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Introduction
· Tissu : toile de fond de notre œuvre, Jean Taillardat (helléniste) parle de « matrice
métaphorique » : Le métier de Zeus, mythe du tissage et du tissu dans le monde gréco-romain de
John Scheid (latin) et Jesper Svenbro (grec) en 1994.
· « Le tissu est obtenu par l’entrecroisement d’un fil vertical, senti comme mâle, et d’un fil tendu
à l’horizontale, senti comme féminin » - Pierre Souzeau
· Un chapitre, « Le tissage politique à Rome » est issu de la première partie et donc se concentre
sur Rome à John Scheid.
· Dans quelle mesure peut-on considérer que la métaphore du tissu politique illustre
l’importance du mythe dans les sociétés antiques ?
Dans quelle mesure la métaphore du tissu politique illustre l’importance du mythe dans les sociétés
antiques?
· Le tissage : l’idée de tissage apparaît dans l’approche comparatiste. Qui est en réalité une
approche contrastive dans la mesure où le but premier est de faire apparaître les liens et surtout les
différence entre deux sociétés : la société grecque et la société latine.
L’image du tissu est alors tout à fait importante dans la mesure ou elle implique un maillage et donc
une interdépendance des éléments.
· Le mythe : lesb auteurs précise que e mot est bien choisi. Il ne s’agit pas d’une variation ou du
remplacement du terme « mtaphore ». cela implique donc qu’il ne s’agit pas d’une comparaison ou
d’une simple association de terme mais d’une histoire, d’une création à proprement parlé.
Et c’est en puisant dans le sens du mot que l’on comprend le lien que l’auteur soumet.
Le mythe a pour principale caractéristique son caractère collectif : il se fonde et se perpétue
par et grâce au collectif.
c’est une histoire qui fait partie du « savoir partagé », de l’imaginaire collectif mais qui l’alimente
aussi.
Il est également intéressant de le considérer dans le contexte gréco-romain ou il tient une
importance centrale. Il est considéré comme relativement stable dans la mesure ou, bien que
hétérogène, sa perpétuation n’y est pas remise en cause
C’est justement le caractère collectif du mythe qui mène la réflexion dans cette ouvrage.
Il s’agit, pour optimiser la compréhension, d’assembler ces définitions dans le but de comprendre de
comprendre le rôle de ce mythe dans la formation de ce tissage politique. Le mythe et les rituels
sont liés car selon l'auteur il existe une « concaténation de catégories ». Concaténation, du latin cum
(avec) et catena (liaison) désigne un enchaînement d’action mises bout à bout.
Cela signifie qu’au sein d’une société, d’une culture, il existe des images effectives dans plusieurs
domaines, celles ci s’emboitent et s’enchainent et permettent de créer du sens.
Ce sont finalement ces mythes qui constituent le lien entre la cité et le tissu en question.
Dans la mesure ou ces images sont comprises et partagées par la majorité des individus (ici ds
citoyens) elle constitue un imaginaire collectif
Ce qui peut être considéré comme imaginaire et subjectif devient une vérité générale, un principe,
un mode de vie et de penser qui n’est pas remise en question
les mythes sont en plus pleinement assimilé car ils sont le point de départ de l’éducation des enfants
grecs et romains. les textes d’homère puis de virgile sont les supports d’apprentissage de la lecture
et de la grammaire, ils sont à connaitre par coeur.
sans ces apprentissages, le jeune garcon ne peut devenir un citoyen.
c) l’application au politique
bien que ce livre aborde trois domaines d’application : le mariage, le poétique et le politique. C’est
sur ce dernier que la suite de cet extrait se porte. Il faut cependant pas prendre ce livre pour ce qu’il
n’est pas : une iconologie. On n’y étudie pas les représentations et leur approche allégorique mais
bel et bien le lien direct des images mythiques transposées à la politique.
Les mythes jouent un rôle capital dans ses sociétés car ils inspirent le mode de vie des grecs et des
romains. Mais il est d’autant plus intéressant pour nous, lecteurs contemporains, car il nous offre
une grille de lecture et de comprehension sur ces sociétés.
En effet, les mythes ayant une importance majeure, il est évident que, à l’instar de l’image de
l’olivier de marcel Detienne, on puisse y trouver des solutions.
il faut alors, pour tenter de comprendre l'état d’esprit romain, se détacher de la considération
rationnelle de la science politique, celle que les penseurs des sociétés occidentales se sont forcés
d'écarter.
il s’agit de considérer la pré-figuration symbolique permises par les mythes. ces derniers nous
délivrent en effet une vision de l’ordre.
il existe alors, deux réels courant de pensée politiques si on peut dire cela comme ca. dans les deux
cas, les dieux en sont les piliers. cela s’observe meme à une echelle plus restreinte : le calendrier
politique calquée sur le calendrier religieux, les offrandes , les jeux et autres pratiques.
les mythe fait le politique car il s’y infiltre et garatie le bon fonctionnement des cycles politiques.
ils garantissent également l’unité
a) Déchirures et fractures
- un contexte trouble (division, guerre civile)
- étudient les textes de oracles du IIe siècle avant JC
période des Gracques, période sombre : Tiberius Gracchus et Caius Gracchus, deux tribuns frères,
tentent de réformer le système romain, leur coûtera la vie
politique avantage plèbe, fureurs sénat, guerre civile, DIVISION PROFONDE
- sombres présages (pluies de lait, d’huile de pierres, naissance d’un androgyne
rapportée par Phlégon de Tralles)
- attardons nous sur l’androgyne : au delà de la dimension extraordinaire,
inquiétante, unit ce qui devrait être séparé
- cf mythe de l’androgyne de Platon ; amour = quête de la moitié ; équilibre
est trouvé lorsqu’il y a couple (regardons ici stèles funéraires étrusques : en
Égypte comme en Étrurie, les portraits funéraires donnent bien souvent à
voir des couples réunis pour l’éternité par la matérialité de la sculpture. Le
couple étrusque figuré sur l’urne cinéraire représente ainsi les époux unis
dans l’au-delà, partageant une même éternité. L’image du couple
transcende la mort.)
- androgyne NE PEUT s’associer, car prématurément réuni
“il importe à la cité de tenir séparé au départ ce qui va être uni ensuite” ; métaphore de la division
du peuple romain
- le mythe au secours de la crise que traverse le peuple romain : “qu’on revêtit la
vénérable perséphone de vêtements chamarrés afin que cessent les malheurs”
(hupasmata poikila) : investiture, ou péplophorie ; au delà de l’offrande, forte
dimension symbolique...
c) Un rituel récurrent
- Silius Italicus, dans les Puniques, nous relate un épisode de la guerre contre Carthage
durant lequel les matrones romaines offrent à Junon un vêtement brodé de leurs
mains
+ sumploke, couronne d’or, entrelacement : le poète comprend donc la métaphore
- à Rome comme à Athènes
- une tradition akhaïstì, à la grecque (précision apportée par l’oracle lui
même)
- chant VI de l’Iliade : offrande des Troyennes à Athéna
“rassemblez les plus vénérables Troyennes ; allez avec les victimes dans le temple d’Athéna
victorieuse, et déposez sur les genoux de la déesse le plus grand et le plus magnifique voile qui soit
dans vos palais, celui qui vous est le plus cher à vous-même”
- une habitude, rituel récurrent lors de crises qui mettent à mal unité romaine
Hermann Diels, Sibyllinische Blätter: si les textes des oracles retrouvés ne mentionnent pas le détail
de ces rituels, c’est qu’ils sont récurrents ; que cette pratique “est si courante qu’elle n’a pas été
mentionnée, considérée simplement comme allant de soi”
c) Le jeu de Troie, le jeu de la trame : un outil politique pour renouer les liens au sein du tissu social
· Mais comme on l’a vu, les jeunes sont armés, il s’agit d’une pyrrhique : on simule une danse
martiale, un combat armé. Mais comme on l’a vu, il serait, au vu des nombreuses situations en
lesquelles on célèbre ces jeux, trop réducteur d’en faire la guerre comme sa seule essence.
· En réalité, tous les jeunes qui s’y affrontent sont romains, ils font partie du même tissu social
(=/= déclaration de guerre auprès de la columna bellica qui consiste à jeter une lance sur un lopin de
terre acheté par un prisonnier de guerre non romain).
· Comme Platon décrit la haine entre courageux et tempérants, n’assisterait-on pas alors à la
représentation des combats entre les deux parties contraires d’un tissu, d’abord séparées puis unies
? Dès lors, on mimerait la guerre pour mieux instaurer la paix au sein du tissu social. Les jeunes
tissent un parcours destiné à tisser une paix civile et une unité sociale au sein du populus réuni.
· Sous le règne d’Auguste né de l’assassinat de Jules César devenu le divin Jules, le climat est à
la guerre civile entre les grandes familles nobles de Rome. C’est de cette période que Virgile a été
spectateur. Ce sont dans ces familles en tension qu’on recrutait les pueri, ces jeunes garçons qu’on
mettait au cœur du spectacle. C’était alors pour les aristocrates un moyen de s’illustrer, et c’était en
même temps un moyen de rétablir la paix : le même vœu de concorde et de paix était réalisé par les
participants avec l’organisateur. Organiser un jeu c’est donc aussi refuser les dissensions ; être le
tisserand d’une paix sociale « médiatiquement imposée », pour reprendre quelque peu les termes
d’Asinius Pollion qui s’est révolté contre la pratique.
Conclusion :
Ainsi, ce texte nous permet de comprendre le lien existant entre les rituels et les croyances
mythiques et le fonctionnement politique dans ces société marqué par des mythes divins ayant pour
but d’expliquer le réel et d’en inspirer les actions.
Ces derniers sont à l’origine du tissu politiques qu’ils forment à l’aide d’images et de rituels qui font
partie d’un imaginaire collectif partagé par tous.
Mais cette idée de tissu, de maillage, est également intéressante lorsqu’elle est considérée dans son
prolongement. En effet, c’est une expression que l’on peut encore trouver aujourd’hui. Mais la
source des images qui forment le lieu politique commun n’est pas le même. En effet, dans les
sociétés occidentales contemporaine, les mythes divins n’existent pas. Mais la volonté de former un
tissu politiques se voit par moment impulsé par les acteurs politiques eux-mêmes, à travers des
campagnes « nationalistes » ( ?)
L’imaginaire collectif puise alors ses sources dans de nouveaux symboles et rituels, totalement
ancrés dans les habitudes des individus : Marianne et la marseillaise, le suffrage universel et secret,
les devises nationales…