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(14:57:39 - July 23, 2018)

Collection Réflexe BTS 1re année

Culture économique, juridique


et managériale
Nouveau programme

Livre du professeur

Pierre Arcuset
Nancy Baranes
Caroline Bayle
Alexandra Bucher
Isabelle Delzant
Hélène Dugier
Pascale Larue
Olivia Lenormand
Xavier Le Ven
Patrick Mercati
Théodore Papa
(14:57:39 - July 23, 2018)

Édition : Marine Riem, Florence Terrasse


Fabrication : Maria Pauliat

© Nathan 2018 – 25, avenue Pierre de Coubertin, 75013 Paris.


ISBN : 978-2-09-165036-4

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Sommaire

Thème 1 – L’intégration de l’entreprise dans son environnement


Chapitre 1 Les agents économiques en relation avec l’entreprise ........................................ 5
Chapitre 2 Le fonctionnement des marchés ....................................................................... 15
Chapitre 3 Des pourparlers au contrat ................................................................................ 27
Chapitre 4 De la création à la pérennité de l’entreprise ..................................................... 46
Chapitre 5 Finalités et performance de l’entreprise ........................................................... 55
Entraînement à l’examen n° 1 .................................................................................................. 68

Thème 2 – La régulation de l’activité économique


Chapitre 6 Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique ............................ 71
Chapitre 7 L’influence des politiques économiques sur l’entreprise ................................. 85
Chapitre 8 La régulation des activités économiques par le droit...................................... 100
Chapitre 9 L’environnement de l’entreprise .................................................................... 125
Entraînement à l’examen n° 2 ................................................................................................ 137

Thème 3 – L’organisation de l’activité de l’entreprise


Chapitre 10 Les choix de production de l’entreprise ......................................................... 142
Chapitre 11 Le choix de la structure juridique de l’entreprise ........................................... 157
Chapitre 12 La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise .................................... 175
Chapitre 13 Styles de management et contre-pouvoirs ...................................................... 194
Chapitre 14 L’organisation des ressources dans l’entreprise ............................................. 203
Chapitre 15 Le financement de l’entreprise ....................................................................... 217
Entraînement à l’examen n° 3 ................................................................................................ 229

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Chapitre 1

Les agents économiques en relation


avec l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. O’Tacos arrive en centre-ville de Caen, p. 7
1. Que produit l’entreprise O’Tacos ?
L’entreprise O’Tacos est un fast-food qui produit des tacos pour la vente au sein de son
restaurant.
2. Avec quels acteurs est-elle en relation dans le cadre de son activité ?
L’entreprise est en relation avec les clients qui viennent consommer ses produits, avec les
salariés qui travaillent dans le fast-food, mais également avec d’autres entreprises, notamment
ses fournisseurs à qui elle achète ses matières premières.
3. À votre avis, quelles sont les raisons de son succès ?
Son succès semble reposer à la fois sur une image jeune et dynamique, sur son emplacement
en centre-ville ainsi que sur la qualité de ses produits et l’originalité de ses recettes qui
déclinent les tacos avec une touche française.

1. Identifier les agents économiques et leurs rôles

A. La notion d’agent économique

Document 1. La nécessité de regrouper les agents économiques, p. 8


1. Qu’est-ce qu’un acteur ou agent économique ?
Un acteur ou agent économique est un centre de décision économique indépendant qui
dispose d’une autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale.
2. Pourquoi opère-t-on un regroupement des agents économiques par catégories ?
Devant leur très grand nombre et afin de pouvoir analyser leur comportement, les agents
économiques sont regroupés en quelques catégories ayant le même type de comportement
économique.
3. En fonction de quel critère est effectué ce regroupement ?
Le regroupement par catégories d’agents économiques est effectué selon leur fonction
économique principale (production, consommation…).

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
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Document 2. Quatre catégories d’agents économiques, p. 8


4. Identifiez la catégorie d’agents économiques à laquelle appartient chacun des
agents économiques suivants : ZARA, l’hôpital de Nice, la Caisse d’épargne,
M. et Mme Sorci, vous-même, un boulanger, le Crédit mutuel, la mairie de Paris,
La Poste.
– Ménages : M. et Mme Sorci, moi-même.
– Entreprises : ZARA, un boulanger, La Poste.
– Administrations publiques : l’hôpital de Nice, la mairie de Paris.
– Banques : la Caisse d’épargne, le Crédit mutuel.

B. Les fonctions économiques principales des agents

Document 3. Lego : premier fabricant mondial de jouets, p. 9


Document 4. Les entreprises produisent, p. 9
5. Quelles sont les différentes opérations économiques réalisées par Lego en 2016 ?
Laquelle constitue sa fonction principale ?
En 2016, l’entreprise Lego a produit des briques de jeu, a développé ses marchés à l’étranger
et a investi dans une nouvelle usine en Chine.
Sa fonction principale est la production de briques.
6. D’où la société Lego tire-t-elle ses ressources financières pour mener ses activités
économiques ?
Elle tire ses ressources de la vente de ses produits qui lui permettent de réaliser un bénéfice.
7. Pourquoi parle-t-on de production marchande dans le cas de Lego ? Quelle est la
nature des produits vendus ?
La société Lego réalise une production marchande car elle vend ses produits sur un marché à
un prix de marché, c’est-à-dire à un prix économiquement significatif, qui résulte de la
concurrence avec d’autres entreprises.
Les produits vendus par Lego sont des biens durables.
8. Quelle est la finalité de cette entreprise ?
La finalité de cette entreprise, comme pour toute entreprise, est de réaliser un bénéfice pour
assurer sa pérennité.
Document 5. Les ménages consomment, p. 10
Document 6. La consommation des biens accélère en 2017, p. 10
9. Indiquez, en prenant soin de justifier votre réponse, si les personnes ou groupes
de personnes suivants forment ou non un ménage au sens de l’INSEE : un
célibataire vivant seul ; une famille composée d’un couple, un enfant résidant
avec eux et un deuxième vivant en résidence étudiante ; des étudiants en
colocation ; des moines dans un monastère.
Un célibataire vivant seul, des étudiants en colocation et des moines dans un monastère
constituent des ménages.
Une famille composée d’un couple avec un enfant résidant avec eux et un deuxième vivant en
résidence étudiante ne constitue pas un ménage car les membres de cette famille ne vivent pas
tous sous le même toit. Le couple avec l’enfant qui réside avec eux constitue un ménage à lui
seul, de même que l’étudiant(e) indépendant(e).

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
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10. Quelle est la fonction économique principale des ménages ? Après l’avoir définie,
vous indiquerez comment elle a évolué en 2016.
Les ménages ont pour fonction économique principale la consommation, qui consiste en
l’acquisition de biens et de services pour la satisfaction directe de leurs besoins.
La consommation des ménages français a augmenté de 2,3 % en 2016.
11. Quelles sont les autres utilisations du revenu des ménages ? Illustrez chacune
d’elles par un exemple.
Les ménages peuvent utiliser leur revenu pour :
– épargner (par exemple, en constituant une réserve d’argent en prévision d’une maladie,
d’une perte d’emploi…) ;
– investir (par exemple, dans l’immobilier).
12. Quelles sont les origines du revenu des ménages ?
Les ménages tirent leur revenu de leur activité, salariée ou non, ou de leur patrimoine
(mobilier ou immobilier).
Document 7. Le financement de l’économie par les banques, p. 10
Document 8. Les services proposés par les banques aux ménages, p. 11
13. Quelle est la fonction principale des banques ? À qui s’adressent-elles ?
La principale fonction des banques consiste à assurer le financement de l’économie,
notamment en accordant des crédits aux autres agents économiques : les entreprises, les
ménages, l’État.
14. Selon vous, quel est le risque encouru par les banquiers lorsqu’ils prêtent à des
créateurs d’entreprise ?
Le principal risque encouru par les banquiers est de ne pas être remboursés par les
emprunteurs.
15. Quels sont les différents services proposés par le Crédit Agricole à ses clients ?
Les services proposés aux clients sont la gestion de leurs comptes et de leurs moyens de
paiement, l’octroi de crédits à court terme (crédits à la consommation pour les ménages,
crédits de trésorerie pour les entreprises) et à long terme (crédits pour l’investissement des
entreprises, crédits immobiliers des ménages) ainsi que la gestion de leur épargne.
Document 9. Le rôle des administrations publiques, p. 11
Document 10. La production non marchande de l’État, p. 11
16. Quelle est la différence entre la production marchande et la production non
marchande ? Par quels agents économiques sont-elles respectivement réalisées ?
La production marchande est destinée à être vendue sur un marché au prix du marché, c’est-à-
dire à un « prix économiquement significatif » (par convention, celui qui permet de couvrir
50 % du coût de production), alors que la production non marchande est proposée
gratuitement ou à un prix inférieur à 50 % du coût de production.
La production marchande est réalisée par les entreprises privées et les banques, la production
non marchande est essentiellement réalisée par les administrations publiques.
17. Quelle est la mission principale des administrations publiques ?
Les administrations publiques ont pour mission principale la production de services non
marchands qualifiés de services publics.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
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18. À quels besoins les services publics représentés dans le document 10 répondent-
ils ? Les citoyens paient-ils le prix de ce service ? Expliquez.
Les services publics représentés dans le document 10 répondent aux besoins d’infrastructures
des agents économiques (ici, la construction de routes pour se déplacer et transporter des
marchandises).
Les citoyens ne paient pas directement le prix de ce service, mais indirectement par le biais
des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) qu’ils versent à l’État.
19. Citez les trois niveaux d’administrations publiques locales.
L’administration centrale de l’État, la Sécurité sociale et les différentes collectivités locales
(communes, départements, régions) sont les trois niveaux d’administrations publiques.

APPLICATION AU CAS
Document. Le prêt créateur du Crédit Agricole, p. 11
1. À quelle catégorie d’agents appartiennent respectivement Panier de Campagne et
le Crédit Agricole ? Rappelez leurs fonctions principales respectives.
Panier de Campagne est une entreprise dont la fonction principale est la production
marchande. Le Crédit Agricole est une banque dont la fonction principale est de financer les
besoins de ses clients en leur accordant des crédits.
2. Quel service apporte le Crédit Agricole aux créateurs de Panier de Campagne ?
À quel prix ?
Le Crédit Agricole produit des services financiers qui consistent en l’octroi d’un crédit aux
créateurs de Panier de Campagne pour financer l’ouverture de leur boutique et le démarrage
de leur activité (location du local, premiers achats…).
Le prix à payer pour ce prêt d’argent est un taux d’intérêt.

2. Analyser les échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques

A. La nécessité de l’échange

Document 11. L’intérêt de l’échange, p. 12


1. Pourquoi les individus sont-ils amenés à échanger entre eux des biens et services ?
Les individus sont amenés à échanger entre eux parce qu’ils ne peuvent produire eux-mêmes
tous les biens et services dont ils ont besoin. Ainsi, ils se spécialisent dans une activité (leur
métier) et, grâce aux revenus perçus, peuvent échanger, c’est-à-dire acheter les produits dont
ils ont besoin.
Document 12. Netflix ne cesse de développer son offre, p. 12
Document 13. Opérations économiques et échanges, p. 12
2. Précisez le domaine dans lequel Netflix a choisi de se spécialiser.
Netflix est une entreprise spécialisée dans la production de films et de séries en vidéo à la
demande, qu’elle vend à ses clients par abonnement.

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
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3. Indiquez les opérations réalisées par Netflix en distinguant les opérations sur
produits et les opérations financières.
Les opérations réalisées par Netflix sont la production de services de location de films et
séries ainsi que des opérations d’investissement (opérations sur produits) et des opérations de
financement par les emprunts que la société contracte auprès des banques.
4. Quelle est la nature de l’échange réalisé entre Netflix et ses clients ?
Netflix propose des abonnements à sa chaîne à ses clients, qui lui versent en contrepartie le
prix de l’abonnement. Il s’agit d’un échange de services contre un prix à payer.
Document 14. L’exemple des échanges entre les entreprises et les ménages, p. 13
5. Quelle est la contrepartie des salaires reçus des entreprises par les ménages ? En
quoi peut-on considérer qu’il s’agit d’un échange ?
Les ménages offrent leur force de travail en échange des salaires versés par les entreprises. Il
s’agit d’un échange car le salaire est la contrepartie du travail effectué.
6. Expliquez l’autre catégorie d’échange réalisé entre les entreprises et les ménages,
en prenant soin de distinguer le flux réel du flux monétaire.
Les entreprises vendent des biens et des services aux ménages (flux réel) en échange du
versement du prix de ces produits (flux monétaire).
7. Quelle fonction des ménages retrouve-t-on dans le schéma du document 14 ?
On retrouve la fonction de consommation des ménages au niveau des opérations sur biens et
services.
Document 15. Offre d’emploi : les modalités de l’échange, p. 13
8. Quelles sont les conditions de l’échange proposées à travers cette offre d’emploi ?
Le salarié recruté s’engage à assurer les tâches stipulées dans l’offre d’emploi (accompagner
des enfants dans un restaurant scolaire, assurer leur accueil et leur encadrement pendant le
temps de cantine scolaire, débarrasser les tables) aux horaires indiqués, en échange de quoi
l’organisme qui recrute lui versera un salaire équivalent au SMIC.

B. La représentation des échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques

Document 16. La notion de circuit économique, p. 14


Document 17. Le circuit économique d’ensemble, p. 14
9. Quel est l’intérêt d’une analyse des échanges sous forme de circuit économique ?
Le circuit économique permet de schématiser l’essentiel des échanges réalisés entre les
différents agents économiques.
10. Une entreprise doit renouveler son parc de machines. Où trouve-t-elle au moins
en partie l’argent nécessaire à cet investissement ?
L’entreprise qui souhaite investir peut obtenir des fonds en contractant un crédit auprès d’une
banque.
11. Où va l’argent d’un ménage ?
L’argent d’un ménage a diverses utilisations : la consommation de biens et de services, la
constitution d’une épargne auprès des banques et/ou le remboursement des crédits contractés
ainsi que le versement de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) aux
administrations publiques (État et Sécurité sociale).

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
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12. Auprès de quels agents économiques l’État perçoit-il des impôts ? En échange
de quoi ?
L’État prélève des impôts auprès de l’ensemble des agents économiques : ménages,
entreprises et banques.
Remarque : le prélèvement par l’État auprès des banques ne figure pas sur le circuit présenté
pour ne pas encombrer le schéma.
13. Qui doit payer des intérêts aux banques ? En contrepartie de quels services ?
Tous les agents (entreprises, ménages) qui contractent des crédits auprès des banques doivent
verser à celles-ci des intérêts en plus du remboursement des capitaux empruntés.
14. Quelle fonction des entreprises retrouve-t-on dans le circuit économique ?
Dans le circuit économique, on retrouve la fonction principale de production des entreprises.
Document 18. Le circuit des fonctions économiques, p. 15
15. À partir du document 18, expliquez les liens entre la production, le revenu et la
dépense.
La production (qu’elle soit marchande ou non marchande) donne lieu à la rémunération des
agents qui y ont contribué (salariés, prêteurs), revenus qui seront dépensés dans la
consommation de biens et de services ainsi que dans l’investissement.

APPLICATION AU CAS
Document. Panier de campagne : création d’une filière bio, p. 15
1. Pour chacun des agents économiques mentionnés dans le document, identifiez :
son nom, sa catégorie et sa fonction économique principale.
Panier de Campagne est une entreprise dont la fonction économique principale est la
production.
Le Crédit Agricole est une banque dont la fonction économique principale est le financement
de l’économie (crédits).
Le conseil régional est une administration publique (collectivité locale) dont la fonction
économique principale est la fourniture de services publics.
Les clients et M. Bernard sont des ménages dont la fonction économique principale est la
consommation.
2. Réalisez le circuit qui représente les flux économiques entre tous les agents avec
lesquels Panier de Campagne est en relation. Représentez les agents économiques
par des rectangles, les flux réels par des flèches noires (ici : pleines) et les flux
monétaires par des flèches rouges (ici : en pointillé).

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
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Activités
1. Le financement des entreprises françaises, p. 16
1. De quelles catégories d’agents économiques est-il question dans le document ?
Quelles sont leurs fonctions principales respectives ?
Le document évoque les entreprises, dont la fonction principale est la production, et les
banques, dont la fonction principale est le financement de l’économie par l’octroi de crédits.
2. Quel est le montant total des crédits accordés par les banques aux TPE/PME en
2017 ? À quels types de besoins ces crédits répondent-ils ?
Les banques ont accordé 394,1 milliards d’euros de crédits aux TPE/PME au cours de l’année
2017. Ces crédits ont servi à financer leurs besoins de trésorerie (crédits à court terme) et leurs
investissements (crédits à long terme).
3. Pourquoi le crédit aux TPE/PME constitue-t-il un enjeu fondamental pour
l’économie française ?
Le crédit aux TPE/PME est un enjeu économique fondamental car celles-ci représentent
l’essentiel des entreprises françaises (99,9 %) et sont ainsi les entreprises qui créent l’essentiel
de la création de richesses en France. Les crédits qu’elles obtiennent leur permettent de financer
leur activité (crédit de trésorerie) et les investissements qui leur permettent de se développer.

2. L’Éducation nationale : un service non marchand, p. 16-17


1. À quelle catégorie d’agents appartient une école maternelle ? Que produit-elle ?
Une école maternelle fait partie des administrations publiques. Elle produit un service non
marchand d’éducation.
2. Qui finance la plus grande partie du coût d’éducation ? D’où proviennent ses
ressources ?
C’est l’État qui finance l’essentiel de l’Éducation en France (57 %). Ses ressources
proviennent des impôts versés par l’ensemble des agents économiques.
3. Quelle part de la dépense d’éducation d’un lycéen est financée par sa famille ?
En moyenne, les ménages ne financent directement que 7,7 % des services d’Éducation
assurés en France.

3. L’évolution de la consommation des ménages, p. 17


1. Comment a évolué la part des dépenses d’alimentation entre 1960 et 2016 ? Pensez-
vous que l’on mange moins aujourd’hui qu’en 1960 ? Justifiez votre réponse.
Le poids des dépenses d’alimentation n’a cessé de diminuer dans le budget total des ménages. Il
représentait 27,5 % de la consommation des ménages en 1960 pour à peine plus de 10 % en 2016.
On ne mange pourtant pas moins aujourd’hui qu’en 1960, mais cette baisse de la part des
dépenses d’alimentation dans le budget des ménages s’explique par le fait que la saturation
progressive des besoins commence par les besoins primaires comme l’alimentation, puis les
biens manufacturés et, enfin, les biens les plus valorisants. Ainsi, avec la hausse des revenus,
la part des autres dépenses, comme le logement ou les loisirs, devient plus importante et le
poids des dépenses d’alimentation diminue, mais pas forcément leur valeur.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
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2. Quels sont les autres grands changements affectant la consommation des ménages
depuis 1960 ?
Les dépenses de logement ne cessent d’augmenter (passant de 9,7 % en 1960 à 19,7 % en
2016) ainsi que celles de santé (à charge des ménages ou de l’État) et d’éducation.
À l’inverse, la part des dépenses d’habillement a fortement diminué, passant de 10,1 % en
1960 à 2,9 % en 2016.
3. Recherchez les raisons de ces évolutions. Vous pourrez vous aider du site éducatif
de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) :
http://www.statapprendre.education.fr/insee/ (rubrique « Consommation »).
La hausse progressive des revenus des ménages a entraîné une évolution considérable de la
composition de leur consommation.
Les biens manufacturés ont fait l’objet des plus forts gains de productivité sur longue période,
et donc de baisse de prix, ce qui explique la diminution de leur poids dans le budget total des
ménages.
La hausse des dépenses de consommation socialisée (ou non marchande), notamment au
niveau de la santé et de l’éducation, s’explique par la prise en charge croissante de ces
services par l’État. Cette part passe d’environ 14 % de la consommation totale des ménages
en 1960 à presque 25 % en 2016.
Enfin, on constate une hausse des dépenses contraintes (ou obligatoires : loyer, téléphonie…)
dans le budget des ménages en raison, notamment, de l’augmentation des prix de l’immobilier
et des besoins croissants de communication.
La transformation des modes de vie a été spectaculaire depuis le début des années 1960.
Cependant, l’élévation du niveau de vie n’explique pas tout. L’extension du modèle urbain, le
développement rapide du travail des femmes, le vieillissement de la population… amène de
grands changements.

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
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L’essentiel du cours
Pour mener leurs activités, les entreprises sont en relation avec de nombreux agents
économiques avec lesquels elles effectuent des échanges de diverses natures.

1. Les agents économiques et leurs rôles


Il est possible d’identifier les agents économiques avec lesquels l’entreprise est liée et de
caractériser leurs rôles.

A. La notion d’agent économique


Un agent économique est un centre de décision économique indépendant, disposant d’une
autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale.
Face à la multitude d’agents économiques, la Comptabilité nationale les classe en grandes
catégories qui regroupent des agents ayant un comportement économique similaire,
caractérisé par une même fonction économique principale.
Les principales catégories d’agents économiques sont :
– les ménages (un ménage est un individu ou un groupe d’individus vivant habituellement
dans un même logement, qu’il y ait entre eux un lien de parenté ou non) ;
– les entreprises, qui produisent des biens ou des services pour les vendre sur un marché afin
de réaliser un profit ;
– les banques, qui assurent le financement de l’économie ;
– les administrations publiques, qui répondent aux besoins d’intérêt général de la population
(ordre public, services publics…). Elles comprennent l’État, la Sécurité sociale et les
collectivités locales (communes, départements, régions).

B. Les fonctions économiques principales des agents


Chaque catégorie d’agents économiques est caractérisée par sa fonction économique
principale :
– les ménages ont pour fonction économique principale la consommation de biens et de
services. La consommation des ménages désigne l’opération économique qui leur permet de
satisfaire directement leurs besoins par l’achat de biens et de services ;
– les banques assurent principalement le financement de l’économie par la collecte et le prêt
de fonds (crédit) ;
– les entreprises ont pour fonction économique principale la production de biens et de services ;
– les administrations publiques (État, Sécurité sociale, collectivités locales) produisent des
services non marchands destinés à la collectivité.
On distingue ainsi :
– la production marchande, réalisée par les entreprises, qui désigne la production destinée à
être vendue sur un marché à un prix concurrentiel ;
– la production non marchande, effectuée par les administrations publiques, qui désigne la
production qui ne passe pas par le marché, et qui est définie précisément comme la production
fournie à d’autres agents soit gratuitement, soit à des prix économiquement non significatifs
(inférieurs à 50 % des coûts de production). Il est important de retenir que l’on dépasse le seul
cas de la gratuité : les frais d’inscription à l’université, le droit d’entrée à une piscine
municipale, loin de couvrir 50 % des coûts, n’empêchent pas ces services d’être non marchands.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
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2. Les échanges entre l’entreprise et les autres agents économiques

A. La nécessité de l’échange
L’échange est nécessaire à la satisfaction des divers besoins de la population. En effet, les
individus ne peuvent produire eux-mêmes tous les biens et services dont ils ont besoin. Ainsi,
ils se spécialisent dans une activité (leur métier) et, grâce aux revenus perçus, peuvent
échanger, c’est-à-dire acheter les produits dont ils ont besoin.
Les agents économiques réalisent ainsi un certain nombre d’opérations qui peuvent être
regroupées par natures. On distingue :
– les opérations sur biens et services, qui retracent la provenance des produits transitant sur le
marché (la production) et leur utilisation (consommation et investissement pour l’essentiel) ;
– les opérations financières, qui désignent les opérations par lesquelles les acteurs économiques
se procurent des moyens de financement ou mettent à disposition leurs moyens de financement,
par l’intermédiaire des banques.

B. La représentation des échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques
Il est possible de représenter la réalité économique sous la forme d’un circuit économique qui
est une représentation schématique, et donc simplifiée, des échanges réalisés par les différents
agents économiques.
Ce schéma n’est qu’une représentation de la réalité, un modèle, et non la réalité elle-même,
qui est beaucoup plus complexe. Il permet de faire apparaître les interdépendances entre les
différents agents économiques.

Épargne et placements Épargne et placements


Institutions
Crédits
financières Crédits

Biens et services

Travail
Entreprises Ménages
Salaires
Règlement des achats de biens et services

Impôts Impôts
et cotisations et cotisations
Administrations
Services non publiques Services non
marchands marchands

Prestations
sociales

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
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Chapitre 2

Le fonctionnement des marchés

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Les derniers jours des offres box Internet Orange
en promotion, p. 19
1. Sur quel marché interviennent Orange, SFR, Bouygues et Free ?
Les quatre opérateurs interviennent sur le marché des télécommunications.
2. Pourquoi proposent-ils des offres différentes ?
Les opérateurs proposent des offres différentes afin de se différencier et de conserver ou de
gagner des clients, donc des parts de marché plus importantes. Par exemple, Orange propose
des offres promotionnelles pour les nouveaux clients ainsi que des services adaptés à ses
différentes catégories de clientèle (offre de base, médium et premium).
3. Quels sont les risques d’une telle démarche (vidéo) ?
Le risque principal est d’entraîner une guerre commerciale pour gagner de nouveaux clients.
Toutes les entreprises cherchent à avoir la meilleure offre et baissent leurs prix, donc leurs
profits. C’est une course sans limite qui peut se traduire, comme dans toute guerre, par la
disparition des entreprises les plus faibles.

1. Présenter le fonctionnement des marchés sur lesquels intervient


l’entreprise

A. La détermination et le rôle du prix sur les différents marchés

Document 1. Neige : les tarifs des VTC en forte hausse, p. 20


1. Quelle est la conséquence de l’épisode neigeux sur les transports parisiens en
général et sur la demande de transports de VTC en particulier ?
En raison de l’épisode neigeux, les transports parisiens ont été très perturbés. En conséquence,
la demande de transports en VTC a fortement augmenté.
2. Expliquez pourquoi les tarifs des compagnies de VTC augmentent pendant cette
période.
Les tarifs des compagnies de VTC augmentent pendant cette période car la demande est plus
importante. Les logiciels de tarification dynamique des sociétés ajustent les prix en fonction
de la demande : plus elle est élevée, plus les prix augmentent.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
(14:57:40 - July 23, 2018)

3. Quelles sont les caractéristiques de l’offre des compagnies de VTC ? Quelle


relation pouvez-vous faire entre le niveau de prix pratiqué et l’offre proposée ?
L’offre de transports des compagnies de VTC repose sur un système de réservation auprès de
particuliers qui mettent leur véhicule à disposition par le biais d’une application. Le chauffeur
est libre d’accepter ou non la course selon le prix proposé. Celui-ci s’ajuste automatiquement
en fonction du nombre de chauffeurs disponibles et du nombre de demandes enregistrées.
Lorsque le niveau de prix augmente, l’offre de transports VTC augmente aussi. En effet, il
devient plus intéressant pour les chauffeurs d’effectuer une course. Ils proposeront donc leur
service sur le marché, alors qu’ils ne l’auraient pas forcément fait pour un prix inférieur.
Document 2. Les différents marchés, p. 20-21
4. Quelles sont les caractéristiques communes à l’ensemble des marchés ?
Les trois marchés présentés sont tous un lieu d’échange de biens ou de services, où se
rencontrent une offre et une demande. La confrontation entre l’offre et la demande permet
alors de fixer un prix d’échange.
5. Précisez quels sont les marchés présentés dans les exemples A, B et C.
L’exemple A présente un marché de biens et services. L’offre émane de Gamesplanet.com, la
demande émane des joueurs et l’échange porte sur les jeux vidéo.
Dans l’exemple B, il s’agit du marché financier. L’offre émane des agents économiques
cherchant à investir en Bourse et la demande de financement est celle de Dropbox. L’échange
porte sur les actions.
L’exemple C concerne le marché du travail. L’offre émane des agents économiques qui
proposent leur force de travail, donc les individus disposant d’une formation de monteur-
cableur. La demande émane des entreprises qui recrutent ce genre de profil. Ici, les
compagnies aériennes, les entreprises de maintenance d’aéronels et leurs sous traitants.
6. Repérez le prix que l’employeur est disposé à payer pour le travail d’un monteur-
câbleur. Quelle est l’appellation retenue pour le caractériser ?
L’employeur est disposé à payer le travail d’un monteur-câbleur environ 2 000 € brut par
mois. L’appellation retenue pour caractériser le prix sur le marché du travail est le salaire.
7. Quel est l’objectif de l’introduction en Bourse de Dropbox ?
L’objectif de l’introduction en Bourse de Dropbox est d’obtenir un financement de
820 millions de dollars.
8. Montrez que le prix de l’action Dropbox suit la loi du marché de l’offre et de la
demande.
Lors de l’introduction en Bourse de l’action Dropbox, la demande était très importante. Ceci
indique donc que la valeur que lui accordent les investisseurs est plus élevée que ce qu’elle
avait estimé. La société a donc décidé d’augmenter le prix de son action, ce qui lui permettra
de lever davantage de fonds.
Document 3. Pour vendre vite, il faut proposer un bien immobilier au juste prix, p. 21-22
9. Identifiez les facteurs qui interviennent dans la fixation du prix de vente d’un
bien immobilier.
Plusieurs facteurs interviennent dans la fixation du prix de vente d’un bien immobilier : le
bien en lui-même (superficie, état du bien) mais aussi le quartier, l’abondance d’offres
concurrentes ou, au contraire, leur rareté, et enfin, le pouvoir d’achat des demandeurs.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

10. Montrez comment ces informations permettent d’ajuster le prix du bien.


Lorsqu’un bien immobilier est rare et recherché, son prix est plutôt fixé dans une fourchette
haute par rapport au prix du marché. Par contre, lorsque le bien se situe dans un contexte plus
difficile (abondance d’autres biens, quartier moins demandé, bien à restaurer…), le vendeur
fixe un prix plus bas pour trouver un acquéreur plus rapidement.
11. Pourquoi peut-on dire que le prix joue un rôle de « signal » sur les caractéristiques
du bien vendu ?
Le prix demandé permet à l’acquéreur d’estimer la valeur du bien. Plus il est élevé par rapport
au prix du marché, plus on peut s’attendre à un bien avec des caractéristiques intéressantes.
Le prix signale donc la situation du marché : plus il est élevé, plus le bien proposé sera rare
sur le marché immobilier. À l’inverse, un prix faible indique un bien pour lequel la demande
est faible.
Document 4. Les règles à connaître avant d’investir en Bourse, p. 22
Document 5. La banque, un intermédiaire dans le financement de marché, p. 22
12. Pourquoi est-il difficile pour un investisseur de connaître le « juste » prix des
titres sur le marché financier ?
Pour pouvoir connaître le « juste » prix des titres sur le marché financier, les investisseurs
doivent s’informer sur les produits financiers existants ainsi que sur l’émetteur du titre. Or,
ces informations sont souvent de nature complexe et nécessitent un suivi régulier de la presse
économique et financière. Le niveau d’expertise demandé pour garantir un investissement au
juste prix et fiable est donc élevé.
13. Présentez le rôle joué par les banques pour résoudre ce problème.
Les banques jouent un rôle d’intermédiaire dans le financement de marché. En effet, étant
spécialisées dans le domaine financier, elles peuvent remplir plus facilement ce rôle d’expert
et donc conseiller à la fois les offreurs (les entreprises à la recherche d’un financement) et les
demandeurs (qui souhaitent investir).

B. Analyser les conditions de la concurrence et de la coopération entre les


acteurs du marché

Document 6. L’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, p. 23


Document 7. Les conditions de la concurrence, p. 23
14. Repérez les offreurs et les demandeurs sur le marché de l’énergie.
Avec l’ouverture à la concurrence, le marché de l’énergie a vu les offreurs se multiplier :
– les fournisseurs historiques d’électricité ;
– les nouveaux entrants qui proposent des offres alternatives.
Les demandeurs sont les consommateurs d’électricité et de gaz.
15. En quoi l’ouverture à la concurrence a-t-elle été bénéfique pour le consommateur ?
En raison de l’ouverture à la concurrence, les fournisseurs d’électricité ont dû multiplier les
offres afin de se démarquer. Le consommateur a pu ainsi bénéficier d’une offre de tarifs et de
services plus importante, avec notamment une baisse des prix. Parallèlement, la qualité des
services offerts s’est améliorée. Les attentes des consommateurs sont donc mieux remplies.
16. Quelle caractéristique du marché de l’énergie a été modifiée par son ouverture à
la concurrence ?
Le fonctionnement optimal d’un marché repose sur des conditions spécifiques, notamment sur
l’absence de barrières à l’entrée. Or, le marché de l’énergie était très réglementé et ne

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
(14:57:40 - July 23, 2018)

permettait pas aux entreprises de s’y installer librement. L’ouverture à la concurrence permet
ainsi de respecter cette condition et donc d’améliorer le fonctionnement du marché.
17. Quelles en sont les conséquences pour l’opérateur historique d’électricité EDF ?
On constate que l’ouverture à la concurrence a entraîné une baisse importante du nombre de
clients EDF (baisse du nombre de compteurs domestiques avec un tarif réglementé). EDF doit
faire de nouvelles offres s’il ne veut pas continuer à perdre des clients. Il est donc poussé à
innover, ce qui est un effet bénéfique de la concurrence pour le consommateur.
Document 8. La coopétition : et si votre concurrent devenait votre meilleur allié ?, p. 24
Document 9. Un cartel automobile allemand aurait sévi depuis les années 1990, p. 24
18. Repérez les objectifs des accords passés dans les documents 8 et 9 puis montrez
comment ils modifient les forces en concurrence sur le marché.
– L’accord entre Airbus Defense Space et Thales Alenia Space permettra de créer des
plateformes satellites haut de gamme. Ces deux groupes, pourtant concurrents, se partageront
ainsi les frais d’investissement particulièrement lourds pour répondre aux attentes du marché.
Cet accord a modifié les forces concurrentielles en présence car les deux entreprises n’étaient
pas en mesure de lutter seules contre l’offre de Boeing. En s’alliant, elles ont la taille
suffisante pour investir et proposer plus rapidement une offre concurrentielle.
– L’accord entre les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, Audi, Porsche, BMW
et Daimler leur a permis de réduire les coûts de production de leurs véhicules diesel,
notamment en choisissant des réservoirs de taille plus petite mais qui se sont révélés moins
efficaces en matière de réduction de gaz polluants.
Cet accord a limité la concurrence et a permis aux entreprises de faire des choix moins
coûteux pour elles.
19. Expliquez pourquoi la première coopération est autorisée par le marché alors
que la seconde situation est interdite.
La première coopération est autorisée par le marché car elle n’empêche pas l’existence de la
concurrence. Elle vise une amélioration des produits proposés sur le marché, ce qui est au
bénéfice des consommateurs.
La seconde situation, quant à elle, vise à faire disparaître la concurrence et lèse les
consommateurs, qui acquièrent des produits moins performants.

APPLICATION AU CAS, p. 24
1. Quelles sont les conséquences possibles de la dégradation de la météo sur l’offre
de produit ? (Vous tiendrez compte à la fois des effets sur l’offre et sur le prix.)
La dégradation de la météo entraîne une diminution de l’offre des paniers de fruits et légumes
car les récoltes sont moins bonnes. Dans le même temps, le coût de production augmente du
fait de l’embauche de main-d’œuvre supplémentaire. Il en résulte une augmentation du prix
du produit.
2. Que risque-t-il alors de se passer au niveau de la demande face à ces nouvelles
conditions du marché ?
L’augmentation du prix des produits va entraîner une réduction de la demande, ce qui
équilibrera le marché puisque l’offre est elle aussi moins abondante. Le nouveau prix sera
donc le prix d’équilibre au regard des nouvelles conditions du marché.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
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2. Analyser les dysfonctionnements du marché


Document 10. Les dessous d’une pénurie organisée, p. 25
1. Si le marché avait fonctionné de façon optimale, comment aurait dû évoluer le
prix du beurre en France ?
Si le marché avait fonctionné de façon optimale, le prix du beurre en France aurait dû
augmenter rapidement. En effet, la crise du lait a entraîné une baisse importante de la
production et donc de l’offre. Comme la demande continue d’augmenter, les prix auraient dû
s’ajuster à la hausse très rapidement. Cela aurait permis d’attirer les producteurs sur le marché
(avec des perspectives de marge plus importantes) et de dissuader certains consommateurs en
raison du prix trop élevé.
2. Quel est le dysfonctionnement observé sur ce marché ?
Les prix n’ont pas augmenté suffisamment pour réguler le déséquilibre entre l’offre et la
demande. Ainsi, on constate que l’augmentation des prix en Allemagne est de 72 % mais
qu’elle n’est que de 7 % en France. Les producteurs français préfèrent alors vendre sur les
marchés internationaux (où les prix ont suffisamment augmenté) que sur le marché français.
L’ajustement ne pouvant pas se faire sur les prix, il se fait donc sur les quantités. On constate
alors une pénurie de produits sur le marché.
3. Expliquez pourquoi les décisions de la grande distribution influencent la fixation
du prix et le niveau de production.
Le prix du beurre ne s’ajuste pas automatiquement en fonction de l’offre et de la demande.
Les prix sont en effet fixés annuellement au cours d’une négociation entre les grandes
surfaces et les producteurs. La grande distribution profite de son poids important pour
négocier un prix plus bas des produits. Lorsque le prix est trop bas pour les producteurs, ceux-
ci préfèrent alors vendre leur produit ailleurs ou ne pas produire. Ce qui explique que les
rayons des grandes surfaces soient vides.
Document 11. Les barrières à l’entrée, p. 25
Document 12. Le marché des télécoms, p. 26
4. Repérez les principales barrières à l’entrée sur le marché des télécoms.
Les barrières à l’entrée sur le marché des télécoms sont naturelles et de deux sortes :
– le montant des investissements nécessaires est très élevé. La mise en place d’un réseau et
son entretien nécessitent plusieurs milliards d’investissements et représentent une part
importante du chiffre d’affaires ;
– l’entrée sur le marché est réglementée, que ce soit au niveau national (par l’Arcep pour la
France) ou communautaire. Une entreprise ne peut donc pas pénétrer sur le marché sans une
autorisation. L’Arcep, en particulier, fixe les obligations auxquelles sont soumises les
entreprises du marché.
5. En quoi ces barrières sont-elles utiles aux entreprises présentes sur le marché ?
Ces barrières garantissent aux entreprises du marché une protection contre les nouveaux
entrants. Elles ont donc une « garantie » d’une concurrence moins importante, ce qui est
indispensable pour permettre au marché de fonctionner car les entreprises peuvent ainsi
rentabiliser leurs investissements.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
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Document 13. Les stratégies, un moyen de protéger son marché, p. 26


6. Montrez comment l’arrivée de Free a modifié les stratégies de l’ensemble des
opérateurs.
Free s’étant positionné sur les offres « low cost » et les prix très bas, les autres opérateurs ont
dû revoir leurs propres offres pour ne pas perdre leur clientèle. Orange et SFR ont ainsi décidé
de ne pas aligner leurs tarifs et de continuer à proposer une offre plus chère mais plus
complète en termes de services et de meilleure qualité en matière de réseau. Cependant, pour
pouvoir proposer ce niveau de prestations, ils doivent investir considérablement. Pour SFR,
cette stratégie n’est ainsi pas bénéfique pour le moment, car il n’investit pas suffisamment
pour se différencier.
Document 14. Le marché des voitures d’occasion, p. 27
Document 15. L’existence d’asymétries d’information, p. 27
7. Repérez la différence entre les acheteurs et les vendeurs en termes d’accès à
l’information. Qui est avantagé dans cette situation ?
Les vendeurs connaissent la valeur réelle de leur véhicule alors que les acheteurs ne peuvent
se baser que sur les informations données par les vendeurs. Ceux-ci sont donc avantagés car
ils sont les seuls à avoir accès à la totalité des informations sur leur véhicule. Il y a donc une
asymétrie d’information au bénéfice des vendeurs.
8. Pourquoi les « bons » vendeurs sont-ils éliminés progressivement du marché des
voitures d’occasion ?
Les acheteurs ne connaissent pas la valeur exacte des véhicules d’occasion. Ils proposent donc
un prix moyen pour éviter de payer trop cher un véhicule de mauvaise qualité par rapport à
son état réel. Or, ce prix n’est pas suffisant pour inciter à la vente les propriétaires de
véhicules en très bon état. Ce sont donc les véhicules de mauvaise qualité qui sont proposés à
la vente.

APPLICATION AU CAS, p. 27
1. Panier de Campagne peut-elle s’appuyer uniquement sur le prix de vente pour
faire son choix ? Justifiez votre réponse.
Le critère du prix est un élément central du choix du véhicule car la contrainte budgétaire est
importante pour une entreprise. Cependant, Panier de Campagne devra probablement intégrer
d’autres éléments dans son choix. En effet, le véhicule neuf disposera d’une garantie que
n’aura pas le véhicule d’occasion. De plus, l’entreprise peut choisir son modèle neuf, alors
que sur le marché de l’occasion, elle doit se contenter des véhicules proposés.
2. Quelle information est censée donner le prix à l’acheteur ?
L’information donnée par le prix est normalement celle de l’état de la voiture (neuve ou
d’occasion) ainsi que son éventuel entretien.
3. Quelle défaillance du marché apparaît ici ?
La défaillance du marché qui apparaît ici est l’existence d’une asymétrie d’information. Le
vendeur du véhicule d’occasion connaît les caractéristiques réelles de celui-ci alors que Panier
de Campagne ne connaît que le prix pour estimer son état.
4. Quels mécanismes permettent de la limiter ?
Plusieurs mécanismes permettent de limiter l’asymétrie afin d’atteindre le niveau de confiance
nécessaire à l’échange. Les contrôles techniques obligatoires mis en place par l’État
permettent ainsi d’attester du bon état du véhicule sur 415 points de contrôle. Le vendeur qui
ne remplit pas cette obligation ne peut pas vendre son véhicule.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

De plus, il existe une cotation de l’occasion qui permet à l’acheteur d’estimer la valeur
moyenne des véhicules, en fonction de leur ancienneté et de leur kilométrage.
Ces informations complémentaires permettent donc de réduire l’asymétrie d’information (elle
ne disparaît pas complètement).

3. Repérer l’existence d’externalités


Document 16. Quand l’industrie et l’agriculture ne produisent pas que des biens…, p. 28
1. Quelles sont les conséquences de l’activité industrielle et agricole sur l’environnement ?
L’activité industrielle et agricole entraîne la dispersion de substances polluantes dans le sol et
les nappes phréatiques. Ces substances peuvent à leur tour contaminer les légumes qui
poussent sur les terrains touchés et l’eau potable. Les êtres vivants sont alors eux aussi
touchés.
2. Quelles peuvent en être les conséquences sur les êtres humains vivant à proximité
des sites pollués ?
Les êtres humains vivant à proximité des sites pollués peuvent être contaminés directement,
par contact ou inhalation en manipulant les substances dangereuses, mais aussi indirectement,
en mangeant des légumes contaminés ou en buvant de l’eau polluée.
3. Pensez-vous que les entreprises dédommagent les individus qui subissent cette
pollution ? Pourquoi ?
Les entreprises ne dédommagent pas les individus qui subissent cette pollution car celle-ci est
le plus souvent indirecte. Il est donc impossible de savoir qui est réellement responsable de
cette pollution et qui devrait dédommager.
Document 17. L’existence d’externalités affecte le bien-être des individus, p. 28
Document 18. Les effets des externalités sur les stratégies des entreprises, p. 28
4. Qu’est-ce qu’une externalité ?
Une externalité correspond à une situation économique où l’activité d’un agent a un impact
sur le bien-être des autres agents sans contrepartie financière. C’est une « externalité » dans la
mesure où cet effet « échappe » à la régulation par le prix du marché.
5. Différenciez les effets des externalités positives et négatives.
Les effets des externalités positives améliorent la situation initiale des agents alors que ceux
des externalités négatives la dégradent.
6. Quel impact les externalités ont-elles sur la stratégie des entreprises ?
Les entreprises ignorent, en règle générale, les externalités négatives induites par leur activité
et cherchent, au contraire, à bénéficier d’externalités positives inhérentes à l’activité des
autres agents économiques. En se comportant de la sorte, elles sont plus compétitives que les
entreprises qui cherchent à minimiser leurs externalités négatives et qui en supportent le coût.
Le libre jeu du marché favorise donc les stratégies les moins responsables.
7. Montrez que les externalités sont une conséquence de la défaillance du marché.
Les externalités négatives ne sont pas sanctionnées par un surcoût sur le marché. De même,
les externalités positives ne sont pas récompensées par une prime. Il n’y a donc pas
d’incitation de la part du marché pour adopter un comportement stratégique intégrant la
totalité des effets de l’activité économique des agents. Le marché ne peut donc pas jouer
pleinement son rôle de régulateur puisque le prix n’intègre pas l’ensemble des informations
nécessaires à la prise de décision.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
(14:57:40 - July 23, 2018)

Document 19. Antenne-relais : Free attaqué pour cause de préjudice esthétique, p. 29


8. Expliquez en quoi l’installation d’une antenne-relais peut être considérée comme
une externalité négative.
L’installation d’une antenne-relais par Free est indispensable à l’opérateur pour lui permettre
d’exercer son activité économique. Or, son implantation est inesthétique et a entraîné une
baisse de la valeur des maisons qui lui sont proches (manque à gagner évalué à 30 %). Ce
préjudice n’est pourtant pas compensé par Free, qui refuse même de modifier l’antenne pour
la rendre plus discrète. Il s’agit d’un impact négatif dû à l’activité économique de Free, sans
indemnisation de sa part. Ceci constitue donc une externalité négative.

APPLICATION AU CAS, p. 29
1. Repérez les externalités positives et négatives liées à l’implantation de l’entrepôt
pour la commune de Cagnac-les-Mines.
L’implantation de l’entrepôt sur la commune de Cagnac-les-Mines engendre des externalités
positives puisque les emplois créés et les salaires distribués vont générer un dynamisme
économique dans la zone. Une autre entreprise souhaite ainsi s’installer à proximité. La
richesse globale de la commune va donc augmenter (impôts locaux payés par les entreprises,
consommation plus importante…).
Par contre, cette implantation génère aussi de nombreuses externalités négatives : la pollution,
les nuisances sonores, les risques d’accidents liés à l’intensification du trafic routier…
2. Montrez que le marché est inefficace pour résoudre le problème des externalités
négatives.
L’entreprise ne paiera aucune taxe supplémentaire pour les nuisances qu’elle risque
d’occasionner. En effet, comme le souligne le maire, si l’entreprise doit payer des taxes
comme un droit de passage, elle se dirigera vers une autre commune qui ne lui fera rien payer.
L’entreprise ne dédommagera donc pas les habitants pour les externalités négatives qu’elle
engendre.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Activités
1. Comment expliquer la hausse du prix des carburants, p. 30
1. Repérez les différents facteurs qui influencent la fixation des prix.
Plusieurs facteurs interviennent dans la fixation du prix des carburants :
– en premier lieu, l’augmentation de la demande mondiale de pétrole, en raison de la demande
chinoise, mais aussi de la reprise économique mondiale ;
– en second lieu, l’offre qui reste insuffisante en raison, notamment, des capacités de
production des pays, mais aussi et surtout des choix politiques qui sont faits par les
gouvernements sur ce terrain très sensible aux rapports de force.
2. Montrez en quoi la quantité offerte est un facteur d’ajustement du prix.
La réduction de la production entraîne une diminution de l’offre qui ne peut plus répondre à
l’augmentation de la demande. Ceci crée une tension sur les prix. Ainsi, la baisse de la
production vénézuélienne ainsi que celle de la Libye contribuent au maintien de prix élevés.
3. Peut-on dire pour autant que la fixation du prix du carburant relève uniquement
de la loi de l’offre et de la demande ? Justifiez votre réponse.
La fixation du prix du carburant ne relève pas uniquement de la loi de l’offre et de la
demande. En effet, les taxes sont une part importante du prix payé par le consommateur. Or,
elles sont fixées par le gouvernement en fonction des orientations qu’il souhaite donner à sa
politique de transport. Par exemple, la surtaxation du gazole a pour objectif d’orienter les
achats de véhicules vers le marché de l’essence ou de l’électricité.

2. Tout comprendre sur le scandale Lactalis, p. 31


1. Pourquoi les consommateurs sont-ils en position de faiblesse par rapport à Lactalis ?
Les consommateurs sont en position de faiblesse par rapport à Lactalis car ils n’ont pas accès
à l’ensemble des informations relatives à la production et à la qualité réelle des produits
fabriqués par ce groupe.
2. Identifiez la défaillance du marché qui caractérise cette situation.
La défaillance du marché qui caractérise cette situation est l’existence d’asymétries
d’information. Le consommateur ne peut pas savoir quelles sont les mesures mises en place
par Lactalis pour assurer la sécurité de ses produits. On constate ainsi que dans l’affaire du
lait infantile contaminé, Lactalis n’avait pas transmis les résultats de contrôles positifs à la
salmonelle dans son usine. L’entreprise savait donc que ses produits pouvaient présenter un
risque pour la santé en étant éventuellement contaminés. Elle a volontairement restreint
l’information disponible.
3. Quelles sont les solutions mises en œuvre pour réguler la situation ?
Deux solutions sont mises en place au niveau de l’agroalimentaire pour limiter les risques liés
à l’asymétrie d’information sur la sécurité des aliments :
– la première tente d’agir en amont du problème en exigeant que les entreprises mettent en
place une procédure de traçabilité du produit. Tout consommateur peut ainsi connaître la
provenance du produit et, en cas de problème, identifier un responsable ;
– la seconde solution agit en aval avec la condamnation des entreprises responsables. Les
mesures peuvent aller du retrait des produits incriminés à la fermeture des usines de
production et à de lourdes amendes.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
(14:57:40 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours
Introduction
Dans le monde économique actuel, le marché tient une place centrale dans l’organisation des
échanges. L’économie de marché est ainsi un système dans lequel la valeur des biens ou
services se détermine au travers des échanges qu’effectuent les agents économiques.

1. Présenter le fonctionnement des marchés sur lesquels intervient


l’entreprise
Le marché est le lieu, physique ou virtuel, où les échanges s’installent. Il permet à l’ensemble
des individus d’attribuer une valeur aux biens ou aux services qu’ils désirent échanger, en
fonction de l’utilité qu’ils leur attribuent.

A. La détermination et le rôle du prix sur les différents marchés

1. Les différents marchés


On distingue différents marchés suivant les types de biens échangés.
– Sur le marché des biens et services, s’effectuent les échanges entre offreurs et demandeurs
de biens et services (ex. : le marché de l’automobile, le marché de l’assurance).
– Sur le marché du travail, s’effectuent les échanges entre les agents économiques qui
proposent leur force de travail (les individus qui cherchent un emploi) et les agents
économiques qui ont besoin de cette force de travail (les entreprises, par exemple).
Remarque : la terminologie est l’inverse de celle que les étudiants appréhendent dans leur vie
quotidienne. Pour eux, la demande sur le marché du travail correspond à la recherche
d’emploi par les individus (les « demandeurs » d’emploi).
– Le marché financier permet aux agents économiques ayant des besoins de financement
d’obtenir des capitaux de la part des agents à capacité de financement.
2. La détermination du prix
La fonction première du marché est de permettre la rencontre entre l’offre et la demande afin
que se fixe un prix d’échange. Ce prix, appelé « prix d’équilibre », est celui qui permettra à
l’ensemble de l’offre proposée de rencontrer une demande.
Pour réaliser cet équilibre, le prix est fixé par tâtonnement successif. Il va ainsi influencer les
quantités offertes et demandées.
– Lorsque le prix est trop élevé, la demande va, dans la plupart des cas, diminuer : les
individus cherchent à maximiser leur satisfaction en tenant compte de la contrainte de leur
budget. Si le prix est trop élevé, certains consommateurs vont être découragés et les quantités
demandées vont diminuer. La demande est donc une fonction décroissante du prix.
Remarque : suivant le niveau de la classe, on pourra faire remarquer qu’il existe des
situations où la demande ne suit pas ce mécanisme (consommation ostentatoire, par exemple).
– Inversement, lorsque le prix est élevé, l’offre va avoir tendance à augmenter. En effet, les
entreprises, attirées par des perspectives de profits plus élevés, vont produire davantage.
L’offre est donc une fonction croissante du prix.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Remarque : faire réaliser aux étudiants que la situation s’inverse lorsque le prix est trop bas :
la demande augmente alors que certaines entreprises se retirent du marché qui n’est pas
assez rentable. Le produit devient alors plus rare et son prix augmente.
3. Le rôle du prix sur le marché
Sur le marché, le prix joue un rôle de « signal ». En effet, il permet aux agents économiques
d’évaluer la valeur du bien ou du service sur le marché et d’orienter leur choix. En fonction de
la rareté des ressources et de l’intensité de la demande, il varie à la hausse ou à la baisse et
indique aux agents comment optimiser leur satisfaction.

B. Analyser les conditions de la concurrence et de la coopération entre


les acteurs du marché
Les agents économiques achètent ou vendent sur le marché tout en surveillant la concurrence.
En fonction de celle-ci, ils élaborent alors des stratégies leur permettant d’optimiser leur
position sur le marché.
1. Les conditions de la concurrence
Un marché est dit « concurrentiel » lorsque les offreurs et les demandeurs peuvent librement
se confronter et que le prix sert de variable d’ajustement entre l’offre et la demande.
Pour fonctionner de façon optimale, le marché doit respecter certaines règles théoriques :
– l’information véhiculée par le prix doit être parfaite. Le prix permet ainsi aux agents
économiques de détenir l’ensemble des informations disponibles sur le produit ;
– l’absence de barrières à l’entrée ou à la sortie du marché permet aux agents
économiques de choisir librement et sans contraintes le marché sur lequel ils souhaitent
intervenir ;
– l’atomicité du marché : le nombre d’offreurs et de demandeurs sur le marché est tellement
important qu’aucun d’eux ne peut avoir de position dominante et influencer le fonctionnement
du marché.
2. La coopération sur le marché
Dans la réalité économique, les conditions théoriques du fonctionnement concurrentiel sont
rarement respectées. La plupart des entreprises cherchent à influencer le marché à leur
avantage, soit en se différenciant de leurs concurrents, soit en élaborant des stratégies de
coopération avec eux.
Certaines stratégies de coopération sont autorisées car elles n’ont pas pour objet d’échapper à
la concurrence mais d’améliorer l’offre sur le marché. C’est le cas lorsque deux entreprises
s’allient pour mettre au point un nouveau produit.
Par contre, lorsque l’objectif de la coopération est de manipuler les informations disponibles
afin de fausser les choix des agents économiques, elle est interdite (ex. : lorsque deux
entreprises s’allient pour bloquer artificiellement les prix ou fausser les informations sur les
produits).

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
(14:57:40 - July 23, 2018)

2. Analyser les dysfonctionnements du marché


Le marché ne fonctionne pas toujours de façon optimale et le prix n’assure alors plus sa
fonction de régulation entre l’offre et la demande.
Plusieurs situations de défaillance et de dysfonctionnement du marché sont ainsi possibles.
1. Les barrières à l’entrée et la mise en place de stratégies par les acteurs
économiques
Une barrière à l’entrée désigne un obstacle qui rend difficile ou impossible l’implantation
d’une entreprise sur un marché. On distingue deux types de barrières à l’entrée :
– les barrières à l’entrée naturelles sont indépendantes de la volonté des producteurs et liées
aux caractéristiques du marché, à la nature de l’activité ou à la réglementation mise en place
par l’État ;
– les barrières à l’entrée artificielles correspondent aux stratégies mises en place par les
entreprises pour rendre plus difficile l’accès des entreprises concurrentes au marché (ex. : une
baisse artificielle du prix pour gagner des parts de marché).
2. L’existence d’asymétries d’information
L’asymétrie d’information décrit une situation dans laquelle tous les participants à un marché
ne disposent pas de la même information. Certains agents sont donc avantagés car ils
détiennent des informations que les autres n’ont pas. Ils peuvent alors influencer la fixation du
prix. Les asymétries d’information doivent donc être éliminées.

3. Repérer l’existence d’externalités


Le marché n’intègre pas l’ensemble des conséquences des choix économiques des agents.
Ainsi, certaines des décisions qui sont prises peuvent avoir un impact sur le bien-être des
autres agents économiques, sans pour autant être intégrées dans le prix ou donner lieu à une
contrepartie financière.
Deux types d’externalités sont à distinguer :
– les externalités positives améliorent le bien-être des autres agents économiques (ex. :
l’installation d’un apiculteur permet l’amélioration des rendements agricoles des terres aux
alentours) ;
– les externalités négatives entraînent une dégradation du bien-être des autres agents
économiques (ex. : la pollution générée par une usine).
Le prix n’est donc pas garant d’une efficacité optimale du marché et il est alors nécessaire à
l’État d’intervenir pour garantir un fonctionnement suffisamment satisfaisant pour permettre
les échanges.

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Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Chapitre 3

Des pourparlers au contrat

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Airbus a signé le contrat du siècle, p. 33
1. De quel contrat est-il question ici ? Quelles sont les parties en présence ?
Il s’agit d’un contrat de vente d’objets (des avions A320) entre Airbus (avionneur européen),
le vendeur, et Indigo (fonds d’investissement américain), l’acheteur.
2. Ce contrat vous semble-t-il tout à fait formé ?
Les éléments de l’article font apparaître que les parties sont tombées d’accord sur les biens
vendus et sur le prix unitaire après négociation, ainsi que sur le calendrier des livraisons. Ce
contrat apparaît donc parfaitement formé.
3. En quoi ce type de contrat nécessite-t-il des pourparlers ?
Ce type de contrat nécessite des pourparlers notamment relatifs au prix et aux conditions de
livraison. En effet, l’acheteur a dû négocier les prix étant donné le nombre d’avions
commandés. Quant au vendeur, il a dû s’assurer qu’il était en mesure de respecter les
exigences de l’acheteur (quantité souhaitée, délais de livraison attendus…) avant de s’engager.

1. Analyser le processus de formation d’un contrat


Remarque : au cours de la phase précontractuelle, les personnes concernées ne sont pas
encore stricto sensu des « parties » au contrat. Elles seront désignées par le terme
« personne », sous-entendu « physique » ou « morale ».
Document 1. La rencontre de l’offre et de l’acceptation, p. 34
1. Quelles doivent être les caractéristiques de l’offre et de l’acceptation pour qu’il y
ait contrat ?
Pour constituer une offre de contrat au sens de l’article 1113 du Code civil, la proposition doit
comporter les éléments essentiels du contrat (l’identification de l’objet et de son prix dans une
offre de vente, par exemple).
Il y aura contrat si cette offre est purement et simplement acceptée par une personne.
On dit qu’il y a rencontre de volontés.
2. Quels types de contrats sont précédés d’une phase précontractuelle ?
Sont généralement précédés d’une phase précontractuelle les contrats engageant des intérêts
patrimoniaux importants. De nombreux contrats entre entreprises sont précédés de
négociations préalables à la conclusion du contrat.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:40 - July 23, 2018)

A. La situation précontractuelle
Document 2. Des étapes vers le contrat, p. 34
Document 3. Les pourparlers, p. 34
3. Pour quelles raisons certains contrats sont-ils précédés d’une phase précontractuelle ?
Sont précédés d’une phase précontractuelle les contrats pour lesquels des négociations sont
nécessaires à la fixation des conditions des engagements des parties. Il s’agit de contrats
comportant des engagements importants pour les parties.
4. Les personnes en pourparlers sont-elles engagées par leurs propositions ?
Les pourparlers n’engagent pas les personnes qui, en principe, peuvent librement décider d’y
mettre un terme et donc de ne pas contracter.
Document 4. La rupture des pourparlers, p. 34
5. Quelle obligation pèse sur les parties durant les pourparlers ?
Au cours des pourparlers, les personnes qui y participent doivent être de bonne foi.
Remarque : l’obligation de bonne foi au cours des pourparlers n’apparaît pas dans le
document 4. Les étudiants doivent la déduire de l’existence de cette obligation lors de la
rupture de ces pourparlers.
6. En vertu de quelle obligation la rupture des pourparlers peut-elle être sanctionnée ?
La liberté de rupture des pourparlers est limitée par l’obligation de bonne foi. En effet, en cas
d’abus dans la rupture des pourparlers, la personne concernée peut être condamnée à des
dommages-intérêts.
7. Quelle est la limite légale à la réparation du préjudice lié à la rupture des
pourparlers ?
Les dommages-intérêts sont destinés à réparer le préjudice résultant de l’abus dans la rupture
mais pas à compenser la perte des avantages attendus du contrat non conclu. Ainsi, les sommes
engagées par une personne au cours des négociations pourront lui être restituées par l’autre
personne si celle-ci rompt brutalement une longue période de négociations mais l’avantage
espéré du contrat (le prix de vente, par exemple) ne lui sera pas versé.
Document 5. Le pacte de préférence, p. 35
8. Quelle obligation incombe à une personne ayant accordé un pacte de préférence ?
La personne ayant accordé un pacte de préférence s’engage à conclure le contrat précisé dans
le pacte avec le bénéficiaire si elle se décide à conclure. Par exemple, une personne s’engage
à vendre au bénéficiaire désigné si elle se décide à vendre.
Document 6. Les promesses de contrat, p. 35
9. Quelle est la principale différence entre la promesse unilatérale et la promesse
synallagmatique ?
Une promesse unilatérale n’engage que le promettant (le vendeur dans l’exemple) tandis qu’une
promesse synallagmatique engage les deux parties (le vendeur et l’acquéreur dans l’exemple).
10. Qu’est-ce qui différencie le pacte de préférence de la promesse unilatérale de
contrat ?
Contrairement à la promesse unilatérale qui engage définitivement le promettant, le pacte de
préférence n’oblige pas l’offrant potentiel à conclure. Il l’oblige uniquement à conclure avec
la personne désignée comme bénéficiaire si et seulement s’il se décide à conclure.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

B. Le contrat
Document 7. Le contrat et ses formes, p. 35
11. Tous les contrats sont-ils soumis à une obligation de forme ?
Non, la forme des contrats est en principe libre. C’est l’expression de la volonté qui forme le
contrat, quelle que soit la forme de cette expression (écrit, parole, geste).
On parle du principe du consensualisme pour désigner la liberté de forme des contrats.
12. Comment la rencontre des volontés se réalise-t-elle dans les situations
contractuelles suivantes : la vente aux enchères ? l’achat en hypermarché ?
l’interpellation d’un taxi ?
Dans ces trois cas, celui qui accepte l’offre manifeste son consentement par un geste ou une
attitude :
– lors de la vente aux enchères, il faut lever la main pour faire savoir au commissaire-priseur
que l’on veut enchérir ;
– lors de l’achat en hypermarché, il faut prendre les produits dans les rayons ;
– lors de l’interpellation d’un taxi, il faut la faire suivre de l’installation dans la voiture.
Document 8. La liberté contractuelle, p. 36
13. À quelle composante de la liberté contractuelle cette illustration renvoie-t-elle ?
L’image représentant les principaux opérateurs téléphoniques illustre la liberté de choisir son
cocontractant.
Remarque : la liberté contractuelle comporte quatre composantes :
– la liberté de contracter ou de ne pas contracter ;
– la liberté de choisir son cocontractant ;
– la liberté de déterminer le contenu du contrat ;
– la liberté de déterminer la forme du contrat (principe du consensualisme).
Document 9. L’obligation d’information, p. 36
14. Comment l’obligation d’information pesant sur les parties à un contrat se
justifie-t-elle ?
Nous avons vu que la loi impose aux parties d’être de bonne foi dès la phase précontractuelle.
Cette obligation se poursuit naturellement lors de la conclusion du contrat. Dès lors, un
contractant doit mettre à disposition de son cocontractant les informations nécessaires afin
que ce dernier contracte en pleine connaissance de clause. À défaut, le consentement du
cocontractant peut être vicié (voir infra).
15. Quelle sanction encourt l’entreprise qui ne la respecte pas ?
L’entreprise qui ne met pas toutes les informations nécessaires à disposition de son
cocontractant (un client, par exemple) peut subir une annulation du contrat à la demande de ce
dernier.

APPLICATION AU CAS
Document. Extrait d’un avant-contrat, p. 36
1. M. Tréville, mécontent de ne pas conclure de bail avec Panier de Campagne, prétend
pouvoir être indemnisé. Selon vous, cette prétention est-elle juridiquement valable ?
La question qui se pose ici est celle de savoir si la rupture des pourparlers de la part de Panier
de Campagne est abusive.
Pour apprécier le caractère abusif de la rupture des pourparlers, les juges tiennent compte de
plusieurs éléments : stade des pourparlers, brutalité de la rupture, intention de nuire…

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:40 - July 23, 2018)

En l’espèce, les pourparlers entre Panier de Campagne et M. Tréville ne duraient que depuis
un mois. En outre, aucune intention de nuire ne peut être retenue contre Panier de Campagne
puisque la rupture des pourparlers est motivée (le local objet des pourparlers est plus petit que
le local objet de la promesse). La rupture des pourparlers est donc fondée et ne peut pas être
qualifiée d’« abusive ». M. Tréville n’obtiendra aucune indemnisation en justice.
2. La SCI Les Coteaux est-elle définitivement engagée par la promesse de bail signée ?
La question qui se pose ici est celle de savoir si la SCI Les Coteaux, promettant, est
définitivement engagée par la promesse unilatérale qu’elle a formée au profit de Panier de
Campagne, bénéficiaire.
La SCI Les Coteaux est définitivement engagée par la promesse de bail. Elle ne peut donc se
rétracter au cours du délai d’option. Toutefois, si, au terme de ce délai (un mois en l’espèce),
Panier de Campagne n’a pas levé l’option, la promesse sera caduque et la SCI Les Coteaux
retrouvera sa liberté de conclure un bail commercial avec une autre personne.
3. À quel moment Panier de Campagne sera-t-elle engagée auprès de la SCI Les
Coteaux ?
La question qui se pose ici est celle de savoir à quel moment un bénéficiaire d’une promesse
unilatérale de contrat est engagé à l’égard du promettant.
Panier de Campagne, bénéficiaire de la promesse unilatérale, ne sera engagée que si elle lève
l’option au cours du délai d’un mois.

2. Analyser et évaluer les conditions de validité d’un contrat


Document 10. Les trois conditions de validité selon l’article 1128 du Code civil, p. 37

A. Le consentement
Document 11. Un silence coupable, p. 37
Document 12. Les vices du consentement, p. 37
1. À quel vice du consentement le cas rapporté dans le document 11 correspond-il ?
Le document 11 illustre un cas de dol commis par un cédant (vendeur) de fonds de commerce
et le propriétaire des locaux dans lesquels ce fonds était exploité, ces derniers n’ayant pas
porté à la connaissance du cessionnaire (acheteur) du fonds l’existence d’un rapport d’expertise
faisant état de nuisances sonores provenant du fonds.
L’acheteur a été trompé. Il pensait acheter un fonds de commerce qu’il pourrait exploiter
librement et en toute quiétude. Or, les locaux n’étant pas conformes aux normes en vigueur en
matière de bruit, il doit cesser son activité.
2. Quelle différence y a-t-il entre l’erreur et le dol ?
L’erreur et le dol sont deux vices qui affectent le consentement d’un contractant qui conclut
en se trompant sur un élément essentiel du contrat. Mais tandis que l’erreur est spontanée, le
dol est une erreur provoquée par l’autre contractant.
3. Imaginez des exemples d’erreur et de violence dans un contrat entre entreprises.
Remarque : les étudiants imagineront certainement des erreurs matérielles dans des contrats
de vente de marchandises (exemple : l’achat par un distributeur d’un stock de smartphones
d’une génération précédente). Tous les exemples sont acceptables dès lors que l’erreur est
spontanée, c’est-à-dire non provoquée par le cocontractant.
Quant à la violence, les étudiants doivent surtout évoquer des cas de violence morale de la
part d’entreprises ayant un poids économique supérieur à leur cocontractant (exemple : un

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
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hypermarché qui contraint un petit producteur local à lui accorder des prix très avantageux
en le menaçant de cesser de distribuer ses produits).

B. La capacité
Document 13. La capacité des parties, aptitude à conclure, p. 38
4. Comment se justifie l’incapacité de certaines personnes à passer des contrats
dans la vie des affaires ?
Certaines personnes sont incapables de passer des contrats en raison de leur jeune âge (les
mineurs). D’autres, bien que majeures, n’ont pas la capacité de conclure des contrats soit
parce que l’altération de leurs facultés corporelles les en empêche (infirmité grave), soit parce
que l’altération de leurs facultés mentales les prive de discernement (exemples : maladie
d’Alzheimer, schizophrénie). Dans tous ces cas, c’est la volonté de protéger les intéressés qui
justifie leur incapacité juridique.
Document 14. La capacité professionnelle du mineur, p. 38
5. La capacité des jeunes entrepreneurs est-elle totale ? Justifiez votre réponse.
La capacité des entrepreneurs mineurs n’est que partielle. Ils peuvent agir seuls pour les actes
peu graves mais doivent être représentés par leurs parents (ou leur tuteur) pour les actes graves.
Certains actes particulièrement importants nécessitent même l’autorisation du juge des tutelles.
Remarque : la loi du 15 juin 2010 destinée à favoriser l’initiative individuelle et l’esprit
d’entreprise permet au mineur émancipé d’être commerçant sur autorisation du juge des
tutelles. Mais la question de la capacité professionnelle du mineur est vaste : elle dépend de
l’émancipation ou non du mineur, de l’activité envisagée par le mineur (commerciale ou non)
et du statut juridique choisi (entreprise individuelle ou société).
Document 15. La représentation des personnes morales, p. 38
6. Pour quelle raison une personne morale doit-elle être représentée sur la scène
juridique ?
Une personne morale n’a pas d’existence matérielle (certains auteurs disent d’ailleurs que la
personnalité morale est une « fiction » juridique). Il est donc nécessaire qu’un individu (un
directeur général, par exemple) exerce la capacité juridique de la personne morale (une
société anonyme, par exemple).
7. Quelles personnes autres que les personnes morales doivent être représentées ?
Les mineurs doivent être représentés, hormis pour les actes de la vie courante, par leurs
représentants légaux (père et/ou mère ou tuteur). Cette obligation est destinée à protéger les
intérêts du mineur qui, en raison de son immaturité, pourrait, en concluant un contrat, nuire
gravement à ses intérêts (vendre un bien à très bas prix, par exemple).

C. Le contenu du contrat
Document 16. Une curieuse annonce…, p. 38
8. Qualifiez le contrat évoqué dans ce document.
Le contrat évoqué est un contrat de vente (d’un organe).
Document 17. Le contenu du contrat doit être licite, p. 39
9. En quoi le contrat proposé sur eBay est-il contraire à l’article 1162 du Code civil ?
Le Code civil impose que le contenu du contrat soit licite. La vente d’organes étant interdite,
le contrat qui prévoit une telle vente n’est pas licite.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
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Remarque : on pourra faire remarquer que le don d’organes est en revanche licite.
10. Imaginez un contrat entre entreprises dont le but serait illicite.
Remarque : les étudiants devront s’attacher à citer des exemples de contrats en apparence
licites (vente, location…) mais dans lesquels le but poursuivi par les parties est illicite.
Exemple : la location d’un local pour entreposer des produits stupéfiants.
Document 18. Le contenu du contrat doit être certain, p. 39
11. Illustrez le caractère certain de l’objet du contrat dans un autre exemple que
celui de la vente.
Contrat de location d’un entrepôt par une entreprise :
– l’entrepôt existe : prestation présente ;
– la location est possible : prestation possible ;
– la location est prévue pour 12 ans moyennant un loyer fixé (2 250 €) et l’entrepôt est
désigné et localisé (entrepôt de 2 500 m² situé 2e avenue/3e rue de la zone industrielle de Carros
– 06510) : prestation déterminée.
Document 19. La nullité du contrat, p. 39
12. Quelles personnes le droit veut-il protéger dans les cas de nullité du contrat ?
Les cas de nullité du contrat visent à protéger les parties victimes de la conclusion d’un
contrat. Il peut s’agir, comme dans l’exemple, d’un mineur ayant conclu un contrat qu’il
n’avait pas la capacité juridique de conclure seul. Si les représentants légaux du mineur
l’estiment nécessaire, ils peuvent demander l’annulation du prêt.

APPLICATION AU CAS
Document. Le dol dans le Code civil, p. 39
1. Qu’est-ce que la notion de « dissimulation intentionnelle » constituant un dol ?
La dissimulation intentionnelle consiste, de la part d’une partie, à cacher volontairement à son
cocontractant une information qu’il sait déterminante pour lui.
2. Analysez la situation juridique consécutive à la découverte de l’impossibilité
d’exploiter le bâtiment attenant au local loué par Panier de Campagne.
En l’espèce, le représentant de la SCI Les Coteaux n’a pas révélé à la directrice de Panier de
Campagne l’impossibilité de démolir le bâtiment annexe. Or, il savait que ce bâtiment étant
indispensable pour Panier de Campagne, sa directrice aurait certainement décidé de ne pas
conclure le bail si elle avait su ne pas pouvoir effectuer les rénovations nécessaires.
La directrice de Panier de Campagne est donc victime d’un dol et doit pouvoir obtenir la
nullité du bail en justice.

3. Analyser et évaluer les clauses d’un contrat


Document 20. Les clauses du contrat, p. 40
1. En quoi les clauses du contrat doivent-elles répondre aux besoins de chaque
contractant ?
Par l’échange de leur consentement, les parties qui contractent manifestent que les termes du
contrat leur conviennent. Par exemple, dans une vente, le vendeur est satisfait du prix obtenu,
l’acheteur obtient le bien qu’il souhaitait ; dans le cas d’un emprunt, le prêteur apprécie
d’obtenir le paiement d’intérêts, l’emprunteur est content de disposer d’une somme qu’il ne
possédait pas.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
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Or, le détail des conditions de l’échange des avantages relève des clauses du contrat (prix,
délai de livraison, montant des intérêts…). Derrière chaque type de contrat, des conditions
propres à chaque contrat sont le fait des clauses prévues par les parties.
Document 21. Le prix dans les contrats, p. 40
2. Citez des exemples de prix négociés et des exemples de prix acceptés.
Exemples de prix négociés : contrats de vente de marchandises entre entreprises, contrats de
prestations de services entre entreprises ou entre une entreprise et un particulier (exemple :
négociation du montant des travaux de rénovation d’un bâtiment).
Exemples de prix acceptés : prix de certaines prestations de services : transport (billet SNCF),
fourniture d’électricité, abonnement téléphonique.
3. Quelles sont les limites à la fixation du prix par une seule des parties ?
Lorsque le prix n’est pas déterminé au moment de la conclusion du contrat, celui-ci peut être
fixé ultérieurement par l’une des parties à condition qu’elle motive le montant fixé. En cas
d’abus dans la fixation du prix, la partie victime peut obtenir des dommages-intérêts, voire la
résolution du contrat.
Document 22. L’imprévision et la faculté de renégociation du prix, p. 40
4. Dans quel type de contrat l’imprévision peut-elle avoir des conséquences ?
L’imprévision peut avoir des conséquences dans les contrats dont l’exécution dure dans le temps.
5. Dans quelle mesure la possibilité de renégocier le prix est-elle un gage de
maintien de l’équilibre contractuel dans le temps ?
La possibilité de renégociation du prix en cas de changement imprévisible de circonstances au
jour du contrat permet de préserver l’équilibre contractuel en maintenant quasiment à
l’identique les conditions initiales du contrat.
Document 23. La clause de réserve de propriété dans un contrat de vente, p. 41
6. À quel moment, du fait de la clause de réserve de propriété, la propriété du bien
vendu est-elle transférée à l’acheteur ?
La clause de réserve de propriété a pour effet de reporter le transfert de propriété à un
événement postérieur à la conclusion du contrat. Il peut s’agir du paiement intégral du prix
(comme dans le document) ou de la livraison du bien objet de la vente.
7. Quelle est l’utilité de cette clause ?
La clause de réserve de propriété permet d’écarter le principe du transfert immédiat de la
propriété en cas de vente.
La clause reportant le transfert de propriété au paiement complet du prix par l’acheteur
protège les intérêts du vendeur qui demeure propriétaire du bien jusqu’au paiement et peut
donc en revendiquer la propriété en l’absence de paiement, comme dans le cas où l’acheteur
est mis en cessation de paiements (liquidation judiciaire, par exemple).
Document 24. La clause pénale, p. 41
8. Quel est le sens de cette clause ?
La clause du document 24 fixe le montant des pénalités dues par l’acheteur en cas de retard de
paiement. Elle est qualifiée de « pénale » parce qu’elle fixe les montant des pénalités.
Remarque : les étudiants ayant souvent tendance à se reporter au droit pénal, il n’est pas
inutile de leur préciser ici que la clause pénale ne tient pas son nom du droit criminel.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
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9. Dans quelle mesure peut-elle éviter une action en justice en cas de retard de
paiement ?
Comme la clause pénale fixe à l’avance le montant des pénalités dues en cas d’inexécution ou
de retard dans l’exécution d’un contrat (retard de paiement, de livraison…), elle permet en
principe de se passer du juge pour fixer ce montant.
Toutefois, en pratique, si une partie refuse de verser le montant fixé par la clause pénale, le
recours au juge sera le seul moyen pour l’autre partie d’obtenir la condamnation de son
cocontractant.

APPLICATION AU CAS
Document. Contrat-cadre de transport de marchandises (extraits), p. 41
1. Quels sont la nature et l’objet de ce contrat ?
Il s’agit d’un contrat-cadre de transport entre Panier de Campagne et la société de transport
Ruby. Le contrat a pour objet le transport routier de marchandises.
2. Analysez et évaluez la clause relative au prix du transport.
La clause relative au prix du transport (article 8) semble valable. Elle fixe un prix de référence
pour les différentes marchandises pouvant être remises au transporteur, ainsi que les
conditions de sa révision annuelle. Celles-ci ne semblent pas abusives puisque le prix du
transport routier est en relation directe avec le prix du carburant.
3. Repérez et évaluez les clauses relatives à la responsabilité du transporteur.
L’article 9 prévoit une indemnité en cas de mauvaise exécution du contrat (détérioration de la
marchandise) ou d’inexécution du contrat. Cette clause reprend l’obligation légale (force
obligatoire du contrat).
L’article 10 prévoit une indemnité en cas de retard de livraison et en fixe le montant (prix du
transport).

4. Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat


A. Les effets du contrat entre les parties
Document 25. Le principe de la force obligatoire du contrat, p. 42
1. Dans quelle mesure la sécurité des contrats justifie-t-elle leur force obligatoire pour
les parties ?
Selon l’article 1103 du Code civil, une fois conclu, le contrat a la même force que la loi. Cela
signifie que les parties sont obligées de respecter leurs engagements comme s’ils étaient
d’origine légale. Cette règle est la suite logique de la liberté contractuelle : on accepte sans
réserve une contrainte librement consentie. La force obligatoire du contrat garantit la sécurité
des transactions : aucun cocontractant ne peut se soustraire à ses engagements sans être
sanctionné.
Document 26. Ce qui est convenu est convenu !, p. 42
2. Pourquoi la société Orange pensait-elle ne rien devoir à l’ONF ?
La société Orange pensait ne rien devoir à l’ONF en vertu de l’article L. 51 du Code des
postes et des télécommunications téléphoniques, qui prévoit que « les opérations d’entretien
des abords d’un réseau ouvert au public permettant d’assurer des services fixes de
communications électroniques […] sont accomplies par le propriétaire du terrain ». Or, le
terrain concerné ici appartient à l’État.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
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3. Quel est le sens de la décision des juges dans cette affaire ?


Dans cette affaire, les juges ont considéré que le contrat entre la société Orange et l’ONF
dérogeait à la loi et devait être respecté.
Document 27. Le sens des engagements contractuels, p. 42
4. Quelle comparaison peut-on faire entre la loi et le contrat ?
Selon le Code civil, en cas de litige, le contrat doit être interprété dans son esprit et non dans
sa lettre. Il en est de même de la loi dont les termes doivent parfois être interprétés par les
juges qui veulent privilégier son esprit.
5. Expliquez et justifiez la phrase soulignée.
Il arrive que des difficultés surgissent dans l’exécution du contrat, les parties n’étant pas
d’accord sur le sens des termes de ce contrat. Dans ce cas, le juge doit rechercher la commune
intention des parties lors de la conclusion du contrat. Il peut ainsi être amené à donner à une
clause un sens différent de celui qu’elle semble avoir.
Par exemple, si un contrat indique qu’un bien est « échangé » contre un autre mais poursuit en
indiquant qu’une somme équivalente à la valeur du bien est versée, le juge qualifiera le
contrat de « vente » alors que le contrat évoque un « échange ».

B. Les effets du contrat à l’égard des tiers


Document 28. Le principe de l’effet relatif du contrat, p. 43
Document 29. Une chaîne de contrats, p. 43
6. Quel est le contrat à l’origine du litige ?
Le contrat à l’origine du litige est le contrat de sous-traitance entre deux entrepreneurs.
7. Pourquoi, selon vous, les juges du fond ont-ils condamné le sous-traitant à assumer
les vices de construction ?
Les juges du fond (cour d’appel) ont condamné l’entreprise sous-traitante à indemniser le
propriétaire de la maison en considérant qu’elle était responsable des vices de construction.
8. Pourquoi la Cour de cassation n’accepte-t-elle pas cette solution ? Le client est-il
sans recours ?
La Cour de cassation rejette l’action en responsabilité contractuelle du propriétaire contre le
constructeur dès lors qu’aucun contrat n’existe entre ces deux personnes.
Le propriétaire peut toutefois agir en réparation contre son cocontractant – l’entrepreneur
principal – qui, lui, pourra engager la responsabilité contractuelle du sous-traitant.
Document 30. L’exception à l’effet relatif du contrat, p. 43
9. En quoi le contrat d’assurance-vie constitue-t-il une exception à l’effet relatif du
contrat ?
Le contrat d’assurance-vie constitue une exception à l’effet relatif du contrat en ce qu’il
impose à une partie au contrat (l’assureur) une obligation (le versement d’une somme) au
profit d’une personne (le bénéficiaire) qui n’est pas partie au contrat, celui-ci étant souscrit
par l’assuré.

APPLICATION AU CAS, p. 43
1. Quelles sont les parties au contrat de transport ? Qui est le stipulant ? le
promettant ? le bénéficiaire ?
Les parties au contrat de transport sont les entreprises Panier de Campagne et Ruby.
Le stipulant est Panier de Campagne.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
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Le promettant est Ruby.


Le bénéficiaire est le destinataire des marchandises (client de Panier de Campagne) victime
du retard de livraison.
2. Le client est-il fondé à demander une indemnisation au transporteur ?
En l’absence de relation contractuelle entre le transporteur et le client, ce dernier doit
s’adresser à son cocontractant, c’est-à-dire l’entreprise Panier de Campagne, afin d’obtenir
une indemnisation.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
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Activités
1. Un avant-contrat, p. 44
1. Pour quelle opération cette promesse de contrat est-elle conclue ?
Cette promesse de contrat est préalable à une cession de fonds de commerce.
2. S’agit-il d’une promesse unilatérale ou bilatérale ? Justifiez.
Il s’agit d’une promesse bilatérale, les deux parties étant engagées. La conclusion définitive
du contrat est subordonnée à la réalisation de conditions suspensives dans le délai fixé à
l’avant-contrat.
3. Après la signature de la promesse, si le cessionnaire refuse de signer l’acte
authentique, récupère-t-il son dépôt de garantie ? Pourquoi ?
Le cessionnaire étant engagé par le compromis, il ne récupère pas son dépôt de garantie s’il
refuse de signer l’acte, à moins que ce refus soit justifié par la non-réalisation d’une condition
suspensive dans le délai prévu.

2. Le consentement vicié par la violence, p. 45


1. Relevez les trois conditions pour que soit retenue la violence pour abus de
dépendance lors de la formation d’un contrat.
L’abus de dépendance est retenu si trois conditions sont réunies :
– une personne est en état de dépendance à l’égard d’une autre (état) ;
– la seconde obtient de la première un engagement qu’elle n’aurait pas obtenu en l’absence de
cet état de dépendance (engagement/contrat) ;
– et en tire un avantage excessif (abus).
2. Qu’est-ce que l’état de dépendance ? Donnez des exemples.
L’état de dépendance résulte d’un rapport de force entre deux personnes, l’une étant en
position d’infériorité à l’égard de l’autre. Il peut s’agir d’une dépendance économique ou
psychologique.
Entre entreprises, il s’agira d’un rapport de force et d’une dépendance économique.
3. En quoi l’introduction dans le Code civil de cette forme de violence par l’ordonnance
du 10 février 2016 contribue-t-elle à l’équilibre contractuel ?
Cette nouvelle forme de violence vise à éviter qu’une entreprise n’obtienne auprès d’une autre
des conditions contractuelles (en matière de prix, par exemple) qu’elle n’aurait pas obtenues
si les deux entreprises avaient été sur un pied d’égalité.

3. Rédaction d’une clause contractuelle, p. 45


1. Rédigez une clause à insérer dans le contrat de construction d’une maison
individuelle, par laquelle le professionnel prévoit l’indemnisation de son client en
cas de retard dans la livraison du bien. Vous veillerez à ce que cette clause soit
raisonnable et prenne en compte l’importance du retard.
« Une pénalité de 1/3 000e du prix convenu par jour de retard sera due par le constructeur à
compter de l’expiration du délai de livraison. »
Remarque : le montant indiqué correspond au montant minimum imposé par le Code de la
construction et de l’habitation.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:41 - July 23, 2018)

2. Cette clause est-elle obligatoire ?


Dans les contrats de construction de maison individuelle (CCMI), le législateur impose que
soit indiqué le montant des pénalités de retard en cas de retard de livraison (article L. 231-2
du Code de la construction et de l’habitation).
Remarque : sur le fondement de la liberté contractuelle, les étudiants répondront certainement
que la clause n’est pas obligatoire, les parties étant libres de fixer le contenu du contrat.
Il pourra donc être fait remarquer aux étudiants qu’il existe un droit « général » des contrats
(dans le Code civil) ainsi que des textes spécifiques pour certains d’entre eux.
L’article L. 231-2 du Code de la construction et de l’habitation pourra être analysé avec les
étudiants pour illustration. Cette analyse permettra aussi de souligner que des exigences
particulières pèsent sur les professionnels afin de protéger les particuliers.
3. Pourquoi le constructeur choisit-il de l’inclure dans le contrat ?
L’indication du montant des pénalités en cas de retard de livraison constitue un élément
rassurant pour le propriétaire du terrain, un gage de sérieux du professionnel, qui s’engage par
avance à indemniser son client s’il ne respecte pas ses engagements.
C’est d’ailleurs le but poursuivi par le législateur qui a imposé cette mention dans les CCMI.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours
Introduction
Le droit des contrats intervient pour fournir un cadre aux entreprises afin qu’elles puissent
construire des relations équilibrées et sécurisées avec leurs partenaires.
De nombreux contrats entre entreprises sont précédés d’une phase précontractuelle
débouchant soit sur un avant-contrat, soit sur un contrat.
Pour être valable, le contrat formé doit respecter plusieurs conditions. Si tel est le cas, il a
force de loi pour les parties.
L’ordonnance du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats et des obligations est
entrée en vigueur le 1er octobre 2016. Cette réforme résulte d’un long dialogue entre
législateur, praticiens et universitaires, et vise à concilier au mieux sécurité juridique,
efficacité économique et justice contractuelle au moyen d’un droit plus moderne, plus
attractif, plus accessible et plus compréhensible.

1. Analyser le processus de formation d’un contrat


A. La situation précontractuelle
La conclusion d’un contrat est fréquemment précédée d’une période précontractuelle, des
négociations appelées « pourparlers » étant parfois nécessaires en vue de fixer les conditions
des engagements des parties.
1. Les pourparlers et leur rupture
Les pourparlers constituent une phase de négociation précédant un accord définitif (avant-
contrat ou contrat).
Selon l’article 1112, alinéa 1 du Code civil, l’initiative, le déroulement et la rupture des
négociations précontractuelles sont libres. Les parties peuvent donc soit mener à terme les
discussions, soit les rompre sans avoir conclu de contrat. Aucun engagement ne pèse sur elles
et il leur est permis de mener de front des pourparlers avec plusieurs cocontractants potentiels.
Toutefois, le même article affirme que les comportements des négociateurs « doivent
impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi ».
Ainsi, la rupture de la négociation est sanctionnée si elle survient avec la volonté de nuire au
partenaire ; c’est notamment le cas si elle fait suite à des pourparlers qui visaient uniquement
à accéder à des renseignements sur une entreprise avec laquelle on n’a jamais eu l’intention
réelle de contracter. Les juges sanctionnent également l’interruption brutale d’une négociation
très avancée. La responsabilité encourue, de nature extracontractuelle (il n’y a pas encore de
contrat), donne lieu à l’attribution de dommages-intérêts au profit de celui qui subit la rupture
fautive ; toutefois, la réparation du préjudice ne peut avoir pour objet de compenser la perte
des avantages attendus du contrat non conclu (C. civ., art. 1112, alinéa 2).
2. Le pacte de préférence
Le pacte de préférence est l’engagement pris par une personne (l’offrant potentiel) de
proposer prioritairement à une autre personne (le bénéficiaire du pacte) de traiter avec elle
pour le cas où elle déciderait de passer le contrat envisagé. Seul l’offrant potentiel est engagé
par le pacte de préférence. Rien n’oblige le bénéficiaire à donner une suite à cet avant-contrat.
Le non-respect du pacte de préférence, qui se traduit par la conclusion du contrat entre
l’offrant et une autre partie que le bénéficiaire, est sanctionné.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:41 - July 23, 2018)

3. La promesse unilatérale de contrat


La promesse unilatérale de contrat est une convention par laquelle une personne (le
promettant) s’engage à conclure un contrat avec une autre personne (le bénéficiaire) qui
accepte cette offre. Le prix, la date de livraison, les conditions générales et particulières du
contrat définitif sont réglés. Cette promesse est plus qu’une offre : il s’agit d’un contrat né de
la rencontre de deux volontés, mais d’un contrat unilatéral faisant naître des obligations
seulement à la charge du promettant. Le bénéficiaire se voit offrir une option et il dispose
d’un temps convenu pour donner suite ou non et conclure ou non le contrat définitif.
Le promettant qui ne donne pas suite à la volonté du bénéficiaire de conclure le contrat
projeté engage sa responsabilité.
Pour pallier le déséquilibre entre l’engagement ferme du promettant et la liberté totale du
bénéficiaire, le promettant peut demander à l’autre partie de déposer « indemnité
d’immobilisation », qui est perdue pour elle si le contrat n’est pas conclu.
4. La promesse bilatérale (synallagmatique) de contrat
Dans la promesse bilatérale de contrat, les deux parties consentent au contrat définitif et à ses
conditions. Cet avant-contrat pourrait presque se confondre avec le contrat définitif puisque
chacun des cocontractants s’oblige définitivement : le prix, la date d’exécution et les
modalités du contrat sont arrêtés. En fait, la promesse bilatérale intervient lorsque la
conclusion du contrat dépend de certaines conditions qui doivent être réalisées (obtention
d’un permis de construire, accord de la banque pour un prêt…) ou de certaines formalités
(acte authentique).
L’engagement des parties est ferme et définitif. Seule est admise l’impossibilité de conclure
indépendante de leur volonté, notamment la non-réalisation de la condition suspensive.

B. Le contrat
1. Définition
Un contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes, appelées « parties »,
destiné à créer des obligations.
2. Les principes contractuels
Selon l’article 1102 du Code civil, « chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de
choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du contrat dans les limites
fixées par la loi ».
Ce principe dit « de la liberté contractuelle » recouvre donc quatre composantes : la liberté de
contracter ou non, la liberté de choisir son contractant, la liberté de fixer le contenu du contrat
et la liberté de choisir la forme du contrat.
En effet, la forme des contrats est libre. Tous les modes d’expression de l’accord des volontés
sont donc admis : écrit, bien sûr, mais aussi parole et même geste (poignée de main, bras
levé…). Ce principe souffre néanmoins plusieurs exceptions (exemple : les statuts d’une
société sont obligatoirement consignés par écrit).
De même, les autres composantes de la liberté contractuelle sont limitées par des dispositions
légales ou réglementaires. Le contenu du contrat est librement fixé dans la limite de ce que la
loi autorise (exemple : un contrat prévoyant la vente d’organes est illicite).
3. L’obligation d’information
La jurisprudence le disait : l’obligation de loyauté aux professionnels est un facteur de
rééquilibrage entre les parties, en particulier lorsque les intérêts de l’un sont soumis à la
compétence de l’autre. Le banquier, l’expert, l’assureur, qui doivent renseigner loyalement et

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
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coopérer avec leurs clients, ne doivent pas élaborer un contrat déséquilibré en profitant de leur
supériorité professionnelle.
L’article 1112-1 du Code civil, dans sa rédaction issue de l’ordonnance du 10 février 2016,
étend l’obligation d’information à tous les cas où une partie connaît une information dont
l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre partie, qui ignore cette
information ou qui fait confiance à son cocontractant.

2. Analyser et évaluer les conditions de validité d’un contrat


A. Le consentement
1. L’existence du consentement
Les règles juridiques appliquées au contrat trouvent en premier lieu leur origine dans la
théorie de l’autonomie de la volonté. La force obligatoire du contrat suppose que l’on ne
doute pas que les parties sont libres lors de la conclusion du contrat. À cet égard, le
consentement représente la rencontre d’une offre et d’une acceptation. La première doit être
ferme et précise, la seconde doit être donnée sans condition.
2. L’absence de vice dans le consentement
Que le consentement existe à l’origine des obligations contractuelles ne suffit pas à établir la
réalité de la volonté de s’engager. Il est indispensable que la volonté des contractants soit sans
vice, c’est-à-dire qu’elle ne soit entachée d’aucun défaut qui la priverait de sa pertinence.
La loi prévoit que trois vices du consentement peuvent être sanctionnés par la nullité du contrat.
L’erreur est le premier de ces vices : seules l’erreur sur un élément essentiel du contrat et
l’erreur sur la personne du cocontractant (dans le cas d’un contrat avec intuitu personae) sont
prises en compte. Le dol peut aussi vicier le consentement : il s’agit d’une erreur provoquée
par les manœuvres ou les mensonges de l’autre partie, qui ont joué un rôle déterminant dans
la conclusion du contrat. Enfin, est également vicié le consentement donné à la suite d’une
violence, physique ou psychologique.

B. La capacité
La capacité juridique peut se définir comme l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer.
1. Le cas des mineurs et des majeurs protégés
Pour s’engager valablement dans un contrat, il faut disposer de la capacité juridique. Il s’agit
de l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer. Si la loi en fait une condition de validité,
c’est pour pouvoir remettre en cause les obligations contractées par ceux que l’incapacité
protège, comme les mineurs (personnes âgées de moins de 18 ans) et certains majeurs victimes
d’une altération de leurs facultés personnelles (mentales ou corporelles). En effet, les mineurs
et les majeurs protégés peuvent prendre des risques inconsidérés dans la vie des affaires.
2. Le cas des personnes morales
La loi prévoit que les dirigeants de sociétés ou autres personnes morales doivent les représenter.
À défaut de représentation, ces sujets de droit sans consistance physique ne pourraient pas
avoir de relations juridiques.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
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C. Le contenu du contrat
1. Le contenu licite du contrat
L’article 1162 du Code civil vise de façon expresse deux éléments du contenu du contrat : ses
stipulations et son but.
• La licéité des stipulations
Le contenu du contrat désigne ici son objet : la prestation promise par chaque partie doit être
licite. Elle ne doit donc pas être contraire à l’ordre public.
Ainsi, les contrats ayant pour objet le corps humain sont en principe contraires à l’ordre
public : les contrats de vente d’organes sont nuls (le don d’organes est cependant autorisé).
• La licéité du but
L’objectif poursuivi par les parties représente la cause du contrat pour chacun.
Pour déterminer la licéité du contenu du contrat, il faut donc aussi rechercher les mobiles qui
animent les contractants lors de la conclusion du contrat. Ainsi, dans l’achat d’un entrepôt, le
but est illicite si l’entreprise acheteuse a acquis cet immeuble afin d’y installer une maison de
jeux.
La loi précise que le contrat est nul même si une seule des parties poursuit un but illicite,
même si ce but est inconnu de son cocontractant. Tel est le cas si un bailleur ignore que la
destination des lieux par le preneur n’est pas celle qu’il croit (par exemple, stocker des
produits stupéfiants et non des produits alimentaires bio).
2. Le contenu certain du contrat
Pour être certain, le contenu du contrat doit présenter plusieurs caractéristiques :
– il doit exister. Sera donc annulé un contrat portant sur une chose qui était détruite au
moment de la conclusion du contrat sans que les parties le sachent ;
– la prestation peut être actuelle ou future (par exemple, la vente d’un appartement sur plan) ;
– la prestation doit être possible. Le contrat sera annulé si elle est impossible (il doit s’agir
d’une impossibilité absolue comme le fait, par exemple, pour une agence de voyages, de
proposer à ses clients un voyage sur Mercure) ;
– la prestation doit être déterminée ou déterminable, c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir « être
déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures des parties, sans
qu’un nouvel accord des parties soit nécessaire » (article 1163 du Code civil).
Si l’obligation consiste en un service ou une abstention, le contrat doit préciser à quoi
s’engage la partie.

D. La nullité du contrat
Si l’une des conditions de validité du contrat fait défaut, la sanction est la nullité du contrat.
La nullité entraîne la disparition de tous les effets du contrat avec, si possible, les restitutions
qui en découlent.
Dans tous les cas où l’action en nullité n’est pas limitée à un moindre temps par une loi
particulière, le délai pour agir en nullité est de 5 ans.
Ce délai court en principe à compter du jour où le titulaire du droit d’agir en justice a eu ou
aurait dû avoir connaissance de la cause de nullité.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

3. Analyser et évaluer les clauses d’un contrat


A. Le prix et sa révision
Entre professionnels, les engagements contractuels prévoient le plus souvent un prix à payer.
La vente est au cœur des affaires, tout comme la sous-traitance, les divers contrats de service
ou d’entreprise, qui imposent également un prix à payer.
Le législateur précise que le prix doit être déterminé dès la conclusion du contrat. Cette
connaissance par les deux parties d’une obligation essentielle du contrat est un gage de
sécurité pour chacune d’elles : l’une connaît les ressources qu’elle tirera du contrat, l’autre
sait exactement ce que lui coûte son engagement.
Toutefois, pour les contrats-cadres et les contrats de prestations de services, le Code civil,
dans ses articles 1164 et 1165, affirme que le prix peut être fixé par le créancier en l’absence
d’accord des parties avant leur exécution.
Il existe cependant des limites à la fixation du prix par une seule des parties. Ainsi,
notamment, la partie qui fixe le prix doit être en mesure de le justifier en cas de contestation ;
si le prix apparaît abusif au juge saisi de cette contestation, ce dernier peut décider de faire
attribuer des dommages-intérêts à celui qui a subi l’abus.

B. La clause de réserve de propriété


Lors de la vente d’un bien, si le paiement ne se fait pas au comptant, le vendeur peut insérer
une clause de réserve de propriété au contrat. Ainsi, la propriété du bien cédé ne sera
transférée à l’acheteur qu’après règlement total du prix.
L’avantage de cette clause est manifeste si l’acheteur est confronté à des difficultés de
paiement, comme dans le cas d’une entreprise en cessation de paiements : le vendeur impayé
pourra réclamer la restitution du bien, dont il est toujours propriétaire. Sa situation est plus
confortable que celle des créanciers du débiteur défaillant car il dispose de la faculté de
revendiquer un bien qui lui appartient toujours et qui ne pourrait pas être vendu, même en cas
de liquidation judiciaire, au profit des créanciers impayés.

C. La clause pénale
La clause pénale fixe d’avance le montant précis de la réparation due par le débiteur en cas
d’inexécution. Elle est donc plus efficace encore que la clause limitative de responsabilité
puisqu’elle empêche toute contestation sur l’importance du préjudice à réparer. Son rôle
préventif peut faciliter la conclusion du contrat si le créancier estime que le montant des
dommages-intérêts envisagés est raisonnable.

4. Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat


A. Les effets du contrat entre les parties
Une fois conclu, le contrat a la même force que la loi – ce principe est inscrit dans l’article
1103 du Code civil. Cela signifie que les parties sont obligées de respecter leurs engagements
comme s’ils étaient d’origine légale. Cette règle est la suite logique de la liberté
contractuelle : on accepte sans réserve une contrainte librement consentie. La force obligatoire
du contrat garantit la sécurité des transactions : aucun cocontractant ne pourra se soustraire à
ses engagements, sauf à en répondre devant les juges. Évidemment, les obligations que la
volonté des parties a fait naître peuvent disparaître par leur volonté commune : un nouveau
contrat librement conclu peut anéantir ou modifier les effets du contrat passé.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:41 - July 23, 2018)

B. Les effets du contrat à l’égard des tiers


1. Le principe
Le contrat ne produit d’effets qu’à l’égard des parties qui l’ont conclu. Il est naturel que les
tiers ne subissent aucune conséquence du contrat (C. civ., art. 1199). Sur le fondement de
cette règle, la Cour de cassation considère que dans une « chaîne de contrats » (avec
l’intervention de sous-traitants, par exemple), chacun des contractants n’est lié qu’à celui avec
lequel il a conclu : le sous-traitant, par exemple, ne saurait être mis en cause par le client de
son donneur d’ordre.
2. L’exception
Le principe légal de l’effet relatif du contrat connaît cependant quelques exceptions, en
particulier dans les cas de stipulation pour autrui. Il s’agit des hypothèses, peu nombreuses, où
un tiers au contrat bénéficie de l’exécution des obligations convenues entre les parties, le
stipulant d’une part, le promettant d’autre part. Ainsi, dans un contrat d’assurance décès,
l’assuré (le stipulant) et l’assureur (le promettant) conviennent qu’en cas de décès de l’assuré,
un capital sera versé au bénéficiaire choisi par lui. Dans un contrat de transport, le destinataire
bénéficiant de l’exécution du contrat est parfois un tiers désigné au transporteur par le
donneur d’ordre.

COMPLÉMENTS
1. À propos de la rupture des pourparlers
Le Code civil distingue deux situations :
– si le tiers ignorait le pacte de bonne foi : le contrat conclu n’est pas remis en cause mais le
bénéficiaire peut réclamer des dommages-intérêts au promettant ;
– si le tiers, de mauvaise foi, connaissait l’existence du pacte de préférence et la volonté du
bénéficiaire de s’en prévaloir, ce dernier peut obtenir des dommages-intérêts et même demander
en justice la nullité du contrat ou solliciter du juge de le substituer au tiers dans le contrat.
2. À propos de l’incapacité juridique
D’autres personnes que les personnes protégées sont frappées d’incapacité ; c’est alors dans un
but de sanction. Il s’agit des personnes qui ont été condamnées à une peine d’emprisonnement
pour des infractions graves et les dirigeants d’entreprises qui ont été liquidées à la suite de
fraudes qu’ils ont commises.
3. À propos du contenu licite du contrat
L’ordre public est une notion souple dont le contenu évolue avec le temps. On distingue
généralement l’ordre public classique et l’ordre public économique (voir thème 2, chapitre 8).
L’ordre public classique vise à défendre les piliers de la société (État, famille, individu) et, à
ce titre, impose des interdictions.
4. À propos du contenu certain du contrat
Le contrat doit préciser à quoi s’engage la partie.
Si la chose objet de l’obligation est un corps certain (chose non fongible), c’est-à-dire une
chose qui se caractérise par son individualité, comme un véhicule d’occasion, il suffit aux
parties d’en préciser les caractéristiques. Ainsi, en cas de vente d’un véhicule d’occasion, le
vendeur doit en préciser la marque, le modèle, le numéro d’immatriculation…

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

Si, au contraire, la chose objet du contrat est une chose de genre (chose fongible), c’est-à-dire
une chose interchangeable, comme un véhicule de série, elle doit être non pas déterminée
(c’est impossible), mais déterminable. Les parties doivent donc indiquer le genre de la chose
(du riz, par exemple) et prévoir au contrat des indications qui déterminent la quantité lors de
l’exécution du contrat.
5. À propos de la nullité du contrat
Il existe deux types de nullité dont les conditions de mise en œuvre diffèrent, mais dont l’effet
est unique :
– la nullité relative sanctionne la transgression d’une règle protectrice des intérêts privés
(exemples : vices du consentement, incapacité) ;
– la nullité absolue sanctionne la transgression d’une règle protectrice de l’intérêt général
(exemple : contenu illicite).
Le délai de prescription de l’action en nullité est de 5 ans et court en principe à compter du
jour où le titulaire du droit d’agir en justice a eu ou aurait dû avoir connaissance de la cause
de nullité.
Toutefois, dans certains cas, le point de départ du délai est différent :
– en cas de violence, le délai ne court qu’à compter du jour où elle a cessé ;
– à l’égard des actes faits par un mineur, il ne court qu’à compter de la majorité ou de
l’émancipation.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
(14:57:40 - July 23, 2018)

Chapitre 4

De la création à la pérennité
de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Ce qui motive les jeunes créateurs d’entreprise, p. 47
1. Quelles sont les motivations des jeunes créateurs d’entreprise ?
Le document présenté révèle que, parmi les jeunes qui créent leur entreprise, beaucoup le font
pour accéder à la notoriété et se faire un nom.
Les autres raisons qui poussent les jeunes à se lancer dans un projet entrepreneurial relèvent
de dimensions sociétales et sociales à travers la volonté de créer des emplois et de changer
la société.
Pour introduire le thème du chapitre, il est possible de demander aux étudiants s’ils partagent
ces motivations ou s’ils ont d’autres envies qui peuvent les pousser à créer un jour leur
propre entreprise.
2. À votre avis, quelles sont les difficultés liées à la création d’entreprise ?
Parmi les difficultés liées à la création d’entreprise, on peut citer :
– le manque d’idée de départ ;
– la difficulté pour trouver des financements ;
– la peur de prendre des risques ;
– la lourdeur des démarches administratives…

1. Caractériser les étapes de la création d’une entreprise


Document 1. Trouver une idée et la tester, p. 48
1. Pourquoi est-il recommandé de réaliser une étude de marché avant de se lancer
dans la création d’une entreprise ?
Une étude de marché a pour but d’étudier l’offre et la demande sur un marché donné.
Concernant la demande, l’étude de marché permet :
– au niveau quantitatif, d’évaluer la demande potentielle à travers l’estimation des ventes et
du nombre d’acheteurs potentiels ;
– au niveau qualitatif, de connaître le profil des acheteurs potentiels et d’identifier leurs besoins.
Concernant l’offre, elle permet :
– au niveau qualitatif, d’identifier les concurrents et les stratégies mises en œuvre ;
– au niveau quantitatif, d’estimer le chiffre d’affaires et les parts de marché des concurrents.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Il est recommandé de réaliser une étude de marché avant de se lancer dans la création d’une
entreprise afin de vérifier si le marché est viable et possède le potentiel pour créer et
développer une entreprise.
Document 2. Les recettes de Nestor, p. 48
2. Quelle est l’idée initiale des créateurs de Nestor ?
Au départ, les créateurs de Nestor souhaitaient ouvrir leur propre restaurant. Ayant peu
d’expérience dans ce domaine, ils ont eu l’idée de créer un restaurant virtuel qui prépare des
déjeuners livrés directement sur les lieux de travail.
3. Comment les créateurs ont-ils testé leur idée ?
Les créateurs de Nestor ont testé leur idée en faisant tout eux-mêmes : de la préparation des
plats jusqu’aux livraisons à vélo. Ils ont pu ainsi être au contact direct des clients et récolter
leurs avis pour affiner leur concept.
4. Quels enseignements ont-ils tirés de l’analyse des modèles existant à l’étranger ?
L’analyse des modèles existant à l’étranger leur a permis de comprendre que les entreprises
qui connaissent le plus de succès sur ce secteur ont une organisation millimétrée et une cible
précise. Ils en ont conclu que, pour réussir, il fallait cibler une niche (les professionnels) avec
une offre simple (un menu unique).
Document 3. Financer le projet, p. 49
5. Pourquoi est-il nécessaire de prévoir une trésorerie de départ lors de la création
d’une entreprise ?
Lors de la création d’une entreprise, il faut prévoir une trésorerie de départ car l’entreprise va
engager des dépenses (frais de création, achat de matériel, loyer, assurances, stocks,
salaires…) avant de commencer à percevoir le fruit de ses ventes. Si l’entreprise n’a pas prévu
une trésorerie de départ suffisante, elle risque de se retrouver soit avec un découvert bancaire
qui va lui coûter cher, soit dans l’incapacité de réussir son lancement si la banque refuse une
autorisation de découvert.
Document 4. Les avantages du financement participatif, p. 49
Document 5. Concevoir un business plan, p. 49
6. Présentez les avantages du crowdfunding pour un créateur d’entreprise.
Pour un créateur d’entreprise, le crowdfunding présente plusieurs avantages :
– rapidité du processus de financement ;
– évite la rigueur et la rigidité des banques ;
– permet de récolter les premiers fonds nécessaires au lancement de l’entreprise.
7. Présentez l’intérêt d’élaborer un business plan pour un créateur d’entreprise.
Un business plan est un document qui présente le projet de création d’entreprise. Il est
indispensable car il va permettre de convaincre les investisseurs et les partenaires potentiels
du sérieux et de la fiabilité économique du projet.
8. Recensez les différentes rubriques qui doivent apparaître dans un business plan.
Un business plan doit comprendre les rubriques suivantes :
– un executive summary qui résume en une ou deux pages le projet ;
– une présentation du ou des créateurs ;
– une présentation de l’offre ou du concept ;
– une analyse du marché ;
– une présentation du modèle économique ;
– un plan d’action commercial et mercatique.

47
© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
(14:57:40 - July 23, 2018)

Document 6. Choisir un statut juridique et réaliser les formalités administratives, p. 50


9. Quel est le rôle du CFE ?
Le rôle du CFE (centre de formalités des entreprises) est de permettre de réaliser en un même
endroit, et à travers la constitution d’un dossier unique, l’ensemble des formalités nécessaires
à la création d’une entreprise.
10. Pourquoi le CFE facilite-t-il la création d’entreprise ?
Le CFE facilite la création d’entreprise car il évite au créateur de réaliser lui-même toutes les
démarches auprès des organismes et des administrations concernés par cette création.

APPLICATION AU CAS
Document. Entretien avec Nathalie Dills, dirigeante et créatrice de Panier
de Campagne, p. 50
1. Quelle est l’idée de départ de la créatrice de Panier de Campagne ?
L’idée de départ de la créatrice de Panier de Campagne est de permettre aux habitants en
milieu rural de manger des produits locaux.
2. Décrivez l’activité de son entreprise.
Panier de Campagne a implanté des commerces en milieu rural, dans lesquels sont proposés
des produits bio locaux, des services au quotidien, un salon de thé et un snack de terroir.
L’entreprise a aussi créé une boutique en ligne où elle vend des produits issus de la ferme.
3. Expliquez pourquoi la recherche de financement a été compliquée.
Le financement de l’entreprise auprès des banques a été difficile car la créatrice de Panier de
Campagne, Nathalie Dills, n’avait aucune expérience dans le secteur de la distribution. De ce
fait, les banquiers avaient du mal à lui accorder leur confiance.
4. Comment Nathalie Dills a-t-elle financé la création de son entreprise ?
Pour financer la création de son entreprise, Nathalie Dills a réalisé un prêt bancaire (auprès du
Crédit Agricole) et a eu recours au financement participatif en réalisant une levée de fonds sur
une plateforme de crowdfunding.
5. Pourquoi le lancement de l’activité entraîne-t-il des difficultés de trésorerie ?
Le lancement de l’activité entraîne des difficultés de trésorerie car l’entreprise doit, dans un
premier temps, payer des charges avant de réaliser des ventes et de percevoir leurs paiements.

2. Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche


managériale
Document 7. Caractériser la démarche entrepreneuriale, p. 51
Document 8. L’entrepreneur selon Schumpeter, p. 51
1. Quelles qualités un créateur d’entreprise doit-il posséder ?
Un créateur d’entreprise doit être créatif, intuitif et apte à détecter des opportunités. De plus, il
doit être volontaire, courageux et capable de prendre des risques.
2. Pourquoi la démarche entrepreneuriale est-elle risquée ?
La démarche entrepreneuriale est risquée car un grand nombre de projets sont voués à l’échec.
L’entrepreneur prend le risque de perdre l’argent qu’il a investi dans son projet.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

Document 9. La genèse de la success-story de BlaBlaCar, p. 51


3. Quelles opportunités le créateur de BlaBlaCar a-t-il détectées pour créer son
entreprise ?
Le créateur de BlaBlaCar a eu l’idée de créer son entreprise en détectant une opportunité au
niveau du covoiturage en France. En effet, il s’est rendu compte de l’impossibilité de trouver
sur Internet des automobilistes qui souhaitent partager leurs trajets en accueillant des
passagers à bord de leur véhicule.
4. Montrez que Frédéric Mazzella est un entrepreneur au sens de Schumpeter.
Selon Schumpeter, l’entrepreneur est doté d’une capacité de visionnaire qui lui permet de
découvrir des innovations aptes à satisfaire une demande non encore satisfaite.
Frédéric Mazzella est un entrepreneur au sens de Schumpeter car, en lançant BlaBlaCar, il s’est
montré intuitif et visionnaire en permettant de faciliter le covoiturage en France via Internet.
5. Classez l’idée de Frédéric Mazzella parmi les cinq types d’innovations proposées
par Schumpeter.
Parmi les types d’innovations de Schumpeter, l’idée proposée par Frédéric Mazzella correspond
à la découverte d’un nouveau produit. En effet, Frédéric Mazzella propose un nouveau
service : la mise en relation de personnes souhaitant faire du covoiturage.
Document 10. Le rôle du manager, p. 52
Document 11. Entrepreneur et manager : 2 rôles en 1 !, p. 52
6. Quelles sont les missions du manager dans l’entreprise ?
Le manager a pour rôle de gérer les ressources pour assurer le développement de l’entreprise.
Pour cela, il doit mettre en place une stratégie afin d’atteindre les objectifs fixés.
Ses missions consistent à :
– fixer des objectifs ;
– organiser et gérer les moyens ;
– animer et diriger les équipes ;
– contrôler les résultats.
7. Pourquoi la fonction managériale est-elle complémentaire de la fonction
entrepreneuriale ?
Les fonctions managériale et entrepreneuriale sont complémentaires car, pour survivre,
l’entreprise doit, d’une part, innover et lancer de nouveaux produits et, d’autre part, gérer de
manière optimale ses ressources pour atteindre les objectifs fixés.
Document 12. Le renouveau de la fonction managériale, p. 52
8. Quel était le rôle traditionnel du manager ?
Le rôle traditionnel du manager était de diriger les équipes en indiquant le travail à réaliser.
9. Quelles sont les qualités attendues d’un manager aujourd’hui ?
Aujourd’hui, un manager doit être capable de décentraliser les décisions et de rendre ses
collaborateurs autonomes. Pour cela, il doit savoir déléguer et développer des qualités de
pédagogue pour amener ses équipes vers l’autogestion. Il n’est plus là pour décider seul mais
pour guider et transmettre.
10. Expliquez pourquoi la fonction managériale doit évoluer.
Dans un environnement en perpétuelle évolution, la survie de l’entreprise va dépendre de son
agilité, c’est-à-dire de sa capacité de réaction et d’anticipation. Auparavant, le manager
décidait et indiquait le travail à faire à ses subordonnés, ce qui entraînait une lenteur
organisationnelle.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
(14:57:41 - July 23, 2018)

Aujourd’hui, la réussite passe par la capacité de chacun des membres de l’entreprise à prendre
des décisions et des initiatives. Le rôle du manager doit évoluer car il n’est pas uniquement là
pour diriger mais pour conduire ses collaborateurs vers l’autonomie.
Document 13. Un nouveau dirigeant à la tête de Sodexo, p. 53
11. Montrez que le nouveau dirigeant de Sodexo est un manager et non pas un
entrepreneur.
Le nouveau dirigeant de Sodexo est un manager car sa mission est de permettre à l’entreprise
d’atteindre les objectifs fixés.
12. Quels sont les avantages pour Sodexo de recruter son nouveau dirigeant en interne ?
Grâce au recrutement interne, Sodexo va être dirigé par un manager qui connaît bien
l’entreprise, sa culture et son organisation. Il sera donc immédiatement opérationnel.
En outre, le recrutement interne permet de motiver les salariés car il leur montre la possibilité
d’évoluer au sein de l’entreprise.
13. Quels vont être les défis de Denis Machuel à la tête de Sodexo ?
À la tête de Sodexo, Denis Machuel aura pour défis de réussir la transition avec son
prédécesseur et de conduire l’entreprise à la place de leader mondial dans les activités de
services sur site, de services avantages et récompenses ainsi que de services aux particuliers et
à domicile.

APPLICATION AU CAS, p. 53
1. Parmi les différentes tâches réalisées par Nathalie Dills, distinguez celles qui relèvent
de la démarche entrepreneuriale et celles qui relèvent de la démarche managériale.
Parmi les tâches réalisées par Nathalie Dills, toute la partie administrative et gestion concerne
la démarche managériale car elle a pour but d’organiser les ressources de l’entreprise.
Les tâches qui demandent de la créativité et des prises d’initiative, telles que la recherche de
nouveaux services à proposer dans les points de vente, l’ouverture de nouvelles boutiques, la
sélection de nouveaux fournisseurs ou l’actualisation du site Internet, relèvent de la démarche
entrepreneuriale.
2. Pourquoi Nathalie Dills craint-elle que sa surcharge de travail nuise à la pérennité
de son entreprise ?
Une entreprise doit être gérée et managée pour assurer sa pérennité et atteindre les objectifs
fixés, mais elle doit également faire évoluer son offre et innover pour assurer son avenir.
Accaparée par sa fonction managériale, Nathalie Dills craint que sa surcharge de travail nuise
à la pérennité de Panier de Campagne car elle ne consacre plus assez de temps au
développement de son entreprise et à la recherche d’idées nouvelles.
3. Quel pourrait être le rôle d’un manager au sein de Panier de Campagne ?
Le rôle d’un manager au sein de Panier de Campagne serait de prendre en charge la gestion et
l’administration de l’entreprise pour laisser Nathalie Dills exercer sa fonction entrepreneuriale
et lui permettre d’innover.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
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Activités
1. L’entrepreneur et le manager, p. 54
1. Montrez que le business plan a été très utile lors de la création de BlaBlaCar.
Un business plan est un document de synthèse qui a pour but de présenter l’entreprise lors
d’une recherche de financements. Le business plan de BlaBlaCar a été très utile lors de la
création de la société car il a permis de séduire et de convaincre les dirigeants du fonds Isai
qui ont investi 1 million d’euros dans la jeune entreprise.
2. Pourquoi Frédéric Mazzella cède-t-il la direction de BlaBlaCar à Nicolas Brusson ?
Frédéric Mazzella cède la direction de BlaBlaCar à Nicolas Brusson pour retrouver son rôle
d’entrepreneur.
3. Identifiez les rôles des deux cofondateurs de l’entreprise.
Dans la nouvelle organisation, Nicolas Brusson s’occupera de la fonction managériale en se
chargeant de la levée des fonds et du développement international de l’entreprise.
Frédéric Mazzella pourra ainsi mettre en œuvre sa logique entrepreneuriale pour innover et
faire évoluer l’offre de BlaBlaCar.
4. Quels peuvent être les avantages de cette nouvelle organisation ?
Cette nouvelle organisation, qui distingue les fonctions entrepreneuriale et managériale, aura
pour avantages de permettre à Frédéric Mazzella d’innover et de lancer de nouveaux projets
qui seront financés par les fonds levés par Nicolas Brusson. Le travail de ce dernier permettra
également à BlaBlaCar de trouver de nouveaux débouchés à l’international.
La nouvelle organisation permettra ainsi à BlaBlaCar de se développer et d’assurer sa
pérennité.

2. La création d’une entreprise innovante, p. 54


1. Quelle est l’idée proposée par les créateurs d’Asamgo ?
Les créateurs d’Asamgo ont conçu un objet flottant qui, grâce à un système de sondes,
transmet en temps réel sur un smartphone la qualité de l’eau d’une piscine.
2. Classez cette invention parmi les innovations de Schumpeter.
Joseph Schumpeter distingue cinq formes d’innovations : les innovations de procédé, de mode
de production, de matières premières, de produit et de débouché.
L’invention d’Asamgo est une innovation de produit car ses créateurs ont mis au point un
nouveau moyen pour tester l’eau des piscines.
3. Comment les créateurs d’Asamgo ont-ils financé la création de leur entreprise ?
Les créateurs d’Asamgo ont réuni 500 000 € pour financer leur projet grâce à trois moyens de
financement :
– une levée de fonds auprès de leurs proches (love money) ;
– un emprunt bancaire ;
– un emprunt auprès de Bpifrance.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
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4. Recherchez sur Internet le rôle de Bpifrance auprès des créateurs d’entreprise.


Bpifrance, Banque publique d’investissement, a pour mission d’accompagner la création et le
développement des entreprises françaises. Elle propose des prêts aux entreprises et peut se
porter garante, ce qui peut faciliter l’octroi de crédits auprès des banques.
Sources :
https://www.bpifrance.fr/
https://www.l-expert-comptable.com/a/532145-quel-role-de-la-bpi-pour-l-aide-au-
financement-des-petites-entreprises.html
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/bpifrance-veut-aussi-etre-une-
fintech-772424.html

3. Un profil d’entrepreneur, p. 55
1. Pourquoi Loïc Soubeyrand a-t-il décidé de quitter la société Teads ?
Loïc Soubeyrand a décidé de quitter Teads car il ne trouvait plus l’excitation qui accompagne
la création d’une entreprise dans cette société qui a beaucoup grandi.
En se lançant dans un nouveau projet, il souhaite retrouver la démarche entrepreneuriale.
2. Montrez que Loïc Soubeyrand correspond au profil de l’entrepreneur selon
Schumpeter.
Loïc Soubeyrand est un entrepreneur au sens de Schumpeter car il a la capacité d’innover et
de trouver de nouvelles idées pour créer des entreprises.
3. Pourquoi Loïc Soubeyrand n’a-t-il pas rencontré de difficulté pour financer son
nouveau projet ?
Le financement du nouveau projet de Loïc Soubeyrand a été facilité par le fait qu’il a fait ses
preuves en menant avec succès son précédent projet. Les partenaires financiers lui accordent
leur confiance car ils savent qu’il a déjà connu une belle réussite entrepreneuriale.
4. Expliquez la dernière phrase du document.
La dernière phrase signifie qu’un projet entrepreneurial n’est vraiment intéressant que s’il
permet de séduire des clients en répondant à leurs besoins. Dans une démarche
entrepreneuriale, ce sont les ventes qui permettent de rentabiliser le projet et de le pérenniser.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
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L’essentiel du cours
1. Caractériser les étapes de la création d’une entreprise
La création d’une entreprise nécessite de suivre plusieurs étapes.
Étapes Caractéristiques
Toute création d’entreprise part d’une idée. Celle-ci est souvent une
intuition qu’il faut approfondir afin de décrire le bien ou le service
Trouver une idée
envisagé (utilité, usage, performance) et le fonctionnement de
l’entreprise à créer.
L’étude de marché a pour but de découvrir le marché et ses tendances.
Elle permet de connaître les acheteurs et leurs besoins, d’estimer la
Réaliser une étude
demande potentielle et d’identifier les concurrents. Grâce à elle, il sera
de marché
possible de fixer des hypothèses de chiffre d’affaires et de parts de
marché.
Un business plan est un dossier qui présente le projet de création
Monter d’entreprise. Il contient une description du projet, une présentation des
un business plan créateurs et du concept, une étude économique et le plan d’action
envisagé.
Le financement d’un projet de création d’entreprise peut résulter de la
combinaison de plusieurs sources :
Chercher des – capitaux de départ : apports des créateurs (fonds propres) ;
financements – levée de fonds : apports d’investisseurs ;
– prêts bancaires ;
– financement participatif (crowdfunding).
L’État et les collectivités territoriales ont mis en place de nombreuses
Trouver des aides aides à la création d’entreprise qui peuvent prendre diverses formes :
et des subventions aides financières, allègements fiscaux, exonération de charges sociales,
mise à disposition de locaux…
Le choix du statut juridique est une étape importante de la création
d’entreprise car il va avoir des conséquences fiscales et sociales. Il
Choisir un statut
s’agit de trouver la forme juridique qui convient le mieux en tenant
juridique
compte des caractéristiques du projet (activité de l’entreprise, nombre
d’associés…).
Les formalités administratives de création d’entreprise permettent de
déclarer l’activité et d’obtenir une immatriculation. L’ensemble des
Réaliser les
formalités peuvent être réalisées auprès du CFE (centre de formalités
formalités
des entreprises). Le CFE est un interlocuteur unique qui centralise les
administratives
pièces du dossier et les transmet aux différents organismes et
administrations concernés par la création d’une entreprise.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
(14:57:41 - July 23, 2018)

2. Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche


managériale

A. La démarche entrepreneuriale
La démarche entrepreneuriale se caractérise par la volonté d’une ou de plusieurs personnes
qui, à partir d’une idée, vont mettre sur pied un projet qui va aboutir à la création ou à la
reprise d’une entreprise.
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950), économiste autrichien, a défini l’entrepreneur comme
un visionnaire doté d’un esprit d’intuition qui a la capacité d’innover pour saisir de nouvelles
opportunités sur le marché.

B. La démarche managériale
La démarche managériale se caractérise par la capacité du manager à gérer de manière
optimale les ressources pour permettre à l’entreprise de se développer et d’assurer sa pérennité.
Une des missions principales du manager est de mettre en place une stratégie afin d’atteindre
les objectifs fixés.
Le rôle du manager consiste à :
– fixer des objectifs ;
– définir les moyens à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs fixés ;
– animer et diriger les ressources humaines ;
– contrôler que les résultats obtenus sont conformes aux objectifs fixés.

C. La complémentarité des démarches entrepreneuriale et managériale


Dans la plupart des cas, le développement de l’entreprise oblige l’entrepreneur à endosser le
rôle de manager pour assurer sa pérennité.
La démarche entrepreneuriale repose sur l’intuition, la créativité et la prise de risque ; la
démarche managériale nécessite de gérer les ressources de manière optimale.
Ces deux logiques sont complémentaires car, pour être compétitive, l’entreprise doit provoquer
le changement, innover pour surprendre ses concurrents et trouver de nouveaux débouchés
tout en gérant de manière optimale ses ressources pour être rentable et réaliser un profit.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
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Chapitre 5

Finalités et performance de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. « Durable » rime-t-il avec « rentable » ?, p. 57
1. Quel est l’intérêt pour une entreprise de dégager des profits ?
Pour une entreprise, dégager des profits lui permet d’exercer son activité, de rémunérer
l’ensemble des acteurs internes et externes, de pouvoir investir et d’innover afin d’assurer sa
pérennité.
2. Que montrent les résultats de l’étude menée par HSBC Commercial Banking ?
Cette étude, menée auprès de 1 400 dirigeants d’entreprises dans 14 pays différents, montre
que toutes les initiatives mises en place par les entreprises en faveur de l’environnement sont
une opportunité de développer leur activité et d’augmenter leurs profits.
3. Pour quelles raisons les entreprises se tournent-elles vers la démarche de
développement durable ?
Les entreprises se tournent vers la démarche de développement durable afin de mieux
satisfaire leurs parties prenantes (en particulier leurs clients) qui attendent d’elles qu’elles
fournissent des biens et/ou des services avec un impact social ou environnemental positif. Cet
engagement en faveur de l’environnement leur permet également de développer leur activité
et ainsi d’augmenter leurs profits.

1. Identifier les finalités économique, sociale et sociétale


de l’entreprise
Document 1. La finalité de l’entreprise, p. 58
1. Expliquez ce que représente la finalité pour une entreprise.
Pour une entreprise, la finalité représente sa raison d’exister. Définie lors de sa création par
ses fondateurs, elle guide l’entreprise en lui donnant une orientation générale sur le long
terme. Pour Peter Drucker, la finalité d’une entreprise est de créer et de développer une
clientèle. Pour y parvenir, l’entreprise doit satisfaire les besoins de ses clients.
Remarque : Peter Drucker (1909-2005), né en Autriche, est considéré comme le « pape du
management ». Selon lui, l’objectif principal de l’entreprise n’est pas la maximisation du
profit mais la création d’une clientèle. Pour cela, les fonctions de base sont le marketing et
l’innovation. Drucker affirme que les facteurs qui font progresser une entreprise sont les
hommes, leur capacité d’innovation et la façon dont ils s’organisent.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
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2. Distinguez les différentes finalités que peut avoir une entreprise.


Une entreprise peut avoir une ou plusieurs finalités :
– une finalité économique, qui consiste à créer de la richesse en combinant profit et croissance.
Elle permet à l’entreprise de réaliser son activité, d’assurer sa pérennité et de pouvoir en
accomplir d’autres ;
– une finalité sociale, qui repose sur l’engagement de l’entreprise à prendre en compte les
attentes de ses salariés ;
– une finalité sociétale, qui correspond à l’engagement de l’entreprise à contribuer au bien-
être de la société et à interdire ce qui peut lui nuire.
3. Établissez le lien entre les finalités et les objectifs d’une entreprise.
Pour accomplir sa finalité, une entreprise se fixe des objectifs qui correspondent aux résultats
qu’elle souhaite atteindre. Les objectifs sont donc les moyens opérationnels qui vont permettre
de réaliser la finalité. Comme la finalité, ils peuvent être économiques, sociaux ou sociétaux,
mais ils doivent être précis pour pouvoir être mesurés et communiqués. Pour Peter Drucker,
l’entreprise doit se fixer des objectifs dans les domaines du marketing, de l’innovation, de
l’organisation des ressources humaines, des ressources financières de la productivité, de la
RSE et du profit.
Document 2. Les finalités et les objectifs du groupe Casino, p. 58
Remarque : pour aller plus loin, on peut visionner une vidéo sur le groupe Casino (durée :
1 min 54 s), mise en ligne le 27 février 2017, « Casino : le groupe de grande distribution mise
sur le “management bienveillant” », avec une interview du DRH France du groupe :
https://www.youtube.com/watch?v=bxpS7IlPsHY
Résumé de la vidéo : dans un secteur aussi concurrentiel que la grande distribution, la course
aux résultats peut s’avérer très vite contre-productive lorsque des managers sous tension sont
tentés de faire pression sur leurs équipes. Au lieu de générer de l’envie et de la motivation, ils
n’obtiennent généralement que du stress et du mal-être, finalement dommageable pour les
salariés et pour l’activité. Afin d’éviter ce genre de scénario dans ses magasins, le groupe
Casino a décidé, dans le prolongement de sa politique de prévention des risques psychosociaux,
de promouvoir le « management bienveillant ». Dans l’objectif de comprendre et de désamorcer
les mécanismes du stress de ses équipes, Casino met en place des formations auprès de son
encadrement pour intégrer la notion de bienveillance dans leurs pratiques managériales. Le
groupe développe également un réseau de « salariés bienveilleurs » constitué de bénévoles
spécialement formés, qui ont pour mission d’être à l’écoute de leurs collègues et de déceler
toute personne rencontrant des difficultés afin de l’orienter vers le bon relais, selon la
situation rencontrée.
4. Repérez les finalités du groupe Casino.
D’après le document, le groupe Casino a deux finalités :
– une finalité économique qui consiste à créer de la richesse en dégageant des bénéfices ;
– une finalité sociale qui correspond à la prise en compte des attentes de ses salariés en
adoptant une politique de « management bienveillant ».
5. En quoi le management bienveillant permet-il au groupe Casino d’améliorer ses
bénéfices et de réduire sa dette ?
Si le groupe Casino s’intéresse à ses salariés, leur apporte de la reconnaissance ou des
encouragements, ces derniers se mobiliseront davantage pour atteindre les objectifs fixés par
leur entreprise. Le management bienveillant permet donc de motiver les salariés dans leur
travail.

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
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6. Présentez les objectifs économiques et sociaux du groupe Casino.


Les objectifs économiques du groupe sont de réduire la dette et de réaliser des bénéfices.
Les objectifs sociaux sont de sensibiliser les cadres du groupe au management bienveillant, de
mettre en place un réseau de « bienveilleurs » au sein de l’entreprise et de former des
étudiants grâce à un Master 2 « Commerce et distribution – Management bienveillant ».
7. Pourquoi est-il important pour le groupe Casino de renouer avec les bénéfices ?
Renouer avec les bénéfices permet au groupe de mener à bien son activité, de se développer,
d’investir dans de nouveaux projets et ainsi d’assurer sa pérennité.
Document 3. La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises (RSE), p. 59
8. Quelles sont les actions mises en place par Nature & Découvertes dans le cadre de
la RSE ?
Dans le cadre de sa démarche de RSE, l’entreprise Nature & Découvertes a mis en place de
multiples actions telles que :
– utiliser des camions roulant au gaz naturel ou le ferroutage ;
– assurer le recyclage de 17 types de déchets différents ;
– offrir des formations en interne à ses collaborateurs afin de les faire progresser.
9. La RSE est-elle compatible avec la finalité économique de l’entreprise ? Justifiez
votre réponse.
La démarche de RSE est tout à fait compatible avec la finalité économique de l’entreprise. En
effet, en mettant en place des initiatives en faveur de l’environnement, l’entreprise satisfait les
attentes de ses clients et de ses salariés, ce qui contribue au développement de son activité et
donc de sa création de richesse.
10. Repérez l’intérêt pour l’entreprise Natures & Découvertes d’obtenir le label B Corp.
Nature & Découvertes est la première entreprise française à obtenir le label B Corp,
certification qui récompense les organisations souhaitant promouvoir un modèle d’entreprise
plus responsable. Obtenir ce label permet d’indiquer aux différents partenaires de l’entreprise
qu’elle est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale.
Remarque : pour aller plus loin, on peut regarder une vidéo sur l’entreprise Natures &
Découvertes (durée : 52 s), mise en ligne en 2016, « Fiers d’être B Corp » :
https://vimeo.com/152174043
Un article, « B Corp : le label américain qui monte dans l’Hexagone », est également
disponible à cette adresse :
https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/b-corp-le-label-americain-
qui-monte-dans-l-hexagone-143910.html
11. Montrez que le label B Corp permet aux entreprises d’être plus performantes
économiquement.
Grâce à la certification B Corp, les entreprises deviennent plus attractives aux yeux de leurs
clients et salariés. L’obtention de ce label permet d’améliorer leur image et leur notoriété, ce
qui va avoir un effet positif sur leurs ventes et donc contribuer à l’amélioration de leurs
performances économiques.
Remarque : pour aller plus loin, une vidéo sur la responsabilité sociétale des marques (RSM)
a été mise en ligne en décembre 2017 (durée : 1 min 31 s), « Qu’est-ce que la Responsabilité
Sociétale des Marques (RSM) ? » : https://www.youtube.com/watch?v=VCBObv7DaQs

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:40 - July 23, 2018)

APPLICATION AU CAS
Document. Les 5 engagements de Panier de Campagne, p. 59
1. Quelles sont les finalités recherchées par l’entreprise Panier de Campagne ?
Depuis sa création, l’entreprise Panier de Campagne a plusieurs finalités :
– une finalité économique avec la création de richesse qui lui permet de se développer ;
– une finalité sociale avec la promotion de l’égalité hommes-femmes, de l’emploi des jeunes
et des séniors dans l’entreprise ;
– une finalité sociétale avec le choix de partenaires locaux, de circuits courts, de réduction des
déchets ou encore de faciliter la vie des habitants.
2. Peut-on dire que l’activité de cette entreprise relève d’une démarche de RSE ?
Pour une entreprise, la démarche de RSE consiste à intégrer les préoccupations sociales,
environnementales et économiques dans ses activités et dans ses interactions avec ses parties
prenantes. En proposant des services de proximité à ses clients et en s’engageant à travers une
charte, l’activité de l’entreprise Panier de Campagne contribue à l’amélioration de la société,
au respect de ses salariés et permet de redynamiser l’activité économique des campagnes.
3. Comment l’entreprise Panier de Campagne met-elle en œuvre cette démarche ?
Cette démarche de RSE est mise en œuvre à travers une charte de cinq engagements, comme
la participation au développement économique local en choisissant des partenaires locaux et
en favorisant les circuits courts, la réduction des déchets et des émissions de CO2,
l’optimisation de sa consommation d’énergie en réduisant le gaspillage énergétique, la
promotion de l’égalité hommes-femmes…

2. Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise


Document 4. Les parties prenantes de l’entreprise, p. 60
1. Qu’est-ce qu’une partie prenante pour une entreprise ?
Selon R. Edward Freeman, une partie prenante désigne tout groupe ou individu qui peut
affecter ou être affecté par l’accomplissement des objectifs ou l’activité de l’entreprise.
Remarque : Robert Edward Freeman, né le 18 décembre 1951 à Colombus en Géorgie, est un
philosophe et universitaire américain, particulièrement connu pour ses travaux sur la théorie
des parties prenantes (http://redwardfreeman.com/).
2. Repérez quelles peuvent être les parties prenantes primaires et secondaires d’une
entreprise et présentez leurs attentes respectives.
Les parties prenantes rassemblent de multiples acteurs qu’il est possible de classer, notamment,
selon leur proximité avec l’entreprise. Cette classification permet de distinguer les parties
prenantes primaires des parties prenantes secondaires.
En effet, de la satisfaction des parties prenantes primaires dépend la pérennité de l’entreprise
car elles peuvent menacer sa survie. Celles-ci comprennent les acteurs ayant un lien productif
et financier avec l’entreprise : actionnaires, salariés, clients et fournisseurs.
Les parties prenantes secondaires regroupent les acteurs qui influencent ou sont influencés par
l’entreprise sans être essentiels à sa survie : associations, pouvoirs publics…
Les attentes de ces différentes parties prenantes sont diverses :
– les actionnaires détiennent une partie du capital (actions) de l’entreprise et participent aux
prises de décision en votant lors des assemblées générales des actionnaires ; ils cherchent la
rentabilité de leurs investissements ;

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

– les salariés s’engagent à exécuter un travail sous la subordination d’un employeur en


contrepartie d’un salaire ; ils recherchent de bonnes conditions de travail, un travail
enrichissant et un salaire juste ;
– les clients cherchent à obtenir des biens et des services de qualité, de sécurité, à un prix
attractif avec un délai satisfaisant ;
– les fournisseurs approvisionnent l’entreprise en biens ou services ; ils cherchent à obtenir
des débouchés, de bonnes relations commerciales, une relation durable et de confiance ;
– les associations soutiennent les droits de leurs adhérents ou de la société ; elles défendent les
intérêts de leurs membres ;
– les pouvoirs publics attendent que l’entreprise respecte l’environnement légal, social,
économique, politique…
Document 5. Les attentes des parties prenantes, p. 60
3. Montrez que les intérêts des parties prenantes peuvent être contradictoires.
Les parties prenantes sont des individus ou groupes d’individus différents avec des attentes
qui peuvent être contradictoires. En effet, les salariés veulent obtenir un salaire satisfaisant et
les actionnaires attendent de l’entreprise qu’elle leur verse des dividendes. Ces intérêts sont
divergents et il est alors nécessaire de réaliser des compromis afin de satisfaire les attentes de
l’ensemble des parties prenantes.
4. Relevez les intérêts pour une entreprise de dialoguer avec ses parties prenantes.
L’entreprise ayant de nombreuses interactions avec ses parties prenantes, il est important
qu’elle entretienne de bonnes relations avec elles. En effet, les parties prenantes primaires et
secondaires peuvent avoir une influence sur sa création de valeur et sa pérennité.
Dialoguer avec les parties prenantes permet à l’entreprise de mieux répondre à leurs attentes,
d’améliorer son image et de réduire le risque lié à une réputation dégradée.
Document 6. Créer de la valeur en répondant aux attentes des parties prenantes, p. 60
5. Caractérisez les parties prenantes d’Air France évoquées dans cette situation.
Les parties prenantes d’Air France évoquées dans cette situation sont :
– les associations de riverains : ces organisations à but non lucratif ont pour objet de protéger
et de défendre les droits et les intérêts des personnes résidant à proximité des aéroports ; leurs
membres ont repéré un bruit gênant de l’A320 en phase d’approche et en ont fait part à Air
France et à la DGAC ;
– les pouvoirs publics : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) est une
administration de l’État qui veille notamment à réduire les nuisances, en particulier sonores et
atmosphériques, générées par le transport aérien. Elle entretient aussi le dialogue avec les élus
et les représentants des riverains des aéroports ;
– le fournisseur Aéroports de Paris (ADP) : le groupe ADP est un fournisseur de services pour
Air France puisqu’il exploite les aéroports ; il est concerné car il doit veiller à réduire les
nuisances générées par l’activité des aéroports ;
– le fournisseur Airbus : le groupe Airbus est concerné par la situation puisqu’il est le
constructeur de l’avion mis en cause par le bruit spécifique.
6. Comment le groupe Air France a-t-il répondu aux attentes de ses parties
prenantes ?
Le groupe Air France a répondu aux attentes de ses parties prenantes en équipant ses avions
de kits de réduction de bruit appelés « Air Flow Deflector ». En janvier 2016, il a modifié
90 avions sur 116. Pour indiquer qu’il tient compte de ces attentes, Air France a également
organisé une rencontre territoriale rassemblant les riverains de l’aéroport Paris-Charles
de Gaulle, leurs représentants et leurs élus.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:40 - July 23, 2018)

7. Quel peut être le danger pour Air France de ne pas prendre en compte les
attentes de ses parties prenantes ?
Ne pas prendre en compte les attentes de ses parties prenantes serait une démarche risquée
pour le groupe Air France. En effet, il a intérêt à entretenir de bonnes relations avec elles s’il
ne souhaite pas voir son image ternie ou dégradée par ses salariés, ses clients, les associations
ou les médias.
Document 7. La cartographie des parties prenantes de Décathlon, p. 61
8. Pourquoi Décathlon a-t-il réalisé une cartographie de ses parties prenantes dans
son Rapport Développement Durable 2016 ?
Réaliser une cartographie de ses parties prenantes a permis à Décathlon :
– d’identifier les différents groupes d’individus concernés par son activité ;
– d’analyser leurs attentes et de mener des actions pour les satisfaire (formations, comités
d’entreprise…) ;
– de communiquer et d’intégrer les parties prenantes dans la réalisation de différents projets
(participation à des travaux de normalisation…)…
9. Montrez que la finalité de l’entreprise influence ses relations avec les parties
prenantes.
L’entreprise fait partie d’un écosystème au sein duquel le dialogue avec les parties prenantes
est aujourd’hui une nécessité pour fonctionner et évoluer favorablement. De plus, face aux
enjeux du développement durable, les entreprises ont développé des finalités sociales et
sociétales en plus de leur finalité économique. Les différentes finalités exercées par
l’entreprise vont avoir un effet sur les attentes de ses parties prenantes. Par exemple, pour
réaliser sa finalité sociétale, Décathlon améliore de façon continue ses produits sur la base des
avis des utilisateurs.
10. Expliquez comment Décathlon développe ses relations avec les parties prenantes.
Décathlon développe ses relations avec les parties prenantes en menant des actions comme la
formation auprès de son personnel, des rencontres avec la société civile ou des organisations
publiques, le développement de partenariat avec ses fournisseurs, le respect de
l’environnement…

APPLICATION AU CAS
Document 1. Des relations de partenariat, p. 61
1. Quelles sont les parties prenantes de l’entreprise Panier de Campagne ?
Les parties prenantes de Panier de Campagne sont :
– les salariés de l’entreprise à qui elle offre un emploi ;
– les clients de l’entreprise qui achètent les biens et les services proposés ;
– les fournisseurs locaux qui approvisionnent l’entreprise ;
– les collectivités locales avec qui elle entretient des relations ;
– les entreprises publiques comme La Poste et la SNCF, avec qui elle collabore pour proposer
leurs services.
Document 2. Panier de Campagne à l’écoute de ses clients, p. 61
2. Comment Panier de Campagne agit-elle pour en connaître les attentes ?
Pour connaître les attentes de ses parties prenantes, Panier de Campagne réalise des enquêtes,
notamment auprès de ses clients. Elle organise également des manifestations dans ses locaux
afin d’échanger avec ses partenaires.

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

3. Établissez le lien entre finalité sociétale et réponse aux attentes des parties prenantes.
La finalité sociétale de Panier de Campagne permet de satisfaire les attentes de ses parties
prenantes qui souhaitent que l’entreprise leur propose des services de proximité, des produits
de qualité et dynamise leur environnement sur le plan local.

3. Identifier les différentes composantes de la performance


de l’entreprise
Document 8. La performance de l’entreprise, p. 62
1. Montrez qu’une entreprise performante est efficace et efficiente.
La performance correspond à la capacité d’une entreprise à atteindre ses différents objectifs.
L’entreprise sera efficace dans le cas où elle réalise les objectifs qu’elle s’est fixés. Elle sera
efficiente si elle réalise ses objectifs en minimisant les ressources à sa disposition.
2. Pourquoi les entreprises cherchent-elles à atteindre la performance globale ?
Afin de créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes et ainsi de garantir sa
pérennité, les entreprises ne doivent pas se fixer uniquement des objectifs économiques et
financiers. En effet, aujourd’hui, les entreprises recherchent davantage la performance globale,
qui réunit la performance économique, la performance sociale et la performance sociétale.
Document 9. La mesure de la performance à l’aide d’indicateurs, p. 62
Document 10. La performance du groupe Michelin, p. 62
3. Comment se mesure la performance de l’entreprise Michelin ?
La performance de l’entreprise Michelin se mesure à l’aide de différents critères :
– des indicateurs sociétaux comme la mesure de son empreinte carbone, sa consommation
d’eau, l’évaluation de ses principaux en matière de RSE… ;
– des indicateurs financiers comme le résultat net… ;
– des indicateurs sociaux comme le taux d’engagement des salariés, le TCIR (Total Case
Incident Rate : nombre d’accidents ayant altéré la santé des personnes rapporté à
200 000 heures travaillées)…
4. Distinguez les indicateurs quantitatifs des indicateurs qualitatifs de Michelin.
Les indicateurs quantitatifs de Michelin sont ceux qui mesurent des objectifs chiffrés comme
le résultat net en millions d’euros, la consommation d’eau en m3, le TCIR…
Ses indicateurs qualitatifs sont ceux qui décrivent une qualité de résultat comme l’engagement
des salariés et les idées de progrès et d’innovation.
5. Montrez que l’entreprise Michelin cherche la performance globale et l’efficience.
L’entreprise Michelin souhaite atteindre la performance globale puisqu’elle s’est fixé des
objectifs dans les domaines économique, social et sociétal.
Elle cherche à être efficiente car elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés en minimisant ses
ressources, comme sa consommation d’eau qui a baissé de 21,6 % de 2010 à 2016. Pour cela,
elle agit pour réduire ses dépenses en eau et son empreinte environnementale.
Document 11. L’évaluation de la performance à l’aide du tableau de bord, p. 63
Document 12. Avancement des ambitions 2020 du groupe Michelin (extrait), p. 63
6. Quel est l’apport du tableau de bord prospectif de Robert Kaplan et David Norton ?
Les indicateurs utilisés dans les tableaux de bord traditionnels sont, le plus souvent, de nature
économique. Le tableau de bord prospectif est novateur car il intègre, en plus des indicateurs

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:40 - July 23, 2018)

économiques, des indicateurs non économiques et des indicateurs qualitatifs comme la


satisfaction des clients, l’implication des salariés ou l’innovation.
7. Quel est l’intérêt pour le groupe Michelin de réaliser un tableau de bord ?
Un tableau de bord est un document qui synthétise un ensemble d’indicateurs afin de suivre
leur évolution. Le groupe Michelin a tout intérêt à l’utiliser car sa construction facilite
l’analyse des indicateurs et permet ainsi d’évaluer les performances de l’entreprise.
8. Analysez la performance globale du groupe Michelin.
L’analyse de la performance globale du groupe Michelin passe par celle des dimensions
économique, sociale et sociétale :
• sur le plan social, le groupe Michelin est performant puisqu’il améliore ses indicateurs :
– le taux d’engagement du personnel passe de 77 % en 2015 à 80 % en 2016 pour un objectif
de 85 % en 2020,
– la part de femmes dans le management évolue de 24,2 % en 2015 à 24,8 % en 2016 pour un
objectif de 30 % en 2020 ;
• sur le plan sociétal, le groupe est très performant puisqu’il dépasse dès 2016 l’objectif qu’il
s’était fixé pour 2020 d’évaluer les 400 principaux fournisseurs dans le domaine du
développement durable ;
• sur le plan économique et financier, Michelin est également performant, même si l’indicateur
de retour sur capitaux investis a légèrement baissé de 2015 à 2016, passant de 12,2 % à
12,1 %. En effet, dans le document 10 (page 62 du livre élève), on remarque que le résultat
net est en forte hausse entre 2015 et 2016 et que Michelin est une entreprise créatrice de
valeur financière depuis plus de cinq ans.
Pour conclure, on peut dire que le groupe Michelin atteint la performance globale.

APPLICATION AU CAS
Document. La performance de Panier de Campagne, p. 63
1. Comment l’entreprise Panier de Campagne agit-elle pour respecter sa charte RSE ?
Pour respecter sa charte de responsabilité sociétale, l’entreprise Panier de Campagne s’est fixé
des objectifs dans divers domaines, qu’elle mesure à l’aide de plusieurs indicateurs :
– dans le domaine économique : pour participer au développement économique local, elle
souhaite élargir son offre de biens et de services en augmentant le panier moyen des clients à
30 € en 2019 ;
– dans le domaine social : pour promouvoir l’égalité hommes-femmes, elle augmente la part
des femmes à la direction des magasins ;
– dans le domaine environnemental : pour réduire ses émissions de CO2, elle augmente la part
de véhicules électriques qui assurent les livraisons des clients isolés.
2. Proposez des indicateurs supplémentaires pour réduire les émissions de CO2.
Pour réduire davantage les émissions de CO2, l’entreprise Panier de Campagne pourrait :
– réduire ses déchets de 10 % à l’aide de l’indicateur « part des déchets générés par kg de
produits finis » ;
– baisser de 15 % les consommations d’énergie en installant des lampes à LED à l’aide de
l’indicateur « part des lampes à LED ».
3. Pourquoi peut-on dire que l’entreprise Panier de Campagne est performante ?
À la lecture du tableau de bord, on peut observer que Panier de Campagne atteint (part de
véhicules électriques de livraison) ou dépasse (panier moyen des clients et part des femmes à
la direction des magasins) les objectifs qu’elle s’est fixés dans les domaines économique,
social et environnemental. On peut donc conclure que cette entreprise est performante.

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
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Activités
1. Les valeurs du groupe Clarins, p. 64
1. Identifiez les finalités du groupe Clarins.
D’après le document, le groupe Clarins a trois finalités :
– une finalité économique qui consiste à créer de la richesse en dégageant des bénéfices. Pour
cela, il se développe en ouvrant de nouvelles boutiques et crée un nouveau concept de point
de vente ;
– une finalité sociale qui correspond à la prise en compte des aspirations de ses salariés en
adoptant un management bienveillant, en offrant de l’autonomie et des responsabilités aux
jeunes ;
– une finalité sociétale mise en œuvre à travers une démarche RSE qui concerne la chaîne
d’approvisionnement du groupe.
2. Présentez les actions relevant de la RSE qui ont été mises en œuvre par le groupe
Clarins dans les domaines social, environnemental et économique.
Pour respecter sa démarche RSE, le groupe Clarins a mis en œuvre des actions :
– dans le domaine social : le management fait preuve de bienveillance, le groupe favorise
l’emploi et le parcours professionnel des jeunes en leur offrant des responsabilités et de
l’autonomie ;
– dans le domaine économique : le groupe cherche à satisfaire et fidéliser sa clientèle en offrant
des services de qualité avec son nouveau concept de boutique qui propose 80 m² dédiés à la
beauté et 10 m² au spa ;
– dans le domaine environnemental : Clarins souhaite que ses fournisseurs soient plus
performants sur les plans éthique, social et environnemental. Pour cela, il s’est engagé avec
d’autres industriels auprès d’une plateforme de notation RSE.
3. Quelles sont les parties prenantes impliquées dans cette décision ?
Les parties prenantes du groupe Clarins impliquées dans la décision de mettre en place une
démarche RSE tout au long de la chaîne d’approvisionnement sont :
– les fournisseurs du groupe puisque cette démarche concerne la chaîne d’approvisionnement ;
– les autres fabricants de produits cosmétiques, comme L’Oréal ou Yves Rocher, qui sont des
partenaires à ce projet ;
– les clients de Clarins puisqu’ils vont utiliser les produits cosmétiques ;
– l’entreprise EcoVadis qui va évaluer la RBI (Responsible Beauty Initiative) de la chaîne
d’approvisionnement du groupe Clarins ;
– les salariés du groupe.
4. Comment le groupe Clarins répond-il aux attentes de ses parties prenantes ?
Le groupe Clarins répond aux attentes de ses parties prenantes sous divers angles :
– en fournissant à ses clients des produits cosmétiques de qualité, il respecte une démarche
éthique, sociale et environnementale ;
– en adoptant une démarche RSE, les salariés du groupe Clarins seront satisfaits de s’engager
dans cette entreprise ;
– en mutualisant les bonnes pratiques de la chaîne d’approvisionnement, les fournisseurs
seront plus performants sur les plans économique, social et environnemental.
Remarque : pour aller plus loin, on peut consulter un site présentant la « Responsible
Initiative Beauty » : https://support.ecovadis.com/hc/fr/articles/115003589092-Qu-est-ce-
que-la-Responsible-Initiative-Beauty-

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:40 - July 23, 2018)

2. Léa Nature, engagée de nature, p. 65


Remarque : pour aller plus loin, on peut consulter le film institutionnel du groupe Léa Nature
sur le site de l’entreprise (durée : 5 min) : http://leanature.com/le-groupe/un-groupe-familial-
et-independant/des-produits-bio-et-naturels/
1. À travers les actions menées, montrez que Léa Nature recherche la performance
globale.
L’analyse de la performance globale de l’entreprise Léa Nature passe par celle des actions
menées dans les différentes dimensions économique, sociale et sociétale :
– sur le plan économique, Léa Nature fabrique et commercialise des produits bio et naturels
pour l’alimentation, la santé et la diététique, la cosmétique et la maison. Son activité permet
de satisfaire les consommateurs qui recherchent la naturalité. Léa Nature privilégie également
les ingrédients d’origine française ;
– sur le plan social, Léa Nature prend soin de son personnel en lui proposant des avantages
(des fruits bio en libre-service dans les couloirs, des accords de temps partiel pour les cadres,
du thé et des infusions en libre-service, des repas bio collectifs réguliers, une organisation
spatiale en villages avec espaces arborés, le prêt de vélos…) et place le développement
personnel de chacun au cœur de son projet d’entreprise ;
– sur le plan sociétal, Léa Nature met en œuvre de nombreuses actions tout au long du cycle de
vie du produit, comme un bâtiment éco-conçu intégrant quatre types d’énergies renouvelables,
l’utilisation d’emballages recyclables et parfois composés de matériaux recyclés ou d’origine
végétale ou encore l’acquisition de véhicules hybrides pour les commerciaux.
Au vu de ces actions, on peut donc conclure que Léa Nature recherche et atteint la
performance globale.
2. Quels indicateurs permettent de mesurer la performance de Léa Nature ?
La performance de Léa Nature peut se mesurer à l’aide d’indicateurs :
– sociaux comme un taux d’absentéisme de 2 % (trois fois inférieur à la moyenne nationale du
secteur privé), l’absence de grève, un turnover très limité… ;
– sociétaux comme l’objectif de passer fin 2016 de 30 % à 100 % de la force de vente formée
à l’écoconduite… ;
– économiques comme le chiffre d’affaires en progression à deux chiffres.

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours
L’entreprise est une organisation qui combine un ensemble de ressources et cherche à
atteindre une ou plusieurs finalités. La réalisation de ces finalités dépend des individus ou
groupes d’individus avec lesquels elle est en relation. Pour les satisfaire, l’entreprise cherche
à être performante sur les plans économique, social et sociétal.

1. Identifier les finalités économique, sociale et sociétale


de l’entreprise

A. Les finalités et les objectifs de l’entreprise


La finalité est la raison d’exister de l’entreprise. Elle guide l’entreprise en lui donnant une
orientation générale sur le long terme. La finalité d’une entreprise est définie par ses
fondateurs ou ses dirigeants.
L’entreprise peut avoir une ou plusieurs finalités :
– une finalité économique consiste à satisfaire les clients en répondant à leurs besoins et à
créer de la valeur financière en réalisant du profit ;
– une finalité sociale correspond à la prise en compte des attentes des salariés ;
– une finalité sociétale contribue au bien-être de la société.
Pour Peter Drucker, la finalité d’une entreprise est de créer et de développer une clientèle.
Pour réaliser cette finalité, l’entreprise doit satisfaire les besoins de ses clients et se fixer des
objectifs clairs dans certains domaines : marketing, innovation, organisation des ressources
humaines, ressources financières, productivité, responsabilité sociale et profit.
L’objectif est donc le moyen d’atteindre la finalité. Comme la finalité, les objectifs peuvent
être économiques, sociaux ou sociétaux ; ils doivent être précis pour pouvoir être mesurés et
communiqués.

B. La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises (RSE)


La Commission européenne a défini la RSE ainsi : « C’est un concept qui désigne l’intégration
volontaire par les entreprises de préoccupations sociales, environnementales et économiques
dans ses activités commerciales et ses relations avec ses parties prenantes. »
La RSE est donc la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.
Elle repose sur trois piliers :
– économique : la satisfaction et la fidélisation des clients, la qualité de service, le recours à
des fournisseurs locaux… ;
– social : le respect des droits des salariés, la formation du personnel, l’égalité hommes-
femmes… ;
– environnemental : le recyclage des déchets, la réduction des gaz à effet de serre…

2. Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise

A. Les parties prenantes de l’entreprise


Pour réaliser son activité, l’entreprise est en relation avec des parties prenantes. Selon Edward
Freeman, une partie prenante désigne « tout groupe ou individu qui peut affecter ou être
affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation ».

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:41 - July 23, 2018)

Les parties prenantes de l’entreprise sont nombreuses. Il est possible de distinguer les parties
prenantes primaires des parties prenantes secondaires. Ainsi, la pérennité de l’entreprise
dépend de la seule satisfaction des parties prenantes primaires, qui sont les seules à pouvoir
menacer sa survie. Celles-ci comprennent les acteurs ayant un lien productif et financier avec
l’entreprise : actionnaires, salariés, clients et fournisseurs. Les parties prenantes secondaires
regroupent les acteurs qui influencent ou sont influencés par l’entreprise sans être essentiels à
sa survie, comme les médias ou les pouvoirs publics.

B. La satisfaction des attentes des parties prenantes


L’entreprise doit satisfaire l’ensemble de ses parties prenantes car sa création de valeur et sa
pérennité reposent sur sa capacité à répondre à leurs attentes.
Afin de pouvoir répondre à leurs attentes, l’entreprise doit identifier ses parties prenantes, les
analyser à l’aide, par exemple, d’une cartographie et, par la suite, instaurer un dialogue avec
elles.
Les attentes des différentes parties prenantes d’une entreprise peuvent être les suivantes :
– pour l’entrepreneur ou le dirigeant : l’entrepreneur dirige l’entreprise soit parce qu’il en est
le propriétaire, soit parce que la direction lui a été confiée par le(s) propriétaire(s) ; il souhaite
maximiser ses intérêts et assurer le développement de l’entreprise ;
– pour le salarié : il s’engage à exécuter un travail sous la subordination d’un employeur en
contrepartie d’un salaire ; il recherche de bonnes conditions de travail, un travail intéressant et
un salaire juste ;
– pour l’actionnaire : il détient une partie du capital (actions) de l’entreprise et participe aux
prises de décision en votant lors des assemblées générales des actionnaires ; il cherche la
rentabilité de ses investissements ;
– pour le syndicat : il représente et défend les droits et les intérêts des salariés ; il cherche à
maintenir de bonnes conditions de travail au sein de l’entreprise ;
– pour le client : il achète le bien ou le service ; il recherche la qualité, le prix, le délai et la
sécurité des produits ;
– pour le fournisseur : il approvisionne l’entreprise en biens et/ou services ; il recherche des
débouchés, une relation durable et de confiance ;
– pour l’État : il a un rôle de législateur ; il peut imposer des contraintes aux entreprises ou, au
contraire, assouplir l’environnement dans lequel l’entreprise exerce ses métiers. Il attend que
l’entreprise participe au développement économique et respecte l’environnement légal, social,
économique, politique…

3. Identifier les différentes composantes de la performance


de l’entreprise

A. La performance de l’entreprise
L’entreprise est performante lorsqu’elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés.
La performance intègre d’abord la notion d’efficacité, c’est-à-dire obtenir un certain résultat
conformément à un objectif donné. Elle inclut ensuite la notion d’efficience, c’est-à-dire
l’idée que les ressources employées ont été minimisées pour atteindre ce résultat.
La performance peut être analysée au niveau de l’ensemble de l’entreprise ou au niveau d’une
activité ou d’un service. Son analyse permet de comparer les résultats obtenus avec les
objectifs fixés, elle peut mettre en évidence des écarts qui vont conduire au déclenchement
d’actions correctives.

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Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

En permettant de réaliser l’activité tout en minimisant ses moyens, la performance contribue à


la pérennité de l’entreprise et à la réalisation de ses finalités.
Aujourd’hui, les entreprises souhaitent être performantes aux niveaux économique, social et
sociétal. Elles cherchent la performance globale.

B. La mesure de la performance
La mesure de la performance repose sur l’évaluation quantitative et qualitative de l’activité de
l’entreprise. Elle s’effectue à l’aide d’indicateurs quantitatifs, qualitatifs, individuels et/ou
collectifs. Ces indicateurs peuvent être :
– économiques : chiffre d’affaires, résultat net, part de marché, montant du dividende versé
aux actionnaires… ;
– sociaux : implication des salariés, absentéisme, turnover… ;
– commerciaux : part de marché, notoriété de l’entreprise… ;
– environnementaux : taux de recyclage des déchets, consommation d’énergie…
Pour exploiter ces différents indicateurs, ils peuvent être regroupés et présentés dans des
tableaux synthétiques appelés des tableaux de bord. En améliorant la lisibilité des indicateurs,
le tableau de bord devient un véritable outil d’aide à la décision.
Les premiers tableaux de bord sont apparus dans les années 1920 aux États-Unis sous
l’influence d’Alfred Sloan, dirigeant de General Motors. Il s’agissait alors de simples tableaux
de gestion financière et de contrôle à court terme qui utilisaient des indicateurs de nature
financière.
Dans les années 1990, Robert Kaplan et David Norton développent le tableau de bord
prospectif (TBP), tableau de bord équilibré qui rassemble des indicateurs financiers et non
financiers. Ces indicateurs s’articulent autour de quatre axes :
– l’axe « Clients » traite des indicateurs liés à la satisfaction, à la fidélité de la clientèle… ;
– l’axe « Résultats financiers » permet de mesurer la façon dont les actionnaires perçoivent
l’entreprise et présente des indicateurs de rentabilité, de marge, de chiffre d’affaires… ;
– l’axe « Processus internes » mesure la performance des processus qui ont l’incidence la plus
forte sur la satisfaction des clients et la réalisation des objectifs financiers (productivité…) ;
– l’axe « Apprentissage organisationnel » traite de la dimension humaine et s’intéresse à
l’implication des salariés, à leur niveau de compétences et à leur capacité à apprendre.
Le TBP est un instrument de pilotage stratégique qui met à tout moment la performance au
service de la stratégie et implique l’ensemble des acteurs dans la réalisation des objectifs
stratégiques. Il s’inscrit dans une démarche de performance globale puisqu’il permet de
mesurer la performance économique, sociale et sociétale, et dans une démarche de création de
valeur sur le long terme.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
(14:57:41 - July 23, 2018)

Entraînement à l’examen

La BioBox de Lola

Réponses aux questions sur les documents


DOSSIER 1 – Management (ressources 1 et 2)
1. Exposez les étapes nécessaires à la création de l’entreprise de Lola Thessier, en
prenant appui sur l’expérience de FoodizBox.
Une fois l’idée trouvée par Lola Thessier de lancer une nouvelle box mensuelle par
abonnement, la création de son entreprise d’e-commerce a nécessité plusieurs étapes :
– la réalisation d’une étude de marché, notamment de la concurrence et des tendances de
consommation ;
– la préparation d’un business plan qui permet de vérifier la viabilité du projet, notamment
par la prévision des dépenses et des recettes sur les premières années d’exercice. Celui-ci
contient, outre la présentation du projet et de sa créatrice, un exposé de l’offre et du modèle
économique proposés (abonnement par récurrence qui permet de stabiliser le chiffre
d’affaires) avec l’indication des prix, et des prévisions de chiffres d’affaires et de dépenses ;
– la recherche de financements éventuels, voire d’aides et de subventions. Il s’agit ici de
déterminer l’ensemble des moyens nécessaires pour lancer le projet, c’est-à-dire financer les
investissements initiaux et la trésorerie nécessaire au financement des premières dépenses ;
– le choix du statut juridique, avec l’analyse des conséquences fiscales et sociales pour le
créateur ;
– la réalisation des formalités administratives auprès du centre de formalités des entreprises
(CFE).
2. Identifiez les finalités économique, sociale et sociétale de BioBox.
– La finalité économique de BioBox est la réalisation de bénéfices qui lui permettront
d’assurer sa croissance et sa pérennité.
– La finalité sociale désigne l’engagement de l’entreprise à prendre en compte les attentes de
ses salariés, notamment par l’amélioration des conditions de travail. On ne peut ici parler
réellement de finalité sociale pour BioBox étant donné qu’en phase de démarrage, Lola
Thessier n’a pas de salariés.
– La finalité sociétale correspond à l’engagement de l’entreprise à contribuer au bien-être de
la société. En assurant la promotion de produits issus de l’agriculture biologique, BioBox
s’inscrit dans une démarche de développement durable, soucieuse de l’environnement et du
travail humain. Lola Thessier a d’ailleurs rédigé une charte pour un engagement responsable,
qui s’inscrit dans une démarche plus générale de responsabilité sociétale des entreprises
(RSE). Cette charte a pour objectif d’indiquer les engagements que la jeune entrepreneuse
souhaite obtenir de ses différents partenaires, notamment de ses fournisseurs.

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Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola © Nathan
(14:57:41 - July 23, 2018)

DOSSIER 2 – Économie (ressources 3 à 5)


3. Analysez le marché des « box » mensuelles : offre, demande, mode de fixation
des prix.
Le marché des box mensuelles par abonnement est en plein essor. L’offre de box mensuelles
est en effet de plus en plus importante, marquant un accroissement de la concurrence sur ce
marché. Cependant, il existe une grande diversité d’acteurs sur ce marché, en termes de
segment d’activité (de la foodbox à la box beauté) et de taille (de la start-up à la grande
entreprise). L’entreprise leader en France est la box beauté Birchbox.
Côté demande, près de 600 000 Français sont aujourd’hui abonnés à un ou plusieurs systèmes
de box mensualisée. Le profil type de la demande est une clientèle féminine, plutôt jeune et
résidant en région parisienne. L’augmentation de la demande est d’ailleurs très forte (+ 20 %
en 2016, par exemple).
Le prix moyen par abonnement est de 23 € par mois et par box, mais il est variable selon les
segments. Ce prix est issu de la confrontation entre l’offre et la demande sur le marché
considéré, dans un contexte de vive concurrence entre les différents acteurs du marché.
4. Après avoir rappelé les différents agents économiques en relation avec l’entreprise,
vous préciserez en quoi l’évolution décrite dans la ressource 5 est favorable au
projet de la BioBox.
Les différents agents économiques en relation avec l’entreprise BioBox sont :
– des ménages, qui seront le plus souvent ses clients, voire ses futurs salariés ;
– des entreprises (fournisseurs, prestataires divers) auxquelles elle aura recours pour son
activité ;
– les banques qui gèrent ses comptes et peuvent lui octroyer un crédit ;
– l’État, qui fournit des services non marchands (par exemple, administratifs : l’immatriculation
nécessaire au démarrage de son activité…).
La ressource 5 évoque l’augmentation de 1,7 % du revenu des ménages en 2016 qui,
conjuguée à une baisse des prix sur la même période (– 0,1 %), traduit une hausse
significative du pouvoir d’achat (+ 1,8 %). Cette évolution est évidemment favorable aux
entreprises, la hausse des revenus permettant de soutenir la demande et ainsi l’offre pour y
répondre.

DOSSIER 3 – Droit (ressource 6)


5. Précisez l’objet de ce contrat.
Ce contrat est un bail commercial, c’est-à-dire un contrat de location d’un local utilisé pour
l’exploitation d’une activité commerciale. Il est visiblement encadré par des articles du Code
de commerce, notamment en ce qui concerne sa durée et son renouvellement futur. De plus,
une clause détermine de façon précise et restrictive le type d’activité commerciale qui sera
exercée dans le local.
6. Identifiez les parties en présence. Précisez à quelles conditions elles ont la capacité de
conclure ce contrat, et mettez en lumière l’existence d’une représentation juridique.
On identifie deux parties en présence :
– le bailleur, c’est-à-dire le loueur, est M. Jean Higelin, propriétaire du local ;
– le preneur, c’est-à-dire le locataire, est la société BioBox, personne morale.
La capacité juridique d’une partie à un contrat désigne son aptitude à être titulaire de droits et
à les exercer.

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© Nathan Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola
(14:57:41 - July 23, 2018)

– En général, les parties au contrat disposent de la capacité de jouissance, c’est-à-dire de


l’aptitude à avoir des droits, puisque cette composante de la capacité est partagée par toutes
les personnes, aussi bien les personnes physiques que les personnes morales.
Remarque : il ne faut pas s’attarder ici sur le principe de spécialité inhérent aux personnes
morales, qui pourrait être présenté comme une limite à la proposition précédente.
M. Higelin doit disposer du droit de propriété sur l’immeuble pour pouvoir le louer.
– Pour ce qui concerne la capacité à exercer les droits, on peut supposer que le bailleur est
majeur et qu’il n’est pas frappé d’altération de ses facultés personnelles. De son côté, le
preneur est une personne morale qui, pour conclure le contrat, doit être représentée, comme
c’est le cas ici puisque le contrat indique bien que la gérante, Lola Thessier, représente la
société BioBox.
Remarque : on peut rappeler aux étudiants que c’est la loi qui détermine quel organe de la
société a vocation à la représenter dans ses rapports avec les tiers. Ici, on parle d’une
gérante. On peut penser que BioBox est une SARL.
7. Relevez dans la clause concernant le loyer les dispositions protectrices des
intérêts de chacune des parties. En quoi cette clause contribue-t-elle à un juste
équilibre de ce contrat ?
La clause concernant le loyer cumule deux dispositions essentielles pour les parties :
– d’une part, elle pose le principe d’une révision du loyer tous les trois ans ; cela assure au
propriétaire bailleur la prise en compte d’une éventuelle inflation pour adapter le contrat aux
évolutions de l’environnement économique. Cette clause est d’autant plus protectrice des
intérêts du bailleur que le contrat est conclu pour une longue durée (9 ans), avec même un
renouvellement prévu ;
– d’autre part, elle limite la variation du loyer en fixant comme plafond l’évolution d’indices
de loyers commerciaux ou d’activités tertiaires ; ainsi le bailleur ne pourra pas abuser de son
droit à révision du loyer.
Remarque : on peut faire remarquer aux étudiants que le droit au renouvellement du bail
n’est effectif que grâce à la clause encadrant les variations du loyer : une possibilité de
l’augmenter librement ne serait rien d’autre qu’une faculté de dissuader le preneur de rester
dans les lieux !
La clause relative au loyer préserve donc les droits des deux parties au contrat et assure un
maintien de cet équilibre contractuel dans le temps : les conditions de l’accord actuel des
parties ne seront pas remises en cause avec le temps, l’équilibre initial de ce contrat étant
garanti par le jeu de cette clause.

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Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Chapitre 6

Le rôle de l’État et les finalités


de la politique économique

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. 2013-2022 : 10 ans pour équiper 100 % du territoire en Très
Haut Débit, p. 75
1. Quel est l’objectif du plan France Très Haut Débit ?
L’objectif du plan France Très Haut Débit est de permettre à la population un accès à Internet
performant sur tout le territoire français.
2. Pourquoi l’intervention de l’État est-elle justifiée ?
L’État soutient le déploiement du très haut débit en finançant des infrastructures avec des
fonds publics. L’intervention de l’État est justifiée pour rendre l’économie française plus
compétitive et moderne, donc plus attractive et performante. Elle permettra également une
égalité d’accès à Internet entre les territoires.

1. Identifier les fonctions de l’État

A. La fonction d’allocation

Document 1. À quoi sert l’État ?, p. 76


1. Repérez les quatre défaillances de marché mentionnées dans le texte ?
Les quatre défaillances de marché correspondent à des dysfonctionnements ou à des insuffisances
du marché. Ce sont :
– le faible degré de concurrence ;
– l’existence de biens publics ;
– la présence d’externalités ;
– l’insuffisance d’information.
2. Précisez comment l’État intervient pour corriger chacune de ces défaillances.
• Le faible degré de concurrence : l’État veille à ce que les marchés soient suffisamment
concurrentiels. Une faible concurrence entre les offreurs peut conduire à un niveau de prix
trop élevé sur le marché. L’État intervient donc pour qu’il y ait suffisamment d’acteurs sur le
marché et pour réglementer le niveau des prix sur les marchés monopolistiques.
• L’existence de biens publics : les biens publics sont produits par l’État car aucun acteur
privé ne serait prêt à contribuer volontairement à leur production. Par exemple, les services de
défense sont financés par les impôts.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

• La présence d’externalités : des externalités sont les effets, positifs ou négatifs, produits par
l’activité économique des entreprises sur d’autres agents économiques. Par exemple, l’État
intervient pour taxer les entreprises polluantes qui causent des effets néfastes sur
l’environnement.
• L’insuffisance d’information : un consommateur et un vendeur ne disposent pas toujours de
la même quantité d’information et cela peut limiter les échanges. On parle d’asymétrie
d’information. L’État intervient donc pour favoriser la transparence de l’information auprès
des acteurs. Par exemple, le contrôle technique automobile obligatoire mis en place par l’État
permet de fournir des informations à un futur acheteur sur la qualité du véhicule qu’il souhaite
acquérir.
3. Pourquoi l’intervention de l’État est-elle justifiée ?
L’intervention de l’État permet d’assurer le bon fonctionnement de l’économie de marché.
L’État intervient pour corriger les défaillances de marché, c’est-à-dire ses dysfonctionnements
et ses insuffisances. Cela permet de faciliter les échanges et de soutenir ainsi l’activité
économique.
Document 2. Mesures du projet de loi de finances 2018, p. 76
4. Pourquoi l’État prévoit-il ces mesures ?
La prime à la conversion des véhicules polluants et l’augmentation du prix du carbone vont
influencer les comportements des agents et les inciter à moins polluer.
5. De quelle défaillance du marché est-il question ici ?
Il s’agit d’une externalité négative, la pollution, produite par le fonctionnement des marchés.
6. Montrez que l’État remplit une fonction d’allocation des ressources.
Pour corriger cette défaillance, l’État propose des primes et augmente les taxes, ce qui va
influer sur les choix des agents et modifier leurs comportements. Cela permet de rétablir un
usage optimal des ressources entre les individus.
Document 3. L’étiquette énergétique, p. 76
7. Comment l’étiquette énergétique peut-elle orienter le choix du consommateur ?
L’étiquette énergétique obligatoire mise en place par l’État fournit des informations
complémentaires au futur acheteur et permet de le guider dans son achat.
8. Quelle défaillance de marché est corrigée par l’État dans cet exemple ?
L’insuffisance d’information est corrigée par l’intervention de l’État. Lors d’un achat, le
vendeur possède plus d’information sur le bien qu’il vend que l’acheteur potentiel. L’étiquette
énergétique permet de réduire l’asymétrie d’information entre les deux parties.
Document 4. La gratuité de l’éducation, p. 77
Document 5. L’éducation nationale : un bien public, p. 77
9. Justifiez l’intervention de l’État dans le domaine de l’éducation.
L’intervention de l’État dans le domaine de l’éducation permet de donner à tous accès aux
connaissances pour élever le niveau de qualification de la population dans un souci d’égalité.
10. Quelle fonction l’État remplit-il en assurant la gratuité de l’enseignement ?
L’État joue un rôle d’allocation des ressources en produisant un service gratuit d’éducation
pour tous.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
(14:57:40 - July 23, 2018)

11. À quel problème font face les pays francophones en matière d’éducation ?
Les pays francophones voient l’arrivée d’acteurs privés sur le marché de l’éducation qui
proposent un service d’éducation payant qui va à l’encontre du droit à l’éducation gratuite
pour tous du Code de l’éducation.

B. La fonction de redistribution

Document 6. La France des inégalités en 2017, p. 77


Document 7. La composition des revenus des ménages, p. 77
12. Citez des exemples de revenus du travail et de revenus de la propriété.
Revenus du travail : salaires, honoraires…
Revenus de la propriété : loyers, dividendes…
13. Pourquoi parle-t-on d’inégalités de revenus ? Comment peuvent-elles s’expliquer ?
La répartition des revenus primaires issus du travail et de la propriété est inégalitaire.
Les 10 % les plus riches perçoivent plus du quart du total des revenus, tandis que les 10 % les
plus pauvres n’en perçoivent que près de 3 %.
Document 8. L’État redistributeur, p. 77
Document 9. Le mécanisme de la redistribution, p. 78
Document 10. Les effets de la redistribution, p. 78
14. Par quels moyens l’État agit-il sur les revenus des ménages ?
D’un côté, l’État (au sens large) opère des prélèvements sur les revenus primaires : impôts,
cotisations sociales…, et de l’autre, il effectue des versements de prestations sociales :
allocations, indemnités maladie, retraites… On dit que l’État joue un rôle redistributeur.
15. La répartition des revenus disponibles est-elle plus égalitaire ou moins égalitaire
que celle des revenus primaires ?
L’État redistribue les revenus en prélevant aux uns pour redistribuer à ceux qui en ont besoin,
selon des critères de justice sociale. L’objectif de la redistribution est de réduire les écarts de
revenus. La répartition des revenus disponibles après le mécanisme de redistribution doit donc
être plus égalitaire que celle des revenus primaires.
16. Comment l’effet de la redistribution est-il mesuré ?
Les mesures des déciles (10 %) les plus riches (D9) et les plus pauvres (D1) permettent de
calculer le rapport interdécile, c’est-à-dire la proportion de l’un par rapport à l’autre (D9/D1).
Ce rapport donne une mesure des inégalités : plus il est proche de 1, plus la répartition est
égalitaire.
On remarque ici que ce rapport diminue avec la redistribution : avant la redistribution, le
revenu moyen des 10 % les plus riches est plus de 20 fois supérieur à celui des plus pauvres.
Cet écart est réduit à 6 après la redistribution. Cela signifie que le mécanisme de la
redistribution permet de réduire les inégalités.

C. La fonction de régulation

Document 11. Tupperware supprime des emplois, p. 78


Document 12. Le chômage traduit un déséquilibre, p. 78
17. Quelles sont les conséquences de la fermeture de l’usine Tupperware en France ?
La fermeture de cette usine entraîne la suppression de 235 emplois sur le sol français.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

18. Pourquoi peut-on dire que le chômage est le signe d’un déséquilibre ?
L’existence de chômage est le signe que la demande de travail (ou l’offre d’emploi) est
inférieure à l’offre de travail (ou la demande d’emploi). Le marché du travail est donc en
situation de déséquilibre.
Document 13. Conséquences de l’inflation pour les ménages, p. 79
Document 14. Trop d’inflation est nocif pour l’économie, p. 79
19. Expliquez pourquoi les ménages peuvent être pénalisés par l’inflation.
Si la hausse des prix, l’inflation, excède l’augmentation des revenus, alors le coût de la vie
augmente pour les ménages, qui perdent du pouvoir d’achat.
20. Pourquoi un niveau trop élevé d’inflation n’est-il pas souhaitable pour l’économie ?
Une inflation trop forte conduit au renchérissement des produits fabriqués en France. Ils
deviennent plus chers, donc moins attractifs, aussi bien à l’extérieur de la France qu’à
l’intérieur, comparativement aux prix des produits étrangers importés. Le ralentissement de
l’activité et une augmentation du chômage peuvent en être les conséquences.
Document 15. L’État régulateur, p. 79
21. Quel déséquilibre peut provenir d’une faible activité ? d’une forte activité ?
Une faible activité peut conduire à du chômage, signe d’un déséquilibre sur le marché du
travail, l’offre de travail excédant la demande.
La conséquence d’une forte activité peut se traduire par un déséquilibre sur le marché des
biens et services avec un excès de la demande par rapport à l’offre, source de tensions
inflationnistes.
22. Pourquoi l’État intervient-il pour réguler l’économie ?
L’intervention de l’État consiste à résorber les déséquilibres sur les marchés dans le but de
soutenir l’activité économique. On dit que l’État joue un rôle de régulateur de l’économie.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Accord dans la téléphonie mobile entre l’État et les 4 opérateurs, p. 79
Document 2. Conséquences de l’accord, p. 79
1. Justifiez l’intervention de l’État dans le marché des télécoms.
L’État intervient en collaboration avec les quatre opérateurs privés de téléphonie mobile pour
favoriser l’égalité d’accès des territoires à la téléphonie en éliminant les zones blanches.
2. Quelle fonction de l’État est mobilisée dans le cadre de cet accord ?
L’État joue un rôle d’allocation des ressources. Par son action, il influe sur les comportements
des agents pour améliorer le fonctionnement du marché des télécoms.
3. Repérez les conséquences de cet accord pour l’opérateur Free.
La participation de Free à cet accord se traduira en échange par une augmentation de son
portefeuille de fréquences.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
(14:57:40 - July 23, 2018)

2. Identifier les objectifs de la politique économique

A. Les objectifs de politique économique

Document 16. La politique économique, p. 80


Document 17. Les objectifs du gouvernement, p. 80
1. Quelles sont les finalités de la politique économique ?
Les finalités de la politique économique sont la solidarité, la justice sociale et l’amélioration
des niveaux de vie.
2. À laquelle de ces finalités répondent les objectifs exposés dans le document 17 ?
Les objectifs exposés correspondent principalement à la finalité d’amélioration des niveaux
de vie.
Document 18. Prévisions économiques pour la France, p. 80
3. Repérez les quatre objectifs pour le gouvernement.
Les quatre objectifs sont :
– le soutien à l’activité économique ;
– l’inflation modérée ;
– le rééquilibrage de la balance commerciale ;
– la résorption du chômage de masse.
4. Par quels indicateurs peut-on mesurer ces objectifs ?
L’activité économique peut se mesurer par le taux de croissance.
L’inflation peut se mesurer par le taux d’inflation.
La balance commerciale se mesure par le solde commercial.
Le chômage se mesure par le taux de chômage.
5. Pour atteindre les objectifs, quels indicateurs doivent être proches de zéro ?
Lesquels doivent être positifs ?
Le taux de chômage doit être proche de zéro. Les autres indicateurs doivent être positifs.
6. Selon les prévisions de la Banque de France, peut-on dire que les objectifs du
gouvernement peuvent être atteints ?
L’objectif de soutien à l’activité économique pourrait être atteint avec un taux de croissance
qui augmente. Le taux de chômage pourrait également diminuer.
7. Quel lien peut-on faire entre croissance et emploi ?
La croissance plus soutenue offre aux entreprises des perspectives économiques positives,
créant ainsi un climat favorable à la création d’emplois.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
(14:57:40 - July 23, 2018)

Document 19. Le carré magique selon N. Kaldor, p. 81


Document 20. Les chiffres de la France en 2017, p. 81
Document 21. Le schéma du carré magique pour la France, p. 81
8. Représentez sur le graphique la situation économique de la France en 2017.
Utiliser le document 20 avec les chiffres de la France en 2017.

9. Quel est le principal déséquilibre économique en 2017 ?


Le taux de chômage élevé (10 %) est le principal déséquilibre économique en 2017.
10. Comparez les situations économiques de 1970 et 2017.
En près de 50 ans, les déséquilibres ont changé de nature : en 1970, l’inflation était le
déséquilibre à résorber ; en 2017, c’est la lutte contre le chômage qui constitue l’objectif
majeur de politique économique.
11. Quelle année représente la situation économique la plus proche du carré
magique ?
Le schéma montre que l’année 1970 est plus proche du carré magique que l’année 2017.

B. La mesure de la croissance

Document 22. De la valeur ajoutée au PIB, p. 82


12. Supposons que le boulanger fabrique une baguette vendue 1 €. La farine coûte
0,30 € et l’électricité 0,10 €. Quelle est la valeur ajoutée créée par le boulanger ?
Pour obtenir la valeur ajoutée créée par le boulanger, on soustrait au prix de la baguette (1 €)
le prix des consommations intermédiaires (0,30 € + 0,10 €) pour obtenir 0,60 € de valeur
ajoutée. Cela représente la richesse créée par le boulanger en fabriquant une baguette à partir
des consommations intermédiaires.
13. Il fabrique 5 000 baguettes dans le mois. Quelle sera la valeur ajoutée du mois ?
La valeur ajoutée du mois s’élèvera à : 5 000 × 0,60 € = 3 000 €.
14. À quoi pourra servir cette valeur ajoutée ?
Cette valeur ajoutée pourra servir à verser des salaires et des cotisations sociales, à payer les
impôts et les taxes de l’entreprise, à rembourser un emprunt à la banque…

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
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Document 23. Du PIB à la croissance, p. 82


Document 24. À quoi sert le PIB ?, p. 82
15. Comment la croissance est-elle mesurée ?
La croissance est mesurée en observant l’évolution du PIB, qui regroupe toutes les valeurs
ajoutées des producteurs sur un territoire.
16. Si le PIB augmente entre deux dates, que peut-on dire de la croissance ? Et s’il
diminue ?
Si le PIB augmente entre deux dates, on peut dire que la croissance est positive.
S’il diminue, on dit que la croissance est négative.
17. Pourquoi est-il important de connaître le niveau de l’activité économique d’un
pays ?
Le niveau d’activité mesuré par le PIB permet d’orienter l’action de l’État dans ses choix de
politique économique.
Document 25. Calculer la croissance de l’année N, p. 82
Document 26. Les chiffres du PIB en France en milliards d’euros (INSEE), p. 82
18. Calculez la croissance de l’année 2016 et la croissance estimée pour 2017.
La croissance de 2016 est mesurée par l’évolution du PIB entre 2015 et 2016.
2 228,9 – 2 181,1
= 0,0219 soit un taux de croissance du PIB en 2016 de 2,19 %.
2 181,1
2 283,6 – 2 228,9
= 0,0245 soit un taux de croissance du PIB en 2017 de 2,45 %.
2 228,9
19. Qu’en concluez-vous ?
La croissance en 2016 et en 2017 est positive. La croissance de 2017 est légèrement plus forte
que celle de 2016.
20. L’objectif de croissance est-il atteint pour 2017 ?
La prévision de croissance de la Banque de France de 1,8 % pour 2017 (document 18) est
dépassée. L’objectif de soutien de l’activité économique du gouvernement (document 17) est
donc atteint.

C. La mesure du développement

Document 27. Croissance et développement, p. 83


21. Repérez les différences entre la croissance et le développement d’un pays.
La croissance est une notion quantitative, qui peut être mesurée par le PIB. Le développement
est une notion qualitative qui intègre plusieurs dimensions. L’IDH est un exemple
d’indicateur avec trois dimensions qui permet d’apprécier le développement d’un pays.
22. En quoi peut-on dire que la croissance est nécessaire au développement ?
La croissance est l’augmentation du PIB qui permet de dégager des ressources
supplémentaires afin d’améliorer le revenu des habitants et de faire des investissements. De
meilleures conditions de vie favorisent ainsi le développement du pays.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
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Document 28. Le développement durable, p. 83


23. Quels sont les enjeux du développement aujourd’hui ?
L’enjeu du développement aujourd’hui est de s’inscrire dans une perspective durable en
veillant à ce que les populations en bénéficient sur plusieurs générations. La question centrale
est de savoir comment faire pour rendre le développement durable.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Free Mobile entre sur le marché de la téléphonie, p. 83
Document 2. Les objectifs de l’État, p. 83
1. En quoi peut-on dire que l’État a orienté l’activité de Free ?
L’État, par l’intermédiaire de l’Autorité de régulation des communications électroniques et
des postes (ARCEP), a autorisé Free à entrer sur le marché de la téléphonie mobile en 2009.
2. Quels sont les objectifs de l’intervention des pouvoirs publics sur le marché des
télécoms ?
L’action de l’État renforce la concurrence sur le marché de la téléphonie mobile, qui passe de
trois à quatre acteurs. La concurrence accrue a fait baisser les prix, libérant ainsi du pouvoir
d’achat pour les Français, ce qui a favorisé la consommation et donc l’activité économique et
la création d’emplois.

3. Identifier les principales politiques économiques

A. Les objectifs de politique économique

Document 29. Les différents horizons des politiques économiques, p. 84


Document 30. Les objectifs du projet de loi de finances (PLF) 2018, p. 84
1. Dans le projet de loi de finances 2018, distinguez, en justifiant votre réponse, les
mesures de politique conjoncturelle et de politique structurelle.
• Mesures de politique conjoncturelle : l’action de l’État à court terme
– Redonner du pouvoir d’achat aux Français et valoriser le travail.
– Lutter efficacement contre le chômage et inciter à l’activité.
• Mesures de la politique structurelle : action de l’État à long terme
– Renforcer notre compétitivité et notre attractivité.
– Soutenir l’investissement productif et l’innovation.
– Accompagner la transition écologique.
Document 31. Quelques mesures du PLF 2018, p. 85
2. Indiquez pour chaque mesure ci-dessus, le type de politique (conjoncturelle ou
structurelle) et les objectifs recherchés.
Mesures Types de politique Objectifs
Plan d’investissement pour prendre
Structurelle Préserver l’environnement.
le virage de la neutralité carbone
Revalorisation de l’allocation adulte – Augmenter le pouvoir d’achat.
Conjoncturelle
handicapé (AAH) – Soutenir l’activité.
Privilégier la formation Agir sur la structure du marché
Structurelle
professionnelle de l’emploi.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
(14:57:41 - July 23, 2018)

Mesures Types de politique Objectifs


Suppression progressive de la taxe – Augmenter le pouvoir d’achat.
Conjoncturelle
d’habitation – Soutenir l’activité.
Alléger la fiscalité des entreprises
Baisse de l’impôt sur les sociétés Conjoncturelle
pour soutenir l’activité économique.
Généralisation du « chèque – Augmenter le pouvoir d’achat.
Conjoncturelle
énergie » – Soutenir l’activité.
Alignement en 4 ans de la fiscalité
Structurelle Préserver l’environnement.
du diesel sur celle de l’essence
Renforcement des moyens
Conjoncturelle Créer des emplois.
de la Justice
3. En quoi peut-on dire que l’action de l’État encourage le respect de l’environnement ?
Depuis trente ans, avec l’émergence de la notion de développement durable, les dirigeants ont
pris conscience que les décisions d’aujourd’hui avaient un impact sur les générations
présentes et futures. Sur un horizon de long terme, l’action de l’État encourage la préservation
de l’environnement qui permettra l’amélioration des niveaux de vie des populations. Dans le
projet de loi de finances 2018, le « plan d’investissement pour prendre le virage de la
neutralité carbone » et l’« alignement en 4 ans de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence »
sont des mesures qui illustrent l’action de l’État respectueuse de l’environnement.

APPLICATION AU CAS
Document. L’État intervient sur le marché de la téléphonie mobile, p. 85
• L’action de l’État dans le secteur de la téléphonie mobile relève-t-elle de la
politique conjoncturelle ou structurelle ? Justifiez.
L’action de l’État en faveur du déploiement du très haut débit en France s’inscrit dans une
perspective de long terme. Le Plan Très Haut Débit s’étend de 2013 à 2022 et doit permettre
d’installer les infrastructures pour l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire. L’action de
l’État relève donc de la politique structurelle.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
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Activités
1. L’État intervient sur le marché de l’immobilier, p. 86
1. Les mesures du projet de loi ELAN auront-elles plutôt un impact sur l’offre ou
sur la demande de logements ?
Les mesures du projet de loi ELAN vont permettre de construire plus de logements et de les
rénover plus rapidement, en particulier dans le secteur des HLM. De plus, les propriétaires de
logements vacants seront taxés afin d’être incités à ne pas les laisser vides. L’augmentation du
nombre de logements neufs et la remise plus rapide sur le marché de logements existants vont
permettre d’augmenter l’offre de logements disponibles sur le marché de l’immobilier.
2. Montrez en quoi l’intervention de l’État va fluidifier le marché de l’immobilier.
Les biens immobiliers plus nombreux vont alimenter le marché grâce, d’une part, à
l’augmentation du nombre de logements disponibles et, d’autre part, à la plus grande
souplesse dans les contrats avec la création, en particulier, d’un bail mobilité et d’un bail
numérique. Ces mesures vont permettre d’augmenter et de faciliter l’offre de logements, ce
qui va fluidifier le marché de l’immobilier.
3. Quelles fonctions de l’État sont illustrées par cet exemple ? Justifiez.
L’État agit pour augmenter l’offre de logements, ce qui va influencer les choix des agents et
modifier leurs comportements. Cela permet d’améliorer l’allocation des logements entre les
individus. Par son action, l’État remplit un rôle d’allocation.

2. La croissance depuis 60 ans, p. 87


1. Comment a évolué la croissance depuis 1950 ?
Le taux de croissance du PIB n’a pas cessé de diminuer depuis 60 ans. On dit que la tendance
est à la baisse, ce qui signifie que, globalement, le PIB continue d’augmenter d’année en
année mais de moins en moins vite.
2. Identifiez les années où le taux de croissance a été négatif. Qu’est-ce que cela
signifie ?
Les années où le taux de croissance a été négatif sont : 1975 (– 1 %), 1993 (– 0,6 %) et
2009 (– 2,9 %). Cela signifie que, durant ces trois ans, le PIB a diminué.
Ces années constituent des ruptures dans la croissance, donc dans l’augmentation du PIB. En
effet, le taux de croissance se situait en moyenne entre :
– 4 % et 6 % entre 1945 et 1975 ;
– 2 % et 4 % entre 1975 et 1993 ;
– 0 % et 2 % entre 1993 et 2009.
Depuis 2009, il est tout juste positif.
3. Pendant quelle période le taux de croissance était-il le plus élevé ? Pourquoi ?
Pendant les Trente Glorieuses, de 1945 à 1975, le taux de croissance était en moyenne autour
de 5,5 % par an. Cette longue période de croissance du PIB s’explique en particulier par une
phase de reconstruction et de rattrapage après les années de guerre (1939-1945).
4. Prolongez la courbe pour 2017 à l’aide des éléments vus dans le chapitre.
D’après la question 18 p. 82 du manuel, le taux de croissance est de 2,19 % en 2016 et de
2,45 % en 2017.

80
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
(14:57:41 - July 23, 2018)

3. Les limites de la croissance, p. 87


• Rédigez un paragraphe argumenté qui met en évidence les limites de la croissance
et justifie l’intervention de l’État.
On peut s’interroger sur les bienfaits de la croissance comme but en soi. La croissance est un
phénomène quantitatif qui augmente si l’on consomme plus, si l’on boit plus, si l’on fume
plus, si l’on conduit plus…
Ces activités sources de croissance utilisent des ressources non renouvelables (déforestation,
pétrole…) qui ont des effets sur l’environnement (émissions de CO2…) et mettent en danger
la santé, la qualité de l’air… La prise en compte des externalités négatives nécessite
l’intervention de l’État alors que nous atteignons les limites physiques de notre planète.
Le PIB (mesure de la croissance) est un indicateur économique purement quantitatif qui
mesure la valeur ajoutée (richesse créée) et ne tient pas compte des conditions de vie et des
externalités. L’approche en termes de développement durable permet d’intégrer tous ces
aspects avec une conception du développement respectueuse de l’environnement.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
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L’essentiel du cours
Introduction
L’État intervient dans l’économie pour assurer son bon fonctionnement. Il corrige les
dysfonctionnements et les défaillances de marché pour réguler l’activité. On peut décrire le
rôle de l’État à travers trois grandes fonctions qu’il remplit en intervenant dans l’économie :
les fonctions d’allocation, de redistribution et de régulation. L’action de l’État est guidée par
les choix de politique économique pour atteindre des objectifs à court terme, dans le cadre de
la politique conjoncturelle, et à plus long terme, en matière de politique structurelle, tout en
respectant l’environnement.

1. Identifier les fonctions de l’État

A. La fonction d’allocation
L’État joue un rôle d’allocation des ressources lorsqu’il intervient dans des situations de
défaillances de marché. Ces situations correspondent à des dysfonctionnements ou à des
insuffisances du marché. Ce sont :
– le faible degré de concurrence ;
– l’existence de biens publics ;
– la présence d’externalités ;
– l’insuffisance d’information.
L’État intervient pour corriger chacune de ces défaillances et joue un rôle d’allocation.
• Le faible degré de concurrence : l’État veille à ce que les marchés soient suffisamment
concurrentiels. Une faible concurrence entre les offreurs peut conduire à un niveau de prix
trop élevé sur le marché. L’État intervient donc pour qu’il y ait suffisamment d’acteurs sur le
marché et pour réglementer le niveau des prix sur les marchés monopolistiques.
Exemple : pour renforcer la concurrence, l’État a autorisé l’entrée de Free sur le
marché de la téléphonie mobile en 2009.
• L’existence de biens publics : les biens publics sont produits par l’État car aucun acteur
privé ne serait prêt à contribuer volontairement à leur production.
Exemple : l’enseignement public gratuit est assuré par l’État dans un souci de justice
sociale.
• La présence d’externalités : l’activité économique des entreprises produit des externalités,
c’est-à-dire des effets, positifs ou négatifs, sur d’autres agents économiques.
Exemple : dans le projet de loi de finances 2018, l’État intervient en proposant une
prime à la conversion de 1 000 € pour l’achat d’un véhicule non polluant. Il agit ainsi
sur le comportement des agents économiques pour les inciter à réduire la pollution, qui
constitue une externalité négative.
• L’insuffisance d’information : un consommateur et un vendeur ne disposent pas toujours de
la même quantité d’information et cela peut limiter les échanges. On parle d’asymétrie
d’information. L’État intervient donc pour favoriser la transparence de l’information auprès
des acteurs.
Exemple : l’étiquette énergétique obligatoire mise en place par l’État fournit des
informations à un futur acheteur sur la qualité du produit qu’il souhaite acquérir.
L’intervention de l’État dans l’économie se justifie car elle permet d’en assurer le bon
fonctionnement. L’État intervient pour corriger les défaillances de marchés, c’est-à-dire ses

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
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dysfonctionnements et ses insuffisances. Cela permet de faciliter et de fluidifier les échanges


entre les agents, et de soutenir ainsi l’activité économique.

B. La fonction de redistribution
La répartition des revenus primaires issus du travail (salaires, honoraires…) et de la propriété
(loyers, dividendes…) est inégalitaire.
Les 10 % les plus riches perçoivent plus du quart du total des revenus, tandis que les 10 % les
plus pauvres n’en perçoivent que près de 3 %.
L’État joue alors un rôle de redistribution selon des critères de justice sociale :
– d’un côté, il opère des prélèvements sur les revenus primaires : impôts, cotisations
sociales… ;
– de l’autre, il effectue des versements de prestations sociales : allocations, indemnités
maladie, retraites…, à ceux qui en ont besoin.
L’objectif de la redistribution est de réduire les écarts de revenus. La répartition des revenus
disponibles après le mécanisme de redistribution est donc plus égalitaire que celle des revenus
primaires. Le mécanisme de la redistribution permet ainsi de réduire les inégalités.

C. La fonction de régulation
Le bon fonctionnement de l’économie nécessite l’intervention de l’État pour lutter contre les
déséquilibres tels que le chômage ou l’inflation et pour réguler le niveau d’activité
économique.
• La lutte contre le chômage : l’existence de chômage est le signe que la demande de travail
(ou l’offre d’emploi) est inférieure à l’offre de travail (ou la demande d’emploi). Le marché
du travail est donc en situation de déséquilibre.
• La lutte contre l’inflation : une inflation (hausse des prix) trop forte conduit au
renchérissement des produits fabriqués en France. Ceux-ci deviennent plus chers, donc moins
attractifs aussi bien à l’extérieur de la France qu’à l’intérieur, comparativement aux prix des
produits étrangers importés. Le ralentissement de l’activité et une augmentation du chômage
peuvent en être les conséquences.
• La régulation de l’activité : une faible activité peut conduire à du chômage, signe d’un
déséquilibre sur le marché du travail, l’offre de travail excédant la demande. La conséquence
d’une forte activité, quant à elle, peut se traduire par un déséquilibre sur le marché des biens
et services avec un excès de la demande par rapport à l’offre, créant des tensions
inflationnistes.
L’intervention de l’État consiste à résorber les déséquilibres sur les marchés dans le but de
soutenir l’activité économique. L’État joue un rôle de régulateur de l’économie.

2. Identifier les objectifs de la politique économique

A. Les objectifs de politique économique


Les politiques économiques regroupent l’ensemble des actions mises en œuvre par les
pouvoirs publics pour atteindre des objectifs.
Exemple : en 2018, les quatre grands objectifs du gouvernement sont : le soutien à
l’activité économique, l’inflation modérée, le rééquilibrage de la balance
commerciale et la résorption du chômage de masse.

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Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
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Les objectifs sont mesurés par des indicateurs :


– l’activité économique, qui peut se mesurer par le taux de croissance ;
Le taux de croissance mesure l’évolution du PIB (produit intérieur brut) entre deux
dates.
– l’inflation, qui peut se mesurer par le taux d’inflation ;
Le taux d’inflation est le taux d’évolution des prix.
– la balance commerciale, qui se mesure par le solde commercial ;
Le solde commercial est la différence entre les exportations et les importations.
– le chômage, qui se mesure par le taux de chômage.
Le taux de chômage est la proportion de chômeurs dans la population active.
L’économiste Nicholas Kaldor (1908-1986) a proposé une représentation schématique de
ces quatre objectifs. Il met en évidence le carré magique, qui correspond à la situation
économique la plus favorable.

B. La mesure de la croissance
La croissance est mesurée en observant l’évolution du PIB.
Le PIB regroupe toutes les valeurs ajoutées (VA) des producteurs sur un territoire.
La VA résulte de la différence entre la valeur d’une production (P) et la valeur des
consommations intermédiaires (CI) utilisées pour cette production.
VA = P – CI
Si le PIB augmente entre deux dates, on peut dire que la croissance est positive. S’il diminue,
on dit que la croissance est négative. Le niveau d’activité mesuré par le PIB permet d’orienter
l’action de l’État dans ses choix de politique économique.

C. La mesure du développement
La croissance est une notion quantitative qui peut être mesurée par le PIB.
Le développement est une notion qualitative qui intègre plusieurs dimensions.
L’IDH (indicateur de développement humain) est un exemple d’indicateur avec trois
dimensions : l’espérance de vie à la naissance, le degré d’éducation et le revenu par habitant.
Il permet d’apprécier le développement d’un pays.
La croissance est nécessaire au développement car elle permet de dégager des ressources
supplémentaires afin d’améliorer le revenu des habitants et de faire des investissements. De
meilleures conditions de vie favorisent ainsi le développement du pays.
L’enjeu du développement aujourd’hui est de l’inscrire dans une perspective durable et
respectueuse de l’environnement.

3. Identifier les principales politiques économiques


Les politiques économiques mêlent des actions de l’État à court terme : les politiques
conjoncturelles, et à long terme : les politiques structurelles.
Les politiques conjoncturelles visent à stabiliser la conjoncture.
Les politiques structurelles visent un développement pérenne, respectueux de l’environnement.
Exemple : le projet de loi de finances 2018 contient des mesures de politique
conjoncturelle et de politique structurelle.

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Chapitre 7

L’influence des politiques économiques


sur l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. « L’effet Macron » joue à plein sur les investisseurs
étrangers, p. 89
1. Quelles mesures prises sous la présidence d’Emmanuel Macron sont favorables
aux entreprises ?
La flexibilité introduite par la réforme du Code du travail permettra aux entreprises de
recruter et de licencier plus facilement.
Par ailleurs, la baisse de l’impôt sur les sociétés leur permettra d’augmenter leurs bénéfices.
2. Pourquoi est-il important pour la France d’attirer des firmes étrangères ?
L’installation de firmes étrangères sur le sol français permet de créer de l’activité et de
l’emploi, et augmente ainsi la richesse de la France.

1. Identifier les principaux outils des politiques économiques

A. Les outils de la politique conjoncturelle : les politiques budgétaire


et monétaire

Document 1. Le rôle de la politique budgétaire, p. 90


Document 2. Les grandes orientations du budget 2018, p. 90
1. Quels ont été les principaux postes de dépenses de l’État en 2017 ? Que traduisent-ils ?
Les principales dépenses de l’État sont concentrées sur l’enseignement scolaire, la défense
nationale et le remboursement de la dette.
Ces choix traduisent les priorités de l’État en matière d’action politique.
2. Exposez les différents leviers de la politique budgétaire qui permettent à l’État
d’agir sur l’activité économique.
L’État peut agir avec sa politique budgétaire en modulant le niveau et la répartition des
dépenses publiques et/ou ceux des recettes publiques.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
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3. Identifiez une mesure de politique budgétaire qui permet d’agir sur l’offre, puis
une qui permet de stimuler la demande.
La baisse de l’impôt sur les sociétés est une mesure de politique budgétaire qui permet de
soutenir les marges des entreprises, qui auront alors davantage de moyens pour investir et
embaucher.
La baisse de l’impôt sur le revenu ou l’augmentation de certaines allocations permettent de
soutenir le pouvoir d’achat des ménages, et ainsi le niveau de consommation nationale.
4. Pourquoi la baisse des impôts prélevés sur les ménages permet-elle de soutenir
l’activité économique ?
La baisse des impôts prélevés sur les ménages augmente le pouvoir d’achat de ces derniers, ce
qui leur permet de consommer davantage. Pour répondre à cette hausse de la demande, les
entreprises vont alors produire davantage.
5. Comment calcule-t-on le solde budgétaire ? Quel est son montant prévu pour 2018 ?
Le solde budgétaire se calcule par la différence entre les recettes et les dépenses publiques. Il
s’agit d’un déficit lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes et d’un excédent dans la
situation inverse.
Pour 2018, le projet de loi de finances a budgété un déficit de 86,7 milliards d’euros.
6. Quels sont les grands objectifs du gouvernement pour 2018 ?
Les grands objectifs du gouvernement pour 2018 sont de favoriser la croissance et l’emploi à
long terme et de protéger les Français en garantissant leur pouvoir d’achat, notamment en cas
de difficultés.
Document 3. Les objectifs de la politique monétaire commune, p. 91
7. Qui mène la politique monétaire au sein de la zone euro ? En quoi consiste-t-elle ?
C’est la Banque centrale européenne (BCE) qui mène la politique monétaire au sein de la
zone euro. Elle consiste à agir sur la quantité de monnaie nécessaire au financement de
l’économie.
8. Quel est l’objectif principal de la politique monétaire de la BCE ? Pourquoi ?
L’objectif principal de la politique monétaire européenne est la stabilité des prix, qui se
traduit par un objectif d’inflation proche mais inférieur à 2 %, de manière à garantir le pouvoir
d’achat des agents économiques en garantissant la valeur interne de la monnaie.
Document 4. C’est quoi, les taux directeurs de la BCE ?, p. 91
9. Quel est l’objectif de la politique monétaire dans le contexte actuel ? À quelle catégorie
d’objectifs définie dans le traité sur le fonctionnement de l’UE correspond-il ?
Aujourd’hui, le principal objectif de la politique monétaire européenne est la relance de
l’activité économique, soit un des objectifs secondaires du traité sur le fonctionnement de l’UE.
10. Qu’est-ce que le taux d’intérêt directeur ?
Le taux d’intérêt directeur déterminé par la BCE est le taux auquel elle refinance les banques
commerciales. Il est le principal taux de refinancement des banques, soit le « prix » auquel
elles se procurent de l’argent auprès de la BCE pour le prêter ensuite à leurs clients à un taux
d’intérêt qui sera au minimum ce niveau de taux (plus leur commission).

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
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11. Réalisez un schéma montrant comment la baisse du taux directeur permet de


relancer l’activité économique en utilisant les concepts suivants : taux directeur, coût
du crédit, montant des crédits accordés, consommation, investissement, croissance.
Hausse de la
Hausse du montant des consommation
Baisse du taux Baisse du coût Croissance
crédits accordés par les
directeur du crédit économique
banques commerciales Hausse de
l’investissement

12. Quelle décision prendrait la BCE si elle voulait limiter l’inflation ?


Pour contenir l’inflation, la BCE devrait remonter son taux directeur. Cela aurait pour effet de
renchérir le coût du crédit et ainsi la demande de crédit, source d’inflation.

B. Les outils de la politique structurelle

Document 5. Des objectifs définis par la stratégie Europe 2020, p. 92


13. Qu’est-ce que la stratégie Europe 2020 ?
La stratégie Europe 2020 est un programme européen qui fixe les grands objectifs à atteindre
par les pays membres de l’UE à l’échéance 2020.
14. Rappelez la définition de la politique structurelle et les différents types de politiques
qui peuvent être mises en œuvre.
La politique structurelle désigne l’action de l’État en vue de modifier durablement les
structures de l’économie et le fonctionnement des différents marchés.
Il existe une grande diversité de politiques structurelles : la politique de la concurrence, la
politique de l’emploi, la politique de l’innovation, la politique de l’éducation, la politique
environnementale…
15. Pour chacun des grands objectifs de la stratégie Europe 2020, expliquez comment
ils permettent de renforcer l’économie européenne.
La politique visant à élever le taux d’emploi permet d’augmenter la population active et ainsi
la création de richesses.
L’objectif d’atteindre 3 % du PIB pour les dépenses de recherche et développement permet
d’inciter à l’innovation, source de compétitivité pour l’économie. De même, l’amélioration du
niveau d’éducation permet d’avoir des actifs bien formés et davantage productifs pour une
meilleure compétitivité.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre permet d’assurer la transition écologique
vers une croissance durable.
La réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale permet de maintenir la cohésion sociale
et de favoriser l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre.
Document 6. La mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 en France, p. 92
16. Quel document permet la déclinaison de la stratégie Europe 2020 en France ?
Le programme national de réforme (PNR) permet à la France, comme aux autres pays
membres de l’UE, d’exposer les réformes structurelles qu’elle décide de mettre en œuvre afin
d’atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020.

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17. Quelles sont les mesures prises par l’État français pour améliorer la compétitivité
des entreprises ?
Pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises, l’État diminue le coût du travail
grâce au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), à la baisse des charges
sociales sur les salaires inférieurs à 3,5 SMIC et à l’instauration d’une prime à l’embauche
pour les PME.
18. En quoi est-ce un avantage pour les entreprises ? pour les ménages ?
La baisse du coût du travail permet aux entreprises d’augmenter leurs marges et ainsi d’avoir
davantage de ressources financières pour l’investissement, ou pour l’emploi, favorable aux
ménages.
Document 7. Flexibiliser le marché du travail, p. 93
19. Quel est l’objectif de la réforme du marché du travail ? Pourquoi est-ce une
réforme structurelle ?
La réforme du marché du travail a pour objectif d’augmenter la flexibilité sur le marché du
travail, c’est-à-dire la fluidité sur le marché, à l’entrée (en facilitant l’embauche) comme à la
sortie (en réduisant les contraintes pesant sur les licenciements).
Il s’agit d’une réforme structurelle dans le sens où elle modifie les conditions de
fonctionnement du marché du travail, avec des effets à long terme.
20. Quel devrait être l’impact de cette réforme sur les décisions de l’entreprise ?
Cette réforme cherche à faciliter l’emploi, en diminuant les contraintes pour les entreprises
sur le marché du travail, tout en protégeant les salariés. Elle devrait avoir pour effet de
faciliter le recrutement par les entreprises.
21. Cette réforme du droit du travail est-elle cohérente avec la stratégie Europe 2020 ?
Justifiez.
Cette réforme répond aux grands objectifs de la stratégie Europe 2020 car elle permet
d’améliorer le taux d’emploi et d’aller vers une croissance durable.
Document 8. Top départ pour les ruptures conventionnelles collectives, p. 93
22. Quel est l’autre aspect de la réforme du droit du travail permise par la rupture
conventionnelle collective ?
La rupture conventionnelle permet aux entreprises de se séparer de salariés sur la base du
volontariat, par la négociation collective.
23. Pourquoi est-ce un outil de flexibilité pour PSA ?
Il s’agit d’un outil de flexibilité pour PSA car elle permet d’ajuster plus facilement ses
effectifs à ses besoins conjoncturels.

APPLICATION AU CAS
Document. Politique d’aménagement du territoire, p. 93
1. Quel est l’objectif du plan du gouvernement ? Quelle politique est mise en œuvre ?
Le plan du gouvernement a pour objectif de favoriser le développement de la 4G sur
l’ensemble du territoire. Il s’agit d’une politique d’aménagement du territoire.
2. Quel est l’engagement des quatre opérateurs à travers cet accord ?
Par cet accord, les quatre opérateurs s’engagent à investir massivement pour développer la 4G
dans les zones actuellement mal ou non couvertes.

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2. Repérer l’impact des politiques sur l’environnement


des entreprises

A. L’impact des politiques de l’offre

Document 9. La politique de l’offre sous le quinquennat de François Hollande, p. 94


Document 10. Le CICE, c’est quoi ?, p. 94
Document 11. L’utilisation du CICE par les entreprises : sondage, p. 94
1. En quoi consiste le CICE ?
Le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) consiste en une économie d’impôt
pour les entreprises en abaissant le coût du travail.
2. Quel est son objectif ?
Son objectif est de diminuer les prélèvements obligatoires sur les entreprises afin de leur
donner les moyens d’investir, d’innover, de recruter pour favoriser leur développement et
ainsi la création de richesses en France.
3. Pourquoi est-ce une politique de l’offre ?
Il s’agit d’une politique de l’offre car elle favorise l’activité des entreprises en leur permettant
d’améliorer leur compétitivité face à la concurrence étrangère grâce à la diminution des coûts
de production qu’elle permet.
4. Comment les entreprises ont-elles utilisé cette économie d’impôt ?
Outre la reconstitution de leur trésorerie, cette économie d’impôt a surtout permis aux
entreprises d’augmenter leurs investissements, bien plus qu’à favoriser l’emploi.
Document 12. Le CO2, une épée de Damoclès pour les constructeurs auto, p. 95
5. En quoi ce règlement est-il une contrainte pour les constructeurs automobiles ?
Quel est son objectif ?
Ce règlement impose une norme aux constructeurs automobiles en matière d’émission de
CO2. Il a pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique.
6. Comment les constructeurs automobiles adaptent-ils leur offre de produits pour
respecter les objectifs de réduction de CO2 ?
Les constructeurs automobiles doivent ainsi modifier leur offre, soit leur gamme de produits,
pour répondre à cette contrainte, par exemple en développant des voitures électriques.
Document 13. La politique de renforcement de la formation professionnelle, p. 95
7. Pourquoi l’État souhaite-t-il améliorer les compétences des salariés et des chômeurs ?
L’État souhaite améliorer les compétences des salariés et des chômeurs à la fois pour
favoriser leur employabilité et pour faire diminuer le chômage.
8. En quoi est-ce une politique à la fois conjoncturelle et structurelle ?
Le premier objectif est de nature structurelle car l’amélioration de la capacité des individus à
être facilement recrutés en raison de leurs compétences permet de les protéger à long terme du
chômage en même temps qu’il améliore le niveau de compétences générales de la France,
nécessaire à l’évolution des emplois et à la construction d’une économie de la connaissance.
La lutte contre le chômage par l’amélioration des compétences à court terme des personnes
sans emploi est, quant à elle, une mesure conjoncturelle.

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9. Indiquez les bénéfices respectifs pour les salariés et pour les entreprises.
Pour les salariés, il s’agit d’une protection durable contre la menace du chômage en facilitant
leur capacité d’adaptation et leur niveau de compétences.
Les entreprises, de leur côté, pourront bénéficier de salariés mieux formés, plus productifs et
capables de s’adapter dans un environnement en perpétuelle mutation.

B. L’impact des politiques de la demande

Document 14. Prestations sociales : ce qui change au 1er avril 2018, p. 96


Document 15. Politique de revenus : la prime d’activité, p. 96
10. Quelles sont les mesures prises par le gouvernement en 2018 en matière de revenus
et de prestations sociales ?
Le gouvernement a revalorisé certaines prestations sociales : primes de naissance et
d’adoption, allocations aux familles monoparentales ou nombreuses et modestes, complément
familial, allocation de solidarité aux personnes âgées, allocation de soutien familial, prime
d’activité. À l’inverse, il a revu à la baisse l’allocation aux parents de jeunes enfants.
11. Quel est leur impact sur le pouvoir d’achat des ménages et sur leur consommation ?
Ces mesures permettent de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et ainsi de favoriser la
consommation.
12. Quels sont les effets attendus sur le niveau d’activité des entreprises ? Justifiez.
L’augmentation du pouvoir d’achat des ménages aura pour conséquence une hausse de la
demande qui s’adresse aux entreprises et va les inciter à augmenter leur production pour y
répondre.
Document 16. Qu’est-ce qu’une politique de relance ?, p. 96
13. Pourquoi une politique de relance est-elle de nature conjoncturelle ?
Une politique de relance est de nature conjoncturelle car elle permet de favoriser la croissance
à court terme en stimulant la demande.
14. Expliquez pourquoi on parle de politique de relance par la demande.
On parle de politique de relance par la demande car les mesures prises sont destinées à
soutenir la demande (consommation et investissement) en améliorant le pouvoir d’achat.
15. Quels sont les deux outils d’une politique de relance ?
Les deux outils d’une politique de relance sont :
– l’outil budgétaire, par l’augmentation des dépenses publiques pour l’investissement ou par
le soutien aux revenus ;
– l’outil monétaire, par la baisse du taux directeur qui permet de stimuler la demande de crédit
et ainsi la consommation et l’investissement, sources de croissance.
16. Pourquoi la baisse des impôts prélevés sur les ménages permet-elle de soutenir
l’activité économique ?
La baisse des impôts prélevés sur les ménages permet d’améliorer le pouvoir d’achat de ces
derniers, qui augmenteront leur demande de biens et de services auprès des entreprises, qui
elles-mêmes pourront alors augmenter leur production.

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Document 17. Relance par les grands travaux, le pari du président Trump, p. 97
Document 18. Le cercle vertueux d’une politique de soutien par la demande, p. 97
17. Quels sont les effets attendus de la politique de grands travaux menée aux États-
Unis sur l’activité économique ? Expliquez les mécanismes à l’œuvre.
Cette politique de grands travaux va permettre de faire travailler de nombreuses entreprises
pour réaliser ses infrastructures et ainsi de créer de nouveaux emplois et revenus qui
permettront de soutenir la demande, la production et l’emploi. Il s’agit d’un cercle vertueux
qui a un effet cumulatif.
18. Pourquoi cette politique a-t-elle des effets à la fois conjoncturels et structurels ?
Cette politique a des effets conjoncturels directs puisqu’elle permet, par la hausse des
dépenses publiques, de favoriser la production, les revenus et l’emploi.
Par ailleurs, il s’agit aussi d’une politique structurelle par l’amélioration des infrastructures
nationales qu’elle permet, nécessaire au développement économique.
19. Que signifie la phrase soulignée dans le document 17 ?
La hausse des dépenses publiques pour financer les grands travaux sera couverte quelques
années plus tard par l’augmentation des recettes publiques qui seront prélevées sur le
supplément de revenus issus de la croissance (hausse des impôts).
Document 19. La baisse des taux soutient les entreprises du secteur immobilier, p. 97
20. Expliquez la phrase soulignée.
Le taux directeur de la BCE est historiquement bas, fixé à 0 % depuis 2016, rendant le crédit
très peu cher.
21. Quel lien peut-on faire entre la baisse des taux d’intérêt et le regain d’activité
pour les professionnels de l’immobilier ?
La baisse des taux d’intérêt aboutit à une hausse de la demande de crédit, favorable aux achats
immobiliers.
Document 20. Des mesures pour accompagner la transition écologique, p. 98
22. Quel est l’objectif des différentes mesures inscrites dans le budget 2018 ? En quoi
est-ce une politique structurelle ?
L’objectif de ces mesures est de favoriser la transition écologique vers des véhicules moins
polluants pour réduire la pollution.
23. Quelles sont les conséquences de ces mesures sur le pouvoir d’achat des ménages ?
Comment sont-ils incités à modifier leur comportement ?
Ces mesures permettent d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages qui souhaitent acquérir
un véhicule neuf en les incitant à l’achat de véhicules moins polluants.
24. Quelles peuvent être alors les conséquences pour les constructeurs automobiles ?
Ces mesures favorisent l’activité des constructeurs automobiles qui voient leur demande
augmenter. Cela les contraint également à modifier la gamme de leurs produits pour s’adapter
à l’évolution de la demande vers des véhicules plus propres.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
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APPLICATION AU CAS
Document. Free mobile va bénéficier de la baisse de la fiscalité annoncée par le chef
de l’État, p. 98
1. Quelles mesures fiscales sont favorables au groupe Iliad ? Pourquoi ?
La diminution des charges sociales ainsi que la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés
permettent au groupe Iliad de réduire ses coûts et d’augmenter ses bénéfices.
2. Pourquoi les entreprises ayant des salariés peu qualifiés bénéficient-elles davantage
du CICE ?
Les entreprises ayant des salariés peu qualifiés bénéficient davantage du CICE car ce sont les
bas salaires qui profitent le plus de la baisse ou de l’exonération des charges sociales.

3. Repérer les limites de l’intervention de l’État

A. Les contraintes budgétaires

Document 21. Les limites liées au risque d’endettement excessif, p. 99


Document 22. L’effet « boule de neige » de la dette, p. 99
1. Distinguez les notions de déficit public et de dette publique.
Lorsque les recettes publiques sont inférieures aux dépenses publiques, on est en présence
d’un déficit public. Ce déficit est financé par le recours à l’emprunt.
Ainsi, la dette publique désigne l’ensemble des emprunts à rembourser dont l’encours résulte
de l’accumulation des déficits.
2. Comment ont-elles respectivement évolué ?
Inférieur à 3 % du PIB en 2007, le déficit public a explosé en 2009 suite à la crise des
subprimes, s’élevant à 7,2 % du PIB. Il se réduit par la suite progressivement pour s’établir à
2,8 % du PIB en 2017.
Sur la même période, la dette publique n’a cessé d’augmenter, passant de 1 252 milliards
d’euros en 2007 à environ 2 200 milliards d’euros en 2017.
3. Que peut faire un pays pour combler l’augmentation de son déficit ?
Pour combler l’augmentation de son déficit, l’État doit recourir à de nouveaux emprunts, ce
qui aura pour effet de creuser un peu plus sa dette.
4. Pourquoi peut-on dire que l’endettement de l’État agit comme un cercle vicieux ?
L’endettement de l’État agit comme un cercle vicieux car les déficits successifs créent un
effet cumulatif de la dette publique qui tend à s’autoalimenter en raison du service de la dette
(charge d’intérêts) par un effet « boule de neige » : l’État s’endette pour rembourser ses
dettes.
5. Que signifie « la soutenabilité des finances publiques » ?
La soutenabilité des finances publiques désigne la situation financière de l’État qui parvient à
assurer le remboursement de sa dette. Elle est liée aux recettes prévisibles qui permettront de
rembourser, à moyen terme, la dette et l’ensemble des frais associés, ainsi que les intérêts qui
s’y rattachent. Plus la dette est élevée, plus elle peut devenir insoutenable.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
(14:57:42 - July 23, 2018)

Document 23. Les contraintes budgétaires de l’Union européenne, p. 100


6. Quelles contraintes le traité de Maastricht impose-t-il aux finances publiques des
pays de la zone euro ?
Le traité de Maastricht (1992) impose deux contraintes budgétaires aux États membres de
l’Union économique et monétaire (UEM) : leur déficit public doit être inférieur à 3 % du PIB
et leur dette publique inférieure à 60 % du PIB.
7. Montrez que le respect de ces règles budgétaires limite fortement le champ
d’action de la politique budgétaire.
Le respect de ces règles budgétaires limite les marges de manœuvre de l’État en matière de
politique budgétaire car il doit limiter ses dépenses publiques et augmenter ses recettes pour
réduire son déficit, ce qui l’empêche de mener certaines des politiques qu’il souhaiterait.
Document 24. La politique budgétaire contrainte de Macron, p. 100
Document 25. La réduction des marges de manœuvre des États membres, p. 100
8. Quels sont les choix budgétaires évoqués dans le document 24 ? Quel est l’objectif
recherché ?
Le document 24 évoque une baisse des impôts inférieure à ce qui était initialement prévu pour
réduire le déficit public. Il s’agit d’une politique de rigueur.
9. Pourquoi le champ d’action politique de l’État est-il limité pour les États membres ?
Le champ d’action politique de l’État est doublement limité pour les États membres, d’une
part, en raison des contraintes budgétaires européennes qui réduisent leurs marges de
manœuvre mais, d’autre part, par le fait que la politique monétaire n’est plus menée par les
États membres eux-mêmes mais par la BCE pour l’ensemble des pays membres de l’UEM.

B. Les contraintes de la mondialisation

Document 26. La mobilité des capitaux au niveau mondial, p. 101


10. Pourquoi les banques centrales doivent-elles davantage tenir compte du niveau
des taux d’intérêt pour déterminer leur politique monétaire ?
Les banques centrales doivent davantage tenir compte du niveau des taux d’intérêt pour
déterminer leur politique monétaire en raison de la mobilité des capitaux et de la concurrence
entre pays étrangers pour attirer ces capitaux. Par exemple, dans le cas d’une politique de
relance par la baisse des taux, le risque est celui d’une fuite des capitaux qui iront se placer
dans une zone où la rémunération est plus élevée, risquant d’entraîner des difficultés de
financement pour le pays d’origine.
Document 27. Multinationales et évasion fiscale, p. 101
11. Pour quelle raison certaines multinationales cherchent-elles à localiser leurs profits
dans des paradis fiscaux ?
Certaines multinationales localisent leurs profits dans des paradis fiscaux pour diminuer le
montant d’impôts à payer.
12. Pourquoi les États souhaitent-ils limiter ces pratiques ?
Les États souhaitent limiter ces pratiques car il s’agit d’un manque à gagner fiscal important
(perte de recettes fiscales) pour les pays ayant des taux d’imposition « normaux », et ainsi
éliminer la concurrence fiscale déloyale des paradis fiscaux.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
(14:57:42 - July 23, 2018)

APPLICATION AU CAS
Document. Les coulisses d’un paradis fiscal maltais, p. 101
1. Quel est l’objet de cette enquête de Mediapart ?
L’enquête de Mediapart consiste à repérer les entreprises qui réalisent une évasion fiscale sur
Malte.
2. Quel serait l’avantage pour le dirigeant de Free de cette évasion fiscale supposée ?
Cette évasion fiscale supposée permettrait à Free de diminuer son montant global d’imposition.
3. En quoi peut-on dire que la mondialisation entraîne un manque à gagner pour
les États ?
La mondialisation entraîne un manque à gagner pour certains États par la perte de ressources
fiscales que la concurrence fiscale fait peser sur eux.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
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Activités
1. Le Grand plan d’investissement 2018-2020, p. 101
1. Quels sont les principaux objectifs du Grand plan d’investissement ?
Le Grand plan d’investissement 2018-2020 présente quatre grands objectifs : l’accélération de
la transition écologique, le renforcement des compétences des Français et de l’emploi, le
soutien à l’innovation et à la compétitivité ainsi que la construction de l’État numérique.
2. En quoi s’agit-il de mesures structurelles ? Illustrez par un exemple.
Ce sont des mesures structurelles car toutes visent à transformer durablement le fonctionnement
de l’économie française et à favoriser la croissance à long terme. La politique d’innovation,
par exemple, permet de soutenir les investissements dans les secteurs d’avenir et de pointe, et
de placer la France dans les premiers rangs mondiaux de certains domaines d’activité.
3. Expliquez les moyens utilisés pour améliorer la compétitivité des entreprises.
Pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises, l’État :
– subventionne l’innovation dans certains secteurs d’activité où il souhaite que la France se
hisse aux premiers rangs mondiaux ;
– investit 3,5 milliards d’euros dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
– mène une politique pour améliorer les compétences des moins qualifiés, et plus
généralement l’éducation nationale, de manière à rendre les individus plus performants pour
faire face à la concurrence mondiale.
4. La politique de l’innovation proposée est-elle une politique de l’offre ou de la
demande ?
La politique de l’innovation est une politique de l’offre car elle permet d’améliorer la
production des entreprises françaises en intégrant le progrès technologique.

2. Le bilan de la politique économique française : comparaison


européenne, p. 103
1. Quelles étaient les priorités de François Hollande au début de son mandat ?
Les priorités du président Hollande étaient la réduction du chômage et la relance de l’activité.
2. Quelle a été la mesure phare de son quinquennat au niveau économique ? S’agit-
il d’une politique conjoncturelle ou structurelle ? d’offre ou de demande ?
La mesure phare du quinquennat de François Hollande a été la mise en place du crédit
d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) afin de redonner des marges de manœuvre
aux entreprises afin de les inciter à investir et recruter, et ainsi dynamiser l’économie. Il s’agit
d’une politique d’offre puisqu’elle consiste à stimuler l’activité des entreprises et d’une
politique conjoncturelle dans le sens où il s’agit d’une mesure transitoire de relance.
3. Pourquoi l’auteur de cet article relativise-t-il les résultats de sa politique
économique ?
L’auteur de cet article relativise la reprise de l’économie à la fin du quinquennat de François
Hollande car la France, comme de nombreux pays, a bénéficié de l’amélioration de la
conjoncture mondiale, dans le contexte de la baisse du prix du pétrole favorable aux pays
importateurs comme la France et des effets de la politique monétaire expansionniste de la
BCE qui a permis de soutenir le crédit.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
(14:57:43 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours

Introduction
La politique économique désigne l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs publics
(État, collectivités locales et banque centrales) afin d’atteindre, grâce à l’utilisation de divers
instruments, certains objectifs économiques.
Les principales politiques économiques mises en œuvre par l’État et leurs outils sont
appréhendées à travers leurs conséquences sur l’activité et les décisions des entreprises.

1. Identifier les principaux outils des politiques économiques


Il existe deux grands types de politiques économiques : les politiques conjoncturelles et les
politiques structurelles.

A. Les outils de la politique conjoncturelle : les politiques budgétaire


et monétaire
La politique conjoncturelle désigne l’action de l’État à court terme qui vise à réguler l’activité
économique.
1. La politique budgétaire
L’action de l’État est rendue possible grâce à l’élaboration d’un budget qui reflète les choix
pris par un gouvernement en matière économique, sociale, culturelle…
La politique budgétaire désigne l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour
réguler l’activité économique par l’utilisation de son budget.
Le budget de l’État peut être défini comme l’ensemble des documents, votés par le Parlement,
qui prévoient et autorisent les ressources et les dépenses de l’État pour chaque année.
Le budget est une loi, appelée « loi de finances ».
Le solde du budget de l’État est constitué par la différence entre les recettes et les dépenses
publiques. Lorsque les recettes sont inférieures aux dépenses, on est en présence d’un déficit
budgétaire, et à l’inverse d’un excédent.
L’État peut agir avec sa politique budgétaire en modulant le niveau et la répartition des
dépenses et/ou des recettes publiques.
La politique budgétaire peut poursuivre deux grands types d’objectifs.
– Les politiques de relance sont des politiques conjoncturelles visant à soutenir l’activité
économique.
Par exemple, la baisse de l’impôt sur les sociétés est une mesure de politique budgétaire qui
permet de soutenir les marges des entreprises, qui auront alors davantage de moyens pour
investir et embaucher. De même, la baisse de l’impôt sur le revenu ou l’augmentation de
certaines allocations permettent de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, et ainsi le niveau
de consommation nationale et la croissance.
– Les politiques de rigueur sont des politiques conjoncturelles visant à limiter les déficits
publics et à réduire l’endettement de l’État, ou à lutter contre l’inflation.
Par exemple, la réduction des dépenses publiques permet de diminuer le niveau de déficit
public.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
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2. La politique monétaire
La politique monétaire désigne l’action par laquelle la banque centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation et ainsi les conditions de financement de l’économie.
Au sein de l’Union économique et monétaire, c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui
mène la politique monétaire pour ses 19 pays membres.
L’objectif principal de la politique monétaire de la BCE est d’assurer la stabilité des prix
(article 127 du traité sur le fonctionnement de l’UE) avec une cible d’inflation à des taux
inférieurs mais proches de 2 %, dans le but de garantir le pouvoir d’achat de la monnaie pour
les agents économiques.
Pour remplir cet objectif, le principal outil de la politique monétaire de la BCE est la
modulation de son taux directeur. Il s’agit du taux auquel les banques commerciales
empruntent de la monnaie à la BCE. Il influence le coût du crédit, en le rendant plus ou moins
cher, et donc le volume de crédits accordés par les banques commerciales à leurs clients car il
sert de référence à la formation d’autres taux : notamment celui auquel elles accorderont des
crédits à leurs clients.
Dans le cas d’une politique monétaire de relance, la banque centrale diminue son taux
directeur pour encourager la demande de crédits par les ménages et les entreprises, et
favoriser la croissance. Le taux directeur de la BCE a été une nouvelle fois abaissé en 2016 à
0 %, son plus bas niveau historique, dans le but de poursuivre la politique de relance
commencée depuis la crise des subprimes de 2008.
Dans le cas d’une politique de rigueur, la BCE augmente son taux directeur pour limiter le
volume de crédits distribués par les banques commerciales (celui-ci étant plus cher) et
contenir l’inflation. En effet, l’inflation peut être causée par un excès de monnaie dans
l’économie, qui peut augmenter la demande sur le marché des biens et services par rapport
aux capacités de l’offre pour y répondre, entraînant une hausse des prix (loi de l’offre et de la
demande).

B. Les outils de la politique structurelle


La politique structurelle désigne l’action de l’État à long terme visant à agir sur les structures
économiques du pays et le fonctionnement des différents marchés.
Il existe une grande diversité de politiques structurelles, comme :
– la politique de la concurrence, qui vise à renforcer la concurrence sur les marchés et assurer
leur régulation ;
– la politique de l’emploi, qui a pour but d’assurer un meilleur fonctionnement du marché
(favoriser l’accès à l’emploi en améliorant la flexibilité du marché du travail, par exemple) ;
– la politique de l’innovation, qui vise à favoriser la recherche et développement.

Si la plupart des décisions sont prises et mises en œuvre par les autorités nationales de façon
indépendante, les objectifs de ces politiques sont définis au niveau européen dans un souci
d’harmonisation. Ainsi, la stratégie Europe 2020 est soutenue par des politiques structurelles
axées sur l’amélioration de la situation de l’emploi et du niveau d’éducation, le développement
de l’innovation et la lutte contre l’exclusion.
La coordination des politiques structurelles européennes au niveau des États est assurée par le
programme national de réforme (PNR) : document transmis chaque année par tous les
membres de l’Union européenne (UE) à la Commission qui expose les réformes structurelles
qu’ils décident de mettre en œuvre afin d’atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020.
En France, par exemple, plusieurs réformes ont concerné le marché du travail ces dernières
années, avec pour objectif d’augmenter la flexibilité sur le marché du travail, c’est-à-dire la

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
(14:57:43 - July 23, 2018)

fluidité sur le marché, à l’entrée (en facilitant l’embauche) comme à la sortie (en réduisant les
contraintes pesant sur les licenciements).

2. Repérer l’impact des politiques sur l’environnement


des entreprises

A. L’impact des politiques de l’offre


Les politiques de l’offre désignent des mesures visant à relancer l’activité économique en
permettant aux entreprises de produire mieux et moins cher, c’est-à-dire en facilitant leur
activité.
Par exemple, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), instauré en 2013, est
un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés et qui équivaut à une
baisse de leurs cotisations sociales. En 2018, il équivaut à 6 % de la masse salariale, pour les
salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. En 2019, le CICE sera supprimé et remplacé par un
allègement de cotisations patronales sur les bas salaires. Cette mesure vise à redonner aux
entreprises des marges de manœuvre pour investir, recruter et améliorer leur compétitivité
face à la concurrence étrangère.
Autre exemple : la politique écologique qui a pour objet de favoriser la transition écologique
vers des modes de production et de consommation plus respectueux de l’environnement.
Ainsi, des normes sont imposées aux entreprises comme aux ménages afin qu’ils réduisent
leurs émissions de gaz à effet de serre à l’occasion de leurs activités de production ou de
consommation.

B. L’impact des politiques de la demande


Les politiques de la demande désignent des politiques visant à relancer l’activité en soutenant
la demande (consommation et investissement) par l’amélioration du pouvoir d’achat des
ménages ou par des politiques de grands travaux.
Les deux outils d’une politique de relance par la demande sont :
– l’outil budgétaire : il s’agit d’augmenter la demande en augmentant les dépenses de l’État
(constructions, investissements, hausse des salaires des fonctionnaires…) ou en augmentant
les revenus disponibles des agents (baisse des impôts ou hausse des prestations sociales).
Par exemple, une politique de grands travaux qui vise à investir dans des infrastructures
publiques se traduit par une hausse des dépenses publiques permettant de faire travailler de
nombreuses entreprises pour réaliser ces infrastructures, et ainsi de créer de nouveaux emplois
et revenus qui permettront de soutenir la demande, la production et l’emploi.
De même, la revalorisation au 1er avril 2018 d’un grand nombre de prestations sociales (prime
d’activité, complément familial, allocation de solidarité aux personnes âgées…) est une
mesure destinée à soutenir la consommation des ménages et ainsi l’activité ;
– l’outil monétaire : la BCE augmente l’offre de monnaie en diminuant son taux directeur de
manière à encourager la demande de crédits par les ménages et les entreprises, et donc
augmenter l’activité économique d’ensemble.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
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3. Repérer les limites de l’intervention de l’État

A. Les contraintes budgétaires


• Les difficultés de financement des déficits et la soutenabilité des déficits
Depuis la crise de 2008, les déficits successifs et croissants posent plus que jamais la question
de leur financement du fait d’un effet cumulatif de la dette publique qui tend à s’autoalimenter
en raison du service de la dette (charge d’intérêts) par un effet « boule de neige » (l’État
s’endette pour rembourser ses dettes). La dette publique a été multipliée par 10 entre les
années 1980 et aujourd’hui.
La soutenabilité de la dette désigne la capacité de l’État à assurer le remboursement de sa
dette, c’est-à-dire sa solvabilité. Elle est liée aux recettes prévisibles qui permettront de
rembourser, à moyen terme, la dette et l’ensemble des frais associés, ainsi que les intérêts qui
s’y rattachent. Plus la dette est élevée, plus elle peut devenir insoutenable.
• Les limites imposées par l’appartenance à l’Union économique et monétaire (UEM)
La rigueur budgétaire est nécessaire pour éviter le gonflement des déficits et inciter les États
membres à garder des marges de manœuvre nationales en cas de ralentissement de l’activité
économique.
Il existe ainsi trois principales contraintes d’ordre budgétaire :
– les deux premières sont imposées par le traité de Maastricht de 1992 : le déficit public doit
être inférieur à 3 % du PIB et la dette publique inférieure à 60 % du PIB ;
– la troisième émane de la règle d’or issue du « pacte budgétaire » entré en vigueur le
1er janvier 2013, qui impose que le déficit budgétaire structurel d’un pays (déficit public après
avoir corrigé les effets liés à la conjoncture) ne dépasse pas 0,5 % de son PIB.
La situation actuelle est caractérisée par l’existence de déficits structurels supérieurs à la
norme de 0,5 % dans pratiquement tous les pays de l’Union européenne qui doivent mener
des politiques budgétaires restrictives alors que l’UE connaît une situation économique
ralentie.

L’ensemble de ces contraintes limite les marges de manœuvre de l’État en matière de


politique budgétaire. En effet, l’État doit limiter ses dépenses publiques et augmenter ses
recettes pour réduire son déficit, ce qui l’empêche de mener certaines des politiques qu’il
souhaiterait.

B. Les contraintes de la mondialisation


La mondialisation, par la concurrence mondiale qu’elle induit pour l’ensemble des pays,
limite la portée de l’intervention de l’État.
En effet, dans une économie mondialisée, la très forte mobilité des capitaux augmente la
concurrence mondiale pour attirer les capitaux. Ainsi, les banques centrales doivent davantage
tenir compte du niveau des taux d’intérêt pour déterminer leur politique monétaire. Par
exemple, dans le cadre d’une politique de relance par la baisse de son taux directeur, le risque
est celui d’une fuite des capitaux, qui iront se placer dans un pays où la rémunération est plus
élevée, risquant d’entraîner des difficultés de financement pour le pays d’origine.
De même, l’existence de paradis fiscaux peut limiter la portée de la politique budgétaire des
États puisque certaines multinationales mènent une stratégie d’évasion fiscale qui peut limiter
la rentrée de recettes fiscales dans le pays où la production est réalisée.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
(14:57:49 - July 23, 2018)

Chapitre 8

La régulation des activités économiques


par le droit

Réponses aux questions sur les documents


Document. Le rugby, un sport pour tous, p. 105
Document. L’innovation technologique et le sport, p. 105
1. Quel est l’intérêt des règles du jeu pour la compétition sportive ?
Les règles du jeu permettent :
– de garantir à toute personne l’accès à la pratique d’un sport ;
– de pouvoir organiser la compétition entre les sportifs ;
– de valoriser la performance puisque tous les sportifs sont soumis aux mêmes règles ;
– d’assurer une compétition loyale (interdire les comportements malhonnêtes).
Pour être efficaces, ces règles doivent être sanctionnées si elles ne sont pas respectées (recours
à un arbitre, à des sanctions…).
2. L’innovation technologique est-elle un bénéfice ou un risque pour la compétition
sportive ?
L’innovation technologique présente des effets bénéfiques pour la compétition sportive. En
effet, elle permet souvent de repousser les limites et de dépasser les records existants (idée de
sport « spectacle »). Les exemples sont nombreux : combinaisons des nageurs, technologie
des vélos des coureurs du Tour de France… L’innovation conduira par ailleurs les autres
sportifs à rechercher également des pistes d’innovation pour se maintenir dans la compétition.
Cependant, l’innovation technologique qui n’est pas contrôlée peut représenter un risque pour
la loyauté de la compétition sportive si tous les compétiteurs n’ont pas accès à l’innovation
et/ou si l’innovation a pour but uniquement de développer artificiellement les performances
physiques (exemple du dopage). À terme, c’est la compétition sportive elle-même qui peut
être en danger si les autres compétiteurs renoncent à concourir.
3. Selon vous, la compétition économique doit-elle être encadrée par des règles ?
Il faut des règles équivalentes pour encadrer la compétition économique afin :
– de protéger la compétition elle-même (permettre à chacun d’exercer une activité
économique et de livrer concurrence aux autres entreprises) ;
– de protéger les acteurs économiques contre les pratiques déloyales des concurrents ;
– de valoriser et d’encadrer l’innovation technologique.

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:49 - July 23, 2018)

1. Repérer les enjeux de la régulation du marché


A. Mettre en place une économie de marché
Document 1. La libéralisation du marché du transport de voyageurs par autocar, p. 106
1. Quels ont été les avantages, du point de vue économique, de l’ouverture à la
concurrence du marché du transport de voyageurs par autocar ?
L’ouverture du marché du transport de voyageurs par autocar à la concurrence a permis :
– la création d’un nouveau marché (certaines personnes n’auraient pas voyagé sans ces
nouvelles lignes de bus) ;
– l’augmentation de l’offre (entrée de nouveaux acteurs sur le marché ; de plus, de
nombreuses lignes ont été créées, permettant de desservir plus de villes, dans l’intérêt des
consommateurs) ;
– la baisse des prix du transport par autocar, en raison de l’augmentation de l’offre (fixation
du prix par le jeu de l’offre et de la demande), augmentant ainsi le pouvoir d’achat des
consommateurs ;
– la création d’emplois.
L’ouverture à la concurrence de ce marché a donc été facteur de croissance économique.
2. Comment la concurrence a-t-elle pu être mise en place sur ce marché ?
C’est par la loi du 6 août 2015 pour « la croissance, l’activité et l’égalité des chances
économiques », dite « loi Macron », qu’a été instaurée la concurrence sur le marché du
transport de voyageurs par autocar.
Avant cette loi, il était nécessaire, par exemple, de signer une convention avec les pouvoirs
publics : cette formalité constituait une barrière à l’entrée sur le marché du transport par
autocar, empêchant ainsi le jeu de la libre concurrence.
Document 2. L’encadrement du marché du transport par autocar, p. 106
Document 3. La régulation du transport par autocar par l’Arafer, p. 106
3. Quelles sont les règles qui permettent à tout acteur d’entrer sur le marché du
transport par autocar ?
Les règles de droit suivantes assurent la libre entrée sur le marché du transport par autocar :
– aucune formalité n’est à réaliser pour créer une ligne de plus de 100 km, une simple
déclaration à l’Arafer suffit pour ouvrir une ligne de moins de 100 km (aucune autorisation
n’est ainsi nécessaire pour proposer un service de transport par autocar aux voyageurs) ;
– tous les transporteurs, qu’ils soient publics ou privés, ont la possibilité d’accéder aux gares
et emplacements d’arrêt (une stricte égalité est garantie à tous les opérateurs) ;
– tous les transporteurs ont accès aux informations relatives aux gares routières et à leurs
équipements (grâce à un registre accessible par tous).
Remarque : il est possible ici de tisser un lien en économie avec deux des conditions de la
concurrence pure et parfaite : la libre entrée des acteurs et la transparence de l’information.
4. Par quels moyens l’Arafer garantit-elle la concurrence sur ce marché ?
– Pour assurer la transparence sur le marché, l’Arafer tient un registre, régulièrement mis à
jour, qui assure l’accès par tous les opérateurs aux informations relatives aux gares routières
et leurs aménagements.
– Pour faciliter l’entrée sur le marché, elle reçoit les déclarations d’ouverture des lignes de
moins de 100 km et tranche les litiges afférents (exemple : avis du 3 mai 2017).
– Enfin, l’Arafer garantit le respect des règles de concurrence sur le marché du transport par
autocar : elle a un pouvoir de sanction en cas de non-respect de ces règles (notamment à
l’encontre des gestionnaires des gares routières).

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
(14:57:49 - July 23, 2018)

B. Assurer le fonctionnement concurrentiel du marché


Document 4. L’état actuel du marché du transport par autocar, p. 107
5. Expliquez l’évolution naturelle que connaît le marché du transport par autocar.
– Les entreprises les plus performantes gagnent des parts de marché des concurrents les moins
performants, et ces derniers finissent par quitter le marché (cas de la faillite de Megabus).
Cela conduit à une diminution de l’offre et, par conséquent, à une réduction de la concurrence
sur le marché. À terme, le marché peut évoluer vers une situation d’oligopole ou de
monopole.
– Le développement du marché du transport par autocar conduit également à une saturation
des gares routières, insuffisantes ou en mauvais état pour répondre à l’augmentation de l’offre.
6. Quels risques cette évolution peut-elle engendrer si le marché n’est pas régulé ?
Une situation d’oligopole, voire de monopole, permet aux entreprises concernées de ne pas
être soumises à la concurrence :
– elles sont ainsi moins incitées à créer de nouvelles lignes de transport et à innover ;
– il y a également un risque de réduction de la quantité offerte (risque de baisse du nombre de
dessertes, notamment les moins rentables) et, faute de concurrence, d’une augmentation du
prix (le prix n’est alors plus fixé par le jeu de la rencontre de l’offre et de la demande, mais
par l’entreprise qui bénéficie d’un monopole).
Par ailleurs, à défaut de gares routières suffisantes, c’est le développement du marché qui
pourrait être remis en cause.
7. Expliquez pourquoi la régulation par le droit est nécessaire pour garantir le
fonctionnement concurrentiel du marché.
En premier lieu, une régulation par le droit est nécessaire pour éviter la concentration du
marché autour d’une ou de quelques entreprises, et maintenir ainsi la concurrence sur le
marché.
En second lieu, des règles doivent être établies pour prévoir des infrastructures collectives
suffisantes (gares routières) afin d’accompagner l’essor du marché du transport par autocar. Il
est ainsi nécessaire d’encadrer le mode de financement pour l’entretien et la création de ces
gares (voir le questionnement relaté dans le document sur le financement par les opérateurs ou
les communes).
Remarque : concernant les gares routières, un lien peut être tissé en économie avec la notion
de monopole naturel.

APPLICATION AU CAS, p. 107


1. Quel rôle le droit a-t-il eu pour l’activité de Free dans la téléphonie mobile ?
C’est grâce à des règles de droit que la société Free a pu entrer sur le marché de la téléphonie
mobile :
– ouverture du marché des télécoms à la concurrence (avant, il s’agissait d’un monopole
public) ;
– attribution d’une licence mobile à la société Free.
C’est donc des règles de droit qui ont permis de favoriser la libre entrée sur le marché des
télécoms.
2. Quels ont été les avantages de la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile ?
La libéralisation du secteur, c’est-à-dire l’ouverture à la concurrence, a permis :
– la baisse des prix ;
– l’augmentation du choix pour les consommateurs ;
– l’augmentation de la qualité du service rendu (meilleure couverture du territoire en réseau).

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:49 - July 23, 2018)

2. Identifier les niveaux de régulation du marché


A. La régulation du marché en droit français
Document 5. La liberté du commerce et de l’industrie et ses limites, p. 108
1. Comment la liberté du commerce et de l’industrie favorise-t-elle la concurrence
sur le marché ?
La liberté du commerce et de l’industrie favorise la concurrence sur le marché car :
– elle garantit l’entrée sur le marché pour tous les acteurs (liberté d’entreprendre, décret
d’Allarde) ;
– elle permet à chaque entreprise d’être libre des moyens mis en œuvre pour produire des
biens et/ou services dans des conditions optimales de nature à pratiquer un prix concurrentiel ;
– elle assure à chacun le droit de faire concurrence aux autres entreprises pour attirer la
clientèle.
2. Expliquez la différence entre les deux types de limites à la liberté du commerce et
de l’industrie.
La liberté du commerce et de l’industrie est limitée par des règles d’ordre public. Parfois, ces
règles protègent l’intérêt général (« ordre public de direction ») ; parfois, elles protègent un
intérêt particulier (« ordre public de protection »).
C’est donc la nature de l’intérêt protégé qui différencie les deux types de limites à la liberté du
commerce et de l’industrie.
Remarque : l’ordre public peut être défini comme l’ensemble des règles de droit qui
s’imposent aux personnes (elles ne peuvent y déroger) pour des raisons de moralité ou de
sécurité nécessaires aux rapports sociaux.
Document 6. Les autorités françaises en matière de concurrence, p. 108
3. Distinguez les rôles respectifs de l’Autorité de la concurrence et des autorités
spécialisées.
L’Autorité de la concurrence intervient sur tous les marchés pour veiller à leur
fonctionnement concurrentiel.
À l’inverse, les autorités spécialisées (appelées également « autorités de régulation
sectorielle ») ne sont compétentes que sur un marché donné (par exemple, le CSA est
compétent sur le marché de l’audiovisuel).
4. Expliquez ce qu’est une AAI.
L’Autorité de la concurrence et les autorités spécialisées sont des autorités administratives
indépendantes.
– Ce sont des autorités : elles disposent de pouvoirs et de compétences dans leur domaine
(attribuer des fréquences, émettre des avis…), édictent des règles et peuvent sanctionner le
manquement à ces règles (exemple de l’amende prononcée contre la chaîne C8).
– Ce sont des autorités administratives : elles agissent au nom de l’État.
– Enfin, elles sont indépendantes : elles ne sont pas soumises à un lien hiérarchique à l’égard
d’un ministre (elles sont indépendantes de l’État) et ne doivent avoir aucun lien avec les
entreprises du secteur qu’elles régulent. Cette indépendance garantit leur neutralité et leur
impartialité dans l’exercice de leur mission.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
(14:57:49 - July 23, 2018)

B. La régulation du marché en droit européen


Document 7. Le fonctionnement de la politique européenne de la concurrence, p. 109
5. Quels sont les enjeux du droit européen de la concurrence ?
Deux enjeux gouvernent le droit européen de la concurrence :
• tout d’abord, le droit européen de la concurrence a pour objectif de mettre en concurrence
les entreprises de tous les États membres de l’UE afin de construire un marché européen
(« marché intérieur ») et ainsi approfondir l’intégration européenne ;
• ensuite, il est un facteur de croissance économique pour l’UE (« amélioration économique ») :
la concurrence européenne, et non plus nationale, permet d’augmenter l’offre. Cette
compétition entre toutes les entreprises européennes permet :
– la baisse des prix,
– l’amélioration de la qualité des biens et services produits,
– l’augmentation du choix pour les consommateurs.
6. Quel est le rôle de la Commission européenne en matière de concurrence ?
La Commission européenne intervient dans l’intégralité du processus du droit de la
concurrence. Elle fait des propositions de règles de droit en la matière et, une fois ces règles
adoptées, veille à leur bonne application par les entreprises (elle dispose à cet effet de
pouvoirs d’enquête et de sanctions).
7. Par qui est assurée l’application des règles européennes dans les États membres ?
L’application des règles européennes de la concurrence n’est pas seulement assurée par la
Commission. Au niveau des États membres, les autorités nationales compétentes en la matière
doivent également veiller au respect du droit européen de la concurrence.
Ainsi, en France, l’application de ce droit est réalisée par l’Autorité de la concurrence et les
tribunaux à l’occasion des litiges qui leur sont soumis.

APPLICATION AU CAS, p. 109


1. Comment l’Arcep impulse-t-elle la concurrence sur le secteur des télécoms ?
L’Arcep a décidé d’établir de nouvelles cartes de couverture pour définir la qualité du réseau
selon les zones sur l’intégralité du territoire. Ces cartes seront accessibles à tous (open data),
c’est-à-dire que les consommateurs et toutes les entreprises du secteur pourront les consulter.
L’élaboration de ces cartes est facteur de concurrence car elle permet aux consommateurs de
pouvoir mieux comparer les offres des opérateurs, non plus seulement en fonction des prix
des forfaits mais également en fonction de la couverture assurée par chacun d’eux.
L’Arcep impulse ainsi une concurrence par la qualité du service rendu.
Remarque : il est ici possible de tisser un lien en économie avec la distinction compétitivité-
prix et compétitivité-hors prix.
2. Quels avantages représente le fait que l’Arcep soit une AAI ?
En tant qu’autorité administrative, l’Arcep dispose des pouvoirs et des compétences
nécessaires pour protéger la concurrence sur le marché des télécoms et sanctionner les
manquements des entreprises.
Grâce à son indépendance vis-à-vis de l’État et des entreprises du secteur, ses actions sont plus
efficaces en raison de sa neutralité et de son impartialité : les décisions qu’elle prend et les
règles qu’elle élabore sont dictées uniquement par l’objectif d’assurer le bon fonctionnement
concurrentiel du marché des télécoms.

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:49 - July 23, 2018)

3. Apprécier la protection de la concurrence par le droit


A. Le contrôle des concentrations
Document 8. L’autorisation du projet d’acquisition d’Opel par Peugeot, p. 110
1. Pourquoi le projet d’acquisition d’Opel par Peugeot a-t-il été autorisé ?
La Commission européenne a autorisé le projet d’acquisition d’Opel par Peugeot car, après
avoir analysé l’impact de ce projet sur les marchés concernés (marchés de l’automobile
européen et national), elle a conclu que cette opération ne portait pas atteinte à la concurrence
sur ces marchés. Elle s’appuie sur deux éléments :
– d’une part, les parts de marché des deux sociétés qui, cumulées, sont faibles sur tous les
marchés concernés ;
– d’autre part, le maintien de la concurrence après l’acquisition d’Opel (en effet, de nombreux
autres constructeurs sont présents sur ces marchés et feront concurrence à la nouvelle entité
née de l’acquisition d’Opel par Peugeot).
2. Quel est l’intérêt de ce contrôle préalable opéré par la Commission européenne ?
Ce contrôle préalable permet à la Commission européenne de vérifier que les rapprochements
entre entreprises (fusions, acquisitions, prises de participation) ne diminueront pas
dangereusement l’intensité concurrentielle sur le(s) marché(s) concerné(s).
Il est à noter le moment où le contrôle est opéré : c’est un contrôle préalable, c’est-à-dire qu’il
est effectué avant la réalisation de la fusion ou de l’acquisition.
Remarque : au niveau national, ce contrôle des concentrations est réalisé par l’Autorité de la
concurrence.
3. Identifiez les étapes de la procédure de contrôle par la Commission européenne.
1) Notification 2) Examen par la 3) Décision de la
de l’opération à la Commission (délai : 25 Commission européenne
Commission européenne jours)

Autorisation de Enquête approfondie


l’opération (phase I) (phase II)

L’enquête approfondie permet à la Commission de procéder à une analyse plus fine des
conséquences de l’impact du projet de concentration sur la concurrence.
Remarque : la Commission procède alors à une analyse comparative. Elle met ainsi en
balance les incidences du projet de concentration sur la concurrence et ses apports au
progrès technique et économique (une fusion peut permettre des économies d’échelle et donc
la création d’entreprises performantes pour affronter les marchés mondiaux).

B. La sanction des pratiques anticoncurrentielles


Document 9. La prohibition des ententes illicites, p. 110
4. Qu’est-ce qu’une entente illicite ?
Dans les exemples développés dans le document, des entreprises ont été sanctionnées pour
avoir passé des accords entre elles leur permettant de coordonner leurs prix et/ou de se répartir
les marchés. Par ces accords, les entreprises concernées (équipementiers automobiles d’une
part, fabricants de produits laitiers d’autre part) ont donc faussé la concurrence : les prix
n’étaient plus fixés par le jeu de l’offre et de la demande, et elles ne se concurrençaient plus
sur tous les segments de marché.

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Une entente illicite est donc un accord ou une pratique entre des entreprises concurrentes qui a
pour objet ou pour effet de fausser le jeu de la concurrence sur un marché.
5. Comment et par qui les ententes illicites sont-elles sanctionnées : d’une part en
droit français, d’autre part en droit européen ?
En droit français, les ententes illicites sont sanctionnées par l’Autorité de la concurrence, qui
prononce des sanctions financières (amendes) contre les entreprises coupables de telles
pratiques.
En droit européen, elles sont sanctionnées par la Commission européenne, qui prononce
également des amendes contre les entreprises concernées.
6. Quel est l’intérêt de la « clémence » pour la détection des ententes illicites ?
La clémence est un outil qui permet de réduire l’amende ou d’exonérer l’entreprise qui, partie
prenante d’une entente illicite, en révèle l’existence à la Commission européenne (en droit
européen) ou à l’Autorité de la concurrence (en droit français).
C’est un outil efficace pour détecter les ententes pour deux raisons principales :
– d’une part, une entente illicite, accord secret, est difficile à identifier et à prouver : la
clémence incite les entreprises participant à une entente illicite à la dénoncer afin d’échapper
aux lourdes sanctions financières et à en apporter les preuves aux autorités ;
– d’autre part, une entente illicite repose sur la confiance entre les entreprises concernées. Or,
la clémence nuit à cette confiance puisqu’elle incite chaque entreprise à révéler l’entente
avant qu’un autre membre de cette entente ne le fasse.
Document 10. La sanction des abus de position dominante, p. 111
7. Une entreprise obtenant une position dominante sur un marché est-elle
automatiquement sanctionnée ? Justifiez votre réponse.
Dans les exemples développés dans le document, Google (en droit européen) et Engie (en
droit français) n’ont pas été sanctionnés parce qu’ils ont une position dominante sur les
marchés concernés.
Google a été condamné pour avoir utilisé sa position dominante afin de valoriser son
comparateur de prix au détriment de ceux proposés par ses concurrents : les autres
comparateurs de prix ne pouvaient donc pas faire concurrence à celui proposé par Google.
Engie a été condamné pour avoir utilisé son fichier clients obtenu grâce à son positionnement
d’opérateur historique (quand le marché de l’énergie était un monopole public) pour favoriser
ses offres, empêchant ses concurrents de pouvoir lui livrer concurrence.
Ainsi, ce n’est pas la position dominante d’une entreprise qui est sanctionnée en tant que
telle : on ne saurait sanctionner une entreprise qui, grâce à ses investissements, sa
performance, ses innovations, gagne des parts de marché et devient leader sur ce marché.
En revanche, l’abus de position dominante est sanctionné, c’est-à-dire qu’une entreprise ne
peut pas utiliser sa position dominante pour fausser le jeu de la concurrence sur un marché.
8. Comment et par qui les pratiques visées dans ces exemples sont-elles sanctionnées :
d’une part en droit français, d’autre part en droit européen ?
En droit français, l’abus de position dominante est sanctionné par des amendes, prononcées
par l’Autorité de la concurrence.
En droit européen, il est également sanctionné par des amendes, prononcées par la
Commission européenne.

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APPLICATION AU CAS, p. 111


1. Sur quel fondement Free pourrait-il attaquer Orange concernant le développement
de la fibre ? Justifiez votre réponse.
Orange est leader sur le marché de la fibre optique : cette position dominante n’est pas, en soi,
condamnable.
Cependant, il apparaît qu’Orange abuse de cette position dominante : en effet, cet opérateur
utilise son accès privilégié aux infrastructures (du fait de son ancien monopole public) et
démarche agressivement les clients afin d’éviter que les autres opérateurs puissent lui livrer
concurrence sur ce marché.
Free pourrait ainsi agir contre Orange sur le fondement de l’abus de position dominante.
2. Quelle autorité pourrait intervenir pour réguler le développement de la fibre optique ?
L’Arcep pourrait intervenir pour réguler le développement de la fibre optique tout en veillant
à garantir le fonctionnement concurrentiel de ce nouveau marché.
Remarque : l’Arcep est d’ailleurs intervenue en ce sens en décembre 2017 :
https://www.arcep.fr/index.php?id=8571&no_cache=1&tx_gsactualite_pi1%5Buid%5D=21
07&tx_gsactualite_pi1%5BbackID%5D=26&cHash=309a5ecf6c4d475170a0ca04ade93758

4. Apprécier la protection des acteurs sur le marché


A. La sanction de la concurrence déloyale
Document 11. Les types de concurrence déloyale, p. 112
1. Une entreprise peut-elle utiliser tout moyen pour attirer la clientèle de ses
concurrents ?
En vertu du principe de la liberté du commerce et de l’industrie, chaque entreprise bénéficie
d’une liberté de concurrence lui permettant d’attirer la clientèle de ses concurrents (voir le
document 5).
Cependant, une entreprise ne peut pas utiliser de moyens déloyaux pour détourner la clientèle
de ses concurrents. Le droit exige ainsi que les entreprises se livrent entre elles une
concurrence loyale.
Quatre grandes pratiques sont interdites au titre de la « concurrence déloyale » :
– l’imitation (ou la confusion), qui consiste à ne pas se distinguer d’un concurrent, à
s’identifier à celui-ci (en usurpant son nom, en imitant ses signes distinctifs, par exemple), en
vue de produire une confusion dans l’esprit de la clientèle ;
– le parasitisme, par lequel une entreprise cherche à profiter des investissements, du savoir-
faire ou de la réputation d’un concurrent sans en supporter les frais, pour s’immiscer dans son
sillage ;
Remarque : contrairement à l’imitation, le parasitisme ne vise pas à créer une confusion dans
l’esprit de la clientèle mais à profiter des efforts réalisés par un concurrent.
– le dénigrement, qui consiste à noircir, rabaisser ou discréditer la réputation d’un concurrent
ou les biens et services qu’il produit en vue de capter sa clientèle ;
– la désorganisation, qui vise à perturber une entreprise concurrente en débauchant une partie
de son personnel, en désorganisant son réseau de vente, en détournant ses commandes…
2. Pourquoi les pratiques visées dans chacun des exemples ont-elles été condamnées ?
Les actes de concurrence déloyale développés dans les exemples ont été condamnés car ils ont
causé un dommage à l’entreprise victime de ces pratiques.
La concurrence déloyale est donc un outil pour protéger non pas le marché lui-même mais les
acteurs du marché.

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Remarque : il est possible ici d’initier les étudiants aux conditions d’engagement de la
responsabilité civile extracontractuelle – article 1240 du Code civil : une faute, un préjudice,
un lien de causalité entre la faute et le préjudice. Ces concepts sont ensuite développés dans
le chapitre 12 « La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise ».
Document 12. Les sanctions prononcées contre les concurrents déloyaux, p. 112
3. Pourquoi la société Viclars a-t-elle été condamnée pour concurrence déloyale ?
Le juge a ici condamné la société Viclars sur le fondement de la concurrence déloyale car
cette société a copié le site que son concurrent a créé à la suite d’importants investissements.
Il s’agit donc d’un acte de parasitisme : la société Viclars a tiré profit du travail de son
concurrent pour s’immiscer dans son sillage sans rien dépenser.
4. Quelles sanctions ont été prononcées ici contre le concurrent déloyal ?
La société Viclars a été condamnée :
– à réparer le dommage causé à son concurrent (déficit d’image et perte partielle de la
rentabilité de son investissement) par le versement de dommages-intérêts de 30 000 € ;
– à supprimer tous les contenus copiés sur le site du concurrent ;
– à publier, sur le site de son entreprise, le jugement de condamnation.

B. La sanction des pratiques restrictives de concurrence


Document 13. L’interdiction des pratiques restrictives de concurrence, p. 113
5. Pourquoi les pratiques restrictives de concurrence sont-elles sanctionnées ?
Le droit sanctionne les pratiques restrictives de concurrence afin de promouvoir la
transparence et la loyauté dans les relations entre les entreprises. Dans les contrats conclus
entre des entreprises, il existe en effet le risque que celles qui sont plus fortes imposent à leurs
partenaires des conditions déloyales.
L’objectif de la sanction des pratiques restrictives de concurrence est donc de protéger les
acteurs du marché.
Remarque : on insistera ici sur la distinction entre les pratiques anticoncurrentielles (ententes
illicites et abus de position dominante), qui sont sanctionnées pour protéger la concurrence
sur le marché, et les pratiques restrictives de concurrence, qui sont sanctionnées pour
protéger les acteurs du marché.
6. Une société peut-elle librement mettre fin à un contrat qui la liait à une autre
société ?
Une société ne peut pas brutalement mettre fin à un contrat qui la liait à une autre société : elle
doit respecter un préavis écrit pour résilier le contrat. À défaut de préavis, la rupture, brutale,
sera qualifiée de « pratique restrictive de concurrence ».
Document 14. Les conditions commerciales imposées par Amazon, p. 113
7. Quelles pratiques commerciales sont reprochées à Amazon ?
Il est reproché à Amazon de s’octroyer certaines prérogatives dans ses relations commerciales :
– la faculté de modifier unilatéralement les conditions commerciales (délais de livraison…) ;
– la faculté de résilier unilatéralement les contrats qui le lient à ses fournisseurs.
8. Pourquoi peuvent-elles être qualifiées de « pratiques restrictives de concurrence » ?
Les prérogatives citées précédemment ne sont octroyées qu’à Amazon (caractère unilatéral) :
ses fournisseurs en sont dépourvus. Or, le Code de commerce interdit qu’une entreprise
impose des conditions créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des
parties : c’est une pratique restrictive de concurrence.

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Ici, dans les contrats litigieux, seul Amazon bénéficie de la faculté de modifier les conditions
commerciales ou de résilier le contrat : il existe donc un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties.
9. Quelles sanctions pourraient être prononcées à l’encontre d’Amazon ?
Si les pratiques d’Amazon sont qualifiées par le juge (saisi par le ministre de l’Économie) de
« pratique restrictive de concurrence » en ce qu’elles créent un déséquilibre significatif entre
les droits et obligations des parties, Amazon pourrait être condamné à une amende (sanction
financière) et à verser des dommages-intérêts pour réparer le préjudice qu’il a causé à ses
partenaires commerciaux.

APPLICATION AU CAS
Document. Apple et les opérateurs mobiles, p. 113
1. Comment peuvent être qualifiées les conditions commerciales imposées par Apple ?
Certaines conditions commerciales sont ici litigieuses : le financement des campagnes de
publicité par les opérateurs pour la mise en valeur des produits Apple et la faculté pour Apple
de résilier unilatéralement les contrats le liant aux opérateurs mobiles.
Ces conditions créent un déséquilibre significatif entre les parties (Apple et les opérateurs) : il
s’agit donc de pratiques restrictives de concurrence imputables à Apple.
Remarque : il faut bien distinguer la rupture brutale (sans préavis) d’une relation commerciale,
qui est une pratique restrictive de concurrence en elle-même, et la faculté unilatérale de
résiliation du contrat sans préavis écrit, qui est une pratique restrictive en ce qu’elle crée un
déséquilibre significatif entre les parties. Ici, il est reproché à Apple de s’être octroyé une
telle faculté dans les contrats, pas d’avoir rompu sans préavis écrit une relation commerciale.
2. Que pourrait obtenir Free ? Quelle autre sanction pourrait être prononcée contre
Apple ?
Free pourrait obtenir réparation du préjudice subi en raison de ces conditions commerciales,
par le versement de dommages-intérêts.
Par ailleurs, Apple pourrait également être condamné à verser une amende.

5. Repérer les enjeux de la propriété industrielle


A. L’intérêt de la propriété industrielle
Document 15. Propriété industrielle : des enjeux importants pour les PME, p. 114
1. Qu’est-ce que la propriété industrielle ?
La propriété industrielle est l’ensemble des droits qui protègent les inventions, les dessins et
modèles ainsi que les signes distinctifs en reconnaissant à leur auteur un monopole
d’exploitation sur ces créations nouvelles.
2. En quoi la propriété industrielle constitue-t-elle un levier pour la compétitivité
des entreprises ?
Grâce au monopole d’exploitation reconnu à l’entreprise sur sa création nouvelle :
– cette création acquiert une valeur ;
– l’entreprise pourra seule la commercialiser afin de rentabiliser son investissement (elle ne
subit ici aucune concurrence, se différenciant ainsi de ses concurrents) ;
– elle pourra valoriser sa création en concédant des licences d’exploitation à des tiers (contre
rémunération versée à l’entreprise titulaire du monopole).

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L’entreprise est ainsi incitée à poursuivre ses investissements en R&D (création d’un nouveau
bien ou service, investissement dans le marketing…) afin d’innover.
Remarque : un lien pourra ici être tissé en économie avec le rôle du progrès technique dans
la croissance économique (« destruction créatrice » et « grappes d’innovation » de Schumpeter).
Document 16. L’intérêt de breveter une invention, p. 114
3. Quel est le risque de ne pas protéger son invention par un brevet ?
À défaut de brevet, l’inventeur n’a pas de monopole d’exploitation sur son invention : il n’a
aucune exclusivité pour la fabriquer et/ou la commercialiser. Tous les concurrents pourront
donc copier l’invention. C’est la mésaventure de Studio Banana, relatée dans le document,
qui, faute d’avoir protégé son invention, a vu son produit (l’oreiller autruche) être copié par
une entreprise chinoise.
Une telle situation pose également un problème du point de vue de la rentabilisation des
investissements engagés en R&D pour créer un nouveau produit (dans l’exemple développé
dans le document, la société avait procédé à une levée de fonds pour financer ses recherches).
4. Donnez une définition du brevet.
Le brevet est un titre qui confère à son titulaire un monopole temporaire d’exploitation
(20 ans) sur son invention.
Remarque : la durée de 20 ans du monopole d’exploitation n’est pas renouvelable afin de
permettre, à terme, la diffusion de l’innovation dans l’économie.
5. Quel est l’intérêt, pour l’inventeur, du monopole conféré par le brevet ?
Grâce à son monopole, l’inventeur pourra :
– fabriquer et commercialiser seul son invention ;
– s’opposer à ce qu’un concurrent fabrique et/ou commercialise son invention sans son accord
(l’inventeur n’est donc soumis à aucune concurrence) ;
– accorder des licences d’exploitation à d’autres entreprises qui souhaiteraient fabriquer et/ou
commercialiser son invention, contre rémunération versée à l’inventeur.
Document 17. L’intérêt de la marque, p. 114
6. Qu’est-ce qu’une marque ?
Une marque est le signe d’une entreprise lui permettant de distinguer auprès de la clientèle les
biens et services qu’elle produit et/ou commercialise de ceux de ses concurrents.
Remarque : on distingue la marque de fabrique (apposée par le fabricant sur les biens qu’il
produit), la marque de commerce (apposée par le distributeur sur les biens qu’il
commercialise) et la marque de service (apposée par le prestataire de services sur les reçus
qu’il délivre à ses clients).
7. Donnez un exemple pour chaque type de marque (nominale, figurative et sonore).
– Marques nominales : Peugeot 307 (mot et chiffres), Yoplait (mot), « L’Oréal, parce que
vous le valez bien » (slogan), Afflelou (nom de famille)…
– Marques figuratives : le logo de Nike (le « swoosh »), le M de McDonald’s…
– Marques semi-figuratives (qui associent un dessin et un mot) : Renault (losange et nom),
Lacoste (crocodile et nom)…
– Marques sonores : le jingle de la SNCF, celui de Décathlon…
8. Quel est l’intérêt, pour le titulaire de la marque, du monopole qui lui est accordé ?
Le titulaire d’une marque bénéficie d’un monopole d’exploitation de sa marque pendant
10 ans, renouvelable indéfiniment : lui seul peut apposer la marque sur les biens et services
qu’il fabrique ou commercialise.

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Grâce au monopole sur sa marque, il peut s’opposer à ce qu’un concurrent appose la même
marque sur ses biens et services.
Il peut concéder à d’autres entreprises des licences de marque en vertu desquelles celles-ci
pourront apposer la marque sur leurs biens et services, contre rémunération versée au titulaire
de la marque.

B. La protection de la propriété industrielle


Document 18. Les organes de protection de la propriété industrielle, p. 115
9. Comment protéger une marque ou un brevet en France ?
Pour protéger une invention (par un brevet) ou une marque sur le territoire français,
l’inventeur ou le créateur de la marque doit procéder à un dépôt auprès de l’Institut national
de la propriété industrielle (INPI). C’est cet organisme qui délivre les brevets et les marques,
nécessaires pour bénéficier des monopoles d’exploitation correspondant.
10. Comment protéger les titres de propriété industrielle en Europe ?
Au niveau européen, les demandes doivent être déposées auprès de l’Office européen des
brevets (OEB). Ce dernier délivre deux types de brevet :
– le brevet européen est reconnu dans 38 États européens, à condition de respecter une
procédure de validation du brevet dans chacun de ces États ;
– le brevet unique européen est reconnu automatiquement, dès sa délivrance (c’est-à-dire sans
procédure nationale de validation), dans 26 États membres de l’Union européenne.
Pour être protégées sur le territoire européen (dans les 28 États membres de l’UE), les
marques doivent être déposées auprès de l’office de l’Union européenne pour la propriété
intellectuelle (EUIPO – European Union Intellectual Property Office).
Document 19. La sanction de la contrefaçon, p. 115
11. Qu’est-ce qu’une contrefaçon ?
Une contrefaçon est la violation d’une marque ou d’un brevet, c’est-à-dire le fait :
– de fabriquer ou de commercialiser un produit protégé par un brevet sans l’autorisation de
l’inventeur titulaire du brevet ;
– d’apposer, sur un produit, une marque sans l’accord de son titulaire.
Dans les deux cas, il s’agit d’une violation du monopole conféré à l’inventeur ou au titulaire
de la marque.
12. Expliquez les risques qu’entraîne le développement de la contrefaçon.
L’impact économique de la contrefaçon est lourd (estimé à 7 milliards d’euros chaque année
en France) :
– la contrefaçon n’incite pas les entreprises à investir dans l’innovation, faute de pouvoir
rentabiliser les dépenses engagées ;
– elle porte préjudice à la compétitivité des entreprises qui en sont victimes (perte de chiffre
d’affaires et recul des parts de marché) avec, à terme, destruction d’emplois (exportation des
savoirs à l’étranger, la contrefaçon ayant aujourd’hui une dimension internationale) ;
– la contrefaçon, généralement de mauvaise qualité, porte atteinte à la notoriété de l’entreprise
qui est reconnue par la clientèle comme titulaire du brevet ou de la marque.
Elle porte aussi atteinte à la santé et à la sécurité des consommateurs puisque, généralement,
les produits contrefaits ne respectent pas les normes réglementaires en termes d’hygiène et de
sécurité.

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13. Quelles sanctions encourt une personne coupable de contrefaçon ?


La personne qui a été reconnue coupable de contrefaçon encourt :
– des sanctions pénales : peine d’emprisonnement, amende, destruction des produits
contrefaits et du matériel utilisé pour fabriquer lesdits produits ;
– des sanctions civiles : versement de dommages-intérêts aux titulaires des marques et brevets
qui ont été violés.

APPLICATION AU CAS
Document. Freebox rejoint Apple et Google dans la Fair Standards Alliance, p. 115
1. Quel est l’intérêt pour Free d’avoir déposé des brevets ?
Grâce aux 42 familles de brevets déposées par Free, celui-ci bénéficie d’un monopole
d’exploitation sur les innovations qui sont ainsi protégées :
– Free ne supportera ainsi aucune concurrence pendant 20 ans ;
– il pourra proposer des biens et services innovants lui permettant de rester compétitif sur le
marché ;
– il pourra s’opposer à la fabrication et à la commercialisation par un concurrent, sans son
accord, des produits protégés par ses brevets ;
– il aura ainsi la garantie de pouvoir rentabiliser les investissements engagés, à hauteur de
10,4 millions d’euros en 2016 (il pourra d’ailleurs concéder des licences d’exploitation à
d’autres entreprises).
2. Comment la Fair Standards Alliance favorise-t-elle l’innovation technologique ?
Les monopoles reconnus aux titulaires de brevets, s’ils rémunèrent l’effort et l’investissement
consentis par l’inventeur, empêchent, dans le même temps, la circulation de l’innovation qui,
seule, permet de générer des innovations (particulièrement en cas de licences d’exploitation
trop onéreuses).
La FSA a pour objectif d’inciter les entreprises titulaires de brevets à coopérer entre elles pour
assurer l’accès aux brevets essentiels aux acteurs du marché (notamment en s’engageant à une
rémunération raisonnable des licences d’exploitation) et permettre ainsi la diffusion de
l’innovation dans l’économie. L’idée essentielle est celle d’une mutualisation des inventions
afin de pouvoir préparer la prochaine génération de produits de haute technologie.

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Activités
1. Les projets de fusion entre compagnies aériennes, p. 116
1. Pour quels motifs le projet d’acquisition d’Aer Lingus par Ryanair a-t-il été refusé ?
La Commission européenne a refusé la réalisation du projet d’acquisition d’Aer Lingus par
Ryanair car ce projet aurait dangereusement porté atteinte à la concurrence sur certains
marchés du transport aérien.
En effet, elle a relevé deux risques majeurs :
– le rapprochement entre Aer Lingus et Ryanair aurait abouti à la création d’un monopole sur
46 liaisons aériennes ;
– l’entité qui serait née de cette acquisition aurait conduit à lui conférer 80 % du marché du
transport aérien intra-européen.
De telles situations de monopole auraient entraîné une augmentation du prix des billets
d’avion, au détriment des consommateurs.
Le contrôle préalable opéré par la Commission européenne a ainsi permis de maintenir le
fonctionnement concurrentiel des marchés concernés.
2. Pourquoi, à l’inverse, la fusion entre Air France et KLM a-t-elle été autorisée ?
La Commission européenne avait, en 2004, autorisé la fusion des sociétés Air France et KLM.
Ce rapprochement avait certes conduit à une baisse de la concurrence sur deux lignes
aériennes (Paris-Amsterdam et Europe-États-Unis) mais les compagnies s’étaient engagées à
des mesures permettant la libre entrée de concurrents (libération de places de parking aux
aéroports). La fusion ne remettant ainsi pas en cause le fonctionnement concurrentiel des
marchés concernés, elle a été autorisée par la Commission.

2. Amazon, le géant de l’e-commerce, p. 116


1. Les pratiques d’Amazon vous semblent-elles fausser la concurrence sur le marché
du e-commerce ?
Amazon a une position dominante sur le marché du e-commerce :
– il héberge près de la moitié de l’Internet mondial ;
– il est presque impossible de vendre des biens à grande échelle sans passer par son
intermédiaire ;
– il s’adapte très rapidement aux comportements de ses concurrents et des consommateurs
grâce à ses modes de production (poids de ses serveurs, robotisation, intelligence artificielle).
Il semble que les pratiques d’Amazon nuisent au jeu de la libre concurrence sur le marché :
– sa position dominante semble empêcher l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché ;
– les fournisseurs sont soumis aux conditions imposées par Amazon, sous peine d’être
déréférencés, sans pouvoir passer par un autre opérateur du e-commerce.
2. Sur quel fondement et par qui pourrait éventuellement être sanctionné Amazon ?
Il semble qu’Amazon utilise sa position dominante :
– pour empêcher l’arrivée de nouveaux concurrents directs sur le marché du e-commerce ;
– pour empêcher les fournisseurs de faire jouer la concurrence entre plusieurs entreprises du
e-commerce.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
(14:57:49 - July 23, 2018)

Amazon fausserait donc la libre concurrence sur le marché du e-commerce en abusant de sa


position dominante. Il pourrait ainsi être sanctionné, sur le fondement de l’abus de position
dominante, par des amendes prononcées :
– au niveau européen, par la Commission européenne ;
– au niveau national, par l’Autorité de la concurrence.
Remarque : il serait possible également pour un fournisseur de biens pour l’e-commerce d’agir
contre Amazon sur le fondement de la prohibition des pratiques restrictives de concurrence, si
Amazon déréférence un vendeur sans respecter un préavis écrit obligatoire. Le vendeur
pourrait alors obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi. Cependant, sur
ce fondement, ce n’est pas la concurrence elle-même qui est protégée mais la loyauté dans les
relations commerciales.

3. Application mobile et concurrence déloyale, p. 117


1. Quels sont les faits à l’origine du litige ?
La société Prizer a développé une application mobile de jeu de poker en ligne gratuit qui
ressemble fortement à celle qui a été mise sur le marché auparavant par la société Appimédia.
2. Expliquez pourquoi et sur quel fondement le juge condamne Prizer.
Le juge condamne la société Prizer sur le fondement de la concurrence déloyale. On peut
déduire ici que Prizer a procédé à une imitation de l’application mobile de son concurrent. En
effet, le juge relève que :
– Appimédia avait développé son application avant le concurrent déloyal ;
– Prizer a copié les caractéristiques principales de l’application (gratuité du jeu, financement
de la cagnotte du poker, régularité des loteries, présentation proche), ce qui a conduit à un
risque de confusion entre les deux applications dans l’esprit des consommateurs.
3. Que pourrait alors obtenir la société Appimédia ?
Appimédia pourrait obtenir :
– le versement de dommages-intérêts en réparation du préjudice subi (perte de parts de
marché, baisse du chiffre d’affaires, perte partielle de rentabilité de son investissement pour
développer son application, déficit d’image) ;
– la suppression de l’application copiée par Prizer ;
– la publication, par Prizer, du jugement le condamnant.

4. Le caractère distinctif d’une marque, p. 117


1. Quels sont les faits qui opposent Sodebo et Quick ? Que souhaitent-ils chacun
obtenir ?
La société Quick est titulaire de la marque « Giant ». Or, Sodebo a déposé la marque « Pizza
Giant Sodebo », utilisant ainsi en partie la marque nominale déjà déposée par Quick.
La société Quick agit ainsi en contrefaçon contre la société Sodebo pour violation de sa
marque et demande la nullité de la marque déposée par cette dernière.
De son côté, Sodebo demande la nullité de la marque déposée par Quick : selon elle, le terme
« Giant » n’a pas un caractère suffisamment distinctif pour différencier les produits de Quick
de ceux de ses concurrents et ne peut donc pas constituer une marque.
2. Pourquoi la cour d’appel de Paris a-t-elle refusé d’annuler la marque ?
La cour d’appel de Paris a rejeté les arguments de la société Sodebo et refusé d’annuler la
marque « Giant ». Selon les juges, le terme « Giant » peut constituer une marque en ce qu’il
permet de distinguer les produits de la société Quick de ceux de ses concurrents. En effet, les

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:50 - July 23, 2018)

juges relèvent que le terme anglais fait référence à la dimension des produits et ne porte pas
directement sur une qualité ou caractéristique déterminante du produit.
3. Selon la Cour de cassation, quel élément fait défaut pour que « Giant » soit une
marque ?
La Cour de cassation ne retient pas le même raisonnement que la cour d’appel. Selon elle,
« sont dépourvus de caractère distinctif les signes ou dénominations pouvant servir à désigner
une caractéristique des produits ou services couverts par la marque ». Autrement dit, elle
refuse que l’on puisse utiliser en tant que marque un mot qui fait référence à une
caractéristique d’un produit car cela ne permet pas de différencier les biens et services d’une
entreprise de ceux de ses concurrents.
Remarque : cet arrêt s’appuie sur une règle essentielle selon laquelle on ne peut pas choisir
comme marque un terme se contentant de décrire un élément du bien ou du service produit
par une entreprise (par exemple, un fabricant de tables ne peut pas déposer comme marque
« table »).

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
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L’essentiel du cours
Introduction
La croissance économique est favorisée par la compétition entre les entreprises. Cependant, la
concurrence sur les marchés ne s’établit pas naturellement : une régulation par le droit est
nécessaire pour installer et organiser cette concurrence, au moyen de règles et d’institutions,
aux niveaux national et européen. Cette régulation poursuit deux objectifs principaux :
maintenir la concurrence sur les marchés et protéger les acteurs du marché contre les
pratiques déloyales.
La concurrence n’est toutefois pas le seul facteur de croissance économique : l’innovation en
est également un vecteur essentiel. Il faut alors que le droit restreigne la concurrence pour
protéger les inventeurs et les créateurs de marques : tel est l’enjeu principal de la propriété
industrielle.

1. Repérer les enjeux de la régulation du marché


Aucun marché de bien ou de service ne se crée naturellement : il est nécessaire que des règles
de droit mettent en place la concurrence et veillent à son maintien.

A. Mettre en place une économie de marché


L’économie de marché est le système où les échanges de biens et services s’effectuent sur un
lieu (le marché) qui permet la confrontation de producteurs et de demandeurs. Avec la fin des
systèmes collectivistes et dirigistes, elle s’est aujourd’hui imposée comme modèle dans
l’ensemble de l’économie mondiale, au regard de sa capacité à favoriser la croissance
économique. En effet, la compétition entre les entreprises les incite à produire au meilleur
coût pour vendre au meilleur prix et à rechercher des solutions innovantes pour se maintenir
sur le marché. L’économie de marché favorise ainsi l’augmentation de la production de biens
et de services, et la baisse de leurs prix (fixés par le jeu de la rencontre de l’offre et de la
demande) dans l’intérêt du consommateur. Par ailleurs, la concurrence permet l’augmentation
de l’offre et donc la création d’emplois.
Le marché ne s’établit pas de lui-même. Ce sont des règles de droit qui permettent d’ouvrir un
marché à la concurrence :
– en libéralisant des secteurs qui, historiquement, étaient régis par des monopoles publics (par
exemple, dans les secteurs de l’énergie, du transport, des télécommunications) ;
– en assurant la libre entrée des entreprises sur le marché (suppression des barrières à
l’entrée) ;
– en favorisant la transparence de l’information ;
– en garantissant le respect des règles de la concurrence (sanction des pratiques et
comportements qui nuisent à la concurrence).

B. Assurer le fonctionnement concurrentiel du marché


La concurrence porte en germes sa propre destruction. Les entreprises les plus performantes
gagnent des parts de marché et évincent les concurrents moins performants, ce qui conduit à

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:50 - July 23, 2018)

une diminution de l’offre. Cette réduction de la concurrence peut ainsi remettre en cause le
fonctionnement du marché.
Le marché ne pouvant pas de lui-même éviter et gérer ces risques, une régulation par des
règles de droit est nécessaire pour maintenir la concurrence sur le marché, en évitant la
concentration de l’offre autour d’une ou de quelques entreprises (notamment par la lutte
contre l’apparition de monopoles et d’oligopoles).
Par ailleurs, l’augmentation de la production de biens et de services nécessite la présence
d’infrastructures suffisantes pour permettre le développement du marché (gares routières,
réseaux de tout type…). À défaut, ces infrastructures peuvent être saturées.

2. Identifier les niveaux de régulation du marché


Le droit de la concurrence s’articule autour des échelons national et européen.

A. La régulation du marché en droit français


1. La liberté du commerce et de l’industrie
L’instauration de la concurrence résulte, en France, de la liberté du commerce et de
l’industrie, instituée par le décret d’Allarde de 1791. Elle recouvre trois libertés :
– la liberté d’entreprendre, qui permet à chacun d’exercer l’activité professionnelle de son
choix et d’entrer sur un marché ;
– la liberté d’exploitation, qui garantit la liberté dans la gestion de l’entreprise ;
– la liberté de concurrence, qui permet à chaque acteur économique de livrer concurrence aux
entreprises présentes sur le marché pour attirer la clientèle.
Cette liberté du commerce et de l’industrie est limitée par des règles d’ordre public, c’est-à-
dire des règles auxquelles on ne peut déroger :
– les règles d’ordre public de direction protègent l’intérêt général et le bon fonctionnement de
l’économie (par exemple, ouvrir une pharmacie nécessite des conditions de diplôme et
d’expérience professionnelle ainsi que l’obtention d’une autorisation administrative) ;
– les règles d’ordre public de protection visent, quant à elles, à préserver les intérêts d’une
catégorie de personnes (protection des consommateurs, par exemple).
2. Les autorités en charge de la concurrence
La régulation de la concurrence sur les marchés nécessite des organes : elle est assurée en
France par des autorités administratives indépendantes (AAI). Les AAI sont des organes qui,
agissant au nom de l’État tout en étant indépendants de lui et des entreprises, disposent de
prérogatives pour assurer leurs missions.
On distingue deux types d’AAI en matière de concurrence : l’Autorité de concurrence,
compétente pour réguler la concurrence sur tous les marchés, et les autorités spécialisées
(appelées « autorités de régulation sectorielle »), qui n’interviennent que sur un marché
déterminé.

B. La régulation du marché en droit européen


Le droit de la concurrence est depuis longtemps un outil pour la construction européenne : en
effet, l’instauration d’un marché intérieur européen nécessite la mise en concurrence des
entreprises de tous les États membres afin de favoriser la croissance économique au sein de
l’Union européenne (UE).
Ce droit européen de la concurrence est mis en œuvre par la Commission européenne,
institution de l’UE : elle fait des propositions de règles et veille à leur respect par les

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
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entreprises, qu’elle peut sanctionner en cas de manquement. Les autorités nationales en


charge de la concurrence et les tribunaux de chaque État membre participent également à
l’application du droit européen de la concurrence à l’occasion des affaires qu’ils traitent.

3. Apprécier la protection de la concurrence par le droit


Le premier objectif du droit de la concurrence est de maintenir le fonctionnement concurrentiel
du marché au moyen de deux outils :
– contrôler en amont les rapprochements entre entreprises qui seraient susceptibles de réduire
l’intensité concurrentielle sur un marché ;
– sanctionner après coup les pratiques d’entreprises qui ont porté atteinte à la concurrence sur
le marché.

A. Le contrôle des concentrations


Les entreprises peuvent avoir intérêt à se rapprocher entre elles par des opérations de
concentration (fusions, acquisitions, prises de contrôle…) pour réaliser des économies
d’échelle (baissant les coûts de production) ou des synergies (stimulant ainsi l’innovation).
Mais ces opérations de concentration peuvent parfois conduire à la naissance d’une entreprise
qui sera en mesure de fausser le jeu du marché. Ainsi, lorsque ces opérations de concentration
risquent d’avoir une incidence sur la concurrence, elles doivent au préalable être autorisées.
Ce sont la Commission européenne, au niveau de l’Union européenne, et l’Autorité de la
concurrence et le ministre de l’Économie, au niveau national, qui autorisent ou non ces
opérations de concentration. Pour prendre leur décision, ces autorités comparent les
incidences du projet de concentration sur la concurrence (ce projet conduit-il à la naissance
d’un monopole ? D’autres entreprises pourront-elles livrer concurrence sur le marché
concerné ?) et ses apports au progrès technique et économique. C’est à l’aune de ce contrôle
qu’elles donnent une suite favorable ou non au projet de concentration.

B. La sanction des pratiques anticoncurrentielles


Il est aussi nécessaire, pour protéger la concurrence sur le marché, de sanctionner les pratiques
dites « anticoncurrentielles », c’est-à-dire les pratiques qui faussent le jeu du marché.
1. Les ententes illicites
Ce sont des accords entre des entreprises concurrentes qui ont pour objet ou pour effet de
fausser la concurrence sur un marché. Par exemple, des entreprises coordonnent leurs prix
(pour qu’ils ne soient pas fixés par le jeu de l’offre et de la demande) ou se répartissent le
marché (pour bénéficier de situations de monopole sur certains segments de marché). Les
entreprises coupables d’entente illicite sont sanctionnées par des amendes prononcées, en
droit européen, par la Commission européenne et, en droit français, par l’Autorité de la
concurrence. L’entreprise qui a dénoncé l’entente illicite aux autorités compétentes peut
bénéficier de la clémence (pour obtenir une réduction de l’amende, voire une exonération), ce
qui facilite ainsi la détection et la preuve de telles pratiques.
2. L’abus de position dominante
Une entreprise qui est leader sur un marché (au regard de ses parts de marché ou de sa
situation d’opérateur historique qui bénéficiait d’un ancien monopole) peut utiliser cette
position dominante pour empêcher que d’autres entreprises puissent lui livrer concurrence. Il
s’agit alors d’un abus de position dominante : la position de leader sur le marché est utilisée
par l’entreprise en cause pour fausser le jeu du marché. Cet abus est sanctionné par des

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
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amendes prononcées, en droit européen, par la Commission européenne et, en droit français,
par l’Autorité de la concurrence.

4. Apprécier la protection des acteurs sur le marché


Le second objectif du droit de la concurrence est de protéger les acteurs du marché en
sanctionnant les comportements déloyaux qui portent préjudice aux entreprises présentes sur
ce marché. Contrairement aux pratiques anticoncurrentielles, ces pratiques sont réprimées
indépendamment de leur impact sur le marché : il s’agit ici de valoriser la loyauté et la
transparence dans les relations entre les entreprises, en sanctionnant la concurrence déloyale
et les pratiques restrictives de concurrence.

A. La sanction de la concurrence déloyale


Il est depuis longtemps établi par les tribunaux que la libre concurrence n’autorise pas tout
type de pratique pour attirer la clientèle. Les juges sanctionnent les actes de « concurrence
déloyale », parmi lesquels on distingue :
– l’imitation (ou la confusion), qui consiste à ne pas se distinguer d’un concurrent, à
s’identifier à celui-ci (en usurpant son nom, en imitant ses signes distinctifs, par exemple), en
vue de produire une confusion dans l’esprit de la clientèle ;
– le parasitisme, par lequel une entreprise cherche à profiter des investissements, du savoir-
faire ou de la réputation d’un concurrent, sans en supporter les frais, pour s’immiscer dans son
sillage ;
– le dénigrement, qui consiste à noircir, rabaisser ou discréditer la réputation d’un concurrent
ou les biens et services qu’il produit, en vue de capter sa clientèle ;
– la désorganisation, qui est une pratique visant à perturber une entreprise concurrente en
débauchant une partie de son personnel, en désorganisant son réseau de vente, en détournant
ses commandes…
La concurrence déloyale est sanctionnée sur le terrain de la responsabilité civile : elle permet
à l’entreprise victime des actes litigieux d’obtenir, de la part du concurrent déloyal, le
versement de dommages-intérêts en réparation du préjudice subi (baisse du chiffre d’affaires,
déficit d’image…). L’entreprise victime peut également obtenir l’arrêt des pratiques
constitutives de concurrence déloyale et la publication du jugement de condamnation aux frais
de l’entreprise condamnée.

B. La sanction des pratiques restrictives de concurrence


Pour protéger les acteurs sur le marché, le droit de la concurrence sanctionne également les
pratiques restrictives de concurrence, c’est-à-dire les pratiques qui nuisent à la loyauté et à la
transparence dans les relations entre les entreprises.
Le Code de commerce liste ces pratiques restrictives, parmi lesquelles sont visés, notamment, la
rupture brutale des relations commerciales (sans préavis écrit) ou le déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties (une entreprise s’octroie d’importantes prérogatives
et/ou impose des conditions lourdes à son contractant, au détriment de l’équilibre du contrat).
L’entreprise coupable de telles pratiques doit réparer le préjudice qu’elle a causé à son
partenaire par le versement de dommages-intérêts, sur le fondement de la responsabilité
civile. Elle peut aussi être condamnée à une amende.

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5. Repérer les enjeux de la propriété industrielle


Pour promouvoir l’innovation, facteur de croissance économique, il est nécessaire de protéger
les inventeurs et les créateurs. C’est l’objectif du droit de la propriété industrielle qui, en
attribuant une exclusivité aux auteurs sur leur invention ou leur création, vient limiter la
concurrence afin de leur garantir la rentabilité des investissements qu’ils ont réalisés pour
innover.

A. L’intérêt de la propriété industrielle


La propriété industrielle a un intérêt certain pour l’auteur d’une invention ou le créateur d’une
marque.
En premier lieu, celui qui a inventé un produit ou un processus de production a intérêt à
obtenir un brevet. En effet, ce brevet lui confère un monopole temporaire d’exploitation (pour
une durée de 20 ans) lui garantissant de pouvoir seul fabriquer et commercialiser son
invention et de s’opposer à ce qu’un autre concurrent ne le fasse sans son accord. L’inventeur
peut également concéder une licence d’exploitation pour autoriser, contre rémunération, une
autre entreprise à fabriquer ou commercialiser son invention.
En second lieu, pour pouvoir être identifiée par les clients, toute entreprise a avantage à
obtenir une marque, c’est-à-dire un signe (nominal, figuratif ou sonore) qui lui permet de
distinguer les biens et services qu’elle produit ou commercialise de ceux de ses concurrents.
Grâce à la marque, son titulaire bénéfice d’un monopole (d’une durée de 10 ans, renouvelable
indéfiniment) lui octroyant l’exclusivité sur l’utilisation de cette marque. Aucun concurrent ne
peut utiliser cette marque, sauf à obtenir une licence de marque, contre rémunération.

B. La protection de la propriété industrielle


1. Les organes de protection de la propriété industrielle
L’entreprise doit réaliser des démarches et des formalités auprès d’organismes pour protéger
son invention ou sa marque.
En France, l’inventeur ou le créateur d’une marque doit procéder à un dépôt auprès de
l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) afin que ce dernier lui délivre un titre de
propriété industrielle (brevet ou marque).
Il est possible d’obtenir une protection de son brevet ou de sa marque au-delà des frontières.
D’une part, l’Office européen des brevets (OEB) délivre des brevets européens (reconnus
dans 38 États européens, sous réserve d’obtenir une validation du brevet dans chacun de ces
pays) et des brevets uniques européens (qui sont reconnus automatiquement dans 26 États
membres de l’Union européenne). D’autre part, l’office de l’Union européenne pour la
propriété intellectuelle (EUIPO – European Union Intellectual Property Office) délivre des
marques qui sont protégées dans les 28 États membres de l’Union européenne.
2. La sanction de la contrefaçon
Le droit de la propriété industrielle protège le titulaire d’un brevet ou d’une marque contre les
atteintes à ses droits de propriété intellectuelle (imitation ou reproduction d’une marque sans
autorisation de son titulaire, commercialisation ou fabrication d’un produit breveté…) : ce
dernier peut intenter en justice une action en contrefaçon. Cette action permet, d’une part, de
sanctionner pénalement le contrefacteur par des peines d’amende et d’emprisonnement.
D’autre part, la victime peut aussi obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice
causé (manque à gagner, atteinte à l’image…). Le juge ordonne également la cessation des
actes de contrefaçon et la destruction des produits contrefaits.

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
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Compléments à destination des enseignants


1. Ressources complémentaires : exemples de régulation de marchés
• Sur le marché de service de transport public particulier de personnes (VTC, taxis…) :
– https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/taxi-vtc-et-vehicule-motorise-deux-ou-trois-roues-
transport-public-particulier-personnes
– https://www.lesechos.fr/20/12/2017/lesechos.fr/0301049501841_uber-et-les-vtc-rattrapes-
par-la-regulation.htm
– https://www.lesechos.fr/02/01/2018/lesechos.fr/0301093104695_vtc---la-penurie-de-
chauffeurs-commence.htm
– http://www.lefigaro.fr/societes/2017/12/08/20005-20171208ARTFIG00081-syndicats-et-
plateformes-vtc-au-ministere-des-transports-pour-un-point-d-etape.php
– https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-jeudi-2-
novembre-2017

• Sur la libéralisation des professions réglementées :


– https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/08/12/professions-reglementees-bercy-pret-
a-repartir-a-l-attaque-sur-la-deregulation_5171751_3234.html
– https://www.lepetitjuriste.fr/droit-public-economique/professions-reglementees-notariat/
– https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1200397-les-professions-
reglementees/
– https://www.lesechos.fr/20/12/2016/lesechos.fr/0211613533057_loi-macron---202-
huissiers-de-plus-attendus-d-ici-a-2018.htm
– https://www.actualitesdudroit.fr/browse/vie-des-professions-juridiques-et-
judiciaires/notaire/12922/liberte-d-installation-des-notaires-l-autorite-de-la-concurrence-
consulte-pour-reviser-la-carte
– http://www.editions-legislatives.fr/content/le-r%C3%A9gime-dimplantation-des-officines-
de-pharmacie-r%C3%A9form%C3%A9-par-ordonnance
– https://www.lesechos-etudes.fr/news/2017/11/08/changement-de-modele-pour-la-
pharmacie/
– http://www.maire-info.com/territoires/amenagement/lordonnance-pharmacies-prevoit-
dassouplir-les-rgles-dimplantationdans-les-territoires-ruraux-article-21445

2. Ressources complémentaires relatives au contrôle préalable


des concentrations
• Ressource sur le contrôle préalable des concentrations opéré par la Commission
européenne : www.touteleurope.eu/actualite/le-controle-des-concentrations.html
• Pour trouver des exemples de contrôles des concentrations réalisés par la Commission
européenne, il est possible d’utiliser les communiqués de presse édités par la Commission :
europa.eu/rapid/search.htm (taper, dans la barre de recherche, « concentration »).
• Ressource sur le contrôle préalable des concentrations opéré par l’Autorité de la
concurrence :
www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?lang=fr&id_rub=296&id_article=1018
• Pour trouver des exemples de contrôles des concentrations réalisés par l’Autorité de la
concurrence : http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/tableaudcc.php

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
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• Pour aller plus loin. Seules les opérations de concentration suffisamment importantes sont
soumises au contrôle des concentrations. En effet, le contrôle se justifie par la volonté de
préserver la concurrence sur les marchés (une fusion entre des sociétés qui représenteraient de
faibles parts de marché n’a pas besoin d’être contrôlée).
Il existe ainsi des seuils de déclenchement du contrôle des concentrations.
– Seuils de déclenchement du contrôle de la Commission européenne : son contrôle est
réservé aux concentrations de dimension communautaire, c’est-à-dire aux concentrations
d’entreprises dont le chiffre d’affaires mondial dépasse les 5 milliards d’euros et dont le
chiffre d’affaires réalisé dans l’UE par au moins deux des entreprises concernées dépasse les
250 millions d’euros. La Commission intervient aussi si un projet de concentration risque de
fausser la concurrence dans au moins trois États membres.
– Seuils de déclenchement du contrôle des concentrations par l’Autorité de la concurrence
(article L. 430-2 du Code de commerce) : son contrôle est réservé aux opérations de
concentration d’entreprises dont le chiffre d’affaires cumulé mondial est supérieur à
150 millions d’euros et dont le chiffre d’affaires total réalisé en France par deux au moins des
entreprises concernées est supérieur à 50 millions d’euros (des seuils spécifiques existent pour
le secteur de la distribution de détail).
– Articulation du contrôle européen et du contrôle national : en vertu du système du « guichet
unique », si une opération de concentration dépasse les seuils européen et national, c’est la
Commission européenne qui est alors compétente. Cependant, la Commission peut décider de
renvoyer le contrôle à l’Autorité de la concurrence si l’opération affecte spécifiquement le
marché français. De même, ce sera l’autorité nationale qui sera compétente si chacune des
entreprises concernées réalise plus de deux tiers de son chiffre d’affaires total dans l’UE au
sein d’un seul et même État membre.

3. Ressources complémentaires relatives aux pratiques anticoncurrentielles


• Sur la sanction des pratiques anticoncurrentielles par la Commission européenne :
www.touteleurope.eu/actualite/la-concurrence-pour-les-entreprises-ententes-et-abus-de-
position-dominante.html
• Pour trouver des exemples de décisions de la Commission européenne sanctionnant des
pratiques anticoncurrentielles, il est possible d’utiliser les communiqués de presse édités par
la Commission : europa.eu/rapid/search.htm (taper, dans la barre de recherche, « entente » ou
« abus de position dominante »).
• Sur la sanction des pratiques anticoncurrentielles par l’Autorité de la concurrence :
www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=402&lang=fr
• Pour trouver des décisions de l’Autorité de la concurrence sanctionnant des pratiques
anticoncurrentielles : www.autoritedelaconcurrence.fr/activites/avis/rechcontroles.php (taper,
dans la barre de recherche, « entente » ou « abus de position dominante »).
• « Le droit de la concurrence bousculé par la révolution numérique » :
https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/0301184612793-le-droit-de-la-
concurrence-bouscule-par-la-revolution-numerique-2146736.php

4. Ressources complémentaires relatives aux pratiques restrictives


de concurrence
• Les différentes pratiques restrictives de concurrence interdites en droit français sont listées à
l’article L. 442-6 I du Code de commerce (disponible sur Légifrance).

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
(14:57:50 - July 23, 2018)

• Sur le rôle de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la


répression des fraudes (DGCCRF) en matière de concurrence (des exemples concrets sont
développés) : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/concurrence
• Sur la sanction des pratiques restrictives de concurrence par le ministre de l’Économie et le
rôle de la DGCCRF (des décisions sont également disponibles sur cette page) :
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/pratiques-restrictives-concurrence-decisions-rendues-
sur-action-ministre
• Sur le rôle de la Commission d’examen des pratiques commerciales (CPEC) :
https://www.economie.gouv.fr/cepc/Presentation-de-la-Commission

5. Ressources complémentaires relatives à la propriété industrielle


Dans le cadre d’une pédagogie par la classe inversée, il sera possible d’utiliser les vidéos
suivantes de « cours », présentées sous forme de dessins animés – issues d’un MOOC de
Bpifrance (http://www.bpifrance-universite.fr/) et relayées sur YouTube :
• https://www.youtube.com/watch?v=MnjBU2Q5wWc (« Brevet ou secret »)
• https://www.youtube.com/watch?v=Lw-P8SRtJkQ (« Conditions de protection d’une
invention par le brevet »)
• https://www.youtube.com/watch?v=v1QkzUiD9dI (« Déposer un brevet »)
• https://www.youtube.com/watch?v=inhlGtczrrc (« Choisir sa marque et la protéger »)
• https://www.youtube.com/watch?v=eP7BB9gWStc (« Déposer sa marque »)
• https://www.youtube.com/watch?v=UQZMwGx39oE (« Valoriser les titres de PI », en lien
avec le document 15 – possibles liens avec le management et l’économie)
• https://www.youtube.com/watch?v=z6FPPxhQ35Y (« Se défendre contre la contrefaçon »)
• https://www.youtube.com/watch?v=3afvaqBgjhw (« Se protéger de la contrefaçon »)

6. Ressources pour travailler la complémentarité du chapitre avec


le management : les programmes de conformité (« compliance »)
• Document : « Savoir développer sa culture de la concurrence »
https://www.usinenouvelle.com/article/savoir-developper-sa-culture-de-la-
concurrence.N176113
« Les programmes de conformité sont des outils managériaux permettant aux entreprises de
limiter leurs risques d’enfreindre les règles de concurrence. Pour prévenir de telles infractions
au droit de la concurrence, les entreprises peuvent, en effet, mettre en place en interne des
mesures destinées à créer une culture d’entreprise orientée vers le respect des règles de
concurrence.
Cette culture d’entreprise s’instaure principalement par des formations, par la sensibilisation
des dirigeants et de l’ensemble du personnel aux problématiques de concurrence, mais aussi
par l’insertion en interne de mécanismes d’alerte (whistleblowing) ou d’audit assurant
respectivement la prévention et la détection des infractions. »
• Ressource complémentaire sur les programmes de conformité, mise en ligne par l’Autorité
de la concurrence : www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_rub=421&lang=fr
• Actualité sur les programmes de conformité
Pour inciter les entreprises à instaurer des programmes de conformité, l’Autorité de la
concurrence avait décidé, en 2012, qu’en cas de condamnation d’une entreprise pour entente
illicite ou abus de position dominante, une réduction jusqu’à 10 % de la sanction financière

123
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
(14:57:50 - July 23, 2018)

pouvait être accordée si l’entreprise était dotée d’un programme de conformité ou si elle
s’engageait à le mettre en place.
Cependant, par un communiqué du 19 octobre 2017, l’Autorité de la concurrence a annoncé
que l’engagement, par une entreprise condamnée, de mettre en place ce type de programme ne
lui permettrait plus de bénéficier automatiquement d’une réduction du montant des sanctions
financières.

7. Ressources pour travailler la complémentarité du chapitre avec l’économie


• « Quelle liberté à l’ère Google ? » (sur le marché des recherches sur Internet et le monopole
de Google) : https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-
leco-mardi-14-novembre-2017
• « La concurrence (pure et parfaite) » :
https://www.alternatives-economiques.fr/concurrence-pure-parfaite/00080761
• « La liberté en économie (3/4). Dérégulation et concurrence déloyale » :
https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-mercredi-15-
novembre-2017
• « L’enjeu de la concurrence en France, le cas des services » :
http://www.strategie.gouv.fr/point-de-vue/lenjeu-de-concurrence-france-cas-services
• « Concurrence : comment améliorer l’efficacité des autorités de régulation » :
https://www.lesechos.fr/15/11/2017/LesEchos/22572-012-ECH_concurrence---comment-
ameliorer-l-efficacite-des-autorites-de-regulation.htm
• « État, marché et concurrence. Les motifs de l’intervention publique » :
www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/libris/3303330403136/3303330403136_EX.pdf

8. Podcasts
• « Apple, Google : la France contre-attaque (un peu) » :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-du-jeudi-
15-mars-2018
• « Ces entreprises à la pointe de l’innovation » :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-mercredi-
13-decembre-2017
• « Plus de concurrents pour moins de voitures » :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-mercredi-
15-novembre-2017
• « La concurrence… à tout prix ? » (sur l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire) :
https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/la-concurrence-a-tout-prix
• « Concurrence ferroviaire en Europe : bonne ou mauvaise chose pour le consommateur ? » :
https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-13-mars-2018

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
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Chapitre 9

L’environnement de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction, p. 119
1. Pourquoi la firme McDonald’s cherche-t-elle à proposer certains produits adaptés
aux cultures locales propres à chaque pays ?
La firme cherche à intégrer les particularités de l’environnement dans lequel elle développe
ses activités. En tenant compte des éléments spécifiques aux cultures locales, McDonald’s
espère proposer des produits en adéquation avec les attentes des consommateurs.
2. À quelles influences de l’environnement cette entreprise semble-t-elle répondre ?
Avec le « Grand Veggie », l’entreprise intègre l’évolution des modes de consommation qui
vont vers une restriction de la consommation de viande. Elle innove donc en touchant à son
produit phare : le hamburger, associé historiquement à la viande.
De même, le « McBike » répond aux difficultés de circulation des grandes villes et aux
évolutions des moyens de déplacement vers des modes plus doux. La tendance est également
à l’intégration de préoccupations écologiques dans les comportements des consommateurs.
L’innovation « packaging » proposée par la firme permet de surfer sur cette vague.
Enfin, en proposant un burger haut de gamme, le « Signature by McDonald’s », la firme veut
s’attaquer au marché de la gastronomie française : produits purement français, traçabilité,
appellation d’origine protégée. Là encore, McDonald’s n’est pas à court d’imagination pour
intégrer les éléments de son environnement afin de profiter d’opportunités de développement.
3. Dans le cas évoqué dans la vidéo, quels éléments de l’environnement ont amené
l’entrepreneur à diversifier son activité ?
L’entrepreneur est un transporteur de béton prêt à l’emploi. Il s’est diversifié vers le transport
de céréales en vrac.
Les raisons qui l’ont amené à se diversifier tiennent au fait que l’activité de transport de béton
est quasi nulle l’hiver. Cet entrepreneur a donc dû repenser sa stratégie pour renforcer sa
rentabilité. En analysant son environnement, il a observé qu’il se situe dans une région
d’agriculteurs, et notamment de céréaliers. De plus, les conditions climatiques, qui sont une
réelle contrainte dans le transport du béton, ne le sont pas du tout dans le transport de céréales
en vrac.
Cette nouvelle activité lui permet ainsi de lisser son activité sur l’année et de maintenir sa
trésorerie l’hiver. Il a ainsi pu limiter les risques liés au manque d’activité et au creux de
trésorerie.

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Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
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1. Repérer les principaux éléments du macro-environnement


de l’entreprise
Document 1. L’entreprise, un système en interaction avec l’environnement, p. 120
1. Repérez les différents éléments constitutifs de l’environnement de Starbucks.
On entend par « environnement de l’entreprise » l’ensemble des éléments externes
susceptibles d’influencer son activité et son comportement.
Les différents éléments constitutifs de l’environnement de Starbucks sont liés :
– à la transformation digitale de l’économie ;
– à une évolution des modes de consommation vers des achats responsables (demande de
transparence et de durabilité des sources d’approvisionnement) ;
– aux rapports qu’elle entretient avec les fournisseurs en café, thé et cacao ;
– aux évolutions légales concernant la certification « commerce équitable ».
2. Montrez l’influence de l’environnement sur l’entreprise au moyen de l’exemple
Starbucks.
– Du point de vue de l’environnement technologique, l’entreprise intègre la digitalisation de
l’économie et le développement du numérique dans la conduite de ses activités. L’utilisation
des réseaux sociaux et la constitution d’une communauté de « fans » lui permettent de
travailler sa notoriété et de conduire sa politique d’innovation en tenant compte des idées
soumises par ses clients. L’entreprise est donc bien en interaction avec l’environnement.
– Du point de vue de l’environnement socioculturel, l’entreprise intègre l’évolution des
modes de consommation en faisant évoluer son modèle économique vers une approche
d’achats responsables. Cela se traduit notamment dans les engagements éthiques de Starbucks
vis-à-vis de ses fournisseurs en café, thé et cacao.
– Starbucks s’appuie également sur les évolutions légales en répondant au cahier des charges
de la certification « commerce équitable ».
Document 2. Macro-environnement et micro-environnement, p. 120
Document 3. Éléments de l’environnement, p. 120
3. Classez les éléments du document 3 selon qu’ils relèvent de l’environnement interne
à l’entreprise, du micro-environnement ou du macro-environnement de Starbucks.
• Environnement interne : plus de la moitié des collaborateurs Starbucks ont moins de 26 ans
en France.
• Micro-environnement : la grande distribution est le principal circuit de vente du café au
consommateur final.
• Macro-environnement :
– la production de café est soumise aux variations climatiques : pluies, sécheresses ;
– le café est le bien d’exportation le plus important après le pétrole et possède donc, pour les
pays producteurs, une grande portée économique ;
– on observe une évolution des modes de travail où les jeunes sont de plus en plus enclins à
travailler à l’extérieur autour d’un café dans des espaces ouverts, conviviaux et branchés ;
– pour vendre du café « commerce équitable », il faut obtenir le label très réglementé
« Fairtrade Max Havelaar » ;
– le téléphone mobile offre de nouvelles possibilités de paiement dont s’est saisi Starbucks.

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Document 4. Les principaux éléments du macro-environnement, p. 121


4. Quelle est l’utilité pour une entreprise d’appliquer la méthode PESTEL ?
L’intérêt de recourir à la méthode PESTEL est de repérer des facteurs de l’environnement
général qui peuvent influencer favorablement ou non une entreprise.
5. Classez, selon la méthode PESTEL, les éléments du macro-environnement
repérés aux questions 1 et 3.
• Politique : pas d’éléments.
• Économique : le café est le bien d’exportation le plus important après le pétrole et possède
donc, pour les pays producteurs, une grande portée économique.
• Socioculturel :
– les modes de consommation évoluent vers des achats responsables (demande de
transparence et de durabilité des sources d’approvisionnement) ;
– on observe une évolution des modes de travail où les jeunes sont de plus en plus enclins à
travailler à l’extérieur autour d’un café dans des espaces ouverts, conviviaux et branchés.
• Technologique :
– la transformation digitale de l’économie bouleverse les modèles économiques ;
– le téléphone mobile offre de nouvelles possibilités de paiement.
• Écologique : la production de café est soumise aux variations climatiques (pluies, sécheresses).
• Légal : pour vendre du café « commerce équitable », il faut obtenir le label très réglementé
« Fairtrade Max Havelaar ».
CEJM appliquée : l’activité de repérage des facteurs environnementaux peut être appliquée
en atelier de professionnalisation sur les entreprises de stage des étudiants.

APPLICATION AU CAS
Document. Free et le marché de la téléphonie mobile, p. 121
• Classez les facteurs d’influence de l’environnement de Free selon la méthode
PESTEL.
• Politique :
– marché régulé par une autorité administrative indépendante, l’ARCEP : surveillance et
sanction ;
– campagne d’information « téléphone mobile et santé » du ministère de la Transition
écologique et solidaire, soucieux de l’exposition aux ondes de radiofréquence.
• Économique : pas d’éléments.
• Socioculturel :
– modification des usages sociaux des téléphones : télécommunication, agenda, mails,
musiques, jeux… ;
– engouement du téléphone portable au détriment du fixe ;
– phénomène d’addiction des enfants à leur portable.
• Technologique : évolutions technologiques importantes (smartphones, nouveaux standards
de téléphonie mobile – 3G, 4G et bientôt la 5G).
• Écologique : environnement endommagé par la multiplication des téléphones portables
(batteries, extraction de minerais).
• Légal : loi Chatel de 2008 qui renforce la protection du consommateur engagé dans un forfait.

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Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
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2. Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier


les conséquences sur la situation de l’entreprise

A. Les opportunités et les menaces de l’environnement

Document 5. Dégager des opportunités et des menaces, p. 122


1. À quelle composante de l’environnement général est-il fait référence dans l’exemple
du secteur des transports de passagers ?
La composante technologique a perturbé le secteur des transports de passagers. Des
applications numériques mettent en relation, en temps réel, usagers et chauffeurs, ce qui a
totalement modifié le marché et développé la concurrence dans un secteur où régnait une
situation de quasi-monopole.
2. Comment les entreprises de VTC ont-elles pu saisir cette opportunité de
l’environnement ?
Les entreprises de VTC se sont développées sur la base d’applications numériques qui mettent
en relation, en temps réel, usagers et chauffeurs. Cela a totalement modifié le marché et
développé une concurrence dans un secteur où régnait une situation de quasi-monopole.

B. Les conséquences sur la situation de l’entreprise

Document 6. Innover pour exister, p. 122


3. Identifiez la menace qui pèse sur les constructeurs automobiles.
La fin de la commercialisation des voitures diesel et essence, annoncée par le ministre de
l’Écologie, constitue une menace pour les constructeurs automobiles. Ils vont devoir réadapter
leurs productions et s’orienter vers la production de véhicules moins polluants. Les
déterminants de l’environnement qui sous-tendent cette décision sont politiques et écologiques.
4. Montrez comment l’innovation permet aux constructeurs de faire face aux
évolutions de l’environnement.
Les constructeurs n’ont plus le choix : ils travaillent au développement de véhicules « propres »,
électriques, hybrides. La recherche bat son plein sur la question de l’autonomie des batteries
électriques et de leur recharge, mais aussi sur les voitures autonomes et connectées.
Document 7. Les gains obtenus grâce à l’innovation, p. 123
5. Quel type d’innovation permet à l’entreprise innovante :
– de baisser ses coûts en réalisant des gains de productivité ?
De manière la plus évidente, c’est l’innovation de procédé ou organisationnelle qui va
permettre de réaliser des gains de productivité. En améliorant les méthodes de production ou
une nouvelle organisation du travail, elle permet d’accélérer les délais de production et donc
de produire plus, d’éliminer des pertes de temps, des pannes, de réduire les défauts, les
déchets…
– de se différencier ou d’obtenir une rente de monopole en étant la seule à
fournir le produit (et donc en fixant le prix qu’elle souhaite) ?
L’innovation de produit, qui correspond à la création d’un nouveau produit ou à
l’incorporation d’une nouveauté, permet d’augmenter la demande. L’entreprise créatrice
bénéficie d’une rente de monopole car elle capte la totalité de cette nouvelle demande, tout du
moins jusqu’à ce que la concurrence l’imite.

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– de créer de nouveaux débouchés pour vendre ses produits ?


Il s’agit ici de l’innovation de commercialisation.
Document 8. Les différentes formes de l’innovation, sources de compétitivité, p. 123-124
6. Au vu de la définition de l’OCDE, à quelle forme d’innovation associez-vous les
exemples proposés ?
– L’exemple d’Auchan, inventeur du concept du drive, correspond à une innovation de
commercialisation.
– L’exemple d’Hyperloop correspond à une innovation de produit : le train magnétique
propulsé dans un tube sous-vide à près de 1 200 km/h.
– L’exemple de DELL est associé à une innovation organisationnelle : la politique d’innovation
est conduite sur la base d’une nouvelle organisation dont le client est la ressource principale
en termes de critiques et d’idées.
7. Dans chacun des cas présentés, à quelles évolutions de l’environnement les
innovations ont-elles pu ou permettront-elles de faire face ?
– Dans le cas du drive d’Auchan, cela répond à une évolution socioculturelle et
technologique. Les modes de vie évoluent, les rythmes de travail s’accélèrent et le temps
consacré aux courses est considéré comme du temps perdu. De plus, l’éloignement du lieu de
travail du domicile amène à se déplacer en voiture. Récupérer ses courses au drive en rentrant
du travail permet une économie de temps.
L’innovation s’appuie également sur le développement de l’économie numérique. Les clients
programment leurs achats et l’heure de retrait depuis une application Internet ou smartphone.
Le paiement est également effectué en ligne. Les ménages peuvent ainsi facilement, depuis
chez eux, comparer tranquillement les produits et les prix, faire les meilleurs choix selon des
critères qu’ils peuvent déterminer (prix au kg, origine…).
– Dans le cas d’Hyperloop, une fois de plus, cela permettra de faire face à une évolution
socioculturelle. Le temps et le transport sont deux problématiques majeures de notre siècle.
Les individus multiplient les déplacements, que ce soit pour des raisons professionnelles ou
touristiques.
– Enfin, dans le cas de DELL, l’innovation organisationnelle a permis de faire face à
l’environnement concurrentiel. De plus, les internautes aiment se sentir acteurs, donner leurs avis
et appartenir à des communautés d’intérêts. Donc, là encore, cette innovation a permis à DELL
non seulement de se maintenir sur le marché, mais aussi de créer une véritable communauté
de « fans » porteurs d’idées, répondant par-là à des aspirations socioculturelles nouvelles.
8. Montrez en quoi ces innovations ont été ou seront une source de compétitivité.
D’une manière générale, l’innovation est une source d’avantage concurrentiel car il faut se
différencier en permanence pour se maintenir sur un marché et s’adapter à une demande de
plus en plus exigeante.
– Le drive répond à une aspiration des consommateurs pris entre le travail, leurs déplacements
et le manque de temps. Pour Auchan, cela a été un moyen de conquérir de nouveaux clients
en anticipant une nouvelle demande que les autres grands distributeurs n’avaient pas encore
satisfaite.
– L’Hyperloop permettra de gagner un temps incroyable du fait de la vitesse de déplacement.
Le TGV et les autres modes de transport collectifs vont paraître lents, désuets et risquent
d’être détrônés.
– Pour DELL, les gains de productivité découlent non seulement de l’amélioration des
produits, mais aussi de la fidélisation des clients internautes. Tout cela a contribué à renforcer
sa compétitivité.

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Document 9. L’analyse de Schumpeter : l’innovation en tant que processus


de création-destruction d'activités, p. 124
9. Selon Schumpeter, quelles raisons poussent l’entrepreneur à innover ?
Selon Schumpeter, l’entrepreneur aime le risque et recherche le profit maximal. Innover va lui
permettre de faire du profit.
CEJM appliquée : un exposé, une fiche ou une affiche auteur à constituer.
10. Expliquez le phénomène de création-destruction d’activités.
L’entrepreneur schumpetérien n’est pas un simple créateur, c’est le moteur de l’évolution
économique. Le progrès technique a pour conséquence de détruire les anciens processus de
production devenus obsolètes. On assiste donc à un double mouvement : création d’activités
nouvelles et destruction d’activités dépassées. Par exemple, des véhicules plus « propres »
écologiquement devraient prendre le pas sur les véhicules diesel et essence.
11. Montrez que la montée en puissance de l’économie collaborative de type Uber est
source d’une nouvelle période de croissance.
CEJM appliquée : cette question peut prendre appui sur des recherches de groupes à propos
de différents types de plateformes d’échanges de biens et de services ; certaines entre
particuliers avec et sans échanges monétaires, d’autres professionnelles. Les groupes
pourraient étudier leur montée en puissance. De même, une étude sur les nouvelles formes de
salariat, d’autoentreprise… serait intéressante.
Définition : l’économie collaborative recouvre à la fois des plateformes d’échanges de biens
et de services entre particuliers sans recherche de profit et des plateformes d’offres
commerciales de type Uber, Airbnb, BlaBlaCar… Leur développement rapide est lié à celui
d’Internet et prend appui sur les nouvelles technologies qui favorisent la constitution de
réseaux et de communautés via des plateformes dédiées.
Ces nouvelles activités se développent dans tous les domaines, font évoluer les modèles
socio-économiques et concurrencent les activités traditionnelles (exemple des taxis). La
croissance est forte, les emplois créés sont nombreux mais souvent à la frontière du salariat.
Le statut d’autoentrepreneur a été une réponse, mais les limites apparaissent.
Document 10. La politique de veille pour anticiper les évolutions, p. 125
12. Pourquoi une politique de veille est-elle stratégique pour une entreprise ?
Une politique de veille est stratégique pour les entreprises car elle permet de maintenir, voire
d’accroître leur performance. En étant à l’affût des évolutions, des signaux d’affaires et, d’une
manière générale, de toute opportunité de développement, les entreprises s’adaptent aux
modifications continues de leur environnement. Le rôle de la veille est devenu crucial dans un
contexte d’évolution rapide de l’environnement.
13. Parmi les informations les plus recherchées par les entreprises, distinguez celles
qui relèvent de l’anticipation du micro-environnement de celles qui permettent
d’anticiper les évolutions du macro-environnement.
• Anticipations du micro-environnement
Informations les plus recherchées sur :
– les concurrents, sur les clients, sur les fournisseurs ;
– le marché, les nouveaux produits ;
– les salons et manifestations ;
– la e-réputation.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
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• Anticipations du macro-environnement
Informations les plus recherchées sur :
– la réglementation ;
– la technologie, les brevets.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Après la 4G, la technologie 5G, p. 125
Document 2. Free Mobile autorisé à tester son réseau 5G, p. 125
1. Quels facteurs du macro-environnement sont porteurs d’opportunités et/ou de
menaces ?
• Politique
Opportunités :
– volonté politique de construire une stratégie nationale dans le domaine des technologies 5G ;
– mesures prises en matière de très haut débit permettront d’accélérer le déploiement de la 5G
sur le territoire national.
• Économique
Opportunités : la France possède une base industrielle solide propice au développement de
cette nouvelle technologie.
• Technologique
Opportunités :
– technologie 5G ;
– véhicule connecté ;
– ville intelligente ;
– nouvelles applications.
• Légal
Menaces : expérimentations et tests des réseaux des opérateurs soumis à l’autorisation de
l’ARCEP.
CEJM appliquée : demander une recherche aux étudiants sur les possibilités d’applications
avec la technologie 5G.
2. Montrez l’impact de ces facteurs sur l’entreprise de téléphonie mobile.
Free doit saisir l’opportunité de développement que représente la 5G. L’entreprise doit, tout
comme ses concurrents, être prête à proposer des forfaits mobiles compatibles.
Pour aller plus loin
Avec la prochaine génération de réseaux mobiles, il est question de débits supérieurs à
10 Gbit/s (à titre de comparaison, la 4G permet d’atteindre des débits de 300 Mbit/s), de
latences inférieures à une milliseconde et d’autonomie pouvant atteindre plusieurs jours, voire
plusieurs années pour les appareils les plus économes. L’intérêt de la 5G va de pair avec le
développement d’applications associées : des centaines de milliards d’objets connectés, des
voitures autonomes, la réalité augmentée et virtuelle, des vidéos utilisées quotidiennement par
des milliards de personnes…

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Activités
1. Tipa, le packaging qui se décompose en 180 jours !, p. 126
• Montrez en quoi l’innovation de Tipa permet de saisir une opportunité de
l’environnement légal.
Pour Tipa, la France est un marché qui présente de grandes opportunités. La loi de transition
énergétique interdit d’utiliser des emballages plastiques non biodégradables et non
compostables pour l’envoi de la presse et de la publicité. Elle impose également la
généralisation du tri à la source des biodéchets à l’horizon 2025.
En proposant un sac biodégradable, Tipa propose un emballage écologique qui permet
d’apporter une solution en accord avec la loi et de répondre aux aspirations des
consommateurs sensibilisés à la préservation de l’écosystème et à la question des rejets
plastiques dans les océans.
Pour aller plus loin
La loi de transition énergétique pour la croissance verte a été portée par la ministre de
l’Environnement Ségolène Royal et a été promulguée le 18 août 2015. Elle propose des axes
nouveaux pour réduire l’empreinte écologique dans l’usage énergétique.

2. Biodegr’AD, la publicité éphémère sur les trottoirs, c’est elle…,


p. 126
1. À l’aide de l’outil PESTEL, repérez les éléments du macro-environnement qui
influencent l’activité de la jeune start-up.
Opportunités Menaces

– Dérogation temporaire du ministère de l’Économie


pour tester l’innovation de publicité éphémère
au sol.
Politique Suspension de l’autorisation
– Un décret autorise l’expérimentation de publicités
de publicités éphémères dans
sous forme de tags biodégradables sur les trottoirs
les villes de Bordeaux et de
des villes de Lyon, Bordeaux et Nantes.
Nantes, suite à leur opposition.
Technique de décapage à l’eau et de projection
Technologique
de poudre de craie.
Écologique Préoccupations écologiques.
Un décret autorise l’expérimentation de publicités
Légal sous forme de tags biodégradables sur les trottoirs La publicité au sol est interdite.
des villes de Lyon, Bordeaux et Nantes.
2. Quelles opportunités ont saisi les entrepreneurs lors du lancement de leur
activité ?
Les entrepreneurs ont saisi l’opportunité offerte par le pouvoir politique de déroger à certaines
normes juridiques afin de tester leur innovation.
3. Montrez que le facteur légal présente une menace pour l’entreprise.
Le facteur légal représente une réelle menace pour l’entreprise car, en France, la publicité au
sol est interdite non seulement par le Code de la route, mais aussi par le Code de
l’environnement.

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3. Comment les taxis ont réagi à l’offensive d’Uber, p. 127


1. Rappelez les évolutions de l’environnement à l’origine de la déstabilisation des
entreprises de taxis.
Les évolutions numériques de l’économie ont favorisé l’apparition de plateformes de
réservation en ligne de VTC. Ces entreprises se sont multipliées, déstabilisant le marché du
transport par taxi, rudement concurrencé.
2. Ces évolutions défavorables aux entreprises de taxis se sont combinées aux
faiblesses internes de ces entreprises. Identifiez ces faiblesses.
Les faiblesses internes tenaient au manque de qualité du service client.
3. Repérez les décisions prises par les entreprises de taxis pour se maintenir sur leur
marché.
G7 et les Taxis bleus ont adopté les mêmes technologies et les mêmes standards de qualité
que leurs concurrents : développement des applications sur téléphone, mise en circulation
d’une plus large gamme de véhicules (équipement wi-fi, vans de 7 places, voitures à
motorisation hybride), partage de course, costume des chauffeurs, mise en place de prix
forfaitaires.

4. Testez vos connaissances, p. 127


1. Le macro-environnement regroupe les facteurs qui influencent la situation de l’entreprise
sur son marché.
a) Vrai Ces facteurs font évoluer son offre et la demande.
b) Faux
2. Ce sont des facteurs sur lesquels elle peut influer et qu’elle peut manipuler.
a) Vrai
b) Faux
3. De quels facteurs du PESTEL relèvent :
a) le vieillissement de la population ? Composante socioculturelle
b) la digitalisation de l’économie ? Composante technologique
c) les avantages fiscaux du crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ? Composante
politique
4. Les risques pour l’entreprise sont plus grands quand elle se situe dans un
environnement où :
a) les goûts des consommateurs sont stables.
b) le cycle de vie des innovations est très court.
c) la concurrence est vive et mondialisée.
5. Retrouvez la notion cachée derrière cette définition.
« Surveillance active de l’environnement pour en anticiper les évolutions » : la veille
informationnelle

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Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
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L’essentiel du cours
Introduction
Question : comment l’entreprise intègre-t-elle la connaissance de son environnement dans sa
prise de décision ?
Problématisation
L’entreprise est un lieu de prise de décision : en effet, de nombreuses décisions sont prises
quotidiennement par les différents acteurs de l’entreprise. Celles prises par les dirigeants
doivent servir les objectifs fixés.
Dans l’entreprise, chaque décision est prise en tenant compte de plusieurs facteurs internes
mais aussi externes. Ces derniers sont issus de l’environnement.
Il s’agit ici d’identifier les facteurs externes susceptibles d’influer sur la prise de décision au
sein de l’entreprise.

1. Repérer les principaux éléments du macro-environnement


de l’entreprise
L’environnement représente l’ensemble des éléments externes susceptibles d’influencer son
activité et son comportement. Cet environnement peut avoir un fort impact sur la prise de
décision de l’entreprise ; sa connaissance est donc un préalable essentiel à toute prise de
décision. Aussi, elle étudie les facteurs d’influence de l’environnement global.

A. Le macro-environnement
Le macro-environnement désigne l’environnement général au sein duquel l’entreprise évolue.
Il s’agit des caractéristiques générales de l’économie et de la société qui peuvent influencer
l’entreprise : la démographie, l’économie, la réglementation, les ressources naturelles, la
technologie, la culture. Il constitue la matrice dans lequel l’entreprise évolue. Il se distingue
du micro-environnement, qui est constitué par tous les éléments proches de l’entreprise et qui
ont une influence directe sur elle. Il s’agit, par exemple, des salariés, des clients, des
concurrents, des fournisseurs de l’entreprise.
Les grandes évolutions du macro-environnement sont marquées par l’explosion démographique,
le vieillissement de la population, l’augmentation du niveau d’étude, le processus de
mondialisation, la digitalisation de l’économie, la multiplication de l’information, l’innovation
constante, l’épuisement des ressources naturelles, l’accroissement de la pollution, le
changement climatique…

B. L’analyse du macro-environnement
Pour examiner et classer les différents aspects de l’environnement extérieur, le modèle
PESTEL propose un canevas pertinent. PESTEL est l’acronyme de six axes d’analyse :
– P comme « Politique » : les éléments de nature politique peuvent influencer l’économie,
tels que la politique fiscale, la régulation du commerce extérieur, le degré de protection
sociale, mais aussi et tout simplement la stabilité gouvernementale ;

134
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
(14:57:50 - July 23, 2018)

– E comme « Économique » : la conjoncture nationale ou internationale a une incidence


directe sur les entreprises en agissant sur leur compétitivité (inflation, politique monétaire…)
ou le pouvoir d’achat des consommateurs (revenu disponible, chômage, taux d’intérêt…) ;
– S comme « Socioculturel » : cet axe regroupe des évolutions structurelles induites par des
changements de société, de modes de vie, de cultures. Il inclut des dimensions
démographiques (allongement de la durée de vie, vieillissement de la population dans les pays
occidentaux), sociales (distribution des revenus, mobilité sociale, consumérisme) et
culturelles (niveau d’éducation, attitude par rapport au travail/loisir) ;
– T comme « Technologique » : dans un monde de concurrence exacerbée, l’innovation est
un facteur clé de la compétitivité des entreprises. Il convient donc d’effectuer une veille
efficace sur l’état de la recherche en matière de technologies clés (dépenses publiques de
R&D, nouvelles découvertes et nouveaux développements…). De même, il faut tenir compte,
selon le pays, de l’équipement en matière de communication et de ses infrastructures
(téléphonie, réseau internet, réseau routier et transport…) ;
– E comme « Écologique » : le public est de plus en plus sensible aux questions de respect de
l’environnement, ce qui amène les organisations à développer des « technologies vertes », à
privilégier les énergies propres et les ressources renouvelables. De même, elles sont soumises
à une réglementation de plus en plus stricte en matière de respect de l’environnement, qu’elle
doit intégrer dans ses processus de production ;
– L comme « Légal » : il s’agit ici des règles légales qui encadrent l’activité des entreprises,
qu’elles portent sur son activité (concurrence, droit du travail, législation sociale…) ou sur ses
produits (normes, sécurité des produits, étiquetage…).

2. Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier


les conséquences sur la situation de l’entreprise

A. Les opportunités et les menaces de l’environnement


Chaque caractéristique de l’environnement évolue et les conséquences sur l’entreprise
peuvent être importantes. C’est pourquoi surveiller les évolutions de l’environnement est
nécessaire pour assurer sa pérennité.
Les évolutions peuvent être source de contraintes (guerre, attentat, crise économique…) qui
s’imposent à l’entreprise et sur lesquelles elle ne peut pas agir. Ces contraintes peuvent
entraver son activité, voire engendrer sa disparition. Ce sont donc des menaces qu’il convient
d’identifier afin d’en réduire les incertitudes. En outre, l’environnement global peut aussi être
source d’opportunités qu’il s’agit de repérer afin d’en profiter.

B. Les conséquences sur la situation de l’entreprise : l’innovation

Innover pour exister


La complexité et l’incertitude de l’environnement où la concurrence est vive et les besoins des
consommateurs changeants doivent pousser l’entreprise à innover. L’innovation lui permet de
faire face à ces évolutions et d’en réduire les effets.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) définit
l’innovation comme étant la mise en œuvre d’un produit, que ce soit un bien ou un service,
d’un processus nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise, l’organisation du lieu de travail. L’innovation est le résultat d’un processus qui

135
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
(14:57:50 - July 23, 2018)

part d’une découverte, souvent issue de la recherche et développement, et qui aboutit à


l’exploitation d’une invention.
La politique de veille permet aux entreprises d’anticiper les évolutions. Le rôle de la veille est
de collecter et d’analyser les informations sur son environnement afin d’en déduire les
menaces et les opportunités de développement.

Les différents types d’innovation


L’OCDE a mis en évidence différents types d’innovation :
– l’innovation de produit consiste à introduire un bien ou un service nouveau ou encore à un
produit déjà existant mais incorporant une amélioration sensible des spécifications techniques,
des composants et des matières… ;
– l’innovation de procédé correspond à la mise en œuvre d’une méthode de production ou de
distribution nouvelle ou sensiblement améliorée ;
– l’innovation de commercialisation consiste à mettre en œuvre une nouvelle méthode de
commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du
conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit ;
– l’innovation d’organisation consiste à appliquer une nouvelle méthode organisationnelle
dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme.

L’innovation source de compétitivité


En développant des méthodes innovantes et en concevant des produits nouveaux, l’entreprise
peut offrir des biens et des services qui lui permettront d’affronter la concurrence, de répondre
aux nouvelles exigences écologiques et sociétales. Ainsi, elle pourra créer, développer ou
maintenir un avantage concurrentiel.
Selon Joseph Aloïs Schumpeter, l’entrepreneur innovateur est au centre de la dynamique
économique. Par ses innovations, il bouscule l’équilibre économique. Une innovation majeure
déclenche une série d’autres innovations qui formeront une « grappe d’innovations » et
initieront un processus de destruction créatrice.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
(14:57:29 - July 23, 2018)

Entraînement à l’examen

Air France-KLM

Réponses aux questions sur les documents


DOSSIER 1 – Droit (ressources 1 et 2), p. 131
1. Présentez les enjeux liés à la concentration dans le secteur d’activité du transport
aérien.
La concentration d’entreprises est présente dans de nombreux secteurs d’activité comme
l’automobile ou le transport aérien.
Dans le domaine aérien, nombreux sont les rapprochements entre entreprises : Air France
avec KLM, mais également British Airways avec Iberia et Aer Lingus, ou Lufthansa avec
Sabena, Swissair ou Austrian.
Cette concentration présente de multiples enjeux, c’est-à-dire qu’elle procure des avantages,
mais elle entraîne également des risques pour le secteur concerné.
Les avantages de la concentration dans le secteur d’activité du transport aérien sont :
– l’apparition d’un nouvel acteur économique plus compétitif grâce à la réalisation
d’économies et de synergies, ce qui peut entraîner une baisse des prix pour les
consommateurs ou favoriser la création de nouveaux services ;
– le redressement de KLM, qui a permis d’éviter la suppression d’emplois dans le cas du
rachat de KLM par Air France.
Les risques de la concentration dans le secteur d’activité du transport aérien sont :
– une réduction de la concurrence suite à la baisse du nombre d’acteurs économiques présents
sur le marché, ce qui peut, à terme, nuire au consommateur ;
– une menace d’ententes entre les entreprises, ce qui peut fausser le jeu de la concurrence ;
– un risque d’abus de position dominante de la part du nouvel agent économique, ce qui peut
réduire le fonctionnement concurrentiel du marché.
2. Justifiez l’intervention de la Commission européenne dans la fusion Air France-
KLM.
La Commission européenne est un organe de l’Union européenne qui a pour mission de
maintenir et de développer un état de concurrence efficace en agissant sur la structure des
marchés et le comportement des acteurs économiques.
Ainsi, les entreprises stimulées par la concurrence proposent sur les marchés des biens et des
services plus compétitifs en termes de prix et de qualité.
La Commission européenne mène une politique de concurrence, notamment en contrôlant les
concentrations d’entreprises (par exemple, l’interdiction d’une fusion de deux grands groupes
qui conduit ces derniers à dominer le marché).

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© Nathan Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM
(14:57:29 - July 23, 2018)

Ceci était le cas avec la fusion d’Air France et KLM. En effet, en nombre de passagers
transportés, le nouvel ensemble se classerait en quatrième position des compagnies membres
de l’Association internationale pour le transport aérien.
La Commission européenne est donc intervenue pour vérifier que le rapprochement des deux
entreprises n’allait pas aboutir à la création ou au renforcement d’une position dominante, afin
de prévenir les abus qui pourraient en résulter. Une entreprise est en position dominante
lorsqu’elle est en mesure d’agir sur le marché sans tenir compte de la réaction des
concurrents, des fournisseurs ou des clients.
3. Analysez les conditions du contrôle et de l’autorisation de la fusion Air France-
KLM.
La Commission européenne a autorisé la fusion d’Air France avec KLM en imposant des
conditions. Ces conditions d’autorisation sont très souvent constituées par des cessions
d’actifs, de participation dans d’autres entreprises, de brevet… à des concurrents.
En effet, la Commission européenne a demandé la cession de 94 créneaux de décollage et
d’atterrissage par jour entre Paris et Amsterdam et entre l’Europe et les États-Unis.
Ces concessions doivent permettre à des concurrents d’exploiter jusqu’à 31 vols aller-retour
par jour concernant 14 destinations en Europe ou vers les États-Unis ou l’Afrique.

DOSSIER 2 – Économie (ressources 3, 4, 5 et 7), p. 131


4. Repérez le contexte et les objectifs des « Assises nationales du transport aérien »
et justifiez l’intervention de l’État dans ce domaine.
Le contexte des « Assises nationales du transport aérien » est le suivant :
– le trafic aérien mondial est en très forte croissance ;
– le domaine du transport aérien est extrêmement concurrentiel ;
– les compagnies françaises sont peu compétitives et perdent des parts de marché face à la
concurrence ;
– la croissance de ce secteur passe par un développement plus durable ;
– les passagers attendent de nouvelles expériences grâce au digital ou à l’intelligence artificielle.
Les objectifs des « Assises nationales du transport aérien » sont les suivants :
– dresser un état des lieux du secteur aérien ;
– réfléchir collectivement pendant 6 mois sur l’avenir du transport aérien ;
– bâtir une stratégie nationale pour le secteur aérien ;
– mettre en place de nouvelles normes environnementales ;
– relancer l’attractivité et la compétitivité d’Air France-KLM ;
– baisser la taxe d’aéroport.
L’intervention de l’État est donc justifiée car ce secteur d’activité permet :
– de créer des emplois ;
– de stimuler la recherche et l’innovation ;
– de faciliter les échanges commerciaux, économiques et touristiques ;
– de désenclaver et d’aménager le territoire.

Pour en savoir plus sur les « Assises nationales du transport aérien » :


– Vidéo « Élisabeth Borne lance les Assises nationales du transport aérien » (1’14”) :
https://www.youtube.com/watch?v=AZts4PFN4rQ
– Vidéo « Discours d’Élisabeth Borne – Assises nationales du transport aérien » (18’) :
https://www.youtube.com/watch?v=_ArKriJKZdY

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Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM © Nathan
(14:57:29 - July 23, 2018)

5. Identifiez la nature de la décision présentée dans la ressource 5 et analysez son


impact sur la compagnie Air France.
Face au manque de compétitivité et de performance d’Air France, Élisabeth Borne, ministre
des Transports, a annoncé, lors de son discours d’inauguration des « Assises nationales du
transport aérien », que l’État allait limiter la majoration de la taxe d’aéroport. Cette taxe est
versée annuellement à l’État par les compagnies pour financer divers services aéroportuaires
comme la sûreté et/ou la sécurité incendie. Cette décision est de nature stratégique pour l’État
et les compagnies françaises. Elle relève également de la politique structurelle de l’État, qui
cherche à modifier en profondeur les structures de l’économie pour atteindre un
développement économique pérenne.
Cette décision va permettre de soutenir l’activité du transport aérien en France. Pour les
compagnies aériennes françaises comme Air France, cela représenterait 50 millions d’euros
de taxes en moins pour une année.
6. Présentez les limites de l’intervention de l’État dans le cadre d’un marché du
transport aérien internationalisé.
L’intervention de l’État présente des limites. En effet, dans un contexte européen et
supranational, les États sont soumis à des engagements budgétaires contraignants, qu’ils se
doivent de respecter.
Ainsi, sur le plan national, l’État doit veiller à réduire ses dépenses publiques pour équilibrer
son budget et, sur le plan européen, il doit respecter ses engagements en limitant son déficit
public à 3 % du PIB. Il ne peut donc pas supprimer totalement les taxes pour les compagnies
françaises.
L’État est également démuni face à la concurrence de la compagnie aérienne irlandaise à bas
coûts Ryanair, qui veut ouvrir quatre bases d’exploitation en France d’ici 2019 afin de
doubler son trafic dans l’Hexagone.

DOSSIER 3 – Management (ressources 6, 7, 8 et 9), p. 131


7. Analysez les évolutions de l’environnement d’Air France-KLM.
Il est possible d’analyser les évolutions de l’environnement d’Air France-KLM à l’aide de la
méthode PESTEL.
À travers les « Assises nationales du transport aérien », l’État souhaite bâtir
Politique une stratégie nationale pour soutenir le secteur aérien et les compagnies
françaises.
Le secteur du transport aérien est en très forte croissance. Du fait de la
baisse des prix des vols, le transport aérien est plus accessible, notamment
Économique pour les jeunes et les familles. Mais cette démocratisation du transport
aérien repose sur une concurrence extrêmement forte entre les compagnies
aériennes.
La demande de mobilité est en hausse et le transport aérien y répond en
Socioculturel proposant de plus en plus de destinations. De plus, la clientèle haut de
gamme n’est pas touchée par la crise et cherche des services personnalisés.
Le développement du numérique (data, intelligence artificielle…) représente
un outil indispensable pour séduire et fidéliser les clients, attirer les
Technologique
collaborateurs et digitaliser les processus au sein des entreprises ; mais il
intensifie la concurrence avec les sites Internet de comparateurs de prix.

139
© Nathan Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM
(14:57:29 - July 23, 2018)

Le développement du transport aérien nécessite des mesures ou des normes


Écologique
environnementales pour atteindre une croissance plus durable.
La compagnie aérienne irlandaise low cost Ryanair a décidé de respecter le
Légal décret français de 2006 qui impose que tout le personnel installé sur des
bases françaises dispose de contrats de droit français.
8. Identifiez les conséquences sur la situation de l’entreprise.
Les évolutions de l’environnement ont des conséquences sur Air France-KLM.
Les « Assises nationales du transport aérien » sont une opportunité pour
Politique l’entreprise. Cela pourrait relancer l’attractivité et la compétitivité d’Air
France-KLM.
La concurrence est une menace pour Air France-KLM, notamment avec
Économique
l’arrivée de Ryanair et d’EasyJet sur des bases françaises.
Cette tendance du haut de gamme et le développement de la mobilité des
Socioculturel
jeunes représentent des opportunités à saisir par Air France-KLM.
Le développement du numérique est une opportunité à saisir pour améliorer
Technologique
l’expérience client et la compétitivité de l’entreprise.
Les mesures environnementales sont à la fois des menaces (mise en œuvre
Écologique coûteuse) et des opportunités pour séduire les clients et se distinguer des
concurrents.
Le décret français de 2006, qui impose que tout le personnel installé sur des
bases françaises dispose de contrats de droit français, était une opportunité
Légal
mais il présente ici une menace pour Air France-KLM qui doit faire face à
l’arrivée massive de Ryanair sur le sol français.
9. Présentez le rôle de l’innovation pour le groupe Air France-KLM.
Pour Air France-KLM, l’innovation représente un moyen :
– de gagner en compétitivité et en réactivité en améliorant ses performances internes grâce à
la digitalisation de ses processus ;
– de développer un avantage concurrentiel en termes de différenciation à travers une nouvelle
expérience client ;
– de créer de la valeur pour les clients actuels et d’en conquérir de nouveaux avec de
nouvelles offres.
Remarque : Joseph Schumpeter distingue cinq types d’innovation : un nouveau produit, une
nouvelle matière première, une nouvelle organisation, un nouveau marché et une nouvelle
méthode de production.
Il voit dans l’innovation un phénomène de destruction créatrice. L’innovation est un vecteur
de progrès économique qui élargit les débouchés, génère des emplois, fait évoluer les
qualifications, qui permettent une augmentation de la productivité. Mais l’innovation est
aussi à l’origine de la disparition de produits existants, et peut donc faire disparaître des
entreprises et des emplois.
10. Analysez les actions menées par Air France en réponse aux mutations de
l’environnement.
En réponse aux mutations de son environnement, Air France-KLM mène différentes actions.

140
Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM © Nathan
(14:57:29 - July 23, 2018)

Elle a mis en œuvre le projet stratégique Trust Together pour la période 2017-2020, qui a
pour ambition :
– d’améliorer sa compétitivité en réduisant ses coûts unitaires et en optimisant l’utilisation de
ses avions ;
– de personnaliser l’expérience et la relation client grâce au big data ;
– de poursuivre la montée en gamme des biens et services ;
– de mettre en œuvre une nouvelle ambition pour ses salariés, concrétisée par des
engagements en termes de reconnaissance, de développement professionnel, de capacité
d’initiative, d’innovation et de cohésion interne.
Elle a également lancé Joon, une compagnie à coûts réduits, qui se veut jeune et branchée,
afin de reconquérir des parts de marché face aux low cost européennes, mais aussi aux
compagnies du Golfe et d’Asie.

141
© Nathan Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM
(15:20:39 - July 23, 2018)

Chapitre 10

Les choix de production de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Accroissement des tensions sur l’appareil de production
en France, p. 139
1. Indiquez quels sont les facteurs qui permettent la production d’automobiles.
Les facteurs qui permettent la production d’automobiles sont :
– le facteur travail, les salariés, quel que soit leur statut (ouvriers, cadres…) ;
– le facteur capital, avec les équipements et les machines utilisés ;
– le facteur naturel, à travers les matériaux nécessaires à la fabrication des automobiles (acier,
plastique, caoutchouc…).
2. Pourquoi les industriels français estiment-ils ne pas pouvoir produire davantage
si leurs carnets de commandes augmentaient ?
L’INSEE indique que le taux d’utilisation des capacités de production est à un niveau très
élevé ; les équipements sont donc utilisés de façon très intensive et ne permettent pas de
produire plus, si ce n’est en risquant des pannes répétées des machines et/ou une usure
prématurée.

1. Caractériser la structure de coût de l’entreprise

A. Quels sont les facteurs de production utilisés par l’entreprise ?

Document 1. Michelin, leader mondial du pneumatique, p. 140


Document 2. Les facteurs de production travail et capital, p. 140
1. En quoi consistent les facteurs de production travail et capital dans le groupe
Michelin ?
Le facteur travail désigne les salariés. Le facteur capital regroupe les machines et les
équipements des usines.
2. Précisez les différents sens du mot « capital ». Lequel est un facteur de
production ?
La notion de capital désigne à la fois le capital technique (équipements et machines) et
le capital financier (ressources financières) qui permet de financer l’activité de l’entreprise.
Le capital technique est un facteur de production car c’est grâce aux machines que la
fabrication de biens et de services est possible.

142
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

3. Précisez le lien existant entre ces deux facteurs de production dans la fabrication
des pneus.
C’est le facteur travail et donc les hommes qui, en utilisant les machines, permettent la
fabrication de biens et de services. Ainsi, les hommes conçoivent les pneus, programment les
machines (qui, notamment, donnent la forme aux matières), coordonnent les différentes étapes
de réalisation et contrôlent la qualité du produit.
Document 3. Plus de 200 matières premières dans la fabrication du pneu Michelin, p. 140
Document 4. Le facteur de production naturel, p. 141
4. Quelles sont les ressources naturelles utilisées par Michelin ? À quelle catégorie
de ressources appartiennent-elles ?
Michelin utilise des ressources naturelles dont le latex, le pétrole, la silice et l’acier (issu du
minerai de fer).
Le pétrole, la silice et l’acier appartiennent aux ressources non renouvelables car leur stock est
épuisable. Le latex, au contraire, appartient aux ressources renouvelables car les plantations
d’hévéa peuvent se renouveler.
5. En quoi ces ressources naturelles sont-elles un facteur de production ?
Ces ressources naturelles sont un facteur de production car, sans elles, il ne serait pas possible
de fabriquer le caoutchouc du pneu, sa structure en acier qui lui assure stabilité et rigidité, et
de limiter les risques de déchirure (ce que permet la silice).
Document 5. Michelin : une entreprise innovante, p. 141
6. En quoi consiste l’innovation chez Michelin ?
Chez Michelin, l’innovation consiste en une activité de recherche et développement pour
améliorer sa production et proposer des produits innovants sur le marché. Elle permet donc de
répondre aux exigences de la demande et représente un avantage concurrentiel.
7. Quelles sont les caractéristiques du centre de technologie de Michelin ?
Les caractéristiques de ce centre sont :
– une implantation mondiale : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie ;
– un effectif important : 6 600 personnes, dont 3 300 à Clermont-Ferrand ;
– une capacité de test importante à Clermont-Ferrand : 19 pistes ;
– un budget annuel de R&D conséquent : près de 640 millions d’euros ;
– un portefeuille de plus de 2 000 familles de brevets.
8. Pourquoi est-ce si important d’investir dans les connaissances pour Michelin ?
Pour Michelin, il est fondamental d’investir dans les connaissances pour :
– répondre à une demande diversifiée : équipement des différents moyens de transport ;
– faire face à une exigence de sécurité : résistance des pneus à la vitesse et aux différentes
conditions de route ;
– lui assurer un avantage concurrentiel.
9. Hormis les connaissances, indiquez quels sont les autres facteurs de production
utilisés dans ce centre.
Ce centre de production dispose également du facteur travail (3 300 personnes) et du facteur
capital (les équipements qui permettent les tests : pistes, analyse du niveau sonore…).

143
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:39 - July 23, 2018)

B. Les coûts de production de l’entreprise


Document 6. Air France cherche à rebondir en maîtrisant ses coûts, p. 142
Document 7. Le coût salarial, p. 142
10. Quels sont les facteurs de production utilisés par EasyJet ?
Les facteurs de production utilisés par EasyJet sont le facteur travail (le personnel), le facteur
capital (les avions) et le facteur ressources naturelles (le carburant).
11. Comment se répartissent les coûts chez EasyJet et chez Air France ?
Le premier poste de coûts pour Air France concerne les frais de personnel (30 %) alors que
chez EasyJet, il s’agit du carburant (29 %), les frais de personnel ne représentant que 15 %
des coûts de production.
12. Quel lien pouvez-vous établir entre le niveau des coûts de production et le prix
final proposé au client ?
Les données sur la répartition des coûts de production renseignent sur l’importance des frais
de personnel chez Air France et leur relative faiblesse chez EasyJet. Cette différence explique
notamment un prix final proposé au client plus élevé chez Air France que chez EasyJet (on
laisse de côté les impôts, sur lesquels on ne dispose pas d’éléments précis).
13. Quel est l’avantage concurrentiel des compagnies low cost ?
L’avantage concurrentiel des compagnies low cost repose sur un prix final plus faible et donc
des coûts de production plus bas.
14. Sur quels éléments de coûts repose la décision prise par Air France ?
La décision prise par Air France repose sur :
– le facteur capital : augmenter la capacité des avions ;
– le facteur travail : diminuer le coût du travail (réduction de la rémunération et de l’effectif,
augmentation du temps de travail).
15. Expliquez les liens entre coût du travail et compétitivité puis entre coût du travail
et licenciement.
La compétitivité désigne l’aptitude à faire face à la concurrence. Elle se décline en
compétitivité-prix et hors prix. La compétitivité-prix tient compte des coûts de production,
dont le coût du travail ; plus le coût du travail est faible, plus la compétitivité-prix est élevée.
Le lien entre coût du travail et licenciement n’est pas direct. Dans un objectif de réduction du
coût du travail, il est possible de raisonner soit en réduisant les salaires sans pour autant
licencier, soit en licenciant ; on peut également intervenir sur les deux variables : les salaires
et le nombre de salariés.

APPLICATION AU CAS, p. 142


1. Quels sont les quatre facteurs de production utilisés par la société Tee-shirt de
France ?
Tee-shirt de France utilise le facteur capital (les machines) et le facteur travail (des salariés
qualifiés, techniciens et ingénieurs) ainsi que le facteur connaissances via la recherche et
développement et le facteur ressources naturelles (le coton).
2. Quelles peuvent en être les conséquences au niveau des coûts pour l’entreprise ?
On peut penser que les coûts de production seront élevés. En effet, la main-d’œuvre étant
qualifiée, il sera nécessaire de la rémunérer en conséquence. Les équipements étant
sophistiqués, leur coût est élevé ; il en est de même pour les matières naturelles utilisées, qui
sont de qualité, et pour l’investissement en R&D.

144
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

2. Analyser l’influence des coûts sur les décisions des entreprises

A. Quelle est l’influence du coût de production sur les choix de l’entreprise ?

Document 8. Michelin augmente le prix de ses pneumatiques en raison de la hausse


des cours des matières premières, p. 143
Document 9. Pour PSA, produire une 208 en France coûte 500 euros de plus qu’en
Slovaquie, p. 143
1. Expliquez le lien entre la variation du prix des matières premières et la hausse du
prix du pneu décidée par Michelin.
Les matières premières représentent le facteur ressources naturelles qui entre dans la fabrication
des pneumatiques. La hausse du prix de ces matières est un élément du coût de production des
pneumatiques et se répercute donc dans leur prix final (en considérant que Michelin maintient
le même niveau de marge commerciale).
2. Quels sont les principaux coûts entrant dans la fabrication d’une automobile ?
Les principaux coûts de fabrication d’une automobile sont le coût de la main-d’œuvre (salaires,
charges sociales), le coût des matières premières (acier, plastique) et le coût du facteur capital
(machines, robots utilisés).
3. Comment peut-on expliquer la délocalisation de la 208 en Slovaquie ?
La délocalisation de la 208 en Slovaquie s’explique par le faible coût de la main-d’œuvre
dans ce pays, qui est trois fois moins élevé qu’en France. De même, la fiscalité y est plus
faible.
Document 10. La productivité dans le secteur automobile, p. 143
Document 11. La productivité du travail et les coûts, p. 144
4. Calculez la production de véhicules par tête au sein de ce groupe automobile
en 2017.
La production par tête se calcule par le rapport : Quantité produite / Nombre de travailleurs,
soit : 3 500 000 véhicules / 96 000 salariés = 36 véhicules environ.
5. Calculez ce que serait la nouvelle production de véhicules par tête en 2018.
La nouvelle production de véhicules par tête en 2018 serait de :
3 500 000 véhicules / 68 600 salariés = 51 véhicules environ.
6. À combien s’élèverait la différence ? Que traduirait-elle ?
La différence serait de : 51 – 36 = 15 véhicules.
Elle traduirait une augmentation de la productivité du travail réalisée grâce à des
investissements plus performants et à une réduction du nombre de salariés.
7. Le groupe automobile a-t-il raison de se lancer dans ce projet ? Pourquoi ?
On peut penser que le groupe a raison de se lancer dans ce projet : cet accroissement de la
productivité lui permettra de vendre au même prix les véhicules fabriqués et de rester
concurrentiel par rapport aux autres constructeurs.

145
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:39 - July 23, 2018)

Document 12. Un choix de combinaison productive en fonction des coûts, p. 144


Document 13. L’importance du choix de la combinaison productive pour l’entreprise,
p. 144
8. Analysez le coût respectif de chacune des combinaisons. Quelle est la meilleure
combinaison possible pour l’entreprise ? Pourquoi ?
La combinaison 2 est la meilleure car son coût total est le plus bas. Elle intègre 60 salariés et
16 robots.
9. Quelle est la combinaison productive qui a la plus forte intensité capitalistique ?
Est-ce celle à retenir ? Justifiez.
La combinaison 3 a la plus forte intensité capitalistique car elle utilise 24 robots contre 8 et 16
pour les deux autres combinaisons. On ne la retient pas car, en définitive, si le coût du travail
est le plus faible des trois combinaisons, le coût du capital est le plus élevé.
10. Que pouvez-vous en conclure sur les facteurs ayant une influence sur le choix de
la combinaison productive de l’entreprise ?
Les deux facteurs ont une influence sur la combinaison productive et sont liés l’un à l’autre.
En effet, plus le nombre de robots est important, plus le nombre de salariés est faible : le
facteur capital se substitue aux hommes. En outre, l’investissement représente un coût dont il
faut tenir compte pour déterminer la combinaison optimale.

B. Quelle est l’influence du taux d’intérêt sur les décisions des entreprises ?

Document 14. Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ? p. 145


Document 15. Le niveau des taux d’intérêt joue-t-il sur les décisions des agents
économiques ?, p. 145
11. Quelles sont les deux fonctions du taux d’intérêt ?
Le taux d’intérêt représente le coût du crédit pour l’emprunteur et la rémunération de l’argent
prêté pour le prêteur.
12. Comment les banques commerciales déterminent-elles les taux des crédits qu’elles
accordent à leurs clients ?
Les banques commerciales déterminent les taux des crédits en fonction du taux auquel la
Banque centrale leur prête de l’argent ainsi que de la marge commerciale qu’elles souhaitent
obtenir.
13. Pourquoi les décisions d’investissement des entreprises dépendent-elles du niveau
des taux d’intérêt ?
De nombreuses sociétés financent leur programme de R&D grâce à des prêts. Aussi, lorsque
le taux d’intérêt augmente, elles ont tendance à réduire leurs investissements en R&D, le
crédit leur coûtant plus cher. Le même raisonnement peut s’appliquer au capital technique.
14. Quel lien pouvez-vous alors faire avec leur degré d’innovation ?
Le degré d’innovation est directement lié aux capacités d’emprunt des entreprises, au coût de
l’emprunt et donc au niveau du taux d’intérêt.

146
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

APPLICATION AU CAS, p. 145


Quelles sont les différentes modalités que vous pouvez recommander à M. Guillot
pour mettre en œuvre sa stratégie de développement ?
Il conviendrait d’envisager soit une croissance interne par l’augmentation de ses capacités de
production (en investissant davantage dans le capital technique et dans le facteur travail), soit
une croissance externe grâce à des partenariats avec d’autres entreprises (sous-traitance…).

3. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire » ou « faire


faire »

A. En quoi la chaîne de valeur est-elle un outil d’aide à la décision ?

Document 16. Zara : les secrets d’une mode à grande vitesse p. 146
Document 17. La chaîne de valeur de Porter, p. 146
1. Sur quel concept repose le succès de l’entreprise Zara ?
Le succès de Zara repose sur la fast fashion : renouvellement le plus rapide possible des
collections d’articles de la mode vestimentaire.
2. Parmi les trois activités mises en place par Zara pour commercialiser ses produits,
identifiez, en justifiant votre réponse :
– les activités principales qui concourent directement à la création matérielle et à
la vente du produit :
Il s’agit du prototypage et de la fabrication : ces activités permettent de prendre en compte
l’engouement des consommateurs pour un produit et d’en assurer la production ;
– les activités de soutien qui viennent en appui du processus de production :
Il s’agit de la logistique : elle concerne autant des activités internes à la société (repassage,
gestion des stocks) que des activités externes (transport et livraison).
3. Pour les clients de Zara, indiquez les activités qui apportent le plus de valeur aux
vêtements vendus.
Les activités qui apportent le plus de valeur aux vêtements vendus sont :
– le prototypage, qui semble créer le plus de valeur chez Zara car il traduit l’engouement
auquel participe le client en achetant le produit ;
– la fabrication en interne des pièces complexes, qui permet de finaliser le produit qui sera
vendu.
4. Quelle activité est pour partie confiée à des sous-traitants ? Pourquoi ?
La fabrication des pièces simples des vêtements est confiée à des sous-traitants : ces pièces ne
supposent pas de compétence très élevée et leur fabrication est sans doute négociée à un prix
bas. Toutefois, l’objectif pour Zara est de maîtriser la partie complexe pour être sûr de la
qualité des produits fabriqués.
5. En quoi la chaîne de valeur de Porter apparaît-elle comme un outil pour arbitrer
entre « faire » et « faire faire » ?
La chaîne de valeur permet de repérer les activités qui produisent plus de valeur et que
l’entreprise a intérêt à assurer (prototypage, fabrication des pièces complexes) et celles qui
permettent de réduire les coûts en les externalisant (par exemple, la livraison des produits).

147
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:39 - July 23, 2018)

B. L’intégration du développement durable est-il une source de valeur ?

Document 18. Yves Saint-Laurent, Hermès… Comment le luxe se met peu à peu
au vert, p. 147
Document 19. Quels impacts sur la chaîne de valeur ?, p. 147
6. Identifiez les contraintes auxquelles la filière du luxe est confrontée.
Les contraintes sont la préservation des ressources naturelles, le recyclage des matières, la
préservation du territoire et la traçabilité des matières utilisées.
7. Comment la filière répond-elle à ces problèmes ?
Les marques, notamment les plus importantes, réagissent de multiples façons par rapport à ces
contraintes :
– sur la préservation : Gucci n’utilise plus les fourrures animales ;
– sur le recyclage : Hermès réutilise les chutes de cuir ;
– sur la préservation : Gucci élimine l’usage des métaux lourds dans le processus de tannage ;
– sur la traçabilité : De Beers lance une gamme de diamants dont l’origine est certifiée.
8. Quel est l’impact sur la chaîne de valeur des pratiques des entreprises de cette
filière en général et au niveau de l’approvisionnement en particulier ?
L’impact prend diverses formes : il est par exemple nécessaire de trouver de nouvelles
matières premières. Par ailleurs, certains groupes développent une stratégie d’intégration de
l’approvisionnement, ce qui leur permet de maîtriser l’ensemble du processus et de mieux
contrôler le respect des nouvelles contraintes.
9. En quoi peut-on dire que « les questions éthiques deviennent de puissants leviers
de création de valeur » ?
Le respect de ces contraintes favorise la recherche de nouvelles matières, de nouveaux
processus de production et, finalement, cette innovation représente un atout pour les marques
qui peuvent en faire un avantage concurrentiel et ainsi se différencier des concurrents.

C. Pourquoi les entreprises sous-traitent-elles une partie de leur activité ?

Document 20. L’implacable essor de la sous-traitance automobile, p. 148


Document 21. Définition de l’impartition, p. 148
10. Quelle stratégie d’impartition est utilisée par Renault et PSA ?
Il s’agit de la sous-traitance : Renault et PSA sont des entreprises « donneuses d’ordres » en
relation avec des sociétés qui sous-traitent une partie de leur production. Les exigences sont
formalisées à travers un cahier des charges.
11. Comment se concrétise la sous-traitance dans les groupes Renault et PSA ?
– Chez Renault : pour la Mégane, le sous-traitant a en charge la conception, le pilotage des
différents fournisseurs et la coordination avec l’usine d’assemblage.
– Chez PSA : l’objectif est de porter la sous-traitance à 20 %. Elle concerne notamment les
boîtes automatiques à double embrayage.
12. Pour quelles raisons ces entreprises décident-elles de développer la sous-traitance ?
Les raisons sont multiples :
– réduire le coût de production en négociant des prix bas avec les entreprises partenaires ;
– faire appel à des sociétés qui maîtrisent certains savoir-faire ;
– réduire l’impact des baisses de demande.
Ce sont surtout les sous-traitants qui devront réduire leurs capacités de production.

148
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

Document 22. Quel est le cœur de métier des constructeurs ?, p. 148


Document 23. La répartition de la valeur entre sous-traitants et constructeurs, p. 149
Document 24. L’évolution des marges des fournisseurs et des constructeurs, p. 149
13. Quels sont les différents motifs du recours à la sous-traitance par les constructeurs
automobiles ?
Le coût des investissements nécessaires est tellement élevé que les constructeurs répartissent
cette charge sur leurs équipementiers. Les savoirs concernent de très nombreux domaines
technologiques difficiles à maîtriser par le même groupe. Cela permet aussi de réduire les
embauches.
14. À travers l’examen de la répartition de la valeur et de l’évolution des marges,
identifiez les difficultés et les risques que pose la décision des constructeurs de
développer la sous-traitance.
Les difficultés sont multiples : le développement de la sous-traitance s’accompagne d’un
appauvrissement du savoir-faire des constructeurs. En contrepartie, les sous-traitants doivent
disposer d’un réel savoir-faire et assurer la coordination de l’ensemble des intervenants. La
part de la valeur ajoutée accaparée par les équipementiers est très importante et limite d’autant
les capacités de développement des constructeurs.
Les risques induits par la sous-traitance résident dans la possibilité de retards, de malfaçons.
D’autre part, le rapport de force entre constructeurs et équipementiers en faveur des sous-
traitants peut conduire à des conflits en vue de récupérer une part plus importante de la valeur.
15. En quoi consiste le cœur de métier des constructeurs ?
Il consiste essentiellement à concevoir un modèle de véhicule et à assembler les différentes
pièces : roues, phares, sièges, châssis…
16. Que signifie « se recentrer sur son cœur de métier » ?
D’après les constructeurs, il s’agit de sous-traiter des parties entières de leur savoir-faire pour
se focaliser sur la conception et l’agrégation des différents éléments produits par les
équipementiers.

APPLICATION AU CAS, p. 149


1. En vous référant à la chaîne de valeur de Porter, quelles seraient les actions à
mettre en place ?
La chaîne de valeur de Porter permet de mettre en évidence deux types d’activité :
– les activités principales : la production des tee-shirts, la commercialisation avec les grands
distributeurs ;
– des activités de soutien : le recrutement, la logistique.
Au regard de la stratégie développée par la société et de l’avantage concurrentiel fondé sur la
qualité des produits, il faudrait renforcer la valeur du produit en accentuant la différenciation
chez les distributeurs et envisager de faire faire par d’autres entreprises certaines fonctions
comme l’approvisionnement et la livraison.
2. L’externalisation serait-elle une solution ? Pourquoi ?
L’avantage concurrentiel de l’entreprise repose sur la qualité des produits et de la fabrication.
Envisager l’externalisation de tout ou partie de la production représente un risque, notamment
pour la qualité des produits.
À l’inverse, il paraît intéressant d’externaliser la logistique : approvisionnement et livraison.

149
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:39 - July 23, 2018)

Activités

1. La productivité du travail en France, p. 150


1. Définissez la notion de gains de productivité.
Il s’agit d’une ressource supplémentaire obtenue par une entreprise lorsque sa valeur ajoutée
augmente plus rapidement (ou diminue moins vite) que le coût des facteurs de production.
2. Expliquez en quoi les gains de productivité sont un moteur de la croissance des
entreprises.
La ressource supplémentaire dont disposent les entreprises peut être répartie entre plusieurs
bénéficiaires :
– les salariés avec une augmentation de leur rémunération ;
– les consommateurs avec une baisse des prix ;
– les propriétaires avec des dividendes plus importants.
Chaque agent économique peut consommer ou investir davantage et participer ainsi à la
croissance des entreprises grâce, notamment, à une relance de la demande.
3. Quelles sont les raisons du décrochage de la productivité en France ?
C’est le sous-investissement dans les TIC et dans le numérique qui explique le décrochage de
la productivité en France. Ainsi, les entreprises souffrent d’un manque de visibilité et de
faiblesses de communication ; leur outil de production n’est pas assez automatisé.
4. Comment peuvent réagir les entreprises pour limiter cette tendance ?
Afin de limiter cette tendance, les entreprises peuvent :
– favoriser l’embauche de personnel qualifié dans le domaine des TIC et développer leur
communication numérique ;
– investir davantage dans la robotique afin d’améliorer la productivité du capital et du travail.

2. Renault : baisse des effectifs et efficacité, p. 150


1. Quels sont les facteurs de production cités dans ce texte ?
Il s’agit :
– du facteur travail : 47 000 personnes en France ;
– du facteur capital : 14 sites de production dans l’Hexagone.
2. Comment a évolué le volume de production chez Renault ?
Évolution du volume de production :
– 2005 : 1,2 million de véhicules ;
– 2015 : 662 300 véhicules ;
– 2016 : 745 000 véhicules ;
– 2017 : 745 000 véhicules.
On constate ainsi :
– une forte baisse sur l’ensemble de la période 2005-2017 : – 38 % environ ;
– une baisse très importante de 2005 à 2015 : – 45 % ;
– une progression de 2015 à 2017 : + 12 %.

150
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

3. Comment a évolué le nombre de salariés ? Pourquoi ?


Les chiffres concernent essentiellement le niveau national :
– 2005 : 69 900 personnes ;
– 2015 : 45 600 personnes ;
– 2017 : 47 000 personnes.
On constate une forte baisse des effectifs sur l’ensemble de la période 2005-2017 : – 33 %. La
chute est très importante entre 2005 et 2015 : – 35 %. Elle est suivie d’une petite reprise entre
2015 et 2017 : + 3 %.
Le secteur automobile a souffert d’une baisse de la demande européenne et mondiale, d’un
renforcement de la concurrence et de l’accélération des investissements en capital productif.
4. Comment a évolué la productivité par salarié ? Pourquoi ?
Calcul de la productivité compte tenu de l’effectif global du groupe (emplois industriels et
autres) :
– 2005 : 1 200 000 / 69 900 = 17,17 véhicules/salarié ;
– 2015 : 662 300 / 45 600 = 14,52 véhicules/salarié ;
– 2017 : 745 000 / 47 000 = 15,85 véhicules/salarié.
La productivité par salarié a légèrement baissé entre 2005 et 2017 : – 7,6 %.

La productivité pour l’emploi industriel est de 29/salarié en 2010 et de 40/salarié en 2017. On


constate ainsi une très forte augmentation : + 38 %.
Les raisons s’expliquent au niveau de la productivité liée :
– à l’effectif global : la baisse de la production est plus forte que la baisse de l’effectif du
groupe ;
– à l’emploi industriel : la forte variation renvoie à la modernisation des sites de production.

3. La sous-traitance dans le secteur aéronautique, p. 151


1. Précisez en quoi consiste le conflit présenté dans ce texte.
Le conflit concerne la répartition de la valeur ajoutée entre les avionneurs et leurs
équipementiers. En effet, les avionneurs cherchent à internaliser des activités qui apparaissent
de plus en plus rentables en vue de s’attribuer une part plus importante de la valeur créée.
2. Identifiez la stratégie développée par Boeing jusqu’en 2017. Quelles raisons
justifient ce choix ?
Jusqu’en 2017, Boeing a externalisé de nombreuses activités au profit de sous-traitants.
Cette stratégie s’explique par une volonté de faire appel à des sociétés spécialisées, Boeing
n’ayant pas forcément le savoir-faire nécessaire, et l’objectif de réduire les coûts internes,
notamment de main-d’œuvre en limitant les embauches, et les investissements spécialisés. Il
s’agit aussi de disposer de marges de manœuvre en cas de crise en limitant le recours aux
équipementiers plutôt que licencier ou fermer des sites de production.
3. Pourquoi la société Boeing a-t-elle changé de stratégie ?
Les problèmes rencontrés par Boeing ont justifié un changement de stratégie :
– le 787 a subi un échec industriel et financier ;
– la marge des équipementiers est plus importante que celle de Boeing : 10 % contre 15 %.

151
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:39 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours

Introduction
Dans un contexte de mondialisation de plus en plus poussé, les entreprises doivent réfléchir
sur leur capacité à développer et maintenir leur avantage compétitif. C’est la raison pour
laquelle elles doivent analyser leurs coûts de production puis réfléchir sur la structure
productive la plus adéquate en termes de combinaison de facteurs de production pour aborder
enfin les stratégies à développer afin d’intégrer les contraintes environnementales et réfléchir
sur le plan industriel à l’intérêt de sous-traiter une partie de leur activité.

1. Caractériser la structure de coût de l’entreprise


L’activité des entreprises nécessite l’utilisation de facteurs de production dont les rémunérations
concourent à la formation des coûts de production de l’entreprise.

A. Quels sont les facteurs de production utilisés par l’entreprise ?


Pour produire des biens ou des services, les entreprises utilisent différents éléments appelés
« facteurs de production » : du matériel, de la main-d’œuvre, de la terre…

1. Le facteur travail
Le facteur travail est fourni par les ménages qui vendent leur force de travail en échange d’un
salaire. Il se décline sous deux aspects :
– l’aspect quantitatif : la quantité de travail disponible est fonction de la population active,
c’est-à-dire de l’ensemble des individus exerçant (population active occupée) ou cherchant à
exercer (chômeurs) une activité rémunérée ;
– l’aspect qualitatif (qui sera étudié plus particulièrement en 2e année) : le travail nécessite
des qualifications particulières. Celles-ci ont évolué durant les 50 dernières années, avec
notamment une baisse de la proportion d’ouvriers en raison de l’automatisation croissante des
processus de production.
Exemple : le groupe Michelin compte plus de 110 000 salariés en 2017 ; les opérateurs
représentent environ 62 % de l’effectif contre 30 % pour les techniciens et agents de maîtrise
et 8 % pour le management.

2. Le facteur capital
Le terme « capital » est ambigu car il recouvre des notions différentes, notamment :
– le capital financier : ressources qui permettent à l’entreprise de financer son activité ;
– le capital technique : ensemble des biens destinés à produire d’autres biens et services
(exemples : machines, bâtiments, véhicules). C’est ce capital qui est un facteur de production.
Exemple : le groupe Michelin compte 68 sites industriels implantés dans 17 pays qui
permettent, conjugués aux autres facteurs de production, la fabrication des pneus.

3. Le facteur naturel
Le facteur naturel regroupe l’ensemble des ressources minérales ou biologiques nécessaires à
la vie de l’homme et à ses activités économiques. On différencie les ressources non

152
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:40 - July 23, 2018)

renouvelables, constituées des matières premières minérales et les combustibles fossiles, des
ressources renouvelables, comme la terre et les forêts.
Exemple : pour la fabrication de ses pneus, Michelin utilise des ressources non renouvelables
(l’acier, la silice…) et des ressources renouvelables (le caoutchouc…).

4. Le facteur connaissances
La recherche-développement regroupe les activités qui améliorent les connaissances ainsi que
leur utilisation pour de nouvelles applications. Elle se compose de trois types d’activités :
– la recherche fondamentale, qui améliore les connaissances (découverte) ;
– la recherche appliquée, qui vise à trouver des applications à ces connaissances (invention) ;
– le développement, qui a pour objectif la mise au point d’un prototype (nouveaux biens ou
nouveaux procédés) précédant sa mise en œuvre effective.
La R&D est mesurée par les dépenses liées à ces activités (dépenses en personnel comme les
salaires des ingénieurs ou le matériel technique nécessaire).
En France, en 2015, les dépenses de R&D en pourcentage du PIB sont un peu au-dessus de la
moyenne des pays de l’Union européenne : 2,27 % du PIB contre 1,96 %. Ces dépenses sont
particulièrement fortes dans certaines branches industrielles comme l’aéronautique et
l’automobile.
Exemple : le groupe Michelin place l’innovation au cœur de sa stratégie : l’investissement
financier est de 640 millions d’euros et mobilise 6 600 personnes en 2016. Ces
investissements font de Michelin la première force d’innovation mondiale du secteur des
pneumatiques.

B. Les coûts de production de l’entreprise


Les coûts de production regroupent l’ensemble des coûts et/ou charges qui ont permis la
réalisation d’un bien ou d’un service.
On distingue les coûts fixes et les coûts variables :
– les coûts fixes correspondent à des dépenses que l’entreprise doit engager quelles que soient
les quantités produites : bâtiments, machines, salaires… ;
– les coûts variables dépendent des quantités produites (par exemple, le coût des matières
premières ou de la consommation d’énergie augmente avec la hausse de la production).
Exemple : les compagnies aériennes comme Air France ont des coûts de production élevés,
avec notamment comme charges fixes les salaires du personnel et comme charges variables le
carburant utilisé.
Parmi ces coûts de production, le coût du travail représente un élément important. Il
comprend le salaire brut (salaire net avec les cotisations à la charge des salariés) et les
cotisations sociales patronales.
Dans un contexte de mondialisation, avec une concurrence renforcée dans l’ensemble des
secteurs économiques, la question du coût du travail apparaît essentielle pour la compétitivité
des entreprises.
Plus le coût du travail est élevé, plus les employeurs sont incités à licencier, à substituer le
capital au travail ou encore à délocaliser la production vers des pays à main-d’œuvre bon
marché.
Exemple : Air France a choisi comme stratégie de créer une filiale avec des coûts salariaux
plus faibles en vue de jouer sur la compétitivité-prix.

153
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:40 - July 23, 2018)

2. Analyser l’influence des coûts sur les décisions des entreprises

A. L’influence du coût de production sur les choix de l’entreprise


Pour obtenir un certain niveau de production, les entreprises doivent combiner leurs facteurs
de production, notamment les facteurs travail et capital.
Une entreprise peut utiliser beaucoup le facteur capital et relativement peu le facteur travail.
Dans ce cas, la combinaison productive est à forte intensité capitalistique. Inversement, elle
peut avoir davantage recours à la main-d’œuvre et utiliser relativement peu le facteur capital.
Il s’agit alors d’une combinaison à faible intensité capitalistique.
Le choix de la combinaison se fait essentiellement en fonction du coût relatif du travail, de
son efficacité ainsi que du coût du capital. Ainsi, lorsque les salaires sont relativement faibles,
l’entreprise a intérêt à mettre en place des techniques peu intensives en capital, et inversement
lorsque le coût du travail est relativement élevé.
L’efficacité productive du travail est mesurée à l’aide de la notion de productivité du travail.
Elle compare la production réalisée à la quantité de travail utilisée.
Productivité du travail = Quantité produite ou richesse créée / Quantité de travail utilisée
La productivité peut se mesurer :
– en grandeurs physiques : au numérateur, la production est évaluée par le nombre d’unités
fabriquées ; au dénominateur, le travail est évalué par le nombre d’heures travaillées ;
– en valeur : on utilise pour cela la valeur ajoutée (VA = montant des ventes – montant des
consommations intermédiaires). On compare alors la VA à la quantité de travail utilisée.
On obtient ainsi une productivité horaire du travail définie comme la quantité produite en une
heure de travail ou la productivité par tête du travail, qui est la quantité produite par
travailleur.
La productivité est au cœur des mécanismes économiques. Non seulement les entreprises
cherchent à avoir une productivité élevée, mais elles visent à l’augmenter continuellement :
c’est la recherche des gains de productivité.
Exemple : en réduisant son effectif et en poursuivant son automatisation, le groupe Michelin a
réussi à faire progresser la productivité des salariés, son objectif étant de produire en restant
compétitif face à ses concurrents.

B. Quelle est l’influence du taux d’intérêt sur les décisions des entreprises ?
L’intérêt est la somme qu’un agent économique paie à son créancier pour lui emprunter de
l’argent. Il est exprimé en proportion du montant prêté : c’est ce pourcentage que l’on appelle
« taux d’intérêt » ou « loyer de l’argent ». C’est donc à la fois le coût du crédit pour
l’emprunteur et la rémunération de l’argent pour le prêteur.
Le taux d’intérêt dépend des Banques centrales qui exercent une influence décisive car ce sont
elles qui fixent le taux directeur dans le cadre de leur politique monétaire. C’est le taux auquel
elles prêtent elles-mêmes de l’argent aux banques commerciales, et qui sert de référence aux
taux des crédits que ces dernières accordent à leurs clients.
Pour les entreprises, le taux d’intérêt représente le coût des emprunts destinés à financer
l’investissement. C’est donc un élément des coûts de l’entreprise.

154
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:40 - July 23, 2018)

3. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire »


ou « faire faire »

A. En quoi la chaîne de valeur est-elle un outil d’aide à la décision ?


Élaborée par Michael Porter, la chaîne de valeur est un outil d’analyse des activités clés de
l’entreprise qui ont un impact en termes de coûts ou de qualité et qui peuvent procurer un
avantage concurrentiel. Elle met en évidence les différentes activités (principales et de
soutien) qui sont à l’origine de la création de valeur pour le client :
– les activités principales impliquent la création matérielle et la vente du produit, son
transport jusqu’au client et le service après-vente : la logistique interne, la production, la
logistique externe, la commercialisation et la vente, le service après-vente (SAV) ;
– les activités de soutien viennent à l’appui des activités principales : les approvisionnements,
le développement technologique, la gestion des ressources humaines (GRH) et l’infrastructure
de la firme.
Cartographier l’ensemble des activités de l’entreprise sous forme de chaîne de valeur permet
d’affecter à chaque activité un ensemble de coûts spécifiques, de déterminer les activités qui
contribuent le plus à la création de valeur pour le client.
Les activités principales sont traditionnellement considérées comme des activités stratégiques
importantes que l’entreprise exerce mieux que ses concurrents. Celle-ci a donc intérêt à les
exercer elle-même pour conserver son avantage concurrentiel, alors qu’il est préférable
d’externaliser celles qui ne créent que peu de valeur.
Exemple : dans le secteur de la mode vestimentaire, l’entreprise Zara garde le contrôle de
l’activité liée à la conception des produits et externalise la production des vêtements basiques.

B. L’intégration du développement durable est-il une source de valeur ?


Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (citation de
Mme Brundtland, Premier ministre norvégien, 1987).
En 1992, le Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio, sous l’égide des Nations unies,
officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie, écologie,
social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement
soutenable.
L’épuisement des ressources naturelles, l’augmentation de la pollution et les conséquences
sociales liées à l’exploitation des matières utilisées dans la production de biens, en particulier
celui du luxe, représentent des contraintes auxquelles les entreprises apportent des éléments
de réponse.
C’est pourquoi de nombreuses entreprises réfléchissent au remplacement des matières
naturelles par des matières synthétiques (la fourrure, par exemple), ainsi qu’à un
approvisionnement local limitant alors les transports et la pollution par les rejets de gaz
d’échappement. Ces démarches, qui se veulent respectueuses de l’environnement et de
l’homme en général, représentent de plus en plus un avantage concurrentiel que les
entreprises mettent en avant par rapport à leurs concurrents.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
(15:20:40 - July 23, 2018)

C. Pourquoi les entreprises sous-traitent-elles une partie de leur activité ?


L’impartition est une stratégie économique d’entreprise qui consiste à faire réaliser par des
entités externes des biens et des services au lieu de les produire en interne. La logique n’est
plus celle de faire soi-même mais de faire faire. Elle peut prendre plusieurs formes : la
concession, la franchise ou l’externalisation.
L’externalisation peut prendre la forme de la sous-traitance, qui consiste à confier à une autre
entreprise la réalisation de tout ou partie de sa production (ex. : Renault confie une très grande
part des équipements composant une voiture à des sous-traitants comme Valeo, aussi appelés
« équipementiers »). Elle peut également porter sur les activités de soutien (en référence à la
chaîne de valeur définie par M. Porter) ; il s’agit alors de confier à d’autres firmes des
activités qui ne sont pas créatrices de valeur pour l’entreprise (ex. : Zara livre ses magasins
situés en Europe par camions).
L’externalisation permet à l’entreprise :
– de réduire ses coûts et d’améliorer la qualité de ses produits puisqu’elle a recours à des
entreprises spécialisées dans l’activité qu’elle leur confie. Elle peut ainsi se concentrer sur son
cœur de métier (là où elle est compétente) et sur les activités créatrices de valeur pour elle, de
façon à renforcer ses compétences et à maintenir son avantage concurrentiel ;
– d’être plus flexible face aux évolutions de l’environnement. Par exemple, une baisse de la
demande sera d’abord supportée par les sous-traitants et ensuite par l’entreprise.
Même si l’externalisation présente des avantages, certains risques existent, notamment celui
de dépendance vis-à-vis des prestataires (par exemple, Boeing a dû retarder la livraison de ses
787 car ses sous-traitants n’ont pas respecté les délais impartis au départ).
Par ailleurs, l’entreprise risque de perdre des ressources et des compétences qui s’avèrent être
stratégiques et distinctives pour le maintien d’un avantage sur ses concurrents.
Enfin, l’externalisation peut avoir un coût social du fait des conflits sociaux (liés aux
suppressions d’emplois et/ou au transfert des contrats de travail au prestataire) et des
problèmes de cohésion des salariés qui peuvent naître à cette occasion.

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Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
(15:20:39 - July 23, 2018)

Chapitre 11

Le choix de la structure juridique


de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. La SARL Pausader, p. 153
1. Quelle a été la forme juridique initiale de l’entreprise d’Éric Pausader ? Qu’est-
ce qui, selon vous, justifiait ce choix ?
La forme juridique retenue initialement par Éric Pausader est l’entreprise individuelle. On
peut penser que le créateur de l’entreprise souhaitait en assurer le contrôle et qu’il a choisi la
forme juridique la plus simple.
2. Pourquoi cette entreprise a-t-elle été amenée à devenir une société ?
Le dirigeant de l’entreprise a décidé de transformer l’entreprise en société essentiellement
pour permettre sa croissance. Les moyens personnels d’Éric Pausader ne suffisaient plus à
assurer les investissements nécessaires à l’acquisition de nouveaux locaux et de matériels
modernes.
3. Quels avantages ce changement de structure juridique de l’entreprise peut-il
offrir ?
Par rapport à une entreprise individuelle, la société permet de drainer des capitaux, de
partager la prise de décision et de limiter la responsabilité personnelle du dirigeant
d’entreprise. Elle offre aussi une meilleure image de sa solidité financière et permet donc
d’obtenir plus facilement des concours bancaires en cas de besoin.

1. Justifier le choix d’une structure par les considérations


patrimoniales

A. La prise en compte des risques


Document 1. Le drame de l’échec de l’entrepreneur, p. 154
Document 2. La responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel, p. 154
1. Que signifie la notion de responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel ?
La responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel signifie que les créanciers peuvent
exiger d’être payés sur la totalité des biens composant l’actif du patrimoine de leur débiteur.
L’entrepreneur ne peut pas isoler une partie de son patrimoine qu’il affecterait à son activité
professionnelle, de manière à préserver les autres biens de l’actif.
2. Quelle est la contrepartie positive de cette responsabilité en cas de succès de
l’entreprise ?
En cas de succès de l’entreprise, les profits sont pour l’entrepreneur individuel, sans partage.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
(15:20:40 - July 23, 2018)

Document 3. La contrepartie des risques : la simplicité de création de l’entreprise,


p. 154
3. Relevez les avantages de la micro-entreprise.
La création de la micro-entreprise ne nécessite que très peu de formalités et n’engendre que
des coûts minimes. La micro-entreprise est un dispositif accessible aux seuls entrepreneurs
individuels, justement très sensibles à ces considérations. De plus, outre l’application d’un
dispositif d’imposition simple, elle permet d’accéder à un statut fiscal avantageux.
4. Ce statut fait-il disparaître l’inconvénient majeur de l’entreprise individuelle ?
Le créateur d’une micro-entreprise conserve le statut d’entrepreneur individuel et, à ce titre,
reste responsable sur son patrimoine en cas de difficultés dans l’exploitation.
Document 4. Les atténuations de la responsabilité de l’entrepreneur individuel, p. 154
5. Pourquoi la protection du patrimoine immobilier apparaît-elle comme une
incitation forte à choisir le statut d’entrepreneur individuel ?
Les biens immobiliers sont souvent ceux qui ont le plus de valeur dans le patrimoine des
personnes physiques. De plus, parmi eux, celui qui abrite l’habitation de la famille a une
valeur considérable liée à sa fonction. En permettant de faire échapper ces biens aux
poursuites des créanciers professionnels, la loi fait disparaître une des craintes majeures des
entrepreneurs individuels, à savoir la saisie de leurs immeubles en cas de défaillance.
6. Qu’apporte la loi du 6 août 2015 aux mesures prévues par la loi du 4 août 2008 ?
Pour tout entrepreneur individuel, la loi du 4 août 2008 permet une déclaration
d’insaisissabilité de l’ensemble de ses immeubles : celui de son domicile, mais aussi sa
résidence secondaire. Par exception à la règle du Code civil selon laquelle le patrimoine tout
entier est le gage des créanciers, elle permet donc de mettre ces biens à l’abri des poursuites
des créanciers professionnels, sous réserve de respecter quelques formalités de déclaration et
de publicité. La loi du 6 août 2015 ne concerne qu’un immeuble, celui du domicile, mais c’est
le plus important en général. Cette loi prévoit qu’il échappe automatiquement aux poursuites
des créanciers professionnels. Elle n’impose donc plus la moindre formalité à l’entrepreneur
pour protéger ce bien.
Document 5. L’EIRL : une expérience vécue, p. 155
Document 6. L’EIRL : les règles légales, p. 155
7. Dans quelle mesure peut-on dire qu’en EIRL l’entrepreneur a deux patrimoines ?
La constitution d’une EIRL permet de différencier le patrimoine professionnel de l’entrepreneur
individuel de son patrimoine non affecté à l’exploitation. Concrètement, cela autorise la
scission du patrimoine en deux éléments, ce qui revient à considérer que l’entrepreneur
dispose d’un patrimoine professionnel et d’un patrimoine non professionnel.
8. Quel avantage tire-t-il de cette situation ?
La séparation du patrimoine de l’entrepreneur en deux éléments distincts permet d’écarter de
la poursuite des créanciers professionnels (liés à l’exploitation) les biens que l’entrepreneur ne
veut pas perdre, même en cas de cessation des paiements.
Document 7. Les limites de l’EIRL, p. 155
9. Quels créanciers ne peuvent pas prétendre saisir d’autres biens que ceux du
patrimoine d’affectation de l’EIRL ?
Parmi les créanciers de l’entrepreneur individuel, certains n’ont pas l’habitude de demander
des garanties particulières. C’est le cas du fisc, des organismes sociaux, des fournisseurs…

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
(15:20:40 - July 23, 2018)

Pour eux, le seul patrimoine saisissable en cas de non-paiement par l’entrepreneur est le
patrimoine affecté à l’exploitation.
10. Quels risques pour l’entrepreneur l’EIRL ne peut-elle pas faire disparaître ?
On peut toujours imaginer qu’un banquier demande des garanties à l’entrepreneur individuel,
en particulier lorsqu’une demande de prêt apparaît risquée pour l’établissement financier. Les
garanties peuvent être constituées par des sûretés réelles portant sur les biens personnels du
dirigeant qui ne sont pas dans le patrimoine d’affectation.
11. En quoi cela marque-t-il les limites de l’intérêt de l’EIRL ?
Dans l’hypothèse citée précédemment, la responsabilité de l’entrepreneur peut mettre en péril
des biens qui paraissaient à l’abri des poursuites des créanciers professionnels. La constitution
du patrimoine d’affectation n’est donc pas l’assurance absolue de la préservation du
patrimoine non professionnel.
Document 8. Le passage de l’entreprise individuelle à la société, p. 155
12. Quelles considérations patrimoniales ont poussé Germain Laporte à passer de
l’entreprise individuelle à la société ?
Germain Laporte ne voulait pas continuer à assumer seul la responsabilité patrimoniale liée à
l’activité de son entreprise.
Remarque : par ailleurs, il ne voulait pas non plus continuer à prendre seul toutes les
décisions, mais il ne s’agit pas là directement d’une considération patrimoniale.
Document 9. La définition de la société, p. 156
13. Relevez les éléments constitutifs d’une société dans la SA Piton Conseil.
Selon l’article 1832 du Code civil, la société est constituée par des apports émanant en
principe de plusieurs associés (sauf dans le cas de la société unipersonnelle) : il peut s’agir
d’apports en numéraire et, dans le cas de la société Piton Conseil, Germain Laporte a attiré
trois associés qui ont fourni des liquidités. La société est formée dans l’intention de partager
un bénéfice, les associés acceptant le principe du partage des pertes éventuelles. C’est bien ce
que Germain Laporte accepte pour les profits et attend de ses associés en cas de pertes « si les
choses tournent mal ». Si on se reporte à l’élément psychologique de la société, l’affectio
societatis, il est sûr que les trois associés de Germain Laporte ne se confondent pas avec des
salariés : ils ne sont pas subordonnés et ont vocation à participer aux décisions intéressant
l’avenir de l’entreprise.
14. En quoi la société répond-elle habituellement à une volonté d’entreprendre
à plusieurs ?
Dans de nombreux cas, la société est constituée par plusieurs personnes qui réunissent leurs
talents et leurs moyens pour entreprendre. Le choix d’une société à associé unique plutôt
qu’une entreprise individuelle n’a qu’une finalité patrimoniale, ce qui n’est qu’une motivation
parmi d’autres.
Document 10. La dissociation des patrimoines par la création d’une société, p. 156
15. Pourquoi les sociétés commerciales apparaissent-elles a priori comme des structures
permettant une protection efficace du patrimoine du dirigeant ?
Les sociétés offrent un large choix de structures juridiques d’entreprises. Si elles permettent
de préserver le patrimoine du dirigeant, c’est que certaines d’entre elles – en particulier la
plupart des sociétés commerciales – permettent aux associés de limiter leur responsabilité
personnelle au montant de leur apport.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
(15:20:40 - July 23, 2018)

16. Quel est l’intérêt de créer une EURL ou une SASU plutôt qu’une SARL ou une SAS ?
L’EURL et la SASU sont des sociétés à associé unique, dont les principales règles de
fonctionnement empruntent respectivement à celles de la SARL et de la SAS. L’intérêt du
choix de l’EURL ou de la SASU est donc de concentrer tous les pouvoirs entre les mains
d’une seule personne. Celle-ci aura, le cas échéant, toute possibilité de faire évoluer sa société
vers la SARL ou la SAS en s’associant à d’autres personnes.
Document 11. Les garanties exigées du dirigeant-associé, p. 156
17. Dans quelle mesure la protection du patrimoine de l’entrepreneur ayant opté pour
l’entreprise sociétaire n’est-elle que relative ?
Dans les petites sociétés, les dirigeants associés sont souvent amenés à offrir des garanties, en
particulier aux banques. Ces garanties sont parfois constituées par des sûretés réelles portant
sur les biens personnels du dirigeant ; il peut s’agir aussi d’un cautionnement, par lequel le
dirigeant s’engage à payer lui-même en cas de défaillance de la personne morale. Dans ces
conditions, la responsabilité du dirigeant peut largement dépasser le montant des apports.

B. La prise en compte du régime matrimonial


Document 12. Les incidences du régime matrimonial, p. 157
18. Quel est le régime matrimonial à privilégier absolument pour l’entrepreneur
individuel ?
La séparation de biens est le régime le mieux adapté à la vie des affaires. D’une part, en cas
de difficultés de l’entreprise, l’exploitant et son conjoint ne risquent pas de voir disparaître
une partie importante de leurs biens, constituée par les acquêts. D’autre part, en cas
d’enrichissement de l’exploitant, ses biens propres se valorisent ; en cas de divorce, il n’a pas à
partager avec son conjoint le fruit de son activité personnelle.
19. Dans quelle mesure la question du choix du régime matrimonial opportun
intéresse-t-elle aussi le dirigeant d’une société ?
On sait que le dirigeant d’une société peut être amené à fournir des garanties, parfois en se
portant caution des dettes impayées par la société. Dans ce cas, le choix du régime
matrimonial de la séparation de biens présente les mêmes avantages que pour l’entrepreneur
individuel.

APPLICATION AU CAS
Document. État descriptif du patrimoine d’affectation de l’EIRL, p. 157
1. Déterminez la valeur du patrimoine affecté par Thibault Guillot à son EIRL.
Il suffit de faire l’opération suivante : addition des éléments de l’actif du patrimoine affecté et
soustraction des éléments du passif. On obtient alors : 362 000 – 53 000 = 309 000 €.
2. Cette affectation de biens empêche-t-elle toute saisie portant sur un bien personnel
de Thibault Guillot non compris dans le patrimoine d’affectation ?
Dès lors que le détenteur d’une créance sur Thibault Guillot n’a pas de garantie particulière, il
ne peut faire saisir, en cas d’impayé, que les éléments du patrimoine d’affectation. Toutefois,
un créancier qui aurait demandé et obtenu une garantie sur un bien personnel de
l’entrepreneur, non compris dans le patrimoine d’affectation, peut obtenir que ce bien soit
vendu pour être remboursé d’une créance impayée.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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3. Quelle conclusion en tirez-vous quant à la pertinence de la création d’une EIRL ?


Créer une EIRL permet certes à l’entrepreneur individuel d’éviter de supporter une
responsabilité personnelle trop lourde, mais cette forme juridique est surtout pertinente à
l’égard des créanciers professionnels qui ne sont pas en situation de demander des garanties
sur des biens hors du patrimoine d’affectation.
Remarque : on peut cependant relever que si le patrimoine affecté a une grande valeur, même
les banquiers peuvent être rassurés et se contenter des biens le composant comme garantie de
paiement par l’entrepreneur.

2. Justifier le choix d’une structure par les statuts social et fiscal


de l’entrepreneur
Document 13. Le choix du statut social, un critère de moins en moins déterminant,
p. 158
1. Comment les régimes de protection sociale des dirigeants se rapprochent-ils ?
Depuis le 1er janvier 2018, le rapprochement des régimes de protection de tous les travailleurs,
y compris les indépendants, est mis en œuvre par la prise en charge par la Sécurité sociale de
l’ensemble des cotisants. La loi prévoit une unification généralisée de la protection sociale
d’ici 2020.
Document 14. Le statut fiscal, premier critère de choix de la structure juridique
de l’entreprise pour certains, p. 158
Document 15. L’imposition des bénéfices des entrepreneurs individuels, p. 158
2. Quelles sont les considérations qui ont poussé Audrey à choisir le statut
d’entreprise individuelle (micro-entreprise) ?
Après avoir été salariée, Audrey a décidé de créer sa propre entreprise. Si elle a choisi le statut
de l’entreprise individuelle, c’est sûrement parce qu’elle souhaitait être libre dans l’organisation
de son travail et qu’elle espérait améliorer ses revenus. D’ailleurs, elle reconnaît avoir choisi
le statut de la micro-entreprise pour ses avantages en termes d’imposition.
Document 16. L’imposition des bénéfices des sociétés, p. 158
3. Relevez les cas où l’entreprise sociétaire soumet son dirigeant à l’impôt sur les
revenus.
L’associé unique d’EURL est automatiquement soumis à l’impôt sur le revenu pour les
bénéfices de la société.
Remarque : les dirigeants des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés sont également
soumis à l’impôt sur le revenu, mais cela en fonction de leurs émoluments et des dividendes
perçus, non pas directement au regard des résultats de la société.
4. Dans quels cas peut-on « choisir » son mode d’imposition ? Dans quel sens ?
L’associé d’EURL peut décider que les bénéfices de la société seront imposés à l’impôt sur
les sociétés. Le dirigeant d’une SARL « de famille » peut écarter la règle de l’imposition à
l’impôt sur les sociétés et choisir de se faire appliquer l’impôt sur les revenus pour les
bénéfices réalisés par la société.
Document 17. Les taux de l’impôt, p. 159
5. Quel impôt est proportionnel ? Quel est celui qui est progressif ?
L’impôt sur les sociétés est proportionnel puisque son taux s’applique de façon identique aux
bénéfices.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
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L’impôt sur le revenu est progressif : au fur et à mesure que les revenus s’élèvent, ils subissent
un taux de prélèvement croissant.
Remarque : les étudiants relèveront peut-être que la proportionnalité de l’impôt sur les
sociétés n’est pas absolue puisqu’il existe deux tranches de bénéfices concernées par des taux
différents. Mais il s’agit là de correctifs initialement imaginés pour favoriser les sociétés au
chiffre d’affaires modeste et aujourd’hui appliqués durant la phase de transition vers le taux
unique à 25 %.
6. Les revenus faibles sont-ils plus imposés lorsque l’impôt est proportionnel ou
progressif ?
La progressivité de l’impôt permet d’alourdir relativement la charge fiscale avec l’augmentation
des revenus, tandis que la proportionnalité se traduit par des prélèvements qui ne pénalisent
pas l’augmentation des revenus. Donc, en considérant le taux de l’IS et celui des premières
tranches de l’IR, si les revenus sont faibles, ils sont moins imposés à l’IR.
7. Les revenus élevés sont-ils plus imposés lorsque l’impôt est proportionnel ou
progressif ?
La progressivité de l’impôt pénalise les revenus élevés dès lors que les tranches supérieures
de revenus sont soumises à des prélèvements dont le taux dépasse celui de l’impôt
proportionnel. C’est bien le cas de la fiscalité directe française. Les revenus élevés sont donc
plus imposés avec l’impôt proportionnel.
8. Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de régime fiscal toujours plus avantageux
que l’autre ?
L’IS apparaît plus avantageux en cas de bénéfices très importants ou assez faibles. L’IR est
certainement plus avantageux lorsque l’entrepreneur est marié, éventuellement s’il a des
enfants à charge, et plus encore si son conjoint n’a aucun revenu personnel.
Déterminer le régime fiscal le plus avantageux nécessite de prendre en considération, outre le
montant des bénéfices, la composition de la famille et les autres revenus imposés du foyer
fiscal.
9. Quelle conclusion peut-on en tirer pour ce qui concerne le choix de la structure
juridique de l’entreprise au regard de l’impôt ?
Il ne faut pas avoir d’a priori en ce qui concerne la relation entre la structure juridique et
l’impôt concernant l’entreprise. C’est en fonction des revenus ou bénéfices escomptés que le
choix du type d’impôt doit se faire, et à partir de là le choix de la structure juridique
permettant d’être assujetti à l’impôt retenu.

APPLICATION AU CAS, p. 159


1. Quels paramètres Thibault Guillot a-t-il considérés en 2012 dans son choix de la
forme juridique la plus adéquate au regard de la fiscalité ?
En 2012, lors de la création de son entreprise, Thibault Guillot a envisagé des bénéfices assez
réduits lors des premiers temps de son exploitation. C’est un des facteurs qui l’a amené à
choisir de créer une entreprise individuelle, dont les profits sont directement imposés à
l’impôt sur le revenu entre les mains de l’entrepreneur : le taux d’impôt, progressif, est
modeste pour les premières tranches de revenus.
Remarque : on peut attirer l’attention des étudiants sur le fait que Thibault Guillot étant
célibataire sans enfant, la progressivité de l’impôt sur le revenu joue à plein puisqu’il n’a
qu’une part. Cela conforte le fait que c’est la modestie des profits attendus qui l’a amené, sur
le plan fiscal, à privilégier le choix de l’entreprise individuelle.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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2. Quels sont les éléments qui peuvent le pousser aujourd’hui à modifier le statut de
son entreprise pour des raisons fiscales ?
La progressivité de l’IR pénalisant l’entrepreneur qui réalise des bénéfices importants, c’est le
succès de Tee-shirt de France qui, sur le plan de la fiscalité, doit pousser Thibault Guillot à
adopter une structure juridique soumise à l’IS, comme une SARL, une SA ou une SAS.

3. Justifier le choix d’une structure au regard du fonctionnement


et de l’évolution de l’entreprise

A. Le fonctionnement de l’entreprise
Document 18. L’indépendance de l’entrepreneur individuel, p. 160
1. En quoi le fonctionnement de l’entreprise individuelle est-il naturellement simple ?
L’entreprise individuelle se confond totalement avec l’entrepreneur. Son fonctionnement ne
nécessite aucune réunion, aucune assemblée générale, aucune obligation d’information ou de
consultation. C’est ce qui fait la simplicité de son fonctionnement.
2. Quel est le sens de la formule soulignée dans le texte ?
Pauline ayant opté pour le statut d’entrepreneur individuel, elle n’a de compte à rendre à
personne en ce qui concerne les décisions de gestion qu’elle prend et les choix stratégiques
qu’elle fait.
3. Quels sont les risques liés à l’exercice du pouvoir sans partage dans l’entreprise ?
La contrepartie de l’indépendance dans la prise de décision est le risque d’erreur inhérent au
fait que Pauline ne reçoit jamais d’avis ou de contradiction qui pourraient éclairer ses choix.
Document 19. L’exercice du pouvoir au sein de l’entreprise, p. 160
4. Dans quelles structures la solitude face à la décision peut-elle rendre les choix
stratégiques difficiles ? Justifiez.
Le statut d’entrepreneur individuel et celui des sociétés à associé unique (EURL ou SASU)
rendent les choix stratégiques difficiles car le dirigeant ne peut ni s’appuyer sur d’autres avis
ni être critiqué dans ses décisions.
5. Précisez et justifiez la relation entre les apports d’un associé et ses pouvoirs au
sein des assemblées générales de la société.
Chaque associé reçoit un nombre de parts proportionnel à l’importance de ses apports dans la
constitution du capital de la société et les parts détenues donnent droit à un nombre
proportionnel de voix en assemblée générale.
6. Dans quelle mesure le choix d’une structure sociétaire impose-t-il au dirigeant de
se soumettre aux représentants de la majorité du capital ?
Dans les sociétés, les assemblées générales permettent aux associés d’exprimer leurs attentes
et de sanctionner éventuellement le dirigeant dont ils seraient mécontents. Comme les
décisions sont prises au sein de ces assemblées à la majorité des voix (en général, soit
majorité simple en AGO, soit majorité renforcée en AGE), le dirigeant est tenu d’obtenir
l’approbation de ses associés majoritaires.

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Document 20. Le pouvoir du dirigeant de la société à l’égard des tiers, p. 161


7. Pourquoi les règles du partage du pouvoir dans la société s’effacent-elles lorsqu’il
s’agit de prendre des décisions intéressant les rapports de la société avec des tiers ?
Pour les tiers (clients, fournisseurs, banquiers…), le dirigeant de la société commerciale est le
représentant de la personne morale et leur seul interlocuteur lors de la conclusion des
contrats). Rien ne leur permet de savoir si le dirigeant agit bien dans le cadre des pouvoirs qui
lui sont accordés par les statuts ou par les assemblées générales. Il est donc normal qu’à leur
égard, la loi précise que le dirigeant est censé disposer de tous les pouvoirs pour engager la
société.
Document 21. Pourquoi s’associer pour décider ?, p. 161
8. Quels sont les avantages recherchés par Frédéric Munier et Nicolas Rohr dans
l’adoption d’une structure sociétaire ?
Les deux associés ont souhaité une structure d’entreprise dans laquelle chaque dirigeant peut
compter sur l’autre pour l’aider à prendre la bonne décision, pour le stimuler par ses bons
résultats, mais aussi pour le mettre en garde, voire le critiquer. Tous ces avantages de la
société sont d’autant plus indispensables ici que les créateurs de l’entreprise sont jeunes et
inexpérimentés.
9. À quelle condition le pouvoir au sein de la société est-il réparti également entre eux ?
Pour bénéficier d’un partage équilibré des pouvoirs, deux associés doivent réaliser des apports
au capital d’égale importance.
Document 22. Comparaison des principales sociétés commerciales, p. 161
10. Quelles sont les sociétés dont l’adoption est facilitée par les règles concernant le
capital social et les apports possibles ?
Dans certains cas, la loi n’impose pas de capital minimum, facilitant ainsi le choix de
certaines structures sociétaires, en particulier pour les jeunes créateurs d’entreprise. Il s’agit
de la SARL ou de l’EURL, de la SA ou de la SASU.
11. Quels sont les principaux points rapprochant la SARL et la SAS en termes
d’exercice du pouvoir et de contrôle de la société ?
En SARL comme en SAS, le gérant ou le président peut être associé ou non.
Dans le premier cas, sa stabilité à la tête de la société dépend de l’importance de ses apports.
S’il est majoritaire, il peut compter sur une réelle pérennité de ses pouvoirs et sur un contrôle
efficace de l’entreprise. S’il est minoritaire, son sort dépend de son aptitude à obtenir le
soutien de la majorité des associés.
Si le dirigeant n’est pas associé, alors son sort est lié à l’approbation de son action à la tête de
la société par la majorité des associés. Si ces derniers ne sont pas satisfaits de ses choix et des
résultats, il peut être révoqué.
Document 23. SAS – SASU : les raisons du succès, p. 162
12. Pourquoi peut-on dire que les règles de fonctionnement de la SAS sont consensuelles ?
Dans la SAS, ce n’est pas la loi qui fixe l’essentiel des règles de fonctionnement de la société,
comme dans les autres sociétés commerciales, mais les statuts, c’est-à-dire le contrat rédigé
par les associés. Puisque celui-ci détermine les pouvoirs des différents organes de la société,
les modalités de consultation et de vote des associés…, on peut dire que les règles de
fonctionnement de la société sont consensuelles puisqu’elles émanent de la volonté des associés.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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13. En quoi la souplesse d’organisation de la SAS liée au rôle de ses statuts est-elle la
première cause du succès de cette forme de société ?
Les sociétés commerciales sont gouvernées par des règles légales assez rigides, qu’il s’agisse
de celles qui fixent l’organisation de l’entreprise ou de celles qui précisent ses modalités de
fonctionnement. Dans le cas de la SAS, la particularité de cette structure est la grande liberté
qui existe concernant ces deux points. Par ailleurs, comme elle ne présente pas d’inconvénients
spécifiques par rapport à la SARL ou la SA, son succès est donc certainement lié à la
possibilité de privilégier le rôle des associés au travers des statuts.
Document 24. La diversité des sociétés commerciales, p. 162
14. Analysez l’évolution des parts de chaque type de sociétés commerciales.
De 2012 à 2016, la SARL et l’EURL (SARL unipersonnelle) sont passées de plus de 76 %
des sociétés commerciales à 40 %, alors que la SAS et la SASU (SAS unipersonnelle) sont
passées de 20 % à 56 %.
Les autres sociétés (dont la SA) sont restées au taux d’environ 4 % des sociétés commerciales.
15. Précisez le pourcentage des sociétés unipersonnelles aux différentes périodes étudiées.
Les sociétés unipersonnelles (EURL et SASU) sont passées de 36 % à 48 % de 2012 à 2016.
En détaillant, on observe pour les EURL un recul de 29 % à 16 %, et pour les SASU une
progression de 10 % à 32 %.
16. Au regard de la proportion des sociétés unipersonnelles, dites quels sont les
objectifs prioritaires des créateurs de sociétés parmi les suivants : collaborer avec
d’autres personnes, opérer une dissociation des patrimoines, garder le contrôle
de son entreprise, partager les responsabilités avec d’autres associés, collecter des
fonds par des apports.
Les sociétés à associé unique sont relativement plus nombreuses que les autres sociétés
commerciales. Les objectifs des créateurs de sociétés ainsi révélés sont prioritairement :
opérer une dissociation des patrimoines (une société choisie plutôt qu’une entreprise
individuelle) et garder le contrôle de son entreprise.

B. L’évolution de l’entreprise
Document 25. Les limites de l’entreprise individuelle, p. 163
17. Dans quelle mesure l’expérience de Jérôme Mauduit montre-t-elle que l’entrepreneur
individuel a du mal à accompagner une importante croissance de son affaire ?
Jérôme Mauduit a connu le succès en dirigeant seul son entreprise individuelle. Pourtant, il
avoue que la croissance de son affaire l’amène à envisager de changer de statut et à s’associer.
Les raisons qui poussent un entrepreneur à adopter le statut de société lors de la croissance de
l’entreprise sont la volonté de partager les responsabilités et de bénéficier d’apports au capital
pour accroître sa surface financière.
Document 26. Le financement de l’expansion de l’entreprise, p. 163
18. Pourquoi une entreprise constituée en forme de société pouvant accueillir de
nouveaux actionnaires est-elle une forme juridique favorisant le financement de
son expansion ?
Le statut de société ouverte à de nouveaux actionnaires permet d’attirer des financiers qui ne
sont pas intéressés par la participation à la gestion mais par la rentabilité de leur
investissement. En même temps, pour le dirigeant de l’entreprise, c’est un moyen d’obtenir
des fonds externes autres que bancaires.

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APPLICATION AU CAS
Document. Les difficultés de financement des PME, p. 163
1. En quoi la situation personnelle du dirigeant de PME est-elle essentielle pour
financer l’entreprise individuelle ?
L’entrepreneur individuel doit soit financer lui-même son activité, soit obtenir des concours
bancaires. Dans les deux cas, sa situation de fortune est donc essentielle car les banques
n’accordent des prêts qu’avec des garanties, le plus souvent l’engagement de l’entrepreneur à
titre de caution.
2. Quelle évolution de son entreprise Thibault Guillot a-t-il dû envisager pour
améliorer ses capacités de financement ?
Pour faciliter ses investissements, Thibault Guillot a dû abandonner le statut d’entrepreneur
individuel pour créer une société commerciale de type SAS.
3. À quelle condition Thibault Guillot gardera-t-il le contrôle de son entreprise dans
ce cas ?
Pour conserver le contrôle de son entreprise, Thibault Guillot a dû réaliser la majorité des
apports pour être l’associé majoritaire. Dans ces conditions, les autres associés ne peuvent ni
contester ses choix ni remettre en cause son statut personnel de dirigeant.

4. Justifier le choix d’une structure pour servir l’économie sociale


et solidaire
Document 27. Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?, p. 164
1. En quoi les sociétés constituées pour servir l’économie sociale et solidaire
fonctionnent-elles différemment des entreprises capitalistes « classiques » ?
Les sociétés au service de l’économie sociale et solidaire ne fonctionnent pas en mettant en
avant la primauté du profit à réaliser, même si, en proposant des biens ou des services vendus
sur le marché, elles visent à concurrencer les entreprises traditionnelles. Lorsque leur activité
dégage des profits, elles en font un usage spécifique.
Document 28. Les sociétés coopératives : l’exemple des SCOP, p. 164
2. Relevez les caractéristiques de la SCOP qui la rattachent aux principes de
l’économie sociale et solidaire.
À la différence d’une société de type « classique », une SCOP partage les profits réalisés
selon un processus totalement démocratique : la redistribution des bénéfices favorise largement
les salariés-associés.
Document 29. Un exemple de SCOP, p. 164
3. Lorsque l’agence Appaloosa réalise des profits, comment peut-elle les utiliser ?
Les profits d’une SCOP doivent être affectés à plusieurs finalités qui déterminent leur
partage : une part doit être reversée aux salariés, une autre doit être mise en réserve pour les
investissements à venir, et la plus petite des parts est attribuée aux actionnaires de la société.
4. Quelle est la particularité des salariés d’une SCOP ? Quelle conséquence cela a-t-il
sur le style de management et la prise de décision dans ce type d’entreprise ?
Au sein des assemblées générales des SCOP, les salariés sont présents avec voix prépondérante.
C’est là le point qui différencie le plus la SCOP de l’entreprise sociétaire « classique » : les
salariés sont des associés majoritaires qui contrôlent donc les choix stratégiques de l’entreprise.

166
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
(15:20:40 - July 23, 2018)

Document 30. Les mutuelles, p. 165


Document 31. Les mutuelles font de la complémentaire santé, p. 165
5. Quel est le rôle des mutuelles de santé ?
Les mutuelles de santé aident leurs adhérents à financer une partie des soins, des médicaments,
des actes médicaux et chirurgicaux, des prothèses… en remboursant tout ou partie des montants
que l’assurance maladie de la Sécurité sociale laisse à la charge des patients.
6. En quoi le mode d’organisation des mutuelles de santé illustre-t-il l’application
des principes de l’économie sociale et solidaire ?
Ces mutuelles n’ont pas de capital social. Elles financent leurs actions par les cotisations de
leurs membres. Leur finalité n’est pas le profit mais le service aux adhérents, en apportant une
amélioration de la couverture médicale.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Les coopératives issues de transmission d’entreprises, p. 165
Document 2. La SCOP d’amorçage, p. 165
1. En quoi l’adoption du statut de SCOP est-elle révélatrice d’un engagement éthique ?
Dans le cadre de la SAS Tee-shirt de France, les profits sont en grande partie distribués aux
actionnaires et les décisions de gestion échappent à tout contrôle des salariés. Sur ces points,
le passage au statut de SCOP serait révélateur des changements de priorité de l’entreprise
puisque ce type de société impose d’associer les salariés au capital, donc aux décisions ainsi
qu’aux profits.
2. Relevez les informations montrant que le statut de SCOP n’est pas réservé au
seul cas de la reprise d’une entreprise en difficulté par ses salariés.
La transformation de sociétés « saines » en SCOP concerne 13 % des sociétés coopératives
fin 2016. Quant aux créations de sociétés directement constituées en forme de SCOP, cela
concerne, à la même date, 15 % des créations. Dans l’un comme dans l’autre cas, ces SCOP
ne constituent pas des reprises d’entreprises en difficulté.
3. Si Thibault Guillot choisissait de faire évoluer sa SAS vers une SCOP, quel
intérêt – et pour qui – présenteraient les dispositions de la SCOP d’amorçage ?
L’évolution de la SAS vers une SCOP présenterait l’intérêt d’associer les salariés aussi bien
au partage des profits qu’à la prise de décision. De prime abord, ils seraient donc les
bénéficiaires de cette transformation. Mais l’évolution du management et de la perception de
ces avantages entraînerait certainement une implication plus grande encore des salariés, et
cela serait profitable à l’entreprise en général. De plus, dans le même sens, l’activité de Tee-
shirt de France pourrait bénéficier de suggestions pertinentes venant du personnel associé.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
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Activités
1. L’EIRL, p. 166
1. Relevez l’inconvénient le plus grave de l’EIRL pour un entrepreneur débutant
sans moyens financiers importants.
Le créateur d’une EIRL doit affecter une partie de son patrimoine à l’activité professionnelle.
Ce patrimoine affecté a pour vocation de servir de garantie aux créanciers professionnels.
Pour un entrepreneur débutant, s’il n’a pas d’importants moyens financiers, la valeur de ce
patrimoine risque d’être assez faible. Dans ces conditions, il peut avoir des difficultés à
obtenir des prêts bancaires indispensables pour financer son activité. Le seul moyen dont il
dispose pour rassurer les banques est d’affecter l’essentiel ou la quasi-totalité de son
patrimoine à l’EIRL. En cas de difficultés rencontrées dans l’exploitation de son entreprise, il
risque alors la ruine.
2. La limitation de responsabilité au patrimoine affecté vous semble-t-elle suffisante
pour motiver le choix du régime de l’EIRL ? Justifiez.
L’EIRL est un type d’entreprise individuelle. Elle se confond avec la personne de l’entrepreneur.
Si cette forme d’entreprise est retenue par le créateur d’entreprise, ce n’est pas seulement en
raison de la possibilité d’un patrimoine affecté. C’est aussi que, en cas de succès de l’activité,
tous les profits reviennent à l’entrepreneur.

2. Les garanties demandées à l’entrepreneur, p. 167


1. Qu’est-ce qui justifie les demandes de garantie émanant des banques ?
Les banques sont prudentes : elles prêtent aux entrepreneurs si elles ont l’assurance d’être
remboursées. Comme de nombreuses entreprises connaissent des défaillances, et dans ce cas,
leur patrimoine propre est souvent insuffisant, les banquiers exigent préventivement des
garanties portant soit sur des biens personnels particuliers du dirigeant de l’entreprise, soit sur
son engagement personnel de pallier l’insolvabilité de l’entreprise.
2. Dans quelle mesure les règles limitant la responsabilité personnelle de l’entrepreneur
individuel sont-elles illusoires face aux besoins de financement de l’exploitation ?
Dans une entreprise individuelle, l’immeuble abritant le domicile de l’entrepreneur n’est, en
principe, pas saisissable par les créanciers professionnels. D’autres biens immobiliers ne
servant pas à l’exploitation peuvent aussi, par une déclaration expresse, être exclus des
poursuites de ces créanciers. S’il crée une EIRL, l’entrepreneur met à l’abri ses biens qui ne
sont pas affectés à l’exploitation. Pourtant, toutes ces règles sont insuffisantes à assurer de
manière absolue la protection du patrimoine de l’entrepreneur individuel s’il a des besoins de
financement pour lesquels il a besoin de concours bancaires. En effet, rien n’interdit à la
banque d’exiger des garanties, y compris celles portant sur des biens normalement exclus des
poursuites des créanciers professionnels.
3. Pourquoi la responsabilité du dirigeant de société n’est-elle souvent que
théoriquement limitée ?
Le dirigeant d’une société, dès lors qu’il est associé (cas le plus fréquent), voit sa responsabilité
personnelle limitée financièrement au montant de ses apports au capital. Pourtant, lorsqu’il se
tourne vers les banques pour obtenir des fonds – hormis dans le cas où il dirige une grande

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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société disposant de fonds propres importants –, il est souvent obligé de fournir des garanties,
en particulier un cautionnement, comme s’il était un entrepreneur individuel. En cas de
défaillance de la personne morale qu’il dirige, son patrimoine personnel peut donc être saisi
pour rembourser les dettes de la société.

3. La transmission de l’entreprise selon sa forme juridique, p. 167


1. Quelle structure juridique facilite la transmission de l’entreprise à une ou plusieurs
personnes ?
Les structures sociétaires facilitent la transmission de l’entreprise, aussi bien dans le cadre
d’une vente que par succession. En effet, il est possible de céder les parts ou actions de la
société pour la transférer aux nouveaux propriétaires. Cela peut d’ailleurs se faire en globalité
à une seule personne (en particulier pour transmettre une EURL ou une SASU), mais aussi au
bénéfice de plusieurs personnes.
2. Opposez les SARL aux sociétés « ouvertes » (type SA ou SAS).
La transmission d’une SARL suppose l’agrément du cessionnaire par les associés représentant
la majorité du capital de la société, tandis que la transmission des actions d’une SA ou d’une
SAS est en principe libre. Il apparaît donc que ces deux types de sociétés commerciales sont
celles qui facilitent la transmission d’une entreprise, même si, par exception, il existe parfois
dans les statuts une clause qui impose l’agrément des cessionnaires par les associés.

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L’essentiel du cours

Introduction
Les motivations qui dictent le choix de la structure de l’entreprise sont variées. Il s’agit
souvent de la volonté d’organiser le patrimoine en prenant en compte la responsabilité de
l’entrepreneur (1), mais également de l’importance accordée aux statuts social et fiscal du
dirigeant de l’entreprise (2). Enfin, choisir une structure impose d’envisager si elle est adaptée
au fonctionnement et aux évolutions possibles de l’entreprise (3), éventuellement pour servir
l’économie sociale et solidaire (4).

1. Justifier le choix d’une structure par les considérations


patrimoniales
A. La prise en compte des risques
1. Le principe de la responsabilité illimitée en entreprise individuelle
La première motivation du créateur d’entreprise est sans aucun doute de connaître la réussite
professionnelle. Il voit dans l’entreprise le cadre d’un emploi stable et de revenus réguliers,
voire importants. Cette ambition est légitime, et l’entreprise individuelle permet certainement
d’assurer pleinement le contrôle de son avenir professionnel. Mais cette structure juridique est
aussi celle qui fait prendre à l’entrepreneur les plus grands risques patrimoniaux. En effet,
l’entreprise et l’entrepreneur se confondent, et le patrimoine du créateur est tout entier engagé
pour garantir les dettes professionnelles. L’échec éventuel de l’activité professionnelle peut se
traduire par la ruine de l’entrepreneur.
2. Les aménagements de la responsabilité en entreprise individuelle
Le législateur a pris conscience de la nécessité d’atténuer la règle de la responsabilité illimitée
de l’entrepreneur individuel. Il ne faut pas détourner de la création d’entreprise ceux qui ne
sont pas prêts à prendre des risques patrimoniaux illimités.
Avec la loi du 4 août 2008, l’entrepreneur individuel a obtenu la possibilité, au prix de
certaines démarches, de préserver ses différents biens fonciers non affectés à l’activité
professionnelle. La loi du 6 août 2015 a permis, quant à elle, d’écarter d’office des poursuites
des créanciers professionnels l’immeuble abritant la résidence principale de l’entrepreneur.
Une importante innovation juridique découle de la loi du 15 juin 2010, qui a créé le statut de
l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), dans le cadre de laquelle
l’entrepreneur peut décider d’affecter une partie seulement de son patrimoine à son activité. Il
préserve ainsi ses autres biens des poursuites des créanciers professionnels. La seule formalité
imposée est la déclaration de la liste des biens constituant le « patrimoine affecté ».
3. La limitation de responsabilité dans les différentes sociétés commerciales
La création d’une société permet de donner naissance à une personne morale disposant de son
propre patrimoine. Il n’y a plus de confusion entre l’entreprise et l’entrepreneur, et ce dernier
peut limiter sa responsabilité à l’égard des créanciers de l’entreprise.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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Les principales sociétés commerciales (la SARL, l’EURL, la SA, la SAS ou la SASU)
présentent toutes l’avantage de limiter la responsabilité du dirigeant, comme celle de tout
associé, au montant des apports qu’il a effectués pour constituer le capital de la société.
À l’égard d’un grand nombre de créanciers, les fournisseurs, le fisc, les organismes sociaux,
la limitation de responsabilité est un élément déterminant du choix de la structure sociétaire
d’entreprise.
Toutefois, la pratique de la vie des affaires atténue singulièrement cet avantage à l’égard des
professionnels du crédit : que le dirigeant de la société sollicite un prêt bancaire et, souvent, le
banquier exigera de lui une garantie pour se prémunir d’un défaut de paiement de la personne
morale. Dans ce cas, en se portant caution (il s’engage à se substituer personnellement à la
société pour payer en cas de défaillance de celle-ci) ou en donnant ses biens personnels en
garantie, le dirigeant assume personnellement le risque de défaillance de la société.

B. La prise en compte du régime matrimonial


S’il est marié, la situation personnelle et familiale du créateur d’entreprise l’oblige à envisager
les moyens juridiques pour ne pas mettre en péril l’ensemble des biens du couple. Selon le
régime matrimonial adopté, certains biens pourraient en effet être engloutis dans le passif
commercial, pénalisant ainsi le conjoint.
Le régime de la communauté légale est adopté par ceux qui se marient sans passer de contrat
devant notaire. Les biens acquis à titre onéreux après le mariage sont communs aux deux
époux. Ils répondent tous des dettes professionnelles. A contrario, seuls les biens possédés
avant le mariage ou reçus à titre gratuit (par succession, par exemple) constituent des biens
propres à chacun des époux, échappant aux poursuites des créanciers du conjoint.
Le régime contractuel de la séparation de biens permet de dissocier les biens de chacun des
époux : ce qui est acquis ou reçu en donation par chacun lui appartient exclusivement. Le
conjoint du créateur d’entreprise ne peut pas subir la saisie de ses biens en cas de difficulté
dans l’exploitation.

2. Justifier le choix d’une structure par les statuts fiscal et social


de l’entrepreneur
A. Le statut social du dirigeant d’entreprise
Le statut social et la protection contre les différents risques (maladie, accident du travail,
retraite…) varient selon les situations.
Au regard de la Sécurité sociale, le dirigeant de société est assimilé à un salarié dans certaines
situations : s’il est gérant non majoritaire d’une SARL ou s’il est à la tête d’une société de
capitaux. Dans ces cas, il bénéficie d’assurances sociales très complètes, au titre de la
maladie, de la maternité, des accidents du travail, de la vieillesse.
Les autres dirigeants, sont considérés comme des travailleurs indépendants. C’est le cas, par
exemple, de l’entrepreneur individuel, de l’associé unique d’EURL, du gérant associé
majoritaire de SARL.
Toutefois, depuis le 1er janvier 2018, le rapprochement des régimes de protection de tous les
travailleurs, y compris les indépendants, est mis en œuvre par la prise en charge par la
Sécurité sociale de l’ensemble des cotisants. La loi prévoit une unification généralisée de la
protection sociale d’ici 2020.

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B. Le statut fiscal du dirigeant d’entreprise


L’entreprise a vocation à générer des profits et ceux-ci donnent lieu à des prélèvements
fiscaux. Aussi, le créateur doit-il s’interroger sur les possibilités d’optimisation fiscale.
1. Les différents modes d’imposition des bénéfices
Il existe deux régimes d’imposition des profits de l’entreprise : soit la personne physique est
imposée au titre de l’impôt sur le revenu (IR), soit la société est frappée par l’impôt sur les
sociétés (IS).
En entreprise individuelle, il n’y a pas d’imposition au niveau de l’entreprise : l’entrepreneur
est imposé directement au titre de l’IR.
En EURL, la personne morale n’est pas imposée elle-même : l’associé unique est imposé
directement au titre de l’IR. Toutefois, l’EURL peut opter pour l’IS.
En SARL, les bénéfices sont soumis à l’IS. Parfois, il y a une option possible : si la SARL est
une société « de famille », le dirigeant peut opter pour l’IR.
Si l’entreprise est une société de capitaux (SA, SAS ou SASU), ses bénéfices sont soumis à
l’IS.
2. L’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS)
Le dispositif de l’IS consiste en un prélèvement proportionnel en principe à 28 % (avec
l’objectif d’un taux à 25 % en 2022) ou à un taux minoré à 15 % sur la fraction des bénéfices
inférieure à 38 120 € pour les petites sociétés. La proportionnalité de l’IS, comparée à la
progressivité de l’IR, permet de penser que le poids de la fiscalité est relativement moindre si
les bénéfices sont très importants.
L’IR s’applique aux bénéfices réalisés selon un barème progressif dont la tranche supérieure
est actuellement fixée à 45 %. Il prend en compte le quotient familial qui détermine l’impôt
en fonction de la composition du foyer fiscal imposé ; cette règle peut avoir une incidence
importante sur le taux marginal de l’impôt (si le montant des autres revenus est significatif).
D’un autre côté, l’IR est sensiblement allégé par la présence d’enfants ou d’autres personnes à
charge au foyer.
Il paraît donc difficile de choisir la forme juridique d’entreprise toujours intéressante au
regard de la fiscalité. Cas par cas, il faut prendre en compte les deux types de paramètres
intéressant le créateur : sa situation familiale d’une part, les profits attendus d’autre part.

3. Justifier le choix d’une structure au regard du fonctionnement


et de l’évolution de l’entreprise
A. Le fonctionnement de l’entreprise
L’entrepreneur individuel exerce un pouvoir sans partage. C’est également le cas des
dirigeants de certaines structures sociétaires : les sociétés unipersonnelles (EURL ou SASU),
qui constituent des formes de sociétés de plus en plus souvent retenues.
En dehors de ces situations, le pouvoir est partagé car le fonctionnement des sociétés suppose
un certain consensus et l’approbation des choix du dirigeant par les autres associés au travers
des assemblées générales d’associés.
Dans les sociétés de capitaux et la SARL, le créateur d’entreprise doit savoir que son pouvoir
sera à la hauteur de son engagement financier et des risques assumés. En effet, lors des votes
en assemblée générale, tout associé détient une quantité de droits de vote proportionnelle à
ses apports.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
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La SAS, de son côté, est marquée par la souplesse de fonctionnement résultant du rôle
privilégié des statuts qui constituent la source première des règles qui s’appliquent à elle.

B. L’évolution de l’entreprise
1. Le changement de structure de l’entreprise
La vie de l’entreprise et ses orientations stratégiques peuvent amener le dirigeant à changer de
structure : en particulier s’il ne veut plus assumer seul la direction ou les risques, il
transformera une entreprise individuelle en société.
2. Les besoins financiers de l’entreprise
L’entrepreneur doit prendre en compte les exigences de financement des stratégies
envisagées. La capacité à faciliter ce financement n’est pas la même pour toutes les structures.
Celles qui peuvent rassembler des capitaux importants (comme certaines SA ou SAS)
semblent mieux armées pour deux raisons : d’une part, l’importance du montant de leurs
capitaux propres rassure, d’autre part, elles obtiennent facilement des crédits bancaires, voire
un financement par l’introduction en Bourse et le placement de titres financiers auprès
du public.
En revanche, pour les petites et moyennes entreprises, et spécialement les entreprises
individuelles, l’obtention des crédits bancaires est généralement conditionnée par les
engagements personnels de l’entrepreneur ou du dirigeant. Leurs possibilités financières
limitées constituent souvent un obstacle à frein à la réalisation de leurs objectifs.

4. Justifier le choix d’une structure pour servir l’économie sociale


et solidaire
A. L’économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire correspond à l’activité d’entreprises qui donnent priorité aux
principes de solidarité et d’utilité sociale au détriment des objectifs classiques de l’économie
capitaliste, comme la réalisation des profits et leur redistribution aux associés.
Cette conception de l’activité de l’entreprise se traduit par un mode de gestion démocratique,
associant les salariés aux décisions, et par un effort pour une distribution des bénéfices qui se
veut équilibrée entre les salariés et les associés.

B. Les structures adaptées aux objectifs de l’économie sociale et solidaire


1. Les sociétés coopératives : l’exemple des SCOP
Les sociétés coopératives se distinguent par leur mode de fonctionnement : le personnel y est
associé tant au capital qu’à la prise de décision.
Les SCOP (sociétés coopératives et participatives) sont une forme particulière de sociétés
coopératives, marquant une volonté de se différencier des structures capitalistes et possédant
des caractéristiques propres.
Elles existent dans le monde industriel comme dans celui de la distribution. Il s’agit de SARL,
de SA ou de SAS dont les salariés sont les associés, disposant d’au moins 51 % du capital
social. Ils participent ainsi aux prises de décision en assemblée générale. Les profits réalisés
par les SCOP ont trois destinations : le financement des investissements de l’entreprise, les
salariés et les autres associés. Même si leur nombre est encore assez modeste, certaines SCOP
sont le résultat de la transformation d’une société « traditionnelle », parfois reprise par les
salariés du fait de ses difficultés ; d’autres adoptent ce statut dès la création de la société.

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2. Les mutuelles
L’économie sociale et solidaire se traduit aussi par la prise en compte des intérêts des clients
de l’entreprise. Pour les mutuelles, ces derniers sont en fait des membres de l’entité, qui
financent leur activité par les cotisations qu’ils versent.
L’activité des mutuelles peut être l’assurance de leurs membres face à divers risques. Il faut
relever le rôle important que ces structures jouent dans la protection de la santé puisque les
mutuelles assurent le rôle de « complémentaire santé » en complétant les remboursements des
soins et actes médicaux opérés par la Sécurité sociale.

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Chapitre 12

La gestion des risques liés à l’activité


de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Flammes et explosions : une menuiserie entièrement
détruite dans un incendie, p. 169
1. Dans quelle mesure cette entreprise est-elle à la fois à l’origine de risques et
victime ?
L’entreprise, par son activité, peut causer des dommages à autrui : nuisances, pollution… Elle
peut subir des accidents, inondations, incendies…, qui peuvent également engendrer des
préjudices aux voisins ou à d’autres tiers.
De façon plus fonctionnelle, l’entreprise fait courir des risques à ses salariés, du fait des
accidents du travail et des maladies professionnelles.
2. Quelles sont les autres victimes possibles de cet accident ?
La menuiserie victime de l’incendie est la première victime. Il faut toutefois penser aussi aux
salariés, qui vont sans doute connaître une période de chômage partiel, aux clients, dont les
commandes prendront du retard, aux fournisseurs de l’entreprise, qui devront peut-être
patienter pour être payés du fait des problèmes de trésorerie liés à l’accident.

1. Caractériser les risques intéressant l’entreprise


Document 1. Les risques liés à l’industrialisation de la société, p. 170
1. En quoi le progrès technique et les accidents en entreprise sont-ils indissociables
de la société industrielle ?
Dans la société industrielle, les actifs travaillent souvent en usine, avec des machines et des
outils qui permettent d’augmenter la productivité, mais qui peuvent aussi présenter des
dangers. Les risques d’accidents du travail en entreprise liés à l’industrialisation de la société
sont divers : proximité et utilisation des machines, possibilité d’explosion ou autres
dysfonctionnements, risques liés aux matières transformées et au processus de production
(métaux en fusion, produits corrosifs, pollution dangereuse pour l’homme…), risques liés à
l’apparition de nouveaux moyens de transport (véhicules automobiles en particulier avec les
accidents de trajet).
2. Quelles sont les victimes (directes et indirectes) de ces accidents ?
L’entreprise et les salariés sont les victimes directes des accidents : la première parce qu’elle
peut connaître une phase d’inactivité consécutive aux dégâts causés par l’accident, les seconds
parce qu’ils subissent un dommage physique ou de chômage partiel.

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Les victimes indirectes sont tous les partenaires de l’entreprise ou des tiers : des clients non
livrés à temps, des voisins subissant les effets de l’accident (propagation d’un incendie,
pollution dangereuse…)…
Document 2. Piratage informatique : le nombre de victimes françaises explose, p. 170
3. Quelles sont les manifestations du piratage informatique subi par l’entreprise citée ?
L’entreprise visée par l’attaque informatique a vu ses ordinateurs bloqués. On devine sans mal
l’impossibilité de fonctionner qui en découle, tant au niveau de la paralysie des tâches
administratives et de gestion qu’au niveau de l’interruption de son activité.
4. Quels coûts engendre le risque des cyberattaques pour les entreprises ?
Une cyberattaque oblige à faire intervenir un spécialiste capable de résoudre les problèmes
techniques. Elle engendre un blocage qui, selon qu’il dure plus ou moins longtemps, se traduit
par des pertes d’activité, par le recours à des procédures de substitution dont la mise en place
peut être onéreuse. Parfois elle peut obliger à céder à la demande de rançon, bien que peu
d’entrepreneurs avouent se résigner au racket.
Document 3. Les risques pour la santé des salariés, p. 170
5. Identifiez les sources des risques physiques supportés par les salariés.
Les sources principales des risques physiques en entreprise sont les opérations de manutention
manuelle, c’est-à-dire sans appareil de levage ou autres, les chutes subies par les salariés,
qu’ils soient en hauteur ou de plain-pied, et les blessures causées par l’outillage utilisé.
6. Comment les risques courus par les salariés impactent-ils la vie de l’entreprise ?
Les accidents du travail (et les maladies professionnelles) qui sont consécutifs aux risques en
entreprise se traduisent par des jours de travail perdus, des dérèglements du rythme de
l’activité, et par l’obligation pour l’employeur d’assumer le coût des assurances, en premier
lieu au travers des cotisations de Sécurité sociale.
Document 4. L’obligation de sécurité de l’employeur, p. 171
7. Recensez les contraintes imposées à l’employeur du fait de son obligation de
sécurité.
L’employeur doit veiller à la santé et à la sécurité au travail du personnel. Pour cela, il est
tenu de mettre en place des actions de prévention, en particulier des formations. Il doit évaluer
les divers risques professionnels en fonction des différents postes de travail. À partir de là, il
faut qu’il aménage les locaux de travail et qu’il respecte les règles qui lui sont imposées par
des textes spécifiques.
8. En quoi les risques pour la santé des salariés sont-ils plus faciles à prévenir que
les risques courus par l’entreprise elle-même ?
Les risques courus par l’entreprise sont moins faciles à cerner que ceux subis par les salariés.
Il peut s’agir d’actes de malveillance, d’accidents divers, d’origine climatique parfois… Il est
beaucoup plus difficile de mettre en place, comme pour les risques courus par les salariés, des
procédures d’évaluation des dangers et des mesures de prévention efficaces.
Document 5. Des risques professionnels autres que physiques, p. 171
9. Comment peut-on définir les risques psychosociaux ?
Les risques psychosociaux sont les dangers susceptibles d’affecter la psychologie et la santé
mentale des salariés. Ils sont la conséquence du stress généré par le travail et ses conditions
d’exécution.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
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10. Quelles sont les manifestations des troubles psychosociaux liés au travail ?
Les troubles psychosociaux se traduisent par des affections pouvant prendre des formes
diverses : angoisse, mal-être ou, plus gravement, apparition d’un état dépressif, avec des
tendances suicidaires dans les cas extrêmes.

APPLICATION AU CAS, p. 171


1. Peut-on rattacher la dépression de la salariée à une faute particulière de Thibault
Guillot ?
Le management de l’entreprise Tee-shirt de France est peut-être exigeant à l’égard de salariés
soumis à un rythme de travail soutenu. Les exigences de qualité de la production se traduisent
sans doute par des contrôles fréquents et approfondis du travail. On ne peut pas parler de faute
caractérisée de Thibault Guillot. Pourtant, il est tenu d’une obligation de sécurité des salariés
au travail et la dépression de la salariée peut certainement être analysée comme une maladie
professionnelle.
2. En quoi Tee-shirt de France a-t-elle intérêt à prévenir les risques psychosociaux
tout autant que les risques industriels ?
Les conséquences des risques psychosociaux ne sont pas différentes de celles des risques
industriels. Le salarié affecté par le stress ou la dépression va se mettre en congé maladie, il
faudra pourvoir à son remplacement, qui n’est pas toujours aisé selon ses compétences. Dans
certains cas, les conséquences des risques psychosociaux ont un impact sur l’ambiance de
travail : développement de l’absentéisme sans cause ouvertement déclarée, rapports internes
qui se dégradent, turn-over anormal.

2. Identifier la nature juridique de la responsabilité intéressant


l’entreprise
Document 6. La distinction entre la responsabilité pénale et la responsabilité civile,
p. 172
Document 7. La conjugaison des responsabilités civile et pénale, p. 172
1. Quelle différence y a-t-il entre les finalités de la responsabilité civile et celles de la
sanction pénale ?
La responsabilité civile a pour finalité l’indemnisation de la victime du préjudice causé par la
personne responsable. Il s’agit là d’une sanction de droit privé.
La sanction pénale vise à punir celui qui a troublé l’ordre public en commettant une
infraction.
2. Distinguez les sanctions pénales et les suites de la responsabilité civile.
Les sanctions pénales sont principalement l’amende, obligation de verser une somme d’argent
au Trésor public, et l’emprisonnement. Le montant de l’amende ou la durée de l’emprisonnement
sont proportionnés à la gravité de l’infraction commise.
Les suites de la responsabilité civile sont les dommages et intérêts, somme d’argent destinée à
la victime du dommage, proportionnée à l’importance du dommage subi.
Document 8. Orange condamné pour homicide involontaire, p. 172
3. Quelle est l’infraction reprochée à Orange et qui en a été victime ?
La société Orange a été condamnée pour une grave infraction pénale : un homicide
involontaire. La victime est le salarié décédé après avoir chuté d’une échelle dangereuse.

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4. Qui est à l’origine du procès pénal ? Quels objectifs cette action poursuit-elle ?
Le procès a été engagé par les parties civiles et par des syndicats représentant les salariés
d’Orange. Les parties civiles (parents de la victime) demandent, outre la condamnation
d’Orange sur le plan pénal, une indemnisation pour le dommage par ricochet qui engage la
responsabilité civile de l’opérateur. Les syndicats SUD et CGT sont également des parties
civiles poursuivant le double objectif d’une condamnation pénale et d’une sanction civile : le
fondement de leur action est la défense des intérêts des salariés, qui ont été mis à mal par
l’utilisation de matériels dangereux au sein de la société Orange.
Document 9. La faute involontaire et la sanction pénale, p. 173
5. Quel est l’intérêt de ce texte du Code pénal en cas d’accident du travail subi par
un salarié ?
Ce texte du Code pénal prévoit de lourdes sanctions à l’encontre de l’employeur qui se rend
coupable d’un délit involontaire (par maladresse, imprudence, inattention, négligence…)
entraînant un préjudice sérieux pour un salarié. Il ajoute donc à la responsabilité civile
évidemment encourue dans cette situation, la possibilité de punir l’employeur, y compris par
une peine d’emprisonnement.
6. Quel autre rôle la responsabilité pénale de l’employeur doit-elle jouer ?
La sanction pénale est faite d’abord pour punir. Mais il faut y voir également une incitation à
prévenir de futurs accidents et à faire disparaître les sources de danger qui ont été à l’origine
des sanctions. Elle ajoute ainsi un rôle de prévention à sa fonction première.
Document 10. Une infraction relevant du droit pénal du travail, p. 173
7. Relevez l’infraction commise dans cette affaire, les auteurs de cette infraction et
la sanction infligée.
L’infraction relevée par les juges est l’exécution d’un travail dissimulé (non déclaré). Les
coupables sont, d’une part, le salarié qui a profité d’un congé maladie pour effectuer des
travaux chez son médecin et, d’autre part, ce médecin qui a été son employeur occasionnel.
La sanction pénale infligée a été une amende de 5 000 € pour chacun des auteurs de
l’infraction. Sur le terrain de la responsabilité civile, ils ont été condamnés à verser 6 600 € de
dommages et intérêts à la Sécurité sociale (CPAM), outre une somme de 2 000 € pour les frais
de justice.
Remarque : le préjudice subi par la CPAM consiste dans les sommes indûment versées au
titre du congé maladie du salarié et dans l’absence de cotisations sociales versées par le
médecin, employeur occasionnel.
Document 11. Les limites à la responsabilité pénale de l’employeur, p. 173
Document 12. La preuve de la délégation de pouvoir, p. 173
8. Quel est l’intérêt pour l’employeur de déléguer ses pouvoirs ?
L’employeur peut être responsable pénalement des infractions commises par ses salariés : par
exemple, le non-respect des règles de sécurité sur un chantier, pourtant dirigé par un chef de
chantier, peut lui valoir une condamnation pénale. En déléguant ses pouvoirs, le chef
d’entreprise délègue en même temps sa responsabilité pénale et se met à l’abri des poursuites
à son encontre.
9. À quelle condition cette délégation produit-elle ses effets ?
Il ne faut pas qu’un doute existe sur la réalité de la délégation. La preuve doit donc en être
rapportée par le chef d’entreprise en cas de poursuites pénales engagées contre lui, ce qui
revient à suggérer la rédaction d’un écrit pour éviter toute difficulté quant à cette preuve.

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Remarque : les étudiants ne peuvent pas apprendre du document fourni d’autres points
essentiels concernant cette délégation. On peut leur indiquer, à titre de complément
d’information, que la Cour de cassation exige que la délégation concerne des opérations
précises (assurer la sécurité des chantiers), qu’elle soit donnée à une personne compétente et
que cette personne ait l’autorité et les moyens matériels indispensables.

APPLICATION AU CAS, p. 173


1. Quels sont les effets de la délégation de responsabilité faite à Sylvia Rousseau ?
Cette délégation de responsabilité a pour effet de transférer la responsabilité pénale pesant sur
Thibault Guillot à sa chef d’atelier, Sylvia Rousseau. S’il y a eu violation d’une règle de
sécurité dans l’atelier où a eu lieu l’accident, Sylvia Rousseau peut être poursuivie et
condamnée sur le plan pénal.
Remarque : la question de la responsabilité civile du chef d’entreprise du fait des actes de ses
salariés n’a pas encore été abordée. Si un étudiant s’interroge sur le fait que Sylvia Rousseau
puisse se voir réclamer des dommages et intérêts, on peut simplement rappeler la distinction
entre les deux types de responsabilités et faire ressortir que le cas traité n’interroge pas sur
la responsabilité civile.
2. À quelles conditions Thibault Guillot verra-t-il sa responsabilité pénale écartée ?
La responsabilité pénale de Thibault Guillot sera écartée à condition que la preuve de la
délégation au profit de Sylvia Rousseau soit établie et que l’accident subi par la salariée soit
bien intervenu en un lieu que la chef d’atelier devait surveiller.

3. Identifier les principes de la responsabilité civile


Document 13. Les trois éléments de la responsabilité civile, p. 174
1. Distinguez les deux types de faits générateurs de la responsabilité civile.
Le premier des faits générateurs peut consister dans une faute contractuelle, engendrant alors
la responsabilité contractuelle.
Le second type est de nature non contractuelle, comme la faute personnelle, le fait d’une
chose ou le fait d’autrui, faisant naître une responsabilité extracontractuelle.
2. Le fait générateur est-il toujours une faute de la personne responsable ? Justifiez.
On a vu que le fait générateur de responsabilité extracontractuelle peut être le fait d’une chose
ou le fait d’une tierce personne. Dans ces cas, la personne responsable n’a commis
personnellement aucune faute à l’origine de sa responsabilité.
Document 14. Les dommages patrimoniaux, p. 174
3. Donnez des exemples de dommages matériels, en particulier d’une perte de chance.
1. Destruction ou dégradation d’une chose : véhicule détruit ou endommagé (suites d’un
accident).
2. Perte économique : perte de clientèle (agissements de concurrence déloyale d’un tiers).
3. Manque à gagner : ventes manquées à cause d’une livraison tardive (livraison de jouets à
un commerçant après les fêtes de Noël).
4. Perte de ressources : déclassement professionnel imposé à un salarié (suites d’un accident
du travail rendant le salarié inapte à reprendre son emploi).
4. Quel dommage l’arrêt de la Cour de cassation du 5 octobre 2017 évoque-t-il ?
L’affaire rapportée dans cet arrêt porte sur un dommage corporel prenant des formes
multiples : blessures et pretium doloris, infirmité définitive.

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Document 15. Le dommage extrapatrimonial : le dommage moral, p. 174


5. Illustrez par des exemples les formes variées que peut prendre le dommage moral.
Le dommage moral peut d’abord résulter d’une atteinte à un droit extrapatrimonial : droit à
l’honneur en cas de diffamation, droit au nom en cas d’usurpation du nom, droit à l’image en
cas de diffusion non autorisée d’une photo ou d’un film montrant la personne, droit au respect
de la vie privée en cas de révélation publique d’éléments de la vie personnelle de la personne.
Le dommage moral peut exister à la suite d’un dommage corporel : un pretium doloris en cas
de souffrance, un préjudice esthétique ou un préjudice d’agrément.
Il peut aussi être constitué par l’atteinte au sentiment d’affection, c’est-à-dire le chagrin causé
par la disparition d’un être cher ou par les graves séquelles subies.
6. Pourquoi parle-t-on parfois de dommage « par ricochet » ?
Certaines personnes souffrent d’un préjudice parce qu’une victime avec laquelle elles avaient
des liens a subi un dommage. Par exemple, les enfants et conjoint d’un père de famille
accidenté et décédé éprouvent une peine constituant un dommage moral qui découle du
dommage subi par la victime (son décès). Ce dommage moral est un dommage par ricochet. Il
peut exister un dommage matériel par ricochet : par exemple, si la personne décédée
subvenait aux besoins de ses proches, enfants mineurs à charge, conjoint sans profession.
Document 16. Le dommage écologique, p. 175
7. En quoi le préjudice écologique se distingue-t-il des autres types de préjudices ?
Hormis le cas du dommage moral, les préjudices habituellement indemnisés en droit français
sont les dommages corporels ou matériels qui atteignent une personne ou son patrimoine. Le
préjudice écologique ne se rattache à aucun de ceux-ci. En acceptant d’indemniser les
communes pour ce dommage, les juges ont élargi la notion de dommage puisqu’ils ont
dépassé le lien entre dommage et personne, ou dommage et propriété.
8. Dans quelle mesure les entreprises sont-elles concernées plus que tout autre
acteur de la vie sociale par les articles nouveaux du Code civil ?
Les préjudices écologiques peuvent émaner de tous les comportements humains, y compris
les incivilités individuelles, mais les atteintes significatives portées à l’environnement ont
pour origine des activités industrielles (fumées, rejets toxiques…) ou des accidents de
transport (pétroliers ou camions répandant des hydrocarbures ou autres produits dangereux…).
Document 17. L’évaluation du dommage et les deux modes de réparation, p. 175
9. Dans quel cas un dommage peut-il être réparé en nature ? Donnez un exemple.
La réparation en nature est envisageable seulement dans les hypothèses où le débiteur peut
être condamné à remettre les choses en l’état : fournir un bien identique à celui qu’il a détruit,
détruire un mur, une clôture ou toute autre chose qu’il a édifiée sans droit.
10. Quel est le rôle du juge en matière d’indemnisation ? Quels éléments prend-il en
compte ?
C’est le juge qui doit apprécier l’importance du dommage. Sachant que la réparation se fonde
sur l’appréciation de ce dommage et non sur d’autres éléments (on ne prend pas en compte
l’état de la fortune des parties, par exemple), cette évaluation est capitale. De plus, le juge
choisit entre la réparation en nature (rarement possible) et la réparation par équivalent.
Les éléments pris en compte sont assez objectifs puisque le juge s’efforce de déterminer
comment compenser le préjudice subi : l’idéal serait de parvenir à ce que la réparation
permette le rétablissement de la situation antérieure. En tout cas, cette réparation doit être
intégrale.

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Le juge prend en compte la variété des dommages subis par la victime mais également le rôle
éventuellement compensateur de certaines réparations en nature (publication d’un extrait du
jugement) ou encore l’aggravation du préjudice entre le moment des faits et celui du jugement.

APPLICATION AU CAS
Document. Le lien de causalité et sa disparition, p. 175
1. De quels dommages le client d’Isola 2000 peut-il faire état ?
La livraison attendue des sous-vêtements « grand froid » n’ayant pas été effectuée à temps, le
client d’Isola 2000 peut faire état d’un dommage matériel. Il s’agit d’un préjudice
économique né d’un manque à gagner : pendant plusieurs jours, les ventes de ces sous-
vêtements n’ont pu se faire.
2. Indiquez quel raisonnement pourrait amener à écarter la responsabilité de
Thibault Guillot, en détaillant les conditions d’admission de la force majeure.
Thibault Guillot sait bien que la livraison n’a pas eu lieu dans les temps et que le préjudice
matériel subi par son client d’Isola 2000 est effectif. Sa seule façon de repousser une demande
de dédommagement serait de faire admettre que sa responsabilité contractuelle n’est pas
engagée du fait de l’existence d’un cas de force majeure.
La question qui se pose est donc de savoir si l’événement rapporté présente les caractères de
la force majeure tels qu’ils sont précisés par le Code civil.
En l’espèce, les chutes de neige et la coupure de la route d’accès à la station de ski échappent
bien à tout contrôle de Thibault Guillot (l’événement lui est extérieur) et leurs effets ne
peuvent être évités par des mesures appropriées (l’événement est insurmontable). La question
plus délicate est de savoir si on peut considérer que des intempéries hivernales ne pouvaient
être raisonnablement prévues lors de la conclusion du contrat (l’événement était-il
imprévisible ?). Thibault Guillot a intérêt à faire ressortir que, si les chutes de neige sont
prévisibles en hiver, il n’en est pas de même de l’incapacité des services de la voirie à rétablir
la circulation sur une route de montagne fréquemment enneigée.
En tout état de cause, il appartient aux juges, en cas de procès, d’apprécier si les trois
caractères de la force majeure peuvent être retenus.

4. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile contractuelle
Document 18. L’inexécution du contrat et ses suites, p. 176
1. En quoi la responsabilité contractuelle constitue-t-elle la suite la plus fréquente
de l’inexécution du contrat ?
Les différents moyens de pression dont dispose une partie en cas d’inexécution du contrat par
son cocontractant sont certes utiles parfois, mais ils ne sont pas souvent aussi bien adaptés à la
situation qu’une demande de dommages et intérêts.
Le refus d’exécuter sa propre obligation est inadapté à tous les cas où une partie a déjà rempli
son obligation (payé le prix, livré le bien, remis le local loué…).
L’exécution forcée de l’obligation n’est possible que dans certains cas, comme le non-
paiement du prix, mais elle ne peut pas être envisagée en cas d’inexécution d’une obligation
de fourniture de service, par exemple.
La réduction de prix oblige celui qui la sollicite à se contenter d’une exécution non
satisfaisante.
La résolution du contrat se traduit par la non-exécution des prestations attendues.

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La réclamation de dommages et intérêts permet, elle, d’obtenir une réparation par équivalent
dans tous les cas d’inexécution ou de mauvaise exécution.
Document 19. La faute contractuelle et la réparation du préjudice, p. 176
Document 20. Les différentes formes de l’inexécution du contrat, p. 176
2. Pourquoi l’attribution de dommages-intérêts au cocontractant nécessite-t-elle le
plus souvent l’intervention du juge ?
Même s’il reconnaît le défaut d’exécution d’une prestation prévue par un contrat, le débiteur a
forcément une appréciation du préjudice causé à son cocontractant différente de celle de ce
dernier. L’intervention du juge est souvent nécessaire pour apprécier de façon objective
l’importance du dommage lié à l’inexécution du contrat.
Document 21. L’obligation de résultat et l’obligation de moyens, p. 176
3. Selon que l’on est en présence d’une obligation de résultat ou de moyens, comment
fait-on la preuve de la faute du cocontractant ?
En cas d’obligation de résultat, le créancier de l’obligation doit seulement prouver l’inexécution
ou l’exécution défectueuse du contrat et le dommage subi :
– la faute du débiteur est présumée ;
– ce dernier n’est pas autorisé à s’exonérer de sa responsabilité en établissant l’absence de
faute ;
– il n’est libéré que s’il établit l’existence d’une cause étrangère à l’origine de l’inexécution
du contrat.
En cas d’obligation de moyens, le créancier de l’obligation doit prouver, outre le dommage,
l’inexécution du contrat et la faute du débiteur à l’origine de cette inexécution. Le
cocontractant peut se libérer de toute responsabilité en prouvant l’absence de faute de sa part.
4. Dans quel cas le contractant mis en cause peut-il plus facilement repousser la
demande ?
L’inexécution d’une obligation de moyens est plus facilement contestable que celle d’une
obligation de résultat. En effet, il est plus aisé d’établir l’absence de faute dans l’exécution de
son obligation (par exemple, le médecin montre que son patient est décédé bien qu’il lui ait
prodigué les soins adaptés à la maladie) que la force majeure.
Document 22. L’obligation de résultat, p. 177
5. Pourquoi la jurisprudence a-t-elle tendance à considérer fréquemment que
l’obligation de sécurité du professionnel est une obligation de résultat ?
Le régime juridique de la responsabilité contractuelle est plus favorable au créancier en cas
d’obligation de résultat puisque les preuves sont assez aisées à rapporter. Dans les contrats
dont le débiteur de l’obligation non exécutée est un professionnel, il est fréquent que le
créancier soit un consommateur. La relation contractuelle est donc déséquilibrée du fait des
différences d’expérience et de connaissances techniques entre les parties. C’est donc pour
protéger le client du professionnel que la jurisprudence qualifie souvent d’« obligation de
sécurité » l’obligation du professionnel.
De plus, celui-ci est incité à apporter le plus grand soin à l’exécution de ses obligations,
conscient qu’il est du régime de responsabilité qui lui est appliqué. À ce titre, la jurisprudence
joue un rôle préventif et non exclusivement curatif, particulièrement bienvenu en matière de
sécurité des personnes.

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Document 23. L’obligation de résultat de sécurité en droit du travail, p. 177


6. Qualifiez la responsabilité de l’employeur pour les dommages subis par ses salariés.
Dans le cadre du contrat de travail, l’employeur a une obligation de sécurité de résultat.
7. Dans quelle mesure cela est-il favorable aux intérêts des salariés ?
Si un salarié est victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, il n’a pas à
prouver la faute de son employeur à l’origine de son dommage. Cette faute est présumée du
seul fait que le salarié a subi une atteinte à sa santé dans le cadre de son travail.

APPLICATION AU CAS, p. 177


Document 1. La clause pénale dans le Code civil, p. 177
Document 2. Extrait du contrat de fourniture de coton bio par Le Champ de coton, p. 177
1. De quels dommages Thibault Guillot peut-il faire état ? Quelle est leur origine ?
Thibault Guillot subit un dommage matériel lié à la non-conformité du stock de coton livré.
2. L’obligation du Champ de coton est-elle de moyens ou de résultat ? Justifiez.
Le fournisseur de ce coton a une obligation de résultat. Il s’engage sur la qualité du produit
vendu comme sur les dates de livraison.
3. Faites une appréciation critique des effets de la clause pénale prévue au contrat
conclu entre Tee-shirt de France et Le Champ de coton.
La clause pénale contenue dans le contrat d’approvisionnement en coton bio a pour intérêt
d’éviter tout litige sur le montant de la réparation due en cas de mauvaise exécution du contrat
ou de retard de livraison. Toutefois, pour savoir si elle permet de repousser toute action en
justice, il faut savoir si l’indemnisation envisagée est excessive ou dérisoire. En effet, dans le
premier cas, le fournisseur pourrait demander que la pénalité soit diminuée par le juge et, dans
le second cas, le client pourrait demander au juge d’augmenter cette pénalité.
Remarque : le montant de 100 € par rouleau de 50 m est assez faible mais on ne peut pas le
qualifier de « dérisoire ».

5. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile extracontractuelle
Document 24. La première source de responsabilité extracontractuelle : la faute, p. 178
1. Quel est le litige à l’origine de cet arrêt ?
Le litige oppose des sociétés de voitures de transport avec chauffeur (VTC) et les sociétés
Uber France et Uber BV, ces dernières étant accusées de ne pas respecter la réglementation
applicable aux transports de personnes.
2. Quel type de faute est reproché aux sociétés Uber ?
Les sociétés de VTC concurrentes des sociétés Uber leur reprochent des actes de concurrence
déloyale.
3. Quelles sont les conséquences de la responsabilité extracontractuelle des sociétés
Uber ?
Deux sanctions ont été infligées aux sociétés Uber : d’abord, l’obligation de faire cesser le
trouble causé aux sociétés de VTC (en se conformant aux dispositions réglementaires) ;
ensuite, la condamnation à des dommages et intérêts au profit des sociétés de VTC.

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Document 25. L’origine de la responsabilité extracontractuelle, p. 178


Document 26. Code civil : différents faits générateurs de responsabilité
extracontractuelle, p. 178
4. Montrez la diversité des faits générateurs de responsabilité extracontractuelle.
À l’origine de la responsabilité extracontractuelle, il peut y avoir une faute. Celle-ci peut être
volontaire et manifester une volonté de nuire. Mais la faute peut être involontaire et résulter
de la négligence ou de l’imprudence.
Parfois, la responsabilité tient au fait qu’une chose dont on a la garde cause un préjudice.
Derrière le terme « chose », il faut voir soit un objet, soit un animal domestique, soit un
véhicule.
Enfin, la responsabilité extracontractuelle pèse sur certaines personnes qui doivent répondre
des actes d’autrui, comme un enfant mineur ou un salarié.
5. Lesquels de ces faits vous semblent intéresser particulièrement l’activité de
l’entreprise ? Illustrez d’exemples.
Dans le cadre de l’entreprise, tous ces faits générateurs peuvent exister. Le plus fréquent est
sans doute la faute de l’employeur qui est présumée en cas d’accident du travail ou de maladie
professionnelle dont sont victimes ses salariés.
On peut aussi citer les faits dommageables causés par les salariés, par exemple les accidents
dont sont victimes des clients, des tiers ou d’autres salariés.
Parfois, un accident de machine ou causé par des matières utilisées peut être à l’origine de la
responsabilité de l’entreprise.
6. Relevez des situations où la personne responsable n’a pas commis de faute.
Dans les cas où une chose (comme une machine ou un engin) qui est sous la garde de la
personne cause un dommage accidentel, par explosion ou tout autre dysfonctionnement, il n’y
a pas de faute de la personne qui a la garde de la chose.
De même, si une personne (comme un salarié) cause un dommage à autrui, son employeur
responsable n’a pas commis de faute, pas plus que les parents qui sont responsables des actes
de leurs enfants mineurs qui causent un préjudice à des tiers.
Document 27. Un exemple de responsabilité extracontractuelle sans faute, p. 179
7. Explicitez la notion de défectuosité du produit. Donnez des exemples.
La défectuosité d’un produit est le fait que celui-ci présente un défaut qui le rend dangereux.
Un produit peut présenter des défauts sans être considéré comme défectueux. Seuls sont pris
en compte par la loi les défauts qui font naître des problèmes de sécurité pour l’utilisateur.
Exemples :
– médicament : des effets secondaires graves non annoncés dans la notice ;
– électricité : une surtension qui occasionne des dégâts dans une installation informatique ;
– sang : une transfusion de sang contaminé qui transmet une maladie à la personne transfusée ;
– voiture : une panne qui cause un accident ;
– yaourt : un conservateur ou un autre composant à l’origine d’un empoisonnement ;
– légumes : un engrais artificiel qui engendre une allergie grave.
8. Pourquoi le professionnel visé par cette responsabilité spécifique n’est-il pas
seulement le producteur au sens propre ?
Le fabricant du produit défectueux n’est pas le seul « producteur » responsable selon la loi.
En effet, divers professionnels sont assimilés au fabricant : d’abord, celui qui produit une
matière première ou un composant entrant dans la fabrication du produit ; ensuite, celui qui
vend le produit sous sa marque ou sous son nom, ou encore celui qui l’importe en Europe.

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La volonté du législateur est de faire peser la responsabilité de la défectuosité sur tous les
professionnels ayant concouru à mettre le produit défectueux sur le marché.
9. En quoi l’article 1245 du Code civil, définissant les rapports possibles entre
victime et producteur, dépasse-t-il la distinction traditionnelle entre responsabilité
contractuelle et responsabilité extracontractuelle ?
L’article 1245 du Code civil précise que la victime de la défectuosité du produit peut être ou
ne pas être liée par contrat avec le producteur responsable.
On est donc en présence d’une responsabilité qui peut être soit de nature contractuelle, soit de
nature extracontractuelle.
1. Les produits défectueux et la responsabilité contractuelle : la victime de la défectuosité du
produit est souvent l’acheteur. On peut alors rattacher la responsabilité du fabricant ou du
vendeur à la sphère contractuelle née du fait de la vente.
2. Les produits défectueux et la responsabilité extracontractuelle : les mêmes textes
s’appliquent aux cas où un utilisateur (qui n’est pas l’acheteur) subit le dommage. Le produit
peut s’avérer dangereux après avoir changé de mains : dans ce cas, la responsabilité du
producteur ne trouve pas sa source dans le contrat. Elle est alors bien extracontractuelle.

APPLICATION AU CAS
Document. La responsabilité de l’employeur (le « commettant »), p. 179
1. Qui, en général, est responsable des dommages causés par le salarié ? Cette
responsabilité repose-t-elle sur une faute de la personne responsable ? Justifiez.
C’est l’employeur qui est responsable civilement des dommages causés par le salarié.
Cette responsabilité ne repose sur aucune faute de sa part. Il est fréquent qu’il ne soit même
pas présent lors de la réalisation des faits à l’origine du dommage. Le principe est que
l’employeur doit assumer les faits et gestes de son personnel puisque, par ailleurs, il profite de
son activité.
2. Justifiez le cas où l’employeur n’est pas responsable des suites des actes de ses
salariés.
La responsabilité de l’employeur disparaît dès lors que le salarié cause un dommage alors
qu’il agit en dehors de ses fonctions professionnelles. Dans cette situation, il n’y a plus de
subordination entre lui et le chef d’entreprise : la condition première de la responsabilité
disparaît puisqu’il n’y a plus de rapport de « commettant » à « préposé ».
3. Selon vous, la responsabilité civile de l’employeur d’Ali Laoui est-elle engagée ?
En faisant un important détour pour des motifs personnels et sans autorisation, Ali Laoui a agi
en dehors des ordres et consignes liés à sa mission. Il semblerait donc que l’accident qu’il a
causé ne puisse renvoyer à la responsabilité de son employeur. La difficulté pour trancher
tient au fait que le salarié s’était vu attribuer la journée pour faire la livraison et que rien
n’indique qu’un itinéraire précis lui avait été assigné.
Remarque : pour éclairer complètement les étudiants, on peut préciser que, selon la
jurisprudence, pour que la responsabilité civile du chef d’entreprise soit écartée, il faut que le
salarié ait agi « sans autorisation, à des fins étrangères à ses attributions et hors des
fonctions auxquelles il est employé », ces trois conditions étant cumulatives. On constate
alors que, dans le cas soumis ici, la responsabilité de l’employeur demeure effective puisque
seule la première des conditions est vérifiée.

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Activités
1. L’obligation du document unique d’évaluation des risques
(DUER), p. 180
1. Dans quelles entreprises le DUER est-il imposé par la loi ?
Le DUER est obligatoire dans toute entreprise comptant au moins un salarié. La portée de
cette obligation est donc maximale.
2. En quoi le document unique montre-t-il que, pour éviter un risque, il faut
d’abord le connaître ?
Le DUER est un outil d’analyse des risques sur le lieu de travail. Pour assurer
convenablement la sécurité des salariés, il oblige à recenser de façon précise les causes
d’accidents potentiels. Si le DUER a été généralisé, c’est bien que chaque entreprise peut
présenter des risques particuliers. Seule l’étude de ces spécificités permet de lutter
efficacement contre le risque.

2. Le dommage réparable, p. 180


1. Justifiez chacun des caractères attendus d’un dommage pour qu’il soit réparable.
– Le dommage doit être légitime : on n’imagine pas que le droit protège celui qui mettrait en
avant un dommage né d’une situation non juridiquement protégée. Par exemple, celui qui se
plaindrait de la perte d’un colis par le transporteur en invoquant un important préjudice
financier du fait que ce colis contenait de la drogue !
– Le dommage doit être personnel : la demande de réparation ne peut émaner que de la
victime, qui est la personne ayant subi personnellement un dommage. On n’imagine pas
quelqu’un mettant en avant le préjudice subi par une tierce personne pour demander à être
indemnisé.
– Le dommage doit être direct : il doit découler directement du fait reproché au responsable.
S’il existe des dommages « en cascade », c’est au juge de déterminer quels sont ceux qui
résultent directement du fait générateur. Par exemple, si un salarié est victime d’un accident
du travail et qu’il développe une dépression nerveuse lui faisant perdre ses capacités
professionnelles, c’est le juge qui dira quelles sont les conséquences directes de l’accident.
– Le dommage doit être certain : il ne doit pas être éventuel ou seulement hypothétique.
Cependant, un dommage peut être certain bien que futur. Par exemple, le salarié blessé au
travail peut, à la vue d’un handicap qui lui est reconnu, avoir besoin d’une assistance à
domicile à la sortie de l’hôpital.
Le dommage certain peut aussi consister en une « perte de chance ».
2. En quoi le dommage des héritiers d’une victime (par ricochet) est-il personnel ?
Les héritiers d’une victime souffrent (par ricochet) d’un préjudice parce qu’une première
personne, la victime directe, avec laquelle ils avaient des liens, a subi un dommage.
Exemples : les proches (conjoint, enfants) d’un père de famille accidenté et privé d’exercer
son métier subissent un dommage matériel par ricochet du fait de la disparition des revenus ;
la peine éprouvée par le conjoint et les enfants d’une femme décédée à la suite d’un accident
est un préjudice moral personnel.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
(15:20:40 - July 23, 2018)

3. Pourquoi le dommage imprévisible lors de la conclusion d’un contrat n’est-il pas


réparable ?
Tout contrat représente, pour chacune des parties, un engagement qu’elle veut équilibrer par
la prestation ou le prix à la charge de son cocontractant. En même temps, un engagement
raisonné doit envisager l’éventualité d’une défaillance dans l’accomplissement de ses propres
prestations et l’obligation d’assumer alors sa responsabilité civile. Mais il faut, dès la
conclusion du contrat, pouvoir appréhender la portée de cette responsabilité contractuelle,
quitte à renoncer au contrat si elle paraît excessive. Ce n’est pas au moment de l’inexécution
que le débiteur doit découvrir le coût de ses manquements. C’est la raison pour laquelle, en
matière de responsabilité civile contractuelle, la loi précise que le débiteur n’est tenu que des
dommages et intérêts qui étaient ou pouvaient être prévus lors de la conclusion du contrat.

3. Divers cas de responsabilité, p. 181


1. Dans le cas n° 1, qui est responsable sur le plan pénal et sur le plan civil ? Quels
sont les types de sanctions encourues par les personnes responsables ?
Sur le plan pénal, c’est le salarié qui est responsable du délit commis. Même s’il a été commis
à l’occasion du travail, il n’y a pas là d’actes entrant dans les fonctions du salarié. La sanction
de cette responsabilité est une amende, voire une peine d’emprisonnement.
Sur le plan civil, l’employeur est responsable du fait de la responsabilité des commettants
prévus par l’article 1242 du Code civil. En effet, les faits reprochés au salarié ont été commis
durant l’exécution de son travail, alors qu’il était subordonné à son employeur. La sanction
encourue par la banque est constituée par les dommages et intérêts destinés à indemniser les
clients victimes des agissements du salarié.
2. Dans le cas n° 2, identifiez le type de dommage subi par le salarié, la personne
responsable, le type de responsabilité et le mode de réparation attaché au
dommage subi. Si le salarié avait trouvé la mort, qui aurait été fondé à réclamer
réparation ? Sur le fondement de quels préjudices ?
Le salarié a subi essentiellement un dommage corporel : un handicap permanent consécutif à
sa tentative de pendaison.
C’est son employeur qui est responsable car il est tenu à une obligation de résultat de sécurité
dans le cadre du contrat de travail. De plus, les faits semblent montrer qu’une faute
caractérisée a été commise (le développement de conditions de travail difficiles).
La réparation de ce préjudice ne peut se faire que par équivalent, c’est-à-dire par l’attribution
de dommages et intérêts au salarié.
Si le salarié avait trouvé la mort, ses proches, en particulier ses héritiers, auraient pu mettre en
cause la responsabilité de l’employeur en invoquant un dommage par ricochet.
Ce dommage est d’abord un dommage moral : l’atteinte aux sentiments d’affection. Cependant,
il est possible qu’un dommage matériel soit également retenu si les personnes agissant en
justice étaient financièrement dépendantes de la victime, comme des enfants mineurs ou un
conjoint sans profession, et se trouvent privées de ressources.
3. Dans le cas n° 3, précisez la responsabilité encourue. Quelle est la nature de
l’obligation non exécutée ? Comment la personne mise en cause pourrait-elle
s’exonérer de sa responsabilité ? Pensez-vous que ce soit possible ici ?
Dans ce cas, la responsabilité encourue par le sous-traitant est la responsabilité civile
contractuelle.
L’obligation non exécutée est une obligation de livraison après exécution d’une tâche
industrielle. Le retard dans la livraison est à l’origine de la perte d’une vente pour le donneur
d’ordre.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
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Le sous-traitant mis en cause pourrait s’exonérer de toute responsabilité s’il établissait


l’existence d’un cas de force majeure à l’origine du retard de livraison.
Ici, la force majeure ne peut être retenue. Le responsable met en avant une grève de son
personnel pour expliquer le retard. Or, la force majeure est un événement non seulement
imprévisible et insurmontable (ce que cette grève a pu être), mais encore extérieur à la
personne qui l’invoque, et la grève n’est pas extérieure à l’entreprise.
4. Dans le cas n° 4, qualifiez la responsabilité à mettre en œuvre. Identifiez la
personne responsable, la victime et le(s) dommage(s) à réparer.
Ici, la responsabilité à mettre en œuvre est la responsabilité des produits défectueux puisque
l’accident provient d’un défaut de la fusée qui n’offrait donc pas la sécurité normalement
attendue d’un jouet.
La personne responsable est le fabricant mais aussi, même si cela n’apparaît pas de façon
évidente (la fusée a été vendue sous la marque du distributeur), le vendeur du jouet.
La victime première est l’enfant blessé, qui a subi un dommage corporel, pris en considération
par les règles de la responsabilité des produits défectueux. On peut aussi considérer comme
victimes les parents de l’enfant, qui ont subi un dommage matériel dépassant le montant de
500 €, ce préjudice étant réparable également dans le cadre de la responsabilité des produits
défectueux. On remarque que les victimes ne sont pas liées contractuellement au
professionnel ayant vendu le jouet à la marraine de l’enfant. La responsabilité qu’ils
invoquent est donc de nature extracontractuelle.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
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L’essentiel du cours
Toute entreprise doit affronter des risques variés : technologiques, numériques,
environnementaux… Soit elle est apte à les identifier et à les prévenir, soit elle peut être mise
en cause et sanctionnée, en engageant sa responsabilité pénale parfois et sa responsabilité
civile le plus souvent. Cette dernière présente des caractères généraux et peut être mise en
œuvre soit dans un contexte de faute contractuelle, soit en dehors de toute relation
contractuelle.

1. Caractériser les risques intéressant l’entreprise


A. La variété des risques
Les risques en entreprise sont parfois assez communs : incendie, inondation… Mais ils ont
pris des formes variées depuis la révolution industrielle, l’essor des usines et l’exploitation de
machines et d’outillages performants, mais parfois dangereux. À côté des risques
professionnels au sens propre (accidents du travail en relation avec les machines, les matières
transformées ou le processus industriel), apparaissent des risques liés aux nouveaux moyens
de transport (véhicules automobiles, avions…).
Les risques sont parfois plus « économiques », comme avec le piratage informatique.

B. Les risques subis par les salariés et l’obligation de l’employeur


Les salariés sont d’abord confrontés à des risques physiques : accidents du travail et maladies
professionnelles. Par ailleurs, les milieux professionnels ont vu émerger des risques
psychosociaux liés aux conditions de travail. Ils se traduisent par des phénomènes variés :
mal-être et stress au travail, épuisement professionnel (burn-out)… Ces atteintes à la santé
mentale du personnel trouvent leur origine, en particulier, dans le développement des contrats
de travail précaire, dans la place grandissante de l’informatique et la multiplication des tâches
à forte implication mentale, la complexification des procédures et des logiciels.
Face à tous ces risques, l’employeur est contractuellement tenu à une obligation de sécurité de
résultat à l’égard de ses salariés. Tout accident du travail, toute maladie professionnelle
s’analysent comme une inexécution fautive du contrat par le chef d’entreprise, dont il est tenu
pour responsable.

2. Identifier la nature juridique de la responsabilité intéressant


l’entreprise
Le terme « responsabilité » recouvre plusieurs situations. On distingue la responsabilité civile,
qui peut être contractuelle ou extracontractuelle, et la responsabilité pénale. L’entreprise peut
être concernée par les trois types de responsabilité.

A. La distinction entre la responsabilité civile et la responsabilité pénale


La responsabilité civile est mise en œuvre en cas de dommage causé à autrui et oblige l’auteur
de ce dommage à le réparer. Elle existe dans deux sortes de cas :
– les cas où le dommage est causé par l’inexécution ou la mauvaise exécution du contrat :
c’est la responsabilité contractuelle. L’entreprise peut être amenée à mal exécuter un contrat
ou à subir l’inexécution d’un contrat ;

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
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– les cas où le dommage est causé par toute autre situation, comme la faute d’une personne ou
le fait d’une chose ou d’une autre personne dont elle doit répondre : c’est la responsabilité
extracontractuelle. Le chef d’entreprise peut être concerné s’il commet lui-même une faute ou
si un de ses salariés cause un dommage.
La responsabilité pénale est engagée dans le cas d’un trouble causé à l’ordre social, c’est-à-
dire lorsqu’une infraction est commise. L’employeur peut ainsi mettre en danger la santé ou la
vie d’un salarié en se rendant coupable d’un délit d’homicide ou de coups et blessures
involontaires. La responsabilité pénale vise donc à sanctionner l’auteur de l’infraction en
l’obligeant à supporter une peine : amende ou emprisonnement.

B. La conjugaison des responsabilités civile et pénale


Bien que les responsabilités civile et pénale aient des fonctions différentes, il arrive qu’une
personne soit victime d’un agissement qui lui a porté préjudice et que cet acte constitue en
même temps une infraction (exemple : violation d’une règle de sécurité au travail). Dans ce
cas, la victime peut engager :
– soit une action en responsabilité civile si elle vise uniquement la réparation du préjudice
qu’elle a subi ;
– soit une action en responsabilité pénale si elle souhaite, outre la réparation de son préjudice,
obtenir la condamnation à une peine de l’auteur du préjudice.

3. Identifier les principes de la responsabilité civile


A. Les trois éléments de la responsabilité civile
Que la responsabilité civile soit contractuelle ou extracontractuelle, sa mise en œuvre suppose
la réunion de trois éléments :
– un fait dommageable ou fait générateur de responsabilité : il peut s’agir d’une faute
contractuelle ou de faits non contractuels, comme la faute de l’auteur du dommage ou
l’intervention d’une chose ou d’une personne dont il doit répondre ;
– un dommage subi par la victime ;
– un lien de causalité, c’est-à-dire un rapport de cause à effet, entre le fait générateur et le
dommage.
Le dommage dont il est demandé réparation doit résulter de façon certaine du fait générateur.
Le droit ne prend en compte que le dommage direct. Les juges sont donc chargés d’établir les
limites de la chaîne des événements qui sont nés de ce fait.
La force majeure est un événement exonérant totalement l’auteur apparent du dommage. Pour
cela, la force majeure doit présenter trois caractéristiques : elle doit être insurmontable,
imprévisible (dans les circonstances normales de la vie) et extérieure au défendeur, c’est-à-
dire étrangère à son activité.

B. Les différents dommages et leur réparation


Défini de façon générale comme une atteinte aux droits de la victime, le dommage peut
prendre des formes extrêmement variées.
1. Le dommage corporel
Toute atteinte à l’intégrité physique est un dommage corporel de nature patrimoniale. Il s’agit
de la blessure, plus ou moins grave, ainsi que des séquelles qu’elle peut laisser sous forme
d’incapacité physique. Dans certains cas, le dommage corporel est extrême : il se traduit par la

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
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mort de la victime. C’est alors aux héritiers du défunt qu’il revient de demander la réparation
de ce dommage, quitte à agir en justice au nom de la personne décédée.
2. Le dommage matériel
Les intérêts matériels de la personne sont également pris en compte. Ce type de dommage
existe en cas de destruction ou de dégradation d’une chose, meuble ou immeuble ; il est aussi
réalisé par une perte économique ou par un manque à gagner, et par une diminution des
ressources pécuniaires. Les juges ont eu l’occasion de retenir des cas plus atypiques de
dommage matériel, comme la perte d’une chance (celui qui est empêché de passer un examen,
par exemple).
3. Le dommage moral
Le dommage moral peut résulter d’une atteinte à un droit extrapatrimonial : droit à l’honneur
(diffamation), droit à l’image (diffusion non autorisée d’une photo ou d’un film montrant la
personne), droit au respect de la vie privée (révélation publique d’éléments de la vie
personnelle de l’individu).
Il est également reconnu en cas de préjudice d’agrément, préjudice prolongeant un dommage
corporel puisqu’il consiste dans la privation de certains plaisirs de la vie comme ceux qui
s’attachent à la pratique d’un sport ou d’un loisir.
La jurisprudence reconnaît par ailleurs un préjudice particulièrement grave dans l’atteinte au
sentiment d’affection qui est ressentie par celui qui perd un être cher ou qui le voit gravement
diminué physiquement ou intellectuellement.
4. Le dommage écologique
Divers accidents ont entraîné des pollutions néfastes, comme celles causées par les
hydrocarbures des navires accidentés au large des côtes françaises. Ils ont fait prendre
conscience d’un nouveau type de dommage : le dommage écologique, défini comme la
dégradation de la nature ou de l’environnement au détriment des collectivités territoriales. Les
dommages habituellement indemnisés étant les dommages corporels ou matériels atteignant la
personne ou son patrimoine, il n’était pas évident d’obliger les auteurs du préjudice
écologique à le réparer puisque ce préjudice ne se rattache véritablement à aucun dommage
reconnu jusque-là.
La loi du 8 août 2016 a fait évoluer le Code civil qui, aujourd’hui, reconnaît l’existence d’un
dommage écologique, résultant de toute atteinte, non négligeable, à l’écosystème ou aux
bénéfices collectifs tirés de l’environnement.
5. La réparation du dommage
Il existe deux formes de réparation :
– la réparation en nature est retenue assez rarement car peu de situations sont adaptées à son
application : c’est envisageable, par exemple, à l’encontre d’un débiteur obligé de détruire un
mur ou une construction édifiée sans droit ;
– la réparation par équivalent se traduit par l’allocation de dommages-intérêts à la victime.
C’est le juge qui doit apprécier l’importance du dommage, en fonction de paramètres assez
objectifs. En effet, la règle est à la réparation du préjudice tout entier, mais du seul préjudice.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
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4. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile contractuelle
A. L’inexécution du contrat
La responsabilité contractuelle trouve sa source dans la faute contractuelle, dont les
manifestations sont assez nombreuses : inexécution totale des obligations nées du contrat,
exécution défectueuse, exécution seulement partielle ou encore retard dans l’exécution.
Même si toutes ces fautes n’ont pas la même gravité, chacune peut engendrer des dommages.

B. L’inexécution des obligations de résultat et des obligations de moyens


Le contrat fait naître une obligation, qui est soit une obligation de résultat, soit une obligation
de moyens. Cette distinction, d’origine jurisprudentielle, est importante en matière de
responsabilité car les règles de preuve et d’exonération de responsabilité diffèrent selon le cas.
– L’obligation de résultat est celle par laquelle le cocontractant s’oblige à un résultat défini
(transporter une personne d’un lieu à un autre, dans un délai précis…). Dans ce cas, le
créancier de l’obligation inexécutée doit seulement prouver cette inexécution et le dommage
qu’il subit : la faute du débiteur est présumée ; ce dernier n’est pas autorisé à s’exonérer de sa
responsabilité en établissant l’absence de faute ; il n’est libéré que s’il établit l’existence d’un
cas de force majeure à l’origine de l’inexécution du contrat. Le régime juridique appliqué à
l’obligation de résultat est assez favorable au créancier. C’est pourquoi la jurisprudence range
généralement dans cette catégorie l’obligation de sécurité inhérente à certains contrats
(transport, par exemple). Pour la même raison, les juges estiment que l’employeur est tenu
d’une obligation de résultat pour ce qui concerne la sécurité de ses salariés.
– L’obligation de moyens est celle par laquelle le cocontractant s’engage à mettre en œuvre
tous les moyens dont il dispose pour atteindre le résultat espéré par les parties (guérir un
malade, par exemple). Ici, le créancier de l’obligation qui veut engager la responsabilité
contractuelle doit prouver, outre le dommage, l’inexécution du contrat et la faute du débiteur à
l’origine de cette inexécution. Le cocontractant peut se libérer de toute responsabilité en
prouvant l’absence de faute de sa part.

5. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile extracontractuelle
A. Les différents faits générateurs de la responsabilité extracontractuelle
Hors du contrat, la responsabilité civile a plusieurs origines.
En premier lieu, la faute personnelle de l’auteur du dommage, qu’elle soit volontaire ou
d’imprudence, fait naître une responsabilité subjective.
Il existe ensuite le fait d’une chose dont on a la garde ou encore le fait d’une personne dont on
doit répondre, comme un enfant mineur pour les parents ou un préposé (un salarié, le plus
souvent) pour son commettant (l’employeur).
Dans ce cas, c’est l’employeur qui est responsable des dommages causés par le salarié. Cette
responsabilité ne repose sur aucune faute : le principe est que l’employeur assume les faits et
gestes de son personnel puisque, par ailleurs, il profite de son activité. Elle est objective car
elle dépend de la situation dans laquelle se trouve le responsable et non de son comportement.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
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B. Un exemple de responsabilité sans faute : la responsabilité des produits


défectueux
À côté des règles classiques de la responsabilité, le droit moderne a créé, par une loi du
19 mai 1998 aujourd’hui intégrée aux articles 1245 et suivants du Code civil, un régime
spécifique de responsabilité du fait des produits défectueux.
1. Le producteur responsable
Pour le Code civil, le responsable du fait des produits défectueux est le producteur. Toutefois,
le terme s’entend au sens large. En effet, la loi ne renvoie pas seulement au fabricant du
produit, mais également à diverses personnes intervenant dans le processus de production.
Certaines d’entre elles sont assimilées par la loi au producteur stricto sensu : celui qui vend le
produit sous sa marque ou sous son nom, ou celui qui l’importe en Europe.
D’autres personnes sont tenues à cette responsabilité : celles qui produisent une matière
première ou un composant entrant dans la fabrication du produit.
En résumé, la responsabilité pèse sur tous les professionnels ayant concouru à mettre le
produit défectueux sur le marché.
2. Le produit défectueux
La défectuosité du produit s’entend d’un défaut dangereux, défini par référence à tous les cas
dans lesquels le produit ne présente pas « la sécurité à laquelle on peut légitimement
s’attendre ». La formule légale invite à considérer objectivement le défaut : celui-ci consiste
parfois dans une conception dangereuse du produit (absence d’un élément essentiel de sécurité
dans une machine, défaut de notice pour un médicament) ; dans d’autres cas, la conception est
irréprochable, mais les matériaux ou composants utilisés rendent le produit dangereux (par
exemple, un jouet réalisé dans un tissu inflammable, un pare-brise de voiture en verre
cassable).
En tout état de cause, la responsabilité du producteur est objective et n’est donc pas fondée
sur l’idée d’une origine fautive de la défectuosité du produit.
3. Les victimes
Le régime de la responsabilité du fait des produits défectueux protège toutes les victimes :
consommateurs comme professionnels. Dans le cas d’achat du bien, il ne vise pas à protéger
un type de client particulier.
L’objectif du législateur étant de généraliser l’obligation de sécurité du producteur, les textes
prévoient que cette responsabilité peut être invoquée indifféremment par le cocontractant,
acheteur ou locataire (responsabilité contractuelle), et par toute personne concernée par la
défectuosité dangereuse du produit, celle qui a reçu le bien en cadeau, celle à qui il a été
prêté… (responsabilité extracontractuelle) : la responsabilité du fait des produits défectueux
dépasse la distinction classique entre responsabilité contractuelle et responsabilité
extracontractuelle puisqu’elle relève de l’une comme de l’autre.
4. Les dommages
Sur le plan des dommages, la défectuosité du produit n’entraîne pas l’obligation de réparer les
défauts du produit lui-même. Seuls sont couverts les dommages issus de la dangerosité du
produit et affectant les personnes ou les biens. Pour ces derniers, la loi précise cependant que
le préjudice subi doit dépasser 500 €.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

Chapitre 13

Styles de management et contre-pouvoirs

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Les salariés français aiment leur patron !, p. 183
1. Quelles sont les caractéristiques d’un bon dirigeant pour les salariés ?
Pour les salariés, les caractéristiques d’un bon dirigeant sont sa proximité avec eux, la
personnalité, la vision et le projet d’entreprise, les valeurs et les prises de position.
2. Pourquoi peut-on dire que les salariés ont des attentes en termes de RSE vis-à-vis
de leurs dirigeants ?
Les salariés ont des attentes en termes de RSE vis-à-vis de leurs dirigeants car 70 % d’entre
eux attendent qu’ils prennent publiquement des positions et des initiatives dans les domaines
environnemental et sociétal.

1. Caractériser les styles de management


Document 1. Typologie des styles de management, p. 184
Pour aller plus loin
Rensis Likert (1903-1981) est un psychologue américain connu pour son travail sur les styles
de direction. Il soutient l’idée que l’organisation doit plutôt se centrer sur les individus que sur
la tâche à accomplir pour accroître sa performance. Chacun doit se sentir utile et important
dans l’organisation pour travailler efficacement. De même, Likert préconise une organisation
du travail par groupes, considérant que cela crée de meilleures relations entre les individus.
1. Dans chacun des cas, évaluez le degré de centralisation des décisions.
– Dans le management autoritaire, le degré de centralisation est très fort : l’ensemble des
décisions sont prises par le supérieur hiérarchique.
– Dans le management paternaliste, le degré de centralisation est fort : malgré une autorité
bienveillante, le manager prend seul les décisions.
– Dans le management consultatif, le degré de centralisation est faible : le manager consulte
les salariés dans la prise de décision mais cette dernière reste tout de même centralisée.
– Dans le management participatif, le degré de centralisation est très faible : il y a partage des
décisions entre les collaborateurs et le manager.
2. Classez les styles selon le degré d’implication des collaborateurs.
Le classement selon le degré d’implication des collaborateurs, du moins fort au plus fort, est
le suivant : style autoritaire, style paternaliste, style consultatif et style participatif.
Plus les salariés sont associés au processus de décision, plus ils sont impliqués et motivés.

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Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

3. Attribuez les styles correspondant aux missions du manager suivantes : animer,


contrôler.
– Animer : style consultatif et style participatif.
– Contrôler : style autoritaire et style paternaliste.
Document 2. Le témoignage de Léa, p. 184
4. Identifiez les différents styles de management évoqués par Léa.
Style autoritaire : les consignes sont strictes, il n’est pas possible de faire
Burger Star preuve d’autonomie ou d’initiative. Les salariés sont surveillés, ils doivent
obéir. Il existe un système de punition (modification des horaires de travail).
Style paternaliste : le manager est attentif et fonctionne avec un système de
récompenses pour motiver les performances. Il représente une figure
d’autorité naturelle car il a construit son affaire en étant lui-même un
Best Coffee travailleur. Il inspire la confiance et est respecté. Toutefois, il a tendance à ne
pas prendre en compte les avis des collaborateurs dans la prise de décision.
Son management évolue vers un style consultatif : il est davantage à l’écoute
et a mis en place une boîte à idées à la disposition des salariés.
5. Pour quelles raisons se sent-elle mieux chez Best Coffee que chez Burger Star ?
Les raisons qui font que Léa se sent mieux chez Best Coffee que chez Burger Star sont liées
au fait que le manager est sensible à ses efforts, lui fait une totale confiance et tient compte de
son avis. Il fait preuve de respect vis-à-vis de ses salariés.
Document 3. Chrono Flex, une entreprise sans chef, p. 185
6. Identifiez le style de management pratiqué dans l’entreprise Chrono Flex.
Le style de management pratiqué dans l’entreprise Chrono Flex est le style participatif. En
effet, les équipes de salariés prennent seules les décisions qui les concernent et elles élisent un
capitaine en son sein. Le fonctionnement est démocratique, la communication est dite
« bottom-up ». Ce mode de communication implique les échelons hiérarchiques
traditionnellement moins élevés qui enrichissent la réflexion, en la faisant progresser, au
moyen d’un processus participatif, vers le plus haut niveau décisionnaire.
7. Quel est l’intérêt de ce type de management ?
L’intérêt de ce type de management est l’égalité, l’implication des collaborateurs et leur
motivation qui favorise l’efficacité au travail.
8. À votre avis, quelles sont les limites éventuelles d’un tel type de management ?
Les limites éventuelles d’un tel type de management sont que le manager n’ait plus d’autorité
sur ses salariés et qu’il y ait des conflits entre eux, ce qui entraverait les prises de décision.

APPLICATION AU CAS
Document, p. 185
1. Identifiez et caractérisez les styles de management pratiqués par le directeur de
Tee-shirt de France.
À l’origine, il semble que le style de management du directeur de Tee-shirt de France était
assez autoritaire : Thibault Guillot était dans l’exécution des activités, la vente, la fabrication.
Il ne communiquait pas vraiment avec ses salariés. Il a dû apprendre à communiquer, surtout
en ouvrant la société à de nouveaux actionnaires.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
(14:57:30 - July 23, 2018)

Il a fait évoluer son mode de management vers un style consultatif en s’attachant à


communiquer davantage avec ses employés et à rechercher le consensus dans les prises de
décision. Il écoute l’ensemble des objectifs avant de prendre une décision.
Dernièrement, il semble évoluer vers un management de type participatif. En adoptant un
statut de SCOP, il souhaite que ses salariés soient tous associés et fassent partie intégrante du
processus de décision.
2. Pour quelles raisons le statut de SCOP est-il adéquat au style de management de
Thibault Guillot ?
Le statut de SCOP, qui repose sur le principe « un homme, une voix », est adéquat au style de
management de Thibault Guillot car les salariés seront associés et feront donc partie
intégrante du processus de décision.
3. Relevez les avantages du style de management pratiqué.
Le style participatif mis en place par Thibault Guillot permet à l’entreprise de gagner en
sérénité au niveau des relations de travail, de favoriser une ambiance de travail propice à la
fidélisation des salariés. Les compétences en savoir-faire très rares poussent l’entreprise à
proposer un cadre de travail attractif.
CEJM appliquée : demander aux étudiants de faire une analyse du style de management du
dirigeant de leur entreprise de stage.

2. Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-


pouvoirs

A. Les parties prenantes et les contre-pouvoirs

Document 4. Les parties prenantes, p. 186


Document 5. Les contre-pouvoirs, p. 186
Pour aller plus loin
Selon Robert E. Freeman, « une partie prenante dans l’organisation est tout groupe
d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs
organisationnels » (1984). Il distingue les parties prenantes de premier rang, qui sont en
relation directe avec l’entreprise (salariés, actionnaires, syndicats…), et les parties prenantes
de second rang, dont l’influence est beaucoup moins importante (clients, fournisseurs,
investisseurs…). La théorie souligne la double relation de l’entreprise avec son
environnement (« peut affecter ou être affecté »), mais elle permet surtout d’intégrer les
attentes de l’ensemble des parties prenantes. Elle met ainsi à mal la primauté classiquement
accordée à la valeur financière et à la seule figure de l’actionnaire.
1. Montrez en quoi les intérêts des actionnaires peuvent être contradictoires avec
ceux des salariés.
Par nature, les intérêts des actionnaires et ceux des salariés sont contradictoires : les premiers
cherchent à augmenter leurs dividendes, les seconds à défendre leur emploi, leur rémunération
et leur statut. Les stratégies des salariés peuvent peser sur les coûts de l’entreprise et donc
mettre à mal les objectifs financiers des actionnaires, et inversement.

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Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Document 6. La réforme de la SNCF, p. 186


2. Identifiez les différentes parties prenantes évoquées lors de la remise du rapport
Spinetta et leurs intérêts respectifs. Mettez en évidence leurs oppositions sur ce
projet.
Selon R. Cyert et J. March, chaque partie prenante défend ses propres intérêts.
Les différentes parties prenantes évoquées lors de la remise du rapport de Spinetta et leurs
intérêts respectifs sont les suivants :
– Xavier Bertrand, en tant que président de région, œuvre pour le maintien des lignes
régionales de la SNCF. Son intérêt est de ne pas décevoir ses électeurs et de ne pas voir sa
région enclavée par manque de trains.
– Nora Muller-Conte, du collectif SNCFvamtuer, et Alexis Cosma, membre de l’association
Lutèce, défendent les intérêts des usagers de la SNCF et demandent le droit de disposer de
lignes de train en région.
– La ministre des Transports entame une réforme ainsi que des négociations avec les
syndicats de cheminots. Son objectif est d’éviter les grèves. Le président de la République,
Emmanuel Macron, veut transformer l’entreprise ferroviaire « avec détermination et le respect
de chacune des parties ».
– La CGT-Cheminots souhaite défendre le statut des cheminots. Son action vise à présenter
un contre-projet et à résister par la grève.
3. Pourquoi est-il nécessaire d’évaluer leur pouvoir d’influence sur le projet ?
Les parties prenantes disposent de pouvoirs qui représentent des zones d’incertitude pour les
dirigeants (M. Crozier). Elles vont largement influencer le processus décisionnaire de
l’entreprise. Il est important de connaître les lieux de résistance, les causes et le degré
d’influence des parties prenantes, car elles disposent d’un pouvoir plus ou moins fort.
4. Quelles actions en contre-pouvoir sont envisagées ?
Les syndicats ripostent par la grève pour faire valoir leur point de vue.
5. Comment le gouvernement tente-t-il de concilier les intérêts des différentes
parties prenantes ?
Pour concilier les intérêts des différentes parties prenantes, le gouvernement doit négocier
avec elles.

B. Les parties prenantes et la RSE

Document 7. La RSE : répondre aux attentes des parties prenantes, p. 187


6. Rappelez ce qu’est la RSE.
La RSE est la responsabilité sociale ou sociétale des entreprises. Les entreprises n’ont pas
qu’un but lucratif : elles doivent prendre en compte des préoccupations sociales et
environnementales dans leurs activités et dans leurs interactions avec les autres acteurs,
appelés « parties prenantes ».
7. Montrez comment l’entreprise prend en compte ses parties prenantes pour
réaliser ses objectifs.
L’entreprise prend en compte ses parties prenantes pour réaliser ses objectifs en établissant
une politique de dialogue afin de poursuivre le développement du réseau et de répondre aux
enjeux environnementaux, sociaux et économiques des impacts de son activité.
La SNCF s’engage à apporter des informations claires et de qualité afin que les participants
disposent de tous les éléments de compréhension nécessaires pour débattre.

197
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
(14:57:30 - July 23, 2018)

CEJM appliquée : demander aux étudiants de faire une analyse des différentes parties
prenantes de leur entreprise de stage.

APPLICATION AU CAS
Document, p. 187
1. Identifiez les différentes parties prenantes et leurs intérêts respectifs.
Parties prenantes Intérêts
Développer le commerce équitable et créer de nouvelles opportunités
Max Havelaar de commercialisation pour les producteurs du système Fairtrade/Max
Havelaar.
Les producteurs
Trouver de nouveaux débouchés pour la vente de leur coton.
d’Afrique de l’Ouest
Tee-shirt de France Tirer un avantage concurrentiel de la politique RSE.
CEJM appliquée : demander aux étudiants d’effectuer une recherche sur le commerce
équitable, voire de participer à une manifestation au sein de l’établissement lors d’une
journée d’action nationale (https://www.maxhavelaarfrance.org/etudiants/vous-voulez-vous-
mobiliser.html).
2. Montrez les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la filière
« Coton équitable ».
• L’enjeu économique : offrir des opportunités de travail aux producteurs de coton dans
certaines régions les plus défavorisées du monde.
• Les enjeux sociaux :
– garantir aux paysans un prix minimum qui couvre leurs coûts de production et permet
d’avoir des conditions de vie correcte ;
– participer au développement de communautés locales.
• Les enjeux environnementaux :
– bannir les pesticides et l’utilisation de semences OGM ;
– favoriser la bonne gestion de l’eau.

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Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Activités
1. Chez GORE-TEX, chaque salarié est son propre manager, p. 188
1. Qualifiez et caractérisez le style de management de l’entreprise GORE-TEX.
Le style de management de l’entreprise GORE-TEX est participatif. En effet, aucun de ses
services n’a d’ascendant sur les autres, il n’y a pas d’horaires fixes, pas de chefs ni de
descriptifs de postes.
2. Relevez les modalités de fonctionnement mises en place pour favoriser ce style de
management.
Pour favoriser ce style de management :
– il y a une multitude de petites équipes, chacune réunissant autour d’un projet des personnes
de tous les services ;
– chaque nouvelle recrue a un tuteur qui joue à la fois le rôle de coach et de soutien personnel ;
– la cafétéria est le lieu de rencontre informel qui est un rouage essentiel de la culture maison.
3. À partir du document 2, comment pourriez-vous caractériser le rapport qu’ont
les jeunes à l’autorité ?
Ce rapport est difficile. En effet, les jeunes ont toujours vécu dans un univers d’écoute, de
considération et de respect mais une fois en entreprise, ils doivent faire face à un monde
sévère, hiérarchisé et étranger à leur mode de vie. Ils perdent ainsi leur autonomie et il est
difficile pour eux d’accepter la notion d’obéissance ou de soumission à un ordre établi sans
discuter.
4. Montrez que les modes de communication de cette génération hyper connectée
sont en décalage avec le système d’organisation de l’entreprise hiérarchique.
Les modes de communication de cette génération hyper connectée sont en décalage avec le
système d’organisation de l’entreprise hiérarchique, où les relations suivent un modèle
pyramidal et où la communication est de type « top-down » (de haut en bas). En effet, ces
individus ont eu accès dès leur plus jeune âge à des outils digitaux pour prendre des initiatives
et collaborer avec le monde entier (via Facebook, par exemple).
5. Montrez que le style de management chez GORE-TEX est parfaitement adapté
aux jeunes générations.
Chez GORE-TEX, le style de management est parfaitement adapté aux jeunes générations. En
effet, dans l’entreprise, il n’y a ni règles strictes ni système d’organisation hiérarchique.

2. De quel style de management s’agit-il ?, p. 189


Associez chaque exemple au style de management approprié.
Entreprise Style de management
Le style de management était autoritaire sous Steve Jobs : les employés
pouvaient se faire renvoyer pour n’importe quel motif. S. Jobs est décrit
Apple
comme un dirigeant perfectionniste, impatient, colérique et cruel. Il voulait
avoir un œil sur tout et tout contrôler.
Le style de management est participatif : l’ensemble des collaborateurs
Leroy Merlin contribuent à la stratégie de l’entreprise et se sentent concernés par le
projet.

199
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
(14:57:31 - July 23, 2018)

Entreprise Style de management


Boissière Le style de management est paternaliste : le manageur dirige à l’affectif et à
& Fils la confiance. De plus, il s’agit d’une entreprise familiale.
Le style de management est consultatif : les salariés expriment librement
Orange
leurs idées grâce à une plateforme d’engagement (IdClic).

3. Quel avenir pour le site Ford de Blanquefort ? Un dossier très


politique, p. 189
1. Identifiez l’ensemble des parties prenantes concernées par la fermeture de l’usine.
Les parties prenantes concernées par la fermeture de l’usine sont Ford, les élus et
représentants syndicaux, les salariés, le gouvernement français et les citoyens.
2. Montrez que ces parties prenantes sont très profondément impliquées dans ce
dossier.
Ces parties prenantes sont très profondément impliquées dans ce dossier car les salariés
risquent de perdre leur emploi. Les citoyens ont peur que la commune perde beaucoup
d’argent.
3. Identifiez les enjeux économiques, sociaux et politiques de ce dossier.
– Les enjeux économiques : perte d’emploi pour les salariés  diminution du pouvoir d’achat
 diminution de la croissance et déstabilisation de l’économie locale.
– Les enjeux sociaux : conditions de vie des salariés détériorées.
– Les enjeux politiques : mauvaise image du gouvernement.
4. Pourquoi est-il nécessaire de réunir les représentants des différentes parties
prenantes ?
Il est nécessaire de réunir les représentants des différentes parties prenantes afin que, lors de
la prise de décision, il y ait le meilleur compromis possible pour satisfaire l’ensemble des
personnes concernées.
5. Quelles actions en contre-pouvoirs sont envisagées ?
Les actions en contre-pouvoirs envisagées par les salariés sont d’occuper les postes et de
ralentir la production.

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Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
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L’essentiel du cours
Introduction
Le rôle des responsables est de gérer les activités de l’entreprise de manière performante.
Toutefois, l’organisation des ressources peut être influencée, d’une part, par les valeurs
personnelles défendues par les dirigeants et, d’autre part, par les attentes des parties prenantes,
pouvant aller au-delà de la seule recherche de la rentabilité nécessaire pour permettre à
l’entreprise de croître et se développer.
Repérer le rôle des parties prenantes et des contre-pouvoirs met en évidence que
l’organisation des ressources résulte de choix révélateurs du fonctionnement de l’entreprise.

1. Caractériser les styles de management


Le style de management correspond à la manière dont le manager joue son rôle, exerce les
activités managériales.
Les modèles qui caractérisent les différents styles de management proposent deux visions
opposées :
– dans le premier cas, le style est directif et le manager contraint les individus pour obtenir
d’eux un travail performant ;
– dans le second cas, le style est convivial et les individus cherchent à se réaliser dans leur
travail.
Rensis Likert identifie, sur la base d’enquêtes de terrain, quatre styles de management.
Le style autoritaire et exploiteur
C’est un style de management directif, basé sur l’intimidation et la soumission à l’autorité. Le
lien de subordination est prédominant, les décisions sont prises au sommet sans consultation
et s’imposent sans discussion, ni concession. La communication est descendante. Le ressort
de ce style de management repose sur un système de menaces et de sanctions, ce qui génère
du stress au sein des équipes de travail et peu de motivation.
Le style paternaliste (ou persuasif)
Ce style de management est également directif, mais le manager place davantage sa confiance
en ses salariés. Il essaie de créer autour de lui un groupe dont il serait le modèle. Il prend la
posture du « bon père de famille » qui sait ce qui est bon pour ses salariés et leur propose un
cadre de travail défini et précis. Il utilise un système de sanctions et de récompenses pour à la
fois contrôler et motiver ses salariés. Ce style de management peut créer un sentiment
d’appartenance au groupe et souder les équipes.
Le style consultatif
Ce style de management repose sur la confiance du manager envers ses collaborateurs, qu’il
consulte avant de prendre une décision. La communication est horizontale et verticale (entre
les services), le travail d’équipe est important. Les ressorts de ce style de management sont
donc l’implication et la responsabilisation de chacun. Ce style de management permet de
créer une bonne ambiance de travail et favorise un bon climat social.
Le style participatif
Ce style de management est centré sur les relations sociales au sein des équipes et repose sur
une forte relation de confiance entre le manager et ses collaborateurs. Les liens hiérarchiques
sont distendus, le manager est intégré à l’équipe de travail, l’encadre mais ne la dirige plus.
Les collaborateurs sont plus fortement impliqués dans le processus de décision que dans le
cadre d’une consultation. Ils sont associés aux décisions qui sont prises de manière collégiale

201
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
(14:57:31 - July 23, 2018)

par le biais de groupes de travail. Ce style de management repose sur un réel engagement des
collaborateurs. Il permet de développer la créativité et l’esprit entrepreneurial au sein des
équipes de travail.
Selon R. Likert, le style de management participatif, en reconnaissant à chaque membre du
groupe ses compétences et en l’intégrant dans la prise de décision, contribue davantage à
l’efficacité des processus utilisés et à la performance de l’entreprise.

2. Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-


pouvoirs

A. Les parties prenantes et les contre-pouvoirs


Les parties prenantes sont les acteurs ou groupes d’acteurs qui ont un intérêt dans les activités
de l’entreprise. Ils y exercent une influence plus ou moins directe.
Michel Crozier et Erhard Friedberg, dans la théorie de l’acteur stratégique, développent l’idée
que tout acteur dans l’entreprise peut détenir une part de pouvoir qu’il exercera pour servir ses
propres objectifs. Le pouvoir peut se définir comme la capacité d’un acteur, dans sa relation à
l’autre, de faire en sorte que les termes de l’échange lui soient favorables. Le pouvoir n’est
donc pas lié automatiquement à une position hiérarchique supérieure. Toute entreprise est
soumise à des zones d’incertitude qui correspondent à tout ce qui n’est pas précisément
réglementé ou formalisé. Celui qui les maîtrise détient la plus grande source de pouvoir dans
l’organisation, et ce d’autant plus quand ces zones d’incertitude sont importantes pour le
fonctionnement de l’entreprise. Il se rend irremplaçable et accroît le degré de dépendance de
l’entreprise à son égard. Ces zones d’incertitude peuvent provenir d’un savoir-faire acquis par
la pratique, de l’expérience, de la détention d’une information…
Ces différents acteurs peuvent agir en contre-pouvoir s’ils considèrent que leurs intérêts sont
menacés. Ils déploient alors des actions susceptibles de bloquer les décisions des dirigeants.

B. Les parties prenantes et la RSE


Les parties prenantes sont un élément essentiel de la RSE (responsabilité sociale ou sociétale
des entreprises). En effet, les entreprises engagées dans une démarche de RSE sont non
seulement transparentes envers leurs parties prenantes, mais elles veillent également à intégrer
dans leurs décisions l’ensemble de leurs intérêts. Elles s’opposent en cela aux entreprises dont
la seule finalité est le profit à court terme et qui ne recherchent que la satisfaction des
actionnaires.

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Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Chapitre 14

L’organisation des ressources


dans l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Les compétences de l’avenir ?, p. 191
1. Quelles sont les soft skills les plus recherchées par les entreprises ?
Les soft skills sont des compétences comportementales possédées par l’homme et qui le
rendent plus efficace dans son travail et facilitent les relations interpersonnelles.
En plus des compétences techniques, les entreprises recherchent aujourd’hui des compétences
dites « douces », comme :
– la communication (capacité à s’exprimer, compréhension orale et écrite, expression écrite) ;
– l’aptitude à travailler en équipe ;
– la capacité à prendre des décisions et à résoudre les problèmes en utilisant la logique et le
raisonnement ;
– le sens de l’organisation (planifier et gérer des priorités multiples) ;
– les compétences liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication
(NTIC) ;
– la pensée critique ;
– les habiletés sociales et culturelles (citoyenneté, écoute active, éthique, attitude positive) ;
– la créativité.
2. Pourquoi les soft skills sont-elles importantes pour les entreprises ?
Les soft skills sont des compétences aussi importantes que les compétences techniques telles
que la maîtrise d’un outil ou d’une procédure. En effet, ces qualités personnelles sont
essentielles car elles transforment le salarié en un collaborateur efficace, agréable et menant le
reste de l’équipe. Dans le monde du travail, elles permettent ainsi d’améliorer la performance
et la productivité de l’entreprise.

1. Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise


Document 1. Les ressources tangibles et intangibles de l’entreprise, p. 192
1. Pourquoi la marque est-elle classée parmi les ressources intangibles ?
Alors que les ressources comme les installations techniques sont tangibles parce qu’elles ont
un caractère matériel et mesurable, la marque est une ressource intangible parce qu’elle est
immatérielle et difficile à mesurer. En effet, la marque est un signe qui distingue les biens ou
les prestations de services d’une entreprise de ceux de ses concurrents. Ce signe peut être
constitué d’un mot, d’un nom, d’un slogan, d’un logo, d’un dessin… ou de la combinaison de
ces différents éléments.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

Les ressources intangibles telles que la marque ou la notoriété sont essentielles pour
l’entreprise car elles lui permettent de se construire un véritable pouvoir sur la concurrence.
Ainsi, la marque Évian du groupe Danone sert à la distinguer de ses concurrents (Contrex…).
Remarque : Edith Penrose (1914-1996), économiste anglaise née aux États-Unis, est connue
pour son ouvrage The Theory of the Growth of the Firm, publié en 1959, qui décrit les
multiples manières par lesquelles les firmes modernes se développent.
Pour E. Penrose, la firme est un ensemble de ressources humaines, matérielles et
immatérielles. Son analyse des ressources repose sur la distinction des ressources tangibles
(physiques, humaines, financières) et intangibles (non observables et d’une richesse potentielle).
Elle considère que la performance de l’entreprise est liée à l’agencement de ses ressources
plutôt qu’à leur volume.
Document 2. Le redressement de La Redoute, p. 192
2. Relevez les ressources de La Redoute.
Les ressources de La Redoute peuvent être classées selon leur nature tangible ou intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : avec des pertes cumulées de 300 millions d’euros de 2009 à
2014 et un investissement de 50 millions d’euros pour la construction d’un nouvel entrepôt ;
– des ressources humaines : Nathalie Balla et Éric Courteille, les repreneurs de l’entreprise, et
des salariés (dont 80 designers) ;
– des ressources physiques : un entrepôt moderne ;
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : La Redoute est l’une des marques les plus connues de France,
avec un taux de notoriété de 99 %, des campagnes publicitaires, du sponsoring d’émissions
télévisées ;
– des ressources organisationnelles : un recentrage sur les secteurs du prêt-à-porter et de la
maison, avec une fabrication en interne pour ce dernier, la meilleure organisation logistique
d’Europe, des collaborations avec des créateurs, le développement de l’e-commerce avec le
rachat de Relais Colis, qui détient 4 700 points relais en France.
Pour aller plus loin
– Une vidéo sur le site de Capital : « Comment la Redoute a renoué avec le succès ? » (3’04”)
https://www.capital.fr/votre-carriere/comment-la-redoute-a-tordu-le-cou-a-son-etiquette-
ringarde-1241770
– Une vidéo de France 3 Télévision : « La Redoute : le rachat par les Galeries Lafayette
confirme la résurrection » (1’20”)
https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/la-redoute-le-rachat-par-les-galeries-
lafayette-confirme-la-resurrection_2352476.html
3. Quelles ressources ont permis le redressement de La Redoute ?
Le redressement de La Redoute a été permis grâce à :
– ses ressources humaines : les deux repreneurs et les designers ont su faire revivre les
collections de la marque ;
– ses ressources financières : l’investissement de 50 millions d’euros a permis la construction
d’un entrepôt robotisé et a donc favorisé l’e-commerce de La Redoute ;
– ses ressources organisationnelles, comme la maîtrise de la logistique ou le rachat de Relais
Colis qui ont permis à La Redoute de faire face à ses concurrents sur Internet ;
– ses ressources mercatiques : la forte notoriété de la marque La Redoute, ses campagnes
publicitaires et le sponsoring d’émissions télévisées ont contribué au développement du
commerce en ligne de l’entreprise.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Document 3. Les compétences de l’entreprise, p. 193


Document 4. Le savoir-faire camarguais, p. 193
4. Sur quelles compétences repose la réussite de La Botte Gardiane ?
La réussite de La Botte Gardiane repose sur :
– des compétences professionnelles liées à l’expérience (héritage camarguais) et à la maîtrise
du processus de fabrication (artisanal et réalisé en France), qui permettent de développer un
produit de qualité ;
– des compétences relationnelles dans la distribution et le marketing, qui facilitent l’accès aux
marchés à l’étranger (40 % des commandes partent à l’export) ;
– des compétences managériales dans la gestion du savoir-faire de la marque (rareté et
excellence) et la création de nouveaux produits (bottines et nu-pieds).
5. Comment l’entreprise valorise-t-elle ses compétences ?
L’entreprise La Botte Gardiane valorise ses compétences :
– en diversifiant ses produits vers la production de bottines et nu-pieds ;
– en recevant le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), qui distingue les entreprises
pour la rareté et l’excellence de leur savoir-faire ;
– en déménageant dans des locaux deux fois plus grands afin de pouvoir continuer à se
développer.
6. Montrez que ces compétences sont fondamentales pour La Botte Gardiane.
Une compétence est fondamentale pour une entreprise dans le cas où elle lui permet d’exploiter
ses ressources et de se distinguer de la concurrence grâce à un avantage difficilement imitable.
Les compétences de La Botte Gardiane peuvent être considérées comme fondamentales car
elles possèdent les caractéristiques suivantes :
– elles représentent de la valeur aux yeux des clients : elles lui permettent de réaliser une
production française artisanale de qualité qui est recherchée par les clients ;
– elles sont rares et difficilement imitables : l’entreprise a reçu le label Entreprise du Patrimoine
Vivant, qui récompense la rareté et l’excellence de ses compétences ;
– elles sont utilisées dans d’autres activités et permettent à l’entreprise d’accéder à de
nombreux marchés : en fabriquant de nouveaux modèles de chaussures comme les sandales
ou les bottines, La Botte Gardiane a pu faire son entrée dans le domaine de la mode, loin de
son activité d’origine, qui était la spécialisation de bottes de cow-boys camarguais.
Remarque : le concept de compétence fondamentale a été présenté en 1990 par Gary Hamel
et Coimbatore Krishnarao Prahalad. Une compétence fondamentale résulte d’un assemblage
et d’une coordination de ressources spécifiques ou uniques.
G. Hamel et C. K. Prahalad distinguent trois catégories de compétences :
– celles qui permettent, grâce à une expérience/expertise technologique, de gagner en qualité,
flexibilité, rapidité d’exécution, respect des délais… ;
– celles qui facilitent l’accès à des marchés, grâce à un meilleur management des marques,
des brevets, des partenariats, du marketing, de la distribution… ;
– celles qui contribuent à distinguer son produit de celui des concurrents, par son caractère
unique et différenciant (savoir-faire, innovation).
Document 5. Réaliser un diagnostic des ressources et des compétences, p. 194
7. Pourquoi une entreprise doit-elle connaître ses forces et ses faiblesses ?
L’analyse des ressources stratégiques et des compétences fondamentales d’une entreprise va
lui permettre de connaître ses forces. L’entreprise va s’appuyer sur ses forces, c’est-à-dire sur
ce qu’elle sait faire, pour se construire un avantage difficilement imitable par la concurrence.
Elle doit impérativement repérer ses forces afin de pouvoir les entretenir et les développer.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

Une faiblesse est un élément du fonctionnement de l’entreprise qui la met en difficulté face à
ses concurrents. Elle provient de ressources ou de compétences défaillantes. L’entreprise doit
également connaître ses faiblesses afin de pouvoir les réduire.
Document 6. Éminence conserve ses forces, p. 194
8. Montrez que les forces de l’entreprise Éminence peuvent également représenter
des faiblesses.
L’entreprise de textile Éminence possède des forces qui se révèlent également des faiblesses :
– la force liée à la qualité et à la maîtrise de son processus de fabrication est également une
faiblesse car cela génère des coûts salariaux plus élevés que ceux de ses concurrents
massivement délocalisés ;
– la force liée à une fabrication française de produits textiles innovants dans ses deux usines
du Gard se révèle aussi une faiblesse parce que le développement et la réussite d’Éminence
reposent sur ses ressources humaines et que l’entreprise a du mal à attirer des salariés pour
assurer sa diversification et remplacer les départs à la retraite.

APPLICATION AU CAS, p. 194


1. Montrez que Tee-shirt de France possède des compétences fondamentales.
Selon G. Hamel et C. K. Prahalad, une compétence est fondamentale pour une entreprise si
elle lui permet d’exploiter ses ressources et de se distinguer de la concurrence avec un
avantage difficilement imitable.
L’entreprise Tee-shirt de France possède des compétences fondamentales qui lui permettent
de confectionner des produits modernes haut de gamme dont la fabrication repose sur un
savoir-faire du textile français qui a de la valeur aux yeux des clients et que les concurrents
peuvent difficilement imiter.
2. Recensez les ressources et les compétences que l’entreprise possède pour réussir
sur son marché.
Les ressources de Tee-shirt de France peuvent être classées selon leur nature tangible ou
intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : elles ne sont pas précisées dans le document mais l’entreprise
possède un capital et dégage un chiffre d’affaires qui provient de ses boutiques et de son site
Internet marchand ;
– des ressources humaines : l’entreprise compte 80 collaborateurs ;
– des ressources physiques : elle a un atelier de fabrication en Dordogne et 3 boutiques à Paris.
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : Tee-shirt de France développe sa notoriété grâce aux réseaux
sociaux (Instagram, Facebook et Twitter) ;
– des ressources organisationnelles : l’entreprise maîtrise un savoir-faire de qualité du textile
français dans son atelier où elle confectionne elle-même ses produits.
Les compétences de Tee-shirt de France qui contribuent à sa réussite sont :
– des compétences professionnelles liées à la maîtrise du processus de fabrication (artisanal et
réalisé en France), qui permettent de développer un produit de qualité haut de gamme ;
– des compétences relationnelles dans l’utilisation d’Internet et le développement de communautés
sur les réseaux sociaux ;
– des compétences managériales dans la gestion du savoir-faire et la création de produits
modernes.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
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2. Identifier le type de structure d’une entreprise


Document 7. Les principales configurations structurelles de l’entreprise, p. 195
1. Expliquez les principes d’unicité, de dualité et de pluralité de commandement.
– Dans les structures simples et divisionnelles où il y a unicité de commandement, les salariés
répondent aux ordres d’une seule personne.
– Dans les structures fonctionnelles, il y a pluralité de commandement car les salariés
reçoivent des ordres de plusieurs responsables.
– La dualité de commandement se retrouve dans les structures matricielles, au sein desquelles
chaque salarié peut recevoir des ordres de deux personnes différentes (le responsable de
service et le chef de division ou de projet).
2. Identifiez les avantages et les inconvénients des principes d’unicité et de pluralité
de commandement.
Avantages Inconvénients
– Les ordres reçus par les salariés sont
Le donneur d’ordre doit posséder des
cohérents car ils émanent d’une seule
Unicité compétences multiples pour être
et même personne.
de commandement capable de donner des ordres dans
– Les responsabilités sont clairement
toutes les situations.
définies au sein de la structure.
– Le fait de recevoir des ordres
émanant de plusieurs responsables
peut entraîner des confusions
et du stress chez les salariés.
Le salarié bénéficie des compétences – Il y a des risques de conflits car
Pluralité
de plusieurs responsables dans leurs chaque responsable peut souhaiter que
de commandement
spécialités respectives. ses ordres soient traités en priorité par
les salariés.
– Cette pluralité peut entraîner des
incohérences dans les ordres transmis
par les différents responsables.

Document 8. Doublet, un groupe, quatre pôles de compétences, p. 195


3. Identifiez le type de structure du groupe Doublet.
Le groupe Doublet a une structure matricielle. Il est organisé selon une structure divisionnelle
(par pôles) avec la possibilité de constituer des équipes en fonction des projets.
4. Quels sont les avantages de cette configuration structurelle ?
La structure en pôles d’activité permet au groupe d’être proche de ses clients et de répondre
facilement aux évolutions des marchés.
Le management en mode projet apporte de la réactivité à travers la possibilité de créer des
équipes en fonction des besoins. La réduction des lignes hiérarchiques favorise les échanges
et les prises de décision tout en impliquant les salariés.
Document 9. L’organisation par les processus, p. 196
5. Pourquoi l’organisation par les processus permet-elle de répondre plus rapidement
aux attentes des clients que les structures traditionnelles ?
L’organisation par les processus permet de répondre plus rapidement aux attentes des clients
car elle décloisonne l’entreprise en supprimant la lourdeur hiérarchique.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
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Document 10. Michelin se réorganise, p. 196


6. Quel type de structure était en place chez Michelin en 1996 ?
En 1996, Michelin a mis en place une structure centralisée, organisée par lignes de produits.
Ce type d’organisation correspondait à une structure divisionnelle.
7. Recensez les objectifs de la nouvelle organisation de l’entreprise.
À travers sa nouvelle organisation, le groupe Michelin souhaite :
– être plus proche de ses clients pour mieux répondre à leurs attentes et satisfaire leurs besoins ;
– motiver ses salariés et développer leur autonomie.
8. Montrez que la réorganisation de Michelin correspond bien au reengineering de
Hammer et Champy.
Le reengineering de Hammer et Champy vise à réorganiser l’entreprise en processus orientés
vers les clients.
La nouvelle organisation du groupe Michelin, à travers la constitution de 14 lignes business et la
création de 10 régions, va permettre d’élaborer des offres qui répondront aux attentes des clients.
La réorganisation de Michelin correspond au reengineering de Hammer et Champy car le
groupe se réorganise en processus dans le but de satisfaire les clients.
Document 11. Les effets d’expérience, p. 197
9. Montrez que les effets d’expérience poussent les entreprises à se développer.
Les entreprises cherchent à se développer afin d’accumuler de l’expérience. De cette façon,
elles peuvent bénéficier de différents phénomènes qui vont leur permettre d’être plus
performantes et de pouvoir se distinguer de la concurrence :
– en produisant davantage, elles réalisent des économies d’échelle : leurs coûts unitaires vont
se réduire en étalant leurs charges fixes sur un volume de production beaucoup plus important ;
– avec le temps, elles développent des effets d’apprentissage : elles capitalisent du savoir-faire
dans la réalisation de leurs processus, ce qui va les rendre plus productives ;
– en s’agrandissant, elles augmentent leur pouvoir de négociation avec leurs partenaires ;
– enfin, en innovant, elles deviennent plus compétitives dans leurs processus de production.
Document 12. Le rachat d’Opel, une montée en volume pour PSA, p. 197
10. Présentez les motivations du groupe PSA avec le rachat du constructeur Opel.
Le groupe PSA a racheté le constructeur Opel pour :
– réduire le nombre d’acteurs sur un marché automobile très concurrentiel ;
– bénéficier des infrastructures d’Opel ;
– accéder à de nouveaux clients et marchés ;
– augmenter sa taille, une nécessité sur un marché qui demande de faire des investissements
importants.
11. Montrez que cette opération va permettre au groupe PSA de bénéficier d’effets
d’expérience.
Cette opération va permettre au groupe PSA de bénéficier d’effets d’expérience grâce aux
phénomènes suivants :
– en réalisant des économies d’échelle, le groupe va réduire ses coûts fixes ;
– avec ce rapprochement, il va développer de nouvelles compétences et profiter d’effet
d’apprentissage ;
– avec son effet de taille, le groupe va encore accroître son pouvoir de négociation ;
– en bénéficiant de l’expertise technologique de son concurrent, il va innover et améliorer ses
processus de production.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Remarque : l’effet d’expérience a été décrit en 1966 par Bruce Henderson, le fondateur du
Boston Consulting Group, un cabinet international de conseil en stratégie.

APPLICATION AU CAS, p. 197


1. Pourquoi Tee-shirt de France a dû faire évoluer sa structure ?
À l’origine, Tee-shirt de France était une start-up de petite taille qui possédait une structure
simple. Depuis, elle est devenue une véritable entreprise industrielle et a dû réfléchir à une
organisation davantage structurée afin de répartir les différentes missions à réaliser et de
pouvoir coordonner l’ensemble.
2. Quels sont les avantages de la structure actuelle ?
La structure en teams de taille réduite mise en œuvre par Tee-shirt de France présente
plusieurs avantages :
– garder la souplesse et l’agilité de l’entreprise à ses débuts ;
– favoriser la communication et la réactivité au sein de ces petites équipes ;
– développer l’autonomie et donc l’implication des salariés qui travaillent en mode projet ;
– stimuler la créativité et l’innovation grâce à ces mini start-up.
3. Pourquoi le développement des ventes permettra-t-il d’améliorer la compétitivité
de l’entreprise ?
En augmentant ses ventes, l’entreprise sera plus compétitive car elle pourra bénéficier d’effets
d’expérience. En effet, elle va améliorer sa productivité du travail par le biais de la répétition
des tâches dans ses différents processus. De plus, son accumulation d’expérience et son
volume de ventes se traduiront par une diminution significative de ses coûts unitaires. Ainsi,
elle pourra dégager davantage de profits.

3. Identifier les mécanismes de coordination et de contrôle au sein


de l’entreprise
Document 13. Les mécanismes de coordination, p. 198

1. Pourquoi l’ajustement mutuel n’est-il possible que lorsque les salariés sont peu
nombreux ?
L’ajustement mutuel est basé sur des échanges informels entre les individus. Ce mode de
coordination simple et naturel entre deux individus devient plus complexe, voire inopérant,
lorsque le nombre de salariés est important. En effet, il y a un risque que les membres de
l’équipe ne reçoivent pas ou ne comprennent pas toutes les informations qui vont leur
permettre de se coordonner.
2. En quoi la standardisation des résultats permet-elle de coordonner le travail au
sein d’une entreprise ?
La standardisation des résultats va permettre à tous les salariés d’avoir les mêmes objectifs à
réaliser. Ce mode de coordination permet d’assurer une cohérence des tâches à réaliser en vue
d’atteindre les résultats escomptés.
Document 14. Décathlon : la coordination par le sport, p. 198

3. Identifiez le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre chez Décathlon.


Le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre chez Décathlon correspond à la
standardisation des normes. En effet, l’ensemble des salariés partagent une culture commune
(« rendre accessible au plus grand nombre le plaisir et les bienfaits du sport ») qui influence
leurs décisions au quotidien.
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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

4. Pourquoi le recrutement est-il important pour garantir ce mode de coordination ?


Le recrutement est important pour garantir ce mode de coordination car il faut s’assurer que
l’ensemble des membres du personnel partagent le même état d’esprit.
Document 15. La coordination sur un chantier, p. 199

5. Identifiez le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre sur les chantiers


de l’entreprise Créa Concept.
Sur ses chantiers, l’entreprise Créa Concept a mis en œuvre un mécanisme de coordination
basé sur la supervision directe.
6. Quel est le rôle du conducteur de travaux ?
Le rôle du conducteur de travaux est de coordonner le travail des membres de son équipe de
chantier. Sa mission est de s’assurer que l’ensemble des tâches réalisées est conforme aux
plans et aux souhaits des clients.
7. Quelles compétences doit posséder un conducteur de travaux ?
Un conducteur de travaux doit posséder de multiples compétences pour assurer sa mission :
– savoir gérer et animer le personnel sur le chantier ;
– maîtriser son domaine d’activité et posséder de solides compétences techniques ;
– être rigoureux pour veiller au respect du cahier des charges et des délais.
Pour réussir, il doit être dynamique, organisé, rigoureux et polyvalent.

APPLICATION AU CAS, p. 199


1. Identifiez les moyens de coordination développés chez Tee-shirt de France.
Chez Tee-shirt de France, il est possible d’identifier deux modes de coordination :
– une standardisation des résultats, à travers la mise en place de règles et d’objectifs communs
qui permettent d’organiser le travail au quotidien ;
– une standardisation par les normes, qui repose sur une conviction commune : contribuer au
renouveau de la fabrication textile durable en France.
2. Expliquez comment les modes de coordination choisis permettent de maintenir la
cohésion au sein de l’entreprise.
La standardisation des résultats permet à l’ensemble des salariés de poursuivre des objectifs
communs. L’entreprise peut ainsi fonctionner de manière cohérente et transparente.
Le contrôle des résultats, à travers les entretiens trimestriels, assure la cohésion de l’ensemble
et la mise en place des ajustements nécessaires.
La standardisation des normes, à travers la mise en place d’une mission commune, permet de
fédérer l’ensemble des membres de l’organisation en leur donnant un sentiment de fierté et
d’appartenance.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

Activités
1. Bose, le Steve Jobs du son, p. 200
1. Repérez les différentes ressources et compétences possédées par l’entreprise Bose.
Les ressources de l’entreprise Bose peuvent être classées selon leur nature tangible ou
intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de
dollars en 2014 et génère d’énormes bénéfices ;
– des ressources humaines : elle a certainement parmi ses collaborateurs des ingénieurs et des
designers ;
– des ressources physiques : elle possède des infrastructures techniques et commerciales comme
des points de vente.
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : l’entreprise développe sa notoriété grâce à ses produits innovants
et de qualité, elle bénéficie également d’une image de marque haut de gamme ;
– des ressources organisationnelles : elle dispose d’un savoir-faire de qualité dans le domaine
audio ;
– des ressources technologiques : elle investit dans la R&D et dépose des brevets.
Les compétences de Bose qui contribuent à sa réussite sont :
– des compétences professionnelles liées à son expertise technologique, qui permettent de
développer un produit de qualité haut de gamme ;
– des compétences relationnelles dans la gestion de la marque et des brevets ;
– des compétences managériales dans la R&D et l’innovation.
2. Pourquoi les compétences de Bose sont-elles fondamentales ?
Une compétence est fondamentale pour une entreprise dans le cas où elle lui permet
d’exploiter ses ressources et de se distinguer de la concurrence grâce à un avantage
difficilement imitable.
Les compétences de Bose peuvent être considérées comme fondamentales car elles possèdent
les caractéristiques suivantes :
– elles représentent de la valeur aux yeux des clients : Bose conçoit des produits de qualité
haut de gamme dans le domaine audio qui sont particulièrement recherchés par les clients ;
– elles sont rares et difficilement imitables : l’entreprise investit beaucoup d’argent dans la
R&D et dépose des brevets, ce qui lui permet d’élaborer des produits uniques sur le plan
technique ;
– elles sont utilisées dans d’autres activités et permettent à l’entreprise d’accéder à de
nombreux marchés : Bose utilise son expertise technologique dans d’autres domaines comme
l’automobile ou l’aéronautique afin de proposer des produits innovants.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

2. Onepoint réinvente radicalement son organisation, p. 201


1. Quelles sont les motivations qui ont poussé l’entreprise Onepoint à changer de
structure ?
L’entreprise Onepoint a changé de structure pour :
– fidéliser ses salariés dans un secteur où le turn-over est important ;
– faire face à la croissance des effectifs suite à une acquisition ;
– gagner en adaptabilité pour répondre aux besoins des clients.
2. Montrez comment la nouvelle organisation permet de mieux répondre aux
besoins des clients.
Onepoint n’est plus une entreprise figée et rigide : elle s’organise en constituant des pools de
collaborateurs en fonction des projets client. Cette nouvelle organisation permet de répondre
finement aux besoins des clients en constituant des équipes pluridisciplinaires ad hoc.
3. Identifiez les moyens mis en œuvre pour permettre la coordination du travail au
sein de l’entreprise.
Pour permettre la coordination du travail au sein de l’entreprise, Onepoint a mis place :
– un management intermédiaire constitué de 300 leaders qui ont pour mission d’assurer la
coordination au sein des pools de collaborateurs (supervision directe) ;
– la suppression des bureaux, des titres et des niveaux hiérarchiques pour développer une
culture commune basée sur le mouvement permanent (standardisation des normes) ;
– une démarche de progression continue basée sur des feedbacks réguliers favorisant le
contrôle et l’évolution des collaborateurs (standardisation des résultats) ;
– un nouveau système de rémunération prenant en compte les résultats obtenus chez les
clients, qui assure la cohérence de l’ensemble à travers des objectifs à atteindre
(standardisation des résultats).
La nouvelle organisation de Onepoint va permettre de fédérer l’ensemble des collaborateurs
de l’entreprise à travers le partage d’une identité et de valeurs communes.
L’entreprise a mis en place une coordination par les résultats qui permet de laisser de
l’autonomie aux pools tout en apportant une cohérence à l’organisation à travers un nouveau
système de rémunération et la mise en place de feedbacks réguliers.
Au sein des pools, les leaders peuvent être assimilés à des superviseurs qui ont pour mission
d’assurer la coordination des équipes pluridisciplinaires.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
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L’essentiel du cours
Introduction
Afin d’assurer son fonctionnement, l’entreprise repère et organise ses ressources et les
compétences qui vont lui procurer un avantage sur le marché. Pour être performante, elle va
devoir organiser son activité par processus, mettre en place une structure ainsi que des
mécanismes de coordination.

1. Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise

A. Les ressources de l’entreprise


Pour réaliser son activité, l’entreprise organise ses ressources, c’est-à-dire qu’elle agence
l’ensemble des moyens dont elle dispose pour offrir des biens ou des services adaptés aux
besoins des clients.
Les ressources détenues par l’entreprise regroupent des actifs de différentes natures. Ils sont
tangibles (matériels) ou intangibles (immatériels).
Les ressources tangibles sont :
– financières : autofinancement, capital, trésorerie, taux d’endettement, résultat net… ;
– physiques : installations, machines, véhicules, stocks… ;
– humaines : nombre de salariés, niveau de qualification…
Ces ressources sont aisément identifiables et quantifiables.
Les ressources intangibles sont :
– mercatiques : notoriété, marque, publicité… ;
– organisationnelles : qualité, savoir-faire, logistique, flexibilité, partenariat, procédures,
système d’information… ;
– technologiques : brevets, dépenses en R&D… ;
Ces ressources, plus « invisibles », sont essentielles pour l’entreprise car elles lui procurent un
pouvoir de différenciation important.

B. Les compétences de l’entreprise


L’existence de ces ressources ne suffit pas à assurer la réussite de l’entreprise. C’est la façon
dont elle va les utiliser et les gérer qui va faire la différence.
En effet, les compétences sont des capacités à mobiliser et à combiner au mieux des
ressources en vue d’atteindre un objectif. Cette « combinaison de ressources » constitue un
savoir-faire qui s’acquiert par l’apprentissage, la répétition et l’expérience.
Il est possible de distinguer trois catégories de compétences :
– celles qui permettent, grâce à une expérience/expertise technologique, de gagner en qualité,
flexibilité, rapidité d’exécution, respect des délais… ;
– celles qui facilitent l’accès à des marchés, grâce à un meilleur management des marques,
des brevets, des partenariats, du marketing, de la distribution… ;
– celles qui contribuent à distinguer son produit de celui des concurrents, par son caractère
unique et différenciant (savoir-faire, innovation).
Certaines compétences sont fondamentales pour l’entreprise car elles la différencient de façon
stratégique de ses concurrents (par exemple, une expertise technologique).

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
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Une compétence est dite « fondamentale » pour une entreprise si elle lui permet d’exploiter
ses ressources et de se distinguer de la concurrence avec un avantage difficilement imitable.
Pour être fondamentale, une compétence doit :
– représenter de la valeur aux yeux des clients ;
– être rare et difficilement imitable ;
– être utilisable dans d’autres activités que celle actuellement exercée ou permettre d’accéder
à de nombreux marchés.

C. Le diagnostic des ressources et des compétences de l’entreprise


L’entreprise doit réaliser un diagnostic, c’est-à-dire une analyse de ses ressources et de ses
compétences. En effet, elle doit disposer de ressources suffisantes pour conduire son activité
et chercher à acquérir les ressources manquantes.
Les ressources peuvent se révéler des forces ou des faiblesses pour l’entreprise. Créatrices de
valeur, les ressources intangibles doivent être développées par l’entreprise car elles lui
permettent de se distinguer de la concurrence.

2. Identifier le type de structure d’une entreprise

A. Les principales configurations structurelles de l’entreprise


La structure a pour but de distinguer les différentes fonctions et les niveaux de management
au sein de l’entreprise :
– le management stratégique constitué par les dirigeants qui prennent les décisions importantes ;
– le management intermédiaire chargé de mettre en œuvre ces décisions.
Parmi les différentes configurations structurelles, les structures simples, divisionnelles,
fonctionnelles et matricielles sont les plus répandues :
Types de configurations structurelles Caractéristiques Avantages Inconvénients
Structure simple Le dirigeant prend – L’unicité – Le dirigeant peut
seul toutes les de commandement connaître des
décisions et entretient apporte une difficultés pour
des liens directs avec cohérence dans les prendre seul toutes
l’ensemble des décisions prises. les décisions.
salariés qui exécutent – Les salariés – Les salariés ne sont
ses ordres (unicité reçoivent des ordres pas associés aux
de commandement). d’une seule personne. prises de décision,
ce qui peut les
démotiver.

Structure fonctionnelle Les activités sont Les salariés reçoivent La pluralité de


regroupées par des ordres de la part commandement peut
fonction et placées de responsables entraîner des ordres
sous l’autorité d’un spécialisés dans leur contradictoires, des
responsable. Les domaine de incohérences et des
salariés peuvent compétence. conflits.
recevoir des ordres
de plusieurs
responsables
(pluralité de
commandement).

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
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Types de configurations structurelles Caractéristiques Avantages Inconvénients


Structure divisionnelle L’entreprise est Les salariés sont La structure
découpée dirigés par un seul divisionnelle peut
en divisions manager, responsable engendrer des
autonomes. de l’unité (cohérence redondances
des décisions, de certains postes.
proximité avec Chaque division peut
le manager). poursuivre sa propre
stratégie sans
cohérence avec la
stratégie du groupe.
Structure matricielle Chaque salarié est Ce type de structure La dualité
placé sous l’autorité permet à l’entreprise de commandement
d’un chef de projet d’être flexible peut être source
ou de division et réactive car des de confusion
et d’un responsable équipes projet et de contradiction
de service ou d’une peuvent se créer dans les ordres reçus.
fonction (dualité en fonction des Il y a un risque de
de commandement). besoins. conflit entre les chefs
sur la priorité des
tâches à réaliser par
les salariés.

B. L’organisation par les processus


Le reengineering (Hammer et Champy) a pour ambition de repenser le fonctionnement de
l’entreprise en vue de la réorganiser en processus.
Un processus se définit comme un ensemble d’activités coordonnées qui mettent en œuvre de
multiples ressources et compétences en vue de répondre aux attentes des clients.
Un processus est transversal et fédère plusieurs fonctions de l’entreprise.
Les processus ont pour but de décloisonner l’entreprise afin d’améliorer la qualité, les délais
et de réduire les coûts.

C. Les effets d’expérience


L’effet d’expérience est un phénomène lié au processus de production qui entraîne une
diminution du coût de production unitaire lorsque la production augmente. Il concerne aussi
bien les activités industrielles que celles des services. Il peut être considéré comme une
barrière à l’entrée dans un secteur d’activité.
L’effet d’expérience s’explique par quatre causes principales :
– les économies d’échelle : l’entreprise voit ses coûts unitaires se réduire en étalant ses
charges fixes sur un volume de production beaucoup plus important ;
– les effets d’apprentissage : l’entreprise développe des compétences individuelles et collectives
en capitalisant du savoir-faire dans la réalisation de ses processus. Avec l’expérience,
l’ensemble des compétences individuelles développées par les salariés associées à l’esprit
d’équipe vont permettre l’émergence de compétences collectives, sources de compétitivité et
de performance ;
– l’effet de taille, qui permet d’accroître le pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs
lorsque l’entreprise grandit ;
– l’innovation, qui va permettre d’améliorer les processus de production.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

3. Identifier les mécanismes de coordination et de contrôle au sein


de l’entreprise
Les mécanismes de coordination et de contrôle ont pour but d’assurer la cohérence de
l’ensemble des tâches réalisées au sein de l’entreprise.
Henry Mintzberg a distingué six mécanismes de coordination du travail :
Mécanismes
Caractéristiques
de coordination
Lorsque les salariés sont peu nombreux, la coordination du travail
s’effectue par de simples échanges informels. En échangeant de manière
L’ajustement mutuel
spontanée, les membres de l’équipe se partagent les tâches à réaliser
et contrôlent mutuellement l’avancement du travail.
La coordination du travail consiste à nommer un responsable (le patron
La supervision directe ou un salarié) qui est chargé de donner des ordres à ses subordonnés
et de contrôler l’exécution du travail réalisé.
La coordination s’effectue par les procédés de travail qui sont transmis
La standardisation aux salariés pour réaliser leurs tâches. Les procédés décrivent de manière
des procédés très précise les méthodes que les salariés doivent respecter pour effectuer
leur travail.
Ce mécanisme de coordination permet d’assurer une cohérence
La standardisation de l’ensemble de l’organisation à travers la fixation d’objectifs qui dictent
des résultats les résultats à atteindre. Les salariés disposent d’une certaine liberté dans
leur méthode de travail pour atteindre les résultats attendus.
La coordination des différents types de travail est opérée à travers
La standardisation la formation et la transmission de savoirs spécifiques qui vont permettre
des qualifications aux salariés d’adopter les mêmes méthodes de travail et de pouvoir
se coordonner de manière quasi automatique.
La coordination s’effectue par des normes qui dictent le travail à réaliser.
La standardisation Les normes peuvent être une culture, des valeurs communes partagées par
des normes l’ensemble des membres et qui constituent le « ciment » de l’organisation,
selon Mintzberg.

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Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
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Chapitre 15

Le financement de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction, p. 203
1. Recensez les investissements que le groupe Carrefour va réaliser d’ici 2022.
Le groupe Carrefour va créer un portail e-commerce qui remplacera les différents sites
marchands et applications existants, ouvrir 170 nouveaux drives, automatiser sa logistique et
aménager plus de 50 % de ses magasins en points click and collect.
2. Pourquoi Carrefour investit-il dans le digital ?
Carrefour investit dans le digital pour combler son retard dans ce domaine et détenir un
avantage concurrentiel sur ses concurrents.
3. Quelles sont les retombées attendues de ces investissements ?
Carrefour attend des retombées financières et espère multiplier par 4 son chiffre d’affaires
d’ici 2022. Il ambitionne également de devenir leader de l’e-commerce alimentaire en France.

1. Identifier les besoins de financement de l’entreprise


A. Le besoin de financement du cycle d’investissement
Document 1. Des investissements nécessaires à la pérennité de l’entreprise, p. 204
1. Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin d’investir pour assurer sa pérennité ?
La pérennité d’une entreprise nécessite des investissements pour assurer des bénéfices futurs.
Remarque : on pourra faire réfléchir les étudiants sur les autres raisons de l’investissement
(accroître la productivité, gagner des parts de marché, automatiser certaines tâches,
améliorer l’image et la communication de la marque, intégrer certaines activités, former le
personnel…).
Document 2. La diversité des investissements, p. 204
2. Caractérisez les différents investissements entre les investissements corporels,
incorporels et financiers.
– Ali Baba : investissement financier car la société va devenir propriétaire à hauteur de 15 %
d’une société d’ameublement chinoise.
– SAP : investissement incorporel dans la recherche et développement de façon à mettre au
point des innovations.
– Fresh Del Monte : investissement incorporel dans un logiciel afin d’optimiser la gestion de
ses stocks et réduire ainsi les coûts.
– East Balt : investissement corporel afin de créer une usine de fabrication de buns.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
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Document 3. Valeo : premier déposant de brevets en France, p. 204


3. Classez le type d’investissement réalisé par Valeo.
Valeo investit dans la recherche et développement : il s’agit d’un investissement incorporel.
4. Expliquez l’intérêt pour l’entreprise d’investir dans l’innovation.
L’intérêt pour Valeo est double : détenir un avantage concurrentiel sur ses concurrents en
prenant de l’avance dans les domaines d’avenir et développer ses ventes puisque la moitié de
son chiffre d’affaires est générée par la vente de produits innovants.
Remarque : on pourra faire chercher aux étudiants le chiffre d’affaires réalisé par Valeo
cette même année (2017 : 18,6 milliards d’euros) de façon à estimer de façon quantitative la
part des dépenses en R&D par rapport au chiffre d’affaires (10 %).
Document 4. Le cycle d’investissement des entreprises, p. 205
5. Quand un cycle d’investissement prend-il fin ?
Un cycle d’investissement prend fin lorsque l’investissement ne génère plus de recettes et
qu’il a été entièrement payé.
6. Pourquoi les ressources financières allouées au cycle d’investissement sont-elles à
long terme ?
Les ressources permettant le financement du cycle d’investissement sont à long terme car
elles financent un bien qui sera utilisé de façon durable.
Document 5. Mercedes-Benz livre 15 utilitaires à une entreprise bretonne, p. 205
7. Quel type d’investissement la Scobat a-t-elle réalisé ?
La Scobat a investi dans quinze utilitaires neufs de la marque Mercedes. Il s’agit d’un
investissement corporel.
8. Sur quels critères l’entreprise a-t-elle sélectionné son fournisseur ?
La sélection du fournisseur s’est effectuée au regard des prix des véhicules (prix d’achat et
prix de reprise par la marque Mercedes), mais aussi en fonction de leur confort, de leur
sécurité et de l’image véhiculée.
9. Quelle sera la durée du cycle d’investissement pour les nouveaux véhicules ?
La durée du cycle d’investissement pour la Scobat sera de 5 ans puisque, au terme de ce délai,
les véhicules seront revendus à la marque Mercedes.
Document 6. Le groupe Chomarat en pleine mutation, p. 205
10. Pour quelles raisons le groupe Chomarat a-t-il investi dans ses sites de
production ?
Le groupe Chomarat consacre 35 millions d’euros sur trois ans dans un programme de
recherche et développement qui va permettre l’agrandissement et à la modernisation de ses
sites de production afin de sortir de la crise et de lutter contre la concurrence.
11. Montrez que ces investissements auront des effets à long terme.
Ces investissements auront des effets à long terme puisque la direction vise d’abord des gains
de productivité puis davantage de croissance économique qui permettrait enfin de stabiliser
l’emploi. Tous ces facteurs assureraient la pérennité à long terme de l’entreprise.

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Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
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B. Le besoin de financement du cycle d’exploitation


Document 7. Le financement de l’activité courante de l’entreprise : le cycle
d’exploitation, p. 206
12. Pourquoi existe-t-il un décalage entre les dépenses engagées et l’encaissement des
recettes ?
Il existe un décalage entre les dépenses engagées pour produire un bien ou un service et
l’encaissement définitif et total des recettes générées par la vente de ce bien ou de ce service.
Remarque : on pourra faire réfléchir les étudiants à partir de situations concrètes variées. Un
restaurant, par exemple, achète des produits frais puis les transforme et les propose sur la
carte du jour ; le décalage n’est alors que de quelques heures. En revanche, pour un
promoteur immobilier qui construit une résidence, ce décalage sera d’au moins plusieurs
mois et le montant des dépenses engagées par le chantier s’élève souvent à plusieurs millions
d’euros.
13. Pourquoi une entreprise en phase de croissance peut-elle, paradoxalement, être
confrontée à des difficultés financières ?
Une entreprise en phase de croissance doit produire davantage pour satisfaire une demande
croissante de ses clients (anciens ou nouveaux). Elle doit donc, dans un premier temps,
engager davantage de dépenses pour produire avant de percevoir le paiement de ses ventes. Le
montant du besoin en fonds de roulement va donc augmenter. L’entreprise devra anticiper ce
BFR pour ne pas être en situation de cessation de paiements et continuer à assurer le paiement
de ses charges fixes (salaires…).
Document 8. TakeAway en liquidation judiciaire, p. 206
14. Expliquez le problème de trésorerie de l’entreprise TakeAway.
L’entreprise TakeAway avait un BFR particulièrement important du fait de deux facteurs :
l’approvisionnement en carton devait se faire bien avant toute production (3 mois) et les
délais de paiement des entreprises clientes (des grands groupes) étaient très longs. Un
décalage supérieur à 6 mois existait entre l’engagement des dépenses et l’encaissement des
recettes.
15. Pourquoi cette situation était-elle difficile à gérer pour l’entreprise ?
Cette situation était difficile à gérer car elle obligeait l’entreprise à trouver des sources de
financement pour combler son BFR pendant plusieurs mois.
16. Pourquoi la levée de fonds aurait-elle permis de sauver l’entreprise ?
La levée de fonds aurait permis de financer le BFR de l’entreprise.

APPLICATION AU CAS, p. 206


1. Quel impact aura cette commande sur le cycle d’investissement et sur le cycle
d’exploitation de l’entreprise ?
Cette commande aura un impact sur le cycle d’investissement car les machines à coudre
représentent des immobilisations, et sur le cycle d’exploitation puisque le tissu correspond à
un approvisionnement en matières premières.
2. Quel risque représente cette commande pour Tee-shirt de France ?
Le risque se pose au niveau du cycle d’exploitation : Tee-shirt de France pourrait être
confrontée à un BFR important à financer, c’est-à-dire un décalage entre le paiement du tissu
à son fournisseur et l’encaissement du prix de la commande.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
(14:57:30 - July 23, 2018)

3. Imaginez comment Tee-shirt de France peut limiter ce risque.


Ce risque peut être limité à l’aide de deux outils :
– un outil juridique : Tee-shirt de France peut imposer à son client, dans une clause
contractuelle, des délais de paiement les plus courts possible ;
– un outil financier : l’entreprise peut financer son BFR en faisant appel à un organisme
bancaire.

2. Recenser les solutions de financement adaptées à une entreprise


A. Le financement du cycle d’investissement
Document 9. Les modalités de financement interne et externe des immobilisations, p. 207
1. Quels sont les inconvénients de l’emprunt bancaire et de l’apport en capital ?
Tout emprunt doit être remboursé et l’emprunteur est redevable du paiement d’intérêts. Le
taux d’intérêt auquel l’entreprise emprunte et le montant de l’emprunt auront une incidence
directe sur les résultats de l’entreprise puisque les charges à payer seront plus importantes.
L’apport en capital signifie ouvrir le capital de la société à des investisseurs. Ces derniers
peuvent désirer une rentabilité de leur investissement à très court terme au risque de consacrer
moins d’investissement à la R&D ou au développement de l’entreprise. Lors des assemblées
générales d’associés, ces investisseurs ont un poids en termes de vote lors de l’adoption des
décisions.
Document 10. Le financement adapté à une start-up innovante, p. 207
2. Pourquoi la société Bam a-t-elle besoin d’investir ?
La société Bam a besoin d’investir pour étendre son concept à la France entière et créer des
franchises dans quatre villes françaises avant de songer à exporter son concept.
3. Quelles solutions a-t-elle trouvées pour financer ses investissements ?
Ses investissements seront financés de trois façons : subventions de la part de l’État (dans le
cadre de la politique d’incitation à l’innovation, probablement), emprunt et enfin apport en
capital de la part d’investisseurs privés.
Remarque : on pourra demander aux étudiants d’effectuer une recherche sur les business
angels. Un business angel est une personne physique, souvent un cadre d’entreprise en
activité ou un ancien entrepreneur, qui décide d’investir une partie de son patrimoine
financier dans des entreprises innovantes et à fort potentiel.
4. Pour quelles raisons l’entreprise doit-elle montrer aux investisseurs que son
concept s’exporte bien ?
L’entreprise doit inspirer confiance aux investisseurs désirant placer leurs capitaux dans des
projets rentables et porteurs de développement. Si le programme de fidélité mis au point par
Bam s’exporte, cela signifie que les investisseurs auront un retour sur investissement de leur
placement.
Document 11. Les Cidre Premium financent leur développement, p. 207
5. Par quel moyen les Cidres Premium ont-ils financé leur développement
international ?
Les Cidre Premium ont financé leur développement international par le biais du
crowdfunding, ou financement participatif.

220
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
(14:57:30 - July 23, 2018)

6. Quel est, à votre avis, l’intérêt pour une entreprise de recourir à ce mode de
financement ?
Le financement participatif permet à l’entreprise de financer ses investissements tout en
évitant les contraintes de l’emprunt bancaire ou de l’apport en capital. Il offre également la
possibilité à l’entreprise de se faire connaître auprès de clients potentiels et de développer son
image via Internet.

B. Le financement du cycle d’exploitation


Document 12. Le financement interne et externe du cycle d’exploitation, p. 208
7. En quoi la qualité des relations entretenues par une entreprise avec ses parties
prenantes externes joue-t-elle sur le financement du cycle d’exploitation ?
Une entreprise a tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec ses fournisseurs dans la
mesure où le crédit fournisseur lui permet d’alléger son besoin en fonds de roulement.
Document 13. Le Crédit Agricole finance les factures des entreprises, p. 208
8. Expliquez le principe du service Cash in Time proposé par le Crédit Agricole.
Grâce au Cash in Time, le Crédit Agricole propose un service d’affacturage à ses clients, qui
consiste à payer les factures clients en attente de règlement à une entreprise (moyennant une
commission). Le Crédit Agricole s’adresse ensuite aux clients de l’entreprise pour que les
factures lui soient payées.
9. Pourquoi ce service permet-il aux entreprises de mieux gérer leur trésorerie ?
Ce service permet de réduire considérablement le décalage entre les dépenses engagées par
l’entreprise et les recettes encaissées. Le besoin en fonds de roulement de l’entreprise est ainsi
allégé et sa trésorerie facilitée.
Document 14. Intempéries sur la trésorerie des entreprises, p. 208
10. Quelles sont les conséquences des intempéries sur la trésorerie de l’entreprise
Breizh Paysage ?
Les intempéries ont obligé Breizh Paysage à suspendre des chantiers. Cela a engendré des
retards de livraison et donc des retards dans l’encaissement des recettes. Ces retards vont
creuser le besoin en fonds de roulement de l’entreprise et peser sur sa trésorerie car Breizh
Paysage a payé les matériaux nécessaires au lancement de ses chantiers.
11. Comment l’entreprise Breizh Paysage a-t-elle financé son problème de
trésorerie ?
Ce problème de trésorerie a été résolu grâce à l’autorisation exceptionnelle de découvert
accordé par la banque de Breizh Paysage.
12. Pourquoi le recours aux crédits de trésorerie auprès des banques n’est-il pas
accessible à toutes les entreprises ?
Les banques accordent plus facilement des facilités de caisse ou des autorisations de
découvert si leurs entreprises clientes présentent des garanties financières (en termes de fonds
propres, patrimoine ou factures clients en attente de règlement). Or, toutes les entreprises ne
disposent pas de telles garanties, soit parce qu’elles connaissent une phase économique
difficile, soit parce qu’elles sont jeunes.

221
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
(14:57:31 - July 23, 2018)

C. Préserver l’équilibre financier de l’entreprise


Document 15. Évaluer la santé financière de l’entreprise, p. 209
13. Pourquoi est-il important pour une entreprise d’évaluer ses ressources
financières ?
Une entreprise doit évaluer ses ressources financières de façon à mesurer sa capacité à générer
du bénéfice et à financer elle-même son cycle d’investissement et son cycle d’exploitation.
14. À quoi servent les fonds propres de l’entreprise ?
Les fonds propres servent à financer les immobilisations et l’activité de l’entreprise. Ils
permettent également de rassurer d’éventuels partenaires financiers, notamment les
organismes bancaires, sur sa capacité d’emprunt.
15. Le résultat de l’exercice de l’entreprise peut-il influencer ses ressources
financières ? Justifiez votre réponse.
Le résultat de l’exercice de l’entreprise va fortement influencer ses ressources financières : si
l’entreprise réalise un bénéfice, ce dernier pourra être réinvesti. À l’inverse, si elle réalise des
pertes, elle devra les combler et se procurer de nouvelles ressources financières, faute de quoi
sa pérennité sera menacée.
Document 16. Biom’up recherche de nouvelles ressources, p. 209
16. Pourquoi l’entreprise Biom’up a-t-elle besoin de lever des fonds ?
L’entreprise Biom’up a besoin de lever des fonds car elle est dans une situation
financièrement très périlleuse : elle réalise quatre fois plus de pertes que de chiffre d’affaires.
17. Pourquoi l’entreprise ne peut-elle pas autofinancer ses investissements ?
Biom’up étant en situation de pertes, elle ne peut donc dégager aucune ressource financière
pour autofinancer ses investissements.
18. Expliquez pourquoi les pertes de l’entreprise augmentent les besoins de financement.
Une entreprise ne peut pas être en situation de pertes durablement. Elle doit donc combler ses
pertes et chercher de nouvelles sources de financement.

APPLICATION AU CAS, p. 209


1. Ces différentes dépenses concernent-elles le cycle d’investissement ou le cycle
d’exploitation ?
– Machine de découpe laser du tissu : cycle d’investissement pour acquérir une machine qui
permettra de gagner en productivité et évitera probablement le gaspillage.
– Logiciel vendu par le fournisseur LaserDécoup : cycle d’investissement.
– Stock de coton biologique : cycle d’exploitation car cet achat correspond à une dépense
répétitive pour Tee-shirt de France et entre dans le processus de production.
2. Caractérisez les acquisitions de Tee-shirt de France auprès de LaserDécoup.
– La machine de découpe laser du tissu est un investissement corporel.
– Le logiciel vendu par le fournisseur LaserDécoup est un investissement incorporel.
3. Les ressources financières nécessaires à ces acquisitions seront-elles engagées à
court ou à moyen terme ?
– La machine de découpe laser du tissu sera financée par des ressources à long terme.
– Le logiciel sera financé par des ressources à long terme.
– Le stock de coton biologique représente des charges d’exploitation qui seront financées par
des ressources à court terme.

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Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
(14:57:31 - July 23, 2018)

Activités
1. Des besoins de financement multiples, p. 210
1. Déterminez, pour chacune des entreprises citées dans les documents, s’il est
question de leur cycle d’exploitation ou de leur cycle d’investissement.
2. Déduisez-en les modalités de financement auxquelles les entreprises pourraient
avoir recours.
Nature du cycle Modalités de financement
– Autofinancement peu probable vu
l’importance du montant
Cycle d’investissement car de l’investissement
l’opération engage l’entreprise sur – Apport en capital / émission
Conforama
le long terme et elle n’est pas d’obligations / emprunt bancaire
répétitive – Subvention et crowdfunding peu
probables vu les entreprises et le type
d’investissement
Cycle d’exploitation car la situation
concerne des charges courantes Concours bancaires / affacturage
Carmen Colle
(paiement des factures et des ou crédit fournisseurs
salaires)
– Pour PSA : cycle d’investissement
car l’opération engage l’entreprise
sur le long terme et elle n’est pas – Subvention et crowdfunding peu
répétitive probables vu les entreprises et le type
PSA – Pour les clients de PSA : cycle d’investissement
d’exploitation car le fait d’être – Apport en capital / émission
approvisionnés en une demi-journée d’obligations / emprunt bancaire
leur permet d’avoir un stock
minimal et donc d’alléger leur BFR.
– Subvention et crowdfunding peu
Cycle d’investissement car probables vu les entreprises et le type
Danone l’opération engage l’entreprise sur le d’investissement
long terme et elle n’est pas répétitive – Apport en capital / émission
d’obligations / emprunt bancaire

2. L’essor des modes de financement citoyens, p. 211


1. Recherchez comment fonctionnent les obligations vertes.
Les obligations vertes sont des obligations émises par une entreprise ou une entité publique
pour financer des projets environnementaux de développement des énergies renouvelables ou
d’amélioration de l’efficacité énergétique. Ces dépenses concernent le cycle d’investissement
car elles sont la traduction concrète des décisions stratégiques de ces grandes entreprises et
engagent les firmes sur le long terme.

223
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
(14:57:31 - July 23, 2018)

2. Pour quelles raisons ce mode de financement est-il appelé à se développer ?


Ce mode de financement est appelé à se développer car les parties prenantes externes sont de
plus en plus soucieuses d’investir dans les projets respectueux de l’environnement et des
principes du développement durable par conviction ou souci de leur image.
3. Pour les entreprises qui émettent ce type d’obligation, l’intérêt est-il uniquement
financier ?
Au-delà de l’intérêt purement financier, ces moyens de financement envoient aussi un
message aux parties prenantes externes (société civile, État…) : celui du respect des principes
du développement durable. Ce message impacte positivement la valeur perçue de l’entreprise.
4. Expliquez la phrase soulignée.
Cette phrase renvoie aux notions de performance de l’entreprise et de tableau de bord
(Chapitre 5, les parties prenantes). Elle signifie que, du fait de la généralisation des principes
du développement durable, les parties prenantes seront de plus en plus attentives aux
performances sociales et environnementales des entreprises. Leur performance financière doit
nécessairement s’accompagner de performance sociale et environnementale pour que
l’entreprise soit pérenne et intéresse les investisseurs. À la finalité économique s’ajoutent la
finalité sociale et sociétale (Chapitre 5, les parties prenantes).

224
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
(14:57:31 - July 23, 2018)

L’essentiel du cours
Introduction
La vie de l’entreprise est rythmée par des besoins de financement. À sa création, le business
plan, ou plan d’affaires (Chapitre 4), doit prévoir à la fois les ressources et les besoins
financiers prévisionnels de façon à convaincre les investisseurs d’investir dans ce projet.
Lorsque l’entreprise est pérenne, le manager (Chapitre 4) qui succède à l’entrepreneur a pour
mission d’évaluer au mieux les besoins de financement, d’y allouer des ressources financières
internes ou d’en rechercher de nouvelles en veillant à l’équilibre financier de la firme.

1. Identifier les besoins de financement de l’entreprise


A. Le besoin de financement du cycle d’investissement
La pérennité de toute entreprise passe par des investissements, qui sont de trois sortes :
– les investissements matériels ou palpables font partie des ressources tangibles de la firme
(véhicules de livraison, machines de production, locaux pour stocker matières premières et
produits finis, magasins pour distribuer les produits…) ;
– les investissements incorporels ou immatériels augmentent les ressources intangibles de la
firme (dépôt ou achat d’un brevet de façon à avoir un monopole d’exploitation sur un produit,
marque ou logo qui donnent une identité au produit et le différencient de ceux de la
concurrence, progiciel de gestion intégré pour faciliter la diffusion et le traitement de
l’information entre les différents services de l’entreprise et automatiser certains processus…) ;
– les investissements financiers (acquisition de titres financiers ou de parts du capital d’une
autre entreprise) permettent d’augmenter les ressources financières de la firme qui investit,
mais aussi d’entrer dans le capital d’entreprises concurrentes ou ayant des activités
complémentaires.
L’investissement, qu’il soit corporel ou incorporel, est très souvent synonyme d’innovation
(Chapitre 9), que cette innovation porte sur les produits (document 3, Valeo), les procédés
(document 2, Fresh Del Monte), la commercialisation (application 1, document 1,
Conforama) ou l’organisation (document 5, Scobat).
Le fonctionnement d’un cycle d’investissement se passe comme suit : l’entreprise ressent le
besoin d’investir pour les raisons évoquées ci-dessus. La durée entre l’acquisition de
l’immobilisation et la fin des recettes générées par celle-ci constitue la durée du cycle
d’investissement. Autrement dit, le cycle est renouvelé lorsque l’immobilisation est amortie
(ceci concerne les immobilisations corporelles) ou lorsque l’entreprise décide de céder celle-
ci.

B. Le besoin de financement du cycle d’exploitation


Par définition, le cycle d’exploitation est constitué par les différentes étapes séparant les
dépenses effectuées pour produire un bien ou un service et l’encaissement effectif du chiffre
d’affaires. Celui-ci comprend donc également le paiement du ou des fournisseurs ou sous-
traitants et la vente au client qui ne génère pas toujours instantanément des recettes.

225
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
(14:57:31 - July 23, 2018)

En effet, en B to B (lorsque les transactions marchandes s’effectuent entre professionnels), le


paiement du client intervient à l’issue d’un délai d’au maximum 30 jours (règle légale) après
la livraison du bien ou l’exécution de la prestation de service. C’est ce que l’on appelle le
crédit client. Cependant, les parties peuvent convenir d’un délai plus long lors des
négociations précontractuelles et l’inscrire dans les clauses contractuelles (Chapitre 3).
Plus la durée du crédit client est élevée, plus le besoin en fonds de roulement (BFR) sera
important. Il est donc intéressant pour l’entreprise fournisseur d’optimiser cette durée.
Le BFR et la gestion de la trésorerie
La durée du crédit client impacte le BFR ainsi que la trésorerie de l’entreprise.
Le BFR correspond aux sommes que l’entreprise doit avancer en n’ayant pas encore été elle-
même payée par son client. Plus les dépenses engagées par l’entreprise sont importantes, plus
le BFR est important. Cela explique pourquoi les entreprises en phase de croissance courent,
paradoxalement, un risque : celui d’engager de trop grosses dépenses pour honorer les
commandes au point de ne plus pouvoir payer leurs charges courantes et se retrouver, dans les
situations les plus critiques, en situation de cessation de paiements puis de liquidation
judiciaire (document 8, TakeAway).
La gestion de la trésorerie est donc une activité d’importance capitale pour l’entreprise dans la
mesure où elle consiste en une anticipation et un contrôle constants des décalages entre les
encaissements et les décaissements.

2. Recenser les solutions de financement adaptées à une entreprise


A. Le financement du cycle d’investissement
L’entreprise dispose de plusieurs moyens pour financer son cycle d’investissement, sachant
que ces ressources peuvent se cumuler (document 10, société Bam).
L’autofinancement : c’est une situation idéale pour l’entreprise puisque celle-ci dispose, en
interne, des ressources financières suffisantes pour financer son investissement.
L’emprunt bancaire : l’entreprise se procure des ressources financières en demandant à un
organisme financier de lui accorder un crédit.
C’est là une des missions principales des organismes bancaires : contribuer à la croissance
économique en assurant le financement des activités économiques et en répondant aux
demandes des agents économiques à besoin de financement (Chapitre 1). L’octroi d’un crédit
se fait en contrepartie de son remboursement, à terme, et du paiement d’un taux d’intérêt qui
va alourdir les charges financières de l’entreprise et réduire ses perspectives de bénéfice. Le
montant de ce taux d’intérêt est donc déterminant dans la politique d’investissement d’une
entreprise (Chapitre 1).
Lorsque l’État veut mener une politique de relance de l’économie (Chapitres 7 et 10), les taux
d’intérêt proposés par les banques baissent. Les entreprises peuvent ainsi plus facilement
avoir recours au crédit et investir.
L’apport en capital et l’émission d’actions : une entreprise ayant un besoin de financement
a également la possibilité d’émettre de nouvelles parts sociales afin d’attirer des investisseurs,
lorsque son statut juridique s’y prête (Chapitre 11). L’acquisition des parts sociales rapportera
des ressources financières à l’entreprise émettrice et fera des investisseurs des propriétaires
d’une partie du capital social de la société. Les investisseurs, nouvelles parties prenantes
internes, pourront prétendre au versement de dividendes si l’assemblée générale annuelle des
associés décide qu’une part des bénéfices réalisés doit y être consacrée. Les investisseurs
pèseront également avec leurs voix (1 part sociale = 1 voix) lors de l’adoption, en assemblée

226
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
(14:57:31 - July 23, 2018)

générale, des décisions stratégiques relatives à l’avenir de la société. L’entrée de nouveaux


investisseurs présente donc un risque : celui que des divergences de vue naissent entre
nouveaux et anciens propriétaires sur la rentabilité à court ou moyen terme de l’entreprise, sur
les investissements à réaliser… (Chapitre 5).
L’émission d’obligations : une firme peut aussi se procurer des ressources financières en
émettant des obligations. Une obligation est un outil financier qui permet à celui qui l’émet
d’emprunter de l’argent. L’agent à capacité de financement qui investit dans des obligations
apporte des ressources financières à l’entreprise émettrice et perçoit des intérêts chaque année.
L’avantage, pour l’entreprise émettrice, est de se procurer des ressources financières auprès
de différents agents économiques à capacité de financement sans ouvrir son capital à de
nouveaux associés. L’inconvénient, similaire à celui d’un emprunt bancaire, est la charge
financière générée par le versement d’intérêts.
Le financement participatif : cette forme de financement connaît un essor important depuis
quelques années. Le marché du financement participatif se consolide en France
(628,8 millions d’euros ont été collectés par son biais en 2016). Les investisseurs du
crowdfunding disposent d’une capacité d’épargne et aiment diversifier leurs actions sur divers
types de projets. Parallèlement à l’émergence de nouvelles plateformes, l’essor des réseaux
sociaux, l’apparition d’outils numériques et d’une philosophie axée sur la mise en pratique
rapide des idées ont contribué à la croissance de ce mode de financement. En plus d’apporter
des ressources financières sous diverses modalités (don, ouverture du capital…), le
crowdfunding permet de fédérer une communauté d’internautes autour d’un projet. Il s’agit
souvent d’une communauté active qui n’hésite pas à promouvoir le projet qu’elle soutient. Ce
mode de financement est ainsi devenu un véritable outil de communication mais qui ne saurait
exister sans les plateformes (parmi les plus connues : Ulule, KissKissBankBank…)
(Chapitre 5).
Les subventions : l’État ou les collectivités territoriales, dans le cadre d’une politique
économique de soutien de certaines activités (activités innovantes ou créatrices d’emplois…),
peuvent accorder des subventions à des entreprises.

B. Le financement du cycle d’exploitation


L’autofinancement : les ressources financières internes de l’entreprise peuvent être affectées
au besoin en fonds de roulement.
En droit commercial, l’affacturage (factoring, en anglais) consiste, pour une entreprise
commerciale, à sous-traiter par contrat à une société financière (factor, en anglais) le
recouvrement de ses factures. Cette société financière, qui peut être la filiale d’un
établissement bancaire, se charge, contre une commission, de recouvrer les fonds, de gérer les
dettes éventuelles et de verser à l’entreprise commerciale les sommes correspondantes.
L’affacturage est un moyen de financement. Avec le paiement des factures sans délai, la
couverture des risques d’impayés, il permet une rentrée d’argent immédiate pour l’entreprise
qui y a recours. L’entreprise est ainsi déchargée de cette activité et peut se concentrer sur son
activité principale.
Les concours bancaires recouvrent l’ensemble des crédits ou autorisations de découvert
accordés par une banque à court terme.
Le crédit fournisseur : en tant que cliente d’autres entreprises, l’entreprise bénéficie du
crédit fournisseur ou crédit client qui lui est accordé par ses fournisseurs.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
(14:57:31 - July 23, 2018)

C. Préserver l’équilibre financier de l’entreprise


Plusieurs documents comptables doivent être obligatoirement établis et actualisés chaque
année afin que l’entreprise s’assure de son équilibre financier et puisse communiquer sur sa
santé financière auprès des parties prenantes.
À court terme : chaque année, l’entreprise établit un compte de résultat. Ce document
comptable compare les produits reçus aux charges versées afin d’estimer le montant de
bénéfice ou de pertes réalisé. L’équilibre financier de l’entreprise n’est pas assuré si elle
dégage des pertes. En effet, une entreprise en situation de pertes ne pourra pas autofinancer
ses investissements et sera contrainte de trouver de nouvelles ressources financières pour
compenser son déséquilibre financier.
CHARGES N N-1 PRODUITS N N-1
Charges d’exploitation (I) Produits d’exploitation (I)
Matières premières Chiffre d’affaires
Impôts
Charges externes
Charges financières (II) Produits financiers (II)
Intérêts d’emprunt Dividendes
Charges exceptionnelles (III) Produits exceptionnels (III)
Amende pour retard dans Cession d’actions
le paiement des cotisations Dommages et intérêts versés
sociales par un concurrent reconnu
coupable de contrefaçon
Totaux I + II + III = TC Totaux I + II + III = TP
BÉNÉFICE = TP > TC PERTES = TP < TC

À long terme : le bilan présente l’ensemble des immobilisations acquises par l’entreprise
depuis sa création (actif du bilan) et toutes les ressources financières dont elle dispose pour
les financer (passif du bilan). Lorsque les capitaux propres deviennent insuffisants (pertes
accumulées sur les exercices antérieurs), l’équilibre financier de l’entreprise n’est plus assuré.
De nouvelles ressources financières doivent être trouvées.

228
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
(14:57:43 - July 23, 2018)

Entraînement à l’examen
Cas Jounet

Réponses aux questions


DOSSIER 1 – Économie (ressources 1, 2 et 3), p. 215
1. Analysez la structure et l’évolution du marché des jeux vidéo en France.
• La structure du marché des jeux vidéo en France est caractérisée par l’existence de deux
types de produits offerts : d’une part, des biens matériels, d’autre part, des biens
dématérialisés.
Les premiers sont constitués des consoles (surtout des marques Nintendo, Sony et Microsoft),
des PC ainsi que de divers accessoires. Les seconds sont des jeux achetés essentiellement en
ligne, parfois en magasin.
Fait remarquable pour ce secteur porté par l’innovation et les nouveautés : les rééditions de
consoles constituent près de 10 % des ventes, marquant l’attachement des clients à quelques
produits iconiques capables de plaire aux nouvelles générations.
• Sur le plan des sociétés du secteur : géographiquement, elles sont installées principalement
en Région Île-de-France avec, toutefois, quatre autres régions bien représentées. L’activité des
entreprises est principalement tournée vers le développement de jeux vidéo et la fourniture de
services (édition, marketing…), la fabrication de consoles ou d’accessoires n’étant assurée
que par 2 % d’entre elles. Les supports utilisés pour les jeux se diversifient (tablettes,
smartphones, TV connectées) mais la part des consoles (de salon ou portables) est toujours, en
2017, de 50 % des moyens utilisés.
• L’évolution du marché : la croissance des ventes est importante, 2017 étant une année
record. Pour une progression totale de chiffre d’affaires du secteur de 18 % cette année-là, on
note une augmentation de plus de 30 % pour les seules ventes de consoles, de 22 % si on
ajoute le matériel PC et les accessoires et, enfin, de 16 % pour les jeux.
2. Identifiez le problème économique auquel est confronté Jounet pour la
production éventuelle de ses consoles.
Après analyse du marché, les dirigeants de la jeune entreprise Jounet savent que l’offre
« globale », associant le matériel aux jeux, est la plus profitable. Les ventes de consoles
demeurent une voie du succès commercial dans le secteur, mais la production industrielle de
ces biens est entre les mains d’un petit nombre d’acteurs du marché.
La maîtrise de la technicité du produit apparaît évidemment comme une condition
indispensable pour connaître la réussite. De plus, pour Jounet, les investissements qu’exigerait
l’orientation des activités vers l’industrie de consoles et accessoires seraient très importants et
certainement pas à la portée d’une petite société naissante, déjà confrontée à la question du
financement du développement des jeux vidéo.
3. Justifiez la solution de la sous-traitance dans le cas de l’entreprise Jounet.
La sous-traitance est une opération par laquelle une entreprise (le donneur d’ordre) confie à
une autre entreprise (le sous-traitant) le soin d’exécuter pour elle une partie des actes de
production et de services dont elle conserve la responsabilité.

229
Thème 3 – Entraînement à l’examen – Cas Jounet © Nathan
(14:57:43 - July 23, 2018)

Affronter les sociétés peu nombreuses qui se partagent le marché semble ici impossible pour
l’entreprise Jounet : au manque de compétences techniques, il faut ajouter les insuffisances
des moyens de financement.
L’entreprise pourrait choisir de se positionner, comme beaucoup d’autres, dans la seule offre
de jeux vidéo. Si elle retient l’idée d’une offre « globale », c’est sans doute avec l’idée de
développer une marque qui associerait jeux, consoles et accessoires.
La solution est alors de se tourner vers un sous-traitant, qui serait d’ailleurs un véritable
« cotraitant de spécialité », en acceptant une sorte de partage du profit. En effet, il est
probable que, dans la situation de dépendance technologique où se trouve la société Jounet, la
négociation sur les conditions de la collaboration de l’industriel serait menée, au mieux,
d’égal à égal entre le donneur d’ordre et le sous-traitant.

DOSSIER 2 – Droit (ressources 4, 5 et 6), p. 215


4. Justifiez le choix de la SAS pour le projet Jounet en faisant ressortir ses
avantages spécifiques.
• Le statut de SAS : il n’impose pas, lors de la création de la société, de capital minimum.
Pour les jeunes créateurs de Jounet, cette règle est un avantage puisqu’ils font état de
possibilités financières réduites. Pour autant, une SAS est une société de capitaux qui peut
ultérieurement accueillir de nouveaux associés – parfois des fonds d’investissement – et voir
son capital augmenté d’apports aussi bien en nature qu’en numéraire. Cela permet à la société
de développer très rapidement sa taille et son activité. De plus, Marina Toussain et Pascal
Cohen pourront choisir de contrôler les entrées et les sorties des actionnaires dans le capital,
grâce à des clauses spécifiques des statuts (incessibilité, agrément, préemption…).
• La responsabilité des associés : le montant du capital social étant fixé par les statuts, en plus
de la possibilité de constituer sa société avec un capital de 1 € seulement, les associés de la
SAS bénéficient d’une responsabilité limitée. Concrètement, ils ne sont responsables des
dettes de leur société qu’à proportion de leur apport dans le capital social.
• Le fonctionnement de la SAS : il est caractérisé par des règles émanant de la volonté des
associés puisque, à la différence de ce qui existe dans les autres sociétés commerciales, ce
n’est pas la loi qui fixe l’essentiel des règles de fonctionnement de la société mais les statuts,
c’est-à-dire le contrat rédigé par les associés. Ainsi, sont déterminés par les associés (ici,
Marina Toussain et Pascal Cohen) les pouvoirs des différents organes de la société, les
modalités de consultation et de vote des associés…
• La direction de la SAS : la loi oblige à nommer au moins un président mais, là encore, c’est
aux statuts de préciser son rôle, de choisir éventuellement un vice-président partageant les
pouvoirs, et même d’arbitrer entre deux possibilités : celle de dirigeant(s) associé(s) ou non.
Ainsi, les deux jeunes créateurs d’entreprise peuvent décider qui dirigera la société Jounet :
une personne salariée ou, plus probablement, l’un d’eux ou eux deux.
De toute façon, leur situation d’associés, certainement égalitaire dans les apports, les met à
l’abri du risque d’éviction de la direction de la société, du moins tant qu’ils seront les seuls
associés.
• La fiscalité : le principe est celui de l’impôt sur les sociétés, mais si les premiers résultats
sont modestes, ils bénéficient d’un taux réduit de 15 %. Là encore, le choix des associés
l’emporte sur une règle unique puisqu’ils ont la faculté d’opter pour l’imposition au régime de
l’impôt sur le revenu. Leur situation personnelle, les résultats de l’exploitation et la
progressivité de cet impôt seront à considérer pour choisir la solution la plus avantageuse.

230
© Nathan Thème 3 – Entraînement à l’examen – Cas Jounet
(14:57:43 - July 23, 2018)

5. Appuyez-vous sur la documentation fournie (ressource n° 6) pour rédiger le


contrat de sous-traitance entre la société Jounet et l’industriel qui pourrait
fabriquer les consoles de jeux.
Contrat de sous-traitance
Entre :
La société X… (forme juridique, montant du capital social, adresse du siège social,
inscription au RCS), représentée par M. Y…,
Ci-après désignée « le sous-traitant »,
Et :
La société Jounet, SAS au capital de … €, (adresse du siège social, inscription au RCS),
représentée par Mme Marina Toussain,
Ci-après désignée « le donneur d’ordre »
Il a été conclu le contrat de sous-traitance suivant.

Objet du contrat
Le sous-traitant s’engage à fournir au donneur d’ordre des consoles de jeux vidéo dont les
caractéristiques sont fournies par le dossier technique rédigé en annexe du présent contrat,
qui sera révisé chaque année par les parties durant le mois précédant la date anniversaire du
présent contrat.
Durée du contrat
Le présent contrat est conclu pour une durée indéterminée. Il peut être résilié par chacune
des parties avec un préavis de trois mois, adressé par lettre recommandée avec accusé de
réception.
Modalités d’exécution
Le sous-traitant s’engage à réaliser lui-même les consoles de jeux, qu’il fournira chaque
mois au donneur d’ordre selon les quantités qui lui seront demandées au moins deux mois à
l’avance.
Contrôle de la production
Il est convenu que le donneur d’ordre pourra opérer un suivi de la production qui lui est
destinée, en avertissant deux jours à l’avance le sous-traitant de son déplacement à son
entreprise.
Clause de confidentialité
Le sous-traitant, informé que les consoles de jeux vidéo seront vendues sous la marque
Jounet du donneur d’ordre, s’interdit de divulguer l’existence de sa collaboration avec le
donneur d’ordre, et cela même après la résiliation du présent contrat.
Prix et règlement
Chaque console sera facturée 88 € au donneur d’ordre. Ce prix sera révisé chaque année
dans le cadre d’une négociation entre les parties mais, de convention expresse, cette révision
ne pourra pas entraîner une augmentation de prix supérieure à 7 %.
Le règlement du prix des consoles par le donneur d’ordre se fera chaque fin de mois suivant
leur livraison, déduction faite d’un acompte de 25 % versé dès leur livraison.

Fait à (ville) en deux exemplaires, un pour chaque partie.

Signatures :
Le donneur d’ordre Le sous-traitant

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Thème 3 – Entraînement à l’examen – Cas Jounet © Nathan
(14:57:44 - July 23, 2018)

DOSSIER 3 – Management (ressource 7), p. 215


6. Identifiez les ressources sur lesquelles l’entreprise Jounet pourra compter.
L’entreprise Jounet disposera de ressources de différents types. La situation d’une start-up au
stade de sa création n’est pas celle d’une entreprise « installée ». Certaines forces peuvent être
rapprochées de faiblesses plus ou moins marquées.
• Les ressources matérielles (ou tangibles) :
– les ressources humaines sont constituées par les compétences des deux dirigeants de Jounet
et par l’effectif de huit salariés, chacun d’eux étant spécialisé dans une activité essentielle
dans le secteur d’activité de l’entreprise. Il s’agit là d’une force pour la future SAS Jounet ;
– les ressources financières initiales seront constituées des apports de Marina Toussain et de
Pascal Cohen (visiblement, elles devront être augmentées de concours bancaires). Ici, on peut
considérer que Jounet présente plutôt une faiblesse. En cas de succès de l’activité, ces
ressources financières pourront se développer, non seulement grâce au résultat et à la
trésorerie dégagée, mais encore par l’arrivée d’autres actionnaires intéressés par cette start-
up ;
– les ressources physiques (installations, matériels, stocks) sont à développer.
• Les ressources immatérielles (ou intangibles) :
– les ressources organisationnelles seront réelles puisque Jounet pourra compter, d’une part,
sur son savoir-faire en matière d’élaboration des jeux vidéo et, d’autre part, sur son partenariat
dans le cadre du contrat de sous-traitance ;
– les ressources mercatiques sont hypothétiques car elles seront directement liées au succès
remporté par l’offre de Jounet. Si l’entreprise réussit à s’installer sur le marché, elle pourra
développer la notoriété de sa marque ;
– les ressources technologiques sont actuellement inexistantes. Toutefois, certaines ne seront
jamais maîtrisées : il s’agit de celles qui sont liées à la production des consoles de jeux, qui
resteront entre les mains du sous-traitant ; d’autres doivent normalement se développer :
celles qui se traduiront par des capacités de développement des logiciels de jeux.
7. Identifiez les meilleures sources de financement de ses activités.
Les activités de Jounet sont en devenir et le problème du financement du cycle d’exploitation
n’est pas encore d’actualité. S’interroger sur ses sources de financement revient à poser la
question des modalités de financement du cycle d’investissement.
Le financement du cycle d’investissement
La SAS Jounet en gestation ne peut pas compter sur ses capacités d’autofinancement. C’est
donc vers les sources de financement externes qu’elle doit se tourner. Les emprunts bancaires
traditionnels ne sont pas à rejeter mais ils vont faire naître une charge financière pouvant
pénaliser les débuts de la start-up.
Aussi, les jeunes créateurs de l’entreprise peuvent-ils envisager des modes de financement
différents, au moins à titre complémentaire. On peut penser au crowdfunding, ce financement
participatif qui permet de faire appel à des contributions du public via une plateforme
collaborative.
Il ne faut pas négliger la possibilité d’aides ou de subventions de l’État ou des collectivités
territoriales, destinées à favoriser la création d’entreprises, en particulier quand elles sont
créatrices d’emplois.
Le recours à des apports en capital par l’ouverture de l’entreprise à des investisseurs – du type
business angels, par exemple – est également envisageable, à condition de veiller à conserver
le contrôle de la société et de ses choix stratégiques.

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8. Caractérisez et justifiez le style de management qui devrait gouverner cette


entreprise.
Un management paternaliste serait inconcevable dans une entreprise naissante regroupant des
dirigeants et des salariés sensiblement du même âge et partageant la même culture. Renoncer
à une structure pyramidale et à un management autoritaire semble assez naturel quand,
comme c’est le cas ici, les compétences des salariés constituent la ressource première à
valoriser.
Un management consultatif serait sans doute source de frustration chez les salariés conscients
que leur intervention dans les décisions à prendre devrait être essentielle.
Le management qui semble adapter à la future start-up est de type participatif, parfois appelé
« management horizontal », marqué par l’abandon des divers niveaux hiérarchiques et
l’adoption d’un principe d’égalité entre les collaborateurs fondé sur la confiance et la volonté
de les motiver en les impliquant au maximum.
Il convient dans une structure où le personnel n’est pas très nombreux (ici, on comptera huit
salariés), dont l’âge moyen est plutôt jeune (ce qui sera le cas chez Jounet) et dont le savoir-
faire est l’une des clés du succès.
Sur le plan matériel, l’entreprise Jounet sera équipée des ressources informatiques de dernière
génération, maîtrisées aussi bien par les dirigeants que par les salariés. Cela favorisera les
échanges d’information, les consultations permanentes, les réunions à distance en cas de
besoin…

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Thème 3 – Entraînement à l’examen – Cas Jounet © Nathan

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