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Université Akli Mohand Oulhadj – Bouira

Faculté des Sciences et Sciences Appliquées


Département de Génie Civil

Niveau : 3ème Année Licence – Génie civil


Module : Béton armé 01

Chapitre I : Introduction généralités et définitions

I. Partie introductive
I.1. Définition
Le béton armé est un matériau composite constitué de béton et de barres d'acier (Figure 1) alliant
les propriétés mécaniques complémentaires de ces matériaux (bonne résistance à la compression du
béton et bonne résistance à la traction de l'acier). Il est utilisé comme matériau de construction, en
particulier pour le bâtiment et le génie civil.

Figure 1. Le béton armé

I.2. Historique
- En 1848, Joseph Louis Lambot imagina d’associer un réseau de barres d’acier avec du béton
de ciment. Ainsi naissait un nouveau matériau mais sans suite. Il réalisa une barque avec ce
matériau qu’il exposa à l’exposition universelle de Paris en 1855 ;
- Quelques années plus tard, Joseph Monier, un jardinier de Versailles utilisa un procédé
similaire pour fabriquer des pots pour fleurs et arbustes. Il fit breveter son invention en 1868
en Allemagne (brevet exploité par l’entreprise MONIER BETON BRAU) ;
- En 1891, Edmont Coignet fut le premier à utiliser dans la construction d’un immeuble à
Biaritz, des poutres préfabriquées en béton armé ;
- En 1897, Charles Rabut professait le premier cours de béton armé à l’ENPC de Paris ;
- En 1906 parait la première règle de béton armé s’appuyant sur une méthode dite aux
contraintes admissibles. Ces règles ont été remplacées ensuite par les règles BA45, puis BA60,
CCBA68, BAEL80, BAEL83, BAEL91 et BAEL modifiées en 1999 ;

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Chapitre I : Introduction, généralités et définitions

II. Principe du béton armé


Le béton est un matériau capable de supporter des contraintes de compression très importantes alors
que sa résistance aux efforts de traction est très faible (de l’ordre du dixième de sa résistance à la
compression). C’est donc pour pallier cette insuffisance qu’est née l’idée de placer, dans les zones
soumises à des efforts de traction, des barres d’acier (armatures) qui, elles, sont très résistantes aussi
bien en compression qu’en traction.

Dans une structure en béton armé, les aciers principaux sont positionnés dans les parties tendues du
béton pour compenser la mauvaise résistance du béton en traction (voir l’exemple de la Figure 2).

Figure 2. Principe de fonctionnement du béton armé

La Figure 2 représente un essai de chargement sur une poutre posée sur deux appuis. La poutre en
béton, à gauche de la Figure, n’a pas résisté au chargement qui lui a été imposée et a cédé. La cause
est la faible résistance du béton aux contraintes de traction qui sont apparues dans sa partie inférieure.
La même expérience est refaite mais cette fois-ci en armant la partie tendue de la poutre (partie
inférieure) avec des barres en acier (armatures). On voit bien que la poutre résiste parfaitement au
chargement imposé. C’est le principe du béton armé.

III. Avantages et inconvénients du béton armé


III.1. Avantages
- Intérêt économique : le béton le matériau résistant à la compression le moins couteux sur le
marché de la construction. Idem pour l’acier. En effet, l’acier est le seul matériau utilisé dans
la fabrication des armatures et ce à cause de sa une très bonne résistance à la traction et de son
prix concurrentiel ;
- Souplesse d’utilisation : le béton étant mis en place dans des moules (coffrage) à l’état
plastique (pâteux) ; il est possible de réaliser des constructions aux formes les plus variées.
Les assemblages entre différents éléments en béton se réalisent par simple contact. Aussi, il
est possible de réaliser les éléments de béton armé en usine (éléments préfabriqués) ;
- Economie d’entretien : les constructions en béton armé ne nécessitent pas de lourds et
réguliers entretiens ;
- Résistance au feu : les constructions en béton armé présentent un très bon comportent vis-à-
vis des incendies que les constructions métalliques ou en bois. En effet, et grâce à sa faible
conductibilité thermique, le béton offre une barrière protectrice très efficace face aux grandes

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températures. D’où, il est possible de remettre en service la construction après des réparations
superficielles, ce qui est impossible pour les constructions métalliques ou en bois ;
- Résistance aux efforts accidentels : Les constructions en béton armé sont des ensembles
Monolithiques (ensemble compact) ce qui augmente leur résistance aux efforts accidentels ;
- Durabilité : le béton armé résiste bien à l’action de l’eau et de l’air moyennant une bonne
protection des armatures ;
- Recyclage et réutilisation : En fin de vie, les constructions en béton armé sont entièrement
réutilisables.

III.2. Inconvénients
- Le poids : les ouvrages en béton armé sont plus lourds que ceux construits avec d’autres modes
de constructions (constructions métalliques, en bois, etc.) ;
- Temps d’exécution : à cause du nombre des opérations et de leur complexité (coffrage,
ferraillage, coulage, décoffrage, etc.), le temps d’exécution des constructions en béton armé
est généralement long ;
- Brutalité des accidents et fissuration : les accidents qui surviennent sont en général soudains
ou brutaux (effondrement, etc.) et ont pour origines des fissures importantes ;
- Portée réduite : Contrairement aux constructions métalliques, le béton armé est généralement
limité à des portées ne dépassants les 12m ;
- Difficulté de modification d’un ouvrage déjà réalisé.

IV. Règles de calcul en béton armé


Les règles de calcul du béton armé se sont toujours basée sur la notion de sécurité. La sécurité est
définie comme l’absence de risque. Par contre, dans le domaine de construction, la sécurité absolue
n’existe pas ; il faut accepter une probabilité non négligeable d’accident. Ainsi, la sécurité implique
la stabilité, la durabilité et l’aptitude à l’emploi d’une construction sur toute sa durée de vie.

Le dimensionnement des ouvrages et la vérification de la sécurité ne peuvent pas se faire de manière


empirique. Ils sont basés sur des règles de calculs bien précises.

IV.1. Règlements classiques – Coefficient de sécurité (C.C.B.A)


Jusqu’en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes admissibles. Celles-ci
sont définies à base de contraintes de rupture ou de limites élastiques des matériaux moyennant des
coefficients de sécurité (α, β, etc.) fixés au préalable.

 rupture
  

IV.2. Théorie probabiliste de sécurité
Les ingénieurs ont défini la sécurité par un seuil de probabilité ; un ouvrage sera acceptable si la
probabilité de ruine reste inférieure à une probabilité fixée à l’avance. Cette valeur varie en fonction
de la durée de vie de la construction, du risque et du coup. Cette méthode a deux principales
difficultés :

1. On ne peut pas définir la probabilité de ruine et son évolution dans le temps ;


2. On ne peut pas recenser tous les facteurs aléatoires d’une incertitude.

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Ensuite, la notion de sécurité a évolué ou l’on cherche à prendre en compte tous les facteurs
d’insécurité séparément comme par exemple :

- La résistance intrinsèque des matériaux ;


- La valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables ;
- Les approximations de calcul des sollicitations (efforts normaux et tranchants, moments de
flexion, etc.) ;
- Les défauts géométriques et leur localisation ;
- La fissuration, etc.
C’est le principe des règles BAEL (Béton Armé aux Etats Limites).

IV.3. Théorie semi-probabiliste – Béton Armé aux Etats Limites (BAEL)


Cette nouvelle théorie consiste à :

1. Définir les phénomènes que l’on veut éviter (l’état limite). Ces phénomènes sont :
a. Ouverture des fissures soit par :
i. Compression successive dans le béton,
ii. Traction successive dans l’acier.
b. Déformation importante dans l’ensemble.
2. Estimer la gravité des risques liés à ces phénomènes (on distingue les états limites ultimes et
les états limites de services) ;
3. Dimensionner les éléments de la construction de telle manière que la probabilité d’atteindre
l’un de ces phénomènes reste faible.

IV.3.1. Etats Limites de calcul


C’est un état dans lequel une condition de sécurité d’une construction ou de l’un de ses éléments est
strictement satisfaite. Au-delà de cet état, une structure cesse de remplir les fonctions pour lesquelles
elle a été conçue.
Ainsi, un ouvrage doit être conçu et calculé de manière à présenter durant toute sa durée d’exploitation
à la fois :
- Une sécurité appropriée vis-à-vis de sa ruine ;
- Un bon comportement vis-à-vis de l’usage auquel il est destiné.
Pour satisfaire ces deux types d’exigence, les règles BAEL fixent deux états limites pour lesquels un
certain nombre de conditions est prescrit.

A. Etat Limite Ultime (ELU) ou de résistance


Il correspond à la valeur maximale de la capacité portante de l’ouvrage. Ainsi, son dépassement
implique systématiquement la ruine de l’ouvrage. Il existe 3 limites dans cet état :

- Équilibre statique ;
- Résistance de l’un des matériaux (limite de rupture d’une ou plusieurs sections) ;
- Stabilité de forme (limite de flambement).

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B. Etat Limite de Service (ELS) ou d’utilisation


C’est la condition que doit satisfaire l’ouvrage pour que son usage (exploitation) normal et sa
durabilité soient assurés. Son dépassement implique un désordre de fonctionnement de l’ouvrage sans
qu’il y’est ruine. Il existe aussi 3 limites dans cet état :

- Déformation des éléments d’une construction ;


- Ouverture de fissures ;
- Valeur de la compression du béton.

IV.3.2. Principe d’application des règles BAEL


Les applications des règles BAEL font intervenir :

- Les valeurs représentatives des actions (valeurs maximales en général) ;


- Les combinaisons d’actions (spécifiques aux états limites considérés) ;
- Les résistances caractéristiques de l’acier fe et du béton fc28 (ou, fe est limite d’élasticité de
l’acier garantie par le fabricant et fc28 la résistance à la rupture par compression du béton à
l’âge de 28 jours) ;
- Les coefficients de sécurité γs de l’acier et γb du béton.

IV.3.3. Domaine d’application du BAEL


Les règles BAEL sont applicables à tous les ouvrages en béton armé, dont le béton est constitué de
granulats naturels normaux, avec un dosage en ciment au moins égal à 300 kg/m3 de béton mis en
œuvre.
On distingue :

- Les constructions courantes ayant une charge d’exploitation Q modérée (Q<2G ou Q<5
kN/m2). G : charge permanente ;
- Les constructions industrielles à charge d’exploitation relativement élevée (Q>2G ou Q>5
kN/m²) ;
- Les constructions spéciales pour lesquelles certaines parties sont assimilées à des éléments de
construction courante, d’autres à des éléments de construction industrielle et d’autres relèvent
de l’application des règles générales (par exemple un parking de voitures couvert par un
plancher).

IV.4. Règlements Algériens C.B.A. 93 et R.P.A. 99 v.2003


C’est les règlements techniques algérien qui viennent se substituer à la pratique admise du B.A.E.L ;
en donnant des recommandations spéciales pour le pays dans le domaine parasismique.

V. Caractéristiques mécaniques du béton armé


V.1. Caractéristiques mécaniques de l’acier
Rappelons que l’acier équilibre les efforts de traction et éventuellement les efforts de compression
quand le béton seul ne suffit pas. Le matériau acier est un alliage composé de fer et de carbone (en
faible pourcentage de carbone).

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V.1.1. Type d’acier utilisé dans la construction


Les aciers utilisés dans la construction sont composés de deux types selon leur nuance. Les aciers de
nuance douce (0,15 à 0,25% de carbone), et les aciers de nuance mi-dure à dure (0,25 à 0,40% de
carbone). La masse volumique de l’acier est environs 7850 kg/m3.

En béton armé, on utilise, des aciers ronds lisses RL, des aciers de haute adhérence HA et des treillis
soudés TSL (lisses) et TSH (à haute adhérence).

- Aciers Ronds Lisses (symbole RL ou Ø) : ce sont des aciers doux de surface lisse et laminé à
chaud, ne présentant aucune aspérité. Les nuances utilisées sont les FeE215 et les
FeE235 (Tableau 1) ;
- Aciers de haute adhérence (symbole HA) : ces armatures sont obtenues par laminage à chaud
d’un acier naturellement dur. Elles ont des surfaces marquées par des crénelures de formes
diverses selon le fabricant de façon à assurer une meilleure adhérence entre l’acier et le béton.
Les nuances utilisées sont les FeE400 et les FeE500 (Tableau 1) ;
- Les treillis soudés (symbole TS) : ces armatures sont commercialisées en rouleaux ou en
panneaux normalisés. La largeur est en général 2,40m et la longueur est de 4,80m ou 6m pour
les panneaux et de 25 m ou 50 m pour les rouleaux. Ces treillis sont constitués de fils croisés
perpendiculairement et soudés électriquement. On distingue deux types de treillis, les treillis
soudés à fils tréfilés lisses TSL et les treillis soudés à fils à haute adhérence TSHA (Tableau
1).
Tableau 1. Types d’acier utilisés dans la construction
Limite d’élasticité Résistance de rupture Diamètre courant
Type Nuance
fe (MPa) fr (MPa) (mm)
Acier Ronds lisses FeE215 215 ≥ 330
6, 8, 10 et 12
(RL) FeE235 235 ≥ 410
Aciers de haute FeE400 400 ≥ 480 6, 8, 10, 12, 14, 16,
adhérence (HA) FeE500 500 ≥ 550 18, 20, 25, 32 et 40
Treillis soudés 3,5 à 9mm avec un
500 ≥ 550
lisses (TSL) pas de 0,5mm
Treillis soudés de
3,5 à 12mm avec un
haute adhérence 500 ≥ 550
pas de 0,5mm
(TSHA)

V.1.2. Diagramme contrainte – déformation


Le tracé du digramme représentant la déformation de l’acier (εst) en fonction de la contrainte
appliquée (σst) appelé « diagramme contrainte – déformation » (Figure 4) nous permettrait de
comprendre le comportement de l’acier en fonction des charges qui lui sont appliquées.
Pour tracer ce diagramme, nous réalisons l’essai de traction ci-dessous (Figure 3) :

F L
Avec :  st  et  st 
S L0

Figure 3. Essai de traction des aciers

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Figure 4. Diagramme "contrainte – déformation" expérimental de l’acier

V.1.3. Diagramme de calcul aux états limites


A. À l’ELU
Pour le calcul des aciers à l’état limite ultime, on adopte le diagramme de la Figure 5.

Figure 5. Diagramme de calcul des aciers à l’ELU

- Es : module d’élasticité (module de Young) de l’acier. Es = 200 000 MPa (quelque soit l’acier
utilisé) ;
- εl : déformation limite de l’acier qui correspond à la limite d’élasticité fe ;
- γs : coefficient de sécurité de l’acier ;
o γs : 1,15 pour les situations durables,
o γs : 1 pour les situations accidentelles.

B. À L’ELS
On adopte un diagramme linéaire (Voir plus bas) ou le module d’élasticité (Es) sera limité uniquement
dans l’état limité d’ouverture des fissures.

 Cas où la fissuration est peu nuisible (peu préjudiciable)


Cas d’ouvrages situés en milieu peu agressif. Eléments situés dans des locaux clos (fermés) et
couverts et non soumis à la condensation. Dans ce cas aucune vérification particulière n’est demandée
sur les aciers.

 Cas où la fissuration est nuisible (préjudiciable)


Cas des éléments exposés aux intempéries et/ou à la condensation ou peuvent être alternativement
noyés ou immergé en eau douce. Dans ce cas on vérifie que :

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2 
 s   s  min  f e ; 110.  . f tj 
3 

- fe : limite d’élasticité de l’acier ;


- 𝜂 : coefficient de fissuration qui dépend de l’adhérence acier-béton ;
o 𝜂 = 1 pour les aciers RL et les TSL,
o 𝜂 = 1,6 pour les aciers HA et les TSHA de Ø ≥ 6 mm,
o 𝜂 = 1,3 pour les TSHA de Ø < 6 mm,
- ftj : résistance à la traction du béton à l’âge de jours (en général, on prend la résistance à l’âge
de 28 jours : ft28).

 Cas où la fissuration est très nuisible (très préjudiciable)


Cas des éléments exposés à un milieu très agressif comme les eaux de mer, les atmosphères marines
telle que les embruns et brouillards salins, les gaz ou sols corrosifs. Dans ce cas on vérifie que :

 s   s  min 0,5 fe ; 90. . ftj 

V.2. Caractéristiques mécaniques du béton


Le béton est un mélange optimal de liant hydraulique (ciment), de granulats naturels ou artificiels
(sables, graviers, gravillons…), d’eau et éventuellement d’adjuvants (plastifiants, entraineurs d’air,
hydrofuges, etc.). Ses principales caractéristiques sont :

- Une bonne résistance à la compression ;


- Une faible résistance à la traction ;
- Une masse volumique variant de 2200 kg/m3 à 2400 kg/m3 (pour le béton armé, la masse
volumique est d’environ 2500 kg/m3).

V.2.1. Résistance à la compression


Le béton présente une relative bonne résistance à la compression. Les résistances obtenues dépendent
de la composition. En général, les essais sont réalisés sur des éprouvettes normalisées, appelées
(16×32), de forme cylindrique de hauteur 32 cm et de diamètre 16 cm (aire de 200 cm²). L’essai
consiste à appliquer une charge (contrainte) progressive jusqu’à la rupture de l’éprouvette. Cet essai
nous permet, d’une part, d’estimer la résistance caractéristique du béton à la compression et, d’autre
part, à tracé le diagramme "contrainte – déformation" du béton (Cf. titre V.2.3).

En général, la qualité du béton est connue d’avance. On admet les résistances caractéristiques du
Tableau 2 pour les bétons généralement utilisé.
Tableau 2. Résistances caractéristiques des bétons courant
Résistance caractéristique à 28 jours
Dosage en ciment
Qualité du béton Compression (fc28) Traction (ft28)
(kg/m3)
(MPa) (MPa)
Béton de faible résistance 300 16 à 20 1,60 à 1,80
Béton courant 350 20 à 25 1,80 à 2,10
Béton de bonne résistance 400 25 à 30 2,10 à 2,50
Béton de haute résistance 400 + adjuvant 30 et plus 2,50 et plus

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Lorsque l’âge du béton est inférieur à 28 jours, et si le béton n’est pas traité thermiquement, on prend
en compte les calculs de résistance fcj (valeur caractéristique à j jours), obtenue avec les relations
suivantes :

 j
 f ci  4, 76  0,83 j pour f c 28  40MPa


f  j
pour f c 28  40MPa


ci
1, 40  0, 95 j

V.2.2. Résistance caractéristique à la traction


Le béton est défini aussi par sa résistance à la traction calculée conventionnement par la relation
suivante :
ftj  0, 60  0, 06. f cj si f cj  60MPa

Cependant, la résistance à la traction peut être aussi déterminée expérimentalement avec les essais
suivants :

- Essai de traction par flexion ;


- Essai de fendage (essai brésilien).

V.2.3. Contrainte limite – Diagramme "contrainte – déformation"


Comme précédemment énoncé (Cf. titre V.2.1), à partir de l’essai de compression du béton, on trace
une courbe "contrainte – déformation" représentant la déformation de celui-ci (εb) en fonction de la
contrainte appliquée (σb) (Figure 6).

Figure 6. Diagramme contrainte – déformation réel en compression du béton

A. Contraintes limites de calcul à l’ELU


Cet état correspond à l’équilibre entre les sollicitations d’actons majorées et les sollicitations
résistantes minorées en supposant que le matériau atteigne les limites de rupture minorée.

Le diagramme contrainte-déformation du béton à l’ELU est le diagramme de calcul dit diagramme


parabole-rectangle. La contrainte limite de béton en compression est (voir Figure 7) :
0,85
f bu   f c 28
 . b

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Chapitre I : Introduction, généralités et définitions

Figure 7. Diagramme contrainte – déformation à l’ELU en compression du béton

- Le coefficient de sécurité γb tient compte d’éventuels défauts localisés, ainsi que de la


réduction possible de la résistance du matériau mis en œuvre par rapport à la résistance
fixée à priori ;
o γb = 1,50 pour les situations durables ;
o γb = 1,15 pour les situations accidentelles.
- Le coefficient réducteur (de minoration) 0,85 tient compte de l’influence défavorable
de :
o la durée d’application de la charge,
o des conditions d’hygrométrie et de dessiccation rapide en face supérieure de la
zone comprimée.
- Le coefficient θ tient compte de l’influence négative de la durée d’application de la
charge ;
o θ = 1 si la durée d’application de la charge est ≥ 24 heures,
o θ = 0,9 si la durée d’application de la charge est < 24 heures et ≥ 1heure,
o θ = 0,85 si durée d’application de la charge < 1 h.
Remarque :
0,85 pour les sections de largeur constante ou croissante vers la fibre la plus
f bu   f c 28
 . b comprimée (section rectangulaire, en T ou trapézoïdale grande base en
haut).
f bu 
0,80
 f c 28
pour les sections de largeur décroissante vers la fibre la plus comprimée
 . b (Section circulaire, triangulaire sommet en haut ou trapézoïdale grande
base en bas)

B. Contraintes limites de calcul à l’ELS


Cet état correspond à l’équilibre entre les sollicitations d’actions non majorées et les
sollicitations résistantes calculées, sans dépassement des contraintes limites qui sont tels que
l’on peut admettre ne dépassent pas les limites élastiques des matériaux (Figure 8).

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Figure 8. Diagramme contrainte – déformation à l’ELS en compression du béton

En compression :  b  0, 60  fc 28

V.2.4. Déformations du béton


A. Déformation longitudinale – module de Young

- Sous charge instantanée (< 24 heures), le module de déformation longitudinal ou module


d’élasticité du béton est donnée par la relation suivante :
Eij  11000  3 fcj
- Sous charge de longue durée (différée) et en tenant compte du fluage, le module de
déformation longitudinal ou module d’élasticité du béton est donnée par la relation suivante :
1
E j   Eij  3700  3 f c 28
3

Remarque : Pour les vérifications courantes et pour j ≥ 28 jours on prend généralement :

Eij  11000  3 f c 28

B. Déformation transversale – coefficient de poisson


t Déformation transversale
  
l Déformation longitudinale

- À l’ELU et pour le calcul des sollicitations, υ est pris égale à « 0 » (υ = 0) ;


- À l’ELS et pour le calcul des déformations, υ est pris égale à « 0,20 » (υ = 0,20).

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