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La monnaie est un intermédiaire des échanges, elle s'est substituée au troc car
celui-ci présentait trois limites :
Le troc a donc été abandonné à partir du moment où les échanges sont devenus trop
nombreux, et il a fallu recourir à un bien intermédiaire accepté par tous: la monnaie. Son
utilisation aboutit à décomposer le troc en 2 opérations successives : un achat et une
vente.
Comme elle peut être conservée pour effectuer un achat ultérieur, la monnaie
permet de transférer du pouvoir d'achat d'une période à une autre.
Elle permet notamment :
⁃ de faire face au décalage pouvant exister entre le moment de la dépense et celui de
la perception des revenus
⁃ de constituer une réserve pour des dépenses imprévues ou pour profiter d'une
opportunité en matière de placement ou d'acquisition de biens.
Mais cette fonction de réserve de valeur n'existe vraiment que si la valeur
représentée par une certaine quantité de monnaie reste identique quelque soit le moment
où elle est utilisée. La monnaie a par ailleurs la propriété fondamentale d'être
parfaitement liquide, elle est immédiatement disponible pour acquérir des biens.
La monnaie a d'abord été constituée par des produits faisant l'objet d'importants
courants d'échanges et pouvant être aisément négociés. Puis ce sont les métaux dits
précieux (or et argent) qui, par leur qualité, vont prendre la relève et constituer pendant de
nombreuses années la monnaie la plus courante. Ces métaux présentent 4 qualités :
⁃ l'inaltérabilité: l'or et l'argent ne s’altérant pas au contact de l'air, ils peuvent être
stockés sans inconvénient.
⁃ la malléabilité: ils peuvent recevoir l'empreinte d'un symbole monétaire indiquant ainsi
leur poids ou leur qualité.
⁃ la densité: ils permettent de représenter une valeur importante sous un faible volume.
Avec l'évolution divergente des cours de ces deux métaux, le bimétallisme a été
progressivement abandonné au profit du monométallisme basé sur l'or. Mais sa
production, insuffisante pour couvrir les besoins en monnaie liés à l'accroissement des
échanges, a conduit à l'adoption d'autres formes de monnaies.
1. La monnaie fiduciaire
⁃ M3 représente les actifs très liquides (comptes à terme: certains titres de marché
monétaires, avoirs en devise, bons de caisse, dépôts à terme) et qui inclus M2
La création monétaire exogène est la partie la plus apparente mais aussi la plus
réduite de la création monétaire. Elle comprend la fabrication des pièces de monnaie
divisionnaires (par le Trésor Public) et celle des billets (par la BCE). L'objectif est de
mettre à disposition du public suffisamment de moyens de paiement liquide tout en
limitant au maximum les contrefaçons.
La BCE a donc le monopole de l'émission de billets de banque. Elle va ainsi créer
la monnaie pour trois usages principaux :
⁃ payer les devises étrangères procurées par les exportations ⁃ alimenter les banques
commerciales pour les besoins des retraits de leurs clients
⁃ alimenter les besoins de l’État qui finance son déficit par l'émission de bons du trésor
que les banques peuvent souscrire et revendre à leur tour à la Banque Centrale.
B. Le multiplicateur de crédit
Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale en accordant des
crédits à leurs clients. Chaque fois qu'une banque accorde un crédit à un agent
économique, il y a création monétaire car les moyens de paiement mis à disposition de
l'économie sont augmentés du montant des crédits.
Parallèlement, les agents disposent à tout moment des dépôts qu'ils ont dans leur
banque, en sachant qu'une faible part de ces dépôts sera retirée en monnaie fiduciaire.
Les sommes non retirées en billets permettent de servir de base à la mise en place d'un
autre crédit par la banque, permettant ainsi de multiplier les crédits et la création
monétaire. En agissant ainsi, les banques accordent des crédits sans avoir le financement
préalable. Elles multiplient ainsi l'offre de crédits, et lorsqu'elles ont besoin de se
refinancer, elles s'adressent à la Banque Centrale pour obtenir les fonds nécessaires. La
Banque Centrale va alors
fixer le coût du refinancement en proposant un taux d'intervention sur le marché
monétaire.
⁃ les banques sont tenues de mettre en réserve une partie des dépôts (réserves
obligatoires)
⁃ les crédits qu'elles peuvent accorder sont limités en fonction notamment des fonds
propres dont la banque dispose.
C. Le diviseur du crédit
Le remboursement d'un crédit correspond à une destruction de la monnaie créée.
Les banques doivent prendre en compte tous les remboursements prévues des crédits
qu'elles ont accordé car elles ont moins de possibilité de création de monnaie. Si le crédit
est remboursé par anticipation, la banque doit continuer à rembourser la Banque Centrale
alors qu'elle n'a plus les remboursements de son client. Cela les prive de ressources
futures, c'est notamment pour cette raison que les banques pénalisent les
remboursements anticipés des crédits (car ils n'apportent pas d'intérêts facturés).
Ils ont constaté que, désormais, les agents économiques recherchent une
diversification de leur patrimoine et que la monnaie est ainsi devenue un actif parmi
d'autres. Chaque agent économique choisit la combinaison qui permet de rapporter le
plus possible avec le minimum de risques.
Dans cette approche, la monnaie n’est pas neutre et une variation du taux d’intérêt va
influencer la demande de monnaie et donc l’investissement et la consommation, et donc
la demande d’emploi;
C. Les monétaristes
Les monétaristes (M. Friedman) se basent sur la notion de revenu permanent, qui
est le revenu raisonnablement prévisible par un agent économique compte tenu de ses
biens, de la structure de ses actifs financiers, et de son activité professionnelle. Ce
revenu influencera la demande de monnaie. Or, comme ce revenu est relativement stable,
l'évolution du taux d'intérêts n'aura aucune influence réduite sur la demande de monnaie.
Pour eux, la création monétaire aura un impact inflationniste si la monnaie est mise à
disposition facilement. C'est pourquoi elle doit être sévèrement contrôlée.
CONCLUSION
Les taux d'intérêt jouent aujourd'hui un rôle important dans la demande de
monnaie, en particulier quand ils sont élevés, car ils renchérissent le coût d'un
investissement. Ils doivent néanmoins être pris en compte en comparaison avec le taux
d'inflation pour pouvoir mieux en apprécier l'impact et donc le coût. L'impact de la
création monétaire est tel qu'il serait nécessaire de mettre en place un contrôle strict de
l'endettement tant des ménages et des entreprises que des États.