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Philosophie

Smette Bernard

Présentation cadre et modalités :

Le but du cours est de nous permettre de faire évoluer notre vision des choses et notre manière de
réfléchir. Les exigences seront celles de futurs professionnels et non pas des exigences destinées à des
élèves. Le futur de la société dépend de la façon dont on va effectuer notre travail. SURTOUT POUR
L’ENSEIGNEMENT. C’est un travail avec énormément d’impact. Pour cela exigences de formation =
exigence de la profession.

Nous sommes également dans une formation pour adulte. Adulte = être majeur, être responsable de ses
actes, être autonome, répondre positivement à différents critères.

/!\ A 18 ans nous sommes majeurs, c’est différent de à 18 ans nous sommes adultes. Être adulte dépend de
nombreux facteurs qui évoluent différemment chez chaque personnes /!\

Les gens réagissent par rapport à la façon dont on s’adresse à eux. Si on prend une personne pour un
enfant, elle réagira comme tel.

La philosophie interroge des choses qui nous semblent connues et acquises. Pour régler un problème il
faut pouvoir se poser les bonnes questions sinon on passe à côté de la réponse. Ex : As-tu bien caché le
butin de ton dernier hold-up ? – Oui je l’ai bien caché – Non je ne suis pas une voleuse – Non c’est mal
caché … Une question fermée peut avoir beaucoup de sous-entendu. Une question bien/mal posée peut
avoir plusieurs types de réponses. Si une question ne donne pas la réponse attendue, on peut les
reformuler, repréciser, etc. La philosophie se fait par expérimentations.

L’autonomie c’est quoi ?

- Définition étymologie (autonomie, grec : auto = soi-même et nomos = loi)


- Autonomie = une collectivité ou personne déterminant par elle-même la loi à laquelle elle se
soumet librement /!\ une règle donnée à un enfant par un parent = absence d’autonomie /!\

Ex : Élire un parlementaire = démocratie et autonomie car on élit quelqu’un qui représente nos idées donc
les lois(règles, contraintes) qui nous sont imposées sont plus au moins choisies par nous-même.

L’autonomie n’est pas la capacité de faire quelque chose seul. Faire quelque chose seul = être indépendant
! Être indépendant n’est pas être autonome. Vivre seul = être indépendant ; Le faire bien en SE (je)
donnant des contraintes (nettoyer, faire à manger, …) = être autonome. Le choix de notre formation est un
exemple d’autonomie (choix d’orientation, choix de vie, …, plus choix d’ensembles de contraintes)

Les contraintes doivent absolument être imposées par nous même et NOUS les choisissons. Choisir =
exercer sa liberté car on sélectionne selon nos préférences/notre envie. L’autonomie = contrainte et liberté
car la liberté s’arrête là ou celle des autres commence.

Dans notre monde il n’existe pas de libertés sans contraintes (ex : liberté de faire la fête mais pas de
tapage nocturne car la liberté du voisin est importante aussi).

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Exemple de cadre de pensée : le cadre des droits de l’homme !

- En cours/classe en tant que professeur on donnera souvent un cadre.


- Les contraintes données doivent être réfléchies selon la réalisation (comme la question doit être
réfléchie selon la réponse désirée). C’est le fait qu’elles soient réfléchies qui fait qu’on s’y tient (en
opposition aux contraintes du nouvel an). On a conscience des désagréments engendrés et
conscience du fait que c’est pour un mieux.
- Les règles sont des références et balises permettant d’agir dans un sens ou dans l’autre

Il est essentiel d’être attentif à la pensée des autres MAIS il faut aussi faire attention à ce que ce qu’on
dise soit ce qu’on pense et non pas quelque chose qu’on tire de quelqu’un d’autre à cause d’une influence.
Pour cela il faut conserver un certain recul.

Introduction

Qu’est-ce que la philosophie ? Est-ce une bonne question à se poser au début d’un cours de philosophie ?

- Point de vue logique et conceptuel : Oui car il faut savoir de quoi on parle pour travailler sur
quelque chose => Clarification. Le point de départ de la philosophie est d’ailleurs la clarification
de ce dont on parle.
Ex : Pour le covid un cas = personne qui présente des symptômes ET est testée positive. Mais des
gens peuvent aussi l’utiliser pour JUSTE parler de malades. Même mot mais définitions
différentes = confusion !

- Point de départ pratique : Non, même si beaucoup de cours commencent par s'interroger sur ce
qu’il est, en philosophie c’est plus complexe. La question qu’est-ce que la philosophie est déjà
philosophique. Pourquoi tant de livre avec ce titre ? Car la question est philosophique et donc la
réponse varie d’une personne à l’autre.

Qu’est-ce que la philosophie livre est une pétition de principe. Une pétition de principe/raisonnement
circulaire est un « raisonnement où on prend comme point de départ ce qui doit être démontré ». Ex :
le chat mange des souris car les souris sont la nourriture des chats => boule de neige.

D'autres questions sont plus adéquates à se poser : « Pourquoi la philosophie ? » - ma question / « A quoi
sert la philosophie ? » - question du prof.

a. Comparaison de textes :

Points communs des textes ? Rapport à la philosophie ?

- « Voir la vertu dans la banalité » = La banalité est une vertu, c’est une qualité morale à rechercher
= « c’est inutile donc c’est indispensable ».
- Suppression de la vérité. Texte 1 : en brûlant la source de connaissance et vérité (brûler les livres).
Texte 2 : Suppression des critères de vérité. La vérité n’a donc plus de sens, on ne sait pas si c’est
vrai ou faux car on a plus de repères sur lesquels se baser = perte de légitimité.

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- Vertu renvoie à des valeurs/qualités morales : morale = valeurs et normes en vigueur dans une
société.
- Critères = caractéristiques qui permettent de définir quelque chose. Ils permettent de
reconnaître les différences et ressemblances entre plusieurs choses.

b. Les rapports à la philosophie :

A quoi sert la philosophie ?

Détour par Kant (1724-1804) : Nous sommes à la période des lumières (+-18ème siècle), un mouvement
qui a eu lieu en Angleterre (Newton), France (Voltaire, Rousseau) et Allemagne (Kant). Cette période
donne une grande confiance/importance aux sciences, les explications du monde passent par celles-ci.

La raison/pensée rationnelle est à développer et on pousse les gens à le faire (raison >< croyance et
superstition). C’est un mouvement critique de l’ancien régime (roi) et de l’emprise de la religion sur la
population. On tente de sortir de la superstition par la raison, ce qui a engendré la démocratie moderne.

«Qu’est-ce que les lumières» - Kant 1784, est un texte apportant une réponse sur ‘’à quoi sert la
philosophie’’.

« Les Lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle
est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre.

On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement
mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. »

- Entendement = la raison/la pensée (faculté mentale de l’esprit)


- Conduite = diriger quelqu’un psychologiquement et moralement

Qui a besoin d’être placé sous tutelle ? Une personne à qui on enlève sa responsabilité/possibilité de
prendre des décisions par elle-même (enfants, personne dans le coma, …, les sociétés en faillite, la Grèce
lors de la crise économique).

Selon Kant la situation covid actuelle serait une mise en tutelle dans le cas du collectif.
Individuellement nous pouvons briser les règles. On est en état de tutelle que si on décide de suivre les
règles sans être d’accord avec après une action de réflexion. Si après une réflexion elles nous
conviennent ce n’est pas un état de tutelle.

On est soi-même responsable de cet état de tutelle ; non pas car on est bête (on peut penser par
nous-même) ; mais car on manque de volonté/courage pour s’en servir (expérience de Milgram). Si on lit un
livre et qu’on ne réfléchit pas à un sens de celui-ci qui nous est propre mais qu’on prend le sens du livre tel
quel, on est en état de tutelle. Idem pour une confession où on accepte juste ce qu’on doit faire pour se
repentir sans réfléchir.

On peut aussi être sous tutelle sans s’en rendre compte. C’est le cas de certaines personnes handicapées
ou de personnes dans une relation toxique. Penser par soi-même implique de ne pas se faire manipuler.

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- Manipulation = Faire croire à quelqu’un qu’il fait ses propres choix alors qu’on l’influence et le
dirige vers ces choix.

A quoi sert la philosophie ? Le cours/la philosophie a pour finalité (but) de nous faire penser par
nous-mêmes.

c. Les différentes définition :

- Définition positive = dire ce que c’est


- Définition négative = dire ce que ce n’est pas

Pour connaître quelque chose on doit savoir ce que c’est et quelles sont ses limites. Les deux
définitions vont de paires. Elles sont deux manières différentes d’aborder la même chose. Si on essaie de
scier un bout de bois avec un marteau (on l’utilise hors de ses limites) on risque de mal faire les choses, de
casser notre outil et de ne pas atteindre le résultat souhaité. La définition négative sert à éviter ça.

d. Qu’est ce que penser par soi même :

1) Ne pas se faire manipuler. Ne pas être le jouet des autres.


2) Être conscient que nos opinions ne s’identifient pas à celles des autres . Ils me sont propres. Ils
peuvent être les mêmes que ceux des autres mais ne sont pas une reproduction, ils sont basés sur
ma propre réflexion.
3) Être conscient que ce que je pense est toujours situé. Quand on pense quelque chose c’est
connecté à ce qu’on vit/voit. On est influencé consciemment ou non par notre environnement.
4) Être conscient que l’on pense toujours à travers des prismes. Penser avec des lunettes c’est
penser avec notre situation/vécu. Notre manière de voir les choses maintenant ne sera pas la
même que plus tard car on aura eu un vécu et d’autres expériences entre. On doit avoir conscience
de nos lunettes et de celles des autres. C’est ce qui permet d’avoir un regard critique.

1) ne pas se faire manipuler ? Exemples de situation diverses de manipulation :


- Les directeurs de conscience et/ou figures médiatiques dictaient leur comportement aux autres (ex
: prêtre, diététicien, chroniqueur …)
- Les marketing ou les publicités qui modifient notre comportement pour qu’on achète le produit
qui est vendu
- Algorithmes sur les plateformes numériques (cookies qui dessinent nos profils pour nous
conseiller ou nous vendre des choses à partir de cela)

Nous ne sommes pas un jouet dans le cas ou à partir d’informations reçues on fait nos recherches et
notre propre réflexion sur l’information avant de la suivre aveuglément.

2) Mes opinions ne s’identifient pas à celles des autres. Ex :

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- Un ami dit qu’un film est trop bien mais il ne l’a pas vu. Il a pris une opinion de quelqu’un et l’a
appliquée. Il aurait dû dire avoir eu un bon retour du film ou aller le voir pour se faire son propre
avis.
- Les réseaux sociaux fonctionnent sur base du mimétisme : Le « j’aime » sur facebook, on en met
un et puis ça suit
- Presse (éditoriaux, débats, chroniques)
- Groupe d’ados (courant de pensées similaires)

3) Être conscient que ce que je pense est toujours situé. Il faut garder ça en tête pour comprendre
comment les autres pensent. Cela aide à relativiser et à ne pas se dire j’ai raison il a tort. Ex :
- Nous vivons dans un cadre moral spécifique = nous avons un environnement proche qui nous
influence. Esclavage aboli => va contre la société mais avant ça semblait normal. Droit de
l’homme = très valorisé en Belgique alors que non en Chine. Si on argumente sur les droits de de
l’homme notre pensée sera influencée par le milieu où nous avons vécu.

4) On pense toujours à travers des prismes / lunettes. Notre formation, notre vécu nous amène à
avoir un regard différent de celui des autres. C’est toujours le cas. Exemple facteurs influençants :
- Milieu économique, social, …
- Génération : un ado ne va pas voir le covid de la même façon qu’une personne âgée
- Formation/Education
- Valeur
- Milieu professionnel : virologue et psychologue ne verront pas le covid pareil

e. La philosophie, penser par soi-même ce n’est pas :


- Dire tout ce qui nous passe par la tête. Penser = réfléchir donc ce n’est pas spontané
- Répéter des opinions pour son compte
- Imaginer (penser est basé sur une réflexion)
- Connaître (savoir quelque chose n’est pas forcément réfléchir dessus)

Penser par soi-même = liberté. Si notre avis est dirigé par un autre ou influence sans qu’on le sache nos
décisions ne sont pas prises librement. Une décision est prise librement quand nous pouvons en
prendre une autre et que nous sommes conscient de ce qui nous influence.

f. Quels sont les moyens à mettre en place pour penser par soi-même ?

Rechercher la vérité : si on supprime la vérité, la notion du monde tombe. La communication devient


impossible et le fait de penser par soi-même aussi car la hiérarchisation entre les idées et les opinions
tombe. Tout prend la même valeur.

1) Pourquoi les philosophes recherchent-ils la vérité ?


- Philos = aimer/rechercher et Sophia = sagesse/savoir. Pour les Grecs le savoir concernait la
théorie, la pratique et l’éthique. La philosophie est donc la recherche du savoir = recherche de
la vérité.

2) Comment recherche t-on la vérité ?

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En pratiquant la philosophie et non pas juste en la théorisant. La philosophie peut nous faire aborder
différemment des choses du quotidien. Pour cela il faut appliquer une certaine démarche.

3) Qu’est ce qui caractérise le regard philosophique ?


- Usage du doute (ne pas accepter directement ce qu’on nous dit)
- Usage de la raison (les choses sont abordée de façon scientifique avec des arguments et
réflexions)
- Usage de concepts (on s’interroge sur une chose en général et pas juste un truc en particulier)

Usage du doute : état d’esprit provenant d’un absence de certitude. Dans la vie courante, quand on doute
on n’est pas sûr. En philosophie c’est une attitude réfléchie, volontaire et critique et une suspension
du jugement de quelque chose qui est présenté comme une vérité. Donc quand quelqu’un nous présente
une vérité, on « se met sur pause » afin de réfléchir à la question. D’analyser les arguments allant pour ou
contre cette vérité et de les mettre à l’épreuve (on met à l’épreuve le bien-fondé) afin de se positionner face
à celle-ci (émettre un jugement critique = émettre un jugement qui distingue le vrai du faux/volontaire car
on est conscient de faire cela).

Doute méthodique, Descartes : doute qui a un ordre et une rigueur. Le but est d’arriver à une certitude
irréfutable. Le doute est un outil provisoire pour atteindre cette certitude (ce doute remet en question une
vérité mais ne doute pas de la totalité des choses >< doute sceptique).

- Descartes est fondateur du cartésianisme et une figure importante de la philosophie moderne.


C’est aussi un mathématicien et géomètre (« coordonnées cartésiennes »).

Doute sceptique, Montaigne : suspension radicale et définitive du jugement = aucune certitude n’est
atteignable. On doute de tout, tout le temps.

- Montaigne est une figure importante de l’humanisme de la Renaissance, précurseur des « sciences
humaines et historiques ».

En résumé : Méthodique = outil temporaire/ponctuel jusqu’à obtention d’une vérité >< Sceptique = ne
décide jamais rien et doute tout le temps (suspension définitive du jugement)

Usage de la raison : Emergence de la philosophie il y a +- 2500 ans (Thalès et Pythagore). Elle transforme
la pensée mythique en pensée rationnelle.

- Pensée mythique : explication surnaturelle donnée à un événement. La vérité est un objet de


révélation/divin qui est transmise par des personnes qui ont été choisies (prêtre, prophètes, etc.)
- Pensée rationnelle : Explication naturelle, rationnelle et argumentée. On cherche des raisons
autour de nous et celles-ci mobilisent des arguments. C’est une méthode scientifique, la
philosophie est l’origine de la pensée scientifique. La vérité est un objet de débats, discussions,
recherches.

On ne peut pas juger une pensée par rapport à l’autre. Les deux cohabitent même si la société est
basée sur la pensée rationnelle.

Usage d’un concept : Idées abstraites qui réunissent les caractères communs des individus (objets
compris) appartenant à une même catégorie.

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- Un concept est une idée ou une notion = ce n’est pas un objet (cfr. Ceci n’est pas une pipe) mais
une idée mentale.
- Abstraite et générale : C’est quelque chose qui vaut pour tout ce qui existe dans cette catégorie.
- S’exprime par des mots dans le langage courant. Le mot peut changer mais pas le concept.
- Possède une signification, un concept a une définition.
- Possède une extension : Tout ce qui existe et rentre dans le concept. La maison de mes voisins, la
mienne, celle de … = concept de maison. Certains n’ont rien qui y corresponde dans la vraie vie
(licorne).
- Un concept est toujours lié à d’autre concept : Maison est lié au concept de bâtiment,
habitation, mur, toit, abris, humains. Dans un dico une définition peut nous renvoyer à une autre.
- Un concept est toujours lié à un problème (interrogation, réflexion, …) : Ce sont des réponses à
un obstacle rencontré. Maison = lieu de socialisation, survie, échange …

Résumé : A quoi sert la philosophie ? A penser par soi même. Comment ? En recherchant la vérité. En
développant un certain regard et certaines démarches.

Chapitre 1 : De la théorie, pourquoi faire ?

Pourquoi a-t-on des cours de psycho, philo, peda en tant qu’institutrice ? Pour apprivoiser la pratique !
Les cours nous permettent d’anticiper les choses et savoir réagir dans l’inconnu. Elle donne aussi une
homogénéisation du bagage des étudiants.

a. Qu’est-ce que la théorie ?

Théorie : grec, Theôria = « Contemplation » ; idée de regard. On distingue 3 sens différent à la théorie :

- Connaissance(s) abstraite(s) et spéculative(s) indépendante(s) des applications. On peut le


décrire/on sait ce que c’est même si ce n’est pas applicable. Ex : « La mayonnaise est un gel fait de
microscopiques gouttelettes d’huile suspendues dans un liquide aqueux… »
- Ensemble de notions, d’idées, de concepts abstraits appliqués à un domaine particulier. La
théorie qu’on étudie pour un examen, la théorie platonicienne des idées, ...
- Hypothèse vérifiée après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique
expérimentale. Une bouteille d’eau pour arriver au magasin passe par une série d’étapes / La
théorie ne passe pas plusieurs étapes avant d’être validée comme théorie. Ex : Théorie
gravitationnelle de Newton, l’Héliocentrisme, ...

A priori la théorie s’oppose à la pratique, elle repose sur des concepts et elle mobilise l’idée de «
regards ».

b. La théorie s’oppose-t-elle vraiment à la pratique ?

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Le fait que la théorie soit “Connaissance(s) abstraite(s) et spéculative(s) indépendante(s) des applications”
suggère une idée d’opposition / distinction radicale. Celle-ci peut être divisée en deux hiérarchies :

- Théorie > pratique : Valorisation de la théorie sur la pratique ; critique de toute finalité utilitaire
; recherche/contemplation > action, vie quotidienne (Platon)
- Pratique > Théorie : Valorisation de la pratique sur la théorie ; théorie = vaine et déconnecté à la
réalité ; théorie = perte de temps => volonté de s’en passer / réduire le temps qui lui est consacrée
(Marx)

Ceci ramène à la division du travail : travail manuel / travail intellectuel (valorisation de l’un ou l’autre).

1) Le rapport théorie/pratique se limite à l’opposition ou y en a-t-il d'autres ?


- Réciprocité : Quand il y a un effet sur l’un des éléments il y a un effet sur l’autre aussi (si on
change théorie pratique change et vice versa)
- Interdépendance : L’un ne va pas sans l’autre, on n’a pas de théorie sans pratique et vice versa
- Complétude : L’un complète l’autre. L’un amène des éléments pour la réalisation de l’autre

La théorie ne va pas sans la pratique et inversement.

c. Apport de la théorie à la pratique :

Remarques :

- La théorie repose sur des concepts / toute connaissance s’exprime par des concepts = L’apport de
la théorie à la pratique repose donc sur le rôle des concept dans l’activité pratique
- La théorie est liée à la conception du regard ; la théorie change notre regard sur les choses.
Apport de la théorie à la pratique = transformation/dev du regard dans les activités pratiques

Selon certain si l’on est compétent « nos réactions aux problèmes pratiques émergent directement de la
situation donnée, sans aucune réflexion articulée ». La théorie ne sert alors à rien (Dreyfus) et peut même
être un obstacle. Ex : Quand on apprend à conduire, passer les vitesses est dur, quand on maîtrise c’est
instinctif. Si en roulant de façon confirmée on repense à comment passer les vitesses on bloque.

Objections : Notre capacité réflexive n’est jamais totalement en veilleuse (McDowell). Présupposé de
compétence : néglige le processus d’acquisition préalable de compétence.
Ex essentiel : à moto ombre devant toi = signal danger. Quand on a le soleil de dos la personne venant
de face risquent de pas nous voir = accident plus probable. « Il nous faut […] avoir une connaissance
préalable de certaines situations avant que notre comportement puisse s’adapter à ces situations sur
la base de cette connaissance ».

- La théorie sert donc à développer/orienter l’attention. Elle rend les gens attentifs à certains
éléments clefs dans une situation. Elle nous permet de faire une sélection des caractéristiques
essentielles (notre cours de philosophie a pour but de nous rendre attentif à l’importance de nos
cours théoriques et de ce qu’ils nous apportent sur le terrain).

Théorie/Théoria comprenant l’idée de regard => retrouvée ici ou on sélectionne les éléments
importants !

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- Via l’attention qu’on développe pour certaines choses on va obtenir des automatismes / réflexes
comme vérifier son ombre en moto (au début on DOIT le faire puis ça devient instinctif). Les
objets deviennent disponibles pour leur intégration subconsciente => développement
d’automatisme/réflexes

d. Apport de la pratique à la théorie :

Dans le cadre scientifique pratique = expérience (terrain, laboratoire, création de prototypes, …).
Chaque discipline a son objet d’étude et chaque objet d’étude a sa (ou ses) méthodes.

L’expérience :

- Fourni les bases des questions/problèmes à l’origine des théories (demandes)


- Fourni les matériaux/données pour élaborer une théorie (données)
- Permet de vérifier la théorie = la mettre à l’épreuve (mise en correspondance avec le réel)

Cadre philosophique de Chabot :

- Pratique prend la forme de la vie = vécu


- Théorie prend la forme de la pensée

P. Chabot : La pratique prend la forme de la vie (du vécu). Elle donne sa raison d’être à la philosophie car
elle donne les raisons de réflexions (avec un but/transformation). « la philosophie est la mise en relation »
=> « rencontrer par le langage des expériences vécues/pensées » = la théorie doit se vivre et se pratiquer
pour avoir un intérêt.

Chapitre 2 : Philosophie et histoire des religions

- Si on peut voir une même chose de différente manière comment peut-on être sûr que c’est vrai ?
“epistemologie”
- La réalité est-elle juste une vue de l’esprit ? “métaphysique/ontologie”
- Si chaque chose dépend de qui la voit, comment peut-on se mettre d’accord ? “politique”
- Mon maître de stage et ma pédagogue jugeront-ils la qualité de ma leçon de la même manière que
moi ? Qui aura raison ? “pédagogie”

a. Objectif/Subjectif questionnement :

Dans une situation commune à 2 personnes l’interprétation de la scène peut différer selon l’individu.

- Objectif => objectivité


- Subjectif => Subjectivité

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Objectif => différent d’un but à atteindre / un discours objectif n’est pas quelque chose d’objectif.

Objectif = ce qui existe, à lieu indépendamment de moi. Peu importe :

- Que je le perçoive ou pas


- Que je sois présent ou pas
- J’existe ou pas
- Etc.

Modèle de l’objectivité : le réel, la nature (il y a du soleil), l’univers (la terre tourne autour du soleil), … Ex :
Hier un arbre est tombé sur la Route E4 = objectif car tout le monde peut le constater et l'événement est
arrivé que je sois là pour le voir ou non. Il n’y a aucune interprétation.

Objectif = ce qui ne varie pas selon les points de vue.

La science à l’objectivité comme caractéristique => discours scientifique/objectif vise à être conforme au
réel et repose sur des éléments objectifs ne variant pas selon les points de vues et les individus.

Subjectif = ce qui dépend de moi

Ex : à concert de musique

- Il y a un solo = objectif
- Ce que je ressens lors du solo = subjectif
- Mes jugements = subjectifs
- Les personnes présentes = objectif

Ce qui dépend de moi est constitué :

- Des perceptions : Opération psychologique complexe par laquelle l'esprit, en organisant les
données sensorielles, se forme une représentation des objets extérieurs et prend connaissance du
réel
- Des émotions, des sentiments : Conduite réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au
niveau du corps d'une manière plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou
de la douleur)
- Des jugements (interprétation, goût, opinion) : Démarche intellectuelle par laquelle on se forme
une opinion et on l'émet; résultat de cette démarche)

b. rendre compte d’une situation / d’un problème

1) Décrire une situation = identification des éléments objectif (ex : description d’une situation de
stage)
2) Émettre/formuler des hypothèses = subjectif, on propose une interprétation (donner notre avis)
3) Proposer des pistes de solution = confrontation objectif et subjectif

Un enfant pleure = objectif :

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- Il pleure car il est triste subjectif = h1
- Il est triste car son chat est mort la nuit passé subjectif = sh1
- Il est triste car son ami l’a insulté = sh2
- Il pleure car il a mal subj = h2
- …

Chapitre 3 : Histoire des religions

- Qu’est-ce qu'une religion ?


- Est-ce que toutes les religions sont différentes espèces d’un même genre (ex : un modèle de forme
et pleins de forme là-dedans) ?
- Est-ce qu’il y a d’office des religions là ou il y a des hommes ou est ce que l’homme peut être
indépendant de la religion ?

a. Caractéristiques de l’histoire des religions :

L’histoire des religions est une science humaine, elle a donc une approche scientifique. C’est donc une
approche non-confessionnelle et non-apologétique. L’histoire des religion explique ce qu’est une religion
sans prise de partis.

- Non confessionnelle : L’histoire des religions ne relève pas d’une confession religieuse (qui relève
d’une famille religieuse (islam, chrétienté, …))
- Non apologétique : L’histoire des religions n’est pas un discours ou écrit ayant pour objet de
défendre, de justifier, et le cas échéant faire l'éloge d’une religion, d’une croyance ».

1) Elle étudie les religions.


2) Elle utilise des méthodes historiennes et anthropologiques :
● Données philologique (textes), archéologiques (matériaux) et ethnologique (données
d’observations sur le terrain)
3) Elle apparaît à la fin du 19eme siècle

La théologie vient du grec : "theos" = dieux + "logos" = discours ; le discours sur les dieux. Depuis le
Moyen-âge (et le christianisme) : théologie, l'étude du christianisme (du point de vue confessionnel
chrétien)

b. Qu’est ce qu'une religion (science) ?

« La religion est une institution qui régit, selon des modèles culturels, les relations avec la sphère
supra-humaine dont cette culture postule l’existence. »

- Institution (langage, lois, …) = production humaine


- Modèles culturels = varie selon les cultures

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- Sphère supra-humaine = renvoie à un monde supérieur et différent à celui des humains

1) Il existe plusieurs religion :


- Différents polythéismes, datant surtout de l'antiquité (croit en plusieurs dieux comme les grecs,
egyptiens, etc.)
- Les différents cultes des ancêtres (afriques, océanie)
- Les différents monothéismes, antiquité, moyen-âge, aujourd’hui (un dieu unique ; chrisitanisme,
judaïsme, islamisme)

Toutes les religions n’entretiennent pas le même rapport avec les autres :

- Certaines religions reconnaissent les autres (polythéistes romains/grecs)


- D’autre ne reconnaissent pas les religions qui diffèrent de la leur comme des religions
(christianisme)

2) Cinq étapes dans l’histoire de l’humanité correspondant à 5 types de religion (Lambert) :


- Chasseurs – cueilleur : chamanisme (nomades)
- Société agro-pastorales (culture et élevages = fixes) : cultes des ancêtres, prières, sacrifice
- Première civilisation (cité états Rome ; empire égyptien) : polythéisme (état vaste)
- VIIIe-IIe av JC (invention de l’écriture) : religion universalistes et grand maître à penser (jésus,
bouddha, taoïsme etc.)
- Modernité occidentale : conception profane (athéisme) = on s’écarte de la religion et on trouve
d’autres explication ; réaménagement des religions anciennes (adaptation des religions)

c. Deux exemples : le paganisme latin et le christianisme :


1) « Religion » dans la sphère Latine (polythéisme)

Le terme « religion » :

- provient du terme latin « religio »


- définit « une attitude méticuleuse, scrupuleuse dans les relations des hommes avec la sphère
divine »

D’après cela, la religion revient à prendre soin des dieux, ceux-ci appartenant à la communauté
humaine.

2) Religion dans le christianisme :

Pour le christianisme, le terme « religio » désignera désormais « notre religion » (« nostra religio »), donc
exclusivement le christianisme. Il apportent aussi l’association de la religion à la vérité :

- une religion particulière (parmi d’autres) sera qualifiée de vraie religion ; les autres religions sont
donc fausses.

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Selon cette idée :

- Lien vertical à une divinité, fondé sur un message qui est révélé par la divinité elle-même.
- Religion = « vraie religion » = christianisme

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