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COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME

PRINCIPAUX CONSTITUANTS DE L’ATOME

I.1/ Histoire de la théorie atomique

 Le philosophe Grec, DEMOCRITE au Vième siècle avant J-C, a pensé que la matière
est discontinue et qu’elle est composée d’un grand nombre de particules invisibles et
indivisibles. Il a donné à ces particules le nom « Atome ».

 En 1803, John DALTON annonça la théorie atomique : « Toute matière est constituée
de particules extrêmement petites, indivisibles et indestructibles appelées ‘‘Atome’’ ».

 A la fin du 19ième siècle (1897), Joseph John THOMSON supposait que l’atome a la
forme sphérique (d’une sphère) de diamètre de l’ordre de l’Angstrom (10-10 m) dans
laquelle sont réparties les charges (+) et (-).

 En 1910, E. RUTHERFORD formula une nouvelle théorie sur la structure de l’atome.


Selon lui, l’atome a une structure lacunaire, un noyau sphérique central (dense et
compacte) de diamètre de l’ordre de 10-14m, formé de particules de charges (+) : les
protons, autour du noyau gravitent des particules de charges (-) : électrons.

 En 1913, N. BOHR proposa un modèle atomique qui permet d’expliquer le spectre de


l’atome d’hydrogène.

 En 1916, LEWIS formula une théorie qualitative de la liaison chimique et en 1925


SCHRODINGER, HEISENBERG et DE-BROGLIE formulent la mécanique
ondulatoire (la mécanique quantique).

II.2/ Les constituants de l’atome

Plusieurs expériences ont montré que l’atome est constitué de plusieurs particules : protons,
neutrons, électrons.

II.2.1/ L’électron
II.2.1.1/ Expérience de W. CROOKES, 1879

Cette expérience est réalisée dans un tube à décharge contient un gaz inerte (He) à très faible
pression (10-6 atm) (Fig II.1). Lorsqu’on applique une différence de potentiel de 50 kV entre
deux électrodes métalliques placées aux extrémités d’un tube en verre (tube de CROOKES),

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la paroi interne du tube devient fluorescente. Cette fluorescence est due à un flux de particules
se propage en ligne droite et qu’il est issu de la cathode, ce sont les rayons cathodiques.

Fig.II.1. Tube de KROOKES

Jean PERRIN montra par la suite que le rayonnement cathodique est constitué de particules
chargées négativement (déviation dans un champ électrique ou magnétique). Ces observations
montrent que ces particules, identiques donc pour tous les atomes, sont un constituant
universel de la matière.

En 1891, STONEY a donné le nom « électron » pour ces particules constituant les rayons
cathodiques.

e
II.2.1.1/ Mesure du rapport ( ) (Expérience de J.J. THOMSON, 1897)
me

L’expérience consiste à soumettre un faisceau d’électrons traversant un tube à décharge, à


l’action d’un champ électrique crée par un condensateur ou d’un champ magnétique
(électroaimant) (Fig II.2). L’étude de déviation du faisceau d'électrons a permet à Thomson
d’établir l’équation de la trajectoire des électrons (Eq II.1) et par la suite de déterminer la
e
charge massique de l’électron ( ).
me

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Fig II.2. Expérience de J.J. THOMSON

1 e E 2
Equation de la trajectoire obtenue : Y ( x)  X ………………………… (II.1)
2 me v02

A la sortie du condensateur : X=L et Y=Y0, l’expression de la déviation Y0 est donnée par :

1 e E 2
Y0  L ………………………………………………………………….. (II.2)
2 me v02

e E Y
 2 2 02
me B L

Modèle atomique de J.J Thomson

Thomson élabora, en 1897, un modèle de l’atome connu sous le nom de pain aux raisins
(plum-pudding). Selon ce modèle, l’atome est une sphère de charges positives dans laquelle
sont dispersés au hasard des électrons négatifs (Fig.II.3).

Fig.II.3. Le modèle atomique de J.J Thomson

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II.2.1.2/ Mesure de la charge d’électron (Expérience de Robert MILLIKAN- 1909)

La charge élémentaire, (e) a été mesurée pour la première fois en 1909 par Robert Millikan,
physicien américain, en étudiant le comportement de fines gouttelettes d’huile différemment
chargées entre deux plaques électriques chargées (Fig II.4).
Les fines gouttelettes subissent plusieurs forces qui s'équilibrent rapidement et font que
chaque goutte se déplace à vitesse constante.

Fig. II.4. Expérience de R. MILLIKAN

Millikan a montré que toutes les valeurs de la charge électrique (q) de la gouttelette étaient un
multiple de la charge élémentaire (e = 1,602.10-19 C).
e
Du rapport ( ), on déduit la masse de l’électron au repos : me = 9,109.10-31 Kg
m

II.2.2/ Noyau de l’atome

En 1909, Ernest Rutherford met en évidence l’existence d’un noyau atomique. En


bombardant une feuille d’Or très mince par des particules alpha, α (noyaux d’Hélium He++).
Les résultats obtenus ont montré que la matière de la feuille d’Or est constituée d’atomes
essentiellement vides (Fig. II.5). Leurs masses se trouvent donc concentrés dans un certain
point de charges positives (+Ze) que sont les noyaux atomiques.
4
Le noyau est de forme sphérique de volume V  R 3 . Le rayon est déterminé selon la
3
1
relation de fermi, R  R 0 A 3
où R est le rayon du noyau ayant pour unité le fermi, fm ;
R0 = 1,2 fm, A est le nombre de masse. 1fm = 10-15 m.

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Fig.II.5. Aspect lacunaire de la matière

4
Le noyau est de forme sphérique de volume V  R 3 . Le rayon est déterminé selon la
3
1
relation de fermi, R  R 0 A 3
où R est le rayon du noyau ayant pour unité le fermi, fm ;
R0 = 1,2 fm, A est le nombre de masse. 1fm = 10-15 m.
Le rayon du noyau R N  10 14 m RA
10
 10 4
Le rayon de l’atome R A  10 m RN

- Le rayon du noyau est de l’ordre de 10-4 fois celui de l’atome.


- La densité du noyau d N  10 4 g / cm 3

Modèle atomique de RUTHERFORD


L’atome est électriquement neutre et possède
un noyau dense, chargé positivement autour
duquel gravitent des électrons comme les
planètes autour du soleil (Fig. II.6)

II.3/ Constituants du noyau Fig II.6. Modèle atomique de Rutherford

Le bombardement des noyaux d’atomes par des particules (α) a montré que le noyau d’atome
est constitué de deux particules, le proton et le neutron qu’on appelle les nucléons.

II.3.1/ Le proton (E. Rutherford, 1918)


Le bombardement de l’atome d’azote par des particules (α) a conduit à la formation d’un
noyau d’oxygène et d’autres particules de masse égale à la masse d’hydrogène et de masse
positive, appelées protons (p).
14
7 N  24He  178O  11H

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La charge du proton est positive, elle est égale en valeur absolue à la charge de l’électron :
qp= +e = 1,602.10-19 C et sa masse vaut 1836 fois la masse de l’électron : mp= 1,672.10-27 Kg.

II.3.2/ Le neutron (Chadwick, 1932)


Il a été découvert en 1932 par James CHADWICK, en bombardement du Béryllium par des
particules α. Lors de cette réaction nucléaire on obtient un rayonnement pénétrant constitué de
particules électriquement neutre, appelées neutrons (notée n).
9
4 Be 24He  126C  01n

La charge du neutron est donc nulle (q= 0), sa masse elle est de 1839 fois celle de l’électron :
mn = 1,6748.10-27 Kg.

Fig.II.7. Les constituants de l’atome

Tableau 1 : Caractéristiques des constituants de l’atome

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Conclusion :
L’atome est constitué de trois particules élémentaires le proton, le neutron et l’électron.
Les protons et les neutrons (nucléons) constituent le noyau. Le noyau est extrêmement petit
et toute la masse de l’atome est concentrée dans le noyau. Le reste du volume de l’atome
est occupé par les électrons de masse presque nulle qui gravitent autour du noyau. L'atome
a une structure lacunaire, on dit alors que « la matière est constituée essentiellement de
vide

II.4/ Caractéristique de l’atome


Le noyau de l’atome est formé de particules élémentaires stables appelées nucléons, qui
peuvent se présenter sous deux formes à l'état libre, le neutron et le proton.
Conventionnellement, on représente un élément par un symbole affecté d’un indice inférieur
Z et d’indice supérieur A, ( ZA X ) . Chaque atome est caractérisé par le numéro atomique (Z), le

nombre de masse (A) et les isotopes.

II.4.1/ Numéro atomique Z (nombre de charge)


Le numéro atomique Z représente le nombre de proton d’un atome. Z désigne également le
nombre d’électrons qui gravitent autour du noyau. L’atome est neutre électriquement, il y a
donc autant d’électrons que de charge positives (protons).
Charge du noyau +Ze Charge totale de l’atome est nulle
Charge totale d’électrons –Ze

II.4.2/ Nombre de masse (A)


Le nombre de masse (A) désigne le nombre de nucléons (protons + neutrons), soit la somme
du nombre de protons et du nombre de neutrons d’un atome.
AZ N Avec : A : nombre de masse ; Z : nombre de protons ; N : nombre de neutrons
Représentation symbolique d'un atome : Le noyau d'un élément quelconque X s'écrit à
l'aide de Z et A sous la forme suivante :

Exemples :
23
11Na : contient 11 protons, 12 neutrons et 11 électrons
65
30Zn : contient 30 protons, 35 neutrons et 30 électrons
63
29Cu : contient 29 protons, 34 neutrons et 29 électrons

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II.5 / Les isotopes

Les isotopes sont des atomes de même numéro atomique Z et de nombre de masse A différent.
Ce sont donc des atomes ayant les mêmes propriétés chimiques, ils ne différent que par la
masse de leur noyau. Un élément peut avoir un ou plusieurs isotopes. Il n'est pas possible de
les séparer par des réactions chimiques, par contre cela peut être réalisé en utilisant des
techniques physiques notamment la spectrométrie de masse.

Exemple : Le chlore naturel possède deux isotopes : ( 1735 Cl ), ( 1737 Cl ).

II.5.1/ Spectrométrie de masse

La spectrométrie de masse est une technique d’analyse qui permet la détermination des
masses atomiques des composés analysés, ainsi que leur identification et leur quantification.
Elle est fondée sur la séparation et la détection d’ions formés dans une source d’ionisation.
q
La méthode la plus pratique est la mesure du rapport , dans le cas d’une multiplicité de
m
charges éventuelles, de l’atome ionisé. La séparation des ions se fait lors du passage de ces
derniers dans un champ magnétique. Comme exemple nous citerons le spectrographe de
masse de Bainbridge (1933).

Le spectromètre de masse de Bainbridge (Fig II.8) se compose d’une source d’ions, un filtre
de vitesse, un analyseur et d’un détecteur. On commence par ioniser les particules en leur
arrachant un électron, puis, on les accélère sous une tension U. Ensuite on les fait passer dans
un sélecteur de vitesse à champs électrique E et magnétique B orthogonaux pour obtenir un
faisceau monocinétique de vitesse v, que l'on introduit dans l’analyseur ou règne un nouveau
un champ magnétique B0 uniforme. Le faisceau est dévié en décrivant une trajectoire
circulaire de rayon R. Les ions ainsi sélectionnés subissent un impact sur une plaque
photographique ou enregistrés par un détecteur.

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Fig II.8. Spectrographe de masse de Bainbridge

 Filtre de vitesse (sélecteur de vitesse)


  E
Fe  Fm  qE  qv 0 B0 , d’où v0 
B0

 Analyseur

Dans l’analyseur les ions décrivent des trajectoires circulaires de rayons R

 Détecteur

Remarque : R2 > R1 donc m2 > m1 et

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II.6/ Stabilité des noyaux atomiques

II.6.1/ Défaut de masse

La masse d’un noyau est toujours inférieur à la somme des masses de nucléons (protons +
neutrons) qui le composent. La différence notée ∆m, s’appelle le défaut de masse ou bien
perte de masse.

 
m  mnucléons  mnoyau  Zm p   A  Z mn  mnoyau

Le schéma suivant montre la correspondance entre masse et énergie :

II.6.2/ Energie de liaison EL

Déf : L’énergie de liaison d’un noyau atomique est l’énergie libérée lors de la formation d’un
noyau atomique à partir de ses nucléons (protons et neutrons).

L’équivalent énergétique du défaut de masse, donnée par la relation fondamentale d’Einstein


(∆m.C2) représente l’énergie de liaison des nucléons (EL) dans le noyau. Le noyau contient A
nucléons.

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Exemple : l’énergie de liaison du noyau d’hélium 24 He

m  2m p  2mn  mHe  2  1,00728  2  1,00866  4,0026  0.02928 uma


E L  mC 2  0.02928  1,66.10 27  (3.108 ) 2  4,3744.10 12 Joules  27,34 MeV

EL
II.6.3/ Energie de liaison par nucléon
A

Elle est égale à l’énergie de liaison du noyau divisée par le nombre de nucléons (A) présents
dans ce noyau :

EL
: représente l’énergie de liaison/nucléons
A

Fig. 9. Variation de l’énergie de liaison par nucléons en fonction du nombre de masse (A)

La stabilité d’un noyau est d’autant plus élevée que l’énergie de liaison par nucléons est
EL
grande. La Courbe d’Aston ( ) en fonction de A (Fig II.9) permet de comparer la stabilité
A
de différents noyaux atomiques.

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E 
 L’énergie de liaison par nucléon  L  augmente rapidement pour les noyaux légers,
 A
passe ensuite par un maximum correspondant aux noyaux dont les nombres de masse
entre 40 et 100, puis décroit lentement.
 Le maximum est atteint pour le Fer ( ), pour lequel l’énergie de liaison par
nucléon vaut 8,795 MeV.
 La courbe montre que les noyaux stables sont ceux dont le nombre de masse vérifiant
l’inégalité (20 < A < 190).
 La figure montre aussi que les nucléides instables ont deux possibilités pour évoluer
vers des états de plus grande stabilité.
• Les noyaux lourds (l’Uranium 235U ) peuvent se briser pour donner deux noyaux légers,

situés dans la zone de stabilité : c’est la fission nucléaire.


• Les noyaux légers ( 12 H , 13 H ) ont la possibilité de « fusionner » en un seul noyau de plus
grande énergie et donc plus stable : c’est la fusion nucléaire.

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