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L3-ELT-ELN/A Electronique de Puissance - Les convertisseurs AC/DC

Chapitre 1
Convertisseurs AC/DC - Les Redresseurs
1 -1 Définition
La fonction redressement consiste à transformer l’énergie des réseaux alternatifs en énergie sous la
forme continue. On utilise un convertisseur alternatif-continu pour alimenter un récepteur en
continu à partir du réseau de distribution alternatif. Le symbole synoptique de ce convertisseur est
donné ci-dessus :

1 -2 Applications
Les applications pour les lesquelles on doit fournir une alimentation en tension et courant continus
sont nombreuses dont la puissance continu mise en jeu varie de quelque centaine de Watts jusqu’à
des centaines de Mégawatts. Ces besoins sont autant domestiques qu’industriels, on peut citer :
 Les alimentations pour les télévisions, les ordinateurs
 Chargeurs de Batteries
 Les sous station à redresseurs pour la traction électrique
 ect…….

1 -3 Etude des montages redresseurs


Afin de simplifier l’étude des montages redresseurs, nous supposons que les éléments constituants
les différents montages, diodes et thyristors, sont des interrupteurs parfaits. En particulier, on
néglige la chute de tension à leurs bornes lorsqu’ils sont passants, et on considère que les courants
qui les traversent peuvent varier instantanément lors des commutations.
Souvent, ce sont les tensions monophasées ou triphasées des réseaux 50Hz qui sont redressées, mais
pour certaines applications, les redresseurs peuvent opérés avec plus de trois phases. Dans ce
chapitre, nous allons étudier seulement les redresseurs monophasés et triphasés.
Dans ce chapitre, nous allons tracer les formes de la tension et le courant redressés, la tension
inverse aux bornes des diodes et des thyristors ainsi les courants qu’ils les traversent.

1-3-1 Redressement monophasé


1-3-1-1 Redressement monophasé non commandé
Les redresseurs monophasés non commandé sont composés de diodes. La diode est un dipôle passif
polarisé. En électrotechnique, la diode est équivalente à un interrupteur unidirectionnel non
commandé.

Repère de la cathode

Fig1-1 Aspect de la diode Fig1-2 Symbole de la diode

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La figure 1-3 montre la caractéristique d’une diode parfaite. Dans toute l’étude, nous supposerons
que la diode est un interrupteur idéal qui se ferme quand la tension à ses bornes est positive et qui
s’ouvre dès que le courant cesse de circuler.

Fig1-3 Caractéristique d’une diode parfaite


On distingue trois types de montages à savoirs :

1-3-1-2 Redressement simple alternance


A/ Débit sur une charge résistive

A-1Schéma électrique

Le schéma de principe est simple, il comporte d’un transformateur monophasé de tension


secondaire Vs en série avec une diode débitant sur une charge de résistance R (comme le montre la
figure 1-4).
D
is ic

V1 Vs VD Uc

Fig. 1-4 Redresseur monophasé simple alternance alimentant une


charge
VD purement résistive

A-2 Analyse du fonctionnement

Nous commençons par écrire les lois de maille et d’ohm qui régissent dans le circuit électrique

La loi de maille : Vs-VD-Uc=0

La loi d’ohm : Uc=R.ic

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On retiendra Vs (t )  Vmax sin(  t ) avec Vmax  2Veff

A t=T/2 s → ic =0 A
La diode est bloquée
ic est en phase avec Uc

A t=0 s → ic =0 A

D passante La diode est bloquée


Uc=0V → VD=VS

VD =0 donc Uc =VS ic=0 A


Vs ≥0 →VD ≥0→D
commence à conduire
si le circuit est fermé ic =UC /R = VS /R Uc=0 V → VD=VS
(is=ic≥0 et ≥au iD=iS=ic
courant de maintien
de la diode)

A t=0 s le courant dans le circuit ic est nul (Charge résistive), donc la tension aux bornes de la
charges Uc est nulle aussi en conséquence la tension de la source alternatif est complétement
appliquée aux bornes de la diode D d’où nous avons : VD = Vs
Dès que la tension Vs est positive, la diode « D » est passante (de [0 T/2]). Ici la charge étant une
simple résistance, l’annulation de la tension Uc et du courant ic sont simultanés. Donc la diode
cesse de conduire au passage par zéro de la tension Uc.
En résumé : U (t )  V  V sin( t )
 c s max

D passante  U c (t ) Vs Vmax sin( t )
0t
T ic (t )   
 R R R
2 VD (t )  0

T D bloquée
U c (t )  0 V
t T 
2 ic (t )  0 A
V (t )  V (t )
 D s

A-3 Oscillogrammes

La figure 1-5 montre l’allure des formes de la les formes de la tension et le courant redressés, la
tension inverse aux bornes de la diode.

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Vs(V)
Alternance
positive
Alternance
négative
Vmax

t(s)

T T
D bloquée
D passante 2
Uc(V)
Vmax

Uc=Vs
Uc=0 t(s)

T T
2
Vmax ic(A) ic=Vs/R
R ic=0
t(s)

T T
VD(V) 2
VD=0 VD=Vs t(s)

T T
2
-Vmax

Fig .1-5 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge résistive

A-4 Etudes des tensions

Tension redressée Uc:

La tension redressée est toujours positive et de période T/2. D’où on peut écrire :
V sin  t t  0 T 2
U c (t )   max
0 t  T 2 T

La valeur moyenne de la tension redressée Uc Test donnée par :


T 2 T
U c (t )  U cmoy 
1
0 U (t ) dt 
1
V sin( t ) dt 
Vmax T
 cos(t ) 02
T 2
c max
T T 0

Vmax
U c (t )  U cmoy 

La valeur efficace de la tension redressée est :

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T
T 2
1 1
  c ( t )dt 
 V 2 max sin 2 ( t )dt
2 2
U ceff U
T 0 T 0
T

1 2 (1  cos( 2  t ))
2
V 2 max T 1 T
  V max dt  [( )  ((sin( 2  )  sin( 0))]
T0 2 2T 2 2 2

Vmax
U ceff 
2
Nous notons que les valeurs moyenne et efficace de la tension redressée est positive et dépend
uniquement de l’amplitude de la tension d’entrée.

Tension aux bornes de la diode :

La tension inverse maximale aux bornes de la diode est :

3
VD max  VS ( t  )   Vmax
2
Afin d’éviter le claquage de la diode, la tension inverse maximale doit être supérieure à la tension
maximale d’alimentation.

A-5 Etudes des courants

La présence de la diode impose un courant de signe constant.

La valeur moyenne du courant traversant la charge ic(t) est :


T
 T2 
1 1 1  U (t ) Vmax
ic (t )  I cmoy   ic (t ) dt    Vmax sin(  t )dt   c 
T 0 R T 0 R  .R
 
La valeur efficace du courant ic est :
T
T 2
1 2 1 1 2 U ceff Vmax
T 0 R T 0
I ceff  c (t ) dt  max sin ( t )dt  
2
i V
R 2 .R
Nous constatons que la valeur moyenne de ce courant dépend de la charge et de l’amplitude de la
tension d’alimentation.

Remarques

La valeur moyenne se mesure avec


 un voltmètre analogique (à aiguille) : magnétoélectrique (symbole : )
 un voltmètre numérique sur la position DC (continue, =)

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La valeur efficace se mesure avec :


 un voltmètre analogique ferromagnétique (symbole : )

 un voltmètre numérique dit RMS capable de mesurer la valeur efficace d’une tension de forme
quelconque ( RMS : Root (racine carré). Mean (valeur moyenne) Square (carré). Ce qui veut
dire que l’appareil mesure la vraie valeur efficace.

A-6 Facteur de forme et taux d’ondulation

Le facteur de forme F d’une grandeur ondulée est le rapport de la valeur efficace de la grandeur à
sa valeur moyenne pendant une période. Le taux d’ondulation τ est le rapport de la valeur efficace
de l’ondulation à la valeur moyenne de la grandeur
U ceff U cond
F , 
U cmoy U cmoy

Dans la pratique, c’est le coefficient τ qui le plus important, mais c’est le facteur de forme qui est le
plus facile à déterminer, soit expérimentalement, soit par calcul, et en déduire le taux d’ondulation
en utilisant la relation suivante :

  F ² 1

Dans ce cas le facteur de forme et le taux d’ondulation valent :

U ceff Vmax 2 
F 
U cmoy

Vmax 

2
 1,57 Et   F 2  1  1,21

B/ Débit sur une charge inductive

En électrotechnique, les charges ont souvent un caractère inductif. Dans ce cas le schéma électrique
devient celui de la Figure.1-6
is ic
R
V1 Vs Uc
L

Fig. 1-6 Redresseur monophasé simple alternance


alimentant une charge inductive

La loi de maille : Vs-VD-Uc=0


dic
La loi d’ohm : L  Ric  U c (t )
dt
B-1 Analyse du fonctionnement

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Quand la tension Vs devient positive, la conduction de la diode « D » continue jusqu’à t0 (l’instant


de blocage) où le courant s’annule. Donc sur une période de T, la conduction est de 0 à t0.
Nous avons donc :
VD=0 et Uc =Vs
Alors l’équation du courant est régit par l’équation différentielle suivante :
dic
L  Ric  U c (t )  Vs (t )  Vmax sin( t )
dt

Cette équation différentielle admet deux solutions :


t
di  L
Solution homogène : L H  Ri H  0  i H (t )  K .e  Avec  
dt R
Vs
Solution particulière: j.L.I p  R.I p  Vs  I p 
R  j.L
Avec :  Vmax
 Ip 
 R ²  ( L )²

  L
  actg ( )
 R
Ainsi, l’expression instantanée du courant ip(t) est :
Vmax
i p (t )  sin( .t   )
Z
Avec Z R ²  ( L )²

Et donc la solution générale est :


t
Vmax
ic (t )  iH (t )  iP (t )  K .e   sin( .t   )
Z
t
V
ic (t )  max sin(.t   )  Ke 
Z

Avec K est une constante qu’on peut déterminer avec les conditions initiales :

Vmax
t  0  ic (0)  0  K   sin( )
Z

Finalement l’expression du courant est :


t
V
ic (t )  max (sin(.t   )  sin( )e  )
Z

La figure 1-7 montre les allures de la tension et courants redressés. Dans le cas d’une charge
inductive, le courant ic s’annule en retard par rapport à la tension UC, noté t0 l’instant d’extinction
du courant. La diode est en conduction forcée de [T/2 à t0] d’où l’apparition de la partie négative

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de la tension Uc, même si la tension Vs est négative.


De [t0 T] donc la diode D est bloquée (polarisée en négative) on a donc : ic=0, Uc=0 et VD=Vs

Alternance
positive
Vs(V) Alternance
négative
Vmax

t(s)

T T
2
Uc(V)
Vmax

t0   0  t(s)

T T
2
ic(A)

t0   0  t(s)

T T
VD(V) 2
t0   0  t(s)

T T
2
-Vmax

Fig. 1-7 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge inductive

Les performances de ce circuit sont médiocres, car la tension redressée Uc ayant une partie
négative sa valeur moyenne est diminuée par rapport au cas d’une charge résistive. En effet, en
calculant Ucmoy, on trouve :
T t

  U c (t )dt   Vmax sin( t )dt  max 1  cos( 0 )  max


1 1 0 V V
U cmoy
T 0 T 0 2 
Avec θ0 est l’angle d’extinction du courant ( θ0 = ω.t0 )

Pour remédier à cet inconvénient, on ajoute une diode Dr dite « diode de roue libre » montée en
parallèle inverse avec la charge

C/ Débit sur une charge inductive avec diode de roue libre

La Figure 1-8 présente le circuit électrique d’un redresseur monophasé avec diode de roue libre
alimentant une charge inductif.

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D
iss ic

V1 VVss Dr Uc

Fig. 1-8 Redresseur monophasé simple alternance alimentant une


charge inductive
Maille I : Vs-VD-Uc = 0

Maille II : VDr+Uc = 0

La loi d’ohm : Ldic/dt +R ic = Uc

Analyse de fonctionnement :

Dans ce circuit les deux diodes D et Dr sont connectés à cathodes commune. Donc la diode
polarisée en positif est celle qui possède le potentiel de son anode le plus positif.

 De [0 T/2] la tension Vs >0 donc le potentiel de l’anode de D est plus positif par rapport à
celui de Dr. Ainsi, dès que la tension d’entrée est positive, la diode D rentre en conduction et la
diode de roue libre Dr reste bloquer.

U c (t )  Vs  Vmax sin(  t )
V (t )  0
 D
VDr (t )  Vs

 L dic  Ri  U  V sin(  t )
 dt c c max

La résolution de l’équation différentielle donne l’expression du courant ic(t) comme suit :


Vmax V
ic (t )  sin(  t   )  ( I c 0  max sin  )e t 
Z Z
Avec Ic0 est la valeur du courant ic à l’instant t=0s

 De [T/2 T] la tension Vs ≤0 donc le potentiel de l’anode de Dr devient le plus positif. Sachant


que le courant ic(à t=T/2) est non nul, alors Dr commence à conduire , formant ainsi la roue libre,ce
qui entraine le blocage de la diode D, le circuit devient :
U c (t )  0
V (t )  V


D s

VDr (t )  0

 L dic  Ri  0
La Roue libre 
 dt
c

T
(t  )
2

L’expression du courant ic est : i c (t )  I T e  Avec IcT/2 est la valeur du courant ic à


l’instant t=T/2. c
2

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Ainsi, l’énergie emmagasinée dans l’inductance est dissipée dans la résistance R et le courant i c
décroit librement à travers la roue libre.

La figure 1-9 présente l’oscillogramme des courants et des tensions. En effet, l’insertion de la diode
de roue libre a permis d’éliminer la partie négative de la tension Uc. On constate aussi qu’après
établissement d’un régime permanant, la conduction du courant est continue (le courant ic ne
s’annule jamais).

Vs(V)
Vmax
t(ms)
T/2 T

Uc(V)
Vmax

t(ms)

Ic(V)
Imax

Ic0 t(ms)

VD(V) t(ms)

-Vmax

D Dr D Dr

Fig. 1-9 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge inductive avec une diode de
roue libre

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1-3-1-3 Redressement double alternances


Nous trouvons deux types de circuit à savoir le redresseur P2 (simple voie) et le redresseur PD2
(double voie ou le pont de Graëtz).

A/ Redressement simple voie- P2 à diode

A-1 Schéma de principe :

Quand le secondaire du transformateur d’alimentation possède un point milieu (Figure 1-10), on


peut, en utilisant deux diodes, obtenir le redressement des deux alternances, ce qui augmente la
qualité des grandeurs redressées. L’analyse de fonctionnement est élaborée pour un débit sur une
charge inductive dont la valeur de l’inductance est assez suffisante pour considérer que le courant
constant donc la conduction est continue.

A-2 analyse de fonctionnement :

En utilisant un transformateur à point milieu, on obtient deux tensions sinusoïdales V1 et V2 de


même amplitude et déphasées entre elles de π.
V2 (t )  Vmax sin(t   )  Vmax sin t  V1 (t )

D1 i1 ic

Ip V1 R
Vp Uc
V2 L
i2

D2
Fig.1-10 Redresseur monophasé à point milieu

Les deux diodes D1 et D2 sont connectées à cathodes commune donc la diode passante est celle
qui possède le potentiel de son anode le plus positif. Alors nous pouvons déduire que :

 V1 >0 , V2 <0 : D1 possède le potentiel de son anode est le plus positif


 V2 >0 , V1 <0 : D2 possède le potentiel de son anode est le plus positif

La loi de mailles, nous donne les équations suivantes :

V1- VD1-Uc=0

V2- VD2-Uc=0

La loi ohm donne l’équation du courant :

dic
L  Ric  U c (t ) (Nous avons supposé que le courant est constant : Ic=Constant)
dt

 Quant 0<t< T/2 on a que V1 >0 , V2 <0 donc D1 est passante alors que D2 est bloquée :

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VD1(t)=0, Uc(t)=V1(t), VD2(t)= V2(t)-V1(t) = -2 V2(t) , ic(t)=i1(t)=Ic et i2(t)=0

 Quant T/2 <t< T on a que V2 >0 , V1 <0 donc D2 est passante alors que D1 est bloquée :

VD2(t)=0, Uc(t)=V2(t), VD1(t)= V1(t)-V2(t) = 2 V1(t) , ic(t)=i2(t)=Ic et i1(t)=0

On peut résumer les différentes phases de fonctionnement dans le tableau suivant :

Diode passante Tensions aux bornes des diodes Tension redressée

0<t< T/2 D1 VD1(t)=0 et VD2(t)= V2(t)-V1(t) Uc(t)=V1(t)


T/2 <t< T D2 VD2(t)=0 et VD1(t)= V1(t)-V2(t) Uc(t)=V2(t)

La figure 1-11 représente les formes des différentes grandeurs électriques du circuit à redressement
P2

Vs(V) V1 V2
Vmax
t(ms)
T
T
Uc(V) 2
Vmax
t(ms)
T T
VD1(V) t(ms)
2
T T
2
-2Vmax
VD2(V)
t(ms)
T T
2
-2Vmax
ic(A)
Ic
t(ms)
T T
iD1(A) 2
Ic
t(ms)
T T
iD2(A) 2
Ic
t(ms)
T T
ip(A)
Ic 2

t(ms)
T T
2
D1 D2 D1

Fig. 1-11 Chronogrammes des tensions et du courant pour un redressement double alternance avec
un transformateur à point milieu

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A-4 Etude des tensions

A-4-1 Tension redressée : La tension redressée est positive de période T/2.

 Valeur moyenne :
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :
T T
2 2
1 2 2Vmax
T 0 T 0
U c (t )  U cmoy  U (t ) dt  V sin(  t ) dt 

c max

 Valeur efficace: 2
T T
2 2
2 1
U ceff   c (t ) dt 
 V 2 max sin 2 ( t )dt  Veff
2
U
T 0 T 0

A-4-2 Tension aux bornes des diodes

 T
0  t  2  VD 2  V2  V1  2Vmax sin(  t )

T   t  T  V  V  V  2V sin(  t )
 2 D1 1 2 max

La tension inverse maximale que peut supporter les diodes bloquées :

VD1max  VD 2 MAX   2Vmax


A-5 Etude des Courants

Nous supposons que la charge est suffisamment inductive pour maintenir le courant de sortie
constant ic(t)=Icmax = Ic donc :
Les courants dans les diodes n’existent que lorsqu’elles sont passantes. La détermination des
courants primaires (amplitude et signe) passe par l’utilisation des lois relatives au transformateur
(théorème d’Ampère en particulier) en considérant le courant de magnétisation nul on a :

N1ip =N2i1 - N2i2


 Première demi-période : i1 = Ic et i2=0 donc ip = m Ic
(m =N2/N1 , rapport de transformation).

 Seconde demi-période : c’est l’inverse, donc ip = -m Ic.

Donc, le courant ip est alternatif non sinusoïdal (voir figure 1-11)

A-5-1 Courant dans les diodes :

 Courant moyen dans une diode (par exemple la diode D1) ID1moy : on a que iD1(t)=i1(t)

T
 T2 
1 1 2  I cmoy I c
I D1moy   iD1 (t )dt    iC (t )dt   
T0 2 T0 2 2
 
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 Courant efficace dans une diode (par exemple la diode D1) ID1eff :

T
 T2 
1 2 1 2 2  I
iD1eff  
T 0
i D1 (t )dt  
2 T 0 i c (t )dt   c
2
 

A-5-2 Facteur de puissance au secondaire du transformateur à point milieu :

Ps
Facteur de puissance du secondaire fps : f ps 
Ss
2Vmax
Puissance de la charge PCh : Ps  Pch  U cmoy * I c  Ic

Vmax I C
Puissance apparente secondaire Ss: S s  2 *Veff * iseff  2 * *  Vmax * I C
2 2
Et donc le facteur de puissance vaut :
2Vmax
* Ic
 
Ps 2
f ps    0.636
Ss Vmax * I c 

A-5-3 Facteur de puissance primaire du transformateur à point milieu :

L’expression du facteur de puissance primaire fp du transformateur à point milieu est donnée par la
relation :
Pp 2V
fp  Pp  Ps  max I c
Sp 
La puissance au primaire est donnée par :

Alors que la puissance apparente primaire Sp: S p  V peff * i peff

Sachant que la valeur efficace du courant primaire vaut : i peff  m * I c


V
Et la valeur efficace de la tension primaire est : V peff  eff  Vmax
m m 2

Et donc le facteur de puissance vaut :


2Vmax
* Ic
f ps 
Ps
  
2 2
 0.9
Ss Vmax
* m * Ic 
m* 2

B/ Redressement double voie - PD2 à diode

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Le transformateur à point milieu est un appareil encombrant et coûteux, on peut éviter son emploi
grâce au montage de pont de Graëtz (Figure 1-12).

B-1 Pont monophasé PD2 sur une charge résistive :

B-1-1 Schéma électrique :

Le redresseur PD2 comporte quatre diodes ; deux diodes à cathode commune et deux autre à anode
commune. La tension d’alimentation est fournie par le secondaire d’un transformateur :
Vs(t) =Vmaxsinωt
ic
iD1
D1 VD1 D2
isis
A UUcc
VVs s
B
D4 D3

Fig. 1-12 Redresseur monophasé double voie PD2 (Pont de Graëtz)

B-2 Principe de fonctionnement :

Les deux diodes D1 et D2 sont connectées à cathodes commune donc la diode passante est celle
qui possède le potentiel de son anode le plus positif.
Tandis que les diodes D3 et D4 sont regroupées à anodes commune donc la diode passante est
celle qui possède le potentiel de sa cathode le plus négatif.

C’est ainsi que, lorsque la tension Vs entre les deux fils de ligne est positive, ce sont les diodes D1
et D3 qui conduisent, tandis pour l’alternance négative, la conduction est assurée par les diodes D2
et D4.
Alors, dans le cas du redressement double alternance, il n’y a pas de problème de discontinuité dans
le cas des charges inductive ( le courant ne s’annule jamais ) .

 0 ≤ ωt ≤ π D1 et D3 sont passantes
VD1 = 0 et VD3 = 0 (interrupteurs fermés)
Vs – Uc= 0 Uc= Vs > 0 et is=ic

 0 ≤ ωt ≤ π D2 et D4 sont passantes
VD2 = 0 et VD4 = 0 (interrupteurs fermés)
-Vs – Uc= 0 Uc= -Vs > 0 , VD1=Vs
et is = - ic

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Les différentes phases de fonctionnement sont résumées dans le tableau suivant :


Intervalles Diode passante Tensions aux bornes des diodes Tension redressée
bloquées
0 t  D1, D3 VD2 = Vs, VD4 =- Vs Uc = Vs
   t  2 D2, D4 VD1 = Vs, VD3 = Vs Uc = -Vs

L’analyse des phases de conduction des diodes permet ainsi directement de tracer les formes
d’ondes des tensions et courants, représentes en régime établie sur la figure 1.13.
La tension de sortie est strictement positif et elle présente une fréquence d’oscillation deux fois
celle du réseau. La forme de Uc est loin être continue d’où la nécessité d’insérer un filtre capacitif.
Le courant traversant les enroulements secondaire du transformateur est alternatif mais très riche en
harmoniques (non sinusoïdale). On dit que les redresseurs non commandé sont des pollueurs du
réseau.

Alternance négative
Alternance positive
Vmax Vs(V)

θ(rd)

Uc(V) Alternance négative est redressée


Vmax

θ(rd)
π 2π
VD1(V) Uc θ(rd)

D1 D3 D2, D4 D1, D3

Ic(A)
Ic

θ(rd)

iD1(A)
Ic

iD2(A)

is(A)
+Ic

-Ic

Figure 1.13 Chronogrammes des tensions et des courants pour un pont de Graëtz

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L3-ELT-ELN/A Electronique de Puissance - Les convertisseurs AC/DC

B-3 Etude des tensions

B-3-1 Tension redressée

La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :


 
1 1 2Vmax

U c (t )  U cmoy  U ( ) d   V sin(  )d 
 
c max
0 0

La valeur efficace de la tension redressée Uc est donnée par :

 
1 1
U ceff  U ( )d  V sin 2 ( )d  Veff
2 2

 
c max
0 0

Dans ce cas le facteur de forme et le taux d’ondulation valent :

U ceff Vmax 2 
F    1,11 Et   F 2  1  0,48
U cmoy 2Vmax  2 2
On remarque que le taux d’ondulation s’améliore par rapport au redresseur simple
alternance

B-3-2 Tension aux bornes des diodes

0   t    VD 2  Vs  Vmax sin(  t ) , VD 4  Vs  Vmax sin(  t )



   t  2  VD1  Vs  Vmax sin(  t ), VD3  Vs  Vmax sin(  t )
La tension inverse maximale que peut supporter les diodes bloquées :

VD max   Vmax

B-4 Etude des Courants

Nous supposons que la charge est suffisamment inductive pour maintenir le courant de sortie
constant.
T T
i ² i (t )dt  c i  1, 2, 3, 4
I 1 I
 
1
I c max  I c , I imoy  ii (t )dt  c , I ieff 
T 2 T 2
0 0

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