MÉCANISME SN 2
1) Inversion de Walden
La loi de vitesse indiquée suggère un mécanisme SN 2 non renversable. On aurait pu le prévoir, car à
chaque fois intervient un très bon nucléophile sur un halogénoalcane secondaire ; le mécanisme SN 2
est donc plus rapide que SN 1, le carbocation n’a pas le temps de se former.
Les ions cyanure et acétylure étant très mauvais nucléofuges, la réaction n’est pas renversable.
On écrit soigneusement les mécanismes demandés pour bien montrer l’inversion de Walden. Pour
cela, il est recommandé d’écrire la liaison C − X dans le plan de la feuille et non pas sur un tiret ou un
coin de la représentation de Cram.
a)
(2) (2)
C6H5 CH2 CH2 C6H5
_ _
N C Br N C (4) + Br
S R
(4) H (1) (1) H
H3C CH3
(3) (3)
Entre parenthèses sont indiqués les ordres de priorité CIP. On constate que, dans cet exemple, le
groupe entrant prend la même priorité qu’avait le groupe partant dans la molécule initiale.
L’inversion de Walden entraîne donc ici également une inversion de descripteur stéréochimique.
Remarque : Le mécanisme SN 2 étant stéréospécifique ; on peut affirmer sans réécrire le mécanisme que
puisque le réactif S donne un produit R, alors la réaction sur le réactif R donnerait le produit S.
b)
(2) (1)
N C C N
_ _
H C C Br HC C (4) + Br
S S
(4) H (1) (2) H
H3C CH3
(3) (3)
Ici, le groupe entrant n’a pas la même priorité que le groupe partant : l’inversion de configuration
n’entraîne pas de changement de descripteur.
Remarque : Le mécanisme SN 2 étant stéréospécifique, on peut affirmer sans réécrire le mécanisme que
puisque le réactif S donne un produit S, alors la réaction sur le réactif R donnerait le produit R.
2) Vitesse des réactions par mécanisme SN 𝟐
Pour un nucléophile donné, la vitesse du mécanisme SN 2 est d’autant plus élevée que l’encombrement
stérique du substrat est faible et que le groupe partant est polarisable.
Les classements ci-dessous sont les ordres croissants de réactivité :
a) CH* + CHBr < CH* CH+ Br < CH* Br, en raison de la classe.
b) CH* + CHCl < CH* + CHCH+ Cl < CH* + CHCH+ CH+ Cl :le premier est secondaire ; le second est
primaire mais a un méthyle sur le carbone en 𝛽 ; quant au troisième, le méthyle est très éloigné
(carbone en 𝛾). Le mécanisme SN 2 est d’autant plus lent que l’encombrement stérique est proche du
Chimie organique Exercice 22 Page 1 sur 3
carbone électrophile.
c) Cl < CH* CH+ Cl < CH* CH+ I: le premier est secondaire et les autres primaires.
Pour comparer le deuxième et le troisième, il faut se rappeler que la liaison carbone-iode est beaucoup
plus polarisable que la liaison carbone-chlore d’où une meilleure réactivité : l’ion iodure est un
meilleur nucléofuge que l’ion chlorure.
d) CH* CH+ CH+ CH CH* Br < CH* CH+ + CHCH+ Br < CH* + CHCH+ Br : le premier est secondaire,
les autres primaires avec un éthyle ou un méthyle sur le carbone en 𝛽 ; ce classement reflète à
nouveau l’encombrement stérique au voisinage de l’atome de carbone électrophile.
3) Réactivité relative des nucléophiles dans deux solvants
Dans le méthanol :
Le méthanol est un solvant polaire, dissociant et protique. Il est capable de donner des liaisons
hydrogène, donc de solvater efficacement les anions.
CH3
Liaisons O
hydrogène O CH
H 3
H3C H
O H Cl H
O CH3
H H
O
CH3 O CH3
L’ion bromure Br 4 est plus gros que l’ion chlorure Cl4 . Pourtant, il porte la même charge que lui. Si on
assimile les anions à des sphères, on en déduit que la charge surfacique de l’ion Br 4 est plus faible que
celle de l’ion Cl4 (la charge est plus localisée dans l’ion Cl4 et plus « diluée » dans l’ion Br 4 ). Par
conséquent, les molécules de méthanol sont moins fortement liées par les liaisons hydrogène à Br 4
qu’à Cl4 : l’ion bromure est moins bien solvaté que l’ion chlorure.
Or la solvatation diminue la nucléophilie. Ceci est dû au fait que les molécules de solvant agissent
comme une cage, en masquant la charge de l’anion et en gênant l’approche de l’électrophile.
L’ion Br 4 est donc plus nucléophile que Cl4 dans le méthanol.
Cas de l’ion SeCN 4 :
Écrivons sa structure de Lewis :
_ _
Se C N Se C N
La forme de droite est un peu plus représentative de la molécule, car l’azote est légèrement plus
électronégatif que le sélénium. Néanmoins, les deux formes ont de l’importance, ce qui indique que la
charge négative se répartit sur deux atomes dans l’hybride de résonance (ion ambidenté). Dans ce
cas, la solvatation par liaison hydrogène est donc beaucoup moins efficace que dans le cas de Br 4 où
Cl4 , où la charge était concentrée sur un seul atome.
SeCN 4 est donc beaucoup plus nucléophile que Br 4 et Cl4 dans le méthanol.
Dans le DMF :
Le DMF, diméthylformamide, ou diméthylméthanamide, est un solvant très polaire mais aprotique. De
par sa polarité, il est capable de dissoudre les composés ioniques et les molécules polaires, mais il ne
donne pas lieu à des liaisons hydrogène.
le DMF
Comme il n’y a pas de liaison hydrogène, la solvatation des anions est considérablement moins efficace
que dans le cas du méthanol. Les nucléophiles ne sont pas masqués par une cage de molécules de
solvant fortement liées, ils sont pour ainsi dire laissés à nu. On dit dans ce cas que le solvant exalte la
nucléophilie.
Ainsi, les constantes cinétiques que propose le tableau sont supérieures de plusieurs ordres de
grandeur dans le DMF par rapport au méthanol.
On remarque également que la nature du nucléophile importe alors peu : du moment qu’il s’agit d’un
anion, il réagit à peu près à la même vitesse dans tous les cas. On constate même une inversion par
rapport au cas du méthanol : Cl4 ayant une charge surfacique plus importante, il réagit deux fois plus
vite que Br 4 .
Retenez que le DMF est un solvant de choix pour réaliser des substitutions nucléophiles par
mécanisme SN 2. C’est également le cas pour le DMSO (diméthylsulfoxyde), l’HMPT
(hexaméthylphosphorotriamide), l’acétone… qui sont tous polaires et aprotiques.
a) L’acide méthanoïque est un très mauvais nucléophile, parce qu’il est neutre et qu’un atome
d’oxygène est peu polarisable. Les acides carboxyliques sont en outre fortement liés par des liaisons
hydrogène (rappel de la bande O − H extrêmement large en IR). De plus, c’est également le solvant, et
il est polaire et protique : il favorise donc la formation du carbocation en solvatant les ions,
notamment l’anion par liaisons hydrogène. Le mécanisme le plus rapide est donc SN 1 :
C2H5 + C2H5
acide
Br H + Br
H mÈthanoÔque
H3C méthanoïque CH3
carbocation plan
OH
+ CH3
C H H S
O C2H5
attaque C2H5 O
+ ou
sur l'une H H C O
CH3 C2H5 +C H
ou l'autre O H H R
face CH3
50% 50% OH
Le mécanisme SN 1 n’est pas stéréospécifique : il conduit à une racémisation, c’est-à-dire qu’on obtient
deux produits énantiomères en proportion 1:1. Ceci est dû au fait que l’intermédiaire réactionnel est
un carbocation plan. On aurait obtenu le même mélange racémique si on était parti du (R)-2-
bromobutane.
Le solvant est ici aussi le réactif : la réaction s’appelle une solvolyse.
Le mécanisme précédent est, en outre, complété par une étape de déprotonation :
+ O H +
O + H
H C
H C
O CH(CH3)(C2H5)
O CH(CH3)(C2H5)
ester final
ester final
racÈmique
racémique
b) L’ion méthanoate, base conjuguée de l’acide méthanoïque, est un assez bon nucléophile. De
plus, le solvant est le DMSO (diméthylsulfoxyde), c’est-à-dire un solvant polaire et aprotique, très
favorable au mécanisme SN 2 car il ne forme pas de liaison hydrogène avec le nucléophile.
O C2H5 O 2 +
H Br H C2H5 Br
H S
O H3C O
_ 1R H4
CH
3 3
En raison de l’inversion de Walden, on a inversion de configuration relative du carbone asymétrique.
On obtient exclusivement l’ester R. Si on était parti du (R)-2-bromobutane, on aurait obtenu
exclusivement l’ester S : le mécanisme SN 2 est stéréospécifique.
+ +
+ Cl
Cl
1-chlorobut-2-ène
1-chlorobut-2-Ëne
Cl
+ + Cl
2-chlorobut-1-Ëne
2-chlorobut-1-ène
Le carbocation issu du 1-chlorobut-2-ène est stabilisé par mésomérie (situation lacune/sigma/pi), ce
qui montre que la charge positive est délocalisée sur deux atomes, donc moins réactive.
On ne peut pas écrire de formule mésomère raisonnable sur le carbocation issu du 2-chlorobut-1-ène
qui est donc bien moins stable que le premier.
C’est donc le 1-chlorobut-2-ène qui réagit le plus vite selon un mécanisme SN 1 ou E1.
b)
+
Cl + Cl
+ +
Cl
8 autres
8 autres
Cl + formules
formules
mÈsomËres
mésomères
Les deux carbocations sont tertiaires, mais le second est fortement stabilisé par mésomérie, car il
existe dix formules mésomères ! La charge + est délocalisée sur 10 atomes de carbone, ce qui confère
une stabilité exceptionnelle à ce carbocation.
Rappel : Repérez immédiatement les possibilités de carbocations au pied des groupes phényle. Ils sont
fortement stabilisés par mésomérie car la charge + est délocalisée sur trois atomes du cycle.
c) Un atome possédant des doublets libres et situé à une liaison d’un carbocation peut également
stabiliser celui-ci par mésomérie, comme on le voit dans le deuxième cas ci-après (situation
nl/sigma/lacune). La deuxième formule mésomère que l’on peut écrire fait certes apparaître la charge
+ sur l’atome le plus électronégatif, mais elle permet de respecter la règle de l’octet sur tous les
atomes. Elle est donc également très représentative de l’ion.
O +
O O + Cl
+
Cl
Notez que le premier carbocation est particulièrement instable : il est inconcevable de le voir se
former à une vitesse raisonnable. En effet, non seulement il est primaire, mais de plus il est déstabilisé
par l’effet inductif attracteur de l’oxygène à proximité. En effet, l’oxygène électronégatif tend à attirer
à lui de la densité électronique, ce qui renforce encore la charge + au niveau du carbone.
(s’il se formait, il se réarrangerait sans doute par migration d’un hydrogène…)
3) Profils énergétiques
b) Halogénoalcane secondaire avec très bon nucléophile (ion Br 0 ) très faiblement basique :
mécanisme SN 2 sans ambiguïté. Il y a donc une seule étape. Les profils 1 et 2 conviennent a priori.
c) On sait que pour substituer le groupe OH d’un alcool, il doit être préalablement protonné : la
première étape est donc la protonnation de l’alcool, difficile (il faut une concentration importante
d’acide). Puis le mécanisme SN 1 peut avoir lieu, en deux étapes : c’est le profil n°4.
J : CH4 4 COH1. + Br 0
L : CH4 4 C . + H1 O + Br 0
N : CH4 4 CBr + H1 O
I, K et M sont des complexes activés.
4) Effets de solvant
a) Il est impossible de former le carbocation sans classe CH4. , bien trop instable. De plus, l’ion
iodure est un bon nucléophile. Le mécanisme est donc SN 2 sans ambiguïté :
_ _
+ H3C Br I CH3 + Br
I
Loi de vitesse : Si on suppose la réaction non renversable (ce qui n’est probablement pas très pertinent
H
H
solvant peu polaire/dissociant
solvant plus polaire/dissociant : solvate mieux le
nucléophile que le complexe activé
_
_
I Br
coordonnée de réaction
H3C Br I CH3
Solvant aprotique : l’acétone : l’acétone a une constante diélectrique voisine de celle de l’éthanol.
Pourtant, la nucléophilie de l’ion I 0 y est 200 fois meilleure ! Ceci est dû au fait que l’acétone est un
solvant aprotique. Elle solvate donc beaucoup moins l’ion I 0 que l’éthanol. On dit que l’acétone exalte
la nucléophilie de l’ion iodure.
b) Le substrat est CH4 Nf . , où le nucléofuge Nf est le thioéther CH4 1 S. Comme pour la question
précédente, le carbocation CH4. est inconcevable, et l’on fait agir de plus un bon nucléophile HO0 : le
mécanisme est donc SN 2 sans ambiguïté.
_ CH3 CH3
+
H O
+ HC S
3
HO CH3 + S
CH3 CH3
0
Loi de vitesse : La réaction est non renversable car HO n’est pas un nucléofuge. Le mécanisme étant
constitué d’une seule étape élémentaire, alors l’ordre est égal à la molécularité : 𝑣 =
𝑘 HO0 CH4 4 S .
Effets de solvant :
On voit que lorsque la proportion d’eau augmente par rapport à l’éthanol, la nucléophilie de HO0
chute. On retrouve le résultat de la question a), mais l’effet semble beaucoup plus important dans ce
cas-là.
En effet, les réactifs sont tous les deux chargés : l’eau ayant une constante diélectrique bien plus
élevée que l’éthanol, elle solvate très bien les ions, les stabilise et les sépare fortement.
H
+
CH3 O H O
H3C + + H H
CH3
CH3 H3C
CH3
H
+ déprotonnation
H O dÈprotonnation H O +
+ H
CH3 CH3
H3C H3C
CH3 CH3
Si on considère pour simplifier les réactions non renversables, alors il s’agit de trois réactions
successives dont la première, la formation du carbocation, est l’étape cinétiquement déterminante. Elle
impose donc sa vitesse à l’ensemble de la réaction et on trouve 𝑣 = 𝑘A CH4 4 Cl .
Effets de solvant :
On raisonne uniquement sur l’ecd. Seule 𝑘A intervient dans la loi de vitesse.
Le carbocation et le complexe activé qui lui est proche en énergie et structure sont fortement
stabilisés par les solvants polaires et dissociants, alors que la molécule neutre de départ est peu
affectée. D’où l’accélération de la réaction avec l’augmentation de la teneur en eau. L’eau, avec sa
constante diélectrique particulièrement élevée et les multiples liaisons hydrogène qu’elle peut donner
avec les anions est un solvant optimal pour provoquer l’ionisation des halogénoalcanes (mais elle doit
être mélangée à un solvant organique comme l’éthanol ou l’acétone pour que les halogénoalcanes y
soient solubles !).
d) On constate que la substitution se fait sur un atome de carbone tertiaire. Le mécanisme SN 2 est
donc exclu. On écrit le mécanisme SN 1 :
H3C C2H5 C2H5
ecd + CH3
S H3C + S
H3C + k1
H3C C2H5 CH3 C2H5
_ Br
CH3 Br
H3C + +
CH3
CH3 H3C
CH3
Si on considère pour simplifier les réactions non renversables, alors il s’agit de deux réactions
successives dont la première, la formation du carbocation, est l’étape cinétiquement déterminante. Elle
impose donc sa vitesse à l’ensemble de la réaction et on trouve 𝑣 = 𝑘A C1 HB 1 S . C CH4 4 .
Effets de solvant :
On constate qu’au contraire de ce qu’on observe habituellement pour un mécanisme SN 1, la réaction
ralentit lorsque le caractère dissociant du solvant augmente.
_ C13H27 C13H27
+
H O H3C H3C OH
approche sur H H
l’une ou l’autre R ou S
des faces du carbocation équiprobable
(les faces sont ici équivalentes)
Si ce mécanisme était seul à se produire, on obtiendrait 50% d’alcool R, et 50% d’alcool 𝑆
(indépendamment de la composition du mélange initial), ce qui n’est pas le cas.
2)
Branche de gauche : obtention de l’ester dextrogyre
Dans cette réaction, on estérifie le (S)-octan-2-ol sans modifier la configuration du carbone
asymétrique. Cette réaction entre un chlorure d’acyle et un alcool est très efficace pour synthétiser des
esters et procède par un mécanisme d’addition nucléophile sur le groupe C = O de CH) COCl, suivi
d’une élimination de Cl$ (cette réaction sera revue en 2ème année PC).
Branche de droite : obtention de l’ester lévogyre
En observant les pouvoirs rotatoires, on peut penser que C est l’énantiomère de l’ester précédent. Il y a
donc eu inversion de configuration du carbone asymétrique, donc intervention d’un mécanismeSN 2.
Pour substituer un alcool par mécanisme SN 2, il faut d’abord transformer OH pour obtenir un bon
groupe partant, ici le tosylate : c’est le rôle de la première étape :
bon nucléofuge
O
H pyridine R H O
R OH + H3C S Cl O
S S S CH3
O
CH3 CH3 O
chlorure de tosyle + HCl
(S)-octan-2-ol A B capté par la
pyridine (base
faible)
On rappelle que la pyridine a un triple rôle : c’est le solvant de la réaction ; elle participe au
mécanisme réactionnel en activant le chlorure de tosyle pour qu’il puisse se lier à l’octan-2-ol ; puis,
en fin de mécanisme, elle capte l’ion H & provenant de la fonction alcool de départ.
N N
+
H
pyridine
ion pyridinium
TsO O O
H H
OH O
La réaction est régiosélective, puisqu’on n’obtient pas l’isomère de position où le tosylate se serait
formé sur le OH secondaire.
La formation du tosylate dans la pyridine n’étant pas renversable, on est sous contrôle cinétique.
L’obtention de cet isomère s’interprète donc par une meilleure nucléophilie du OH primaire dans le
diol de départ, en raison d’un moindre encombrement stérique à cet endroit.
NaH fournit l’ion hydrure H $ , qui est une base très forte qui déprotonne la fonction alcool restante.
En raison de la présence du tosylate primaire voisin, la réaction de Williamson intramoléculaire est
quasi-immédiate :
TsO O O O O
H H O H H
O_ O O
_
+ TsO
H3C O Br
A
En solution dans l’éther anhydre et en présence de copeaux de magnésium, on synthétise
l’organomagnésien B (la fonction éther-oxyde est insensible aux organomagnésiens) :
H3C O MgBr
B
L’addition nucléophile d’un organomagnésien sur CO* conduit à la fonction carboxlate... qui se
protonne ensuite en acide carboxylique lors de l’hydrolyse acide :
O
H3C O
OH
C
La dernière étape consiste à régénérer la fonction phénol. HI est en effet un acide très fort, qui
protonne l’oxygène de l’éther-oxyde. Le bon nucléophile I # peut alors substituer le phénol selon un
mécanisme SN 2 :
_ O
+
I H3C O CH3I D +
H OH
C
D est l’acide 4-hydroxybenzoïque, comme cela était mentionné dans l’énoncé :
O
HO
OH
D
Le passage par l’éther méthylique a eu pour objectif de protéger le groupe hydroxyle. En effet, sa
présence était incompatible avec celle d’un organomagnésien. Ceux-ci étant des bases très fortes, ils
auraient été immédiatement détruits en captant les H , des fonctions phénol des molécules voisines.
Un organomagnésien est incompatible avec tout acide, même très faible.
Remarque : Ce sont bien ces deux groupes OH qui s’acétalisent, car ils sont très proches (ils sont en cis
du cycle et distants d’un seul carbone ; l’autre groupe OH est trop éloigné, notamment car il est situé
en trans).
b) On introduit alors un équivalent d’hydrure de sodium dans la solution précédente. La fonction
acétal est insensible aux bases, on obtient donc bien l’alcoolate voulu :
NHCOCH3 NHCOCH3
N N
N N
_
HO O N N O O N N
+ H + H2
O O O O
c) On introduit un équivalent de chlorure de benzyle. On obtient alors l’éther benzylique (par
mécanisme SN 2) :
NHCOCH3
N
N
_
O O N N NHCOCH3
Cl + N
N
O O
O O N N
O O
+ Cl
O O N N + N
H dilué O O N
O
+ H2O
+
O O HO OH
O O O O
_ _
O O
O O
3) La formule brute de C permet de calculer son degré d’insaturation. Une molécule saturée avec 9
atomes C comporterait 2×9 + 2 = 20 atomes d’hydrogènes et halogènes. Comme il y a ici 16, on en
déduit 𝐷𝐼 C = 2.
La simple analyse des formules brutes montre donc que A% , qui avait 7 atomes C, a incorporé les 2
atomes de carbone du 1,2 dibromoéthane, avec expulsion d’un atome Br. Les fonctions ester semblent
conservées (4 atomes O, deux insaturations).
Comme l’ion malonate est un bon nucléophile, on en déduit qu’il s’est produit une substitution
nucléophile, d’un ion bromure par l’ion malonate, par mécanisme nécessairement SN 2 car le 1,2-
dibromoéthane est primaire :
O O
O O
_
O
_
O
O O +
Br
Br
Br
+ Br C
4) Entre C et D, il y a perte d’un atome H et de l’atome Br. Le degré d’insaturation est donc
Br
+ Et O
Br
O O _
O O
+ Br
D
Le cycle obtenu est très tendu, mais la réaction est très favorable car elle est intramoléculaire.
Malgré tout, elle est en concurrence avec la réaction intermoléculaire (ci-dessous), celle-ci étant
minimisée en travaillant en milieu dilué (diminue la fréquence des chocs bimoléculaires).
Réaction concurrente :
O O O O
_ _
O O O O
Br Br