Le philosophe Grec, DEMOCRITE au Vième siècle avant J-C, a pensé que la matière
est discontinue et qu’elle est composée d’un grand nombre de particules invisibles et
indivisibles. Il a donné à ces particules le nom « Atome ».
En 1803, John DALTON annonça la théorie atomique : « Toute matière est constituée
de particules extrêmement petites, indivisibles et indestructibles appelées ‘‘Atome’’ ».
A la fin du 19ième siècle (1897), Joseph John THOMSON supposait que l’atome a la
forme sphérique (d’une sphère) de diamètre de l’ordre de l’Angstrom (10-10 m) dans
laquelle sont réparties les charges (+) et (-).
Plusieurs expériences ont montré que l’atome est constitué de plusieurs particules : protons,
neutrons, électrons.
II.2.1/ L’électron
II.2.1.1/ Expérience de W. CROOKES, 1879
Cette expérience est réalisée dans un tube à décharge contient un gaz inerte (He) à très faible
pression (10-6 atm) (Fig II.1). Lorsqu’on applique une différence de potentiel de 50 kV entre
deux électrodes métalliques placées aux extrémités d’un tube en verre (tube de CROOKES),
Dr, TIR. M 1
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
la paroi interne du tube devient fluorescente. Cette fluorescence est due à un flux de particules
se propage en ligne droite et qu’il est issu de la cathode, ce sont les rayons cathodiques.
Jean PERRIN montra par la suite que le rayonnement cathodique est constitué de particules
chargées négativement (déviation dans un champ électrique ou magnétique). Ces observations
montrent que ces particules, identiques donc pour tous les atomes, sont un constituant
universel de la matière.
En 1891, STONEY a donné le nom « électron » pour ces particules constituant les rayons
cathodiques.
e
II.2.1.1/ Mesure du rapport ( ) (Expérience de J.J. THOMSON, 1897)
me
Dr, TIR. M 2
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
1 e E 2
Equation de la trajectoire obtenue : Y ( x) X ………………………… (II.1)
2 me v02
1 e E 2
Y0 L ………………………………………………………………….. (II.2)
2 me v02
e E Y
2 2 02
me B L
Thomson élabora, en 1897, un modèle de l’atome connu sous le nom de pain aux raisins
(plum-pudding). Selon ce modèle, l’atome est une sphère de charges positives dans laquelle
sont dispersés au hasard des électrons négatifs (Fig.II.3).
Dr, TIR. M 3
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
La charge élémentaire, (e) a été mesurée pour la première fois en 1909 par Robert Millikan,
physicien américain, en étudiant le comportement de fines gouttelettes d’huile différemment
chargées entre deux plaques électriques chargées (Fig II.4).
Les fines gouttelettes subissent plusieurs forces qui s'équilibrent rapidement et font que
chaque goutte se déplace à vitesse constante.
Millikan a montré que toutes les valeurs de la charge électrique (q) de la gouttelette étaient un
multiple de la charge élémentaire (e = 1,602.10-19 C).
e
Du rapport ( ), on déduit la masse de l’électron au repos : me = 9,109.10-31 Kg
m
Dr, TIR. M 4
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
4
Le noyau est de forme sphérique de volume V R 3 . Le rayon est déterminé selon la
3
1
relation de fermi, R R 0 A 3
où R est le rayon du noyau ayant pour unité le fermi, fm ;
R0 = 1,2 fm, A est le nombre de masse. 1fm = 10-15 m.
Le rayon du noyau R N 10 14 m RA
10
10 4
Le rayon de l’atome R A 10 m RN
Le bombardement des noyaux d’atomes par des particules (α) a montré que le noyau d’atome
est constitué de deux particules, le proton et le neutron qu’on appelle les nucléons.
Dr, TIR. M 5
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
La charge du proton est positive, elle est égale en valeur absolue à la charge de l’électron :
qp= +e = 1,602.10-19 C et sa masse vaut 1836 fois la masse de l’électron : mp= 1,672.10-27 Kg.
La charge du neutron est donc nulle (q= 0), sa masse elle est de 1839 fois celle de l’électron :
mn = 1,6748.10-27 Kg.
Dr, TIR. M 6
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
Conclusion :
L’atome est constitué de trois particules élémentaires le proton, le neutron et l’électron.
Les protons et les neutrons (nucléons) constituent le noyau. Le noyau est extrêmement petit
et toute la masse de l’atome est concentrée dans le noyau. Le reste du volume de l’atome
est occupé par les électrons de masse presque nulle qui gravitent autour du noyau. L'atome
a une structure lacunaire, on dit alors que « la matière est constituée essentiellement de
vide
Exemples :
23
11Na : contient 11 protons, 12 neutrons et 11 électrons
65
30Zn : contient 30 protons, 35 neutrons et 30 électrons
63
29Cu : contient 29 protons, 34 neutrons et 29 électrons
Dr, TIR. M 7
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
Les isotopes sont des atomes de même numéro atomique Z et de nombre de masse A différent.
Ce sont donc des atomes ayant les mêmes propriétés chimiques, ils ne différent que par la
masse de leur noyau. Un élément peut avoir un ou plusieurs isotopes. Il n'est pas possible de
les séparer par des réactions chimiques, par contre cela peut être réalisé en utilisant des
techniques physiques notamment la spectrométrie de masse.
La spectrométrie de masse est une technique d’analyse qui permet la détermination des
masses atomiques des composés analysés, ainsi que leur identification et leur quantification.
Elle est fondée sur la séparation et la détection d’ions formés dans une source d’ionisation.
q
La méthode la plus pratique est la mesure du rapport , dans le cas d’une multiplicité de
m
charges éventuelles, de l’atome ionisé. La séparation des ions se fait lors du passage de ces
derniers dans un champ magnétique. Comme exemple nous citerons le spectrographe de
masse de Bainbridge (1933).
Le spectromètre de masse de Bainbridge (Fig II.8) se compose d’une source d’ions, un filtre
de vitesse, un analyseur et d’un détecteur. On commence par ioniser les particules en leur
arrachant un électron, puis, on les accélère sous une tension U. Ensuite on les fait passer dans
un sélecteur de vitesse à champs électrique E et magnétique B orthogonaux pour obtenir un
faisceau monocinétique de vitesse v, que l'on introduit dans l’analyseur ou règne un nouveau
un champ magnétique B0 uniforme. Le faisceau est dévié en décrivant une trajectoire
circulaire de rayon R. Les ions ainsi sélectionnés subissent un impact sur une plaque
photographique ou enregistrés par un détecteur.
Dr, TIR. M 8
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
Analyseur
Détecteur
Dr, TIR. M 9
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
La masse d’un noyau est toujours inférieur à la somme des masses de nucléons (protons +
neutrons) qui le composent. La différence notée ∆m, s’appelle le défaut de masse ou bien
perte de masse.
m mnucléons mnoyau Zm p A Z mn mnoyau
Déf : L’énergie de liaison d’un noyau atomique est l’énergie libérée lors de la formation d’un
noyau atomique à partir de ses nucléons (protons et neutrons).
Dr, TIR. M 10
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
EL
II.6.3/ Energie de liaison par nucléon
A
Elle est égale à l’énergie de liaison du noyau divisée par le nombre de nucléons (A) présents
dans ce noyau :
EL
: représente l’énergie de liaison/nucléons
A
Fig. 9. Variation de l’énergie de liaison par nucléons en fonction du nombre de masse (A)
La stabilité d’un noyau est d’autant plus élevée que l’énergie de liaison par nucléons est
EL
grande. La Courbe d’Aston ( ) en fonction de A (Fig II.9) permet de comparer la stabilité
A
de différents noyaux atomiques.
Dr, TIR. M 11
COURS DE CHIMIE I CHAPITRE II / STRUCTURE DE L’ATOME
E
L’énergie de liaison par nucléon L augmente rapidement pour les noyaux légers,
A
passe ensuite par un maximum correspondant aux noyaux dont les nombres de masse
entre 40 et 100, puis décroit lentement.
Le maximum est atteint pour le Fer ( ), pour lequel l’énergie de liaison par
nucléon vaut 8,795 MeV.
La courbe montre que les noyaux stables sont ceux dont le nombre de masse vérifiant
l’inégalité (20 < A < 190).
La figure montre aussi que les nucléides instables ont deux possibilités pour évoluer
vers des états de plus grande stabilité.
• Les noyaux lourds (l’Uranium 235U ) peuvent se briser pour donner deux noyaux légers,
Dr, TIR. M 12