1- Définition :
Les lipides constituent une classe très hétérogène de biomolécules définis sur la
base d’un critère commun : leur insolubilité dans l’eau.
1 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
Ultracentrifugation : (Figure 3)
Composition
Densité Lipides Protéines
Chylomicron (CM) <0.99 98% (90% TG) Apo B 48, A, C
VLDL 0.99-1.006 90% (60% TG) Apo B, D, E
LDL 1.019-1.06 75% (50% CT) Apo B 100
HDL 1.06-1.21 55% (45% CT) Apo AI (AII)
2 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
5- Bilan lipidique :
Bilan lipidique systématique : aspect du sérum, dosage de TG, CT, HDL, LDL.
Bilan lipidique orienté : lipidogramme et dosage des Apoprotéines.
6- Indications :
Le bilan systématique est recommandé dans un but de dépistage une fois chez
tous les adultes. Si le bilan systématique est normal, ne pas le répéter avant 5
ans sauf changement clinique (facteurs de risque cardiovasculaire,
dysthyroïdie...)
En cas de bilan anormal, le recontrôler au moins une fois et le compléter par
un bilan diagnostique : TSHus, glycémie, créatininémie.
Si un traitement est envisagé : Ajouter le dosage des transaminases et des
CPK. Si le patient est mis sous traitement : bilan lipidique systématique,
transaminases et CPK 1 à 3 mois plus tard. Le dosage des CPK est indiqué en
cas de symptômes musculaires.
3 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
7- Conditions de prélèvement :
8- Aspect du sérum :
Figure 5 : aspects du
sérum
4 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
9- Dyslipidémies :
5 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
6 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
Hyperlipémies mixtes
Biologie : Sérum est opalescent à trouble. Cholestérol total: 2,5 - 3,5g/l. HDL
diminué. TG: 1,5 - 5g/l. A l’électrophorèse, on retrouve une augmentation des β et
des prés β lipoprotéines.
Clinique : Xanthomes jaune vif, non inflammatoire des plis palmaires des mains
(Figure 9). Xanthomes tubéreux: touchent genoux, coudes, doigts en juxta-
articulaires. Risque athéromateux précoce (avant 50 ans).
Hypertriglycéridémies familiales
Hyperchylomicronémie type I
Transmises selon un mode autosomique récessif. Elle est caractérisée par une
forte hypertriglycéridémie d'origine exogène avec accumulation des chylomicrons,
dépendante de l'apport en graisses alimentaires.
Le défaut génétique porte soit sur la lipoprotéine lipase, soit sur son activateur
l‘Apo CII.
Hypertriglycéridémies de type IV
8 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
Figure 10 : manifestations
cliniques (3)
9 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
o CT :
1,5-2 g/l
o TG :
Bien que le rôle direct des TG dans le RCV soit encore discuté, le lien entre une
hypertriglycéridémie sévère et un risque de pancréatite aiguë est bien admis, il
serait lié à la présence de chylomicrons. Le RCV en rapport avec une
hypertriglycéridémie est plutôt en lien avec la présence de lipoprotéines de
densité intermédiaire (IDL).
o HDLc :
Selon la HAS 2017, un HDL-c est considéré comme bas quand il est inférieur à
0,4 g/l chez l’homme et inférieur à 0,5 g/l chez la femme. Une concentration élevée
du HDL-c (> 0,6 g/ l) n’est plus considérée comme un facteur de protection CV.
10 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
o LDLc :
Chez un patient sans facteur de risque, avec un LDL-c < 1,90 g/L, aucune
intervention n’est recommandée.
En cas de LDL-c > 1,90 g/L associé à un risque faible (SCORE < 1 %) ou de
LDL-c > 1,3 g/L associé à un risque modéré (SCORE compris entre 1-5 %),
seule une modification du mode de vie est recommandée (mesures hygiéno-
diététiques (MHD)) avec pour objectif de faire baisser le LDL-c en dessous
de 1,9 g/L ou 1,3 g/L respectivement.
Un traitement hypolipémiant est instauré, en plus des MHD, lorsque le
risque est :
Elevé : patient diabétique sans aucun autre facteur de risque,
insuffisant rénal modéré, patient avec un seul facteur de risque mais
très prononcé ou patient sans ces caractéristiques cliniques mais avec
un SCORE compris entre 5 - 10 %. Avec pour objectif de faire baisser le
LDL-c en dessous de, 1,0 g/L
Très élevé : patient en prévention secondaire, diabétique avec d’autres
facteurs de risque, insuffisant rénal chronique sévère ou SCORE ≥ 10
%). Avec pour objectif de faire baisser le LDL-c en dessous 0,7 g/L.
Concentration élevée de LDL-c > 1,9 g/L chez l’adulte ou > 1,60 g/L chez
l’enfant.
Parents porteurs d’une hypercholestérolémie familiale.
Présence de dépôts extravasculaires de cholestérol (xanthomes tendineux ou
arc cornéen avant 45 ans).
Antécédent personnel ou familial de maladies cardiovasculaires précoces (plus
particulièrement chez les hommes < 55 ans et les femmes < 60 ans).
11 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
o Apo B et apo AI :
o Indices d'athérogénicité :
Il s’agit d’indices calculés, ils sont surtout utilisés dans les études
épidémiologiques, dans des buts de recherche :
12 Dr Bennouar
Exploration du métabolisme des lipides
Des recommandations spécifiques ont été publiées concernant les enfants et les
adolescents. Certaines hypercholestérolémies (HC) observées chez l’enfant
comportent un risque élevé d’athérosclérose précoce et de complications cardio-
vasculaires prématurées. C’est le cas principalement de l’HC familiale (HCF),
transmise sur le mode autosomique dominant et causée par une anomalie du
gène du récepteur des LDL (LDL-R), dont la fréquence des sujets hétérozygotes
est de l’ordre de 1/200 à 1/500.
Les valeurs souhaitables pour les enfants et les adolescents sont : LDL-c < 1,10
g/L, ApoB < 0,9 g/L, TG < 0,9 g/l, HDL-c > 0,45 g/L. Une valeur de LDL-c > 1,30
g/L nécessite en première intention des mesures hygiéno-diététiques (MHD), à
poursuivre sur le long terme.
13 Dr Bennouar