Tout comme le ciment, l’eau est un constituant actif du béton car elle intervient dans
l’hydratation du ciment.
En effet pour assurer la maniabilité du béton l’eau doit entourer, chaque grain entrant dans le
mélange, d’un film plus ou moins important selon la consistance désirée. Ce qui amène à une
quantité totale d’eau d’environ cinquante pourcents (50%) de la masse du ciment.
- L’eau supplémentaire, dont une partie serait liée physiquement au ciment (eau
colloïdale) plus ou moins quinze pourcents (± 15%) de la masse du ciment et l’autre partie
constitue eau dite capillaire ou libre, peut donc disparaitre dans le temps (séchage progressif de
la pâte du ciment) et laisser des vides qui affaiblissent le ciment durci.
Une règle simple consiste à dire qu’une eau potable convient également à la
confection du béton, (mais l’inverse n’est pas vrai).
En général selon les normes françaises, l’eau doit être propre c’est-à-dire ne pas
contenir de matières en suspension.
Parce que les acides décomposent le ciment qui est basique. Il faut avoir
de préférence une eau dont pH est supérieur à 5 c’est-à-dire pH ≥ 5 (cas strict).
Dans le cas où le pH est inférieur à 5, ne pas utiliser une telle eau. Par contre pour le pH compris
entre 5 et 7 c’est-à-dire 5 ≤ pH ≤ 7, il faut étudier le problème de façon particulière.
3. Une eau ne doit pas contenir du sucre et ses dérivées. Parce qu’ils peuvent
empêcher la prise.
4. Les sels de cuivre, de Zinc, de plomb, de carbonates et bicarbonates ne
doivent pas se trouver dans l’eau. Parce que ces substances affectent la prise et compromettent
la résistance. La teneur maximale admissible de ces produits est environ 1 g/l.
5. Les sulfates, on ne peut pas les avoir dans l’eau parce qu’ils donnent lieu
à la formation du sel de CANDLOT, très expansifs lors de sa cristallisation et provoquent ainsi
une chute de résistance : le sulfate de calcium agit comme régulateur de prise en retardant
l’hydratation des aluminates (C3A) qui trop rapide figerait la pâte.
Si l’eau contient de sulfate de calcium, il y en aura en excès. Le sulfate de calcium peut nuire à
certain ciment en réagissant avec les aluminates hydratés déjà cristallisés, dans ce cas il se forme
du sulfo-aluminate de calcium hydraté et expansif, susceptible de rompre le réseau cristallin.
3.2.3. Remarques
Effectuer une analyse chimique de l’eau et titrer les matières nocives dont on
suspecte la présence dans celle-ci.
Effectuer des essais comparatifs entre deux mortiers normalisés l’un
confectionné avec de l’eau dont on sait qu’elle convient à cet usage (mortier
témoin) et l’autre confectionné avec l’eau dont on veut vérifier la qualité. Une
différence notable dans les résultats (temps de prise modifié, chute de résistance
supérieure entre 10 et 15%) indique qu’il s’agit d’une eau suspecte voir nocive
pour le ciment.
En dehors de l’action des matières nocives sur le ciment, il faut également tenir
compte de leur action sur les armatures éventuelles. A cet égard, on est nettement plus sévère
pour le béton précontraint dont les armatures tendues à des contraintes élevées (>1000N/mm²)
sont très sensibles à la corrosion.