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Introduction au droit constitutionnel – Karine FOUCHER

galop d'essai le mardi 21 novembre de 2h

→ Manuel : Ardant et Mathieu Institutions politiques et droit constitutionnel LGDJ


Gicquel et Gicquel Droit constitutionnel et Institutions politiques MONTCHRESTIEN OK

→ Dictionnaire : Dictionnaire du droit constitutionnel de M. de Villiers et A. Le Divellec OK

MOTS CLES : Constitution, Etat de droit, Etat

INTRODUCTION

En droit, en France, l'ensemble des règles juridiques sont hiérarchisées sous une forme pyramidale.
Ces normes juridiques forme un système ordonnée qu'on appelle un ordre juridique. La Constitution
en est le sommet comme dans beaucoup de pays.
Pourquoi s'est hiérarchise ? Pour qu'une règle x type il est interdit de fumer dans cet amphi il faut
qu'elle soit valide or pour être valide il faut qu'elle soit conforme à la norme supérieure, elle-même
conforme à la norme supérieur et en dernière instance conforme à la constitution.
→ Une règle juridique : si non-respect = sanctionné.

Deux définitions du droit constitutionnel :


Une définition formelle : le contenant → Le droit constitutionnel est le droit de la constitution qui est
la loi fondamentale placée au sommet de la hiérarchie des normes.

Une définition matérielle : l'eau → le droit constitutionnel est l'ensemble des règles relatives à
l'organisation et au fonctionnement des institutions politiques de l'Etat.

Ces deux définitions ne se recoupent pas pour deux raisons :


– Dans certains pays (GB), il n'y a pas de constitution au sens formel cad qu'il n'y a pas de
support écrit mais une constitution coutumière.

– Même quand il y a une constitution écrite, tout n'est pas dedans. Les règles qui intéressent le
droit constitutionnel ne sont pas toute écrite. Elles sont dans des règles de valeurs juridiques
inférieur. On va en trouver dans :
- des lois
- des décrets etc
- les lois organiques qui correspondent à des lois adoptées via une procédure à laquelle la
Constitution renvoie pour la compléter
- certaines lois ordinaires (ex : le mode de scrutin pour élire le député) puisque dû à la hiérarchie des
procédures c'est plus simple de faire adopter une loi que modifier la constitution.
- le règlement des assemblés
- la jurisprudence du Conseil Constitutionnel puisqu'il interprète la Constitution
- les règles non-écrites issues de la pratique (ex : le pouvoir de virer le PM pour le P)

Les règles qui concernent le droit constitutionnel ne se trouvent pas toutes dans la Constitution. Ce
sont des règles matériellement constitutionnel. Le droit constitutionnel dans son ensemble provient
donc de différentes sources qui forme le droit constitutionnel positif (= le droit posé par les hommes
cad l'ensemble des règles juridiques en vigueur à un moment donné dans un pays) Dès lors que les
règles sont en vigueur, elles sont obligatoires.
Quel est le fondement de la validité du droit positif ? Il y a deux courants de pensée :
– Le Jusnaturalisme qui considère qu'il y a quelque chose au dessus du droit positif tel que des
principes immanents intangible fondé sur Dieu, la raison ou la nature. Ex : la fidélité à la
parole donnée, le respect de la personne humaine.

– Le Positivisme juridique : pour qu'une règle s'impose il faut qu'elle soit inscrite dans le droit
positif.

Cette opposition entre droit naturel et droit positif est un faux problème puisque le droit positif est
lui-même fondé sur des valeurs et notamment les Droits de l'Homme ont été intégré au droit positif.
Il y a eu une reconnaissance juridique des Droits de l'Homme.

Le droit constitutionnel est relatif aux institutions. L'Etat lui-même est une institution mais l'Etat a
besoin de bras et de jambes pour fonctionner : ce sont les institutions secondaires et parmi celle-là 3
sont au sommet de l'Etat : la Présidence de la République, le Parlement et le gouvernement. Ces
organes sont ceux par lequel s'exerce l'autorité de l'Etat.

A quoi sert le droit constitutionnel ? Cela sert à encadrer l'exercice du pouvoir politique. Cela veut
dire que le pouvoir politique est soumis au droit car nous sommes dans un Etat de droit. (= un Etat
dans lequel les actes du pouvoir politique sont soumis au droit)

Qu'est ce que le pouvoir politique ? On dit que le pouvoir politique est un phénomène d'autorité qui
implique une double relation de commandement et d'obéissance entre les gouvernants et les
gouvernés. Le pouvoir politique suppose des moyens de contrainte mais aussi la confiance des
gouvernés. L'objet est de décider de la politique d'un pays.

Il y a une différence entre droit constitutionnel et Sciences po puisqu'en droit on a une préoccupation
normative (les règles) alors que SP a une préoccupation descriptive avec des méthodes proches de la
sociologie.

CHAPITRE 1 : LE CADRE DE L'EXERCICE DU POUVOIR

SECTION 1 : L'ETAT
Il y a 3 acceptions courantes du mot Etat :
– L'Etat désigne d'abord les pouvoirs publics → l'Etat, c'est les gouvernants (« ils ») par rapport
aux gouvernés (« nous »)
– L'Etat désigne aussi le pouvoir central (Paris) par opposition aux collectivités locales.
– L'Etat désigne enfin, plus globalement, une société politique organisée (en ce sens, on parle
de l'Etat français) L'Etat est devenu la forme normal d'organisation des sociétés politiques.
C'est le cadre dans lequel s'exerce le pouvoir politique depuis la fin de la féodalité cad milieu
15ème. L'Etat suppose l'unification du pouvoir. C'est à partir du 16ème siècle que le mot Etat
est employé dans son sens actuel de société politique organisée. L'Etat au sens moderne
apparaît après la Révolution Française puisqu'il s'est passé un phénomène
d'institutionnalisation du pouvoir. Le pouvoir va passer d'une personne physique à une
institution : l'Etat. Sous l'ancien régime, le pouvoir appartenait au roi en personne et la loi
procédait de sa seule volonté. On va pouvoir encadrer l'exercice du pouvoir politique.

§1 Les éléments constitutifs de l'Etat


Il faut que les 3 critères soient réunis pour qu'on parle d'Etat.

A. Un pouvoir de contrainte
La contrainte s'exprime par l'édiction de règles de droit. Cela veut dire que l'Etat a le pouvoir de fixer
des règles de droits et d'en imposer le respect. Cela veut dire qu'Etat et droit sont liés. Les rapports
entre eux ont beaucoup fait réfléchir la doctrine juridique (les universitaires) : Si l'Etat est producteur
de droit comment peut on concevoir qu'il soit lui-même soumis à ce droit ? En réalité, il n'y a pas
d'autre droit que celui posé par l'Etat. On ne peut compter que sur l'auto-limitation de l'Etat. Un
Etat deviendrait illégitime si il ne respecte pas ses propres règles. L'Etat est bien soumis au droit. La
doctrine dite de l'Etat de droit a été théorisé par un juriste autrichien Hans KELSEN. Selon cette
doctrine l'Etat agit au moyen de normes hiérarchisés. C'est bien la subordination des normes les
unes aux autres qui protège contre le risque d'arbitraire.

L'Etat de droit repose sur deux principes juridiques :


– Le principe de légalité : principe selon lequel toutes les normes inférieurs doivent être
conformes à la loi.
– Le principe de constitutionnalité : principe selon lequel toute les normes inférieurs (y
comprit les lois) doivent être conformes à la Constitution.

L'Etat produit des normes mais il n'est pas le seul à produire des règles de droit. On parle aussi de
pouvoir normatif. Les personnes privés peuvent aussi produire des normes en élaborant et adoptant
des contrats. Idem pour les syndicats en participant aux conventions collectives. L'Etat n'a pas le
monopole pour édicter des règles de droit. En revanche, il a le monopole de la contrainte légitime.
L'Etat a le pouvoir d'exiger par la force le respect des règles qu'il a posé. Les personnes privés doivent
recourir à l'Etat pour obtenir le respect des règles qu'elles se sont fixées dans leurs rapports entre elles.
La justice privé est interdite. L'Etat est le seul à pouvoir assurer l'ordre sur son territoire. C'est même
un élément capital de la définition de l'Etat.

Est ce que le consentement des gouvernés à ce pouvoir de contrainte est une condition d'existence de
l'Etat ? Il existe des Etats autoritaires ou totalitaires qui sont quand même des Etats.

B. Une population
→ La population est une notion sociologique. C'est le nombre d'individu vivant sur un territoire à un
moment donné.
→ La Nation est un groupement humain dans lequel les individus se sentent unis les uns aux autres
par des liens à la fois matériels et spirituels, et se conçoivent comme différents des individus qui
composent les autres groupements nationaux. La Nation est un concept politique. En France, on
privilégie une définition subjective de la nation : Selon Ernest RENAN, la nation est un plébiscite de
tous les jours. C'est la volonté de vivre ensemble. Il a parlé aussi de « vouloir-vivre collectif ». La
nation était selon sa conception objective, l'idée d'une « race » commune. Ne pas oublier que les
nations se sont constitué par contrainte (des guerres). L'idéal étant que l'Etat et la Nation coïncide
sur un même territoire (Etat-Nation) or ce n'est pas toujours le cas comme les kurdes opprimé
en Syrie, en Iran et en Irak ou comme le territoire africain avec des états multinationaux puisque les
frontières ont été tracé à la règle.
L'UE n'est pas un Etat fédéral et il n'y a pas d'Etat européen ni de Nation européenne.

C/ Un territoire
Les frontières servent de limite à l'autorité de l'Etat. Un Etat qui perd son territoire n'est plus un Etat.
En revanche, un Etat dont le territoire est seulement amputé d'une partie demeure Etat. Dans toutes
les constitutions, il y a le principe d’intangibilité du territoire. On est pas censé céder une partie
du territoire.

§2 les caractéristiques de l'Etat


A. L'Etat est une personne morale de droit public
On doit cette définition à Maurice HAURIOU. Selon lui, l'Etat est l'institution qui détient le pouvoir
politique et au nom de qui ce pouvoir s'exerce. L'Etat est une institution et comme toute institution
l'Etat est une personne morale. En droit privé, les associations ou entreprises sont des personnes
morales et en droit public les communes, départements, régions sont des personnes morales. Une
personne morale est un groupement de personnes et/ou de biens ayant la personnalité juridique cad
titulaire de droits et d'obligation. Les personnes morales sont des êtres fictifs. La notion de personnes
morales s'opposent aux personnes physiques.

Pourquoi avoir personnifié l'Etat ?


– Cela permet de dissocier artificiellement le titulaire du pouvoir de ce qui l'exerce en faite à
savoir les personnes physiques que l'on appelle les gouvernants. Les gouvernants ne sont
pas titulaire du pouvoir politique. Ça ne leur appartient pas, il ne font que l'exercer au nom
de l'Etat. Le pouvoir ne leur appartient pas et dès lors son exercice peut être soumis à des
règles. La Constitution c'est donc l'ensemble des règles juridiques selon lesquelles les
gouvernants exercent le pouvoir politique au nom de l'Etat → c'est le statut de l'Etat. La
personnification de l'Etat s'est produite à la révolution et est lié l'institutionnalisation du
pouvoir.
– En tant que personne morale, l'Etat possède un patrimoine, des droits et obligations et aussi
des intérêts propres.
– La notion de personnalité morale permet enfin d'assurer la sécurité juridique cad la
continuité et la stabilité des situations juridiques. Ex : un traité signé par Macron sera encore
en vigueur quand Macron mourra. Cela permet d'assurer la pérennité.
La nation n'a pas la personnalité juridique mais c'est l'Etat qui est la personnification de la Nation.

L'Etat n'est pas la seule personne morale de droit public en revanche c'est la seule qui possède
la souveraineté.

B. L'Etat est souverain


L'Etat ne connait aucune organisation qui lui soit supérieur. On doit la notion de souveraineté de l'Etat
à Jean BODIN. On identifie vraiment la souveraineté à l'Etat à partir du 16ème siècle. Il a identifié 5
attributs de la souveraineté :

– Le pouvoir de faire la loi


– le droit de nommer les auxiliaires de l'autorité royale
– le droit de rendre justice
– le droit de lever l’impôt et battre monnaie
– les prérogatives militaires

Ces compétences sont appelé des compétences régaliennes (de « regalia » : pouvoirs propres à la
souveraineté royale).

La souveraineté s'exprime sur 2 plans :


→ sur le plan interne : L'Etat est la source de droit. Il élabore sa propre Constitution. Il adopte des
lois et édicte des règlements. Il a donc le pouvoir de fixer ses propres attributions. On dit qu'il a
« la compétence de sa compétence ». Ex : un Etat Fédéral avec une Constitution fédérale comme
aux EU ou en Allemagne. Dans un Etat fédéral, seul le niveau fédéral a la compétence de sa
compétence dont les compétences régaliennes.
La France n'est pas un Etat fédéral mais un Etat unitaire décentralisé. Les collectivités territoriales
n'ont pas la compétence de sa compétence.

→ sur le plan externe : la souveraineté signifie indépendance par rapport aux autres Etats ce qui
incluse la faculté de s'auto-limiter en consentant, via des traités, à respecter des règles qui le lient à
d'autres Etats. Cf : le processus de construction communautaire. L'Etat français a transféré certaines
de ses compétences. Jusqu'où peut-il aller dans ces transferts de compétences sans porter atteinte à sa
propre souveraineté ? C'est le Conseil Constitutionnelle qui interprète la Constitution et qui va dire
les limites quand il est saisit. Il contrôle la conformité à la Constitution des traités. Ex : quand la
France a adopté l'euro le 01/01/02 cela a été vu par le Traité de Maastricht. Les transferts de
compétences ne doivent pas toucher au noyaux dur de la souveraineté tel que les compétences
régaliennes. Il a donc fallu réviser la Constitution pour prévoir le passage à l'euro. C'est l'article 2 de
la Constitution qui dispose.

SECTION 2 : LA CONSTITUTION
§1 : l'avènement et le développement du constitutionnalisme

Le constitutionnalisme : Il désigne le mouvement historique d'apparition des constitutions écrites. Ce


mouvement fait de la C° une technique de limitation du pouvoir. « Toute société dans laquelle la
garantie des Droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminées, n'a point de C° » La
C° a deux objets que sont garantir les droits et séparer les pouvoirs cela veut donc dire que pour
pouvoir limiter le pouvoir il faut ces deux choses. Le mouvement date de la fin du 18ème siècle.
Avant, il n'y avait pas de C° écrite mais que des C° coutumière. Il y avait des règles matériellement
constitutionnelle. Il y a une exception : La GB est dotée d'une C° coutumière même s'il existe
quelques grands textes écrits relatifs aux Droits de l'Homme (cf la Grande Charte de 1215 et le Bill
of Rights de 1689) On retrouve un principe fondamentale dans la charte de 1215 qui est le
consentement à l’impôt par le Parlement.

A. l'apparition du constitutionnalisme aux EU


1/ le passage à la C° écrite

Les EU sont un ensemble de colonie britannique. 13 colonies sur la cote Est qui dépendent de la GB
et donc les colons américains sont influencé par la conception britannique en matière constitutionnelle.
En GB il y a bien des grands textes avec des Droits de l'Homme mais pour les britanniques ces textes
n'ont que valeur de loi. Idée que le parlement peut tout faire et qu'il est donc souverain. C'est sur
l’équivalence entre le principe de légalité et le principe de constitutionnalité, que les américains
vont se séparer de la tradition britannique, et vont ainsi être à l'origine des 1ères C° écrites et
du contrôle de constitutionnalités. Le Stamp act de 1765 qui impose un impôt aux colons américains
par les britanniques est contraire au principe du consentement à l’impôt par la grande Charte sauf que
celle-ci n'a que valeurs de loi. Les américains vont demander leur indépendance en réalisant que les
droits fondamentaux doivent être mis à l'abris du Parlement et donc créer une C°. Pour protéger les
droits fondamentaux il faut les placer au dessus des lois. Ainsi, la Constitution de l'Etat de Virginie
en 1776 est la 1ere Constitution au monde.
Def : Une constitution est un document écrit qui garantit les droits et les libertés, et qui détermine
l'organisation et le fonctionnement des institutions politiques.

Il demeure une question en suspend. Comment concrètement garantir la suprématie de la C° ? Par


quel mécanismes garantir cette suprématie ?

2/ la volonté d'assurer la suprématie de la Constitution


On le doit à Thomas Jefferson (1743-1826), 3ième président des EU. Il a beaucoup inspiré la théorie
constitutionnelle et fait parti des pères fondateurs. Pour que la C° soit au dessus des lois, il faut
qu'elle soit élaboré par un organe qui est lui-même supérieur au Parlement. Cette organe on
l'appelle assemblée constituante. Il faut aussi qu'elle soit ratifié par un pouvoir supérieur. Idéalement
le peuple ou une majorité d'Etats fédérés (c'est le cas pour les EU). On voit l'apport américain à la
conception moderne de la C° qui adopte une C° fédéral en 1787.

– Une C° est un document écrit


– ce document est élaboré par une assemblé spéciale élue par le peuple
– une C° est soumise à ratification (l'idéal est que ce soit une ratification populaire)
– le respect de la C° est garanti par un contrôle juridictionnel

Tout ceci a été réglé en 1803 pour les EU.

B) le constitutionnalisme en France
C'est la révolution française de 1789 qui a permis le passage de la C° ancienne non écrite à la C°
moderne. C'est le passage de la monarchie absolu (où le Roi était seul à détenir et exercer l'autorité
de l'Etat et où la violation des lois fondamentales du Royaume n'était sanctionné que par Dieu) à la
monarchie constitutionnelle: régime dans lequel l'exercice du pouvoir royal est soumis à la C°, et
le pouvoir politique est réparti entre plusieurs organes. La première C° française écrite est celle
de 1791 avec à la tête de l'Etat Louis 16. La DDHC de 1789 était placé en tête. Certes, on a une
constitution écrite mais c'est un faux constitutionnalisme. On a pas comprit ce qu'était une C°
puisqu'elle n'est pas au sommet de la hiérarchie des normes. Dès le début on a mélanger des
genres entre 2 pouvoirs. Le pouvoir constituant et le pouvoir législatif. Le pouvoir constituant est
compétent pour adopter la C° alors que le pouvoir législatif est compétent pour adopter des lois. Ils
ne doivent pas être au même niveau or dès le début de la Révolution, c'est la même assemblé qui
exerce les 2 pouvoirs (faire la C°+faire les lois) Le 17 juin 1789 le Tiers-Etats s'auto-proclame
Assemblée Nationale et se déclare comme représentants légitime du peuple. L'idée est de dire que
maintenant c'est nous qui allons diriger le pouvoir politique. 3 jours après la même assemblé s'auto-
proclame l'Assemblée constituante. Elle s’approprie un double pouvoir le 20 juin 1789 à savoir le
pouvoir de faire les lois à la place du Roi et le pouvoir de faire la C°. C'est le serrement du jeu de
paume. Les députés du Tiers-Etats jurent de « ne pas se séparer sans que la C° du Royaume fut établie
sur des fondements solide » Ca veut donc dire qu'ils jurent de donner une C° à la France. Ils
s'investissent unilatéralement du pouvoir constituant. C'est à partir de là qu'il va y avoir une confusion
entre pouvoir constituant et pouvoir législatif. Le problème est que on va assurer le règne de la loi.
La Révolution c'est l'avènement de la loi. On voit la place centrale de la loi dans la DDHC de 1789.
Et dans la C° de 1791 il est écrit « il n'y a point en France d'autorité supérieure à celle de la loi. Le
Roi ne règne que par elle, et ce n'est qu'au nom de la loi qu'il peut exiger l'obéissance ». (article 3 de
la section I du chap II). On observe donc une soumission du pouvoir royal à la loi (expression de la
volonté générale). On appelle ça le légicentrisme. (# constitutionnalisme)

Les révolutionnaires français n'ont pas comprit tout de suite que la C° était un instrument de
limitation de pouvoir. Pour arriver à un constitutionnalisme réel, l'achèvement du
constitutionnalisme se fait en 1946 à savoir la IVème république pour que la distinction entre pouvoir
constituant (pouvoir d'adopter la C°) et pouvoir législatif (pouvoir de faire la loi) devienne réelle :
1ère fois que la C° est ratifiée par le peuple. Idée que le peuple est au dessus. Il faut attendre 1971
pour que le contrôle de la conformité de la loi à la C° devienne effectif.

§2 : La Constitution au sommet de la hiérarchie des normes


A. Pourquoi ? Le contenu de la Constitution
La hiérarchie des normes est la garantit de l'Etat de droit. On va s’intéresser à la définition matérielle
de la C° cad au contenu. La C° est l'ensemble des règles selon lesquelles les gouvernants exercent le
pouvoir politique au nom de l'Etat, à savoir :
– les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions politiques
– les libertés et droits fondamentaux des individus.

Le détail qui complique les choses est que les droits fondamentaux ne se trouve pas dans le corps de
la C° mais dans son préambule. Ce n'est pas le cas ailleurs.

1/ le corps de la Constitution
Le corps de la Constitution est de l'article 1 jusqu'à l'article 89. Ce sont des dispositions
essentiellement techniques cad les règles d'organisation et de fonctionnement des institutions
politiques et non les libertés et droits fondamentaux des individus hormis quelques articles ici ou la.

2/ le Préambule de la C°
a) le contenu du préambule
Le préambule renvoie à d'autres textes :
– la DDHC de 1789
– le préambule de la Constitution de 1946 (celle de la IV ème rep)
– Charte de l'environnement de 2004

Cela veut donc dire qu'il faut aller chercher dans ces textes.

° La DDHC est une déclaration : un exposé en forme solennelle de droits que les hommes tiennent
de la nature et/ou de la raison, et que la morale commune oblige à respecter. Ça veut dire qu'en
temps que tel les déclarations n'ont pas de valeurs juridique. Pour que les déclarations aient une valeur
juridique, il faut leur reconnaître. Dans la DDHC de 1789 on trouve les droits de l'Homme de 1ère
génération cad des droits civils et politiques attachés à l'individu et au citoyen : la liberté d'opinion,
la préemption d’innocence, la liberté de pensé.. On dit que c'est la 1ère génération car ils impliquent
une abstention de l'Etat (= un état minimum) Cette déclaration a une portée universelle et a beaucoup
inspiré mais ce n'est pas la première au monde puisque c'est la déclaration de l'Etat de Virginie en
1776.

° Le préambule de la Constitution de 1946 est marqué par un double mouvement :


– d'un coté, il se rattache à la tradition française en matière de droit fondamentaux : il renvoie
donc à la DDHC de 1789
– d'un autre coté, il proclame des droits nouveaux (droits politiques, économiques et sociaux)

Sur le renvoie à la tradition il n'y a pas seulement la référence à la DDHC mais aussi au principe
fondamentaux reconnus par les lois de la République (PFRLR) Les principes fondamentaux ne sont
énumérés nulle part. Ils ne sont pas énumérés. Cette formule est le fruit d'un compromis politique qui
a été passé entre les membres de l'assemblé constituante de 1946. Cette formule a été voulu par un
mouvement politique appelé le Mouvement Républicain Populaire (MRP). Par cette formule, il
voulait viser une liberté particulière : la liberté d'enseignement (la possibilité d'avoir des
enseignements privés catholiques). A travers les PFRLR, on veut viser les principes visés par la
IIIème république de 1870-1940 puisque pendant cette période il y a eu des libertés consacré par la
loi : liberté d'association, liberté de la presse, liberté syndicale. Pendant la IIIème république, les
libertés sont consacrés par la loi et l'idée est de les reconnaître comme libertés fondamentales. Etant
donné que ces principes ne sont pas énumérés, il faut aller les chercher. C'est donc le CC qui se charge
de découvrir les principes fondamentaux. Le CC a été assez prudent en la matière et a reconnu 11
principes fondamentaux dont la liberté d'association en 1971. Le dernier a été reconnu par le CC en
2011. Ces principes qui font parti des droits fondamentaux ont une fonction qui est de combler les
lacunes en matière de droits fondamentaux entre 1789 et 1946.

Les nouveaux droits listés dans la C° de 1946 sont des principes économiques et sociaux qui
constituent la 2ème génération des Droits de l'Homme. Leur traits caractéristiques sont qu'il
s'adressent à « l'homme situé » et ils impliquent non pas une abstention mais une intervention de la
puissance publique propre à les rendre effectifs tel que le droit à la santé. Ce sont des droits
d'inspiration sociale.

→ le préambule renvoie aux 2 générations des DH. La première à l'Etat-minimum et le second à


l'Etat-providence. Il y a donc des contradictions.
° La charte de l'environnement de 2004 adopté et rajouté au préambule en 2005. Ce sont les droits
de 3ème génération. C'est l'idée du patrimoine commun de l'humanité.

b) la valeur juridique du préambule


C'est une question fondamentale en France puisque les principes fondamentaux y sont compris. C'est
une question qui a retardé la protection des droits fondamentaux en France. Cela a fait l'objet d'une
controverse juridique sur la valeur juridique du préambule de 1946 et de 1958. Il y avait deux camps :
– Ceux qui considère que ça n'a aucune valeur juridique. Selon eux ce sont des énoncés
philosophiques, moraux et puisque la DDHC renvoie à la loi : elle n'a pas de valeur juridique.
– Ceux qui considère que ça a une valeur constitutionnelle. Le peuple français a adopté par
referendum en 1946 puis en 1958 la Constitution et donc le préambule. Le referendum a
donné la même valeur juridique à l'ensemble. → le préambule a la même valeur que la C°
elle-même. C'est un tout.

La controverse est définitivement tranché par le CC lui-même le 16 juillet 1971. Le CC est saisi d'une
loi qui touche à la liberté d'association où serait demandé un contrôle préalable : Or la création d'une
association n'est pas soumise à une demande préalable. Pour la 1ère fois, le CC va déclarer une loi
contraire à la C° et plus précisément au préambule de la C°. C'est la 1ère fois que le CC vise le
préambule et contrôle une loi au regard du préambule. Elle donne une valeur juridique au
préambule et comme c'est une valeur supérieur à la loi c'est une valeur constitutionnel. La DDHC, le
préambule de la Constitution de 1946 et la Charte de l'environnement ont une valeur constitutionnelle.

Pour déclarer la loi contraire à la C°, il faut que la liberté d'association est une valeur constitutionnelle.
Or, elle n'est écrite nul part dans la C° ou dans le Préambule. Le seul moyen est de reconnaître la
liberté d'association comme un principe fondamental reconnus par les lois de la République
(PFRLR) ce qui veut dire qu'il faut aller chercher la liberté d'association dans la loi de 1701. En la
reconnaissant comme un principe fondamentale, il fait de la liberté d'association un principe à valeur
constitutionnelle.

Le CC contrôle la conformité des lois au regard des normes de références que sont le corps de la C°
et le Préambule.

A partir de la décision du 16 juillet 1971, il fallait la réunion de 2 éléments. D'une part qu'il existe une
juridiction chargée de contrôler que les lois respectent bien la C°. C'est le CC qui est crée par la C°
du 4 octobre 1958. D'autre part que se trouvent placés au sommet de la hiérarchie des normes (et donc
au dessus de la loi) non seulement les dispositions techniques de la C° mais aussi et surtout les droits
fondamentaux. En 1971, l'Etat de droit devient effectif en France.

On parle de bloc de constitutionnalité pour rassembler tout ce qu'il y a dans la C° : Le corps et le


préambule avec la DDHC, le préambule de 46 composé des PFRLR et des nouveau principes ainsi
que la charte de l'environnement de 2004. La C° c'est tout ça.

B) Comment ? L'adoption, la révision et le contrôle de respect de la C°


La définition formelle de la C° : l'ensemble des règles juridiques élaborées et révisées selon une
procédure spéciale et supérieure à celle utilisée pour les autres règles. La C° est donc tout à la fois
supérieure et protégée.

1) l'établissement et la révision de la C°
a) l'établissement de la C° : la notion de pouvoir constituant originaire
L'établissement d'une C° est l'oeuvre du pouvoir constituant : C'est le pouvoir d'adopter des règles
constitutionnelles. Il est dit originaire quand il s'agit d'adopter une première C° ou une nouvelle C°.
Les hypothèses d'intervention du pouvoir constituant originaire :
– en cas d'apparition d'un nouvel Etat (accession à l'indépendance d'une partie d'un pays,
fédération de plusieurs états)
– quand il s'agit d'adopter une nouvelle C° pour un Etat déjà existant. L'intervention du
pouvoir constituant originaire (PCO) suppose qu'il y est rupture par rapport à l'ordre
constitutionnel antérieur (du fait de l'effondrement complet du régime politique ex révolution
en 1789 et en 1848, la guerre en 1870, l'après-guerre en 1946, cout d'Etat en 1799 et 1851 ou
de la prise de conscience de l'inadaptation ou de l'échec des institutions précédentes. La
distinction entre révision de la C° et changement de C° n'est pas radicale.

Dans un régime démocratique, on admet que c'est le peuple qui détient le pouvoir constituant
originaire. Il y a deux phases dans le processus constituant :
– la phase de préparation du texte
– la phase d'adoption du texte
L'idéal est que ce soit le peuple. Sauf que ça pause un problème de compétences et de faisabilité
technique. On admet qu'à ce stage là, le pouvoir du peuple s'exerce indirectement par le biais de
représentant. Ainsi, la technique représentative a été adopté dès le début du Constitutionnalisme cad
fin du 18ème siècle. Elle a prit la forme d'une assemblée constituante. C'est une assemblé
spécialement élue pour élaborer une C° et dont le mandat vient à expiration une fois la C° élaborée.
Ex : la Convention de Philadelphie présidée par G. Washington. Elle a été élaboré par les pères
fondateurs considéré comme demi-dieu comme Jefferson, Washington, Franklin. Le succès de la
convention est éclatante, elle a été fait en 4 mois en 1787.

Qu'en a-t-il été en France ? Une assemblée élue au suffrage masculin après la journée révolutionnaire
de 1792 et dont les premières décisions seront l'abolition de la Monarchie et la proclamation de l'an
1 de la République. (Il n'y a pas eu de vrai assemblés constituante en 1789) Abandon du calendrier
grégorien considéré comme trop catholique jusqu'en 1906. Abandon de la monarchie en 1792. C'est
une fausse constituante car elle va rester en place et va exercer le pouvoir législatif. Elle va donc
cumuler deux pouvoirs. Cette convention de 1792 inaugure dans notre histoire ce qu'on appelle la
tradition républicaine en matière d'élaboration des C° (cad une assemblée élu qui rédige la C°)
Ce système a ouvert toutes les Républiques françaises :
– 1ère 1792
– Seconde 1848
– IIIème 1870
– IV ème 1946
La C° de la 5ème république n'a pas été élaboré par une assemblée constituante. Fait parti de la
tradition autoritaire. Préparation du projet de C° par l’exécutif :
– la C° de 1799 (Consulat)
– les C° du 1er empire (1802, 1804)
– La Charte de 1814
– La C° qui prépare l'établissement du Second Empire (1852)
Il y a une différence majeur entre 1958 et ses précédents autoritaires. La différence majeur est qu'en
1958, la C° a été élaboré par referendum.

La phase d'adoption du texte : le principe est que ce soit le peuple qui est compétent pour adopter
la C°. Cela veut donc dire que dans le model américain, l'assemblée constituante n'est pas compétente
pour adopter la C°. Aux EU c'est particulier ce n'est pas le peuple qui a adopté la C° de 1787 car dans
les états fédéraux la C° rentre en vigueur une fois qu'elle est ratifié par 2/3 des états fédérés. Dans les
autres états, c'est le peuple qui adopte la C° par referendum. En France :
– la 1ère C° (1791) n'a pas été approuvée par le peuple mais par le Roi
– C'est à partir de 1792 que l'on a admis le principe d'une ratification populaire.
– La 2ème C° en 1793 est bien en referendum mais en pleine période de la Terreur, il ne vaut
mieux pas s'opposer. Le vote n'est pas libre.
– Idem dans la période Bonaparte le referendum n'est pas valable

Certaines C° sont non soumise à ratification populaire avec 2 cas de figure :


– C° adoptées par une ou deux assemblées (1830, 1848, 1875). Ce sont les représentants du
peuple qui votent.
– C° qui n'ont même pas été adopté par une assemblées (vote ni assemblé ni peuple ) → système
de la charte octroyée (1814)

Dans notre histoire constitutionnelle très mouvementé, il faut attendre 1946 (IV ème rep) pour que le
peuple français adopte pour la 1ère fois dans un referendum authentique, une C°. A partir de 1946,
on peut dire que le peuple est l'auteur juridique de la C°. C'est le peuple qui détient le pouvoir
constituant originaire.

b) la révision de la C° : la notion de rigidité constitutionnelle


Def d'une C° rigide : Une C° est dite rigide lorsqu'une procédure spéciale est prévue pour sa révision
→ procédure plus compliquée que celle qui s'applique aux lois ordinaires. La notion de rigidité
constitutionnelle vient garantir la hiérarchie des normes. (c'est de + en + dur plus on monde dans
la pyramide)

Une C° est dite souple quand elle peut être modifié par le parlement dans les mêmes conditions qu'une
simple loi ordinaire. On dit que la charte de 1814 était une C° souple.
Entre les 2 il y a plusieurs degrés (semi souple, semi rigide etc)
Etant coutumière, la C° britannique n'est pas facile à modifier.

Distinction entre pouvoir constituant et pouvoir constitué :


Le pouvoir constituant est le pouvoir d'adopter des règles constitutionnelles → il est donc au dessus
de la C° alors qu'un pouvoir constitué est tout simplement un pouvoir prévu et organisé par la C° elle-
même. Ex : pouvoir législatif (faire la loi), pouvoir exécutif (exécuter la loi), pouvoir judiciaire (juger),
pouvoir de contrôle exercé par le CC.. Le principe est celui de la séparation entre pouvoir
constituant et pouvoir constitué. L'idée étant qu'un simple pouvoir constitué ne doit pas pouvoir
réviser la C° (éviter les abus de pouvoirs)
C'est nous qui détenons le pouvoir constituant mais compliqué pour réviser la C° (on va pas faire des
referendum tout le temps) On peut faire appel à un organe d'un pouvoir constitué (ex le Parlement est
l'organe du pouvoir législatif) Dans ce cas, on va compliquer la procédure. A défaut de jouer sur
l'organe, on joue sur la procédure. Une C° rigide n'est pas une C° immuable (cad impossible à modifier)
sinon ça poserait un pb de légitimité car le peuple est souverain. C'est donc une C° modifiable selon
une certaine procédure prévu par elle même dans la C° (dans le titre 16 article 89) Le pouvoir de
révision de la C° est constituant par son objet car il s'agit d'adopter des règles constitutionnelles mais
il est constitué dans sa forme car il est prévu et organiser par la C° elle-même. On parle de pouvoir
constituant/constitué ou pouvoir constituant dérivé.

Quelles sont les conditions prévu pour réviser une C° ? L'exemple de la France actuelle.
– les conditions purement procédurales :
° jouer et limiter les autorités qui ont l'initiative pour réviser. (nous n'avons pas l'initiative pour réviser
la C°)
° la majorité requise pour l'adoption du projet de révision
° la nécessité ou non du referendum
° les moments pendant lesquels la révision est interdite.

Pendant longtemps le pouvoir constituant a été entre les mains de ceux qui faisait la loi. En 1875, la
C° était assez facile à modifier. Il fallait la majorité absolu au parlement. La loi du 10 juillet 1940 : le
parlement de l'époque a décidé de donner son pouvoir de révision au gouvernement Pétain. Depuis
cette époque, la confusion qui était larvé entre pouvoir constituant et pouvoir législatif a perdu toute
légitimité. La C° de 1946 a verrouillé la procédure de révision dans l'article 90. Le referendum est
prévu par la C° de 1946 cad vote par le peuple mais de manière accessoires.

La procédure de révision de la C° de 1958 : deux solutions :


– La referendum qui est le principe. La C° de 58 donne le pouvoir au peuple pour adopter la
révision.
– Ou si le Président de la République le décide : Réunion du Parlement en Congrès et la révision
ne peut être adoptée qu'à la majorité des 3/5èmes → adoption de la révision par le Parlement
selon une procédure spéciale. Il y a 925 parlementaires donc la majorité constitutionnelle est
de 555 parlementaires.

La dernière révision constitutionnelle (24ème) sous Sarkozy le 21 juillet 2008 :


Nombre de présents : 905
Nombre de suffrages exprimés : 896
majorité requise : 538
pour l'adoption : 539

– les conditions de fond (il est interdit de toucher à tel ou tel droit fondamental)
° ex dans la C° allemande, il est interdit de modifier les droits fondamentaux
° art 89 al. 5 « la forme républicaine du gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision » = on ne
peut pas restaurer la monarchie et toute forme d'appropriation personnelle du pouvoir et + encore,
cela ferait référence à « l'héritage républicain » (liberté, égalité, fraternité, laïcité..) La limitation au
pouvoir de révision est énorme avec cette version.

Mais qui se charge du contrôle ? La réponse on ne la connait pas et on s'en fiche. Pour savoir quelle
est la bonne version il faut que quelqu'un se charge de le dire et de contrôler les révisions
constitutionnelle. Le CC a dit qu'il n'était pas compétent. Pour répondre à cette question, il faut qu'une
institution accepte de contrôler les révisions constitutionnelles (les lois constitutionnelles) et qu'elle
fasse respecter l'article 89 alinéa 5. Or le seul organe qui pouvait le faire est le CC. Le 26 mars 2003
il était saisi d'une loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisé de la République. Il répond
qu'il n'est pas compétent pour contrôler les révisions constitutionnelles. Le CC est un simple pouvoir
constitué prévu par le titre 7 de la C°. Il n'est pas au dessus mais à l'intérieur de la C°. Il ne peut
pas contrôler les révisions constitutionnelles. Ex : si la loi de révision vise à supprimer le CC. On se
doute que le CC ne peut pas voter pour sa suppression. Par son objet, le pouvoir de révision est
constituant. Le pouvoir de révision est au dessus du CC. Etant un pouvoir constituant, il est souverain.
Ex pour rétablir la monarchie : il faut une révision constitutionnelle qui supprime l'interdiction
d'établir une monarchie (article 89 alinéa 5) puis proposer la monarchie. Sauf que pour réaliser cette
suppression, il faut respecter la procédure dictée par l'article 89 de la C°. Il faut que 3/5 du Congrès
soit d'accord. → La seule garantit contre des révisions arbitraires c'est la procédure. On considère
qu'il n'y a donc pas de principe qui soit au dessus du pouvoir de révision. Si ces principes existaient,
on les appellerait des principes à valeurs supra-constitutionnelle. En France, on rejette toute idée de
supra-constitutionnalité. Il en va différemment dans d'autres pays. En Allemagne et en Italie (après
SGM), on admet l'idée de supra-constitutionnalité. Ce sont les cours constitutionnelles qui en assurent
le contrôle.
Sur le plan juridique, le pouvoir de révision peut tout faire. En revanche, on considère qu'il ne
peut pas toucher aux droits fondamentaux. C'est une considération politique qui n'a pas de valeurs
juridique. Le pouvoir de révision politiquement ne peut toucher au préambule de 58. Pourtant on l'a
fait en 2005. On a modifié le préambule de 58 pour ajouter « ainsi qu'aux droits et devoirs définis
dans la Charte de l'environnement de 2004. On a touché pour ajouter donc ok.

C/ le problème de la coutume constitutionnelle


def coutume : mode de formation du droit par des usages dont la répétition engendre le sentiment de
l'obligatoire → le fait précède la règle. Une règle coutumière c'est du droit, simplement non écrit. Si
je ne respecte pas une coutume, je suis sanctionné.
– la répétition : la coutume naît de la répétition de précédents sur une longue période.
– La constance : le précédent doit être identique
– le consensus des autorités intéressées et de l'opinion, qui induit le sentiment que l'usage en
question est obligatoire.

Quels sont les rapports entre coutume et droit constitutionnel ? Est-ce que la coutume peut être une
source de droit constitutionnelle ?
En GB, la coutume occupe une place importante en droit constitutionnel puisque la C° est coutumière.
En France et plus largement dans les pays de droit écrits, est-ce qu'on peut admettre qu'il existe à côté
des règles constitutionnelles écrites, des règles coutumières cad issu de la pratique et doté de la même
valeur juridique ? Il est certain qu'il existe des pratiques en matière constitutionnelle.
– les pratiques conformes à la C° : Les C° ne pouvant tout prévoir, elles viennent combler les
vides. Sous la 3ème rep (1870-1940) le rôle de premier Ministre qui s'appelait président du
Conseil est apparu dans la pratique. Sous la 5ème rep, la pratique selon laquelle le Président
peut révoquer le premier Ministre est une pratique.
– Les pratiques contraire à la C° : ces pratiques viennent dans les faits neutraliser une règle
posée par la C°. Sous la 3ème rep, la pratique selon laquelle le Président de la rep ne peut pas
dissoudre la chambre des députés (AN) Cette pratique est contraire à la C° et est venu
neutraliser la règle constitutionnelle.

La réponse : dans les pays à constitution écrite, il y a une procédure pour réviser la C°. En dehors
de cette procédure, vous ne pouvez pas édicter des règles à valeur constitutionnelle. Par
conséquent, les pratiques ne sont pas des règles de droit. On ne peut les appeler coutume. Elles ont
une valeur politique. On les appellera des pratiques. Pour les plus importantes d'entre elles on parle
de « convention de la C° »

Il existe quand même différentes pratiques qui sont le fruit d'interprétation de la C° et peuvent
conduire à éloigner complètement un régime politique de son esprit initial. (ex Usa) Un régime
politique « c'est un esprit, des institutions, une pratique ». (De Gaulle, 1964) Le texte constitutionnel
en lui-même ne saurait suffire pour appréhender un régime politique.

2/ Le contrôle du respect de la C° : l'effectivité de la hiérarchie des normes


Sans ce contrôle, la C° ne serait qu'un programme juridique, pas vraiment de valeur juridique car on
ne pourrait pas sanctionner les textes qui la violent.

a) la diffusion du contrôle de constitutionnalité des lois


Il est apparu le contrôle de constitutionnalité des lois pour la première fois aux EU en 1803. C'est la
première fois que la cour suprême fédérale refuse d'appliquer une loi fédérale contraire à la C°.

En Europe c'est bcp plus tardif : il faut attendre le 20ème siècle pour voir se développer le contrôle
de constitutionnalité des lois → en 1920 en Autriche, la cour constitutionnelle autrichienne. Le
contrôle de constitutionnalité des loi connait son vrai point de départ en Europe après la 2GM. Ca
s'est répandu dans toute l'Europe. Pourquoi aussi tard ? Tient à la faiblesse du pouvoir juridictionnel
en Europe qui est lié à la conception européenne de la séparation des pouvoirs. Les juridictions
ordinaires dans la hiérarchie des normes sont soumise à la loi donc elles doivent obéir à la loi
(légicentrisme) Etant sous la loi, ils ne peuvent pas censurer la loi alors qu'aux EU leur pouvoir est
fort.

En France, on est encore plus en retard (terre du légicentrisme).


– 1958 : création du CC
– 1971 : reconnaissance de la valeur constitutionnelle du Préambule
– 1974 : révision constitutionnelle du 21 octobre → extension du droit de saisine du CC à la
minorité parlementaire sous Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Le droit de saisine c'est le
droit de saisir le CC. Le CC ne peut pas s'auto-saisir. 60 députés ou sénateurs peuvent saisir
le CC. La saisine du CC est un moyen pour l'opposition de bloquer la majorité. Pq avant 1974,
le droit de saisine était-il aussi limité ? C'est le mythe de la loi souveraine et donc qui n'a pas
à être contrôlé. La loi est l'expression de la volonté générale.
– 2008: révision constitutionnelle du 23 juillet → instauration d'une procédure supplémentaire
pour saisir le CC

b) les différentes modalités du contrôle de constitutionnalité des lois


Il y a 2 modèles de contrôle de constitutionnalité des lois

– le model américain : Aux EU, les principes ont été posés dans l'arrêt Marburry VS Madison
en 1803. Par cet arrêt, la cour admet le contrôle de constitutionnalité pour faire respecter la
C°. (justification par le président Marshall).
Le contrôle de la conformité des lois à la C° est inhérent à la fonction de juger. Par conséquent, aux
USA, dès 1803, il est admis que n'importe quel juge peut contrôler la conformité des lois à la C°. On
dit que le contrôle de constitutionnalité des lois est un contrôle diffus (tous les juges peuvent le faire).
Autres caractéristique : contrôle concret : il s'exerce à partir d'un cas précis, et donc d'un procès
ordinaire.
Le juge n'est pas saisi de la loi directement mais indirectement à l'occasion de l'application de la loi,
par la voie dite de l'exception d'inconstitutionnalité. Def : technique procédurale par laquelle une
parti à un procès oppose à son adversaire la non-conformité à la C° de la loi qu'on veut lui appliquer.
Dans le système de contrôle diffus, cette question est directement traitée par le juge saisi du litige.
Mais il ne se prononcera sur cette question que si la solution du litige en dépend et donnera une
réponse dans la stricte mesure où elle est nécessaire → on dit que le contrôle de constitutionnalité est
un contrôle incident. Csq : la loi n'est pas annulé pour tous. Elle est seulement déclaré inapplicable
au cas d'espèce.

Avantage : en terme de protection des droits et libertés


inconvénient : en terme de sécurité juridique

– Le model européen de justice constitutionnelle : (Kelsen)


contrôle concentré opéré par une cour constitutionnelle → monopole pour contrôler la
constitutionnalité des lois. Cette juridiction se situe en dehors de l'appareil juridictionnel ordinaire.
C'est un contrôle abstrait : indépendant de tout procès → contrôle de la loi en tant que telle.
C'est un contrôle par voie d'action : c'est la loi qui est directement contestée devant la juridiction
spéciale.
Ce contrôle se fait : soit seulement à priori (cad à titre préventif, avant même la promulgation de la
loi), soit seulement à posteriori (après la promulgation de la loi), soit les deux. Csq : la loi déclaré
contraire à la C° dans le model européen est annulé pour tout le monde. On dit que la déclaration
d'inconstitutionnalité est « erga omnes »

Entre ces deux modèles, il y a des variantes. Parmi ces variantes, le pays qui a le model de justice
constitutionnelle le plus développé est l'Allemagne. Ils ont pris des avantages des deux. Le pays qui
avait jusqu'à récemment (2010) le model le moins développé était la France.

C/ le système français de contrôle de constitutionnalité des lois


En France, notre cour constitutionnelle s'appelle le CC. C'est une juridiction spéciale. Cette juridiction
est composé de 9 membres nommés pour 9 ans avec renouvellement par 1/3 tous les 3 ans.
– 3 membres nommés par le Président de la République
– 3 nommé par le Président de l'AN
– 3 nommés par le Président du Sénat
+ les membres de droit à vie : les anciens Présidents de la République

Le Président actuel du CC est Laurent Fabius.

Jusqu'en mars 2010, on avait le contrôle de constitutionnalité des lois le plus restreint au monde parce
que le CC ne pouvait être saisi qu'à priori (uniquement avant la promulgation de la loi par le PDR)
sachant que la promulgation permet l'entrée en vigueur de la loi. Une fois entrée en vigueur, la loi
était incontestable. On retrouve l'idée de la loi souveraine. Dans ce système, le contrôle est opéré en
dehors de tout litige concret. Ce système existe toujours. Il présente quand même des avantages en
terme de sécurité juridique mais aussi des inconvénients :
– le CC contrôle sans connaître les incidences potentielles concrètes de la loi or il peut arriver
que la loi ne connaisse pas ses défauts avant son application.
– Dans ce délais très court, il est en confrontation directe avec la majorité politique. Cela est
délicat d'un point de vue politique. Seule les autorités politiques peuvent saisir le CC : le PDR,
le PM, le P de l'AN, le P du Sénat et depuis 1974 60 députés ou 60 sénateurs.
Article 61-1 de la C° : C'est la révision constitutionnelle de 2008 entrée en vigueur le 1 mars 2010.
C'est l'instauration d'une procédure permettant à tout justiciable de mettre en cause la
conformité à la C° de la loi qu'on veut lui appliquer. Le justiciable c'est celui qui saisit le juge. La
différence avec le model américain est qu'aux USA c'est le juge de droit commun qui juge directement
cette question alors que dans le model européen, le juge de fond renvoie à la question au CC. Ce
renvoie prend la forme d'une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) : procédure par laquelle
le juge ordinaire saisit à l'occasion d'un procès la juridiction constitutionnelle, de la question de savoir
si la loi qu'il est censé appliquer est ou non conforme à la C°. Ajd 582 décisions rendus par le CC.

CHAPITRE 2 : LA JUSTIFICATION DU POUVOIR


Section 1 : la question du détenteur de la souveraineté
§1 : Définition et signification de la notion de souveraineté
Il n'est plus question de la souveraineté de l'Etat mais de la souveraineté dans l'Etat. La question qui
se pose ici est de savoir au nom de quoi on doit obéir à ceux qui nous gouverne. Depuis la révolution
de 1789, il est admis que le pouvoir politique n'appartient pas aux gouvernants. Ils n'en sont que les
dépositaires. Ils ne font que l'exercer. Ils exercent le pouvoir au nom de l'Etat. Qui est à l'origine du
pouvoir dans l'Etat ? Au nom de qui il s'exerce ?
Avant la RF, on considérait que le roi possédait le pouvoir et qu'il l'exerçait au nom de Dieu. En 1789,
on abat le fondement de l'absolutisme. Il a été dit que le pouvoir n'appartenait plus au roi mais à l'Etat.
Mais on ne sait pas qui est l'Etat, la question de la légitimité des pouvoirs se pose. Il faut trouver un
fondement juridique au pouvoir. La légitimité des gouvernants vient de ce qu'ils sont censés
exprimer une volonté qui n'est pas la leur, mais celle du titulaire véritable du pouvoir (cad du
souverain) → ceci va de pair avec l'institutionnalisation du pouvoir.

§2 : la souveraineté appartient au peuple et à la Nation


La réponse la plus simple est de dire que c'est le peuple qui détient la souveraineté. Les gouvernants
sont légitimes car ils exercent le pouvoir au nom du peuple. Cette réponse était trop démocratique au
nom des révolutionnaires français. Ces derniers étaient des bourgeois, des propriétaires. Ce sont eux
qui ont impulsé la RF. Le but pour les révolutionnaires français était donc de justifier le pouvoir
tout en limitant l'influence directe du peuple sur les affaires. Ils ont inventé une autre théorie : la
théorie de la souveraineté nationale.

A/ l'opposition traditionnelle entre souveraineté nationale et souveraineté populaire


1/ la théorie de la souveraineté populaire
Cette théorie on l'a doit à Jean-Jacques ROUSSEAU. On retrouve ces idées dans « le contrat social »
paru en 1782. Le peuple, l'ensemble des citoyens vivant à un moment donné sur le territoire de l'Etat,
est l'unique titulaire de la souveraineté. Le détenteur de la souveraineté est un être concret. Comment
s'exerce la souveraineté ? Le pouvoir peut être exercé directement par le souverain (le peuple) →
justification de la démocratie directe. Tous les citoyens doivent donc participer directement au vote
de la loi, laquelle exprime la volonté générale. La volonté générale c'est donc la volonté du peuple
qui se traduit dans la loi. Bémol, c'est la volonté de la majorité mais il reste une minorité. Le danger
c'est de justifier la dictature de la majorité. Rousseau avait conscience des limites de ce système. Il se
doutait que ce système était impraticable sauf dans les tous petits états. Il a proposé des aménagements
dans l'exercice de la souveraineté populaire :
– le recours au referendum seulement pour les lois les plus importantes, qui doivent donc être
adoptées par le peuple lui-même.
– L'élection par le peuple de délégués (des commissaire) qui seraient liés au peuple par un
mandat impératif : On part de l'idée que le souverain est concret, il a une volonté propre qu'il
peut exprimer. Dès lors, le peuple peut donner des instructions aux élus. Les élus ne sont que
des relais. Dans le cadre de ce mandat, les élus n'ont pas pour fonction d'exprimer la volonté
du souverain à la place des électeurs (sinon il y aurait usurpation de la souveraineté pour
Rousseau) Ils ne font qu'exposer la volonté des électeurs transmise par instructions et agissent
sous le contrôle des citoyens → droit de révocation.
– Le vote est considéré comme un droit car chaque citoyen est détenteur d'une parcelle de
souveraineté. L'électorat cad l'aptitude juridique à voter est un droit. On parle d'électorat-droit
→ Rousseau justifie le suffrage universel.
Dans notre histoire constitutionnelle, la théorie de Rousseau est minoritaire. On la retrouve dans
seulement 2 C° : la C° du 24 juin 1793 qui n'a pas été appliqué appelé « la C° montagnarde »
puisqu'elle est l'oeuvre des députés montagnards (assis en haut de l'AN) « le peuple souverain est
l'universalité des citoyens français » On retrouve le même principe dans la C° de 1795. On a pas tiré
toute les conséquences de la théorie de Rousseau. Dans la C° actuelle, l'article 27 dit « le mandat
impératif est nul »

2/ la théorie de la souveraineté nationale


Théorisé par Emmanuel SIEYES. C'est à lui que l'on doit la transformation du tiers états en AN. Il
est au cœur de la révolution. Ce n'est plus le peuple qui détient la souveraineté mais la nation. Le
détenteur de la souveraineté est donc une entité abstraite (une collectivité indivisible et perpétuelle).
La nation ne peut exercer directement sa souveraineté ni même avoir de volonté propre. Par
conséquent, la démocratie directe est impossible et le pouvoir législatif ne peut être exercé que par
des représentants qui ont pour fonction d'exprimer la volonté générale au nom de la nation → régime
représentatif. Les représentants s'expriment au nom et à la place du souverain et on présume que la
volonté qu'ils expriment est la volonté du souverain. Comme la nation est abstraite, on ne peut jamais
vérifier que les volontés concordent. La nation étant une entité distincte des individus qui la
composent, nul n'a le droit de prétendre parler en son nom (chaque citoyen n'est pas titulaire d'une
parcelle de souveraineté). Nul par conséquent n'a un droit à être électeur. La capacité à voter n'est pas
un droit mais une fonction. On parle d'électorat-fonction. Il faut pour être électeur, remplir les
conditions fixées par la C°. La C° peut donner la fonction de voter à tous les citoyens : suffrage
universel ou simplement à certains d'entre eux (par ex aux plus riches) : suffrage censitaire. (=
suffrage dans lequel la qualité d'électeur est subordonnée au paiement d'un certain niveau d'impôt ou
« cens ») C'est cette théorie de la souveraineté nationale qui a été retenu à la RF. Ainsi, l'article 3 de
la DDHC « le principe de la souveraineté réside essentiellement dans la nation ». De même, dans
l'article 1 titre III de la C° de 1791 « la souveraineté appartient à la Nation » et dans l'article 2 titre
III « la C° française est représentative : les représentants sont le corps législatif et le roi » Le corps
législatif est les députés. De dire que le roi est le représentant permet de justifier la monarchie alors
que le pouvoir du monarque n'est pas fondé sur l'élection. On peut également justifier la démocratie :
on peut tout justifier. On peut également justifier le suffrage censitaire. Cette théorie est intéressante
car elle est malléable. La nation est le concept clé de la RF.
On constate une contradiction majeure dans l'article 3 de la C° de 1958

B/ la nécessaire remise en cause de cette opposition


3 raisons :
– dès 1789, il y a des contradictions au sein du mouvement révolutionnaire et de la pensée
révolutionnaire. Dans l'article 3 de la DDHC, on parle de souveraineté nationale alors que
dans l'article 6 on parle de volonté générale et de droits de tous les citoyens. Sieyes et
Rousseau ont influencés la DDHC d'où ces contradictions.
– Ajd on fait la synthèse entre les deux conceptions de la souveraineté (depuis la C° de 1946)
« la souveraineté nationale appartient au peuple » (art 3 alinéa 1 de la C° de 1946).
L'opposition est largement dépassé. Dans la C° actuelle, « la souveraineté nationale appartient
au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum » Cette formule
réalise la synthèse entre les 2 conceptions de la souveraineté. On est dans un régime
représentatif mais on essaye de justifier le referendum. On parle de démocratie semi-directe :
régime qui réalise une combinaison de la démocratie représentative et de la démocratie directe.
Cependant, la forme représentative est largement dominante dans ce système. Le referendum
occupe une place accessoire.
– A la révolution, la théorie de la souveraineté nationale apparaît comme peu démocratique mais
depuis la théorie de la souveraineté nationale s'est démocratisé.

Section 2 : les modes d'exercice de la souveraineté


§1 : les différentes formes de la démocratie
intro partielle : la classification ancienne des formes du gouvernement
Cette classification remonte à Aristote : 3 formes simples de gouvernement
– la monarchie ou gouvernement d'un seul
– l'oligarchie ou le gouvernement de qql uns (quand cette minorité tient son pouvoir de la
naissance, c'est une aristocratie)
– la démocratie ou le gouvernement de tous
Cette classification est complètement dépassé pour 2 raisons : Il y a des formes mixtes puisque une
monarchie peut être en même temps une démocratie (GB, Suède, les Pays-Bas, l'Espagne, la
Norvège..) Ce sont des monarchies constitutionnelles : régime dans lequel l'exercice du pouvoir royal
est soumis à la C°. Dans ces pays, le pouvoir est exercé par le parlement élu démocratiquement. Selon
cette classification, la démocratie n'existe pas. Ce n'est pas une définition réaliste. On dirait qu'il
n'existe que des oligarchies. En réalité, c'est toujours une minorité qui gouverne donc la démocratie
est le régime dans lequel le peuple est la source du pouvoir.

A/ l'utopique démocratie directe


Caractère utopique d'un régime ou « le peuple se gouverne directement lui-même ». Il y a une identité
complète entre gouvernant et gouverné. On est en même temps gouverné et gouvernants. Cela renvoie
à Athènes et à Rome qui ont connu des systèmes de participation populaires aux décisions. En réalité
c'est une minorité qui gouvernait (les plus riches). La démocratie Antique a toujours une valeurs
symbolique.
Ex de la Suisse : Dans certains cantons suisse, l'Assemblée des Citoyens se réunit une fois par an. La
démocratie est plus un folklore qu'un véritable gouvernement. Le décompte des voix est approximatif.
Tous les régimes politiques sont représentatifs.
B/ la démocratie représentative est la forme normale des gouvernements
La notion de représentation vient de la théorie de la souveraineté nationale élaboré à l'époque
révolutionnaire par Sieyes. Elle permet de comprendre ce qu'est un régime représentatif : Régime
dans lequel les gouvernants exercent le pouvoir non pas en tant que titulaire d'un droit propre, mais
en vertu de leur qualité de représentant qu'ils tiennent généralement d'une élection.
La notion de représentant s'est démocratisé. Selon la théorie de la SN (époque révolutionnaire), le
représentant est celui qui contribue à la formation de la loi (expression de la volonté du souverain)
quel que soit son mode de désignation. La souveraineté s'exprime d'abord par le vote de la loi.
Puis avec l'affirmation du principe démocratique, on considère que le représentant est celui qui est
élu par le peuple et qui par conséquent participe à l'exercice de la souveraineté (cad à la formation
de la loi) L'élection devient donc le critère déterminant. En France, le PDR, les députés et les sénateurs
sont des représentants actuels de la nation. Les ministres ne sont pas des représentants et n'exercent
pas un mandat mais une fonction. Les membres du CC ne sont pas non plus des représentants. L'enjeu
est de taille car être représentant comporte un statut protecteur. Ce statue protecteur de représentant
est resté identique depuis la RF.
Le statut de représentant (très protecteur) est resté largement identique par rapport à la théorie de
Sieyes) depuis 1789.
Le député n'est pas le représentant de sa circonscription mais un député de la nation élu dans une
circonscription → le mandat représentatif est un mandat collectif (chaque député représente la
nation toute entière) Csq : les représentants ne peuvent être liés par un mandat impératif avec
leurs électeurs. Ils ne peuvent pas se faire révoquer par leurs électeurs, il n'y a pas de compte à rendre
à ses électeurs pendant l'exercice de son mandat. On ne peut pas leur donner d'instructions.
Par csq : Le système de représentation permet d'écarter le peuple de l'exercice du pouvoir.
Montesquieu par ex était lui aussi partisan du système représentatif. « le grand avantage des
représentants, c'est qu'ils sont capables de discuter les affaires. Le peuple n'y est point du tout propre ;
ce qui forme un des grands inconvénients de la démocratie » Esprit des lois 1748. Pour les partisans
de la représentation, le peuple n'est pas capable.
Rousseau était opposé à l'idée même de la représentation qu'il considérait comme une usurpation à
la souveraineté.
A notre époque, critique de la représentation et de son côté oligarchique au nom du principe
démocratique.

C/ l'intérêt de la démocratie semi-directe


Proposé par H. KELSEN et R. CARRE de Malberg
La démocratie représentative exclut toute intervention directe du peuple autre que l'élection des
représentants. L'idée de la démocratie semi-directe est de permettre au peuple d'adopter
directement certaines décisions. Il y a 3 principes de démocratie directe instillé :
– l'initiative populaire : droit accordé aux citoyens via une pétition, de soumettre des textes à la
procédure législative (vote par le Parlement) ou à la procédure référendaire (vote par le
peuple). Il peut aussi s'agir de demander d'organiser un référendum sur une révision
constitutionnelle. C'est le cas dans certains pays. Il faut un niveau de participation pour que
ce soit valide.
– Le véto populaire : qui offre au peuple la possibilité de déposer une pétition contre des lois en
vigueur (et qui peut aboutir à l'organisation d'un referendum abrogatif)
– le referendum au sens strict : procédure d'adoption par le corps électoral d'un projet (initiative
gouvernementale) ou d'une proposition de loi (initiative parlementaire) → Article 11 de la C°
de 58. Les modalités du referendum varient selon les pays : soit une porté consultative ou
soit une porté décisionnelle. En France, porté décisionnelle en revanche dans les pays où le
principe est la compétence exclusive du Parlement pour légiférer (certains parle de
souveraineté du parlement) comme la GB : le referendum n'a qu'une porté consultative. Ex :
Brexit le 23 juin 2016 simple avis du peuple le Parlement a du validé.
Le problème du referendum est qu'il est souvent pollué par des considération qu'on qualifiera de
contingente cad qu'elles n'ont rien à voir avec le sujet. Ex en France : traité constitutionnel européen
le 29 mai 2009 qui a été négatif. Idée d'une C° européenne qui a fait peur aux gens.

§2 : l'élection comme mode normal de participation des gouvernés à l'exercice du pouvoir


def de la démocratie :
« la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres » Churchill
« la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » Lincoln. → Repris à
l'article 2 de la C°. Cette définition reste symbolique.
« régime qui repose sur la volonté du peuple, exprimée à intervalles réguliers par des élections
libres et loyales » Dans une démocratie, le peuple est la source et la finalité du pouvoir.
« le gouvernement de la majorité dans le respect de l'opposition » J-L QUERMONNE
La démocratie représentative est un type de régime représentatif. Tous les régimes représentatifs ne
sont pas des démocraties. Ex : le régime russe. Il y a des critères à la démocratie :
– suffrage universel
– pluralisme partisan
– concurrence élective entre les partis qui soit libres et loyales

A/ l'extension du pouvoir de suffrage


Def pouvoir de suffrage : c'est le pouvoir formé par les personnes ayant la qualité d’électeur, cad par
le corps électoral. On parle de pouvoir car c'est le premier pouvoir dans l'Etat. L'autorité des
gouvernants dérivent du suffrage. Le suffrage est dit universel lorsque tous les citoyens ont
vocation à devenir électeurs. La conquête du suffrage universel est récente. Elle s'est faite en 2
temps : milieu du 19ème à milieu du 20ème.
1848 : SU masculin en France → conquête contre la richesse car on supprime le suffrage censitaire
(mis en place depuis la C° de 1791 et le plus sévère dans la Charte de 1814). On justifiait le droit de
vote au plus riches en disant qu'ils ont des intérêts à défendre et ils ont plus de temps pour s'occuper
des affaires politiques.
1944 : (ordonnance du 21 avril) SU en France → conquête contre les discriminations sexistes suite à
l'effort de guerre # en GB droit de vote des femmes en 1919. Au préalable il faut remplir les conditions
pour être citoyens fr qu'on retrouve dans la C° (article 3 alinéa 4) :
– nationalité français : la citoyenneté est en principe lié à la nationalité. Infléchissement
avec le traité de Maastricht qui instaure une citoyenneté de l'UE. Dans notre histoire
constitutionnelle, une seule C° a donné le droit de vote aux étrangers (C° de 1793) A gauche
il y a la volonté du droit de vote des étrangers hors UE pour les élections municipales.
– âgé de 18 ans (en fr majorité électoral = majorité civile = majorité pénale)
– jouir de ses droits civiques : peuvent être exclus les majeurs sous tutelle (pas tjrs selon
décision du juge des tutelles) et les personnes pénalement condamnées

B/ les règles de la concurrence électoral


On parle de « démocrature » pour qualifier le régime russe.
Le SU est bien mais ce n'est qu'une condition pour avoir un régime démocratique. Il faut qu'il existe
des procédures tendant à assurer l'authenticité de l'expression du suffrage et la réalité de la
concurrence politique.
– La liberté de l'électeur : le secret du vote (principe qui date de la RF)
– la régularité des opérations électorales : le CC s'assure de réprimer fraude et de vérifier le bon
déroulement des élections
– l'égalité du suffrage : chaque voix doit peser d'un poids identique. Question du découpage des
circonscriptions électorales. Ex : pour les élections législatives la Fr est divisé en 577
circonscriptions. L'idée est que les fractions du territoires soient à peu près équivalente en
terme de population. Il faut qu'il y est un équilibre démographique. Il ne faut pas que les zones
rurales se retrouvent sur-représenté et les zones urbaines sous-représenté. Il y a donc des
enjeux politiques puisque les zones rurales votent plus à droite. Il faut réviser régulièrement
le découpage.
Une circonscription : fraction du territoire des Etats auxquelles sont attribués un ou plusieurs
sièges à pouvoir.
– Le pluralisme politique qui doit rendre l'alternance politique possible. Alternance : ça
désigne le remplacement au pouvoir d'une majorité par une autre. C'est le peuple qui
décide de la fréquence de l'alternance. Tous les partis doivent avoir des chances égales de
participer au pouvoir mais ça n'exclue par l'existence de partis dominants.

Chapitre 3 : l'organisation du pouvoir


Section 1 : la séparation verticale du pouvoir
La façon dont on organise un état entre le centre et la périphérie (les échelons territoriaux). Nous nous
sommes dans un état unitaire décentralisé.
§1 : l'Etat fédéral
§2 : l'Etat unitaire

COURS A LIRE SUR MADOC


Section 2 : la séparation horizontale du pouvoir
La séparation horizontale est la séparation au niveau centrale entre les # fonctions de l'Etat.
C'est un des piliers du droit constitutionnel à côté de la représentation. La séparation des pouvoirs
apparaît à la fin du 18ème siècle à la même période que les premières C° écrites et donc du
constitutionnalisme. L'objectif est le même : dans les deux cas il s'agit d'une technique de limitation
de pouvoir.
Le plus simple pour définir la séparation des pouvoirs c'est de la définir sous forme négative. Il ne
faut pas remettre tous les pouvoirs à une même autorité car elle en abuserait. Il postule une méfiance
à l'égard du pouvoir. En revanche, positivement la séparation des pouvoirs c'est dire qui fait quoi dans
l'Etat. C'est plus compliqué car il y a plusieurs recettes politiques. Montesquieu en a proposé une qui
a donné naissance au régime présidentiel américain.

§1 : division du pouvoir
A. les différentes fonctions de l'Etat
On a une division tripartite depuis Montesquieu. Avant Locke avait déjà séparé les pouvoirs mais en
deux. Montesquieu propose de séparer la fonction judiciaire de la fonction exécutive. La fonction de
juger c'est appliquer la loi à un cas particulier. Beaucoup considérait que la fonction judiciaire était
exécuter la loi comme la fonction exécutive. Or danger → la justice n'est pas indépendante.
Montesquieu sort la fonction de juger de la fonction de l’exécutif. Cette division tripartite est toujours
d'actualité.
1/ La fonction/ pouvoir législatif
Le pouvoir législatif : pouvoir de faire la loi. Le parlement est l'organe qui détient la fonction. C'est
le Parlement qui vote la loi. C'est lui l'auteur juridique. Exception dans les démocraties semi-directe
le peuple aussi.
2/ la fonction/ pouvoir exécutif
Ce pouvoir a énormément évolué. Il ne consiste plus seulement à exécuter les lois. Son rôle s'est
considérablement élargie. Le pouvoir exécutif se charge toujours de l’exécution des lois qui se traduit
par la direction de l'administration et le pouvoir règlementaire général (depuis la C° de 1795) Le
pouvoir règlementaire général est le pouvoir d'édicter des normes générales et obligatoires en
exécution des lois. (les décrets d'application) Les premières trace du pouvoir règlementaire date de
1795. Il y a un pouvoir règlementaire car la loi ne peut pas tout prévoir.
La conduite des relations internationales revient au pouvoir exécutif. Exige rapidité et secret.
L'initiative des lois dans la plupart des régimes politiques revient au pouvoir exécutif. L'organe
exécutif peut en effet déposer des projets de loi au Parlement. Le fait que l'exécutif ai l'initiative des
lois remonte à 1799 sous Bonaparte. Depuis le milieu du 20ème, il a les moyens d'imposer ces lois
au Parlement à tel point que l'organe exécutif est devenu le centre d'impulsion politique du pays. Il y
a eu un renversement à tel point que c'est l'organe exécutif qui domine.
Qui détient le pouvoir exécutif ? Il peut être confié :
– soit à un organe unique : PDR, roi, directoire (cad un collège) → dans ce cas il est
monocéphale.
– Soit à 2 organes : un chef de l'Etat d'une part (PDR ou Roi) et des ministres d'autre part (qui
forment un gouvernement dirigé par un chef) → dans ce cas il est bicéphale.
3/ la fonction judiciaire
On ne parle pas de pouvoir judiciaire par contre. Cela date de Montesquieu, il a voulu une justice
indépendante mais il considérait que ce n'était pas un pouvoir au même titre que les deux autres. Juger
ce n'est qu'appliquer la loi. Il n'y a pas de dimension politique. Il n'exerce par la souveraineté
nationale. Ce ne sont pas des représentants, il ne sont pas élus. Contrairement aux USA où il y a un
pouvoir judiciaire élus. L'autorité judiciaire est indépendante en fr. Il y a un organe qui assure cette
indépendance qui est le Conseil Supérieure de la Magistrature.

B/ le principe de non-cumul des fonctions


Ce qui ne faut pas faire est le cumul des fonctions. Principe selon lequel une même autorité publique
ne doit pas exercer toutes les fonctions de l'Etat. Ce principe faisait déjà l'unanimité au 18ème. Tout
le monde est d'accord avec ça. On retrouve ce principe à l'article 16 de la DDHC « toute société dans
laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n'a point de
C° » Le rôle de la C° s'est aussi de séparer les pouvoirs puisque le but est de limiter le pouvoir. Ce
principe de non-cumul a été inventé par John LOCKE au 17ème. Ce n'est pas Montesquieu qui a
inventé le terme de non-cumul. En revanche, Montesquieu a condamné le cumul des pouvoirs de
manière beaucoup plus radicale et systématique dans l'esprit des lois de 1748 : même dans une
démocratie. La démocratie n'est pas meilleure en elle-même. Elle est aussi condamnable si il y a
cumul des pouvoirs. `
Montesquieu ne s'est pas contenté de condamner le principe du non-cumul mais va proposer sa C°
idéale. Comment organiser de façon positive les rapports entre les pouvoirs ? C'est son apport majeur.

§2 : l'équilibre entre les pouvoirs séparés


L'équilibre entre les pouvoirs séparés = Montesquieu n'emploie jamais l'expression de séparation des
pouvoirs dans l'Esprit des lois.
Dans l'esprit des lois chapitre « de la C° d'Angleterre » il explique son point de vue :
Montesquieu est parti en Angleterre entre 1729 et 1731 pour observer le régime anglais. A cette
époque, la séparation des pouvoirs existe déjà en Angleterre. Elle s'est établis depuis 1689 avec le
Bill of Rights. Il veut éviter la censure et est opposé au régime en place puisque contre la monarchie
absolue. Il est partisan d'une monarchie modéré et est lui-même un noble. Historiquement la
monarchie absolue s'est imposé à l'encontre de la noblesse. Il veut rétablir la place de la noblesse. Il
propose alors sa C° idéale dans ce chapitre.

A) l'organisation idéale du pouvoir selon Montesquieu


« tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser, il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites »
« pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête
le pouvoir »

1/ le partage du pouvoir entre l'exécutif et le législatif bicaméral (la puissance de juger est
politiquement nul)
a) une indépendance stricte sur le plan organique
Selon Montesquieu, le pouvoir exécutif doit être détenu par un monarque. Montesquieu est partisan
d'une monarchie constitutionnelle avec :
Un gouvernement mixte qui est censé cumulé les avantages des 3 formes simples de gouvernement :
le roi comme élément de monarchie, la chambre haute pour l'aristocratie, la chambre basse pour la
démocratie.
Montesquieu est partisan du suffrage censitaire. De plus, il est partisan de ce qu'on appelle le
bicamérisme. On désigne la division du Parlement en 2 assemblées dont les membres sont désignés
distinctement. C'est le cas ici puisque le corps des nobles est héréditaire (chambre haute) et que les
représentants du peuple sont élus par les citoyens (chambre basse)
Pour Montesquieu, la démocratie n'est pas un régime modéré par nature, ce n'est pas libre par nature.
Il faut donc une chambre haute pour venir tempérer les excès du peuple. Pour Rousseau, il est
hors de question d'avoir une chambre héréditaire. Il était opposé au bicamérisme. Pour lui, il y a une
assemblée unique.
Le bicamérisme domine largement dans notre histoire constitutionnelle. Il y a eu 3 exceptions :
– C° de 1791
– C° de 1793
– C° de 1848
Les 3 organes (exécutif et 2 législatif) doivent être indépendant les uns des autres. Ils sont
désignés distinctement et ne peuvent pas non plus se démettre mutuellement → On parle
d'indépendance stricte sur le plan organique. Le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif doivent
être confié à 3 organes distinct et indépendant.
Montesquieu aurait été opposé au régime parlementaire. (théorisation postérieure)
Pour M, il ne suffit pas d'avoir des organes indépendant, il faut encore que la séparation des pouvoirs
soit durable.

b) l'indépendance de spécialisation des organes dans leur fonction


Si chaque organe est spécialisé dans sa fonction, on a un déséquilibre entre les organes ce qui conduit
inévitablement à une confusion des pouvoirs. Il faut qu'il y est un partage du pouvoir en l'occurence
du pouvoir législatif pour arriver à un équilibre. Il faut un instrument de partage : La distinction entre
faculté de statuer et la faculté d'empêcher.
– La faculté de statuer est ce qui inclut l'initiative, la discussion et l'adoption des décisions.
– La faculté d'empêcher est un pouvoir d'opposition qui se traduit par le droit de veto.

Comment s'opère le partage des fonctions entre les organe ?


Les 2 chambres ont :
– la faculté de statuer et d'empêcher en matière législative ce qui signifie qu'elles peuvent
proposer des lois et qu'un texte ne pourra être adopté qu'avec l'accord des 2 chambres → c'est
ce qu'on appelle la navette législative.
– La faculté d'empêcher en matière exécutive : possibilité de contrôler l'action de l'exécutif
Le Roi a :
– la faculté de statuer en matière exécutive → il l'exerce donc pleinement
– la faculté d'empêcher en matière législative : possibilité de s'opposer à une loi votée par le
Parlement → droit de véto

Il n'y a pas de spécialisation des organes dans leur fonction. Au contraire, on a un partage entre les
pouvoirs et même un empiétement réciproque entre les fonctions de chaque organe. On a donc 3
organes qui participent à l'exercice du pouvoir législative. La séparation au sens de non cumul des
fonctions est préservé puisqu'aucun organe ne fait tout tout seul. Le système de Montesquieu est
appelé le système de balance des pouvoirs ou le système des poids et contre poids.

2/ la collaboration obligée des pouvoirs


On aboutit au résultat suivant qui est que par la disposition des choses, l'exercice du pouvoir
nécessite l'accord entre 3 organes indépendant. La collaboration est la conséquence de
l'enchainement mutuel. C'est cette alchimie qui a séduit Montesquieu dans les institutions
britanniques. En effet, au début du 18ème siècle, la souveraineté est exercé par « le roi en son
Parlement » cad le Roi assisté par les chambres. Il y a quand même un paradoxe. Au moment même
ou Montesquieu écrit l'esprit des lois, il n'a pas vu que le droit de véto est en train de disparaître en
Angleterre. (tombe en désuétude). Le régime britannique est en train d'évoluer vers un régime
parlementaire.

B/ le « mythe » de la séparation des pouvoirs


= l'interprétation de la doctrine de M par les révolutionnaires français puisque cette interprétation va
dans le sens de la spécialisation des fonctions (inverse de ce que dit M). Ils ont été davantage influencé
par les idées de Rousseau sur la séparation des pouvoirs que par M.
La position de Rousseau sur la séparation des pouvoirs : Il n'y a pas de séparation des pouvoirs
possible car selon Rousseau, il n'existe qu'un seul pouvoir : le pouvoir législatif qui est l'expression
de la souveraineté du peuple. Le pouvoir législatif ne saurait être partagé. En revanche, il admet l'idée
d'un gouvernement chargé de l'exécution des lois. Il admet l'idée d'une séparation des fonctions,
plus précisément l'existence d'une fonction exécutive séparée de la fonction législative pour des
raisons essentiellement matérielles. Il n'y a pas de partage du pouvoir législatif mais une assemblée
unique qui exerce le pouvoir législatif et le gouvernement est subordonné à cette assemblée.
→ C'est l'idée d'une hiérarchie entre les fonctions qui aboutit à une confusion des pouvoirs en faveur
de l'organe législatif (inverse de M) Les révolutionnaires fr ont retenu l'idée de spécialisation et on a
des régimes de confusion des pouvoirs sous la révolution.
On a toute fois une illusion de conformité à la doctrine de M avec la première C° (1791) puisque
celle-ci prévoit le droit de veto. En réalité, les révolutionnaires français n'admettent pas que le Roi
(Louis XVI) puisse empêcher pour de vrai l'exercice du pouvoir législatif (piège du véto) C'est la
toute puissance de l'AN.
Dans ces conditions, comment interpréter l'article 16 de la DDHC cad comment interpréter la
référence à la séparation des pouvoirs à l'article 16 ? Ce serait un hommage à l'oeuvre de M mais non
une adhésion à sa recette politique. Ex : en 1789, les révolutionnaires n'avait pas encore d'idée précise
sur la façon d'organiser les pouvoirs puisqu'ils ont mis 2 ans pour le faire.

Transition : la séparation des pouvoirs comme critère de classification des régimes politiques
§1. La classification traditionnelle des régimes politiques
On peut utiliser le principe de séparation des pouvoirs pour classer les régimes politiques. Ce
n’est pas alors le système de Montesquieu qui sert de critère (car il renvoie à un système précis
d’aménagement des pouvoirs), mais le principe de séparation des pouvoirs entendu comme la
répartition des pouvoirs entre plusieurs organes.
A. La distinction entre régimes de confusion des pouvoirs et régimes de séparation des pouvoirs
• les régimes de confusion des pouvoirs : systèmes politiques dans lesquels tous les pouvoirs sont
confondus entre les mains d’un seul homme ou d’un seul organe → régimes despotiques (ex. la
monarchie absolue sous l’Ancien Régime).
• les régimes de séparation des pouvoirs : régimes qui organisent une répartition des pouvoirs. Il y
a alors différentes manières de séparer les pouvoirs. On peut séparer les pouvoirs tout en
organisant la prééminence d’un organe ou on peut au contraire rechercher l’équilibre entre les
organes.
1- les C° qui organisent la prééminence d’un organe :
– soit la prééminence d’une assemblée : on l’appelle régime d’Assemblée, et on range dans
cette catégorie la C° de 1793 : C° qui organise une spécialisation des fonctions, c’est-à-dire
que le pouvoir exécutif ne devait pas prendre part à la fonction législative (exercée par le
Corps législatif ou par le Peuple directement). Le pouvoir exécutif doit être soumis à
l’Assemblée (unique) qui est l’incarnation de la légitimité démocratique (élue au suffrage
universel direct, pour une année seulement d’ailleurs, car il ne faut pas que le peuple soit lié
trop longtemps par son vote).
on verra que cette idée de primauté de l’Assemblée élue au suffrage universel direct va inspirer
longtemps la conception républicaine des institutions.
1er - soit la prééminence de l’exécutif : on classe dans cette catégorie les C° du I empire (1804) et
du Second Empire (1852).
2- les C° qui organisent l’équilibre entre les organes. Il existe 2 grandes modalités pour organiser
cet équilibre : le régime présidentiel et le régime parlementaire. NB : bien retenir que cette
distinction est postérieure à Montesquieu.
B. La distinction entre régime présidentiel et régime parlementaire

Le 1 est qualifié de séparation souple et le deuxième est qualifié de régime de séparation stricte des
pouvoirs , mais il faut préciser car cette qualification est en partie fausse.
1°) Les critères du régime présidentiel
Le régime présidentiel est le régime dans lequel l’équilibre des pouvoirs est obtenu par leur
séparation organique dans la suite des développements, il faut bien distinguer en effet la séparation
organique (qui a trait aux organes), de la séparation fonctionnelle (qui a trait aux fonctions).
► Les critères organiques : l’indépendance entre les pouvoirs Sur ce plan, il n’y a aucune
controverse possible, et l’indépendance entre les organes signifie trois choses :
• L’exécutif ne procède pas du législatif. Ce qu’il faut bien retenir, c’est qu’il y a deux expressions
de la souveraineté dans le régime présidentiel, qui se traduisent, par les élections présidentielles et
par les élections législatives le chef de l’exécutif est donc élu à part, d’une manière autonome, et il
désigne lui-même ses collaborateurs, qui ne sont pas non plus issus du Parlement
c’est une distinction essentielle à retenir, qui pourra d’ailleurs servir à la construction de plans de
dissertation.
D’ailleurs, cette séparation quant au mode d’établissement des organes est complétée par une règle
absolue d’incompatibilité, qui interdit non seulement à tout agent de l’exécutif d’être membre du
Parlement, mais aussi d’y pénétrer et d’y prendre la parole (pour défendre un projet par exemple).
• Le monocéphalisme de l’exécutif. Conséquence logiquedu critère précédent, il n’existe pas, en
régime présidentiel, de gouvernement au sens parlementaire du terme, c’est-à- dire une équipe
solidaire de ministres dirigée par un Premier Ministre, issue du Parlement et responsable devant lui
[définition du gouvernement au sens parlementaire à retenir].
En régime présidentiel, l’exécutif est tout entier confié au Président, qui endosse donc à la fois les
fonctions de chef de l’Etat et de chef du « gouvernement », composé de Secrétaires qui lui sont
strictement subordonnés (pour désigner cet ensemble de Secrétaires , on parle
d’Administration plutôt que de gouvernement Administration Bush, Administration Obama...).
• L’absence de moyens de révocabilité mutuelle. L’indépendance des organes signifie aussi qu’ils
ne peuvent se démettre mutuellement l’organe exécutif n’est pas politiquement responsable devant
l’organe législatif, et celui-ci ne peut être dissous par l’exécutif. Le calendrier électoral est donc
intangible, dans le sens où les différents mandats arrivant nécessairement à leur terme, les élections
ont toujours lieu à une date fixe.
Il faut au contraire clarifier les choses pour ce qui est de l’aspect fonctionnel.
On parle de Secrétaires plutôt que de Ministres pour marquer la différence avec le régime
parlementaire.
L’exécutif est donc issu d’une source de légitimité propre.
L’exécutif est donc dit monocéphale, c’est-à-dire, composé d’une seule tête.
Donc, sur le plan organique, les choses sont très claires : les organes exécutif et législatif sont
indépendants et autonomes.
► Les critères fonctionnels : une séparation stricte des pouvoirs ? Une clarification est
nécessaire sur l’aspect fonctionnel (c’est-à-dire sur la répartition des fonctions, des compétences
entre les différents organes), dans la mesure où on a coutume de dire qu’à l’inverse du régime
parlementaire, le régime présidentiel opère une séparation stricte des pouvoirs (les choses sont parfois
présentées comme cela dans les manuels).
Or, si l’on a bien identifié une séparation stricte sur le plan organique, il faut nuancer sur le plan
fonctionnel, car en toute rigueur et en fonction de ce que l’on a déjà vu, séparation stricte signifierait
spécialisation des fonctions (chaque pouvoir étant, rappelons-le, investi d’une sphère d’action
propre ne permettant aucun empiètement sur l’autre).
Or, on a déjà dit aussi qu’un tel système aboutissait à la hiérarchie entre les pouvoirs.
Si donc l’on peut qualifier le régime présidentiel de régime d’équilibre des pouvoirs, c’est qu’il y a
nécessairement une certaine répartition des fonctions il n’y a donc pas de séparation stricte sur le
plan fonctionnel.
♠ ATTENTION : ne pas parler non plus dans une copie de séparation souple à propos du régime
présidentiel, car cela amènerait à une confusion avec le régime parlementaire. En outre, une telle
qualification est fausse, dans la mesure où, comme on l’a vu, les pouvoirs sont bien indépendants sur
le plan organique dans le régime présidentiel, et où, on le verra, le partage des fonctions est moins
poussé que dans un régime parlementaire.
on verra, en étudiant le régime américain (qui est la seule illustration du régime présidentiel), que la
Constitution de 1787 organise un certain empiètement entre les pouvoirs, de telle sorte que l’exercice
du pouvoir politique nécessite l’accord entre des organes indépendants système de balance des
pouvoirs.
2°) Les critères du régime parlementaire
Ils sont vraiment différents, voire opposés, et c’est ce qui fonde la pertinence de la distinction entre
régime présidentiel et régime parlementaire, quand on se base uniquement sur la Constitution. Le
régime parlementaire renvoie en effet à une conception plus souple de la séparation des pouvoirs
Il se définit ainsi comme un régime de collaboration et de dépendance réciproque entre le
gouvernement et le Parlement sous l’arbitrage du Chef de l’Etat (arbitrage plus ou moins actif selon
les différentes variantes du régime parlementaire, comme on le verra). [définition de M. de Villiers]
Dans ce type de régime, il y a bien répartition des fonctions de l’Etat entre différents organes (c’est
en ce sens que l’on peut parler de séparation des pouvoirs), mais cette séparation est plus souple qu’en
régime présidentiel, à la fois sur le plan organique, et sur le plan fonctionnel.
► Les critères organiques : la dépendance réciproque entre les pouvoirs Cette dépendance (il
n’est plus question là d’indépendance) se traduit de différentes manières : • L’exécutif procède du
législatif. Les membres du gouvernement (les ministres) sont choisis au sein du Parlement. Même,
dans un régime parlementaire classique, les ministres sont des parlementaires. Il n’y a donc pas en
régime parlementaire deux sources d’expression de la souveraineté mais une seule.
Le régime parlementaire est donc le régime dans lequel les seules élections législatives pourvoient à
la désignation du personnel parlementaire et gouvernemental.
En effet, dans un 1 majorité, dans un second temps, investit le gouvernement l’investiture
parlementaire désigne le vote par lequel l’Assemblée donne sa confiance au nouveau gouvernement
qui se présente devant elle.
la stabilité et l’efficacité du régime parlementaire supposent par conséquent que la majorité
soutienne le gouvernement le plus longtemps possible, si possible pendant toute la durée de la
législature (durée du mandat de l’Assemblée).
• Le bicéphalisme de l’exécutif. L’exécutif est dit « bicéphale » dans la mesure où il est « à deux
têtes » : le chef de l’Etat et le chef du gouvernement (appelé le plus souvent Premier Ministre, et
qui dirige l’action du gouvernement).
Que le chef de l’Etat (qui représente la Nation) soit un Monarque (comme en Grande- Bretagne), ou
un Président de la République élu par le Parlement, par une Assemblée spéciale (c’est le cas en
Allemagne), ou élu directement au suffrage universel (c’est la cas en France sous la Vème
République), qu’il ait beaucoup ou peu de pouvoirs... peu importe, l’exécutif d’un régime
parlementaire est toujours bicéphale.
Par ailleurs, dans tous les régimes parlementaires, le chef de l’Etat est irresponsable (car il faut bien
assurer la continuité au sommet de l’Etat), et le gouvernement a donc pour fonction d’endosser la
responsabilité de l’ensemble des actes de l’exécutif, y compris des actes du chef de l’Etat qui se
trouve ainsi protégé, devant le Parlement.
• L’existence de moyens de révocabilité mutuelle. La dépendance réciproque entre les pouvoirs se
traduit par l’existence de procédures de révocabilité mutuelle : mise en jeu de la responsabilité du
gouvernement par le Parlement (en général par la chambre basse) et droit de dissolution de la chambre
basse par l’exécutif.
NB: il faut dire en effet qu’il y a dans tous les régimes parlementaires un bicamérisme, mais ce n’est
pas une exigence théorique, c’est lié soit à des
temps, élection des députés (selon le mode de scrutin en vigueur) dont la
Ce « passage de relais » se fait par le biais de ce que l’on appelle le contreseing ministériel (signature
apposée au bas des actes du chef de l’Etat par le Premier Ministre et, le cas échéant, par les ministres
concernés).

considérations historiques (Grande-Bretagne), soit à l’organisation de l’Etat sous une forme


décentralisée (France) ou, a fortiori, fédérale (Allemagne par exemple).
La responsabilité politique est l’obligation pour les ministres (collégialement) de quitter le pouvoir
s’ils n’ont plus la confiance du Parlement (plus précisément de la chambre basse qui représente le
peuple). (Synonyme : responsabilité ministérielle).
Le régime parlementaire est basé sur la confiance entre le gouvernement et la majorité parlementaire
si le gouvernement a perdu cette confiance, il doit démissionner (c’est logique dans la mesure où
il est issu de la majorité parlementaire, qui procède, elle, directement du suffrage universel, et qui
a donné un « mandat » au gouvernement pour mettre en œuvre la politique pour l’accomplissement
de laquelle elle a été élue).
la responsabilité politique du gouvernement est le critère déterminant du régime parlementaire,
dans la mesure où, historiquement, c’est ce qui a daté son apparition le
ère
La dissolution est définie comme la procédure ayant pour objet de mettre fin, par l’organisation
d’élections anticipées, aux pouvoirs d’une Assemblée avant le terme normal de son mandat. Le
droit de dissolution appartient, selon les cas, au chef de l’Etat ou au gouvernement.
La présentation traditionnelle du régime parlementaire justifie le droit de dissolution dans le cadre
des relations entre l’exécutif et le législatif : c’est un moyen d’équilibre entre les pouvoirs (moyen
symétrique de la responsabilité politique du gouvernement), et un moyen de sortie de crise en cas
de conflit entre les deux pouvoirs (la dissolution étant alors prononcée, en théorie, après la mise en
cause de la responsabilité du gouvernement).
La dissolution impliquant l’organisation de nouvelles élections législatives, c’est au corps électoral
qu’il revient donc d’arbitrer ce conflit.
régime parlementaire est en effet considéré comme établi en Angleterre à la suite de la 1 démission
collégiale d’un gouvernement, celui de Lord North en 1782.
La collaboration des pouvoirs fait partie intégrante de la définition du régime parlementaire, et elle
est, en outre, plus poussée qu’en régime présidentiel, et ce, pour deux séries de raisons :
• La participation active de l’exécutif à l’élaboration de la loi. La collaboration des pouvoirs
s’exprime en effet par le fait qu’en régime parlementaire, le gouvernement participe activement à
l’élaboration de la loi (donc à la fonction législative) on peut dire qu’il détient une partie de la «
faculté de statuer », via l’initiative des lois, et le droit d’amendement [voir plus loin dans le cours
pour des précisions sur la procédure législative]. l’exécutif n’a donc pas, contrairement au schéma
prévu par Montesquieu, une simple faculté d’empêcher en matière législative (Montesquieu était
opposé au fait que l’organe exécutif ait l’initiative des lois). En outre, on verra que l’évolution des
régimes parlementaires a même renforcé le rôle du gouvernement en cette matière, au point qu’il a
acquis les moyens d’imposer ses projets de loi au Parlement.
• La collaboration institutionnalisée entre les pouvoirs. Alors que la collaboration entre exécutif
et législatif passe, dans le régime présidentiel par des moyens officieux du fait de la séparation
organique des pouvoirs (on expliquera ce point), en régime parlementaire, elle passe par des moyens
officiels.
Les ministres ayant en effet le droit d’entrer et de prendre la parole dans les enceintes du Parlement,
contrairement au Secrétaires d’Etat dans le régime présidentiel.
Le régime parlementaire est le plus répandu dans les Etats libéraux c’est même le régime de droit
commun (sauf donc aux EU et en Suisse (où l’on a un régime directorial)).
La collaboration des pouvoirs est donc institutionnalisée en régime parlementaire, dans le sens où
elle est impliquée par l’organisation des rapports entre les pouvoirs, prévue par la Constitution.

§2 : les limites de cette classification


Le régime parlementaire est le plus répandu au monde. Cette distinction entre
présidentiel/parlementaire est fondé sur le critère de séparation des pouvoirs qui lui même ne prend
en compte que la C°. Ce critère est insuffisant pour comprendre le fonctionnement réel d'un régime
politique.
Réflexion de Raymond ARON (dans démocratie et totalitarisme, 1965) « la distinction des C° ne
fournit pas simultanément une classification des espèces de régimes » Cela signifie que l'organisation
constitutionnelle des pouvoirs (fondée sur le critère de séparation des pouvoirs) n'est pas une donnée
suffisante.
Si l'on se fondait uniquement sur ce critère :
– on opposerait 2 types de régimes qui en réalité se rapprochent (le régime américain et le
régime britannique)
– on mettrait dans la même catégorie 2 régimes qui s'opposent dans leur fonctionnement réel (le
régime britannique et le régime parlementaire des III et IV ème rep)
Il faut donc superposer au critère de séparation des pouvoirs, un critère qui permet de distinguer
entre :
– les régimes stables et efficaces
– les régimes instables et inefficaces

Or, la stabilité et l'efficacité d'un régime dépendent de l'adéquation entre les règles constitutionnelles
ET le système des partis. Def du système de partis : configuration formée par un ensemble
d'éléments interdépendants :
– nombre de partis (important ou non)
– dimension (existence ou non de grands partis dominants)
– alliances (possibles ou non)
– discipline partisane (forte ou non)

DEUXIEME PARTIE : LES REGIMES POLITIQUES OCCIDENTAUX


Chapitre 1 : le régime présidentiel américain
spécificité du régime américain :
– le seul représentant de la catégorie « régime présidentiel ». Seul régime occidental à ne pas
avoir évolué vers un régime parlementaire pourtant ils se sont inspiré du même model qui est
le model anglais. C'est un régime inimitable.
– La C° américaine est la plus ancienne des C° écrites (1787) et pourtant la plus rigide. L<e
secret de sa longévité est assez simple. La C° est rigide quant à sa procédure de révision mais
flexible quant à son interprétation.

Section 1 : la C° de 1787, traduction de la méfiance à l'égard du pouvoir


La C° de 1787 est la traduction de la méfiance des pères fondateurs à l'égard du pouvoir. Les pères
fondateurs sont des libéraux. Ils sont pour un état minimum. Ils ont intégré les idées de Montesquieu
qu'ils ont parfaitement comprise. Seule nuance : on a un président à la place d'un Roi. En effet, une
fois le colonisateur britannique parti (indépendance) il n'y avait sur la terre américaine ni noblesse ni
monarchie.
2 idées importantes dans la C° fédérale :
– distribution des fonctions de l'Etat entre des organes indépendants. Chaque organe obéit à des
modes de recrutement différents et à une durée de mandat différente.
– Contrôle réciproque et d'un équilibre entre les pouvoirs, qui est bien rendue par l'expression
américaine de « checks and balances »
La C° est conçu de telle manière que l'exercice du pouvoir nécessite l'accord entre des organes
indépendants.

§1 : des organes indépendants


A/ Un exécutif monocéphale
1/ le statut du Président des EU
Le P a le titre de président des Etats-Unis d'Amérique (non P de la rep). Il est élu pour 4 ans en même
temps que le vice-président (Mike Pence). Ils sont élus en même temps à date fixe (le mardi qui suit
le 1er lundi de novembre) Le calendrier électoral est intangible et l’intangibilité est absolu. Le nombre
de mandat consécutif est limité à 2 depuis un amendement à la C° américaine qui date de 1951 (depuis
le P Roosevelt qui a été élu pour 4 mandats de 1933 à 1945)
Pq un calendrier intangible ? Car le président rentre en fonction le 20 janvier de l'année qui suit son
élection. Il y a la volonté de faire coïncider plusieurs élections et votation le même jour « election
day » Les américains vont voter le même jour pour le P des EU, une partie du sénat, la chambre basse,
des referendums.. le même jour avec une machine à voter. Ce sont des referendums locaux.
Le rôle du vice-président est de succéder au président dans 3 hypothèses
– destitution (jamais arrivé)
– démission (Nixon 1974 suite au Watergate)
– décès du Président

Quid si le vice-président meurt avant ? Le président lui même nomme un nouveau vice-président.
→ Dans tous les cas on ne fait pas d'élection dans l'intervalle des 4 ans.
Ainsi en 1973, le vice-président des EU meurt donc Nixon en nomme un nouveau (Ford) puis Nixon
démissionne suite au Watergate. Ainsi Ford est nommé P des EU alors qu'il n'a pas été élu. Ce n'est
pas un problème pour les EU car il ne faut surtout pas d'élection avant la date prévu.

a) Les différentes étapes de l'élection présidentielle aux EU (3 phases)


Cette élection s'est démocratisé depuis 1787. Elle est différente de celle qui était prévu par les pères
fondateurs.
1. désignation des candidats à l'élection présidentielle pour chaque parti : On parle de « ticket »
= un président et un vice-président. De février à juillet de l'année de l'élection. Les élections
primaires ont lieu qui se finit par la convention nationale de chaque partis.
2. Election des grands électeurs par le peuple américain : (le mardi qui suit le 1er lundi de
novembre tous les 4 ans).
L'élection du PDR se fait donc au SU indirect (à 2 degrés). Le P n'est pas élu directement par le
peuple.
Les grands électeurs ont un mandat impératif. A ce moment là on connait le nom du P puisque les
grands électeurs ne peuvent pas changer d'avis. En vrai ce n'est qu'une pratique.
L'élection des grands électeurs se fait dans le cadre de chaque état. Le nombre de grand électeurs
à élire par l'Etat est égal au nombre total de sénateurs et de représentants des Etats :
- 100 sénateurs
- 435 représentants
Le collège comprend 538 grands électeurs au total (535+3 de Columbia Washington DC)
Est élu celui qui obtient au moins la moitié du collège des grands électeurs soit 270 grands électeurs.
50% + 1. Cette répartition avantage les petits Etats puisque même l'Alaska par ex a 2 sénateurs. Ce
système d'élection indirecte est le fruit du compromis constituant de 1787 : c'est la raison pour
laquelle il n'y aura jamais une élection au SU du président des EU.
Election au scrutin majoritaire de liste à 1 tour par les citoyens : 1 liste de grand électeur par parti
et par état. Inspiré du model anglo-saxon. Mode de scrutin brutal et radical « Winner take all »
2 risques de dysfonctionnement important :
- Risque de déformation du scrutin : il est possible qu'un candidat soit élu PDR en ayant obtenu au
total moins de voix que son adversaire. + de grands électeurs mais - de suffrages exprimés. 3 fois
dans l'histoire des EU. Ex : en 2000, Bush fils contre Al Gore. En 2016, Trump remporte l'élection
avec 2 millions de voix de moins que Clinton. Clinton a gagné le vote populaire. → L'explication
tient au fait que l'élection se fait dans le cadre des Etats et qu'il y a 8 états clés. Si Trump gagne avec
très peu de voix de + les grands états : il rafle tout et au contraire dans les petits états le parti adverse
gagne de bcp mais peu de grand électeur en jeu.
- les législatures des Etats : chacun des 50 états détermine les modalités du vote ce qui induit des
risques de dysfonctionnement. L'élection des grands électeurs varient d'un état à l'autre. Il n'y a pas
de contrôle national. Dans certains d'état, il y a des machines électroniques (fiabilité). GW Bush est
le président le plus mal élu des EU.
La solution consisterait à faire élire le président directement par le peuple sans passer par les états.
Le sénat est farouchement opposé à cette réforme. Les états veulent garder le contrôle. C'est le
compromis constituant. Ils ne veulent pas changer la règle alors que le dysfonctionnement est quand
même énorme. Par conséquent, on peut dire que les exigences démocratique sont relativisé par celle
du fédéralisme. C'est le compromis fédérale qui l'emporte.
3. Election du président par le collège de grands électeurs en décembre. Le P rentre en fonction
après avoir prêté le serment constitutionnelle sur la bible. Il prend ses fonctions le 20 janvier.

Le P des EU est irresponsable politiquement devant le Congrès. Le Congrès ne peut renverser le


P des EU. C'est le critère de la séparation organique stricte. Sa seule responsabilité politique (= la
politique menée) est devant le peuple américain même si il ne peut pas être révoqué en cours de
mandat. Une responsabilité électorale cad une responsabilité qu'il encoure s'il se représente pour un
nouveau mandat. Le risque étant de ne pas être réélu. Mais ce n'est pas la responsabilité en cours de
mandat. Il est donc irresponsable politiquement ce qui est compensé par la brièveté du mandat (que
de 4 ans)
→ En revanche, il est responsable pénalement devant le Congrès. C'est ce qu'on appelle la
procédure d'impeachment écrite dans la C°. Procédure par laquelle le congrès peut destituer le P pour
« «trahison, corruption, ou autre crime ou délits graves » (cad de graves offenses à la charge
présidentielle, comme des cas d'abus de pouvoir ou d'abandon de poste). La mise en accusation est
votée par la Chambre des représentants et c'est le Sénat qui le cas échéant, prononce la destitution.
Nixon avec le Watergate et Clinton avec la relation avec sa secrétaire ont failli être destitué.
Le Congrès est un organe politique et non juridictionnel qui peut poursuivre/destituer le P. Donc on
aurait pu assister à un glissement, une évolution, de la responsabilité pénale à une responsabilité
politique qui aurait conduit le P à gouverner selon la volonté de la majorité au Congrès. Le critère
principal d'un régime parlementaire est la responsabilité politique de l'exécutif envers le
Parlement.
Pourquoi cette évolution ne s'est pas produire ?
– la conception américaine de la démocratie : les US se reconnaissent dans un président fort
plus que dans un parlement fort. Ils n'auraient pas pu accepter la docilité du P devant le
Congrès. Ils se reconnaissent mieux dans les décisions d'un homme que dans celle d'une
assemblée. Pas de culture parlementaire.
– La conception américaine de la séparation des pouvoirs : séparation organique stricte entre
exécutif et législatif. Les membres de l'exécutif n'ont pas le droit de rentrer dans les chambres
du Parlement. Ce serait même la pire des corruptions possibles. Or, si la responsabilité
politique était mise en cause, cela impliquerait que les politiques puissent venir s'expliquer.

2- l'organisation de la présidence
Exécutif monocéphale : le président exerce seul le pouvoir exécutif sans avoir à partager avec un
gouvernement. Donc les décisions au seul de l'exécutif ne sont pas collégiales. Mais il a une équipe
autour de lui, cependant il a le dernier mot.
Dans un régime présidentiel, on ne parle pas de gouvernement, mais d’administration
(« administration Obama »). Le président est assisté d’un cabinet mais on considère qu’il exerce seul
les compétences de l’exécutif. Càd qu’il n’a pas à suivre l’avis du cabinet, le cabinet est juste une
instance consultative.

Le cabinet du Président

Réunion des différents chefs des départements ministériels encore appelés secrétaires d'Etats. C'est
une instance consultative dont la convocation dépend entièrement du Président. Il les convoque quand
il le veut. Le P choisit les membres du cabinet avec l'Accord du Sénat. En revanche, leur révocation
est libre. En plus des membres du cabinet, le P nomme environ 4000 hauts fonctionnaires. Le
principe est qu'un nouveau président doit pouvoir compter sur la loyauté partisane de tous les
fonctionnaires. On parle de spoil système → système de dépouille.

Le P est assisté par le Cabinet donc et aussi par l'Etat major personnel du P. Pas une instance officielle.
Il nomme qui il veut : ses amis de confiance, les fidèles du président. Ce sont les collaborateurs et
conseillers politique du Président. Seules eux ont accès au bureau ovale. C'est une instance officieuse
qui vient court-circuiter l'instance officielle alors qu'ils n'ont pas d'existence constitutionnelle.

En plus de tout ça, il y a une multitude d'agences fédérales très importante pour mettre en œuvre la
politique. Ex : agence américaine pour l'environnement

Autour de Trump, il y a finalement une équipe très importante incomparable avec la faiblesse des
moyens de l'Elysée.

B/ Le Parlement bicamérale

2 raisons au bicaméralisme :

– volonté d'éviter la concentration du pouvoir dans une Assemblée unique, méfiance à l'égard
du pouvoir → idée de Montesquieu

– Caractère fédéral de l'Etat : volonté des Etats d'être représenté et de garder une influence sur
les décisions fédérales. Se traduit par le même nombre de sénateur et par le faite que le Sénat (chambre
haute) a plus de pouvoir que la chambre basse. Représentation des états en premier propre aux EU.

La chambre des représentants (chambre basse)


435 membres représentant le peuple des EU. Chaque état en fonction de sa population. Les élections
se font au scrutin majoritaire uninominal à un tour dans le cadre des Etats. Uninominal = un siège à
pouvoir dans chaque circonscription. Le mandat est de 2 ans. Les élections ont donc lieu en même
temps que l'élection présidentielle et à mi-mandat (midterms elections) Le rythme de la vie
politique américaine est de 2 ans. Pq ? Idée de permettre un contrôle fréquent des représentants par
les électeurs américains sauf que les représentants sont en campagne électorale permanente ce qui
favorise le clientéliste et le lobbying. Puis malgré le contrôle fréquent certains restent 20 ans.

Le Sénat (chambre haute)

Il représente les Etats sur une base strictement égalitaire. Les 2 sénateurs sont élus au scrutin
majoritaire de liste à un tour dans le cadre des états. Les sénateurs sont élus pour 6 ans et sont
renouvelable par 1/3 tous les 2 ans. Au moment des midterms elections, il y a renouvellement d'1/3
du sénat et de la totalité de la chambre des représentants. Ces éléments (durée de mandat et chambre
restreinte à 100 membres) jouent en faveur du prestige du Sénat sur la chambre des représentant.
Cette supériorité ne joue pas dans l'exercice du pouvoir législatif mais plutôt au niveau des pouvoirs
partagés avec le président.

Le Congrès ne peut pas être dissous par le Président.

§2 : Des organes enchainés pour l'exercice du pouvoir

On est plus dans la dimension organique mais dans dans la distinction fonctionnelle (qui fait quoi)

A/ les compétences de base de chaque organe

Les compétences du P dans le domaine exécutif : il cumule les attributions de l'exécutif. Il est le chef
de l'Etat et le seul représentant des EU. Il dispose du pouvoir règlementaire et il est le chef de
l'administration fédérale : signe des executive order + pouvoir de nomination et de révocation des
fonctionnaires fédéraux. Il est le commandant en chef des forces armées et chef de la diplomatie : Il
négocie et signe des traités. Sur la diplomatie, ces pouvoirs sont partagés avec le Sénat.

La compétence de base du Congrès est de voter les lois selon le principe de la navette législative.

B/ les moyens d'action du Président sur le Congrès

La C° de 1787 prévoit 2 moyens :

– le droit de message (voir plus loin)

– le droit de véto : le pouvoir de s'opposer à un projet de loi voté par le Congrès. Le P a un délai
de 10j pour s'opposer et renvoyer le bill devant le Congrès. Il doit accompagner son rejet d'un message
explicatif. Le véto peut être renversé par le Congrès à la majorité des 2/3 dans chaque chambre.
On appelle ça une double majorité qualifiée ce qui fait qu'il est très difficile de renverser un véto. Le
véto est donc une arme assez redoutable. En pratique, il faut comprendre que la simple menace du
véto est efficace. Le P peut influencer le contenu du projet de loi. Il ne faut pas concevoir le véto
comme une simple forme négative de participation au pouvoir législatif mais comme une forme
positive de collaboration des pouvoirs.

Progressivement, le véto est devenu une arme contre le Congrès. Avant il était peu utilisé, puis point
de rupture avec Roosevelt (1933-1945) L'utilisation est plus fréquente quand le congrès et le P ne
sont pas du même bord.

C/ les moyens d'action du Congrès sur le P

il y en a 3 :

1. L'impeachment

2. les commissions d'enquête : commissions parlementaires qui servent à contrôler l'action de


l'exécutif. Ces commissions sont un contre poids nécessaire à la prédominance du P car le Congrès
ne peut engager la responsabilité politique de l'exécutif donc on lui demande de rendre les comptes
en commission d'enquête. Elles compensent l'absence de responsabilité politique du P devant le
Congrès. + aux EU il n'y a pas de solidarité automatique entre l'exécutif et la majorité du
Congrès.

3. Le sénat doit donner son accord à la nomination des hauts fonctionnaires fédéraux notamment
des secrétaires d'Etat, des ambassadeurs et des juges fédéraux : 9 juges nommés à vie par le P des EU
avec l'accord du Sénat. Les traités internationaux conclus par le P doivent être ratifiés par le Sénat.
Ex : Obama a du signé les accords de Paris par executive order parce que le Congrès aurait refusé de
ratifier. Initialement, 2/3 des sénateurs présents puis 60% et désormais 51% seulement (depuis une
loi du 21 novembre 2013) → réduction importante du pouvoir de blocage du Sénat.

La C° a organisé un système d'empiètement réciproque entre les attributions privilégiées de


chaque pouvoir. Alors que dans le même temps :

– il n'existe aucune solution institutionnelle aux conflits potentiels → pas de procédure de


révocabilité mutuelle.

– Chaque organe a une durée de mandat différente (4,2,6) de sorte qu'ils représentent des états
successifs de l'opinion du corps électoral → la majorité politique peut donc être différente.

Or, le système américain fonctionne. Quelques blocages sous Obama. Bernard CHANTEBOU parle
de « miracle permanent de la démocratie américaine » Tout a été conçu pour bloquer et et ça ne bloque
pas.

Section 2 :l'évolution de l'équilibre des pouvoirs du fait de la pratique institutionnelle

§1 : une présidentialisation du régime

En vertu de a C° de 1787, il y a primauté du Congrès. On parlait de régime congressionnel et non


présidentiel. L'équilibre des pouvoirs s'est inversé. C'est la présidentiel de Franklin Roosevelt (1933-
1945) qui a ouvert la présidentialisation du régime.

A. les facteurs de la présidentialisation du régime

1. facteurs contingents (extérieur) :

→ crise économique et sociale de 1929 a nécessité un certain dirigisme économique qui a remplacé
le libéralisme des pères fondateurs. Cela joue en faveur de l'exécutif et du Président.
→ montée en puissance des EU sur la scène internationale qui joue en faveur du président : le P est
le seul représentant des EU au niveau mondial.

2. Démocratisation de l'élection présidentielle : les primaires se sont développées considérablement.


Renforcement de la légitimité du Président et donc renforcement du pouvoir.

3. l'impuissance du Congrès pour concurrencer le Président : il est impuissant pour concevoir et mener
une politique sur la durée. Absence de discipline partisane aux EU qui caractérise les partis américains.

Le système des partis américains est un bipartisme souple : 2 partis dominent durablement la vie
politique aux EU.

– Le parti démocrate (droite) : âne

– le parti républicain (+ droite) : éléphant

→ souple : à la différence des partis européens, les partis américains ne connaissent ni structure forte,
ni véritable programme, ni surtout de discipline partisane. Ils ne sont pas contraint de suivre des
directives de vote au Congrès. Les élus sont des personnalités indépendante et très importantes qui
se détermine au cas par cas en fonction des sujets (en fonction de leur conviction et de leur intérêt
propre). Ex : si on est démocrate, on ne vote pas forcément toute les lois Obama. Les majorités au
Congrès sont fluides. Cela empêche les membres du Congrès de se souder pour concurrencer le P.

Pourquoi cette absence de discipline ? Cela caractérise le système américain.

1. C'est l'origine du bipartisme aux EU. Il y a une distinction entre Républicain et Démocrates
qui vient de l'opposition entre fédéralisme et anti-fédéralisme cad que ce n'est pas à la base une
opposition idéologique mais historique. Il n'y a pas un parti Républicain et Démocrate en réalité mais
50 de chaque. Toutefois sous Obama (2008-2016), on a un renforcement du clivage partisan (clivage
ethno-religieux) et notamment l'apparition d'un parti d'extrême droite (pour contrer Obama) : le Tea
party (Taxed Enough Already). Entraine des difficulté actuellement.

2. Les membres du Congrès ne peuvent pas être menacés de dissolution puisque la dissolution
n'existe pas dans le régime des EU. Or, la dissolution est une arme pour le P afin de discipliner la
majorité. Par ailleurs, les membres du Congrès, surtout les représentants, ont de grandes chances
d'être réélus → ils n'ont pas besoin du parti. Ils peuvent prendre une grande indépendance par rapport
à leur parti.

3. Aux EU, les partis américains sont avant tout des machines électorales (bcp d'argent en jeu)
qui jouent un rôle déterminant au stade des primaires. En revanche, ce ne sont pas des partis du
gouvernement. Servent à produire des candidats.

B/ les manifestations de la présidentialisation du régime

Il y a eu un accroissement des pouvoirs du P qui se traduit sur le plan interne (politique intérieur) et
le plan externe (politique extérieur).

Politique intérieur : le P s'est approprié l'initiative des lois. En théorie selon Montesquieu, simple
faculté d’empêcher (droit de véto) et pas de pouvoir d'initiative car c'est la faculté de statuer. Il se l'est
approprié et la cour suprême a validé.
De 2 manières :

1. D'abord, il peut déposer des projets de loi (que ses services ont préparé) par des membres du
Congrès.

2. Surtout, il se sert du droit de message qui lui est reconnu par la C°. « Le P informera de temps à
autre le Congrès de l'état de l'Union et recommandera à son attention telles mesures qu'il estimera
nécessaires et expédientes » Le P ne peut rentrer au Congrès hormis à ce moment là.

2 catégories de messages :

→ les messages sur l'état de l'Union : une fois par an. Il expose des projets de loi cad qu'il expose
des initiatives législatives (lit directement lui-même)

→ les messages qui sont lu par le secrétaire de chaque chambre : le P envoie un message par le
wsecrétaire et en réalité il annexe souvent un projet de loi entièrement rédigé à ses messages.

Le P contourne le système. La très grande majorité des lois vient de l'exécutif même aux EU avec
cette façon de contourner les loi. Il a pris le titre de « législateur en chef ».

Politique extérieur : La prépondérance de l'exécutif est encore plus nette dans ce domaine. Le P a
progressivement confisqué 2 pouvoirs au Congrès :

→ le pouvoir de ratifié les traités (pouvoir partagé avec le Sénat en vertu de la C°). On parle
d'executive agreement. (accord internationaux simplifié qui ne nécessite par l'accord du Sénat mais
seulement du P) La Cour suprême a accepté et ils sont devenus plus fréquent que les traités.

→ le pouvoir d'engager la nation dans la guerre (pouvoir propre du Congrès en vertu de la C°) De
nos jours, on ne déclare pas la guerre, mais on envoie des forces armées dont le P est le commandant
en chef. Il lui suffit d'engager les troupes américaines pour engager les hostilités. Cependant, en
pratique, depuis le Vietnam et son impopularité les P ont davantage cherché à avoir l'appui du Congrès.

Transition : l'extension des pouvoirs de l'exécutif éloigne le régime américain de la doctrine de


Montesquieu au moins du système de répartition des pouvoirs. Sauf que l'objectif de cette doctrine
est la modération du pouvoir par un système de contre-poids. Cet objectif reste respecté et seul les
modalités ont changé. En réalité, le P est dépendant du Congrès puisqu'il y a eu un renversement du
système de « checks and balances »

§2 : le renversement du système de « checks and balances »

Dans le domaine législatif, le système initial s'est renversé. C'est désormais le P qui est à l'initiative.
C'est le Congrès qui joue le rôle d’empêcheur. Le Congrès peut retarder voire bloquer la politique
présidentielle tout simplement en refusant de voter les projets de lois proposés par le P et aussi refuser
de voter le budget. C'est toujours le Congrès qui a le pouvoir de voter la loi en vertu de la séparation
des pouvoirs. Ces moyens de blocages sont la conséquence de la séparation des pouvoirs.

Depuis les midterms elections de 2010 depuis qu'Obama a perdu la chambre des représentants, le
blocage législatif a été presque total → système presque gelé. Le dernier shutdown a duré 16 jours.
Le budget n'a pas été voté. Tous les fonctionnaires non essentiels sont restés chez eux. Shutdown :
paralysie de l'administration fédérale. Au final, le P est obligé de rechercher des compromis c'est
pourquoi on qualifie le régime américain de régime de compromis (alors que nous démocratie de
concurrence). On retrouve l'obligation de collaboration des pouvoirs qui était chère à Montesquieu.
Le P ne peut exercer le pouvoir de manière unilatérale.

Cette collaboration se fait de manière officieuse. Les membres de l'exécutif n'ont pas le droit de rentrer
dans l'assemblé. On parle de « parlementarisme de couloir ». Ca passe beaucoup par le lobbying, le
marchandage...

Condition sine qua non (si et seulement si) du bon fonctionnement du régime américain :

→ Régime dans lequel la recherche du compromis est indispensable (on parle de démocratie de
compromis)….

→ Entre des pouvoirs qui sont cependant indépendants sur le plan organique…

→ Sachant que le Président et la majorité du Congrès peuvent très bien ne pas appartenir au même
parti.

→ Pour que ce régime fonctionne, il faut donc que le Président puisse aussi obtenir la
collaboration d’un Congrès à majorité opposée > cela suppose que le système de partis soit souple,
càd qu’il n’y ait pas de discipline partisane.

Inquiétudes sur ce système puisque 2010 le bipartisme s’est grippé.

(Les républicains sont indépendants et peuvent voter pour Obama. Limite du système : si les
républicains se radicalisent encore plus les EU vont entrer en récession.)

Le régime américain n’est pas un gouvernement de parti :

Le P n’est pas et n’agit pas en tant que leader d’un parti (le P n’est pas le chef du parti démocrate).
Si tel était le cas :

-il ne pourrait pas gouverner avec un congrès à majorité opposée

-il n’y aurait plus de séparation réelle des pouvoirs dans l’hypothèse où le P du Congrès
appartienne au même parti (comme entre 2002 et 2006, et entre 2008 et 2010)

→ La souplesse du système de partis garantit la séparation des pouvoirs.

Citation de Philippe Lauvaux : « Le régime présidentiel américain n’aboutit pas, comme les régimes
parlementaires, à un gouvernement de parti. Là se trouve la 1ère raison pour laquelle son
fonctionnement est resté conforme au modèle constitutionnel d’indépendance des pouvoir voulu par
le constituant de 1787 ».

Chapitre 2 : les régimes parlementaires


Le régime parlementaire est le régime de droit commun cad le plus répandu au monde.

1/ Les origines du régime parlementaire


Le modèle du régime parlementaire a été élaboré par la doctrine constitutionnelle à partir du système
britannique tel qu’il fonctionnait au 19ème s. Ce système lui-même est le fruit d’une longue évolution
historique commencée au 17ème : cela explique que le régime anglais puis britannique ait pu, à des
époques différentes, servir de source d’inspiration à des C° différentes. Ainsi, le régime britannique
a servi d’inspiration à la C° américaine de 1787 (via Montesquieu). Ce même pays a servi de source
d’inspiration à la charte française de 1814 qui jette les bases du régime parlementaire en France.

Les origines du régime parlementaire : La construction du régime parlementaire s’est faite en 2


temps :

– La naissance du régime représentatif

Bill of Right de 1689 : Le Roi renonce définitivement à légiférer seul. Il va partager le pouvoir
législatif avec le Parlement. C'est la naissance du régime représentatif sous la forme d’une monarchie
limitée. Le pouvoir législatif est exercé conjointement par le Roi, et les 2 chambres (l’aristocratie
chambre haute et les représentants du peuple chambre basse)

A ce stade, ce n’est pas encore le régime parlementaire car le pouvoir exécutif continue à être
exercé par le Roi et ses ministres d’une manière indépendante. Les ministres dépendent uniquement
du Roi (les ministres n’ont pas de compte à rendre au Parlement) donc le Roi est encore assez fort.
→ C’est donc à partir de ce modèle que Montesquieu a élaboré sa doctrine de la séparation des
pouvoirs qui donne naissance au régime présidentiel.

2/ Le passage au régime parlementaire

Le critère distinctif du régime parlementaire (qui distingue régime parlementaire et régime


présidentiel) est la responsabilité politique du gouvernement devant le Parlement. Le parlement va
renforcer son contrôle sur les ministres et progressivement, le roi perd de l’influence. L’évolution va
donc consister à instaurer ce contrôle de l’exécutif par les chambres. La monarchie est donc de plus
en plus limitée.

Comment ? Cette évolution va se faire à partir de la responsabilité pénale des ministres. Pourquoi
des ministres ? parce que le Roi est irresponsable. Principe selon lequel « Le Roi ne peut mal faire »
→ on ne peut pas l’attaquer, il est inattaquable. Les chambres vont s’appuyer sur la responsabilité
pénale des ministres puisqu'il ne peuvent s'attaque au Roi (procédure d’impeachment), qui visait des
crimes commis par les ministres, sans pour autant les définir. Ils risquaient la peine de mort. → Les
chambres vont s’appuyer sur le fait que les crimes ne soient pas définis pour faire évoluer le système.

Progressivement, le pouvoir exécutif va passer des mains du Monarque à celle des ministres.

Passage de la responsabilité pénale à la responsabilité politique des ministres : Les ministres vont
finalement être poursuivis pour avoir soutenu l’action du Roi, en contresignant ses actes. Ils sont donc
poursuivis pour leur action politique et ils vont prendre l’habitude de démissionner dès qu’ils ont
perdu la confiance de la chambre des Communes. On est passé à la responsabilité politique, qui
signifie la possibilité de perdre le pouvoir (sanction politique) pour une faute politique. On n’est
plus sur le pénale.

1782 : Pour la première fois en Grande Bretagne, un Premier ministre Lord North démissionne avec
l’ensemble de son Cabinet. Responsabilité politique solidaire, qui marque la naissance du régime
parlementaire. Le principe de solidarité implique logiquement celui de collégialité dans la prise de
décision > la politique du gouvernement est donc définie de manière collégiale en régime
parlementaire. (c’est l’inverse en régime présidentiel)

Définitions :

→ Gouvernement au sens parlementaire du terme : équipe solidaire de ministres dirigée par un


Premier Ministre, issue du Parlement et responsable devant lui.

→ Régime parlementaire : régime de collaboration et de dépendance réciproque entre le


gouvernement et le Parlement sous l’arbitrage du Chef de l’Etat.

2/ La diversité des parlementarismes

Il n’existe pas un régime parlementaire mais des parlementarismes. Le parlementarisme désigne


un certain mode de fonctionnement du régime parlementaire. Il y a le parlementarisme à l’anglaise, à
la française et à l’allemande…

a) La distinction entre régime parlementaire dualiste et régime parlementaire moniste

Perte de pouvoir par le Roi. (Vème Rép = dualiste)

Dans un régime parlementaire dualiste : le gouvernement est doublement responsable : A la fois


devant le Parlement mais aussi devant le Chef de l’Etat. Ce régime correspond donc à une phase
d’équilibre du régime parlementaire, qui voit l’affrontement des 2 légitimités :

→ La légitimité monarchique qui est sur le déclin

→ La légitimité démocratique, qui est fondée sur le droit de suffrage, et qui s’émancipe. Elle
s’exprime au Parlement, notamment la chambre basse du Parlement est élue au SU direct.
Progressivement, avec la démocratisation du suffrage.

Le régime dualiste est la rencontre historique entre les 2. En GB, le régime parlementaire a d'abord
été dualiste. Le Roi n'est pas mort. Il a son mot à dire sur la composition du gouvernement et sur la
politique mené. La composition du gouvernement est le fruit d'un compromis entre le P et le
Parlement.

Le dualisme ne va pas durer.

En Grande-Bretagne : mouvement de démocratisation du suffrage : 1832 : SU universel masculin et


1919 SU universel pour les femmes.

Le suffrage se démocratise, donc la chambre basse élue au SU direct devient de plus en plus légitime
(Chambre des Communes). Son pouvoir augmente, et celui du Roi diminue. L’exercice du pouvoir
exécutif est entièrement transféré au gouvernement, le Roi n’ayant plus qu’un rôle de représentation.

Phase de dualisme = phase d’équilibre où le président est encore politiquement présent.


Le régime parlementaire moniste est le plus répandu au monde : Italie, GB, Allemagne, Espagne
etc. C'est un régime dans lequel le gouvernement ne dépend plus que de la chambre élue au SU direct
(chambre basse du Parlement) qui en détermine la composition et le programme (via
l’investiture=vote de confiance) et qui peut le renverser. Seule la chambre basse peut renverser le
gouvernement, le chef de l’Etat ne le peut plus. A l’inverse dans un régime dualiste, il peut le
renverser.

Dès lors, on a un déclin de l’institution monarchique et un déclin de la chambre haute -> double déclin.
Initialement, le régime parlementaire moniste a conduit à la domination de la chambre basse du
Parlement. D’où l’appellation « régime parlementaire » puisque domination du parlement.

b) La distinction entre régime parlementaire majoritaire et régime parlementaire non


majoritaire

Dans un premier temps, le régime moniste a joué en faveur de la chambre basse du Parlement (en GB,
la Chambre des Communes). Mais progressivement, l’évolution s’est faite en faveur du
gouvernement, grâce au système de parti (20ème siècle).

Dans un régime parlementaire, le gouvernement est issu de la majorité parlementaire. Donc, le


fonctionnement du régime dépend de l’existence ou non d’une majorité stable et cohérente à la
chambre basse. Majorité qui doit être capable de soutenir le gouvernement pendant toute la durée
de la législature (=durée du mandat de la chambre basse, souvent 4 ou 5 ans).

Cette stabilité de la majorité parlementaire dépend elle-même du système de partis du pays, qui
dépend lui-même du mode de scrutin choisi pour élire les députés de la chambre basse. Mode de
scrutin : Le mode de scrutin est le procédé qui permet la transformation des voix exprimées lors du
vote en sièges. (procédé mathématique)

On distingue entre :

– Les modes de scrutin majoritaires

– Ceux basés sur la représentation proportionnelle

– Les systèmes mixtes

La représentation proportionnelle domine très largement en Europe, depuis plus d’un siècle (Allem
agne, Italie, Espagne…) avec 2 exceptions : la Grande-Bretagne et la France

Le choix du mode de scrutin est déterminant dans un régime parlementaire, contrairement à dans un
régime présidentiel (car indépendance organique).

L’idéal que le mode de scrutin permette de dégager une majorité stable au Parlement mais en même
temps il faut que cette majorité soit suffisamment représentative de la diversité du corps électoral .
L’équilibre entre stabilité et représentativité n’est pas facile à trouver.

Le parlementarisme majoritaire : Mode de fonctionnement du régime parlementaire caractérisé par


l’existence d’un fait majoritaire C'est-à-dire d’une majorité qui soutient le gouvernement pendant
toute la législature. Il faut que cette majorité soit formée d’un seul parti (uni-partisane) ou de
plusieurs qui ont conclu une alliance électorale (majorité de coalition). Ex: ce qu'essaye de faire
Merkel. Le parlementarisme majoritaire permet à l’exécutif de s’affirmer et de durer, donc de
gouverner puisqu’il est assuré d’obtenir du Parlement le vote des moyens législatifs et financiers, de
sa politique. C'est donc un régime efficace où l’organe exécutif domine car il a les moyens de sa
politique.

Dans cette catégorie, il existe des nuances selon la force du fait majoritaire, des nuances selon les
Etats et aussi au sein d’un même pays selon les périodes.

Le parlementarisme non majoritaire : est caractérisé par l’absence de fait majoritaire : pas de
majorité parlementaire durable, ni de majorité de coalition durable. Du fait d’un multipartisme trop
marqué. Pas de majorité durable pour soutenir le gouvernement, le gouvernement est instable. On
parle d'instabilité gouvernementale. C’est un régime parlementaire qui fonctionne mal.
Gouvernement à la merci de la chambre basse. C’est la chambre basse qui domine. Ex en France :
IIIème et IV Rép.

Section 1 : Le régime parlementaire Britannique

1782 : naissance du régime parlementaire en GB. Le régime parlementaire nait en GB.

§1 : Un régime basé sur le bipartisme

Le bipartisme est l'élément fondamental du régime britannique. Il conditionne la façon dont le régime
fonctionne et le caractère démocratique du régime.

Bipartisme : Système de partis où 2 grandes formations politiques sont en situation de remporter les
élections nationales et peuvent donc prétendre diriger alternativement le pays.

Par conséquent, en GB la majorité de gouvernement est en principe uni-partisane (composée d’un


seul parti). C’est l’idéal en terme d’efficacité politique. En ce moment, l’affrontement se fait entre
les travaillistes (Labour Party) et les conservateurs (Tories). Cette division du Parlement britannique
en 2 courants remonte au 17ème siècle. Au départ, l’opposition se faisait entre conservateurs et
libéraux et le parti travailliste a pris de l’importance au début du 20ème siècle. Maintenant, les deux
grands partis sont conservateurs et travaillistes. Période de transition avec un tripartisme entre 1922-
1935. Dans cette période, il y a eu une période d’instabilité politique. Actuellement, la PM est Thérésa
May depuis le 13 juillet 2016.

A/ Un système de partis favorisé par le mode de scrutin

Le facteur principal du bipartisme est le mode de scrutin. Le pays est divisé en autant de c
irconscriptions que de sièges à pourvoir. L’Angleterre le pratique depuis le 13ème siècle, le mode de
scrutin n’a pas changé depuis le 13ème siècle. → Scrutin majoritaire uninominal à un tour.

Principe du scrutin majoritaire : Attribuer le siège à pourvoir au candidat qui a obtenu le plus de
voix dans la circonscription. Le candidat qui arrive en tête est élu, ceux qui le suivent sont battus, et
ce quel que soit l’écart de voix, même une voix « First-past-the-post ».
Pourquoi ce mode de scrutin favorise-t-il le bipartisme ? Du fait de sa brutalité qui joue :

– du côté des partis politiques, qui ont intérêt à se regrouper pour obtenir le plus de voix possible.

– du côté des électeurs, qui doivent voter utile, il n’y a qu’un seul tour.

Avantage = faire émerger une majorité solide au Parlement et donc favoriser l’efficacité de l’action
gouvernementale.

Inconvénient = ce mode de scrutin est considéré comme étant injuste, inéquitable parce qu’il ne
permet pas à la minorité politique d’être représenté convenablement → la représentativité de la
Chambre Basse est mal assuré cad que ce n’est pas réellement l’opinion du peuple. La chambre
devrait être un miroir de l'état du corps électoral.

Ce mode de scrutin pose problème quand le bipartisme est imparfait, càd quand les deux grands
partis ne représentent que 70% des suffrages exprimés (il existe en réalité un 3ème parti non
négligeable). On parle d’une crise du bipartisme depuis les années 1970.

En réalité on considère que le bipartisme fonctionne bien lorsque les 2 partis représentent environ
90% des suffrages exprimés. Si par contre, les 2 grands partis ne pèsent plus que 70% des suffrages
exprimés, on aboutit à des résultats injustes. 35% des voix, un parti peut obtenir 55% des voix
(exemple du parti travailliste en 2005 où il remporte 55% des sièges avec seulement 35.2% des voix).
Ce système transforme une minorité de voix en majorité de sièges. On parle de sur-représentation
du parti vainqueur. Et au contraire de sous-représentation des partis vaincus. → double caractère
déformant + écrasement du 3ème parti (libéraux-démocrates=lib-dem), Ce mode de scrutin a pour
effet de transformer artificiellement une minorité de suffrage en majorité absolue parlementaire.

La réforme du mode de scrutin est un thème récurrent en Grande-Bretagne. En 2011 il y a eu


un référendum organisé à l’initiative des Lib-dem par Nick Clegg pour réformer le mode de scrutin :
le peuple britannique a refusé la réforme. Les lib-dem voudraient passer à l’élection proportionnelle.

B/ Les spécificités du bipartisme britannique

2 particularités :

– Le caractère rigide du bipartisme britannique

Les partis britanniques sont des partis de gouvernement à structure forte :

partis de gouvernement : ce sont des organisations qui cherchent à conquérir le pouvoir et à


l’exercer. Programme politique à réaliser. Le régime britannique est un gouvernement de partis.
(C’est l’inverse aux USA).

partis à structure forte : à l’intérieur de chaque parti existe une discipline de vote qui impose aux
députés de se soumettre aux directives du groupe parlementaire (lors des scrutins importants au
moins).
Cette discipline est très importante en Grande-Bretagne car elle est renforcée par le mode de scrutin.
C’est le mode de scrutin lui-même qui favorise cette discipline. Les députés sont dissuadés de ne pas
se conformer à la discipline, car ils ne peuvent pas être réélus sans leur parti (il faut l’étiquette du
parti, pas de poids tout seul). Cependant, depuis le début des années 70, on observe que la discipline
de vote est moins forte, il s’agit du développement de la pratique des votes dissidents au sein de la
Chambre des Communes. David Cameron : aout 2013, sa majorité ne le suit pas sur l’intervention
en Syrie. Pour lui, c’est une humiliation, ce n’est pas arrivé depuis le 19ème siècle qu’un Premier
ministre soit mis en minorité sur ce genre de questions (au sujet de la guerre).

Le régime britannique est un gouvernement de parti (c’est tel parti qui gouverne).

– Le bipartisme permet l’alternance politique au pouvoir

Chaque parti assume les fonctions de gouvernement et les fonctions d’opposition à tour de rôle (plus
ou moins régulièrement). Ce qui est important dans une démocratie, ce n’est pas la fréquence de
l’alternance mais simplement que l’alternance soit rendue possible. L’alternance est fondamentale
dans une démocratie dite pluraliste, car elle permet de sanctionner la politique menée par les
gouvernants. L’alternance doit être rendue possible par le système. L’alternance est d’autant plus
facile qu’il existe un choix clair entre 2 camps, 2 programmes, 2 équipes -> donc le système permet
une alternance. Le rythme de l’alternance dépend du peuple.

En GB, 2 camps clairement identifiés. L’opposition forme le « shadow cabinet » = le doublon du


gouvernement officiel. Il représente l’alternative si on change de majorité.

En GB, ces conditions sont remplies, l’alternance fonctionne(ait) bien pour 2 raisons :

– chaque parti ne constitue pas un bloc monolithique édifié sur une seule doctrine :
différents courants (aile modulée/modérée, droite et gauche) Tony Blair = aile modérée labour
party/Thérésa May = aile modérée conservateurs. Ils ont des programmes qui sont assez
pragmatiques.

– Il existe un consensus institutionnel entre les 2 grands partis sur des éléments
fondamentaux comme les institutions issues de la tradition, les règles du jeu politique →
facilite l’alternance. Or, aujourd'hui l'alternance devient plus compliqué notamment avec
Jeremy Corbin, son propre parti, les travaillistes le trouvent trop à gauche. Il n'est plus suivit
par les ténors du parti travaillistes.

§2 : Une régime parlementaire majoritaire

Régime parlementaire majoritaire (définition spécifique au régime britannique) : Régime qui


réalise une confusion des pouvoirs au profit du parti majoritaire sous le contrôle de l’opposition et
l’arbitrage des électeurs.

C'est le parlementarisme à l’anglaise. On parle de parlementarisme de Westminster : pratiqué dans


tous les pays du Commonwealth. C’est à nuancer car depuis mai 2010, s’il y a confusion des pouvoirs
c’est au profit de la coalition majoritaire.
→ affirmation de Walter Bagehot au 19ème siècle : « le secret de l’efficacité de la constitution
anglaise se trouve dans l’union intime, la fusion presque totale des pouvoirs exécutif et législatif ».

Le régime britannique est un régime parlementaire qui est déformé par le système de parti
(bipartisme rigide).

A/ Un régime de type parlementaire

1/ Le bicéphalisme formel de l’exécutif

« Le roi règne mais ne gouverne pas ». En pratique en effet, il y a eu un transfert du pouvoir de


décision du roi vers le Cabinet qui lui est responsable. Au cours du 19ème sicle, le Roi a perdu du
pouvoir. Ce mouvement de transfert s’est fait avec le développement du principe démocratique. En
effet, le Roi est irresponsable. C’est le Cabinet, qui lui est responsable, qui exerce le pouvoir effectif.
Dans tout régime démocratique, le pouvoir implique la responsabilité. → Si on exerce le pouvoir, on
doit rendre des comptes. Le transfert s’est fait en faveur du Parlement.

Progressivement, un transfert du pouvoir de décision du roi vers le cabinet. En effet, le roi étant
irresponsable, c’est le cabinet qui lui est responsable qui gouverne effectivement. Principe
important dans tout régime politique : le pouvoir implique la responsabilité. Historiquement, le Roi
ne peut rien faire donc il perd le pouvoir au profit du cabinet.

Toutefois, le monarque reste le titulaire formel (càd qu’il doit signer) de certains pouvoirs qui sont
exercés en réalité par le cabinet appelés les attributs de la Couronne. Le Roi ne peut pas s’opposer,
il signe toujours. Ex d’attributs de la Couronne :

– la nomination du PM

– pouvoir de nommer les hauts fonctionnaires

– conclure des traités

– dissolution de la chambre des communes

Le monarque occupe une place importante, c’est le symbole de l’unité nationale. La Reine est très
bien informée, et peu même influencer certaines décisions. Elle ne peut pas refuser de signer.

Le centre du pouvoir exécutif est donc le cabinet = monocéphalisme de fait (en pratique)

Le Cabinet : Organe collégiale de délibération du gouvernement sous l’autorité du 1er ministre, et


solidairement responsable devant la Chambre des Communes. Le Cabinet est le cœur du
gouvernement, le noyau dur du pouvoir.

Le cabinet est l'équipe resserrée au sein du gouvernement avec une vingtaine de personnes
seulement. Il comprend :

→ les ministres les plus importants (comme les finances, les affaires étrangères, l’intérieur, brexit)

→ les ministres qui sont en même temps les dirigeants du parti majoritaire, les dirigeants du
parti sont au gouvernement (fusion complète) et depuis 2010 du parti d’appoint (= parti libéraux
démocrate). Inverse dans la tradition française.

Tous les membres du gouvernement, et donc du Cabinet sont désignés par le PM et l’usage exige que
les ministres soient en même temps des parlementaires. (En même temps en général, ils sont
également membres de la chambre des communes)

Le rôle et les pouvoirs du Cabinet : Il décide de la politique nationale et assure sa mise en œuvre.
Il dispose pour ce faire de pouvoirs importants : Il exerce le pouvoir exécutif et l’essentiel de la
prérogative royale (les attributs de la Couronne). Il a en outre l’initiative des lois concurremment avec
les membres du Parlement sauf que le Cabinet a le monopole de l’initiative en matière budgétaire.

Le Cabinet est dirigé par le PM, qui est en même temps le chef du parti majoritaire à la
Chambre des Communes (cumul de 2 fonctions). Le PM est dans une position très forte de ce fait.
Le vice est le Président de l’autre parti au sein de la coalition → convention de la C° selon laquelle
le monarque a l’obligation de désigner comme PM le chef de la majorité parlementaire.

Or, Thérésa May n'avait pas remporté les élections législatives de 2015. Elle est devenu PM car elle
a été élu chef de parti des conservateurs. Changement de PM en cours de législature. Elle était donc
fragile politiquement, elle a donc décidé la dissolution de la chambre des communes pour se légitimer
en 2017 sauf qu'elle perds 14 sièges et les conservateurs perdent la majorité absolu. Elle gouverne
avec l'appoint ponctuel du parti unioniste démocrate.

Le monocéphalisme de fait (même chose que bicéphalisme formel) joue très largement en faveur
du PM.

2/ Un bicamérisme déséquilibré

Avec la démocratisation du suffrage, les Communes l’ont emporté sur la Chambre des Lords

La chambre haute (La chambre de Lords) : Chambre aristocratique la plus ancienne au monde.
Environ 750 membres. Elle n'est pas démocratique dans sa composition. Elle n'est pas élus par le
peuple. Réforme importante de la composition de cette Chambre par une loi du 11 novembre 1999 :

Il y a des Lords spirituels (26), inchangé qui sont des hauts dignitaires de l’Eglise anglicane et aussi
des pairs héréditaires (92), ils siègent à titre transitoire c'est-à-dire jusqu’à leur mort. Ils ne seront
alors pas remplacés. A leur mort, il ne passe plus le titre à leur descendant. La plupart des Lors sont
donc désormais nommés à vie par la Reine. Chaque parti fait une sélection et la Reine nomme. Titre
honorifique, par ex une star peut être élu.

→ Le parti travailliste avait souhaité aller plus loin dans la réforme : il avait souhaité instaurer une
chambre entièrement élue, cela ne s’est pas produit.

Bicamérisme inégalitaire : Cette chambre n’est pas démocratique, donc son pouvoir a diminué
progressivement au fur et a mesure que la démocratie s’est installée courant 19ème. La chambre des
Lords n’a pas le pouvoir de renverser le Cabinet donc le Cabinet n’est pas responsable devant elle.

Son pouvoir législatif est limité : elle a l’initiative des lois et le droit d’amendement comme la
chambre basse mais la chambre des communes peut avoir le dernier mot (pour le vote de la loi). On
peut passer outre la volonté de la Chambre des Lords car elle n’est pas démocratique.

On ne peut pas la supprimer car malgré tout son rôle est précieux dans l’élaboration de la loi → grande
qualité des débats. Les Lords ont une qualité de réflexion meilleure et améliorent la qualité des lois.
On est loin du schéma proposé par Montesquieu, elle ne vient plus équilibrer la Chambre Basse. Ce
n’est plus la défense de la noblesse, il n’y a plus d’équilibre avec les Chambre Basse.

La chambre basse (La chambre des communes) : Composée de 650 membres élus pour 5 ans au
scrutin uninominal majoritaire à 1 tour. Elle vote les lois et peut renverser le gouvernement.

Elle est dirigée par un speaker qui joue un rôle essentiel dans la garantie des droits de l’opposition.
Il dirige de façon impartiale les débats et est non partisan.

B) Un gouvernement de Cabinet

Conséquence du bipartisme rigide. Conséquence du two-party system. Censé conduire à l'élection


d'une majorité unipartisane à la chambre des communes. La fonction de cette majorité est de
soutenir le gouvernement pendant toute la durée de la législature et d'aider le gouvernement à
réaliser son programme. Ce n'est pas le cas sous Thérésa May. Lié au système de parti qui permet
une majorité de soutien. C'est un gouvernement de parti. C'est alors un gouvernement de Cabinet.

2 traits caractéristiques :

1er trait caractéristique : Le déséquilibre des pouvoirs en faveur du parti majoritaire et donc du Cabinet
composé de l’équipe dirigeante du parti et donc surtout du PM.

On s’est éloigné de la théorie classique du régime parlementaire puisque dans cette théorie il est
question de la collaboration entre 2 organes indépendants (pouvoir exécutif et législatif). Ajd : régime
de confusion des pouvoirs au profit du parti majoritaire. Cette confusion joue en faveur de l’exécutif
et particulièrement du PM, qui est qualifié de monarque élu (oxymore). La primauté de l’exécutif
connait moins de limites en GB qu’aux EU. (EU : la marge de manœuvre du président est limitée par
la séparation des pouvoirs et l’absence de discipline partisane). GB : la majorité est acquise.

2ème trait caractéristique : La grande stabilité ministérielle (à nuancer ajd)

Le gouvernement de Cabinet est un gouvernement de législature (= le gouvernement est assuré de


rester en place pendant toute la durée de la législature, 5 ans normalement) :

La responsabilité politique du Cabinet est pratiquement tombée en désuétude, on l’a abandonnée


progressivement. Il n'y a eu que 2 cas de motion de censure au XXème siècle (1924 et 1979) a chaque
fois en période de tripartisme = majorité de coalition. Définition : la motion de censure est
l’instrument de mise en jeu explicite de la responsabilité du gouvernement par le Parlement.

Derrière la stabilité, en réalité il est fréquent qu’il existe des désaccords au sein du parti majoritaire.
L’autorité du PM n’est pas forcément maximale, et dépend du poids politique du courant (sa tendance)
auquel il appartient au sein du parti. (+ de la personnalité du PM, autorité)

Il arrive au Cabinet d’être mis en minorité cad qu'il n'est pas suivi par sa propre majorité : cela
l’oblige alors à modifier le texte de son projet de loi. Les divergences au sein du parti majoritaire vont
permettre d’équilibrer le gouvernement de Cabinet (équilibre des pouvoirs). Il ne démissionne pas
systématiquement. C'est le PM qui apprécie.

C/ Un gouvernement d’opinion

C’est devant le peuple que le gouvernement et le PM sont responsables (responsabilité électorale).

Gouvernement d’opinion : Gouvernement dont l’action est déterminée par les désirs présumés du
peuple. (du moins de ceux qui ont voté pour le parti majoritaire, du fait des défauts de ce mode de
scrutin le parti majoritaire représente seulement une minorité d'électeur) sanction → perte du pouvoir
aux prochaines élections.

Ce gouvernement d’opinion donne au régime britannique son caractère démocratique. Le


peuple a une emprise sur les gouvernants → contrôle du peuple

Rôle direct du peuple (2 stades) :

1- Dans la désignation des gouvernants effectifs (le Cabinet et le PM) : lors de l’élection des députés,
le corps électoral exerce un choix clair et réel entre 2 partis, 2 programmes, 2 équipes
gouvernementales et surtout 2 premiers ministres. En élisant un parti, on sait qui sera dans le
gouvernement, qui sera le PM contrairement à la France → Le vote a une portée plus large. Le régime
britannique est qualifié de démocratie « immédiate » (Quermonne) :

– Caractérisée par l’intervention du corps électoral dans le choix et l’orientation des


gouvernants effectifs cad a l’époque actuelle, de l’exécutif

– Par opposition à la démocratie médiatisée où le choix des gouvernants est maîtrisé par le
Parlement > médiation des élus. Exemple : 3ème et 4ème République en France

Les élections législatives permettent d’attribuer au futur gouvernement un « mandat » à remplir, un


programme. Le gouvernement n’a pas réellement de mandat car pas élu, c’est les députés qui le sont.

Tout ceci est lié au bipartisme et au mode de scrutin

2- Le contrôle permanent de l’exercice du pouvoir par le peuple :

-Du fait du bipartisme, le gouvernement se voit confier un « mandat » clair, par le peuple. Mandat
selon lequel il doit remplir son programme avec le soutien de la majorité parlementaire élue. La
majorité va le soutenir. Le PM a les moyens de sa politique donc il ne peut pas se défausser de ses
responsabilités sachant qu’au final il y aura une sanction par le corps électoral (alternance) Les
responsabilités sont claires. Si le gouvernement échoue il est sanctionné aux prochaines élections.
Efficacité gouvernementale très forte qui joue en faveur du PM.

En GB, le gouvernement est tenu de gouverner par rapport à l’opinion et la perspective des
prochaines élections pèse sur tous le monde sur toute la durée du mandat. Illustration : se traduit
notamment par le droit de dissolution. Une des manifestation du gouvernement d''opinion : l'usage du
droit de dissolution qui est (était) à la discrétion complète du PM → dissolution « à l'anglaise »
décidée en l'absence de conflit entre le gouvernement et la chambre basse. La dissolution est une
contre attaque à la mise en cause de la responsabilité politique du gouvernement. C'est donc un moyen
d'équilibrer les pouvoirs en cas de crise entre les 2 pouvoirs. En régime britannique, il n'y a
normalement pas de crise entre les 2 pouvoirs puisqu'ils appartiennent au même parti. La dissolution
est pourtant fréquente en GB. Il est même exceptionnelle que la chambre des communes aille au bout.
La dissolution sert à provoquer les élections législatives au moment la plus favorable pour la majorité
en place, cad avant l’usure du pouvoir en fonction des sondages. Donc, en pratique, la chambre des
communes est dissoute au bout de 4 ans (souvent la 5ème année se passe mal), pour être sur de se faire
réélire. Dissolution prononcée de manière discrétionnaire, on l’appelle la dissolution tactique ou à
l’anglaise. Cela porte quand même atteinte à l'égalité des chances entre parti politique. C'est une
pratique ancienne de 1716.

L’usage de la dissolution a été déformé dans la pratique, du fait du système de partis.

Cependant, réforme de 2011 avec la loi importante votée le 15 septembre 2011 = Fixed-Term
Parliaments Act

Loi qui met (provisoirement….) un terme à l’usage discrétionnaire du droit de dissolution. Pour
la première fois, il y a un début de rationalisation du régime parlementaire en GB. C'est une rupture
dans la culture constitutionnelle britannique.

C'est une loi de circonstance qui met un terme à l'usage discrétionnaire du droit de dissolution. Cette
loi résulte d’un accord politique passé entre les conservateurs et les libéraux-démocrates. C'est une
majorité de coalition. Ils voulaient alors rester dans la coalition pendant les 5 ans. Les lib-dem ont
accepté de soutenir D.Cameron. C’est le PM qui peut décider de dissoudre (même si la Reine doit
signer). Donc les lib-dem acceptent de soutenir Cameron, en échange, il promet de ne pas dissoudre.
Accord donnant-donnant : le soutien à David Cameron en échange d’un renoncement à la dissolution
discrétionnaire.

C’est une loi de conjoncture, qui serait probablement abrogée dès que l’un des 2 partis vient au
pouvoir tout seul. « Fixed-term » = dates fixes. Cette loi fixe pour la première fois la date des
prochaines élections législatives et celles qui suivent (le 1er jeudi du mois de mai tout les 5 ans). Elle
met fin à la dissolution d’opinion, dissolution discrétionnaire. Désormais, le PM ne peut dissoudre
que si la chambre des Communes refuse d’accorder sa confiance au gouvernement qui lui
demande officiellement. Si l’un des partis se retire de la coalition, alors le PM peut dissoudre. La
chambre des communes est censé aller à son terme. Elle limite la dissolution à 2 hypothèses :

– l'auto-dissolution à la majorité des 2/3 des députés (mai 2017 à la demande de Thérésa May
pour se légitimer et renforcer sa majorité parlementaire or elle n'a plus a majorité absolue. On
parle de Hung Parliament)

– la survenance d'une crise gouvernementale → dissolution conditionnée et automatique.

C'est une rationalisation inédite et certains la regrette. Politiquement, cette loi est difficile à abroger
certain la voit comme un progrès. Tjrs un gouvernement d'opinion mais plus de dissolution
discrétionnaire.

Brexit (23 juin 2016) Cameron, pour se faire réélire en 2015 a promis un referendum sur le matin de
la GB dans l'UE. Il était sur que ça ne passerait pas. 51,9% en faveur du « leave ». En GB, le
referendum ne peut avoir qu'une portée consultative du fait du principe de « souveraineté
parlementaire ». Il n'y a pas de pouvoir législatif concurrent de celui du parlement. Le referendum
n'est donc que consultatif, ce n'est qu'un avis.

C'est ce gouvernement d'opinion qui empêche la dérive du système britannique vers un système
despotique. Pourtant il y a cumul et confusion des pouvoirs. Selon Montesquieu, la concentration
des pouvoirs au sein d'un même groupe est la définition même du despotisme. La GB n'est pas un
régime despotique mais un régime de liberté pour 2 raisons

– le « groupe » qui détient le pouvoir n'est pas homogène. Composé du PM, du Cabinet, des
députés de la majorité parlementaire + le parti majoritaire composé de plusieurs tendances.
Ainsi, le PM et le Cabinet sont controlé par leur propre parti. Le but du parti majoritaire
est de rester majoritaire et de se faire réélire. Il rappellera le PM dans le droit chemin si il
dérive.

– Le respect des droits de l'opposition → le rôle de l'opposition est institutionnalisé. Existence


d'un « shadow cabinet » cad un cabinet de l'ombre qui est censé prendre la relève en cas
d'alternance. L'opposition est structurée. La GB a en permanence une politique de rechange
ce qui est favorable à l'alternance démocratique, ce qui favorise la sanction par le corps
électorale de la politique menée et du gouvernement en place, et donc favorise le
gouvernement d'opinion.

Conclusion : « L’équilibre politique ne passe donc pas en Grande-Bretagne par la séparation


entre exécutif et législatif, mais par la séparation entre majorité et opposition, et par les
rapports de force au sein même de la majorité »

Conclusion partielle : le régime pol Allemand. (Madoc)

La représentation proportionnelle est pratiquée en Allemagne. Le principe de la RP est d'assurer à


chaque parti une représentation en rapport avec sa force numérique. La RP est nécessairement
un scrutin de liste. La RP est davantage conforme au principe d'égalité dans le sens où : une majorité
d'électeur donne une majorité de représentant et une minorité d'électeur donne une minorité de
représentant. Il n'y a pas de déformation du scrutin. Davantage à la logique représentatif. Le défaut
majeur c'est que ce mode de scrutin favorise un émiettement de la représentation. C'est impossible
d'avoir une majorité absolu seul. Cela pose des pb en termes d'efficacité gouvernementale. On a
forcément des majorités de coalition qui s'entendent bien et qui sont stables comme en Allemagne ou
instable comme en Italie.

L’Allemagne pratique la RP. Il n'y a donc jamais de majorité uni-partisane mais une efficacité
gouvernementale puisque les coalitions sont stables. Ils gouvernent centre droit et centre gauche en
même temps.

→ Le scrutin majoritaire en un tour mène forcément au bipartisme.

→ La RP peut mener au pire cad multipartisme désorganisé comme la IV rep ou un système bipolaire
comme en Allemagne.

→ le scrutin majoritaire à 2 tours peut mener à un multipartisme désorganisé (III ème rep) ou un
système bipolaire (Vème rep)
Le mode de scrutin influence le système des partis mais ce n'est pas le seul facteur. Il y a des
éléments extérieurs à la mécanique électorale d'origine historique ou culturelle comme l'existence ou
non de grands partis traditionnels, l'idéologique politique de chaque parti qui rend les alliances plus
ou moins faciles et l'existence ou non d'une discipline partisane.

Section 2 – Le parlementarisme à la française sous la IIIème Rép

Intro : La France comme « laboratoire constitutionnel »

1-Repères historiques

L'histoire politique constitutionnelle française depuis la Révolution de 1789 est marquée par une
grande instabilité. Beaucoup d’expérimentations. De 1789 à 1958, la France a connu 15 C° écrites,
ce chiffre est inférieur au nombre réel de régimes politiques qui se sont succédés avec les régimes
provisoires. Nous avons connu 5 Républiques.

Déf de la République : système de gouvernement qui exclut toute forme d’appropriation personnelle
du pouvoir ou toute transmission héréditaire du pouvoir → elle s’oppose à l’Empire et à la Monarchie

Ière Rép : 1792-1804. Elle a connu 3 C° celle des montagnards en 1793, le directoire de 1795 et le
Consulat de 1799.

Seconde Rép : 1848-1851 (coup d’Etat du neveu de Napoléon Bonaparte, Louis Bonaparte)

IIIème Rép : 1870-1940 (Pétain)

IVème Rép : 1946-1958 (1 seule C°)

Vème Rép : 1958-… (proclamée par De Gaulle)

Le changement de République a une valeur symbolique : quand on veut changer de système, on


change de République. Notre histoire constitutionnelle (la logique de tout ça) est celle de
l’acclimatation du régime parlementaire en France.

Il faut attendre 1875 : pour la 1ère fois une C° française instaure officiellement le régime
parlementaire. (Art 6 C°). La « Constitution » (trois lois constitutionnelles) de 1875 est donc la 1ère
à instaurer officiellement un régime parlementaire en France et la 1ère au monde à instaurer une
République parlementaire (jusqu’à présent dans le monde on ne connait que des monarchies
parlementaires).

2-La difficile genèse de la IIIème Rép

La 3ème Rép dure 70 ans, c’est la plus longue. La 3ème rep est proclamé en 1870 alors que la C° date
de 1875 : c'est la genèse.

La C° de la IIIème Rép est importante pour 4 raisons :

– Elle met fin pour longtemps à l’instabilité constitutionnelle. En effet, la C° de la IIIème a duré
65 ans (1875 > 1940)

– Pour la 1ère fois, le principe essentiel du régime parlementaire est inscrit dans la C° « les
ministres sont solidairement responsables devant les chambres » La responsabilité politique
caractérise un gouvernement parlementaire.

– Nous sommes les 1ers à instaurer une République Parlementaire, jusqu’à présent on ne
connaissait que les monarchies parlementaires.

– La C° de 1875 inaugure une certaine manière de pratiquer le parlementarisme : le


parlementarisme à la française (en tous points opposé au parlementarisme à l’anglaise). C'est
un parlementarisme inefficace et instable.

Genèse de la III ème Rép : (Laborieuse)

1870 : défaite de Sedan > l’Empereur est fait prisonnier (Louis-Napoléon Bonaparte, Napoléon 3), et
le 4 septembre, la République est proclamée par L. Gambetta (dans les faits, la République va
mettre du temps à être acceptée)

8 février 1871 : On met en place un gouvernement provisoire. élections législatives > victoire des
conservateurs (plus ou moins royalistes) > La République sans les républicains. (les références
à la République n’engagent pas la future nature du régime : retour monarchie ?)

17 février 1871 : l’AN nomme Adolphe Thiers « chef du pouvoir exécutif de la République
Française » (entre temps, il écrase la commune de Paris dans le sang, Paris se révolte contre
le traité d’armistice >> Thiers démissionne)

24 mai 1873 : démission de Thiers > l’AN élit Mac Mahon Président de la République = >
maréchal qui est un monarchiste convaincu, nommé PDR dans l’attente d’une restauration de
la monarchie. La restauration étant impossible, on organise le provisoire.

20 novembre 1873 : adoption de la loi dite du « septennat » : « le pouvoir exécutif est confié pour 7
ans au maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta » (a dure jusqu’en 2000) Le septennat résulte
d’une loi de circonstance politique : idée = transformer la République en monarchie
parlementaire.

30 janvier 1875 : adoption d’un amendement déposé par Henri Wallon qui transforme le septennat
personnel du maréchal de MM en septennat impersonnel :

« Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la
chambre des députés réunis en Assemblée Nationale » > fait entrer la République dans les
institutions françaises. Adopté par 353 voix contre 352 > à une voix près = mauvais départ
pour la IIIème Rép.

Adoption de 3 lois constitutionnelles

Loi du 24 février 1875 relative à l’organisation du Sénat

Loi du 25 février 1875 concernant l’organisation des pouvoirs publics


Loi du 16 juillet 1875 sur les rapports entre pouvoirs publics.

Les 3 lois qui se suivent sont le signe d’une C° de compromis/ d’un texte de compromis
minimaliste = l’essentiel pour faire fonctionner les pouvoirs publics (pas de préambule, pas de
déclaration des droits, pas de grands principes, 34 articles) > texte purement fonctionnel qui était
sensé être provisoire dans l’attente de la monarchie. C’est celui qui a duré le plus longtemps : 65 ans.

Ce texte va laisser une place importante à la « coutume » constitutionnelle/ pratique constitutionnelles,


qui va déformer le régime assez gravement.

On commence par le Sénat, car les monarchistes ont posé le principe du bicamérisme (et ont imposé
qu’on commence par le Sénat) comme préalable à toute discussion sur une C°. Le texte étant court,
il laisse une place importante à la pratique constitutionnelle, il va faire dériver le régime parlementaire
vers un régime d’Assemblée.

§1- Une constitution parlementaire de compromis

=l’œuvre de Républicains et de monarchistes modérés. L’œuvre de monarchistes résignés acceptée


avec tristesse par les Républicains.

A/ Le compromis sur le législatif

Les Républicains cèdent car ils acceptent d’abandonner la tradition du monocamérisme (la
chambre unique) qui était pratiquée sous les 1ères et secondes républiques. Les monarchistes ont
imposé qu’il y ait un Sénat puissant. (=âge d’or du Sénat). L’origine du Sénat actuel est 1875.

Le Parlement est composé de 2 assemblées :

-La chambre des députés élus au SU masculin direct pour 4 ans. Le MS est le scrutin uninominal
majoritaire à 2 tours.

-Le Sénat, élu au SU indirect (par un collège où les petites communes sont surreprésentées) avec un
mandat long (9 ans), avec renouvellement par tiers tous les 3 ans

Sénat = chambre conservatrice, le bicamérisme joue en faveur du Sénat : le Sénat peut renverser le
gouvernement, mais en échange il ne peut pas être dissous.

B/ Le compromis sur l’exécutif

Les monarchistes ont fait une concession majeure : ils ont accepté que ce soit un PDR chef de l’Etat,
la C° instaure un parlementarisme républicain et démocratique (Innovation constitutionnelle)

L’organe exécutif : PDR n’a pas de légitimité propre, il procède du Parlement. Pourtant il a des
pouvoirs très importants : la C° de 1875 ne prévoit pas de PM, car on espère la restauration
monarchique > on ne veut pas affaiblir l’exécutif.

En vertu de la C°, le Président de la République est à la fois :chef de l’Etat et chef de l’exécutif : à
ce titre, il dispose :

– du pouvoir règlementaire et du pouvoir de nomination aux emplois civils (notamment des


ministres)
– du droit de dissolution

– de l’initiative des lois (concurremment avec les membres du Parlement)

Il y a une incohérence majeure : on a un président de la République doté de pouvoirs importants mais


qui ne dispose d’aucune légitimité propre (pas élu par le peuple). De plus, le PDR n’est même pas
responsable devant le Parlement (ce sont les ministres). Ça ne peut pas marcher. Le pouvoir doit rimer
avec la légitimité ou au moins, par défaut avec la responsabilité. Le système dans la pratique va
complètement dériver.

Dualisme ambigüe (chef de l’Etat fort //pas de responsabilité-légitimité) > impossible à tenir, dès
lors que le contexte politique va changer, que le vent va tourner (que les républicains vont
devenir majoritaires) on va basculer dans un régime moniste et dérive vers le régime
d’Assemblée.

§2- La dérive vers un régime d’Assemblée

A/ Le processus de dérive

La France est le seul pays où le passage du dualisme au monisme s’est opéré à l’occasion d’une
crise majeure, donc brutalement.

La crise du 16 mai 1877 (4 étapes) :

1/ Les élections législatives de 1876 : nette victoire des Républicains alors que le chef de l’Etat est
monarchiste. >> facteur de crise institutionnelle, enjeu dès lors = interprétation de la C°. Or il y a 2
interprétations possibles de la C° :

– dans le sens du parlementarisme dualiste (interprétation de Mac Mahon). Le chef de l’Etat a


un rôle politique à jouer, notamment il a le droit de choisir ses ministres en fonctions de ses
convictions politiques, et de les renvoyer (ministres responsables devant lui). C’est donc un régime
équilibré.

– Dans le sens du parlementarisme moniste (interprétation des républicains) : on raisonne en


terme de légitimité, or la chambre basse du parlement est la seule élue au SUD : le PDR doit se plier
à la majorité parlementaire et doit nommer un « PM » qui est apparu dans la pratique, un Président
du Conseil républicain. Pour les républicains, il y a une domination de la Chambre des députés.

2/La crise du 16 mai 1877 : Mac Mahon remplace son Président du Conseil (Jules Simon) par un
monarchiste (le duc de Broglie [prononcé de Breuille]) - > situation rapidement ingérable. Solution :
dissolution de la chambre des députés (le 25 juin 1877) la seule dissolution en 65 ans. Grévy
annonce après la crise de 1877 que la dissolution ne sera plus utilisé par le Pdt.

3/ Les élections législatives ont donc un enjeu institutionnel :


→ Si la majorité républicaine n’est pas reconduite : victoire de l’interprétation dualiste des
institutions

→ Si la majorité républicaine est reconduite : victoire de l’interprétation moniste des institutions

Victoire de républicains aux élections législatives de 1877 donc soumission de Mac-Mahon qui
appelle un républicain à la présidence du Conseil. 2 conséquences institutionnelles importantes :

> la reconnaissance de l’irresponsabilité politique du chef de l’Etat : il doit


s’effacer et c’est le passage au régime parlementaire moniste. Le chef de l’Etat est discrédité,
il s’efface de la scène politique (il dissout, il perd et il reste) -> passage au moniste : l’exécutif
perd le moyen d’équilibrer le législatif

> L’usage du droit de dissolution est remis en cause : la dissolution n’est pas
abrogée, mais discréditée.

4- élections de février 1879 : les républicains deviennent majoritaires au Sénat :

>Démission de Mac-Mahon

>Elections de Jules Grévy (=républicain défavorable à l’autorité du chef de l’Etat) : il adresse


un message au Parlement (le 7 févier 1879) : « soumis avec sincérité à la grande loi du régime
parlementaire je n’entrerai jamais en lutte avec la représentation nationale exprimée par ses organes
constitutionnels » > il déclare que jamais il ne fera jamais usage du droit de dissolution >> C’est la
Constitution Grévy = naissance du régime d’Assemblée. Elle est venue officieusement remplacer
la C° officielle, qui elle prévoit le droit de dissolution. Cette C° a marqué l’effacement du chef de
l’Etat -> dérive du régime.

A/Les caractéristiques du régime d’Assemblée

A partir du moment où la dissolution est paralysée politiquement (pas juridiquement), les députés
peuvent renverser le gouvernement sans risquer pour leur mandat.

Régime d’Assemblée : déformation du régime parlementaire qui se caractérise par la prépondérance


de droit ou de fait de la ou des assemblées parlementaires sur le gouvernement.

104 gouvernements en 65 ans : durée moyenne de vie de 8 mois + facteur aggravant = l’absence de
majorité stable à la chambre des députés = absence de gouvernement stable >>> multipartisme
inorganisé, pas de discipline partisane, pas de grands partis.

Caractéristiques :

>une grande instabilité ministérielle : ainsi c’est une période d’instabilité politique, malgré
la stabilité constitutionnelle. 104 gouvernements en 65 ans (durée moyenne de 8 mois). Instabilité
favorisée par la paralysie du droit de dissolution et par l’absence de discipline partisane au Parlement
-> multipartisme inorganisé (il y a plusieurs partis, pas de discipline partisane et surtout, il n’y a pas
encore de vrai parti) qui conduit à des coalitions fragiles (6-8 mois), elles ne se font que sur un sujet.
-> Régime instable et inefficace. Affaiblissement de l’autorité de l’exécutif qui est complètement
soumis à la Chambre Basse, il est révocable à volonté.
A partir de 1914 (1ère GM), on note un renforcement de l’autorité du gouvernement. Quelques chefs
de gouvernement avec une autorité importante comme G. Clémenceau (1917-1920 au gouvernement).

1934 = loi qui organise la présidence du Conseil. On voit apparaitre un vrai président du Conseil et
on le loge à l’Hôtel Matignon. Donc un renforcement de l’exécutif mais toujours une grande
instabilité car il manque toujours deux choses au chef du gouvernement français : le droit de
dissolution et une majorité politique homogène (il ne les trouvera jamais). -> pas de stabilité. C’est
le parlementarisme à la française qualifié d’ «ultra-parlementarisme» ou «démocratie médiatisée» →
les changements de gouvernements se font sans se soucier des électeurs, accords passés entre
parlementaires. Au moment où éclate la 2GM, les institutions sont devenues très impopulaires.

>l’affaiblissement de l’autorité de l’exécutif

>l’absence d’autorité politique : le Parlement empêche le gouvernement de gouverner mais


ne peut pas gouverner lui-même (trop nombreux)

Le régime politique a été énormément transformé sans qu’il y ait de révisions importantes de la C°.

Conclusion du 1er semestre – Du bon fonctionnement d’un régime politique

Enseignement de la IIème partie

« c’est l’adéquation entre le système de partis et les règles constitutionnelles qui détermine les
caractéristiques et le bon fonctionnement d’un régime politique » (R. Aron)

Ainsi :

-Un régime présidentiel (caractérisé par la séparation organique stricte des pouvoirs > structure
stricte) ne fonctionne bien qu’avec un système de partis souple.

-un régime parlementaire (caractérisé par une séparation organique souple des pouvoirs > structure
souple) ne fonctionne bien qu’avec un système de partis rigide (bipartisme ou multipartisme
bipolaire).

Le but est que le système de partis permette l‘existence d’un contrat de législature. Dans un régime
parlementaire il doit exister un contrat de législature entre le Gouvernement et la majorité
parlementaire. Càd un contrat de confiance dans lequel la majorité promet de soutenir le Gvt. Ce
contrat de confiance n’a pas existé sous la 3ème Rep et n’existera pas non plus sous la 4ème jusqu’à
l’arrivée de De Gaulle.

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