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Caractérisation des performances d'un béton renforcé de fibres à partir d'un


essai de flexion. Partie 1: De la subjectivité des indices de ténacité

Article  in  Materials and Structures · July 1999


DOI: 10.1007/BF02482713

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1 author:

Gilles Chanvillard
LafargeHolcim Research Center
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Materials and Structures/Matériaux et Constructions, Vol. 32, July 1999, pp 418-426

Caractérisation des performances d’un béton renforcé


SCIENTIFIC REPORTS

de fibres à partir d’un essai de flexion. Partie 1 : De la


subjectivité des indices de ténacité
(Characterisation of fibre reinforced concrete’s performance after a flexural test - On
subjectivity of toughness indices)

G. Chanvillard
Département Génie Civil et Bâtiment, URA CNRS 1652, École Nationale des Travaux Publics de l’État, rue M. Audin, 69518 Vaulx en
Velin Cedex, France
Article reçu : le 4 septembre 1998 ; Article accepté : le 3 mars 1999

R É S U M É A B S T R A C T

L’utilisation des bétons renforcés de fibres dans les The use of fibre reinforced concrete in structures is rela-
structures est liée aux développements de méthodes de cal- ted to the development of analytic methods. These one
cul. Celles-ci requièrent cependant des grandeurs fiables need however reliable values characterising material beha-
caractérisant le comportement du matériau. Alors que viour. While for about twenty years, flexural tests are
depuis une vingtaine d’années, la pratique courante made to evaluate the properties of the material, these tests
consiste à effectuer des essais de flexion sur prismes, ces are not able to obtain intrinsic values. In this study, we
essais ne permettent pas de caractériser de façon intrin- tackle the limits of the ASTM C-1018 standard which
sèque les performances du bétons renforcés de fibres. Nous defines toughness indices as characteristic properties. On
abordons dans cette étude les limites de la norme ASTM the basis of a model of the bending behaviour of cracking
C-1018 qui définit des indices de ténacité comme gran- beams, we develop in first time, relations between the
deurs caractéristiques. Sur la base d’un modèle de compor- deflection at the centre of the beam and the crack opening
tement d’une section fissurée de poutre, nous dévelop- displacement. Then, we show that toughness indices are
pons, dans un premier temps, les relations qui relient la dependent to the beam size and to the crack position. As a
flèche au centre d’un prisme en flexion et l’ouverture de la result, these indices can not be used to guarantee a critical
fissure. Nous montrons alors que ces indices dépendent crack opening. Thus, they do not allow to prescribe fibre
essentiellement de la taille des échantillons et de la position reinforced concrete performances for a given structural
de la fissure. Par suite, les indices de ténacité ne sont pas application.
capables de garantir une ouverture de fissure critique.
Ainsi, ils ne permettent pas de prescrire des performances
sur le matériau pour une application structurale donnée.

1. INTRODUCTION d’études des grandeurs mécaniques pertinentes que les


méthodes de dimensionnement qui émergent actuellement
Les bétons renforcés de fibres arrivent aujourd’hui à pour les structures en béton renforcé de fibres pourront
maturité. Depuis une quarantaine d’années, des milliers s’ancrer durablement aux cotés des règlements en vigueur
de publications ont décrit l’action des fibres, la formula- pour le béton armé. Le développement d’applications
tion du matériau et ses performances potentielles. Il ne industrielles innovantes est à cette condition et c’est donc
fait plus aucun doute aux yeux des chercheurs mais éga- un défi aujourd’hui pour la recherche dans ce domaine.
lement de nombreux ingénieurs que certaines applica- Dans les deux parties de l’étude proposée, nous ana-
tions structurales peuvent intégrer les bétons renforcés lysons l’essai de f lexion comme moyen d’investigation
de fibres comme matériau à part entière [1, 2]. des performances d’un béton renforcé de fibres. Dans la
Il faut, pour franchir ce cap, c’est-à-dire passer du labo- première partie, la norme ASTM C-1018 [3], considérée
ratoire aux bureaux d’études, établir des critères de caracté- comme une référence, est analysée en profondeur sur la
risation fiable des performances du matériau. Il n’est plus base d’un modèle de comportement d’une section fissu-
acceptable de se contenter d’apprécier de façon qualitative rée d’une poutre. Nous montrons les limites des indices
l’apport des fibres. C’est en fournissant aux bureaux de ténacité et l’impossibilité d’exploiter ces grandeurs

Editorial Note
Mr Gilles Chanvillard works at the ENTPE, a RILEM Titular Member.

1359-5997/99 © RILEM 418


Chanvillard

comme prescriptions dans le cadre d’un dimensionne- – l’ouverture maximale de la fissure, w0,
ment de structure. – le profil de la fissure.
Dans la seconde partie de cette étude, nous proposons Nous pouvons raisonnablement admettre que
une exploitation des résultats d’un essai de f lexion sur l’ouverture de la fissure suit une progression linéaire sur
prismes entaillés, choix que nous justifions également. la hauteur fissurée. Il demeure trois inconnues pour seu-
Cette approche permet d’obtenir une loi de comporte- lement deux équations d’équilibre.
ment caractéristique en traction des fibres. Elle présente
également des limitations que nous exposons mais permet
d’apprécier de façon rigoureuse le potentiel d’un béton 2.2 Hypothèse cinématique
renforcé de fibres vis à vis d’une application structurale,
sur la base d’un essai accessible à tous laboratoires. Une hypothèse cinématique supplémentaire est néces-
saire pour exprimer une compatibilité entre la zone fissu-
rée et la zone non fissurée. Il faut alors introduire le
2. MODÈLE DE COMPORTEMENT D’UNE contexte de la section fissurée dans la structure. Deux cas
SECTION FISSURÉE de chargement sont envisagés, la flexion centrée (Fig. 2a),
et la flexion circulaire (Fig. 2b). Ils correspondent aux cas
2.1 Équations d’équilibre mécanique expérimentaux les plus courants en laboratoire.

La Fig. 1 illustre une section type d’une poutre, sup-


posée rectangulaire de hauteur h et de largeur b, sollici-
tée en flexion simple et présentant une fissure [4].

Fig. 2 – Cas types de chargement étudiés et courbures associées.

Dans le cas d’une fissure apparaissant au centre de la


Fig. 1 – Distribution des contraintes dans une section fissurée. poutre, nous avons χm la courbure de la partie non fis-
surée de la section et χe la courbure élastique équivalente
Deux zones se distinguent clairement : d’une poutre identique non fissurée. Une simulation
Zone I : le béton est non fissuré et son comportement est numérique permet de montrer que la zone perturbée par
caractérisé par une courbure et une loi de comportement la présence de la fissure a une largeur égale à environ
σb(εb), deux fois la hauteur de la fissure (α.h) (Fig. 1). Par suite,
Zone II : le béton est fissuré et les fibres sont mises à la courbure le long de la poutre peut être décrite par
contribution. Cette zone est caractérisée par l’ouverture l’expression de la courbure élastique à laquelle s’ajoute
de la fissure w et par une loi de comportement σf(w). un incrément de courbure dans la zone perturbée par la
L’équilibre mécanique de la section en flexion simple fissure, soit (Fig. 2) :
impose la nullité de l’effort normal et l’égalité des
moments sollicitant et résistant : χ(x) = χe(x) + ∆χ(x) (2)

 h αh h Nous pouvons alors décrire la courbure le long de la


∫ () ∫ ( ) ∫ ( )
N = σ z ⋅ b ⋅ dz = σ f w ⋅ b ⋅ dz + σ b ε b ⋅ b ⋅ dz = 0

poutre par les expressions suivantes (équations (3) à (7)),
en faisant l’hypothèse d’une variation parabolique pour
0 0 αh (1)
 h αh h ∆χ(x) dans la zone perturbée par la fissure :

∫ () ∫ ( ) ∫ ( )
M = σ z ⋅ b ⋅ z ⋅ dz = σ f w ⋅ b ⋅ z ⋅ dz + σ b ε b ⋅ b ⋅ z ⋅ dz

– en flexion centrée (Fig. 2a) :
0 < x < α.h : zone perturbée par la fissure
0 0 αh

  2 ⋅ x
Pour définir totalement l’état de déformation (et de
fissuration) de la section, il faut identifier : ()
χ e x = χ e ⋅  1 − L 
– la courbure de la zone non fissurée de la section consi- 
∆χ x = χ − χ + 2 ⋅  χ ⋅  1 − 2 ⋅ x  − χ  ⋅ x
() ( )
dérée, χm,  m e
 e  L  m
 α⋅h (3)
– la hauteur relative de l’axe neutre, qui définit égale- 
      
2
ment la hauteur relative de la fissure (α), par le biais de la
 − χ e ⋅ 1 − 4 ⋅ x − χ m  ⋅ x
courbure et de la résistance à la traction de la matrice,    L    α ⋅ h 

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Materials and Structures/Matériaux et Constructions, Vol. 32, July 1999

α.h < x < L/2 : Le problème est alors explicite, et connaissant les lois
de comportement du béton et des fibres (dans la fissure),
  2 ⋅ x

()
χ e x = χ e ⋅  1 −
L  (4)
il est possible de décrire le comportement d’une section
en terme de relation moment résistant en fonction de
 ()
∆χ x = 0 l’ouverture de la fissure.
Ce modèle a pu être validé à de nombreuses occa-
– en flexion circulaire (Fig. 2b) : sions à partir d’essais de traction directe sur carotte
entaillée et d’essais de f lexion sur prismes [5, 6]. Il

()
χ e x = χ e constitue la base d’une méthode de dimensionnement
0 < x < α⋅h :  2 (5) des éléments de structure fonctionnant comme des
 x 


∆χ x = () (
χ m − χ e ⋅

)
1 −
α ⋅ h
poutres, en béton renforcé de fibres, en intégrant des
notions d’états limites de service et ultime [7, 8].

α ⋅ h < x < l′ : 
()
χ e x = χ e
(6)
()
∆χ x = 0 3. CALCUL DE LA FLÈCHE D’UN PRISME
  x − l′  3.1 Cas d’une fissure centrée
l′ < x < L / 2 : 
()
χ e x = χ e ⋅  1 −
L / 2 − l′  (7)
()
∆χ x = 0

Nous abordons dans cette partie le problème du calcul
de la flèche d’un prisme fissuré. En effet, cette grandeur
Nous obtenons bien lorsque la longueur tend vers est souvent utilisée comme référence pour caractériser le
l’infini des expressions équivalentes de la courbure dans comportement post fissuration d’un béton renforcé de
la zone perturbée par la fissure. fibres. Il s’agit d’établir des relations entre l’ouverture de la
En faisant l’hypothèse d’un mécanisme de bicouche, fissure et la flèche mesurée au centre du prisme.
nous pouvons écrire la compatibilité des rotations, à la Nous nous limitons dans les développements qui sui-
frontière de la zone perturbée par la fissure, entre d’une vent au calcul de la f lèche pour les deux cas types de
part la zone non fissurée de la section et d’autre part chargement étudiés. Il reste cependant aisé d’étendre
l’angle d’ouverture de la fissure, selon le mécanisme cette approche à d’autres cas de chargement.
illustré sur la Fig. 3, soit : Le calcul de la flèche au centre de la poutre s’effectue
par une double intégration des expressions précédentes
αh
de la courbure (équations (3) à (7)) en prenant en compte
∫ χ(x) ⋅ dx = 2 ⋅ α0h
w
θ= (8) les conditions aux limites et les contraintes de continuité
0 entre zones, soit :
x x
() () ∫ ∫ ()
u x − u 0 = dx ⋅ χ t ⋅ dt (11)
0 0

Finalement, la flèche au centre des poutres s’exprime :


– en flexion centrée :

 2
u 0 = α ⋅ h ⋅ L χ − χ − αh χ + 3 ⋅ χ( )
 () 6
(m e
12
) m e ( )
Fig. 3 – Mécanisme virtuel permettant d’établir la compatibilité 
des rotations.  ( )
χ e ⋅ αh
3
(12)
 +
3⋅L
+ ue 0 ()

u 0 = L ⋅ χ e
2
En appliquant l’équation (8) aux deux cas de charge-  e() 12
ment étudiés, et en se référant aux expressions des cour-
bures (équations (3) et (5)) nous obtenons les relations – en flexion circulaire :
suivantes entre les courbures et l’ouverture de la fissure :
– en flexion centrée : 
( ) 2
u 0 = α ⋅ h ⋅ L χ − χ − αh χ + 5 ⋅ χ + u 0
 () 6
( m e) 12
( m e e ) ()
 
w 0 = χ m + 2 ⋅ χ e ⋅ 1 − αh 
  2 ⋅ αh ( ) 2 
u 0 = L ⋅ χ e  1 + 2 l ′ − 2 l ′ 
2 (13)
()
2
(9)
  2 ⋅L 3  e
 12  L L2 

– en flexion circulaire : soit en adoptant les relations entre l’ouverture de la


fissure et la courbure (équations (9) et (10)) :
( )2
2 ⋅ αh
[
w0 = χm + 2 ⋅ χe ] 3
(10)

420
Chanvillard

– en flexion centrée :

() ( ) ( )
u 0 = u 1 w 0 , α + u 2 χ e , α + u e 0

()
u w , α = w 0  L − αh 
( )
 1 0 4⋅α ⋅h  2 



χ e ⋅ αh  ( )
αh 
2 (14)
( ) αh
u 2 χ e , α = − 2  L − 6 − 2 ⋅ L 
 Fig. 4 – Mécanisme de charnière avec une fissure non centrée.
 

u 0 = L ⋅ χ e
2

 e () 12 3.2 Cas d’une fissure excentrée


– en flexion circulaire : En pratique, les essais de f lexion sur prismes sont
() ( ) ( )
u 0 = u 1 w 0 , α + u 2 χ e , α + u e 0

() généralement asservis sur la flèche qui doit être mesurée
directement sur l’échantillon [9]. La fissure peut appa-
u w , α = w 0  L − αh 
( ) raître de façon équiprobable dans toute la zone centrale
 1 0 4⋅α ⋅h  2  soumise à un moment constant (Fig. 2b). Il arrive égale-

χ ⋅ α  
 2 e (
u χ , α = − e
) 2 
h
L − αh
2 
(15) ment que la fissure ne soit pas exactement sous la charge
 dans le cas d’un essai de f lexion centrée (Fig. 2a). Par
u 0 = L ⋅ χ e  1 + 2 l ′ − 2 l ′ 
2
()
2
suite, pour estimer l’ouverture de la fissure, toujours
 e
12   
 L L2  supposée unique, il faut prendre en compte sa position
exacte dans la zone centrale du prisme.
Il ressort des expressions précédentes (équations (14) En considérant le mécanisme de charnière illustré sur
et (15)) que la flèche n’est pas simplement la somme d’un la Fig. 4, nous obtenons les relations suivantes :
terme élastique et d’un terme de rotule parfaite au droit
de la fissure. La f lèche correspond à la somme d’un ∗ la flèche au centre vaut : δ = 3 ⋅ l θ2 (17)
terme élastique ue(0), d’un terme fonction de l’ouverture 2
de la fissure u1(we,α) et d’un terme fonction à la foi de ∗ l’ouverture de la fissure vaut : w0 = h.(θ1 + θ2) (18)
l’intensité du chargement par l’intermédiaire de la cour- ∗ la comptabilité au droit de la fissure : θ1.l1 = θ2.l2 (19)
bure χe et de la hauteur de la fissure, u2(χe,α). Ce der- en combinant ces équations (17) à (18), nous pouvons
nier terme peut devenir négatif et provoquer après fissu- écrire :
ration un retour de f lèche alors que l’ouverture de la
fissure est croissante. Il intègre physiquement l’énergie l +l  (20)
w 0 = h ⋅ θ2  1 2 
élastique libérée lors de la fissuration et dissipée par la  l1 
propagation de la fissure. soit :
De plus, une observation visuelle des prismes lors des
essais confirme que la fissure ne parvient pas en face  
w0 = 2 ⋅ δ ⋅  h  avec l 1 < l 2 (21)
supérieure. Par suite, il est satisfaisant de constater que la  l1 
hauteur relative de la fissure intervient dans l’expression Si l’on considère le cas d’une fissure centrée, nous
précédente. obtenons l’expression d’une rotule parfaite centrée soit,
Dans les configurations courantes, nous avons les ratios avec l’équation (21) :
suivants dans le cas d’une flexion circulaire (Fig. 2b) :
l1 = L d’où w 0 = 4 ⋅ δ ⋅ h (22)
l′ = L h= L 2 L
6 3
soit
Ainsi, nous proposons une généralisation des équa-
(16) tions de la flèche (équations (14) et (15)) dans le cas où la
3 ⋅ w 0  α  χ e ⋅ α ⋅ L2  α  23 ⋅ L2 ⋅ χ e
()
u0 = 1− −
4⋅α  6  6
1+ +
 6 216
fissure n’est pas centrée sous la forme suivante, en modi-
fiant uniquement le terme de premier ordre représentant
la contribution de la fissure à la flèche :
Notons cependant que lorsque l’ouverture de la fis-
w0 ⋅ l1  
sure devient grande, la hauteur relative de la fissure tend
vers l’unité. Par suite, les termes u2 et ue dans l’expres- ( )
u 1 w 0 ,α =
2⋅α ⋅h 
1 − αh
2 ⋅L
(23)
sion de la flèche deviennent négligeable car le moment Remarquons que cette dépendance de la flèche avec
résistant diminue de plus en plus et le rapport entre la la position de la fissure, bien que non identifiée dans la
flèche et l’ouverture de la fissure tend, dans le cas précé- littérature, explique totalement la dispersion des résultats
dant (équation (16)), vers 4/3. Cette valeur correspond que l’on retrouve dans certaines publications [11]. Il
naturellement à un mécanisme cinématique de rotule devient alors possible, connaissant la relation moment -
parfaite au centre. ouverture de la fissure de la section fissurée d’un prisme
et en identifiant la position de la fissure sur le prisme,
d’estimer la flèche au centre du prisme.

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Materials and Structures/Matériaux et Constructions, Vol. 32, July 1999

4. LES INDICES DE TÉNACITÉ


La norme ASTM C-1018 définit la méthode de cal-
cul des indices de ténacité à partir d’essais de flexion sur
prismes chargés en flexion circulaire (Fig. 2b)[3, 10, 11].
Aucune mention n’est faite sur la prise en compte de la
position de la fissure dans la zone centrale du prisme.
L’indice de ténacité correspond au rapport de la surface
sous la courbe moment - flèche jusqu’à une flèche don- Fig. 5 – Affinité des courbes moment/flèche en fonction de la
née et de la surface sous cette même courbe jusqu’à la position de la fissure.
flèche de première fissuration.
Aucune correspondance n’est précisée dans cette
norme entre les flèches et les ouvertures de fissures. Par
suite, il devient délicat de spécifier les performances d’un
béton renforcé de fibres sur la seule base des indices de
ténacité. De plus, il est mentionné dans cette norme, que
la taille des prismes doit être en correspondance avec
l’application visée. Une subjectivité bien difficile à sur-
monter sans plus de précision.
Nous proposons d’aborder ce double aspect de la
taille des prismes et de l’ouverture de la fissure par rap-
port aux indices de ténacité en exploitant les développe-
ments précédents. Commençons néanmoins par discuter
l’influence de la position de la fissure.
Fig. 6 – Évolution des composantes de la flèche en fonction de
l’ouverture de la fissure (cas d’un prisme de hauteur 0,14 m).
4.1 Influence de la position de la fissure
(x −1)u M u
1( 1 )
e
Deux cas extrêmes peuvent se présenter pour le cal-
cul de la flèche selon la position de la fissure, dans le cas Iγ 1 = 1 + 2
ue ∫ Me
⋅ du 1
0
d’un essai de flexion circulaire (Fig. 2b) : (27)
(x −1)u M u
2 ( 1)
Cas 1 : la fissure est centrée, d’où : e


et Iγ 2 = 1 + 2 ⋅ du 1
w0 ⋅ L   ue Me
l1 = L
2
( )
soit u1 w 0 ,α =
4⋅α ⋅h 
1 − αh
2 ⋅L
(24) 0
Compte tenu de l’affinité exprimée précédemment
Cas 2 : la fissure est à la frontière de la zone centrale : et en ne conservant que les termes du premier ordre,
nous pouvons écrire avec les équations (24) et( 25) :
w0 ⋅ L  
l1 = L ( )
soit u1 w 0 ,α = 1 − αh (25)
 
3 6⋅α ⋅h  2 ⋅L ( )
M1 u1 = M2 3 ⋅ u1
2 
(28)
Ainsi, selon la position de la fissure, la courbe moment
- f lèche subit une affinité sur la f lèche post fissuration d’où, en notant :
pour une ouverture de fissure donnée (Fig. 5). En effet, M1 u1
dans le stade de comportement post fissuration, les termes M∗ = et u∗ =
u2 et ue sont du même ordre de grandeur mais de signe Me ue
opposé, ils se compensent. Par suite, le terme u1 est domi-
nant vis-à-vis de la flèche post - fissuration (Fig. 6). (x −1) (
2 x−1
3
)
∫M ∫M
∗ ∗ ∗
Pour le calcul des indices de ténacité, nous avons par Iγ 1 = 1 + 2 ⋅ du et Iγ 2 = 1 + 3 ⋅ du∗ (29)
définition et en faisant l’hypothèse d’un comportement 0 0
linéaire avant la fissuration : La différence entre ces indices de ténacité s’écrit alors :
x⋅u e
(x −1) (
2 x−1
)
2⋅ ∫ M ⋅ du 3

∫M ∫M
∗ ∗ ∗
γ +1 Iγ 1 − Iγ 2 = 2 ⋅ du − ⋅ du∗ (30)
Iγ = 0
avec x = (26)
Me ⋅ ue 2 (
2 x−1
3
) 0

Par suite, selon la position de la fissure, et en notant Notons immédiatement que dans le cas d’un compor-
M1(u1) et M2(u2) les moments post fissuration obtenus tement post fissuration qui correspond à un plateau plas-
dans les deux cas 1 et 2 précédents (Fig. 5), nous avons : tique parfait, soit M∗ constant, nous avons logiquement
l’égalité des indices de ténacité. En toute rigueur, la diffé-
rence entre les valeurs obtenues de ces indices de ténacité
dépend de l’allure de la courbe moment - flèche.

422
Chanvillard

Regardons maintenant les valeurs des ouvertures de


fissures dans chacun des deux cas. Le calcul des indices
de ténacité est effectué par intégration jusqu’à une flèche
multiple de la flèche de fissuration, soit x.ue. Quelque
soit la position de la fissure, les indices de ténacité sont
calculés pour les mêmes flèches post fissuration, soit :
w 1 ⋅ L  α 1 ⋅ h  w 02 ⋅ L  α 2 ⋅ h 
(1 − x) ⋅ ue ≈ 4 ⋅ 0α 1 − = 1 −  (31)
1 ⋅h  2 ⋅ L  6 ⋅ α2 ⋅ h  2 ⋅L 
avec : 1 et 2, les indices référant aux cas précédents de
position de la fissure (équations (24, 25)) Fig. 7 – Lois de traction des bétons renforcés de fibres.
finalement :
 α2 ⋅ h 
1 − 
w 01 2 ⋅ α1  2 ⋅L 
=
w 02 3 ⋅ α2  α1 ⋅ h  (32)
1 − 
 2 ⋅L 

Ainsi, les ouvertures de fissure correspondant à cha-


cun des indices de ténacité calculés ne sont pas les
mêmes. Dans l’hypothèse où les hauteurs relatives des fis-
sures sont voisines (α1 = α2), les ouvertures de fissures
sont dans un rapport de 2/3, ce qui est important. À titre
d’exemple, deux prismes pourront présenter le même
indice de ténacité pour une flèche donnée, en ayant pour
l’un une fissure centrée de 0,2 mm d’ouverture et pour
l’autre une fissure excentrée de 0,3 mm d’ouverture. Fig. 8 – Courbes moment/ouverture de la fissure pour la loi H.
Même dans le cas d’un comportement post fissuration
plastique, avec des indices de ténacité égaux, ce rapport
sur les ouvertures de fissures demeurent. Il devient alors
très subjectif de caractériser un comportement d’un béton
renforcé de fibres sans considération supplémentaire sur la
position de la fissure dans la zone centrale du prisme.

4.2 Influence de la taille des prismes


Pour aborder ce paragraphe, deux lois de comporte-
ment des fibres en traction ont été utilisées pour modéliser
le comportement en flexion de prismes de trois tailles dif-
férentes, chargés en flexion circulaire. Ceci suppose que la
distribution des fibres est identique dans chacun des
prismes. Une telle hypothèse peut être validée dans le cas
de prismes sciés. Avec des prismes coulés, il est bien connu
Fig. 9 – Courbes moment/flèche pour la loi H (FC : première
que des effets de paroi perturbent l’orientation des fibres. fissure).
Les lois de comportement utilisées sont illustrées sur
la Fig. 7 et correspondent à deux cas extrêmes de com-
portement des bétons renforcés de fibres. D’une part, un pectivement notées 10, 14 et 20.
comportement moyen avec une contrainte résiduelle Le calcul des indices de ténacité I5, I10 et I20 au sens
post fissuration de faible intensité (loi notée L) et d’autre de la norme ASTM C-1018 a alors été effectué pour
part, un comportement avec une contrainte post fissura- chaque configuration (Fig. 12). Il apparaît clairement
tion d’intensité voisine à la contrainte de fissuration de la que, selon les performances du béton considéré, ces
matrice (loi notée H). La première loi est typique d’un indices peuvent dépendre de la taille des prismes. Ainsi,
béton moyennement dosé en fibres, alors que la seconde pour un béton de qualité moyenne, la Fig. 12 montre
correspond au cas d’un béton fortement dosé en fibres que les indices de ténacité sont relativement indépen-
présentant elles-mêmes de bonne capacité d’ancrage. dants de la taille des prismes, comme cela a déjà été
Les Figs. 8 à 11 illustrent l’évolution des moments en publié [13]. Ceci s’explique par le fait que le comporte-
fonction de la flèche au centre et de l’ouverture de la fissure ment post fissuration de ce type de béton se traduit par
(fissure au centre du prisme) pour trois tailles de prismes une capacité résiduelle sous la forme d’un plateau
différentes, 10 × 10 × 30, 14 × 14 × 42, 20 × 20 × 60, res- d’intensité à peu près constante. Dans un tel cas, la pre-

423
Materials and Structures/Matériaux et Constructions, Vol. 32, July 1999

Fig. 10 – Courbes moment/ouverture de la fissure pour la loi L.

Fig. 13 – Ouverture des fissures pour chaque configuration.

tion de la matrice. Ce résultat constitue en soi une pre-


mière limite dans les performances des indices de téna-
cité à caractériser le comportement post fissuration des
bétons renforcés de fibres.
Un deuxième aspect que nous abordons maintenant
concerne l’ouverture de la fissure aux flèches auxquelles
sont calculés les indices de ténacité. En effet, au delà de
la capacité à dissiper de l’énergie après fissuration, c’est
bien une notion d’ouverture critique des fissures qui
apparaît comme un critère essentiel pour assurer un bon
comportement mécanique et durable des structures.
La Fig. 13 illustre les ouvertures de fissure correspon-
Fig. 11 – Courbes moment/flèche pour la loi L. dant à chaque référence d’indice de ténacité en fonction
de la taille des prismes et pour les deux lois de comporte-
ment en traction adoptées. Un premier résultat évident
apparaît, plus la référence de l’indice de ténacité est élevée,
plus l’ouverture de la fissure correspondante est grande.
Nous constatons également que plus la taille des
prismes augmente, plus l’ouverture de la fissure aug-
mente. Ainsi, le choix d’une référence fixée pour le cal-
cul de l’indice de ténacité n’apparaît plus comme une
donnée suffisante pour caractériser les performances
d’un béton renforcé de fibres si l’on veut s’imposer une
ouverture de fissure critique.
Si l’on reprend l’expression générale de la flèche au
centre d’un prisme chargé en flexion circulaire, dans le
cas particulier des rapports géométriques standards
(équation (16)), et dans la mesure où les tailles de prismes
Fig. 12 – Indices de ténacité pour les deux lois et les trois tailles de étudiées sont homothétiques, il est intéressant de norma-
prismes. liser les ouvertures de fissure par la hauteur des prismes.
La Fig. 14 illustre alors l’évolution de ce paramètre adi-
mière fissure correspond au point de brisure après la par- mensionnel obtenu.
tie linéaire initiale et est facilement détectable. Nous vérifions bien la proportionnalité entre l’ouver-
Par contre, lorsque la réponse post fissuration du ture de la fissure et la hauteur du prisme pour une réfé-
béton présente des variations marquées, les intensités des rence de l’indice de ténacité donné et ceci, quelle que
indices de ténacité dépendent de la taille des prismes. soit la performance du béton. Cependant, le facteur de
Dans ce cas, la perte de linéarité de la première partie de proportionnalité en question n’a pas une expression
la courbe est difficile à estimer [14] et la première fissure simple, compte tenu de la relation qui lit la f lèche et
a été obtenue par le calcul en adoptant une contrainte de l’ouverture de la fissure.
traction sur la fibre tendue égale à la résistance en trac-

424
Chanvillard

Fig. 15 – Corrélation entre le rapport ouverture de la fissure/


hauteur et la référence de l’indice de ténacité.
Fig. 14 – Rapport ouverture de la fissure/hauteur pour les
différents calculs.
différents types de chargement possibles. Nous montrons
ensuite que les indices de ténacité dépendent fortement de
5. DISCUSSION GÉNÉRALE la position de la fissure. Par suite, l’unique spécification
d’un indice de ténacité sur la base d’un multiple de la
La prescription d’un béton renforcé de fibres pour f lèche élastique n’est garante ni d’un niveau de perfor-
une application structurale précise nécessite de pouvoir mance, ni d’une ouverture de fissure maximale.
caractériser ses performances. Alors que l’apport des En revenant sur les recommandations de la norme
fibres est évident lorsque un essai de flexion sur prisme ASTM C-1018 [3], il est spécifié que la taille des prismes
au niveau post fissuration, il est indispensable d’établir doit être en correspondance avec les dimensions caracté-
une corrélation entre l’échelle du prisme et l’échelle de la ristiques de l’application visée et la nature du béton uti-
structure réelle. lisé. C’est un point très délicat et nous avons envisagé
Nous avons repris dans cet article un modèle de trois tailles de prismes relativement proches, homothé-
comportement d’une section fissurée en flexion qui est tiques, qui relèvent plus de la dimension de moules cou-
basé sur l’intégration d’une loi de comportement des ramment utilisés dans les laboratoires.
fibres cousant la fissure. L’intérêt majeur d’un tel modèle En calculant avec le modèle de comportement d’une
est de pouvoir envisager un dimensionnement méca- section fissurée les réponses théoriques de chacun de ces
nique au sens réglementaire avec une prise en compte trois prismes, nous avons pu ensuite évaluer les indices
directe des ouvertures de fissures critiques. de ténacité. Il apparaît que ces indices dépendent de la
Par contre, la loi de comportement des fibres en trac- taille des échantillons selon les performances post fissu-
tion demeure une donnée délicate à obtenir expérimen- ration du béton.
talement. En effet, il faut avoir recours à des essais de De plus, l’ouverture de la fissure correspondant à une
traction directe, sur cylindres carottés, asservis sur référence d’un indice de ténacité fixé dépend elle aussi
l’ouverture de la fissure. De tels essais requièrent des fortement de la taille du prisme. Toutefois, une propor-
matériels expérimentaux sophistiqués non disponibles tionnalité entre l’ouverture de la fissure et la hauteur du
dans tous les laboratoires. prisme a pu être mise en évidence pour une référence
En pratique, les essais de flexion sur prismes sont plus d’un indice de ténacité fixé. Ainsi, là encore, le choix
couramment utilisés. Bien que requérant également des d’un indice de ténacité fixé ne suffit pas pour caractériser
matériels expérimentaux de qualité pour obtenir un le comportement du béton.
comportement post fissuration représentatif avec un Nous pouvons ainsi établir un passage entre une exi-
asservissement sur la flèche par exemple, ils ne nécessi- gence sur l’ouverture de la fissure et une référence d’un
tent pas une procédure expérimentale délicate telle que indice de ténacité, indépendamment de la taille des
le collage pour la traction directe [2, 14, 15]. Cependant, prismes (Fig. 15) :
le dispositif de chargement en flexion circulaire conduit
w0
généralement à une incertitude totale sur la position de = 0, 0001 ⋅ γ (33)
la fissure en zone centrale du prisme. C’est néanmoins h
sur la base de ces essais que la norme ASTM C-1018 Cette corrélation provient directement du lien ciné-
propose de calculer des indices de ténacité pour caracté- matique entre la flèche et l’ouverture de la fissure (centrée
riser les performances du béton. dans ce cas), sachant que la référence des indices de téna-
Nous avons alors pu établir dans cet article des relations cité correspond à un multiple de la f lèche élastique. En
simples entre l’ouverture de la fissure et la flèche au centre toute rigueur, cette corrélation dépend des performances
du prisme selon les différentes positions de la fissure et les post fissuration du béton, mais les résultats de nos calculs

425
Materials and Structures/Matériaux et Constructions, Vol. 32, July 1999

montrent que cette variation est du deuxième ordre. Par ailleurs, la norme ASTM C-1018 n’impose pas la
Par contre, il est plus délicat de spécifier une valeur dimension des échantillons. Nous avons pu montré dans ce
de l’indice de ténacité pour cette référence de l’indice de contexte que les valeurs des indices de ténacité dépendent
ténacité. Considérons par exemple que l’on souhaite de la taille des échantillons et par suite, ils n’apparaissent pas
s’assurer de la non fragilité de la section après fissuration, comme des grandeurs caractéristiques intrinsèques au
c’est-à-dire, à s’assurer que la capacité de résistance en matériau. Il faut donc admettre que les indices de ténacité
flexion de la section après fissuration est supérieure au ne permettent pas de spécifier des performances pour le
moment de fissuration sur une partie du domaine des béton renforcé de fibres susceptibles d’être intégrées dans
ouvertures de fissure considéré comme admissible, soit une méthode de dimensionnement de structure.
des ouvertures de fissure inférieures à w0. Il suffit alors Une méthode alternative pour caractériser les perfor-
de prescrire un béton renforcé de fibres dont la valeur de mances du béton renforcé de fibres à partir d’un essai de
l’indice de ténacité à la référence imposé par l’ouverture flexion est développée dans la deuxième partie de cette
de la fissure critique est supérieure à la valeur obtenue étude. Elle consiste à extraire la loi de comportement en
dans le cas d’un matériau parfaitement plastique, soit : traction des fibres à partir d’essais de flexion sur prismes
Iγ > γ avec γ : référence de l’indice de ténacité obte- entaillés en utilisant une approche duale au modèle pré-
nue avec l’équation (33). senté. Il suffit alors de connaître la relation expérimen-
Même dans le cas d’un béton donc le comportement tale moment - ouverture de fissure.
post fissuration est fortement variable, la condition précé-
dente garantie que le moment post fissuration excède le
moment de fissuration sur une partie du domaine des REFERENCES
ouvertures de f issure admissibles. Par contre, cette
[1] Swamy, R. N. and Barr, B., ‘Fibre reinforced Cements and
approche peut être pénalisante pour certains bétons dont Concretes: Recent Developments’, (Elsevier Applied Science,
le domaine de performance se concentre sur de faibles 1989).
domaines d’ouverture de fissure, alors que l’ouverture de [2] Rossi, P., ‘Les Bétons de Fibres Métalliques’, (Presses de l’ENPC,
fissure critique retenue conduit à une référence de l’indice Paris, 1998).
de ténacité grande. Dans un tel cas, nous pouvons avoir [3] ASTM, ‘Standard Test Method for Flexural Toughness and First
Crack Strength of Fiber Reinforced Concrete (Using Beam with
un comportement non fragile avec cependant Iγ < γ. Third-Point Loading), ASTM C 1018-92’, ASTM Annual Book of
Finalement, l’utilisation des indices de ténacité pour Standards, vol. 04.02, ASTM Philadelphia, USA, (1992), 510-516.
caractériser les performances d’un béton renforcé de [4] Casanova, P., ‘Bétons renforcés de fibres métalliques : du matériau
fibres n’apparaît plus aujourd’hui comme pertinente. à la structure’, (LCPC, Paris, série OA, n° 20, 1996).
Leur calcul est relativement fastidieux, souvent entaché [5] Casanova, P. and Rossi, P., ‘Analysis of metallic fibre reinforced
concrete beams submitted to bending’, Mater. Struct. 29 (190)
d’incertitude et les valeurs obtenues ne sont pas directe- (1996), 354-361.
ment exploitables en terme de dimensionnement d’une [6] Atassi, F., ‘Analyse du comportement des bétons renforcés de
structure. Reconnaissons toutefois qu’ils ont permis de fibres d’acier : influence de la géométrie des fibres, de leur dosage
mettre le doigt sur le potentiel énorme que représente les et de l’anisotropie de leur distribution’, Thèse, ENTPE, Lyon,
bétons renforcés de fibres en terme de performance post France, 1997.
[7] AFREM-BFM, ‘Recommandations sur les méthodes de dimen-
fissuration et que sur leurs bases, de nombreux labora- sionnement, les essais de caractérisation, de convenance et de
toires ont pu évaluer de façon comparative, les perfor- contrôle. Éléments de structure fonctionnant comme des
mances de différentes formulations de béton. poutres’, (AFREM, Paris, 1995).
[8] Casanova, P. and Rossi, P., ‘Analysis and design of steel fiber
reinforced concrete beams’, ACI Structural Journal 94 (1997),
6. CONCLUSION 595-602.
[9] Gopalaratnam, V. S. and Gettu, R., ‘On the characterisation of
flexural toughness in FRC’, Cement & Concrete Composites 17
Le calcul des indices de ténacité conformément à la (1995) 239-254.
norme ASTM C-1018 a été abordé en profondeur sur la [10] Johnston, C. D., ‘Definition and measurement of flexural
base d’un modèle de comportement d’une section fissu- toughness for fiber reinforced concrete’, Cement, Concrete &
rée. Nous avons tout d’abord pu montrer que l’essai de Aggregates 4 (1982) 53-60.
[11] ACI Commitee 544, ‘Measurement of properties of fiber rein-
flexion circulaire qui est à la base de cette norme peut forced concrete’, ACI Materials Journal 85 (1988) 583-593.
conduire à des valeurs d’indice de ténacité très variables [12] Armelin, H. S. and Banthia, N., ‘Predicting the flexural post-
selon la position de la fissure dans la zone centrale de cracking performance of steel fiber reinforced concrete from the
l’échantillon. Cette remarque est par ailleurs une réalité pullout of single fibers’, Ibid. 94 (1997), 18-31.
expérimentale dans la mesure où la fissure peut appa- [13] Gopalaratnam, V. S., Shah, S. P., Batson, G. B., Criswell, M. E.,
Ramakrishnan, V. and Wecharatana, M., ‘Fracture toughness of
raître de manière sensiblement aléatoire dans toute cette fiber reinforced concrete’, Ibid. 88 (1992) 339-353.
zone centrale dans laquelle le moment sollicitant est [14] Barr, B., Gettu, R., Al-Oraimi, S. K. A. and Bryars, L. S.,
d’intensité constante. Par suite, la spécification d’un ‘Toughness measurement - the need to think again’, Cement &
indice de ténacité sur la base d’un essai de flexion circu- Concrete Composites 18 (1996) 281-297.
laire ne permet pas en définitive de garantir un niveau de [15] Banthia, N., Trottier, J.-F., Wood, D. and Beaupre, D., ‘Steel fibre
reinforced dry-mix shotcrete: Effect of fibre geometry on fibre
performance en relation avec une ouverture de fissure rebound and mechanical properties’, in ‘Fibre Reinforced Cement
critique, ce qui demeure un aspect essentiel dans une & Concrete’, Proceedings of an International Conference,
démarche de dimensionnement de structure. Sheffield, 1992, (E & FN Spon, London, 1992), 277-295.

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