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Règles de conception et de calcul des structures CBA 93

Règles de conception et
de calcul des structures
CBA 93

F. ACHOUR - CNERIB

CNERIB 1 Cycle de formation 2005


Règles de conception et de calcul des structures CBA 93

Généralités
I- 1- Evolution des méthodes et des règles de calcul des structures
A la suite du développement de la théorie d’élasticité, les structures sont calculées
comme étant des systèmes élastiques, homogènes et isotropes, par la méthodes des
contraintes admissibles. Cette méthode consiste à comparer les contraintes sous
charges maximales à des fractions de la résistance des matériaux.
Après différents essais, cette méthode est appliquée au béton. Parmi les règlements de
calcul des structures en béton armé, basés sur cette théorie, le CCBA 68 qui est un
règlement dit aux contraintes admissibles.
La méthode des contraintes admissibles, avec l’utilisation du béton fissuré en traction a
été universellement utilisée, par la suite dans certains pays, on passe au
dimensionnement à la rupture basé sur la théorie de plasticité. Pour cette méthode, la
sollicitation admissible de service est obtenue en divisant la sollicitation de rupture par
un coefficient de sécurité global.
Le premier règlement établi à partir de cette méthode est la méthode brésilienne.
Le développement des connaissances théoriques et expérimentales, l’accumulation
d’un grand nombre de données relatives aux actions et aux propriétés mécaniques des
matériaux et des structures ainsi que l’idée d’utiliser les méthodes de la statistique
mathématique dans l’étude de la sécurité des ouvrages ont conduit à l’élaboration de la
méthode de calcul aux états limites qui est une méthode semi probabiliste.
A la différence des méthodes aux contraintes admissibles et à la rupture, dans cette
méthode les paramètres de base (actions et sollicitations, résistance des matériaux, etc)
sont considérés comme aléatoires. Les règles BAEL sont des règlements aux états
limites.
Les règles CBA 93 est un règlement Algérien de calcul des structures en béton armé
basé sur la méthode des états limites.
I- 2- Domaine d’application des règles CBA 93
Les règles de calcul CBA 93 sont applicables à tous les ouvrages et constructions en
béton armé dont le béton est constitué de granulats naturels normaux avec un dosage en
ciment au moins égal à 300 kg / m3 de béton mis en œuvre.
Une pièce est considérée en béton armé si elle présente une section minimale
d’armatures, on dit alors que la pièce est non fragile.

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Est considérée comme non fragile, une section, tendue ou fléchie, telle que la
sollicitation provoquant la fissuration du béton dans cette section entraîne dans les
armatures tendues une contrainte au plus égale à leur limite d’élasticité, autrement dit,
le béton doit se fissurer avant la plastification des armatures.
I- 3- Principe des justifications
Les règles CBA 93 prévoient que les calculs justificatifs seront effectués en application
de la théorie des états limites.
On appelle état limite, un état particulier au delà duquel une structure cesse de remplir
les fonctions pour lesquelles elle a été conçue. Un état limite est donc atteint lorsqu’une
condition requise d’une construction (stabilité, absence de rupture..) est strictement
satisfaite et cesserait de l’être en cas de modification défavorable d’une action.
On distingue :
- les états limites ultimes, qui correspondent à la valeur maximale de la
capacité portante de la construction et dont le dépassement entraînerait la
ruine de l’ouvrage. Ces états limites sont relatifs à la limite :
• soit de l’équilibre statique de l’ouvrage,
• soit de la résistance de l’un des matériaux utilisés (acier ou
béton),
• soit de la stabilité de forme.
- les états limites de service, qui constituent les limites au delà desquelles les
conditions normales d’exploitation ne sont plus satisfaites.
On est ainsi amené à considérer :
• une limite pour la valeur de compression du béton,
• une limite pour l’ouverture des fissures,
• une limite pour les déformations des éléments d’une construction.
I- 4 – Objet des justifications de calcul
Les ouvrages et éléments d’ouvrages doivent être conçus et calculés de manière à
pouvoir résister avec une sécurité appropriée à toutes les sollicitations prévues et à
présenter une durabilité satisfaisante durant toute la période d’exploitation envisagée.
Le calcul permet de justifier, dans la mesure ou il n’existe pas de faute de conception,
qu’une sécurité appropriée est assurée :

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• vis à vis de la ruine de l’ouvrage et de ses éléments


constitutifs,
• vis à vis d’un comportement non satisfaisant en service

Pour le béton armé, les vérifications du comportement en service concerneront


essentiellement les ouvertures des fissures et les déformations des éléments porteurs
(danger de dommages aux éléments portés tels que les cloisons).
I- 5- Caractéristiques des matériaux
I- 5- 1- Béton
• Résistance à la compression
Un béton est défini par la valeur de sa résistance à la compression à l’âge de 28 jours
dite valeur caractéristique requise et notée fc28. Lorsque des sollicitations s’exercent sur
un béton dont l’âge de j jours inférieur à 28, on se réfère à la résistance fcj donnée par
les expressions suivantes :

j
fc j = fc28 pour fc 28 ≤ 40 Mpa
4.76 + 0.83 j

j
fc j = fc 28 pour fc 28 > 40 Mpa
1.40 + 0.95 j

• Résistance à la traction
La résistance à la traction du béton à j jours notée ftj, est définie par la relation :
ft j = 0.6 + 0.06 fc j

La résistance minimale du béton est de 15 Mpa pour les aciers à haute adhérence et de
12 Mpa pour les aciers lisses.

• Déformations longitudinales du béton


Le module de déformation longitudinale instantanée du béton sous des contraintes
normales d’une durée d’application inférieure à 24 heures est donnée par la formule
suivante :

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Eij =11000 (fc j) 3


1

Sous des contraintes de longue durée d’application, on admet que le module de


déformation longitudinale différée est pris égal à :

E vj = 3700 (fc j ) 3
1

Le raccourcissement unitaire dû au retrait est estimé , suivant le zonage climatique, comme


suit :
- 2. 10-4 en zone A
- 3. 10-4 en zone B
- 4. 10-4 pour les zones B’, C et D1
- 5. 10-4 pour les zones D2 et D3

• Diagramme déformations –contraintes


Le diagramme déformations-contraintes du béton pouvant être utilisé lors d’une
justification à l’état limite ultime de résistance est donné sur la figure 1.

Figure 1- diagramme déformations-contraintes du béton

• Coefficient de poisson
Lorsqu’on soumet une éprouvette de béton, de longueur l, à des efforts de compression, il
se produit non seulement un raccourcissement longitudinal, ∆l, mais également une
dilatation (gonflement) transversale.
Soit a la dimension du côté de l’éprouvette, cette dimension devient a + ∆a ,et la
∆a
variation unitaire est .
a

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On appelle coefficient de poisson le rapport de la variation unitaire du côté de la section


sur le raccourcissement unitaire :
∆a
υ= a
∆l
l
Il est pris égal à 0.2 pour le cas des états limites de service (calcul des déformations) et 0
pour le cas des états limites ultimes (calcul des sollicitations).

I- 5-2- Aciers
En génie civil, on rencontre différents types d’armatures : les ronds lisses, les
armatures à haute adhérence et les treillis soudés, et la caractéristique mécanique
servant de base aux justifications est la limite d’élasticité fe.
Les caractéristiques mécaniques des différents types d’armatures sont données dans le
tableau 1.
Le module d’élasticité longitudinale Es de l’acier est égal à 200000 Mpa.

Tableau 1- Caractéristiques mécaniques des armatures


Limite Résistance en Allongement de
Désignation Symbole Nuance FeE d’élasticité traction rupture (Mpa)
(Mpa) (Mpa)
Barres Ø 215 215 330/410 22 %
lisses Ø 235 235 410/490 25 %
Barres à haute HA 400 400 480 14 %
adhérence HA 500 500 550 12 %
Treillis soudés TS 500 500 550 8%

• Diagramme contraintes déformations

Pour les calculs de béton armé, relatifs aux états limites, le diagramme déformations-
contraintes à considérer pour l’acier est le suivant :

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Figure 2- diagramme déformations-contraintes de l’acier

I- 6- Actions et sollicitations
I- 6-1- Actions
Les actions sont des forces et couples dus aux charges appliquées (permanentes,
climatiques, d’exploitation, sismiques..) et aux déformations imposées (variation de
température, tassement d’appuis..).
Les trois types d’actions appliquées à une structure sont :

1. les actions permanentes G dont l’intensité est constante ou peu variable dans le
temps, elles comprennent :
- le poids propre de la structure,
- le poids propre des éléments fixes,
- les effets dus à des terres ou à des liquides dont les niveaux varient peu.

2. les actions variables Qi dont l’intensité varie fréquemment et de façon importante


dans le temps,

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3. les actions accidentelles qui sont des actions provenant des phénomènes rares, elles
comprennent :
- les séismes,
- les explosions

I- 6-2- Calcul des sollicitations


I- 6-2-1-Définition
Les sollicitations sont les efforts (effort normal et effort tranchant) et les moments
(moment de flexion, moment de torsion) calculés à partir des actions par des méthodes
appropriées.

I- 6-2-2- Principe de calcul


D’une façon générale, les sollicitations sont calculées en utilisant pour la structure un
modèle élastique et linéaire. On emploi les procédés de la résistance des matériaux et la
rigidité des éléments étant évaluée en supposant le béton non fissuré et sans tenir
compte des armatures.

I- 6-2-3- Sollicitations de calcul vis à vis des états limites


ultimes de résistance ELU

Combinaisons fondamentales
La combinaison fondamentale fait intervenir les actions permanentes et variables, à
l’exclusion des actions accidentelles, dans ce cas les sollicitations de calcul sont
déterminées à partir de la combinaison suivante :

1.35 Gmax + Gmin + γQ1 Q1 + ∑1.3 ψ0i Qi

avec :
Gmax : ensemble des actions permanentes dont l’effet est défavorable
Gmin : ensemble des actions permanentes dont l’effet est favorable
Q1 : action variable dite de base
Qi : autres actions, dites d’accompagnement
γ Q1 est égal à 1.5 dans le cas général et 1.35 dans les cas particuliers.
les ψ0i sont donnés en fonction de la nature de l’action d’accompagnement.

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Combinaisons accidentelles
Dans ce cas, la combinaison d’actions à considérer est la suivante :
Gmax + Gmin + FA + ψ11 Q1 + ψ 2i Qi
avec :
FA : valeur nominale de l’action accidentelle
ψ11 Q1 : valeur fréquente d’une action variable
ψ2i Qi : valeur quasi permanente d’une autre action variable (neige)
I- 6-2-4 –Sollicitations de calcul vis à vis des états
limites de service, ELS
Les sollicitations dans ce cas résultent de la combinaison d’actions suivante :
Gmax + Gmin + Q1 + ψ 0i Qi

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II- Justification des sections soumises à des sollicitations normales


II- 1- Définition des sollicitations normales
On entend par sollicitations normales celles qui peuvent être équilibrées par des
contraintes normales développées sur les sections droites des pièces. Les éléments de
réduction de ces sollicitations sont dans le cas les plus courants, le moment fléchissant
et l’effort normal.
II- 2- Etat limite ultime de résistance
II- 2-1- Principe de justification
Les sollicitations de calcul ne doivent pas dépasser les sollicitations limites ultimes.
II- 2-2- Hypothèses de calcul
1- Les sections droites planes avant déformation restent planes après
déformation
2- Il n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton
3- La résistance à la traction du béton est négligée à cause de la fissuration, il
résulte de cette hypothèse que les contraintes normales de traction doivent
être équilibrées uniquement par les efforts existant dans les armatures
longitudinales.
4- L’allongement unitaire de l’acier est limité à 10%o et le raccourcissement
unitaire du béton est limité à 3.5%o dans le cas de la flexion et 2%o dans le
cas de la compression.
5- Les diagrammes, déformations- contraintes, de calcul du béton et de l’acier
sont donnés sur les figures 1 et 2 respectivement.
6- La section totale d’un groupe de barres disposées en plusieurs lits, peut être
remplacée par la section d’une barre unique située au centre de gravité du
groupe, à condition que l’erreur ainsi commise sur les déformations ne
dépasse pas 15 % pour les lits extrêmes.
II- 2 -3- Diagramme des déformations limites de la section

Le diagramme des déformations limites de la section, représenté par une droite, est
supposé passer par l’un des trois pivots A, B ou C (figure 3), ces points appelés pivots,
sont définis comme suit :

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- A correspond à un allongement de 10%o de l’armature la plus tendue,


supposée concentrée au centre de gravité de l’ensemble des barres,
- B correspond à un raccourcissement de 3.5%o de la fibre du béton la plus
comprimée,
- C correspond à un raccourcissement de 2%o de la fibre du béton située à

une distance égale à 3 h de la fibre la plus comprimée, h étant la hauteur


7
totale de la section.

Figure 3 – Diagramme des déformations limites de la section

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II- 2-4- Diagramme déformations-contraintes du béton


Le diagramme déformations-contraintes du béton, utilisé pour les calculs, est le
diagramme présenté sur la figure 4. Lorsque la section considérée n’est pas entièrement
comprimée, le calcul à l’état limite ultime peut être effectué en substituant au
diagramme parabole-rectangle, le diagramme rectangle simplifié ou yu représente la
distance de l’axe neutre à la fibre supérieure de la section avec :
0.85 fcj
fbc =
θ γb

γb vaut 1.5 pour les combinaisons fondamentales et 1.15 pour les combinaisons
accidentelles. θ est égal à 1 lorsque la durée d’application de la combinaison
d’actions considérée est supérieure à 24 h, et à 0.9 lorsque cette durée est comprise
entre 1h et 24 h, et à 0.85 lorsqu’elle est inférieure à 1h.
Les coefficients θ et 0.85 ont pour objet de tenir compte de l’influence défavorable
de la durée d’application de la charge.

Figure 4 – Diagramme déformations- contraintes de calcul du béton

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II - 3- Etat limite ultime de stabilité de forme


Principe des justifications
La justification de la stabilité de forme consiste à démontrer qu’il existe un état de
contraintes qui équilibre les sollicitations de calcul, y compris celles du second ordre,
et qui soit compatible avec la déformabilité et la résistance de calcul des matériaux.
Les hypothèses de calcul sont celles définies pour l’états limite ultime de résistance
sauf les points suivants :
- les effets du retrait du béton sont négligés,
- le diagramme déformations- contraintes du béton est remplacé par celui
représenté sur la figure 5.
Le diagramme utilisé dans ce cas est déduit de celui présenté sur la figure 1 par une
affinité parallèle à l’axe des déformations et de rapport K = 1+ α φ avec :
α rapport du moment du 1er ordre dû aux charges permanentes et quasi permanentes au
moment total du 1er ordre, ces moments étant pris avant application des coefficients γ
définis précédemment (I- 6- 2-3).
φ rapport de la déformation finale due au fluage, à la déformation instantanée sous la
charge considérée, généralement φ est égal à 2, donc K = 1+ 2 α et K est compris entre
1 et 3.

Figure 5- - diagramme déformations-contraintes de calcul du béton


à l’état limite ultime de stabilité de forme

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II- 4 – Etat limite de service vis à vis de la durabilité de la structure


Les vérifications à effectuer portent sur un état limite de compression du béton et un
état limite d’ouverture des fissures.
II- 4 –1-Hypothèses de calcul
Les calculs sont conduits à partir des hypothèses suivantes , les sollicitations étant
obtenues de la combinaison d’actions correspondant à l’état limite de service :
- les sections droites restent planes et il n’y a pas de glissement relatif entre
les armatures et le béton,
- l’acier et le béton sont considérés comme des matériaux élastiques linéaires
et il est fait abstraction du retrait et du fluage du béton,
- le béton tendu est négligé,
- le rapport entre les coefficients d’élasticité longitudinale de l’acier et du

béton, ou coefficient d’équivalence n est pris égal à 15 ( n = Es =15 ),


Eb
- la section d’acier est supposée concentrée en son centre de gravité, pourvu
que l’erreur ainsi commise sur les déformations ne dépasse pas 15 %.

II- 4 –2- Etat limite de compression du béton


La contrainte de compression du béton doit être au plus égale à σbc , avec σbc = 0.6fcj .
La limitation de la compression du béton correspond à un état limite de formation de
fissures parallèles à la direction des contraintes de compression.
II- 4 –3- Etat limite d’ouverture des fissures
Les formes et dimensions de chaque élément, ainsi que les dispositions des armatures ,
sont conçues de manière à limiter la probabilité d’apparition de fissures d’une largeur
supérieure à celle qui serait tolérable en raison du rôle et de la situation de l’ouvrage.
Comme l’on ne peut pas empêcher la fissuration en béton armé, le but est de limiter
l’ouverture des fissures.
Cas ou la fissuration est peu préjudiciable
La fissuration est considérée comme peu préjudiciable lorsque les éléments en cause
sont situés dans des locaux couverts et clos non soumis à des condensations.
Dans ce cas, aucune vérification particulière n’est requise en dehors des prescriptions
exigées par ailleurs.
Cas ou la fissuration est considérée comme préjudiciable
La fissuration est considérée comme étant préjudiciable lorsque les éléments en cause

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sont exposés aux intempéries ou à des condensations, ou peuvent être alternativement


émergés ou noyés en eau douce.
Dans ce cas, il importe de respecter les règles suivantes :

- la contrainte de traction des armatures est limitée à σs ,


avec :
 2 fe 
σs = min  3 
110 η ftj 
 

ou : fe limite d’élasticité des aciers,


ftj résistance caractéristique à la traction du béton,

η coefficient de fissuration, il est égal à 1 pour les ronds lisses et à 1.6


pour les barres à haute adhérence
- le diamètre des armatures les plus proches des parois est au moins égal à
6mm,
- dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d’épaisseur,
l’écartement des armatures d’une même nappe est donné comme suit :

e = min  25cm 
2h (cm )

avec h l’épaisseur totale de l’élément.

Cas ou la fissuration est considérée comme très préjudiciable


La fissuration est considérée comme étant très préjudiciable lorsque les éléments sont
exposés à un milieu agressif ou doivent assurer une étanchéité.
Dans ce cas les règles suivantes doivent être respectées :
- la contrainte de traction des armatures est limité à :

 0.5 fe

σs = min 
90 η ftj

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- le diamètre des armatures les plus proches des parois est au moins égal à
8mm
- dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d’épaisseur,
l’écartement des armatures d’une même nappe est :
 20 cm
e = min 
1.5 h (cm)

avec h l’épaisseur totale de l’élément.

II- 5- Etat limite de service vis à vis des déformations


Les états limites de déformation s’expriment par des valeurs admissibles des
déplacements d’un élément. Le calcul des déformations globales doit tenir compte des
phases successives de la construction et des sollicitations exercées.
Ce calcul des déformations est pratique :
• soit pour limiter les déformations de l’ouvrage en service,
• soit pour évaluer les contre flèches à donner lors de la construction de
l’ouvrage.

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III- Justification des sections soumises à des sollicitations tangentes


II1- 1-L’effort tranchant
Considérons une poutre soumise à la flexion, l’effort tranchant V tend à faire glisser la
partie de la poutre située à gauche d’une section quelconque (s), perpendiculaire à la
ligne moyenne, par rapport à la partie située à droite de cette section : c’est le
glissement transversal. Il en résulte dans (s) des contraintes de cisaillement τ, appelées
également contraintes tangentes.
P1 (s) p2

Dans une poutre à ligne moyenne horizontale, l’effort tranchant provoque :


- sur des éléments verticaux et sur des éléments horizontaux ayant même
origine, des contraintes de cisaillement égales à τ,
- sur des éléments inclinés à 45° sur la ligne moyenne, des contraintes de
compression ou de traction ayant également pour valeur τ.

III- 2- Valeur de la contrainte tangente


Les vérifications à l’effort tranchant sont effectuées à l’état limite ultime.
La contrainte tangente, de l’âme d’une poutre est conventionnellement prise égale à :

τu = Vu
b0 d
avec :
Vu est la valeur de l’effort tranchant vis à vis de l’état limite ultime,
b0 est la largeur de l’âme,
d est la hauteur utile de la poutre.
Si la largeur de la poutre est variable, il convient d’adopter pour b0 la valeur minimale,
et dans le cas particulier des sections circulaires, τu est donnée par la relation
suivante :

1.4 Vu
τu =
φ d

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III- 3- Justification d’une section courante


III- 3-1- Etat limite ultime du béton d’âme
Si les sections droites d’une pièce sont entièrement comprimées et si τu vérifie la relation
suivante :
 0.06 ftj
 γb

τu = min  ,
1.5 Mpa

il n’y a aucune vérification à effectuer, dans le cas contraire on doit vérifier que τu ≤ τu et
τu est donnée comme suit :
1- armatures droites
• fissuration non préjudiciable

0.2 fcj
 γb

τu = min 
5 Mpa

• fissuration préjudiciable ou très préjudiciable

0.15 fcj
 γb

τu = min 
 4 Mpa


2- armatures inclinées à 45°


quelque soit la fissuration

0.27 fcj
 γb

τu = min 
 7 Mpa


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III- 3- 2- Espacement minimal et section minimale des armatures d’âme


L’espacement St entre les plans successifs d’armatures d’âme doit être au plus égal à la
plus faible des deux valeurs :
0.9 d , 40 cm
Une section minimale d’armatures d’âme doit être prévue de manière que la condition
suivante soit vérifiée :
A t fe
≥ 0.4 Mpa
b0 S t
avec :
A t section des armatures transversales
fe limite élastique des armatures
S t espacement des armatures transversales
Pour les poutres dont la largeur d’âme b0 est supérieure à la hauteur totale h, cette
condition peut ne pas être respectée, sauf au voisinage des parements de l’âme sur des
largeurs égales à h/2.

III- 3-3- Etat limite ultime des armatures d’âme


La section At des armatures d’âme doit vérifier la condition suivante :

At ≥ τu − 0.3 ftj k
b0 S t 0.9 fe (cosα + sinα )
γs

avec ftj ≤ 3.3 Mpa et le coefficient k a pour valeur :


k = 0 en cas de reprise de bétonnage n’ayant pas reçu le traitement adéquat,
k=1 en cas de flexion simple ou en cas de reprise de bétonnage munie d’indentation dont
la saillie atteint au moins 5 mm.
3 σcm
k =1+ en flexion composée avec compression, avec σcm = Nu est la contrainte
fcj B
moyenne de compression calculée sur la section totale du béton, supposé non fissuré et non
armé,
10 σ tm
k =1− en flexion composée avec traction, avec σ tm = Nu est la contrainte moyenne
fcj B
de traction calculée sur la section totale du béton, supposé non fissuré et non armé.

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III- 3-4 –Influence de l’effort tranchant au voisinage des appuis

2 Vu
La contrainte dans les bielles de béton, inclinées à 45°, est égale à , avec b0 la
ab0
largeur de la nervure de la poutre et a la longueur d’appui de la bielle d’about.

Pour un appui de rive, on doit avoir :

2 Vu 0.8 fcj 0.8 a b0 fcj


≤ ⇒ Vu ≤
ab γb 2 γb
Sur un appui intermédiaire d’une poutre continue, on vérifie cette condition pour chacune
des travées adjacentes, et la contrainte moyenne de compression de l’aire d’appui,
déterminée en considérant la valeur de calcul ultime de réaction, doit être au plus égale à :
1.3 fcj
γb

III- 4 – L’adhérence

L’adhérence désigne l’action des forces de liaisons qui s’opposent au glissement des
armatures par rapport au béton qui les enrobe.

III- 4 –1- Contrainte d’adhérence


La liaison entre l’armature et le béton est caractérisée par la contrainte d’adhérence :

τs = 1 dF
ui dx

avec : ui périmètre utile de l’armature,


dF variation par unité de longueur de l’effort exercé sur l’armature.
dx

Le périmètre utile est égal au périmètre minimal circonscrit à la section droite du paquet.
Pour des paquets de barres de même diamètre φ :
• 1 barre : ui = π φ
• 2 barres : ui = (π + 2) φ

• 3 barres : ui =(π + 3 ) φ

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La contrainte d’adhérence moyenne est :

τs = F
ui l

l est la longueur d’ancrage ou longueur de scellement.


Sur la longueur d’un ancrage, la contrainte d’adhérence est supposée constante, sa valeur
limite ultime est donnée par l’expression :

τsu = 0.6 (ψ s ) ftj


2

avec ψ s coefficient de scellement, il est pris égal à 1 pour les ronds lisses et à 1.5 pour les
barres à haute adhérence.

III- 4 –2- Ancrages des barres


III- 4 –2-1-Longueur de scellement droit
La longueur de scellement droit, ls , est la longueur de scellement nécessaire pour qu’une
barre rectiligne de diamètre φ , soumise à une contrainte égale à sa limite élastique fe , soit
conventionnellement ancrée :
φ fe
ls =
4τs
Les valeurs suivantes de ls sont adoptées :
- 40 φ pour les aciers à haute adhérence FeE 400 de ψ s au moins égal à 1.5
- 50 φ pour les aciers à haute adhérence FeE 500 de ψ s au moins égal à 1.5 et
pour les ronds lisses FeE 215 et FeE 235.

III- 4 –2-2- Longueurs des recouvrements


Les aciers étant de longueur limitée, il peut être nécessaire, dans une pièce de grande
longueur, de constituer chaque armature longitudinale au moyen de plusieurs barres.
Pour établir la continuité entre les armatures on utilise un recouvrement.
Armatures tendues
La longueur de recouvrement lr de deux barres rectilignes de diamètre φ est donné par :
- lr = ls si c ≤5φ
- lr = ls + c si c≥ 5 φ

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avec c la distance entre axes des barres.


Lorsque les barres sont munies à leurs extrémités de crochets, lr est donnée par :
- 0.6 ls pour les aciers FeE 215 et FeE 235,
- 0.4 ls pour les barres à hautes adhérence.
Les valeurs forfaitaires suivantes sont adoptées pour lr :
pour les barres rectilignes
- 40 φ pour les aciers à haute adhérence FeE 400
- 50 φ pour les aciers à haute adhérence FeE 500 et pour les ronds lisses
FeE 215 et FeE235.
pour les barres munies de crochets
- 30 φ pour les aciers FeE 215 et FeE 235
- 16 φ pour les barres à haute adhérence FeE 400
- 20 φ pour les barres à haute adhérence FeE 500

Armatures comprimées
Les recouvrements des armatures comprimées se font sans crochets ( risque d’éclatement
du béton). La longueur de recouvrement est prise égale à 0.6 ls , à condition que :
- les barres qui se recouvrent soient toujours comprimées,
- chacune des barres ne fait pas partie d’un paquet de trois, c’est à dire qu’il
s’agisse d’un recouvrement de barres isolées ou de barres faisant partie d’un
paquet de deux barres,
- la distance entre axes des barres soit inférieure à 5 φ

Les valeurs forfaitaires pour les armatures comprimées sont :


- 30 φ pour les aciers FeE 215 et FeE 235,
- 24 φ pour les aciers à haute adhérence FeE 400 de ψ s au moins égal à 1.5
- 30 φ pour les aciers FeE 500 de ψ s au moins égal à 1.5

CNERIB 22 Cycle de formation 2005

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