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Assurances : Le secteur a déjà tourné la page

Covid-19

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Les compagnies d’assurances maintiennent leur dynamique de


croissance dans un contexte de crise.
 

Par A. Hlimi

L a montée du chômage, les décès liés à la pandémie, le décrochage et

l’assèchement des liquidités sur le marché financier sont autant de


contraintes qui ont pesé sur le secteur des assurances en 2020. Ajoutez à
cela les différentes souplesses offertes à la clientèle et aux réseaux de
distribution pour mesurer l’ampleur des dégâts causés par la pandémie.

Mais il faut reconnaitre que le secteur a pu faire preuve de résilience et que


les séquelles ont vite été absorbées par la taille des fonds propres amassés
par les compagnies de longues années durant. La rentabilité est rapidement
revenue à des niveaux normatifs pour une grande partie des secteurs, alors
que les primes ont retrouvé en 2021 leur rythme de progression d’avant
crise.
50 Mds de DH de primes à fin 2021
Les primes émises par les compagnies ont atteint pour la première fois la
barre symbolique des 50 milliards de dirhams à fin décembre 2021. Un
chiffre en hausse de 10% comparativement à la même période une année
auparavant, selon l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance
sociale (ACAPS). C’est la branche Vie qui continue de connaître une
dynamique à deux chiffres, avec une progression de 11,7% à 22,7 milliards
de DH. Dans le détail, cette branche a profité d’une hausse des segments
«Épargne dirhams», «décès» et «Épargne support unités de compte» de
respectivement 11,3%, 10% et 19,8%.
Pour sa part, la branche non Vie a évolué de 8,6% à 27,4 milliards de DH,
avec une hausse des primes de l'«Automobile» de 7,8% à plus de 12,9
milliards de DH à fin décembre, alors que les primes émises dans le cadre
de l'assurance «accidents corporels» se sont chiffrées à plus de 4,7
milliards de DH (+7,5%). Sur le seul mois de décembre 2021, l'ACAPS
fait état d'une légère baisse des primes de 0,8% à 3,7 milliards de DH. Les
primes Vie ont reculé de 12,4% à 1,7 milliard de DH, alors que les primes
non Vie ont augmenté de 12,7% à 1,9 milliard de DH.
Dans leurs différentes communications financières pour le compte du
premier semestre 2021, en septembre dernier, les compagnies ont fait état
d’une hausse de la sinistralité qui aurait augmenté pour retrouver son
niveau d’avant-crise, après une année 2020 exceptionnellement peu
génératrice de sinistres, les parcs automobiles ayant été immobilisés
plusieurs mois. Ceci devrait laminer la rentabilité technique.
Les marchés financiers évoluent dans le bon sens
Les résultats financiers sont, eux, attendus en hausse cette année. Car, les
compagnies ont naturellement augmenté leur exposition aux marchés (+6%
à 207 Mds de dirhams à fin octobre) et elles devront en tirer profit.
Rappelons que la structure de l’encours des placements montre une
prépondérance de la poche des produits taux, qui représente 51% du total
des placements des compagnies, alors que la poche actions, elle, affiche
42% des placements.
L’immobilier constitue moins de 7% du fait de sa faible liquidité et de sa
technicité. L’importante hausse du marché actions devrait donc profiter
aux compagnies, et ce malgré des taux restés stables. D’ailleurs, les plus-
values latentes s’améliorent et enregistrent une croissance de 45,6% pour
s’établir à 36,9 milliards de dirhams à fin octobre, profitant de la bonne
performance du marché boursier.
En ce qui concerne la rentabilité globale, le résultat net des entreprises
d’assurances enregistre à fin juin 2021 une hausse de 21,3% grâce à la
bonne performance de l’activité financière. Selon l’ACAPS, qui exprime
son opinion régulière sur le secteur dans le cadre du comité de suivi des
risques systémiques, «au niveau prudentiel, le secteur continue de dégager
une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum
réglementaire. Cette marge, qui ne couvre à ce jour que le risque de
souscription, serait amenée à baisser avec l’entrée en vigueur du cadre
prudentiel de Solvabilité basée sur les risques (SBR)»

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