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Image d'une grille à maille carrée par un difféomorphisme du carré dans lui-même.
Soient :
E et F deux espaces vectoriels normés réels de dimension finie ;
On dit que f est un difféomorphisme si les trois propriétés suivantes sont vérifiées :
1. f est bijective ;
S'il existe un tel f (avec U et V non vides), alors E et F sont isomorphes, donc de même
dimension.
On peut remarquer que les hypothèses sont légèrement redondantes. En effet, d'après le
théorème de l'invariance du domaine, si U est un ouvert non vide de ℝn et f : U → ℝm une
injection continue, et si m ≤ n, alors m = n, f(U) est ouvert, et f est un homéomorphisme entre
U et f(U).
un Ck-difféomorphisme est un difféomorphisme qui est de classe Ck ainsi que son inverse,
Difféomorphisme local
Définition
Un difféomorphisme local (en) est une application f : M → N d'une variété dans une autre
telle que pour tout point m de M, il existe un voisinage ouvert U de m dans M tel que f(U) soit
ouvert dans N et que la restriction de f, de U sur f(U), soit un difféomorphisme.
Caractérisation
Si f : M → N est un difféomorphisme local alors, pour tout point m de M, l'application linéaire
Tmf : TmM → Tf(m)N (différentielle de f au point m) est un isomorphisme (ceci implique que M
et N ont même dimension, et revient alors, en coordonnées locales, à dire que le jacobien de f
en m est non nul, ou encore, que les parties linéaires des approximations affines des
différentes composantes de f sont linéairement indépendantes). D'après le théorème
d'inversion locale, la réciproque est vraie dès que f est de classe C1.
En effet, tout difféomorphisme local est une application ouverte et toute application continue
et propre d'une variété dans une autre est fermée. Par connexité de N, ces deux propriétés
assurent que f est un revêtement[1],[2]. Par simple connexité de N, ce revêtement est
trivialisable[3] donc par connexité de M, f est un difféomorphisme.
L'hypothèse de simple connexité est cruciale. Par exemple, l'application z ↦ z2, de C* dans
lui-même, est un C∞-difféomorphisme local (son jacobien en z est égal à 4|z|2 donc n'est
jamais nul) mais n'est pas injective (c'est un 2-revêtement).
Exemples
Le déterminant de cette matrice est nul si et seulement si ou est nul. Par conséquent, la
restriction de au plan privé de ces deux axes est un difféomorphisme local. Mais cette
restriction n'est pas injective puisque , ni surjective puisque si
alors .
. Ici, .
Le groupe des difféomorphismes d'une variété M de classe Ck est le groupe des Ck-
difféomorphismes de M dans M. On le note Diff k(M), ou Diff(M) quand k est implicite. Il est
« gros », au sens où il n'est pas localement compact (sauf si M est de dimension 0).
Les composantes connexes de ce groupe sont les difféotopies de la variété (qui composent
son mapping class group).
Topologies
Lorsque la variété est compacte, la topologie forte sur le groupe des difféomorphismes
coïncide avec la faible. Lorsqu'elle ne l'est pas, la forte rend compte du comportement « à
l'infini » des fonctions et n'est plus métrisable, mais elle est encore de Baire.
Exemples et sous-groupes
Tout groupe de Lie G est naturellement inclus (par translation à gauche) dans son groupe
des difféomorphismes, et Diff(G) est le produit semi-direct de ce sous-groupe par le sous-
groupe Diff(G,e) des difféomorphismes qui fixent l'élément neutre e de G.
L'espace euclidien est un groupe de Lie. Son groupe des difféomorphismes a deux
composantes connexes : les difféomorphismes qui préservent l'orientation et ceux qui la
renversent. En fait, le groupe général linéaire est un rétract fort par déformation de Diff(ℝn
,0) (donc aussi de Diff(ℝn)), par l'application qui à tout réel t de [0,1] et tout
difféomorphisme f fixant 0 associe le difféomorphisme ft défini par : ft(x) = f(tx)/t si t est
non nul et f0 = f'(0).
Transitivité
Pour une variété connexe M, le groupe des difféomorphismes agit transitivement sur M. Il
agit même transitivement sur la variété des configurations CnM pour tout entier naturel n et,
si la dimension de M est au moins 2, sur la variété des configurations FnM : l'action sur M est
« multiplement transitive »[11].
Prolongements
Le groupe Diff+(S1) des difféomorphismes orientés du cercle (i.e. les f qui préservent
l'orientation) est connexe par arcs, puisqu'ils se relèvent en les difféomorphismes orientés g
de ℝ tels que g(x + 1) = g(x) + 1 et que ces derniers forment un ensemble convexe. Un chemin
lisse de f à l'identité, constant au voisinage de 1, donne un autre moyen de prolonger f en un
difféomorphisme du disque unité ouvert (c'est un cas particulier de l'astuce d'Alexander (en)).
De plus, le groupe des difféomorphismes du cercle a le type d'homotopie du groupe
orthogonal O2.
Le problème de prolongement correspondant pour l'hypersphère Sn−1 a été très étudié dans
les années 1950 et 1960, notamment par René Thom, John Milnor et Stephen Smale. Une
obstruction est le groupe abélien fini Γn, le « groupe des sphères tordues », défini comme le
quotient de π0Diff+(Sn−1) — le groupe abélien des composantes connexes du groupe des
difféomorphismes orientés — par le sous-groupe des composantes contenant des
restrictions de difféomorphismes de la boule Bn.
Connexité
Le mapping class group π0Diff+(M) d'une variété orientable M est généralement non trivial. Si
M est une surface, ce groupe est de présentation finie, engendré par les twists de
Dehn (en)[12]. Max Dehn et Jakob Nielsen ont prouvé qu'il s'identifiait au groupe des
automorphismes extérieurs du groupe fondamental de la surface.
William Thurston a raffiné cette analyse en classifiant les éléments du mapping class
group (en) en trois types : ceux équivalents à un difféomorphisme périodique, ceux
équivalents à un difféomorphisme laissant invariante une courbe fermée simple, et ceux
équivalents à un difféomorphisme pseudo-Anosov (en). Dans le cas du tore S1×S1 = ℝ2/ℤ2, le
mapping class group est simplement le groupe modulaire SL(2, ℤ) et la classification se
ramène à celle des transformations de Möbius elliptiques, paraboliques et loxodromiques.
Thurston réalisa cette classification en remarquant que le mapping class group agissait
naturellement sur une compactification de l'espace de Teichmüller ; sur cet espace ainsi
agrandi, homéomorphe à une boule fermée, le théorème du point fixe de Brouwer pouvait
s'appliquer.
Smale conjectura que pour une variété M lisse, orientable, compacte et sans bord, π0Diff+(M)
est un groupe simple. Michaël Herman démontra le cas particulier d'un produit de cercles et
Thurston le cas général.
Types d'homotopie
Le groupe des difféomorphismes de S2 a le type d'homotopie du sous-groupe O3[13].
Celui d'une surface orientable de genre g > 1 a le type d'homotopie de son mapping class
group, c'est-à-dire que les composantes connexes sont contractiles.
Le type d'homotopie des groupes des difféomorphismes de 3-variétés est assez bien
compris grâce aux travaux d'Ivanov, Hatcher, Gabai et Rubinstein bien que quelques cas
restent ouverts, en particulier parmi les 3-variétés sphériques (en), c'est-à-dire dont le
groupe fondamental est fini.
En dimensions supérieures, on sait peu de choses. Par exemple, on ne sait pas si Diff(S4) a
plus de deux composantes ; mais d'après les travaux de Milnor, Kahn et Antonelli, pour n
supérieur ou égal à 7, Diff(Sn) n'a pas le type d'homotopie d'un CW-complexe fini.
Homéomorphisme et difféomorphisme
Il est facile (voir section « Exemples » ci-dessus) d'exhiber un homéomorphisme lisse qui
n'est pas un difféomorphisme, mais plus difficile de trouver des variétés lisses qui sont
homéomorphes sans être difféomorphes. Il en existe seulement en dimension supérieure ou
égale à 4.
Le cas des variétés de dimension 4 (en) est encore plus pathologique. C'est au début des
années 1980, en combinant des résultats de Simon Donaldson et Michael Freedman, que
furent découverts les ℝ4 exotiques (en) : il existe une famille non dénombrable d'ouverts de
ℝ4, tous homéomorphes à ℝ4 mais deux à deux non difféomorphes, et il existe aussi une
famille non dénombrable de variétés homéomorphes à ℝ4, deux à deux non difféomorphes,
dont aucune n'est difféomorphe à un ouvert de ℝ4.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé
« Diffeomorphism (https://en.wikipedia.org/wiki/Diffeomorphism?oldid=457544322) » (voir la liste des
auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Diffeomorphism?action=history) ).
10. (en) J. A. Leslie, « On a differential structure for the group of diffeomorphisms »,
Topology, vol. 6, no 2,1967, p. 263-271
(DOI 10.1016/0040-9383(67)90038-9 (https://dx.doi.org/10.1016/0040-9383%2867%2990038-9)
).
11. (en) Augustin Banyaga (en), The structure of classical diffeomorphism groups, Kluwer
Academic, coll. « Mathematics and its Applications » (no 400), 1997
(ISBN 0-7923-4475-8), p. 29.
13. (en) S. Smale, « Diffeomorphisms of the 2-sphere », dans Proc. Amer. Math. Soc., vol. 10,
1959, p. 621-626.
Voir aussi
Articles connexes
Immersion Difféomorphisme Superdifféomorphi Propriété locale
hamiltonien sme (en)
Submersion Théorème de
Symplectomorphis Morphisme Denjoy (en)
Plongement
me étale (en)
Bibliographie
(en) Shyamoli Chaudhuri, Hikaru Kawai et S.-H. Henry Tye, « Path-integral formulation of
closed strings », Phys. Rev. D, vol. 36,1987, p. 1148
(en) Peter L. Duren, Harmonic Mappings in the Plane, Cambridge, CUP, coll. « Cambridge
Mathematical Tracts » (no 156), 2004, 212 p. (ISBN 0-521-64121-7, lire en ligne (https://boo
ks.google.com/books?id=EZLQw7bPX5kC) [archive])
(en) Andreas Kriegl et Peter W. Michor (de), The Convenient Setting of Global Analysis,
Providence (R. I.), AMS, coll. « Mathematical Surveys and Monographs » (no 53), 1997,
618 p. (ISBN 0-8218-0780-3, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=s7fPYRqh
XEUC) [archive])
(en) John W. Milnor, Collected Works Vol. III, Differential Topology, AMS, 2007, 343 p.
(ISBN 978-0-8218-4230-0 et 0-8218-4230-7, lire en ligne (https://books.google.com/books?
id=YpQdyBv8cMUC&printsec=frontcover) [archive])
(en) Hideki Omori (trad. du japonais), Infinite-dimensional Lie Groups, Providence (R. I.),
AMS, coll. « Translations of Mathematical Monographs » (no 158), 1997, 415 p.
(ISBN 0-8218-4575-6, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=kQ4P8STBKHQ
C) [archive])
(de) Hellmuth Kneser, « Lösung der Aufgabe 41 », Jahresber. Deutsch. Math.-Verein., vol. 35,
no 2,1926, p. 123-124 (lire en ligne (http://gdz.sub.uni-goettingen.de/ru/dms/load/img/?P
PN=PPN37721857X_0035&DMDID=dmdlog35) [archive])
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