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Décentralisation et développement endogène : Quel rôle pour les collectivités


locales en Algérie?

Conference Paper · April 2016

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Aissaoui Nasreddine
University of Oum El Bouaghi, Algeria, Algiers
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Spatio-temporal analysis of road safety on the roads of the wilaya of Oum El Bouaghi / Algeria; understand causes and consequences for better action View project

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2016 08 07

L’intitulée de l’intervention:

DÉCENTRALISATION ET DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE :

QUEL RÔLE POUR LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN ALGÉRIE?

Docteur Nasreddine AISSAOUI Lamia HAMAIZIA

Maitre de conférences Maitre assistant


Économistes de développement
Université L’Arbi Ben MHIDI (Oum El Bouaghi/Algérie)
E-mail : aissaoui.n2012@gmail.com E-mail : lamiahamaizia@gmail.com

Résumé : Summary:
A multitude of initiatives that have emerged
Une multitude d’initiatives qui ont vu le jour over the last 30 years in several countries
durant les 30 dernières années, dans plusieurs across the wholes continents, confirm a new
pays à travers touts les continents, viennent type of local development. The local
confirmer un nouveau type de développement development is characterized by a
local. Ce dernier est caractérisé par une regionalized participatory approach, which
approche participative territorialisée, qui includes several activities and several
comporte plusieurs activités et plusieurs partners, promoting a new model for
partenaires, favorisant un nouveau model de development in a modern management
développement dans un environnement de environment.
gestion moderne.
We aim through this paper to highlight the
Nous allons essayer à travers ce papier de concept of local development and the main
mettre en exergue le concept du stakeholders in this kind of development; we
développement local et les principaux acteurs will try to expose the characteristics of local
de ce genre de développement, exposer les authorities in Algeria and their financing.
spécificités des collectivités locales en Finally, we will focus on some international
Algérie et leurs modes de financement. Enfin, experiences in decentralization of decision-
nous allons mettre en valeur quelques making center and a way of own funding to
expériences internationales concernant la the territory ... which could be successful, and
décentralisation du centre de décision et that is the transition models to a local or
quelque mode de financement propre au regional development, for many developed
territoire...qui ont pu avoir du succès, et qui countries and developing countries; the case
ont constitue des modèles de transition vers of Algeria.
un développement local ou territorial, pour
plusieurs pays développés et/ou en vois de Key words: local development, the local
développement ; le cas de l’Algérie. community (LC), decentralization, funding
for LC.
Les mots clés : le développement local, la
décentralisation, la collectivité local (CL), le
financement des CL .

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INTRODUCTION

Les profondes modifications de l’économie mondiale et notamment des formes que prend la
compétitivité renversent les modes de production: c’est désormais la demande du marché qui est à
l’origine de l’organisation de la chaîne productive. Le maître-mot n’est plus la programmation mais
la flexibilité, que les réseaux souples de petites unités de production ou les pôles de développement
intégré semblent mieux à même de porter que les macro-unités.

C’est vers la fin des années 50 que prend forme la théorie du développement endogène, par John
Friedmann et Walter Stöhr. C’est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui
conçoit le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources
endogènes. Elle fait appel aux traditions industrielles locales et insiste particulièrement sur la prise
en compte des valeurs culturelles et sur le recours à des modalités coopératives. Le développement
local possède une référence politique et économique qui prend son essor avec les politiques de
décentralisation des années 80.

Les régions sont un des échelons territoriaux du découpage juridique de l’espace national. Elles
jouent un rôle primordial dans la planification et dans l’aménagement du territoire. Leur impact sur
le développement local est réel, puisque La région s’affirme dans les faits comme l’échelon de
référence du développement industriel, de certains services, poste et transports notamment, comme
niveau administratif de coordination et d’action. Le régionalisme est une des voies à travers laquelle
s’exprime une tendance assise sur un modèle rationaliste qui vise la pertinence entre la structuration
administrative et les réalités géographiques et économiques.

Le développement local nécessite la conception d’outils de financement spécifiques, le crédit ne


convenant généralement pas à la mise en œuvre d’équipements publics ou collectifs privés. Il
devient alors nécessaire de concevoir des modalités de financement du développement local qui
respectent la maîtrise d’ouvrage des collectivités, améliorent la transparence financière et
permettent l’apprentissage collectif de la gestion des biens communs. Ces outils de financement
doivent permettre la réalisation des investissements nécessaires au développement des collectivités
et l’intervention concertée d’un grand nombre d’acteurs étatiques et locaux. Il s’agit d’une condition
nécessaire à la réussite des processus de décentralisation.

Des réflexions sont en cours pour appuyer les collectivités locales dans la conception de systèmes
de financement décentralisé leur permettant d’encourager les initiatives des acteurs économiques
locaux. Nous allons essayer à travers ce papier, de répondre à la question suivante : quel rôle peut
être joué par la collectivité locale afin de booster le développement local ?

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1- CADRE CONCEPTUEL
Nous allons, à travers ce cadre conceptuel, exposer et analyser les différents courants, concepts et
approches qui ont une relation avec le terme développement local.

1-1 Approche conceptuel :


Il existe deux courants concernant le fil conducteur de développement; celui qui est tiré par le bas
(à l’échelle territorial), qui est contraire à celui tiré par le haut (à l’échelle central de l’Etat). En
réalité, depuis le 19éme siècle, le modèle du développement qui régnait est un « développement par
le haut », ne pouvait plus assurer la répartition équitable des richesses entre les différentes régions
d’une même nation.
Par ailleurs, c’est l’amplification des phénomènes de disparités régionales, de pauvretés, de
chômage, de désinvestissement, et de l’épuisement des ressources naturelles, qui a suscité une
nouvelle vision de la conception du développement. Cette nouvelle vision met l’accent
l’intervention de plusieurs acteurs institutionnels et non-institutionnels dans une action sociale
participative par le biais de partenariat, en vue de trouver des solutions adéquates dans un
environnement de proximité, loin des solutions macroéconomique. La création du développement
d’une façon décentralisé, est un courant très en vogue par les pays du nord et du sud depuis les
[ ]
années 80. 1

Il y a deux approches du développement local :

L’approche économique du concept de développement local :


En économie, le concept de district industriel forgé par l’économiste britannique Marshall à
la fin du 19éme siècle peut être considéré comme une base théorique pour le développement
local. En effet, ce concept qualifie la présence, au sein d’un territoire de petite taille, d’une
gamme de petites et moyennes entreprises organisées autour d’un métier industriel, voire
plusieurs métiers, dont le développement dépend des fortes relations (culturelles, sociales…)
[2]
qu’elles entretiennent entre elles et avec les communautés locales.
L’approche géographique du concept de développement local :
Selon les défenseurs de cette théorie, c’est la notion de milieu innovateur qui peut
constituer une base théorique pour le développement local. Selon Aydalot, pionnier de
l’économie territoriale, il existerait des milieux plus ou moins propices au développement,
selon la nature des relations que les entreprises entretiennent avec leur territoire d’insertion.
En d’autre terme, les entreprises développent des réseaux d’échanges et des coopérations par
[3]
le biais de ce qui est matériel et immatériel propre à leur territoire.

1-2 Définition du concept développement local :


En Europe, les auteurs parlent surtout de développement local qui se produit à l’échelle
territoriale, c’est-à-dire, le milieu est considéré comme facteur de développement. Tandis
qu’aux Etats Unis et la Canada, les écrits parlent beaucoup plus du développement
communautaire, fondée sur les relations sociales et la forte participation des acteurs locaux.
Selon Vachon, 1993 : « le développement local implique, entre autres, d’axes les efforts sur
l’individu. La personne est au centre du développement, il s’agit donc de renforcer le capital
[4]
humain » .
Selon Carvalhe, 1997 : « l’expérience montre qu’il existe une étroite interrelation entre la
croissance économique du pays, l’existence d’un cadre démocratique et les conditions de
[5]
développements des régions les plus pauvres des pays » .

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Ainsi, on peut dire que le développement local est un processus grâce auquel la communauté
participe au façonnement de son propre environnement dans le but d’améliorer la qualité de vie des
citoyens.
La finalité du développement local, est de faire en sorte que, les acteurs d’une communauté locale
puissent procéder de façon participative à l’élaboration des plans locaux de développement, en
accord avec les grandes orientations du pays.
Le développement local doit faire face à trois principaux enjeux: répondre aux besoins des
populations qui ont dorénavant une position active et responsable, assurer un développement
économique et social à l’échelle du territoire et inscrire la lutte contre la pauvreté et contre les
inégalités dans des actions de proximité (cf. figure n°1).

Figure n°1 : Le cercle vertueux du développement local

Progrés et
cohésion
sociale
Maintien de la Croissance
population atractive

Developpemen
Effet
t du tissu
exemplarité
associatif
Entreprise

Amélioration
Emploi des
infrastructures

Maintien et
Hausse des
devloppemen
recettes
t des services
fiscales
annexes

Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Développement local : concepts,


stratégies et Benchmarking, 1ére contribution de MIPMPEPI au débat sur la promotion du développement local en
Algérie, septembre 2011, p.8

1-3 Les acteurs du développement local et leurs stratégies :


Le développement local comporte deux groupes d’acteurs (cf. figure n°2) :

Les acteurs institutionnels (les composants structurels):


Se rapporte aux structures de gestion et de financement publics décentralisés, ces acteurs
« disposent d’une autorité légitime et/ou d’un pouvoir accordé dans un cadre institutionnel
[6]
reconnu » .
Les acteurs non-institutionnels (les composants socio-économiques):
Se sont les individus (groupements et/ou associations collectifs) et l’interaction entre les
différents acteurs qui participent au développement local.

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Figure n°2 : Cadre stratégique du développement local


Les composants du developement local

Les acteurs institutionnels Les acteurs non-institutionnels

Les structures de gestion Les individus

Les structures de financement l'interraction entre les acteurs


* Organisation communautaire et société civile;
* Structure et équipe technique;
* Structure privé;
* etc.

Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Développement local : concepts,


stratégies et Benchmarking, 1ére contribution de MIPMPEPI au débat sur la promotion du développement local en
Algérie, septembre 2011, p.13

La réussite de tel processus dépend exclusivement de la symbiose entre les deux composants, et
[7]
entre autres, appréhender des relations qui doivent remplir les conditions suivantes :

Réagir ensemble pour l’ensemble : c’est-à-dire de canaliser touts les efforts pour satisfaire
toute la population locale ;
Dessiner un destin commun : c’est-à-dire utilisé des biens commun pour l’intérêt collectif ;
privilégier l’innovation des individus : utilisé le savoir, le savoir faire et l’expérience des
acteurs locaux et/ou les expériences qui ont du succès des autres localités ;
Encadrer l’effort individuel pour réussir l’action collectif : c’est-à-dire bien partagé les
taches conduits à une exécution réussite de la stratégie ;
Favoriser l’approche participative pour responsabiliser touts les acteurs : c’est-à-dire
faire entendre les élus locaux et les citoyens dans l’élaboration des plans d’actions, rendent
ces derniers plus crédible.

1-4 La décentralisation ; cheval de bataille du développement local :

Au cours des ces deux derniers décennies, plusieurs pays de tiers monde se sont engagés dans des
processus de décentralisation administrative et politique, avec un désengagement des Etats et une
montée des dynamiques locales. Ce processus modifie le contexte du développement local et
conduit à la recherche d’une articulation entre les projets de développement local et la
décentralisation, avec la mise en place de projets de développement communal.

L’émergence sur le plan institutionnel de collectivités locales, permet un meilleur suivi tant dans: la
démarche des projets, l’évaluation des besoins, la responsabilité, la gestion et du financement.
[8]
L’articulation entre développement local/territorial et décentralisation pourra se traduire par:

la mise en place de systèmes d’information et d’aide à la décision pérennes et spécifiques,


aux services des élus et des autres acteurs des territoires ;
le renforcement des capacités des collectivités territoriales à exercer leurs différents mandats
et compétences transférées ;
la mise en place de fonds d’investissements au niveau national ou régional ;
l’articulation entre les approches sectorielles et les processus de développement territorial.

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Dans le cas où le pays n’aurait pas adopté de politique nationale de décentralisation, l’appui au
développement local se fera à travers l’intermédiaire de comités d’octroi, constitués de
[9]
représentants de villages ou d’organisations de la société civile.

Aussi, il ressort que l’organisation d’une décentralisation administrative et l’adoption des textes
législatifs afférents, ne suffisent pas pour une décentralisation effective. Pour passer d’une
décentralisation formelle à une décentralisation réelle, il faut encore conférer à la collectivité locale
des pouvoirs et des prérogatives concrètes dans les matières qui concernent les affaires locales.

La décentralisation peut générer des tensions entre l’État au travers de ses services déconcentrés,
les élus locaux et leurs services. Cependant, les politiques de décentralisation sont récentes, et les
textes d’application souvent incomplets. L’État n’y est pas toujours engagé. Les collectivités
territoriales conscientes de leurs capacités embryonnaires, de la faiblesse de leurs ressources
propres, ne sont pas toujours actives et cette insuffisance « politique » est un obstacle
supplémentaire. Mais la décentralisation est un processus long, complexe, qui a besoin d’un double
engagement et sans réserve des responsables politiques nationaux et locaux. [10]

1-5 Le rôle de l’Etat :


Selon Heilbroner ; le capitalisme n’a pu se développer que grâce à une symbiose avec un Etat
[11]
puissant qui a laissé aux individus l’initiative économique . Les new classique comme Robert
Barro souligne le rôle jouée par l’Etat par le biais de l’investissement public dans la croissance à
travers les infrastructures publiques (routes, aéroports, éclairage public, réseau de distribution
d’eau, etc.) stimulent la productivité des agents privés et par conséquent l’activité. Or, avec la
croissance, l’Etat prélève d’avantage de taxes et d’impôts, donc il peut financer de nouvelles
[12]
infrastructures . Selon Joyal : l’Etat est un acteur clé au même titre que l’entreprise privée, le
secteur associatif, l’éducation, bien que le développement local cadre nécessairement avec une
[13]
décentralisation administrative . Même le plus farouche défenseur de non-intervention de l’Etat
(Adam Smith) insiste sur trois objectifs essentiels de l’Etat :

Défendre les personnes et les biens nationaux ;


Créer et entretenir des ouvrages publics pour l’intérêt collectif ;
Encadrer les actions pour une meilleure efficacité.
Ainsi, le rôle de l’Etat est primordial pour encadrer les actions, et veiller à une meilleure efficacité
du développement local.

1-6 Le rôle des collectivités locales en matière de développement socio-économique :


Les actions engagées par les collectivités locales sont très diverses, inscrites dans des territoires aux
contraintes et aux histoires différentes, mais ne plaçaient pas, jusqu’il y a relativement récemment,
le développement économique comme priorité. Il n’existe pas de fracture entre dimension
solidarité/sociale et dimension économique. On peut appréhender les deux volets sous un même
angle : le développement local. En effet le développement économique est indissociable de la lutte
conter la pauvreté, à travers ses résultats en termes d’emploi et d’insertion notamment, et du
développement durable. La collectivité locale peut jouer plusieurs rôles sur le volet social et/ou le
volet économique :

Il consiste en premier lieu à créer les conditions du développement économique, dont la


réalisation directe s’appuiera un travail institutionnel important de structuration des services
municipaux autant que de réflexion sur les conditions de contractualisation avec les
partenaires, de renforcement de la connaissance des territoires (appareillage statistique,
enquêtes qualitatives…), d’organisation fiscale…

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La collectivité locale peut également prendre la responsabilité de faciliter le dialogue et les


synergies inter-acteurs à l’échelle de son territoire. Qu’il s’agisse des établissements de
formation initiale et professionnelle, des associations prestataires de services d’intérêt
général, des entreprises « classiques », des entreprises de l’économie sociale et solidaire, des
usagers et utilisateurs des services et prestations, des organisations de migrants, de jeunes,
de femmes, qui souvent apportent des analyses et des compétences utiles à la compréhension
des dynamiques locales et la mobilisation des ressources existantes…
L’organisation et la fourniture de services publics locaux est également créatrice de valeur,
d’emplois, tout en étant un instrument déterminant et direct de réduction des inégalités : elle
structure de façon pérenne les territoires. Il peut s’agir des transports publics locaux ou de la
gestion des infrastructures locales, des services en réseau (l’eau potable, NTIC par
exemple), de la gestion des déchets…
Il peut également consister en une réflexion approfondie sur l’empreinte économique de la
collectivité elle-même, dans sa politique d’achat par exemple, dans la gestion de sa
logistique (parcs de véhicules, consommation d’énergie…).

2- FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES EN ALGERIE ET


DEVELOPPEMENT LOCAL
Chaque pays met un système de financement de ces collectivités locales afin d’assurer le
développement socio-économique territorial, or les recettes et les dépenses sont influés par
plusieurs variables au niveau territorial ou/et national et international. On va essayer d’exposer le
système de financement de ces entités en Algérie, comme on va analyser le rôle attribué par l’Etat à
ces collectivités en matière de développement local.
2-1 Le financement des collectivités locales en Algérie :
Il y a deux entités des collectivités locales en Algérie : la commune et la wilaya, les recettes de
financement et leurs contributions varié d’une entité à l’autre.
2-1-1 La commune:
On peut résumer les recettes de la commune en trois groupes :
Des recettes fiscales : impôts sur la consommation de l’eau potable, taxes funéraires, taxes
d’assainissement…
Des recettes domaniales et patrimoniales : droits de voirie, places et stationnement dans
les foires, halles, marchés, plages…
Les transferts de l’Etat par la voie du FCCL :
Le Fonds Commun des Collectivités Locales est un établissement public à caractère
administratif placé sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, régi
par le décret n°86-266 la 04/11/1986 portante organisation et fonctionnement du Fonds
Commun des Collectivités Locales.
II a pour mission principale la concrétisation de la solidarité financière inter -collectivités
locales. A ce titre, il est chargé d’accorder des subventions aux collectivités locales et
notamment d’attributions de péréquation et de subventions exceptionnelles pour la section
fonctionnement et des subventions d’équipement, pour la section équipement des budgets
locaux. Le fonds est également chargé :[14]
De gérer les Fonds de Solidarité des Collectivités Locales ;
D’entreprendre et de réaliser toutes études, enquêtes et recherches liées à la promotion
des équipements et investissements locaux ;
D’entreprendre toutes actions de formation et de perfectionnement au profit des
fonctionnaires de l’administration locale et des entreprises et services publics locaux ;
De favoriser des actions d’information et d’échanges d’expériences et de rencontres

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pour la promotion des Collectivités Locales.


L’attribution de péréquation est en fait une dotation de fonctionnement accordée aux
collectivités locales elle est calculée en fonction de deux paramètres: Le nombre d’habitants de
la Collectivité Locale et Les ressources fiscales et patrimoniales de la Collectivité Locale.
Cette action constitue la ressource principale pour les communes déshéritées, elle permet
d’atténuer les inégalités et les disparités des ressources financières existantes entre les
Collectivités Locales.
Deux types de subventions exceptionnelles sont prévus par le décret régissant le Fonds Commun des
Collectivités Locales (FCCL) :

Les subventions exceptionnelles d’équilibre destinées aux collectivités locales


confrontées à une situation financière particulièrement difficile pour équilibrer le
budget et assurer la couverture financière des dépenses obligatoires (salaires et charges
annexes) pour l’année.
Les Subventions exceptionnelles accordées aux Collectivités Locales pour événements
calamiteux ou imprévisibles et ce pour assister et aider les Collectivités Locales à faire
face aux premiers secours d’urgence en cas de calamité naturelle ou situation
particulière.
Le Fonds Commun des Collectivités Locales accorde des subventions d’équipement aux collectivités
locales pour la réalisation d’opérations destinées à L’amélioration du cadre de vie des citoyens et qui
relèvent des missions traditionnelles des Collectivités Locales.

2-1-2 La wilaya:
Les recettes de la wilaya sont alimentées principalement par les transferts du Fonds Commun des
Collectivités Locales(FCCL).[15]

Figure n°3 : Structure de financement des collectivités locales en Algérie

Etat

FCCL

Plans Communaux de Fonds Communal de Fonds Cummunal de


Développement Solidarité Garantie
90%

RECETTES 10% LA COMMUNE


PROPRES

Source : Madjid Gontas et Samira Hellou, L’autonomie financière des collectivités locales et le développement
territorial : une approche comparative entre l’Algérie et la France, Les cahiers de MEGAS, n°4 décembre 2008, pp.1-16

La loi n° 90-08 du 07avril 1990 portant code de la commune ne dispose que « la commune est la
collectivité territoriale de base dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière… ». le
gouvernement algérien s’est engagé à travers cette loi au processus d’une décentralisation fiscale
afin de permettre un meilleur financement pour les collectivités locales, par le biais de la fiscalité

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(la totalité de la TAP et une partie de la TVA…) et d’un système de péréquation des recettes entre
collectivités.[16]
Selon la (cf. figure n°3) ; le financement centralisé par le biais du FCCL intervient à hauteur de 90%
pour financer les collectivités locales, seulement les 10% qui reste revient aux sources propres des
ces entités. L’autonomie limitée des collectivités locales a pour cause des contraintes de
financement qui apparait comme une lacune dans l’élaboration du budget du gouvernement.
La Loi 11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune a été publiée le 10 Août 2011, amendant la loi
n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune. Cette dernière avait 186 articles, alors que la
nouvelle loi couvre plus de 200 articles. Cette loi n’a pas apporté des solutions concernant les
sources de financement propre à la collectivité locale, or elle apporté plus de dérogation pour les
responsables locaux. Parmi les nouveaux articles : [17]
Sept services publics ont été ajoutés aux communes, en plus des services classiques :
L’entretien de la voirie et la signalisation routière ;
L’éclairage public ;
Les fourrières ;
Les abattoirs communaux ;
Les espaces de culture relevant de son patrimoine ;
Les espaces de sport et de loisirs relevant de son patrimoine ;
Les espaces verts.
La commune peut exploiter ces services directement sous forme de :
Régie,
Créer des établissements publics communaux dotés de la personnalité morale et de
l’autonomie financière,
Les concédés ou les délégués par des contrats, programme ou marché de commande.

2-2 La contribution des collectivités locales en matière de développement local :


Le développement local a toujours été la préoccupation majeure des pouvoirs publics. En effet, des
efforts ont été déployés dans ce sens, notamment dans les régions des Hauts-Plateaux et du Grand
Sud, où les actions de l’État ont été particulièrement orientées sur les grands projets
d’infrastructures socioéconomiques, ainsi que le désenclavement des régions de l’extrême sud.
L’État, dans le cadre des deux programmes lancés depuis 1999 a ainsi essayé de créer un climat
favorable pour les collectivités locales pour contribuer au développement économique national.
Toutefois, ces collectivités locales se sont retrouvées paralysées devant la croissance du chômage,
de la pauvreté et de la précarité, et ce, faute de disponibilité de ressources financières permettant de
faire face aux différents besoins de la population, mais surtout faute de bonne gouvernance locale.
Conscient du rôle déterminant des collectivités locales dans l’édification d’une économie durable,
l’État n’a pas baissé les bras et s’est lancé dans une nouvelle dynamique. En effet, en mai 2011, et à
l’effet de définir les objectifs d’un meilleur développement local et les adapter aux attentes de la
population, une concertation nationale sur le développement local a été lancée. C’est lors de la
réunion du Conseil des ministres, en mai 2011, que le président Bouteflika a confié au Conseil
national économique et social (Cnes) la mission d’animer cette concertation, avec le plein concours
[18]
du gouvernement, des collectivités locales et des compétences représentatives de la population.

Mais, en dépit de cette volonté politique de développer une économie locale et malgré les efforts
déployés dans ce sens, le développement local ne se fait toujours pas sentir. Or, au jour
d’aujourd’hui, les régions enclavées de l’intérieur du pays, notamment celles des Hauts-Plateaux et
du Grand Sud, baignent toujours dans la pauvreté et la précarité et leurs populations demeurent
défavorisées.

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Ainsi, selon les experts du Cnes, il est nécessaire pour sortir de cette situation, d’adapter les plans
de développement en fonction des régions. Autrement dit, une spécialisation économique des
régions, en fonction de leurs potentialités, est plus que nécessaire. De ce fait, la gouvernance
territoriale et l’amélioration des pratiques de gouvernance, sur la base des attentes des acteurs
locaux et des parties prenantes du développement local, constituent les pierres angulaires d’une
économie locale durable. Entre autres, Le renforcement de la confiance entre l’administration et les
citoyens et la consolidation des liens de réciprocité sont impératifs pour réaliser un développement
local durable.

Le concours financier de l’État au développement est multisectorielles ; par exemple, dans le


secteur agricole et rural, actuellement de 200 milliards de dinars par année, sera porté à 300
milliards de dinars par année pour le nouveau programme quinquennal 2014-2019. Le
développement, au niveau territorial, des secteurs du tourisme, de l’industrie, pour ne citer que
ceux-là, fait aussi l’objet d’un intérêt particulier de l’État qui vise, dans le cadre du plan
[19]
quinquennal (2014-2019), la réalisation d’un taux annuel de croissance de l’économie de 7%.
Après une tournée marathon du Cnes qui a sillonné les quatre coins du pays pour palper de visu la
réalité du terrain, fait un constat sans complaisance : « Le changement doit être radical. Les
méthodes de gestion doivent changer afin de parvenir à une nouvelle dynamique apte à réaliser un
véritable développement local à la hauteur des aspirations des citoyens et de leurs ambitions». Le
rapport met le doigt sur leur mauvaise gestion et leur absence de vision. La feuille de route du Cnes
appelle à l’application de réformes globales, à court, moyen et long terme, et met l’accent sur la
nécessité de rattraper le retard et de rectifier le tir et ce, en intégrant ce plan dans l’action du
[20]
gouvernement. Parmi les axes ayant eu un pan important de l’expertise du Cnes, nous citerons :

la décentralisation des pouvoirs. L’objectif étant de définir les missions et les rôles de
chaque acteur pour éviter le chevauchement et les interférences entre l’administration
centrale, l’administration locale et les élus.
la révision globale de tous ces dispositifs d’emploi des jeunes, et la possibilité de
transformer les projets individuels en projets collectifs orientés, sous l’égide de l’Ansej et de
la Cnac, tout en accompagnant les jeunes promoteurs en leur accordant des avantages
incitatifs pour la création de PME (petite et moyenne entreprise), TPE (très petite
entreprise), ainsi que des start-up (entreprises émergentes) ».
L’une des plaies de l’économie nationale est incontestablement l’octroi des marchés publics
qui est à l’origine de la corruption qui mine l’Etat, notamment avec le lancement des grands
chantiers. le développement local a besoin de ressources financières et de suivi pour la
création d’annexes régionales de la commission nationale des marchés publics et afin de
réduire les délais s’agissant des études techniques des projets d’investissements. Ce qui a
pour objectif d’ouvrir le champ à la consultation et aux appels d’offres pour plus de
souplesse, une plus grande participation des entreprises dans l’exécution des programmes.
Ce qui évitera les pertes de temps et d’argent.

3- DES EXPERIENCES INTERNATIONALES SUR LA DECENTRALISATION ET LE


DEVELOPPEMENT LOCAL
Nous allons faire promouvoir les expériences qui ont eu du succès au niveau international, et qui
peuvent inspirer les acteurs du développement local en Algérie.
3-1 L’expérience latino-américaine :
La décennie 90 a introduit, dans de nombreux pays d’Amérique latine, de nouveaux acteurs
sociaux, notamment les organisations de femmes et celles des jeunes, et de nouvelles stratégies de
développement. Cette décennie a ainsi vu naître, en partie grâce à une coopération internationale

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décentralisée, de nouvelles démarches de collaboration entre des mouvements sociaux locaux, des
ONG et des municipalités.
Dans de nombreux pays du Sud, les mouvements associatifs locaux dans les bidonvilles tendent en
effet à prendre le devant de la scène sociale et politique depuis un peu plus d’une décennie dans le
cadre de la constitution de véritables gouvernements locaux. Ils sont également de plus en plus
actifs sur le terrain économique. D’où les notions d’économie populaire, d’économie du travail et
[21]
d’économie solidaire liées à celle de développement local . Parmi l’ensemble des initiatives, on
peut illustrer des expériences fort révélatrices de cette nouvelle dynamique : Villa el Salvador, au
Pérou, un bidonville de 350 000 habitants en banlieue de Lima, aujourd’hui devenu une ville dans
laquelle la mobilisation sociale des résidents, l’économie solidaire et le développement local ont
constitué des éléments déterminants dans la lutte contre la pauvreté ; Pôrto Alegre, au Brésil,
municipalité de plus d’un million d’habitants, laquelle pratique une politique de décentralisation de
ces budgets au niveau des quartiers, politique dite de budgets participatifs ; Fortaleza, également au
Brésil, municipalité comptant 1,8 million d’habitants, qui s’est engagée dans un vaste programme
de construction de logements populaires en collaboration avec les associations locales.

Les recherches sur les organisations économiques populaires et le développement local aujourd’hui
en Amérique latine demeurent encore bien exploratoires, surtout celles dans lesquelles on trouve
une décentralisation du service public combinée à l’initiative des milieux populaires des
bidonvilles. Mais la construction conjointe de l’offre et de la demande de services (privés, publics et
services d’économie sociale) existe bel et bien. Dans certains cas, elle est liée à des politiques
budgétaires décentralisées. Aujourd’hui, dans la foulée de Pôrto Alegre et de Villa el Salvador, des
centaines de municipalités dans de très nombreux pays d’Amérique latine (Brésil, Argentine, Pérou,
Chili, etc.).
[22]
Les caractéristiques des expériences de l’Amérique latine sont les suivantes:
Les nouvelles expériences de développement local en Amérique latine sont le produit d’une
rencontre entre une population marginalisée et des leaders associatifs inscrits dans le sillage
de mouvements sociaux locaux ;
Ces expériences sont généralement aussi le produit d’une rencontre entre le leadership
populaire issu de communautés locales et d’organisations non gouvernementales (ONG)
nationales qui assurent, par leurs compétences, un soutien professionnel nécessaire à leur
développement comme municipalité et collectivité organisée sur le plan socio spatial (les
groupes de quartiers) et socioéconomique (micro-entreprises lancées par des groupes de
femmes, des groupes de jeunes, des petits entrepreneurs et des petits commerçants) ;
Ces expériences savent aussi mettre à profit une coopération internationale décentralisée,
celle qui favorise par exemple des jumelages de municipalités, d’écoles, de centres de santé,
etc., et des soutiens techniques divers (aide à la petite entreprise).

Ces expériences démontrent aussi qu’avec une approche de développement local, il est possible
d’impulser des entreprises à partir du « rez-de-chaussée » de l’économie nationale, de l’économie
de subsistance communautaire présente dans ces communautés. Par exemple, les activités
économiques informelles de Villa el Salvador étaient des activités de petites entreprises familiales,
peu ou pas réglementées, utiles à la survie de ces familles, mais pratiquement pas inscrites dans un
processus d’accumulation. La politique de développement d’un parc industriel est venue amorcer la
sortie du « rez-de-chaussée » de cette économie de survie en lui faisant prendre l’escalier qui
conduit à l’accumulation dans un cadre plus collectif. Le parc industriel de Villa el Salvador
s’avère, à cet égard, particulièrement révélateur.
Les gouvernements locaux – et la démocratie participative qui l’accompagne dans les initiatives
présentées – offrent les avantages de la proximité, c’est-à-dire la possibilité d’intervenir sur des
questions qui concernent l’organisation de la vie quotidienne (services locaux de transport en
commun, équipements localisés de services de santé et de services sociaux, etc.) à une échelle qui

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est objectivement accessible à la majorité des citoyens et sur un territoire certes à géométrie
variable, mais susceptible de favoriser l’appartenance à une communauté. L’économie populaire et
solidaire, de son côté, favorise le décollage de communautés locales, leur premier développement
et, ce faisant, leur insertion dans le développement économique général d’un pays. La coopération
internationale a beaucoup à tirer de ces expériences en orientant son travail en direction du soutien
aux mouvements sociaux locaux, à la démocratie politique locale et au premier développement.

3-2 L’expérience Canadienne (le cas du Québec) :

Depuis 1980, la portée développementaliste des interventions étatiques en sol canadien s’est
profondément transformée. Le Québec, par exemple, dispose depuis 1996 d’une politique de
décentralisation en matière de soutien à la création d’entreprises et à la mise en valeur de la main-
d’œuvre, laquelle a permis de rapprocher la prestation des services publics des demandeurs de
services.

Concrètement, le territoire québécois dispose maintenant d’un réseau d’organisations de


développement local financées par les gouvernements de Québec et d’Ottawa : les Sociétés d’aide
au développement des collectivités (SADC) et les Centres locaux de développement (CLD). On
retrouve aussi sur le territoire québécois un réseau de Centres locaux d’emplois (CLE) voués à la
mise en valeur des ressources humaines locales. Les bassins d’emploi et de non emploi ont à leur
disposition un ensemble de ressources offrant des services de proximité pour faciliter l’émergence
de projets socio-économiques et pour réduire les obstacles à l’insertion de la population active sur le
[23]
marché du travail.

La politique de décentralisation des services publics en matière de développement local complète la


politique nationale de développement. Le Québec est aujourd’hui doté d’une infrastructure
complexe d’intervention où le développement de l’espace national est partagé entre une filière
sectorielle de développement de l’économie (aide à la nouvelle économie par exemple) et une filière
territoriale d’intervention reposant sur des créneaux spécialisés d’intervention en matière de
développement social, de développement économique et de développement culturel.

L’État se dit et se veut animateur du développement socio-économique. Il a renforcé sa capacité de


gestion et de régulation en associant un nombre très important de ressources pour cogérer des
politiques et des programmes pensés et administrés dans la pure tradition centralisatrice.

Le champ formel du développement local est principalement sous la responsabilité de structures


associatives directement assujetties à une politique et à un financement public.
L’institutionnalisation des pratiques se reflète fortement dans les objets de recherche étudiés par les
chercheurs spécialisés dans le domaine puisqu’ils auront tendance à analyser les actions du
développement local à celles découlant des interventions des organisations publiques ou des
organismes communautaires contractualisés par des pouvoirs publics.

3-3 L’expérience Marocaine:


Les sociétés de développement local (SDL) sont l’un des outils mis à la disposition des collectivités
locales marocaines pour assurer la gestion des services et des équipements publics.
Le recours aux sociétés de développement local permet aux collectivités locales de
professionnaliser la gestion des services publics et ainsi améliorer les services rendus aux citoyens.
L’utilisation des SDL comme outil de gestion des services publics est également un moyen
important de mobilisation des financements nécessaires pour faire face aux besoins de plus an plus
croissants des communes marocaines en équipements et en services.

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Emboîtant le pas à la France, le Maroc s’intéresse depuis quelques années à l’économie mixte.
Pionnier dans le domaine de la décentralisation à travers deux profondes réformes de sa Charte des
communes en 1976 et en 2002, le Royaume est, comme son ancien protecteur, confronté aux limites
de la gestion directe des services publics et de l’aménagement du territoire. Un problème d’autant
plus criant que le pays souffre d’un important déficit en matière d’infrastructures qui appelle de
lourds investissements dans des domaines aussi variés que les transports publics, l’aménagement,
[24]
ou encore la gestion de l’eau.
Après quelques initiatives sporadiques, freinées par l’absence de cadre juridique, les autorités
marocaines se sont donc logiquement tournées vers la France et sa Fédération des Entreprises
publiques locales (Epl). Déjà partie prenante dans nombre des projets structurants au Maroc,
l’Agence française de développement a été la marraine de ce partenariat sanctionné en novembre
2007 par la signature d’un protocole de coopération tripartite. Dès le début 2008, la Fédération a
ainsi apporté son concours à l’élaboration d’une législation régissant le fonctionnement des futures
«sociétés de développement local/ SDL » (Epl marocaines). L’année suivante, les deux partenaires
français ont mis leurs forces en commun mettre sur pied une offre de formation à destination des
dirigeants de ces sociétés. Des formations de formateurs locaux sont également prévues pour
permettre l’autonomisation du pays. Enfin, la Fédération des Epl a récemment décidé d’appuyer la
mise en place d’un réseau de SDL avec lequel elle entend développer les échanges d’expériences et
de bonnes pratiques.
Deux ans à peine après la signature de l’accord, les projets de sociétés d’économie mixte poussent
comme des champignons au Maroc. À Marrakech, une SDL vient ainsi d’être créée pour gérer
l’épineux problème du stationnement. Une autre est déjà chargée depuis plusieurs années d’assurer
le fonctionnement de la gare routière. Cet échange d’expérience avec la France a permet au Maroc
de développer un outil pour améliorer à la fois la qualité des prestations, leur durabilité et leur
rentabilité.

3-4 L’expérience subsaharienne (Mali et Burkina-Faso):


Ne pouvant intervenir de manière adéquate au niveau central sur la diversité des situations locales,
de nombreux Etats se sont engagés dans des processus de décentralisation qui transfèrent des
compétences administratives spécifiques à des autorités locales.

Dès le début des années 1990, l’IRAM a innové au Burkina Faso et au Mali en concevant des fonds
d’investissement local. Ces fonds de subvention intervenaient en complément des contributions des
porteurs de projets collectifs (associations, villages, quartiers, groupements de producteurs ou de
productrices). La prise de décision de financement par des instances locales, comprenant en
majorité les bénéficiaires des équipements financés, constituait à l’époque l’innovation principale.
Aujourd’hui l’IRAM continue à développer des outils de financement adaptés aux nouveaux
contextes de décentralisation. [25]

Pour le financement d’équipements publics, l’institut travaille à la mise en ouvre de fonds de


développement ou d’investissement locaux basés sur la complémentarité entre subvention externe
(Etat ou projets de développement), fiscalité locale et contribution des usagers.
Des réflexions sont également en cours pour appuyer les collectivités locales dans la conception de
systèmes de financement leur permettant d’encourager les initiatives des acteurs économiques
locaux.

Aujourd’hui, de nombreuses réformes territoriales et foncières s’inscrivent dans ce mouvement de


décentralisation plus approfondi, qui donne de nouvelles prérogatives aux collectivités locales en
matière gestion du foncier et des ressources naturelles. Pour les bailleurs de fonds internationaux, il
s’agit d’un processus nécessaire, favorisant une meilleure « gouvernance » et permettant de sortir de

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la domanialité héritée de la période coloniale et d’aller vers une plus grande reconnaissance et
formalisation des droits fonciers locaux.

Cependant, la mise en place de tel processus de décentralisation dans les pays est souvent une
affaire complexe. Le transfert de compétences affirmé dans la loi, n’est pas toujours effectif et les
ressources nécessaires à l’exercice de nouvelles prérogatives par les collectivités locales souvent
oubliées. De plus, de nouvelles formes de concurrence peuvent apparaître entre les services
décentralisés de l’Etat les collectivités locales, nouveaux acteurs de la gestion du foncier et les
autorités coutumières, bénéficiant d’une forme de légitimité traditionnelle.
Enfin, des expériences ont été menées pour améliorer le recouvrement des ressources propres par
les collectivités locales, notamment par la réalisation de recensements fiscaux participatifs.

CONCLUSION

Le concept de développement local repose sur un acquis théorique pluridisciplinaire. Les conduites
et les actions qui s’y réfèrent tentent de rapprocher la société civile et l’Etat local. Plus qu’un
concept, le développement local est un processus d’apprentissage organisationnel, une praxis
collective.

La capacité innovante s’est déplacée ou recomposée autour de besoins nouveaux et par conséquent
de nouvelles façons d’intervenir. Les politiques de développement local mettent le point sur la
participation des populations ; notamment des organisations de la société civile dans la mise en
œuvre d’une stratégie d’équité et d’efficience favorisant l’intervention au nouveau régional et local
des acteurs non-institutionnels dans une approche participative multidisciplinaire. Les personnes qui
prennent des décisions collectives assument en outre une responsabilité individuelle d’agir de
manière adéquate et rapide. L’objectif des pouvoirs publics locaux est en tous points identiques à
celui des représentants ; c’est encouragé les bons comportements. Ces politiques de développement
local peuvent intervenir ; la réhabilitation des entreprises locales, l’appui aux artisans, le
développement des organisations artisanales, la formation de la main d’œuvre local, la réalisation et
la réhabilitation des infrastructures locales, l’amélioration de qualité de vie quotidienne de la
population local.

Le développement est d’abord endogène, chapoter par les collectivités locales. Se pose en arrière
plan la question de la qualification et de la formation des acteurs, qui est la détermination première
des capacités sociales de la collectivité à prendre en charge son développement.

Le développement local, en Algérie, reflète les politiques sociales antérieures et résulte d’une
gestion administrée dans laquelle la société civile avait peu d’espace d’expression. L’Etat exerçait
un quasi monopole sur toutes les sphères d’activité économique et sociale. L’Algérie a un potentiel
en ressources humaines et matérielles qui lui permet de mieux réussir en matière de développement,
des progrès importants restent à faire en matière d’efficacité. L’approche participative offre aux
citoyens l’opportunité de s’engager en tant que parties prenantes des projets et programmes de
développement local. Cela améliore la perception des décideurs pendant la phase de formulation des
projets et garantit la durabilité de ces derniers dans la mesure où ils deviennent la propriété de tous
ceux qui y sont associés. La transparence et la visibilité des programmes est assurée et l’Etat gagne
en crédibilité.

Pour conclure, je dirais que nous ne pouvons plus ignorer ces nouvelles missions qui incombent à
la gestion locale du développement. Cette ingénierie sociale territoriale, doit aujourd’hui être
capable de considérer la population locale dans sa globalité (milieu de vie, milieu professionnel,

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l’environnement, relations sociaux, gouvernance participative…) pour lui proposer des solutions de
proximité. C’est en activant son réseau ou en mettant en place des partenariats qu’il aidera la
population locale à réaliser ses projets de vie.
Afin d’améliorer l’implication de la collectivité locale dans développement local en Algérie, on
peut avancer quelques recommandations :

On ne peut pas avancer dans un processus de développement si chaque gouvernement efface


la trace de son prédécesseur. On peut faire des études pour rectifier le tir, est tiré des leçons
sur les fautes commissent auparavant. L’Etat ne peut pas, à elle seul, financer le
développement local, la décentralisation et les prérogatives peuvent constituer la pierre
angulaire des élus locaux pour faire booster un travail pérenne de proximité.
On peut proposer des solutions anodines qui peuvent durer un certain temps Les
collectivités locales en Algérie louent des terrains pour organiser des marchés
hebdomadaires afin de collecter quelques taxes pour un montant dérisoire. La fermeture de
ces marchés peut constituer un levier pour que ces marchands se convertir à l’économie
formelle, demandent des registres de commerce et payent leurs redevances, ces derniers
peuvent constituer une source de financement importante pour la collectivité locale.
L’application de la loi ; dans les années 60 et 70 les agents de la commune enregistrent
quotidiennement des effractions des citoyens (travaux sans permis, des fêtes sans
autorisations, atteinte aux façades des immeubles, etc.). l’application de la loi peut constituer
un outil très efficace pour éduquer les citoyens et une source très importante pour financer
les besoins des collectivités locales.
La décentralisation constitue une solution aux communes enclavées en Algérie, elle permet
de trouver les moyens adéquats qui résident dans la spécificité de la région et qui rassemble
les intérêts de toutes les parties prenantes.

BIBLIOGRAPHIE

1
https://www.gate.cnrs.fr/uneca07/.../El-Moujaddidi-Rabat-07.pdf
2
Giacomo Becattini (1992), Le district marshallien : une notion socio-économique, in Georges Benko et Alain Lipietz
Alain, Les régions qui gagnent, PUF, pp. 37 -39

3
Philippe Aydalot (1987), Economie régionale et urbaine, Annales de géographie, vol 96, n°536, pp.494-496.

4
Bernard Vachon (1993), Le développement local ; théorie et pratique, Gaétan Morin, Québec, 331p.

5
Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Développement local : concepts, stratégies
et Benchmarking, 1ére contribution de MIPMPEPI au débat sur la promotion du développement local en Algérie,
septembre 2011, p.8

6
Frédéric Debuyst (2001), Acteurs, stratégies et logiques d'action in : Debuyst F., Defourny P. & Gerard H. (eds),
Savoirs et jeux d’acteurs pour des développements durables, Louvain la neuve, Belgique, Académia-Bruylait.

7
Gérard Logié (2000), L’intercommunalité au service du projet de territoire, La découverte et Syros, 286p.

8
Le développement local et la décentralisation AFD, [En ligne] www.afd.fr consulté le 21/08/2015.

9
Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, op.cit, p.12

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10
Jean Deberre, (2007), Décentralisation et développement local, Afrique contemporaine 2007/1, N° 221, pp. 45-54

11
Ibid, p.7

12
Robert Barro, (2000), Les facteurs de la croissance économique, Ed. Economica, 120p.

13
André Joyal et al, (2000), Réseaux d’information des PME en milieu non-métropolitain, Cahiers de géographie, Vol
44, No 122, pp189-207.

14
le décret n°86-266 la 04/11/1986 portante organisation et fonctionnement du Fonds Commun des Collectivités
Locales
15
Madjid Gontas et Samira Hellou, L’autonomie financière des collectivités locales et le développement territorial : une
approche comparative entre l’Algérie et la France, Les cahiers de MEGAS, n°4 décembre 2008, pp.1-16

16
Loi n° 90-08 du 7 avril 1990 portant code de la commune.

17
La Loi 11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune.
18
Conseil des ministres, mai 2011.

19
Nadia Salemi, (2012), Rapport du Cnes sur le développement local ; les 50 vérités qui accablent le gouvernement, le
quotidien le soir d’Algérie, lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/25/2-133385.php.
20
Idem.

21
Louis Favreau et Lucie Fréchette, (2002), Développement local et économie solidaire en Amérique latine: des
expériences innovatrices, Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités, Série Pratiques
économiques et sociales no. 21, Université du Québec en Outaouais, 26 pages.
22
Idem.

23
Chantale Doucet et Louis Favreau, (2006), Développement économique communautaire au Québec : des pratiques
innovatrices faiblement institutionnalisée, Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT) et la Chaire de
recherche en développement des collectivités (CRDC), Université du Québec en Outaouais, 28 p.

24
https://www.giz.de/de/downloads/giz2012-fr-energies-renouvelables.pdf
25
Alain Rochgude et Caroline Plaçon, Décentralisation, acteurs locaux et foncier, [En ligne] www.foncier-
developpement.org

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