Objectifs 1. distinguer les actions de compagnies selon leurs aspects juridiques et selon
leur niveau de risque;
2. décrire les droits de l’actionnaire privilégié et ceux de l’actionnaire ordinai-
re;
3. lire et comprendre les renseignements contenus dans les cotations des diffé-
rents marchés d’actions rapportées dans les quotidiens et les journaux
financiers;
4. présenter les considérations pratiques liées aux dividendes des actions ordi-
naires et des actions privilégiées;
5. décrire les façons indirectes de négocier des actions.
Muni de ces nouvelles connaissances, vous serez ainsi en mesure, dans les pro-
chains textes, d’approfondir votre compréhension des actions comme mode
d’investissement et de spéculation, en vous initiant à l’analyse fondamentale et
à l’analyse technique, deux approches très utilisées dans l’évaluation des ac-
tions ordinaires.
Le tableau 4.1 présente les différences habituelles entre les actions ordinaires et
les actions privilégiées.
• rapportent un dividende
lorsque le conseil
• rapportent normalement
d’administration de la
Participation au un taux fixe de divi-
compagnie procède à
bénéfice dende prévu dans la
une «déclaration de divi-
charte de la compagnie
dende pour les actions
ordinaires»
• offrent la possibilité de
récupérer la valeur de
Rang en cas de leur investissement
• occupent le dernier rang
liquidation avant que les actionnai-
res ordinaires soient
remboursés
Les actions ordinaires avec plein droit de vote. Ces actions correspondent, sur
ce plan, au modèle que nous avons évoqué à la section précédente. Elles possè-
dent un droit de vote qui est, de nature, comparable ou même supérieur à celui
qui est associé aux actions de catégories différentes, s’il y a lieu. Ce droit de vote
porte sur toutes les questions susceptibles d’être discutées à de l’assemblée des
actionnaires.
Les actions ordinaires sans droit de vote ou avec droit de vote restreint. Une
action subalterne est une action ordinaire, donc de participation, qui ne bénéfi-
cie pas d’un droit de vote au moins égal à celui attaché aux autres actions ordi-
naires de la compagnie. L’émission d’actions subalternes a connu une certaine
vogue au cours des années 80. Ce type d’actions ayant fait l’objet de critiques
sévères de la part de la presse financière et de différents responsables des insti-
tutions financières, les Bourses et les autorités gouvernementales ont pris diffé-
rentes mesures pour en restreindre le nombre. En effet, ce type d’actions
confère un droit de vote inférieur (parfois même ne confère aucun droit de vote)
à toute autre catégorie d’actions ordinaires votantes, et ce, sans prime ou privi-
lège compensatoire. La presse financière a fait état de nombreux débats engen-
drés par l’émission ou l’existence de telles actions, qui permettent à un
propriétaire ou groupe d’actionnaires de prendre ou de conserver le contrôle
d’une entreprise pour une somme minime.
Il va sans dire que l’omission d’un dividende (cumulatif ou non cumulatif) est,
à première vue, une décision qui devrait affecter négativement le cours (le prix)
de l’action, et ce, tant privilégiée qu’ordinaire; l’impact sur l’action ordinaire
sera d’autant plus grand que le dividende est cumulatif. Or, le conseil d’admi-
nistration peut décider d’agir en ce sens dans le but de conserver des liquidités
au sein de l’entreprise, dans le meilleur intérêt de la compagnie et, par ricochet,
des actionnaires. Cependant, en agissant ainsi, il encourt le risque de nuire aux
émissions futures de titres de propriété et ajoute un élément de spéculation aux
titres existants.
action privilégiée non participante n’a pas ce droit, mais conserve celui de tou-
cher le dividende prévu et déterminé sur le titre. Ainsi, compte tenu de ce privi-
lège, le cours d’une action privilégiée participante devrait progresser plus
rapidement que celui d’une action privilégiée non participante, et ce, au rythme
de l’augmentation des bénéfices de l’entreprise. Toutefois, il arrive fréquem-
ment qu’à titre de compensation, le dividende régulier versé sur l’action privilé-
giée participante soit inférieur à celui versé sur une action privilégiée non
participante.
Dans le cas d’une action privilégiée rachetable, vous l’aurez deviné, celle-ci
peut être remboursée au gré de la compagnie aux prix et dates stipulés dans le
contrat d’action. La compagnie se dote ainsi d’un privilège qui peut être exercé
lorsque la situation devient avantageuse, par exemple à l’occasion d’une baisse
importante du coût de l’argent, ou pour toute autre raison.
Encaissable par anticipation. Cette caractéristique porte aussi sur le rachat par
la compagnie de l’action privilégiée, sauf que, dans ce cas-ci, l’opération s’effec-
tue au gré du détenteur. Ainsi, le fait qu’une action privilégiée soit encaissable
par anticipation signifie que la compagnie s’engage, à des dates et à des prix
fixés d’avance, à procéder au remboursement de l’action si son détenteur en fait
la demande.
À taux variable. Le dividende sur une action privilégiée est généralement fixe
et déterminé sur le certificat d’action. Pour obtenir une mesure du rendement
offert, vous n’avez qu’à diviser ce dividende par le prix d’achat de l’action.
Celui-ci devra être concurrentiel par rapport au taux de rendement de rende-
ment des placement à taux fixe, tout en prenant en compte le risque associé au
titre de propriété.
Qu’arrive-t-il lorsque les taux d’intérêt se mettent à monter comme ce fut le cas
en 1989 et en 1990? Si le dividende est fixe, le rendement retiré n’est plus con-
currentiel vis-à-vis des placements à taux fixe et, si l’actionnaire a l’intention de
se départir de ses actions, il n’a pas d’autre choix que d’attirer l’acheteur poten-
tiel en diminuant le prix de vente de l’action pour ainsi ramener le rendement à
un niveau plus conforme à la nouvelle réalité.
Ainsi, pour pallier l’instabilité des taux d’intérêt, certaines compagnies émet-
tent des actions privilégiées à taux flottant, assumant par le fait même le risque
de fluctuations des taux d’intérêt. Le dividende deviendra ici fonction des taux
en vigueur sur le marché de l’épargne et du crédit, et l’action conservera son at-
trait en période de forte hausse des taux d’intérêt, sans que son cours ne con-
naisse de variation significative.
Le schéma 4.1 illustre les différents types d’actions que nous avons vus dans
cette section.
Bien que, de façon générale, on tentera de classer un titre dans la catégorie qui
lui correspond le mieux, cette classification n’est pas tout à fait étanche, ce qui
signifie que certains titres répondent à la fois aux caractéristiques de plusieurs
catégories.
Types
d’actions
Action Action
ordinaire privilégiée
ààfonds
fonds
rachetable
d’amortissement
d’amortissement
encaissable
avec droit de
par
vote
anticipation
Un blue chip est un titre dont on n’a pas à se préoccuper beaucoup, tant sa sécu-
rité est éprouvée. De plus, même s’il arrive que son cours se replie durant de
brèves périodes, il connaît généralement, à long terme, un taux de croissance
moyen qui assure habituellement une protection contre la perte de pouvoir
d’achat causée par l’inflation.
Les actions anticycliques sont celles des entreprises dont les affaires sont plus
florissantes en période de ralentissement économique qu’en temps normal. Cela
pourrait être le cas, par exemple, d’une chaîne de distribution au détail de piè-
ces d’automobiles; en période de récession, en effet, de nombreux consomma-
teurs reportent l’achat d’une automobile neuve, ce qui augmente les possibilités
d’affaires pour la vente de pièces d’autos au consommateur final. De même, les
producteurs ou les distributeurs qui mettent en marché des produits à prix éco-
nomiques par rapport à d’autres choix disponibles verront leur chiffre d’affai-
res augmenter plus rapidement en période de ralentissement économique. Les
actions de Uni-Sélect et de Leon’s Furniture ont connu ces dernières années une
évolution qui s’apparente à celles des actions anticycliques.
Les compagnies fabriquant des biens de consommation durables, tels des auto-
mobiles et des gros appareils ménagers, sont particulièrement sensibles à l’évo-
lution du cycle économique. En effet, lorsqu’un ralentissement économique se
pointe à l’horizon, les consommateurs auront tendance à reporter l’achat de tels
biens; par contre,au moment de la reprise, cette réserve d’achats reportés peut
avoir un impact très important sur le chiffre d’affaires des entreprises qui ont
connu la disette. Il en va de même pour les fabricants de biens industriels, tels le
secteur de l’acier et celui de la machinerie lourde, dont les carnets de
commandes s’amincissent rapidement au fur et à mesure que les entreprises qui
constituent leur clientèle sont touchées par un ralentissement économique. Les
entreprises exploitant les ressources naturelles, telles les compagnies minières
et celles du secteur forestier, appartiennent généralement, elles aussi, à cette ca-
tégorie. Le fait que la production de ces entreprises constitue un intrant consi-
dérable dans la production des biens de consommation durables et des biens
industriels explique en bonne partie cet état de choses.
cente ou encore d’entreprises qui ont réussi récemment une percée significative
sur certains marchés en expansion. Il n’est pas rare que de telles entreprises en-
registrent un taux de croissance annuel de leur bénéfice supérieur à 25% et il se
produit fréquemment qu’elles accélèrent encore davantage leur rythme d’ex-
pansion en procédant à l’acquisition d’autres entreprises du même secteur d’ac-
tivité ou de secteurs connexes. L’évolution, ces dernières années, des actions de
compagnies telles le que Groupe Jean Coutu, Loblaws, Microsoft et Bombardier
illustre bien cette catégorie d’actions.
Il faut aussi inclure dans la catégorie des actions spéculatives les actions de
compagnies déjà à l’oeuvre depuis plusieurs années sur des marchés plus sta-
bles, mais qui traversent néanmoins une période de difficultés financières dont
l’issue est incertaine.
Le titre spéculatif attire l’investisseur prêt à courir de grands risques pour béné-
ficier de gains en capital rapides. Par exemple, une petite entreprise minière est
sur le point d’entreprendre un programme d’exploration sur sa propriété. Vous
la financez en espérant qu’elle découvre un gisement capable d’être exploité de
façon rentable. Si la chose se réalise, vous aurez gagné le gros lot! Une autre en-
treprise connaît une période très difficile sur le plan financier et le risque de
faillite a fait chuter son titre de façon notable. Vous achetez des actions de cette
compagnie en pensant que la reprise imminente de l’économie la remettra sur le
chemin de la rentabilité et que les choses s’arrangeront. Si cela se produit, vous
aurez misé juste. Sinon, meilleure chance la prochaine fois!
Le document 4.1 illustre les 6 catégories de titres selon le risque et les bénéfices
attendus que nous venons de voir.
DOCUMENT 4.1 ILLUSTRATION DES TYPES D’ACTIONS SELON LE RISQUE ET LES BÉNÉFICES
ATTENDUS
Les actions de première qualité - Johnson et Johnson
Au creux de la débacle financière de 2008-2009, Jonhson et Johnson faisait toujours partie du groupe très
restreint de 4 compagnies auxquelles le service de notation de crédit Moody accordait sa cote la plus élevée,
AAA. Johnson & Johnson est implquée dans la recherche et développemnt, la fabrication et la vente d’une
vaste gamme de produits utilisés dans le secteur de la santé.
La compagnie Fortis produit et distribue de l’électricité à Terre-Neuve. Le dividende trimestriel versé aux ac-
tionnaires est de 28¢, soit 1.12$ par année.À un cours de 33,79$ (21 janvier 2011), un tel dividende repré-
sente un rendement courant de 3.51%.
DOCUMENT 4.1 ILLUSTRATION DES TYPES D’ACTIONS SELON LE RISQUE ET LES BÉNÉFICES
ATTENDUS (suite)
Les actions défensives - Uni-Select Inc.
L’industrie dans laquelle œuvre Uni-Select, soit les pièces d’auto de remplacement, connaît une performance
particulièrement intéressante lorsque l’économie traverse une période de ralentissement. On peut observer,
par exemple, la reprise hâtive de la tendance à la hausse après le ralentissement économique de 2001 et la
crise financière de 2008-2009.
Le groupe financier américain est particulièrment sensible aux mouvements économiques qui affecte la con-
sommation discrétionnaire. On remarque le fléchissement marqué du cours au cours de la période 2000-
2002 (implosion de la bulle technologique) et lors de la crise financière de 2008-2009.
DOCUMENT 4.1 ILLUSTRATION DES TYPES D’ACTIONS SELON LE RISQUE ET LES BÉNÉFICES
ATTENDUS (suite)
Les actions à croissance rapide - Canadien National
Entre 2004 et 2009, le géant ferroviaire de l’Amérique du Nord a connu une croissance annuelle moyenne
composée de 13%. Bien que cette croissance ait particulièrement été observée entre 2004 et 2007, on cons-
tate que l’entreprise est parvenue à maintenir le niveau de ses bénéfices au cours de la crise financière de
2008-2009.
Goldbrook mène des travaux d'exploration à la recherche de dépôts de minerais du groupe nickel-cuivre-pla-
tine, principalement dans la région de Raglan (Nord du Québec). En plus des risques inhérents à ce type
d'opération, cette activité est soumise facteurs de risques propres au secteur des ressources.
exacte des droits d’un actionnaire, qu’il soit privilégié ou ordinaire, dépendra
des caractéristiques précises du titre qu’il détient.
nécessité d’une convention s’impose souvent alors, car elle détermine les droits
de chaque véritable propriétaire de disposer de ses actions et d’exercer ses
droits de vote. La convention vise essentiellement à ne pas permettre à un tiers
de se joindre au groupe majoritaire sans le consentement des personnes consti-
tuant ce groupe. Ultimement, elle visera à ne pas laisser partir le contrôle de la
compagnie aux mains d’un tiers. Cela peut se produire lorsque chaque individu
formant le groupe majoritaire ne détient pas un nombre suffisant d’actions pour
s’assurer le contrôle de l’entreprise.
Tous les autres actionnaires, qui ne sont pas soumis au respect d’une conven-
tion d’actionnaires, ont le droit de disposer librement de leurs actions.
La vente forcée. L’actionnaire ordinaire qui n’est pas soumis à une convention
d’actionnaires se voit retirer son droit de disposer librement de ses actions dans
un seul cas : lorsque seulement 10% ou moins des actions d’une même classe
demeurent en circulation. Les détenteurs de ces actions peuvent alors être sou-
mis à une vente forcée. Imaginons le scénario suivant : la compagnie dont vous
êtes actionnaire fait l’objet d’une offre publique d’achat (OPA); un autre inves-
tisseur (un groupe de personnes ou une autre compagnie) est intéressé à pren-
dre le contrôle de l’entreprise et dépose à cet effet auprès de la Commission des
valeurs mobilières (organisme provincial de réglementation du commerce des
valeurs mobilières) une offre portant sur toutes les actions ayant droit de vote
qu’il ne détient pas. S’il réussit à s’approprier 90% de ces actions, il peut forcer
les détenteurs d’actions qui ont décliné l’offre à déposer leurs titres en contre-
partie de la proposition. Ceux-là n’ont plus le choix : ils doivent accepter la tran-
saction sous peine de voir leur certificat devenir nul et sans valeur.
i) Le droit de vote
En effet, en vertu du droit de vote que lui confère son action ordinaire, il assiste
aux assemblées des actionnaires et participe à la constitution du conseil d’admi-
nistration. Or, comme on le sait, le conseil d’administration préside aux desti-
nées de l’entreprise en étant responsable de sa gestion et des grandes décisions
quant à sa mission et à son orientation. Les administrateurs doivent justifier
leur gestion et inviter les actionnaires à approuver, entre autres, une nouvelle
émission d’actions, un fractionnement, un regroupement, une fusion, voire la
vente de la compagnie, et toutes les modifications du capital-actions autorisées
ainsi que cela est décrit dans les actes de la compagnie.
Comme c’est le cas dans d’autres institutions sociales, l’actionnaire n’a pas di-
rectement voix au chapitre. En effet, l’exercice de son droit de vote demeure
soumis à la règle de la majorité. C’est ce qui permet d’affirmer que la véritable
propriété d’une société par actions est liée au nombre de droits de vote détenus
plutôt qu’aux sommes qui y sont injectées.
Il est alors évident qu’un investisseur possédant cent ou deux cents actions de la
compagnie XYZ a bien peu de chances d’influer sur la destinée de cette derniè-
re. Il pourra toutefois, comme nous l’avons déjà dit, prendre la parole aux as-
semblées d’actionnaires qui se déroulent généralement une fois par année, et
exprimer ses commentaires en présence de l’équipe de haute direction de l’en-
treprise.
Une action subalterne, nous l’avons vu, est une action qui comporte un droit de
vote restreint par rapport à celui attribué à d’autres catégories d’actions ordi-
naires. On peut, à titre d’exemple, trouver des compagnies où l’action A confère
un droit de vote et l’action B, trois droits de vote.
Bien que le public investisseur soit davantage informé aujourd’hui des aspects
pratiques de l’investissement boursier, plusieurs réalités de ce mode d’investis-
sement demeurent peu ou pas connues, alors que tout investisseur devrait
avant de s’y aventurer disposer d’un bagage minimal de connaissances. C’est là
le but auquel vous êtes convié au cours de cette section où il sera question des
principaux marchés sur lesquels les Québécois et les Canadiens peuvent se pro-
curer des titres, des dividendes, des cours et des indices boursiers et, enfin, des
façons indirectes d’aborder le placement boursier.
On trouve dans le monde plus de 100 marchés distincts sur lesquels se négo-
cient des actions d’entreprises. Il s’agit principalement de Bourses de valeurs
mobilières, c’est-à-dire de lieux physiques où se rencontrent des négociateurs
représentant des investisseurs institutionnels ou particuliers qui désirent ache-
ter ou vendre des titres. La valeur globale de capitalisation boursière à l’échelle
mondiale atteingnait à la fin de 2001 la somme de 26,6 billions de dollars améri-
cains (26,600 milliards). Certains marchés de négociation d’actions sont dits
TABLEAU 4.2 LES PLUS IMPORTANTES BOURSES AU MONDE SELON LA CAPITALISATION DES
SOCIÉTÉS NATIONALES INSCRITES AU DÉBUT DE 2011a
Capitalisation
Bourses
(en trillions de $ US)
NASDAQ 3,239
a. Source : http://www.wikinvest.com/wiki/List_of_Stock_Exchanges
dernières année montre une accélération rapide dans les investissements des
Canadiens sous forme d’actions étrangères (voir schéma 4.2). Dans une entre-
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
-10 000
En millions de $
vue accordée à The Financial Post en 1992, M. David Rosenberg, alors économis-
te à la Banque de Nouvelle-Écosse, expliquait ainsi ce phénomène1 :
1. la décision du gouvernement fédéral de faire passer de 10% à 20% entre 1989
et 1994 la proportion admissible de valeurs non canadiennes dans un régime
enregistré d’épargne-retraite2;
2. la popularité croissante auprès des Canadiens des fonds d’investissement ou
fonds mutuels composés en totalité ou en partie de valeurs par l’investisse-
ment étranger;
3. la performance des marchés boursiers américains au début des années 90,
qui a devancé largement celle des Bourses canadiennes;
1. Doug Kelly, «Canadians load up on foreign securities» paru dans The Financial Post, 1º
juin 1992, page 11.
2.
Cette proportion a été rehaussée à 30% en 2000.
Les principaux marchés sur lesquels les Canadiens et les Québécois effectuent
des opérations boursières sont, au Canada, la Bourse de Toronto, et aux États-
Unis, la Bourse de New York et le NASDAQ3.
i) La Bourse de Toronto
Située dans la plus importante concentration d’activité industrielle du Canada,
la Bourse de Toronto est la plus importante Bourse canadienne tant pour le vo-
lume des échanges que pour le nombre de titres cotés, près de 1 500. Parmi
l’éventail des titres qu’on y négocie, on retrouve aussi bien les «poids lourds»
de l’économie canadienne que les entreprises de moins grande envergure.
iii) Le NASDAQ
Le marché NASDAQ est un marché hors cote ou hors Bourse, c’est-à-dire un
marché où se négocient des valeurs qui ne sont pas inscrites à la cote officielle
d’une Bourse. Le NASDAQ est un marché américain qui a retenu l’attention des
investisseurs, ces dernières années, en accueillant un grand nombre de nouvel-
les entreprises faisant particulièrement affaires dans les secteurs de la haute
technologie. On retrouve parmi les titres négociés sur le NASDAQ : Microsoft,
Biomira, Cisco, Genentech… Ce marché d’actions est l’un de ceux qui ont connu
la plus forte hausse au cours des années 90.
3.
L’acronyme NASDAQ signifie National Association of Security Dealers automated
quotations.
Comme a l’a vu au chapitre 2, on trouve aussi cette dans Internet avec en plus la
possibilité de consulter rapidement des données chronologiques montrant
l’évolution d’un titre et d’un indice et d’appliquer diverses méthodes d’analy-
ses qui seront vu plus loin dans ce manuel.
Un indice boursier est un peu comme une action d’une compagnie fictive qui
aurait pour particularité de bien représenter le mouvement d’ensemble des ac-
tions cotées à la Bourse ou de certaines d’entre elles, par exemple celles d’un
secteur industriel donné. En fait, il s’agit d’une valeur théorique qui sert à re-
présenter le mouvement d’ensemble que connaissent les prix des actions cotées
à la Bourse. On l’obtient en effectuant un calcul qui prend en considération les
prix du marché d’un certain nombre d’actions cotées à une Bourse.
FICHE TECHNIQUE 4.1 LA LECTURE DES COTATIONS DU MARCHÉ DES ACTIONS DANS UN QUOTIDIENa
Exemple
Parmi ces cotes, on retrouve celles des actions de Bombardier, soit
les actions de catégorie A, identifiées par le symbole BombdrA, et les
actions de catégorie B (subalternes), identifiées par BombdrBf.
Si on s’arrête aux actions de catégorie B, on constate qu’il s’en est né-
gocié 75 777 centaines, que le prix maximum auquel s’est échangée
l’action est de 6,02$ alors que le prix minimum a été de 5,81$. La der-
nière transaction de la journée s’est faite à 5,89$, ce qui représentait
une baisse de 0,08$ par rapport à la journée précédente.
FICHE TECHNIQUE 4.2 LA LECTURE DES COTATIONS DU MARCHÉ DES ACTIONS DANS UN JOURNAL
FINANCIERa
Exemple
Reprenons l’exemple de Bombrdr
B que nous avons utilisé à la fiche
4.1. Nous retrouvons d’abord les
mêmes renseignements que dans
un quotidien, sauf qu’ils s’appli-
quent à une semaine complète de
transactions. On y retrouve, de
plus, le haut et le bas de l’action
depuis 1 an, soit 17,39 $ et 3,13 $.
On nous renseigne aussi sur le
taux actuel de dividende de ce ti-
tre, soit 3,8% par année. Enfin, le
bénéfice par action réalisé au
cours des 4 derniers trimestres,
soit 0,53 $, et le ratio cours/bénéfi-
ce résultant, soit 9,1, constituent
les deux dernières colonnes de
ces cotations détaillées.
a. Ces quotations sont reproduites de l’édition du 14 décembre 2002 du journal Les Affaires.
Pour illustrer davantage cet aspect, supposons que l’indice de marché du Cen-
tre de compensation financière à distance (CCFD), un marché d’action hors
Bourse, soit calculé en additionnant le cours boursier des actions des
compagnies MKT, PF et PHIL, et en divisant la somme obtenue par 3. Le ta-
bleau 4.3 présente l’évolution de l’indice au cours d’une semaine. On y voit que
l’indice a évolué au cours de la semaine entre un minimum de 14,46 et un maxi-
mum de 15,54. L’analyse de l’évolution de l’indice permet de constater que les
cours ont été fortement à la hausse mardi, avec une augmentation de l’indice de
1,08 point, ce qui a représenté une augmentation de 7,48% dans la valeur de
l’indice4. Pour le reste de la semaine, l’indice a perdu mercredi la moitié des
gains enregistrés mardi, et a repris sa progression à un rythme plus modéré jeu-
di et vendredi.
Dans cet exemple, un indice de marché est calculé à partir des cotes de fermeture
de trois valeurs négociées sur le marché, MKT, PF et PHIL. Le mode de calcul de
l’indice consiste à calculer la moyenne des cours de fermeture des trois titres concer-
nés.
Cet exemple illustre le principe de base d’un indice boursier. Cependant, afin
de mieux représenter la tendance de l’ensemble du marché, le mode de calcul
de certains indices boursiers prend en considération des facteurs qui ne sont
pas évoqués dans cet exemple, comme le nombre et la valeur des actions en cir-
culation de même que le volume des opérations.
Il existe un très grand nombre d’indices boursiers. Les principaux indices inté-
ressant l’investisseur boursier canadien ou québécois sont présentés ici:
4.
Soit 1,08 divisé par 14,46, la valeur de l’indice le lundi.
Autres indices. Les indices que nous venons de mentionner sont ceux qui sont
le plus souvent rapportés dans les médias canadiens et québécois. D’autres in-
dices présentent néanmoins de l’intérêt et on peut penser que si la tendance à la
diversification des portefeuilles boursiers par l’investissement étranger se pour-
suit, le jour n’est loin où on rapportera leurs fluctuations de façon régulière
dans nos médias. Ces indices sont :
• les indices Standard & Poor’s (bourse de New-York)
• les indices du Financial Times (bourse de Londres)
• l’indice Nikkei-Dow Jones (bourse de Tokyo)
• l’indice NASDAQ composite (marché hors-bourse NASDAQ)
C. Le dividende
Le dividende constitue le revenu courant qu’un actionnaire peut retirer en rap-
port avec son investissement dans l’entreprise dont il détient les titres. Étant
donné que les actions représentent, dans l’ensemble du financement de l’entre-
prise, le capital de risque, on ne sera pas surpris de constater plusieurs différen-
ces entre ce type de revenus et le revenu que représente l’intérêt sur un
placement à taux fixe. Ces différences concernent principalement le haut degré
de variabilité entre les taux de dividendes offerts par différentes actions, les po-
litiques adoptées par les entreprises au sujet des dividendes qu’elles versent à
leurs actionnaires et les modalités de versement de ce type de revenus.
Indice S&P/TSX
Dividende annuel
Valeur au début
(
+ Valeur à la fin - Valeur au début ÷ Nbre d’années
Valeur au début
)
(EQ 2)
Dividende annuel
---------------------------------------------------------------------
- (EQ 3)
Valeur au marché de l‘action
que l’on désigne par l’expression taux de rendement du dividende varie entre 0%,
dans le cas des catégories d’actions qui ne rapportent aucun dividende, et un
taux très comparable au taux d’intérêt des titres à rendement fixe dans le cas
des actions à revenus. Le taux de rendement du dividende moyen versé par les
quelque 250 compagnies formant l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto
était de 1,85% au 10 janvier 2003.
La politique du dividende à taux fixe. Lorsqu’une entreprise suit une telle poli-
tique, son conseil d’administration informe ses actionnaires et les milieux finan-
ciers de son intention de déclarer périodiquement un certain montant de
dividende sur ses actions ordinaires jusqu’à ce que la situation financière de
l’entreprise justifie qu’une modification soit apportée au montant versé. On doit
noter que, puisqu’il s’agit d’un dividende et non d’un revenu d’intérêt, chaque
dividende, avant d’être versé, doit faire l’objet d’une déclaration par le conseil
d’administration de la compagnie. S’il advenait que la situation financière de
l’entreprise ne permette pas de verser le dividende prévu, on pourrait décider
soit de réduire, soit de supprimer le versement de dividende. Une analyse des
politiques de dividende suivies par les entreprises dont les titres sont cotés à la
Bourse de Toronto révèle que la politique du taux fixe est suivie par environ
une entreprise sur trois. Le tableau 4.4 fournit des renseignements pertinents au
sujet de quelques entreprises ayant adopté la politique du dividende à taux fixe
pour leurs actions ordinaires. On constate des différences importantes à ce sujet
entre les entreprises. Les facteurs qui affectent ce taux sont :
• le montant des bénéfices par action réalisés par l’entreprise;
• le taux de distribution des bénéfices sous forme de dividende;
• le niveau du cours de l’action sur les marchés.
Valeur au
Taux de
marché de
Taux du dividende rendement
Actions ordinaires l’action au
au 24 janvier 2011 du
24 janvier
dividende
2011
Valeur au
Taux de
marché de
Taux du dividende rendement
Actions ordinaires l’action au
au 24 janvier 2011 du
24 janvier
dividende
2011
a. Les données relatives aux compagnies Disney et McDonald’s sont en devises amé-
ricaines.
L’entreprise qui a adopté une politique de dividende à taux fixe peut, quant à
elle, décider au cours d’une année où de semblables conditions se rencontrent
de verser un dividende supplémentaire. En procédant ainsi, plutôt qu’en aug-
mentant le montant du dividende régulier, elle évite de se mettre dans une si-
tuation difficile, au moment d’un retour à la normale des conditions financières,
qui pourrait même l’obliger à réduire le taux du dividende régulier, une déci-
sion qui a habituellement des conséquences négatives sur le cours du titre.
Tout comme les titres convertibles, les titres assortis de bons de souscription
constituent une des façons les plus sûres d’aborder l’investissement en actions
ordinaires.
a. Mentionnons que les cours des obligations sont toujours donnés en référence à une cou-
pure de 100$. Un cours de 93,00 signifie que le prix d’une coupure de 1 000$ est de 930$.
tion de gestionnaires professionnels afin que ceux-ci les fassent fructifier. La va-
leur des unités de participation fluctuera en fonction de l’évolution sur les
marchés des valeurs qui constituent le fonds. On retrouve une très grande va-
riété de fonds disponibles, ce qui permet à un épargnant de se constituer un
portefeuille diversifié d’unités de fonds d’investissement, réduisant ainsi enco-
re davantage le risque encouru. Le recours à des fonds d’investissement peut
constituer l’élément central d’une stratégie de placement ou représenter une
certaine partie du portefeuille global de valeurs mobilières. Les fonds seront
traités de façon plus approfondie au texte 7.