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La nutrition hydrique

Généralités

- La nutrition hydrique constitue un élément indispensable dans la physiologie végétale.

- La nutrition hydrique chez la plante passe par les étapes suivantes: absorption, circulation-
utilisation et transpiration.

- L'eau se présente dans la plante sous trois formes différentes:

1. l'eau de constitution: partie intégrante de plusieurs molécules organiques.

2. l'eau liée: des molécules de l'eau deviennent immobiles par des liaisons électrostatiques qui
peuvent s'établir entre elles et des constituants biochimiques du végétale.
• Elle constitue, pour la photosynthèse, le donneur primaire d’électrons;
3. l'eau libre: circule facilement dans les parois pectocellulosiques, les méats intercellulaires,
les vacuoles et les vaisseaux.

1. Importance de l’eau pour les plantes

a. Au niveau cellulaire

• C’est le milieu où s’effectuent toutes les réactions du métabolisme ;

• C‘est le milieu de dissolution des ions et des solutés;

• Elle constitue, pour la photosynthèse, le donneur primaire d’électrons;

b. Au niveau de l’organisme

• L'eau est le composant cellulaire principal. Chez les plantes, sa teneur dépend de l'espèce
et de l'organe.

• C’est le véhicule des substances minérales nutritives (sève brute), d’éléments issus du
métabolisme (sève élaborée) qui circulent dans les tissus conducteurs des végétaux, de
facteurs de croissance (hormones), de déchets.

• L’eau assure la turgescence (rôle mécanique), et donc le port des végétaux, sans elle
ils se flétrissent,

• L'eau est un régulateur de chaleur (refroidissement par transpiration),

• Elle permet aussi les mouvements d’organes des feuilles et étamines ou de cellules
comme les stomates. Elle participe à l’allongement cellulaire.

• Entre en jeu dans de nombreux mécanismes physiologiques, mais aussi sous forme
d’eau de constitution dans certaines molécules (protéines par exemple).

2. Teneur en eau

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La teneur en eau d’un végétal se calcule de la façon suivante :

Un fragment de matière fraîche (MF) est prélevé et pesé, puis soumis à l’étuve (60°C,
avec des étapes à 110°C). La matière sèche (MS) obtenue est pesée.

Eau = MF – MS

Elle peut être exprimée soit par rapport à la matière fraîche (MF), soit par rapport à la
matière sèche (MS). Mais le calcul par rapport à la (MS) est meilleur car plus fiable (la
(MS) étant une constante).

►Exprimée par rapport à la masse fraîche :

qf = (MF – MS) /MF

►Exprimée par rapport à la masse sèche :

qs = (MF – MS) /MS

Exemple: pour une plante de 100g, on a 80g d’eau et 20g de MS. Calculer qf et qs.

qf = 80%

qs = 400%

3. Détermination de la zone d'absorption d’eau

Schéma représentant les zones d’une racine

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Expérience de Rosène

la zone pilifère et l’extrémité de la racine se trouvent dans


l'eau, la zone subéreuse est dans l'huile

01

seule l'extrémité de la racine plonge dans l'eau (le reste de la


racine dont la zone pilifère est dans l'huile).

02

seule la zone pilifère se trouve dans l'eau, le reste de la racine est


dans l'huile.

03

H: la plantule absorbe de l'eau par l'extrémité de la racine (seule)

H: l'extrémité de la racine n'absorbe pas ou pas suffisamment l'eau.

• R : La plantule se fane

• Hypothèse infirmée . Donc, soit l'extrémité de la racine


n'absorbe pas suffisamment l'eau, soit pas du tout.

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H: la plantule absorbe l'eau de façon principale et suffisante par la seule zone pilifère.

• Même sans une éventuelle absorption d'eau par l'extrémité de la racine, la


plantule se porte bien.

• Seule la zone pilifère se trouve dans l'eau, le reste de la racine est dans l'huile
et la plantule ne se fane pas.

La plante peut absorber principalement l’eau par les parties non subérifiées
de ses racines, les poils absorbants.

Conclusion: la plantule absorbe l'eau de façon principale par la zone pilifère, riche en
poils absorbants.

Poils absorbants: les poils absorbants sont des excroissances microscopiques des cellules
épidermiques. ils sont localisés à quelques millimètres de la coiffe. Ce sont des cellules très
allongées dotées de caractères morphologiques corrélés à leur fonction (absorption de l'eau).
Une paroi pectocellulosique très mince et une vacuole volumineuse.

Remarque: les racines présentent une densité très élevée en poils absorbants ce qui augmente
la surface d'absorption de la racine de 1.5 à 20 fois et permettent d'étendre la capacité
d'absorption à des volumes de sol plus importants (exemples de densité de poils absorbants:
Pin : 217/cm2, lentille: 600/ cm2...).

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Figure: Photo des poils absorbants d'une racine

Pour qu'elle arrive aux organes supérieurs (feuilles) de la plante, l'eau suit deux trajets
différents:
Racines
a. Transit horizontal: Sol xylème.

b. Circulation ascendante: Xylème haut de la plante

Ce mouvement de l'eau s'explique par trois sortes de mécanismes:

1. l'osmose

2. l'aspiration foliaire (appel foliaire): force qui fait tirer l'eau vers le haut.

3. le transport actif: mécanisme qui fait circuler l'eau et les ions meme à contre courant du
sens normal de l'osmose.

4. Mécanisme d'absorption de l'eau

L'osmose: l'absorption de l'eau par les racines des plantes à partir de la solution du sol est
basée sur un mécanisme physique appelé osmose. Ce dernier est processus passif qui
correspond au passage de l'eau d'un milieu hypotonique (moins concentré en solutés dissous)
vers un milieu hypertonique (plus concentré en solutés dissous) à travers une membrane semi-
perméable.

L'osmose dépend donc de la concentration en solutés des deux milieux. De part et d'autres de
la membrane semi-perméable, les solutés exercent une force d'attraction sur les molécules
d'eau appelée: Pression osmotique.

La pression osmotique (π) s'exprime par la loi de Van Hoff: π = RTC

R: Constante des gaz parfait = 0.082 l.atm.mol-1.k-1

T: Température absolue en Kelvin

C: Concentration du soluté (mol/l).

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L’osmose (transport passif de l’eau à travers une membrane) permet à une cellule de gagner
ou de perdre de l’eau.

Cas d’une cellule animale: l’eau se déplace par osmose de la solution hypotonique vers la
solution hypertonique.

Cas d’une cellule végétale: la paroi cellulaire place l’osmose sous la dépendance d’un 2ème
facteur, la pression.

La mesure de l’effet combiné de ces deux facteurs (gradient de concentration des solutés et
pression) détermine le potentiel hydrique Ψ (psi) en Méga-pascal)(1 Mpa~~10 atm).

N.B:

• Le potentiel hydrique de l’eau pure à 25°C et une pression de 1 atm. est fixé par

convention à Ψw = 0

• Toutes les solutions ont un potentiel hydrique plus faible que l’eau pure et donc
négatif Ψ < 0

• Les molécules d’eau se déplacent toujours du potentiel hydrique le moins négatif vers
le potentiel hydrique le plus négatif.

Echanges d'eau au niveau cellulaire

Définitions

• Une solution hypertonique a une concentration élevée en substances chimiques


dissoutes (soluté), et donc un faible potentiel hydrique (très négatif). Elle attire par osmose
l’eau d’une autre solution.

• Une solution hypotonique a une concentration peu élevée en substances chimiques


dissoutes (soluté), et donc un potentiel hydrique plus élevé (faiblement négatif).

• Des solutions isotoniques ont des concentrations égales (iso‐) de substances


dissoutes.

Lorsqu’une cellule végétale se trouve immergée dans une solution possédant un potentiel
hydrique plus grand,l’osmose fait gonfler la cellule.

Rôle de la vacuole

• L'énorme vacuole qui existe dans la plupart des cellules végétales joue des rôles
multiples de stockage de déchets, parfois de réserves et le plus souvent de maintien de
la composition cellulaire.

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• Contenant une solution de pression osmotique donnée, elle joue un rôle très important
dans le maintien d'un bilan hydrique correct. Ceci est fondamental pour la plante,
organisme fixé et donc tributaire des variations aléatoires des apports d'eau et de leur
disponibilité.

• En relation avec les propriétés d'élasticité de la paroi, sa pression osmotique permet le


développement d'une pression de turgescence indispensable à la fois au port dressé
(des végétaux herbacés, en particulier) et à la croissance cellulaire.

• L’eau est en grande partie dans la vacuole. L’eau exerce, grâce à la vacuole, au
cytoplasme, au plasmodesme, une pression de turgescence sur la paroi. Les ions et
molécules, dans la vacuole, lui confèrent une pression osmotique qui attire l’eau.

La turgescence

• La vacuole, par sa concentration en solutés (donc par sa pression osmotique et


son potentiel hydrique) et en relation avec la pression exercée par la paroi cellulaire,
règle la turgescence de la cellule.

• Chez les végétaux, cette turgescence est responsable du maintien de la forme cellulaire
et finalement du port du végétal lui-même.

La turgescence maximale

• Lorsque le potentiel hydrique de la vacuole est inférieur (plus négatif) à celui du


milieu extérieur : l'eau a tendance à entrer dans la cellule. Celle-ci gonfle et applique
une pression sur la paroi cellulaire.

• En l'absence de paroi, la cellule éclaterait (c'est ce qui arrive avec des cellules
animales).

• En présence de la paroi, le phénomène s'équilibre quand la pression interne est


contrebalancée par la contre-pression exercée par la paroi. La turgescence maximale
est atteinte lorsque le milieu extérieur a un potentiel hydrique nul (par exemple de
l'eau pure).

La plasmolyse

• Lorsque le potentiel hydrique de la vacuole est supérieur (moins négatif) à celui du


milieu extérieur, l'eau a tendance à sortir de la cellule.

• Le volume vacuolaire (donc le volume cellulaire) diminue. La membrane plasmique se


"décolle" de la paroi qui n'exerce plus aucune contre-pression.

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Turgescence Début Plasmolyse Plasmolyse limite Plasmolyse

1. turgescence : Le milieu extérieur est moins concentré que la vacuole de la cellule.


L'eau entre dans la cellule. La cellule gonfle et exerce une pression sur la paroi, que l'on
appelle pression de turgescence

2. plasmolyse limite: Le milieu extérieur a la même concentration que la vacuole. Il n'y a


aucun échange d'eau. La cellule n'exerce aucune pression sur la paroi. La pression de
turgescence est nulle. C'est la plasmolyse limite. La croissance ne se fait pas.

3.plasmolyse : le milieu extérieur est plus concentré que la vacuole. L'eau sort de la cellule.
Ce phénomène s'appelle la plasmolyse.

Etat normale de la cellule

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• La turgescence maximale n'est obtenue qu'expérimentalement ; la plasmolyse est le
plus souvent létale.

• Les cellules sont toujours dans un état de turgescence plus ou moins fort situé entre les
deux limites.

• Toute variation de la turgescence (au dessus du seuil de plasmolyse limite) peut être
réversible. Les variations de turgescence se traduisent par un port plus ou moins
"gonflé" de la plante. Une baisse de turgescence se traduit au niveau de la plante
entière par un "ramollissement" des organes, que l'on appelle, selon les cas,
le flétrissement ou la fanaison.

Mouvement de l'eau du sol aux poils absorbants

Le passage de l'eau du sol aux poils absorbants obéit particulièrement à:

1. la pression osmotique

2. la force de capillarité du sol

3. la force de succion racinaire: son importance par rapport à celle de capillarité du sol
facilite le transit de l'eau aux poils absorbants.

Mouvements de l'eau des poils absorbants au vaisseau central

Trois voies sont empruntées:

1. voie apoplasmique: passage de l'eau par les parois, dans les lacunes et méats
aérifères.

2. voie symplasmique: traverse le cellule via la voie paroi-cytoplasme-paroi

3. voie transcellulaire: les vacuoles sont aussi traversées.

Point rose: voie apoplasmique

Point bleu: voie symplasmique

Point vert: voie transcellulaire

Figure 2: les différentes voies empruntées par l'eau des poils absorbants au vaisseau
central

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Figure 3: Potentiels hydriques depuis l'assise pilifère jusqu'au cylindre central.

- Du poil absorbant jusqu'à l'endoderme, le passage de l'eau se fait par osmose

- De l'endoderme au vaisseau central qu'intervient le transport actif.

Figure 4: Pression osmotique dans les cellules d'une racine.

~ La pression osmotique s'accroit progressivement au fur et à mesure que l'on pénètre à


l'intérieur de la racine.

~ Au niveau de l'endoderme, la pression osmotique est faible.

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