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La connaissance et la méthode scientifique
Le long de l'histoire, les êtres humains ont essayé de trouver des réponses aux
questions sur la réalité et sur eux-mêmes.
Depuis la philosophie on recherche le sens du monde: pourquoi il est, et depuis
la science on offre des explications sur ce qu'il est. C'est pourquoi ce sont deux savoirs
qui vont ensemble depuis l'origine de la pensée humaine, bien que, actuellement, ils
paraissent dissociés. Dans ce chapitre nous connaîtrons les caractéristiques de la science
et le mode de raisonnement qu’elle nous propose.
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Les sciences ne sont pas étrangères à leur cadre social, culturel et économique. Il
faut plutôt penser qu'une interaction mutuelle se produit: la science fournit de nouvelles
connaissances qui modifient la société (elles transforment le monde) et, à son tour, cette
société nouvelle demande de nouvelles connaissances scientifiques pour répondre à de
nouvelles questions. Il s'agit d'un processus "aller et retour" qui n'a jamais fin et qui
permet que les êtres humains et leur environnement (tant naturel que social) changent.
Pour tout cela, nous pouvons dire que la science est un "moteur de transformation" du
monde et des idées que sur lui nous avons, qui est intégré dans notre vie.
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CARACTÉRISTIQUES DE LA SCIENCE
Nous présentons une série de caractéristiques qui forment et donnent sens à la science.
L'analyse de chacune de ces caractéristiques permettra une plus grande connaissance
de la nature fondamentale de la science.
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Philosophie et science se ressemblent dans le sens que toutes les deux sont
rationnelles, suivent des méthodes de recherche rigoureuses et cherchent des
explications cohérentes de la réalité. Toutefois, elles se différencient dans leurs
approches et dans leurs méthodes.
Au long de l'histoire, philosophie et science ont suivi des sentiers différents. Les
sciences se sont spécialisées et, en approfondissant leurs connaissances, leur objet
d'étude s'est limité chaque fois plus. C'est pourquoi il est nécessaire que les diverses
sciences dialoguent entre elles pour pouvoir expliquer des phénomènes complexes dans
lesquels sont impliqués plusieurs processus étudiés par
différentes spécialités. Mais cette spécialisation des
sciences a aussi donné lieu à un plus grand éloignement de
la philosophie, qui a une vision plus globale et inter reliée
de la réalité. Toutefois, les sciences ne peuvent pas être
comprises comme simples explications du monde, mais
leurs théories ont un sens dans le contexte d'une certaine
vision du monde (cosmovision), et de cette façon elles
s'approchent la philosophie, porteuse de modèles
métaphysiques et les théories sur la réalité.
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Une des matières des plus importantes dans les explications sur le monde
physique est la question de l'univers: son origine et sa constitution, son évolution et sa
fin. Cette tâche, propre de la physique, est un problème philosophique de première
importance, puisqu'il s'agit de la question sur le sens de l'univers, le lieu qu'occupe l'être
humain, etc.
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4. La MÉTHODE hypothético-déductive
Nous avons vu que, dans une science formelle, tout théorème, par exemple celui qui
dit que les angles intérieurs d'un triangle forment 180°, est démontré à partir des
axiomes et que, une fois démontrée, nous savons qu'il est nécessairement ainsi : tout
triangle l'accomplira, sans que nous ayons nécessité de le vérifier. Les sciences de fait,
par contre, essayent de décrire comment est et comment fonctionne la réalité.
Évidemment ce serait fantastique que, comme prétendait Descartes, que nous puissions
le déduire - en obtenant ainsi une connaissance sûre - de quelques principes généraux
vrais, recueillis directement par l'entendement, mais, comme nous avons déjà vu, cela
n'est pas possible d'une manière absolue. Toutefois, aucune science ne renonce à cet
idéal, puisque, la mission du savoir scientifique est d'arriver à comprendre ce qui se
passe, voir chaque phénomène comme une conséquence d'un comportement
invariable de la nature : "Quand on a A, alors on a B". C'est pourquoi nous
avons dit que l'objectif de la recherche scientifique est de formuler des lois
et des théories générales qui nous indiquent l'ordre invariable dans lequel se
produisent les événements.
Or, comment arrive-t-on à formuler une loi générale, par exemple, tous les métaux
se dilatent avec la chaleur ? La première réponse qui nous arrive est que nous avons
toujours observé que tous les métaux se sont dilatés en les réchauffant. Mais il pourrait
être objecté qui ces "tous" et ce "toujours" ne se réfèrent pas à tous les cas possibles de
tous les métaux possibles, mais à un nombre déterminé même si celui-ci est très
important: il est certain qu'on n'a pas fait l'essai avec tous les morceaux de tous les
métaux qui ont existé, existent et existeront, mais, à partir d'un nombre déterminé de
cas, on a tiré la conclusion que tous se comportent de façon similaire. Cette façon de
raisonner est connue comme raisonnement inductif. Mais Qu'est-ce qui assure que ce
qui est arrivé dans un nombre déterminé de cas, se produira aussi dans les autres ? Nous
verrons que, dans le raisonnement inductif, la vérité des prémisses ne garantit pas la
vérité de la conclusion, comme il se produit dans le raisonnement déductif.
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a) Détection d'un problème. Par la conception que nous avons du monde, nous
souhaitons que les phénomènes se produisent d'une manière déterminée. Quand quelque
chose ne se produit pas comme nous nous attendions, nous nous trouvons face à un
problème, et ceci est ce qui déchaîne la recherche. Par exemple, l'explication qui avait
été toujours donnée du fait que les bombes aspirantes fassent monter l'eau quand on
tirait le piston vers le haut était que la nature avait "horreur du vide" et c'est pourquoi
l'eau allait occuper l’espace laissé par le piston. Mais cette explication a fait défaut
quand on a découvert que l'eau ne montait jamais au-dessus des 35 pieds (quelque 10 m)
même si nous continuons à tirer du piston. Pourquoi ne montait-elle pas plus?
Qu'y avait-il entre le niveau de l'eau et le piston sinon le vide?
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nous ne découvririons probablement rien qui pourrait nous expliquer le fait. C'est
pourquoi, selon la vision hypothético-déductive, la première chose qui doit être fait est
de formuler une hypothèse, c'est-à-dire, imaginer une explication qui peut rendre
compte du phénomène. On avait cherché beaucoup d'explications sans succès jusqu'à
Évangéliste TORRICELLI (1608-1647) qui a proposé l'hypothèse suivante : l'eau monte
parce qu'elle est poussé par la pression de l'air et quand le poids de la colonne d'eau sera
égalé avec le poids de l'air, elle ne montera plus. Comment s'est produite cette
hypothèse? Il n'y a pas une méthode, des règles fixes, pour la formulation d'hypothèse:
elles dépendent en grande partie de l'imagination des scientifiques. Personne n’y avait
pensé avant parce que, en général, on avait cru la théorie aristotélique que l'air ne pesait
pas.
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Par conséquent, la vérification expérimentale peut offrir deux résultats contraires: elle
peut renforcer l'hypothèse ou, au contraire, la fausser.
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Par conséquent, selon cette vision, la science avance en proposant et en écartant des
hypothèses. POPPER compare ce processus avec l'explication darwinienne de
l'évolution biologique: la sélection naturelle des hypothèses. Les scientifiques doivent
formuler des hypothèses et les expériences choisissent celles qui expliquent davantage
de faits et mieux. Les hypothèses préférables sont les plus risquées, c'est-à-dire, celles
qui expliquent davantage de phénomènes et d'une manière plus précise. Toutefois, nous
ne pourrons jamais savoir si nos théories (en tant que des affirmations universelles)
sont vraies, parce qu'elles peuvent toujours être faussées par une nouvelle expérience.
Mais, selon POPPER, chaque nouvelle théorie représente une explication plus probable,
plus proche à la vérité, et c'est pourquoi on peut affirmer que la science nous explique
chaque fois mieux le monde. La science est progressive par sa nature propre, parce que
"nous apprenons de nos erreurs". Le type de connaissance qui n'est pas exposée et ne
reconnaît pas d'erreurs, comme celui des appelées "sciences occultes", n'est pas
scientifique.
La MÉTHODE hypothétique-déductive
Corroboration Réfutation
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LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE
VÉRIFICATION RÉFUTATION
VÉRIFICATION EXPÉRIMENTATION
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Activités 1
1. Dans quels aspects considères-tu que la science influence la société ? Cherche des
exemples de ton environnement dans lesquels tu observes cette influence.
2. Fais une liste de toutes les sciences que tu connais et essaye de les classer
conformément aux critères mentionnés (objet de connaissance ou méthode de travail).
Activités 2
1. Imagine une recherche sur un nouveau médicament pour soigner le cancer. Comment
agirait le scientifique ? Explique les pas qu'il donnerait selon le schéma de la méthode
scientifique.
2. Quand nous commençons une expérience, nous espérons trouver un résultat (la
prévision); toutefois, parfois cette prévision n'est pas correcte. Quelle crois-tu qu'est la
raison ? Pourquoi la science de la météorologie a tant de difficultés pour rendre des
prévisions correctes? Crois-tu que nous pouvons seulement avoir une connaissance
"probable" ou que nous pouvons atteindre une "vérité absolue" ?
Activités 3
1. Pourquoi l'eau de mer est bleue et, par contre, si tu prends une quantité dans un
récipient elle est incolore ? (Avant de répondre rapidement "parce que le ciel est bleu",
demande-toi pourquoi le ciel est bleu.) Pourquoi voit-on parfois l'eau verte, d’autres fois
marron, d’autres noirâtre, etc. ?
2. Pourquoi quand nous ouvrons l'eau chaude de la douche (en la faisant tomber d’en
haut), le rideau est absorbé vers l'intérieur de la douche et non pas poussé vers
l'extérieur, comme il pourrait paraître logique par l'expansion de l'air provoquée par
l'eau qui tombe ?
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La science constitue, sans aucun doute, une manière de connaître le monde qui
suppose une certaine activité humaine : l'inépuisable tâche de compréhension
scientifique de la réalité à laquelle des milliers de chercheurs partout dans le monde ont
consacré et consacrent leurs vies. Comme toute activité humaine de compréhension de
la réalité, la science doit assumer un compromis avec la vérité. Les scientifiques doivent
avoir, comme affirme le philosophe Xavier Zubiri, la "volonté de vérité". Toutefois, il
ne se produit pas toujours de cette manière. Quelques
scientifiques antéposent leurs intérêts personnels
(économiques et de prestige) à l'intérêt de la science pour la
vérité et, même, arrivent à mentir.
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Le premier problème que nous trouvons est qu'il ne convient pas de donner une
réponse scientifique à la question sur quoi faire des recherches ? La rationalité
scientifique ne paraît pas capable d'établir les fins qui doivent guider la science. Mais,
en marge des intérêts qui devraient encourager la recherche scientifique, nous pouvons
étudier quels sont ceux qui de fait la conduisent dans la pratique.
Comme nous avons affirmé, les intérêts théoriques sont très importants au
moment de décider sur quoi faire des recherches, mais ils ne sont pas les seuls: il y en a
aussi d’autres, à caractère social, politique ou économique. Ainsi, la recherche
scientifique a des coûts très élevés. Pensons, par exemple, ce que doit coûter la
fabrication d'un accélérateur de particules comme le CERN, en Suisse, ou une station
orbitale… Cet argent peut seulement venir de ressources publiques ou privées.
L'adjudication de ressources publiques à la recherche doit répondre, évidemment, à des
intérêts socio-politiques.
Les contribuables veulent être sûrs que l'argent qu'ils dépensent en recherche
revientvers eux d'une certaine manière. Les politiciens, pour leur part, peuvent justifier
les énormes quantités budgétaires qu’ils consacrent à la recherche en montrant aux
citoyens les bénéfices qu’ils obtiennent d’elle.
Un exemple très clarificateur de ce que nous disons est fourni par le cas du
SIDA, une maladie causée par un virus qui a frappé pendant des décennies la population
d’une bonne partie de l'Afrique centrale. Cependant, la
recherche sur cette maladie ne se transforme en étoiles de la
recherche médicale mondiale jusqu'à ce qu'elle ne commence
pas à affecter la population des Etats-Unis. Alors, et par les
perspectives économiques intéressantes qui sont aperçues, la
Communauté scientifique internationale se lance à faire des
recherches sur. C'est-à-dire, le SIDA devient un problème
scientifique quand il touche la population des pays qui
financent la recherche scientifique.
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manipulation du code génétique avec des fins thérapeutiques) ont seulement été
possibles une fois que la connaissance biochimique sur la structure du génome
humain a atteint un certain niveau, le fruit d'années de recherche primaire intense et
coûteuse. À son origine, toutefois, cette ligne de recherche ignorait ses possibles
applications thérapeutiques.
Les deux points précédents nous conduisent à une dernière et difficile question: qui
doit décider sur les projets qui vont être financés : la Communauté scientifique, les
groupes économiques qui payent la recherche, les gouvernements qui gèrent les
ressources publiques destinées à celle-ci ou les organismes supranationaux dans
lesquels devraient être représentée la totalité des intérêts en jeu ?
3. Recherche et éthique
Mais les expériences avec des animaux sont généralement le premier pas de
la recherche; il faut ensuite vérifier si les résultats prometteurs de la recherche
(techniques chirurgicales, drogues et thérapies nouvelles… ) sont confirmés dans le cas
des êtres humains. Or, avec quelles personnes les essayer? La réponse paraît évidente:
avec des personnes qui volontairement le consentent. Mais pourquoi quelqu'un consent-
il à servir de cobaye pour la recherche scientifique ? Les motifs peuvent être très divers:
par altruisme (désir de faire du bien à la Communauté), par désespoir pur (quand
l'expérience constitue le dernier espoir de celui qui accepte de s’y soumettre) ou pour
des raisons économiques (on stimule économiquement la participation). Peut-on parler
dans ces deux derniers cas de décisions volontaires dans un sens strict ? Ne sont-ils pas
forcés par la situation ? Et s’ils le sont, doivent-ils être acceptés ? Est-il licite de se
servir du désespoir humain pour avancer dans le développement scientifique ?
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Activités
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À certains moment, les philosophes ont pris conscience de l’importance de la méthode et ont
réfléchi sur celle-ci. Un des philosophes qui se sont penchés en profondeur sur cette question est
Descartes (XVIIº siècle). Nous allons regarder un de ces textes où il nous explique sur quoi se fonde
sa méthode.
La méthode
Il faut une méthode qui permette, d'une part, d'éviter l'erreur, d'autre part, de découvrir
la vérité, c'est-à-dire :
* Un ensemble de règles certaines et faciles par l'observation exacte desquelles on sera
certain de ne prendre jamais le faux pour le vrai, et, sans dépenser inutilement les
forces de son esprit, mais en accroissant son savoir par un progrès continu, de parvenir à
la connaissance vraie de tout ce dont on sera capable. » (Règles pour la direction de
l'esprit-règle IV).
Citons à tout le moins le début du célèbre Discours de la méthode, petit ouvrage d'une
cinquantaine de pages, dont la lecture est toujours encore profitable.
«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si
bien pourvu, que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre
chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas
vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de
bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le
bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la
diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les
autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne
considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le
principal est de l'appliquer bien. »
Quatre préceptes suffisent, selon Descartes, pour bien mener sa pensée.
1. d'avoir des idées claires et distinctes :
... ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être
telle; c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de
comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si
distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.
2. d'analyser :
... diviser chacune des difficultés que j'examinais en autant de parcelles qu'il se
pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.
3. de synthétiser :
de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et
les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusqu'à la
connaissance des plus composés, et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se
précèdent point naturellement les uns les autres.
4. de dénombrer :
... faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse
assuré de ne rien omettre.
Activités:
a) Pourquoi, selon Descartes, est-il nécéssaire d’avoir une méthode?
b) Pourquoi Descartes s’appuie-t-il sur les méthodes de la logique, la géométrie et
l’analyse mathématique?
c) Fais un résumé avec ton propre vocabulaire des préceptes de la méthodes
cartésienne.
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La connaissance
Cet à peu près est ce qui distingue la connaissance de la vérité. Car sur ses amis,
on peut se tromper. Sur son quartier, on ne sait jamais tout. Sur sa propre maison,
même, on peut ignorer bien des choses. Qui peut jurer qu'elle n'est pas attaquée par les
termites ou construite, au contraire, sur quelque trésor caché ? Il n'y a pas de
connaissance absolue, pas de connaissance parfaite, pas de connaissance infinie.
Tu connais ton quartier? Bien sûr! Mais pour le connaître totalement, il faudrait
pouvoir décrire la moindre rue qui s'y trouve, le moindre immeuble de chaque rue, le
moindre appartement de chaque immeuble, le moindre recoin de chaque appartement,
le moindre grain de poussière dans chaque recoin, le moindre atome dans chaque
grain, le moindre électron dans chaque atome... Comment le pourrais-tu ? Il y faudrait
une science achevée et une intelligence infinie : ni l'une ni l'autre ne sont à notre
portée.
Cela ne signifie pourtant pas qu'on ne connaisse rien. Si tel était le cas, comment
saurions-nous ce que c'est que connaître et qu'ignorer ? La question de Montaigne, qui
est de fait (« Que sais-je ? »), ou la question de Kant, qui est de droit (Que puis-je
savoir, comment et à quelles conditions ?), supposent l'une et l'autre l'idée d'une vérité
au moins possible. Si elle ne l'était pas du tout, comment pourrions-nous raisonner, et à
quoi bon la philosophie ?
La vérité, c'est ce qui est (veritas essendi : vérité de l’être) ou ce qui correspond
exactement à ce qui est (veritas cognoscendi : vérité de la connaissance). C'est pourquoi
aucune connaissance n'est la vérité parce que nous ne connaissons jamais absolument ce
qui est, ni tout ce qui est. Nous ne pouvons connaître quoi que ce soit que par nos sens,
notre raison, nos théories. Comment y aurait-il une connaissance immédiate, puisque
toute connaissance, par nature, est médiation ? La moindre de nos pensées porte la
marque de notre corps, de notre esprit, de notre culture. Toute idée en nous est humaine,
subjective, limitée, et ne saurait donc correspondre absolument à l'inépuisable
complexité du réel.
« Les yeux humains ne peuvent apercevoir les choses que par les formes de leur
connaissance », disait Montaigne; et nous ne pouvons les penser, montrera Kant, que
par les formes de notre entendement. D'autres yeux nous montreraient un autre paysage.
Un autre esprit le penserait autrement. Un autre cerveau, peut-être, inventerait une autre
mathématique, une autre physique, une autre biologie... Comment connaîtrions-nous les
choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, puisque les connaître c'est toujours les
percevoir ou les penser comme elles sont pour nous ? Nous n'avons aucun accès direct
au vrai (nous ne pouvons le connaître que par l'intermédiaire de notre sensibilité, de
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Connaissance et vérité sont donc bien deux concepts différents. Mais ils sont
aussi solidaires. Aucune connaissance n'est la vérité; mais une connaissance qui ne
serait pas vraie du tout n'en serait plus une (ce serait un délire, une erreur, une
illusion...). Aucune connaissance n'est absolue; mais elle n'est une connaissance - et non
simplement une croyance ou une opinion - que par la part d'absolu qu'elle comporte ou
autorise.
Soit, par exemple, le mouvement de la Terre autour du Soleil. Nul ne peut le
connaître absolument, totalement, parfaitement. Mais nous savons bien que ce
mouvement existe, et qu'il s'agit d'un mouvement de rotation. Les théories de Copernic
et de Newton, pour relatives qu'elles demeurent (puisqu'il s'agit de théories), sont plus
vraies et plus sûres - donc plus absolues - que celles d'Hipparque ou de Ptolémée. Et la
théorie de la Relativité, pareillement, est plus absolue (et non pas, comme on le croit
parfois à cause de son nom, plus relative !) que la mécanique céleste du XVIIIº siècle,
qu'elle explique et qui ne l'explique pas. Que toute connaissance soit relative, cela ne
signifie pas qu'elles se valent toutes. Le progrès est aussi incontestable de Newton à
Einstein que de Ptolémée à Newton.
C'est pourquoi il y a une histoire des sciences, et c'est pourquoi cette histoire est
à la fois normative et irréversible : parce qu'elle oppose du plus vrai à du moins vrai, et
parce qu'on n'y retombe jamais dans les erreurs qu'on a comprises et réfutées. C'est ce
que montrent, chacun à sa façon, Bachelard et Popper. Aucune science n'est définitive.
Mais si l'histoire des sciences est « la plus irréversible de toutes les histoires », comme
dit Bachelard, c'est que le progrès y est démontrable et démontré : c'est qu'il est « la
dynamique même de la culture scientifique ». Aucune théorie n'est absolument vraie, ni
même absolument vérifiable. Mais il doit être possible, s'il s'agit d'une théorie
scientifique, de la confronter à l'expérience, de la tester, de la falsifier, comme dit
Popper, autrement dit de faire ressortir, le cas échéant, sa fausseté. Les théories qui
résistent à ces épreuves remplacent celles qui y succombent, qu'elles intègrent ou
dépassent. Cela fait comme une sélection culturelle des théories (au sens où Darwin
parle d'une sélection naturelle des espèces), grâce à laquelle les sciences progressent -
non de certitudes en certitudes, comme on le croit parfois, mais « par
approfondissement et ratures », comme disait Cavaillès, autrement dit, ce sont les
termes de Popper, « par essais et éliminations des erreurs ». C'est en quoi une théorie
scientifique est toujours partielle, provisoire, relative, sans que cela autorise pourtant à
les refuser toutes ni à leur préférer ce serait renoncer à connaître - l'ignorance ou la
superstition. Le progrès des sciences, si spectaculaire, si incontestable, est ce qui
confirme à la fois leur relativité (une science absolue ne pourrait plus progresser) et leur
vérité au moins partielle (s'il n'y avait rien de vrai dans nos sciences, elles ne pourraient
pas non plus progresser et ne seraient pas des sciences).
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Spinoza appelait la connaissance du premier genre), sans lequel toute science serait
impossible. « Vérité scientifique », ce n'est donc pas un pléonasme : il y a des vérités
non scientifiques, et des théories scientifiques dont on découvrira un jour qu'elles ne
sont pas vraies.
Imagine, par exemple, que tu doives témoigner devant un tribunal... On ne te
demande pas de démontrer scientifiquement tel ou tel point, mais simplement de dire ce
que tu crois ou, encore mieux, ce que tu sais. Tu peux te tromper ? Certes. C'est
pourquoi la pluralité des témoignages est souhaitable. Mais cette pluralité même n'a de
sens qu'à supposer une vérité possible, et il n'y aurait pas de justice autrement. Si nous
n'avions aucun accès à la vérité, ou si la vérité n'existait pas, quelle différence y aurait-il
entre un coupable et un innocent ? Entre un témoignage et une calomnie ? Entre la
justice et une erreur judiciaire ? Et pourquoi nous battrions-nous contre les
négationnistes, contre les obscurantistes, contre les menteurs ?
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plus et mieux qu'une opinion. Que tout soit incertain, ce n'est pas une raison pour cesser
de chercher la vérité. Car il n'est pas certain non plus que tout soit incertain, remarquait
encore Pascal, et c'est ce qui donne raison aux sceptiques tout en leur interdisant de le
prouver. À la gloire du pyrrhonisme et de Montaigne. Le scepticisme n'est pas le
contraire du rationalisme ; c'est un rationalisme lucide et poussé jusqu'au bout - jusqu'au
point où la raison, par rigueur, en vient à douter de son apparente certitude. Car que
prouve une apparence ?
La sophistique, c'est autre chose : non pas penser que rien n'est certain, mais
penser que rien n'est vrai. Cela, ni Montaigne ni Hume ne font jamais écrit. Comment,
s'ils l'avaient cru, auraient-ils pu philosopher, et pourquoi l'auraient-ils fait ? Le
scepticisme, c'est le contraire du dogmatisme. La sophistique, le contraire du
rationalisme, voire de la philosophie. Si rien n'était vrai, que resterait-il de notre raison?
Comment pourrions-nous discuter, argumenter, connaître ? « À chacun sa vérité » ? Si
c'était vrai, il n'y aurait plus de vérité du tout, puisqu'elle ne vaut qu'à la condition d'être
universelle. Que tu lises à présent ce petit livre, par exemple, nul autre que toi peut-être
ne le sait. C'est pourtant universellement vrai : nul ne peut le nier, en aucun point du
globe ni à aucune époque, sans faire preuve d'ignorance ou de mensonge. C'est en quoi
« l'universel est le lieu des pensées », comme disait Alain, ce qui nous rend tous égaux,
au moins en droit, devant le vrai. La vérité n'appartient à personne; c'est pourquoi elle
appartient, en droit, à tous. La vérité n'obéit pas ; c'est pourquoi elle est libre, et libère.
Que les sophistes aient tort, c'est bien sûr ce qu'on ne peut démontrer (puisque toute
démonstration suppose au moins l'idée de vérité) ; mais qu'ils aient raison, c'est ce qu'on
ne peut même pas penser de façon cohérente. S'il n'y avait pas de vérité, il ne serait pas
vrai qu'il n'y ait pas de vérité. Si tout était faux, comme le voulait Nietzsche, il serait
faux que tout soit faux. C'est en quoi la sophistique est contradictoire (ce que le
scepticisme n'est pas) et se détruit elle-même comme philosophie. Les sophistes ne s'en
préoccupent guère. Que leur fait une contradiction? Qu'ont-ils à faire de la philosophie ?
Mais les philosophes, depuis Socrate, s'en préoccupent. Ils ont pour cela leurs raisons,
qui sont la raison même et l'amour de la vérité. Si rien n'est vrai, on peut penser
n'importe quoi, ce qui est bien commode pour les sophistes; mais alors on ne peut plus
penser du tout, ce qui est mortel pour la philosophie.
J'appelle sophistique toute pensée qui se soumet à autre chose qu'à ce qui semble
vrai, ou qui soumet la vérité à autre chose qu'à elle-même (par exemple à la force, à
l'intérêt, au désir, à l'idéologie...). La connaissance est ce qui nous en sépare, dans
l'ordre théorique, comme la sincérité dans l'ordre pratique. Car si rien n'était vrai, ni
faux, il n'y aurait aucune différence entre la connaissance et l'ignorance, ni entre la
sincérité et le mensonge. Les sciences n'y survivraient pas, ni la morale, ni la
démocratie. Si tout est faux, tout est permis : on peut truquer les expériences ou les
démonstrations (puisque aucune n'est valide), mettre la superstition sur le même plan
que les sciences (puisque aucune vérité ne les sépare), faire condamner un innocent
(puisqu'il n'y a aucune différence pertinente entre un vrai et un faux témoignage), nier
les vérités historiques les mieux établies (puisqu'elles sont aussi fausses que le reste),
laisser les criminels en liberté (puisqu'il n'est pas vrai qu'ils sont coupables), s'autoriser
à en être un (puisque, même coupable, il n'est pas vrai qu'on le soit), enfin refuser toute
validité à quelque vote que ce soit (puisqu'un vote ne vaut que si l'on connaît vraiment
son résultat)... Qui n'en-voit les dangers ? Si l'on peut penser n'importe quoi, on peut
faire n'importe quoi : la sophistique mène au nihilisme, comme le nihilisme à la
barbarie.
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La connaissance et la méthode scientifique
C'est ce qui donne au savoir sa portée spirituelle et civilisatrice. « Qu'est-ce que les
Lumières ? », demande Kant. La sortie de l'homme hors de sa minorité, répond-il, et
l'on n'en sort que par la connaissance : «Sapere aude ! Ose savoir! Aie le courage de te
servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.» Sans être jamais
moralisatrice (connaître n'est pas juger, juger n'est pas connaître), toute connaissance est
pourtant une leçon de morale : parce que aucune morale n'est possible sans elle, ni
contre elle.
C'est pourquoi il faut chercher la vérité, comme disait Platon, « avec toute son âme »
- et d'autant plus que l'âme n'est pas autre chose, peut-être bien, que cette quête.
Et c'est pourquoi, aussi, on n'en aura jamais fini de chercher. Non parce qu'on ne
connaîtrait rien, ce qui n'est guère vraisemblable, mais parce qu'on ne connaît jamais
tout. Le grand Aristote, avec son habituel sens de la mesure, a dit la chose comme il
fallait : « La recherche de la vérité est à la fois difficile et facile : nul ne peut l'atteindre
absolument, ni la manquer tout à fait. »
C'est ce qui nous permet d'apprendre toujours, et qui donne tort aux dogmatiques (qui
prétendent posséder absolument le vrai) comme aux sophistes (qui prétendent que le
vrai n'existe pas ou est absolument hors d'atteinte).
Entre l'ignorance absolue et le savoir absolu, il y a place pour la connaissance et pour
le progrès des connaissances. Bon travail à tous!
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IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
La connaissance et la méthode scientifique
1. Définis la connaissance.
2. Si la connaissance est un rapport, explique entre quels éléments.
3. Comment serait la connaissance absolue? .
4. Pourquoi, d'après le texte, aucune connaissance n'est la vérité ?
5. Quelles sont les médiations de la connaissance dont parle le texte?
6. Repère les raisons que l'auteur donne pour défendre qu'on ne peut pas connaître les
choses telles qu'elles sont.
7. Explique: "La certitude qu'il y a des certitudes de droit n'est jamais qu'une certitude
de fait".
8. Comment progressent les sciences ?
9. Peut-on identifier «connaissance vraie» et « connaissance scientifique»? Pourquoi?
10. Pourquoi considère-t-on la connaissance scientifique plus sûre que les autres
connaissances ?
11. Cherche dans le texte la définition de « scepticisme »
12. Le fait qu' aucune connaissance soie absolue, signifie-t-il que toute connaissance aie
la même valeur ?
13. Cette affirmation, annule-t-elle la possibilité de la connaissance ?
14. Argumente la pensée suivante :« On ne peut pas démontrer que les sophistes aient
tort, mais pourtant il est impossible qu'ils aient raison ».
15. Quelle est la différence entre le sophiste et le sceptique ?
16. La sophistique, pourquoi élimine-t-elle la pensée ?
17. Quelles sont pour la connaissance les conséquences de nier l'existence de la vérité ?
18. Quelle serait, à ton avis, la différence entre une connaissance vraie et fausse ?
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La connaissance Document 3
La connaissance du vivant
• Cette finalité suscite quatre difficultés qui, si elles ne rendent pas l’expérimentation
impossible en biologie, déterminent des précautions méthodologiques originales.
• La généralisation d’une expérience faite sur une espèce aux autres espèces se révèle
très limitée, en raison de la spécificité des vivants. Chaque espèce présente des
caractères particuliers (dans ses fonctions de locomotion, de digestion, de
reproduction…) et l’induction hâtive ne mènerait qu’à des erreurs.
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La connaissance et la méthode scientifique
• En raison des relations inter organiques, il est très difficile d’isoler rigoureusement un
phénomène:”Il n’est pas certain qu’un organisme, après ablation d’organe (ovaire,
estomac, rein), soit le même organisme diminué d’un organe” (Canguilhem) : en fait,
l’organisme réagit à cette ablation en réorganisant globalement son équilibre.
• Le temps intervient dans la vie, et il est irréversible. L’analyse d’une fonction sur un
organisme jeune risque de souligner des potentialités qui ne se révèlent pas dans son
développement normal.
3. Nécessité de la bioéthique
• C’est ce qui justifie l’apparition de la bioéthique, réflexion sur les problèmes que
soulèvent ces possibilités. Les comités formés à ce propos rassemblent, aux côtés de
biologistes, des philosophes, des juristes, des théologiens, et tentent de déduire de
l’éthique médicale et de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948
quelques principes fondamentaux, susceptibles d’éviter aussi bien les excès des
différents pouvoirs intéressés (médical ou politique) que l’abaissement de l’humain en
simple moyen (comme fournisseur rétribué d’organes, par exemple).
• Trois principes ressortent des différents textes adoptés : toute recherche doit respecter
la dignité et la liberté de la personne humaine; on devra soigneusement, avant toute
recherche, comparer les risques encourus aux bienfaits attendus; tous les êtres humains
doivent être traités de façon équitable.
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