Vous êtes sur la page 1sur 28

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE DROIT
DEPARTEMENT DE DROIT PRIVE ET JUDICIAIRE

B.P 1825 /Lubumbashi

COURS D’EVOLUTION DE DROIT DE LA FAMILLE

SUJET 
Destiné :de la protection
aux étudiant(e)s juridique
de troisième graduat de monuments
droit privé et judiciaire

Année Académique 2021-2022


1

INTRODUCTION

1. DROIT DE LA FAMILLE

Cellule de base de la société, la famille constitue le second objectif du droit


civil (après les personnes) ; elle y est envisagée tant sur le plan extrapatrimonial (le droit
définissant alors les conditions de son existence et ses structures) que sur le plan
patrimonial, c’est- à- dire quant aux rapports économiques internes à la famille.

Explication

- Droit extrapatrimonial de la famille, nous parlerons du Mariage, Filiation, union


libre, libéralité, etc.
- Droit patrimonial de la famille, divorce, régimes matrimoniaux, successions, etc.

Le droit de la famille a donc pour objet la détermination des conditions dans


lesquelles se forment et s’éteignent les relation familiales : la relation conjugale et celle
qui résulte de la procréation. Il règle aussi les effets spécifiques de l’une et l’autre
relation. Il englobe encore les régimes relatifs aux successions, c’est-à-dire aux
différentes façons dont le patrimoine d’une personne se transmet et après sa mort. Il
règle la matière des régimes matrimoniaux, etc. Ainsi, parler d’évolution du droit de la
famille, c’est tout simplement voir comment il a évolué, depuis sa conception
jusqu’à ce jour, c’est étudier ses multiples transformations, mutation et reforme.

Comme toute discipline scientifique qui se veut digne d’être qualifiée ainsi, le droit de
la famille doit s’adapter et être apte à s’adapter aux situations contemporaines. Il ne doit pas
demeurer statique mais doit évoluer, suivre le rythme des événements. Et surtout le droit qui
est appelé à régir les rapports des hommes vivant en société. Si la société évolue, le
droit est condamné à évoluer également, pour la paix sociale et la tranquillité de cette
dernière.

« UBIS SOCIETAS, IBIS JUS »


2

Pour paraphraser le professeur émérite Jean LUC Aubert, le droit de la famille


est un droit qui a connu, depuis le code civil, de considérables bouleversement que
nous essayons de voir tout au long de cet enseignement.

La plupart de ces reformes qui correspondent à l’enseignement universitaire du droit


de la famille ont été groupés dans plusieurs codes et chez nous, nous pouvons dire
qu’elles ont été groupées dans le code de la famille que nous pouvons citer  les
principales innovations introduites par la présente loi consistant en :

- la suppression de l’autorisation maritale pour la femme mariée et en l’obligation 


faite  aux  époux de s’accorder pour tous les actes juridiques dans lesquels ils
s’obligent, individuellement ou collectivement ;

-   l’exigence du respect et de la considération mutuels des époux dans leurs rapports,


sans préjudice des autres obligations respectives qui leur incombent dans la gestion
du ménage ;

- l’affirmation du principe de la participation et de la gestion concertée du ménage


par les époux, particulièrement quant à leurs biens et charges ;

- la suppression de l’émancipation automatique du mineur par l’effet du mariage,


sans préjudice de l’émancipation judiciaire du mineur, à la demande motivée des
parents ou, à défaut, du tuteur ;

- la réaffirmation de la compétence exclusive du tribunal pour enfants dans tous les


actes impliquant l’état et la capacité du mineur ;

- le renforcement des dispositions pour assurer la protection des droits de l’enfant


congolais contre toutes sortes d’abus en matière d’adoption internationale.

 Dans la pratique, on commencera à voir comment ce droit (nouveau) est appliqué,


interprété, etc., la jurisprudence est formée, la doctrine enrichie, la pratique des familles
et du palais ont évolué. Comme méthodologie et pour mieux cerner l’évolution du droit
de la famille, nous procéderons pour chaque institution à étudier depuis la société
traditionnelle, c’est-à-dire le droit traditionnel, passant par code civil congolais livre I,
3

jusqu’au code de la famille, tout en se penchant aussi sur quelques problèmes récents
de la médecine qui causent des difficultés au Droit .

Exemple: Changement de sexe, excision du clitoris, procréation artificielle,….

II. Evolution du Droit de la famille

1. Dualité du Droit congolais

La R.D Congo comme la plus part des pays Africains, a connu un régime
juridique dualiste, le Droit écrit et le Droit Coutumier. Quand l’Etat Independent du
Congo (E.I.C) fut fondé en 1885, le législateur créa un conseil colonial chargé
d’élaborer un droit moderne pour la RDC. Plusieurs décrets furent promulgués et,
notamment celui du 04 mai 1895 portant livre Ier du code civil, les personnes.

En ce qui concerne le droit coutumier, son maintien d’abord implicite fut


expressément prévu par l’article 4 de la charte coloniale du 18 octobre 1908. L’article 4
de la charte coloniale établissant deux statuts : le statut de droit écrit régissant les
congolais immatriculés et les étrangers : et le statut de droit non écrit (droit coutumier)
régissant les congolais non immatriculés et ceux qui y sont assimilés. Après
l’accession du pays à l’Independence, cette dualité des systèmes juridique n’a pas été
supprimée. Les différentes constitutions ont stipulé que « les cours et tribunaux
appliquent la loi et la coutume pour autant que celle-ci soit conforme aux lois et à
l’ordre public » . Voir :

- l’article 123 alinéa 1 de la constitution du 01 aout 1964 ;


- l’article 57 alinéa 1 de la constitution du 24 juin 1967 ;
- l’article 68 alinéa 1de la constitution du 15 Aout 1974.

 Constatation

Jusqu’après l’accession du pays (RDC) à l’indépendance, en matière du droit de la


famille, la plupart des congolais continuent à soumettre les rapports au droit coutumier.

2. Unification du droit congolais

Le dualisme juridique qui caractérisait le droit congolais a disparu avec la promulgation de la


loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du 1 er aout 1987
4

portant code de la famille. Celui-ci est entré en vigueur une année après. L’objectif poursuivi
par le code de la famille était d’unifier et d’adapter les règles qui touchent aux droits de la
personne et de la famille à la mentalité congolaise. Dans l’établissement du code de la
famille, la commission permanente de réforme du droit congolais avait utilisé les données des
droits traditionnels et celles du droit comparé : le code sénégalais de la famille, les codes
civils belge, français et hollandais, les droits anglais et soviétique.

3. Etapes connues par notre droit

- la coutume : les congolais étaient régis par la coutume ;

- le code civil congolais livre 1er du 04 mai 1895 ;

- le code de la famille du 01 Août 1987.

4. Rappel des caractéristiques du code civil congolais livre 1

Ce code, promulgué par le décret du 04 mai 1895, constituait plus ou moins une
reproduction fidèle du code Napoléon de 1804. On y retrouvait les principes inégalitaires
suivants :

- la puissance maritale : la suprématie du mari sur la femme ;


- l’incapacité juridique de la femme mariée ;
- l’attitude sévère à l’égard de l’infidélité de la femme qu’à l’égard de l’adultère du
mari, c'est-à-dire l’adultère de la femme entrainait automatiquement le divorce
tandis que celui du mari ne l’était que s’il était entouré de caractère injurieux ;

- discrimination entre l’enfant légitime et l’enfant naturel ;

- la puissance paternelle et son caractère discrétionnaire.

Tous ces principes ont subi une évolution dans notre pays et dans le monde. C’est
cette évolution que nous allons voir tout au long de ce cours.
5

Chapitre I. Le mariage

I.1. libéralité du mariage

a. En droit coutumier

Est-ce que dans notre coutume, les jeunes gens étaient libres pour contracter le
mariage ?

Est-ce que le jeune homme choisissait seul et librement la conjointe ?

Est-ce que la fille choisissait seule, librement son conjoint ?

Est-ce que réellement le consentement était absent dans le choix du conjoint

dans le droit coutumier ?

Plusieurs auteurs soutenaient que, les futurs époux dans le droit choisissaient un conjoint pour
leur enfant.

b. Code civil Congolais Livre 1èr

Depuis le code civil congolais (livre 1è) les congolais qui ont atteint la majorité
matrimoniale (15 ans pour la jeune fille et 18 ans pour le jeune homme) peuvent se marier
librement. La liberté du mariage pouvait se dégager de l’article 109 du CCCL 1 er qui imposait
à l’Officié de l’Etat Civil (O.E.C) de recevoir la déclaration des époux de vouloir se prendre
pour mari et femme.

c. Code de la famille

Le code de famille consacre le principe de la liberté du mariage. Toute personne quel


que soit son sexe a le droit de se marier avec la personne de son choix. L’article 336 du code
de la famille « dictes les sanctions pénales qui visent à garantir la liberté du mariage. La
liberté du mariage telle que consacrée par le code de la famille (C.F) s’explique en ces
termes : « a le droit de se marier avec la personne de son choix » et c’est toute personne quel
que soit son sexe. De même tous les conjoints doivent consentir, manifester leur
consentement.
6

I.1.1 Les fiançailles

a. Le fiançailles dans le Droit traditionnels

 Les droits traditionnels ont connu les fiançailles. Celle-ci était


considérée comme une étape très importante du mariage.

b. Dans le code civil Congolais Livre Ier

 Les rédacteurs du CCCL 1er ont gardé le silence sur la nature et les

effets des fiançailles. Ils ont omis de les mentionner.

c. Dans le code de la famille

 Le C.F consacre aux fiançailles plusieurs articles. Après avoir défini

les fiançailles comme étant une promesse de mariage, promesse qui a lieu entre un homme et
une femme, le code précise que les fiançailles n’obligent pas les fiancés à contracter mariage.

Pour les droits et devoirs des fiancés, il faut se référer à la coutume (le code de la
famille renvoie à la coutume). Les rapports sexuels pendant les fiançailles n’ont pas évolué
car le code de la famille ne s’y est pas prononcé, car il dit que les droits et les devoirs de ces
derniers sont déterminés par les coutumes. D’où les rapports sexuels pendant les fiançailles
ne sont pas autorisés dans les coutumes congolaises, il y a le problème de virginité (une des
conditions exigées à la jeune fille avant le mariage) :

- les fiancés actuellement ne font- ils pas ces choses ?

- y-a-t-il une coutume qui autorise ou tolère les rapports sexuels pendant les

fiançailles?

II. Conditions pour contracter le mariage

1. Généralités
7

En droit coutumier, plusieurs conditions devront être remplies pour contracte mariage
et notamment la dot, la différence de sexe…

Le code civil Congolais livre Ier énumérait à la suite, l’une ou l’autre condition
positives et négatives pour contracter le mariage :

- la différence des sexes ;


- l’âge minimum de contracter le mariage ;
- le consentement du père et de la mère ou du tuteur ;
- l’absence de parenté, d’un mariage antérieur non dissout et du délai d’attente. Le
CCCL 1 n’a donc pas repris la dot comme condition de validité du mariage.

Le code de la famille a repris les conditions ci-haut tant du droit coutumier que du
droit écrit tout en introduisant une condition propre au droit traditionnel à savoir la dot et en
retenant deux formes pour la célébration du mariage : coutumier et civil.

a. Consentement

Le consentement apparaît au moment de la dot, c'est-à-dire lors de la remise de la dot,


aussi à la présentation dans la famille, autrement dit : le consentement du père de la file
lorsqu’il ouvre les mains pour recevoir la dot ; le consentement du père du garçon lorsqu’il
ont la dot pour la présenter à leur fils et à ce dernier de la remettre à la fille.

b. La dot

Pas de mariage sans dot, voilà une option importante prise par le code de la famille.
La dot est considérée comme une condition de validité du mariage.

Qu’entendons-nous par la dot ? C’est l’ensemble de biens ou une somme d’argent que
le futur époux ou sa famille remet aux parents de la future épouse. S’il y a versement partiel
de la dot, le mariage peut avoir lieu, une partie de la dot peut être versée après la célébration
du mariage. Et la dot peur être versée même à titre symbolique. Le refus d’accepter le
règlement de la part de ceux qui, selon la coutume en bénéficient constitue une impasse grave
quant à la célébration du mariage. Le code de la famille accorde aux futurs époux une
possibilité d’exprimer leur liberté de se marier par recours devant le conseil de famille ou en
justice (article 367 code de la famille (C.F). Les futurs conjoints exercent-ils ce droit de saisir
le tribunal ? En drainant leurs parents devant les tribunaux, n’y-a-t-il pas violation de
l’article 317 du C.F ?
8

III. Condition de forme pour contracter mariage

a. En droit coutumier

Le mariage était célébré en famille, chez l’ayant droit coutumier de la femme et ses effets
sont opposables aux participants (témoins).

b. Dans le code civil livre1

Le code civil Congolais livre Ier n’a retenu qu’une seule forme de mariage célébré par
l’O.E.C.

c. Dans code de la famille

Contrairement au code civil congolaise Livre 1, le législateur du code de la famille a estimé


sage de maintenir 2 formes de célébration du mariage, à cause d’une part de l’éloignement de
beaucoup de localités du bureau de l’Etat civil et d’autre part, de la reconnaissance des rites
coutumiers de célébration du mariage. Ainsi, les époux ont la faculté de choisir entre 2 types de
formes de mariage. On bien ils se soumettent au rite traditionnel coutumier et font célébrer leur
mariage en famille. Dans ce cas, ils doivent se présenter devant l’O.E.C dans le mois en vue de
faire enregistrer leur mariage, ou bien ils peuvent faire célébrer leur mariage directement
devant l’O.E.C.

Chapitre II. Les effets du mariage

Nous verrons ici, l’évolution de quelques effets du mariage.

1. La puissance maritale
Le législateur de 1804 avait consacré une organisation du mariage fortement
rigoureuse avec comme conséquence l’institution de la puissance maritale et l’incapacité de
la femme mariée. La femme mariée perd sa capacité par le fait du mariage. Les auteurs du
code civil ont justifié cette incapacité en invoquant la « FRAGILITAS SEXES
MULIERIBUS ». A leurs yeux, la femme est un être faible et sans expérience qu’il faut
mettre en curatelle. La prééminence de l’homme indiquée par sa constitution physique. Le
9

principe de la puissance maritale et de l’incapacité de la femme mariée a été introduit dans


notre pays (RDC) par le législateur colonial.

Ainsi, de tout temps, depuis la période traditionnelle en passant par le code civil, la femme
mariée était subordonnée à son mari. Le mari fut le chef de l’association conjugale. Il devait
protection à sa femme et la femme lui devrait obéissance. Pendant le mariage, la femme
mariée était également incapable. Avec le code de famille, l’homme et la femme tous sont
incapable, chacun d’eux a besoin de l’autorisation de l’autre pour accomplir un acte
juridique. C’est « La suppression de l’autorisation maritale pour la femme mariée et en
l’obligation  faite  aux  époux de s’accorder pour tous les actes juridiques dans lesquels ils
s’obligent, individuellement ou collectivement » Cfr. L’article 448 du code de la famille.

Mais disons que, les pouvoir de l’homme actuellement ne sont plus discrétionnaires, car la
femme peut recourir à la justice pour obtenir ce dont elle a besoin (article 449 du code de la
famille).

2.  Contribution aux charges de mariage

Dans le droit traditionnel, la division du travail était bien nette. La femme s’occupait de
l’entretien quotidien de la famille, par contre l’homme s’occupait des grands travaux (culture
des champs, la chasse,). Le code civil premier mettait à charge du mari l’obligation de
recevoir son épouse et lui fournir tout ce qui est nécessaire pour le besoin de la vie (article
120 C.C.C. Livre 1). Le code de la famille précise que chaque époux doit participer à la vie
matérielle du ménage. Les époux y contribueront selon leur faculté et leur état (c’est-à-dire
contribution proportionnellement à leur revenu) l’article 447 et 475 du CF). Le code de la
famille insiste et dispose que «  l’exigence du respect et de la considération mutuels des
époux dans leurs rapports, sans préjudice des autres obligations respectives qui leur
incombent dans la gestion du ménage et sur l’affirmation du principe de la participation et
de la gestion concertée du ménage par les époux, particulièrement quant à leurs biens et
charges » (Cfr. L’exposé des motifs de la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et
complétant la loi n°87-010 du 1er aout 1987 portant code de la famille). Maintenant, les
charges du ménage sont l’affaire des époux, tous doivent contribuer les femmes doivent
comprendre cela et ne pas refuser de remettre leurs revenus aux maris ou refuser de
contribuer. Ce n’est pas l’agent de vos familles.
10

3. Effets patrimoniaux du mariage

En droit traditionnel, le sort des biens des époux pendant le mariage ne soulevait pas
beaucoup de problème. Mais les auteurs soutiennent que les époux vivaient sous le régime de
séparation des biens.

Le code civil livre 1 n’a pas règlementé les régimes matrimoniaux, c'est-à-dire le sort
des biens pendant le mariage, et il ne se posait pas beaucoup de problèmes car à cette époque,
le congolais n’avait rien comme fortune. C’est pourquoi le législateur du CCCL 1 n’y avait
pas fait allusion. Mais ce silence a été rompu par le code de la famille. En effet, le CF
organise les régimes matrimoniaux, il s’agit ici d’un aspect du mariage qui n’est pas propre
aux congolais mais qui prend de plus en plus de l’importance en raison de l’augmentation des
fortunes des congolais. Le code de la famille prévoit d’abord un régime global applicable
impérativement à tous les régimes matrimoniaux. Dans ce régime, le code règlemente la
contribution des époux aux charges du ménage, c’est le régime matrimonial primaire. En ce
qui concerne le régime matrimonial proprement dit, le code en retient trois :

- le régime de la séparation des biens ;

- le régime de la communauté réduite aux acquêts ;


- le régime de la communauté universitaire.

Quel que soit le régime matrimonial qui régit les époux, la gestion de patrimoine
commun et propre est présumé être confiée au mari et à la femme. Toutefois, au moment de
leur déclaration d’option, les époux peuvent convenir que chacun va gérer ses biens propres.
Tout en posant le principe de la gestion maritale des biens du ménage. Le code de la famille
s’est aussi préoccupé des activités professionnelles de la femme mariée, celle-ci dispose des
biens réservés dont elle assure elle-même la gestion (bijoux, machine à coudre,…).

Chapitre III. La dissolution du mariage


11

Il existe 3 causes : divorce, décès, remariage du conjoint de l’absent.

1. Mort de l’un des époux

Traditionnellement, on devait remplacer le De cujus par son frère, ou sœur, pour


assurer la continuité du mariage. Avec l’évolution dans certaines sociétés, il y a eu des
pratiques barbares qui ont été instaurés. D’où la réaction du code de la famille qui condamne
ces pratiques ; plus de sororat, lévirat. Dans la pratique, la pérennité du mariage peut persister
après la dissolution du mariage. Pérennité = effets.

L’article 541 proclame la pleine dissolution du mariage par la mort de l’un des époux.
Cette dissolution du code de la famille CF met fin à la pratique de certaines coutumes qui ne
considèrent pas que le mariage prenne fin par la mort de l’un des époux. Le mariage n’est pas
seulement une affaire de 2 époux mais une affaire de deux familles. La mort ne met pas fin
aux liens d’alliance crées par le mariage dissout (article 542 CF).

L’article 544 érigé en infraction, est puni d’une servitude pénale principale ne dépassant pas
un mois et une amende de 125.000 à 650.000 francs congolais ou de l’une de ces peines
seulement, quiconque aura imposé au veuf, à la veuve ou à leurs parents un traitement ou
l’accomplissement des rites incompatibles avec la dignité humaine ou avec le respect dû à
leur liberté individuelle ou à leur vie privée. Et l’article 545 CF interdit le principe de
l’indemnité de décès et sanctionne pénalement le fait de l’exiger à la veuve.

2. Dissolution du mariage par le divorce

En droit coutumier, les causes du divorce étaient illimitées (sorcellerie impuissance,


adultère,…) le refus de réconciliation est la cause la plus fondamentale du divorce. Le code
civil livre 1 prévoyait les deux sortes de divorces :

- divorce pour cause déterminée (adultère pour les deux époux) ;


- divorce par consentement mutuel ;

Les causes de divorce en droit traditionnel étaient multiples et variées. Les principales
invoquées devant le tribunal sont : mauvais comportement ; non versement de la dot ;
impuissance ; stérilité ; sorcellerie, etc. Néanmoins, signalons que le juge prenait les
décisions non en s’appuyant sur un catalogue de causes précises, mais sur la constatation que
la mésentente de l’union était telle que la reprise de la vie commune n’était pas envisageable.
12

Le code civil Livre 1er connaissait 2 divorces : divorce pour cause déterminée et
divorce par consentement mutuel. Le premier pouvait être demandé par l’un ou l’autre des
époux à charge de prouver l’un des motifs ci-après : l’adultère, les excès et services, injures
graves, la condamnation de l’un des époux à une peine entachant l’honneur de la famille. Le
code de la famille ne fait pas de distinction entre les deux divorces. Il ne retient qu’une seule
forme de divorce : la destruction irrémédiable de l’union conjugale. La dissolution du
mariage ne peut être acquise que lorsqu’après vérification et tentative de réconciliation, il
s’avère que le maintien de l’association conjugale est impossible. Le rôle du juge se borne à
promouvoir la réconciliation et le cas échéant, à constater l’impossibilité de concilier les
époux.

3. Effets du divorce à l’égard des enfants

En droit traditionnel, la garde des enfants ne soulevait aucun problème. Il pouvait


résider chez l’un ou l’autre parent. Par ailleurs, les conséquences du divorce n’étaient pas
toujours réglées par les juges coutumiers. Ces derniers déterminaient les lignées des enfants,
la garde des enfants en bas âge et la pension alimentaire à la mère. L’aménagement des
droits et devoirs des parents étaient purement familiaux. Cette attitude des tribunaux
coutumiers s’applique par le fait qu’au départ le divorce était une affaire familiale.

Sous l’empire du code civil, les enfants étaient confiés en principe à l’époux innocent.
Cependant, le tribunal pouvait les confier pour leurs plus grands intérêts à l’autre époux ou
même au tiers (article 160 CCL 1). Le parent non gardien a un droit de surveillance à l’égard
des enfants issus du mariage. Il a aussi le droit personnel avec ses enfants. Il a l’obligation de
contribuer aux charges du ménage (article 161 CCL I).

Le C.F a abandonné le critère de faute dans l’organisation de la garde des enfants


après le divorce. Dans le code de la famille, il se fonde sur deux principes : d’une part l’idée
que les géniteurs restent tenus de leurs obligations parentales après la faute commise par l’un
des parents comme c’est le cas dans le code civil, d’autre part en fonction de l’intérêt de
l’enfant.

Voici les critères pour déterminer l’intérêt des enfants (pour la garde) : âge de
l’enfant : les bébés à la femme ; sexe de l’enfant : les filles à leur maman et les garçons leur
père ; les garanties matérielles (celui des parents qui a des moyens) ; les garanties morales ; la
volonté de l’enfant.
13

4. La volonté de l’enfant dans le droit moderne

a. La volonté de l’enfant

Au début du 20e siècle, la volonté de l’enfant n’était pas prise en considération. Elle
était systématiquement écartée. Ceci s’expliquait par le caractère autoritaire de la puissance
paternelle. On assiste actuellement à la valorisation de la personne son intérêt, son avis est
sollicité pour des mesures importantes le concernant telles que la détermination de son
éducation.

En Belgique ; l’évolution de la jurisprudence se présente comme suit : en 1912 dans le


cadre de mesures provisoires relatives à la garde d’un enfant il a été déclaré qu’en autorisant
le juge à confier la garde de l’enfant à la mère, le législateur du code civil lui prescrit
uniquement de s’inspirer de refus d’un mineur de 17 ans de résider chez son père ; le tribunal
civil de Bruxelles a pourtant confirmé la garde de l’enfant au père.

En 1951, saisi d’un conflit relatif à l’orientation universelle d’une mineure, le tribunal
civil de Liège a préféré surseoir à statuer pour entendre toutes les parties. En présence de
l’intérêt bien compris de l’étudiante quant à la direction à prendre dans ses études et quant à
ses rapports avec ses parents, il apparait souhaitable avant de faire droit au fond, d’entendre
les parents dans une comparution personnelle en présence de leur mineur.

Depuis la loi du 08 avril 1965, les juges tiennent de plus en plus compte de la volonté
de l’enfant. La loi leur permet de convoquer en tout temps le mineur (article 51 de ladite
loi).La jurisprudence affirme qu’il est bon que le juge se soucie des sentiments du mineur et
veille à l’entendre au besoin. L’enfant est sujet et non objet de droit. Et l’on ne peut ignorer
son avis dès lors qu’il a le discernement nécessaire et qu’il manifeste une préférence
raisonnée, sincère et non équivoque.

En France, l’état de la jurisprudence se résume comme suit : en 1935, la cour d’appel


de Montpelier a écarté la volonté de l’enfant pour sauvegarder l’autorité du père. L’autorité
du père serait illusoire si elle devait qu’à la sortie d’un conflit d’enfants de 13 et 14 ans qui ne
dissimulent pas leurs préférences pour leurs mères.

En 1954, saisi d’un conflit relatif à la garde de l’enfant, un tribunal a décidé qu’à la
sortie de l’hôpital l’enfant choisirait celui de ses parents avec lequel il désirerait vivre. Selon
14

le tribunal, il s’agit d’un droit naturel des jeunes gens parvenus à l’émancipation ou au
mariage de décider avec lequel de leurs parents ils entendent vivre.

En 1974, devant le refus de l’enfant de rentrer chez son père, le tribunal correctionnel
de Toulon a pris acte de l’accord des parents selon lequel à l’issu d’une période de vacances,
que l’enfant aura passé chez chacun d’eux, ils accepteraient le choix de l’enfant. Enfin
signalons que depuis la loi du 11 juillet 1975, l’article 290 alinéas 3 du CC français stipule
que le juge tient compte des sentiments exprimés par les enfants mineurs lorsque leur
audition a paru nécessaire et qu’elle ne comporte pas d’inconvénients pour eux.

b. Position des auteurs

Certains auteurs sont favorables à ce que les juges tiennent compte de la volonté de
l’enfant si celui-ci est proche de la majorité. Ils considèrent que la volonté de l’enfant est une
des composantes essentielles de la décision du juge. Ils invitent le juge à prendre une décision
acceptable pour l’enfant. Ces auteurs s’appuyant sur les déclarations des psychologues qui
recommandent de prendre en considération la volonté de l’enfant pour ne pas traumatiser
davantage l’enfant déjà déchiré par les conflits de ses parents. Par contre, la prise en
considération de la volonté de l’enfant est contestée par d’autres auteurs qui disent :  on ne
doit pas confondre l’intérêt de l’enfant et ses caprices ; il n’est pas opportun de mêler les
enfants au conflit des parents et les exposer à prendre parti pour l’un ou pour l’autre en
violation du principe qui dit : « l’enfant à tout âge doit honneur et respecter à ses parents ».

Contre la volonté de l’enfant, on invoque aussi le fait que ce dernier peut être
influencé par le parent qui assure en ce moment sa garde et aussi que l’enfant peut avoir dans
la suite un sentiment de culpabilité. Les avis interprétants le rôle de la volonté de l’enfant ont
une motivation fondée d’un côté par le danger de traumatiser et de l’autre, le respect dû aux
parents et les caprices de l’enfant. Cela est le dilemme auquel les juges sont confrontés, d’où
la nécessité d’une réelle spécification de 1a justice de la jeunesse à côté du droit. Le juge doit
être un homme averti de la psychologie de l’enfance, de l’adolescence et de celle des adultes,
des parents. Le juge doit être mentalement et moralement apte à se pencher d’une manière
patiente, compréhensive et ferme sur ces drames qui ne sortent de la dissolution du mariage.
Quoi qu’il en soit, les législateurs actuels autorisent le juge à prendre en considération la
volonté de l’enfant.
15

Le code de la famille prévoit aussi l’intervention de la volonté l’enfant dans plusieurs


matières (quelles sont ces matières ?).

Par ailleurs, le code de la famille estime que l’intérêt d’enfant peut être servi par des
conventions à l’amiable qui peuvent intervenir entre les parents. Il arrive que les époux
règlent entre eux par convention les modalités de leurs droits et devoirs envers leurs enfants
après le divorce. Ces conventions particulières aux lois qui intéressent l’ordre public. Mais
comme les parents sont souvent mieux que les autres à mesure de connaître le véritable
intérêt de leurs enfants, les tribunaux ont considéré l’accord intervenu entre parents comme
un élément d’appréhension.

En Belgique, la cour d’Appel de Bruxelles a déclaré que les tribunaux ne sont pas
tenus de se conformer aux dispositions adoptées par les parties. Mais, ils peuvent le consacrer
dans les mesures où elles ne sont pas contraires à l’intérêt de l’enfant.

En France, la cour de cessation a affirmé que lorsque les époux se montrent également
préoccupés de l’avantage des enfants et s’accordent sur les points essentiels de l’éducation
qu’il convient de leur donner, l’accord des époux doit être sanctionné par les tribunaux.

Actuellement dans les conflits familiaux, on préfère des décisions de conciliations aux
décisions autoritaires. L’on croit qu’une sentence intervenue ou exécutée au grand avantage
de tous. Et pour ce faire, le juge utilise les techniques d’entretien avec les parents. Dans ces
entretiens, les fins poursuivies consistent à la dédramatisation du conflit et à l’aboutissement
à un accord entre parents. Sur le plan législatif, le souci d’associer les parents à la recherche
d’une solution conforme à l’intérêt des enfants est traduit dans la procédure en conciliation.

En RDC, nous pensons rencontrer cette évolution dans l’article 585 du code de la famille « 

jusqu’au moment du jugement prononçant le divorce, le père et la mère peuvent conclure sur
la garde de leurs enfants mineurs un accord qui sera soumis à l’homologation du tribunal. A
défaut de la convention homologuée établie par les parents, le tribunal confie, pour le plus
grand avantage des enfants, la garde de ceux-ci à l’un ou l’autre des époux ou même à une
tierce personne. Cette décision peut être prise soit sur la demande des époux, soit sur celle du
Ministère public, soit même d’office ». Donc, le législateur invite les parents à signer les
accords. Lorsque le tribunal prend une décision se rapportant  aux enfants mineurs, il les
16

entend en tenant compte de leur âge et de leur degré de maturité, avec l’assistance d’une
personne exerçant sur eux l’autorité parentale ou de l’assistant social. (Article 589, CF).

Les textes ne précisent pas l’âge à partir duquel les enfants pourraient être entendus,
toutefois, on peut considérer que lorsque l’enfant n’a pas encore atteint l’âge de raison, il n’y
a aucune opportunité à devoir l’entendre.

5. Dissolution du mariage : effets du divorce à l’égard des époux

Le divorce entraîne la dissolution du lien conjugal. Les époux cessent d’être mari et
femme. Chacun reprend sa liberté. La dissolution du lien conjugal emporte la dissolution du
régime matrimonial, chacun reprend ses biens propres et s’il y a un patrimoine commun, il est
procédé à sa liquidation.

Le code de la famille prévoir la possibilité pour le tribunal d’accorder à l’époux


désavantagé par le divorce une quantité des biens sur le fonds propre de l’autre époux. Ces
biens ne constituent pas une pension alimentaire, ils ne constituent pas non plus une
indemnité accordée à l’époux innocent. Le code de la famille vise seulement à réparer le
déséquilibre économique que le divorce risque de créer entre époux. En ce qui concerne le
remboursement de la dot, le code s’en remet à la coutume des parties tout en ajoutant que
dans tous les cas, le mari peut renoncer à récupérer la dot. Après la dissolution du mariage, le
CF, ne laisse pas subsister un devoir d’entretien à charge de l’un des époux (ancien) en faveur
de l’autre comme cela a été le cas dans le code civil livre 1er . Cependant, le CF prévoit un
prolongement temporaire du devoir de secours en faveur de la femme divorcée pendant la
période de grossesse et l’année qui suit la naissance de son enfant. Enfin, à la demande de
l’un des époux qui occupe au moment de la transcription du jugement une maison
appartenant à l’autre époux, le tribunal peut disposer qu’il occupera la maison et usera des
meubles meublant pendant 6 mois (article 583 CF).

Chapitre IV. La filiation

1. Egalite de tous les enfants

En droit coutumier, le statut juridique des enfants nés hors mariage était lié à la
conception philosophique que la société congolaise se faisait de l’enfant en général.
17

Dans les sociétés traditionnelles, l’enfant était le centre et le devenir même de la


société. Il était l’objet d’une attention particulière. Le droit traditionnel n’établissait pas une
différence entre la filiation fondée sur le mariage et la filiation hors mariage. Selon le mode
de filiation, c’est la famille étendue du père ou de la mère qui définissait le cadre de vie
juridique de l’individu. La notion d’« enfant adultérin » était inconnue. La reconnaissance de
l’enfant naturel en dehors du mariage se faisait par la remisse de certains présents et cette
institution s’est répandue suite à l’influence de la colonisation. Le père naturel ne pouvait
obtenir le droit de paternité sur son enfant que s’il consent à verser une indemnité de
reconnaissance. Le code civil connaissait 3 sortes de filiation : la filiation légitime, la filiation
naturelle ou illégitime, la filiation adoptive.

L’enfant naturel simple reconnu avait le droit de l’enfant légitime. Les enfants
adultérins et incestueux n’avaient pratiquement pas de droit. Ils ne pouvaient pas être
reconnus. Et ils avaient seulement le droit aux aliments.

Le code de la famille organise l’égalité de tous les enfants en matière de filiation et


affirme que tout enfant congolais doit avoir un père par les mécanismes suivants : la
présomption de paternité pour les enfants nés pendant le mariage (article 602) ; l’affiliation
pour les enfants nés hors mariage ; la recherche de paternité ; la notion du père juridique.

2. Rapports entre les différentes sortes de filiation

Rappelons que la filiation est un lien qui unit un enfant à son père ou à sa mère : à son
père, filiation paternelle, à son mère, filiation maternelle, maternité.

Le bon sens et la nature enseignaient qu’un père est toujours un père, une mère une
mère. Le droit lui est plus complexe. Il distingue 3 sortes, 3 qualités de filiation et avec
l’évolution de la science nous pouvons dire même 4 : les filiations légitime que le code de la
famille qualifie de filiation issue du mariage. La filiation naturelle (filiation hors mariage) ; la
filiation adoptive et, la filiation issue de la procréation dite artificielle ou procréation assistée
ou médicalement assistée est celle qui résulte chez la femme d’une intervention médicale
d’insémination avec du sperme humain (dite insémination artificielle) ou d’implantation in
utero d’un œuf fécondé en laboratoire avec des forces génétiques (gamètes) provenant d’un
homme (sperme) et d’une femme (ovule) (fécondation in, vitro) ou de toute technique
équivalente.
18

Dans tous les cas, le lien de filiation, qu’il soit légitime ou autre est un lien juridique.
Ce rapport de droit produit des effets de droits, les effets de la filiation, qui tendent dans le
mouvement égalisateur qui anime le droit de la filiation, à être les mêmes pour tous les
enfants.

Cependant, il est impossible dans l’établissement de ces divers liens, de faire


abstraction des éléments sur lequel chacun se construit par où revient par regroupent deux à
deux en division majeure, la distinction quadripartite.

Ensemble, la filiation légitime (issue du mariage) et la filiation naturelle (hors


mariage) s’oppose aux deux critères distinctifs : ce sont toutes deux des filiations charnelles ;
elles dérivent l’une et l’autre de l’acte par lequel les 2 parents ont fait ensemble œuvre de
chair (copula canalisa) ; résultat des rapports charnels, la filiation est ici inséparable de la
sexualité. La filiation est issue de l’union des sexes ; ce sont toutes deux des filiations
biologiques. Les forces génétiques qui sont source de fécondité proviennent des pères et
mères. L’un et l’autre sont parents génétiques ou biologique : par où la filiation est ici
inséparable de l’hérédité. Ils sont donc l’un et l’autre, sous ce double rapport, procréateurs,
auteurs génétiques ; la mère y ajoute quelque chose de plus et de propre. Non seulement elle
est génitrice (génitrice, celle qui produit l’ovule) mais gestatif (porteuse) celle qui, pendant
tout le temps de la grossesse, porte l’enfant, le nourrit en son sein et le met au monde par
l’accouchement, …

Par opposition aux 2 précédentes, la filiation adoptive et la filiation issue de la


procréation médicalement assistée se définissent par 2 traits communs. L’un négatif, l’autre
positif. Aucune des 2 ne nait d’un rapport sexuel. L’adoption résulte d’un acte juridique (qui
exige l’intervention d’un médecin dont l’opération (insémination ou implantation) remplace
l’acte sexuel déterminant, elle suppose une assistance médicale (et parfois même, elle aussi
une intervention juridictionnelle). Ce sont des filiations judiciairement ou médicalement
assistées.

Toutes 2 sont animées du même désir de relever le défi de l’infertilité. Avoir un enfant
autrement, mais pour finir un enfant comme les autres. Remèdes alternatifs à une incapacité
de procréation, ces deux filiations procèdent d’une double volonté de procréation et
d’assimilation. Parallèles et volontaires on pourrait les dire filiation par intervention ou par
assimilation. Ces traits essentiels suffisent à les rapprocher.
19

Chapitre V. l’autorité parentale

1. Nature des droits et devoirs des parents en droit coutumier


Par la procréation, les parents visent plus leurs propres intérêts que ceux de leurs
enfants. En mettant au monde, les parents voient la garantie dans leur vieillesse. Néanmoins,
les géniteurs ont l’obligation d’entretien et d’élever leurs enfants. Pour qu’ils puissent remplir
leurs obligations, la coutume leur reconnaissait certains droits à savoir : le droit de fixer la
résidence des enfants ; le droit de correction et de direction ; le droit de consentir au mariage
de ses enfants et percevoir la dot.

L’autorité parentale était exercée par le père dans les sociétés patrilinéaires et par
l’oncle maternel dans les sociétés matrilinéaires. En droit coutumier, l’autorité parentale ne
s’éteint pas en principe lorsque l’enfant atteint l’âge adulte. Mais elle devient pouvoir de
conseil plus que de décision. En ce qui concerne les filles, cette autorité reste très importante
pendant toute la vie du père, mais subit une limitation considérable à partir du mariage de la
fille.

Le code civil livre Ier avait adopté l’appellation l’expression « Autorité paternelle »,
il a abandonné l’expression « puissance parentale » utilisée en droit romain et dans le code
Napoléon de 1804.

Le code de la famille innove quant au principe et quant à la terminologie le vocable


« autorité paternelle » qui consacrait l’inégalité entre l’homme et la femme disparaît au
bénéfice de la terminologie « Autorité parentale » qui indique que désormais le père et la
mère exercent conjointement l’autorité sur leurs enfants. La primauté du père n’apparait
qu’en cas de dissentiment car l’authenticité congolaise veut que le père soit le chef de famille.
Mais la mère peut toujours saisir le tribunal de paix.

Chapitre VI. L’émancipation


20

C’est une notion non envisageable en droit coutumier, renoncer aux devoirs du fils se
serait renoncer à ses droits, à ses avantages, s’exclure et s’isoler.

Dans le code de famille, Le mineur ayant atteint l’âge de quinze ans accomplis peut, dans son
intérêt supérieur, être émancipé par le Tribunal pour enfants, sur requête présentée par ses
père et mère ou, à leur défaut, par le tuteur. Dans cette dernière hypothèse, le conseil de
famille est entendu (article 289). Ainsi, l’émancipation ne résulte plus d’une déclaration des
personnes qui exercent l’autorité paternelle ou titulaire à l’OEC, comme ce fut sous l’empire
du code civil. L’émancipation devient judiciaire et est accordée par le juge de paix à la
demande conjointe des géniteurs. Le code de la famille n’autorise pas les parents à agir
d’une manière séparée. En cas de désaccords, il n’existe aucune possibilité de recours devant
le tribunal de paix.

Chapitre VII. Les successions

1. Les successions en droit traditionnel et sous l’empire du code civil


livre 1er

Le code civil congolais n’avait pas organisé certaines matières notamment complexes,
il importait avant de légiférer de posséder des éléments sur lesquels on pouvait solidement
construire. Il a préféré en conséquence laisser d’abord agir les coutumes ainsi que la
jurisprudence plutôt que de devoir agir par tâtonnement et retouches successives. Dans le
droit traditionnel, un grand principe domine la matière des successions : les biens de la
famille restent dans la famille, ils ne peuvent pas être possédés par des étrangers. La
transmission s’opérait d’une manière différente selon que l’on considérait les systèmes
patrilinéaires ou matrilinéaires. Dans le système patrilinéaire, ce sont les parents de la ligne
paternelle, les enfants et les petits enfants qui sont héritiers. Par contre, dans le système
matrilinéaire, la succession est dévolue aux parents de la ligne maternelle : la mère, les frères
et sœurs, les neveux et petits neveux.

Au début de la colonisation, les successions ne soulevaient pas des biens importants :


les femmes et les enfants, constituaient leurs seules richesses, ainsi, à la mort d’une personne,
l’attention des oncles et des frères du cujus était tournée vers la protection des femmes et des
enfants du défunt.
21

La création des villes du travail dans ces milieux extra coutumier et ils ont commencé
à accomplir des biens importants. L’accession de notre pays à l’indépendance n’a fait que
développer cette tendance à l’enrichissement. C’est alors que la vocation héréditaire des
héritiers traditionnels surtout, celle des oncles s’est élargie en ce sens, qu’ils recueillent
désormais une partie de toute la succession.

Dans la pratique, les héritiers traditionnels commettent actuellement beaucoup d’abus,


ils confisquent tous les biens laissés par le de cujus. Ils ne songent plus à protéger les enfants
du de cujus et moins encore le conjoint survivant. Et à ce sujet, la chanson intitulée famille
y’a Emmanuel Samuel, tiré de l’album Pouvoir de l’artiste musicien Madilu système est
révélateur.

2. Les successions dans le code de la famille

En matière des successions, le code de la famille s’est écarté quelque peu de la


coutume et retient les catégories ci-après d’héritiers :

- les enfants du de cujus nés dans le mariage ou hors mariage, mais affiliés de son
vivant, ainsi que les enfants adoptés ;
- le conjoint survivant, ainsi que les enfants adoptés ;
- les oncles et tantes paternels et maternels ;
- tout parent ou allié dont le lien de parenté avec le de cujus a été constaté par le
tribunal de paix ;
- l’Etat.

Chapitre VIII. Les libéralités

Elles ont existé de tout temps. Néanmoins leurs organisations est récente. L’ancien
code civil n’avait pas légiféré en ce domaine. La libéralité est un acte qui n’appelle aucune
contre - partie obligatoire de la part du bénéficiaire. Celui-ci est tenu vis-à-vis du disposant
par une obligation de reconnaissance.

Le Professeur BOMPAKA dit qu’elles sont SUSPECTES, tout d’abord en raison des
fins parfois suspectes auxquelles une libéralité peut servir. La libéralité pure, uniquement
pour faire plaisir est rare, car s’exprime la loi fondamentale de relations humaines :
DONNANT-DONNANT, et non pas par un seul DONNANT tout court. Ensuite car même à
l’état pur, le donateur s’appauvrit, parfois sous l’empire de mauvaises influences, ou victime
22

de sa légèreté ou d’abus des tiers et pour la famille du donateur que voient diminuer leur
gage. Le code de la famille organise à l’article 820 les libertés suivantes :

- la transmission des biens entre vifs ou donation ;


- le partage d’ascendant (acte entre vif ou testamentaire par lequel un ascendant
(parent) partage lui-même entre ses descendants tout ou partie des biens qui
composeront sa succession ;
- l’institution contractuelle : (dotation des biens à venir en faveur d’un époux ou
d’un futur époux). Exemple : une fille vous refuse la main parce que le garçon est
pauvre, il est étudiant et n’a que ses cours consente richesse, mais le garçon dit
que tous ces biens avenir seront donnés aux enfants qu’ils auront ainsi qu’à cette
fille pour acquérir son consentement ;
- la substitution fidéicommissaire ou double donation : exemple un parent qui donne
une maison à son fils avec comme obligation de le remettre aussi à son fils.

Chapitre IX. Quelques problèmes actuels

1. Le concubinage ou union libre

L’union libre entendue comme l’union établie par un homme et une femme sans
recours à l’institution du mariage, ne fait pas l’objet d’un régime juridique spécifique. Cela ne
signifie pas, pourtant que le concubinage soit ignoré du droit.

a) Etat de la législation

La loi ne reconnait et ne réglemente que la seule union légitime. Celle constatée par
l’officier public selon les formes sacramentelles. L’homme et la femme qui ne se plient pas à
cette formalité sont hors la loi et sont ignorés par le législateur. Ils sont tenus à l’écart de la
législation. Mais ce que la loi ignore ne peut être méconnu par les tribunaux chargés du rôle
délicat et difficile de trancher des situations de fait qui leur sont soumises.

b) Caractères généraux des concubinages


23

c) Absence du mariage

Les concubins ne sont pas mariés, leur vie commune ne crée aucun lien d’alliance.
N’étant pas mariés, ils peuvent ignorer les devoirs de secours, de fidélités, d’assistance
auxquels sont tenus les époux. Aucune obligation alimentaire n’existe entre eux.

d) Immoralité, précarité, instabilité

La situation des concubins est entachée d’immoralité. Le code n’a voulu protéger que
la famille légitime et les époux normalement mariés. Le concubinage implique une totale
liberté de deux partenaires, chacun peut quitter l’autre. Aucune formalité n’est requise pour
briser les liens que la loi ne reconnait pas.

e) Rupture du concubinage

Le concubinage est une situation précaire et instable puisque chacun des 2 partenaires
peut, à tout moment abandonner l’autre. Celui qui vient d’être délaissé n’a en principe aucune
action contre celui qui l’a quitté. Néanmoins, les tribunaux accordent réparation dès que la
partie demanderesse prouve qu’elle a commencé et poursuivi des relations intimes avec son
séducteur en raison des manœuvres de celui-ci en vue de la tromper notamment à la suite
d’une promesse d’un mariage ou en cédant à un abus d’autorité.

f) Avenir pour le concubinage

A l’heure actuelle, les unions libres se multiplient. Les familles illégitimes se


renforcent au détriment des familles légitimes un grand nombre de justices et responsables
politiques ne considèrent plus le mariage comme institution à défendre à tout prix.

Le respect du droit au bonheur et de la liberté individuelle donné naissance au


principe de la liberté au divorce. Certains législateurs consacrent une libre sortie du mariage.
Il y a même en occident des mariages contrats à durée déterminée où les gens peuvent se
convenir de vivre pendant deux mois, une année.

Ainsi, le mariage se vide peu à de son contenu habituel traditionnel et notamment de


ses effets de solidarité au plan des relations personnelles et patrimoniales, au profit d’une
totale et grandissante autonomie des époux. Le mariage est considéré simplement comme
l’union volontaire de deux personnes indépendantes.

 Le Congo doit-il continuer à ignorer le concubinage à la base de


24

plusieurs litiges ?

D’ailleurs ne France en dehors même du droit social qui attache au concubinage des
prérogatives non négligeables, le droit civil lui-même lui fait produire divers effets, tel le
droit pour le « concubin suivant » de demander au tiers responsable la réparation du
dommage que lui cause le décès accidentel de son compagnon.

2. Le mariage entre personnes de même sexe

Le mariage est l’union entre une femme et un homme. Il y a donc nécessité de sexes
différents. Mais actuellement plusieurs législations autorisent le mariage entre gens de même
sexe. Voilà le problème. Devons-nous continuer à maintenir la définition au mariage ? Le
non dévolu et chez nous on défend le mariage entre les personnes de même sexe. Ne
pouvons-nous pas autoriser le mariage entre personnes de même sexe ? Est-ce que chez nous
les homosexuels ne vivent pas ensemble en cachette ?

3. Problèmes de la médecine

Les progrès techniques accomplis ces dernières années ont fait apparaitre d’autres
modes de procréations : insémination artificielle, enfant-éprouvettes, mère porteuse et amener
les personnes à changer leurs sexes. Ces nouvelles techniques sans parler d’éthique posent
d’importants problèmes juridiques que nous allons épingler.

a) Changement de sexe

b) Problème médical : doit-on mutiler les organes sains ?

c) Doit-on rentrer à l’état civil pour changer de sexe ?

d) Le clonage

A partir d’une cellule, on produit un autre être semblable à vous 2 êtres identiques.
Quelle est la filiation de second être ?

e) Insémination artificielle

C’est l’ensemencement d’une femme soit avec le sperme de son mari ou de son
concubin. Le code de la famille parle de l’insémination artificielle en son article 609.

f) Est-ce que cet article cadre-t-il avec nos réalités, nos coutumes ? Y a-t-
25

il des banques de spermes chez-nous ? au village qu’est-ce que les gens font lorsque
le mari est impuissant ou stérile ?

g) Procréation post-mortem

Le mari fait conserver son sperme dans une banque et se convienne avec sa femme de
recourir à ce sperme pour avoir des enfants même après la mort du mari.

h) Problème d’éthique ;

i) L’illégitimité de l’enfant né plus de trois cent jours après la mort du


mari ou même les difficultés successorales. Engendrer intentionnellement un enfant
sans père est attenter à la vocation naturelle et éminente, chez l’enfant, d’avoir en
naissant ses deux parents et de n’être pas privé de l’un par l’autre, fût - ce avec le
consentement du premier. (ce consentement n’a de valeur que pour prendre une
responsabilité de père ; il est sans force s’il s’agit de s’en défausser, en s’associant à la
création d’une situation de non paternité, abandon anticipé).

j) Utilisation de l’insémination artificielle par une fille célibataire

La volonté unilatérale de la mère de faire naître un enfant sans père est impensable
dans notre société. Quelle sera la filiation paternelle de cet enfant ?

k) Mariage entre dames

La dame jouant le rôle de la femme peut avoir un enfant à partir de l’insémination.

l) Qui sera son père, sa filiation paternelle ;

m) Cet enfant en contact avec ses amis et en voyant la morphologie de


leurs pères comparera avec celle de son père : une femme avec des seins.

n) Le problème de la mère porteuse : fécondation in vitro

La fécondation in vitro (sur le verre, en éprouvette, en laboratoire) c’est le fait de


recueillir un ou plusieurs ovules chez une femme en vue de le féconder au laboratoire et de
transplanter quelques jours plus tard l’œuf fécondé dans l’utérus de cette femme.

Il peut aussi arriver que, pour certaines raisons, l’œuf ainsi fécondé ne soit transplanté
dans l’utérus de la femme dès qu’on avait prélevé l’ovule, mais plutôt dans celui d’une autre.
26

Dans ce cas, la fécondation in vitro intervient pour faire porter à une femme tierce la
grossesse d’un couple, et qui propose de payer ce service à cette femme communément
appelée « porteuse de grossesse » qui en sera tenue qu’à leur fournir un produit fini : l’enfant.

o) La mère de l’enfant est-elle celle qui a conçue ou celle qui a mis au


monde ?

p) La maternité est-elle certaine par le simple fait d’accouchement (de


naissance) ?

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
27

I. CODE ET TEXTES DE LOIS


1. Code civil congolais Livre 1er, B.O, 1895, codes Piron, 1

2. Code de la famille, loi n° 87-010 du 1er Août 1987

3. Code civil, nouvelle édition, 1997, éd. Prat, Paris, France

II. OUVRAGES, REVUES, COURS


1. AUBERT JEAN LUC, Introduction au droit et thèmes fondamentaux
du droit civil, 7e éd. Dalloz, Paris 1998

2. BOMPAKA NKEYI, Cours d’évolution du Droit de la famille, G3


Droit Privé et Judiciaire, 1998-1999, UNILU, inédit

3. BOMPAKA NKEYI, Cours de Droit Civil, les personnes, inédit G1


Droit, UNILU, 1998.

4. CORNU GERAD, Droit civil : la famille, 5e éd., Mont chrétien, 1996

5. PAUWELS, J.M., Le droit Zaïrois de la famille, Cours, UNAZA, 1972

6. TERRE, François, L’enfant de l’esclave, génétique et droit,


Flammarion 1987

7. PIERRE VOIRIN et GILLE GOUBEAUX, Droit Civil, Tome 1, 27e


éd. LGDJ, Paris, 1999.

Vous aimerez peut-être aussi