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Exercices d’interrogations orales en MPSI

Alexandre Popier

28 janvier 2005
TABLE DES MATIÈRES 1

Table des matières

1 Analyse 3
1.1 Ensembles et applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Ensembles usuels de nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5 Nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.6 Fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.7 Limite et continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.8 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.9 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1.10 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.11 Calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1.12 Formules de Taylor, fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
1.13 Intégration sur un intervalle quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.14 Sommes et produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
1.15 Equations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
1.16 Calcul différentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
1.17 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

2 Algèbre 68
2.1 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2.2 Anneaux, corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.3 Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.4 Espaces vectoriels de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.5 Polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.6 Fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.7 Matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
2.8 Déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
2.9 Systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
2.10 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.11 Espaces vectoriels euclidiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
2.12 Arithmétique de Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
2.13 Arithmétique des polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
TABLE DES MATIÈRES 2

3 Géométrie 119
3.1 Géométrie du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
3.2 Géométrie de l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
3.3 Courbes planes paramétrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
3.4 Courbes en coordonnées polaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
3.5 Coniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
CHAPITRE 1. ANALYSE 3

Chapitre 1

Analyse

1.1 Ensembles et applications


Exercice 1.1.1 Soit f : E → F . Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :
1. f est surjective;
2. ∀ y ∈ F, f (f −1 ({y})) = {y};
3. ∀ Y ⊂ F,f (f −1 (Y )) = Y ;
4. le seul Y ⊂ F tel que f −1 (Y ) = ∅ est ∅.

Solution. (2) et (3) sont équivalentes car f et f −1 commutent avec la réunion. De


plus, f −1 (y) 6= ∅ ⇔ y ∈ f (E). Et toutes les autres équivalences en découlent. 

Exercice 1.1.2 Soient E un ensemble et p : E → E une application telle que p ◦ p = p.


Montrer que si p est injective ou surjective, alors p = IdE .
Soient E un ensemble et f : E → E une application telle que f ◦ f ◦ f = f . Montrer
que f est injective si et seulement si f est surjective.

Solution. Si p injective, de p(p(x)) = p(x), on obtient p(x) = x. Si p est surjective,


pour x ∈ E, il existe t ∈ E tq x = p(t) = p(p(t)) = p(x).
Si f est injective, f ((f ◦ f )(x)) = f (x) implique f ◦ f = IdE , donc bijective. Si f est
surjective, pour x ∈ E, il existe t ∈ E tq x = f (t) d’où (f ◦f )(x) = f ((f ◦f )(t)) = f (t) = x.


Exercice 1.1.3 Soient E, F , G trois ensembles tels que E 6= ∅, f : F → G une applica-


tion. Montrer que f est injective si et seulement si pour tout (g,h) ∈ (F E )2 ,

f ◦ g = f ◦ h ⇒ g = h.

Soient F , G, H trois ensembles tels que H ait au moins deux éléments, et f : F → G


une application. Montrer que f est surjective si et seulement si pour tout (g,h) ∈ (H G )2 ,

g ◦ f = h ◦ f ⇒ g = h.
CHAPITRE 1. ANALYSE 4

Solution. Réciproque : f (y) = f (z). On pose g : E → F qui à x associe y et h : E → F


qui à x associe z. Comme E 6= ∅, il existe x0 ∈ E tel que g(x0 ) = y et h(x0 ) = z.
Réciproque : il existe (z1 ,z2 ) ∈ H 2 tel que z1 6= z2 . On pose g : G → H qui à y associe
z1 et h : G → H qui à y associe z1 si y ∈ f (F ) et z2 sinon. 
Exercice 1.1.4 Soient E un ensemble, (A,B) ∈ (P(E))2 ,
f : P(E) → P(A) × P(B)
X 7→ (X ∩ A,X ∩ B)
Trouver une condition nécessaire et suffisante sur A et B pour que f soit injective, sur-
jective et bijective.
Solution.
1. Si f injective, calculer f (A ∪ B) et f (E). En déduire A ∪ B = E. Réciproque : si
f (X) = f (X ′ ), on a X = X ∩E = (X ∩A)∪(X ∩B) = (X ′ ∩A)∪(X ′ ∩B) = . . . = X ′ .
2. Si f surjective, il existe C tq f (C) = (∅,B). Ceci implique B ⊂ A ou A ∩ B = ∅.
Réciproque : soit (Y,Z) ∈ P(A) × P(B). Calculer f (Y ∪ Z) = (Y,Z).

Exercice 1.1.5 Soient f : N → N qui à x associe x + 1 et g : N → N qui à y associe 0
si y = 0 et y − 1 si y ≥ 1.
1. Etudier l’injectivité, la surjectivité et la bijectivité éventuelles de f et de g.
2. Préciser g ◦ f et f ◦ g.
Exercice 1.1.6 L’application
f : Z × N \ {0,1} → Q
(p,q) 7→ p + 1/q
est-elle injective? Surjective?
Solution. Oui, non. 
Exercice 1.1.7 L’application f : R2 → R2 qui à (x,y) associe (x + y,xy), est-elle injec-
tive? Surjective? Mêmes questions avec g : C2 → C2 qui à (x,y) associe (x + y,xy).
Solution. Non, non, non, oui. 
Exercice 1.1.8 Soit
f: R → C
x 7→ 1+ix
1−ix

est-elle injective? Surjective? Déterminer f −1 (R) et f (R).


Solution. Oui, non, ∅, U. 
Exercice 1.1.9 Soit
f: C → C
z 7→ 2z 2 .
On note U = {z ∈ C, |z| = 1}. Déterminer f (R), f (U), f −1 (R).
CHAPITRE 1. ANALYSE 5

Solution. On trouve respectivement R+ , {z ∈ C, |z| = 2}, R ∪ iR. 

Exercice 1.1.10 Soit


f: R2 → R2
(x,y) 7→ (2x + 3y,x − 4y)
et soit ∆ = {(x,y) ∈ R2 , x + 2y = 1}. Déterminer f (∆) et f −1 (∆). f est-elle bijective?

Solution. {(x,y) ∈ R2 , 6x − y − 11 = 0}, {(x,y) ∈ R2 , 4x − 5y = 1}, oui. 

Exercice 1.1.11 Soient P = {z ∈ C / Im(z) > 0} et D = {z ∈ C / |z| < 1}. Montrer


z−i
que f : z 7→ z+i est une bijection de P sur D.

Solution. Vérifier que f est bien définie et que tout élément admet un unique anté-
cédent. 

1.2 Ensembles usuels de nombres


Exercice 1.2.1 1. Etablir : ∀x ∈ [0,1], 0 ≤ x(1 − x) ≤ 41 .
2. En déduire : ∀(a,b,c) ∈ [0,1]3 , min (a(1 − b),b(1 − c),c(1 − a)) ≤ 41 .

1 3
Solution. Poser α = a(1 − b), β = b(1 − c) et γ = c(1 − a). Vérifier αβγ ≤ 4
. Puis
raisonner par l’absurde. 

Exercice 1.2.2 Montrer :


  n  
∗ 2n 1 X √ 2n 1 √
∀n ∈ N , + ≤ k≤ + n.
3 3 k=1
3 2

Solution. Par récurrence. 

Exercice
√ 1.2.3 1. Soit n ∈ N∗ tel que n ne soit le carré d’aucun entier. Montrer :
n 6∈ Q.
√ √
2. Etablir : 2 + 3 6∈ Q.
√ √ √
Solution. Poser α = 2 + 3, supposer α ∈ Q et calculer α2 . En déduire 6 est dans
Q. 

Exercice 1.2.4 Montrer :

∀(x,y) ∈ R2 , E(x) + E(y) ≤ E(x + y) ≤ E(x) + E(y) + 1.

Solution. E(x) + E(y) ≤ x + y < E(x) + E(y) + 2. 


 
Exercice 1.2.5 Montrer : ∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ R, E E(nx)
n
= E(x).

Solution. p = E(x) et p ≤ x < p + 1, donc np ≤ nx < np + n. Donc np ≤ E(nx) et


E(nx) < n(p + 1). D’où : p ≤ E(nx)/n < p + 1. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 6

Exercice 1.2.6 Soit n ∈ N∗ .


1. Montrer qu’il existe (an ,bn ) ∈ (N∗ )2 tel que :
√ √
(2 + 3)n = an + bn 3, 3b2n = a2n − 1.

2. Montrer que la partie entière de (2 + 3)n est un entier impair.

Solution.

1. Formule de Newton et penser à (2 − 3)n .
√ n √ n √ n √
2. On a : (2
√ + 3) + (2 − 3) = 2a n ∈ Z et 0 < (2 − 3) ≤ 2 − 3 < 1, donc :
E((2 + 3)n ) = 2an − 1.


Exercice 1.2.7 (*) Démontrer :


n−1
X  
∗ k
∀n ∈ N , ∀x ∈ R, E x+ = E(nx).
k=0
n

Solution. Soient n ∈ N∗ et x ∈ R; notons p = E(nx), et considérons le quotient


q et le reste r de la division euclidienne de p par n : p = nq + r et 0 ≤ r < n. Pour
k = 0, . . . ,n − 1,
r+k k r+k+1
q+ ≤x+ <q+ ,
n n n
 
donc si 0 ≤ k ≤ n − r − 1, E x + nk = q et si n − r ≤ k ≤ n − 1, E x + nk = q + 1. 

Exercice 1.2.8 Montrer


√ 1 √ 1
a = (20 + 14 2) 3 + (20 − 14 2) 3
√ √ 1 √ √ 1
b = 2(7 + 4 3) 4 − 2(7 − 4 3) 4
sont rationnels.

Solution.


Exercice 1.2.9 Pour n ∈ N∗ et k ∈ N, on pose :


n
X
Sn,k = ik .
i=1

1. Calculer Sn,0 et Sn,1 .


2. Montrer :
p n p
!
X X X
∀p ∈ N, ∀n ∈ N∗ , k
Cp+1 Sn,k = k
Cp+1 ik = (n + 1)p+1 − 1.
k=0 i=1 k=0

3. En déduire Sn,2 et Sn,3 .


CHAPITRE 1. ANALYSE 7

Solution.
1. Sn,0 = n, Sn,1 = n(n + 1)/2.
2. Somme en cascade.
3. Sn,2 = n(n + 1)(2n + 1)/6 et Sn,3 = (n(n + 1))2 /4.


Exercice 1.2.10 Soit R la relation définie dans R par : xRy ⇔ xey = yex .
1. Montrer que R est une relation d’équivalence.
2. Pour tout x ∈ R, préciser le nombre d’éléments de la classe de x modulo R.

Solution.
1. Réflexivité et symétrie : ok. Pour la transitivité :

y(xez ) = x(yez ) = x(zey ) = z(xey ) = z(yex ) = y(zex ).

2. Si x = 0, xRy ⇔ y = 0. Si x 6= 0, xRy ⇒ y 6= 0. Donc la classe de x est l’ensemble


des y ∈ R∗ t.q. ey /y = ex /x. Etudier φ : t 7→ et /t. Si x < 0 il existe un unique y 6= 0
tel que φ(x) = φ(y) et y = x. Si x > 0 et x 6= 1, φ(x) a deux antécédents, donc deux
éléments dans la classe. Pour x = 1, la classe est 1.


Exercice 1.2.11 Soient E un ensemble, R et S deux relations d’ordre total dans E telles
que :
∀(x,y) ∈ E 2 , (xRy ⇒ xSy).
Montrer : ∀(x,y) ∈ E ∗ , (xRy ⇔ xSy).

Solution. Supposer xRy et x et y non S-équivalents. Alors ySx, donc yRx, i.e. x = y,
absurde. 

Exercice 1.2.12 Vérifier que la relation R, définie dans RR par :



f Rg ⇐⇒ ∃A ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, (|x| > A ⇒ f (x) = g(x))

est une relation d’équivalence.

Exercice 1.2.13 Un ensemble est dit bien ordonné si toute partie non vide admet un
plus petit élément. Donner un exemple d’ensemble bien ordonné et un exemple d’ensemble
qui ne l’est pas. Montrer que bien ordonné implique totalement ordonné. La réciproque
est-elle vraie?

Solution. N; Z; si E bien ordonné, prendre {u,v} : il admet un plus petit élément et


on compare u et v. Z totalement ordonné mais pas bien ordonné. 

Exercice 1.2.14 Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de


 
1 n ∗
+ (−1) , n ∈ N ?
n
CHAPITRE 1. ANALYSE 8

Solution. 3/2 est un maximum, et −1 est la borne inférieure. 

Exercice 1.2.15 Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de


 2 
x −1
,x∈R ?
x2 + 1
Solution. le sup vaut 1, le min vaut −1. 

Exercice 1.2.16 Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de


 
1 1 ∗ ∗
+ , (n,m) ∈ N × N ?
n m
Solution. Le max est 2, l’inf est 0. 

Exercice 1.2.17 Soient A, B deux parties non vides et majorées de R; on note

A + B = {c ∈ R; ∃(a,b) ∈ A × B, c = a + b} .

Montrer que A, B, A + B admettent des bornes supérieures dans R et que :

sup(A + B) = sup(A) + sup(B).

Solution. La première partie sur l’existence des bornes sup est immédiate. De plus
le supremum de A + B, noté γ, est plus petit que sup(A) + sup(B). Soit b ∈ B. On a
a + b ≤ γ, i.e. a ≤ γ − b, d’où sup(A) ≤ γ + b. 

Exercice 1.2.18 Soit A une partie bornée de R. Montrer que

sup {|x − y|, (x,y) ∈ A × A} = sup(A) − inf(A).

Solution. On note α = sup(A) et β = inf(A). D’abord si (x,y) ∈ A2 , on a |x − y| ≤


α − β. Donc c’est déjà un majorant. Si M est un autre majorant, alors pour x,y dans A,
x ≤ M + y. Donc α ≤ M + y. Ainsi α − M est un minorant, et donc α − M ≤ β. 

Exercice 1.2.19 Soit A ⊂ R, A 6= ∅, A majorée. Soit a = sup(A). On suppose que


a 6∈ A.
1. Montrer que : ∀ε > 0, ]a − ε,a[∩A 6= ∅.
2. En déduire : ∀ε > 0, ∃(x,y) ∈ A2 , 0 < y − x < ε.

Solution.
1. définition de la borne sup : a − ε < x ≤ a, puis a 6∈ A pour éliminer le cas x = a.
2. Poser ε′ = a − x > 0. Il existe y ∈ A t.q. a − ε′ < y < a. Donc x < y < a. Conclure.


Exercice 1.2.20 Soit f une application croissante de [0,1] dans lui-même. On considère
l’ensemble
E = {x ∈ [0,1], f (x) ≥ x} .
CHAPITRE 1. ANALYSE 9

1. Montrer que E possède une borne supérieure b.


2. Montrer que f (b) = b.
Solution. E est non vide et majoré, donc b existe. Soit (un ) une suite tendant vers b
avec un ∈ E et b ≥ un . Donc f (b) ≥ f (un ) ≥ un , ainsi f (b) ≥ b. Si f (b) > b, on aurait
f (f (b)) ≥ f (b) (on peut appliquer f car b,f (b) sont dans [0,1]). Donc f (b) ∈ E, ce qui est
absurde. 
Exercice 1.2.21 1. Soit x ∈ R. Montrer (par récurrence) qu’il existe une suite (xn )
de rationnels tels que :
1
∀n ∈ N, xn ≤ xn+1 , et x − ≤ xn ≤ x.
n+1
2. En déduire que tout réel est limite d’une suite croissante de rationnels, puis que tout
réel est limite d’une suite décroissante de rationnels.
Solution.
1. Par récurrence : pour n = 0, x − 1 < x, donc prendre x0 ∈ Q avec x − 1 < x0 < x. Si
x0 , . . . ,xn sont construits, poser yn = max(x − 1/(n + 2); xn ). Alors yn < x. Prendre
xn+1 ∈]yn ,x[.
2. pour la décroissance, prendre y = −x, d’où une suite (yn ) croissante convergente
vers y. Puis xn = −yn .

Exercice 1.2.22 Soit f : R → R une application croissante vérifiant la propriété :
∀(x,y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y). (*)
1. Montrer que l’on a alors f (x) = xf (1) pour tout x ∈ R. On utilisera le fait que tout
réel est limite d’une suite croissante de rationnels.
2. En déduire toutes les applications croissantes f : R → R vérifiant (*).
Exercice 1.2.23 Soient f,g : E → R définies sur un ensemble E et bornées sur E. On
note
sup(f ) = sup {f (x), x ∈ E} et inf(f ) = inf {f (x), x ∈ E} .
On définit de même sup(g) et inf(g).
1. Montrer que −f est bornée sur E et que l’on a :
inf(−f ) = − sup(f ) et sup(−f ) = − inf(f ).

2. Montrer que f + g est bornée sur E et que l’on a :


inf(f + g) ≥ inf(f ) + inf(g) et sup(f + g) ≤ sup(f ) + sup(g).
Ces inégalités peuvent-elles être strictes?
3. Montrer que sup(f + g) ≥ sup(f ) + inf(g).
Solution. Poser M = sup f , m = inf f . m ≤ f (x) ≤ M , d’où −M ≤ −f (x) ≤ −m, ie
−M ≤ inf(−f ) et −m ≥ sup(−f ). Recommencer en partant de −f . 
CHAPITRE 1. ANALYSE 10

1.3 Dénombrement
 
Exercice 1.3.1 Le plan P est rapporté à R = O,~i,~j . Soit n ∈ N∗ . Soient les points
A = (n,0) et B = (n,0). Déterminer le nombre de points du plan à coordonnées entières
situés à l’intérieur du triangle de sommets 0,A,B (frontière comprise). De même l’espace
E est rapporté à R = O,~i,~j,~k . Soient n ∈ N∗ , A = (n,0,0), B = (0,n,0) et C = (0,0,n).
Quel est le nombre de points à coordonnées entières situés à l’intérieur du tétraèdre 0ABC
(frontière comprise)?
Solution. On cherche le cardinal de l’ens. En des couples (x,y) ∈ N2 tels que x+y ≤ n.
Soit Fk l’ens. des (x,y) ∈ En tels que x = k. Alors
n
X n
X n
X (n + 1)(n + 2)
card(En ) = card(Fk ) = (n + 1 − k) = k+1= .
k=0 k=0 k=0
2
3
Soit Gn l’ens. des triplets (x,y,z) ∈ N tels que x + y + z ≤ n et Hk l’ens. des triplets
(x,y,z) ∈ Gn t.q. z = k. On a Hk = En−k , donc
n
X n+1
(k + 1)(k + 2) 1X
card(Gn ) = = k(k + 1)
k=0
2 2 k=1
 
1 (n + 1)(n + 2)(2n + 3) (n + 1)(n + 2) (n + 1)(n + 2)(n + 3)
= + = .
2 6 2 6

Exercice 1.3.2 Soit n ∈ N∗ et p ∈ N∗ . On rappelle que p est un diviseur de n s’il existe
q ∈ N∗ tel que pq = n. On note d(n) le nombre de diviseurs de n. En dénombrant de deux
façons le cardinal de E = {(p,q) ∈ N∗ × N∗ ,pq ≤ n}, montrer que :
Xn Xn n
d(i) = E .
i=1 k=1
k

Solution. Si (p,q) ∈ E, alors 1 ≤ p ≤ pq ≤ n, d’où 1 ≤ p ≤ n. Posons Ek l’ens. des


(p,q) ∈ E tq p = k et q ≤ E(n/k). Alors
n
X
card(E) = E(n/k).
k=1
∗ 2
Pour i = 1, . . . ,n on pose Gi = {(p,q) ∈ (N ) , pq = i}. On a
n
X
card(E) = card(Gi ).
i=1

Soit D(i) l’ens. des diviseurs de i ∈ N∗ . Soit


φ: Gi → D(i)
(p,q) 7→ p
Soit (p,q) et (p′ ,q ′ ) dans Gi tq φ((p,q)) = φ((p′ ,q ′ )). Alors p = p′ et ainsi q = q ′ . Donc φ
est injective. Si p ∈ D(i) il existe q tq pq = i. Donc φ est surjective. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 11

Exercice 1.3.3 Soit f : R → R. Soit x ∈ R, n ∈ N∗ . On pose


Xn  
k k
Sn (f ) = Cn f xk (1 − x)n−k .
k=0
n

Calculer Sn (f ) pour f (t) = 1, f (t) = t et f (t) = t2 . En déduire pour α ∈ R la valeur de


la somme : n  2
X k
k
Cn − α xk (1 − x)n−k .
k=0
n

Solution. Pour f (t) = 1, Sn (1) = 1. Pour f (t) = t,


n
X n
X
k
Sn (f ) = Cnk xk (1 − x) n−k
= k−1 k
Cn−1 x (1 − x)n−k
k=0
n k=1
2
et pour f (t) = t
n
X  2
k
Sn (f ) = Cnk xk (1 − x)n−k
k=0
n
n n
!
1 X X
= k(k − 1)Cnk xk (1 − x)n−k − kCnk xk (1 − x)n−k
n2 k=1 k=1
n n
!
1 X X
k−2 k
= n(n − 1)Cn−2 x (1 − x)n−k − kCnk xk (1 − x)n−k
n2 k=1 k=1


Exercice 1.3.4 Montrer que
n
X
n
Ca+b = Cak Cbn−k .
k=0

Solution. On considère A et B disjoints de cardinaux a et b. Si on veut choisir n


éléments dans A ∪ B, on en choisit k dans A et n − k dans B. 
Exercice 1.3.5 Calculer
Xn n
X n
X n
X
kCnk , k(k − 1)Cnk , k 2 Cnk , (−1)k kCnk .
k=0 k=0 k=0 k=0

Solution. Remarquer que


n
X
n
(1 + x) = Cnk xk ,
k=0

puis dériver
n
X
n−1
n(1 + x) = kCnk xk−1 .
k=0
et prendre x = 1 et x = −1. Premier et dernier calculs. Redériver : deuxième. Puis
sommer : le troisième. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 12

Exercice 1.3.6 Soit E = {1, . . . ,n}. Combien y a-t-il de k-uplets (A1 , . . . ,An ) de parties
de E telles que |A1 ∩ . . . ∩ An | = p et |A1 ∪ . . . ∪ An | = q ?

Solution. Supposons d’abord q = n. On choisit les p éléments qui sont dans tous les
Ai (Cqp choix). Il reste q − p éléments x1 , . . . ,xq−p , chacun devant être dans au moins un
des Ai , et dans au plus k − 1 : notons Pj = {i|xj ∈ Aj }. C’est une partie de {1, . . . ,k}
non vide et distincte de {1, . . . ,k} : il y a 2k − 2 telles parties, ce qui donne (2k − 2)q−p
choix pour les Pj . Dans le cas général, on doit en plus choisir les q éléments parmi n qui
composent la réunion des Ai . On a donc en tout

Cnq Cqp (2k − 2)q−p

possibilités. 

Exercice 1.3.7 On considère une puce qui se déplace dans un rectangle m × n, qui part
du coin inférieur gauche et va dans le coin supérieur droit, en se déplaçant à chaque pas
d’une case vers le haut ou vers la droite. Combien de chemins peut-elle suivre pour arriver
à son but?

Solution. On peut raisonner par récurrence en observant que Snm = Sn−1 m


+ Snm−1
suivant que la puce parte vers le haut ou vers la droite à son premier déplacement.
On peut aussi dire que la puce doit faire en tout n + m − 2 déplacements et qu’on choisit
les moments où elle se déplace vers le haut : il y a donc
m−1
Cn+m−2

chemins. 

Exercice 1.3.8 Calculer le nombre de fonctions f de {1, . . . ,k} dans {1, . . . ,n} telles
que :
1. f injective;
2. f strictement croissante;
3. f croissante;
4. f telle que f (i + 1) > f (i) + 1 pour tout i;
5. f strictement croissante telle que f (i) est de la parité de i, ∀i.

Solution.
1. f injective : on a n choix pour f (1), n − 1 pour f (2), ... Le nombre de fonctions vaut
donc
n!
n(n − 1) . . . (n − k + 1) = .
(n − k)!
2. f strictement croissante : on choisit k éléments parmi n, qui seont les f (i), l’ordre
étant imposé par la croissance stricte de f . Il y a donc Cnk possibiblités.
CHAPITRE 1. ANALYSE 13

3. f croissante : Snk = Snk−1 + Sn−1


k
, suivant que f (1) = 1 ou non. On observe pour les
petits n, k, on conjecture que Snk = Cn+k−1
k
et on montre ceci par récurrence sur
n + k en utilisant la formule
k
X
k i
Cn+k−1 = Cn+i−2 ,
i=0

montrée par récurrence sur k.


k−1
4. f (i + 1) > f (i) + 1 : Snk = Sn−1
k
+ Sn−2 , d’où Snk = Cn−k+1
k
.
k k k−1
5. f (i) et i de même parité : Sn = Sn−2 + Sn−1 , d’où

Snk = C[kn+k ] .
2

Remarquons que dans les trois derniers cas, il y a une interprétation combinatoire
possible en considérant le graphe de f et en reliant les propriétés de f aux trajets
possibles de la puce de l’exercice précédent sur ce graphe.


1.4 Suites
Exercice 1.4.1 Montrer que les suites suivantes :
2 1 1 un + vn
u0 = 1, v0 = 2, = + , vn+1 =
un+1 un vn 2
sont à valeurs dans Q, convergent et vers la même limite et déterminer leur limite.
Solution. Vérifier d’abord que ces deux suites sont bien définies, i.e. à valeurs dans
R∗+ . v croît et u décroît et v ≤ u. Donc v croissante majorée donc converge vers l′
et u décroissante minorée converge vers l. De plus l′ = (l + l′ )/2, i.e. l = l′ . Ensuite
un+1 vn+1 = un vn . 
Exercice 1.4.2 Soient les deux suites suivantes :
Xn
1 1
un = , vn = un + .
k=0
k! n!

Montrer que la limite commune est irrationnelle.


Solution. Elles sont adjacentes. Si la limite e est rationnelle, égale à p/q. Comme
uq < e < vq , on a q!uq < q!p < q!vq + 1, absurde. 
Exercice 1.4.3 Soient u et v les suites de termes généraux (un ) et (vn ) définies pour tout
n ∈ N par un = cos(n) et vn = sin(n).
1. Montrer : u convergente si et seulement si v convergente.
2. Raisonner par l’absurde en supposant u ou v convergente et noter l et l′ les limites
respectives de u et v. Trouver une contradiction en utilisant des relations trigono-
métriques bien choisies.
CHAPITRE 1. ANALYSE 14

Solution. Utiliser sin(n + 1) = sin(n) cos(1) + cos(n) sin(1) et cos(n + 1) = ... 

Exercice 1.4.4 Soit α ∈]0,1[. On définit la suite u = (un ) par


n
Y
un = (1 + αp ).
p=1

Etudier la convergence de cette suite en prouvant la relation suivante :

∀x ∈ R+ , 1 + x ≤ ex .

Solution. u est une suite croissante et majorée. 

Exercice 1.4.5 1. Montrer que pour tout x ∈ R∗+ : x − x2 /2 ≤ ln(1 + x) ≤ x.


2. Calculer pour n ∈ N∗ la somme
n
X 
(k + 1)3 − k 3
k=1

et en déduire la valeur de la somme


n
X
k2.
k=1

3. En déduire que la suite de terme général


n 
Y 
k
un = 1+ 2
k=1
n

converge et préciser sa limite.

Solution. Etude de fonctions. Prendre ln(un ). 


√ √
Exercice 1.4.6 Montrer que pour √ tout n ∈ N, (3 + 5)n + (3 − 5)n est un entier pair.
n
En déduire que la suite sin (3 + 5) π converge.

Exercice 1.4.7 Soit u = (un ) une suite à termes dans R+ et v = (vn ) définie par
un
vn = ;
1 + u2n

on suppose que la suite u est bornée et que la suite v tend vers 0. Montrer que u tend vers
0.
2
p Solution. Deux méthodes. Soit un = vn (1+un ), soit pour n assez grand un = 2vn /(1+
1 − 4vn2 ). 
P
Exercice 1.4.8 Montrer que la suite u = (un )n≥1 définie par un = nk=1 k12 converge.
CHAPITRE 1. ANALYSE 15

Solution. En calculant un+1 − un on montre que u est croissante et en utilisant


1/k 2 ≤ 1/(k(k − 1)), on prouve que un ≤ 2 − 1/n donc est majorée. 

Exercice 1.4.9 Soit u = (un ) une suite à valeurs réelles positives telle que un+p ≤ un +up
pour tout n,p dans N. Notant α = inf {un /n, n ∈ N∗ }, montrer que α est la limite de u.

Solution. Soit ε > 0 et N tel que uN /N ≤ α + ε. Soit P tel que pour 0 ≤ i ≤ N − 1,


ui /(N P ) ≤ ε. Soit n ≥ N P . On effectue la division euclidienne de n par N : n = pN + i
avec 0 ≤ i ≤ N − 1 et p ≥ P .
un uN p+i puN + ui uN ui
α≤ = ≤ ≤ + ≤ α + 2ε
n Np + i Np N NP


Exercice 1.4.10 Soit u = (un ) une suite réelle non majorée. Montrer que l’on peut définir
une suite d’entiers (φn ) par φ0 = 0 et

φn+1 = min {k ∈ N, k > φn et uk ≥ n + 1}

Endéduire qu’il existe une suite extraite de u qui diverge vers +∞.

Exercice 1.4.11 (Vrai ou faux) Justifier en trouvant un contre-exmple si c’est faux.


1. Si (un ) est croissante à partir d’un certain rang et si la limite de (un+1 − un ) vaut
0, alors (un ) converge.
2. Si la limite de (un ) vaut 0, et si pour tout n ∈ N un > 0, alors (un ) décroît à partir
d’un certain rang.
3. Si la limite de (un ) vaut +∞, alors (un ) est croissante à partir un certain rang.

Solution.

1. un = ln(n) ou un = n.
2. u2n = 1/(n + 1) et u2n+1 = 2/(n + 1) : u = (un ) converge vers 0 et pourtant elle
n’est pas décroissante.
3. u2n = n et u2n+1 = n − 1.


Exercice 1.4.12 Etudier la convergence des suites de termes généraux :


cos n
1. √n+cos n
;
3n −2n
2. 3n +2n
;
n ln n
3. (ln n)n
;
n p
4. n! 
avec p ∈ N∗ fixé;
2

5. sin π n +αn+β
n
avec α,β dans R;
Pn 1
 sin x
6. k=1 sin k2 +n2 : on rappelle que la limite en 0 de x
vaut 1;

Solution.
1. on majore : |un | ≤ √1 ;
n−1
CHAPITRE 1. ANALYSE 16

2. limite = 1;
3. prendre le logarithme, limite
Q = 0; 
p−1 1 1
4. limite = 0 : écrire un ≤ k=0 1−k/n × n−p
;


Exercice 1.4.13 Pour n ≥ 1 et x ∈ [0,1] soit


n
X
fn (x) = kxk − 1.
k=1

1. Montrer que l’équation fn (x) = 0 a une unique solution dans [0,1], notée xn .
2. Montrer que la suite (xn )n∈N∗ est monotone. On pourra calculer le signe de fn+1 (xn ).
En déduire qu’elle converge. On note l la limite.
3. Montrer que : ∀n ≥ 2, xn ≤ 1/2.
4. En déduire les limites des suites (xnn ) et (nxnn ).
5. Simplifier l’expression de fn (x) pour x ∈ [0,1[ et en déduire la valeur de l.

Solution.
1. fn est une bijection de [0,1] sur [−1, n(n+1)
2
− 1].
2. fn+1 (xn ) ≥ 0.
3. fn (0,5) ≥ 0 pour n ≥ 2.
4. Ces deux limites valent 0.
P
5. Dériver nk=0 xk . On en déduit
√ : nxn+2
n − (n + 1)xn+1
n + xn = (xn − 1)2 . Ainsi l vérifie
l = (l − 1)2 , d’où l = (3 − 5)/2.


Exercice 1.4.14 1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ l’équation x+ln x = n a une unique
solution dans R∗+ , notée xn .

2. Montrer que l’on a à partir d’un certain rang : xn ≥ n.

Solution. f (x) = x + ln x est une bijection de R∗+ sur R. Vérifier que f ( n) ≤ n. 
π
Exercice 1.4.15 1. Démontrer que sin 18 est l’unique solution dans [0, 13 ] de l’équation

4 1
x = x3 + .
3 6
2. On considère la suite (un )n définie par u0 = 0 et
4 1
∀n ∈ N, un+1 = u3n + .
3 6
π
Démontrer que (un )n∈N converge vers sin 18 .

Solution.
1. f (x) = x a une unique solution dans [0, 13 ].
CHAPITRE 1. ANALYSE 17

2. (un ) est croissante et majorée.



Exercice 1.4.16 Montrer que la suite (un ) définie par
 n
in
un = 1 + 2
n −1
est convergente.
Solution. Poser
in
1+ = rn eiθn
n2 −1
et faire un DL en n pour obtenir

|un | = rnn = en ln rn = 1 + ◦(1)

Et
n 1
tan θn = ∼
n2 −1 n
d’où
θn ∼ 1/n.

Exercice 1.4.17 Soit z = x + iy un complexe donné. Démontrer que :
 z n
lim 1 + = ez .
n→+∞ n
Solution. Poser
z
1+ = rn eiθn
n
et  
x 1
rn = 1 + + ◦
n n
y
tan θn = .
n+x

Exercice 1.4.18 1. Soit a ∈ R∗+ . Etudier la convergence de la suite (un ) définie par
u0 > 0 et pour tout n ∈ N
 
1 a
un+1 = un + .
2 un
2. On pose √
un − a
vn = √ .
un + a
Calculer vn+1 en fonction de vn , puis de n et v0 .
√ √ n
Montrer que si u0 > a, |un − a| < v02 × 2u0 .
CHAPITRE 1. ANALYSE 18

Solution.

1. A partir du rang 1, la suite
√ est décroissante et minorée par a. Elle converge et sa
limite ne peut être que a.
2. vn+1 = vn2 .

Exercice 1.4.19 Soit un une suite à valeurs réelles positives telle que un+p ≤ un + up
pour n,p ≥ 0. Montrer que
un un
lim = inf .
n→+∞ n n∈N n

Solution. Notons α inf n∈N unn . Fixons ε > 0 et soit N tq uN /N ≤ α + ε. Soit P tq


pour 0 ≤ i ≤ N − 1, NuPi ≤ ε. Soit n ≥ N P . On effectue la division euclidienne de n par
N : n = pN + i avec 0 ≤ i ≤ N − 1 (et p ≥ P ).
un upN +i puN + ui uN ui
α≤ = ≤ ≤ + ≤ α + 2ε.
n pN + i Np N NP

Exercice 1.4.20 Etudier en fonction de u0 la suite un+1 = 31 (4 − u2n ).
Solution. −4 et 1 sont les points fixes de f : x 7→ 31 (4 − x2 ). Si u0 < −4, la suite va
décroître et tend vers −∞. Si u0 = −4, la suite stationne. Si −4 < u0 ≤ 0, et si la suite
reste toujours < 1, elle va croître et converger vers 1. Si elle dépasse 1 et un terme de
2516
la suite est dans [1; 4/3] → [20/27; 1] → [20/27; 2187 ], stable par f et sur lequel |f ′ | < 1.
Donc un tend vers l’unique point fixe de f , soit 1. Comme f est paire, on en déduit le
comportement pour u0 ≥ 0. 
Exercice 1.4.21 Soit α ∈ C avec |α| < 1, et une suite (un ) telle que un+1 − αun → 0.
Montrer que un → 0.
Solution. Fixons ε > 0. A partir d’un rang n, |uk+1 − αuk | ≤ ε. Pour p ≥ 0
p−1 p−1
X X
p i i+1
|un+p − α un | = α un+p−i − α un+p−i−1 ≤ |α|i |un+p−i − αun+p−i−1 |

i=0 i=0
p−1
X ε
≤ |α|i ε ≤
i=0
1 − |α|

Donc
ε
|un+p | ≤ + |α|p |un |,
1 − |α|
et prendre p assez grand. 
Exercice 1.4.22 Pour quels u0 ∈ C la suite vérifiant :
1 + un
∀n ∈ N, un+1 = ,
1 − un
est-elle définie? Montrer qu’alors elle est périodique.
CHAPITRE 1. ANALYSE 19

Exercice 1.4.23 Etudier la suite complexe (un )n∈N définie par :


un
0 < |u0 | < 1, et ∀n ∈ N un+1 = .
2 − un
Exercice 1.4.24 Soient (un )n∈N une suite complexe convergente vers l ∈ C, et (wn )n∈N∗
définie par :
n
1 X k
wn = n C uk .
2 k=0 n
Montrer que w converge vers l.

Exercice 1.4.25 Soient (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ deux suites complexes convergentes de limite
respective u et v. Eudier la suite définie par :
n
1X
wn = uk vn+1−k .
n k=0

1.5 Nombres complexes


Exercice 1.5.1 Résoudre dans C :

1. z 2 = 5 + 5i 3;
2. z 2 = 2 − i;
3. z 4 + 2z 2 + 4 = 0;
4. 9z 2 − 3(3 − i)z + 4 − 3i = 0;
5. z 4 + (5 − i)z 2 + 4 − 4i = 0.

Solution.
1. mettre sous forme trigonométrique.
2. identifier partie réelle et imaginaire. penser au module.
3. chercher z 2 puis z.
4. appliquer formule.
5. chercher z 2 puis z.


Exercice 1.5.2 Résoudre dans C ez = 3 + 3i.

Solution. ln(2 3) + iπ/3 + 2ikπ, pour k ∈ Z. 

Exercice 1.5.3 Soient z,z ′ dans C. Montrer que

|z + z ′ | = |z| + |z ′ | ⇔ z = 0 ou ∃λ ∈ R+ , z ′ = λz.

Solution. Supposer z ′ 6= 0, diviser par z ′ et se ramener à |1+u| = 1+|u| pour montrer


que u ∈ R+ . 
CHAPITRE 1. ANALYSE 20

Exercice 1.5.4 Pour n ∈ N, et (a,b) ∈ R2 , calculer


n
X n
X
C= cos(a + kb) et S = sin(a + kb).
k=0 k=0

Solution. Utiliser C + iS et séparer les parties réelles et imaginaires. 



Exercice 1.5.5 Résoudre dans C : z 3 = 4 2(−1+i). Calculer cos(11π/12), sin(11π/12),
cos(π/12) et sin(π/12).

Solution. S = {2 exp(iπ/4),2 exp(11iπ/12),2 exp(−5iπ/12)}. Pour le reste, remarquer


que exp(i11π/12) est égal à j exp(iπ/4) et que π/12 = π − 11π/12. 

Exercice 1.5.6 Soit n ∈ N \ {0,1}. Résoudre l’équation, d’inconnue z ∈ C :

(z + i)n = (z − i)n .

Solution. L’ensemble des solutions est cotan kπ
n
, k = 1, . . . ,n − 1 . 

Exercice 1.5.7 Soit α ∈ R tel que α/π 6∈ Q. Résoudre dans C :


 n  n
z+i z−i
+ = 2 cos α.
z−i z+i
z+i
Solution. Vérifier que z−i
est égal à exp i (±α/n + 2kπ/n), pour k = 0, . . . ,n − 1. 

Exercice 1.5.8 Soient P = {z ∈ C / Im(z) > 0} et D = {z ∈ C / |z| < 1}. Montrer


que f : z 7→ z−i
z+i
est une bijection de P sur D.

Solution. Vérifier que f est bien définie et que tout élément admet un unique anté-
cédent. 

Exercice 1.5.9 Déterminer l’ensemble des points M d’affixe z tels que les points j, z et
jz soient alignés.

Solution. Montrer d’abord que ces points sont alignés si et seulement si l’argument
z−jz
de z−j
est nul. 

Exercice 1.5.10 Pour tout z ∈ C \ {−i}, on pose


z + 2i
Z= .
1 − iz
Déterminer le lieu des points M (z) du plan complexe tel que :
1. Z ∈ R;
2. arg(Z) = −π/2;
3. Z est sur le cercle de centre i de rayon 1/2;
4. i, z, et Z sont alignés.

Solution.
CHAPITRE 1. ANALYSE 21

1. cercle de centre (0,3/2) et de rayon 1/2.


2. z = ib avec b ∈] − 2, − 1[.
3. cercle de centre (0, − i) et de rayon 2.
4. z = a + ib avec a = 0 ou b = 0.


Exercice 1.5.11 Soit (zn ) une suite complexe définie par z0 = a où a ∈ C \ iR et par :
 
1 1
∀n ∈ N, zn+1 = zn + .
2 zn

1. Vérifier que (zn ) est bien définie.


2. On suppose de plus a 6= −1. Exprimer un = zznn +1
−1
en fonction de n et de a.
3. Etudier la convergence de la suite (un ), puis celle de (zn ).

Solution.
1. On montre par récurrence que pour tout n, zn est bien défini et zn ∈ C \ iR.
2. On montre zn 6= 1, puis un+1 = u2n .
3. On montre que (un ) converge ssi Re(a) > 0, puis que (zn ) converge vers le signe de
Re(a).


Exercice 1.5.12 Soit z0 ∈ C∗ et soit la suite (zn ) définie par z0 et par :


1
∀n ∈ N, zn+1 = (zn + |zn |) .
2
On pose z0 = p0 exp(iθ0 ) avec p0 > 0 et θ0 ∈] − π,π]. Montrer que l’on peut poser pour
tout n ∈ N∗ , zn = pn exp(iθn ) avec pn > 0 et θn ∈] − π,π] vérifiant les relations : pour tout
n∈N 
pn+1 = pn cos θ2n
θn+1 = θ2n .
En déduire la convergence de (zn ). On pourra utiliser l’égalité : pour tout x ∈] − π,π[,
2 sin x cos x = sin 2x.

Solution. On vérifiera que :


n
Y  
θ0
pn = p0 cos .
k=1
2n

Ensuite après simplification la limite de (zn ) est p0 sin(θ0 )/θ0 . 

Exercice 1.5.13 Soient z ∈ C \ {−1,0,1}, A,A′ ,M,M ′ ,P les points d’affixe respectives
 −→ −−→
1, − 1,z,1/z, 12 z + z1 . Montrer que la droite (M M ′ ) est bissectrice de l’angle (P A,P A′ ).
CHAPITRE 1. ANALYSE 22

Solution. Remarquer que P ∈ (M M ′ ). Puis calculer

−→ −→ (z − 1)2 −→ −−→ (z + 1)2


(Ox,AP ) = Arg et (Ox,A′ P ) = Arg .
z z
D’où
−→ −→ −→ −−→ −→ −−−→
(Ox,AP ) + (Ox,A′ P ) = 2(Ox,M M ′ ).
C’est la définition de la bissectrice. 

Exercice 1.5.14 Soient A,B,C trois points du plan affine euclidien, d’affixes respectives
a, b, c.
1. Montrer que le triangle ABC est équilatéral direct si et seulement si : a+jb+j 2 c = 0.
2. En déduire que le triangle ABC est équilatéral si et seulement si : a2 + b2 + c2 −
(ab + ac + bc) = 0.

Solution.
1. ABC équilatéral ssi A se déduit de C par rotation de centre B, d’angle π/3, i.e.
a − b = eiπ/3 (c − b). Or eiπ/3 = −j 2 .
2. ABC est équilatéral ssi équil. direct ou indirect ssi a+jb+j 2 c = 0 ou a+jc+j 2 b = 0.
Pour terminer, faire le produit.


Exercice 1.5.15 Soit ABC un triangle du plan affine euclidien. On construit à l’exté-
rieur de ce triangle, les trois triangles équilatéraux de bases AB, BC, CA. Montrer que les
centres de gravité de ces trois triangles forment un triangle équilatéral. On pourra utiliser
que ABC est équilatéral direct si et seulement si a + jb + j 2 c = 0.

Solution. Supposons par exemple ABC direct. Notons A′ , B ′ , C ′ les sommets exté-
rieurs, G, H, K les centres de gravité. A′ CB équil. direct, donc a′ + jc + j 2 b = 0. Puis
3g = a′ + b + c, d’où g. De même pour h et k. Puis calculer 3(g + jh + j 2 k) et vérifier que
c’est nul. 

1.6 Fonctions usuelles


1 7
Exercice 1.6.1 Résoudre l’équation (x ∈ R) : 32x − 2x+ 2 = 2x+ 2 − 32x−1 .

Solution. 23 . 
√ √
Exercice 1.6.2 Résoudre l’équation (x ∈ R+ ) : ( x)x = x x .

Solution. {0,1,4}. 

Exercice 1.6.3 Montrer que pour tout x ∈]0; 1[, xx (1 − x)1−x ≥ 21 .

Solution. Etudier les variations de x 7→ x ln x + (1 − x) ln(1 − x). 


(xx )x
Exercice 1.6.4 Trouver limx→+∞ x .
x(x )
CHAPITRE 1. ANALYSE 23

Solution. 0. 
x
Exercice 1.6.5 (*) Soit f la fonction définie sur R∗ par f (x) = exe−1 .
1. Etudier les variations de la fonction f .
2. Montrer que cette fonction admet une fonction réciproque f −1 .
3. Expliciter la fonction f −1 .
x
Solution. f −1 (x) = ln x−1 pour x > 1. 
5
Exercice 1.6.6 Ecrire E = arcsin 13 + arcsin 53 sous forme d’un seul arc sinus.

Solution. arcsin 56
65
: vérifier que E est dans l’intervalle [0,π/2], donc E = arcsin sin E,
et calculer sin E. 

Exercice 1.6.7 Etudier la fonction définie par


1
f (x) = (tan x)e sin x .

Solution. Remarque pour réduire l’intervalle d’étude : f (π − x) = −f (x), donc f est


sym / (π/2,0). 

Exercice 1.6.8 Domaine de définition des fonctions suivantes, puis simplifier leurs ex-
pressions :
1. arccos(x) + arccos(−x);
2. cos (3 arctan x);

3. cos2 arctan
2
x
;
q 
1−cos x
4. arctan 1+cos x
.

Solution.
1. Domaine [−1,1], constante égale à π : prendre le cos de la fonction et utiliser

sin arccos = 1 − x2 .
2
2. Domaine R, (√1−3x
1+x2 )3
: utiliser cos(3x) = cos3 x − 3 cos x sin2 x, cos arctan x = √ 1
1+x2
x
et sin arctan x = √1+x 2. .

3. Domaine R, 21 (1 + cos(arctan x)).


4. Domaine R privé de l’ensemble {π + 2kπ, k ∈ Z}, pour k ∈ Z, x ∈]−π+2kπ,π+2kπ[,
x−2kπ
2
: on vérifie que ce qui est dans la parenthèse vaut | tan x2 |.


Exercice 1.6.9 (*) Résoudre dans R : arctan x + arctan(2x) = π4 .



Solution. 17−34
: raisonner par condition nécessaire et suffisante. Pour tout x,y dans
] − π/2,π/2[, calculer tan(x + y), puis prendre x = arctan α et y = arctan(2α); on trouve
3α = 1 − 2α2 ; on trouve deux valeurs dont une négative, ce qui n’est pas possible. 

Exercice 1.6.10 (*) Soit α ∈ R fixé. Résoudre dans R : arccos x + arccos(2x) = α.


CHAPITRE 1. ANALYSE 24

sin α
Solution. √5−4 cos α
: étudier arccos x + arccos(2x) sur l’intervalle [−1/2,1/2]; si α ∈
R\[π/3,2π/3], pas de solution, sinon prendre le cos, trouver une équation du second degré
et discuter le signe suivant que α soit plus grand ou plus petit que π. 
Exercice 1.6.11 (**) Etude et représentation graphique de
r
1 − sin x
f : x 7→ arctan .
1 + sin x
Solution. On réduirera l’intervalle d’étude à ] − π/2,π/2[ (période plus symétrie / à
x = π/2). Simplification : f (x) = π/4 − x/2 avec sin x = cos(π/2 − x) et 1 − cos x =
2 sin2 (x). 
Exercice 1.6.12 (**) Etude et représentation graphique de

f : x 7→ arccos 4x3 − 3x .

Solution. Domaine de définition [−1; 1]. f (−x) = π − f (x) : sym / point (0,π/2).
Si x ∈ [0; 1], θ = arccos x, f (x) = arccos(cos 3θ). Si 0 ≤ θ ≤ π/3, f(x) = 3θ et si
1
π/3 ≤ θ ≤ π/2, f (x) = 2π − 3θ . f est dérivable en tout point de [0,1] \ 2 . 
Exercice 1.6.13 1. Montrer : ∀x ∈ R∗ , tanh x = tanh2 2x − tanh
1
x
.
Pn k k
2. En déduire la valeur de k=0 2 tanh(2 x), pour n ∈ N.
Exercice 1.6.14 Exercice un peu plus long...
Q
1. Pour (n,x) ∈ N∗ × R∗+ , calculer Pn (x) = nk=1 cosh 2xk , et en déduire limn→+∞ Pn (x).
2. Pour (n,x,y) ∈ N∗ × R+ × R+ tel que x 6= y, calculer

1 Y y
n
x
Qn (x,y) = n cosh k + cosh k ,
2 k=1 2 2

et en déduire limn→+∞ Qn (x,y).


Solution.
sinh 2t sinh x
1. Utiliser cosh t = 2 sinh t
; la limite vaut x
.
2. Utiliser    
x+y x−y
cosh x + cosh y = 2 cosh cosh
2 2
et    
x+y x−y
cosh x − cosh y = 2 sinh sinh .
2 2

Exercice 1.6.15 Soit α un réel. On considère les fonctions définies sur R∗+ par :
sinh x
fα (x) = .

Etudier les variations de fα . Situer les racines de fα′ par rapport à 1.
CHAPITRE 1. ANALYSE 25

Solution. Si α ≤ 1, f croît strictement de 0 à +∞ (de 1 à +∞ si α = 1). Si α > 1,


f décroît puis croît. Comparer α et coth 1. 
Exercice 1.6.16 On pose cosh x = cos1 y , avec y ∈ [0,π/2[.
1. Montrer que cette relation définie une bijection entre [0,π/2[ et [0, + ∞[.
2. Calculer sinh x en fonction de y.
Solution. Si y ∈ [0,π/2[ il existe un unique x ≥ 0 tel que la relation soit vérifiée et
x = arg cosh cos1 y . sinh x = tan y. 
2
Exercice 1.6.17 (*) Simplifier l’expression arg sinh x 2x−1 .
Solution. Si x > 0, f (x) = ln x et si x < 0 f (x) = − ln |x| : on montre que f est
définie sur R∗ , dérivable et impaire; puis on calcule la dérivée. 
Exercice 1.6.18 (*) Simplifier l’expression arg cosh(2x2 − 1).
Solution. f (x) = 2 arg cosh |x| si |x| ≥ 1 : on dérive f pour x ≥ 1 et on compare avec
la dérivée de 2 arg cosh. 
Exercice 1.6.19 Uniforme continuité sur R+ :

1. Montrer que l’application f : x 7→ x est uniformément continue sur R+ .
2. Soit f : R+ → R uniformément continue. Montrer qu’il existe α,β > 0 tels que
|f (x)| ≤ αx + β pour tout x ∈ R+ .
Solution.
√ √ √ √ √ √
1. a + b ≤ a + b et si a ≤ b alors b − a ≤ b − a. De là si |a − b| ≤ ε2 alors
|f (a) − f (b)| ≤ ε.
2. Soit η tq |x − y| ≤ η =⇒ |f (x) − f (y)| ≤ 1. Soit x ∈ R+ et n = [x/η].
n−1
X
|f (x) − f (0)| ≤ |f (x) − f ((n − 1)η)| + |f (kη) − f ((k − 1)η)| ≤ n
k=1

et n ≤ x/η + 1.

Exercice 1.6.20 Soit f : R → R continue telle qu’il existe (α,β) ∈ R2 tel que :

lim f = α, lim f = β.
−∞ +∞

Démontrer que f est uniformément continue sur R.


Solution. Ecrire les déf des limites en +∞ et −∞. Puis utiliser Heine. 
Exercice 1.6.21 Soit f,g : [0,1] → R deux applications bornées et φ : R → R l’application
définie par :
φ(x) = sup (f (t) + xg(t)) .
t∈[0,1]

Démontrer que φ est lipschitzienne.


CHAPITRE 1. ANALYSE 26

1.7 Limite et continuité


Exercice 1.7.1 Etudier les limites des fonctions suivantes, aux points suivants :
1. en +∞
x cos x
f (x) = 2 ;
x + x sin x + 3
2. en +∞ et -3  
2x + 1
f (x) = x − E ;
x+3
3. en 0, en +∞  
√ 1
f (x) = xE ;
x
4. en 0 
1
E x
−x
f (x) = 1
.
E x
+x
Solution.
1. 0.
2. En +∞, limite = +∞. En −3 à gauche, avec E(t) ≥ t − 1, limite = +∞. A droite
limite = −∞ avec E(t) ≤ t.
3. En 0, limite = +∞ et f (x) = 0 si x > 1.
4. En 0, limite = 1.


Exercice 1.7.2 Soit f : R → R. On suppose f T -périodique (T > 0) et on suppose que


f a une limite finie l en +∞. Montrer que f est constante.

Solution. Prendre x et x′ . f (x + nT ) = f (x) et f (x′ + nT ) = f (x′ ) pour tout n. Donc


f (x) = l = f (x′ ). 

Exercice
  1.7.3 Soit f : R∗+ → R+ croissante et positive sur R∗+ et telle que la suite
f (n)
n
converge. Soit l = limn f (n)
n
. Montrer que

f (x)
lim = l.
x→+∞ x

Ce résultat subsiste-t-il si l’on ne suppose plus f croissante?

Solution. Si n = E(x), f (n)/(n + 1) ≤ f (x)/x ≤ f (n + 1)/(n + 1). Contre-ex :


f (x) = x (sin(2πx) + 1). 

Exercice 1.7.4 Fonction Arctan :


1. Etudier le signe des fonctions x 7→ Arctan(x2 ) − x2 et x 7→ Arctan(x2 ) − x2 + x6 /3
sur R.
CHAPITRE 1. ANALYSE 27

2. En déduire que pour tout x ∈ R,

x6
x2 − ≤ Arctan(x2 ) ≤ x2 .
3
3. Montrer que
Arctan(x2 )
lim = 1.
x→0 x2
Exercice 1.7.5 Etudier la courbe paramétrée suivante :
 t
x(t) = t+2
t 7→ 2 +1
y(t) = tt2 −4

On déterminera en particulier avec soin les limites de x, y, y/x aux bornes du domaine
d’étude. Tracer le graphe de cette courbe.

Exercice 1.7.6 Soient a ∈ R, f : [a, + ∞[→ R une application croissante telle que

lim f (x) = b,
x→+∞

avec b ∈ R, et g :]a, + ∞[→ R définie par :

f (x) − f (a)
g(x) = .
x−a
On suppose g croissante. Montrer que f est constante.

Solution. Vérifier : limx→∞ g(x) = 0, d’où g ≤ 0. 

Exercice 1.7.7 Trouver toutes les fonctions f :]0, + ∞[→]0, + ∞[ vérifiant : pour tout
(x,y) ∈]0, + ∞[2 , f (xf (y)) = yf (x), et la limite de f , quand x tend vers 0, vaut 0.

Solution. Soit f une telle fonction et t tel que f (t) = t. On montre par récurrence
f (t ) = tn . Si t > 1, tn → +∞, donc f (tn ) → +∞ : impossible. Si t < 1, f (1) = f (tn /tn ) =
n

f (f (tn )/tn ) = tn f (1/tn ), puis faire tendre n vers l’infini. Donc nécessairement t = 1. Soit
x > 0. f (xf (x)) = xf (x). Donc t = xf (x) est un point fixe, donc vaut 1, i.e. f (x) = 1/x.
Réciproque. 

Exercice 1.7.8 Soit f : R → R continue en 0 et telle que f (2x) = f (x). Que peut-on
dire de f ?

Solution. f (x) = f (x/2n ) = f (0) par continuité. Donc f constante. 

Exercice 1.7.9 Soit f : R → R continue en 0 et 1, telle que : ∀x ∈ R, f (x2 ) = f (x).


Montrer que f est constante. Donner un exemple de fonction f : R → R non constante
vérifiant : f (x2 ) = f (x) pour tout x réel.
1
Solution. f est paire, puis pour x > 0, f (x 2n ) = f (x) plus la continuité en 1 donne
f constante sur ]0, + ∞[. Puis continuité en 0. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 28

Exercice 1.7.10 Fonctions Lipschitziennes :


1. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I de R. On suppose qu’il existe
une constante K telle que :
∀(x,y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)| ≤ K|x − y|.
Montrer que f est continue en tout point x ∈ I.
2. Montrer que pour tout x ∈ R et tout y ∈ R,
| sin x − sin y| ≤ |x − y|.
En déduire que la fonction sin est continue sur R.
Exercice 1.7.11 On considère la fonction f définie sur R par

sin x + C1 si x > 0
cos x + C2 si x ≤ 0
1. Dessiner le graphe de f .
2. Comment faut-il choisir C1 et C2 pour que la fonction f soit continue en 0.
Exercice 1.7.12 Une fonction bizarre :
1. Soit x un réel irrationnel et (rn = pn /qn ) une suite de rationnels convergente vers
x, avec qn > 0 et pgcd (pn ,qn ) = 1. Montrer que la limite, quand n tend vers +∞,
de la suite (qn ), vaut +∞.
2. Etudier, en tout point, la continuité de l’application f : R → R définie par :
 1
q
si x ∈ Q∗ , x = pq , (p,q) ∈ Z∗ × N∗ , pgcd(p,q) = 1
f (x) =
0 sinon
Solution. Soit N ∈ N∗ . Pour chaque k ∈ {1, . . . ,N }, l’ensemble des rationnels de la
forme a/k avec a ∈ Z tels que |x − a/k| ≤ 1 est fini. Donc l’ensemble
na o
EN = , (a,k) ∈ Z × {1, . . . ,N } et |x − a/k| ≤ 1
k
est fini. Comme x 6∈ Q, x 6∈ EN et l’ensemble {|x − r|; r ∈ EN } est une partie finie non
vide de R∗+ donc admet un minimum α > 0. Comme rn → x, il existe n0 tel que pour
tout n ≥ n0 , |rn − x| < α/2. Donc rn 6∈ EN , i.e. qn > N .
Soit x ∈ Q∗ . Comme R \ Q est dense, il existe (un ) suite d’irrationnels convergente
vers x. La limite de f (un ) est nulle alors que f (x) 6= 0. Donc pas de continuité en x.
Soit x ∈ R \ Q. Soit (rn = pn /qn ) une suite de rationnels convergente vers x. Alors qn
tend vers +∞. Donc f (rn ) tend vers 0. Si (xn ) est une suite quelconque convergente vers
x, on sépare les rationnels des irrationnels. Donc continuité en x.
Par déf., |f (x)| ≤ |x|, donc continuité en 0. 
Exercice 1.7.13 Soit f : R → R l’application définie par :
 
2m
f (x) = lim lim (cos(n!πx)) .
m→+∞ n→+∞

Montrer f = χQ où χQ est la fonction qui prend la valeur 1 sur Q et 0 sur R \ Q.


CHAPITRE 1. ANALYSE 29

Solution. Si x = p/q, pour n ≥ 2|q|, n!πx est dans 2πZ. Donc (cos(n!πx))2m = 1. Si
x n’est pas rationnel, pour tout n, | cos(n!πx)| < 1. 

Exercice 1.7.14 Soient I un intervalle de R et f : I → R continue telle que ∀x ∈


I, f (x)2 = 1. Montrer que f = 1 ou f = −1.

Solution. Si f non constante, f vaut 1 en x et -1 en y. Alors via le théorème des


valeurs intermédiaires, f s’annule sur ]x,y[. 

Exercice 1.7.15 Une fonction qui vérifie la propriété des valeurs intermédiaires (i.e. si
f (a) < y < f (b) il existe x strictement compris entre a et b tel que y = f (x)) est-elle
continue?

Solution. Prendre f (0) = 0 et pour x 6= 0, f (x) = sin(1/x). f non continue en 0,


mais vérifie la propriété des valeurs intermédiaires. 

Exercice 1.7.16 Soit f : [0,1] → [0,1] une application continue.


1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ il existe an ∈ [0,1] tel que f (an ) = ann .
2. On suppose f strictement décroissante; montrer que pour tout n ∈ N∗ , an est unique.
Etudier la suite (an )n≥1 .

Solution. Utiliser f (x) − xn . Puis par l’absurde. Enfin (an ) est croissante. Donc elle
converge vers l. Si l < 1, on a f (an ) = ann pour tout n, d’où f (l) = 0, impossible car f
décroissante. 

Exercice 1.7.17 Théorème du point fixe sur un segment. Soit f : [a,b] → R continue
(a < b) telle que f ([a,b]) ⊂ [a,b].
1. Montrer qu’il existe α ∈ [a,b] tel que f (α) = α.
2. On suppose de plus que f vérifie sur [a,b] avec k < 1 :

∀(x,y) ∈ [a,b]2 , |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|.

(a) Montrer que f admet un unique point fixe sur [a,b], noté α.
(b) Montrer que pour tout λ ∈ [a,b] la suite (un ) définie par u0 = λ et un+1 = f (un ),
vérifie :
∀n ∈ N, |un − α| ≤ k n (b − a)
et qu’elle converge vers α.

Exercice 1.7.18 Soit f : [0,1] → R continue telle que f (0) = f (1). Montrer qu’il existe
x ∈ [0,1/2] tel que f (x + 1/2) = f (x). Plus généralement pour tout p ∈ N tel que p ≥ 2,
montrer qu’il existe αp ∈ [0,1 − p1 ] tel que f (αp + p1 ) = f (αp ).

Solution. Soit p ∈ N∗ . Sur [0; 1 − 1/p], g(x) = f (x + 1/p) − f (x). On a f (1) − f (0) =
g(1 − 1/p) + . . . + g(1/p) + g(0). Si g(x) > 0 sur [0,1 − 1/p], f (1) − f (0) > 0, impossible.
Donc il existe αp t.q. g(αp ) ≤ 0. De même il existe βp t.q. g(βp ) ≥ 0. Puis TVI sur [αp ,βp ]
ou [βp ,αp ]. 

Exercice 1.7.19 Soit f : R → R l’application définie par f (x) = x + x2 + 2x3 .


CHAPITRE 1. ANALYSE 30

1. Montrer que f est bijective.


2. Trouver un réel α > 0 tel que : ∀y ∈ R, |f −1 (y)| ≤ α|y|.
Solution. Montrer que α vérifie ∀y ∈ R, 2αy 2 + αy + α − 1 ≥ 0. 
Exercice 1.7.20 Soit f : R → R l’application définie par
x
∀x ∈ R, f (x) = .
1 + |x|
Montrer que f réalise une bijection de R dans ] − 1,1[. Donner de f −1 (y), y ∈] − 1,1[, une
expression analogue à celle de f .
Exercice 1.7.21 Soit f : R → R une application continue telle que
lim f = lim f = +∞.
−∞ +∞

Montrer que f admet, sur R, une borne inférieure et que celle-ci est atteinte.

1.8 Dérivabilité
Exercice 1.8.1 Continuité, dérivabilité, calcul des dérivées des fonctions :
1. r
e2x − 2
f (x) = ;
e4x + 1
2.
axn + b
f (x) = n
cx + d
avec n ∈ N et (c,d) 6= (0,0);
3.
f (x) = ln [ln(ln x)] .
Exercice 1.8.2 Quelles sont les fonctions f : R → R telles qu’il existe K ≥ 0 et α > 1
vérifiant : ∀(x,y) ∈ R2 , |f (x) − f (y)| ≤ K|x − y|α ?
Exercice 1.8.3 Soit f : I → R, soit x0 ∈ I non extrémité de I. Montrer que si f est
dérivable à droite et à gauche en x0 , la fonction φ : h 7→ f (x0 +h)−f
2h
(x0 −h)
a une limite finie
en 0. Que dire de la réciproque?
Solution. Rappelons que :
f (x0 + h) − f (x0 )
lim− = fg′ (x0 )
h→0 h
f (x0 + h) − f (x0 )
lim+ = fd′ (x0 )
h→0 h
Donc
1 ′ 
lim φ(h) = fg (x0 ) + fd′ (x0 ) .
h→0 2
p
Elle est fausse. Prendre f (x) = |x|. φ(h) tend vers 0 en 0. Autre exemple : f (x) =
x sin(1/x) si x 6= 0 et f (0) = 0. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 31

Exercice 1.8.4 Soit f : R → R continue en 0, telle que f (0) = 0 et

f (2x) − f (x)
lim = 0.
x→0 x
1. Vérifier que pour tout x ∈ R∗ et tout n ∈ N∗ ,
n  
f (x) X 1 f ( 2k−1 x
) − f ( 2xk ) f ( 2xn )
= x + .
x k=1
2k 2k
x

2. En déduire que f est dérivable en 0.

Solution. A ε > 0 fixé, il existe δ > 0 tel que ∀|x| < δ



f (2x) − f (x)
< ε.
x

Et alors pour tout k = 1, . . . ,n, |x/2k | < δ, d’où :


Xn  x 
1 f ( 2k−1 ) − f ( 2xk )
k x ≤ ε(1 − (1/2)n+1 )
k=1
2 2k

Puis choisir n assez grand. 

Exercice 1.8.5 Soit f : R → R de classe C 1 telle que :


x
∀x ∈ R, (f ◦ f )(x) = + 3.
2

1. Montrer : ∀x ∈ R, f x2 + 3 = f (x)
2
+ 3.

2. En déduire que f est constante.
3. Déterminer f .

Solution.

1. f x2 + 3 = f ((f ◦ f )(x)) = (f ◦ f )(f (x)) = f (x)
2
+ 3.
2. on dérive. f (φ(x)) = f (x), d’où f (φ (x)) = f (x) avec φ[n] = φ ◦ . . . ◦ φ n fois. A
′ ′ ′ [n] ′

x fixé, un = φ[n] (x). un+1 = un /2 + 3. un = (x − 6)/2n + 6. Ainsi


 
′ ′ x−6
f (x) = f +6
2n

Donc f ′ (x) = f ′ (6).


√ √
3. f (x) = αx + β. α = ε/ 2 et β = 6 − 3ε 2 avec ε ∈ {−1,1}.


Exercice 1.8.6 Montrer :


1. ∀x ∈]0,π/2[, 3x < 2 sin x + tan x;
2. ∀x ∈ [0,π], sin2 x ≤ π42 x(π − x);
CHAPITRE 1. ANALYSE 32

x
3. ∀x ∈] − 1, + ∞[, x+1
≤ ln(1 + x) ≤ x.

Exercice 1.8.7 Soit (a,b) ∈ R2 tel que 0 < a < b. Montrer que l’application f :]0; +∞[→
R, définie par
 x 1
a + bx x
f (x) =
2
est strictement croissante.

Exercice 1.8.8 Soit f : R+ → R de classe C 1 bornée. Montrer l’existence d’une suite


(un )n∈N qui tend vers +∞ et telle que

lim f ′ (un ) = 0.
n→+∞

Solution. Soit n ∈ N. Supposons que, sur [n, + ∞[, on ait |f ′ (x)| ≥ 1/n. f ′ continue
reste de signe constant, par exemple positif. Mais alors pour x ≥ n, f (x)−f (n) ≥ (x−n)/n
et en faisant tendre x vers +∞, on obtient

lim f = +∞
+∞

ce qui contredit les hypothèses. Il existe x ≥ n tel que |f ′ (x)| < 1/n. 

Exercice 1.8.9 (Théorème de Darboux) Montrer que la dérivée d’une fonction réelle
vérifie toujours le théorème de la valeur intermédiaire.

Solution. Soit f : I → R dérivable, x,y ∈ I, et λ compris entre f ′ (x) et f ′ (y).


On veut montrer l’existence de c compris entre x et y tel que f ′ (c) = λ. On considère
g(t) = f (t) − λt. On suppose que f ′ (x) < λ < f ′ (y). g ′ (x) < 0, donc il existe x′ > x tel
que g(x′ ) < g(x). De même g ′ (y) > 0 donc il existe y ′ < y tel que g(y ′ ) < g(y). g continue
sur [x,y] et y atteint son minimum en un point c et par ce qui précède c 6= x,y.

g(x) − g(c)
g ′ (c) = lim ≥ 0.
x→c,x>c x−c
Et g ′ (c) ≤ 0.
Autre méthode : on définit φ, ψ sur ]x,y[ par

f (x) − f (t) f (y) − f (t)


φ(t) = et ψ(t) = .
x−t y−t
ψ et φ sont prolongeables par continuité aux bornes de l’intervalle. Comme
   
′ f (y) − f (x) f (y) − f (x) ′
f (x), ⊂ φ([x,y]) et ,f (y) ⊂ ψ([x,y])
y−x y−x

on a [f ′ (x),f ′ (y)] ⊂ φ([x,y]) ∪ ψ([x,y]). λ est donc dans un des deux intervalles. Par
exemple, par continuité il existe y ≥ d ≥ x tel que λ = φ(d). Puis utiliser l’égalité des
accroissements finis. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 33

Exercice 1.8.10 Etudier la continuité, la dérivabilité et la continuité de la dérivée pour


f : R → R définie par :  2
x sin(1/x) si x 6= 0
f (x) =
0 six = 0
Solution. f continue et dérivable sur R. f ′ est continue sur R∗ et discontinue en 0. 
Exercice 1.8.11 Calculer pour n ∈ N, la dérivée nème de f : R \ {−1,1} → R définie
par
1
f (x) = 2 .
x −1
Solution.  
(n) (−1)n n! 1 1
f (x) = n+1
− .
2 (x − 1) (x + 1)n+1

Exercice 1.8.12 Soient (a,b) ∈ R2 tel que a < b, g : [a; b] → R de classe C 1 sur [a,b] et
deux fois dérivable sur ]a,b[. Montrer qu’il existe c ∈]a,b[ tel que :
(b − a)2 ′
g(b) = g(a) + (b − a)g ′ (a) + g (c).
2
2
Solution. Notons A le réel défini par g(b) = g(a)+(b−a)g ′ (a)+ (b−a)
2
A et φ : [a,b] → R,
′ (b−a)2
x 7→ φ(x) = g(x) − g(a) − (x − a)g (a) − 2 A. Appliquer Rolle à φ, d’où u tel que
φ′ (u) = 0, puis à φ′ . 
Exercice 1.8.13 La fonction x 7→ Arcsin(1 − x3 ) est-elle dérivable en 0?
Solution. Arcsin est continue sur [−1,1] et C 1 sur ] − 1,1[ et 1 − x3 ∈ [−1,1] ssi
x ∈ [0,21/3 ]. Pour x ∈]0,21/3 [ : √
′ −3 x
f (x) = √ .
2 − x3

Exercice 1.8.14 Montrer que :

∀(a,b) ∈ R2 , |Arctan(b) − Arctan(a)| ≤ |b − a|.

Solution. Inégalité des accroissements finis. 


Exercice 1.8.15 Soit f : R → R l’application définie par :
1
∀x ∈ R, f (x) = √ .
1 + x2
1. Montrer que f est de classe C ∞ sur R, et que pour tout n ∈ N il existe un polynôme
Pn à coefficients réels tel que :
Pn (x)
∀x ∈ R, f (n) (x) = .
(1 + x2 )n+1
CHAPITRE 1. ANALYSE 34

2. Montrer que : Pn+1 (x) = (1 + x2 )Pn′ (x) − (2n + 1)xPn (x).


3. Montrer que : Pn′ = −n2 Pn−1 et Pn+1 + (2n + 1)xPn + n2 (1 + x2 )Pn−1 = 0.
4. Calculer Pn (0).
Exercice 1.8.16 Soit f : R∗ → R définie par
 
1
f (x) = exp − 2 .
x
Montrer que f est prolongeable par continuité en 0 et que la fonction ainsi prolongée est
de classe C ∞ sur R.
Exercice 1.8.17 Soit f : [a,b] → R de classe C 2 sur [a,b] telle que f (a) = f (b) = 0.
1. Soit x ∈]a,b[. Montrer qu’il existe c ∈]a,b[ tel que
(x − a)(x − b) ′′
f (x) = f (c).
2
2. Jusfifier l’existence de M0 = sup |f (t)| et de M2 = sup |f ′′ (t)| et montrer que
(b − a)2
M0 ≤ M2 .
8
Solution. Prendre φ(t) = f (t) − λ(t − a)(t − b)/2 avec λ t.q. φ(x) = 0. Appliquer
Rolle à φ et φ′ . 

1.9 Développements limités


Exercice 1.9.1 Soit f la fonction définie sur l’intervalle ] − π/2,π/2[ par :
2
f (x) = ex sin x.

Montrer que f est strictement monotone. Soit g la fonction réciproque de f . Effectuer un


DL5 (0) de g.
Solution. Comme f est de classe C ∞ et ne s’annule pas, g est de classe C ∞ . f est
impaire, donc g aussi (à montrer). g(f (x)) = x et
5 41 5
f (x) = x + x3 + x + ◦(x5 )
6 120
g(t) = a1 t + a3 t3 + a5 t5 + ◦(t5 )
donc a1 = 1, a3 = −5/6, a5 = 209/120. 
Exercice 1.9.2 Calculer (a,b) ∈ R2 pour que, au voisinage de 0, la partie principale de
x + ax3
x 7→ Arctanx −
1 + bx2
soit de degré maximum.
CHAPITRE 1. ANALYSE 35

Solution.
x3 x5
Arctanx = x − + + ◦(x5 )
3 5
x + ax3
2
= x + (a − b)x3 + (b2 − ab)x5 + ◦(x5 )
1 + bx
Soit a = 4/15 et b = 3/5. 

Exercice 1.9.3 Divers calculs


1.
πx
lim (x2 + x − 2) tan
x→1 2
2. Former le développement limité, à l’ordre et au voisinage indiqués, de la fonction
définie par la formule suivante :
(a) ordre 3, voisinage 0, ln(3ex + e−x )
(b) 2, 0,
 3
sin x x2
x
(c) 5, 0,  
2(1 − x)
Arctan
1 + 4x
(d) 16, 0, (shx − sin x)2 (tan x − thx)3

Solution.
1. t = x − 1 et tan π(1+t)
2
= cotan(πt/2) ∼ 2/(πt).
(a) ln 4 + x/2 + (3/8)x2 − (1/8)x3 + ◦(x3 ).
(b) ln f (x) = −(1/2) − (1/60)x2 + ◦(x3 ) et prendre l’exponentielle.
(c) dériver f ′ (x) = −2/(1 + 4x2 ) = −2 + 8x2 − 32x4 + ◦(x4 ) et intégrer.
(d) u(x) = (shx − sin x)2 ∼ x6 /9 et v(x) = (tan x − thx)3 ∼ (8/27)x9 , faire le
produit et utiliser l’imparité de la fonction uv.


Exercice 1.9.4 Montrer que l’équation xn + x − 1 = 0 a pour tout entier n ≥ 1 une


unique solution dans R+ , notée xn . Montrer que la limite de la suite (xn ) vaut 1, puis
donner un équivalent de xn − 1.

Solution. remarquer xn ∈]0,1[, puis croissance de la suite. Donc xn converge et la


limite ne peut être que 1. Poser 1 − xn = yn , alors n ln(1 − yn ) = ln yn . En étudiant
φ(y) = n ln(1 − y) − ln y, on a

1 ln n 2 ln n
< yn <
2 n n
pour n assez grand. Alors ln yn ∼ − ln n, −nyn ∼ n ln(1 − yn ) = ln yy ∼ − ln n. 
CHAPITRE 1. ANALYSE 36

Exercice 1.9.5 Montrer que pour tout λ ∈ R l’équation ln x + x = λ a une unique


solution réelle, notée xλ . Montrer qu’il existe a,b,c ∈ R tels que l’on ait pour λ tendant
vers +∞ :  
ln λ ln λ
xλ = aλ + b ln λ + c +◦ .
λ λ
Solution. on pose f (x) = ln x + x. f est croissante. Donc xλ existe et est croissante
en λ. Si xλ tend vers une limite finie l, f (l) = ∞, absurde. Donc xλ tend vers +∞. Donc
xα = λ + ◦(λ). Puis xλ = − ln(λ + ◦(λ)) + λ = λ − ln λ + ◦(1). Enfin on recommence pour
obtenir c = −1. 
Exercice 1.9.6 Montrer que pour tout n ∈ N l’équation
1
tan x − x2 = 0
n+1
a une unique solution dans In =]nπ,nπ + π/2[, notée xn . Déterminer un équivalent de xn ,
puis un développement asymptotique à termes de xn .
Solution. On montre que f ′′ est croissante, puis tableau de variations. Comme xn ∈
In , xn ∼ nπ. On pose xn = nπ(1 + yn ) et lim yn = 0. Remplacer dans l’équation pour
obtenir :  2 2 
nπ 2
nπyn = Arctan (1 + yn )
(n + 1)
Le membre de droite tend vers π/2. Donc yn ∼ 1/(2n). Poser xn = nπ + π/2 − zn avec zn
qui tend vers 0. On obtient :
π   2
1 n2 π 2 1 zn
= tan − zn = 1+ −
tan zn 2 n+1 2n nπ
D’où
1
zn = [1 + ◦(1)].
nπ 2

x
Exercice 1.9.7 La fonction x 7→ shx
prolongée par continuité en 0 est-elle de classe C 1
sur R?
Solution. Oui : f (0) = 1 et f ′ (x) = 0. 
Exercice 1.9.8 Etude locale de :
1.
(2 sin x − x) ln(1 + x)
f (x) =
x2
en 0;
2.
1 1
f (x) = −
ln(1 + x) x
en 0, en -1.
CHAPITRE 1. ANALYSE 37

Solution.
1. f (x) = 1 − x/2 − x3 /12 + ◦(x3 ) : f dérivable en 0 et traverse sa tangente;
2. en 0, f (x) = 1/2 − x/12 + x2 /24 + ◦(x2 ) : f dérivable en 0 et reste au dessus de sa
tangente; en 1, lim f = 1 en −1 et en regardant le taux d’accroissement de f en -1,
on montre que f n’est pas dérivable en -1.


1.10 Intégration
Exercice 1.10.1 (Inégalité de Jensen) 1. Montrer que pour tout x ∈]0, + ∞[
x 
ln x = inf + ln(a) − 1 .
a∈]0,+∞[ a

R1
2. Soient f,g : [0,1] → R continues telles que : f ≥ 0 et g > 0, 0 f = 1. En utilisant
la question précédente, montrer que :
Z 1 Z 1 
f (x) ln(g(x))dx ≤ ln f (x)g(x)dx .
0 0

Exercice 1.10.2 Soient (a,b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a,b] → R continue. Montrer :
Z b Z b

f = |f | ⇐⇒ (f ≥ 0 ou f ≤ 0) .

a a

Ce résultat subsiste-t-il pour les fonctions continues par morceaux?


Rb
Solution. si a f ≥ 0 comme |f | − f est continue et ≥ 0 :
Z b Z b Z b
f= |f | ⇐⇒ (|f | − f ) = 0 ⇐⇒ |f | − f = 0.
a a a

Exercice 1.10.3 Soient (a,b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a,b] → R continue positive.
Montrer : Z b 1/n
n
lim (f (x)) dx = sup f (x).
n→+∞ a x∈[a,b]

Solution. Poser Z 1/n


b
n
un = (f (x)) dx
a
et
M = sup f (x).
x∈[a,b]
CHAPITRE 1. ANALYSE 38

R 1/n
∗ b n
Pour n ∈ N , un ≤ a
M dx = M (b − a)1/n . Soit ε > 0. Il existe x0 t.q. f (x0 ) = M .
Il existe η > 0 t.q.

∀x ∈ [x0 − η,x0 + η] ∩ [a,b], f (x) ≥ M − ε/2.

Notons S le segment [x0 − η,x0 + η] ∩ [a,b] et l sa longueur. on a


Z 1/n Z 1/n
n n
un ≥ (f (x)) dx ≥ (M − ε/2) dx = (M − ε/2)l1/n .
S S

Exercice 1.10.4 Soit f : [0,1] → R continue. Pour tout n ∈ N soit


Z 1
In = tn f (t)dt.
0

1. On suppose ici f (1) 6= 0. Montrer qu’alors

f (1)
In ∼
n
en supposant d’abord f de classe C 1 puis seulement continue sur [0,1].
2. On suppose ici f (1) = 0, f de classe C 1 et f ′ (1) 6= 0. Donner un équivalent de In .

Solution. Dans le cas C 1 on fait une intégration par parties puis on considère le
supremum de f ′ . Dans le cas continu, sur un voisinage de 1, f (1) − ε ≤ f (t) ≤ f (1) + ε,
d’où : Z Z
1−α 1
n
In = t f (t)dt + tn f (t)dt
0 1−α

Pour la seconde question In ∼ f ′ (1)/n2 . 

Exercice 1.10.5 Soit f : [0,1] → R continue telle que


Z 1
1
f (x)dx = .
0 2
Montrer que f admet un point fixe.

Solution. L’intégrale de g(t) = f (t) − t vaut 0. Donc g s’annule (par l’absurde). 

Exercice 1.10.6 Pour x ∈ R, soit


Z 1 2
e−xt
f (x) = √ dt.
0 1 + t2
u2 |u|
1. Montrer que : ∀u ∈ R, |eu − 1 − u| ≤ 2
e .
CHAPITRE 1. ANALYSE 39

2. En déduire que pour tout x ∈ R et tout h ∈ [−1,1] on a si h 6= 0 :



f (x + h) − f (x) Z 1 t2 e−xt2 |h| Z 1 t4 e(1−x)t2

+ √ dt ≤ √ dt.
h 0 1+t 2 2 0 1 + t2

3. En déduire que f est dérivable sur R et donner une expression de sa dérivée.

Solution.
1. Le supremum de la dérivée seconde de l’exponentielle sur [−|u|,|u|] est e|u| , puis
intégrer deux fois.
2. Utiliser question précédente avec u = −ht2 .
3. Conclure.


Exercice 1.10.7 Etudier la fonction


Z x2
dt
φ(x) = .
x ln t
1 t
Pour l’étude en 1, on pourra utiliser ln t
= t ln t
.

Solution. φ définie sur ]0,1[∪]1, + ∞[. La dérivée de φ est φ′ (x) = x−1


ln x
. Etude en 0 :
2
encadrer : sur x ≤ t ≤ x < 1, 2 ln x ≤ ln t ≤ ln x. On prolonge φ en 0 par 0. Et ensuite φ
est dérivable en 0 en prolongeant φ′ . Etude en +∞ : φ tend vers ∞ et φ(x)/x tend vers
∞. Etude en 1 : si 1 < x < x2 ,
Z x2 Z x2
1 1
x dt ≤ φ(x) ≤ x2 dt
x t ln t x t ln t

et une primitive de 1/(t ln t) est ln(ln t). On montre φ tend vers ln 2 en 1. Et la dérivée
vaut 1. 

Exercice 1.10.8 Soit f une fonction continue sur [a,b] telle que :

∀x ∈ [a,b], f (a + b − x) = f (x).

1. Calculer Z b
J= xf (x)dx
a
en fonction de Z b
I= f (x)dx.
a

2. Application : calculer l’intégrale suivante :


Z 2π
x sin x
J1 = dx.
0 1 + cos2 x
CHAPITRE 1. ANALYSE 40

Solution.
1. J = (a + b)I − J
2. Séparer sur les intervalles [0,π] et [π,2π] : J2 = −π 2 /2.


Exercice 1.10.9 On considère la suite (In ) définie par :


Z e
In = (ln x)n dx.
1

1. Montrer que la suite (In ) est convergente. On pourra utiliser le changement de va-
riable de t = ln x.
2. Etablir une formule de récurrence liant In et In−1 .
3. Trouver un équivalent de In quand n tend vers +∞.

Solution.
1. Poser t = ln x. Alors 1/(n + 1) ≤ In ≤ e/(n + 1).
2. In = e − nIn−1 .
3. In ∼ e/n.


Exercice 1.10.10 Soit f une fonction dérivable strictement croissante sur [0,a] telle que
f (0) = 0. Soit g la fonction réciproque de f sur [0,f (a)].
1. On pose :
Z x Z f (x)
F (x) = f (t)dt + g(t)dt.
0 0

Montrer que F est dérivable, calculer F (x) et en déduire F (x).
2. Soit u et v deux réels tels que :

0≤u≤a
0 ≤ v ≤ f (a)

Montrer que : Z Z
u v
uv ≤ f (t)dt + g(t)dt.
0 0

Distinguer trois cas suivants la place de v par rapport à f (u).

Solution.
1. F ′ (x) = f (x) + xf ′ (x), F (x) = xf (x).
2. Si v > f (u) Z Z Z
u v v
f (t)dt + g(t)dt = uf (u) + g(t)dt
0 0 f (u)
Rv
et comme g est croissante, f (u)
g(t)dt ≥ (v − f (u))u.

CHAPITRE 1. ANALYSE 41

Exercice 1.10.11 Soient λ > 0 et f : R → R de classe C 2 avec f ′ (0) = 0 et pour tout t,


f ′′ (t) ≥ λ. Montrer que pour tout a ∈ R,
Z a √
2 2
eif (t) dt ≤ √ .
λ
0

On pourra introduire x ∈]0,a[, couper l’intégrale en deux puis faire une intégration par
parties dans le second morceau en ajoutant if ′ (t) au numérateur et au dénominateur.
En déduire que si g : [b,c] → R est de classe C 2 avec g ′′ (t) ≥ λ, alors
Z c √
4 2
ig(t)
e dt ≤ √ .
λ
b
√ √
Solution. Si 0 ≤ a < 2√λ2 le résultat est clair. Donc on suppose a ≥ 2√ 2
. Si x > 0,
Rx λ
f ′ (x) = f ′ (x) − f ′ (0) = 0 f ′′ (t)dt ≥ λx.
Z a Z x Z a Z x 
a Z a ′′
if (t) if (t) if ′ (t)eif (t) eif (t)
if (t) f (t)eif (t)
e dt = e dt + edt =dt + + dt
0 0 x if ′ (t)0 if ′ (t) x x if ′ (t)2
Z a Z a ′′  a
1 1 f 1 1 1 2 2
eif (t)
dt ≤ x+ ′ + ′ + = x+ ′ + ′ + − ′ = x+ ′ ≤ x+
f (a) f (x) x f ′ f (a) f (x) f x f (x) λx
0
q
Choisir x pour minimiser l’expression précédente : x = λ2 (qui est bien dans [0,a]). Pour
a < 0, on obtient le résultat en appliquant ce qui précède à g(t) = f (−t).
On prolonge g sur [c, + ∞[ par un polynôme de degré 2 tel que le raccord soit C 2 . Ce
polynôme est de dérivée seconde constante égale à g ′′ (c) ≥ λ. On prolonge de même g à
] − ∞,b] et on obtient une fonction C 2 avec g ′′ (t) ≥ λ. Pour t ≥ 0, g ′ (t) ≥ g ′ (0) + λt donc
g ′ tend vers +∞ en +∞ et pour t ≤ 0, g ′ (t) ≤ g ′ (0) + λt. g ′ est strictement croissante et
donc c’est une bijection de R sur R qui s’annule en un unique point α. g est une fonction
de R dans R avec g ′′ ≥ λ et g ′ (α) = 0. Ce qui précède donne :
Z c √ Z α √
2 2 2 2
e dt ≤ √
ig(t)
et e dt ≤ √
ig(t)
λ λ
α b

Faisant la différence on obtient le résultat voulu. 


CHAPITRE 1. ANALYSE 42

1.11 Calcul intégral


Exercice 1.11.1 Calculer les primitives des fonctions suivantes en indiquant l’ensemble
de validité :
1
x2 ex sin x √ √
x( x + 1 + x)
1 tan x

x + x1/3 1 + sin2 x
sin x 1
4
1 +q cos3 x sh chx
x−1
x+ x+1 1

x2 − 1 x + 1 − x2

Solution.
• D = R. Utiliser une primitive de x2 e(1+i)x de la forme (ax2 + bx + c)e(1+i)x
Z  
1 2 1 2
x e sinxdx = − (x − 2x + 1) cos x + (x − 1) sin x ex + C
2 x
2 2
• D = R∗+ . Multiplier par la partie conjuguée :

x+1 1
f (x) = −√
x x

pour la première, chgt de var y = x + 1
Z √
1 √ x+1−1 √
√ √ dx = 2 1 + x + ln √ −2 x+C
x( x + 1 + x) x+1+1

• D = R∗+ . Chgt de var y = x1/6 puis z = y + 1.


Z
1 √
√ 1/3
dx = 2 x − 3x1/3 + 6x1/6 − 6 ln(x1/6 + 1) + C
x+x
• [i π h
π
D= − + nπ; + nπ
n∈Z
2 2
Chgt de var y = sin x
Z Z
tan x y 1 1 + sin2 x
dx = dy = ln + C(x)
1 + sin2 x (1 − y 2 )(1 + y 2 ) 4 cos2 x
C dépendant de l’intervalle.
• [
D= ](2n − 1)π; (2n + 1)π[
n∈Z
CHAPITRE 1. ANALYSE 43

Chgt de var y = cos x. Z Z


sin x dy
3
dx = − dy
1 + cos x 1 + y3
1 1 1 1 −y + 2
3
= +
1+y 3 y + 1 3 y2 − y + 1
2y−1
Mettre y 2 − y + 1 sous forme canonique, chgt de var z = √
3
Z
sin x 1 1 1 2 cos x − 1
3
dx = − ln(1+cos x)+ ln(cos2 x−cos x+1)− √ Arctan √ +C(x)
1 + cos x 3 6 3 3
• D = R∗ . Chgt de var y = shx.
Z Z
1 1
4 dx = dy
sh chx y 4 (1 + y2)
1 1 1 1
= 4− 2+
y 4 (1 2
+y ) y y 1 + y2
Z
1 1 1
dx = −
4 + + Arctan(shx) + C(x)
sh chx 3shx shx
q 2
• D =] − ∞; −1[∪] − 1; +∞[. Chgt de var y = x−1
x+1
, i.e. x = 1+y
1−y 2
et dx = 4y
(1−y 2 )2
dy.
q
Z x+ x−1 Z Z  
x+1 1 + y + y2 − y3 1 2y
dx = dy = 1+ + dy
x2 − 1 y(1 − y 2 ) y 1 − y2
q
Z x+ x−1 r
x+1 x−1 1
dx = + ln |x2 − 1| + C(x)
x2 −1 x+1 2
• D = [−1; − √12 [∪] − √1 ; 1].
2
Chgt de var θ = Arcsinx.
Z Z Z
1 cos θ 1
√ dx = dθ = dθ
x + 1 − x2 sin θ + cos θ tan θ + 1

Chgt de var t = tan θ.


Z Z √
1 1 1 1
√ dx = 2
dt = ln |x + 1 − x2 | + Arcsinx + C(x)
x+ 1−x 2 (1 + t)(1 + t ) 2 2

Exercice 1.11.2 Calculer l’intégrale suivante :


Z bp
(x − a)(b − x)dx
a

avec a et b réels.
CHAPITRE 1. ANALYSE 44

Solution. Mettre le trinome sous forme canonique, puis chgt de var


 
2 a+b
t= x−
b−a 2
θ = Arcsint
 2
1 b−a
π .
2 2
Remarque : c’est l’aire du demi-cercle de centre ((a + b)/2,0) de rayon (b − a)/2. 

Exercice 1.11.3 Trouver une primitive de


1
sin(x)

Solution. Bioche t = cos(x),

1 − cos(x)
(1/2) ln | |
1 + cos(x)


Exercice 1.11.4 Trouver une primitive de


1
.
x . . . (x + n)
Solution. décomposer en éléments simples,
n
1 X
(−1)i Cni ln(x + i).
n! i=0

Exercice 1.11.5 Calculer   n1


(2n)!
lim
n→+∞ n!nn
.

Solution. prendre le log, somme de Riemann et on trouve 4/e. 

Exercice 1.11.6 Pour x > 0, soient


Z π Z π
2 du 2 sin udu
I1 (x) = 2 2 2 et I2 (x) = 2 2 2 .
0 x cos u + sin u 0 x cos u + sin u

π
On donne I1 (x) = 2x .
1. Calculer I2 (x) (on distinguera le cas 0 < x < 1 où l’on pourra poser a = √ 1 du
1−x2
cas x ≥ 1).
CHAPITRE 1. ANALYSE 45

2. Donner un équivalent de I2 (x) en 0+ .


3. Soit
f : R∗+ → R
Rπ udu
x 7→ x 02 x2 cos2 u+sin2 u
.
(a) Montrer que x 7→ f (x) + f (1/x) est constante sur R∗+ , donner la valeur prise
par cette fonction.
(b) Montrer que : ∀u ∈ [0, π2 ], u ≤ π2 sin u.
(c) En déduire les limites de f en 0+ et en +∞.
Solution.
1. Chgt de var t = cos u. Z 1
dt
I2 (x) =
0 (x2 − 1)t2 + 1
Si x = 1, I2 (1) = 1. Si x > 1,

Arctan( x2 − 1)
I2 (x) = √ .
x2 − 1
Si 0 < x < 1, a > 1 et
Z 1  
2 dt a 1+a
I2 (x) = −a 2 2
= ln .
0 t −a 2 a−1
2. Faire un DL. I2 (x) ∼ − ln x en zéro.
3. (a) f (1/x) = x π2 I1 (x) − f (x) avec chgt de var v = π/2 − u.
(b) étude de fonction.
(c) 0 ≤ f (x) ≤ π2 xI2 (x) et avec la relation liant f (x) et f (1/x)...

Exercice 1.11.7 Soit F = {f ∈ C 1 ([0,1],R), f (0) = 0 et f (1) = 1}.
1. Pour n ∈ N∗ on définit fn sur [0,1] par

fn (x) = nx(2 − nx)ex−1 si x ≤ n1
fn (x) = ex−1 si x > n1
(a) Vérifier que fn ∈ F .
(b) Montrer que : Z 1
1
lim |fn (t) − fn′ (t)|dt = .
n→+∞ 0 e

2. Soit f ∈ F . Soit g = f − f . Vérifier
Z t
t
∀t ∈ [0,1], f (t) = e g(u)e−u du.
0

En déduire que : Z 
1
1 ′
inf |f (t) − f (t)|dt = .
f ∈F 0 e
CHAPITRE 1. ANALYSE 46

Solution.
1. (a) Etude de fonctions.
(b)
Z 1 Z 1/n

 1/n
|fn (t) − fn (t)|dt = 2n(1 − nx)ex−1 = 2n (n + 1 − nx)ex−1 0
0 0
2n
= (ne1/n − (n + 1))
e
2n 1 1
= (n + 1 + + o( ) − n − 1)
e 2n n
2. Une primitive de g(u)e−u est e−u f (u). On a
Z 1 Z 1
′ −u
f (1) = 1 = e (f (u) − f (u))e du ≤ e |f (u) − f ′ (u)|e−u du
0 0
Z 1
≤ e |f (u) − f ′ (u)|du.
0

Donc pour tout f ∈ F , Z 1


1
≤ |f (u) − f ′ (u)|du.
e 0

Exercice 1.11.8 Convergence simple...
1 1 1
1. Pour tout n ∈ N∗ soit fn : [0,1] → R affine sur [0, 2n ] et sur [ 2n , n ], telle que
1 1 1
f (0) = f ( n ) = 0, f ( 2n ) = n, et nulle sur [ n ,1]. Vérifier que fn est continue sur
R1
[0,1], et donner la valeur de 0 fn (x)dx.
2. Que pensez-vous de l’énoncé suivant : “soit (fn ) une suite de fonctions continues sur
un segment [a,b] (a < b) telle que pour tout x ∈ [a,b],
lim fn (x) = f (x).
n→+∞

Si f est continue sur [a,b], alors


Z b Z b
lim fn (x)dx = f (x)dx ”?
n→+∞ a a

1.12 Formules de Taylor, fonctions convexes


Exercice 1.12.1 Soit f de classe C 2 sur [0,1]. En utillisant l’inégalité de Taylor La-
grange, étudier la suite de terme général
n
X k2
un = f( ).
k=1
n3
En déduire l’étude de n
Y k2
vn = (1 + ).
k=1
n3
CHAPITRE 1. ANALYSE 47

Solution. Pour tout x ∈ [0,1]

x2
|f (x) − f (0) − xf ′ (0)| ≤ M2
2
où M2 est le sup de f ′′ . En particulier si k ≤ n
k2 k2 ′ k4 1
|f ( 3
) − f (0) − 3
f (0)| ≤ M 2 6
≤ M2 2
n n 2n 2n
Reste à sommer : n
M2 f ′ (0) X 2 M2
− ≤ un − nf (0) − 3 k ≤
2n n k=1 2n
P
Si f (0) 6= 0, un diverge. Car nk=1 k 2 ≤ n3 . Si f (0) = 0, utiliser
n
X n(n + 1)(2n + 1)
k2 =
k=1
6

et n
1 X 2 1
3
k →
n k=1 3
Pour vn , prendre le log et utiliser ce qui précède. 
Exercice 1.12.2 Soit f : R → R de classe C 2 et telle que f et f ′′ soient bornées sur R.
1. Montrer en utilisant l’inégalité de Taylor-Lagrange appliquée aux points x + t et x
puis x − t et x que l’on a :
1 t
∀ x ∈ R, ∀ t ∈ R∗+ , |f ′ (x)| ≤ M0 + M2 ,
t 2
avec M0 = supR |f | et M2 = supR |f ′′ |.

2. En déduire que f√ est aussi bornée sur R et qu’en posant M1 = supR |f ′ | on a
l’inégalité : M1 = 2M0 M2 .
Solution. Soit x ∈ R.
(y − x)2
∀y ∈ R, |f (y) − f (x) − (y − x)f ′ (x)| ≤ M2
2
Puis prendre y = x + t et y = x − t avec t > 0. Ensuite
M2 t2 M2 t2
|[f (x − t) − f (x) + tf ′ (x)] − [f (x + t) − f (x) − tf ′ (x)]| ≤ +
2 2
d’où

|2tf ′ (x)| ≤ |f (x − t) − f (x + t) + 2tf ′ (x)| + |f (x − t)| + |f (x + t)| ≤ M2 t2 + 2M0

ceci étant vrai pour tout t > 0. 


CHAPITRE 1. ANALYSE 48

Fonctions convexes

Exercice 1.12.3 Soit I un intervalle et f : I → R continue. On suppose que pour tout


a,b dans I, il existe t ∈]0,1[ tel que f (ta + (1 − t)b) ≤ tf (a) + (1 − t)f (b). Montrer que f
est convexe.
Solution. Il faut voir que f est sous ses cordes. Par l’absurde. Si entre deux points α
et β, f n’est pas sous sa corde. Quitte à soustraire la corde à la fonction (ce qui ne change
rien, car pour une fct affine g, g(ta + (1 − t)b) = tg(a) + (1 − t)g(b)), on peut supposer
f (α) = f (β) = 0 et il existe c ∈]α,β[ tq f (c) > 0. Soit a = sup {x < c|f (x) = 0} et b =
inf {x > c|f (x) = 0}. Ainsi f (a) = f (b) = 0 et f > 0 sur ]a,b[ (sinon absurdité via thm des
valeurs intermédiaires). En considérant t ∈]0,1[ tq f (ta+(1−t)b) ≤ tf (a)+(1−t)f (b) = 0,
on aboutit à une contradiction. 
Exercice 1.12.4 Soit φ une fonction convexe sur R et f continue. Montrer que
Z 1  Z 1
φ f ≤ φ(f ).
0 0

Solution. Convexité de φ:
n−1  
! n−1  
1 X i 1X i
φ f ≤ φ◦f
n i=0 n n i=0 n

Somme de Riemann... 
Exercice 1.12.5 Soient p,q > 1 tels que 1/p + 1/q = 1. Pour x,y ∈ R+ , montrer que
xp y q
xy ≤ + .
p q
En déduire que pour deux fonctions continues positives,
Z Z 1/p Z 1/q
p
fg ≤ f gq .

Solution. Si x ou y est nul, ok. Sinon x = ea , y = eb et convexité de exp :


 
1 1 exp(ap) exp(bq)
exp ap + bq ≤ +
p q p q
Appliquer avec x = f (t)/ kf kp et y = g(t)/ kgkq puis intégrer. 
Exercice 1.12.6 Soient x,y ∈ R+ , p ≥ 1. Montrer que
 p
x+y a  x p b  y p
≤ + .
a+b a+b a a+b b
En déduire que pour deux fonctions continues réelles positives,
Z 1/p Z 1/p Z 1/p
p p p
(f + g) ≤ f + g .
CHAPITRE 1. ANALYSE 49

Solution. Utiliser la convexité de z 7→ z p et


x+y a x b y
= +
a+b a+ba a+bb
R p 1/p R p 1/p
Ensuite
R p prendre x = f (t), y = g(t), a = f et b = g et intégrer avec
p
f =a . 

Exercice 1.12.7 1. Soit I un intervalle de R et f,g : I → R deux applications


convexes; montrer que sup(f,g) est convexe. Donner un exemple où inf(f,g) n’est
pas convexe.
2. Soient f,g : [0,1] → R deux applications convexes; montrer qu’il existe une applica-
tion convexe h : [0,1] → R telle que : h ≤ f et h ≤ g.
3. Donner un exemple de suite (fn )n∈N d’applications convexes de [0,1] dans R, telle
qu’il n’existe aucune application convexe f : [0,1] → R telle que (∀n, f ≤ fn ), et
cependant telle que, pour chaque x ∈ [0,1], la suite réelle (fn (x))n∈N soit minorée.

Solution.
1. Un exemple tq inf(f,g) non convexe : I = [0,1], f (x) = x et g(x) = 1 − x.
2. Comme f est convexe, f est continue sur ]0,1[ admet des limites en 0+ et 1− .
L’application f˜ obtenue en complétant f par continuité en 0 et 1, est minorée et
f˜ ≤ f . Et il existe m1 ≤ f et m2 ≤ g. Prendre h = m = inf(m1 ,m2 ).
3. fn (x) = −n(n + 1)x + 1 pour x ∈ [0; 1/n] et fn (x) = n(n + 1)x − (2n + 1) si
x ∈ [1/n; 1].


1.13 Intégration sur un intervalle quelconque


Exercice 1.13.1 Etudier l’intégrabilité des applications suivantes, pour lesquelles sont
donnés f (x) et l’intervalle :
1
, ]0,1];(ln x)− ln x , [2, + ∞[
Arccos(1 − x)
x √
x− x−1 , [1, + ∞[; (sh( ln x))−2 , [2, + ∞[
xa
exp(−x sin x), [0, + ∞[; b
, ]0, + ∞[, (a,b) ∈ R2
1+x
Exercice 1.13.2 Existence et calcul des intégrales suivantes
Z +∞ Z +∞
1 1
dx; √ dx;
0 (x + 1)(x + 2)(x + 3) 1 x 1 + x2
Z π Z +∞
1 (1 + x)−1/4 − (1 + x)−3/4
dx, a ∈ R; dx;
0 a + cos x 0 x
Z π/2
1
dx, a ∈ R;
0 1 + (tan x)a
CHAPITRE 1. ANALYSE 50

Exercice 1.13.3 Définition et calcul de


Z 1
t−1
dt
0 ln t
.

Exercice 1.13.4 Suite définie par une intégrale :


1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ la fonction

e−t
t→
n+t
est intégrable sur [0, + ∞[.
2. On pose alors Z +∞
e−t
In = dt.
0 n+t
Calculer la limite de la suite (In )n∈N∗ .

Solution. La limite vaut 0 par comparaison et équivalence avec 1/n. 

Exercice 1.13.5 Suite définie par une intégrale :


1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ la fonction
enx
t→
(1 + ex )n+1

est intégrable sur [0, + ∞[.


2. On pose alors Z +∞
enx
In = dx.
0 (1 + ex )n+1
Etablir une relation entre In et In+1 et en déduire In .
P
Solution. par IPP, puis nIn = ni=1 (1/2)i . 

Exercice 1.13.6 Montrer que :


Z +∞
e−x
dx ∼ − ln a, quand a ↓ 0;
0 a+x
Z +∞ 2
−x2 e−a
e dx ∼ , quand a → +∞.
a 2a
Exercice 1.13.7 On pose pour tout x > 0,
Z x
2
f (x) = eit dt.
0
CHAPITRE 1. ANALYSE 51

1. Montrer que :
2 Z x 2
eix − 1 1 eit − 1
f (x) = + dt
2ix 2i 0 t2
et en déduire que f a une limite en +∞, notée λ (λ ∈ C).
2. On pose g(x) = λ − f (x). Montrer que pour x > 0 on a :
Z +∞ 2 2
1 eit eix
g(x) = dt − .
2i x t2 2ix

3. Montrer qu’au voisinage de +∞ on a :


2  
eix 1
g(x) = − +O .
2ix x3

Exercice 1.13.8 Existence de limite et intégrabilité


1. Soit f : R+ → R continue. On suppose que

lim f (x) = l,
x→+∞

avec l ∈ R̄.
(a) Que peut-on dire de l si f est intégrable sur R+ ?
(b) Si l = 0, peut-on affirmer que f est intégrable sur R+ ?
2. On veut montrer qu’il existe des fonctions continues positives intégrables sur R+ ,
tout en étant non bornées sur R+ . Soit f définie ainsi :
pour tout n ∈ N∗ , f (n) = n, f (n − n21n ) = f (n + n21n ) = 0, f est affine sur [n − n21n ,n]
et sur [n,n + n21n ]; S
f est nulle sur R+ \ n∈N∗ [n − n21n ,n + n21n ]. Montrer que f vérifie les hypothèses
voulues.

Exercice 1.13.9 Soit f : R → R, continue, T -périodique, avec T > 0. Pour tout x ∈ R,


soit Z x
g(x) = f (t)dt.
0
1. Donner une CNS pour que g soit bornée sur R.
2. Etudier la limite en +∞ de g(x)/x.
3. Montrer que si Z T
f (t)dt = 0
O
alors la fonction Z +∞
f (t)
G:x→ dt
T t
a une limite finie en +∞. Peut-on conclure que t → f (t)/t est intégrable sur [T, +
∞[?
CHAPITRE 1. ANALYSE 52

Exercice 1.13.10 Calculer la limite de


n
X 1
un = √ .
k=1
kn
On pensera à mettre cette somme sous forme d’une somme de Riemann.
Solution. un → 2. 
Exercice 1.13.11 Soit f :]0,1] → R continue, intégrable et décroissante au voisinage de
0. Montrer la convergence des sommes de Riemann
n  
1X k
Sn = f
n k=1 n

vers l’intégrale de f . Montrer le même résultat si f est bornée au voisinage de 0 (mais


pas décroissante).
Exercice 1.13.12 Etudier la suite
n−1
!1/n
Y kπ
sin .
k=1
n

R π Prendre le log, reconnaitre une somme de Riemann, puis montrer conver-


Solution.
gence vers 0 ln sin xdx. 
Exercice 1.13.13 Soit f :]0,1] → R continue intégrable. Notant
n  
1X k
Sn = f ,
n k=1 n

a-t-on nécessairement Sn → f ?

1.14 Sommes et produits


Exercice 1.14.1 Calculer n
X 1
Sn =
k=1
1 + 2 + ... + k
puis
lim Sn .
n→+∞

Solution. Remarquer 1/(k(k + 1)) = 1/k − 1/(k + 1), d’où Sn → 2. 


Exercice 1.14.2 On considère la suite définie pour tout n ∈ N∗ par
n
X 1
sn = .
k=1
n + ln k

Montrer que la suite converge et trouver sa limite.


CHAPITRE 1. ANALYSE 53

Solution. Encadrer : n ≤ n + ln k ≤ n + ln n, pour 1 ≤ k ≤ n. La limite est 1. 

Exercice 1.14.3 Soient n ∈ N∗ , a1 , . . . ,an ∈ R+ ; montrer :


n
Y n
X
(1 + ai ) ≥ 1 + ai ,
i=1 i=1

et étudier le cas d’égalité.

Solution. Deux méthodes : soit on développe le produit, soit on raisonne par récur-
rence. Pour l’égalité :
n
Y n
X X n
X
(1 + ai ) = 1 + ai + ai a j ≤ 1 + ai .
i=1 i=1 1≤i<j≤n i=1

Donc 1 ≤ i < j ≤ n ⇒ ai aj = 0. Il y a égalité si au plus un des ai est non nul. 

Exercice 1.14.4 Montrer pour tout n ∈ N,


" n  # 2
Y 1
1+ > 2n + 3.
i=0
2i + 1

Solution. Raisonner par récurrence :


 2  2
1 2n + 4 (2n + 4)2
un+1 = un 1 + > (2n + 3) =
2n + 3 2n + 3 2n + 3

et montrer (2n + 4)2 > (2n + 3)(2n + 5). 

Exercice 1.14.5 Montrer pour tout x ∈ R∗+ , tout n ∈ N∗


n
X 1 1 1
2
< − .
i=1
(x + i) x x+n

Solution. Raisonner par récurrence :


n+1
X 1 1 1 1
2
< − +
i=1
(x + i) x x + n (x + n + 1)2
 
1 1 −1 1
= − + +
x x+n+1 (x + n)(x + n + 1) (x + n + 1)2
1 1
≤ −
x x+n+1

CHAPITRE 1. ANALYSE 54

Exercice 1.14.6 Montrer la convergence et déterminer la limite de la suite de terme


général suivante :
X n
1
√ .
2
n + 2k
k=1
Même question avec
n2
X 1
√ .
k=1
n2 + 2k
Solution. Encadrer :
X n
n 1 n
√ ≤ √ ≤√ .
n2 + 2n k=1
n 2 + 2k n 2+2

Dans le second cas n


X 1 n2 n
√ ≥√ =√ .
2
n + 2k 2
n + 2n 2 3
k=1


1.15 Equations différentielles


Exercice 1.15.1 Résoudre sur tout intervalle non vide I de R, les équations différen-
tielles suivantes :
1. (x + 1)y ′ − xy = 0;
2. |x|y ′ + (x − 1)y = x3 ;
3. xy ′ = |y − 1| sur R∗+ ;
4. (1 − x2 )y ′ + xy + 1 = 0;
5. (1 + x2 )y ′ − 2xy = 0;
6. 2x(1 − x)y ′ + (1 − x)y = 1;
7. |x|y ′ + (x − 1)y = x3 ;
8. xy ′ = |y − 1| sur R∗+ ;
9. y ′ − (x + 1)(y + 1) = 0;
10. (1 + x)y ′ = y + 1;
11. (1 + x2 )y ′ + xy = 1 + 2x2 .
Solution.
1. résoudre d’abord si −1 6∈ I : y(x) = λ exp(x)
|1+x|
.
∗ ∗
2. Distinguer I ⊂ R+ et I ⊂ R− . Premier cas : équation sans second membre : y(x) =
λxe−x puis variation de la constante : λ′ (x) = xex , d’où équa. part. x(x − 1). Second
x
cas : même méthode : y(x) = x2 + 3x + 6 + x6 + µ ex . Pour recoller il faut λ = 1, et
µ = −1.
3. Déduire que y est croissante. Donc distinguer ∀x y(x) ≤ 1, ∀x y(x) ≥ 1 et enfin
∃x0 y(x0 ) = 1. Premier cas : y(x) = 1+λ/x avec λ ≤ 0. Deuxième cas : y(x) = 1+µx.
Troisième cas : recoller les deux précédents en x0 : λ = µ = 0.
CHAPITRE 1. ANALYSE 55

p
4. Solution y(x) = −x + λ |x2 − 1| si −1 6∈ I et 1 6∈ I et y(x) = −x sinon.


Exercice 1.15.2 Trouver toutes les applications f : R → R dérivables telles que :


 R1
∀x ∈ R, f ′ (x) = f (x) + 0 f (t)dt
f (0) = 1

R 1 Solution. Raisonner par condition



nécessaire et suffisante. Si f convient, poser α =
0
f (t)dt, et f est solution de y = y + α; i.e. f = −α + λex . Puis faire la réciproque.
Finalement :
2ex + 1 − e
f (x) = .
3−e


Exercice 1.15.3 Résoudre y ′ = |y|.

Exercice 1.15.4 Trouver une CNS portant sur les applications continues a,b : R → R
pour que l’équation différentielle y ′ + ay = b admette deux solutions y1 et y2 sur R telles
qu’il existe (α1 ,α2 ) ∈ R2 tel que α1 y1 + α2 y2 = 1.

Solution. De y1′ + ay1 = b, y2′ + ay2 = b, α1 y1 + α2 y2 = 1 on déduit : (α1 + α2 )b = a.


Réciproquement si a = λb, si y1 est solution de l’équa. diff. alors y2 = (1 − λ)y1 + 1 l’est
aussi. 

Exercice 1.15.5 Trouver toutes les fonctions f : R → R continues telles que pour tout
x réel, Z x
x
f (u)du = (f (x) + f (0)) .
0 3
Exercice 1.15.6 Soit f : R+ → R telle que f + f ′ tende vers 0 en +∞. Montrer que f
tend vers 0 en +∞.

Exercice 1.15.7 On considère l’équation (E) suivante :


 
′ g(t)
g (t) = ag(t) 1 − .
M

Montrer que si g est une solution de (E) strictement positive et dérivable, alors 1/g est
solution de (E’) :
a
y ′ + ay = .
M
En déduire les solutions de (E).

Solution. On montre que l’inverse des solutions strictement positives de (E’) sont les
solutions de (E). 

Exercice 1.15.8 Soient a,b : R → R continues telles que pour tout x ∈ R, a(x) ≥ 1.
CHAPITRE 1. ANALYSE 56

1. On suppose ici que la limite en +∞ de b est égale à 0. Montrer que toute solution
sur R de y ′ + ay = b admet la limite 0 en +∞.
2. On suppose ici que la limite en −∞ de b est égale à 0. Montrer qu’il existe une
solution et une seule sur R de y ′ + ay = b qui admette la limite 0 en −∞.
Solution.
Rx
1. En notant A(x) = 0 a(t)dt pour x ∈ R par variation de la constante on a :
 Z x 
−A(x) −A(t)
y(x) = e λ+ b(t)e dt .
0

Soit ε > 0 fixé; il existe x0 ∈ R+ tel que : ∀t ≥ x0 , |b(t)| ≤ ε. Alors pour x ≥ x0 :


Z Z x Z x
−A(x) x
e b(t)e−A(t)
dt ≤ ε e−(A(x)−A(t))
dt ≤ ε e−(x−t) dt.

x0 x0 x0

Et comme A(x) tend vers +∞ quand x tend vers l’infini,


 Z x0 
−A(x) −A(t)
lim e λ+ b(t)e dt = 0.
x→+∞ 0

2. Unicité : on prend deux solutions y1 et y2 correspondant à λ1 et λ2 , tendant toutes


les deux vers 0 en −∞. En faisant la différence entre y1 et y2 on obtient :

lim (λ1 − λ2 )e−A(x) = 0.


x→−∞

avec A(x) qui tend vers −∞ quandRx tend vers −∞.


x
Existence : montrer que x 7→ e−A(x) −∞ b(t)e−A(t) dt convient.

Exercice 1.15.9 Résoudre sur tout intervalle I de R les équations différentielles sui-
vantes :
1. y ′′ + y ′ − 2y = x exp(−2x);
2. y ′′ − 2y ′ + 2y = 0 avec [0,π] ⊂ I, y(0) = 0, et sup[0,π] y(x) = 1;
3. x2 y ′′ − 3xy + 4y = x + 4 (changement de variable t = ln |x|);
4. x2 y ′′ + xy ′ + y = 0;
5. x2 y ′′ + 3xy ′ + y = 0;
6. y ′′ − 4y ′ + 4y = (x3 + x)e2x ;
7. y ′′ + y ′ + (1/2)y = sin(x) avec y(0) = y ′ (0) = 0;
8. y ′′ + y = e−|x| .
Solution.

1. y(x) = µex + − 61 x2 − 91 x + λ e−2x

2. y(x) = 2 exp(−3π/4)ex sin x
3. Résoudre d’abord sur R∗− et R∗+ . x = εet . z(t) = y(x). En déduire z ′′ (t) − 4z ′ (t) +
4z(t) = εet + 4, soit z(t) = εet + 1 + (λt + µ)e2t , i.e. y(x) = x + 1 + (λ ln |x| + µ)x2 .
Recoller en 0 : y(x) = x + 1 + µx2 .
CHAPITRE 1. ANALYSE 57

4. Si 0 6∈ I, y(x) = λ cos ln |x| + µ sin ln |x|, sinon y = 0.


5. Si 0 6∈ I, y(x) = x1 (λ ln |x| + µ), sinon y = 0.


Exercice 1.15.10 Soit ω ∈ R∗+ fixé.


1. Pour tout ε de R∗+ , on note gε : R → R l’application définie par :

 0 si t ≤ 0
t
gε (x) = si 0 < t < ε
 ε
1 si ε ≤ t

Montrer que l’équation différentielle y ′′ + (ω)2 y = gε admet une solution et une seule
y sur R telle que : ∀t ∈] − ∞,0], y(t) = 0. On note yε cette solution.
2. Montrer qu’il existe une application Y : R → R, que l’on précisera, telle que :

lim sup |yε (t) − Y (t)| = 0


ε→0 t∈R

Solution.
1. La solution générale de y ′′ + ω 2 y = gε sur ]0,ε[ est :
t
y : t 7→ + A cos ωt + B sin ωt,
ω2ε
et la solution générale de y ′′ + ω 2 y = gε sur ]ε, + ∞[ est :
1
y : t 7→ + C cos ωt + D sin ωt.
ω2
Il reste à déterminer une CNS sur (A,B,C,D) pour avoir une fonction de classe C 2
sur R. On trouve
1 sin ωε cos ωε − 1
A = 0, B = − 3
,C=− 3 ,D= .
ω ε ω ε ω2ε
2. Montrer d’abord la convergence simple de yε vers Y :

0 si t ≤ 0
Y (t) = 2
(1 − cos ωt)/(ω ) si t ≥ 0

en utilisant pour t > 0 un ε < t. Pour étudier la convergence uniforme utiliser les
inégalités suivantes :
u3
|u − sin u| ≤
6
2
u
1 − cos u ≤ .
2

CHAPITRE 1. ANALYSE 58

Exercice 1.15.11 Trouver toutes les applications f : R → R de classe C 1 telles que

∀ x ∈ R, f ′ (x) + f (−x) = (−2x + 2)ex .

Solution. Raisonner par condition nécessaire et suffisante. Soit f convenant. Puisque


f est de classe C 1 sur R et que

f ′ (x) = −f (−x) + (−2x + 2)ex ,

f est de classe C 2 sur R et on en déduit que f est solution de

y ′′ + y = −2xex + (2x + 2)e−x .

Solution générale :

(−x + 1)ex + (x + 2)e−x + A cos x + B sin x.

Réciproquement on montre que A + B = 0. 

Exercice 1.15.12 Trouver toutes les fonctions f : R∗+ → C dérivables telles que f ′ (x) =
f (1/x). On cherchera les solutions sous la forme xα avec α ∈ C.

Solution. Dériver l’hypothèse et trouver x2 f ′′ + f = 0. Puis on trouve α = exp(2iπ/3)


et les solutions sont de la forme λxα + µxα . Puis réinjecter dans l’hypothèse pour trouver
λ = µα. 

Exercice
Rt 1.15.13 Soient B > 0 et w : [0,T ] → R continue vérifiant w(t) ≤ A +
B 0 w(s)ds. Montrer que w(t) ≤ A exp(Bt) (lemme de Gronwall).
Soit f : R → R lipschitzienne de rapport B et w,z : [0,1] → R deux solutions de
y ′ = f (y). Montrer que :

|w(1) − z(1)| ≤ |w(0) − z(0)|eB .


Rt
Solution. Pour se ramener à une fonction de classe C 1 , poser W (t) = 0
w(s)ds. On
a:
(W ′ (t) − BW (t))e−Bt ≤ Ae−Bt ,
en utilisant l’hypothèse de l’énoncé. Puis en intégrant entre 0 et t avec W (0) = 0 W (t) ≤
A Bt
B
(e − 1). Pour conclure utiliser w(t) ≤ A + BW (t). 

Exercice 1.15.14 Trouver toutes les applications f : R → R continues telles que :


Z x+y
2
∀ (x,y) ∈ R , f (x)f (y) = f (t)dt.
x−y
CHAPITRE 1. ANALYSE 59

1.16 Calcul différentiel


Exercice 1.16.1 Etudier l’existence d’une limite en (0,0) pour les fonctions f suivantes,
pour lesquelles on donne f (x,y)
1.
x3 + y 3
x2 + y 2
2.
(1 + x2 + y 2 ) sin y
y
3.
xy
x+y
4.
sin x − sin y
shx − shy
5.
sin x − shy
shx − sin y
Solution.
1.
|x|3 |y|3
|f (x,y)| ≤ + ≤ |x| + |y|
x2 + y 2 x2 + y 2
2. la limite vaut 1 : immédiat.
3. Comme pour x 6= 0, f (x,0) = 0, la limite doit valoir 0. Soit X = {(x,y)/ x + y 6= 0}∪
(0,0) et γ : R → X t.q. γ(x) = (x, − x + x3 ). Si f est continue en 0, alors f ◦ γ aussi.
Or f ◦ γ(x) = −1/x si x 6= 0 et f ◦ γ(0) = 0.
4. Pour tout (x,y)  
sin x−y
2 
cos x+y
2 
f (x,y) = .
sh x−y
2
ch x+y
2
De là la limite vaut 1.
5. Calculer f (x,x) = −1 et f (x, − x) = 1.

Exercice 1.16.2 Etudier la continuité de f : R2 → R, l’existence et la continuité des
dérivées partielles premières de f :
1. ( 3 3
x −y
x2 +y 2
si (x,y) 6= (0,0)
f (x,y) =
0 si (x,y) = (0,0)
2.  x sin y−y sin x
x2 +y 2
si (x,y) 6= (0,0)
f (x,y) =
0 si (x,y) = (0,0)
On pourra écrire f sous la forme g(x,y)φ(y) − g(y,x)φ(x).
CHAPITRE 1. ANALYSE 60

3. 
x2 si |x| > y
f (x,y) =
y 2 si |x| ≤ y
Solution.
1. D’abord f est continue en zéro et est de classe C 1 sur R2 \ {(0,0)}. Comme f (x,0) =
x, et f (0,y) = −y, on a
∂f ∂f
(0,0) = 1 et (0,0) = −1.
∂x ∂y
∂f
L’application ∂x
est définie par :
( 4 2 2
x +3x y +2xy 3
∂f (x2 +y 2 )2
si (x,y) 6= (0,0)
(x,y) =
∂x 1 si (x,y) = (0,0)
∂f ∂f ∂f
Comme ∂x
(0,y) = 0 pour tout y 6= 0, ∂x
n’est pas continue en (0,0). Idem pour ∂y
.
2. Pour tout (x,y) ∈ (R∗ )2 ,

x(sin y − y) − y(sin x − x) xy 3 sin y − y yx3 sin x − x


f (x,y) = = . − . .
x2 + y 2 x2 + y 2 y3 x2 + y 2 x3
Soit φ : R → R définie par:
 sin t−t
t3
si t 6= 0
φ(t) =
− 16 si t = 0

Montrer que cette fonction est de classe C 1 sur R avec φ′ (0) = 0.


Maintenant soit (
xy 3
2 +y 2 si (x,y) 6= (0,0)
g(x,y) = x
0 si (x,y) = (0,0)
Montrer que cette fonction est de classe C 1 sur R2 \ {(0,0)} et est continue en (0,0).
Comme g(.,0) = g(0,.) = 0, nécesairement
∂g ∂g
(0,0) = (0,0) = 0.
∂x ∂x
Maintenant pour (x,y) 6= (0,0)

∂g −x2 y 3 + y 5 ∂g
(x,y) = , et (x,y) ≤ |y|.
∂x (x2 + y 2 )2 ∂x

∂g ∂g
Donc on a la continuité de ∂x
. Idem pour ∂y
. Finalement g est de classe C 1 sur R2 .
3. Notons

E = {(x,y), |x| = y} , U1 = {(x,y), |x| > y} , U2 = {(x,y), |x| < y} .

D’abord f est de classe C 1 sur les ouverts U1 et U2 .


CHAPITRE 1. ANALYSE 61

Soit (r,s) ∈ R2 tel que |r| = s. Comme x2 → r2 quand (x,y) ∈ U1 et (x,y) → (r,s),
comme y 2 → s2 quand (x,y) ∈ U2 et (x,y) → (r,s), et que r2 = s2 , f est continue
en (r,s), donc sur R2 .
Comme  2
x si |x| > s
f (x,s) =
s2 si |x| ≤ s
si s 6= 0, l’application f (.,s) n’est pas dérivable en r et donc ∂f
∂x
(r,s) n’existe pas.
De même ∂y (r,s) n’existe pas. Enfin f (x,0) = x et f (0,y) = y , donc ∂f
∂f 2 2
∂x
(0,0) et
∂f
∂y
(0,0) existent et valent 0.
Pour tout (x,y) ∈ (R2 \ E) ∪ {(0,0)},

∂f 2x si (x,y) ∈ U1
(x,y) =
∂x 0 si (x,y) ∈ U2 ∪ {(0,0)}

Ainsi ∂f
∂x
est continue en (0,0).
∂f ∂f
Conclusion : f est continue sur R2 , ∂x
et ∂y
sont définies et continues sur l’ensemble
{(x,y), |x| =
6 y} ∪ {(0,0)}.

Exercice 1.16.3 Une application f : U → R, de classe C 2 sur un ouvert U de R2 , est
dite harmonique si et seulement si ∆f = 0, où
∂2f ∂2f
∆f = +
∂x2 ∂y 2
est le laplacien de f .
−z
1. Pour (x,y) ∈ R2 , soient z = x + iy ∈ C et f (x,y) = ln |eze |; montrer que f est
harmonique sur R2 .
2. Montrer que, si f est de classe C 3 et harmonique, alors ∂f , ∂f , y ∂f
∂x ∂y ∂x
− x ∂f
∂y
sont
harmoniques.
3. Vérifier que f : (x,y) 7→ Arctan xy est harmonique sur R∗ × R.
Solution.
1. On a : ze−z = e−x ((x cos y + y sin y) + i(y cos y − x sin y)), d’où
f (x,y) = e−x (x cos x + y sin y).
Puis calculer les dérivées.
2. Utiliser le théorème de Schwarz.
3. Calcul.

Exercice 1.16.4 Trouver toutes les applications φ : R → R de classe C 2 telles que
l’application f : U = R∗ × R → R, définie par f (x,y) = φ xy , vérifie :
∂2f ∂2f y
∀(x,y) ∈ U, 2
(x,y) − 2
(x,y) = 3 .
∂x ∂y x
CHAPITRE 1. ANALYSE 62

Solution. Pour tout (x,y) ∈ U on a


∂f y ′ y ∂f 1 ′ y
(x,y) = − 2 φ et (x,y) = φ
∂x x x ∂y x x
puis
∂2f 2y ′  y  y 2 ′′  y  ∂2f 1 ′′  y 
(x,y) = φ + φ et (x,y) = φ
∂x2 x3 x x4 x ∂y 2 x2 x
Alors la condition donne
    
y ′ y y 2 y y
2 φ + − 1 φ′′ =
x x x x x
i.e.
(t2 − 1)φ′′ (t) + 2tφ′ (t) = t.
Reste à résoudre (t2 − 1)z ′ (t) + 2tz(t) = t, ce qui donne
1 λ
z(t) = + 2 .
2 t −1
La seule solution sur R est z(t) = 1/2, soit φ(t) = t/2 + C. 

Exercice 1.16.5 Soit f : R2 → R définie par

xy(x2 − y 2 )
f (x,y) =
x2 + y 2
si (x,y) 6= (0,0) et f (0,0) = 0. Comparer

∂2f ∂2f
(0,0) et (0,0).
∂x∂y ∂y∂x

Solution. D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur l’ouvert R2 \ {(0,0)}
et pour tout (x,y) de R2 \ {(0,0)}

∂f x4 y + 4x2 y 3 − y 5 ∂f x5 − 4x3 y 2 − xy 4
(x,y) = et (x,y) = .
∂x (x2 + y 2 )2 ∂x (x2 + y 2 )2
∂f
Ainsi ∂x
(0,y) = −y, d’où
  
∂2f ∂ ∂f
(0,0) = (0,0) = −1.
∂y∂x ∂y ∂x
∂f
De même ∂y
(x,0) = x, d’où
  
∂2f ∂ ∂f
(0,0) = (0,0) = 1.
∂x∂y ∂x ∂y

CHAPITRE 1. ANALYSE 63

Exercice 1.16.6 Pour (x,y) ∈ R2 , on définit fx,y : [−1,1] → R par

fx,y (t) = xt2 + yt

et
F (x,y) = sup fx,y (t).
t∈[−1,1]

1. Calculer F (x,y).
2. Etudier la continuité de F sur R2 .

Solution.
y2
1. F (x,y) = max(x + y,x − y, − 4x ).
2. Examiner le comportement de F au voisinage de (r,s) avec s = 0 ou s = 2r ou
s = −2r et montrer que F est continue sur R2 .


Exercice 1.16.7 Soient (A,B,C) ∈ R3 \ {(0,0,0)} et (E) l’équation aux dérivées par-
tielles :
∂2f ∂2f ∂2f
A 2 + 2B +C 2 =0
∂x ∂x∂y ∂y
où f : R2 → R est la fonction inconnue de classe C 2 .
Effectuer le changement de variables X = x + αy, Y = x + βy, (α,β) ∈ R2 , α 6= β et
montrer qu’on peut choisir (α,β) pour ramener (E) à l’une des trois équations

∂2F ∂2F ∂2F ∂2F


(1) = 0, (2) = 0, (3) + = 0.
∂X∂Y ∂Y 2 ∂X 2 ∂Y 2
Résoudre (1) et (2).

Solution. En notant F (X,Y ) = f (x,y)

∂2F ∂2F 2
2 ∂ F
(A + 2Bα + Cα2 ) + 2(A + B(α + β) + Cαβ) + (A + 2Bβ + Cβ ) = 0.
∂X 2 ∂X∂Y ∂Y 2
Si B 2 − AC > 0, choisir pour α et β les deux zéros du trinôme t 7→ A + 2Bt + Ct2 et se
ramener à (1).
Si B 2 − AC = 0, et C 6= 0, choisir α = −B/C et β 6= α, et se ramener à (2).
Si B 2 − AC < 0, montrer qu’il existe (α,β) ∈ R2 tel que

α 6= β, A + 2Bα + Cα2 = A + 2Bβ + Cβ 2 , A + B(α + β) + Cαβ = 0

et se ramener à (3). 
CHAPITRE 1. ANALYSE 64

1.17 Intégrales doubles


Exercice 1.17.1 Calculer les intégrales doubles
ZZ
f (x,y)dxdy
D

dans les exemples suivants :


1. D = {(x,y) ∈ R2 ; 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x} et
1
f (x,y) = .
x+y+1

2. D = {(x,y) ∈ R2 ; x2 + y 2 ≤ R2 } et

x2 y 2
f (x,y) = + 2 , (a,b,R) ∈ (R∗+ )3 fixé.
a2 b
3. D = {(x,y) ∈ R2 ; x2 + xy + y 2 ≤ 1} et

f (x,y) = exp −(x2 + xy + y 2 ) .

Solution.
1. intégrer d’abord en y puis en x
ZZ Z 1 Z 1
2x 2x2 + x
f (x,y)dxdy = − dx + dx
D 0 2x + 1 0 x2 + x + 1
et Z
2x 1
− dx = −x + ln(2x + 1)
2x + 1 2
Z 1 Z
2x2 + x 1 2 3 dx
2
dx = 2x − ln(x + x + 1) − 2
0 x +x+1 2 2 x +x+1
Z
dx 2 2x + 1
2
= √ Arctan √
x +x+1 3 3

Finalement l’intégrale vaut 1 − π 6 3 .
2. Passons en coordonnées polaires. En notant ∆ = [−π,π] × [0,R], on a :
ZZ 2 ZZ 2
x y2 ρ cos2 θ ρ2 sin2 θ
2
+ dxdy = + ρdρdθ
D a b2 ∆ a2 b2
Z π  Z R  Z π  Z R 
1 2 3 1 2 3
= 2 cos θdθ ρ dρ + 2 sin θdθ ρ dρ
a −π 0 b −π 0
 
πR4 1 1
= +
4 a2 b 2
CHAPITRE 1. ANALYSE 65

  √ 2
2 2 y 2 y 3
3. Par mise sous forme canonique : x + xy + y = x + 2
+ 2
. Faisons le

y y 3
changement de variables : X = x + 2
et Y = 2
. On a :

x2 + xy + y 2 ≤ 1 ⇐⇒ X 2 + Y 2 ≤ 1
x = X − √13 Y, y = √23 Y

et en notant D′ = {(X,Y ) ∈ R2 , X 2 + Y 2 ≤ 1}
ZZ ZZ
2 2
  2
exp −(x + xy + y ) dxdy = exp −(X 2 + Y 2 ) √ dXdY.
D D′ 3
Puis en passant en coordonnées polaires :
ZZ  Z π  Z 1 
2 2 2
 2 −ρ2
√ exp −(X + Y ) dXdY = √ dθ e ρdρ
3 D′ 3 −π 0
 
2π 1
= √ 1−
3 e

Exercice 1.17.2 1. Montrer :


Z 1
x
∀x ∈ [0,1], ln(1 + x) = dy.
0 1 + xy

2. En déduire la valeur de
Z 1 Z 1
ln(1 + x) Arctanx
I1 = 2
dx et de I2 = dx.
0 1+x 0 1+x
Solution.
1. Immédiat car la dérivée par rapport à y de ln(1 + xy) est x/(1 + xy).
2. On a pour D = [0,1]2 :
ZZ
x
I1 = 2
dxdy.
D (1 + xy)(1 + x )

Par symétrie (i.e. chgt de var. affine X = y et Y = x)


ZZ
y
I1 = 2
dxdy.
D (1 + xy)(1 + y )

Par addition :
ZZ  
x y
2I1 = + dxdy
(1 + xy)(1 + x2 ) (1 + xy)(1 + y 2 )
ZZD
x+y
= 2 2
dxdy
D (1 + x )(1 + y )
CHAPITRE 1. ANALYSE 66

Enfin en échangeant x et y
ZZ ZZ
x y
2 2
dxdy = 2 2
dxdy
D (1 + x )(1 + y ) D (1 + x )(1 + y )

donc Z  Z 
1 1
x 1 π
I1 = dx dy = ln 2.
0 1 + x2 0 1 + y2 8
En intégrant par parties
Z 1
Arctanx π
I2 = dx = [Arctan ln(1 + x)]10 − I1 = ln 2.
0 1+x 8

Exercice 1.17.3 Pour a ∈ R∗+ , on note :


 
Da = (x,y) ∈ R2 , x2 + y 2 ≤ a2 , ∆a = (x,y) ∈ R2 , |x| ≤ a, |y| ≤ a
ZZ ZZ
−(x2 +y 2 )
f : (x,y) 7→ e , Ia = f, Ja = f.
Da ∆a

1. Calculer Ia , pour tout a de R∗+ .


2. Montrer, pour tout a de R∗+ : Ia ≤ Ja ≤ Ia√2 .
3. En déduire : Z +∞ √
−x2 π
e dx = .
0 2
Solution.
2
1. Chgt en polaires : Ia = π(1 − e−a ).

2. Da ⊂ ∆a ⊂ Da 2 et f est positive.
3. D’abord pour tout a > 0,
Z a Z a
−x2 2
2 e dx = e−x dx = Ka .
0 −a

Ensuite Ja = Ka2 . Enfin


lim Ja = π.
a→+∞

Exercice 1.17.4 Soient (a,b) ∈ R2 tel que a < b et E l’ensemble de fonctions continues
de [a,b] dans R∗+ . Calculer
Z b  Z b 
1
inf f (x)dx dx
f ∈E a a f (x)

et donner les f donnant le minimum si l’infimum est atteint.


CHAPITRE 1. ANALYSE 67

Solution. Soient D = [a,b]2 et


ZZ
f (x)
I(f ) = dxdy
D f (y)

En échangeant x et y et en additionnant
ZZ   ZZ
1 f (x) f (y) 2 1 (f (x) − f (y))2
I(f ) = + dxdy = (b − a) + dxdy.
2 D f (y) f (x) 2 D f (y)f (x)

Donc l’infimum vaut (b − a)2 et est atteint pour les fonctions constantes. 

Exercice 1.17.5 Soit λ ∈]1/2; +∞[; montrer qu’il n’existe aucune application continue
f : [0,1] → R telle que :
Z 1
∀x ∈ [0,1], f (x) = 1 + λ f (y)f (y − x)dy.
x

Indication : on pourra intégrer l’équation par rapport à x

Solution. Si f convient alors


Z 1 Z 1Z 1 Z 1 Z y 
f (x)dx = 1 + λ f (y)f (y − x)dydx = 1 + λ f (y − x)dx f (y)dy
0 0 x 0 0
Z 1 Z y  Z 1
= 1+λ f (z)dz f (y)dy = 1 + λ F (y)F ′ (y)dy
0 0 0
Ry R1
où F (y) = 0 f (z)dz. En notant α = 0 f (x)dx on obtient α = 1 + λ2 α2 , ce qui est
impossible pour λ > 1/2. 
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 68

Chapitre 2

Algèbre

2.1 Groupes
Exercice 2.1.1 Dans chacun des cas suivants montrer que ∗ est une loi de composition
interne sur E et étudier ses propriétés éventuelles :
1. E = N∗ et a ∗ b = ab ;
2. E = Q \ {−1/2}, a ∗ b = a + b + 2ab;
3. E = Z, a ∗ b = a + b − ab. Déterminer les inversibles. Dans ce cas pour a ∈ Z et
n ∈ N∗ , a[n] = a ∗ . . . ∗ a n-fois. Calculer a[n] pour n ∈ N∗ .

Solution.
1. ∗ est une l.c.i., non comm., non assoc. (a=2,b=1,c=2), sans élément neutre.
2. ∗ est une l.c.i. (si b 6= −1/2, alors...), comm., associative, avec 0 pour élément neutre,
tout élément est inversible, donc c’est un groupe.
3. E est un monoïde comm., les inversibles sont 0 et 2, a[n] = 1 − (1 − a)n .


Exercice 2.1.2 Dans R∗ × R on définit la loi ∗ par :

y′
(x,y) ∗ (x′ ,y ′ ) = (xx′ , + x′ y).
x
Montrer que (R∗ × R,∗) est un groupe. Soit u = (x,y) ∈ R∗ × R. Calculer un pour tout
n ∈ N∗ .

Solution. (1,0) élément neutre, l’inverse de (x,y) est (1/x, − y). Groupe non comm.


Exercice 2.1.3 Pour tout (x,y) ∈ R2 soit

x ∗ y = (x3 + y 3 )1/3 .

Montrer que (R,∗) est un groupe isomorphe au groupe (R,+).


CHAPITRE 2. ALGÈBRE 69

Exercice 2.1.4 Soit (G,∗) un groupe. Soit

C = {x ∈ G, ∀y ∈ G,x ∗ y = y ∗ x} .

Montrer que (C,∗) est un sous-groupe de G.

Exercice 2.1.5 Montrer que ] − 1,1[ est un groupe pour la loi ∗ définie par :
x+y
x∗y = ;
1 + xy

et qu’il est isomorphe à (R,+).

Solution. Utiliser la fonction th de (R,+) dans (] − 1,1[,∗). 

Exercice 2.1.6 Un élément x d’un groupe (G,.), de neutre e, est dit d’ordre fini si et
seulement s’il existe n ∈ N∗ tel que xn = e; si x est d’ordre fini, le plus petit entier n ∈ N∗
tel que xn = e est appelé l’ordre de x.
Soient (G,∗) un groupe, (a,b) ∈ G2 . Montrer :
1. si a,b,ab sont d’ordre 2, alors ab = ba;
2. si a est d’ordre fini, alors a−1 aussi, et a et a−1 ont le même ordre;
3. si a est d’ordre fini, alors bab−1 aussi, et a et bab−1 ont le même ordre;
4. si ab est d’ordre fini, alors ba aussi, et ab et ba ont le même ordre.

Exercice 2.1.7 Soit (G,.) un groupe; pour tout a ∈ G, on note τa : G → G l’application


définie par :
τa (x) = axa−1 .
1. Vérifier que τa est un automorphisme de G (appelé automorphisme intérieur
associé à a).
2. Vérifier : ∀(a,b) ∈ G2 , τa ◦ τb = τab .

Exercice 2.1.8 Vérifier que R2 est un groupe non abélien pour la loi ∗ définie par

(x,y) ∗ (x′ ,y ′ ) = (x + x′ ,yex + y ′ e−x ).

Exercice 2.1.9 Soit G un sous-groupe du groupe (R,+). On suppose G 6= {0}.



1. Montrer que G ∩ R∗+ admet une borne inférieure. On note a = inf G ∩ R∗+ .
2. Montrer que a ∈ G.
3. On suppose que a > 0. Montrer que G = aZ.
4. On suppose que a = 0. Montrer que G est dense dans R, c’est-à-dire que l’on a :

∀x,y ∈ R, x < y =⇒ ∃z ∈ G, x < z < y.

5. Soit f : R → R périodique non


 constante continue sur R. Montrer que f admet

une plus petite période (que T ∈ R+ | ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x) a un plus petit
élément).
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 70

 √
6. Soit G = n + p 2, (n,p) ∈ Z2 . Montrer que G est un sous-groupe de (R,+). De
quel type est-il?

Solution.
1. G ∩ R∗+ est non vide. Et a ≥ 0.
2. Par l’absurde : il existe α ∈ G tq a < α < 2a. Et il existe β ∈ G tq a < β < α. Alors
α − β ∈ G et α − β < a. Ainsi aZ ⊂ G.
3. g ∈ G, n = E(g/a) : na ≤ g < (n + 1)a. Comme g − na ∈ G, si 0 < g − na, on a
g − na < a, absurde. Donc G ⊂ aZ.
4. x < y. Comme a = 0, il existe g ∈ G tq 0 < g < y − x. On note n = E(x/g) + 1.
n − 1 ≤ x/g < n, d’où

x < ng = (n − 1)g + g ≤ x + g < y

et ng ∈ G.
5. G = {T ∈ R | ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x)} est un sous-groupe de (R,+).
√ √ √
6. Par l’absurde : G = aZ. Comme 1, 2 ∈ G, 1 = ap, 2 = aq, donc 2 ∈ Q.


2.2 Anneaux, corps


Exercice 2.2.1 Soit 
Z[i] = a + ib, (a,b) ∈ Z2 .
Montrer que (Z[i], + ,×) est un anneau commutatif (+ et × sont les opérations usuelles
dans C). Prouver que si (x,y) ∈ Z[i]2 et si x × y = 0, alors x = 0 ou y = 0.
Pour tout (a,b) ∈ Z2 , on pose N (a + ib) = a2 + b2 . Vérifier que pour tout (x,y) ∈ Z[i]2 ,
on a N (xy) = N (x)N (y) et N (x), N (y) sont dans N. En déduire l’ensemble des éléments
inversibles de l’anneau Z[i].

Exercice 2.2.2 Soit n √ o


2
K = x + y 3, (x,y) ∈ Q .
Montrer que (K, + ,×) est un corps.

Exercice 2.2.3 Soit (A, + ,×) un anneau. soit x ∈ A. On dit que x est nilpotent si et
seulement s’il existe n ∈ N tel que xn = 0 (où 0 est l’élément nul de l’anneau A).
1. Soient x,y ∈ A. Montrer que si xy est nilpotent, yx l’est aussi.
2. Soient x,y ∈ A. Montrer que si x et y sont nilpotents, et si xy = yx, alors x + y est
nilpotent.
3. Soit x ∈ A un élément nilpotent. Montrer que 1A − x est inversible et calculer son
inverse.

Exercice 2.2.4 Soit A un anneau tel que : ∀(x,y) ∈ A2 , (xy)2 = x2 y 2 .


1. Montrer : ∀(x,y) ∈ A2 , xyx = x2 y = yx2 . On pourra utiliser l’hypothèse avec x et
1 + y.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 71

2. En déduire que A est commutatif.

Solution.
1. ((1 + y)x)2 = (1 + y)2 x2 puis développer : xyx = yx2 . De même (x(1 + y))2 =
x2 (1 + y)2 =⇒ xyx = x2 y.
2. On applique la première question avec 1+x au lieu de x : (1+x)y(1+x) = (1+x)2 y.


Exercice 2.2.5 Soient A un anneau et U = {a ∈ A| ∃b ∈ A,ab = ba = 1} l’ensemble des


éléments inversibles de A. Montrer :

∀(x,y) ∈ A2 , 1 − xy ∈ U ⇐⇒ 1 − yx ∈ U.

Solution. (1 − yx)−1 = 1 + y(1 − xy)−1 x. 

2.3 Espaces vectoriels


Exercice 2.3.1 Dans E = R∗+ × R, on définit une loi + par (x,y) + (x′ ,y ′ ) = (xx′ ,y + y ′ )
et une loi externe à coefficients dans R par λ(a,b) = (aλ ,λb). Vérifier que (E, + ,.) est un
R-ev.

Exercice 2.3.2 Dans E = R3 , donner une CNS sur x,y,z pour que (x,y,z) ∈ Vect(v,w)
avec v = (1,2,1), w = (1, − 1,3).

Solution. 7x − 2y − 3z = 0. 

Exercice 2.3.3 Dans R3 , on donne a = (2,3, − 1), b = (1, − 1, − 2), c = (3,7,0) et


d = (5,0, − 7). Montrer que Vect(a,b) = Vect(c,d).

Exercice 2.3.4 Soit a ∈ C. Dans C4 on donne les vecteurs

u1 = (1,a,a2 ,a3 ), u2 = (a,a2 ,a3 ,1),

u3 = (a2 ,a3 ,1,a), u4 = (a3 ,1,a,a2 ).


Donner une CNS sur a ∈ C pour que l’on ait Vect(u1 ,u2 ,u3 ,u4 ) = C4 . Déterminer
Vect(u1 ,u2 ,u3 ,u4 ) dans les autres cas.

Solution. a4 6= 1. Si a = 1, Vect = C.(1,1,1,1). Si a = −1, Vect = C.(1, − 1,1, − 1).


Si a = i, Vect = C.(1,i, − 1, − i). Enfin si a = −i, Vect = C.(1, − i, − 1,i). 

Exercice 2.3.5 Soit E = F(R; R). Pour a ∈ R on définit τa : E → E ainsi : pour


tout x ∈ R, τa (f )(x) = f (x + a). Montrer que {τa , a ∈ R} est un sous-groupe de GL(E)
isomorphe à (R,+).
n R1 o
Exercice 2.3.6 Soit E = C(R; R). Soit F = f ∈ E, 0 f (t)dt = 0 et soit C l’ensemble
des fonctions constantes de R dans R. Montrer que F et C sont deux s.e.v. de E et que :
F ⊕ C = E.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 72

Exercice 2.3.7 Soit u ∈ L(E), où u est un K-e.v. Pour tout n ∈ N on note Kn = ker(un )
et In = im (un ).
1. Montrer que la suite (Kn )n∈N est croissante pour l’inclusion, alors que la suite
(In )n∈N est décroissante pour l’inclusion.
2. Soit n ∈ N. Montrer que si Kn = Kn+1 , alors pour tout k ∈ N, Kn+k = Kn . Montrer
que si In = In+1 alors : ∀k ∈ N, In+k = In .

Exercice 2.3.8 Soit f ∈ L(E), où E est un K-e.v. On suppose : f 2 − 5f + 6IdE = 0.


1. Montrer que : im (f − 3IdE ) ⊂ ker(f − 2IdE ) et im (f − 2IdE ) ⊂ ker(f − 3IdE ).
2. Montrer que : ker(f − 2IdE ) ⊕ ker(f − 3IdE ) = E.

Exercice 2.3.9 Soit E = C(R+ ; R) le R-e.v. des fonctions continues sur R+ à valeurs
dans R. Pour f ∈ E, on définit la fonction T f : R+ → R par : pour tout x ∈ R+ :

(T f )(x) = f (0)
R si x = 0
1 x
(T f )(x) = x 0 f (t)dt si x > 0

Montrer que T : f 7→ T f ainsi définie est un endomorphisme de E. Déterminer ker T


et im T (on montrera que im T est l’ensemble des fonctions g ∈ E, g ∈ C 1 (R∗+ ; R) et
limx→0 xg ′ (x) = 0).

Solution. Si g ∈ C 1 (R∗+ ; R) et limx→0 xg ′ (x) = 0, alors Ron pose f (x) = xg ′ (x) + g(x)
x
si x > 0 et f (0) = g(0). Alors f est continue et on a g = x1 0 f . 

Exercice 2.3.10 Soient E un K-e.v., (a,b) ∈ K2 tel que a 6= b, f ∈ L(E) tel que (f −
aIdE ) ◦ (f − bIdE ) = 0.
1. Montrer qu’il existe (λ,µ) ∈ K2 et des applications p,q ∈ L(E) tels que :

p2 = p, q 2 = q, p = λ(f − aIdE ), q = µ(f − bIdE ),f = bp + aq.

2. Pour tout k ∈ N∗ , calculer f k en fonction de p,q,k,a,b.

Solution. Distinguer les cas : (a = 0) ou (b = 0) ou (a 6= 0 et b 6= 0). f k = bk p + ak q


pour tout k ≥ 1. 

Exercice 2.3.11 Soient



E = (xn )n∈N ∈ RN ; ∀n ∈ N, xn+3 − xn+2 − xn+1 + xn = 0 ,

E1 = (xn )n∈N ∈ RN ; ∀n ∈ N, xn+1 + xn = 0 ,

E2 = (xn )n∈N ∈ RN ; ∀n ∈ N, xn+2 − 2xn+1 + xn = 0 .
Montrer que E1 et E2 sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires dans E.

Solution. Montrer : E R-e.v., E1 et E2 s.e.v. et E1 ∩ E2 = {0}. Soit x ∈ E, trouver


y ∈ E1 et z ∈ E2 tels que x = y + z. Alors nécessairement yn + zn = xn , −yn + zn+1 = xn+1
et yn − zn + 2zn+1 = xn+2 . En tirer yn et zn . 
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 73

Exercice 2.3.12 Donner un exemple d’application linéaire injective mais pas surjective
d’un espace vectoriel dans lui-même.
Solution. Dans R[X], f (P (X)) = XP (X). 
Exercice 2.3.13 Trouver pour tout n ≥ 3 un exemple de n sous-espaces vectoriels tels
que deux d’entre eux soient toujours en somme directe, mais pas trois d’entre eux.
Exercice 2.3.14 Déterminer tous les R-sous espaces vectoriels de R.
Exercice 2.3.15 Soient deux endomorphismes de E tels que f ◦ g = IdE . Montrer que
im (g ◦ f ) = im g, ker(g ◦ f ) = ker f et E = ker(g ◦ f ) ⊕ im (g ◦ f ). Montrer par un
exemple que g et f ne sont pas nécessairement inversibles.
Solution. Si x = g(y) ∈ im g, alors x = (g ◦ f ◦ g)(y). Si x ∈ ker(g ◦ f ), 0 = (g ◦ f )(x)
et composer par f . g ◦ f est un projecteur, donc somme directe du noyau et de l’image.
Sur R[X], g(P (X)) = XP (X) et pour n ≥ 1 f (X n ) = X n−1 , f (1) = 0. 
Exercice 2.3.16 Soit E un K-e.v. Soient p, q ∈ L(E) deux projecteurs. On suppose
que im p ⊂ ker q. Soit r = p + q − p ◦ q. Montrer que r est un projecteur. Montrer que
im r = im p ⊕ im q et ker r = ker p ∩ ker q.
Exercice 2.3.17 Soient p et q deux projecteurs.
1. Montrer que : ∀x ∈ E, p(x) = −x ⇒ x = 0E .
2. Montrer que : p + q est un projecteur, si et seulement si p ◦ q = q ◦ p = 0.
Solution. Si p + q est un projecteur, p ◦ q + q ◦ p = 0. On compose à gauche et à droite
par p, on a p ◦ q + p ◦ q ◦ p = 0 et p ◦ q ◦ p + q ◦ p = 0 et on soustrait : p ◦ q − q ◦ p = 0. 
Exercice 2.3.18 Soient u,v ∈ L(E). Montrer que : u ◦ v = u et v ◦ u = v, si et seulement
si u et v sont deux projecteurs de même noyau.
Solution. (⇒) u2 = u ◦ v ◦ u = u ◦ v = u, de même pour v. Si x ∈ ker u, v ◦ u(x) =
v(x) = 0.
(⇐) Soit x ∈ E. Alors x = y + v(z) où y ∈ ker u = ker v. Alors u(x) = u(v(z)) et
(u ◦ v)(x) = u(v 2 (z)) = u(v(z)). 
Exercice 2.3.19 Soient p,q deux projecteurs qui commutent (i.e. p ◦ q = p ◦ q).
1. Montrer que p ◦ q et p + q − p ◦ q sont des projecteurs.
2. Montrer que ker(p ◦ q) = ker p + ker q et im (p ◦ q) = im p ∩ im q.
3. En posant r = p + q − p ◦ q, montrer que im r = im p + im q et ker r = ker p ∩ ker q.
Exercice 2.3.20 Soit

F = (x,y,z,t) ∈ R4 , x + y + z + t = 0

et soit 
G = (x,y,z,t) ∈ R4 , x − y + z − t = 0 .
Donner une base de F et de G. F et G sont-ils supplémentaires dans R4 ? Déterminer
F ∩ G et F + G.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 74

Exercice 2.3.21 Soit E l’espace vectoriel des fonctions réelles continues sur [0,2]. Soit
F l’ensemble des fonctions de E qui sont affines sur [0,1] et sur [1,2]. Donner une base
de F .

Solution. Prendre

f (x) = x − 1 sur [0,1] et f (x) = 0 sur [1,2]

g(x) = 0 sur [0,1] et g(x) = x − 1 sur [1,2]


h(x) = 1 sur [0,2]


Exercice 2.3.22 Soient E un K-e.v., f ∈ L(E). On suppose que, pour tout x de E, la


famille (x,f (x)) est liée. Démontrer que f est une homothétie.

Solution. Prendre x,y dans E \ {0}. Si (x,y) libre, calculer f (x + y) = λx+y (x + y) =


λx x + λy y. Sinon y = αx et f (y) = λy αx = λx αx. 

Exercice 2.3.23 Soit E un espace vectoriel. Déterminer le centre de L(E), i.e. les élé-
ments de L(E) qui commutent avec tous les autres. On pourra admettre que tout sous-
espace vectoriel admet un supplémentaire.

Solution. Soit f dans le centre de L(E). Soit x ∈ E. Vect(x) admet un supplémentaire


F dans E; considérons alors p la projection sur Vect(x) parallèlement à F . f (x) = f ◦
p(x) = p ◦ f (x)im (p) = Vect(x). Donc f (x) est colinéaire à x. 

Exercice 2.3.24 Soit q un projecteur de L(E) où E est un R-espace vectoriel. Montrer


que Id + q est inversible.

Solution. L’inverse est Id − q/2. 

2.4 Espaces vectoriels de dimension finie


Exercice 2.4.1 Soit

F = (x,y,z,t) ∈ R4 , x + y + z + t = 0

et soit 
G = (x,y,z,t) ∈ R4 , x − y + z − t = 0 .
Déterminer la dimension de F et de G et donner une base de F et de G. F et G sont-ils
supplémentaires dans R4 ? Déterminer dim(F ∩ G) et F + G.

Exercice 2.4.2 Soit E l’espace vectoriel des fonctions réelles continues sur [0,2]. Soit F
l’ensemble des fonctions de E qui sont affines sur [0,1] et sur [1,2]. Donner une base de
F.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 75

Solution. Prendre

f (x) = x − 1 sur [0,1] et f (x) = 0 sur [1,2]

g(x) = 0 sur [0,1] et g(x) = x − 1 sur [1,2]


h(x) = 1 sur [0,2]


Exercice 2.4.3 Soient E un K-e.v., f ∈ L(E). On suppose que, pour tout x de E, la


famille (x,f (x)) est liée. Démontrer que f est une homothétie.

Solution. Prendre x,y dans E \ {0}. Si (x,y) libre, calculer f (x + y) = λx+y (x + y) =


λx x + λy y. Sinon y = αx et f (y) = λy αx = λx αx. 

Exercice 2.4.4 Soit E un espace vectoriel. Déterminer le centre de L(E), i.e. les élé-
ments de L(E) qui commutent avec tous les autres. On pourra admettre que tout sous-
espace vectoriel admet un supplémentaire.

Solution. Soit f dans le centre de L(E). Soit x ∈ E. Vect(x) admet un supplémentaire


F dans E; considérons alors p la projection sur Vect(x) parallèlement à F . f (x) = f ◦
p(x) = p ◦ f (x)im (p) = Vect(x). Donc f (x) est colinéaire à x. 

Exercice 2.4.5 Polynômes interpolateurs de Lagrange : soient a0 , . . . ,an (n + 1) réels 2


à 2 distincts. Pour 0 ≤ i ≤ n soit
n
Y X − aj
Pi (X) = .
a i − aj
j=0, j6=i

1. Pour i,j ∈ {0,1, . . . ,n} préciser Pi (aj ).


2. Montrer que (P0 ,P1 , . . . ,Pn ) est une base de Rn [X].
3. Soit f : R → R. Montrer qu’il existe un unique polynôme P ∈ Rn [X] tel que :

∀i ∈ {0,1, . . . ,n} , P (ai ) = f (ai ).

Quelles sont les coordonnées de P dans la base (P0 ,P1 , . . . ,Pn ) de Rn [X]?

Exercice 2.4.6 Soit n ∈ N∗ . Pour 0 ≤ k ≤ n soit Bk (X) = (X − 1)k (X + 1)n−k . Montrer


que (B0 , . . . ,Bn ) est une base de Rn [X].

Solution. Libre + cardinal. 

Exercice 2.4.7 Soit F = {(x,y,z) ∈ R3 , 2x + 3y − z = 0} et soit G = Vect(u) avec u =


(1,2,3). Montrer que F ⊕ G = R3 .

Exercice 2.4.8 Un espace vectoriel E est dit nœthérien si tote suite croissante E0 ⊂
E1 ⊂ . . . de sous-espaces vectoriels de E stationne. Montrer qu’un espace vectoriel est
nœthérien si et seulement s’il est de dimension finie.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 76

Solution. Si E est de dimension finie, la suite des degrés doit stationner, donc celle
des sev aussi.
Si E n’est pas de dimension finie, on construit une suite de sev qui ne stationne pas.
E0 = {0}, récurrence : il existe xn+1 ∈ E \ En , et En+1 = Vect(En ,xn+1 ). 

Exercice 2.4.9 Soit f ∈ L(E), où dim(E) = n. Montrer que :

ker f = ker f 2 ⇐⇒ im f = im f 2 ⇐⇒ E = im f ⊕ ker f.

Solution. Pour la première équivalence, utiliser la croissance des noyaux, la décrois.


des images et le thm du rang. Pour la seconde, si x ∈ im f ∩ ker f , x = f (y), donc
0 = f (x) = f 2 (y) et y ∈ ker f 2 = ker f , ainsi x = 0. Conclure avec la dimension. 

Exercice 2.4.10 Soit E un R-e.v. de dimension finie. Soit f ∈ L(E) telle que f 3 = f .
Montrer que E = im f ⊕ ker f et que f induit un automorphisme sur im f .

Exercice 2.4.11 Un automorphisme de R[X].


1. Pour tout n ∈ N montrer que

fn : Rn [X] → Rn [X]
P (X) 7→ P (X + 1) + P (X)

est un automorphisme de Rn [X].


2. En déduire que
f : R[X] → R[X]
P (X) 7→ P (X + 1) + P (X)
est un automorphisme de R[X].
3. Montrer que pour tout k ∈ N il existe un unique Ek ∈ R[X] tel que Ek (X + 1) +
Ek (X) = X k et que l’on a : ∀k ∈ N∗ ,Ek′ = kEk−1 .
4. Montrer que pour tout n ∈ N∗ et tout P ∈ R[X] on a :
n
X
f n (P ) = Cnk P (X + k).
k=0

Solution.
1. Si α racine de P , alors par récurrence pour tout n ∈ N , α + n est racine et donc P a
une infinité de racines. Autre méthode : utiliser le degré de P . Donc fn est injective,
est bijective par dimension.
2. Montrer que ker f = {0} et im f = R[X].
3. f est bijective. Puis dériver : Ek′ (X + 1) + Ek′ (X) = kX k−1 = kf −1 (X k−1 ) = kEk−1 .
4. Première méthode : récurrence. Deuxième méthode : poser g(P ) = P (X + 1). f =
IdE + g, donc
Xn
n
f = Cnk g k
k=0

et g k = P (X + k).
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 77

Exercice 2.4.12 Soit E de dimension finie égale à n. Soient u,v ∈ L(E) tels que u + v ∈
GL(E) et u ◦ v = 0. Montrer que rg(u) + rg(v) = n.

Solution. D’abord n = rg(u+v) ≤ rgu+rgv. Ensuite im v ⊂ ker u, donc rgv ≤ n−rgu


avec le thm du rang. 

Exercice 2.4.13 Soit E de dimension n. On dit que u ∈ L(E) est nilpotent si et seule-
ment s’il existe k ∈ N ∗ tel que uk = 0. Soit u ∈ L(E), nilpotent et non nul. Soit
p = min k ∈ N∗ ,uk = 0 . On a donc up = 0 et up−1 6= 0.
1. Montrer qu’il existe x ∈ E tel que la famille (x,u(x), . . . ,up−1 (x)) soit libre. En
déduire : p ≤ n.
2. Montrer que IdE − u ∈ GL(E) et déterminer (IdE − u)−1 . En déduire un polynôme
n
P ∈ K[X] tel que le degré de P soit n et P − P ′ = Xn! .
3. On suppose dans cette question que p = n. Montrer qu’il existe x ∈ E tel que
B = (x,u(x), . . . ,un−1 (x)) soit une base de E. Montrer que pour 1 ≤ k ≤ n on a :

ker f k = Vect un−k (x), . . . ,un−1 (x) .

En déduire rg(f k ) pour 1 ≤ k ≤ n.

Solution.
2. Pour trouver P considérer u : Rn [X] → Rn [X] définie par u(P ) =PP ′ . u est nilpo-
tente d’indice n + 1. Donc IdE − u est inversible et l’inverse v est nk=0 uk . Donc le
P
polynôme P recherché est nk=0 Xk! .
k

Exercice 2.4.14 Soit E de dimension n. Soit f ∈ L(E). En considérant

φ : ker f 2 → ker f
x 7→ f (x)

montrer que l’on a :


dim(ker f 2 ) ≤ 2 dim(ker f ).

Solution. Mq φ bien définie. Thm du rang : rgφ + dim ker φ = dim ker f 2 . Et im φ ⊂
ker f , donc rgφ ≤ dim ker f . Et ker φ = ker f 2 ∩ ker f = ker f . 

Exercice 2.4.15 Soit E de dimension n. Soient F et G deux sev de E. Montrer que l’on
a:
∃u ∈ L(E), im (u) = F et ker u = G ⇐⇒ dim F + dim G = dim E.

Solution. La réciproque est immédiate via le thm du rang. Si F ⊕ G = E, prendre u


la projection de E sur F parall. à G. Sinon soit F1 un supplémentaire de G dans E. Soit
p le projecteur sur F1 parall. à G. Soit q la dimension de F (qui est égale à celle de F1 ). Si
q = 0, p convient. Sinon soit B1 = (e′1 , . . . ,e′q ) une base de F1 et B = (e1 , . . . ,eq ) une base
de F que l’on complète en bases de E. Soit v t.q. v(e′k ) = ek et u = v ◦ p. u convient. 
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 78

Exercice 2.4.16 Soient E de dimension n, p ∈ L(E) tel que p2 = p. Soit

F = {f ∈ L(E), f ◦ p = p ◦ f } .

Montrer que F est un sev de L(E) isomorphe à L(im p) × L(ker p). En déduire la dimen-
sion de F , en fonction de n et du rang de p.

Solution. Si f ∈ F , f (im p) ⊂ im p et f (ker p) ⊂ ker p. Soit g ∈ L(im p) tq g soit la


restriction de f à im p, et h ∈ L(ker p) est la restriction de f à ker p. On note

Φ : F → L(im p) × L(ker p)
f 7→ (g,h)

Φ est linéaire.
Si f ∈ ker Φ, pour x ∈ E, x = x1 + x2 avec x1 ∈ im p et x2 ∈ ker p, alors f (x) = 0. Donc
f est nulle.
Φ est surjective. Si (φ,ψ) ∈ L(im p) × L(ker p), poser g = φ et h = ψ.
dim F = r2 + (n − r)2 . 

Exercice 2.4.17 Soit E un K-e.v. de dimension n. Pour u ∈ L(E) on définit

Φu : L(E) → L(E)
v 7→ u ◦ v

1. Montrer que l’application u 7→ Φu est un morphisme d’algèbres de L(E) dans


L(L(E)). Est-il injectif?
2. Soit u fixé dans L(E). Déterminer ker Φu et montrer que ker Φu est isomorphe à
L(E, ker u).

Solution.
1. Injectif car si pour tout v ∈ L(E), u ◦ v = 0, alors u = 0.
2. Immédiat.


Exercice 2.4.18 Soit E = R3 [X]. Pour tout ξ ∈ R soit fξ la forme linéaire sur E définie
par fξ (P ) = P (ξ).
1. Soient a,b,c,d ∈ R. Montrer que (fa ,fb ,fc ,fd ) est libre si et seulement si a,b,c,d sont
deux à deux distincts.
2. Montrer qu’il existe un unique (x0 ,x1 ,x2 ,x3 ) ∈ R4 tel que :
Z 1
∀P ∈ E, P (t)dt = x0 P (0) + x1 P (1) + x2 P (2) + x3 P (3).
0

Exercice 2.4.19 Soient E,F deux K-ev de dimension finie, (f,f ′ ) ∈ (L(E,F ))2 . Mon-
trer :
|rg(f ) − rg(f ′ )| ≤ rg(f + f ′ ) ≤ rg(f ) + rg(f ′ ).
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 79

Solution. Utiliser im (f + f ′ ) ⊂ im (f ) + im (f ′ ) pour la seconde inégalité. Puis


appliquer le résultat à (f + f ′ , − f ′ ) au lieu de (f,f ′ ). 
Exercice 2.4.20 Soient E de dimension finie et f ∈ L(E). Montrer que les trois asser-
tions suivantes sont équivalentes :
(i) f ∈ GL(E);
(ii) pour tout g ∈ L(E) : f ◦ g = 0 ⇒ g = 0;
(iii) pour tout g ∈ L(E) : g ◦ f = 0 ⇒ g = 0.
Solution. Il est clair que (i) ⇒ (ii) et (i) ⇒ (iii).
Pour mq (ii) ⇒ (i), on raisonne par contraposée. Si f 6∈ GL(E), comme E est de dimension
finie, ker f n’est pas réduit à zéro. Soit G un supplémentaire de ker f dans E. Soit g le
projecteur sur ker f parallèlement à G. Alors g 6= 0 car ker f 6= {0E } et comme im g ⊂
ker f , f ◦ g = 0.
Pour mq (iii) ⇒ (i), on raisonne de même. Comme im f 6= E (sinon f inversible), on
considère un supplémentaire G de im f dans E, et g est la projection sur G parall. à im f .
Alors g 6= 0 et g ◦ f = 0 car ker g = im f . 

2.5 Polynômes
Exercice 2.5.1 Trouver tous les P de C[X] tels que : (X 2 + 1)P ′′ − 6P = 0.
Solution. Soit n le degré de P . En regardant le terme de plus haut degré on obtient
n = 3. 
Exercice 2.5.2 Pour (m,n) ∈ (N\{0,1})2 , déterminer le quotient et le reste de la division
euclidienne de (X − 2)m + (X − 1)n − 1 par (X − 1)(X − 2), dans R[X].
Solution. Soit Q le quotient et R = αX + β le reste. En remplaçant X par 1 puis
2 dans (X − 2)m + (X − 1)n − 1 = (X − 1)(X − 2)Q + R on a (−1)m − 1 = α + β et
0 = 2α + β. On en déduit R = (1 + (−1)m+1 )(X − 2).
(X − 1)(X − 2)Q = (X − 2)m + (X − 1)n − 1 − (1 + (−1)m+1 )(X − 2)
= ((X − 2)m−1 − 1 + (−1)m )(X − 2) + ((X − 1)n − 1)
n−1
X
m−1 m
= ((X − 2) − 1 + (−1) )(X − 2) + (X − 2) (X − 1)k
k=0
n−1
X
= ((X − 2)m−1 − (−1)m−1 )(X − 2) + (X − 2) (X − 1)k
k=1
m−2
!
X
= (X − 1) (X − 2)j (−1)m−2−j (X − 2)
j=0
n−2
X
+(X − 2)(X − 1) (X − 1)k
k=0


CHAPITRE 2. ALGÈBRE 80

Exercice 2.5.3 Soient (a,b) ∈ K2 , tel que a 6= b, P ∈ K[X]; exprimer le reste de la


division de P par (X − a)(X − b) en fonction de P (a) et de P (b).

Exercice 2.5.4 Soit θ ∈ R. Montrer que pour n ∈ N∗ le polynôme

P (X) = X n+1 cos(n − 1)θ − X n cos nθ − X cos θ + 1

est divisible par B(X) = X 2 − 2X cos θ + 1. Quel est le quotient?

Solution. B a deux racines distinctes si θ 6= 0 modulo π. Si ce n’est pas le cas, on


vérifie que eiθ et e−iθ sont racines de P . Sinon soit 1, soit -1 est une racine double de B.


Exercice 2.5.5 Soit P ∈ C[X] tel que le degré de P soit supérieur ou égal à 1. On
suppose que P (X 2 ) = P (X)P (X − 1).
1. Montrer qu’alors les racines de P sont de module 1, puis que les seules racines
possibles de P sont j et j 2 .
2. Déterminer tous les polynômes solutions.

Solution. Soit Z l’ensemble des racines de P . Si a ∈ Z, alors P (a2 ) = P (a)P (a − 1),


donc a2 ∈ Z et par récurrence a2n ∈ Z pour tout entier n. Si |a| < 1, ceci donne
une infinité de racines et de même si |a| > 1. Donc a = 0 ou |a| = 1. Si 0 convient,
P (1) = P (0)P (1) = 0 et P (22 ) = P (2)P (1) = 0, donc 4 ∈ Z ce qui est impossible. Ainsi
Z ⊂ {a ∈ C,|a| = 1}. Et si a ∈ Z, alors a + 1 aussi, i.e. |a + 1| = |a| = 1. Alors a = j ou
a = j 2.
Donc P (X) = λ(X − j)k (X − j 2 )l . En calculant P (X 2 ) = P (X)P (X − 1) et en
identifiant les coeff de plus haut degré, λ = λ2 , d’où λ = 1. X 2 − j = (X − j 2 )(X + j 2 ). 

Exercice 2.5.6 Pour z ∈ C∗ et n ∈ N soient


1 1
R(z) = z + et πn (z) = z n + n .
z z
1. Vérifier : ∀n ∈ N∗ , πn+1 (z) = R(z)πn (z) − πn−1 (z).
2. Montrer que pour tout n ∈ N il existe un unique polynôme Pn à coefficients dans Z
tel que
∀z ∈ C∗ , πn (z) = Pn (R(z)).
3. Montrer que les racines de Pn sont réelles et dans [−2,2].

Exercice 2.5.7 Résoudre l’équation algébrique (x + 1)2n = (x − 1)2n où n ∈ N∗ , puis


calculer le produit des racines non nulles.

Solution. Les solutions sont xk = icotan kπ


2n
où 1 ≤ k ≤ 2n − 1. Ce sont les racines de
2n 2n
P (X) = (X + 1) − (X − 1) . On développe P :
n−1
X n−1
X
2p+1 2p+1 2p+1 2p
P (X) = 2C2n X = 2X C2n X .
p=0 p=0
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 81

Les relations coefficients-racines donnent que le produit des racines non nulles est :
1
C2n
(−1)2n−2 2n−1 = 1.
C2n


2iπ

Exercice 2.5.8 Soient a,b ∈ C et n ∈ N∗ . Soit ω = exp n
. Calculer
n
Y
(a + bω k ).
k=1
Qn
Solution. Pour tout z ∈ C, k=1 (z − ω k ) = z n − 1 et le produit fait an − (−1)n bn . 

Exercice 2.5.9 Soient a,b,c les racines de l’équation x3 + x2 + q = 0 où q est fixé dans
R∗ . Calculer
a2 + b 2 b 2 + c 2 a2 + c 2
+ + .
c2 a2 b2
Solution. σ1 = a + b + c = −1, σ2 = ab + bc + ac = 0, σ3 = abc = −q. Donc
S2 = a2 + b2 + c2 = 1. Ainsi la somme

S 2 − c 2 S 2 − b 2 S 2 − a2 1 1 1
S = 2
+ 2
+ 2
= 2 + 2 + 2 −3
c b a a b c
b 2 c 2 + a2 b 2 + a2 c 2 σ22 − 2abc(a + b + c)
= −3= −3
a2 b 2 c 2 σ32
2
= − −3
q


Exercice 2.5.10 Déterminer tous les triplets (z1 ,z2 ,z3 ) ∈ C3 tels que :

 |z1 | = |z2 | = |z3 |
z1 + z2 + z3 = 0

z1 z2 z3 = 1

(on pourra calculer z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 ).

Solution. z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 = z11 + z12 + z13 . Comme |z1 z2 z3 | = 1, on a : |z1 | = |z2 | =


|z3 | = 1 et 1/z1 = z1 . Ainsi z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 = z1 + z2 + z3 = 0. Donc z1 , z2 et z3 sont
racines du polynôme X 3 − 1. 

Exercice 2.5.11 Soit P un polynôme de C[X]. Montrer que toute racine de P ′ est bary-
centre à coefficients positifs des racines de P .
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 82

Q
Solution. Soit P = (z − zi ) et a une racine de P ′ . Si P (a) = 0, c’est fini, sinon

P ′ (a) X 1
0= =
P (a) a − zi
et en conjuguant
X a − zi
0= .
|a − zi |2


Exercice 2.5.12 Factoriser en produit de polynômes irréductibles dans R[X] :

X 5 − 1; X 6 + 1.

Solution. 1 est racine, factoriser par X − 1, puis dans le second facteur mettre X 2 en
facteur et reconnaitre un polynome du second ordre en X + 1/X
√ ! √ !
5 2 1− 5 2 1+ 5
X − 1 = (X − 1) X + X +1 X + X +1
2 2
√ √
X 6 + 1 = (X 2 + 1)(X 2 − 3X + 1)(X 2 + 3X + 1)


Exercice 2.5.13 Soit P ∈ R[X]; montrer que les deux propriétés suivantes sont équiva-
lentes :
1. ∀x ∈ R, P (x) ≥ 0;
2. ∃(A,B) ∈ R[X]2 , P = A2 + B 2 .

Solution. Remarquer que si P = A2 + B 2 et Q = C 2 + D2 , alors P Q = (AC + BD)2 +


(AD − BC)2 . Ensuite décomposer P en facteurs irréd. avec degP ≥ 1
N
Y M
Y
P (X) = λ (X − xi )αi (X 2 + pj X + qj ).
i=1 j=1

Alors λ > 0 et chaque αi est pair, sinon P changerait de signe en xi . Donc αi = 2βi . En
notant
N
√ Y
Q = λ (X − xi )βi
i=1
2
on a P = Q S et
  q 2
2 p j 2 1
X + p j X + qj = X + + 4qj − p2j .
2 2


Exercice 2.5.14 Soit n ∈ N∗ , soient A,B ∈ C[X] tels que degA = degB = n.
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 83

1. Montrer que les propositions (i) et (ii) sont équivalentes, avec :


(i) A et B ont une racine commune;
(ii) il existe U,V ∈ Cn−1 [X], (U,V ) 6= (0,0) t.q. AU + BV = 0.
2. Soient A = aX 2 + bX + c, B = dX 2 + eX + f dans C[X] tels que degA = degB = 2.
Soit
φ : C1 [X] × C1 [X] → C3 [X]
(U,V ) 7→ AU + BV
Montrer que φ est linéaire, écrire sa matrice M dans des bases à choisir, puis donner
une CNS sur M pour que A et B aient une racine commune.
Solution.
1. Si (i) vérifiée, A = (X − a)R, B = (X − a)S, alors AS − BR = 0. Si (ii) est vérifiée,
supposons que A et B n’aient aucune racine commune. Si a est une racine de A,
comme AU + BV = 0, a est une racine de BV . Comme a n’est pas une racine de
B, c’est une racine de V . Comme A admet n racines, V aussi, et V de degré n − 1.
Donc V est nul, ainsi que U , ce qui est impossible.
2. Soit B1 = ((1,0),(X,0),(0,1),(0,X)) une base de C1 [X] × C1 [X], et B2 la base cano-
nique de C3 [X]. Alors  
c 0 f 0
 b c e f 
M =  a b d e 

0 a 0 d
D’aprés la première partie, A et B ont une racine commune ssi il existe (U,V ) de
degré 1 tq AU + BV = 0 ssi le noyau de φ est non nul ssi M 6∈ GL4 (C).

Exercice 2.5.15 1. Donner une CNS sur (a,b) ∈ R2 et n ∈ N∗ pour que aX n+1 +
bX + 1 soit divisible par (X − 1)2 .
n

2. Donner une CNS sur n ∈ N∗ pour que X n + 1 soit divisible par X 2 + 1.


Solution.
1. Pour qu’il y ait divisibilité, il faut et il suffit que 1 soit racine double, i.e. P (1) =
P ′ (1) = 0, ce qui donne a + b = 1 et n = a.
2. Pour qu’il y ait divisibilité, il faut et il suffit que i et −i soient racine de X n + 1,
i.e. P (i) = 0 et P (−i) = 0. Comme P ∈ R[X], P (−i) = P (i) = P (i). Donc
P (−i) = 0 ⇐⇒ P (i) = 0. Donc in = −1, i.e. n congru à 2 modulo 4.


2.6 Fractions rationnelles


Exercice 2.6.1 Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction rationnelle
X5 + 1
F (X) = .
X 2 (X − 1)2
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 84

Solution. On a
a b c d
X +2+ 2
+ + 2
+ .
X X (X − 1) X −1
Pour trouver a et c, multiplier par X 2 et (X − 1)2 . On obtient a = 1 et c = 2. Ensuite
retrancher ce qu’on a obtenu pour trouver b et d :
1 2 2 1
X +2+ 2
+ + 2
+ .
X X (X − 1) X −1


Exercice 2.6.2 Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction rationnelle

X4 + X + 1
F (X) = .
X(X 2 + 1)3
Solution. On a
λ aX + b cX + d eX + f
F (X) = + 2 3
+ 2 2
+ 2 .
X (X + 1) (X + 1) X +1
Ensuite multiplier F par X pour trouver λ = 1. Calculer
1 −X 5 − 2X 3 − 3X + 1
F (X) − = .
X (X 2 + 1)3

Puis par divisions euclidiennes successives du numérateur par X 2 + 1, a = −2, b = 1,


c = 0, d = 0, e = −1, f = 0. 

Exercice 2.6.3 Décomposer en éléments simples dans R(X) la fraction


X
F (X) = .
X4 + X2 + 1
En déduire le calcul de n
X k
Sn = .
k=1
k4 + k2 + 1

Solution.  
1 1 1
F (X) = 2
− 2 .
2 X −X +1 X +X +1
Les racines de X 4 + 1 sont √j, −j, exp(iπ/3) et − exp(iπ/3). La
√ partie polaire pour j et
−j est j 2 /(2(j − 1)) = i/(2 3) et pour les deux racines −i/(2 3). 

Exercice 2.6.4 Montrer que la suite de terme général


n
X 1
Sn =
k=1
k(k + 1)(k + 2)

converge et déterminer sa limite.


CHAPITRE 2. ALGÈBRE 85

Solution.
1 1 1 1
F (X) = = + − .
X(X + 1)(X + 2) 2X 2(X + 2) X + 1

Exercice 2.6.5 Soit P ∈ R[X], de degré n ≥ 1, scindé sur R, à racines simples non
nulles x1 , . . . ,xn . Déterminer une relation entre P (0) et
n
X 1
.
i=1
xi P ′ (xi )

Solution. Considérer F (X) = 1/(XP (X)). On note


n
Y
P = a (X − xi ).
i=1

Alors n
λ X αi
F (X) = + .
X i=1
X − x i

Soit Q(X) = XP (X) : Q′ (X) = P (X) + XP ′ (X) et Q′ (xk ) = xk P ′ (xk ). Alors αk =


1/(xk P ′ (xk )). Pour déterminer λ, calculer XF (X) en zéro : λ = 1/P (0). Enfin
lim xf (x) = lim 1/P (x) = 0
x→+∞ x→+∞
Xn
= λ+ αi
i=1

ainsi n
X 1 1

=− .
i=1
xi P (xi ) P (0)

Exercice 2.6.6 Soient a 6= b deux réels. Décomposer
1
F (X) =
(X − a)n (X − b)n
en éléments simples, en appliquant la formule de Taylor à (x − a)n f (x) en a.
Solution. On peut écrire
n
X αi βi
F (X) = i
+
i=1
(X − a) (X − a)i
P
Si g(x) = (x − a)n f (x), g(x) = αi (x − a)n−i + ◦(x − a)n−1 en a. La formule de Taylor
donne aussi
X g (i) (a)
g(x) = (x − a)i + ◦(x − a)n−1
i!
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 86

puis on identifie
g (n−i) (a)
αi =
(n − i)!
Enfin par récurrence :

(n − k − 1)! 1
g (k) (x) = (−1)k
(n − 1)! (x − b)n+k

d’où n  
X (−1)n−i 1 (−1)i
i−1
F (X) = C
2n−i 2n−i−1 i
+
i=1
(a − b) (X − a) (X − b)i


Exercice 2.6.7 Décomposer en éléments simples dans R(X) :

3 3X 5 + 2X 4 + X 2 + 3X + 2 1
3
, ,
X +1 X4 + 1 Xn −1
Solution.
1 X −2 1 X 1 X
− 2 3X + 2 + √ √ − √ √
X +1 X −X +1 2 2 X2 − X 2 + 1 2 2 X2 + X 2 + 1
n−1
1 X exp(2ikπ/n)
n k=0 X − exp(2ikπ/n)

Pour le dernier on a
n−1
X αk
F (X) =
k=0
X − exp(2ikπ/n)
et il faut calculer (X − exp(2ikπ/n))F (X) en exp(2ikπ/n) :
n−1
Y n−1
2ikπ n−1 Y 2i(p − k)π
(exp(2ikπ/n) − exp(2ipπ/n)) = (exp( )) (1 − exp( ))
p=0, p6=k
n p=0, p6=k
n
n−1
Y
= exp(−2ikπ/n) (1 − exp(2isπ/n))
s=1
= exp(−2ikπ/n)[(X − 1)F (X)]−1

pour X = 1 et limX→1 (X − 1)F (X) = 1/n . 

Exercice 2.6.8 Pour tout n ∈ N soit un le nombre de triplets (a,b,c) de N3 vérifiant


a + 2b + 3c = n.
1 1
1. Montrer que pour tout n ∈ N le produit des trois fonctions x 7→ 1−x , x 7→ 1−x 2 et
1
x 7→ 1−x 3 admet un DL n (0) et exprimer les coefficients de ce DL en fonction de la
suite (un ).
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 87

2. Décomposer en éléments simples dans C(X) la fraction


1
F (X) = .
(X − 1)(X 2 − 1)(X 3 − 1)
λ
On vérifiera que la partie polaire relative au pôle j est X−j avec λ = 9j .
3. Effectuer un DLn (0) de chacun des termes de cette décomposition (pour obtenir un
1 1 1
développement de x 7→ (1−x) 2 et x 7→ (1−x)3 on pourra dériver celui de x 7→ 1−x ).

4. En déduire l’expression de un pour tout n ∈ N.

Solution.
P
1. Le DL est − uj xj .
2. On a
1 1
F (X) = = .
(X − 1)3 (X 2
+ 1)(X + X + 1) (X − 1) (X + 1)(X − j)(X − j 2 )
3

Au pôle j : j/9, au pôle j 2 : j 2 /9, au pôle −1 : −1/8. Ensuite on évalue en calculant


(X − 1)3 F (X) en 1, XF (X) en +∞, F (0).

j2 j 1 1 17
F (X) = + + − +
9(X − j 2 ) 9(X − j) 6(X − 1)3 4(X − 1)2 72(X − 1)
1

8(X + 1)
1 1 17 1 X +2
= 3
− 2
+ − − 2
6(X − 1) 4(X − 1) 72(X − 1) 8(X + 1) 9(X + X + 1)

3.
4.
1 
uk = 47 + 6(k 2 + 6k) + 9(−1)k + 8(j k + j 2k ) .
72


Exercice 2.6.9 Montrer qu’une fraction rationnelle à coefficients dans C non constante
prend toutes les valeurs complexes sauf peut-être une. Indication : raisonner par l’absurde
pour montrer qu’alors P et Q sont des constantes.

Solution. Soit R = P/Q écrite sous forme irréductible, et supposons qu’il y ait deux
valeurs λ et λ′ qui ne soient pas prises par cette fraction rationnelle. Si z n’est pas un pôle
de R, R(z) 6= λ, i.e. P (z) − λQ(z) 6= 0. Si z est un pôle de R, Q(z) = 0, et P (z) 6= 0 car R
est irréductible. Et donc on a aussi P (z)−λQ(z) 6= 0. Ainsi les polynômes P (z)−λQ(z) et
P − λ′ Q(z)qui ne s’annulent pas sur C sont des constantes a et b. En faisant la différence,
on obtient (λ′ − λ)Q = a − b, et Q est une constante. Puis P = a + λQ est aussi une
constante, ce qui montre que R est une constante. 
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 88

2.7 Matrices
Exercice 2.7.1 Soit A l’ensemble des matrices de la forme
 
a c b
 b a+c b+c 
c b a+c

avec (a,b,c) ∈ R3 . Montrer que A est un sev de M3 (R). Préciser la dimension de A. Soit
J la matrice suivante :  
0 0 1
J = 1 0 1 
0 1 0
Calculer J 2 et J 3 . En déduire que A est une sous-algèbre de M3 (R). Est-ce une algèbre
commutative?

Solution. J 3 = J + Id. 

Exercice 2.7.2 Soit  


1 1 1 1
 0 2 1 1 
A=
 0

0 3 1 
0 0 0 4
Montrer que A est dans GL4 (R) et déterminer A−1 .

Solution.  
1 −1/2 −1/6 −1/12
 0 1/2 −1/6 −1/12 
A−1 =
 0

0 1/3 −1/12 
0 0 0 1/4


Exercice 2.7.3 Soit a ∈ R,  


a 1 1
A= 1 a 1 
1 1 a
Soit f ∈ L(R3 ) canoniquement associée à A. Déterminer en fonction de a, ker(f ), im (f )
et rg(f ).

Solution. Déterminer le noyau. Si a 6= 1 et a 6= −2, alors ker(f ) = 0. Si a =


−2, ker(f ) = {x1 = 0; x2 = x3 } et im (f ) = {x1 + x2 + x3 = 0}. Si a = 1, ker(f ) =
{x1 + x2 + x3 = 0} et im (f ) = {x1 = x2 = x3 }. 

Exercice 2.7.4 Soit A ∈ Mp (R). On suppose que A2 + A = 2Id.


1. Montrer A est inversible. Que vaut A−1 ?
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 89

2. Montrer qu’il existe (αn ,βn ) ∈ R2 tel que

∀n ∈ N, An = αn Id + βn A.

3. Déterminer le reste de la division euclidienne de X n par X 2 + X − 2 et retrouver le


résultat précédent.

Solution.
1. A−1 = (1/2)(A + Id).
2. Par récurrence.
3. X n = Q(X)(X 2 + X − 2) + R(X), avec R(X) = aX + b, puis évaluer en 1 et en −2,
ce qui donne R(X) = ((−2)n − 1)X + (2 − (−2)n ).


Exercice 2.7.5 A tout couple (a,b) ∈ (R \ {1})2 , on associe la matrice


 
1 a b
M (a,b) =  0 1 − a 0 
0 0 1−b

1. Soit E = {M (a,b),(a,b) ∈ (R \ {1})2 }. Montrer que (E,×) est un groupe commutatif.


2. Résoudre dans E l’équation M 2 = Id.

Solution.
1.  
1 a + a′ − aa′ b + b′ − bb′
M (a,b)M (a′ ,b′ ) =  0 (1 − a)(1 − a′ ) 0 

0 0 (1 − b)(1 − b )
2. Dans E, si M (a,b)2 = Id, alors 2a − a2 = 2b − b2 = 0.


Exercice 2.7.6 Déterminer {M ∈ Mn (K), ∀N ∈ Mn (K), M N = N M }.

Solution. Multiplier par les matrices Eij , pour tout (i,j) ∈ {1, . . . ,n}2 .
 
a1i
AEij =  0 ... 0 
 
ani

seule la j-ème colonne n’est pas nulle;


 
0
Eij A =  aj1 . . . ajn 
0

seule la i-ème ligne n’est pas nulle. 


CHAPITRE 2. ALGÈBRE 90

Exercice 2.7.7 Montrer que les matrices suivantes sont inversibles et calculer leur in-
verse :  
  0 1 1 1
0 1 2  1 0 1 1 
 1 1 2 ,   1 1 0 1


0 2 3
1 1 1 0
Solution. Inverses :
 
 −2 1 1 1
−1 1 0 
 −3 0 2  , 1  1 −2 1 1 

3  1 1 −2 1 
2 0 −1
1 1 1 −2

Exercice 2.7.8 Pour tout n ∈ Z, calculer M n avec
 
0 0 1  
1 1
M =  1 0 0 , M =
0 2
0 1 0
Solution.  
0 1 0
M 2 =  0 0 1  , M 3 = Id,
1 0 0
 Pn−1 k n

n 1 k=0 2 = 2 − 1
M =
0 2n

Exercice 2.7.9 Soit n ∈ N \ {0,1}, (a,b) ∈ K2 ,
 
a b b b ...
 b a b b ... 
 
A= b b a b ...  ∈ Mn (K).
 
.. .. . . . . . .
. . . . .

Etudier l’inversibilité de A et calculer A−1 quand cet inverse existe.


Solution. • Première méthode : P P
AX = Y implique pour tout i 6= j, (a − b)(xi − xj ) = yi − yj et (a + (n − 1)b) xi = yi .
De là si a 6= b, alors pour tout j,
yj − yi
xj = xi + .
a−b
Ainsi pour tout i !
X yj − yi X
(a + (n − 1)b) nxi + = yj .
j6=i
a−b j
CHAPITRE 2. ALGÈBRE 91

Donc
  X 
(n − 1)(a + (n − 1)b) a + (n − 1)b
n(a + (n − 1)b)xi = 1+ yi + 1− yj .
a−b j6=i
a−b

i.e.
a + (n − 2)b nb X
n(a + (n − 1)b)xi = n yi − yj .
a−b a − b j6=i

Donc si a + (n − 1)b 6= 0, alors on a inversé la matrice.


Si a = b, A n’est pas inversible et est de rang 1, d’image {xi = xj }.
Si a = −(n − 1)b, A n’est pas inversible et est de rang n − 1.
• Deuxième méthode :
Si U désigne la matrice dont tous les coeff. sont égaux à 1, A = (a − b)Id + bU . Alors

A2 = (2(a − b) + nb)A − ((a − b)2 + nb(a − b))Id.

Exercice 2.7.10 Soit E un R-e.v. de dimension 3 et f ∈ L(E) \ {0} telle que f 2 = 0.


Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle la matrice de f est
 
0 0 0
 1 0 0 
0 0 0

Solution. f 2 = 0 implique im f ⊂ ker f . Plus le thm du rang : on a rgf =1 et


dim ker f = 2. Soit y 6= 0 t.q. y ∈ im f . Soit u t.q. y = f (u). f (u) est dans ker f ,
qu’on complète par e1 pour que (e1 ,f (u)) soit une base. Alors (u,f (u),e1 ) est une base qui
convient. 

Exercice 2.7.11 Soient n ∈ N∗ , (X1 , . . . ,Xn ) une famille libre dans Mn,1 (K). Pour
(i,j) ∈ {1, . . . ,n}2 , on note Aij = Xi t Xj . Etablir que (Aij )(i,j)∈{1,...,n}2 est libre.

Solution.
X X X
λij Aij = 0 =⇒ ∀k,0 = λij Xi Xjt Xk = λij (Xjt Xk )Xi (2.1)
ij ij ij
X
=⇒ ∀k,∀i, λij (Xjt Xk ) = 0. (2.2)
j

car les Xi forment une base. Donc pour tout i,


X
λij Xjt = 0 =⇒ ∀i,jλij = 0.
j


CHAPITRE 2. ALGÈBRE 92

Exercice 2.7.12 A tout P ∈ Rn [X], on associe le polynôme φ(P ) = X[P (X)−P (X −1)].
Montrer que l’on définit ainsi un endomorphisme φ de Rn [X]. Ecrire la matrice de φ dans
la base canonique de Rn [X]. Déterminer ker φ et im φ.

Solution. Soit A = (aij )0≤i,j≤n la matrice de φ. Alors ai0 = 0, aij = Cji (−1)j−i si
1 ≤ i ≤ j ≤ n et aij = 0 si i = 0 ou si i > j. Donc
 
0 0
A=
0 T
P
avec T matrice triangulaire supérieure inversible. Si P = λk X k ∈ ker φ, T (λ1 , . . . ,λn ) =
0. Donc ker φ = R0 [X]. On a φ(X k ) ∈ Vect(X, . . . ,X k ) pour k ≥ 1. Donc im φ ⊂
Vect(X, . . . ,X n ). Plus dimension via thm du rang. 

Exercice 2.7.13 Soit E un K-ev tel que dimE = n avec n ∈ N∗ . Soit f ∈ L(E). Montrer
que les propositions suivantes sont équivalentes :
1. im f = ker f .
2. n est pair et il existe une base B de E dans laquelle la matrice de f est de la forme
 
(0) A
M at(f,B) =
(0) (0)

avec A ∈ GLn/2 (K).

Solution. La réciproque est immédiate. Pour le sens direct, en utilisant le thm du


rang, n est pair. Soit (f1 , . . . ,fn/2 ) une base de im f . C’est aussi une base de ker f . Soit
(e1 , . . . ,en/2 ) t.q. fj = f (ej ). On prend pour base (e1 , . . . ,en/2 ,f1 , . . . ,fn/2 ). 

Exercice 2.7.14 Pour A = [aij ] ∈ Mn (K) on définit la trace de A notée tr(A) par
n
X
tr(A) = aii .
i=1

1. Montrer que tr est une forme linéaire sur Mn (K).


2. Montrer que : ∀A,B ∈ Mn (K), tr(AB) = tr(BA).
3. En déduire que si f ∈ L(E) où dimE=n, alors pour toutes bases B et B ′ de E on a :
tr(M at(f,B)) = tr(M at(f,B ′ )). Donc tr(M at(f,B)) ne dépend que de f . On note
tr(f ).
4. Si p est un projecteur, exprimer tr(p) en fonction de rg(p).

Solution.
1. tr est une application linéaire de Mn (K).
2. A calculer.
3. Matrices de chgt de bases. M at(f,B) = P M at(f,B ′ )P −1 .
4. tr(p) = rg(p).

CHAPITRE 2. ALGÈBRE 93

Exercice 2.7.15 Soient


     
0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
 −1 0 0 0   0 0 0 
1   0 0 −1 0 
A=  0  ,B = 
  ,C = 

.
0 0 −1 −1 0 0 0 0 1 0 0 
0 0 1 0 0 −1 0 0 −1 0 0 0

1. Vérifier : A2 = B 2 = C 2 = I, BC = −CB = A, CA = −AC = B et AB = −BA =


C où I est la matrice identité.
2. Montrer que H = {xI + aA + bB + cC; (x,a,b,c) ∈ R4 } est un corps non commuta-
tif.

Exercice 2.7.16 Calculer le rang des matrices suivantes :


 
1 1 1
 b + c c + a a + b  ,(a,b,c) ∈ K3
bc ca ab
 2 
a ab ab b2
 ab a2 b2 ab 
  2
 ab b2 a2 ab  ,(a,b) ∈ K
b2 ab ab a2
 
1 a 1 b
 a 1 b 1 
  2
 1 b 1 a  ,(a,b) ∈ R
b 1 a 1
 
1 1 1 1
 a b a b 