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utilisables en apiculture
par Florentine GIRAUD et Jean-Marie BARBANÇON
Définitions Introduction
Règle absolue,
présentent la plus longue et la plus
apicoles
sera a fortiori eff icace contre des
germes de résistance moindre.
Ainsi le passage des cadres à la et à chaque fois que cela est possible,
chaudière à cire n’est-il pas une méthode elle doit se pratiquer afin de limiter le
de désinfection, puisqu’il ne satisfait pas développement et l’accumulation de
à ce critère (température largement in- micro-organismes pathogènes.
suffisante).
l Les visites sanitaires de prin-
La congélation ne permet pas non temps et d’automne doivent comprendre
plus de détruire ou d’inactiver les spores le nettoyage et la désinfection des pla-
des agents pathogènes évoqués plus teaux. Il est en effet important de débar-
haut. rasser la colonie de tous les débris et
cadavres accumulés pendant l’hiver et
Pour effectuer une désinfection, on d’éliminer les éventuels agents patho-
peut avoir recours à des méthodes phy- gènes. De même avant l’hivernage, il est
siques (chaleur sèche ou humide, ionisa- préférable de réduire au maximum la
tion) ou chimiques (solutions ou gaz). flore microbienne nocive, car l’immu-
nité de la colonie et des abeilles risque
Le choix d’une technique dépend de : aussi d’être affectée par la lutte contre le
• la taille du cheptel et de la quantité froid et le confinement.
de matériel à traiter,
• la nature du matériel à désinfecter, l Un essaim ou une colonie ne sont
• l’agent infectieux visé. introduits dans une ruche que si tous les
éléments (plateau, corps, couvre-cadres,
La désinfection du matériel de la cadres) ont été, au préalable, correcte-
miellerie ne sera pas évoquée : elle re- ment nettoyés et désinfectés. On ne fait
lève de l’hygiène des denrées alimen- jamais de transvasement, quel qu’en soit
taires et n’a pas d’incidence sur la santé le motif, sans avoir réalisé une désinfec-
des abeilles. tion du matériel d’accueil.
La chaleur sèche
pecte.
Opérations préalables
Obtenue par la flamme
à la désinfection
On utilise une lampe à souder avec
Le matériel vétuste ou en mauvais cartouche de butane ou un chalumeau à
état doit être détruit : il ne peut être dés- gaz (type lance flamme agricole) fonc-
infecté correctement s’il présente des tionnant au butane ou mieux au propane,
fissures, des anfractuosités, des aspérités qui craint moins le froid, si on travaille
et risque de ne pas supporter les diverses en extérieur, la préparation, désinfection
manipulations s’il est fragilisé. du matériel se faisant plutôt en hiver.
Inconvénients
• conditionnem-
ent et transport
• coût (à évaluer)
Traitement à la cire
microcristalline
d’un corps et
d’un couvre-cadres
en bois.
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tériel suite au traitement (après sé- Pour quel matériel ?
chage et refroidissement) Tout le matériel peut être désinfecté
Inconvénients par trempage dans une solution d’eau de
• investissement matériel lourd au Javel mais ce procédé est particulière-
départ ment indiqué pour le matériel qui ne
• pour les petites exploitations la supporte pas la désinfection à la flamme.
cuve de trempage peut être malgré Théoriquement les rayons garnis de
tout de taille relativement réduite cire peuvent aussi être traités de cette
(hauteur), mais dans ce cas le tra- manière, par contre dès qu’ils contien-
vail devient fastidieux puisque par nent des matières organiques (débris au
exemple, pour traiter un corps de fond des alvéoles, réserves), le contact
ruche il faudra immerger les faces entre la solution et les micro-organismes
les unes après les autres risque d’être insuffisant et la désinfec-
• manipulations potentiellement tion incomplète.
dangereuses et devant être réali- Il faut rappeler que la Javel n’a
sées à l’air libre aucun effet nettoyant et que son pouvoir
désinfectant ne s’exprime que sur des
Les méthodes chimiques supports propres.
L’eau de Javel
Pour quel type d’apiculture ?
Cette méthode s’adresse à tous les
Précautions et réalisation pratique :
apiculteurs.
voir Annexe 2, p. 396.
La soude caustique
cruster ou à le couper lors de la
mise sous tension (utilisation pos-
sible d’œillets pour y remédier)
Précautions et réalisation pratique : • manipulations potentiellement
voir Annexe 3, p. 397. dangereuses.
L’acide acétique
tement de recherche en agriculture
(USDA) a étudié le pouvoir désinfectant
de l’ozone, qui est un puissant oxydant Précautions
(James, 2011). Ils ont cherché à déter- Consultation conseillée de la fiche
miner quels seraient pour les cadres gar- technique de l’INRS no 24 (cf. biblio).
nis de cire, les niveaux d’exposition Produit inflammable, pouvant occa-
nécessaires pour obtenir une efficacité sionner des brûlures par contact.
vis-à-vis de la teigne ainsi que des Stocker hors de portée des enfants,
spores d’Ascosphæra apis (agent de la loin de toute source de chaleur et de ma-
mycose du couvain) et de la loque amé- tière inflammable.
ricaine. Éviter tout contact avec la peau et les
yeux, ne pas respirer les vapeurs (irri-
En augmentant soit le temps d’expo-
tantes pour les voies respiratoires).
sition, soit la concentration, soit les
deux, ils ont obtenu un effet létal Utilisation
d’abord sur les larves et immatures de la Utilisé par évaporation, il a bonne
teigne, puis sur les spores d’Ascosphæra activité contre les spores de Nosema et
apis et enfin, en augmentant aussi la contre les teignes.
température et l’humidité, sur les spores Placer 2 ml d’acide acétique à 80 %
de Paenibacillus larvae. par litre de volume à traiter dans une
coupelle (au-dessus des cadres si c’est
En janvier 2013, la même équipe a sur une pile de corps ou de hausses).
publié des résultats concernant l’activité Fermer les différentes ouvertures et
de l’ozone sur des rayons contaminés laisser agir 7 à 8 jours.
par divers pesticides (James et al., Les larves de teigne, en particulier si
2013). L’ozone serait capable de dimi- elles sont dans un cocon, sont moins
nuer les taux de coumaphos, de fluvali- sensibles à l’acide acétique que les œufs
nate et d’autres pesticides pouvant et les adultes : pour avoir une bonne ef-
s’accumuler dans la ruche, ceci avec une ficacité les cadres doivent être traités im-
meilleure efficacité pour la cire la moins médiatement après leur retrait des
âgée (moins de trois ans) que pour les ruches, ou bien il est nécessaire de faire
rayons les plus anciens (plus de 10 ans). un deuxième traitement pendant la pé-
riode de stockage afin de détruire tous
D’autres études sont nécessaires
les stades du papillon.
pour évaluer les modalités d’utilisation
Bien aérer le matériel, pendant 48 h,
de ce procédé de désinfection par les
avant de le réutiliser.
apiculteurs, mais il semblerait qu’une
Les fils des cadres doivent être en
chambre de fumigation à l’ozone ne soit
acier inoxydable, sinon ils sont attaqués
pas un équipement inaccessible…
par l’acide et fragilisés.
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D’après le guide de la FAO1, cette environ à une mèche) que l’on place
méthode ne permet pas de tuer les spores dans un récipient en métal sur le dessus
de Nosema dans la nourriture. Le miel du matériel et que l’on enflamme (avec
doit donc être extrait des cadres avant un peu de journal pour la poudre). Les
traitement et ne pas être donné en nour- différentes ouvertures doivent être obtu-
rissement aux abeilles. rées pour que le gaz ne s’échappe pas du
Le dioxyde de soufre
volume à traiter.
Une bonne aération est ensuite né-
cessaire avant la mise en contact avec les
Précautions abeilles.
Consultation conseillée de la fiche Pour une efficacité optimale contre
technique de l’INRS no 41 (cf. biblio). la fausse teigne, l’opération doit être re-
Le dioxyde de soufre, appelé aussi nouvelée toutes les trois semaines car le
anhydride sulfureux, est très irritant. gaz ne tue pas les œufs.
Il faut éviter tout contact avec la peau Remarque : l’utilisation de dioxyde
et les yeux et ne surtout pas inhaler les de soufre a été autorisée pour la lutte
vapeurs. contre le frelon asiatique, à titre déroga-
toire, pendant 120 jours (jusqu’au 5 jan-
Utilisation vier 2014) par arrêté du 21 août 2013,
Ce gaz est surtout utilisé dans la vi- par les ministères de l’écologie et de
nification pour son effet inhibant le dé- l’agriculture.
veloppement de certaines bactéries et
levures.
En apiculture c’est pour son action
Les méthodes
insecticide qu’il est employé dans le trai- qui ne sont plus
tement des hausses et des cadres contre ou pas autorisées
l’infestation par la petite (Achroea gri-
sella) ou par la grande (Galleria mello- Les méthodes actuellement retenues
nella) fausse teigne. visent à préserver la santé des abeilles,
On l’utilise aussi pour tuer les en empêchant le développement d’a-
abeilles d’une colonie devant être dé- gents pathogènes, mais elles ne doivent
truite. pas nuire à celle des consommateurs. Il
On peut acheter le soufre solide sous faut garder à l’esprit que tout produit ap-
forme de mèches ou de poudre (fleur de pliqué à l’intérieur de la ruche risque de
soufre) dans les coopératives agricoles se trouver en contact avec les abeilles (il
ou certaines jardineries. ne doit donc pas leur être néfaste) et avec
Le dégagement gazeux est obtenu les produits consommés par les humains
par brûlage des mèches soufrées (une (miel, pollen, propolis, gelée royale). De
mèche pour un volume de 100 l) ou de ce fait, les procédés de traitement du ma-
fleur de soufre (une poignée équivaut tériel doivent avoir un agrément pour un
1 – FAO : Food and Agriculture Organization (of the United Nations) = Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture.
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Attention
Les recommandations d’usage qui sont données dans cet article ne se substituent aucunement aux
recommandations fournies par le fabricant des différents produits (cire microcristalline, eau de Javel,
soude caustique) détaillées sur leur emballage.
L’utilisateur doit prendre connaissances des informations réglementaires, des précautions d’emploi
et des mesures de sécurité en cas d’accident, présentes sur le conditionnement commercial, et utilise
ces substances sous sa seule responsabilité.
Numéros de téléphone d’urgence, en cas d’accident : 15 (SAMU), 18 (pompiers), 112 (appel d’ur-
gence européen).
Installation
C’est une solution aqueuse d’hypochlorite de Elle ne doit être diluée qu’avec de l’eau froide
sodium, NaClO (avec du sel, NaCl), dont le pouvoir ou tiède, et être utilisée seule pour éviter le dé-
oxydant est utilisé pour la désinfection. gagement de chlore gazeux, gaz très irritant, ca-
Elle se présente sous forme liquide avec dif- pable de déclencher une crise d’asthme chez les
férents degrés de concentration. personnes sensibles. Il ne faut donc pas la mélan-
ger à d’autres produits ménagers, tels que détar-
On trouve aussi dans le commerce des subs- trants, vinaigre…
tituts sous forme solide, qui sont constitués de di-
chloroisocyanurate de sodium. Après adjonction
Degré Concentration
Dénomination Usage Conditionnement
chlorométrique en chlore actif
concentrés, extraits ou doses recharges de 250 ml
eaux de Javel concentrées
grand public (berlingots)
36 °chl 9,6 %
bouteilles
eaux de Javel grand public prêtes à l’emploi
9 °chl 2,6 %
flacons ou
hypochlorite de sodium industriel 47-50 °chl 13 %
bouteilles en plastique
flacons ou
hypochlorite de sodium industriel 100 °chl 24-25 %
bouteilles en plastique
Remarque : On trouve désormais dans les grandes surfaces de bricolages, des bidons de 5 l (ou plus) d’extrait de Javel
titrant à 9,6 % c.a.).
Il est donc conseillé après usage de laisser la Exemples : pour obtenir un bain de trempage
solution de trempage (réalisée en respectant les de 100 l (+ 0,5 l)
dilutions préconisées) qui est plus ou moins dé- • 20 bouteilles de Javel de 1 l à 2,6 % c.a. (ou
composée suivant la quantité de matériel traité, 4 bidons de 5 l à 2,6 % c.a.) + 80 l d’eau + 0,5 l de
exposée un certain temps aux UV, hors de portée tensio-actif,
des enfants et des animaux, et de la diluer au • 20 berlingots d’extrait de Javel à 9,6 % c.a.
maximum avant de la rejeter dans le réseau d’as- + 95 l d’eau + 0,5 l de tensio-actif.
sainissement.
La solution de trempage perd de son activité
Conservation au fur et à mesure de son utilisation et il faut donc
régulièrement la renouveler si la quantité de ma-
Toujours à l’abri de la chaleur et la lumière. tériel à traiter est importante.
Le concentré de Javel, commercialisé sous On peut aussi, après deux utilisations du bain,
forme de dose recharge (berlingot) ne se conserve le régénérer en ajoutant la moitié de la quantité
que 2,5 à 3 mois après sa fabrication. de Javel mise au départ, mais il ne faut pas dépas-
ser 6 trempages pour un même bain.
Pour obtenir un litre d’eau de Javel à 2,6 %
c.a. à partir d’un berlingot de 250 ml, il faut le Bien rincer à l’eau claire après les opérations
vider dans une bouteille d’eau de Javel vide (pour de désinfection.
éviter le risque de confusion avec une boisson) et
compléter avec 750 ml d’eau froide. Cette solution Il est possible, pour essorer les cadres, de les
se conserve à l’abri de la chaleur et la lumière en- passer à l’extracteur, qui devra ensuite être conve-
viron 1 an (http://www.eaudejavel.fr/pdf/GP_fic nablement nettoyé.
he1_conseils.pdf).
Pour réaliser une désinfection efficace (acti- On peut se procurer la soude caustique en
vité sporicide), il faut faire tremper le matériel droguerie. Il faut choisir un produit contenant de
pendant 30 minutes dans une solution à environ la soude caustique sans aucun additif, et de pré-
0,5 % c.a, en agitant de temps en temps. férence sous une forme liquide qui se conserve
plus facilement. Il est conseillé d’acheter une so-
Il est impératif de porter des vêtements et • Facultatif : liens pour attacher les cadres en
des gants de protection en matière adaptée au paquets.
risque corrosif que représente la soude (risque
chimique) ainsi que des lunettes de sécurité à pro- • Crochet pour manipuler le matériel (plon-
tection latérale, lors de son utilisation. ger et sortir du bain).
• Jet d’eau puissant ou appareil haute pres-
Avoir à portée de main une alimentation en sion.
2 – Pour satisfaire à la réglementation (circulaire du 06/06/53, INERIS), les mélanges alcalins rejetés dans un réseau
public d’assainissement, un milieu naturel ou un puits absorbant artificiel, doivent être neutralisés à un pH
compris entre 5,5 et 8,5 et avoir une température de 30 °C maximum.
Il est possible de mesurer le pH (à l’aide de kits vendus dans le commerce), et de procéder, si les valeurs de pH
obtenues sont supérieures à 8,5, à une neutralisation du bain de trempage, à l’aide de vinaigre domestique ti-
trant à 8° d’alcool.
Pour un bain de 10 l à 4 %, c’est-à-dire contenant 400 g de soude, comme proposé plus haut, dans lequel
aucun matériel n’a encore été traité, le pH se situe à 14. Pour ramener le pH de cette solution à 8,5, il faudrait
lui ajouter 7,5 l de vinaigre à 8°.
Si après usage le pH du bain de départ (10 l à 4 %),
• est à 13, il faudrait ajouter 0,75 l de vinaigre à 8°,
• est à 12, il faudrait ajouter 75 ml de vinaigre à 8°,
• est à 11, il faudrait ajouter 7,5 ml de vinaigre à 8°.
Pour simplifier, pour un pH compris entre 9 et 11, il suffit d’ajouter un fond de verre de vinaigre à 8° au bain pour
ramener le pH dans les valeurs autorisées pour le rejet.