Chapitre 1
Convertisseurs AC/DC - Les Redresseurs
1 -1 Définition
La fonction redressement consiste à transformer l’énergie des réseaux alternatifs en énergie sous la
forme continue. On utilise un convertisseur alternatif-continu pour alimenter un récepteur en
continu à partir du réseau de distribution alternatif. Le symbole synoptique de ce convertisseur est
donné ci-dessus :
1 -2 Applications
Les applications pour les lesquelles on doit fournir une alimentation en tension et courant continus
sont nombreuses dont la puissance continu mise en jeu varie de quelque centaine de Watts jusqu’à
des centaines de Mégawatts. Ces besoins sont autant domestiques qu’industriels, on peut citer :
Les alimentations pour les télévisions, les ordinateurs
Chargeurs de Batteries
Les sous station à redresseurs pour la traction électrique
ect…….
Repère de la cathode
La figure 1-3 montre la caractéristique d’une diode parfaite. Dans toute l’étude, nous supposerons
que la diode est un interrupteur idéal qui se ferme quand la tension à ses bornes est positive et qui
s’ouvre dès que le courant cesse de circuler.
A-1Schéma électrique
V1 Vs VD Uc
Nous commençons par écrire les lois de maille et d’ohm qui régissent dans le circuit électrique
A t=T/2 s → ic =0 A
La diode est bloquée
ic est en phase avec Uc
A t=0 s → ic =0 A
A t=0 s le courant dans le circuit ic est nul (Charge résistive), donc la tension aux bornes de la
charges Uc est nulle aussi en conséquence la tension de la source alternatif est complétement
appliquée aux bornes de la diode D d’où nous avons : VD = Vs
Dès que la tension Vs est positive, la diode « D » est passante (de [0 T/2]). Ici la charge étant une
simple résistance, l’annulation de la tension Uc et du courant ic sont simultanés. Donc la diode
cesse de conduire au passage par zéro de la tension Uc.
En résumé : U (t ) V V sin( t )
c s max
D passante U c (t ) Vs Vmax sin( t )
0t
T ic (t )
R R R
2 VD (t ) 0
T D bloquée
U c (t ) 0 V
t T
2 ic (t ) 0 A
V (t ) V (t )
D s
A-3 Oscillogrammes
La figure 1-5 montre l’allure des formes de la les formes de la tension et le courant redressés, la
tension inverse aux bornes de la diode.
Vs(V)
Alternance
positive
Alternance
négative
Vmax
t(s)
T T
D bloquée
D passante 2
Uc(V)
Vmax
Uc=Vs
Uc=0 t(s)
T T
2
Vmax ic(A) ic=Vs/R
R ic=0
t(s)
T T
VD(V) 2
VD=0 VD=Vs t(s)
T T
2
-Vmax
Fig .1-5 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge résistive
La tension redressée est toujours positive et de période T/2. D’où on peut écrire :
V sin t t 0 T 2
U c (t ) max
0 t T 2 T
Vmax
U c (t ) U cmoy
La valeur efficace de la tension redressée est :
T
T 2
1 1
c ( t )dt
V 2 max sin 2 ( t )dt
2 2
U ceff U
T 0 T 0
T
1 2 (1 cos( 2 t ))
2
V 2 max T 1 T
V max dt [( ) ((sin( 2 ) sin( 0))]
T0 2 2T 2 2 2
Vmax
U ceff
2
Nous notons que les valeurs moyenne et efficace de la tension redressée est positive et dépend
uniquement de l’amplitude de la tension d’entrée.
3
VD max VS ( t ) Vmax
2
Afin d’éviter le claquage de la diode, la tension inverse maximale doit être supérieure à la tension
maximale d’alimentation.
Remarques
un voltmètre numérique dit RMS capable de mesurer la valeur efficace d’une tension de forme
quelconque ( RMS : Root (racine carré). Mean (valeur moyenne) Square (carré). Ce qui veut
dire que l’appareil mesure la vraie valeur efficace.
Le facteur de forme F d’une grandeur ondulée est le rapport de la valeur efficace de la grandeur à
sa valeur moyenne pendant une période. Le taux d’ondulation τ est le rapport de la valeur efficace
de l’ondulation à la valeur moyenne de la grandeur
U ceff U cond
F ,
U cmoy U cmoy
Dans la pratique, c’est le coefficient τ qui le plus important, mais c’est le facteur de forme qui est le
plus facile à déterminer, soit expérimentalement, soit par calcul, et en déduire le taux d’ondulation
en utilisant la relation suivante :
F ² 1
U ceff Vmax 2
F
U cmoy
Vmax
2
1,57 Et F 2 1 1,21
En électrotechnique, les charges ont souvent un caractère inductif. Dans ce cas le schéma électrique
devient celui de la Figure.1-6
is ic
R
V1 Vs Uc
L
Avec K est une constante qu’on peut déterminer avec les conditions initiales :
Vmax
t 0 ic (0) 0 K sin( )
Z
La figure 1-7 montre les allures de la tension et courants redressés. Dans le cas d’une charge
inductive, le courant ic s’annule en retard par rapport à la tension UC, noté t0 l’instant d’extinction
du courant. La diode est en conduction forcée de [T/2 à t0] d’où l’apparition de la partie négative
Alternance
positive
Vs(V) Alternance
négative
Vmax
t(s)
T T
2
Uc(V)
Vmax
t0 0 t(s)
T T
2
ic(A)
t0 0 t(s)
T T
VD(V) 2
t0 0 t(s)
T T
2
-Vmax
Fig. 1-7 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge inductive
Les performances de ce circuit sont médiocres, car la tension redressée Uc ayant une partie
négative sa valeur moyenne est diminuée par rapport au cas d’une charge résistive. En effet, en
calculant Ucmoy, on trouve :
T t
Pour remédier à cet inconvénient, on ajoute une diode Dr dite « diode de roue libre » montée en
parallèle inverse avec la charge
La Figure 1-8 présente le circuit électrique d’un redresseur monophasé avec diode de roue libre
alimentant une charge inductif.
D
iss ic
V1 VVss Dr Uc
Maille II : VDr+Uc = 0
Analyse de fonctionnement :
Dans ce circuit les deux diodes D et Dr sont connectés à cathodes commune. Donc la diode
polarisée en positif est celle qui possède le potentiel de son anode le plus positif.
De [0 T/2] la tension Vs >0 donc le potentiel de l’anode de D est plus positif par rapport à
celui de Dr. Ainsi, dès que la tension d’entrée est positive, la diode D rentre en conduction et la
diode de roue libre Dr reste bloquer.
U c (t ) Vs Vmax sin( t )
V (t ) 0
D
VDr (t ) Vs
L dic Ri U V sin( t )
dt c c max
VDr (t ) 0
L dic Ri 0
La Roue libre
dt
c
T
(t )
2
Ainsi, l’énergie emmagasinée dans l’inductance est dissipée dans la résistance R et le courant i c
décroit librement à travers la roue libre.
La figure 1-9 présente l’oscillogramme des courants et des tensions. En effet, l’insertion de la diode
de roue libre a permis d’éliminer la partie négative de la tension Uc. On constate aussi qu’après
établissement d’un régime permanant, la conduction du courant est continue (le courant ic ne
s’annule jamais).
Vs(V)
Vmax
t(ms)
T/2 T
Uc(V)
Vmax
t(ms)
Ic(V)
Imax
Ic0 t(ms)
VD(V) t(ms)
-Vmax
D Dr D Dr
Fig. 1-9 Chronogrammes des tensions et du courant pour une charge inductive avec une diode de
roue libre
D1 i1 ic
Ip V1 R
Vp Uc
V2 L
i2
D2
Fig.1-10 Redresseur monophasé à point milieu
Les deux diodes D1 et D2 sont connectées à cathodes commune donc la diode passante est celle
qui possède le potentiel de son anode le plus positif. Alors nous pouvons déduire que :
V1- VD1-Uc=0
V2- VD2-Uc=0
dic
L Ric U c (t ) (Nous avons supposé que le courant est constant : Ic=Constant)
dt
Quant 0<t< T/2 on a que V1 >0 , V2 <0 donc D1 est passante alors que D2 est bloquée :
Quant T/2 <t< T on a que V2 >0 , V1 <0 donc D2 est passante alors que D1 est bloquée :
La figure 1-11 représente les formes des différentes grandeurs électriques du circuit à redressement
P2
Vs(V) V1 V2
Vmax
t(ms)
T
T
Uc(V) 2
Vmax
t(ms)
T T
VD1(V) t(ms)
2
T T
2
-2Vmax
VD2(V)
t(ms)
T T
2
-2Vmax
ic(A)
Ic
t(ms)
T T
iD1(A) 2
Ic
t(ms)
T T
iD2(A) 2
Ic
t(ms)
T T
ip(A)
Ic 2
t(ms)
T T
2
D1 D2 D1
Fig. 1-11 Chronogrammes des tensions et du courant pour un redressement double alternance avec
un transformateur à point milieu
Valeur moyenne :
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :
T T
2 2
1 2 2Vmax
T 0 T 0
U c (t ) U cmoy U (t ) dt V sin( t ) dt
c max
Valeur efficace: 2
T T
2 2
2 1
U ceff c (t ) dt
V 2 max sin 2 ( t )dt Veff
2
U
T 0 T 0
T
0 t 2 VD 2 V2 V1 2Vmax sin( t )
T t T V V V 2V sin( t )
2 D1 1 2 max
Nous supposons que la charge est suffisamment inductive pour maintenir le courant de sortie
constant ic(t)=Icmax = Ic donc :
Les courants dans les diodes n’existent que lorsqu’elles sont passantes. La détermination des
courants primaires (amplitude et signe) passe par l’utilisation des lois relatives au transformateur
(théorème d’Ampère en particulier) en considérant le courant de magnétisation nul on a :
Courant moyen dans une diode (par exemple la diode D1) ID1moy : on a que iD1(t)=i1(t)
T
T2
1 1 2 I cmoy I c
I D1moy iD1 (t )dt iC (t )dt
T0 2 T0 2 2
Mme R.Guedouani Page 13
L3-ELT-ELN/A Electronique de Puissance - Les convertisseurs AC/DC
Courant efficace dans une diode (par exemple la diode D1) ID1eff :
T
T2
1 2 1 2 2 I
iD1eff
T 0
i D1 (t )dt
2 T 0 i c (t )dt c
2
Ps
Facteur de puissance du secondaire fps : f ps
Ss
2Vmax
Puissance de la charge PCh : Ps Pch U cmoy * I c Ic
Vmax I C
Puissance apparente secondaire Ss: S s 2 *Veff * iseff 2 * * Vmax * I C
2 2
Et donc le facteur de puissance vaut :
2Vmax
* Ic
Ps 2
f ps 0.636
Ss Vmax * I c
L’expression du facteur de puissance primaire fp du transformateur à point milieu est donnée par la
relation :
Pp 2V
fp Pp Ps max I c
Sp
La puissance au primaire est donnée par :
Le transformateur à point milieu est un appareil encombrant et coûteux, on peut éviter son emploi
grâce au montage de pont de Graëtz (Figure 1-12).
Le redresseur PD2 comporte quatre diodes ; deux diodes à cathode commune et deux autre à anode
commune. La tension d’alimentation est fournie par le secondaire d’un transformateur :
Vs(t) =Vmaxsinωt
ic
iD1
D1 VD1 D2
isis
A UUcc
VVs s
B
D4 D3
Les deux diodes D1 et D2 sont connectées à cathodes commune donc la diode passante est celle
qui possède le potentiel de son anode le plus positif.
Tandis que les diodes D3 et D4 sont regroupées à anodes commune donc la diode passante est
celle qui possède le potentiel de sa cathode le plus négatif.
C’est ainsi que, lorsque la tension Vs entre les deux fils de ligne est positive, ce sont les diodes D1
et D3 qui conduisent, tandis pour l’alternance négative, la conduction est assurée par les diodes D2
et D4.
Alors, dans le cas du redressement double alternance, il n’y a pas de problème de discontinuité dans
le cas des charges inductive ( le courant ne s’annule jamais ) .
0 ≤ ωt ≤ π D1 et D3 sont passantes
VD1 = 0 et VD3 = 0 (interrupteurs fermés)
Vs – Uc= 0 Uc= Vs > 0 et is=ic
0 ≤ ωt ≤ π D2 et D4 sont passantes
VD2 = 0 et VD4 = 0 (interrupteurs fermés)
-Vs – Uc= 0 Uc= -Vs > 0 , VD1=Vs
et is = - ic
L’analyse des phases de conduction des diodes permet ainsi directement de tracer les formes
d’ondes des tensions et courants, représentes en régime établie sur la figure 1.13.
La tension de sortie est strictement positif et elle présente une fréquence d’oscillation deux fois
celle du réseau. La forme de Uc est loin être continue d’où la nécessité d’insérer un filtre capacitif.
Le courant traversant les enroulements secondaire du transformateur est alternatif mais très riche en
harmoniques (non sinusoïdale). On dit que les redresseurs non commandé sont des pollueurs du
réseau.
Alternance négative
Alternance positive
Vmax Vs(V)
θ(rd)
θ(rd)
π 2π
VD1(V) Uc θ(rd)
D1 D3 D2, D4 D1, D3
Ic(A)
Ic
θ(rd)
iD1(A)
Ic
iD2(A)
is(A)
+Ic
-Ic
Figure 1.13 Chronogrammes des tensions et des courants pour un pont de Graëtz
1 1
U ceff U ( )d V sin 2 ( )d Veff
2 2
c max
0 0
U ceff Vmax 2
F 1,11 Et F 2 1 0,48
U cmoy 2Vmax 2 2
On remarque que le taux d’ondulation s’améliore par rapport au redresseur simple
alternance
VD max Vmax
Nous supposons que la charge est suffisamment inductive pour maintenir le courant de sortie
constant.
T T
i ² i (t )dt c i 1, 2, 3, 4
I 1 I
1
I c max I c , I imoy ii (t )dt c , I ieff
T 2 T 2
0 0