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Acta Botanica Gallica

ISSN: 1253-8078 (Print) 2166-3408 (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tabg20

Le statut de la taxinomie et de la systématique en


France

Valéry Malécot

To cite this article: Valéry Malécot (2007) Le statut de la taxinomie et de la systématique en


France, Acta Botanica Gallica, 154:3, 311-332, DOI: 10.1080/12538078.2007.10516061

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Published online: 26 Apr 2013.

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Acta Bot. Gallica, 2007, 154 (3), 311-332.

Le statut de la taxinomie et de la systématique en France

par Valéry Malécot

UMR A 462 et Département de Sciences biologiques, Institut ntional d’horticulture, 2 rue Le Nôtre,
F-49045 Angers Cedex 01

Résumé.- À l’aide d’une analyse de différentes sources de données (sites des


universités françaises, bases de données documentaires), une étude de l’activi-
té de la formation et de la production scientifique en systématique végétale est
réalisée pour la France. Les formations en botanique (reconnaissance des végé-
taux et outils de la systématique) subsistent dans certaines universités ainsi que
dans les formations de pharmacie et l’enseignement supérieur agricole (en hor-
ticulture en particulier). La production d’articles en anglais ou en français a pré-
senté une augmentation sensible au cours des années 80, tout comme le
nombre de revues francophones dédiées à la discipline. Il apparaît ainsi que la
botanique systématique végétale française existe, mais qu’elle est dispersée
spatialement et thématiquement. Des éléments de réflexion sont proposés quant
aux perspectives envisageables pour cette discipline en France.

Mots clés : systématique végétale - évolution - publications - thèses - histoire.


Abstract.- Based on the analysis of various sources (French universities
courses, bibliographic databases), a study of the teaching and scientific activities
in plant systematic is realised for France. Lectures in botany (plant identification
and systematic tools) still occurs in few universities, as well as in faculties of
pharmacology, and in superior studies in agriculture (an horticulture particularly).
Publications in English or French show an increase in number during eighties,
as well as the number of French botanical journals. From this study it appears
that the French systematic botany exists but is dispersed spatially and themati-
cally. Thinking elements are provided regarding possible evolution for this scien-
ce in France.

Key words : plant systematics - evolution - publication - thesis - history.


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I. INTRODUCTION

Les disciplines naturalistes, telles que la botanique, sont généralement perçues comme sur-
années ou désuètes par les décideurs actuels des politiques scientifiques. Selon une per-
ception plus courante, les botanistes sont généralement considérés comme de doux
dingues, se promenant dans la nature les yeux rivés au sol à la recherche de la plante rare.
Ces descriptions, colportées depuis des décennies, correspondent-elles à une réalité, en
particulier en ce qui concerne les disciplines de la systématique et de la taxinomie végé-
tales en France ? C’est à cette question que nous allons tenter de répondre en utilisant au
maximum des indices d’activité telles que l’enseignement dans ces disciplines et les pro-
ductions scientifiques qui sont disponibles dans un nombre de plus en plus important de
bases de données.
En 1992, Poncy a réalisé une enquête sur l’enseignement de la botanique en France et
en publia les résultats dans la revue Biosystema (Poncy, 1994). Elle concluait que les pro-
jets d’ordre systématique ne manquaient pas, mais que c’étaient les moyens humains qui
pêchaient par leur faiblesse. Elle signalait ainsi la carence française dans ces grands pro-
jets mais, reprenant Chauvet et Olivier (1993), signalait que « pour coopérer il faut exis-
ter ». Ainsi il y a dix ans, Poncy (1994) considérait que l’une des conditions du
renforcement des moyens humains en systématique végétale était la mise en place d’une
formation doctorale adéquate afin d’assurer le renouvellement des botanistes systémati-
ciens français.
Dix ans après, notre démarche a été d’une part de tenter de recenser les formations à la
botanique et à la systématique végétales proposées par des établissement d’enseignement
supérieur français et d’autre part d’identifier les lieux où des activités de recherches en sys-
tématique végétale étaient conduites, via la soutenance de thèses et les publications scien-
tifiques, et enfin d’étudier l’évolution de ces activités au cours des 25-30 dernières années.
Avant d’aborder ces points, ils nous a semblé nécessaire de préciser le cadre de travail en
donnant les définitions des termes utilisées dans la suite de ce document, les relations de
la systématique avec les autres disciplines et les enjeux de cette discipline.

II. DÉFINITIONS

A. Taxinomie et systématique
Historiquement taxinomie est un synonyme de systématique et aujourd’hui, l’usage est :
- soit de restreindre la taxinomie à l’étude des classifications alors que la systématique
est la science qui s’occupe de la classification des êtres vivants, de leurs variations et de
leur évolution,
- soit d’utiliser le terme taxinomie pour désigner la science qui s’occupe de la classifi-
cation des êtres vivants, de leurs variations et de leur évolution.
Dans le reste de cet exposé, ou s’efforcera de n’utiliser que le premier de ces deux usages,
c’est-à-dire de considérer la taxinomie comme une subdivision de la systématique.

B Les relations de la systématique avec les autres sciences


D’un point de vue externe à leur discipline, les systématiciens sont surtout réputés pour
leur tendance à ranger tout être vivant dans une boîte, en l’insultant en latin au passage et
en changeant régulièrement cette insulte de telle sorte que personne ne puisse les suivre.
Cette description, forcément exagérée, a plus tendance à refléter une mauvaise connais-
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sance de la discipline (ou du terme lui même) qu’une réalité. Ainsi, au sein de leur disci-
pline, le discours est tout autre et Sivarajan (1991) écrit : « La [systématique] a une posi-
tion unique en biologie […] elle est à la fois la "reine" et la "servante" de la biologie ; la
"reine" dans le sens où elle en est l’aspect ultime, tous les autres champs de la biologie
mènent à l’établissement ou l’amélioration d’une classification. Elle est la "servante" car
l’une des fonctions de base de la [systématique] est d’assurer un besoin primaire d’infor-
mation sur l’identité, les taxons proches et les caractéristiques des organismes, à destina-
tion des personnes qui en ont besoin, en particulier ceux réalisant d’autres recherches en
biologie ». En ce sens la systématique a un rôle central dans les sciences biologiques, elle
fait figure de langue pour communiquer, chacun pouvant contribuer à l’évolution de cette
langue. Cet aspect central de la discipline est largement représenté par Radford et al.
(1975). De même le Livre blanc de la systématique (Anonyme, 1989) et les titres de série
Biosystema éditée par la Société française de systématique illustrent avant tout les liens
possibles entre la systématique et toutes les autres disciplines des sciences biologiques.

C Les enjeux de la systématique


L’enjeu majeur de la systématique est la connaissance et la protection de la biodiversi-
té. Déjà mentionné par Leroy (1971), cet enjeu est de plus en plus d’actualité, en particu-
lier au travers de réflexions et de législations nationales et internationales de plus en plus
nombreuses (en particulier la Convention de Rio et tous les travaux apparentés à la CITES
et au GBIF). On peut d’ailleurs rappeler à ce sujet que le biodiversité correspond, dans le
sens commun, à la diversité taxinomique, c’est-à-dire à la diversité des organismes vivants.
Cependant l’étude de cette biodiversité nécessite de surmonter ce qui, dans le jargon insti-
tutionnel, a été appelé « l’obstacle systématique » (Anonyme, 1994). Cet obstacle corres-
pond grossièrement à la méconnaissance que l’on a du monde vivant, à laquelle s’ajoutent
les conceptions taxinomiques différentes et la synonymie. C’est aussi la conséquence de la
« pénurie de systématiciens ». Pour surmonter l’obstacle systématique, il faut donc avant
toute chose enseigner la discipline et que cet enseignement se poursuive de préférence dans
une activité professionnelle.
L’enjeu que représentent la connaissance et la protection de la biodiversité se répercute
sous forme de demandes d’origine variée : individus, institutions nationales (DIREN,
CBN, Douanes…), institutions internationales (GBIF et tous les projets associés). La prin-
cipale demande correspond à des listes de synonymie, c’est-à-dire à des outils de commu-
nication, et une demande secondaire mais régulière correspond à des identifications.
Répondre à de telles demandes nécessite non seulement une connaissance des organismes
(pour l’identification), mais avant tout une connaissance de l’histoire taxinomique du grou-
pe, de la nomenclature, de la bibliographie et de l’histoire des sciences (pour la synony-
mie).
Répondre à cet enjeu et à ces demandes nécessite donc une grande quantité de connais-
sances qu’il faut enseigner. Cependant, à ce niveau, il y a généralement confusion entre
l’enseignement des connaissances produites par la systématique et l’enseignement des
outils de la systématique (Lebbe & Tassy, 1998). Cela nécessite donc de distinguer :
- ce qui pourrait être qualifié de « naturalisme » (floristique, morphologie, anatomie dans
le cas précis de la botanique), c’est-à-dire les connaissances produites par la systéma-
tique, qui peuvent s’apparenter aujourd’hui à de la culture scientifique et qui correspon-
dent à l’application de la systématique, un résultat de l’activité des systématiciens ;
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- ce qui pourrait être qualifié de « démarche scientifique en systématique », c’est-à-dire


de tous les outils et connaissances nécessaires pour pratiquer la recherche en systéma-
tique.
Dans la présentation des formations en systématique végétale qui suit, nous essayerons
donc de distinguer les formations au « naturalisme » tel que défini ci-dessus et les forma-
tions à la démarche scientifique en systématique.

III. LES FORMATIONS EN SYSTÉMATIQUE VÉGÉTALE

A. Les formations au « naturalisme »


Avant le baccalauréat il nous a été impossible d’identifier avec précision quels ensei-
gnements de biologie pouvaient répondre à cet apprentissage des organismes. Il semble
que cet apprentissage est surtout autodidacte ou qu’il se fait par l’intermédiaire d’associa-
tions ou de sociétés savantes. La plupart des lycées agricoles intègrent encore, pour leur
part, des connaissances de botanique dans les cours de biologie ou de phytotechnie. Dans
les autres établissements, la botanique existe essentiellement au sein de la biologie.
Après le baccalauréat et plus particulièrement au cours des trois années de licence
(anciennement deux années de Deug et une année de licence), les connaissances natura-
listes sont enseignées dans environ la moitié des universités, dans ces licences scientifiques
portant la mention biologie des organismes et des populations et dans les options (ou par-
cours) biologie des organismes et des populations.
Au travers des documents diffusés par les universités entre juin et octobre 2004 (c’est-
à-dire en pleine période de mise en place des licences et des masters dans certaines uni-
versités), il n’est pas toujours facile d’identifier les unités d’enseignement (UE) qui
apportent ces connaissances. En première année, ces UE s’intitulent parfois botanique,
mais bien plus souvent biologie végétale, biologie générale, biologie des organismes voire
biodiversité. Et au sein des 35 à 60 heures de ces UE, les cours semblent avant tout cor-
respondre aux bases de morphologie et d’anatomie et de physiologie végétale plutôt qu’à
la connaissance des espèces. En seconde année, dans environ deux tiers des universités
ayant les UE mentionnées précédemment, apparaissent des enseignements intitulés systé-
matique ou botanique, d’un volume horaire compris entre 30 et 55 heures qui peuvent cor-
respondre au début de l’enseignement aux connaissances produites par la systématique
végétale, c’est-à-dire à la reconnaissance des végétaux. Ces mêmes universités (qui affi-
chent des UE en première et deuxième années) proposent en général une poursuite de cet
enseignement en troisième année sous forme d’UE de 35 à 100 heures, portant parfois l’in-
titulé biodiversité (c’est-à-dire incluant la zoologie). Dans tous les cas, quels que soient les
intitulés des UE, leur contenu est très rarement présenté avec précision. Ainsi une UE
appelée « botanique » inclut-elle, comme l’a initié Van Tieghem, la physiologie végétale ?
Cela ne semble pas le cas dans toutes les universités puisque certaines distinguent dans leur
cursus (parfois au cours de la même année) la botanique d’une part et la biologie végétale
d’autre part.
Toujours dans les universités, mais en second cycle (en master, l’équivalent des
anciennes années de maîtrise et de DEA), l’offre en lien direct avec la botanique est qua-
siment nulle, les formations pouvant avoir une dimension « botanique » correspondant
alors surtout aux formations « à la démarche scientifique en systématique », qui sont abor-
dées dans le chapitre suivant, ou à des éléments de certaines formations en lien avec l’éco-
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logie (la botanique pouvant alors se pratiquer pendant les stages, mais il ne s’agit plus
d’enseignement au sens commun du terme).
Les facultés de pharmacie forment un groupe particulier : sur les deux premières années,
il y a toujours 80 à 90 heures de « botanique » (dont de la phytosociologie dans certains
établissements) et des enseignements de mycologie en troisième ou quatrième années à
hauteur de 30 à 50 heures. Selon certains, l’ambiance (pour l’étudiant) est plutôt du style
classe préparatoire et l’entrée dans ces établissement est soumise à concours, ce qui ne
facilite pas l’accès à ses formations.
Le dernier type de formation post-baccalauréat en France correspond aux classes pré-
paratoires et aux écoles d’ingénieur. La botanique reste présente dans certains concours des
filières BCPST (en particulier le concours commun aux écoles d’agronomie) ; en consé-
quence le programme de classes préparatoires inclut une formation à la morphologie et à
l’identification végétales. Il semble cependant que le niveau d’exigences demandé en bota-
nique au concours ait décru au cours des dix dernières années. Dans les écoles d’ingénieur
dépendant du ministère de l’Agriculture (couramment qualifiées d’ENSA et d’ENIT), les
enseignements de botanique peuvent subsister, sous des formes généralement éloignées de
la floristique ou de la morphologie. Dans tous les cas il s’agit d’une botanique appliquée,
telle que la malherbologie ou la connaissance des espèces fourragères, de grandes culture
ou de boisements. Dans les écoles assurant une formation sur cinq ans, c’est-à-dire ayant
recrutement après le baccalauréat, il est parfois mis en place des enseignement de bota-
nique afin d’assurer un parallèle avec l’enseignement réalisé en classes préparatoires (50
heures en première année à l’ENIHP à Angers, l’une des composantes de l’INH). Comme
dans les écoles recrutant sur concours après classes préparatoires, cet enseignement sera
exploité de manière plus appliquée (reconnaissance des végétaux horticoles par exemple).
Dans tous ces cas, il y a là aussi des concours d’entrée, en général sur la base de connais-
sances assez éloignées de la botanique.
Ces seuls éléments rendent difficile toute interprétation précise de l’enseignement de
connaissance des espèces végétales, de leur morphologie ou de leur anatomie.
D’un point de vue plus général, l’une des explications possibles de la faiblesse de l’en-
seignement sur l’organisme végétal tient peut-être aussi à la dissociation fréquente entre
celui-ci et les disciplines de recherche de plus en plus pointues et indépendantes qui sont
le commun des enseignants-chercheurs. En d’autres termes, du point de vue de ses activi-
tés de recherche, l’université n’a pas besoin de floriste ou d’expert en morphologie végé-
tale, ces compétences doivent s’ajouter à d’autres (par exemple en archéologie ou en
paléoclimatologie où la reconnaissance du pollen ou des fragments de plantes est utilisée,
mais où l’exploitation des données relève de l’histoire ou de la géographie).

De manière générale, deux systèmes de formations « spécialisées » nécessitent une cer-


taine connaissance des plantes et donc assurent encore cet enseignement : la pharmacie (au
minimum pour les problèmes liées à la toxicité, mais aussi pour la connaissance et la
recherche de molécules) et les productions végétales (en agriculture sous la forme de la
malherbologie, en horticulture [arboriculture et maraîchage inclus] et en foresterie du fait
d’utilisation de cette diversité). La diversité des universités, du point de vue de la présen-
ce ou non d’enseignement de la botanique, est beaucoup plus grande et plus difficile à
appréhender. Elle semble surtout tenir à l’histoire de l’université et la présence d’activités
de recherche nécessitant des compétences dans certains aspects de la botanique (exemples
de telles activités de recherche : la phylogénie, la paléobotanique, la paléoclimatologie,
l’archéologie, l’écologie des populations végétales).
316

En dehors des cursus « classiques » mentionnées ci-dessus, se développent cependant


ici ou là des formations professionnalisantes orientées vers des activités qui peuvent néces-
siter des connaissances naturalistes : licence animateur nature, DEUST guide nature, diplô-
me universitaire de mycologie et botanique appliquées, diplôme de gestionnaire d’espaces
naturels, licence professionnelle de diagnostic phytosociologique (Lille) ou d’aménage-
ment du paysage (Limoges). Il existe ainsi une formation de jardinier-botaniste (CFPPA de
Château-Farine, près de Besançon). Le contenu de ces formations n’a pas pu être analysé
de manière approfondie. Leur dispersion d’un point de vue thématique et spatial, tout
comme la difficulté à les identifier les formations contenant une partie botanique, rend
cette liste sûrement réductrice par rapport à la réalité.
La mise en place et la pérennité de ces formations professionnalisantes dépendent beau-
coup de leurs débouchés et les débouchés de botaniste ou de naturaliste, au sens ancien de
ces termes, sont assez limités bien qu’ils ne fassent pas appel à des compétences scienti-
fiques forcément élevées. Une analyse des messages diffusés sur Tela-Botanica entre 2001
et 2004 relève une petite dizaine d’offres d’emploi pour l’expertise des milieux naturels,
souvent de type contrat à durée déterminée, sous l’intitulé « chargé d’études » ou « char-
gé de mission », de niveau Bac+3 ou Bac+4 qui doit souvent associer aux connaissances
botaniques des connaissances dans d’autres domaines (habitats, faune, droit de l’environ-
nement…). À des niveaux plus élevés de formation (Bac+5 et au-dessus), les offres
visibles sont à peu près d’une par an et correspondent à des postes d’enseignant-chercheur,
de chercheur dans certains établissements (MNHN, IRD) ou de direction de conservatoire
ou de jardin botaniques. Dans ces derniers cas, le faible nombre d’offres et leur diversité
intrinsèque (faire de la recherche n’a que peu à voir avec la gestion d’un organisme public)
ne permettent pas de déterminer un profil particulier de la formation demandée.

B Les formations à « la démarche scientifique en systématique »


Avant le baccalauréat, les cours de biologie intègrent depuis peu de temps la phylogé-
nie qui correspond à l’une des éléments de la démarche scientifique en systématique. Il
s’agit de l’élément de la systématique qui, récemment, semble avoir connu le plus fort
développement en terme d’activités de recherche au travers de l’étude de la phylogénie des
organismes. L’enseignement de cette discipline a donc été intégré progressivement dans les
programmes de biologie avant le baccalauréat, voire plus tôt.
Dans l’enseignement supérieur universitaire, c’est souvent cet aspect de la démarche
scientifique en systématique qui transparaît sous le nom de « Méthodes d’étude de la sys-
tématique » (Nantes), « Systématique évolutive » (Angers), « Lois qui régissent la systé-
matique » (La Rochelle), « Biosystématique » (Rennes 1), « Systématique
phylogénétique » (Aix-Marseille III), « Systématique animale et végétale » (Dijon) (alors
que les intitulés « Systématique végétale » font souvent référence à des connaissance en
floristique, c’est-à-dire une des formations au « naturalisme » mentionné précédemment).
Dans les universités en question, ces enseignements sont généralement donnés en troisiè-
me année de licence, souvent avec une courte introduction en première année au sein du
cours de biologie générale.
En second cycle, quelques masters proposent des approfondissements de cet enseigne-
ment à phylogénie, en particulier en région parisienne (master sciences et technologie,
mention sciences de l'Univers, environnement, écologie entre Paris VI, Paris XI, l’ENS de
Paris, l’INAPG et le MNHN, avec deux spécialités : SEP = Systématique, évolution et
paléontologie et EBE = Écologie, biodiversité, évolution et différents parcours). D’autres
aspects de la démarche scientifique en systématique ne semblent enseignés que dans la
317

spécialité SEP de ce master (nomenclature, taxinomie, base de données et systèmes d’iden-


tification). Les masters de bioinformatique, qui se sont créés dans les dernières années,
incluent aussi les méthodes de reconstruction phylogénétique dans leur enseignement,
ainsi que les bases de données d’informations biologiques, mais avec une dimension net-
tement plus mathématique et informatique.
Les écoles d’ingénieur et les facultés de pharmacie ne proposent pas d’unités d’ensei-
gnement spécialisées dans ces domaines, mais il peut en être fait mention dans les cours
de botanique (sous forme d’un de leurs résultats, la classification des végétaux). Par contre,
dans les classes préparatoires aux écoles d’ingénieur en « sciences de la vie », les pro-
grammes ont récemment intégré la phylogénie.

IV. LES THÈSES EN SYSTÉMATIQUE VÉGÉTALE

Un dernier aspect de la formation en systématique est beaucoup plus facilement quanti-


fiable que les premiers et seconds cycles universitaires, il s’agit de la production de thèses.
Nous distinguerons en particulier les thèses universitaires des thèses d’exercice en phar-
macie. Les premières sont un enseignement pour la recherche scientifique dans le domai-
ne (leurs titulaires poursuivent en théorie avec des postes de chercheur ou
d’enseignant-chercheur), les secondes s’apparentent plus à une formation par la recherche
(leur titulaires poursuivent par une activité dans le domaine pharmaceutique, éventuelle-
ment dans les départements recherche et développement d’entreprises pharmaceutiques).

A Les thèses de doctorat


La figure 1 présente l’évolution temporelle des thèses de doctorat en systématique végé-
tale, à partir d’une consultation du système universitaire de documentation (SUDOC). Les
deux formules de recherche suivantes ont été utilisés : type de document = thèse + mots
clés = systématique ; type de document = thèse + mots clé s= phylogénie. Une analyse fine
des résultats à été nécessaire du fait des multiples significations du terme « systématique »
(en particulier en médecine) ; n’ont été retenues que les thèses dont le sujet était l’étude de
la diversité d’un groupe végétal ou de la flore d’une région géographique donnée. Pour les
années 2005-2007 les informations sont issues de thèses en cours qui nous sont connues à
ce jour.
L’évolution temporelle des thèses de doctorat s’explique essentiellement par le nombre
de DEA et la « spécialisation des DEA » durant cette période. Pour préciser l’interpréta-
tion, il est nécessaire de prendre en compte le délai de trois-quatre ans qui existe entre la
création ou la fermeture d’un DEA et les premières ou dernières soutenances de thèse qui
y sont associées. Entre 1988 et 1993 le nombre de thèses soutenue (six par an) semble
directement lié aux DEA de « botanique tropicale » des université de Montpellier III et de
Paris VI, qui ont fusionné en 1989 et ont été fermés en 1991. Après cette date, le relais a
été pris par le DEA de biodiversité (universités Paris XI, Paris VI et INAPG) et le DEA de
systématique animale et végétale (MNHN et Université de Lyon, puis MNHN seul).
Cependant ces deux derniers DEA sont moins spécialisés (ils comprennent une partie d’en-
seignement de zoologie), ce qui explique une diminution relative du nombre de thèses de
systématique végétale (trois-quatre par an). À ce niveau du travail, il est judicieux de
signaler que les thèses de systématique végétale correspondent, selon les années, à un quart
voire à la moitié des thèses de systématique soutenues en France (le reste correspondant
grossièrement à des thèses de systématique animale). Pour terminer l’interprétation de
318

Fig. 1.- Nombre de thèses de doctorat en systématique végétale en France par année,
entre 1979 et 2004, et « prévisions » pour 2005 à 2007. Source des données 1979-2003
: SUDOC, critères de recherche : type de document = thèse + mots clés = systématique
; type de document = thèse + mots clés = phylogénie, suivis d’une analyse des résultats
à partir du titre et du résumé. Données de l’auteur pour 2004 et pour les prévisions 2005-
2007.
Fig. 1.- Number of PhD thesis in plant systematics in France per year, between 1979 and
2004, and expectation from 2005 to 2007. Sources of data for 1979-2003: SUDOC, sear-
ch criteria: document type = thèse + key words = systématique; document type = thèse
+ key words = phylogénie, followed by checking the results on the basis of title and abs-
tract. Author data for 2004 and for 2005-2007.

l’évolution du nombre de thèses soutenues, il faut aussi signaler une périodicité de trois-
quatre ans des années les plus « abondantes ». Cette périodicité semble liée à la durée des
thèses de doctorat et au nombre de personnes susceptibles d’encadrer de tels travaux, dans
la mesure où il est souvent rare qu’il y ait plus d’une thèse encadrée par une même per-
sonne.
Dans leur contenu, les thèses de systématique végétale ont sensiblement évolué. Entre
1980 et 2004, les méthodes utilisées sont passées des disciplines de la phytochimie, de la
cytologie et de la palynologie à une discipline majoritaire, la phylogénie. Cela reflète une
tendance à la catégorisation des disciplines de plus en plus marquée, associée à une forme
de « course » à la productivité scientifique (il est aujourd’hui plus rapide d’avoir des
séquences d’ADN que des comptages chromosomiques) et une forme de « mode » dans
l’activité des systématiciens. En ce qui concerne l’évolution récente, on passe progressi-
vement de thèses de phylogénie à des thèses associant la phylogénie à d’autres disciplines
(biogéographie, anatomie…).
Du point de vue des sujets étudiés, la tendance est d’un passage du mélange flore tem-
pérée / flore tropicale à des thèses portant quasiment exclusivement sur des taxons tropi-
caux. Les thèses traitant de taxons tempérés pour la flore tempérée présentent pour leur
part presque toujours un contexte « économique » (graminées fourragères, légumineuses
fourragères, ligneux de boisement).
319

Fig. 2.- Répartition géographique des lieux de soutenance des thèses de doctorat en sys-
tématique végétale en France, entre 1979 et 2004, par période de cinq ans. Source des
données : SUDOC avec les critères de recherche utilisés pour la figure 1. Les valeurs
correspondent à l’ensemble des thèses sur 5 ans.
Fig. 2.- Geographical distribution of location of plant systematics PhD thesis defences in
France, between 1979 and 2004, on a 5 years period. Source of data: SUDOC with
search criteria used for figure 1. Values are thesis number for 5 years.

Afin de préciser le nombre de lieux d’accueil de thésards, une étude spatiale des uni-
versités de soutenance a été effectuée. Pour plus de précision, il nous a semblé nécessaire
de travailler par période de cinq ans. La figure 2 représente cette répartition géographique
des thèses de doctorat. Sur l’ensemble de la période d’analyse, une vingtaine d’universités
ont été le lieu de soutenance d’une thèse de doctorat en systématique végétale. Deux
centres majeur se distinguent cependant, la région parisienne (universités Paris VI, Paris
XI et MNHN) et la région de Montpellier (université, ENSAM, INRA). La région pari-
sienne a « produit » presque deux thèses par an pendant toute cette durée, avec une ten-
dance à l’augmentation dans les dernières années. La région de Montpellier a assuré,
depuis 1984, à peu près une thèse par an. À ces deux centres s’ajoutent les universités de
Marseille qui ont produit, jusqu’en 1999, environ une thèse par an.
L’évolution de cette distribution reflète d’abord les modifications dans les diplômes
(formations essentiellement assurées à Paris et Montpellier), mais aussi dans les structures
d’accueil (fermeture de certains laboratoires). Il aurait été nécessaire d’avoir une étude
plus approfondie sur le devenir des thésards pour expliquer les thèses réalisées dans des
universités « plus isolées ». Elles semblent correspondre à la formation des futurs ensei-
gnants-chercheurs de l’université en question. Alors que les thèses produites à Montpellier
et en région parisienne semblent avoir plus tendance à se « disséminer », à ce sujet il est
320

Fig. 3.- Nombre de thèses d’exercice en pharmacie en France par année entre 1982 et
2003. Source des données : SUDOC, critères de recherche : type de document = thèse
+ type de thèse = pharmacie + mots clés = botanique.
Fig. 3.- Number of pharmacy thesis in France per year, between 1982 and 2003. Sources
of data: SUDOC, search criteria: document type = thèse + thesis type = pharmacie + key
words = botanique.

notable que Montpellier a assuré, pendant un temps, la formation d’enseignants-chercheurs


pour les pays de l’Afrique du Nord.

B Les thèses d’exercice en pharmacie


De même que pour les thèses de doctorat, les données concernant les thèses d’exercice
en pharmacie sont extraites de la base de données SUDOC en utilisant les critères de
recherche suivants : type de document = thèse + type de thèse = pharmacie + mots clés =
botanique. Les données brutes sont présentés sur la figure 3.
D’un point de vue quantitatif, à l’exception des années 1982-1986 qui correspondent à
la mise en place de ces thèses, la production annuelle s’établi entre 60 et 80 thèses d’exer-
cice par an. La courbe ne présente quasiment pas de ruptures, en dehors de celle liée à la
latence de saisie dans la base de données utilisée ; cela suggère une certaine pérennité de
la formation en botanique dans les facultés de pharmacie pendant toute cette période.
Du point de vue des thèmes, ils sont beaucoup plus variés que les thèses de doctorat,
avec une dominance des synthèses de données phytochimiques, mais aussi des travaux
d’histoire des sciences et de d’inventaire floristique. Entre le début et la fin de la période,
contrairement aux thèses de doctorat, il ne semble pas y avoir de modification notable des
sujets. Le terme phylogénie apparaît seulement à la fin des années 1990 et il est soit asso-
cié au terme classification (pour un DESS encadré par la Faculté de pharmacie de Lyon :
Piroux, 2002), soit utilisé pour un groupe précis (Gagneron, 1998).
Du point de vue de leur répartition géographique, seules les cinq dernières années ont
été analysées, avec un biais possible compte tenu du délai de saisie des données sur
SUDOC par les bibliothèques universitaires. Les résultats sont présentés en figure 4. Cinq
321

Fig. 4.- Répartition géographique des lieux de soutenance des thèses d’exercice en phar-
macie entre 1999 et 2003. Source des données : SUDOC avec les critères de recherche
utilisés pour la figure 3. Les valeurs correspondent au nombre moyen de thèses par
année (calcul fait sur les 5 ans).
Fig. 4.- Geographical distribution of location of pharmacy thesis defences, between 1999
and 2003. Sources of data: SUDOC, with search criteria used for figure 3. Values are
mean thesis number per year (calculated for the 5 years).

sites assurent la formation de plus de quatre thèses d’exercice par an : Besançon, Lille,
Lyon, Nancy et Montpellier. Entre ces cinq sites, des différences existent quand au sujet de
ces thèses. Ainsi, à Lyon, la proportion de thèses d’exercice traitant de mycologie est plus
importante que dans les quatre autres sites. Ces valeurs ne reflètent pas forcément les éta-
blissements où la formation à la botanique est la plus développée. Dans la mesure où, pour
toutes les facultés de pharmacie, les volumes d’enseignement en botanique sont sensible-
ment les mêmes, les différences semblent plus liées à la présence ou non de laboratoires
de recherche dédiés à la discipline dans ces établissements.
322

V. ACTIVITÉS DE RECHERCHE EN SYSTÉMATIQUE VÉGÉTALE

Afin de mesurer la production scientifique en systématique végétale nous avons étudié


deux sources de données : les publications indexées par la base de données CAB Abstracts
et la base d’articles botanique du réseau Tela Botanica.
La base CAB Abstracts remonte à la fin des années 60 et depuis cette date les articles
publiées dans des revues internationales de biologie sont intégrés très régulièrement. Le
choix des revues indexées par cette base est lié à leur diffusion, il s’agit essentiellement de
revues en anglais, contenant exclusivement des articles scientifiques originaux ou des syn-
thèses. Lors de la saisie d’un article, des descripteurs propres à la base CAB sont rajoutés.
Ces descripteurs ont très peu évolué depuis la création de la base. De plus, pour chaque
article, l’adresse du premier auteur est mentionnée ; cette information a été utilisée pour
une interprétation géographique des données. Cette base illustre avant tout l’activité de
publication de chercheurs institutionnels spécialisés en systématique végétale. Pour
extraire les données pertinentes de cette base, nous avons utilisé, sur la période 1974-2004,
la formule de recherche suivante : BD = plants AND DE = taxonomy AND AD = France
NOT DE = diseases NOT DE = enemies NOT DE = pests NOT DE = bacteria NOT BD =
fungi. En langage courant cela correspond aux articles de biologie végétale (broad des-
criptor BD = plants) et de taxinomie (DEscriptor = taxonomy) dont le premier auteur pos-
sède une adresse en France (ADdress = France). Les conditions d’exclusion suivantes ont
été utilisées afin de réduire au maximum le nombre de résultats (en particulier exclure les
travaux de phytopathologie qui peuvent traiter de taxinomie d’insectes ou de micro-orga-
nismes). Avant l’interprétation des données, une lecture des titres des articles a été réalisée
afin d’exclure ceux traitant de systématique d’autres organismes qui auraient pu passer à
travers ce crible.
La base d’articles botaniques de Tela Botanica est beaucoup plus récente (création au
cours des années 2000) et elle intègre les données de diverses revues francophone de
manière variable. En général, à une date x, les données allant du premier numéro au numé-
ro en cours d’une revue sont intégrées d’un bloc. Puis les numéros suivants de cette même
revue sont intégrés un par un. Cette base ne comporte pas de descripteurs des articles, bien
que des mots clefs soient présents ; il y a cependant une forme de sélection des revues inté-
grées (elles doivent être rédigées pour l’essentiel en français et traiter de botanique).
D’autre part cette base ne recense pas non plus les adresses des auteurs, ce qui n’a pas per-
mis une interprétation géographique des données. Cette base illustre donc l’activité de
publication d’amateurs éclairés, de sociétés savantes et de vulgarisation scientifique dans
le domaine de la botanique francophone. L’exploitation des données s’est faite de maniè-
re brute, c’est-à-dire que l’ensemble des articles enregistrés dans la base et publiés entre
1970 et 2000 a été utilisé. Pour préciser l’évolution du nombre de publications, sept revues
ayant été publiées sur l’ensemble de la période ont été étudiées plus attentivement.

A. Les publications dans CAB Abstracts


La figure 5 présente les nombres d’articles répondant aux critères de recherche, c’est-à-
dire une approximation du nombre d’articles de systématique végétale publiés dans des
revues internationales et dont le premier auteur est français. Dans la mesure ou le descrip-
teur « taxonomy » est associé à une publication par les éditeurs de la base, et non pas par
les auteurs, cela implique que certains articles ne sont peut-être pas perçus comme des tra-
vaux de systématique par leurs propres auteurs. Ces données montrent un accroissement
sensible du nombre de publications après 1987, pour atteindre plus de vingt publications
323

Fig. 5.- Nombre d’articles par an recensés sur la période 1977-2003 par la base CAB-
Abstract traitant de systématique végétale et dont le premier auteur possède une adres-
se en France. Source des données : CAB Abstracts ; critères de recherche : BD = plants
AND DE = taxonomy AND AD = France NOT DE = diseases NOT DE = enemies NOT
DE = pests NOT DE = bacteria NOT BD = fungi.
Fig. 5.- Number of publications recorded per year between 1977 and 2003 on CAB-
Abstracts, and dealing with plant systematic, for which the first author got an address in
France. Data source: CAB Abstracts, search criteria: BD = plants AND DE = taxonomy
AND AD = France NOT DE = diseases NOT DE = enemies NOT DE = pests NOT
DE = bacteria NOT BD = fungi.

par an de manière constante depuis 1993, alors que pendant la période 1977-1986 ce
nombre était quasiment toujours inférieur à dix publications par an. Cette tendance s’ap-
parente à celle du nombre de thèses de doctorat en systématique et reflète une augmenta-
tion de la publication en anglais et dans des revues internationales.
Du point de vue de la distribution géographique des auteurs, seules les cinq dernières
années ont été analysées et les données sont présentées en figure 6. La répartition des
auteurs obtenue est très proche de celle des lieux de soutenance des thèses de doctorat en
systématique végétale sur la période 1994-2003 (Fig. 2). Les lieux de soutenance des
thèses d’exercice en pharmacie sont également présents et à ces deux types d’origine se
rajoutent quelques individus isolés (qui sont parfois qualifiés d’amateurs éclairés), mais
aussi des centres INRA (Bordeaux, Colmar) qui ne sont présents ni comme lieu de soute-
nance de thèse de doctorat dans le domaine ni comme lieu de soutenance de thèse d’exer-
cice en pharmacie. Cette différence par rapport aux données issues des lieux de soutenance
seules doit être rapprochée du fait que les descripteurs sont établis par les compilateurs de
la base CAB Abstracts et qu’en conséquence certains auteurs font de la systématique sans
le savoir. Il s’agit en particulier des travaux de diversité génétique sur des espèces sauvages
ou cultivées par exemple.
324

Fig. 6.- Répartition géographique des premiers auteurs d’articles de systématique végéta-
le présent dans la base CAB Abstracts sur la période 1999-2003. Source des données :
CAB Abstracts avec les critères de recherche utilisés pour la figure 5. Les valeurs cor-
respondent au nombre d’articles sur les cinq ans.
Fig. 6.- Geographical distribution of first author of plant systematic publications recorded by
CAB Abstracts database between 1999 and 2003. Data source: CAB Abstracts, with
search criteria used for Figure 5. Values are number of publication for 5 years.

B Les publications dans la base de Tela Botanica


Les nombre d’articles, nombres d’auteurs et nombre de revues entre 1970 et 2002 sont
présentés en figure 7. Dans tous les cas on note une augmentation sensible. Le nombre
d’articles passe d’environ 80 par an dans les années 70 à plus de 350 à la fin des années
90. Cette augmentation s’accompagne d’une augmentation des auteurs (une centaine dans
les année 70) entre 200 à 250 aujourd’hui. Et il y a surtout une augmentation du nombre
de revues indexées par cette base de données. Pendant l’ensemble de cette période le
nombre d’articles par auteur et par an varie entre 1,3 et 1,7, avec une moyenne de 1,46 sur
l’ensemble de la période (Fig. 8). Cet indice varie de manière indépendante du nombre de
revues indexées. De même le nombre d’articles par revue et par an varie entre 15 et 30,
avec une moyenne calculée à 21 (Fig. 9). Là encore, l’évolution de ce rapport varie indé-
pendamment de l’augmentation du nombre de revues. Ces deux derniers indices suggèrent
ainsi que l’augmentation du nombre d’articles et du nombre d’auteurs est directement lié
au nombre de revues et que la « productivité » de chaque auteur et la « productivité » de
chaque revue varie relativement peu.
325

Fig. 7.- Nombres d’articles, nombres d’auteurs et nombre de revues par an recensés entre
1970 et 2002 par la base d’articles botaniques du réseau Tela Botanica.
Fig. 7.- Number of publication, number of authors and number of journals recorded, per
year between 1970 and 2002, on the botanical publication database of the Tela Botanica
network.

Fig. 8.- Évolution du nombre d’articles par auteur et par an entre 1970 et 2002 à partir des
données de la base d’articles botaniques du réseau Tela Botanica.
Fig. 8.- Evolution of the number of article per author and year between 1970 and 2002,
based on data from the botanical publication database of the Tela Botanica network.
326

Fig.9.- Évolution du nombre d’articles par revue et par an entre 1970 et 2002 à partir des
données de la base d’articles botaniques du réseau Tela Botanica.
Fig. 9.- Evolution of the number of article per journal and year between 1970 and 2002,
based on data from the botanical publication database of the Tela Botanica network.

Fig. 10.- Nombres d’articles publiés par an entre 1970 et 2002 pour toutes les revues recen-
sées par la base d’articles botanique du réseau Tela Botanica et pour les sept revues
vivantes sur l’ensemble de la période. Revues dites « historiques » : Bulletin de la Société
botanique de France / Acta Botanica Gallica (après 1997), Le Monde des Plantes , Pen
Ar Bed, Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Savoie, Bulletin mensuel de la
Société linnéenne de Lyon, L'Orchidophile, Bulletin de la Société botanique du Centre
Ouest.
Fig. 10.- Number of publication published, per year between 1970 and 2002 for all the jour-
nals recorded in the botanical publication database of the Tela-Botanica network and for
the seven journal alive during all the period. Called « historical » journals: Bulletin de la
Société botanique de France / Acta Botanica Gallica (after 1997), Le Monde des Plantes,
Pen Ar Bed, Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Savoie, Bulletin mensuel de la
Société linnéenne de Lyon, L'Orchidophile, Bulletin de la Société botanique du Centre
Ouest.
327

Fig. 11.- Détail du nombre d’articles publiés par an par chacune de ces sept revues dites
« historiques », d’après les données de la base d’articles botaniques du réseau Tela
Botanica.
Fig. 11.- Detail of the number of articles published by each of the seven « historical » jour-
nals, based on data from the botanical publication database of the Tela Botanica network.

Afin de s’affranchir du biais lié à l’augmentation du nombre de revues indexées et iden-


tifier des tendances plus fines, un travail identique a été fait sur les sept revues publiées sur
l’ensemble de la période (Bulletin de la Société botanique de France / Acta Botanica
Gallica, Le Monde des Plantes, Pen Ar Bed, Bulletin de la Société d'histoire naturelle de
Savoie, Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, L'Orchidophile, Bulletin de la
Société botanique du Centre Ouest). Les nombres d’articles pour ces sept revues « histo-
riques » par rapport aux nombres totaux d’articles sont présentés en figure 10. Le détail des
nombres d’articles pour chacune de ces sept revues dites « historiques » est donné en figu-
re 11. Il est nécessaire de noter que les revues créées pendant cette période correspondent
soit à des revues de sociétés savantes (Comptes rendus de la Société botanique de
l'Ardèche, Bulletin de la Société d'histoire naturelle des Ardennes, Ginebre, Naturalia rus-
cinonensia), soit à des revues d’associations de vulgarisation scientifique (Riviera
Scientifique, La Garance voyageuse).
Globalement il y a aussi, pour ces sept revues « historiques », une augmentation du
nombre d’articles publiés. Cette augmentation est cependant moins marquée, avec un pas-
sage de 100-150 articles par an dans les années 70 à 200-230 articles par an dans les der-
nières années. Dans le détail de chacune de ces revues, la progression la plus sensible
concerne le Monde des Plantes qui a doublé son nombre d’articles (15-20 à 30-40). Une
328

autre évolution importante concerne le Bulletin de la SBF (puis Acta Botanica Gallica) qui
a sensiblement augmenté son nombre d’articles après 1985, mais qui semble revenir à un
niveau plus bas après 1997. Il est possible que la création du Journal de Botanique
explique une partie de la différence (report de certains types d’articles du Bulletin de la
SBF/Acta Botanica Gallica vers le Journal de Botanique créé en 1997). Le Bulletin de la
SBCO présente une augmentation récente du nombre d’articles, alors que l’Orchidophile a
eu une augmentation régulière jusqu’en 1985 et depuis il s’est stabilisé à une cinquantai-
ne d’articles par an. Pour les autres revues, celles de la Société linnéenne de Lyon et de la
Société d’histoire naturelle de Savoie ont vu leur nombre d’articles augmenter, mais avec
des variations quantitatives moins fortes que le Monde des Plantes. Penn Ar Bed voit aussi
son nombre d’articles augmenter, mais avec une variation assez importante selon les
années, variation difficile à interpréter.

En guise de résumé, deux tendances se discernent du point de vue des revues indexées
par la base d’articles botanique de Tela Botanica :
- une augmentation sensible du nombre d’articles publiés dans les sept revues « histo-
riques » existant sur l’ensemble de la période ;
- une augmentation significative du nombre de revues, conduisant à une augmentation
parallèle du nombre d’articles et du nombre d’auteurs ; les revues créées sur l’ensemble
de la période n’ont cependant pas forcément la même audience que les revues « histo-
riques ».
Par rapport à cette analyse à partir de la base de Tela Botanica, le biais principal tient aux
revues existant dans les années 1970 qui ont pu disparaître avant la création de la base dans
les années 2000, ce qui a pour conséquence que leurs articles n’ont pas été indexés.

En guise de synthèse sur ces donnés bibliométriques (base de données CAB Abstracts
et Tela Botanica), la tendance majeure à retenir est une augmentation de l’activité de publi-
cation des botanistes français. Cette augmentation est visible sur tous les médias analysés
(revues scientifiques en anglais, revues scientifiques en français et revues de vulgarisation
en français). Au niveau des revues scientifiques en français, l’augmentation d’abord du
nombre de revues recensées et ensuite de l’augmentation du nombre d’articles par revue.
D’un point de vue géographique les revues en anglais drainent semble-t-il les articles des
laboratoires susceptibles d’accueillir des thèses de doctorat en plus de quelques autres
structures et individus. Pour les revues en anglais, une telle analyse n’a pas pu être prati-
quée compte tenu du type de données disponible, mais les titres des revues (en particulier
celles étant l’organe de diffusion d’une association) suggèrent une répartition beaucoup
plus homogène.

VI. LES OUTILS DE LA RECHERCHE EN SYSTÉMATIQUE

Le dernier élément qu’il nous a paru nécessaire d’introduire dans cette sorte d’état des
lieux de l’activité de la systématique botanique française est la répartition des herbiers en
France. Les données analysées sont principalement extraites de l’Index Herbariorum (ver-
sion en ligne : http://sciweb.nybg.org/science2/IndexHerbariorum.asp), ainsi que de don-
nées disponibles à partir de la cartographie des herbiers français réalisée par le réseau Tela
Botanica. Ces données excluent ainsi une partie des herbiers conservés dans des biblio-
329

Fig. 12.- Répartition et taille des herbiers en France. Source des données : Index
Herbariorum et réseau Tela Botanica.
Fig. 12.- Distribution and size of French herbaria. Source of data: Index Herbariorum and
Tela Botanica network.

thèques publiques et ceux détenus par des personnes privées. La figure 12 présente la carte
de répartition des herbiers français et leur volume (nombre d’échantillons conservés).
Cette distribution ne présente que peu de liens avec les données précédentes. L’une des
seules corrélations possibles est que les lieux de productions scientifique les plus impor-
tant en systématique végétale française sont les villes qui contiennent deux des trois plus
gros herbiers français. Les autres lieux de soutenance de thèses ne possèdent pas forcément
d’herbier recensé par l’Index Herbariorum. Dans tous les cas, cette dispersion plus gran-
de que celle des lieux d’activité en systématique est directement liée à l’histoire de ces her-
biers et aux établissement qui les conservent. Lorsque ces herbiers sont rattachés à des
universités ou à des facultés, il semble toujours qu’il s’y maintienne un minimum d’acti-
vité scientifique qui peut être en relation avec l’herbier, c’est-à-dire qu’au cours des tren-
te derniers années il semble toujours y avoir eu au moins une thèse de doctorat ou
d’exercice en pharmacie réalisée dans ces établissements (ou au moins dans un établisse-
ment de la ville). Par contre, lorsque les herbiers sont rattachés à des musées ou à des
bibliothèques, l’activité scientifique qui est associée semble très réduite ; du moins elle ne
transparaît pas avec les données disponibles. Cette différence pourrait être liée à une dif-
férence de perception de l’herbier comme outil de travail scientifique dans un cas ou
comme objet à conserver dans un autre. L’absence de données précises sur la répartition
des botanistes français implique cependant que cette généralisation n’est peut-être pas for-
cément la plus judicieuse.
330

VII. DISCUSSION ET PERSPECTIVES

À partir de ces données, il apparaît que la systématique botanique française existe et qu’el-
le est dispersée. Du point de vue de sa dimension scientifique (illustrée par les thèses de
doctorat et les publications recensées par CAB Abstracts), il apparaît qu’elle a connu un
mieux au cours des années 85-95 (six thèses par an) et que sa production en nombre d’ar-
ticles en anglais a sensiblement augmenté. Cependant, cette dimension scientifique se trou-
ve un peu forcée à regarder ailleurs (tant en termes de projets que de sujets, pour des
raisons historiques ou des raisons de politique scientifique), c’est-à-dire qu’elle semble
majoritairement représentée par un travail de phylogénie sur des taxons tropicaux et dont
les résultats seront publiés en anglais. De plus certains chercheurs semblent faire de la sys-
tématique sans le savoir ou, plus précisément, CAB Abstracts catégorise leur travail
comme de la systématique.
Du point de vue de la dimension plus historique et naturaliste, celle-ci pourrait plus être
illustrée par les revues francophones et par les thèses d’exercice en pharmacie (cf. les
sujets de thèse qui, mis à part la phytochimie, correspondent souvent à un travail de flo-
ristique ou sur l’histoire de la botanique). L’évolution temporelle de cet aspect de la systé-
matique végétale française montre qu’il semble aussi augmenter (au moins en terme de
revues et d’articles en français). En l’absence de données géographiques dans la base de
données utilisée, il n’a pas été possible d’établir une cartographie de cette activité. Il
semble cependant qu’il y ait de ce point de vue une forte dispersion des botanistes fran-
çais. Et à cette dispersion pourrait être associée une difficulté d’identification de ces bota-
nistes. Un botaniste ne se reconnaît pas à son métier (botaniste n’est pas un métier, c’est
une passion, c’est une discipline scientifique) ou plus précisément il serait intéressant de
se poser la question si botaniste peut être un métier en dehors d’un cadre scientifique et
technique.
Parallèlement à ce constat franco-centrique, il est cependant nécessaire de mentionner
que, à un niveau international, la systématique (botanique ou non) est considérée comme
une science fondamentale. Au niveau européen, des réseaux ont été établis pour traiter de
travaux de systématique végétale (Euro+Med) et ce avec des financements élevés. De
même, aux États-Unis, des projets d’envergure ont été mis en place et impliquent directe-
ment des systématiciens (Assembling the Tree of Life : AToL, Revisionary Synthesis in
Systematics = RevSyst), alors qu’au niveau national la seule mise en relation de botanistes
ou de systématiciens revient au réseau Tela Botanica. Ce problème, mis en évidence ici
pour la systématique botanique, est également vrai pour l’ensemble de la systématique ;
ainsi la Société française de systématique, bien que très bien intégrée au niveau des déci-
deurs européens, a des difficultés pour faire passer ses souhaits avec le niveau national.
Cette tendance semble refléter une certaine absence de poids des sociétés savantes fran-
çaises dans leur propre pays, mais pas forcément en dehors, ce qui constitue un certain
paradoxe.
À partir de tous ces éléments, quelles peuvent être les perspectives envisageables ? En
réponse à la citation de Chauvet & Olivier (1993) : « pour coopérer il faut exister », il
semble que la botanique française existe, même si elle est numériquement assez faible
(2 000 personnes au maximum ?). La mise en relation des botanistes français semble l’éta-
pe suivante qu’il faut envisager. Cette coopération peut se traduire soit par les sociétés
savantes (malgré leur faible poids national, comme mentionné ci dessus), soit via un réseau
tel que Tela Botanica. Cependant, lors de cette mise en réseau, l’un des écueils à éviter
serait la catégorisation en fonction de l’origine ou de l’activité. Dans le cadre précis de la
331

systématique végétale, il serait nécessaire de ne pas mettre en compétition la phylogénie,


qui est l’activité quasiment obligée des systématiciens institutionnels actuels, par rapport
aux autres « disciplines » de la systématique (floristique, anatomie…).
En plus de la mise en place d’une certaine coopération, l’un des problèmes actuels de
la systématique et de la botanique française semble être la dispersion et la difficulté d’ac-
cès à des données élémentaires. Ainsi, favoriser l’accès et la mutualisation des ressources
et des données semble aussi indispensable. Par ressources et données sont rassemblés les
échantillons d’herbiers, mais aussi les données phytosociologiques, les publications. Des
initiatives existent dans le domaine et certaines sont françaises (base de données SOPHY
pour les relevés phytosociologiques, base GALLICA de la Bibliothèque nationale de
France avec un fond d’ouvrages botaniques anciens accessibles en version intégrale),
d’autres étrangères (base de données JSTOR, américaine, qui permet un accès à des ver-
sion numérisées d’un bon nombre d’articles d’anciens numéros de revues américaines,
bases de données d’herbiers).
Les discussions sur le futur de la systématique qui ont eu lieu lors de l’anniversaire des
vingt ans de la SFS, une semaine avant les 150 ans de la SBF, et de la systématique végé-
tale en particulier, montrent que cette discipline reste centrale dans les sciences du vivant,
que cette discipline a un besoin considérable des collections, non seulement anciennes
(publications, herbiers), mais aussi de données plus récentes. Cependant les principales
difficultés correspondent à une perception politique qui est quasiment nulle et à la para-
doxale faiblesse des données disponibles actuellement (un genre de végétaux est au mieux
révisé une fois tous les 25 ans pour une région géographique donnée, une révision mon-
diale d’un genre n’est réalisée au mieux une fois par siècle). Pour terminer, il ne faut pas
oublier non plus que la connaissance de la flore française n’est pas encore finie. Une ana-
lyse rapide de la base de données nomenclaturales de la flore de France (Malécot, inéd.)
montre que, sur les seules années 1992-2002, près de 18 espèces ont été décrites par an et
ce chiffre est quasiment constant depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Le travail
ne manque pas d’ici aux deux cents ans de la SBF.
Remerciements - L’auteur tient à remercier Benoît Bock, Jean-Pascal Milcent, Odile Poncy, Thomas Roulliard pour
l’accès à certaines données exploitées dans ce document, les membres du réseau Tela Botanica et les membres de
la Société française de systématique pour les discussions qu’ils génèrent, les membres du bureau de la Société bota-
nique de France pour leur invitation à présenter ce travail à l’occasion des 150 ans de la Société.
332

Abréviations utilisées
ADN : acide desoxyribo-nucléique ENSA : écoles nationales supérieures d’agronomie
AToL : Assembling the Tree of Life (programme soutenu ENSAM : École nationale supérieure d’agronomie de
par la NSF aux États-Unis) Montpellier
BCPST : classes préparatoires biologie, chimie, phy- GBIF : Global biodiversity facilities
sique et sciences de la Terre INAPG : Institut national agronomique Paris-Grignon
CAB Abstracts : Commonwealth agricultural bureaux INH : Institut national d’horticulture
abstracts INRA : Institut national de la recherche agronomique
CBN : conservatoires botaniques nationaux IRD : Institut pour la recherche et le développement
CFPPA : centre de formation professionnelle pour JSTOR : Journal STORage
adultes
MNHN : Muséum national d’histoire naturelle
CITES : Convention internationale sur le trafic des
NSF : National science Fundation
espèces sauvages
DEA : diplôme d’études approfondies RevSyst : revisionary synthesis in systematics (program-
DEUST : dplôme d’études universitaires en sciences et me soutenu par la NSF aux États-Unis).
techniques SBCO : Société botanique du Centre-Ouest
DIREN : direction régionale de l’environnement SBF : Société botanique de France
ENIHP : École nationale des ingénieurs de l’horticulture SHNS : Société d’histoire naturelle de Savoie
et du paysage SOPHY : Système d’observations phytosociologiques -
ENIT : écoles nationales d’ingénieurs des travaux [agri- banque de données botaniques et écologiques
coles] SUDOC : système universitaire de documentation
ENS : École normale supérieure UE : unité d’enseignement

BIBLIOGRAPHIE
Anonyme, 1989.- Livre blanc de la systématique. Lebbe J. & P. Tassy 1998.- Former les systématiciens de
Société française de systématique, Paris, 115 p. demain. Biosystema, 16, 43-49.
Anonyme, 1994.- Systematics Agenda 2000: charting Leroy J.F. 1971.- La botanique au jardin des plantes
the biosphere. A global initiative to discover, describe (1626-1970). Leçon inaugurale faite au Muséum
and classify the world’s species. Systematics Agenda national d’histoire naturelle, Paris. 29 p.
2000, A consortium of the American Society of Plant Piroux A. 2002.- Évolution des classifications bota-
Taxonomists, the Society of Systematic Biologists, niques : utilitaires, morphologiques, phylogéniques.
and the Willi Hennig Society, in cooperation with the
DESS Ingénierie documentaire, Lyon, 50 p.
Association of Systematics Collections, New York, 80
Poncy O. 1994.- Botanique systématique en France :
p.
Chauvet M. & L. Olivier, 1993.- La biodiversité, enjeu pla- état actuel et perspectives. Biosystema, 10, 5-18.
nétaire. Préserver notre patrimoine génétique. Sang Radford A.E., W.C. Dickinson, J.R. Massey & C.R. Bell,
et Terre, Paris, 413 p. 1975.- Vascular plant systematics. Harper & Row,
Gagneron, A. 1998.- Apport de nouvelles connaissance New York, 877 p.
scientifiques dans l’étude de la phylogénie des Sivarajan V.V. 1991.- Introduction to the principles of
Aracées. Thèse d’exercice en Pharmacie, Tours, 115 plant taxonomy, 2nd edition. Cambridge University
p. Press, Cambridge, 292 p.

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