Vous êtes sur la page 1sur 4

LES RECIDIVES

La récidive est une cause d'aggravation de la sanction pénale générale et ce qui


signifie qu'elle n'est pas spécialement prévue par le texte d'incrimination, mais dans
la partie générale du Code pénal, contrairement aux circonstances aggravantes.

Il y a récidive lorsqu'une personne, après avoir été définitivement condamnée pour


une infraction, commet une nouvelle infraction. Cette personne est appelée
récidiviste par opposition au délinquant primaire.

La récidive est une cause d'aggravation de la peine applicable à la deuxième


infraction. L'aggravation est due au caractère présumé dangereux du récidiviste.
Depuis la loi n° 2005-1549 du 12 décembre 2005 relative au traitement de la récidive
des infractions pénales, la réitération seconde la récidive.

La récidive est soumise à certaines conditions générales qui doivent toujours être
remplies, mais l'aggravation varie selon les cas de récidive.

I. LES CONDITIONS GENERALES DE LA RECIDIVE


Ces conditions tiennent d'abord à la condamnation antérieure appelée premier terme
de la récidive ; la deuxième condamnation est appelée deuxième terme de la
récidive.

 Le premier terme de la récidive

Il doit présenter plusieurs caractères, faute de quoi, il n'y aura pas récidive.

1. La condamnation antérieure doit avoir prononcé une peine. Une


condamnation à une mesure de sûreté ne compte pas. Ex: une mesure de
sûreté pour un mineur ou une dispense de peine.
2. La condamnation antérieure doit être définitive au jour où est commise la
deuxième infraction, c'est-à-dire non susceptible de voies suspensives de
recours.
3. La condamnation doit avoir été prononcée par une juridiction française ou par
une juridiction pénale d'un pays membre de l'Union européenne. Les
condamnations prononcées par les autres tribunaux étrangers ne sont pas
prises en compte.
4. La condamnation antérieure ne doit pas avoir été effacée par une amnistie ou
par une réhabilitation.

La preuve du premier terme s'effectue par le biais du casier judiciaire.

 Le deuxième terme de la récidive

La deuxième infraction doit parfois être identique à la première mais peut être parfois
différente. Si elle est identique, la récidive doit être spéciale. Si elle est différente, la
récidive doit être générale. Dans la plupart des cas, la récidive est générale.

1
Parfois, la récidive est perpétuelle, parfois temporaire. Si elle est perpétuelle, peu
importe le délai qui sépare la deuxième infraction du premier terme. Si elle est
temporaire, il y a un délai qui varie selon les infractions.

II. LA RECIDIVE DES PERSONNES PHYSIQUES ET MORALES

Le Code pénal prévoit la récidive des personnes physiques. Il y a cinq cas de


récidive. Théoriquement, il y aurait pu en avoir neuf, mais on n'avait pas voulu qu'une
peine criminelle puisse être aggravé par une contravention. Cependant, le législateur
a depuis conservé ces cas de récidive, mais créé la réitération d'infractions.

Depuis la loi n° 2007-1198 du 10 août 2007 renforçant la lutte contre la récidive des
majeurs et des mineurs, des peines minimales sont prévues pour les différents cas
de récidive et en fonction de la peine encourue. Lors de la première récidive, le juge
peut s'en écarter « en considération des circonstances de l'infraction, de la
personnalité de son auteur ou des garanties d'insertion ou de réinsertion présentées
par celui-ci ». Lors de la seconde récidive, le juge peut encore s'en écarter, mais à
condition que « l'accusé présente des garanties exceptionnelles d'insertion ou de
réinsertion ».

 La récidive criminelle ou de crime à crime

Cette récidive est la plus simple. Le premier terme est une condamnation pour crime
et le second terme est un crime. Cette récidive est une récidive générale : peu
importe que le second crime soit différent du premier. C'est une récidive perpétuelle  :
aucun délai n'est requis entre le premier crime et la commission du second crime.

Le taux d'aggravation varie selon la peine du deuxième crime. Un crime puni d'une
peine de quinze ans fait encourir à son auteur une peine de trente ans. Un crime
puni de vingt ou trente ans de réclusion ou de détention criminelle fait encourir à son
auteur une peine à perpétuité.

Le minimum encouru est de 

 cinq ans, si le crime est puni de quinze ans de réclusion ou de détention ;


 sept ans, si le crime est puni de vingt ans de réclusion ou de détention ;
 dix ans, si le crime est puni de trente ans de réclusion ou de détention, et
 quinze ans, si le crime est puni de la réclusion ou de la détention à perpétuité.

 La récidive de délit à crime

 Cette récidive est une innovation du nouveau Code pénal. Le premier terme
est une condamnation pour un délit que le texte d'incrimination punit de dix
ans d'emprisonnement (ex: trafic de stupéfiants). Le deuxième terme est un
crime. C'est une récidive perpétuelle et générale.
 L'aggravation de la peine et les peines plancher sont identiques à celles de la
récidive de crime à crime.

2
 La récidive de crime à délit

Le premier terme est une condamnation pour crime et le deuxième terme est un délit
que le texte d'incrimination punit de plus d'un an d'emprisonnement mais de moins
de dix ans. C'est une récidive générale et temporaire : il faut que le délit ait été
commis dans un délai de cinq ou dix ans après le premier terme.

L'aggravation consiste à doubler le maximum prévu par le texte du délit.

La peine minimale encourue est de :

 un an, si le délit est puni de trois ans d'emprisonnement ;


 deux ans, si le délit est puni de cinq ans d'emprisonnement ;
 trois ans, si le délit est puni de sept ans d'emprisonnement ;
 quatre ans, si le délit est puni de dix ans d'emprisonnement.

En cas de deuxième récidive, la peine encourue pour certaines infractions


particulièrement graves doit être de la prison, sauf décision spécialement motivée de
la juridiction.

 La récidive de délit à délit ou récidive correctionnelle

Il y a deux cas. On ne parle ici que du deuxième. Le premier terme est une
condamnation pour délit, le deuxième est un délit. C'est une récidive temporaire (cinq
ans) et une récidive spéciale. Il faut que le deuxième délit soit identique au premier
ou fasse partie de la même famille de délit que le premier. Exemple de famille : vol,
escroquerie, abus de confiance, recel.

Le taux d'aggravation est le doublement du maximum prévu par les textes


d'incrimination.

Les peines minimales encourues sont identiques à celles du cas précédent de


récidive.

Le second cas de récidive correctionnelle est la récidive d'une contravention de


cinquième classe. Dans le cas prévus par la loi, la commission d'une infraction de
cinquième classe durant un délai de trois ans. La loi n° 2003-495 du 12 juin 2003 a
ajouté un certain nombre de ces cas.

 La récidive de contravention à contravention

Tout d'abord, elle n'existe que si le texte d'incrimination la prévoit expressément. Il


n'est nullement nécessaire que le texte d'incrimination du crime d'atteinte à la sûreté
de l'État la prévoit. En général, il est systématique que le texte d'incrimination prévoit
la récidive de contravention à contravention.

Cette récidive n'existe que pour les contraventions de cinquième classe. Il s'agit
d'une récidive spéciale. Il faut que la deuxième contravention soit totalement
identique à la première. C'est une récidive temporaire avec un délai d'un an. Le taux

3
d'aggravation consiste à porter le maximum de l'amende au maximum des peines de
police, c'est-à-dire 3 000 €.

 La récidive des personnes morales

Il faut que les conditions générales de la récidive soient remplies. Pour les personnes
morales, le Code pénal prévoit cinq cas de récidive comme pour les personnes
physiques. La seule particularité concerne le montant de l'aggravation. L'aggravation
consiste à décupler le montant de l'amende, qui est déjà à peu près cinq fois
supérieure à celle qui peut être infligée à un individu. Dans les cas les plus graves, la
récidive peut entraîner la dissolution de la personne morale, même si le texte
d'incrimination ne le prévoit pas.

Vous aimerez peut-être aussi