I. PROSPECTION ET RECONNAISSANCE :
La prospection : C’est la reconnaissance indirecte du sous-sol. Se définit comme un travail de
localisation de zones d'espoir et d'aires d'exploitation (sol).
Après la délimitation de la zone à prospecter et la définition des objectifs à atteindre, toute
prospection commence par une recherche intensive des documents déjà existants. I1 s'agit
d'abord :
En première étape, de rechercher les supports topographiques utilisables: cartes et photos
aériennes principalement.
En deuxième étape, l'hydrogéologue établit un inventaire exhaustif des manifestations
hydrauliques et des ouvrages hydrauliques existants (dans la zone à investiguer et sur sa
bordure extérieure) ainsi bien sûr que toutes les informations en relation avec les éléments
investigués.
En troisième étape, la prospection combinée pourra être appliquée si nécessaire. Cette
prospection implique que l'on confronte de nombreuses informations d'origines très diverses
dans le but de localiser des aquifères ou de préciser l'étendue ou le fonctionnement (le
comportement) des aquifères et les cibles d'exploitation les plus favorables qu'ils contiennent.
Généralement, on combine ou intègre les informations suivantes dans un modèle:
• Télédétection : Interprétation d'images satellitaires
• photos aériennes et structures
• Géologie, lithologie, tectonique
• Géophysique
• Forages, puits, tranchées.
La télédétection, photos aérienne et structures
La télédétection permet d'obtenir divers types d'informations sur la surface de la terre. On
distingue dans un premier temps, sur les photos satellites, les zones sèches des zones humides
ou noyées ainsi que la nature et la disposition de la végétation. Cette dernière peut donner des
informations précieuses sur la distribution des eaux souterraines de faible profondeur. On
recherche également, avec beaucoup d'intérêt, les structures discontinues qui correspondent à
des contacts lithologiques anormaux ou à des "accidents" tectoniques majeurs de dimension
kilométrique. Dans un second temps, l'étude approfondie des photos aériennes et des cartes
topographiques (si elles existent) sera consacrée à l'observation des éléments suivants:
- nature et épaisseur des sols, végétation, eaux de surface, réseau hydrographique et
émergences;
- affleurement et lithologie: affleurements rocheux, dykes, moraines, éboulis,
terrasse, alluvions;
- linéaments structuraux: failles, zones de fissuration.
Informations géologiques, lithologie, tectonique
Si toute prospection d'eau souterraine se base sur une bonne connaissance de la géologie
locale, cette dernière peut jouer cependant un rôle plus important dans les terrains
sédimentaires que dans les zones de socle à aquifères discontinus.
Géophysique
Les nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection et la reconnaissance des eaux souterraines. On distingue les
méthodes appliquées sur le terrain, en surface, de celles utilisées dans les forages de
reconnaissance (diagraphie de forage). Les principales méthodes utilisées sur le terrain sont
les suivantes :
• électriques
• électromagnétiques
• gravimétriques
• sismiques
Forages, puits et tranchées
Forage de reconnaissance :
Réaliser des forages de reconnaissance (voire des puits ou des tranchées) constitue une des
étapes majeures d'une prospection hydrogéologique. Le but sera double:
• confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes.
• préparer les sites pour les captages d'essai ou d'exploitation.
• permettre d'étalonner la géophysique, voire de réinterpréter des données déjà acquises.
Le forage de reconnaissance est un forage réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d'exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement, ou inversement très soigneusement. I1 permettra, outre les observations
géologiques et l'étalonnage de 1a géophysique, de reconnaître l'aquifère soit principalement
les éléments suivants:
• nature de l'aquifère
• charge hydraulique, parfois gradient
• physico-chimie et chimie de l'eau
• perméabilité
Puits : il existe de grandes variétés de puits
- Puits à très haute productivité, près des eaux de surface ou dans des alluvions très
étendues mais de faible épaisseur: on réalisera un puits à drains rayonnants.
- Puits à faible productivité, réalisé à la main et permettant d'atteindre de grandes
profondeurs. La contamination de l'eau des puits sera traitée plus bas.
Les tranchées :
Le captage de sources naturelles se fait de plus en plus souvent par des tranchées drainantes.
Sur la base d'indices de surface, on creuse une tranchée dans la direction des lignes de
courants supposées. Dès que l'on a obtenu un débit suffisant, on équipera cette tranchée d'un
drain et d'un massif filtrant. L'eau sera alors dirigée vers une chambre de jaugeage en prenant
bien soin d'éviter toute contamination. I1 existe des tranchées drainantes de très grande
longueur (plusieurs kilomètres) qui sont conçues pour amener l'eau d'un aquifère poreux,
gravitairement en surface. On les appelle généralement des foggaras. Leur entretien est très
fastidieux car il s'agit de drainer l'eau dans la zone saturée puis de la conserver dans la
tranchée ouverte jusqu'à l'air libre (attention aux pertes).
I.1 PROSPECTION GEOPHYSIQUE :
Les nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection et la reconnaissance des eaux souterraines. On distingue les
méthodes appliquées sur le terrain, en surface, de celles utilisées dans les forages de
reconnaissance (diagraphie de forage). Les principales méthodes utilisées sur le terrain sont
les suivantes :
• électriques
• électromagnétiques
• gravimétriques
• sismiques
Méthodes électriques :
Les méthodes électriques sont des méthodes classiques très utilisées en hydrogéologie. Elles
se basent sur la mesure de la résistivité des formations géologiques. Les formations
géologiques possèdent très souvent des résistivités spécifiques restant approximativement
constantes, en tous les cas localement, alors qu'elles varient considérablement d'une formation
à l'autre., le géologue remplit de matière ce cadre physique.
1) Mise en oeuvre: On injecte du courant électrique par des électrodes (A et B) et on mesure
la distribution du potentiel (M et N). Cette distribution varie selon la nature physique des
terrains investigués. On calcule la résistivité apparente du sol.
avec:
• = résistivité apparente [ ]
• = potentiel [ mV ]
• = intensité [ mA ]
Sismique
La sismique, dont le principe consiste à différencier les formations sur la base de la vitesse de
propagation des ondes qui les traversent, est une méthode relativement coûteuse et lente avec
cependant des résultats souvent excellents. On applique fréquemment cette méthode sur des
sites alluvionnaires, lorsque l'on veut connaître l'épaisseur des roches meubles sur le socle
(vitesse des sables: 600 m/s, vitesse du calcaire: 5000 m/s). En hydrogéologie, on utilise
principalement la sismique réfraction. Cependant les progrès récents de l'informatique
autorise aujourd'hui l'utilisation de la sismique réflexion même pour les faibles profondeurs
investiguées généralement par les hydrogéologues.
Diagraphies de forage
Cette technique développée dans le cadre de la recherche pétrolière est maintenant très
fréquemment utilisée en hydrogéologie. Les mesures les plus simples sont celles du PS et des
profils de résistivité obtenus à partir d'un dispositif appelé single-point. Un logging classique
d'un forage est généralement composé par un log d'avancement du forage et un log des pertes
de fluide de forage, un log gamma et un caliper log. Les résultats obtenus permettront de bien
préciser les limites des formations, leur nature hydrogéologique voire même d'évaluer la
porosité et la perméabilité des formations aquifères identifices. Sur la base de ces loggings et
même en l'absence de carottage, un bon plan d'équipement (position des crépines et des tubes
pleins) du forage sera relativement facile à établir.