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Chapitre 2.

Notions de base et sécurité 3ème Licence Académique en Génie Civil

CHAPITRE 2

NOTIONS DE BASE ET SECURITE

1. Introduction

Le présent chapitre est consacré à une présentation succincte des règles Eurocode 3 (CCM97 en
Algérie). Avant cette présentation, une comparaison générale avec les règles CM66 permet de relever les
principales évolutions introduites par les règles Eurocode 3. Par la suite, la notion d’états limites sur
laquelle est basée l’Eurocode 3 est présenté dans sa configuration la plus simple.

2. Notions de sécurité :

Tout calcul de dimensionnement ou de vérification de structure repose sur de nombreuses hypothèses


mathématiques ou physiques, généralement modélisées, et parfaitement théoriques. Ces hypothèses
correspondent assez mal à la réalité, du fait du grand nombre d’imprécisions, d’imperfections, voire
d’erreurs, qui affectent les calculs, la fabrication, le montage et l’utilisation des structures concernées, et
qui présentent un caractère très variable et parfaitement aléatoire. Cet ensemble d’imprécisions et
d’imperfections peut affecter :

 La conception d’une structure :

- sous-estimation des charges, permanentes mais surtout variables,

- conditions de liaisons des nœuds erronées (assimilées à des encastrement ou des articulations
parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de calculs, alors qu’en réalité un nœud
n’est que partiellement encastré ou articulé),

- assemblages mal conçus (les notions de rigidité et de capacité de rotation sont souvent mal
perçues ou purement éludées),

- effets dus à la dilatation des aciers non pris en compte,

- déformations excessives à l’état limite de service (flèches f, rotations, déplacements , …etc.)

 La fabrication des éléments :

- la limite élastique fy d’un acier n’est pas précisément déterminée,

- les contraintes résiduelles de laminage, que l’on connaît mal, faussent les calculs des contraintes
résultantes,
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- le module d’élasticité E n’est pas constant dans une section,

- l’acier n’est pas, comme on le considère en résistance des matériaux, un matériau parfaitement
élastique, homogène et isotrope,

- les tolérances de laminage sont importantes et perturbent les calculs d’inerties et de contraintes de
15 %, très facilement.

 La transformation des pièces

En usine, du fait d’erreurs sur les plans d’exécution ou en atelier, de cotations erronées, d’oublis de
raidisseurs, de perçages trop importants, de soudures défectueuses, … etc.

 Le montage sur site

- les modes de calculs prennent en compte les structures en phase définitive, et rarement en phase
de montage, ce qui peut conduire à des problèmes divers : déversement de poutres au levage,
effondrement du fait de contreventements provisoires oubliés...

- serrage de boulons incorrect (notamment de boulons HR), diamètre et nuance d'acier des boulons
non conformes, coefficient de frottement des platines  insuffisant, etc.

 L’exploitation par le maître de l’ouvrage peut s'avérer néfaste

- modification de destination des locaux, d'où charges bien supérieures sur les planchers.

- adjonction de charges initialement non prévues : palans, etc.

- absence de maintenance et d'entretien (corrosion des aciers, oxydation, perte de section résistante).

Considérant enfin, contrairement aux hypothèses de la R.D.M., que les charges ne sont jamais
centrées, que les poteaux ne sont que rarement verticaux, que les poutres sont également rarement
rectilignes, que les sollicitations ne sont pas nécessairement confinées dans les plans principaux d'inertie,
nous pouvons être certains, que pendant sa durée de vie, un ouvrage sera soumis à des sollicitations
supérieures à celles prises en compte dans les calculs.

De ce fait, pour assurer la sécurité d'une construction, deux démarches sont possibles :

- la première, qui est un calcul aux "contraintes admissibles", dans lequel il s'agit de vérifier que la
contrainte en service reste inférieure à une fraction de la contrainte ultime du matériau. Il s'agit
d'une méthode de calcul de type "déterministe", qui suppose les paramètres de calculs connus,
donc non aléatoires.

- la seconde, qui est un calcul aux "états limites", dans lequel il faut vérifier que la contrainte en
service, majorée (ou pondérée), reste inférieure à la contrainte ultime du matériau. Il s'agit cette

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fois d'une méthode de calcul de type "probabiliste". qui introduit des coefficients de pondération
variables, donc aléatoires.

Il semble, que la tendance actuelle et à venir des règlements et normes en cours d'élaboration, aille
vers des méthodes de calculs "semi-probabilistes", ce qui est le cas pour l'Eurocode 3.

3. Historique sur la réglementation en CM

Depuis plusieurs années, la réglementation française en ce qui concernait la conception et le calcul


des constructions métalliques était largement utilisée en Algérie, en l’occurrence les règles « CM 66 »
(Décembre 1966), qui réglementait tous les bâtiments en charpente métallique. Ces règles basés sur
l’hypothèse de comportement élastique linéaire de l’acier (loi de Hooke :  = E.  ), permettaient de
calculer la résistance des éléments d’une construction de manière très simple.

En ce qui concerne les ponts et ouvrages d’art, le titre V du fascicule 61, intitulé « conception et
calcul des ponts et constructions métalliques en acier » faisait aussi office.

Ces règlements ont été complétés peu de temps après (les années 70) par des normes NF, qui
régissaient les calculs des assemblages.

Les développements de la théorie de plasticité et les résultats de recherche acquis ont permis la mise
au point d’un document complémentaire aux anciennes règles, c’est « l’additif 80 », qui permettaient d’en
profiter des propriétés élasto-plastiques de l’acier et d’alléger ainsi les structures.

Depuis 1993, et dans le but d’uniformiser les différentes règles existantes dans l’union européenne
dans le domaine de la construction, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur, c’est les
Eurocodes et en particulier « l’Eurocode 3 » pour les constructions métalliques.

De 1993 à 1996 c’était une période probatoire où l’Eurocode 3 a été classé comme norme provisoire.

À Partir de 1996, l’Eurocode 3 est devenu une norme homologuée (EN) assortie d’un D.A.N.
(document d’application national) propre chaque pays européen et doit remplacer toutes les règles
antérieures.

En 1997 est apparu en Algérie le « CCM 97 » en remplaçant les règles « CM 66 ». Mais


malheureusement ce document est un résumé de « l’Eurocode 3 ».

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4. Comparaison entre les règles CM66, et les règles Eurocode 3 :

Dans les règles CM66, les calculs sont supposés conduits exclusivement en élasticité, avec toutefois
quelques incursions limitées et implicites dans le domaine plastique (coefficient d’adaptation plastique).

Elément par élément, un critère unique de ruine est utilisé : l’atteinte de la limite d’élasticité minimale
garantie de l’acier sur la fibre la plus défavorisée de la section la plus sollicitée, sous les effets de
combinaisons pondérées des actions. Ce critère de ruine est conservé pour les éléments soumis aux
instabilités de flambement et/ou de déversement, par le biais d’une amplification des contraintes réputée
représentative des effets du second ordre (méthode de Dutheil).

L’élancement des parois comprimées des profils est limité de manière à ce que la résistance des
sections fondée sur une répartition élastique des contraintes normales ne soit jamais amputée par
l’intervention prématurée de phénomènes de voilement local de ces parois.

Le domaine couvert par les règles Eurocode 3 est plus vaste puisqu’il est possible de traiter en
appliquant ce texte à:

o Des structures calculées en plasticité aussi bien qu’en élasticité,

o Des structures sensibles aux effets du second ordre,

o Des sections quelconques quant à l’élancement de leurs parois comprimées.

Les règles Eurocode 3 introduisent une rationalisation des niveaux de sécurité vis-à-vis des différents
critères de ruine dans le cadre d’une approche de type « états limites ». par rapport aux règles CM66, elles
apportent aussi des comportements précieux, notamment sur la résistance des âmes de poutres aux
charges transversales.

5. Démarches techniques dans le calcul en CM


Le dimensionnement d'une structure en acier comporte les étapes suivantes :

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L'analyse globale a pour objectif de déterminer, à l'état limite considéré, les déformations et la
distribution des sollicitations dans une structure soumise à un ensemble particulier d'actions de calcul, et
en particulier, les efforts maximums qui vont survenir dans les sections, les éléments et les assemblages
de la structure.

Cette analyse doit prendre en compte les effets de second ordre, les imperfections structurelles, le
comportement des assemblages et la redistribution plastique des efforts lorsque c'est nécessaire (analyse
globale plastique).

Plus l'analyse globale est fouillée pour approcher la réalité au plus près, plus la vérification des
éléments de la structure sera simplifiée : le choix de cet analyse n'est donc pas neutre comme on le verra
par la suite.

Les ossatures doivent être vérifiées en ce qui concerne :

- les déformations, par le calcul des flèches verticales des éléments de planchers et flèches
horizontales des ossatures dans les combinaisons les plus défavorables de l'état limite de service. Ces
valeurs, précieuses en tant qu'indicateurs de la rigidité d'un élément ou d'une structure (l’inconfort des
occupants, dommages locaux) doivent toujours correspondre au domaine élastique du comportement de la
structure quelles que soient les méthodes adoptées pour évaluer la résistance et la stabilité. Dans les
bâtiments, ces flèches doivent être inférieures ou égales à des valeurs maximales spécifiées dans la NBN
B-03-003. Lors de la détermination de la flèche, il peut s'avérer nécessaire d'étudier les effets d'une
contre-flèche préalable, des charges permanentes et des charges variables séparément ;

- les vibrations, en vérifiant les fréquences propres de la structure (ou partie de structure) ;

- les résistances des sections transversales, des éléments (flambement, déversement) et des
assemblages, la stabilité globale (flambement d'ensemble) et l'équilibre statique (renversement,
glissement) de la structure, et ce, dans les combinaisons correspondantes les plus défavorables de l'état
limite ultime.

6. Introduction à l'EC3 et le CCM97

6.1. Présentation et domaine d’application de L’EC3

L’eurocode 3 s’applique au calcul des bâtiments et des ouvrages de génie civil en acier. Il est
conforme aux principes et exigences concernant la sécurité et l’aptitude au service des structures, les
bases de leur calcul et leur vérification qui sont donnés d’ans l’EN 1990 (EC0) : « base de calcul des
structures ».

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L’EC3 concerne uniquement les exigences de résistance, d’aptitude au service, de durabilité et de


résistance au feu des structures en acier. Les autres exigences, telles que l’isolation thermique ou
phonique, ne sont pas considérées.

L'Eurocode 3 est subdivisé en différentes parties:

 EN 1993-1 Calcul des structures en acier : Règles générales et règles pour les bâtiments ;

 EN 1993-2 Calcul des structures en acier : Ponts métalliques ;

 EN 1993-3 Calcul des structures en acier : Pylônes, mâts et cheminées ;

 EN 1993-4 Calcul des structures en acier : Silos, réservoirs et canalisations ;

 EN 1993-5 Calcul des structures en acier : Pieux et palplanches ;

 EN 1993-6 Calcul des structures en acier : Chemins de roulement ;

L'EN 1993-1 « Règles générales et règles pour les bâtiments » comprend :

 EN 1993-1-1 Calcul des structures en acier : Règles générales et règles pour les bâtiments ;

 EN 1993-1-2 Calcul des structures en acier : Calcul du comportement au feu ;

 EN 1993-1-3 Calcul des structures en acier : Profilés et plaques à parois minces formés à froid ;

 EN 1993-1-4 Calcul des structures en acier : Aciers inoxydables ;

 EN 1993-1-5 Calcul des structures en acier : Plaques planes chargées dans leur plan ;

 EN 1993-1-6 Calcul des structures en acier : Coques ;

 EN 1993-1-7 Calcul des structures en acier : Plaques planes chargées transversalement à leur plan ;

 EN 1993-1 -8 Calcul des structures en acier : Calcul des assemblages ;

 EN 1993-1-9 Calcul des structures en acier : Fatigue ;

 EN 1993-1-10 Calcul des structures en acier : Choix des qualités d'acier vis-à-vis de la ténacité et des
propriétés dans le sens de l'épaisseur ;

 EN 1993-1-11 Calcul des structures en acier : Calcul des structures à câbles ou éléments tendus.

L'EN 1993-1-1 donne des règles de calcul fondamentales pour les structures en acier avec des
épaisseurs de matériau t > 3 mm. Elle énonce également des spécifications supplémentaires pour le calcul
structural des bâtiments en acier. Pour les éléments minces formés à froid et les épaisseurs de plaque t < 3
mm, il faut se référer à l'EN 1993-1-3.

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L'EN 1993-1- 1 est subdivisée en 7 chapitres : Chapitre 1: Généralités; Chapitre 2: Bases de calcul;
Chapitre 3: Matériaux; Chapitre 4: Durabilité; Chapitre 5: Analyse structurale ; Chapitre 6: Etats limites
ultimes ; Chapitre 7: Etats limites de service.

6.2. Conventions pour les axes des barres

Les conventions d'appellation pour les axes des barres en acier de sections en double té et tabulaires
sont les suivantes:

« x-x » pour l'axe longitudinal de la barre, « y-y » pour l'axe de la section transversale parallèle aux
semelles, et « z-z » pour l'axe de la section transversale perpendiculaire aux semelles.

Pour les cornières, y-y est l'axe parallèle à l'aile la plus petite et z-z est l'axe perpendiculaire à l'aile la
plus petite. Quand cela s'avère nécessaire, u-u est l'axe principal de forte inertie (lorsqu'il ne coïncide pas
avec l'axe yy) et v-v est l'axe principal de faible inertie (lorsqu'il ne coïncide pas avec l'axe zz).

Les symboles utilisés pour les dimensions et les axes de section transversale des profilés laminés en
acier sont indiqués ci-dessous :

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En ce qui concerne les « indices » des M, N, V, pour les moments on utilisera le nom de l'axe autour
duquel le moment agit, et pour les autres efforts internes, l'axe dans la direction duquel l'effort agit.

Toutes les règles données dans l'Eurocode 3 se rapportent aux propriétés des axes principaux, définis
en général par les axes y-y et z-z ou, pour des sections telles que des cornières, par les axes u-u et v-v.

6.3. Bases de calculs de I'EC3

6.3.1. Principes de calcul

La vérification de la résistance des sections transversales et des barres doit être conforme aux
principes du calcul aux états limites utilisé conjointement avec la méthode des coefficients partiels et les
combinaisons de charges, tel que défini dans l'EN 1990 ou EC0. Les actions à prendre en compte sont
données dans l'EN 1991 ou EC1.

Pour les bâtiments, le coefficient partiel de sécurité « global » M à appliquer aux diverses valeurs
caractéristiques des résistances est le suivant :

 pour le contrôle de la résistance des sections transversales (quelle que soit la classe de section) :
M0= 1,00 ;

 pour le contrôle de la résistance des barres aux instabilités : M1= 1,10;

 pour le contrôle de la résistance à la rupture des sections transversales en traction : M2= 1,25;

 pour le contrôle de la résistance des organes d'assemblages (boulons, soudures, ...) : Mb= 1,25.
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Les matériaux utilisés doivent être conformes aux indications de la première partie de ces notes sur
les « aciers de structure ».

6.3.2. Notions d'états limites

Un état limite est un état particulier, au delà duquel une structure ne satisfait plus aux exigences pour
lesquelles elle a été conçue et dimensionnée.

On distingue deux types d'états limites :

- 1'Etat Limite de Service (É.L.S.), qui correspond à l'utilisation courante et quotidienne de l'ouvrage et qui
limite les déformations de la structure, afin d'éviter des désordres secondaires et garantir la pérennité
de l'ouvrage (limitation des flèches, de la fissuration du béton...) ;

- l'Etat Limite Ultime (É.L.U.), qui correspond à un cas de charge exceptionnel, ultime, pour lequel la
stabilité de l'ouvrage doit être garantie, bien qu'étant à la limite de la ruine. Un É.L.U. est atteint lorsque
l'on constate une perte d'équilibre, une instabilité de forme, une rupture d'élément, une déformation
plastique exagérée, …etc.

6.4. Les actions et leurs combinaisons

6.4.1. Les différents types d'actions :

Les actions agissant sur une structure sont de trois types :

- les actions permanentes G : poids propres, action de la précontrainte, déplacement différentiel des
appuis, déformation imposée à la construction ;

- les actions variables Q : charges d'exploitation, action du vent, action de la neige, action des gradients
thermiques ;

- les actions accidentelles A : explosions, chocs de véhicules, séismes.

Remarques :

- Pour l'estimation des charges permanentes et d'exploitation voir le document DTR BC 2.2 "Charges
permanentes et charges d'exploitation".

- Pour estimer les charges dues au vent et à la neige voir le règlement RNV 99.

- Pour tenir compte du séisme dans le calcul des structures voir le RPA 99 version 2003.

6.4.2. Les combinaisons d'actions

A l'ELU : Elles servent exclusivement pour le calcul de la résistance des éléments sans pertes
d'équilibre ou d'instabilité des forme.

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Les combinaisons d'actions sont :

 avec une action variable : 1,35 Gmax + Gmin + 1,50 Q

 avec plusieurs actions variables : 1,35 Gmax + Gmin + 1,35  Q

avec : Gmax = action permanente défavorable

Gmin = action permanente favorable

Q = action variable défavorable

A l'ELS : Elles servent exclusivement pour le calcul ou la vérification des déformations (flèches et
déplacements).

Les combinaisons d'actions sont :

 avec une action variable : G + Q

 avec plusieurs actions variables : G+ 0,9  Q

6.5. Les valeurs limites des déformations

Les valeurs limites des déformations des structures métalliques ne sont pas imposées
réglementairement et brutalement, car elles dépendent de divers critères, propres à chaque construction.

Le règlement Eurocode 3 recommande des limites, qui sont les suivantes, et qui restent approxi-
matives:

- toitures en général : f ≤ L/200,

- planchers en général : f ≤ L/250,

- planchers supportant des poteaux : f ≤ L / 400,

- poteaux de portiques en général :  ≤ L/300,

- poteaux de portiques avec pont roulant :  ≤ L/500.

6.6. Classification des sections transversales

L'Eurocode 3 a instauré une classification des sections transversales, en fonction de critères divers :

- élancements des parois,

- résistance de calcul,

- capacité de rotation plastique,

- risque de voilement local,

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Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus performante) à la section 4 (la
plus fragile) (voir tableau 1), soit ;

- classe 1 : sections
transversales pouvant
atteindre leur résistance
plastique, sans risque de
voilement local, et
possédant une capacité de
rotation importante pour
former une rotule plastique.

- classe 2 : sections
transversales pouvant
atteindre leur résistance
plastique, sans risque de
voilement local, mais avec
Tableau 1. Classification des sections transversales en
une capacité de rotation CM
limitée.

- classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre extrême, mais
non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement local.

- classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du fait des risques
de voilement local,

Les différentes parois comprimées d'une section transversale (âme ou semelle) sont souvent de
classes différentes. La classe de la section sera, en ce cas, la classe la plus haute (la plus défavorable).

Le fait de déterminer la classe d'une section permet de choisir la méthode de calculs (analyse plastique
ou élastique).

La classification peut être établie en fonction des élancements limites des parois. Les tableaux qui
suivent, définissent les classes 1, 2 et 3. Les parois présentant un élancement supérieur à l'élancement
limite de la classe 3 sont naturellement de classe 4.

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a.Âmes: (parois internes perpendiculaires à l'axe de flexion)


tf

tw tw tw d tw h
Axe de d d
Flexion

d = h-3t (t = t f = t w)

Classe Âme fléchie Âme comprimée Âme en flexion composée

Distribution des + fy + fy + fy
contraintes dans
d
la paroi d d d h
h h
(compression
positive)
fy fy fy -
- -
Quand 
d/t w 
_
1 _ 
d/t w < d/t w <_ 33 
Quand 
d/t w _

Quand 
d/t w 
_
2 _ 83 
d/t w < _ 38
d/t w <
Quand 
d/t w 
_

+ fy + fy +fy
Distribution des
contraintes dans d/2
la paroi h d h d h
(compression d/2
positive)
fy - +  fy -
Quand 
d/t w _
3 d/t w
_  _ 42 
d/t w <
Quand _
d/t w _ )


fy 235 275 355



235 / fy
 1 0,92 0,81

Tableau 2. Rapports largeur-épaisseur maximaux


pour les parois comprimées (EC3 Tableau 5.3.1 (feuille 1))

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b. Parois internes de semelles (parois internes parallèles à l'axe de flexion)

b tf tf tf b
b tf
axe de
flexion

Classe Type Section fléchie Section comprimée

Distribution des contraintes + fy + fy


dans la paroi et sur la - -
hauteur de la section
(compression
positive)

- + - +
Profils creux laminés (b - 3t f )/ t f 
_ (b - 3t f)/ t f _ *
1
Autres b / tf _ b / tf _
2 Profils creux laminés (b - 3t f )/ t f _ (b - 3t f)/ tf _ *
Autres b/tf _ b / tf _
Distribution des contraintes + fy + fy
dans la paroi et sur la - -
hauteur de la section fy
(compression
positive)

- + - +

3 Profils creux laminés (b - 3t f )/ t f _ (b - 3t f)/ t f 


_ *
Autres b / tf _ b / tf _
fy 235 275 335
 235/ f y
 1 0,92 0,81
* Pour une section transversale comprimée sans flexion les classifications 1,2,3 sont inapplicables
et donc la limite d’élancement est la même dans chaque cas, c.a.d. ceux de la Classe 3.

Tableau 3. Rapports largeur-épaisseur maximaux


pour les parois comprimées (EC3 Tableau 5.3.1 (feuille 2))

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c. Parois de semelles: En console


c
c c

tf tf tf c
tf

Profils laminés Profils soudés

Classe Type de section Paroi comprimée Paroi en flexion composée


Bord Bord
comprimé tendu
+ c c
Répartition des contraintes
- + +
dans l'élément c - -
(compression positive) c c


c/t f _<  _ 
c/t f < 
_
c/t f <
1
Laminé  
_ 
c/t f _<  9e
_ 
c/t f <
Soudé c/t f <
 

11
Laminé _ 
c/t f < _ 
c/t f < 
_
c/t f <
 
2
Soudé _ 
c/t f < _ 
c/t f < _ 10
c/t f < 
  

Répartition des contraintes + + +


dans l'élément - - -
c c c
(compression positive)

Laminé _ 
c/t f < _ 23 k 
c/t f <
3 Pour k cf figure 2d
_ 
c/t f < _ 23 k 
c/t f < et tableau 8
Soudé

fy 235 275 355


 = 235/ f y
 1 0,92 0,81

Tableau 4. Rapports largeur-épaisseur maximaux


pour les parois comprimées (EC3 Tableau 5.3.1 (feuille 3))

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d. Cornières: h (Ne s'applique pas aux


Cf aussi ( c ). cornières en contact
"Parois de semelles continu avec d'autres
en console" composants).
t b
(Tableau 6)

Classe Section comprimée


fy
+
- fy
Distribution des
contraintes dans la
+
section transversale
(compression positive)

h bh 
3 15  : , 
115
t 2t

e. Sections tubulaires:

t d

Classe Section fléchie et/ou comprimée


1 d / t  50  2

d / t  70 
2
2
d / t  90 
2
3
fy 235 275 355
  235/ f y  1 0,92 0,81
2 1 0,85 0,66

Tableau 5. Rapports largeur-épaisseur maximaux


pour les parois comprimées (EC3 Tableau 5.3.1 (feuille 4))

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Distribution des contraintes Largeur efficace beff


(compression positive)

beff 1    0:
1
2 beff =  c

bt bc
  0:
1
beff  bc  c / (1   )
2
beff

   2 /1 1 0 -1 1    1

0,57  0,21  0,07


2
Coef. de voilement k 0,43 0,57 0,85

beff
1    0:
1
2
beff =  c
c

beff
  0:
1
beff  bc  c / (1   )
2

bc bt
   2 /1 1 1  0 0 0    1 -1
Coefficient de 0,578
1,7  5  171
,
2
0,43 1,70 23,8
Voilement k    0,34

Tableau 6. Largeurs efficaces des parois comprimées en console (EC3 Tableau 5.3.3)

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Chapitre 2. Notions de base et sécurité 3ème Licence Académique en Génie Civil

Distribution des contraintes Largeur efficace b eff


(compression positive)

 = 1:
1 2
b = b - 3t
beff =  b
be1 = 0,5 b eff
b e1 be2
b e2 = 0,5 b eff
b
1 > _ 0 :
1
2 b = b - 3t
beff =  b
2beff
b e1 =
b e1 b e2 5- 
b e2 = beff - be1
b

bc bt  < 0:
1
b = b - 3t
2
beff =  bc =  b / (1 -  )
b e1 = 0,4b eff
b e2 = 0,6b eff
b e1 be2

b
 =  2 /1 1 1> > 0 0 0 > > -1 -1 - 1 > > - 2
Coefficient de 8,2
voilement 4,0 7,81 7,81- 6,92 + 9,78 2 23,9 5,98 (1 - )2
1,05 + 
k

16
Alternativement, pour 1
_ _ - 1: k =
[(1 +  )2 + 0,112(1 -  )2 ]0,5 + (1 +  )

Illustré pour une section creuse RHS (profil creux rectangulaire).


Pour d'autres profils b = d pour les âmes
b= b pour les parois internes de semelles (sauf RHS)

Tableau 7. Largeurs efficaces des parois comprimées (EC3 Tableau 5.3.2))

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