La vie de Notre Seigneur Jésus-Christ
par
Charles Dickens
Vie de Jésus écrite à l’intention de ses enfants.
Traduit de l’anglais par Rose Celli.
I
Mes chers enfants, Je voudrais que vous connaissiez l’histoire de Jésus. Tout le monde devrait la connaître. Il n’y eut jamais sur la terre quelqu’un de si sage, de si bon, de si tendre, et qui eût autant de chagrin que Lui pour tous les gens qui faisaient du mal, ou qui étaient malades ou malheureux. Et puisque, maintenant, Il est dans le Ciel, où nous espérons nous retrouver tous après notre mort, pour y vivre toujours heureux, tous ensemble, vous ne pourriez pas imaginer comme il fait bon dans le Ciel, si vous ne savez pas qui était Jésus et ce qu’il a fait. Il naquit, il y a très longtemps, il y a presque deux mille années, dans un lieu appelé Bethléem. Son père et sa mère habitaient la ville de Nazareth; mais ils furent obligés, pour leurs affaires, de se rendre à Bethléem. Le nom de son père était Joseph, et le nom de sa mère, Marie. La ville était pleine de gens qui, eux aussi, étaient venus là pour leurs affaires; et il n’y avait pas de place pour Joseph et Marie, ni à l’auberge, ni dans les autres maisons; de sorte qu’ils allèrent se loger dans une étable. C’est dans cette étable que Jésus naquit. Il n’y avait là, bien entendu, ni berceau ni rien, et Marie dut coucher son joli petit garçon dans la crèche, c’est-à-dire dans la mangeoire, où l’on met le foin pour les chevaux. Et Jésus s’endormit. Pendant qu’il dormait, des bergers, qui gardaient leurs moutons dans les champs, virent un Ange de Dieu, éblouissant de lumière, venir à eux, en effleurant à peine l’herbe. D’abord, ils furent pris de peur, et se jetèrent sur le sol, en se cachant le visage. Mais l’Ange dit : « Tout près d’ici, dans la cité de Bethléem, un Enfant vient de naître, qui deviendra si sage et si bon que Dieu l’aimera comme son propre Fils; et Il apprendra aux hommes qu’il faut s’aimer les uns les autres, et ne pas se disputer ni se faire du mal; et son nom sera Jésus. Et les hommes
mettront ce nom dans leurs prières, parce qu’ils sauront que Dieu l’aime, et qu’ils doivent l’aimer aussi. » Puis l’Ange dit aux bergers d’aller jusqu’à cette étable, pour voir le petit enfant dans la crèche; ce qu’ils firent. Ils se mirent à genoux auprès de Lui, pendant qu’il dormait, et dirent « Dieu bénisse cet Enfant ! » La plus grande ville de tout le pays était Jérusalem – exactement comme Londres est la plus grande ville d’Angleterre – et à Jérusalem vivait le roi, qui s’appelait le roi Hérode. Un jour, des hommes très sages arrivèrent d’un lointain pays de l’Orient, et dirent au roi : « Nous avons vu une étoile dans le ciel, et elle nous annonce qu’à Bethléem un Enfant est né, qui deviendra un Homme que tous les hommes aimeront. » Quand le roi Hérode entendit cela, il fut jaloux, car il était très méchant. Mais il ne fit semblant de rien, et dit aux sages : « Où donc est cet Enfant ? » Et les sages dirent : « Nous ne le savons pas; mais nous espérons que l’Étoile nous guidera, car elle a voyagé devant nous jusqu’ici, et elle se tient maintenant immobile dans le ciel. » Alors Hérode leur ordonna de suivre encore l’Étoile, pour voir si elle les mènerait vers l’Enfant; et, quand ils auraient trouvé cet Enfant, de revenir à Jérusalem pour l’en informer. Ils sortirent donc du palais d’Hérode, et l’Étoile se mit en marche, dans le ciel, les précédant un peu, jusqu’à ce qu’elle s’arrêtât au-dessus de l’étable où était l’Enfant. C’est là une grande merveille, mais Dieu l’avait ainsi ordonné. Quand l’Étoile s’arrêta, les sages entrèrent et virent l’Enfant, et Marie, Sa mère. Ils Le saluèrent avec beaucoup d’amour et lui firent des présents. Puis ils partirent; mais ils ne retournèrent pas vers Hérode, parce qu’ils avaient deviné qu’il était jaloux, bien qu’il ne l’eût pas dit. Donc ils s’en furent, pendant la nuit, vers leur pays d’Orient. Et un Ange vint dire à Joseph et à Marie de prendre l’Enfant et de l’emmener au royaume d’Égypte, de peur qu’Hérode ne le tuât. Ils s’enfuirent, cette même nuit, le Père, la Mère et l’Enfant, et arrivèrent sains et saufs en Égypte. Mais quand ce cruel Hérode comprit que les sages ne reviendraient pas, et qu’il ne pourrait pas savoir où se trouvait l’Enfant, il fit venir ses soldats et ses capitaines, et leur ordonna d’aller par tout le pays et de tuer tous les enfants qui n’avaient pas encore deux ans d’âge. Et les méchants soldats obéirent. Les mères couraient de tous côtés dans les rues, avec leurs petits bébés dans les bras, en essayant de les sauver et de les cacher dans les caves. Mais les soldats, avec leurs épées, tuèrent tous ceux qu’ils purent trouver. Ce terrible massacre fut appelé le Massacre des Innocents, parce que les petits enfants étaient si innocents ! Le roi Hérode espérait que Jésus avait été, lui aussi, tué; mais non ! Il était sain et sauf en Égypte. Et il y demeura avec son père et sa mère, jusqu’à la mort du roi Hérode.
II
Quand le roi Hérode fut mort, un ange apparut de nouveau à Joseph, et lui dit qu’il pouvait désormais aller à Jérusalem, sans plus rien craindre pour le salut de l’Enfant. Alors Joseph et Marie, et leur Fils Jésus (la Sainte Famille, comme on les appelle d’habitude) se mirent en route pour Jérusalem. Mais, ayant appris en chemin que le fils d’Hérode régnait à son tour, et craignant qu’il ne voulût aussi du mal à l’Enfant, ils n’allèrent pas à Jérusalem, mais à Nazareth. Et ils y demeurèrent jusqu’à ce que Jésus eût douze ans.
À ce moment, Joseph et Marie se rendirent à Jérusalem, pour assister à une grande Fête Religieuse, qui se célébrait alors dans le Temple, c’est-à-dire une sorte de grande église ou de cathédrale. Ils emmenèrent avec eux Jésus; et, après la fête, ils reprirent le chemin de Nazareth, en compagnie de nombreux amis et de voisins. En ce temps-là, les gens voyageaient tous ensemble, par crainte des voleurs, parce que les routes n’étaient pas aussi sûres qu’elles le sont aujourd’hui, et les voyages étaient beaucoup plus difficiles. Ils voyagèrent donc, pendant toute une journée, sans s’apercevoir que Jésus n’était pas avec eux. Ils ne l’avaient pas vu depuis le départ, mais ils ne s’en inquiétaient pas, le croyant parmi cette grande troupe de voyageurs. Quand ils Le cherchèrent, sans Le trouver, ils craignirent qu’Il ne se fût perdu, et retournèrent à Jérusalem, dans une grande angoisse. Ils Le trouvèrent au Temple, assis au milieu de savants hommes qu’on appelait des Docteurs, parlant avec eux de la sainteté de Dieu et des prières que nous devons Lui adresser. Ces docteurs n’étaient pas ce que nous appelons aujourd’hui : docteurs, c’est-à-dire des gens qui soignent les malades; non : c’était des hommes qui avaient beaucoup étudié et qui étaient très savants. Et Jésus montrait tant de sagesse dans ce qu’Il leur disait, et dans les questions qu’Il leur posait, que ces hommes en demeuraient tout émerveillés. Quand Joseph et Marie l’eurent retrouvé, Il les suivit, et retourna avec eux à Nazareth, où il vécut jusqu’à l’âge de trente ou trente-cinq ans. En ce temps-là vivait un homme tout à fait sage et bon, nommé Jean, dont la mère, Élisabeth, était cousine de Marie. Comme il voyait que les hommes étaient méchants, et cruels, et s’entretuaient, et oubliaient Dieu, Jean s’en fut à travers tout le pays, prêchant les hommes et les femmes, les suppliant de devenir meilleurs. Et parce qu’il les aimait plus que lui-même, et ne se souciait pas du tout de lui dans son désir de leur faire du bien, il était vêtu très pauvrement, d’une peau de chameau, et il ne mangeait que des sauterelles, qu’il trouvait sur son chemin, et du miel sauvage que les abeilles abandonnent dans les arbres creux. Vous n’avez jamais vu de sauterelles, parce qu’elles ne vivent que dans ces pays lointains, autour de Jérusalem, comme les chameaux; mais je suppose que vous avez déjà vu un chameau ? En tout cas, on en amène en Angleterre quelquefois; et, si vous voulez en voir, je vous en montrerai. Il y avait, non loin de Jérusalem, une rivière appelée le Jourdain, et Jean y baptisait tous ceux qui venaient à lui et qui promettaient de devenir meilleurs. Il en venait de grandes foules, et Jésus y alla aussi. Mais quand Jean vit Jésus, il dit : « Pourquoi te baptiserais-je, Toi qui es tellement meilleur que moi ! » Jésus répondit : « Qu’il en soit cependant ainsi ! » Et Jean Le baptisa. Et quand Jésus fut baptisé, le Ciel s’ouvrit; et un merveilleux oiseau, semblable à une colombe, en descendit, et la voix de Dieu se fit entendre, du haut des cieux, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes complaisances ! » Puis Jésus se retira dans une contrée solitaire et sauvage, appelée le Désert, et Il y demeura quarante jours et quarante nuits, demandant à Dieu la grâce de pouvoir aider les hommes et les femmes, et de leur apprendre à devenir meilleurs, afin qu’après leur mort ils puissent être heureux au Ciel. Quand Il sortit du Désert, Il se mit à guérir les malades, rien qu’en étendant sa main sur eux; car Dieu Lui avait donné le pouvoir de guérir, et de rendre la vue aux aveugles, et de faire beaucoup de choses grandes et merveilleuses dont je vous parlerai plus loin, et qu’on appelle les
Miracles de Jésus
. Retenez bien ce mot, parce que je m’en servirai encore, et rappelez-
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