Vous êtes sur la page 1sur 2362

«

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé
du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux,
de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon
prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle.
L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété
intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »

© Éditions Robert Laffont, S.A.S., Paris, 2017

EAN : 978-2-221-21927-0

Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.


Suivez toute l’actualité de la collection Bouquins
www.bouquins.tm.fr


PRÉFACE

En 2010 était publié le premier supplément du Guide des films dont la


dernière édition en trois volumes remontait à 2005. Un nouveau supplément
s’imposait six ans plus tard.
En 2010 599 films sont sortis dans les salles parisiennes et en province, 609
en 2011, 638 en 2012, 677 en 2013, 679 en 2014 et plus de 600 en 2015, autant
en 2016.
Il faut y ajouter les films commercialisés directement en DVD ou en Blue
Ray sans avoir été distribués en salle et quelques rares films proposés
uniquement à la demande.

En France des festivals nombreux (Cannes, Deauville, Amiens, Annecy,
Beaune, Biarritz, Bastia, Nantes…) présentent des films qui ne trouveront pas
ensuite de distributeurs.
Les chaînes de télévision programment souvent de vieilles bandes oubliées
ou jamais montrées.
Au total c’est plus de huit cents films nouveaux offerts au cinéphile, pendant
une année.
Pour ceux qui sont sortis en salle, l’Annuel du cinéma dresse un bilan
particulièrement précieux et incontournable, mais le cinéphile pressé ou le
simple curieux a besoin d’un guide, de maniement commode, qui ne retienne que
les œuvres importantes, notamment celles qui repasseront sur les chaînes de
télévision et les cinéclubs ou seront reproduites en DVD.
C’est aussi un rôle d’aide-mémoire qui est assigné à ce guide : titres
originaux ou noms d’acteurs. Sa supériorité sur Internet c’est qu’on peut le
feuilleter et découvrir ainsi des œuvres que l’on ignorait et que la curiosité ou
l’intérêt pousseront à rechercher.
Près de deux mille films sont analysés dans ce volume, l’essentiel de la
production des six dernières années, des grosses recettes aux œuvres d’art et
d’essai. Une large part est faite aux films anciens sortis à la télévision ou en
DVD chez Bach, Montparnasse ou Sidonis et absents dans les volumes
précédents. La plupart étaient inédits ou oubliés et ont été découverts ou
redécouverts ces cinq dernières années. On trouvera à la fin de ce livre un index
général recensant tous les titres analysés dans les cinq volumes, soit plusieurs
milliers de films, tout ce qui a compté, du point de vue occidental, dans l’histoire
du cinéma.
Ce livre a une dette envers l’Annuel du cinéma, les Fiches de Monsieur
Cinéma, le Dictionnaire passionné du cinéma de Laurent Dandrieu et les
comptes-rendus des revues spécialisées.
ONT COLLABORÉ À CE GUIDE

Erwan BARGAIN : E.B. Éric LEDRU : E.L.


Guy BELLINGER : G.B. Ombline LEY : O.L.
Claude BOUNIQ-MERCIER : C.B.M. Frank LIPSIK : F.L.
Florence BOUNIQ-MERCIER : F.B.M. Alexandre MILHAT : A.M.
François BOUNIQ-MERCIER : Fr. B.M. Jean-Claude MISSIAEN : J.C.M.
David CHANTERANNE : D.C. Ugo SCOTTO : U.S.
Nicolas CLENET : N.C. Emilie SILMAR : E.S.
Raphaël DELPARD : R.D. Serge SUR : S.S.
Charles EL YAZIGI : C.E.Y. Bernard TROUT : B.T.
Danièle GRIVEL : D.G. Jean TULARD : J.T.
Philippe d’HUGUES : P.H. Marin TULARD : M.T.
Gauthier JURGENSEN : G.J. Claude VALLENTE : C.V.
Roland LACOURBE : R.L. Anne VILLEPREUX : A.V.
NOTE TECHNIQUE

Liste des abréviations

Pays

Afghanistan : Afghan. Grande-Bretagne : GB


Algérie : Alg. Italie : Ital.
Allemagne : All. Japon : Jap.
Argentine : Arg. Kazakhstan : Kazakh.
Arménie : Arm. Kirghizistan : Kirghiz.
Australie : Austr. Philippines : Ph.
Belgique : Belg. Pologne : Pol.
Bulgarie : Bulg. Portugal : Port.
Canada : Can. Roumanie : Roum.
Danemark : Dan. Slovaquie : Slov.
Espagne : Esp. Tadjikstan : Tadj.
Etats-Unis : USA Thaïlande : Thaïl.
France : Fr.

Générique

Réalisateur : R. Chorégraphie : Chor.


Scénariste : Sc. Décorateur : Déc.
Dialoguiste : Dial. Maquilleur : Maq.
Directeur de la photographie : Ph. Effets spéciaux : Eff. Sp.
Monteur : Mont. Effets visuels : Eff. Vis.
Compositeur : M. Producteur : Pr.
Auteur de chansons : Ch. Interprètes : Int.

Les titres sont classés selon le même ordre que dans les volumes précédents.
Les dates sont celles du copyright quand il est connu, sinon ce sera la date du
tournage ou de la sortie en France.

L’index final renvoie aux cinq tomes du guide.
GUIDE DES FILMS
A

À BOUT PORTANT**
(Fr., 2010.) R. : Fred Cavayé ; Sc. : Fred Cavayé et Guillaume Lemans ;
Ph. : Alain Duplantier ; M. : Klaus Badelt ; Pr. : Gaumont ; Int. : Gilles
Lellouche (Samuel Pierret), Roschdy Zem (Hugo Startet), Gérard Lanvin
(Patrick Werner), Elena Anaya (Nadia Pierret). Couleurs, 85 min.
Un accident. La victime est ranimée par un aide-soignant, Samuel Pierret,
qui le fait transférer à l’hôpital, malgré l’intervention d’un tueur. Rentré chez lui,
Pierret est assommé et sa femme enlevée. S’il veut la revoir, il doit faire sortir de
l’hôpital le blessé, un gangster surveillé par la police. Pierret y parvient, mais
sans récupérer sa femme. En effet, un ripoux, le commissaire Werner, est mêlé à
l’affaire et fait accuser Pierret du meurtre d’un autre policier qu’il a lui-même
tué. Pierret sera disculpé par l’homme qu’il avait aidé à sortir de l’hôpital et
retrouvera sa femme.
Après le succès de Pour elle, Cavayé tourne un nouveau suspense,
particulièrement haletant et riche en rebondissements. En choisissant à nouveau
un homme ordinaire qui doit tout faire pour sauver celle qu’il aime, il confirme
son talent d’auteur de films à la Hitchcock.J.T.

A CAPELLA
(Han Gong-ju ; Corée du Sud, 2013.) R. et Sc. : Lee Su-jin ; Ph. : Jae-sik
Hong ; M. : KimTae-Sung ; Pr. : Kim Jung-Hwan ; Int. : Chun Woo-hee
(Han Gong-ju), Jung In-sun (Eun-hee), Lim So-Young (Hwa-ok), Lee
Yeong-ran (Madame Lee). Couleurs, 112 min.
La lycéenne Han Gong-ju est contrainte par la direction de son établissement
de changer d’école. Dans sa nouvelle ville, elle emménage chez la mère d’un de
ses professeurs. Mais qu’a bien pu faire cette jeune fille discrète, bien élevée et
bonne élève pour être ainsi éloignée de son lycée d’origine ? …
Le sujet (que nous ne révélerons pas ici pour ne pas le déflorer) est grave, la
construction habile et la vision très noire de la société sud-coréenne sans
concession. Mais pourquoi Lee Su-jin lance-t-il son « J’accuse ! » à la façon –
mutique – de son héroïne, excellente actrice au demeurant ? Quelques pincées
de lyrisme auraient relevé la sauce de ce plat goûteux mais au final trop
rallongé.G.B.

À CŒUR OUVERT
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Marion Laine ; Ph. : Antoine Héberlé ; Pr. : Thelma
Films ; Int. : Juliette Binoche (Mila), Edgar Ramirez (Javier), Hippolyte
Girardot (Marc), Bernard Verley (Masson), Amandine Dewasmes
(Christelle). Couleurs, 87 min.
Un couple de chirurgiens du cœur est fragilisé par l’alcoolisme du mari et la
grossesse de l’épouse. L’amour sera le plus fort.
Adaptation d’un roman de Mathias Enard, Remonter l’Orénoque. Le monde
de l’hôpital avec ses intrigues était en principe le thème central du film.
Malheureusement ce dernier donne plutôt l’impression d’adapter un roman de la
collection Harlequin. Juliette Binoche fait de son mieux pour sauver l’œuvre du
ridicule.J.T.

À COUP SÛR**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Delphine de Vigan ; Ph. : Antoine Monod ; M. : Pascal
Sangla ; Pr. : Épithète Films ; Int. : Laurence Arné (Emma Dorian), Éric
Elmosnino (Tristan Fersen), Didier Bezace (Paul), Valérie Bonneton (Béné
Dorian), Jérémy Lopez (Yann). Couleurs, 91 min.
Brillante journaliste, Emma apprend de son dentiste et amant qu’elle est un
mauvais coup au lit. Elle entend devenir « le meilleur ». Sa route croise celle de
Tristan, son collègue au journal, qui mène une enquête sur le marché du sexe et
qui est un séducteur né. Que va-t-il arriver ?
Brillante romancière, habituée des gros tirages, Delphine de Vigan se lance
derrière la caméra avec succès. L’intrigue est mince et la conclusion prévisible,
mais le ton enjoué, évitant le glauque dans certaines scènes, emporte l’adhésion.
Laurence Arné est merveilleuse et l’on salue, dans un petit rôle, François Morel.
Un film joyeusement déluré.J.T.

A DANGEROUS METHOD**
(A Dangerous Method ; GB, 2011.) R. : David Cronenberg ; Sc. :
Christopher Hampton ; Ph. : Peter Suschitzky ; M. : Howard Shore ; Pr. :
Lago Film et Prospero Picture ; Int. : Michael Fassbender (Jung), Viggo
Mortensen (Freud), Keira Knightley (Sabina Spielrein), Sarah Gadon
(Emma Jung), Vincent Cassel (Otto Gross). Couleurs, 99 min.
En 1904, à Zurich où la psychanalyse prend son essor, le psychiatre Carl
Jung a comme patiente une jeune Russe, Sabina Spielrein, atteinte d’hystérie.
Aux traitements de choc il substitue la méthode de son maître Sigmund Freud.
Progressivement Jung, qui attend pourtant un enfant de son épouse, se laisse
gagner par le charme de sa cliente. Elle devient sa maîtresse tout en entretenant
une correspondance avec Freud. Freud et Jung rompent et finalement Jung se
sépare de Sabina. Il revient à sa femme et consulte désormais chez lui. Il reverra
Sabina.
Tiré d’une pièce de Christopher Hampton, The Talking Cure, que l’auteur a
lui-même adaptée pour l’écran, le film de Cronenberg souffre de cette origine. Il
a déçu les admirateurs du metteur en scène qui attendaient une œuvre moins
sage, plus délirante. Les acteurs eux-mêmes dont l’admirable Keira Knightley,
semblent compassés, se contentant de débiter leurs tirades. Reste un témoignage
intéressant et sérieux sur les débuts de la psychanalyse et sur la rivalité entre
Freud et Jung.J.T.

A GIRL AT MY DOOR*
(Dohee-ya ; Corée du Sud, 2014.) R. et Sc. : July Jung ; Ph. : Kim Hyung-
seok ; M. : JangYoung-gyu ; Pr. : Lee Chang-don ; Int. : Doona Bae (Young-
nam), Kim Sae-ron (Do-hee), Song Sae-byeok (Yong-ha). Couleurs, 119 min.
Par mesure disciplinaire, la jeune commissaire Young-nam est mutée dans
un village côtier. Elle y croise Do-hee, une adolescente battue par son père. Un
soir, celle-ci vient se réfugier chez elle. Young-nam la recueille.
Young-nam est une étrangère dans cette communauté rurale où les ragots
vont bon train. À juste titre parfois, comme le révèle un scénario à tiroirs.
Images lumineuses d’un petit port de pêche où les immigrés sont exploités.
Transgression et violences sous une douceur apparente et inquiétante.C.B.M.

À JAMAIS**
(Fr., 2016.) R. : Benoît Jacquot ; Sc. : Julia Roy d’après Body Art de Don
DeLillo ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Alfama Films ;
Int. : Mathieu Amalric (Jacques Rey), Julia Roy (Laura), Jeanne Balibar
(Isabelle), Victoria Guerra (Marie). Couleurs, 86 min.
Le cinéaste Rey est partagé entre deux femmes : Isabelle, son interprète, et
Laura qui l’a supplantée et avec laquelle il vit en couple. Rey se tue dans un
accident et Laura, désormais seule, s’efforce de le faire revivre par tous les
moyens. Elle finit par s’en donner pleinement l’illusion.
Fantastique ? Psychologique ? Freudien ? Une œuvre insolite, mais
parfaitement maîtrisée. Superbe interprétation. Mais le personnage de Laura peut
irriter à force d’excès.
J.T.

À LA MERVEILLE
(To the Wonder ; USA, 2012.) R. et Sc. : Terrence Malick ; Ph. : Emmanuel
Lubezki ; M. : Hanan Townshend ; Pr. : Brothers K. Productions ; Int. :
Ben Affleck (Neil), Olga Kurylenko (Marina), Rachel McAdams (Jane),
Javier Bardem (le père Quintana), Tatiana Chiline (Tatiana). Couleurs,
112 min.
À Paris, Neil, un Américain, fait la connaissance de Marina, une
Ukrainienne. Ils s’aiment. Elle a une fille, Tatiana. Neil propose de les emmener
aux États-Unis. Marina voudrait épouser Neil mais celui-ci hésite. Leur ménage
bat de l’aile. Finalement Marina rentre en France avec Tatiana. Mais celle-ci
abandonne sa mère pour rejoindre son père aux Canaries. Seule et sans travail,
Marina revient auprès de Neil qui rompt avec sa dernière liaison, Jane. Ils se
marient mais, très vite, se disputent. Marina trompe Neil et finit par quitter les
États-Unis.
Un film sur les difficultés de l’amour et, en arrière-plan, de la foi que
représente le père Quintana, incarné de façon inattendue par Javier Bardem.
Mais comment s’intéresser à des personnages qui passent leur temps à hésiter, se
quittent et se retrouvent sans véritables motifs ? Ben Affleck et Olga Kurylenko
n’y peuvent rien, malgré leur beauté et leur talent, mais ils ne suscitent aucune
empathie. Nous sommes loin de The Tree of Life. De là l’échec de l’œuvre.J.T.

À LA POURSUITE DE DEMAIN*
(Tomorrowland ; USA, 2015.) R. : Brad Bird ; Sc. : Damon Lindelof et Brad
Bird ; Ph. : Claudio Miranda ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Walt Disney ;
Int. : George Clooney (Frank Walker), Britt Robertson (Casey Newton),
Hugh Laurie (David Nix), Tim McGraw (Eddie Newton). Couleurs,
125 min.
Frank Walker, inventeur de génie, assisté de la jeune Casey, se lance dans un
voyage dans un monde parallèle où rien n’est impossible.
Science-fiction à la Walt Disney où George Clooney s’efforce d’être
crédible en inventeur de machine à voyager dans le temps.J.T.

À L’AVEUGLE*
(Fr., 2012.) R. : Xavier Palud ; Sc. : Éric Besnard et Luc Besson ; Ph. :
Michel Amathieu ; M. : Laurent Couson ; Pr. : EuropaCorps ; Int. : Jacques
Gamblin (Lassalle), Lambert Wilson (Narvik), Raphaëlle Agogué (Héloïse),
Arnaud Cosson (Vermulen). Couleurs, 94 min.
Une jeune femme est assassinée à Paris. Le commandant Lassalle mène
l’enquête, assisté de son adjointe, Héloïse. Ses soupçons se portent sur un
accordeur de piano aveugle, du nom de Narvik. Soupçons renforcés après la
mort dans une explosion d’un magnat russe puis celle d’un videur. Lassalle
trouve le point commun : les trois victimes étaient liées à un agent des services
secrets pakistanais. Et c’est en Afghanistan que Narvik a perdu la vue alors qu’il
était membre des forces spéciales. Lassalle et Narvik s’affrontent…
Polar à la Hitchcock ? Thriller politique ? Affrontement entre deux grands
acteurs ? Le film hésite et mêle un peu tout. La fin déçoit.
J.T.

À L’OUEST DU PECOS*
(West of the Pecos ; USA, 1945.) R. : Edward Killy ; Sc. : Norman Houston
d’après Zane Grey ; Ph. : Harry J. Wild ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : RKO ;
Int. : Robert Mitchum (Pecos Smith), Barbara Hale (Rill Lambeth),
Thurston Hall, Harry Woods. NB, 92 min.
Le colonel Lambeth et sa filleRill, en route pour leur ranch du Texas, voient
leur diligence attaquée et leur convoyeur tué. Celui-ci a le temps de confier à son
ami Pecos Smith le soin de le venger.
Un western de série, remake d’un film ancien inspiré de Zane Grey, qui voit
les débuts de Robert Mitchum appelé à remplacer dans ces productions mineures
Tim Holt parti au service militaire. Oublié, West of the Pecos a été réhabilité par
Patrick Brion en 2015 dans sa série de DVD « Westerns de légende. »
J.T.

A MOST VIOLENT YEAR***


(A Most Violent Year ; USA, 2014.) R. et Sc. : J.C. Chandor ; Ph. : Bradford
Young et Robert Levi ; M. : Alex Ebert ; Pr. : Before the Door Productions
et Washington Square ; Int. : Oscar Isaac (Abel Morales), Jessica Chastain
(Anna Morales), Albert Brooks (Andrew Walsh), David Oyelowo (le
procureur Lawrence), Elyes Gabel (Julian), Alessandro Nivola (Peter).
Couleurs, 125 min.
À New York en 1981, des camionneurs travaillant pour l’entreprise
pétrolière d’Abel Morales sont agressés et les camions volés. Pourtant Morales
est résolu à acheter un terrain avec cuves pour étendre ses activités. Mais lui et
Anna, sa femme, sont menacés de poursuites pour fraude fiscale par le procureur
Lawrence. L’un des transporteurs, Julian, à nouveau attaqué, fait feu et la police
le traque. Du coup la banque refuse le prêt qu’elle allait lui consentir pour
l’acquisition du terrain. Morales se lance dans une série de démarches parfois
violentes pour obtenir l’argent. C’est alors qu’Anna lui révèle qu’elle a truqué
les comptes et mis de l’argent de côté. L’achat peut se faire. Julian, abandonné,
se donne la mort devant Morales. Qu’importe. Morales est devenu trop
important pour que le procureur Lawrence se lance dans de nouvelles poursuites.
Le film se situe en 1981, année où la violence atteignit son paroxysme à
New York. Magouilles d’hommes d’affaires, tueurs déjantés, prêts à tout pour
quelques dollars, policiers et juges corrompus : c’est dans ce contexte que
Chandor lance son héros, Abel Morales (magistralement interprété par Oscar
Isaac), un self-made man qui croit au rêve américain et veut développer son
entreprise sans concessions mais en prenant des risques financiers qui le
dépassent (l’achat d’un terrain pourvu de cuves). Il est Abel face aux Caïns de la
pègre. Mais il est plus complexe qu’il n’y paraît. Sa femme (Jessica Chastain est
excellente) le lui rappelle. Elle est plus réaliste, plus manipulatrice mais aussi
plus attachée à sa famille. C’est elle en définitive qui a le rôle positif.
Un grand film noir où Chandor confirme les qualités montrées dans Margin
Call.J.T.

À PERDRE LA RAISON**
(Fr., Belg., Lux., Suisse, 2012.) R. : Joachim Lafosse ; Sc. : Joachim Lafosse,
Thomas Bidegain, Matthieu Reynaert ; Ph. : Jean-François Hensgens ; Pr. :
Jacques-Henri Bronckart, Olivier Bronckart ; Int. : Emilie Dequenne
(Murielle), Niels Arestrup (le docteur André Pinget), Tahar Rahim
(Mounir), Stéphane Bissot (Françoise), Mounia Raoui (Fatma Pinget),
Redouane Behache (Samir). Couleurs, 111 min.
Murielle et Mounir s’aiment passionnément, se marient, ont quatre enfants.
Ce devrait être le bonheur mais…
Mais Mounir commet l’erreur d’installer Murielle sous le toit de son père
adoptif chez qui il vit depuis l’enfance et le couple devient vite totalement
dépendant de son « bienfaiteur ». Le temps passant, Murielle supporte de moins
en moins cette relation toxique…
Inspiré par l’affaire Geneviève Lhermitte, qui bouleversa la Belgique en
2007, le film profondément humain de Joachim Lafosse dissèque avec une
passion froide une terrible tragédie familiale, cherchant à comprendre les raisons
qui ont poussé une femme aimante et bonne mère à commettre un acte insensé et
non à la juger. Emilie Dequenne est bouleversante en mère courage et mater
dolorosa se muant en Médée et Niels Arestrup effrayant en père adoptif et beau-
père dont la générosité sans bornes se rembourse au prix fort.G.B.

À PLEINES MAINS*
(Fr., 1959.) R. : Maurice Régamey ; Sc. : Michel Lebrun ; Ph. : Paul
Coteret ; M. : Jean Bouchety ; Pr. : Donjon ; Int. : Georges Ulmer (Henri),
Françoise Saint-Laurent (Alice Lancourt), Jean Brochard (le commissaire
Marsay), Louis Seigner (l’inspecteur Toussaint). NB, 90 min.
Une jeune journaliste enquête sur un trafic de faux-monnayeurs et entraîne
son fiancé dans une fâcheuse aventure. Heureusement l’inspecteur Toussaint
veille.
Petite comédie policière qui vaut surtout pour Seigner et Brochard et pour le
scénario de Michel Lebrun grand maître du polar.
J.T.

À 14 ANS**
(Fr., 2014.) R, Sc. et Dial. : Hélène Zimmer, Ph. : Caroline Champetier ;
Pr. : Kristina Larsen ; Int. : Athalia Routier (Sarah), Galatéa Bellugi (Jade),
Najaa Bensaid (Louise). Couleurs, 90 min.
Automne, hiver, printemps, etc. C’est l’année du brevet pour les trois
copines. Elles ont quatorze ans, c’est l’âge où l’on se cherche, où l’on se trouve
parfois, entre révolte et soumission.
L’adolescence, mode d’emploi ? Plus qu’une fiction, c’est une approche
frontale, quasi documentaire, de cet âge difficile où l’on parle beaucoup plus
qu’on agit, où l’on s’interroge avec crudité sur la sexualité, où l’on fanfaronne
face aux copains/copines, où l’on cherche à s’émanciper des parents (d’ailleurs,
ici, peu présents). Le portrait de ces adolescentes paraît exact, même s’il n’en
présente qu’un échantillonnage limité. Qui oserait prétendre que c’est le plus bel
âge de la vie après avoir vu ce film à la réalité parfois violente – que tout parent
responsable devrait voir ?C.B.M.

A SCANNER DARKLY**
(A Scanner Darkly ; USA, 2006.) R. et Sc. : Richard Linklater ; Ph. : Shane
F. Kelly ; M. : Graham Reynolds ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Keanu Reeves
(Bob Arctor), Robert Downey Jr (James Barris), Winona Ryder (Donna
Hawthorne), Woody Harrelson (Ernie Luckman). Couleurs, 100 min.
En Californie, dans les années 2000, se développe la lutte contre la drogue.
Bob Arctor est un policier infiltré dans un groupe et qui reçoit mission de se
surveiller lui-même…
Le monde de Philip K. Dick est évoqué ici en prenant appui sur son roman
Substance Mort. C’est le portrait d’un policier qui sombre dans la schizophrénie.
Linklater, réalisateur indépendant, fait évoluer son action entre virtuel et réel,
remodelant et numérisant les corps de ses personnages. Un accord réussi entre le
parti pris esthétique du film et l’univers fou de Dick.J.T.

A TOUCH OF SIN**
(Tian Zhu ding ; Chine, 2013.) R. et Sc. : Jia Zhang-ke ; Ph. : Yuk Lik-wai ;
M. : Lim Giong ; Pr. : Xstream Pictures et Office Kitano ; Int. : Jiang Wu
(Dahai), Wang Baoqjang (San’er/Zhou San), Zhao Tao (Xiao Yu), Lanshan
Luo (Xiao Hui). Couleurs, 129 min.
San’er, sur une route de Chine, en moto, est arrêté par trois malfaiteurs ; il
les tue. Revenu dans sa ville natale, il abat un couple de riches. Un ouvrier,
Dahai, tue son patron qui mène grand train aux dépens de ses salariés. Xiao Yu,
réceptionniste dans un sauna, saigne un client qui l’a humiliée. Le jeune Xiao
Hui choisit la mort, faute de travail propre.
À travers quatre destins, Jia Zhang-ke nous propose une vision plutôt noire
de la Chine rongée par la corruption et la misère. Le titre renvoie au fameux A
Touch of Zen de King Hu (1971).J.T.

À TROIS ON Y VA**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Jérôme Bonnell ; Ph. : Pascal Lagriffoul ; M. : Mike
Higbee ; Pr. : Edouard Weil ; Int. : Anaïs Demoustier (Mélodie), Félix Moati
(Micha), Sophie Verbeeck (Charlotte), Patrick d’Assumçao (William),
Olivier Broche (un prévenu), Laure Calamy (la prévenue) Couleurs, 86 min.
Charlotte et Micha forment un jeune couple heureux. Or Charlotte tombe
amoureuse de Mélodie, une avocate. Micha, à son tour, aime Mélodie. Quant à
celle-ci, elle les aime tous deux avec autant de passion.
Voici le triangle amoureux revisité d’agréable façon. Ce qui ne pourrait être
qu’un banal vaudeville, devient un film d’une étonnante fraîcheur, grâce, entre
autres, à ses jeunes interprètes et à une mise en scène légère. Un nouvel art
d’aimer sans préjugés.
C.B.M.

A VERY ENGLISHMAN
(The Look of Love ; GB, 2013.) R. : Michael Winterbottom ; Sc. : Matt
Greenhalgh ; Ph. : Hubert Taczanowski ; M. : Antony Genn et Martin
Slattery ; Pr. : Revolution Film pour Film 4 ; Int. : Steve Coogan (Paul
Raymond), Anna Friel (Jean Raymond), Imogen Poots (Debbie Raymond),
Chris Addison (Tony Power). Couleurs, 101 min.
Parti de spectacles minables, Paul Raymond, à la faveur de la libération
sexuelle, dans les années 60, monte un club de strip-tease à Soho qui rencontre
un grand succès. Il fonde un magazine érotique à gros tirages. Devenu riche, il
n’a d’yeux que pour sa fille Debbie, sa femme l’ayant abandonné. Debbie veut
devenir chanteuse, mais c’est un échec. Elle doit soigner un cancer du sein, en
guérit, mais meurt d’une overdose. Raymond est seul, mais toujours aussi riche.
La vie d’une légende du Soho érotique, Paul Raymond qui fut un temps
l’homme le plus riche d’Angleterre en fondant son empire sur l’érotisme
(spectacles, journaux…) En fait d’érotisme, on a droit à l’histoire d’un père plein
de tendresse pour sa fille et qui met son argent à sa disposition. En vain. Elle
meurt, désespérée. La fin n’est même pas morale puisque Raymond est toujours
aussi riche. Mais seul. Steve Coogan donne un peu d’épaisseur à son personnage
et sauve le film.
J.T.

ABRAHAM LINCOLN :
CHASSEUR DE VAMPIRES*
(Abraham Lincoln : vampire hunter ; USA, 2012.) R. : Timur
Bekmambetov ; Sc. : Seth Grahame-Smith ; Ph. : Caleb Deschanel ; M. :
Henry Jackman ; Pr. : Tim Burton ; Int. : Benjamin Walker (Abraham
Lincoln), Dominic Cooper (Henry Sturges), Anthony Mackie (Will
Johnson), Mary Elizabeth Winstead (Mary Todd Lincoln), Rufus Sewell
(Adam). Couleurs, 105 min.
Abraham Lincoln voit sa mère mourir de la morsure d’un vieil homme. Il
jure de se venger. À l’âge adulte, il tue l’homme mais celui-ci ne meurt pas. Un
ami, Henry, lui révèle qu’il s’agit d’un vampire. Les deux amis se lancent dans
la chasse aux vampires. Puis Lincoln devient président des États-Unis et
découvre que Henry est lui aussi un vampire. Lincoln en apprend tous les
secrets. Lorsqu’éclate la guerre de Sécession les vampires entrent dans les rangs
de l’armée sudiste en formant une division particulière. Ils seront décimés grâce
aux balles d’argent anti-vampires.
Tim Burton, producteur de ce film extravagant qui nous propose une image
inattendue de Lincoln, a cru pouvoir renouveler ainsi le film d’épouvante. C’est
aux dépens de la figure mythique de Lincoln. De là l’échec du film. D’autant que
Benjamin Walker n’est pas un Abraham Lincoln qui emporte l’adhésion. Mais
Lincoln oublié, on a affaire à une honnête histoire de vampires.J.T.

ABSOLUTELY ANYTHING**
(Absolutely Anything ; GB, 2015.) R. et Sc. : Terry Jones ; Ph. : Peter
Hannan ; Eff. sp. : Bob Hollow ; Eff. vis. : Paddy Eason ; M. : George
Fenton ; Pr. : Bill and Ben et GFM ; Int. : Simon Pegg (Neil Clarke), Kate
Beckinsale (Catherine), Rob Riggle (Grant), Eddie Izzard (le proviseur) et
les voix de Robin Williams, Terry Jones, Michael Palin, John Cleese, Terry
Gilliam et Eric Idle (les extraterrestres). Couleurs, 85 min.
Les extra-terrestres découvrant la terre, jugent ses habitants médiocres et
décident de la détruire… à moins qu’un terrien, choisi au hasard, n’infirme leur
jugement. Neil, professeur et écrivain raté, amoureux de sa voisine Catherine
qu’il dispute à un officier, Grant, est choisi. Il dispose du pouvoir de faire tout ce
qu’il veut, mais il en dispose mal. Lassé, au moment où les extra-terrestres se
préparent à détruire la planète, Neil confie ses pouvoirs à son chien auquel il
avait donné la parole. Celui-ci s’en sert pour détruire le pouvoir des extra-
terrestres.
Le retour des Monty Python, ou du moins de Terry Jones derrière la caméra
et les autres en extra-terrestres. Cette comédie retrouve le charme des anciens
Monty Python, la dérision, le fantastique, le non-sens et un féroce humour. Jolie
performance de Simon Pegg.
J.T.
ABUS DE FAIBLESSE*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Catherine Breillat ; Ph. : Alain Marcoen ; M. : Didier
Lockwood ; Pr. : Flach Film ; Int. : Isabelle Huppert (Maud Schainberg),
Kool Shen (Vilko Piran), Laurence Ursine (Andy), Christophe Sermet
(Ezzé). Couleurs, 104 min.
Maud Schainberg, réalisatrice réputée, est victime d’un AVC qui la laisse
hémiplégique. Elle rencontre, par le biais d’une émission de télévision, Vilko,
jeune escroc repenti et pense à lui pour un prochain film. Il va profiter de sa
faiblesse pour lui soutirer de plus en plus d’argent.
Catherine Breillat met en scène sa propre aventure avec Christophe
Rocancourt qui a abouti à un procès qu’elle a gagné. On peut penser à d’autres
abus de faiblesse comme dans le cas de Mme Bettencourt. L’intrigue est mince
mais Isabelle Huppert la transfigure.J.T.

ACAB : ALL COPS ARE BASTARDS*


(ACAB : All Cops are Bastards ; Ital., 2011.) R. : Stefano Sollima ; Sc. :
Daniele Cesarano, Barbara Petronio, Leonardo Valenti ; Ph. : Paolo
Carnera ; M. : Mokadelic ; Pr. : Cattleya, Babe Film, Rai Cinema ; Int. :
Pierfrancesco Favino (Cobra), Filippo Nigro (Negro), Marco Giallini
(Mazinga), Andrea Sartoretti (Carletto), Domenico Diele (Adriano).
Couleurs, 112 min.
Le quotidien des brigades mobiles – équivalent italien des CRS –, fait de
confrontations à la violence urbaine, à l’excitation des supporters de football,
aux émeutes et aux actes fascistes des skinheads, dans la crainte permanente de
commettre une bavure ou d’être dénoncé par un collègue… La vie familiale des
brigadiers en fait logiquement les frais.
Tiré d’un livre écrit par le journaliste italien Carlo Bonini, ACAB : All Cops
Are Bastards est le premier long métrage du réalisateur Stefano Sollima. Il filme
ici avec efficacité le travail de ces policiers de base, métier qui a toujours eu du
mal à inspirer les artistes. Au centre de cette fiction, les forces de l’ordre ne sont
ni des brutes, ni des héros : seulement des hommes confrontés à la réalité du
maintien de l’ordre, au risque de la transgression.
G.J.

ACACIAS (LES)***
(Los Acacias ; Arg., Esp., 2011.) R. : Pablo Giorgelli ; Sc. : Salvador Roselli,
Pablo Giorgelli ; Ph. : Diego Poleri ; Pr. : Ariel Rotter, Veronica Cura, Alex
Zito, Pablo Giorgelli ; Int. : German de Silva (Rubén), Hebe Duarte
(Jacinta). Couleurs, 82 min.
Ruben, un routier transporte un chargement de bois d’acacias du Paraguay
vers Buenos-Aires. Son patron lui a demandé de prendre une passagère.
Lorsqu’elle arrive avec son bébé, il l’accueille froidement.
Caméra d’Or au festival de Cannes, c’est un magnifique premier film à la
réalisation minimaliste, road-movie sur un grand axe routier d’Amérique du Sud.
Quasi huis-clos dans la cabine du camion, peu de péripéties, peu de dialogues,
pas de musique (seulement le bruit monotone de la circulation et le
ronronnement du moteur)… Et pourtant l’attention ne se relâche pas, tendue par
l’approche de ces deux solitaires : elle est mère célibataire, lui vit seul. Ils ne se
livrent guère, on les découvre peu à peu. Un film aux beaux paysages
changeants, pétri d’humanité, avec deux interprètes d’une grande vérité – plus
un beau bébé joufflu !C.B.M.

ACCUSÉ, LEVEZ-VOUS**
(Life for Ruth ; GB, 1962.) R. : Basil Dearden ; Sc. : Janet Green, John
McCormack ; Ph. : Otto Heller ; M. : William Alwyn ; Pr. : Michael Relph
pour Allied Artists ; Int. : Michael Craig (John Harris), Patrick McGoohan
(docteur Jim Brown), Janet Munro (Patricia Harris), Paul Rogers (Hart
Davis), Malcolm Keen (le père de John), Norman Wooland (l’avocat de la
Couronne), Michael Bryant (Kent, l’avocat de la défense), Megs Jenkins
(Mrs. Gordon), John Barrie (Mr. Gordon). NB, 91 min.
Par conviction religieuse, John Harris a refusé à l’hôpital la transfusion de
sang qui aurait sauvé la vie de sa petite fille Ruth (huit ans) gravement
accidentée. Malgré la désapprobation de ses collègues, le docteur Brown,
agnostique, l’attaque en justice pour « cruauté envers enfant ayant entraîné la
mort ». Contre toute attente, Harris qui a fait la preuve de la droiture de sa
conscience, est acquitté. Mais pourra-t-il vivre avec la torture morale qui le
ronge ?
L’œuvre de l’honnête Basil Dearden – que l’on pourrait qualifier d’André
Cayatte britannique (c’est un compliment !) – a souvent montré de louables
préoccupations sociales. Opération Scotland Yard (1959) s’attaquait au racisme
dans la société anglo-saxonne, La Victime (1961) dénonçait, avec un indéniable
courage pour son époque, la condition difficile faite aux homosexuels. Accusé,
levez-vous analyse les tragédies auxquelles peut conduire la croyance religieuse
aveugle. Une grande partie de la critique s’est indignée devant le souci
d’objectivité avec lequel le cinéaste a abordé son sujet, faisant du responsable de
la mort de sa fille un homme honnête et profondément intègre : « Une prudence
que l’on aimerait voir céder devant la saine indignation que suscitent les
aberrations de la foi », écrivait Jacqueline Lajeunesse (dans « La Saison
Cinématographique 1964 ».). Mais c’est précisément ce qui fait toute la valeur
du plaidoyer : ne laisser à aucun moment place à l’indignation ou à la colère.
L’ambition avouée des auteurs était en fin de compte prononcée par le juge au
terme du procès : dans certains cas extrêmes, la promulgation d’une loi
permettant de limiter l’autorité parentale, de façon que les sociétés modernes
n’aient plus à faire face à de telles situations. Une œuvre rigoureuse, austère et
hautement estimable.R.L.

ACROSS THE UNIVERSE***


(Across the Universe ; USA, 2007.) R. : Julie Taymor ; Sc. : Dick Clement,
Ian La Frenais, Julie Taymor ; Ph. : Bruno Delbonnel ; M. : Elliot
Goldenthal, The Beatles ; Pr. : Suzanne Todd, Jennifer Todd, Matthew
Gross ; Int. : Evan Rachel Wood (Lucy Carrigan), Jim Sturgess (Jude), Joe
Anderson (Max Carrigan), Martin Luther McCoy (Jo-Jo), Nicholas Lumley
(Cyril). Couleurs, 134 min.
Dans les années 1960, Jude, jeune docker de Liverpool, se rend aux États-
Unis à la recherche de son géniteur. Il s’y éprend de Lucy, jeune fille de bonne
famille dont le fiancé a été tué au Vietnam. Le jeune couple se retrouve à New
York avec Max, le frère de Lucy devenu l’ami de Jude, au cœur des forces
tumultueuses qui secouent l’époque…
Film musical en hommage aux Beatles, « Across the Universe » se présente
comme un objet inattendu dans la filmographie de Julie Taymor, spécialiste de
Shakespeare à l’écran (Titus, La tempête, Le songe d’une nuit d’été), mais le
barde de Stratford et les Quatre Petits Gars de Liverpool ne sont-ils pas deux
facettes complémentaires du génie anglais ? Toujours est-il que, pour qui aime
les Beatles (et même pour les autres), ce film est un véritable enchantement en
ce sens qu’il saisit et restitue tout au long de la projection l’essence de leur art et
de leur quête de sens. On peut y entendre la bagatelle de trente chansons
harmonieusement intégrées à l’action, toutes interprétées – avec une sincérité
vibrante – par les acteurs du film. Avec comme particularité que chacune d’entre
elles est à la fois la chanson elle-même et quelque chose de différent (une
ballade d’amour hétéro chantée par une lesbienne, « Strawberry Fields »
métamorphosée en brûlot psychédélique anti-guerre du Vietnam digne de The
Wall, etc.). Le pari n’était pas gagné d’avance, loin de là. Julie Taymor et son
équipe de scénaristes, de musiciens et d’acteurs inspirés ont relevé le défi avec
panache.G.B.

ACT OF KILLING (THE)***


(The Act of Killing ; Dan., Norvège, GB, 2012.) R. et Sc. : Joshua
Oppenheimer ; Ph. : Carlos Mariano Arango de Montis, Lars Skree ; M. :
Niels Pagh Andersen, Janus Billeskov Jansen, Mariko Montpetit, Charlotte
Munch Bengtsen, Ariadna Fatjó-Vilas Mestre ; Pr. : Signe Byrge Sørensen ;
Int. : Anwar Congo (exécuteur en 1965), Herman Koto (gangster et leader
paramilitaire), Syamsul Arifin (gouverneur du Sumatra du Nord), Ibrahim
Sinik (éditeur de journaux), Yapto Soerjosoemarno (leader des Jeunesses
Pancasila), Safit Pardede (leader paramilitaire local), Couleurs, 116 min /
159 min (Director’s cut).
Rien ne résume mieux ce film, que son préambule : « En 1965, le
gouvernement indonésien a été renversé par la junte militaire. Tout opposant à la
dictature militaire pouvait être accusé d’être communiste : membre d’un
syndicat, fermier sans terre, intellectuel, personne d’ethnie chinoise. En moins
d’un an et avec le soutien de gouvernements occidentaux, plus d’un million de
« communistes » furent exécutés. L’armée se servit de gangsters et
d’organisations paramilitaires pour exécuter ces meurtres. Depuis, ces hommes
sont au pouvoir et continuent de persécuter leurs opposants. Quand nous avons
rencontré les meurtriers, ils se sont vantés de leurs actes. Pour mieux
comprendre, nous leur avons proposé de recréer les scènes de ces meurtres
comme ils le souhaitaient. Ce film suit ce processus et en expose les
conséquences. »
Peu d’œuvres sont capables de donner au public à la fois l’envie de rire et de
vomir. C’est le cas de The Act of Killing. Le film suit un personnage en
particulier : Anwar Congo, un gangster vieillissant, cinéphile, et qui, en 1965,
tua mille personnes à lui tout seul. Embarqués dans l’antre de la folie, nous
suivons les bourreaux dans leur délire : réaliser un film de fiction qui leur
rendrait hommage, qui raconterait toute la vérité sur leurs exploits de jeunesse. À
travers des situations rejouées ahurissantes de grotesque, sur le thème du
western, du film de gangster ou de la comédie musicale, nous observons cette
escouade de tueurs impénitents se faire grimer et jouer aux victimes, se pavaner
en montrant leurs trophées de chasse empaillés (« c’était peut-être le dernier ! »,
en parlant d’un animal en voie d’extinction), se glorifier d’avoir été les auteurs
de ce génocide, boudinés dans leur robes pailletées, dégoulinants de faux sang
écarlate. Méticuleusement, avec beaucoup de précision, ils expliquent leurs
méthodes meurtrières, apparemment inspirées de films hollywoodiens (« C’était
comme si on tuait dans l’allégresse ! »). Avec une insistance effrayante sur la
signification du mot « gangster » en indonésien, issu de l’anglais « free men ».
Comme le dit très justement l’un des personnages : « Ce sont les gagnants qui
définissent les crimes de guerre. Moi, je suis un gagnant, je fais mes propres
définitions ». N’attendez donc aucune histoire de rédemption, nulle justice ne
viendra soulager la réalité de cet enfer : ni procès, ni mémoriaux, simplement
des hommes qui reviennent sur leurs souvenirs avec une horrifiante banalité.
Probablement l’un des films les plus bouleversants qu’il ait été donné de voir,
The Act of Killing fait la lumière sur l’un des plus sombres chapitres de l’histoire
de l’humanité : le génocide impuni. Disponible en DVD.O.L.

ADIEU AU LANGAGE
(Fr., Suisse, 2014.) R. et Sc. : Jean-Luc Godard ; Ph. : Fabrice Aragno ; Pr. :
Vincent Maraval, Alain Sarde, Brahim Chioua ; Int. : Héloïse Godet
(Josette), Kamel Abdeli (Gédéon), Richard Chevallier (Marcus). Couleurs,
70 min.
« Une femme mariée et un homme libre se rencontrent. Ils s’aiment, se
disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons
passent. » (Godard)
Ne pas se fier au résumé ci-dessus qui ne correspond pas à la vision du film
tant il est restructuré, tant les images en 3 D (pourquoi pas ? même si ça paraît
inutile) explosent, tant les sons restent a-synchrones. C’est un film abscons,
expérimental, auquel on ne comprend rien, mais qui peut plaire aux
inconditionnels. Avec son pessimisme habituel, Godard continue de surprendre.
À 84 ans, il dit adieu au langage et sans doute au cinéma. Il a reçu le Prix du
Jury au Festival de Cannes en 2014. Son chien Roxy a obtenu le Prix spécial de
la Palme Dog (sic).C.B.M.
ADIEU BABYLONE*
(Fr., 2001.) R., Sc. et Ph. : Raphaël Frydman ; M. : Jimmy Cliff, Septeto
Nacional, Saian Supa Crew, …; Pr. : François Cuel ; Int. : Isild Le Besco
(Anouk), Emmanuel Faventines (Laurel), Raphaël Frydman (Tchang),
Stéphane Touly (Lola), Catherine Oudin (la mère), Frédéric Epaud (le
responsable de la livraison des pizzas). Couleurs, 81 min.
Laurel, jeune surveillant de lycée, plaque tout sur un coup de tête et prend un
aller simple pour Salvador de Bahia. Fascinée par cette échappée belle dont elle
a été témoin, Anouk, lycéenne de seize ans, prend à son tour un aller simple, à
destination du Mexique cette fois…
De facture très inégale, ce premier long métrage hésite entre des séquences
étirées et foutraques et d’autres remarquablement maîtrisées (comme la longue
descente de l’escalier par Laurel vue de deux points de vue différents). En
revanche, ce road movie atypique est constamment intéressant sur le plan
thématique, en ce sens qu’il met le rêve de l’ailleurs et de l’inconnu comme
exutoire à un présent routinier et étouffant à l’épreuve de la réalité. C’est fait
avec subtilité, sans tomber dans le naturalisme sordide ni dans le feelgood
mièvre. Frydman promène ainsi ses personnages (l’ingénue Isild Le Besco, le
timide et émouvant Emmanuel Faventines) dans un Brésil, un Mexique et des
États-Unis qui sortent des sentiers battus du tourisme de masse. Sans oublier un
troisième larron qui n’est autre que… le spectateur lui-même.
G.B.

ADIEU BERTHE
(L’ENTERREMENT DE MÉMÉ)***
(Fr., 2012.) R. : Bruno Podalydès ; Sc. : Bruno et Denis Podalydès ; Ph. :
Pierre Cottereau ; Pr. : Why Not ; Int. : Denis Podalydès (Armand
Lebrecq), Valérie Lemercier (Alix), Isabelle Candelier (Hélène Lebrecq),
Bruno Podalydès (Yvon Grinda), Michel Vuillermoz (Charles Rovier-
Boubet), Samir Guesmi (Haroun Tazziouf), Catherine Hiegel (Suzanne),
Pierre Arditi (le père d’Armand), Benoit Hamon (Vincent), Emelyne Bayart
(l’infirmière), Judith Magre (Mme de Tandevou), Michel Robin (Salvini),
Vimala Pons (Berthe). Couleurs, 100 min.
Armand, un pharmacien féru de magie, apprend la mort de sa grand-mère,
quelque peu oubliée. Alors que sa femme Hélène désire organiser les obsèques,
lui-même accompagné de sa maîtresse Alix, se rend dans la maison de retraite où
mémé est décédée ; dans ses papiers il découvre qu’elle eut autrefois un premier
et grand amour.
Alors qu’il est ici question de mort, de vieillesse, de rendez-vous manqués,
de lassitude conjugale, voici un film qui n’engendre pas la morosité. C’est drôle,
d’une observation très fine, empli de tendresse, de délicatesse, de poésie. Servi
par de merveilleux comédiens, jusque dans le moindre rôle, on rit et on s’amuse
avec ce petit bijou de comédie à l’humour noir.C.B.M.

ADIEUX À LA REINE (LES)***


(Fr., 2012.) R. : Benoît Jacquot ; Sc. : Benoît Jacquot et Gilles Taurand
d’après le roman de Chantal Thomas ; Ph. : Romain Winding ; Déc. Katia
Wyszkop ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : GMT, Les films du lendemain ; Int. :
Léa Seydoux (Sidonie Laborde), Diane Kruger (Marie-Antoinette), Virginie
Ledoyen (Gabrielle de Polignac), Xavier Beauvois (Louis XVI) Noémie
Lvovsky (Mme Campan), Michel Robin (Jacob Nicolas Moreau). Couleurs,
100 min.
Été 1789, Versailles. Sidonie Laborde est lectrice de Marie-Antoinette qui
l’apprécie. Mais la Révolution gronde, la Bastille tombe, des pamphlets circulent
contre la Reine accusée d’une liaison avec la princesse de Polignac.
L’émigration commence. La Reine veut sauver Gabrielle de Polignac. Celle-ci
va fuir mais dans la voiture c’est Sidonie qui prendra sa place tandis que la
princesse sera déguisée en servante. Sidonie accepte. Elle n’en tirera aucune
récompense.
Remarquable évocation de Versailles en juillet 1789 vu du côté du monde
des servantes d’après un roman qui eut le Prix Femina. Tout sonne juste, du
mépris à la peur, de l’arrogance à l’affolement d’un monde raffiné mais
condamné. La montée du mouvement révolutionnaire est parfaitement rendue.
Excellente interprétation essentiellement féminine.J.T.

ADMIRABLE CRICHTON (L’)**


(The Admirable Crichton ; GB, 1957.) R. : Lewis Gilbert ; Sc. : Vernon
Harris, d’après la pièce de sir James Matthew Barrie ; Ph. : Wilkie
Cooper ; M. : Douglas Gamley ; Pr. : Ian Dalrymple ; Int. : Kenneth More
(William Crichton), Diane Cilento (Eliza Tweeny), Cecil Parker (lord Henry
Loam), Sally Ann Howes (lady Mary), Martita Hunt (lady Brocklehurst),
Jack Watling (John Treherne), Peter Graves (lord Brocklehurst), Miles
Malleson (le vicaire), Eddie Byrne (le capitaine). Couleurs, 93 min.
Londres, 1905. Incarnation idéale du serviteur diligent et zélé, William
Crichton est le majordome de lord Loam et de ses trois filles, Mary, Catherine et
Agatha. Tout le monde s’embarque à bord du « Bluebell » pour une croisière
dans les Mers du Sud, mais le navire fait naufrage et les rescapés se retrouvent
sur une île déserte. Tandis que, petit à petit, s’estompent toutes les conventions
sociales, Crichton, grâce à son sens de l’organisation et son esprit d’initiative, va
s’affirmer comme le nouveau maître de la petite communauté et inverser la
hiérarchie communément admise, pour retrouver une société harmonieuse…
Après deux adaptations américaines, une muette de Cecil B. DeMille (en
1919) avec Gloria Swanson et une musicale de Norman Taurog (en 1934) avec
Bing Crosby, ce sujet typiquement britannique – « Les nécessités premières de la
vie suppriment les distinctions de classe entre lords et maîtres d’hôtel, ladies et
femmes de chambre » – se devait d’être mis en images par un prestigieux
réalisateur anglais. Servie, entre autres, par un savoureux duo d’acteurs à
l’inénarrable humour pince-sans-rire (Kenneth More et Cecil Parker), il s’agit
sans doute de la meilleure des trois. Rappelons que James Barrie est l’auteur du
fameux « Peter Pan ».R.L.

ADOPTE UN VEUF**
(Fr., 2016.) R. : François Desagnat ; Sc. : Jérôme Corcos, Catherine
Diament, François Desagnat, Richard Pezet, Romain Protat et Mathieu
Madenian ; M. : Fabien Cahen ; Pr. : Antoine Pezet et Jérôme Corcos, Nac
Films et Someci ; Int. : André Dussollier (Hubert Jacquin), Bérengère Krief
(Manuela Baudry), Arnaud Ducret (Paul-Gérard Langlois), Julia Piaton
(Marion Legloux), Nicolas Marié (Samuel Edlemann), Mathieu Madénian
(Arnaud), Vincent Desagnat (Roméro), Blanche Gardin (Rose), Panayotis
Pascot (Julien). Couleurs, 97 min.
Veuf et déprimé, Hubert suit les conseils de sa boulangère pour trouver une
aide ménagère. Mais une jeune étudiante, qui cherche à se loger dans Paris,
répond à une mauvaise annonce. Malgré la méprise, elle s’installe chez lui pour
quelques jours et lui suggère de prendre des colocataires pour occuper son grand
appartement désespérément vide. Mais les situations les plus loufoques
s’enchaînent…
André Dussollier, confronté à la jeune génération des comédiens (emmenée
par la pétillante Bérangère Krief et le sautillant Arnaud Ducret), trouve un rôle à
sa mesure. Tour à tour bougon et grand cœur, il incarne un bourgeois gagné par
les bons sentiments. Une bonne comédie, avec quelques belles répliques, ayant
connu un succès mérité.
D.C.

ADOPTÉS (LES)**
(Fr., 2011.) R. : Mélanie Laurent ; Sc. : Mélanie Laurent, Morgan Perez et
Chris Deslandes ; Ph. : Arnaud Potier ; Pr. : Bruno Levy ; Int. : Marie
Denarnaud (Marine), Denis Ménochet (Alex), Clémentine Célarié (Millie),
Mélanie Laurent (Luisa), Audrey Lamy (Clémence). Couleurs, 100 min.
Adoptée par Millie, quand elle avait dix ans, Marine est la sœur idéale de
Lisa. Les trois femmes forment une belle famille avec le petit Léo qu’a eu Luisa.
Mais Marine s’éprend d’Alex, critique gastronomique. Doit-elle se marier ? Elle
tombe enceinte et voilà qu’elle est renversée dans la rue. Elle meurt, mais laisse
un bébé, Émilie. Ses cendres sont dispersées dans la neige.
Premier film d’une excellente actrice qui se voudrait aussi réalisatrice après
avoir tourné avec les grands. Pari en partie tenu, de l’aveu de la critique. Une
première partie enlevée et surprenante (trois jolies femmes sans homme) puis le
ton change et la comédie amoureuse se transforme en mélodrame. On peut, au
choix, être touché ou déçu par la fin. Mais les débuts sont prometteurs.J.T.

ADVENTURES
OF CAPTAIN MARVEL**
(Adventures of Captain Marvel ; USA, 1941.) R. : John English et William
Witney ; Sc. : Ronald Davidson, Norman S. Hall, Arch B. Heath, Joseph
Poland et Sol Shor ; Ph. : William Nobles ; M. : Cy Feuer ; Pr. : Republic ;
Int. : Tim Tyler (captain Marvel), Frank Coghlan Jr. (Billy Batson),
William Benedict (Whitey Murphy), Louise Currie (Betty Wallace), Robert
Strange (John Malcolm), Harry Worth (Luther Bentley). NB, serial (12
épisodes).
En pleine jungle du Siam, l’expédition de John Malcolm découvre un
fabuleux appareil composé de cinq lentilles géantes qui, réunies et traversées
d’un faisceau lumineux, transforment tout en or, mais engendrent aussi un rayon
mortel. Les cinq scientifiques reçoivent chacun une lentille. Alors qu’ils sont
revenus aux États-Unis, un mystérieux criminel, qui se fait appeler le Scorpion,
leur dérobe, tour à tour, à chacun leur lentille. C’est alors que se dresse contre lui
le journaliste Billy Batson, qui a reçu d’un vieux sage la faculté, en prononçant
le mot magique « Shazam », de se transformer en Captain Marvel…
Par la perpétuelle invention des péripéties et l’humour constant qui les
accompagne, l’un des meilleurs serials de J. English et W. Witney. Et aussi le
premier super-héros de l’histoire du cinéma. Édité par Fawcett Publication et
dépassant « Superman », « Captain Marvel », vendu à un million d’exemplaires
mensuels, fut le super-héros le plus populaire auprès des teenagers des années
quarante. Redécouvert grâce à la vidéo.R.L.

ADVENTURES OF SMILIN’ JACK**


(USA, 1942.) R. : Ray Taylor et Lewis Collins ; Sc. : Morgan B. Cox,
d’après la bande dessinée de Zack Mosley ; Ph. : William Sickner ; M. :
Milton Rosen ; Pr. : Ford Beebe pour Universal ; Int. : Tom Brown
(« Smilin » Jack Martin), Rose Hobart (Fräulein Von Teufel), Edgar
Barrier (Tommy Thompson), Majorie Lord (Janet Thompson), Keye Luke
(capitaine Wing), Sidney Toler (général Kai Ling), Philip Ahn (Wu Tan),
Turhan Bey (Kageyama). NB, serial (13 épisodes).
Dans les mois qui précèdent l’entrée en guerre des États-Unis, la province
chinoise de Mandon est le théâtre d’une lutte acharnée entre les Chinois aidés
par leurs alliés américains et les agents de l’Axe, Japonais et Allemands,
conduits par Kageyama, chef de la société secrète du Black Samourai, et la
redoutable fräulein Von Teufel qui se cache sous l’identité de Trudy Miller, une
insoupçonnable journaliste et correspondante de guerre.
Adapté d’une bande dessinée très populaire aux États-Unis à l’époque et
consacrée aux exploits d’un as de l’aviation, un serial qui sort des sentiers battus
et qui s’adresse à un public plus adulte que celui auquel il est communément
destiné. Exposition des enjeux stratégiques et propagande sont introduites sous
une forme attractive qui rend le film souvent passionnant. En outre, les
cliffhangers sont, pour la plupart, d’une grande originalité, et le déroulement de
l’action d’une étonnante acuité en ce qui concerne les événements politiques :
tourné au printemps 1942, il dénonce dans sa continuité l’attaque japonaise
contre Pearl Harbour sans déclaration de guerre. Il bénéficie même de stock
shots empruntés à Correspondant 17 (1940) d’Alfred Hitchcock à la fin du
chapitre six. Mais l’un de ses atouts majeurs est sa prestigieuse distribution avec,
entre autres, Sidney Toler (le meilleur Charlie Chan après Warner Oland) en
général chinois, Rose Hobart, grande actrice de théâtre en « evil woman »,
l’Autrichien Turhan Bey, habitué des rôles exotiques, en chef des agents
nippons, Edgar Barrier, membre du Mercury Theatre d’Orson Welles, en fidèle
compagnon du héros, ainsi que Keye Luke (le fils Numéro Un de Charlie Chan)
et Philip Ahn, les inévitables Chinois d’Hollywood de la grande époque.
Redécouvert grâce à la vidéo.R.L.

AFERIM !***
(Aferim ; Roum., 2015) R. : Radu Jude ; Sc. : Radu Jude, Florin Lazarescu ;
Ph. : Marius Panduru ; M. : Anton Pann et Trei Parale ; Pr. : Ada Solomon
et Ioana Draghici ; Int. : Teodor Corban (Costandin), Mihai Comanoiu
(Ionita), Toma Cuzin (Carfin), Alexandru Dabija (le boyard). Scope, NB,
108 min.
1835, en Valachie. Costandin, un brigadier, et son fils un peu nigaud sont à
la poursuite d’un esclave tzigane, Carfin, qui a séduit la femme de son maître, le
boyard lordache.
Ours d’argent à la Berlinade 2015, dans un somptueux noir et blanc, sur un
écran large, avec de magnifiques paysages, c’est une sorte de « western » à
l’européenne. Le monologue très présent du policier, ses aphorismes et ses
sentences sont souvent très drôles, même si le film glace le sang : condition
subie par les tziganes (ici nommés « corbeaux » ou « vermines ») qui renvoie
aux roms d’aujourd’hui, racisme ordinaire, xénophobie bien pensante (la diatribe
du pape) et surtout scène finale d’une rare violence. Une splendeur.C.B.M.
AFFAIRE DU COLLIER (L’)**
(The Affair of the Necklace ; USA, 2001.) R. : Charles Shyer ; Sc. : John
Sweet ; Ph. : Ashley Rowe ; M. : David Newman ; Pr. : Andrew A. Kosove,
Broderick Johnson, Redmond Morris ; Int. : Hilary Swank (Jeanne de La
Motte-Valois), Jonathan Pryce (Cardinal Louis de Rohan), Simon Baker
(Rétaux de Vilette), Adrien Brody (Nicolas de La Motte), Brian Cox (De
Breteuil), Joely Richardson (Marie-Antoinette), Christopher Walken
(Cagliostro), Paul Brooke (Bohmer), Simon Shackleton (Louis XVI).
Couleurs, 113 min.
Mariée à un aristocrate débauché, Nicolas de La Motte, Jeanne de Valois n’a
qu’une idée en tête, venger la mort de son père, dépossédé de ses biens et
assassiné jadis sur ordre du Roi pour ses propos séditieux. En 1786, elle devient
la maîtresse du chevalier Rétaux de Vilette qui l’introduit à la cour de Versailles,
et lui suggère de se faire un allié du cardinal Louis de Rohan, Grand Aumônier
de France en disgrâce auprès de la reine et qui voudrait reconquérir son estime.
Bénéficiant de l’aide involontaire de Cagliostro, Grand Maître de la société
secrète des Illuminati, et avec la complicité de son mari Nicolas, Jeanne organise
une rencontre secrète entre le cardinal et une petite actrice qui ressemble à la
reine, la nuit, dans les jardins de Versailles. Puis, elle propose à Rohan,
convaincu que la reine est amoureuse de lui, de servir d’intermédiaire pour
l’achat par la souveraine d’une superbe parure de diamants de 2 800 carats
fabriquée par messieurs Bohmer et Bassenge, joailliers à Paris. Rohan accepte
d’acheter le collier, qui devra être payé en espèces le jour de l’Assomption. Dès
lors, en revendant les pierres une à une, Jeanne récupère le domaine de ses
ancêtres, tandis que Rétaux et Nicolas vivent sur un grand train. Une fois le
terme échu, Bohmer se rend chez la reine à Versailles pour demander le
paiement du collier, provoquant le scandale et l’arrestation de Jeanne et du
cardinal. Rohan sera acquitté par le Parlement mais banni du Royaume, tandis
que Jeanne sera marquée au fer rouge du « V » de « Voleuse ».
La dernière en date des adaptations relatant la fameuse affaire du collier de
la reine qui, nous assure-t-on, accéléra la chute de la Monarchie et valut, ni plus
ni moins, à Marie-Antoinette de finir sur l’échafaud comme le montre la dernière
scène… Doté d’un casting « haut de gamme » et de somptueux décors et
costumes, le film est agréable à voir, mais, comme tous ses prédécesseurs,
malmène sacrément l’Histoire pour des raisons de conventions dramatiques.
Dans le personnage effacé de Rétaux de Vilette, on peut voir dans l’un de ses
premiers rôles de cinéma Simon Baker (né en 1969 en Tasmanie), devenu
mondialement célèbre comme tête d’affiche de la très populaire série télévisée
The Mentalist (2008-2015). Film inédit en salles en France, diffusé à la
télévision et disponible en vidéo.R.L.

AFFAIRE GARDEN (L’)*


(The Garden Murder Case ; USA, 1936.) R. : Edwin L. Marin ; Sc. : Bertram
Millhauser, d’après le roman de S. S. Van Dine (« La Mort au jardin ») ;
Ph. : Charles Clark ; M. : William Axt ; Pr. : Lucien Hubbard et Ned Marin
/ Metro-Goldwyn-Mayer ; Int. : Edmund Lowe (Philo Vance), Virgina
Bruce (Zalia Graem), Benita Hume (Gladys Beeton), Douglas Walton
(Floyd Gordon), Nat Pendleton (sergent Heath), Gene Lockhart (Edgar
Lowe Hammle), H. B. Warner (major Fenwicke-Ralston). NB, 61 min.
Philo Vance enquête sur une curieuse série d’apparents suicides : un jockey
qui tombe de cheval et se casse le cou au cours d’une course d’obstacles, un
riche homme d’affaires qui se tire une balle dans la tête dans son bureau fermé et
une femme qui se jette délibérément de l’impériale d’un autobus en marche…
Les grands romans policiers de l’âge d’or n’ont que très rarement donné
naissance à des films pouvant soutenir la comparaison avec leurs origines
littéraires. Ainsi en est-il encore de celui-ci, adapté d’un auteur considéré comme
l’un des plus intellectuels et des plus prétentieux du genre, dont la résolution
mise en image n’emporte que difficilement l’adhésion. Film redécouvert grâce à
la vidéo.
Dans les premières années du parlant, le hautain et arrogant Philo Vance fut
incarné, entre autres, une fois par Basil Rathbone – The Bishop Murder Case
(1930) –, quatre fois par William Powell – The Canary Murder Case (1929),
L’Affaire Greene (1929), The Benson Murder Case (1930) et Meurtre au chenil
(1933) –, deux fois par Warren William – The Dragon Murder Case (1934), The
Gracie Allen Murder Case (1940) – une fois par Paul Lukas – The Casino
Murder Case (1935) – et une fois par James Stephenson – Calling Philo Vance
(1940). Edmund Lowe fut sans doute le moins convaincant des six.
R.L.

AFFAIRE SK1(L’)**
(Fr., 2013.) R. : Frédéric Tellier ; Sc. : Frédéric Tellier et David Oelhoffen ;
Ph. : Mathias Boucard ; M. : Christophe La Pinta et Frédéric Tellier ; Pr. :
Julien Leclercq ; Int. : Raphaël Personnaz (Magne), Adama Niane (Guy
Georges), Nathalie Baye (Maître Pons), Michel Vuillermoz (Carbonnel),
Olivier Gourmet (Bougon), Christa Théret (Elisabeth), Marianne Denicourt
(le chef de la crim). Couleurs, 120 min.
Paris, 1991. Franck Magne, dit Charlie, intégre la Brigade criminelle du 36
quai des orfèvres. On lui confie une enquête non résolue sur le meurtre d’une
jeune femme violée, torturée et étranglée. L’enquête piétine jusqu’à ce que
d’autres meurtres semblables mettent Charlie sur la piste du criminel.
SK I pour Serial Killer no I, alias « le tueur de l’Est parisien » qui défraya la
chronique judiciaire. Le film commence en 2001, lors de l’ouverture du procès,
des flash-back reconstituant l’affaire : difficultés de l’enquête (souvent freinée
par la bureaucratie), acharnement quasi obsessionnel du jeune inspecteur
(excellent Raphaël Personnaz), personnalité complexe du criminel. C’est tendu,
passionné et passionnant.C.B.M.

AFFICHE (L’)*
(Fr., 1924.) R. : Jean Epstein ; Sc. : Marie Epstein ; Ph. : Maurice
Defassiaux ; Déc. : Boris Bilinsky, Lazare Meerson ; Pr. : Films Albatros ;
Int. : Nathalie Lissenko (Marie, l’ouvrière), Génica Missirio (Richard),
Camille Bardou (le père de Richard). N.B., muet, 96 min.
Une jeune ouvrière est séduite lors d’un bal par Richard, le riche héritier
d’une compagnie d’assurance. Il l’abandonne. Une enfant naît. Pour subvenir à
leurs besoins, sa mère vend son portrait à un consortium de publicité. L’enfant
meurt. Les affiches sont collées sur les murs de la ville. Hanté par ces images, la
mère les déchire. Elle est emprisonnée.
Un film récemment redécouvert. Un scénario mélodramatique qui ne
convenait guère à Jean Epstein, de l’aveu même de sa sœur, la scénariste.
Cependant, outre les décors monumentaux de style Art Déco qui écrasent les
personnages, on peut retenir quelques beaux moments de pur cinéma, comme le
bal populaire ou la scène de la Bourse. À signaler que le scénario fut inspiré par
le célèbre Bébé Cadum. Film restauré.C.B.M.

AFFRANCHI (L’)**
(Nel gorgo del peccato ; Ital., 1954.) R. : Vittorio Cottafavi ; Sc. : Oreste
Biancoli, Giuseppe Mangione ; Ph. : Augusto Tiezzi ; M. : Marcello
Abbado ; Pr. : Alberto Gilacone ; Int. : Fausto Tozzi (Alberto Valli), Elisa
Cegani (Margherita Valli), Franco Fabrizi (Filippo), Gido Martufi (Gino
Valli), Giulio Cali (le propriétaire de la station-service), Carlo Mariotti (le
commissaire). NB, 84 min.
Margherita Valli, veuve, vit modestement avec son fils cadet Gino en
travaillant à domicile pour des maisons de mode. Le fils aîné, Alberto, parti dix
ans plus tôt et n’ayant pas donné signe de vie depuis, réapparaît à l’improviste…
La trame est celle de ces nombreux mélos italiens pseudo-édifiants des
années 1950 où, dans un style chromo, cohabitaient pécheresses et séducteurs,
crucifix et cornettes. Tout y est : une mère courageuse et vertueuse, un fils aîné
qui a mal tourné mais qui revient repentant, son frère cadet infirme, une fille
facile assoiffée de luxe, un vilain coco jaloux et maître-chanteur. À partir d’une
telle galerie, tout effort pour tirer ne serait-ce qu’un film regardable semble vain.
Ce serait mal connaître Cottafavi, éminent maître es transcendance des sous-
genres, qui se joue des conventions du genre pour faire des pantins attendus des
êtres en trois dimensions. Margherita, Alberto, Gino et Germaine nous touchent
par leur authenticité et par leur évolution psychologique alors qu’ils ne devraient
aujourd’hui susciter que dédain et ricanements.G.B.

AFTER EARTH
(After Earth ; USA, 2013.) R. : M. Night Shyamalan ; Sc. : Gary Whitta et
M. Night Shyamalan ; Ph. : Peter Suschitzky ; Eff. sp. : John et Tommy
Frazier ; Eff. vis. : Jonathan Rothbart ; M. : James Newton Howard ; Pr. :
Columbia Pictures ; Int. : Jaden Smith (Kita Raige), Will Smith (Cypher
Raige), Sophie Okonedo (Faia Raige). Couleurs, 100 min.
À bord de son vaisseau, Cypher Raige, qu’accompagne son fils Kita, est
percuté par des astéroïdes et contraint de se poser sur la terre devenue
inhabitable. Cypher blessé, Kita doit aller chercher le signal de détresse tombé à
100 km de là. Il affronte des singes, un oiseau géant, des fauves… Il réussit à
faire partir la balise.
Beau sujet mais traité de façon peu crédible.J.T.

ÂGE DE GLACE (L’) :


LA DÉRIVE DES CONTINENTS*
(Ice Age 4 : Continental Drift ; USA, 2012.) R. : Steve Martino et Michael
Thurmeier ; ; Sc. : Michael Berg et Jason Fuchs ; Ph. : Renato Falcao ; M. :
John Powell ; Pr. : Blue Sky Studios et 20th Century Fox ; Int. : avec les
voix de Ray Romano/Gérard Lanvin (Manny), John Leguizamo/Elie
Semoun (Sid), Denis Leary/Vincent Cassel (Diego). Couleurs, 94 min.
Nouvelles aventures pour Sid, Manny et Diego, mammouths préhistoriques
aux prises avec leurs ennuis familiaux et qui se retrouvent à la dérive sur un
iceberg.
On retrouve également Scrat et son gland et une grand-mère insupportable
sans oublier de gentils petits rongeurs. Superbe animation.
J.T.

ÂGE DE GLACE (L’) :


LES LOIS DE L’UNIVERS*
(Ice Age ; Collusion Course ; USA, 2016.) R. : Michael Thurmeier ; Sc. :
Michael Wilson, Michael Berg et Yori Brenner ; Ph. : Renato Falcao ; M. :
John Debney ; Pr. : Blue Sky Studios et 20th Century Fox Animation ; Int. :
avec les voix de Ray Romano/Gérard Lanvin (Manny), John
Leguizamo/Elie Semoun (Sid), Denis Leary/Vincent Cassel (Diego), Chris
Wedge (Scrat), Jennifer Lopez/Laura Blanc (Kira). Couleurs, 94 min.
Sid, Manny et Diego doivent sauver le monde de la chute d’une gigantesque
météorite. Ils y parviendront en provoquant l’éruption d’un volcan qui détourne
la course de la météorite.
Cinquième épisode de la saga des mammifères préhistoriques Sid, Diego et
Manny. L’effet d’usure se fait sentir.J.T.

ÂGE DE RAISON (L’)


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Yann Samuell ; Ph. : Antoine Roch ; M. : Cyrille
Aufort ; Pr. : Nord-Ouest Films ; Int. : Sophie Marceau (Margaret), Marton
Csokas (Malcom), Michel Duchaussoy (Mérignac), Jonathan Zaccaï
(Philibert). Couleurs, 97 min.
Margaret a 40 ans et se trouve à la tête de nombreuses affaires, lorsqu’un
notaire lui apporte un paquet contenant des lettres qu’elle a écrites à 7 ans pour
s’assurer qu’elle aura respecté ses promesses d’enfant. C’est l’occasion de
revenir sur son passé et de bâtir un autre avenir.
L’idée est originale mais peu cinématographique sans recours au flash-back.
Certes il y a Sophie Marceau dans tout l’éclat de sa beauté, mais une fin très
morale et l’absence de cynisme font de cette comédie de mœurs une comédie à
l’eau de rose.J.T.

AGENCE (L’)*
(The Adjustment Bureau ; USA, 2011.) R. : George Nolfi ; Sc. : George Nolfi
d’après Rajustement de Philip K. Dick ; Ph. : John Toll ; Eff. vis. : Mark
Russell ; M. : Thomas Newman ; Pr. : Gambit Pictures ; Int. : Matt Damon
(David Norris), Emily Blunt (Elise Sellas), Anthony Mackie (Harry
Mitchell), John Slattery (Richardson), Terence Stamp (Thompson).
Couleurs, 107 min.
David Norris, jeune candidat au fauteuil de sénateur de New York battu,
victime de photos compromettantes, sait-il qu’il est surveillé par l’Agence ?
Celle-ci est chargée de surveiller l’application du Plan mis en place par le
Patron. Il aime Elise mais cet amour n’est pas prévu dans le Plan. Finalement le
Patron se laissera convaincre. L’amour a été plus fort que le déterminisme.
Un film de science-fiction froid et terne malgré l’affrontement Matt Damon-
Terence Stamp et la caution de Philip K. Dick.J.T.

AGENCE TOUS RISQUES (L’)


(The A-Team ; USA, 2010.) R. : Joe Carnahan ; Sc. : Joe Carnahan, Brian
Bloom et Skip Woods ; Ph. : Mauro Fiore ; M. : Alan Silvestri ; Pr. :
Stephen J. Cannell, 20th Century Fox ; Int. : Liam Neeson (colonel Smith),
Bradley Cooper (Templeton Peck), Sharito Copley (Murdock), Quinton
Jackson (Baaracuda), Patrick Wilson (Mr Lynch). Couleurs, 114 min.
Un commando emmené par le colonel Smith est chargé de récupérer en Irak
des plaques d’impression de dollars volées par Saddam Hussein. La mission
tourne mal, les plaques disparaissent et ils sont accusés de les avoir volées.
Emprisonnés, ils s’évadent et retrouvent le vrai voleur. Mais ils demeurent
suspects puisqu’ils se sont évadés !
Le film « macho » par excellence : des « gros bras » bourrus et
sympathiques, des bagarres et des fusillades. La recette semble bien fonctionner
puisque le public suit.J.T.

AGENT SECRET X-9*


(Secret Agent X-9 ; USA, 1945.) R. : Ray Taylor et Lewis D. Collins ; Sc. :
Joseph O’Donnell, Harold C. Wire et Patricia Harper, d’après la bande
dessinée d’Alex Raymond et Dashiell Hammett ; Ph. : Maury Gertsman et
Ernest Miller ; M. : William Lava, Milton Rosen, Hans J. Salter, Paul
Sawtell, Frank Skinner ; Pr. : Universal ; Int. : Lloyd Bridges (Agent secret
X-9), Keye Luke (Ah Fong), Jan Wiley (Lynn Moore), Victoria Horne
(Nabura), Samuel S. Hinds (Solo), Cy Kendall (Lucky Kamber), Jack
Overman (Marker), George Lynn (Bach), Clarence Young (Takahari),
Benson Fong (docteur Hakahima), Arno Frey (capitaine Grut), Ferdinand
Munier (papa Pierre Dupray), Ann Codee (maman Dupray). NB, 13
épisodes de 20 min.
Au cœur du Pacifique, sur l’île de Shadow Island qui tente de conserver son
indépendance, trois agents secrets – un Américain, un Chinois et une
Australienne – luttent pour empêcher les Japonais et les Nazis de s’emparer de la
formule secrète permettant de fabriquer de l’essence synthétique.
L’une des innombrables adaptations en serials de bandes dessinées célèbres.
« Adaptation » qui consistait uniquement à utiliser le titre et à payer les droits y
afférents. La BD d’Alex Raymond avait déjà été transposée une première fois en
1937 dans un serial dirigé par Ford Beebe et Cliff Smith. Par bonheur, cette
version est la meilleure des deux. Le style Universal fait bonne figure face à
celui de la Republic imposé par John English et William Witney. Le scénario
semble un peu plus adulte que de coutume, peut-être parce qu’il s’inscrit dans la
vague des films de propagande de la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais y
sont toujours aussi fourbes, les Chinois aussi complaisants et les Américains
aussi courageux. Inédit en salles en France et disponible en DVD.R.L.

AGENTS TRÈS SPÉCIAUX :


CODE U.N.C.L.E.*
(The Man from U.N.C.L.E. ; USA, 2015.) R. : Guy Ritchie ; Sc. : Guy Ritchie
et Lionel Wigram d’après la série télévisée ; Ph. : John Mathieson ; Eff. sp. :
Dominic Taohy ; M. : Daniel Pemberton ; Pr. : Davis Entertainment et
Warner Bros ; Int. : Henry Cavill (Napoléon Solo), Armie Hammer (Illya
Kuryakin), Alicia Vikander (Gaby Teller), Hugh Grant (Alexander
Waverly), Elisabeth Debicki (Victoria Vinciguerra), Jared Harris (Sander).
Couleurs, 116 min.
À Berlin-Est, en 1963, Napoléon Solo réussit à exfiltrer Gaby Teller, fille
d’un scientifique nazi Udo Teller, en dépit des efforts d’Illya Kuryakin, qui agit
pour le KGB. Mais il apprend que l’oncle de Gaby, travaille pour des nazis sur
un projet de bombe atomique. Cette fois Napoléon Solo et sa vieille ennemie
Illya Kuryakin doivent collaborer…
Résurrection de la série télévisée dont le héros Napoléon Solo était interprété
par Robert Vaughn. Délaissant Sherlock Holmes, Guy Ritchie en reprend les
thèmes, l’humour et le rythme. Moriarty fait place aux méchants nazis dans une
reconstitution des années 60 assez soignée. Si l’on oublie l’original, on suivra
avec plaisir le déroulement de ce classique film d’espionnage. Pour les
nostalgiques Henry Cavill ne fait pas oublier en Napoléon Solo Robert
Vaughn.J.T.
AIGLE DE LA NEUVIÈME LÉGION (L’)*
(The Eagle ; USA, 2010.) R. : Kevin MacDonald ; Sc. : Jeremy Brock
d’après le roman de Rosemary Sutcliff ; Ph. : Anthony Dod Mantle ; M. :
Atli Orvarson ; Déc. : Michael Carlin ; Pr. : Focus Features, Film 4 ; Int. :
Channing Tatum (Marcus Aquila), Jamie Bell (Esca), Donald Sutherland
(Aquila), Mark Strong (Guern). Couleurs, 111 min.
Soucieux de restaurer l’honneur familial, Marcus Aquila prend le
commandement d’une légion en Grande-Bretagne, Hadrien étant empereur. Son
père, à la tête de la IXème légion a disparu vingt ans plus tôt avec son aigle d’or.
Aidé de son esclave Esca, Marcus s’enfonce dans le Nord du pays, après avoir
franchi le mur d’Hadrien. Ils reprennent l’aigle aux guerriers Seal. L’honneur de
la famille est sauf.
Rigoureux sur le plan historique et servi par de splendides images des
Highlands, ce film est supérieur aux peplums ordinaires. Kevin MacDonald est
en effet l’auteur du Dernier roi d’Écosse et de Jeux de pouvoir et insiste sur
certains thèmes comme le rapport maître-esclave (Marcus-Esca) et l’originalité
de la civilisation celte par rapport à l’impérialisme romain.J. T.

AIGLE NOIR (L’)*


(The Eagle ; USA, 1924.) R. : Clarence Brown ; Sc. : Hans Kräly, d’après le
roman d’Alexandre Pouchkine (« Dubrosvky », 1841) ; Ph. : George Barnes
et Devereaux Jennings ; Dir. Art. : William Cameron Menzies ; Pr. : John
W. Considine Jr. et Joseph M. Schenck pour Unites Artists ; Int. : Rudolph
Valentino (Vladimir Dubrovsky), Vilma Bánky (Mascha Troekouroff),
Louise Dresser (la tsarine Catherine II), Albert Conti (Kuschka), James
Marcus (Kyrilla Troekouroff), Michael Pleschkoff (général Kuschka),
Spottiswoode Aitken (le père de Dubrovsky). NB, 7 bobines (environ
71 min.).
En Russie, sous le règne de Catherine II, Vladimir Dubrovsky, lieutenant de
la Garde Impériale, prend la tête d’un groupe de rebelles et, sous le nom d’Aigle
Noir, défend les paysans contre les exactions des nobles avant de tomber
amoureux de la fille de l’assassin de son père.
L’un des films les plus célèbres de Rudolph Valentino. Intéressant, à son
corps défendant, pour bon nombre de curiosités et d’anachronismes. Alors que
l’histoire se passe sous le règne de la Grande Catherine qui mourut en 1796, les
costumes dessinés par Adrian appartiennent à la mode du XIXe siècle, et
Dubrovsky allume une bougie avec une allumette dont l’invention ne date que
de… 1826. L’un des moments les plus spectaculaires du film est un long
travelling arrière sur une immense table recouverte de victuailles. On aperçoit en
maître de poste Mack Swain qui sera le partenaire de Charles Chaplin dans La
Ruée vers l’or (1925), et la légende veut que l’un des cosaques ait été interprété
par un certain… Gary Cooper. Le couple vedette sera à nouveau réuni au
générique du Fils du Cheik (1926) de George Fitzmaurice, le dernier film de
Rudolph Valentino. Disponible en DVD.
R.L.

AIMER, BOIRE ET CHANTER**


(Fr., 2014.) R. : Alain Resnais ; Sc. : Laurent Herbiet, Alain Resnais d’après
Alan Ayckbourn ; Dialogues : Jean-Marie Besset ; Ph. : Dominique
Bouilleret ; M. : Mark Snow ; Pr. : Jean-Louis Livi ; Int. : Sabine Azéma
(Kathryn), Hippolyte Girardot (Colin), Sandrine Kiberlain (Monica), André
Dussollier (Siméon), Catherine Sihol (Tamara), Michel Vuillermoz (Jack).
Couleurs, 108 min.
Dans le Yorkshire une troupe de théâtre amateur répète une pièce. En font
partie le couple Colin-Kathryn, Tamara, épouse de Jack, un affairiste volage, et
George Riley, un grand séducteur. Colin, son médecin, sait que ce dernier,
atteint d’un cancer, mourra dans quelques mois. Monica, l’ex-femme de George,
vit maintenant avec Siméon, un agriculteur. Ces trois femmes l’ont aimé…
Le titre français (célèbre valse de Johann Strauss fils) renvoie au personnage
de George, omniprésent et pourtant absent à l’écran. C’est du théâtre filmé – et
même du théâtre de boulevard – avec ses dialogues brillants, ses acteurs qui
jouent (et surjouent) frontalement, et surtout ses décors – de Jacques Saulnier –
de toiles peintes. Resnais s’en empare avec originalité, s’en amuse et nous
amuse, nous surprenant encore à 90 ans. De sorte que ce film où plane l’ombre
de la mort (elle apparaît à la fin) est une œuvre joyeuse et jubilatoire. Avec ce
dernier film, Resnais quitte la scène avec brio.C.B.M.

AINSI VA LA VIE
(And So It Goes ; USA, 2014.) R. : Bob Reiner ; Sc. : Mark Andrus ; Ph. :
Reed Morano ; M. : Marc Shaiman ; Pr. : Castle Rock Entertainment,
Envision, Foresight Unlimited et Knightsbridge Entertainment ; Int. :
Michael Douglas (Oren Little), Diane Keaton (Leah), Sterling Jerins
(Sarah). Couleurs, 97 min.
Vieil agent immobilier, Oren Little se voit confier par son fils qui doit aller
pour plusieurs mois en prison, sa fille Sarah qu’il a eue d’une femme dont il ne
se souvient plus. Dérangé dans ses habitudes de veuf, Little va appeler au
secours sa voisine sexagénaire Leah.
Comédie à l’eau de rose servie par deux vieux « cabots » qui n’en font pas
trop.J.T.

AJAMI***
(Ajami ; Israël, All., GB, 2009.) R. : Scandar Copti, Yaron Shani ; Sc. :
Scabdar Copti, Yaron Shani ; Ph. : Boaz Yehonatan Yaacov ; M. : Rabiah
Buchari. Pr. : Moshe Danon, Tanassis Karathanos, Tania Kleinhendler ;
Int. : Shahir Kabaha (Omar), Ibrahim Frege (Malek), Eran Naïm (Dando
Ben David), Fouad Abash (Nasri), Nisrine Rihan (Ilham). Couleurs,
120 min.
Trois destins croisés au cœur d’Ajami, quartier de Jaffa où cohabitent Juifs,
Musulmans et Chrétiens, et où le chaos s’installe.
Omar, Arabe israélien, et sa famille y sont en danger depuis que leur oncle a
tiré sur un membre d’une autre famille…
Malek, jeune réfugié palestinien, doit y travailler illégalement pour financer
l’opération que doit subir sa mère…
Quant à Dando, policier juif, son unique désir est de venger la mort de son
frère…
Pour les réalisateurs-scénaristes Copti et Shani, Israël (et en particulier le
quartier multiconfessionnel d’Ajami à Jaffa) est un territoire qui suscite la
tragédie. Pour ses trois protagonistes, Omar, Malek et Dando, la tension est
permanente car la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. Et qu’ils
soient arabe israélien, clandestin palestinien ou flic israélien n’y change rien : la
violence et l’iniquité règnent en maîtres et le malheur s’ensuit inéluctablement.
La vision est noire et le film interpelle. Côté cinéma pur, louons les deux auteurs
pour leurs qualités d’écriture et de construction du récit (complexe mais
accessible), leur talent de directeurs d’acteurs (tous amateurs) et leur aptitude à
créer une atmosphère. Sombre mais beau, Ajami n’est pas recommandé par le
Ministère du Tourisme Israélien.G.B.

ALABAMA MONROE*
(The Broken Circle Breakdown ; Belg., Pays-Bas, 2012.) R. : Felix Van
Groeningen ; Sc. : Felix Van Groeningen, Carl Joos, d’après la pièce de
Johan Heldenbergh et Mieke Dobbels ; Ph. : Ruben Impens ; M. : Bjorn
Eriksson ; Pr. : Dirk Impens ; Int. : Veerle Baetens (Elise
Vandevelde/Alabama), Johan Heldenbergh (Didier Bontinck/Monroe), Nell
Cattrysse (Maybelle), Geert Van Rampelberg (William), Nils De Caster
(Jock). Couleurs, 111 min.
Joueur de banjo dans un orchestre de bluegrass, Didier s’éprend follement
d’Elise, une jeune femme qui tient une boutique de tatouage. Elise lui rend son
amour passionné et de leurs ardents ébats naît la petite Maybelle.
Malheureusement le cancer la frappe et, pour ne rien arranger, ce malheur
provoque la mésentente et la désunion du couple.
Le réalisateur flamand Van Groeningen a du talent : c’est un grand directeur
d’acteurs (le couple vedette est sensationnel) ; sa caméra reste au plus proche des
personnages ; son montage est brillant. Mais il charge tellement la barque de son
mélo qu’à un moment il prend l’eau. On n’en peut plus des ces personnages et de
leurs engueulades, de leur hystérie permanente, de leur volonté jamais démentie
de faire mal et de se faire mal. De très beaux moments de musique country
viennent épisodiquement mettre un peu de baume mais trop c’est trop.G.B.

ALBERT À L’OUEST
(A Million Ways to Die in the West ; USA, 2014.) R. et Sc. : Seth
MacFarlane ; Ph. : Michael Barrett ; M. : Joel McNeely ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Seth MacFarlane (Albert), Charlize Theron (Anna),
Amanda Seyfried (Louise), Liam Neeson (Clinch). Couleurs, 117 min.
Albert, doux éleveur de moutons, s’accommode mal des mœurs de l’Arizona
de 1880. Son amie Louise l’abandonne. Il sympathise avec Anna, qui est en
réalité l’épouse du redoutable bandit Clinch. Albert échappe à un duel au pistolet
mais doit affronter Clinch devenu jaloux…
Le thème du bon jeune homme égaré dans le rude monde du Far West a déjà
largement été traité. Rien de nouveau ici. Mais de magnifiques paysages et des
scènes scatologiques (la diarrhée qui saisit un gunfighter trouillard).J.T.

ALCESTE À BICYCLETTE***
(Fr., 2013.) R. : Philippe Le Guay ; Sc. : Philippe Le Guay d’après une idée
de Fabrice Luchini ; Ph. : Jean-Claude Larrieu ; M. : Jorge Arriagada ;
Chanson : « À bicyclette » de Francis Lai ; Pr. : Anne-Dominique
Toussaint ; Int. : Fabrice Luchini (Serge Tanneur), Lambert Wilson
(Gauthier Valence), Maya Sansa (Francesca), Camille Japy (Christine), Ged
Marlon (l’agent immobilier), Stéphane Wojtowicz (le chauffeur de taxi),
Annie Mercier (Tamara, l’agent artistique). Couleurs, 105 min.
Lassé par le métier de comédien de théâtre qu’il exècre à cause d’un climat
de trahison et d’individualisme, Serge Tanneur a quitté les planches et s’est
retiré sur l’île de Ré. Son ami Gauthier Valence, acteur de série à grand succès
populaire, le retrouve pour lui proposer le rôle de Philinte dans Le Misanthrope.
Serge veut celui d’Alceste qu’il gagne à pile ou face mais reste réticent. Survient
une belle Italienne qui complique le projet de Valence. Célimène ?
Philippe Le Guay avait déjà séduit dans sa belle comédie, Les femmes du
sixième étage. Dans ce film il réussit à combiner cinéma et théâtre avec
beaucoup d’humanité et d’émotion, servi par deux prodigieux acteurs Luchini et
Wilson qui se livrent, et souvent en vélo, à un fascinant duel.C.V.

ALEX CROSS*
(Alex Cross ; USA, 2012.) R. : Rob Cohen ; Sc. : Marc Moss et Kerry
Williamson d’après James Patterson ; Ph. : Ricardo Della Rosa ; M. : John
Debney ; Pr. : Emmet Furia, QED International, James Patterson ; Int. :
Tyler Perry (Docteur Alex Cross), Matthew Fox (Picasso), Edward Burns
(Thomas Kane), Jean Reno (Gilles Mercier), Rachel Nichols (Monica Ashe),
Giancarlo Esposito (Daramus Holiday). Couleurs, 101 min.
À Detroit l’inspecteur Alex Cross, qui est aussi psychologue, doit affronter
un redoutable tueur qui se fait appeler Picasso. Celui-ci a tué une femme
d’affaires puis menace son adjoint et enfin Gilles Mercier, un important magnat.
Il tue Maria, l’épouse de Cross. Au cours d’un combat avec Cross, il tombe dans
le vide. Cross va découvrir qui était derrière le tueur.
Revoici Alex Cross, l’enquêteur de James Patterson (Le collectionneur, Le
masque de l’araignée). Après Morgan Freeman, c’est Tyler Perry qui reprend le
rôle. Acteur comique, il est peu à l’aise dans la peau du personnage. Matthew
Fox, en tueur psychopathe, l’éclipse facilement. Rob Cohen ne retrouve pas le
punch de ses précédents films (Fast and Furious, Daylight…)J.T.

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES**


(Alice in Wonderland ; USA, 2010.) R. : Tim Burton ; Sc. : Linda
Woolverton d’après Lewis Carroll ; Ph. : Dariusz Wolski, Animation :
David Schaub ; M. : Danny Elfman ; Pr. : Roth Films, Team Todd et
Zanuck Company ; Int. : Mia Waskowska (Alice), Johnny Depp (le
chapelier fou), Helena Bonham Carter (la Reine rouge), Anne Hathaway (la
Reine blanche), Stephen Fry (Chess le chat), Crispin Glover (le valet de
cœur) Matt Lucas (Tweedledee/Tweedledum). Couleurs, 109 min.
Alice, 19 ans, se rend à une fête où Hamish, un noble hideux veut l’épouser.
Suivant un lapin, elle tombe dans le pays des Merveilles. Elle participe à la lutte
entre la méchante Reine rouge et la gentille Reine blanche et entend délivrer son
ami le chapelier fou avec l’aide du chat Chess. L’ordre rétabli, Alice revient chez
elle et répond par la négative à la demande d’Hamish.
En 3 D, son dolby, le film fait impression, servi par les décors de Robert
Stromberg et les costumes de Colleen Atwood : comment le délirant Tim Burton
ne serait-il pas à l’aise dans l’univers de Lewis Caroll. Une atmosphère
inquiétante, des personnages bizarres, un vent de folie. Cette version est
supérieure à celle de McLeod en 1933 ou de Sterling en 1972 par son côté
onirique à la fois fidèle et infidèle à l’œuvre, Burton ne cessant d’inventer
images et situations sans jamais trahir Caroll.J.T.
ALICE DE L’AUTRE CÔTÉ
DU MIROIR*
(Alice Through the Looking Glace ; USA, 2016.) R. : James Bobin ; Sc. :
Linda Woolverton, d’après Lewis Carroll ; Ph. : Stuart Dryburgh ; Eff. sp. :
Neil Corbould ; Eff. vis. : Jay Redd ; M. : Danny Elfman ; Pr. : Walt Disney
Pictures ; Int. : Mia Wasikowska (Alice), Johnny Depp (le chapelier fou),
Helena Bonham Carter (la Reine rouge), Anne Hathaway (la Reine
blanche), Sacha Baron Cohen (Temps), Andrew Scott (Bennett). Couleurs,
108 min.
De retour d’un voyage sur toutes les mers du monde, Alice découvre l’accès
au Pays des Merveilles par un miroir de sa maison. Elle retrouve ses amis, sauve
la famille du Chapelier que détenait la Reine de cœur, puis revient dans le
monde réel.
Suite de l’Alice au Pays des Merveilles de Disney-Burton, ce second volet
montre Alice en conflit avec le mysogine Lord Ascot qui veut s’emparer de ses
biens. Malgré la présence de Johnny Depp et Sacha Baron Cohen, le Pays des
Merveilles n’a pas le charme de celui de Carroll. La critique a été glaciale, mais
l’on peut néanmoins se laisser tenter et franchir le miroir avec Alice.J.T.

ALL CHEERLEADERS DIE


(USA, 2013.) R. : Lucky McKee et Chris Sivertson ; Sc. : Lucky McKee et
Chris Sivertson ; Ph. : Greg Ephraim ; M. : Mads Heldtberg ; Pr. : Robert
Tonino et Andrew van den Houten ; Int. : Sidney Allison (Taylor), Brooke
Butler (Tracy), Sam Bean (Moochie), Nadia Boceski (Kayle). Couleurs,
89 min.
Considérées comme des femmes objets par les joueurs de l’équipe de foot,
des pom-pom girls se retrouvent dotées de pouvoirs surnaturels suite une soirée
trop arrosée. Elles vont alors se venger de la gent masculine…
En un peu plus d’une décennie, Lucky McKee s’est fait une place de choix
dans le paysage du cinéma horrifique indépendant. Avec des films comme le
troublant et fascinant May ou encore l’insoutenable The Woman, il a acquis une
belle renommée auprès des amateurs de sueurs froides et d’univers sombres et
désespérés. Des univers dont il s’est momentanément éloigné avec All
Cheerleaders Die. Remake du film éponyme de 2001 qu’il avait coréalisé avec
son ami Chris Sivertson (qui cosigne aussi cette nouvelle version), All
Cheerleaders Die est en effet bien loin des atmosphères vénéneuses des
précédentes œuvres de McKee et explore une veine nettement plus légère
s’imposant au final comme une agréable petite comédie horrifique, aux accents
féministes et à l’humour noir assez pertinent.E.B.

ALLIANCE / LE CARAVAGE
(Fr., 2015.) R., Sc., Ph. : Alain Cavalier ; Pr. : Michel Seydoux ; Int. :
Bartabas(lui-même). Couleurs 70 min.
Bartabas, cavalier émérite, a pour cheval le Caravage qu’il entraîne chaque
jour. Il « murmure » à son oreille, le bichonne, le dresse jusqu’à atteindre la
perfection afin de le monter lors de son nouveau spectacle.
Avec une attention complice et un regard avisé, Alain Cavalier (avec la
complicité d’Emmanuel Manzano) filme souvent en gros plan ce magnifique
cheval. Pas de commentaire, ni de musique. Seulement l’animal en majesté et le
travail de son dresseur. À réserver à un public passionné par l’équitation – des
hippophiles – sinon l’ennui guette.
C.B.M.

ALLIÉS**
(Allied ; USA, 2016.) R. : Robert Zemeckis ; Sc. : Steven Knight ; Ph. : Don
Burgess ; M. : Alan Silvestri ; Pr. : Paramount ; Int. : Brad Pitt (Max
Vatan), Marion Cotillard (Marianne Beauséjour), Jared Harris (Frank
Hestop), Daniel Betts (Kavanagh). Couleurs, 124 min.
En 1942, l’agent secret Max Vatan retrouve à Marrakech une résistante
française Marianne Beauséjour. Ils ont pour mission d’assassiner l’ambassadeur
d’Allemagne. Ils tombent amoureux…
Un film d’espionnage qui louche vers Casablanca et Hitchcock et le cinéma
romanesque des années 40-50, servi par un couple mythique Pitt-Cotillard. On
ne sera pas insensible à cet hommage au vieil Hollywood.
J.T.

ALL IS LOST**
(All Is Lost ; USA, 2013.) R. et Sc. : J. C. Chandor ; Ph. : Frank G. DeMarco
et Peter Zuccarini ; M. : Alex Ebert ; Eff. sp. : Brendon O’Dell Pr. : Black
Bear Pictures et Treehouse Pictures ; Int. : Robert Redford (le marin).
Couleurs, 106 min.
Le voilier d’un navigateur solitaire est percuté au large de Sumatra par un
container. Suit un gros grain. L’homme n’a plus de radio, plus de mât et doit
faire face à une grave avarie. Il se réfugie sur un radeau pendant que coule le
voilier. Il dérive, manquant bientôt d’eau, de provisions et de fusées de détresse.
Ultime ressource : faire un feu sur le radeau. Mais le radeau brûle. C’est fini,
quand…
Un film épuré sur les efforts d’un homme (admirable Robert Redford !) pour
ne pas couler en pleine mer. Tout est concentré sur ses gestes. L’homme est âgé,
solitaire, désabusé, mais il veut vivre. Y parviendra-t-il ? Remarqué pour Margin
Call. Chandor nous livre un film bressonien. Seule réserve : beaucoup d’erreurs
au niveau de la technique maritime.J.T.
ALOÏS NEBEL**
(Aloïs Nebel ; Rép. Tch., 2011.) R. : Tomas Lunak ; Sc. : Jaroslav Rudis et
Jaromir Svejdik ; Ph. : Jan Baset Stritezsky ; Animation : Pavla, Dudova ;
M. : Petr Kruzik ; Int. (Rotoscopie) : Miroslav Krobot (Aloïs Nebel), Marie
Ludvikova (Kveta), Karel Roden (le muet). N.B., 84 min.
1989. Aloïs Nebel est chef de gare dans une petite ville en bordure de forêt.
Un jour, un muet fuyant la police vient s’y réfugier. Aloïs est obsédé par une
image : lors du départ des Allemands, en 1945, chassés par les Sudètes, il vit
partir sa mère adoptive…
Superbe film d’animation pour adultes réalisé en un somptueux noir et blanc
selon le procédé rotoscopique (« technique cinématographique qui consiste à
relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle
pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation », selon
Wikipédia). Inspirée des B.D. de Jaroslav Ludis et Jaromir 99, l’intrigue est
ardue, souvent obscure pour qui n’est pas familier des albums ainsi que de
l’histoire de la République tchécoslovaque de 1945 à 1993 (élection de Vaclav
Havel).C.B.M.

AMANTS DE CARACAS (LES)*


(Desde Alla ; Venezuela, 2015) ; R. : Lorenzo Vigas ; Sc. : Lorenzo Vigas et
Guillermo Arriaga ; Ph. : Sergio Armstrong ; Pr. : Guillermo Arriaga,
Lorenzo Vigas, Michel Franco, Rodolfo Cova ; Int. : Alfredo Castro
(Armando), Luis Silva (Elder), Catherina Cardozo (Maria). Couleurs,
93 min.
Armando, la cinquantaine, prothésiste dentaire, paie de jeunes hommes pour
les regarder se dévêtir. Elder, petite frappe à la belle gueule, se dérobe à ces jeux
pervers en l’assommant après avoir empoché l’argent. Armando le revoit et
l’accueille même chez lui après qu’il ait été sérieusement blessé…
Ce lion d’or du festival de Venise laisse perplexe. La réalisation, banale, est
au service d’un scénario glauque où le transfert paternel, mâtiné
d’homosexualité, est l’essentiel. Les images ternes d’une ville sinistre, ainsi
qu’un acteur sans charisme, plombent ce film à la conclusion particulièrement
amère.C.B.M.

AMANTS DE LA VILLA
BORGHESE (LES)*
(Villa Borghese ; Ital., 1953.) R. : Gianni Franciolini ; Sc. : Sergio Amidei,
Armando Curcio, Furio Scarpelli et alii ; Ph. : Mario Bava ; M. : Mario
Nascimbene ; Pr. : Astoria Film, Sigma Vog ; Int. : François Périer (le
professeur), Anna-Maria Ferrero (l’étudiante), Vittorio De Sica (l’avocat),
Gérard Philipe (Carlon l’amant de Valeria), Micheline Presle (Valeria
Valenzano). NB, 89 min.
Dans le parc de la Villa Borghese, une étudiante apprend que son professeur
qu’elle aime, va devenir aveugle. Un avocat doit faire face au fiancé de la jeune
fille qu’il courtise. Une femme trop exigeante met fin, en larmes, à une liaison.
Deux êtres disgraciés décident de se marier.
Film à sketches ayant pour cadre le parc de la villa Borghese durant une
journée. Bons numéros d’acteurs dans des scènes qui mêlent le rire à l’émotion.
Un film oublié qui méritait d’être redécouvert.J. T.

AMANTS DU TEXAS (LES)*


(Ain’t Them Bodies Saints ; USA, 2012.) R. et Sc. : David Lowery ; Ph. :
Bradford Young ; M. : Daniel Hart ; Pr. : Sailor Bear, Parts and Labor ;
Int. : Rooney Mara (Ruth Guthriel), Casey Affleck (Bob Muldoon), Ben
Foster (Patrick Wheeler), Jacklynn Smith (Sylvie Guthrie). Couleurs,
96 min.
Bob et Ruth (enceinte) manquent un braquage et sont encerclés par la police.
Ils se rendent. Bob est en prison. Ruth trouve refuge dans une petite demeure
grâce à un ami de Bob. Mais Bob s’évade. Il finira dans les bras de Ruth.
Tous les charmes retrouvés du film noir, du B-movie avec deux merveilleux
interprètes, Rooney Mara et Casey Affleck.J.T.

AMANTS MAUDITS (LES)**


(Fr., 1951.) R. : Willy Rozier ; Sc. : Xavier Vallier ; Ph. : Fred Langenfeld ;
M. : Alain Romance, Jean Yatove ; Pr. : Cocinor ; Int. : Robert Berri (Paul),
Danielle Roy (Jacky), Jacques Dynam. N.B., 97 min.
Garçon de café, Paul se plaît à jouer les durs. Il séduit une fille, Jacky, et
l’emmène sur la route de l’aventure. Serré de près par la police, il utilise Jacky
comme bouclier et l’abandonne alors qu’elle est blessée. Elle jure de se venger
mais ne résiste pas au charme de Pierre. Ils sont à nouveau encerclés et cette
fois, mortellement blessé, Pierre tue Jacky avant de mourir.
Grâce au DVD on redécouvre Rozier. Les amants maudits est un superbe
film noir, lyrique et désespéré dans la grande tradition.
J.T.

AMANTS PASSAGERS (LES)*


(Los amantes pasajeros ; Esp., 2013.) R. et Sc. : Pedro Almodovar ; Ph. :
José Luis Alcaine ; M. : Alberto Iglesias ; Pr. : Agustin Almodovar et Esther
Garcia ; Int. : Antonio de la Torre (Alex Acero), Javier Camara (Joserra),
Hugo Silva (Benito Moroni), Raul Arevalo (Ulloa). Couleurs, 90 min.
Dans un avion cherchant vainement à atterir après avoir eu une grave avarie
chacun réagit à sa manière : les pilotes, les stewards, les passagers de la classe
affaires (ceux de la classe économique ont été endormis). Alcool et sexe pour
calmer les angoisses. Tout finira bien.
À travers les passagers d’un avion en perdition c’est une image de la société
espagnole que nous propose Almodovar. Mais, en dépit de quelques images
délirantes, la vision est convenue (stewards gays, vieille fille qui souffre d’être
encore vierge…) Ce n’est pas du grand Almodovar.J.T.

AMAZING SPIDER-MAN (THE)*


(The Amazing Spider-Man ; USA, 2012.) R. : Marc Webb ; Sc. : James
Vanderbilt, Alvin Sargent et Steve Kloves, d’après les bandes dessinées de
Stan Lee et Steve Dikto ; Ph. : John Schwartzman ; Eff. sp. : John Frazier ;
Eff. vis. : Jerome Chen ; M. : James Horner ; Pr. : Marvel Entertainment et
Columbia ; Int. : Andrew Garfield (Peter Parker/Spider-Man), Emma
Stone (Gwen Stacy), Rhys Ifans (le docteur Connors/le Lézard), Denis
Leary (Capitaine Stacy) Irrfan Khan (Rajit Ratha), Sally Field (Tante
May). Couleurs, 147 min.
Peter Parker à 6 ans est abandonné par ses parents et recueilli par un oncle.
À la recherche des travaux de son père sur les croisements d’ADN entre humains
et animaux, il se fait piquer par une araignée dans le laboratoire du docteur
Connors qui poursuit les mêmes recherches. Son corps se transforme : il devient
un homme araignée qui va utiliser ses pouvoirs pour jouer le rôle de justicier. De
son côté le docteur Connors qui s’est injecté du sang de lézard (ou du moins son
ADN) devient un criminel fou et dangereux. L’affrontement est inéluctable.
Revoici le héros en bandes dessinées de Stan Lee et Steve Ditko, déjà porté à
l’écran par Sam Raimi. C’est la naissance du superhéros qui est ici évoquée et le
premier volet d’une trilogie. Andrew Garfield est un Spider-Man convaincant,
plus nuancé que son prédécesseur chez Raimi. Les effets spéciaux font
impression mais semblent plus limités qu’à l’habitude pour tout centrer sur le
drame humain de Parker.J. T.
AMAZING SPIDER-MAN (THE) :
LE DESTIN D’UN HÉROS*
(The Amazing Spider-Man ; USA, 2014.) R. : Marc Webb ; Sc. : Alex
Kurtzman, Roberto Orci et Jeff Pinkner, d’après les bandes dessinées de
Stan Lee et Steve Dikto ; Ph. : Dan Mindel ; Eff. sp. : John Frazier ; Eff.
vis. : Jerome Chen et Gregory McMurry ; Déc. : Mark Friedberg ; M. :
Hans Zimmer ; Pr. : Marvel Enterprises, Columbia ; Int. : Andrew Garfield
(Peter Parker/Spider Man), Emma Stone (Gwen Stacy), Jamie Foxx (Max
Dillon/Electro), Dane DeHaan (Harry Osborn/le bouffon vert), Campbell
Scott (Richard Parker), Embeth Davidtz (Mary Parker). Couleurs, 142 min.
L’homme-araignée est abandonné par la belle Gwen Stacy, son passé lui
pèse et un nouvel ennemi se dresse devant lui : Electro, alias Max Dillon, un
technicien devenu un monstre électrique. L’homme-araignée l’emportera mais
perdra définitivement Gwen. Il se retire.
Deuxième volet des exploits de Spider-Man, le héros des bandes dessinées
de Lee et Dikto, avec le même metteur en scène. Le scénario est d’un médiocre
intérêt mais les trucages sont extraordinaires, encore plus forts que dans le
précédent. Le méchant, interprété cette fois par Jamie Foxx, fera frissonner petits
et grands et la belle Emma Stone est toujours aussi émouvante.J. T.

AMBASSADOR (THE)*
(The Ambassador ; USA, 1984.) R. : J. Lee Thompson ; Sc. : Max Jack ;
Ph. : Adam Greenberg ; M. : Dov Seltzer ; Mont. : Mark Goldblatt ; Pr. :
Menahem Golan, Yoram Globus ; Int. : Robert Mitchum (Peter Hacker),
Ellen Burstyn (Alex Hacker), Rock Hudson (Frank Stevenson), Fabio Testi
(Mustapha Hashimi), Donald Pleasence (Eretz), Heli Goldenberg (Rachel),
Michal Bat-Adam (Tova), Ori Levy (Abe), Uri Gavriel (Assad), Zachi Noy
(Ze’ev), Joseph Shiloah (Shimon), Shmulik Kraus (Stone). Couleurs,
97 min.
Ambassadeur des États-Unis en Israël, Peter Hacker s’emploie à favoriser le
dialogue entre autorités palestiniennes et israéliennes. Pendant ce temps, son
épouse entretient une liaison avec Mustapha Hashimi, un membre de l’OLP
(Organisation de Libération de la Palestine). Les deux amants ayant été filmés en
plein ébat à leur insu, un chantage financier est exercé à l’encontre de Hacker,
dont la vie est par ailleurs menacée par un complot d’extrémistes. Chantage et
complot seront finalement déjoués par Stevenson, chargé de la sécurité du
diplomate. Hacker et Hashimi s’entendent pour organiser une réunion
d’étudiants appartenant aux deux communautés. Lors de la rencontre, nocturne
et clandestine, des terroristes surgissent et massacrent les participants. Au cours
de la fusillade, Hashimi est abattu. De retour à l’ambassade, Hacker, accablé de
désespoir, s’émeut en apercevant une foule de jeunes pacifistes rassemblés
devant les grilles du bâtiment.
Une œuvre intègre et sincère (comble des paradoxes pour une production
Cannon !) qui détonne dans la filmographie déclinante de J. Lee Thompson, dont
l’inspiration semblait alors s’être tarie depuis une bonne décennie. Aussi naïf et
simplificateur soit-il, le film n’en aborde pas moins la question israélo-
palestinienne avec dignité et se garde de tout parti pris envers l’un ou l’autre
camp (effort d’autant plus louable que le tournage se déroula en Israël). Pour
couper court à une affirmation erronée (et souvent réitérée), précisons que The
Ambassador n’est en rien une adaptation de Fifty-Two Pickup (1974) d’Elmore
Leonard. En effet, bien qu’initialement associé au projet, l’écrivain s’en était par
la suite désisté : deux ans plus tard, son roman devait finalement être porté à
l’écran par John Frankenheimer (Paiement cash, 1986), pour le compte du même
tandem Golan/Globus.
A.M.

AMERICAN (THE)**
(The American ; USA, 2010.) R. : Anton Corbijn ; Sc. : Rowan Joffe d’après
un roman de Martin Booth ; Ph. : Martin Ruhe ; M. : Herbert
Grönemeyer ; Pr. : This Is That, Greenlit Rights, Smokehouse Pictures,
Focus Pictures ; Int. : George Clooney (Jack/Edward), Violante Placido
(Clara), Thekla Reuten (Mathilde), Paolo Bonacelli (le Père Benedetto),
Filippo Timi (Fabio). Couleurs, 103 min.
Jack, tueur professionnel, après un sanglant règlement de comptes dans le
Dalarna, vient se cacher dans un village des Abruzzes, Castelvecchio, sous le
nom d’Edward, photographe. Il rencontre Mathilde qui exerce la même
profession et lui commande une arme. Il se lie dans un bordel avec Clara. Peu à
peu l’inquiétude le gagne : il se sent découvert. En effet le contrat de Mathilde
est de l’abattre mais l’arme que Jack a trafiquée, lui explose dans les mains. Jack
affronte le commanditaire du contrat et le tue mais est grièvement blessé dans
l’affrontement avec lui et meurt dans les bras de Clara.
Portrait d’un tueur à gages fin et nuancé, interprété par un George Clooney
au mieux de sa forme. Les personnages sont tous bien campés, de la tueuse
froide et déterminée à la prostituée sentimentale et candide. L’atmosphère d’une
petite bourgade des Abruzzes avec son curé, ses commerces et ses filles de joie,
est bien rendue. Deuxième réussite de Corbjin après Control.J. T.

AMERICAN BLUFF**
(American Hustle ; USA, 2013.) R. : David O. Russell ; Sc. : Eric Warren
Singer et David O. Russell ; Ph. : Linus Sandgren ; M. : Danny Elfman ;
Pr. : Columbia Pictures ; Int. : Christian Bale (Irving Rosenfeld), Bradley
Cooper (Richie DiMaso), Amy Adams (Sidney Prosser), Jeremy Renner (le
maire). Couleurs, 147 min.
Irving et Sydney forment un couple d’escrocs ingénieux. Mais Sydney se fait
prendre par un agent du FBI, DiMaso. Celui-ci propose à Sydney et Irving un
marché : Sydney ne sera pas inquiétée si nos deux escrocs aident le policier à
coincer des flics corrompus.
Ce film s’inspire de la réalité : dans les années 70, l’opération ABSCAM fut
montée par le FBI et des escrocs pour coincer des politiciens et hommes
d’affaires corrompus. De là une suite de numéros d’acteurs dont Robert De Niro
en parrain pour un passage éclair. Les intrigues habilement entremêlées (et qui
ne sont pas résumées ici) sont ingénieuses et expliquent que le film ait reçu
plusieurs Golden Globes.J. T.

AMERICAN MARY**
(Can., 2012.). R. : Jen et Sylvia Soska ; Sc. : Jen Soska et Sylvia Soska ; Ph. :
Brian Pearson ; M. : Peter Allen ; Pr. : Evan Tylor, John A. Curtis, Sylvia
Soska et Jen Soska ; Int. : Katharine Isabelle (Mary Mason), Antonio Cupo
(Billy Barker), Tristan Risk (Beatress Johnson). Couleurs, 103 min.
Cherchant à se faire un peu d’argent afin de payer ses études de médecine,
Mary accepte d’utiliser ses talents de chirurgienne de manière clandestine.
Les sœurs Soska seraient-elles en train de devenir les nouvelles prêtresses du
cinéma d’horreur indépendant ? En visionnant American Mary, la question
mérite d’être posée. Remarqué en 2009 avec le déjanté Dead Hooker in a Trunk
et ayant réalisé depuis See No Evil 2, l’inséparable tandem confirme son talent
avec American Mary, un deuxième long métrage aussi sanglant que troublant.
L’histoire de cette chirurgienne aux pratiques extrêmes ne laisse effectivement
pas indifférent et génère son lot de séquences choc, dont certaines à la limite du
soutenable (cf. : la séquence où Grant est suspendu par la peau). Cette violence
graphique vient ainsi appuyer un propos féministe sur les ravages de la chirurgie
esthétique et sur la relation aux corps. Ce goût pour les transformations et
anomalies corporelles évoque d’ailleurs, par moment, les obsessions de David
Cronenberg et confère au film une dimension malsaine indéniable, dimension
qui est néanmoins atténuée par un humour noir de salvateur. Peuplé de freaks et
reposant sur une atmosphère vénéneuse, American Mary offre également
l’occasion à Katharine Isabelle (les séries « Being Human » et « Hannibal ») de
crever l’écran. Fabuleuse dans le rôle de Mary Mason, elle porte le film sur ses
épaules et s’impose au sein d’une distribution de qualité. Gore, dérangeant, mais
aussi réjouissant et plus abouti que le précédent film des sœurs Soska, ce
deuxième long métrage est une perle noire à découvrir sans plus attendre.
E.B.

AMERICAN NIGHTMARE*
(The Purge ; USA, Fr., 2013.). R. et Sc. : James DeMonaco ; Ph. : Jacques
Jouffret ; M. : Nathan Whitehead ; Pr. : Michael Bay, Jason Blum, Andrew
Form, Bradley Fuller, Sébastien Lemercier. Int. : Ethan Hawke (James
Sandin), Lena Headey (Mary Sandin), Adelaide Kane (Zoey Sandin).
Couleurs, 85 min.
Dans un futur proche, afin d’endiguer la violence, le gouvernement
américain a instauré une nouvelle loi, La Purge, où durant toute une nuit, la
population peut laisser libre cours à ses pulsions criminelles. Un riche
entrepreneur va voir sa vie basculer quand, au cours de cette nuit de violence, un
sans abri pris pour cible par de jeunes nantis, trouve refuge dans sa maison.
Les scénarios originaux qui tentent de renouveler le genre horrifique ne
courent pas les rues à Hollywood. Raison de plus pour s’intéresser à The Purge,
deuxième long métrage de James DeMonaco (jusque là surtout connu pour avoir
signé les scripts du Négociateur et d’Assaut sur le Central 13, le remake de
Jean-François Richet) qui se base sur un concept aussi passionnant que
prometteur. Imaginer que durant une nuit tous les crimes sont autorisés par le
gouvernement est en effet une idée particulièrement tordue qui, dans un pays
comme les États-Unis, où les armes à feu sont reines, était susceptible
d’engendrer une belle réflexion sur la société américaine actuelle. Une réflexion
qui, et c’est sans doute le principal défaut du film, n’est ici qu’esquissée, le
cinéaste préférant rester à la surface de son sujet pour privilégier le suspens et la
terreur. Ce choix, contestable, est néanmoins parfaitement assumé et aboutit à un
thriller horrifique efficace qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve. Rodé à
la mécanique du huis clos, DeMonaco dévoile un indéniable talent pour distiller
l’effroi et nous livre une œuvre qui, sans exploiter toutes les possibilités de son
concept, réserve de belles sueurs froides, à l’image des scènes avec les
assaillants, dont les visages sont dissimulés sous des masques inquiétants à
souhait. Le tout étant interprété par un casting convaincant, dominé par
l’excellent Ethan Hawke.
E.B.

AMERICAN SNIPER***
(American Sniper ; USA, 2014.) R. : Clint Eastwood ; Sc. : Jason Hall
d’après l’ouvrage de Chris Kile ; Ph. : Tom Stern ; Pr. : Warner Bros ;
Int. : Bradley Cooper (Chris Kyle), Sienna Miler (Tania Kyle), Luke Grimes
(Marc Lee), Jake McDorman (Biggles), Kevin Lacz (Dauber), Ravid
Negahban (Sheikh al-Obeidil). Couleurs, 132 min.
Tiré d’une autobiographie remarquée, le film retrace la vie d’un champion
texan de rodéo, Chris Kyle, qui s’engage dans l’US Navy après les attentats de
Nairobi. Accepté dans les Navy Seals – commandos de marine –, il devient tireur
d’élite et participe à plusieurs opérations extérieures en Irak. Son épouse
constate que Chris revient à chaque fois plus épuisé et nerveux. Mais son devoir
l’appelle encore sur le front de la « Liberté ». Enfin, après un quatrième et ultime
combat remporté contre un autre sniper, Mustapha – ancien champion
olympique syrien ayant choisi la lutte armée –, il se retire et se consacre au
soutien psychologique auprès d’anciens combattants américains. Il meurt
assassiné par l’un d’entre eux.
Clint Eastwood fait dire à son héros : « il y a trois sortes d’êtres : les
moutons, les loups et les chiens de bergers. Je suis l’un de ces derniers. » Toute
la philosophie du metteur en scène est ainsi résumée. Le sniper syrien – qui a
aussi charge de famille – se bat dans la meute des loups (mais curieusement dans
le camp sunnite, puis chiite). Chris Kyle, interprété magistralement par Bradley
Cooper, ne remet jamais essentiellement en cause les valeurs qu’il défend, même
si cela lui coûte parfois psychologiquement, en particulier lorsqu’il doit abattre
une mère et son fils. La solitude du tireur semble au contraire conforter ses
convictions de lutter contre le « Mal ». Un message sans ambiguïté du
réalisateur, cow boy du monde, qui sait que l’altérité détruit les sociétés qui s’y
laissent prendre.
E. L.

AMERICANO**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Mathieu Demy ; Ph. : Georges Lechaptois ; M. :
Georges Delerue et Grégoire Hetzel ; Pr. : Mathieu Demy, Angeline
Massonni, Arte et Agnès Varda ; Int. : Mathieu Demy (Martin), Salma
Hayek (Lola), Geraldine Chaplin (Linda), Chiara Mastroianni (Claire),
Jean-Pierre Mocky (le père), Carlos Bardem (Luis). Couleurs, 105 min.
Après la séparation de ses parents, Martin, enfant, a quitté Los Angeles pour
suivre son père à Paris. Devenu adulte, il vit avec Claire. Apprenant la mort de
sa mère, il retourne à Los Angeles pour régler sa succession et rapatrier le corps
en France. Il découvre qu’elle avait pour amie une certaine Lola avec laquelle il
partageait autrefois ses jeux. Elle est maintenant au Mexique. Martin part sur ses
traces : elle est devenue coco-girl dans un bar à putes de Tijuana.
Nul n’ignore que Mathieu Demy est le fils d’Agnès Varda et de Jacques
Demy. Avec ce premier film, il rend hommage à sa mère avec des extraits de
Documenteur (réalisé à L.A. en 1981) et à son père avec ce personnage de Lola
mais aussi à Model Shop tourné à L.A. Americano se divise donc en deux
parties : Los Angeles avec un retour nostalgique vers le passé et Tijuana dans un
climat beaucoup plus noir et glauque. Mathieu Demy parvient néanmoins à
réaliser une œuvre personnelle, attachante, aidé en cela par l’interprétation de
Salma Hayek.C.B.M.
ÂMES NOIRES (LES)*
(Anime nere ; Ital., 2014.) R. : Francesco Munzi ; Sc. : F. Munzi, Fabrizio
Ruggirello, Maurizio Braucci ; Ph. : Vladan Radovic ; M. : Giuliano
Taviani ; Pr. : Luigi et Olivia Musini ; Int. : Marco Leonardi (Luigi),
Peppino Mazzotta (Rocco), Fabrizio Ferracane (Luciano), Giuseppe Fumo
(Leo), Barbara Bobulova (Valera). Couleurs, 103 min.
Luigi et Rocco, proches de la mafia calabraise, sont dans le trafic
international de la drogue. Leur frère Luciano a décidé de rester berger et de
s’occuper des terres familiales. Mais son propre fils Léo est attiré par ce monde
de violence où priment la loi du sang et de la vengeance…
Le film est rude, à l’image des paysages montagneux de la Calabre. Il est
aussi violent avec vendettas et règlements de comptes familiaux. Construit
comme une tragédie grecque, il ne parvient cependant pas à son intensité en
raison de baisse de tension narrative. Il conserve néanmoins de forts impacts
visuels.
C.B.M.

ÂMES NUES (LES)*


(Dial 119 ; USA, 1950.) R. : Gerald Mayer ; Sc. : J. Monks Jr. ; Ph. : Paul
Vogel ; M. : André Provin ; Pr. : MGM ; Int. : Marshall Thompson
(Gunther Wyckoff), Virginia Field (Freddy), Andrea King (Helen), Sam
Levene (le docteur Faron). NB, 75 min.
Un meurtrier, Wyckoff, s’échappe de l’asile où il était enfermé, décidé à tuer
le docteur Faron qu’il juge responsable de sa condamnation. Entré dans un bar, il
prend cinq personnes en otage. Alerté, le docteur Faron vient le raisonner.
La prise d’otages offre toujours un superbe suspense. Ce petit film noir,
aujourd’hui injustement oublié, joue le jeu avec conviction, servi par des acteurs
peu connus, ce qui le rend plus crédible.J.T.
ÂMES SILENCIEUSES (LES)
(The Quiet Ones ; USA, GB, 2014.) R. : John Pogue. Sc. : Craig Rosenberg,
Oren Moverman, John Pogue et Tom de Ville ; Ph. : Mátyás Erdély ; M. :
Lucas Vidal ; Pr. : Tobin Armbrust, Ben Holden, James Gay-Rees, Steven
Chester Prince, Simon Oakes. Int. : Jared Harris (Professeur Joseph
Coupland), Sam Claflin (Brian McNeil), Erin Richards (Krissi Dalton),
Rory Fleck-Byrne (Harry Abrams). Couleurs, 98 min.
S’adonnant à des recherches controversées, le professeur Coupland, deux
étudiants et un cameraman quittent l’université pour se livrer à des expériences
sur une jeune fille souffrant visiblement de problèmes psychiques.
Depuis sa renaissance en 2007, la Hammer tente de retrouver sa splendeur
d’antan et s’efforce d’offrir aux amateurs de cinéma fantastique des œuvres de
qualité. Une ambition qui a, d’ores et déjà, porté ses fruits et engendré des films
comme les excellents Laisse-moi entrer ou encore La dame en noir. Deux titres
au niveau desquels Les Âmes silencieuses ne parvient à aucun moment à se
hisser. Le script, inspiré de faits réels, se contente ici d’aligner tous les clichés
du genre et la mise en scène de John Pogue (scénariste de The Skulls et Le
vaisseau de l’Angoisse) manque parfois de conviction (notamment dans les
scènes d’effroi). À cela s’ajoutent des longueurs et facilités scénaristiques qui
altèrent considérablement l’intensité que pouvait engendrer une telle histoire et
qui irriteront sans aucun doute plus d’un spectateur avide de sensations fortes.
Heureusement, l’interprétation, solide et convaincante (mention spéciale à Olivia
Cooke, aperçue dans la série « Bates Motel » et parfaite dans le rôle de Jane
Harper), et l’esprit « vintage » qui se dégage de l’ensemble constituent un point
fort du film. Le fait que l’action se situe dans les années 70 mais aussi la volonté
affichée du réalisateur de susciter la peur en misant sur la suggestion plutôt que
sur la démonstration ne sont pas pour rien dans le charme désuet qui émane du
métrage et parviennent à conférer un peu d’intérêt à cette production sans grande
envergure.E.B.
ÂMES VAGABONDES (LES)**
(The Host ; USA, 2013.) R. Andrew Niccol ; Sc. : Andrew Niccol, d’après le
roman éponyme de Stephenie Meyer ; Ph. : Roberto Schaefer ; M. : Antonio
Pinto ; Pr. : Nick Weschler, Stephenie Meyer, Paula Mae Schwartz, Steve
Schwartz ; Int. : Saoirse Ronan (Mélanie Stryder/Gaby), Jake Abel (Ian
O’Sheal), Max Irons (Jared Howe), Diane Kruger (Traqueuse/Lacey),
William Hurt (Jeb). Couleurs, 124 min.
La Terre est envahie par les Âmes qui pénètrent dans les corps et en chassent
le passé. Mélanie se voit implanter une âme du nom de Vagabonde. Celle-ci, en
accord avec Mélanie, quitte le corps de Mélanie pour rejoindre un groupe de
résistants. Elle tombe amoureuse de Jared, le fiancé de Mélanie. Elle intégrera le
corps d’une femme décédée.
Andrew Niccol est devenu rapidement, depuis Bienvenue à Gattacal, l’un
des grands maîtres de la science-fiction. Toujours à la recherche de sujets
originaux, il trouve dans ce type d’invasion, un thème dans lequel il se sent à
l’aise. Moins fort que Time-Out, Les âmes vagabondes sont néanmoins un
excellent film fantastique.J.T.

AMNESIA*
(Suisse, Fr., 2015.) R. : Barbet Schroeder ; Sc. : Emilie Bikerton, Peter F.
Steinbach, Susan Hoffman, B. Schroeder ; Ph. : Luciano Tovoli ; M. :
Lucien Nicolet ; Pr. : Vega. Films, Films du Losange ; Int. : Marthe Keller
(Martha), Max Riemelt (Jo), Bruno Ganz (Bruno). Couleurs, 96 min.
Depuis 40 ans, Martha, une violoncelliste d’origine allemande, s’est retirée à
Ibiza. Elle fait la connaissance de son voisin, Jo, un jeune musicien berlinois féru
d’électronique. Elle refuse cependant de parler avec lui la langue de Goethe qui
évoque pour elle un passé douloureux ; elle choisit l’anglais. Une amitié naît
entre eux.
Comment « du passé faire table rase » ? Comment oublier l’attitude du
peuple allemand face au nazisme ? Le propos est, certes, intéressant, mais le film
laisse insatisfait ; tout y est trop souligné (la discothèque nommée « Amnesia »,
le personnage larmoyant de Bruno, l’opposition entre musique classique et
électronique…). On retient surtout la beauté lumineuse de Marthe Keller ainsi
que celle, évidemment, des paysages d’Ibiza baignés de soleil.C.B.M.

AMORE
(Io sono l’Amore ; Ital., 2009.) R. : Luca Guadagnino ; Sc. : Luca
Guadagnino, Barbara Alberti, Ivan Cotroneo, Walter Fasano ; Ph. : Yorick
Le Saux ; M. : John Adams ; Pr. : Luca Guadagnino, Tilda Swinton, Aaron
Simpson ; Int. : Tilda Swinton (Emma Recchi), Flavio Parenti (Edoardo
« Edo » Recchi Jr.), Edoardo Gabbriellini (Antonio Biscaglia), Alba
Rohrwacher (Elisabetta « Betta » Recchi), Pippo Delbono (Tancredi
Recchi). Couleurs, 120 min.
Dans la propriété des Recchi, riche famille d’industriels milanais, Emma
coule des jours monotones, enfermée dans son mariage et son sens du devoir. Au
printemps, elle fait la connaissance d’Antonio, surdoué en cuisine et meilleur
ami de son fils. Leur rencontre déclenche des passions longtemps réprimées et
conduit Emma vers un retour à la vie…
Ça commence comme du Visconti. Ah ! ce repas de famille chez les nantis
qui ouvre le film ; tout y est : un décor au luxe étouffant où le moindre élément
est à sa place ; une situation lourde de non-dit et de menace ; des regards et des
gestes furtifs qui s’échangent… Cette excellente ouverture, où le réalisateur fait
preuve de maestria dans la création d’atmosphère, laisse espérer un grand film,
pourquoi pas un chef-d’œuvre. Hélas, l’illusion est de courte durée, malgré la
performance impressionnante de Tilda Swinton : le ton vire vite au mélodrame
affreusement surligné que vient boursoufler encore une musique pesante et
désagréablement insistante. Quant au finale – ridicule –, il marque le nadir
absolu de ce film décidément frustrant. Luca Guadagnino est un très bon
réalisateur (Amore est confectionné avec une grande minutie) mais un mauvais
metteur en scène (il n’a ni style ni sens du rythme, encore moins celui du
ridicule).
G.B.

AMOUR***
(Fr., 2012.) R. : Michael Haneke ; Sc. : Michael Haneke ; Ph. : Darius
Khondji ; Pr. : Les Films du Losange, France 3 Cinéma, ARD Degeto,
Bayerischer Rundfunk, Westdeutscher Rundfunk, Wega Film ; Int. : Jean-
Louis Trintignant (Georges), Emmanuelle Riva (Anne), Isabelle Huppert
(Eva), Alexandre Tharaud (Alexandre), William Shimell (Geoff). Couleurs,
125 min.
Georges et Anne, bien que très âgés, s’aiment comme au premier jour. Ils
vivent dans un appartement parisien, au rythme des visites de leur fille Eva et de
son compagnon Geoff, ou des concerts donnés notamment par le jeune pianiste
Alexandre, ancien élève d’Anne. Leur bonheur est interrompu quand Anne est
victime d’une première attaque. Sa santé se dégrade et, après un court séjour à
l’hôpital, elle revient chez elle en fauteuil roulant. Elle ne marchera plus. Malgré
les soins que Georges lui porte elle perd peu à peu son autonomie et ses
capacités intellectuelles. Seul face à son chagrin et aux difficultés de la vie
quotidienne, exaspéré par l’incompréhension de sa fille et l’incompétence des
aides-soignantes, Georges se résout à étouffer Anne à l’aide de son oreiller,
avant de disparaître mystérieusement. Le corps d’Anne est retrouvé par la police,
sur son lit, joliment vêtu et recouvert de fleurs. Une fois l’appartement de ses
parents vidé, Eva revient s’assoir dans le salon inhabité.
Avec Amour, Michael Haneke remporte une deuxième Palme d’Or, trois ans
après celle qui lui fut décernée pour Le Ruban Blanc. Dernier rôle au cinéma
pour Jean-Louis Trintignant, il forme avec Emmanuelle Riva l’un des plus beaux
couples du cinéma : en miroir de Roméo et Juliette, ces amoureux au crépuscule
de leur vie continuent de s’aimer tendrement malgré le temps passé ensemble,
l’absence de mystère et de désir, les frustrations enfouies et les reproches qui
n’ont jamais été entendus. Isabelle Huppert apporte beaucoup de justesse au récit
dans son rôle de fille très occupée, dépassée par la tragédie, étrangère à la
sagesse et la dévotion de son père. Le pianiste Alexandre Tharaud, dans son seul
rôle au cinéma, compose brièvement une adorable figure de fils rêvé, idéalisé.
L’utilisation de la musique, toujours à l’intérieur de la narration et interrompue
brutalement, préfigure la fin de cette histoire d’amour en un arrachement cruel.
Plus que vers le déclin d’Anne, Michael Haneke tourne sa caméra vers la
compassion exprimée par Georges pour sa femme qui le quitte peu à peu. Ainsi
le cinéaste signe-t-il en effet un incroyable film sur l’amour et non sur la mort,
en s’inspirant du décès de sa propre tante, qui l’a élevé à la place de ses parents,
et dont l’appartement fut minutieusement reconstitué dans un studio de
cinéma.G.J.

AMOUR A SES RAISONS (L’)*


(Manuele d’amore 3 ; Ital., 2011.) R. : Giovanni Veronesi ; Sc. : Giovanni
Veronsei, Ugo Chiti et Andrea Agnello ; Ph. : Giovanni Canevari ; M. :
Paolo Buonvino ; Pr. : Filmauro ; Int. : Carlo Verdone (Fabio), Robert De
Niro (Adrian), Monica Bellucci (Viola), Riccardo Scarmaccio (Roberto),
Laura Chiatti (Micol), Valeria Solarino (Sara). Couleurs, 125 min.
L’amour à différents âges de la vie selon Cupidon :
1. La jeunesse : Roberto, fiancé à Sara, est envoyé dans un petit village où il
se laisse séduire par la belle Micol. Mais elle est mariée.
2. Présentateur du journal télévisé et mari fidèle, Fabio est harcelé par une
nymphomane. Il cède une fois et elle le fait chanter. Il perd ses moyens lors de la
présentation du journal et se retrouve muté en Afrique. C’est l’amour à la
maturité.
3. L’âge de raison : Adrian, un professeur contraint à la sagesse à la suite
d’une greffe du cœur, est subjugué par la splendide Viola, fille de son concierge.
Il l’épouse et en a un fils.
Dans la lignée des films italiens à sketchs. C’est le troisième et le meilleur
des Manuele d’amore. Carlo Verdone et Robert De Niro ne font pas oublier
Gassman et Sordi. Mais le deuxième sketch est très drôle.J.T.

AMOUR C’EST MIEUX À DEUX (L’)*


(Fr., 2010.) R. : Arnaud Lemort et Dominique Farrugia ; Sc. : Franck
Dubosc et Arnaud Lemort ; Ph. : Eric Guichard ; Pr. : Few ; Int. : Clovis
Cornillac (Michel), Virginie Efira (Angèle), Annelise Hesme (Nathalie),
Manu Payet (Vincent). Couleurs, 100 min.
D’un côté Michel, qui divorce parce qu’il croit que l’amour ne peut être que
le fruit du hasard ; de l’autre Vincent, un notaire qui séduit les femmes dont il a
préparé le divorce. Vincent décide de faire connaître à Michel, Angèle, une
célibataire. Il s’arrange pour que la rencontre ait lieu « par hasard ». Coup de
foudre de Michel pour Angèle. Mais il apprend que c’est Vincent qui a imaginé
la rencontre. Il rompt avec ce dernier et avec Angèle. Mais il ne peut oublier la
jeune femme. Ces tentatives de dragage tournent court. Il retrouve Angèle et finit
par lui déclarer, au moment où elle quitte Paris, qu’elle est la femme de sa vie.
Petite comédie sentimentale sans prétentions, bien enlevée par Clovis
Cornillac et Virginie Efira sur un scénario de Franck Dubosc mais où se
reconnaît la patte de Dominique Ferrugia.J.T.

AMOUR DURE TROIS ANS (L’)***


(Fr., 2011.) R. : Frédéric Beigbeder ; Sc. : Frédéric Beigbeder, Eugénie
Grandval, Christophe Turpin, Gilles Verdiani ; Ph. : Yves Cape ; M. :
Martin Rappeneau ; Pr. : The Film, Akn, EuropaCorpet, Fr.2, Scope
Pictures ; Int. : Gaspard Proust (Marc Marronnier), Louise Bourgoin
(Alice), JoeyStarr (Jean-Georges), Jonathan Lambert (Pierre), Nicolas
Bedos (Antoine). Couleurs, 98 min.
Critique littéraire, Marc Marronnier divorce d’Anne et cette séparation lui
inspire une théorie : l’amour dure trois ans. Il en fait un roman. Il le publie sous
pseudonyme. C’est qu’il est tombé amoureux d’Alice qu’il oblige à quitter
Antoine. Le roman est un gros succès mais quand l’éditrice révèle le véritable
nom de l’auteur, Alice, furieuse, quitte Marc. Celui-ci déprime, fait un scandale
au mariage de son ami Pierre, fréquente l’homosexuel Jean-Georges, et envisage
de partir pour l’Australie. L’apprenant, Alice le rejoint.
Beigbeder adapte pour l’écran son roman publié en 1997 et en fait une
comédie romantique pleine de charme mais rien du film explosif que l’on
attendait de l’auteur. À son actif toutefois une autodérision qui pimente
l’histoire.J.T.

AMOUR EST UN CRIME


PARFAIT (L’)**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Jean-Marie et Arnaud Larrieu ; Ph. : Guillaume
Deffontaines ; M. : Caravaggio ; Pr. : Arena Films ; Int. : Mathieu Amalric
(Marc), Karin Viard (Marianne), Maïwenn (Anna), Sara Forestier (Annie),
Denis Podalydès (Richard), Marion Duval (Barbara), Damien Dorsaz
(l’inspecteur). Couleurs, 111 min.
Marc, professeur de littérature dans une grande université, ramène chez lui
une étudiante, Barbara. On ne la reverra plus. Un inspecteur aborde Marc, puis la
belle-mère de Barbara lui tourne autour. Marc doit compter aussi avec la jalousie
de sa sœur Marianne et les remontrances de son supérieur Richard, par ailleurs
amoureux de Marianne. Malgré tous ses efforts, il doit enfin compter avec les
avances d’une étudiante, Annie, qui réclame des leçons particulières et se trouve
être la fille d’un chef de la mafia. S’il repousse Annie c’est qu’il aime Anna.
Annie se venge en lui révélant qu’Anna est un flic qui mène l’enquête sur la
disparition de Barbara. Marc avoue son crime à Anna. Il tue dans des crises de
somnanbulisme. Il choisit le suicide.
Inspiré d’un roman de Philippe Djian, Incidences, ce faux polar pimenté
d’érotisme n’est pas sans charme et dépeint avec bonheur les tourments d’un
professeur trop brillant poursuivi par les avances de ses étudiantes, au demeurant
ravissantes. Sur fond de vues des Alpes à couper le souffle, le film va de
rebondissements en rebondissements, parfois, il est vrai, prévisibles. Brillante
interprétation d’Amalric, inquiétant sous ses airs naïfs à Karin Viard en passant
par Podalydès, parfait faux-naïf.J.T.

AMOUR FOU*
(Amour fou ; Autriche, 2014.) R. et Sc. : Jessica Haussner ; Ph. : Martin
Geschlacht ; Pr. : Coop 99 ; Int. : Christian Friedel (Heinrich von Kleist),
Birte Schnoeink (Henriette), Sandra Hüller (Marie), Stephan Grossmann
(Vogel). Couleurs, 96 min.
Au début du XIXe siècle, le romancier Heinrich von Kleist (auteur de « La
Marquise d’O ») traîne son ennui et son mal-être dans les salons de la haute
société berlinoise. Il ne pense qu’au suicide, ou plutôt à un double suicide qu’il
propose d’abord à sa cousine Marie ; elle refuse. Henriette Vogel, une femme
mariée, grande admiratrice, atteinte d’une maladie dite incurable, accepte de le
suivre dans la mort.
S’inspirant de la peinture de la Renaissance italienne et de Vermeer, Jessica
Haussner réalise un film visuellement splendide. « Je voulais, dit-elle, suggérer
par les images que les personnages sont coincés dans le carcan imposé par la
société ». Ainsi chaque cadrage, frontal, fixe, les fige dans des décors aux
couleurs vives, des costumes stricts, des attitudes guindées. Chaque plan est un
tableau animé. Mais, malgré quelques touches ironiques (von Kleist est
passablement ridicule), ce très beau film est d’un redoutable ennui.C.B.M.
AMOURS CANNIBALES***
(Canibal ; Esp., 2013.) R. : Manuel Martin Cuenca ; Sc. : Alejandro
Hernandez Diaz et Manuel Martin Cuenca ; Ph. : Pau Esteve Birba ; Pr. :
La Loma blanca et Mod Produciones ; Int. : Antonio de la Torre (Carlos),
Olimpia Melinte (Alexandra), Maria Alfonsa Rosso (Aurora), Florin Fildan
(Bogdan). Couleurs, 116 min.
Carlos est un tailleur réputé mais qui vit seul, servi par Aurora, une femme
plus âgée. En réalité il attire dans sa maison de campagne des femmes qu’il
découpe et mange. Une voisine, roumaine d’origine, lui fait des avances. Il
commence par se dérober, puis l’invite dans sa maison. Quelques jours plus tard,
une certaine Nina, la jumelle d’Alexandra, se présente chez lui. Elle cherche sa
sœur. Carlos la recueille, l’emmène dans la fameuse maison. Va-t-il la tuer et la
manger ?
Une extraordinaire ouverture : un corps nu de femme sur une table, qui va
être découpé selon un rituel impressionnant. Celui qui va la manger ne traduit
aucune joie cruelle, aucun plaisir sadique. Ce mets délicat est comme un poulet
ou un gigot, mais c’est une femme. Un rituel qui va être troublé par l’arrivée de
Nina. Carlos découvre alors que la femme peut procurer un autre plaisir que
celui du palais. Le sexe supplante la gastronomie, un autre rituel se substitue au
premier. Superbe interprétation d’Antonio de la Torre et mise en scène glaçante
de Cuenca. Dans la grande tradition de Bunuel.J.T.

AMOURS DIFFICILES (LES)*


(Fr., 1975.) R et Sc. : Raphaël Delpard ; Ph. : Claude Becognée ; Pr. : Pierre
Juin et Bernard Harispuru ; Int. : Jacqueline Doyen, Elisabeth Graine,
Jacques Insermini. Couleurs, 90 min.
Suite de sketches sur le thème de l’amour contrarié.
Cette comédie érotique a été influencée par le cinéma italien maître dans le
genre. Par la suite le film fut exploité en France et dans de nombreux pays sous
les titres de Perversions ou La grande perversion avec des rajouts
pornographiques aux scènes érotiques pleines de charme et de poésie. À
redécouvrir dans la version originale.R.D.

AMOURS IMAGINAIRES (LES)**


(Can., 2010.) R. et Sc., Dial. Mont., Cost. Xavier Dolan ; Ph. : Stéphanie
Weber-Biron ; Pr. : X. Dolan, Daniel Morin, Carole Mondello ; Int. : Xavier
Dolan (Francis), Monia Chokri (Marie), Niels Schneider (Nicolas), Anne
Dorval (la mère), Louis Garrel (un invité). Couleurs, 100 min.
Francis et Marie sont amis. Lors d’une soirée, ils remarquent tous deux un
beau blond bouclé aux yeux bleus, dont ils s’éprennent l’un et l’autre. Ils se
revoient tous trois. Lors d’un séjour au bord d’un lac, Marie se rend compte de
l’attirance des deux garçons. Furieuse, elle préfère s’éclipser.
Xavier Dolan a 21 ans lorsqu’il réalise ce film, revendiquant son
homosexualité. « Homo ? hétéro ? qu’importe pourvu que l’on ait une chaude
présence à ses côtés » fait-il dire (de mémoire) à l’un de ses personnages.
Cependant cette variation sur le dépit amoureux est moins provocatrice dans son
propos que la réalisation « tape-à-l’œil » de ce petit génie du cinéma canadien.
Caméra hyper mobile qui accompagne les personnages en gros plans, recadrages
saccadés, couleurs flashes des costumes, montage cut et l’omniprésence
narcissique de Dolan lui-même. On aime – ou pas ! mais on ne peut rester
indifférent ! Le clin d’œil final (Louis Garrel) est plaisant.C.B.M.

ANA ARABIA**
(Ana Arabia ; Israël, 2013.) R. : Amos Gitaï ; Sc. : Amos Gitaï et Marie-José
Sanselme ; Ph. : Giora Bejach ; Pr. : Agav Films ; Int. : Yuval Scharf (Yael),
Yussuf Abu Warda (Yussuf), Sarah Adler (Miriam), Assi Levy (Sarah).
Couleurs, 85 min.
Yael, une jeune journaliste israélienne, a l’intention d’écrire un article sur
une femme juive, survivante de l’Holocauste et récemment décédée. Elle avait
épousé par amour un musulman et, était surnommée Ana Arabia (Moi l’Arabe).
Yael rencontre son mari Yussuf, sa fille Miriam, son fils Walid, chacun disant
ses difficultés, ainsi que Sarah, la belle-fille qui, elle aussi, a fait un mariage
mixte.
Tourné dans les ruelles d’un quartier déshérité des environs de Tel-Aviv, ce
film est un remarquable (et unique) exploit technique puisqu’il fut réalisé à la
steadycam, en un seul plan, soigneusement préparé entre 16 h. et 17 h. 30 pour
assister au soleil couchant. Il entend ainsi signifier que ce qui sépare Israéliens et
Palestiniens n’est peut-être pas insurmontable. Belle idée.C.B.M.

ANARCHISTES (LES)**
(Fr., 2015.) R. Elie Wajeman ; Sc. : Elie Wajeman et Gaëlle Macé ; Ph. :
David Chizallet ; M. : Gloria Jacobsen ; Pr. : 24 mai Production ; Int. :
Tahar Rahim (Jean Albertini), Adèle Exarchopoulos (Judith), Swann
Arlaud (Elisée Mayer), Guillaume Gouix (Eugène Levèque), Cédric Kahn
(Gaspard), Emilie de Preissac (Clothilde), Sarah Le Picard (Marie-Louise).
Couleurs, 101 min.
Simple gardien de la paix, Jean Albertini est chargé par ses supérieurs
d’infiltrer un groupe d’anarchistes. Il y rencontre la belle Judith dont il tombe
amoureux. Nous sommes en 1899, après les exploits de Ravachol. L’anarchie
croit moins à la révolution sociale qu’à la reprise individuelle et s’oriente vers
l’action à la manière de la bande à Bonnot. Le groupe dirigé par Elisée Mayer,
prépare un attentat contre un magistrat quand il est donné à la police par
Albertini qui s’arrange pour épargner Judith. Elisée se donne la mort. Partant
pour l’Amérique, Judith exprime à Albertini son total dégoût.
Belle reconstitution du Paris des anarchistes à la fin du XIXe siècle : mise en
scène soignée, acteurs crédibles, empathie évidente pour ces anarchistes qui
sombrent pourtant dans la délinquance justifiée par « la reprise individuelle ».
Un bon film mais loin du fameux Casque d’or de Becker.J.T.

ANGE BLANC (L’)*


(Night Nurse ; USA, 1931.) R. : William Wellman ; Sc. : Oliver H. P. Garrett
et Charles Kenyon, d’après le roman de Dora Macy ; Ph. : Barney McGill ;
M. : Leo F. Forbstein ; Pr. : Warner Brothers Picture ; Int. : Barbara
Stanwyck (Lora Hart), Ben Lyon (Mortie), Joan Blondell (Maloney),
Charles Winninger (Dr. Arthur Bell), Clark Gable (Nick), Blanche Friderici
(Mrs. Maxwell), Charlotte Merriam (Mrs. Ritchey), Ralf Harolde (Dr.
Milton Ranger). NB, 72 min.
Jeune infirmière engagée pour veiller, à domicile, sur deux petites filles,
Lora Hart se rend compte que le criminel docteur Ranger, avec l’aide du
chauffeur de la famille, veut provoquer la mort des deux enfants en les affamant
pour épouser leur mère alcoolique et hériter de leur fortune.
Un film hybride et inabouti qui commence par une première partie presque
documentaire sur la vie quotidienne des infirmières dans un grand hôpital, et
bifurque soudain vers une histoire criminelle et mélodramatique peu crédible.
Seuls la présence et le jeu des comédiens sauvent l’entreprise : Barbara
Stanwyck qui joue avec chaleur et passion, la toujours sémillante Joan Blondell
et surtout un nouveau venu qui donne beaucoup de relief à son personnage de
chauffeur sans scrupules, un certain Clark Gable. Redécouvert en DVD.
R.L.

ANGE ET GABRIELLE
(Fr., 2015.) R. : Anne Giafferi ; Sc. : Anne Gaffieri et Anne Le Ny d’après
Murielle Magellan ; Ph. : Stéphane Cami ; M. : Jean-Michel Bernard ; Pr. :
Benoît Jaubert et Marc Olla ; Int. : Patrick Bruel (Ange), Isabelle Carré
(Gabrielle), Alice De Lencquesaing (Claire), Laurent Stocker (Guillaume),
Thomas Solivérès (Simon), Carole Franck (Caroline). Couleurs, 91 min.
Lorsque Gabrielle, une pharmacienne, apprend que sa fille Claire est
enceinte et que son compagnon Simon l’a quittée, elle décide de rencontrer
Ange, le père du garçon, chef de chantiers. Or celui-ci ne s’est jamais senti
responsable de son fils, qu’il ne connaît même pas.
Une bluette sentimentale, avec une nuance de rose layette, dans l’air du
temps, avec l’homosexuel de service. Ça ne prête pas à conséquence, mais, au
demeurant, ce n’est pas désagréable à regarder tant le couple formé par Patrick
Bruel et Isabelle Carré séduit par son brio.C.B.M.

ANGÈLE ET TONY**
(Fr., 2010.) R. : Alix Delaporte ; Sc. : Alix Delaporte ; Ph. : Claire Mathon ;
M. : Mathieu Maestracci ; Pr. : Hélène Cases ; Int. : Clotilde Hesme
(Angèle), Grégory Gadebois (Tony Vialet), Evelyne Didi (Myriam Vialet),
Antoine Couleau (Yohan), Patrick Descamps (le grand-père de Yohan),
Lola Duenas (Anabel). Couleurs, 87 min.
Un port de pêche en Normandie. Angèle a de bonnes raisons de se construire
une nouvelle vie lorsqu’elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur en
quête de sentiments. Malgré le désir qu’il a pour elle, Tony garde ses distances.
Angèle le cherche. Trop belle, trop crue, trop déroutante, il ne peut croire qu’elle
est là pour lui…
Le décor d’un petit port de pêche (Port-en-Bessin) et la vie quotidienne d’un
des derniers marins pêcheurs de l’hexagone, pas si courant que ça en ce début de
troisième millénaire. C’est qu’Alix Delaporte a été journaliste et documentariste
avant de passer à la fiction. Résultat, Angèle et Tony est tellement mouillé
d’embruns et sent tellement le poisson qu’on se prend à regretter de ne pas être
venu en ciré ! C’est sur ce fond réaliste (mais jamais naturaliste) que la
scénariste-réalisatrice parvient à greffer une romance inédite qui réunit – ou du
moins tente de réunir – une femme plutôt libre et jolie et un homme de la mer
plutôt coincé et pas très beau (Clotilde Hesme et Grégory Gadebois, parfaits).
Cependant, si le couple est attachant, la réalisatrice a tendance à accumuler les
temps faibles (on y voit trop Angèle à vélo par exemple) au détriment de scènes
qui auraient pu donner plus de relief à ses personnages. Ce sont ces quelques
longueurs qui font qu’Angèle et Tony n’atteint pas à l’excellence. C’est
néanmoins une œuvre intéressante qui mérite d’être vue.G.B.

ANGÉLIQUE MARQUISE DES ANGES


(Fr., 2013.) R. : Ariel Zeitoun ; Sc. : Nadia Golon, Philippe Blasband et
Ariel Zeitoun, d’après le roman d’Anne et Serge Golon ; Ph. : Peter
Zeitlinger ; M. : Nathaniel Méchaly ; Pr. : Ajoz ; Int. : Nora Arnezeder
(Angélique), Gérard Lanvin (Peyrac), David Kross (Louis XIV), Tomer
Sisley (Philippe de Plessis-Bellière), Matthieu Boujenah (marquis
d’Andijos), Julian Weigand (Fouquet), Rainer Frieb (Mazarin). Couleurs,
113 min.
Contrainte d’épouser le comte de Peyrac, Angélique s’y refuse, cède puis
tombe amoureuse de son mari. Mais la richesse de celui-ci excite les convoitises.
Victime d’une intrigue, il est arrêté, condamné pour sorcellerie et brûlé vif.
Angélique elle-même doit trouver refuge dans la Cour des miracles. Elle jure de
se venger.
Les premières adaptations des aventures de la célèbre marquise avaient
connu un grand succès grâce à la beauté de Michèle Mercier. Mais le temps a
passé et la pauvre Angélique parait quelque peu démodée en 2013. D’autant que
le retournement de ses sentiments pour Peyrac est ici mal expliqué, pour ne pas
dire invraisemblable. Un remake inutile.J.T.

ANIMAL KINGDOM (THE)**


(The Animal Kingdom ; USA, 1932.) R. : Edward H. Griffith (et George
Cukor, non crédité) ; Sc. : Horace Jackson, d’après la pièce de Philip
Barry ; Ph. : George Folsey ; Dir. mus. : Max Steiner ; Pr. : David O.
Selznick ; Int. : Leslie Howard (Thomas “Tom” Collier), Ann Harding
(Daisy Sage), Myrna Loy (Cecilia Henry Collier), William Gargan (“Red”
Regan-le majordome), Neil Hamilton (Owen Fiske). Couleurs, 85 min.
Éditeur tenté par la richesse, Thomas Collier se marie pour cette raison avec
Cecilia, une femme de la haute société. Ce faisant, il a mis au rebut Daisy Sage,
talentueuse designer de mode. Pendant que celle-ci, artiste intègre, commence à
percer, Thomas, sous l’influence de sa femme, édite de plus en plus de livres
médiocres destinés à un public nombreux mais peu exigeant. Un jour, Daisy
réapparaît dans la vie de son ancienne flamme. Est-il trop tard pour revenir en
arrière ?
Le DVD nous permet de découvrir cette production Selznick du début du
parlant. Et de constater avec plaisir qu’elle a bien traversé les décennies. La riche
thématique, empruntée à la pièce de Philip Barry (épouser la bonne personne,
rester fidèle à ses idéaux, refuser la facilité), n’a pas vieilli. Pas plus que le jeu
du trio d’acteurs, Leslie Howard, Ann Harding et Myrna Loy, dirigé d’une main
sûre par Edward H. Griffith, auquel s’ajoute un amusant quatrième
mousquetaire, William Gargan, désopilant en ancien boxeur devenu
majordome.G.B.

ANIMAUX FANTASTIQUES (LES)**


(Fantastic Beasts and Where to Find Them ; USA, 2016.) R. : David Yates ;
Sc. : J.R. Rowling ; Ph. : Philippe Rousselot ; M. : James Newton Howard ;
Eff. vis. : Tim Burke et Christian Manz ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Eddie
Redmayne (Norbert Dragonneau), Katherine Waterson (Porpentina
« Tina » Goldstein), Dan Fogler (Jacob Kowalski), Colin Farell (Percival
Graves), Ezra Miller (Croyance Bellebosse). Couleurs, 130 min.
En 1926, Norbert Dragonneau arrive à New York où s’affrontent non-mages
et sorciers. Il est dénoncé par une sorcière pour avoir introduit des animaux
fantastiques. Et voilà qu’un virus destructeur, L’Obscursus, s’est échappé… La
guerre menace.
Dans la lignée d’Harry Potter et son monde de sorciers. Début d’une
nouvelle saga fantastique au succès assuré.J.T.

ANNA KARENINE***
(Anna Karenina ; GB, 2012.) R. : Joe Wright ; Sc. : Tom Stoppard d’après
le roman éponyme de Tolstoï ; Ph. : Seamus McGarvey ; Eff. vis. : Richard
Briscoe ; Déc. : Sarah Greenwood ; Eff. sp. : Mark Holt ; M. : Dario
Marinelli ; Pr. : Working Title ; Int. : Keira Knightley (Anna Karenine),
Jude Law (Alexis Karenine), Aaron Taylor-Johnson (Alexis Vronski), Kelly
Macdonald (Daria « Dolly » Oblonski), Ruth Wilson (Princesse Tverskoï),
Matthew Macfayden (Stépane « Stiva » Arcadievitch), Domhnall Gleeson
(Constantin « Kostia » Levine), Alicia Vikander (Kitty Cherbatsky).
Couleurs, 129 min.
Épouse d’un haut fonctionnaire, Anna Karenine sombre dans l’adultère avec
un officier de cavalerie Vronski. Elle se voit exclue de la haute société et finit
par se jeter sous un train.
Tout en restant fidèle à la trame du roman, déjà de nombreuses fois adapté à
l’écran, Joe Wright en propose une version originale et somptueuse : l’action se
déroule dans l’enceinte d’un théâtre avec changements de décors, tous luxueux
et raffinés. Images éblouissantes d’une Russie à son apogée et déjà victime de
ses préjugés sociaux. La Révolution approche. La distribution est non moins
brillante : Keira Knightley retrouve Wright qui l’avait dirigée dans une
admirable adaptation d’Orgueil et préjugés. Belle et vulnérable elle compose
une mémorable Anna Karenine. Jude Law en époux pétri de préjugés mais
néanmoins compréhensif, est excellent. Enfin Aaron Taylor-Johnson n’est pas
moins remarquable en Vronski. Certes on pourra juger que devant tant de
splendeurs, l’histoire de Tolstoï perd un peu de son âme. Ce n’en est pas moins
la meilleure version de son roman.J.T.

ANNABELLE
(Annabelle ; USA, 2014.) R. : John R. Leonetti. Sc. : Gary Dauberman ;
Ph. : James Kniest ; M. : Joseph Bishara ; Pr. : Peter Safran et James Wan.
Int. : Annabelle Wallis (Mia), Ward Horton (John Gordon), Tony
Amendola (le père Perez). Couleurs, 98 min.
Années 70. John et Mia forme un couple heureux et sans histoire qui
s’apprête à avoir son premier enfant. Un soir, John offre une étrange poupée en
porcelaine à son épouse.
D’Annabelle, on retiendra surtout l’agitation et les projections annulées qui
ont accompagné sa sortie en France. Des évènements qui, à la vision du film,
laissent perplexe tant le métrage de John R. Leonetti n’a absolument rien de
remarquable et n’est, au fond, qu’une série B d’épouvante de plus, un pur
produit marketing destiné à exploiter le filon de Conjuring (137 de millions de
dollars au box-office US) et à remplir les tiroirs-caisses des producteurs. Peu de
choses, en effet, distinguent Annabelle d’un autre métrage abordant le thème des
poupées maléfiques, si ce n’est l’époque où se déroule l’action, à savoir les
années 70, dont la reconstitution est d’ailleurs l’un des atouts majeurs du film.
Pour le reste, John R. Leonetti, directeur photo confirmé, se contente d’appliquer
des recettes maintes fois éprouvées (porte qui grince, rocking-chair se balançant
tout seul, etc.) sans jamais les transcender. La première partie du film manque
ainsi cruellement de rythme et ne procure aucune sueur froide préférant se
concentrer sur des personnages trop lisses. Il faut attendre les 40 dernières
minutes pour que le récit s’emballe et se tende, distillant un suspens relativement
efficace ponctué d’une ou deux apparitions démoniaques pertinentes. « En dépit
de son application (cf. le plan séquence lors de l’attaque des deux membres de la
secte), John R. Leonetti signe, avec Annabelle, un produit de consommation
courante, qui ne risque pas de susciter l’euphorie ni de provoquer des crises de
folie chez les fantasticophiles » (in L’Écran Fantastique).
E.B.

ANOMALISA***
(Anomalisa ; USA, 2015.) R. : Duke Johnson, Charlie Kaufman ; Sc. : Ch.
Kaufman ; Ph. : Joe Passarelli ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Paramount Pict.,
Starburns industries ; Voix : Jennifer Jason Leigh (Lisa Hesselman), David
Thewlis (Michael Stone), Tom Noonan (toutes les autres voix). Couleurs,
90 min.
Michael Stone, marié, un enfant, est un auteur à succès. Il arrive à Cincinnati
pour donner une conférence à propos de son livre « Comment puis-je vous aider
à les aider ». Il passe la soirée dans son hôtel, essaie de renouer avec une
ancienne petite amie ; en vain. Dans le couloir, il croise Lisa, petite provinciale
mal dans sa peau, fan de son livre ; elle accepte de passer la nuit avec lui.
Ce film est réalisé en « stop-motion » (marionnettes animées image par
image), évidemment réservé à un public adulte. Baigné dans un éclairage de fin
du monde, c’est un film mélancolique et désespéré, une sorte de fable
existentielle où l’on s’interroge sur le sens de la vie au tournant de la
quarantaine. Un film au sourire triste, comme celui de Mona Lisa, étrange et
original. Grand prix au festival de Venise.C.B.M.

ANONYMOUS**
(Anonymous ; USA, 2011.) R. : Roland Emmerich ; Sc. : John Orloff ; Ph. :
Anna Foerster ; Déc. : Sebastian T. Krawinkel ; Cost. : Lisy Christl ; M. :
Thomas Wanker et Harald Kloser ; Pr. : Columbia ; Int. : Rhys Ifans (le
comte d’Oxford), Vanessa Redgrave (la reine Elizabeth I) Rafe Spall
(William Shakespeare), Sebastian Armesto (Ben Jonson), David Thewlis
(William Cecil), Edward Hogg (Robert Cecil). Couleurs, 130 min.
Fin du XVIe siècle, le comte d’Oxford qui a écrit une pièce de théâtre propose
à Ben Johnson de la monter sous son nom. Ben Jonson refuse, mais Shakespeare
un comédien sans grande notoriété accepte. La pièce a du succès. Le comte
continuera et ses pièces seront le reflet des intrigues de la cour d’Elizabeth,
notamment son Richard III. Qui est en définitive cet Edward de Vere, comte
d’Oxford, qui se cache derrière Shakespeare ? Un batard d’Elizabeth.
Shakespeare a-t-il lui-même écrit les chefs d’œuvre qu’il a signés ? Comme
pour Molière la question a été posée. Ce film répond par la négative dans le cas
de Shakespeare. Ce serait le comte d’Oxford le véritable auteur. La
démonstration n’emporte pas l’adhésion mais on a droit à un magnifique livre
d’images signé par Roland Emmerich connu jusqu’alors pour de « grosses
machines » dont un Godzilla.J.T.

ANOTHER EARTH*
(Another Earth ; USA, 2011.) R. : Mike Cahill. Sc. : Mike Cahill et Brit
Marling ; Ph. : Mike Cahill ; Mont. : Mike Cahill ; M. : Fall On Your Sword
(Will Bates, Philip Mossman) ; Pr. : Mike Cahill, Brit Marling et Hunter
Gray. Int. : Brit Marling (Rhoda Williams), William Mapother (John
Burroughs), Matthew-Lee Erlbach (Alex). Couleurs, 92 min.
Alors qu’une autre Terre vient d’apparaître dans le ciel, Rhoda, une
étudiante ambitieuse entre en collision avec la voiture de John Burroughs, un
célèbre compositeur. Ce dernier tombe dans le coma et perd sa femme et son fils
présents dans le véhicule. Rhoda est incarcérée. Quatre ans plus tard, elle sort de
prison et rêve de partir sur l’autre Terre. Mais son chemin recroise celui de
Burroughs, dont la vie est ravagée depuis l’accident. La jeune femme va alors,
en secret, tout mettre en œuvre pour lui redonner le goût à la vie. Jusqu’au jour
où elle lui avoue son identité.
De la S.F. d’auteur. Voilà ce que propose le cinéaste Mike Cahill avec
Another Earth, son premier long métrage de fiction. Et le résultat, malgré un
budget modeste et quelques longueurs, est des plus séduisants, le film, variation
autour du thème de l’univers parallèle, nous entraînant en effet dans une histoire
envoûtante, empreinte de mélancolie et de poésie. Se concentrant sur les deux
personnages principaux, deux êtres solitaires brisés par la même tragédie, Cahill
tisse un drame intimiste ponctué d’éléments de SF propices à une réflexion sur le
deuil, la culpabilité et la rédemption. Soutenu par un magnifique travail
photographique (les plans sur l’autre Terre sont mémorables) et une
interprétation exceptionnelle dominée par la comédienne Brit Marling,
également productrice et co-scénariste, Another Earth souffre néanmoins de
petites redondances mais également d’une certaine froideur qui rebutera
probablement un bon nombre de spectateurs. Reste qu’au final, et en dépit de ses
faiblesses, cette production indépendante, récompensée à Sundance, s’impose
comme une belle expérience cinématographique mais aussi comme l’acte de
naissance d’un cinéaste dont on suivra avec intérêt les futurs projets.E.B.

ANOTHER SILENCE**
(Fr., Arg., Can., Br., 2011.) R. : Santiago Amigorena ; Sc. : Santiago
Amigorena et Nicolas Buenaventura ; Ph. : Lucio Bonelli ; M. : Yves
Desrosiers ; Pr. : Gloria Films ; Int. : Marie-Josée Croze (Marie), Ignacio
Rogers (Pablito), Tony Nardi (Tony), Benz Antoine (Joshua). Couleurs,
90 min.
Marie voit son mari et son fils abattus par un tueur en voiture. Officier de
police, elle utilise ses réseaux, retrouve le conducteur qu’elle torture et lui fait
avouer le nom du tueur, Pablito, lié au patron de la drogue en Argentine. Elle
part pour ce pays, mais Pablito a fui en Bolivie. Elle l’y poursuit. Elle est enfin
face à lui. Elle abat ses gardes du corps mais l’épargne car il a un jeune fils et lui
demande pardon.
Le thème de la vengeance a beaucoup servi dans le film policier et le
western. Il est traité ici à travers un dépaysement géographique qui attache le
spectateur et un dénouement qui le laisse pantois, dans le désert bolivien où finit
par errer l’héroïne. Belle interprétation de Marie-Josée Croze.J.T.

ANOTHER YEAR***
(Another Year, GB, 2010.) ; R. et Sc. : Mike Leigh ; Ph. : Dick Pope ; M. :
Gary Yershon ; Pr. : Georgina Lowe ; Int. : Jim Broadbent (Tom), Ruth
Sheen (Gerri), Lesley Manville (Mary). Couleurs, 129 min.
Tom et Gerri, la soixantaine, forment un couple heureux, sans histoires,
attentifs à leur entourage, à leur fils Joe, encore célibataire, mais aussi à Mary,
une collègue, seule et volubile, toujours en quête d’une âme sœur après ses
multiples mésaventures sentimentales.
La perfection d’un cinéma anglais, précis jusqu’au moindre détail, dans une
narration à la fois classique et distancée – et, bien sûr, une note d’humour malgré
la morosité ambiante. C’est un film chaleureux comme ses personnages, tout en
sachant garder un regard critique. Une grande réussite de Mike Leigh,
portraitiste attentif de la société de son époque.C.B.M.

ANTBOY
(Dan., 2013.) R. : Ask Hasselbalch ; sc. : Anders Ølholm, Nikolaj Arcel et
Torbjorn Rafn d’après les livres de Kenneth Bøgh Andersen ; Ph. : Niels
Reedtz Johansen ; M. : Peter Peter ; Pr. : Eva Jakobsen et Lea Løbger. Int. :
Oscar Dietz (Pelle Nøhrmann / Antboy, Amalie Kruse Jensen (Ida), Samuel
Ting Graf (Wilhelm). Couleurs, 77 min.
Pelle, garçon solitaire passant inaperçu, voit son existence bouleversée le
jour où il se fait mordre par une fourmi génétiquement modifiée. Il se découvre
alors des supers-pouvoirs et, avec l’aide de Wilhelm, son nouvel ami, devient
Antboy.
N’ayant rien à voir avec Ant-man, personnage estampillé Marvel, Antboy est
un super-héros nordique imaginé par l’auteur danois Kenneth Bøgh Andersen.
Portées à l’écran par Ask Hasselbalch, ses aventures destinées à un public
familial, feront la joie des plus jeunes. Car si le film ne brille pas par son
originalité et ne sort jamais des sentiers battus, il inspire néanmoins la sympathie
et ce, grâce à une bonne humeur communicative et un véritable respect pour le
genre. Débutant par un générique dessiné et animé qui plante le décor, Antboy
assume ses influences et nous entraîne dans une histoire balisée mais truffée de
clins d’œil et de séquences amusantes (cf. le refus de Pelle de porter un collant
ridicule en guise de costume) qui font de cette production un agréable spectacle.
Les pouvoirs dont hérite le jeune héros (force surhumaine, ouïe ultra développée
et… urine acide) donnent ainsi lieu à quelques scènes bien senties. De plus, et en
dépit du manque de charisme d’Oscar Dietz, qui incarne le rôle-titre, le film,
mené à un train d’enfer, est peuplé de personnages semblant tout droit sorti
d’une BD. En résulte un divertissement sans prétention mais appréciable ayant
déjà donné naissance à deux suites.E.B.

ANTECHRIST (L’)
(L’Anticristo ; Ital. ; 1974.) R. : Alberto De Martino ; Sc. : Alberto De
Martino, Gianfranco Clerici et Vicenzo Mannino ; Ph. : Aristide
Massaccessi ; M. : Ennio Morricone et Bruno Nicolai ; Pr. : Edmondo
Amati ; Int. : Carla Gravina (Hippolita), Mel Ferrer (Prince Massimo
Oderisi), Arthur Kennedy (Padre Ascanio Oderisi), Alida Valli (Irene),
Anita Strindberg (Gretel). Couleurs, 106 min.
Victime d’un accident, Hippolita, fille du prince Oderisi, retrouve ses jambes
grâce à des pratiques démoniaques et prise d’une libido diabolique, devient
enceinte et doit accoucher de l’Antechrist. Y parviendra-t-elle malgré les efforts
de son oncle, exorciste fameux ?
Variations italiennes sur L’exorciste. Un film oublié mais qu’on peut
redécouvrir en raison de la présence au générique d’Arthur Kennedy et d’Alida
Valli.J.T.

ANTHONY AND CLEOPATRA**


(Anthony and Cleopatra ; GB, Esp., S.,1972.) R. : Charlton Heston ; Sc. :
Charlton Heston et Federico de Urrutia d’après la pièce de Shakespeare ;
Ph. : Rafael Pacheco ; M. : John Scott ; Pr. : Folio Film (Londres), Transac
(Zurich) et Izaro (Madrid) ; Int. : Charlton Heston (Marc-Antoine),
Hildegard Neil (Cléopâtre), John Castle (Octave), Carmen Sevilla (Octavie),
Eric Porter (Enobarbus), Freddie Jones (Sextus Pompée), Fernando Rey
(Lépidus). Couleurs, Todd aC, 170 min.
Le déclin d’Antoine entraîné dans la défaite à Actium et dans la mort par
Cléopâtre.
Pour cette adaptation de la pièce de Shakespeare, Charlton Heston avait
songé à Orson Welles ou à Peter Glenville, avant de la mettre en scène lui-
même, conseillé par Laurence Olivier. Un important budget a permis de tourner
la bataille d’Actium dans le port de Roquetas avec en supplément des images de
galères tirées de Ben-Hur. Le tombeau de Cléopâtre a été situé dans le désert
d’Alméria. Heston plaque un combat de gladiateurs en contrepoint de
l’affrontement verbal entre Octave et Antoine : ce qui donne plus de force à leur
affrontement. Malheureusement Hildegard Neil n’est pas Cléopâtre, ce qui a
contribué à l’échec du film qui ne fut pas distribué en France.J.T.

ANTIGANG*
(Fr., 2015.) R. : Benjamin Rocher ; Sc. : Tristan Schulmann et François
Loubeyre ; Ph. : Jean-François Hensgens ; Pr. : SND ; Int. : Jean Reno
(Serge Buren), Alban Lenoir (Cartier), Caterina Murino (Margaux),
Oumar Diaw (Manu). Couleurs, 90 min.
L’Antigang lutte contre un gang de braqueurs en utilisant des méthodes pas
très légales.
Ce polar louche vers la série télévisée Engrenages avec des morceaux de
bravoure très spectaculaires comme le règlement de comptes final. Toujours
merveilleux acteur, Jean Reno commence à accuser son âge. Il devrait désormais
passer derrière un bureau.
J.T.

ANTIQUAIRE (L’)*
(Fr., 2014.) R. : François Margolin ; Sc. : Sophie Seligmann, François
Margolin, Vincent Mariette, Jean-Claude Grumberg ; Ph. : Olivier
Guerbois et Caroline Champetier ; M. : Bernard Herrmann ; Pr. : Margo-
Cinéma ; Int. : Anna Sigalevitch (Esther), François Berléand (Simon),
Michel Bouquet (Raoul), Robert Hirsch (Claude Weinstein), Louis-Do de
Lencquesaing (Melchior). Couleurs, 96 min.
Esther Stegmann décide d’enquêter sur le sort des tableaux enlevés à sa
famille comme juive. Elle questionne son grand-oncle Raoul, marchand d’art,
qui se dérobe, comme les musées, tandis que son père, Simon, reste silencieux.
Elle découvrira un terrible secret.
Après Monuments Men et La femme au tableau, un nouveau film sur les
œuvres d’art enlevées aux Juifs. Celui-ci vaut pour les numéros d’acteur de
Michel Bouquet, Robert Hirsch et François Berléand.J.T.

ANT-MAN*
(Ant-Man ; USA, 2015.) R. : Peyton Reed ; Sc. : Edgar Wright, Joe Cornish,
Adam McKay et Paul Rudd, d’après les comics de Stan Lee, Larry Lieber
et Jack Kirkby ; Ph. : Russell Carpenter ; M. : Christophe Beck ; Eff. sp. :
Daniel Sudik ; Eff. vis. : Jake Morrison, Alex Wuttke ; Pr. : Marvel
Studios ; Int. : Paul Rudd (Scott Lang/Ant Man), Evangeline Lily (Hope van
Dyne), Michael Douglas (Docteur Pym), Corey Stoll (Darren
Cross/Yellowjacket). Couleurs, 117 min.
En faisant un cambriolage, un repris de justice, voleur pour pouvoir revoir sa
fille, trouve dans un coffre-fort une combinaison et un casque. Il l’enfile et se
trouve miniaturisé. Dans le casque il entend la voix du professeur Pym qui
l’invite à empêcher les recherches de Mitchell Carson sur « la particule Pym » à
des fins militaires. Scott Lang passe à l’action…
Nouveau super-héros capable de changer de taille à tout moment, Ant-Man
enrichit ainsi la collection Marvel où il fut créé par Stan Lee. Mais le film ne
vaut pas L’homme qui rétrécit de Jack Arnold.C.E.Y.

ANTON TCHEKHOV, 1890*


(Fr., 2014.) R., Sc. et Pr. : René Féret ; Ph. : Lucas Bernard ; M. : Marie-
Jeanne Serero ; Pr. : Les films Alyne ; Int. : Nicolas Giraud (Anton
Tchekhov), Lolita Chammah (Macha Tchekhov), Brontis Jodorowski
(Alexandre Tchekhov), Robinson Stévenin (Kolia Tchekhov), Jacques
Bonnaffé (Alexei Souvorine), Frédéric Pierrot (Léon Tolstoï), Marie Féret
(Anna). Couleurs, 96 min.
Anton Tchékhov vit heureux au sein de sa famille, écrivant des nouvelles qui
attirent l’attention sur lui (il obtient le prix Pouchkine). En tant que médecin, il
soigne la tuberculose de l’un de ses frères ; ce dernier meurt, il vit très mal cet
échec et part alors pour l’île de Sakhaline afin d’y étudier la vie des bagnards.
Un film modeste réalisé avec de faibles moyens, mais avec sincérité en une
peinture quasi impressionniste de l’époque. Nicolas Giraud interprète avec
finesse celui qui deviendra plus tard le grand dramaturge.
C.B.M.

AO, LE DERNIER NÉANDERTAL*


(Fr., 2010.) R. : Jacques Malaterre ; Sc. : Philippe Isard, Michel Fessler,
d’après le livre de Marc Klapczynski ; Ph. : Sabine Lancelin ; M. : Armand
Amar ; Pr. : Yves Marmion ; Int. : Simon Paul Sutton (Ao), Aruna Shields
(Aki), Craig Morris (Boorh/Itkio), Helmi Dridi (Aguk), Vesela Kazakova
(Unak). Couleurs, 84 min.
Pendant plus de 300 000 ans, l’homme de Néandertal règne sur la planète. Il
y a moins de 30 000 ans, il disparaît à tout jamais. Son sang coule-t-il encore
dans nos veines ? Nul ne le sait… sauf Ao… le dernier des Néandertaliens…
Réalisateur à succès de séries documentaires TV sur l’origine de l’homme
moderne (« L’odyssée de l’espèce », « Homo Sapiens », « Le sacre de
l’homme »), Jacques Malaterre s’est essayé à la fiction cinématographique avec
cette évocation plus ou moins réussie de la disparition de l’homme de
Néandertal. Souvent spectaculaire, son film rend bien la beauté et la cruauté de
la nature ; il trouve par ailleurs en Simon Paul Sutton un interprète qui sait faire
passer ses émotions sans passer par une langue directement compréhensible par
le spectateur. Mais de gros défauts empêchent d’adhérer autant qu’on le voudrait
à l’histoire. Il faudrait pour cela que, dramatiquement parlant, l’ensemble soit
autre chose qu’une banale « boy meets girl story », avec tous les clichés du genre
– particulièrement mal venus dans un tel contexte. En outre, la joliesse très
21e siècle d’Aruna Shields – bonne actrice par ailleurs – est gênante. Le pire est
que, ne faisant pas confiance à la langue créée de toutes pièces pour l’occasion –
le réalisateur se croit obligé de tout nous expliquer en voix off. Jean-Jacques
Annaud avait été plus audacieux avec ses grognements sans sous-titres de La
guerre du feu. Et il avait eu raison.
G.B.
APNÉE**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Jean-Christophe Meurisse ; Ph. : Javier Ruiz Gomez ;
Pr. : Ecce Film ; Int. : Céline Fuhrer (Céline), Thomas Scimeca (Thomas),
Maxence Tual (Maxence). Couleurs, 89 min.
Ils veulent se marier à trois, prennent un bain dans la baignoire en vente dans
un grand magasin, veulent emprunter pour créer un parc d’attractions où les
enfants seraient exposés à la violence…
Bref, une suite d’extravagances imaginées par la troupe des Chiens de
Navarre, créée en 2005. Dans la lignée des Branquignols.J.T.

APOLLONIDE : SOUVENIRS
DE LA MAISON CLOSE (L’)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Bertrand Bonello ; Ph. : Josée Deshaies ; M. :
Bertrand Bonello ; Déc. : Alain Guffroy ; Pr. : Les films du Lendemain et
My New Picture ; Int. : Alice Barnole (Madeleine « la juive »), Céline
Sallette (Clotilde), Hafsia Herzi (Samira), Jasmine Trinca (Julie dite Caca),
Adèle Haenel (Léa dite Poils longs). Couleurs, 122 min.
La vie d’une maison close à Paris en 1899. La violence des clients, les
dettes, la syphilis, les humiliations et finalement la fermeture.
Les amateurs de scènes érotiques seront déçus : tout est dans la
reconstitution du décor et dans la peinture sociale. La splendeur des images ne
masque pas le côté sordide de la prostitution. Un monde fermé mais où
parviennent les échos de l’extérieur : les travaux de Paris, la menace de la
guerre. L’élégance n’exclut pas la misère, misère physique et sociale des filles
dont les portraits sont esquissés avec leurs surnoms. Vision nostalgique que
conforte la dernière image : aujourd’hui la prostituée racole sur le
périphérique.J.T.
APÔTRE (L’)**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Cheyenne Carron ; Ph. : Prune Brenguier ; M. :
Patrick Martens ; Pr. : Carron Production ; Int. : Fayçal Safi (Akim),
Brahim Tekfa (Youssef), Sarah Zaher (Hafsa), Salah Sassi (Abdellah).
Couleurs, 117 min.
Akim doit devenir iman. Il est bouleversé par le meurtre d’une femme du
quartier et par le comportement du frère de la victime, un prêtre, qui se
rapproche de la famille du tueur, alors que son frère Youssef refuse de serrer la
main d’un apostat. Akim se rapproche du prêtre et finit par se convertir au
catholicisme après avoir subi reproches et violences. C’est son frère Youssouf
qui deviendra iman. Dernière image : les deux frères prient ensemble.
Un film estimable car courageux et prêchant la tolérance. Le cas d’une
conversion de l’Islam vers le Catholicisme semble plus rare que l’inverse et
exposait l’œuvre à des représailles qui ne semblent pas avoir eu lieu. Cheyenne
Carron respecte d’ailleurs la foi musulmane. Une œuvre insolite dans la
production courante. Elle mérite d’être saluée.
J.T.

APPARITION DE LA JOCONDE (L’)


(Fr., 2011.) R. : François Lunel ; Sc. : François Lunel, Viviane Zingg et
Arnaud Bougoin ; Ph. : Christophe Debraize-Bois ; M. : Mathieu Lamboley
et Tal Hadad ; Pr. : La vie est belle et Promenade Films ; Int. : Serge
Riaboukine (Frank Brettnacher), Vanessa Glodjo (Lisa), Grégoire Colin
(Paul), Dominique Besnehard (le producteur). Couleurs, 81 min.
Frank, un écrivain, écrit la suite d’un film pour un producteur, Paul. Il lit
dans la presse qu’on a tenté de voler la Joconde. Les malfaiteurs ont été arrêtés
sauf une femme. Et voilà qu’une femme frappe à sa porte, s’incruste dans sa vie
et s’appelle Lisa…
Une œuvre déroutante sur les rapports entre la peinture et le réel, trop
ambitieuse peut-être et mal servie par des acteurs qui ne s’imposent pas.
Dommage car l’idée d’un tableau, ici la Joconde, qui, tout à coup, prend vie,
était séduisante.J.T.

APPRENTI GIGOLO*
(Fading Gigolo ; USA, 2013.) R. et Sc. : John Turturo ; Ph. : Marco
Pontecorvo ; M. : Chris Robertson ; Pr. : Antidote Films ; Int. : John
Turturo (Fioravante), Woody Allen (Murray), Vanessa Paradis (Avigal),
Sharon Stone (Docteur Parker), Liev Schreiber (Dovil). Couleurs, 90 min.
Faute de clients, Murray doit fermer sa librairie. Il va voir son ami
célibataire Fioravante, un fleuriste, et lui propose de jouer le gigolo. Ils
partageront les bénéfices. Première cliente le docteur Parker. Puis ce sera Avigal,
une juive othodoxe, sans oublier l’ardente Selima.
Un marivaudage sexy avec un Woody Allen en pleine forme et une superbe
revenante, Sharon Stone.J.T.

APPRENTISSAGE
DE DUDDY KRAVITZ (L’)***
(The Apprenticeship of Duddy Kravitz ; Can., 1974.) R. : Ted Kotcheff ; Sc. :
Mordecai Richler et Lionel Chetwynd, d’après le roman de Mordecai
Richler ; Ph. : Brian West ; M. : Stanley Myers ; Pr. : John Kemeny ; Int. :
Richard Dreyfuss (Duddy Kravitz), Micheline Lanctôt (Yvette), Jack
Warden (Max), Randy Quaid (Virgil), Joseph Wiseman (oncle Benjy) ;
Denholm Elliott (Friar). Couleurs, 120 min.
Fils d’un modeste chauffeur de taxi de Montréal, Dudley Kravitz rêve de
bâtir un vaste complexe hôtelier autour d’un lac qu’il a découvert en travaillant
comme serveur dans un bar. Comme les fermiers canadiens refusent de vendre à
un juif, Duddy se sert de sa petite amie Yvette comme prête-nom, et rachète un à
un les lopins de terre vendus autour du lac. Pour trouver de l’argent, il fonde une
société de production de films, se lance dans le commerce des machines à sous
et passe de la drogue sur le territoire américain pour le compte d’un grand ponte
du milieu. Il n’hésite devant rien pour arriver à ses fins, va même jusqu’à
dérober les économies de Virgil, un jeune épileptique devenu paralysé par sa
faute, et Yvette finit par le quitter…
Rien n’est jamais plus drôle et plus décapant qu’une communauté se
moquant d’elle-même, témoin le court métrage projeté au milieu du film et
réalisé sur la Bar-Mitzvah par Friar, le réalisateur ivrogne qui a fui les États-Unis
et le MacCarthysme. Bourré d’une autodérision totalement dépourvue du
moindre esprit antisémite, donc, et récompensé par l’Ours d’Or au Festival de
Berlin 1974, le film est une critique à la fois féroce et divertissante de
l’arrivisme, de la morale du profit à tout prix et des travers de la société
bourgeoise, qui valut à son interprète principal un important succès d’estime :
c’est en le voyant que Steven Spielberg pensa à Richard Dreyfuss pour incarner
le jeune ichtyologiste des Dents de la mer (1975) avant de le reprendre pour le
rôle de Roy Neary, le héros de Rencontres du troisième type (1977). Méconnu à
sa sortie, le film a été remis en lumière lors de sa présentation au festival de
Cannes dans la section Cannes Classics, en 2013.R.L.

APRÈS MAI
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Olivier Assayas ; Ph. : Eric Gautier ; Pr. : MK2 ; Int. :
Clément Métayer (Gilles), Lola Creton (Christine), Félix Armand (Alain),
Carole Combes (Laure). Couleurs, 122 min.
Un groupe de jeunes lors des manifestations étudiantes de 1971. Les slogans
anarchistes, la drogue, les actes de vandalisme, le suicide, les poursuites…
Pas de message, pas de véritables violences dans ce portrait d’une génération
qui, à force de simplicité et d’objectivité, risque de décevoir.J.T.
APRÈS MEIN KAMPF, MES CRIMES*
(Fr., 1940) R. : Alexandre Ryder (sous le nom de Jean-Jacques Valjean) ;
Sc. : José Lacaze ; Pr. : Les films Régent ; Int. : Line Noro (Frieda), Roger
Karl (le colonel), Alain Cuny (Marinus Van der Lubbe), George Fronval
(Adolf Hitler), Albert Monys (Adolf Hitler jeune). NB, 83 min.
Collaborateur en 1936 de Sacha Guitry, Ryder tourna rapidement en 1939 ce
film de propagande antinazie. C’est une suite d’épisodes criminels, dont Adolf
Hitler est le moteur. Docu fiction avant la lettre, Ryder s’arrête à la déclaration
de guerre, qu’il souhaite rapidement gagnée par l’armée française. Quelques
séquences sont tirées d’images d’archives, d’autres, comme celle où excelle le
trentenaire Alain Cuny, dans le rôle du présumé incendiaire du Reichstag, ou
bien cette autre où un acteur corpulent revit l’exécution d’Ernst Röhm lors de la
Nuit des Longs Couteaux. Tout est reconstitué avec soin et un louable souci de
vérité. La séquence finale, qui voit un membre des Jeunesses Hitlériennes avouer
à sa mère qu’il a dénoncé son propre père, l’envoyant à la mort, nous rappelle la
pièce Misère et grand’peur du Troisième Reich de Bertolt Brecht. Si tous les
crimes du nazisme, tels les chambres à gaz, ne sont pas encore décrits dans le
film, c’est que l’on ne pouvait pas, en 1939, concevoir qu’on irait aussi loin dans
l’horreur.U.S.

AQUARIUS***
(Aquarius ; Brésil, 2015.) R. et Sc. : Kleber Mendonça Filho ; Ph. : Pedro
Sotero et Fabricio Tadeu ; Pr. : Saïd Ben Saïd, Emilie Lesclaux et Michel
Merkt ; Int. : Sonia Braga (Clara), Maeve Jinkings (Ana Paula), Humberto
Carrao (Diego), Irandhir Santos (Roberval). Couleurs, 142 min.
Clara, la soixantaine, a survécu à un cancer du sein. Critique musicale
reconnue, elle est dans le souvenir d’un mari aimant, maintenant décédé. Elle vit
seule, avec sa vieille bonne, dans un bel immeuble des années 40,
« l’Aquarius », sur le front de mer. Un puissant promoteur immobilier voudrait
l’en déloger. Elle résiste…
Malgré sa durée, le film maintient une attention constante. Subdivisé en trois
parties, c’est le beau portrait d’une femme exceptionnelle qui a su vivre sa vie en
toute liberté. Sonia Braga en est la magnifique interprète. Mais, au-delà, c’est
aussi le tableau de la classe moyenne brésilienne au fil des décennies qui est ici
évoqué, avec nombre documents d’archives — tableau d’une société face à la
montée du capitalisme. Et n’oublions pas la musique d’époque qui s’insère
parfaitement.
C.B.M.

ARAIGNÉE D’EAU (L’)**


(Fr., 1968.) R. et Sc. : Jean-Daniel Verhaeghe, d’après l’œuvre de Marcel
Béalu ; Ph. : Jean Gonnet ; M. : Serge Kaufman ; Pr. : Bernard Paris ; Int. :
Elisabeth Wiener (Nadie), Marc Eyraud (Bernard), Marie-Ange Dutheil
(Catherine), André Julien (le paysan), Pierre Meyrand (le curé), Juliet
Berto. Couleurs, 80 min.
Au retour d’une promenade à la campagne, Bernard, passionné
d’entomologie, ramène au foyer une petite araignée d’eau qu’il a prélevée sur un
étang. Le lendemain, le frêle hémiptère s’est métamorphosé en une splendide
jeune fille nue…
Beau film fantastique français, adapté avec finesse du recueil du maître du
genre Marcel Béalu. Malheureusement le public n’a pas suivi, la splendide
Élisabeth Wiener n’est pas devenue la vedette mythique qu’elle aurait dû être et
Jean-Daniel Verhaeghe a dit adieu au cinéma. Heureusement, il a trouvé sa place
à la télévision dont il est devenu l’un des plus talentueux réalisateurs (La
métamorphose, La controverse de Valladolid, La bataille d’Hernani…).
Nouvelle sortie en salle en 2015.
G.B.
ARBRE ET LA FORÊT (L’)**
(Fr., 2008.) R. et Sc. : Olivier Ducastel, Jacques Martineau ; Ph. : Matthieu
Poirot-Delpech ; Pr. : Gilles Sandoz, Kristina Larsen ; Int. : Guy Marchand
(Frédérick Muller), Françoise Fabian (Marianne Muller), François Négret
(Guillaume Muller), Catherine Mouchet (Françoise Muller), Yannick
Rénier (Rémi), Sabrina Seyvecou (Delphine Muller). Couleurs, 97 min.
Frederick, 77 ans, n’assiste pas aux obsèques de son fils Charles ; son cadet,
Guillaume, s’en indigne. Frederick, un ancien déporté, s’est marié en secondes
noces avec Marianne. Lors de la soirée d’anniversaire de celle-ci, il va révéler le
secret de son passé devant la famille réunie…
Ce majestueux tilleul planté dans la propriété symbolise la force de vie après
les camps de la mort. D’une réalisation classique, avec ses beaux plans larges sur
la forêt ou plus resserrés dans le confinement feutré d’une maison bourgeoise,
c’est une œuvre humaniste où Guy Marchand, en contre-emploi, est
excellent.C.B.M.

ARDOISE (L’)*
(Fr., Ital., 1970.) R. : Claude Bernard-Aubert ; Sc. : C. Bernard-Aubert,
Jean-Marie Durand, d’après le roman L’ardoise d’un apache de Pierre-Vial
Lesou ; Dial. : Pascal Jardin ; Ph. : Jean Tournier ; M. : Salvatore Adamo ;
Pr. : Michel Ardan ; Int. : Salvatore Adamo (Philippe), Élisabeth Wiener
(Élisabeth), Michel Constantin (Théo Gilani), Jess Hahn (Bob Daniels),
Simone Valère (Louisa), Fernand Sardou (Ricky), Max Amyl (le gardien-
chef), Bobby Lapointe (le fermier), Paul Pavel (Bastien), Jean Desailly (le
commissaire Clair), Jacques Legras (le passant), Guy Delorme (un détenu).
Couleurs, 85 min.
Condamné pour coups et blessures sur la personne de l’associé de son défunt
père, Philippe a pour compagnons de cellule Théo Gilani et Bob Daniels, deux
truands avec lesquels il ne tarde pas à sympathiser. Le père de Philippe était
diamantaire et subissait un odieux chantage de la part de son collaborateur. De
son côté, Théo rumine sa vengeance contre un nommé Bastien, qu’il soupçonne
de l’avoir autrefois doublé. À leur sortie de prison, Théo et Bob s’en vont
liquider Bastien. Libéré à son tour, Philippe retrouve ses deux amis et met au
point le casse de la villa du maître-chanteur ayant causé la mort de son père. Le
coup réussit de justesse : Philippe met la main sur un document innocentant, de
manière posthume, l’auteur de ses jours et abandonne à ses deux complices les
diamants et l’argent liquide dérobés dans le coffre de la villa. Les trois compères
se séparent. Chargé de convoyer billets et bijoux en lieu sûr, Philippe est victime
d’un accident de la route provoqué par un chauffard ivre, qui s’empresse de
dérober le sac contenant le butin. Persuadé d’avoir été une nouvelle fois possédé,
Théo retrouve Philippe, qu’il tabasse sans réfléchir, laissant ce dernier à
l’agonie. Contacté entre temps par la fiancée du chauffard, Bob récupère le
magot. Pris de remords, Théo – qui apprend incidemment que Bastien ne l’a
jamais trahi – se suicide. Bob se rend chez Louisa, la veuve de Bastien, afin de
lui remettre une grosse somme d’argent, à titre de « réparation ». Louisa l’abat.
Percutants et acérés, les romans – plus noirs que l’encre – de Pierre-Vial
Lesou ont connu une heureuse postérité à l’écran, tant sous la férule de Jean-
Pierre Melville (Le Doulos, 1962) et de Michel Deville (Lucky Jo, 1964) que de
Raoul Lévy (Je vous salue Mafia, 1965) ou d’Yves Boisset (Un condé, 1970).
Adaptée de L’Ardoise d’un apache (1967), l’œuvre de Claude Bernard-Aubert –
dont la carrière s’est hélas abîmée par la suite – ne déroge pas à ce constat et
mérite assurément le détour. Montage nerveux, intrigue ramassée, dialogues sans
fioritures : le cinéaste va droit au but, épargnant au spectateur les traditionnels
poncifs sur l’amitié virile entre truands. L’interprétation, dominée par Michel
Constantin (égal à lui-même en malfrat taciturne) et l’imposant Jess Hahn, ne
manque pas de justesse. Sobre et naturel, Adamo défend son rôle avec les
honneurs, tout en signant une magnifique B.O. (plaisamment arrangée et
orchestrée par Alain Goraguer). Si les dernières images laissent entrevoir une
discrète note d’espoir (totalement absente du récit original), le film demeure
cependant fidèle à l’esprit du livre et en illustre bien la morale : « Quand on a
jugé quelqu’un – quelles que soient les apparences ou les preuves – la seule
certitude que l’on peut avoir c’est qu’on s’est trompé. »A.M.

ARÈS**
(Fr., 2015.) R. Jean-Patrick Benes ; Sc. : Jean-Patrick Benes, Allan Mauduit
et Benjamin Dupas (collaboration) ; Ph. : Jérôme Alméras ; M. : Alex
Cortés et Christophe Julien ; Pr. : Albertine et Gaumont ; Int. : Ola Rapace
(Arès), Micha Lescot (Myosotis), Thierry Nancisse (Coach). Couleurs,
80 min.
En 2035 dans une France de 15 millions de chômeurs, on se passionne pour
un sport de combat, l’Arena, qui oppose des gladiateurs dopés. Arès est l’un de
ceux-là...
Une vision apocalyptique de l’avenir de la France, impressionnante et
singulièrement noire.J.T.

ARGO***
(Argo ; USA, 2012.) R. : Ben Affleck ; Sc. : Chris Terrio, d’après des extraits
de Master of Disguise : My Secret Life in the CIA d’Antonio J. Mendez et
d’un article de Joshuau Bearman “The Great Escape” ; Ph. : Rodrigo
Prieto ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Ben Affleck
(Tony Mendez), Bryan Cranston (Jack O’Donnell), Alan Arkin (Lester
Siegel), John Goodman (John Chambers), Victor Garber (Ken Taylor),
Clea DuVall (Cora Lijek). Couleurs, 120 min.
En 1979 l’ambassade américaine en Iran est attaquée par des manifestants.
Six membres du personnel parviennent à s’échapper et à trouver refuge à
l’ambassade du Canada. À Washington le Département d’État et la CIA
cherchent un moyen de les sortir d’Iran. Un spécialiste, Tony Mendez suggère de
tourner un faux film américain en Iran et de les exfiltrer comme techniciens de
l’équipe. Ce film sera Argo, un long métrage de science-fiction. Mendez part
pour Téhéran. Mais de leur côté les autorités iraniennes sont lancées à la
poursuite des fuyards qu’ils ont identifiés. Au dernier moment, Washington
décide l’annulation de l’opération mais Mendez passe outre. Il réussira de
justesse l’exfiltration.
Incroyable mais vrai : ce prodigieux suspense qui tient haletant jusqu’au
bout le spectateur, repose sur des événements réels. L’excellent acteur Ben
Affleck, pour son troisième film, nous livre un formidable thriller couronné de
l’oscar du meilleur film 2012. À déconseiller aux anxieux et aux cardiaques.
J.T.

ARMES SECRÈTES*
(Q Planes ; GB, 1939.) R. : Tim Whelan ; Sc. : Ian Dalrymple, d’après une
histoire de Brock Williams, Jack Whittingham et Arthur Wimperis ; Ph. :
Harry Stradling ; M. : Muir Mathieson ; Pr. : Irving Asher ; Int. : Laurence
Olivier (Tony McVane), Ralph Richardson (Major Hammond), Valerie
Hobson (Kay), George Curzon (Jenkins), George Merritt (Barrett), Gus
McNaughton (Blenkinsop), John Longden (John Peters). NB, 82 min.
Au large de Bordeaux, Toulon et des côtes de Cornouailles, des prototypes
d’avions transportant du matériel expérimental secret ont disparu sans laisser de
traces. Le major Hammond, de Scotland Yard, enquête après de la compagnie
d’aviation Barrett & Ward. Précisément, un nouveau prototype décolle, piloté
par John Peters, avec à son bord un co-pilote, un navigateur et un radio. Après
quinze kilomètres de vol au large de la Cournouailles, le E.97 entre dans une
zone contrôlée par un mystérieux rayon émis depuis le dragueur « Le Viking »
qui détruit la radio et endommage gravement le moteur. Contraint d’amerrir à
proximité du navire, l’avion est aussitôt récupéré par treuil, et l’équipage fait
prisonnier. Tandis que Hammond apprend que « Le Viking » se trouvait déjà à
proximité de l’endroit où le dernier prototype a disparu, le pilote d’essai Tony
McVane est désigné pour piloter le prochain appareil qui doit s’envoler avec un
nouveau modèle de compresseur. McVane va vivre la même mésaventure que
Peters : lui et ses collaborateurs se retrouvent prisonniers à bord du « Viking »…
Les scénaristes ont tenté d’insuffler à l’histoire un peu d’humour et de
distanciation dans le style des « screwball comedies » américaines dans ce qui
reste l’une des premières tentatives de film de propagande au cours de la période
qui précède la Seconde Guerre mondiale. D’abord scénariste et gagman pour
Harold Lloyd, Tim Whelan était passé réalisateur en 1928 et, après un premier
film aux États-Unis, était venu travailler en Angleterre où il tournera ses films
les plus célèbres dont Le Divorce de Lady X (1938) où il avait déjà Laurence
Olivier comme interprète.R. L.

ARNACŒUR (L’)**
(Fr., 2009.) R. : Pascal Chaumeil, Sc. : Laurent Zeitoun, Jeremy Doner,
Yoann Gromb ; Ph. : Thierry Arbogast ; Int. : Romain Duris (Alex),
Vanessa Paradis (Juliette), Julie Ferrier (Mélanie), François Damiens
(Marc), Helena Noguerra (Sophie). Couleurs, 105 min.
Alex est un « briseur de couples » professionnel, aidé par sa sœur et son
beau-frère. Un homme d’affaires (qui a quelque accointance avec la mafia) lui
demande d’intervenir pour briser l’idylle de sa fille Juliette avec un fils de
famille londonien. Mais la belle est vraiment amoureuse. Alex et cie vont avoir
fort à faire…
Une pétillante comédie romantique emmenée sur un train d’enfer par un
Romain Duris plus charmeur que jamais. Les rôles secondaires apportent la note
comique (Hélène Noguerra en nymphomane est hilarante) et Vanessa Paradis est
vraiment craquante. Dans un genre, certes, mineur, ce film est une
réussite.C.B.M.

ARNAUD FAIT SON 2E FILM*


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Arnaud Viard ; Ph. : Isabelle Dumas ; M. : Mathieu
Boogaerts ; Pr. : Les 1001 marches ; Int. : Irène Jacob (Chloé Artaud),
Arnaud Viard (lui-même), Louise Coldefy (Gabrielle Ducorail), Nadine
Alari (la mère d’Arnaud), Chris Esquerre (le coach sexuel). Couleurs,
80 min.
Les malheurs d’un réalisateur et comédien. Il ne peut avoir d’enfant avec
Chloé et la quitte ; il peine sur le scénario de son deuxième long métrage ; il
rencontre une fille par annonces et c’est un fiasco ; sa mère meurt ; sa belle
interprète pour le film qu’il doit enfin tourner, le plaque. Heureusement Chloé
accouche. Enfin. Il sera là.
Après Clara et moi, nouveau film autobiographique de Viard. C’est drôle,
émouvant, parfois féroce.J.T.

ARRÊTE DE PLEURER PÉNÉLOPE*


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Juliette Arnaud, Corinne Puget et Christine Anglio ;
Ph. : Robert Alazraki ; Pr. : Sunrise Films ; Int. : Juliette Arnaud (Chloé),
Corinne Puget (Léonie), Christine Anglio (Pénélope), Jacques Weber (Aimé
Badaroux), Marie Pacôme (Lise). Couleurs, 84 min.
Trois jeunes femmes, Chloé, la sage Léonie et la fantaisiste Pénélope,
héritent de la maison de la tante de Chloé. Celle-ci est en mauvais état. Faut-il la
restaurer ou la vendre ? Les souvenirs d’enfance affluent chez les trois
héritières…
Après le succès de leur pièce, Juliette Arnaud et Corinne Puget, assistées de
Christine Anglio, ont décidé d’en faire un film. Cela donne une bluette avec états
d’âme, Chloé regrette sa plastique d’antan, Léonie rumine ses humiliations et
Pénélope rêve à de nouvelles amours. Le film plaira à ceux qui ont aimé la
pièce.J.T.

ARRÊTE OU JE CONTINUE**
(Fr., 2014.). R., Sc. et Dial. : Sophie Fillières ; Ph. : Emmanuelle Collinot ;
M. : Christophe ; Pr. : Maurice Trachant et Martine Marignac ; Int. :
Emmanuelle Devos (Pomme), Mathieu Amalric (Pierre), Anne Brochet
(Sonija), Joséphine de la Baume (Mellie), Nelson Delapalme (Romain).
Couleurs, 102 min.
Pomme et Pierre s’aiment encore mais forment un couple désaccordé. Lors
d’une randonnée (sous la pluie !) ils se disputent et se séparent. Restée seule,
Pomme s’égare dans la forêt…
La première partie est prestement enlevée avec des situations cocasses, voire
saugrenues, et des dialogues étincelants. Puis vient la (trop) longue partie
centrale où Pomme se cherche – au sens propre comme au figuré. Et c’est enfin
la résolution d’une amertume lucide. Une approche originale et vraisemblable de
la vie d’un couple, celui-ci étant brillamment interprété par Emmanuelle Devos
(avec son grain de folie douce) et Mathieu Amalric.C.B.M.

ARRÊTEZ LE MASSACRE
(Fr., 1959.) R. : André Hunebelle ; Sc. : Jean Halain ; Ph. : Lucien Joulin ;
M : Jean Wiener ; Pr. : André Halley des Fontaines, André Hunebelle ;
Int. : Jean Richard (Antoine Martin dit Le Bourreau de l’Ardèche),
Corinne Marchand (Wanda), Harold Kay (Bob), Max Révol (Bigoudi),
Geneviève Cluny (Solange), Florence Blot (l’infirmière). NB, 83 min.
Devenu par hasard champion de catch en Ardèche, Antoine Martin se fait
recruter à Paris par Bob, son ancien copain de régiment devenu manager. Le naïf
entrevoit déjà une brillante carrière nationale et internationale. Ce qu’il ignore
c’est que Bob cache son jeu : redoutable gangster, il est à la recherche d’un
homme de paille au casier vierge. Et le brave Antoine fait à ses yeux figure de
pigeon idéal.
Pitoyable comédie comme on en faisait à la pelle à l’époque. Et Jean Richard
en catcheur, il faut s’accrocher : c’est aussi crédible que Lino Ventura en
tutu !G.B.
ART D’AIMER (L’)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Emmanuel Mouret ; Ph. : Laurent Desmet ; M. :
Frédéric Norel ; Pr. : Moby Dick Films ; Int. : Pascale Arbillot (Zoé),
Ariane Ascaride (Emmanuelle), Frédérique Bel (la voisine d‘Achille),
François Cluzet (Achille), Julie Depardieu (Isabelle), Judith Godrèche
(Amélie), Philippe Magnan (Paul), Emmanuel Mouret (Louis), Louis-Do
Lencquesaing (Ludovic). Couleurs, 85 min.
Une suite de petites fables légères qui mettent en scène Achille, Isabelle, Zoé
et autres. Ainsi : « il ne faut pas refuser ce que l’on nous offre » où l’on voit Zoé
proposer à son amie Isabelle, célibataire, de coucher avec son compagnon. Elle
refuse.
Sous le signe d’Ovide, une série de variations sur l’amour, fines, légères,
interprétées par des acteurs confirmés mais encore neufs.
C’est crédible, amusant, érotique, finalement réussi.J.T.

ART DE LA FUGUE (L’)*


(Fr., 2014.) R. : Brice Cauvin ; Sc. : Brice Cauvin et Raphaëlle Desplechin-
Valbrune, d’après le roman de Stephen McCauley ; Ph. : Marc Tevanian ;
M. : François Perony ; Pr. : Georges Fernandez ; Int. : Laurent Lafitte
(Antoine), Bruno Putzulu (Adar), Agnès Jaoui (Ariel), Benjamin Biolay
(Gérard), Nicolas Bedos (Louis), Marie-Christine Barrault (Nelly), Guy
Marchand (Francis), Elodie Frégé (Julie), Irene Jacob (Mathilde), Didier
Flamand (Chastenet). Couleurs, 98 min.
Nelly et Francis, un couple de commerçants âgés, ont trois fils. Louis, l’aîné,
devrait épouser Julie alors qu’il aime Mathilde. Gérard, qui aide ses parents au
magasin, déprime depuis le départ de sa femme ; Ariel saura-t-elle le consoler ?
Quant à Antoine, le cadet, il a une liaison homosexuelle avec Adar, même s’il
n’a pas oublié Zoltan.
Une comédie chorale, commet on dit, dans l’air du temps, avec une douzaine
de personnages pittoresques et attachants. Une comédie qui n’a aucun message à
délivrer – sinon celui d’être heureux (mais c’est tellement banal !). Une comédie
où l’on se sent bien en compagnie de cette bande d’excellents acteurs, tous à
l’unisson.C.B.M.

ART DE SE DÉBROUILLER (L’)*


(L’arte di arrangiarsi ; ltal., 1954.) R. : Luigi Zampa ; Sc. : Vitaliano
Brancati, L. Zampa ; Ph. : Marco Scarpelli ; M. : Alessandro Cicognini ;
Pr. : Gianni Hecht Lucari ; Int. : Alberto Sordi (Rosario « Sasa » Scimoni),
Marco Guglielmi (l’avocat Giardini), Franco Coop (le maire), Luisa della
Noce (Paola Toscano). N.B., 85 min.
Rosario Scimoni, dit Sasa, est un jeune Sicilien sans conviction particulière.
Dans les années 1910, il devient socialiste pour les beaux yeux d’une femme.
Puis, sous Mussolini, il épouse la cause du fascisme en même temps qu’une
femme assez laide. À la libération, par opportunisme, il devient communiste…
Une fresque réjouissante — mais bien superficielle — sur la société italienne
de la première moitié du XXe siècle, où la politique est vue par le petit bout de la
lorgnette. Le film doit beaucoup à Alberto Sordi, interprète idéal pour ce type de
personnage veule, opportuniste, faux jeton, mais, à tout prendre, plutôt
sympathique.C.B.M.

ARTHUR 3 : LA GUERRE
DES DEUX MONDES
(Fr., 2010.) R. : Luc Besson ; Sc. : Luc Besson, Céline Garcia et Patrice
Garcia (d’après la série romanesque Arthur et les Monimoys de Luc Besson
et Céline Garcia) ; Ph. : Thierry Arbogast ; M. : Eric Serra ; Pr. :
EuropaCorp ; Voix : Gérard Darmon (Maltazard), Mylène Farmer
(Sélénia), Marc Lavoine (Darkos), Jean-Paul Rouve (Armand), Yann
Loubatière (voix d’Arthur). Couleurs, 101 min.
Arthur et les Minimoys recherchent un élixir qui les fera grandir leur
permettant de vaincre Maltazard, qui se fait refaire le visage, et son fils Darkos.
Arthur, avec l’aide de Sélénia et de Bétamèche, l’emporte et met Maltazard sous
cloche.
Fin des aventures d’Arthur qui conserve la voix de Freddie Highmore dans
toutes les versions. Pour public d’enfants.J.T.

ARTIST (THE)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Michel Hazanavicius ; Ph. : Guillaume Schiffman ;
M. : Ludovic Bource ; Pr. : Thomas Langmann ; Int. : Jean Dujardin
(George Valentin), Bérénice Bejo (Peppy Miller), John Goodman (Al
Zimmer), James Cromwell (Clifton, le chauffeur), Penelope Ann Miller
(Doris). NB, 100 min.
1927. George Valentin, une grande vedette du cinéma muet, rencontre à la
sortie de son nouveau triomphe l’une de ses admiratrices, Peppy Miller.
Amoureux d’elle, il la fait engager comme figurante aux studios Kinograph.
Alors que George ne croit pas en l’avenir du cinéma parlant et produit un film
muet qui va le ruiner, Peppy accède au vedettariat dans un film parlant.
Énorme succès publique et critique (peut-être inespéré) pour ce film qui ne
manque pas d’un charme nostalgique. Superbe photo en noir et blanc au format
I.33, musique d’accompagnement « ad hoc », fabuleux numéro d’acteurs – tant
Jean Dujardin que Bérénice Bejo – amplement récompensés. Vaguement inspiré
par la carrière de John Gilbert (partenaire habituel de Greta Garbo), au delà
d’une brillante comédie avec « tap-dance », c’est un agréable mélodrame, très
habilement réalisé.
C.B.M.
ARTISTE ET SON MODÈLE (L’)***
(El artista y lo modelo ; Esp., Fr., 2011.) R. et Pr. : Fernando Trueba ; Sc. :
Fernando Trueba, Jean-Claude Carrière ; Ph. : Daniel Vilar ; M. : Gustav
Mahler, Juan Tizol ; Int. : Jean Rochefort (Marc Cros), Aida Folch (Mercè),
Claudia Cardinale (Léa Cros), Chus Lampreave (María), Götz Otto
(Werner). NB, 105 min.
Été 1943, dans la campagne non loin de la frontière espagnole. Marc Cros,
célèbre sculpteur octogénaire, vit une retraite paisible en marge de la guerre,
avec Léa, sa femme et ancien modèle. Mais l’inspiration le fuit : il semblerait
qu’il n’ait plus rien à dire…
Jusqu’au jour où Léa revient accompagnée d’une très jeune et très jolie jeune
fille, qu’elle propose d’héberger dans leur maison. Mercé, échappée d’un camp
de réfugiés espagnols, petit animal rétif et sensuel, va devenir sa dernière
muse…
On a connu Fernando Trueba (Belle époque, Two Much) plaisant mais
superficiel. C’est un reproche qu’il serait malvenu de lui adresser ici, tant le
réalisateur espagnol y fait preuve d’ambition et… s’y montre à la hauteur. On ne
peut dès lors que le suivre dans sa quête esthétique et philosophique. C’est le
regard de l’artiste qu’il nous propose d’adopter : ne plus laisser nos yeux glisser
sur les choses et les êtres, mais s’y poser et les considérer jusqu’à en
appréhender leur quintessence, comme dans cette étonnante séquence où Marc
apprend à Mercè à regarder vraiment un dessin de Rembrandt. Le tout sur un
rythme contemplatif mais jamais ennuyeux et dans un noir et blanc de toute
beauté. Jean Rochefort est sublime dans le rôle de Marc Cros (inspiré par le
sculpteur Aristide Maillol dans ses vieux jours) tandis que dans celui de son
modèle, Aida Folch convainc par sa beauté sensuelle et sauvage.G.B.

ASCENSION D’UN HOMME


DE MAIN (L’)*
(Rise of the Footsoldier ; Irlande. 2007.) R. et Sc. : Julian Gilbey et Will
Gilbey ; Ph. : Ali Asad ; M. : Sandy McLelland et Ross Cullum ; Pr. :
Michael Loveday et David Shead ; Int. : Ricci Harnett (Carlton Leach),
Craig Fairbass (Pat Tate), Terry Stone (Tony Tucker). Couleurs, 119 min.
L’histoire vraie de Carlton Leach, jeune hooligan dans les stades de football,
devenu homme de main dans un gang connu à la fin des années 80 puis criminel
le plus respecté du Royaume-Uni pendant deux décennies.
Ou comment la violence dans les stades conduit au grand banditisme. Ce
film d’une extrême brutalité semble n’être sorti qu’en DVD et en VOD en
2016.J.T.

AS DE CŒUR (L’)**
(The Ace of Hearts ; USA, 1921. Sortie DVD en France en 2009.) R. :
Wallace Worsley ; Sc. : Ruth Wightman, d’après le roman de Gouverneur
Morris The Purple Mask ; Ph. : Don Short ; Pr. : Goldwyn Pictures ; Int. :
Leatrice Joy (Lilith), John Bowers (Forrest), Lon Chaney (Farralone),
Hardee Kirkland (Morgridge), Raymond Hatton (La Menace). NB, film
muet 6 bobines (environ 75 min).
Ils sont huit hommes et une femme, Lilith, à faire partie d’une confrérie
secrète qui vient de décider de la mort d’un homme puissant et sans scrupules
consacrant sa fortune à faire le mal : celui qui tire l’as de cœur sera chargé de la
sentence. Forrest est désigné par le sort, mais, au dernier moment, sursoit à
l’exécution de peur de blesser un couple d’amoureux innocents qui se trouvent à
proximité de la cible. La Confrérie a ses règles, et quiconque a failli à sa mission
doit périr de la main d’un de ses frères. Cette fois, c’est Farralone qui tire l’as de
cœur et doit l’exécuter. Mais, amoureux lui aussi de Lilith, il préférera se
sacrifier plutôt que de compromettre le bonheur de celle qu’il aime
désespérément.
Grand maître du maquillage, Lon Chaney, qui venait de triompher l’année
précédente dans Satan (1921) dirigé par le même réalisateur, apparaît ici sous
son vrai visage et incarne le personnage qui, en dehors de ses créations
diaboliques, va devenir le prototype de sa carrière : l’amoureux éconduit qui
s’efface au profit de son rival. Il retrouvera trois autres fois Wallace Worsley :
pour Le Prince des ténèbres (Voices of the City, 1921), Le Rival de Dieu (A
Blind Bargain, 1922) – tous deux considérés comme perdus – et surtout Notre-
Dame de Paris (The Hunchback of Notre-Dame, 1923). Film ressuscité par la
vidéo.R.L.

ASPHALTE**
(Fr., 2015.) R. : Samuel Benchetrit ; Sc. : Samuel Benchetrit et Gabor
Rassov ; Ph. : Pierre Aïm ; M. : Raphaël ; Pr. : Ivan Taïeb, Marie Savare et
Julien Madon ; Int. : Isabelle Huppert (Jeanne Meyer), Gustav Kervern
(Sterkowitz), Valérie Bruni-Tedeschi (l’infirmière de nuit), Michael Pitt
(John McKenzie), Jules Benchetrit (Charly). Couleurs, 100 min.
Une HLM délabrée d’une périphérie urbaine. Sterkowitz, qui n’a pas voulu
participer au renouvellement de l’ascenseur car il habite au premier étage, se
retrouve en fauteuil roulant. Il lie connaissance avec une infirmière de nuit.
Charly, un adolescent esseulé, a pour voisine de palier Jeanne Meyer, une actrice
oubliée dont il veut relancer la carrière. John Mackenzie, un cosmonaute
américain attérit avec sa capsule spéciale sur le toit de l’immeuble. Il est hébergé
par une vieille dame d’origine maghrébine.
Trois intrigues s’enchevêtrent qui sont autant de rencontres chaleureuses. La
mise en scène se contente principalement de plans fixes. La photo est terne ; les
décors sont délabrés : rien d’enthousiasmant a priori. Et pourtant l’on rit
beaucoup devant ces scènes absurdes et surprenantes, teintées de mélancolie. Un
film drôle et tendre qui donne une image inhabituelle, loin des stéréotypes, de la
banlieue.C.B.M.

ASSASSIN (THE)***
(Cikè Niè Yinniang ; Chine, Hong Kong, Taïwan, 2015.) R. : Hou Hsiao-
Hsien ; Sc. : Hou Hsiao-Hsien, Cheng Ah, T’ien-wen Chu, Hai-Meng Hsieh,
d’après une nouvelle de Sing Pei (Histoire de Nie Yinniang) ; Int. : Qi Shu
(Nie Yinniang), Chen Chang (Tian Ji’an), Yun Zhou (Lady Tian). Couleurs,
105 min.
Dans la Chine du IXe siècle, Nie Yinniang revient dans sa famille après un
long exil. Elle a été initiée aux arts martiaux par une nonne pour devenir une
justicière qui a pour mission d’éliminer les tyrans. Elle reçoit l’ordre d’éliminer
son cousin Tian Ji’an, gouverneur d’une province dissidente.
Hou Hsiao-hsien, chef de file de la nouvelle vague taïwanaise, revisite
l’histoire de la Chine dans de somptueuses fresques. Il explique : « Dès le lycée,
j’ai dévoré toute la littérature des « chuanqui », ces romans qui fleurissaient en
Chine au IXe siècle. Je me suis énormément documenté en lisant les chroniques
de cette époque. C’est une période chaotique où la puissance de l’empire Tang
est menacée par des gouverneurs de province ». On trouve aussi des références
aux films d’arts martiaux, le Kung-fu, mais ces scènes, explique le réalisateur, ne
sont que ponctuelles et font office de citations. Une réalisation magnifique qui a
reçu le prix de la mise en scène à Cannes en 2015.
J.T.

ASSASSIN’S CREED**
(Assassin’s Creed ; USA, 2016.) R. : Justin Kurzel ; Sc. : Michael Lesslie,
Adam Cooper et Bill Collage, d’après le jeu vidéo créé par Patrick Désilets,
Corey May et Jade Raymond ; Ph. : Adam Arkapaw ; M. : Jed Kurzel ;
Pr. : Ubisoft Motion Picture, New Regency et DMC ; Int. : Michael
Fassbender (Callum Lynch/Aguilar), Marion Cotillard (Sofia), Jeremy
Irons (Rikkin), Brendan Gleeson (Joseph Lynch). Couleurs, 115 min.
De nouvelles techniques libérant la mémoire génétique permettent à Callum
Lynch de revivre le passé de son ancêtre Aguilar dans l’Espagne de l’Inquisition.
Il découvre l’existence de la société secrète des Assassins et doit affronter une
redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.
Film à grand spectacle inspiré d’un jeu d’action créé en 2007 par Ubisoft.
Kurzel avait déjà tourné un Macbeth avec Fassbender et Marion Cotillard. Les
adeptes du jeu vidéo semblent avoir été déçus par cette adaptation ; pour les
autres il s’agit d’une œuvre mêlant sans ennui aventures, science fiction et
reconstitution historique.J.T.

ASSASSIN S’ÉTAIT TROMPÉ (L’)**


(Cast a Dark Shadow ; GB, 1955.) R. : Lewis Gilbert ; Sc. : John Cresswell,
d’après la pièce de Janet Green (Murder Mistaken) ; Ph. : Jack Asher ; M. :
Ant ony Hopkins ; Pr. : Daniel M. Angel ; Int. : Dirk Bogarde (Edward
Bare), Margaret Lockwood (Freda Jeffries), Kay Walsh (Charlotte Young),
Kathleen Harrison (Emmie), Robert Flemyng (Peter Mortimer), Mona
Washbourne (Monica Bare), Walter Hudd (le coroner), Philip Stainton
(Charlie Mann), Lita Rozza (la chanteuse). NB, 82 min.
Edward Bare a épousé Monica, beaucoup plus âgée que lui, pour sa fortune.
Lorsqu’il apprend que son épouse veut modifier son testament et faire de sa sœur
sa seule héritière, il décide de l’assassiner. La police conclut à un accident, mais
Edward, spolié de son héritage par une clause dont il n’avait pas connaissance,
se rend à La Jamaïque en quête d’une nouvelle proie. Après avoir épousé Freda,
une riche veuve, il fait la connaissance de Charlotte à qui il fait une cour assidue,
sans savoir qu’il s’agit de la sœur de sa première épouse venue enquêter
incognito sur les circonstances de la disparition de Monica…
Un thriller psychologique de bonne tenue. L’essentiel de l’intérêt tient dans
le jeu remarquable de nuances de Dirk Bogarde, pimenté par le duel verbal qui
l’oppose à Margaret Lockwood, où l’humour occupe une bonne place. Humour
que vient encore renforcer la composition de Kathleen Harrison en domestique
d’une naïveté confondante. Seule la fin, terriblement conventionnelle, tempère
sérieusement le plaisir pervers qu’on peut prendre au comportement de ce
Landru moderne et bon enfant dans les rapports ambigus qu’il entretient avec
celle dont il projette de faire sa nouvelle victime. La réalisation de Lewis Gilbert,
que certains pourront qualifier d’académique, est remarquable de maîtrise et de
minutie dans sa recherche systématique des beaux cadrages, magnifiés par une
photo lumineuse et contrastée du futur grand opérateur de la Hammer, Jack
Asher.R.L.

ASSOCIÉS CONTRE LE CRIME**


(Fr., 2012.) R. : Pascal Thomas ; Sc. : Clémence de Biéville, Nathalie
Lafaurie et Pascal Thomas d’après L’affaire de la femme disparue d’Agatha
Christie ; Ph. : Renan Pollès ; M. : Reinhardt Wagner ; Pr. : Les Films
français ; Int. : Catherine Frot (Prudence Beresford), André Dussollier
(Bélisaire Beresford), Linh-Dan Pham (Marie Van Dinh), Nicolas Marié
(Docteur Nicoles Roscoff), Agathe de la Boulaye (Docteur Matarazzi), Eric
Naggar (Docteur Jünger), Bernard Verley (le général). Couleurs, 104 min.
Bélisaire Beresford ouvre un nouveau cabinet de détective. Il doit retrouver
Ludmila, richissime cliente d’une clinique de chirurgie esthétique qui détiendrait
le secret de la jeunesse éternelle.
Après Mon petit doigt m’a dit et Le crime est notre affaire, voici une
nouvelle aventure du couple Bélisaire et Prudence Beresford, avec un
dénouement inattendu et fantastique. Pascal Thomas est toujours aussi à l’aise
dans ces histoires policières pleines de fantaisie et empreintes d’une certaine
nonchalance qui en fait le charme.J.T.

ASSOMMEUR (L’)**
(Thunderbolt ; USA, 1929.) R. : Joseph von Sternberg ; Sc. : Jules
Furthman, Charles Furthman, Joseph von Sternberg, Herman J.
Mankiewicz ; Ph. : Henry Gerrard ; Pr. : Paramount ; Int. : George
Bancroft (Thunderbolt), Fay Wray (Ritzy), Richard Arlen (Bob Morgan).
N.B., 97 min.
Pour sauver la vie de Bob Morgan qui l’aime, elle dénonce Thunderbolt que
Ritzy a décidé d’abandonner. Thunderbolt se venge en faisant impliquer Morgan
dans un coup monté. Celui-ci est aussi condamné à mort. Son sort est entre les
mains de Thunderbolt.
Premier film sonore de Sternberg, L’assommeur est ressorti à Paris sous le
titre de La rafle. D’où la confusion, dans le tome III, avec The Dragnet, film de
Sternberg aujourd’hui perdu. Tourné en 1928, The Dragnet, sur un scénario
également de Jules Furthman, voyait le même George Bancroft, en détective
privé, Two-Gun Nolan, affronter un gang dirigé par Dapper Frank Trent, alias
William Powell. On sait peu de choses de cette œuvre en huit bobines.J.T.

ASTÉRIX ET OBÉLIX :
AU SERVICE DE SA MAJESTÉ*
(Fr., 2013.) R. : Laurent Tirard ; Sc. : Laurent Tirard et Grégoire Vigneron
d’après Astérix chez les Bretons et Astérix chez les Normands de Goscinny et
Uderzo ; Ph. : Denis Rouden et Catherine Pujol ; M. : Klaus Badelt ; Eff.
sp. : Julien Poncet de la Grave ; Pr. : Fidélité Films ; Int. : Gérard
Depardieu (Obélix), Edouard Baer (Astérix), Guillaume Gallienne
(Jolitorax), Vincent Lacoste (Goudurix), Valérie Lemercier (Miss
Macintosh), Catherine Deneuve (la Reine Cordelia), Fabrice Luchini (Jules
César). Couleurs, 110 min.
César envahit la Grande Bretagne. La Reine appelle au secours Astérix et
Obélix qui vont lui livrer de la potion magique, accompagnés par Jolitorax. Ils se
retrouvent à Londinium après avoir aidé un sans-papyrus, Pindépis…
Le dessin animé est toujours plus fidèle aux albums de Goscinny et Uderzo,
mais ici, comme à l’habitude, la distribution est éclatante avec Depardieu
stupéfiant Obélix comme toujours. Un bon divertissement pour tous publics.J.T.
ASTÉRIX : LE DOMAINE
DES DIEUX**
(Fr., 2014.) R. : Louis Clichy et Alexandre Astier ; Sc. : Alexandre Astier
d’après Le domaine des Dieux de Goscinny et Uderzo ; Animation : Patrick
Delage ; Musique : Philippe Rombi ; Pr. : Editions Albert René ; Voix :
Roger Carel (Astérix), Guillaume Briat (Obélix) Lorànt Deutsch
(Anglaigus), Laurent Lafitte (Duplicatha), Alain Chabat (le sénateur
Prospectus), Elie Semoun (Cubitus). Couleurs, 85 min.
César veut faire construire un grand domaine confié à l’architecte Anglaigus.
Mais il est à côté du dernier village gaulois et Astérix et ses amis ne veulent pas
en entendre parler. Néanmoins la forêt est rasée et des logements construits avec
grand succès car la vie est moins chère qu’à Rome. Les Gaulois eux-mêmes se
laissent séduire mais Astérix n’a pas dit son dernier mot.
Dessin animé très fidèle à l’album. Il enchantera tous les publics.J.T.

ASTRAGALE (L’)**
(Fr., 2014.) R. : Brigitte Sy ; Sc. : Brigitte Sy, Serge Le Peron d’après
Albertine Sarrazin ; Ph. : Frédéric Serge ; M. : Béatrice Thiriet ; Pr. : Paulo
Branco ; Int. : Leïla Bekhti (Albertine), Reda Kateb (Julien) Esther Garrel
(Marie), Jocelyne Desverchère (Nini), Delphine Chuillot (Catherine). NB,
97 min.
Albertine, 19 ans, se casse l’astragale en s’évadant de prison. Elle est
secourue par Julien, un repris de justice qui la cache à Paris chez son amie Nini.
Albertine s’éprend de Julien, interdit de séjour, qui a une autre femme dans sa
vie.
Belle adaptation, supérieure à celle de 1968 (malgré le talent de Marlène
Jobert), du sulfureux roman autobiographique d’Albertine Sarrazin. Un
magnifique noir et blanc évoque avec pertinence le cinéma français des années
50-60, et le couple vedette brûle l’écran par l’intensité de leur amour.C.B.M.

ATTENTAT (L’)**
(The Attack ; Fr., Bel., Liban, Qatar, 2012.) R. : Ziad Doueiri ; Sc. : Ziad
Doueiri et Joelle Touma, d’après le roman éponyme de Yasmina Khadra ;
Ph. : Tommaso Fiorilli ; M. : Eric Neveux ; Pr. : 3 B Productions ; Int. : Ali
Suliman (Amine Jaafari), Reymonde Amsellem (Siham Jaafari), Evgenia
Dodina (Kim), Karim Saleh (Adel). Couleurs, 102 min.
Un attentat a lieu dans un restaurant de Tel-Aviv. Jaafari, chirurgien
israélien d’origine arabe, en soignant les blessés, découvre que son épouse, qu’il
croyait à Naplouse, serait l’auteur de l’attentat. On a découvert son corps
déchiqueté. Jaafari apprend qu’elle est désormais une martyre de la cause
palestienne.
D’après un roman de Yasmina Khadra, le parcours d’une femme de milieu
aisé, progressivement endoctrinée et qui se fait sauter dans un restaurant peuplé
d’enfants. Toutefois l’analyse psychologique et le contexte religieux sont en
retrait par rapport au roman. Doueiri est pourtant un réalisateur libanais qui
connaît son sujet. Il fut couronné au Festival de Marrakech.J.T.

ATTENTE (L’)*
(L’attesa ; Ital., Fr., 2015.) R. : Piero Messina ; Sc. : Giacomo Bendotti,
Ilaria Macchia, Andrea Paolo Massara, P. Messina ; Ph. : Francesco di
Giacoma ; Pr. : Nicola Giulano, Francesca Cima, Carlotta Calori, Fabio
Conversi, Jérôme Seydoux ; Int. : Juliette Binoche (Anna), Lou De Laâge
(Jeanne), Giorgio Colangeli (Pietro). Couleurs, 110 min.
Sicile. Anna se replie sur sa douleur depuis la mort récente de son fils
Giuseppe. Elle reçoit un appel de Jeanne lui disant que ce dernier l’a invité à
venir passer quelques jours de vacances dans leur belle villa. Anna accepte de la
recevoir expliquant l’absence de son fils par de fallacieux prétextes.
Inspiré par une pièce de Luigi Pirandello, ce premier long métrage de Piero
Messina est un film visuellement beau (presque trop, frisant l’esthétisme) avec
une superbe photo, des paysages et surtout des décors magnifiques. Juliette
Binoche est une femme douloureuse, marquée par son deuil. Lou de Lâage a la
spontanéité de la jeunesse. La procession des pénitents du Vendredi Saint est
spectaculaire. Pourquoi alors faut-il que l’on s’ennuie ? Le rythme, sans doute…
C.B.M.

ATTENTION, CHIENS MÉCHANTS***


(Ain’t She Tweet ; USA, 1951.) R. : I. Freleng ; Sc. : Warren Foster ;
Animation : Virgil Ross ; M. : Carl Stalling ; Pr. : Warner Bros. Couleurs,
7 min.
Comment traverser une cour remplie de chiens féroces quand on est un chat
qui veut attraper un gentil (?) petit oiseau.
Dans la série de dessins animés consacrée à Sylvestre [Grosminet] le chat et
à Tweetie Pie [Titi] par Freleng, c’est le plus sadique. Le pire moment :
Sylvestre a échappé aux féroces dogues qui sont derrière la porte. Il est de l’autre
côté, épuisé, hagard, lorsque passe un vieux monsieur qui, croyant qu’il est à la
porte, par compassion, le remet de l’autre côté ! Combien la charité est souvent
aveugle !
Considéré aujourd’hui comme le meilleur dessin animé de la série.J.T.

ATTILA MARCEL*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Sylvain Chomet ; Ph. : Antoine Roch ; M. : S. Chomet,
Franck Monbaylet ; Pr. : Claudie Ossard, Chris Bolzli ; Int. : Guillaume
Gouix (Paul/Attila Marcel) Anne Le Ny (Mme Proust), Bernadette Lafont
(tante Annie), Hélène Vincent (tante Anna), Luis Rego (M. Coelho).
Couleurs 106 m.
Paul, 30 ans, est muet depuis qu’il a vu la mort de ses parents lorsqu’il avait
2 ans. Il vit avec ses tantes Annie et Anna qu’il accompagne au piano pendant
leurs cours de danse. Une voisine, madame Proust, lui conseille des tisanes de sa
fabrication afin de lui faire revivre son passé – et peut-être, ainsi, lui rendre la
parole.
Un film mélancolique et passéiste situé dans le vieux Paris. Une réalisation
de bric et de broc, un peu décousue, et de jolies trouvailles ajoutent du charme à
ce film léger. Dernier rôle de Bernadette Lafont.C.B.M.

AU BOUT DU CONTE**
(Fr., 2013.) R. : Agnès Jaoui ; Sc. : A. Jaoui, Jean-Pierre Bacri ; Ph. :
Lubomir Bakchev ; M. : Fernando Fiszbein ; Pr. : Jean-Philippe Andraca,
Christian Bérard ; Int. : Jean-Pierre Bacri (Pierre), Agnès Jaoui
(Marianne), Agathe Bonitzer (Laure), Arthur Dupont (Sandro), Benjamin
Biolay (Maxime Wolf), Dominique Valadié (Jacqueline), Didier Sandre
(Guillaume Casseul). Couleurs 112 min.
Sandro, un jeune compositeur, est le fils de Pierre et Jacqueline ; Pierre,
même s’il n’y croit pas, est obsédé par la prédiction d’une voyante lui ayant
annoncé sa mort prochaine. Laura est la fille de Marianne et Guillaume ;
Marianne, une comédienne, monte un spectacle pour enfants à base de contes ;
Sandro et Laura se rencontrent : coup de foudre. Ils annoncent leurs fiançailles…
S’inspirant des contes de leur enfance (Cendrillon, le petit chaperon rouge,
etc…) les auteurs réalisent une comédie dramatique bien réelle où il n’est pas
toujours bon, justement, de croire aux fées et au prince charmant – mais plutôt,
en la puissance d’un amour simple et sincère. Le film s’éparpille un peu entre les
divers personnages, souvent réjouissants (tel J-P Bacri en vieux bougon
hypocondriaque) ou attendrissants (tels les amoureux). Décors et musiques
parfaitement choisis.C.B.M.
AU CAS OÙ JE N’AURAIS PAS
LA PALME D’OR*
(Fr., 2011.) R., Sc. et Pr. : Renaud Cohen ; Ph. : Marc Tévanian, Hervé
Cohen ; M. : Yan Volsy ; Int. : Renaud Cohen (Simon), Emmanuel Salinger
(le médecin), Frédéric Pierrot (le producteur), Julie Gayet (Julia), Maurice
Bénichou (Dieu/l’acteur/le rabbin), Samir Guesmi (Yossef). Couleurs,
80 min.
Tourner un premier film, c’est difficile mais on peut y arriver et même avoir
de bonnes critiques. Mais pour le deuxième, ça peut être l’enfer. Simon en sait
quelque chose, qui depuis dix ans, rame, se fait refuser tous ses scénarios par son
producteur, voit l’inspiration le quitter. Un jour, il se découvre une grosseur sur
le crâne : persuadé qu’il va mourir, il se lance à fond et dans l’urgence dans la
réalisation d’un deuxième film, aussi sincère que fauché…
Renaud Cohen parle de Renaud Cohen, de ses soucis, de sa carrière en
panne, de son hypocondrie… Mais il le fait avec une telle fantaisie et une telle
auto-dérision qu’on rit constamment. Ce n’est pas du niveau de Woody Allen ni
de Nanni Moretti mais ça se déguste à la façon d’un petit rosé frais et fruité sans
prétention.G.B.

AU CŒUR DE L’ARIZONA**
(Heart of Arizona ; USA, 1938.) R. : Lesley Selander ; Sc. : Norman
Houston, d’après les personnages créés par Clarence E. Mulford ; Ph. :
Russell Harlan ; M. : Victor Young ; Pr. : Harry Sherman pour
Paramount ; Int. : William Boyd (Hopalong « Hoppy » Cassidy), George
« Gabby » Hayes (Windy Halliday), Russell Hayden (Lucky Jenkins), John
Elliott (Buck Peters), Billy King (Artie Peters), Natalie Moorhead (Belle
Starr), Dorothy Short (Jacqueline Starr), Stephen Chase (Dan Ringo). NB,
68 min.
À cause de son passé – elle vient de purger une peine de cinq ans de
pénitencier –, Belle Starr, qui exploite un ranch en Arizona avec sa fille, est
suspectée d’appartenir à une bande de voleurs de bétails que dirige en réalité son
contremaître, Dan Ringo, ancien complice de son mari qui était voleur de
chevaux. Aidé de ses amis fidèles, Lucky Jenkins et le vieux Windy Halliday,
Hopalong Cassidy arrêtera les bandits et réussira à innocenter Belle Starr qui
perdra la vie dans la bataille.
On a trop tendance à mépriser ces dizaines de westerns à petits budgets pour
double programme (environ une heure de projection) tournés durant l’entre-deux
guerres. Sans se rendre compte que la plupart étaient très soignés sur le plan
technique (celui-ci est signé par un vieux routier qui en aura plus d’une centaine
à son actif) et qu’ils furent, à leur époque, l’équivalent des séries télévisées si
prisées aujourd’hui, tant les spectateurs avaient plaisir à retrouver les
personnages récurrents d’un épisode à l’autre.
La saga de Hopalong Cassidy et de ses amis du « Bar 20 » est la création du
romancier Clarence Edward Mulford (1883-1956). Entre 1907 et 1941, Mulford
publia 28 romans consacrés à ses personnages dont le cinéma s’empara dès
1924. Mais ce n’est vraiment qu’en 1935 que la série démarra avec Hopalong
Cassidy dirigé par Howard Bretherton. Sa vedette, William Boyd (1895-1972),
allait, du jour en lendemain, devenir l’une des stars les plus populaires des États-
Unis. Soixante-six films furent ainsi tournés de 1935 à 1948 (quarante-et-un
pour Paramount, vingt-cinq pour United Artists à partir de 1942). Les seize
premiers étant des adaptations plus ou moins fidèles des romans ; à partir du
suivant (Au cœur de l’Arizona), des scripts originaux furent écrits dans le même
esprit. Le nombre total de films de la série distribués en France ne dépasse pas la
douzaine. Celui-ci a l’originalité de faire intervenir Belle Starr (1848-1889), un
personnage authentique de l’Ouest qui sera jouée, entre autres, par Gene Tierney
(La Reine des rebelles, 1941) et par Jane Russell (La Belle du Montana, 1952).
Revu à la télévision. Voir aussi Bataille rangée.R.L.

AU CŒUR DE L’OCÉAN**
(In the Heart of the Sea ; USA, 2015.) R. : Ron Howard ; Sc. : Charles
Leavitt, Rick Jaffa, Amanda Silver, d’après le roman éponyme de Nathaniel
Philbrick ; Ph. : Anthony Dod Mantle ; M. : Roque Banos ; Pr. : Warner
Bros ; Int. : Chris Hermsworth (Owen Chase), Benjamin Walker (George
Pollard), Ben Whishaw (Herman Melville), Cillian Murphy (Matthew Goy).
Couleurs, 122 min.
Vers 1850, l’écrivain Herman Melville demande à Thomas Nickerson,
survivant de l’Essex, de lui raconter l’expédition du balainier. C’était en 1819,
Owen Chase et George Pollard s’en disputaient le commandement quand surgit
un monstrueux cachalot.
L’histoire de la genèse de Moby Dick conté par Ron Howard, solide
réalisateur hollywoodien. Belles scènes maritimes n’excluant pas une certaine
rigueur historique.J.T.

AU-DELÀ
(Hereafter ; USA, 2010.) R. : Clint Eastwood ; Sc. : Paul Morgan ; Ph. : Tom
Stern ; M. : Clint Eastwood ; Pr. : Malpaso Prod. ; Int. : Matt Damon
(George Lonegan), Cécile de France (Marie Lelay), Frankie et George
McLaren (Marcus/Jason), Jay Mohr (Billy). Couleurs, 129 min.
Passant ses vacances en Asie du Sud-Est, la journaliste française Marie
Lelay échappe de peu à un tsunami et a une brève vision de l’au-delà. Elle publie
un livre. De son côté George Lonegan a le pouvoir d’entrer en contact avec les
morts mais ne souhaite qu’une chose : avoir la vie normale d’un ouvrier. Enfin
deux jumeaux, Jason et Marcus sont très unis. Mais Jason est tué par une voiture
et son frère cherche un médium pour retrouver le contact avec lui.
Les trois personnages se retrouvent dans un salon littéraire où Marie
présente son livre.
Y a-t-il une vie après la mort ? Déjà le sujet n’était guère pour Clint
Eastwood. Difficulté supplémentaire : trois histoires qu’il faut entrecroiser.
Ajoutons des acteurs mal à l’aise avec leur rôle. Certes la mise en scène est
brillante (les scènes du tsunami, les rapports entre jumeaux) mais on ne trouve
pas dans cette œuvre qui frôle tantôt le banal, tantôt le ridicule, le Clint
Eastwood qu’on aime tant.
J.T.

AU-DELÀ DE L’ILLUSION*
(Death Defying Deaths ; GB, Austr., 2007.) R. : Gillian Armstrong ; Sc. :
Tony Grisoni, Brian Ward ; Ph. : Haris Zamberkoulos ; M. : Cezary
Skubiszewski ; Pr. : Chris Curling, Marian Mcgowan ; Int. : Guy Pearce
(Harry Houdini), Catherine Zeta-Jones (Mary McGarvie), Timothy Spall
(Sugarman), Saoirse Ronan (Benji McGarvie), Malcolm Shields (Leith
Romero), Leni Harper (sa femme). Couleurs, 97 min.
1926. Harry Houdini est le plus grand prestidigitateur au monde. Mais
l’homme derrière la légende est une âme torturée d’avoir raté les derniers mots
de sa mère mourante. Il est prêt à offrir une récompense de 10.000 $ à quiconque
pourra le mettre en contact avec l’esprit de sa mère. Quand une mystérieuse
femme, Mary McGarvie, prétend avoir ce pouvoir, le scepticisme d’Houdini est
troublé. Plus il passe du temps avec Mary, plus il est attiré par elle. Houdini ne
se doute alors pas qu’il se trouve au cœur du tour de magie le plus dangereux de
sa carrière…
Intrigant, et bien mené, ce film de l’Australienne Gillian Armstrong vaut
surtout pour le portrait inusité qu’il dresse d’Houdini, le grand maître de
l’illusion, au moment où, en fin de carrière et torturé par le doute et la mauvaise
conscience, il n’est plus que l’ombre de lui-même.G.B.

AU-DELÀ DES COLLINES***


(Dupa dealuri ; Roum., Fr., Belg., 2011.) R. et Pr. : Cristian Mungiu ; Sc. :
Cristian Mungiu, d’après deux livres de Tatiana Niculescu-Bran ; Ph. :
Oleg Mutu ; Int. : Cosmina Stratan (Voichita), Cristina Flutur (Alina
Ringhis), Valeriu Andriuta (le pope), Dana Tapalaga (Mère Elena),
Catalina Harabagiu (Antonia). Couleurs, 150 min.
Alina, barmaid en Allemagne, se présente dans un couvent de la campagne
roumaine. Elle vient rendre visite à Voichita, une jeune religieuse, son amie de
toujours depuis le temps de l’orphelinat… du moins avant que cette dernière
n’entende l’appel de Dieu. Très vite, il s’avère qu’il ne s’agit pas d’une simple
visite de courtoisie. Alina, qui rejette Dieu avec désespoir et avec rage, est là en
réalité pour tirer Voichita des griffes de son rival divin. Car Voichita fut la
maîtresse d’Alina, qui l’a toujours dans la peau et qui n’a pas l’intention de la
laisser au Seigneur…
Le sujet est à la fois insolite et sulfureux. On pouvait tirer de ces prémices
une œuvre à thèse (rationalisme vs. croyances), un ricanement blasphématoire à
la Buñuel, un film érotique ou pornographique et même un film gore (la longue
séquence de l’exorcisme s’en rapproche mais sans tomber dans le racolage)…
Cristian Mungiu, le plus grand cinéaste roumain actuel, choisit, lui, la limpidité
et l’humanité. Ce qu’il nous conte en réalité, c’est la tragédie de celle qui n’y
croyait pas et de la retombée sur terre de celle qui y croyait ; c’est l’horreur d’un
amour fou contrarié qui mène à la folie. Le résultat est bouleversant : tourné en
longs plans-séquences, ce film poignant (mais sans sentimentalisme) est porté
par ses actrices principales, l’une douce (Cosmina Stratan), l’autre tendue et
butée (Cristina Flutur). Toutes deux ont été (justement) récompensées à Cannes
pour leur mémorable prestation.G.B.

AU-DELÀ DES MONTAGNES**


(Shan he gu ren ; Chine, 2015.) R. et Sc. : Jia Zhang-ke ; Ph. : Yu Lik-Wai ;
M. : Yoshihiro Hanno ; Pr. : Xstream Pictures, Shanghai Films, MK 2 ;
Int. : Zhao tao Zhao (Tao), Zhang Yi (Zhang Jinsheng), Liang Jing Dong
(Liang-zi), Dong Zi (Dollar). Couleurs, 131 min.
Dans les années 2000, la ville chinoise de Fenyang abrite la charmante Tao
courtisée par Zhang, propriétaire d’une station service et par le mineur Liang-zi.
Lequel choisir au moment où la population chinoise déserte les campagnes pour
les villes ? Tous quitteront Fenyang et reviendront, Tao y finissant seule.
Mélo nostalgique qui vaut pour l’évocation d’une Chine en profonde
transformation. « Même si les montagnes disparaissent, les émotions
demeurent » dit un proverbe chinois qui guide l’évolution chronologique de cette
œuvre majeure du grand réalisateur chinois.
J.T.

AU FIL D’ARIANE**
(Fr., 2014.) R., Robert Guédiguian ; Sc. : R. Guédiguian, Serge Valletti ;
Ph. : Pierre Milon ; M. : Eduardo Makaroff, Christophe Müller ; Pr. :
R. Guediguian, Marc Bordure ; Int. : Ariane Ascaride (Ariane), Gérard
Meylan (Denis), Jacques Boudet (Jack), Jean-Pierre Darroussin (le
chauffeur de taxi), Anaïs Demoustier (Martine), Adrien Jolivet (Raphaël).
Couleur, 92 min.
Ariane est dépitée : personne n’est venu pour son anniversaire. Elle prend sa
petite voiture et se dirige vers le port de Marseille. Coincée dans un
embouteillage, un jeune garçon la prend sur sa Vespa pour la conduire dans un
sympathique restaurant où elle est accueillie chaleureusement.
Un film sans queue ni tête (où des automobilistes se mettent à danser, où une
tortue parle, etc.…) qui n’a que la logique d’un rêve – ce qu’il est d’ailleurs.
Guédiguian propose un petit film chaleureux, dans des décors d’opérettes, aux
nombreuses références littéraires, musicales (Jean Ferrat) ou
cinématographiques. Une agréable fantaisie, un peu longuette, aérienne comme
une bulle de savon… de Marseille !C.B.M.
AU FOND DES BOIS**
(Fr., 2010.) R. : Benoît Jacquot ; Sc. : Benoît Jacquot, Julien Boivent. Ph. :
Julien Hirsch, M. : Bruno Coulais ; Pr. : Matthieu Tarot, Philippe
Carcassonne, Jean Meurer ; Int. : Isild Le Besco (Joséphine), Nahuel Pérez
Biscayart (Thimotée), Jérôme Kircher (Capitaine Langlois), Bernard
Rouquette (Dr. Hughes), Mathieu Simonet (Paul). Couleurs 102 min.
1865, dans un village du midi, Thimotée, un vagabond se disant « fils de
Dieu » envoûte Joséphine, la fille du médecin. Il la viole et l’entraîne avec lui au
fond des bois.
Le film, inspiré d’un fait divers réel, fut réalisé dans les beaux paysages de
l’Ardèche. Joséphine a-t-elle agi sous contrainte, comme elle le prétend ? ou
bien était-elle consentante, ainsi que l’affirme Thimotée, afin de fuir une
existence morne. Qui manipule qui ? C’est tout l’enjeu et toute l’ambiguité de ce
beau film, prenant, fort bien interprété par les deux principaux
comédiens.C.B.M.

AU GALOP**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Louis-Do de Lencquesaing ; Ph. : Jean-René Duveau ;
M. : Emmanuel Deruty ; Pr. : Gaëlle Bayssière, Didier Creste ; Int. : Louis-
Do de Lencquesaing (Paul Bastherlain), Valentina Cervi (Ada Savigné),
Marthe Keller (Mina), Alice de Lencquesaing (Camille Bastherlain), Xavier
Beauvois (François), Laurent Capelluto (Christian), Bernard Verley
(Bonpapa) Ralph Amoussou (Louis), Denis Podalydès (l’éditeur), André
Marcon (le conseiller financier). Couleurs, 93 min.
Paul, un écrivain qui vit seul avec sa fille Camille, tombe sous le charme
d’Ada, une attachée d’édition. À la mort de son père, il se rend dans la maison
avec son frère François. Leur mère commence à perdre la tête ; elle organise la
cérémonie funèbre comme une réception. Paul retrouve Ada au salon du livre de
Brive. Ils deviennent amants. Ada ne peut se décider à rompre avec son
compagnon, Christian, le père de sa fille.
Certes on pourrait reprocher à Louis-Do de Lencquesaing de se mettre
complaisamment en scène. De plus il situe l’intrigue dans le milieu intello de
l’édition et dans un cadre bourgeois. Cependant son film a bien du charme, sorte
de marivaudage léger sur les aléas de l’amour, sur les emballements du cœur
(qui bat au galop en présence de l’être aimé), sur la difficulté des choix
amoureux. Quelques scènes souvent drôles contribuent à faire de ce film une
délicieuse et délicate comédie sentimentale.C.B.M.

AU NOM DE MA FILLE*
(Fr., 2014.) R. : Vincent Garenq ; Sc. : V. Garenq, Julien Rappeneau ; Ph. :
Renaud Chassaing ; M. : Nicolas Errèra ; Pr. : Hugo Bergson-Vuillaume,
Cyril Colbeau-Justin, Jean-Baptiste Dupont ; Int. : Daniel Auteuil (André
Bamberski), Sébastian Koch (Dieter Krombach), Marie-Josée Croze
(Dany), Christelle Cornil (Cécile), Serge Feuillard (maître Gibault).
Couleurs, 87 min.
Alors qu’elle est en vacances en Allemagne chez sa mère et son beau-père,
le docteur Krombach, Kalinka, 14 ans, meurt, soi-disant à la suite d’un accident.
Son père, André Bamberski, n’en est pas convaincu, persuadé de la culpabilité
de Krombach. Pendant trente ans, il mène un combat sans relâche afin de le
confondre.
Inspiré d’une histoire vraie qui finit par envoyer le meurtrier en prison en
France, ce film a la sécheresse d’une enquête. Il se voit sans passion, ni émotion,
malgré l’interprétation vigoureuse de Daniel Auteuil.C.B.M.

AU SUD DE MOMBASA
(Beyond Mombasa ; USA, 1956.) R. : George Marshall ; Sc. : Richard
English et Gene Levitt, d’après une nouvelle de James Eastwood, La marque
du léopard ; Ph. : Freddie Young ; M. : Humphrey Searle ; Pr. : Hemisphere
pour Columbia ; Int. : Cornel Wilde (Matt Campbell), Donna Reed (Ann
Wilson), Leo Genn (Ralph Hoyt), Ron Randell (Eliot Hastings), Christopher
Lee (Gil Rossi), Dan Jackson (Ketimi). Couleurs, 92 min.
Venu à Mombasa rejoindre son frère George pour exploiter une mine
d’uranium, Matt Campbell apprend qu’il a été assassiné par un homme-léopard.
Matt, les deux associés de son frère, le prospecteur Hastings et le chasseur Gil
Rossi, ainsi que le « missionnaire » Ralph Hoyt et sa nièce anthropologue, Ann
Wilson, s’enfoncent dans la jungle à la recherche de la mine. Tout en faisant la
cour à Ann, Matt soupçonne l’un des deux associés d’être l’instigateur du
meurtre.
Le film « exotique » tel que le concevait Hollywood dans les années
cinquante, avec son lot de stock-shots, de transparences, de danses folkloriques
et quelques plans tournés dans l’Afrique profonde. La fin, qui se veut
surprenante en révélant un criminel inattendu, dépasse allègrement les bornes du
ridicule. À voir néanmoins pour Christopher Lee en chasseur pittoresque,
ambigu et inquiétant à souhait, un an avant ses premiers rôles emblématiques à
la Hammer.R.L.

AU VOLEUR**
(Fr., 1960.) R. : Ralph Habib ; Sc. : Jean-Bernard Luc d’après Sacha
Guitry ; Ph. : Pierre Petit ; M. : Jean Wiener ; Pr. : Del Duca et Record ;
Int. : Paul Guers (Serge Fornari), Perette Pradier (Amenita), O.-E. Hasse (le
prince). NB, 90 min.
Gentleman cambrioleur, Fornari, essaie de voler l’un des plus gros diamants
du monde, « le Nabob » qui appartient à un prince qu’accompagne la jolie
Amenita. Mais qui est ce mystérieux prince ?
On va dans ce film de coup de théâtre en coup de théâtre. C’est mené sans
temps mort et l’on devine la patte de Sacha Guitry dans ces divers
rebondissements. À redécouvrir.
J.T.

AUBE**
(Morgenrot ; All., 1933.) R. : Gustav Ucicky ; Sc. : Gerhard Menzel ; Ph. :
Carl Hoffman ; Pr. : UFA ; Int. : Rudolf Forster (Capitaine Liers), Adele
Sandrock (Sa mère), Fritz Genchow (Lieutenant Fredericks). NB, 85 min.
Les exploits du sous-marin U Boot 21 sont suivis par la population du port
de Meerskirchen. Un voilier-piège, de façon déloyale, l’expédie par le fond avec
de lourdes pertes. Le capitaine et les marins, grâce au sacrifice de deux d’entre
eux, seront sauvés par un navire norvégien.
Dernier film de la République de Weimar, projeté juste un jour après la prise
du pouvoir par Hitler. Le traité de Versailles interdisant à l’Allemagne les sous-
marins, c’est un submersible finnois qui fut utilisé. Quelques réflexions jugées
défaitistes de la part de la mère du capitaine furent censurées. Par la suite Ucicky
tourna des films de propagande comme Flüchtlinge (Au bout du monde), Das
Mädchen Johanna et Heimkehr (Retour au pays). Aube est ressorti en DVD.U.S.

AUGUSTINE**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Alice Winocour ; Ph. : Georges Lechaptois ; M. :
Jocelyn Pook ; Pr. : Émilie Tisné, Isabelle Madelaine ; Int. : Vincent Lindon
(le professeur Jean Martin Charcot), Soko (Augustine), Chiara Mastroianni
(Constance Charcot), Olivier Rabourdin (Bourneville), Roxane Duran
(Rosalie), Grégoire Colin (Verdan). Couleurs, 101 min.
Augustine, bonne à tout faire souffrant de troubles nerveux, devient à son
corps défendant, le sujet d’étude favori du professeur Charcot, célèbre spécialiste
de l’hystérie et de l’hypnose. C’est en partie grâce à cette jeune femme simple
mais intelligente, et malgré ses réticences, que le grand savant entrera enfin à
l’Académie des Sciences.
Situer son premier film au XIXe siècle, proposer une incarnation du célèbre
professeur Charcot tout en dépeignant les mœurs étouffantes et la répression
sexuelle de l’époque…, Alice Winocour n’a pas choisi la facilité ! Mais le
résultat ne manque pas d’intérêt. Un duo d’acteurs très convaincant (Soko,
remarquable Augustine, butée et rageuse ; Vincent Lindon, complexe Charcot,
cassant mais fragile), une création d’atmosphère réussie (les relations troubles
Charcot-Augustine ; l’inversion progressive de la relation dominant-dominé)
ainsi qu’une dénonciation à l’eau-forte de l’hypocrisie bien-pensante (ces
messieurs de l’Académie des Sciences ; Charcot manipulant, tripotant et
exhibant à tout va son « sujet d’étude ») font d’Augustine une œuvre intrigante et
accrocheuse.G.B.

AUTOMATA**
(Autómata ; Esp., USA, Bulg., Can., 2014.) R. : Gabe Ibáñez ; Sc. : Gabe
Ibáñez, Igor Legarreta, Javier Sánchez Donate ; Ph. : Alejandro Martínez ;
M. : Zacarías M. de la Riva ; Pr. : Antonio Banderas, Sandra Hermida,
Danny Lerner, Les Weldon ; Int. : Antonio Banderas (Jacq Vaucan), Javier
Bardem (la voix du Robot Bleu), Dylan McDermott (Sean Wallace), Melanie
Griffith (Duprè). Couleurs, 109 min.
En 2044, la Terre est devenue une planète invivable à laquelle les humains,
réfugiés dans des cités high-tech, tentent de s’adapter tant bien que mal. Ils sont
aidés en cela par des milliers de robots sensés les protéger et les servir. Mais le
jour où l’un de ces androïdes outrepasse ses droits, c’est l’Humanité toute entière
qui s’en trouve menacée…
Automata représente une belle surprise. Deuxième long métrage de Gabe
Ibáñez après l’efficace Hierro, sorti en 2009, cette production qui s’articule
autour des thèmes de l’intelligence artificielle et de la révolte des robots, mérite
en effet le détour. À mi-chemin entre Blade Runner et I, Robot, le film nous
entraîne dans un récit passionnant mêlant, avec subtilité, drame et SF, récit qui
nous interroge sur la notion d’humanité et qui repose sur un personnage principal
complexe et torturé auquel Antonio Banderas (également coproducteur) prête
admirablement ses traits. Tirant profit des limites d’un budget relativement
modeste, Ibáñez creuse la psychologie de son héros, un homme qui s’interroge
sur sa future paternité et qui se questionne sur le monde à venir. Cette dimension
intimiste confère à Automata sa force et sa puissance. Tout comme l’univers,
glauque, réaliste et étouffant, dépeint par le réalisateur et qui renforce
l’impression de mélancolie se dégageant de l’histoire. Une histoire sur laquelle
plane l’ombre d’Asimov (dont elle reprend certaines lois) et qui s’achève par une
dernière partie aussi poignante que crépusculaire. Cette intensité fait ainsi
oublier les quelques petits défauts du métrage, à commencer par des personnages
secondaires tout juste esquissés et parfois même un peu caricaturaux. De légères
faiblesses qui, heureusement, n’altèrent en rien le plaisir que l’on peut prendre à
regarder ce film, intelligent et envoûtant, et qui, dans le genre, s’impose comme
une incontestable réussite.E.B.

AUTRE MONDE (L’)*


(Fr., 2010.) R. : Gilles Marchand ; Sc. : Gilles Marchand et Dominik Moll ;
Ph. : Céline Bozon ; Eff. vis. : Nicolas Rey ; M. : Anthony Gonzalez et
Emmanuel D’Orlando ; Pr. : Haut et court, Versus Production, France 2 ;
Int. : Grégoire Leprince-Ringuet (Gaspard), Louise Bourgoin (Audrey),
Melvil Poupaud (Vincent), Pierre Niney (Yann), Pauline Etienne (Marion).
Couleurs, 105 min.
Les amours de Gaspard et Marion sont perturbées par Audrey, une
inquiétante blonde qui entraîne Gaspard dans le cybermonde mais, celui-ci
finalement reviendra à Marion.
L’excellent scénariste Gilles Marchand joue dans ce thriller sur deux
mondes : le réel et le virtuel. Mais on finit par se perdre dans une histoire un peu
trop compliquée qui renvoie au Vertigo d’Hitchcock.J.T.

AUTRE VIE
DE RICHARD KEMP (L’)**
(Fr., 2013.) R. : Germinal Alvarez ; Sc. : Germinal Alvarez, Nathalie
Saugeon et Vanessa Lepinard ; Ph. : Vincent Mathias ; M. :
Evgueni Galperine et Sacha Galperine ; Pr. : Haut et court ; Int. : Jean-
Hugues Anglade (Richard Kemp), Mélanie Thierry (Hélène Batistelli),
Philippe Berodot (Verbeck), Jean-Henri Compère (Simon Rouannec).
Couleurs, 102 min.
L’officier de police Richard Kemp enquête sur un crime qui rappelle celui
commis par un tueur en série le « Perce-Oreille », une enquête qu’il avait menée
vingt ans auparavant et qui avait été un échec. Alors qu’il vient de dîner avec
une psychologue Hélène Batistelli, il est précipité dans l’eau et en ressort vingt
ans en arrière. Il va pouvoir reprendre l’enquête et arrêter le tueur. Il ressort alors
de l’eau pour faire le bilan d’une carrière réussie. Et Hélène est jours là.
L’uchronie est un genre difficile. Pour son premier film Germinal Alvarez
fait un parcours sans faute : pas d’erreurs de raccords ni d’invraisemblances dans
ce retour dans le passé. On pense à Barjavel et à son Voyageur imprudent
(l’inventeur d’une machine à remonter le temps partait au siège de Toulon tuer
Bonaparte pour éviter une longue suite de guerres, mais il manquait le général et
tuait son propre ancêtre, du coup il cessait d’exister) mais cette fois la conclusion
est optimiste. La réalisation est souple et le montage d’Alexandro Rodriguez et
Yannick Kergoat irréprochable. Un polar fantastique d’excellente facture.J.T.
AVANT L’AUBE**
(Fr., Lux., 2010.) R. : Raphaël Jacoulot ; Sc. : Raphaël Jacoulot, Lise
Machebœuf ; Ph. : Benoît Chamaillard ; M. : André Dziezuk ; Pr. :
Dominique Besnehard, Michel Feller, Nicolas Steil, Anne Derré ; Int. : Jean-
Pierre Bacri (Jacques Couvreur), Vincent Rottiers (Frédéric Boissier),
Ludmila Mikaël (Michèle Couvreur), Sylvie Testud (l’inspectrice de police
Sylvie Poncet), Céline Sallette (Julie Couvreur), François Perrot (Paul
Couvreur). Couleurs, 104 min.
Frédéric, un jeune en réinsertion, travaille dans un grand hôtel à la
montagne. C’est l’hiver, il neige et un client disparaît. Frédéric suspecte la
famille qui l’emploie mais il protège son patron, Jacques Couvreur, cet homme
certes un peu bourru mais qui est le seul à lui donner l’affection qu’il n’a jamais
connue. Bientôt, il est mis en danger…
Très maîtrisé ce film de Raphaël Jacoulot. Faux polar, c’est en réalité un
sombre drame à la manière de Chabrol, où l’intime, le familial et le social
comptent davantage que la résolution de l’enquête (l’élucidation du mystère de
la disparition d’un client dans un hôtel des Pyrénées). Les relations complexes
entre l’hôtelier en quête de fils idéal et son employé à la recherche du père
fantasmé sont rendues avec une fascinante complexité par Bacri et le jeune
Vincent Rottiers. Jouant à l’inverse dans un registre ultra extraverti, Sylvie
Testud, impayable Columbo féminin, vient joyeusement jeter son pavé dans la
mare stagnante du non dit. Pour rajouter du plaisir au plaisir du spectateur, le
Cirque de Gavarnie et ses pentes enneigées, étouffant écrin naturel de l’hôtel
Couvreur, est superbement filmé.
G.B.

AVANT L’HIVER**
(Fr., 2013.) R et Sc. : Philippe Claudel ; Ph. : Denis Lenoir ; M. : André
Dziezuk ; Pr. : UGC ; Int. : Daniel Auteuil (Paul), Kristin Scott Thomas
(Lucie), Leïla Bekhti (Lou), Richard Berry (Gérard), Vicky Krieps
(Caroline). Couleurs, 103 min.
Une vie aisée et réglée, celle de Paul, neurochirurgien réputé qui travaille en
association avec son ami Gérard, psychiatre, et dont l’épouse a délaissé la
médecine pour se consacrer à l’entretien de leur splendide villa et de leur
magnifique parc. Cette vie est soudain troublée par des envois anonymes de
fleurs et par des rencontres insolites avec une jeune serveuse marocaine du café
où Paul à ses habitudes. Qui est cette Lou qui se prétend étudiante en histoire de
l’art mais qui fait le trottoir ? Il est envoûté au point de mettre en danger sa
carrière de chirurgien, son ménage et sa vie de famille. La police va lui révéler à
quel péril il a échappé. La vie reprend, mais reste le souvenir.
Ce pourrait être un thriller (qui envoie des fleurs ? qui manipule Lou ? qui
veut séparer Paul de son épouse Lucie ?) mais c’est surtout une méditation sur
l’entrée dans la vieillesse dont la prise de conscience est hâtée par la rencontre
avec la jeunesse de Lou. Daniel Auteuil rend admirablement le trouble qui saisit
ce grand patron, plus humain qu’on ne le croit. Mais cela ne va pas jusqu’à
l’adultère : Paul refuse dans une scène-clef du film de coucher avec Lou, ce qui
le sauvera. En épouse étonnée puis compréhensive, Kristin Thomas Scott est non
moins excellente. Philippe Claudel confirme qu’il n’est pas seulement un
excellent romancier mais un très bon réalisateur.J.T.

AVE, CÉSAR !***


(Hail Caesar ! ; USA, GB, 2016.) R. et Sc. : Joel et Ethan Coen ; Pr. : Mike
Zoss Productions, Working Title Films ; M. : Carter Burwell ; Int. : Josh
Brolin (Eddie Mannix), George Clooney (Baird Whitlock), Alden
Ehrenreich (Hobie Doyle), Ralph Fiennes (Laurence Laurentz), Scarlett
Johansson (DeeAnna Moran), Christopher Lambert (Arne Seslum),
Frances McDormand (C.C. Calhoun), Tilda Swinton (Thora
Thacker/Thessaly Thacker), Channing Tatum (Burt Gurney). Couleurs, 106
mn.
Ave César ! est une comédie des frères Coen qui s’inscrit dans la « La
trilogie des idiots », ou deconstructing Clooney, dans lequels le personnage
central, incarné par l’acteur, est tourné en ridicule, ce qu’il paraît jouer avec
jubilation. On songe par exemple à Intolérable cruauté, mais celui-ci n’est pas
un vaudeville à la française. Il est une satire du cinéma hollywoodien des années
cinquante, durant lesquelles l’action se déroule, et un hommage à sa diversité.
On peut en effet le voir sur deux registres différents.
Le premier est celui d’une comédie dont le fil rouge est le rapt de Clooney,
acteur vedette, par une cellule communiste animée par Herbert Marcuse,
théoricien californien du freudo-marxisme célèbre en 1968. C’est l’occasion de
tourner dans les plateaux et autour des acteurs pour une série de sketchs
illustrant les genres variés du cinéma de l’époque : peplums, et Clooney en
centurion, jupette et glaive, est désopilant ; westerns, avec un acteur virtuose
façon Zorro ; policier et espionnage avec l’enlèvement de Clooney, scènes
caractéristiques de la guerre froide ; comédies musicales ; ballets aquatiques à la
Esther Williams ; making of des films, avec des scènes de tournage et le portrait
de divers réalisateurs et vedettes. Il n’y manque pas les journalistes commères
spécialistes des gossips. Tout ce monde est sous le contrôle d’une sorte de
superviseur qui règle les problèmes avec maestria, lui-même sous les ordres d’un
Dieu invisible, un producteur new-yorkais qui ne se manifeste qu’au téléphone.
Film très vivant et rapide, amusant, avec des acteurs de grande qualité.
Le second registre est plutôt celui des cinéphiles, qui admirent les références
nombreuses au cinéma imité et peuvent se distraire à retrouver les films et les
réalisateurs qui en sont la source, les plus célèbres de la période. Ils sont
également sensibles aux thèmes de fond qui sont traités : place de la religion au
cinéma — merveilleux pastiche de Ben Hur ; homosexualité, tabou d’une réalité
cachée à l’époque ; alcool et sexe ; marxisme rampant dans le bas clergé
d’Hollywood, scénaristes, figurants et quelques acteurs ; maccarthisme,
triomphe des valeurs américaines, incarnées par un cow-boy qui retrouve le
captif ; faux-semblants et manipulations du monde du cinéma ; une illustration
du mot prêté à Alfred Hitchcock, les acteurs sont du bétail. De quelque manière
qu’on le goûte, un classique que l’on a plaisir à voir et à revoir pour y découvrir
toujours quelque chose de nouveau.S.S.

AVEC DJANGO, LA MORT EST LÀ*


(Joko invoca Dio… e muori ; Ital., RFA, 1968.) R. : Antonio Margheriti ;
Sc. : Antonio Margheriti, Renato Savino ; Ph. : Riccardo Pallottini ; M. :
Carlo Savina ; Pr. : Alfredo Leone, Renato Savino ; Int. : Richard Harrison
(Django/Rocco Barrett), Claudio Camaso (Mendoza), Spela Rozin (Jane),
Werner Pochath (Kid), Paolo Gozlino (le policier Lester), Alberto
Dell’Acqua (Richie Barrett). Couleurs, 81 min.
Django et sa bande ont réussi à s’emparer d’une importante cargaison d’or.
Mais notre héros a été trahi par l’un d’eux ou peut-être par tous. En tout cas
Django traque le coupable et il sera sans pitié pour le traître…
Antonio Margheriti est un agréable petit maître, particulièrement à l’aise
dans le film d’horreur et dans le western spaghetti. Pourtant, la première moitié
de ce « Django », histoire de vengeance bien faite mais rebattue, n’impressionne
guère. En revanche, la deuxième partie s’avère du Margheriti pur jus, lequel
mélange avec délectation western et film fantastique (la longue séquence finale
dans la mine de souffre aux cadrages et aux éclairages baroques), tout en
l’assaisonnant d’une pincée de thriller (la découverte tardive du coupable ; le
flash-back surprenant révélant les dessous de l’exécution du braquage). Il
convient donc de faire preuve d’un peu de patience pour être récompensé ;
comme Django en somme !G.B.

AVENGERS*
(The Avengers ; USA, 2012.) R.: Joss Whedon ; Sc. : Joss Whedon, Zak
Penn ; Ph. : Seamus McGarvey ; Eff. sp. : Daniel Sudick ; Eff. vis. : Janek
Sirrs ; M. : Alan Silvestri ; Pr. : Marvel Studios ; Int. : Robert Downey Jr.
(Tony Stark / Iron Man), Chris Evans (Steve Rogers / Captain America),
Mark Ruffalo (Bruce Banner / Hulk), Chris Hemsworth (Thor), Scarlett
Johansson (Natacha Romanoff / la Veuve noire), Tom Hiddleston (Loki),
Jeremy Renner (Clint Barton/Hawkeye). Couleurs, 142 min.
Pour sauver le monde un seul super-héros ne suffit plus. Il faut réunir Iron
Man, Captain America, Hulk, bref tous les personnages des studios Marvel,
autour du S.H.I.E.L.D. que dirige Nick Fury. Les Avengers parviendront à
neutraliser l’ennemi, alias Loki.
Belle réunion de super-héros mais l’imagination des scénaristes quant à elle
semble en panne.J.T.

AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON*


(Avengers : Age of Ultron ; USA, 2015.) R. : Joss Whedon ; Sc. : Joss
Whedon d’après les bandes dessinées de Stan Lee et Jack Kirby ; Ph. : Ben
Davis ; Eff. sp. : Paul Corbould ; M. : Danny Elfman et Brian Tyler ; Pr. :
Marvel Studios ; Int. : Robert Downey Jr. (Tony Stark / Iron Man), Chris
Hemsworth (Thor), Mark Ruffalo (Bruce Banner / Hulk), Chris Evans
(Steve Rogers / Captain America), Scarlett Johansson (Natasha Romanoff /
Black Widow), Jeremy Renner (Clint Barton/Hawkeye), Thomas
Kretschmann (von Strucker), Aaron Taylor Johnson (Pietro Maximoff /
Quicksilver), Elizabeth Olsen (Wanda Maximoff/Scarlet Witch). Couleurs,
141 min.
Les Avengers s’emparent du sceptre de Loki. À partir de là peut être
développée une intelligence artificielle, Ultron. Ultron devient autonome et
prend la tête d’une armée de robots. La lutte commence avec les Avengers…
Revoici les Avengers, cette réunion de super-héros des studios Marvel. Ils
combattent Ultron, nouveau venu dans la riche galerie des méchants. Gros
succès qui confirme la suprématie des productions Marvel.J.T.
AVENIR (L’)***
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Mia Hansen-Love ; Ph. : Denis Lenoir ; M. : The
Fleetwoods, Woody Guthrie, Donovan ; Pr. : Charles Gillibert ; Int. :
Isabelle Huppert (Nathalie Chazeaux), Roman Kolinka (Fabien), Edith
Scob (Yvette Lavastre), André Marcon (Heinz). Couleurs, 102 min.
Nathalie, la cinquantaine, est prof de philo ; mariée depuis 25 ans avec
Heinz, elle partage avec lui une union complice. Leurs enfants sont maintenant
assez grands pour vivre leur propre vie. Le seul point noir pour Nathalie est sa
mère, fantasque, qui perd la tête. C’est alors que survient l’inattendu : son mari
en aime une autre, il la quitte…
Un film splendide, tout en finesse, en retenue, en sensibilité (et non en
sensiblerie). La philosophie et la littérature en sont parties intégrantes, sans
lourdeur, avec naturel. Les très beaux paysages, de la Bretagne au Vercors,
s’accordent avec les sentiments en toute harmonie. Les acteurs sont parfaits avec
Isabelle Huppert fragile, une fois de plus magnifique, au jeu intense et retenu.
Enfin — et surtout — il y a le propos même du film : et si la vraie vie ne
commençait qu’après 50 ans, lorsque tout est apaisé, lorsque l’on peut retrouver
sa propre liberté ?
Un avenir ouvert…C.B.M.

AVENTURE COMMENCE
DEMAIN (L’)*
(Fr., 1948.) R. : Richard Pottier ; Sc. : Norbert Carbonnaux, Gérard
Carlier, Herbert Victor ; Dial : Norbert Carbonnaux ; Ph. : André
Germain ; Mont : Martine Velle ; M. : Raymond Legrand ; Pr. : Les films
Tellus ; Int. : Isa Miranda (Clarence Holbane), Raymond Rouleau (Claude
Largeais), André Luguet (Monsieur Bentley / Maxime Delcroix), Alexino
(Samba), Jacques Berlioz (le Président), Raymonde de Bief (la patineuse),
Henry Murray (le bijoutier), NB, 101 min.
Une riche aventurière (Clarence) ruinée est prête à tout pour soutenir son
rang. Elle rencontre un élégant escroc (Claude) qui lui offre ses services pour la
sortir de cette mauvaise passe.
Ils élaborent un plan qui consiste à abuser de la confiance d’un ami
(Maxime), follement amoureux d’elle lors d’un voyage d’exploration en
Afrique.
Malgré une excellente distribution, cette comédie sentimentale et un brin
dramatico-policière souffre d’un scénario trop convenu et moralisateur.
À rappeler que c’est grâce au « cinéma de minuit » du dimanche soir sur
France 3 que l’on peut découvrir encore quelques films rares comme celui-ci sur
la chaîne publique.
C.V.

AVENTURES DE TINTIN :
LE SECRET DE LA LICORNE (LES)*
(The Adventures of Tintin ; USA, 2011.) R. : Steven Spielberg ; Sc. : Edgar
Wright, Steven Moffat et Joe Cornish d’après Hergé ; Ph. : Janusz
Kaminski ; Eff. vis. : Joe Letter ; M. : John Williams ; Pr. : Paramount et
Columbia ; Int. : Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Capitaine Haddock /
François de Haddoque), Daniel Craig (Sakharine / Rackham le Rouge),
Nick Frost (Dupont), Simon Pegg (Dupond). Couleurs, 107 min.
Au marché aux puces, Tintin acquiert une maquette du bateau La Licorne
qui a coulé au XVIIe siècle. On la lui vole et le voilà lancé dans une folle enquête
sur un trésor caché, avec le capitaine Haddock et les Dupont-Dupond. Ils en
retrouveront une partie dans une cave du château de Moulinsart, propriété du
sinistre Sakharine.
Bel exploit technique permettant de ne pas être infidèle au graphisme de
trois albums d’Hergé : Le crabe aux pinces d’or, Le secret de la Licorne et Le
Trésor de Rackham le Rouge. Hergé aurait donné son accord en 1983 ; il a fallu
attendre de nombreuses années pour mettre les techniques d’adaptation au
niveau nécessaire. De là la supériorité de ce film sur les versions précédentes :
Tintin et le lac aux requins, Tintin et les oranges bleues, Tintin et le mystère de
la Toison d’or…J.T.

AVENTURES EXTRAORDINAIRES
D’ADÈLE BLANC-SEC (LES)*
(Fr., 2010.) R., Sc. et Pr. : Luc Besson d’après les bandes dessinées de
Jacques Tardi ; Ph. : Thierry Arbogast ; M. : Eric Serra ; Int. : Louise
Bourgoin (Adèle), Mathieu Amalric (Dieuleveut), Gilles Lellouche
(Inspecteur Caponi), Jacky Nercessian (Espérandieu), Philippe Nahon
(Professeur Ménard), Jean-Paul Rouve (Justin de Saint-Hubert). Couleurs,
107 min.
Paris, 1911. Au Museum d’Histoire naturelle, un savant, Espérandieu, fait
éclore un œuf de ptérodactyle. L’inspecteur Caponi est chargé de neutraliser le
monstrueux volatile. Pendant ce temps, en Egypte, Adèle Blanc-Sec, une
journaliste délurée, recherche la momie de Ramsès II. Peut-être Espérandieu
pourra-t-il la ressusciter afin de guérir sa sœur Agathe atteinte de catalepsie. Or,
lorsqu’elle rentre à Paris, ce dernier a été arrêté et va être guillotiné, Caponi
ayant découvert le ptérodactyle chez lui…
Agréable film aux aventures rocambolesques qui adapte assez fidèlement
l’univers de Tardi, ce dernier ayant confié au décorateur Hughes Tissandier les
documents préparatoires à ses albums transposés à l’écran (Adèle et la Bête et
Momies en folie). C’est mouvementé, invraisemblable, cocasse et les décors de
Paris 1900 séduisent toujours.
C.B.M.
AVENTURES EXTRAORDINAIRES
DE CERVANTES (LES)
(Cervantes ; Esp., Ital., Fr., 1967.) R. : Vincent Sherman ; Sc. : Enrique
Llovet, Enrico Bomba et David Karp, d’après le roman de Bruno Frank, Un
nommé Cervantes ; Ph. : Edmond Richard ; M. : Jean Ledrut, Angel
Arteaga ; Pr. : Prisma / Procinex (Salkind) ; Int. : Horst Buchholz
(Cervantès), Gina Lollobrigida (Giulia), Louis Jourdan (Cardinal
Acquaviva), Francisco Rabal (Rodrigo Cervantes). Couleurs, 90↔127 min.
Secrétaire d’un cardinal, envoyé auprès du Pape pour l’inciter à soutenir la
Sainte Ligue contre les Turcs, il participe à la bataille de Lépante. Fait
prisonnier, il devient l’homme de confiance du bey d’Alger avant de retrouver
l’Espagne et d’écrire Don Quichotte.
Décevant. Une interprétation médiocre (Bucholtz notamment), une
reconstitution approximative, celle de la bataille de Lépante et une mise en scène
académique. Cervantès méritait mieux.J.T.

AVENTURES DE PHILIBERT CAPITAINE


PUCEAU (LES)*
(Fr., 2011.) R. : Sylvain Fusée ; Sc. : Jean-François Halin et Karine Angeli ;
Ph. : Régis Blondeau ; Eff. sp. : David Danesi ; Déc. : Jean-Jacques
Gernolle ; M. : Jean-Louis Blanchina ; Pr. : Mandarin Cinéma, Gaumont ;
Int. : Jéremie Renier (Philibert), Alexandre Astier (Clotindre d’Artois),
Manu Payet (Martin), Élodie Navarre (Inès), Aurélie Montea (Pénélope).
Couleurs, 103 min.
Philibert apprend de son père mourant qu’il est en réalité le fils du comte de
Saint-Avoise, assassiné par le comte d’Artois. Il l’invite à se venger. Philibert
part aussitôt : il croise sur sa route un bandit de grands chemins dont il fait son
domestique et la belle Ines que le comte d’Artois fait enlever pour s’emparer de
sa dot et l’épouser. Après de nombreuses tribulations, dont un passage aux
galères, Philibert arrivera à temps pour empêcher le mariage du comte d’Artois
et d’Inès. Il tue le comte et épouse sa dulcinée. L’action se situe au milieu du
XVIe siècle et il s’agit d’une parodie des films de cape et d’épée comme Le
Capitan. Parodie mais aussi hommage car le film n’est jamais caricatural, même
lorsqu’il nous montre Gaspard Proust en troubadour. Le rythme est celui des
« Jean Marais » de l’époque Hunebelle, sans temps morts et avec de multiples
rebondissements. On peut voir Philibert, capitaine Puceau, en famille.
J.T.

AVENTURIERS DU BOUT
DU MONDE (LES)**
(High Road to China ; USA, Youg., Hong Kong, 1983.) R. : Brian G.
Hutton ; Sc. : Sandra Weintraub Roland, S. Lee Pogostin, d’après le roman
de Jon Cleary ; Ph. : Ronnie Taylor ; M. : John Barry ; Pr. : Fred
Weintraub ; Int. : Tom Selleck (Patrick O’Malley), Bess Armstrong (Ève
Tozer), Jack Weston (Struts), Wilford Brimley (Bradley Tozer), Robert
Morley (Bentik), Brian Blessed (Suleiman Khan), Cassandra Gava (Alessa),
Michael Sheard (Charlie), Lynda Marchal (Lina), Timothy Carlton.
Couleurs, 105 min.
1920. Ève Tozer, belle et riche jeune femme traversant l’existence au rythme
trépidant des « Années folles », apprend que son père, Bradley Tozer, parti à
l’autre bout du monde, est sur le point d’être déclaré mort s’il ne se présente pas,
sous douze jours, devant une cour britannique pour prouver qu’il est toujours en
vie. Tout ceci résulte des manœuvres frauduleuses d’un certain Bentik, désireux
de faire main basse sur la fortune de Tozer, son ancien associé. Sur les conseils
d’une amie, Ève loue les services de l’aviateur Patrick O’Malley (Tom Selleck),
héros de la Première Guerre mondiale ayant depuis trouvé refuge dans la dive
bouteille. Flanquée du réfractaire O’Malley, lui-même secondé par son acolyte
Struts, Ève s’envole vers les confins de l’Orient, à la recherche de son père. Au
terme de mille et une aventures qui les mèneront de la Turquie à la Chine, en
passant par l’Afghanistan, l’Inde et le Népal, Ève et O’Malley retrouveront
l’exilé volontaire, « reconverti » dans la lutte contre un redoutable et cruel
seigneur de la guerre.
Produit dans la foulée du succès des Aventuriers de l’Arche perdue (Steven
Spielberg, 1981), ce neuvième et dernier long métrage de Brian G. Hutton –
rehaussé par une superbe partition de John Barry (évoquant tour à tour La Vallée
perdue [James Clavell, 1971] et Out of Africa [Sydney Pollack, 1985]) – possède
toutes les qualités d’un certain cinéma « artisanal » de pur divertissement
aujourd’hui défunt : mise en scène ample, photographie léchée, humour de bon
aloi, rythme enlevé. De surcroît, le choix, judicieux, des deux interprètes
principaux contribue résolument à la réussite de l’entreprise. En jeune héritière
« pourrie gâtée », aussi charmante que téméraire, Bess Armstrong forme ainsi
avec Tom Selleck (un temps pressenti pour incarner Indiana Jones) un duo
suffisamment attachant pour emporter pleinement l’adhésion du spectateur… de
7 à 77 ans.A.M.

AVOCAT (L’)*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Cédric Anger ; Ph. : Guillaume Schifman ; M. :
Grégoire Hetzel ; Pr. : Thomas Klotz ; Int. : Benoît Magimel (Léo
Demarsan), Gilbert Meki (Paul Vanoni), Aïssa Maïga (Ève Demasan),
Samir Guesmi (Ben Corey), Éric Caravaca (l’inspecteur de la DNRED),
Barbet Schroeder (Maître Jacques Meco). Couleurs, 102 min.
Tout juste reçu au barreau, Léo est un jeune avocat de talent promis à un
grand avenir. Malheureusement, Vanoni, un sulfureux client, l’entraîne
sournoisement dans la spirale de l’illégalité, du danger et de la violence…
Un agréable petit film au thème intéressant (comment les goûts de luxe
peuvent mener à la catastrophe quand on ne s’interdit pas de passer par la case
mafia). Dommage que la réalisation manque de puissance et que le jeu de Benoît
Magimel soit plus appliqué que convaincant. Mais Gilbert Melki et Samir
Guesmi sont effrayants à souhait dans le rôle des méchants.G.B.

AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ**


(Fr., Belg., 2013.) R. : Franck Ekinci, Christian Desmares ; Sc. : Franck
Ekinci, Benjamin Legrand, d’après Jacues Tardi ; Animation : Patrick
Imbert, Nicolas Lemay, Nicolas Debray ; M. : Valentin Hadjadj ; Pr. :
Michel Dutheil, Franck Ekinci, Bruce Garnier, Marc Jousset ; Voix :
Marion Cotillard (Avril), Jean Rochefort (Pops), Olivier Gourmet (Paul),
Marc-André Grondin (Julius), Anne Coesens (Chimène), Philippe Katerine
(Darwin). Couleurs, 105 min.
À Paris, en 1941, sous le règne de l’empereur Napoléon V. L’électricité n’a
pas encore été maîtrisée : tout fonctionne à la vapeur due au charbon de bois
(d’où une déforestation : le seul arbre parisien est conservé sous la verrière du
Grand Palais.) Les savants ont été enlevés par une mystérieuse organisation.
Avril, intrépide jeune fille, part à leur recherche, en compagnie de son chat,
Darwin, et d’un jeune voyou au grand cœur, Julius…
La réalisation est superbe. C’est l’univers graphique du grand dessinateur de
B.D. Jacques Tardi qui est ici magnifiquement mis à contribution. Avril est la
sœur de la célèbre Adèle Blanc-Sec. L’image récèle mille trouvailles dans ce
Paris rétrofuturiste qui en est resté au temps du XIXe siècle : voitures à vapeur,
double Tour Eiffel, gare de départ d’un téléphérique Paris-Berlin, immense
statue néo-napoléonienne sur la butte Montmartre à la place du Sacré Cœur…
L’esprit de Jules Verne est aussi convoqué, tout comme celui d’Hergé dans la
seconde partie. Un petit bémol à ce beau film : le scénario paraît un peu longuet
bien que truffé de rebondissements, et pas toujours passionnant. Casting vocal
parfait.C.B.M.
B

BAAL*
(Baal ; All., 1969.) R. et Sc. : Volker Schlondorff d’après Bertold Brecht ;
Ph. : Dietrich Lohmann ; M. : Klaus Doldinger ; Pr. : Hans Fries ; Int. :
Rainer Werner Fassbinder (Baal), Margarethe von Trotta (Sylvie), Sigi
Grave (Ekart), Hanna Schygulla (Luise). Couleurs, 88 min.
Baal est un jeune poète anarchiste qui noie son mal de vivre dans l’alcool.
Lors d’une réception donnée en son honneur, il dit son mépris pour cette société
bourgeoise, séduit l’épouse de son mécène – qu’il abandonne peu après. Il
devient ensuite l’amant de Sophie qu’il quittera également.
Première pièce écrite par Bertold Brecht au lendemain de 14-18 pour
dénoncer les fauteurs de guerre, pièce maintes fois remaniée par la suite. Volker
Schlondorff adapta cette œuvre violente et anarchiste pour la télévision, en
16 mm, révélant ainsi Fassbinder et provoquant la fureur d’Hélène Weigel, la
veuve de Brecht lors de sa diffusion (« Il ne suffit pas de se mettre une clope au
bec et de porter un blouson de cuir, aurait-elle dit, pour faire croire qu’on est
Brecht »). De sorte que le film resta inédit sur le grand écran jusqu’en… 2014 !
et a pu sortir grâce à l’autorisation de la fille d’Hélène Weigel. Même si c’est
une œuvre âpre, souvent déplaisante, elle n’en reste pas moins importante.
C.B.M.
BABYSITTING*
(Fr., 2013.) R. : Philippe Lacheau et Nicolas Benamou ; Sc. : Philippe et
Pierre Lacheau ; Ph. : Antoine Marteau ; M. : Michael Tordjman et
Maxime Desprez ; Pr. : Marc Fiszman et Christophe Cervoni ; Int. :
Philippe Lacheau (Franck), Alice David (Sonia), Vincent Desagnat (Ernest),
Tarek Boudali (Sam). Couleurs, 85 min.
Chargé de garder le fils de son patron, Franck, dont c’est l’anniversaire,
invite ses amis, l’enfant ayant été endormi avec un sédatif. La fête dégénère et le
jeune garçon, réveillé, s’enfuit… Joyeuse pochade où l’on sent l’improvisation.
Le succès a entraîné un Babysitting 2, plus délirant en 2015.J.T.

BACCALAURÉAT**
(Baccalaureat ; Roum., 2016.) R. et Sc. : Cristian Mungiu ; Ph. : Tudor
Vladimir Panduru ; Pr. : Mobra Films ; Int. : Adrian Titieni (Romeo),
Maria Dragus (Eliza), Lia Bugnar (Magda), Malina Manovici (Sandra),
Vlad Ivanov (l’inspecteur). Couleurs, 127 min.
Excellente élève, Eliza, victime d’un viol, réussira-t-elle, à la suite de ce
traumatisme un examen capital pour la suite de ses études ? Son père, médecin
réputé, va accorder un passe-droit pour une transplantation rapide d’un foie, en
échange d’un piston pour sa fille. Mais celle-ci vit mal cette forme de corruption.
Un tableau sans concessions de la société roumaine, récompensé à Cannes.
Ce tableau d’un père prêt à tout pour permettre à sa fille d’aller étudier dans une
prestigieuse université anglaise a, au demeurant, une portée générale.
J.T.

BACK HOME***
(Louder than Bombs ; Norvège, 2015.) R. : Joachim Trier ; Sc. : Joachim
Trier et Eskil Vogt ; Ph. : Jakob Ihre ; M. : Ola Flattum ; Pr. : Motlys,
Animal Kingdom et Memento Films ; Int. : Gabriel Byrne (Gene Reed),
Isabelle Huppert (Isabelle Reed), Jesse Eisenberg (Jonah Reed), Devin
Druid (Conrad Reed), Amy Ryan (Hannah), David Strathairn (Richard).
Couleurs, 109 min.
Isabelle Reid, célèbre photographe et reporter, meurt tragiquement laissant
son mari et ses deux fils meurtris. Trois ans plus tard, l’agence pour laquelle elle
travaillait, organise une rétrospective de ses photos et fait appel à la famille. Or
celle-ci découvre une photo d’Isabelle nue dans une chambre d’hôtel avec un
autre homme…
Après Oslo, 31 août, Trier poursuit sa recherche d’une voie originale dans la
construction du récit qui rend admirablement la complexité des relations
familiales et les secrets d’une épouse. Derrière la façade du deuil se profile la
vérité découverte peu à peu. Superbe interprétation de Gabriel Byrne.
J.T.

BAD LIEUTENANT : ESCALE


À LA NOUVELLE-ORLÉANS***
(Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans ; USA, 2009.) R. : Werner
Herzog ; Sc. : William M. Finkelstein ; Ph. : Peter Zeitlinger ; M. : Mark
Isham ; Pr. : Millennium Films ; Int. : Nicolas Cage (Terence McDonagh),
Eva Mendes (Frankie Donnenfield), Val Kilmer (Stevie Pruit), Alvin’Xzibit’
Joiner (Big Fate), Shea Whigham (Justin). Couleurs, 122 min.
Inspecteur de police corrompu jusqu’à l’os, Terence McDonagh boite depuis
qu’il a sauvé un détenu de la noyade pendant les inondations de 2005 à la
Nouvelle-Orléans. Une enquête sur plusieurs homicides dans les quartiers
défavorisés de la ville va le conduire jusqu’à un réseau de narcotrafiquants.
Tantôt policier consciencieux, tantôt crapule abusant de son pouvoir, Terence va
y voir l’occasion d’un complément lucratif aux gains de sa compagne Frankie, à
laquelle il impose de se prostituer. Plus rien ne va lorsque sa famille s’écharpe,
ses dettes de jeu s’accumulant et son implication dans le trafic de drogue
remontant à la surface. Un beau matin, tous ses problèmes s’arrangent. Terence
est promu, jure de devenir un citoyen modèle et de ne plus toucher ni à la drogue
ni à l’alcool. Mais ses excès le rattraperont, jusqu’à ce qu’il croise à nouveau la
route du prisonnier qu’il avait jadis sauvé. Celui-ci lui propose de l’aider à son
tour.
L’insaisissable Werner Herzog quitte un instant ses documentaires pour
entreprendre sa version du célèbre Bad Lieutenant d’Abel Ferrara (1993). Même
si le thème de la rédemption est toujours au cœur de l’intrigue, Bad Lieutenant :
Escale à la Nouvelle-Orléans n’a rien d’un simple remake. Nicolas Cage, boudé
depuis longtemps par le public, prouve qu’il n’a pas vendu son âme aux séries Z
et livre une de ses meilleures performances. Dans le rôle de son coéquipier, Val
Kilmer fait aussi preuve d’un certain talent pour réinventer sa carrière. La vamp
Eva Mendes compose un personnage remarquable, à la fois maman et putain.
Fidèle à ses obsessions reptiliennes, Herzog s’équipe parfois d’une mini DV
pour filmer de tout près des iguanes ou un caïman, dotant d’une touche
psychédélique ce film sombre et cynique. Ces brèves incises nous ramènent
aussi aux origines du héros, guidé par ses instincts primitifs. Alors que le chef-
d’œuvre de Ferrara se concentrait sur la descente aux enfers d’un policier
possédé par le stupre et complexé par la religion, cette variante du personnage
fait le choix d’une légèreté de ton qui confère à cette œuvre singulière le statut
d’un film aussi noir que drôle, aussi violent qu’optimiste, aussi désespéré que
charmant. Les premiers plans, qui montrent un serpent dans l’eau, slalomant
entre les barreaux d’une cellule, résument cette danse des contraires et posent la
question : peut-on avancer droit lorsqu’on ne cesse de franchir la ligne ?G.J.

BADGE OF MARSHALL BRENNAN


(THE)*
(USA, 1957.) R. : Albert Gannaway ; Sc. : Thomas G. Hubbard ; Ph. :
Charles Straumer ; M. : Ramez Idriss ; Pr. : Allied Artists ; Int. : Jim Davis
(Matt Brennan), Arleen Whelan, Lee Van Cleef. NB, 74 min.
Poursuivi par une patrouille puis par des Indiens, un homme traqué recueille,
mourant, un shérif Brennan, agent fédéral dont il prend le nom et le rôle. Il sauve
ainsi du lynchage un médecin accusé de la mort d’un Indien et des pertes de
bétail dues à une épidémie.
Petit western resté inédit en France où Lee Van Cleef joue une nouvelle fois
les méchants. Gannaway confirme un talent mineur.J.T.

BAGARRE À APACHE WELLS


(Duel at Apache Wells ; USA, 1957.) R. : Joe Kane ; Sc. : Bob Williams ;
Ph. : Jack Marta ; M. : Gerald Roberts ; Pr. : Republic Pictures ; Int. :
Anna Maria Alberghetti (Anita Valdez), Ben Cooper (Johnny Shattuck),
Jim Davis (Cannary). Couleurs, 69 min.
Jimmy Shattuck vient récupérer le ranch de son père dont tente de s’emparer
Dean Cannary. Un duel final les oppose.
Honnête western solidement mis en scène par Kane. Découvert en DVD.J.T.

BALADA TRISTE
(Balada Triste De Trompeta, Esp., 2011.) R. : Álex de la Iglesia ; Ph. : Kiko
de la Rica ; M. : Alejandro Lázaro ; Pr. : Tornesol Films, La Fabrique 2,
uFilm, Canal+ España, Castafiore Films ; Int. : Carlos Areces (Javier),
Antonio de la Torre (Sergio), Carolina Bang (Natalia), Sancho Gracia
(Colonel Salcedo), Juan Luis Galiardo (Monsieur Loyal). Couleurs,
107 min.
Pendant la guerre civile espagnole, un clown est recruté de force par les
nationalistes. À sa mort, il fait promettre à son fils Javier de le venger. En 1973,
dans les derniers temps de la dictature franquiste, Javier est engagé comme
clown triste par un cirque ambulant. Il dispute à Sergio, l’Auguste et patron de la
troupe, l’amour de l’acrobate Natalia. Peu à peu, cette querelle se transforme en
une lutte à mort à laquelle succombera la belle Natalia, tandis que les deux
clowns seront arrêtés par la police.
Film complexe aux multiples aspirations (hommage aux films d’horreur des
années 1930, réflexion sur l’héritage de franquisme, brûlot nihiliste), Balada
Triste emprunte son titre à la célèbre complainte que le clown Raphael chantait
en 1970 dans Sin un adios. La brutalité et la noirceur, toujours croissantes, dont
le cinéaste fait preuve enlève au spectateur tout espoir de salut dans un monde où
chacun est voué à devenir monstrueux et corrompu.G.J.

BANDE DE FILLES*
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Céline Sciamma ; Ph. : Crystel Fournier ; M. : Para
One ; Pr. : Bénédicte Couvreur ; Int. : Karidja Touré (Marième), Assa Sylla
(Lady), Lindsay Karamoh (Adiatou), Marietou Touré (Fily), Idrissa
Diabaté (Ismaël). Couleurs, 112 min.
Marième, 16 ans, vit en banlieue parisienne avec sa mère et ses sœurs. Elle
intègre une bande de filles dégourdies qui imposent leurs lois et vont participer à
son émancipation.
Tableau pertinent d’une banlieue dite difficile avec ces filles au caractère
bien trempé. Mais aussi des facilités dans les rapports entre filles et garçons –
ceux-ci étant vus comme des prédateurs sexuels aux actes violents. La musique
tonitruante est envahissante. Quant aux quatre comédiennes noires, elles
débordent d’une énergie vivifiante.C.B.M.

BANK (THE)***
(The Bank ; Austr., 2001.) R. et Sc. : Robert Connolly, d’après une idée de
Brian Price et Mike Betar ; Ph. : Tristan Milani ; M. : Alan John ; Pr. :
John Maynard ; Int. : David Wenham (James Doyle), Anthony Lapaglia
(Simon O’Reilly), Sibylla Budd (Michelle), Steve Rodgers (Wayne Davis),
Mitchell Butel (Stephen), Mandy McElhinney (Diane), Greg Stone
(Vincent). Couleurs, 104 min.
Jeune mathématicien prodige, James Doyle a mis au point un programme
informatique baptisé BTSE (Bank Trading Simulation Experiment), basé sur la
théorie des fractales et permettant, par l’étude des variations du marché des
actions dans le monde, de prédire à court terme les prochaines transactions
boursières dans leur globalité. Il est embauché par Simon O’Reilly, « maître
voltigeur » et grand patron de Centabank, l’une des banques les plus importantes
d’Australie dont l’avoir se chiffre en milliards de dollars. En engageant dix
millions, une première expérience permet à la banque de faire un bénéfice de
près d’un million de dollars en moins d’une demi-heure. Persuadé d’avoir enfin
mis la main sur le « Saint Graal des transactions financières », le cynique et sans
scrupules O’Reilly, peu soucieux de ruiner de petits épargnants, est désormais
prêt à soutenir son poulain dans toutes les aventures. Et justement, Doyle vient
de prévoir la date exacte d’un prochain krach boursier d’une ampleur sans
précédent. Un moyen, pour la banque, en enfreignant toutes les lois
internationales du marché, de doubler son capital en quelques heures. O’Reilly
obtient l’aval de son conseil d’administration… Mais Doyle est-il vraiment celui
qu’il prétend être ?
Parallèlement à l’ascension de James Doyle, on suit les tentatives vouées à
l’échec d’un couple ruiné pour faire valoir ses droits, et dont le jeune fils a été
conduit au suicide par de douteuses pratiques bancaires. La force exceptionnelle
du film est sa mise en images stylisée qui permet de rendre vraisemblable et
accessible à des non initiés un script avant tout basé sur des théories très
abstraites rendues compréhensibles par une traduction formelle d’une grande
beauté plastique. Diagrammes, tableaux, graphiques et images fractales défilent,
s’animent, se succèdent et s’entrecroisent en un ballet fascinant, reléguant un
peu au second plan les affrontements humains qui paraissent accessoires, peu
crédibles et nullement à la hauteur des enjeux évoqués. Malheureusement inédite
en salle et uniquement disponible en DVD, cette dénonciation virulente de
l’absence d’éthique des milieux financiers est l’une des grandes réussites
méconnues du cinéma australien de ces deux dernières décennies. Prix du
meilleur scénario aux AFI Awards 2001.R.L.

BARBARA**
(Barbara ; All., 2011.) R. et Sc. : Christian Petzold ; Ph. : Hans Fromm ;
Pr. : Schramm Film Koerner ; Int. : Nina Hoss (Barbara), Rainer Bock
(Hans Schütz), Christina Hecke (l’interne), Claudia Gessler (l’infirmière en
chef). Couleurs, 105 min.
Dans l’Allemagne de l’Est de 1980, Barbara, pédiatre, doit compter avec la
Stasi, la police allemande, dirigée par Schütz, qui la soupçonne de vouloir passer
à l’Ouest.
Un bon témoignage sur la division de l’Allemagne. Le film est aujourd’hui
daté mais son intérêt documentaire est réel. Tout est exact et au demeurant bien
connu depuis un chef-d’œuvre comme La vie des autres. Mais ici le témoignage
se fait plus concret, touche davantage, à travers la médecine, à la vie
quotidienne. Belle interprétation de Nina Hoss, actrice fétiche de Christian
Petzold.J.T.

BARBECUE
(Fr., 2014.) R. : Eric Lavaine ; Sc. : Eric Lavaine et Hector Cabello Reyes ;
Ph. : François Hernandez ; M. : Gregory Louis et Romain Tranchart ; Pr. :
StudioCanal et TF 1 ; Int. : Lambert Wilson (Antoine), Franck Dubosc
(Baptiste), Florence Foresti (Olivia), Guillaume de Tonquédec (Yves),
Jérôme Commandeur (Jean-Michel), Sophie Duez (Véronique). Couleurs,
98 min.
À 50 ans, Antoine est victime d’un infarctus. Toute sa petite bande d’amis se
retrouve autour d’un barbecue. Antoine comprend alors qu’il faut profiter de la
vie et convie les copains à venir passer les vacances d’été dans une luxueuse
maison. Le séjour tourne à l’aigre et Antoine se sépare de son épouse Véronique.
Ils se retrouveront plus tard quand Antoine se décidera enfin à assumer son âge.
Film tourné à l’intention du public du dimanche soir sur TF 1. Sans autre
intérêt. Eric Lavaine et ses interprètes valent mieux.
J.T.

BATAILLE DE LA MONTAGNE
DU TIGRE (LA)*
(Zhi qu weihu shan ; Chine, 2014.) R. : Tsui Hark ; Sc. : Huang Jianxian,
Tsui Hark, Yang-Li et Wu Bing ; Ph. et Eff. vis. : Sam et Gupte ; M. : Wu
Wai-Lap ; Pr. : Bona Film Group, Huaxia et Youku ; Int. : Hanyu Zhang
(Yang), Gengxin Lin (le capitaine), Liya Tong (Petite colombe). Couleurs,
140 min.
La lutte d’une unité de l’Armée de Libération du Peuple pour défendre la
population de la Chine du Nord-Est contre le gang de la Montagne du Tigre
dirigé par le féroce Hawk.
D’après un roman qui a connu un grand succès en Chine, Tracks in the
Snowy Forest de Qu Bo (1957), un film d’action et d’espionnage mis en scène
par Tsui Hark (Il était une fois en Chine) moins à l’aise qu’à l’habitude, victime
de deux scénarios mélangés dans le cours de l’action. Trop d’effets visuels
aggravent encore la confusion du récit et sa longueur. Mais la peinture des gangs
n’est pas sans intérêt.J.T.

BATAILLE DE SOLFÉRINO (LA)***


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Justine Triet ; Ph. : Tom Harari ; M. : Damien
Maestraggi ; Pr. : Emmanuel Chaumel ; Int. : Laetitia Dosch (Laetitia),
Vincent Macaigne (Vincent), Arthur Harari (Arthur), Virgil Vernier
(Virgil), Marc-Antoine Vaugeois (Marc). Couleurs, 94 min.
2012, second tour de l’élection présidentielle, tout se joue entre Hollande et
Sarkozy. Des milliers de sympathisants / militants de gauche se réunissent dans
Paris pour l’événement. Laetitia, journaliste télé, doit faire garder ses deux filles
pendant qu’elle couvre l’événement au cœur de la foule. C’est le moment qu’a
choisi Vincent, le père de ses enfants, pour faire valoir son droit de visite.
Commence alors une cavalcade absurde dans la rue de Solférino, avec les deux
gamines en pleurs, le baby-sitter dépassé par les évènements, le nouveau copain
émotif et un peu collant, l’ami avocat transformé en justicier du couple et les
milliers de Français déchaînés.
Prenez une comédie de mœurs mélodramatique et plongez-la dans une foule
en liesse, vous obtiendrez peut-être La Bataille de Solférino. Un film qui vous
happe dès la première scène dans un récit intime et vous propulse d’un même
mouvement au cœur d’un événement collectif ; une séquence qui a d’ailleurs
véritablement été tournée le 6 mai 2012, à l’aide de huit caméras disséminées
entre les sièges du PS, de l’UMP et la Bastille. Le film nous entraîne au cœur
d’une aventure où toutes les tensions se mélangent, jonglant entre les registres,
du personnel au général, superposant les péripéties drolatiques (faut-il en rire ?),
le tout accompagné par des acteurs au jeu d’une grande justesse. Justine Triet
n’hésite pas à plonger ses personnages hystériques dans le bain exalté de la
réalité, et nous offre un film d’une force vitale enthousiasmante : brut, bruyant,
tragique et drôle, pas loin de notre quotidien à tous.O.L.

BATAILLE RANGÉE**
(Range War ; USA, 1939.) R. : Lesley Selander ; Sc. : Sam Robbins, d’après
une histoire de Josef Montiague et les personnages créés par Clarence E.
Mulford ; Ph. : Russell Harlan ; M. : Victor Young ; Pr. : Harry Sherman
pour Paramount ; Int. : William Boyd (Hopalong « Hoppy » Cassidy),
Russell Hayden (Lucky Jenkins), Willard Robertson (Buck Collins), Matt
Moore (Jim Marlow), Pedro de Cordoba (padre José), Betty Moran (Ellen
Marlow), Britt Wood (Speedy MacGinnis), Russell Harlan (Charles
Higgins). NB, 66 min.
Une bande de hors-la-loi terrorise la région de Tonto Valley où se construit
un chemin de fer. Le banquier Higgins fait appel à son ami Hopalong Cassidy.
Arrêtés pour avoir attaqué une diligence, Hoppy et Lucky Jenkins s’évadent et
entre dans la bande de pillards…
L’un des plus connus parmi les westerns d’Hopalong Cassidy et l’un des
douze distribués en France, et qui contient sa dose attendue de chevauchées, de
bagarres et d’humour. Quatre metteur en scène se sont partagés la réalisation de
soixante-et-un des soixante-six films de la série : Nate Wyatt (sept films entre
1936 et 1939), Howard Bretherton (dix entre 1935 et 1941), George
Archainbaud (seize entre 1942 et 1948) et le plus prolifique d’entre eux, Lesley
Selander (vingt-huit entre 1937 et 1944). Revu à la télévision. Voir aussi Au
cœur de l’Arizona.R.L.

BATAILLON
DES SANS-AMOURS (LE)*
(The Mayor of Hell ; USA, 1933.) R. : Archie Mayo ; Sc. : Edward
Chodorov, d’après une histoire d’Islin Auster ; Ph. : Barney « Chick »
McGill ; M. : Leo F. Forbstein ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : James Cagney
(Patsy Gargan), Madge Evans (Dorothy Griffith), Allen Jenkins (Mike),
Dudley Digges (Mr. Thompson), Frankie Darro (Jimmy Smith), Arthur
Byron (juge Gilbert). NB, 87 min.
Grâce à la complicité d’hommes politiques corrompus, Patsy Gargan, un
racketeur, obtient un poste d’inspecteur général des prisons. En visitant une
maison de correction pour adolescents, il est touché par les conditions difficiles
et la discipline rigoureuse mises en place par le sadique Mr. Thompson, et
décide d’imposer ses réformes en donnant aux garçons internés plus de
responsabilités pour leur permettre de gérer leurs propres problèmes. Au bout de
quelque temps, l’expérience porte ses fruits, mais impliqué dans une bagarre qui
a mal tourné, Patsy doit fuir la justice. Aussitôt, Thompson reprend ses fonctions
et, par sa rigueur, provoque une révolte au sein de l’établissement. Les jeunes
détenus réclament le retour de Patsy…
Pétrie de générosité, la démarche des auteurs est singulière mais laisse
perplexe : pourquoi avoir fait du réformateur incarné par James Cagney un
personnage de hors-la-loi ? Sa jeunesse dans les bas quartiers de la ville le
rapprochait de ces jeunes dévoyés, certes, mais il pouvait très bien être devenu
un personnage respectable… Le scénario sera retourné cinq ans plus tard avec un
peu plus de discernement par Lewis Seiler dans L’École du crime (1938) avec
Humphrey Bogart dans le rôle principal. C’était aussi l’un des premiers films sur
la délinquance juvénile, et le petit groupe conduit par Frankie Darro inspirera les
« Dead End Kids » (Gabriel Dell, Leo Gorcey, Billy Hallop, Bobby Jordan,
Huntz Hall et Bernard Punsley) quatre ans plus tard. Disponible en DVD.R. L.

BATMAN V SUPERMAN :
L’AUBE DE LA JUSTICE
(Batman v Superman : Dawn of Justice ; USA, 2016.) R. : Zack Snyder ; Sc. :
Chris Terrio et David S. Goyer ; Ph. : Larry Fong ; Déc. : Patrick
Tatopoulos ; Eff. sp. : Joel Whist ; Eff. vis. : John Des Jardin ; M. : Junkie
XL et Hans Zimmer ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Ben Affleck (Bruce
Wayne/Batman), Henry Cavill (Clarck Kent, Superman), Amy Adams (Lois
Lane), Diana Lans (Martha Kent), Jeremy Irons (Alfred Pennyworth), Gal
Gadot (Diana Prince/Wonder Woman) Couleurs, 3 D, 153 min.
Suite des événements de Man of Steel au cours desquels fut détruite la ville
de Metropolis. Batman assiste, impuissant, à la destruction du building de
Wayne Enterprise, ce qui entraine chez lui une vive rancœur à l’égard de
Superman. Batman voit en lui une menace qu’il ne peut plus accepter : il faut
l’éliminer. Néanmoins les deux héros devront s’allier afin de combattre une
créature ayant les mêmes capacités que Superman, créée par le savant fou
Luthor. Ils seront aidés par Wonder Woman dans un combat qui s’achève par la
mort de Superman. Mais est-il mort ?
Ce film annonce la série Justice League : y apparaissent les héros des
œuvres à venir : Flash, Aquaman, Cyborg. La première heure est excellente,
évoquant la rancœur de Batman à l’égard de Superman qui l’a précédé dans le
cœur des cinéphiles. On y voit Bruce Wayne, vieillissant, l’air sombre ; ce n’est
plus le Batman proposé par Nolan. Malgré cette dépression, il fait passer
Superman au second plan. Leur lutte est en réalité destinée à relancer les super-
héros de la Warner.
C.E.Y.

BATTLESHIP
(USA, 2012.) R. : Peter Berg. Sc. : Jon et Erich Hoeber ; Ph. : Tobias A.
Schliessler ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. : Scott Stuber, Peter Berg, Brian
Goldner, Sarah Aubrey, Duncan Henderson. Int. : Liam Neeson (Amiral
Shane), Taylor Kitsch (Alex Hopper), Rihanna (Cora « Weps » Raikes).
Couleurs, 131 min.
Réunies dans le Pacifique afin de se livrer à une série d’exercices, les forces
militaires de différents pays se retrouvent confrontées à un ennemi venu de
l’espace et qui menace l’humanité toute entière. S’engage alors une impitoyable
bataille navale…
Après les Transformers, Hasbro poursuit l’exploitation de son catalogue de
jouets en portant à l’écran la Bataille Navale. Un choix qui à de quoi laisser
perplexe tant le principe de ce jeu mondialement connu, semble sur le papier,
bien maigre pour en tirer un scénario digne de ce nom. De scénario il n’en est
d’ailleurs nullement question ici, le script servant ici de prétexte à un
déferlement d’action et d’effets spéciaux étourdissants, ayant pour seul objectif
d’en mettre plein la vue des spectateurs. Une mission que Peter Berg remplit
haut la main en engendrant un blockbuster spectaculaire et bien exécuté qui
aligne les clins d’œil (en particulier à Transformers) mais qui peine à cacher sa
vacuité. L’histoire, à la gloire de l’US Navy (qui une fois de plus sauve
l’Humanité), est cousue de fil blanc et met en scène une galerie de personnages
stéréotypés sans relief ni profondeur et auxquels il est difficile de s’attacher. Une
approche certes assumée par le réalisateur mais qui malheureusement fixe, en
parallèle, les limites de l’entreprise.E.B.

BATTLES OF CHIEF PONTIAC**


(Battles of chief Pontiac ; USA, 1952.) R. : Félix E. Feist, Sc. : Jack Dewitt,
Ph. : Charles Van Enger, Maq : William Woods, M. : Elmer Bernstein, Pr. :
Irving Starr Int. : Lex Barker (Lt Kent Mc Intire), Helen Westcott
(Winifred Lancaster), Lon Chaney Jr (Chief Pontiac), Berry Kroeger (Col
Von Weber), Roy Roberts (Maj Gladwin), Larry Chance (Hawkbill),
Katherine Warren (Chia), NB, 72 min.
Les efforts d’un officier colonial qui essaie de négocier un accord de paix
entre le chef Indien Pontiac et les colons Américains et Britanniques. Ceux-ci
sont menacés par le commandant d’une unité de mercenaires qui se lance dans
une campagne d’extermination d’Indiens.
Ce film, western « historique » est dans la tradition de Fort Apache et de La
porte du diable. Le cinéma américain devenait peu à peu plus « sympathique »
avec les Indiens. Inédit en France, sauf à la télévision.C.V.

BAY (THE)
(USA, 2012.) R. : Barry Levinson ; Sc. : Barry Levinson et Michael
Wallach ; Ph. : Josh Nussbaum ; M. : Marcelo Zarvos ; Pr. : Jason Blum,
Oren Peli, Steven Schneider et Barry Levinson. Int. : Nansi Aluka
(Jaquline), Christopher Denham (Sam), Stephen Kunken (Dr. Abrams).
Couleurs, 84 min.
La baie du Maryland est contaminée par une étrange bactérie. Une
journaliste et son caméraman, présents sur les lieux, filment les conséquences de
cette contamination.
Réalisateur oscarisé pour Rain Main, Barry Levinson s’attaque au found
footage. Avec The Bay, l’auteur de Sleepers et de Sphere cède en effet à la mode
du micro-budget et tente de s’approprier les règles de ce sous-genre, qui, depuis
déjà quelques années, peine à se renouveler. Et ce n’est pas avec The Bay que les
choses vont changer. Loin d’être déshonorant, le film de Levinson ne
révolutionne en rien le petit monde des documenteurs et, se basant sur une idée
de départ pourtant intéressante, se contente d’appliquer des recettes maintes fois
éprouvées. Débutant par un prologue bavard et un peu long, le métrage gagne en
rythme et en intensité dans sa deuxième partie et nous gratifie de quelques
scènes particulièrement convaincantes (cf. : les ravages causés par le parasite)
avant un dénouement expéditif qui laissera sur sa faim plus d’un spectateur. Des
défauts qui atténuent considérablement l’impact de The Bay qui, entre deux
effets gore, ne parvient que de temps à autre à distiller une angoisse digne de ce
nom. Dommage car le propos, écologique, développé par le cinéaste et son
scénariste et les allusions aux enjeux politiques qui apparaissent en filigrane
dans le déroulement de l’intrigue, sont intéressants et témoignent d’une
intelligence trop rare dans ce type de production.E.B.

BEAU MONDE (LE)**


(Fr., 2014.) R. : Julie Lopez-Curval ; Sc. : Julie Lopez-Curval et Sophie
Hiet ; Ph. : Céline Bozon ; M. : Sebastien Schuller ; Pr. : Fabienne Vonier,
Francis Boespflug, Stéphane Parthenay ; Int. : Ana Girardot (Alice),
Bastien Bouillon (Antoine), Baptiste Lecaplain (Kevin), Aurélia Petit
(Agnès), Sergi Lopez (Harold). Couleurs, 95 min.
Alice, 20 ans, est issue d’un milieu modeste. Douée pour le travail de la
laine et des tissus, elle est remarquée par Agnès, une riche bourgeoise qui la
prend sous sa protection et l’emmène à Paris pour l’inscrire dans une école d’arts
appliqués. Elle quitte Bayeux et son copain Kevin. Elle s’éprend d’Antoine, le
fils de famille en révolte contre son milieu, photographe amateur. Mais Alice ne
se sent pas à sa place dans ce beau monde…
Beau portrait de deux jeunes adultes en quête de leur identité. Le film est
sensible, interprété avec justesse par deux jeunes comédiens. Une discrète et
belle réussite.C.B.M.

BEAU-PÈRE (LE)**
(The Stepfather ; USA, 2009.) R. : Nelson McCormick ; Sc. : J.S. Cardame
d’après Donald Westlake ; Ph. : Patrick Cady ; M. : Charlie Clouser ; Pr. :
Maverick Films ; Int. : Dylan Walsh (David Harris), Sela Ward (Susan
Harding), Amber Heard (Kelly Porter), Sherry Stringfield (Lean).
Couleurs, 101 min.
David est un psychopathe qui séduit les mères célibataires et s’intègre dans
leur famille. Quand il en a assez il tue toute la famille et passe à une autre.
Un portrait de psychopathe fascinant, remake d’un thriller des années 80. À
voir.
J.T.

BEAU RIVAGE*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Julien Donada ; Ph. : Nicolas Guicheteau ; M. :
Cvantez ; Pr. : Local Films ; Int. : Daniel Duval (Michel Matarasso), Chiara
Caselli (Sandra Bandini), Thomas Gonzalez (Marco), Françoise Arnoul
(Marie-Hélène), Cyril Guei (Dr. Sosnol). Couleurs, 90 min.
Flic déprimé, Michel Matarasso, regarde de son balcon une jeune femme sur
une terrasse en train de bronzer. Le soir, elle n’a pas bougé. Matarasso
s’introduit chez elle et découvre qu’elle est morte. Elle s’appelait Sandra et a mis
fin à ses jours. Dès lors l’image de la morte l’obsède. Il rompt avec sa compagne
et ne pense qu’à elle. Il monte sur le bateau duquel la famille doit disperser les
cendres de Sandra et lorsqu’elles sont répandues, il se jette à l’eau.
Comment ne pas penser à Laura ou à La chambre verte ? Peinture d’une
fascination morbide qui s’empare d’un policier déjà dépressif. Un premier film
fascinant joué par un excellent Daniel Duval.J.T.

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN**


(Much Ado About Nothing ; USA, 2012.) R. : Joss Whedon ; Sc. : Joss
Whedon d’après Shakespeare ; Ph. : Jay Hunter ; M. : Joss et Jed Whedon ;
Pr. : Bellwether Pictures ; Int. : Amy Acker (Béatrice), Alexis Denisol
(Benedick), Clark Gregg (Leonato), Reed Diamond (Don Pedro), Fran
Kranz (Claudio), Jilian Morgese (Hero). NB, 109 min.
Don Pedro, son frère et deux hommes de leur entourage, Benedick et
Claudio, sont reçus par Leonato. Claudio, épris de Hero, la fille de Leonato,
obtient sa main. Par ailleurs Béatrice et Benedick, jadis brouillés, se prennent de
passion l’un pour l’autre. Mais au moment du mariage de Claudio et de Hero, le
premier, victime de fausses rumeurs propagées par le frère de Don Pedro, croit
Hero infidèle et la récuse. Hero s’évanouit et on la fait passer pour morte.
Découvrant la calomnie, Claudio, bouleversé, s’engage à épouser la nièce de
Don Pedro sans l’avoir vue. C’est Hero qui se présente : elle n’était pas morte.
Béatrice et Benedick se marient à leur tour.
Oui, c’est Jess Whedon, le metteur en scène d’Avengers qui adapte la pièce
de Shakespeare et non Kenneth Branagh ! Il la modernise et la tourne en noir et
blanc avec ses acteurs de Buffy contre les vampires et Angel. On s’attendrait au
pire et pourtant la réussite est au rendez-vous : Shakespeare n’est pas trahi, texte
et esprit sont respectés et l’on ne s’ennuie jamais.J.T.
BEAUX JOURS (LES)**
(Fr., 2013.) R. : Marion Vernoux ; Sc. : Marion Vernoux et Fanny Chesnel ;
Ph. : Nicolas Gaurin ; M. : Quentin Sirjacq ; Pr. : Les films du Kiosque ;
Int. : Fanny Ardant (Caroline), Laurent Lafitte (Julien), Patrick Chesnais
(Philippe), Jean-François Stévenin (Roger), Fanny Cottençon (Chantal),
Catherine Lachens (Sylvia), Marie Rivière (Jocelyne), Feodor Atkine (Paul).
Couleurs, 94 min.
Caroline, la soixantaine, dentiste à la retraite, mariée avec Philippe, se rend
au centre de loisirs pour seniors, « les beaux jours ». Elle y rencontre Julien, la
trentaine, animateur en informatique, qui la drague. Après quelque réticence, elle
succombe à son charme.
Marion Vernoux filme avec une certaine ironie ces centres de loisirs pour
retraités et ces « feux de l’amour » du troisième âge. Si le personnage de Julien,
ce tombeur de femmes tous azimuts, est conventionnel et assez méprisable, le
film bénéficie surtout de l’interprétation sensible et magnifique de l’immense
Fanny Ardant avec laquelle Patrick Chesnais forme un couple tout en finesse. Et
il y a la superbe photographie de Nicolas Gaurin qui met en valeur les paysages
du Nord, ses plages à perte de vue. La dernière séquence, attendue, nous semble
superflue et bien inutile.C.B.M.

BEAUX JOURS D’ARANJUEZ (LES)*


(Fr., All., 2016.) R. : Wim Wenders ; Sc. : Wim Wenders, Peter Handke ;
Ph. : Benoit Debie ; Pr. : Paolo Branco ; Int. : Reda Kateb (l’homme),
Sophie Semin (la femme), Jens Harzer (l’écrivain). Couleurs, 97 min.
Par une belle journée ensoleillée, dans un jardin dominant Paris, un couple
devise, sous une tonnelle fleurie, d’amour et de sexualité. Un écrivain les
regarde, les écoute transcrivant leurs propos – à moins qu’il ne les imagine.
Peter Handke (qui apparaît dans le rôle furtif d’un jardinier) écrivit cette
pièce directement en français. Son ami Wim Wenders le porte à l’écran utilisant,
sans doute pour la dernière fois, le procédé 3D (ce qui d’ailleurs n’apporte rien
au film). Sa caméra est légère, caressante, filmant ses interprètes avec délicatesse
dans un décor raffiné et lumineux. Cependant, le dialogue très littéraire, même
servi par deux bons comédiens, finit pas lasser et même ennuyer.C.B.M.

BÉBÉ TIGRE**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Cyprien Vial ; Ph. : PierreCottereau ; M. : Léonce
Pernet ; Pr. : Isabelle Madelaine, Émilie Tisné ; Int. : Harmandeep
Palminder (Many), Vikram Sharma (Kamal), Elisabeth Lando (Elisabeth).
Couleurs, 87 min.
Many, 17 ans, originaire du Nord de l’Inde, vit en France grâce à son statut
de « mineur étranger isolé » parfaitement légal. Il est placé dans une famille
d’accueil et suit des cours dans un lycée de Bagnolet. Ses parents lui réclament
de l’argent afin de rembourser son voyage. Many s’adresse à Kamal, son
passeur, pour obtenir de petits boulots illégaux qui seront de plus en plus risqués.
Il va lui falloir choisir.
Pour sa première réalisation, Cyprien Vial part de la réalité de faits qu’il a
connus, même si son film n’est en rien autobiographique. Il est fort bien secondé
par la fraîcheur et le talent de ses jeunes interprètes, qu’il cadre en gros plans. Et
le titre ? Cyprien Vial s’en explique « Le tigre est un animal instinctif qui
protège les siens. Le bébé a des crocs, des griffes, mais il ne sait pas encore s’en
servir ». Tel Many…C.B.M.

BEFORE MIDNIGHT**
(Before Midnight ; USA, Grèce, 2012.) R. : Richard Linklater ; Sc. : Richard
Linklater, Ethan Hawke, Julie Delpy ; Ph. : Christos Voudouris ; M. :
Graham Reynolds ; Pr. : Richard Linklater, Christos V.
Konstantakopoulos, Sarah Woodhatch ; Int. : Julie Delpy (Céline Wallace),
Ethan Hawke (Jesse Wallace), Seamus Davey-Fitzpatrick (Henry « Hank »
Wallace), Walter Lassally (Patrick), Ariane Labed (Anna), Xenia
Kalogeropoulo (Natalia). Couleurs, 109 min.
Céline, son mari américain et leurs deux filles passent leurs vacances d’août
dans une villa magnifique sur une île grecque paradisiaque. On se baigne, on
mange et on boit frais, on prend du bon temps avec les amis. Ce qui n’empêche
pas les bulles fétides de la rancœur et de l’incompréhension de remonter à la
surface…
On retrouve Jesse, l’écrivain américain velléitaire et Céline, sa blonde et
féministe compagne française, quatorze ans après leur rencontre romantique de
« Before Sunrise » et cinq ans après leurs retrouvailles à Paris dans « Before
Sunset ». Le couple est à présent installé, après le divorce de Jesse, a deux
jumelles et passe des vacances de rêve en Grèce. Mais l’harmonie est plus
apparente que réelle et la crise menace.
Élégant croisement entre Rohmer et Woody Allen, ce film très écrit de
Linklater aborde de nombreux grands sujets (le couple, les choix de vie, la mort,
la vieillesse…) avec recul et ironie mais non sans profondeur. Les dialogues,
subtils, ne donnent jamais l’impression de bavardage, surtout quand ils sont dits
avec naturel par le couple Julie Delpy-Ethan Hawke.G.B.

BEGINNERS
(Beginners ; USA, 2010.) R. et Sc. : Mike Mills ; Ph. : Kasper Tuxen ; M. :
Roger Neill, Dave Palmer, Brian Reitzell ; Pr. : Leslie Urdang, Jay Van
Hoy, Dean Vanech ; Int. : Ewan McGregor (Oliver Fields), Mélanie Laurent
(Anna), Christopher Plummer (Hal Fields), Goran Visnjc (Andy), Kai
Lennox (Elliot). Couleurs, 105 min.
Oliver, illustrateur à Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions
amoureuses. Quand son père Hal meurt à 75 ans après avoir fait son coming out
et rejoint la communauté homosexuelle, Oliver s’interroge sur lui-même, ses
échecs familiaux et sentimentaux. La dépression guette… Jusqu’au jour où il
rencontre Anna, jeune actrice française pétillante et imprévisible…
Film chichiteux, typique du cinéma indépendant américain quand il n’est pas
sublimé par un grand metteur en scène. Le couple Oliver-Anna est
particulièrement plombant à force de nombrilisme et de complaisance dans un
mal-être qu’ils entretiennent à qui mieux mieux. Heureusement, il y a quelques
petits à côtés plus satisfaisants : une formidable composition de Christopher
Plummer en père qui, peu avant de mourir, revendique son homosexualité, un
chien Jack Russell craquant, quelques idées de mise en scène (les repères
temporels en images) et de belles vues de Los Angeles. Si le cœur vous en dit…
G.B.

BEHIND LOCKED DOORS**


(Behind Locked Doors ; USA, 1948.) R. : Oscar [Budd] Boetticher ; Sc. :
Malvin Wald, Eugene Ling, d’après M. Wald ; Ph. : Guy Roe ; Déc. :
Edward L. Ilou ; M. : Irving Friedman ; Pr. : Eugene Ling ; Int. : Lucille
Bremer (Kathy Lawrence), Richard Carlson (Ross Stewart/Harry Horton),
Douglas Fowley (Larson), Ralf Harolde (Hopps), Tom Brown Henry
(Dr Clifford Porter), Herbert Heyes (Drake), Gwen Donovan (Madge
Bennett), Trevor Bardette (Purvis), Tor Johnson (« Champion »). NB,
62 min.
En quête de sensationnel, Kathy Lawrence, journaliste aussi ravissante
qu’intrépide, fait appel à un jeune détective novice et désinvolte, Ross Stewart,
pour débusquer un nommé Drake. Ancien magistrat désormais en cavale, celui-
ci aurait trouvé refuge dans un établissement psychiatrique privé dirigé par le
Dr Porter. Parvenu à se faire interner, Stewart réussit à localiser Drake, qui se
terre dans une section du bâtiment à l’abri des regards. Dans le même temps, il
découvre les mauvais traitements infligés aux malades par le sadique gardien-
chef Larson, par ailleurs complice de Drake et de Porter. Trahi par son
comportement, Stewart est jeté dans la cellule d’un colosse aliéné qui le roue de
coups. Craignant pour la vie du détective, Kathy s’introduit par ruse dans la
clinique et délivre Stewart, qui neutralise aussitôt Drake et Porter, avant l’arrivée
de la police.
Parmi les œuvres de jeunesse de Boetticher, Behind Locked Doors s’impose
comme l’une des plus remarquables. Adepte d’un style dépouillé qui, par la
suite, fera merveille dans Le Tueur s’est évadé (1956) et La Chute d’un caïd
(1960), Boetticher confère un subtil équilibre à son récit, lequel possède à la fois
les caractéristiques du film noir (angles inhabituels, photographie au noir et
blanc très contrasté), du thriller psychologique (atmosphère de confinement
imprégnée d’une sourde menace) et de la screwball comedy (vivacité des
répliques, chargées de sous-entendus, entre le détective et la journaliste). Sur un
canevas proche de celui que développera quinze ans plus tard Samuel Fuller
dans Shock Corridor (1963), le film ne recèle toutefois aucune charge politique
contre l’Amérique de son temps ni n’affiche la moindre frénésie baroque sur le
plan formel. Seul prime ici le divertissement, auquel le cinéaste confère un
rythme des plus enlevés, palliant non sans brio un budget dérisoire et une
intrigue policière relativement convenue. Interrogé, des années plus tard, sur ses
premiers travaux de mise en scène, le réalisateur déclarait les tenir en piètre
estime. À la vue d’une telle perle, on peut se demander pourquoi.A.M.

BEL AMI*
(GB, 2012.) R. : Declan Donnellan et Nick Ormerod ; Sc. : d’après le roman
de Guy de Maupassant ; Ph. : Stefano Falivene ; M. : Rachel Portman ; Pr. :
Red Wave ; Int. : Robert Pattinson (Georges Duroy), Uma Thurman
(Madeleine Forestier), Kristin Scott Thomas (Virginie Rousset), Christina
Ricci (Clotilde de Marelle). Couleurs, 103 min.
Dans le Paris de 1900 un ancien maréchal des logis, profitant d’un physique
avantageux, utilise les femmes qu’il séduit pour s’élever dans l’échelle sociale et
devenir riche.
Premier film de deux réalisateurs anglais, à l’aise dans la reconstitution du
Paris de la Belle Époque mais qui édulcorent le roman de Maupassant en le
limitant aux « coucheries » mais en négligeant les spéculations des milieux
financiers, à peine évoquées à propos du Maroc. Loin de ses personnages de
vampire, Robert Pattinson est un Bel Ami convainquant.J.T.

BELGICA**
(Belg., 2014.) R. : Felix van Groeningen ; Sc. : Arne Sierens, F. van
Groeningen ; M. : Soulwax ; Pr. : Dirk Impens ; Int. Stef Aerts (Jo), Tom
Wermeir (Frank), Hélène de Vos (Marieke), Charlotte Vandermeer
(Isabelle), Dominique Van Malder (Manu), Stefaan de Winter (Ferre).
Couleurs, 127 min.
À Gand, Jo, passionné de musique, reprend un magasin à l’abandon pour
ouvrir un cabaret, le « Belgica ». Frank, son frère aîné, vient lui donner un coup
de main ; il rachète le bâtiment voisin pour agrandir le cabaret qui devient une
discothèque à succès.
Un film électrisant porté par une musique surpuissante et une mise en scène
à l’énergie débordante. Ce « Belgica » est aussi une métaphore sur une société
en évolution où la violence et, partant, la sécurité et la répression transforment la
belle utopie d’un lieu d’accueil chaleureux en un monde très sombre miné par le
sexe, la drogue et les magouilles.
C.B.M.

BÉLIERS**
(Rams ; Islande, 2015.) R. et Sc. : Grimur Hakonarson ; Ph. : Sturla
Brandth Grøvlen ; M. : Atli Örvarsson ; Pr. : Grimar Jónsson ; Int. :
Sigurdur Sijurjónsson (Gummi), Théodór Juliusson (Kiddi). Couleurs,
92 min.
Dans une vallée isolée de l’Islande du Nord, Gummi et Kiddi, deux frères,
ne se parlent plus depuis quarante ans. Ils sont éleveurs de moutons et habitent
deux fermes voisines. Lorsque la tremblante du mouton (une maladie qui
entraîne l’abattage du troupeau) frappe leur cheptel, ils vont devoir se parler à
nouveau…
Le premier plan est une superbe photo en scope sur cette vallée du bout du
monde où sont disséminées des fermes isolées. Il donne le ton de ce film
original, aux rares dialogues, aux personnages bourrus. « Dans un certain sens,
dit le réalisateur, c’est un film typiquement scandinave (…). Mais même s’il
peut être perçu comme une comédie amère, je voulais raconter une histoire
universelle liée à la nature humaine ». Un film beau et chaleureux qui obtint le
prix « un Certain regard » au festival de Cannes.C.B.M.

BELLE*
(Belle ; GB, 2013.) R. : Amma Asante ; Sc. : Misan Sagay ; Ph. : Ben
Smithard ; M. : Rachel Portman ; Déc. : Simon Bowles ; Cost. : Anushia
Nieradzik ; Pr. : Fox Searchlight Pictures ; Int. : Gugu Mbata Raw (Dido
Elizabeth Belle), Tom Wilkinson (Lord Mansfield), Sam Reid (John
Davinier), Sarah Gadon (Elizabeth Murray), James Norton (Ashford).
Couleurs, 105 min.
Fille illégitime d’un amiral de la flotte anglaise, Dido Elizabeth Bell est
élevée par Lord Mansfield, en même temps que sa cousine Elizabeth Murray,
mais la couleur de sa peau (elle est métisse) l’éloigne de la cour. Pourtant elle
hérite d’une grosse fortune, ce qui change la donne par rapport à sa cousine qui
est, quant à elle, pauvre. Un jeu d’intrigues matrimoniales se déroule sur fond de
procès anti-esclavagiste dans cette Angleterre de la seconde moitié du XVIIIe
siècle.
Plaidoyer anti-esclavagiste et mise en cause de la haute société anglaise à
travers une reconstitution très réussie de l’époque (décors et costumes). La
réalisatrice Amma Asante dont c’est le deuxième film, est elle-même métisse.
Elle s’est inspirée d’une histoire authentique.J.T.

BELLE AUX CHEVEUX


ROUGES (LA)***
(Red Headed Woman ; USA, 1932.) R. : Jack Conway ; Sc. : Anita Loos,
d’après le roman de Katharine Brush (1931) ; Ph. : Harold Rosson ; M. :
Raymond B. Egan et Richard A. Whiting ; Pr. : Albert Lewyn pour Metro-
Goldwyn-Mayer ; Int. : Jean Harlow (Lil Andrews), Chester Morris (Bill
Legendre Jr.), Lewis Stone (William Legendre Sr.), Leila Hyams (Irene
Legendre), Una Merkel (Sally), Henry Stephenson (Charles Gaerste), May
Robson (tante Jane), Charles Boyer (Albert). NB, 74 min.
Dans la petite localité de Renwood, jouant de ses charmes et de sa séduction,
Lil Andrews, « la belle aux cheveux rouges », a réussi à briser le riche ménage
de Bill et Irene Legendre. Elle épouse Bill à peine divorcé, avant de jeter son
dévolu sur le vieux Charles Gaerste, encore plus riche. Elle le suit à New York et
parvient à le séduire sans peine tout en entretenant une liaison (beaucoup plus
sincère et sensuelle) avec son chauffeur français, Albert. Délivré de son emprise
et encouragé par son père William – qui a signé à la briseuse de ménage un
chèque de cinq cents dollars –, Bill Legendre divorce et récupère sa femme.
Deux ans plus tard, de passage à Paris, Bill et Irene aperçoivent Lil sur un champ
de courses au bras d’un inconnu, vieux et barbu. Lil et sa nouvelle conquête
rentrent dans leur luxueuse demeure, conduits par Albert…
Animée d’un bout à l’autre par un amoralisme réjouissant et uniquement
préoccupée par son ascension sociale – « Je ne vais pas passer toute ma vie dans
les bas quartiers », répète-t-elle à plusieurs reprises –, Jean Harlow écrase
littéralement ses partenaires dans cette tragi-comédie qui symbolise idéalement
la période Pré Code Hayes à Hollywood. Bourré de raccourcis saisissants ou
d’ellipses audacieuses, le film se joue de tous les tabous moraux et sexuels avec
une désinvolture que l’on ne retrouvera plus dans le cinéma américain avant
plusieurs décennies. « Qui a dit que les hommes préfèrent les blondes ? »
s’exclame Jean Harlow dans le premier plan du film. On ne s’étonnera donc pas
que le script ait été écrit par Anita Loos dont le roman qui fit sa gloire avait déjà
été adapté au théâtre et à l’écran (une version muette avait été réalisée en 1928
par Malcolm Saint-Clair). Le duo sulfureux Loos-Harlow se reformera d’ailleurs
par deux fois pour Dans tes bras (Hold Your Man, 1933) de Sam Wood et
Saratoga (Saratoga, 1937) de Jack Conway. Tandis que Barbara Stanwyck
jouera, l’année suivante, un rôle similaire de « chercheuse d’or » arriviste dans le
tout aussi audacieux Liliane (Baby Face, 1933) d’Alfred E. Green. Disponible en
DVD sous le titre Red-Headed Woman.R.L.

BELLE COMME LA FEMME


D’UN AUTRE*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Catherine Castel ; Ph. : Gilles Henry ; Pr. : La
mouche du coche ; Int. : Olivier Marchal (Gabriel Amaudin), Zabou
Breitman (Clémence Garnier), Audrey Fleurot (Olivia/Agathe), Yves
Jacques (Nolan Smith), Isabelle Candelier (Sophie Liancourt). Couleurs,
90 min.
Agathe est aussi Olivia, testeuse pour la compagnie Darling Trap : elle
vérifie que les maris sont fidèles ou non à leurs épouses. Au moment d’épouser
Gabriel, Clémence, qui est magistrat, fait appel aux services d’Agathe pour tester
Gabriel qui part en voyage d’affaires à la Réunion. Puis, prise de remords,
Clémence part à son tour pour la Réunion. Elle découvre que Gabriel qui n’a pu
résister au charme d’Agathe, la fait passer pour sa femme afin d’obtenir un
contrat d’un client puritain…
Amusant marivaudage, fort bien enlevé, délicieusement immoral et joué par
un trio (Marchal-Breitman-Fleurot) irrésistible. Un bon moment à passer dans le
décor luxueux d’un grand hôtel de la Réunion.J.T.
BELLE DU SEIGNEUR
(Lux., Fr., 2013.) R. : Glenio Bonder ; Sc. : Glenio Bonder, James Daarden,
Vincenzo Cerami, Richard Bodin d’après le roman d’Albert Cohen ; Ph. :
Eduardo Serra ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : TNVO, Delux et BDS ; Int. :
Jonathan Rhys Meyers (Solal), Natalia Vodianova (Ariane), Marianne
Faithfull (Mariette), Ed Stoppard (Adrien Deume). Couleurs, 104 min.
Solal, haut fonctionnaire de la Société des Nations, a toutes les femmes qu’il
désire. Il fixe sa nouvelle proie : Ariane, épouse d’Adrien Demeure, l’un de ses
subordonnés. Il le fait envoyer en mission : Solal et Ariane deviennent amants.
Ayant quitté la Société des Nations, faute d’être écouté sur la montée des
fascismes et devenu apatride, Solal se retire avec Ariane dans une villa en Italie
où ils continuent à vivre leur passion. Mais l’ennui, le doute, la jalousie
conduisent cette passion au suicide.
Adaptation tronquée et édulcorée du célèbre roman d’Albert Cohen dont
l’achat des droits fut laborieux. Bien filmé mais glacé.J.T.

BELLE ENDORMIE (LA)**


(Bella addormentata ; Ital., 2012.) R. et Sc. : Marco Bellochio ; Ph. : Daniele
Cipri ; M. : Carlo Crivelli ; Pr. : Cattleya ; Int. : Toni Servillo (Uliano
Beffardi), Isabelle Huppert (Divina Madre), Alba Rohrwacher (Maria),
Michele Riondino (Roberto), Maya Sansa (Rossa), Pier Giorgio Bellochio
(Docteur Pallido). Couleurs, 110 min.
Après dix-sept ans de coma, Eluana Englaro est transportée dans une
clinique d’Udine pour être euthanasiée. Le sénateur Beffardi hésite. Maria est
contre l’euthanasie mais Roberto pour, mais l’amour va les rapprocher. L’actrice
Divina Madre suit avec passion le débat : elle a une fille dans le coma. La
toxicomane Rossa s’entaille les veines puis veut se jeter par la fenêtre ; le
docteur Pallido la sauve Eluna Englaro décède.
Plusieurs destins face au débat sur l’euthanasie. Tous sont confrontés à ce
problème mais réagissent selon leur personnalité. Bellochio s’inspire d’un cas
réel, survenu dans l’Italie de février 2009, qui partagea l’Italie en deux camps.
Bellochio ne tranche pas, mais les cas qu’il évoque posent le problème de la
liberté du choix, liberté que Bellochio semble placer au dessus de la loi et de la
religion.
J.T.

BELLE EPINE*
(Fr., 2010.) R. : Rebecca Zlotowski ; Sc. : R. Zlotowski, Gaëlle Macé ; Ph. :
Georges Lechaptois ; M. : Rob ; Pr. : Frédéric Jouve, Frédéric Niermayer ;
Int. : Léa Seydoux (Prudence), Anaïs Demoustier (Sonia), Johan Libéreau
(Franck), Agathe Schlencker (Marilyne), Guillaume Gouix (Reynald).
Couleurs, 80 min.
Prudence, 17 ans, se retrouve livrée à elle-même après la mort de sa mère.
Par l’intermédiaire d’une copine de lycée, Marilyne, elle se rapproche d’une
bande de motards qui tournent sur le circuit de Rungis, à Belle Épine.
Pour son premier film, la réalisatrice s’empare de sujets rebattus : le mal de
la jeunesse, la difficulté de faire son deuil, la première fois avec un garçon…
Climat réaliste sombre, présence boudeuse de Léa Seydoux dans l’un de ses
premiers rôles, un film très intellectualisé qui sape toute émotion et qui obtint,
néanmoins, le prix Louis-Delluc 2010.
C.B.M.

BELLE ET LA BÊTE (LA)*


(Fr., All., USA, 2014.) R. : Christophe Gans ; Sc. : Christophe Gans et
Sandra Vo-Anh d’après le livre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont ;
Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Pierre Adenot ; Pr. : Richard
Grandpierre, Romain Le Grand, Henning Molfenter, Charlie Woebcken,
Christoph Fisser. Int. : Vincent Cassel (la Bête/le prince), Léa Seydoux
(Belle), André Dussollier (le père de Belle).
Parce qu’il a cueilli une rose dans le domaine magique de la Bête, le père de
Belle est condamné à mort. Mais pour éviter un tel sort à son géniteur, la jeune
fille accepte d’être retenue prisonnière à jamais dans le château de la créature…
Avec quatre longs métrages en 20 ans, Christophe Gans est un cinéaste rare.
Le réalisateur français, en effet, tourne peu et s’investit dans des projets souvent
très ambitieux. C’est à nouveau le cas avec La Belle et la Bête, son nouveau
film, adaptation, comme son titre l’indique, du célèbre conte de Jeanne-Marie
Leprince de Beaumont, publié en 1757. Le défi était de taille car, dans la
mémoire des cinéphiles, la version de Jean Cocteau, datant de 1946, est
considérée à juste titre comme un monument du septième art. Parfaitement
conscient qu’il ne pourra éviter la comparaison avec l’œuvre du poète, Gans,
sans en renier l’influence, décide de s’en éloigner et de s’approprier à sa façon
cette histoire que tout le monde connaît. Et pour cela, il agrémente le récit de
références qui lui sont propres à commencer par celles liées à Hayao Miyazaki
dont l’univers visuel et les préoccupations écologiques se retrouvent dans le
film. Un film, servi par des effets spéciaux magnifiques, qui se caractérise,
d’ailleurs, par son incontestable beauté plastique, par son esthétique féérique et
flamboyante qui sied parfaitement à l’univers du conte et qui représente l’un des
principaux atouts du métrage. Les images créées par Gans sont magnifiques et
confèrent une dimension supplémentaire à un récit qui prend quelques libertés
par rapport au roman original (apparition de nouveaux personnages, etc.). De
plus, « certains choix irriteront sans doute bon nombre de spectateurs à l’instar
des étranges chiens lémuriens qui peuplent le château et qui donnent par
moment au film une dimension “Disneyenne” dont on aurait pu se passer.
Autres réserves : le manque d’intensité dramatique qui altère certaines scènes
(notamment dans la troisième partie) mais aussi le peu d’épaisseur
psychologique de la Bête, reléguée au second plan par rapport à Belle. Malgré
ces réserves, cette production s’impose comme un grand spectacle familial
conçu par un cinéaste talentueux et à l’imagination débordante » (in L’Écran
Fantastique).E.B.

BELLE ET SÉBASTIEN
(Fr., 2013.) R. : Nicolas Vanier ; Sc. : Juliette Sales, Fabien Suarez et
Nicolas Vanier ; M. : Armand Amar ; Pr. : Radar Films et Épithète Films ;
Int. : Félix Bossuet (Sébastien), Tcheky Karyo (César), Margaux Chatelier
(Angélina), Dimitri Storoge (Dr Guillaume). Couleurs, 98 min.
Dans les Alpes, le berger César élève son petit-fils Sébastien, devenu
orphelin. Une bête décime les troupeaux : Sébastien la rencontre et l’apprivoise :
il s’agit d’un gros chien errant victime de mauvais traitements. Il l’appelle Belle.
Il sauvera une famille juive en l’aidant à passer en Suisse.
D’après un feuilleton télévisé de Cécile Aubry dans les années 60, transposé
sous l’occupation allemande. De beaux paysages et de bons sentiments.J.T.

BELLE ET SÉBASTIEN : L’AVENTURE


CONTINUE
(Fr., 2015.) R. : Christian Duguay ; Sc. : Juliette Sales et Fabien Suarez ;
Ph. : Christophe Graillot ; M. : Armand Amar ; Pr. : Radar Films et
Épithète Films ; Int. : Félix Bossuet (Sébastien), Tcheky Karyo (César),
Margaux Chatelier (Angélina). Couleurs, 99 min.
Héroïne du film précédent, Angélina est victime d’un accident d’avion dans
la montagne. Belle et Sébastien vont s’y employer. Moins niais et plus
mouvementé que le film précédent. Sébastien s’y découvre un père et Belle une
nouvelle maîtresse.J.T.
BELLE PROMISE (LA)
(Villa Touma ; Pal., Israël, 2014.) R., Sc. et Pr. : Suha Arraf ; Ph. : Yaron
Scharf ; M. : Boaz Schory ; Int. : Nisreen Faour (Juliette) Ula Tabari
(Violette), Cherien Dabis (Antoinette), Maria Zreik (Badia). Couleurs,
85 min.
À Ramallah, les trois sœurs Touma, des aristocrates, ont perdu leur statut
social après la guerre des Six Jours. Elles vivent enfermées dans leur vaste
demeure. L’arrivée de leur jeune nièce Badia bouscule leur routine. Elles veulent
lui trouver un mari digne de leur rang.
Corsetées, gantées et chapeautées, ces femmes sont la caricature d’un passé
révolu. Et la réalisation accentue lourdement le propos ôtant ainsi tout impact
social. On se croirait dans une mauvaise adaptation d’un vieux roman d’Hervé
Bazin.C.B.M.

BELLE SAISON (LA)**


(Fr., 2015.) R. : Catherine Corsini ; Sc. : Catherine Corsini et Laurette
Polmanss ; Ph. : Jeanne Lapoirie ; M. : Grégoire Hetzel ; Pr. : Elisabeth
Perez ; Int. : Cecile de France (Carole), Izïa Higelin (Delphine), Noémie
Lvovsky (Monique), Kevin Azaïs (Antoine). Couleurs, 105 min.
1971 : Delphine aide au travail de la ferme de ses parents en Corrèze. Ceux-
ci voudraient la voir épouser Antoine, mais elle préfère la compagnie des
femmes. Déçue par sa première liaison féminine, elle monte à Paris. Lors d’une
manifestation du MLF, elle rencontre Carole, une femme indépendante : elles
s’aiment. Delphine doit retourner à la ferme pour remplacer son père victime
d’un AVC. Carole la rejoint.
« Un film avec des femmes, autour du mouvement des femmes, avec une
histoire d’amour entre deux femmes » (Catherine Corsini). Comment vivre son
homosexualité ? Comment assumer son indépendance et sa liberté ? Situé dans
les années 70, le film rend hommage aux mouvements féministes de l’époque
qui, en dépit parfois de leurs excès, ont ouvert une voie pas encore refermée. De
plus, c’est une belle approche de la vie paysanne. Les deux comédiennes sont
superbes : Cécile de France, crinière au vent, nue et libre, Izïa Higelin plus
terrienne et sauvage.
C.B.M.

BELLES FAMILLES*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Jean-Paul Rappeneau ; Ph. : Thierry Argobast ; M. :
Martin Rappeneau ; Pr. : Michèle et Laurent Pétin ; Int. : Mathieu Amalric
(Jérôme), Gilles Lellouche (Grégoire), Marine Vacteh (Louise), Karin Viard
(Florence), Nicole Garcia (Suzanne), André Dussollier (Pierre), Guillaume
de Tonquedec (Jean-Louis), Claude Perron (Fabienne), Gemma Chan (Lin),
Yves Jaques (le notaire). Couleurs, 114 min.
Jérôme Varenne qui vit à Shanghaï depuis dix ans, arrive à Paris pour
présenter sa fiancée, Lin, à sa mère. Il apprend que le château familial a été
vendu et se trouve au cœur d’un conflit local. Tandis que Lin part à Londres, il
se rend à Ambray où il retrouve son copain Grégoire qui s’est occupé de la
vente. Il fait la connaissance de Louise, la jeune compagne de ce dernier…
Certes la mise en scène est alerte et Rappeneau n’a rien perdu de son
énergie. Certes le casting est de haut niveau (encore qu’inégal). Mais cela ne
suffit pas pour faire un grand film tant l’intrigue manque d’intérêt. Ces histoires
d’héritage, de secrets de famille, de relations sentimentales sont trop prévisibles
et banales.C.B.M.

BENDA BILILI !***


(Fr., 2004-2010.) R., Pr., Sc. et Ph. : Renaud Barret, Florent de La Tullaye ;
M. : Staff Benda Bilili ; Int. : Cubain Kabeya, Roger Landu, Paulain Kiara
Maigi, Léon Likabu, Montana, Coco Ngambali, Théo Nsituvuidi, Djunana
Tanga-Suele (eux-mêmes). Couleurs, 87 min.
Ricky rêve de faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo ;
Roger, enfant des rues, rêve de rejoindre ces stars du ghetto noir en… fauteuil
roulant ! Un jour, leur rêve devient réalité…
Kinshasa, sa misère rampante, sa violence endémique, sa déliquescence
effarante : cadre idéal pour un récit bien naturaliste et bien déprimant. Sauf
qu’ici, avec Staff Benda Bilili, c’est tout l’opposé. Jugez plutôt : un orchestre de
rue, composé pour le plupart de ses membres de vieux poliomyélitiques en
fauteuil, qui parvient non seulement au succès local mais réussit en prime à
enregistrer un disque et à se produire sur la scène internationale, malgré
l’adversité, malgré l’incendie de leur centre pour handicapés… ! C’est aussi
tonique qu’inattendu. Et délicieux à écouter. Un petit miracle dans la lignée de
« Buena Vista Social Club ».G.B.

BENGAZI***
(Bengasi ; Ital., 1942.) R. : Augusto Genina ; Sc. : Ugo Betti, Alessandro de
Stefano, A. Genina Edoardo Anton ; Ph. : Aldo Tonti ; M. : Antonio
Veretti ; Pr. : Films Bassoli ; Int. : Fosco Giachetti (capitaine Enric Berti),
Amedeo Nazzari (ingénieur Filippo), Fedele Gentile (Antonio), Laura Redi
(Fanny) Vivi Gioi, Maria de Tasnady, Guido Notari Rossi Bisi. NB, 92 min.
Le titre original était Bengasi anno 1941. En effet le film commence par les
combats entre les artilleurs italiens et les chars anglais qui s’emparèrent de la
métropole libyenne en 1941. Les occupants australiens sont montrés sous un jour
très sombre : oppresseurs, tueurs, pillards, vandales, alcooliques invétérés, il leur
suffit de trouver une bouteille de whisky pour tout abandonner… Ce film de
propagande réunit deux acteurs virils pour le prix d’un : Fosco Giachetti, que, la
perte d’un bras n’empêche pas d’envoyer des messages secrets à l’État-Major
italien, et Amedeo Nazzari, surnommé Errol Flit. Il feint si bien de collaborer
avec les occupants qu’il risque de se faire lyncher par les Italiens alors qu’il est
lui aussi un agent secret qui renseigne ses compatriotes. Mais toutes choses ont
une fin. Les Anglais font exploser les principaux quartiers de Bengazi et
abandonnent la ville. Des bersaglieri italiens quadrillent les rues de la ville à
motocyclette dans un ordre parfait. L’enthousiasme des habitants se déchaîne
parmi une apothéose de musique et de drapeaux italiens et allemands. Ceci pour
la copie originale. Il y en eut une autre, caviardée, dans les années cinquante,
pour exploiter Bengazi en le redistribuant après avoir coupé au montage les
scènes anglophobes. On rajouta même deux séquences, au début et à la fin, qui
prêchaient la réconciliation et les mariages anglo-italiens. Les coupures
effectuées après la guerre nuisent au plaisir qu’on a à la vision complète du film,
car le talent de Genina est certain, ainsi que sa direction d’acteurs. Il s’est
admirablement servi des moyens considérables mis à sa disposition : figurants,
camions, avions, de vrais chars anglais, un quartier arabe, exotique en diable,
reconstruit à Cinecittà avec son bordel. Le scénario fut écrit et remanié en
Afrique au fur et à mesure des événements militaires. Les maquettes qui servent
à représenter la destruction de la ville sont très en avance en Italie sur le plan
technique, et anticipent sur les films catastrophes. Même s’il s’agit surtout d’une
œuvre de propagande, et que la « libération » de la ville est due aux seuls
Italiens, Rommel n’étant même pas nommé, c’est aussi une belle réussite. En
1942 Bengazi obtint la Coupe Mussolini du meilleur film, et Fosco Giachetti la
Coupe Volpi du meilleur acteur. (Notice refaite)U.S.

BEN-HUR*
(Ben-Hur ; USA, 2016.) R. : Timur Bekmambetov ; Sc. : Keith Clarke et
John Ridley ; Ph. : Oliver Wood ; Eff. sp. : Andy Williams ; Mont. : Dody
Dorn ; M. : Marco Beltrami ; Pr. : Paramount Pictures et MGM ; Int. : Jack
Huston (Ben-Hur), Toby Kebbell (Messala), Nazanin Boniadi (Esther),
Morgan Freeman (le cheikh Ilderim), Rodrigo Santoro (Jésus de Nazareth),
Ayelet Zurer (Naomi), David Wamsley (Decimus). Couleurs, 126 min.
Prince judéen, Ben-Hur est accusé à tort par Messala d’être l’auteur d’un
attentat contre un tribun romain. Condamné aux galères et rescapé d’une bataille
navale, il revient pour se venger tandis que dans les collines de Galilée un
curieux prophète prêche un message d’amour. Une course de chars sera
l’occasion pour Ben-Hur d’affronter Messala…
Troisième adaptation du fameux roman de Lewis Wallace et la plus
mauvaise. Celle de Niblo, au temps du muet, avait forte impression : la bataille
navale, la course de chars étaient extraordinaires pour l’époque. Elle fut
surpassée par celle de William Wyler avec Charlton Heston, couverte d’oscars.
Pourquoi refaire un nouveau Ben-Hur et le confier au Kazakh Timur
Bekmambetov dont l’œuvre la plus connue jusque là était un Abraham Lincoln
chasseur de vampires ! Dialogues riches en anachronismes, rivalité entre Ben-
Hur et Messala affaiblie par leur fratrie, interprétation médiocre ou proche du
ridicule (Freeman et sa perruque de reggae), effets spéciaux trop appuyés. Quant
au personnage de Jésus, jusque là suggéré, il devient une sorte de défenseur des
droits de l’homme.
La critique a été féroce : « Tournez Kazakh ! » « Faut pas Charier ! » Mais
soyons juste : les amateurs de péplums goûteront la bataille navale et la course
de chars dignes d’un vieux Blasetti ou Freda.J.T.

BENOIT BRISEFER :
LES TAXIS ROUGES**
(Fr., Belg., 2014.) R. : Manuel Pradal ; Sc. : Manuel Pradal, Thierry Clech,
Thierry de Ganay, Yvan Guyot d’après la bande dessinée de Peyo ; Ph. :
Antoine Roch ; M. : Michael Tordjman ; Eff. sp. : Rodolphe Chabrier ; Pr. :
Thierry de Ganay ; Int. : Léopold Huet (Benoit Brisefer), Gérard Jugnot
(Jules Dussillard), Jean Reno (Poilonez), Thierry Lhermitte (Arsène Duval),
Hippolyte Girardot (le commissaire). Couleurs, 77 min.
À Vivejoie la Grande, Jules Dussillard, un conducteur de taxi, fait la cour à
Adolphine qui a recueilli le petit Benoît Brisefer qui, à 10 ans, est d’une force
herculéenne. Or voilà que le méchant Poilonez vient installer sa compagnie de
taxis rouges et veut éliminer Dussillard. Benoît Brisefer prend parti pour ce
dernier et grâce à sa force pourrait tenir tête au vilain Poilonez et à son gang, s’il
ne perdait ses pouvoirs quand il est enrhumé…
Un film d’une grande fidélité à la bande dessinée de Peyo qui date des
années 60. Pour ceux qui la découvrent l’histoire paraîtra bien mince en regard
des super héros d’aujourd’hui, pour les fidèles, elle ne leur apportera que des
souvenirs et un peu de nostalgie. La mise en scène sans prétention contribue au
charme désuet de l’œuvre.J.T.

BERKMAN SE SÉPARENT (LES)**


(The Squid and the Whale ; USA, 2005.) R., Sc. : Noah Baumbach ; Ph. :
Robert D. Yeaman ; M. : Britta Phillips, Dean Wareham ; Pr. : Peter
Newman, Wes Anderson, Charlie Corwin ; Int. : Owen Kline (Frank
Berkman), Jeff Daniels (Bernard Berkman), Laura Linney (Joan
Berkman), Jesse Eisenberg (Walt Berkman), William Baldwin (Ivan), David
Benger (Carl). Couleurs, 81 min.
Brooklyn, 1986. Le syndrome « Une étoile est née » frappe de plein fouet le
couple Berkman : en effet Bernard, prof de fac et écrivain, est de moins en
moins lu alors que sa femme Joan, qui écrit elle aussi, rencontre le succès. Rien
ne va plus entre eux et ils décident de divorcer. Ce qui n’arrange pas leurs deux
garçons, Walt, 16 ans et Frank, 12 ans, qui du jour au lendemain perdent tous
leurs repères.
Le divorce chez les cols blancs n’a rien à envier à celui des cols bleus. Noah
Baumbach en sait quelque chose qui fut victime adolescent en même temps que
son jeune frère de la séparation de ses parents. Expérience douloureuse qui a eu
au moins une conséquence heureuse : cette comédie acide (légèrement atténuée
par un soupçon d’empathie) sur ce qui sape le couple et la famille, à savoir
l’égoïsme, la vanité, l’irresponsabilité, en résumé, pour paraphraser Kundera,
l’insoutenable légèreté d’êtres censés faire partie de l’élite intellectuelle.
Excellente interprétation de la part de tous – avec une mention spéciale pour
Jesse Eisenberg, future star de « The Social Network », dans l’un de ses premiers
grands rôlesG.B.

BEST OFFER (THE)***


(La migliore offerta ; Ital., 2013.) R. et Sc. : Giuseppe Tornatore ; Ph. :
Fabio Zamarion ; M. : Ennio Morricone ; Déc. : Maurizio Sabatini ; Pr. :
Paco cinematographica ; Int. : Geoffrey Rush (Virgil Oldman), Sylvia
Hoeks (Claire Ibbetson), Jim Sturges (Robert), Donald Sutherland (Billy),
Philip Jackson (Fred), Dermot Crowley (Lambert), Liya Kebede (Sarah).
Couleurs, 130 min.
Virgil Oldman est un commissaire-priseur réputé qui vit seul au milieu d’une
collection de portraits de femmes acquis de façon louche lors des ventes avec la
complicité de Billy, un peintre dont il ne veut pas reconnaître les mérites. Une
certaine Claire Ibbetson le contacte pour vendre dans une belle demeure
tableaux, meubles et livres de ses parents. Mais elle ne vient pas aux rendez-
vous et ne se montre jamais. Oldman est progressivement subjugué par cette
femme qui affirme souffrir d’agoraphobie. Il la voit enfin par surprise puis dans
un dîner et en tombe amoureux. Elle lui porte secours lors d’une agression, ce
qui achève de le séduire. Elle vient vivre chez lui. Il décide de prendre sa
retraite. Au soir de sa dernière vente, lorsqu’il rentre dans la pièce où il gardait
ses portraits de femmes, elle est vide. C’était un coup monté par Billy, Claire et
Robert, un jeune horloger qui lui donnait des conseils et construisait pour lui un
automate.
Chef-d’œuvre : Hitchcock + le Visconti de Violence et passion. Un dandy
cynique et raffiné magistralement composé par Geoffrey Rush, voit sa vie
bouleversée par une romance sentimentale dont il est la dupe. Magistral Donald
Sutherland, maître d’œuvre de cette géniale supercherie et très belle Syvia
Hoeks, l’appât. Un régal.J.T.
BÊTES DU SUD SAUVAGE (LES)***
(Beasts of the Southern Wild ; USA, 2010.) R. : Benh Zeitlin ; Sc. : Benh
Zeitlin, Lucy Alibar d’après la pièce de cette dernière ; Ph. : Ben
Richardson ; M. : Dan Romer, Benh Zeitlin ; Pr. : Dan Janvey, Josh Penn,
Michael Gottwald ; Int. : Quvenzhané Wallis (Hush Puppy), Dwight Henry
(Wink), Levy Easterly (Jean Battiste), Pamela Harper (Little Jo), Gina
Montana (Miss Bathseba). Couleurs, 93 min.
Hush Puppy, 6 ans, vit dans le Bathtub, une partie isolée du delta du
Mississippi, avec Wink, son père malade. Celui-ci, qui l’aime mais qui sait qu’il
ne va pas faire de vieux os, l’élève avec dureté pour l’aider à survivre
maintenant et après lui dans ce milieu inhospitalier. Il n’a pas tort car, venant
compliquer une vie quotidienne déjà difficile, survient une tornade…
Benh Zeitlin n’a aucun goût pour la convention et l’expérience
cinématographique à laquelle il nous convie ici est totalement inédite. Dans Les
bêtes du Sud sauvage il évoque certes un événement connu de tous (les ravages
de l’ouragan Katrina en 2005) mais il n’entend pas se servir de cette catastrophe
naturelle comme prétexte à un énième film catastrophe. Cet événement, il va en
réalité nous le faire vivre au travers de la psyché d’une fillette de 6 ans
(époustouflante Quvenzhané Wallis !), parti-pris qui lui permet de nous plonger
corps et âme dans un monde étrange et fascinant où la frontière entre le réel et
l’imaginaire n’existe plus. Il y aura bien sûr le déchaînement des vents et la
montée des eaux mais il y aura aussi ce que l’imagination de la petite greffe sur
cet environnement hostile, le plus étonnant étant d’y voir défiler d’antédiluviens
et mystérieux aurochs. Amateurs d’œuvres atypiques, ce film halluciné et
hallucinant est pour vous !
G.B.

BÊTISES (LES)**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Rose et Alice Philippon ; Ph. : Nicolas Gaurin ; M. :
Fred Avril ; Pr. : Asa Films ; Int. : Jérémie Elkaïm (François), Sara
Giraudeau (Sonia), Jonathan Lambert (Fabrice), Anne Alvaro (Elise),
Jacques Weber (André), Alexandre Steiger (Philippe). Couleurs, 79 min.
François est le gaffeur type, le maladroit par excellence. Enfant adopté, il
veut connaître sa mère biologique et se fait passer pour serveur afin de
s’introduire dans une fête organisée par elle. Il va multiplier les catastrophes,
mais découvrira que sa mère l’a eu avec un amant. Il finira en courant après la
barmaid de la fête.
Pour leur premier film Rose et Alice Philippon montrent leur goût pour le
burlesque : les gags sont nombreux. Certes on pense à The Party et on estime
que Jérémie Elkaïm est loin de Peter Sellers, mais ne boudons pas notre
plaisir.J.T.

BEYOND THE SEA***


(Beyond the Sea ; USA, 2004.) R. : Kevin Spacey ; Sc. : Kevin Spacey, James
Toback, Lewis Colick ; Ph. : Eduardo Serra ; M. : Christopher Slaski ; Pr. :
Kevin Spacey, Mark Damon, Arthur Friedman ; Int. : Kevin Spacey (Bobby
Darin), Kate Bosworth (Sandra Dee), Brenda Blethyn (Polly Cassotto), John
Goodwin (Steve Blauner), Bob Hoskins (Charlie Cassotto Maffia), Greta
Scacchi (Mary Duvan). Couleurs, 118 min.
Évocation de la vie du chanteur et musicien américain Bobby Darin. Rocker
et crooner, il enregistra au cours des années 1950 les chansons « My First
Love », « Mack The Knife » ou encore « Queen Of The Hop » et « Things ».
Son premier disque d’or « Splish Splash », en 1958, lui permit d’accéder à la
célébrité. Dans les années soixante, il s’orienta davantage vers le cinéma. Il
décéda en 1973 lors d’une opération chirurgicale à cœur ouvert.
Kevin Spacey est un formidable acteur ; il est aussi un réalisateur hyper-
doué. Témoin cette biographie tout sauf linéaire et guindée du chanteur et acteur
Bobby Darin, que la star de « Usual Suspects » incarne de surcroît avec un
naturel stupéfiant. Optant pour une forme non linéaire, flirtant même avec le
surréalisme, Beyond the Sea est digne de All That Jazz, le chef-d’œuvre de Bob
Fosse. Ce qui n’empêche nullement Spacey de nous conter la vraie vie de Darin :
il lui ajoute simplement ce supplément d’âme qui fait toute la différence avec un
récit purement illustratif.
G.B.

BEYROUTH HÔTEL*
(Beirut Bel Layl ; Liban, Fr., Suède, 2011.) R. : Danielle Arbid ; Sc. : D.
Arbid, Vincent Dieutre, Percy Kemp ; Ph. : Pierrick Gantelmi d’Ille ; M. :
Zeïd Hamdan, Vincent Epplay ; Pr. : Pelléas Pr. ; Int. : Charles Berling
(Mathieu), Darine Hamzé (Zoha), Rodney El Haddad (Hicham), Fadi Abi
Samra (Abbas). Couleurs, 94 min.
Mathieu, un avocat d’affaires français, est de passage à Beyrouth pour régler
un contrat en Syrie. Il rencontre Zoha, la voluptueuse chanteuse de cabaret de
l’hôtel. Ils sont attirés l’un vers l’autre. Mathieu est soupçonné d’espionnage.
« Si tu crois avoir tout compris du Liban, est-il dit dans le film, c’est qu’on
t’aura mal expliqué ». Effectivement le scénario est assez complexe. Mais
l’attention est captée par la relation passionnelle qui s’établit entre cet avocat qui
ne se livre guère et cette ravageuse beauté libanaise incarnée par la sensuelle et
splendide Darine Hamzé. Bien qu’ayant obtenu un Léopard d’Or à Locarno en
2011, le film ne connut en France qu’une diffusion télévisée.C.B.M.

BIDASSES AUX GRANDES MANŒUVRES


(LES)*
(Fr., 1981.) R. : Raphaël Delpard ; Sc. : Raphaël Delpard et Jean Rossi ;
Ph. : Roger Fellous ; M. : Jack Ledru ; Chansons : André Hornez ; Pr. :
Naja Films et Darcy Cinéma ; Int. : Michel Galabru (Colonel Desjument),
Paul Préboist (Colonel Beaudoin), Jacques Iéguera, Jean Reno. Couleurs,
90 min.
Ce film de bidasses a fait oublier les autres et mérite d’être redécouvert pour
plusieurs raisons : le sujet est abordé sous l’angle de la comédie musicale avec
musique de Jack Ledru et paroles d’André Hornez (auteur de « Qu’est-ce qu’on
attend pour être heureux ? », repris dans le film.) L’assistant du metteur en scène
est Luc Besson et Jean Reno y tourne l’un de ses premiers longs métrages.
Besson et Reno vont se lier sur le plateau.
R.D.

BIEN-AIMÉS (LES)*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Christophe Honoré ; Ph. : Remy Chevrin ; M. : Alex
Beaupain ; Pr. : Pascal Caucheteux ; Int. : Chiara Mastroianni (Véra),
Catherine Deneuve (Madeleine), Ludivine Sagnier (Madeleine jeune), Louis
Garrel (Clément), Milos Forman (Jaromil), Paul Schneider (Henderson),
Michel Delpech (François). Couleurs, 135 min.
De 1964 à 2007, de Paris à Prague, puis à Londres ou Montreal, chassé-
croisé amoureux entre Madeleine et Jaromil, un médecin tchèque dont
Madeleine a une fille, Vera, entre celle-ci et Henderson, un batteur de jazz
américain, homosexuel et sidaïque.
« Je t’aime, moi non plus » : éternelle rengaine des chansons d’amour
égrenées au fil du temps et, ici des événements historiques en arrière-plan.
Cependant, malgré la musique et les chansons, ce drame « en-chanté » est loin
d’avoir le charme aérien d’un film de Demy (Les parapluies de Cherbourg) ou
même du précédent opus de Christophe Honoré (La chanson d’amour). Une
redite en mineur. Bien sûr, il reste l’interprétation de haut niveau, les comédiens
étant là pour donner chair et intérêt au film.C.B.M.
BIEN JOUÉ, MESDAMES
(Hoppla, jetzt kommt Eddie ; All., 1958.) R. : Werner Klingler ; Sc. : Curt J.
Braun, d’après une idée de Hans Friz Köllner ; Ph. : Erich Claunigk ; M. :
Hansom Milde-Meissner, Michael Jary ; Pr. : Kurt Ulrich ; Int. : Eddie
Constantine (Eddie Petersen), Günther Lüders (Fred Uhlmann), Maria
Sebaldt (Maria Mattoni), Margit Saad (Juanita Perez), Peter Mosbacher
(Manuel Fanton), Bum Krüger (le consul Almeida). NB, 92 min.
Eddie Petersen, un joyeux marin américain, est chargé de veiller sur Carmen
et Stella, deux jeunes filles riches qui voyagent en compagnie de Maria Mattoni
et de Juanita, fille d’un chimiste qui a mis au point un carburant révolutionnaire.
À peine notre homme a-t-il posé le pied sur les quais du port d’Hambourg qu’il
est enlevé…
Pour la première fois Eddie Constantine (alias Lemmy Caution), notre
import américain, s’exporte en Allemagne. À part cela, rien à signaler, c’est
toujours coups de poing, whisky, décontraction, cigarettes et p’tites pépées…
G.B.

BIENVENUE À BORD
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Eric Lavaine ; Ph. : Stéphane Le Parc ; M. : Jean-
Michel Bernard ; Pr. : Same Player, Pathé, M 6 ; Int. : Franck Dubosc
(Rémy Pasquier), Valérie Lemercier (Isabelle), Gérard Darmon (Richard
Morena), Luisa Ranieri (Margarita Cavallieri), Philippe Lellouche
(William). Couleurs, 95 min.
La DRH d’une compagnie maritime, licenciée par son patron et amant,
réussit à faire embaucher comme animateur, un parfait imbécile, Rémy Pasquier,
pour saboter la croisière qu’ils organisaient. Le résultat ne sera pas celui attendu.
Un des nombreux films consacrés aux croisières : celui-là n’est pas pire que
les autres et comment ne pas aimer Valérie Lemercier ?
J.T.

BIENVENUE À ZOMBIELAND*
(Zombieland ; USA, 2009.) R. : Ruben Fleischer ; Sc. : Rhett Reese ; Ph. :
Michael Bonvillain ; M. : David Sardy ; Pr. : Columbia ; Int. : Jesse
Eisenberg (Columbus), Woody Harrelson (Tallahassee), Emma Stone
(Wichita), Bill Murray (Lui-même). Couleurs, 88 min.
La planète est aux mains des zombies. Quatre survivants, deux hommes et
deux femmes se retrouvent à Hollywood et s’installent dans la maison de Bill
Murray. Celui-ci a survécu en se faisant passer pour un zombie mais il sera
abattu par un des survivants qui a cru qu’il était l’un d’eux. Après une dure
bataille contre les zombies, le groupe doit quitter Hollywood.
Un film qui renouvèle le thème des zombies par un aspect décalé et un
humour efficace dû à l’introduction dans l’histoire de Bill Murray se faisant
passer pour un mort-vivant !J.T.

BIENVENUE DANS L’ÂGE INGRAT**


(Welcome to the Dollhouse ; USA, 1995.) R., Sc., et Pr., : Todd Solondz ;
Ph. : Randy Drummond ; M. : Alan Oxman ; Int. : Heather Matarazzo
(Dawn Wiener), Brendan Sexton Jr. (Brendon McCarthy), Daria Kalinina
(Missy Wiener), Matthew Faber (Mark Wiener), Angela Pietropinto (Mrs.
Wiener), Eric Mabius (Steve Rodgers). Couleurs, 88 min.
Le quotidien de Dawn Wiener, douze ans, collégienne à Benjamin Franklin
Junior High, n’est pas rose tous les jours. Impopulaire, elle doit à la fois étudier
et survivre, dans cette jungle dangereuse et impitoyable qu’est le collège, et
tâcher de supporter la cohabitation familiale avec son frère geek particulièrement
désagréable, et sa petite sœur parfaite dans son tutu rose, que tout le monde
semble lui préférer. Amoureuse du beau Steve, bien plus âgé qu’elle, elle est la
cible de Brandon, le petit dealer du collège, qui ne cesse de la harceler avec une
hostilité proche de l’affection…
Deuxième long métrage de Todd Solondz, qui continuera son portrait de la
jeunesse et de la misère sociale au sein des familles avec Happiness en 1998.
Histoire de mettre un grand coup de pied dans les souvenirs faussés des adultes
sur leur jeunesse passée, Bienvenue dans l’âge ingrat raconte l’enfer de cette
période infâme, où l’on cherche son identité tout en essayant de se fondre le plus
possible dans la masse. Entre les bandes de pestes, les intellos ringards, les
planqués, les petits voyous, Dawn est en décalage : pas le bon look, pas la bonne
tête. Todd Solondz démolit le mythe de la préadolescence insouciante, avec
cynisme et un humour féroce, sans donner dans la caricature ; se faisant le
peintre du supplice social de ceux qui n’entrent pas dans le moule. Dawn, c’est
nous. C’est ce pantalon à motif que nous n’aurions jamais dû mettre, et les
tourments – heureusement loin et enterrés – de l’adolescence.O.L.

BIENVENUE PARMI NOUS


(Fr., 2012.) R. : Jean Becker ; Sc. : François d’Epernoux et Jean Becker ;
Ph. : Arthur Cloquet ; Pr. : StudioCanal, FR 3 ; Int. : Patrick Chesnais
(Taillandier), Jeanne Lambert (Marylou), Miou-Miou (Alice), Jacques
Weber (Max), Xavier Gallais (le maître d’hôtel). Couleurs, 90 min.
Taillandier n’arrive plus à peindre et envisage le suicide. La rencontre avec
une jeune fille de 15 ans, que son beau-père a tenté de violer, va lui redonner le
goût de vivre et de peindre.
Belle interprétation de Patrick Chesnais mais tout est convenu dans ce récit,
du personnage de la fille qui cumule les malheurs, à la fin qui est bien sûr
heureuse. Décevant de la part de Jean Becker.J.T.

BIG EYES**
(Big Eyes ; USA, 2015.) R. : Tim Burton ; Sc. : Scott Alexander et Larry
Karaszewski ; Ph. : Bruno Delbonnel ; M. : Danny Ellman ; Pr. : Weinstein
Company ; Int. : Amy Adams (Margaret Keane), Christoph Waltz (Walter
Keane), Danny Huston (Dick Nolan) ; Krysten Ritter (Dee Ann), Terence
Stamp (John Canaday). Couleurs, 105 min.
Margaret est peintre ; elle représente des enfants aux yeux trop grands et vit
mal de son art. Elle épouse un peintre, Walter Keane. Ils exposent ensemble. Les
œuvres de Margaret sont remarquées par un riche collectionneur. Seulement
c’est Walter qui s’en attribue la paternité. Margaret l’accepte et c’est elle qui
peint les toiles que s’attribue Walter. Margaret finit par se lasser mais son mari
devenant menaçant, elle s’enfuit et fait un procès à son mari en se déclarant
l’auteur des toiles. Son mari maintient qu’il est le peintre des tableaux, mais
lorsqu’on lui demande d’en peindre un devant le tribunal, il s’en révèle
incapable.
Pas du grand Tim Burton mais une amusante comédie qui prend sur la fin un
tour inquiétant mais que Burton n’exploite guère. L’idée de tableaux
représentant des enfants aux yeux trop grands est certainement de lui. Mais on ne
retrouve pas sa patte des grandes œuvres. Néanmoins c’est un bon
divertissement.J.T.

BELLS OF CORONADO*
(USA, 1950.) R. : William Witney ; Sc. : Sloane Nibley ; Ph. : John
MacBurnie ; Dir. Ar. : Frank Hotaling ; M. : Dale Butts ; Maq. : Bob Mark ;
Eff. sp. : Howard et Theodore Lydecker ; Pr. : Edward J. White ; Int. : Roy
Rogers (Roy Rogers), Dale Evans (Pam Reynolds), Pat Brady (Sparrow
Biffle), Grant Withers (Craig Bennett), Clitfton Young (Ross), Robert Bice
(Jim Russell), Stuart Randall (Sheriff), John Hamilton (Mr Linden),
Edmund Cobb (Rafferty), Eddie Lee (le cuisinier). Couleurs, 65 min.
Le propriétaire d’une mine est attaqué lors d’un transport d’uranium. Un
wagon plein de minerai est volé durant ce complot mais parvient tout de même à
destination. La compagnie d’assurance Coronado Light and Power Company
engage Roy pour enquêter sur les circonstances de ce vol.
William Witney, réalisateur, considéré comme le « roi du sérial » américain,
est moins convaincant que dans ses productions à épisodes, car le scénario est
trop basique. Le rythme sauve toutefois le film.C.V.

BIG SHORT (THE).


LE CASSE DU SIÈCLE***
(The Big Short ; USA, 2015.) R. : Adam McKay ; Sc. : Adam McKay et
Charles Randolph d’après Michael Lewis ; Ph. : Barry Ackroyd ; M. :
Nicholas Britell ; Pr. : Plan B Entertainment et Regency Enterprises ; Int. :
Christian Bale (Michael Burry), Ryan Gosling (Jared Vennett), Steve Carell
(Mark Baum), John Magarro (Charlie Geller), Brad Pitt (Ben Rickert).
Couleurs, 130 min.
Directeur d’un hedge fund, Mike Burry découvre que le laxisme des prêts
immobiliers est tel qu’une simple baisse des prix pourrait provoquer un krach
bancaire mondial. Il parie là dessus et achète des assurances aux banques. Il est
suivi par Jared, un trader et Steve, un homme d’affaires qui hait Wall Street. Les
événements vont leur donner raison.
Une comédie noire inspirée de faits vrais (hélas !) et d’un livre de Michael
Lewis sur la crise de 2008 où il interroge ceux qui avaient vu venir le krach. Une
mise en lumière de l’aveuglement des grandes banques servie par une brillante
distribution.J.T.

BILL DOOLIN LE HORS-LA-LOI*


(Cattle Annie and Little Britches, USA, 1981.) R. : Lamont Johnson ; Sc. :
David Eyre et Robert Ward ; Pr. : Monday Films ; Int. : Burt Lancaster
(Bill Doolin), Rod Steiger (Tighman), Diane Lane (Jenny), Amanda
Plummer (Annie), John Savage, Scott Glenn. Couleurs, 97 min.
Deux adolescentes, Annie et Jenny rêvent des exploits du fameux hors-la-loi
Bill Doolin. Elles font tout pour être admises dans son gang malgré les
réticences de Bill qui n’ignore pas que sa bande est en voie de désagrégation,
surtout lorsque le shérif Tilghman prend la situation en main.
Malgré une brillante distribution et une mise en scène efficace, ce film
amorce le déclin du western, un genre qui, à partir de 1980, ne produit plus que
quelques œuvres. Ici Burt Lancaster, dont c’est le dernier western, est excellent,
comme d’habitude.J.T.

BIRDMAN OU (LA SURPRENANTE


VERTU DE L’IGNORANCE)***
(Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance), USA, 2014.) R. :
Alejandro Gonzalez Iñarritu ; Sc. : Alejandro Gonzalez Iñarritu, Nicolas
Giacobone et Alexander Dinelaris ; Ph. : Emmanuel Lubezki ; M. : Antonio
Sanchez ; Pr. : Fox Searchlight Entertainment ; Int. : Michael Keaton
(Riggan Thomson/Birdman), Edward Norton (Mike Shiner), Emma Stone
(Sam Thomson), Naomi Watts (Lesley), Zach Galifianakis (Jake), Andrea
Riseborough (Laura), Amy Ryan (Sylvia Thompson). Couleurs, 119 min.
Riggan Thomson, adaptateur, metteur en scène et interprète d’une pièce de
Carver, ne parvient pas à oublier qu’il fut, à ses débuts, le super-héros Birdman.
Au moment de la répétition, un acteur blessé doit être remplacé par Mike Shiner,
que Thomson ne supporte pas et ce dernier doit s’occuper de sa fille qu’il a
embauchée pour la sortir de la drogue, d’une maîtresse qui le poursuit et de son
ex-femme. Il perd la tête. Le soir de la générale, il se retrouve dans la rue, en slip
et se fait humilier par une critique. Lors de la première, il prend une armée
chargée et se suicide. Birdman est le plus fort et il finit par s’envoler.
Iñarritu est un cinéaste original qui développe une œuvre personnelle
(21 grammes). Ici c’est une ancienne star d’Hollywood, vouée aux super-héros,
qui voudrait commencer une nouvelle carrière au théâtre mais qui, dans sa tête,
ne peut échapper au personnage qui l’a rendu célèbre. Progressivement il
s’identifie à cet homme-oiseau au point d’en mourir. La force du film c’est que
l’interprète, Michael Keaton, fut à l’écran Batman, avant de voir sa carrière
s’essouffler. S’y ajoute la virtuosité technique du réalisateur dans l’utilisation du
plan-séquence. Superbe.J.T.

BIS
(Fr., 2015.) R. : Dominique Farrugia ; Sc. : Nans Delgado, Dominique
Farrugia, Frédéric Hazan d’après une idée originale de Julien Rappeneau,
Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte ; Ph. : Remy Chevrin ;
M. : Julien Jaouen ; Pr. : Dominique Farrugia. Int. : Franck Dubosc (Eric
Drigeard), Kad Merad (Patrice Olesky), Alexandra Lamy (Caroline),
Gérard Darmon (le père d’Eric), Julien Boisselier (le père de Patrice).
Couleurs, 98 min.
Eric et Patrice sont deux amis d’enfance aux tempéraments opposés. L’un
est un célibataire endurci et endetté, l’autre, un médecin à la vie bien rangée.
Lors d’une soirée un peu trop arrosée, ils se retrouvent, comme par magie,
catapultés dans les années 80, époque de leur adolescence. Ils se voient ainsi
offrir l’occasion de changer le cours de leur existence.
Catapulter deux quarantenaires aux caractères antagonistes dans les
années 80 et leur faire revivre leur adolescence avait sur le papier, un joli
potentiel même si le concept évidemment n’est pas nouveau. Un potentiel qui,
ici, n’est malheureusement pas toujours bien exploité, l’élément fantastique
servant surtout de prétexte à un récit trop prévisible. Cependant, si le film peine
à trouver son rythme avec une première partie sans relief, il faut avouer que, par
la suite, certaines situations et certains gags font mouche (cf. : le moment où les
deux héros tentent en 1986 de vendre, à la boîte de production de Claude Berri,
le scénario de Bienvenue Chez les Ch’tis et des Visiteurs). Farrugia ponctue en
outre son film de nombreux clins d’œil (les débuts de David Guetta, les métrages
de Luc Besson dont les affiches décorent la chambre de Patrice) et la
reconstitution des années 80, est plutôt convaincante, renforçant ainsi la
nostalgie qui émane de l’entreprise. Quant aux deux comédiens principaux, ils
sont en roue libre et sont pour beaucoup dans le capital sympathie qu’inspire
cette petite comédie fantastique inaboutie et sans prétention.E.B.

BIUTIFUL*
(Biutiful ; Esp., Mex., 2010.) R. : Alejandro Gonzalez Iñarritu ; Sc. : A.
Gonzalez Iñarritu, Armando Bo, Nicolas Giacobone ; Ph. : Rodrigo Prieto ;
M. : Gustavo Santaolalla ; Pr. : A. Gonzalez Iñarritu, Jon Kilik, Fernando
Bovaira ; Int. : Javier Bardem (Uxbal), Maricel Alvarez (Marambra),
Eduard Fernandez (Tito). Couleurs, 147 min.
Barcelone. Uxbal accompagne les mourants dans leurs derniers moments. Il
est atteint d’un cancer, sa femme le trompe avec son frère, il exploite des
immigrés clandestins, il paie des policiers corrompus pour écouler de la
drogue…
N’en jetez plus ! C’est un film noir de noir, un mélodrame où tout s’acharne
contre cet homme – à commencer par lui-même. Il faut la puissante mise en
scène d’Iñarritu et la magnifique prestation de Javier Bardem (prix
d’interprétation à Cannes) pour accepter de voir cette très longue descente aux
enfers, ce film aux ambitions métaphysiques.C.B.M.

BLACK COAL**
(Bai ri yan huo ; Chine, 2014.) R. et Sc. : Diao Yinan ; Ph. : Dong Jinsong ;
M. : Wen Zi ; Pr. : Omnijoi Media ; Int. : Liao Fan (Zhang Zili), Gwei Lun
Mei (Zhizen), Wang Jinchun (le patron). Couleurs, 106 min.
Des cadavres dépecés sont découverts dans des entreprises de minerai en
Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête mais il est blessé lors d’une
fusillade. Quelques années plus tard, nouvelles découvertes. Zhang reprend
l’enquête. Il est confronté à un drame de la jalousie.
Un remarquable polar chinois qui offre en même temps une image sombre
de certains milieux provinciaux. Réalisateur et scénariste, Dian Yinan, dont c’est
le deuxième film, fait preuve d’une grande maîtrise technique (la scène de la
fusillade dans la première partie). Ours d’or au Festival de Berlin.J.T.

BLACK DAKOTAS (THE) *


(The Black Dakotas ; USA, 1954.) R. : Ray Nazarro ; Sc. : Ray Buffum et
DeVallon Scott ; Ph. : Ellis W. Carter ; M. : Mischa Bakaleinikoff ; Pr. :
Columbia ; Int. : Gary Merrill (Zachary Paige), Wanda Hendrix (Ruth
Lawrence), John Bromfield (Mike Daugherty). Couleurs, 65 min.
Dans la guerre de Sécession, les Nordistes essaient de faire la paix avec les
Sioux pour pouvoir engager des forces supplémentaires dans les combats avec le
Sud. Mais un aventurier tente de s’emparer de l’or qui était destiné aux Indiens.
Beaucoup de chevauchées mais l’intrigue est plutôt confuse : on se perd
entre Sudistes et Nordistes. Ce western, inédit en France, est finalement sorti en
2016 à la télévision.J.T.

BLACK STORM*
(Into The Storm ; USA, 2014.) R. : Steven Quale ; Sc. : John Swetnam ; Ph. :
Brian Pearson ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Todd Gardner ; Int. : Richard
Armitage (Gary), Sarah Wayne Callies (Allison), Matt Walsh (Pete).
Couleurs, 89 min.
À la tête d’un groupe de chasseurs de tornade, Pete se rend à Silverton dans
l’espoir de réaliser un documentaire sur ces violents phénomènes
météorologiques.
Collaborant depuis de nombreuses années avec James Cameron et ayant
notamment supervisé les effets visuels d’Avatar, Steven Quale s’est fait
connaître en 2005 avec le documentaire Aliens of The Deep, coréalisé avec
l’auteur de Titanic. Après avoir signé le cinquième opus de la franchise
Destination finale, le cinéaste se frotte avec Black Storm au film catastrophe
tempétueux et décoiffant. Comme Jan de Bont l’avait fait avant lui avec Twister,
Quale nous relate ici les mésaventures d’un groupe de chasseurs de tornades en
quête de sensationnel et qui vont devoir faire face à des phénomènes
météorologiques aussi inhabituels que dévastateurs. Des phénomènes qui
représentent d’ailleurs l’atout majeur du métrage et qui, illustrés par des effets
visuels impressionnants, engendrent des images rarement vues sur un écran (cf. :
le cyclone de feu). Le récit ; en outre, ne manque pas de rythme et ne souffre
d’aucun temps mort, la mise en scène de Quale, qui adopte le point de vue des
personnages, se révélant même particulièrement efficace, notamment lors des
nombreuses scènes de destruction massive. Très spectaculaire dans sa forme,
Black Storm est, en revanche, nettement moins convaincant dans son fond. Le
scénario est effectivement prévisible à souhait et repose sur des personnages
stéréotypés auquel on peine à s’identifier. Le manque d’enjeux dramatiques se
fait ainsi cruellement sentir et altère quelque peu l’intérêt de cette production
certes divertissante mais dénuée d’originalité.E.B.

BLACK SWAN***
(Black Swan ; USA, 2010.) R. : Darren Aronofsky ; Sc. : Mark Heyman,
Andrès Heinz, John McLaughlin ; Ph. : Matthew Libatique ; M. : Clint
Mansell ; Chorégraphie : Benjamin Millepied ; Eff. vis. : Dan Schrecker,
Pr. : Protozoa et Phoenix Pictures ; Int. : Natalie Portman (Nina Sayers),
Vincent Cassel (Thomas Leroy), Mila Kunis (Lily), Barbara Hershey (Erica
Sayers), Benjamin Millepied (David), Winona Ryder (Beth Macintyr).
Couleurs, 110 min.
Danseuse au New York City Ballet, Nina apprend que Thomas Leroy,
voulant rajeunir Le lac des cygnes, a évincé sa danseuse étoile Beth et cherche
une remplaçante capable d’interpréter les deux cygnes, le noir et le blanc. Elle se
propose. Thomas lui préférerait Lily, une nouvelle. Mais Erica, la mère de Nina,
persuade Thomas. Toutefois Nina est victime de troubles : elle se dédouble, sa
peau se détache. Elle jalouse Lily qui la remplace à la répétition générale et la
poignarde dans sa loge pour s’apercevoir qu’elle s’est poignardée elle-même.
Elle danse finalement à la perfection et meurt heureuse.
Un film déroutant qui mêle la grâce de la danse à l’horreur de la folie. Rien à
voir avec Les chaussons rouges : les scènes de folie sont terrifiantes et pourtant
elles alternent avec d’admirables images du Lac des cygnes. Ce mélange des
genres a fait le succès du film. Natalie Portman est éblouissante, mais Winona
Ryder en étoile déchue, Barbara Hershey en mère abusive, et Mila Kunis en
astre montant sont non moins remarquables.J.T.

BLACKTHORN**
(Blackthorn ; Esp., 2011.) R. : Mateo Gil ; Sc. : Miguel Barros ; Ph. : Juan
Antonio Ruiz Anchia ; M. : Lucio Godoy ; Eff. sp. : Reyes Abades ; Pr. :
Arcadia Motion Pictures ; Int. : Sam Shepard (James Blackthorn), Eduardo
Noriega (Apocada), Stephen Rea (Mackinley), Magali Solier (Yana).
Couleurs, 98 min.
Butch Cassidy, le célèbre bandit, n’est pas mort. Il s’est retiré dans une
ferme en Bolivie sous le nom de James Blackthorn. Apprenant la mort de sa
vieille complice Etta Place, il décide de se rendre aux États-Unis. En route au
retour d’El Paso il est attaqué par le jeune Eduardo qui vient de voler l’argent
d’une mine et qui est poursuivi par les chasseurs de primes. Les deux hommes
vont s’entendre, mais trompé par Eduardo sur la provenance de l’argent,
Blackthorn le blesse et le livre aux mineurs.
Butch Cassidy revient dans ce western espagnol tourné en Bolivie : grands
espaces, chevauchées, coups de feu et Sam Shepard maintiennent l’illusion que
le genre n’est pas mort.J.T.

BLACK WHIP (THE)*


(USA, 1956.) R. : Charles Marquis Warren ; Sc. : Orville Hampton ; Ph. :
Joseph Biroc ; Pr. : Regalfilm Fox ; Int. : Hugh Marlowe (Lorn Crawford),
Angie Dickinson (Sally Morrow), Coleen Gray (Jeannie). NB., 77 min.
Une diligence occupée par quatre ravissantes créatures est attaquée par une
bande de hors-la-loi. Le patron d’un relais intervient.
Western resté malheureusement inédit en France malgré la présence d’Angie
Dickinson et Coleen Gray.J.T.

BLAGUE DANS LE COIN**


(Fr., 1963.) R. : Maurice Labro, Sc. : Carter Brown, d’après son roman ;
Dial. : Charles Spaak ; Ph. : Robert Lefebvre ; Mont. : Germaine Artus ;
M. : Alain Goraguer, Déc. : Maurice Colasson ; Maq. : Michel Bordenave ;
Pr. : Roger de Broin ; Int. : Fernandel (Jeff Burlington, le comique),
Perrette Pradier (Betty, la sœur de Dolly, maîtresse de Bradford), Eliane
d’Ali (Dolly Tompson, danseuse), François Maistre (Franck « Sammy »
Bradford, patron du cabaret l’« Eldorado »), Jacques Monod (Jerry
Steinberg, le chef de bande), Roger Dutoit (Lippy, l’autre chef de bande).
NB, 100 min.
Jeff Burlington, vedette du comique en fin de carrière arrive à « Las Perlas »,
se fait engager comme chauffeur de salle pour un casino. Pour faire rire le
public, il crée un numéro en ridiculisant les deux chefs de bande qui dirigent
l’établissement. L’un et l’autre chercheront à l’enlever.
Même si ce n’est pas un des meilleurs films avec Fernandel, on pourra noter
qu’il est dans une évolution de sa carrière, qu’il s’inscrit dans une certaine
modernité, l’air du temps : ambiance musicale très jazz durant de nombreuses
séquences, personnages féminins libérés et Fernandel lui-même esquisse
quelques pas de danse entre le twist et le charleston. Cette comédie policière n’a
pas pour but de créer un vrai suspens mais de rappeler que Fernandel sait encore
être drôle en jouant le rôle d’un comique sur le retour. Redécouvert en CD.C.V.

BLAIR WITCH**
(Blair Witch ; USA, 2016.) R. : Adam Wingard ; Sc. : Simon Barrett ; Ph. :
Robby Baumgartner ; M. : Adam Wingard ; Eff. sp. : Tony Lazarowich ;
Eff. vis. : Takash Takeoka et Andrew Karr ; Pr. : Lionsgate, Room IOI,
Vertigo Entertainment ; Int. : James Allen McCune (James), Callie
Hernandez (Lisa Arlington), Corbin Reid (Ashley). Couleurs, 90 min.
Dans une forêt, un groupe de vidéastes recherche la sœur de l’un d’eux
disparus en 1999 alors qu’elle enquêtait sur la sorcière de Blair.
Suite d’un film culte de 1999. Un budget dix fois plus élevé, de l’humour à
partir de fausses peurs, une technique supérieure (avec un drone) et davantage de
gore.J.T.

BLANC COMME NEIGE*


(Fr., 2010.) R. : Christophe Blanc ; Sc. : Ch. Blanc, Roger Bohbot ; Ph. :
Laurent Brunet ; M. : Krishna Lévy ; Pr. : Bertrand Gore ; Int. : François
Cluzet (Maxime), Olivier Gourmet (Grégoire), Louise Bourgoin (Michèle),
Jonathan Zaccaï (Abel), Bouli Lanners (Simon). Couleurs, 114 min.
Maxime, concessionnaire de voitures dans le Midi, a tout pour être heureux
jusqu’au jour où son associé Simon se livre à des malversations. Ce dernier est
assassiné par des malfrats finlandais qui viennent réclamer une forte somme à
Maxime en dédommagement. Ce dernier refuse et fait appel à ses frères
Grégoire et Abel pour régler ses problèmes…
Le scénario n’est pas toujours évident, le rythme n’est pas toujours soutenu.
Cluzet n’est pas toujours crédible… Cependant ce thriller ne manque pas
d’atouts comme les relations entre les trois frères, comme la présence de Louise
Bourgoin, comme le final plutôt réussi dans la neige…C.B.M.

BLANCANIEVES***
(Blancanieves ; Esp., 2012.) R. et Sc. : Pablo Berger ; Ph. : Kiko de la Rica ;
M. : Alfonso de Vilallonga ; Eff. sp. : Ferran Piquer ; Pr. : Arcadia, Nix,
Sisifo ; Int. : Maribel Verdu (Encarna), Macarena Garcia
(Carmen/Blancanieves), Daniel Gimenez Cacho (le père), Angela Molina (la
grand-mère), Sofia Oria (Carmencita). NB, 104 min.
Dans l’Espagne de 1920, un toréador devient tétraplégique après un coup de
corne. Son épouse meurt en couches. Reste une petite fille, Carmen, élevé par sa
grand-mère. Le père se remarie avec son infirmière Encarna qui déteste Carmen
et tente de s’en débarrasser. Elle est recueillie par des nains toreros et devient
elle-même toréador, ayant de qui tenir. Jalouse de sa célébrité, Encarna
l’empoisonne. Dans un cirque on paie pour la réveiller par un baiser.
L’histoire de Blanche-Neige filmée en noir et blanc et muet, hommage au
cinéma des origines. Blanche-Neige est toréador et il n’y a que six nains !
Beaucoup de gros plans dans la grande tradition du vieux cinéma ! Et le miroir
magique c’est maintenant la presse people ! Et tous les bons sentiments sont au
rendez-vous. Dans la lignée de The Artist, une œuvre insolite et magnifique ;
dont les scènes finales sont dignes de Freaks de Tod Browning et de Sleeping
Beauty d’Harris.
P.H.

BLANCHE ET MARIE*
(Fr., 1985.) R. : Jacques Renard ; Sc. : Sophie Goupil et Jacques Renard ;
Ph. : Gérard de Battista ; M. : François Bréant ; Pr. : FR 3, Canal Plus ;
Int. : Miou-Miou (Blanche), Sandrine Bonnaire (Marie), Gérard Klein
(Victor), Patrick Chesnais (Germinal). Couleurs, 92 min.
Victor, un cheminot, et Germinal, un coiffeur, animent un réseau de
résistance dans le Nord. Ils sont pris mais l’épouse de Victor et la fille de
Germinal, Blanche et Marie, reprennent le flambeau. À la Libération elles
resteront dans l’ombre laissant la place aux résistants de la dernière heure.
La Résistance vue au quotidien. Trop de grisaille, pas assez d’héroïsme. Le
film n’eut pas de succès. La chaîne de télévision Histoire l’a réhabilité en
2016.J.T.

BLANCHE-NEIGE
(Mirror, Mirror USA, Can., 2012.) R. : Tarsem Singh ; Sc. : Marc Klein,
Jason Keller et Melisa Wallack d’après le conte des frères Grimm ; Ph. :
Brendan Galvin ; Cost. : Eiko Ishioka ; M. : Alan Menken ; Pr. : Bernie
Goldmann, Ryan Kavanaugh et Brett Ratner. Int. : Julia Roberts (La
Reine), Lily Collins (Blanche-Neige), Nathan Lane (Brighton), Sean Bean (le
Roi). Couleurs, 106 min.
À la mort de son père, le Roi, Blanche-Neige se retrouve menacée par sa
belle-mère qui jalouse sa beauté et souhaite l’évincer du royaume afin de
s’emparer du trône. Bannie, la jeune fille trouve refuge dans la forêt et est
accueillie par une bande de nains hors-la-loi.
Après avoir revisité la mythologie antique avec les Immortels, Tarsem Singh
s’attaque à l’œuvre des frères Grimm pour nous livrer une libre relecture de
Blanche-Neige, l’un des contes les plus populaires de la littérature. Cinéaste à
l’univers visuel aussi personnel qu’affirmé, Singh se réapproprie ainsi l’histoire
originale et, optant pour le ton de l’humour (qui n’est pas toujours des plus fins
comme en témoigne le mauvais sort jeté au Prince), livre un film esthétiquement
impressionnant mais qui manque cruellement de profondeur. On retrouve en
effet dans cette production la plupart des travers de l’auteur de The Cell, qui
semble plus porté sur l’aspect visuel de son métrage que sur la dramaturgie et la
psychologie de ses personnages. Des décors, somptueux, à la photographie,
extrêmement soignée, en passant par les costumes, splendides (quoiqu’un peu
kitsch parfois) et une mise en scène fluide et précise (Singh possède un sens
épatant du cadre qui confère à ses images une dimension quasi picturale),
Blanche-Neige est d’une beauté incontestable et plonge le spectateur dans un
monde féérique et fantastique qui n’est pas sans évoquer, par moment, celui de
Tim Burton. Malheureusement, cette attention portée à l’esthétique camoufle,
comme souvent chez Singh, des lacunes narratives et des difficultés à conférer
une réelle épaisseur à son histoire. En résulte des comédiens en roue libre s’en
donnant à cœur joie, à l’image de Julia Roberts qui s’amuse comme une folle
dans le rôle de la méchante reine et dont la prestation mérite à elle seule le
détour. Au final, cette adaptation, ponctuée de séquences magnifiques, telles la
scène d’introduction ou celle de l’attaque de la Bête, mais dénuée de
consistance, laisse au spectateur un sentiment mitigé et s’adresse en priorité au
jeune public.
E.B.

BLANCHE-NEIGE
ET LE CHASSEUR**
(Snow White and the Huntsman ; USA, 2012.) R. : Rupert Sanders ; Sc. :
Evan Daugherty, John Lee Hancock et Hossein Amini ; Ph. : Greig Fraser ;
Eff. sp. : Neil Corbould et Michael Dawson ; Eff. vis. : Cedric Nicolas-
Troyan et Philip Brennan ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Kristen Stewart (Blanche-Neige), Charlize Theron
(Ravenna), Chris Hemsworth (le chasseur), Sam Claflin (William) Nick
Frost (Nion), Bob Hoskins (Muir), Ian McShane (Beith). Couleurs, 126 min.
Ravenna usurpe le trône du père de Blanche-Neige qu’elle fait jeter dans un
cachot. Les années passent. Son miroir annonce à Ravenna qu’elle n’est plus la
plus belle du royaume : c’est Blanche-Neige qui a grandi dans son cachot. Pour
devenir immortelle, Ravenna doit arracher le cœur de Blanche-Neige. Mais
celle-ci s’évade. Ravenna lance un chasseur à sa poursuite. Mais celui-ci finit par
s’allier à la jeune fille. Ils sont capturés par des nains menés par Muir. Celui-ci à
son tour prend le parti de Blanche-Neige. Toutefois Ravenna, en se
métamorphosant, réussit à empoisonner Blanche-Neige que le chasseur
ressuscite par un baiser. Ravenna sera vaincue et tuée.
Une vision originale du célèbre conte où le chasseur joue un rôle primordial
aux dépens des nains. C’est le moteur de l’action. Mais l’ouverture du film est
également intéressante, évoquant les intrigues de palais qui vont conduire à
l’éviction de Blanche-Neige de la succession de son père. Si Kristen Stewart est
un peu pâle en Blanche-Neige, Charlies Theron est éblouissante en reine
maléfique. Une Blanche-Neige très supérieure à celle de Singh sortie la même
année.J.T.

BLANCHE NUIT, NI L’INVERSE,


NI LE CONTRAIRE*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Fabrice Seville ; Ph. : Bernard Gemahling ; M. :
Guillaume et Benjamin Farley ; Pr. : Les films de la Butte ; Int. : Fabrice
Abraham (Arthur), Pascal Demolon (le commissaire Moulinette), Delphine
Rollin (Blanche Rippolin), Philippe Duquesne (Gégé). Couleurs 87 min.
Dans le Paris des années 60 où sévit le redoutable cambrioleur La Malice, un
commissariat de quatre policiers doit infiltrer le collectif Poing Noir qui met des
laxatifs dans les pop-corn des salles de cinéma. Pour l’amour de la belle
chanteuse Blanche Rippolin, le flic Arthur va changer de vocation et passer du
« violon » de son commissariat au « one man show » à l’Olympia.
Sympathique pochade. Pour un premier film c’est plutôt réussi.J.T.
BLEEDER*
(Bleeder ; Dan., 1999.) R. et Sc. : Nicolas Winding Refn ; Ph. : Morten
Soborg ; M. : Peter Peter ; Pr. : Kamikaze ; Int. : Kim Bodnia (Leo), Mads
Mikkelsen (Lenny), Rikke Louise Andersson (Louise). Couleurs, 98 min.
L’itinéraire de deux amis et de la belle Louise, jalonné de violences.
Une curiosité : le deuxième film de Refn sorti seulement en 2016. La
violence est au rendez-vous.J.T.

BLIND***
(Blind ; Norv., 2014.) R., et Sc. : Eskil Vogt ; Ph. : Thimios Bakatakis ; M. :
Henk Hofstede ; Pr. : Hans-Jorgen Osnes ; Int. : Ellen Dorrit Petersen
(Ingrid), Henrik Rafaelsen (Morten), Vera Vitali (Elin), Marius
Kolbenstved (Einar). Couleurs, 96 min.
Ingrid, atteinte d’une brusque cécité, reste cloîtrée chez elle, faisant le point
sur sa vie conjugale avec Morten qu’elle soupçonne d’avoir une liaison avec son
amie Elin. Elle repense aussi à son voisin d’en face, un pornocrate, qu’elle a
souvent observé dans des situations scabreuses.
Le début du film déconcerte tant il faut lui prêter une attention soutenue,
d’autant que les deux actrices ont une ressemblance (voulue). Un bref insert
apporte la clé : Ingrid est atteinte d’amaurose (cécité psychique). Elle n’est pas
physiquement aveugle, mais se comporte comme telle. Son cas relève de la
psychiatrie et non de l’ophtalmologie. Un montage virtuose et une réalisation
stricte nous plongent ainsi dans l’univers mental d’une femme en pleine crise de
la quarantaine. Mise en abîme passionnante, premier film, d’un jeune cinéaste
brillant qui obtint le grand prix au festival d’Annonay 2015.C.B.M.

BLIND GODDESS (THE)**


(GB, 1948.) R. : Harold French ; Sc. : Muriel et Sydney Box, d’après la
pièce de Patrick Hastings ; Ph. : Ray Alton ; Pr. : Betty Box ; Int. : Eric
Portman (sir John Dearing), Ann Crawford (lady Helen Brasted), Hugh
Williams (lord Arthur Brasted), Michael Denison (Derek Waterhouse),
Nora Swinburne (lady Dearing), Claire Bloom (Mary Dearing), Raymond
Lovell (Frank Mainwaring), Frank Cellier (le juge), Clive Morton (Mersel),
Maurice Denham (Johnson), Martin Benson (comte Stephan Mikla). NB,
87 min.
Secrétaire de lord Arthur Brasted, Derek Waterhouse, qui fut jadis l’amant
d’Helen, la femme de son patron, a découvert que des fonds importants ont été
détournés de l’organisme d’accueil des réfugiés et déportés dont il s’occupe.
Lord Brasted lui ayant proposé £ 10,000 pour son silence, Waterhouse en rend
compte au Premier Ministre. Lord Brasted n’a d’autre ressource que d’attaquer
son détracteur en diffamation. Il se trouve que Waterhouse va être confronté à un
brillant avocat de la Couronne qui n’est autre que sir John Dearing, le père de
Mary, la jeune femme qu’il aime. En l’absence de preuves étayant ses
accusations, Waterhouse va être condamné à cause d’une lettre qu’il a écrite à
Mary Dearing et que lady Brasted a réussi à se procurer…
À l’égal du chef-d’œuvre du genre, Winslow contre le roi (1948) d’Anthony
Asquith sorti à la même époque, le procès occupe les trois quarts du film qui
sont, naturellement, très bavards. Mais le déroulement est captivant et la
construction dramatique d’une subtilité rare : la lettre qui perd Waterhouse – et
sur laquelle n’est inscrit aucun nom propre – a été écrite en termes si ambigus
qu’elle peut s’interpréter de deux manières différentes et complètement
opposées. En outre, lady Helen Brasted, issue d’une classe modeste, est prête à
tout pour faire innocenter son mari, même au prix de son honneur, en acceptant
de se laisser accuser d’infidélité alors qu’elle n’est en rien coupable. Seule la fin
reste décevante en sacrifiant un peu trop aux conventions en vigueur : la mort du
coupable dans un accident trop opportun. C’est en découvrant la jeune Claire
Bloom dans The Blind Goddess – sa première apparition à l’écran – que Charles
Chaplin l’engagea pour être sa partenaire dans Les Feux de la rampe (1952).
Inédit en France et découvert à la télévision.R.L.
BLING RING (THE)*
(The Bling Ring ; USA, 2013.) R. et Sc. : Sofia Coppola ; Ph. : Harris
Savides et Christopher Blauvelt ; M. : Brian Reitzell et Daniel Lopatin ;
Pr. : American Zoetrop ; Int. : Israël Broussard (Mark), Katie Chang
(Rebecca), Taissa Farmiga (Sam), Claire Julien (Chloé), Gavin Rossdale
(Ricky). Couleurs, 90 min.
À Los Angeles, cinq adolescents californiens, entre 2008 et 2009,
cambriolent les riches villas des stars. C’est « la Bling Ring ». La police a fini
par les arrêter.
Sofia Coppola adore filmer des groupes d’adolescents, mais nous sommes
loin ici de Virgin Suicides. La cinéaste part d’un fait divers authentique mais
introduit un élément sentimental, l’amitié de Mark et Rebecca, et surtout une
fascination, relevée par tous les critiques, pour le luxe et la célébrité. D’ailleurs
n’a-t-elle pas avoué avoir pris son idée de film dans un article de Vanity Fair :
Les suspects portaient des Louboutin. Pourquoi le spectateur s’en plaindraient-
ils ? Et l’on saluera l’exploit de l’opérateur filmant en temps réel le cambriolage
d’une villa transparente.J.T.

BLITZ*
(Blitz ; USA, 2011.) R. : Elliott Lester ; Sc. : Nathan Parker ; Ph. : Robert
Hardy ; M. : Llan Eshkeri ; Pr. : LionsGate UK et Current Entertainment ;
Int. : Jason Statham (Inspecteur Brant), Paddy Considine (Inspecteur chef
Nash), Aidan Gillen (Blitz), Zawe Ashton (l’agent Elisabeth Falls).
Couleurs, 96 min.
Un tueur de flics, qui s’est surnommé Blitz, deux policiers qui le traquent,
l’un Brant, musclé et l’autre Nash, connu pour son homosexualité. Le tandem
parvient à faire arrêter Blitz, mais celui-ci, faute de preuves, est libéré. Il veut se
venger mais il est exécuté par Brant et Nash.
Tourné en Angleterre, ce film est à la gloire de Jason Statham, lui-même
anglais et qui prend ici la succession de l’inspecteur Harry de Clint Eastwood.
Blitz exalte, sans le moindre état d’âme l’auto-justice. On devine qu’il a été mal
accueilli par la critique politiquement correcte.J.T.

BLOCKHOUSE (THE)**
(The Blockhouse ; GB, 1973.) R. : Clive Rees ; Sc. : John Gould, Clive Rees,
d’après Jean-Paul Clébert ; Ph. : Keith Goddard ; M. : Stanley Myers ; Pr. :
Antony Rufus-Isaacs, Edgar M. Bronfman, Jr. ; Int. : Peter Sellers
(Rouquet), Charles Aznavour (Visconti), Jeremy Kemp (Grabinski), Per
Oscarsson (Lund), Peter Vaughan (Aufret), Nicholas Jones (Kramer), Leon
Lissek (Khozek). Panavision-couleurs, 93 min.
6 juin 1944. Des prisonniers assignés à la construction de fortifications se
trouvent pris sous les bombardements du Débarquement. Sept d’entre eux se
réfugient alors dans un bunker dont l’entrée s’éboule. Faits comme des rats, ils
ne doivent leur provisoire survie qu’aux réserves de boisson et de nourriture
entassées dans le blockhaus. Les semaines et les mois passent. Oubliés du
monde, privés de toute source de lumière naturelle, les sept compagnons
d’infortune sont peu à peu réduits à l’état de morts-vivants. Ayant perdu toute
notion du temps, les malheureux sont lentement rongés par une torpeur morbide
débouchant sur la folie suicidaire. À l’instar des bougies qui les éclairent, ils
s’éteignent lentement, les uns après les autres. Seuls deux hommes, Lund et
Visconti, trouveront la force de végéter plus longtemps. Le film s’achève par le
commentaire suivant : « En juin 1951, des ouvriers détruisant des fortifications
allemandes découvrirent un blockhaus souterrain… Deux hommes en sortirent,
seuls survivants d’un groupe qui y était resté enfermé pendant six ans… Ils
avaient passé au moins quatre ans dans l’obscurité totale. »
Servie par une troupe d’acteurs remarquables et une mise en scène au
diapason, cette adaptation d’un roman éponyme de Jean-Paul Clébert (Le
Blockhaus, 1955) – lui-même tiré d’une histoire dramatiquement authentique –
illustre avec une sensibilité digne d’éloges l’incommensurable détresse d’un
petit groupe de prisonniers de guerre condamnés, par une cruelle ironie du sort, à
périr dans une casemate, véritable tombeau fortifié où ils pensaient d’abord
trouver leur salut. À travers la lente et inexorable déchéance de ces victimes du
destin, c’est toute la misère de la condition humaine qui jaillit à la face du
spectateur éprouvé. Avec empathie et dignité, Clive Rees parvient à saisir
l’insoutenable angoisse de ces êtres confrontés à une situation d’enfermement
collectif mortifère, sans jamais sombrer dans l’édification larmoyante ou
l’imagerie racoleuse. Il n’est pas jusqu’au dernier plan, d’une noirceur toute
sépulcrale, dont on ne puisse saluer la bouleversante sobriété.A.M.

BLONDIE JOHNSON*
(Blondie Johnson ; USA, 1933.) R. : Ray Enright ; Sc. : Earl Baldwin ; Ph. :
Tony Gaudio ; Dir. Mus. : Leo Forbstein ; Pr. : Warner Brothers Picture ;
Int. : Joan Blondell (Blondie Johnson), Chester Morris (Danny), Allen
Jenkins (Louis), Earle Foxe (Scanell), Claire Dodd (Gladys), Mae Busch
(Mae), Joe Cawthorne (le bijoutier), Olin Howland (Eddie), Sterling
Holloway (Red), Toshia Mori (Lulu), Arthur Vinton (Max), Donald Kirke
(Joe). NB, 68 min.
À la mort de sa mère, « Blondie » Johnson, au chômage et sans ressources,
se jure de s’élever dans la société sans se préoccuper des moyens pour y
parvenir. Évoluant au sein de la pègre, elle finit à la tête d’une bande de
racketters, et n’a plus qu’une faiblesse, l’amour qu’elle porte à Danny, un petit
gangster sans envergure. Et lorsque Danny est soupçonné d’avoir parlé au
district attorney et que ses complices estiment qu’il faut le faire taire, saura-t-elle
prendre la bonne décision ?
Féministe en diable, un petit film insatisfaisant dont la volonté iconoclaste
n’atteint pas vraiment ses objectifs à cause du manque de rigueur d’un script
souvent obscur. L’irrésistible ascension de Blondie Johnson semble trop rapide,
trop facile, presque surréaliste à force d’ellipses et d’approximations. Quant à la
fin, morale et trop convenue, elle contribue à en affaiblir la portée : la menace du
futur code Hayes commençait sans doute à planer sur la production
hollywoodienne. Mais la pétillante Joan Blondell est éblouissante de charme et
de duplicité. Une scène à savourer, celle de la mise en place d’une subtile
escroquerie prenant un bijoutier pour cible et qui aurait pu parfaitement trouver
sa place dans le brillant Assassins et voleurs (1956) de Sacha Guitry. Disponible
en DVD.R.L.

BLOOD REICH
(Blood Reich ; USA, 2012.) R. : Uwe Boll ; Sc. : Michael Nachoff ; Ph. :
Mathias Neumann ; M. : Jessica de Rooif ; Pr. : Uwe Boll ; Int. : Natasia
Malte (Rayne), Michael Pare, Clint Howard. Couleurs, 120 min.
Rayne, une femme vampire s’oppose en 1942 à Hitler. Celui-ci veut
accaparer son immortalité pour construire un Reich éternel.
Du délire au ridicule, la marge est faible. Le film est seulement sorti en
DVD.J.T.

BLOOD TIES*
(Fr., USA, 2013.) R. : Guillaume Canet ; Sc. : Guillaume Canet et James
Gray d’après un livre de Michel et Bruno Papet ; Ph. : Christophe
Offenstein ; M. : Yodelice ; Pr. : Les Productions du Trésor ; Int. : Clive
Owen (Chris) Billy Crudup (Frank), Marion Cotillard (Monica), Mila
Kunis (Natalie), James Caan (Leon), Zoe Saldana (Vanessa). Couleurs,
127 min.
À New York, Frank, officier de police, accueille son frère Chris à sa sortie
de prison. Il lui trouve un emploi dans un garage où Chris se lie avec une jeune
secrétaire Natalie. Pour subvenir aux besoins du ménage, il replonge dans le
crime. Meurtres, ouverture d’une maison close, trafics divers… De son côté
Frank recueille la femme d’un caïd, Scarfo, qu’il a fait mettre en prison. Vanessa
et lui deviennent amants. Libéré Scarfo entend se venger de Frank. Mais Chris
l’abat et se rend à la police, sous l’œil de Frank.
Remake d’un film de Jacques Maillot, Les Liens du sang, et premier film
américain de Guillaume Canet assisté pour le scénario de James Gray et pour la
distribution de Clive Owen et Marion Cotillard. Avec un tel générique on
espérait mieux que ce banal film de gangsters qui se voit au demeurant sans
ennui.
J.T.

BLUE JASMINE***
(Blue Jasmine ; USA, 2013.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. : Javier
Aguirresarobe ; M. : Armstrong, Hart, Rodgers, Handy ; Pr. : Letty
Aronson, Stephen Tenebaum, Edward Walson ; Int. : Cate Blanchett
(Jeanette French dite Jasmine), Alec Baldwin (Hal French), Sally Hawkins
(Ginger), Peter Sarsgaard (Dwight Westlake), Michael Stuhlbarg (le
docteur Flicker), Bobby Cannavale (Chili). Couleurs, 98 min.
Habituée à la vie facile, Jasmine (de son vrai prénom Jeanette, mais ça fait
moins classe !) a toujours vécu dans le luxe à New York. Elle ne s’est jamais
souciée de la provenance de l’argent gagné par son financier de mari ; tout ce qui
compte pour elle c’est d’en avoir assez pour pouvoir faire ses petites emplettes
chez Cartier, Vuitton ou Mauboussin. Elle tombe de haut lorsqu’elle apprend,
d’une part les infidélités de Hal, de l’autre l’arrestation de son époux infidèle
pour escroquerie. Du moins le devrait-elle…, n’était son cerveau rebelle qui la
pousse à nier la réalité et à tenter de continuer à vivre comme si de rien n’était.
N’empêche qu’elle est ruinée et qu’il lui faut bien trouver un endroit où atterrir.
Et il n’y a que sa sœur Ginger, caissière à San Francisco pour jouer les bons
Samaritains. Le problème c’est que Jasmine méprise profondément sa prolo de
sœur et qu’elle débarque chez elle avec morgue et supériorité…
Depuis une vingtaine d’années, la critique fait systématiquement la fine
bouche sur les comédies de Woody – et, la plupart du temps, ils ont tort ! En
revanche, lorsqu’Allen aborde le film noir façon Match Point, ils lui trouvent
toutes les qualités – et ils ont bien raison ! Est-ce parce que, dépourvus de leur
loufoquerie habituelle de Woody-Jekyll, les films d’Allen-Mister Hyde laissent
apparaître plus immédiatement le pessimisme profond de leur auteur et, par voie
de conséquence, la gravité de son propos ? Toujours est-il que Woody Allen a
mis tout le monde d’accord avec ce « Blue Jasmine » impressionnant de maîtrise
aussi bien dans le domaine de l’écriture, de la facture que de la direction
d’acteurs. Outre le portrait saisissant d’une femme que l’argent a rendue
hautaine et méprisante et qui fuit toute remise en question, le scénariste-
réalisateur dresse le portrait au vitriol de notre triste époque qui propose le veau
d’or comme unique référence morale. Ce qu’il nous montre des rapports de
classe en particulier fait froid dans le dos et ce n’est pas la déconfiture de cette
pauvre Jasmine qui va faire office de catharsis pour le spectateur. La seule lueur
d’espoir – car il y en a tout de même une – n’est plus à trouver au niveau de la
société, gangrenée par la corruption généralisée et décomplexée, mais à celui
d’individus qui échappent – sciemment ou non – aux diktats de l’ultralibéralisme
(Ginger, son amoureux et ses amis). Cate Blanchett est absolument prodigieuse
dans le rôle de cette Jeanette déguisée en Jasmine, son élégance extérieure
faisant contraste avec cette vulgarité intérieure qu’elle laisse échapper à
intervalles réguliers. Cette grande actrice fait de son chemin de croix – car c’en
est un malgré tout – un parcours inoubliable.G.B.

BLUE RUIN**
(Blue Ruin ; USA, Fr., 2014.) R. : Jeremy Saulnier ; Sc. : Jeremy Saulnier ;
Ph. : Jeremy Saulnier ; M. : Brooke Blair, Will Blair ; Pr. : The Lab of
Madness, Film Science, Neighborhood Watch, Paradise City ; Int. : Macon
Blair (Dwight), Devin Ratray (Ben Gaffney), Amy Hargreaves (Sam), Kevin
Kolack (Teddy Cleland), Eve Plumb (Kris Cleland). Couleurs, 90 min.
Quand celui qui a abattu ses parents sort de prison, Ben Gaffney fait
démarrer la vieille voiture bleue dans laquelle il a, depuis, élu domicile et part
l’assassiner. Cet évènement relance la guerre sans merci opposant les deux
familles, qui s’entretueront jusqu’au dernier pour laver leur honneur.
Le deuxième long métrage de Jeremy Saulnier est une parabole sur
l’absurdité de la violence qui s’exprime sans frein, au mépris des lois. Sous ses
allures de film indépendant américain sombre et crasseux, Blue Ruin remet au
goût du jour la question du contrôle de l’individu par l’ordre que garantit l’État.
Pour ce qui est des émotions, le film trouve une note très inspirée en soulignant
l’importance du travail effectué sur l’acteur principal Macon Blair, immonde
vagabond rendu à l’état sauvage, qui retrouve forme humaine en faisant le deuil
de ses parents par le meurtre de leur assassin.G.J.

BOB L’ÉPONGE : LE FILM*


(The SpongeBob Movie : Sponge out of Water ; USA, 2014.) R. : Paul
Tibbitt ; Sc. : Glenn Berger et Jonathan Aibel ; Ph. : Phil Meheux ;
Animation : James Baxter et Tom Yasumi ; M. : John Debney ; Pr. :
Paramount et Nickel Odeon Movies ; Voix : Tom Kenny / Sébastien
Desjours (Bob l’éponge), Bill Fagerbakke (Patrick Étoile de Mer), Clancy
Brown / Michel Bedetti (Eugène Krabs). Couleurs, 92 min.
Bob est l’auteur d’un sandwich qui fait la réputation du restaurant de Krabs.
Un rival tente de le lui voler mais le sandwich s’évapore. Plankton s’introduit
dans le cerveau de Bob pour y retrouver la recette, puis il construit une machine
à remonter le temps. Finalement Bob se transforme en super-héros et tout rentre
dans l’ordre.
Inspiré d’une bande dessinée de Stephen Hillenburg et Paul Tibbitt, le
personnage de Bob l’éponge avait donné naissance à un premier film passé
inaperçu en 2005. Celui-ci est meilleur, rempli de références à Kubrick et à Star
Wars, mais il n’est pas sûr qu’il séduise un jeune public.J.T.
BODYBUILDER*
(Fr., 2014.) R. : Roschdy Zem ; Sc. : Roschdy Zem et Julie Peyr ; Ph. :
Thomas Letellier ; Pr. : Hole in One Films ; Int. : Vincent Rottiers (Antoine
Morel), Yolin François Gauvin (Vincent Morel), Marina Foïs (Lea), Nicolas
Duvauchelle (Fred Morel), Dominique Reymond (Muriel), Roschdy Zem
(Vadim). Couleurs, 104 min.
Fuyant ses créanciers, Antoine Morel se retrouve à balayer les vestiaires du
club de musculation que tient son père. Mais il commet quelques vols dont sont
victimes les clients du club et il s’enfuit. Finalement ses dettes seront
remboursées par sa famille et il trouvera du travail.
Le personnage central est peu attachant, ce qui peut expliquer l’échec du
film par ailleurs très précis sur les clubs de musculation. Le personnage du père
est d’ailleurs interprété par Yolin François Gauvin qui fut champion du monde
de bodybuilding. Les autres interprètes sont tout aussi convaincants. Mais l’on
peut ne pas s’intéresser au bodybuilding.J.T.

BON À TIRER**
(Hall Pass ; USA, 2011.) R. : Peter et Bobby Farrelly ; Sc. : Pete Jones, Peter
et Bobby Farrelly ; Ph. : Matthew F. Leonetti ; Pr. : Peter et Bobby
Farrelly ; Int. : Owen Wilson (Rick), Jason Sudeikis (Fred), Jenna Fischer
(Maggie), Christina Applegate (Grace), Nicky Whelan (Eigh). Couleurs,
105 min.
Rick et Fred, deux maris comme les autres, très épris de leurs épouses
Maggie et Grace, ont aussi tendance à regarder autour d’eux, notamment la
charmante Lucy. Leurs épouses leur rendent la liberté pour une semaine. Les
jours passent : bonne bouffe, golf, boîte de nuit… mais rien tandis que Grace et
Maggie ont des aventures. Tout finit bien.
Depuis Mary à tout prix, les frères Farrelly ont un style à eux, mélange de
finesse et de vulgarité auquel il est difficile de résister. Pour une fois les bons
sentiments l’emportent à la fin et ce « bon à tirer » a des conséquences purement
morales inattendues chez ces auteurs. C’est en tout cas bien joué et bien
enlevé.J.T.

BONHEUR DE PIERRE (LE)


(Can., 2008.) R. : Robert Ménard ; Sc. : Guy Bonnier ; Ph. : Pierre Mignot ;
M. : Sébastien Souchois ; Pr. : Guy Bonnier, Claude Bonin ; Int. : Pierre
Richard (Pierre Martin), Sylvie Testud (Catherine Martin), Rémy Girard
(Michel Dolbec), Louise Portal (Louise Dolbec), Gaston Lepage (Ti-Guy).
Couleurs, 106 min.
On peut être professeur de physique quantique à Paris et hériter d’une
auberge perdue au milieu des neiges du Québec. C’est en tout cas ce qui arrive à
Pierre qui, contre toute attente, accepte d’aller sur place exploiter le modeste
établissement. Le hic, c’est que Michel, le maire de Sainte-Simone-du-Nord, a
des vues sur l’auberge de Pierre…
Transposer le comique lunaire de notre Distrait national et la gouaille acide
de Sylvie Testud chez nos cousins canadiens était une bonne idée. Mais par la
faute de Robert Ménard et surtout du scénariste Guy Bonnier, « Le bonheur de
Pierre » n’est pas celui du spectateur. Le comique est lourd et répétitif et
l’insolite qui devait naître du choc des cultures se réduit à bien peu de
choses.G.B.

BONJOUR TOUBIB**
(Fr., 1957.) R. : Louis Cuny ; Sc. : Jean Cosmos et Louis Cuny ; Dial : Jean
Cosmos ; Ph. : Paul Cotteret ; M. : René Cloërec ; Pr. : Célia films-Hélène
L. Cuny ; Int. : Noël-Noël (Dr Forget), Georges Descrières, (Julien Forget,
son fils), Jacqueline Pierreux (Sonia Flo), Ginette Pigeon (Bernadette, la
fiancée de Julien), Georges Wilson (Timbarelle), Jean Galland (le médecin
mondain), Berthe Bovy (Madame Cohen), Jack Ary (le garçon de café). NB,
90 min.
Le docteur Forget (Noël-Noël), sympatique médecin de quartier espère que
son fils Julien (Georges Descrières) prendra sa succession. Il l’emmène avec lui
aux visites à domicile.
Tout l’intérêt du film, ressuscité par la chaîne Histoire, réside dans le
personnage et dans les rencontres avec ses patients.C.V.

BON PETIT DIABLE (LE) /


UN DÉLICIEUX PETIT DIABLE*
(The Delicious Little Devil ; USA, 1919.) R. : Robert Z. Leonard ; Sc. : John
B. Clymer et Harvey F. Thew ; Ph. : Allan Zeigler ; Pr. : Carl Laemmle /
Universal ; Int. : Mae Murray (Mary McGuire), Harry Rattenbury (Patrick
McGuire), Richard Cummings (l’oncle Barney), Rudolpho de Valintini
(Jimmy Calhoun), Bertram Grasby (le duc de Sauterne), Edward Jobson
(Michael Calhoun). NB, 6 bobines (environ 55 min).
Lorsqu’elle perd son emploi de dame du vestiaire, Mary prend l’identité de
Gloria de Moine, célèbre danseuse espagnole à la vie sentimentale orageuse. Elle
devient la coqueluche d’un cabaret réputé et Jimmy Calhoun, fils d’un riche
homme d’affaires, en tombe amoureux et veut l’épouser. Persuadé que la jeune
femme n’en veut qu’à son argent, M. Calhoun décide de la discréditer aux yeux
de son fils. Avant de découvrir que le père de Gloria n’est autre que Patrick, un
compagnon de jeunesse, du temps où ils étaient tous deux au bas de l’échelle
sociale et travaillaient comme maçons.
L’un des films dirigé par son mari d’alors, Robert Z. Leonard, qui ont
contribué à faire de Mae Murray, ancienne danseuse des Ziegfeld Follies, l’un
des premiers sex symbols du cinéma muet. Elle triomphera six ans plus tard dans
La Veuve joyeuse (1925) de Stroheim. À voir pour mesurer le chemin parcouru
par les comédies sophistiquées typiquement hollywoodiennes. Et aussi pour
découvrir le jeune Rudolpho de Valintini alors à ses débuts, timide et plein de
retenue, et qui deviendra célèbre un peu plus tard comme Latin Lover sous le
pseudonyme de Rudolph Valentino. Film ressuscité par la vidéo.(R. L.)

BON RÉTABLISSEMENT !**


(Fr., 2013.) R. : Jean Becker ; Sc. : Jean-Loup Dabadie, Marie-Sabine
Roger, Jean Becker, d’après le roman de Marie-Sabine Roger ; Ph. : Jean-
Claude Larrieu ; M. : Nathaniel Mechaly ; Pr. : Louis Becker, Jean Becker ;
Int. : Gérard Lanvin (Pierre Laurent), Fred Testot (Maxime Leroy), Swann
Arlaud (Camille), Claudia Tagbo (Myriam), Anne-Sophie Lapix (Florence),
Jean-Pierre Darroussin (Hervé Laurent). Couleurs, 81 min.
Pierre Laurent, sexagénaire atrabilaire et misanthrope, se retrouve cloué sur
un lit d’hôpital suite à un accident. Jaloux de son intimité et amoureux du
silence, il se trouve prisonnier – et pour longtemps – d’un univers clos où il est
exposé à tous regards et au bruit permanent. Il exècre les visites de ses proches,
vomit le personnel hospitalier, voue aux gémonies Maëva, une ado un peu
bouboule et sans gêne qui envahit en permanence son espace vital. Mais, petit à
petit, et contre toute attente, ce séjour à l’hôpital finit par prendre des airs de
renaissance…
Seconde adaptation après La tête en friche d’un roman de Marie-Sabine
Roger par Jean Becker, Bon rétablissement ! est de la même veine. Cette fois, au
lieu d’un Depardieu inculte qui s’ouvre à la lecture nous avons droit à un Lanvin
revêche qui se découvre un cœur. Il est parfait dans le rôle. Outre cette
excellente interprétation, on a droit à une série de notations très justes sur
l’hôpital, que ce soit du côté des patients ou des soignants. Avec en toile de fond
la grande humanité de Jean Becker.G.B.

BONE TOMAHAWK*
(Bone Tomahawk ; USA, 2015.) R. et Sc. : S. Craig Zahler ; Ph. : Benji
Backshi ; M. : Jeff Herriott ; Pr. : Caliber Media ; Int. : Ken Russell (le
shérif Hunt), Patrick Wilson (Arthur), Matthew Fox (Brooder), Richard
Jenkins (Chicory). Couleurs, 127 min.
En 1850, dans la bourgade de Bright Hope, près du Texas. De mystérieux
Indiens enlèvent des habitants. Le shérif accompagné de trois hommes dont un
blessé, se lance à leur poursuite. Commence un voyage en enfer…
Inédit en salle, couronné au festival de Gérardmer et sorti en DVD, ce
western louche vers le fantastique. Remarquable séance d’ouverture où deux
pillards s’égarent dans un étrange cimetière.J.T.

BONS À RIEN**
(Buoni a nulla ; Ital., 2014.) R. : Gianni Di Gregorio ; Sc. : Gianni Di
Gregorio et Pietro Albino Di Pasquale ; Ph. : Gogo Bianchi ; M. : Enrico
Melozzi ; Pr. : Bibi Films ; Int. : Gianni Di Gregorio (Gianni), Marco
Marzocca (Marco), Valentina Lodovini (Cinzia), Daniela Gordano (Marta).
Couleurs, 87 min.
Les malheurs d’un sexagénaire proche de la retraite et qui voit celle-ci
retardée de trois ans tandis qu’il est affecté à un nouvel emploi en grande
banlieue. Mais il va savoir s’adapter.
La comédie italienne n’est pas morte : Di Gregorio en est la preuve qui se
constitue un univers cinématographique plein de drôlerie et de sagesse. Ici on
voit comment un faible peut devenir retors et prendre sa revanche sur un sort
contraire. Un film à la fois léger et grave qu’il faut prendre au sérieux.J.T.

BOOGIE*
(Boogie, el aceitoso ; Arg., 2010.) R. : Gustavo Cova ; Sc. : Marcelo Paez
Cubells d’après la bande dessinée de Fontanarrosa ; Animation : Sebastian
Ramseg ; M. : Diego Monk ; Pr. : Illusion Studios et Proceso ; Voix : Fabio
Echarri/Liane Foly (Boogie), Nancy Duplaa/Laure Préjean (Marcia),
Nicolas Frias/Gilles Morvan (Jim Blackburn). Couleurs, 83 min.
Tueur à gages impitoyable, Boogie est embauché par un parrain pour abattre
un témoin gênant. Boogie accepte mais quand il arrive au Grand Hôtel pour
remplir son contrat, le travail a été fait par un autre tueur, Blackburn…
Cette rivalité entre deux tueurs avec comme enjeu la belle Marcia, est tirée
de la BD argentine de Fontanarrosa, plus connu comme El Negro. Ce n’est pas
un film d’animation pour enfants, mais un univers de violences et d’humour
noir ; il a semé l’effroi au festival d’Annecy. Le personnage de Boogie est un
peu trop provocateur pour le public habituel de l’animation. De là l’échec de
l’œuvre.
J.T.

BOOM (IL)**
(Il Boom ; Ital., 1963.) R. : Vittorio De Sica ; Sc : Cesare Zavattini ; Ph. :
Armando Nannuzzi ; M. : Piero Piccini ; Pr. : Dino de Laurentiis ; Int. :
Alberto Sordi (Giovanni Alberti), Gianna Maria Canale (Silvia Alberti),
Ettore Geri (Bausetti), Elena Nicolai (Mme Bausetti), Alceo Barnabei
(Baratti). NB, 89 min.
Giovanni Alberti mène un train de vie trop élevé en regard de ses ressources
et ruiné, s’aperçoit qu’il va perdre sa femme. Un grand patron lui refuse un prêt
à moins qu’il ne lui cède un œil, car ce patron est borgne. Alberti refuse, puis se
laisse convaincre.
Cette comédie était inédite en France jusqu’à sa sortie en 2016. Le portrait
du jeune entrepreneur qui souhaite profiter dans les années 60 du boom
économique reste très moderne, magnifiquement interprété par l’immense
Alberto Sordi. Un De Sica inattendu qui méritait cette sortie tardive.J.T.
BOOMERANG**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : François Favrat ; Ph. : Laurent Brunet ; M. : Eric
Neveux ; Pr. : Les films du kiosque ; Int. : Laurent Lafitte (Antoine Rey),
Mélanie Laurent (Agathe Rey, Audrey Dana (Angèle), Wladimir Yordanoff
(Charles Rey), Bulle Ogier (Blanche Rey), Anne Loiret (Anne-Sophia).
Couleurs, 101 min.
Antoine qui vient d’être laissé par son épouse, vit avec sa sœur Agathe et
s’entend mal avec son père, Charles. Il est obsédé par la disparition de sa mère,
trente ans plus tôt. Sa sœur et son père se dérobent, mais une jeune femme,
Angèle, va l’aider à découvrir la vérité sur la fin de sa mère.
Inspiré d’un roman de Tatiana de Rosnay, Boomerang reprend le thème
inépuisable des secrets de famille avec pour décor l’arrière-saison à Noirmoutier.
Laurent Lafitte est ce quadragénaire qui veut comprendre comment sa mère a
disparu trente ans plus tôt ; Mélanie Laurent est la sœur, attentive et inquiète, qui
craint pour son frère déjà marqué par la vie. Yordanoff est un père au
comportement ambigu et Audrey Dana est un rayon de soleil dans la brume
noirmoutrine. Si le suspense est faible, la réalisation de Favrat est toujours juste
et prenante.J.T.

BORGIA (LES)*
(Los Borgias, Esp., 2006.) R. : Antonio Hernandez ; Sc. : Piero Bodrato ;
Ph. : Javier Salmones ; M. : Angel Illaramendi ; Pr. : Antena Aragon ; Int. :
Sergio Paris-Mencheta (César Borgia), Maria Valverde (Lucrèce Borgia),
Luis Homar (Alexandre VI), Sergio Muniz (Juan Borgia). Couleurs,
146 min.
Alexandre VI, à peine élu pape, appelle auprès de lui les enfants qu’il a eus
de sa maîtresse Vanozza : Juan, César, Lucrèce et Jofré. Il compte sur eux pour
agrandir le territoire du Vatican et faire du Pape le souverain d’une Italie unifiée.
Juan commande les forces du Vatican, César est fait cardinal, Lucrèce sert une
politique matrimoniale d’alliances avec les voisins de Rome. César en faisant
(probablement) assassiner son frère Juan, s’impose comme l’homme fort de la
famille. Machiavel dans Le Prince voit en lui l’unificateur tant attendu de la
péninsule italienne. Mais la mort subite d’Alexandre VI, peut-être empoisonné,
ruine ces ambitions.
Une fresque historique qui a pris de vitesse les séries télévisées de Neil
Jordan et de Canal+, mais leur reste inférieure. Le film se veut rigoureux par
rapport aux œuvres de Gance, King ou Christian Jaque. Le personnage de
Lucrèce est présentée en victime plutôt qu’en empoisonneuse diabolique et
dépravée comme chez Hugo. Le film souffre toutefois d’avoir d’abord été conçu
pour la télévision : la distribution est médiocre, la mise en scène molle et
l’érotisme plutôt « soft ».J.T.

BORGMAN***
(Borgman ; Pays-Bas, Belg., Dan., 2013.) R. et Sc. : Alex van Warmerdam ;
Pr. : Graniet Film, Angel film, Epidemic Film ; Int. : Jan Bijroet
(Borgman), Hadewych Minis (Marina), Jergen Perceval (Richard).
Couleurs, 116 min.
Borgman, un être hirsute, est chassé par des hommes armés. Il fuit et arrive
dans un quartier résidentiel. Il sonne à la porte d’un beau pavillon demandant à
son propriétaire, Richard, l’autorisation de prendre un bain. Il est évincé. Après
le départ du mari, il revient et son épouse, Marina, accepte sa présence et le
cache. Borgman tue le jardinier ; propre et bien rasé, il se présente pour prendre
sa place. Richard ne le reconnaît pas et l’embauche…
Une fable apocalyptique noire, très noire à l’humour décapant et surréaliste.
Borgman serait-il l’ange exterminateur brandissant son glaive à l’encontre d’une
société trop sûre de ses privilèges et de son bon droit ? Nulle explication logique,
mais des images très fortes. Un film implacable pour un cri de révolte.C.B.M.
BOSS
(Boss Niger ; USA, 1975.) R. : Jack Arnold ; Sc. : Fred Williamson ; Ph. :
Bob Caramico ; M. : Leon Moore ; Pr. : Arnold, Jacs ; Int. : Fred
Williamson (Boss Niger), D’Urville Martin (Armstrong), William Smith
(Jed Clayton). Couleurs, 92 min.
Deux chasseurs de primes s’autoproclament shérif et shérif adjoint de la ville
de San Miguel. Mais ils sont noirs…
Un western de « la Blacksploitation » signé Jack Arnold, plus à l’aise dans
d’autres westerns.

BOSS (THE)*
(USA, 1956.) R. : Byron Haskin ; Sc. : Ben L. Parry ; Ph. : Hal Mohr ; Pr. :
United Artists ; Int. : John Payne (le boss), William Bishop, Gloria McGhee,
Joe Flynn. NB, 89 min.
L’ascension d’un homme corrompu dans une petite ville après la Première
Guerre mondiale.
Un excellent film noir, non distribué en France et révélé grâce à la
télévision. Le thème a été souvent traité mais Haskin sait se montrer efficace.J.T.

BOUBOULE**
(Bel., 2014.) R. : Bruno Deville ; Sc. : Bruno Deville et Antoine Jaccoud ;
Ph. : Jean-François Hensgens ; M. et Pr. : CAB Productions et Versus
Productions ; Int. : David Thielemans (Kevin dit Bouboule), Swann Arlaud
(Pat), Julie Ferrier (Brigitte Trichon), Lisa Harder (Alice), Amélie Peterli
(Jennifer Trichon). Couleurs, 84 min.
À douze ans, Kevin pèse déjà cent kilos. Sa mère l’élève seule avec ses deux
sœurs et voudrait qu’il perde du poids. Bouboule, comme le surnomment ses
camarades, a de mauvaises fréquentations mais une amoureuse, Alice. Elle le
sauvera.
Ce n’est pas un film comique, mais, venu de Belgique, une œuvre noire sur
le malaise des milieux populaires : misère, racisme, désespoir suicidaire. Seule la
fin est optimiste. Un premier long métrage réussi.J.T.

BOUCHE COUSUE*
(Fr., 1960.) R. : Jean Boyer ; Sc. : Jean-Pierre Feydeau ; Ad. : Jean Boyer ;
Dial. : Serge Veber ; Déc. : Robert Giordani ; Mont. : Jacquelies Brachet ;
Ph. : Gaston Thonnart ; M. : Louiguy ; Pr. : Jean Boyer et Robert
Dorfmann ; Int. : Darry Cowl (l’infirmier Martin), Jacques Hilling (Polo),
Sacha Pitoëff (Jo), Fernand Sardou (Marius, le chef des gangsters), Judith
Magre (Barbara), Edmond Radisson (Titin), Georges Audoubert (Rapha),
Jacques Mancier (Inspecteur Dubois), Alain Feydeau (le médecin de la
clinique). NB, 88 min.
Deux clochards emmènent dans la clinique la plus proche un blessé nommé
Jo (Sacha Pitoeff) et le confient à Martin (Darry Cowl). Jo, fait partie d’une
bande de voleurs de bijoux, devenu amnésique suite à une commotion cérébrale,
causée par un accident. Il se fait enlever par de faux policiers, qui sont en fait ses
complices qui essaient de le faire parler pour essayer de retrouver les bijoux.
Comédie policière sans prétention, Jean Boyer sans être un cinéaste majeur,
a parfois fait mieux quand il tourna entre les années 30 et 50 avec Bourvil,
Fernandel, Raimu, Arletty, Michel Simon… !C.V.

BOULE ET BILL*
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Alexandre Charlot et Franck Magnier ; Ph. : Axel
Cosnefroy ; M. : Alexandre Azaria ; Pr. : LGM et TF 1 ; Int. : Franck
Dubosc (le père de Boule), Marina Foïs (la mère de Boule), Charles
Crombez (Boule), Nicola Vaude (le voisin), Lionel Abelanski (le directeur
d’école). Couleurs, 82 min.
Boule veut un chien malgré les réticences de son père : ce sera Bill un bâtard
au poil roux comme son maître. Lorsque le père de Boule doit déménager, il
oublie volontairement Bill sur le trottoir mais celui-ci saute sur le marchepied du
camion. Tous se retrouvent dans une tour où Bill s’ennuie. Boule l’emmène à
l’école mais il est découvert. Le père veut se débarrasser du chien. L’entendant,
Boule fugue avec Bill. Après bien des tribulations, tous se retrouveront dans une
maison à la campagne. Bill est enfin heureux.
Sympathique adaptation d’une bande dessinée de Jean Roba. Un bon film
pour enfants.
J.T.

BOULEVARD DE L’ESPÉRANCE***
(Viale della speranza ; Ital., 1953.) R. : Dino Risi ; Sc. : Dino Risi, Gino De
Santis, Franco Cannarosso ; Ph. : Mario Bava ; M. : Mario Nascimene ;
Pr. : Mambretti-Enic ; Int. : Marcello Mastroianni (Mario), Cosetta Greco
(Luisa), Pierra Simoni (Franca), Liliana Bonfatti (Giuditta), Achille
Majeroni (le professeur), Maria Pia Castillo (la bonne). NB, 84 min.
Trois jeunes femmes viennent tenter leur chance à Cinecitta. Seule Luisa
parviendra à obtenir un rôle. Franca deviendra une femme entretenue. Quant à
Giuditta qui rêvait d’être une nouvelle Anna Magnani, elle retournera en Émilie
pour y épouser un robuste et rustique fiancé, le tout sous l’œil de l’opérateur
Mario.
Deuxième film de Risi, resté inédit en France jusqu’à sa sortie en DVD en
2015 grâce à Jean A. Gili. Un petit bijou, « l’approche souriante d’une réalité
plus amère qu’il ne semble » (Gili). Tout Risi est déjà dans ce deuxième long
métrage : les figurants pittoresques à la recherche d’un petit rôle, le professeur
d’expressions, les scénaristes ridicules, les bouts d’essai ratés… Le tram qui
conduit à Cinecitta est porteur de rêves mais aussi de tristes désillusions. Il porte,
dit le commentaire, « ceux qui aspirent à faire du cinéma, des acteurs jeunes et
vieux, ceux pour qui ça commence et ceux pour qui ça finit. » C’est sur ces
derniers, évoqués en second plan, que Risi révèle déjà son sens de la caricature
(notamment le vieillard en smoking qui « fait des provisions » lors d’une
réception, ou celui qui est prêt à jouer le rôle d’un diplomate, mais n’a pas le
costume nécessaire et propose de jouer un diplomate négligé sur lui ! On
remarquera un tout jeune Mastroianni qui fait ses débuts de séducteur. Le film
vaut Bellissima de Visconti.J.T.

BOUVARD ET PECUCHET***
(Fr., 1989.) R. : Jean-Daniel Verhaeghe ; Sc. : Jean-Claude Carrière d’après
Flaubert ; Ph. : Gérard Vigneron ; M. : Michel Portal ; Pr. : FR 3, Vamp
Productions ; Int. : Jean Carmet (Pécuchet), Jean-Pierre Marielle
(Bouvard), Pierre Etaix (le notaire), Catherine Ferran. Couleurs, 170
minutes.
Deux modestes copistes se rencontrent par hasard et se lient d’amitié.
Bouvard hérite d’un vieil oncle, Pécuchet apporte ses économies et ils achètent
un manoir en Normandie, quittant leur emploi pour faire le tour de toutes les
connaissances et de tous les savoirs. Au bout du compte, ils se contenteront de
recenser toutes les bêtises qu’ils ont entendues.
Magnifique adaptation par Jean-Claude Carrière, qui tient le rôle du
narrateur, du roman de Flaubert. L’interprétation de Marielle et Carmet est
éblouissante. À l’origine un téléfilm.J.T.

BOVINES OU LA VRAIE VIE


DES VACHES*
(Fr., 2011.) R. : Emmanuel Gras ; Ph. : Emmanuel Gras ; Mont. : Karen
Benainous ; Pr. : Nicolas Anthomé et Jérémie Jorrand. Couleurs, 64 min.
La vie d’un troupeau de vaches dans le Bocage normand.
Un remarquable documentaire sur le monde bovin, poétique et émouvant,
notamment le départ des veaux pour l’abattoir.J.T.

BOX (THE)**
(The Box ; USA, 2009.) R. et Sc. : Richard Kelly ; Ph. : Steven B. Poster ;
M. : Win Butler et Régine Chassagne ; Pr. : Darko et Radar ; Int. :
Cameron Diaz (Norma Lewis), James Marsden (Arthur Lewis), Frank
Langella (Arlington), Gillian Jacobs (Dana Steward). Couleurs, 115 min.
Un couple reçoit une boite dotée simplement d’un bouton. Un certain
Arlington leur fait savoir que s’ils appuient sur le bouton, un inconnu mourra et
ils recevront un million de dollars. Hésitation puis l’épouse appuie. Arlington
revient avec une valise pleine de dollars. Il reparaît avec un nouveau choix : soit
le mari tue sa femme, soit leur enfant deviendra sourd et aveugle. Que faire ? Le
mari tue Arlington. Au même moment un autre couple appuie sur le bouton de la
boîte.
Excellente adaptation d’une nouvelle de Matheson, Le jeu du bouton. Du
très bon fantastique par un réalisateur réputé (Donnie Darko).J.T.

BOY (THE)
(USA, Chine, Can., 2016.) R. : William Brent Bell ; Sc. : Stacey Menear ;
Ph. : Daniel Pearl ; M. : Bear McCreary ; Pr. : Matt Berenson, Roy Lee,
Gary Lucchesi, Tom Rosenberg, Jim Weeda ; Int. : Lauren Cohan (Greta
Evans), Rupert Evans (Malcolm), Ben Robson (Cole), James Russell
(James). Couleurs, 97 min.
Greta, une nourrice américaine, est embauchée en Angleterre par le couple
Heelshire afin de prendre soin de Brahms, une étrange poupée que ses parents
traitent comme un véritable enfant. Après avoir enfreint certaines règles qu’elle
devait respecter, la jeune femme est témoin de phénomènes terrifiants qui la
poussent à croire que la poupée est réellement vivante.
The Boy représente une agréable surprise. Réalisé par William Brent Bell (le
décevant Devil Inside), cette histoire de poupée maléfique repose en effet sur un
scénario aussi troublan qu’astucieux qui jongle avec les codes du genre. Optant
pour une réalisation sobre et classique, William Brent Bell entraîne le spectateur
dans une histoire étrange et offre une première heure de film réussie, ponctuée
de beaux moments d’effroi. Le mystère qui entoure Brahms, la poupée, sert ainsi
de moteur au récit imaginé par Stacey Menear (dont c’est le premier script) et
plonge le public dans le doute jusqu’au dénouement qui, malheureusement trop
prévisible, gâche quelque peu le plaisir que l’on peut érpouver à la vision du
métrage. Le suspens cependant monte crescendo et Bell, en cinéaste appliqué,
parvient à façonner une atmosphère inquiétante. Il exploite avec un certain
savoir-faire ses décors, tire profit d’une belle photographie signée Daniel Pearl
(Massacre à la tronçonneuse) et, tout en jouant sur des effets éprouvés (porte qui
claque, ombre qui passe au second plan…), offre des séquences particulièrement
tendues (cf. : la scène se déroulant dans les murs de la demeure). On peut certes
reprocher au cinéaste de ne pas exploiter au mieux la poésie macabre que
pouvait générer un tel sujet mais le résultat, au final, reste plus qu’honorable,
The Boy s’imposant comme une solide série B, nettement plus réjouissante
qu’Annabelle.E.B.

BOYHOOD***
(Boyhood ; USA, 2014.) R. et Sc. : Richard Linklater ; Ph. : Lee Daniel,
Shane F. Kelly ; Mont. : Sandra Adair ; Pr. : IFC Productions / Detour Film
production) ; Int. : Ellar Coltrane (Mason Jr), Patricia Arquette (Olivia, la
mère), Ethan Hawke (Mason Sr, le père), Lorelei Linklater (Samantha, la
sœur), Marco Perella (Bill Welbrock), Brad Hawkins (Jim), Libby Villari
(la grand-mère). Couleurs, 165 min.
L’enfance et l’adolescence, de six à dix-huit ans, de Mason.
Expérience unique, le film observe pendant douze ans – le temps de la
scolarité obligatoire aux États-Unis –, la vie d’un jeune garçon élevé, avec sa
sœur aînée, par une mère célibataire. L’enfant, qu’on pourrait qualifier de « petit
américain moyen », verra souvent son existence bouleversée par les séparations,
divorces, recompositions familiales et déménagements soudains. Le récit suit à
la manière d’un documentaire, à raison de quatre jours de tournage par an,
l’évolution de Mason, entre une mère courage, qui reprend ses études pour offrir
une meilleure situation sociale à ses enfants, un père affectueux mais absent et
les nouveaux compagnons de la mère qu’elle ne choisit pas toujours avec
discernement. Bien que scénarisé, le film a un indéniable ton d’authenticité
auquel ont contribué des acteurs professionnels pour la plupart, qui ont accepté
de vieillir à l’écran sans artifice. Il a été récompensé par l’Ours d’argent à Berlin
et l’Oscar de la meilleure actrice de second rôle pour Patricia Arquette. Il a
également été nommé pour les Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur,
meilleur scénario original et meilleur acteur de second rôle pour Ethan Hawke.
La sœur de Mason est interprétée par la fille du réalisateur.D.G.

BRAINSTORM**
(Brainstorm ; USA, 1965.) R. : William Conrad ; Sc. : Mann Rubin ; Ph. :
Sam Leavitt ; M. : George Duning ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Jeff Hunter
James Gravam), Anne Francis (Lorrie Benson), Dana Andrews (Cort
Benson), Viveca Lindfors (Lisabeth Larstedt), Michael Pate (Dr. Mills),
Stacy Harris (Josh Reynolds). NB, 114 min.
James Gravam, un scientifique, sauve du suicide Lorrie Benson et il tombe
amoureux. Or Lorrie est l’épouse de l’employeur de Gravam, un industriel
violent et jaloux. Pour briser la liaison de Lorrie et James, il tente de faire passer
Gravam pour fou. Celui-ci va voir le docteur Larstedt. Chez elle il est pris d’une
crise et s’efforce de la convaincre qu’il est malade. Elle cède. Il tue alors le mari
de Lorrie en public, comptant sur la circonstance atténuante de la folie. Il est
interné, mais Lorrie le laisse tomber. Il devient alors vraiment fou.
Inédit en salle, mais découvert à la télévision. « Petit chef-d’œuvre des
années 60. Avec Psychose, il est l’un des films noirs les plus représentatifs de
l’époque » (Alain Silver et Elizabeth Ward, Encyclopédie du film noir). Une
peinture de la folie saisissante et une superbe interprétation de Jeff Hunter
opposé à Dana Andrews.J.T.

BRAQUEUR (LE)**
(Der Raüber ; Aut., 2009.) R. : Benjamin Heisenberg ; Sc. : Benjamin
Heisenberg et Martin Prinz ; Ph. : Reinhold Vorschneider ; M. : Lorenz
Dangel ; Pr. : Nikolaus Geyrhalter ; Int. : Andreas Lust (Johann), Franziska
Weisz (Erica), Florian Wotruba (Markus). Couleurs, 97 min.
À sa sortie de prison où il continuait de s’entraîner, Johann Rettenberger
participe au marathon de Vienne qu’il remporte, devenant ainsi une célébrité.
Continuant son entraînement en solitaire, il reprend aussi les activités qui
l’avaient fait condamner – le braquage de banques. Il revoit Erika, son ex-amie,
avec laquelle il a une brève liaison…
Ses braquages ne servent à rien et sa liaison tourne court, mais il court, il
court à perdre haleine, avide d’espace et de liberté dans une société ankylosée.
Dans un style sobre et efficace, avec un personnage taciturne, un acteur au
visage volontairement inexpressif, voilà un film que l’on suit avec un intérêt
constant pour aboutir à une fin, certes prévisible, inéluctable et tragique. Aucune
explication psychologique, ou autre, n’est avancée. N’est-il pas permis alors d’y
voir une métaphore ?
C.B.M.
BRAQUEURS*
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Julien Leclercq ; Ph. : Philip Lozano ; Pr. :
Labyrinthe Films ; Int. : Sam Bouajila (Yanis Zeri), Guillaume Goulx
(Eric), Youssef Hajdi (Nasser), Alice de Lencquesaing (Audrey). Couleurs,
81 min.
Un gang de braqueurs, renforcé d’un nouveau venu Eric, réussit son coup
mais doit prendre contact avec une bande de dealers. Les choses tournent mal.
Un polar nerveux et efficace. Guillaume Goulx, le héros, veut profiter d’un
gros coup pour refaire sa vie : il est au centre d’une action toujours crédible bien
que riche en rebondissements.J.T.

BRASIERS DE LA COLÈRE (LES)**


(Out of the Furnace ; USA, 2013.) R. : Scott Cooper ; Sc. : Brad Ingelsby et
Scott Cooper ; Ph. : Masanobu Takayanagi ; M. : Dickon Hinchliffe ; Pr. :
Appian Way, Energy Ent et Red Granite Pictures ; Int. : Christian Bale
(Russel Baze), Woody Harrelson (Harlan DeGroat), Casey Affleck (Rodney
Baze Jr.), Forest Whitaker (Wesley Barnes), William Dafoe (John Petty).
Couleurs, 116 min.
Chronique de la petite ville américaine de Braddock au moment de la guerre
d’Irak et de la dépression qui frappe la sidérurgie, activité principale de la ville.
Plusieurs destins s’y croisent, dont ceux de la famille Baze (l’un est soldat,
l’autre provoque un accident qui l’envoie en prison). De retour d’Irak, le
militaire se mêle au monde des paris truqués qui l’entraîne dans la violence…
Évocation de l’Amérique profonde sur fond de film noir. Au service d’un
bon connaisseur de la société américaine, déjà remarqué par son film sur la
country music (Crazy Heart), de grands acteurs : Bale, Affleck, Whitaker,
Dafoe. Le tout donne un témoignage plutôt sombre sur « l’autre Amérique ». Un
film à ne pas manquer.J.T.
BRASS LEGEND (THE)
(USA, 1956.) R. : Gerd Oswald ; Sc. : Don Martin ; Ph. : Charles Van
Enger ; Pr. : United Artists ; Int. : Hugh O’Brian (le shérif), Raymond Burr
(Hatten), Nancy Gates (Linda). NB, 79 min.
Un policier capture un bandit. Mais ensuite ?
Un western mythique (« marvellous » selon Phil Hardy) mais toujours inédit
en France.
J.T.

BRÈVES DE COMPTOIR*
(Fr., 2014.) R. : Jean-Michel Ribes ; Sc. : Jean-Michel Ribes et Jean-Marie
Gourio ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. : Reinhardt Wagner ; Pr. : Mon Voisin
et Ulysse ; Int. : Chantal Neuwirth (la patronne), Didier Bénureau (le
patron), Christian Pereira (le garçon), André Dussollier (l’homme
politique), Valérie Mairesse (Mme Pelton). Couleurs, 100 min.
La vie quotidienne d’un bistrot qui ouvre à 6 h 30 et ferme à 22 h 30.
Conversations d’habitués sur les sujets les plus divers. Des éboueurs, la factrice,
des peintres en bâtiment, des ivrognes, des employés de Monofixe…
Lancées dans la série télévisée Palace, les Brèves de comptoir de Jean-Marie
Gourio sont célèbres. Fallait-il en faire un film ? Sans doute car il s’agit d’un
témoignage sur notre époque que Ribes a su habilement mettre en scène.J.T.

BRICE 3**
(Fr., 2016.) R. : James Huth ; Sc. : James Huth, Jean Dujardin et
Christophe Duthuron ; Ph. : Stéphane Le Parc ; M. : Bruno Coulais ; Pr. :
Mandarin et JD ; Int. : Jean Dujardin (Brice), Clovis Cornillac (Marius),
Bruno Salomone (Igor), Alban Lenoir (Gregor), Noelle Perna (Edwige).
Couleurs, 95 min.
Chassé de son mobil-home sur la plage de Nice, Brice part à la recherche de
son ami Marius. Il le croit à Hossegor où il affronte son vieil ennemi Igor.
Réconcilié avec lui, il se retrouve à Tahiti où Marius lui apprend qu’une tribu est
expulsée pour permettre un parc d’attractions à la gloire de Brice. Ou plus
exactement d’un sosie. L’affrontement est rude…
C’est Dujardin qui a souhaité tourner ce nouveau Brice. On l’espérait dans
des œuvres plus ambitieuses, mais on ne boudera pas son plaisir. Le charme du
personnage agit toujours…J.T.

BRICK MANSIONS*
(Fr., 2014.) R. : Camille Delamarre ; Sc. : Luc Besson ; Ph. : Christian
Collette ; M. : Marc Bell ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Paul Walker (Damien
Collier), David Belle (Lino), Gouchy Boy (K2), Catalina Denis (Lola).
Couleurs, 98 min.
Un policier est introduit par le maire de Detroit dans le quartier de Brick
Mansions pour y désamorcer une bombe à neutrons que détient un trafiquant qui
s’oppose au projet du maire de raser le quartier.
Remake de Banlieue 13 de Pierre Morel. Du Luc Besson : de l’action,
encore de l’action, toujours de l’action.J.T.

BRIDE CAME C.O.D. (THE)***


(The Bride Came C.O.D. ; USA, 1941.) R. : William Keighley ; Sc. : Julius J.
et Philip G. Epstein, d’après une histoire de Kenneth Earl et M. M.
Musselman ; Ph. : Ernest Haller ; M. : Max Steiner ; Pr. : Hal B. Wallis
pour Warner Bros. ; Int. : James Cagney (Steve Collins), Bette Davis (Joan
Winfield), Stuart Erwin (Tommy Keenan), Jack Carson (Allen Brice),
George Tobias (Peewee), Eugene Pallette (Lucius K. Winfield), Harry
Davenport (Pop Tolliver), William Frawley (shérif McGee), Harry Holman
(juge Sobler). NB, 92 min.
Fille d’un magnat du pétrole texan, capricieuse et fantasque, Joan Winfield a
décidé, sur un coup de tête, d’épouser Allen Brice, un chef d’orchestre de
cabaret. Tous deux doivent s’envoler le soir même pour Las Vegas où aura lieu
la cérémonie. Résolu à empêcher cette union, son père Lucius engage le pilote
Steve Collins pour enlever Joan et l’amener, seule, sur le petit aéroport
d’Amarillo, mais l’avion se crashe dans le désert. Indemnes, Steve et Joan se
retrouvent dans une petite ville fantôme, Bonanza, où vit en solitaire l’ancien
shérif, Pop Tolliver. Tout le monde part alors à la recherche des deux disparus :
le fiancé Brice, accompagné d’un juge pour célébrer le mariage, le père de Joan,
Lucius, toujours bien décidé à intervenir, Tommy Keenan, un journaliste de
radio spécialisé dans les potins mondains, le shérif McGee porteur d’un mandat
d’amener sur la personne de Steve, accusé de kidnapping… Pendant ce temps, à
la suite d’un éboulement, Steve et Joan se retrouvent prisonniers dans un tunnel
de mine désaffectée…
Très mal accueilli aux États-Unis à sa sortie, le film dut à sa mauvaise
réputation de n’être jamais distribué en France. On s’en étonne lorsqu’on le
découvre aujourd’hui. En effet, la réunion inattendue de la meilleure actrice
dramatique de son temps et du plus grand tough guy des films de gangsters,
s’avère des plus réjouissantes ! Concocté par les jumeaux futurs auteurs de
Casablanca (1943), le script est non seulement astucieux mais intègre
parfaitement la personnalité de ses deux principaux interprètes et ne ménage pas
les péripéties inventives et les retournements inattendus, dans la plus pure
tradition des « screwball comedies ». On rit souvent de bon cœur et on sent que
les deux stars, réunies pour la seconde et dernière fois – la première dans un film
demeuré, lui aussi, inédit en France, Jimmy the Gent (1934) de Michael Curtiz –,
se sont sincèrement amusées à jouer ensemble dans des registres où elles se
révèlent parfaitement à leur aise. Disponible en DVD sous le titre La Fiancée
contre remboursement.R.L.
BRIGHTON ROCK
(Brighton Rock ; GB, 2011.) R. : Rowan Joffe ; Sc. : Rowan Joffe d’après
Graham Greene ; Ph. : John Mathieson ; Pr. : BBC films ; Int. : Sam Riley
(Pinkie Brown), Andrea Riseborough (Rose), Helen Mirren (Ida), John
Hurt (Phil Corkery), Phil Davis (Spicer), Craig Parkinson (Cubitt).
Couleurs, 111 min.
À Brighton, au début des années 60, le chef d’un gang, Kite, est abattu. Le
jeune Pinkie lui succède et veut le venger. Un certain Hale, de la bande rivale,
est tué à son tour. Rose, une jeune serveuse, était présente. Elle aime Pinkie et
Pinkie feint de l’aimer pour qu’elle ne parle pas à la police. Ils se marient. Mais
Pinkie, trahi par un homme de sa bande, emmène Rose au bord d’une falaise et
lui ordonne de sauter, promettant de la suivre. Ida, ancien patronne de Rose
survient à temps et c’est Pinkie qui tombe. Rose se retrouve en maison de
redressement, croyant toujours dans l’amour de Pinkie.
Ce pourrait être un beau film s’il n’y avait eu Le gang des tueurs première
adaptation du roman de Graham Greene, adapté par lui-même avec le concours
de Terence Rattignan, en 1947, avec Richard Attenborough en Pinkie et Carol
Marsh en Rose. Une œuvre éblouissante avec laquelle il était impossible de
rivaliser. Joffe, fils du réalisateur Roland Joffe, fait de son mieux, bien servi par
une Helen Mirren admirable, comme à l’habitude. Il situe l’intrigue du roman
dans les années 60 et non plus 30, fait couler l’hémoglobine, oppose les
« Mods » aux « Rockers », supprime les références religieuses… En vain. Ce
n’est qu’une pâle copie.J.T.

BRINGING UP FATHER
(USA, 1946.) R. : Eddie Cline ; Sc. : Jerry Warner d’après la bande dessinée
de George McManus ; Ph. : L.W. O’Connell ; M. : Barney Gerard ; Pr. :
Monogram ; Int. : Joe Yule (Jiggs), Renie Riano (Maggie), Tim Ryan (Dinty
Moore), June Harrison (Nora). NB, 68 min.
Un ménage mal assorti, celui de Jiggs et Maggie, malgré leur ravissante fille.
Médiocre et confuse adaptation de la célèbre bande dessinée, la famille Illico
de McManus qui faisait la première page de Robinson dans les années 1930. Le
film n’est jamais sorti en France.J.T.

BROADWAY THERAPY*
(She’s Funny That Way ; USA, 2014.) R. et Sc. : Peter Bogdanovich ; Ph. :
Yaron Orbach ; M. : Ed Shearmur ; Pr. : Lagniappe Films, Lailaps Pictures
et Venture Forth ; Int. : Imogen Poots (Isabella Patterson), Owen Wilson
(Arnold Albertson), Rhys Hans (Seith Gilbert), Will Forte (Joshua Fleet),
Jennifer Aniston (Jane). Couleurs, 93 min.
La star Isabella Patterson raconte sa carrière à un journaliste. Alors qu’elle
était call-girl, elle passe une nuit avec Arnold, metteur en scène réputé, qui lui
propose un marché : 30 000 dollars contre l’abandon de son emploi de call-girl
pour devenir actrice. Mais elle obsède le juge Pendergast, trouble Jane, sa psy, et
le compagnon de cette dernière. Finalement elle obtiendra le rôle qui va lancer sa
carrière.
Peter Bogdanovich n’est plus le wonder-boy de La dernière séance, il s’en
faut de beaucoup avec cette comédie tarabiscotée qui marque son retour derrière
la caméra. Tout est convenu, du monde des psys aux planches de Broadway.
Mais on peut se laisser prendre aux charmes d’Imogen Poots.J.T.

BROKEN CITY**
(Broken City ; USA, 2013.) R. : Allen Hughes ; Sc. : Brian Tucker ; Ph. : Ben
Seresin ; Pr. : New Regency Pictures ; Int. : Mark Wahlberg (Billy Taggart),
Russell Crowe (le maire Hostetler), Catherine Zeta-Jones (Cathleen
Hostetler), Jeffrey Wright (Fairbanks), Barry Pepper (Valliant). Couleurs,
109 min.
Ancien policier révoqué pour s’être fait justice lui-même, Taggart, devenu
détective privé, est embauché par le maire de sa ville, Hostetler, dont la
réélection est menacée par le jeune Valliant, pour suivre son épouse, Cathleen,
qui aurait un amant. Taggart l’identifie en la personne d’un conseiller de
Valliant, Andrews, et remet des photos au maire. Peu après Andrews est
assassiné. Cathleen révèle à Taggart qu’elle n’a jamais été la maîtresse
d’Andrews et Valliant lui apprend qu’Andrews savait beaucoup de choses sur
une énorme mamagouille du maire (tout un quartier rasé pour de juteux
bénéfices). Taggart en réunit les preuves mais le maire pense le tenir car il a des
documents qui confirment la culpabilité de Taggart lors de l’affaire qui a
entraîné sa révocation et pourraient l’envoyer en prison. Taggart ira en prison
mais n’en dénonce pas moins le maire.
Excellent film noir (crimes et corruption) dû à l’un des frères Hughes qui
s’est séparé pour l’occasion de son jumeau. Parfaite maîtrise de la mise en scène
et interprétation brillante : Catherine Zeta-Jones superbe, Russell Crowe
méchant plein de séduction et Mark Wahlberg en ex-policier imbibé de bons
principes. Un régal.J.T.

BROOKLYN**
(Brooklyn ; GB, Can., 2015.) R. : John Crowley ; Sc. : Nick Horby, d’après
Colm Toibin ; Ph. : Yves Belanger ; M. : Michael Brook ; Pr. : Irish Film
Board, Parallel Film Pr., Item 7 ; Int. : Saoirse Renan (Eilis), Domhnall
Gleeson (Jim), Emory Cohen (Antonio), Fiona Glascott (Rose), Jim
Broadbent (le père Flood). Couleurs, 111 min.
Dans les années 50, la jeune Eilis Lacey quitte sa famille et son Irlande
natale pour émigrer aux États Unis. À Brooklyn, grâce au père Flood, elle suit
des cours du soir pour devenir vendeuse. Lors d’une soirée paroissiale, elle
rencontre Antonio, un jeune plombier italien ; ils s’aiment et se marient. Lorsque
sa sœur meurt, Eilis retourne en Irlande où Jim, un fils de famille, s’éprend
d’elle à son tour.
Quel joli film ! Porté par le charme de sa ravissante interprète et par une
belle et minutieuse reconstitution des années 50. Ce n’est qu’une délicieuse
romance sentimentale, entre sourires et larmes, mais qui, en filigrane, évoque le
drame de l’émigration et de la rupture avec ses origines.C.B.M.

BROOKLYN*
(Fr., 2014.) R. et Sc.: Pascal Tessaud ; Ph. : Fabien Rodesch et Sébastien
Bages ; Mont. : Amandine Normand et Nicolas Milteau ; M. : Khulibaï ;
Son : Alexandre Abrard ; Pr. : Les Enfants de la dalle ; Int. : KT Gorique
(Coralie), Rafal Uchiwa (Issa), Jalil Naciri (Yazid), Liliane Rovère (Odette),
Véronique Ruggia (Elisabeth), Despee Gonzales (Diego), Blade MC (Toni).
Couleurs, 83 min.
Quittant sa Suisse natale, Coralie rejoint la banlieue parisienne et s’installe à
Saint-Denis dans l’espoir d’y construire une nouvelle vie. Là, elle travaille dans
une association de quartier qui repère rapidement son talent…
Sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, notamment par
l’ACID au Festival de Cannes en 2014, Brooklyn a reçu aussi un bel accueil du
public. Autoproduit au début du tournage, il parvient, grâce à une campagne de
crowdfunding réussie, à conquérir les salles obscures un an plus tard. Les
personnages sont tendres, à mille lieux des clichés sur la banlieue et l’univers du
hip-hop. KT Gorique, championne du monde de freestyle 2012, nous scotche par
la richesse de son interprétation, tantôt douce, tantôt fougueuse. Chez Pascal
Tessaud, la banlieue est plurielle, solidaire, opiniâtre. Lorsque la délinquance et
le matérialisme y sont dépeints, ils ne font pas loi. Pascal Tessaud dit avoir voulu
« rendre sa dignité à la culture hip-hop », et c’est un pari réussi. On passe un bon
moment devant le premier long-métrage de ce réalisateur.E.S.
BRUEGEL, LE MOULIN
ET LA CROIX***
(The Mill and the Cross ; Pol., 2010.) R. : Lech Majewski ; Sc. : Leck
Majewski et Michael Francis Gibson ; Ph. : Lech Majewski et Adam
Sikora ; M. : Lech Majewski et Jozef Skrzek ; Pr. : Angelus Silesius ; Int. :
Rutger Hauer (Pieter Bruegel), Michael York (Jacques Jonghelinck),
Charlotte Rampling (Marie), Joanna Litwin (Marijken Bruegel). Couleurs,
91 min.
Bruegel se promène dans le décor et parmi les personnages de son futur
tableau Le portement de croix. Tout se met en place, la scène étant dominée par
un moulin. La violence est partout présente, au figuré et dans la réalité.
Une œuvre unique nous faisant assister à la genèse d’un tableau peint en
1564 par Bruegel. Majewski s’est inspiré de l’étude d’un historien d’art Michael
F. Gibson qui a participé à l’élaboration du scénario. Comment n’être pas ébloui
par l’audace du projet et la beauté des images.J.T.

BRUIT DES GLAÇONS (LE)**


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Bertrand Blier ; Ph. : François Catonné ; M. : Pascal
Dusapin ; Pr. : Christine Gozlan, Catherine Bozorgan ; Int. : Jean Dujardin
(Charles), Anne Alvaro (Louisa), Albert Dupontel (le cancer de Charles),
Myriam Boyer (le cancer de Louisa), Audrey Dana (Carole), Christa Théret
(Evguenia), Eric Prat (le cancérologue). Couleurs, 87 min.
Charles, un écrivain alcoolique, déprime depuis que sa femme l’a quitté.
Dans sa maison des Cévennes, il partage sa vie entre Evguenia, une jeune
prostituée russe, et Louisa, sa domestique secrètement amoureuse de lui. Un
homme frappe à la porte et se présente : c’est son cancer ! D’abord incrédule,
Charles finit par admettre sa présence. Arrive un autre cancer : celui de Louisa.
Cette double infortune les rapproche, mais comment se débarrasser de son
cancer ?
Le bruit des glaçons est celui fait dans le seau à glace où rafraîchit une
bouteille de blanc. Le ton du film est d’emblée défini. Le postulat du départ est
totalement absurde et Dupontel s’en donne à cœur-joie pour jouer les importuns,
ô combien ! Blier lui-même prend un plaisir évident (partagé par le spectateur),
par ses pirouettes et ses bons mots, à se moquer et à désamorcer l’angoisse de la
Mort. Le pari n’était pas évident, c’est plutôt gagné. C’est une bonne
blague !C.B.M.

BRÛLE, SORCIÈRE, BRÛLE**


(Night of the Eagle ; GB, 1962.) R. : Sidney Hayers ; Sc. : Charles
Beaumont, Richard Matheson et George Baxt (non crédité), d’après le
roman de Fritz Leiber Ballet de sorcières (Conjure Wife, 1953) ; Ph. :
Reginald Wyer ; M. : William Alwyn ; Pr. : Albert Fennell ; Int. : Janet
Blair (Tansy Taylor), Peter Wyngarde (Norman Taylor), Margaret
Johnston (Flora Carr), Anthony Nicholls (Harvey Sawtelle), Colin Gordon
(professeur Lindsay Carr), Kathleen Byron (Evelyn Sawtelle), Reginald
Beckwith (Harold Gunnison), Jessica Dunning (Hilda Gunnison), Norman
Bird (le docteur). NB, 87 min.
Épouse de Norman Taylor, professeur à l’école de médecine de Hempnell,
Tansy pratique secrètement la sorcellerie pour favoriser la carrière de son mari.
Lorsqu’il le découvre, Norman détruit tous ses fétiches, reliques et amulettes.
Dès lors, le mauvais sort s’acharne sur lui, une élève l’accuse de l’avoir violée et
un étudiant jaloux le menace d’une arme. Il finira par se rendre compte que Flora
Carr, l’épouse boiteuse de Lindsay, son rival à la chaire de sociologie, est
également une adepte des sciences occultes et a entrepris de briser son couple
par envoûtement…
La sorcellerie est un sujet particulièrement difficile à traiter au cinéma sans
sombrer dans le ridicule. S’il faut citer The Witches (1966), réussite estimable de
Cyril Frankel, Rendez-vous avec la peur (1957) de Jacques Tourneur reste
toujours le chef-d’œuvre du genre, et Brûle, sorcière, brûle ne risque pas de lui
ravir le titre. Mais, malgré un acteur principal sans aucun charisme et une
musique un peu trop envahissante, et sans atteindre à la puissance évocatrice du
roman, le film est honorable et ménage quelques bons moments grâce à un script
astucieux qui gagne en crédibilité en jouant très habilement sur l’ambiguïté de
certaines situations. Il faut dire que les trois adaptateurs avaient de l’expérience
en ce domaine : Richard Matheson (L’homme qui rétrécit, Je suis une légende,
La Maison des damnés) et Charles Beaumont ont signé plusieurs adaptations
libres d’Edgar Poe pour Roger Corman, et le romancier George Baxt avait écrit
le scénario original de l’excellent Spectre du chat (1961) de John Gilling, et les
scripts des tout aussi remarquables Cirque des horreurs (1960) et Les Gangsters
(1961), tous deux déjà réalisés par Sidney Hayers. Redécouvert à la
télévision.R.L.

BUBBA HO-TEP***
(USA, 2002.) R. : Don Coscarelli ; Sc. : Don Coscarelli d’après une nouvelle
de Joe R. Lansdale ; Ph. : Adam Janeiro ; Eff. sp de maq. : Robert
Kurtzman, Greg Nicotero et Howard Berger (KNB) ; M. : Brian Tyler ;
Pr. : Dac Coscarelli, Don Coscarelli et Jason R. Savage ; Int. : Bruce
Campbell (Elvis Presley/Sebastian Haff), Ossie Davies (Jack Kennedy), Ella
Joyce (l’infirmière), Bob Ivy (Bubba Ho-Tep), Reggie Bannister
(l’administrateur). Couleurs, 92 min.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Elvis n’est pas mort. Après
s’être retiré du milieu du spectacle au profit d’un sosie, il vit désormais dans une
maison de retraite au fin fond du Texas. Vieux et impuissant, il va, avec son ami
Jack, retrouver le goût de vivre en essayant de mettre un terme aux agissements
d’une momie maléfique qui se nourrit des âmes des pensionnaires de
l’établissement.
Comme il l’a démontré avec la série des Phantasm, Don Coscarelli aime
l’humour gentiment décalé, humour qui est d’ailleurs l’une de ses marques de
fabrique et qui sur Bubba Ho-Tep fait une fois de plus des merveilles. Entre un
Elvis impuissant qui renoue peu à peu avec sa virilité (lors d’une irrésistible
scène de massage), une galerie de personnages azimutés, des scarabées agressifs
et des accidents de barbecue, le cinéaste nous offre une succession de séquences
désopilantes qui font mouche. D’autant que l’auteur adopte le point de vue
d’Elvis dont les pensées et les émotions nous sont dévoilées par une voix off
amusante et jamais envahissante. Quant aux comédiens, ils sont tout simplement
admirables. Face à Ossie Davies qui apporte une belle humanité à Jack Kennedy,
Bruce Campbell, méconnaissable sous son maquillage, trouve sans aucun doute
l’un de ses plus rôles les plus marquants et incarne, avec justesse en sensibilité,
un King vieillissant et désabusé. Car au-delà de son aspect farfelu et décalé,
Bubba Ho-Tep est aussi et surtout une œuvre singulière et inclassable qui
aborde, avec beaucoup de pertinence, des thèmes tels que l’amitié, la vieillesse
et la peur de mourir. Hormis Cocoon et quelques autres titres, peu de films
fantastiques prennent en effet pour décor une maison de retraite et osent se
frotter à un sujet aussi délicat que la fin de vie. En s’emparant de cette histoire
de momie et de rédemption morale (Elvis est conscient de ne pas avoir fait
grand-chose de bien durant son existence), Don Coscarelli signe ainsi une
production drôle, sensible et surtout beaucoup plus profonde qu’elle n’y
parait.E.B.

BULLDOG DRUMMOND S’ÉVADE**


(Bulldog Drummond Escapes ; USA, 1937.) R. : James Hogan ; Sc. : Edward
T. Lowe, d’après la pièce de H. C. McNeile et Gerard Fairlie ; Ph. : Victor
Milner ; M. : Borris Morros ; Pr. : Adolph Zukor pour Paramount ; Int. :
Raymond Milland (Bulldog Drummond), sir Guy Standing (inspecteur
Nielson), Heather Angel (Phyllis Clavering), Reginald Denny (Algy
Langworth), E. E. Clive (Tenny), Porter Hall (Norman Merridew), Fay
Holden (Natalie). NB, 65 min.
Bulldog Drummond vient en aide à la belle Phyllis Clavering, gardée en
otage dans sa résidence de Greystone Manor par son oncle Norman Merridew et
sa sœur Natalie aidés de deux complices. Contacté par Drummond, l’inspecteur
Nielson de Scotland Yard, en vacances dans la région, ne croit pas à la
culpabilité de Merridew qu’il prétend connaître depuis des années…
Le premier de la série de huit films que la Paramount tournera entre 1937 et
1939, inspirés des exploits de Bulldog Drummond, le prototype de l’agent secret
du type « James Bond », imaginé par H. C. McNeile qui signa ses aventures du
pseudonyme de « Sapper ». Après Ronald Colman, Ray Milland incarnait le
personnage pour la seule fois de sa carrière. Dans les sept films suivants, il sera
remplacé par John Howard. Mais Reginald Denny (Algy) et E. E. Clive (Tenny)
reviendront dans tous les autres films, Heather Angel (Phyllis) dans quatre
d’entre eux, tandis que Louise Campbell reprendra le rôle de Phyllis trois fois de
suite, et que l’inspecteur Nielson serait joué deux fois par John Barrymore, puis
par H. B. Warner dans les cinq derniers films. Toute la série est désormais
disponible dans un coffret DVD.R. L.

BULLHEAD**
(Rundskop ; Belg., 2011.) R. et Sc. : Michaël R. Roskam ; Ph. : Nicolas
Karakatsanis ; M. : Raf Keunev ; Pr. : Bart van Langundonck ; Int. :
Mattias Schoenaerts (Jacky), Jeroen Perceval (Diederik), Jeanne Dandoy
(Lucia), Barbara Sarafian (Eva). Couleurs, 124 min.
Jacky, dans sa ferme d’élevage de bovins, participe à un trafic d’hormones
de croissance. Un flic qui surveillait sa filière, a été abattu et la police enquête.
20 ans plus tôt, Jacky, alors gamin, était amoureux de Lucia qu’il observait avec
son copain Diederik. Bruno, le frère aîné de Lucia, un attardé mental, l’avait
surpris, attrapé, chatré et la famille de Diederik lui avait interdit de témoigner
pour dénoncer le coupable. Jacky, pour devenir un homme, dut, chaque jour, se
faire des injections de testostérone. Il retrouve Diederik, indic de police et Lucia
dont il reste un amoureux frustré.
Un thriller original, situé en milieu rural, dans un pays où coexistent parfois
difficilement, Flamands et Wallons. D’un rythme soutenu, on suit intensément
ce film dur, violent, sauvage, voire même bestial, où Mattias Schoenaerts, avide
de vengeance, buté, le front bas, fonce comme un taureau. Un remarquable
premier film qui évolue du polar traditionnel vers une tragédie existentielle avec
ce touchant personnage de brute épaisse, blessé dans tout son être, à la vie
brisée.C.B.M.

BURIED***
(Buried ; Esp., USA, 2010.) R. : Rodrigo Cortès ; Sc. : Chris Sparling ; Ph. :
Eduard Grau ; M. : Victor Reyes ; Pr. : Versus Ent. ; Int. : Bryan Reynolds
(Paul Conroy) et les voix de Robert Paterson (Brenner), Samantha Mathis
(Linda Conroy), Stephen Tobolowsky (Davenport). Couleurs, 94 min.
Paul Conroy, camionneur américain en Irak, est capturé dans une embuscade
et enterré vivant dans un grand cercueil. Il n’a que son briquet et un téléphone
portable. Il doit réunir cinq millions de dollars d’ici une heure…
Un exercice de style et un suspense impressionnants : unité de temps et de
lieu, aucune image hors du cercueil, un seul lien avec l’extérieur : le téléphone :
on n’a donc que les voix des autres personnages mais pas leur image.
Remarquable performance de Rodrigo Cortès, seul à l’écran et parfois dans le
noir. Une belle réussite technique et un témoignage accablant sur la guerre en
Irak.J.T.

BURYING THE EX**


(USA. 2014.) R. : Joe Dante ; Sc. : Alan Trezza ; Ph. : Jonathan Hall ; M. :
Joseph LoDuca ; Pr. : Alan Trezza, Kyle Tekiela ; Frankie Lindquist, David
Johnson, Carl Effenson ; Mary Cybriwsky. Int. : Anton Yelchin (Max),
Alexandra Daddario (Olivia), Ashley Green (Evelyn). Couleurs, 89 min.
Max, un fan de films fantastiques, entretient une relation complexe avec sa
petite amie, Evelyn, femme végétarienne, manipulatrice et possessive. Quand
cette dernière meurt accidentellement, le jeune homme pense pouvoir mener sa
vie comme il le souhaite. Mais Evelyn, qui est revenue d’entre les morts, ne
l’entend pas de cette oreille.
Comptant parmi les maîtres du fantastique américain, Joe Dante est un
cinéaste génial que le système a malheureusement cantonné à réaliser des
épisodes de séries télé, depuis une douzaine d’années. Ses projets de longs
métrages se font de plus en plus rares mais suscitent toujours le même
engouement auprès de cinéphiles éclairés. Un intérêt que renforce Burying The
Ex, petit film de commande qui explore avec énergie et brio le genre de la Zom-
Com. Se basant sur un script simple mais efficace (tiré d’un court métrage datant
de 2008 et mis en boite par Alan Trezza, qui se charge ici du scénario), ce B-
Movie renoue avec l’esprit du cinéma des années 80 et, mené à un train d’enfer,
s’avère réjouissant de bout en bout. On retrouve en effet ici l’humour délirant et
dévastateur de l’auteur de Gremlins (cf. : les dialogues savoureux et les jeux de
mots malicieux, comme la boutique de glace d’Olivia qui se nomme I Scream)
couplé à une mise en scène solide et inspirée. Multipliant les clins d’œil,
notamment par le biais des décors, Dante parvient à trouver le juste équilibre
entre horreur et comédie et dépeint un univers empreint de nostalgie, qui ravira
bon nombre de spectateurs. Le cinéaste nous gratifie en outre de quelques scènes
gore particulièrement bien senties et qui démontrent qu’il n’a rien perdu de son
mordant. Un mordant qui s’incarne également à travers le personnage d’Evelyn,
végétarienne bornée, intolérante et jalouse qui semble représenter à elle seule
une société contemporaine en quête de sens. La relation qu’elle entretient avec
Max, geek attachant mais ayant du mal a affirmé sa personnalité, devient dès
lors une métaphore sur la vie de couple et la dépendance affective. Servi par une
excellente distribution dominée par Anton Yelchin et Alexandra Daddario (plus
craquante que jamais), Burying The Ex est un divertissement fun et désopilant
doublé d’une magnifique déclaration d’amour au cinéma fantastique.E.B.
BUS PALLADIUM
(Fr., 2010.) R. : Christopher Thompson ; Sc. : Thierry Klifa et Christopher
Thompson ; Ph. : Rémy Chevrin ; M. : Yard Poupaud ; Pr. : Jean-Baptiste
Dupont et Cyril Colbeau-Justin ; Int. : Marc-André Grondin (Lucas),
Arthur Dupont (Manu), Elisa Sednaoui (Laure), Géraldine Pailhas (Prune),
Noémie Lvovsky (la psy), Agathe Bonitzer (Myriam). Couleurs, 102 min.
1985. De retour de Londres, Lucas retrouve ses copains d’enfance pour
reformer leur groupe de rock, Lust. Mario, le manager, leur obtient un concert au
prestigieux Bus Palladium. Lucas y croise Laura, mais elle part avec Manu, le
chanteur du groupe. Prune, une directrice artistique, leur permet d’enregistrer un
45 tours. Amours, drogues et rock’n roll. Rien de bien nouveau dans cette œuvre
qui reprend les clichés du film musical des années 70-80. Bien sûr, la nostalgie
peut jouer, le Bus Palladium étant un lieu mythique de la jeunesse dorée de
l’époque, mais, avec la musique, c’est bien le seul intérêt de ce film d’une
grande banalité.C.B.M.

BUSHWACKERS (THE)*
(USA, 1952.) R. : Rod Amateau ; Sc. : Rod Amateau et Thomas Gries ; Ph. :
John Mac Burnie ; Pr. : Jack Broder ; Int. : Lon Chaney Jr. (Artemus
Taylor), John Ireland (Jefferson Waring), Dorothy Malone (Cathy Sharp),
Jack Elam (Cree), Lawrence Tierney (Tobin). NB, 70 min.
Un tueur à gages se retourne contre son employeur quand celui-ci ordonne
un crime qu’il désapprouve.
Western réputé tourné par Rod Amateau qui en écrivit aussi le scénario, et
hélas, film invisible en France.J.T.

BUZZARD**
(Buzzard ; USA, 2014.) Sc., M. et R. : Joel Potrykus ; Ph. : Adam J.
Minnick ; Pr. : Michael Saunders, Ashley Young ; Int. : Joshua Burge
(Marty Jackitansky), Joel Potrykus (Derek), Teri Ann Nelson (Carol), Jason
Roth (Kubiak), Joe Anderson (Craig Kowalczyk). Couleurs, 97 min.
Intérimaire flemmard et sardonique employé de la banque Fed’s Federal,
Marty Jackitansky est adepte des petites arnaques, afin de profiter du système
pour compenser sa frustration et ses neuf dollars de l’heure. Il s’arrange pour
prendre des pauses de trois heures, ouvrir des comptes bancaires pour toucher la
prime d’ouverture, revendre les fournitures de bureau qu’il a commandées à son
entreprise, ou même appeler le service consommateur pour se faire rembourser
ses pizzas surgelées. Quand on lui demande de s’occuper d’une pile de chèques
de remboursement de la société, Marty tente la nième escroquerie qui va signer
le début de sa malchance. Commence alors une folle cavalcade paranoïaque, qui
le mènera jusqu’à la dangereuse ville de Detroit, en passant par le sous-sol (la
« party-zone » !) de son ami geek Derek, avec en poche son Power Glove
Nitendo converti en accessoire à la Freddy Krueger.
Après Coyote (2010), un court-métrage tourné en super 8, et son premier
long métrage Ape (2012), Buzzard est le dernier opus de l’Animal Trilogy de Joel
Potrykus. Ces trois films mettent en scène le comédien Joshua Burge, dans un
personnage similaire ; indolent, antihéros looser mais charismatique, pyromane
ou geek au sale caractère, il subit une suite d’insuccès jusqu’à se révolter de
manière violente et radicale. Si le film a été tourné avec un appareil photo, un
budget aussi dérisoire qu’inavouable et parfois même sans autorisations, c’est le
cadrage original et le jeu des acteurs qui lui donnent toute sa saveur jouissive et
survoltée. Buzzard a demandé 8 mois de répétitions avec les acteurs, chose utile
lorsque les scènes sont tournées à la volée, pratiquement sur le mode du
documentaire. Le film s’inspire d’ailleurs de la propre expérience du réalisateur
qui a testé et éprouvé ces arnaques en tant qu’intérimaire. Imprégné de réalisme,
ponctué de blasts musicaux hardcore, Buzzard est une comédie noire empreinte
de cynisme, un portrait absurde d’une Amérique vue de l’intérieur. Disponible
en DVD.O.L.
BYZANTIUM**
(Byzantium ; GB, 2012.) R. : Neil Jordan ; Sc. : Movia Buffini ; Ph. : Sean
Bobbit ; Pr. : Demarest Film ; Int. : Gemma Arterton (Clara), Saoirse
Ronan (Eleanor), Robert Fowlds (Barry), Warren Brown (Gareth).
Couleurs, 116 min.
Clara et Eléanor, après un meurtre, vivent cachées dans un hôtel d’une petite
ville côtière. Ce sont des vampires, et, leur secret révélé, d’autres vampires se
lancent à leur poursuite.
Neil Jordan, en grande forme, rend hommage au film de vampire (avec un
clin d’œil à Terence Fisher) dans un superbe récit gothique, aux splendides
images, servi par deux actrices fascinantes.J.T.
C

C’EST LA VIE PARISIENNE**


(Fr., 1954.) R. : Alfred Rode ; Sc. : Jacques Companeez ; Ph. : Marcel
Villet ; M. : Roger-Roger ; Pr. : A. Rode ; Int. : Claudine Dupuis (Cri-
Cri/Christine) Philippe Lemaire (Paul de Barfleur/Patrick), Saturnin Fabre
(le père de Paul), Jean Tissier (Weston), Noël Roquevert. Couleurs, 101 min.
Paul de Barfleur voudrait épouser la chanteuse de cabaret Cri-Cri. Mais nous
sommes en 1900 et son père s’y oppose. Vers 1950, Christine, petite-fille de Cri-
Cri et fille du riche éleveur Weston, tombe amoureuse de Patrick, musicien de
jazz. Cette fois tout finira par un mariage.
Charmante comédie : dialogues éblouissants d’Yves Mirande, interprétation
extraordinaire avec deux monstres sacrés, Saturnin Fabre et Jean Tissier, beauté
de Claudine Dupuis et, en prime, Alfred Rode et son orchestre. Comment avait-
on pu oublier ce petit bijou redécouvert sur la chaîne Histoire en 2014 ?J.T.

C’EST PAS PARCE QU’ON A RIEN


À DIRE QU’IL FAUT FERMER
SA GUEULE**
(Fr., 1974.) R. : Jacques Besnard ; Sc. : Jean Halain et Albert Kantoff
d’après une idée de Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Christian
Clavier ; Ph. : Jean-Pierre Baux ; M. : Gérard Calvi ; Pr. : Tinacra ; Int. :
Bernard Blier (M. Phano), Michel Serrault (Max), Jean Lefebvre (Riton),
Tsilla Chelton (la dame pipi). Couleurs, 90 min.
M. Phano, un receleur, a imaginé un gros casse. Le coffre contenant la caisse
vieillesse de la SNCF se trouve dans un local mitoyen des toilettes de la Gare de
l’Est. Il suffit de percer le mur des toilettes. Il a besoin de deux comparses pour
faire le travail et détourner l’attention de la dame qui s’occupe des toilettes De là
diverses ruses dont la dame n’est pas dupe et entend avoir droit au butin…
Une comédie hilarante, admirablement jouée par un formidable trio Passée
inaperçue à sa sortie, elle a été redécouverte grâce à plusieurs passages à la
télévision.J.T.

CABANE DANS LES BOIS (LA)**


(The Cabin in The Woods, 2012. USA). R. : Drew Goddard. Sc. : Joss
Whedon et Drew Goddard ; Ph. : Peter Deming ; M. : David Julyan ; Pr. :
Joss Whedon. Int. : Kristen Connolly (Dana), Chris Hemsworth (Curt),
Anna Hutchison (Jules), Sigourney Weaver (la directrice). Couleurs,
95 min.
Cinq étudiants partent pour un week-end dans les bois et s’installent dans
une mystérieuse cabane. Ils vont rapidement être témoins d’étranges évènements
et la proie d’une bande de zombies surgis de nulle part.
Voici probablement l’un des films d’horreur les plus originaux de ces
dernières années. Difficile, en effet, de contester la singularité de cette Cabane
dans les bois qui, sur un scénario astucieux, réinventent les règles du genre avec
malice et talent. Loin d’être des débutants, les deux auteurs du script, Joss
Whedon (The Avengers) et Drew Goddard (scénariste de Cloverfield), livrent
une histoire surprenante (qu’il est difficile d’évoquer en détail sans en altérer
l’intérêt) qui détourne les codes et les conventions et entraîne les spectateurs
dans une expérience cinématographique aussi délirante que passionnante. Le
tandem s’amuse ainsi à brouiller les pistes dès les premières minutes en nous
dévoilant des personnages principaux à priori stéréotypés mais qui, en réalité, ne
manquent pas d’épaisseur et tisse un récit qui, truffé de détails troublants, joue
sur différents registres et multiplie les clins d’œil aux classiques du Fantastique.
Un parti pris terriblement réjouissant qui ravira les amateurs de cinéma d’horreur
mais qui, par moment, altère quelque peu le sentiment de peur susceptible d’être
généré par certaines séquences. Un petit bémol qui ne gâche en rien, cependant,
le plaisir que l’on prend à la vision de cette œuvre étonnante qui, à la croisée des
chemins entre Evil Dead et The Truman Show, a d’ores et déjà acquis ses galons
de film culte.E.B.

CADAVRES À LA PELLE**
(Burke & Hare ; G.-B., 2010.) R. : John Landis ; Sc. : Piers Ashworth et
Nick Moorcroft ; Ph. : John Mathieson ; M. : Joby Talbot ; Pr. : Fragile
Films ; Int. : Simon Pegg (William Burke), Andy Serkis (William Hare), Isla
Fisher (Gimmy Hawkins), Tom Wilkinson (Docteur Knox), Jessica Hynes
(Lucky Hare). Couleurs, 91 min.
Burke et Hare sont deux malfaiteurs qui tuent et vendent des cadavres à la
Faculté de médecine d’Edimbourg. Finalement Hare fera fortune dans les
pompes funèbres tandis que Burke sera pendu et son cadavre disséqué.
Après quinze années ou presque d’absence, Landis, l’auteur des Blues
Brothers revient derrière la caméra avec un film noir, particulièrement macabre
et d’un parfait cynisme. Le thème avait déjà été traité dans The Body Snatcher
(Le récupérateur de cadavres) avec Boris Karloff. Landis en donne une nouvelle
version particulièrement fascinante grâce à l’interprétation de Simon Pegg et
Andy Serkis et à une reconstitution soignée de l’époque. À découvrir.J.T.

CADENCES OBSTINÉES**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Fanny Ardant ; Ph. : André Szankowski ; M. : Jean
Michel Bernard ; Pr. : Alfama Films ; Int. : Asia Argento (Margo), Franco
Nero (Carmine), Gérard Depardieu (le Père Villedieu), Nuno Lopes (Furio),
Tudor Aaron Istodor (Gabriel). Couleurs, 2013.
Margo, brillante violoncelliste a renoncé à ses concerts par amour pour
l’architecte Furio occupé à transformer un vieil hôtel délabré en établissement de
luxe avec la complicité d’administrateurs corrompus. Mais elle souffre d’être
délaissée par Furio trop absorbé par les travaux. Celui-ci ira trop loin dans
l’illégalité et Margo se retrouvera seule avec son violoncelle.
Cadences obstinées : celles d’un cœur amoureux (Margo) et des journées de
travail d’un architecte trop ambitieux. Ces cadences menacent de séparer deux
êtres qui devaient s’aimer. Bientôt Furio, tout à sa passion, oublie Margo qui ne
parvient pas à le reconquérir. Une déchirure bien rendue par Asia Argento et
Nuno Lopes. Apparition inattendue de Gérard Depardieu en curé bon vivant.
Fanny Ardant qui rend ici indirectement hommage à Truffaut et à La femme d’à
côté, dessine peu à peu, après Cendres et sang, une œuvre cinématographique
attachante.J.T.

CAFARD*
(Belgique, 2015.) R. et Sc. : Jan Bultheel ; Ph. : Emmanuel Linot ;
Animation : Philippe Arnaud et Jean-François Szlapka ; M. : Hans
Helewaut ; Pr. : Tarentula ; Voix : Benoît Magimel (Jean Mordant), Julie
Gayet (Jelena Dimitrieva), Jean-Hugues Anglade (Victor). Couleurs,
86 min.
En 1914, Jean Mordant, champion du monde de lutte gréco-romaine,
apprenant que sa fille a été violée par les Allemands, s’engage dans l’unité
blindée, l’ACM. Il combat sur l’Yser puis en Russie. Sa fille accouche d’un fils
avant de mourir de la grippe espagnole. Mordant le recueille.
Inspiré de faits authentiques et réalisé en motion capture (les mouvements
des acteurs sont traités sur ordinateur), ce film pourra dérouter mais présente un
réel intérêt historique puisqu’il évoque le premier bataillon Auto-Canons-
Mitrailleuses, ancêtre des régiments de blindés.J.T.

CAFÉ DU PORT (LE)*


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Manuel Poirier ; Ph. : Serge Dell’Amico ; M. :
Bernardo Sandoval ; Pr. : Récifilms et Axel Films ; Int. : Bernard Campan
(Maurice Perret), Cécile Rebboah (Claudia Perret), Thomas Durastel
(Pierre Perret), Julien Demarry (Jean Perret). Couleurs, 95 min.
La vie quotidienne d’une famille qui tient un café dans les années 40 sur les
bords de la Garonne.
Jolie évocation de la vie provinciale pendant la guerre et dans l’après-guerre.
Le récit est inspiré des souvenirs de Pierre Perret, le célèbre chanteur. La critique
a trouvé le film lent, monotone et dépourvu de scènes d’action : mais telle était
la vie quotidienne en dépit d’un contexte guerrier. Plus grave : Perret a pris ses
distances par rapport au projet. Aucune de ses chansons. Pourtant l’œuvre
devrait séduire les nostalgiques de ces années et les amateurs d’évocations
bucoliques.J.T.

CAFÉ SOCIETY***
(Café Society ; USA, 2016.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. : Vittorio Storaro ;
Pr. : Gravier Productions ; Int. : Jesse Eisenberg (Bobby), Kristen Stewart
(Vonnie), Steve Carell (Phil), Blake Lively (Veronica), Corey Stoll (Ben).
Couleurs, 96 min.
Bobby n’a pas envie de reprendre la bijouterie de ses parents. Il fuit New
York pour la Californie et Hollywood où il compte sur un oncle, agent des stars.
Il y fait le pied de grue pour apprendre de l’oncle Phil qu’il faut commencer par
la base et se retrouve coursier. Il s’éprend de la secrétaire de l’oncle, Vonnie.
Hélas ! la belle secrétaire finit par épouser l’oncle. Et voilà Bobby de retour à
New York où son frère, Ben, un gangster, a ouvert une boite de nuit. Bobby est
chargé d’y attirer la « café society. » Il fait la connaissance de Veronica et
l’épouse. Et il retrouve Vonnie venue avec Phil à New York. C’est l’occasion
d’un baiser. Ce sera tout.
Du pur Woody Allen où les condamnés à mort juifs se convertissent au
Christianisme pour s’assurer une vie éternelle et où les producteurs citent
Socrate. Servie par une image douce, orangée, une atmosphère de nostalgie :
nostalgie de l’Hollywood de Gary Cooper et Fred Astaire, nostalgie des
occasions amoureuses manquées, nostalgie d’un humour tendre et cocasse. Tout
est résumé par ce mot de Woody Allen : « La célébrité m’a apporté un gros
avantage : les femmes qui me disent non sont plus belles qu’autrefois. »J.T.

CAGE DORÉE (LA)**


(Fr., 2012.) R. : Ruben Alves ; Sc. : Ruben Alves, Hugo Gélin, Jean-André
Yerlès, Luc-Olivier Veuve ; Ph. : André Szankowski ; M. : Rodrigo Leão ;
Pr. : Danièle Delorme, Hugo Gélin, Lætitia Galitzine ; Int. : Rita Blanco
(Maria Ribeiro), Joaquim de Almeida (José Ribeiro), Roland Giraud
(Francis Caillaux), Chantal Lauby (Solange Caillaux), Barbara Cabrita
(Paula Ribeiro), Lannick Gautry (Charles Caillaux). Couleurs, 92 min.
Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro, couple d’immigrés
portugais, vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble
haussmannien, dans leur chère petite loge. Elle, excellente concierge, lui, chef de
chantier hors pair, sont devenus des figures incontournables du quartier. Mais la
perspective d’un retour au Portugal se présente inopinément. Répondront-ils à
l’appel du Douro ? Et comment réagiront leurs enfants ? Et ceux à qui ils sont
devenus indispensables ?
Sous des dehors de comédie consensuelle, le film de Ruben Alves cache une
œuvre plus profonde qu’il n’y paraît : quasi documentaire sur la vie d’une
famille portugaise à Paris, importance de l’émigration pour l’économie de notre
pays, exploitation de ces mêmes émigrés, conséquences de leur retour éventuel
au pays. Mais c’est aussi et surtout un film bon enfant plein d’humour, servi par
d’excellents comédiens portugais (Rita Blanco et Joaquim de Almeida) et
français (le couple de bourgeois Roland Giraud-Chantal Lauby).G.B.

CALL (THE)**
(The Call ; USA, 2013.) R. : Brad Anderson ; Sc. : Richard d’Ovidio ; Ph. :
Tom Yatsko ; M. : John Debney ; Pr. : Troika Pictures et WWE Studios ;
Int. : Halle Berry (Jordan Turner), Abigail Breslin (Casey), David Otunga
(Paul Philips), Michael Eklund (Michael Foster), Roma Maffia (Maddy).
Couleurs, 95 min.
Employée dans un centre d’appels d’urgence, Jordan Turner, ne peut
empêcher, par maladresse, le meurtre d’une adolescente par un inconnu. À
nouveau, alors qu’elle n’est plus en service, elle doit remplacer une opératrice
qui panique. La jeune Casey, enfermée dans le coffre d’une voiture, appelle d’un
portable. Jordan lui donne les indications pour faire repérer la voiture. Mais
l’homme vole une autre voiture. La police finit par identifier l’homme, un
certain Michael Foster, mais ne trouve rien à son domicile. Son service fini,
Jordan se rend dans la zone des recherches. Elle découvre une trappe qui la
conduit à Foster qui se préparait à tuer Casey. Elle la tire des griffes du sadique.
À la fois un documentaire sur le service des appels d’urgence de Los
Angeles et sur la manière de laisser des traces pour identifier la voiture d’un
kidnappeur à partir d’un téléphone portable, et un excellent suspense : le sadique
découvrira-t-il que sa victime a un téléphone ? Un bon et solide thriller.J.T.

CALOMNIES*
(Fr, 2013.) R. : Jean-Pierre Mocky ; Sc. : André Ruellan, J.-P. Mocky ; Ph. :
Jean-Paul Sargent ; M. Pr. : Vladimir Cosma ; Int. : Marius Colucci
(Xavier), Guy Marchand (Horace), Philippe Duquesne (David), Agnès Soral
(Kenou), J.-P. Mocky (Armand). Couleurs, 80 min.
Xavier, nouvellement élu député, est placé par David, inspecteur de la Cour
des Comptes, auprès du ministre Horace qui aurait détourné des fonds publics
lors de l’attribution d’une déchètterie. Ce dernier, ayant quelque soupçon à
l’encontre de Xavier, demande à une agence de calomnies de détruire sa
réputation…
Mocky – l’homme qui filme plus vite que son ombre – réalise ici un film
plutôt sympa où, avec sa rage habituelle et son anarchisme, il s’en prend à ceux
qui nous gouvernent. Il ne fait pas dans la dentelle, c’est parfois bâclé et peu
vraisemblable – mais ça fait du bien ! Et quels comédiens !C.B.M.

CALVARY***
(Calvary ; Irlande, 2014.) R. et Sc. : John Michael McDonagh ; Ph. : Larry
Smith ; M. : Patrick Cassidy ; Pr. : Bord Scannan Héireann, Irish Film
Board et BFI ; Int. : Brendan Gleeson (le Père James), Chris O’Dowd (Jack
Brennan), Kelly Reilly (Fiona Lavelle), Aidan Gillen (Dr Hartel), Emmet
Walsh (Gerald Ryan), Dylan Moran (Michael Fitzgerald). Couleurs, 99 min.
Prêtre d’une paroisse irlandaise, au bord de la mer, le Père James reçoit une
lettre lui annonçant que l’auteur le tuera dans une semaine, lui donnant rendez-
vous sur la plage. La raison : il a été abusé sexuellement par un religieux entre
huit et douze ans. Le Père James n’y est pour rien mais il doit servir de victime
expiatoire. Il a une semaine pour mettre ses affaires (il a une fille car il a été
marié avant d’entrer dans les ordres après son veuvage) en ordre ainsi que celles
de sa paroisse (les divers conflits entre paroissiens). Le jour venu, le Père James
se présente sur la plage face à celui qui doit l’exécuter…
Un film étonnant, impressionnant même par l’originalité du sujet,
l’ambiguïté du prêtre (il a une fille et un penchant pour l’alcool) magistralement
interprété par Brendan Gleeson, et la beauté des paysages irlandais. C’est un
calvaire de sept jours que connaît le Père James, un calvaire où il conserve sa
dignité, où il va racheter les péchés d’un autre par le sacrifice de sa vie.
McDonagh, à travers son film précédent, L’Irlandais, s’était déjà fait le cinéaste
de l’Irlande. Elle est tout entière dans ce très beau film.J.T.

CAMÉLÉON (LE)**
(Fr., 2010.) R. : Jean-Paul Salomé ; Sc. : Jean-Paul Salomé et Natalie
Carter ; Ph. : Pascal Ridao ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Loma Nasha Films,
Gordon Street Pictures, Vendredi Films ; Int. : Marc-André Grondin
(Frédéric Fortin/Nicholas Randall), Famke Janssen (Jennifer Johnson),
Ellen Barkin (Kimberly Miller), Tory Kittles (Dan Price), Emilie De Ravin
(Kathy Jansen). Couleurs, 106 min.
Pour échapper à la prison pour délinquants mineurs, en Espagne, Frédéric
Fortin se fait passer pour un adolescent américain, Mark Randall disparu il y a
cinq ans. Sa prétendue sœur le reconnaît et, rapatrié à Bâton-Rouge, il est
accepté par sa soi-disante famille. En fait la famille dissimule un terrible secret
que va découvrir Jennifer Johnson, agent du FBI qui ne croit pas Frédéric Fortin
se prétendant Mark Randall…
Tourné aux États-Unis avec un titre anglais, The Chameleon, ce film de
Jean-Paul Salomé s’inspire de l’histoire authentique de Frédéric Bourdin. Le
thème est joli : le héros échappe à la prison pour se retrouver dans une famille
nettement plus dangereuse que ses anciens co-détenus. Marc-André Grondin est
excellent en caméléon pris à son propre piège.J.T.

CAMILLE CLAUDEL 1915***


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Bruno Dumont ; Ph. : Guillaume Deffontaines ; Pr. :
Jean Brehat, Rachid Bouchareb et Muriel Merlin ; Int. : Juliette Binoche
(Camille Claudel), Jean-Luc Vincent (Paul Claudel), Robert Leroy (le
médecin). Couleurs, 95 min.
Camille Claudel, celle qui fut l’élève et la maîtresse d’Auguste Rodin, est
internée à la demande de sa famille dans un asile psychiatrique près de
Montfavet pour troubles mentaux et délire de la persécution. Elle espère la visite
de son frère Paul.
Juliette Binoche, le visage défait, sans fard, souvent cadrée en gros plans
fixes, est prodigieuse. Ce n’est plus une actrice dans un rôle de composition,
mais une femme vraie qui souffre et pour laquelle on compatit. Le film, d’une
beauté austère, ose montrer ce que l’on préfère ignorer : la réalité intérieure d’un
asile et l’isolement de ces grands débiles mentaux (ce sont ici de vrais patients et
non des figurants). Soleil hivernal, souffle du mistral, arbres dénudés, habits
noirs des religieuses : la mise en scène est splendide, dépouillée, quasi
bressonienne mais sans la moindre lueur d’espoir. Paul Claudel, le grand poète
catholique, face à ce drame, apparaît comme un homme froid et suffisant. Sa
sœur Camille est morte en 1943, après 29 années d’internement dans cet
asile.C.B.M.

CAMILLE REDOUBLE**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Noémie Lvovsky ; Ph. : Jean-Marc Fabre ; M. :
Gaetan Roussel ; Pr. : Gaumont ; Int. : Noémie Lvovsky (Camille Vaillant),
Samir Guesmi (Eric), Judith Chemia (Josepha), India Hair (Alice), Julia
Faure (Louise), Yolande Moreau (la mère de Camille), Michel Vuillermoz
(le père), Denis Podalydès (Alphonse), Jean-Pierre Léaud (l’horloger).
Couleurs, 118 min.
Camille, quarante ans, abandonnée par Eric dont elle a une fille, se rend chez
un horloger, plutôt étrange, pour faire réparer une montre. À minuit, elle
s’évanouit et se retrouve à seize ans, poursuivie par Eric dont elle sait
maintenant qu’il l’abandonnera. Connaissant l’avenir, elle va tenter de le
modifier.
Joli titre pour une histoire de machine à remonter le temps en apparence bien
usée mais à laquelle par un certain nombre d’astuces (Camille est la même
adulte et jeune fille ; la mort de la mère…) Pittoresques compositions dans de
petits rôles de Yolande Moreau, Denis Podalydès, Jean-Pierre Léaud, Mathieu
Amalric en professeur de français… Une comédie plus nostalgique que
fantastique.J.T.

CAMPING 2
(Fr., 2010.) R. : Fabien Onteniente ; Sc. : F. Onteniente, Philippe Guillard,
Franck Dubosc, Emmanuel Booz ; Ph. : Jérôme Robert ; M. : Frederic
Botton, Jean-Yves d’Angelo ; Pr. : Patrice Ledoux ; Int. : Franck Dubosc
(Patrick), Mathilde Seigner (Sophie), Claude Brasseur (Jacky), Mylène
Demongeot (Laurette), Antoine Duléry (Paulo), Richard Anconina (Jean-
Pierre), Christine Citti (Mme Chatel), Marilyn Canto (Valérie). Couleurs,
99 min.
Comme chaque été, les habitués du camping des « Flots Bleus » se
retrouvent sur les bords du bassin d’arcachon. Jean-Pierre Savelli, un courtier en
assurances, y arrive avec sa fille ; il a du mal à s’intégrer. On apprend que le
camping doit être vendu à des promoteurs immobiliers…
On prend les mêmes et on recommence (Anconina, le courtier, remplaçant
Lanvin, le chirurgien). Mais autant Camping était une heureuse surprise dans
l’univers tristement codifié de la comédie franchouillarde, autant ce deuxième
opus est médiocre, n’ayant d’autre intérêt que commercial. Et encore…
C.B.M.

CAMPING 3*
(Fr., 2016.) R. : Fabien Onteniente ; Sc. : F. Onteniente, Franck Dubosc ;
Ph. : Pierre Gantelmi d’Ille ; M. : Jean-Yves Angelo ; Pr. : Patrick Godeau,
Jérôme Seydoux ; Int. : Franck Dubosc (Patrick), Antoine Duléry (Paulo),
Claude Brasseur (Jacky), Mylène Demongeot (Laurette), Stéphane
Lellouche (Carello), Gérard Jugnot (Chamillard), Michèle Laroque (Anne-
So), Leslie Médina (Morgane), Cyril Mondy (Robert), Louka Meliava
(Benji), Jules Ritmanic (José). Couleurs, 98 min.
Comme chaque été, Patrick arrive au « Camping des Flots Bleus » sur le
bassin d’Arcachon ; il a pris en covoiturage trois jeunes gars qui vont taper
l’incruste sous sa tente. Un peu bedonnant, il n’est plus le séducteur d’autrefois.
Il y retrouve ses copains, tels Jacky – toujours amateur de pastis, toujours
accompagné par Laurette – qui perd maintenant la boule, ou Paulo qui, lui, se
demande s’il n’est pas devenu gay.
Depuis le premier opus, en 2005, le temps a passé pour nos compères
devenus grisonnants. Quant au film, il reste égal avec ses grosses blagues de
potache pas vraiment drôles, avec ses scènes de drague infructueuses, avec cette
même « beaufitude » ; miroir, certes déformant mais hélas !, assez juste de cette
France profonde. Un film plus pathétique que drôle. Bonnes vacances, quand
même !C.B.M.

CANCRE (LE)**
(Fr., 2016.) R. : Paul Vecchiali ; Sc. : P. Vecchiali, Noël Simsolo ; Ph. :
Philippe Bottiglione ; M. : Roland Vincent ; Pr. : P. Vecchialli, Thomas
Ordonneau ; Int. : Paul Vecchiali (Rodolphe), Pascal Cervo (Laurent),
Catherine Deneuve (Marguerite), Annie Cordy (Christiane), Françoise
Arnoul (Mimi), Françoise Lebrun (Valentine), Mathieu Amalric (Boris),
Edith Scob (Sarah), Marianne Basler (Suzanne) ; Couleurs, 116 min.
Rodolphe est un vieil homme qui porte beau. Son fils Laurent, un
homosexuel, le rejoint pour s'occuper de lui dans la maison où désormais, il vit
seul. Rodolphe se souvient des femmes qu'il a aimées…
Sous-titrés « Carnet de Belles » (en référence au Carnet de bal de Duvivier)
et avec la complicité de comédiennes vieillissantes, Paul Vecchiali réussit un
beau film avec quelques scènes splendides, telles celles avec Annie Cordy, d'une
grande tendresse, ou avec Françoise Arnoul, enjouée et bouleversante. Il réalise
peut-être un film testamentaire, fidèle à son style épuré et au « parfum » de
Danielle Darrieux – à peine évoquée. Le dernier plan où il s'éteint sur la plage,
face à la mer avec le beau visage de Catherine Deneuve en surimpression (celle-
ci toujours magistrale, incarnant avec mélancolie un amour idéalisé) est
poignant. Dommage que quelques scories (l'homosexuel, le religieux,
l'huissier…) affaiblissent la portée de ce film sensible.C.B.M.

CANYONS (THE)
(The Canyons ; USA, 2013.) R. : Paul Schrader ; Sc. : Bret Easton Ellis ;
Ph. : John DeFazio ; M. : Brendan Canning ; Pr. : Post Empire Films,
Sodium Fox ; Int. : Lindsay Lohan (Tara), James Deen (Christian), Nolan
Funk (Ryan), Amanda Brooks (Gina), Gus van Sant (Docteur Campbell).
Couleurs, 99 min.
Ryan et Gina dînent avec Tara et Christian. Ryan remercie Christian de lui
avoir permis d’être embauché pour le tournage d’un film. Toutefois Christian
soupçonnant que Tara continue de coucher avec Ryan s’arrange pour que, pour
pouvoir être accepté sur le casting, Ryan accepte une fellation du producteur.
Cela ne suffit pas à Christian. Sa maîtresse, Cynthia, l’ayant éconduit, il l’égorge
puis interdit à Tara qui entend le quitter, de revoir Ryan.
Avec Paul Schrader, rien n’est simple : tout est sexuel et morbide. Il propose
une peinture particulièrement noire du monde hollywoodien, une galerie de
dépravés, drogués, cyniques et assassins, où l’on reconnaît la griffe de Bret
Easton Ellis. En tête de la distribution : James Deen (sic), star du porno, et la
sensuelle Amanda Brooks. The Canyons est rangé, un peu abusivement, dans le
genre du thriller. C’est surtout une œuvre d’un total immoralisme.J.T.

CAPITAINE PHILLIPS*
(Captain Phillips ; USA, 2013.) R. : Paul Greengrass ; Sc. : Billy Ray ; Ph. :
Barry Ackroyd ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Columbia ; Int. : Tom Hanks
(Capitaine Phillips), Barkhad Abdirahman (Bilal), Faysal Ahmed (Najee),
Mahat M. Ali (Elmi), Michael Chernus (Shane Murphy). Couleurs,
134 min.
Un cargo américain, commandé par le capitaine Phillips, remplit une mission
le long des côtes somaliennes lorsqu’il est attaqué par des pirates sous le
commandement d’un certain Bilal. Ils doivent l’évacuer emmenant avec eux en
otage Phillips. Celui-ci sera libéré par les SEAL.
Le film est inspiré par un fait divers qui eut lieu au large de la Somalie en
2009. L’expérimenté Paul Greengrass sait nous tenir en haleine et Tom Hanks
donne beaucoup d’humanité au personnage du capitaine.J.T.

CAPITAL (LE)***
(Fr., 2012.) R. : Costa-Gavras ; Sc. : Costa-Gavras, Jean-Claude Grumberg
et Karim Boukercha d’après un roman de Stéphane Osmont ; Ph. : Eric
Gaultier ; M. : Armand Amar ; Pr. : KG Productions et France 2 ; Int. :
Gad Elmaleh (Marc Tourneuil), Gabriel Byrne (Dittmar Rigule), Natacha
Régnier ((Diane Tourneuil), Hippolyte Girardot (Raphael Sieg), Céline
Sallette (Maud), Bernard Le Coq (Antoine de Suze), Daniel Mesguish
(Marmande). Couleurs, 113 min.
Patron de la banque Phénix, Jack Marmande, atteint d’un cancer, prend du
recul et confie la gestion à un employé fidèle mais terne, Marc Tourneuil. Il a
l’accord du plus gros actionnaire, Antoine de Suze qui attend la mort de
Marmande pour prendre sa place. Surprise : Tourneuil prend les commandes
avec énergie et engage un vaste plan de licenciements. Sous l’influence d’un
actionnaire américain, Rigule, il lance une OPA sur une entreprise japonaise,
mais il découvre que cette entreprise est pourrie et que Rigule veut faire baisser
ainsi les actions de Phénix pour s’en emparer. Avec la complicité d’Antoine de
Suze, il fait échouer la manœuvre, et, Marmande étant mort, reste PDG.
Amusante satire des milieux financiers, soucieuse de vraisemblance et
évitant la caricature outrancière, de là un certain impact. Depuis Le couperet,
Costa-Gavras change de registre. Il donne dans la comédie se moquant de la
société contemporaine, et il faut avouer que l’on rit franchement aux exploits de
ce jeune financier parfaitement incarné par Gad Elmaleh.J.T.

CAPRICE*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Emmanuel Mouret ; Ph. : Laurent Desmet ; M. :
Giovanni Mirabassi ; Pr. : Fred Niedermayer ; Int. : Emmanuel Mouret
(Clément), Virginie Efira (Alice), Anaïs Demoustier (Caprice), Laurent
Stocker (Thomas). Couleurs, 100 min.
Clément, un instituteur, est fasciné par Alice, une actrice de théâtre qui finit
par le remarquer. Par ailleurs, Caprice, sa voisine dans la salle, jette son dévolu
sur lui. Voilà Clément pris entre deux femmes qu’il aime autant l’une que
l’autre…
Le début du film séduit beaucoup. C’est léger, délicieux – d’autant que les
deux actrices sont d’une finesse et d’une beauté remarquables. Et puis ce
marivaudage devient répétitif, on commence à s’en désintéresser et on finit
même par s’ennuyer. Un comble pour une comédie !C.B.M.

CAPTAIN AMERICA**
(USA, 1944.) R. : John English et Elmer Clifton ; Sc. : Royal Cole, Ronald
Davidson, Basil Dickey, Jesse Duffy, Harry Fraser, Grant Nelson et Joseph
Poland ; Ph. : John MacBurnie ; M. : Mort Glickman ; Pr. : W.J.
O’Sullivan pour Republic Pictures ; Int. : Dick Purcell (Grant
Gardner/Captain America), Lorna Gray (Gail Richards), Lionel Atwill (Dr.
Cyrus Maldor), Charles Trowbridge (commissaire Dryden), George J.
Lewis (Bart Matson), Russell Hicks (le maire Randolph), John Davidson
(Gruber). NB, serial (15 épisodes).
La lutte entreprise par Captain America, alias le district attorney Grant
Gardner, contre les activités criminelles du « Scarabée », le Dr. Maldor, qui est
entré en possession d’une arme terrifiante et menace la (très relative) paix du
monde…
Une adaptation réussie d’une bande dessinée patriotique très populaire outre-
Atlantique, même si la fidélité n’est pas au rendez-vous : alors que dans la BD,
le personnage possède des super-pouvoirs grâce à l’injection d’un sérum
expérimental inventé par un médecin militaire, le héros de cinéma ne dispose
d’aucune qualité de cette sorte et l’on se demande bien pour quelle raison il
éprouve le besoin de se déguiser ! Toutefois, indépendamment de ses origines, le
film fonctionne par lui-même grâce à son style, son invention et son rythme
percutant. Redécouvert grâce à la vidéo.R.L.

CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR


(Captain America : Civil War ; USA, 2016.) R. : Anthony et Joe Russo ; Sc. :
Christopher Markus et Stephen McFeely d’après la bande dessinée de
Mark Millar ; Ph. : Trent Opaloch ; Eff. sp. : Carl Perez et Daniel Sudick ;
Eff. vis. : Husseyn Caner et Dan Deleeuw ; M. : Henry Jackman ; Pr. :
Marvel Studios ; Int. : Chris Evans (Steve Rogers/Captain America), Robert
Downey Jr (Tony Stark/Iron Man), Scarlett Johansson (Natacha
Romanoff/Black Widow), Sebastian Stan (Bucky Barnes/Le Soldat de
l’hiver), Anthony Mackie (Sam Wilson/Falcon). Couleurs, 146 min.
Une bavure des Avengers conduit les Nations Unies à les placer sous leur
contrôle. Iron Man accepte mais Captain America s’y oppose. Voilà les
Avengers scindés en deux camps…
Après Superman contre Batman, les super-héros de la Warner, voici Captain
America contre Iron Man, super-héros des studios Marvel, en attendant
Spiderman contre Catwoman. Le manque d’imagination des scénaristes
américains est confondant. Restent les effets spéciaux toujours réussis.J.T.

CAPTAIN AMERICA :
FIRST AVENGER*
(Captain America : The First Avenger ; USA, 2011.) R. : Joe Johnston ; Sc. :
Christopher Markus et Stephen McFeely ; Ph. : Shelly Johnson ; Eff. vis. :
Christopher Townsend ; M. : Alan Silvestri ; Pr. : Marvel Studios ; Int. :
Chris Evans (Steve Rogers/Captain America), Hayley Atwell (Peggy
Carter), Sebastien Stan (James Bucky Barnes), Tommy Lee Jones (le
colonel Phillips), Hugo Weaving (le Crâne rouge) Couleurs, 123 min.
Refusé par l’armée, Steve Rogers est engagé dans une unité spéciale pour
être le cobaye d’un sérum qui doit créer des super-soldats. Il devient un
surhomme mais le sérum est détruit par un saboteur. Steve va affronter le
redoutable Crâne rouge et le vaincre.
Héros de la bande dessinée de Joe Simon et Jack Kirby, Captain America est
un pur produit des studios Marvel. À la fois film de guerre et film de science-
fiction, il joue le retro non sans un certain charme. Une première version avait
été tournée en 1944.J.T.

CAPTAIN AMERICA :
LE SOLDAT DE L’HIVER
(Captain America : The Winter Soldier ; USA, 2014.) R. : Joe et Anthony
Russo ; Sc. : Christopher Markus et Stephen McFeely ; Ph. : Trent
Opaloch ; Eff. sp. : Daniel Sudick ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Marvel
Studios ; Int. : Chris Evans (Steve Rogers/Captain America), Scarlett
Johansson (Natacha Romanoff/ La veuve noire), Sebastian Stan (Bucky
Barnes/ le soldat de l’hiver), Anthony Mackie (Sam Wilson/ le Faucon),
Robert Redford (Alexander Pierce), Samuel L. Jackson (Nick Fury).
Couleurs, 137 min.
Le S.H.I.E.L.D. charge Captain America et la Veuve noire, de délivrer des
otages. Nos deux héros vont découvrir que le S.H.I.E.L.D. est en réalité
manœuvré par le redoutable Soldat de l’hiver qui n’est autre que Bucky, un ami
du Captain America. Tout va se jouer autour du lancement de vaisseaux destinés
à surveiller le monde.
Un nouveau visage, moins retro, du héros de Joe Simon et Jack Kirby Moins
d’effets spéciaux et un peu d’humour.J.T.

CAPTAIN FANTASTIC
(Captain Fantastic ; USA, 2016.) R. et Sc. : Matt Ross ; Ph. : Stéphane
Fontaine ; M. : Alex Somers ; Pr. : Electric City Entertainment et Shivhanse
Pictures ; Int. : Viggo Mortensen (Ben), Frank Langella (Jack), George
MacKay (Bol), Samantha Isler (Kielyr). Couleurs, 120 min.
Ben et ses six enfants vivent dans la forêt. Leur mère étant morte, tous
partent à son enterrement. Mais elle voulait être incinérée…
Comédie familiale écologique. Nombreux prix à Cannes, Deauville et
Sundance.J.T.

CAPTIFS
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Yann Gozlan ; Ph. : Vincent Mathias ; M. : Guillaume
Feyler ; Pr. : Sombrero Films ; Int. : Zoé Felix (Carole), Eric Savin
(Mathias), Arié Elmaleh (Samiri), Philippe Krhajac (le médecin). Couleurs,
84 min.
Dans un pays des Balkans, trois médecins humanitaires sont enlevés par de
mystérieux hommes armés. Samir est tué et vidé de ses organes. Carole tue le
médecin qui allait lui faire subir le même sort et s’enfuit avec Mathias. Ils sont
poursuivis par des chiens. Mathias se sacrifie. Bien que blessée, Carole sera
sauvée.
Le film d’horreur à la française. Gozlan ne choisit pas un sujet original pour
son premier film mais il montre du savoir-faire et on finit par marcher.J.T.

CAPTIVES*
(The captives ; Can., 2013.) R. : Atom Egoyan, Sc. : A. Egoyan, David
Frazer ; Ph. : Paul Sarossy ; M. : Mychael Danna ; Pr. : Ego film Arts, The
Film Farm, Int. : Ryan Reynolds (Matthew), Scott Speedman (Jeffrey),
Mireille Enos (Tina) Rosario Dawson (Nicole), Kevin Durand (Mika),
Alexia Fast (Cass). Couleurs, 112 min.
Il y a 8 ans que la jeune Cassandra a été enlevée quasiment sous les yeux de
son père, Matthew un architecte paysagiste – faisant craindre un réseau
pédophile. Depuis, il vit dans la culpabilité. Il est séparé de sa femme Tina qui
est, maintenant, femme de ménage dans un hôtel. Des indices laissent supposer
que Cassandra est toujours en vie. L’enquête reprend sous la férule des
inspecteurs Nicole Dunlop et Jeffrey Speedman. Matthew y est associé. Il
s’éprend de Nicole qui disparaît à son tour.
L’intrigue est complexe, pas toujours facile à comprendre, d’autant que le
récit est éclaté. Heureusement la réalisation feutrée, dans cet univers cotonneux
des hivers canadiens, sauve la mise. Cependant sur un sujet voisin (le deuil
impossible de parents d’enfants disparus), on a connu Atom Egoyan mieux
inspiré (cf. De Beaux Lendemains).C.B.M.

CARANCHO*
(Carancho ; Arg., Chili, Fr., Corée du Sud, 2010.) R., Sc. et Pr. : Pablo
Trapero ; Sc. : Alejandro Fadel, Martín Mauregui et Santiago Mitre ; Ph. :
Julián Apezteguia ; M. : Lim Giong ; Int. : Ricardo Darín (Sosa), Martina
Gusman (Luján), Carlos Weber (El Perro), José Luis Arias (Casal), Fabio
Ronzano (Pico). Couleurs, 107 min.
Radié du barreau, Sosa est un avocat marron spécialisé dans les accidents de
la circulation dans les rues de Buenos Aires. Son travail consiste à encaisser aux
noms des victimes les indemnités versées par les compagnies d’assurances, puis
à les spolier au bénéfice d’un groupe d’hommes de loi sans scrupules. C’est dans
ces circonstances qu’il rencontre Luján, une jeune urgentiste qui se drogue pour
tenir le coup durant les longues nuits de garde, et essaie de se faire titulariser. À
son contact, Sosa va s’humaniser et décider de renoncer à sa vie d’escroc pour
reprendre sa fonction première d’avocat. Mais on n’échappe pas si facilement à
une mafia qui étend son emprise grâce à des forces de police également
corrompues. Leur tentative pour se sortir ensemble de ce monde de l’arnaque et
refaire leur vie va très mal se terminer…
Un « Carancho » est un prédateur qui se nourrit de cadavres d’animaux
écrasés sur les routes de la pampa. Par extension, le terme désigne aussi ces
avocats véreux qui lèsent les victimes d’accidents. Car les accidents de la route
sont un véritable fléau en Argentine et la première cause de mortalité du pays
(plus de vingt morts par jour). Jeune prodige du cinéma argentin, Pablo Trapero
a traité son sujet avec une volonté de réalisme qui se veut proche du style du film
noir américain. Mais un certain maniérisme dans la mise en image et quelques
obscurités dans le script nuisent beaucoup au propos sincère et généreux du film
qui, néanmoins, marqua suffisamment les esprits dans son pays d’origine pour
qu’un projet de loi « anti-Carancho » soit initié après sa sortie.R.L.

CARIBOO TRAIL (THE)*


(USA, 1950.) R. : Edwin L. Marin ; Sc. : Frank Gruber ; Ph. : Fred
Jackman Jr. ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : Twenty Century Fox ; Int. :
Randolph Scott (Jim Redfern), George Gabby Hayes (Grizzly), Victor Jory
(Frank Walsh), Karin Booth (Francie). Couleurs, 80 min.
Jim Redfern, chercheur d’or prospecte pour s’acheter un ranch. Il se heurte à
Frank Walsh qui tient la ville de Carson Creek.
Western bien routinier, inédit en France, sauf à la télévision, qui vaut surtout
pour ses splendides extérieurs (la Colombie britannique) et pour le duel
Randolph Scott-Victor Jory.J.T.

CARLOS : LE FILM***
(Fr., All., 2010.) R. : Olivier Assayas ; Sc. : Dan Frank, Olivier Assayas ;
Ph. : Yorick Le Saux, Denis Lenoir ; Pr. : Daniel Lecourbe ; Int. : Edgar
Ramirez (Carlos), Ahmed Kaabour (Haddad), Nora von Waldstatten
(Magdalena), André Marcon (Général Rondot). Couleurs, 165 min.
Après la mort du leader de Septembre noir, Ramirez dit Carlos, propose ses
services à Haddad, le chef du Front populaire de Libération de la Palestine.
Celui-ci accepte et, pour le mettre à l’épreuve, lui confie une mission à Londres :
assassiner le vice-président de Mark and Spencer, proche des Israëliens. Trahi
par ses informateurs, il échoue. Néanmoins, Haddad lui garde sa confiance. Ce
n’est que le début d’une action terroriste (dont il sera exclu dix ans plus tard,
accusé de trahison) qui le mènera jusqu’en 1994 où il sera arrêté à Khartoum.
Le film est réduit de moitié par rapport à la série réalisée par Assayas pour
Canal+ (5 heures 38 en trois parties), mais il n’en dénature pas l’intérêt, peut-
être même en renforce-t-il l’impact. Malgré des zones d’ombre, il montre bien la
complexité des enjeux politiques de l’époque à travers le personnage de Carlos.
Un film passionnant, réalisé de main de maître, sur un personnage sombre et
fascinant.C.B.M.

CARNAGE*
(Fr., 2011.) R. : Roman Polanski ; Sc. : Roman Polanski et Yasmina Reza
d’après sa pièce ; Ph. : Pawell Edelman ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. :
SBS ; Int. : Jodie Foster (Penelope Longstreet), Kate Winslet (Nancy
Cowan), John C. Reilly (Michael Longstreet), Christoph Waltz (Alain
Cowan), Elvis Polanski (Zachery). Couleurs, 80 min.
Deux enfants se battent et l’un d’eux, onze ans, est blessé. Les parents de la
victime reçoivent chez eux les parents de l’agresseur pour un règlement à
l’amiable. Le ton monte et c’est l’affrontement.
Malgré le génie de Polanski, cela reste du théâtre filmé.J.T.

CARNAVAL DES ÂMES (LE)*


(Carnival of souls ; USA, 1962.) R. et Pr : Herk Harvey ; Sc. : John
Clifford ; Ph. : Maurice Prather ; M. : Gene Moore ; Int. : Candace
Hilligoss (Mary), Frances Feist (la logeuse), Sidney Berger (John), Art
Ellison (le pasteur). NB, 78 min.
Lors d’une poursuite automobile improvisée, la conductrice de l’un des
véhicules perd le contrôle en passant sur un vieux pont. La voiture dérape et
d’enfonce dans la rivière engloutissant ses passagères. L’une d’elle, Mary, en
réchappe. Elle gagne la ville voisine où elle est organiste professionnelle. Sur la
route, elle aperçoit un fantôme au visage cadavérique…
Unique réalisation de Herk Harvey, c’est un petit film devenu culte aux
USA, précurseur de tout un courant fantastique illustré par George A. Romero
ou Wes Craven. Des scènes « terrifiantes » réalisées dans un parc d’attractions
abandonné, une partition musicale entièrement jouée à l’orgue, un noir et blanc
contrasté, ce film à petit budget ne manque pas de charme, même s’il ne suscite
plus guère de frayeurs. On en a vu d’autres depuis !C.B.M.

CAROL*
(Carol ; USA, 2015.) R. : Todd Haynes ; Sc. : Phyllis Nagy d’après Patricia
Highsmith ; Ph. : Ed Lachmann ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Films 4 ; Int. :
Cate Blanchett (Carol Aird), Rooney Mara (Therese Belivet), Kyle
Chandler (Harge Aird), Jake Lacy (Richard Semco) Couleurs, 118 min.
Coup de foudre, dans le New York de 1950, entre Carol, femme riche et
mariée, et Thérese, jeune vendeuse d’origine tchèque. Le mari de Carol, rendu
furieux par cette liaison saphique de son épouse, tente de lui faire retirer la garde
de sa fille puis de lui faire suivre un traitement psychiatrique. En vain.
Adaptation des Eaux dérobées de Patricia Highsmith, un roman publié sous
pseudonyme en 1952. Mise en scène soignée pour cette histoire qui paraissait
sulfureuse en 1950 mais ne l’est plus guère aujourd’hui. Cate Blanchett nous
donne son grand numéro et Rooney Mara, moins en valeur, n’en est pas moins
convaincante.J.T.

CARS 2*
(Cars 2 ; USA, 2011.) R. : John Lasseter ; Sc. : Ben Queen ; Ph. : Sharon
Calahan et Jeremy Lasky ; Animation : Shawn Krause et Dave Mullins ;
M. : Michael Giacchino ; Pr. : Pixar Animation Productions ; Voix : Larry
the Cable/Gilles Lellouche (Martin), Owen Wilson/Guillaume Canet (Flash
McQueen), Michael Caine/Lambert Wilson (FinnMcMissile). Couleurs,
106 min.
Martin accompagne son ami Flash McQueen à une course automobile. Il va
se trouver compromis dans une affaire d’espionnage que suit l’agent secret
McMissile.
Suite de Cars, gros succès pour ce film d’animation sur le monde de
l’automobile. Cars 2 reprend les mêmes recettes mais l’effet de surprise ne joue
plus, malgré une technique exceptionnelle.J.T.

CARTEL**
(The Counselor ; USA, 2013.) R. : Ridley Scott ; Sc. : Cormac McCarthy ;
Ph. : Dariusz Wolski ; M. : Daniel Pemberton ; Pr. : Scott Free et Nick
Wechsler ; Int. : Michael Fassbender (l’avocat), Javier Bardem (Reiner)
Brad Pitt (Westray), Penelope Cruz (Laura), Cameron Diaz (Malkina).
Couleurs, 117 min.
Un avocat de Juarez, à la frontière du Mexique et des États-Unis, souhaite
épouser la belle Laura à laquelle il offre un magnifique diamant. Grisé par ses
succès, l’avocat, en cheville avec un patron de boîtes de nuit Reiner et sa
compagne Malkina, investit son argent dans une grosse opération de trafic de
drogue. Un intermédiaire, Westray, l’avertit du danger car le cartel de la drogue
est sans pitié. Or l’affaire tourne mal dans des conditions mystérieuses : Reiner
et Westray sont assassinés, Laura est enlevée et sert de victime dans un snuff
movie tandis que l’avocat se cache. Derrière cette intrigue : Malkina.
Excellent thriller situé dans le monde de la drogue et son cartel de Juarez. Le
scénario du romancier McCarthy exige l’attention du spectateur car on risque de
perdre le fil tant l’intrigue est subtile. Distribution éblouissante : Javier Bardem
en patron de boîtes de nuit vautré dans son luxe, Brad Pitt en intermédiaire plus
que douteux, Cameron Diaz dans un numéro d’exhibtion sexuelle sur le capot
d’une voiture à couper le souffle, Fassbender en avocat trop sûr de lui et vite
dépassé (on ne donne jamais son nom)… Ils sont éclipsés toutefois par deux
magnifiques guépards qui permettent à Cameron Diaz de tirer à la fin la
philosophie de cette histoire.
J.T.

CASANOVA VARIATIONS*
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Michael Sturminger ; Ph. : André Szankowski ;
Mont. : Evi Roman ; Eff. vis. : Jean-François Michelas ; Pr. : Alfama Films ;
Int. : John Malkovich (Casanova), Veronica Ferres (Elisa von der Reckel),
Florian Boesch (Casanova II), Miah Persson (Elisa von der Reckell II), Kate
Lindsey (Bellino), Anna Prohaska (Caterina), Barbara Hannigan (Sofia).
Couleurs, 118 min.
Le Don Juan de Mozart : ouverture. Puis le rideau s’écarte et paraît
Casanova qui s’écroule, secouru par une cantatrice infirmière. Défile la vie de
Casanova qu’écrit Elisa von der Recke d’un côté, Casanova de l’autre dans ses
mémoires.
Ce sont bien des variations où se mêlent hier et aujourd’hui, Malkovich et
Casanova, vus par le metteur en scène d’œuvres lyriques Michael Sturminger.
Mozart est toujours présent et a le dernier mot. John Malkovich se confond avec
son personnage. Mais le film s’adresse à un public familier de l’œuvre de
Casanova.J.T.

CASE DÉPART**
(Fr., 2010.) R. : Fabrice Eboué, Thomas N’Gijol, Lionel Steketee ; Sc. :
Fabrice Eboué, Thomas N’Gijol, Jérôme L’Hotsky ; Ph. : Jean-Claude
Aumont ; M. : Alexandre Azaria ; Pr. : Alain Goldman ; Int. : Fabrice
Eboué (Régis), Thomas N’Gijol (Joël Grosdésir), Stefi Celma (Rosalie), Eriq
Ebouaney (Isidore), Etienne Chicot (M. Jourdain). Couleurs, 94 min.
Régis Lebon, est un Français d’origine antillaise. Trop bien intégré, il renie
ses racines. Son demi-frère Joël déteste les blancs, et les Français en particulier,
qu’il rend responsables de son malheur alors qu’il n’est qu’un glandeur de
banlieue. Réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles, ils reçoivent
pour tout héritage l’acte d’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres
esclaves. Se fichant comme de l’an quarante de la valeur symbolique de ce
document, ils le déchirent par dépit. Ce que voyant, une mystérieuse vieille
tante, un peu sorcière sur les bords, décide de les punir en leur faisant remonter
le temps. Et voici nos deux hurluberlus parachutés en 1780, en pleine période
esclavagiste, alors qu’on s’apprête à les vendre comme esclaves…
Depuis quelques années sont apparues dans le cinéma français
d’intéressantes comédies ayant la vertu de faire réfléchir le public sur des
questions qui remuent la société contemporaine tout en le divertissant (La cage
dorée, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?,…). Case départ fait partie de ce
courant et mérite d’être vu pour cette raison. Côté réflexion : l’intégration des
populations immigrées dans notre pays. Jusqu’où doivent-elles s’intégrer ? La
solution est-elle dans le communautarisme ? La réponse des auteurs est mesurée
et prône l’intégration dans le respect des origines. Évident peut-être, mais pas
pour tout le monde. Côté comédie, on est servi : le conflit permanent entre deux
héros diamétralement opposés, leurs tribulations loufoques et leurs réactions
totalement inadaptées au lieu et à l’époque garantissent un rire permanent… Aux
côtés d’Eboué et de N’Gijol, révélations du Djamel Comedy Club, on remarque
Etienne Chicot dans le rôle agréablement nuancé du planteur et Franck de
Lapersonne en prêtre bouffon.G.B.

CASH ON DEMAND***
(Cash on Demand ; GB, 1963.) R. : Quentin Lawrence ; Sc. : David T.
Chantler et Lewis Greifer, d’après une pièce de Jacques Gillies ; Ph. :
Arthur Grant ; M. : Wilfred Josephs ; Pr. : Anthony Nelson-Keys pour
Hammer Film Productions ; Int. : Peter Cushing (M. Fordyce), André
Morell (Hepburn), Richard Vernon (Pearson), Barry Lowe (Harvill),
Norman Bird (Sanderson), Edith Sharpe (Miss Pringle). NB, 80 min.
Autoritaire et intransigeant directeur de l’agence d’une petite banque
d’Haversham, M. Fordyce reçoit, la veille de Noël, la visite du colonel Gore
Hepburn, qui se dit enquêteur pour une compagnie d’assurances venu contrôler
les systèmes de sécurité. Mais peu après, un coup de téléphone de son épouse lui
fait prendre conscience de la situation : elle et leur fils sont retenus en otages par
un complice de Hepburn et seront impitoyablement exécutés s’il ne remet pas à
son visiteur les £ 90.000 que contient le coffre au sous-sol…
L’un de ces rares films qui respectent scrupuleusement la règle des trois
unités : un hold-up « calme et intime » selon les propres termes de l’audacieux
voleur, qui se déroule entièrement dans les locaux de la petite banque et dure très
exactement le temps de la projection. Un suspense mené sans aucun temps mort,
mais surtout un exceptionnel duel d’acteurs hors pairs dans un registre
complètement différent de leurs spécialités respectives : Peter Cushing en
directeur glacial et rigoriste, méticuleux jusqu’à la maniaquerie, qui perd soudain
toute assurance et retrouve une parcelle d’humanité, et le flegmatique André
Morell jouant au chat et à la souris avec une autorité et un humour qu’il eut
rarement l’occasion d’extérioriser. Au terme de l’aventure, Fordyce/Cushing
apprendra la bienveillance et l’humilité envers ses employés auparavant
allègrement malmenés. La pièce que l’on peut considérer comme une
transposition moderne et audacieuse du célèbre conte de Charles Dickens A
Christmas Carol (1843) avait fait l’objet d’une dramatique télévisée diffusée par
la télévision anglaise en septembre 1960. Film vu à la télévision.R.L.

CASSE DE CENTRAL PARK (LE)**


(Tower Heist ; USA, 2011.) R. : Brett Retner ; Sc. : Ted Griffin et Jeff
Nathanson ; Ph. : Dante Spinotti ; M. : Christopher Beck ; Pr. : Brian
Grazer, Eddie Murphy et Kim Roth ; Int. : Ben Stiller (Josh Kovaks), Eddie
Murphy (Slide), Casey Affleck (Charlie Gibbs), Alan Alda (Arthur Shaw),
Matthew Broderick (Mr. Fitzhugh), Téa Leoni (agent spécial Claire
Denham), Judd Hirsch (Mr. Simon), Gabourey Sidibe (Odessa). Couleurs,
105 min.
Propriétaire d’un luxueux penthouse au sommet d’un gratte-ciel de
Manhattan, le milliardaire Arthur Shaw a arnaqué ses employés en spéculant et
en perdant en Bourse tout l’argent de leurs retraites. Après le licenciement du
chef de la sécurité, qui a tenté en vain de faire pression sur le magnat, le petit
groupe lésé et aussi éclectique que déterminé va donc fomenter sa vengeance et
récupérer son dû : une fortune colossale, cachée dans l’appartement du
spéculateur… qu’il lui est interdit de quitter car il y est assigné à résidence, et
surveillé 24 heures sur 24 par des agents du FBI. Le casse devra donc être réalisé
dans cet immense bâtiment doté d’un système de surveillance sophistiqué, et
littéralement truffé d’agents de sécurité et autres gardiens mobiles qui changent
leur itinéraire de patrouille tous les jours. Une véritable gageure. D’autant plus
que la récupération, qui doit se dérouler au cours de la parade du
« Thanksgiving », s’annonce difficile car le butin se révèle un peu plus
encombrant que prévu : une Ferrari en or massif !
« Un pur produit de divertissement qui alterne moments de franche hilarité et
véritables morceaux de bravoure, et qui a le mérite d’inscrire son intrigue dans
un contexte social plutôt sympathique. D’autant plus que certains des moyens
mis en œuvre pour la réalisation de ce hold-up aussi improbable qu’éminemment
spectaculaire s’avèrent des plus réjouissants ! » (Vincent Bourgeois,
1001 Chambres closes – Annexes).R.L.

CASSE DU SIÈCLE (LE)***


(Flawless ; USA, 2006.) R. : Michael Radford ; Sc. : Edward Anderson ;
Ph. : Richard Greatrex ; M. : Stephen Warbeck ; Pr. : Mark Williams et
Michael Pierce ; Int. : Demi Moore (Laura Quinn), Michael Caine (Mr.
Hobbs), Christopher Lambert (Finch), Josh Ackland (sir Milton Kendrick
Ashtoncroft), Derren Nesbitt (sir Clifton Siclair). Couleurs, 105 min.
Modeste homme à tout faire de la London Diamond Company, la plus
grande compagnie de diamantaires du monde, Mr. Hobbs a un plan sans faille
pour dévaliser le coffre ultra-protégé de ses employeurs. Il lui suffit d’une
complice bien placée, Laura Quinn, révoltée que ses qualités et ses services ne
soient pas reconnus à leur juste valeur. Ils vont donc s’associer pour un casse
audacieux. Et, un matin, on découvre le coffre gigantesque du sous-sol
entièrement vidé de ses pierres précieuses. Mais comment Hobbs s’y est-il pris
pour faire disparaître en une nuit… quatre tonnes de diamants bruts qui n’ont pu
franchir les portes du bâtiment ?
Bien qu’on nous affirme que l’histoire s’inspire d’un fait divers authentique,
la solution manque quelque peu de vraisemblance. Mais, sur le plan théorique,
l’idée est subtile et le film soutient l’intérêt jusqu’à la fin grâce, entre autres, à la
révélation de la motivation secrète du mystérieux Mr. Hobbs, joué avec
jubilation par le toujours savoureux Michael Caine. Inédit en salles en France,
mais disponible en DVD.R.L.

CASSE-TÊTE CHINOIS**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Cédric Klapisch ; Ph. : Natasha Braier ; M. : Loïc
Dury, Christophe Minck ; Pr. : Bruno Lévy ; Int. : Romain Duris (Xavier),
Audrey Tautou (Martine), Cécile de France (Isabelle), Kelly Reilly (Wendy)
Sandrine Holt (Ju). Couleurs, 114 min.
Xavier, la quarantaine, est marié avec Wendy. Elle le quitte avec leurs deux
enfants (pour aller vivre à New York avec un Américain). Xavier la suit. Il est
provisoirement hébergé par son amie Isabelle, une homosexuelle, qui lui avait
demandé de faire un enfant par don du sperme. Elle vit maintenant en couple
avec Ju, une belle américaine, pour obtenir la carte verte exigée pour rester aux
U.S.A, Xavier contracte un mariage blanc avec une sino-américaine. C’est alors
que débarque Martine, son ex-petite amie.
Après l’Auberge espagnole et les Poupées russes, on retrouve donc Xavier,
toujours interprété par Romain Duris, toujours aussi charmeur pour ses nouvelles
tribulations sentimentales. On retrouve aussi la plupart de ses belles partenaires
(superbe Cécile de France…). Cependant, si le plaisir des retrouvailles est lui
toujours intact, il s’est un peu émoussé, donnant une impression de redites. C’est
sans doute le dernier opus que Cédric Klapisch consacre à Xavier que l’on
quitte, enfin adulte (?). So long !C.B.M.

CASTLE OF FU MANCHU (THE)


(The Castle of Fu Manchu/El castillo de Fu-Manchú ; Esp., RFA, GB, Ital.,
1969.) R. : Jess [Jesús] Franco ; Sc. : Peter Welbeck [Harry Alan Towers],
d’après Sax Rohmer ; Ph. : Manuel Merino ; M. : Charles Camilleri ; Pr. :
Harry Alan Towers ; Int. : Christopher Lee (Fu Manchu), Richard Greene
(Nayland Smith), Howard Marion Crawford (Dr Petrie), Gunther Stoll
(Dr Curt Kessler), Rosalba Neri (Lisa), Maria Perschy (Marie), José
Manuel Martín (Omar Pasha), Werner Aprelat [Werner Abrolat] (Melnik),
Tsai Chin (Lin Tang), Gustavo Re (Pr Heracles). Couleurs, 92 min.
L’indestructible Fu Manchu met au point une arme redoutable, capable de
transformer l’eau des océans en glace. Il menace à nouveau l’humanité, à
laquelle il laisse deux semaines pour choisir entre l’obéissance absolue à ses
désirs ou l’anéantissement total. Une fois encore, Nayland Smith se dresse
contre le génie du mal chinois, qui opère cette fois-ci depuis la Turquie. Ses
machinations seront finalement déjouées par le policier britannique.
Cinquième et dernier volet de la série, qui atteint ici son nadir. Torché dans
la foulée de The Blood of Fu Manchu (1968), déjà exsangue, Jes[ú]s Franco
rempile derrière la caméra (en s’offrant au passage une petite apparition, dans le
rôle d’un policier turc). Le résultat, d’une rare indigence, achève le spectateur
dès les premières images, composées de stock-shots issus d’Atlantique latitude
41° (Roy Ward Baker, 1958) et des 13 Fiancées de Fu Manchu (Don Sharp,
1966) ! À des années-lumière de l’univers conspirationniste et envoûtant
imaginé par Sax Rohmer, le reste n’est qu’une suite de séquences anémiques et
bâclées distillant un ennui profond. Même la réjouissante – quoique discrète –
pointe d’érotisme sadique dont nous gratifiait l’incorrigible Franco dans l’opus
précédent a disparu. Littéralement fossilisés, Christopher Lee, Richard Greene et
tous les autres comédiens n’en peuvent mais. Ainsi s’achève une série certes
sympathique, mais dont l’inégalité d’inspiration et le manque de moyens
chronique auront très vite eu raison.A.M.

CAT, THE REVEREND


AND THE SLAVE (THE)**
(Fr., 2010.) Sc. et R. : Alain Della Negra et Kaori Kinoshita ; Ph. : Kaori
Kinoshita, Michael Pessah ; M. : Sébastien de Sainte Croix ; Pr. : Capricci,
Alain Della Negra, Kaori Kinoshita ; Int. : Patrick Teal [Marcus Damone]
(le chat), Benjamin L. Faust [Benjamin Psaltery] (le révérend), Jennifer R.
Faust [Mariposa Psaltery] (la femme du révérend), Krista Kenneth [Lisa
Yokogania] (l’esclave). Couleurs, 80 min.
Nous sommes aux États Unis. Une femme se dispute avec son mari parce
qu’il a fait construire un bar à hôtesses au dessus de son magasin d’articles pour
enfants. Ailleurs, un révérend et sa femme prêchent dans leur église virtuelle,
tandis qu’un maître goréen (adepte de la philosophie du romancier de science
fiction John Norman) contrôle la vie sexuelle de ses esclaves et qu’un groupe de
jeunes femmes activistes se réunit pour planter des arbres sur internet. De son
côté, Markus préfère être considéré comme un chat, il fait partie de la
communauté des « furries ». Où sommes nous ? Dans le monde réel ou l’autre,
ce monde « augmenté » que représente Second Life ?
Second Life est un réseau social en ligne, un jeu de simulation où chacun
peut s’inventer une autre existence et interagir avec les autres. C’est pour partir à
la rencontre des personnes avec lesquelles ils étaient entrés en contact sur
Second Life, que les deux réalisateurs ont sillonné les USA pendant trois mois.
Sorte de cyber road movie passant d’un personnage à l’autre, nous découvrons
de multiples identités, réelles ou fictives, imbriquées les unes dans les autres.
Pour embrumer davantage les limites de la fiction, la société de production
Capricci avait même loué une salle de cinéma sur SL pour préparer le tournage
et montrer des rushes. Le film s’intéresse à différentes communautés
emblématiques du jeu, comme Burning Man (dont le créateur de SL s’est inspiré
pour créer son désert des possibles) et nous emmène dans un voyage où la
nécessité de s’extraire du monde, de se réinventer au travers de l’avatar semble
nécessaire, où le virtuel transforme le réel, rendant ces deux mondes
pratiquement inextricables. Disponible en DVD.O.L.

CATACOMBES*
(As Above, So Below ; USA, 2014.) R. et Sc. : John Eric Dowdle ; Ph. : Leo
Hinstin ; Pr. : Legendary Pictures ; Int. : Perdita Weeks (Scarlet Ben
Feldman (Georges), Edwin Hodges (Benji), François Civil (Papillon),
Marion Lambert (Souxie). Couleurs, 93 min.
À la recherche de la pierre philosophale du fameux alchimiste Nicolas
Flamel, Scarlett, une archélogue, découvre que la pierre serait enfouie sous le sol
de Paris. Avec un groupe d’amis, elle s’enfonce dans les catacombres de Paris :
couloirs étroits, puits profonds, créatures de la nuit… attendent sa visite.
Un bon petit film d’horreur inspiré de The Descent. Le mythe des
catacombes avait déjà suscité Histoires extraordinaires de Faurez.
J.T.

CAUCHEMARS ET SUPERSTITIONS*
(When the Clouds Roll By ; USA, 1919.) R. : Victor Fleming ; Sc. : Thomas
J. Geraghty, d’après une histoire de Douglas Fairbanks ; Ph. : Harry
Thorpe et William McGann ; Pr. : Douglas Fairbanks ; Int. : Douglas
Fairbanks (Daniel Boone Brown), Kathleen Clifford (Lucette Bancroft),
Frank Campeau (Mark Drake), Ralph Lewis (Curtis Brown), Herbert
Grimwood (docteur Ulrich Metz), Albert McQuarrie (Hobson). NB, 6
bobines (environ 82 min.).
Le docteur Ulrich Metz professe devant une assemblée de savants qu’il est
préférable d’utiliser des cobayes humains plutôt que des animaux pour faire
avancer la science du comportement. Sans en être conscient, Daniel Boone
Brown, déjà hypocondriaque, est devenu son sujet d’expérience : à l’aide de
l’hypnotisme et d’une alimentation appropriée, il lui implante dans le cerveau
l’inquiétude, la superstition et la peur, et espère ainsi le conduire au suicide.
Employé chez son oncle agent de change, Daniel est d’abord mis à pied pour
être toujours en retard. Puis, tombé amoureux d’une jeune femme rencontrée
dans un parc, sa félicité se mue en désespoir lorsqu’un rival escroc, toujours
favorisé par le docteur Metz, devient le favori de celle qu’il aime. Cette fois, il
est sur le point de mettre fin à ses jours. Mais le docteur Metz, échappé d’un
asile psychiatrique, est enfin appréhendé par deux gardiens. Il ne restera plus à
l’infortuné Daniel qu’à reconquérir celle qu’il aime à la faveur d’une
gigantesque inondation.
Première réalisation d’un ancien directeur de la photo promis à une
retentissante carrière de cinéaste (La Belle de Saïgon, L’Île au trésor, Le
Magicien d’Oz, Autant en emporte le vent, Docteur Jekyll et M. Hyde), et bien
qu’il s’agisse de l’une des œuvres les plus célèbres de Douglas Fairbanks, le film
n’est guère enthousiasmant. Toutefois, il surprendra plus d’un cinéphile par
quelques très audacieuses séquences surréalistes pour l’époque, illustrant les
cauchemars du héros, et notamment un plan où l’acteur évolue sur le mur et le
plafond d’un décor de maison, préfigurant la célébrissime séquence de Fred
Astaire dansant autour de sa chambre dans Mariage royal (Royal Wedding,
1950) de Stanley Donen. Disponible en DVD.R.L.

CAVALIER NOIR (LE)***


(The Singer not the Song ; GB, 1960.) R. : Roy Ward Baker ; Sc. : Nigel
Balchin d’après le livre de Audrey Erskine Lindop ; Ph. : Otto Heller, M. :
Philip Green ; Pr. : Roy Ward Baker, Rank ; Int. : Dirk Bogarde (Anacleto),
John Mills (Le père Keogh), Mylène Demongeot (Locha). Couleurs,
132 min.
Un bandit cruel et tout puissant fait régner la terreur dans un village. Le curé
nouvellement arrivé dans cette paroisse est persuadé qu’il peut réformer le hors
la loi. La lutte classique du bien et du mal sous les yeux d’une jeune fille
troublée par ce duel.
Simple et classique… sauf que… rien dans ce film n’est exactement ce que
l’on pourrait croire. Il s’agit sans doute du cas unique d’un film où chaque
phrase du scénario est systématiquement contredite à la fois par le jeu de l’acteur
principal et par la mise en scène. C’est le sous-texte qui évince le sujet même de
ce film.
Et l’on se retrouve plongé dans l’histoire ahurissante d’un curé troublé par
un bandit tout de cuir noir vêtu, d’un hors la loi qui n’est pas insensible au
charme de ce curé et d’une jeune fille dont le cœur balance entre ces deux
hommes en noir.
Une ahurissante réflexion sur l’athéisme sur fond d’homosexualité pas
vraiment latente. Et si personne ne dévoile jamais ses vrais sentiments avant la
phrase finale, ce « Jules et Jim » en habit de cow boy et en soutane n’en demeure
pas moins une perle rare qu’il faut absolument avoir vue pour assister à une
leçon de détournement de scénario par un Dirk Bogarde qui se complait dans un
kitsch absolu. En fait il se venge d’avoir été obligé par contrat de faire ce film, et
en outre de jouer avec John Mills qu’il détestait, alors que Richard Burton,
Marlon Brando et Paul Newman, avaient été envisagés au début.
Mylène Demongeot se souvient d’ailleurs que le tournage fut épouvantable,
personne ne se parlant entre les prises !
À signaler que la version française gomme totalement le double sens du film
et également que pour la première fois depuis sa sortie on a pu en voir (enfin)
une version non recadrée à la télévision.
(Notice refaite)F.L.

CE SACRÉ CONFRÈRE*
(Brothers in Law ; GB, 1957.) R. : Roy Boulting ; Sc. : Roy Boulting, Frank
Harvey et Jeffrey Dell, d’après le roman de Henry Cecil (1955) ; Ph. : Max
Greene ; M. : Benjamin Frankel ; Pr. : John Boulting pour Tudor-Charter ;
Int. : Richard Attenborough (Henry Marshall), Ian Carmichael (Roger
Thursby), Jill Adams (Sally Smith), Miles Malleson (Kendall Grimes),
Raymond Huntley (Tatlock), Eric Barker (Alec Blair), Terry-Thomas
(Alfred Greene), John Le Mesurier (juge Ryman), Irene Handl (Mrs.
Potter). NB, 94 min.
Parce que son oncle, sir Reginald Barrington Thursby, fut un brillant
représentant du barreau, le jeune Roger, poussé par ses parents, n’a pas eu
d’autre choix que d’épouser la carrière d’avocat. Malgré des débuts difficiles, il
finira par remporter ses premiers succès dans sa ville natale, après être entré en
compétition avec un confrère pour conquérir une jeune coquette qui les laissera
en plan pour épouser un troisième larron.
Les frères Boulting avaient entamé l’année précédente leur critique des
principales institutions anglaises – l’armée en l’occurrence – avec Ce sacré
z’héros. Mais le présent film est loin d’avoir le même attrait et ne se permet pas
d’aller aussi loin dans la virulence satirique. En outre, comme les vertus
comiques d’Ian Carmichael sont, aux yeux d’un Français, source de la plus
grande perplexité, les rares moments réjouissants se cantonnent aux apparitions
toujours savoureuses de Miles Malleson en avocat distrait, de John Le Mesurier
en juge irascible, et de Terry-Thomas en escroc de haut vol.R.L.

CE SACRÉ Z’HÉROS***
(Private’s Progress ; GB, 1956.) R. : John Boulting ; Sc. : John Boulting,
Frank Harvey, d’après le roman d’Alan Hackney (1954) ; Ph. : Eric Cross ;
M. : John Addison ; Pr. : Roy Boulting ; Int. : Ian Carmichael (Stanley
Windrush), Richard Attenborough (Percy Cox), Dennis Price (colonel
Bertram Tracepurcel), Terry-Thomas (major Hitchcock), Peter Jones
(Egan), William Hartnell (sergent Sutton), Thorley Walters (capitaine
Bootle), Jill Adams (Prudence Greenslade), Ian Bannen (Horrocks), George
Coulouris (le pasteur), Miles Malleson (Mr. Windrush), John le Mesurier
(le psychiatre), Christopher Lee (un officier allemand). NB, 102 min.
Les mésaventures de Stanley Windrush qui accumule maladresses et
incompétences dans le métier de soldat. Grâce à l’appui de son oncle, le colonel
Tracepurcel qui dirige une section du contre-espionnage, il participe à
l’Opération « Hatrack » qui consiste à aller récupérer, derrière les lignes, une
cargaison d’œuvres d’art confisquées par les Allemands dans toute l’Europe au
début de la guerre. Mais ce que Stanley ne sait pas, c’est que son oncle est un
filou qui, avec un complice, a détourné un camion rempli de tableaux pour son
bénéfice personnel…
Ce sacré z’héros, qui eut un succès considérable à sa sortie et bénéficia
même en France d’un avis critique très favorable – c’était rare à l’époque pour
un film anglais ! –, marque une date dans l’histoire du cinéma britannique : dix
ans avant La Charge de la Brigade légère (1968) de Tony Richardson et Ah !
Dieu que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, c’était la
première fois qu’un film allait à contre-courant des œuvres de propagande
guerrière exaltant les hauts faits d’armes, le courage et le patriotisme. Bien que
le schéma traditionnel soit le même – entraînement de la jeune recrue, puis
participation à une opération audacieuse en territoire ennemi –, tout est matière à
satire et à dérision. Du premier au dernier rôle, tous les personnages sont des
aigrefins, des escrocs, des soldats roublards, des officiers véreux, des brutes
bornées, des vieillards séniles, ou au mieux, comme le personnage central, des
naïfs pitoyables et incompétents. Un jeu de massacre acéré, désabusé et novateur
qui enchanta les intellectuels à l’époque. Depuis, le genre a produit quantité de
bandes plus ou moins similaires. Dans le genre « sérieux », cela donne Les
Douze Salopards (1968) de Robert Aldrich, dans le style parodique, De l’or pour
les braves (1970) de Brian G. Hutton ; deux exemples où le cinéma finit par
admettre que la seule manière de lutter contre un ennemi qui ne respecte pas les
règles, c’est d’être plus roué et plus impitoyable que lui. Comme le dit encore
une phrase du dialogue : « La guerre est le temps des débrouillards. » Un an
après, la France allait produire La Traversée de Paris qui participe du même
discours.
Ce fut le premier d’une série de comédies satiriques signées des frères
Boulting (indifféremment John ou Roy), brocardant les grandes institutions
britanniques, avec Ian Carmichael en vedette, dont les principales seront Ce
sacré confrère (Brothers in Law, 1957), Sept jours de malheur (Lucky Jim,
1957), Gai, gai, marions-nous (Happy Is the Bride, 1958) et Après moi le déluge
(I’m All Right, Jack, 1959).R.L.
CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ**
(Fr., All., 2015.) R. : Mikhaël Hers ; Sc. : M. Hers, Mariette Désert ; Ph. :
Sébastien Buchmann ; M. : Thomas Jamois ; Pr. : Vanessa Ciszewski,
Olivier Père, Rémi Burah ; Int. : Anders Danielsen Lie (Lawrence), Judith
Chemla (Zoé), Marie Rivière (Adélaïde), Féodor Atkine (Vladimir), Dounia
Sichov (Ida), Stéphane Dehel (Sasha), Lana Cooper (June). Couleurs,
106min.
Berlin. Par une belle journée d’été, Sasha, la compagne de Lawrence,
s’effondre dans un parc. Après son décès, la famille se réunit pour les obsèques.
Lawrence fait la connaissance de sa sœur Zoé. Ils se revoient à Paris l’été
suivant. Puis à New-York…
Comment faire son deuil après la perte de l’être aimé ? Pour les parents ?
Pour la sœur ? Pour l’ami proche ? En trois étés, en trois villes magnifiquement
photographiées, loin de tout cliché, Mikaël Hers tente et réussit cette approche.
Son film est pudique, serein, apaisé : au-delà de la mort persiste la vie. Musique
particulièrement bien choisie.C.B.M.

CELLE QUE J’AIME


(Fr., 2009.) R. et Sc. : Elie Chouraqui ; Ph. : Guillaume Schiffman ; M. :
Nathaniel Mechaly et Jimmy Darling ; Pr. : Manda Production ; Int. : Marc
Lavoine (Antoine), Barbara Schulz (Isabelle), Gérard Darmon (Jean), Jean-
Pierre Malo (Brice). Couleurs, 103 min.
Les angoisses d’un enfant de 10 ans devant les nouvelles amours de sa mère
divorcée.
Comédie familiale sans grand intérêt mais sympathique.J.T.
CELLES QUI AIMAIENT
RICHARD WAGNER
(Fr., 2011.) R. : Jean-Louis Guillermou ; Sc. : Anne-Christine Caro ; Ph. :
Michel Cinque ; Pr. : Richard Wagner Productions ; Int. : Jean-François
Balmer (Wagner), Stéphane Bern (Louis II de Bavière), Anne-Christine
Caro (Judith Gautier), Robin Renucci (Frantz Liszt) Roberto Alagna
(Joseph Tichatschek), Michèle Mercier (Brigitte), Elisabeth Duda (Cosima
von Bulow), Arielle Dombasle (Lili), Christian Vadim (von Bulow).
Couleurs, 80 min.
Après l’échec de Tannhauser, Wagner est ruiné et son ménage bat de l’aile.
Il finit par séduire Cosima von Bulow, fille de Liszt. Mais le mari l’apprend et il
doit fuire à Munich où il est accueilli par le roi Louis II de Bavière. Mais le roi
est furieux quand il apprend la liaison de Wagner et de Cosima. Wagner se
réfugie en Suisse où il couche avec Judith Gautier. Wagner revient à Munich. En
1883 il meurt lors d’un voyage à Venise.
Après Bach et Vivaldi, Guillermou s’attaque à Wagner. Le résultat est
catastrophique. Le compositeur n’est vu qu’à travers les femmes avec lesquelles
il couche. Sa musique est absente sauf un moment avec Roberto Alagna. Les
décors sont hideux. Ne parlons pas des interprètes : malgré tout son talent
Balmer n’est pas Wagner. On reste confondu par le reste de la distribution. Et
finalement Stéphane Bern, inattendu Louis II de Bavière, est peut-être par ses
outrances le seul personnage crédible de ce film écrasé par les versions de
Kautner et Visconti.J.T.

CELUI QUI N’EXISTAIT PAS***


(The Night Walker ; USA, 1964.) Pr. et R. : William Castle ; Sc. : Robert
Bloch ; Ph. : Harold Stine ; M. : Vic Mizzy ; Int. : Robert Taylor (Barry
Morland), Barbara Stanwyck (Irene Trent), Judi Meredith (Joyce), Hayden
Rorke (Howard Trent), Rochelle Hudson (Hilda), Jess Barker (Malone),
Lloyd Bochner (l’homme du rêve). NB, 86 min.
Ingénieur en électronique et aveugle, Howard Trent vient de périr dans
l’explosion de son laboratoire. Après sa mort, traumatisée par un homme qui
hante ses rêves, Irene, sa veuve, demande l’aide de Barry Morland, l’avocat de
son mari que Howard soupçonnait, à tort, d’être l’amant de sa femme. Toujours
sujette à son rêve récurrent qui semble de plus en plus réel et tourne au
cauchemar, Irene entend le bruit de la canne de son mari et le rencontre
périodiquement, le visage défiguré par l’explosion…
« La dégringolade au box-office », constate amèrement William Castle dans
ses mémoires : « The Night Walker fut projeté dans des salles presque vides. »
Pourtant, parmi la dizaine de films d’épouvante que le cinéaste avait tournés à
partir de 1958, c’est sans doute le plus réussi et le plus captivant avec Homicide
(1961) qui, lui, avait connu un succès honorable et mérité. Alors que la majorité
des autres films étaient, la plupart du temps, désamorcés par un humour ravageur
qui en atténuait fortement l’impact, l’atmosphère de celui-ci est lourde et
étouffante et bénéficie, en plus d’un script astucieux de Robert Bloch, d’une
mise en image virtuose, d’une musique envoûtante et d’un couple de stars hors
norme. Barbara Stanwyck n’avait accepté de participer au film qu’avec
réticences, après avoir vu Bette Davis, Olivia de Havilland et Joan Crawford
interpréter tour à tour des rôles similaires sous la direction de Robert Aldrich
(Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?, Chut… Chut chère Charlotte) ou de William
Castle lui-même (La Meurtrière diabolique). Ce sera sa dernière apparition au
cinéma, avant un come back dans une célébrissime série télévisée (Les oiseaux
se cachent pour mourir).R.L.

CEMETERY OF SPLENDOR**
(Rak ti Khon Kaen ; Thaïlande, 2015.) R., Sc. et Pr. : Apichatpong
Weerasethakul ; Ph. : Diego Garcia ; Int. : Jenzira Pongpas Widener
(Jenjira), Banlop Lomnoi (Itt), Jarinpattra Rurangram (Keng). Couleurs,
122 min.
Dans un hôpital provisoire installé au-dessus d’un site mythique ancien, des
militaires sont atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil. Jenjira, une
bénévole d’âge mûr, se propose pour veiller l’un d’eux, le beau soldat Itt que
personne ne visite. Par l’intermédiaire de Keng, une médium, elle tente d’entrer
en contact avec ses pensées les plus intimes…
« Est-ce un rêve éveillé ou comme une réalité ressemblant à un rêve ? »
s’interroge le réalisateur de ce film d’un abord beaucoup plus facile que ses
œuvres précédentes. Son film, mélancolique, à l’image un peu terne, se veut le
reflet d’une Thaïlande « entre peur et tristesse ». Des échappées oniriques, une
étrange luminothérapie en font une œuvre magique.C.B.M.

CENDRILLON
(Cinderella ; USA, 2015.) R. : Kenneth Brannagh ; Sc. : Chris Weitz ; Ph. :
Haris Zambarloukos ; M. : Patrick Doyle ; Pr. : Walt Disney Pictures ; Int. :
Lily James (Ella/Cendrillon), Cate Blanchett (la marâtre) Richard Madden
(le prince charmant), Stellan Skarsgard (le Grand Duc). Couleurs, 112 min.
Ella est victime de la deuxième épouse de son père et des deux filles de
celle-ci. Remarquée par le prince héritier du royaume, elle est invitée au bal qu’il
organise, mais la marâtre déchire sa robe. Heureusement la bonne fée, sa
marraine, lui en fournit une, mais sous condition d’être rentrée avant minuit.
Dans sa précipitation elle perd une pantoufle. C’est cette pantoufle qui permettra
au prince de la retrouver.
Version revisitée du conte de Perrault par les studios Walt Disney. Loin de
Shakespeare, Kenneth Brannagh fait de son mieux pour tirer son épingle du
jeu.J.T.

100 % CACHEMIRE**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Valérie Lemercier ; Ph. : Denis Lenoir ; Pr. :
Rectangle Production ; Int. : Valérie Lemercier (Aleksandra), Gilles
Lellouche (Cyrille), Marina Foïs (Sophie), Nanou Garcia (Eliette), Brigitte
Roüan (Martine), Pierre Vernier (Monsieur de la Chaise). Couleurs, 98 min.
Aleksandra, bobo et rédactrice en chef du journal Elle, décide d’adopter avec
son mari, un enfant russe. Elle va vite jeter l’éponge et rendre l’enfant. Mais tout
finira bien.
Comédie désopilante qui repose sur la personnalité de Valérie Lemercier,
éblouissante comme à l’habitude. C’est à la fois une comédie déjantée et une
satire de mœurs qui épingle le milieu « bobo ». On rit beaucoup sur un sujet
pourtant grave, le propre de la satire.J.T.

CENTURION*
(Centurion ; GB, 2010.) R. et Sc. : Neil Marshall ; Ph. : Sam McCurdy ;
Déc. : Somin Bowles ; M. : Ilan Eshkeri ; Cost. : Keith Madden ; Pr. :
Celador Films ; Int. : Michael Fassbender (Quintus Dias), Dominic West (le
général Titus Virilus), David Morrissey (Bothos), Olga Kurylenko (Étain).
Couleurs, 97 min.
Nous sommes en 117 après Jésus-Christ. Les Romains se heurtent en
Grande-Bretagne à la résistance des Pictes. Fait prisonnier, le centurion Quintus
Dias s’évade. Il rejoint l’armée de Titus Virilus, mais celle-ci est décimée par la
trahison de son guide, Etain, une femme gagnée à la cause des Pictes. Poursuivi
par elle, il regroupe les survivants et tente de rejoindre les lignes romaines.
Un thème cher au cinéma : un groupe perdu dans un milieu hostile, ici des
légionnaires romains au milieu des barbares. Ce n’est donc pas à proprement
parler un péplum avec décors gigantesques et gladiateurs, mais un film d’action
bien mené par un spécialiste du genre (Dog Soldiers, The Descent…)J.T.

127 HEURES***
(127 Hours ; USA, GB, 2010.) R. : Danny Boyle ; Sc. : Simon Beaufoy,
Danny Boyle ; Ph. : Anthony Dod Mantle, Enrique Chediak ; M. : A.R.
Rahman ; Pr. : Fox Searchlight Pictures, Pathé, Decibel Films, Big Screen
Productions, Darlow Smithson, Cloud Eight ; Int. : James Franco (Aron
Ralston), Kate Mara (Kristi), Amber Tamblyn (Megan), Clémence Poésy
(Rana), Lizzy Caplan (Sonja). Couleurs, 94 min.
Parti en randonnée sans prévenir personne, Aron Ralston se coince le bras
droit sous un rocher dans un canyon de l’Utah. Pris au piège pendant 127 heures
(soit plus de cinq jours), il devra se résoudre à s’amputer avec son canif.
Tournée dans le détail avec beaucoup de réalisme, la scène de l’amputation
est devenue célèbre pour les malaises qu’elle a provoqués dans les salles de
cinéma. La mise en scène de Danny Boyle, souvent montrée du doigt pour son
côté tape-à-l’œil, illustre par son dynamisme la frustration d’un jeune homme
hyperactif, stoppé en plein élan. Cette mésaventure authentique est arrivée à
Aron Ralston en 2003. Fou d’alpinisme, cet ingénieur américain de 27 ans avait
fait le sacrifice de son bras pour assurer sa survie. Le cinéaste anglais brosse un
portrait subversif de ce chien fou asocial. Son addiction à l’adrénaline, qui se
traduit dans les premières scènes du film par un tourbillon de split-screens, de
plans de foule accélérés et de prouesses sportives, est un plaisir solitaire auquel
le héros ne peut renoncer. La décision de s’amputer de son bras, métaphore
évidente de la masturbation, est aussi celle de retourner vers la société et de
devenir altruiste. Avec 127 Heures, Danny Boyle démontre une fois de plus qu’il
comprend mieux que tout autre les préoccupations des jeunes esprits, et enrichit
son langage cinématographique en détournant cette fois le genre du film de
survie. Par cette reconstitution aux allures de vidéo-clip passe un adieu à la
mégalomanie et à l’arrogance de la jeunesse et la douleur, aussi physique que
psychique, du passage à l’âge adulte.G.J.

CERFS-VOLANTS
DE KABOUL (LES)***
(The Kite Runner ; USA, 2006.) R. : Marc Forster ; Sc. : David Benioff,
d’après le roman graphique de Khaled Hosseini ; Ph. : Roberto Schaefer ;
M. : Alberto Iglesias ; Pr. : William Horberg, Walter Parkes, Rebecca
Yeldham ; Int. : Khalid Abdalla (Amir Gadiri), Homayouh Ershadi (Baba
Gadiri), Zekiria Ebrahimi (Amir Gadiri enfant), Ahmad Khan
Mahmoodzada (Hassan enfant), Atossa Leoni (Soraya Taheri). Couleurs,
129 min.
Kaboul 1979. Amir, fils d’un notable afghan, passe ses après-midis avec
Hassan, le fils du domestique de la famille, qui le protège contre la bande
d’Assef et l’aide à remporter la compétition de cerfs-volants. Mais Hassan, parti
ramasser le cerf-volant du perdant pour le ramener comme trophée à Amir, est
attrapé et violé par Assef. Amir, lui, ne dit rien…
Adaptation très réussie du best-seller de Khaled Hosseini. Le réalisateur a
beau être suisse, le tournage s’être déroulé en Chine, l’impression d’authenticité
s’impose, que l’action se passe dans l’Afghanistan plus ouvert de la fin des
années 1970, aux États-Unis ou dans l’Afghanistan « talibanisé ». Les acteurs,
tous convaincants, permettent une adhésion permanente au récit ainsi qu’une
empathie permanente pour les deux personnages principaux. Le conflit
d’Hassan, qui ne se remet pas de son acte de lâcheté malgré le passage des
années, est rendu avec justesse. On n’oubliera pas non plus la séquence de la
compétition de cerfs-volants, magnifiquement réalisée.G.B.

CERISE**
(Fr., 2014.) R. : Jérôme Enrico ; Sc. : Jérôme Enrico et Irina Gontchar ;
Ph. : Bruno Privat ; M. : Gisèle Gérard ; Pr. : Lian Goldman, Catherine
Morisse-Monceau ; Int. : Zoé Adjani-Vallat (Cerise) Jonathan Zaccaï
(Fred), Tania Vichkova (Nina), Pierre Derenne (Matt/Kyril). Couleurs,
90 min.
Cerise est une pétasse de 14 ans, rebelle et insolente que sa mère (qui l’a
élevée seule) décide d’envoyer rejoindre son père à Kiev. Après une prise de
contact difficile, Cerise découvre qu’il existe une autre vie, une autre culture,
grâce à Nina, la femme de ménage, une babouchka au grand cœur.
Le film, tourné à Sofia, a été réalisé pendant la révolution ukrainienne. Aussi
Jérôme introduit-il des images télévisées pour donner plus de force à son film.
C’est une œuvre généreuse où le plus important est de quitter son petit univers
égoïste pour aller au devant des autres. Un petit film drôle, parfois émouvant,
une jolie réussite.C.B.M.

CES AMOURS-LÀ*
(Fr., 2010.) R. : Claude Lelouch ; Sc. : C. Lelouch, Pierre Uytterhoeven ;
Ph. : Gérard de Battista ; M. : Francis Laï, Laurent Couson ; Pr. :
C. Lelouch, Francis Kraus ; Int. : Audrey Dana (Ilva), Francis Couson
(Simon), Samuel Labarthe (Horst), Dominique Pinon (Maurice), Gisèle
Casadesus (Ilva agée), Anouk Aimée (Mme Blum), Judith Magre (la mère
de Simon), Liane Foly (la chanteuse). Couleurs, 120 min.
1937. Ilva a 15 ans lorsqu’elle arrive en France. Elle s’éprend de Maurice,
projectionniste à l’« Eden-Cinema ». Ce dernier fait de la Résistance pendant
l’Occupation. Lorsqu’il est arrêté, Elle va demander sa grâce auprès d’un officier
allemand, Horst, dont elle tombe amoureuse. Par ailleurs, Simon, un jeune juif,
hésite entre devenir avocat ou pianiste. Il ne doit sa survie en camp de
concentration qu’à ses talents de pianiste. Et puis arrive la Libération…
« Ce film, dit Claude Lelouch, est une somme de toutes les émotions que j’ai
pu avoir au cours de ma vie. Il est un peu l’aboutissement de cinquante ans de
rêves et émotions ». Ainsi son dernier film est-il un film-testament où il reprend
les grands thèmes qui ont irrigué son œuvre – modeste, certes, mais bien réelle,
mêlant le romanesque des sentiments à la fresque historique, fidèle à son style et
à ses interprètes ainsi qu’à son compositeur, avec des moyens visiblement
insuffisants, il quitte l’écran avec sa même passion pour le cinéma.C.B.M.
CÉSAR DOIT MOURIR**
(Cesare deve morire ; Ital., 2011.) R. et Sc. : Paolo et Vittorio Tavini ; Ph. :
Simone Zampagni ; M. : Giuliano Taviani ; Pr. : Kaos ; Int. : Cosimo Rega
(Cassius), Salvatore Striano (Brutus), Giovanni Arcuri (César), Antonio
Frasca (Marc-Antoine), Francesco Carusone (le devin). NB et Couleurs,
77 min.
Choix des acteurs, répétitions et représentation du Jules César de
Shakespeare dans une prison, les interprètes étant des condamnés à de lourdes
peines.
La morale de cette représentation, convaincante, de la pièce de Shakespeare
par des détenus, est tirée par l’acteur qui joue Cassius : « Depuis que j’ai connu
l’art, cette cellule est devenue une prison ». Ours d’or au Festival de Berlin 2012
et nombreux prix en Italie.J.T.

CEUX DU CIEL
(Fr., 1940.) R. et Sc. : Yvan Noé ; Ph. : Nicolas Toporkoff ; M. : C.P. Simon ;
Pr. : Fana Films ; Int. : Marie Bell (Hélène), Pierre Renoir (Pierron) Jean
Galland (Bournier), Jean Servais (Monval), Aimos (Potel). NB, 86 min.
Rivalité amoureuse entre deux pilotes autour de la fille d’un constructeur
d’avions.
Ce film qui souffre d’être l’adaptation d’une pièce de théâtre, L’as, sorti en
1940, fut victime des événements. Redécouvert en 2014 grâce au DVD et à la
chaîne Histoire.J.T.

CÉZANNE ET MOI*
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Danièle Thompson ; Ph. : Jean-Marie Dreujou ; M. :
Eric Neveux ; Pr. : Albert Koski ; Int. : Guillaume Gallienne (Paul
Cézanne), Guillaume Canet (Emile Zola), Deborah François (Hortense
Cézanne), Alice Pol (Alexandrine Zola) ; Sabine Azema (mère de Cézanne),
Isabelle Candelier (mère de Zola), Laurent Stocker (Ambroise Vollard),
Christian Hecq (père Tanguy). Couleurs, 103 min.
Paul, issu de la riche bourgeoisie d’Aix-en-Provence et Emile, un fils de
pauvres, sont copains et courent la garrigue. Plus tard Emile Zola connaîtra la
gloire grâce à ses écrits, alors que Paul Cézanne, très novateur en peinture, peine
à faire reconnaître l’originalité de ses œuvres.
Un film que l’on pourrait désigner sous l’appellation « qualité France ».
Tout est parfaitement beau, parfaitement pensé, parfaitement écrit. Le hic, ce
n’est qu’aucun des clichés tant artistiques (picturaux notamment) que sociaux ou
historiques ne nous sont épargnés. C’est un film, certes visuellement agréable à
regarder, mais académique, sans âme.C.B.M.

CHACUN SON TOUR**


(Fr., 1951.) R. : André Berthomieu, Sc. : Paul Vandenberghe, André
Berthomieu ; Ph. : Fred Langenfeld ; M. : Michel Emer ; Mont. : Louis
Hautecœur, Henri Taverna ; Déc. : Raymond Nègre ; Cost : Jacques
Costet ; Pr. : Pierre Gérin ; Int. : Robert Lamoureux (Robert Montford),
Michèle Philippe (Solange Montford), Jane Marken (Mme Lepage), Charles
Deschamps (Mr Lepage), Marthe Mercadier (Ketty), Robert Arnoux
(Raoul), Jeanne Fusier-Gir (la baronne), Paul Faivre (Dubourg), NB,
103 min.
Robert, fonctionnaire qui s’ennuie est passionné de spectacle et conscient de
ses dons de drôlerie. Grâce à une amie de son épouse, il débute au cabaret et
devient très vite un artiste incontournable et gagne beaucoup d’argent. Il est ainsi
mieux accepté par ses beaux-parents qui le prenaient pour un raté.
C’est sans doute ce film qui a permis à Robert Lamoureux d’affirmer plus
tard ses nombreux talents d’acteur, chanteur, conteur d’histoires et réalisateur. Il
est un peu oublié aujourd’hui sans doute parce que son humour et les sujets qu’il
abordait sont en décalage par rapport à notre époque.C.V.

CHAISES MUSICALES (LES)**


(Fr., 2015.) R. : Marie Belhomme ; Sc. : Marie Belhomme et Michel
Leclerc ; Ph. : Pénélope Pourriat ; M. : Alex HK ; Pr. : 31 juin Film ; Int. :
Isabelle Carré (Perrine), Carmen Maura (Lucie), Philippe Rebbot
(Fabrice), Nina Meurisse (Solène), Camille Loubens (Arsène). Couleurs,
81 min.
Animant des spectacles pour personnes âgées, Perrine provoque
involontairement la chute d’un homme dans une déchèterie. Elle le croit mort et
s’enfuit. Elle apprend son nom : il est dans le coma. Perrine se retrouve avec son
fils, Arsène, qu’elle doit garder. Elle rend visite au père, toujours dans le coma
en se faisant passer pour une cousine. Quand il sort du coma, il découvre que
c’est elle qui venait lui parler et jouer du violon… La fin est prévisible.
Charmante et même émouvante comédie qui doit beaucoup à Isabelle Carré,
naïve quadragénaire, prof de chant et animatrice déguisée en légume ou en ours
pour fêtes de personnes âgées. Elle va s’attacher à l’homme qu’elle a précipité
dans le coma, mais aussi à son fils et même à son chien. Belle réussite pour un
premier long-métrage.
J.T.

CHAMBRE BLEUE (LA)*


(Fr., 2014.) R. : Mathieu Amalric ; Sc. : Mathieu Amalric et Stéphanie
Cléau d’après Georges Simenon ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. :
Grégoire Hetzel ; Pr. : Paulo Branco ; Int. : Mathieu Amalric (Julien), Léa
Drucker (Delphine), Stéphanie Cléau (Esther), Laurent Poitrenaud (le juge
d’instruction). Couleurs, 75 min.
Julien, marié avec Delphine dont il a un enfant, est l’amant d’Esther, une
amie d’enfance, épouse de Nicolas, un pharmacien gravement malade. Lorsque
celui-ci meurt (est-ce une mort naturelle ?) rien ne sépare plus ces « amants
frénétiques », sauf Delphine. Elle meurt empoisonnée. Sont-ils les coupables ?
Du roman complexe de Simenon, Mathieu Amalric tire un film également
complexe qui joue avec la chronologie, un film froid comme un rapport de
police, presque toujours cadré en plans fixes, souvent même en gros plans, dans
un format maintenant inhabituel (1.33). Il fait par ailleurs une composition très
sobre, toute en intériorité, assez remarquable.C.B.M.

CHAMBRE INTERDITE (LA)


(The forbidden room ; Can., 2015.) R. et Pr. : Guy Maddin, Ewan Johnson ;
Sc. : G. Maddin, E. Johnson, Robert Kotyk ; M. : G. Maddin, Jason
Staczek, Galen Johnson ; Int. : Mathieu Amalric, Maria de Medeiros, Clara
Furey, Roy Dupuis, Amira Casar, Udo Kier, Jacques Nolot, Charlotte
Rampling, Géraldine Chaplin, Louis Negin, Adèle Haenel, Jean-François
Stévenin. Couleurs, 128 min.
Dans le sous-marin « SS Plunger », l’oxygène se fait rare… le capitaine a
disparu… C’est alors que surgit un bûcheron perdu (?!) ; il raconte à l’équipage
comment il a échappé à de féroces hommes des cavernes (?!). Mais Margot, sa
fiancée a été enlevée par ceux-ci. Comment la sauver ?
De toute évidence ce scénario farfelu n’est qu’un prétexte à une série de
sketches inégaux, où des auteurs s’inspirent d’un cinéma à jamais disparu. C’est
ainsi qu’ils évoquent Méliès, Murnau et Fritz Lang, ou encore Stroheim,
Lubitsch et Hitchcock en images abimées, rayées, tressautantes. Du cinéma
expérimental bien trop long pour retenir durablement l’attention.C.B.M.
CHANCE DE MA VIE (LA)*
(Fr., 2010.) R. : Nicolas Cuche ; Sc. : Luc Bossi et Laurent Turner ; Ph. :
José Gerel ; M. : Christophe LaPinta ; Pr. : Fidélité Films ; Int. : François-
Xavier Demaison (Julien Monnier), Virginie Efira (Joanna), Armelle
Deutsch (Sophie), Raphaël Personnaz (Martin Dupont). Couleurs, 87 min.
Julien Monnier est un conseiller conjugal qui porte la poisse à ses clientes.
Alors, quand il tombe amoureux de la belle Joanna… Une comédie sans
prétention, bien enlevée et interprétée par des acteurs attachants.J.T.

CHANSON DU DÉSERT (LA)


(Das Lied der Waste ; All., 1939.) R. : Paul Martin ; Sc. : Walther von
Hollander ; Ph. : Franz Weihmayr ; M. : Nico Dorstal ; Pr. : UFA ; Int. :
Zarah Leander (Grace Collins), Herbert Wilk, Gustav Knuth. NB, 90 min.
Sabotages dans des mines en Egypte.
Hitler, dans Mein Kampf, avait lourdement insisté sur le fait que les Anglais
étaient aryens, donc de même race que les Allemands. Cela explique que,
jusqu’avant la Seconde Guerre mondiale, on produisait des films favorables aux
Britanniques comme Maracajo ou Le château dans les Flandres. Bien d’autres
films sont situés dans une Angleterre amie. Mais, en 1939, la guerre va éclater et
les nazis jouent la carte arabe. La chanson du désert, au scénario assez tordu,
montre une Egypte où des attentats ont continuellement lieu dans les mines de
cuivre de Rocky Camp. C’est l’œuvre d’un officier britannique, ami des fellahs
et amoureux de Grace Collins, chanteuse de charme. Par ses chansons elle essaie
d’éviter le peloton d’exécution à son amant. Ce sont les Bédouins qui y
parviennent. Grace ira vivre avec lui chez les Anglais si sympathiques. Pour le
moment. Bientôt on tournera des films de propagande contre la perfide Albion.
Ce film a été réédité aujourd’hui en raison de son intérêt historique.U.S.
CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT
APPRISES (LES)**
(Songs My Brothers Taught Me ; USA, 2014.) R. et Sc. : Chloé Zhao ; Ph. :
Joshua James Richards ; M. : Peter Golub ; Pr. : Chloé Zhao, Forest
Whitaker, Michael Y. Chow ; Int. : John Reddy (Johnny Winters), Jashaun
St. John (Jashaun Winters), Irene Bedard (Lisa Winters), Kevin Hunter
(Kevin Winters), Taysha Fuller (Aurelia Clifford), Jorge Dullknife (Jorge
Iron Bear). Couleurs, 94 min.
Johnny Winters, un jeune Indien Oglala, vient de terminer ses études
secondaires et survit pour le moment en vendant clandestinement de l’alcool. Il a
cependant un minimum d’ambition et compte quitter la réserve en suivant sa
petite amie Aurelia Clifford à Los Angeles où elle doit étudier et où il espère
trouver du travail. Mais Johnny a aussi une petite sœur, Joshaun, 13 ans, avec
laquelle il est très lié. Supportera-t-elle son départ ?
Tranche de vie mélancolique, ce regard sur une poignée d’habitants d’une
réserve indienne est – curieusement – celui d’une émigrée chinoise, Chloé Zhao.
Elle y dépeint avec un talent d’ethnographe consommé la vie sans perspective de
divers personnages parmi lesquels une préadolescente attachante, son frère
partagé entre son amour pour elle et pour celui de sa fiancée sans oublier leur
mère seule et éperdue. Le côté improvisé de la réalisation apporte de
l’authenticité au propos mais l’ensemble aurait été plus prenant si les boulons
avaient été serrés davantage. On peut toutefois trouver du charme à ce rythme
contemplatif.G.B.

CHANT D’HIVER*
(Fr., Géorgie, 2015.) R. et Sc. : Otar Iosseliani ; Ph. : Julie Grünebaum ;
M. : Nicolas Zourabichvili ; Pr. : Pastorale Production ; Int. : Rufus (le
concierge), Amiran Amiranashvili (l’anthropogue), Mathias Jung (le
préfet), Enrico Ghezzi (le baron). Couleurs, 117 min.
Une scène d’exécution capitale sous la Terreur. Des soldats pillant des
maisons et violant seulement les personnes âgées. Un vol à l’arraché en plein
Paris. Un homme écrasé par un rouleau compresseur. Des SDF…
Tout un monde se croise dans Paris principalement. Les situations sont
insolites, charmantes et poétiques. Leur point commun : une chanson géorgienne
qui dit : « C’est l’hiver, ça va mal, les fleurs sont fanées, mais rien ne nous
empêchera de chanter. »J.T.

CHANT DE LA FLEUR
ÉCARLATE (LE)**
(Laulu tulipunaisesta kukasta ; Finlande, 1938.) R. et Pr. : Teuvio Tulio ;
Ph. : Fred Runeberg ; M. : Toivo Lampen ; Int. : Kaarlo Oksanen (Olavi),
Rakel Linnanheime (Kyllikki), Mirjami Kuosmanen (Annikki), Nora
Mäkinen (Elli), Sylvie Palo (la prostituée). NB, 110 min.
Olavi, fils d’un riche propriétaire terrien, est coureur de jupons. Rejeté par sa
famille, il quitte la ferme familiale pour devenir flotteur de bois.
Déjà porté à l’écran par Mauritz Stiller (Dans les remous), le roman de
Linnankovski ne serait qu’un mélodrame s’il n’était magnifié par le lyrisme de la
réalisation qui exalte la nature avec de belles envolées bucoliques. Ce fleuron du
cinéma finnois, au splendide noir et blanc, est resté célèbre pour ses scènes de
flottaisons dans les rapides. À signaler aussi une délicate séance naturiste. La
seconde partie prend des accents féministes avec la longue diatribe d’une femme
poussée à la prostitution à cause de l’inconséquence d’Olavi. À regretter
l’interprétation médiocre de Kaarlo Oksanen, un sportif avant d’être
acteur.C.B.M.
CHANT DE LA MER (LE)**
(Song of the Sea ; Irl., Lux., Fr., Belg., Dan., 2014.) R. : Tomm Moore ; Sc. :
Will Collins ; Animation : Frederik Willumsen, Fabian Erlinghauser ; M. :
Bruno Coulais ; Pr. : Tomm Moore, Ross Murray, Paul Young ; Voix :
Brendan Gleesor (Conor), Fionnula Flanagan (Macha/la sorcière), Lucy
O’Connell (Marina), David Rawle (Ben). Couleurs, 93 min.
Ben et ses parents habitent dans un phare. Sa mère lui donne un coquillage
magique dont s’empare sa petite sœur Maïna, 6 ans. Il produit des flocons de
neige qui la conduisent jusqu’à un coffre contenant un manteau. En le revêtant
Maïna se transforme en phoque et peut nager dans la mer. La grand-mère s’en
inquiète et préfère emmener les enfants à la ville.
Inspiré de contes celtiques, ce voyage initiatique de Ben et Maïsa est
quelque peu alambiqué. Mais qu’importe ! Ce n’est qu’une fable ! Ce qui a plus
d’importance, ce sont la splendeur des images, la luxuriance des couleurs, la
magie des décors qui émanent de ce beau film d’animation en 2D. De quoi ravir
les yeux des petits et des grands. Chansons de Nolwenn Leroy.C.B.M.

CHANTE TON BAC D’ABORD***


(Fr., 2013.) R. et Sc. : David André ; Ph. : Thibault Delavigne ; M. : Bruno
Joucla ; Pr. : Emmanuel François ; Int. : Gaëlle Bridoux (Gaëlle), Caroline
Brimeux (Caroline), Nicolas Dourdin (Nico), Alex Margollé (Alex), Alice
Dutertre (Alice), Rachel Motte (Rachel). Couleurs, 82 min.
À Boulogne-sur-Mer, une ville du Nord-Pas-de-Calais durement touchée par
la crise économique, une bande de copains s’apprête à passer le baccalauréat.
Nous les accompagnons sur une année, dans leurs doutes, leurs rêves et leurs
désillusions, que partagent également leurs parents, inquiets pour l’avenir de
leurs enfants. Quand soudain, la comédie musicale s’infiltre dans le
documentaire, donnant voix à ces adolescents issus du monde ouvrier ou de la
classe moyenne.
À l’origine destiné à la télévision, Chante ton bac d’abord est une œuvre
hybride, étrange et ambitieuse : un documentaire social en forme de comédie
musicale. « Ils le savent très bien, l’avenir n’est pas brillant. » dit l’une des
mères. Le monde a changé depuis que les parents de cette bande d’amis ont eu
dix-sept ans : plus de perspective de carrière dans cette ville de bord de mer
touchée par le chômage. Il faut partir, mais quand Gaëlle annonce à son père qui
travaille sur le port depuis de nombreuses années, qu’elle veut faire les Beaux-
Arts, c’est l’affolement. David André recrute sa « bande » devant un lycée
public, et, assailli par le doute concernant son projet fou, n’ose leur avouer son
ambition de réaliser un film musical qu’après quatre mois de tournage. Co-
écrites par le réalisateur et les personnages qui les interprètent, les chansons qui
ponctuent le film accompagnent le récit, drôles, sincères et touchantes. Un pari
réussi, qui saisit avec une grande justesse la fragilité du monde adolescent.O.L.

CHANTRAPAS**
(Fr., Géorgie, 2010.) R. et Sc. : Otar Iosseliani ; Ph. : Lionel Cousion et Julie
Grünebaum ; M. : Djardi Balantchivadze ; Pr. : Pierre Grise et Sanguko
Films ; Int. : Dato Tatielasshvili (Nicolas), Tamuna Karumidze (Barbara),
Fanny Gonin (Fanny), Bulle Ogier (Catherine). Couleurs, 122 min.
Jeune réalisateur georgien, Nicolas veut tourner un film dans son pays mais
il se heurte à la censure. Furieux, il part en France avec ses rushes. Mais là c’est
aux producteurs qu’il se heurte : le film n’est pas assez commercial et anti-
soviétique. Nicolas renonce.
Pour son retour au cinéma, après une longue absence, Iosseliani nous livre
une comédie qui renvoie dos à dos censeurs et producteurs, économie dirigée et
économie libérale. C’est charmant, cocasse et profond.
J.T.
CHANTS DE MANDRIN (LES)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Rabah Ameur-Zaïmeche ; Ph. : Irina Lubtchansky ;
M. : Valentin Clastrier ; Pr. : Rabah Ameur-Zaïmeche ; Int. : Jacques Nolot
(le marquis), Christian Milia-Darmezin (le colporteur), Kenji Levan (Court-
toujours), Rabah Ameur-Zaïmeche (Bélissard). Couleurs, 97 min.
Après l’exécution de Mandrin, la bande ne renonce pas. Bélissard la dirige et
un colporteur, Sérati, continue à diffuser le Livre de Mandrin. Un marquis
rejoint les contrebandiers. Il veut écrire la vie de Mandrin et partage leurs
combats. Vainqueurs des soldats du roi, les Mandrins chantent la Complainte de
Mandrin que vient de composer le marquis.
Derrière une reconstitution historique un manifeste politique appelant à la
révolte contre les riches et les puissants. Cela ne va pas sans libertés avec la
réalité du temps mais nous permet d’assister à la naissance d’une littérature
populaire à travers le colportage.
J.T.

CHAOS (LE)*
(Left Behind ; Can., 2014.) R. : Vic Armstrong ; Sc. : Paul Lalonde et John
Patus d’après le roman de Jerry B. Jenkins et Tim LaHaye ; Ph. : Jack N.
Green ; M. : Jack Lenz ; Pr. : Ed Clydesdale, Paul Lalonde, Michael
Walker. Int. : Nicolas Cage (Rayford Steele), Chad Michael Murray (Buck
Williams), Lea Thompson (Irene Steele), Cassi Thomson (Chloe Steele).
Couleurs,
La planète entière est soumise à d’étranges phénomènes : des personnes, et
notamment des enfants, disparaissent comme par enchantement. À
30 000 mètres d’altitude, dans un vol en direction de Londres, le pilote et les
passagers d’un avion tentent de survivre à cette terrible situation.
La carrière de Nicolas Cage est chute libre depuis quelques années. Et les
choses ne vont pas en s’arrangeant, comme l’illustre Le Chaos, adaptation d’un
best-seller de Jerry B. Jenkins et Tim LaHaye. Ce film réalisé par Vic Armstrong
(cascadeur et réalisateur de seconde équipe réputé) porte en effet bien son titre et
résume parfaitement ce qui nous est donné à voir sur l’écran. L’histoire, qui
s’inspire des écritures saintes et des évangiles, est pavée de bonnes intentions et
de bons sentiments mais aussi de partis pris mystiques qui ne manqueront pas
d’en irriter certains. Car Le Chaos s’impose vite, sous ses dehors de film
fantastique, comme un éloge de la Foi, ce qui atténue évidemment le suspens
mais aussi le mystère susceptible de découler du récit. La mise en scène, très
premier degré, ne parvient pas à trouver la distance nécessaire et use de ficelles
mélodramatiques si grosses qu’elles en deviennent risibles. Un ridicule que vient
appuyer l’interprétation de Nicolas Cage dont la prestation est pathétique.E.B.

CHAPEAU MELON
ET BOTTES DE CUIR**
(The Avengers ; USA, 1998.) R. : Jeremiah Chechik ; Sc. : Don MacPherson
Ph. : Roger Pratt ; M. : Joel McNeeley ; Pr. : JW Productions et Jerry
Weintraub ; Int. : Ralph Fiennes (John Steed), Uma Thurman (Emma Peel),
Sean Connery (Sir August de Winter). Couleurs, 95 min.
Londres en 1999 voit se succéder ouragans pluvieux et tempêtes de neige
sans rapport avec la saison. Les services secrets soupçonnent un complot.
L’agent Steed est chargé d’enquêter et découvre que l’homme qui détraque le
temps est le richissime. Sir August de Winter qui réclame une énorme rançon
pour ne pas détruire l’Angleterre. Steed le ramènera à la raison.
Excellent petit film d’espionnage où, pour une fois, Sean Connery joue le
méchant. Mais avec quelle élégance !J.T.
CHAQUE JOUR QUE DIEU FAIT**
(Tutti i santi giorni ; Ital., 2012.) R. : Paolo Virzi ; Sc. : Francesco Bruni,
Paolo Virzi, Simone Lenzi, d’après le roman de ce dernier ; Ph. : Vladan
Badovic ; M. : Federica Victoria Caiozzo ; Pr. : Elisabetta Olmi ; Int. : Luca
Marinelli (Guido Caselli), Federica Victoria Caiozzo dite Thony (Antonia),
Micol Azzuro (Patrizia Caiozzi), Claudio Pallitto (Marcello Caiozzi),
Stefania Felicioli (la gynécologue progressiste), Franco Gargia (le
professeur Savarese). Couleurs, 102 min.
Guido, jeune homme érudit et timide, réceptionniste de nuit dans un hôtel de
luxe, tombe amoureux d’Antonia, employée dans une agence de location de
voitures et chanteuse amateur. La jeune femme est aussi instable et susceptible
que Guido est calme et doux, ce qui ne l’empêche pas de lui rendre son amour.
Un jour, ils décident d’avoir un enfant…
Chronique d’un jeune couple d’aujourd’hui, à la fois réaliste (description
minutieuse de leur vie quotidienne, en particulier de leur parcours du combattant
sur la voie de la procréation assistée) et imaginative (l’obsession de l’Asiatique
libidineux ; la visite de l’utérus de la future maman). C’est drôle, parfois
émouvant, jamais gnangnan. Luca Marinelli, craquant, et la chanteuse Thony, au
tempérament de feu, savent rendre leur personnage respectif attachant.G.B.

CHAQUE SOIR À NEUF HEURES***


(Our Mother’s House ; GB, 1967.) R. : Jack Clayton ; Sc. : Jeremy Brooks et
Haya Harareet, d’après un roman de Julian Gloag (1963) ; Ph. : Larry
Pizer (Metrocolor) ; M. : Georges Delerue ; Pr. : Martin Ransohoff et Jack
Clayton ; Int. : Dirk Bogarde (Charlie Hook), Margaret Brooks (Elsa),
Pamela Franklin (Diana), Louis Sheldon Williams (Hubert), John Gugolka
(Dunstan), Mark Lester (Jiminee), Sarah Nicholls (Gerty), Gustav Henry
(Willy). Couleurs, 105 min.
Sept enfants victimes d’une éducation mystique et puritaine cachent aux
adultes, par peur de l’orphelinat, le brusque décès de leur mère et vivent ainsi,
refermés sur leur monde, dans une modeste maison de la banlieue londonienne.
Et petit à petit s’instaure une petite communauté « parallèle » au monde structuré
des adultes, avec ses lois, sa religion, ses rites. L’un des jeunes garçons,
faussaire en herbe, contrefait la signature de la mère sur les papiers officiels pour
ne pas interrompre le versement de la pension. Chaque soir à neuf heures, les
enfants se recueillent dans l’abri du jardin et, afin de connaître les directives
maternelles, évoquent l’esprit de la disparue dans une séance de spiritisme.
Jusqu’au jour où le père qui les a abandonnés surgit du passé et vient, par sa
violence et ses principes d’adulte, menacer l’existence du petit groupe…
L’œuvre est un jalon considérable dans le genre délicat et inusité du « film
d’enfants pour adultes ». Nous sommes loin du prétexte à exercice de style,
moments de cinéma, éclatements dramatiques et complaisances spectaculaires.
Ici, tout est nuance, pudeur, ellipse et suggestion. Autant dire un film à contre-
courant du cinéma populaire et commercial. Mais qui laisse une marque
indélébile dans l’intellect. Sans oublier la plus stupéfiante direction d’acteurs de
l’histoire du cinéma : sept jeunes comédiens et comédiennes – dont les âges
s’échelonnent de 4 à 13 ans ! – confondants de justesse et de naturel dans une
œuvre étrange, morbide, inquiétante, inclassable.
Présenté au Festival de Venise en 1967, le film ne sortit en France que six
années plus tard et resta deux semaines à l’affiche dans un cinéma parisien,
avant de disparaître totalement des circuits de distribution. Par bonheur, la vidéo
lui a ménagé une nouvelle carrière. On avait déjà pu apprécier le talent de la
jeune Pamela Franklin dans Les Innocents (1961) de Jack Clayton ; quant à
Mark Lester, il sera, un an plus tard, la star juvénile de Oliver ! (1968) sous la
férule de Carol Reed.R.L.

CHARLIE CHAN EN ÉGYPTE***


(Charlie Chan in Egypt ; USA, 1935.) R. : Louis King ; Sc. : Robert Ellis et
Helen Logan, d’après le personnage créé par Earl Derr Biggers ; Ph. :
Daniel B. Clark ; M. : Samuel Kaylin ; Pr. : Edward T. Lowe ; Int. : Warner
Oland (Charlie Chan), Pat Paterson (Carol Arnold), Thomas Beck (Tom
Evans), Rita Cansino (Nayda), Frank Conroy (professeur Thurston), Nigel
de Brulier (Edfu Ahmad), Stepin Fetchit (Snowshoes). NB, 72 min.
En Égypte, alors qu’il enquête sur le vol d’objets d’art provenant d’un
tombeau récemment mis à jour par le professeur Arnold, Charlie Chan découvre
dans le laboratoire de l’archéologue que le cadavre du professeur a été substitué
à la momie d’Ameti, grand-prêtre de la 21e Dynastie. Carol et son frère Barry,
enfants du professeur, sont persuadés que la mort de leur père résulte de la
malédiction de Sekhmet, la déesse de la vengeance de l’Égypte antique. Mais
Charlie Chan démontrera que la magie des pharaons n’a rien à voir avec les
dramatiques événements qui viennent de se produire et qu’un criminel bien
humain agit dans l’ombre.
L’un des plus gros succès et l’un des meilleurs Charlie Chan incarné par
Warner Oland avec Charlie Chan à l’opéra. Le script flirte allègrement avec le
fantastique, avec apparitions fantomatiques et malédiction venue du fond des
temps. Sans compter les savoureux et inénarrables aphorismes proférés par le
suave détective chinois : « Conclusion hâtive aussi facile à faire que trou dans
l’eau », « Conseil après erreur est comme médecine après funérailles », « Esprit
comme parachute : ne fonctionne que lorsqu’il est ouvert », ou encore « Théorie,
comme buée sur les lunettes, obscurcit souvent les faits ». C’était la seconde
apparition d’une certaine Rita Cansino qui ne s’appelait pas encore Rita
Hayworth. Enfin, se rappelle-t-on que Stepin Fetchit (1898-1986) fut, au milieu
des années trente, l’acteur noir le plus populaire et le plus riche d’Hollywood ?
(Il était alors propriétaire de six maisons et posséda jusqu’à… seize
limousines !). A redécouvrir.R.L.

CHASSEUR (LE)***
(The Hunter ; Austr., 2011.) R. : Daniel Nettheim ; Sc. : Alice Addison et
Wain Fimeri, d’après le roman de Julia Leigh ; Ph. : Robert Humphreys ;
M. : Andrew Lancaster, Michael Lira et Matteo Zingales ; Pr. : Vincent
Sheehan ; Int. : Willem Dafoe (Martin David), Frances O’Connor (Lucy
Armstrong), Sam Neill (Jack Mindy), Morgana Davies (Sass Armstrong),
Finn Woodlock (Bike Armstrong), Callan Mulvey (le chasseur rival).
Couleurs, 98 min.
Chasseur engagé par un laboratoire pharmaceutique européen, Martin David
arrive en Tasmanie pour trouver la trace du thylacine, le tigre de Tasmanie. Se
présentant comme un chercheur de l’université, il loue une chambre à Lucy
Armstrong qui vit en lisière de la forêt avec ses deux enfants Sass et Bike. Parti à
la recherche du tigre six mois plus tôt, son mari, Jarrah, n’est jamais revenu.
Martin pose des pièges dans les vastes territoires inhabités sans grand résultat et
revient périodiquement chez les Armstrong. Mais les responsables du laboratoire
qui l’ont engagé s’impatientent et décident de tout mettre en œuvre pour obtenir
ce qu’ils veulent…
Un film sur la recherche de la possible survie du thylacine, le mythique tigre
de Tasmanie – son espèce semble avoir disparu depuis les années trente –, avait
de quoi séduire les amoureux de la nature, d’autant que la démarche des auteurs
est éminemment sympathique. Le héros est un mercenaire qui a toujours vendu
ses services sans le moindre état d’âme. Mais, au contact d’une jeune veuve et de
ses deux enfants, il va s’humaniser et se révolter contre le lobby pharmaceutique
qui l’emploie. Car les motivations de son employeur sont plus que douteuses :
découvrir la formule de la toxine secrétée par le thylacine pour endormir ses
proies, qui permettra sans doute de mettre au point une arme nouvelle. Ainsi,
sous la forme d’une quête désespérée se dessine le sort du monde, et la révolte
finale de Martin David au cours de laquelle il retrouve son âme – il finira par
tuer le (dernier ?) thylacine, puis détruira sa dépouille en sanglotant –
s’apparente à la révolte de tous les hommes de bonne volonté contre les dérives
de la science qui rendent la survie de la planète de plus en plus problématique.
Un film d’autant plus estimable donc que les images tournées en plein cœur de la
Tasmanie sont de toute beauté. Et qu’il nous donne à voir quelques secondes
durant les images du dernier thylacine encore vivant, filmé dans le zoo de Hobart
en 1933 (ce dernier spécimen est mort en 1936). Le film a obtenu le Prix de la
Critique Internationale au Festival de Toronto 2011. Sorti en France hélas
uniquement en vidéo.R.L.

CHASSEUR ET LA REINE
DES GLACES (LE)*
(The Huntsman : Winter’s War ; USA, 2016.) R. : Cedric Nicolas-Troyan ;
Sc. : Evan Spiliotopoulos et Craig Mazin ; Ph. : Phedon Papamichael ; M. :
James Newton Howard ; Eff. spéc. : Dominic Tuchy ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Chris Hemsworth (Eric le chasseur), Charlize Theron
(Ravenna), Emily Blunt (Freya), Jessica Chastain (Sarah), Sam Claflin
(William), Nick Frost (Nion) Couleurs, 114 min.
Ravenna la maléfique règne sur le royaume du Sud. Sa sœur Freya, tombée
amoureuse d’un chevalier dont elle a un enfant. Mais le chevalier tue l’enfant et,
brisée, Freya se refugie dans le royaume du Nord avec une troupe de chasseurs.
Ravenna avait ensorcelé le chevalier pour qu’il tue l’enfant. Parmi les chasseurs
qui entourent Freya, il y a Eric qui aime Sara malgré les ordres de Freya. Déçu
Eric va aider Blanche-Neige à récupérer le royaume de Ravenna. Freya le
combat mais finalement comprend le rôle maléfique de sa sœur et fait disparaître
Ravenna avant de mourir de la blessure que lui a infligée cette dernière.
Suite de Blanche-Neige et le chasseur, c’est un nouveau beau livre d’images
qui nous est offert : photos somptueuses, effets comiques assurés par les nains de
Blanche-Neige, interprétation brillante.J.T.

CHAT DU RABBIN (LE)**


(Fr., 2010.) R. : Joann Sfar et Antoine Delesvaux ; Sc. : Sandrine Jardel et
Joann Sfar ; Animation : Jean-Christophe Dessaint ; M. : Olivier Daviaud ;
Pr. : Autochenille Production ; Voix : François Morel (le chat), Maurice
Benichou (le rabbin/le lion), Hafsia Herzi (Zlabya), Jean-Pierre Kalfon (le
Malka des lions). Couleurs, 90 min.
Après avoir avalé un perroquet, le chat du rabbin Sfar se met à parler. Il perd
la parole après avoir invoqué le nom de Dieu et la retrouve après avoir été piqué
par un scorpion.
Venu du monde de la bande dessinée, le chat philosophe de Joann Sfar
devient héros du septième art. C’est charmant, pittoresque, exotique (le Congo)
et plein d’humour.J.T.

CHAT POTTÉ (LE)**


(Puss in Boots ; USA, 2011.) R. : Chris Miller ; Sc. : Tom Wheeler ;
Animation : Fabio Lignini ; M. : Henry Jackman et Rodrigo y Gabriela ;
Pr. : Dreamworks Animation : Voix : Antonio Banderas / Boris Rehlinger
(le Chat Potté), Salma Hayek / Virginie Efira (Kitty Pattes de velours), Zach
Galifianakis / Vincent Ropion (Humpty Alexandre Dumpty). Couleurs,
90 min.
Le Chat Potté veut dérober aux méchants Jack et Jill les haricots magiques
qui permettent d’approcher l’Oie aux œufs d’or. Mais il a une rivale, Kitty Pattes
de velours… Elle travaille pour l’œuf Humpty Alexandre Dumpty, en froid avec
le Chat Potté.
Venu de Shrek, le Chat Potté, détourné des contes populaires, est le nouveau
personnage des films d’animations, mêlé à des aventures picaresques destinées à
tous les publics.J.T.

CHATRAK
(Chatrak ; Inde, 2011.) R. et Sc. : Vimukthi Jayasundara ; Ph. : Channa
Deshapriya ; M. : Roman Dimny ; Pr. : Vandana Trading Company ; Int. :
Sudip Mukherjee (Rahul), Paoli Dam (Paoli), Sumeel Thakur (le frère).
Couleurs, 90 min.
Un architecte Rahul construit une tour. En même temps, aidé de son épouse,
il cherche son frère qui a disparu et serait devenu fou. Il le retrouve dans une
forêt mais son comportement est tellement étrange qu’il le laisse repartir. Rahul
à son tour devient fou. S’ouvrant sur un étrange prologue (un jeune homme
dérobe son fusil à un soldat puis ils fraternisent) sans lien apparent avec la suite
Chatrak est une œuvre déroutante. Sans doute l’auteur a-t-il voulu condamner la
modernité, mais son réquisitoire manque de clarté. La lenteur du montage
achève le spectateur qui perd vite pied.J.T.

CHATEAU DES CARPATHES (LE)


(Tajemstui hradu v Karpatech ; Tchéc., 1983.) R. : Oldrich Lipsky ; Sc. :
George Brdecka d’après Jules Verne ; Int. : Michael Docolomansky (le
comte Teleka de Toloko), Evelyna Steimorava, Milo Kopecky. NB, 100 min.
Les inventions du professeur Orfanik dans un mystérieux château excitent la
curiosité du comte Teleka de Toloko qui tente d’y pénétrer après l’accident d’un
garde forestier.
Adaptation ratée d’un beau roman fantastique de Jules Verne. Connu
seulement en France par le DVD.J.T.

CHATS PERSANS (LES)***


(Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh ; Iran, 2009.) R. : Bahman
Ghobadi ; Sc. : Bahman Ghobadi, Hossein Mortezaeiyan, Roxan Saberi ;
Ph. : Turaj Aslani ; M. : Ash Koosha ; Pr. : Bahman Ghobadi ; Int. : Hamed
Bedad (Nader), Ashkan Koshanejad (Ashkan), Negar Shaghaghi (Negar
Shaghaghi), Rana Farhan (Rana Farhan), Bahman Gobadi (Bahman
Gobadi). Couleurs, 106 min.
À leur sortie de prison, Negar et Ashkan, deux jeunes musiciens iraniens,
décident de monter un groupe underground. Lassés de ne pas pouvoir s’exprimer
librement dans leur pays, ils tentent par ailleurs de se procurer clandestinement
des papiers pour rejoindre l’Europe. Ils font la rencontre d’Hamed, qui les
accompagne dans leurs démarches, et parcourent avec lui Téhéran à la rencontre
d’autres musiciens, essayant de les convaincre de quitter le pays avec eux.
Les chats persans ou comment s’exprimer envers et contre tout quand on est
jeune et qu’on a quelque chose à dire dans un pays dont le régime s’emploie à
vous museler pour imposer sa pensée unique. Filmée dans l’urgence avec une
caméra fiévreuse (mais – excusez du peu – en format scope), cette balade dans
Téhéran nous donne à voir (et à entendre) la scène underground de la capitale
iranienne telle qu’elle existe au moment du tournage, allant du rock alternatif au
rap, et telle qu’elle s’écoute et s’enregistre (dans des caves, dans une étable ou
dans des appartements – si bien sûr les voisins ne vous dénoncent pas !).
Bahman Gobadi enregistre cet état des lieux avec beaucoup de passion, de
sincérité, de culot et… d’humour. Ses deux acteurs principaux, les chanteurs
Ashkan Koshanejad et Negar Shaghaghi, sont de bons musiciens mais des
acteurs un peu pâlichons. En revanche, dans le rôle de leur impresario, Hamed
Bedad emporte le morceau grâce à sa tchatche d’enfer.G.B.

CHEMINS DE LA LIBERTÉ (LES)**


(The Way Back ; USA, 2011.) R. : Peter Weir ; Sc. : Peter Weir et Keith
Clarke d’après un livre de Slavomir Rawicz ; Ph. : Russell Boyd ; M. :
Burckhard Dallvitz ; Pr. : Joni Levin, Peter Weir, Duncan Henderson ;
Int. : Jim Sturgess (Janusz), Ed Harris (Mr Smith), Colin Farrell (Valka),
Saoirse Ronan (Irene), Mark Strong (Kabarov). Couleurs, 134 min.
En 1940, un officier polonais, Janusz, est envoyé au goulag par l’armée
rouge. Il y prépare une évasion. À la faveur d’une tempête, il s’échappe avec
deux compatriotes, un ingénieur américain, Smith, et Valka, un Urki. Ils seront
rejoints près du lac Baïkal par la jeune Irene. Ils passent par la Mongolie, la
Chine, le désert de Gobi où Irene meurt, puis le Népal où Smith s’établit. Janusz
atteint enfin l’Inde. Il reviendra en Pologne après l’effondrement de l’URSS.
Inspiré d’un récit vrai, mais controversé de Slavomir Rawicz, c’est l’histoire
d’un voyage de 10 000 kilomètres par un groupe d’évadés du Goulag. Belle
occasion d’évoquer de splendides paysages, témoins muets et indifférents des
souffrances d’un groupe de rescapés de l’enfer stalinien. Belle réalisation de
Peter Weir qui n’avait plus rien tourné depuis Master and Commander, et
superbe casting.
J.T.

CHEMISES ROUGES (LES)**


(Camicie rosse ; Ital., 1952.) R. : Goffredo Alessandrini et Francesco Rosi ;
Sc. : E. Biagi, R. Renzi et S. Bolchi ; Ph. : M. Scarpelli ; M. : Enzo Masetti ;
Pr. : Cine Films ; Int. : Raf Vallone (Garibaldi), Anna Magnani (Anita
Garibaldi), Alain Cuny, Jacques Sernas, Serge Reggiani. NB, 100 min.
Rome 1849. La République romaine, défendue par Garibaldi, agonise. Ne
voulant pas entendre parler de capitulation, le héros décide de quitter la ville
avec sa femme brésilienne, Anita, et deux mille hommes, les Chemises Rouges,
pour rejoindre la République sœur, Venise, qui seule résiste aux Autrichiens, et
continuer de se battre là bas pour l’unité italienne. Traqué par des armées
pontificales, françaises, espagnoles et austro-hongroises, le grand tacticien,
parvient, par des manœuvres hardies, pendant de longues semaines, à mettre les
ennemis dans sa poche. Anita est enceinte, il y a un traître parmi les volontaires,
tout le monde est à bout à la suite de marches et contre-marches harassantes,
qu’importe ! Quand les Autrichiens croient enfin tenir les Chemises Rouges
profitant d’une absence de leur chef, Anita empoigne un fusil et rallie
fougueusement les indécis. Garibaldi revient à point nommé et, par une charge
de cavalerie, disperse les Autrichiens. Réfugié dans la minuscule République
neutre de San Marino, le patriote dissout sa petite armée et avec quelques
volontaires, se dirige à marches forcées sur Venise. Des hommes sont capturés,
doivent creuser leur tombe et sont fusillés, dans une scène poignante qui nous
rappelle les SS. Anita meurt tragiquement dans une ferme. Son mari part pour
continuer la lutte. Goffredo Alessandrini, qui par ailleurs avait réalisé des films
de propagande fasciste, tomba malade pendant le tournage. Il fut remplacé au
pied levé par son assistant, Francesco Rosi, qui acheva le tournage.
Des esprits moroses trouvèrent donc qu’il y avait des ruptures de rythme
dans Les Chemises Rouges. Cette opinion nous paraît très contestable. Pourquoi
bouder le plaisir ? Ce film à la fois historique et d’aventures, est mené à un train
d’enfer, sans aucun temps mort. Il retrace une page de gloire de Garibaldi et du
Risorgimento italien, bien mieux que ne le fit Rossellini avec son médiocre Viva
l’Italia.U.S.

CHERCHEZ HORTENSE***
(Fr., 2012.) R. : Pascal Bonitzer ; Sc. : Pascal Bonitzer et Agnès de Sacy ;
Déc. : Manu de Chauvigny ; Cost. : Marielle Robaut ; Son : Serge Arthus ;
Mont. : Elise Fievet ; M. : Alexei Aigui ; Pr.. : Saïd Ben Saïd ; Société de
production ; SBS Productions ; Int. : Jean-Pierre Bacri (Damien Hauer),
Kristin Scott Thomas (Iva), Isabelle Carré (Aurore ou Zorica), Claude Rich
(Sébastien Hauer), Philippe Duclos (Henri Hortense), Masahiro Kashiwagi
(le serveur japonais), Marin Orcand Tourres (Noé), Jackie Berroyer
(Lobatch), Agathe Bonitzer (Laetitia, la jeune actrice). Couleurs, 100 min.
La tragi-comédie du couple est encore au centre de Cherchez Hortense, mais
son contexte est sans doute plus important. Un professeur de civilisation
chinoise, Damien Hauer et une metteuse en scène de théâtre, Iva, parents d’un
garçonnet doué et redoutablement personnel, vivent dans une sorte de marasme
psychologique une relation en voie de perdition. Elle lui demande de soutenir la
demande d’une jeune immigrée Serbe proche de sa famille, Zorica, sans papiers
et menacée d’expulsion, auprès de son père, qui est président de section au
Conseil d’État et homosexuel sans coming out. Tâche quasi-impossible pour lui,
fils méprisé d’un père lointain. Tout cependant repose sur un certain Henri
Hortense, ami du père, maître clandestin des décisions délicates, que l’on ne
saurait déranger. Joint par un subterfuge, il se dérobe avec une effroyable
condescendance à l’égard de Damien comme de son père. Passons sur les
intrigues secondaires, fugues et variations où l’on retrouve les personnages
incertains et nomades de Pascal Bonitzer (entre autres, le toujours remarquable
Jackie Berroyer). Entre ces êtres isolés et un peu perdus, les liens sont plus
étroits qu’il n’y paraît, rencontres et malentendus, émotions et raison,
mensonges, incertitudes, tromperies, tendances suicidaires – chez Bonitzer,
toujours la mort circule sous forme de revolver –, recherche du bonheur, qui se
dérobe. Mais la sagesse orientale triomphe, la jeune Serbe obtient ses papiers et
peut filer le parfait amour avec Damien, séparé de sa femme infidèle.
À l’instar des précédentes, et au-delà des conflits entre sexes et générations,
Pascal Bonitzer entrecroise dans sa sixième réalisation les fils subtils d’un récit
intimiste qui touche aux grandes questions politiques et sociétales du moment –
l’immigration, la montée en puissance de l’Asie. Comme dans Rien sur Robert,
entre catholicisme et judaïsme, et la recherche de Dieu qui se tait, Petites
coupures, fin du communisme et retour des religions, l’auteur développe un
marivaudage métaphysique, affectif et sensuel. Qui aurait envie d’expulser
Isabelle Carré ? On admire l’intelligence du scénario, l’acuité du regard sur la
société française, la terreur et l’arbitraire du pouvoir – Hortense personnalise un
réseau homosexuel puissant et opaque –, le charme des acteurs, la qualité des
images, l’humour voire une certaine allégresse : ils donnent à l’ensemble une
légèreté qui renforce sa profondeur. Les films de Pascal Bonitzer sont des mille-
feuilles, et l’on éprouve autant de plaisir intellectuel à les feuilleter que
cinématographique à les voir se développer. Au fond, une constante humaine :
chaque conscience cherche la mort de l’autre mais cette fois le film finit bien, ce
qui est une nouveauté pour l’auteur et réalisateur. À lire sur le film : Raphaëlle
Leblanc, « L’identité est une fable : Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer – De
la carte d’identité à la carte du Tendre », Questions internationales, no 66, mars-
avril 2014, p. 115-121.S.S.
CHEVAL DE BOIS (LE)***
(The Wooden Horse ; GB, 1950.) R. : Jack Lee ; Sc. : Eric Williams, d’après
son livre ; Ph. : G. Pennington-Richards ; M. : Muir Mathieson ; Pr. : Ian
Dalrymple ; Int. : Leo Genn (lieutenant Peter Howard), Anthony Steel
(capitaine John Clinton), David Tomlinson (Phil Roe), Michael Goodliffe
(Robbie), Anthony Dawson (Pomfret), Bryan Forbes (Paul), Jacques B.
Brunius (André), Walter Gotell (François), Peter Finch (le prisonnier
australien). NB, 101 min.
L’obsession (et le devoir) de tout prisonnier de guerre est de s’évader. Les
aviateurs de la R.A.F. détenus dans le Stalag Luft III en 1943, ne font pas
exception à la règle. Le capitaine John Clinton fait part à ses camarades
d’infortune Peter Howard, Phil Roe, Nick Bennet, Nigel, Robbie, Paul et
Pomfret, de l’idée qui vient de germer dans son esprit : construire un cheval
d’arçon en bois et le porter tous les jours sur le terrain de l’oflag proche des
barbelés. Pour les Allemands qui les surveillent, il s’agira tout bonnement pour
les prisonniers d’un moyen de s’entretenir physiquement pour garder la forme.
Mais la structure cachera un homme qui, sous elle, pourra creuser un tunnel vers
la liberté… Grâce à cette astuce, trois volontaires, Phil, John et Peter, réussiront
à s’enfuir.
L’histoire d’Eric Williams, ancien officier de la R.A.F., est rigoureusement
authentique et l’évasion dont il est question, après quatre mois de travail, date du
29 octobre 1943. Tout juste précédé par le film de Basil Dearden J’étais un
prisonnier (1947), il s’agit du prototype des films d’évasion dont le cinéma
britannique se fera une spécialité dans les années cinquante. Saluant l’intensité
du sujet et les qualités humaines de l’interprétation par des acteurs qui
jouissaient encore, à l’époque, de l’incognito, la critique française, contre toute
attente, fut très élogieuse : « Le film est simple, vrai, pathétique, pur de toute
surcharge. Avouons qu’il nous tient en haleine, magnifiquement, et qu’il y a plus
d’émotion dans chaque mètre obscur de ce tunnel que dans les dix mille hectares
des studios de la Paramount. » (Michel de Saint-Pierre). Redécouvert en
vidéo.R.L.
CHEVAL DE GUERRE
(War Horse ; USA, 2011.) R. : Steven Spielberg ; Sc. : Lee Hall et Richard
Curtis ; Ph. : Janusz Kaminski ; M. : John Williams ; Pr. : Dream-Works et
Reliance Ent. ; Int. : Jeremy Irvine (Albert Narracott), Peter Mullan (Ted
Narracott), Emily Watson (Rosie Narracott), Niels Arestrup (le grand-
père), David Thewlis (Lyons). Couleurs, 147 min.
Dans le Devon, un jeune paysan s’efforce de dresser un cheval magnifique,
mais les parents, trop pauvres, vendent le cheval à l’armée. Or nous sommes en
1914 et le cheval va traverser toute la guerre avant de retrouver son maître.
Malgré quelques scènes guerrières où l’on retrouve la patte du maître, ce
torrent de bons sentiments servi par une musique sirupeuse semble destiné à un
public juvénile. Nous sommes loin de Duel.J.T.

CHEVAL DE TURIN (LE)****


(A Torinoi Lo ; Hongrie, Fr., Suisse, All,, 2011.) R. : Bela Tarr, Agnes
Hranitzky ; Sc. : Laszlo Krasznahorka, Bela Tarr ; Ph. : Fred Kelemen ;
M. : Mihaly Vig ; Pr. : TT Filmmûhely, Vega Film, Zero Fiction Film, MPH
Film ; Int. : Janos Derzsi (Ohlsdorfer), Erika Bok (sa fille), Mihaly Kormos
(Bernhard). NB, 148 min.
Fin du XIXème siècle, une misérable ferme dans une campagne désolée. Le
vent souffle en tempête. C’est là que vivent un homme – sexagénaire, veuf,
paralysé d’un bras – et sa fille mutique. Elle l’aide à se vêtir, se dévêtir et
s’acquitte des tâches journalières (chercher l’eau au puits, préparer un chiche
repas). Lux, un cocher, se rend quotidiennement à la ville, leur unique bien étant
un cheval. Or, ce jour là, celui-ci refuse d’être attelé et va bientôt se laisser
dépérir. L’eau du puits va se tarir.
Selon la Bible, Dieu créa le monde en sept jours ; Bela Tarr le déconstruit en
six, le septième n’étant que néant. Son film se divise donc en six journées, six
chapitres où le même quotidien se répète en de très longs plans séquences se
concluant par un zoom très lent ou se figeant en un plan fixe. Dialogues succints
voire absents… long monologue du voisin… musique lancinante… souffle du
vent en continu – sauf à la fin où tout n’est plus que nuit et silence. Le vieux est
tel un gisant sur son grabat, le voisin parle de la terre souillée par les hommes,
d’apocalypse, de mort de Dieu. Ce film testamentaire, qui fait référence à
Nietzsche, pourrait susciter l’ennui alors que, bien au contraire, il fascine et
maintient l’attention par la plénitude de sa réalisation, la beauté de ses images,
une superbe noir et blanc, la pertinence de son propos. Un film austère et
exigeant sur la résignation du « dernier homme » et la fin annoncée de notre
monde. Une œuvre magnifique, essentielle, indispensable.
Le titre renvoie à l’incident qui se produisit à Turin en 1889, où Nietzsche,
prenant la défense de son cheval battu par son cocher, en perdit la raison.C.B.M.

CHEVALIERS BLANCS (LES)*


(Fr., 2015.) R. : Joachim Lafosse ; Sc. : Joachim Lafosse, Bulle
Decarpentries et Thomas Van Zuylen, d’après Sarkozy dans l’avion ? de
Pinte et d’Ursel ; Ph. : Jean-François Hansgens ; M. : Apparat ; Pr. : Versus
Production et Les Films de Worso ; Int. : Vincent Lindon (Jacques
Arnault), Louise Bourgoin (Laura Turine), Valérie Donzetti (Françoise
Dubois), Redia Kateb (Libert), Bintou Rimtobaye (l’interprète). Couleurs,
112 min.
Dans le Tchad ensanglanté par la guerre civile, Arnault, à la tête de l’ONG
Move for Kids, s’efforce de sauver des orphelins. En réalité ils sont destinés à
des couples en mal d’adoption et qui ont versé une somme d’argent pour les
accueillir. L’entreprise tourne mal (panne d’avion, dissensions, fraudes
diverses…) et l’armée finit par arrêter Arnault.
Sous un titre ironique, c’est l’épopée qui finit en désastre de l’Arche de Zoé,
qui est mise en scène avec toutes ses ambiguïtés. Une telle expédition, en
apparence généreuse, se justifiait-elle ? Le scénario ne tranche pas. Reste alors
un film d’aventures exotiques que l’on voit sans ennui mais sans états d’âme.
J.T.

CHEVAUCHÉE TERRIBLE (LA)


(Take a Hard Ride ; USA, 1975.) R. : Anthony Dawson (Margheriti) ; Sc. :
Eric Bercovici et Jerry Ludwig ; Ph. : Riccardo Pallotini ; M. : Jerry
Goldsmith ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Lee Van Cleef (Kiefer), Jim
Brown (Pike), Jim Kelly (Tiny), Catherine Spaak (Rafaele), Fred Williams
(le joueur). Couleurs, 105 min.
Pike doit convoyer une somme de 80 000 dollars. Elle tente un autre noir,
Tiry, et un chasseur de primes Kiefer.
Western spaghetti ? Production américaine ? Black Cinema ? Où classer
cette œuvre redécouverte en DVD en 2015 grâce à Patrick Brion ? Vaut surtout
pour la présence de Lee Van Cleef.J.T.

CHEVAUX DE DIEU (LES)**


(Fr., Maroc, 2013.) R. : Nabil Ayouch ; Sc. : Jamal Belmahi ; Ph. : Hichame
Alaouie ; M. : Meinier ; Pr. : Les films du Nouveau Monde ; Int. :
Abdelhakim Rachid (Yachine), Abdelilah Rachid (Hamid), Hamza Souidek
(Nabil). Couleurs, 115 min.
Yachine, enfant d’un bidonville de Casablanca, admire son frère Hamid.
Celui-ci est condamné pour viol. Au sortir de prison, devenu un islamiste
radical, il persuade Yachine de rejoindre l’iman Abou Zoubeir. Yachine et trois
de ses amis, sous l’influence de l’iman, acceptent de devenir des martyrs et se
font sauter, malgré les supplications d’Hamid, dans un restaurant espagnol du
centre de Casablanca.
Ayouch, futur réalisateur de Much Loved, s’inspire des attentats meurtriers
de Casablanca en 2003 en reconstituant l’itinéraire de l’un de ces jeunes
terroristes que rien ne destinait à devenir un martyr de sa foi. Critiqué et oublié,
ce film retrouve son actualité en 2015 à Paris et mérite d’être revu avec attention
tant il explique bien la radicalisation de certains esprits.J.T.

CHIEN DES BASKERVILLE (LE)*


(The Hound of the Baskervilles ; GB, 1983.) R. : Douglas Hickox ; Sc. :
Charles Edward Pogue d’après Conan Doyle ; Ph. : Ronnie Taylor ; M. :
Michael J. Lewis ; Pr. : Plashkies ; Int. : Ian Richardson (Sherlock Holmes),
Donald Churchill (Dr Watson), Ronald Lacey (Inspecteur Lestrade),
Denholm Elliott (Dr Mortimer), Martin Shaw (Sir Baskerville). Couleurs,
96 min.
Sir Charles Baskerville est mort d’une crise cardiaque. Aurait-elle été
provoquée par un chien monstrueux ? Une vieille légende veut qu’une
malédiction pèse sur la famille à la suite du viol d’une jeune fille. Or il ne reste
qu’un descendant. Sherlock Holmes, à la demande du docteur Mortimer,
enquête…
Bonne version du fameux roman restée inédite en France et sortie en DVD
en 2015.
J.T.

CHIEN JAUNE
DE MONGOLIE (LE)***
(Die Höhle des gelben Hundes ; All., Mongolie, 2005.) R. : Byambasuren
Davaa ; Sc. : Byambasuren Davaa, d’après le conte de Ganbuya Lhavga ;
Ph. : Daniel Schönauer ; M. : Dagvan Ganpurev ; Pr. : Byambasuren
Davaa ; Int. : Nansal Batchuluun (la petite Nansal), Buyandulam Daramdi
Batchuluun (Buyandulam, la mère), Urjindorj Batchuluun (Urjindorj, le
père), Tserenpuntsaa Ish (la vieille dame). Couleurs, 93 min.
Âgée de 6 ans, la petite Nansa, fille d’éleveurs nomades, découvre un jour
un chiot abandonné, dont son père ne veut pas car il pourrait attirer les loups qui
rôdent autour de la yourte familiale…
Ce film qui nous vient de la lointaine Mongolie sait allier la simplicité
(l’histoire toute bête d’une petite fille qui trouve un chien qu’elle adore mais
dont son père ne veut pas) à l’universalité (une famille qui élève ses enfants avec
ses difficultés et ses joies), le particulier (le quotidien d’une famille d’éleveurs
nomades de Mongolie, la vie sous la yourte et son démontage à la fin de la
saison) au général (les sentiments d’un enfant doivent-ils être respectés à tout
prix ou celui-ci doit-il invariablement se plier à l’intérêt supérieur des grands ?).
La réalisatrice avance ses pions avec modestie mais avec une subtilité telle qu’au
bout de quelques minutes d’adaptation on se retrouve aussi proche de cette
famille (une vraie en plus !) que si l’on était des cousins en visite. Et miracle !
c’est sur les frêles épaules de la petite Nansal, merveilleuse de gravité enfantine,
que le film repose tout entier.G.B.

CHLOÉ
(Chloe ; USA, 2009.) R. : Atom Egoyan ; Sc. : Erin Cressida Wilson ; Ph. :
Paul Sarossy ; M. : Mychael Danna ; Pr. : Montecito Picture company ;
Int. : Julianne Moore (Catherine), Liam Neeson (David), Amanda Seyfried
(Chloé), Max Thiériot (Michael). Couleurs, 99 min.
Catherine, la quarantaine, une gynécologue, est mariée avec David, un
professeur de musique. Un jour, elle pense que son mari la trompe. Pour en avoir
la certitude, elle engage Chloé, une escort-girl chargée de séduire David et de
tout lui raconter. Chloé s’exécute, mais s’éprend… de Catherine.
Un film déplaisant dont le seul intérêt est d’être situé à Toronto. Pourquoi
Atom Egoyan, qui fut un cinéaste estimable, a-t-il accepté la réalisation de ce
remake de Nathalie… d’Anne Fontaine, autrement plus intéressant dans les
rapports troubles qui unissent les personnages. Ici, on est plutôt dans un érotisme
chic et racoleur.C.B.M.
CHOC DES TITANS (LE)*
(Clash of the Titans ; USA, 2010.) R. : Louis Leterrier ; Sc. : Travis
Beacham, Phil Hay et Matt Manfredi ; Ph. : Peter Menzies Jr. ; Eff. sp. :
Nick Davis ; M. : Craig Armstrong ; Pr. : Thunder Road Film, The Zanuck
Company, Legendary Pict. et Warner Bros Pictures ; Int. : Sam
Worthington (Persée), Liam Neeson (Zeus), Ralph Fiennes (Hedès), Gemma
Aterton (Io), Alexa Davalos (Andromède), Tine Stapelfeldt (Danae), Luke
Evans (Apollon). Couleurs, 118 min.
Des pêcheurs recueillent un bébé : Persée. Il est le fils de Zeus. La révolte
gronde contre les Dieux et la famille adoptive de Persée est massacrée par Hadès
en représailles. Hadès, après avoir tué Cassiopée, exige que sa fille, Andromède,
soit sacrifiée au Kraken sinon Argos sera détruit. Cette fois Persée prend les
choses en main : pour vaincre le Kraken, les Sorcières lui apprennent qu’il devra
tuer Méduse et présenter sa tête au monstre. Persée réussit et sauve Andromède
du Kraken.
Remake d’un film de Desmond Davis en 1981. La mythologie grecque y est
revue mais sans entorses trop graves et la distribution est brillante, moins
toutefois que dans la version de 1981. Le film a été tourné en scope par
Leterrier, bon spécialiste des films d’action, mais a été diffusé en 3D, ce qui n’a
rien ajouté à sa qualité artistique. Le revoir sans les 3D risque de décevoir.J.T.

CHOCOLAT**
(Fr., 2015.) R. : Roschdy Zem ; Sc. : Roschdy Zem, Cyril Gely, Olivier
Gorce ; Ph. : Thomas Letellier ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : Mandarin
Cinema ; Int. : Omar Sy (Chocolat), James Thierrée (Footit), Clotilde
Hesme (Marie), Olivier Gourmet (Olier). Couleurs, 110 min.
Le clown Footit propose à un colosse africain, employé de cirque, de faire
un duo avec lui. Dans ce numéro le clown blanc humilie le clown noir. Gros
succès. Mais Chocolat ne résiste pas au succès et à un racisme inévitable.
L’histoire est vraie et les frères Lumière ont filmé Footit et Chocolat. Si les
acteurs sont excellents et la reconstitution de l’époque réussie, le message anti-
raciste a paru à certains critiques un peu trop appuyé. Mais la révolte de
Chocolat fut bien réelle et justifiée.
J.T.

CHOIX DE LUNA (LE)*


(Na Putu ; Bosnie-Herzegovine, 2011.) R. et Sc. : Jasmila Zbanic ; Ph. :
Christine A. Maier ; M. : Brano Jakubovic ; Pr. : Deblokada ; Int. : Zrinka
Cvitesic (Luna), Leon Lucev (Amar), Ermin Bravo (Bahrija). Couleurs,
100 min.
Luna et Amar forment un couple heureux à Sarajevo. Amar perd son travail
à cause de son alcoolisme. Un ami, gagné au wahhabisme, lui procure un poste
dans une communauté de Jablanica. Il va renoncer au vin mais devenir un
musulman radical. Leur couple va se défaire.
Un film maladroit mais d’une brûlante actualité sur le fondamentalisme
religieux. Après Sarajevo mon amour, Jasmina Zbanic pose un regard lucide sur
les problèmes religieux qui secouent l’Europe. On pourra en discuter mais ce
film, à la mise en scène plate, mérite attention par les questions qu’il pose.
J.T.

CHÔMEUR DE CLOCHEMERLE (LE)*


(Fr., 1957.) R. : Jean Boyer ; Sc. : Jean Boyer, Jean Manse ; Dial. : Gabriel
Chevallier, d’après le roman de ce dernier ; Ph. : Charles Suin ; M. : René
Sylviano ; Pr. : Ernest Rupp ; Int. : Fernandel (Baptistin Lachaud dit
Tistin), Ginette Leclerc (Zozotte), Maria Mauban (Jeannette Masurat),
Georges Chamarat (le curé Patard), Rellys (le bedeau Coffenave), Henri
Vilbert (le maire Piéchut). NB, 92 min.
À Clochemerle, il est un citoyen pas comme les autres : c’est Tistin, joyeux
drille et fainéant patenté, qui braconne éhontément et provoque les grenouilles
de bénitier sèches comme les coups de triques qu’elles méritent. Le
« scandaleux » personnage ne compte donc pas que des amis dans la bourgade,
on s’en doute. À fortiori lorsqu’il s’avise de réclamer à la mairie une carte de
chômeur avec l’indemnité y afférente…
Sans prétention mais plaisant. Et grâce à la plume de Gabriel Chevallier, une
petite dose d’insolence relève cette « Fernandellerie » : on y voit par exemple le
comique consensuel embrasser Maria Mauban sur la bouche, Ginette Leclerc
montrer ses seins, un curé se livrer au mensonge et la laveuse Béatrice Bretty, à
qui le maire croit lui faire compliment en lui disant qu’elle pourrait faire de la
politique, lui répondre : « J’ai déjà assez avec mon linge sale ».G.B.

CHORUS***
(Can., 2014.) R., Sc. et Ph. : François Delisle ; M. : Robert Marcel Lepage ;
Pr. : Films 53/12 ; Int. : Fanny Mallette (Irène), Sébastien Ricard
(Christophe), Geneviève Bujold (la mère), Pierre Curzi (le père). NB,
96 min.
Hugo avait 8 ans lorsqu’il a disparu ; les recherches pour le retrouver sont
restées vaines. Le couple de parents formé par Irène et Christophe en a été brisé.
Lui s’est exilé au Mexique, elle est restée à Montréal et a repris sa carrière d’alto
au sein d’une chorale. Alors qu’ils sont séparés depuis plusieurs années, ils
apprennent que les restes d’un corps d’enfant ont été exhumés à la suite des
aveux d’un pédophile. Il leur faut se revoir…
Le film commence par la longue confession du pédophile en plan fixe, sans
musique, moment d’une terrible intensité. La suite sera d’autant plus poignante
qu’elle est narrée avec une grande sobriété, l’image scope, le noir et blanc, les
gros plans accentuant la solitude et la douleur de ces parents qui sont contraints
d’affronter un double deuil. Un film bouleversant.C.B.M.

CHOUF
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Karim Dridi ; Ph. : Patrick Ghiringelli ; M. : Chkrrr ;
Pr. : Rachid Bouchareb et Jean Bréhat ; Int. : Sofian Khammes (Sofiane),
Foued Nabba (Reda), Zine Darar (Marteau), Nailia Harzoune (Najette),
Simon Abkarian (le Libanais), Oussama Abdul Aal (Rachid). Couleurs, 97
min.
Sofiane, un jeune français d’origine maghrébine vit au sein de sa famille
dans un quartier « difficile » de Marseille. Grâce à ses parents, il a pu faire de
bonnes études et doit intégrer la fac. Cependant lorsque son frère aîné,
« guetteur » pour des trafiquants de drogue est abattu, il décide de le venger. Il
intègre sa bande et devient « guetteur » à son tour ; malgré sa répugnance pour
les armes, il va devoir passer à l’acte.
Scénario basique où cette descente aux enfers dans l’univers de la drogue est
par trop prévisible. La violence explose, souvent magnifiée, telles les scènes
situées sur les hauteurs de Marseille. Les acteurs non professionnels ont une
présence physique certaine, mais ils « boulent » les dialogues qu’ils rendent
souvent peu compréhensibles.
C.B.M.

CHRONIQUE D’UN HOMICIDE*


(Imputazione di omicidio per uno studente ; Ital., 1972.) R. : Mauro
Bolognini ; Sc. : Ugo Pirro, Ugo Liberatore ; Ph. : Giuseppe Ruzzolini ; M. :
Ennio Morricone ; Pr. : Giani Hecht Lucari ; Int. : Martin Balsam (Sola),
Massimo Ranieri (Fabio), Valentina Cortese (Mme Sola), Salvo Randone (le
Procureur général), Turi Ferro (le commissaire Malacarne), Giuseppe
Colizzi (le commissaire Cottone). Couleurs, 99 min.
À Rome, lors d’une manifestation, un étudiant et un policier sont tués dans
un affrontement. L’arme qui a tué l’étudiant n’appartenait pas à la police. Quant
au policier il aurait été abattu par un jeune extrémiste révolutionnaire. Le juge
Aldo Sola mène l’enquête. Son fils Fabio est impliqué dans cette affaire…
Après un prologue vivement mené, le film se poursuit en gros plans avec
d’abondants dialogues, parfois fastidieux, qui alourdissent la mise en scène. Le
principal intérêt reste le scénario de Ugo Pirro qui inscrit ce film dans le climat
politique des années de Plomb.
C.B.M.

CHRONIQUES DE TCHERNOBYL
(Chernobyl Diaries, USA. 2012.) R. : Bradley Parker ; Sc. : Oren Peli, Carey
Van Dyke, Shane Van Dyke d’après une histoire d’Oren Peli ; Ph. : Morten
Søborg ; M. : Diego Stocco ; Pr. : Oren Peli et Brian Witten ; Int. : Ingrid
Bolsø Berdal (Zoe), Dimitri Diatchenko (Uri), Devin Kelley (Amanda).
Couleurs, 86 min.
Alors qu’ils effectuent un voyage en Europe, trois jeunes débarquent à Kiev
afin de rendre visite au frère de l’un d’entre eux. De là, ils entrent en contact
avec une agence de tourisme de l’extrême et prennent part à une excursion à
Pripyat, une ville fantôme située aux abords de la centrale de Tchernobyl.
Auteur, avec Paranormal Activity, d’un des films d’épouvante les plus
rentables de l’Histoire et considéré, un peu hâtivement, comme l’une des
nouvelles figures du cinéma d’horreur contemporain, Oren Peli, en as du
marketing, fait aujourd’hui fructifier sa petite entreprise, en tant que réalisateur
mais aussi et surtout en tant que producteur, fonction qu’il a assumé sur la
franchise qu’il a créée mais aussi sur d’autres œuvres telle l’excellent Insidious.
Une casquette de producteur qu’il revêt, couplée avec celle de scénariste, sur ces
Chroniques de Tchernobyl, réalisées par Bradley Parker. Or, si sur le papier, le
concept est intéressant (une ville fantôme proche de la centrale de Tchernobyl
est un environnement propice à l’angoisse et à la terreur), le résultat est quant à
lui décevant, Peli retombant dans ses travers et réduisant à néant aussi bien les
enjeux dramatiques de l’histoire que la psychologie des personnages.E.B.

CHUTE DE LA MAISON
BLANCHE (LA)*
(Olympus Has Fallen ; USA, 2013.) R. : Antoine Fuqua ; Sc. : Creighton
Rothenberger et Katrin Benedikt ; Ph. : Conrad W. Hall ; M. : Trevor
Morris ; Pr. : Millenium Films ; Int. : Gerard Butler (Mike Banning), Aaron
Eckhart (le président), Angela Bassett (Lynn Jacobs), Morgan Freeman (le
speaker), Dylan McDermott (Forbes). Couleurs, 111 min.
À la Maison Blanche le président est pris en otage par des terroristes nord-
coréens. Ceux-ci veulent que les États-Unis cessent leur soutien à la Corée du
Sud. Ils disposent du code commandant le feu nucléaire. Mais Banning, un agent
des services secrets, qui avait déjà sauvé le président lors d’un accident,
intervient, sauve à nouveau le président et stoppe in extremis l’explosion
nucléaire que voulaient déclencher les terroristes.
Dans un rôle de sauveur des États-Unis et de l’Humanité, Gerard Butler
prend la succession de Bruce Willis. Le film met en lumière les faiblesses de la
protection de la Maison Blanche et l’incapacité à réagir de l’administration
américaine. Inquiétant. C’est le seul intérêt de ce film.J.T.

CHUTE DE LONDRES (LA)*


(London Is Falling ; GB, USA, 2015.) R. : Babak Najafi ; Sc. : Christian
Gudegast et Chad St John ; Ph. : Ed Wild Montague ; M. : Trevor Morris ;
Pr. : SND ; Int. : Gerard Butler (Mike Banning), Aaron Eckhart (le
président Asher), Morgan Freeman (le vice-président Trumbull), Charlotte
Riley (l’agent Marshall). Couleurs, 98 min.
A l’occasion des obsèques du Premier ministre britannique, une attaque
terroriste tue le président français, la chancelière allemande et d’autres chefs
d’Etat. L’agent Banning doit protéger le président des Etats-Unis. Celui-ci peut
compter sur lui…
Après le succès de La chute de la Maison Blanche, un nouveau film inspiré
par les attentats terroristes. Mais l’agent Banning ne vaut pas James Bond et le
film est sympathiquement fauché.J.T.

CIEL ATTENDRA (LE)**


(Fr., 2016.) R. et Pr. : Marie-Castille Mention-Schaar ; Sc. : Emilie Frèche,
M.C. Mention-Schaar ; Ph. : Myriam Vinocour ; M. : Pascal Mayer ; Int. :
Noémie Merlant (Sonia), Naomi Amarger (Mélanie), Sandrine Bonnaire
(Catherine), Zinedine Soualem (Samir), Clotilde Courau (Sylvie), Yvan
Attal (Yvan), Ariane Ascaride (le juge). Couleurs, 100 min.
Une équipe du RAID pénètre dans le pavillon de Catherine et Samir pour
arrêter leur fille Sonia, 17 ans, qui s’apprête à embarquer pour la Syrie.
Catherine essaie de la comprendre afin de la dissuader. Par ailleurs, Mélanie, une
autre lycéenne succombe au charme d’un beau « prince arabe » rencontré sur
Facebook qui parvient à la convaincre de rejoindre le djihad.
« Ils voulaient le paradis, ils ont connu l’enfer ». Le film s’intéresse à un
sujet très fort (en une approche peut-être discutable), celui de la radicalisation de
jeunes prêts à rejoindre le djihad par idéal ou par endoctrinement. C’est un film
nécessaire où deux destins de lycéennes s’entrecroisent, un film avec quelques
excès, mais selon Jean-Christophe Buisson, « un film de salut public, troublant,
effrayant, percutant, éclairant, inquiétant, émouvant. »C.B.M.

CINGLÉE**
(Nuts ; USA, 1997.) R. : Martin Ritt ; Sc. : Tom Topor, Darryl Ponicsan,
Alvin Sargent, d’après la pièce de Tom Topor ; Ph. : Andrzej Bartkowiak ;
M., Pr. : Barbara Sreisand ; Int. : Barbra Streisand (Claudia Draper),
Richard Dreyfuss (Aaron Levinsky), Maureen Stapleton (Rose Kirk), Karl
Malden (Arthur Kirk), Eli Wallach (le docteur Herbert A. Morrison), Leslie
Nielsen (Allen Green). Couleurs, 116 min.
Claudia Draper, une call-girl, tue un client en état de légitime défense. Ses
parents, qui tiennent à éviter un procès public et le scandale qu’il engendrerait,
tentent de la faire reconnaître mentalement irresponsable. Malheureusement pour
eux, la créature n’est pas du genre à se laisser manipuler. Claudia revendique au
contraire haut et fort sa lucidité au moment du meurtre et veut à tout prix s’en
faire innocenter. D’un autre côté, sa langue bien pendue et son attitude
provocante jouent contre elle. Quant à Aaron Levinsky, son défenseur commis
d’office, elle le méprise et ne trouve rien de mieux que de lui mettre des bâtons
dans les roues…
Puissant, tonique, fertile en émotions fortes, pourquoi ce film
enthousiasmant reste-t-il méconnu ? Ode sans emphase à la dignité humaine,
critique non sans drôlerie de l’oppression et de l’injustice qui se cache sous les
atours de la démocratie américaine, l’avant-dernier film de Martin Ritt fait
oublier son origine théâtrale par la vivacité de sa mise en scène et de son
montage. Barbara Streisand, investie dans l’entreprise à un point tel qu’elle en a
assuré la production et la musique originale, est éblouissante dans le rôle de cette
« cinglée », aussi irrévérencieuse que provocatrice. Pour ne rien gâcher, elle est
entourée d’une distribution de haut vol qui achève de faire de cette œuvre
intelligente un spectacle en tous points jouissif…G.B.

CINQ LÉGENDES (LES)***


(Rise of the Guardians ; USA. 2012.) R. : Peter Ramsey ; Sc. : David
Lindsay-Abaire d’après le livre The Guardians of Childhood de William
Joyce ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. ex. : Guillermo del Toro, William Joyce
et Michael Siegel ; Pr. : Christina Steinberg et Nancy Bernstein ; Int (voix
en v.o.) : Jude Law (le croquemitaine), Alec Baldwin (le Père Noël), Chris
Pine (Jack Frost), Hugh Jackman (Le Lapin de Pâques). Couleurs, 97 min.
Le Père Noël, le Lapin de Pâques, la fée des dents, le marchand de sable et
Jack Frost, cinq légendes de l’enfance, décident d’unir leur force pour contrarier
les plans de Pitch, le croquemitaine, désireux de répandre la peur dans le monde.
Avec les Cinq Légendes, les studios Dreamworks accrochent un nouveau
chef-d’œuvre du cinéma d’animation à leur palmarès. Impossible pour les
spectateurs ayant conservé leur âme d’enfant, de rester de marbre devant ce film
aussi réjouissant que spectaculaire et qui marie avec maestria action, poésie,
humour et merveilleux. Il faut dire que l’histoire concoctée par le scénariste
David Lindsay-Abaire (Le monde fantastique d’Oz) et l’écrivain William Joyce
ne manque pas de ressort et met en scène des personnages mythiques dont elle
dépoussière l’image. Ici, le père Noël est en effet une armoire à glace tatouée
jusqu’aux épaules et le lapin de Pâques, un animal au caractère bien trempé et
rôdé aux techniques de combat. Des détails qui confèrent ainsi aux cinq légendes
des allures de super-héros, en lutte contre un ennemi commun, à savoir le
Boogeyman, bien décidé à faire en sorte que les enfants ne croient plus en leur
existence. En résulte un film qui oscille, avec justesse, entre suspens, noirceur
(les cauchemars accompagnant le croquemitaine), fantastique et comédie et qui
dresse en filigrane, avec le personnage de Jack Frost, le portrait sensible d’un
adolescent en quête de sens et de reconnaissance. Voilà donc une œuvre
magistrale et épatante à plus d’un titre, destinée à devenir un futur classique du
cinéma d’animation.E.B.

CINQUANTE NUANCES DE GREY


(Fifty Shades of Grey ; USA, 2015.) R. : Sam Taylor-Johnson ; Sc. : Kelly
Marcel et Sam Taylor-Johnson d’après le roman de E.L. James ; Ph. :
Seamus McGarvey ; M. : Danny Elfman ; Pr. : Focus Features ; Int. :
Dakota Johnson (Anastasia Steel), Jamie Dornan (Christian Grey), Jennifer
Ehle (Carla May Wilks), Eloise Mumford (Kate), Victor Rasuk (José
Rodriguez). Couleurs, 125 min.
Ana doit interviewer le milliardaire Grey. De fil en aiguille, celui-ci fait
signer un contrat par lequel Ana accepte d’être son esclave sexuelle dans sa salle
de jeux du vendredi au dimanche. Elle hésite mais il la possède. Elle finit par se
laisser entraîner. Ce sont de légères fessées, puis, après avoir tenté de lui
échapper, elle se soumet à Grey. C’est le fouet. Elle le quitte.
C’est le premier épisode d’un roman qui a connu un énorme (et inattendu)
succès en librairie. L’adaptation est fidèle et ne cache rien (mais rapidement). En
réalité pas de quoi fouetter un chat !J.T.

CINQUIÈME POUVOIR (LE)**


(The Fith Estate ; USA, 2013.) R. : Bill Condon ; Sc. : Josh Singer ; Ph. :
Tobias A. Schliessler ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Dremaworks Pictures ;
Int. : Benedict Cumberbatch (Julian Assange), Daniel Brühl (Daniel Berg),
Caprice Van Houten (Birgitta), Moritz Bleibtreu (Marcus). Couleurs,
129 min.
Julian Assange a créé un site Internet, WikiLeaks, qui révèle des secrets
d’État. À l’issue d’une rencontre en 2007, il associe à son projet un
informaticien doué, Berg. Le site devient de plus en plus important. Une affaire
va le perdre. Un soldat, Bradley Manning, lui apporte des documents secrets
ultra-sensibles. Au Pentagone on s’inquiète. Berg refuse de suivre Assange
lorsque celui-ci publie les textes. Il est licencié mais sabote WikiLeaks.
Une affaire qui a défrayé la chronique : la publication de documents utra-
confidentiels par le site WikiLeaks. Le soldat auteur des fuites a été jugé et
Assange est toujours en fuite. Le film de Bill Condon (déjà auteur d’un film sur
la mort mystérieuse de James Whale) est fondé sur les ouvrages de Berg (Inside
WikiLeaks) et de David Leigh et Luke Harding sur Julian Assange. Ce dernier a
d’ailleurs tenté de faire interdire le film. C’est dire son intérêt, non sur le plan
cinématographique (mise en scène plate) mais sur celui de l’Histoire.J.T.
CITÉ DES TUEURS (LA)**
(City of Bad Men ; USA, 1953.) R. : Harmon Jones ; Sc. : George W. George
et George Slavin ; Ph. : Charles G. Clarke ; M. : Lionel Newman ; Pr. :
Twenty Century Fox ; Int. : Dale Robertson (Brett Stanton), Lloyd Bridges
(Gar Stanton), Jeanne Crain (Linda), Richard Boone (Johnny Ringo).
Couleurs, 82 min.
À Carson City, au moment où est organisé le combat de boxe entre Corbett
et Fitzsimmons, la bande de Stanton, venue attaquer la banque, convoite
désormais la recette du match. Mais la bande de Johnny Ringo est aussi là.
Fusillade garantie.
Inédit en France, révélé par Patrick Brion en DVD, ce séduisant western qui
relève aussi du film noir, montre le talent du méconnu Harmon Jones.J.T.

CLASH**
(Fr., 1984.) R. et Sc. : Raphaël Delpard ; Ph. : Sacha Vierny ; M. : Jean-
Claude et Angélique Nachon ; Pr. : Promundi, Devenir Productions,
Cinéthèque, Croatie Films ; Int. : Pierre Clémenti (l’inconnu), Catherine
Alric (Martine), Bernard Fresson (Bé). Couleurs, NB, 92 min.
Martine, jeune ouvrière solitaire, par amitié pour Bé, accepte de faire passer
la frontière au butin d’un hold-up. Elle va se cacher dans une usine désaffectée
avec l’argent en attendant les braqueurs. Là elle rencontre un jeune et mystérieux
inconnu dont elle va rêver qu’il se transforme en dragon. Un cauchemar. Bé la
réveille, s’empare de l’argent et lui tire dessus. Au moment de mourir, Martine
revoit l’inconnu qui la prend dans ses bras.
Fantastique dans la lignée de La nuit de la mort. Présenté au festival
d’Avoriaz, le film fut victime d’un malentendu et vivement critiqué. Ce n’est
que récemment que son importance a été reconnue, notamment par Jean-Pierre
Putters dans le magazine Mad-Movies.R.D.
CLIENT (LE)**
(Forushende ; Iran, 2016.) R. et Sc. : Asghar Farhadi ; Ph. : Hossein
Jafarian ; M. : Sattar Oraki ; Pr. : Asghar Faradi Productions et Memento
Films ; Int. : Shabab Hosseini (Emad), Taraneh Alidoosh (Rana), Babak
Karimi (Babak), Farid Sajjadihosseini (le client). Couleurs, 123 min.
Emad et Rana, qui répètent au théâtre Mort d’un commis voyageur,
s’installent dans un nouvel appartement. Un soir, en l’absence d’Emad, Rana est
agressée sous sa douche. Elle est traumatisée. Emad se lance à la recherche du
coupable, probablement un client de l’ancienne locataire qui se prostituait…
Un polar sur la désagrégation d’un couple sur fond de vie quotidienne en
Iran et de répétitions de Mort d’un commis voyageur. Un scénario banal sur la
vengeance mais que transcende Farhadi par sa maîtrise de l’image et du
montage.J.T.

CLOCLO*
(Fr., 2012.) R. : Florent Emilio Siri ; Sc. : Julien Rappeneau et Florent
Emilio Siri ; Ph. : Giovanni Fiore-Coltelaccio ; M. : Alexandre Desplat ;
Pr. : LGM Cinema, Studio Canal, TF1, Flèche ; Int. : Jérémie Renier
(Claude François), Benoît Magimel (Paul Lederman) Sabrina Seyvecou
(Josette François), Ana Girardot (Isabelle Forêt), Joséphine Japy (France
Gall), Robert Knepper (Sinatra). Couleurs, 148 min.
La vie de Claude François : enfance en Égypte où son père travaille au canal
de Suez ; après la nationalisation : retour en France ; difficultés financières ;
débuts dans l’orchestre de RMC ; mariage avec une danseuse ; premier disque et
échec ; lancement par Lederman avec Belles belles belles en 1962 ; succès à
l’Olympia en 1964 ; rencontre avec France Gall ; Sinatra reprend My Way en
1968 ; création de sa maison de production ; découverte du disco ; un fils caché ;
mort accidentelle.
Les vedettes de la chanson ont plus de chance à l’écran que les personnages
historiques : comme dans le cas de Piaf, rien à redire à cette biographie filmée
qui se veut exacte sans être complaisante et Jérémie Renier est un Claude
François très ressemblant. Les fans n’ont pas protesté et même approuvé.
Pourquoi ne pas faire de même. Le biopic a de beaux jours devant lui.J.T.

CLOSED CIRCUIT***
(Closed Circuit ; GB, USA, 2013.) R. : John Crowley ; Sc. : Steven Knight ;
Ph. : Adriano Goldman ; M. : Jody Talbot ; Pr. : Focus Features-Working
Title Films ; Int. : Eric Bana (Martin Rose), Rebecca Hall (Claudia
Simmons-Howe), Ciarán Hinds (Devlin), Denis Moschitto (Farroukh
Erdogan), Hasancan Cifci (Emir Erdogan), Jim Broadbent (le procureur
général), Anne-Marie Duff (Melissa Fairbright), Kenneth Cranham (le juge
Cameron Fischer). Couleurs, 96 min.
Accusé d’être le cerveau d’un attentat à la bombe dans un marché londonien
qui a fait plus de cent victimes, Farroukh Erdogan, d’origine turque, doit passer
en jugement à l’Old Bailey. Après le suicide de son avocat de la défense, Simon
Fellowes, Martin Rose est désigné pour lui succéder et seconder l’avocate
spéciale désignée par Fellowes, Claudia Simmons-Howe. Il apparaît très vite à
Martin que le rôle d’Erdogan, qui refuse obstinément de parler, n’est pas aussi
clair que le prétend l’accusation et que le MI.6 a organisé son entrée en Grande-
Bretagne après un séjour en Allemagne où il avait été impliqué dans un autre
attentat. Pour Martin, il n’y a plus de doute : Erdogan était un agent du MI.6
infiltré dans un groupe terroriste et l’opération organisée par les Services Secrets
a tourné au désastre. Accosté par le procureur général de la Couronne qui est
aussi Conseiller du Premier Ministre, Martin va très vite se rendre compte que
les autorités tiennent à garder l’affaire secrète, et qu’elles sont prêtes à tout pour
que la vérité n’éclate pas au grand jour…
Un très habile film d’espionnage qui analyse avec une froide logique
jusqu’où la raison d’Etat peut s’affranchir de toute morale et de toute valeur
humaine. Et, en fin de compte, les méchants gagnent car… force reste à la loi !
Pour convaincre les citoyens britanniques qu’ils sont bien défendus, il faut
effacer les erreurs et les échecs de leurs dirigeants, quitte à supprimer quelques
vies somme toute négligeables en regard de la majorité. Un scénario original
remarquablement conçu par Steven Knight qui, rappelons-le, avait déjà signé
celui des Promesses de l’ombre (2007) de David Cronenberg.R.L.

CLOUD ATLAS
(Cloud Atlas ; USA, All., 2013.) R. et Sc. : Lana et Andy Wachowski, et Tom
Tykwer ; Ph. : John Toll et Frank Griebe ; M. : Tom Tykwer ; Pr. : Cloud
Atlas, X-Filme et Anarchos ; Int. : Tom Hanks (Henry Goose, Isaac Sachs,
Dermot Hogins, Zachry), Halle Berry (Jocasta Ayrs, Luisa Rey, Ovid,
Meronym), Jim Broadbent (Molyneux, Vivyan Ayrs, Timothy Cavendish,
Hugo Weaving), Jim Sturgess (Adam Ewing, Hae-joo Chang, Adam),
Doona Bae (Tilda, Somni). Couleurs, 165 min.
1849 : Adam de retour du Pacifique aide un esclave caché dans sa cabine.
1936 : Robert, en Écosse, rentre au service d’un grand compositeur. 1973 : à San
Francisco une journaliste enquête sur une affaire de corruption. 2012 : Timothy,
éditeur criblé de dettes, se retrouve dans une maison de retraite. 2144 : Sonmi,
un clone échappe à ses dirigeants. 2321 : retour à la vie primitive après un
cataclysme.
Retour à Adam qui combat pour l’émancipation des noirs. Robert, après
avoir achevé sa symphonie, se suicide. Timothy s’échappe et trouve l’amour.
L’enquête de Luisa aboutit. Sonmi se justifie avant son exécution et les
survivants du cataclysme partent pour une autre planète.
Six films en un. L’adaptation de Cartographie des nuages roman de David
Michell nous vaut un film à la structure narrative complexe où l’on passe d’un
genre à l’autre : de l’aventure à la comédie, du thriller à la science-fiction. On
s’y perd. Heureusement il y a Tom Hanks, au talent solide, qui assure le fil
conducteur. Trop ambitieux le film a été un échec commercial.J.T.
CLOVERFIELD
(Cloverfield ; USA, 2007.) R. : Matt Reeves ; Sc. : Drew Goddard ; Ph. :
Michael Bonvillain ; Eff. sp. : John Hakian ; Eff. vis. : John Kilshaw ; Pr. :
J.J. Abrams et Bryan Burk ; Int. : Lizzy Kaplan (Marlena Diamond),
Jessica Lucas (Lily Ford), T.J. Miller (Hud), Odette Yusman (Beth
McIntyre). Couleurs, 90 min.
De jeunes New-Yorkais sont confrontés à l’apparition dans la ville d’une
créature monstrueuse qui détruit tout sur son passage et qui crée le chaos.
Un scénario banal qui veut renvoyer à l’attentat du 11 septembre. Le
producteur J.J. Abrams exploite un filon qui commence à s’user.J.T.

CLUB DES CHÔMEURS (LE)**


(Lux., Suisse, 2001.) R. : Andy Bausch ; Sc. : Andy Bausch, Jean-Louis
Schlesser ; Ph. : Jacques Raybaut ; M. : Serge Tonnar ; Pr. : Nicolas Steil ;
Int. : Thierry Van Werveke (Jérôme Klein dit Géronimo), Myriam Muller
(Angèle dite Angie), André Jung (Theodor Linari dit Théid), Marco
Lorenzini (Frunnes), Luc Feit (Franz Welwerding dit Sonny Boy).
Couleurs, 98 min.
Cinq hommes du sud du Luxembourg, tous victimes d’un licenciement,
décident de fonder le Club des Chômeurs. Selon le règlement librement consenti
par les intéressés, il leur est formellement interdit de reprendre un emploi, même
en cas d’opportunité. Mais il faut bien vivre : petits délits, escroqueries, etc. font
l’affaire, même s’ils ne vont pas sans inconvénients…
Connaissez-vous le cinéma luxembourgeois ? Dans la négative (plus que
probable), commencez par ce film. Il est drôle, les personnages sont hauts en
couleur et le commentaire social fait penser à Ken Loach. Sauf que ce n’est pas
le pays de sa majesté The Queen qu’Andy Bausch passe à la moulinette mais
celui du Grand-Duc, qui fait aux banques un piédestal et laisse pourrir dans la
marge ses sidérurgistes et mineurs devenus superflus après avoir reconstruit le
pays. Se refusant toutefois à jouer les Fouquier-Tinville, Bausch traite son sujet
avec légèreté et allégresse et, qu’on ne s’y trompe pas, avec une réelle empathie
pour les personnages, joués avec faconde par d’excellents acteurs locaux. Le
cinéma luxembourgeois existe : Andy Bausch en donne ici la preuve par neuf. Il
ne reste plus qu’à le découvrir.G.B.

CLUB DES TROIS (LE)***


(The Unholy Three ; USA, 1930.) R. : Jack Conway ; Sc. : J. Conway et
Elliott Nugent, d’après le roman de Clarence Aaron Robbins (The Terrible
Three) ; Ph. : Percy Hilburn ; Pr. : Irving G. Thalberg / Metro-Goldwyn-
Mayer ; Int. : Lon Chaney (professeur Echo/Mrs. O’Grady), Lila Lee (Rosie
O’Grady), Elliott Nugent (Hector Mac Donald), Harry Earles
(Tweedledee/Willie, le nain), Ivan Linow (Herman/Hercule). NB, 72 min.
Le Club des Trois se compose de trois phénomènes de cirque qui s’unissent
après la fermeture de la baraque foraine qui les employait : le professeur Echo,
un ventriloque, Tweedledee, un nain, et Hercule, un colosse. Déguisé en la
vieille Mrs. O’Grady, Écho ouvre une oisellerie et vend des perroquets auxquels
il donne la parole par ventriloquie ; le nain joue le rôle d’un bébé, son « petit-
fils », tandis qu’Hercule devient son « gendre » et Rosie, la petite amie d’Écho,
sa « fille ». Les clients, mécontents du mutisme des perroquets qu’ils ont
achetés, reçoivent la visite de Mrs. O’Grady, accompagné du « bébé » qui
repèrent ainsi les lieux pour un futur cambriolage…
Le remake, presque plan par plan, d’un classique muet de Tod Browning.
Aussi bon que l’original et le seul film parlant de Lon Chaney, qui reprenait son
rôle de travesti, tandis que le nain Harry Earles – ami personnel de Tod
Browning et futur interprète de La Monstrueuse Parade (1932) – jouait à
nouveau son complice. Au moins égal sinon supérieur à l’original. Fils de
sourds-muets, Chaney, qui avait tardé à tourner un film parlant, dut faire
constater par huissier sur le plateau que c’était bien lui qui parlait pour mettre un
terme à certaines rumeurs prétendant que, par hérédité, il était incapable
d’articuler un mot ! Il joue, dans le film, avec pas moins de… cinq voix
différentes : celle d’Écho, de sa marionnette, de la jeune Rosie, de la vieille Mrs.
O’Grady et imite enfin la voix des perroquets… Le jeune Hector est joué par le
co-scénariste Elliott Nugent qui sera le réalisateur d’une trentaine de films entre
1932 et 1952. Film redécouvert en vidéo.R.L.

COBRA**
(Cobra ; USA, 1925.) R. : Joseph Henabery ; Sc. : Anthony Coldeway,
d’après la pièce de Martin Brown ; Ph. : J. D. Jennings et Harry Fischbeck ;
Déc. : William Cameron Menzies ; Pr. : Ritz-Carlton Pictures ; Int. :
Rudolph Valentino (comte Rodrigo Torriani), Nita Naldi (Elise Van Zile),
Casson Ferguson (Jack Dorning), Gertrude Olmstead (Mary Drake),
Hector V. Sarno (Victor Minardi), Claire De Lorez (Rosa Minardi). NB, 7
bobines (environ 73 min.)
Aristocrate italien ruiné et grand séducteur, le comte Rodrigo Torriani a
suivi aux États-Unis son ami Jack Dorning, directeur d’une société de vente
d’antiquités. À New York, s’immergeant dans le travail, Rodrigo tombe
amoureux de la séduisante et ingénue Mary Drake, la secrétaire de son
employeur, tandis que Jack Dorning épouse l’ambitieuse et cupide Elise Van
Zile. À la faveur d’un voyage d’affaires de son mari, Elise l’invite dans la
chambre qu’elle occupe à l’hôtel Van Cleve, mais Rodrigo, par égard pour son
ami, refuse ses avances. Peu après, la jeune femme périt dans l’incendie qui
ravage l’hôtel, et Rodrigo se refuse à révéler la vérité sur son épouse à Jack.
Lorsqu’il se rendra compte que son ami a fini par la connaître et a trouvé dans
les bras de sa secrétaire une nouvelle raison de vivre, Rodrigo feindra
l’indifférence et retournera en Italie.
L’un des films les plus méconnus du grand séducteur de l’écran et qui, près
d’un siècle plus tard, exerce encore une irrésistible fascination. Rudolph
Valentino y est d’autant plus convaincant qu’il joue, avec une mesure et une
sobriété exemplaires, un homme de son époque et contrairement à ses films les
plus célèbres qui sont tous en costumes. Après Arènes Sanglantes de Fred Niblo
(1922) et L’Hacienda Rouge (À Sainted Devil) de Joseph Henabery (1924),
c’était la troisième fois qu’il était réuni à Nita Naldi (1894-1961), l’une des
Reines de beauté du muet. Le cinéaste Joseph Henabery (1888-1976) qui avait
fait ses débuts comme assistant de Griffith sur Naissance d’une Nation (1915) et
Intolérance (1916), eut un destin singulier. Respecté et très bien considéré dans
les années vingt, il fut contraint, malade de la tuberculose, de s’éloigner des
studios durant plus d’un an, alors qu’une violente dispute l’avait opposé tour à
tour à Louis B. Mayer de la MGM et Adolph Zukor de la Paramount. À son
retour, on ne lui offrit plus que de diriger des productions mineures à la
Columbia ou chez Universal. Il finira par réaliser cent cinquante courts métrages
de 1930 à 1940 pour la Vitaphone et un seul long métrage, Terreur dans la
vallée (The Leather Burners, 1943), un petit western de série B indigne de son
réel talent, avec William Boyd (Hopalong Cassidy). Film disponible en
DVD.R.L.

COCHON DE GAZA (LE)*


(Fr., All., Belg., 2011.) R. et Sc. : Sylvain Estibal, Ph. : Romain Winding,
M. : Aqualactica, Boogie Balaban ; Pr. : Frank Chorot ; Int. : Sasson Gabay
(Jafaar), Baya Belal (Fatima), Myriam Tekaïa (Yelena). Couleurs, 99 min.
Jafaar, pêcheur palestinien, remonte dans ses filets… un cochon ! Il essaie
d’abord de se débarrasser de cet animal impur. Puis il est orienté vers la
communauté juive où Yelena pratique l’insémination artificielle sur des truies.
Un fructueux commerce s’instaure qui éveille bientôt la suspicion des autorités.
Une grosse farce souvent réjouissante (il faut voir Jafaar faisant prendre du
Viagra à son cochon et ornant son réduit de photos « cochonnes » ou encore lui
faisant porter des chaussettes pour mieux recueillir son sperme (pour ne pas
souiller la Terre Sainte de son impureté). Mais aussi une fable humaniste où il
faudrait si peu pour que Palestiniens et Israéliens cohabitent. Une bonne blague,
en somme.C.B.M.
CŒUR DE PÈRE**
(Flesh and Blood ; USA, 1922.) R. : Irving Cummings ; Sc. : Louis Duryea
Lighton ; Int. : Lon Chaney (David Webster), Edith Roberts (l’Ange), De
Witt Jennings (détective Doyle), Noah Beery (Li Fang), Ralph Lewis
(Fletcher Burton), Jack Mulhall (Ted Burton). NB, 6 bobines (environ
74 min.)
Injustement condamné à quinze ans de détention, David Webster s’évade du
bagne grâce à la complicité de son ami chinois Li Fang, maître de Chinatown, et,
sa femme malade venant de mourir, il ne songe plus qu’à se venger de celui dont
le faux témoignage a conduit à son incarcération, l’homme d’affaires Fletcher
Burton. Déguisé en mendiant infirme et difforme, il erre dans les rues à l’insu de
la police et du détective Doyle toujours à sa recherche, et fait ainsi la
connaissance de l’Ange qui s’occupe des pauvres et des déshérités dans la
mission établie dans le quartier, et qui n’est autre que sa propre fille. Mais
l’Ange est amoureuse de Ted Burton, le fils de celui à qui il doit son infortune.
Opposé à toute mésalliance, Fletcher Burton refuse catégoriquement son
consentement au mariage. Dès lors, Webster va tout faire pour assurer le
bonheur de sa fille…
Un splendide mélodrame comme on osait en tourner à l’époque, avec un
père déchiré et meurtri veillant incognito au bonheur de sa progéniture : une
œuvre typique du genre de films qui fit la gloire de Lon Chaney, « l’Homme aux
mille visages ». L’occasion aussi, pour lui, de jouer un infirme, spécialité dans
laquelle il excellait. Les jambes repliées sur elles-mêmes, il campe ici un homme
se déplaçant avec des béquilles, exactement dans la même position inconfortable
qu’il adoptera quatre ans plus tard pour sa composition du pasteur de L’Oiseau
noir (1926) de Tod Browning. Disponible en DVD.R.L.

CŒUR DES HOMMES (LE) 3


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Marc Esposito ; Ph. : Pascal Caubère ; M. : Béatrice
Thiriet et Philippe Montparnasse ; Pr. : Pierre Javaux ; Int. : Bernard
Campan (Antoine), Jean-Pierre Darroussin (Manu), Eric Elmosnino (Jean),
Marc Lavoine (Alex), Florence Thomassin (Juliette), Catherine Wilkening
(Nanou), Lucie Phan (Estelle). Couleurs, 114 min.
Les quatre amis, Alex, Manu, Antoine et Jeff ne sont plus que trois, Jeff
étant parti aux États-Unis. Antoine va lui substituer son directeur au ministère de
la jeunesse et des sports, Jean. Et c’est reparti pour le footing matinal et la
drague. Jean, divorcé, saute sur tout ce qui passe, Antoine a une liaison avec
Estelle et Manu épouse Juliette rescapée d’un cancer du sein. Tout finit dans une
piscine.
Acteurs et personnages ont pris un coup de vieux.J.T.

COGAN***
(Killing Them Softly ; USA, 2012.) R. : Andrew Dominik ; Sc. : Andrew
Dominik d’après L’art et la manière de George V. Higgins ; Ph. : Greig
Fraser ; Pr. : Plan B Entertainment et Chockstone ; Int. : Brad Pitt (Jackie
Cogan), Scoot Mc Nairy (Frankie), James Gandolfini (Micke), Ben
Mendelsohn (Russell), Ray Liotta (Markie). Couleurs, 98 min.
En pleine crise financière et élection présidentielle opposant Obama à
McCain deux tueurs Frankie et Russell sont envoyés par Amato braquer un
tripot. Le tenancier, Trattman est soupçonné d’avoir déjà organisé à son profit le
casse de son tripot pour ne rien payer à la mafia. Ce second casse devrait le
condamner. Le responsable de la mafia, Dillon, malade, envoie à sa place
Cogan. Celui-ci remonte jusqu’à Russell. Bien qu’il ait la preuve de l’innocence
de Trattman, il l’abat. Pour éliminer Amato, il fait appel à un tueur, Micke. Mais
celui-ci déprime et Cogan doit s’en débarrasser et tuer lui-même Amato avec
l’aide de Frankie qu’il descend à son tour. Quand l’intermédiaire de la mafia
essaie de l’arnaquer sur son salaire, Cogan lui fait comprendre qu’il est l’un des
patrons, Dillon étant mort le matin même. Obama est élu.
Cogan n’est pas seulement l’un des films noirs les plus violents de l’histoire
du genre, mais aussi une fable politique mettant en parallèle les luttes
d’influence de la mafia et l’élection présidentielle qui oppose Obama à McCain,
la crise des cercles de jeu clandestins et la crise bancaire qui secoue alors les
États-Unis. Parallèle plein d’ironie servi par un Brad Pitt au mieux de sa forme.
Ce film méritait mieux que l’accueil méprisant (« du sous-Tarentino ») qui lui
fut réservé à Cannes. Éblouissant.J.T.

COLD IN JULY**
(Cold in July ; USA, 2014.) R. : Jim Mickle ; Sc. : Jim Mickle et Nick Damici
d’après un roman de Joe Lansdale ; Ph. : Uyan Samul ; M. : Jeff Grace ;
Pr. : Belladonna Productions et Bullet Pictures ; Int. : Michael C. Hall
(Richard Daniel), Sam Shepard (Ben Russel), Vinessa Shaw (Anne Bane),
Don Johnson (Jim Bob), Nick Damici (Ray Price), Lanny Flaherty (Jack
Crow). Couleurs, 107 min.
Au Texas, à la fin des années 1980, Richard Dane, père de famille, abat un
cambrioleur et invoque la légitime défense. Il n’est pas inquiété. Toutefois Ben
Russel, père du cambrioleur, le menace, lui et sa famille. Richard Dane appelle
la police : Russel sera arrêté au Mexique. Mais, en consultant des avis de
recherche, Dane découvre que l’homme qu’il a tué, n’est pas le fils de Russel. La
police l’a fait croire pour mieux le protéger. Qu’est-il devenu ? En réalité il
tourne des snuff-movies où il tue des jeunes filles. Son père l’abat.
Un solide thriller au début classique et à la fin déroutante. D’une affaire de
légitime défense on passe à une histoire de films X. Sans doute est-ce voulu par
le scénariste qui a souhaité pimenter la fin de son histoire. Mais celle-ci y perd
en vraisemblance. Reste une mise en scène maîtrisée, ce que l’on n’attendait
guère de Jim Mickle spécialiste de films d’épouvante un peu bâclés.J.T.

COLÈRE DES TITANS (LA)*


(Wrath of the Titans ; USA, 2012.) R. : Jonathan Liebesman ; Sc. : Dan
Mazeau et David Johnson ; Ph. : Ben Davis ; Eff. sp. : Neil Corbould ; Eff.
vis. : Olivier Dumont ; M. : Javier Navarrete ; Pr. : Warner Bros ; Int. :
Sam Worthington (Persée), Liam Neeson (Zeus), Ralph Fiennes (Hadès),
Edgar Ramirez (Arès), Rosamund Pike (Andromède), Danny Huston
(Poséidon). Couleurs, 99 min.
Zeus supplie Persée de quitter le monde des hommes pour venir à son
secours. Persée refuse. Zeus, appuyé par Poséidon et Arès part pour les enfers
mais il est fait prisonnier par Hadès qui règne sur ce monde infernal. Poséidon,
blessé, s’échappe et prévient Persée. Celui-ci se décide à agir, aidé par Agenor.
Il neutralise Cronos, le père des Dieux, après avoir libéré Zeus. Tout rentre dans
l’ordre mais Zeus annonce à Persée la fin des dieux antiques.
Après Le choc des Titans en 2010, voici la suite des aventures de Persée et
cette fois la fin des Dieux de l’Antiquité. Beaucoup d’effets spéciaux et une
distribution brillante. On peut se laisser prendre à ce sympathique n’importe quoi
mythologique.J.T.

COLLÈGE ENDIABLÉ (LE)*


(It’s Great To Be Young ; GB, 1956.) R. : Cyril Frankel ; Sc. : Ted Lewis ;
Ph. : Gilbert Taylor ; M. : Ray Martin ; Pr. : Victor Skutezki pour Marble
Arch ; Int. : John Mills (Mr. Dingle), Cecil Parker (Mr. Frome), Jeremy
Spenser (Nicky), Dorothy Bromiley (Paulette), Eleanor Summerfield (la
barmaid), John Salew (Mr. Routledge), Bryan Forbes (Mr. Pox), Carole
Shelley (Peggy), Richard O’Sullivan (Lawson), Mary Merrall (miss
Wyvern), Eddie Byrne (Morris), Russell Waters (Mr. Scott, l’inspecteur).
Couleurs, 93 min.
Mr. Frome vient d’être nommé principal au collège mixte d’Angel Hill. Très
rigide et inflexible sur la discipline, il se heurte d’emblée à l’attitude très
permissive de Mr. Dingle, un jeune professeur qui s’attire la sympathie des
élèves en les encourageant à former un orchestre. Comme, par ailleurs, il a été
informé par Mr. Routledge, un autre professeur détesté des étudiants, que Dingle
joue du piano le soir dans un pub pour arrondir ses fins de mois, Mr. Frome
convoque Mr. Dingle dans son bureau ; entrevue au cours de laquelle Mr. Dingle
lui remet sa démission. L’événement provoque une grève des étudiants qui
occupent les lieux. Mr. Frome devra revenir sur sa décision et faire amende
honorable.
Il y a quelque chose de pathétique dans les efforts que montrent les artisans
du film à tenter d’égaler tant bien que mal leurs homologues américains dans le
domaine si particulier de la comédie musicale. Tout le monde rivalise
d’enthousiasme pour donner un sentiment d’allégresse et de joie de vivre.
Devant tant de bonne volonté et de bonne humeur, on éprouve beaucoup de
réticence à avouer que la mayonnaise prend difficilement. Mais le film est bien
rythmé et ne laisse pas passer cinq minutes sans intercaler un numéro musical. Et
même si le script ne ménage aucune surprise, on ne saurait dire du mal de
l’entreprise : au moins, ils ont essayé ! Et puis voir John Mills dans un rôle peu
coutumier se démener comme un beau diable et montrer son aptitude
incontestable à jouer du piano-jazz n’est pas le moindre charme de cette bande
sympathique mais terriblement kitsch.
R.L.

COLLINES NUES (LES)**


(The Naked Hills ; USA, 1956) R., Sc. et Pr. : Josef Shaftel ; Ph. : Frederick
Gately ; M. : Herschel Burke Gilbert ; Int. : David Wayne (Tracy Powell),
Marcia Henderson (Julie), Keenan Wynn (Bert Killian). Couleurs, 70 min.
La fièvre de l’or en Californie vers 1849. Tracy Powell y sacrifie l’amour, la
morale et même son fils, avant de devenir raisonnable sur ses vieux jours.
Beau western resté inédit en France et enfin révélé par le DVD en 2016.J.T.
COLOMBA**
(Fr., 1933.) R. : Jacques Séverac ; Sc. : d’après Prosper Mérimée ; Ph. :
Jean Isnard ; M. : Henri Casadesus ; Pr. : Compagnie autonome
cinématographique ; Int. : Genica Athanasiou (Colomba), Jean Angelo
(Orso), Josette Day (Miss Lydia), Gaston Modot (Brando Savelli), Georges
Terof (le préfet). NB, 80 min.
Orso, jeune officier des armées de Napoléon, regagne sa Corse natale après
une longue absence. Il y est attendu par sa sœur Colomba qui compte sur lui
pour une vendetta classique : venger la mort de leur père assassiné. Mais cette
coutume lui paraît aujourd’hui primitive et barbare.
Belle adaptation de la célèbre nouvelle de Mérimée. Disparue des écrans
puis restaurée, elle se révèle supérieure à celle de Jean Hervé (1920) et à celle de
Couzinet, la plus connue.
P.H.

COLOMBIANA*
(Fr., 2011.) R. : Olivier Megaton ; Sc. : Luc Besson et Robert Mark Kamen ;
Ph. : Romain Lacourbas ; M. : Nathaniel Méchaly ; Pr. : Europa-Copp ;
Int. : Zoe Saldana (Cataleya Restrepo), Jordi Molla (Marco), Lennie James
(Ross). Couleurs, 107 min.
Une tueuse à gages traque le meurtrier de ses parents, un trafiquant
colombien.
Pour qui aime les productions de Luc Besson, voici un film d’action bien
mené mais sans surprises.J.T.

COLOSSE DE ROME (LE)


(Il Colosso di Roma ; Ital., 1964.) R. : Giorgio Ferroni ; Ph. : Augusto
Tierri ; Pr. : Daruca ; Int. : Gordon Scott (Mucius Scaevola), Gabriella
Pallota, Massirao Serrato. Couleurs, 88 min.
Mucius Scaevola, farouche romain, affronte le roi des Étrusques Porsenna.
Comment l’histoire de Mucius Scaevola qui se brûla volontairement la main
est transformée par ce péplum au demeurant nullement dépourvu de charme, en
récit des aventures d’un Tarzan romain.J.T.

COLT 45*
(Fr., 2012.) R. : Fabrice du Welz ; Sc. : Fathi Beddiar et Fabrice du Welz ;
Ph. : Benoît Debie ; Eff. sp. : Philippe Hubin : Pr. : La Petite Reine et Entre
Chien et loup ; Int. : Ymanol Perset (Vincent Milès), Gérard Lanvin
(Commandant Chavez), JoeyStarr (Milo Cardena) Alice Taglioni
(Capitaine LeFranc), Simon Abkarian (Luc Denard). Couleurs, 84 min.
Milès est armurier au Centre national de Tir et par ailleurs remarquable
tireur. Il est remarqué par le chef de la Brigade de répression du banditisme mais
refuse de quitter son poste pour être plus actif. Il a mis au point des balles
explosives mais victime d’un chantage du policier Cardena (il a tué un voyou qui
le menaçait), il livre balles et armes au policier. Celles-ci se retrouvent dans la
guerre des gangs et leur provenance inquiète le chef de la BRB qui doit compter
avec la BRI (brigade de recherche et d’intervention) dans son enquête. Pour
l’aider le chef de la BRB embauche Milès mais est abattu sous les yeux de ce
dernier. Milès va remonter jusqu’à Cardena.
Excellent polar dans la lignée des films d’Olivier Marchal : le milieu de la
police est parfaitement mis en scène avec rivalité des polices et aussi corruption,
mais courage de certains policiers qui paient de leur vie une enquête menée
jusqu’au bout. Gérard Lanvin devient un habitué du rôle du grand flic et l’on ne
s’en plaindra pas. Mise en scène nerveuse et efficace.J.T.
COLTS AU SOLEIL (LES)*
(The Man Called Noon ; USA, 1973.) R. : Peter Collinson ; Sc. : Scot Finch ;
Ph. : John Cabrera ; M. : Luis Bacalov ; Pr. : Frontier Film, Montana ;
Int. : Richard Crenna (Jonas), Stephen Boyd (Rimes), Rosanna Schiaffino
(Fan). Couleurs, 98 min.
Blessé par un tueur, un homme devenu amnésique et se nommant Jonas est
recueilli par Rimes. Ensemble ils gagnent un ranch dont la propriétaire est
menacée par le gang de Ben Janish. Progressivement il va découvrir son passé :
il était le tueur Ruben Noon, un pseudonyme derrière lequel se cachait un
homme d’affaires Jonas Mandrin dont la femme et la fille avaient été tuées.
Western un peu confus et un peu mou qui amorce le déclin du genre.J.T.

COLTS DE LA VIOLENCE (LES)


(Mille dolari sul nero ; Ital., 1966.) R. : Alberto Cardone (sous le
pseudonyme A. Cardiff) ; Pr. : Metheus Film ; Int. : Anthony Steffen
(Johnny), Giarmi Garko (Sartana). Couleurs, 90 min.
Johnny entre en lutte contre Sartana qui lui a tout pris.
Pâle western-spaghetti, passé inaperçu et dont on comprend mal qu’il ait fait
l’objet d’une édition en DVD.J.T.

COLTS DE L’OR NOIR (LES)*


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Pierre Romanello ; Ph. : Jaky Bohere et Jacques
Baris ; M. : Damien Deshayes ; Pr. : Paradisio Prod et Les films à fleur de
peau ; Int. : Frédéric Ferrer (Mike), Romain Bertrand (Killer Bob), Lionel
Tavera (John), Severine Salom (Marie McDandie). Couleurs, 107 min.
Paisible fermier, Mike, sa femme ayant été violée et assassinée, se lance à la
poursuite des meurtriers et devient chasseur de primes. Il passe au service d’un
homme d’affaires véreux pour chasser de leurs fermes les exploitants dont les
terres sont riches en pétrole. Il va bientôt changer de camp et tuera le chef des
hommes de main quand il découvrira qu’il est l’assassin de sa femme.
Puisque les Américains ne font plus de westerns, le français Romello a
souhaité ressusciter le genre avec de faibles moyens et une équipe d’amis.
Toutes les recettes du genre s’y retrouvent mais pas l’esprit. Néanmoins cette
tentative mérite la sympathie et le respect.J.T.

COMANCHERIA***
(Comancheria, Hell or High Water ; USA, 2016.) R. David Mackenzie ; Sc. :
Taylor Sheridan ; Pr. : Jim Tauber, John Penotti, Braden Aftergood ; Ph :
Giles Nutgens ; M. : Nick Cabe et Warren Ellis ; Int. : Ben Foster (Tanner
Howard, le frère aîné), Chris Pine (Toby Howard, le frère cadet), Jeff
Bridges (Marcus Hamilton, le vieux Ranger), Gil Birmingham (Alberto
Parker, le Ranger Comanche), John-Paul Howard (Justin Howard, fils de
Toby), Marin Ireland (Debbie), Margaret Bowman (la serveuse de T Bone),
Dela Dickey (Elsie). Couleurs 102 min.
Voici un film selon les codes de l’asociabilité américaine, qui conduit au
retour à l’état de nature selon Hobbes, chacun ennemi de tous – ce qui serait la
signification de Comanche d’où le titre, Comancheria étant l’ancien territoire de
ces tribus. Ce sont aussi les codes du cinéma américain, spécialement du
western. L’on conquiert et reprend son honneur ou son bien par la violence
armée, jusqu’aux meurtres. L’injustice entraîne la Némésis, et la Bible pour tous,
le monde comme géhenne. En l’occurrence les variations sur ce thème classique
se déroulent au Texas, dans un contexte rural et pétrolifère, marqué par la
Grande Récession des années 2000 après la crise des subprimes.
Deux frères se retrouvent dans leur ranch quasi abandonné, lourdement
hypothéqué après la mort misérable de leur mère. Ils entreprennent de braquer
les banques locales pour récupérer leur bien, dont les banques se préparaient à
les spolier. En face, deux Texas Rangers, l’un expérimenté et proche de la
retraite, l’autre d’origine Comanche. Le quatuor s’affronte à distance au fil des
braquages jusqu’à ce que le frère aîné tue le Comanche lorsque les voleurs sont
poursuivis par la police. Ce frère est à son tour tué, de sorte que le quatuor se
réduit à un duel. Le jeune frère, qui s’échappe grâce au sacrifice de son aîné,
n’est pas inquiété. Il a sécurisé ses gains au profit de ses enfants et les a mis hors
d’atteinte en les blanchissant dans les casinos. Mais le vieux Ranger, quoique
retraité et donc personne privée, connaît la vérité et continue à suivre le dossier.
Il entend venger son collège Comanche.
Les institutions ne comptent guère, seuls les individus qui s’affrontent face à
face. Chacun est porteur d’une forme de justice, le bien et le mal ne sont pas
pertinents, d’où une tragédie qui ne saurait avoir de happy end ; Les deux frères
évoquent Bonnie and Clyde. Ils sont solidaires mais dévoués à leur famille. Les
deux Rangers ne le sont pas moins, même s’ils s’asticotent sur leurs différences
de race. C’est le Comanche qui tire la morale du film : toutes ces terres étaient à
nous, des conquérants étrangers sont venus et nous ont soumis par la force
armée ; aujourd’hui ce sont leurs descendants qui sont dépossédés par des
banques, par contrainte légale. Cela n’empêche pas les Rangers de chercher à
détruire les voleurs. Quant au jeune frère, le plus intelligent, celui qui a conçu les
attaques, il explique ses actes par la volonté d’échapper à une pauvreté
héréditaire.
Un film de genre classique, d’excellents acteurs, un scénario solide, une
réalisation lumineuse et spectaculaire, une vision de l’Amérique dure et violente
qui en rappelle beaucoup d’autres, mais qui actualise des conflits récurrents dans
un cadre contemporain et sait leur donner une certaine intemporalité.S.S.

COMBAT ORDINAIRE (LE)*


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Laurent Tuel d’après Manu Larcenet ; Ph. : Thomas
Bataille ; M. : Cascadeur ; Pr. : Christophe Rossignon, Philippe Boëffard ;
Int. : Nicolas Duvauchelle (Marco), Maud Wyler (Emilie), André Wilms
(Moret), Liliane Rovere et Olivier Perrier (les parents de Marco). Couleurs,
100 min.
Marco, la trentaine, est un ancien photographe de guerre. Tourmenté par son
passé, il vit seul avec son chat. Il rencontre Emilie, une jeune vétérinaire avec
laquelle il refuse de s’engager. Son voisin, Hubert Moret, est un ancien
militaire ; lorsqu’il découvre qu’il a pratiqué la torture en Algérie, il se brouille
avec lui. Dès lors il se consacre à la photo. Il expose à Paris et revoit Emilie.
Le film se divise en deux parties qui reprennent les titres de deux des quatre
albums B.D. de l’excellente série de Manu Larcenet. Malgré le soin apporté à la
réalisation, malgré la qualité de l’interprétation – en particulier Nicolas
Duvauchelle – le résultat est décevant. On a la fâcheuse impression d’assister à
une sorte de digest, à un condensé de l’intrigue qui ne capte plus l’attention.
C.B.M.

COMBATTANTS (LES)**
(Fr., 2014.) R. : Thomas Cailley ; Sc. : Thomas Cailley et Claude Le Pape
Ph. : David Cailley ; Pr. : Nord-Ouest Films ; Int. : Adèle Haenel
(Madeleine), Kevin Azaïs (Arnaud), Antoine Laurent (Manu Labrède),
Brigitte Roüan (Hélène Labrède), Thibaut Berducat (Victor). Couleurs,
98 min.
Mésaventures d’une jeune fille férue d’arts martiaux qui s’inscrit dans un
stage militaire pour troupes de choc. Elle ne craquera qu’à la fin où la force
virile finira par triompher comme de juste.
Premier film très réussi d’un nouveau venu qui confirme le talent d’Adèle
Haenel, l’héroïne volontaire d’une histoire peu banale. Beaux paysages landais
(le pays de Born) et pyrénéens bien photographiés par le frère du cinéaste.P.H.

COMMANDO DANS LA GIRONDE**


(The Cockleshell Heroes ; GB, 1955.) R. : José Ferrer ; Sc. : Richard
Maibaum et Bryan Forbes, d’après le récit de George Kent ; Ph. : John
Wilcox et Ted Moore ; M. : John Addison ; Pr. : Irving Allen, Albert R.
Broccoli et Phil C. Samuel ; Int. : José Ferrer (major Stringer), Trevor
Howard (capitaine Thompson), Victor Maddern (sergent Craig), Peter Arne
(caporal Stephens), Anthony Newley (Clarke). Couleurs, 98 min.
En décembre 1942, un commando anglais de dix hommes répartis dans cinq
kayaks pénètre dans l’estuaire ultra protégé de la Gironde. Trois équipes de deux
hommes arriveront à destination et réussiront à faire sauter six bâtiments de
guerre allemands ancrés dans le port de Bordeaux.
L’un de ces films de guerre typiquement anglais relatant avec un souci
légendaire d’authenticité un exploit de la marine britannique et dispensant dans
sa dernière partie, comme il se doit, son lot d’exploits héroïques et de suspense.
Mais la séquence la plus savoureuse et pleine d’humour est celle où le major
(José Ferrer) qui va diriger l’opération choisit son équipe parmi des volontaires :
parachutés au beau milieu de la campagne anglaise, les postulants revêtus
d’uniformes allemands doivent rallier leur base au plus vite…R.L.

COMME LE VENT
(Come il vento ; Ital., Fr., 2012.) R. : Marco Simon Puccioni ; Sc. : Heidrun
Schleif, Marco Simon Puccioni, Nicola Lusuardi ; Ph. : Gherardo Gossi ;
M. : Shigeru Umebayashi ; Pr. : Giampietro Preziosa, Marco Simon
Puccioni ; Int. : Valeria Golino (Armida Miserere), Filippo Timi (Umberto
Mormile), Francesco Scianna (Riccardo Rauso), Chiara Caselli (Rita
Rauso), Marcello Mazzarella (l’adjudant Stefano Prati). Couleurs, 110 min.
Armida Miserere est l’une des premières et l’une des seules femmes
directrices de prison d’Italie. À la fois pugnace et sensible, elle tente d’allier la
fermeté indispensable à la tenue de ses divers établissements à l’humanité dans
le traitement des prisonniers. Une tâche ardue qui n’est pas sans conséquences
sur son quotidien…
Il s’agit d’une histoire vraie et le courage et l’opiniâtreté d’Armida Miserere
méritaient bien qu’on lui consacre un film. Mais pas celui de Puccioni,
péniblement doloriste. Pourquoi diable demande-t-il à cette pauvre Valeria
Golino de tirer la tronche de la première à la dernière minute ? D’accord il s’agit
d’un drame, mais on s’en serait aperçu même avec une respiration ou deux !G.B.

COMME LES CINQ DOIGTS


DE LA MAIN
(Fr., 2010.) R. : Alexandre Arcady ; Sc. : Alexandre Arcady, Eric Assous et
Daniel Saint-Hamond ; Ph. : Gilles Henry ; M. : Armand Amar ; Pr. :
Alexandre Films ; Int. : Patrick Bruel (Dan Hayoun), Vincent Elbaz (David
Hayoun), Pascal Elbé (Jonathan Hayoun), Mathieu Delarive (Michael
Hayoun), Françoise Fabian (Suzie Hayoun), Michel Aumont (Maurice
Atlan). Couleurs, 117 min.
Suzie Hayoun a plusieurs fils au destin contrasté. Voici que surgit David,
blessé à la suite d’un hold-up qui a mal tourné. Il est poursuivi par la police et
par le Gitan qu’il a doublé… La violence s’installe dans la famille.
Arcady sait raconter une histoire mais c’est souvent la même : une famille de
juifs aisés où s’introduit la violence. Après les Bettoun les Hayoun : on pille, on
triche, on tue, mais la famille reste sacrée. Un peu de racisme, beaucoup de
machisme et le public du dimanche soir de TF 1 sera comblé. Que vient faire
Michel Aumont dans cette saga qui est par ailleurs tout sauf ennuyeuse ?J.T.

COMME UN AVION***
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Bruno Podalydes ; Ph. : Claire Mathon ; Pr. : Pascal
Caucheteux ; Int. : Bruno Podalydes (Michel), Sandrine Kiberlain
(Rachelle), Agnès Jaoui (Laetitia), Denis Podalydes (Remi) Vimala Pons
(Mila), Michel Vuillermoz (Christophe), Pierre Arditi (le pêcheur), Jean-
Noël Brouté (Damien). Couleurs, 105 min.
Michel, un infographiste passionné par l’aéropostale, constate que le
fuselage d’un kayak évoque celui d’un avion. Il achète donc un kayak qu’il
assemble sur le toit de son immeuble. Sa femme Rachelle, le découvrant, lui
conseille de partir au fil de l’eau sur une rivière. Cet apprenti kayatiste n’ira pas
loin : il échoue près d’une auberge tenue par Laetitia, une accorte personne…
Les petits bonheurs ne sont pas si fréquents, aussi serait-il dommage de ne
pas voir ce film qui rend heureux. Chaleureux, poétique, drôle, on y fait la
rencontre de personnages sympathiques qui savent prendre le temps de vivre. Et
l’on n’oubliera pas de sitôt cette généreuse et plantureuse odalisque incarnée par
Agnès Jaoui (et son piquant jeu de piste !) Un régal !C.B.M.

COMME UN HOMME**
(Fr., Belg., Lux., 2011.) R. : Safy Nebbou ; Sc. : S. Nebbou, Gilles Taurand
d’après Boileau-Narcejac ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. : Jérôme Reuter ;
Pr. : Michel Saint-Jean ; Int. : Charles Berling (Pierre), Emile Berling
(Louis), Sarah Stern (Camille), Mireille Perrier (Nathalie), Kevin Azaïs
(Greg). Couleurs, 95 min.
Par vengeance envers sa prof d’anglais qui veut le faire renvoyer du lycée,
Greg, 17 ans, l’enlève avec la complicité de son copain Louis, le fils du
proviseur. Ils la séquestrent dans une cabane isolée dans les marais. Greg,
victime d’un accident automobile, est dans le coma. Désormais seul, Louis doit
prendre en charge la séquestrée : la libérer ? Ou la tuer ?
Narration retenue, presque étouffée, dans le cadre désolé du marais poitevin
en hiver. Au-delà d’un film noir, l’intrigue met en avant la relation difficile entre
un père et son fils (Charles et Emile Berling), ce dernier ayant été traumatisé par
la mort accidentelle de sa mère – tout comme celle de Greg. Sans éclats, c’est un
film à la tension soutenue et efficace.
C.B.M.

COMMENT TUER SON BOSS ?**


(Horrible Bosses ; USA, 2011.) R. : Seth Gordon ; Sc. : Michael Markowitz ;
Ph. : David Hennings ; M. : Christopher Lennertz ; Pr. : New Line Cinema
et Rat Entertainment ; Int. : Jason Bateman (Nick Hendricks), Jason
Sudekis (Kurt Buckman), Charly Day (Dale Arbus), Kevin Spacey (Dave
Harken) Jennifer Aniston (Docteur Harris), Colin Farrell (Pellitt).
Couleurs, 98 min.
Nick travaille d’arrache-pied pour obtenir une promotion mais c’est son
patron, l’odieux Dave Harken, qui se la réserve. Kurt s’entendait bien avec son
patron mais celui-ci meurt et son fils, antipathique, le remplace. Dale est
l’assistant du docteur Harris, une nymphomane qui le harcèle au moment où il va
se marier. Nick, Dale et Kurt vont se concerter pour se débarrasser de leurs
patrons.
Et s’inspirer de L’Inconnu du Nord-Express. Comédie noire qui n’est pas
sans charme. Mais dans la distribution ce sont les patrons qui volent la vedette
aux trois employés : Kevin Spacey, Colin Farrell et Jennifer Aniston sont les
vrais héros du film !
Suite avec Comment tuer mon boss 2 en 2014.J.T.

COMMIS D’OFFICE*
(Fr., 2008.) R. : Hannelore Cayre ; Sc. : Hannelore Cayre, d’après son
roman ; Ph. : Benoît Chamaillard ; M. : Charlie Nguyen Kim ; Pr. : Marc
Irmer, Nathalie Irmer ; Int. : Roschdy Zem (Maître Antoine Lahoud), Jean-
Philippe Ecoffey (Maître Henry Marsac), Mathias Mlekuz (Bertrand),
Sophie Guillemin (Garance Leclerc), Hannelore Cayre (la première
présidente du tribunal). Couleurs, 87 min.
Antoine Lahoud, avocat généraliste à Paris, vivote de petites affaires et de
commissions d’office. Lors d’une plaidoirie, il est remarqué par un ténor du
barreau, Maître Henry Marsac, connu pour ses arrangements douteux avec le
milieu. Antoine, idéaliste au départ mais las de sa vie de bâton de chaise, accepte
de devenir le collaborateur de Marsac. Bientôt l’argent et la reconnaissance
affluent mais aussi… les ennuis. Son patron ne l’a-t-il vraiment embauché que
pour ses talents oratoires ?
Ancienne magistrate, Hannelore Cayre connaît le monde de la justice sur le
bout des doigts. Ce qui rend captivant la première moitié de son « Commis
d’office », où elle se contente de décrire avec minutie le quotidien de l’un de ces
nombreux avocats n’ayant jamais accès aux grands dossiers. Pourquoi faut-il
qu’ensuite elle se lance dans un sous-polar alambiqué et abracadabrant ?
L’interprétation est à l’image de ce scénario bancal : Roschdy Zem, sobre, est
remarquable de sobriété alors que face à lui Jean-Philippe Ecoffey cabotine à
outrance.G.B.

COMMUNION*
(Communion ; USA, 1989.) R. et CoProd. : Philippe Mora ; Sc. : Whitley
Strieber, d’après son livre ; Ph. : Louis Irving ; M. : Eric Clapton et Allan
Zavod ; Pr. : Whitley Strieber et Dan Allingham ; Int. : Christopher
Walken (Whitley Strieber), Lindsay Crouse (Anne Strieber), Frances
Sternhagen (Dr. Janet Duffy), Andreas Katsulas (Alex), Terri Hanauer
(Sarah), Joel Carlson (Andrew Strieber). Couleurs, 101 min.
Alors que, accompagnés de leur jeune garçon Andrew, Whitley Strieber et sa
femme ont invité un couple d’amis, Alex et Sarah, à venir passer le réveillon de
Noël dans leur maison de campagne en pleine forêt, tous sont réveillés la nuit
par une étrange lumière qui baigne les environs. À partir de cette date, le
comportement de Whitley devient de plus en plus irrationnel et déraisonnable. Il
se met à voir des intrus chez lui la nuit et inquiète son épouse. Soumis à des
séances d’hypnose par le docteur Janet Duffy, il va découvrir qu’il a été enlevé
plusieurs fois par d’étranges créatures qui n’ont rien d’humain…
Né à Paris en 1949 et filleul du mime Marceau, Philippe Mora, qui émigra
en Australie dès son plus jeune âge, est peu connu en France. Son film s’est fait
le porte-parole de ces innombrables Américains – un million selon certaines
estimations ! – qui prétendent depuis plusieurs décennies avoir été enlevés par
des aliens. Écrivain de fantastique et de science fiction, Whitley Strieber a
toujours affirmé que son livre autobiographique relatait des événements
authentiques. Basé sur un « témoignage » qui a toutes les apparences de
l’invraisemblance, Communion n’est pas d’un abord facile et aurait plutôt
tendance à déranger et irriter le spectateur par son écriture surréaliste et son
caractère franchement assumé de tentative expérimentale. Philippe Mora
réalisera dix ans plus tard un documentaire plus traditionnel dans sa facture,
mais tout aussi déconcertant, According to Occam’s Razor (1999). Si vous aimez
les expériences filmiques hors du commun, voyez Communion qui a la bonne
idée d’avoir pour tête d’affiche le plus insolite et le plus singulier – bref, le
plus… extraterrestre des comédiens américains de son époque, Christopher
Walken. Inédit en salle en France, le film est sorti uniquement en vidéo.R.L.

COMPAGNONS
DE LA POMPONNETTE (LES)
(Fr., 2015.) R. et Pr. : Jean-Pierre Mocky ; Sc. : J.P. Mocky, André
Ruellan ; Ph. : Jean Pierre Sergent ; M. : Vladimir Cosma ; Int. : Arthur
DeFays (Père Victor), Priscilla Andréani ((Sœur Marie-Ernestine) Jean
Abeillé (Pr. Epstein), Jean-Pierre Mocky (l’Ange Léonard), Guillaume
Delaunay (Insp. Lebœuf), Lionel Laget (le commissaire Boyard), Françoise
Michaud (la baronne), Olivier Hemond (le cardinal Trouduc), Raphaël
Scheer (le maire), Pascal Dozier (le pape François). Couleurs, 80 min.
Le jeune vicaire Victor est défroqué pour avoir été surpris faisant l’amour
avec sœur Marie-Ernestine. Une nuit un ange du Seigneur lui apparaît et le
charge d’une mission : favoriser le libre-échangisme entre couples consentants
afin de diminuer l’adultère. Avec Soeur Marie-Ernestine il crée l’association des
« Compagnons de la Pomponnette » dont le succès est tel qu’elle alarme bientôt
la brigade des mœurs et les intégristes.
Et voilà maintenant que Mocky, en envoyé du Ciel, prêche la bonne Parole !
En bon anar, il dézingue une fois de plus la bourgeoisie de province. Mais il le
fait de façon tellement caricaturale qu’il manque, en partie, sa cible, ne prêchant
que des convaincus. La réalisation est bâclée, bourrée d’incohérences et d’à-peu-
près ; il laisse la bride sur le cou aux figurants. Bien sûr on retrouve avec plaisir
des comédiens habituels aux gueules pas possibles, ainsi que sa verve
iconoclaste. Mais – que diable – ou plutôt ô ciel ! – ce n’est pas suffisant.C.B.M.

COMPANY MEN (THE)***


(The Company Men ; USA, 2011.) R. et Sc. : John Wells ; Ph. : Roger
Deakins ; Pr. : Company Men Productions, Battle Mountain Films ; Int. :
Ben Affleck (Bobby Walker), Tommy Lee Jones (Gene McClary), Chris
Cooper (Phil Woodward), Maria Bello (Sally Wilcox), Rosemarie DeWitt
(Maggie Walker), Kevin Costner (Jack Dolan), Craig T. Nelson (le
président Salinger). Couleurs, 112 min.
La crise de 2008 frappe durement GTX. Les licenciements sont nombreux
Bobby Walker, directeur des ventes, est l’un des premiers. Il menait grand train
(belle maison, porsche, golf). Faute de retrouver du travail, il doit aller vivre
avec sa famille chez ses parents et finit par accepter un boulot de maçon chez
son beau-frère, Dolan, petit entrepreneur en bâtiment touché à son tour par la
crise. Phil Woodward, entré chez GTX comme ouvrier avant de devenir cadre
supérieur, est à son tour licencié. Se sachant trop vieux pour retrouver du travail,
il choisit le suicide. Quant au vice-président McClary, hostile aux licenciements,
il est à son tour écarté. Il décide de fonder sa société et embauche Walker.
Un film remarquable sur la crise de 2008, s’attachant aux licenciements des
cadres – trois individus de générations différentes – et analyse de leurs réactions.
Une analyse froide, ne cherchant pas à créer une émotion facile (le plan où
Walker regarde s’éloigner sa porsche qu’il a dû vendre est admirable : pas de
musique, pas de larmes). C’est l’écroulement d’un monde pour des gens qui ne
cessaient de s’enrichir facilement et qui connaissent la déchéance sociale. Mais
aucun message de revendication. Seulement la découverte de la dignité du travail
manuel et la volonté de repartir à zéro. Formidable interprétation de Ben
Affleck, Tommy Lee Jones et Chris Cooper.J.T.

COMPLICES*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Frédéric Mermoud ; Ph. : Thomas Hardmeier ; M. :
Grégoire Hetzel ; Pr. : Tabo Tabo Films et Saga productions ; Int. : Cyril
Descours (Vincent), Gilbert Melki (Hervé Cagan), Emmanuelle Devos
(Karine Mangin), Nina Meurisse (Rebecca), Jérémy Capone (Thomas),
Marc Rioufol (Tardieu). Couleurs, 93 min.
Le corps de Vincent est retrouvé étranglé. La police découvre qu’il se
prostituait. Est-ce Thomas, son compagnon, qui l’a tué ? Est-ce Rebecca, dont il
était tombé amoureux et qui participait à ses rendez-vous ? Est-ce Tardieu, un
médecin, client de Vincent ?
Bon premier film de Frédéric Mermoud qui signe un polar subtil et
superbement joué avec un zeste d’érotisme.J.T.

COMTESSE (LA)**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Julie Delpy ; Ph. : Martin Ruhe ; M. : July Delpy et
Mark Streitenfeld ; Déc. : Hubert Pouille ; Pr. : X Films et Celluloïd
Dreams ; Int. : Julie Delpy (Comtesse Bathory), Daniel Brühl (Istvan
Thurzo), William Hurt (Georgy Thurzo), Anamaria Marinca (Anna
Darvulia), Sebastian Blomberg (Dominic Vizakna), Anna Maria Mühe
(Bertha). Couleurs, 94 min.
La comtesse Bathory pense trouver le secret de l’éternelle jeunesse au
XVIe siècle grâce au sang des vierges. Mais elle est aussi une riche propriétaire

dont les terres sont convoitées par le clan des Thurzo. Une liaison s’esquisse
entre Istvan, l’un des membres du clan, et la comtesse. Le père d’Istvan s’y
oppose. L’éloignement d’Istvan fait croire à la comtesse qu’elle est trop âgée
pour le jeune homme. Elle va donc, pour se rajeunir, faire appel au sang de
jeunes filles enlevées et tuées. L’affaire découverte, la comtesse est condamnée à
être emmurée vivante. Elle s’ouvre les veines.
Nouvelle interprétation du fameux mythe de la comtesse sanglante, mais en
évitant le gore. Julie Delpy, excellente Erzebeth Bathory, donne aussi une
dimension politique à l’affaire en rappelant les luttes de clan dans la Hongrie du
XVIe siècle. Intelligente mise en scène.J.T.

CONAN
(Conan the Barbarian ; USA, 2011.) R. : Marcus Nispel ; Sc. : Joshua
Oppenheimer, Thomas Dean Donnelly et Sean Hood ; Ph. : Thomas Kloss ;
M. : Tyler Bates ; Pr. : Millenium Films, Davis Films, Nu Image ; Int. :
Jason Momoa (Conan), Rachel Nichols (Tamara), Stephen Lang (Khalar
Zym) Rose McGowan (Marique). Couleurs, 112 min.
Dès l’adolescence Conan veut prouver à son père qu’il est un guerrier.
Celui-ci est victime de Khalar Zym qui recherche le masque d’Acheron aux
pouvoirs magiques. Conan vengera son père et sauvera la vierge Tamara des
griffes de Zym.
Remake d’un premier Conan, assez réussi par John Millius, en 1981. Ici,
sauf la 3D mettant en valeur les pectoraux de Jason Momoa, l’histoire est sans
grand intérêt mais correctement filmée.J.T.

CONDAMNÉ DE LA CELLULE 5 (LE)


(I Would’nt Be in Your Shoes ; USA, 1948.) R. : William Nigh ; Sc. : Steve
Fisher d’après Cornell Woolrich ; Ph. : Mack Stengler ; M. : Edward
J.Kay ; Pr. : Monogram ; Int. : Don Castle (Tom), Elyse Knox (Ann), Regis
Toomey (Judd), Charles D.Brown (Inspecteur Stevens). NB, 70 min.
Tom, un danseur, est accusé et condamné pour un meurtre qu’il n’a pas
commis. Son épouse Ann essaie de le faire innocenter grâce l’aide de
l’inspecteur Judd. Or c’est Judd qui a commis le meurtre.
Médiocre adaptation d’une nouvelle de William Irish.J.T.

CONDUCT UNBECOMING**
(Conduct Unbecoming ; GB, 1976.) R. : Michael Anderson ; Sc. : Robert
Enders, d’après la pièce de Barry England ; Ph. : Bob Huke ; M. : Stanley
Myers ; Pr. : Michael Deeley, Barry Spinkings et Andrew Donally pour
Individual / Lion International / Crown ; Int. : Michael York (lieutenant
Arthur Drake), Richard Attenborough (major Lionel Roach), Trevor
Howard (colonel Benjamin Strang), Stacy Keach (capitaine Harper),
Christopher Plummer (major Alastair Winbourne), Susannah York
(Marjorie Scarlett), James Faulkner (lieutenant Edward Millington), James
Donald (le médecin), Michael Culver (lieutenant Richard Fothergill), Helen
Cherry (Mrs. Strang). Couleurs, 107 min.
Au Bengale, en 1878, un jeune officier de la Cavalerie Légère passe en
jugement pour conduite inconvenante au cours d’une soirée donnée par le
colonel Strang, le commandant du régiment, intransigeant sur la discipline.
Marjorie Scarlett, jeune et ravissante veuve, prétend avoir été agressée par lui.
Or, il s’avère rapidement que le témoignage de la jeune femme est un tissu
d’incohérences…
Un carton final accompagné d’une photo nous informe que cette histoire
surprenante et improbable est vraie. La précision a son importance, car si la plus
grande partie du procès se déroule selon les lois bien connues du genre, le
retournement final a tout du roman-feuilleton. Et l’on s’interroge sur l’intérêt
que pouvait présenter, dans la seconde moitié du XXe siècle, les problèmes
d’honneur au sein de l’armée victorienne si ce n’est de pouvoir aborder certaines
questions délicates de comportements des officiers de sa Majesté avec un
réalisme et une crudité dans les dialogues impensables vingt ou trente ans plus
tôt. Mais le film se laisse voir sans ennui parce qu’il répond à une structure
narrative éprouvée que soutiennent des dialogues incisifs et un découpage
particulièrement soigné. Sans doute aussi parce qu’il est servi par une pléiade de
comédiens dont le talent n’est plus à démontrer : une demi-douzaine de têtes
d’affiche de carrure internationale dominée par un Stacy Keach impressionnant
d’autorité.
R.L.

CONFESSION D’UN ENFANT


DU SIÈCLE*
(Fr., 2012.) R. : Sylvie Verheyde ; Sc. : Sylvie Verheyde d’après le roman
d’Alfred de Musset ; Ph. : Nicolas Gaurin ; Déc. : Thomas Grézaud ; Pr. :
Les films du Veyrier ; Int. : Peter Doherty (Octave), Charlotte Gainsbourg
(Brigitte), August Diehl (Desgenais), Lily Cole (Elise), Volker Bruch (Henri
Smith), Guillaume Gallienne (Mercanson). Couleurs, 120 min.
Trahi par sa maîtresse, Octave se bat en duel avec son rival qui le blesse.
Désespéré, Octave écoute son ami Desgenais et mène un temps une vie de
débauche. Mais son caractère dépressif l’empêche d’y prendre plaisir. La mort
de son père le ramène en province. Il s’éprend d’une veuve de dix ans plus âgée
que lui. Ils deviennent amants, malgré les réticences de Brigitte. Mais l’arrivée
d’Henri, un amant de Brigitte, remet tout en cause. Octave qui envisageait
d’emmener Brigitte à Paris, part seul.
Manque de moyens (la mise en scène est pauvre) et erreur de casting (Peter
Doherty est une rock-star et Charlotte Gainsbourg est peu crédible dans le rôle
qui lui a été attribué) font que cette adaptation de Musset (dont le texte est lu en
off) déçoit. On le regrette car, à défaut de Lorenzaccio, les comédies et
proverbes du cher Alfred ont donné lieu à de charmantes adaptations à
l’écran.J.T.

CONFESSIONS OF A PIT FIGHTER


(Confessions of a Pit Fighter ; USA, 2005.) R. : Art Camacho ; Sc. : Art
Camacho, R. Ellis Frazier ; Ph. : Curtis Petersen ; Pr. : Todd Chamberlain,
Hector Echevarria, Mike Karkeh ; Int. : Armand Assante (Argento), Gizelle
D’Cole (Gizelle), James Russo (Sharkey), Flavor Fav (Lucky), John Savage
(McGee). Couleurs, 95 min.
Dans les rues d’East Los Angeles, on se tarte, on se castagne, on se bourre
de coups – parfois mortels – pour de l’argent. Lorsque David, le frère du
« héros », récemment sorti de prison, est envoyé ad patres, Eddie, le « héros », a
une idée des plus originales : se venger !
Uniquement exploité en DVD en France, ce film de gros bras superpose à
son propos archi primaire un côté religioso-moralisateur et des velléités arty qui
le rendent parfaitement imbuvable.G.B.

CONJURING :
LES DOSSIERS WARREN**
(The Conjuring ; USA, 2013.) R. : James Wan ; Sc. : Chad Hayes et Carey
Hayes ; Ph. : John R. Leonetti ; M. : Jospeh Bishara ; Pr. : Rob Cowan,
Tony DeRosa-Grund, Peter Safran. Int. : Patrick Wilson (Ed Warren), Vera
Farmiga (Lorraine Warren), Lili Taylor (Carolyn Perron). Couleurs,
112 min.
En 1971, Ed et Lorraine Warren, célèbres enquêteurs paranormaux, viennent
en aide aux membres de la famille Perron qui, ayant emménagé dans une maison
isolée, sont victimes de phénomènes terrifiants.
Une fois de plus, le réalisateur d’Insidious et de Dead Silence démontre qu’il
est passé maître dans l’orchestration de la peur. Inspiré de faits réels, ce Dossier
Warren atteint en effet sans mal son but et procure de belles sueurs froides.
S’appuyant sur une mise en scène sobre et intelligente, le cinéaste livre une
partition toute en finesse, jouant avec maestria sur la suggestion et laissant ainsi
l’imagination du spectateur faire le reste. Il instaure, par petite touche, une
atmosphère qui, inquiétante dans un premier temps, devient peu à peu
angoissante conduisant ainsi le public vers un dénouement tendu et parfaitement
exécuté. On pense évidemment, en visionnant The Conjuring, à Poltergeist et à
Amityville, deux classiques du genre, dans la lignée desquels s’inscrit clairement
cette histoire de démons, dont l’originalité est d’être vue par les yeux de ceux
qui les combattent. Car les deux héros du film sont les époux Warren, qui ont
décidé de vouer leur vie à chasser les esprits maléfiques, au risque de mettre en
danger leur couple et leur famille. Et c’est peut-être là le principal défaut du
script : ne pas suffisamment s’intéresser à la relation qui unit ces deux
protagonistes, visiblement complexes, ce qui atténue par moment l’impact
dramatique de l’histoire. Une petite faiblesse qui cependant n’altère en rien le
plaisir que l’on peut prendre à regarder cet excellent film d’épouvante « old
school », qui, n’est pas resté sans suite.E.B.

CONNASSE, PRINCESSE DES CŒURS


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Éloise Lang et Noémie Saglio ; Ph. : Thomas
Brémond ; M. : Fred Avril ; Pr. : Gaumont, TF 1 ; Int. : Camille Cottin
(Camilla) Couleurs, 80 min.
Camilla, lassée d’être renvoyée de ses nombreux emplois, décide de faire
une fin en épousant un prince. Stéphane Bern lui indique le prince Harry, frère
cadet du futur successeur de la reine Élisabeth. Elle se rend à Londres pour
pénétrer au palais de Buckingham. Elle est arrêtée plusieurs fois et va jusqu’à
lancer à Harry sa culotte avec son numéro de portable. Quand elle pense arriver
au but, elle découvre que la vie de princesse serait ennuyeuse. De son aventure
elle fera un livre.
Adaptation d’une série télévisée de Canal+, avec beaucoup de caméra
cachée. Amusant sur petit écran, pitoyable en long métrage.J.T.

CONQUÊTE (LA)**
(Fr., 2011.) R. : Xavier Durringer ; Sc. : Patrick Rotman et Xavier
Durringer ; Ph. : Gilles Portes ; M. : Nicola Piovani ; Pr. : Mandarin
Cinéma et Gaumont ; Int. : Denis Podalydès (Nicolas Sarkozy), Florence
Pernel (Cécilia Sarkozy), Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Hippolyte
Girardot (Claude Guéant), Samuel Labarthe (Dominique de Villepin),
Michelle Moretti (Mme Chirac), Michel Bompoil (Henri Guaino), Saïda
Jawad (Rachida Dati). Couleurs, 105 min.
La conquête du pouvoir par Sarkozy avec en contre-point son amour pour
Cécilia qui lui préfère le publiciste Richard Attias. Triomphant de ses rivaux,
Nicolas Sarkozy devient président de la République mais perd Cécilia.
Si l’on éprouve une certaine gêne à voir des personnages connus interprétés
par des acteurs, le scénario respecte les faits historiques et évite la caricature. Un
bon film politique et un honnête cours d’histoire.J.T.

CONQUÊTE DE L’AIR (LA)*


(Conquest of the Air ; GB, 1936-1940.) R. : Zoltan Korda, Alexander Esway,
Donald Taylor, Alexander Shaw, John Monk Saunders et William Cameron
Menzies (tous non crédités) ; Sc. : Hugh Gray et Peter Bezencenet, d’après
des histoires de John Monk Saunders et SaintExupéry ; Ph. : Wilkie
Cooper, Hans Schneeberger, George Noble et Lee Garmes ; M. : Arthur
Bliss ; Pr. : Alexander Korda ; Int. : Charles Frend (le narrateur), Laurence
Olivier (Vincent Lunardi), Franklyn Dyall (Jerome de Ascoli), Henry Victor
(Otto Lilienthal), Hay Petrie (Tiberius Cavalo), John Turnbull (Von
Zeppelin), Charles Lefaux (Louis Blériot), Frederick Culley (Roger Bacon),
Alan Wheatley (Borelli). NB, 62 min.
Une histoire de la naissance de l’aviation, depuis la légende d’Icare
jusqu’aux avions modernes, en passant par les grands théoriciens (Roger Bacon,
Leonard de Vinci), les grands pionniers (les frères Wright, Louis Blériot), sans
oublier les bricoleurs plus ou moins farfelus des temps passés.
Même s’il a un peu vieilli, le film a beaucoup de qualités didactiques en
donnant à voir quelques « drôles de machines », des maquettes audacieuses pour
leur époque – le XVIIIe et le xixe siècles – scrupuleusement reconstituées et, en
enchaînant avec des stock shots des premiers essais, de « merveilleux fous
volants » immortalisés par le cinéma naissant. Distribué une première fois en
1936, il fut remonté et complété par une séquence finale de propagande en 1940
donnant à voir la catastrophe du Hindenburg, suivie d’une courte intervention de
Winston Churchill et d’un envol des Hurricane et des Spitfire. C’est cette
version qui est désormais disponible en DVD.R.L.

CONSEILLER (LE)*
(Il consigliori ; Ital., 1973.) R. : Alberto De Martino ; Sc. : Alberto De
Martino, Adriano Bolzoni, Leonard Martin ; Ph. : Aristide Lassaccessi ;
M. : Riz Ortolani ; Pr. : Capitolina Produzioni, Roma et Star Film ; Int. :
Martin Balsam (Don Antonio), Tomas Milian (Tommaso), Francisco Rabal
(Garofalo), Dagmar Lessander (Laura). Couleurs, 103 min.
Don Antonio, puissant chef de la Mafia, autorise son filleul, l’avocat
Tommasso à se séparer de la Mafia pour mener une vie rangée avec son épouse
Laura. Mais Garofalo se dressant contre Don Antonio, Tommasso reprend du
service et y laisse la vie.
Une version italienne du Parrain par un solide artisan du septième art. À
redécouvrir ainsi que Le Boss de Di Leo.J.T.
CONSPIRACY (THE)
(The Conspiracy ; Can., 2012.) R. et Sc. : Christopher MacBride ; Ph. : Ian
Anderson ; M. : Darren Baker ; Pr. : Resolute Films ; Int. : Aaron Poole
(Aaron), Jim Gilbert (Jim), Ian Anderson (Ian), Bruce Clayton (Mark
Tucker). Couleurs, 85 min.
Deux amis, Aaron et Jim décident de tourner un documentaire sur un
chercheur Terrance G. qui voit derrière plusieurs événements mondiaux la main
de conspirateurs. Terrance G. disparaît subitement. En cherchant à expliquer
cette disparition, Aaron remonte jusqu’à une société secrète le club Tarsus formé
de personnalités du monde politique et économique qui prétendent imposer un
nouvel ordre mondial. L’appartement d’Aaron est fouillé et lui-même, après
avoir tenté d’être initié, est assassiné. Jim gardera le silence.
Un premier film consacré à la fameuse thèse du complot affirmant qu’un
petit groupe d’hommes importants influe sur le cours du monde. Une théorie en
plein développement aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Le
thème est traité en thriller et en documentaire, sans infirmer ni confirmer cette
théorie, Aaron étant présenté comme paranoïaque.J.T.

CONSPIRATEURS DU PLAISIR (LES)*


(Spiklenci slasti ; Rép. Tchèque, Suisse, GB, 1996.) Sc. et R. : Jan
Svankmajer ; Ph. : Miloslav Spála ; M. : Marie Zemanová ; Pr. : Jaromír
Kallista ; Int. : Barbara Hrzanova (la postière), Jiri Labus (le vendeur de
journaux), Petr Meissel (Mr. Pivoine), Anna Wetlinska (Mme Beltinska),
Pavel Novy (Mr. Beltinski), Gabriela Wilhelmová (Mme Loubalova).
Couleurs, 75 min.
Six personnages sont affairés à collecter des matières ou fabriquer des
objets. Six projets secrets et compliqués, qu’ils préparent dès qu’ils en ont
l’occasion. Égorger un poulet, collectionner des protèges doigt en latex,
fabriquer une poupée de chiffon à l’effigie du voisin, rouler des boulettes de mie
de pain… Dimanche arrive, et l’heure est enfin venue de tester ces dispositifs
érotiques délirants et inattendus.
Cet ovni est le troisième long métrage de Jan Svankmajer, après la
réalisation de nombreux courts-métrages utilisant la technique de l’animation en
stop-motion, les marionnettes et l’argile modelée. Une comédie muette en
portraits croisés s’intéressant à des personnages mystérieux, occupés à une
étrange et délirante quête du plaisir solitaire. La finalité de leurs actions est
révélée au compte-goutte, nous tenant dans un suspens irrésistible. Inspiré des
écrits de Freud, de Sacher-Masoch, ou du Marquis de Sade, comme l’indique le
générique, nous suivons la fabrication fiévreuse de ces ouvrages bizarres ; de la
machine géniale pourvue de cinq mains caresseuses (dont les doigts de l’une
sont recourbés de manière suggestive), le tout relié à l’image de la présentatrice
à la télévision, ou ces insolites objets d’autostimulation sensorielle, composés de
multiples textures (la recette : prenez les pansements en latex et combinez-les à
une queue d’hermine). Ceux qui sont aussi à la recherche de l’extase personnelle
et auto-procurée, sauront piocher des idées dans ce film drôle et surréaliste.
O.L.

CONSPIRATION (LA)**
(The conspirator ; USA, 2010.) R. : Robert Redford ; Sc. : James D. Solomon
d’après une histoire de Grégory Bernstein et James D. Solomon Ph. :
Newton Thomas Sigel ; Mont. : Craig Mc Kay ; M. : Mark Hisham ; Déc. :
Kalina Ivanov ; Cost. : Louise Frogley ; Int. : James Mc Avoy (Frédéric
Aiken) Robin Wright (Mary Surratt) Kevin Kline (Edwin M. Stanton) Evan
Rachel Wood (Anna Surratt) Tom Wilkinson (Reverdy Johnson) Justin
Long (Nicolas Baker) Danny Huston (Joseph Holt) James Badge Dale
(William Hamilton) Colm Meany (David Hunter) Alexis Bledel (Sarah
Weston) Jonathan Groff (Louis J. Weichman) Stephen Root (John M
Lloyd). Couleurs, 100 min.
Ce film retrace les conséquences de l’assassinat du Président Américain
Abraham Lincoln. Il se focalise sur l’histoire du procès de Marry Surrat
impliquée dans la conspiration menant à l’assassinat.
Directement édité en DVD sans passer par une programmation en salles, il
fut pourtant présent dans la sélection du festival du cinéma américain de
Deauville en 2011. Robert Redford s’attache à mieux faire connaître cette page
de l’histoire américaine plutôt méconnue. On sent la volonté et le soin de la
restitution historique et des détails dans le déroulement des faits.C.V.

CONSPIRATRICES (LES)
(Conspiracy of Hearts ; GB, 1960.) R. : Ralph Thomas ; Sc. : Robert Presnell
Jr., d’après une histoire d’Adrian Scott ; Ph. : Ernest Steward ; M. : Angelo
Lavagnino ; Pr. : Betty E. Box ; Int. : Lilli Palmer (mère Katherine), Sylvia
Syms (sœur Mitya), Yvonne Mitchell (sœur Gerta), Ronald Lewis (major
Spoletti), Albert Lieven (colonel Horsten), Peter Arne (lieutenant Schmidt),
Nora Swinburne (sœur Tia), Michael Goodliffe (père Desmaines), Megs
Jenkins (sœur Constance), David Kossof (le rabbin), Jenny Laird (sœur
Honoria), George Coulouris (Petrelli). NB, 113 min.
En Italie, en 1943, sous l’autorité de la mère supérieure, les nonnes d’un
couvent aident à l’évasion d’enfants juifs emprisonnés dans un camp de
concentration situé à proximité. Alors que tout était facilité par la présence des
soldats italiens, les opérations deviennent difficiles lorsque, peu après la chute de
Mussolini, sous le gouvernement de Badoglio, les Allemands prennent
possession du camp et que le colonel Horsten, impitoyable officier de la
Wehrmacht, ordonne des mesures de représailles pour tous ceux qui apporteront
de l’aide aux jeunes évadés…
On éprouve bien des remords à dire du mal de ce genre de film a priori plein
de générosité et de compassion. Mais les bonnes intentions ne suffisent pas et
l’insistance des auteurs à tirer sur la corde sensible, en jouant systématiquement
la carte du pathétique, finit par lasser le spectateur le plus indulgent. D’autant
plus que la fin, mélodramatique à souhait, atteint des sommets
d’invraisemblance pour déboucher sur le plus ridicule des happy ends.
Disponible en DVD sous le titre Conspiration.
R.L.

CONTAGION**
(Contagion ; USA, 2011.) R. : Steven Soderbergh ; Sc. : Scott Z. Burns ;
Ph. : Steven Soderberghe sous le pseudonyme de Peter Andrews ; M. : Clif
Martinez ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Matt Damon (Mitch Emhoff),
Laurence Fishburne (Docteur Cheaver), Jude Law (Alan Krumwiede),
Gwynet Paltrow (Beth Emhoff), Kate Winslet (Docteur Mears), Marion
Cotillard (Docteur Orantes). Couleurs, 106 min.
Un virus inconnu, venu de Hong Kong, ravage Minneapolis. Le centre de
prévention et de contrôle des maladies est alerté. Le docteur Mears qui enquête à
Minneapolis, meurt contaminée. Le docteur Orantes est prise en otage par des
villageois qui ne veulent la libérer que contre un vaccin. Finalement le docteur
Hextall essaie avec succès un vaccin sur elle-même. Dès lors une campagne
peut-être entreprise. L’origine du virus est découverte.
Histoire d’une pandémie à l’échelle mondiale vue à travers quelques destins
individuels de médecins, sur fond de peur, de désinformation et de violence. Le
film catastrophe revu et enrichi par Soderbergh. C’est brillant, fascinant,
plausible, vertigineux même par les perspectives qu’il ouvre sur un monde de
réseaux et de connexions. Ce n’est plus le choléra de 1830 ni la grippe espagnole
de 1918. La planète entière est atteinte. Vue prophétique ?J.T.

CONTES ITALIENS**
(Maravaglioso boccaccio ; Ital., 2015.) R. : Paolo et Vittorio Taviani ; Sc. :
Paolo et Vittorio Taviani d’après le Décaméron de Boccace ; Ph. : Simone
Zampa ; M. : Giuliano Tavani et Carmelo Travia ; Déc. : Emita Frigato ;
Cost. : Lina Nerli Taviani ; Pr. : Cinemaundici et Sternal Entertainment ;
Int. : Lelio Arena (le duc Tancredi), Paola Cortellesi (l’abesse), Carolina
Crescentini (Isabetta), Flavio Parenti (Nicoluccio Cacciamanico), Vittoria
Puccini (Catalina), Michele Riondino (Guiscardo). Couleurs, 115 min.
Pour échapper à la peste qui sévit à Florence en 1348, dix jeunes gens, sept
filles et trois garçons, se réfugient dans un endroit écarté. Pour tuer le temps,
chacun racontera une histoire. À la fin d’une dizaine de jours, ils regagnent
Florence, la peste passée.
Belle adaptation du Decameron de Boccace mais qui souffre de la
comparaison moins avec Les pages galantes de Boccace de Fregonese qu’avec
Le Decameron de Pasolini. Esthétique raffinée, crudités écartées, décors soignés,
hommage aux femmes : rien à voir avec la violence de Pasolini, violence
érotique très adoucie ici.J.T.

CONTRAT (LE)
(Raw Deal ; USA, 1986.) R. : John Irvin ; Sc. : Gary DeVore et Norman
Wexler ; Ph. : Alex Thomson ; M. : Cinemascore ; Pr. : De Laurentiis ; Int. :
Arnold Schwarzenegger (Mark Kaminsky), Kathryn Harrold (Monique
Tyler), Darren McGavin (Harry Shannon), Sam Wanamaker (Luigi
Patrovita). Couleurs, 105 min.
Viré du FBI pour une bavure, Kaminsky s’ennuie comme shérif d’un bled
perdu. Son ancien chef Shannon lui propose un contrat : son fils a été tué par « la
famille » de Luigi Patrovita. Qu’il venge sa mort et il retrouvera sa place au FBI.
Comment Kainsky ne réussirait-il pas quand on a les biceps de
Schwarzenegger. Encore un film sur la mafia, ni meilleur ni pire que la
production courante. Irvin connaît son métier.J.T.
CONTRE-ESPIONNAGE*
(They Met in the Dark ; GB, 1943.) R. : Karel Lamac ; Sc. : Anatole de
Grunwald et Miles Malleson, Basil Bartlett, Victor MacClure et James
Seymour, d’après une histoire d’Anthony Gilbert (The Vanishing Corpse) ;
Ph. : Otto Heller ; M. : Benjamin Frankel ; Mont. : Terence Fisher ; Pr. :
Marcel Hellman pour Independent Producers / Excelsior ; Int. : James
Mason (commandant Heritage), Joyce Howard (Laura Verity), Tom Walls
(Christopher Child), Phyllis Stanley (Lily Bernard), Edward Rigby
(Mansel), Ronald Ward (Carter), David Farrar (commandant Lippinscott),
Karel Stepanek (le Grand Riccardo), Finlay Currie (un capitaine de la
marine marchande), Éric Mason (Benson, l’illusionniste) NB, 104 min.
(Copie américaine visionnée : 94 mn.)
Accusé d’avoir divulgué par imprudence des ordres secrets qui ont provoqué
la perte d’un navire marchand, le commandant Heritage est démis de ses
fonctions. Persuadé qu’une bande d’espions a réussi à lui soutirer ces
renseignements afin de permettre aux U-Boats allemands d’attaquer son convoi,
Heritage mène sa propre enquête. Il finira par démasquer le réseau de la
cinquième colonne qui officie sous le couvert d’une agence de spectacles, avec
la complicité d’un illusionniste qui soutire des informations secrètes par hypnose
tandis qu’un artiste transmet les positions secrètes de navires en jouant de
l’harmonica.
Convention, clichés : tout semble déjà vu et rabâché dans cette bande qui
lorgne du côté d’Hitchcock avec le dosage de suspense, de romance et d’humour
qui s’impose. Impossible de ne pas songer aux Trente-Neuf Marches (1935) avec
la rivalité amoureuse du couple vedette Joyce Howard-James Mason, la première
soupçonnant le second de meurtre tandis que lui se demande si la jeune femme
ne fait pas partie de la bande qu’il traque. Quant à la scène finale au cabaret, elle
fait inévitablement penser à la séquence similaire du même film avec la
performance de Mr. Memory… Mais James Mason y gagnait ses galons de
vedette en faisant la preuve qu’il pouvait aisément incarner les jeunes premiers
séduisants et dynamiques.R.L.
CONVOI (LE)**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Frédéric Schoendoerffer ; Ph. : Vincent Gallot ; M. :
Thibault Quillet ; Pr. : Carcharodon ; Int. : Benoît Magimel (Alex), Reem
Kherici (Nadia), Tewlik Jallab (Imad). Couleurs, 102 min.
De Malaga part un convoi de quatre véhicules chargés de cannabis. Il est
destiné à Creil. Mais barrages de police, accident avec prise d’otage, fusillade…
ne font pas de ce voyage une promenade de santé.
Bon « go fast » où le volant est tenu par un excellent spécialiste du polar.J.T.

CONVICT STAGE*
(USA, 1965.) R. : Lesly Selander ; Sc. : Daniel Mainwaring ; Ph. : Gordon
Avil ; M. : Richard LaSalle ; Pr. : Twentieth Century Fox ; Int. : Harry
Lauter (Ben Lattimore), Donald Barry (le shérif Karmin), Jodi Mitchell
(Sally). NB, 71 min.
Ben Lattimore jure de venger sa sœur tuée lors de l’attaque d’une diligence
par une bande de hors-la-loi.
Petit western sans prétention, jamais sorti en France mais découvert à la
télévision.J.T.

COPACABANA**
(Fr., 2009.) R. : Marc Fitoussi ; Sc. : Marc Fitoussi ; Ph. : Hélène Louvart ;
M. : Sean O’Hagan, Tim Gane ; Pr. : Caroline Bonmarchand ; Int. : Isabelle
Huppert (Elisabeth « Babou » Delmotte), Aure Atika (Lydie), Lolitah
Chammah (Esméralda « Esmé » Delmotte), Jurgen Delnaet (Bart), Chantal
Banlier (Irène), Magali Woch (Sophie). Couleurs, 107 min.
La fantasque Babou, qui ne s’est jamais souciée de réussite sociale, décide
de rentrer dans le droit chemin quand elle se rend compte que sa fille Esmé a
trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage. Elle choisit de vendre à Ostende –
et en plein hiver – des appartements en copropriété…
Une jolie réussite. Avec Copacabana, le réalisateur-scénariste Marc Fitoussi
a accompli une sorte d’exploit. Il parvient à trousser une comédie
authentiquement drôle et optimiste et à l’enrichir en parallèle – et sans jamais
gâter la sauce – de notations plus profondes : philosophiques (comment rester
libre dans une société ultra normée ?), psychologiques (le conflit entre une mère
libertaire et sa fille empreinte de valeurs bourgeoises), satiriques (la
dénonciation des dérives de l’immobilier), documentaires (la Côte Belge hors
saison) et sociales (le jeune couple de S.D.F.)…
Porté par une Isabelle Huppert qui se délecte de l’excentricité tous azimuts
de son personnage, Copacabana ne pourra que vous séduire. Du rire intelligent,
ça ne se refuse pas !G.B.

COPIE CONFORME***
(Fr., Ital., 2010.) R. et Sc. : Abbas Kiarostami ; Ph. : Luca Biggazzi ; Pr. :
Martin et Nathanaël Karmitz, Charles Gillibert et Angelo Barbagallo ; Int. :
Juliette Binoche (Elle), William Shimell (James Miller). Couleurs, 106 min.
Dans une ville de Toscane, une galeriste française assiste à la conférence de
James Miller, critique d’art anglais qui présente son dernier essai Copie
conforme. Ils se revoient. Elle l’emmène en voiture à Lucignano où, au musée,
est exposée une copie de la Joconde…
Tel est le début de ce film qui s’annonce comme une banale comédie
romantique sous le beau ciel de Toscane. Et puis brutalement : est-ce bien le
début d’une histoire d’amour que nous venons de voir ? Ou bien n’en est-ce
qu’une copie, un faux ? Avec une subtilité extraordinaire, un jeu de miroirs
étonnant, Kiarostami dépeint ainsi un couple peut-être finissant, comme le ferait
Roberto Rossellini dans Voyage en Italie qui sert de référence (copie conforme ?
ou non ?) Un film qui n’est pas qu’un jeu intellectuel, mais qui est une copie de
la vie, à moins qu’il n’en soit que l’amère réalité. Juliette Binoche a reçu à
Cannes un prix d’interprétation amplement mérité.C.B.M.

CORPO CELESTE**
(Corpo celeste ; Ital., 2011.) R. et Sc. : Alice Rohrwacher ; Ph. : Hélène
Louvart ; M. : Pierro Crucitti ; Pr. : Tempesta, JBA Prod., Amka Film Pr ;
Int. : Yile Viangelo (Marta), Salvatore Cantalupo (don Mario), Pasqualina
Scuncia (Santa), Anita Caprioli (Rita). Couleurs, 100 min.
Marta, 13 ans, arrive avec sa mère et sa sœur à Reggio Calabria, au sud de
l’Italie. Sa tante Santa l’incite à venir au catéchisme, dont elle s’occupe, pour se
préparer à sa confirmation. Don Mario, le prêtre qui dirige cette paroisse
déshéritée, opère sa mutation avec la venue de l’évêque…
La confirmation est un sacrement qui, symboliquement, marque le passage
de l’enfance à l’adolescence. Une caméra portée accompagne sa remarquable
jeune interprète dans sa découverte d’une misère matérielle autant que
spîrituelle. « Eli, Eli, lama sabachtani (Mon dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné) ». Le Christ est mort sur la croix, dans le doute. Constat amer que
porte ce film passionnant ? Même si elle s’en défend, la réalisatrice brosse en
filigrane la condamnation d’une Église à l’agonie (l’évêque), dominée par
l’arrivisme (don Mario) ou des futilités de mise en scène (la cérémonie de
confirmation).
C.B.M.

COSMOPOLIS**
(Cosmopolis ; Can., 2012.) R. : David Cronenberg ; Sc. : David Cronenberg
d’après le roman de Don DeLitto ; Ph. : Peter Suschitzky ; M. : Howard
Shore ; Pr. : Alfama Films et Prospero Pictures ; Int. : Robert Pattinson
(Eric Packer), Sarah Gadon (Elise Shifrin), Juliette Binoche (Didi Fancher),
Paul Giamatti (Benno Levin), Mathieu Amalric (Andre Petrescu) Samantha
Morton (Vija Kinsky), Kevin Durand (Torval). Couleurs, 108 min.
Jeune ponte des milieux financiers, Eric Packer prend sa limousine, malgré
les menaces que lui transmet son garde du corps. Parcourant les rues de New
York, Packer reçoit dans sa somptueuse voiture, un collaborateur, puis sa
maîtresse Didi Fancher, ensuite sa femme, une poétesse, enfin une assistante
Vija Kinsky. Il quitte un moment sa voiture pour aller coucher avec une
responsable de sa sécurité. Dans le même temps, pour s’être trompé sur le cours
du Yuen, il voit une partie de son empire financier s’écrouler. Il se fait, la nuit
tombée, « entarter » par un personnage bizarre, puis se fait tirer dessus par un
ancien employé mécontent, Benno Levin. Ils se retrouvent dans un face à face
indécis.
Du Cronenberg à l’état pur, adaptation d’un roman qui entendait annoncer en
2003 la décomposition du capitalisme et les désordres dans New York à travers
l’esprit quelque peu dérangé d’un jeune magnat de la finance. Un espace clos, la
limousine, une grande partie de l’action, avant une confrontation finale avec la
mort, conclusion d’un voyage dans New York où se mèlent l’argent et le sexe.
Moins fou peut-être que d’autres Cronenberg, mais quand même…J.T.

COSMOS**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Andrzej Zulawski ; Ph. : André Szankowski ; M. :
Andrzej Korzynski ; Pr. : Alfama Films ; Int. : Jonathan Genet (Witold),
Victoria Guerra (Lena), Sabine Azema (Mme Woytis), Johan Libéreau
(Fuchs). Couleurs, 103 min.
Witold, étudiant en droit et écrivain, et Fuchs, un spécialiste de la mode, se
retrouvent dans la pension de famille de Mme Woytis, située dans une petite
ville du bord de mer. Les pensionnaires sont étranges et de mystérieuses
pendaisons vont alourdir l’atmosphère.
Retour sur les écrans de Zulawski avec une adaptation de Cosmos de
Gombrowicz. Zulawski reste fidèle au roman mais y ajoute sa touche
personnelle, servi par d’excellents acteurs dont Jean-François Balmer dans un
petit rôle. Le ton hésite entre le fantastique, la farce et le lyrisme, contribuant à
dérouter le spectateur. De là l’échec du film.J.T.

COULEUR DE PEAU : MIEL**


(Fr., Belg., 2011.) R. : Laurent Boileau ; Sc. : Jung ; Animation : Christophe
Devaux, Zoltan Hervath ; M. : Siegfried Canto, Little Comet ; Pr. : Thomas
Schmitt ; Voix : Willliam Coryn (le narrateur), Christelle Cornil (la mère),
Arthur Dubois (Jung, 8 ans), David Macaluso (Jung, 17 ans). Couleurs,
75 min.
À la fin de la guerre de Corée, comme beaucoup d’autres petits coréens,
Jung fut adopté par une famille belge. Il est bien accueilli, mais ne se sent pas
vraiment intégré. Il pense souvent à sa mère biologique qu’il ne connaît pas.
Jung est un auteur apprécié qui a déjà raconté son histoire dans une bande
dessinée (« Recommandé pour l’adoption »). Il collabore ici avec le réalisateur
Laurent Boileau et intervient en images réelles. Les évocations du passé sont
faites en animation ou en documents d’archives. C’est un film délicat qui pose
avec pertinence le problème d’une quête identitaire. « (…) ni blanc, ni noir, dit
Jung, la couleur de ma peau est miel »C.B.M.

COULEUR DES SENTIMENTS (LA)***


(The Help ; USA, 2010.) R. : Tate Taylor ; Sc. : Tate Taylor, d’après le
roman de Kathryn Stockett ; Ph. : Stephen Goldblatt ; M. : Thomas
Newman ; Pr. : Brunson Green, Chris Columbus, Michael Barnathan ; Int. :
Emma Stone (Eugenia « Skeeter » Phelan), Viola Davis (Aibileen « Aibi »
Clark), Bryce Dallas Howard (Hilly Holbrook), Octavia Spencer (Minny
Jackson), Jessica Chastain (Celia Foote). Couleurs, 146 min.
Jackson, dans le Mississippi, au début des années 1960. Eugenia Phelan,
23 ans, journaliste issue de la bonne société blanche, entreprend d’écrire un livre
sur les domestiques noires. Une idée qui ne plaît ni aux blancs (on ne donne pas
la parole aux inférieurs) ni aux intéressées (qui ont peur de parler). Mais, la
détermination d’Eugenia, épaulée plus tard par deux de ses amies, Aibileen et
Minny, finira par porter ses fruits…
Descendu en flammes par la critique française, ce beau film méritait un autre
accueil. Nullement pleurnichard comme on l’a dit mais au contraire d’une
sensibilité vibrante et d’une retenue exemplaire, cette adaptation du roman à
succès de Kathryn Stockett convainc dans tous les domaines : le thème (donner
la parole à ceux qui en sont privés), le suspense (Eugenia parviendra-t-elle à
abattre le mur du silence ?), la photographie (des couleurs chatoyantes dans le
style des films de Douglas Sirk), les décors et costumes (ceux évidemment de la
bonne société blanche, le luxe étant inaccessible aux noirs) et même l’humour (à
recommander la scène des toilettes dans le jardin et celle de la tarte « très
spéciale » offerte à Hilly par une bonne rebelle). Mais ce qui emporte
définitivement l’adhésion c’est l’excellence d’une interprétation presque
exclusivement féminine – ce qui n’est pas si fréquent – en particulier de la part
d’Emma Stone, très attachante dans le rôle principal ; de Viola Davis et
d’Octavia Spencer, parfaites en bonnes noires ; de Bryce Dallas Howard,
imbuvable pimbêche blanche ; et de la merveilleuse Jessica Chastain, naïve,
sexy et touchante à la façon de Marilyn Monroe.
S’il s’agit vraiment là d’un mélo dégoulinant de bons sentiments, alors
désolé, on en redemande.G.B.

COUNT THE HOURS*


(Count the Hours ; USA, 1953.) R. : Don Siegel ; Sc. : Doane R. Hoag, Karen
DeWolf, d’après D. R. Hoag ; Ph. : John Alton ; M. : Louis Forbes ; Pr. :
Benedict Bogeaus/RKO ; Int. : Teresa Wright (Ellen Braden), Macdonald
Carey (Doug Madison), Dolores Moran (Paula Mitchener), Adele Mara
(Gracie Sager), Edgar Barrier (district attorney Gillespie), John Craven
(George Braden), Jack Elam (Max Verne), Ralph Sanford (Alvin Taylor).
NB, 76 min.
Le fermier Fred Morgan et de sa gouvernante Sarah Watson sont tués en
pleine nuit par un mystérieux cambrioleur. George Braden, paisible travailleur
saisonnier employé par Morgan à diverses tâches de récolte, est rapidement
accusé de ce double meurtre. Tout semble accabler le malheureux,
particulièrement depuis que son épouse, Ellen, s’est imprudemment débarrassée
d’une arme à feu lui appartenant en la jetant dans un lac. D’abord réticent,
l’avocat Doug Madison, chargé de défendre Braden, finit par croire à
l’innocence de son client, dont il ne peut cependant empêcher la condamnation à
mort. Au cours de ses investigations, Madison apprend que le fermier Morgan
avait renvoyé un nommé Max Verne, quelque temps avant l’arrivée de Braden.
Interpellé par la police, Verne, qui se révèle être un dangereux déséquilibré,
passe aux aveux avant de se rétracter. Rien ne paraît plus pouvoir sauver Braden.
Par chance, le témoignage de dernière minute d’un brave barman vient
définitivement innocenter le condamné et confirmer la culpabilité de Verne,
lequel est arrêté in extremis.
Nanti d’un budget dérisoire, le réalisateur tire le meilleur parti d’une intrigue
minimaliste et ultra-conventionnelle. Cultivant un style dépouillé, vif et
tranchant (auquel la photo de John Alton confère tout son relief), le cinéaste met
en boîte un solide suspense, mâtiné çà et là de critique sociale (fait rare chez
Siegel, lequel témoigne ici d’une réelle compassion pour les petites gens, en
dénonçant clairement la suspicion et les préjugés envers les travailleurs
migrants, de même que l’acharnement judiciaire et médiatique sur les faux
coupables). En bon maverick du cinéma de série B, le metteur en scène n’a
jamais cessé de nourrir la même ambition : celle, disait-il, de « pouvoir
retranscrire l’histoire d’hommes seuls dans leur lutte, et ce, même s’ils se
trompent ». À cet égard, le personnage interprété par Macdonald Carey – qui
tenait déjà un rôle semblable dans Haines (1950) de Joseph Losey – entretient
une filiation certaine avec ses lointains cousins Madigan (Police sur la ville,
1968), Coogan (Un shérif à New York, 1968) et Callahan (L’Inspecteur Harry,
1971), autres irréductibles en marge du « système », ne transigeant pas avec
leurs convictions. Mention particulière à Jack Elam, dont la présence
savoureusement torve et malsaine donne un cachet supplémentaire au
métrage.A.M.

COUP DE CHAUD**
(Fr., 2015.) R. : Raphaël Jacoulot ; Sc. : Lise Machebœuf et Raphaël
Jacoulot ; Ph. : Benoît Chamaillard ; M. : André Dziezuk ; Pr. : Milena
Poylo et Gilles Saluto ; Int. : Jean-Pierre Darroussin (Daniel Huot-
Marchand), Gregory Gadebois (Rodolphe Blin), Karim Leklou (Josef
Boussou), Carole Franck (Diana), Isabelle Sadoyan (Odette). Couleurs,
102 min.
Par un été caniculaire, dans un village d’agriculteurs du Sud-Ouest de la
France, Josef Boussou, le fils du ferrailleur, un débile non violent, est retrouvé
assassiné dans la cour de la maison familiale. Qui l’a tué ? Pourquoi ?
Ce n’est pas vraiment la résolution de l’enquête qui retient l’intérêt, mais
plutôt le tableau de ces hommes et de ces femmes saisis dans leur quotidien,
soudain face à l’intrus, ici ce benêt lourdaud à la libido refoulée, interprété avec
puissance par Karim Leklou. Un film à l’atmosphère pesante qui dénonce le
racisme ordinaire de tout un chacun.C.B.M.

COUR DE BABEL (LA)**


(Fr., 2011-2012.) R., Sc. et Ph. : Julie Bertuccelli ; M. : Olivier Daviaud ;
Pr. : Yael Fogiel, Laetitia Gonzalez ; Int. : Brigitte Cervoni, Abir Gares,
Agniezka Zych, Alassane Couattara, Andréa Drazic, Andromeda Havrincea
(eux-mêmes). Couleurs, 89 min.
Ils ont entre 11 et 15 ans et sont élèves au collège de La Grange aux Belles à
Paris. Mais ce ne sont pas des collégiens comme les autres. Ils viennent du
Maroc, de Pologne, du Mali, de Croatie, du Chili, d’Irlande du Nord, etc. et ils
sont en classe d’accueil, sous la bienveillante férule de Madame Cervoni, leur
professeur de français qui les aide à trouver leur voie sur la route de
l’intégration…
Comment fonctionne une classe d’accueil ? Comment les enfants d’origine,
de langue, de culture et de religion différentes cohabitent-ils, apprennent-ils le
français et découvrent-ils notre civilisation ? Quels sont leurs craintes et leurs
espoirs ? C’est pour répondre à ces questions que la documentariste Julie
Bertuccelli s’est immergée dans une classe d’accueil tout au long de l’année
scolaire 2011-2012. Il en ressort un petit miracle d’humanité, beaucoup
d’échanges inter-communautaires, quelques moments de tension et d’autres de
pure magie. Brigitte Cervoni, qui mène la classe avec rigueur, tendresse et une
ouverture d’esprit formidable, est tout aussi inoubliable que Georges Lopez dans
Être et avoir, autre grand documentaire sur l’éducation.G.B.

COURS SANS TE RETOURNER**


(Lauf Junge lauf ; All., 2013.) R. : Pepe Danquart ; Sc. : Henrich Hadding
d’après le roman d’Uri Orlev ; Ph. : Daniel Gottschalk ; M. : Stéphane
Moucha ; Pr. : Bittersuess Pictures, Ciné-Sud Promotion ; Int. : Andrzej et
Kamil Tkacz (Srulik/Jurek Staniak), Elisabeth Duda (Magda Janczyk), Itay
Tiran (Moschel), Jeannette Hain (Mme Herman). Couleurs, 107 min.
En 1942, Srulik, juif polonais de 9 ans, s’enfuit du ghetto de Varsovie. Il
assure sa survie en échappant aux pires dangers. Il y laissera toutefois un bras. Il
tiendra la promesse faite à ses parents de dire qui ils étaient.
Inspiré d’une histoire vraie, un film sobre et émouvant par un réalisateur
allemand.J.T.
COUVENT DE LA BÊTE SACRÉE (LE)
(Seiju gakuen ; Jap., 1974.) R. : Norifumi Suzuki ; Sc. : Masahiro Kakefuda
et Norifumi Suzuki ; Ph. : Masao Shimizu ; M. : Masao Yagi ; Pr. : Kenii
Takamura ; Int. : Yumi Takigana (Maya), Emiko Yammuchi (Matsuko),
Yayoi Watanabe (Hisako), Fumio Watanabe (le Révérend Père) Couleurs,
91 min.
À la recherche de ses origines, Maya, une jeune japonaise, entre comme
novice au couvent du Sacré Cœur où sa mère, une religieuse, se serait suicidée.
Elle y fait de surprenantes découvertes.
Ce film appartient au genre des « nunsploitations » qui fit florès dans les
années 70 (dans la lignée des romans porno). On apprend qu’il s’en passe de
belles dans ces couvents catholiques où sévices et tortures seraient courants, en
particulier la flagellation. La caméra, aux cadrages parfois insensés, filme des
scènes érotiques (mais jamais pornographiques) où tout est prétexte à dénuder de
ravissantes nonnettes. Sur fond de musique liturgique, c’est un film, récemment
découvert, sulfureux, sadique, blasphématoire, à l’esthétisme assumé.C.B.M.

COVER UP /
L’INDÉSIRABLE MR DONOVAN**
(Cover Up ; USA, 1949.) R. : Alfred E. Green ; Sc. : Jerome Adlum et
Dennis O’Keffe ; Ph. : Ernest Laszlo ; M. : Ans J. Slair ; Pr. : Strand
Productions ; Int. : Dennis O’Keefe (Sam Donovan), William Bendix (Sherif
Best), Barbara Britton (Anita Weatherby) ; Art Baker (Stu Weatherby).
NB, 83 min.
Au moment de Noël, Sam Donovan, enquêteur pour les assurances arrive
dans une petite ville vérifier que l’un des clients de la compagnie s’est bien
suicidé. Il est accueilli avec réticence par le shérif et les notables et tout porte à
croire qu’il s’agit d’un meurtre. Mais qui et pourquoi ? Sam Donovan va
comprendre qu’il vaut mieux dans l’intérêt de tous conclure au suicide surtout
quand on a de surcroît rencontré l’amour.
Film noir de la grande époque, oublié pourtant des ouvrages de Noël
Simsolo et Alain Silver et Elizabeth Ward, inédit en France jusqu’à sa sortie en
DVD par Patrick Brion en 2015. Certes Alfred Green n’est qu’un solide artisan
du Septième Art mais comme l’écrit Patrick Brion il s’agit « d’un film noir
comme on les aime au suspense qui nous tient en haleine jusqu’au bout » grâce à
« un scénario habile qui nous laisse croire que tous les habitants de la ville sont
des coupables possibles. » Belle prestation de William Bendix qui sait toujours
créer une atmosphère trouble et angoissante.J.T.

COWBOYS (LES)**
(Fr., 2015.) R. : Thomas Bidegain ; Sc. : Thomas Bidegain et Noé Debré ;
Ph. : Arnaud Potier ; M. : Raphaël ; Pr. : Les productions du Trésor ; Int. :
François Damiens (Alain), Finnegan Oldfield (Kid), Agathe Dronne
(Nicole), Ellora Torchia (Shahzana). Couleurs, 114 min.
Alain a une fille, Kelly, qui disparaît brusquement. Elle avait un petit ami
Ahmed et laisse des documents en arabe. Avec l’aide de son fils, Kid, Alain se
lance à sa recherche. En vain. Il semble certain qu’elle a rejoint le djihad. Alain
ne désespère pas mais se tue dans un accident de voiture. Kid continue. De ses
recherches il ramènera la jeune Shahzana qu’il épousera. Quant à Kelly,
retrouvée, elle n’a plus rien de la première Kelly.
La quête d’une fille enlevée chez les « barbares » par un vieux « cowboy » :
comment ne pas penser à la Prisonnière du désert de Ford. C’est peut-être à ce
film que renvoie le titre. Un film en prise avec l’actualité, de là l’intérêt qu’il
suscite. Bidegain a travaillé avec Audiard avant de se lancer dans ce premier
film. Mais pourquoi avoir fait mourir le père à la mi-film ? Un père qu’incarne
superbement François Damiens. Celui-ci disparu, l’intérêt tombe car une histoire
se développe, la relation entre Kid et Shahzana, moins émouvante, qui fait
oublier la fille disparue.
J.T.

COWBOYS ET ENVAHISSEURS*
(Cowboys and Aliens ; USA, 2011.) R. : Jon Favreau ; Sc. : Roberto Orci,
Alex Kurtzman, Damon Didelot ; Ph. : Matthew Libatique ; M. : Harry
Gregson-Williams ; Pr. : Dreamworks et Universal ; Int. : Daniel Craig
(Jake Lonergan), Harrison Ford (Woodrow Dolarhyde), Olivia Wilde (Ella
Swenson) Sam Rockwell (Doc). Couleurs, 117 min.
Un village du Far West est envahi par des extra-terrestres. Cowboys et
Indiens luttent avec succès contre de mystérieux engins volants. Rencontre entre
deux genres : le western et la science-fiction. Le film est inspiré d’un roman
graphique de Scott Michel Rosenberg. Le résultat est plutôt déroutant mais il y a
Daniel Graig et Harrison Ford.J.T.

CRACKS*
(Cracks ; GB, 2008.) R. : Jordan Scott ; Sc. : Ben Court d’après Sheila
Kohler ; Ph. : John Mathieson ; M. : Javier Navarrete ; Pr. : Element
Pictures et Future Films ; Int. : Eva Green (Miss G.), Juno Temple (Di
Radfield), Maria Valverde (Fiamma). Couleurs, 104 min.
En 1934, une nouvelle venue bouleverse un pensionnat de jeunes filles. Elles
admiraient Miss G., championne de plongeon, mais celle-ci se heurte désormais
à Fiamma, la nouvelle venue. La vengeance de Miss G. sera terrible.
Jordan Scott, fille de Ridley Scott signe un film quelque peu trouble sur le
monde d’un pensionnat de jeunes filles. Vision un peu convenue peut-être mais
néanmoins fascinante grâce à d’excellentes interprètes.J.T.

CRASHOUT**
(USA, 1955.) R. : Lewis R. Foster ; Sc. : Hall E. Chester et Lewis R. Foster ;
Ph. : Russell Metty ; M. : Leith Stevens ; Pr. : Hall E. Chester ; Int. :
William Bendix (Vance Morgan Duff), Arthur Kennedy, Gene Evans,
Luther Adler. NB, 89 min.
Un groupe de condamnés s’évade de prison, se cache dans une grotte, vole
une voiture et sème la terreur dans les environs. Ils se cachent dans une famille
puis sont pris dans une tempête de neige. Il ne reste qu’un survivant.
Considéré comme l’un des meilleurs films sur le thème de l’évasion.
Resté pourtant inédit en France sauf à la Cinémathèque.J.T.

CRÉATEUR DE MONSTRES*
(The Monster Maker ; USA, 1944.) R. : Sam Newfield ; Sc. : Pierre Gendron
et Martin Mooney, d’après une histoire de Lawrence Williams ; Ph. :
Robert Cline ; M. : Albert Glasser ; Pr. : Sigmund Neufeld pour PRC ; Int. :
J. Carrol Naish (Dr. Igor Markoff), Ralph Morgan (Anthony Lawrence),
Tala Birell (Maxime), Wanda McKay (Patricia Lawrence), Glenn Strange
(Steve). NB, 63 min.
Inconsolable depuis le suicide de son épouse Lenore, le docteur Igor
Markoff retrouve en la personne de Patricia, la fille du pianiste de concert
Anthony Lawrence, sa vivante image et n’a plus qu’une idée : épouser celle qui
est pour lui la réincarnation de sa femme disparue. Sa fille se plaignant d’être
sans cesse importunée par le praticien, Lawrence se rend chez Markoff et une
altercation a lieu. Et Markoff, à l’insu du pianiste, lui inocule le germe d’une
maladie très rare, l’acromégalie. Peu de temps après, son apparence interdit au
concertiste de se produire en public et ses mains déformées sont incapables de
jouer du piano…
Pour concurrencer la production « haut de gamme » de films d’épouvante
Universal, les firmes « fauchées » d’Hollywood (la « Poverty Row » : Republic,
Monogram et PRC) se mirent à sortir, elles aussi, au début des années quarante,
d’innombrables bandes similaires. Produit par la PRC, Créateur de monstres fut
sans doute l’un des films les plus célèbres de ce courant cinématographique. Il
garde, aujourd’hui encore, une indéniable force grâce à une ligne dramatique
simple et une atmosphère morbide particulièrement réussie. Il se trouve qu’il eut
une réelle influence sur l’évolution ultérieure du cinéma de genre. Deux mois
après sa sortie, Universal engagea un acteur réellement atteint d’acromégalie,
Rondon Hatton, pour incarner un monstre criminel dans La Perle des Borgia
(1944) de Roy William Neill, sixième film de la série « Sherlock Holmes » avec
Basil Rathbone. Et dix ans plus tard, on retrouvera un médecin fou atteint
d’acromégalie dans le célèbre Tarantula (1955) de Jack Arnold… Redécouvert
en vidéo.R.L.

CRÉATURE DU DIABLE
(Dead Man Walk ; USA, 1943.) R. : Sam Newfield ; Sc. : Fred Myton ; Ph. :
Jack Greenhalgh ; M. : Leo Erdody ; Pr. : Sigmund Neufeld pour PRC ;
Int. : George Zucco (Lloyd Clayton / Elwyn Clayton), Mary Carlisle
(Gayle), Nedrick Young (David Bentley), Dwight Frye (Zolarr), Hal Price
(le shérif). NB, 63 min.
Adepte des sciences occultes et de la démonologie, le docteur Elwyn
Clayton, qui vient de mourir, est devenu un vampire que Zolarr, son âme
damnée, protège en cachant son corps le jour dans une crypte secrète. La nuit,
Elwyn s’attaque à sa nièce Gayle et le fiancé de celle-ci soupçonne son oncle
Lloyd, le frère jumeau d’Elwyn, de vouloir l’assassiner à petit feu pour
s’emparer de sa fortune…
Le « Dracula du pauvre », tourné en six jours par la PRC (Producers
Releasing Corporation), une des maisons de production à petits budgets de la
« Poverty Row » d’Hollywood. L’une des dernières apparitions de Dwight Frye
qui fut un mémorable Renfield dans Dracula (1931). Grand méchant du cinéma
américain de l’époque – il venait d’être Moriarty dans le Sherlock Holmes
(1939) de Stuart Walker –, George Zucco n’a pas l’envergure ni l’aura de Bela
Lugosi. Et, surtout, Sam Newfield n’est pas Tod Browning ! Film ressuscité par
la vidéo.R.L.

CRÉDIT POUR TOUS*


(Fr., 2011.) R. : Jean-Pierre Mocky ; Sc. : Jean-Pierre Mocky et Patrick
Rambaud ; Ph. : Jean-Paul Sergent ; M. : Vladimir Cosma ; Pr. : Jean-
Pierre Mocky ; Int. : Dominique Pinon (Gobert), Arielle Dombasle
(Mme Gobert), Michèle Bernier (Mme Rombaldi), Rufus (Pistille), Jean
Abeillé (le commissaire). Couleurs, 90 min.
Un chômeur qui croule sous les dettes, met au point avec un escroc du nom
de Pistille, un nouveau système de crédit.
Un Mocky moins provocateur et plus élaboré.J.T.

CREED*
(Creed ; USA, 2015.) R. et Sc. : Ryan Coogler ; Ph. : Maryse Alberti ; M. :
Ludwig Göransson ; Pr. : MGM et Warner Bros ; Int. : Michael B. Jordan
(Adonis Johnson), Sylvester Stallone (Rocky Balboa), Tessa Thompson
(Bianca), Phylicia Rashad (Mary Creed). Couleurs, 133 min.
Adonis Johnson, adolescent bagarreur, apprend qu’il est le fils d’Apollo
Creed, champion du monde de boxe, décédé peu après sa naissance. Entraîné par
Rocky Balboa, ancien adversaire de son père, et porté par l’amour de Bianca, il
va affronter le champion du monde en titre et prendre le nom de Creed.
Nouveau film sur la boxe et suite de la série des Rocky avec Sylvester
Stallone. Coogler reprend les vieilles recettes.J.T.

CRI DU HIBOU (LE)


(Cry of the Owl ; GB, 2008.) R. et Sc. : Jamie Thraves ; Ph. : Luc
Montpellier ; M. : Jeff Dana ; Pr. : Myriad Pictures et Sienna Films ; Int. :
Paddy Considine (Robert Forrester), Julia Stilles (Jenny Thierolft),
Caroline Dhavernas (Nickie Grace), James Gilbert (Greg). Couleurs,
99 min.
Comment épier une jeune femme dans une maison isolée peut conduire aux
pires ennuis.
Une adaptation du fameux roman de Patricia Highsmith de 1962 qui ne vaut
pas la version de Claude Chabrol en 1987.J.T.

CRIME D’AMOUR*
(Fr., 2009.) R. : Alain Corneau ; Sc. : Alain Corneau, Nathalie Carter ; Ph. :
Yves Angelo ; M. : Pharoah Sanders Pr. : Saïd Ben Saïd ; Int. : Ludivine
Sagnier (Isabelle Guérin), Kristin Scott Thomas (Christine Rivière), Patrick
Mille (Philippe Deschamps), Guillaume Marquet (Daniel), Gérald Laroche
(Gérard). Couleurs, 104 min.
Suite à une pénible séance d’humiliation publique, Isabelle, jeune cadre de la
multinationale Barney & Johnson, décide de se venger de sa supérieure
hiérarchique, l’autocratique et manipulatrice Christine Rivière. L’ennui c’est que
si elle passe à l’acte ouvertement, elle sera immédiatement désignée comme la
suspecte idéale. Elle met alors en place un plan diabolique de crime parfait…
Il s’agit du dernier film d’Alain Corneau, mort au moment de sa sortie en
2010. On a connu le réalisateur plus ambitieux (« Série noire », « Nocturne
indien », « Tous les matins du monde »…). On n’a droit ici qu’à un
divertissement policier aimable mais qui s’oublie aussitôt vu. La première partie,
décortiquant l’univers policé, froid et hypocrite des multinationales, n’est pas
sans qualités mais par la suite on nous régurgite une histoire de crime parfait qui
amuserait si l’on ne nous l’avait pas déjà contée cent mille fois.
G.B.
CRIME DOCTOR*
(Crime Doctor ; USA, 1943.) R. : Michael Gordon ; Sc. : Graham Baker,
Louis Lantz et Jerome Odlum, d’après la série radiophonique créée par
Max Marcin pour la CBS (1940-1947) ; Ph. : James S. Brown Jr. ; M. : Lee
Zahler ; Pr. : Ralph Cohn pour Columbia ; Int. : Warner Baxter (Phil
Morgan/Robert Ordway), Margaret Lindsay (Grace Fielding), John Litel
(Emilio Caspari), Ray Collins (Dr. John Carey), Harold Huber (Joe Dylan),
Don Costello (Nick Ferris), Leon Ames (capitaine William Wheeler),
Constance Worth (Betty). NB, 66 min.
Un inconnu jeté d’une voiture en marche est retrouvé inconscient sur le bord
d’une route. Devenu amnésique, il est baptisé Robert Ordway par les infirmières,
du nom du bienfaiteur de l’hôpital où il est soigné. Le Dr. Carey le prend sous sa
protection et, pour l’empêcher de céder à ses tendances suicidaires, l’encourage
à faire des études. Dix ans plus tard, Ordway est devenu un psychiatre renommé
et, avec l’aide de son protecteur, s’est spécialisé dans le domaine carcéral. Il finit
par diriger le comité qui accorde la libération sur parole à des détenus en passe
d’être réinséré dans la société. Mais Ordway qui n’a jamais retrouvé la mémoire,
est suivi par des inconnus qu’il se décide à rencontrer. Il apprendra ainsi qu’il
s’appelait jadis Phil Morgan et était un chef de bande qui, en compagnie de trois
hommes, a cambriolé une banque la veille de son accident. Ses trois complices
arrêtés, Morgan/Ordway passe en jugement. Sera-t-il condamné pour son passé
criminel ou acquitté pour sa nouvelle vie ?
Un curieux sujet inspiré par une série radiophonique très populaire aux
États-Unis dans les années quarante. Le film aura une bonne audience et sera
ainsi le premier d’une série de dix films tournés jusqu’en 1949 et tous interprétés
par Warner Baxter. Trois seront réalisés par William Castle, deux par Eugene
Forde, les trois autres étant signés George Sherman, George Archainbaud et
Seymour Friedman. Tous sont des petits thrillers sans prétention mais astucieux
et bien construits et qui peuvent aisément prétendre à un divertissement de
qualité. Découvert en vidéo.R.L.
CRIME DU SOMMELIER (LE)**
(Vinodentro ; Ital., 2013.) R. : Ferdinando Vicentini Orgnani ; Sc. :
Ferdinando Vicentini Orgnani et Heidrun Schleel d’après un roman de
Fabio Marcotto ; Ph. : Dante Spinotti ; M. : Paolo Fresu ; Pr. : Alba
Productions ; Int. : Vincenzo Amato (Giovanni), Lambert Wilson (le
professeur), Daniela Virgilio (la femme inconnue), Giovanna Mezzogiorno
(Adèle), Pierro Sermonti (le commissaire). Couleurs, 100 min.
Timide employé de banque, Giovanni est arrêté pour le meurtre de sa
femme. Il tente de s’expliquer : il ne buvait que de l’eau quand un mystérieux
« professeur » l’a initié à l’œnologie, changeant sa situation et sa vie privée, lui
faisant notamment connaître une étrange femme aux boucles d’oreilles rouges.
Dès lors sa vie change…
Film policier ? Œuvre onirique ? Long métrage sur l’œnologie et le célèbre
Mezermino que chante Don Juan ? Le crime du sommelier part dans toutes les
directions et laisse le spectateur ahuri et insatisfait. Lambert Wilson compose un
personnage de professeur énigmatique, mystérieux et inquiétant qui sauve le
film.J.T.

CRIMES DE GUERRE***
(Emperor ; Jap., USA, 2012.) R. : Peter Webber ; Sc. : David Klass et Vera
Blasi, d’après le roman de Shiro Okamoto (His Majesty’s Salvation) ; Ph. :
Stuart Dryburg ; M. : Alex Heffes ; Pr. : Yoko Narahashi, Gary Foster,
Eugene Nomura et Russ Krasnoff ; Int. : Matthew Fox (général Bonner
Fellers), Tommy Lee Jones (général Douglas MacArthur), Eriko Hatsune
(Aya Shimada), Toshiyuki Nishida (général Kajima), Masahoshi Haneda
(Takahashi), Colin Moy (général Richter), Masatoshi (prince Konoe),
Masatô Ibu (Koichi Kido), Shôhei Hino (Hideki Tojo), Takatarô Kataoka
(empereur Hiro-Hito). Couleurs, 101 min.
Le 30 août 1945, vingt jours après la reddition du Japon, le général Douglas
MacArthur et son état-major débarquent à Tokyo et s’installent dans le quartier
général de l’armée d’occupation situé en face du Palais Impérial. Dès lors se
pose la question de la responsabilité de l’empereur Hiro Hito dans la guerre qui
vient de se terminer. Faut-il le faire passer en jugement et l’inculper de crimes de
guerre, sachant qu’une telle décision pourrait provoquer le chaos et un
soulèvement général de la population ? MacArthur désigne le général Fellers
pour enquêter sur cette question. Par sa connaissance du pays et de sa culture,
amoureux d’une Japonaise rencontrée aux États-Unis et devenue enseignante,
Fellers semble un excellent choix…
Une belle leçon d’histoire pour un sujet qui n’avait jusqu’alors jamais été
abordé par le cinéma. Le script évoque avec lucidité les écueils politiques et
culturels qui surgissent au fur et à mesure que Fellers progresse dans son
enquête. MacArthur, d’évidence, a de l’ambition et envisage de participer à la
prochaine course à la présidence ; ne risque-t-il pas, alors, d’exiger une
condamnation de l’Empereur pour satisfaire le Congrès et la classe politique à
Washington ? Fellers rencontre quelques-uns des hauts politiciens nippons (le
prince Konoe, au pouvoir dans les derniers mois qui ont précédé la guerre et qui
se suicidera en décembre 1945, le premier ministre Tojo qui l’évinça et prit sa
place, ordonna l’attaque de Pearl Harbour et sera pendu en décembre 1948 pour
crimes de guerre). On apprendra aussi que la phalange extrémiste au pouvoir
avait attaqué le Palais impérial au lendemain des bombardements d’Hiroshima et
de Nagasaki pour tenter de tuer l’empereur et de poursuivre la guerre… Enfin,
tout se termine par l’entrevue historique entre Hiro Hito et MacArthur, peu
soucieux de protocole. Seule faiblesse d’un film par ailleurs audacieux et
exemplaire, une love story superflue qui, comme il se doit, se terminera très mal,
et qui morcelle une intrigue passionnante d’incessants flashes back (alors que le
vrai Fellers était marié à une Américaine). Malgré cette maladresse, un film à
voir absolument pour les amateurs d’histoire contemporaine. Peter Webber est le
réalisateur du subtil et très remarqué Jeune Fille à la perle (2003). Disponible
uniquement en vidéo.R.L.
CRIMINAL
(Criminal ; GB, 2016.) R. : Ariel Vromen ; Sc. : Douglas Cook et David
Weisberg ; Ph. : Dana Gonzales ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Davis et
Millenium ; Int. : Kevin Costner (Jerico Stewart), Gary Oldman (Quaker
Wells), Tommy Lee Jones (Dr Franks), Alice Eve (Marta Lynch), Michael
Pitt (Jan Stroop). Couleurs, 113 min.
Un condamné à mort, Jerico Stewart, se fait implanter l’ADN de Pope, un
agent de la CIA abattu par des anarchistes espagnols, pour retrouver la trace du
hacker Strook qui possède un programme informatique permettant de se rendre
maître du pouvoir nucléaire américain.
Malgré une pléiade d’acteurs, ce film d’espionnage reste confus et
invraisemblable.J.T.

CRIMINAL GANG**
(Gang Related ; USA, 1996.) R. et Sc. : Jim Kouf ; Ph. : Brian J. Reynolds ;
M. : Misckey Hart ; Pr. : Brad Krevoy, Steve Stabler ; Int. : James Belushi
(l’inspecteur Frank Divinci), Tupac Shakur (l’inspecteur Jake Rodriguez),
Lela Rochon (Cynthia Webb), Dennis Quaid (William Dave McCall), James
Earl Jones (Arthur Baylor), David Paymer (Elliott Goff). Couleurs,
106 min.
Divinci et Rodriguez, deux flics pourris, vendent de la drogue à des dealers.
Puis ils tuent leurs « clients » et recyclent la marchandise. Un jour, celui qu’ils
abattent s’avère être une femme, agent de la brigade des stupéfiants. C’est plus
qu’ennuyeux mais Divinci croit avoir trouvé la parade : faire endosser le crime à
un sans-abri…
Un duo de flics ; de la drogue ; un rappeur qu’on transforme en vedette de
cinéma : tout semble réuni pour aboutir au pire des nanars. Crainte infondée, se
dit-on dès les premières minutes. Et on a raison. Tout d’abord, parce que si duo
de flics il y a, ils sont ripoux, ce qui induit un malaise rarement associé au genre.
Autre originalité : des deux, le pire est le blanc (James Belushi, au cynisme
décomplexé insupportable) alors que le noir (Tupac Shakur, peu avant qu’il ne
soit tué dans la vraie vie), sans être un ange, a au moins un minimum de sens
moral. Dernier atout : son scénario brillamment agencé qui entraîne les deux
personnages dans une fuite en avant désespérée, tout en relançant l’action avec
une régularité métronomique. À découvrir.
G.B.

CRIMSON GHOST (THE)**


(The Crimson Ghost ; USA, 1946.) R. : William Witney et Fred C. Brannon ;
Sc. : Albert DeMond, Basil Dickey, Jesse Duffy et Sol Shor ; Ph. : Bud
Thackery ; M. : Mort Glickman ; Pr. : Ronald Davidson pour Republic
Pictures ; Int. : Charles Quigley (Duncan Richards), Linda Stirling (Diana
Farnsworth), Clayton Moore (Louis Ashe), I. Stanford Jolley (Blackton),
Kenneth Duncan (Chambers). NB, serial (12 épisodes).
Inventé par le professeur Chambers, le Cyclotrode, un engin qui détecte et
repousse toute attaque nucléaire, est convoité par le « Spectre Écarlate » qui
projette de l’utiliser pour paralyser les activités de la police. Mais c’est sans
compter sur la détermination de Duncan Richards, assistant du professeur
Chambers et criminologue, qui a juré de réduire à l’impuissance le mystérieux
criminel.
Qui est « The Crimson Ghost » qui apparaît périodiquement revêtu d’une
immense cape noire et d’un masque de tête de mort emprunté au Masque de la
mort rouge du Fantôme de l’opéra (1925) de Lon Chaney ? Il vous faudra
attendre douze chapitres pour le savoir, mais soyez-en sûrs : c’est l’un des
familiers qui côtoient quotidiennement le professeur Chambers… Réputé le
« premier serial post-atomique », les adieux de William Witney au genre, et une
sortie en beauté : son Chant du Cygne en quelque sorte. Redécouvert grâce à la
vidéo.R.L.
CRIMSON PEAK**
(Crimson Peak ; USA, 2015.) R. : Guillermo Del Toro ; Sc. : Guillermo Del
Toro et Matthew Robbins ; Ph. : Dan Laustsen ; Déc. : Tom Sanders ;
Cost. : Kate Hawley ; Eff. sp. : Michael Innanen ; Eff. vis. : Dennis Berardi ;
M. : Fernando Velazquez ; Pr. : Universal Pictures ; Int. : Mia Wasikowska
(Edith Cushing), Jessica Chastain (Lucille Sharpe), Tom Hiddleston
(Thomas Sharpe), Charlie Hunnam (docteur McMichael), Jim Beaver
(Carter Cushing), Burn Gorman (Holly). Couleurs, 119 min.
Edith a écrit une histoire de fantômes et cherche un éditeur. Elle rencontre
Sir Thomas Sharpe et sa sœur Lucille suscitant le mécontentement de son père,
le riche Carter Cushing, qui, après enquête par un policier privé, somme Sharpe
de s’en aller. Il est assassiné et Edith part en Angleterre avec Sir Thomas Sharpe
et sa sœur. Le trio va vivre dans un château délabré où la santé d’Edith décline
peu à peu, empoisonnée par Thomas qui convoite la fortune qu’elle a héritée de
son père. Alan, ami d’enfance d’Edith, surgit pour la sauver. Thomas, devenu
amoureux d’Edith, s’oppose à sa sœur qui veut la mort d’Edith. Lucille tue
accidentellement son frère et elle-même est tuée par Edith et le fantôme de
Thomas. Edith s’enfuit avec Allan.
Film gothique superbe d’un maître du genre (L’échine du diable) : héroïne
belle et fragile, châtelain mystérieux, sœur inquiétante, manoir délabré et hanté,
paysages nocturnes… Tous les ingrédients de l’épouvante sont réunis mais dans
un mélange subtil et raffiné, œuvre d’un esthète pour une fois libéré des
contraintes hollywoodiennes.J.T.

CRISTEROS**
(For Greater Glory ; Mexique, 2013.) R. : Dean Wright ; Sc. : Michael Love ;
Ph. : Eduardo Martinez Solares ; M. : James Horner ; Pr. : Dos Corazones
Films et Newland Films ; Int. : Andy Garcia (Enrique Gorostieta), Oscar
Isaac (Ramirez dit Quatorze), Catalina Sandino Moreno (Adriana),
Santiago Cabrera (le Père Vega), Ruben Blades (le président Calles), Peter
O’Toole (le Père Christopher), Bruce McGill (Président Coolidge).
Couleurs, 143 min.
Au Mexique, en 1926, le président Calles interdit les pratiques religieuses.
Les catholiques protestent, d’abord de façon pacifique, puis, devant la répression
de plus en plus sanglante (le père Christopher fusillé dans le film), en prenant les
armes. C’est la guerre civile avec son cortège d’horreurs. En 1929 le culte
catholique est à nouveau autorisé.
Western épique sur un épisode historique qui secoua le Mexique. Le
réalisateur évite le manichéisme sans dissimuler ses sympathies. Il oppose deux
chefs des Cristeros : Andy Garcia, le modéré, et Oscar Isaac, l’enthousiaste, pour
soutenir l’intérêt. Une belle scène de bataille et quelques scènes sadiques pour
pimenter le tout.J.T.

CROISIÈRE (LA)
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Pascale Pouzadoux ; Ph. : Pascal Ridao ; Pr. : Fidélité
Films, Wild Bunch et Mars Films ; Int. : Charlotte de Turckheim
(Hortense), Antoine Dulery (Raphaël/Raphie), Line Renaud (Simone), Jean
Benguigui (le commandant), Armelle (Marie-Dol). Couleurs, 100 min.
Hortense, qui élève des porcs, gagne une croisière et se retrouve avec son
mari sur le MSC Fantasia. Raphaël est monté à bord déguisé en femme pour
espionner son épouse. Simone, forte femme, rassemble autour d’elle tout le
monde. Hortense tombe amoureuse de Raphaël se croyant lesbienne. Elle
retrouve son mari tombé dans les toilettes et lui préfère Raphaël redevenu un
homme.
Nanar qui eût réjoui jadis le public du samedi soir et séduira aujourd’hui les
téléspectateurs de TF1 le dimanche.J.T.
CUORE GRANDE DELLE
RAGAZZE (IL)**
(Il cuore grande delle ragazze ; Ital., 2011.) R. et Sc. : Pupi Avati ; Ph. :
Pasquale Rachini ; M. : Lucio Dalla ; Pr. : Antonio Avati ; Int. : Cesare
Cremonini (Carlino Vigetti), Micaela Ramazzotti (Francesca Osti), Gianni
Cavina (Sisto Osti), Andrea Roncato (Adolfo Vigetti), Erica Blanc (Eugenia
Vigetti), Manuela Morabito (Rosalia Osti). Couleurs, 85 min.
Carlino, grand coureur de filles, à la suite d’un accord entre son père,
métayer, et un grand propriétaire foncier, Osti, doit épouser l’une des filles Osti.
Le mariage n’ira pas sans péripéties et manque de devenir un enterrement. Tout
finira bien.
Du pur Pupi Avati qui situe son histoire à Bologne dans les années 30 pour
se moquer des mœurs de l’époque.J.T.

CUT (THE)*
(Fr., All., 2014.) R. : Fatih Akin ; Sc. : F. Akin, Mardik Martin ; Ph. :
Rainer Klausman ; M. : Alexander Hacke ; Pr. : F. Akin, Karl
Baumgartner, Richard Brundig, Fabienne Vonier ; Int. : Tahar Rahim
(Nazaret), Simon Abkarian (Krikor), Makram J. Khoury (Omar), Hindi
Zahra (Rakel). Couleurs, 138 min.
Anatolie, 1915 – L’armée turque attaque les Arméniens. Fait prisonnier,
séparé de sa famille, Nazaret parvient à s’échapper. Deux ans plus tard, il
apprend que ses filles sont encore en vie : elles seraient à Cuba. Il va tenter de
les retrouver.
Le génocide arménien n’est que le point de départ de cette épopée, de cette
grande aventure qui voit le héros traverser maints magnifiques paysages. Un film
généreux, humaniste, épique, mais qui manque d’une force narrative – et, Tahar
Rahim est bien terne.C.B.M.
D

DAKOTA LIL*
(Dakota Lil ; USA, 1950.) R. : Lesley Selender ; Sc. : Maurice Geraghty ;
Ph. : Jack Greenhalgh ; Pr. : Fox ; Int. : George Montgomery (Tom Horn),
Marie Windsor (Dakota Lil), Rod Cameron, Wallace Ford, Jack Lambert.
Couleurs, 88 min.
Un agent secret est envoyé dans l’Ouest pour mettre fin aux agissements
d’une bande. Il reçoit l’appui d’une danseuse de saloon.
Une série B, bien enlevée par Selander. Le film était resté inédit en France,
sauf à la télévision.C.V.

DALLAS BUYERS CLUB***


(Dallas Buyers Club ; USA, 2013.) R. : Jean-Marc Vallée ; Sc. : Craig Borten
et Meisa Wallack ; Ph. : Yves Bélanger ; Pr. : Robbie Brenner et Rachel
Winter pour Voltage Pictures ; Int. : Matthew McConaughey (Ron
Woodroof), Jennifer Garner (docteur Eve Saks), Jared Leto (Rayon), Steve
Zahn (Tucker), Dennis O’Hare (docteur Sevard), Michael O’Neill (Richard
Barkley), Dallas Roberts (David Wayne), Griffin Dunne (docteur Vass).
Couleurs, 117 min.
Dallas, Texas, 1985. Alcoolique, drogué et accro au sexe, Ron Woodroof est
testé séropositif, et ses médecins, les Drs Sevard et Saks, lui donnent trente jours
à vivre. Refusant le diagnostic, il fait des recherches et découvre que la maladie
n’est pas réservée aux seuls homosexuels qu’il abhorre. Traité par l’AZT, seul
produit autorisé par la Food and Drug Administration, dont il expérimente
l’inefficacité et la dangerosité, il se rend au Mexique auprès du Dr Vass, qui
utilise des médicaments alternatifs moins agressifs. Une nette amélioration de sa
santé le pousse à se lancer dans la contrebande de médicaments en association
avec Rayon, transgenre et lui aussi séropositif, et ils fondent en 1988 le « Dallas
Buyers Club » auquel adhèrent rapidement de nombreux malades du sida.
Harcelé par la FDA, en la personne de Richard Barkley, il perd son procès contre
l’administration et finit par succomber en 1992 après avoir survécu 2557 jours à
la maladie.
Inspiré par le combat de Ron Woodroof, à la fois contre la maladie, les
laboratoires pharmaceutiques et l’administration américaine, ce film nous fait
vivre les débuts du sida, avec la découverte brutale de ce nouveau fléau et les
difficultés du public et du monde médical à le reconnaître comme une véritable
épidémie, non réservée aux seuls homosexuels. Par ce côté, il est à rapprocher de
The Normal Heart (2014), téléfilm produit par la chaîne câblée américaine HBO
et basé sur la pièce de Larry Kramer, le fondateur d’Act Up. La sécheresse du
propos et le traitement du sujet, donnent à Dallas Buyers Club un aspect presque
documentaire que renforce encore la formidable prestation de ses acteurs
principaux.
Mathew McConaughey et Jared Leto ont été récompensés respectivement
par l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur et du meilleur acteur de
second rôle, et Adruitha Lee et Robin Matthews par l’Oscar du maquillage.D.G.

DALTON TRUMBO**
(Trumbo ; USA, 2015.) R. : Jay Roach ; Sc. : John McNamara ; Ph. : Jim
Denault ; M. : Theodore Shapiro ; Pr. : Groundswell Productions et
ShivHans Pictures ; Int. : Bryan Cranston (Trumbo), Diane Lane (Cleo
Trumbo, Helen Mirren (Hedda Hopper), David James Elliott (John
Wayne), Michael Stuhlbarg (Edward G. Robinson), Dean O’Gorman (Kirk
Douglas), Christian Berkel (Otto Preminger), Richard Portnow (Louis B.
Mayer). Couleurs, 124 min.
Pour avoir refusé de répondre aux questions de la Commission des Activités
anti-américaines, le scénariste célèbre Dalton Trumbo est mis sur la liste noire. Il
écrit sous pseudonyme et gagne des oscars. Malgré l’opposition de la journaliste
Hedda Hopper, Kirk Douglas met le nom de Trumbo au générique de Spartacus.
Preminger suit avec Exodus. Trumbo retrouve sa place à Hollywood.
L’histoire vraie du scénariste Dalton Trumbo (sa fille Nikola a collaboré au
scénario) victime de la chasse aux communistes qui frappa Hollywood en 1947.
Bryan Cranston est le portrait craché de Trumbo et sait rendre à merveille
l’humour de son héros. Un témoignage intéressant (mais peut-être partial) sur la
crise que connut alors Hollywood.J.T.

DAME DANS L’AUTO AVEC


DES LUNETTES ET UN FUSIL (LA)**
(Fr., 2015.) R. : Joann Sfar ; Sc. : Gilles Marchand, Patrick Godeau d’après
Sébastien Japrisot ; Ph. : Manuel Dacosse ; M. : Agnès Olier ; Pr. : Patrick
Godeau, Karen Monluc ; Int. : Freya Mavor (Dany), Benjamin Biolay
(Michel), Stacy Martin (Anita), Elia Germano (Vincenzo). Couleurs, 93 min.
Alors qu’elle accompagne son patron, avec femme et enfant, à l’aéroport
d’Orly, celui-ci demande à sa secrétaire, Dany, de reconduire la voiture chez
eux. Sur un coup de tête, Dany décide d’aller voir la mer et prend la route du
Midi. À diverses haltes, plusieurs personnes affirment l’avoir déjà vue au volant
de cette belle américaine (Thunderbird). Ce n’est pas possible ! Et pourtant…
Après celle d’Anatole Litvak en 1970, voici une nouvelle adaptation du
« diabolique » roman de Sébastien Japrisot : thriller astucieux où la raison
chavire. Ce film quant à lui, bénéficie d’une superbe et flamboyante actrice, la
sculpturale Freya Mavor. Il bénéficie également d’une mise en scène fluide et
énergique (split screen et autres) qui mène l’action à vive allure dans de beaux
décors. Alors prenons la route avec cette belle rousse pour un voyage riche en
surprises.C.B.M.

DAME DE FER (LA)*


(The Iron Lady ; GB, Fr., 2011.) R. : Phyllida Lloyd ; Sc. : Abi Morgan ;
Ph. : Elliot Davis ; M. : Thomas Newman ; Pr. : DJ Films et Pathé ; Int. :
Meryl Streep (Margaret Thatcher), Jim Broadbent (Denis Thatcher), Olivia
Colman (Carol Thatcher), Roger Allam (Gordon Reese), Susan Brown
(June), Nick Dunning (Jim Prior), Nicholas Farrell (Airey Neave), Iain Glen
(Alfred Roberts), Richard E. Grant (Michael Heseltine), Alexandra Roach
(Margaret jeune), Harry Lloyd (Denis jeune). Couleurs, 104 min.
Atteinte de la maladie d’Alzheimer, Margaret Thatcher voit toujours auprès
d’elle son mari, Denis, décédé il y a de nombreuses années, avec qui elle parle et
se chamaille. Des épisodes de sa vie et de sa carrière politique lui reviennent
parfois à la mémoire, provoqués par une image à la télévision, une mélodie, une
photo sur un journal ou une conversation…
Taillé sur mesure pour Meryl Streep afin de lui obtenir un Oscar – qu’elle a
d’ailleurs remporté. Mais hormis cela, quel intérêt y avait-il à faire cette
biographie en forme de puzzle digne du pire soap opera, dont on ne sait pas si
elle veut rendre hommage à la « dame de fer » et défendre ses actions politiques,
ou montrer sa déchéance, une fois la vieillesse venue. Si les événements
importants, qui ont marqué ses onze années au poste de Premier Ministre, sont
tous cités, aucune analyse politique n’en est proposée, et on ne sait jamais ce
qu’a pu ressentir « Maggie », femme et épouse. Tout juste la voit-on écrire aux
parents des soldats morts à la guerre des Malouines. Mais comme elle le dit elle-
même au cours du film : aujourd’hui, la mode est de « ressentir », moi, « je
pense et j’agis ». On aurait souhaité un portrait moins lisse et moins
hagiographique de ce personnage encore très controversé de nos jours.D.G.
DAME DE TRÈFLE (LA)**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Jérôme Bonnell ; Ph. : Pascal Lagriffoul ; M. : Marc
Marder ; Pr. : Laurent Lavolé ; Isabelle Pragier ; Int. : Malik Zidi
(Aurélien), Florence Loiret-Caille (Argine), Jean-Pierre Darroussin
(Simon), Marc Barbé (Loïc), Nathalie Boutefeu (Judith), Marc Citti (Pujol).
Couleurs, 100 min.
Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Aurélien et Argine, le frère et la
sœur, ne se sont jamais quittés. Argine mène une vie libre entre plusieurs
amants. Aurélien refourgue du matériel volé ; il a pour acolyte Simon. Une
altercation entre les deux finit mal.
Un trafic, des personnages louches, des meurtres, la police, une enquête. Ce
n’est pourtant pas vraiment un polar. Le réalisateur s’inspire d’un genre codifié
pour s’intéresser davantage aux rapports fusionnels – voire incestueux – qui
unissent le frère et la sœur perdus dans un monde hostile (Hansen et Gretel ?).
Un film noir, poisseux, avec quelques lueurs, magnifiquement interprété.C.B.M.

DAME EN NOIR* (LA)


(The Woman in Black ; GB, Can., Suède, 2012.). R. : James Watkins ; Sc. :
Jane Goldman d’après le roman de Susan Hill ; Ph. : Tim Maurice-Jones ;
M. : Marco Beltrami ; Pr. : Richard Jackson, Simon Oakes, Brian Oliver ;
Int. : Daniel Radcliffe (Arthur Kipps), Ciarán Hinds (Daily), Liz White
(Jennet). Couleurs, 95 min.
Arthur Kipps, un jeune notaire londonien endeuillé par la mort de sa femme,
est envoyé à Crythin Gifford pour régler une affaire de succession. Arrivé sur
place, il se heurte à la défiance des habitants, persuadés d’être victimes d’une
malédiction ancestrale.
Quatrième long métrage de la Hammer (en tenant compte de Wake Wood,
resté inédit dans nos salles) depuis sa renaissance en 2007, La Dame en Noir
renoue avec le fantastique gothique ayant fait le renommée du célèbre studio
anglais. Et ce, en grande partie grâce au formidable travail du réalisateur James
Watkins, révélé grâce à l’excellent Eden Lake, qui opte ici pour une mise en
scène à la fois fluide et posée, et dont la sobriété force le respect. Privilégiant
l’atmosphère et la dimension psychologique du récit, le cinéaste nous entraîne
ainsi avec brio dans cette histoire de fantôme qui, en dépit d’un sentiment de
déjà-vu, ravira sans aucun doute les nostalgiques d’une époque révolue, où l’art
de la suggestion avait encore un sens. Tirant parti de magnifiques décors
(naturels et fabriqués) et ne perdant jamais de vue ses personnages, Watkins,
ménage ses effets (ce qui ne veut pas dire que le métrage ne procure pas
quelques frissons) et tisse un drame fantastique intelligent et bien senti, doublé
d’une belle réflexion sur le deuil. Entouré d’une troupe de comédiens fabuleux,
dominée par le génial Ciarán Hinds (John Carter, Le Rite), Daniel Radcliffe, qui
tourne ici la page Harry Potter, réussit, dans l’ensemble, à tirer son épingle du
jeu, même s’il paraîtra peu crédible, aux yeux de certains, dans la peau d’un
jeune père meurtri par l’existence.
E.B.

DAMSELS IN DISTRESS
(Damsels in Distress ; USA, 2011.) R. et Sc. : Whit Stillman ; Ph. : Doug
Emmett ; M. : Mark Suozzo et Adam Schlesinger ; Chorégraphie : Justin
Cerne ; Pr. : Sony Pictures ; Int. : Greta Gerwig (Violet), Carrie
MacLemore (Rose), Megalyn Echikunwoke (Heather), Analeigh Tipton
(Lily), Ryan Metcall (Frank). Couleurs, 99 min.
Sur le campus de Seven Oaks, un groupe d’étudiantes entend faire le bien
grâce aux beignets et aux claquettes et prendre pour amis des étudiants
masculins médiocres pour en élever le niveau. Ces bonnes intentions vont vite
dériver…
Inspiré de faits authentiques, ce film vaut surtout par ses numéros musicaux
qui dissipent heureusement l’agacement du spectateur devant tant de niaiserie
idéaliste que Stillman semble parfois prendre au sérieux.
J.T.

DANGEROUSLY THEY LIVE**


(Dangerously They Live ; USA, 1941.) R. : Robert Florey ; Sc. : Marion
Parsonnet ; Ph. : L.O’Connell ; Pr. : Warner Bros ; Int. : John Garfield
(Dr Lewis), Nancy Coleman (Jane Greystone), Raymond Massey
(Dr Ingersoll), Lee Patric (l’infirmière Johnson), John Ridgely (John). NB,
78 min.
Agent secret anglais, Jane Greystone est victime d’un accident, et, sous
couvert de soigner son amnésie, est prise en mains par le docteur Ingersoll, chef
des espions allemands.
Remarquable film d’espionnage redécouvert, faute d’être sorti en salle, par
la télévision.J.T.

DANS LA BRUME***
(V. tumane ; Biélorussie, Russie, Lettonie, 2012.) R. et Sc : Sergeï Loznitsa ;
Ph : Oleg Mutu ; Pr : Heino Deckert ; Int. : Vladimir Svirski (Souchenia),
Vlad Abashin (Bourov), Sergeï Kolesov (Voïtik), Yulia Peresild (Anelya).
Couleurs, 127 min.
1942, en Biélorussie. Des Allemands dirigent un camp de prisonniers.
Quatre d’entre eux sabotent une voie ferrée. Par rétorsion, trois sont pendus ; le
quatrième, Souchenia, est relâché. Deux résistants, Bourov et Voïtik, le
soupçonnent de trahison malgré ses dénégations. Ils l’emmènent dans la forêt
avec l’intention de l’exécuter…
« Le film interroge les ressorts de la culpabilité, du remord et du courage au
cœur du chaos. Et tente de retrouver ce qu’il reste d’humain dans un monde où la
barbarie règne. » (Samuel Bouhaire in « Télérama »). Le film est magnifique
dans sa réalisation au rythme lent, en ses longs plans-séquences au plus près des
personnages souvent filmés (de dos) en caméra portée. Peu de dialogues, pas de
musique. Et puis Souchenia, sa blondeur, ses yeux clairs, et innocent perdu dans
un univers inhumain.CBM

DANS LA COUR**
(Fr., 2012.) R. : Pierre Salvadori ; Sc. : Pierre Salvadori, David Colombo-
Léotard, Benoît Graffin ; Ph. : Gilles Henry ; M. : Stephin Merritt,
Grégoire Hetzel ; Pr. : Philippe Martin ; Int. : Catherine Deneuve
(Mathilde), Gustave Kervern (Antoine Le Garrec), Féodor Atkine (Serge),
Pio Marmaï (Stéphane), Michèle Moretti (Colette), Garance Clavel (l’ex
d’Antoine). Couleurs, 97 min.
Antoine, rockeur dépressif, met fin à sa carrière et se retrouve concierge
d’un immeuble de l’Est parisien, où vit entre autres Mathilde, jeune retraitée
impliquée dans l’humanitaire. Cette dernière découvre un jour une fissure dans
le mur de son salon, qui l’intrigue d’abord puis l’obsède de plus en plus. Elle
requiert les services d’Antoine contre cette irruption de l’inexpliqué. Celui-ci,
qui la voit glisser vers la folie, tente de l’aider à traverser cette mauvaise passe.
Un film riche et insolite, qui peut se lire à deux niveaux : la description d’un
immeuble haussmannien et de ses habitants tous plus ou moins en souffrance ou,
si l’on préfère, celle de la France tout entière dont le tissu social identitaire se
fissure. C’est aussi le portrait touchant de deux êtres marginalisés (l’une par son
état de santé et l’autre par la société) qui se rapprochent et tentent de s’entraider.
Et même si le fond est un rien tristounet le ton est à la drôlerie voire à la
loufoquerie (la réunion ratée dans la cour ; Mathilde s’en prenant à la dame qui
ose vivre dans la maison de SON enfance). Salvadori maîtrise parfaitement le
mélange des genres, aidé en cela par Catherine Deneuve et Gustave Kervern qui
trouvent toujours le ton juste.G.B.
DANS LA MAISON***
(Fr., 2012.) R. et Sc. : François Ozon ; Ph. : Jérôme Almeras ; M. : Philippe
Rombi ; Pr. : Mandarin Cinema ; Int. : Fabrice Luchini (Germain), Ernst
Umhauer (Claude), Kristin Scott Thomas (Jeanne), Emmanuelle Seigner
(Esther), Denis Ménochet (Rapha père), Bastien Ughetto (Rapha fils), Jean-
François Balmer (le proviseur). Yolande Moreau (les jumelles). Couleurs,
103 min.
Professeur blasé, Germain a l’attention attirée par la copie de l’un de ses
élèves, Claude, qui raconte comment il s’est lié d’amitié avec un condisciple,
Rapha, pour mieux s’introduire dans sa maison. Séduit, Germain l’encourage à
ce qui devient progressivement une création littéraire. Claude a séduit la famille
de Rapha en l’aidant dans ses devoirs de mathématiques. Germain va jusqu’à
voler le sujet de la composition pour que Claude fasse obtenir à Rapha le 18 qui
permettra à Claude de n’être pas remplacé par un vrai professeur. C’est que
Claude est en train de séduire Esther la mère de Rapha, mais celui-ci les
surprend. Humilié par Germain qui lit l’une de ses copies, Rapha se venge et de
Claude qui avait rédigé la copie et du professeur qui l’a lue : il dénonce le vol du
sujet de la composition par Germain au proviseur. Germain est suspendu, sa
femme qui s’occupait d’une galerie d’art qu’elle doit abandonner, le quitte.
Germain voit surgir Claude prêt à lui raconter une nouvelle histoire en
s’introduisant dans une nouvelle maison.
Un scénario d’une extrême richesse touchant aussi bien au voyeurisme qu’à
la satire de la classe moyenne provinciale, une interprétation éblouissante dont
Ernst Umhauer est la révélation soulignant le côté inquiétant de son personnage
qui s’introduit dans les maisons pour y faire sourdre le mal, une intrigue
complexe et un procédé narratif exigeant, parfaitement maîtrisés, tout cela fait de
l’œuvre d’Ozon une nouvelle réussite.J.T.

DANS LE NOIR
(Lights Out ; USA, 2016.) R. : David F. Sandberg ; Sc. : Eric Heisserer ;
Ph. : Marc Spicer ; M. : Benjamin Wallfisch ; Pr. : New Line Cinema ; Int. :
Teresa Palmer (Rebecca), Gabriel Bateman (Martin), Alexander DiPersia
(Bret), Maria Bello (Sophie), Alicia Vela-Bailey (Diana). Couleurs, 81 min.
Paul est assassiné par une créature cachée dans le noir. Il laisse un fils
Martin que recueille sa demi-sœur Rebecca. Or la menace continue. C’est une
certaine Diana, amie de la mère de Martin, allergique à la lumière, qui sème la
terreur. Comment la détruire ?
Nouveau venu dans le fantastique, Sandberg, remarqué par le grand
spécialiste du genre James Wan, pour un court métrage très réussi, a compris que
le noir fait peur. Sur le thème de l’obscurité comme source de menace, il a greffé
une analyse psychanalytique. Diana, le monstre des ténébres est née de la
névrose de la mère. En définitive, pas de quoi avoir peur…J.T.

DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE*


(Fr., 2016.) R. : Safy Nebbou ; Sc. : S. Nebbou, David Oelhoffen d’après
Sylvain Tesson ; Ph. : Gilles Porte ; M. : Ibrahim Maalouf ; Pr. : Philip
Boëffard, Christophe Rossignon ; Int. : Raphaël Personnaz (Teddy),
Evgueni Sidikhine (Aleksei). Couleurs, 105 min.
Teddy éprouve le besoin de quitter la ville et de se ressourcer au contact de
la nature. Il achète une cabane délabrée et isolée au bord du lac Baïkal où il vit
en ermite. Un jour de blizzard il est secouru par un vieux Russe qui fuit la police
depuis dix ans. Une amitié va naître entre eux.
Que la nature est belle et qu’il est agréable de se baigner nu dans l’eau
glacée du lac ! Mais aussi qu’elle peut être dangereuse lorsqu’on se retrouve face
à un ours ou pris dans la tourmente ! Cette ode à la pureté, à l’authenticité d’une
vie simple, à la chaleur d’une amitié virile, est malheureusement gâchée par une
voix off envahissante qui n’apporte rien aux images. Cependant, malgré ses
clichés, il reste une belle aventure agréablement contée.
C.B.M.

DANS SES YEUX***


(El Secreto de Sus Ojos, Arg., 2009.) R. : Juan José Campanella ; Sc. :
Eduardo Sacheri, Juan José Campanella ; Ph. : Félix Monti ; M. : Federico
Jusid, Emilio Kauderer ; Pr. : Tornasol Films, Haddock Films ; Int. :
Soledad Villamil (Irene Menéndez Hastings), Ricardo Darín (Benjamín
Esposito), Guillermo Francella (Pablo Sandoval), Javier Godino (Isidoro
Gómez), Pablo Rago (Ricardo Morales). Couleurs, 129 min.
En 1999, Benjamin Esposito, retraité du ministère de la Justice, tente
d’écrire un livre sur une affaire jamais élucidée, survenue vingt-cinq ans plus tôt.
Il renoue contact avec sa supérieure de l’époque, Irene Menéndez Hastings, dont
il est toujours éperdument amoureux. Ensemble, ils reviennent sur le viol d’une
jeune femme tout juste mariée, dont l’assassin, pourtant démasqué, n’a jamais
été condamné. Pour que le dossier ne soit pas classé, Benjamin et son collègue
de l’époque, Pablo Sandoval, alcoolique notoire, ont défié leur hiérarchie à
plusieurs reprises et mené l’enquête en toute illégalité. Après l’assassinat de
Pablo, Benjamin a lâché prise et le coupable, Isidoro Gómes, est resté impuni.
Plusieurs dizaines d’années plus tard, alors qu’il évoque à nouveau certains
détails de l’affaire avec Irene, le chagrin de Ricardo Morales, mari de la victime,
et sa détermination à punir le meurtrier lui reviennent à l’esprit. En allant lui
rendre visite, Benjamin découvre que Ricardo a kidnappé Isidoro et le détient
dans une cellule fabriquée chez lui… depuis un quart de siècle.
En 2010, Juan José Campanella décroche l’Oscar du meilleur film étranger
pour Dans ses Yeux, au nez et à la barbe de Jacques Audiard pour Un Prophète
et de Michael Haneke et de son Ruban Blanc. Force est de reconnaître que ce
thriller argentin habilement scénarisé réussit la prouesse d’être aussi efficace sur
le ton de la comédie que celui du mélodrame. En tête d’affiche, la star
internationale Ricardo Darin n’a plus à démontrer son talent. Mais l’humoriste
argentin Guillermo Francella lui vole la vedette en composant un adorable
personnage malicieux, aussi fidèle à la bouteille que loyal en toutes choses.
Pièce maîtresse de ce suspense juridique : la scène de l’arrestation d’Isidoro
Gómez dans un stade, pendant que se déroule un match de football, tournée en
un (faux) plan séquence vertigineux.G.J.

DANSE DE LA RÉALITÉ (LA)***


(La Danza de la Realidad ; Chili, 2013.) R. et Sc. : Alejandro Jodorowsky ;
Ph. : Jean-Marie Dreujou ; M. : Adam Jodorowsky Pr. : Michel Seydoux,
Moïses Cosio, Alejandro Jodorowsky ; Int. : Brontis Jodorowsky (Jamie),
Pamela Flores (Sara), Jeremiah Herskovits (Alejandro enfant), Alejandro
Jodorowsky (lui-même). Couleurs, 130 min.
Alejandro, fils d’exilés juifs russes, raconte son enfance à la fin des
années 30 à Tocopilla, petite ville du Chili, où sévissent la misère et la dictature.
Son père, Jaime, athée, communiste et autoritaire, veut faire de lui un homme et
lui fait subir toutes sortes d’épreuves physiques ou psychologiques. Sa mère,
Sara, croyante, douce, plantureuse, chante en parlant et veut garder près d’elle
son petit garçon avec ses belles boucles blondes. Jaime est capable aussi bien de
chasser les indigents devant son commerce que d’aller braver le danger en allant
donner de l’eau aux lépreux. Son idéal le ménera à la décision de tuer le
dictateur Ibanez.
Jodorowsky adapte pour la cinéma ses romans autobiographiques et choisit
le titre de l’un d’eux, La danse de la réalité qui illustre parfaitement ce qu’est le
film : une vision fantasmée, symbolique et poétique des souvenirs de son
enfance. Il aborde avec finesse des thèmes comme le passage à l’adolescence, la
différence aux autres, le fascisme, la religion… et bien entendu la famille. Car
tout est souvent histoire de famille avec Jodorowsky dont trois fils participent au
casting : Brontis joue le rôle de son père, Axel un philosophe et Adam un
anarchiste. Ce dernier compose également la très belle musique du film. Les
nostalgiques de ses films-cultes des années 70, tels La montagne sacrée ou EL
Topo ne seront pas déçus. Ils retrouveront cette ambiance mystique teintée de
sagesse, mais avec une vision plus apaisée, plus sereine.
À 64 ans, Jodorowsky a fait appel à un financement participatif pour
amorcer son projet : « L’argent apporte la lumière à qui l’emploie pour ouvrir la
fleur du monde. »
F.B.M.

DANSEUSE (LA) *
(Fr., 2016.) R. : Stéphanie Di Giusto ; Sc. : S. Di Giusto et Sarah Thibau,
d’après le roman de Giovanni Lista ; Ph. : Benoît Debie ; Chorégraphie :
Jody Sperling ; Pr. : Alain Attal, Emma Javaux, Marie Jardillier ; Int. :
Soko (Loïe Fuller), Gaspard Ulliel (Louis), Lily-Rose Depp (Isadora
Duncan), Mélanie Thierry (Gabrielle), François Damiens (Marchand).
Couleurs, 108 min.
Marie-Louise Fuller est une fille de ferme de l’ouest américain. A la mort de
son père, elle rejoint sa mère à New York. Son rêve est de devenir artiste. Elle
dérobe quelque argent à Louis, un noble mélancolique et impuissant qui la
courtise, pour s’embarquer vers Paris. L’originalité de sa danse serpentine avec
ses grands voiles la fait engager sous le nom de Loïe Fuller, d’abord aux Folies-
Bergère, puis à l’Opéra de Paris où elle obtient un vif succès. Sa rencontre avec
Isadora Duncan bouleverse sa vie…
Le film, esthétiquement réussi, est une variation sur cette grande danseuse
que fut, à la Belle Epoque, Loïe Fuller, surnommée « la fée électricité » en
raison de ses envolées de voiles savamment éclairés. Un film bien fait sur une
artiste quelque peu oubliée qui, cependant, ne suscite pas l’enthousiasme. On le
regarde agréablement, tout comme on apprécie l’interprétation – à la fois
« hommasse » et aérienne – de Soko.C.B.M.
DARK KNIGHT RISES (THE)***
(The Dark Knight Rises ; USA, 2012.) R. : Christopher Nolan ; Sc. :
Jonathan Nolan, David S. Goyer d’après les personnages créés par Bob
Kane ; Ph. : Wally Pfister ; M. : Hans Zimmer ; Pr. : Christopher Nolan,
Charles Roven, Emma Thomas ; Int : Christian Bale (Bruce Wayne), Tom
Hardy (Bane), Gary Oldman (Gordon), Anne Hathaway (Selina), Michael
Caine (Alfred), Marion Cotillard (Miranda). Couleurs, 165 min.
Huit ans ont passé depuis la mort de Harvey Dent, dont Batman a endossé
les meurtres. Bruce Wayne vit désormais reclus, chez lui, évitant tout contact
avec le monde extérieur. Jusqu’au jour où un certain Bane débarque à Gotham…
Avec ce troisième opus, Christopher Nolan poursuit son exploration de la
face sombre du personnage créé par Bob Kane et tend, à travers ses aventures,
un miroir à notre société et au monde qui est le notre. Car au-delà d’être un film
de super-heros intense et spectaculaire, The Dark Knight Rises s’impose comme
un blockbuster d’auteur qui, tout en s’avérant terriblement divertissant, invite le
public à réfléchir sur les maux de notre époque. Sous le regard de Nolan qui en
fait un personnage trahi (Judas a ici le visage féminin de Miranda Tate) et prêt à
se sacrifier pour sauver le peuple de Gotham, Batman, prend des allures de
figure christique et donne à ce troisième volet une dimension non seulement
métaphysique (la question du pouvoir et les interrogations morales, déjà
présentes dans le précédents volet, sont à nouveau au cœur du récit) mais
également mystique. C’est ainsi à une véritable tragédie qu’est exposé le
justicier masqué dans ce film où mensonges, non-dits et manipulation servent de
ressorts à une intrigue parfaitement ficelée et ponctuée de séquences
d’anthologie (la scène d’ouverture, ou encore celle de l’effondrement de la ville
de Gotham). Durant plus de deux heures et demie, Christopher Nolan nous
transporte dans un univers complexe et torturé, dense et tendu, et ce tout en
distillant un suspens à couper le souffle, et qui tient le spectateur en haleine
jusqu’au dénouement. Un dénouement impressionnant et clôturant de fort belle
manière ce qui restera probablement la meilleure trilogie consacrée à un héros de
comics de toute l’Histoire du septième art.E.B.
DARK PLACES*
(Dark Places ; USA, 2014.) R. et Sc. : Gilles Paquet-Brenner ; Ph. : Barry
Ackroyd, M. : Gregory Tripi ; Pr. : Exclusive media Group, Mandalay
Vision, Hugo Productions ; Int. : Charlize Theron (Libby Day), Chloé Grace
Moretz (Diondra), Nicholas Hoult (Lyle), Tye Sheridan (Ben Day) Couleurs,
114 min.
Libby Day, huit ans, survit au massacre de sa mère et de ses deux sœurs dans
leur ferme. Elle accuse son frère Ben dont l’esprit est dérangé. Celui-ci est
condamné à la prison à perpétuité. 30 ans plus tard, Libby est contactée par le
président du KILL Club, Lyle, pour reprendre l’enquête contre une grosse
somme. Elle retrouve Diondra, la petite amie de Ben qui essaie de la tuer pour
qu’elle ne découvre pas la vérité sur elle, car Ben s’était accusé pour la protéger.
Bon thriller inspiré par un roman de Gillian Flynn, Les lieux sombres. Le
suspense est habilement maintenu même si l’on a deviné assez vite le ou les
coupables. À l’arrière plan une vision de l’Amérique des campagnes dans les
années 1980.J.T.

DARK SHADOWS*
(USA, 2012.) R. : Tim Burton. Sc. : Seth Grahame-Smith d’après une
histoire de Seth Grahame-Smith et John August et la série télé créée par
Dan Curtis ; Ph. : Bruno Delbonnel ; Déc. : Rick Heinrichs ; M. : Danny
Elfman ; Pr. : Richard D. Zanuck, Johnny Depp, David Kennedy, Christi
Dembrowski ; Int. : Johnny Depp (Barnabas Collins), Michelle Pfeiffer
(Elizabeth Collins Stoddard), Helena Bonham Carter (Dr. Julia Hoffman),
Eva Green (Angelique Bouchard), Christopher Lee (Malloy), Chloë Grace
Moretz (Carolyn Stoddard). Couleurs, 133 min.
Aristocrate transformé en vampire suite à une malédiction, Barnabas Collins
a été enterré vivant par l’une de ses amantes revanchardes. Libéré par
inadvertance en 1972, après avoir passé deux siècles dans son cercueil, il entend
bien redonner à la famille Collins le prestige d’antan.
Un film de Tim Burton est toujours un évènement. L’auteur de Beetlejuice
compte en effet parmi les plus grands cinéastes contemporains et sa filmographie
est pavée de chefs d’œuvres. Une catégorie à laquelle n’appartient pas Dark
Shadows qui s’impose en effet comme un film mineur dans la carrière du
réalisateur. Reste que, même en mode mineur, une production Burton ne
ressemble à aucune autre et se révèle nettement supérieure à la majorité de la
production américaine actuelle. Et Dark Shadows ne fait pas exception à la règle.
En dépit d’un script quelque peu convenu, le métrage, qui s’inspire de la série
télé éponyme créée par Dan Curtis, est un divertissement haute-gamme au
charme désuet et à l’humour mordant qui illustre une fois de plus l’incroyable
virtuosité du cinéaste. Une virtuosité qui saute aux yeux de la séquence pré-
générique, d’une beauté à couper le souffle, et qui nous vaut par la suite
quelques scènes aussi époustouflantes que mémorables. D’autant que la
distribution dominée par un Johnny Depp (également producteur du film) qui
s’en donne à cœur joie, est magistrale et donne corps à une galerie de
personnages tous plus surprenants les uns que les autres. Drôle, visuellement
splendide et truffé de références au cinéma fantastique d’antan, Dark Shadows
est un spectacle somptueux, empreint de nostalgie qui, en dépit de quelques
longueurs, procure un réel plaisir cinématographique.E.B.

DAVID ET MADAME HANSEN*


(Fr., 2012.) R., Sc. et M. : Alexandre Astier ; Ph. : Fabrice Moindrot ; Pr. :
Jérôme Seydoux ; Int. : Isabelle Adjani (Mme Hansen), Alexandre Astier
(David), Julie-Anne Roth (Clémence), Victor Chambon (Hugo), Jean-
Charles Simon (Dr. Reiner). Couleurs, 89 min.
Madame Hansen, femme richissime, a perdu la raison à la suite d’un grave
traumatisme ; elle est hospitalisée dans une clinique suisse. David, jeune
ergothérapeute, est chargé de l’accompagner en ville pour faire des achats. Elle
lui fausse compagnie au volant d’une voiture. David, aidé par sa fiancée
Clémence et Hugo son jeune frère part à sa poursuite. Ils arrivent à Aix-les-
Bains dans une belle demeure abandonnée où madame Hansen semble se
retrouver.
Quelle est la cause de cette amnésie ? Cela a peu d’importance. Mieux vaut
s’intéresser aux bizarreries des personnages, à commencer par ce médecin-chef
féru de grande musique interprété par Jean-Charles Simon, grandiose de drôlerie.
Alexandre Astier, factotum du film, ne manque ni de présence, ni d’énergie.
Quant à Isabelle Adjani on est heureux de la retrouver dans ce personnage
fantasque, le visage en partie dissimulé par une perruque grise et des lunettes
noires – que fort heureusement, elle quitte à la fin. Un film illogique – que l’on
peut même trouver idiot ! C’est aussi ce qui fait son charme discret.C.B.M.

DAVID HARUM*
(David Harum ; USA, 1934.) R. : James Cruze ; Sc. : Walter Woods, d’après
le roman d’Edward Noyes Westcott (1898) ; Ph. : Hal Mohr ; M. : Louis
DeFrancesco ; Pr. : Winfield R. Sheehan pour Fox Film Corp. ; Int. : Will
Rogers (David Harum), Louise Dresser (Polly Harum), Evelyn Venable
(Ann Madison), Kent Taylor (John Lennox), Stepin Fetchit (Swifty), Noah
Beery (général Woolsey), Charles Middleton (Deacon Perkins), Frank
Melton (Caruthers). NB, 83 min.
Son père étant ruiné, John Lennox est engagé par David Harum, banquier de
la petite localité de Homeville. Une amitié profonde finit par lier John à son
nouveau patron lorsqu’il se rend que, oubliant son rôle de banquier et négligeant
les traites et les dettes des petites gens, il ne pense qu’à leur venir en aide. La
riche Ann Madison, amie de David, s’intéresse beaucoup à John, mais celui-ci,
sans le sou, refuse de s’engager. David conseille à son employé de miser toutes
ses économies sur Cupid, le cheval qu’Ann vient de lui acheter et qui, lorsqu’on
lui chante certaines chansons, bat tous les records de vitesse… Cupid gagne la
course de Danchester et John, désormais riche et devenu l’associé de David,
n’hésite plus à demander la main d’Ann.
Le « feel good movie » américain type du début du parlant. Le phénomène
Will Rogers n’a guère franchi les frontières des États-Unis : il fut pourtant
l’acteur américain le plus aimé de son pays, et l’un des mieux payés de son
temps. Issu du music-hall – c’était un virtuose du lasso et il avait été champion
de rodéo –, il était devenu une star de la radio avant de se mêler de politique – il
aida à l’élection de Franklin D. Roosevelt – et de venir au cinéma, et c’est avec
l’avènement du parlant que sa popularité fut portée au pinacle. Le rêve américain
s’effondra un peu avec lui lorsqu’il mourut en pleine gloire en août 1935, à
55 ans, dans un accident d’avion.
David Harum n’est peut-être pas son meilleur film. Mais il est sans doute le
plus caractéristique de son talent singulier. Sourire aux lèvres et œil pétillant,
Will Rogers dégage une profonde humanité, et sa philosophie simple de
Monsieur Tout le Monde était religieusement écoutée. Tout son être respire la
bienveillance et la philanthropie – il était réputé pour ses innombrables dons aux
bonnes œuvres –, mais en revanche, les arnaqueurs et les filous de tous poils
n’ont droit à aucune pitié. Il faut le voir discuter le prix d’un cheval avec Charles
Middleton qui lui a un jour vendu un cheval aveugle, taillant un bout de bois
avec son couteau et tournant autour de son interlocuteur comme un rapace
lorgnant sa proie : c’est la scène récurrente du film au cours de laquelle les deux
compères s’achètent et se revendent le même cheval tour à tour baptisé Abdul,
Amos, Moses, puis Cupid. À déguster aussi, les nombreuses apparitions de
Stepin Fetchit qui fut, lui, l’acteur noir le mieux payé de son époque, avec son
fameux débit de parole intensément larmoyant. Découvert en vidéo.
R.L.

DAYBREAKERS
(Daybreakers ; USA, 2010.) R. et Sc. : Michael et Peter Spiering ; Ph. : Ben
Nott ; M. : Christopher Gordon ; Eff. sp. : Clint Ingram ; Pr. : Lionsgate et
Paradise Production ; Int. : Ethan Hawke (Edward Dalton), Willem Dafoe
(Lionel Cormac), Claudia Karvan (Audrey Bennett), Michael Dorman
(Frankie Dalton). Couleurs, 98 min.
La planète est désormais peuplée en majorité de vampires. Du coup les
stocks de sang humain diminuent. Les vampires n’ont plus rien à se mettre sous
la dent.
Un postulat original, mais le scénario se limite à évoquer la résistance
humaine face aux vampires à travers un petit groupe. On tombe vite dans le déjà
vu, loin de Je suis une légende.J.T.

DE BON MATIN**
(Fr., 2011.) R. : Jean-Marc Moutout ; Sc. ; Jean-Marc Moutout, Olivier
Gorce, Sophie Fillières ; Ph. : Pierre Intelmi d’Ille ; Pr. : Margaret Menegoz
et Régine Vial ; Int. Jean-Pierre Darroussin (Paul Wertret), Xavier
Beauvois (Fisher), Laurent Delbecque (Benoit). Couleurs, 91 min.
De bon matin Paul Wertret quitte son pavillon, sa femme et son fils pour se
rendre à la banque qui l’emploie comme cadre. Il sort un revolver et abat
froidement deux de ses supérieurs. Puis il s’installe dans son bureau et attend.
Comment en est-il arrivé là ?
En une narration en flash-backs non chronologiques, le réalisateur propose le
portrait d’un homme ordinaire (magnifique Darroussin), totalement investi dans
son travail, qui subit humiliations et progressive mise à l’écart. Un film d’une
terrible réalité oui décrit avec pertinence une facette de notre moderne société.
Que ce soit une dépression, un pétage de plombs, un burn-out, peu importe le
terme : le mal est là, trop présent à tous les niveaux.C.B.M.

DE GUERRE LASSE**
(Fr., 2013.) R. : Olivier Panchot ; Sc. : Olivier Panchot et Cédric Anger ;
Ph. : Thomas Hardmeier ; M. : Eric Neveux ; Pr. : Elvézir Films ; Int. : Jalil
Lespert (Alex), Tcheky Karyo (Armand), Hiam Abbass (Raissa), Mhamed
Arezki (Rachid). Couleurs, 94 min.
Alex, après avoir tué le frère du parrain d’un quartier de Marseille, s’enfuit
et s’engage dans la Légion étrangère. Quatre ans plus tard, il déserte et revient à
Marseille, déclenchant la tempête.
Un bon film de gangsters qui vaut par une intrigue solide et surtout par une
peinture précise du milieu marseillais : pieds-noirs, arabes, corses entremêlés
dans des réseaux aux règles complexes.J.T.

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR*


(Westen ; All., 2013.) R. : Christian Schwochow ; Sc. : Heide Schwochow ;
Ph. : Frank Lamm ; M. : Lorenz Dangel ; Pr. : Thomas Kufus, Barbara
Buhl ; Int. : Jördis Triebel (Nelly), Tristan Göbel (Alexeï), Alexander Scheer
(Hans), Jacky Ido (John), Anja Antonowiez (Krystina). Couleurs, 102 min.
Dans les années 70, Nelly parvient à fuir la RDA avec son fils Alexeï ; elle
veut oublier son mari Vassili, un scientifique soviétique porté disparu. A Berlin-
Ouest, elle est hébergée avec son fils dans un centre d’accueil aux conditions
précaires, en proie aux tracasseries administratives ; elle est soupçonnée d’être
une espionne à la solde de l’URSS…
On se perd parfois dans les méandres de l’intrigue, mais le film retient
l’attention par la peinture nullement idyllique de la RFA avec les décors sinistres
du centre d’accueil et les humiliations tant pour Nelly que pour son fils (traité de
« déchet de l’Est ». Le film doit beaucoup à Jördis Triebel (prix d’interprétation
à Berlin) en femme harcelée et perdue, mais aussi en femme décidée et
courageuse.
C.B.M.
DE L’EAU POUR LES ÉLÉPHANTS**
(Water for Elephants ; USA, 2011.) R. : Francis Lawrence ; Sc. : Richard
LaGravenese ; Ph. : Rodrigo Prieto ; M. : James Newton Howard ; Pr. :
Fox 2000 Pictures ; Int. : Reese Witherspoon (Marlena), Robert Pattinson
(Jacob Jankowski), Christoph Waltz (August), Paul Schneider (Charlie),
Jim Norton (Camel). Couleurs, 115 min.
Un jeune étudiant vétérinaire, Jacob Jankowski, doit rentrer chez lui, à la
mort de ses parents. Il se retrouve dans le train d’un cirque itinérant. Il soigne le
cheval blessé de la belle écuyère Marlena, qui est l’épouse du directeur August.
Celui-ci embauche Jacob. Des difficultés financières surgissent. Pour faire des
économies, August jette du train certains employés. Puis il fait appel à une
vieille éléphante que Jacob doit dresser. Les affaires vont mieux mais August
devient jaloux et bat Marlena. Jacob et Marlena décident de s’enfuir. Rattrapés,
August va étrangler Marlena lorsqu’il est tué par l’éléphante. Jacob et Marlena
se marient. Devenu veuf, Jacob garde la nostalgie du cirque.
Dans la grande tradition hollywoodienne : un cirque itinérant, une passion,
des crimes, le tout filmé en couleurs chatoyantes. Pourquoi bouder notre plaisir ?
J.T.

DE ROUILLE ET D’OS***
(Fr., 2012.) R. : Jacques Audiard ; Sc. : Jacques Audiard et Thomas
Bidegain d’après Craig Davidson ; Ph. : Stephane Fontaine ; M. : Alexandre
Desplats ; Pr. : Pascal Caucheteux ; Int. : Matthias Schoenaerts (Ali),
Marion Cotillard (Stéphanie), Armand Verdure (Sam), CorinneMasiero
(Anna), Céline Sallette (Louise), Bouli Lanners (Martial). Couleurs,
123 min.
Ali, boxeur amateur, quitte le Nord, accompagné de Sem, un gamin de cinq
ans. Il rejoint sa sœur Anna à Antibes. Après lui avoir confié l’enfant, il trouve
un travail de videur dans une boîte de nuit où il croise Stéphanie. Celle-ci est
dresseuse d’orques au Marinaland. Un accident lui sectionne les deux jambes ;
elle déprime et fait appel à Ali. Ils se revoient, se baignent à la plage, font
l’amour. La vie reprend pour Stéphanie. Ali, devenu agent de sécurité dans une
grande surface où sa sœur est caissière, se livre à des combats clandestins à
poings nus. Il est la cause indirecte du licenciement d’Anna. Elle le chasse. Ali
part en Alsace, laissant tout derrière lui.
Situé en milieu prolétarien, ce film est âpre, rude, avec des personnages peu
attachants, du moins au début. Sans être larmoyant, c’est un mélodrame intense,
« trash » a-t-on dit, où chacun est marqué par un destin hostile qui l’entraîne vers
les bas-fonds (avec les combats de boxe très violents). Paradoxalement ces
épreuves humanisent ces êtres cabossés jusqu’à la résurrection finale, trop
attendue. Des trucages numériques montrant l’amputation de Stéphanie puis sa
rééducation avec des prothèses métalliques sont particulièrement réussis. Quant
aux deux comédiens, Matthias Schoenaerts et Marion Cotillard, ils ont un jeu
intense qui rend ce film captivant, sans parler de la mise en scène très maîtrisée
de Jacques Audiard.C.B.M.

DE VRAIS MENSONGES**
(Fr., 2010.) R. : Pierre Salvadori ; Sc. : Pierre Salvadori et Benoit Graffin ;
Ph. : Gilles Henry ; M. : Philippe Eidel ; Pr. : Philipp ; Martin ; Int. :
Audrey Tautou (Emilie), Nathalie Baye (Maddy), Sami Bouajila (Jean),
Stéphanie Lagarde (Sylvia), Judith Chemla (Paulette), Daniel Duval (Marc).
Couleurs, 105 min.
Emilie dirige un salon de coiffure. Jean, son employé, un garçon timide,
n’ose lui déclarer son amour. Il le lui déclare dans une lettre anonyme. Emilie la
néglige, mais la fait parvenir à sa mère, Maddy, afin de la guérir de sa dépression
depuis que son mari l’a quittée. Le stratagème réussit. Emilie, imitant l’écriture
de Jean, envoie d’autres lettres. Maddy finit par avoir des doutes ; elle rencontre
Jean qui devient son amant…
L’imbroglio s’étoffe et les quiproquos s’accumulent. C’est une comédie
sentimentale dans la grande tradition des « screwball comedies » de l’âge d’or
du cinéma américain, réalisée avec élégance et finesse. Le scénario « tient la
route » malgré ses incohérences. Les trois comédiens sont parfaits ; on passe un
bon moment en leur compagnie.
C.B.M.

DEADPOOL*
(Deadfool ; USA, 2015.) R. : Tim Miller ; Sc. : Reth Reese et Warnick ; Ph. :
Ken Seng ; Eff. sp. : Alex Burdett ; Eff. vis. : Jonathan Rothbart ; M. : Tom
Holkenborg ; Pr. : Marvel Enterprises et 20th Century Fox ; Int. : Ryan
Reynolds (Wade Wilson/Deadpool), Morena Baccarin (Vanessa/Copycat),
Ed Skrein (Francis/Ajax), J.T. Miller (Weasel). Couleurs, 107 min.
Wade Wilson est un mercenaire exécutant de petits contrats qui l’amèneront
à rencontrer dans un bar, où se retrouvent tueurs à gages et mercenaires,
Vanessa, la femme de sa vie. Il apprend peu après qu’il est atteint d’un cancer et
accepte de participer à un programme pouvant le guérir. Ces expériences vont le
rendre immortel mais défiguré. Il devient Deadpool. Il part, avec deux X-men à
la recherche de celui qui en a fait un mutant et a enlevé Vanessa. Il le tuera.
Deadpool est un anti-héros qui vient d’une bande dessinée de Fabien Nicieza
et Rob Liefeld et était très attendu dans la galerie des personnages des studios de
Marvel Enterprise. Un petit budget mais le succès rend une suite
inévitable.C.E.Y.

DEEP (THE)***
(USA, 1967.) R. : Orson Welles ; Sc. : Orson Welles d’après Charles
Williams ; Ph. : Willie Kurant ; Int. : Laurence Harvey (Hugh Warner),
Oja Kodar (Rae Ingram), Orson Welles (Brewer), Jeanne Moreau
(Mme Warner). NB-Couleurs, 126 min (copie de travail).
Le couple Ingram passe sa lune de miel en mer. Il recueille Hugh Warner sur
un pneumatique. Il a quitté son bateau qui menace de couler car les trois autres
passagers sont morts, intoxiqués par du saumon. Il y a beaucoup de
contradictions dans son récit. Ingram se rend sur le bateau et y découvre deux
passagers, Brewer et une femme qui avouera être l’épouse de Warner. Que s’est-
il passé ? Mme Brewer, en se baignant, a été tuée par un requin. Warner se croit
responsable de sa mort et pense que Brewer veut se venger. Il l’assomme ainsi
que son épouse et s’enfuit. Mais quand Ingram veut regagner son propre bateau,
Warner l’a mis en marche et s’en va avec l’épouse qui tente de lui résister. Une
poursuite s’engage. Mais le bateau où se trouve Ingram prend l’eau, tandis que
sur l’autre Rae Ingram essaie de paralyser Warner. Double suspense.
Film mythique qu’Orson Welles ne put achever. Stefen Drössler du Film
Museum de Munich a fait un montage cohérent des rushes, avec plusieurs
manques, des séquences en noir et parfois l’absence de son. On découvre ainsi
ce que devait être l’œuvre de Welles tournée en Croatie sans grands moyens.
Y a-t-il cru ? Son interprétation est caricaturale. Mais Oja Kodar, souvent
entièrement nue, est rayonnante de beauté. Welles n’a pu le terminer pour des
raisons financières, parce que la douane française aurait détruit le négatif et que
Jeanne Moreau, mécontente de son rôle, refusa la postsynchronisation. Tel quel
le film a été montré à la Cinémathèque française, lors de la rétrospective Welles,
en juillet 2015. On peut espérer la sortie d’un DVD.J.T.

DEEPWATER***
(Deepwater Horizon ; USA, 2016.) R. : Peter Berg ; Sc. : Matthew Michael
Carnahan et Matthew Sand ; Ph. : Enrique Chediak ; Eff. sp. : Burt Dalton
et Matt Kutcher ; Eff. vis. : Mark Russell ; M. : Steve Jablonsjy ; Pr. :
Summit Entertainment ; Int. : Mark Wahlberg (Mike Williams), Kurt
Russell (Jimmy Harrell), John Malkovich (Donald Vidrine), Gina
Rodriguez (Andrea Fleytas). Couleurs, 107 min.
En 2010, sur une plateforme du golfe du Mexique, le responsable de BP,
Vidrine, décide de procéder au plus vite au forage. Les ingénieurs de la
plateforme, Harrell et Williams formulent des réserves, les mesures de sécurité
n’ayant pas été respectées. Ce sera l’explosion.
Inspiré d’une tragédie réelle, ce film catastrophe est d’une grande rigueur
dans la reconstitution de la plateforme Deepwater Horizon et d’une grande clarté
dans les causes de l’accident. « Il fallait, dit Berg, que le spectateur soit au fait
des enjeux avant que la tragédie se produise ». Peter Berg a bénéficié des
conseils du vrai Mike Williams et a partagé l’intimité des marins. De là
l’authenticité du film. C’est aussi une mise en accusation des compagnies
pétrolières. Bref « un film didactique, réaliste et édifiant ».
J.T.

DEERSLAYER (THE)*
(USA, 1957.) R. : Kurt Neumann ; Sc. : Carroll Young ; Ph. : Karl Struss ;
Pr. : Fox ; Int. : Lex Barker (le chasseur de daims), Jay C. Flippen (le
trafiquant), Rita Moreno, Cathy O’Donnell, Forrest Tucker. Couleurs,
76 min.
Un trafiquant et ses deux filles sont poursuivis par les Hurons et sauvés par
un chasseur de daims.
Honnête adaptation d’un roman de Fenimore Cooper, supérieure à la version
1943 de Lew Landers. Inédit en France sauf en DVD.
J.T.

DÉFENSE LINCOLN (LA)**


(The Lincoln Lawyer ; USA, 2011.) R. : Brad Furman ; Sc. : John Romano
d’après le roman de Michael Connelly ; Ph. : Lukas Ettlin ; M. : Cliff
Martinez ; Pr. : Lakeshore Entertainment ; Int. : Matthew McConaughey
(Mick Haller), Marisa Tomei (Maggie McPherson), Ryan Phillippe (Louis
Roulet), William H. Macy (Frank Levin) ; Josh Lucas (Ted Minton).
Couleurs, 118 min.
Avocat sans scrupules, Michael Haller va d’un tribunal à l’autre au volant de
sa Lincoln qui lui sert de bureau. On lui propose une très bonne affaire :
défendre Louis Roulet, fils d’une riche veuve, accusé d’agression sur une
prostituée. Son ex-femme cède le dossier du procureur à son collègue Minton.
Michael Haller constate que le dossier ne comprend pas de preuves accablantes
mais a été falsifié. Roulet n’est pas innocent comme il l’affirme ; pire, il est
l’auteur d’une autre agression pour laquelle a été condamné un innocent. Haller
va faire acquitter Roulet pour l’affaire où il est son défenseur, mais le faire
arrêter pour l’autre viol.
Excellent suspense tiré d’un roman du maître du genre Michael Connelly :
comment l’avocat Haller pourra-t-il faire condamner son abject client tout en
restant fidèle à son serment d’avocat ? Un remarquable témoignage sur la justice
américaine et un grand numéro du génial McConaughey.J.T.

DÉFILÉ SAUVAGE (LE)


(Black Horse Canyon ; USA, 1954.) R. : Jesse Hibbs ; Sc. : Geoffrey Homes ;
Ph. : George Robinson ; Pr. : Universal ; Int. : Joel McCrea (Ded Rockwell),
Mari Blanchard (Aldia), Murvyn Vie. Couleurs, 82 min.
Un éleveur de chevaux rêve de capturer un suberbe mustang noir appelé
Outlaw.
Les westerns de Jesse Hibbs sont généralement médiocres, surtout ceux
interprétés par Audie Murphy. Bien qu’il ait pour vedette. Mc Crea, celui-ci
n’echappe pas à la règle. Inédit en France, il a été diffusé en DVD par Patrick
Brion dans sa fameuse collection.J.T.
DÉLICATESSE (LA)*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : David et Stéphane Foenkinos-Robert ; Int. : Audrey
Tautou (Nathalie), François Damiens (Markus), Bruno Todeschini
(Charles), Mélanie Bernier (Chloé), Joséphine de Meaux (Sophie), Pio
Marmaï (François), Monique Chaumette (Madeleine), Marc Citti (Pierre),
Ariane Ascaride, Christophe Malavoy (les parents de Nathalie). Couleurs,
108 min.
Après la mort accidentelle de François, son compagnon, Nathalie reste
prostrée dans son deuil. Trois ans plus tard, elle est responsable d’un groupe de
travail dans une entreprise suédoise à Paris. Dans un état second, elle embrasse
Markus, l’un de ses subordonnés. Ce dernier en tombe amoureux – mais
Nathalie a tout oublié…
David Foenkinos porte à l’écran son succès de librairie qui devient ainsi un
gentil roman-photo. Réalisé avec… délicatesse – mais aussi des joliesses
agaçantes (le jardin de grand-mère…) le film doit beaucoup à l’interprétation de
François Damiens, bon gros nounours, et d’Audrey Tautou, adorable et sensible.
C.B.M.

DÉLICES DE TOKYO (LES)**


(An ; Jap., 2015.) ; R. et Sc. : Naomi Kawase ; Ph. : Shigeki Akiyama ; M. :
David Hadjaj ; Pr. : Kaïchiro Fukushima ; Int. : Kirin Kiki (Tokue),
Masatoshi Nagase (Sentaro), Kyara Uchida (Wakana). Couleurs, 113 min.
À Tokyo, sous les cerisiers en fleurs, Sentaro, la quarantaine austère, tient
une petite échoppe où il vend – essentiellement à des lycéennes délurées, telle
Wakana – des dorayakis, sortes de pancakes fourrés d’une pâte de haricots
rouges. Tokue, une vieille dame, vient lui proposer ses talents de cuisinière.
D’abord réticent, il finit par accepter. Et c’est la réussite, la clientèle afflue…
Cette vieille femme, au doux visage candide, nous donne une leçon de vie et
de courage ; on découvrira que, atteinte physiquement dans son corps, elle va au-
delà de son handicap. C’est un film serein et lumineux, léger et savoureux. On
aimerait bien goûter à cette pâte de haricots rouges confits tant la réalisatrice
nous met l’eau à la bouche !
C.B.M.

DÉLICIEUSE**
(Mad about music ; USA, 1938.), R : Norman Taurog ; Sc : Bruce Manning,
Félix Jackson, Marcella Burke, Frédérick Kohner ; Ph : Joseph A.
Valentine ; Pr : Universal Pictures ; Int : Deanna Durbin (Gloria
Harkinson), Herbert Marshall (Mr Harkinson), Gail Patrick (Gwen
Taylor), Arthur Treacher (Trips), William Fawley (Dusty Turner), Marcia
Mae Jones (Olga), Helen Parissh (Felice). NB, 100 min.
Star à Hollywood, Gloria sur le conseil de son agent ne peut pas avouer à
son public qu’elle est déjà veuve, qu’elle a une fille et vit dans un pensionnat de
jeunes filles en Suisse ! Cela aurait un impact négatif sur la suite de sa carrière.
Elle décide alors de tout miser sur le mensonge auprès de ses camarades artistes
en s’inventant des parents qu’elle n’a jamais connus, du courrier qu’elle s’envoie
elle-même pour faire croire à ses mensonges.
Cette comédie musicale plaira aux amateurs qui apprécieront Deanna
Durbin, adolescente star de la Métro Goldwin Mayer. Comme souvent dans les
films de ce genre très hollywoodien, le scénario est fait de grosses ficelles et l’on
a hâte de passer aux scènes chantées et dansées.C.V.

DÉLIVRE-NOUS DU MAL*
(Deliver Us From Evil ; USA, 2014). R. : Scott Derrickson ; Sc. : Scott
Derrickson et Paul Harris Boardman d’après le livre de Ralph Sarchie et
Lisa Collier Cool ; Ph. : Scott Kevan ; M. : Christopher Young ; Pr. : Jerry
Bruckheimer. lnt. : Eric Bana (Sarchie), Édgar Ramirez (Mendoza), Olivia
Munn (Jen), Sean Harris (Santino). Couleurs, 118 min.
Policier dans le Bronx, Ralph Sarchie est, avec son co-équipier, chargé d’une
étrange affaire où les différents protagonistes semblent être sous l’emprise d’une
force maléfique. Discrètement et avec talent, Scott Derrickson est en train de
s’imposer comme l’une des nouvelles figures du cinéma fantastique américain.
Depuis la sortie d’Hellraiser : Inferno en 2000, le réalisateur ne cesse de
démontrer son amour pour le genre et a offert aux amateurs de sensations fortes
des œuvres aussi intenses que L’Exorcisme d’Emily Rose ou encore le terrifiant
Sinister. Avec Délivre-nous du mal, Derrickson persiste dans le domaine de
l’épouvante et signe un film de possession solide et efficace qui, sans renouveler
le thème, tente de l’aborder de manière « réaliste ». Pour cela, le cinéaste
s’inspire très librement du livre coécrit par Ralph Sarchie, ancien policier
convaincu d’avoir été confronté, au cours de sa carrière, à des présences
démoniaques. Se glissant dans la peau du héros, Eric Bana campe ainsi avec
conviction un inspecteur athée qui voit sa vie chamboulée par les exactions d’un
ancien Marine. Le comédien, parfait dans le rôle, apporte de la crédibilité à ce
personnage qui, au fur et à mesure de l’enquête, va peu à peu renouer avec Dieu.
Et là est sans doute le point faible du film qui, par moment, fait l’apologie de la
Foi, au risque de paraître prosélyte aux yeux de certains spectateurs. Pourtant,
malgré ce mysticisme exacerbé (d’une certaine manière inhérent au thème) et un
récit balisé et sans grande surprise, Délivre-nous du Mal mérite largement le
détour. La mise en scène maîtrisée et tendue de Derrickson, l’atmosphère
malsaine de certaines scènes (cf. : dans l’hôpital psychiatrique ou au
commissariat), les effets de maquillages saisissants et la bande son angoissante
au possible font de ce métrage une production de qualité et confirment le savoir-
faire du cinéaste en matière d’horreur et de suspens.
E.B.
DEMAIN TOUT COMMENCE**
(Fr., 2016.) R. : Hugo Gélin ; Sc. : Hugo Gélin, Mathieu Oullion, Jean-
André Yerlès ; Ph. : Nicolas Massart ; M. : Rob Simonsen ; Pr. : Mars
Distribution ; Int. : Omar Sy (Samuel), Clémence Poésy (Kristin), Antoine
Bertrand (Bernie), Gloria Colston (Gloria). Couleurs, 118 min.
Samuel Abilli est un joyeux célibataire qui promène le jour des touristes en
mer et le soir fait la fête. Mais voilà qu’une ancienne maîtresse, Kristin, reparaît,
lui colle sa fille dans les bras (en lui assenant qu’elle est aussi la sienne) et
disparaît. Notre célibataire se transforme alors en papa gâteau.
Remake d’un film mexicain. Ce pourrait n’être qu’une attendrissante
romance, mais la forte personnalité d’Omar Sy lui donne un brio remarquable et
une belle intensité dramatique.J.T.

DEMI-SŒUR*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Josiane Balasko ; Ph. : Sabine Lancelin ; M. :
Christophe Julien ; Pr. : LGM : Cinéma, StudioCanal, Fr2 ; Int. : Michel
Blanc (Paul Bérard), Josiane Balasko (Nénette), Brigitte Roüan
(Véronique), Françoise Lépine (Françoise), George Aguilar (Silver).
Couleurs, 90 min.
Nénette, handicapée mentale, la soixantaine bien sonnée, s’enfuit de
l’institution où elle est hébergée, pour retrouver sa famille à Angers. Elle est
aidée par deux drogués. À Angers, elle découvre son demi-frère, Paul, un
pharmacien qui finit par la recueillir. Involontairement Nénette sucre le café de
son demi-frère avec des pilules d’ecstasy que lui avaient confiées les deux
drogués pour échapper à la police. Du coup, sous l’effet de la drogue, Paul
emmène Nénette à la mer. Quand il comprend qu’il a été drogué, il remet
Nénette au train. Il rentre ensuite, déprimé, et décide de s’empoisonner. Mais
Nénette qui a confondu les trains et revient chez lui, le découvre à temps et
appelle les pompiers. Apprenant qu’elle l’a sauvé, il la rejoint dans son
institution. Ils travailleront ensemble dans un hôtel, lui comme pianiste, elle à la
plonge.
Comédie à l’eau de rose, loin des provocations qu’affectionne parfois
Josiane Balasko. Michel Blanc est comme d’habitude épatant.
J.T.

DÉMONS (LES)*
(Can., 2015.) R. et Sc. : Philippe Lesage ; Ph. : Nicolas Canniccioni ; M. :
Pye Corner audio ; Pr. : Galilé Marion-Gauvin et Philippe Lesage ; Int. :
Edouard Tremblay-Grenier (Félix), Pier-Luc Funk (Ben), Yannick Gobeil-
Dugas (Mathieu), Mathis Thomas (Patrick), Vassili Schneider (François),
Laurent Lucas (Marc), Pascale Bussières (Claire), Victoria Diamond
(Rebecca). Couleurs, 118 min.
Félix, un gamin d’une dizaine d’années, habite un beau quartier de Montréal.
A l’école, il a pour copain, Mathieu ; il y est secrètement amoureux de Rebecca.
Pourtant, il est en proie à ses démons et à ses craintes, telle une éventuelle
séparation de ses parents, telle cette disparition d’un enfant du quartier, et même,
telle cette peur (bien sûr infondée) d’avoir le sida !
« C’est une histoire, dit le réalisateur, inspirée d’un mélange de faits réels et
de perceptions pas toujours ancrées dans la réalité qui ont marqué mon enfance à
la fin des années 80 ». Le film se place à hauteur d’un regard d’enfant et
constitue une approche assez juste de cette période de la vie où tout n’est pas
tendresse et innocence, il y a ces rivalités et cruautés entre gamins, cette
incompréhension des adultes, ces dangers – telle la pédophilie.
C.B.M.

DENTS DE LA MER 3 (LES)


(Jaws, 3 ; USA, 1983.) R. : Joe Alves ; Sc. : Richard Matheson, Carl
Gottlieb, d’après Guerdon Trueblood et Peter Benchley ; Ph. : James A.
Contner ; M. : Alan Parker ; Pr. : Rupert Hitzig ; Int. : Dennis Quaid (Mike
Brody), Bess Armstrong (Kathryn Morgan), Simon MacCorkindale (Philip
FitzRoyce), Louis Gossett, Jr. (Calvin Bouchard), John Putch (Sean Brody),
Lea Thompson (Kelly Ann Bukowski), P.H. Moriarty (Jack Tate), Dan
Blasko (Dan), Liz Morris (Liz), Lisa Maurer (Ethel), Harry Grant (Shelby
Overman). 3D-couleurs, 99 min.
Un dangereux requin s’introduit accidentellement dans un parc d’attraction
sous-marin de Floride, semant la panique et la mort sur son passage. L’ingénieur
Mike Brody, employé au sein du vaste complexe aquatique, devra affronter et
détruire le redoutable monstre, comme l’avait autrefois fait son père à Amity.
Les spectateurs de la saison cinématographique 1982/1983 n’eurent pas
seulement à subir les pugilats de Rocky III – L’Œil du Tigre (Sylvester Stallone,
1982), les carnages de Meurtres en 3 Dimensions (Steve Miner, 1982), les
galéjades de Superman III (Richard Lester, 1983) et les horreurs d’Amityville 3-
D (Richard Fleischer, 1983). Ils durent également résister au troisième assaut des
Dents de la mer, déjà bien émoussées après le sequel de Jeannot Szwarc (Les
Dents de la mer – 2e Partie, 1978). Louchant vers le film-catastrophe, le
scénario accumule les plus folles invraisemblances (à commencer par cet
ineffable requin, capable de rugir et de nager à reculons !) et se complaît dans un
infantilisme navrant (voir les séquences « romantiques » entre les frères Brody et
leurs compagnes respectives ou celles montrant un couple de dauphins bravant
les attaques du squale). Défauts rédhibitoires que ne rachètent à aucun moment
une mise en scène indigente et des trucages optiques totalement ratés (la version
« plate » se révélant, à cet égard, plus laide encore que la copie 3D).A.M.

DENTS DE LA MER 4 :
LA REVANCHE (LES)
(Jaws : The Revenge ; USA, 1987.) R., Pr. : Joseph Sargent ; Sc. : Michael de
Guzman, d’après Peter Benchley ; Ph. : John McPherson ; M. : Michael
Small ; Int. : Lorraine Gary (Ellen Brody), Lance Guest (Michael Brody),
Mario Van Peebles (Jake), Karen Young (Carla), Michael Caine (Hoagie),
Judith Barsi (Thea), Lynn Whitfield (Louisa), Mitchell Anderson (Sean
Brody). Couleurs, 89 min.
Des années ont passé depuis la dernière attaque du grand requin blanc à
Amity. Ayant repris le flambeau paternel, Sean Brody est devenu chef de la
police locale. Lors d’une patrouille de routine dans un chenal, le malheureux
Sean est attaqué et déchiqueté par un gigantesque squale. Inconsolable, sa mère,
Ellen, quitte la petite ville et part rejoindre son autre fils, Michael, établi aux
Bahamas. Mais le monstre – qui a décidément plus d’une dent contre la famille
Brody – « retrouve » Ellen et les siens dans les eaux de l’archipel…
Unanimement considéré comme un désastre artistique, cette énième
variation sur le thème du requin tueur a littéralement coulé la carrière
cinématographique de Joseph Sargent (1925-2014). Plus que d’une mise en
scène routinière (quoique honorable), le film souffre d’un script passablement
anémique et d’un dernier quart d’heure confondant d’idiotie. Le spectateur,
médusé, y découvre en effet comment un Carcharodon carcharias en
caoutchouc peut successivement jaillir des flots en rugissant (!), s’empaler sur un
mât de beaupré puis exploser telle une bonbonne d’air comprimé (!!), pour
finalement régurgiter sa dernière victime… saine et sauve (!!!) : preuve que
d’aucuns squales, tout en buvant la tasse, savent se montrer grands s(a)igneurs…
A.M.

DERNIER CHASSEUR
DE SORCIÈRES (LE)
(The Last Witch Hunter ; USA, Chine, Can., 2015.) R. : Breck Eisner ; Sc. :
Cory Goodman, Matt Sazama, Burk Sharpless ; Ph. : Dean Semler ; M. :
Steve Jablonsky ; Pr. : Vin Diesel, Bernie Goldmann et Mark Canton ; Int. :
Vin Diesel (Kaulder), Elijah Wood (Dolan 37e), Rose Leslie (Chloe),
Michael Caine (Dolan 36e). Couleurs, 106 min.
Chassant les forces maléfiques depuis 800 ans, Kaulder veille à l’équilibre
du monde actuel, qui repose sur un pacte fragile régissant la paix entre les
humains et les sorcières.
Série B dans l’air du temps, Le dernier Chasseur de Sorcières est un film
spectaculaire qui se caractérise par son manque d’originalité. Aux commandes
de cette production, on retrouve Breck Eisner, réalisateur appliqué qui après un
épisode de « Fear Itself », l’anthologie de Mick Garris, et le remake de The
Crazies, d’après Romero, creuse peu à peu son sillon dans le paysage du cinéma
fantastique. S’appuyant sur une mise en scène stylisée et tirant parti de décors
impressionnants et d’effets visuels, dans l’ensemble, convaincants, Eisner filme
avec un certain savoir-faire cette histoire qui malheureusement ne brille pas par
sa singularité. Gros point faible du métrage, le scénario ne sort en effet jamais
des sentiers battus et exploite des filons ayant déjà fait leurs preuves par ailleurs.
De la cohabitation entre sorcières et humains aux complots qui se trament en
passant par les alliances contre nature… le script repose sur des concepts éculés
et, à mi-chemin entre Underworld et Twilight, brasse les influences actuelles. En
résulte un pop corn movie sans prétention qui bénéficie d’une distribution
alléchante, Vin Diesel partageant ici l’affiche avec Elijah Wood mais aussi et
surtout avec Michael Caine, dont la présence illumine quelques scènes.E.B.

DERNIER CHÂTEAU (LE)***


(The Last Castle ; USA, 2001.) R. : Rod Lurie ; Sc. : David Scarpa et
Graham Yost ; Ph. : Shelly Johnson ; M. : Jerry Goldsmith ; Pr. : Robert
Lawrence pour Dreamworks ; Int. : Robert Redford (général Eugene
Irwin), James Gandolfini (colonel Winter), Mark Ruffalo (Yates), Steve
Burton (capitaine Peretz), Delroy Lindo (général Wheeler), Clifton Collins
Jr. (Aguilar). Couleurs, 131 min.
Pour avoir désobéi au commandant suprême de toutes les armées – le
Président lui-même – afin de sauver ses hommes au cours d’une mission
dangereuse, le général Eugene Irwin est passé en cour martiale et a été dégradé
et condamné à plusieurs années de forteresse. Il devient le détenu le plus
respecté du « Château », la prison militaire dirigée par le colonel Winter.
Révolté par les méthodes impitoyables du commandant de la prison, Irwin va
redonner à ses compagnons la fierté d’être soldat et réussir à faire révoquer le
colonel Winter en prouvant – par son propre sacrifice – que son commandement
est défaillant.
Réussir à renouveler complètement le thème de la révolte dans un
pénitencier n’était pas une mince performance. On peut critiquer le manichéisme
de la démarche et fortement contester l’idéologie douteuse qui s’en dégage :
paternalisme, élitisme, militarisme, patriotisme, vénération du drapeau, bref tous
les relents fascistes que le film véhicule. On ne saurait en aucun cas nier son
efficacité. La partie d’échecs qui s’engage entre le trop charismatique Robert
Redford et le surprenant James Gandolfini (le célèbre Tony Soprano) qui réussit
à se faire mépriser avec un art qui confine au masochisme, est passionnante à
suivre, remplie de surprises et de subtilités stratégiques qui culminent au cours
de la dernière demi-heure où les idées de script et de mise en scène se succèdent
à un rythme soutenu dans un assaut que l’on pourrait qualifier de « médiéval ».
« Je voulais écrire un film de guerre moderne, expliquait le scénariste David
Scarpa dont c’était le premier script. J’étais alors en train de voir Patton, lorsque
l’idée m’est venue : qu’arriverait-il si un général de légende était emprisonné
pour un délit grave et envoyé en forteresse ? En me rendant compte que le
général tomberait sous les ordres d’un officier de rang inférieur – le gardien de la
prison –, ma première pensée fut : « Qui saluerait l’autre ? » Il m’apparut alors
que c’était un superbe sujet : l’histoire de deux hommes entraînés dans un jeu
d’échecs psychologique, chacun d’eux cherchant à dominer l’autre. » Rod Lurie
s’était déjà fait connaître en signant l’étonnant Manipulations (2000) dont il
avait écrit le scénario original.
R.L.
DERNIER COUP DE MARTEAU (LE)
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Alix Delaporte ; Ph. : Claire Mathon, M. : Ergueni et
Sacha Galpérine, ; Pr : Hélène Cases ; Int : Romain Paul (Victor), Grégory
Gadebois (Samuel Rivinski), Clotilde Hesme (Nadia). Couleurs, 83 min.
Romain, 13 ans, vit avec sa mère, atteinte d’un cancer, dans une caravane
sur une plage près de Montpellier. Il n’a jamais connu son père. Lorsque celui-ci,
un chef d’orchestre célèbre, vient donner un concert au Corum, il décide de le
rencontrer.
La réalisatrice évite les pièges qu’un tel scénario pouvait faire craindre. Son
film, loin d’être larmoyant, est au contraire subtil, léger, délicat, porté par
l’énergie du personnage de la mère. Les acteurs – et tout particulièrement le
jeune Romain Paul – sont à l’unisson. Quant au dernier coup de marteau du titre,
c’est celui, asséné ou non lors de l’exécution de la 6ème symphonie de Mahler,
qui symbolise le destin (pessimiste ? ou optimiste ?).
CBM.

DERNIER DES TEMPLIERS (LE)*


(Season of the Witch ; USA, 2011.) R. : Dominic Sena ; Sc. : Bragi F. Schut
Jr ; Ph. : Amir Mokti ; M. : Atli Orvarsson ; Pr. : Atlas Entertainment ;
Int. : Nicolas Cage (Behmen), Ron Perlman (Felson), Stephen Campbell
(Debelzeq), Claire Foy (la fille). Couleurs, 95 min.
De retour des croisades, deux chevaliers découvrent que leur pays est ravagé
par la peste. Les habitants accusent une jeune sorcière. Les deux chevaliers sont
chargés de la conduire devant un tribunal de religieux. Voyage plus que
mouvementé et à l’arrivée le monastère est désert. Tous les moines sont morts.
En réalité le Diable est maître de la sorcière : il faut le chasser du corps de celle-
ci… Une reconstitution historique mêlée de fantastique où se débat un Nicolas
Cage à court de grands rôles et voué aux séries B. Série B sans doute mais que
Dominic Sena soigne en bon spécialiste du genre. C’est enlevé, nourri par un
budget convenable et proposant un Moyen-Age finalement crédible.J.T.

DERNIER DIAMANT (LE)*


(Fr., 2014.) R. : Eric Barbier ; Sc. : Eric Barbier, Tran-Minh Nam et Marie
Eynard ; Ph. : Denis Rouden ; M. : Renaud Barbier ; Pr. : Vertigo
Productions, Indefilms et B. Media Export ; Int. : Yvan Attal (Simon),
Bérénice Bejo (Julia), Jean-François Stévenin (Albert), Antoine Basler
(Scylla), Annie Cordy (Ines de Boissière). Couleurs, 108 min.
Simon, un cambrioleur réputé, a décidé de voler un diamant, le Florentin,
dont la vente aux enchères doit être assurée par Julia, experte en bijoux. Il se fait
passer auprès de Julia pour un spécialiste de la sécurité. Le vol réussit mais
surgit un rival, Scylla…
Un polar bien mené mêlant Arsène Lupin à Du Riffifi chez les hommes. Les
rebondissements parviennent à surprendre malgré le côté convenu de
l’intrigue.J.T.

DERNIER LOUP (LE)*


(Wolf Totem ; Chine, Fr., 2015.) R. : Jean-Jacques Annaud ; Sc. : Jean
Jacques Annaud, Alain Godard, Lu Wei et John Collee ; Ph. : Jean-Marie
Dreujou ; M. : James Horner ; Pr. : Chino Film, Répérage, Beijing
Forbidden, Mars Film… ; Int. : Feng Shaofeng (Chen Zhen), Shawn Dou
(Yang Ke), Ankhnyam Ragchaa (Gasma). Couleurs, 118 min.
Un jeune étudiant de Pékin, en 1969, est envoyé en Mongolie, pour éduquer
une tribu de bergers. A travers eux il va découvrir le monde des loups. Il
recueille un louveteau qui va lui valoir quelques ennuis.
Inspiré d’un roman de Jiang Rong, Le totem du loup, ce magnifique film
confirme le goût de Jean-Jacques Annaud pour le monde animal. Après un
admirable Ours, voici le loup et les grands espaces de Mongolie où il règne
encore. D’une commande de la Chine qui veut rappeler au reste du monde
qu’elle mène une politique écologique, Annaud tire une grande fresque épique
doublée d’un très beau livre d’images.J.T.

DERNIER MAÎTRE DE L’AIR (LE)


(The Last Airbender ; USA, 2010.) R. : M. Night Shyamalan ; Sc. : M. Night
Shyamalan d’après la série animée de Michael Dante DiMartino Ph. :
Andrew Lesnie ; Eff. vis. : Pablo Helman ; M. : James Newton Howard ;
Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Noah Ringer (Aang), Dev Patel (le prince
Zuko), Nicole Peltz (Katara), Shaun Toub (Oncle Iroh). Couleurs, 103 min.
Jadis régnait l’Avatar, maître des quatre éléments. Depuis Zuko, le Feu a
attaqué Katara, l’Eau. Tous les nomades de l’Air ont été tués sauf Aang qui va
devenir le maître de l’Eau.
Shyamalan a paru mieux inspiré que dans cette saga des éléments tirée d’une
série télévisée. Fantastique de pacotille et pas toujours compréhensible. Les
fidèles de la série ont boudé le film.J.T.

DERNIER PUB AVANT LA FIN


DU MONDE (LE)**
(The World’s End ; GB, 2013.) R. : Edgar Wright ; Sc. : Simon Pegge et
Edgar Wright ; Ph. : Bill Pope ; M. : Steven Price ; Pr. : Nira Park, Tim
Bevan, Eric Fellner ; Int. : Simon Pegg (Gary), Martin Freeman (Oliver),
Nick Frost (Andy), Pierce Brosnan (Guy Shepherd), Paddy Considine
(Steven Prince). Couleurs, 109 min.
Après avoir échoué à faire la tournée des pubs de leur ville natale, cinq amis
tentent, vingt ans plus tard, de relever à nouveau le défi. Mais une fois sur place,
il constate que les gens ne sont plus les mêmes…
Après avoir revisité, avec panache, le zombie movie avec Shaun of The dead
et le cinéma d’action avec Hot Fuzz, Edgar Wright et Simon Pegg remettent le
couvert et s’attaquent aujourd’hui, avec l’entrain et l’inspiration qu’on leur
connait, au thème de l’invasion extraterrestre. Et une fois de plus, le tandem rafle
la mise et emporte aisément les suffrages tant ce Dernier Pub avant la Fin du
Monde s’avère aussi rafraichissant que désopilant. Avec un indéniable respect
vis à vis du genre, Wright et Pegg imaginent une incroyable virée entre copains
qui dégénère, les cinq complices découvrant que leur ville natale est devenue le
repère d’aliens belliqueux au tempérament totalitaire. En voyant ce dernier Pub,
on pense évidemment à Invasion Of The Body Snatchers (les extraterrestres
conçoivent des « copies » d’humain) mais aussi à l’excellent les Femmes de
Stepford (comme dans le film de Bryan Forbes, ces copies parfaites sont des
robots). Sans aligner les clins d’œil mais ne cachant pas leurs influences, les
deux auteurs du script imaginent ainsi une série de péripéties délirantes et tissent
en filigrane une belle histoire d’amitiés mais dresse aussi et surtout le portrait
sensible et intelligent d’un héros nostalgique de son adolescence et noyé dans ses
illusions perdues. Un personnage auquel Simon Pegg prête avec talent ses traits
donnant la réplique à quatre comédiens épatants (parmi lequel le fidèle Nick
Frost et Martin Freeman) et à quelques seconds rôles savoureux. À l’image de
Pierce Brosnan, qui n’avait pas été aussi drôle depuis Mars Attacks !.E.B.

DERNIER REMPART (LE)


(The Last Stand ; USA, 2013.) R. : Kim Jee-woon ; Sc. : Andrew Knauer ;
Ph. : Kim Ji-yong ; M. : Mowg ; Pr. : Lorenzo di Bonaventura ; Int. :
Arnold Schwarzenegger (Ray Owens), Peter Stormare (Burrell), Luis
Guzmán (Mike Figuerola), Eduardo Noriega (Gabriel Cortez), Forest
Whitaker (Agent John Bannister). Couleurs, 107 min.
Épaulé par ses adjoints, Ray Owens, shérif d’une petite ville d’Arizona, met
tout en oeuvre afin d’arrêter un dangereux trafiquant de drogue qui tente de
franchir la frontière mexicaine.
Premier film américain du cinéaste coréen Kim Jee-woon (A Bittersweet
Life), Le dernier rempart est une série B d’action efficace mais sans surprise
dont le principal intérêt réside dans un casting quatre étoiles dominé par la
présence d’Arnold Schwarzenegger. Ce dernier, après avoir mis sa carrière
d’acteur entre parenthèse pendant plusieurs années pour se consacrer à la
politique, renoue ici avec le genre qui a fait son succès et sa popularité.
E.B.

DERNIER TRAIN POUR BUSAN*


(Busanhaeng ; Corée du Sud, 2016.) R. : Yeon Sang-ho ; Sc. : Park Joo-suk ;
Ph. : Lee Hyung-deok ; M. : Jang Young-gyu ; Pr. : Next Entertainment
World ; Int. : Gong Yoo (Seok-woo), Jung Yu-mi (la femme enceinte), Ma
Dong-seok (le mari), Choi Woo-sik (le joueur de baseball). Couleurs,
118 min.
Une étrange épidémie frappe la Corée du Sud. Quelques rescapés ont pris
place dans un train pour Busan, ville épargnée. Mais au dernier moment monte
une jeune femme contaminée qui se met à mordre les passagers. Ceux-ci sont à
leur tour atteints. Seok-woo et une passagère enceinte parviennent à échapper à
la contamination.
Un film de zombies, accueilli avec enthousiasme à Cannes : huis-clos du
train, oppression et vitesse, noir des tunnels et masques grimacants des zombies.
S’y ajoute un discours anti-capitaliste : c’est la Bourse qui serait responsable de
l’épidémie. Pour fans du genre.J.T.

DERNIÈRE GRENADE (LA)*


(The Last Grenade ; GB, 1970.) R. : Gordon Flemyng ; Sc. : Kenneth Ware
et James Mitchell, d’après le roman de John Sherlock ; Ph. : Alan Hume ;
M. : John Dankworth ; Pr. : Dimitri de Grunwald et Josef Shaftel ; Int. :
Stanley Baker (major Harry Grigsby), Alex Cord (Kip Thompson), Honor
Blackman (Katherine Whitely), Richard Attenborough (général Charles
Whitely), Andrew Keir (Gordon Mackenzie), Julian Glover (Andy Royal).
Couleurs, 94 min.
Mercenaire professionnel, le major Harry Grigsby poursuit de sa haine Kip
Thompson, qui fut son élève jadis et qui a lâchement trahi ses camarades en
changeant de camp au cours d’une mission au Congo, ce qui a conduit au
massacre de la plus grande partie de ses hommes. De retour en Angleterre,
Grigsby reçoit la mission officielle d’éliminer Thompson qui, désormais,
travaille pour les communistes chinois et mène la guérilla dans les territoires
proches de Hong Kong.
Durant une quinzaine d’années, les aventures de mercenaires, qui se
vendaient à des armées régulières pour les aider dans leurs combats, furent
presque un genre à part entière du cinéma d’aventures. Réalisé par un cinéaste
surtout spécialisé dans la science fiction (il est à l’origine de la franchise des
Daleks qui demeure la plus longue série de SF de la télévision britannique, avec
près de sept cents épisodes entre 1963 et 1988), le film fait bonne figure en
regard des plus réussis du genre, Le Dernier Train du Katanga (1968) de Jack
Cardiff, Les Oies sauvages (1978) d’Andrew McLaglen et Les Chiens de guerre
(1980) de John Irvin.R.L.

DERNIÈRE LEÇON (LA)


(Fr., 2015.) R. : Pascale Pouzadoux ; Sc. : Pascale Pouzadoux et Laurent de
Bartillat d’après Noëlle Chatelet ; Ph. : Nicole Brunet ; M. : Eric Neveux ;
Pr. : Olivier Delbosc et Marc Missonnier ; Int. : Marthe Villalonga
(Madeleine), Sandrine Bonnaire (Diane), Antoine Duléry (Pierre), Gilles
Cohen (Clovis), Grégoire Montana (Max), Charles Gérard (Charlie), Sabine
Pakora (l’aide à la personne). Couleurs, 105 min.
Madeleine, 92 ans, annonce à ses enfants Diane et Pierre sa décision de
mettre prochainement fin à ses jours afin de mourir dans la dignité. Pierre se
révolte contre cette idée, tandis que Diane finit par la comprendre et l’admettre.
Le droit de mourir debout afin d’éviter la déchéance : importante question
que chacun est amené à se poser un jour, important débat de société.
Malheureusement, ce film maladroit ne fait que l’esquisser, se perdant dans
l’anecdotique et le spectaculaire : évocation du passé, cauchemars, sensiblerie…
À souligner la performance de Marthe Villalonga.
C.B.M.

DERNIÈRE PISTE (LA)


(Meek’s Cutoff ; USA, 2010.) R. : Kelly Reichardt ; Sc. : Jon Raymond ;
Ph. : Christopher Blauvelt ; M. : Jeff Grace ; Pr. : Harmony Production et
Film Science ; Int. : Michelle Williams (Emily Tetherow), Bruce Greenwood
(Stephen Meek), Will Patton (Solomon Tetherow), Zoe Kazan (Millie
Gattely), Paul Dano (Thomas Gattely). Couleurs, 102 min.
Trois familles et leurs chariots perdus dans l’Oregon en dépit d’un guide
expérimenté, Meek. Il y a le problème de l’eau, celui des Indiens et plus encore
l’entretien des chariots.
Le metteur en scène Kelly Reichardt a voulu délivrer un message derrière ce
western classique aux belles images, mais lequel ?
J.T.

DERNIÈRE RECRUE (LA)*


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Luc Murat ; Ph. : Thierry Forand ; M. : Christophe
Alvarez ; Pr. : Dopamyne Films ; Int. : Moussa Maaskri (Ben Fischer)
Pierre Murat (Kevin Novac), Aymen Saïdi (Youssef Akhbir), Malik
Browens (Aaron Jacobs). Couleurs, 98 min.
Un entrepreneur, Kevin Novac, est menacé par un certain Fischer qui lui
rappelle qu’ils avaient fait partie d’un commando en Afghanistan chargé de
liquider un général. Au retour, l’un des membres du commando, Lee, blessé,
avait été achevé par Fischer, suscitant l’indignation de Novac qui avait parlé de
le dénoncer…
Beaucoup de fusillades dans ce thriller sorti à la sauvette et des
renversements de situations souvent invraisemblables (Fischer et Novac s’allient
contre un certain Berman qui avait gardé l’argent du commando pour ensuite se
séparer…) mais font rebondir une action qui menace à tout moment de s’enliser.
J.T.

DERNIERS JOURS DE POMPEI (LES)*


(Gli ultimi giorni di Pompei ; Ital., 1913.) R. : Eleuterio Rodolfi ; Sc. :
d’après Edward George Bulwer-Lytton ; Pr. : Ambrosio ; Int. : Fernanda
Negri Pouget (Nidia), Eugenia Tettoni Fior (Jone), Ubaldo Stefani (Glauco),
Antonio Grisanti (Arbace). NB, muet, 97 min.
En 79, à Pompéi, Glauco, secrètement aimé de la jeune aveugle Nidia, est
accusé injustement de meurtre et jeté dans l’arène aux lions. Au même moment
le Vésuve entre en éruption…
L’une des premières adaptations du fameux roman de Bulwer-Lytton,
attribuée par erreur, selon Jean A. Gili, à Caserini et qui a été rééditée en 2015
par Bach dans une version teintée. Ce n’est pas la version la plus spectaculaire
mais lions et lave sont au rendez-vous.
J.T.

DERRIÈRE LA COLLINE**
(Tepenin Ardi ; Turquie, 2011.) R. et Sc. : Emin Alper ; Ph. : George
Chiper-Lillemaak ; M. : Inanç Sanver, Volkan Akmehmet ; Pr. : Enis
Köstepen, Seyfi Teoman, Emin Alper ; Int. : Tamer Levent (Faik), Mehmet
Osgur (Mehmet), Reha Ozcan (Nusret), Berk Hakman (Zafer), Banu
Fotocan (Meryem), Furkan Berk Kiran (Djaner). Couleurs, 94 min.
Faik, un fermier, vit dans sa maison au fond de la vallée, avec son fils
Mehmet et sa belle-fille Meryem. Arrivent Nusret, un autre fils, et ses deux
garçons, Djaner, un adolescent impatient de manier le fusil, et Zafer, un ancien
soldat traumatisé par la guerre. Faik les met en garde contre des nomades,
derrière la colline, qui voudraient s’en prendre à ses chèvres…
Les personnages sont souvent perdus dans l’image en scope qui magnifie de
loin d’immenses paysages verdoyants et bucoliques au début avec la rivière qui
coule en contrebas, puis de plus en plus rocailleux et inquiétants. Pas de musique
(sauf une marche martiale à la fin), mais une bande sonore très riche (glouglou
de l’eau, bruissement des feuilles, bruits d’animaux). Et surtout on entend des
coups de fusil lointains, mal localisés, qui font monter l’inquiétude dans un
crescendo très maîtrisé. Un beau film qui est aussi une parabole sur le
déclenchement d’un conflit par la seule folie d’un homme.C.B.M.

DES APACHES*
(Fr., 2014.) R. : Nassim Amaouche ; Sc. : Nassim Amaouche, Guillaume
Bréaud ; Ph. : Céline Bozon ; Pr. : Alexandra Henoschberg ; Int. : Nassim
Amaouche (Samir), Laetitia Casta (Jeanne), André Dussollier (Jean),
Hammou Graia (Belkacem). Couleurs, 97 min.
Lors de l’enterrement de sa mère, Samir, la trentaine, découvre un père qu’il
n’a jamais connu. Celui-ci, un chef de clan mafieux, l’entraîne au cœur de la
population kabyle de Belleville où se trament des magouilles immobilières.
Samir fait connaissance de Jeanne, une mère célibataire, qui va changer sa vie.
Émergence d’un néocapitalisme marginal dans le quartier interlope de Paris.
Par ailleurs, grâce au personnage interprété par Laetitia Casta – et à son enfant –
le film apporte une note d’espoir. Des clichés, mais aussi un film sensible et
généreux.C.B.M.

DES CHEVAUX ET DES HOMMES**


(Hross i oss ; Islande, All., 2013.) R. et Sc. : Benedict Erlingsson ; Ph. :
Bergstein Björgülfsson ; M. : David Thor Jonsson ; Pr. : Fridrik Thor
Fridiksson ; Int. : Ingvar Eggert Sigurdsson (Kolbeinn), Charlotte Boving
(Solveig), Helgi Bjornsson (Egill). Couleurs, 81 min.
Un village islandais. Kolbein courtise Solveig ; sa jument l’humilie, il la
tue… Un homme va dans l’eau sur son cheval acheter un alcool frelaté à un
chalutier ; il en meurt… Des voisins se querellent à propos d’une clôture… Un
touriste égaré dans la neige ne doit sa survie qu’à la carcasse de son cheval.
Il s’agit de petites histoires à l’ironie cruelle qui s’imbriquent l’une dans
l’autre. Le réalisateur, cavalier islandais émérite, connaît bien les équidés, et
particulièrement les chevaux islandais petits et robustes, qu’il montre ici comme
les témoins des exactions des hommes. Très peu de dialogues, des plans larges et
sobres dans les beaux paysages d’une toundra désertique et glacée.C.B.M.

DES FILLES EN NOIR**


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Jean-Paul Civeyrac ; Ph. : Hichame Alaouie ; Pr. : Les
films Pelleas ; Int. : Elise Lhomeau (Noémie), Léa Tissier (Priscilla), Elise
Caron (Martha), Isabelle Sadoyan (Sonia), Roger Jendly (Toni). Couleurs,
85 min.
Deux adolescentes, Noémie et Priscilla se lient d’une amitié profonde.
Bouleversées par le récit du suicide de Kleist, elles décident de se donner la mort
ensemble et l’annoncent publiquement. Affolement des parents. Finalement, au
même moment, l’une saute d’une fenêtre, l’autre pas.
Un film sur les tourments de l’adolescence, plutôt réussi malgré quelques
outrances (la voiture abîmée, la tentative de viol…)J.T.

DES GENS QUI S’EMBRASSENT


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Danièle Thompson ; Ph. : Jean-Marc Fabre ; M. :
Stephen Warbeck ; Pr. : G Films et Pathé ; Int. : Eric Elmosnino (Zef
Melkowich), Lou de Laâge (Noga Melkowich), Kad Merad (Roni
Melkowich), Monica Bellucci (Giovanna), Max Boublil (Sami), Clara Ponsot
(Melita Melkowich). Couleurs, 100 min.
Mariage et décès s’entrecroisent dans une famille juive. D’un côté le
mariage de Melita, de l’autre prières et musique autour de la défunte Irène.
Ce n’est pas, il s’en faut, la meilleure comédie de Danièle Thompson,
assistée de son fils Christopher. Du moins nous introduit-elle dans la
communauté juive en évitant caricature et outrance à l’inverse du Rabbi Jacob
de son père Gérard Oury.J.T.

DES HOMMES ET DES DIEUX***


(Fr., 2010.) R. : Xavier Beauvois ; Sc. : Xavier Beauvois, Etienne Comar ;
Ph. : Caroline Champetier ; Pr. : Pascal Caucheteux ; Int. : Lambert Wilson
(Christian), Michael Lonsdale (Luc), Olivier Rabourdin (Christophe),
Philippe Laudenbach (Célestin), Jacques Herlin (Amédée), Olivier Perrier
(Bruno). Couleurs, 120 min.
Dans un monastère isolé de l’Atlas, huit moines cisterciens, sous la
responsabilité de frère Christian, vivent en permanence avec les musulmans du
village voisin. Le frère Luc, un médecin, leur prodigue ses soins et ses conseils.
Lorsqu’une menace terroriste islamiste se précise, les moines refusent de quitter
le monastère, malgré les injonctions du gouvernement français…
Un film admirable tant par son propos (inspiré par l’enlèvement des moines
de Tibhirin en 1996) profondément humain et généreux que par sa réalisation
rigoureuse et son interprétation homogène, au diapason avec le rituel religieux et
à l’écoute des moines. Rappelons que le réalisateur, Xavier Beauvois, se dit lui-
même athée. Un film qui est – et malheureusement restera sans doute – d’une
dramatique actualité.C.B.M.

DES HOMMES SANS LOI**


(Lawless ; USA, 2012.) R. : John Hillcoat ; Sc. : Nick Cave ; Ph. : Benoît
Delhomme ; M. : Nick Cave et Warren Ellis ; Pr. : Benaroya Pictures et
Filmnation Enter. : Int. : Shia LaBéouf (Jack Bondurant), Tom Hardy
(Forrest Bondurant), Jason Clarke (Howard Bondurant), Jessica Chastain
(Maggie), Guy Pearce (l’agent Rakes), Gary Oldman (Floyd Banner), Mia
Wasikowska (Bertha Minnix). Couleurs, 115 min.
Dans les années 30, à l’époque de la Prohibition, les frères Bondurant
s’adonnent au trafic de l’alcool : Forrest est le chef, Howard son second tandis
que Jack, encore jeune, hésite sur son avenir et courtise la fille du pasteur. La
police ferme les yeux jusqu’à l’arrivée de l’agent spécial Charlie Rakes. Par la
suite Forrest se laisse séduire par la belle Maggie de retour de Chicago. Une nuit
deux hommes pénétrent dans la maison, égorgent Forrest et violent Maggie.
Forrest survit et avec Jack retrouve et tue les agresseurs. Trop c’est trop. Rakes
donne l’assaut à la distillerie clandestine des trois frères qui prennent la fuite. Un
barrage policier met en face Rakes et les trois frères. Rakes s’apprête à liquider
les Bondurant quand un policier lui tire une balle dans le dos. Jack l’achève. Des
années plus tard, les trois frères sont toujours ensemble.
Un excellent scénario de Nick Cave tiré du témoignage de l’un des
Bondurant (Pour quelques gouttes d’alcool), une mise en scène nerveuse et
efficace de l’excellent John Hillcoat, toujours aussi séduisant dans son travail, et
une distribution brillante, de Tom Hardy à Guy Pearce, une nouvelle fois
formidable en méchant, autant d’éléments qui font de Lawless une œuvre
attachante et un très bon film noir.J.T.

DES INSECTES ET DES HOMMES***


(The Hellstrom Chronicle ; USA, 1971.) R. : Walon Green ; Sc. : David
Seltzer ; Ph. : Ken Middleham, H. Barth, V. Lapenieks et Walon Green ;
M. : Lalo Schifrin ; Pr. : David L. Wolper. Couleurs, 90 min.
L’entomologiste Nils Hellstrom a consacré sa vie à l’étude des insectes. Et
ses recherches ont abouti à une surprenante conclusion : ce sont les rivaux les
plus redoutables de l’homme sur la Terre et l’expérience accumulée au cours de
cinquante millions d’années d’évolution les a rendus les plus aptes à survivre
aux cataclysmes naturels aussi bien qu’artificiels, alors que la race humaine
éprouve de plus en plus de difficultés à lutter contre leur nombre croissant. Les
invasions de fourmis, les nuages de sauterelles et les destructions de termites
sont des fléaux aussi dévastateurs que les ouragans ou les tremblements de terre.
Nul doute ne subsiste : les insectes sont tout simplement en train de supplanter
l’homme et de prendre possession de la Terre. Ils domineront la planète un jour
ou l’autre…
C’est plus terrifiant que tous les films de science fiction : sous l’apparence
d’un banal documentaire, le film soutient – et défend brillamment – une thèse
qui semble avoir tout du délire. Et, au bout d’une heure et demie
d’argumentation soulignée par des images saisissantes, le doute n’est plus
permis : le professeur Hellstrom a raison ! La partie technique était composée de
huit équipes d’opérateurs qui ont tourné durant deux ans dans onze pays répartis
sur quatre continents, et la formidable « distribution » comprend cent millions de
sauterelles, vingt millions de fourmis, trois millions de termites africains…
Walon Green, rappelons-le, fut le scénariste de Sam Peckinpah pour La Horde
sauvage (1969) et de William Friedkin pour Le Convoi de la peur (1977). Et le
film remporta l’Oscar 1971 du meilleur documentaire devant Le Chagrin et la
pitié de Marcel Ophuls.R.L.
DES LENDEMAINS QUI CHANTENT*
• (Fr., 2014.) R. et Sc : Nicolas Castro ; Ph : Pierre Aïm ; M. : Jeanne
Cherhal ; Pr. : Fabrice Goldstein, Antoine Rein, Caroline Adrian ; Int. : Pio
Marmaï (Léon), Laetitia Casta (Noémie), Gaspard Proust (Olivier), Ramzy
Bédia (Sylvain), André Dussollier (Raymond). Couleurs, 94 min.
10 mai 1981. À Saint-Etienne, Léon et Olivier, deux frères, assistent devant
la télé à la victoire de François Mitterand avec leur copain Sylvain. Noémie se
joint à eux et, dans l’euphorie couche avec Léon. Puis elle part à Paris pour
préparer l’ENA. 1988. Léon est journaliste, fidèle à ses convictions de gauche.
Olivier, plus opportuniste, a rejoint la sphère politique. Noémie est conseillère
présidentielle. Sylvain a réussi dans le Minitel rose…
20 ans de socialisme en France entre espoirs et désillusions. Le film fait
appel à des documents d’archives (pour faire vrai) qu’il entrelace au destin
individuel des deux frères que tout oppose de façon un peu simpliste : leur idéal
politique comme leur vie sentimentale. Le tableau politico-social n’est que
survolé ; c’est à la fois maladroit et frustrant.C.B.M.

DES NOUVELLES
DE LA PLANÈTE MARS*
(Fr., Belg., 2015.) R. : Dominik Moll ; Sc. : D. Moll, Gilles Marchand ; Ph. :
Jean-François Hensgens ; M. : Adrian Johnson ; Pr. : Michel Saint-Jean,
Patrick Quinet ; Int. : François Damiens (Philippe Mars), Vincent Macaigne
(Jérôme), Veerle Baetens (Chloé), Jeanne Guittet (Sarah). Couleurs,
101 min.
Philippe Mars est un informaticien sérieux dont la famille part à vau-l’eau.
Tout s’aggrave lorsque Jérôme, son collègue de bureau, lui demande l’hospitalité
– qu’il n’ose refuser – bientôt suivi de Chloé, la copine écolo de ce dernier. Et
ses parents, décédés depuis longtemps, qui interviennent avec leurs
commentaires acerbes !
C’est un univers de doux dingues que Dominik Moll filme à la paresseuse
avec tous ces personnages brindezingues qui gravitent autour de la planète
(Philippe) Mars. Les comédiens ont presque l’air de s’en excuser, mais on
s’amuse bien en leur compagnie.C.B.M.

DES VENTS CONTRAIRES**


(Fr., 2011.) R. : Jalil Lespert ; Sc. : J. Lespert, Olivier Adam, Marion Laine,
d’après O. Adam ; Ph. : Josée Deshaies ; M. : DJ Pone, David-François
Moreau ; Pr. : Wassim Beji, Yannick Bolloré ; Int. : Benoît Magimel (Paul),
Isabelle Carré (Cap. Combe), Antoine Duléry (Alex), Ramzy Bedia (Samir),
Bouli Lanners (Brehel), Marie-Ange Casta (Justine), Aurore Clément
(Mme Person), Lubna Azabal (mère de Yasmine), Audrey Tautou (Sarah),
Daniel Duval (l’éditeur), Nicolas Briançon (le commissaire). Couleurs,
91 min.
À la suite de la disparition inexpliquée de sa femme Sarah, Paul, un écrivain,
se réfugie avec ses enfants dans leur maison familiale de Bretagne. Il renoue
avec son frère Alex et tente de se reconstruire avec le temps.
La disparition de Sarah (qui sera résolue brièvement à la fin) reste au second
plan. Ce qui intéresse principalement les auteurs (Jalil Lespert étant fidèle au
roman d’Olivier Adam), ce sont ces rencontres successives avec des personnages
pittoresques, sympathiques, attachants, même s’ils ne sont pas très bien fouillés,
qui vont aider Paul dans sa démarche. Un film émouvant, généreux, servi par
d’excellents comédiens et de magnifiques paysages bretons.C.B.M.

DESCENDANTS (THE)**
(The Descendants ; USA, 2011.) R. : Alexander Payne ; Sc. : Alexander
Payne, Nat Faxonet Jim Rash d’après le roman de Kaui Hart Hemmings ;
Ph. : Phaedon Papmichael ; M. : Dondi Bastone ; Pr. : Ad Hominem
Enterprises ; Int. : George Clooney (Matt King), Shailene Woodley
(Alexandra King), Amara Miller (Scottie King), Nick Krause (Sid), Beau
Bridges (Hugh). Couleurs, 114 min.
Avocat à Honolulu, Matt King doit s’occuper de son épouse mourante (dont
il apprend qu’elle l’avait trompé), de ses deux filles et de l’une des dernières
terres vierges de l’ile de Kauai qui lui vient, en indivision avec de nombreux
cousins, de ses lointains ascendants. La vente les rendrait fort riches et justement
un promoteur bien sous tous rapports se présente…
Que de soucis pour le pauvre George Clooney pour une fois dépassé par les
événements. Mais que l’on se rassure : il triomphera avec l’aide de ses filles.
Saga familiale et message social : un film dans la plus pure tradition
hollywoodienne.
J.T.

DESERT GOLD
(Desert Gold ; USA, 1936.) R. : James P. Hogan ; Sc. : Stuart Anthony et
Robert Yost ; Ph. : George Clemens ; Pr. : Paramount ; Int. : Buster Crabbe
(Moya), Monte Blue (Chet Kasedon), Robert Cummings. NB, 58 min.
Moya, élevé par des Blancs, reste fidèle aux traditions de sa tribu et refuse
les propositions du véreux Kasedon d’exploiter une mine d’or. Elle est située sur
un territoire sacré. Torturé, Moya persiste. L’ingénieur Gale, engagé par
Kasedon, lui donnera raison.
Western vieillot, d’après Zane Grey, interprété par Buster Crabbe, ex-Tarzan
et ressuscité en DVD par Patrick Brion.J.T.
DESIERTO**
(Desertio ; Mexique, 2015.) R. et Sc. : Jonàs Cuaron ; Ph. : Damian Garcia ;
M. : Woodkid ; Pr. : Esperanto Kinto ; Int. : Gael Garcia Bernal (Moises),
Jeffrey Dean Morgan (Sam), Alondra Hidalgo (Adela). Couleur 94 min.
Un groupe de migrants mexicains tente de franchir la frontière des Etats-
Unis. Ils sont tués les uns après les autres par un Américain hostile à cette
immigration. L’un des survivants, Moises, l’affronte…
Magnifique affrontement dans la grande tradition du cinéma américain,
Mann ou Boetticher. Un style nerveux servi par des magnifiques images et un
sujet brûlant si l’on en croit les déclarations de Donald Trump et le rôle des
« minutemen », sortes de milices qui gardent la frontière américaine.J.T.

DÉSINTÉGRATION (LA)**
(Fr., 2011.) R. : Philippe Faucon ; Sc. : Eric Nebot, Mohamed Sifaoui et
Philippe Faucon ; Ph. : Laurent Fénart ; M. : Benoît Schlosberg ; Pr. :
Screen Runner ; Int. : Rashid Debbouze (Ali), Yassine Azzouz (Djamel),
Ymanol Perset (Hamza), Mohamed Nachit (Nasser). Couleurs, 78 min.
Ali vit dans la banlieue lilloise avec sa mère, femme de ménage. Il fait des
études sérieuses mais se heurte à d’innombrables difficultés pour trouver un
stage. Il se rapproche de Nasser, sans emploi et de Hamza, alias Nicolas,
converti à l’Islam. Les trois sont pris en main par Djamel, tenant d’un Islam
radical. Ali et Hamza vont commettre un attentat-suicide contre l’OTAN à
Bruxelles. Nasser se dérobe mais sera arrêté.
Un film-témoignage sur les problèmes des banlieues : le racisme d’un côté
qui freine les bonnes volontés et provoque la déception de ne pouvoir s’intégrer,
de l’autre l’Islam radical qui récupère cette déception au service du djihad.
Faucon a mené son enquête auprès des éducateurs et des policiers dans un esprit
objectif. Sauf Rashid Debbouze, frère de Djamel, les acteurs sont non
professionnels et donnent de la consistance à leur personnage. Rashid Debbouze
avec son expérience prête encore plus de relief au personnage d’Ali, celui qui
aurait pu s’intégrer.J.T.

DESPUÈS DE LUCIA***
(Despuès de Lucia ; Mex., 2012.) R. et Sc. : Michel Franco ; Ph. : Guy
Chavez ; Pr. : M. Franco, Marco Polo Costandze, Elias Menassé, Fernando
Rovzar ; Int. : Tessa la (Alejandra), Hernan Mendoza (Roberto), Gonzalo
Vega Sisto (José). Couleurs, 108 min.
Après la mort accidentelle de sa femme Lucia, Roberto part à Mexico avec
sa fille Alejandra (dite Ale), 16 ans, pour travailler dans un restaurant. Ale
s’intègre bien avec une bande de copains de sa classe. Lors d’une soirée arrosée,
elle fait l’amour avec José. La scène est filmée avec un portable et diffusée. Ale
devient alors le souffre-douleur du lycée subissant des brimades de plus en plus
humiliantes. Elle ne dit rien à son père…
Le réalisateur nous introduit en douceur dans cette intrigue sordide en une
descente aux enfers de plus en plus éprouvante jusqu’à l’abject le plus total.
C’est porté par une réalisation d’autant plus implacable qu’elle reste sobre, sans
effets inutiles, sans musique redondante. Cette dénonciation d’un fascisme
ordinaire est une œuvre forte et puissante. La dernière séquence est
glaçante.C.B.M.

DESTINATION LOVE
(Baggage Claim ; USA, 2013.) R. et Sc. : David E. Talbert ; Ph. : Anastas
N. Michos ; M. : Aaron Zigman ; Pr. : Sneak Preview Productions ; Int. :
Paula Patton (Montana Moore), Derek Luke (William Wright), Taye Diggs
(Langston), Adam Brody (Sam), Boris Kodjoe (Graham). Couleurs, 96 min.
Montana Moore, une hôtesse de l’air dans la trentaine, n’est toujours pas
mariée. Sa mère la presse d’autant que la petite sœur va, quant à elle, convoler
en justes noces. Montana passe en revue tous les partis possibles et, chaque fois,
c’est l’échec. Elle confie ses malheurs à son meilleur ami, William. Et pourquoi
pas lui ? Mais il a une compagne…
Une suite de clichés et de situations convenues, de gags éculés et de coups
de théâtre trop prévisibles. Que l’on se rassure : Montana trouvera un mari.J.T.

DESTINATION MURDER*
(USA, 1950.) R. : Edward L. Cahn ; Sc. : Don Martin ; Ph. : Jackson Rose ;
M. : Irving Gertz ; Pr. : RKO ; Int. : Joyce Mac Kenzie (Laura Mansfield),
Stanley Clemens (Jackie Wales), Hurd Hatfield (Stretch Norton), Albert
Dekker (Armitage). NB, 72 min.
Laura Mansfield est témoin du meurtre de son père. Plus tard elle croit
reconnaître l’assassin en la personne de Jackie Wales. Elle l’approche pour en
savoir plus sur ses motifs. Il l’entraîne dans un nightclub dont le propriétaire est
un certain Armitage et le gérant Strecht Norton. Wales est tué, mais Norton
s’efforce de convaincre Laura que l’assassin est en fait Armitage. Il le tue et
tente de faire croire à Laura qu’elle est la meurtrière…
Inédit en France. « Destination Murder est un de ces thrillers de série B tout
à fait dans la manière RKO avec une intrigue encore plus compliquée que celle
du Grand sommeil. Albert Dekker joue ici un rôle qui devait devenir un de ses
classiques dans le cycle noir, celui du criminel esthète ». (Alain Silver et
Elizabeth Ward, Encyclopédie du film noir).J.T.

DÉTECTIVE DEE : LE MYSTÈRE


DE LA FLAMME FANTÔME*
(Di Renjie ; Chine (Hong Kong), 2011.) R. : Tsui Hark ; Sc. : Chang Chia-
Lu ; Ph. : Chang Chi-ying ; M. : Peter Kam ; Pr. : Huayi Brothers ; Int. :
Andy Lau (Di Renjie dit Détective Dee), Carina Lau (l’Impératrice), Li
Binging (Shagguan Jing-en), Jean-Michel Casanova (Génral Aspari).
Couleurs, 122 min.
La Chine au VIIe siècle. Le couronnement de l’impératrice est retardé par de
mystérieux accidents qui affectent un Bouddha géant en cours de construction et
dont le maître d’œuvre lui-même a pris feu sans explication. Pour résoudre
l’énigme, l’Impératrice fait sortir de prison le détective Dee. Il découvrira
l’assassin, un ami, lui aussi contestataire qui espérait que le Bouddha
s’écroulerait sur le palais et tuerait l’Impératrice.
Tsui Hank renoue ici avec l’inspiration du Secret des poignards volants avec
chorégraphie et effets spéciaux de Phil Jones. Il met en scène Dee (inspiré du
juge Ti des romans de van Gulik), sorte de Charlie Chan de Hong-Kong. Images
splendides, arts martiaux et enquête policière subtile : un régal.J.T.

DÉTECTIVE DEE II : LA LÉGENDE


DU DRAGON DES MERS*
(Die Renjie : Shen du long wang ; Chine, 2013.) R. et Sc. : Tsui Hark ; Ph. :
Choi Sung Fai ; M. : Kenji Kawai ; Pr. : Huayi Brothers ; Int. : Mark Chao
(Dee Renjie), William Feng Shaofeng (Yuchi Zhenjin), Carina Lau
(l’impératrice), Lin Gengwin (Shatuo Zhong). Couleurs, 134 min.
La flotte chinoise ayant été détruite par un dragon des mers, Dee est chargé
de mener l’enquête : il met à jour un complot contre la cour. Quant au dragon :
on s’en débarrasse avec des poissons empoisonnés.
Moins réussi que le précédent : intrigue plus faible et moyens dans les
décors et de façon générale dans la mise en scène plus limités.J.T.

DEUX AMIS (LES)*


(Fr., 2015.) R. : Louis Garrel ; Sc. : Louis Garrel et Christophe Honoré ;
Ph. : Claire Mathon ; M. : Philippe Sarde ; Pr. : Anne-Dominique
Toussaint ; Int. : Louis Garrel (Abel), Vincent Macaigne (Clément),
Golshifteh Farahani (Mona). Couleurs, 100 min.
Clément, un figurant de cinéma, est amoureux de Mona, vendeuse dans une
sandwicherie de la Gare du Nord. Mais la belle a un secret qui la rend
insaisissable. Aussi Clément fait-il appel à son ami Abel pour l’aider à la
conquérir.
Ce premier film réalisé par Louis Garrel est inspiré par Les caprices de
Marianne d’Alfred de Musset. Selon Olivier Père, c’est « une balade poètique et
buissonnière à travers nos souvenirs du cinéma français dont Claude Sautet pour
le triangle amoureux et les ambiances parisiennes, et certaines comédies
populaires reposant sur des duos masculins antagonistes où les partenaires sont à
la fois inséparables et mal assortis. » Un film sans prétention, bien réalisé,
agréable à regarder. Vincent Macaigne est touchant avec ses airs de chien
battu.C.B.M.

DEUX AUTOMNES, TROIS HIVERS**


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Sébastien Betbeder ; Ph. : Sylvain Verdet ; M. :
Bertrand Betsch ; Pr. : Frédéric Dubreuil ; Int. : Vincent Macaigne
(Arman), Maud Wyler (Amélie), Bastien Bouillon (Benjamin), Audrey
Bastien (Katia), Pauline Etienne (Lucie). Couleurs, 91 min.
Arman, 33 ans, célibataire dépressif, décide de reprendre sa vie en main.
Faisant du jogging aux Buttes Chaumont, il croise Amélie qu’il espère revoir. En
vain. Lors d’une promenade nocturne avec son copain, il s’interpose pour
défendre une jeune femme agressée par deux voyous. C’est Amélie. Il reçoit un
coup de couteau. Il est hospitalisé. Amélie vient à son chevet. Benjamin fait un
A.V.C. Rééduqué par Katia, l’orthophoniste, il en tombe amoureux. Arman,
Amélie, Benjamin et Katia partent en Suisse pour faire du ski.
Une comédie romantique douce amère, réalisée au format I. 33 dans un style
littéraire intimiste. Elle est divisée en deux parties, chacune étant composée de
chapitres numérotés de 1 à 20 pour le premier, puis de 20 à 1 pour la seconde
avec l’épilogue. Chacun des protagonistes s’adresse au spectateur, face à la
caméra, pour commenter faits et sentiments, de là une certaine connivence. Un
film original, plein de charme, de tendresse et d’humour, magnifiquement porté
par ses interprètes, à commencer par Vincent Macaigne, bon gros nounours mal
rasé.C.B.M.

DEUX ÊTRES*
(Tva manniskor ; Suède, 1945.) R. : Carl Th. Dreyer ; Sc. : Carl Dreyer,
Martin Glanner d’après W.O. Somin ; Ph. : Gunnar Fischer ; M. : Lars-
Erik Larsson ; Pr. : Svensk Filmindustri ; Int. : Georg Rydeberg (Dr Arne
Lundell), Wanda Rothgardt (Marianne). NB, 78 min.
Le docteur Arne Lundell, un éminent psychiatre est accusé d’avoir plagié la
thèse du Pr Sander. Lorsque ce dernier est assassiné, les soupçons se portent sur
lui, bien qu’il soit innocent. Il avait en effet menacé Sander lorsqu’il avait appris
que Marianne, son épouse, était sa maîtresse.
« L’assassinat lui-même, écrit Dreyer, n’avait qu’une importance secondaire.
Il n’était que le moyen pour ce qui était, à mes yeux, le but – à savoir montrer les
événements psychologiques corollaires du meurtre ». Réalisé en Suède, c’est une
sorte de huis clos à deux personnages, tout en grisailles, aux décors banals, à la
musique envahissante, montrant les souffrances d’une femme malheureuse. Un
film mineur dans l’œuvre du maître danois.C.B.M.

DEUX JOURS, UNE NUIT**


(Fr., Belg., Ital. ; 2014.) R. et Sc. : Jean-Pierre et Luc Dardenne ; Ph. : Alain
Marcoen ; Pr : J.P. et Luc Dardenne, Denis Freyd ; Int. : Marion Cotillard
(Sandra), Fabrizio Rongione (Manu), Pili Groyne (Estelle), Olivier Gourmet
(Jean-Marc). Couleurs, 95 min.
Sandra, qui sort d’une dépression, est menacée de licenciement : elle ne
conservera son emploi que si ses collègues renoncent à leur prime. Soutenue par
son mari, il ne lui reste que le temps d’un week-end pour essayer de les
convaincre…
Les frères Dardenne proposent un large tableau de la condition ouvrière
confrontée à la crise, tableau parfois quelque peu manichéen en raison de la
situation particulière de chacun des employés. Cependant leur film est réalisé
avec une telle énergie qu’il emporte l’adhésion, même si c’est l’énergie du
désespoir pour Sandra magnifiquement interprété par Marion Cotillard (il eut
toutefois peut-être été préférable qu’un tel rôle ne soit pas confié à une star de
l’écran : une actrice anonyme aurait été plus crédible.).C.B.M.

DEUXIÈME HOMME (LE)*


(The Running Man ; GB, 1963.) Pr. et R. : Carol Reed ; Sc. : John
Mortimer, d’après le roman de Shelley Smith (The Ballad of the Running
Man, 1961) ; Ph. : Robert Krasker ; M. : William Alwyn ; Int. : Laurence
Harvey (Rex Black), Lee Remick (Stella Black), Alan Bates (Stephen
Maddox), Felix Aylmer (le pasteur), Eleanor Summerfield (Hilda Tanner),
Allan Cuthbertson (Jenkins), Noel Purcell (Miles Bleeker), Fernando Rey
(officier de police de Gibraltar). Couleurs, 103 min.
Furieux d’apprendre qu’en raison d’un retard dans le paiement de sa
cotisation, la compagnie Excelsior a refusé de l’indemniser pour la perte de son
avion de fret qui s’est écrasé en Allemagne, Rex Black décide de se faire
rembourser autrement. Il contracte une assurance-vie, crashe son planeur dans la
mer et disparaît. Quelques semaines plus tard, un chèque de £ 50 000 en poche,
son épouse Stella rejoint son mari qui l’attend dans un hôtel de Malaga sous
l’identité d’un richissime éleveur de moutons australien. À la banque, Rex
apprend qu’il devra attendre une semaine pour recevoir la lettre de change qui
lui permettra de toucher son magot. Mais, quelques jours plus tard, Stella a la
surprise de rencontrer Stephen Maddox, l’agent d’Excelsior qui était venu la voir
pour une enquête de routine, et qui prétend être venu à Malaga en vacances…
Un point de départ des plus classiques d’escroquerie à l’assurance, et un
développement qui ménage son lot de retournements et de surprises. Mais on est
étonné de voir Carol Reed, réalisateur prestigieux, signer ce modeste thriller sans
réelle ampleur. À noter que le film bénéficie d’un générique de Maurice
Binder.R.L.

DEVIL INSIDE
(The Devil Inside ; 2012.) R. : William Brent Bell ; Sc. : William Brent Bell
et Matthew Peterman ; Ph. : Gonzalo Amat ; M. : Brett Detar, Ben
Romans ; Pr. : Matthew Peterman, Morris Paulson ; Int. : Fernanda
Andrade (Isabella Rossi), Simon Quarterman (Père Ben Rawlings), Evan
Helmuth (Père David Keane). Couleurs, 83 min.
En 1989, Maria Rossi téléphone à la police et avoue le meurtre de trois
personnes qui pratiquaient, sur elle, un exorcisme. 20 ans plus tard, sa fille,
Isabella, cherche à comprendre ce qui s’est passé cette nuit là et se rend en
compagnie d’un réalisateur de documentaire, en Italie, où sa mère est internée.
« Le film que le Vatican ne veut pas que vous voyiez ». Tel est le slogan
trouvé par les producteurs de Devil Inside afin de lancer sur le marché ce
nouveau « documenteur » ayant cartonné au box-office américain (plus de
53 millions de dollars de recettes pour un budget d’1 million). Un succès qui
laisse perplexe tant le métrage de William Brent Bell (auteur en 2006 du
dispensable Stay Alive) n’apporte absolument rien au genre horrifique, se
contentant de resservir des recettes maintes fois éprouvées et auxquelles le
spectateur averti s’est désormais habitué. Misant sur un certain réalisme qui par
moment fait mouche (cf. la scène avec la jeune possédé contorsionniste), le
réalisateur signe un métrage certes appliqué mais terriblement prévisible, à
l’image du dénouement au parfum de déjà-vu. Le script, rédigé par William
Brent Bell et Matthew Peterman, ne surprendra en effet personne et altère le
suspens et la terreur qui aurait pu découler d’un sujet à priori porteur. Autant de
réserves qui font de Devil Inside une série B de facture très moyenne comme
Hollywood en produit à la chaîne.E.B.

DEVIL THUMBS A RIDE (THE)*


(USA, 1947.) R. et Sc. : Felix Feist ; Ph. : Roy Hunt ; M. : Paul Sawtell ; Pr. :
RKO ; Int. : Lawrence Tierney (Steve Morgan), Ted North (Jimmy
Ferguson) Nan Leslie (Carol Hemming). NB, 67 min.
Un assassin se fait prendre en autostop par un conducteur qui ignore son
nom et ses intentions…
Bon film noir interprété par un magnifique Lawrence Tierney. Vu seulement
en France à la Cinémathèque dans une rétrospective « Perles noires ».J.T.

DHARMA GUNS*
(Fr., 2009.) R. et Sc. : F.J. Ossang ; Ph. : Gleb Teleshov ; M. : Jack Belsen,
Little Drake et MKB Fraction Provisoire ; Pr. : F.J. Ossang ; Int. : Guy
McNight (Stan), Elvire (Délie), Lionel Tua (Jon). NB, 93 min.
Les malheurs de Stan, victime d’un accident en ski nautique puis du vol de
son scénario par les Dharma Guns, un groupe de hackers, et qui se retrouve dans
une zone irradiée. Celle qu’il aime, Délie, meurt puis ressuscite mais ne le
reconnaît pas.
L’univers filmique d’Ossang est très particulier. Ce quatrième film est de la
même facture que les précédents, mêlant aventures, science-fiction, thriller,
fantastique et philosophie. On perd pied assez vite mais on peut se laisser séduire
par l’extravagance des images.
J.T.
DHEEPAN**
(Fr., 2015.) R. : Jacques Audiard ; Sc. : Jacques Audiard, Thomas Bidegain,
Noé Debré ; Ph. : Eponine Momenceau ; M. : Nicolas Jaar ; Pr. : Why Not,
Page 114, Fr. 2 ; Int. : Anthonythasan Jesuthasan (Dheepan), Vincent
Rottiers (Brahim), Kalieraswari Srinivasan (Yalini). Couleurs, 109 min.
Dheepan, un réfugié sri-lankais, arrive en France avec Yalini, une femme
qu’il ne connaît pas, qu’il fait passer pour son épouse. Il trouve un emploi de
gardien d’immeuble dans une HLM de banlieue, tandis que Yalini devient aide
ménagère d’un vieux monsieur, habitant avec Brahim, un dealer. La violence va
bientôt rattraper Dheepan.
À peine un film sur l’immigration tant l’intégration facile des protagonistes
élude vite la question. Beaucoup plus apparentes sont les scènes très
spectaculaires, réalisées avec vigueur, qui submergent le film par leur violence, à
la limite du soutenable. Mais cette œuvre ne pourrait-elle pas être plus
simplement une belle histoire d’amour entre deux êtres que rien ne disposait à
être réunis ? Le rôle de Yalini est essentiel, superbement interprété. Ce film qui a
obtenu une (surprenante) Palme d’or à Cannes en 2015, aurait pu s’intituler
Dheepan et Yalini.C.B.M.

DIAMANT NOIR**
(Fr., Belg., 2016.) R. : Arthur Harari ; Sc. : A. Harari, Vincent Poymiro,
Olivier Seror, Agnès Feuvre ; Ph. : Tom Harari ; M. : Olivier Marguerit ;
Pr. : Philippe Martin, David Thion ; Int. : Niels Schneider (Pier), August
Diehl (Gaby), Hans-Peter Cloos (Joseph), Abdel Hafed Benotman (Rachid),
Raphaële Godin (Luisa). Scope-Couleurs, 115 min.
Pier, un petit truand issu d’une famille de diamantaires d’Anvers, a vu son
père mourir dans des conditions misérables ; blessé par une facetteuse qui lui
avait broyé la main, il avait été abandonné par sa famille. Pier en tient son oncle
responsable. Avec la complicité de Rachid, il s’introduit dans l’atelier de taillage
pour voler un superbe diamant…
Un premier film qui est une réussite, tant au niveau du scénario, passionnant,
qui évolue implacablement telle une tragédie, que de la réalisation nerveuse
située dans un cadre original. Les couleurs sont saturées, la photo est belle et les
acteurs, peu ou pas connus, sont excellents. Aucun manichéisme entre « bons et
méchants » dans ce film très maîtrisé dans la grande tradition des thrillers
américains, au titre particulièrement bien choisi.C.B.M.

DIANA*
(Diana ; GB, Fr., Belg., 2013.) R. : Oliver Hirschbiegel ; Sc. : Stephen
Jeffreys, d’après le livre de Kate Snell (Le dernier amour de Diana, 2001) ;
Ph. : Rainer Klausmann ; M : David Holmes et Keefus Cincia ; Pr. : Robert
Bernstein et Douglas Rae pour Écosse Films ; Int. : Naomi Watts (Diana),
Naveen Andrews (docteur Hasnat Khan), Douglas Hodge (Paul Burrell),
Charles Edwards (Patrick Jephson), Geraldine James (Oonagh Toffolo),
Julet Stevenson (Sonia), Cas Anvar (Dodi Al-Fayed), Daniel Pirrie (Jason
Fraser), Michael Byrne (docteur Barnard). Couleurs, 108 min.
1995. Séparée du prince Charles, Diana vit au palais de Kensington. En
septembre, en rendant visite à l’hôpital au mari de sa thérapeute, Oonagh, elle
fait la connaissance du chirurgien qui l’a opéré, le docteur Hasnat Kahn,
d’origine pakistanaise. Le coup de foudre est immédiat, et ils entament une
liaison qu’ils s’attachent à garder secrète. Une fois le divorce d’avec Charles
prononcé, en août 1996, ils envisagent de se marier, et Diana se rend au Pakistan
afin de rencontrer la famille d’Hasnat. Mais la mère d’Hasnat s’oppose à leur
union. Puis les journaux à scandale révèlent leur liaison, et Hasnat, craignant les
retombées sur sa profession, met fin à leur relation. Dès lors, Diana fait tout pour
le reconquérir. Elle accepte l’invitation de Dodi Al-Fayed pour une croisière sur
son yacht et prévient la presse pour être prise en photo avec lui afin de rendre
Hasnat jaloux. Mais il reste inflexible. La nuit du 31 août 1997, à Paris, Diana et
Dodi quittent leur hôtel, poursuivis par les paparazzi. Leur voiture s’écrase sous
le tunnel du pont de l’Alma. Le lendemain matin, Hasnat vient déposer un
bouquet de fleurs devant les grilles du palais de Kensington.
S’efforçant, à travers un épisode moins connu de sa vie, de tracer le portrait
de Diana, la femme, plutôt que de Lady Di, la princesse des « cœurs », le film
peine cependant à ne pas basculer rapidement dans le roman-photo. Le
personnage, fragile, attachant et humain du début – l’épouse bafouée qui a ému
le monde par son interview confession à la BBC –, redevient alors l’icône
surmédiatisée, victime parfois complice – les photos sur le yacht de Dodi – et
consentante de la presse à scandale. Même le talent de Naomi Watts, qui
personnifie Diana avec un parfait mimétisme, ne réussit pas à sortir le film de
l’ornière des reconstitutions (la croisade contre les mines antipersonnelles, les
discours officiels et les inaugurations), et nous laisse le sentiment un peu
frustrant de feuilleter un magazine sur papier glacé.D.G.

DIAZ : UN CRIME D’ÉTAT***


(Diaz – Non pulire questo sangre ; Ital., Fr., Roum., 2012.) R. : Daniele
Vicari ; Sc. : Daniele Vicari, Laura Paolucci, Alessandro Bandinelli,
Emanuele Scaringi ; Ph. : Gherardo Gossi ; M. : Theo Teardo ; Pr. :
Domenico Procacci ; Int. : Claudio Santamaria (Max Flamini), Jennifer
Ulrich (Alma Koch), Elio Germano (Luca Gualtieri), Davide Iacopini
(Marco), Ralph Amoussou (Étienne), Fabrizio Rongione (Nick Janssen).
Couleurs, 127 min.
La prise d’assaut durant la dernière journée du G8 de Gênes, le 22 juillet
2001 peu avant minuit, de l’école Diaz par trois cents policiers au cours de
laquelle les représentants de la loi, casqués, bottés, armés de gourdins, se
livrèrent sur les quatre-vingt-dix activistes présents, la plupart étudiants, à des
exactions d’une violence aussi inouïe que gratuite.
Montrer la violence sur un écran, c’est un problème que les cinéastes, les
producteurs et la censure se posent (ou évitent de se poser) depuis les tout débuts
du septième art. La suggérer ; la dépeindre telle qu’elle est ; faire un spectacle de
la mort d’ennemis réduits à la dimension de silhouettes lointaines tout en
exposant sans retenue les souffrances d’un blessé du camp des élus ; se
complaire dans la description détaillée d’actes barbares ; faire évoluer ses
personnages dans un monde de bisounours déconnecté de la réalité… : les
options sont variées, la pire étant l’étalage d’exactions physiques sous prétexte
de les dénoncer. Dans le cas présent, si Daniele Vicari prend le parti de ne nous
faire grâce d’aucun détail (rarement aura-t-on vu un tel assaut de sauvagerie
pendant un temps de projection aussi long), on ne peut l’accuser de vouloir faire
naître en nous le plaisir de ce spectacle. C’est que le réalisateur nous met
délibérément du côté des victimes innocentes, la terrifiante séquence de
tabassage ne débutant qu’après que nous ayons appris à les connaître. Le
processus d’identification rend dès lors impossible toute jouissance devant cet
étalage de brutalités. A contrario, ce sont la révolte et l’écœurement qui nous
envahissent : les coups, les humiliations, nous les ressentons quasi physiquement
par pure empathie avec les réfugiés de l’école. Et l’effet est ravageur : plus le
temps s’écoule, plus on a envie que cesse cette ignominie. Et plus on hait les
policiers anti-émeute et ceux qui les ont laissé faire. L’œuvre est forte et belle
mais attention, elle secoue : âmes sensibles s’abstenir.G.B.

DICTATOR (THE)*
(The Dictator ; USA, 2012.) R. : Larry Charles ; Sc. : Sacha Baron-Cohen ;
Ph. : Lawrence Sher ; M. : Erran Baron Cohen ; Pr. : Four by Two Films,
Berg Mandel Schaffer et Scott Rudin Production ; Int. : Sacha Baron Cohen
(le général Aladeen/Efawadh), Anna Faris (Zoe), Ben Kingsley (Oncle
Tamir), Jason Mandzoukas (Nadal), Sayed Badreya (Omar), Michele Berg
(la mère d’Aladeen). Couleurs, 83 min.
Le général Aladeen règne par la terreur sur son pays. Il est victime d’un
coup d’État fomenté par son oncle Tamir qui lui substitue un simple d’esprit
Efawadh. Voilà Aladeen, ayant survécu à un assassinat réduit, à New York à
vivre aux crochets de Zoe, une hippie. Mais celle-ci, découvrant sa véritable
identité, l’abandonne. Il va se suicider quant à la suite d’un quiproquo il retrouve
son pouvoir. Il épouse Zoe mais découvre alors qu’elle est juive.
Ce n’est pas le Dictateur de Chaplin, mais Saddam Hussein et Kadhafi qui
prêtent leurs traits à ce dictateur ne sont pas très éloignés d’Hitler. Les
plaisanteries sont souvent très lourdes (l’accouchement) et le jeu de Sacha Baron
Cohen outré, toutefois on rit franchement à certains moments de pur comique.
S’il est loin des grands burlesques, Sacha Baron Cohen est en train de composer
un personnage qui prend peu à peu place, après Borat et ce film, dans leur
panthéon.J.T.

DIFRET**
(Difret ; Éthiopie, USA, 2013.) R. et Sc. : Zeresenay Mehari ; Ph. : Monica
Lenczewska ; M. : David Schommer, David Eggar ; Pr. : Zeresenay Mehari,
Leelai Demoz, Angelina Jolie ; Int. : Meron Getnet (Meaza Ashenafi), Tizita
Agere (Hirut Assefa), Haregewine Assefa (Membere Yohannes), Brook
Sheferaw (le substitut du procureur), Mekonen Laeake (Assefa Bekele).
Couleurs, 99 min.
1996, à trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est kidnappée en
rentrant de l’école : une tradition ancestrale veut que si un homme enlève et
viole celle qu’il convoite, elle devient de fait sa femme légitime. Mais Hirut,
choquée, abat son agresseur à l’aide d’un fusil trouvé dans la cabane où elle était
enfermée…
Qui dit film africain pense budget étriqué, comédiens amateurs et intrigue
frisant la naïveté. Ce n’est pas du tout le cas de Difret : couleurs, écran large et
cadrages soignés, interprétation convaincante, le tout étant rendu possible par
l’injection de capitaux américains dans le projet. Tout le talent de Zeresenay
Mehari a ainsi l’occasion de s’exprimer, avec l’ampleur indispensable à cette
passionnante histoire brassant entre autres les notions de tradition, de droit des
femmes et de corruption. L’auteur-réalisateur montre également suffisamment
de doigté pour ne pas tomber dans le militantisme stérile : il y a pour soutenir
l’intérêt du spectateur un véritable suspense (Hirut sera-t-elle ou non
condamnée ?), un refus du schématisme (Hirut a bel et bien tué un homme ; le
combat de son avocate est rempli d’embûches) et une interprétation confondante
de vérité de la part de la jeune Tizita Agere.G.B.

DINDON (LE)**
(Fr., 1951.) R. : Claude Barma ; Sc. : Claude Barma, d’après la pièce de
Georges Feydeau ; Ad. : Jean Luc ; Ph. : Jacques Mercanton ; Mont. :
Florence Manier ; M. : Gérard Calvi ; Déc. : Henri Schmitt ; Cost. : Noepel
et Marcelle Scaiola ; Maq. : Maguy Vernadet ; Pr : Silver films, Armor
films ; Int : Nadine Alari (Lucienne Vatelin, femme du notaire), Jacqueline
Pierreux (Armandine), Denise Provence (Clotilde de Pontagnac), Gisèle
Préville (Maguy Pacarel), Jane Marken (Madame Pinchard), Louis Seigner
(Monsieur Pinchard), Jacques Charon (Monsieur de Pontagnac), Robert
Hirsch (Monsieur Rédillon), Jacques Morel (Maître Vatelin, notaire et mari
de Lucienne), Louis de Funès (le gérant). NB, 85 min.
Dans le Paris de la « belle époque », Monsieur de Pontagnac est un coureur
invétéré. Il courtise Lucienne Vatelin, jusqu’à son domicile, alors que débarque
son époux Monsieur Vatelin.
À peine le temps de s’expliquer qu’arrive Maguy, la maîtresse de Vatelin.
Les personnages se rencontrent, s’évitent, se croisent, se retrouvent… Qui sera le
« Dindon » de la farce ?
Non ! Ce n’est pas du théâtre filmé, c’est l’adaptation cinéma de la célèbre
pièce de Georges Feydeau. Les acteurs de la distribution sont tous des
comédiens de théâtre expérimentés. Même si on a vu mille fois toutes ces
situations, on ne s’ennuie pas une seconde.C.V.

DINNER (THE)
(Dinner for Schmucks ; USA, 2010.) R. : Jay Roach ; Sc. : Michael
Handelman et David Guion d’après Francis Veber ; Ph. : Jim Denault ; M. :
Theodore Shapiro ; Pr. : DreamWorks Pictures et Paramount ; Int. : Steve
Carell (Barry), Paul Rudd (Tim), Jemaine Clement (Kieran), Zach
Galifianakis (Therman). Couleurs, 114 min.
Tim, jeune ambitieux, est convié par son patron à un « dîner de cons » où
chaque convive doit être accompagné d’une personne dont on pourra se moquer.
Sa femme lui déconseille de participer à cet exercice humiliant mais Tim trouve
l’invité idéal en Barry. Furieuse, sa femme le quitte. Barry triomphe lors du
dîner, mais Tim s’est attaché à lui. Il renonce à ses ambitions et retrouve sa
femme.
Le dîner de cons à la sauce hollywoodienne. Préférer l’original.J.T.

DIPLOMATIE***
(Fr., 2014.) R. : Volker Schlöndorff ; Sc. : Cyril Gely ; Ph. : Michel
Amathieu ; Mont. : Virginie Bruant ; Pr. : Gaumont et Film oblige ; Int. :
André Dussollier (le consul de Suède Nordling), Niels Arestrup (Von
Choltitz), Jean-Marc Roulot (Jacques Lanvin), Burghart Klaussner
(Capitaine Ebernach), Robert Stadlober (Lieutenant Bressensdorf), Thomas
Arnold (Lieutenant Hegger). Couleurs et NB, 84 min.
25 août 1944. Les Alliés approchent de Paris. De l’Hôtel Meurice, le général
von Choltitz se prépare à faire sauter monuments et ponts de Paris, sur ordre
d’Hitler. Tout a été miné et il envoie l’ingénieur français Lanvin et un capitaine
préparer ses instructions dans le QG établi à l’Assemblée nationale. C’est alors
qu’il voit surgir par un escalier dérobé le consul de Suède Nordling. Il lui
apporte une lettre du général Leclerc qui lui demande de renoncer à faire détruire
Paris. Choltitz refuse. Il fait même fusiller des résistants qui essayaient de
désamorcer les explosifs. Mais Nordling se fait pressant. Choltitz lui révèle que
s’il n’exécute pas les ordres d’Hitler sa famille en subira les représailles.
Nordling s’engage à la faire passer en Suisse. Choltitz cède. Au même moment
Lanvin, au QG, abat l’officier qui allait appuyer sur les détonateurs. Paris est
sauvé. Choltitz est arrêté. Le consul révèle à un maître d’hôtel qu’il n’avait pas
l’intention de sauver la famille de Choltitz.
Formidable huis clos en une nuit, adapté d’une pièce de Cyril Gély, joué par
deux monstres sacrés : André Dussollier et Nils Arestrup. La rencontre des deux
hommes a bien eu lieu, mais malgré le récit du consul et les mémoires de
Choltitz, gouverneur de Paris, nous ne savons pas exactement ce qui fut dit. La
reconstitution évoque le jeu du chat et de la souris, l’un se drapant derrière les
ordres, mais faiblissant devant la peur d’être un nouveau Néron, l’autre sachant
utiliser tous les arguments, même de mauvaise foi. Images d’actualités.J.T.

DIRTY PICTURE (THE)**


(The Dirty Picture ; Inde, 2011.) R. : Milan Luthria ; Sc. : Rajat Arora ;
Ph. : Bobby Singh ; M. : Vishal Shekhar ; Pr. : Balaji Motion Pictures et
ALT Entertainment ; Int. : Vidya Balan (Reshma/Silk), Emraan Hashmi
(Abraham), Tusshar (Ramakant), Imran Hasnee (Vijayan). Couleurs,
144 min.
Issue d’un pauvre village des environs de Madras, Reshma tente de devenir
une actrice. Elle se fait connaître par une danse lascive et prend le nom de Silk.
Elle devient la maîtresse d’un acteur vieillissant puis d’un scénariste Ramakant.
Mais ses caprices précipitent sa chute. Elle se donne la mort.
Cette biographie, sous un autre nom, de l’actrice Silk Smitha, star indienne
des années 80, nous fait regretter la rareté des productions bollywoodiennes qui
parviennent en France. Voilà un superbe mélo, chanté et dansé dans
d’extravagants décors, pimenté d’un érotisme aimable et bien servi par
l’interprétation de Vidya Balan dont on aimerait connaître les autres films.J.T.

DISCOPATH*
(Discopath ; Can., 2013.) R. : Renaud Gauthier ; Sc. : Renaud Gauthier ;
Ph. : John Londono ; M. : Bruce Cameron ; Pr. : Sebastien Bouloc, Renaud
Gauthier, Marie-Claire Lalonde ; Int. : Jérémie Earp-Lavergne (Duane
Lewis), Sandrine Bisson (Francine Léveillée), Ivan Freud (Paul Stevens),
Ingrid Falaise (Mirielle Gervais). Couleurs, 81 min.
Traumatisé durant son enfance, Duane Lewis se métamorphose en meurtrier
sanguinaire quand il est exposé à la musique disco. Incapable de contenir ses
pulsions, il devient, malgré lui, un dangereux psychopathe.
Issu de l’univers du clip et des web séries, Renaud Gauthier signe avec
Discopath, son premier long métrage. Un métrage qui s’impose comme un bel
hommage au cinéma des années 70 et 80 et qui, prenant la forme d’un slasher,
possède d’incontestables qualités visuelles. Sur une trame assez classique mais
parfois inutilement alambiquée (certains flash back sont maladroits), le
réalisateur canadien tisse en effet un film très esthétique et s’adonne à une
splendide reconstitution d’une époque révolue. Des couleurs du Giallo à certains
plans évoquant De Palma, en passant par l’atmosphère oppressante et poisseuse
des œuvres de Lustig… Renaud Gauthier mêle avec un plaisir évident les
influences et multiplie les références au genre. Il conçoit, au passage, quelques
scènes admirables, comme en témoignent le massacre perpétré aux 45 tours par
le tueur et cette incroyable séquence de meurtre sous les stroboscopes.
L’ensemble, en outre, ne manque pas d’humour et repose sur un jeu
volontairement appuyé des comédiens et des répliques parfois irrévérencieuses.
Rythmé par une bande son décoiffante, le dernier quart d’heure possède même
une dimension cartoonesque que ne renierait pas Tobe Hooper. Ainsi, malgré ses
imperfections et quelques longueurs, Discopath s’impose comme une
surprenante série B, acte de naissance d’un cinéaste francophone très
prometteur.E.B.

DISCOUNT*
(Fr., 2013.) R. : Louis-Julien Petit ; Sc. : Louis-Julien Petit, Samuel Doux ;
Ph. : David Chambille ; M. : Chkrrr ; Pr. : Liza Benguigui ; Int. : Olivier
Barthélémy (Gilles), Corinne Masiero (Christiane Gendron), Pascal
Demolon (Alfred), Sarah Suco (Emma), Zabou Breitman (Sofia Benhaoui),
Pablo Pauly (Hervé). Couleurs, 105 min.
Mauvaise nouvelle pour Gilles, Christiane, Alfred, Emma, Momo et Hervé :
ils vont être licenciés du hard discount dans lequel ils sont employés pour être
remplacés par des caisses automatiques. Doute et déprime s’ensuivent mais ils
décident de réagir. Sous la direction de Gilles, ils entreprennent d’ouvrir une
épicerie associative… plutôt originale.
Comédie sociale sympathique qui lorgne du côté de l’Angleterre (Ken
Loach, The Full Monty). Malheureusement, en dépit d’un sujet alléchant (la
création d’une épicerie solidaire clandestine en guise de pied de nez à l’ultra-
libéralisme déshumanisant) et d’une distribution de bonne tenue, Discount peine
à égaler ses modèles : Louis-Julien n’a pas trouvé le rythme adéquat et ses
dialogues n’accrochent pas. Dommage.G.B.

DISCOURS D’UN ROI (LE)***


(The King’s Speech ; GB, Austr., 2010.) R. : Tom Hooper ; Sc. : David
Seidler ; Ph. : Danny Cohen ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : See-Saw Films
et Bedlam Productions ; Int. : Colin Firth (le prince Albert, duc d’York / le
roi George VII), Geoffrey Rush (Lionel Logue), Helena Bonham-Carter
(Elizabeth Bowes-Lyon / la reine Elizabeth), Guy Pearce (le prince David /
le roi Edward VIII), Timothy Spall (Winston Churchill), Derek Jacobi
(l’archevêque Cosmo Lang), Jennifer Ehle (Myrtle Logue), Anthony
Andrews (Stanley Baldwin), Micheal Gambon (le roi George VI), Claire
Bloom (la reine Mary), Eve Best (Wallis Simpson). Couleurs, 118 min.
En 1925, le prince Albert doit, à la demande de son père, le roi George VI,
prononcer le discours de clôture de l’exposition coloniale à Wembley. Son
bégaiement fait de cet événement une épreuve, tant pour le prince que pour le
public. En 1934, après l’échec de plusieurs médecins à le soigner, Elizabeth, son
épouse, se tourne vers un orthophoniste aux méthodes peu orthodoxes, Lionel
Logue. La première rencontre entre les deux hommes est houleuse, le prince ne
supportant pas les règles que Lionel veut lui imposer, ni sa familiarité ; il accepte
néanmoins de se soumettre au traitement. En 1936, George VI meurt. Son fils
aîné, David, lui succède sous le nom d’Edward VIII. Les relations entre Albert et
Lionel sont devenues amicales ; cependant, devant l’absence de véritables
résultats et après une violente dispute, le prince le congédie. Le scandale de la
liaison du nouveau roi avec une Américaine divorcée, Wallis Simpson, qu’il
veut épouser, l’oblige à abdiquer et Albert, malgré ses réticences, accède au
trône, devenant George VII. Il fait à nouveau appel à Lionel pour les cérémonies
du couronnement. Le 3 septembre 1939, la Grande-Bretagne déclare la guerre à
l’Allemagne. Le roi doit annoncer la nouvelle à son peuple. Assisté de Lionel, il
prononcera avec succès un discours de neuf minutes à la radio.
Ne s’attardant ni sur la « grande » Histoire ni sur la « petite », Tom Hooper
s’attache à présenter, loin des dorures des palais ou des rigueurs du protocole, le
futur couple royal comme un homme et une femme qui s’aiment et qui cherchent
ensemble à surmonter leurs problèmes. Dans ces rôles, Colin Firth et Helena
Bonham-Carter sont parfaits de retenue et d’humanité et nous montrent un
aspect de leurs personnages très éloigné de la presse dite « people ». Geoffrey
Rush, quant à lui, n’est pas en reste et incarne avec justesse et mesure ce
comédien raté et cabotin, devenu thérapeute malgré lui, de la même manière
qu’est devenu roi l’homme dont il est resté l’ami jusqu’à sa mort. Le film a
obtenu 119 récompenses à travers le monde, dont l’Oscar et le Golden Globe de
la meilleure interprétation masculine pour Colin Firth, et les Oscars du meilleur
film, meilleur réalisateur et meilleur scénario original.D.G.

DISPARUE EN HIVER**
(Fr., 2014.) R. : Christophe Lamotte ; Sc. : Christophe Lamotte et Pierre
Chosson ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. : André Dziezuk ; Pr. : Hugo
Productions et Iris Productions ; Int. : Kad Merad (Daniel), Géraldine
Pailhas (Christine), Lola Creton (Laura), Pierre Perrier (David). Couleurs,
100 min.
Daniel, ancien flic devenu recouvreur de dettes, est dragué par la jeune
Laura. Il l’écarte sans ménagement. Quand, saisi de remords, il veut lui parler.
Elle a disparu. Ému, il mène une enquête qui le conduit à Daniel Fauchard, fils
d’un riche industriel de la région.
Premier long métrage de Christophe Lamotte : un film noir, glauque,
éprouvant. À contre-emploi, Kad Merad est émouvant dans ce rôle de justicier
cabossé par la vie mais déterminé à aller jusqu’au bout.J.T.

DIVAN DE STALINE (LE)*


(Fr., 2016.) R. et Sc. : Fanny Ardant ; Ph. : Renaud Personnaz et Renato
Berta ; Pr. : Alfama Films ; Int. : Gérard Depardieu (Staline), Emmanuelle
Seigner (Lidia), Paul Hamy (Danilou), François Chattot (Vlassik). Couleurs,
92 min.
Les dernières années de Staline emporté par sa paranoïa. Sa maîtresse Lidia
doit le psychanalyser sur un divan comparable à celui de Freud.
Depardieu compose un Staline inattendu. Mais l’atmosphère de crainte qui
entourait Staline est bien rendue, même si manque Beria remplacé par le général
Vlassik.J.T.

DIVERGENTE
(Divergent ; USA, 2014.) R. : Neil Burger ; Sc. : Evan Gaugherty et Vanessa
Taylor d’après le roman de Veronica Roth ; Ph. : Alwin H. Küchler ; Eff.
sp. : Yves DeBono ; M. : Junkie XI ; Pr. : Summit Entertainment ; Int. :
Shailene Woodley (Beatrice « Tris » Prior), Theo James (Quatre), Kate
Winslet (Jeanine Matthews), Jai Courtney (Eric), Miles Teller (Peter).
Couleurs, 139 min.
Un siècle après une guerre qui a pris une importance mondiale, sorte
d’apocalypse, la jeune Tris doit choisir entre les factions qui règnent sur les
ruines de Chicago. Elle se sent en réalité « divergente » et donc exclue de tout.
Elle choisit pourtant les Audacieux. Elle est entraînée par Quatre. Elle réussit le
premier examen, surtout physique, puis le second, mental. Quatre la devine
divergente mais ils s’aiment et résistent au sérum qui doit les transformer en
robots guerriers. Tris réussira à conquérir sa liberté mais devient marginale.
Ce film, bien fait et sympathique, est surtout destiné à un public
d’adolescents, comme Twilight, porté par un fantastique de pacotille. Les
interprètes paraîtront fades, à l’exception de Kate Winslet, vouée à un rôle de
méchante. Seule l’idée d’un monde post-apocalyptique divisé en castes est
originale dans son traitement avec ses Érudits, ses Altruistes, ses Sincères, ses
Audacieux…J.T.

DIVERGENTE 2 : L’INSURRECTION
(Insurgent ; USA, 2015.) R. : Robert Schwentke ; Sc. : Brian Duffield, Akiva
Goldsman et Mark Bomback ; Ph. : Florian Ballhaus ; M. : Joseph
Trapanese ; Pr. : SND ; Int. : Shailene Woodley (Beatrice Tris Prior), Theo
James (Quatre), Octavia Spencer (Johanna), Jai Courtney (Eric). Couleurs,
119 min.
Jeanine qui commande les Érudits, recherche un groupe de divergents dont
Tris et Quatre. Ceux-ci ont été recueillis par les Fraternels, à la recherche du
message des Fondateurs, pères de la Cité et que seul un Divergent peut
décrypter.
Inspiré du roman de Veronica Roth, ce film aussi naïf, aussi bavard et aussi
long que le précédent, ne mérite guère un intérêt approfondi. On s’étonne du
succès de cette histoire.
J.T.

DIVERGENTE 3 : AU-DELÀ DU MUR


(The Divergent Series Allegiant ; USA, 2016.) R. : Robert Schwentke ; Sc. :
Noah Oppenheim d’après Veronica Roth ; Ph. : Florian Ballhaus ; M. :
Joseph Trapanese ; Pr. : Lionsgate ; Int. : Shailene Woodley (Beatrice
Prior), Theo James (Quatre/Tobias), Miles Teller (Peter), Naomi Watts
(Evelelyn). Couleurs, 121 min.
Une bande d’adolescents affronte de nombreux périls pour ramener la paix
sur la terre. A leur tête Beatrice dite Tris, aidée de Tobias.
Troisième épisode de cette saga pour adolescents. Quelques effets spéciaux
ne sauvent pas le film de l’ennui.J.T.

DIVINES*
(Fr., 2016.) R : Uda Benyamina ; Sc. : U. Benyamina, Romain Compingt,
Malik Rumeau ; Ph. Julien Poupard ; M. : Demusmaker ; Pr. : Marc-Benoît
Créancier ; Int. Oulaya Amamra (Dounia), Deborah Lukumuena
(Maimouna), Jisca Kalvanda (Rebecca), Kévin Mischel (Djigui). Couleurs,
105 min.
Dans une banlieue parisienne déshéritée, Dounia et Maimouna, deux
copines, décident d’abandonner le lycée professionnel pour se faire du fric au
plus vite. Sous la coupe de Rébecca, une dealeuse violente, elles se livrent alors
au trafic de drogue.
Ce film a obtenu la caméra d’or à Cannes en 2016 et, de fait, sa réalisatrice
n’a pas volé son trophée. Elle sait manier sa caméra qu’elle brandit à bout de
poing dans un geste rageur. Son film, survitaminé, est bourré d’énergie, part
dans tous les sens, en un tourbillon épuisant, ne s’accordant aucun répit. Cette
mise en scène « tape à l’œil » en devient superficielle. Dommage, ses
comédiennes, elles aussi, crèvent l’écran. Quant à la musique classique
religieuse (Vivaldi, Haendel, Mozart), elle paraît déplacée – comme un alibi
culturel.
C.B.M.

DIVORCE À LA FINLANDAISE**
(Haarautuvan rakkauden talo ; Finlande, 2010.) R. : Mike Kaurismäki ; Sc. :
Mika Kaurismäki, Petri Karra, Sami Keski-Vähälä d’après un roman de
Petri Karra ; Ph. : Rauno Ronkainen ; M. : Jarmo Saari ; Pr. : Marianna
Films ; Int. : Elina Knihtilä (Tuula), Hannu PekkaBjörkman (Juhani), Inna
Björklund (Marjut). Couleurs, 102 min.
Juhani et Tuula, la trentaine passée, décident de divorcer mais de continuer
la vie commune jusqu’à la vente de leur maison.
Une amusante comédie qui frôle le burlesque et s’achève en happy end après
avoir failli sombrer dans le drame. Un bon témoignage également sur la vie en
Finlande.J.T.

DIX JOURS D’ANGOISSE*


(Ten Days to Tulara ; USA, 1958.) R. : George Sherman ; Sc. : Laurence
Mascott ; Ph. : Alex Philipps ; M. : Lou Adomian ; Int. : Sterling Hayden
(McBride), Grace Raynor (Laura), Rodolfo Hoyos (Cesar). NB, 90 min.
Le pilote McBride doit, sous la menace, favoriser l’évasion du gangster
Cesar et le conduire jusqu’à une plage du Pacifique où un bateau doit le prendre.
Bonne série B, bon film d’action révélé par la télévision en 2015 car il était
resté inédit en France.J.T.
DJANGO PORTE SA CROIX
(Quella sporca storia nel West ; Ital., 1968.) R. : Enzo G. Castellari ; Sc. :
Tito Carpi, Francesco Scarmadaglia, Enzo G. Castellari, d’après l’histoire
de Sergio Corbucci et la pièce de William Shakespeare ; Ph. : Angelo
Filippini ; M. : Francesco De Masi ; Pr. : Giuseppe Bordogni, Elio
Scarmadaglia ; Int. : Andrea Giordana (Johnny Hamilton), Gilbert Roland
(Horace), Horst Frank (Claude Hamilton), Françoise Prévost (Gertrude),
Enio Girolami (Ross). Couleurs, 91 min.
Johnny Hamilton, soldat confédéré, apprend le meurtre de son père et a tout
lieu de penser que le coupable n’est autre que son oncle Claude, un ranchero
avec qui sa mère vient de se remarier. Dès lors, épaulé par son indéfectible ami
Horace mais poursuivi par les pistoleros Ross et Guild, Johnny n’a plus qu’une
idée en tête, venger son géniteur…
Transposer Shakespeare dans une époque plus récente, pourquoi pas !
Certains s’y sont collectés avec bonheur comme Cukor (« Othello »), Kurosawa
(« Les salauds dorment en paix »), Wise (« West Side Story »), et même Ken
Hughes (« Joe Macbeth »). Alors quand quelqu’un comme Sergio Corbucci
annonce qu’il va faire un western de la tragédie d’« Hamlet », on est en droit de
concevoir quelques espoirs. Malheureusement, la réalisation a finalement a été
confiée au tâcheron Castellari et le résultat est navrant. Tout ce qu’il a retiré d’un
chef-d’œuvre éternel c’est que… si on vous tue votre papa il faut se venger ! Les
personnages extrêmement complexes de la pièce sont ainsi réduits à la
dimension de pantins dans la carcasse desquels s’agitent des acteurs nullissimes
(à l’exception d’Horst Frank, acceptable méchant). Au bout du compte,
Shakespeare ne grandit pas ce western italien, il le rapetisse.G.B.

DJANGO UNCHAINED***
(USA, 2011.) R. : Quentin Tarantino ; Sc. : Quentin Tarantino ; Ph. :
Robert Richardson ; Pr. : The Weinstein Company, Columbia Pictures ;
Int. : Jamie Foxx (Django), Christoph Waltz (Dr. King Schultz), Leonardo
DiCaprio (Calvin Candie), Kerry Washington (Broomhilda von Shaft),
Samuel L. Jackson (Stephen). Couleurs, 165 min.
Le Dr King Schultz, chasseur de primes, achète l’esclave Django pour
l’aider à retrouver deux assassins en cavale. En échange, il affranchira Django.
Ce dernier recherche sa propre femme, Broomhilda, dont il a été séparé lors
d’une vente d’esclaves. Django et Schultz infiltrent la plantation du puissant
Calvin Candie, mais ils sont démasqués, et le Dr Schultz assassine Calvin avant
d’être abattu à son tour. Django n’a plus d’autre choix que d’anéantir la
plantation Candie pour sauver Broomhilda.
Certes, Django Unchained n’est rien d’autre qu’un hommage cinéphile au
western, qu’il soit classique, spaghetti, crépusculaire ou parodique. En élève
appliqué, Quentin Tarantino, tire son chapeau à ses maîtres et leur emprunte
chaque élément de mise en scène. Django Unchained fait pourtant figure de
western fou, débordant de surprises et de séquences ingénieuses. La plus réussie
est sans doute la charge dérisoire du Ku Klux Klan, dont les cagoules ont été mal
tricotées, gênant les assaillants qui n’y voient plus qu’à moitié. En ignoble
esclavagiste du sud, Leonardo DiCaprio livre une des plus spectaculaires
performances de sa carrière.G.J.

DOCTEUR FRANKENSTEIN**
(Victor Frankenstein ; USA, 2015.) R. : Paul McGuigan ; Sc. : Max Landis ;
Ph. : Fabian Wagner ; M. : Craig Armstrong ; Pr. : 20th Century Fox ;
Int. : Charles Dance (Frankenstein), Daniel Radcliffe (Igor), James McAvoy
(Victor Frankenstein), Jessica Brown Findlay (Lorelei). Couleurs, 109 min.
À Londres au début du XIXe siècle, dans un cirque, le docteur Victor
Frankenstein remarque un clown difforme mais aux connaissances scientifiques
immenses. Il va en faire son collaborateur pour des expériences inavouables.
Le mythe de Frankenstein revisité dans le Londres du XIXe siècle. Belle mise
en scène mais qui ne fera pas oublier Whale et Fisher.
J.T.

DOCTOR’S DILEMMA (THE)**


(The Doctor’s Dilemma ; GB, 1959.) R. : Anthony Asquith ; Sc. : Anatole de
Grunwald, d’après la pièce de George Bernard Shaw Le Dilemme du
Docteur (The Doctor’s Dilemma, 1906) ; Ph. : Robert Krasker ; M. : Joseph
Kosma ; Pr. : Anatole de Grunwald pour Comet Films / Metro Goldwyn
Mayer ; Int. : Leslie Caron (Jennifer Dubedat), Dirk Bogarde (Louis
Dubedat), John Robinson (sir Colenso Ridgeon), Robert Morley (sir Ralph
Bloomfield-Bonington), Alastair Sim (Cutler Walpole), Felix Aylmer (sir
Patrick Cullen), Michael Gwynn (Dr. Blenkinsop), Maureen Delaney
(Emmy), Alec McCowen (Redpenny). Couleurs, 99 min.
Sir Colenso Ridgeon a découvert un remède contre la tuberculose, mais ne
dispose que de dix doses salvatrices. Il reçoit la visite de Jennifer qui lui montre
le travail de son mari, le peintre Louis Dubedat, et le supplie de l’accueillir
parmi ses patients car il est condamné. Impressionné par les qualités plastiques
des œuvres de l’artiste, et séduit par la beauté de Jennifer, sir Colenso promet de
l’aider. Mais, au cours d’une soirée, il va découvrir que le peintre est un
débauché sans le sou et peu scrupuleux. Il favorisera donc quelqu’un d’autre et,
peu après, Dubedat meurt d’épuisement…
La pièce de Bernard Shaw dont s’inspire le film contenait, semble-t-il, une
charge satirique contre la corporation médicale dans le style de Molière ou du
Jules Romains de Knock – Jacques Belmans parle des praticiens de Shaw comme
d’un « beau ramassis d’ambitieux cyniques, d’assassins légaux et de crétins
solennels » (Anthologie du cinéma no 67, mars-avril 1972).
L’adaptateur, Anatole de Grunwald, a effacé cet aspect pour privilégier le
dilemme auquel se trouve confronté sir Colenso : doit-il sacrifier un autre
malade pour sauver ce peintre à l’incontestable talent mais aux qualités
humaines plus que discutables, ou est-il préférable pour lui de le confier à des
mains concurrentes – avec l’assurance d’une issue fatale à plus ou moins brève
échéance – et d’en tirer un bénéfice en épousant sa si séduisante veuve ? Comme
à son habitude, Anthony Asquith fait son travail le mieux possible, mais dans les
limites d’un respectueux classicisme, et le film on ne peut plus statique, est
presque un prototype du théâtre filmé. Par bonheur, la distribution se compose
d’une galerie de comédiens délectables et permet d’éviter l’ennui qu’un sujet
sans envergure ne manquait pas de susciter. Mais ce sont les costumes, le décor
et la couleur qui sont les vraies vedettes de cette œuvre austère et déroutante
certes, mais d’une éblouissante beauté plastique.R.L.

DOCTEUR X (LE)*
(The Monster ; USA, 1925.) R. : Roland West ; Sc. : Willard Mack et Albert
Kenyon, d’après la pièce de Crane Wilbur ; Ph. : Hal Mohr ; Int. : Lon
Chaney (docteur Ziska), Johnny Arthur (Johnny Goodlittle), Gertrude
Olmsted (Betty Watson), Hallam Cooley (Amos Rugg), Walter James
(Caliban). NB, 7 bobines (environ 85 min.)
Au cours d’une promenade nocturne en voiture dans la campagne, Amos
Rugg et Betty Watson sont victimes d’un accident provoqué par un étrange
personnage au visage blafard, Rigo, qui pose un énorme miroir sur la chaussée
pour tromper les automobilistes. Ils trouvent refuge à proximité, dans une
clinique où ils sont reçus par l’inquiétant docteur Ziska. Au matin, ils vont se
rendre compte que les pensionnaires fous de la clinique ont pris possession des
lieux et que le docteur Ziska est un dangereux maniaque qui a décidé de
transposer le cerveau de Betty dans la tête d’Amos…
Une curieuse parodie des films d’épouvante dont la vedette est un apprenti
détective qui sauve la situation malgré ses gaffes et ses maladresses, et dans
laquelle Lon Chaney, engagé en raison de sa légende de comédien spécialisé
dans le bizarre, ne fait que quelques apparitions limitées dans le temps. Mais
aussi un prototype : celui du petit groupe de gens innocents confrontés à un
danger inconnu dans une maison isolée. C’est souvent plus inquiétant que
réellement drôle. Film disponible en DVD.R.L.
DOG POUND**
(Fr., Can., GB, 2010.) R. : Kim Chapiron ; Sc. : Kim Chapiron, Jeremie
Delon ; Ph. : Andre Chemetoff ; M. : Balmorhea, K’Naan, Nikkfurie ; Pr. :
Partizan, Mars Films, Grana Productions ; Int. : Adam Butcher (Butch),
Shane Kippel (Davis), Mateo Morales (Angel), Slim Twig (Max), Taylor
Poulin (Banks). Couleurs, 91 min.
Incarcéré dans un établissement canadien accueillant de jeunes délinquants,
Butch va tenter de survivre à un univers particulièrement hostile. Après le
meurtre de ses camarades Davis et Angel par les gardiens de la prison et leurs
codétenus, Butch déclenche une émeute à la faveur de laquelle il espère
s’évader. Elle sera malheureusement vite contenue.
Kim Chapiron a courageusement distribué les rôles principaux de son film à
de véritables délinquants juvéniles, dont la plupart sont retournés sous les
verrous après le tournage. Remake du film Scum d’Alan Clarke (1980), Dog
Pound est un film violent et sans concession où celui qui survit, c’est celui qui
frappe le premier. La lumière grise d’André Chemetoff éclaire crument les accès
de violence de ces adolescents, dont la réinsertion, dès les premières minutes de
leur détention, semble une cause perdue.G.J.

DOM HEMINGWAY*
(Dom Hemingway ; GB, 2013.) R. et Sc. : Richard Shepard ; Ph. : Gilles
Nuttgens ; M. : Rolfe Kent ; Pr. : RPC BBC Films, Pinewood Studios ; Int. :
Jude Law (Dom Hemingway), Richard E. Grant (Dickie Black), Demian
Bichir (Mr. Fontaine), Emilia Clarke (Evelyn), Kerry Condon (Melody).
Couleurs, 93 min.
Au sortir de prison, Dom Hemingway retrouve son vieux complice Dickie
Black. Avec lui, il va voir son « patron », M. Fontaine qui, en remerciement du
silence qu’il a observé lors de son arrestation, lui octroie 500 000 livres que
Dom Hemingway se fait voler par une prostituée. Il réussit à se réconcilier avec
sa fille et récupère une partie de l’argent.
Petit film de gangsters qui vaut pour l’interprétation de Jude Law.J.T.

DOMINO VERT (LE)*


(Fr., All., 1935.) R. : Herbert Selpin et Henri Decoin ; Sc. : Harald Bratt
d’après une pièce d’Erich Ebermayer ; Dial. : Marcel Aymé ; Ph. : Günther
Rittau ; M. : Gottfried Hupperts ; Pr. : UFA (Alfred Graven) ; Int. :
Danielle Darrieux (Hélène et Marianne de Richmond), Maurice Escande
(Henri Bruquier), Charles Vanel (Nebel), Jany Holt (Lily Bruquier). NB, 90
min.
Une riche héritière s’éprend d’un critique d’art. Mais il est marié. Sa femme
est assassinée et le mari croit que le coupable est sa maîtresse. Il s’accuse pour
l’épargner. Vingt ans plus tard, la fille née de cette liaison, reprend l’enquête.
Une co-production franco-allemande qui vaut surtout pour Danielle
Darrieux, ressuscitée en DVD par René Chateau.J.T.

DON GIOVANNI,
NAISSANCE D’UN OPÉRA***
(Io, Don Giovanni ; Ital., Esp., 2009.) R. et Sc. : Carlos Saura ; Ph. : Vittorio
Storaro ; M. : Nicola Tescari ; Pr. : Intervenciones Novo Film ; Int. :
Lorenzo Balducci (Da Ponte), Emilia Verginelli (Annetta), Lino Guanciale
(Mozart), Tobias Moretti (Casanova), Ennio Fantastichini (Salieri), Ketevan
Kemoklidze (Adriana Ferrarese Dona Elvira). Couleurs, 127 min.
En 1763, un jeune juif du nom de Conegliano se convertit et devient Lorenzo
da Ponte. Devenu prêtre, il se lie avec Casanova, entre dans la Franc-Maçonnerie
et mène une vie de libertin. Inquiété par l’Inquisition, il quitte Venise pour
Vienne, abandonnant Annetta, pure jeune fille dont il est épris. À Vienne il
rencontre Mozart et écrit pour lui le livret des Noces de Figaro. Puis il choisit le
personnage de Don Juan. Il prend pour modèle Casanova. Il découvre
qu’Annetta venue à Vienne, y est l’élève de Mozart. À la surprise de Casanova,
il la demande en mariage.
Un grand film sur Mozart et son librettiste Da Ponte à travers la création de
Don Juan. Admirable mise en scène et parfaite interprétation situent ce film dans
la lignée d’Amadeus de Forman et du Don Juan de Losey.J.T.

DONNE-MOI LA MAIN*
(Fr., 2008.) R. et Sc. : Pascal-Alex Vincent ; Ph. : Alexis Kavyrchine ; M. ;
Tarwater ; Pr. : Local Films ; Int. : Alexandre Carril (Antoine), Victor
Carril (Quentin), Anaïs Demoustier (Clémentine), Samir Harrag (Hakim),
Michel Grateau (Julian). Couleurs, 80 min.
Deux frères jumeaux, Antoine et Quentin, décident de se rendre en Espagne
aux obsèques de leur mère qu’ils n’ont pas connue. Ils ont peu d’argent. Leur
voyage est ponctué de rencontres avec des filles et de bagarres. Antoine
découvre que Quentin est homosexuel. Brouille. Antoine continue son voyage
seul. Lorsqu’il arrive au cimetière, Quentin est déjà là. Nouvelle bagarre.
Quentin s’éloigne finalement d’Antoine. Jusqu’à quand ?
Inspirée d’une chanson de Colette Magny, cette œuvre est une sorte de
voyage initiatique où deux jumeaux découvrent leurs différences. Superbement
filmée, jouée par deux vrais jumeaux, évitant une psychologie trop facile, elle
n’a pourtant pas rencontré son public. À revoir.J.T.

DORIAN GRAY**
(Dorian Gray ; GB, 2009.) R. : Olivier Parker ; Sc. : Toby Finlay d’après
Oscar Wilde ; Ph. : Roger Pratt ; M. : Charlie Mole ; Pr. : Ealing Studios ;
Int. : Ben Barnes (Dorian Gray), Colin Firth (Henry Wotton), Ben Chaplin
(Basil Hollward), Rebecca Hall, Douglas Henshall. Couleurs, 108 min.
Jeune, beau et pur, Dorian Gray s’installe à Londres et Henry Wotton lui fait
découvrir les plaisirs de la ville. Dorian accepte que Basil Hollward, un ami de
Wotton, fasse son portrait. Il ignore qu’il vient de passer un pacte avec une force
démoniaque : c’est son portrait qui vieillira à sa place, et portera les stigmates de
ces vices. Jusqu’au jour où…
Somptueuse adaptation du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, avec une
fin modifiée qui tire trop l’histoire vers le pur film d’horreur.J.T.

DORS MON LAPIN


(Fr., 2013.) R., Sc. et Pr. : Jean-Pierre Mocky ; Ph. : Jean-Paul Sergent ;
M. : Vladimir Cosma ; Int. : Frédéric Diefenthal (Lionel), Richard
Bohringer (Commissaire Bolzer), Sarah Binsini (la femme de Lionel).
Couleurs, 83 min.
Ne pouvant payer les traites de son appartement, Lionel enlève le bébé d’un
riche notable avec demande de rançon.
Jean-Pierre Mocky semble dormir derrière la camera tant il filme « pépére »
sans la moindre idée de mise en scène. C’est baclé et sans intérêt. Où est passé
l’anarchisme stimulant et souvent jouissif de Mocky ?C.B.M.

DOS ROUGE (LE)


(Fr., 2015.) R. et Sc : Antoine Barraud ; Ph : Antoine Parouty ; Pr : Vincent
Wang, Cécile Walter, A. Barraud ; Int : Bertrand Bonello (Bertrand),
Jeanne Balibar (Celia), Géraldine Pailhas (Celia), Valérie Dréville (Alice),
Pascal Greggory (Pascal). Couleurs, 127 min.
Bertrand, un célèbre cinéaste, prépare son prochain film consacré à la
monstruosité dans la peinture. Célia Bhy, une historienne d’art, le guide dans ses
recherches ; il entame avec elle des discussions passionnées et étranges. Des
plaques rouges apparaissent dans son dos…
Une bizarrerie ésotérique destinée à un public d’initiés. Le cinéaste (du film)
avoue d’ailleurs qu’il ne sait pas où il va et s’endort au cours d’une projection !
Et c’est long… c’est long ou, du moins, ça parait tel.C.B.M.

DOSSIERS SECRETS
DU VATICAN (LES)
(The Vatican Tapes ; USA, 2015.) R. : Mark Neveldine ; Sc. : Christopher
Borrelli et Michael C. Martin ; Ph. : Gerardo Mateo Madrazo ; M. : Joseph
Bishara ; Pr. : Tom Rosenberg, Chris Morgan, Gary Lucchesi, Chris
Cowles ; Int. : Olivia Taylor Dudley (Angela), Michael Peña (Père Lozano),
Dougray Scott (Roger Holmes). Couleurs, 91 min.
Angela Holmes, une jeune femme de 27 ans, développe depuis quelques
temps un étrange comportement. Devant l’incapacité des médecins à la guérir,
son père accepte la pratique d’un exorcisme.
Le Vatican possède les preuves de l’existence du Diable. C’est sur ce
postulat que se base Les dossiers secrets du Vatican, énième film s’articulant
autour du thème de l’exorcisme, produit par Tom Rosenberg et Gary Lucchesi,
de Lakeshore Entertainement. Ces derniers ne sont pas des néophytes en matière
de démons comme en témoigne L’exorcisme d’Emily Rose, qui renouvelait le
sujet et en l’abordant d’un point de vue judiciaire. Or, si le métrage de Scott
Derrickson était une réussite, ce n’est malheureusement pas le cas de ces
Dossiers Secrets, qui ne sortent jamais des sentiers balisés. Après des premières
images qui laissent à penser que nous sommes face à un énième found footage,
le film revient très vite à une mise en scène plus classique (même si des images
de vidéo surveillance et d’archives sont régulièrement intégrées au récit) et nous
entraîne sur les pas de la malheureuse Angela, une jeune femme possédée.
Contorsions, lévitations, vomissements, obscénités verbales et langues anciennes
sont ainsi au programme. En gros, rien de neuf sous le soleil de Satan. Et c’est
bien là le problème. Tout comme le manque d’intensité qui caractérise la
narration, Mark Neveldine (Hypertension et Ghost rider 2 coréalisés avec Brian
Taylor) ne réussissant qu’en de rares moments à susciter un semblant d’effroi
(cf. la scène d’hystérie dans l’hôpital). Reste une interprétation assez solide,
dominée par Dougray Scott, très bien dans le rôle de Roger Homes, et Michael
Peña, impeccable dans le costume du Père Lozano.E.B.

12**
(12 ; Russie, 2007.) R. et Sc. : Nikita Mikhalkov ; Ph. : Vladislav Opeliants ;
M. : Edward Artemiev ; Pr. : Studio Trite ; Int. : Serge Makovetsky (le juré
no 1), Nikita Mikhalkov (le président du jury) Sergey Garmash (le juré
no 3). Couleurs, 150 min.
Douze jurés doivent se prononcer sur le sort d’un jeune Tchétchène accusé
du meurtre de son père adoptif, un officier russe. Ils sont convaincus qu’il est
coupable, sauf l’un d’eux qui va s’acharner à le disculper.
Remake de 12 hommes en colère avec toutefois un dénouement, décidé par
Mikhalkov lui-même, interprète du président, dont le cynisme laisse pantois : la
prison serait la meilleure solution pour cet innocent. Il vote finalement
l’acquittement. Cette version est plus mouvementée que le film américain et
plonge dans l’actualité russe d’où l’incontestable intérêt de ce remake.J.T.

12 HEURES
(Stolen ; USA, 2012.) R. : Simon West ; Sc. : David Guggenheim ; Ph. :
James Whitaker ; M. : Mark Isham ; Pr. : Millenium Films ; Int. : Nicolas
Cage (Will Montgomery), Josh Lucas (Vincent), Danny Huston (Tim).
Couleurs, 96 min.
Will, un cambrioleur qui sort de prison, est victime du chantage de Vincent,
son complice. Celui-ci a enlevé sa fille et ne la libérera que contre l’argent caché
par Will avant son arrestation. Le délai est de douze heures.
Petit polar sans grande originalité. On attendait mieux du tandem Nicolas
Cage-Simon West.J.T.

DOUZE HEURES D’HORLOGE*


(Fr., RFA, 1958.) R. : Geza Radvanyi ; Sc. : Pierre Boileau, Thomas
Narcejac ; Ph. : Henri Alekan ; M. : Léo Ferré ; Pr. : Suzy Prim, Fernand
Rivers, René Saurel ; Int. : Lino Ventura (Albert Fourbieux), Eva Bartok
(Barbara), Hannes Messemer (Serge), Suzy Prim (Madame César), Laurent
Terzieff (Kopetsky), Gert Froebe (Monsieur Blanche). NB, 96 min.
Fourbieux, Serge et Kopetsky, trois redoutables gangsters, s’évadent d’un
pénitencier du Midi de la France. Kopetsky, blessé, contacte Barbare, son amie,
et lui demande de l’accompagner dans sa fuite. Les trois hommes décident alors
de se procurer l’argent nécessaire à la fabrication de faux papiers et à
l’embarquement sur un cargo pour d’autres cieux. Ils ne disposent que de douze
heures à cet effet et les choses se compliquent lorsque Serge tombe amoureux de
Barbara et qu’un gendarme particulièrement collant, s’attache aux pas de
Fourbieux…
Un bon début qui fait croire à une œuvre majeure mais Radvanyi n’est ni
Becker ni Sautet et son film se met à tourner en rond au bout d’une demi-heure.
Autre défaut, inhérent à la coproduction avec l’Allemagne, trois de ses
protagonistes principaux censés être méridionaux sont en fait incarnés par… des
acteurs germaniques doublés. On peut toutefois prendre plaisir à la belle photo
d’Alekan, à la musique de Léo Ferré (du moins à ce qu’il en reste) et à une série
de scènes cocasses entre Ventura le macho et Guy Tréjean, le gendarme
efféminé qui colle à ses basques.G.B.

DRACULA
(Dario Argentos’s Dracula ; Ital., 2012.) R. : Dario Argento ; Sc. : Dario
Argento, Antonio Tentoro, Stefano Piani ; Ph. : Luciano Tovoli ; M. :
Claudio Simonetti ; Pr. : Enrique Cerezo ; Int. : Thomas Kretschmann
(Dracula), Maria Gastina (Mina Harker), Unax Ugalde (Jonathan Harker),
Rutger Hauer (Van Helsing), Asia Argento (Lucy Kisslinger). Couleurs,
106 min.
Le jeune bibliothécaire Jonathan Harker arrive à Passburg afin de travailler
pour le seigneur du village, le comte Dracula. Il loge chez Lucy, la fille du
maire. C’est là que vient le rejoindre son épouse Mina. Celle-ci découvre un
environnement étrange (Lucy est un vampire comme la jeune Tanja) et veut
prévenir Jonathan en se rendant au château de Dracula. Elle est poursuivie par
des loups et se retrouve chez Dracula sans trouver trace de son époux. Inquiète,
elle fait appel à Van Helsing un chasseur de vampires qui va affronter le comte.
Dario Argento a-t-il voulu se faire plaisir en tournant son Dracula ? A-t-il
voulu, comme on l’a dit, rendre hommage à la firme anglaise Hammer ? Avait-il
à l’origine une certaine conception du mythe qui devait le révolutionner ? En
tout cas c’est une déception. Le grand maître du fantastique italien nous livre une
œuvre convenue, sans grands acteurs (Thomas Kretschmann est loin de Bela
Lugosi ou de Christopher Lee) et sans coups d’éclat.J.T.

DRACULA UNTOLD**
(Dracula Untold ; USA, 2014.) R. : Gary Shore ; Sc. : Matt Samaza et Burk
Sharpless ; Ph. : John Schwartzmann ; Déc. : François Audouy ; Eff. sp. :
Uli Nefzer ; Eff. vis. : Christian Manz ; M. : Ramin Djawadi ; Pr. :
Universal Pictures et Legendary Pictures ; Int. : Luke Evans (Vlad Tepes),
Sarah Gadon (Mirena), Dominic Cooper (Mehmet), Art Parkinson
(Ingeras), Charles Dance (le maître vampire). Couleurs, 92 min.
Souverain de la Transylvanie, le prince Vlad Tepes a découvert par hasard,
dans une grotte une terrible créature assoiffée de sang. Au même moment les
Turcs, sous l’autorité de Mehmet, lui réclament mille enfants dont son propre
fils, pour les enrôler. Vlad refuse. La guerre est inévitable. Vlad ne peut
l’emporter que s’il conclut un accord avec le monstre de la grotte. En échange
d’immenses pouvoirs, il deviendra à son tour un être assoiffé de sang, un
vampire, sauf s’il résiste à la tentation de boire du sang…
On sait que Vlad dit l’empaleur, a été à l’origine du mythe de Dracula, le
plus célèbre des vampires. Un premier film avait été tourné sur Vlad, comme
adversaire des Turcs, en Roumanie, sous Ceaucescu. Il s’agissait d’un film
purement historique et patriotique. Ici le fantastique se mêle à l’histoire pour
expliquer la liaison entre le personnage réel de Vlad et Dracula, le vampire
mythique. Les scènes de combat sont bien filmées et l’interprétation de Luke
Evans en souverain torturé emporte l’adhésion.C.E.Y.

DRAGONBALL ÉVOLUTION
(Dragonball Evolution ; USA, 2008.) R. : James Wong ; Sc. : Ben Ramsey
d’après les mangas d’Akira Toriyama ; Ph. : Robert McLachlan ; M. :
Brian Tyler ; Pr. : Star Overseas ; Int. : Justin Chatwin (Sangoku), Emmy
Rossum (Bulma), Jamie Chung (Chi-Chi), Chow Yun-Fat (le maître Roshi).
Couleurs, 89 min.
Un démon qui domina la planète jadis, est à la recherche des six boules de
cristal. Sangoku s’oppose à lui.
Un film destiné aux amateurs de mangas.
J.T.

DRAGONS
(How to Train Your Dragon ; USA, 2010.) R. : Chris Sanders et Dean
DeBlois ; Sc. : William Davies, Chris Sanders et Dean DeBlois d’après
Cressida Cowell ; Animation : Mad Hatter ; M. : John Powell ; Pr. : Dream-
Works ; Voix : Jan Baruchel/Donald Reignoux (Harold), Gerard
Butler/Emmanuel Jacomy (Stoïk), America Ferrera/Florine Orphelin
(Astrid). Couleurs, 93 min.
Les Vikings combattent les dragons. Harold lui va en capturer et en dresser
un qu’il appellera Krokmou.
Charmant film d’animation louchant vers l’heroic fantasy. Il y aura une
suite, Dragons 2, en 2014 avec le seul Dean DeBlois.
J.T.

DREAMERS (THE)***
(USA, 1980.) R. : Orson Welles ; Sc. : Orson Welles d’après Karen Blixen ;
Ph. : Gary Graver ; Pr. : Orson Welles ; Int. : Orson Welles (Marcus), Oja
Kodar (la Pellegrina). NB et couleurs, 25 min.
Le vieux Marcus évoque la Pellegrina, cantatrice célèbre, qu’il découvrit
mais qui perdit la voix lors d’un incendie du théâtre. Elle mourut. Mais est-elle
morte ? Ne connaît-elle pas plusieurs vies ?
C’est l’une des œuvres inachevées de Welles. Les rushes laissés par lui ont
été montés en fonction du travail du réalisateur par Stefan Drössler pour le Film
Museum de Munich. Éblouissant, malgré des manques, dans la lignée d’Une
histoire immortelle. Présenté à la Cinémathèque française en juillet 2015 dans la
rétrospective Orson Welles. Il pourrait sortir en DVD.J.T.

DRIVE***
(USA, 2011.) R. : Nicolas Winding Refn ; Sc. : Hossein Amini ; Ph. : Newton
Thomas Sigel ; M. : Cliff Martinez ; Pr. : FilmDistrict, Marc Platt, Motel
Movies ; Int. : Ryan Gosling (Le pilote), Carey Mulligan (Irene), Oscar
Isaac (Standard), Bryan Cranston (Shannon), Ron Perlman (Nino).
Couleurs, 100 min.
Un as du volant qui accomplit des cascades pour Hollywood arrondit ses fins
de mois en participant à des casses. Il tombe amoureux de sa voisine Irene, jeune
mère célibataire dont l’époux, Standard, est en prison. À son retour, Standard est
agressé par d’anciens complices qui le contraignent à participer à un nouveau
braquage. Le pilote se joint à lui pour l’aider à rompre avec le banditisme. Mais
Standard meurt pendant le casse, piégé par son employeur. Détenteur du magot,
le pilote essaie de persuader le chef de la mafia, Nino, de ne pas s’en prendre à
lui, ni à Irene et son fils. Il devra se résoudre à tuer ses propres employeurs pour
éliminer toute menace. Après avoir noyé Nino dans l’océan Pacifique, il se rend
à un rendez-vous avec Bernie Rose, son bras droit, pour lui rendre l’argent du
casse. Bernie tente tout de même de l’assassiner avant de mourir à son tour, d’un
coup de couteau. Blessé, mais encore en vie, sûr qu’Irène et son fils Benicio sont
en sécurité, le cascadeur monte en voiture et quitte la ville.
Après avoir éveillé la curiosité des cinéphiles avec ses précédents films (en
particulier la trilogie danoise Pusher, ainsi que ses deux OVNIs Branson et Le
Guerrier Silencieux), Nicolas Winding Refn obtient le Prix de la mise en scène à
Cannes en 2011 pour l’adaptation du roman de James Sallis Drive. Dans le rôle
du pilote sans nom, Ryan Gosling livre une performance d’under-acting
rappelant les meilleures interprétations d’Humphrey Bogart. Véritable héros de
cinéma au blouson improbable et au cure-dent éternellement au bord des lèvres,
ce mur de brique au cœur tendre vit sa voiture comme une extension de lui-
même. Il travaille avec, se déplace avec, se cache avec, séduit avec, tue avec.
Drive, dès son générique écrit au néon rose sur des plans aériens de nuit à Los
Angeles, s’annonce comme un film d’atmosphère. Sa violence, bien qu’extrême,
est elle aussi stylisée comme l’exige le cinéma de genre. Mais deux scènes
élèvent le film au rang de chef-d’œuvre du thriller. D’abord, la séquence pré-
générique, dans laquelle le cascadeur échappe à la police en exploitant l’espace
et le temps plutôt qu’en versant dans le sensationnel, comme dans la plupart des
films hollywoodiens. Ensuite, une scène d’ascenseur dans laquelle il sauve Irene
d’un homme de main de la mafia. La lumière de Newton Thomas Siegel découpe
l’espace, pourtant étroit, et offre au couple de héros un instant d’intimité pour
échanger le seul baiser du film, avant que la fureur ne se déchaine et qu’Irene
découvre qu’elle est amoureuse d’un monstre. En contrepoint de ces effusions de
violence, la bande son sobre du film, ponctuée par les morceaux « Nightcall » de
Kavinski et « A Real Hero » de College, souligne la tendresse pure et sincère du
héros pour sa voisine, permettant à Drive d’offrir au spectateur de beaux
moments de douceur. Le trouble qui traverse ce film aux allures de polar des
années 1980 résulte du mélange étonnant entre une bluette délibérément naïve et
une agressivité digne des plus cruels films coréens. Derrière la caméra, à chaque
scène, Nicolas Winding Refn s’approprie la virtuosité de Michael Mann, de
William Friedkin et de Jean-Pierre Melville.G.J.

DRÔLES DE ZÈBRES !*
(They’re a Weird Mob ; Austr., 1966.) R. et Pr. : Michael Powell ; Sc. :
Richard Imrie, d’après un roman de John O’Grady ; Ph. : Arthur Grant ;
M. : Laurence Leonard et Alan Boustead ; Int. : Walter Chiari (Nino
Culotta), Clare Dunne (Kay Kelly), Chips Rafferty (Harry Kelly), Alida
Chelli (Guilliana), Ed Devereaux (Joe), John Meillon (Dennis). Couleurs,
112 min.
Invité par un cousin à travailler dans « La Seconde Madre », un journal
d’expression italienne en Australie, Nino (Giovanni) Culotta débarque à Sydney
pour découvrir que son parent, criblé de dettes, a fui au Canada. Il va devoir
s’intégrer à la société sans connaître les mœurs et les coutumes du pays…
« Je n’ai jamais été un bon réalisateur de la comédie humaine comme Leo
McCarey, reconnaissait Michael Powell. Il y a peu de McCarey dans le film,
mais il possède quelques qualités de cet ordre et je n’en suis pas mécontent. »
Outre une scène savoureuse où Walter Chiari rencontre pour la première fois le
père (Chips Rafferty) de celle qu’il désire épouser, la meilleure partie du film se
situe au début, lorsque le nouveau venu parlant un anglais classique ne
comprend pas les bizarreries et le slang des autochtones, provoquant
malentendus et confusions : une suite de séquences, hélas, seulement appréciées
par les anglophones. Disponible en DVD sous deux éditions, la seconde sous le
titre La Conquête du bout du monde.R.L.

DU PLOMB DANS LA TÊTE*


(Bullet to the Head ; USA, 2012.) R. : Walter Hill ; Sc. : Alessandro Camon ;
Ph. : Lloyd Ahern ; M. : Steve Mazzaro ; Pr. : Silver Reed, Millar Gough ;
Int. : Sylverster Stallone (Jimmy Bobo), Sarah Shahi (Lisa), Sung Kang
(Taylor Kwan), Jason Momoa (Keegan), Jon Seda (Louis Blanchard).
Couleurs, 91 min.
Assisté de son fidèle Louis, Jimmy Bobo exécute un contrat à la Nouvelle
Orléans. Peu après Louis est abattu et Jimmy échappe de peu à une fusillade.
L’homme abattu était un policier. Taylor Kwan enquête et propose à Bobo de
faire équipe pour remonter à la source du contrat Bobo retrouve l’intermédiaire
et, avant de l’abattre, lui fait avouer l’auteur du contrat, Marcus Baptiste ?
Enlevé par les deux hommes, l’avocat leur livre une liste de personnalités
corrompues dont Keegan, l’assassin de Louis, et Moret à la tête du réseau. Ce
dernier est tué par Keegan qui refusait de lui obéir. Mais Bobo abat Keegan que
Kwan achève.
De la bonne série B mise en scène par le talentueux vétéran Walter Hill de
retour sur le grand écran. C’est enlevé, décontracté et emmené sans temps mort
par un Sylver Stallone remis à neuf par la chirurgie esthétique.
J.T.

DU SANG ET DES LARMES***


(Lone Survivor ; USA, 2013.) R : Peter Berg ; Sc : Peter Berg ; Ph. : Tobias
A. Schliessler ; Cost. : Casey Storm ; Déc. : Austin Gorg ; M. : Steve
Jablonsky ; Pr. : Sarah Aubrey Randall Emmett ; Int : Mark Wahlberg
(Marcus Luttrell, le quartier-maître), Taylor Kitsch (Lieutenant Michaèl P.
Murphy), Emile Hirst (Danny Dietz), Ben Foster (Mattew Axelson), Eric
Bana (le Capitaine de corvette Erik S. Kristensen), Alexander Ludwig (le
quartier-maître Shane Patton), Ali Sulaiman (Gulab). Couleurs, 122 min.
Ce récit très prenant s’inspire de faits réels relatant l’expédition d’un
commando de quatre soldats américains en Afghanistan. Fin Juin 2005, ils
avaient pour mission de venger l’assassinat de soldats américains par le
responsable d’un groupe de talibans.
Film de guerre impressionnant de réalisme, d’angoisse, qui ne vous lâche
plus durant deux heures. Incontestablement, une œuvre qui fait date et qui
s’installe parmi les meilleurs films de guerre contemporains.C.V.

DU SOLEIL DANS LES YEUX*


(Il sole negli occhi ; Ital., 1953.) R. : Antonio Petrangeli ; Sc. : A. Petrangeli,
Ugo Pirro, Suso Cecchi d’Amico, Lucio Battistrada ; Ph. : Domenico Scala ;
M. : Franco Mannino ; Pr. : Titanus ; Int. : Irène Galter (Celestina),
Gabriele Ferzetti (Fernandino), Paolo Stoppa (Egisto), Lea di Leo (Gina).
NB, 98 min.
Celestina, une jeune paysanne, arrive à Rome pour travailler. Elle est
engagée comme domestique par divers employeurs qui abusent de son
innocence. Elle s’éprend de Fernandino, un jeune plombier beau parleur….
Le choix du prénom de Celestina, en femme de chambre, fait évidemment
penser à Octave Mirbeau – en beaucoup moins noir ! Antonio Petrangeli réalise
en effet une comédie fraîche et souriante dans la lignée du cinéma néoréaliste
d’Alessandro Blasetti (avec lequel il a précédemment collaboré). Cet aimable
mélodrame est aussi un beau portrait de femme. Il n’est sorti en France qu’en
2016.C.B.M.
DU SOLEIL POUR LES GUEUX**
(Fr., 2000.) R. et Sc. : Alain Guiraudie ; Ph. : Antoine Herbelé ; M. : Victor
Betti ; Pr. : K Production ; Int. : Isabelle Girardet (Natalie), Michel Turquin
(Djema Gaouda Lon), Alain Guiraudie (Carol Izba), Jean-Paul Jordaa
(Pool Oxanosas Dai). Couleurs, 55 min.
Nathalie, une coiffeuse au chômage, arrive, par un beau matin d’été, sur un
grand causse en quête de bergers d’ounayes. Elle rencontre l’un d’eux ; il a
perdu ses bêtes. Ensemble, ils partent à leur recherche. Ils croisent un meurtrier
en cavale et un « guerrier de poursuite ».
Les ounayes sont des animaux mythiques qui, bien sûr, n’existent pas. Filmé
dans les beaux paysages des causses du Sud, c’est, selon Serge Kaganski « un
western contemporain à deux balles, une saga d’aventures revue par le Crédit
Agricole ». Un film léger et lumineux qui prend le temps de vivre au fil du
temps qui passe, avec des personnages improbables et attachants. Un petit film
(peut-être) pour rien – juste pour le plaisir. Et c’est tant mieux !C.B.M.

DU VENT DANS MES MOLLETS*


(Fr., 2011.) R : Carine Tardieu ; Sc : C. Tardieu, Raphaële Moussafir ; Ph :
Antoine Moned ; M : Eric Slabiak ; Pr : Fabrice Goldstein, Antoine Rein ;
Int : Agnès Jaoui (Colette), Denis Podalydès (Michel), Isabelle Carré
(Catherine), Juliette Gombert (Rachel), Anna Lemarchand (Valérie),
Isabella Rossellini (Mme Trebla), Judith Magre (la grand-mère) Elsa
Lepoivre (Mme Danielle). Couleurs, 89 min.
Rachel, 9 ans, vit au sein d’une famille juive marquée par la shoah. Elle a
pour copine Valérie, une gamine délurée. Colette et Michel, les parents de
Rachel, font la connaissance de Catherine, mère divorcée de Valérie. Michel
n’est pas indifférent au charme un peu bohème de celle-ci.
Une comédie familiale aux rebondissements souvent attendus qui,
cependant, ne manque pas d’originalité. Dans un style alerte, et même un peu
foutraque, elle aborde le thème a priori douloureux de l’enfance confrontée à la
mort tout en restant joyeuse. Si les gamines sont agaçantes – comme souvent les
fillettes de cet âge – les parents sont interprétés avec beaucoup de vérité, en
particulier par Agnès Jaoui.C.B.M.

DUCHESSE DE VARSOVIE (LA)


(Fr., 2014.) R. et Sc. Joseph Morder ; Ph. : Benjamin Chartier ; Peintre :
Juliette Schwartz ; M. : Jacques Davidovici ; Pr. : Céline Maugis ; Int. :
Alexandra Stewart (Nina), Andy Gillet (Valentin). Couleurs, 86 min.
Valentin, un jeune peintre, accueille à Paris sa grand-mère Nina, une
émigrée juive polonaise. Il lui confie sa solitude et souhaite mieux connaître ce
passé que Nina a toujours occulté.
Deux films en un qui ont quelque mal à coexister. D’abord le parti-pris
d’une réalisation toute en décors de toiles peintes et de personnages secondaires
en carton-pâte qui fantasment un Paris proche des comédies musicales de
Vincente Minnelli (Un Américain à Paris, Gigi) ; c’est beau, mais tellement
artificiel que ça en paraît vain. Et puis il y a le très long monologue, en gros plan
sur fond noir, dit par Alexandra Stewart, sans maquillage, digne et magnifique,
pour évoquer la Shoah et l’horreur des camps. C’est alors poignant.C.B.M.

DUKE OF BURGUNDY (THE)


(The Duke of Burgundy ; GB, 2014.) R. et Sc. : Peter Strickland ; Ph. : Nic
Knowland ; M. : Cat’s Eyes ; Pr. : Rook Films et Pioneer Pictures ; Int. :
Sidse Babett Knudsen (Cynthia), Chiara D’Anna (Evelyn), Kate Bartsch
(Docteur Lurida), Monica Swinn (Lorna). Couleurs, 106 min.
Jeux sado-masochistes dominante-dominée entre deux femmes.
Pour amateurs ou curieux.J.T.
DUMB ET DUMBER DE*
(Dumb and Dumber De ; USA, 2014.) R. et Sc. : Bobby et Peter Farrelly ;
Ph. : Matthew F. Leonetti ; M. : Empire of the Sun ; Pr. : Red Granite et
Universal Pictures ; Int. : Jim Carrey (Lloyd Christmas), Jeff Daniels
(Harry Dune), Rob Riggle (Travis), Laurie Holden (Adele), Kathleen
Turner (Fraida). Couleurs, 108 min.
Harry retrouve Lloyd qui lui avoue que depuis vingt ans, il s’est fait passer
pour paralytique dans un hôpital psychiatrique. Harry a besoin d’une greffe du
rein et les voilà lancés à la recherche d’un donneur. Ils pensent le trouver avec
une fille que le bon Harry aurait d’une certaine Fraida. Mais Fraida l’a fait
adopter par un docteur que sa femme empoisonne à petit feu. Finalement il
s’avère que la greffe de rein d’Harry n’était qu’une blague comme la paralysie
de Lloyd.
Les frères Farrelly retrouvent le duo de leur premier Dum and Dumber De
de 1994. Mais l’aimable loufoquerie de l’original paraît aujourd’hui un peu
dépassée et les pitreries de Jim Carrey et Jeff Daniels n’amusent plus guère.
Nous sommes loin de la folie initiale, de là l’échec relatif de ce second opus.J.T.

DUE FOSCARI (I)*


(Ital., 1942.) R. : Enrico Fulchignoni ; Sc. : Michel Angelo Antonioni ; Int. :
Carlo Ninchi (Foscari, doge de Venise), Rossano Brazzi (le fils du Doge),
Nemo Benassi. NB, 85 min.
Le fils du Doge de Venise est accusé de meurtre et de trahison. Mais est-il
coupable ?
Film historique de l’époque fasciste, resté inédit en France et découvert lors
de la rétrospective Antonioni à la Cinémathèque française. Dans la lignée de
Blasetti et de Gallone.
J.T.
DUEL DES HÉROS (LE)**
(Draw ! ; USA, 1983.) R. : Steven Hilliard Stern ; Ph. : Laszlo George ; M. :
Ken Wannberg ; Pr. : Astral Film ; Int. : Kirk Douglas (Harry Holland),
James Coburn (Sam Starrett), Alexandra Bastedo (Bessy). Couleurs,
98 min.
Joueur et tueur, Harry Holland tue en état de légitime défense le shérif d’une
petite ville. Il est assiégé dans un hôtel avec une actrice prise en otage. La ville
charge l’ex-shérif Sam Starrett, devenu alcoolique, de l’obliger à se rendre. Les
deux hommes se connaissent bien et décident de s’affronter, en pleine rue, dans
un duel à mort. À mort ?
Téléfilm, sorti en salles, mais pas en France. Révélé par Patrick Brion en
DVD. Deux acteurs vieillissants et géniaux interprètent deux légendes de l’Ouest
sur le déclin mais à la gachette encore efficace. Un régal. C’est Burt Lancaster
qui devait tenir le rôle de Coburn, mais très malade, il dut renoncer. On eût
reformé le couple d’OK Corral. Coburn n’en est pas moins excellent en ex-
shérif ivrogne.J.T.

DUO D’ESCROCS*
(The Love Punch ; GB, 2014.) R. et Sc. : Joel Hopkins ; Ph. : Jérôme
Alméras ; M. : Jean-Michel Bernard Son ; Pr. : Radar Film ; Int. : Emma
Thompson (Kate), Pierce Brosnan (Richard), Célia Imrie (Penelope),
Timothy Spall (Jerry), Louise Bourgoin (Manon Fontaine). Couleurs,
94 min.
Un couple séparé se reforme pour dérober à la fiancée de l’homme qui a
ruiné le mari un diamant prestigieux. Il suffit de se mêler aux invités du
mariage…
Charmante comédie pleine de péripéties. Ne pas en demander plus.J.T.
DUPLICITY
(Duplicity ; USA, 2009.) R. et Sc. : Tony Gilroy ; Ph. : Robert Elswit ; M. :
James Newton Howard ; Pr. : Universal ; Int. : Clive Owen (Ray Koval),
Julia Roberts (Claire Stenwick), Tom Wilkinson (Howard Tully), Paul
Glamatti (Richard Gersick). Couleurs, 122 min.
Deux agents secrets s’affrontent à Dubai avant de devenir amants pour une
nuit. Ils se retrouvent comme adversaires dans l’espionnage industriel. Ils
finissent par s’entendre pour dérober une formule qui guérit de la calvitie. Bien
mal acquis ne profite jamais.
Cela aurait pu être une exquise comédie ou un solide film d’espionnage.
Tous les critiques considèrent qu’il s’agit d’un film raté faute d’avoir choisi
entre différents genres.
J.T.
E

EAGLE (THE) AND THE HAWK**


(USA, 1933.) R. : Stuart Walker ; Sc. : John Monk Saunders, Ph. : Harry
Fischbeck ; Int. : Fredric March (Jerry Young), Cary Grant (Henry
Crocker), Jack Oakie (Mike Richards), Carole Lombard. NB, 74 min.
En France, en 1918, la rivalité entre deux pilotes de guerre américains.
Bon film de guerre avec des images exceptionnelles dues à Farciot Edouart
et une brillante distribution. Pourtant il est resté inédit en France, sauf à la
télévision. Ne pas confondre avec The Eagle and the Hawk de Foster.J.T.

EAGLE’S WING*
(Eagle’s Wing ; GB., 1979.) R. : Anthony Harvey ; Sc. : Michael Syson, John
Briley ; Ph. : Billy Williams ; M. : Marc Wilkinson ; Pr. : Ben Arbeid ; Int. :
Martin Sheen (Pike), Sam Waterston (White Bull), Harvey Keitel (Henry),
Stéphane Audran (la veuve), Caroline Langshire (Judith). Couleurs,
111 min.
Les trappeurs Pike et Henry tombent dans une embuscade tendue par les
Kiowas. Au cours de l’attaque, Henry est tué et son compagnon se retrouve seul
dans le désert aride, sans même son cheval qui lui a été dérobé. Désireux de se
venger, Pike parvient à s’emparer du magnifique étalon du chef White Bull, qu’il
considère comme responsable de la mort de son ami. Une course-poursuite
s’engage entre les deux hommes pour la possession du cheval…
Western étrange qui sort des sentiers battus mais dont on ne sait pas très bien
où il veut en venir, dont l’essentiel tient à une course obsessionnelle à la « Moby
Dick », avec pour objectif non pas la destruction d’une baleine blanche mais la
possession d’un étalon de la même couleur. Il ne s’en dégage malheureusement
pas la dimension mythique qui transcendait l’œuvre de Melville. Néanmoins il y
a un Martin Sheen habité en trappeur tenace et teigneux, un Sam Waterston
méconnaissable en chef kiowa, de superbes images et des scènes insolites (dont
l’attaque d’un corbillard !)…G.B.

EASTERN BOYS**
Fr., 2013.) R. et Sc. : Robin Campillo ; Ph. : Jeanne Lapoirie ; M. : Arnaud
Rebotini ; Pr. : Hugues Charbonneau, Marie-Ange Luciani ; Int. : Olivier
Rabourdin (Daniel), Kirill Emelyanov (Marek), Danil Vorobjev (Boss).
Couleurs, 128 min.
Lors d’une drague homosexuelle à la gare du Nord, Daniel, la trentaine,
remarque un jeune adolescent, Marek, qu’il invite à le rejoindre chez lui le
lendemain. Mais c’est une bande de loubards, conduite par Boss, qui se présente
et dévaste son appartement. Marek se présente à nouveau. Ils deviennent amants.
Leurs relations vont peu à peu évoluer…
Rien de particulièrement choquant dans ce film, même si les scènes
sexuelles sont montrées avec crudité. Divisé en quatre parties, c’est presque un
huis clos aux nombreux gros plans cadrant les personnages (surtout leurs yeux)
aux dialogues succincts. Ce qui demeure passionnant, c’est l’évolution – sans
doute idéalisée – qui s’établit entre cet homme et cet ado. Olivier Rabourdin a
une immense présence. P.S. : Mais pourquoi ce titre anglais ?C.B.M.
EASY MONEY**
(Snabba Cash ; Suède, 2009.) R. : Daniel Espinosa ; Sc. : Daniel Espinosa et
Maria Karlsson d’après Stockholm noir : l’argent facile de Jens Lapidus :
Ph. : Aril Wretblad ; M. : Jon Ekstrand ; Pr. : Tre Vänner ; Int. : Joel
Kinnaman (Johan Westlund), Matias Padin Varela (Jorge), Dragomir
Mrsic (Mrado), Lisa Hennie (Sophie). Couleurs, 124 min.
Johan « JW » Westlund, venu d’un milieu modeste, mène grand train malgré
de médiocres ressources. Son patron lui propose d’aider un certain Jorge, évadé
de prison, puis de l’héberger contre une coquette somme. Westlund est pris dans
un engrenage : il doit blanchir l’argent d’un trafic de cocaïne, préparer
l’importation de drogue en Suède, assurer le rachat d’une banque comme
couverture, bref ce qu’on appelle l’argent facile.
Un film suédois particulièrement noir : l’ascension d’un jeune loup qui
évolue au milieu de la mafia serbe et des requins de la finance. Espinosa adapte
assez fidèlement un roman à succès de Jens Lapidus. Ce film a ouvert à son
metteur en scène les portes d’Hollywood qui n’a pas été insensible non plus au
charme vénéneux de Joel Kinnaman.
J.T.

ÉCHAPPÉE BELLE (L’)*


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Emilie Cherpitel ; Ph. : Laurent Machuel ; M. :
Jonathan Morali ; Pr. : Eliane Antoinette ; Int. : Clotilde Hesme (Eva),
Florian Lemaire (Léon), Yannick Choirat (Simon), Clotilde Courau (Lucie),
Peter Coyote (le père d’Eva). Couleurs, 72 min.
Léon, un gamin fugueur, débarque dans la vie d’Eva, une jeune femme
oisive. Elle tarde à le ramener dans son orphelinat, préférant partir avec lui en
Italie en quête d’une mère hypothétique (né sous X, il fut abandonné à sa
naissance).
Le gamin est attachant, Clotilde Hesme est superbe, il fait toujours beau, il
n’y a aucun problème de fric… Ce joli conte bleu, en tous points prévisible,
bourré de clichés (le voyage en Italie !!) n’est qu’un film un peu mièvre et
souvent nunuche – mais sympa.C.B.M.

ÉCONOMIE DU COUPLE (L’)***


(Fr., Belg., 2016.) R. : Joachim Lafosse ; Sc. : J. Lafosse, Fanny Burdino,
Mazarine Pingeot, Thomas van Zuylen ; Ph. : Jean-François Hensgens ;
M. : J.-S. Bach ; Pr. : Jacques-Henri et Olivier Brockart ; Int. : Bérénice
Bejo (Marie), Cédric Kahn (Boris), Marthe Keller (Christine), Jade et
Margaux Soentjens (les fillettes). Couleurs, 100 min.
Marie, issue d’une famille aisée, et Boris, d’un milieu plus modeste, se sont
aimés. Ils se sont mariés, ont eu des jumelles, ont vécu ensemble pendant 15 ans.
Maintenant, ils décident de se quitter. Mais comment évaluer la maison (Marie
en est propriétaire grâce à un apport familial, Boris a effectué des travaux lui
donnant une plus-value) ? Comment se partager la garde des enfants ?
À quoi se résume une vie où ce n’est plus qu’une question d’argent, loin de
tout sentiment ? L’usure du temps mène au désamour, à la perte du désir – et,
quand il n’y a plus de désir, comme le dit la mère de Marie (excellente Marthe
Keller), on jette. Le film est un huis clos dans une belle maison fleurie qui
contraste avec l’atmosphère lourde, pesante, qui y règne, avec ses violentes
disputes, suivies de moments d’apaisement. La référence à Maurice Pialat est
évidente avec ce film qui renvoie, hélas, pour beaucoup à un vécu bien réel.
Bérénice Bejo et Cédric Kahn sont tous deux parfaits, elle plus réfléchie et
introvertie, lui plus infantile et extraverti.C.B.M.

ÉCUME DES JOURS (L’)


(Fr., 2013.) R. : Michel Gondry ; Sc. : Michel Gondry et Luc Bossi d’après
l’œuvre de Boris Vian ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Etienne Chary ;
Pr. : Brio Films et Studio Canal ; Int. : Romain Duris (Colin) Audrey
Tautou (Chloé), Gad Elmaleh (Chick), Omar Sy (Nicolas), Philippe
Torreton (le directeur), Alain Chabat (Jules Gouffé), Natacha Régnier (la
marchande de remèdes). Couleurs, 125 min.
Colin, riche et oisif, s’ennuie avec sa souris, son cuisinier et son ami Chick
admirateur du philosophe Jean-Sol Partre. Il veut tomber amoureux. Ce sera
Chloé. Ils se marient. Mais Chloé aspire un flocon de neige et tombe malade.
Dans le poumon de Chloé pousse un nénuphar puis l’autre est atteint. Elle meurt.
Au chômage, ruiné Colin n’a pas de quoi payer son enterrement. Le cercueil est
jeté par la fenêtre de l’appartement.
Le chef-d’œuvre de Boris Vian est-il transposable à l’écran ? En 1968
Charles Belmont avait échoué à en rendre la couleur poétique. Après une
première partie assez enlevée, Gondry échoue à son tour à rendre l’atmosphère
de ce qui est avant tout un roman d’amour. L’auteur de La science des rêves le
noie sous les effets et les trouvailles visuels. Un film charmant mais loin de
l’original.J.T.

EDGE OF TOMORROW**
(Edge of Tomorrow ; USA, 2014.) R. : Doug Liman ; Sc. : Christopher
McQuarrie, Jez Butterworth et John-Henry Butterworth d’après le roman
All You Need Is Kill de Hiroshi Sakurazaka ; Ph. : Dion Beebe ; Mont. :
James Herbert ; M. : Christophe Beck ; Pr. : Jason Hoffs, Tom Lassally,
Jeffrey Silver et Erwin Stoff ; Int. : Tom Cruise (Major William Cage),
Emily Blunt (Rita Vrataski) Brendan Gleeson (Général Brigham), Bill
Paxton (sergent maître Farell Bartolome). Couleurs, 113 min.
Alors que le monde est envahi par une race d’extraterrestres invincibles, le
major William Cage est envoyé au front lors d’une mission suicide. Tué durant
l’assaut, le soldat, qui se retrouve pris dans une boucle temporelle, va se réveiller
et revivre sans cesse la même journée.
Depuis la Mémoire dans la peau, Doug Liman est logiquement considéré
comme un expert du cinéma d’action. Un statut que vient encore confirmer Edge
Of Tomorrow, sa nouvelle incursion dans la science fiction, après le divertissant
Jumper. Avec ce film, Liman démontre une fois encore son sens de la mise en
scène et signe un métrage fantastique enthousiasmant. Le scénario, qui reprend
le concept d’Un jour sans fin mais en le transposant dans un monde en guerre et
envahi par des aliens, nous entraîne dans les pas de Bill Cage, un soldat qui revit
sans cesse la même journée de combat. Une histoire qui, en quelque sorte,
exploite le thème de l’Eternel retour, cher à Nietzsche, en l’appliquant au
blockbuster. Jouant avec brio sur l’effet de répétition et agrémentant son récit
d’un humour savamment dosé, Liman multiplie les moments de bravoures (cf. :
les débarquements successifs sur la plage) et ne laisse aucun répit au spectateur.
Durant près de deux heures, le public est effectivement tenu en haleine et
suspendu au destin de Cage, un héros auquel Tom Cruise prête ses traits avec
beaucoup d’autodérision, affirmant ainsi encore un peu plus son goût pour la
comédie (déjà assumé dans des films comme Tonnerre sous les Tropiques et
Rock Forever). Face à lui, Emily Blunt, parfaite dans son rôle de militaire
intrépide, apporte un peu de sensualité dans ce monde de brutes et achève de
faire d’Edge of Tomorrow un spectacle époustouflant dont les nombreuses
qualités font oublier une fin aussi précipitée que prévisible.E.B.

EFFET AQUATIQUE (L’)**


(Fr., 2015.) R. : Solveig Anspach ; Sc. : S. Anspach, Jean-Luc Gaget ; Ph. :
Isabelle Razavet ; M. : Martin Wheeler ; Int. : Samir Guesmi (Samir),
Florence Loiret-Caille (Agathe), Philippe Rebbot (Reboute). Couleurs,
83 min.
À Montreuil, Samir, un grutier, tombe sous le charme d’Agathe. Elle est
maître-nageuse à la piscine municipale. Pour mieux la draguer – et même s’il
sait parfaitement nager – il s’inscrit à des cours de natation. Une brève liaison
s’engage. Lorsqu’elle découvre son mensonge, elle le quitte. Elle part en Islande
pour un congrès des maîtres-nageurs. Il l’y suit, un quiproquo le faisant passer
pour le représentant d’Israël.
Une comédie sentimentale au happy-end bien prévisible. Oui, mais… il y a
le ton original et farfelu de la réalisation… il y a l’interprétation énergique et
décalée… il y a une vision chaleureuse et pleine d’humour incongru du peuple
islandais… il y a nombre de scènes et de situations hilarantes… Solveig
Anspach, que l’on a tant aimée dans le drame intimiste (cf. « Hauts les cœurs »)
tire sa révérence avec ce dernier film sur un éclat de rire et de bonne
humeur.C.B.M.

EFFETS SECONDAIRES**
(Side Effects ; USA, 2013.) R. : Steven Soderbergh ; Sc. : Scott Z. Burns ;
Ph. : Peter Andrews (Soderbergh) ; M. : Thomas Newman ; Pr. : Di
Bonaventura Pictures et Endgame Entertainment ; Int. : Jude Law
(Dr Banks), Catherine Zeta-Jones (Dr Siebert), Rooney Mara (Emily
Taylor), Channing Tatum (Martin Taylor). Couleurs, 106 min.
Déprimée, Emily Taylor se fait préscrire un anti-dépresseur qui lui provoque
une crise de somnanbulisme au cours de laquelle elle poignarde son mari. Le
médecin se voit accusé. Mais l’affaire est-elle aussi simple et quel rôle joue un
autre médecin, une femme qui s’acharne contre son confrère ?
Un bon polar : Emily a-t-elle inconsciemment tué son mari sous l’effet d’un
médicament ? Le dénouement est habile. Que dire de l’interprétation : Jude Law
et Catherine Zeta-Jones réunis !J.T.

EFFRACTION
(Trespass ; USA, 2011.) R. : Joel Schumacher ; Sc. : Karl Gadjusek ; Ph. :
Andrzej Bartkowiak ; M. : David Buckley ; Pr. : Winkler Film, Millennium
et Nu Images ; Int. : Nicolas Cage (Kyle Miller), Nicole Kidman (Sarah
Miller), Ben Mendelsohn (Elias), Liana Liberato (Avery Miller), Cam
Gigandet (Jonah), Dash Mihok (Ty). Couleurs, 91 min.
Des cambrioleurs s’introduisent dans la grande maison où vit la famille
Miller. Ils exigent du père qu’il ouvre le coffre. Il refuse puis finalement cède. Il
n’y a rien dans le coffre. Kyle Miller se dit ruiné. En réalité son argent est dans
une autre cachette que découvre l’un des cambrioleurs avant d’être abattu par
Sarah Miller. Tout s’achève dans l’incendie de la maison.
Sur un thème archi-usé, dans une mise en scène poussive, s’affrontent
quelques acteurs sur le retour. Décevant.J.T.

EL CLAN**
(El clan ; Arg., 2015.) R. : Pablo Trapero ; Sc. : Pablo Trapero, Julián
Loyola, Esteban Student ; Ph. : Julián Apezteguia ; M. : Sebastián Escofet ;
Pr. : Agustín Almodovar, Pedro Almodovar, Hugo Sigman ; Int. : Guillermo
Francella (Arquimedes Puccio), Peter Lanzani (Alejandro Puccio), Lili
Popovich (Epifanía Puccio), Stefanía Koessel (Mónica), Gastón Cocchiarale
(Maguila Puccio). Couleurs, 110 min.
De 1983 à 1985, à Buenos Aires, alors que s’installe la démocratie, la vie
quotidienne d’une famille bien sous tous rapports, Puccio. Le père, honorable
commerçant, vit sa petite vie en compagnie de sa femme, tout à la fois
professeur et fée du logis, et de ses cinq enfants, bien élevés et promis à un
avenir radieux. À l’image d’Alejandro, l’aîné, beau gosse et déjà star du rugby…
Pourtant, à y regarder de plus près, les choses pourraient être moins lisses qu’il
n’y paraît. Que signifient par exemple ces cris étouffés provenant d’une pièce de
l’étage ?
« Une famille formidable ! », serait-on tenté de s’écrier lors des toutes
premières scènes. Mais l’écran de fumée de la respectabilité se dissipe
rapidement à mesure qu’on découvre les activités secrètes d’Arquimedes, le chef
de famille, qui sont loin d’être « formidables », sauf à considérer comme tels le
kidnapping, la torture et l’exécution de riches otages après récupération de la
rançon. Et que dire du fait qu’il soit épaulé (plus ou moins volontairement selon
les cas) par sa femme et ses enfants !
Cynique, manipulateur et sadique, Arquimedes Puccio a réellement existé et
commis des horreurs sans nom dans lesquelles il a entraîné les siens. Ce monstre
est interprété avec une vérité glaçante (on se remet difficilement de la froideur de
son regard) par l’extraordinaire Guillermo Francella, plus habitué pourtant au
registre de la comédie. Il est l’un des atouts majeurs de ce film coup de poing de
Pablo Trapero qui, tout en évitant le sensationnalisme racoleur, nous trouble au
plus haut point. Un petit défaut tout de même, l’utilisation de succès de la pop
anglaise qui ne fonctionne pas et rend moins immédiate l’adhésion du spectateur
à des scènes pourtant mémorables.G.B.

EL CLUB***
(El Club ; Chili, 2015.) R. : Pablo Larrain ; Sc. : Guillermo Calderon, Daniel
Villalogos, Pablo Larrain ; Ph. : Sergio Armstrong ; M. : Arno Part, Bach ;
Pr. : Juan de Dios Larrain ; Int. : Alfredo Castro (Père Vidal), Roberto
Farias (Soudokan), Antonia Zeger (Sœur Monique), Jaime Vadell (Père
Silva). Couleurs, 98 min.
Dans une petite ville côtière du Chili, un foyer abrite quatre hommes et une
femme passionnés de courses de lévriers. Un nouveau pensionnaire arrive, le
Père Lascano, accusé de pédophilie par Sandokan, un pauvre bougre hirsute. Il
se suicide. Le Père Vidal, délégué par l’Église, vient enquêter sur ce club où sont
marginalisés des religieux en raison de leurs exactions et de leurs abus sexuels.
« Dieu vit que la lumière était bonne et Il sépara la lumière des ténébres » :
citation extraite de la Genèse et mise en exergue. Dans ce film nous sommes au
milieu d’un monde de ténébres, d’une extrême noirceur. Ces prêtres, cette
religieuse que l’on voit, sont quasiment des monstres, en toute bonne conscience,
dans ce club de villégiature, au bord de l’océan. Le réalisateur, implacable, les
filme soit en gros plans, soit en face à face. Il utilise la lumière naturelle, ce qui
donne des images ternes de fin du monde. Et l’Église est là pour étouffer le
scandale, pendant que Sandokan, abusé dans son enfance, hurle sa douleur et sa
blessure.C.B.M.

EL GRECO***
(El Greco ; Grèce, 2007.) R. et Sc. : Yannis Smaragdis ; Ph. : Aris Stavrou ;
M. : Vangelis ; Pr. : Alexandros Films ; Int. : Nick Ashdon (Le Greco), Laia
Marull (Jerônima de las Cuevas), Juan Diego Botto (Nino de Guevara),
Sotiris Moustaka (Le Titien), Miquel Gelabert (le cardinal). Couleurs,
117 min.
En 1580, Le Greco, avant de comparaître devant le tribunal de l’Inquisition
rédige ses mémoires. C’est en 1566, dans la Crète sous domination vénitienne
que se joue son destin. Peintre, l’une de ses œuvres est remarquée par la sœur du
gouverneur de l’île. Il décide de la suivre lorsqu’elle rentre à Venise. Il s’y lie
avec un jeune prêtre ambitieux, Nino de Guevara et travaille pour Le Titien.
Alors que la sœur du gouverneur entre au couvent, plus rien ne le rattachant
à Venise, il part pour Madrid. Il s’y fait connaître sous le nom du Greco, oubliant
le vrai Domenicos Theotokopoulos. Guevara devient Grand Inquisiteur à
Madrid : Le Greco s’oppose à lui lorsqu’il étouffe la liberté de création. Traduit
devant le tribunal de l’Inquisition il est acquitté.
Superbe et opulante mise en scène, avec de grands morceaux de bravoure
comme la reconstitution de l’atelier du Titien ou le tribunal de l’Inquisition. Le
Greco est présenté comme un artiste en avance sur son temps et qui n’hésite pas
à s’exposer aux persécutions. Pour lui c’est l’art qui passe avant tout. Le metteur
en scène, auteur déjà d’une biographie filmée du poète Cavafy, évite erreurs et
anachronismes, renvoyant souvent aux œuvres les plus célèbres du peintre.J.T.
ELEFANTE BLANCO**
(Elefante blanco ; Arg., 2012.) R : Pablo Trapero ; Sc : P. Trapero, Santiago
Mitre, Martin Mauregui, Alejandro Fadel ; Ph : Guillermo Nieto ; M :
Michael Nyman ; Pr : Morena films, Matanza Ciné, Patagonik ; Int :
Ricardo Darin (Julian), Jérémie Renier (Nicolas), Martina Guzman
(Luciana). Couleurs, 105 min.
Le père Julian, responsable de la paroisse d’un bidonville à Elefante Blanco,
quartier périphérique de Buenos Aires, se sait atteint d’un cancer. Pour le
seconder dans son action en faveur des plus déshérités, il fait appel à un jeune
prêtre belge, le père Nicolas. Ce dernier est attiré par Luciana, l’assistante
sociale en charge de construction de nouveaux logements. Le bidonville est sous
la coupe de deux familles mafieuses rivales…
Pablo Trapero voulait réaliser un documentaire pour dénoncer la misère et
les magouilles qui gangrènent les banlieues argentines. Il a préféré opter pour
une fiction (quasi documentaire) particulièrement efficace grâce à l’énergie qu’il
déploie dans sa mise en scène. Et il pose des questions à ce jour non résolues
quant au rôle de l’Église en Amérique latine, quant au mariage des
prêtres.C.B.M.

ELENA***
(Elena ; Russie, 2011.) R. : Andrei Zviaguintsev ; Sc. : Oleg Neguine, Andrei
Zviaguintsev ; Ph. : Mikhaïl Kritchman ; M. : Philip Glass ; Pr. : Non Stop
Production ; Int. : Nadejda Markina (Elena), Andrei Smirnov (Vladimir),
Elena Liadova (Katia), Alexei Rozine (Sergueï). Couleurs, 109 min.
Elena, une ancienne infirmière, a épousé en secondes noces Vladimir, plus
âgé qu’elle et très riche. Elle a un fils au chômage et bon à rien, Sergueï. Ce
dernier voudrait de l’argent pour que son fils Sacha puisse aller à la fac afin
d’éviter l’armée et d’être envoyé en Ossétie. Elena demande à son mari qui
refuse. Même si sa fille Katia est très distante et ne le voit guère, il prend son
parti. Vladimir fait un infarctus et veut rédiger son testament léguant sa fortune à
sa fille. Elena force la dose de viagra…
Peu de dialogues, pas d’explications superflues, une belle musique et une
réalisation sereine. Tout serait donc pour le mieux si maints détails ne venaient
le contredire (ce cheval mort, cette télévision omniprésente, ces tuyères d’une
centrale nucléaire se découpant à l’horizon…) Le réalisateur prend soin de ne
jamais caricaturer ses personnages ; cependant la rupture sociale y est flagrante.
Un film magnifique malgré la noirceur du propos.C.B.M.

ÉLÈVE DE BEETHOVEN (L’)**


(Copying Beethoven ; USA, All., Hongrie, 2006.) R. : Agnieszka Holland ;
Sc. : Stephen J. Rivele, Christopher Wilkinson ; Ph. : Ashley Rowe ; M. :
Ludwig van Beethoven ; Pr. : Stephen J. Rivele, Christopher Wilkinson,
Sidney Kimmel ; Int. : Ed Harris (Ludwig van Beethoven), Diane Kruger
(Anna Holtz), Joe Anderson (Karl van Beethoven), Gábor Bohus
(Schuppanzigh), Bill Stewart (Rudy), Nicholas Jones (l’archiduc Rodolphe).
Couleurs, 104 min.
Nous sommes en 1824 à Vienne. Le grand Beethoven a besoin d’un copiste
pour fournir à temps les partitions à l’orchestre qui doit interpréter sa
« Neuvième symphonie ». C’est en fait une jeune femme de 23 ans, Anna Holtz,
qui lui est dépêchée pour effectuer le travail, ce qui l’indispose d’abord au plus
haut point. Mais la jeune femme, brillante et déterminée, s’avère bientôt
indispensable au vieux compositeur sourd et atrabilaire…
Certains ont critiqué ce film pour les libertés qu’il prendrait avec la véritable
histoire de Beethoven à la fin de sa vie. Ils n’ont pas compris qu’il s’agissait
d’une fable dont le thème est en réalité : « Et si Beethoven avait eu pour copiste
une femme rêvant de devenir compositrice ? » C’est en prenant sous cet angle
l’œuvre d’Agnieszka Holland (dont le talent de conteuse gagnerait à être
reconnu) qu’elle prend tout son sens. Ce n’est qu’à partir de ce postulat qu’on
peut apprécier à sa juste valeur cette exploration des rapports houleux entre un
grand maître et une créatrice dont, pas plus que la sœur de Shakespeare ou de
Mozart la société ne veut. C’est également de cette façon qu’on tirera profit du
questionnement que propose le film sur le mystère de la composition, de la
direction d’orchestre, de l’inspiration, du rapport avec Dieu et avec la nature. De
plus on ne peut être qu’emporté par l’exécution génialement tournée, montée et
mixée de la « Neuvième symphonie », qu’ébloui par la luminosité de Diane
Kruger et que sidéré par la performance d’Ed Harris, cet Américain bon teint qui
fait plus vrai en Beethoven que Ludwig en personne.G.B.

ÉLÈVE DUCOBU (L’)


(Fr., 2011.) R. : Philippe de Chauveron ; Sc. : Marc et Philippe de
Chauveron d’après les bandes dessinées de Godi et Zidrou ; Ph. :
Christophe Paturange ; Chorégraphie : Céline Dupuy ; Pr. : UGC ; Int. :
Vincent Claude (Ducobu), Elie Semoun (Latouche), Joséphine de Meaux
(Mademoiselle Rateau), Juliette Chappey (Léonie Gratin), Hélèna Noguerra
(léonie Gratin). Couleurs, 96 min.
Cancre parfait, Ducobu, se retrouve dans la classe de M. Latouche, un maître
exigeant, à côté de Léonie Gratin, une forte en thème. Il n’a qu’à copier sur elle
pour avoir de bonnes notes…
Dans la veine de Profs : gros succès pour ces comédies qui mettent en scène
des potaches irrespectueux et des profs amoureux. Succès d’audience garanti
pour les chaînes de télévision.J.T.

ELITE DE BROOKLYN (L’)*


(Brooklyn’s Finest ; USA, 2009.) R. : Antoine Fuqua ; Sc. : Michael
C. Martin ; Ph. : Patrick Murguia ; M. : Marcelo Zarvos ; Pr. : Thunder
Road et Nu Images ; Int. : Richard Gere (Eddie), Don Cheadle (Tango),
Ethan Hawke (Sal), Vincent d’Onofrio (Carol), Wesley Snipes (Caz).
Couleurs, 127 min.
La vie d’un commissariat de Brooklyn. Eddie compte les jours qui le
séparent de la retraite, Sal voudrait déménager pour offrir à sa femme des
conditions de vie décente, Tango, policier noir infiltré chez les dealers, veut être
loyal avec un gangster, ami de longue date, Caz…
Antoine Fuqua est un très bon spécialiste du film d’action. Il déçoit
rarement. Ici trois histoires dont deux finiront mal, sont imbriquées de façon
habile pour ménager jusqu’au bout le suspense. Certes ce n’est pas du Ellroy
mais la vraisemblance est sauvegardée. Bonne interprétation et mise en scène
vigoureuse : que demander de plus à ce polar aux aspects documentaires.J.T.

ELLE
(Fr., All., 2016.) R. : Paul Verhoeven ; Sc. : David Birke, d’apès Philippe
Djian ; Ph. : Stéphane Fontaine ; M. : Anne Dudley ; Pr. : Saïd ben Saïd,
Michel Merkt ; Int. : Isabelle Huppert (Michèle), Laurent Lafitte (Patrick),
Virginie Efira (Rebecca), Anne Consigny (Anna), Charles Berling
(Richard), Alice Isaaz (Josie), Judith Magre (Irène). Couleurs, 130 min.
Michèle Leblanc dirige avec autorité une maison d’édition de jeux vidéo.
Traumatisée dans son enfance par un père meurtrier, elle vit maintenant seule
avec son chat dans une grande demeure. Son mari l’a quittée, son fils emménage
ailleurs avec sa copine, sa mère envisage de se remarier avec un gigolo… Quant
à elle, elle prend pour amant le mari de sa meilleure amie. Un soir, rentrant chez
elle dans l’obscurité, elle est agressée et violée.
Isabelle Huppert phagocyte le film de son immense talent. Il est dommage
qu’elle le mette une fois de plus (comme dans « la Pianiste ») au service d’une
femme névrosée. L’intrigue glauque, peu vraisemblable, baignant dans un climat
malsain, est mise en scène avec vigueur. Cependant, ce film, entre violences (le
viol est montré….cinq fois) et scènes frôlant le grotesque, finit par lasser –
d’autant que l’on soupçonne assez tôt l’identité du violeur dans ses rapports
sadomasochistes.C.B.M.

ELLE L’ADORE**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Jeanne Herry ; Ph. : Axel Cosnefroy ; M. : Pascal
Sangla ; Pr. : Trésor et Chi-Fou-Mi ; Int. : Sandrine Kiberlain (Muriel
Bayen), Laurent Lafitte (Vincent Lacroix), Pascal Demolon (Antoine),
Olivia Côte (Coline), Nicolas Bridet (Nicolas). Couleurs, 105 min.
Muriel, une esthéticienne, mère de deux enfants, est une fan du chanteur
Vincent Lacroix. Elle assiste à tous ses concerts et le bombarde de lettres. Lors
d’une dispute avec le chanteur, sa compagne se tue accidentellement. Pris de
panique, Lacroix enroule le corps dans une couverture, le met dans le coffre de
sa voiture et fait appel à Muriel qu’il sait être une admiratrice inconditionnelle.
Celle-ci accepte de transporter le corps en Suisse chez la sœur du chanteur qui
possède un incinérateur d’animaux. À son retour, Muriel fait savoir au chanteur
qu’elle a rempli sa mission. Coup de théâtre : le corps est retrouvé dans le
Doubs. En fait, renonçant à franchir la frontière à cause des contrôles douaniers,
Muriel a enterré le corps près de la maison de sa mère. Et la voilà soupçonnée
comme fan de Lacroix : n’aurait-elle pas tué par jalousie la compagne de son
idole. L’enquête est menée par un couple de policiers aux relations orageuses.
Elle n’aboutira pas. Et Muriel ira désormais au cinéma.
Très belle réussite pour un premier film mêlant satire des chanteurs à succès
et trame policière. D’un côté un chanteur célèbre qui se révèle médiocre, lâche et
égoïste, de l’autre une modeste esthéticienne qui tient parole et fait preuve de
sang-froid lors de sa garde à vue. Jeanne Herry est la fille du chanteur Julien
Clerc : elle connaît le sujet. Sandrine Kiberlain est admirable : le mot n’est pas
trop fort.J.T.

ELLE S’APPELLE SABINE***


(Fr., Suisse, 2006-2007.) R. : Sandrine Bonnaire ; Sc. : Sandrine Bonnaire,
Catherine Cabrol ; Ph. : Sandrine Bonnaire, Catherine Cabrol ; M. : Nicola
Piovani, Hervé Christiani ; Pr. : Thomas Schmitt ; Int. : Sabine Bonnaire,
Sandrine Bonnaire, les patients et éducateurs du Foyer d’Accueil de
Montmoreau-Saint-Cybard. Couleurs, 85 min.
La comédienne Sandrine Bonnaire a une sœur d’un an sa cadette, Sabine, qui
a depuis l’enfance des problèmes psychiatriques. Pourtant, jeune fille, grâce à
l’amour de ses proches, elle fait des progrès : son autisme est sous contrôle et
elle peut profiter de la vie, rire, voyager, se déplacer de manière autonome, jouer
des pièces de Bach au piano. Malheureusement, sa condition se détériore suite au
départ du domicile de ses frères et sœurs. Cinq ans dans un établissement
psychiatrique la laissent dans un état déplorable : elle a forci, perdu beaucoup de
tonicité, présente des troubles d’élocution, fait des crises d’angoisse assortis de
gestes agressifs. Placée à présent dans un foyer médicalisé pour handicapés
mentaux, son état général s’améliore quelque peu. Pendant sept mois, Sandrine
Bonnaire la filme au milieu des autres patients et de leurs éducateurs…
Sur un sujet très difficile, Sandrine Bonnaire réalise un très, très beau
documentaire. Sincère, bourrée d’empathie pour sa malheureuse sœur, rageuse
contre l’institution psychiatrique et la gestion catastrophique de son cas pendant
son internement, la comédienne devenue réalisatrice trouve toujours le ton juste.
Sans rien cacher de l’état physique et mental de sa sœur, qui peut se montrer
agressive ou violente par moments, elle sait nous la rendre proche et émouvante.
Ce qu’accentue la juxtaposition à espaces réguliers d’une Sabine (mince, joyeuse
et aux beaux cheveux longs) filmée autrefois en 8 mm et celle (épaissie, informe
et souvent angoissée) qu’elle est devenue.G.B.

ELLE S’EN VA**


(Fr., 2012.) R. : Emmanuelle Bercot ; Sc. : E. Bercot, Jérome Tonnerre ;
Ph. : Guillaume Schiffman ; Pr : Olivier Delbosc, Marc Meissonnier ; Int. :
Catherine Deneuve (Bettie), Gérard Garouste (Alain), Nemo Schiffman
(Charly), Claude Gensac (Annie), Mylène Demongeot (Fanfan), Camille
(Annie), Paul Hamy (Marco), Hafsia Herzi (Jeanne), Valérie Lagrange
(Miss France 69). Couleurs, 113 min.
Bettie, restauratrice à Concarneau, apprend que son amant la quitte pour une
femme plus jeune. Désemparée, elle prend sa voiture, laissant le restaurant aux
soins de sa mère et de sa serveuse. Elle s’en va sans but précis, fait des
rencontres – jusqu’à ce que sa fille Muriel (avec laquelle elle ne s’entend pas) lui
demande de conduire son fils Charly chez son grand-père paternel dans les
Alpes.
Ce road-movie au féminin, malgré quelques longueurs, quelques clichés et
une fin trop consensuelle, est une œuvre revigorante et euphorisante. Les
rencontres sont autant de saynètes qui constituent une ouverture aux autres en
même temps qu’une découverte de soi. Deneuve, cheveux au vent, libre,
rayonnante, est superbe.C.B.M.

ELSER UN HÉROS ORDINAIRE**


(Elser ; All., 2015.) R. : Olivier Hirschbiegel ; Sc. : Fred et Léonie-Claire
Breinersdorfer ; Ph. : Judith Kaufman ; M. : David Holmes ; Pr. : Lucky
Bird Pictures ; Int. : Christian Friedel (Georg Elser), Katharina Schuttler
(Elsa), Burghart Klaussner (Arthur Nebe), Johann von Bülow (Heinrich
Muller), Felix Eitner (Eberle). Couleurs, 114 min.
Le 8 novembre 1939, Elser, un menuisier, pose une bombe dans la brasserie
Bürgerbraü où, comme chaque année, Hitler et ses partisans viennent célébrer le
putsch manqué de 1923. Hitler échappe à l’attentat. Elser qui a tenté de fuir vers
la Suisse, est arrêté par la Gestapo. Interrogé par la chef de la Gestapo, Muller, et
le directeur de la police judiciaire, Nebe, il se souvient de son passé : son amour
pour Elsa, la montée du nazisme affrontant le communisme. Il est envoyé à
Dachau et exécuté le 9 avril 1945. Après La chute, sur les derniers jours d’Hitler,
Hirschbiegel s’attache avec ce film à évoquer la résistance à la montée du
Nazisme. Personnage réel, Georg Elser a, par pacifisme et par horreur de la
violence (il s’éprend d’Elsa maltraitée par son mari), tenté de tuer Hitler en
1939. Le portrait du personnage est fouillé et son acte expliqué : en face Muller
et Nabe, représentants de la répression sont également présentés en profondeur,
jamais caricaturés. Un témoignage passionnant sur l’Allemagne de 1939.J.T.

ELUSIVE PIMPERNEL (THE)*


(GB, 1950.) R., Sc. et Prod. : Michael Powell et Emeric Pressburger, d’après
le roman de la baronne Orczy ; Ph. : Christopher Challis ; M. : Brian
Easdale ; Int. : David Niven (sir Percy Blakeney), Margaret Leighton
(Marguerite Blakeney), Jack Hawkins (le Prince de Galles), Cyril Cusack
(Chauvelin), Robert Coote (sir Andrew Ffoulkes), Edmond Audran
(Armand St. Just), Danielle Godet (Suzanne de Tournai). Couleurs,
109 min.
Les traditionnelles aventures de sir Percy Blakeney, maître du déguisement
surnommé « Le Mouron Rouge », qui vient en aide aux aristocrates persécutés
dans la France de la Terreur.
Bien que tourné partiellement en France (dans la Loire et, notamment, au
Mont-Saint-Michel), le film ne fut jamais distribué chez nous. Alexandre Korda
avait déjà produit une première version en 1935 (Le Chevalier de Londres) et
Michael Powell, qui jugeait inutile de faire un remake (« un tel film était
impossible après la guerre de 1939-1945 »), finit par céder à l’insistance de
Korda, mais détestait le film (« a really terrible mess »). Reste le chatoyant
technicolor de l’époque.
R.L.

ELVIS ET NIXON*
(Elvis and Nixon ; USA, 2016.) R. : Liza Johnson ; Sc. : Joey Sagal, Hanala
Sagal et Cary Elwes ; Ph. : Terry Stacey ; M. : Ed Shearmur ; Pr. : Amazon
Studios ; Int. : Michael Shannon (Elvis Presley), Kevin Spacey (Richard
Nixon), Alex Pettyfer (Jerry Schilling), Sky Ferreira (Charlotte), Evan
Peters (Dwight Chapin). Couleurs, 86 min.
En décembre 1970, Elvis Presley, inquiet des désordres que connaissent les
Etats-Unis, demande à rencontrer le président Nixon. Celui-ci, d’abord hésitant,
se laisse convaincre. Les deux hommes sympathisent.
Une rencontre longtemps tenue secrète mais historique. Tout serait rigoureux
dans la reconstitution. Michael Shannon nous offre un « King » crédible et
Kevin Spacey en Nixon se souvient de son rôle dans House of Cards. Une
curiosité.J.T.

ELYSIUM**
(Elysium ; USA, 2013.) R. et Sc. : Neill Blomkamp ; Ph. : Trent Opaloch ;
Eff. vis. : Peter Muyzers ; M. : Ryan Amon ; Pr. : TriStar Pictures ; Int. :
Matt Damon (Max Da Costa), Jodie Foster (le ministre de la Défense),
Sharlto Copley (Kruger), Alice Braga (Frey Santiago, Diego Luna (Julio),
Wagner Moura (Spider). Couleurs, 109 min.
Alors que les pauvres végètent sur la Terre, les nantis sont installés sur le
satellite Elysium où ils jouissent d’énormes avantages. Max, après un accident,
rêve d’aller se faire soigner sur Elysium. Le ministre de la Défense y prépare un
coup d’Etat dont les plans vont se retrouver par téléchargement dans le cerveau
de Max. Celui-ci est poursuivi par Kruger, l’agent du ministre qui veut empêcher
Max de révéler son plan. Max tue Kruger et permet de renouer des liens entre
Elysium et la Terre : Tous seront désormais égaux.
La lutte des classes introduite dans la science-fiction : nantis d’Elysium
contre pauvres sur la Terre. Le message est naïf mais les effets visuels réussis.
Pas de temps morts et une note sentimentale avec les efforts de la mère pour
aller soigner sa fille sur Elysium. Copley compose un méchant dont on se
souviendra.J.T.

ÉMOTIFS ANONYMES (LES)**


(Fr., 2009.) R. : Jean-Pierre Améris ; Sc. : Jean-Pierre Améris, Philippe
Blasband ; Ph. : Gérard Simon ; M. : Pierre Adenot ; Pr. : Philippe Godeau,
Nathalie Gastaldo ; Int. : Isabelle Carré (Angélique Delange), Benoît
Poelvoorde (Jean-René Van Den Huyde), Lorella Cravotta (Magda), Lise
Lamétrie (Suzanne), Swann Arlaud (Antoine), Pierre Niney (Ludo).
Couleurs, 80 min.
Jean-René est le patron d’une petite chocolaterie en perte de vitesse ;
Angélique est une chocolatière aussi charmante que douée. Tous deux sont
célibataires. Mettons-les en présence l’un de l’autre et c’est le bonheur
garanti… ! Sauf qu’il y a un hic : tous deux sont d’une timidité maladive…
Habitué des drames sur la vie et la mort, l’innocence et la culpabilité et
autres thèmes graves, Jean-Pierre Améris fait ici dans la légèreté. Et cela lui
réussit. Il faut dire que l’auteur-réalisateur ne confond nullement légèreté et
superficialité. Avec « Les Émotifs Anonymes », il nous livre certes une vraie
comédie romantique en faisant se réunir contre vents et marées deux êtres faits
l’un pour l’autre (la toujours fraîche Isabelle Carré et un Benoît Poelvoorde tout
en retenue) mais il n’en aborde pas moins un thème important, celui de
l’hyperémotivité (problème dont il souffre lui-même) et comment cette
disposition pourrit la vie de ceux qui en sont affectés. Avec son coscénariste
Philippe Blasband, il parvient à faire le tour du problème tout en suggérant des
pistes pour s’en sortir. Autre intérêt du film, son côté documentaire : on y voit
comment fonctionne une chocolaterie artisanale ; on nous y décrit aussi par le
menu le parcours du combattant de l’hyperémotif désireux de sortir de la prison
de son handicap : les consultations chez un psychologue du comportement, les
exercices à faire pour acquérir de la confiance en soi, etc. À noter enfin quelques
scènes troussées avec tant d’adresse et jouées avec tant de sincérité par le couple
vedette qu’elles s’impriment dans la mémoire : le dîner-catastrophe au
restaurant, Jean-René chantant « Les yeux noirs » à Angélique à l’hôtel, la
déclaration d’amour lors de la réunion des Émotifs Anonymes…
Au bout du compte, un film utile pour les spectateurs trop timides,
divertissant et touchant pour les autres.G.B.

EMPRISE (L’)*
(The Hunted ; USA, 1948.) R. : Jack Bernhard ; Sc. : Steve Fisher ; Ph. :
Harry Neuman ; M. : Edward J. Kay ; Pr. : Allied Artists ; Int. : Belita
(Laura), Preston Foster (Saxon), Pierre Watkins. NB, 67 min.
Laura a été condamnée pour vol à quatre ans de prison. À sa sortie elle
retrouve le policier qui l’avait arrêtée. Tous les deux vont démasquer le vrai
coupable du vol.
Bon petit film noir oublié dans les histoires du genre et redécouvert à la
faveur d’une rétrospective à la Cinémathèque française.J.T.

EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI*


(Knocked Up ; USA, 2007.) R. et Sc. : Judd Apatow ; Ph. Eric Alan
Edwards : Pr. : Universal ; Int. : Seth Rogen (Ben), Katherine Heigl
(Allison), Paul Rudd (Pete), Leslie Mann (Debbie). Couleurs, 128 mn.
Bien que tout oppose Allison présentatrice de télévision promise à un bel
avenir et Ben, fêtard et internaute impénitent, une soirée trop arrosée les
rapproche sous la couette. S’en suivent neuf mois d’incertitude sur la possibilité
d’un couple aussi peu assorti.
Une plaisante comédie sentimentale qui se termine en rose.A.V.

EN ÉQUILIBRE*
(Fr., 2014.) R. : Denis Dercourt ; Sc. : Denis Dercourt, Véronique Pellerin,
d’après le livre de Bernard Sachsé ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Jérôme
Lemonnier ; Pr. : Isabelle Grellat Doublet, Eric Altmayer, Nicolas
Altmayer ; Int. : Albert Dupontel (Marc Guermont), Cécile de France
(Florence Kernel), Patrick Mille (Julien Kernel), Carole Franck
(Catherine), Antonin Gabrielli (Antoine), Philippe Duclos (le directeur de la
compagnie d’assurances). Couleurs, 90 min.
Cascadeur équestre apprécié, Marc Guermont est devenu paraplégique à la
suite d’une chute survenue lors du tournage d’un film historique. Brisé et amer,
il se bat contre sa compagnie d’assurances, qui s’emploie à l’arnaquer. Devant
son refus de plier, le directeur de la compagnie dépêche pour le circonvenir par
le charme la belle Florence. Mais les choses ne vont pas se passer comme
prévu…
Denis Dercourt a ajouté une histoire d’amour à celle – biographique – de
Bernard Sachsé, cascadeur de cinéma devenu paraplégique à la suite d’une chute
de cheval. Malgré ce qu’en a dit la critique, le mélange se fait plutôt bien,
notamment grâce à l’authenticité du couple que forment Albert Dupontel et
Cécile de France. Le film est agréable dans l’ensemble et comporte quelques très
jolies scènes (Florence montant pour la première fois à cheval, l’époustouflante
cascade de Dupontel) ; il ne lui manque juste qu’un peu de lyrisme pour en faire
une œuvre mémorable.G.B.

EN MAI FAIS CE QU’IL TE PLAÎT**


(Fr., 2014.) R. : Christian Carion ; Sc. : Christian Carion, Laure Irrmann et
Andrew Bampfield ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. : Ennio Morricone ; Pr. :
Nord-Ouest Filsm ; Int. : August Diehl (Hans), Olivier Gourmet (le maire),
Mathilde Seigner (Mado), Alice Issaaz (Suzanne), Laurent Gerra (Albert),
Matthew Rhys (Percy). Couleurs, 114 min.
Fuyant le régime nazi, Hans et son fils Max, huit ans, trouvent refuge dans
un petit village où le maire emploie Hans comme ouvrier agricole. La guerre
rattrape Hans. Le village fuit le Wehrmacht et Hans, un instant arrêté comme
allemand, aide un soldat écossais et revient au village pour y chercher son fils.
Mais celui-ci a été emporté dans l’exode et Hans s’efforce de le retrouver.
Reconstitution de l’exode de mai 1940 et de l’effondrement des autorités
françaises. C’est vu à travers un village et le destin d’un réfugié allemand qui
avait fui l’hitlerisme. On peut y voir une suite à Joyeux Noël sur la fraternisation
franco-allemande de la guerre précédente. Même idéalisme, même empathie
pour les humbles acteurs pris dans le naufrage de 40 comme ils avaient été pris
dans la précédente guerre. Ce sont les mêmes milieux, une France encore rurale.
Dans la distribution qui manque un peu de relief, on découvrira Laurent Gerra en
amateur de grands crus, en l’occurence un Petrus de 1908.J.T.

EN ROUTE !**
(Home ; USA, 2015.) R. : Tim Johnson. Sc. : Tom J. Astle, Matt Ember
d’après le livre d’Adam Rex The True Meaning of Smekday ; Mont. : Nick
Fletcher ; M. : Lorne Balfe ; Pr. : Suzanne Buirgy, Christopher Jenkins et
Mireille Soria ; Voix (en v.o.) : Jim Parsons (Oh), Rihanna (Tip Tucci),
Steve Martin (Capitaine Smek), Jennifer Lopez (Lucy). Couleurs, 94 min.
Oh, un extraterrestre, arrive avec son peuple, Les Boovs, sur Terre afin de
fuir les Gorgs, des aliens qui ne cessent de les pourchasser à travers la Galaxie.
Après avoir par inadvertance transmis leur position à leurs ennemis de toujours,
Oh est contraint de faire équipe avec une fillette dans l’espoir de réparer son
erreur.
Mariant science-fiction, buddy movie et comédie, En route ! est un spectacle
familial réjouissant. DreamWorks nous offre en effet avec ce film un
divertissement de haute volée qui séduira autant les enfants que leurs parents.
Mené à un train d’enfer et empreint d’un humour souvent désopilant (le
personnage d’Oh possède un potentiel comique que les scénaristes exploitent ici
à merveille), le métrage mêle avec brio action et émotions tout en respectant les
codes du cinéma de genre et en enchainant les clins d’œil. Voir les Boovs,
peuple lâche et aseptisé, parquer les humains dans des zones spécialement
conçues pour l’occasion, évoque ainsi quelques classiques de la SF. Des
classiques auxquels le film fait référence de temps à autre sans jamais être
assommant. Si le graphisme et le design des personnages tout en rondeur
rebuteront probablement certains spectateurs qui jugeront l’esthétique générale
quelque peu enfantine, l’univers mis en scène par Tim Johnson (Fourmiz) est
suffisamment inventif et coloré pour emporter l’adhésion d’une large partie du
public qui verra, dans En route !, une très belle fable véhiculant un message de
liberté et tolérance.E.B.

EN SOLITAIRE*
(Fr., Belg., Esp., 2013.) R. : Christophe Offenstein ; Sc. : Christophe
Offenstein et Jean Cottin ; Ph. : Guillaume Schiffman ; M. : Victor Reyes,
Patrice Ranson ; Pr. : Jean Cottin, Laurent Taieb et Sidonie Dumas ; Int. :
François Cluzet (Yann), Samy Seghir (Mano), Guillaume Canet (Franck),
Virginie Efira (Marie). Couleurs 96 min.
Blessé dans un accident de moto, le skipper Franck Drevil doit renoncer à
participer au Vendée Globe. C’est son équipier Yann Kermadec qui le remplace
pour cette course autour du monde en solitaire. Après une escale imprévue à la
suite d’une avarie, Yann découvre à bord du voilier un passager clandestin, un
jeune Mauritanien.
Sur un scénario trop consensuel, certes généraux dans son propos,
Christophe Offenstein réalise un beau film sur le sport nautique, sur une course
mythique, véritable exploit d’endurance et de savoir faire, qui devrait passionner
tous les amateurs de voile. Réalisé sur un vrai voilier (ayant appartenu à Marc
Tiercelin), avec une belle énergie dans les séquences maritimes, c’est un film sur
le courage et la solidarité.C.B.M.

ENCORE HEUREUX*
(Fr., 2015.) R. : Benoit Graffin ; Sc. : Mika Tard, Deborah Saïag, Nicolas
Bedos, B. Graffin ; Ph. : Antoine Héberlé ; M. : Stephen Coates ; Pr. :
Pauline Duhaut, Christophe Lambert ; Int. : Sandrine Kiberlain (Marie),
Edouard Baer (Sam), Guilaine Londez (la concierge), Anna Gaylor
(Madeleine), Florence Viala (Cathy), Bulle Ogier (la grand-mère), Benjamin
Biolay (le prince charmant). Couleurs, 93 min.
Sam, un cadre supérieur au chômage depuis deux ans, a abdiqué dans ses
recherches d’un emploi. Marie, sa femme, doit se débrouiller (plus ou moins
honnêtement) pour subvenir aux besoins de la famille. La mort d’une voisine
acariâtre, sans héritier, prof de piano de leur fille, survient bien à propos…
Une comédie sociale amorale et réjouissante, mais qui souffre de facilités
scénaristiques et d’une réalisation sans relief. La concierge envahissante avec
son bonnet, le « prince charmant » incarné par Benjamin Biolay sont bien
inutiles. Heureusement, il y a des dialogues bien assénés, des situations (parfois)
inattendues et surtout, surtout l’interprétation fofolle et drôlissime de Sandrine
Kiberlain, toujours parfaite.C.B.M.

ENEMY**
(Enemy ; Can., 2013.) R. : Denis Villeneuve ; Sc. : Javier Gullon d’après un
roman de José Saramago ; Ph. : Nicolas Bolduc ; M. : Danny Bensi et
Saunder Jurriaans ; Pr. : Rhombus Media et Roxbury Pictures ; Int. : Jake
Gyllenhaal (Adam/Anthony), Mélanie Laurent (Mary), Sarah Gadon
(Helen), Isabella Rossellini (la mère d’Adam). Couleurs, 90 min.
Professeur d’université, Adam mène une vie obscure en compagnie de Mary.
En voyant un film, il découvre son double parfait en la personne d’Anthony. Il
cherche à se rapprocher de lui et finit par le rencontrer. Se faisant passer pour
Adam, Anthony part en week-end avec Mary tandis qu’Adam finit par troubler
Helen, épouse d’Anthony. Tandis qu’Anthony et Mary périssent dans un
accident de voiture, Adam et Helen font l’amour.
Tout s’ouvre sur une araignée écrasée par une femme et s’achève sur une
femme transformée en araignée. Ce film fantastique est d’une grande
complexité : s’agit-il des délires d’un seul et même personnage, schizophrène
(de là les araignées) partagé entre son épouse enceinte et sa maîtresse ? Nulle
explication ne nous est fournie et le jeu, très riche, de Jake Gyllenhaal brouille
les pistes dans son double rôle. En tout cas un film étonnant.J.T.

ENFANCE CLANDESTINE**
(Infancia clandestina ; Arg., 2012.) R. : Benjamin Avila ; Sc. : Benjamin
Avila et Marcelo Muller ; Ph. : Ivan Gierasinchuk ; M. : Pedro Onetto ;
Pr. : Luis Puenzo ; Int. : Teo Gutierrez Moreno (Juan/Ernesto), Ernesto
Alterio (Beto), Natalia Oreiro (Gustina), Cesar Troncoso (Horacio),
Cristina Banegas (Amalia), Violeta Palukas (Maria). Couleurs, 110 min.
Après un long exil, les parents de Juan, 12 ans, reviennent à Buenos-Aires
pour reprendre la lutte clandestine contre la junte militaire. Ils habitent chez
l’oncle Beto, sous couverture d’un commerce de cacahuetes. Juan, qui s’appelle
maintenant Ernesto (comme Guevara), fréquente l’école où il s’éprend de la jolie
Maria, une élève de sa classe.
Le réalisateur s’inspire de ses propres souvenirs – affirmant que tout est
vrai – pour narrer sous un angle original, ce que fut la dictature militaire. Elle est
d’ailleurs ici plus suggérée que montrée, la découverte se faisant par le regard
d’un enfant. Les scènes les plus violentes sont représentées par des cases de B.D.
Un film bouleversant, d’une grande puissance émotionnelle.C.B.M.

ENFANCE DU MAL (L’)**


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Olivier Coussemacq ; Ph. : Alexis Kavyrchine ; M. :
Sarah Murcia ; Pr. : Nicolas Brevière ; Int. : Anaïs Demoustier (Céline),
Pascal Greggory (Henry), Ludmila Mikaël (Nathalie), Sylvain Dieuaide
(Romain), Aurélia Petit (la mère). Couleurs, 90 min.
Céline, une adolescente qui se dit orpheline, squatte la cave du juge Henry
Van Eyck. Lorsqu’il la découvre, il la prend en pitié et l’introduit en sa demeure.
Sa femme, Nathalie d’abord réticente, sans enfant, éprouve bientôt pour elle un
élan maternel. Henry, lui, est attiré par sa jeune beauté ; il couche avec elle…
Un huis-clos étouffant dans cette belle et grande demeure bourgeoise de
province où la jeune Céline, cette adolescente ingénue et perverse, s’introduit en
manipulatrice. Un scénario bien construit, riche en rebondissements, un film à la
mise en scène dense et un remarquable trio d’acteurs, en particulier la jeune
Anaïs Demoustier.C.B.M.

ENFANT DE LA FORÊT (L’)**


(M’liss ; USA, 1918.) R. : Marshall Neilan ; Sc. : Frances Marion, d’après le
roman de Brett Hart ; Ph. : Walter Stradling ; Pr. : Pickford Film
Corporation ; Int. : Mary Pickford (Melissa « M’liss » Smith), Theodore
Roberts (John Benson « Bummer » Smith), Thomas Meighan (Charles
Gray), Charles Ogle (Yuba Bill), Monte Blue (Dominguez dit Joe le
Mexicain), Winifred Greenwood (Clara Peterson), Tully Marshall (juge
Joshua McSnagley). NB, 6 bobines (environ 73 min.)
À l’époque de la ruée vers l’or, dans la petite ville minière de Red Gulch,
Melissa Smith dite « M’liss » – « suppôt de Satan » dans le patois local – qui a
été élevée par son père alcoolique John dit « Bummer », tombe amoureuse de
Charles Gray, le nouvel instituteur. Bummer est assassiné peu après, et lorsque
Charles Gray est accusé du meurtre et passe en jugement, elle prend sa défense
et le cache dans sa cabane pour lui éviter d’être lynché…
Un nouveau mélodrame de « la petite fiancée de l’Amérique ». Si vous
aimez le genre, celui-ci, situé dans un décor de western et mâtiné d’une intrigue
policière, est une incontestable réussite. C’était déjà le cinquième film successif
que Mary Pickford tournait avec son réalisateur favori, Marshall Neilan, qui la
dirigera à nouveau deux autres fois par la suite. Apparu dans plus de trois cents
films de 1908 à 1926, Charles Ogle est surtout connu pour avoir été le premier
acteur à incarner la créature de Frankenstein dans la version réalisée en 1910 par
S. Searle Dawley. Disponible en DVD.R.L.

ENFANT D’EN HAUT (L’)**


(Fr., Suisse, 2011.) R. : Ursula Meier ; Sc. : Antoine Jaccoud et Ursula
Meier ; Ph. : Agnès Godard ; M. : John Parrish ; Pr. : Denis Freyd et Ruth
Waldburger ; Int. : Léa Sydoux (Louise), Kacey Mottet Klein (Simon),
Martin Compston (Mike), Jean-François Stévenin (le chef cuistot).
Couleurs, 97 min.
Tandis que Louise, sa sœur, reste dans la vallée entre petits boulots et
amourettes, Simon, un gamin de 12 ans, monte en téléphérique jusqu’à la station
de ski alpin où il se livre à de menus larcins. Il fourgue ainsi skis, casques et
lunettes, ce qui lui permet de survivre.
Deux enfants perdus. HLM et précarité pour Louise et Simon ; luxe et
insouciance pour les skieurs. La réalisatrice film ses deux personnages avec
attention, sans apitoiement, bien secondée par l’interprétation boudeuse de Lea
Seydoux et, surtout, par celle de son jeune partenaire, sorte de « Poil de carotte »
en mal d’affection. Si la montagne est belle (région de Bourg Maur), elle
n’écrase ja1ais les personnages.C.B.M.

ENFANT DU DIABLE (L’)***


(The Changeling ; Can., 1979.) R. : Peter Medak ; Sc. : William Gray et
Diana Maddox, d’après une histoire de Russell Hunter ; Ph. : John
Coquillon ; M. : Rick Wilkins ; Pr. : Joel B. Michael et Garth
H. Drabinsky ; Int. : George C. Scott (John Russell), Trish Van Devere
(Claire Norman), Melvyn Douglas (sénateur Joseph Carmichael), John
Colicos (inspecteur DeWitt), Jean Marsh (Joanna Russell), Barry Morse
(Dr. Pemberton), Madeleine Sherwood (Mrs. Norman). Couleurs, 106 min.
Compositeur et professeur de musique, John Russell a perdu sa femme et sa
petite fille dans un accident de la route. Six mois plus tard, il quitte l’État de
New York pour s’installer à Seattle et loue une grande demeure inhabitée depuis
des années. Il ne tarde pas à constater que la maison est le théâtre continuel de
nombreux faits insolites : portes qui s’ouvrent et se ferment toutes seules, coups
sourds frappés dans les murs, vitres qui se brisent sans raison… Il finira par
découvrir qu’au début du siècle, un jeune garçon paralytique est mort dans une
petite chambre mansardée au dernier étage. Mais quel message veut transmettre
à son nouveau locataire le mystérieux habitant des lieux ?
Pendant les trois premiers quarts de la projection, l’un des plus beaux, des
plus étonnants, des plus captivants – et des plus inquiétants – films fantastiques
de la seconde moitié du XXe siècle. La création d’atmosphère s’installe
insidieusement par une série de petits faits anodins et soigneusement dosés qui
rappellent, à certains moments, ce chef-d’œuvre de l’épouvante que fut La
Maison du Diable (1963) de Robert Wise. Ça se gâte un peu ensuite par une
enquête policière qui tente de répondre aux interrogations légitimes que le
spectateur est en droit de se poser ; et surtout par une séquence finale d’une
soudaine démesure – sans doute imposée par la production pour des raisons
commerciales –, inutilement encombrée d’une suite d’effets granguignolesques
auxquels ne manque même pas le feu purificateur. Mais pour sa majeure partie,
un film qui comblera les amateurs de fantastique sensibles aux subtilités
psychologiques et allergiques aux effets gore qui envahissent désormais le genre.
Martin Scorsese et Alejandro Amenábar ont cité plusieurs fois ce film parmi
leurs préférés dans la catégorie horrifique. Russell Hunter s’inspira d’un
véritable cas de hantise qui eut lieu dans une maison de Denver (Colorado) au
début des années soixante.R.L.

ENFANTS DES DAMNÉS (LES)**


(Children of the Damned ; GB, 1963.) R. : Anton M. Leader ; Sc. : John
Briley, d’après les personnages créés par John Wyndham ; Ph. : Davis
Boulton ; M. : Ron Goodwin ; Pr. : Lawrence P. Bachmann ; Int. : Ian
Hendry (le colonel Tom Llewellyn), Alan Badel (le docteur David Naville),
Barbara Ferris (Susan Eliot), Alfred Burke (Colin Webster), Sheila Allen
(Diana Looran), Patrick Wymark (le commandant). Couleurs, 86 min.
Six enfants surdoués, vivant à Londres mais nés aux quatre coins du monde,
se font remarquer non seulement par leurs capacités bien au-dessus de la
moyenne mais aussi par un comportement étrange. Ils se montrent de plus en
plus menaçants, pour leurs proches d’abord, et bientôt même pour la race
humaine toute entière…
Suite (ou plutôt variation sur le thème) du chef-d’œuvre de Wolf Rilla, Le
village des damnés mettant en scène des enfants blonds aux intentions
diaboliques. Comme Rilla, Leader tire parti d’un budget serré : les rues
désespérément vides de Londres filmées en noir et blanc contrasté suffisent pour
inquiéter. De même montrer des enfants beaux et propres sur eux mais ne riant,
ne souriant et ne jouant jamais à des jeux de leur âge suscite l’inquiétude sans
qu’il soit besoin d’expédients. Le ton est froid et tranchant, pas de
sentimentalisme à la hollywoodienne. Quant au finale, il est des plus
déstabilisants.G.B.

ENFER (L’)**
(Inferno ; Ital., 1911.) R. : Francesco Bertolini et Adolfo Padovan ; Sc. :
d’après Dante ; Pr. : SAFI-Comerio ; Int. : Salvatore Anzelmo Papa
(Dante), Arturo Pirovano (Virgole), Guiseppe De Liguoro (Ugolin). NB,
muet, 65 min.
Dante est conduit par Virgile en Enfer et le poète y découvre des gens
connus.
Film récemment restauré et distribué en DVD grâce à Jean A. Gili. En
cinquante-quatre scènes est évoqué l’Enfer de Dante en s’inspirant des gravures
de Gustave Doré et des trucages de Méliès. Impressionnant.J.T.

ÉNIGMATIQUE
MONSIEUR MOTO (L’)**
(Think Fast, Mr. Moto ; USA, 1937.) R. : Norman Foster ; Sc. : Ellis Smith et
Norman Foster, d’après une histoire de J. P. Marquand ; Ph. : Harry
Jackson ; M. : Samuel Kaylin ; Pr. : Sol M. Wurtzel pour 20th. Century-
Fox ; Int. : Peter Lorre (Kentaro Moto), Virginia Field (Gloria Danton),
Thomas Beck (Bob Hitchings), Sig Rumann (Nicolas Marloff), Murray
Kinnell (Joseph Wilkie), John Rogers (Carson), J. Carrol Naish (Adram).
NB, 66 min.
Venant de San Francisco sur le paquebot « Marco Polo », Mr. Moto
débarque à Shanghai sur les traces d’un gang de trafiquants de diamants et de
drogue dont le quartier général est un cabaret très fréquenté par les Occidentaux
et appartenant à un Russe blanc, Nicolas Marloff. L’un de ces innombrables
petits films d’aventures policières, agréables et sans prétention, qui fleurirent
durant l’entre-deux guerres. Imaginé après le succès populaire rencontré par
Charlie Chan, le policier chinois d’Earl Derr Biggers, le personnage du limier
japonais Mr. Moto a été le héros de six romans publiés entre 1935 et 1957, écrits
par l’écrivain américain John Phillips Marquand, lauréat du Prix Pulitzer 1938
pour sa pièce, « The Late George Apley » qui sera portée à l’écran en 1946 par
Joseph L. Mankiewicz. La 20th. Century-Fox entreprit dès 1937 la production
d’une série de films avec Peter Lorre en vedette. Sept suivirent le présent
épisode (dont cinq également réalisés par Norman Foster) : Le Serment de
Monsieur Moto (1938), Monsieur Moto sur le ring (1938) de James Tinling,
Monsieur Moto court sa chance (1938), Monsieur Moto dans les bas-fonds
(1938), Mr. Moto’s Last Warning (1939), Monsieur Moto en péril (1939) de
Herbert I. Leeds et Mr. Moto Takes a Vacation (1939). Redécouvert en
vidéo.R.L.
ENNEMI SILENCIEUX (L’)*
(The Silent Enemy ; GB, 1957.) R. et Sc. : William Fairchild ; Sc. : d’après le
livre de Marshall Pugh (Commander Crabb) ; Ph. : Otto Heller ; M. :
William Alwyn ; Pr. : John et James Woolf ; Int. : Laurence Harvey
(lieutenant Lionel Crabb), Dawn Addams (Jill Masters), John Clements
(l’amiral), Michael Craig (quartier-maître Sidney Knowles), Gianna Maria
Canale (Conchita Tomolino), Massimo Serato (Forzellini), Sidney James
(chef Thorpe). NB, 112 min.
À Gibraltar en 1943, les exploits du légendaire commandant Crabb qui fut le
premier Anglais, durant la guerre, à initier un commando d’hommes-grenouilles.
Un film de guerre sans surprise et bien dans la tradition anglaise. Un an plus
tard, Laurence Harvey triomphera dans son rôle de moderne Rastignac des
Chemins de la haute ville (1958) de Jack Clayton. Né en 1909, Lionel Kenneth
Philip Crabb a disparu le 19 avril 1956 dans les eaux de la baie de Stokes, à
proximité du croiseur soviétique « Orzonikidze » qui avait amené en mission
diplomatique en Occident – c’était une grande première – Nikolai Boulganine et
Nikita Khroutchtchev.R.L.

ENNEMIS AMOUREUX (LES)*


(The Woman Hater ; GB, 1948.) R. : Terence Young ; Sc. : Robert Westerby
et Nicholas Phipps, d’après une histoire d’Alec Coppel ; Ph. : André
Thomas ; Pr. : William Sistrom ; Int. : Stewart Granger (Lord Terence
Datchett), Edwige Feuillère (Colette Marly), Ronald Squire (Jameson),
Jeanne de Casalis (Claire), Mary Jerrold (Lady Datchett), David Hutcheson
(Robert), Miles Malleson (le pasteur). NB, 105 min.
Lui est un aristocrate qui tient farouchement à son indépendance vis-à-vis
des femmes ; elle, une star d’origine française mais de carrure internationale, qui
vient séjourner en Angleterre et se dit publiquement lasse des hommes,
n’aspirant désormais qu’à la solitude. Persuadé qu’il s’agit d’une déclaration
« publicitaire » à l’usage des journaux à scandale, il l’invite à passer quelque
temps dans sa propriété en se faisant passer pour l’administrateur de son
domaine, bien décidé à la conquérir pour lui prouver qu’il n’est pas dupe. Il se
fera naturellement prendre à son propre jeu tandis qu’elle, se rendant compte
qu’elle a été manipulée, se vengera en lui tendant à son tour un piège amoureux.
Une comédie légère qui vaut surtout par la séduction de ses deux principaux
interprètes. Pour le cinéphile français, la présence d’Edwige Feuillère,
s’exprimant dans un anglais impeccable, est une curiosité, tout comme de voir
Stewart Granger évoluer dans le décor suranné de la comédie sophistiquée dont
les Américains s’étaient faits les maîtres une décennie plus tôt. Mais les scènes
les plus drôles sont celles où la star française se trouve confrontée à d’autres
protagonistes dont le savoureux majordome incarné par Ronald Squire, et surtout
l’inévitable Miles Malleson en pasteur dans une (trop) courte séquence. Mais on
reconnaît difficilement dans ce film de commande inégal et sans saveur le
Terence Young qui s’était fait remarquer un an plus tôt avec le raffiné et
fascinant Étrange Rendez-vous (1947).R.L.

ENQUÊTE (L’)**
(Fr., Belg., Lux., 2013.) R. : Vincent Garenq ; Sc. : Vincent Garenq et
Stéphane Cabel ; Ph. : Renaud Chassaing ; M. : Erwann Kermovant ; Pr. :
Christophe Rossignon et Philip Boeffard ; Int. : Gilles Lellouche (Denis
Robert), Charles Berling (le juge Van Ruyembeke), Florence Loiret-Caille
(Géraldine), Laurent Capelluto (Imad Lahoud), Eric Naggar (Gergorin),
Hervé Falloux (D. de Villepin), Laurent d’Olce (Vincent Peillon), Grégoire
Bonnet (Beccaria). Couleurs, 106 min.
En 2001, le journaliste Denis Robert enquête en free-lance sur la société
bancaire luxembourgeoise Clearstream, mettant à jour un scandale financier qui
éclabousse le pouvoir politique.
Où la réalité dépasse la fiction. Dans ce film en forme de thriller, les auteurs
narrent avec rigueur une affaire réelle, particulièrement complexe. C’est un film
politique au meilleur sens du terme, bien documenté, qui se suit avec un intérêt
constant, d’autant que Gilles Lellouche qui mène l’action, a une force de
conviction remarquable.C.B.M.

ENSEMBLE NOUS ALLONS VIVRE


UNE TRÈS, TRÈS GRANDE
HISTOIRE D’AMOUR**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Pascal Thomas ; Ph. : Renan Pollès ; M. : Reinhardt
Wagner ; Pr. : Yvan Chanvillard, Nadim Cheikhrouna ; Int. : Marina
Hands (Dorothée), Julien Doré (Nicolas), Guillaume Gallienne (Hubert),
Laure de Clermont-Tonnerre (Caroline), Noémie Lvovsky (Mme Adélaïde).
Couleurs, 99 min.
Dorothée et Nicolas se sont rencontrés au festival de Confolenc. Ils se sont
vus, ils se sont plu. C’est le coup de foudre. Ils sont persuadés de « vivre une
très, très grande histoire d’amour. » Bien sûr, il en ira autrement.
Ce remake du film de Dino Risi, Fais-moi très mal et couvre-moi de baisers,
est loin d’égaler son modèle. Pascal Thomas se contente de réaliser une comédie
gentiment farfelue, burlesque, même si l’on ne rit que par moments. Question de
rythme. Heureusement les acteurs sont là pour sauver la mise. Julien Doré n’est
vraiment pas mal et Guillaume Gallienne en tailleur sourd-muet est irrésistible
de drôlerie.C.B.M.

ENTER ARSENE LUPIN*


(USA, 1944.) R. : Ford Beebe ; Sc. : Bertram Millhauser ; Ph. : Hal Mohr ;
M. : Milton Rosen ; Pr. : Universal ; Int. : Charles Korvin (Arsène Lupin),
Ella Raines (Stacie), J. Carrol Naish (Ganimard). NB, 72 min.
Dans l’Orient Express, Arsène Lupin vole une émeraude magnifique à une
riche héritière, Stacie Kanares, puis un Rembrandt à Londres. Il est traqué par la
police anglaise et par l’inspecteur français Ganimard.
Il s’agit d’une histoire originale et non d’une adaptation d’un roman de
Maurice Leblanc. Le dénouement est bien dans la lignée des aventures du
gentleman cambrioleur. Inédit en France.J.T.

ENTRE NOS MAINS*


(Fr., 2010.) R., Sc. et Ph. : Mariana Otero ; M. : Fred Fresson ; Pr. : Denis
Freyd. Couleurs, 80 min.
Une usine de sous vêtements féminins près d’Orléans est sur le point de
déposer son bilan. Les ouvrières se mobilisent pour sauver leur emploi en
essayant de créer une coopérative. C’est surtout l’occasion pour elles de se
mieux connaître.
Un documentaire bien fait sur la crise de l’emploi, sans misérabilisme,
réalisé avec une belle vigueur et même une pointe d’humour malgré le contexte.
Un film digne et nécessaire.C.B.M.

EPIC**
(Epic ; USA, 2013.) R. : Chris Wedge ; Sc. : James V. Hart et William
Joyce ; Ph. : Renato Falcao ; M. : Danny Elfman ; Pr. : 20 th Century Fox ;
Voix française de Mélanie Laurent (Mary-Katherine), Jérémie Renier
(Nod), Dominique Collignon-Maurin (Mandrake). Couleurs, 104 min.
Mary-Katherine vient chez son père qui croit qu’il existe un peuple des petits
hommes dans la forêt où il vit. C’est sa fille qui va entrer dans le monde des
hommes-feuilles et les aider à résister à l’attaque de Mandrake et des
destructeurs de forêts.
Un très joli conte inspiré d’un album de William Joyce, Les hommes-feuilles
et les braves petits cloportes, et plein de colibris, d’escargots et de limaces. Idéal
pour un public enfantin.J.T.

EQUALIZER*
(The Equalizer ; USA, 2014.) R. : Antoine Fuqua ; Sc. : Richard Wenk ;
Ph. : Mauro Fioro ; M. : Harry Gregson-Williams ; Pr. : Escape Artists ;
Int. : Denzel Washington (Robert McCall), Marton Csokas (Teddy), Chloe
Grace Moretz (Teri), David Harbour (Masters). Couleurs, 131 min.
Un ancien agent des forces spéciales, McCall, veut tirer des griffes de son
proxénéte une jeune prostituée russe, Teri. Il doit finalement le tuer. La police
met cette mort sur le compte de la guerre des gangs. Mais, à Moscou, le chef de
la mafia russe, Pushkin, envoie son meilleur tueur, Teddy, mener l’enquête.
Teddy remonte jusqu’à McCall qui le tue, puis part à Moscou abattre Pushkin.
Teri est libre.
Antoine Fuqua est l’un des meilleurs réalisateurs de films d’action. Scènes
de violence garanties et absence de temps morts assurée. Ici il s’inspire d’une
série télévisée sur le thème du justicier dans la ville, thème depuis longtemps usé
mais auquel Fuqua donne un peu de sang neuf, c’est le cas de le dire vu
l’hécatombe qu’il laisse sur son passage.J.T.

ERNEST ET CÉLESTINE**
(Fr., Belg., Lux., 2012.) R. : Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane
Aubier ; Sc. : Daniel Pennac, d’après Gabrielle Vincent ; Animation :
Patrick Imbert ; M. : Vincent Courtois ; Chansons : Thomas Fersen ; Pr. :
les Armateurs ; Voix : Lambert Wilson (Ernest), Pauline Brunner
(Célestine), Anne-Marie Loop (la Grise), Feodor Atkine (le juge). Couleurs,
79 min.
Le monde d’en haut – celui des ours – et le monde d’en bas – celui des
souris – sont inconciliables. Célestine, une petite souris artiste peintre, est
chargée de récolter des dents (pour les glisser sous les oreillers). Ernest, un gros
ours bougon, doit gagner sa croûte en faisant de la musique. Affamé, il fouille
une poubelle où Célestine s’est endormie. Elle le raisonne ; ils se rendent
mutuellement service.
Une œuvre délicate inspirée par l’abondante production de livres pour
enfants de Gabrielle Vincent (qui, de son vivant, refusait toute adaptation).
Dessins aquarellisés, fluidité de la narration… Humour, poésie et tendresse…
Une réussite, beau message d’amitié, qui remporta le César des Meilleurs Films
d’Animation en 2012.C.B.M.

ESSENTIAL KILLING**
(Essential Killing ; Pol., 2011.) R. et Sc. : Jerzy Skolimowski ; Ph. : Adam
Sikora ; M. : Pawel Mykietyn ; Pr. : Skopia Film, Cylinder, Element
Pictures ; Int. : Vincent Gallo (Mohammed), Emmanuelle Seigner
(Margaret), Zach Cohen (un employé américain), David Price
(l’interrogateur). Couleurs, 83 min.
Lors de la guerre en Afghanistan, Mohammed est capturé par les
Américains. Il parvient à s’évader. Suit une longue et féroce traque où
Mohammed doit tuer pour survivre. Il se retrouve dans la maison de Margaret,
sourde-muette, qui ne peut le garder. L’errance continue.
Skolimowski se retrouve dans cette chasse à l’homme impitoyable où le
héros tue sans hésitation tout ce qui peut gêner sa fuite, hommes ou animaux.
Une fuite sans espoir où seul l’instinct de survie guide le fugitif. Vincent Gallo
réussit une composition impressionnante. Dans un petit rôle, Emmanuelle
Seigner est émouvante.J.T.

ET VIVA LA RÉVOLUTION !
(Viva la muerte… tua ! ; Ital., Esp., RFA, 1971.) R. : Duccio Tessari ; Sc. :
Dino Maiuri, Massimo De Rita, Juan De Orduna y Fernandez, Gunter
Eber, d’après Lewis B. Patten ; Ph. : Josè F. Aguayo ; M. : Gianni Ferrio ;
Pr. : Tritone Filmindustria Roma (Rome)/P.O.F. (Madrid)/Terra Filmkunst
GmbH (Berlin) ; Int. : Franco Nero (prince Dmitri Vassilovich Orlowsky),
Eli Wallach (Lozoya), Lynn Redgrave (Mary O’Donnell), Horst Janson
(shérif Randall), Eduardo Fajardo (général Huerta), Josè Moreno (le
gardien de prison), Victor Israel (Manuel Mendoza), Gisela Hahn (l’épouse
d’Orlowsky), Josè Jaspes (le vieil homme), Enrique Espinosa (Manolito),
Gunda Hiller (la jeune mariée), Marilù Tolo (Lupita). Couleurs, 103 min.
Orlowsky, prince russe d’opérette, parcourt le Mexique à la recherche d’un
trésor d’un million de dollars caché dans le petit village de Piedras Negras. Au
cours de son périple, l’aristocrate cupide s’associe avec un bandit, Lozoya, et
une journaliste irlandaise en quête de sensationnel. L’improbable trio devra
affronter un général cruel ainsi qu’un shérif en armure désireux de se venger de
son cousin, qui n’est autre qu’Orlowsky !
Du grand n’importe quoi ! Symptomatique de la dérive du western « made in
Cinecittà » vers la pitrerie la plus éhontée, ce confondant nanar assume sa bêtise
et sa vulgarité avec un entrain typiquement transalpin. À la vision d’un tel
salmigondis, on comprend mieux pourquoi Sergio Leone (désigné comme le
« père » du western spaghetti) déclarait sans aménité n’avoir eu, en guise de
descendance, « que des enfants tarés ». Saluons néanmoins la partition très
enjouée de Gianni Ferrio, digne des meilleures compositions de Morricone dans
le genre.A.M.

ÉTAGE DU DESSOUS (L’)**


(Un etaj mai jos ; Roum., 2015.) R. : Radu Muntean ; Sc. : Razvan
Andulescu, Alexandru Baciu, Radu Muntean ; Ph. : Tudor Lucaciu ; M. :
Cristian Stefanescu ; Pr. : Dragos Vileu, François d’Artemare, Alexander
Ris ; Int. : Teodor Corban (Patrascu), Julian Postelnicu (Vali), Oxana
Moravec (Olga), Ionut Bora (Matei). Couleurs, 93 min.
En rentrant chez lui, Patrascu entend derrière une porte du deuxième étage
de son immeuble les bruits d’une violente dispute amoureuse. Il croise même
Vali, le voisin du 1er, qui sort de l’appartement. Quelques heures plus tard, il
apprend que Laura, la jeune femme de l’étage en dessous de chez lui, a été
assassinée. Ses soupçons se portent sur Vali, qui, par ailleurs, lui demande de
s’occuper du dossier d’immatriculation de sa voiture. Cependant il ne dit rien au
commissaire venu recueillir son témoignage…
Une sorte de jeu du chat et de la souris s’instaure entre ces deux hommes.
Vali s’immisce dans la vie tranquille de Patrascu. Ce quinquagénaire, bon père
de famille, organisé, préfère fuir les histoires. Ne rien voir, ne rien entendre, ne
rien dire. D’ailleurs est-il certain de la culpabilité de Vali ? La réalisation est
simple, sans suspense inutile, au diapason de cet homme ordinaire. Pas question
de le juger. D’ailleurs que ferions-nous à sa place ? Aucune réponse n’est
apportée par cette œuvre maîtrisée, qui maintient l’intérêt par son ambiguité
même.C.B.M.

ÉTERNITÉ
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Tran Anh Hung d’après Alice Ferney ; Ph. : Mark
Lee Ping Bin ; Pr. : Christophe Rossignon, Philip Boëffard ; Int. : Audrey
Tautou (Valentine), Bérénice Bejo (Gabrielle), Mélanie Laurent (Mathilde),
Jérémie Renier (Henri), Pierre Deladonchamps (Charles), Arieh Worthalter
(Jules). Couleurs, 118 min.
Fin du XIXe siècle. Valentine a 20 ans lorsqu’elle épouse Jules qui lui
donnera trois enfants. Son fils Henri, épousera Mathilde… Ainsi se succèdent les
générations… Un siècle plus tard, Valentine aura eu 167 descendants.
Une voix off évoque cette saga familiale, accompagnée par un piano
omniprésent qui égrène le répertoire des grands compositeurs du début du
XXe siècle, période où se limite la narration. Tout n’est que beauté et élégance
pour cette famille privilégiée dans sa grande villa au jardin luxuriant qui domine
une crique à l’eau transparente. Les journées sont ensoleillées… Le temps
s’écoule au rythme des deuils et des naissances, loin des événements du siècle.
Décors, mobiliers, costumes… tout est superbe. Les bouquets sont
artistiquement composés… les enfants sont sages… les baisers effleurés, les
étreintes chastes, les pulsions homosexuelles refoulées… Un film trop beau, trop
lisse pour inspirer la moindre émotion devant ces personnages vidés d’intérêt.
Un film-musée, anachronique, beau comme un tableau de Renoir ou de Monet –
mais tellement vain.C.B.

ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA (L’)***


(O Estranho caso de Angelica ; Port., 2011.) R. et Sc. : Manoel de Oliveira ;
Ph. : Sabine Lancelin ; Déc. : Christian Marti et José Pedro Pena ; Pr. : Les
Films de l’après-midi, Filmes do Tejo ; Int. : Ricardo Trepa (Isaac), Pilar
Lopez de Ayala (Angelica), Leonor Silveira (la mère), Luis Miguel Cintra
(l’ingénieur). Couleurs, 95 min.
Un jeune photographe, Isaac, est appelé au chevet d’une jeune femme morte.
Sa famille veut des photos avant la mise dans le cercueil. Elle est belle et Isaac
est un peu troublé. Il la voit bouger dans l’objectif. Illusion ? Il passe des heures
à contempler les photos qu’il a prises. L’obsession le gagne : il a des visions et
se rend sur sa tombe en criant son nom. Il s’affaiblit et au moment de mourir, il
la voit entrer dans sa chambre. Il la rejoint.
Oliveira a passé les cent ans lorsqu’il tourne ce film. En fait le scénario était
écrit depuis 1954. Mais ni le réalisateur ni l’histoire n’ont vieilli. C’est un
magnifique film onirique et une méditation sur la mort que nous livre Oliveira,
sans effets visuels recherchés et sans pathos. Une œuvre magnifique avant la
fin.J.T.
ÉTRANGE COULEUR
DES LARMES DE TON CORPS (L’)*
(Belg., 2013.) R. et Sc. : Hélène Cattet et Bruno Forzani ; Ph. : Manu
Dacosse ; Mont. : Bernard Beets ; Eff. vis. : Daniel Bruyland ; Pr. :
Anonymes Films ; Int. : Klaus Tange (Dan Kristensen), Sam Louwyk, Anna
d’Annunzio, Manon Beuchot. Couleurs, 102 min.
De retour d’une longue absence, Dan Kristensen ne retrouve pas sa femme à
son domicile. Il multiplie les rencontres étranges : un barbu, une femme nue sur
un toit, un curieux inspecteur… Finalement Dan et l’inspecteur sont assassinés
par un serial killer.
Le titre tient ses promesses : un polar surréaliste et expressionniste, le
cauchemar d’un esprit dérangé, égaré dans un immeuble labyrinthique. Pour
amateurs.J.T.

ÉTRANGE DESTIN
(Fr., 1945.) R. : Louis Cuny ; Sc. : Marcelle Maurette et Jean Sarment ;
Ph. : Léonce-Henry Burel ; M. : René Cloerec ; Pr. : André Paulvé ; Int. :
Renée Saint-Cyr (Patricia), Nathalie Nattier (Germaine), Henri Vidal (Alain
de Saulieu), Aimé Clariond (le professeur Gallois). NB, 110 min.
Le mari de la belle Patricia disparaît lors de la Grande Guerre. Elle le
retrouve amnésique vivant avec son infirmière. Il ne la reconnaît pas. Tous les
efforts sont vains jusqu’à la mort accidentelle de l’infirmière. Il reviendra vivre
avec Patricia.
Honnête mélo de l’après-guerre, à redécouvrir pour Renée Saint-Cyr.J.T.

ÉTUDIANTE
ET MONSIEUR HENRI (L’)*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Ivan Calbérac ; Ph. : Vincent Mathias ; M. : Laurent
Aknin ; Pr. : Mandarin Cinema ; Int. : Claude Brasseur (Henri), Guillaume
de Tonquédec (Paul), Noémie Schmidt (Constance), Frédérique Bel
(Valérie). Couleurs, 98 min.
Le vieux Monsieur Henri n’accepte de louer une chambre à une étudiante,
Constance, que pour entraîner la rupture du mariage de son fils Paul, avec la
jolie Valérie.
Une pièce de théâtre charmante adaptée par son auteur à l’écran. Tout vaut
pour les acteurs, excellents, et les répliques (« elle a un QI de poisson rouge »)
souvent percutantes.
J.T.

ÉVASION**
(Escape Plan ; USA, 2013.) R. : Mikael Håfström ; Sc. : Miles Chapman et
Jason Keller ; Ph. : Brendan Galvin ; M. : Alex Heffes ; Pr. : Robbie
Brenner, Mark Canton, Remington Chase et Randall Emmett ; Int. :
Sylvester Stallone (Ray Breslin), Arnold Schwarzenegger (Rottmayer), Jim
Caviezel (Hobbes), Faran Tahir (Javed), Amy Ryan (Abigail), Sam Neill
(Dr. Kyrie), Vincent d’Onofrio (Lester Clark). Couleurs, 115 min.
Ray Breslin est contrôleur des systèmes de sécurité des milieux carcéraux.
Pour un gros salaire, il se fait enfermer volontairement dans une cellule de prison
et cherche tous les moyens pour s’en évader, afin de mettre en évidence
d’éventuelles failles. La CIA lui demande de tester une nouvelle prison de haute
sécurité d’une conception révolutionnaire où tout le monde est surveillé
24 heures sur 24 dans des cellules de verre. Cette fois, Breslin va devoir
s’associer à un autre prisonnier qu’il ne connaît pas pour réussir mais, tandis que
ses associés ignorent totalement le lieu de son incarcération, il va aller de
surprise en surprise en découvrant où il se trouve vraiment et… qui l’a fait
enfermer.
La réunion des deux icônes du cinéma d’action (« Schwarzy & Sly ») ne doit
surtout pas décourager les amateurs de spectacles sophistiqués : il y a en quelque
sorte tromperie sur la marchandise, car même si la dernière partie sacrifie aux
séquences musclées, le reste du film se hisse à un niveau supérieur. Le défi que
doit relever cet Houdini moderne est hors du commun et les auteurs ont su faire
preuve d’une imagination débordante grâce à une succession fort bien dosée de
retournements. Quant à la très habile mise en image, elle sait mettre en valeur un
décor extraordinaire tout en maintenant le suspense jusqu’à la dernière
image.R.L.

EVENT HORIZON :
LE VAISSEAU DE L’AU-DELÀ
(Event Horizon ; USA, 1997.) R. : Paul Anderson ; Sc. : Philip Eisner ; Ph. :
Adrian Biddle ; M. : Michael Kamen ; Pr. : Lawrence Gordon, Lloyd Levin
et Jeremy Bolt pour Paramount ; Int. : Laurence Fishburne (capitaine
Miller), Sam Neill (docteur William Weir), Kathleen Quinlan (Peters), Joely
Richardson (navigateur Starck), Richard T. Jones (Cooper), Jack
Noseworthy (mécanicien Justin), Jason Isaacs (docteur D.J.). Couleurs,
96 min.
Le physicien William Weir est le concepteur de « l’Event Horizon », un
navire interstellaire révolutionnaire capable de se rendre presque instantanément
aux confins de la galaxie grâce au Trou Noir artificiel créé en son sein. Mis en
service en 2040 et parti explorer les limites du système solaire, « l’Event
Horizon » avait disparu sans laisser de traces et vient de faire sa réapparition,
sept ans plus tard, à proximité de la planète Neptune. Le capitaine Miller,
commandant le vaisseau spatial « Lewis & Clark », reçoit l’ordre de prendre à
son bord le docteur Weir et de se rendre sur place avec mission de visiter l’épave
et de sauver d’éventuels survivants. On se doute que ça ne sera pas de tout
repos : revenu d’une autre dimension et désormais habité par une force
démoniaque, le vaisseau inspire d’étranges visions dans l’esprit de ses
occupants…
Selon Paul Anderson dont c’était le troisième film, Le Vaisseau de l’au-delà,
malgré son apparence de film de science-fiction, se rattache plutôt au genre de
l’épouvante gothique : ses modèles sont La Maison du Diable (1963) de Robert
Wise, L’Exorciste (1973) de William Friedkin et Shining (1980) de Stanley
Kubrick, et pour renforcer l’atmosphère morbide, le cinéaste avait fait appel à la
collaboration (non créditée) d’Andrew Kevin Walker, le scénariste de Seven
(1995). Le moins que l’on puisse dire est que l’élève est loin d’atteindre le
niveau de ses maîtres ! Malgré une affiche alléchante, de superbes décors (au
cœur du vaisseau spatial, le mécanisme de création de la distorsion spatio-
temporelle est de toute beauté) et un début plutôt prometteur, le script accumule
très vite les clichés les plus plats et les plus insipides qui vont s’accélérant
jusqu’à un final qui ne nous épargne rien, dans le gore et la pyrotechnie. « Event
Horizon » (« l’Horizon » du Trou Noir) est un terme technique qui désigne la
vitesse de libération que devrait atteindre un objet pour « s’échapper » d’un Trou
Noir.R.L.

EVEREST**
(Everest ; GB, 2015.) R. : Baltasar Kormakur ; Sc. : William Nicholson et
Simon Beaufoy ; Ph. : Salvatore Totino ; M. : Mike Audsley ; Pr. : Universal
Pictures et Cross Creek ; Int. : Jason Clarke (Rob Hall), Josh Brolin (Beck
Weathers), John Hawkes (Doug Hansen), Michael Kelly (Jon Krakauer).
Couleurs, 122 min.
Une équipe d’alpinistes amateurs tente l’ascension de l’Everest. Il faut
compter avec l’orage, la bourrasque, le gel…
Brillante mise en scène de Kormakur avec des images impressionnantes sur
un fait réel : une ascension de l’Everest en 1996 où périrent huit alpinistes. La
montagne a toujours le dernier mot.J.T.
EVERY THING WILL BE FINE
(Every thing will be fine ; All., Fr., Can., 2015.) R. : Wim Wenders ; Sc. :
Bjorn Olaf Johannessen ; Ph. : Benoît Debie ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. :
Gian Piero Ringel ; Int. : James Franco (Tomas), Charlotte Gainsbourg
(Kate), Rachel McAdams (Sara), Marie-Josée Croze (Ann), Robert Naylor
(Christopher), Patrick Bauchau (le père). Couleurs, 3 D, 118 min.
Au Canada, sur une route enneigée, un écrivain, Tomas Eldan, provoque
accidentellement la mort d’un enfant, son père Christopher étant indemne.
Tomas sombre dans la dépression, songeant même au suicide. Puis il se remet à
écrire, se basant sur cet accident. Son roman est un succès. Lors d’une dédicace,
il rencontre Kate, la mère de la victime qui ne lui reproche rien, ce qui ne sera
pas le cas, plus tard, de Christopher.
Culpabilité et rédemption. Le film s’étire sur plusieurs années narrant les
diverses étapes de cet écrivain vers la lumière. On s’en désinteresse assez vite.
Quant à l’utilisation de la 3 D – qui assombrit l’image – on n’en voit guère
l’intérêt.C.B.M.

EVIDENCE*
(USA, 2013.) R. : Olatunde Osunsanni ; Sc. : John Swetnam ; Ph. : Lukas
Ettlin ; M. : Atli Orvarsson ; Pr. : David Lancaster ; Int. : Stephen Moyer
(Detective Reese), Rhada Mitchell (Burquez). Couleurs, 94 min.
Des bandes vides sur le lieu d’un crime.
Repéré en 2009, avec Phénomènes Paranormaux, son deuxième long
métrage, Olatunde Osunsanmi continue d’explorer les possibilités du found
footage avec Evidence, un thriller horrifique à la fois roublard et efficace qui met
en scène un tueur en série maîtrisant parfaitement la grammaire audiovisuelle.
Reposant sur un script assez malin rédigé par John Swetnam, cette production
indépendante débute comme un documenteur classique avec des bandes vidéo
retrouvées sur les lieux d’un crime et qui servent de base à l’enquête menée par
la police. Et ce, avant que le récit, dans sa dernière demi-heure, emprunte une
nouvelle direction jetant ainsi volontairement le trouble dans l’esprit des
spectateurs jusqu’à un twist final surprenant quoiqu’un tantinet invraisemblable.
Grâce à une réalisation solide et appliquée d’Osunsanmi, les amateurs se
prendront néanmoins facilement au jeu et, tout comme les enquêteurs, tenteront
de deviner l’identité du tueur. Un tueur qui ne fait pas dans la dentelle et qui
manie avec dextérité le chalumeau, offrant ainsi quelques scènes de découpe
gratinées. Bénéficiant, en outre, d’une distribution convaincante dominée par la
présence de Stephen Moyer (True Blood), Radha Mitchell (Silent Hill) et Caitlin
Stasey (I, Frankenstein).E.B.

EVIL DEAD**
(USA, 2013.) R. : Fede Alvarez ; Sc. : Fede Alvarez, Rodo Sayagues, Sam
Raimi d’après le film Evil dead de Sam Raimi ; Ph. : Aaron Morton ; M. :
Roque Baños ; Pr. : Sam Raimi, Bruce Campbell, Robert G. Tapert ; Int. :
Jane Levy (Mia), Jessica Lucas (Olivia), Lou Taylor Pucci (Eric). Couleurs,
91 min.
Afin d’aider Mia à décrocher de son addiction à la drogue et à se sevrer, ses
amis et son frère l’emmènent dans la cabane familiale, perdue au fond des bois.
Dans la cave de la demeure, le petit groupe découvre un étrange autel et un livre
d’incantations démoniaques…
Voilà encore un remake qui était attendu avec appréhension par certains
cinéphiles. Quand le projet de relecture du film culte de Sam Raimi a été lancé,
les amateurs de cinéma d’horreur sont en effet restés circonspects. Et il y avait
de quoi tant le défi semblait difficile à relever. Or c’est avec les honneurs que
Fede Alvarez, réalisateur uruguayen dont c’est le premier long métrage, se tire
de cette aventure. À mi-chemin entre le reboot et la réappropriation du mythe, le
jeune cinéaste réussi à trouver sa voie et signe une bande d’une incroyable
efficacité qui tout en rendant régulièrement hommage au film original (cf. de
nombreuses références y sont faites tels l’aspect de la cabane et de ses environs,
mais aussi via certaines séquences), prend ses distances et offre une variation
personnelle autour du même thème. Si la trame du récit reste sensiblement la
même, les personnages, quant à eux, ont complètement changé. Exit Ash, place à
une bande de copains venus s’installer dans les bois afin d’aider Mia, une
toxicomane, à se sevrer définitivement. Autre évolution : le réalisme de
l’ensemble qui rompt avec la poésie macabre du film de 1981 et qui efface tout
second degré. En optant pour une approche sérieuse du récit, Alvarez nous
entraîne dans un cauchemar excessivement gore réservé aux spectateurs ayant le
cœur bien accroché, certaines séquences étant à la limite du supportable (cf. : les
scènes d’automutilation). Des changements qui, évidemment, ne plairont pas à
tous les fans du film de Raimi mais qui permettent d’élever ce remake,
d’excellente tenue, au rang des réussites du genre.E.B.

EXCENTRIQUE GINGER TED (L’)**


(Vessel of Wrath ; GB, 1938.) R. et CoPr. : Erich Pommer ; Sc. : Bartlett
Cormack et B. Van Thal, d’après une histoire de Somerset Maugham ; Ph. :
Jules Kruger ; M. : Richard Addinsell ; Pr. : Charles Laughton pour
Mayflower ; Int. : Charles Laughton (Edward C. Wilson, dit « Ginger
Ted »), Elsa Lanchester (Martha Jones), Robert Newton (contrôleur
Groiter), Tyrone Guthrie (révérend Owen Jones), Dolly Mollinger (Lia).
NB, 92 min.
Vieille fille et institutrice qui tente d’évangéliser les natifs d’une île de
Malaisie avec l’aide de son frère Owen, un pasteur protestant, Martha Jones a
décidé de sauver une âme en péril, celle d’Edward C. Wilson dit « Ginger Ted »,
aristocrate débauché rejeté par sa famille, mécréant, incorrigible fainéant et
ivrogne invétéré toujours suivi de son chien fidèle Tessie, et bénéficiant de la
sympathie du contrôleur Groiter, représentant du gouvernement britannique.
C’est à l’occasion d’une épidémie de typhoïde sur l’île de Guanaphobo
qu’Edward va faire preuve de son courage, de sa détermination et de son esprit
d’initiative en accompagnant Martha partie vacciner les populations.
Un personnage en or pour Charles Laughton qui peut s’adonner sans réserve
aux outrances de jeu dont il était coutumier, sachant que les monstres sacrés de
sa trempe transcendent le cabotinage pour le transformer en art suprême du
comédien. Rappelons que lui et Elsa Lanchester étaient mari et femme à la ville
(il avaient convolé en 1929 et ne s’étaient plus jamais quittés). Par bien des
aspects, le film préfigure The African Queen, qui sera tourné quatorze ans plus
tard, et dans lequel les deux personnages principaux sont tout à fait similaires.
Un remake du film sera tourné en 1954 par Muriel Box, Le Vagabond des îles, et
c’est Robert Newton, représentant du gouvernement dans le présent film, qui
incarnera Ginger Ted rebaptisé Ted Wilson, tandis que Glynis Johns jouera
Martha.R.L.

EXERCICE DE L’ÉTAT (L’)***


(Fr., Belg., 2011.) R. et Sc. : Pierre Schoeller ; Ph. : Julien Hirsch ; M. :
Philippe Schoeller ; Pr. : Archipel et Les Films du Fleuve ; Int. : Olivier
Gourmet (Saint-Jean), Michel Blanc (Gilles), Zabou Breitman (Pauline),
Laurent Stocker (Yan), Sylvain Deblé (Kuypens), Didier Bezace
(Woessner), François Chattot (le ministre de la Santé), Jacques Boudet (le
sénateur), Stefan Wojtowicz (le président de la République). Couleurs,
112 min.
Bertrand Saint-Jean, le ministre des Transports, annonce haut et fort qu’il ne
sera pas celui qui privatisera les gares. Il trouve cependant de très vives
oppositions au sein même du gouvernement.
Un excellent film politique au meilleur sens du terme qui nous entraîne dans
les arcanes du Pouvoir. A l’image de son ministre toujours en mouvement (au
risque de compromettre sa propre vie privée) c’est un film bourré d’énergie avec
quelques séquences spectaculaires, un film qui se regarde avec passion et qui ne
paraît que trop vrai. Olivier Gourmet est, une fois encore, excellent.C.B.M.
EXODUS
(Gods and Kings ; USA, GB, Esp., 2014.) R. : Ridley Scott ; Sc. : Adam
Cooper ; Ph. : Dariusz Wolski ; M. : Alberto Iglesias ; Pr. : Ridley Scott ;
Int. Christian Bale (Moïse), Joel Edgerton (Ramsès), John Turturro (Sethi),
Aaron Paul (Josué), Sigourney Weaver (Tuya). Couleurs, 150 mn. Dédié au
frère du réalisateur, Tony Scott, qui s’est donné la mort en 2012.
Moïse contre Ramses.
On connaît l’éclectisme de Ridley Scott entre le fantastique, la science-
fiction et le péplum, ainsi que sa remise en cause permanente au long de ses
différents films. Entre Les duellistes et Alien, il s’attache aux relations de
couples improbables, qu’il pousse à l’extrême des passions. Sautant d’un genre à
l’autre, il a connu des succès inégaux, témoins et aliments de son inquiétude
créatrice. Exodus est à l’articulation de ses obsessions. Le couple, c’est Ramsès
et Moïse – et c’est aussi le péplum – élevés comme des frères puis opposés
autant par leurs caractères que par leur destin. Fantastique et science fiction, les
libertés que le réalisateur prend avec la Bible. Bref, ce récit trop long illustre
d’abord la proximité et la rupture des deux personnages, ensuite l’errance des
Hébreux vers la terre promise, qui s’achève par une rude bataille lors du passage
de la Mer Rouge.
Le film est en 3 D – peut-être le voir dans des conditions ordinaires le
dessert-il. Comment cacher sa déception et son ennui devant ces images
d’Epinal, cette lumière pauvre, cette pénombre jaunâtre, ces effets spéciaux trop
visibles, cette épopée statique comme un roman photo, la pauvreté
psychologique de personnages hiératiques, comme figés dans une histoire déjà
écrite, la violence comme seul mode de communication, le mélange de bande
dessinée et de jeu vidéo ? La niaiserie bien pensante de la représentation d’un
Dieu enfant qui guide silencieusement le héros et son peuple vers sa liberté ? On
ne nous épargne pas non plus le coup du buisson ardent. Le ridicule solennel
n’est pas loin. Un film simpliste, comme robotisé, sans doute destiné à un public
militant, ou à des adolescents férus de belles bagarres et de cruautés
irrationnelles. Epuisement d’un genre. Cinéphiles s’abstenir.S.S.
EXPENDABLES
(The Expendables ; USA, 2010.) R. : Sylvester Stallone ; Sc. : David
Callaham et Sylvester Stallone ; Ph. : Jeffrey Kimball ; Eff. sp. : Andy
Weder ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Millenium Films et Nu Images ; Int. :
Sylvester Stallone (Barney Ross), Jason Statham (Lee Christmas), Jet Li
(Yin Yang), Dolph Lundgren (Jensen), Eric Roberts (James Monroe).
Couleurs, 100 min.
Les Expendables, groupe de mercenaires, sont appelés à intervenir dans une
île de l’Amérique latine soumise à la dictature du général Garza. C’est sa fille,
Sandra, qui leur demande d’intervenir. En réalité Garza est manipulé par un
trafiquant de drogue James Monroe. Celui-ci fait torturer Sandra et tue Garza.
Mais les Expendables auront le dernier mot.
Rien que du gros bras. Pour admirateurs de Stallone.J.T.

EXPENDABLES 2 : UNITÉ SPÉCIALE


(The Expendables 2 ; USA, 2012.) R. : Simon West ; Sc. : Richard Wenk et
Sylvester Stallone ; Ph. : Shelly Johnson ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Millenium
Films ; Int. : Sylvester Stallone (Barney Ross), Jason Statham (Lee
Christmas), Dolph Lundgren (Gunnar Jensen), Chuck Norris (Booker),
Jean-Claude Van Damme (Jean Vilain), Jet Li (Yin Yang), Bruce Willis
(Church), Arnold Schwarzenegger (Trench), Randy Couture (Toll Road).
Couleurs, 102 min.
Les Expendables effectuent une mission au Nepal puis doivent localiser
l’épave d’un avion militaire chinois du côté de l’Albanie. Un précieux document
localisant les réserves de plutonium des Russes est l’enjeu de cette mission où ils
doivent compter avec la bande d’un certain Vilain. Ils réussiront.
Ils sont tous là les gros bras des années 80-90 : un véritable musée. Divisés
mais présents, muscles bien tendus. L’histoire ne présente aucun intérêt mais
l’on s’émeut de les voir courir, tirer, combattre, plus ou moins vaillants mais
heureux d’être sortis de leur maison de retraite.J.T.

EXPENDABLES 3
(The Expendables 3 ; USA, 2014.) R. : Patrick Hughes ; Sc. : Sylvester
Stallone, Creighton Rothenberger et Katrin Benedikt ; Ph. : Peter Menzies
Jr ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Nu Images Films, Millenium Films, Ex3 ; Int. :
Sylvester Stallone (Barney Ross), Jason Statham (Lee Christmas), Arnold
Schwarzenegger (Trench), Harrison Ford (Max), Mel Gibson (Conrad
Stonebanks), Dolph Lundgren (Gunner Jensen), Wesley Snipes (Doc).
Couleurs, 127 min.
Barney et ses camarades libèrent un membre de l’équipe, Doc, puis, avec lui
se lancent dans une mission qui échoue. Du coup, Barney met les anciens à la
retraite et part combattre le redoutable Conrad Stonebanks avec de jeunes
recrues. Après bien des péripéties, Conrad et Barney s’affrontent à mains nues…
La recette : réunir des gros bras et proposer un générique particulièrement
riche. Cette fois Bruce Willis est absent mais Mel Gibson en méchant met dans
sa poche les vieux « expendables », au moins jusqu’au dénouement. Cela sera-t-
il suffisant pour nous épargner un quatrième volet ?J.T.

EXPIATION (L’)
(Fr., 1918.) R. : Camille de Morlhon ; Sc. : d’après Guy de Maupassant ;
Pr. : Pathé Frères ; Int. : Gabrielle Robinne (Francine Gray), Jean Croué
(Jacques Vilbois), Jean Angelo (Armand Pravallon), Maurice Lagrenée
(Philippe). NB/teinté, 77 min. : Restauré par la Cinémathèque française.
Francine Gray, célèbre comédienne, est la maîtresse du docteur Jacques
Vilbois. Elle se laisse séduire par Armand Pravallon, un peintre, le meilleur ami
de ce dernier. Lorsque Vilbois découvre leur trahison, il chasse Francine. Elle est
enceinte. Duquel ? Vingt deux ans plus tard, elle vit avec Pravallon lorsque
réapparait son fils Philippe qui sort de prison. Pravallon l’accueille néanmoins
tout en devinant qu’il n’est pas son père ; mais devant ses exactions, il le chasse.
Après un nouveau séjour en prison, Philippe apprend de sa mère, sur son lit de
mort, qui est son vrai père. Il va le voir…
Camille de Morlhon (1896-1952) fut l’un des plus prolifiques réalisateurs
français au temps du cinéma muet ; on lui attribue une centaine de films dont
peu subsistent. Celui-ci est sauvegardé par la Cinémathèque Française. Dans la
tradition des adaptations littéraires, ce film permet de découvrir un metteur en
scène très classique, voire académique, mais à la réalisation d’une solide tenue.
C’est de plus un reflet de son époque avec ses décors d’intérieurs bourgeois
surchargés (peu de prises de vue en extérieurs) et sa morale conventionnelle (au
titre très explicite) surtout dans l’après-guerre. Enfin, il y a ces acteurs qui eurent
leurs heures de gloire, souvent issus de la Comédie Française (d’où une
interprétation quelque peu théâtrale).C.B.M.

EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE


ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET (L’)**
(Fr., 2013.) R. : Jean-Pierre Jeunet ; Sc. : Jean-Pierre Jeunet et Guillaume
Laurant ; Ph. : Thomas Hardmeier ; M. : Denis Sanacore ; Pr. : Epithète
Films, Tapioca Films et Filmarto ; Int. : Kyle Catlett (T.S. Spivet), Helena
Bonham Carter (la mère), Callum Keith Rennie (le père), Judy Davis (G.H.
Jibsen). Couleurs, 105 min.
Histoire d’un enfant surdoué dont le frère jumeau s’est tué accidentellement.
Il vit dans une ferme où il apprend qu’il a gagné un prix prestigieux et doit
prononcer un discours à Washington. Il quitte le Montana à l’insu de ses parents
et fait un extravagant voyage avant de recevoir son prix.
Après l’échec de son film précédent, Micmacs à tire-larigot, Jeunet a décidé
de tourner en Amérique du Nord cette adaptation d’un roman de Reif Larsen. Il
y utilise habilement la 3 D pour filmer les grands espaces du Montana (en réalité
le Canada.) et le voyage en train. L’œuvre n’a pas rencontré le succès qu’elle
méritait.J.T.

EYJAFJALLAJOKULL*
(Fr., 2013.) R. : Alexandre Coffre ; Sc. : Alexandre Coffre et Yoann
Gromb ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. : Thomas Roussel ; Pr. : TF 1, Mars
Films, Ch’timi ; Int. : Valérie Bonneton (Valérie), Dany Boon (Alain), Denis
Menochet (Ezechiel), Albert Delpy (Tonton Roger). Couleurs, 92 min.
Par suite de l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajokull, perturbant le
trafic aérien, Valérie et Alain, divorcés et ne se supportant pas, vont être
contraints de voyager ensemble et d’affronter de nombreux dangers, pour
pouvoir assister au mariage de leur fille en Grèce.
Comédie à la française aux effets éprouvés et servie par un couple d’acteurs
populaires.
J.T.
F

FAIR GAME**
(Fair Game ; USA, 2010.) R. : Doug Liman ; Sc. : Jez et John-Henry
Butterworth d’après l’ouvrage de Valerie Plane Wilson ; Ph. : Doug
Liman ; M. : John Powell ; Pr. : Zucker Pr., Weed Road Pr. et River Road
Entertainment ; Int. : Naomi Watts (Valerie Plane), Sean Penn (Joseph
Wilson), Sam Shepard (Sam Plane), Noah Emmerich (Bill Johnson).
Couleurs, 105 min.
Valerie Plane est, à la CIA, chargée d’une enquête sur l’existence d’armes de
destruction massive en Irak. C’est son mari, le diplomate Joseph Wilson, qui doit
en apporter les preuves. Elles sont négatives. Mais le président Bush n’en tient
pas compte et déclenche la guerre contre l’Irak. Wilson fait connaître ses
conclusions dans le New York Times. De là une polémique qui atteint l’épouse
Valerie Plane.
Un film politique sur des événements récents : il est d’ailleurs aujourd’hui
prouvé que la Maison Blanche a menti : il n’y avait pas d’armes de destruction
massive en Irak. Le suspense fait donc défaut. Mais le film est bien conduit par
un Doug Liman déjà remarqué pour La mort dans la peau, et l’interprétation de
Naomi Watts et Sean Penn emporte l’adhésion. Néanmoins l’œuvre n’a pas eu le
retentissement que l’on aurait pu croire. Il reste à en chercher les raisons.J.T.
FAIS DE BEAUX RÊVES***
(Fai bei sogni ; Ital., 2016.) R. : Marco Bellocchio ; Sc. : Valeria Santella,
Edoardo Albinati, M. Bellocchio d’après Massimo Gramellini ; Ph. :
Daniele Cipri ; M. : Carlo Crivelli ; Pr. : IBC Movie, Kavac Films, RAI ;
Int. : Bérénice Bejo (Elisa), Valerio Mastandrea (Massimo), Guido Caprino
(le père), Emmanuelle Devos (la mère d’Enrico). Couleurs, 133 min.
Turin. En 1969, Massimo a 9 ans lorsqu’il perd sa mère dans des conditions
mystérieuses. En 1990, devenu journaliste sportif, puis reporter de guerre, il
continue à être hanté par cette disparition qui perturbe sa vie sentimentale. À
l’occasion de la vente de l’appartement de ses parents, il tente de découvrir la
vérité et de faire le point.
Réalisé en flash-backs, malgré sa complexité, le film est d’une grande
limpidité narrative en raison de la rigueur de sa construction. Ce récit, inspiré par
l’autobiographie de Massimo Gramellini, est d’une « intelligence du cœur et de
l’esprit » (selon Jacques Morice) en tout point remarquable. Le film est
passionnant. Quant à Berenice Bejo, elle illumine l’écran par une intense
présence ; un très grand rôle pour cette belle comédienne.C.B.M.

FAMILLE BÉLIER (LA)*


(Fr., 2014.) R. : Eric Lartigau ; Sc. : Victoria Bedos, Stanislas Carré de
Malberg d’après Véronique Poulain ; Ph. : Romain Winding, Alice Delva ;
M. : Evguen et Sacha Galperine ; Pr. : Stephane Bermann, Eric Jehelmann,
Philippe Rousselet ; Int. : Karin Viard (Gigi), François Damiens
(Rodolphe), Louana Emera (Paula), Eric Elmosnino (Thomasson), Roxane
Duran (Mathilde). Couleurs, 105 min.
Dans la famille Bélier, des agriculteurs en Mayenne, seule la fille Paula est
entendante et douée de la parole. Son père, Rodolphe, sa mère, Gigi, et son petit-
frère sont sourds-muets de naissance. Paula fait partie d’une chorale où son
professeur de musique, Fabien Thomasson, remarque sa voix exceptionnelle. Il
la présente au concours de la Maîtrise de Radio-France.
Sur fond de chansons de Michel Sardou, c’est un film consensuel, bien dans
l’air du temps sur les handicapés physiques (cf. Intouchables). La langue des
signes utilisée ici est fantaisiste. Louana Emera est alors considérée comme un
espoir de la chanson française. Quant à Eric Elmosnino, il est tout bonnement
épatant.C.B.M.

FANNY*
(Fr., 2013.) R. : Daniel Auteuil ; Sc. : Marcel Pagnol ; Ph. : Jean-François
Robin ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Alain Sarde et Jérôme Seydoux ;
Int. : Daniel Auteuil (César), Jean-Pierre Darroussin (Panisse), Victoire
Bélézy (Fanny), Raphaël Personnaz (Marius), Daniel Russo (Escartefigue).
Couleurs, 102 min.
Après le départ de Marius, Fanny découvre qu’elle est enceinte. Pour sauver
son honneur, elle accepte d’épouser Panisse. César lui demande d’attendre le
retour de Marius, mais elle lui révèle son état et César s’incline.
Comme pour Marius, Daniel Auteuil respecte le texte de Pagnol et donne
plus de crédibilité aux personnages en les situant dans notre époque.J.T.

FANTASTIC MR FOX**
(Fantastic Mr. Fox ; USA, 2010.) R. et Sc. : Wes Anderson ; Ph. : Tristan
Oliver ; Animation : Mark Gustafson ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. :
American Emperical ; Voix : George Clooney/ Mathieu Amalric (Mr. Fox)
Meryl Streep/ Isabelle Huppert (Mrs Felicity Fox), Jason Schwartzman
(Ash), Bill Murray (Blaireau), Eric Anderson (Kristofferson). Couleurs,
88 min.
Le célèbre voleur de poules, Mr Fox, s’est retiré des affaires. Mais il
s’ennuie entre sa femme et son fils. Un dernier vol lui attire l’hostilité du gros
Boggis, du maigre Bean et du petit Bruce. Mais Mr Fox est rusé.
Film de marionnettes illustrant une version modernisée du Roman de Renart.
Avec Wes Anderson on est sûr de ne pas s’ennuyer.J.T.

FANTÔME DE CANTERVILLE (LE)*


(Fr., 2015.) R. : Yann Samuell ; Sc. : Yann Samuell d’après Oscar Wilde ;
Ph. : Antoine Roch ; M. : Mathieu Gonet ; Eff. vis. : Benoît de Longlée et
Thierry Delobel ; Pr. : Les films du 24 ; Int. : Audrey Fleurot (Aliénor de
Canterville), Michael Youn (Gwilherm), Michèle Laroque (Elisabeth),
Lionnel Astier (Alain). Couleurs, 90 min.
Aliénor d’Aquitaine hante le château de Canterville depuis trois siècles. Il lui
faudrait verser une larme pour mettre fin à la malédiction qui pèse sur elle. Mais
voilà que s’installe dans le château une famille qui se moque des fantômes mais
dont les enfants s’intéressent à Aliénor. La malédiction sera levée.
Cette version est très inférieure à celle tournée par Dassin en 1944, mais elle
se laisse voir avec amusement notamment grâce à Audrey Fleurot et Michèle
Laroque.J.T.

FANTÔMES EN VADROUILLE**
(Hold that Ghost ; USA, 1941.) R. : Arthur Lubin ; Sc. : Robert Lees,
Frederic Rinaldo et John Grant ; Ph. : Elwood Bredell ; M. : Hans
J. Salter ; Pr. : Alex Gottlieb pour Universal ; Int. : Bud Abbott (Chuck
Murray), Lou Costello (Ferdinand Jones), Richard Carlson (docteur
Jackson), Joan Davis (Camille Brewster), Mischa Auer (Gregory), Evelyn
Ankers (Norma Lind), Marc Lawrence (Charlie Smith). NB, 86 min.
Pris en otages par « Moose » Matson, abattu peu après par la police, Chuck
Murray et Ferdie Jones se retrouvent propriétaires d’une maison ayant appartenu
au gangster, ce dernier s’étant juré de faire don d’une partie de ses biens aux
personnes qui l’assisteraient à sa mort.
Accompagnés de quelques héritiers, les deux compères arrivent au manoir,
alors que les membres du gang de Matson à la recherche de son magot,
entreprennent de jouer les fantômes pour faire fuir les intrus…
Injustement méprisés par la critique française, Abbott et Costello, baptisés
les deux Nigauds chez nous, ne méritaient pas cet ostracisme. Ils ont été les
héros de quelques bonnes parodies, notamment policières et fantastiques. Ce
film, qui mélange les deux genres, se situe dans la meilleure partie de leur
filmographie. Secondés ici par la présence d’Evelyn Ankers, surnommée « La
Reine de l’horreur » (Le Loup-garou, Le Spectre de Frankenstein, Son of
Dracula) et de Richard Carlson, déjà partenaire l’année précédente de Bob Hope
(Le Mystère du château maudit) et qui devait apparaître dans les années
cinquante dans plusieurs films de science fiction célèbres (Le Monstre
magnétique, Le Météore de la nuit, La Créature du lagon noir).R.L.

FAST AND FURIOUS : TOKYO DRIFT


(The Fast and the Furious : Tokyo Drift ; USA, 2006.) R. : Justin Lin ; Sc. :
Chris Morgan ; Ph. : Stephen F. Windon ; M. : Brian Tyler ; Pr. :
Universal ; Int. : Lucas Black (Sean Boswell), Bow Wowe (Twinkie),
J.J. Sonny (Kamata), Brian Tee (D.K.), Zachery Bryan (Clay). Couleurs,
104 min.
Sean Boswell, après son nouvel accident de voiture, est envoyé chez son
père en garnison à Tokyo. Erreur : Sean est initié par son ami Twinkie et la
séduisant Nelle à la course de « drifing ». Il va battre les meilleurs.
Ce ne sont plus les personnages habituels et tout est centré dans ce troisième
épisode de Fast and Furious sur le « drifting », course de vitesse en ville avec
dérapage spectaculaire. Bel exploit technique de Justin Lin qui filme ces courses
sans rien manquer. L’histoire en revanche ne présente guère d’intérêt.J.T.

FAST AND FURIOUS 4


(Fast and Furious ; USA, 2009.) R. : Justin Lin ; Sc. : Chris Morgan ; Ph. :
Amir Mokri ; M. : Bryan Tyler ; Pr. : Universal ; Int. : Vin Diesel (Dominic
Toretto), Paul Walker (Brian O’Comner), Jordana Brewster (Mia Toretto),
Michelle Rodriguez (Letty), John Ortiz (Campos). Couleurs, 99 min.
Dominic Toretto continue ses coups en République Dominicaine avec sa
compagne Letty puis va se planquer à Los Angeles. Mais il apprend que Letty a
été assassinée. Il mène l’enquête, s’appuyant sur le policier Brian O’Conner Les
deux hommes remontent jusqu’au trafiquant de drogue Braga. Ils s’introduisent
dans son équipe de pilotes qui transportaient la drogue en plein désert…
Revoici Dominic Toretto qui fait désormais équipe avec Brian, le policier.
La recette est toujours la même : folles poursuites en voiture avec musique
tonitruante. Gros succès pour cet épisode.J.T.

FAST AND FURIOUS 5


(Fast Five ; USA, 2011.) R. : Justin Lin ; Sc. : Chris Morgan ; Ph. : Stephen
F. Windon ; Mont. : Christian Wagner ; M. : Bryan Tyler ; Pr. : Universal ;
Int. : Vin Diesel (Dominic « Dom » Toretto), Paul Walker (Brian
O’Conner), Dwayne Johnson (l’agent Hobbes), Jordana Brewster (Mia),
Tyrese Gibson (Roman Pearce). Couleurs, 120 min.
Brian, Mia et Dom, qui s’est évadé, se retrouvent à Rio. On leur propose de
voler des voitures de luxes en transit. Mais ils sont trahis et accusés du meurtre
d’agents fédéraux. Le policier Hobbes est à leurs trousses. Il s’allie avec eux
pour mettre fin aux activités du trafiquant Reyes et, celui-ci éliminé, les laisse
s’enfuir.
Toujours la même recette : grosses voitures, motos et pas de temps morts.
L’intrigue est ici un peu plus élaborée.J.T.

FAST AND FURIOUS 6


(Fast and Furious 6 ; USA, 2013.) R. : Justin Lin ; Sc. : Chris Morgan ; Ph. :
Stephen F. Windon ; Eff. sp. : Joss Williams ; Eff. vis. : David Vickery ; M. :
Lucas Vidal ; Pr. : Universal Pictures ; Int. : Vin Diesel (Dominic Toretto),
Paul Walker (Brian O’Conner), Michelle Rodriguez (Letty Ortiz).
Couleurs, 130 min.
Alors que Dominic semble retiré des affaires, le policer qui l’a longtemps
traqué, lui demande son aide pour enquêter sur un certain Owen Shaw qui fait le
trafic d’armes de destruction massive…
Et c’est reparti pour un sixième épisode inférieur au précédent.J.T.

FAST AND FURIOUS 7


(Furious 7 ; USA, 2015.) R. : James Wan ; Sc. : Chris Morgan ; Ph. :
Stephen F. Window et Marc Spicer ; Eff. sp. : Michael Wassel et Kelvin
Mcllwain ; Eff. vis. : Daniel Sudick ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Vin Diesel (Dominic Toretto), Paul Walker (Brian
O’Conner), Jason Statham (Deckard Shaw), Michelle Rodriguez (Letty),
Kurt Russel (Mr Nobody), Tyrese Gibson (Roman Pearce). Couleurs,
137 min.
Deckard Shaw, ancien des forces spéciales britanniques, veut venger son
frère Luke. Pour se défendre, Dominic Toretto a besoin d’un logiciel lui
permettant de localiser Shaw. Pour l’obtenir, il doit sauver une hackeuse,
Ramsey, aux mains du chef de guerre Jakande…
Et bien sûr, Dominic l’emportera en duel sur Jakande. Septième épisode de
la série qui aurait besoin de se renouveler, même si Wan a remplacé Justin Lin.
Rappelons que Paul Walker est mort pendant le tournage. Pour le reste ce sont
les mêmes effets spéciaux, les mêmes méchants, les mêmes carambolages.
J.T.

FAST WALKING**
(Fast Walking ; USA, 1982.) R. et Sc. : James B. Harris ; Ph. : King Baggot ;
M. : L. Schifrin ; Pr. : James B. Harris ; Int. : James Wood (Frank
Miniver), Tim McIntire (Wasco), Kay Lenz (Moke). Couleurs, 111 min.
Gardien cynique et décontracté dans un pénitencier, Miniver, dit « Fast
Walking », l’Antilope, se trouve confronté d’abord à un homicide raciste au
cœur de la prison, puis mêlé à un double complot, faire évader un leader noir
puis l’abattre. Il sera joué par la belle Moke.
Tourné dix ans après Sleeping Beauty, Fast Walking confirme l’originalité
du talent de James Harris qui signe là un chef-d’œuvre du film policier
américain inspiré d’un roman d’un ancien gardien de prison, Ernest Brawley.
Atmosphère trouble du pénitencier, sexe et drogue, et surtout un James Woods,
alors à ses débuts, fascinantJ.T.

FASTER*
(Faster ; USA, 2010.) R. : George Tillman Jr. ; Sc. : Joe et Tony Gayton ;
Ph. : Michael Grady ; M. : Clint Mansell ; Pr. : TriStar Pictures ; Int. :
Dwayne « The Rock » Johnson (le Conducteur), Billy Boy Thornton (le flic),
Carla Gugino (Cicero), Olivier Jackson-Cohen (le tueur). Couleurs, 98 min.
Le Conducteur sort de prison. Il va venger son frère, laissé pour mort après
un braquage. On ira de rebondissements en rebondissements car le justicier est
poursuivi par deux flics et un tueur.
Bon petit film d’action conçu pour Dwayne Johnson. Pas de temps morts et
une distribution à la hauteur du sujet.J.T.

FATIMA***
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Philippe Faucon ; Ph. : Laurent Fénart ; M. : Robert
Marcel Lepage ; Pr. : Philippe Faucon, Serge Noël ; Int. : Soria Zeroual
(Fatima), Zita Hanrot (Souad), Kenza-Noah Aiche (Nessrine). Couleurs,
79 min.
Fatima, une Algérienne séparée de son mari, arrive en France pour s’occuper
de ses deux filles élevées par leur père. Il y a Souad, 15 ans, une adolescente en
révolte et Nesrine, 18 ans, qui entreprend des études de médecine. Parlant mal le
français, Fatima ne trouve qu’un emploi de femme de ménage.
Adapté d’un recueil de poèmes écrits en arabe par Fahma Elayoubi, c’est
l’admirable portrait d’une mère courageuse maghrébine. Film vrai, ancré dans
son époque, sur les difficultés d’une intégration lorsque l’on ne possède pas les
clés du langage. Avec une remarquable interprète non professionnelle, Philippe
Faucon réussit, grâce à sa mise en scène sobre, un film juste où l’impossible
devient possible : très beau plan final.C.B.M.

FAUST**
(Faust ; Russie, 2011.) R. et Sc. : Alexandre Sokourov ; Ph. : Bruno
Delbonnel ; Déc. : Yelena Zhukova ; M. : Andrev Sigle ; Pr. : Roline Film ;
Int. : Johannes Zeiler (Fraust), Anton Adansinskly (l’usurier), Isolda
Dychauk (Margarete), Georg Friedrich (Wagner), Hanna Schygulla (la
femme de l’usurier), Florian Brückner (Valentin). Couleurs, 134 min.
Le docteur Faust s’interroge en disséquant un cadavre sur l’emplacement de
l’homme. Son père, également médecin, mais moins porté sur les interrogations
métaphysiques, le rabroue lorsqu’il lui demande de l’argent. Faust est contraint
d’aller voir un vieil usurier qui est en réalité Satan. L’usurier lui fait découvrir
Margarete dont Faust s’éprend, puis l’oblige à tuer dans une rixe le frère de
Margarete. Par contrat il vend son âme au Diable en échange d’une nuit avec
Margarete. Le lendemain l’usurier exige l’exécution du contrat. Refus de Faust
qui déchire le contrat et s’en va.
Poursuivant sa galerie de grands personnages confrontés au pouvoir : Hitler,
Lénine et Hirohito, Sokourov y ajoute un héros mythique, Faust. Il suit la pièce
de Goethe dans ses grandes lignes mais lui substitue sa propre philosophie que
l’on trouvera tantôt naïve, tantôt absconse. L’ennui n’est pas loin, mais
l’originalité des décors, aussi labyrinthiques que la pensée de Sokourov, et une
interprétation insolite où l’on ne découvre qu’un visage familier, celui d’Anna
Schygulla, créent un incontestable envoûtement. Mais nous sommes loin de
l’admirable Faust de Murnau.J.T.

FEAR*
(Fear ; USA, 1997.) R. : James Foley ; Sc. : Christopher Crowe ; Ph. :
Thomas Cross ; M. : Carter Bunwell ; Pr. : Universal ; Int. : Mark
Wahlberg (David McCall), Reese Witherspoon (Nicole Walker), William
Petersen (Steve Walker), Amy Brenneman (Laura Walker). Couleurs,
95 min.
Steve Walker a une fille Nicole qui supporte mal son autorité et s’éprend de
David, qui se révèle un dangereux psychopathe. Une lutte s’engage entre le père
et le prétendant.
Méconnu, ce petit film est terrifiant dans son apparente banalité : un conflit
père-fille. Mais la composition de Mark Wahlberg lui donne une dimension
inquiétante.J.T.

FEAR AND DESIRE**


(Fear and Desire ; USA, 1953.) R., Ph. et Pr. : Stanley Kubrick ; Sc. :
Howard Sackler ; M. : Gerald Fried ; Int. : Virginia Leith (la fille), Frank
Silvera (Sergent Mac), Paul Mazursky (Sidney), Stephen Colt (Fletcher/The
Captain), Kenneth Harp (Corby/The General). NB, 63 min.
Quatre soldats, pendant la guerre, en territoire ennemi. Ils rencontrent une
fille et, pour éviter sa fuite, la tuent. Ils sont localisés et l’un des soldats décide
de tuer un général.
Premier film de Kubrick dont il a longtemps interdit la projection. Ce n’est
que récemment qu’on a pu le découvrir, notamment en DVD. Film de guerre à
faible budget mais où s’annonce déjà le style de Kubrick : l’attaque de l’ennemi
en train de dîner, l’enlèvement de la fille proche du viol. Certains gros plans font
penser au cinéma russe.J.T.

FÉE (LA)*
(Fr., Belg., 2011.) R. et Sc. : Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy ;
Ph. : Clovis Childéric ; Pr. : MK2, Courage mon amour ; Int. : Dominique
Abel (Dom), Fiona Gordon (Fiona), Philippe Martz (John), Bruno Romy (le
patron du café). Couleurs, 94 min.
Dom est veilleur de nuit dans un petit hôtel du Havre. Arrive une jeune
femme aux pieds nus ; c’est Fiona. Elle prétend être une fée pouvant exaucer
trois vœux. Dom lui demande un scooter et l’essence à vie – il hésite quant au
troisième. Ils se revoient sur la plage de galets où ils prennent un bain de minuit.
Ils font l’amour au fond de l’eau dans un grand coquillage. Jimmy en naîtra…
Mais pourquoi raconter la suite de ce film saugrenu où la trame narrative
n’est qu’un prétexte pour rendre hommage au cinéma burlesque de la grande
époque ? Peu de dialogues, pas de musique (sinon en situation), une réalisation
au budget modeste, mais riche en trouvailles comiques insensées.C.B.M.

FÉLIX ET MEIRA**
(Can., 2014.) R. : Maxime Giroux ; Sc. : M. Giroux, Alexandre Laferrierre ;
Ph. : Sara Mishara ; M. : Olivier Alary ; Pr. : Sylvain Corbeil, Nancy
Grant ; Int. : Martin Dubreuil (Félix), Hadas Yaron (Meira), Luzer
Twersky (Shulem). Couleurs, 106 min.
Meira, jeune mère juive, mariée à Shulem, son époux aimant, étouffe sous le
carcan de la loi hassidique. Félix, athée, solitaire, dilettante, cherche encore
l’amour. Ils se croisent, se rencontrent et vont bientôt s’aimer, bravant tous les
interdits.
Au delà de cette histoire d’un amour impossible, narrée avec une infinie
délicatesse, ne caricaturant aucun personnage – pas plus le mari que les deux
amoureux, Maxime Giroux montre aussi « la rencontre, dit-il, entre la société
québécoise francophone et la communauté juive ultra-orthodoxe de Montréal ».
Son film est pudique, sensible, d’une lumineuse beauté, magnifiquement
interprété.
C.B.M.

FEMME ABANDONNÉE (LA)**


(Fr., 1992.) R. : Edouard Molinaro ; Sc. : Madeleine Chapsal et Edouard
Molinaro d’après Balzac ; Ph. : Michael Epp ; M. : Vladimir Cosma ; Pr. :
Progefi-Fr3 ; Int. : Charlotte Rampling (Fanny de Lussange), Niels
Arestrup (Oscar), Charles Denner (M. de Lussange), Christopher
Thompson (Louis de Nueil). Couleurs, 90 min environ.
Jouée par son amant, Fanny de Lussange décide de se cloîtrer à la campagne.
Envoyé en cure dans la même ville de province, le jeune Louis de Nueil est
intrigué par cette femme, la plus belle de Paris disait-on, retirée volontairement
de la haute société parisienne. Il veut la séduire, y parvient, mais, les années
passant, la différence d’âge apparaît comme un obstacle entre eux. Le
dénouement est tragique.
Excellente adaptation de la nouvelle de Balzac, avec une Charlotte Rampling
fascinante et un Niels Arestrup parfait libertin dont on regrette qu’il n’ait pas
joué le rôle du Valmont des Liaisons dangereuses.J.T.

FEMME À L’ORCHIDÉE (LA)*


(Fr., 1951.) R. : Raymond Leboursier ; Sc. : R.G. Méra ; Ph. : Michel
Rocca ; Pr. : Paris-Nice Productions ; Int. : Tilda Thamar (Léna), Lucien
Gallas (Commissaire Renaudin), Georges Rollin (Karl), NB, 80 min.
Sur la côte d’Azur, en 1951, le commissaire Renaudin infiltre une bande de
gangsters, fasciné par une superbe blonde qui n’est autre que l’épouse du chef du
gang. Il mettra ce dernier hors de nuire, mais laissera filer la belle Léna, ne
gardant d’elle qu’une orchidée.
Honnête polar redécouvert grâce à la télévision, banal mais bien fait.J.T.

FEMME AU TABLEAU (LA)*


(Woman in Gold ; GB, USA, 2014.) R. : Simon Curtis ; Sc. : Alexi Kaye
Campbell, d’après le livre de Maria Altmann et E. Randol Schoenberg ;
Ph. : Ross Emery ; M. : Hans Zimmer, Martin Phipps ; Pr. : David
Thompson ; Int. : Helen Mirren (Maria Altmann), Ryan Reynolds
(E. Randolf « Randy » Schoenberg), Daniel Brühl (Hubertus Czernin),
Katie Holmes (Pam Schoenberg), Tatiana Maslany (Maria Altmann jeune),
Max Irons (Fritz Altmann). Couleurs, 109 min.
Née en Autriche, Maria Altmann vit exilée en Californie depuis des années.
Sa famille a autrefois été spoliée de ses biens par les Nazis, en particulier de cinq
tableaux de Klimt, dont un représentant sa sœur. Ils sont à présent la
« propriété » d’un grand musée viennois, donc de l’état autrichien. Déterminée à
les récupérer, elle confie à Randy Schoenberg, jeune avocat de Los Angeles,
l’extravagante mission de l’aider dans son entreprise.
Un spectacle complet, qui satisfait le spectateur à tous les niveaux : histoire
vraie, propos intéressant (la spoliation des œuvres d’art par les Nazis, la
collusion autrichienne avec ces derniers), personnage principal pugnace et un
peu excentrique, actrice de grande qualité (Helen Mirren), bonne reconstitution
historique (Vienne dans les années 1920 et 30), suspense efficace (la fuite de
Maria et de son mari, les incertitudes des procès). Le genre de film qui ne prend
pas les spectateurs pour des idiots et se consomme donc sans modération.
G.B.

FEMME DE COMPAGNIE (LA)*


(She’s Lost Control ; USA, 2014.) R. et Sc. : Anja Marquardt ; Ph. : Zachary
Galler ; M. : Simon Taufique ; Pr. : SLC Film, Rotor film ; Int. : Brooke
Bloom (Ronah), Marc Menchaca (Johnny), Dennis Boutsikaris
(Dr. Cassidy). Couleurs, 90 min.
Ronah, étudiante en psychologie, travaille comme assistante sexuelle du
docteur Cassidy, un psychiatre. Elle aide des hommes à la timidité maladive à
remonter leur handicap affectif. C’est ainsi qu’elle a pour patient Johnny, un
infirmier anesthésiste qui craint l’approche des femmes – jusqu’à en devenir
violent.
Bien que ce film traite de relations sexuelles, c’est une œuvre austère. Une
image terne, des rues new-yorkaise vides, un cadrage serré des visages
déterminent « une zone grise », traduisant la solitude des personnages (à
commencer par celui de Ronah). Premier long métrage d’une réalisatrice
exigeante, il est porté par l’interprétation de Brooke Bloom.
C.B.M.

FEMME PARFAITE (LA)


(The perfect Woman ; GB, 1949.) R. et CoSc. : Bernard Knowles ; Sc. :
George Black et J. Basil Boothroyd, d’après la pièce de Wallace Geoffrey et
Basil Mitchell ; Ph. : Jack Hildyard ; M. : Arthur Wilkinson ; Pr. : George
et Alfred Black ; Int. : Patricia Roc (Penelope Belman), Nigel Patrick
(Roger Cavendish), Stanley Holloway (Ramshead), Irene Handl
(Mrs. Butters), Miles Malleson (professeur Ernest Belman), Fred Berger
(Farini), David Hurst (Wolfgang Winkel), Pamela Devis (Olga, le robot).
NB, 89 min.
Le très distrait professeur Ernest Belman a engagé Roger Cavendish pour
accompagner son invention, Olga, une femme robot, et la montrer dans le monde
avant de faire une communication à l’Amicale des Scientifiques. Flanqué de son
majordome, le fidèle Ramshead, Cavendish s’installe donc avec Olga à l’Hôtel
Splendid et, faute de place, loue la suite nuptiale, sans savoir que Penelope
Belman, la nièce du professeur, pour s’amuser, s’est substituée au robot. La
situation échappant très vite à son contrôle, il va s’ensuivre une suite de
péripéties inattendues, étant donné qu’Olga ne parle pas et ne mange pas, mais
répond à la lettre à des ordres simples…
… Des ordres constitués de mots que l’on rencontre dans les phrases les plus
banales de la vie courante, ce qui ménage bon nombre de quiproquos que
risquent de n’apprécier que les seuls anglophones. Une farce improbable sauvée
par l’apparition de Miles Malleson, éternel hurluberlu du cinéma anglais, et la
ravissante Patricia Roc qui semble beaucoup s’amuser à jouer son personnage de
fausse androïde. Mais Nigel Patrick et Stanley Holloway, malgré leur talent, ont
bien du mal à tirer leur épingle du jeu. Revu à la télévision.
R.L.

FEMMES DU CAIRE***
(Ehky ya Scheherazad ; Egypte, 2009.) R. : Yousry Nasrallah ; Sc. : Wahid
Hamid ; Ph. : Samir Bahzan ; M. : Tamer Karawan ; Pr. : Kamel Abou-
Ali ; Int. : Mona Zaki (Hebba Younes), Hassan El Raddad (Karim),
Mahmoud Hemida (Adham El Garaboui), Sawsan Badr (Amany), Hussein
El Imam (Ahmed). Couleurs, 134 min.
Le Caire, fin des années 2000. Hebba, présentatrice d’un talk-show
populaire, se voit contrainte de renoncer aux sujets politiques afin de ne pas faire
obstacle à la carrière de son mari, qui brigue le poste de rédacteur-en-chef d’un
journal proche du pouvoir. Elle décide alors de se consacrer à trois histoires de
femmes. Mais celles-ci s’avèrent tout aussi politiques, et Hebba va se retrouver
en terrain miné, fait de tromperie et de répression sexuelle, religieuse et
morale…
Avec L’immeuble Yacoubian, le chef-d’œuvre du cinéma égyptien des
années 2000, celui qui précède et annonce de Printemps arabe mais que l’ère de
glaciation actuelle rendrait – malheureusement – impossible à tourner à l’heure
qu’il est. Porté par une conviction rare et par l’espoir d’une société plus juste,
sous-tendu par une rage qui lui donne la pulsation vibrante d’un cœur qui bat à
cent à l’heure, le film de Yoursy Nasrallah, à la fois allégorique et hyperréaliste,
choisit la femme égyptienne comme porte-parole de son propos progressiste.
Articulés autour de Hebba, la présentatrice vedette qui refuse de plier l’échine, le
scénariste Wahid Hamid nous présente trois autres cas permettant un large tour
d’horizon de la situation de la femme égyptienne et de son assujettissement au
mâle prédateur ou dominateur. La réalisation de Nasrallah, outre son rythme
parfait, fait preuve d’une belle inventivité (le générique en nature morte ; le
cauchemar initial ; l’attention portée aux détails, tout particulièrement aux
pieds). D’une franchise absolue (pas de voile pudique sur la sexualité, aucun
tabou dans son attaque frontale de la corruption des élites), « Femmes du Caire »
emporte aussi l’adhésion du spectateur occidental par son interprétation, moins
languissante, plus « moderne » que dans les films arabes traditionnels.G.B.

FEMMES DU SIXIÈME ÉTAGE (LES)*


(Fr., 2011.) R. : Philippe Le Guay ; Sc. : Philippe Le Guay et Jérôme
Tonnerre ; Ph. : Jean-Claude Larrieu ; M. : Jorge Arriagad ; Pr. : Philippe
Rousselet ; Int. : Fabrice Luchini (Jean-Louis), Sandrine Kiberlain
(Suzanne), Carmen Maura (Concepcion), Natalia Verbeke (Maria).
Couleurs, 106 min.
Paris, début des années 60. Jean-Louis Joubert, un agent de change, partage
son ennui avec sa femme Suzanne. Leur bonne bretonne ayant rendu son tablier,
Suzanne engage Maria, une Espagnole qui se révèle être une perle. Sa beauté, sa
gaieté ne laissent pas Jean-Louis insensible. Pour régler un problème de toilettes
bouchées, il monte au 6ème étage où il rencontre les amies de Maria, toutes
espagnoles et employées de maison. Il découvre aussi une autre vie.
Délicieuse comédie sociale avec un merveilleux Luchini au regard innocent
et pétillant d’intelligence, ainsi qu’un panel de comédiennes espagnoles vives et
délurées. Sandrine Kiberlain n’est pas mal non plus ! L’arrière plan social de
l’époque – avant mai 68 – montre bien que chacun se devait de rester à sa
place.C.B.M.

FEMMES SONT MARRANTES (LES)


(Fr., 1957.) R. : André Hunebelle ; Sc. et Dial. : Jean Halain d’après la pièce
Ami-Ami de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy ; Ph. : Paul Cotteret ; M. :
Pierre Dudan ; Pr. : U.G.C., P.A.C., Kerfrance ; Int. : Micheline Presle
(Nicole), Marthe Mercadier (Yolande), Pierre Dudan (Alexandre), Yves
Robert (Christian), Sophie Daumier (Marie-Joseph), Jacques Dynam
(Max). NB, 75 min.
Des scènes de ménage entre Nicole, qui a du caractère, et son mari Christian
qui serait plutôt d’un naturel paisible. Quant à Alexandre, l’ami d’enfance de
Nicole, qui vient d’épouser Marie-Joseph, une petite provinciale, leurs querelles
sont tout aussi fréquentes…
À l’origine la pièce connut un réel succès. Adapté pour le cinéma par le
prolifique Jean Halain, collaborateur fidèle d’André Hunebelle, cette comédie
est du bon théâtre filmé.J.T.

FIDELIO, L’ODYSSÉE D’ALICE**


(Fr., 2014.) R. : Lucie Borleteau ; Sc. : Lucie Borleteau et Clara Bourreau ;
Ph. : Simon Beaufils ; M. : Thomas de Pourgery ; Pr. : Why Not, Apsara
Films ; Int. : Ariane Labed (Alice), Melvil Poupaud (Gaël), Anders
Danielsen Lie (Félix), Pascal Tagnati (Antoine), Jean-Louis Coulloc’h
(Barbereau). Couleurs, 97 min.
Le Fidelio est un vieux cargo de la marine marchande. Alice embarque
comme mécanicienne. Le capitaine est Gaël, son premier amour qui va à
nouveau la séduire, même si elle a déjà dans sa vie un autre homme, Félix, qui
l’attend. Elle découvre dans sa cabine un carnet laissé par son prédécesseur mort
accidentellement, lui faisant découvrir l’insécurité du rafiot. Ce cargo vétuste qui
effectue sa dernière traversée symboliserait-il la fin de sa fidélité à Félix ?
Alice se veut une femme libre, sans entraves. Le propos n’est pas nouveau
mais il est tenu ici par une femme qui accomplit un métier d’homme dans un
univers masculin. Cette traversée en mer devient l’odyssée intime d’une femme
libre magnifiquement incarnée par la la belle Ariane Labed.C.B.M.

FIGHTER*
(The Fighter ; USA, 2011.) R. : David O. Russell ; Sc. : Scott Silver, Paul
Tamasy et Eric Johnson ; Ph. : Hoyte Van Hoteyma ; M. : Michael Brook ;
Pr. : Relativity Media, Mandeville ; Int. : Mark Wahlberg (Micky Ward),
Christian Bale (Dicky Eklund), Amy Adams (Charlene), Melissa Leo (Alice
Ward). Couleurs, 115 min.
Ancien adversaire de Sugar Ray Leonard, le boxeur Dicky entraîne son
demi-frère Micky qui a sa mère pour manager. Micky est amoureux de Charlene,
ce qui n’arrange pas sa carrière. Dicky monte plusieurs combines qui le
conduisent en prison. Mais rien n’arrête l’ascension de Micky qui deviendra
champion du monde.
Destins contrastés : le déclin d’un boxeur, l’ascension de l’autre. Un film
que voulait tourner Mark Wahlberg, en insistant sur le milieu familial un peu
dans l’esprit de Ken Loach. C’est ce qui fait l’originalité de cette œuvre, encore
une, sur la boxe. Russell, plus à l’aise dans la comédie, se tire au mieux de cette
histoire.J.T.

FIGHTING DEVIL DOGS (THE)*


(The Fighting Devil Dogs ; USA, 1938.) R. : John English et William
Witney ; Sc. : Barry Shipman, Franklyn Adreon, Ronald Davidson et Sol
Shor ; Ph. : William Nobles ; M. : Alberto Colombo ; Pr. : Republic ; Int. :
Lee Powell (Tom Grayson), Herman Brix (Frank Corby), Eleanor Stewart
(Janet Warfield), Montagu Love (général White), Hugh Sothern (Ben
Warfield), Sam Flint (colonel Grayson), John Picorri (Gould). NB, serial (12
épisodes).
Un mystérieux criminel qui se fait appeler « L’Éclair » (The Lightning)
dispose d’un rayon d’une puissance terrifiante qui frappe où il veut depuis une
gigantesque aile volante géante, « The Wing ». Un groupe de scientifiques lutte
contre lui, avec l’aide de deux lieutenants de marine. Mais il est évident que l’un
des scientifiques est « L’Éclair »…
Réputée être le serial le plus « fauché » de la Republic Pictures (il abuse des
stock shots, des transparences et des « economy chapters » où l’on reprend in
extenso dans les ultimes chapitres des séquences antérieures pour prétendument
raviver la mémoire des spectateurs), la troisième collaboration de John English
et William Witney et qui va changer à jamais le style du film à épisodes :
création d’atmosphère angoissante et mystérieuse, nervosité du découpage,
humour sous-jacent. Et aussi l’un des plus inoubliables méchants des grands
Serials de l’époque : George Lucas a reconnu lui-même que son Darth Vader lui
fut inspiré par « The Lightning ». Redécouvert en vidéo.R.L.
FILLE D’ÉCOSSE*
(The Pride of the Clan ; USA, 1917.) R. : Maurice Tourneur ; Sc. : Elaine
Sterne et Charles E. Whittaker ; Ph. : John van den Broek et Lucien
Andriot ; Pr. : Mary Pickford Film Corporation ; Int. : Mary Pickford
(Marget McTavish), Matt Moore (Jamie Campbell), Kathryn Browne
Decker (comtesse de Dunstable), Warren Cook (Robert, comte de
Dunstable), Ed Roseman (David Pitcairn), Joel Day (le pasteur). NB,
8 bobines (environ 84 min.)
Dans l’île de Killean, sur la côte occidentale de l’Écosse, Marget devenue
chef du clan des MacTavish à la mort de son père, est fiancée à Jamie Campbell.
Mais Jamie est en réalité le fils d’une femme de la noblesse qui vit à Londres et
qui le croyait disparu en mer. Remariée au comte de Dunstable, elle revient le
chercher en compagnie de son époux qui a accepté d’adopter Jamie. Après bien
des hésitations, le comte et la comtesse accepteront que Marget l’accompagne et
consentiront à leur mariage.
« Mary Pickford tournait d’agréables comédies sentimentales dans lesquelles
ses malheurs étaient toujours compensés – et récompensés – par une fin
heureuse, écrit Jean Mitry. L’enfant abandonnée retrouvait ses parents – fort
riches comme il se doit – après avoir mené une existence misérable, et la petite
paralytique retrouvait miraculeusement vigueur et santé grâce à l’amour d’un
beau jeune homme et au sacrifice d’une tante hypocondriaque. » (« Anthologie
du Cinéma » no 36, juin 1968). Mais, cette fois, la tonalité extrêmement
dramatique du film et sa noirceur déconcertèrent le public, et ce fut un échec
financier. Ce qui n’empêcha pas Mary Pickford, productrice, d’engager à
nouveau Maurice Tourneur pour son film suivant, Pauvre petite fille riche. La
plupart des extérieurs furent tournés dans le Massachusetts, sur la côte de la
Nouvelle Angleterre. Le 12 novembre 1916, au cours d’une tempête que
Maurice Tourneur voulait filmer au milieu des éléments déchaînés, le bateau à
bord duquel se trouvaient Mary Pickford, le réalisateur et plusieurs membres de
l’équipe, coula ; deux caméras furent perdues et Tourneur sauva la vie de Mary
Pickford qui avait été emportée par une vague. Disponible en DVD.R.L.
FILLE DE BREST (LA)**
(Fr., 2016.) R. : Emmanuelle Bercot ; Sc. : Severine Bosschem et
Emmanuelle Bercot ; Ph. : Guillaume Schiffmann ; M. : Martin Weller ;
Pr. : Haut et Court ; Int. : Sidse Babett Knudsen (Irène Frachon), Benoit
Magimel (Antoine Le Bihan), Charlotte Laemmel (Patoche), Philippe Vehan
(Aubert). Couleurs, 128 min.
Irène Frachon est pneumologue à l’hôpital de Brest. Elle remarque un lien
entre des valvulopathies mortelles et la prise d’un médicament antidiabétique, le
Mediator. Elle alerte les medias et met en cause le laboratoire Servier qui
commercialise ce médicament depuis une trentaine d’années.
Le scandale du Mediator est bien réel (un procès est en cours à ce jour). Le
film est d’une grande précision technique et médicale tout en étant abordable
pour les non-initiés. Un film passionnant sur la lutte entre les petits et les
puissants.C.B.M.

FILLE DE NULLE PART (LA)*


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Jean-Claude Brisseau ; Ph. : David Chambille ; Pr. :
La sorcière rouge ; Int. : Jean-Claude Brisseau (Michel Devilliers), Virginie
Legeay (Dora), Claude Morel (Denis). Couleurs, 91 min.
Veuf et retraité, Michel Devilliers, n’a qu’un but : terminer un livre sur les
croyances. Il recueille la jeune Dora qui a été victime d’une agression. Dès lors
apparitions et bruits étranges se multiplient. Une séance de spiritisme tourne
mal. L’auteur doit même affronter une présence féminine hostile. Il finit quand
même son livre et au moment où il l’a terminé, il meurt victime d’une agression.
Jean-Claude Brisseau a son style et son public. Ici il délaisse l’érotisme pour
le fantastique. Si l’on accepte sa vision du cinéma, on marchera à ces histoires
d’apparitions et de guéridon qui se meut tout seul. Sinon…
J.T.
FILLE DES MONTS (LA)***
(Heart O’the Hills ; USA, 1919.) R. : Sidney A. Franklin ; Sc. : Bernard
McConville, d’après le roman de John Fox, Jr. ; Ph. : Charles Rosher ; Pr. :
Mary Pickford ; Int. : Mary Pickford (Mavis Hawn), Allan Sears (Jason
« Jasie » Honeycutt), Harold Goodwin (Jasie adolescent), Clare McDowell
(Martha Hawn), Sam De Grasse (Steve Honeycutt), William Bainbridge
(colonel Pendleton), Henry J. Herbert (Norton Sanders). NB, 6 bobines
(environ 77 min.)
Envoyé par des capitalistes du Nord pour exploiter la houille des montagnes
du Kentucky, Norton Sanders cherche à s’emparer des terres par des
expropriations auxquelles les montagnards ne savent pas faire face. La nuit, un
groupe de cavaliers masqués menace Sanders devant le seuil de sa cabane
lorsqu’il est tué par une balle perdue. Accusée à tort, la jeune sauvageonne
Mavis Hawn (13 ans) qui cherche désespérément à venger son père lâchement
assassiné, passe en jugement et attire la compassion du généreux colonel
Pendleton qui lui offre de la protéger et de faire son éducation. Six ans plus tard,
Mavis découvrira que le meurtrier de Sanders était aussi celui de son père, et
trouvera l’amour dans les bras d’un ami d’enfance.
Un film captivant et l’un des rôles les plus emblématiques de Mary Pickford
qui, à près de trente ans, s’obstinait encore à jouer des adolescentes ! 1919 fut
une année importante dans sa carrière. Femme d’affaires avisée, elle était
devenue avec Charles Chaplin, l’une des vedettes les mieux payées
d’Hollywood, et venait de fonder sa maison de production. C’est aussi au
printemps 1919 que fut créée la société des United Artists, en association avec
Chaplin, Griffith et Douglas Fairbanks qu’elle épousera, toujours la même
année, après avoir divorcé de son premier mari devenu alcoolique. Un autre
roman de John Fox Jr a donné naissance à quatre adaptations dont la plus célèbre
est La Fille du bois maudit (The Trail of the Lonesome Pïne, 1936) de Henry
Hathaway, l’un des premiers technicolor trichrome. Disponible en vidéo.R.L.
FILLE DU PATRON (LA)**
(Fr., 2015.) R. : Olivier Loustau ; Sc. : Olivier Loustau, Bérénice André et
Agnès Caffin ; Ph. : Crystel Fournier ; M. : Fixi ; Pr. : Rouge International,
France 2, Emaël Films… ; Int. : Olivier Loustau (Vital), Christa Théret
(Alix), Florence Thomassin (Madeleine), Patrick Descamps (Beretti).
Couleurs, 98 min.
Venue faire une étude ergonomique dans une fabrique de tissus, Alix, qui est
la fille du patron, tombe amoureuse de Vital, un ouvrier, marié et entraîneur de
l’équipe de rugby de l’entreprise. Une entreprise qui va mal.
Rares sont les films consacrés à la vie d’une entreprise : ses ouvriers, ses
problèmes financiers, ses comptes. Olivier Loustau, excellent comédien, a osé
aborder ce sujet sur fond de crise économique. Certains lui reprocheront une
vision simpliste de la vie économique et une histoire d’amour convenue, mais
son film n’en reste pas moins un témoignage sur l’année 2015. Il a été soutenu
par Julie Gayet, productrice déléguée.J.T.

FILLE DU PUISATIER (LA)**


(Fr., 2011.) R. : Daniel Auteuil ; Sc. : Daniel Auteuil d’après Marcel
Pagnol ; Ph. : Jean-François Robin ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Alain
Sarde et Jérôme Seydoux ; Int. : Daniel Auteuil (Pascal Amoretti), Kad
Merad (Felipe), Jean-Pierre Darroussin (Mazel), Sabine Azema
(Mme Mazel), Astrid Bergès-Fisbey (Patricia), Nicolas Duvauchelle
(Jacques). Couleurs, 107 min.
Le puisatier a sept filles. L’aînée Patricia tombe amoureuse d’un fils de
bourgeois, Jacques Mazel qui lui fait un enfant avant de mourir à la guerre. Les
Mazel qui avaient dédaigné Patricia, voudront connaître l’enfant.
S’inspirant de l’œuvre écrite de Marcel Pagnol, plus que de son film,
supprimant mes scories de celui-ci (le discours de Pétain/DeGaulle selon la
circonstance), conservant ses savoureux (et très littéraires) dialogues sans forcer
sur l’accent méridional, Daniel Auteuil, pour son premier film, rend un très bel
hommage au maître. Pour rendre acceptable ce mélodrame obsolète (la fille-
mère), il maintient l’intrigue « en son jus », celui des années 40 avec un soin
méticuleux, dans une réalisation très classique. Beauté des paysages provençaux
inondés de soleil (montagnes bleutées, platanes séculaires, champs d’oliviers).
Un excellent casting : Astrid Bergès-Frisbey (bien plus que Josette Day) et
Nicolas Duvauchelle ont la jeunesse et la fraîcheur de leurs rôles. Auteuil est un
magnifique puisatier (sans le cabotinage de Raimu). Un beau film humain et
généreux.C.B.M.

FILLE DU SAMOURAI (LA)**


(Die Tochter der Samurai ; All., 1937.) R. et Sc. : Arnold Fanck ; Ph. :
Richard Angst ; M. : Kosak et Yamada ; Pr. : Arnold Fanck et Towa
Shoizi ; Int. : Setsuko Hara (Tervo), Ruth Eweler, Sessue Hayakawa, Isamu
Kusogi. NB, 120 min.
Les amours contrariées d’un jeune Japonais.
Arnold Fanck, qui était, avec Luis Trenker, un spécialiste des films sur la
haute montagne, et, d’après Leni Riefenstahl, nullement un tendre, a réalisé Die
Tochter des Samurai au Japon en 1937. C’est à la fois un beau livre d’images, un
film d’amour, un hymne au sumo, au théâtre, au Japon exotique et traditionnel
face à son inévitable industrialisation. C’est surtout une réconciliation entre
Occident et Extrême Orient. En effet nous voyons Tervo, un jeune Nippon,
rentrer chez lui après un long séjour à l’Ouest. Il rencontre à bord d’un paquebot
une blonde Allemande dont il s’éprend. Hélas, les parents du jeune homme,
traditionalistes, lui ont choisi d’office, lors de son retour, une fiancée, Mitsu,
issue du pays du Soleil Levant. La jeune fille, se croyant abandonnée, joue la
Butterfly et court sur un volcan, pour se jeter au fond du gouffre. Tervo
s’aperçoit que c’est elle qu’il aime et, dans un crescendo à la Fanck, escalade le
volcan en chaussettes, traverse un lac de lave, et, les pieds en sang, sauve in
extremis sa fiancée. Happy end ? Pas vraiment : Tervo et Mitsu vont en
Manchourie, avec leur bébé, coloniser le pays, sans demander leur avis aux
habitants. Connaissant les massacres épouvantables que les Japonais ont commis
dans la région, la fin du film ne peut pas être considérée comme une fin
heureuse. Une redécouverte en DVD.U.S.

FILLE DU TRAIN (LA)*


(The Girl on the Train ; USA, 2016.) R. : Tate Taylor ; Sc. : Erin Cressida
Wilson d’après le roman de Paula Hawkins ; Ph. : Charlotte Brutus
Christensen ; M. : Dany Elfman ; Pr. : Dreamworks SKG ; Int. : Emily
Blunt (Rachel Watson), Rebecca Ferguson (Anna), Haley Bennett (Megan),
Justin Theroux (Tom). Couleurs, 105 min.
Rachel emprunte deux fois par jour un train de banlieue et observe par la
vitre un couple dans sa maison. Un jour elle découvre que la femme est avec un
autre homme. Ayant un peu forcé sur l’alcool, elle descend du train et se dirige
vers la demeure. Elle croise une femme qu’elle pense être celle du couple et
subitement s’évanouit. Quand elle se réveille, elle est couverte de sang… Et elle
apprendra par la télévision la disparition de la femme.
L’intrigue, inspirée d’un roman à succès, repose sur le destin entrecroisé de
trois femmes dont la principale est alcoolique. On comprend que l’histoire soit si
embrouillée. La violence du dénouement rachète un ensemble un peu
décevant.J.T.

FILLE INCONNUE (LA)***


(Belg., 2016.) R. et Sc. : Jean-Pierre et Luc Dardenne ; Ph. : Alain
Marcoen ; Pr. : Archipel 35 ; Int. : Adèle Haenel (Jenny), Olivier Bonnaud
(Julien), Louka Minnella (Bryan), Jérémie Renier et Christelle Cornil (ses
parents), Olivier Gourmet (Lambert fils), Fabrizio Longione (Dr Riga), Ben
Hamidou (insp. Ben Malmoud). Couleurs, 106 min.
Jenny Davin, jeune médecin généraliste, très attentive à ses patients, n’ouvre
cependant pas, par lassitude, la porte de son cabinet à une jeune femme noire,
affolée, qui se présente après la fermeture. Le lendemain matin, elle est retrouvée
morte sur le quai en face. Qui était cette inconnue ? Rongée par le remord, Jenny
décide de mener sa propre enquête afin de lui offrir au moins un nom dans le
cimetière…
Jenny est le bon petit soldat de la médecine qui a refusé l’aisance d’un
cabinet de groupe pour s’installer dans un quartier populaire. Chacun de ses
actes médicaux est précis, d’un parfait réalisme, empli de compassion.
Cependant le film va au-delà de ce portrait. Pour cette jeune femme sa quête doit
être une absolution pour sa « faute » morale. Le film, très fluide, se déroule dans
une ambiance sombre et tendue, « à la Simenon » auquel le décor fait penser.
Adèle Haenel, en toute simplicité, avec son front buté, est remarquable. Une fois
encore, les Dardenne nous offrent un très grand film et un très beau personnage.
C.B.M.

FILLE QUI AVAIT TOUT (LA)*


(The Girl Who Had Everything ; USA, 1953.) R. : Richard Thorpe ; Sc. : Art
Cohn, d’après la pièce de Willard Mack et le roman d’Adela Rogers
St. John ; Ph. : Paul Vogel ; M. : André Previn ; Pr. : Armand Deutsch ;
Int. : Elizabeth Taylor (Jean Latimer), Fernando Lamas (Victor
Y. Raimondi), William Powell (Steve Latimer), Gig Young (Vance Court),
James Whitmore (Charles « Chico » Menlow), Robert Burton (John
Almond). Couleurs, 69 min.
Steve Latimer, avocat réputé, ne dédaigne pas de défendre des canailles de
haut vol pour peu qu’elles contribuent à son aisance financière et à la
respectabilité qu’elle confère. Mais lorsque sa fille Jean s’avise de tomber
amoureuse d’un de ses clients, le séduisant gangster Victor Raimondi, il éprouve
soudain de singuliers scrupules : pas question d’ouvrir les portes de sa famille à
ce déplorable individu…
Intéressante dénonciation de l’hypocrisie morale des puissants,
malheureusement un peu édulcorée par les exigences de la censure de l’époque.
Ce film peu connu de l’efficace Richard Thorpe présente en outre la particularité
de nous y montrer William Powell dans son dernier rôle à la MGM ainsi
qu’Elizabeth Taylor dans son premier rôle adulte.G.B.

FILLES SANS JOIE**


(The Weak and the Wicked ; GB, 1954.) R. : J. Lee Thompson ; Sc. : J. Lee
Thompson et Anne Burnaby, d’après le livre de Joan Henry (Who Lie in
Gaol) ; Ph. : Gilbert Taylor ; M. : Louis Levy ; Pr. : Victor Skutezky ; Int. :
Glynis Johns (Jean Raymond), John Gregson (Michael), Jane Hylton
(Babs), Diana Dors (Betty Brown), Sidney James (Sid Baden),
A. E. Matthews (Harry Wicks), Anthony Nichols (le pasteur), Olive Sloane
(Nellie Baden), Sybil Thorndyke (Mabel), Ursula Howells (Pam), Mary
Merrall (Mrs. Skinner), Rachel Roberts (Pat), Paul Carpenter (Joe), Bessie
Love (une détenue). NB, 88 min.
Joueuse invétérée, Jean Raymond a été piégée par le directeur d’une maison
de jeu à qui elle devait de l’argent, et condamnée à un an de réclusion pour une
escroquerie à l’assurance dont elle n’est pas responsable. En prison, elle devient
l’amie de Betty Brown qui ne peut se consoler d’avoir été trompée et
abandonnée par celui qu’elle aimait ; elle rencontre aussi Nellie, une voleuse à
l’étalage professionnelle ; Babs, une femme qui aimait trop danser et a provoqué
la mort accidentelle de son bébé ; Millie, une vieille fille qui a tenté de faire
chanter une amie qui avait empoisonné son encombrant vieux mari. Avoir sauvé
la vie d’une gardienne attaquée par une détenue armée d’une paire de ciseaux lui
vaut de terminer sa peine dans une prison sans barreaux qui expérimente une
nouvelle politique sociale pour les prisonnières dociles et montrant une sérieuse
volonté de s’amender…
C’était le troisième film de J. Lee Thompson qui s’applique à construire sa
narration avec un soin méticuleux et souvent inspiré, dans une réalisation tenant
à la fois du documentaire romancé et du film expérimental. Le drame social
présent dans les conditions d’internement y côtoie à la fois le tragique et
l’humour dans l’observation, parfois sévère parfois chaleureux, du
comportement humain. Périodiquement, quelques cas de détenues donnent lieu à
des séquences de flashes back humoristiques (la voleuse dont toute la famille est
en prison) ou dramatiques (la maman dont le bébé meurt étouffé). La
comparaison mérite d’être faite entre le film de J. Lee Thompson et celui de
John Cromwell Femmes en cage (1950) avec Eleanor Parker et Agnes
Moorehead, pour apprécier la compassion du système carcéral anglais en regard
de son homologue américain. Il s’agit de deux visions radicalement opposées, et
le réalisateur n’a cédé à aucune concession à la mode ou à la complaisance
morbide. Empreint d’une chaleur humaine toujours présente, le film est
simplement sobre et réaliste comme savait l’être le cinéma anglais de
l’époque.R.L.

FILM MAUDIT (LE) : JUD SUSS**


(Jude Suss ; Autriche, 2010.) R. : Oskar Roehler ; Sc. : Klaus Richter,
Oskar Roehler, Franz Novotny, Michael Essen ; Ph. : Carl Friedrich
Koschnick ; M. : Martin Todsharow ; Pr. : Clasart Film ; Int. : Tobias
Moretti (Ferdinand Marian), Martina Gedeck (Anna Marian), Moritz
Bleibtreu (Joseph Goebbels), Justus von Dohnanyi (Veit Harlan). Couleurs,
110 min.
Excellent acteur de théâtre (dont un remarquable Iago) il est choisi par
Goebbels, ministre nazi de la propagande pour interpréter le rôle de Süss
Oppenheimer, ministre du duc de Wuretemberg, dans un film dit « d’art », en
réalité de propagande antisémite. Marian essaie de refuser d’autant que sa
femme est juive et qu’il cache un acteur juif. Mais face à la pression de
Goebbels, il doit céder. Il devient l’un des grands interprètes du cinéma nazi. Sa
femme n’en est pas moins arrêtée. Avec l’effondrement du Reich, il sombre dans
l’alcoolisme et se tue en voiture sur une route allemande.
Solide et objective évocation du cinéma nazi à travers le tournage de l’œuvre
la plus célèbre de ce cinéma, Le juif Süss. Le personnage de Marian est bien
rendu avec ses doutes et ses faiblesses, mais il est éclipsé par l’extraordinaire
Goebbels que campe Moritz Bleibtreu. Des extraits du vrai film se mêlent à ceux
qui ont été reconstitués. Une scène où le film est montré à des soldats souligne
l’impact terrible de l’œuvre sur le public.J.T.

FILM SOCIALISME*
(Fr., Suisse, 2010.) R. et Sc. : Jean-Luc Godard ; Ph. : Fabrice Aragno et
Paul Grivas ; M. : Thierry Machuel ; Pr. : Vega Film, OFC, TSR et Wild
Bunch ; Int. : Jean-Marie Stehlé (Goldberg), Christian Sinniger (le père),
Catherine Tanvier (la mère), Nadine Beausson-Diagne (Constance),
Quentin Grosset (Lucien). Couleurs, 102 min.
Des choses comme ça : un paquebot effectue une croisière en Méditerranée.
À bord le milliardaire Goldberg qui aurait acquis sa fortune lors de la guerre
d’Espagne et l’Occupation. Notre Europe : un garagiste se présente à une
élection cantonale. Comme sa femme, il est contesté par leurs enfants qui
réclament leur part de liberté et de pouvoir. Nos humanités : la Grèce où résident
nos origines culturelles et démocratiques, l’Europe et ses rendez-vous manqués ?
Comment rester indifférent devant un film de Jean-Luc Godard ? On peut être en
admiration devant sa liberté de pensée, devant la perspicacité de son analyse,
devant sa maîtrise de la langue cinématographique… Mais on peut aussi renacler
devant ce maelstrom d’images, de sons, de musiques, de paroles, devant cet
écran pris de folie, devant une ligne politique parfois absconse. Le vieil ermite,
toujours jeune, sort de son silence pour dire le chaos de l’Europe dans un film
lui-même chaotique. À prendre ou à laisser avec autant de passion.C.B.M.
FILS DE JEAN (LE)**
(Fr., Can., 2016.) R. : Philippe Lioret ; Sc. : Ph. Lioret, Nathalie Carter ;
Ph. : Philippe Guilbert ; M. : Flemming Nordkrog ; Pr. : Ph. Lioret,
Marielle Duigou ; Int. : Pierre Deladonchamps (Mathieu), Gabriel Arcand
(Pierre), Catherine de Léan (Bettina). Couleurs, 98 min.
Mathieu, 33 ans, parisien, reçoit un mail lui annonçant la mort de Jean, ce
père qu’il n’a jamais connu. Il décide de se rendre au Québec pour en savoir
plus. Il est plutôt mal accueilli par Pierre, l’ami de Jean, qui lui apprend que son
père aurait disparu, noyé, au cours d’une partie de pêche…
Inspiré d’un roman de Jean-Paul Dubois, Philippe Lioret réalise un film
d’une extrême sensibilité, tourné, en partie dans ces beaux paysages proches du
lac où il s’agirait de retrouver le corps du disparu. Au-delà de cette intrigue
secondaire, le film relate avec pudeur la relation qui s’établit entre Mathieu et
Pierre où il suffit d’un regard, d’un silence pour faire naître l’émotion sans aucun
pathos. Les deux interprètes principaux sont magnifiques, tout particulièrement
Gabriel Arcand tour à tour bougon ou chaleureux.C.B.M.

FILS DE JOSEPH (LE)


(Fr., Belg., 2016.) R. et Sc. : Eugène Green ; Ph. : Raphaël O’Byrn ; M. :
Adam Michna, Z. Otradovic, Emilio Cavalieri, Domenico Mazzochi ; Pr. :
Francine et Didier Jacob ; Int. : Victor Ezenfis (Vincent), Natacha Régnier
(Marie), Fabrizio Rongione (Joseph), Mathieu Amalric (Pormenor), Maria
de Medeiros (Violetta), Jacques Bonnaffé (le paysan). Couleurs, 115 min.
Vincent, un adolescent, a été élevé par une mère protectrice qui a toujours
refusé de lui révéler l’identité de son père. Il découvre cependant qu’il s’agit
d’Oscar Pormenor, un éditeur parisien, cynique et égoïste, qui le rejette. Ce
dernier a un frère, Joseph, duquel Vincent va se rapprocher.
Le film se divise en cinq parties aux titres d’inspiration biblique (« le
sacrifice d’Abraham », « veau d’or », etc.). Les acteurs parfois inexpérimentés,
tel Victor Ezenfis, disent en gros plans, face à la caméra, d’une voix atone, un
dialogue affecté où les liaisons sont surlignées. Certaines scènes sont d’un
grotesque qui le dispute à un ridicule plus ou moins assumé. Un film très
littéraire, germanopratin, précieux autant que prétentieux.C.B.M.

FILS DE SAUL (LE)


(Saul Fia ; Hongrie, 2015.) R. : Laszlo Nemes ; Sc. : Laszlo Nemes et Clara
Royer ; Ph. : Matyas Erdely ; M. : Laszlo Melis ; Pr. : Laokoon Filmgroup ;
Int. : Geza Röhrig (Saul), Levente Molnar (Abraham), Urs Rechn
(Biedermann), Todd Charmont (Braun). Couleurs, 107 min.
Octobre 1944, Camp d’Auschwitz-Birkenau. Saul Aüslander, un juif, fait
partie d’un sonderkummando, c’est-à-dire qu’il est contraint par les Nazis
d’exterminer ses propres congénères. Parmi les victimes de la chambre à gaz, il
croit reconnaître le cadavre de son fils. Il parvient à le récupérer afin de lui éviter
la crémation et de l’ensevelir selon le rite kaddish.
Réalisée en caméra portée, l’œuvre cadre au plus près Aüslander (le juif
errant) en un format 1. 33 qui accentue encore plus la proximité. Réaliste dans
ses moindres détails sur l’extermination (arrivée du convoi, chambre à gaz, four
crématoire, etc.) le film est difficilement regardable. Le spectateur est obligé
d’adhérer à la quête d’Aüslander en un suspense artificiel, alors qu’elle est vaine.
C’est un film-choc, un spectacle inadmissible sur ce qui fut l’un des pires crimes
contre l’Humanité. On est loin de l’admirable Nuit et brouillard de Resnais qui
dénonçait en un film digne, très loin aussi du film-témoignage de Claude
Lanzmann (Shoah). Néanmoins ce film a obtenu le Grand Prix du Jury à Cannes
en 2015.C.B.M.
Autre point de vue :

FILS DE SAUL (LE)**


(Saul fia, Hongrie, 2015.) R. : László Nemes ; Sc. : László Nemes, Clara
Royer ; Ph. : Mátyás Erdély ; M. : László Melis ; Pr. : Laokoon Filmgroup,
Hungarian Film Fund ; Int. : Géza Röhrig (Saul Ausländer), Levente
Molnár (Abraham), Urs Rechn (Biedermann), Todd Charmont (L’homme
barbu), Sándor Zsótér (Le docteur). Couleurs, 107 min.
Octobre 1944. Membre d’un Sonderkommando, Saul Ausländer est un des
prisonniers d’Auschwitz chargé de l’entretien d’un des fours crématoires du
camp, tout en attendant son exécution prochaine. Il croit reconnaître son fils en
l’une des dernières victimes des chambres à gaz, et se promet de lui offrir un
enterrement conforme à la confession juive. Il se met alors en quête d’un rabbin
qui pourra dire le Kaddish, la prière des morts, au moment de mettre le corps en
terre. Parallèlement, d’autres membres du Sonderkommando contraignent Saul à
préparer un soulèvement. Alors que l’insurrection bat son plein, Saul s’évade
avec le corps de son fils présumé. Malgré sa détermination, il doit abandonner la
dépouille pour échapper à ses poursuivants avec un groupe de détenus en fuite.
Ils seront rattrapés et exécutés à leur première halte.
Comment imaginer des costumiers cousant des uniformes de déportés tandis
que des décorateurs travestissent un plateau de tournage en théâtre de l’horreur
suprême ? Comment admettre ces figurants qui jouent les kapos tandis que
d’autres jouent les gazés ? Comment s’accommoder de l’idée qu’un scénariste
tisse la trame d’une fiction dans un tel contexte, et qu’un cinéaste la mette en
images en criant des « Action ! » et des « Coupez, on se remet en place » ? Et
pourtant, comment souscrire à toute restriction du droit de l’artiste à relever ce
défi, s’il le souhaite ? En prenant ce pari, László Nemes sait qu’il doit marcher
en équilibre sur le fil le plus mince que la morale puisse tendre dans l’histoire de
l’art. En se démarquant de la tentative spielbergienne – qui parvenait avec La
Liste de Schindler à comprendre une partie du processus de déshumanisation
tout en se prenant les pieds dans le tapis hollywoodien – le cinéaste hongrois met
à profit les leçons sans doute apprises en observant Béla Tarr, qu’il assistait. Il
emploie ici le format 1 : 37 en lui ajoutant une distance focale très courte pour
restituer l’enfermement du héros, qui fait volontairement abstraction de son
environnement pour survivre. Cette proposition cinématographique dévoile
l’horreur autant qu’elle la masque, invitant le spectateur à reconstituer à sa façon
le hors-champ, s’il le souhaite ou le peut. Ainsi, Le Fils de Saul parvient-il à se
hisser au rang des films dignes du sujet, quoiqu’en pensent ceux, censeurs à bien
des égards, qui refusent au cinéma le droit de s’en approcher autrement que par
la voie du documentaire. Si sa vision de la Solution finale ne peut être
qu’incomplète, romancée, peu satisfaisante et aux portes de l’indécence, László
Nemes met en scène une reconstitution documentée, talentueuse, acceptable et
optimiste, en ce qu’elle s’intéresse à ce qui, chez l’humain, résiste en toutes
circonstances.G.J.

FINANCE NOIRE
(Fr., 1940-1943.) R. : Félix Gandéra ; Sc. : Paul Darcy ; Ph. : Nicolas
Hayer ; M. : Maurice Bellecour ; Pr. : Jean Mugeli ; Int. : Marie Déa
(Hélène), Jean Max (Maurice Arvers), Alice Field (Anna Bellau), Jean
Servais (François Carré), Jacques Varennes (Stilz, le chef de la police), René
Bergeron (Stany Bellau), Raoul Marco (Reybart), Camille Bert (Burcq).
NB, 84 min.
Une équipe de faussaires établie dans la petite principauté de Kuos risque de
ruiner le commerce mondial en inondant le monde de faux billets. L’agent secret
Maurice Arvers est dépêché sur place pour récupérer des documents
compromettants permettant d’arrêter la bande. Il s’envole de nuit dans un avion
piloté par son ami François Carré. Mais tous deux sont attendus à l’arrivée par la
police prévenue par Hélène, la maîtresse de François qui fait partie de la
bande…
Une banale histoire d’espionnage plutôt insipide. Tourné en 1940, le film ne
fut distribué qu’en 1943, les occupants eux-mêmes l’ayant trouvé parfaitement…
inoffensif. Pourtant, la principauté imaginaire dans laquelle s’introduisent les
deux héros est un pays totalitaire et le chef de la police (l’excellent Jacques
Varennes) a tout d’un agent de la Gestapo, mais les auteurs prendront bien soin
de préciser qu’il n’était pas du tout au courant des activités coupables de sa
hiérarchie. En outre, l’agent secret en place au cœur de la bande de faussaires est
désigné par le terme… « X 27 » : comme quoi, les scénaristes sont parfois
cinéphiles ! Avant tout producteur mais faisant preuve d’une incontestable
maîtrise technique, Félix Gandéra tentait vainement de retrouver la (relative)
inspiration dont il avait fait preuve dans son honorable Double Crime sur la
ligne Maginot (1937).R.L.

FIRE IN THE SKY /


VISITEURS EXTRATERRESTRES**
(Fire in the Sky ; USA, 1993.) R. : Robert Lieberman ; Sc. : Tracy Tormé,
d’après le livre de Travis Walton (The Walton Experience, 1978) ; Ph. : Bill
Pope ; M. : Mark Isham ; Pr. : Joe Wizan et Todd Black ; Int. :
D. B. Sweeney (Travis Walton), Robert Patrick (Mike Rogers), Craig
Sheffer (Allan Dallis), Peter Berg (David Whitlock), James Garner (Frank
Watters). C, 109 min.
Six bûcherons ont été mandatés par l’Office Forestier pour nettoyer une
parcelle de forêt au nord-est de l’Arizona. Mais, ce soir-là, ils ne sont que cinq à
rentrer dans la petite localité de Snowflake. Attirés par une mystérieuse lumière,
expliquent-ils, ils ont cru voir un engin extraterrestre qui survolait une clairière
et l’un d’eux, Travis Walton, s’est aventuré sous le faisceau lumineux où il a été
terrassé par une force invisible. Après un minutieux ratissage de la région, le fait
est qu’il a disparu sans laisser de traces. Pour beaucoup, se pose alors la
question : les cinq bûcherons ne se seraient-ils pas rendus coupables d’un
meurtre ? Jusqu’à ce que, cinq jours plus tard, Travis Walton, titubant, blessé,
ayant perdu la mémoire et visiblement traumatisé, réapparaisse…
Le cas de Travis Walton, « enlevé par un engin extraterrestre d’origine
inconnue » le 5 novembre 1975 dans les White Mountains, est l’un des grands
classiques de l’Ufologie (la discipline qui collecte les informations concernant
les OVNIs : les Objets Volants Non Identifiés). Et l’un des cas les moins
contestés par les chercheurs, dont le fameux J. Allen Hynek qui apporta sa
caution scientifique aux Rencontres du troisième type (1975) de Steven
Spielberg. Le vrai Travis Walton et ses compagnons ont d’ailleurs passé avec
succès le test du Détecteur de Mensonges.
Fort de sa caution d’authenticité, le film est construit comme un suspense
policier mené avec rigueur et vraisemblance. Et, mise à part une séquence
surréaliste dans le vaisseau spatial à l’impact traumatisant (qui, de surcroît, n’est
en rien fidèle au témoignage de Travis Walton dans son livre), sa force tient
peut-être au fait qu’il laisse beaucoup de questions sans réponse… En tout cas,
l’une des œuvres les plus convaincantes traitant d’un sujet rarement abordé à
l’écran avec un tel sérieux.
Deux ans plus tôt, Robert Patrick avait été le terrifiant T-1000, le cyborg
poursuivant Sarah Connor et le Terminator (Arnold Schwartzenegger) dans
Terminator 2 – Le Jugement dernier (1991) de James Cameron. Film inédit en
salles en France, mais disponible en vidéo.R.L.

FIRE RAISERS (THE) /


LES INCENDIAIRES**
(The Fire Raisers ; GB, 1934.) R. et Sc. : Michael Powell ; Ph. : Leslie
Rowson ; Pr. : Gaumont British ; Int. : Leslie Banks (Jim Bronson), Anne
Grey (Arden Brent), Carol Goodner (Helen Vaughan), Franck Cellier
(Brent). NB, 66 min.
L’escroquerie à l’incendie : une arnaque que connaît bien Jim Bronson,
expert pour les compagnies d’assurances et qui s’associe, par appât du gain avec
un gang d’incendiaires.
Remarquable film noir, signé par Powell seul. Il est resté inédit en France
jusqu’à sa sortie en DVD.J.T.

FISTON
(Fr., 2013.) R. : Pascal Bourdiaux ; Sc. : Daive Cohen ; Ph. : Yannick
Ressigeac ; M. : Alexis Rault ; Pr. : Monkey Pack Films ; Int. : Kev Adams
(Alex), Frank Dubosc (Antoine Chamoine), Nora Arnezeder (Sandra),
Valérie Benguigui (Sophie), Helena Noguerra (Monica). Couleurs, 88 min.
Alex, jeune homme timide et emprunté, aime Sandra, mais n’ose déclarer sa
flamme. Il prend conseil auprès d’Antoine Chamoine, un écrivain raté qui,
autrefois, avait séduit la mère de Sandra. Rien ne se passera comme prévu. Alex
laissera Sandra pour une autre fille et Antoine Chamoine se révélera le père de
Sandra.
Gentille comédie dont le seul but est d’attirer les inconditionnels adolescents
de Kev Adams et les inconditionnels plus âgés de Franck Dubosc. Mission
accomplie. Quant au Septième Art…J.T.

FIVE CAME BACK /


QUELS SERONT LES CINQ ?**
(Five Came Back ; USA, 1939.) R. : John Farrow ; Sc. : Dalton Trumbo ;
Ph. : Nicholas Musuraca ; Pr. : RKO ; Int. : Chester Morris (Bill), Lucille
Ball (Peggy), John Carradine (Crimp), Allen Jenkins (Pete), Joseph Calleia
(Vasquez). NB, 74 min.
Victime d’un accident mécanique, un avion de tourisme doit se poser au
milieu de la jungle amazonienne, au milieu d’une peuplade de coupeurs de têtes.
Le pilote, Bill, parvient à réparer mais ne peut prendre que cinq passagers.
Lesquels ?
Superbe film d’aventures resté inédit en France jusqu’à sa sortie en DVD.
Lucille Ball est un peu égarée dans cette histoire mais John Carradine est
sublime comme toujours.
J.T.
FIVE STAR FINAL***
(Five Star Final ; USA, 1931.) R. : Mervyn LeRoy ; Sc. : Robert Lord,
d’après la pièce de Louis Weitzenkorn ; Ph. : Sol Polito ; M. : Leo
F. Forbstein ; Pr. : First National Pictures ; Int. : Edward G. Robinson
(Joseph Randall), Marian Marsh (Jenny Townsend), Frances Starr (Nancy
[Vorhees] Townsend), H.B. Warner (Michael Townsend), Anthony Bushell
(Phillip Weeks), Ona Munson (Kitty Carmody), Boris Karloff (T. Vernon
Isopod), Oscar Apfel (Bernard Hinchecliffe), George E. Stone (Ziggy
Feinstein), Aline MacMahon (miss Taylor). NB, 89 min.
Patron du « New York Evening Gazette », Hinchecliffe a été mis en demeure
par les actionnaires d’augmenter à tout prix le tirage du journal. Une aubaine se
présente à Joseph Randall, le rédacteur en chef : révéler le passé oublié de Nancy
Vorhees, remariée à Michael Townsend et qui, vingt ans auparavant, tua son
premier mari infidèle et purgea une longue peine de prison. Or, cela risque de
bouleverser le destin de sa fille Jenny, qui doit épouser le lendemain Phillip
Weeks, fils d’un riche industriel. La parution de l’article va entraîner une
spectaculaire augmentation des ventes, mais provoquera aussi le suicide de
Nancy et de son mari Michael, et l’opposition des parents de Phillip à l’union de
leur fils avec la fille d’une criminelle…
L’un des premiers films à dénoncer les méfaits du journalisme à scandale,
thème qui va devenir l’un des grands leitmotivs du cinéma américain. Le film est
d’autant plus remarquable qu’il étale au grand jour le cynisme des patrons de la
presse autant que l’amoralisme des journalistes avides de « scoops » – étonnant
Boris Karloff en faux pasteur hypocrite et libidineux, quelques mois avant sa
révélation dans le rôle du monstre de Frankenstein – avec une amertume et une
virulence que l’on ne retrouvera plus guère avant le poignant Gouffre aux
chimères (1951) de Billy Wilder. Seul le rédacteur en chef incarné par Edward
G. Robinson éprouvera quelques remords, constatant amèrement, à la veille de
l’abolition de la Prohibition, que « Dieu nous donne le chagrin, et le diable le
whisky ». Seul défaut du film, commun à beaucoup de bandes de cette époque
où le cinéma commençait à parler et ne savait pas encore se contenir : son
incessant bavardage qui trahit l’origine théâtrale du sujet. Mais l’image finale
marquera longtemps les esprits : celle d’un exemplaire du journal dans le
caniveau que le balai d’un agent de la voierie pousse dans l’égout au beau milieu
d’un tas d’immondices. Cinq ans plus tard, le film fera l’objet d’un remake
transposé dans le monde de la radio, Two Against the World (1936) de William
McGann, avec Humphrey Bogart, qui sera loin d’avoir le même impact.
Disponible en DVD.R.L.

FIVE**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Igor Gotesman ; Ph. : Julien Roux ; M. : Gush,
Nekfeu ; Pr. : François Kraus et Denis Pineau-Valencienne, Les Films du
Kiosque, Cinéfrance 1888, France 2 Cinéma et Studiocanal ; Int. : Pierre
Niney (Samuel), François Civil (Timothée), Margot Bancilhon (Julia), Igor
Gotesman (Vadim), Idrissa Hanrot (Nestor), Philippe Duclos, Lucie
Boujenah, Fanny Ardant, Pascal Demolon. Couleurs, 102 min.
Cinq jeunes d’origines différentes mais qu’une solide amitié réunit, décident
de prendre une colocation dans un beau quartier parisien. Mais le « fils à papa »
se fâche avec son entourage et, pour subvenir au loyer, décide de se lancer dans
un trafic de drogue qui tourne mal.
Un Vincent, François, Paul et les autres dans les années 2010, où saucisson,
vin rouge et vie de famille seraient remplacés par cannabis, vodka et bons potes.
Un Friends à la française réussi, avec un duo Pierre Niney – François Civil de
feu et une apparition de Fanny Ardant.D.C.

FLEUR DE CACTUS*
(Cactus Flower ; USA, 1969.) R. : Gene Saks ; Sc. : I.A.L. Diamond d’après
la pièce de Barillet et Gredy ; Ph. : Charles Lang ; M. : Quincy Jones ; Pr. :
Columbia ; Int. : Walter Matthau (Julian Winston), Ingrid Bergman
(Stéphanie Dickinson), Goldie Hawn (Toni Simmons), Jack Weston (Harvey
Greenfield). Couleurs, 100 min.
Un dentiste, célibataire endurci, fait croire à une amie qu’il veut séduire,
qu’il est marié. Et le voilà contraint de faire passer son assistante pour son
épouse et les enfants de l’assistante pour ses propres enfants. Il finira par se
marier avec cette dernière.
Adaptation platement filmée d’une pièce de Barillet et Gredy. Du bon
théâtre de boulevard. Remake en 2010 sous le titre français : Le mytho.J.T.

FLEURS BLEUES (LES)***


(Powidoki ; Pol., 2016.) R. : Andrzej Wajda ; Sc. : Andrzej Mularczyk ;
Ph. : Pawel Edelman ; M. : Andrzej Panufnik ; Pr. : Akson Studio, Nina et
Tumult Fondation ; Int. : Boguslaw Linda (Wladyslaw Strzeminski),
Aleksandra Justa (Katarzyna Kobro), Bronislawa Zamachowska (Nika
Strzeminska). Couleurs, 98 min.
Les persécutions dont fut victime le grand peintre polonais Strzeminski de la
part des staliniens et des tenants du réalisme socialiste. Il mourut d’épuisement
en 1952.
Wajda est mort quelques jours après la sortie du film en septembre 2016.
C’est un testament : il y défend la liberté de l’artiste face au totalitarisme. Wajda
s’est projeté lui-même dans ce personnage ayant réellement existé : il retrouve
les accents de L’Homme de fer. L’oeuvre eût mérité un meilleur accueil de la
critique.J.T.

FLIGHT*
(Flight ; USA, 2012.) R. : Robert Zemeckis ; Sc. : John Gatins ; Ph. : Don
Burgess ; M. : Alan Silvestri ; Pr. : Paramount ; Int. : Denzel Washington
(Witaker), Don Cheadle (Lang), Kelly Reilly (Nicole), John Goodman
(Harling Mays), Melissa Leo (Ellen). Couleurs, 148 min.
Imbibé d’alcool et s’étant endormi, un pilote ne peut éviter un crash. Il se
réveille à l’hôpital face à une enquête qui s’annonce accablante. Sa liaison avec
Nicole, elle-même droguée, tourne court. Pourtant elle lui revient à la veille du
procès. À l’audience les experts concluent finalement à une avarie matérielle
(l’avion avait dû traverser un orage). Mais le pilote avoue son alcoolisme. Il ira
en prison.
Le personnage du film est attachant : victime de son alcoolisme, s’il ne peut
éviter le crash, sa manœuvre (faire voler l’avion à l’envers pour arrêter la
descente) permet de sauver la vie d’un certain nombre de passagers. C’est un
pilote remarquable qui prend conscience du danger que représente sa passion
pour l’alcool, mais trop tard. Zemeckis sait éviter un ton moralisateur, laissant
son héros (Denzel Washington est excellent) à ses faiblesses et ne lui épargnent
pas la prison. Il montre aussi son savoir-faire dans les scènes du crash.J.T.

FLINGUEUR (LE)*
(The Mechanic ; USA, 2011.) R. : Simon West ; Sc. : Richard Wenck et
Lewis John Carlino ; Ph. : Eric Schmidt ; M. : Mark Isham ; Pr. : Nu Image
et Millenium ; Int. : Jason Statham (Arthur Bishop), Ben Foster (Steve
McKenna) Donald Sutherland (Harry McKenna), Tony Goldwyn (Dean
Sanderson), Jeff Chase (Burke). Couleurs, 92 min.
Un tueur d’expérience, Arthur Bishop, prend sous sa protection le fils d’un
vieil ami, Steve McKenna, dont il a exécuté le père. Mais Steve, l’apprenant, ne
voudrait-il pas venger son père ? La confrontation est inévitable.
Honnête remake d’un film de Michael Winner, sous le même titre. On peut
préférer l’original à la copie.J.T.

FLORENCE FOSTER JENKINS**


(Florence Foster Jenkins ; GB, 2016.) R. : Stephen Frears ; Sc. : Nicholas
Martin ; Ph. : Danny Cohen ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Pathé et BBC
Films ; Int. : Meryl Streep (Florence Foster Jenkins), Hugh Grant (St Clair
Bayfield), Simon Helberg (Cosmé McMoon), Rebecca Ferguson (Kathleen).
Couleurs, 110 min.
Florence Foster Jenkins, soutenue par son mari l’acteur St. Clair Bayfield
(qui a une deuxième compagne Kathleen), se croit une grande chanteuse et
répète avec un pianiste qu’elle a engagé, McMoon. Elle décide de se produire au
Carnegie Hall. Dans le public ses amis font la claque mais la critique est féroce.
La découvrant, elle meurt de désespoir.
Malgré la mise en scène de Frears, cette version est très inférieure à la
Marguerite de Xavier Giannoli située à Paris en 1920 (ici à New York en 1944)
sur le même thème. Une histoire vraie d’une grande cruauté.J.T.

FLORIDE**
(Fr., 2015.) R. : Philippe LeGuay ; Sc. : Jérôme Tonnerre, Philippe LeGuay
d’après Florent Zeller ; Ph. : Jean-Claude Larrieu ; M. : Jorge Arriagada ;
Pr. : Jean-Louis Livi, Philippe Carcassone ; Int. : Jean Rochefort (Claude
Lherminier), Sandrine Kiberlain (Carole), Laurent Lucas (Thomas)
Anamaria Marinca (Ivona), Clément Métayer (Robbin). Couleurs, 110 min.
À 81 ans, Claude Lherminier, un ancien industriel, est un vieux râleur ; il ne
supporte aucune aide à domicile. Et pourtant il commence à avoir des absences
de mémoire et ne peut rester seul dans une grande demeure. Sa fille aînée,
Carole, s’en inquiète et envisage un établissement particulier et spécialisé pour
l’accueillir. Lui s’y refuse. Ce qu’il veut c’est rejoindre sa fille cadette en
Floride. Or celle-ci est morte dans un accident de voiture et il ne s’en souvient
plus. Ses proches ne veulent pas le lui rappeler.
L’atout essentiel du film, c’est la présence de Jean Rochefort (85 ans),
toujours aussi vert, l’œil brillant, le sourire égrillard, les mains baladeuses,
aimant les femmes et la bonne vie. Autre intérêt : l’évolution insidieuse de cette
maladie d’Alzheimer, ici fort bien décrite. Et enfin les relations houleuses entre
le père et sa fille, Sandrine Kiberlain, toujours parfaite, ayant le rôle ingrat de
gérer le quotidien d’un vieillard. Adaptation réussie d’un succès théâtral, aérée
dans de beaux décors. Un film drôle et revigorant malgré le thème
abordé.C.B.M.

FOLIE ALMAYER (LA)*


(Fr., 2011.) R. : Chantal Akerman ; Sc. : Chantal Akerman d’après Joseph
Conrad ; Ph. : Rémon Fromont ; Pr. : Chantal Akerman ; Int. : Stanislas
Merhar (Almayer), Aurora Marion (Nina), Yucheng Sun (le capitaine Li)
Sakhna Oum (Zahira), Marc Barbé (Le capitaine Lingard), Zac
Andrianasolo. (Daïn). Couleurs, 127 min.
Un bordel d’Asie du Sud Est : un chanteur est assassiné, Daïn. Sa compagne
Nina reste seule. Elle avait vécu avec sa mère Zahira et un marchand Almayer
jusqu’au jour où elle avait été envoyée en pension pour recevoir une éducation
européenne par le capitaine Lingard. Mais Almayer est épris de Nina. Refusant
le pensionnat, Nina s’enfuit avec sa mère. Elles sont retrouvées par Amayer et
Lingard. Finalement Nina est expulsée de son école. Almayer, devenu chercheur
d’or, la revoit avec plaisir. Il en est fou. Mais, refusant son mode de vie, Nina
s’enfuit avec un jeune proxénète Daïn qui est finalement assassiné.
Parfaite adaptation du roman de Conrad, rendant bien la façon dont la jungle
malaisienne détruit les occidentaux : la recherche de l’or, la confusion des
sentiments chez Almayer vis à vis de Nina… Un monde névrosé que ressuscitent
les images du début dans le bordel où Daïn est assassiné. Chantal Akerman reste
fidèle à un style où les recherches formelles l’emportent sur le récit.J.T.

FOLLE DES HOMMES*


(Mad about Men ; GB, 1954.) R. : Ralph Thomas ; Sc. : Peter Blackmore ;
Ph. : Ernest Steward ; M. : Benjamin Frankel ; Pr. : Betty Box et Earl
St. John pour General Film Distributors ; Int. : Glynis Johns (Caroline
Trewella / Miranda), Donald Sinden (Jeffrey Saunders), Anne Crawford
(Barbara), Margaret Rutherford (Angelina Carey), Dora Bryan
(Berengaria), Noel Purcell (Old Salt), Peter Martyn (Ronald), Nicholas
Phipps (Barclay Sutton), Joan Hickson (Mrs. Fosters), Judith Furse (Viola),
Irene Handl (Madame Blanche), Martin Miller (Dr Fergus). Couleurs,
90 min.
Caroline Trewella a hérité d’une vieille demeure située au bord de la mer, en
Cornouailles. Elle y rencontre Miranda, une sirène qui lui ressemble comme…
deux gouttes d’eau, et apprend que son oncle, jadis, fut séduit par la superbe
créature. Comme Miranda voudrait goûter quelque temps à la vie terrestre,
Caroline consent à lui laisser la place et laisse courir le bruit qu’elle a fait une
chute et qu’elle est coulée pour un bon moment dans une chaise roulante où
Miranda pourra aisément cacher sa queue de poisson. Mais Miranda,
littéralement folle des hommes, se met à flirter avec tous ceux qui passent à sa
portée, provoquant conflits, colères, et rupture de fiançailles. Sur le point d’être
démasquée par une fiancée éconduite et jalouse, sa véritable nature demeurera
secrète grâce à Caroline, et elle devra retourner à la mer.
Le film se veut la suite du fameux Miranda (1948) de Ken Annakin que
jouait déjà Glynis Johns, adaptation d’une pièce qui avait rencontré un énorme
succès en Grande-Bretagne. Si on accepte le postulat de départ, on peut prendre
quelque plaisir au développement de cette histoire agrémentée d’humour et de
quiproquos, soutenue par des dialogues pleins d’astuces et de sous-entendus, et
photographiée dans un superbe technicolor. Le film est globalement gentil,
sympathique, et innocent dans la mesure où la conduite « scandaleuse » de la
sirène peut être excusable du fait de sa méconnaissance du puritanisme anglo-
saxon, ce que les auteurs ont bien compris et exploité à bon escient. Il reste que
le merveilleux – l’intrusion dans notre monde d’un être de légende – demande
un peu plus de subtilité, de tact et de talent, et que montrer simplement une
femme affublée d’une queue de poisson aussi artificielle ne suffit pas à faire
basculer le film dans la dimension du rêve. Revu à la télévision.R.L.

FOLLE MISSION
DU DOCTEUR SCHAEFER (LA)*
(The President’s Analyst ; USA, 1967.) R. et Sc. : Theodore J. Flicker ; Ph. :
William A. Fraker ; M. : Lalo Schifrin ; Pr. : Howard W. Koch et Stanley
Rubin ; Int. : James Coburn (docteur Sidney Schaefer), Godfrey Cambridge
(Don Masters), Severn Darden (Kropotnik), Joan Delaney (Nan Butler), Pat
Harrington (Arlington Hewes), Eduard Franz (Ethan Allan Cocket), Walter
Burke (Henry Lux), Will Geer (docteur Lee-Evans). Couleurs, 103 min.
À New York, le docteur Schaefer est tout fier d’apprendre par l’un de ses
patients, l’agent Don Masters de la C.E.A., qu’il a été désigné, sur les conseils de
son médecin personnel, le Dr. Lee-Evans, pour devenir le psychiatre officiel du
président des États-Unis. Confirmé dans ce nouvel emploi de prestige, une
superbe maison lui est attribuée à Georgetown, où il peut recevoir sa maîtresse,
Nan Butler. Mais recueillir les confidences de l’homme le plus puissant du
monde n’est pas de tout repos. D’abord, il lui est désormais interdit de dormir
auprès de Nan car il parle dans son sommeil, et il ne peut plus rencontrer
personne. Devenu paranoïaque, Schaefer finit par échapper à toutes les
surveillances dont il est l’objet en quittant incognito la Maison Blanche. Mais
désormais, tous les agents secrets du monde cherchent à l’enlever, tandis que
Henry Lux, patron du F.B.R., a donné l’ordre de le tuer pour l’empêcher de
divulguer des secrets d’état. En fin de compte, il devient le prisonnier de l’agent
soviétique Feodor Kropotkin qui l’emmène hors des eaux territoriales à bord
d’un yacht. Schaefer n’a plus qu’une solution : offrir ses services psychologiques
à son ravisseur pour se faire ramener sur le territoire des États-Unis…
Avec sa description de l’invasion des micros, caméras et autres gadgets
menaçant la vie privée des citoyens, cette charge satirique qui vire à la farce ne
fut pas appréciée en son temps par une Amérique qui, pourtant, n’avait pas
encore vécu le scandale du Watergate. Un carton liminaire précisait que le film
fut tourné sans le consentement ni la coopération du Federal Board of
Regulations (F.B.R.) et de la Central Enquiries Agency (C.E.A.), évidentes
allusions au F.B.I. et à la C.I.A. Le point de départ est tout ce qu’il y a de
réjouissant, servi par un James Coburn en grande forme et qui, à la même
époque, était le héros d’une série de films d’espionnage semi-parodiques inspirés
de James Bond, Notre homme Flint (1966) et F comme Flint (1967).
Malheureusement, le scénario s’essouffle très vite et la seconde moitié du film
n’est plus qu’une course poursuite aux péripéties rabâchées et sans réelle
surprise. Coburn produisit le film par le truchement de sa compagnie, Panpiper
Productions, et on prétend que quelques séquences d’un troisième épisode de
« Flint », jamais terminé, furent intégrées au film. Humoriste originaire de
Greenwich Village, Theodore J. Flicker fut surtout un réalisateur de
télévision.R.L.

FOLLES DE JOIE*
(La pazza gioia ; Ital., Fr., 2016.) R. : Paolo Virzi ; Sc. : P. Virzi, Francesca
Archibugi ; Ph. : Vladan Radovic ; M. : Carlo Virzi ; Pr. : Philippe Gompel,
Birgit Klemmer ; Int. : Valeria Bruni-Tedeschi (Béatrice), Micaela
Ramazotti (Donatella), Anna Galiena (Luciana), Marisa Boroni
(Mme Morandini Valdirana). Couleurs, 116 min.
Béatrice, une bourgeoise hyperactive, placée dans un institut psychiatrique,
s’ennuie parmi ces personnes âgées. L’arrivée de Donatella, jeune femme
introvertie et dépressive, modifie sa vie. Elles sympathisent. Toutes deux partent
en voiture pour une escapade où elles vont s’émanciper et redonner un sens à
leur vie.
Après le prologue, ce road-movie part sur des chapeaux de roue. Il fonce à
grande vitesse sur un rythme syncopé avec une caméra en perpétuel mouvement
qui finit par donner le tournis. Valeria Bruni-Tedeschi, certes excellente, est
hyper présente et d’une volubilité qui fatigue. A la longue, cet hymne à la liberté
devient épuisant.C.B.M.

FOND DU PROBLÈME (LE)*


(The Heart of the Matter ; GB, 1953.) R. : George More O’Ferrall ; Sc. : Ian
Dalrymple et Lesley Storm, d’après le roman de Graham Greene ; Ph. :
Jack Hildyard ; M. : Edric Connor ; Pr. : Ian Dalrymple pour British Lion
Film Corporation ; Int. : Trevor Howard (Harry Scobie), Elizabeth Allan
(Louise Scobie), Maria Schell (Helen Rolt), Denholm Elliott (Wilson),
Gérard Oury (Yusef), Peter Finch (père Rank), George Coulouris (capitaine
de l’Esperanza), Michael Hordern (le commissaire). NB, 105 min.
En 1942, sous-directeur de la Sûreté à Freetown, capitale de la Sierra Leone
britannique, le major Scobie a des relations tendues avec son épouse Louise qui
supporte mal le climat du pays et la médiocrité de la vie dans la communauté
occidentale. Réputé incorruptible, il accepte l’aide financière d’un trafiquant
douteux, Yusef, pour lui permettre d’envoyer Louise en vacances en Afrique du
Sud. Mais pendant l’absence de son épouse, il devient l’amant d’une jeune
réfugiée autrichienne, Helen Rolt, et tombe sous la coupe de Yusef qui le
contraint à participer à un trafic de diamants. Profondément religieux et de plus
en plus torturé par sa faiblesse, il trouvera la mort en intervenant dans une
bagarre entre voyous au cours d’une patrouille de nuit.
Écrivain catholique qui se définissait paradoxalement comme un « chrétien
agnostique », Graham Greene s’inspira de son expérience d’attaché au Foreign
Office à Lagos (Nigeria) durant la guerre pour écrire son roman (1948). Le film
a mal vieilli, bien que beaucoup de critiques l’aient considéré comme l’un des
plus fidèles à la morale de l’auteur : « Dans l’univers religieux de Greene, ce
roman est la tragédie de la pitié, du sens de sa responsabilité envers autrui qui
alourdissent jusqu’au naufrage le faible Scobie. Cette faiblesse le mène à
l’agonie douloureuse d’un pêcheur mais d’un pêcheur exemplaire. (…) En même
temps un souci d’aller jusqu’au bout des passions les plus humaines donne au
personnage une réelle grandeur. » (Dictionnaire des Œuvres, Robert Laffont,
1994). L’adaptation suit scrupuleusement le roman, mise à part la fin au cours de
laquelle, initialement, Scobie se suicide. Certains documents mentionnent
faussement que le film a obtenu le Prix de l’Office Catholique du Cinéma au
Festival de Cannes 1953 donné cette année-là à Horizons sans fin de Jean
Dréville. George More O’Ferrall n’a dirigé que huit films de 1950 à 1956, avant
de se voir offrir un poste important de directeur à la télévision britannique.R.L.

FOR BETTER, FOR WORSE**


(For Better, For Worse ; GB, 1954.) R. : J. Lee-Thompson ; Sc. : J. Lee-
Thompson, d’après le pièce d’Arthur Watkyn ; Dial. add. : Peter Myers et
Alec Grahame ; Ph. : Guy Green ; M. : Wally Scott ; Pr. : Kenneth Harper
pour Kenwood Films – Associated British – Pathé ; Int. : Dirk Bogarde
(Tony Howard), Susan Stephen (Anne Purves), Cecil Parker (Mr. Purves),
Eileen Herlie (Mrs. Purves), Athene Seyler (miss Mainbrace), Dennis Price
(Debenham), James Hayter (le plombier), Thora Hird (Mrs. Doyle), Sidney
James (le contremaître). Couleurs, 84 min.
L’installation difficile d’un jeune couple dans un petit appartement exigu, et
les difficultés financières qui s’ensuivent. Fraîchement sorti de l’université,
Tony a réussi à trouver un modeste emploi de gratte-papier, mais ses revenus ne
lui permettent pas de faire face à ses dettes. Par bonheur, les parents d’Anne
pourront les aider à rembourser leurs premières échéances. Leur bonheur, leur
énergie et leur enthousiasme prendront le relais pour leur permettre d’envisager
l’avenir avec optimisme.
Il n’y a pas beaucoup d’exemples dans l’histoire du cinéma d’une carrière
aussi décevante que celle de J. Lee-Thompson qui, avant de devenir à partir de
1960, le spécialiste de « blockbusters » aux qualités inversement
proportionnelles à leur succès au box-office, avait commencé en signant
quelques films modestes et sans prétention qui demeurent des modèles du genre.
Explorant tour à tour la comédie, le drame ou le thriller, ses premiers films – une
douzaine entre 1951 et 1960 – constituent un ensemble de qualité, plein de
promesses et d’inventions, d’humour et de chaleur humaine.
C’est le cas de cette petite chronique sentimentale parsemée de touches
subtiles sur les débuts d’un couple dans la vie commune. C’est vif, enjoué, servi
par des comédiens qui savent communiquer leur passion et leur entrain à servir
une certaine école néo-réaliste anglaise. Presque du Jacques Becker britannique
(pour nous, un sacré compliment !). L’absence apparente de scénario ne saurait
tromper : chaque élément, chaque scène, chaque réplique résultent d’une
élaboration mûrement réfléchie et fournissent, en outre, à une troupe de
comédiens soigneusement sélectionnée, matière à une série de numéros
délectables : James Hayter en plombier « cokney », Dennis Price en savoureux
agent immobilier, Sidney James en contremaître gouailleur, Eileen Herlie – la
reine Gertrude du Hamlet (1948) de Laurence Olivier – en belle-mère et surtout
le délicieux Cecil Parker en beau-père circonspect, méfiant mais compréhensif.
La vision de For Better, For Worse suffit à faire prendre conscience qu’il y avait
derrière la caméra à cette époque, un authentique cinéaste aux possibilités
insoupçonnées et qui aurait pu devenir l’un des grands créateurs de cinéma
britannique. Malheureusement, l’absence d’ambition – artistique, mais non
commerciale ! – détruisit à jamais ces promesses d’aussi bon augure.R.L.

FORCES SPÉCIALES*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Stéphane Rybojad ; Ph. : David Jankowski ; M. :
Xavier Berthelot ; Pr. : Easy Company et StudioCanal ; Int. : Diane Kruger
(Elsa Casanova), Djimon Hounsou (Kovax), Benoît Magimel (Tic-Tac),
Denis Ménochet (Lucas). Couleurs, 107 min.
Une journaliste est enlevée par les Talibans. Un commando des Forces
spéciales dirigé par Kovax va se charger de la libérer, non sans essuyer de
lourdes pertes.
Auteur de documentaires pour Envoyé spécial, Rybojad nous livre une
histoire de commando à l’américaine sur fond d’actualité. Ereinté par la critique
pour des effets trop recherchés et beaucoup d’invraisemblances. Mais il y a là
une certaine injustice : le film se voit sans ennui.J.T.

FOREST (THE)
(The Barrens ; USA, 2012.) R. : Darren Lynn Bousman ; Sc. : Darren Lynn
Bousman ; Ph. : Joseph White ; M. : Bobby Johnston ; Pr. : Darren Lynn
Bousman, Brian Witten, Richard Saperstein, John M. Eckert ; Int. : Avec :
Stephen Moyer (Richard), Mia Kirshner (Cynthia), David Keeley (Shérif
Winters). Couleurs, 93 min.
En dépit de leurs réticences, Richard entraîne sa femme et ses deux enfants
dans les bois de Barrens pour un long week-end de camping. La découverte de
cadavres d’animaux éventrés va rapidement semer le trouble dans l’esprit de
Richard, qui connait bien la région pour y être venu avec son père autrefois.
Cinéaste inégal capable du meilleur (le remake de Mother’s Day) comme du
pire (Saw 4), Darren Lynn Bousman a réussi en une dizaine d’années à se faire
un nom dans la petite famille du cinéma fantastique américain. Du coup, il
enchaîne les projets, à l’image de The Forest (The Barrens en vo), production
indépendante datant de 2012 et passée totalement inaperçue aux Etats-Unis. Un
sort peu enviable pour cette bande qui, sans être déshonorante, ne laissera pas un
souvenir impérissable. Revisitant la légende du Diable du Jersey, très célèbre
Outre-Atlantique, le réalisateur tisse un drame familial fantastique, reposant
principalement sur les personnages et notamment sur celui de Richard, le héros,
proche de la folie et dont la narration adopte le point de vue. Un rôle que le
comédien Stephen Moyer, transfuge de la série True Blood, campe avec une
belle conviction rendant ainsi crédible un récit souvent hésitant, naviguant entre
réalité et imaginaire.E.B.

FOREVER**
(Photographing Fairies ; GB, 1997.) R. : Nick Willing ; Sc. : Christ Harrald,
d’après le roman de Steve Szilagya ; Ph. : John de Borman ; M. : Simon
Boswell ; Pr. : Michel Camarda ; Int. : Toby Stephens (Charles Castle),
Emily Woof (Linda), Ben Kingsley (révérend Templeton), Frances Barber
(Béatrice Templeton), Phil Davis (Roy), Edward Hardwicke (sir Arthur
Conan Doyle). Couleurs, 106 min.
Veuf le lendemain de ses noces – son épouse est tombée dans une crevasse
au cours d’une promenade en montagne –, Charles Castle a traversé la guerre de
14-18 comme un somnambule, indifférent à la mort partout présente autour de
lui. Devenu photographe professionnel à Londres après le conflit, son attention
est attirée, au cours d’une conférence à la Société de Théosophie, par des photos
prises par deux fillettes qui prétendent avoir rencontré des fées près d’un arbre
plusieurs fois centenaire. Inconsolable, sa quête d’absolu va le conduire au
drame et à la mort, mais pour lui, ce ne sera qu’une étape à franchir pour
retrouver celle qu’il aime toujours d’un amour ardent…
La même année 1997, deux films sont sortis simultanément, centrés sur la
fameuse affaire des « fées » de Cottingley, l’autre étant Le Mystère des fées
(1997) de Charles Sturridge. Tout aussi estimable l’un que l’autre, alors que le
second était axé sur une enquête très prosaïque conduite par sir Arthur Conan
Doyle et le magicien Houdini, celui-ci, beaucoup plus sombre et dramatique,
s’oriente vers la poésie et le mysticisme. Si vous vous intéressez aux
phénomènes paranormaux, nul doute que vous ne serez envoûté par ce film d’un
autre âge, qui analyse avec une subtile clairvoyance les dérives des adeptes de la
foi et leur horreur des certitudes, et se penche avec sensibilité sur le désarroi
d’un être perdu dans un monde qu’il rejette. Illustrée par le 2e mouvement de la
7e Symphonie de Beethoven, la fin est de toute beauté et, en référence à un récit
fameux d’Ambrose Bierce (« Ce qui se passa sur le pont de la Rivière du
Hibou »), incite à considérer toute l’histoire sous un autre angle. Toby Stephens
est le fils de Maggie Smith et Robert Stephens. Mike Newell était le producteur
exécutif de ce film rare qui obtint le Prix Spécial et le Prix de la Critique au
cinquième Festival Fantastic-Arts de Gérardmer 1998.R.L.
FOU D’AMOUR**
(Fr., 2015.) R., Sc. et Ph. : Philippe Ramos ; M. : Jean-Stéphane Meugé ;
Pr. : Paulo Branco ; Int. : Melvil Poupaud (le curé), Dominique Blanc
(Armance), Diane Rouxel (Rose), Lise Lametrie (Lisette), Jacques Bonnaffé
(le grand vicaire), Jean-François Stévenin (le curé de Mantaille). Couleurs,
107 min.
Un jeune et dynamique curé est muté dans un village de province. Il se lie
avec la châtelaine qui devient sa maîtresse et lui offre une moto lui permettant de
parcourir les environs et de mieux séduire ses belles paroisiennes. Il monte un
club de foot junior, puis un théâtre amateur qui le rendent très populaire. Rose,
une jeune aveugle, se présente pour faire du théâtre. Il en devient amoureux ; elle
tombe enceinte…
« Tout condamné à mort aura la tête tranchée ». Et c’est cette guillotine qui
s’adresse à nous, spectateurs, pour tenter d’expliquer le cheminement de ce curé
accusé d’un double meurtre. Philippe Ramos s’inspire de la sinistre affaire du
curé d’Uruffe, en 1956, pour narrer en voix off cette histoire sordide, réalisant un
film champêtre dans de beaux paysages, avec une interprétation décalée de
Melvil Poupaud. Conçu au départ comme une comédie joyeuse et aeérée, le film
vire ensuite au tragique. Même s’il ne traite pas du célibat des prêtres, il y fait
penser.C.B.M.

FOUR FACES WEST*


(USA, 1948.) R. : Alfred E. Green ; Sc. : Graham Baker ; Ph. : Russell
Harlan ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : United Artists ; Int. : Joel McCrea (Ross
McEwen) Frances Dee (Fay Hollister), Charles Bickford (Pat Garrett),
Joseph Calleia (Monte Marquez). NB, 90 min.
Alors que les citoyens de Santa Maria, dans le Nouveau Mexique, fêtent leur
nouveau sherif, Pat Garrett, Ross McEwen attaque la banque locale et enlève le
banquier pour l’abandonner ensuite. Celui-ci offre une récompense à qui fera
prendre McEwen. Garrett lance la poursuite. Mais Ross n’est pas un hors-la-loi
ordinaire. Il a agi ainsi pour sauver le ranch de son père et il n’hésite pas à aider
une famille mexicaine frappée par la maladie.
Admirablement filmé par Harlan, ce western qui manque de « punch » et
abuse des bons sentiments, fut un échec commercial, ce qui explique son
absence de distribution en France. À sauver Charles Bickford en Pat Garrett.J.T.

FOXFIRE**
(Fr., Can., 2013.) R. : Laurent Cantet ; Sc. : L. Cantet, Robin Campillo ;
Ph. : Pierre Milon ; M. : Timber Timbre ; Pr. : Haut et Court, the Film
Farm ; Int. : Katie Coseni (Maddy), Raven Adamson (Legs), Madeleine
Bisson (Rita), Claire Mazerolle (Goldie). Couleurs, 143 min.
Des adolescentes d’une quinzaine d’années en ont assez d’être humiliées par
les hommes. Elles décident, sous l’autorité de Legs, de créer un gang de filles
« Foxfire ». D’abord réduite à cinq, leur bande s’étoffe… la police intervient…
Plus tard, elles s’installent dans une ferme retapée au nord de New-York.
L’argent manque… elles se livrent à des exactions…
Pour son passage outre-Atlantique, Laurent Cantet reste fidèle à ses thèmes
(l’adolescence en révolte) et adapte ici un roman de Joyce Carol Oates sur ces
filles qui se révoltèrent dans les années 50. Sous-titré « Confessions d’un gang
de filles », c’est un film énergique, préfigurant le féminisme, interprété avec
talent par de jeunes comédiennes non professionnelles. Musique en parfaite
adéquation.
C.B.M.

FOXY BROWN*
(Foxy Brown ; USA, 1974.) R. et Sc. : Jack Hill ; Ph. : Brick Marquard ;
M. : Willie Hutch ; Pr. : Buzz Feitshans/ American International Pictures ;
Int. : Pam Grier (Foxy Brown), Antonio Fargas (Link Brown), Peter Brown
(Steve Elias), Terry Carter (Dalton Ford/Michael Anderson), Kathryn
Loder (Katherine Wall), Harry Holcombe (juge Fenton), Sid Haig (Hays),
Juanita Brown (Claudia), Sally Ann Stroud (Deb), Bob Minor (Oscar),
Tony Giorgio (Eddie), Fred Lerner (Bunyan). Couleurs, 92 min.
En délicatesse avec l’organisation mafieuse dirigée par Steve Elias et sa
maîtresse Katherine Wall, Link Brown échappe à la mort grâce à l’intervention
de sa sœur, Foxy, laquelle a pour fiancé un agent fédéral spécialisé dans la lutte
contre le trafic de stupéfiants. Lorsque ce dernier, trahi par Link, est abattu par
des tueurs à la solde des amants criminels, la belle Fox y n’a plus qu’une idée en
tête : se venger. Au cours des hostilités, Link – que sa sœur a épargné – est
sauvagement exécuté par Elias. Kidnappée, violée et droguée, Foxy elle-même
manque de subir un semblable sort. Avec l’aide d’une milice traquant les dealers
de tout poil, elle finira cependant par mettre un terme aux activités des gangsters,
tout en infligeant un châtiment d’une particulière cruauté au couple Elias-Wall.
Véritable égérie de la blaxploitation, Pam Grier retrouve ici Jack Hill, qui
l’avait révélée dans The Big Doll House (1971), The Big Bird Cage (l972) et
Coffy, la panthère noire de Harlem (1973). Avec élégance et autorité, l’actrice –
auquel le film doit beaucoup – impose à l’écran un personnage de justicière au
caractère bien trempé, à la fois intègre et altruiste. D’une féminité généreuse et
racée, l’héroïne qu’elle incarne demeure totalement exempte de vulgarité, y
compris dans les situations les plus scabreuses. La présence d’Antonio Fargas
(remarquable en faux frère minable, tout de lâcheté, d’opportunisme et
d’ingratitude) s’avère également très appréciable et rehausse une distribution
dans l’ensemble assez terne, à l’exception de Sid Haig (dont la trogne perfide
produit toujours son petit effet) et de Tony Giorgio (en homme de main sadique
et sans pitié). Distrayant.A.M.

FRANCES HA**
(Frances Ha ; USA, 2012.) R. : Noah Baumbach ; Sc. : Noah Baumbach,
Greta Gerwig ; Ph. : Sam Levy ; M. : Delerue, McCartney, Bowie, Jagger,
Duhamel ; Pr. : Scott Rudin, Noah Baumbach, Lila Yacoub ; Int. : Greta
Gerwig (Frances Haliday), Mickey Sumner (Sophie Levee), Michael Esper
(Dan), Adam Driver (Lev Shapiro), Michael Zegen (Benji), Charlotte
d’Amboise (Colleen), Grace Gummer (Rachel). Couleurs, 86 min.
Frances Haliday est une jeune New-yorkaise de 27 ans. Elle danse dans une
troupe et rêve de devenir chorégraphe. Mais pour l’heure, c’est la galère : ses
finances et ses amours sont au plus bas…
Chronique douce-amère de la vie d’une jeune New-yorkaise à la croisée des
chemins. Ce charmant petit film vaut pour son hommage à la Nouvelle Vague
française (images en noir et blanc, intimisme revendiqué, musiques de Delerue
et d’Antoine Duhamel), son ton plaisamment décalé mais aussi et surtout pour la
délectable omniprésence de Greta Gerwig, grande asperge gauche et… pleine de
grâce.G.B.

FRANCOFONIA***
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Alexandre Sokourov ; Ph. : Bruno Delbonnel ; M. :
Murat Kabardokov ; Pr. : Idéale Audience ; Int. : Louis-Do de
Lencquesaing (Jacques Jaujard), Benjamin Utzerath (le comte Wolff
Metternich), Vincent Nemeth. Couleurs, 88 min.
1940, l’occupation allemande. Jacques Jaujard a organisé l’exode des
tableaux et des sculptures dans des lieux secrets. Lors de la réouverture du
musée à l’automne 40, Jaujard accueille le représentant du Reich, le comte Franz
von Wolff-Metternich, directeur du Kunstschutz, dans des salles presque vides.
Auparavant on avait pu voir un bateau transportant des œuvres d’art pris dans
une tempête, tandis que surgissaient des fantômes dont Napoléon évoqué en
conquérant pilleur.
Coproduit par le Louvre, le film de Sokourov parle de l’art face à la guerre et
à la barbarie, en pensant aux destructions de Mossoul et de Palmyre. Il
s’intéresse aux gens qui sauvent les œuvres d’art et notamment à Khaled Assaad,
le conservateur de Palmyre assassiné en Syrie. « Quelle chance que tu as,
France, que ta cousine allemande apprécie ta culture ! », commente-t-il à propos
du Louvre en 1940. C’est aussi une réflexion sur l’art que symbolise un plan : la
main du réalisateur tendue vers une main sculptée. C’est le lien entre l’art et le
vivant qu’il souhaite préserver à jamais.J.T.

FRANKENSTEIN’S ARMY
(USA, Pays-Bas, Rép. Tchèque, 2013.) R. : Richard Raaphorst ; Sc. :
Richard Raaphorst, Miguel Tejada-Flores, Chris W. Mitchell, Miguel
Tejada-Flores ; Ph. : Bart Beekman ; M. : Reyn Ouwehand ; Pr. : Todd
Brown, Nick Jongerius, Daniel Koefoed, Greg Newman ; Int. : Robert
Gwilym (Novikov), Hon Ping Tang (Ivan/Ivan Zombot), Alexander
Mercury (Dimitri), Luke Newberry (Sacha), Karel Roden (Viktor).
Couleurs, 84 min.
En 1944, un groupe de soldats russes, accompagnés d’un cinéaste, progresse
dans la campagne allemande. Il tombe sur un village reculé peuplé de monstres
nazis mi-hommes, mi-robots, créés par un certain docteur Viktor Frankenstein.
Présenté dans différents festivals dont celui de Sitges, Frankenstein’s Army
est une série B bancale, qui exploite le filon du found footage en le mariant au
mythe de Frankenstein. Plombé par une première partie de récit bavarde et un un
peu longue, le métrage finit par trouver son rythme de croisière dans la dernière
demi-heure. L’ensemble est loin d’être mémorable.E.B.

FRANKENWEENIE**
(Frankenweenie ; USA, 2012.) R. : Tim Burton ; Sc. : Tim Burton, Leonard
Ripps, John August ; Ph. : Peter Sorg ; M. : Danny Elfman ; Pr. : Walt
Disney Pictures, Tim Burton Productions ; Int. : Charlie Tahan (Victor),
Winona Ryder (Elsa), Martin Landau (M. Rzykruski), Martin Short
(Nassor / le père de Victor / M. Bergermeister), Catherine O’Hara (La fille
bizarre / La mère de Victor / La prof de gym). NB, 87 min.
Victor Frankenstein est un enfant très créatif : en mettant en scène son chien
Sparky, il arrive à recréer en super 8 des films de monstres dignes de Godzilla.
Un jour, Sparky meurt en courant après une balle. Inconsolable, Victor met au
point une machine pour le ressusciter. Mais cette invention suscite les
convoitises de camarades de classe qui, tentant de reproduire l’expérience sur
d’autres animaux de compagnie, les rendent monstrueux. Quand les parents de
Victor découvrent que Sparky a été ranimé, leur surprise est si grande que le
chien prend la fuite. C’est la panique au village : les monstres créés par les autres
enfants se sont échappés dans une fête foraine. Victor et Sparky s’y retrouvent
pour combattre les créatures, mais l’une d’elles emmène la petite Elsa et son
caniche dans un moulin. L’enfant et son chien mort-vivant s’élancent à leur
rescousse, poursuivis par les villageois qui les tiennent responsable de l’incident.
Au péril de leur vie, ils pénètrent dans le moulin auquel les insurgés ont mis le
feu. Sparky meurt à nouveau en sauvant Elsa et son caniche. Reconnaissants, les
villageois s’organisent pour ranimer le chien une fois de plus, grâce aux batteries
de leurs voitures.
Le cinéaste Tim Burton transforme un de ses premiers courts en long
métrage d’animation. On y retrouve donc l’essence même de son cinéma : la
fascination pour les films d’horreur des années 1930, un regard sans concession
sur la bourgeoisie américaine, et l’imagerie gothique, indissociable de son
univers. Certes Frankenweenie s’adresse surtout aux grands enfants qui, comme
le cinéaste, font preuve d’un appétit insatiable pour le cinéma de genre. Force est
de reconnaître que Tim Burton sait rendre hommage à ses idoles avec beaucoup
de tendresse et d’humour. Il réussit enfin un film d’animation à la hauteur de ses
ambitions, reléguant Les Noces Funèbres, son précédent essai dans le genre, au
rang de simple brouillon.G.J.

FRANTZ***
(Fr., All., 2016.) R. et Sc. : François Ozon ; Ph. : Pascal Marti ; M. : Philippe
Rombi ; Pr. : Eric et Nicolas Altmayer ; Int. : Paula Beer (Anna), Pierre
Niney (Adrien), Ernst Stötzner (Hoffmeister), Marie Gruber (sa femme),
Cyrielle Clair (la mère d’Adrien), Alice de Lencquesaing (Fanny), Anton
von Lucke (Frantz). NB, 113 min.
1919. Dans une petite ville allemande, Anna se rendant sur la tombe de
Frantz, son fiancé, mort au front, y remarque la présence d’un jeune français,
Adrien. Il se dit l’ami de Frantz, qu’il aurait bien connu avant la guerre lorsqu’ils
étaient à Paris. Les parents de Frantz refusent d’abord de recevoir cet
« ennemi », puis l’acceptent lorsqu’il ravive le souvenir de leur fils. Une tendre
relation unit bientôt Anna et Adrien.
Le film est divisé en deux parties qui se répondent : d’abord Adrien, en
Allemagne, dans le souvenir de cet ami mort, puis Anna, en France, en quête de
son amour disparu. Inspiré par un film de Lubitsch (lui-même adaptant une
médiocre pièce de théâtre), cet opus de François Ozon est d’une grande
délicatesse tant dans sa narration que dans sa réalisation. Filmée dans un noir et
blanc velouté (avec quelques inserts aux couleurs éteintes), l’image est
somptueuse. Quant aux acteurs, ils font, eux aussi, preuve de sensibilité et d’une
émotion retenue.C.B.M.

FREEDOM RADIO***
(Freedom Radio ; GB, 1941.) R. : Anthony Asquith ; Sc. : Anatole de
Grunwald, Basil Woon et Jeffrey Dell, d’après une histoire originale de
Wolfgang Wilhelm, George Campbell, Louis Golding, Gordon Wellesley,
Bridget Boland et Roland Pertwee ; Ph. : Bernard Knowles ; M. : Nicholas
Brodsky ; Pr. : Mario Zampi / Two Cities ; Int. : Clive Brook (Dr. Karl
Roder), Diana Wynyard (Irena), Raymond Huntley (Rabenau), Derek Farr
(Hans), Bernard Miles (Muller), Ronald Squire (Speidler), Clifford Evans
(Dressler). NB, 92 min.
À Vienne, peu après l’Anchluss, Karl Roder, médecin spécialiste de la
gorge, constate avec amertume que toute liberté individuelle est petit à petit
bannie dans son pays. Son épouse, Irena, chanteuse d’opéra dont le frère Otto
s’est engagé dans la SS, se voit offrir le poste de directrice du théâtre lyrique à
Berlin. Déchirés par leurs convictions personnelles qui les opposent, Karl et
Irena ne tardent pas à se séparer. Karl rencontre Hans, un jeune ingénieur radio,
dont la fiancée, Elly, a été envoyée dans un camp de concentration. Révolté et
impuissant à la venger, Hans s’associe à Karl pour construire un émetteur radio
clandestin. Tous les soirs, à 11 heures, Karl prend la parole et dénonce les
mensonges et les crimes du nouveau régime. Les deux hommes sont bientôt
secondés par toute une équipe de sympathisants. Le major Rabenau et son
adjoint Muller tentent par tous les moyens de localiser l’émetteur clandestin.
Karl et son épouse se revoient à Berlin, et Irena, qui a compris le rôle secret de
son mari, est sur le point de le dénoncer aux autorités. Survient alors l’annonce
de l’entrée de l’armée allemande en Pologne. Irena rejoint Karl et l’aide à
diffuser son message. Ils sont abattus tous les deux par la Gestapo. Mais, au
même instant, alors que Rabenau croyait en avoir fini avec la « Première Radio
Libre allemande », une voix se fait entendre pour prendre la relève : c’est celle
de Hans qui continuera le combat.
Freedom Radio est une œuvre de propagande à part puisqu’elle combine
deux qualités plutôt rares en ce domaine : la subtilité et la générosité à l’égard de
l’ennemi ! Tourné en pleine guerre, alors que Londres était ravagé par les
bombes nazies, le film montre avec une largesse de vue plutôt exceptionnelle,
que tous les Allemands n’étaient pas vendus à Hitler et qu’il existait, dans le
pays, des hommes et des femmes, qui refusaient d’être muselés et continuaient le
combat avec des moyens dérisoires certes, mais avec un courage et une
abnégation toutes… britanniques. C’était certes faire preuve d’élégance, mais à
tout le moins hors de propos à l’heure où Churchill annonçait, pour ses
concitoyens le temps des sacrifices et leur promettait « du sang et des larmes »…
On compte à peine sur les doigts d’une seule main les films anglais, américains
ou français, même après 1945, qui rendirent compte de ces quelques
mouvements de résistance épars dans le IIIe Reich, pour ne pas souligner
l’exceptionnelle noblesse d’Anthony Asquith et de ses neuf scénaristes !R.L.

FREDDY, LES GRIFFES DE LA NUIT


(A Nightmare on Elm Street ; USA, 2010.) R. : Samuel Bayer ; Sc. : Wesley
Strick et Eric Heisserer ; Ph. : Jeff Cutter ; Eff. sp. : John Milinac ; Eff.
vis. : Sean Faden ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. : New Line Cinema ; Int. :
Jackie Earle Haley (Freddy Krueger), Kyle Galiner (Quentin Smith),
Rooney Mara (Nancy Hollbrook). Couleurs, 95 min.
Freddy, un être défiguré et muni de longues griffes en métal hante les
cauchemars de jeunes gens. Une explication : ils ont été agressés sexuellement
par un jardinier Freddy Kruegger, au pull rayé et au chapeau mou, qui a ensuite
disparu. Les morts se multiplient et Freddy semble indestructible.
Revoici Freddy et ses griffes par la grâce de Michael Bay, réalisateur de
films de science-fiction, et pour l’occasion producteur. Les mêmes effets que
dans la version originale avec un peu de psychanalyse. Un remake inutile.J.T.

FREE STATE OF JONES*


(Free State of Jones ; USA, 2016.) R. et Sc. : Gary Ross ; Ph. : Benoît
Delhomme ; M. : Nicholas Britell et Lucinda Williams ; Pr. : STX
Entertainment et Huayi Brothers Pictures ; Int. : Matthew McConaughey
(Newt Knight), Gugu Mbatha -Raw (Rachel), Mahershala Ali (Moses), Keri
Russell (Serena Knight), Brian Lee Franklin (Davis Knight), Donald
Watkins (Wilson). Couleurs, 139 min.
Dans l’État du Mississipi, Knight est infirmier dans les rangs des Confédérés
face à l’armée de l’Union pendant la guerre de Sécession. Or il est hostile à
l’esclavage et la mort de son neveu de 15 ans le conduit à déserter. Partisan de
l’égalité des noirs et des blancs, il prend la tête d’un mouvement intitulé « les
hommes libres du comté de Jones ».
Une histoire vraie traitée en western. Mais les bons sentiments n’engendrent
pas toujours des chefs-d’œuvre. Ce n’est pas Naissance d’une nation et c’est
terriblement long : 2 h 20.J.T.

FRENCH LINE*
(USA, 1953.) R. : Lloyd Bacon ; Sc. : Mary Loos, Richard Sale ; Dial. : Léon
Charles ; Ph : Harry J. Wild ; M. : Walter Sharp, Josef Myrow ; Ch : Ralph
Blane, Robert Wells ; Cost. : Michaèl Woulf ; Maq. : Mel Berns ; Pr :
Edmund Grainger ; Int. : Jane Russel (Mary « Came » Carson), Gilbert
Roland (Pierre DuQuesne), Arthur Hunnicutt (Waco Mosby), Mary Mac
Carty (Annie Farrell), Joyce Mackenzie (Myrtle Brown), Rita Corday
(Celeste), Scott Eliot (Bill Harris), Craig Stevens (Phil Barton), Kasey
Rogers (Katherine « Katy » Hoes), Steven Geray (François, Ship Steward)
Couleurs, 102 min.
Lorsque son fiancé la quitte, une riche héritière fait une croisière incognito
afin de trouver un autre homme qui l’aimera pour elle-même et non pour son
argent.
Les péripéties amoureuses et sentimentales de Mary Carson, et le lieu où
elles se déroulent font penser à « la croisière s’amuse » avec les chansons et
danses en plus. Lloyd Bacon a fait beaucoup mieux dans le genre au début des
années 30.
À noter pour l’anecdote, que ce film a été tourné en relief, l’ancêtre de la 3D
aujourd’hui.C.V.

FROM PARIS WITH LOVE*


(Fr., 2010.) R. : Pierre Morel ; Sc. : Adi Hasak sur une idée de Luc Besson ;
Ph. : Michel Abramowicz ; Eff. sp. : Philippe Hubin ; Eff. vis. : Roxane
Fechner ; M. : David Buckley ; Pr. : Europa-corp ; Int. : John Travolta
(l’agent Wax), Jonathan Rhys Meyers (James Reece), Casia Smutnak
(Carolina), Richard Durden (l’ambassadeur Bennington), Amber Rose
Revah (Nichola). Couleurs, 93 min.
Attaché d’ambassade à Paris, James Reece mène une vie calme avec sa
compagne Carola, quand surgit Charlie Wax, agent de la CIA d’apparence
farfelue, qui l’entraîne dans une lutte à mort contre des trafiquants de drogue…
Du Luc Besson, servi par Pierre Morel : de l’action, encore de l’action,
toujours de l’action.J.T.

FURIA**
(Fr., 1999.) R. : Alexandre Aja ; Sc. : Alexandre Aja et Grégory Levasseur
d’après Grafitti de Julio Cortazar ; Ph. : Gerry Fisher ; M. : Brian May ;
Pr. : Alexandre Films ; Int. : Stanislas Merhar (Théo), Marion Cotillard
(Elia), Pierre Vaneck (Aaron). Couleurs, 100 min.
Dans un pays qui sort de la guerre et que domine une dictature implacable,
Théo résiste en dessinant sur les murs. Sa rencontre avec Elia, une autre
dessinatrice, va le pousser à l’action.
Premier film du fils d’Alexandre Arcady. Intéressante adaptation d’une
nouvelle de Cortazar. À redécouvrir.J.T.

FURY**
(Fury ; USA, 2014.) R. et Sc. : David Ayer ; Ph. : Roman Vasyanov ; Eff.
sp. : Andy Williams ; M. : Steven Price ; Pr. : QED Inter., Le Grisbi et
Crave ; Int. : Brad Pitt (Don Collier), Shia LaBeouf (Bob Swan), Logan
Lerman (Norman Ellison), Michael Pena (Trini Garcia), Jon Bernthal
(Grady Travis). Couleurs, 135 min.
En avril 1945, sur le sol allemand, l’équipage d’un tank Sherman affronte les
dernières troupes allemandes dont un redoutable char allemand, le Tigre, et une
colonne de SS. Seul, l’un d’eux survivra.
Un bon film de guerre, dans la tradition de Fuller plus que de Spielberg,
centré sur un groupe de combattants, tous bien typés. Brad Pitt est le meneur
d’hommes qui convient, excellent comme à son habitude dans ce type de film.
Autre mérite du film : il respecte l’ennemi. Message et propagande sont laissés
de côté.J.T.

FUSILS DU KENTUCKY (LES)*


(Kentucky Rifle ; USA, 1956.) R : Carl K. Hittleman ; Sc : Carl
K. Hittleman, Lee J. Hewitt, Francis Chase Jr. ; Ph : Paul Ivano ; M :
Irving Gertz ; Maq. : Eddie Polo ; Pr : Carl K. Hittlemen, Ira S. Webb ;
Int : Chill Willis (Tobias Taylor), Lance Fuller (Jason Clay), Cathy Downs
(Amy Connors), Sterling Holloway, Henry Hull (Preacher Bently), Jeanne
Chagny (Cordie Hay), Jess Barker (Daniel Foster). Couleurs, 84 min.
Un convoi qui transporte des fusils doit traverser un territoire Indien.
On devine facilement les péripéties qui surviendront, dans ce scénario très
classique qui nous fait préférer largement sur le même thème Convoi de femmes
(W. Wellman) ou Le convoi des braves (J. Ford) réalisés plus tôt, respectivement
en 1951 et 1950. Redécouvert grâce à la télévision.C.V.

FUSION**
(The Core ; USA, 2003.) R. : Jon Amiel ; Sc. : Cooper Layne et John
Rogers ; Ph. : John Lindley ; M. : Christopher Young ; Pr. : David Foster,
Cooper Layne et Sean Bailey ; Int. : Aaron Eckhart (docteur Josh Keyes),
Hilary Swank (major Rebecca « Beck » Childs), Delroy Lindo (docteur Ed
« Brazz » Brazzelton), Stanley Tucci (docteur Conrad Zimsky), Richard
Jenkins (général Thomas Purcell), Bruce Greenwood (commandant Robert
Iverson), Tchéky Karyo (docteur Serge Lévèque). Scope-Couleurs, 136 min.
Constitué d’un tourbillon de matières métalliques en fusion, le noyau central
de la planète s’est arrêté de tourner, provoquant la disparition du champ
magnétique terrestre. À brève échéance, cela signifie la fin de toute vie sur la
Terre qui, sans protection, va être bombardée de rayons cosmiques. Une seule
solution : faire redémarrer la rotation du noyau à l’aide d’une impulsion
provoquée par l’explosion d’une charge nucléaire de mille mégatonnes.
D’importants capitaux sont débloqués pour construire un engin constitué de six
modules à l’aide d’un alliage nouveau capable de résister aux plus fortes
pressions et aux températures les plus excessives. Cinq hommes et une femme
participent à la folle aventure et connaîtront bien des difficultés avant de réussir
la mission, et quatre d’entre eux y perdront la vie. Mais, alors que le monde est
sauvé, on découvre que le phénomène avait été provoqué par une nouvelle arme
expérimentale du Pentagone destinée à déclencher des catastrophes d’apparence
naturelle dans d’éventuels pays ennemis…
La première vertu du cinéma de science-fiction est de nous faire admettre
l’invraisemblable et l’impensable. Et celui-ci, contre toute attente, y réussit fort
bien. Aussi extraordinaire que paraisse cette histoire de voyage au centre de la
Terre plus audacieuse que ne l’avait rêvé Jules Verne, le docteur David
Stevenson, conseiller technique du film, estima qu’il était désormais possible
d’envoyer une sonde sans équipage jusqu’au magma central du globe terrestre
dont la température dépasse les 5 000°, et publia les conclusions de son étude
dans un article très remarqué du magazine « Nature » en mai 2003.R.L.
G

GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE)***


(Fr., 2009.) R. et Sc. : Joann Sfar ; Ph. : Guillaume Schiffman ; M. : Olivier
Daviaux ; Pr. : Marc de Pontavice, Didier Lupfer ; Int. : Eric Elmosnino
(Gainsbourg), Lucy Gordon (Jane Birkin), Laetitia Casta (Brigitte Bardot),
Anna Mouglalis (Juliette Gréco), Sara Forestier (France Gall), Philippe
Katerine (Boris Vian), Yolande Moreau (Fréhel), le Quatuor (les Frères
Jacques), Claude Chabrol (le producteur), Kacey Mottet-Klein (Gainsbourg
enfant). Couleurs, 184 min.
Évocation de la vie, de la carrière et des amours de Serge Gainsbourg.
Le générique prévient d’emblée : il s’agit d’un conte. C’est un film rêvé par
un admirateur de Gainsbourg, par un auteur de B.D. à l’imagination féconde (et
dont on peut voir dans le film quelques dessins). Il lui invente un double
maléfique, sorte de marionnette géante (« la gueule ») qui ne le pousse pas
toujours sur la bonne voie. Gainsbourg doutait de son physique : il séduisait
cependant des créatures sublimes, telle B.B. (interprétée de façon hallucinante
par Laetitia Casta). Il doutait aussi de ses talents de poète et de chanteur. Et
pourtant… Dans des décors baroques, une mise en scène inventive, on
redécouvre cet « homme à la tête de chou », ce « con » génial à l’œuvre
subversive (la Marseillaise chantée en reggae !). Le film permet de réentendre
ses plus célèbres chansons interprétées par les comédiens eux-mêmes – et aussi
Joann Sfar qui chante très bien Brassens. Quant à Eric Elmosnino, maquillage
aidant, il est un parfait Gainsbourg.C.B.M.

GALAXY QUEST**
(Galaxy Quest ; USA, 1999.) R. : Dean Parisot ; Sc. : David Howard et
Robert Gordon ; Ph. : Jerzy Zielinski ; M. : David Newman ; Pr. : Dream-
works ; Int. : Tim Allen (Jason Nesmith/ Commandant Taggart), Sigourney
Weaver (Gwen DeMarco/ Lieutenant Madison), Alan Rickman (Alexander
Dane/ Dr Lazarus). Couleurs, 102 min.
Des extraterrestres enlèvent les acteurs d’une série télévisée où ils jouent des
super-héros, les prenant pour des personnages réels, afin de les utiliser dans une
guerre contre un implacable ennemi. Les acteurs vont tenir leur rôle à bord d’un
vaisseau spatial que leurs ravisseurs ont copié sur la série télévisée.
Une très drôle parodie des films de science-fiction, style Star Trek. Mal
accueillie par les fans du genre, cette folle comédie mérite d’être réhabilitée.J.T.

GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE


(Gambit ; USA, 2012.) R. : Michael Hoffman ; Sc. : Joel et Ethan Coen ;
Ph. : Florian Balthaus ; M. : Rolfe Kent ; Pr. : Michael Lobell ; Int. : Colin
Firth (Harry Deane), Cameron Diaz (Puznowski), Alan Rickman (Lionel
Shahbandar), Tom Courtenay (Major Wingate), Stanley Tucci (Martin
Zaidenweber). Couleurs, 90 min.
Une jeune fille est chargée par deux escrocs de proposer à son patron une
toile de Monet, Meule de foin au soleil couchant, en réalité une copie exécutée
par l’un des escrocs. Ce patron possède déjà une Meule de foin de Monet. La
manœuvre consiste à substituer à la Meule de foin authentique possédée par
l’amateur une copie pour vendre l’original au Japon.
Sur un scénario des frères Coen une charmante comédie dans la tradition des
Pieds Nickelés avec note anglaise et cabotinage de Colin Firth.J.T.

GAMBLER (THE)**
(Losejas ; Lituanie, 2013.) R. : Ignas Jonynas ; Sc. : Kristupas Sabolius ;
Ph. : Janis Eglitis ; M. : The Bus ; Pr. : Studios Uljana Kim ; Int. : Vytautas
Kaniusonis (Vincentas), Oona Mekas (Leva), Romuald Lavrinovic
(Bogdanas). Couleurs, 109 min.
Saisi par le démon du jeu, le médecin urgentiste Vincentas, a toujours besoin
d’argent. Il décide d’organiser des paris sur les chances de survie des
hospitalisés. Succès. Mais il suscite l’indignation de l’infirmière qu’il aime. Il
veut mettre fin au système mais il est tabassé et hospitalisé. Apprenant qu’il fait
l’objet de paris et que celle qu’il aime a parié sur sa mort, il se fait une injection
mortelle qui lui fera gagner beaucoup d’argent.
Un scénario astucieux et aimablement cynique a attiré l’attention sur ce petit
film lituanien bien mené et bien joué. Une curiosité.J.T.

GAMBLER FROM NATCHEZ (THE)**


(USA, 1954.) R. : Henry Levin ; Sc. : Gerard Drayson Adams et Irving
Wallace ; Ph. : Lloyd Ahern ; M. : Lionel Newman ; Pr. : TCF Panoramic ;
Int. : Dale Robertson (le joueur), Debra Paget (Mélanie), Thomas Gomez
(Barbee). Couleurs, 88 min.
Un joueur professionnel arrive à la Nouvelle-Orléans pour venger la mort de
son père, victime d’une partie truquée.
Pourquoi ce superbe western sur le thème de la vengeance est-il resté inédit
en salles où ses somptueuses images en panoramique auraient pu se déployer
bien mieux que sur un écran de télévision ?J.T.
GAMIN AU VÉLO (LE)*
(Belg., 2011.) R. et Sc. : Jean-Pierre et Luc Dardenne ; Ph. : Alain
Marcoen ; Pr. : Archipel 35 et Films du Fleuve ; Int. : Thomas Doret (Cyril),
Cécile de France (Samantha), Jérémie Renier (Guy Catoul), Olivier
Gourmet (le patron du bar), Fabrizio Rongione (le libraire). Couleurs,
87 min.
Cyril, enfant de 12 ans, abandonné par son père, trouve refuge auprès de la
jeune et belle Samantha, une coiffeuse. Mais les rapports sont difficiles entre
Gilles, l’ami de Samantha, et Cyril. Samantha choisit Cyril qu’elle sauve
d’ennuis judiciaires après une agression contre un libraire.
Néo-réalisme à la sauce Dardenne, grand-prix du jury à Cannes qui adore les
Dardenne. On peut ne pas aimer mais il y a Cécile de France.J.T.

GAMINES*
(Fr., 2009.) R. et Sc. : Eléonore Faucher ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. :
Laurent Petitgand ; Pr. : Ex Nihilo ; Int. : Amira Casar (Anna Di Biaggo),
Sylvie Testud (Sybille adulte), Zoé Duthion (Sybille enfant), Louise Herrero
(Corinne enfant), Roxane Monnier (Georgette enfant). Couleurs, 107 min.
Trois filles élevées par leur mère après le départ du père qui pourtant les
fascine : les fêtes de famille, la colonie de vacances, la réprobation que suscite le
divorce des parents dans un milieu d’origine italienne, la photo du père
idéalisé…
Inspirée par les souvenirs de Sylvie Testud, une jolie comédie sur
l’adolescence, sensible et émouvante. Sylvie Testud interprète son propre
rôle.J.T.

GANG DES ANTILLAIS (LE)


(Fr., 2016.) R. : Jean-Claude Barny ; Sc. : Jean-Claude Barny, Thomas
Cheysson, Yves Nilly et Philippe Bernard ; Ph. : Claude Garnier ; Mont. :
Svetlana Vaynblat ; M. : Thibault Kientz-Agyeman, James « BKS »
Edjouma ; Pr. : Les Films d’Ici ; Int. : Djedje Apali (Jimmy), Eriq
Ebouaney (Politik), Adama Niane (Molokoy), Zita Hanrot (Linda), Jocelyne
Béroard (Marraine), Romane Bohringer (Nicole). Couleurs, 90 min.
Dans les années 70, arrivé dans l’Hexagone par l’intermédiaire du
Bumidom, Jimmy se bat pour survivre avec sa fille et trouver sa place dans la
société. Tombant dans un engrenage criminel, il est incarcéré suite à un nouveau
braquage. En prison, la rencontre avec son éducateur est salutaire, il se plonge
dans une littérature qui apporte des réponses à ses questionnements identitaires
et finit par sublimer son passé criminel.
Adapté du roman autobiographique éponyme de Loïc Léry, Le gang des
Antillais manque parfois de force, mais a le mérite de dépeindre en filigrane une
époque importante dans l’histoire de la communauté antillaise. Le personnage de
Patrick Chamoiseau, interprété par Lucien Jean-Baptiste, l’éducateur de Jimmy,
est sensible et on devine que cette rencontre a joué un rôle singulier dans sa
future carrière d’écrivain, depuis, récipiendaire du Goncourt pour son roman,
Texaco, en 1992. On salue l’interprétation de Jocelyne Béroard qui est sans
doute la plus poignante dans cette distribution.E.S.

GANGS OF WASSEYPUR**
(Gangs of Wasseypur ; Inde, 2011.) R. : Anurag Kashyap ; Sc. : Anurag
Kashyap, Akhilesh Jaiswal, Sachin K. Ladia, Syed Zeeshan Quadri ; Ph. :
Rajeev Ravi ; M. : Sneha Khanwalkar et Prakash Kumar ; Pr. : Viacom
18 Motion Pictures ; Int. : Manoj Bajpai (Sardhar Khan), Richa Chadda
(Nagma Khatoon), Nawazuddin Siddiqui (Faizal Khan), Tigmanshu Dhulia
(Ramadhir Singh). Couleurs, deux parties de 160 min.
Des années 40 à aujourd’hui l’affrontement dans la ville de Wasseypur, en
Inde, de deux clans de gangsters, celui de Sardhar Khan et celui de Ramadhir
Singh, sur plusieurs générations.
D’abord scénariste, Kashyap débute en 2004 avec Black Friday sur les
attentats de Bombay en mars 1993. Il prolonge sa vision d’une Inde tragique
avec Gangs of Wasseypur, évocation d’une mafia toute puissante dans le pays.
Sous l’influence de Scorsese il nous offre une grande fresque criminelle d’une
telle durée qu’il a fallu la couper en deux parties déjà très longues. La violence
est constamment au rendez-vous, les meurtres succédant aux assassinats, le tout
donnant un coup de vieux au Parrain.J.T.

GANGSTER SQUAD*
(Gangster Squad ; USA, 2012.) R. : Ruben Fleischer ; Sc. : Will Beal ; Ph. :
Dion Beebe ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. : Langley Park ; Int. : Josh Brolin
(le sergent O’Mara), Ryan Gosling (le sergent Wooters), Sean Penn (Mickey
Cohen), Nick Nolte (Parker, chef de la police), Emma Stone (Grace
Faraday). Couleurs, 113 min.
Face à la corruption qui règne à Los Angeles dans les années 40, le chef de
la police Parker crée une force de police intègre pour lutter contre le caïd Mickey
Cohen. Il la confie au sergent O’Mara. Une première opération échoue. D’autres
ont un meilleur sort mais sans convaincre Parker qui suspend les activités de la
brigade. C’est alors que la maîtresse de Cohen qui a été aussi celle d’un des
policiers Wooters, accepte de témoigner contre lui. Il est arrêté.
Référence obligée aux Incorruptibles mais l’esthétique du film renvoie
plutôt aux films de gangsters des années 30 de Wellman (L’ennemi public),
Hawks (Scarface) ou LeRoy (Little Caesar).J.T.

GARÇON DANS L’ARBRE (LE)


(Pojken i trädet ; Suède, 1961.) R. et Sc. : Arne Sucksdorff ; Ph. : Gunnar
Fischer ; M. : Quincy Jones ; Pr. : David Norberg ; Int. : Tomas Bolme
(Göte), Heinz Hopf (Max), Björn Gustadson (Manne), Anders Henrikson
(John Cervin), Birgitta Petterson (Marie). NB, 110 min.
Göte, adolescent mal dans sa peau, s’est acoquiné avec deux bons à rien,
Max et Manne. Ensemble ils volent des voitures et braconnent…
Mais si Göte fait des bêtises c’est surtout pour défier un père trop autoritaire.
Il découvre bientôt que ses deux compagnons le répugnent encore plus que son
géniteur. Trop sensible, il réprouve au fond de lui ce qu’ils lui font faire. Peu à
peu, Max et Manne se retournent contre lui et il devient leur proie.
L’un des rares films de fiction du grand documentariste suédois Arne
Sucksdorff. Malgré de belles scènes nocturnes, « Le garçon dans l’arbre » est
plus bizarre que réellement convaincant, impression accentuée par la musique de
Quincy Jones, excellente en soi, mais qui ne colle pas du tout à l’image.
G.B.

GARÇONS ET GUILLAUME
À TABLE ! (LES)***
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Guillaume Gallienne ; Ph. : GlynnSpeeckaert ; M. :
Marie-Jeanne Serero ; Pr. : LGM, Rectangle et Gaumont ; Int. : Guillaume
Gallienne (Guillaume / la mère), André Marcon (le père), Françoise Fabian
(Babou), Nanou Garcia (Paqui), Diane Kruger (Ingeborg), Nicolas
Wanczycki (le psychiatre). Couleurs, 85 min.
Guillaume joue un spectacle où il met sa vie en scène. Après deux garçons,
sa mère espérait une fille, il sera cette fille et la réplique parfaite de sa mère.
Envoyé en Espagne, il se laisse séduire par le flamenco mais apprend le pas des
femmes. Placé en pension en Angleterre il découvre le sentiment amoureux mais
c’est pour un garçon. Il affole les médecins militaires et se voit réformer. Une
expérience gay tourne court. Une cure en Bavière n’est pas plus heureuse.
Épousera-t-il Amandine ? Retour sur le spectacle que Guillaume conclut par une
déclaration d’amour à sa mère. Celle-ci applaudit.
Extraordinaire Guillaume Gallienne : metteur en scène, scénariste et acteur,
couvert de lauriers lors de la cérémonie des Césars. Ce brillant acteur de la
Comédie-Française adapte à l’écran un one-man show qui avait déjà rencontré
un énorme succès. Homo ? Hétéro ? Surtout œdipien ou schizophrène. La
performance de l’acteur est éblouissante surtout lorsqu’il est sa propre mère, et
que dire des gags : la visite médicale pour le service militaire est d’une folle
drôlerie sans parler de la cure en Bavière. Gallienne renoue avec la grande
tradition des Billy Wilder et des Woody Allen.J.T.

GARÇON INVISIBLE (LE)


(Il Ragazzo invisible ; Ital., 2014.) R. : Gabriele Salvatores ; Sc. : Alessandro
Fabbri, Stefano Sardo, Ludovica Rampoldi ; Ph. : Italo Petriccione ; Eff.
sp. : Fabio Traversari ; M. : Ezio Basso et Federico de Robertis ; Pr. :
Indigo Films et Rai ; Int. : Ludovico Girardello (Michele), Valeria Golino
(Giovanna), Fabrizio Bentivoglio (Basili), Noa Zatta (Stella). Couleurs,
100 min.
Michele n’est pas doué pour les études ni pour la séduction. Or il voudrait
plaire à Stella. Moqué par ses camarades pour son costume de super-héros
acheté dans une curieuse boutique, il souhaiterait devenir invisible et son vœu
est exaucé. Il utilise ses pouvoirs nouveaux pour se venger et se lancer à la
recherche de Stella qui a disparu. Il apprend d’un aveugle qu’il appartient aux
Spéciaux, des êtres transformés à la suite d’un accident nucléaire.
Curieux super-héros. Selon le réalisateur, il faut voir dans la transformation
de Michele une métaphore de la puberté. Pourquoi pas ?
J.T.

GARDEN STATE**
(Garden State ; USA, 2003.) R. et Sc. : Zach Braff ; Ph. : Lawrence Sher ;
M. : Chad Fischer ; Pr. : Gary Gilbert, Dan Halsted, Richard Klubeck ;
Int. : Zach Braff (Andrew Largeman), Ian Hom (Gideon Largeman), Ron
Leibman (le docteur Cohen), Method Man (Diego), Natalie Portman
(Samantha dite Sam), Peter Sarsgaard (Mark). Couleurs, 98 min.
Andrew Largeman, jeune acteur mal dans sa peau, revient dans son New
Jersey natal, neuf ans après l’avoir quitté, à l’occasion de l’enterrement de sa
mère. Obligé de revoir son père, psychiatre dominateur et surprotecteur, il
retrouve aussi ses amis d’enfance : ils sont aujourd’hui fossoyeur, employé de
fast-food ou magouilleur professionnel… Il trouve surtout l’amour en la jolie
personne de l’excentrique Samantha, qui se fait appeler Sam.
Portrait sensible (et très autobiographique) d’un jeune acteur dépressif, de
ses amis d’enfance qui ne font rien de leur vie, « Garden State » aurait aisément
pu tomber dans le naturalisme trash ou le nombrilisme auto-complaisant. Il n’en
est rien grâce à Zach Braff qui à la chute et à la stagnation préfère la renaissance,
à la laideur la grâce (Natalie Portman, la plus jolie des excentriques pétillantes
depuis Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé), à la pleurnicherie
l’autodérision et la loufoquerie. C’est en effet le seul film où l’on pourra voir
entre autres dans le même métrage un chien épris de masturbation, un hamster
enterré dans un cimetière de… hamsters ainsi qu’un chevalier en armure
s’exprimant dans la langue de Star Trek !G.B.

GARDIENS DE LA GALAXIE (LES)***


(The Guardians of The Galaxy ; USA, 2014.) R. : James Gunn ; Sc. : James
Gunn et Nicole Perman d’après le comic de Dan Abnett et Andy Lanning ;
Ph. : Ben Davis ; Déc. : Charles Wood ; M. : Tyler Bates ; Pr. : Kevin
Feige ; Int. : Chris Pratt (Peter Quill), Zoe Saldana (Gamora), Lee Pace
(Ronan), Benecio del Toro (le collectionneur), Glenn Close (Nova Prime),
Michael Rooker (Yondu Udonta). Couleurs, 121 min.
En 1988, alors que sa mère agonise sur son lit d’hôpital, le jeune Peter Quill
s’enfuit en larmes. À l’extérieur, il est aspiré par un vaisseau spatial. 26 ans plus
tard, il est devenu Star-Lord, un aventurier galactique traqué par de nombreux
chasseurs de prime pour avoir volé un mystérieux globe. Quand il comprend que
ce globe renferme un gigantesque pouvoir susceptible de menacer l’univers,
Star-Lord décide de s’unir avec quatre extraterrestres improbables : Rocket, un
raton laveur as de la gâchette, Groot, un humanoïde végétal, Gamora, une alien
cybernétiquement modifiée et Drax le destructeur, dont la soif de vengeance
semble impossible à satisfaire.
Nés en 1969 avec une première équipe imaginée par Arnold Drake et Gene
Colan, puis relancés en 2008, par Dan Abnett et Andy Lanning, Les Gardiens de
la Galaxie ne sont pas les personnages les plus connus de l’univers Marvel. Un
constat qui n’empêche pas James Gunn de signer l’un des films de super-héros
les plus délirants de la décennie. Ayant débuté sa carrière au sein de Troma, la
firme new yorkaise spécialiste de la série Z déjantée, Gunn nous offre en effet
avec cette production un space opera à l’esprit pop, à la fois drôle et
décomplexé. Rythmé par une fabuleuse B.O. (les morceaux sont ceux que Star-
Lord a sur sa précieuse cassette) et servi par des effets spéciaux épatants, ce
blockbuster embarque le public dans une aventure pleine d’humour et de
rebondissements mettant en scène une galerie de personnages hétéroclites et
solidaires. Parmi eux, Rocket, le raton-laveur doué d’un QI exceptionnel, et
Groot, l’arbre humanoïde dont le vocabulaire se limite à trois mots, s’avèrent
tout simplement désopilants (ndr. Les voix de ces deux personnages sont
respectivement assurées par Bradley Cooper et Vin Diesel). Autant d’atouts qui
font de ces Gardiens de la Galaxie un divertissement familial décoiffant et haut
en couleurs, ayant logiquement cartonné au box-office. Réjouissant !E.B.

GARDIENS DE L’ORDRE (LES)**


(Fr., 2010.) R. : Nicolas Boukhrief ; Sc. : Nicolas Boukhrief et Dan Sasson ;
Ph. : Dominique Colin ; M. : Nicolas Baby ; Pr. : Sylvie Pialat ; Int. : Cécile
de France (Julie), Fred Testot (Simon), Julien Boisselier (Marc), Nicolas
Marié (le commissaire principal), Nanou Garcia (Sandrine), Jean-Michel
Noirey (Rudy), Stéphane Wojtowicz (Gilbert). Couleurs, 105 min.
Lors d’une banale ronde de nuit, deux gardiens de la Paix, Simon et Julie, se
trouvent aux prises avec un jeune drogué qui abat leur collègue. Ils ripostent et le
blessent. Comme c’est le fils d’un député, ils sont accusés de bavure ; leur
hiérarchie leur demande d’étouffer l’affaire. Ils décident alors de mener leur
propre enquête. Ils remontent la filière de la drogue, ce qui les conduit jusqu’à
Marc, un patron de night-club auprès duquel ils se font passer pour des
revendeurs.
Ce film paraît être une variation modernisée du célèbre Razzia sur la schnouf
d’Henri Decoin, romance en plus. C’est le même univers de la drogue, du Paris
nocturne, des bars mal famés, des malfrats. Au demeurant c’est un film puissant
qui capte l’intérêt jusqu’à une fin mouvementée.C.B.M.

GARE DU NORD**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Claire Simon ; Ph. : Claire Simon, Richard Copans et
Laurent Bourgeat ; M. : Marc Ribot ; Pr. : Les films d’ici ; Int. : Nicole
Garcia (Mathilde), Reda Kateb (Ismaël), François Damiens (Sacha), Monia
Chokri (Joan). Couleurs, 119 min.
Rencontre sur le quai du RER de la gare du Nord entre Ismaël, étudiant en
sociologie qui mène une enquête sur les usagers du RER, et Mathilde, professeur
en arrêt maladie. Des liens se tissent, ténus, rompus. Mathilde doit subir une
grave opération…
Ce ne sont pas les personnages qui comptent mais la gare, tentaculaire, qui
avale et digère tous ces destins qui se croisent sur ses quais. Beau sujet, bien
traité et bien joué, dans une optique vériste.J.T.

GATSBY LE MAGNIFIQUE*
(The Great Gatsby ; USA, 2013.) R. : Baz Luhrmann ; Sc. : Baz Luhrmann
et Craig Pearce d’après le roman de F. Scott Fitzgerald ; Ph. : Simon
Duggan ; Déc. : Catherine Martin ; M. : Craig Armstrong ; Pr. : Warner
Bros ; Int. : Leonardo DiCaprio (Gatsby), Toby Maguire (Nick Carraway),
Carey Mulligan (Daisy Buchanan), Joel Edgerton (Tom Buchanan), Isla
Fisher (Myrtie Wilson), Jason Clarke (George Wilson), Elisabeth Debicki
(Jordan Baker). Couleurs, 142 min.
Venu à New York pour y faire fortune, Nick Carraway s’installe dans une
petite maison à Long Island. Il a pour voisin le mystérieux Jay Gatsby qui donne
dans sa somptueuse demeure des fêtes magnifiques. Et voilà que Gatsby le
magnifique s’intéresse au pauvre Nick. C’est qu’il est le cousin de la belle Daisy
Buchanan qui habite de l’autre côté de la baie et que Gatsby veut séduire. Or elle
s’ennuie en compagnie de son amie Jordan tandis que son mari la délaisse. Nick
se prête à la demande de Gatsby et invite sa cousine puis le laisse avec Daisy. La
jalousie du mari va compliquer la situation. Gatsby confesse à Nick que sa
fortune vient de la pègre avant d’être assassiné. Daisy oubliera Gatsby dans un
voyage avec son mari. Nick reste seul.
L’outrance des décors, de la musique et du jeu des acteurs, la frénésie qui
s’empare du film à mesure que progresse l’histoire, sont-elles voulues, pensant
rendre l’atmosphère des années 20 et du roman de Fitzgerald ou s’agit-il d’une
marque de fabrique de Luhrmann, déjà auteur d’un Moulin Rouge délirant ? La
question mérite d’être posée mais du coup les personnages manquent de
profondeur sauf Gatsby dont l’imposture se dévoile peu à peu, ce que rend
parfaitement DiCaprio. En définitive cette version est supérieure à celle de
Clayton.J.T.

GAZ DE FRANCE**
(Fr., 2015.) R. : Benoît Forgeard ; Sc. : Benoît Forgeard, Emmanuel
Lautréamont ; Ph. : Emmanuel Chaumet ; Int. : Olivier Rabourdin (Michel
Battement), Philippe Katerine (Jean-Michel Gambier, le président
« Bird »), Antoine Gouy (Chris), Alka Balbir (Samira), Benoît Forgeard
(Pithiviers). Couleurs, 86 min.
Dans un futur proche, le Président de la République, Jean-Michel Gambier
alias « Bird » (son nom d’artiste), est victime d’une impopularité record,
seulement six mois après la sortie de son tube musical et l’élection triomphale
qui s’ensuivit. Son conseiller spécial, M. Battement, dont la devise est « plus
c’est gros plus ça passe », convoque un groupe de citoyens aux profils atypiques
pour essayer de remonter la côte du président et lui écrire son (peut-être) ultime
discours. De cette allocution de la dernière chance dépend la chute du régime
voire même l’effondrement littéral de la France…
Un film d’anticipation à la française, dirigé par un spécialiste en son genre
de l’incrustation sur fond vert et de l’anti-humour absurde. Après une série de
courts-métrages plus farfelus les uns que les autres, Gaz de France est une
plongée dans les entrailles d’un palais de l’Élysée fantasmé et métaphorique,
encombré des vestiges des présidences passées ; photos de Giscard ou Chirac
abandonnées dans leurs cadres, sensuels bustes de Marianne, vieilles armures…
Un huit-clos calme sur fond apocalyptique. Gaz de France, c’est un président
sans son costume, devant un coucher de soleil pixellisé, trois notes au
synthétiseur et un discours présidentiel déjà mythique : « Bon… tout ça pour
dire quoi. ».O.L.

GÉANT DE MÉTROPOLIS (LE)*


(Il Gigante di Metropolis ; Ital., 1961.) R. : Umberto Scarpelli ; Sc. : Sabatino
Ciuffini, Oreste Palella, Ambrogio Molteni, Gino Stafford, Umberto
Scarpelli, Emimmo Salvi, d’après G. Stafford ; Ph. : Oberdan Troiani ;
Déc. : Giorgio Giovannini ; M. : Armando Trovaioli ; Pr. : Emimmo Salvi ;
Int. : Gordon Mitchell (Obro), Bella Cortez (Mécédée), Roldano Lupi (le roi
Yotar), Marietto (Elmos), Omero Gargano (le vieux sage), Mario Meniconi
(le père d’Obro), Furio Meniconi (le père de Yotar), Liana Orfei (la reine
Texène), Carlo Tamberlani, Luigi Moneta, Ugo Sasso. Couleurs, 95 min.
20 000 ans avant Jésus-Christ. Par sa maîtrise de la science, la cité totalitaire
de Métropolis est sur le point d’asservir l’humanité. Sous les ordres du tyran
Yotar, un groupe de savants mène d’horribles expériences sur l’immortalité,
menaçant ainsi la Terre de destruction. Capturé aux abords de la cité, le colosse
Obro s’oppose aux sombres desseins de Yotar qui, dans sa folie mégalomane,
entend dominer les forces de la Nature. Celles-ci finiront par se déchaîner,
engloutissant à jamais l’orgueilleuse Métropolis.
Dans le vaste bric-à-brac du péplum transalpin, l’intrusion du fantastique a
certes engendré de mémorables navets (Les Amours d’Hercule [Carlo Ludovico
Bragaglia, 1960], Maciste contre les monstres [Guido Malatesta, 1962], Persée
l’invincible [Alberto De Martino, 1963]…), mais aussi quelques franches
réussites, parmi lesquelles La Vengeance d’Hercule (Vittorio Cottafavi, 1960),
Maciste contre le Cyclope (Antonio Leonviola, 1961), Hercule à la conquête de
l’Atlantide (Vittorio Cottafavi, 1961), Maciste contre le Fantôme (Giacomo
Gentilomo, 1961) ou encore Hercule contre les vampires (Mario Bava, 1961). Le
Géant de Métropolis appartient sans conteste à la seconde catégorie. Croisant
habilement l’univers futuriste de Metropolis (Fritz Lang, 1927) avec le mythe
platonicien de l’Atlantide, cette fable panthéiste et baroque bénéficie d’un travail
photographique et d’une direction artistique étonnamment inventifs. Effets de
perspective, jeux de clair-obscur et savante utilisation du décor (telle cette statue
d’Atlas dont le pied s’ouvre sur un passage secret souterrain) confèrent à
l’ensemble une unité visuelle et un climat surréaliste des plus singuliers. À
l’aube d’une prolifique carrière dans le cinéma bis italien, le minéral Gordon
Mitchell (1923-2003) apporte sa massive présence à cette œuvrette poétiquement
récréative.A.M.

GÉANT ÉGOÏSTE (LE)


(The Selfish Giant ; GB, 2013.) R. et Sc. : Clio Barnard ; Ph. : Mike Eley ;
M. : Harry Escott, Pr. : Tracy O’Riordan ; Int. : Conner Chapman (Arbor),
Shaun Thomas (Switty), Sean gilder (Kitten). Couleurs, 91 min.
Arbor et son copain Switty sont des gamins des Midlands au nord de
l’Angleterre, issus de familles de chômeurs. Ils volent des câbles de cuivre qu’ils
revendent à Kitten, un ferrailleur. Ce dernier, qui organise également des courses
de chevaux clandestines, exploite les enfants…
Un film dans la tradition naturaliste du cinéma britannique. On pense à Ken
Loach (« Kes », en particulier). Ciel bas, paysages industriels désolés, chômage,
misère… Ce très beau film sur l’enfance malheureuse n’est cependant pas une
œuvre déprimante grâce au regard chaleureux porté par la réalisatrice sur ces
gamins solidaires, débrouillards, débordants d’énergie – un regard sans
compassion aucune, seulement lucide. Et puis, il y a la fin avec la rédemption de
ce géant égoïste.
C.B.M.

GÉANTS DU CIRQUE (LES)


(Ring of Fear ; USA, 1954.) R. : James Edward Grant ; Sc. : Paul Fix et
Philip MacDonald Ph. : Edwin B. Dupar ; M. : Arthur Lange et Emil
Newman ; Int. : Clyde Beatty (Clyde Beatty). Mickey Spillane (Mickey
Spillane), Pat O’Brien (Frank Wallace), Sean McClory (Dublin O’Malley),
Marian Carr (Valerie St. Dennis). Couleurs, 93 min.
Dangereux schizophrène, Dublin O’Malley vient de s’évader de
l’établissement psychiatrique où il était interné, et réussit à se faire embaucher
par Clyde Beatty, propriétaire de cirque bien connu, comme présentateur du
spectacle. À partir de cet instant, plusieurs accidents mortels se produisent.
Clyde Beatty et son associé décident d’engager un détective, le fameux Mickey
Spillane, auteur de romans criminels…
Un éventail de curiosités forme le seul attrait (très relatif) de ce film au
scénario paresseux et d’une consternante banalité : 1/ Mickey Spillane en
personne mène l’enquête dans le cirque de Clyde Beatty (un dompteur très
célèbre aux États-Unis, mais peu connu en Europe) ; 2/ Ce fut l’un des deux
seuls films réalisés par James Edward Grant, scénariste prolifique d’une
douzaine de films de John Ford – l’autre étant L’Ange et le mauvais garçon
(1947) avec John Wayne ; 3/ L’un des adaptateurs est Paul Fix, acteur fétiche du
même John Ford ; 4/ Le script est cosigné par Philip MacDonald, l’un des plus
prestigieux auteurs de romans policiers de l’âge d’or ; 5/ Le film est produit par
la société de John Wayne. Comment pareille réunion de célébrités a-t-elle pu
aboutir à une œuvre aussi insignifiante ?R. L.

GEBO ET L’OMBRE**
(Fr., Port., 2012.) R. et Sc. : Manoel de Oliveira ; Ph. : Renato Berta ; Pr. :
Antoine de Clermont-Tonnerre et Sandro Aguilar ; Int. : Michael Lonsdale
(Gebo), Jeanne Moreau (Candidinhal), Claudia Cardinale (Doroteia),
Ricardo Trepa Joao). Couleurs, 94 min.
Comptable, Gebo vit dans la misère avec sa femme, Doroteia, et sa belle-
fille. Il a un fils, Joao, qui, face aux vertus du père, incarne le mal : il étrangle et
vole. Pour le sauver, Gebo s’accuse à sa place.
D’après une pièce de Raul Brandao, de 1923, un sombre film aux dialogues
très littéraires, aux images expressionnistes, joué par de vieux et admirables
comédiens, dirigés par un centenaire.J.T.

GEMMA BOVERY**
(Fr., 2014.) R. : Anne Fontaine ; Sc. : Pascal Bonitzer et Anne Fontaine ;
Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Cinea et Albertine
Productions ; Int. : Fabrice Luchini (Martin Joubert), Gemma Arteton
(Gemma Bovery), Jason Flemyng (Charles Bovery), Isabelle Candelier
(Valérie Joubert), Niels Schneider (Hervé de Bressigny), Mel Raido
(Patrick), Elsa Zylberstein (Wizzy). Couleurs, 99 min.
Venu se retirer en Normandie, pour fuir le monde de l’édition, Martin
Joubert voit s’installer près de chez lui un couple d’Anglais : Charles et Gemma
Bovery. Ils ont quitté Londres, mais Gemma, qui peint, s’ennuie à la campagne.
Elle lie connaissance avec Joubert puis avec Hervé, le jeune châtelain qui
prépare un examen de droit. Comme dans le roman de Flaubert, Joubert imagine
une liaison entre eux. Et elle se produit. Pensant à la fin tragique du livre,
Joubert envoie une fausse lettre de rupture d’Hervé à Gemma. Tristesse de celle-
ci d’autant que Charles doit rentrer subitement à Londres. Seule, elle retrouve
Patrick, un ancien soupirant qui lui fait la cour. De retour d’Angleterre, Charles
les surprend se bat avec Patrick. C’est alors que Gemma meurt étouffée par une
bouchée de pain. Chacun et surtout Joubert, se sent responsable de sa mort. La
maison de Gemma est louée à un couple de Russes et cette fois c’est le mythe
d’Anna Karenine qui surgit.
Jolie idée de faire de Luchini un boulanger succédant à son père après avoir
connu le monde de l’édition et d’en faire un obsédé de Flaubert. Gemma
Arterton sait être et ne pas être l’héroïne qu’imagine Luchini. Certes l’ensemble
paraîtra artificiel mais il ne trahit pas l’esprit de Flaubert qui eût aimé le
personnage de Luchini.J.T.

GENIUS**
(Genius ; GB, USA, 2016.) R. : Michael Grandage ; Sc. : John Logan
d’après A. Scott Berg ; Ph. : Ben Davis ; M. : Adam Cork ; Pr. : Mars ;
Int. : Colin Firth (Maxwell Perkins), Jude Law (Thomas Wolfe), Nicole
Kidman (Aline Bernstein), Laura Linney (Louise Perkins). Couleurs,
104 min.
À New York, en 1929, l’éditeur Maxwell Perkins s’enthousiasme pour un
gros manuscrit d’un certain Thomas Wolfe qu’il décide de publier. Les deux
hommes deviennent amis. Le livre sera un grand succès.
Difficile de filmer le génie mais deux immenses acteurs, Colin Firth et Jude
Law, nous permettent de le côtoyer.J.T.
GENTE DE BIEN**
(Gente de bien ; Colombie, 2014.) R. : Franco Lolli ; Sc. : F. Lolli, Catherine
Paillé ; Ph. : Oscar Duran ; Pr. : Grégoire Debailly ; Int. : Brayan
Santamaria (Eric), Carlos Fernando Perez (Gabriel), Alejandra Borrero
(Maria Isabel). Couleurs, 86 min.
Eric, 10 ans, est confié à la garde de son père Gabriel, qu’il connait à peine.
Celui-ci, un menuisier, a du mal à subvenir à leurs besoins et leurs relations s’en
ressentent. Voyant ceci, Maria Isabel, chez laquelle travaille Gabriel dans sa
belle maison avec piscine, décide de prendre Eric sous son aile, l’intégrant à ses
propres enfants…
« L’enfer est pavé de bonnes intentions », c’est bien connu. Et la charité de
cette femme de bien ne fait que mieux ressortir le clivage entre les différentes
classes sociales. Tel Antoine Doinel dans « les 400 coups », la prise de
conscience d’Eric ne peut que déboucher sur la révolte. Un film à la narration
classique réalisé avec force et subtilité.C.B.M.

GEORDIE*
(Geordie ; GB, 1955.) R. : Frank Launder ; Sc. : Frank Launder et Sidney
Gilliat, d’après le roman de David Harry Walker ; Ph. : Wilkie Cooper ;
M. : William Alwyn ; Pr. Sidney Gilliat et Frank Launder pour Argonaut-
British Lion Films ; Int. : Alastair Sim (le laird), Bill Travers (Geordie
MacTaggart). Norah Gorsen (Jean Donaldson), Miles Malleson (lord
Paunceton), Doris Goddard (Helga), Brian Reece (Dick Harley,
sélectionneur olympique), Raymond Huntley (Rawlins, sélectionneur
olympique), Francis de Wolff (Henry Samson). Couleurs, 99 min.
L’histoire d’un jeune athlète, Geordie MacTaggart, qui, après avoir gagné
une coupe à la compétition locale des Highlands, deviendra le champion du
monde du lancer de marteau aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956.
Difficile d’avoir une opinion bien arrêtée sur ce film. Il fut présenté comme
une comédie ? Il n’est pas très drôle. C’est un mélodrame ? Il n’est jamais
émouvant. Mais un spectacle rafraîchissant, somme toute, bénéfique et reposant,
comme peut l’être un séjour de vacances dans un endroit que l’on connaît bien.
Bill Travers dont ce fut le rôle le plus important de début de carrière – avant
qu’il ne devienne, avec son épouse Virginia McKenna, un champion de la cause
animalière dans le courant des années soixante – est parfaitement à sa place,
même s’il a tendance à en faire trop peu : il est à ce point effacé que son
personnage en acquiert une sorte d’insignifiance sérieusement dommageable
pour un premier rôle ! Bref, on peut être sensible au charme discret d’un film qui
se veut d’un bout à l’autre totalement dédramatisé, ou au contraire allergique à
une telle volonté de modestie apparente. Mais il importe d’être objectif, tout
simplement parce que cette lenteur et cette naïveté ne résultent pas d’un échec
dans la conception du film, mais d’une volonté délibérée des auteurs de raconter
sans grandiloquence une histoire toute simple. Et de retrouver ainsi la sincérité
primitive d’une tradition et d’une communauté (les Écossais) dont on n’a
toujours illustré à l’écran que l’aspect original ou exagérément excentrique.
R.L.

GERONIMO**
(Fr., 2014.) R., Sc. et Pr. : Tony Gatlif ; Ph. : Patrick Ghiringhelli ; M. :
Delphine Mantoulet, Valentin Dahmani ; Int. : Céline Sallette (Geronimo),
Rachid Yous, (Fazil), David Murgia (Lucky), Nailia Harzoune (Nil).
Couleurs ; 104 min.
Nil, 16 ans, jeune fille d’origine turque, fuit un mariage arrangé pour
rejoindre celui qu’elle aime, Lucky, un gitan. Dès lors les tensions s’exacerbent
entre les deux clans. Geronimo, une éducatrice de rue, tente d’apaiser les esprits.
L’éternelle histoire de Roméo et Juliette ici transposée dans le Sud de la
France, parmi les gitans, sous un soleil de plomb. Caméra à l’épaule, le film est
mené avec une énergie époustouflante, ne laissant aucun répit au spectateur. Les
affrontements sont chorégraphiés, la musique est omniprésente, Céline Sallette
est parfaite ainsi que ses partenaires non professionnels. Bref, ce film généreux,
qui entend dénoncer les mariages forcés, emporte l’adhésion.C.B.M.

GHOST RIDER :
L’ESPRIT DE VENGEANCE
(Ghost Rider : Spirit of Vengeance ; USA, 2011.) R. : Mark Neveldine et
Brian Taylor ; Sc. : Scott M. Gimple, Seth Hoffman et David Goyer ; Ph. :
Brandon Trost ; Eff. vis. : Eric Durst ; M. : David Sardy ; Pr. : Marvel
Entertainment et Cristal Sky Pictures ; Int. : Nicolas Cage (Johnny Blaze/
Ghost Rider), Ciaran Hinds (Roarke), Violante Placibo (Nadya), Johnny
Whitworth (le Putréfacteur), Christophe Lambert (Methodius). Couleurs,
105 min.
Le Diable, alias Roarke, a un fils que le Ghost Rider doit retrouver et
sauver…
Impossible de résumer ici les coups de théâtre et autres extravagances de
l’histoire. Que viennent faire ici Nicolas Cage et Christophe Lambert ? De ce
show fantastique émerge Ciaran Hinds, plus diabolique que le Diable lui-même,
si il existe. À l’origine une bande dessinée de Roy Thomas, Gary Friedrich et
Mike Poog, de 1972.J.T.

GHOST WRITER (THE)***


(The Ghost ; Fr., GB, All., 2010.) R. : Roman Polanski ; Sc. : Robert Harris,
Roman Polanski ; Ph. : Pawel Edelman ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : R.P.
Films, France 2 Cinéma, Alfte Babelsberg Film GmbH, Runteam III Ltd ;
Int. : Ewan McGregor (The Ghost), Pierce Brosnan (Adam Lang), Kim
Cattrall (Amelia Bly), Olivia Williams (Ruth Lang), Tom Wilkinson (Paul
Emmett). Couleurs, 128 min.
Adam Lang, ex-premier ministre britannique au centre d’un scandale
international, engage un nouveau « Ghost » (écrivain-nègre) pour écrire ses
mémoires. Le précédent a mystérieusement disparu en mer quelques jours plus
tôt. Aussitôt arrivé sur l’île où est retranché l’entourage de l’homme politique, le
jeune écrivain ne tarde pas à comprendre qu’un dangereux secret se cache entre
les lignes du manuscrit. En suivant une piste ouverte par son prédécesseur, il
découvre que la femme d’Adam Lang, Ruth, est une espionne au service de la
CIA. Avant qu’il ait pu dévoiler sa découverte, il est renversé par une voiture, à
la sortie de la fête de lancement des mémoires d’Adam Lang.
Le dix-neuvième long métrage de Roman Polanski, une de ses plus grandes
réussites, compile toutes les obsessions du maître. L’insularité, récurrente dans
presque tous ses films, est ici double, puisque les personnages sont reclus dans
un bunker sous haute surveillance, lui-même édifié sur une île au large des États-
Unis (le tournage s’est déroulé en Europe, le cinéaste étant toujours sous mandat
d’arrêt outre-Atlantique). L’enquête, à la fois politique et criminelle, rappelle les
films les plus efficaces du réalisateur, tels que Chinatown ou Frantic. Mais la
dimension fantastique chère à Polanski est là aussi : le héros ne dévoile jamais
son identité. On ne le connaît que par sa fonction de « Ghost », à la fois écrivain-
nègre et fantôme au sens propre, puisqu’à la fin du film, aucune preuve de son
existence ne subsiste, pas même le livre qu’il a écrit, puisqu’il ne l’a pas signé.
L’acharnement médiatique que subit l’ex premier ministre Adam Lang renvoie à
celui qu’endure Polanski simultanément à la sortie de The Ghost Writer, la
justice Américaine tentant alors d’obtenir son extradition puisqu’il est là-bas
considéré comme en fuite depuis 1978. Loin d’élaborer une œuvre autocentrée,
le cinéaste fait preuve d’une grande capacité d’adaptation aux nouvelles
méthodes de tournage, parvenant à recréer en studio une prison de verre qui
donne sur un extérieur incrusté numériquement en post-production. Comme à
son habitude, Polanski attend que les jeunes premiers atteignent une forme de
maturité professionnelle avant de les employer. C’est ainsi qu’Ewan McGregor
et Pierce Brosnan s’emparent des premiers rôles, quinze ans après le début de
leur popularité. Ils succèdent aux grands comédiens qui ont vécu leurs heures de
gloire dans les films de Polanski : Jack Nicholson, Harrison Ford, Ben Kingsley
ou encore Johnny Depp. The Ghost Writer est aussi l’occasion de retrouver
l’immense Eli Wallach dans l’un de ses derniers rôles. Autre réussite, la lumière
bleu-gris signée Pawel Edelman, qui ajoute à l’ambiance mystérieuse et
surnaturelle indispensable au bon déroulement de l’intrigue. Aussi mordant que
Le Bal des vampires, aussi inquiétant que Le Locataire, aussi sombre que La
Jeune Fille et la Mort, ce thriller politique diablement moderne est le film-
somme d’un réalisateur insaisissable. L’ultime plan du film consacre la maestria
de Roman Polanski : alors que quelques pages du manuscrit d’origine, dernières
preuves du complot découvert par le héros, volent au vent, d’autres se plaquent
sur l’écran pour y inscrire le titre du film.G.J.

G.I. JOE : CONSPIRATION*


(G.I. Joe : Retaliation ; USA, 2013.) R. : Jon M. Chu ; Sc. : Rhett Reese et
Paul Wernick ; Ph. : Stephen Windon ; Eff. vis. : James Madigan et
Gregory L. McMurry ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Paramount ; Int. :
Dwayne Johnson (Roadblock), Bruce Willis (Général Colton) Channing
Tatum (Conrad Hauser) Ray Park (Snake Eyes), Adrianne Pailicki (Lady
Jaye), D.J. Cotrona (Flint). Couleurs, 110 min.
Chargés d’aller récupérer des ogives nucléaires dans un pays ennemi,
Roadblock et le corps d’élite des G.I. Joe, tombent dans un traquenard. Le corps
est dissous par le Président, en réalité le redoutable Zartan qui a pris sa place.
Pire, Cobra, leur ennemi, est libéré. Zartan dispose d’une arme puissante qu’il
contrôle par satellite et qui lui permet d’imposer sa volonté. C’est compter sans
Roadblock.
Deuxième volet des GI Joe, après celui de 2009 qui lui était supérieur.
Toujours les figurines pour enfants de Hasbro, et Bruce Willis, plutôt fatigué, en
prime. C’est la science-fiction combinée à des valeurs martiales. On peut
aimer.J.T.
GIANNI ET LES FEMMES**
(Gianni e le donne ; Ital., 2010.) R. : Gianni Di Gregorio ; Sc. : Gianni Di
Gregorio, Valerio Attanasio ; Ph. : Gogo Bianchi ; M. : Ratchev et
Caratello ; Pr. : Angelo Barbagallo, Int. : Gianni Di Gregorio (Giovanni
« Gianni » Brandori), Valeria De Franciscis (la mère de Gianni), Alfonso
Santagata (Alfonso), Elisabetta Piccolomini (La femme de Gianni), Valeria
Cavalli (Valeria). Couleurs, 90 min.
Gianni, brave sexagénaire, est la bonhomie et le dévouement incarnés. Au
service de ses voisins de son épouse, de sa fille adorée, du fiancé de sa fille et
surtout de sa vieille mère, aussi excentrique qu’abusive, il s’aperçoit qu’il s’est
oublié lui-même. Un jour, sur les conseils de son ami Alfonso, il se met à
fréquenter les femmes d’un peu plus près. Pour rattraper le temps perdu. Et parce
que… ça se fait !
Avec Le déjeuner du 15 août, un nouveau talent de la comédie italienne nous
était révélé en la personne de Gianni Di Gregorio, lequel, à l’approche de la
soixantaine, se lançait là sans complexe dans une carrière d’auteur-réalisateur-
acteur. Mieux encore, il ne s’agissait pas que d’une réussite isolée : on s’en rend
compte au vu de son deuxième opus, Gianni et les femmes, qui ne déçoit en rien.
Di Gregorio y reprend son personnage de Gianni, sympathique pâte molle, et il
est toujours admirablement secondé par l’irrésistible Valeria De Franciscis dans
le rôle de cette mère tyrannique qu’il n’a jamais réussi à quitter. Mais attention,
Gianni et les femmes, ce n’est pas un Dino Risi ou un Scola raté comme l’on dit
certains, il s’agit en l’espèce d’une expression nouvelle de la comédie italienne.
Le ton y est moins acéré, le rythme plus indolent, mais la satire de l’Italie est
bien là. Avec en prime, une étude de caractères intemporelle façon La Bruyère
(superficialité de l’homme, perméabilité à la mode, nécessité de se faire
respecter par autrui), ce qui rend Gianni et les femmes définitivement attachant.
Dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à de gros rires ; le sourire en
revanche, restera fiché au coin des lèvres tout au long de la projection.
G.B.
GIBRALTAR**
(Fr., 2013.) R. : Julien Leclercq ; Sc. : Abdel Raouf Dafri ; Ph. : Thierry
Pouget ; M. : Clinton Shorter ; Pr. : Chapter 2 ; Int. : Gilles Lellouche
(Marc Duval), Tahar Rahim (Belimanel), Riccardo Scamarcio (Mario)
Raphaëlle Agogué (Clara Duval), Claudio Pasco (Lanfredi). Couleurs,
110 min.
Pour payer les traites de son bateau, Marc, un marin français installé à
Gibraltar, accepte de jouer le rôle de mouchard au profit des douanes en échange
de primes. Mais entraîné dans un convoyage de drogue, il est arrêté par les
Canadiens et se voit condamné à une lourde peine sans que la douane fasse un
geste en sa faveur.
Gibraltar a inspiré de nombreux films (Gibraltar d’Ozep, Le marin de
Gibraltar d’après Duras…) et celui de Leclercq, inspiré d’un fait divers
authentique, n’est pas inférieur aux précédents. Large utilisation du décor
naturel, scénario habile et interprétation convaincante opposant Gilles Lellouche,
le marin, à Tahar Rahim, le douanier. Tout à la fois un bon polar et un excellent
documentaire sur le détroit de Gibraltar.J.T.

GIRL IN THE PARK**


(The Girl in the Park ; USA, 2007.) R. et Sc. : David Auburn ; Ph. : Stuart
Dryburgh ; M. : Theodore Shapiro ; Pr : Bryan Furst, Sean Furst, Dale
Rosenbloom ; Int. : Sigourney Weaver (Julia Sandburg), Kate Bosworth
(Louise), Alessandro Nivola (Chris), Keri Russell (Celeste), Daisy Tahan
(Maggie), David Rasche (Doug). Couleurs, 110 min.
Alors qu’elle joue dans un parc, la fillette de Julia disparaît
mystérieusement. Seize ans plus tard, la mère éplorée, toujours profondément
traumatisée, rencontre Louise, une jeune fille au passé mouvementé et souffrant
de troubles du comportement. Peu à peu, elle acquiert la certitude que Louise
n’est autre que sa fille…
Une fillette qui disparaît sans raison et sans laisser de trace à l’âge de trois
ans, ça ne peut que marquer une maman, et c’est ce qui arrive à Julia (Sigourney
Weaver, intense et poignante). Qu’elle s’attache à une jeune fille 16 ans après en
se persuadant qu’elle l’a retrouvée (et peut-être d’ailleurs a-t-elle raison…)
s’explique d’autant mieux qu’elle n’a pas pu faire son deuil de la petite disparue.
La description de ce cas clinique par David Auburn privilégie l’humain au
sensationnel. Il en résulte un film, qui sans manquer de suspense (bien au
contraire), impressionne par la justesse de ses observations. Ajoutons une belle
musique de jazz signée Theodore Shapiro et une prestation très vivante de la fille
de substitution, Kate Bosworth. Une jolie réussite qui n’a pas eu l’honneur des
grands écrans français : heureusement, le DVD en a permis la découverte.G.B.

GLORIA**
(Gloria ; Chili, Esp., 2013.) R. : Sebastián Lelio ; Sc. : Sebastián Lelio,
Gonzalo Maza, Pedro Peirano ; Im. : Benjamin Echazaretta ; M. : Johann
Sebastian Bach, Gustav Mahler, Donna Summer… ; Pr. : Juan de Dios,
Pablo Larrain, Sebastián Lelio ; Int. : Paulina García (Gloria), Sergio
Hernández (Rodolfo), Marcial Tagle (Marcial), Diego Fontecilla (Pedro),
Fabiola Zamora (Ana), Antonia Santa María (María). Couleurs, 110 min.
Gloria a 58 ans. Elle habite à Santiago, a un travail, deux grands enfants et
un ex-mari dont elle a divorcé il y a bien longtemps. La vieillesse se profile,
encore un peu floue, à l’horizon. Mais Gloria n’en a cure. Elle veut vivre sa vie
pleinement, sans freins ni pudeurs stérilisantes. Le soir, elle sort, danse, drague.
C’est dans un dancing qu’elle fait la connaissance de Rodolfo, séduisant
sexagénaire, divorcé lui aussi…
La principale originalité de ce film du nouveau cinéma chilien est de nous
présenter sans tabou ni cliché un personnage qui, en général, ne met pas les
cinéastes très à l’aise : la femme de soixante ans dans sa normalité quotidienne.
Tant il est vrai qu’on a beau rencontrer ce type de personne dans la vie, le
cinéma les ignore avec constance. Pas celui de Sebastián Lelio : lui fait son
héroïne d’une Madame-Tout-Le-Monde qui, malgré ses 58 printemps, ne suscite
pas la pitié (c’est une femme ordinaire que ne ronge pas le cancer, qui n’est pas
SDF et n’est pas non plus dévorée par la solitude). Plus audacieux encore, cette
Gloria qui, « devrait se ranger à son âge », ne se refuse rien (sorties, sexe et
même romance quasi adolescente). Le réalisateur, épaulé à la perfection par
l’excellente Paulina García (qui s’est littéralement fondue dans son rôle), relève
le défi avec talent.G.B.

GOAL OF THE DEAD**


(Fr., 2014.) R. : Thierry Poiraud et Benjamin Rocher. Sc. : Tristan
Schulmann, Nicolas Peufaillit, Quoc Dang Tran, Marie Garel Weiss, Ismaël
Sy Savané, Laëtitia Trapet ; Ph. : Mathias Boucard ; M. : Thomas
Couzinier et Frédéric Kooshmanian ; Pr. : Raphaël Rocher et Jérôme
Vidal ; Int. : Alban Lenoir (Sam Lorit), Charlie Bruneau (Solène), Bruno
Salomone (Marco). Couleurs, 140 min.
Alors qu’on approche de la fin de la saison, L’Olympique de Paris s’apprête
à disputer un match amical à Caplongue. Mais ce qui devait être une promenade
de santé pour les joueurs va vite devenir un véritable cauchemar quand une
infection, transformant ses victimes en créatures enragées, commence à frapper
les habitants du village.
Inutile d’y aller par quatre chemins : avec Goal of The Dead, la France tient
sa référence en matière de comédie horrifique. Un exploit quand on connait les
origines du projet (envisagé, à l’instar de « Dead Set », comme une minisérie
TV) et surtout les limites de son budget. Les deux cinéastes, qui jouent chacun
une mi-temps, ont en effet réussi à transcender une idée qui, sur le papier,
fleurait bon la série Z et, en mariant foot et zombies enragés, ont signé un film
fun et réjouissant comme il en existe malheureusement trop peu dans le paysage
francophone. S’inspirant des productions Grindhouse et du cinéma
d’exploitation, les deux complices assument leurs influences et proposent un
double programme (d’1 h 10 chacun) ayant pour socle la même histoire.
Réalisateur de La Horde, Benjamin Rocher se charge ainsi d’orchestrer la
première mi-temps et de planter décors et personnages, tout en donnant le tempo.
Ce segment, très réussi, marie avec brio humour et horreur tout en distillant un
véritable suspens jusqu’à un cliffhanger d’une incontestable efficacité. La
seconde partie, supervisée par Thierry Poiraud (coréalisateur du mésestimé
Atomik Circus), est du même acabit et alterne morceaux de bravoure (les hordes
de supporters contaminés envahissant le stade) et moments désopilants (le
numéro de kickboxing de Marco, agent de joueur arrogant et sans scrupule
campé par Bruno Salomone). De plus, le script décrit avec mordant le monde du
foot. Des joueurs aux supporters, en passant par les dirigeants et les agents,
chacun ici en prend pour son grade ce qui contribue évidemment au plaisir que
procure le film. Un film qui, bénéficiant d’effets spéciaux de grande qualité
(qu’ils soient mécaniques ou numériques) et d’une photographie splendide, due à
Mathias Boucard, s’impose comme un fleuron du jeune cinéma d’horreur
français. Déjà culte !E.B.

GODS AND GENERALS*


(Gods and Generals ; USA, 2002.) R. et Sc. : Ronald F. Maxwell ; Ph. : Kees
van Oostrum ; M. : John Frizzel et Randy Edelman ; Pr. : Ted Turner ;
Int. : Robert Duvall (Robert E. Lee), Jeff Daniels, Stephen Lang. Couleurs,
210 min.
La guerre de Sécession entre 1861 et 1863, vue des deux camps avant la
bataille de Gettysburg.
Maxwell avait évoqué avec succès la bataille de Gettysburg ; s’inspirant
d’un roman de Jeff Shaara, il en raconte les épisodes précédents. Film historique
sérieux et précis, ne négligeant pas la vie quotidienne au profit des batailles.
Trop didactique pour les amateurs de westerns.J.T.

GODS OF EGYPT
(Gods of Egypt ; USA, 2016.) R. : Alex Proyas ; Sc. : Matt Sazama et Burk
Sharpless ; Ph. : Peter Menzies ; Déc. : Owen Paterson ; M. : Marco
Beltrami ; Pr. : Summit Entertainment, Thunder Road Pictures ; Int. :
Nicolaj Coster-Waldau (Horus), Brenton Thwaites (Bek), Gerard Butler
(Seth), Chadwick Boseman (Thot), Elodie Yung (Hathor), Geoffrey Rush
(Râ). Couleurs, 127 min.
Dans l’Égypte des origines le dieu-roi Osiris cède son trône à son fils Horus.
Mais Seth, son frère, convoite aussi le trône et tue Osiris. Il épouse Hathor et
impose sa tyrannie. Horus va s’opposer à lui.
Gros échec pour ce péplum aux péripéties ahurissantes. Mais c’est une belle
occasion de vérifier ses connaissances sur le Panthéon des dieux égyptiens.J.T.

GODZILLA**
(USA, Jap. 2014.) R. : Gareth Edwards ; Sc. : Max Borenstein d’après une
histoire de Dave Callaham ; Ph. : Seamus McGarvey ; M. : Alexandre
Desplat ; Pr. : Jon Jashni, Mary Parent, Brian Rogers, Thomas Tull. Int. :
Aaron Taylor-Johnson (Ford Brody), Ken Watanabe (Docteur Serizawa),
Elizabeth Olsen (Elle Brody), Juliette Binoche (Sandra Brody), Bryan
Cranston (Joseph Brody). Couleurs, 123 min.
Physicien nucléaire, Joseph Brody enquête sur de mystérieux phénomènes
ayant lieu au Japon quinze après un incident qui a irradié la région. Sur les lieux,
il découvre avec son fils que ces phénomènes ne sont pas liés à une catastrophe
naturelle mais à des monstres géants réveillés par des essais nucléaires.
Figure emblématique des kaijū eiga, Godzilla peut se targuer d’être le
monstre japonais le plus populaire au monde. À la tête d’une filmographie
conséquente (une trentaine de longs métrages depuis 1954), il continue, soixante
ans après sa naissance, d’alimenter les fantasmes des producteurs et des
réalisateurs et ce, au pays du Soleil levant comme à Hollywood. Après la
calamiteuse adaptation de Roland Emmerich, datant de 1998, les studios
américains ont à nouveau décidé, en accord avec la Toho à l’origine de la
franchise, de s’emparer de la célèbre créature et d’en faire la tête de gondole
d’un de ces blockbusters mercantiles dont ils ont le secret. Inutile de cacher que
l’on n’attendait pas grand chose de ce Godzilla 2014. D’où l’agréable surprise
que représente le film de Gareth Edwards qui, suite à l’intimiste et contemplatif
Monsters, assume son goût pour les monstres et signe un spectacle assez
réjouissant, qui renoue avec l’esprit de l’œuvre originale. Comme dans les
bandes de la Toho, la Nature ici se révolte contre une Humanité qui ne cesse de
la bafouer. On retrouve ainsi au cœur du récit la menace du nucléaire, source de
dérèglements environnementaux, qui remet en cause l’équilibre de la planète. Ce
message écologique, Edwards le délivre avec intelligence, en prenant le temps,
dans la première partie du récit, d’exposer les personnages et en limitant
l’apparition des créatures. Puis, le métrage s’emballe et nous offre des scènes de
destructions spectaculaires, le tout, servi par un casting de qualité au sein duquel
on retrouve notamment Juliette Binoche (dans une courte apparition) et Ken
Watanabe. En résulte un excellent divertissement, qui, après Pacific Rim,
confirme le retour en force des kaijū eiga.E.B.

GO GO TALES*
(Go Go Tales ; Ital., 2007.) R. et Sc. : Abel Ferrara ; Ph. : Fabio Canchetti ;
M. : Francis Kuipers ; Pr. : Mellatrix Media et Go Go Tales Inc. ; Int. :
William Dafoe (Ray Ruby), Bob Hoskins (Le Baron), Matthew Modine
(Johnie Ruby), Asia Argento (Monroe), Lou Doillon (French), Roy Dotrice
(Jay). Couleurs, 105 min.
Patron d’une boîte de strip-tease, Ray Ruby est aussi un joueur invétéré,
d’autant qu’il doit faire face à des échéances de plus en plus redoutables sur le
plan financier. Or, il gagne le gros lot à la loterie. Il serait sauvé, mais il ne
retrouve plus le billet.
Où est passé Ferrara ? Certes il y a le décor et les filles. Bien sûr Dafoe et
Hoskins sont présents. Mais quel est l’intérêt de ce qui semble être une
comédie ? On espère une évocation de l’assassinat de Kennedy à cause des
noms, mais il faut se rendre à l’évidence, l’affaire n’intéresse pas l’auteur. Le
dénouement déçoit, comme si Ferrara avait perdu son côté sulfureux.J.T.

GOLD*
(Gold ; All., 2013.) R. et Sc. : Thomas Arslan ; Ph. : Patrick Orth ; M. :
Dylan Carlson ; Pr. : Schramm Film Koerner ; Int. : Nina Hoss (Emilie
Meyer), Marko Mandic (Carl Boehmer), Lars Rudolph (Joseph Rossman).
Couleurs, 2013.
Les aventures d’un groupe de chercheurs d’or allemands (dont une jeune
femme Emily) en Colombie britannique, à la fin du XIXe siècle. C’est un
calvaire : le froid, les abandons, la menace de poursuivants. Seule Emily en
sortira et atteindra leur but.
L’Allemagne renoue avec le western, un genre qu’elle pratiqua en
s’inspirant de Karl May dans les années 60 (Winnetou…). Gold raconte l’histoire
d’un groupe de chercheurs d’or qui se défait progressivement (abandons, morts).
Le film d’Arslan n’est pas indigne des grands films américains et se voit avec
plaisir.
J.T.

GOLDEN GLOVES STORY (THE)*


(The Golden Gloves Story ; USA, 1950.) R. : Felix E. Feist ; Sc. : Joe Ansen,
Felix E. Feist, d’après l’histoire de Daniel D. Beauchamp et William
F. Sellers ; Ph. : John L. Russell, Jr. ; M. : Arthur Lange, Martin Skiles ;
Pr. : Carl Krueger ; Int. : James Dunn (Joe Reilly), Dewey Martin (Nick
Martel), Kay Westfall (Patti Riley), Gregg Sherwood (Iris Anthony), Kevin
O’Morrison (Bob Gilmore). NB, 76 min.
Joe Reilly n’est pas qu’employé de bureau, il est aussi – et c’est un sujet de
fierté – arbitre des « Gants d’Or », tournoi de boxe amateur réputé. Sa fille Patti,
qu’il a élevée seul, est fiancée à Bob, un sympathique rentier à la vie un peu trop
facile et que Joe encourage à participer au tournoi pour s’endurcir un peu. C’est
alors que surgit dans leur vie Nick Martel, un petit gars séduisant et plutôt
agaçant qui brigue le titre de champion des « Gants d’Or ». Bien que s’en
défendant avec énergie, Patti tombe sous le charme du jeune coq…
Si l’on excepte les combats de boxe mal tournés et quelques facilités, ce
modeste petit film se laisse regarder avec plaisir pour son rythme, pour son
humour, pour Chicago et, surtout, pour la prestation d’un Dewey Martin assez
fascinant précurseur de James Dean. Sans oublier le problème moral illustré par
le personnage de Joe : peut-on être à la fois juge et partie ?G.B.

GOLTZIUS ET LA COMPAGNIE
DU PÉLICAN**
(Goltzius and the Pelican Company ; Pays-Bas, 2012.) R. et Sc. : Peter
Greenaway ; Ph. : Reiner van Brummelen ; Déc. : Ben Zuydwik ; M. :
Marco Robino ; Pr. : Kasander Film Company ; Int. : F. Murray Abraham
(le margrave), Ramsey Nasr (Goltzius), Kate Moran (Adaela), Giulio
Berruti (Thomas Boethius), Anne Louise Hassing (Susannah), Flavio
Parenti (Eduard). Couleurs, 116 min.
Aux Pays-Bas, au XVIe siècle, Goltzius est connu comme peintre et graveur
d’œuvres érotiques. Souhaitant ouvrir une imprimerie, il sollicite le Margrave
d’Alsace, lui promettant un livre avec des images érotiques illustrant l’Ancien
Testament. Pour achever de le convaincre, il lui propose des spectacles vivants
évoquant Adam et Eve, Loth et ses filles, David et Bethsabée… Le Margrave
demande à jouer Putiphar pour coucher avec Adaela. Il donnera l’argent à
Goltzius.
La vie et l’œuvre de Goltzius transposées en film quasi-pornographique.
C’est parfois brillant (décors, costumes…) et souvent de mauvais goût, plutôt
lourd. Le voyeur est comblé, mais l’esthète reste sur sa faim. Peter Greenaway
ne sait pas éviter l’outrance, gâchant de formidables idées de mise en scène.J.T.

GONE GIRL*
(Gone Girl ; USA, 2014.) R. : David Fincher ; Sc. : Gillian Flynn ; Ph. : Jeff
Cronenweth ; M. : Trent Reznor, Atticus Ross ; Pr. : Artemple-Hollywood /
New Regency Pictures / Pacific Standard ; Int. : Ben Affleck (Nick Dunne),
Rosamund Pike (Amy Elliot Dunne), Carrie Coon (Margo « Go » Dunne),
Kim Dickens (l’inspecteur Rhonda Boney), Patrick Fugit (l’agent Jim
Gilpin), Neil Patrick Harris (Desi Collings), Tyler Perry (Tanner Bolt).
Couleurs, 149 min.
Le jour de son cinquième anniversaire de mariage, Amy Dunne disparaît du
domicile conjugal. Son mari, Nick, fait appel à la police, qui conclut d’abord à
une agression. Mais, poussé par son adjoint, l’agent Gilpin, l’inspecteur Boney
en vient rapidement à soupçonner Nick. Petit à petit, la réputation de couple
modèle des Dunne se lézarde : Nick avait une liaison et Amy lui dissimulait sa
grossesse. Après la découverte du journal intime de la jeune femme, Nick est
arrêté ; cependant, le doute sur sa culpabilité s’installe dans l’esprit de
l’inspecteur Boney…
Faux film policier, faux film de suspense, Gone Girl est une nouvelle étape
dans l’exploration par David Fincher de la face cachée et sombre de l’être
humain. Malheureusement, l’histoire tombe à plat. Les deux principaux
protagonistes – la femme ultra-belle, ultra-riche et ultra-intelligente et son grand
nigaud de mari – sont difficilement crédibles, malgré tous les efforts des
comédiens, et le scénario, à force de vouloir « promener » le spectateur, finit par
le lasser. Si le second tiers du film finit par éveiller un peu l’intérêt, celui-ci
sombre vite, tant il est impossible d’éprouver la moindre empathie pour ces
personnages. Rosamund Pike a été nommée pour l’Oscar de la meilleure
actrice.D.G.

GOOD KILL***
(Good Kill ; USA, 2014.) R. et Sc. : Andrew Niccol ; Ph. : Amir Mokri ; Eff.
vis. : Craig Lynn et Michael Wortmann ; M. : Christophe Beck ; Pr. :
Voltage Pictures et Sobini Films ; Int. : Ethan Hawke (Commandant
Thomas Egan), Bruce Greenwood (lieutenant-colonel Johns), Zoë Krawitz
(Vera Suarez), January Jones (Molly Egan), Jake Abel (Zimmer). Couleurs,
95 min.
Ancien pilote de chasse, Thomas Egan devient pilote de drones : la
différence est énorme. À l’action face à l’ennemi dans un cockpit où l’on risque
sa vie succèdent des manettes et des boutons qui permettent, bien à l’abri, de
désintégrer des terroristes à 10 000 kilomètres de là. Ce qui s’appelle une
« frappe chirurgicale ». Mais est-ce la guerre ? Ou un jeu vidéo ? La vie
familiale d’Egan subit les conséquences de ses états d’âme. Il se dispute avec sa
femme Molly et se met à boire. Il finit par faire échouer une mission pour la CIA
et se voit suspendu tandis que sa femme part avec ses enfants pour Reno. Il tue
un violeur qui sévissait sur la base puis part rejoindre sa femme à Reno.
Magnifique sujet : combattre sans risques, tuer à distance par un simple jeu
de manettes. Ce qui devrait être rassurant provoque au contraire des névroses.
Rentré chez lui, le héros du film ne peut séparer ses missions de sa vie
quotidienne, il culpabilise parce qu’il ne risque plus sa peau. Après son Lord of
War sur les marchands d’armes, un film-choc, Niccol revient sur la guerre avec
une autre approche. La critique ne l’a pas ménagé parce qu’il reste avant tout le
cinéaste de Time-Out et des Âmes vagabondes. Mais Good Kill vaut, sur un sujet
voisin, American Sniper de Clint Eastwood.J.T.

GOÛT DES MERVEILLES (LE)*


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Eric Besnard ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. :
Christophe Julien ; Pr. : Camera One et Pulsar ; Int. : Virginie Efira
(Louise), Benjamin Laverhne (Pierre), Laurent Bateau (Paul), Lucie
Fagedet (Emma). Couleurs, 100 min.
Louise, devenue veuve, a repris l’exploitation de poires de son mari. Elle
bénéficie des conseils d’un vieil ami, Paul, qui aimerait bien l’épouser, et Pierre,
un homme qu’elle a renversé et soigné, prend sa part dans l’exploitation. Mais il
est recherché par la justice pour avoir piraté le site du Ministère de l’Intérieur.
Un scénario un peu ennuyeux, en demi-ton, dont on devine le dénouement.
Mais la réalisation est soignée, les images champêtres séduisantes et
l’interprétation convaincante.
J.T.

GOYA L’HÉRÉTIQUE*
(Goya, oder Der arge Weg der Erkenntnis ; RDA, 1971.) R. : Konrad Wolf ;
Sc. : Angel Wagenstein d’après un roman de Feuchtwanger ; Ph. : Werner
Bergmann ; Pr. : Defa-Studio ; Int. : Donatas Banionis (Goya), Olivera
Katarina (la duchesse d’Albe), Fred Düren (Esteve), Wolfgang Kieling
(Godoy), Rolf Hoppe (Charles IV), Tatiana Lolowa (la reine Marie-Louise).
Couleurs, 128 min.
La vie de Goya, peintre de la cour d’Espagne, ses amours avec la duchesse
d’Albe, l’assombrissement de sa peinture à partir de 1808.
Tournée en Allemagne de l’Est, cette biographie filmée de Goya était restée
inédite en France jusqu’à son passage sur Arte. Elle souffre des contraintes du
réalisme socialiste. De nombreuses toiles (120 au total) apparaissent dans le film
et Donatas Banionis est un Goya vraisemblable.J.T.

GRACE DE MONACO*
(Fr., 2014.) R. : Olivier Dahan ; Sc. : Arash Amel ; Ph. : Eric Gautier ; M. :
Christopher Gunning ; Pr. : YFR ent. et Stone Angels ; Int. : Nicole Kidman
(Grace de Monaco), Tim Roth (le prince Rainier), Frank Langella (le Père
Tucker), Paz Vega (Maria Callas), Robert Lindsay (Onassis), André
Penvern (Charles de Gaulle), Roger Ashton Griffiths (Hitchcock). Couleurs,
102 min.
En 1956, Grace Kelly quitte Hollywood pour Monaco. Princesse, elle se
trouve mêlée à la crise qui oppose la principauté à la France en raison de son
statut fiscal. De Gaulle songe à organiser le blocus de la principauté. Grace est
alors tentée d’accepter le rôle de Marnie que lui propose Hitchcock, mais elle
veut être une princesse exemplaire. Son discours, lors du bal de la Croix-Rouge,
obligera De Gaulle à céder.
Faut-il condamner ce « biopic » qui reléverait uniquement de la presse
« people » ? Faut-il sourire devant son côté Musée Grevin : Rainier, De Gaulle,
Hitchcock… interprétés par des acteurs pas très ressemblants ? Faut-il critiquer
une mise en scène qui en fait plutôt un téléfilm qu’un somptueux livre
d’images ? Il y a pourtant une bonne analyse de la crise politique qui opposa
alors la France à Monaco et, semble-t-il, pas trop d’inexactitudes. Soyons donc
indulgent.J.T.

GRAND BUDAPEST HOTEL (THE)***


(The Grand Budapest Hotel ; USA, 2014.) R. et Sc. : Wes Anderson ; Ph. :
Robert D. Yeoman ; Mont. : Barney Pilling ; Déc. : Adam Stockhausen ;
Cost. : Milena Canonero ; Eff. vis. : Christian Haas ; M. : Alexandre
Desplat ; Pr. : American Empirical Pictures ; Int. : Ralph Fiennes
(Gustave H.), Tony Revolori (Zero), F. Murray Abraham (Mr. Mustafa),
Mathieu Amalric (Serge), Willem Dafoe (Jopling), Adrien Brody (Dmitri),
Jude Law (l’auteur jeune), Léa Seydoux (Clotilde), Tilda Swinton
(Madame D.), Bill Murray (Monsieur Ivan), Saoirse Ronan (Agatha),
Harvey Keitel (Ludwig), Jeff Goldblum (Kovacs), Edward Norton
(Capitaine Henckels). Couleurs, 100 min.
Inutile de chercher dans un guide touristique le Grand Budapest Hôtel à
Lutz, village alpin de la République de Zubrovska. Pourtant, ce palace mythique
et son décor de rêve offrent l’illusion parfaite d’une de ces stations huppées qui
faisaient jadis le charme de la Mittel Europa. En 1985, un écrivain s’attache à en
écrire l’histoire telle que la lui a racontée dix-sept ans plus tôt son ultime
propriétaire, M. Zero Mustafa. En 1932, celui-ci qui n’est encore qu’un jeune
réfugié, est recruté en qualité de lobby boy par M. Gustave, le concierge du
prestigieux palace, alors au faîte de sa renommée. Personnage central du film, ce
dernier ne se contente pas d’assurer un service impeccable et mener ses équipes
à la baguette, il prodigue toutes ses attentions à une clientèle exigeante,
particulièrement aux vieilles dames en mal d’affection séduites par sa classe et
son charme. C’est précisément la mort subite de la plus riche d’entre elles,
Madame Degoffe und Taxis, qui va entraîner M. Gustave dans une série
d’aventures échevelées. Lorsqu’il se rend au chevet de la défunte en compagnie
de Zero, dans son magnifique manoir, il apprend de l’exécuteur testamentaire
Kovacs qu’elle lui a légué le « Garçon à la pomme », tableau d’une valeur
inestimable. Le fils de la vieille dame, Dmitri, conteste ce legs. Avant de quitter
les lieux, M. Gustave et Zero se saisissent du tableau qu’ils emportent avec eux.
Mais accusé par Dmitri d’avoir assassiné sa mère, M. Gustave est emprisonné,
tandis que Zero revient cacher le tableau au Grand Budapest Hôtel. Avec sa
fiancée, Agatha, pâtissière chez Mendl’s, fournisseur attiré de l’hôtel, Zero
réussit à faire évader Gustave. Serge, le domestique témoin clé du meurtre de la
vieille dame, est à son tour assassiné dans un monastère où se sont réfugiés après
l’évasion M. Gustave et Zero. La guerre survient. Poursuivis par Dmitri, et son
homme de main Jopling, Gustave et Zero parviennent à récupérer le tableau et
découvrent cachée au dos la copie du dernier testament de Madame D., qui
innocente M. Gustave et confirme qu’il est le légataire de tous ses biens, dont le
Grand Budapest Hôtel. Celui-ci étant désormais réquisitionné par les troupes
d’occupation, Gustave et Zero partent en train vers des cieux plus cléments.
Mais lors d’un contrôle militaire musclé, M. Gustave qui prend la défense de
Zero, au nom de la civilisation, est abattu. C’est ainsi que Zero dont il avait fait
son légataire, hérite à son tour de la fortune de Madame D. et du Grand Budapest
Hôtel. Endeuillé par la mort prématurée d’Agatha et de leur fils, M. Zero
Mustafa devenu riche reste fidèle à la mémoire de son maître et ami qui avait si
bien su entretenir l’illusion du monde d’avant « avec une grâce merveilleuse ».
Extravagant, délirant, baroque, lyrique, Wes Anderson est ici au sommet de
son art. Mené à un rythme échevelé entre rêve et cauchemar, le scénario laisse le
spectateur pantois. L’interprétation (sublime Fiennes), les décors (admirables
maquettes de l’hôtel lui-même, de son funiculaire et de l’Observatoire d’altitude
du Sudentenwaltz, sans oublier les boîtes roses à ruban bleu de la pâtisserie
Mendl’s), le montage, tout concourt à notre envoûtement. La force du film tient
aussi à sa dimension métaphorique, suggérant en arrière-plan la montée des
périls au cœur de l’Europe, prémices à l’engloutissement de ce si fascinant
« Monde d’hier » cher à Stephan Zweig, auquel le film est d’ailleurs dédié. Un
chef-d’œuvre.A.V.

GRAND CENTRAL***
(Fr., 2013.) R. : Rebecca Zlotowski ; Sc. : Gaëlle Macé, R. Zlotowski ; Ph. :
Georges Lechaptois ; M. : Rob ; Pr. : Frédéric Jouve ; Int. : Tahar Rahim
(Gary), Léa Seydoux (Karole), Olivier Gourmet (Gilles), Denis Ménochet
(Toni). Couleurs, 94 min.
Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Il se lie avec Gilles, un
ancien, qui l’initie aux dangers des radiations, ainsi qu’avec Toni chargé de la
surveillance du secteur. Gary intervient pour le secourir lors d’un grave incident
nucléaire où il est irradié. Il s’éprend de Karole, la compagne de Toni. Karole
tombe enceinte alors que Toni est stérile.
Le film se développe selon deux axes. D’une part la relation entre les trois
principaux personnages qui serait banale si ne persistaient des zones d’ombre (la
stérilité de Toni est-elle due aux radiations ? la grossesse de Karole n’est-elle pas
désirée ? Quid du dernier plan ?) les rendant plus subtiles qu’elles ne paraissent.
D’autre part l’aspect documentaire sur ce monde clos où vivent ces damnés du
nucléaire exposés à un risque permanent d’autant plus dangereux qu’il reste
invisible. Les tuyères imposantes de la centrale, le cœur du réacteur sont quasi
omniprésents à l’écran comme une menace permanente, apportent au film une
intensité dramatique passionnante.C.B.M.

GRAND JEU (LE)**


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Nicolas Pariser ; Ph. : Sébastien Buchmann ; M. :
Benoît de Villeneuve, Benjamin Morando ; Pr. : Emmanuel Agneray,
Jérôme Bleitrach ; Int. : Melvil Poupaud (Pierre), André Dussollier
(Joseph), Clémence Poesy (Laura), Sophie Cattani (Caroline), François
Marthouret (Gérard). Couleurs, 99 min.
Pierre Blum, la quarantaine, est un écrivain qui a connu le succès. Il est
maintenant seul, à cours d’inspiration, ayant perdu ses illusions. Il rencontre un
soir Joseph Patkin, un homme manipulateur introduit dans les milieux politiques.
Il lui propose d’écrire anonymement un pamphlet incitant à l’insurrection. Pierre
accepte. Bientôt menacé et poursuivi, il trouve refuge dans une ferme où vivent
des militants d’extrême gauche. Il se sent attiré par Laura…
Un film de nuit dans l’ombre et les arcanes du pouvoir politique ; un film
aux paysages hivernaux et désolés dans cette ferme isolée. C’est un thriller
politique, au meilleur sens du terme, à l’imbroglio scénaristique touffu, sous-
tendu par les trahisons des uns et des autres. Melvil Poupaud incarne
parfaitement cet homme à la dérive qui se laisse dangereusement séduire par un
André Dussollier plus charismatique que jamais.C.B.M.

GRAND MÉCHANT LOUP (LE)


(Fr., Belg., 2012.) R. : Nicolas Charlet, Bruno Lavaine ; Sc. : Nicolas
Charlet, Bruno Lavaine, d’après le scénario original de Patrick Huard,
Claude Lalonde et Pierre Lamothe ; Ph. : Laurent Dailland ; M. : Eric
Neveux ; Pr. : Nicolas Altmayer, Eric Altmayer ; Int. : Benoît Poelvoorde
(Philippe Delcroix), Kad Merad (Louis Delcroix), Fred Testot (Henri
Delcroix), Valérie Donzelli (Nathalie Delcroix), Charlotte Le Bon (Natacha),
Zabou Breitman (Victoire Delcroix). Couleurs, 107 min.
Ils sont trois frères au milieu du voyage de leur vie et leur mère se meurt. Il
est temps pour Philippe, Louis et Henri de faire le point…
À quoi bon refaire cinq ans après, et quasiment plan par plan, le film
québécois à succès « Les 3 p’tits cochons » ? Pourquoi réduire un sujet riche en
potentialités à une telle trivialité ? Pour quelle raison réunir une telle brochette
d’acteurs et ne leur donner comme grain à moudre que des sketches usés et des
dialogues sans relief ? Pour palper l’oseille sans se fatiguer bien sûr ! Sauf qu’en
retour les spectateurs ne se sont pas fatigués eux non plus : ils ne se sont pas
déplacés et ils ont eu bien raison.G.B.

GRAND MUSÉE (LE)***


(Das Groϐe Museum ; Autriche, 2014.) R. : Johannes Holzhausen ; Sc. :
Johannes Holzhausen, Constantin Wulff ; Ph. : Attila Boa, Joerg Burger ;
M. : Dieter Pichler ; Pr. : Johannes Rosenberger ; Couleurs, 94 min.
Ce film documentaire nous présente l’un des plus grands musées au monde,
celui de l’Histoire de l’Art à Vienne. Profitant de la rénovation d’une aile du
musée et d’un projet de restructuration, Johannes Holzhausen nous plonge dans
les coulisses de cette institution, des sous-sols où sont effectuées les
restaurations d’œuvres, jusqu’aux bureaux ou aux réunions avec les gardiens.
Nous suivons directeurs, équipes de nettoyage, historiens d’art, et
manutentionnaires, dans leur quotidien et leurs rapports aux œuvres.
Impressionnant… Nous regardons, admiratifs, cet édifice majestueux,
parfois de loin, parfois au plus proche des objets en phase de restauration,
observant les mites dévoreuses de toiles au microscope. Tout est décortiqué,
analysé, contrôlé : « piège 27 : trois mites », lance l’employé du haut de son
élévateur couinant. Le regard curieux de Johannes Holzhausen se pose sur ce
monde souterrain, caché aux yeux du public, où chacun entretient un rapport
particulier aux œuvres. Il suit avec humour un membre du personnel traversant
les immenses couloirs sans fin en trottinette pour récupérer une photocopie, cet
autre qui époussette le sexe d’une gigantesque statue. Et cette scène terrible –
lors d’une vente aux enchères – où nos deux personnages repartent bredouilles :
les œuvres qu’ils espéraient acquérir pour la collection du musée leur ayant été
enlevées par des acheteurs autrement plus fortunés. On assiste aux réunions de
restructuration, où s’élabore la nouvelle stratégie marketing et se décident les
attributions de budget. C’est dramatique et passionnant. Un nouveau musée, plus
en lien avec le présent, s’éveille sous les doigts de ces serviteurs dévoués.O.L.

GRAND NORD*
(North Star / Tashunga ; Norv., Fr., GB, 1995.) R. : Nils Gaup ; Sc. : Gilles
Behat, Philippe Schwartz, Sergio Donati d’après un roman de Will Henry ;
Ph. : Bruno de Keyzer ; M. : John Scott ; Pr. : AFCL (Paris), M6 Films,
Federal Film, Nordic Screen ; Int. : Christophe Lambert (Hudson), James
Caan (Mac Lennon), Catherine Mac Cormack (Sarah), Jacques François
(Colonel Johnson). Couleurs, 90 min.
En 1899 la ville de Nome en Alaska voit affluer des pionniers à la recherche
de l’or. Elle est sous le contrôle de Sean Mac Lennon qui s’enrichit en
s’emparant des mines découvertes par les chercheurs d’or. Un métis, Hudson
Saanteck, s’oppose à lui car il refuse que soit exploitée la grotte qui est le
sanctuaire de ses ancêtres. En conséquence il enlève Sarah, la maîtresse de Mac
Lennon. La poursuite est lancée…
Curieux western réalisé par un un metteur en scène norvégien (on lui doit Le
passeur en 1988) sur un scénario dû principalement à un auteur français, Gilles
Behat, et interprété notamment par un acteur américain, James Caan, et un acteur
français Christophe Lambert. La mayonnaise prend et ce film tourné en Norvège
n’est pas indigne des classiques du genre.J.T.
GRAND PARTAGE (LE)
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Alexandra Leclère ; Ph. : Jean-Marc Fabre ; M. :
Philippe Rombi ; Pr. : Pan-Européenne ; Int. : Karin Viard (Christina
Dubreuil), Didier Bourdon (Pierre Dubreuil), Michel Vuillermoz (Grégory
Bretzel), Valérie Bonneton (Bétrice Bretzel), Josiane Balasko (la gardienne),
Patrick Chesnais (un voisin). Couleurs, 102 min.
Face à un hiver très rigoureux, le gouvernement exige que les Français à
l’aise dans leur appartement, accueillent des SDF. Les répercussions dans un
immeuble bourgeois de la rue du Cherche-Midi. Comique plutôt lourd et
démagogique.J.T.

GRAND RETOURNEMENT (LE)*


(Fr., 2012.) R. : Gérard Mordillat ; Sc. : Gérard Mordillat d’après une pièce
de Frédéric Lordon ; Ph. : François Catonné ; M. : Elliott Covrigaru ; Pr. :
Stephan Film ; Int. : Jacques Weber (le banquier Weber), François Morel
(le premier conseiller), Edouard Baer (le trader), Franck de la Personne (le
banquier Franck), Antoine Bourseiller (un banquier). Couleurs, 77 min.
Le banquier Weber découvre que l’un de ses jeunes traders a, par une trop
grosse spéculation, mit en péril sa banque. La crise s’étend aux autres banques.
Ensemble les banquiers vont voir le Président de la République pour qu’il les
aide. Celui-ci finit par se laisser convaincre. Il vide les caisses de l’État
permettant aux banquiers de faire à nouveau d’énormes profits. Mais le peuple
s’indigne. C’est la révolution.
Adaptation d’une pièce intitulée D’un retournement à l’autre, comédie
sérieuse sur la crise financière, inspirée par des événements contemporains dont
l’affaire de la Société générale. Les ficelles sont un peu trop voyantes, les effets
plutôt gros, mais c’est bien interprété et dit… en alexandrins !
J.T.
GRAND SOIR (LE)**
(Fr., Belg., 2012.) R. et Sc. : Benoît Delépine, Gustave Kervern ; Ph. :
Hugues Poulain ; M. : Brigitte Fontaine, Areski Belkacem ; Pr. : Jean-
Pierre Guérin, B. Delépine, G. Kervern, André Logie, Gaétan David ; Int. :
Benoît Poelvoorde (Not), Albert Dupontel (Jean-Pierre), Brigitte Fontaine
(la mère), Areski Belkacem (le père), Bouli Lanners (le vigile). Couleurs,
95 min.
Not est un vieux punk qui vit avec la seule compagnie de son chien. Son
frère Jean-Pierre travaille dans un supermarché au rayon literie. Pour avoir trop
copieusement noyé son amertume dans l’alcool, il est licencié. Son frère le prend
sous son aile. Ensemble, ils vont préparer le grand soir.
Avec ce film, les deux réalisateurs organisent un joyeux bordel qui est aussi
une approche politique d’une société en crise, mais aucun prêchi-prêcha démago
ici. C’est stimulant, revigorant et fort drôle, même si c’est parfois filmé
n’importe comment (et c’est tant mieux !). Poelvoorde et Dupontel, très
complices, sont à l’unisson.C.B.M.

GRANDE BELLEZZA (LA)***


(La grande bellezza ; Ital., 2013.) R. : Paolo Sorrentino ; Sc. : Paolo
Sorrentino, Umberto Contarello ; Ph. : Luca Bigazzi ; M. : Meli
Martichelli ; Pr. : Indigo Film ; Int. : Toni Servillo (Gambardella), Carlo
Verdone (Romano), Sabrina Ferilli (Ramona), Galatea Ranzi (la Sainte),
Fanny Ardant (une passante). Couleurs, 142 min.
Pour son soixante-cinquième anniversaire, Jep Gambardella organise une
fête où il a invité le « tout Rome ». Dans sa jeunesse il a écrit un roman qui lui
apporta la notoriété. Depuis, plus rien. Il n’est qu’un journaliste mondain qui
jette un regard désabusé sur son entourage.
Plane l’ombre (assumée) de Fellini sur cette moderne Dolce Vita. Si le film
de Sorrentino est bien celui d’un visionnaire, le regard qu’il porte sur son temps
est celui d’un homme amer voire cynique où nul espoir ne subsiste (à l’opposé
de Fellini). Pas de narration structurée, mais une suite de séquences très fortes,
d’une extrême noirceur, à l’image d’une photo quasi-charbonneuse. La caméra
glisse d’un personnage à un autre avec virtuosité, brossant le tableau d’une suite
de « grotesques ». C’est la décadence de Rome et de sa société qui est dépeinte,
la grandeur de la Ville étant reléguée dans le passé, le passé antique. « Il n’y a
que la vie et la mort, tout le reste est bla-bla » nous dit cette œuvre désespérée,
qui, dans sa noirceur, est pourtant d’une « grande beauté ».C.B.M.

GRANDE BOUCLE (LA)*


(Fr., 2013.) R. : Laurent Tuel ; Sc. : Romain Protat, Lyes Belaïdouni, Yohan
Lévy ; Ph. : Gilles Porte ; M. : André Manoukian ; Pr. : Olivier Delbosc,
Marc Missonnier ; Int. : Clovis Cornillac (François), Elodie Bouchez
(Sylvie), Bouli Lanners (Rémi), Bruno Lochet (Pierre), André Marcon
(Daniel). Couleurs, 98 min.
François est passionné de cyclisme. À la suite d’une maladresse, il est
renvoyé de l’équipe qui doit accompagner le Tour de France. Sa femme le quitte.
Déprimé, il décide de prendre son vélo et de précéder les coureurs d’une étape.
Un directeur sportif alcoolique et déchu le remarque. Un reportage télévisé va lui
apporter la célébrité.
Une comédie populaire sans prétention, sans vulgarité, bien conduite, qui
nous emmène « dans la roue » de chemins balisés. C’est sympathique,
remarquablement interprété. Que demander de plus… pour peu que l’on
s’intéresse au cyclisme ?C.B.M.

GRANDE CARAVANE (LA)*


(Fighting Caravans ; USA, 1930.) R. : Otto Brower, David Burton ; Sc. :
Edward E. Paramore Jr, Keene Thompson, Agnes Brand Leahy, d’après le
roman de Zane Grey ; Ph. : Lee Garmes, Henry Gerrard ; Pr. : Adolph
Zukor, Jesse L. Lasky ; Int. : Gary Cooper (Clint Belmet), Lily Damita
(Felice), Fred Kohler (Lee Murdock), Ernest Torrence (Bill Jackson), Tully
Marshall (Jim Bridger), Eugene Pallette (Seth Higgins). NB, 80 min.
Clint Belmet, un éclaireur bagarreur, évite la prison en persuadant la jolie
Felice de se faire passer pour sa femme. Il retrouve vite du travail et se voit
confier la direction d’un convoi pour la Californie. En route, l’éclaireur, qui ne
perd pas le Nord, fait savoir à « Mrs. Belmet » qu’il entend exercer ses droits de
« mari ». Ce qui n’est pas du goût de la jeune femme…
Passons sur un début un peu lent et maladroit (mais il s’agit là d’un des tous
premiers westerns parlants et la technique est encore un peu hésitante), sur son
racisme anti-indien (lui aussi d’époque) et son idylle amoureuse hyper prévisible
et contentons-nous de ce que ce film signé Brower et Burton peut encore nous
offrir : une très belle photo noir et blanc, une bonne description des mouvements
d’une caravane de pionniers, de bons acteurs (Gary Cooper, grand dadais
désinvolte ; Lily Damita, fraîche émigrante française ; et ces deux briscards
d’Ernest Torrence et Tully Marshall dans leur pittoresque duo de vieux
éclaireurs). Bilan finalement très honorable pour un film qui affiche quand
même huit décennies et demie au compteur. En D.V.D.
G.B.

GRANDE CATHERINE (LA)*


(The Rise of Catherine the Great ; GB, 1934.) R. : Paul Czinner ; Sc. :
Marjorie Deans et Arthur Wimperis, d’après la pièce de Melchior Lengyel
et Lajos Biro (The Czarina); Ph. : George Périnal ; Déc. : Vincent Korda ;
M. : Muir Mathieson ; Pr. : Alexander Korda ; Int. : Douglas Fairbanks, Jr.
(le Grand-Duc Pierre), Elisabeth Bergner (Catherine), Flora Robson
(l’Impératrice Elizabeth), Gerald du Maurier (Lecocq), Joan Gardner
(Katushienka). NB, 95 min.
En 1745, la princesse allemande Sophie d’Anhalt-Zerbst arrive à Saint
Petersbourg pour épouser, à la demande de l’impératrice Elizabeth, le neveu de
celle-ci, le Grand-Duc Pierre. Mais, dès le mariage célébré, le Grand-Duc la
délaisse au profit de sa maîtresse Katushienka, attendant avec impatience le
décès de sa tante pour lui succéder sur le trône de Russie. Toutefois, à la mort de
l’impératrice, c’est Sophie – baptisée Catherine par Elizabeth –, ayant vaincu sa
timidité et sa peur, qui prend le pouvoir. Devenu tsar un court instant, Pierre sera
assassiné par l’un de ses familiers sans le consentement de son épouse.
Après La Vie privée d’Henry VIII (1933), le second des grands spectacles « à
l’anglaise », conçus par Alexandre Korda pour faire concurrence à Hollywood.
Bien que tout en mesure et en retenue, le film se préoccupe aussi peu de la vérité
historique que ses concurrents américains. Les décors et les costumes sont
superbes, mais l’œuvre est trop lente et trop cérémonieuse. Et elle a surtout un
défaut majeur : elle vient juste après le superbe film de Josef von Sternberg
L’impératrice rouge (1934), qui malmène tout autant l’Histoire mais la revisite
avec un délire baroque difficile à surpasser. En outre, Elisabeth Bergner n’est
pas Marlène Dietrich et Douglas Fairbanks fait piètre figure devant l’inoubliable
Grand-Duc incarné par Sam Jaffe. Mais, à leur époque, les deux films étaient en
compétition, et c’est le film produit par Korda (qui apparemment le dirigea en
grande partie) qui obtint la faveur de la critique et du public. Ressuscité par la
vidéo, film disponible en DVD.R.L.

GRANDES ONDES
(À L’OUEST) (LES)*
(Suisse, 2013.) R. : Lionel Baier ; Sc. : L. Baier, Julien Buissoux ; Ph. :
Patrick Lindenmaier ; M. : George Gershwin ; Pr. : Pauline Gygax, Max
Karli ; Int. : Michel Vuillermoz (Cauvin), Valérie Donzelli (Julie), Patrick
Lapp (Bob), Francisco Belard (Pelé), Jean-Stéphane Bron (Philippe de
Roulet). Couleurs, 85 min.
1974. Cauvin, un vieux radio-reporter, et sa jeune consœur Julie, une
féministe, sont délégués au Portugal, avec Bob leur technicien, pour un reportage
sur les aides apportées par la Suisse. Ils sont rejoints par le jeune Pelé (grand
admirateur de Pagnol), comme traducteur. Ils tombent alors en pleine Révolution
des Œillets.
Le film est assez long à démarrer, la première partie ne présentant qu’un
intérêt relatif avec son humour potache. Puis le ton devient plus joyeux quand
nos loustics sont emportés par la fougue et la folie communicatives lors de la
séquence de la Révolution. Michel Villermoz s’y montre grandiose.C.B.M.

GRANDMASTER (THE)*
(Yi dai zong shi ; Chine, Hong Kong, 2013.) R. : Wong Kar-wai ; Sc. : Wong
Kar-wai, Zou Jinzhi, Xu Haofang ; Ph. : Philippe Le Sourd ; M. : Shigeru
Umebayashi et Nathaniel Mechaly ; Chorégraphie : Yuen Woping ; Pr. :
Block 2 Pictures ; Int. : Tony Leung Chiu-wai (Ip Man), Zang Ziyi (Gong
Er), Chang Chen (le Lama), Zhao Bensham (Ding Lianshan). Couleurs,
122 min.
Le destin de trois grands maîtres des arts martiaux dont Ip Man, qui aime
Gong Er, sur fond de grands bouleversements en Chine de 1930 à 1950.
Une fresque impressionnante de l’histoire de la Chine depuis 1936, peut-être
un peu trop riche en événements dans lesquels se dilue le destin des personnages.
Belle chorégraphie, images soignées, musique prenante maintiennent l’intérêt du
spectateur qui n’est pas sinologue.J.T.

GRAPHIQUE DE BOSCOP (LE)


(Fr., 1976.) R. : Sotha, Georges Dumoulin ; Sc., Pr., M., Chans., Chor. :
Sotha ; Ph. : Jean Chiabaut ; Int. : Philippe Manesse (Rodolphe Dendron
dit Pissenlit), Romain Bouteille (Roger Dendron), Catherine Mitry
(Dorothée Dendron), Sotha (Clémentine Dendron), Patrice Minet (Mozart),
Christian Spillemaeckers (Jacques Chambille). Couleurs, 108 min.
Fils d’éboueur, Rodolphe Dendron, dit Pissenlit, a le génie des maths. Après
avoir lu un livre trouvé dans une poubelle, il parvient à révolutionner une théorie
mathématique mais de peur d’attirer l’attention des ennemis de l’humanité il doit
feindre la débilité. Il sera malgré tout livré au gouvernement…
Ravira les amateurs de grand n’importe nawak. Consternera les autres.G.B.

GRASSHOPPER (THE)
(USA, 1970.) R. : Jerry Paris ; Pr. et Sc. : Jerry Belson et Garry Marshall,
d’après le roman de Mark McShane La Teigne (The Passing of Evil, 1961) ;
Ph. : Sam Leavitt ; M. : William Goldenberg ; Int. : Jacqueline Bisset
(Christine Adams), Jim Brown (Tommy Marcott), Joseph Cotten (Richard
Morgan), Corbett Monica (Danny Raymond), Ramon Bieri (Roosevelt
Dekker). Couleurs, 95 min.
Le médiocre destin de Christine Adams (19 ans), venue de Colombie
britannique et débarquant, par hasard, en auto stop à Las Vegas, qui épouse une
ancienne star du football abattue peu après par un tueur. Devenue danseuse et
connaissant son ascendant sur les hommes, elle va de liaison en liaison, touche à
la drogue, et finira, trois ans plus tard, dans la peau d’une femme déchue et
vieillie avant l’âge.
Une aberration. Ou comment transformer un livre puissant, profondément
noir et désespéré de l’excellent Mark McShane (l’exceptionnel auteur du Rideau
de brume) en une petite chose médiocre et insipide. Fortement influencé par les
préoccupations sociales du Free Cinema britannique, l’écrivain avait fait de
l’héroïne de son roman plus qu’une Femme fatale, l’un des pires personnages de
garce que la littérature noire nous ait donné de connaître – le livre a été publié
sous deux titres français qui se passent de commentaire : La Teigne et La Reine
des garces. C’est une sorte de « catalyseur du Mal » : elle-même ne commet
jamais rien de répréhensible, mais incite les autres aux pires excès et révèle, par
pure jouissance, la face négative de chacun d’eux. Faire incarner ce personnage
par la délicieuse et sexy Jacqueline Bisset était déjà une trahison éhontée. Mais,
dans l’adaptation et la mise en image, le film transforme son odyssée sulfureuse
en un badinage bon enfant. Quant au milieu d’origine, les petites gens des
quartiers populaires de Londres, ils sont devenus la faune équivoque de la
rutilante Las Vegas, ville du vice et de la corruption à l’américaine. Mais, filmée
en technicolor, même une poubelle donne une image agréable à l’œil…R.L.

GRAVITY***
(Gravity ; USA, GB, 2013.) R. : Alfonso Cuarón ; Sc. : Alfonso Cuarón et
Jonás Cuarón ; Ph. : Emmanuel Lubezki ; M. : Steven Price ; Pr. : Alfonso
Cuarón et David Heyman ; Int. : Avec : Sandra Bullock (Ryan Stone),
George Clooney (Matt Kowalski). Couleurs, 91 min.
Suite à un accident sur une mission de maintenance sur le télescope spatiale
Hubble, deux astronautes se retrouvent à la dérive dans l’espace. Leur seul
espoir est de rejoindre la station internationale qui se trouve à une centaine de
kilomètres de là…
Film évènement de 2014, récompensé par sept oscars dont celui du meilleur
réalisateur pour Alfonso Cuarón, Gravity est sans conteste l’une des œuvres de
Science-fiction les plus impressionnantes, sensibles et intelligentes de ces dix
dernières années. Les spectateurs qui l’ont découvert en salles en 3D, s’en
souviennent encore, l’expérience proposée par Cuarón étant aussi spectaculaire
qu’immersive. Animé par un souci de réalisme constant, le cinéaste nous
embarque avec une incontestable virtuosité dans une odyssée spatiale à couper le
souffle et génératrice d’images inoubliables. Mais au-delà de l’incroyable
prouesse technique que représente Gravity, le film de Cuarón s’impose avant
tout comme un drame existentiel poignant et plein de sens abordant des
thématiques aussi complexes que le deuil, la perte de repères, ou encore la place
de l’homme dans l’Univers. Des thèmes que Cuarón développe avec une
intelligence rare et qui prennent corps grâce à une mise en scène fluide et
contemplative qui n’hésite pas à jouer la carte de l’introspection. Le cinéaste est
aidé en cela par deux comédiens au sommet de leur art qui parviennent, à travers
leur jeu tout en nuance, à tenir le public en haleine du début jusqu’à la fin. Une
fin hautement symbolique qui achève de faire de ce métrage un monument du
genre.E.B.

GRAZIELLA
(Fr., 1926.) R. : Marcel Vandal ; Sc. : Edmond Epardaud d’après
Lamartine ; Ph. : René Guychard et René Moreau ; Pr. : Vandal et Delac ;
Int. : Nina Vanna (Graziella), Jean Dehelly (Lamartine jeune), Emile
Dehelly (Lamartine âgé), Antonin Artaud (Cecco), Georges Chebat (Beppo).
NB, muet.
Amour de jeunesse de Lamartine pour une jeune italienne, fille d’un pêcheur
de Procida. Après quelques jours d’idylle platonique, Lamartine, âgé de vingt
ans, quitte l’île, abandonnant pour toujours l’émouvante Graziella. Bien des
années plus tard, il écrira son histoire fortement poétisée.
Marcel Vandal, dont c’est l’une des rares réalisations a bien restitué l’esprit
du roman de Lamartine. Nina Vanna, vedette russe, chassée par la Révolution,
interprète la mélancolique héroïne napolitaine. Disparue avec le parlant,
Graziella reste son plus grand rôle. Ce film oublié mérite d’être redécouvert.P.H.

GRAZIELLA
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Mehdi Charef ; Ph. : Yorgo Arvanitis ; M. : Eric
Neveux ; Pr. : Michèle Ray-Gavras ; Int. : Rossy de Palma (Graziella), Denis
Lavant (Antoine), Claire Nebout (Alice). Couleurs, 98 min.
Graziella, une ancienne infirmière, et Antoine, un ex-projectionniste, se sont
aimés il y a bien longtemps. Ils ont fait de la prison et se retrouvent pour un
travail de réinsertion dans un pensionnat déserté par ses élèves pendant l’été…
Un film glauque et désespéré (avec des scènes de roulette russe difficilement
supportables). Rossy de Palma, à l’étrange beauté, et Denis Lavant sont les bons
interprètes de ces deux solitudes.C.B.M.

GREEN HORNET (THE)


(The Green Hornet ; USA, 2010.) R. : Michael Gondry ; Sc. : Seth Rogen ;
Ph. : John Schwartzman ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Columbia ;
Int. : Seth Rogen (Brit Raid), Jay Chou (Kato), Cameron Diaz (Leonore),
Tim Wilkinson (James Reid), Christoph Waltz (Chudnofsky). Couleurs,
117 min.
Fils d’un magnat de la presse, Brit Reid mène une vie de débauché jusqu’au
jour où il rencontre Kato. À eux deux, ils décident de combattre le crime
organisé et notamment le redoutable Chudnofsky. Ils l’emporteront et
Chudnofsky sera tué.
Le Frelon vert fut d’abord le héros d’un feuilleton radiophonique avant de
passer sur les écrans de la télévision. Le voici au cinéma pour nostalgiques que
lassent les héros aux super-pouvoirs. Ne se prenant jamais au sérieux, le film se
voit sans ennui avec un somptueux méchant, Christoph Waltz en Chudnofsky.
On n’attendait pas Michel Gondy en metteur en scène d’un film d’action ni Seth
Rogen en Frelon vert, loin des comédies où il excelle.J.T.

GREEN ZONE***
(Green Zone ; USA, 2010.) R. : Paul Greengrass ; Sc. : Brian Helgeland ;
Ph. : Barry Ackroyd ; M. : John Powell ; Déc. : Dominic Watkins ; Pr. :
Working Title ; Int. : Matt Damon (Roy Miller), Greg Kinnear (Clark
Poundstone), Amy Ryan (Dayne), Brendan Gleeson (Martin Brown), Jason
Isaacs (Briggs). Couleurs, 115 min.
En 2003, à la suite de la guerre d’Irak, le jeune sous-officier Roy Miller est
chargé de retrouver les armes de destruction massive qu’aurait possédées Sadam
Hussein. Il n’en trouve pas et commence à avoir des doutes. Mais dans ses
recherches, il identifie un général irakien Al Rawi qui s’enfuit. Or il va découvrir
que ce général irakien avait averti les Américains qu’il n’y avait pas d’ADM en
Irak. Il n’a pas été écouté et le conflit a éclaté. Il devient donc un témoin
embarrassant qu’il faut abattre…
« Un polar déguisé en film de guerre qui revient sur un grand mensonge
d’Etat » (L’annuel du cinéma) Green Zone, par ailleurs remarquablement mis en
scène est une dénonciation de l’équipe Bush-Powell qui se lança sans véritables
preuves dans le conflit irakien avec les conséquences désastreuses que l’on sait.
C’est une œuvre importante et courageuse, mais aussi passionnante jusqu’au
dénouement final.J.T.

GRISERIES*
(I Dream Too Much ; USA, 1935.) R. : John Cromwell ; Sc. : James Gow,
Edmund H. North ; Ph. : David Abel ; M. : Jérôme Kern ; Pr. : Pandro
S. Berman ; Int. : Lily Pons (Annette Monard), Henry Fonda (Johnny), Eric
Blore (Roger), Osgood Perkins (Paul Darcy), Lucette Ball (Gwendolyn),
Mischa Auer (le pianiste). NB, 97 min.
Annette, à la voix de cristal, rencontre Johnny Street, un Américain qui
compose son premier opéra. Ils se marient et montent à Paris, vivant chichement.
Découverte par Paul Darcy, un impresario, Annette devient une cantatrice
acclamée sur toutes les scènes des opéras, tandis que Johnny reste dans l’ombre.
Ils se séparent.
Cette comédie musicale est conçue pour mettre en valeur la personnalité de
Lily Pons, soprano colorature, qui déploie toute l’étendue de son registre vocal,
jusqu’au contre-ut. On peut l’entendre chanter in extenso « l’air des clochettes »
de Lakmé (dans une mise en scène kitchissime où, très belle femme, elle ose
montrer son nombril – ô scandale !). Cette actrice, d’origine française,
surnommée « la petite fiancée de l’Amérique », est de plus une piquante
comédienne et forme avec un Henry Fonda à ses débuts, un couple
charmant.C.B.M.

GUERRE EST DÉCLARÉE (LA)***


(Fr., 2010.) R. : Valérie Donzelli ; Sc. : Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm ;
Ph. : Sébastien Buchmann ; M. : Bach, Vivaldi, Frustration, Morricone ;
Pr. : Yves Marmion, Serge Catoire ; Int. : Valérie Donzelli (Juliette),
Jérémie Elkaïm (Roméo Benaïm), Brigitte Sy (Claudia Benaïm), Michèle
Moretti (Florence), Philippe Laudenbach (Philippe), Frédéric Pierrot (le
professeur Sainte-Rose). Couleurs, 100 min.
Un coup de foudre unit Roméo et Juliette. Mais leur amour est mis à rude
épreuve non pas à cause des Montaigu et des Capulet mais parce que leur enfant,
Adam, souffre d’une tumeur au cerveau qui a toutes les chances de l’emporter…
Un jeune couple dont le bébé se voit diagnostiquer une tumeur maligne au
cerveau et dont les chances de survie sont infimes : le sujet est délicat et les
risques de dérive sont multiples, le pire étant de faire pleurer Margot avec force
mains tordues et flots de violons lyriques. Difficulté supplémentaire, les deux
acteurs principaux, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, ont réellement vécu cette
situation horriblement éprouvante : auront-ils dès lors le recul nécessaire pour
nous conter leur histoire de manière objective, sans sentimentalisme excessif ?
Eh bien, le miracle c’est que… le miracle a lieu ! Le film est lumineux, drôle
parfois, touchant et même déchirant mais jamais mélodramatique. C’est qu’on y
voit le couple non prostré dans sa douleur et se lamentant sur son sort mais,
comme l’indique le titre, en guerre contre la maladie et contre le malheur.
L’attitude des jeunes parents est dynamique et même si le découragement les
gagne parfois (comment pourrait-il en être autrement ?), ils luttent avec un
acharnement toujours renouvelé et donc communicatif.
Pour son deuxième film de réalisatrice, Valérie Donzelli double la sincérité
de son propos par une créativité jamais prise en défaut. Émaillé d’idées
originales, son film, qui a la grâce, remue profondément.G.B.

GUERRE DES BOUTONS (LA)


(Fr. 2011.) R. et Sc. : Yann Samuell d’après Louis Pergaud ; Ph. : Julien
Hirsch ; M. : Klaus Badelt ; Pr. : Marc de Pontavice, Didier Lupter ; Int. :
Eric Elmosnino (Mr Merlin), Mathilde Seigner (la mère Lebrac), Alain
Chabat (M. Labru), Fred Testot (le père Simon), Vincent Bres (Lebrac),
Salomé Lemire (Marie). Couleurs, 105 min.
1956. Les gamins de Longeverne, sous la direction de Lebrac, livrent une
guerre acharnée aux sabres de bois à ceux de Velrans. Ils vont même combattre
nus pour mieux arracher les boutons de leurs adversaires provoquant des
représailles familiales…
À quelques détails près (la guerre d’Algérie en toile de fond, une note de
féminisme…), le film est assez fidèle au roman de Louis Pergaud, sans rien
apporter de nouveau par rapport à la version d’Yves Robert avec, toujours, les
mêmes caricatures des adultes (à l’exception du maître Merlin). À signaler que
ce film précéda d’une semaine la sortie sur les écrans de l’adaptation faite par
Christophe Barratier. Match nul.C.B.M.

GUERRIER SILENCIEUX (LE)**


(Valhalla Rising ; Dan., 2010.) R. : Nicolas Winding Refn ; Sc. : Nicolas
Winding Refn et Roy Jacobsen ; Ph. : Morten Soborg ; M. : PeterPeter et
Peter Kyed ; Pr. : Nimbus Fim et One Eye ; Int. : Mads Mikkelsen (One
Eye), Maarten Stevenson (Are), Jannie Sives (Gorm) Ewan Stewart (Erik).
Couleurs, 90 min.
One-Eye est un guerrier qui a été fait prisonnier par le cruel chef d’un clan
viking et doit combattre contre d’autres prisonniers. Il parvient à s’enfuir avec
un jeune garçon, Are, qui avait été chargé de le nourrir. Dans leur fuite, très
mouvementée, ils rencontrent un groupe de pèlerins en route pour Jérusalem. Ils
embarquent sur un bateau qui finira par se perdre dans les brumes. La terre
apparaît. Mais les pèlerins sont décimés par des flèches. Seul Are survivra.
Très beau film sur la fuite et l’errance où Refn mêle tous les genres du Léon
de Luc Besson (le tueur accompagné d’un enfant) au western (les scènes finales)
en passant par les Vikings. On pense aussi à Aguirre de Herzog. La mise en
scène est soignée, brillante, plutôt à effets. Mais elle convient à ce scénario hanté
par la folie des personnages. Une œuvre étrange et originale, à redécouvrir.J.T.

GUERRIERS DANS L’OMBRE (LES)**


(Against the Wind ; GB, 1948.) R. : Charles Crichton ; Sc. : T.E.B. Clarke,
Michael Pertwee et Paul Vincent Auriol, d’après une histoire de J. Elder
Wills ; Ph. : Lionel Banes ; M. : Leslie Bridgewater ; Pr. : Michael Balcon
pour Ealing Studios ; Int. : Robert Beatty (père Philip), Jack Warner (Max
Cronk), Simone Signoret (Michèle), Gordon Jackson (Johnny Duncan),
Paul Dupuis (Jacques Picquart), Gisèle Préville (Julie), John Slater (Émile
Meyer), Peter Illing (Andrew), James Robertson Justice (Ackerman),
Eugène Deckers (Marcel van Hecke), André Morell (Abbot). NB, 96 min.
Les exploits du service de Résistance Belge placé sous la responsabilité
d’Ackerman, et qui cache son activité clandestine dans le sous-sol d’un musée
londonien. Au cours de diverses missions à Bruxelles, des agents sont fait
prisonniers par les Allemands ; l’un d’eux, un Anglais, s’avère avoir trahi ses
camarades et est exécuté par une Belge ; un autre, qui parle parfaitement
l’allemand, se fait passer pour un agent de la Gestapo et réussit à libérer l’un des
leurs avant de se suicider, cerné par l’ennemi, en avalant sa pilule de cyanure.
Les survivants continuent le combat sans savoir si demain ne sera pas peut-être
leur dernier jour…
L’un de ces innombrables films de résistance tournés par les Anglais au
lendemain de la Guerre mondiale. Par sa volonté de réalisme, son honnêteté et
son souci de dédramatiser les événements décrits, il acquiert une force de
conviction qui le hausse à un niveau supérieur aux films similaires de l’époque.
C’est aussi l’un de ceux auxquels participèrent un grand nombre de comédiens
parlant français (Paul Dupuis, Gisèle Préville, Eugène Deckers) et la première
apparition de Simone Signoret dans un film britannique (elle en fera cinq autres
par la suite dont Les Chemins de la haute ville qui lui vaudra un Oscar).R.L.

GUETTEUR (LE)**
(Fr., 2012.) R. : Michele Placido ; Sc. : Cédric Melon et Denis Brusseaux ;
Ph. : Arnaldo Catinari ; M. : Nicolas Errera et E. et S. Galpérine ; Pr. :
Babe Films, Climax Films et Filmarno ; Int. : Daniel Auteuil (Mattei),
Mathieu Kassovitz (Vincent Kaminski), Olivier Gourmet (Franck), Francis
Renaud (Eric). Couleurs, 89 min.
Un braquage réussi par Eric, David et Nico, protégés par un redoutable
sniper Vincent. Celui-ci cache l’argent mais il est dénoncé par un coup de fil
anonyme. Arrêté, il s’évade. Il est poursuivi par le commissaire Mattei,
bouleversé par la mort de son fils, militaire. Il va apprendre que Vincent était le
co-équipier de son fils lors de la mission secrète où celui-ci a péri…
Bon polar, nerveux et bien joué. On va de rebondissements en
rebondissements. Les films sur le braquage avaient jusqu’ici mis en lumière le
rôle des malfaiteurs. Ici c’est le sniper qui protège leur fuite, qui est en lumière.
J.T.

GUILTY (THE)
(USA, 1947.) R. : John Reinhardt ; Sc. : Robert R. Presnell d’après Cornell
Woolrich ; Ph. : Henry Sharp ; M. : Rudy Schrager ; Pr. : Monogram ;
Int. : Bonita Graveille (Estelle/Linda Mitchell), Don Castle (Mike Carr),
Regis Toomey (Inspecteur Heller). NB, 71 min.
Mike Carr a rendez-vous avec Estelle Mitchell qu’il a tenté d’oublier. Il
raconte au barman qu’Estelle a eu une sœur, Linda, qui a été assassinée. Ce n’est
pas Linda qui devait être en réalité tuée mais sa sœur jumelle Estelle qui s’était
jouée de lui. Carr a dénoncé le vrai coupable. Son récit vient de se terminer
quand paraît Estelle. Mais Carr ne l’aime plus. Revenu sur les lieux du crime, il
comprend que c’est lui qui a tué Linda la prenant pour sa jumelle Estelle qui
avait tenté de rompre sa liaison avec sa sœur.
Adaptation de Two Men in a Furnished Room de William Irish, alias Cornell
Woolrich, malheureusement sans moyens et sans grands acteurs. Du coup le film
est resté inédit en France.J.T.

GUILTY BYSTANDER*
(USA, 1950.) R. : Joseph Lerner ; Sc. : Don Ettlinger d’après Wade Miller ;
Ph. : Gerald Hirschfeld ; M. : Dimitri Tiomkin ; Pr. : Rex Carlton ; Int. :
Zachary Scott (Max Thursday), Faye Emerson (Georgia), Mary Bosland
(Smitty), Sam Levene (Tonetti). NB, 92 min.
Un ex-policier, viré pour alcoolisme, devenu détective privé d’un hôtel de
luxe, doit retrouver son fils kidnappé.
Film noir réputé, inédit en France, sauf à la Cinémathèque. Il vaut pour la
composition de Zachary Scott en privé alcoolique qui n’agit qu’avec une
bouteille comme stimulant.J.T.

GUN THE MAN DOWN**


(USA, 1956.) R. : Andrew V. McLaglen ; Sc. : Burt Kennedy ; Ph. : William
Clothier ; Pr. : United Artists ; Int. : James Arness (Anderson), Angie
Dickinson (Janice), Robert Wilke, Harry Carey Jr. NB, 78 min.
La vengeance d’un pilleur de banques abandonné par ses amis lors d’une
attaque.
Premier film d’Andrew McLaglen, auparavant assistant de Ford et de
Boetticher. L’influence de ces deux maîtres est sensible sur cet excellent western
resté inédit en France.
J.T.

GUNMAN*
(The Gunman ; USA, Fr., 2015.) R. : Pierre Morel ; Sc. : Don Mac Pherson,
Pete Travis et Sean Penn d’après Patrick Manchette ; Ph. : Flavio Martinez
Labiano ; M. : Marco Beltram ; Pr. : StudioCanal ; Int. : Sean Penn (Jim
Terrier), Idris Elba (Jackie Barnes), Ray Winstone (Stanley), Mark Rylance
(Cox), Javier Bardem (Felix). Couleurs, 117 min.
Au Congo, Jim Terrier, qui travaille pour une unité spécialisée dans les
assassinats de personnalités, tue un ministre et disparaît. Huit ans plus tard il est
rattrapé par son passé. On tente de l’abattre mais il est plus rapide. Il va
découvrir parmi ses protecteurs et amis un constant double jeu. Lui reste l’amour
d’Anne à qui il avait caché son passé.
Le scénario est tiré (mais de très loin) de La position du tireur couché de
Manchette. Tout le film repose en réalité sur la personnalité de Sean Penn,
personnalité écrasante, trop pour ce qui ne devait être qu’un thriller de série B.
J.T.
H

HABEMUS PAPAM**
(It., Fr., 2011.) R. : Nanni Moretti ; Sc. : Nanni Moretti, Francesco Piccolo,
Federica Pontremoli ; Ph. : Alessandro Pesci ; M. : Franco Piersanti ; Pr. :
Sacher Film, Fandango, Le Pacte, France 3 Cinéma ; Int. : Michel Piccoli
(Le Pape Melville), Nanni Moretti (le psychologue Brezzi), Jerzy Stuhr (Le
Porte-Parole), Margherita Buy (La psychanalyste), Renato Scarpa
(Cardinal Gregori). Couleurs, 102 min.
Tout juste élu Pape, le Cardinal Melville est pris d’une crise de foi. Il refuse
de se présenter au balcon devant les fidèles. La Curie romaine dépêche donc un
psychologue, Brezzi, pour l’aider dans cette épreuve. Mais le nouveau Pape
s’enfuit dans la Ville éternelle et Brezzi, assigné à sa tâche, n’a pas l’autorisation
de quitter le Vatican. Il passe donc ses journées à organiser un tournoi de volley-
ball avec les cardinaux du monde entier, venus participer à l’élection. Une fois
ses déambulations romaines terminées, Melville refait surface. Il a décidé de
refuser le pontificat.
Si Habemus Papam pâtit de sa division en deux parties hermétiques (une
comédie au Vatican avec le personnage du psychologue d’un côté, de l’autre un
film d’évasion et d’errance à la suite du Pape), elle est aussi là pour appuyer la
réflexion du cinéaste sur l’impossibilité de concilier psychanalyse et religion.
Dans le rôle du Pape Melville, torturé par ses doutes, Michel Piccoli est
désarmant. Quant à Nanni Moretti, dont le cynisme est plus affûté que jamais, il
filme ses cardinaux comme une colonie de Schtroumpfs en vacances avec
Gargamel. Aussi improbable soit-elle, cette comédie absurde finit par gagner la
sympathie des spectateurs les plus réticents.G.J.

HABITANTS (LES)*
(Fr., 2016.) R., Sc. et Ph. : Raymond Depardon ; M. : Alexandre Desplat ;
Pr. : Claudine Nougaret ; Int. : non professionnels. Couleurs, 84 min.
Raymond Depardon aménage sa caravane en studio d’enregistrement,
parcourant les routes de France, s’arrêtant dans telle ou telle ville, demandant
aux personnes rencontrées de continuer leurs dialogues afin de les saisir sur le
vif.
Il a ainsi enregistré quatre-vingt-dix conversations pour n’en garder que
vingt-six au montage. Ce choix subjectif constitue les limites de ce film qui se
voudrait un tableau objectif des Français en 2016. Pour être original, le résultat
s’avère affligeant, ces Français-là étant repliés sur leur petite vie quotidienne.
Comme vous et moi en quelque sorte.C.B.M.

HACHE DE LA VENGEANCE (LA)*


(When the Redskins Rode ; USA, 1951.) R. : Lew Landers ; Sc. : Robert
Kent ; Ph. : Lester White ; M. : Mischa Bakaleinikoff ; Pr. : Columbia ;
Int. : Jon Hall (Prince Hannoc), Mary Castle (Elizabeth Leeds), James Seay
(George Washington). Couleurs, 78 min.
En Amérique du Nord, en 1753, Français et Anglais, en guerre, se disputent
l’alliance des Indiens Delawares.
Dans la lignée du Dernier des Mohicans. Une jolie scène : Hannoc, le héros,
hésite à embrasser Elizabeth car il est indien ; mais quand elle lui révèle qu’elle
est métisse, il libère toute sa fougue. Inédit en France, ce western a été révélé en
2016 par Patrick Brion, en DVD.J.T.

HACHE DE WANDSBEK (LA)**


(Dad Beil von Wandsbek ; All., 1951.) R. : Falk Harnack ; Sc. : d’après
Arnold Zweig ; Int. : Erwin Geschonneck (le boucher), Käthe Braun
(l’épouse). NB, 110 min.
En 1934, à Hambourg (où l’on attend la venue d’Hitler), un boucher, au bord
de la faillite, accepte l’emploi de bourreau…
Tourné en Allemagne de l’Est, ce film particulièrement sombre est inspiré
d’un roman d’Arnold Zweig qu’il ne faut pas confondre avec Stephan. Arnold
Zweig fut connu en Allemagne pour un roman sur la guerre de 1914, Le cas du
sergent Grisha. Juif, il dut s’enfuir à l’avènement d’Hitler et revint à Berlin
après la guerre. Il fut couvert d’honneurs par l’Allemagne de l’Est. La Hache de
Wandsbek illustre le cas des classes moyennes allemandes qui devinrent les
complices du nazisme. C’est la première œuvre de Falk Harnack qui tournera en
1955 un film sur le 20 juillet 1944 qui sera éclipsé par celui de Pabst puis en
1958 Les chiens sont lâchés. Le boucher de Wandsbek n’est pas sorti en France
mais on a pu le découvrir sur la Chaîne Histoire en 2014 dans un cycle consacré
à l’Allemagne de l’Est.J.T.

HACKER**
(Blackhat ; USA, 2014.) R. : Michael Mann ; Sc. : Morgan David Foehl et
Michael Mann ; Ph. : Stuart Dryburgh ; M. : Harry Gregson ; Pr. :
Forward Pass et Legendary Pictures ; Int. : Chris Hemsworth (Nicholas
Hathaway), Wei Tang (Lien Chen), Viola Davis (Carol Barrett), Ritchie
Coster (Elias Kassar), Holt McCallany (Mark Jessup). Couleurs, 133 min.
Un piratage informatique touchant une centrale nucléaire à Hong Kong et un
centre boursier américain, provoque une enquête américano-chinoise menée par
l’inspecteur chinois Dawai Chen, assisté d’un hacker américain Nicholas
Hathaway. Elle remonte jusqu’à un réseau dirigé par un certain Sadak. Celui-ci
ordonne à son tueur Kassar d’éliminer les enquêteurs. Toutefois Hathaway et la
sœur de l’inspecteur chinois en réchappent et mettent Sadak hors de combat.
Mann donne au « cyber thriller » une œuvre maîtresse où il privilégie
l’action à la technique. C’est mené à un train d’enfer comme toujours chez Mann
par un excellent Chris Hemsworth.J.T.

HANNA**
(Hanna ; USA, 2011.) R. : Joe Wright ; Sc. : Seth Lochhead et David Farr ;
Ph. : Alwin H. Küchler ; M. : The Chemical Brothers ; Pr. : Focus
Features ; Int. : Saoirse Ronan (Hanna Heller), Eric Banna (Erik Heller),
Cate Blanchett (Marissa Wiegler), Tom Hollander (Isaacs), Jason Flemyng
(Sebastian). Couleurs, 117 min.
En Finlande, Hanna a été formée par son père pour devenir une redoutable
tueuse. Elle est prête à affronter Marissa Wiegler qui a éliminé sa mère et veut la
peau de son père.
Inattendu : Joe Wright est l’auteur d’Orgueil et préjugés et de films
distingués, assez éloignés de ce thriller particulièrement violent. Beaucoup de
recherches esthétiques montrent combien Joe Wright s’est éloigné de ses
précédents sujets sans renoncer à son style. C’est ce qui fait l’originalité de ce
thriller.J.T.

HANNAH ARENDT**
(Hannah Arendt ; All., 2012.) R. et Sc. : Margarethe von Trotta ; Ph. :
Caroline Champetier ; M. : André Margenthaler ; Pr. : Hemath-film,
Amour Fou Luxembourg, MACT ; Int. : Barbara Sukowa (Hannah
Arendt), Axel Milberg (Blücher), Janet McTeer (Mary McCarthy).
Couleurs, 113 min.
La philosophe américaine d’origine juive allemande, Hannah Arendt décide
de suivre le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem en 1961. Dans sa jeunesse,
ancienne maîtresse du célèbre Heidegger dont elle fut l’élève, elle est fascinée
par le problème de ce qu’elle appelle « la banalité du mal ». Ses articles publiés
dans The New Yorker font scandale et provoquent des réactions houleuses parmi
ses lecteurs.
Sur un sujet particulièrement délicat, Margarethe von Trotta a réalisé un film
remarquable, sans doute son chef-d’œuvre. L’interprétation de Barbara Sukowa
livre un portrait stupéfiant de vérité et contribue puissamment à la réussite de
cette évocation audacieuse d’un épisode de l’histoire contemporaine.P.H.

HANUSSEN
(Hanussen ; All, 1955.) R. : O. W. Fischer et Georg Marischka ; Sc. : Curt
Riess ; Ph. : Helmut Ashley ; M. : Hans Martin Majewski ; Pr. : Eberhard
Klageman ; Int. : O. W. Fischer (Erik Hanussen), Liselotte Pulver (Hilda
Graff), Marie Dominique (Grâce de Coligny), Margrit Laübli (Priscilla),
Klaus Kinski (Mirko von Spazier), Hermann Speelmans (Maus), Erni
Mangold (capitaine Roehm), Reinhardt Koldehoff (Biereberger). NB,
89 min.
Les dernières années de la vie de Hanussen, qui se dit astrologue et devient
la coqueluche de Berlin à la veille de l’avènement de Hitler. Sa conduite
ambiguë vis-à-vis du pouvoir naissant lui vaudra d’être exécuté par les SA.
Faire un film d’une totale platitude à partir d’un sujet aussi riche en
possibilités dramatiques et en contrepoints politiques tient presque de la
gageure ! Et Otto Wilhelm Fischer, qui se trouve à la fois devant et derrière la
caméra en est le seul responsable. Depuis, le personnage si fascinant de
Hanussen a été incarné deux autres fois au cinéma, sans pour autant satisfaire
aux critères d’un film réussi : par Klaus Maria Brandauer dans Hanussen (1988)
réalisé par Istvan Szabo, et par Tim Roth dans Invincible (2001) de Werner
Herzog. Disponible en vidéo sous le titre Hanussen, l’astrologue d’Hitler.R.L.

HAPPINESS THERAPY**
(Silver Linings Playbook ; USA, 2012.) R. et Sc. : David O. Russell Ph. :
Masanobu Takayanagi ; M. : Dany Elfman ; Pr. : Mirage Ent. ; Int. ;
Bradley Cooper (Patrizio Pat Solatano), Jennifer Lawrence (Tiffany
Maxwell), Robert DeNiro (Pat Solatano Sr), Jacki Weaver (Dolores
Solatano), Chris Tucker (Danny Elfman), Anupam Kher (Dr Patell), John
Ortiz (Rooney). Couleurs, 122 min.
Pat Solatano a tout perdu : son emploi, sa femme, sa maison et sa santé
mentale. De retour chez lui, il se heurte à l’indifférence de son père. Au cours
d’un dîner, il rencontre Tiffany, une jeune veuve avec laquelle il décide de
participer à un concours de danse. S’engage une thérapie du bonheur.
Inspirée d’un roman de Matthew Quick, une sympathique comédie sur les
milieux italiens de Philadelphie partagés entre préjugés superstitions et
enthousiasme sportif. Robert DeNiro compose un personnage représentatif de ce
monde. Quant à Jennifer Lawrence qui redonne l’espoir à Bradley Cooper, son
charme est tel qu’elle ressusciterait un mort.J.T.

HARD DAY**
(Moo-deom-kka-ji-ganda ; Corée du Sud, 2014.) R. et Sc. : Kimseong-Hun ;
Ph. : Kim Tae-song ; M. : Mok Yeong-jin ; Pr. : Cha Ji-hyeon ; Int. : Lee
Shun-kyun (Gun-su), Cho Jin-woong (Park), Shin Jung-geun (le chef de la
police), Jung Man-sik (Choi). Couleurs, 111 min.
En se rendant de nuit à la mise en bière de sa mère, le lieutenant de police
Gun-su tue accidentellement un quidam sur la route. Pas de témoin à l’horizon.
Il dissimule le corps dans le coffre de sa voiture, puis, à la morgue, parvient à le
placer dans le cercueil de sa mère. Or le mort est un truand activement recherché
par son propre service ! Et de plus, il y a eu un témoin qui tente de le faire
chanter… Quelle rude journée !
Bienvenue parmi les ripoux ! Mené sur un rythme effréné, peu importent les
invraisemblances. Ce qui compte, c’est de faire rire, désamorçant ainsi la
noirceur du propos. Le film y réussit grâce à une multitude de gags
cartoonesques, à la Tex Avery, du plus haut comique.C.B.M.

HARD TO HANDLE**
(Hard to Handle ; USA, 1933.) R. : Mervyn LeRoy ; Sc. : Wilson Mizner et
Robert Lord, d’après une histoire de Houston Branch ; Ph. : Barney
« Chick » McGill ; M. : Leo Forbstein ; Pr. : Warner Brothers Picture ;
Int. : James Cagney (Lefty Merrill), Mary Brian (Ruth Waters), Ruth
Donnelly (Lil Waters), Allen Jenkins (le speaker à la radio), Claire Dodd
(Marlene Reeves), Robert Mc Wade (Walter Reeves), Gavin Gordon (John
Hayden), John Sheehan (Ed McGrath), Berton Churchill (colonel Wells),
Douglas Dumbrill (le district attorney). NB, 78 min.
Pour un bonimenteur comme Lefty Merrill, tous les moyens sont bons pour
gagner de l’argent : marathon de danse barbare, fausse course au trésor (on a
caché un billet de dix dollars dans un port envahi par une véritable marée
humaine), campagne publicitaire bidon… Ses multiples combines l’amènent à
ouvrir un bureau de « conseiller commercial » à New York où il fait fortune en
faisant la promotion de la vente des pamplemousses. Et la fille qu’il aime lui
tombe enfin dans les bras.
« Le public est une vache qui attend de se faire traire » : telle est la morale
annoncée de cette comédie menée sans un temps mort par un James Cagney dont
la légendaire rapidité d’allocution fait ici merveille. Véritable boule de nerf, il se
démène, court à droite et à gauche, lance des répliques qui font mouche, et
emporte aisément l’adhésion d’un public tout acquis à sa cause. Même si cet
arrivisme forcené, grâce à la publicité (« La futilité à l’état pur ! »), lui fait
bannir toute morale. Mais l’Amérique de la Grande Dépression est devenue une
véritable foire d’empoigne. Il suffit d’observer Mrs. Waters (incarnée par la
délectable Ruth Donnelly), la mère de Ruth dont Lefty est éperdument
amoureux : tous les moyens sont bons pour assurer la réussite sociale de sa fille.
Lorsque Ruth est convoitée par un rival, elle lui conseille : « Fais en sorte qu’il
t’envoie des lettres ! » Sous-entendu : faute de mieux, il sera toujours possible de
le faire chanter… Et lorsqu’elle consent enfin au mariage de sa progéniture avec
Lefty, c’est sans hésitation qu’elle rejette l’autre prétendant qui « ne gagne que
$ 25.000 par an. » Le fait que le dernier quart du film soit construit autour du
pamplemousse que ce sympathique arnaqueur de Lefty vend sans « en avoir
jamais vu un de sa vie », est une savoureuse allusion à la fameuse séquence de
L’Ennemi public (1931) de William Wellman au cours de laquelle James Cagney
en écrasait un sur le visage de sa partenaire Mae Clarke. Disponible en
DVD.R.L.

HARRY BROWN*
(GB, 2010.) R. : Daniel Barber ; Sc. : Gary Young ; Ph. : Martin Ruhe ; M. :
Ruth Barrett, Martin Phipps ; Pr. : UK Film Council, Marv Partners,
Prescience ; Int. : Michael Caine (Harry Brown), Emily Mortimer (Alice
Frampton), Charlie Creed-Miles (Terry Hicock), Ben Drew (Noel Winters),
Liam Cunningham (Sid Rourke). Couleurs, 103 min.
Vétéran de la guerre de Corée, Harry Brown, veuf, vit ses vieux jours à
Londres, dans une cité HLM dont de jeunes voyous ont pris le contrôle. Après
l’agression et la mort de Leonard, son meilleur ami, Harry Brown décide
d’éradiquer la délinquance en bas de chez lui. Il ne se doute pas qu’il va être
confronté à un trafic de drogue impliquant même des commerçants qu’il connait
depuis longtemps. Une fois le gang éliminé, Harry Brown peut déambuler sans
inquiétude dans son propre quartier.
Malgré son ton réactionnaire, Harry Brown offre à Michael Caine un des
plus beaux rôles de sa carrière, démontrant qu’à 76 ans, il est toujours crédible
en vigilante. Cet ancien combattant qui reprend les armes fait inévitablement
penser à Get Carter, quarante ans plus tôt. Pour son premier film, Daniel Barber
parvient à mettre en scène sans démesure la violence urbaine qui gangrène
l’Angleterre : une violence qui, malgré certains outils inédits (on filme ses
agressions sur téléphone mobile), emprunte sa barbarie à la préhistoire.
G.J.

HARRY POTTER ET LES RELIQUES


DE LA MORT : 1RE PARTIE**
(Harry Potter and the Deathly Hallows : Part I ; GB, 2010.) R. : David Yates ;
Sc. : Steve Kloves d’après J.K. Rowling ; Ph. : Eduardo Serra ; Eff. sp. :
Steve Hamilton, Déc. : Stuart Craig ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Warner
Bros ; Int. : David Radcliffe (Harry Potter), Rupert Grint (Ron Weasley),
Emma Watson (Hermione), Helena Bonham Carter (Beatrix Lestrange),
Ralph Fiennes (Lord Voldemort), Rhys Ifans (Xenophilius), Toby Jones
(Dobby). Couleurs, 146 min.
Voldemort et ses Mangemorts vont-ils triompher ? Protégé par les membres
de l’ordre du Phénix, Harry s’enfuit. Voldemort ne peut le tuer à cause de sa
baguette. Harry trouve refuge chez les Weasley mais Harry, Ron et Hermione
doivent fuir à nouveau. Ils s’emparent d’un Horcrux, contenant un fragment
d’âme de Voldemort et le détruisent avec l’épée de Gryffondor. Arrêtés puis
libérés par Dobby, ils continuent à fuir tandis que Voldemort s’empare de la
baguette de Dumbledore, l’une des reliques de la mort.
Pour des raisons économiques, le dernier roman de J.K. Rowling a été scindé
en deux. Le film reste fidèle à l’intrigue initiale et déploie des moyens encore
plus impressionnants que dans les épisodes précédents.J.T.
HARRY POTTER ET LES RELIQUES
DE LA MORT : 2E PARTIE**
Harry Potter and the Deathly Hallows : Part 2 ; USA, 2011.) R. : David
Yates ; Sc. : Steve Kloves d’après J.K. Rowling ; Ph. : Eduardo Serra ; Eff.
sp. : Steve Hamilton ; Déc. : Stuart Craig ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. :
Warner Bros ; Int. : Daniel Radcliffe (Harry Potter), Rupert Grint (Ron
Wesley), Emma Watson (Hermione), Ralph Fiennes (Lord Voldemort),
Helena Bonham Carter (Beatrix Lestrange). Couleurs, 130 min.
Dans la lutte contre Voldemort, Harry, Ron et Hermione entrent dans
Gringotts où ils s’emparent d’un nouvel horcrux, la coupe de Poufsouffle. Reste
le horcrux de Poudlard. Les trois amis pénétrent dans le château que vient
assiéger Voldemort. Sont détruits la coupe et le diadème. Harry découvre qu’il
est lui-même un horcrux et doit mourir pour affaiblir Voldemort. Il se rend à ce
dernier qui le tue. Le dernier horcruz, Nagini le serpent, est à son tour anéanti.
Désormais Voldemort est mortel. Harry reparaît et le tue en duel.
Dernier épisode qui consacre l’affaiblissement progressif de Voldemort avec
la destruction des horcruz et sa mort des mains d’Harry Potter. Une
extraordinaire saga aux moyens considérables, aux trucages impressionnants,
aux images fastueuses. Les recettes ont suivi. Le travail de David Yates qui a
dirigé quatre des huit films de la série doit être salué ainsi que celui du directeur
artistique Andrew Auckland-Snow. À l’origine une série pour enfants et
adolescents, les aventures d’Harry Potter ont donné naissance avec les derniers
épisodes à une grande saga fantastique.J.T.

HASSAN TERRO**
(Hassan Terro ; Alg., 1967.) R. : Mohammed Lakhdar-Hamina ; Sc. et Ph. :
Mohammed Lakhdar-Hamina, d’après la pièce d’Ahmed Rouiched ; M. :
André Chamoux ; Pr. : Mohammed Ouar ; Int. : Ahmed Rouiched
(Hassan), Keltoum (Zakia), Larbi Zekhal (Ahmed), Bernard Verley (le
lieutenant de parachutistes), Boualem Titiche (lui-même), Hassan Hassani
(Bahri). NB, 84 min.
Hassan est comme la majorité d’entre nous : il veut vivre tranquille. L’ennui
c’est qu’autour de lui la bataille d’Alger fait rage. Pour éviter les bobos, il se
protège des deux côtés : il siffle la Marseillaise en présence des paras français
tout en payant son écot au FLN. La réalité le rattrape cependant lorsqu’il est
amené à héberger Ahmed, un activiste violent qu’il prend pour un simple
distributeur de tracts. Et voici que – une chose en entraînant une autre – on se
met à le prendre pour l’un des chefs de la Résistance algéroise : il est devenu
Hassan Terro, le héros sans peur et sans reproche admiré de tous.
Un film qui, à sa sortie en 1968, a beaucoup plu aux Algériens. Ce qui
s’explique aisément, ceux-ci vénérant bien sûr leurs héros nationaux mais se
trouvant dans leur grande majorité plus proches de cet universel « homme sans
qualités » qu’est Hassan. Il en aura pourtant fallu de l’audace à Rouiched,
l’auteur et acteur de la pièce, qui un an seulement après l’indépendance de son
pays, choisit comme « héros » un petit-bourgeois froussard et couard. Et presque
autant à Lakhdar-Hamina, qui porta très vite à l’écran cette comédie sulfureuse,
à une époque où l’on célébrait encore les combattants nobles et purs.
Pas si éloigné que ça des films de Risi ou Monicelli, Hassan Terro mélange
avec bonheur comédie (Hassan et sa femme à poigne, Hassan et le terroriste,
Hassan et son frère et sa smala…) et tragédie (les attentats meurtriers, les
exactions des paras, la torture…). Paradoxalement, on a davantage l’impression
d’être plongé au cœur même du conflit algérien dans ce film modeste et sans
effets que dans l’ampoulé Chronique des années de braise, qui valut pourtant à
ce même réalisateur la palme d’or à Cannes. A redécouvrir.
G.B.

HAUTS DE HURLEVENT (LES)


(Wuthering Heights ; GB, 2011.) R. : Andrea Arnold ; Sc. : Andrea Arnold
d’après Emily Brontë ; Ph. : Robbie Ryan ; Déc. : Helen Scott ; Pr. : Ecosse
Film et Film 4 ; Int. : James Howson (Heathcliff), Solomon Glave
(Heathcliff jeune), Kaya Scodelario (Catherine Earnshaw), Shannon Beer
(Catherine Earnshaw jeune), Paul Hilton (Mr Earnshaw), Simone Jackson
(Ellen Dean), Lee Shaw (Hindley Earnshaw). Couleurs, 128 min.
M. Earnshaw, de retour de Liverpool, ramène un jeune garçon à la peau
noire, Heathcliff. Sa fille, Catherine, se lie aussitôt avec lui mais son fils Hindley
lui est hostile. Quand M. Earnshaw meurt, son fils relègue Heathcliff au rang de
domestique et va jusqu’à le faire fouetter. Catherine qui désapprouve, va jusqu’à
lécher ses plaies. Finalement, elle décide d’épouser un voisin. Heathcliff
s’enfuit. Il reviendra plus tard, devenu riche. Catherine meurt. Heathcliff rachète
la vieille demeure des Hurlevent.
Une adaptation (la dixième au moins sur grand écran) du célèbre roman,
moins romantique que les précédentes, plus brutale, plus violente, plus engagée
(Heathcliff cette fois est joué par un acteur noir), qui risque de dérouter par ses
audaces, les admirateurs d’Emily Brontë.J.T.

HEAVENS ABOVE
(Heavens Above! ; GB, 1963.) R. : John Boulting ; Sc. : Frank Harvey et
John Boulting, d’après une idée de Malcolm Muggeridge ; Ph. : Max
Greene ; M. : Richard Rodney Bennett ; Pr. : Boulting Brothers pour
Charter Films Productions / British Lion Films ; Int. : Peter Sellers
(révérend John Edward Smallwood), Cecil Parker (archidiacre Aspinall),
Isabel Jeans (lady Despard), Eric Sykes (Harry Smith), Bernard Miles
(Simpson, le domestique), Brock Peters (Matthew Robinson), Ian
Carmichael (l’autre révérend Smallwood), Irene Handl (Rene Smith), Roy
Kinnear (Fred Smith), George Woodbridge (l’évêque), Miles Malleson
(professeur Rockerby), William Hartnell (major Fowler), Joan Hickson
(une paroissienne). NB, 118 min.
Ancien aumônier de prison, John Smallwood a été nommé par erreur pasteur
d’une petite ville industrielle prospère grâce à l’usine de la famille Despard qui
fabrique le Tranquilax, un remède miracle faisant à la fois office de sédatif, de
laxatif et de stimulant. Dès son arrivée, le révérend Smallwood bouleverse les
coutumes des paroissiens qui n’étaient pas très assidus aux offices, en donnant
l’hospitalité de son presbytère à une horde de bohémiens récemment chassés des
terres des Despard. Rapidement convertie par les sermons du révérend sur les
bienfaits de la charité, lady Despard revend ses parts de l’usine familiale pour
venir en aide aux pauvres de la paroisse. Le presbytère accueille les sans-abri et
distribue une nourriture abondante à tous les nécessiteux. Mais bientôt, tout le
monde vient quémander cette manne gratuite, à tel point que les commerçants
des environs doivent fermer boutique, tandis que l’usine de Tranquilax est
menacée de faillite. En fin de compte, les pratiques charitables du pasteur
auxquels les médias accordent l’importance qu’elles méritent, ont un effet on ne
peut plus néfaste sur la vie économique et sociale du pays. Le 10 Downing Street
est alerté mais n’entrevoit pas de solution…
Les Britanniques ont toujours eu le don de savoir développer un point de
départ en apparence banal jusqu’à son paroxysme le plus invraisemblable et le
plus délirant. Sous cet angle, Heavens Above ! est un petit chef-d’œuvre. En tout
cas, l’ultime fleuron de cette école de l’humour anglais qui avait bouleversé de
manière retentissante le paysage cinématographique quinze ans plus tôt avec
Noblesse Oblige (1949) de Robert Hamer. Mais sous son apparence très
ordinaire de film d’humour et cultivant l’ambiguïté avec malice et virtuosité, le
propos en dit long sur les prétendus bienfaits de la charité chrétienne en
démontrant qu’elle ne conduit qu’au chômage, aux manifestations, aux brutalités
et, en fin de compte, au chaos généralisé !
Outre ce message que l’on prendra ou non à la lettre suivant son
tempérament ou ses croyances, le film fourmille de répliques cinglantes, de gags
en tous genres, de situations drôles et de trouvailles permanentes. Évidemment,
il doit beaucoup à la prestation de Peter Sellers qui n’a jamais été meilleur que
lorsqu’il n’était pas encore considéré comme une vedette comique de stature
internationale. Bref, inédit en France, Heavens Above ! aurait mérité une
meilleure diffusion en dehors des frontières du Royaume-Uni. Découvert en
vidéo.R.L.

HEIMAT I. CHRONIQUE
D’UN RÊVE**
(Die Andere Heimat. Chronik einer Sehnsucht ; All., 2013.) R. et Sc. : Edgar
Reitz ; Ph. : Gernot Roll ; M. : Michael Riessler ; Pr. : ERF Edgar Reitz
Filmproduktion ; Int. : Jan Dieter Schneider (Jakob Simon), Antonia Bill
(Jettchen Niem), Maximilian Scheidt (Gustav Simon), Maria Breuer
(Margret Simon). NB, 107 min.
1842, en Rhénanie, Jakob Simon, fils d’un forgeron, rêve du Brésil. Son
frère Gustav a dû servir le roi de Prusse, mais Jakob s’y refus. Menacé par son
père parce qu’il lit un livre, il se réfugie à la ville et participe au mouvement
révolutionnaire. Il est blessé. De retour au village, il proteste contre la répression
qui suit une révolte paysanne.
La saga de la famille Simon a d’abord été tournée pour la télévision mais
avec sortie en salle : elle concernait l’époque 1919-1989 Retour en arrière dans
les années 1840 au moment où naît l’esprit de la révolution. Belles images en
noir et blanc et reconstitution historique soignée.J.T.

HEIMAT II. L’EXODE**


(Die Andere Heimat. Chronik einer Slhsucht ; All., 2013.) R. et Sc. : Edgar
Reitz ; Ph. : Gernot Roll ; M. Michael Riessler ; Pr. : ERF Edgar Reitz
Filmproduktion ; Int. : Jan Dieter Schneider (Jakob Simon), Antonia Bill
(Jettchen Niem), Rudiger Kriese (Johan Simon), Philine Lembeck (Morsch),
Werner Herzog (Alexandre de Humboldt). NB, 131 min.
Jakob poursuit son rêve de partir au Brésil mais les événements familiaux et
politiques ne cessent de contrarier son projet. C’est finalement son frère Gustav
qui émigre à sa place.
Deuxième partie de la saga. Rappelons le sens du mot Heimat, la terre
natale, le sol sacré de la patrie. C’est lui qui donne son sens à cette fresque
historique et familiale.J.T.

HÉLÈNE*
(Fr., 1936.) R. et Sc. : Jean-Benoît-Levy et Marie Epstein ; Ph. : Philippe
Agostini et Léonce Hénin-Buré ; M. : Marcel Lattès ; Son : Robert
Tesseire ; Déc. : Lucien Carré : Pr. Jean-Benoît-Levy-Les Films Marquis ;
Int. : Madeleine Renaud (Hélène Wilfur), Constant Rémy (Le Professeur
Ambroise) Jean-Louis Barrault (Pierre Régnier), Georges Bever (le garçon
de labo) Jeanne Helbing (Yvonne Ambroise), René Dary (Marcel), Maurice
Baquet (Durant), Paul Escoffier, Gaby Andreux, Pierre-Louis. NB, 97 min.
La Faculté de Grenoble : Hélène Wilfur, étudiante volontaire et motivée est
abandonnée enceinte après le suicide son ami, et accusée de meurtre. Elle est
relaxée grâce à l’intervention chaleureuse de son professeur de toxicologie qui
bien qu’anti-féministe voit en elle une chercheuse d’avenir. Lui-même est
abandonné par sa femme, qui n’a pas renoncé à sa carrière d’artiste. Cet homme
habituellement dur, dévasté par le chagrin, reprendra goût à la vie et à sa
profession grâce à Hélène, fille-mère.
Le professeur Ambroise, bourru, sévère, anti-féministe, mais cœur d’or,
dirige les recherches toxicologiques du laboratoire de la Faculté qui doivent
conduire tôt ou tard à la guérison du cancer – rien moins, que ça –, et le monde
des étudiants à la fac et en vacances semble en début de film un peu convenu ou
plutôt daté. Et le mot de mélo vient à l’esprit. Pourtant, la rigueur de la mise en
scène, l’humour des dialogues, l’équilibre de la narration filmique font qu’on
s’attache aux personnages interprétés par des acteurs de talent. Eux aussi sont
convaincants et l’emportent : Constant Rémy, en professeur impressionnant
d’autorité, Madeleine Renaud, petite femme décidée que ne décourage pas le
bloc de glace qu’est son professeur, Jean-Louis Barrault en musicien contrarié,
sobre, doux et touchant. La distribution, très riche, est parfaite : à signaler René
Dary dans un rôle comique plutôt inhabituel, Georges Bever souvent troisième
couteau qui est extrêmement drôle.
C’est peut-être l’ouvrage de Vicki Baum qui est un peu démodé, et que
Benoît-Lévy a su transcender, réalisant un très bon film dont les quelques rides
sont mieux que supportables.B.T.

HELL DRIVER
(Drive Angry ; USA, 2010.) R. et Sc. : Patrick Lussier ; Ph. : Brian Pearson ;
M. : Michael Wandmacher ; Eff. sp. : William Dawson ; Pr. : Millenium
Films ; Int. : Nicolas Cage (Milton), Amber Heard (Piper), Billy Burke
(Jonah King), David Morse (Webster). Couleurs, 104 min.
Un homme de main, Milton, veut arracher sa petite-fille aux griffes d’un
gourou Jonah King. Il est aidé par la jeune Piper.
Un nouveau film pour permettre à Nicolas Cage de jouer à « l’action star. »
Courses de voitures, bagarres, coups de feu… sont au rendez-vous. C’est sans
surprises et sans intérêt.J.T.

HELLGATE*
(Hellgate ; USA, 1952.) R. : Charles Marquis Warren ; Sc. : John
C. Champion ; Ph. : Ernest Miller ; Pr. : Commander Films ; Int. : Sterling
Hayden (Hanley), Joan Leslie (Ellen), Ward Bond, Timothy Carey. NB,
87 min.
Un innocent est accusé injustement d’espionnage pendant la guerre de
Sécession et envoyé dans la terrible prison Hellgate du Nouveau Mexique. Il est
impliqué dans une révolte puis gagne sa grâce à la faveur d’une épidémie.
Pour Patrick Brion qui a sorti en DVD ce western inédit en France, il s’agit
d’un chef-d’œuvre. C’est le remake de The Prisoner of Shark Island (1936) de
John Ford.J.T.

HELL’S HIGHWAY*
(USA, 1932.) R. : Rowland Brown ; Sc. : Samuel Ornitz, Robert Tasker et
Rowland Brown ; Ph. : Edward Cronjager ; M. : Clarence Muse ; Pr. :
David O. Selznick ; Int. : Richard Dix (Duke), Tom Brown (Johnny),
Rochelle Hudson (Mary Ellen), Charles Middleton (Matthew), Oscar Apfel
(Billings). NB, 62 min.
Sous un soleil de plomb, des forçats participent à faible coût à la
construction de « l’autoroute de la liberté ». Ils subissent les brimades des
matons sadiques, provoquant la mort de l’un d’eux. Duke prépare son évasion
lorsque son jeune frère Johnny est incarcéré. Ce dernier est à son tour victime
d’une brimade. Duke fomente alors la révolte. Les forçats s’évadent ; une chasse
à l’homme à travers bois et marais est organisée.
Cette production RKO à petit budget, au genre bien codé, est énergique,
d’un rythme soutenu, avec de belles trouvailles de scénario (le surveillant qui
apprend à jouer… du violon, les chants des prisonniers tels un chœur
antique etc.) Inédit en France, sauf en DVD.
C.B.M.

HÉNAUT PRÉSIDENT*
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Michel Muller ; Ph. : Vincent Muller ; M. : Michel
Korb ; Pr. : Axel Films ; Int. : Michel Muller (Pierre Hénaut), Olivier
Gourmet (Thierry Giovani), Fred Scotlande (Fred), Noémie de Lattre
(Noémie). Couleurs, 100 min.
Maire d’une petite commune, Hénaut, candidat à la présidentielle de 2012,
mauvais orateur et d’un physique ingrat, n’a pas les faveurs des sondages. Une
agence de communication prend sa candidature sous sa coupe, crée
artificiellement une affaire de licenciement et voilà Hénaut lancé…
Bonne comédie satirique tirée d’une série télévisée de 2007 où sont mises en
valeur toutes les manipulations d’une campagne électorale en évitant tout ce qui
pourrait fâcher : ainsi ne saura-t-on rien du programme de Pierre Hénaut.
Certaines personnalités des médias ont accepté de paraître : Jean-Jacques
Bourdin, Ruth Elkrief, David Pujadas…J.T.

HENRI**
(Fr., Belg., 2013.) R. et Sc. : Yolande Moreau ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. :
Wim Willaert ; Pr. : Julie Salvador ; Int. : Pipo Delbono (Henri), Candy
Ming (Rosette), Lio (Rita), Jacky Berroyer (Bibi), Simon André (René),
Yolande Moreau (tante Michèle). Couleurs, 107 min.
Après la mort accidentelle de sa femme, Henri, un restaurateur, engage
Rosette, une jeune handicapée mentale, pour le seconder dans le service.
Lorsqu’elle prétend qu’elle est enceinte de lui, la directrice du foyer vient la
reprendre. Cependant Rosette vient le rejoindre. Ensemble, ils partent au bord de
la mer…
De cette rencontre improbable naît un petit film au charme mélancolique
certain avec ses belles envolées sur les vastes étendues nordiques. Candy Ming
est une poétesse autiste (Miss Ming).C.B.M.

HER**
(Her ; USA, 2013.) R. et Sc. : Spike Jonze ; Ph. : Hoyte Van Hoytema ; M. :
Arcade Fire ; Br. : Annapurna Pictures ; Int. : Joaquin Phoenix (Théodore
Twombly), Amy Adams (Amy), Rooney Mara (Catherine), Scarlett
Johansson (la voix de Samantha). Couleurs, 126 min.
Dans le futur, Théodore Twombly, un spécialiste des lettres d’amour, séparé
de Catherine, tombe amoureux de son système d’exploitation (OS) doté d’une
intelligence artificielle et d’une voix féminine qu’il appelle Samantha. Tout irait
bien, malgré une brouille, si les OS ne décidaient de quitter les humains.
Jolie histoire de science-fiction, romantique à souhait. Spike Jonze apporte
une nouvelle preuve de l’originalité de son talent.J.T.

HERBE DU RAT (L’)**


(À herva do rato ; Brésil, 2008.) R. et Sc. : Julio Bressane ; Ph. : Walter
Carvalho ; M. : Guilherme Vaz ; Pr. : Republica Pureza Filmes ; Int. :
Alessandra Negrini (Elle), Selton Mello (Lui). Couleurs, 80 min.
Une femme s’évanouit dans un cimetière sur la tombe de son père. Elle
n’avait que lui et sort de prison. Un écrivain la recueille, en fait sa secrétaire, la
photographie habillée puis nue sans jamais la toucher. Mais un rat pénètre dans
la maison, grignote les photos, pénètre dans le lit de la femme. L’écrivain
parvient à le capturer et lui coupe les pattes. Devant ce spectacle, la femme
s’enfuit. On aperçoit sa robe au bord d’un fleuve.
Un film extraordinaire, inspiré de nouvelles de Joaquim Maria Machado de
Assis, et tourné par un représentant éminent de l’underground brésilien. Un film
sur le désir et sur la mort, en plans fixes, lent et peu dialogué, agaçant et
fascinant à la fois.J.T.

HÉRITAGE
(Inheritance ; Fr., GB, Isr., Turq., 2011.) R. : Hiam Abbass ; Sc. : Hiam
Abbass, Nadine Naous, Ala Hlehel ; Ph. : Antoine Héberlé ; M. : Loïc Dury ;
Pr. : Arik Bernstein, Nicolas Blanc, Ina Fichman ; Int. : Hafsia Herzi
(Hajar), Hiam Abbass (Samira), Yussef Abu Warda (Khalil), Ashraf
Barhoum (Marwan), Ruba Blal (Saada). Couleurs, 88 min.
Nord de la Galilée, dans une atmosphère de guerre. Une famille se rassemble
pour célébrer un mariage. Malheureusement, les dissensions minent cette union
de façade : à propos de Hajar, qui s’est éprise d’un professeur de dessin anglais ;
de Salma, la femme chrétienne de Manwar qui, au bout de sept ans, ne lui a pas
donné de descendant ; de Majd, un homme d’affaires qui a de gros problèmes
financiers. Lorsque Abu Majda, le père conservateur de Hajar, tombe dans le
coma, les conflits internes font exploser le semblant d’harmonie familiale…
Hiam Abbass est une magnifique actrice : nul n’a oublié La fiancée syrienne,
Les citronniers et combien d’autres titres mémorables. Dommage que l’on ne
puisse en dire autant de ses dons de réalisatrice. Dans ce premier long métrage
en effet, elle se prend les pieds dans le tapis des bonnes intentions
démonstratives. Sa cible : les traditions qui se répètent de génération en
génération et empêchent la société palestinienne de progresser. Fort bien, mais
elle en fait le procès avec une telle lourdeur, en faisant jouer ses comédiens
d’une manière si appuyée, que sa dénonciation prend vite des allures de pétard
mouillé. En voyant Héritage, on a envie de dire à Hiam Abbass : « Continuez à
nous enchanter par vos interprétations et laissez la caméra à Amari, Riklis et
Gitai. »G.B.

HÉRITIERS (LES)**
(Fr., 2014.) R. : Marie-Castille Mention-Schaar ; Sc. : Ahmed Dramé,
M.C. Mention-Schaar ; Ph. : Myriam Vinocour ; M. : Ludovico Einaudi ;
Pr. : Pierre Kubel, M.C. Mention-Schaar ; Int. : Ariane Ascaride (Anne
Guégen), Ahmed Dramé (Malik), Noémie Merlant (Mélanie), Geneviève
Mnich (Yvette), Xavier Maly (le proviseur), Stéphane Bak (Max), Léon
Zyguel (lui-même). Couleurs, 105 min.
Dans un lycée difficile de la banlieue parisienne, Madame Guégen, prof
d’histoire, propose à ses élèves d’une classe de seconde, un projet pédagogique :
participer au concours national de la Résistance et de la Déportation. D’abord
réticents, les lycéens vont bientôt se passionner.
Le lycée est celui de Créteil et le comportement des élèves (profs chahutés,
démotivation des élèves, impolitesses et insolences) est tristement vrai. Ce qui
est décrit dans ce film est réel, y compris la réussite au concours. Il suffit d’un(e)
prof qui sache prendre ses élèves en mains, qui sache les intéresser pour que tout
puisse changer. Bien sûr, les bons sentiments ne font pas les grands films. Mais,
parfois, ça fait du bien ; tel qu’il est, malgré ses imperfections et sa fin
prévisible, ce film est revigorant. Ariane Ascaride (et son look inattendu) est
formidable.C.B.M.

HERMINE (L’)**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Christian Vincent ; Ph. : Laurent Dailland ; Pr. :
Albertine Productions et Gaumont ; Int. : Fabrice Luchini (Michel Racine),
Sidse Babett Knudsen (Birgit Lorensen-Coteret), Candy Ming (Jessica
Marton), Chloé Berthier (la greffière). Couleurs, 98 min.
Michel Racine, président de la cour d’assises à Saint-Omer, est réputé pour
sa sévérité. Lors d’un procès d’infanticide, il remarque une jurée, Birgit, une
anesthésiste qui l’a assisté lors d’une opération quelques années plus tôt. Le
voilà troublé.
Un film aussi subtile que La discrète du même metteur en scène. C’est le
portrait d’un juge jusque là implacable et qui, à travers le regard d’une femme
qu’il a aimée jadis, perd ses certitudes. Fabrice Luchini est admirable dans ce
rôle tout en nuances. Et Sidse Babett Knudsen se rappelle qu’elle fut l’héroïne de
la série télévisée Borgen. La reconstitution d’un procès d’assises se veut
rigoureuse comme l’évocation du contexte social qui entoure l’infanticide.J.T.

HEURE DU CRIME (L’)*


(La doppia ora ; Ital., 2010.) R. : Giuseppe Capotondi ; Sc. : Alessandro
Fabbri, Ludovica Rampoldi et Stefano Sardo ; Ph. : Tat Radcliffe ; M. :
Pasquale Catalano ; Pr. : Medusa Film et Indigo Film ; Int. : Ksenia
Rappoport (Sonia), Filippo Timi (Guido), Antonia Truppo (Margherita),
Gaetano Bruno (Riccardo). Couleurs, 95 min.
Sonia et Guido nouent une relation amoureuse. Guido invite Sonia à visiter
le parc de la villa dont il est le gardien. Soudain, des cambrioleurs surgissent. En
voulant protéger Sonia, Guido est tué. En réalité c’est un rêve. Mais dans la
réalité Sonia est la femme du chef des cambrioleurs et a séduit Guido pour
permettre le vol. Mais Guido est amoureux et la laisse se sauver.
Malgré un titre accrocheur, un film où l’on perd vite pied entre la réalité et la
fiction. Policier noir ? Film psychologique ? On ne sait.J.T.

HIGH-RISE**
(High-Rise ; GB, 2015.) R. : Ben Wheatley ; Sc. : Amy Jump d’après J.G.
Ballard ; Ph. : Laurie Rose ; Eff. sp. : Steve Templeton ; Pr. : Recorded
Picture Company ; Int. : Tom Hiddleston (le docteur Laing), Jeremy Irons
(Anthony Royal), Sienna Miller (Charlotte Melville), Elizabeth Moss (Helen
Wilder), James Purefoy (Pangbourne). Couleurs, 119 min.
Une tour près de Londres conçue par l’architecte Anthony Royal pour abriter
une société élitiste où s’opposent étages inférieurs et étages supérieurs. Très vite,
à partir de quelques individus comme le médecin Robert Laing, la belle
Charlotte Melville ou le documentariste Richard Wilder, c’est l’affrontement et
le chaos.
Bonne adaptation du fameux I.G.H. de Ballard qui bouleverse cadres et
conventions d’une société autarcique. Un film brillant, séduisant irritant qui finit
en cauchemar.J.T.

HILL OF FREEDOM*
(Ja-yu-eui Eon-deok ; Corée du Sud, 2014.) R. et Sc. : Hong Sang-soo ; Ph. :
Hong Yeol Park ; Pr. : Kim Kyoung-hee ; Int. : Ryo Kase (Mori), Moon So-
ri (Young-sun), Seo Young-hwa (Kwon), Kim Eui-sung (Sang-won).
Couleurs, 87 min.
Mori, un jeune japonais venu à Séoul, a aimé Kwon et lui a écrit de
nombreuses lettres. Après une longue absence, celle-ci les récupère, mais à la
suite d’une chute, les lit dans le désordre. Il lui raconte aussi sa rencontre avec
une autre femme, Youngsun, la serveuse du café « Hill of Freedom ».
Un film qui parle d’amour avec légèreté et délicatesse (on songe à l’univers
d’Eric Rohmer). Mais aussi un film très bavard (dans un anglais très
approximatif), aux nombreux plans fixes, narré dans un désordre chronologique
qui en accentue la complexité. Même s’il est de courte durée – et peut-être à
cause de cela même – on reste perplexe.C.B.M.

HIPPOCRATE***
(Fr., 2014.) R. : Thomas Litti ; Sc. : Thomas et Julien Litti, Baya Kasmi et
Pierre Chosson ; Ph. : Nicolas Gaurin ; M. : Sylvain Chrel, Alexandre Lier,
Nicolas Weil ; Pr. : Agnès Vallée, Emmanuel Barraux ; Int. : Vincent
Lacoste (Benjamin), Reda Kateb (Abdel), Jacques Gamblin (Professeur
Barrois), Carole Franck (Myriam), Felix Moati (Stéphane). Couleurs,
102 min.
Benjamin, étudiant en médecine, effectue son premier stage, interne dans le
service du professeur Barrois, son père. Il a pour co-équipier Abdel, un médecin
algérien, faisant fonction d’interne afin d’obtenir l’équivalence, et qui est bien
plus expérimenté que lui. Benjamin se trouve confronté à la dure réalité des
hôpitaux. Une amitié le rapproche d’Abdel qui le couvre lors d’une erreur de
diagnostic.
L’hôpital comme vous ne le connaissez pas à moins d’appartenir au corps
médical ou paramédical. Le réalisateur est lui-même médecin ; il connaît donc
bien le fonctionnement d’un service hospitalier, la rivalité des patrons, le
dévouement du personnel soignant, les budgets insuffisants des hôpitaux publics.
Par ailleurs il aborde avec pertinence les problèmes soulevés par l’acharnement
thérapeutique. Les comédiens – Reda Kateb en tête – sont parfaits.C.B.M.

HISTOIRE DE JUDAS
(Fr., 2015.) R., Sc. et Pr. : Rabah Ameur-Zaïmèche ; Ph. : Irina
Lubtchansky ; M. : Elise Caron, Nabila Mokedem, Rodolphe Burger ; Int. :
Nabil Djedouani (Jesus), Mohamed Aroussi (Carabas), Rabah Ameur
Zaïmeche (Judas), Régis Laroche (Ponce-Pilate). Couleurs, 99 min.
Vie de Jésus, accompagné de son fidèle disciple Judas.
Le titre est abusif. De Judas – que le cinéaste veut réhabiliter – il n’est guère
question. Ce n’est qu’une silhouette accompagnant Jésus, fidèle garant de sa
Parole, prenant sa place au tombeau (!!). Exeant le jardin des Oliviers et la
Crucifixion. Dialogues – en français – sentencieux et insupportables. Mélange
d’ancien (les costumes) et de moderne (les ruines des décors). Fausse poésie…
Seules les photos et la beauté des paysages peuvent être sauvées.
C.B.M.

HISTOIRE DE MA MORT
(Historia de la meva mort ; Esp., 2013.) R. et Sc. : Albert Serra ; Ph. : Jimmy
Gimferrer ; M. : Ferran Font, Marc Verdaguer ; Pr. : Andergraum ; Int. :
Vincent Altaïo (Casanova), Luis Serrat (le serviteur), Eliseu Huertas
(Dracula), Clara Visa. Couleurs, 148 min.
Établi en Suisse, Casanova songe à écrire ses mémoires. Il embauche un
nouveau serviteur et emmène celui-ci dans les Carpathes. Ils s’installent dans
une ferme où vivent un vieillard et ses deux servantes. Surgit Dracula qui va
faire des ravages, en particulier en vampirisant Carmen, la fille du vieillard.
Dernière image : Casanova gît aux pieds de Dracula.
Belles images et jolie idée que celle de faire rencontrer Casanova et Dracula,
deux séducteurs, chacun en son genre. Mais les scènes se déroulent de façon
incompréhensible, les dialogues sont consternants et l’ennui s’empare vite du
spectateur. Dommage.J.T.

HISTOIRE DE RUTH (L’)


(The Story of Ruth ; USA, 1960.) R. : Henry Koster ; Sc. : Norman Corwin ;
Ph. : Arthur E. Arling ; M. : Franz Waxman ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. :
Elana Eden (Ruth), Stuart Whitman (Boaz), Peggy Wood (Noémi), Viveca
Lindfors (Eleilat), John Banner (le roi des Moabites). Couleurs, 132 min.
Conflit entre le peuple de Moah qui sacrifie des vierges au culte de
Kermosh, et les Judéens. Ruth, prêtresse des Moabites, épouse le juif Mahlon, ce
qui ne va pas sans problèmes. Mahlon est tué pour s’être opposé aux sacrifices
humains, mais Ruth se consolera dans les bras de Boaz.
Péplum biblique réhabilité par Hervé Dumont dans L’Antiquité au cinéma
qui y voit un « exotisme pimenté d’un soupçon d’érotisme et d’épouvante
hollywoodiens (belles vestales, immolations effrayantes et Boaz qui n’est plus
un vieillard riche mais un jeune premier. » C’est Howard Hawks qui devait
tourner un premier projet. Eleana Eden était une débutante israélienne.J.T.

HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE (L’)**


(Fusi ; Islande, 2015.) R. et Sc. : Dagur Kari ; Ph. : Rasmus Videbaek ; M. :
Karsten Fundal ; Pr. : Blue eyes et Nimbus ; Int. : Gunnar Johnsson (Fusi),
Ilmur Kristjansdottir (Sjöfn), Sigurjon Kjartansson (Mordur). Couleurs,
94 min.
Fusi, à plus de quarante ans, vit encore chez sa mère, ne s’intéressant qu’aux
reconstitutions des batailles de la Seconde Guerre mondiale et à son métier de
bagagiste. L’apparition dans son entourage de la jolie mais dépressive Alma et
de la petite Hera va-t-elle bouleverser sa vie de vieux garçon ?
Une jolie comédie sentimentale sur un obèse timide qui ne sait que faire de
sa force. Le cinéma islandais triomphe en 2015 puisque, en dehors de ce film
couronné au festival d’Arras, le succès est allé à Béliers, autre réussite
islandaise.J.T.

HITCHCOCK**
(Hitchcock ; USA, 2012.) R. : Sacha Gervasi ; Sc. : John McLaughlin ; Ph. :
Jeff Cronenweth ; M. : Danny Elfman ; Pr. : Fox Searchlight Pictures ; Int. :
Anthony Hopkins (Hitchcock), Helen Mirren (Alma Reville), Scarlett
Johansson (Janet Leigh), Danny Huston (Whitfield Coock), Jessica Biel
(Vera Miles). Couleurs, 98 min.
Alfred Hitchcock à la recherche d’un nouveau suspense. Il se passionne pour
le roman de Robert Bloch, Psycho, inspiré par le serial-killer Ed Gein. La
Paramount refuse son scénario. Mais sa femme Alma persuade Hitchcock de
passer outre en finançant lui-même le film. Paramount cède. Le tournage n’est
pas facile : exigences de la star, concessions à la censure, cauchemars et surtout
infidélité d’Alma. Mais tout s’arrange. Le jour de la première on entend la salle
hurler. C’est un triomphe.
Le film est fondé sur une étude de Stephen Rebello, Alfred Hitchcock and
the Making of Psycho qui raconte le tournage du chef-d’œuvre d’Hitchcock. Si
l’histoire est exacte, on peut se demander si Hopkins est bien Hitchcock, mais il
finit par s’imposer. Helen Mirren, en infidèle épouse, est, comme toujours,
admirable. Belle contribution à l’histoire du cinéma.J.T.

HITMAN : AGENT 47
(Hitman : agent 47 ; USA, 2015.) R. : Aleksander Bach ; Sc. : Skip Woods et
Michael Finch ; Ph. : Ottar Gunadson ; M. : Marco Beltrami ; Pr. :
20th Century Fox ; Int. : Rupert Friend (Agent 47), Hannah Ware (Katia),
Thomas Kretschmann (LeClerq). Couleurs, 96 min.
Le président du syndicat du crime de Singapour veut créer une armée
d’hommes-machines à tuer selon un projet conçu par le savant Litvenko.
L’agent 47 est chargé de s’y opposer et d’abord de trouver Litvenko. Or celui-ci
a une fille…
Retour de l’agent 47 déjà apparu dans Hitman en 2007. L’action est inspirée
d’un jeu vidéo et souffre de son origine : tout est en définitive mécanique et
abstrait. Mieux vaut recourir au jeu de 10 Interactive : on pourra ainsi modifier à
sa guise un scénario bien convenu.J.T.

HOBBIT : UN VOYAGE
INATTENDU (LE)***
(The Hobbit : An unexpected Journey ; USA, Nouvelle-Zélande, 2012.) R. :
Peter Jackson ; Sc. : Fran Walsh, Philippe Boyens, Peter Jackson et
Guillermo del Toro d’après Tolkien ; Ph. : Andrew Lesnie ; Eff. vis. : Joe
Letter ; Cost. : Anne Maskrey et Richard Taylor ; M. : Howard Shore ; Pr. :
New Line Cinema ; Int. : Ian McKellen (Gandalf le Gris), Martin Freeman
(Bilbon Sacquet), Richard Armitage (Thorin), Ken Stott (Balin), Graham
McTavish (Dwalin) William Kircher (Bifur/Tom Troll) James Nesbitt
(Bofur). Couleurs, 164 min.
Bilbon Sacquet est un hobbit qui mène une vie paisible dans sa chaumière de
la Comté lorsqu’il est invité par le magicien Gandalf à se joindre à une
compagnie de treize nains qui ont pour mission de reconquérir leur royaume,
Erebor, qui a subi les ravages d’un dragon, Smaug. L’expédition se révèle
dangereuse : Bilbon et les nains sont attaqués par des trolls puis par des orques.
Ils trouvent refuge chez les elfes dont le roi désapprouve la tentative des nains. Il
faudra ensuite affronter les géants de pierre et les gobelins. Bilbon leur échappe
et s’empare de l’anneau d’or qui rend invisible. Il rejoint le groupe des nains qui
ont réussi à s’échapper. Nouvelle bataille où ils sont sauvés par des aigles
géants. Et c’est la Montagne solitaire.
On ne pourra pas reprocher à Peter Jackson de n’être pas resté fidèle à
l’œuvre de Tolkien. S’il introduit le personnage de Frodon venu du Seigneur des
anneaux, c’est pour assurer la transition entre les deux cycles. La mise en scène
répond à l’attente des lecteurs de Tolkien : costumes, décors, tournage en
48 images par seconde et bien sûr 3D. Certaines invraisemblances (les héros font
des chutes dont ils se relèvent indemnes) peuvent gêner, mais nous sommes dans
la légende et le grand spectacle.M.T.

HOBBIT : LA DÉSOLATION
DE SMAUG (LE)**
(The Hobbit : The Desolation of Smaug ; USA, Nouvelle-Zélande, 2013.) R. :
Peter Jackson ; Sc. : Fran Walsh, Philippe Boyens, Peter Jackson et
Guillermo del Toro ; Ph. : Andrew Lesnie ; Eff. sp. : Wily Tyght ; Eff. vis. :
John Letteri ; M. : Howard Shore ; Pr. : New Line Cinema et MGM ; Int. :
Ian McKellen (Gandalf), Martin Freeman (Bilbon Sacquet), Richard
Armitage (Thorin), Benedict Cumberbatch (Smaug), Evangeline Lily
(Tauriel), Lee Pace (Thranduil), Luke Evans (Bard/Girion). Couleurs,
161 min.
Le groupe de Bilbon, Gandalf et les nains trouve refuge chez Beorn, mi-
homme, mi-ours qui leur prête des montures pour rejoindre la Forêt noire. Mais
là nos amis doivent affronter des araignées géantes. Capturés par des elfes, ils se
sauvent dans des tonneaux sur une rivière. Ils rencontrent Bard qui les aide à
retrouver la Montagne. Mais il faut affronter Smaug…
L’effet de surprise du premier volet passé, on se laisse moins séduire,
d’autant qu’il n’y a pas d’innovations techniques apparentes dans cette suite de
la saga du Hobbit et des nains. La trame de l’œuvre écrite est respectée malgré
l’introduction de personnages ou d’allusions au Seigneur des anneaux. Toujours
cette volonté de réunir les deux cycles.M.T.

HOBBIT : LA BATAILLE
DES CINQ ARMÉES (LE)***
(The Hobbit : The Battle of the Five Armies ; USA, Nouvelle-Zélande, 2014.)
R. : Peter Jackson ; Sc. : Fran Walsh, Philippe Boyens, Peter Jackson et
Guillermo del Toro ; Ph. : Andrew Lesnie ; Eff. vis. : Joe Letteri ; M. :
Howard Shore ; Pr. : New Line Cinema et MGM ; Int. : Ian McKellen
(Gandalf), Martin Freeman (Bilbon Sacquet), Richard Armitage (Thorin
Ecu de Chêne), Evangeline Lilly (Tauriel), Lee Pace (Thandruil). Couleurs,
144 min.
Dans ce dernier volet de la trilogie, Thorin Ecu de Chêne veut retrouver
l’Arkenstone, la pierre qui lui donnera le droit de reprendre son titre de roi.
Cependant Bilbon sera le premier à la récupérer et à la donner à Gandalf.
Pendant ce temps les armées du Mal se sont déployées et attaquent l’armée des
elfes, des nains et des hommes. Il faut attendre que Thorin sorte de son obsession
de l’or (il refuse de partager le trésor) et vienne en aide aux elfes et aux nains.
Dès lors l’armée du Bien triomphe. Thorin et le roi des Orques s’entretuent. La
paix revient. Bilbon rentre chez lui en gardant l’anneau.
Sommet de la trilogie, ce film nous propose l’une des plus belles batailles de
l’histoire du cinéma où se retrouvent toutes les armées du monde de Tolkien.
Ajoutons-y d’autres images à couper le souffle : l’obsession de l’or chez Thorin
ou les visions de la Terre du Milieu. Si l’effet de surprise provoqué par Le
Seigneur des anneaux ne joue plus, on sort ébloui par ce kaléidoscope
d’images.M.T.

HOLD-UP*
(Nokas ; Norvège, 2010.) R. : Erik Skjoldbjaerg ; Sc. : Christopher
Gronahl ; Ph. : Jakob Ihre ; M. : Geir Jenssen ; Pr. : Alligator ; Int. : Marit
Synnove Berg (Beate), Frode Winter Gunnes (Alrich Schumann), Morten
Larsen (Arne Klungland). Couleurs, 87 min.
Reconstitution minutieuse d’un célèbre braquage qui se déroula en Norvège
et rapporta 51 millions aux voleurs qui furent finalement arrêtés.
Le film est signé de l’auteur du fameux polar Insomnia refait par Christopher
Nolan. Des idées pour de futurs braqueurs.J.T.

HOLIDAY*
(Fr., 2010.) R. : Guillaume Nicloux ; Sc. : Guillaume Nicloux et Jean-
Bernard Pouy ; Ph. : Georges Lechaptois ; M. : Julien Doré ; Pr. : Les films
du Worso ; Int. : Jean-Pierre Darroussin (Michel Tremois), Judith
Godrèche (Nadine Tremois), Josiane Balasko (Christiane Mercier), Pascal
Bongard (Richard Ponce), Biyouna (Eve Lopez). Couleurs, 90 min.
Michel Tremois, arrivé avec son épouse, Nadine, et sa belle-mère passer un
agréable week-end dans un relais-château, va découvrir l’enfer, notamment un
meurtre. Il s’empresse de fuir par le premier train.
Comédie policière proche du fantastique, où la collaboration Nicloux-Pouy
fait des miracles. On s’amuse beaucoup tout en frissonnant de peur.J.T.

HOLLYWOO
(Fr., 2011.) R. : Frédéric Berthe et Pascal Serieis ; Sc. : Xavier Maigon,
Pascal Serieis et Florence Foresti ; Ph. : Ludovic Colbeau-Justin ; M. :
Philippe Rombi ; Pr. : LGM Cinéma, StudioCanal, TF 1 ; Int. : Florence
Foresti (Jeanne), Jamel Debbouze (Farres), Nikki Deloach (Jennifer
Marshall), Muriel Robin (l’agent). Couleurs, 107 min.
Doublure pour la voix de la star d’une série télévisée, Jennifer Marshall, la
pauvre Jeanne risque de se retrouver au chômage, car Jennifer Marshall
déprimée, arrête de tourner. Jeanne n’hésite pas à se rendre à Hollywood pour
convaincre la star de reprendre son rôle. Elle a beaucoup de mal à l’approcher et
se lie avec un certain Farres qui cherche, quant à lui, à récupérer le montant
d’une dette. Finalement Jennifer confie à Jeanne qu’elle arrête parce que son
partenaire l’a trompée et menace de divulguer une cassette sur leurs ébats
intimes. Avec Farres elle récupère la cassette mais ils se retrouvent en prison.
Jennifer Marshall en fait sortir Jeanne tandis que Farres s’évade. Finalement
Jeanne et Farres prennent le même avion pour Paris.
Deux des vedettes préférées des Français réunies sur la même affiche :
succès garanti. Scénario et mise en scène dès lors n’importent plus. Soyons
juste : Florence Foresti a mis la main au scénario et compose un personnage
conforme à celui qu’elle présente sur scène : à la fois naïf et roublard. Jamel
Debbouze n’est là qu’en faire-valoir. Un film qui fera de gros scores d’audience
sur TF 1 le dimanche soir.
J.T.

HOLY MOTORS***
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Leos Carax ; Ph. : Caroline Champetier, Yves Cape ;
Pr. : Pierre Grise, Théo Films ; Int. : Denis Lavant (Mr. Oscar), Edith Scob
(Céline), Eva Mendès (Kay M.), Kylie Minogue (Eva), Elise Lhomeau (Léa),
Michel Piccoli (l’homme à la tache de vin). Couleurs, 115 min.
Un matin, un homme sort d’une magnifique demeure et monte dans une
vaste limousine. Son chauffeur, Céline, lui annonce que neuf rendez-vous
l’attendent. Il se maquille, revêt différents postiches pour incarner autant de
personnages… Le soir, la limousine regagne le garage « Holy Motors » où elle
converse avec d’autres voitures.
Un film surprenant et un scénario déroutant, divisé en autant de séquences
que de personnages. Denis Lavant, acteur-caméléon, est tour à tour un banquier
ou une mendiante, un acteur ou un nabot, un tueur ou un tué etc. (sans oublier
M. Merde déjà vu dans Tokyo) Même si ce film se déroule en une seule journée
– du matin à la nuit – l’image, comme le propos est sombre. Les décors en sont
une salle de cinéma, un cimetière, les bas-fonds parisiens, un grand magasin
désaffecté (la Samaritaine)… Évoluant entre réalisme, expressionnisme,
surréalisme, entre divers genres cinématographiques, c’est un film désespéré sur
une époque (la nôtre) agonisante. L’œuvre étonnante d’un cinéaste
visionnaire.C.B.M.

HOMEFRONT
(Homefront ; USA, 2013.) R. : Gary Fleder ; Sc. : Sylvester Stallone ; Ph. :
Theo van de Sande ; M. : Mark Isham ; Pr. : Homefront, Millenium et Nu
Image ; Int. : Jason Statham (Phil Broker), James Franco (Morgan Bodine),
Isabela Vidovic (Maddy Broker), Kate Bosworth (Cassie Bodine Klum),
Marcus Hester (Jimmy Klum), Clancy Brown (le shérif), Winona Ryder
(Sheryl Mott). Couleurs, 100 min.
Agent des stups retiré dans une petite ville de Louisiane, Broker, à la suite
d’une banale dispute entre sa fille et un camarade dont la mère est
particulièrement violente, entre en conflit avec le caïd des lieux et le gang qu’il
avait fait tomber deux ans auparavant.
Sur un scénario de Sylver Stallone, un banal film d’action destiné à mettre
en valeur les poings de Jason Statham.J.T.

HOMESMAN (THE)***
(The Homesman ; USA, 2014.) R. : Tommy Lee Jones ; Sc. : Kieran
Fitzgerald, Tommy Lee Jones et Wesley A. Oliver ; Ph. : Rodrigo Prieto ;
M. : Marco Beltrami ; Pr. : EuropaCorp, Ithaca et The Javelina ; Int. :
Tommy Lee Jones (George Briggs), Hilary Swank (Mary Bee Cuddy),
Grace Gummer (Arabella Sours), Barry Corbin (Buster Shaver), Miranda
Otto (Theoline) Sonja Richter (Gro). Couleurs, 123 min.
Vers 1850, dans le Nebraska, Mary Bee Cuddy n’arrive plus à exploiter sa
ferme. Elle se propose pour conduire en Iowa trois femmes ayant perdu la
raison. En route, elle sauve de la pendaison un hors-la-loi, George Briggs, qui
accepte de l’aider. Rencontre avec les Indiens puis avec un bandit. Mary s’offre
à Briggs puis se pend. Seul, Briggs conduit le convoi à destination. Il fait graver
une pierre à la mémoire de Mary.
Admirable western, inspiré du Chariot des damnés de Swarthout et qui n’est
pas sans rappeler Convoi de femmes de Wellman. Images splendides,
interprétation bouleversante d’Hilary Swank et truculente de Tommy Lee Jones,
des Indiens, des coups de feu et des bagarres, traditionnels dans le genre et une
réflexion sur la femme dans l’Ouest américain. Tous les ingrédients du chef-
d’œuvre sont réunis.J.T.

HOMICIDE***
(Homicidal ; USA, 1961.) R. et Pr. : William Castle ; Sc. : Robb White ; Ph. :
Burnett Guffey ; M. : Hugo Friedhofer ; Int. : Jean Arless (Emily/Warren),
Glenn Corbett (Karl), Patricia Breslin (Myriam Webster), Eugenie
Leontovich (Helga), Alan Bunce (docteur Jonas), Richard Rust (Jim
Nesbitt), James Westerfield (juge Adrims), Gilbert Green (lieutenant
Miller). NB, 87 min.
À Ventura (Californie), sous le nom de Myriam Webster, Emily offre
2 000 dollars à Jim Nesbitt, garçon d’hôtel, pour qu’il accepte de l’épouser le
lendemain. Puis, devant Jim, médusé, elle poignarde le juge de paix Adrims, qui
les a unis, et s’enfuit. La fugitive retourne dans la petite localité de Solvang où
elle occupe un emploi de garde-malade et s’occupe de la vieille Helga, une
paralysée qui a perdu l’usage de la parole et qui a élevé Myriam Webster et son
demi-frère Warren. Survient l’inspecteur Miller, qui enquête sur l’assassinat du
juge Adrims, porteur d’un portrait-robot ressemblant furieusement à Emily. Mais
Warren se refuse à croire à la culpabilité de la jeune femme. Peu après, c’est la
vieille Helga qui va mourir décapitée… Mais, quel rapport entre les deux
meurtres ?
Inénarrable William Castle qui, avec son fidèle complice Robb White, a
concocté le plus savoureux et le plus surprenant des « twists » pour cette histoire
abracadabrante certes, mais pourtant inspirée (librement) d’une affaire
authentique survenue en Scandinavie dix années auparavant ! C’est, sans
contestation, l’un de ses meilleurs films et l’un de ses plus « hitchcockiens » :
certains admirateurs le considèrent même comme supérieur à Psychose ! Fidèle à
sa légende, il en interrompait la projection dix minutes avant la fin, juste avant le
« climax » au cours duquel la surprenante vérité était enfin révélée, pour
proposer un… « Fright Break » (une Pause-Terreur). L’image se figeait tandis
que le bruit du battement accéléré d’un cœur se faisait entendre et qu’un
chronomètre apparaissait sur l’écran : une pause qui permettait aux personnes
trop sensibles de quitter la salle et de rejoindre le « Coward’s Corner » (le Coin
des Poltrons) où leur place leur était remboursée.R.L.

HOMME AUX MAINS D’ARGILE (L’)


(Fr., 1949.) R. : Léon Mathot ; Sc. : Marcel Rivet ; Ph. : Marc Fossard ; M. :
Marcel Landowski ; Pr. : Codo-Cinéma ; Int. : Marcel Cerdan (lui-même),
Blanchette Brunoy (Raymonde), Alfred Adam (M. Lucien). NB, 110 min.
La vie de Marcel Cerdan, populaire boxeur.
Du moins ses débuts car le film fut tourné avant sa fin tragique. On eût
préféré un montage de ses combats lorsqu’ils ont été filmés.
J.T.
HOMME DE L’AU-DELÀ (L’) *
(The Man from Beyond ; USA, 1922.) R. : Burton King ; Sc. : Coolidge
Streeter d’après une histoire de Harry Houdini ; Ph. : Frank Zucker, Irving
B. Ruby, Harry A. Fischbeck, A. G. Penrod, Louis Dunmire, L. D.
Littlefield ; Pr. : Houdini Pictures Corporation ; Int. : Harry Houdini
(Howard Hillary), Jane Connelly (Felice), Arthur Maude (Dr. Gilbert
Trent), Albert Tavernier (Dr. Crawford Strange), Frank Montgomery
(François Duval). NB, 6 bobines (env. 67 min.).
Au cours d’une expédition dans l’Arctique, deux scientifiques découvrent
sur le pont d’un bateau échoué depuis un siècle, le corps d’un homme conservé
en état d’hibernation dans un bloc de glace. Transporté aux États-Unis,
l’infortuné Howard Hillary est ramené à la vie et croit reconnaître la jeune
femme qu’il aima jadis en la personne de la séduisante Felice sur le point
d’épouser un charlatan…
Imaginée par le Roi de l’évasion lui-même, l’histoire est prétexte à filmer
(sans truquages optiques) quelques-uns de ses exploits d’escapologiste – interné
dans un asile d’aliénés, entre autres, il est réduit à l’impuissance par une
camisole de force –, et le clou du film est un audacieux sauvetage tourné avec
huit caméras dans les chutes du Niagara. L’allusion à la réincarnation
enthousiasma Conan Doyle qui écrivit dans une lettre à Houdini qu’il s’agissait
du film « le plus sensationnel » qu’il ait jamais vu et « l’une des très grandes
œuvres de l’écran. » Film disponible en DVD.R.L.

HOMME DE LOI (L’)*


(Lawyer Man ; USA, 1933.) R. : William Dieterle ; Sc. : Rian James et James
Seymour, d’après le roman de Max Trell ; Ph. : Robert Kurrie ; Pr. :
Warner Bros. ; Int. : William Powell (Anton « Tony » Adam), Joan Blondell
(Olga Michaels), David Landau (John Gilmurry), Helen Vinson (Barbara
Bentley), Claire Dodd (Virginia St. Johns), Alan Dinehart (Granville
Bentley), Allen Jenkins (Izzy Levine), Kenneth Thompson (Dr. Gresham).
NB, 68 min.
Avocat honnête et désargenté du Lower East Side à New York, Tony Adam
est invité par Granville Bentley à devenir son associé dans les beaux quartiers.
Poussé par Olga, sa secrétaire secrètement amoureuse de lui, il accepte. Après
avoir battu au tribunal un politicien verreux, Gilmurry, il se voit proposer par ce
dernier de rejoindre son organisation, mais refuse. Il tombe alors dans le piège
que lui tend Gilmurry avec l’aide de Virginia, une actrice qui prétend que le
Dr. Gresham n’a pas respecté sa promesse de mariage, et est accusé de
malversation. Il perd sa clientèle et Bentley rompt leur association. Ruiné, il est
contraint de défendre des affaires à la limite de la légalité et croise à nouveau la
route de Gilmurry qui, en échange d’un arrangement, lui offre de le faire
nommer substitut du procureur. Tony y voit le moyen de se venger et réussit à
faire condamner le Dr. Gresham pour fraude. Après ce succès, Gilmurry lui fait
miroiter un poste de juge. Écœuré, Tony retourne dans l’East Side avec Olga
dont il a enfin deviné les sentiments.
Violente charge contre l’arrivisme, sur le thème « l’argent en fait pas le
bonheur », mais aussi portrait d’un homme honnête quoique ambitieux, qui
prend goût au luxe et se trouve entraîné malgré lui dans les compromissions,
L’Homme de loi n’épargne au passage ni les hommes politiques ni les milieux
judiciaires. Si le rôle avait d’abord été pressenti pour Edward G. Robinson,
William Powell l’incarne avec un cynisme que tempère son sourire charmeur et
son habituelle élégance.
On entend à plusieurs reprises au cours du film, la mélodie de la chanson,
non créditée au générique, I Guess I’ll Have to Change My Plans d’Arthur
Schwartz et Howard Dietz, créée à Broadway en 1929 par Clifton Webb, et
reprise dans le film de Vincente Minelli, Tous en scène (1953). Autre titre
français : L’Avocat. Disponible en vidéo sous le titre Lawyer Man.D.G.

HOMME DE MES RÊVES (L’) **


(It Had To Be You, USA, 1947.) R. : Don Hartman et Rudolph Maté ; Sc. :
Don Hartmann et Allen Boretz ; Ph. : Rudolph Maté et Vincent Farrar ;
M. : M. W. Stoloff ; Pr. : Columbia ; Int. : Ginger Rogers (Victoria
Stafford), Cornel Wilde (George McKesson/ Johnny Blaine), Percy Waram
(Ned Stafford), Spring Byington (Mrs Stafford), Ron Randell (Harrington).
NB, 98 min.
Victoria Stafford, riche héritière, a refusé plusieurs partis. Dans un train, elle
s’endort et rêve qu’un Indien fait échouer son mariage. Lorsqu’elle se réveille,
un Indien est assis à ses côtés. Il ne la quitte plus…
Ouverture fracassante : trois mariages avec foule en smokings et robes et
trois fois, au moment du consentement mutuel, le « non » de la mariée, jusque là
énamourée, jouée merveilleusement par Ginger Rogers. L’apparition de l’Indien
accentue le côté presque surréaliste du film, sauf que l’on retrouve le style
classique des comédies de la Columbia qui déçoivent rarement. Une réédition en
DVD a ressuscité cette œuvre un peu oubliée.
J.T.

HOMME DU PEUPLE (L’) **


(Walesa, Czlowiek z nadziei ; Pol., 2013.) R. : Andrzej Wajda ; Sc. : Janusz
Glowacki ; Ph. : Pawel Edelman ; M. : Pawell Mykietin ; Pr. : Akson
Studio ; Int. : Robert Wieckiewicz (Lech Walesa/Bolek), Agnieszka
Grochowska (Danuta Walesa), Wojcech Kalarus (le Président). Couleurs,
125 min.
La vie de Lech Walesa, ouvrier aux chantiers de Gdansk et fondateur du
syndicat Solidarité. Les émeutes de 1970 entraînent son arrestation. Libéré, il
reprend la lutte et retourne en prison en 1981. En 1983 il reçoit le prix Nobel de
la Paix.
Troisième volet de la trilogie de Wadja, après L’homme de fer et L’homme
de marbre. Scènes reconstituées et documents filmés venus des archives sont
habilement mêlés et le ton évite l’hagiographie. Un passionnant film
historique.J.T.

HOMME IRRATIONNEL (L’)***


(Irrational Man ; USA, 2014.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. : Darius
Khondji ; M. : Bach, Page, Ballou, May ; Pr. : Letty Aronson, Stephen
Tenenbaum, Edward Walson ; Int. : Joaquin Phoenix (Abe Lucas), Emma
Stone (Jill Pollard), Parker Posey (Rita Richards), Jamie Blackley (Roy),
Robert Petkoff (Paul Richards), Sophie von Hasselberg (April). Couleurs,
95 min.
Professeur de philosophie à la réputation sulfureuse, Abe Lucas débarque
dans une petite faculté de Rhode Island. Amer, revenu de tout, il ne fait que
survivre depuis qu’il a réalisé que son idéalisme était vain et qu’il n’avait aucune
prise sur le monde. Même le fait que Jill, une de ses étudiantes, débordant de
charme et d’intelligence, se jette à son cou, ne réussit pas à le revivifier. Pas plus
que les avances de la chaude Rita Richards, une collègue mal mariée. Mais un
jour, l’occasion d’accomplir un acte susceptible d’influer les choses
positivement se présente à lui. L’optimisme – et même l’exaltation – lui
reviennent…
Le plus hitchcockien des films de Woody Allen. Son héros, Abe, prof de
philo devenu amer à force de voir son idéalisme bafoué par le cynisme du
monde, sort de sa dépression en décidant d’agir à nouveau, mais à petite échelle
pour être enfin efficace. Sauf que les moyens un peu spéciaux auxquels il a
recours ont plus à voir avec le grand Alfred qu’avec la morale. Très bien mené,
interprété à la perfection par Joaquin Phoenix, aussi crédible en semi-épave que
quand il renaît de ses cendres, ainsi que par deux actrices au registre très
différent (l’exquise Emma Stone et la volcanique Parker Posey), L’homme
irrationnel gagne en intensité et en suspense au fil de l’histoire pour se conclure
par un point d’orgue saisissant.G.B.
HOMME QUI RIT (L’) **
(Fr., 2012.) R. : Jean-Pierre Améris ; Sc. : Guillaume Laurant et Jean-
Pierre Améris ; Ph. : Gérard Simon ; Déc. : Franz Schwartz ; Cost. : Olivier
Bériot ; M. : Stéphane Moucha ; Pr. : Incognito Films ; Int. : Gérard
Depardieu (Ursus), Marc-André Grondin (Gwynplaine), Emmanuelle
Seigner (la duchesse Josiane), Christa Théret (Déa), Josef Bradna (le bossu).
Couleurs, 93 min.
Ursus, un forain, recueille dans sa roulotte une petite fille aveugle et un
garçon à la bouche mutilée par les Comprachicos. Lorsqu’ils sont devenus
grands ils les utilisent dans un spectacle forain où la mutilation de Gwynplaine
suscite l’hilarité. Le succès est si grand que la duchesse Josiane le convoque au
Palais et lui fait des avances qu’il refuse. Les révélations du chef des
Comprachicos font de Gwynplaine un prince qui retrouve son rang à la cour.
Mais il s’ennuie de Déa et Ursus et plaide en faveur du peuple devant le
Parlement où il est hué. Dégoûté, il part rejoindre Déa. Trop tard : celle-ci
croyant qu’il l’a abandonnée, vient de mourir. Il se noie.
Superbe adaptation du roman de Victor Hugo déjà porté à l’écran par Leni
au temps du muet. Magnifiques décors et splendides costumes sont un régal pour
l’œil. L’esprit de Victor Hugo est respecté : son goût pour la grandiloquence et
sa tendresse pour les pauvres et les marginaux se retrouvent dans le film. Ce
thème du clown au sourire élargi reste moderne, que l’on pense au personnage
du Joker dans les aventures de Batman. À cet égard le canadien Marc-André
Grondin emporte l’adhésion. Mais on aime surtout Gérard Depardieu en
émouvant Ursus. En définitive Améris a réussi un film noir aux couleurs
chatoyantes.J. T.

HOMME QUI VOULAIT VIVRE


SA VIE (L’)**
(Fr., 2010.) R. : Eric Lartigau ; Sc. : Eric Lartigau et Laurent de Bartillat
d’après Douglas Kennedy ; Ph. : Laurent Dailland ; M. : Evgueni et Sacha
Galpérine ; Pr. : Pierre-Ange Le Pogam ; Int. : Romain Duris (Paul),
Marina Foïs (Sarah), Catherine Deneuve (Anne), Niels Arestrup
(Bartholomé), Eric Ruf (Grégoire). Couleurs, 115 min.
Paul Exben, un brillant avocat qui doit succéder à Anne dans un cabinet
prospère, vit heureux avec sa femme Sarah et ses deux enfants. Cependant il
soupçonne celle-ci d’avoir une liaison avec leur voisin. Pour avoir une
explication avec celui-ci, il va le trouver et, accidentellement, le tue. Il fait
disparaître le corps, usurpe son identité et part, abandonnant derrière lui sa
famille. Il arrive au Montenegro où son talent de photographe est bientôt
reconnu. Une exposition doit avoir lieu. Paul part à nouveau…
Un thriller pas toujours crédible mais qui retient l’attention malgré des
situations rocambolesques. C’est un film sur la peur « sous toutes ses formes, dit
Eric Lartigau, la peur de soi, la peur des autres, la peur de l’échec…, celle qui
empêche de penser, de choisir, de décider… Paul est un personnage enfermé
dans ses peurs, qu’il ne nomme pas et qui le figent. » Pour fuir cette peur,
Romain Duris va de l’avant, toujours plus loin, avec une belle énergie – et avec
talent.C.B.M.

HOMME QU’ON AIMAIT TROP (L’)**


(Fr., 2014.) R. : André Téchiné ; Sc. : A. Téchiné, Cédric Anger, Jean-
Charles Le Roux ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Benjamin Biolay ; Pr. : Olivier
Delbosc, Marc Missonnier ; Int : Catherine Deneuve (Renée Le Roux),
Guillaume Canet (Maurice Agnelet), Adèle Haenel (Agnès Le Roux), Judith
Chemla (Françoise), Jean Corso (Fratoni). Couleurs, 116 min.
Nice, 1976. Maurice Agnelet, un jeune avocat, est le conseiller de Renée Le
Roux, propriétaire du casino du palais de la Méditérranée, en difficultés
financières. Agnès, la fille de Renée divorce ; elle revient d’Afrique et revoit sa
mère réclamant la part d’héritage de son père ; elle tombe amoureuse de Maurice
que Renée évince de son entourage mettant sa fille en garde contre cet homme
ambitieux et sans scrupules. Agnès disparait…
Ce film, à l’intensité dramatique soutenue s’inspire du livre de Renée Le
Roux et de son fils Jean-Charles (ici co-scénariste), basé sur des faits réels qui
ont alimenté la chronique judiciaire, tout en préservant une part de fiction. Il
repose sur la personnalité floue et ambigüe de Maurice, ce que Guillaume Canet
rend parfaitement, comme en retrait, avec son sourire lointain. Les deux femmes
sont superbes – et bravo aux maquilleurs (Cédric Gérard et Stéphanie Guillon)
qui ont su vieillir avec autant de réalisme la si belle Deneuve en une femme
brisée et grisonnante.
C.B.M.

HOMME SANS VISAGE (L’)*


(The Preview Murder Mystery ; USA, 1936.) R. : Robert Florey ; Sc. : Brian
Marlow et Robert Yost, d’après une histoire de Garnett Weston ; Ph. : Karl
Struss ; M. : Howard Jackson, Heinz Roemheld ; Pr. : Edward F. Cline ;
Int. : Frances Drake (Peggy Madison), Reginald Denny (Johnny Morgan),
Gail Patrick (Claire Woodward), George Barbier (Jerome Hewitt), Ian
Keith (E. Gordon Smith), Rod La Rocque (Neil DuBeck), Thomas Jackson
(détective McKane), Conway Tearle (Edwin Strange). NB, 60 min.
Alors que le tournage du remake de « Song of the Toreador » vient de se
terminer, le comédien Neil DuBeck est retrouvé empoisonné dans son fauteuil, à
l’issue de la première. Star du film, il avait reçu plusieurs menaces de mort.
C’est maintenant la vedette féminine, Claire Woodward, épouse du réalisateur
Gordon Smith, qui est menacée et, au cours d’un nouveau tournage, un acteur
manque de la tuer en tirant dans sa direction avec un revolver qui devait être
chargé à blanc. Puis, on retrouve Gordon Smith pendu sur un plateau désert.
Tandis que le détective McKane mène l’enquête, Johnny Morgan, chef de la
publicité, conduit ses propres investigations pour démasquer le mystérieux
criminel.
Pour les cinéphiles français férus de fantastique de la seconde moitié du
XXe siècle, il y avait cette image obsédante d’un vampire accompagné d’un nain
difforme évoluant en plan penché dans un décor à la Caligari, entrevue dans le
superbe livre de Michel Laclos « Le Fantastique au cinéma » (Jean-Jacques
Pauvert, 1958), assortie de cette précision : The Preview Murder Mystery de
Robert Florey. Il a fallu attendre longtemps pour pouvoir visionner ce film
mythique. Trop longtemps pour que la magie opère encore : s’il est toujours
fascinant d’observer l’envers du décor des grand studios américains de l’âge
d’or, le film repose sur une intrigue policière tout ce qu’il y a de conventionnel.
Quant à l’insert dont il est question, il dure à peine une vingtaine de secondes au
cours desquelles on aperçoit cette image dérangeante d’un film d’épouvante
tourné dans les studios où se situe la série de crimes. Mais il est possible,
aujourd’hui, de mettre enfin un nom sur l’acteur jouant le vampire : Henry
Kleinbach… Autrement dit, dans l’une de ses toutes premières apparitions,
Henry Brandon qui, la même année, sera le Cobra dans le serial Jim-la-jungle
(1936) de Ford Beebe et Clifton Smith, et incarnera quatre ans plus tard le
docteur Fu Manchu dans Drums of Fu Manchu (1940), devant la caméra de John
English et William Witney. Film redécouvert à la télévision.R.L.

HOMMES NE SONT PAS


DES DIEUX (LES) **
(Men Are Not Gods ; GB, 1936.) R. et Sc. : Walter Reisch ; Adapt. : G. B.
Stern et Iris Wright ; Ph. : Charles Roscher ; M. : Muir Mathieson ; Déc. :
Vincent Korda ; Pr. : David B. Cunninghame pour Alexander Korda ; Int. :
Miriam Hopkins (Ann Williams), Gertrude Lawrence (Barbara Halford),
Sebastian Shaw (Edmond Davey), Rex Harrison (Tommy Stapleton), A. E.
Matthews (Frederick Skeates), Val Gielgud (le producteur). NB, 90 min.
Époux de Barbara Halford incarnant Desdémone, le comédien Edmond
Davey, qui triomphe tous les soirs à Londres dans le rôle d’Othello, devient
l’amant d’Ann Williams, secrétaire de rédaction d’un journal. Jusqu’au soir où,
poussé par la passion, le comédien est sur le point d’étrangler son épouse pour
filer le parfait amour avec sa maîtresse…
Une subtile réflexion sur les rapports ambigus entre la réalité et le monde du
théâtre et des faux semblants. La situation de l’acteur finissant par confondre sa
vie avec celle de son personnage de scène sera portée au pinacle dix ans plus
tard par Ronald Colman dans Othello (A Double Life, 1948) de George Cukor.
Selon la légende, Noel Coward fait une courte apparition dans le film comme
badaud. Prolifique et brillant scénariste avec plus de cent scripts à son actif –
dont ceux, entre autres, de Ninotchka (1939) de Lubitsch, Lady Hamilton (1942)
de Korda, Hantise (1944) de Cukor, L’Éventail de Lady Windermere (1949) de
Preminger et La Fille sur la balançoire (1955) de Fleischer : excusez du peu ! –,
l’Autrichien Walter Reisch (1903-1983) est aussi le réalisateur d’un autre film
fascinant sur un épisode rêvé de la vie de Rimsky-Korsakov, Schéhérazade
(1948), avec Jean-Pierre Aumont et Maria Montez. Et puis, c’est l’occasion de
revoir la rare Gertrude Lawrence (1898-1952), actrice britannique adorée du
public au théâtre et mal aimée au cinéma, que Julie Andrews incarna dans Star
(1968). Disponible en DVD.R.L.

HORS DE CONTRÔLE **
(Edge of Darkness ; USA, GB, 2009.) R. : Martin Campbell ; Sc. : William
Monahan et Andrew Bovell, d’après la série télévisée créée par Troy
Kennedy-Martin ; Ph. : Phil Meheux ; M. : Howard Shore ; Pr. : Graham
King, Tim Headington et Michael Wearing pour BBC Films et Icon
Productions ; Int. : Mel Gibson (Thomas Craven), Ray Winstone (Darius
Jedburgh), Danny Huston (Jack Bennett), Bojana Novakovic (Emma
Craven), Shawn Roberts (David Burnham), Damian Young (sénateur Jim
Pine), Jay O. Sanders (Bill Whitehouse). Couleurs, 112 min.
À Boston, à peine le lieutenant de police Thomas Craven a-t-il reçu la visite
de sa fille unique, Emma, qu’elle est abattue d’un coup de fusil sur le seuil de la
maison. Après avoir cru un temps que c’est lui qui était visé, Craven, qui n’a pas
d’ennemi, comprend qu’il y avait un contrat sur la tête de sa fille que l’on avait
préalablement empoisonnée au thallium. Ses investigations le mènent jusqu’au
siège de la compagnie Northmoore où Emma exerçait la fonction d’ingénieur
nucléaire stagiaire. Tandis que la police, croyant avoir retrouvé mort chez lui le
tueur professionnel responsable de la mort d’Emma, classe l’affaire, Craven est
approché par le mystérieux Darius Jedburgh qui lui révèle qu’Emma s’était
compromise en touchant à des secrets intéressant la défense nationale. Ivre de
chagrin et indifférent aux conséquences de ses actes, Craven ira jusqu’au bout
dans sa vengeance avant de mourir empoisonné à son tour.
Il s’agit du remake d’une minisérie télévisée écrite par Troy Kennedy-Martin
(le film est dédié à sa mémoire), également réalisée par le néo-zélandais Martin
Campbell, et diffusée à la télévision anglaise en 1985. Le problème est que les
« adapteurs » ont voulu condenser en cent dix minutes une intrigue qui s’étendait
sur plus de cinq heures, sans omettre pour autant aucune des péripéties initiales.
Il s’ensuit une surabondance d’événements et une succession de révélations plus
ou moins clairement exprimées qui rendent l’intrigue assez obscure. Reste que le
film est néanmoins passionnant à suivre grâce à l’interprétation « hors de
contrôle » de Mel Gibson qui rend parfaitement le déchirement moral du père et
sa soif inextinguible de vengeance, et rend crédible l’hécatombe finale même si
la réaction d’un certain personnage (Darius Jedburgh) n’est guère vraisemblable.
Très critique à l’égard de la politique nucléaire de Margaret Thatcher, la
minisérie avait obtenu une grande audience en Angleterre. Martin Campbell et
Troy Kennedy-Martin s’étaient déjà fait remarquer auparavant en signant
conjointement une autre minisérie célèbre outre-Manche, Reilly, l’as des espions
(1983), avec Sam Neill dans le rôle-titre. Depuis, le cinéaste a acquis une
audience internationale en réalisant, entre autres, deux « James Bond »,
Goldeneye (1995) et Casino Royale (2006).R.L.
HORS DU TEMPS*
(The Time Traveler’s Wife ; USA, 2009.) R. : Robert Schwentko ; Sc. : Bruce
Joel Rubin ; Ph. : Florian Ballhaus ; M. : Mychael Danna ; Pr. : Nike
Wechsler ; Int. : Eric Bana (Henry DeTemble), Rachel Mac Adams (Claire),
Arliss Howard (Richard DeTemble), Ron Livingstone (Gomez). Couleurs,
110 min.
Henry, à la suite d’un accident, voyage dans le temps, sans pouvoir se
contrôler et toutes les périodes de sa vie se succèdent sans ordre logique. La
situation devient dramatique lorsqu’il se marie avec Claire. Mais est-ce le Harry
d’aujourd’hui ou du passé ? Comédie fantastique et sentimentale au scénario
original pour ne pas dire extravagant. Le réalisateur mêle habilement le
quotidien et l’extraordinaire avec une grande efficacité, bouleversant la
chronologie d’une vie. Les deux interprètes ne sont jamais ridicules malgré
l’ambiguïté de leurs rapports.J.T.

HORS-LA-LOI*
(Fr., 2010.) R. : Rachid Bouchareb ; Sc. : Olivier Lorelle et Rachid
Bouchareb ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Armand Amar ; Pr. :
Tessalit Productions ; Int. : Jamel Debbouze (Saïd), Roschdy Zem
(Messaoud), Sami Bouajila (Abdelkader), Bernard Blancan (colonel Faivre),
Sabrina Seyvecou (Hélène). Couleurs, 138 min.
En 1925, dans l’Est algérien, les parents de Saïd, Messaoud et Abdelkader
sont dépossédés de leurs terres au profit de colons. Leur famille est victime de la
répression à Sétif en 1945. Abdelkader est arrêté pour militantisme
indépendantiste, Messaoud sert en Indochine, Saïd devient proxénète. Ils vont
devenir des militants du FLN. Messaoud et Abdelkader seront tués par la police
française.
Après Indigènes, Bouchareb poursuit l’histoire d’Algériens quand l’Algérie
était française. Les trois frères réagissent de façon différente mais se retrouvent
dans la lutte menée pour l’indépendance. La répression française, comme les
abus de la colonisation, sont montrés sous un jour particulièrement noir, même si
l’on ne cache pas les excès et erreurs du FLN. Le film a suscité de vives
polémiques, aujourd’hui, semble-t-il, apaisées. Mise en scène classique et
excellente interprétation.J.T.

HORS SATAN***
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Bruno Dumont ; Ph. : Yves Cape ; Pr. : Jean Bréhat et
Rachid Bouchares ; Int. : David Dewaele (le gars), Alexandre Lematre (la
fille), Valérie Mestdagh (la mère). Couleurs, 109 min.
Un gars d’une trentaine d’années demeure dans les dunes près d’un hameau
de la Côte d’Opale. La fille d’une ferme voisine lui donne quelque nourriture et
l’accompagne dans ses errances. Un jour, elle lui dit qu’elle n’en peut plus de
son beau-père. Armé d’un fusil, il le tue.
Un film âpre, rugueux, austère, sans musique, avec peu de dialogues, une
narration elliptique, et surtout une très belle image en scope pour capter la
lumière du Nord, ses dunes et ses marais. Les personnages ne sont souvent que
de frèles silhouettes sous un ciel immense, mais qui reste vide. Qui est ce gars ?
Un vagabond ? Un illuminé ? Un exorciste ? Voir même un justicier ? Un film
mystique où Dieu est absent. Le titre fait référence à Georges Bernanos, ce que
confirme Dumont : « Chez Bernanos j’ai appris qu’en regardant l’ordinaire on
voyait apparaître le surnaturel. »C.B.M.

HOSTILE GUNS**
(USA, 1967.) R. : R.G. Springsteen ; Sc. : Steve Fisher ; Ph. : Lothrop
Worth ; M. : Jimmie Haskell ; Pr. : A.C. Lyles ; Int. : George Montgomery
(Gid McCool), Yvonne De Carlo (Laura Manon), Tabe Hunter (Mike
Reno), Brian Donlevy (Marshal Willett), Leo Gordon (Hank). Couleurs,
91 min.
Le shérif McCool doit convoyer vers un pénitencier dans une voiture
grillagée trois dangereux malfaiteurs et une danseuse qui a tué son amant
infidèle. Le voyage n’est pas sans dangers.
Avant-dernier film de Springsteen et l’un de ses meilleurs westerns resté
inédit en France sauf à la télévision.J.T.

HOT MILLIONS***
(Hot Millions ; GB, 1968.) R. : Eric Till ; Sc. : Ira Wallach et Peter Ustinov ;
Ph. : Ken Higgins ; M. : Laurie Johnson ; Pr. : Mildred Freed Alberg /
Metro Goldwyn Mayer ; Int. : Peter Ustinov (Marcus Pendleton), Maggie
Smith (Patty Terwilliger), Karl Malden (Carlton J. Klemper), Bob Newhart
(Willard C. Gnatpole), Robert Morley (Caesar Smith), Cesar Romero
(l’inspecteur des douanes), Raymond Huntley (Bayswater). Couleurs,
110 min.
Marcus Pendleton vient de purger une peine de prison pour escroquerie.
Bien décidé à récidiver mais, cette fois, sans se faire prendre, il s’initie
consciencieusement à la technique moderne de gestion, puis entrant en contact
avec Caesar Smith, le spécialiste incontesté du Royaume-Uni en matière
d’ordinateur, convainc l’éminent expert de céder à sa passion pour les papillons
et de partir en chasse dans la forêt amazonienne… Prenant alors l’identité de
Caesar Smith, Marcus entre en contact avec la Ta-Can-Co, un conglomérat
industriel d’envergure internationale, en la personne de son président américain,
Carlton J. Klemper. Impressionné par ses références, Klemper engage illico
Caesar malgré la visible désapprobation de son associé, Willard C. Gnatpole.
Marcus ne tarde pas à mettre ses vastes projets à exécution : il créé trois sociétés
imaginaires à Paris (président : Claude Debussy), à Rome (président :
Mr Rossini) – Marcus aime beaucoup la musique… – et à Francfort (président :
Herman Schmidt) et vire régulièrement à ces succursales des millions de livres
qu’il va récupérer non moins périodiquement lors de ses fréquents déplacements
à l’étranger. Il prend néanmoins la décision de quitter son emploi lorsque
Gnatpole, de plus en plus soupçonneux, décide de rendre visite à ces succursales
étrangères dont personne dans la société ne semble connaître l’existence, et
s’envole pour Rio tandis que Gnatpole et Klemper découvrent le pot-aux-roses…
Quel dommage que ce film savoureux soit demeuré inédit en France ! C’est
sans doute son échec financier, totalement immérité, aussi bien aux États-Unis
qu’au Royaume-Uni, qui l’a condamné à ne pas être diffusé chez nous. Il s’agit
sans conteste de l’un des meilleurs films générés par le talent multiforme de
Peter Ustinov. Même si les agissements de Marcus frisent bien souvent
l’invraisemblance, on se régale de ses exploits, d’autant plus que cette
rocambolesque histoire nous est contée avec une avalanche de notations
humoristiques qui provoque amusement, sourire et souvent même francs éclats
de rire. Bref, un film élevant au plus haut point le concept de divertissement
intelligent, astucieux, désinvolte et plein d’invention.R.L.

HOT ROD GIRL*


(Hot Rod Girl ; USA, 1956.) R. : Leslie H. Martinson ; Sc. : John
McGreevy ; Ph. : Sam Leavitt ; M. : Alexander Courage ; Pr. : Norman
T. Herman ; Int. : Lori Nelson (Lisa Vernon), Chuck Connors (l’inspecteur
Ben Merrill), John Smith (Jeff Northrup), Mark Andrews (Bronc Talbott),
Roxanne Arlen (Lone Play dite L.P.), Frank Gorshin (Flat Top). NB,
75 min.
Soutenu du bout des lèvres par le maire de la ville, l’inspecteur de police
Ben Merrill tente de canaliser l’incivilité et l’agressivité des jeunes de la ville en
les encourageant à participer aux courses de Hot Rod sur le circuit local.
L’arrivée de Bronc Talbott, coq prétentieux et arrogant, pourrait tout remettre en
question…
Le titre – mensonger – fait croire à un film de série Z avec blondasses à gros
seins. Pas du tout : ce serait plutôt « La fureur de vivre » sans les dollars, les
stars ni la couleur, mais avec les mêmes jeunes en révolte et leurs réactionnaires
de parents. Si les courses de voitures sont filmées sans génie, les acteurs et les
dialogues sont bons.G.B.

HÔTEL NORMANDY*
(Fr., 2013.) R. : Charles Nemes ; Sc. : Jean-Paul Bathany et Stéphane Ben
Lahcene ; Ph. : Robert Alazraki ; M. : Jean-Claude Petit ; Pr. : Alter Films ;
Int. : Eric Elmosnino (Jacques Delboise), Helena Noguerra (Alice Lecorre),
Ary Abitan (Yvan Carlotti), Frédérique Bel (Isabelle de Casteljane).
Couleurs, 97 min.
Alice Lecorre, veuve, se voit offrir par deux amies pour ses quarante ans,
trois nuits à l’hôtel Normandy. Un séducteur a été payé pour lui rendre son
séjour plus agréable… et davantage.
Agréable comédie sur les quadras avec les malentendus qui relancent
l’action (le séducteur n’est pas celui que l’on croyait) et dénouement
heureux.J.T.

HOTEL TRANSYLVANIE*
(Hotel Transylvania ; USA, 2012.) R. : Genndy Tartakovsky ; Sc. : Peter
Baynham et Robert Smigel ; Animation : James Crossley ; M. : Mark
Motherslaugh ; Pr. : Columbia Pictures ; Voix : Adam Sandler/ Serge Fallu
(Dracula), Andy Samberg/ Alex Goude (Jonathan), Kevin James/ Gilduin
Tissier (Frankenstein). Couleurs, 91 min.
Dracula a invité dans son hôtel, au milieu des montagnes, tous ses amis
monstres pour fêter les 118 ans de sa fille Mavis. Un humain Jonathan s’égare
dans cette fête qu’il croit être un bal masqué. Le pire l’attend : Mavis tombe
amoureuse de lui.
Ils sont tous là : Dracula, Frankenstein, le loup garou, la Momie, les
zombies… Mais cette fois ils font rire !J.T.

HOTEL TRANSYLVANIE 2*
(Hotel Transylvania 2 ; USA, 2015.) R. : Genndy Tartakovsky ; Sc. : Robert
Smigel et Adam Sandler ; Animation : Alan Hawkins ; M. : Mark
Motherslaugh ; Pr. : Columbia Pictures ; Voix : Adam Sandler/ Serge Fallu
(Dracula), Andy Samberg/ Alex Goude (Johnny), Kevin James/ Gilduin
Tissier (Frankenstein). Couleurs, 89 min.
Dracula a convié tous les monstres pour la naissance de son petit-fils qu’ont
eu sa fille Mavis et un humain Johnny. Cet enfant, Dennis, sera-t-il un vampire
ou un humain ?
On reprend les monstres et on recommence en s’adressant à un public
d’adultes et d’enfants.J.T.

HOUSE OF TIME*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Jonathan Helpert ; Ph. : Philippe Baben der Erde ;
Mont. : Olivier Michaud ; M. : Olivier Liboutry ; Pr. : Alandra Films ; Int. :
Pierre Deladonchamps (Louis Legaret), Julia Piaton (Lynn Fooley), Laura
Boujenah (Catherine Benichoud), Maxime Dambron (Robert d’Eglantine).
Couleurs, 86 min.
Conviés dans son château par Robert d’Eglantine, passionné de jeux vidéos
et de physique quantique, les invités se voient proposer un voyage dans le temps,
le 18 mai 1944. Et voici que dans ce même château surgissent résistants, SS et
gestapistes. Puis retour en 2014. Les événements vécus sont confirmés par une
émission de télévision.
Le thème du voyage dans le temps a été souvent traité à l’écran. Pour son
premier film Jonathan Helpert relève le défi mais ne remonte que peu d’années
en arrière, ce qui évite le ridicule d’une reconstitution d’époque lointaine et
conserve son unité à l’action.J.T.

HUGO CABRET***
(Hugo ; USA, 2011.) R. : Martin Scorsese ; Sc. : John Logan d’après
L’invention d’Hugo Cabret de Brian Selznick ; Ph. : Robert Richardson ;
Eff. sp. : Joss Williams ; Déc. : Dante Ferretti ; M. : Howard Shore ; Pr. :
GK Film et Infinitum Nihil ; Int. : Ben Kingsley (Méliès), Asa Butterfield
(Hugo Cabret), Chloé Grace Moretz (Isabelle), Helen McCrory (Jeanne),
Sacha Baron Cohen (le chef de gare).
Le jeune Hugo Cabret, orphelin, vit caché dans la grande horloge d’une gare.
Mais ce qui l’occupe c’est la restauration d’un automate que son père lui a légué.
Son avenir, croit-il, dépend de la remise en marche du mécanisme. Il tente de
voler le marchand de jouets installé dans la gare, qui l’attrape et lui prend le
carnet contenant les plans de l’automate. Hugo va tenter de le récupérer avec
l’aide de Jeanne la filleule du marchand. Mais qui est ce marchand ? C’est
Georges Méliès, l’un des pionniers du cinéma dont Hugo et Isabelle vont
découvrir les chefs-d’œuvre.
Émouvant hommage du grand Scorsese au pionnier du Septième Art Méliès
dans une mise en scène en 3 D et aux effets spéciaux renvoyant aux trucages de
Méliès. Scorsese salue ainsi le pouvoir magique du cinéma. Ajoutons-y un clin
d’œil au fantastique : on aperçoit dans un petit rôle, celui de Monsieur Labisse,
Christopher Lee !J.T.

8 FOIS DEBOUT**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Xabi Molia ; Ph. : Martin de Chabaneix ; M. : Hey
Hey My my ; Pr. : Christie Molia, Julie Gayet, Nadia Turincev ; Int. : Julie
Gayet (Elsa), Denis Podalydes (Mathieu). Couleurs, 103 min.
Elle vit de petits boulots ; elle a perdu la garde de son fils qu’elle voudrait
bien retrouver. Elle va être expulsée de son logement. Elle rencontre à cette
occasion son voisin Mathieu qui est dans la même situation…
Une comédie sociale douce-amère sur de gentils losers perdus dans un
monde qui n’est pas fait pour eux. Que faut-il pour être heureux ? Peut-être se
trouver « sept fois à terre, huit fois debout. » Avoir la possibilité et le désir de
rebondir. Malgré la morosité du propos, le film ne manque pas d’un certain
humour (triste).C.B.M.

HUIT SALOPARDS (LES)*


(The Hateful Eight ; USA, 2015.) R. et Sc. : Quentin Tarantino ; Ph. : Robert
Richardson ; M. : Ennio Morricone ; Pr. : The Weinstein Company ; Int. :
Samuel L. Jackson (le major Marquis Warren), Kurt Russell (John Ruth, le
bourreau), Jennifer Jason Leigh (Daisy Domergue), Walton Goggins (le
shérif Mannix), Tim Roth (Oswaldo Mobray), Demian Bichir (Bob),
Michael Madsen (Joe Gage), Bruce Dern (général Smithers). Couleurs,
182 min.
Quelques années après la fin de la guerre de Sécession, un chasseur de
primes, Warren, ancien soldat nordiste, arrête une diligence où se trouvent un
autre chasseur de primes, Ruth, et sa prisonnière, Daisy Domergue, qui doit être
pendue. Les rejoint le nouveau shérif de Red Rock, Mannix, ancien sudiste.
Arrêtés par une tempête de neige, ils se retrouvent dans un general store du
Wyoming où les accueille un certain Bob qui leur présente Oswald Mobray, le
bourreau de Red Rock, le général sudiste Smithers et un cow-boy Joe Gage.
L’affrontement dans ce huis clos est inévitable.
Comme pour son Django Unchained, Tarantino signe là un western engagé :
derrière l’affrontement entre représentants d’États pas très unis, notamment sur
la question raciale, c’est une peinture de l’Amérique actuelle qui n’en a pas fini
aujourd’hui avec ces problèmes. On y trouvera aussi un hommage aux classiques
du western, en particulier dans le choix du format 70 mm, abandonné depuis
longtemps. En dépit d’une distribution éblouissante, certains ne cacheront pas
leur déception devant une œuvre trop bavarde et finalement trop longue.J.T.

HUMAN**
(Fr., 2015.) R. : Yann Arthus-Bertrand ; Ph. : Bruno Cusa, Stéphanie
Azouze et Daniel Meyer ; Mont. : Françoise Bernard et Anne-Marie
Sangla ; M. : Armand Amar ; Pr. : Humankind Production. Couleurs,
189 min.
Une vision du monde à ras des hommes (histoires d’individus filmées en
plan fixe) et du haut du ciel en vues aériennes.
Le style d’Arthus-Bertrand peut enthousiasmer par la beauté des images ou
irriter par un côté « donneur de leçons » écologiste.J.T.

HUMAN CENTIPEDE (THE)


(The Human Centipede ; Pays-Bas, 2009.) R., Sc. et Pr. : Tom Six ; Ph. :
Goof de Koning ; M. : Holeg Spies, Patrick Savage ; Int. : Dieter Laser (le
docteur Heiter), Ashley C. Williams (Lindsay), Akihiro Kitamura
(Katsuro), Andreas Leupold (l’agent de police Kranz). Couleurs, 92 min.
Une nuit, deux jeunes américaines en voyage à travers l’Europe, tombent en
panne en plein milieu d’une forêt. Par chance, elles découvrent une maison dans
laquelle vit un ancien chirurgien allemand, le docteur Heiter. Ravies d’y trouver
refuge, elles sont alors loin d’imager qu’elles vont devenir les cobayes d’une
expérience chirurgicale inédite : le médecin entend en effet créer un mille-pattes
humain en les reliant entre elles par un seul et même tube digestif.
Un savant fou qui crée un mille-pattes humain à partir d’un Japonais et de
deux jeunes touristes femelles, la première déféquant dans la bouche de la
suivante et la deuxième dans l’orifice buccal de la dernière, on ne voit pas ça
tous les jours… et c’est tant mieux ! Si vous partagez ce genre de fantasmes,
vous prendrez votre pied en centuple. Sinon, cette navrante série Z reposant sur
l’exposition d’êtres humains impuissants, torturés et humiliés vous fera
vomir.G.B.

HUMBLING (THE)**
(Humbling ; USA, 2014.) R. : Barry Levinson ; Sc. : Buck Henry et Michal
Zebede d’après Le rabaissement de Philip Roth ; Ph. : Adam Jandrup ; M. :
Marcelo Zarvos ; Pr. : Ambi Pictures ; Int. : Al Pacino (Simon Axler), Greta
Gerwig (Peggen Stapleford), Nina Arienda (Sybil van Buren), Dylan Baker
(Docteur Farr), Dan Hedaya (Asa), Billy Porter (Prince). Couleurs, 112 min.
Le grand comédien Simon Axler est victime d’un grave malaise lors d’une
représentation à New York. En maison de repos, il est contacté par Sybil van
Buren qui lui demande de tuer son mari. Revenu chez lui, il décide de ne plus
remonter sur scène. Il a une liaison avec une jeune lesbienne dont les parents le
somment de se séparer. Faute d’argent pour l’entretenir il décide de jouer Le roi
Lear. Mais ils rompent avant la première. Axler sera un Lear éblouissant qui se
tue sur scène.
Au delà du roman de Philip Roth, un film magistral sur le vieillissement,
toujours difficile à accepter, et à plus forte raison pour un séducteur. Axler croit
trouver un moyen d’y échapper en nouant une liaison avec une femme plus jeune
que lui, mais il aggrave au contraire ce vieillissement et se rend compte que la
mort est inéluctable. Formidable composition d’Al Pacino.J.T.

HUNGER GAMES*
(The Hunger Games ; USA, 2012.) R. et Sc. : Gary Ross ; Ph. : Tom Stern ;
M. : James Newton Howard ; Pr. : Color Force et Larger than Life ; Int. :
Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh Hutcherson (Peeta Mellark),
Liam Hemsworth (Gale Hawthorne), Woody Harrelson (Abernathy), Lenny
Kravitz (Cinna), Stanley Tucci (Caesar Flickerman), Donald Sutherland (le
président Snow). Couleurs, 142 min.
Aux États-Unis a succédé Panem constitué de douze districts. Chaque année,
un garçon et une fille de chaque district participent à un jeu télévisé où ils
s’affrontent jusqu’à la mort. Katniss Everdeen et Peeta Mellark sont désignés par
le district 12, le plus pauvre. L’affrontement a lieu dans une forêt. D’abord isolés
(Katniss échappe de peu à un piège et Peeta est blessé) les deux « tributs » du
district 12 font équipe et sortent vainqueurs. Katniss devrait alors affronter
Peeta. Elle refuse. Il y aura donc deux vainqueurs.
D’après un best-seller de Suzanne Collins, ce film s’adresse à un public
d’adolescents. Ross aurait pu faire du scénario une nouvelle Chasse du comte
Zaroff ou une nouvelle Course à la mort an 2000. En réalité il gomme les scènes
trop violentes et atténue la cruauté du jeu. La chasse à l’homme est asceptisée.
Reste Jennifer Lawrence assez convaincante et un incontestable charme se
dégage de ce film d’aventures. Le succès a été au rendez-vous et a entraîné une
suite.J.T.

HUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT*


(The Hunger Games : Catching Fire ; USA, 2013.) R. : Francis Lawrence ;
Sc. : Simon Beauloy et Michael de Bruyn ; Ph. : Jo Willens ; M. : James
Newton Howard ; Déc. : Philip Messina ; Pr. : Color Force et Lionsgate ;
Int. : Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh Hutcherson (Peeta
Mellark), Donald Sutherland (le président), Philip Seymour Hoffman
(Plutarch), Stanley Tucci (Caesar Flickerman), Woody Harrelson
(Abernathy). Couleurs, 146 min.
Après sa victoire aux Hunger Games, Katniss est de retour au
12ème District. Au moment où commence la tournée de la victoire, le Président
l’invite à ne pas exciter les Districts sous peine de représailles contre sa famille.
Commencent les nouveaux jeux où Katniss est retenue d’office. Les combats
commencent mais rien ne se déroule comme prévu. Finalement Katniss détruit le
champ de force de l’arène et s’évanouit. Quand elle revient à elle, une révolution
a éclaté.
Suite du premier Hunger Games : que va faire de sa victoire Katniss
maintenant qu’elle est un personnage charismatique ? Se taire ou lancer une
révolution ? Ce nouvel épisode veut dégager une leçon morale. Le Capitole ne
peut plus étouffer le mécontentement populaire avec des jeux du cirque. C’est
« l’embrasement ». Avec un peu plus de moyens que le précédent, cet épisode ne
conclut pas. Suite à prévoir.J.T.

HUNGER GAMES :
LA RÉVOLTE. PARTIE I
(The Hunger Games. Mockingjay. Part I ; USA, 2014.) R. : Francis
Lawrence ; Sc. : Peter Craig, Danny Strong et Suzanne Collins ; Ph. : Jo
Willems ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Color Force et Liongate ; Int. :
Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh Hutcherson (Peeta Mellark),
Liam Hemsworth (Gate Hawthorne), Woody Harrelson (Abernathy).
Couleurs, 123 min.
Se dissimulant dans le district 13, Katniss est sollicitée pour prendre la tête
de la lutte contre le Capitole. Elle accepte par amour pour Peeta. Mais
lorsqu’elle le retrouve, Peeta, victime d’un lavage du cerveau, veut l’étrangler…
Ce n’est ici que la première partie de cet épisode qui tourne autour du
problème : Katniss sera-t-elle « le geai moqueur », le symbole de la révolte
contre le régime totalitaire du Capitole ? Ceux que la question laisse indifférents,
peuvent se dispenser de voir ce film au demeurant bien fait mais qui tire à la
ligne.J.T.

HUNGER GAMES :
LA RÉVOLTE. PARTIE 2**
(The Hunger Games : Mockingjay, Part 2 ; USA, 2015.) R. : Francis
Lawrence ; Sc. : Peter Craig, Danny Strong et Suzanne Collins ; Ph. : Jo
Willems ; Eff. sp. : Gerd Nefzer ; Eff. vis. : Charles Gibson ; Pr. : Color
Force et Lionsgate ; Int. : Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh
Hutcherson (Peela Mellark), Liam Hemsworth (Gale Hawthorne), Woody
Harrelson (Haymitch Abernathy), Elizabeth Banka (Effie), Julianne Moore
(la présidente Alma Coin), Donald Sutherland (le président Snow).
Couleurs, 137 min.
Katniss est décidée à tuer le président Snow, furieuse de voir l’état de son
fiancé Peeta. Elle prend la tête du combat dans le district 2. Marchant sur le
Capitole, elle voit mourir sa sœur mais finalement la foule l’emporte et massacre
Snow. Plus tard, Katniss aura deux enfants de Peeta.
Dernier volet de cette saga de Suzanne Collins qui a enflammé les
adolescents. L’intrigue trouve enfin sa dimension politique : le combat contre la
dictature et la victoire du peuple. C’est plus spectaculaire mais plus anxiogène
que les épisodes précédents, plus sanglant aussi. La victoire revient à la
démocratie qu’incarne Katniss.J.T.

HUNGRY HEARTS**
(Hungry Hearts ; Ital., 2014.) R. et Sc : Saverio Costanzo d’après Marco
Franzoso ; Ph : Fabio Cianchetti ; M : Nicol Piovani ; Pr : Mario Gianani,
Lorenzo Mieli ; Int : Adam Driver (Jude), Alba Rohrwacher (Mina),
Roberta Maxwell (Anna). Couleurs, 113 min.
Jude, un américain, épouse Mina, une italienne. Ils vivent à New York et
sont très amoureux. Un bébé scelle leur union. Cependant une voyante prédit à
Mina que son enfant est un « indigo », promis à grand destin et qu’il faut
protéger du monde extérieur. Elle l’élève à sa façon sans suivre les prescriptions
d’un pédiatre. Lorsque Jude constate que son enfant est chétif, il s’en inquiète.
Leurs relations conjugales se dégradent.
Une rencontre burlesque, une romance sentimentale vite expédiée et puis, le
film change de ton et de style pour se recentrer sur cette folie douce qui
s’empare de Mina. L’inquiétude s’installe et va crescendo avec ces plans
anamorphiques qui déforment la réalité. Mina est une femme douce, fragile, et
obstinée, d’autant plus inquiétante. Elle est remarquablement interprétée par
Alba Rohrwacher qui obtint, pour ce rôle, la coupe Volpi à Venise en
2014.C.B.M.

HUSH !**
(Hush ! ; Jap., 2001.) R. et Sc : Ryosuke Hashiguchi ; Ph. : Shogo Ueno ;
M. : Bobby McFerrin ; Pr. : Tetsujiro Yamagami ; Int. : Seiichi Tanabe
(Katsuhiro Kurita), Kazuya Takahashi (Naoya), Reiko Kataoka (Asako),
Yoko Akino (Yoko Kuriya), Manami Fuji (Katsumi), Ken Mitsuishi (Shoji
Kurita. Couleurs, 138 min.
Ingénieur en construction navale, Katsuhiro est un jeune homosexuel d’une
grande gentillesse. Il n’est pas malheureux avec son compagnon Naoya,
nettoyeur pour chien de son état, mais il ressent un sentiment diffus
d’incomplétude qui amoindrit l’intensité de leur relation. Aussi est-il tenté par la
proposition de la charmante (et passablement excentrique) Asako : elle veut un
enfant de lui ! Ce qui, on s’en doute, n’est pas du goût de Naoya…
Influencé par la Nouvelle Vague, ce film japonais (qui n’a pour seul défaut
que d’être un peu long) aborde avec pudeur un sujet délicat : qu’est-ce qu’un
couple homosexuel ? Comment fonctionne-t-il ? Que se passe-t-il si un(e)
troisième larron(ne) s’immisce, d’autant que la dite pièce rapportée exige un
enfant de l’un des deux partenaires ?!!! Petites touches impressionnistes,
personnages attachants, quotidien des personnages à la fois typiquement japonais
et universel : difficile de résister à cette harmonieuse petite musique.G.B.

HYENA**
(Hyena ; GB, 2014.) R. et Sc. : Gerard Johnson ; Ph. : Benjamin Kracun ;
M. : The The ; Pr. : Film et BFI ; Int. : Peter Ferdinando (Michael Logan),
Stephen Graham (David Knight), Neil Maskell (Martini), Richard Dormer
(Nick Taylor), Elisa Lasowski (Ariana). Couleurs, 108 min.
La vie d’un policier londonien souvent en marge de la légalité, Logan, face
au trafic de la drogue. Il est affecté dans l’unité de David Knight qui a pour
mission de faire tomber le gang albanais des frères Kabashi, mais Knight est
chargé également de faire tomber Logan…
Un film noir, très noir, sur un anti-héros, un flic corrompu mais souvent pour
la bonne cause. Le monde de la drogue est dépeint avec la même noirceur que
les policiers qui le combattent et l’on ignore bien vite où se trouve la frontière
entre le bien et le mal et qui trahit qui. Dans le genre : une œuvre marquante
avec un Peter Ferdinando époustouflant, tourmenté et violent, sensible au
charme de la belle Elisa Lasowski.J.T.

HYPNOTISEUR (L’)*
(Hypnotisören ; Suède, 2012.) R. : Lasse Hallström ; Sc. : Paolo Vacirca
Ph. : Mattias Montero ; M. : Oscar Fägelstrom ; Pr. : Sonet Film et Svenk
Filmindustri ; Int. : Tabias Zilliacus (Joona Lina), Mikael Persbrandt (Erik
Maria Bark), Lena Olin (Simone Bark), Oscar Petterson (Benjamin).
Couleurs, 122 min.
Une famille est massacrée aux environs de Stockholm. Il n’y a qu’un
survivant mais celui-ci est dans le coma. Pour le faire parler, l’inspecteur Lina
fait appel à un hypnotiseur. Celui-ci commence, mais son fils ayant été enlevé, il
est invité à cesser toute tentative d’hypnose. Il passe outre et obtient des aveux
du survivant, le fils des victimes, qui a tué ses parents adoptifs sous l’influence
de sa vraie mère qui a enlevé l’enfant de l’hypnotiseur. L’enfant sera retrouvé.
La Suède est devenue une terre bénie du polar et donc du film policier.
Hallström, qui connaît son métier, adapte ici un roman de Lars Kepler ayant
Stockholm pour cadre. Tout est parfait mais un peu froid. Il est vrai que l’action
se passe en hiver en Suède…J.T.
I

I LOVE YOU PHILLIP MORRIS**


(I Love You Phillip Morris ; USA, Fr., 2008.) R. : Glenn Ficara, John
Requa ; Sc. : Glenn Ficara, John Requa, d’après le livre de Steven
McVicker ; Ph. : Xavier Pérez Grobet ; M. : Nick Urata ; Pr. : Far Shariat,
Andrew Lazar ; Int. : Jim Carrey (Steven Russell), Ewan McGregor (Phillip
Morris), Leslie Mann (Debbie Russell), Rodrigo Santoro (Jimmy Kemple),
Nicholas Alexander (le frère de Steven). Couleurs, 102 min.
Steven Russell, homme bien sous tous rapports, décide un beau jour de
changer de vie. Passant de mari respecté à escroc ingénieux, multipliant les
délits, enchaînant les abus de confiance, il va finalement atterrir en prison, où il
découvrira l’amour… et l’art de la cavale !
Une évasion garantie (au propre comme au figuré) pour ceux qui se sentent à
l’étroit dans un quotidien trop formaté, autrement dit nous tous. On se délectera
donc de voir Steven Russell, brave homme bien propre sur lui, envoyer
promener du jour au lendemain sa vie trop bien réglée pour s’adonner aux joies
du désordre organisé. Tour à tour flic, mari fidèle, amoureux gay, faux avocat,
directeur financier bidon, Jim Carrey est un étonnant Fregoli.G.B.

I ORIGINS*
(I Origins ; USA, 2014.) R. et Sc. : Mike Cahill ; Ph. : Markus Förderer ;
M. : Will Bates ; Pr. : Verisimilitude et Wework Studios ; Int. : Michael Pitt
(docteur Gray), Brit Marling (Karen), Astrid Bergès-Frisbey (Sofi) Steven
Yeun (Kenny). Couleurs, 107 min.
Le docteur Gray poursuit des recherches sur les mutations génétiques
concernant la vue. Il est fasciné par une jeune fille aux yeux étranges, Sofi, qu’il
est sur le point d’épouser quand elle meurt dans un accident d’ascenseur. Il se
console avec son assistante Karen qui accouche d’un enfant Tobias dont les yeux
sont identiques à ceux, très particuliers, d’un certain Brady, mort peu avant la
conception de Tobias. Gray découvre ensuite qu’une petite indienne a les yeux
de Sofi. Faut-il croire à la réincarnation ?
Un film aux confins du fantastique, pas toujours compréhensible,J.T.

ICEMAN (THE)*
(The Iceman, USA, 2012.) R. : Ariel Vromen ; Sc. : Ariel Vromen et Morgan
Land ; Ph. : Bobby Bukowski ; M. : Haim Mazar ; Pr. : Bleiberg
Entertainment et Millenium Films ; Int. : Michael Shannon (Richard
Kuklinski), James Franco (Marty), Ray Liotta (Roy), Chris Evans (Robert
Pronge). Couleurs, 106 min.
Richard Kuklinski de directeur d’un entrepôt de films pornographiques
devient tueur à gages sur les conseils d’un chef mafieux. Il commence en tuant
un clochard puis ses affaires prospèrent derrière la facade d’un prétendu emploi
à Wall Street. Il s’associe avec un autre tueur, indépendant celui-là,
« Mr Freeze ». Mais les relations se tendent avec son employeur. Pour s’en
défaire, après avoir éliminé Mr Freeze avec lequel il s’était brouillé, Richard
engage un tueur qu’il ne connaît pas car il s’agit de brouiller les pistes. Manque
de chance ce tueur est un flic. Richard se retrouve en prison.
Portrait d’un tueur qui cache sa profession à sa famille et pittoresque
évocation de cet univers fondé sur le « contrat », avec un étonnant Mr Freeze
alias Robert Pronge, qu’incarne Chris Evans. Vromen sait mettre en scène la
violence. Certes on a déjà vu cent portraits de tueurs comme celui-là, mais on ne
s’en lasse pas.J.T.

ICI-BAS*
(Fr., 2011.) R. : Jean-Pierre Denis ; Sc. : Jean-Pierre Denis, Yvon Rouve et
Richard Bodin ; Ph. : Claude Garnier ; M. : Michel Portal ; Pr. : Araprod ;
Int. : Céline Sallette (Sœur Luce), Eric Caravaca (Martial), François
Loriquet (Victor), Maud Rayer (le Supérieure). Couleurs, 100 min.
En 1943, Sœur Luce soigne un résistant blessé, Martial, dans un dispensaire.
C’est un ancien prêtre. Elle en tombe amoureuse, mais le surprenant dans les
bras d’une autre, elle le dénonce. Elle est arrêtée par les résistants et fusillée.
Le film est inspiré par une histoire vraie. Tout s’y mêle : la foi, l’idéal
politique et l’amour. Trop peut-être. Il manque au film un certain souffle ; il est
sage et même plutôt plat. Mais l’intention mérite le respect.J.T.

ICI ET LÀ-BAS**
(Aqui y alla ; Mex., 2012.) R. et Sc. : Antonio Mendez Esparza ; Ph. : Barbu
Balasoiv ; Pr. : Antonio Mendez Esparza, Diana Wade, Ori Dov Gratch,
Pedro Hernandez Santos, Tim Hobbs ; Int. : Pedro de Los Santos (Pedro),
Teresa Ramirez Aguirre (Teresa), Lorena Guadalupe (Lorena). Couleurs,
110 min.
Pedro revient dans son village après avoir travaillé aux États-Unis. Il
retrouve sa femme Teresa et ses deux filles qu’il n’a guère connues. Il voudrait
constituer un groupe musical. Sa femme, enceinte, présente des complications.
Ils doivent se rendre à l’hôpital…
Découpé en chapitres, au fil du temps, ce film sans complaisance ni
misérabilisme traduit bien les difficultés de la population de ce village mexicain,
avec, parfois, à l’horizon, le mirage de l’émigration. Souvent réalisé en plans
fixes et frontaux, sans musique d’ambiance, avec des acteurs non professionnels,
c’est un film austère mais nullement ennuyeux, simple comme la vie de ces
gens-là.C.B.M.

ICI NAJAC, À VOUS LA TERRE**


(Fr., 1997-2005.) R., Sc. et Son : Jean-Henri Meunier ; M. : Henri Padovani,
Siegfried, Christopher Gillard… ; Pr. : Frédéric Bourboulon, Agnès Le
Pont ; Int. : Henri Sauzeau, Serge Itkine, Arnaud Barre, Christopher
Gillard, Jacky Dejonghe, Dominique Saouly. Couleurs, 97 min.
Allergiques au sommet de Davos, contempteurs de la société de
consommation, activistes prêts à faire de votre corps un bouclier contre le
rouleau compresseur de la mondialisation, Jean-Henri Meunier vous invite à
prendre 97 minutes de pause et à venir vous réfugier dans l’enclave aveyronnaise
de Najac, en compagnie d’êtres humains authentiques, qui n’ont pas peur d’être
eux-mêmes et qui vivent en harmonie avec leur environnement ! Il vous garantit
en prime un bain de fraîcheur idéologique que vous ne regretterez pas…
Cette plongée au cœur du village de Najac ne manque pas de saveur. Au gré
de la fantaisie de Jean-Henri Meunier, aidé par l’excellent monteur Yves
Deschamps, nous découvrons quelques habitants du village qui, non contents de
vivre leur vie hors de tout modèle imposé par la société de consommation, se
révèlent de bons analystes de l’économie mondiale. Le tout sans pédanterie mais
avec humour et poésie. Deux personnalités se détachent d’un ensemble
attachant : Arnaud, le chef de gare fantasque que n’aurait pas désavoué Tati et
Henri Sauzeau, l’extraordinaire mécanicien-garagiste à la retraite, toujours
passionné par son métier et encore capable, malgré le poids de nombreuses
années, de soulever des montagnes…G.B.

IDA***
(Ida ; Pol., 2012.) R. : Pawel Pawlikowski ; Sc. : Pawel Pawlikowski et
Rebecca Lenkiewicz ; Ph. : Lukasz Zal ; M. : Kristian Selin Eidnes
Andersen ; Pr. : Opus Film et Phoenix Investments ; Int. : Agata
Trzebuchowska (Ida), Agata Kulesza (Wanda), David Ogrodnik (Lis),
Halina Skoczynska (Mère supérieure), Joanna Kulig (la chanteuse).
Couleurs, 79 min.
Jeune couventine à la veille de prononcer ses vœux, Ida est convoquée par
l’abbesse du couvent. Celle-ci lui révèle le secret de sa naissance. Ida se met en
quête d’un passé complexe, lourdement marqué par l’occupation allemande puis
par le régime communiste qui a opprimé la Pologne. Sa vocation résistera-t-elle
à l’horrible vérité ?
Le débat entre le sacré et le profane donne lieu à un authentique chef-
d’œuvre psychologique, politique et religieux.P.H.

IDIOT ! (L’) **
(Durak ; Russie, 2014.) R. et Sc., M. : Yuri Bykov ; Ph. : Kirill Klepalov ;
Pr. : Aleksei Uchitel ; Int. : Artem Bystrov (Dima), Natalia Surkova (Nina),
Boris Nevzorov (Federotov). Couleurs ; 116 min.
Dima Nikitine, un jeune plombier, est appelé en pleine nuit pour une fuite
dans une HLM vétuste. Il constate que l’immeuble est en train de se fissurer, que
ses fondations s’effritent, qu’il menace de s’écrouler entraînant dans sa chute
820 locataires. Il se précipite pour alerter les édiles de la ville réunis pour fêter
l’anniversaire de Madame le Maire, une femme énergique. Cependant, nul n’est
convaincu de l’urgence…
Le film, d’une noirceur extrême, est mené d’un train d’enfer en une longue
nuit. Seul contre tous (y compris les locataires de l’immeuble !) Dima est une
sorte d’idiot dostoevskien, un pur dans un monde pourri. Ce tableau très sombre,
est sans doute exagéré, mais il en dit long sur l’état de déliquescence d’une
société de nantis égoïstes, prêts à toutes les magouilles. Remarquable
interprétation, notamment Artem Bystrov récompensé au festival de
Locarno.C.B.M.

I, FRANKENSTEIN
(USA, Aust., 2014.) R. : Stuart Beattie ; Sc. : Kevin Grevioux et Stuart
Beattie d’après le comic de Kevin Grevioux ; Ph. : Ross Emery ; M. :
Reinhold Heil et Johnny Klimek ; Pr. : Tom Rosenberg, Andrew Mason,
Gary Lucchesi, Sidney Kimmel ; Int. : Aaron Eckhart (Adam), Yvonne
Strahovski (Terra), Miranda Otto (Leonore), Bill Nighy (Naberius).
Couleurs, 92 min.
Née en 1795, des mains de Victor Frankenstein, la créature vit depuis plus
de 200 ans traquée par les démons qui souhaitent l’étudier et ainsi créer des êtres
dénués d’âme. Aidé par l’ordre des gargouilles, le monstre va tenter de faire
échouer leur plan.
Variation très libre autour du mythe de Frankenstein réalisée par l’Australien
Stuart Beattie (scénariste de Collatéral de Michael Mann), cette adaptation d’un
comic book est un métrage sans grande saveur qui, noyé sous un flot d’effets
spéciaux pas toujours convaincants, multiplie les scènes d’action pour mieux
masquer la vacuité de son scénario. En résulte un film qui, à mi-chemin entre
Matrix et Underworld (auquel le scénariste Kevin Grevioux a d’ailleurs pris
part), ne laissera pas un souvenir impérissable, loin de là.E.B.

IL EST DE RETOUR
(Er ist wieder da; All., 2015.) R. : David Wnendt ; Sc. : Mizzi Meyer et David
Wnendt ; Ph. : Hanno Lentz ; M. : Enis Rotthoff ; Pr. Mythos Film ; Int. :
Olivier Masucci (Hitler), Fabian Busch (Sawatzki), Katja Riemann (Katja
Bellini). Couleurs, 116 min.
Adolf Hitler se réveille soixante-dix ans après sa mort, dans un parc établi
sur l’emplacement de son bunker. Il ne reconnaît plus l’Allemagne et décide de
la reprendre en main.
Inspirée d’un roman de Timur Vermes, une comédie pâlichonne sur une idée
originale, qui veut montrer que l’esprit d’Hitler est encore présent aujourd’hui
dans des mouvements allemands et européens.J.T.

ÎLE DES RÉPROUVÉS (L’) **


(The Siege of Pinchgut ; GB, Austr., 1959.) R. : Harry Watt ; Sc. : Jon
Cleary et Alexander Baron, d’après une histoire de Lee Robinson et Inman
Hunter ; Ph. : Gordon Dines ; M. : Kenneth V. Jones ; Pr. : Eric Williams
pour Ealing Studios ; Int. : Aldo Ray (Matt Kirk), Heather Sears (Ann
Fulton), Neil McCallum (Johnny Kirk), Victor Maddern (Bert), Carlo
Justini (Luke), Alan Tilvern (superintendant Hanna), Barbara Mullen
(Mrs. Fulton), Gerry Duggan (Pat Fulton). NB, 105 min.
À Sydney, Matt Kirk vient de s’évader de prison grâce à la complicité de son
frère cadet Johnny aidé de deux complices, Bert et Luke. Ils quittent la ville à
bord d’un petit bateau, mais une avarie les contraint à se réfugier dans le Fort
Denison situé sur la petite île de Pinchgut, au beau milieu de la baie, et ils
prennent en otage Fulton, le gardien du site, sa femme et sa fille. Leur présence
est bien vite repérée et la police commandée par le superintendant Hanna exige
la reddition des fugitifs. Injustement condamné à douze ans de prison pour un
casse qu’il n’a pas commis, Matt demande alors la révision de son procès et
lance un ultimatum : s’il n’a pas obtenu satisfaction le lendemain matin, il fera
sauter d’un tir d’obus le bateau rempli de gélinite qui se trouve mouillé dans le
port, provoquant la destruction d’une grande partie de la cité. Une course contre
la montre s’engage…
Une œuvre forte et totalement méconnue. Un thriller d’une puissance
comparable aux grandes réussites américaines du genre. La tension va croissante
et ne faiblit pas un seul instant grâce à une réalisation efficace et percutante, qui
s’efface toujours devant son sujet, et la performance des comédiens – Aldo Ray
en tête – qui confèrent une épaisseur et une présence d’une rare intensité à leurs
personnages.
Ce fut la dernière production des studios Ealing dirigés par Michael Balcon,
et aussi le dernier film de Harry Watt, ancien documentariste de l’école de
Grierson, qui s’était fait connaître avec le fameux The Overlanders (La Route est
ouverte, 1946), le premier film australien ayant acquis une audience
internationale, et le non moins célèbre Quand les vautours ne volent plus (1951).
Heather Sears avait incarné, un an plus tôt, la jeune ingénue des Chemins de la
haute ville (1958) de Jack Clayton. On remarque aussi, dans l’une de ses toutes
premières apparitions, le jeune Barry Foster qui sera, douze ans plus tard, le
psychopathe criminel de Frenzy (1971) d’Alfred Hitchcock.R.L.

IL EST DIFFICILE
D’ÊTRE UN DIEU***
(Trudno Byt’Bogom ; Russie, 2013.) R. : Alexeï Guerman ; Sc. :
A. Guerman, Svetlana Karmalita, d’après Arcadi et Boris Strougatski ;
Ph. : Vladimir Ilyin, Yuri Klimenko ; M. : V : Lebedev ; Pr. : Viklor
Izvekov, Rushan Nasibulin ; Int. : Leonid Iarmolnik (Don Rumata),
Aleksandr Ilin (Arata), Yuriy Tsurilo (Don Pampa). NB, 170 min.
« Un groupe de scientifiques est envoyé sur Arkanar, une planète placée
sous le joug d’un régime tyrannique à une époque qui ressemble étrangement au
Moyen Âge. Tandis que les intellectuels et les artistes autochtones sont
persécutés, les chercheurs ont pour mot d’ordre de ne pas infléchir le cours
politique et historique des événements. Désobéissant à ses supérieurs, le
mystérieux Don Rumata, à qui le peuple prête des pouvoirs divins, va déclencher
une guerre pour sauver quelques hommes du sort qui leur est réservé » (Press-
book).
Un film monstrueux que son auteur mit 14 ans à réaliser, soucieux du
moindre détail ; il ne le vit jamais car il mourut avant qu’il ne soit terminé, son
fils assurant le montage. C’est un film apocalyptique, fait de bruit, de fureur, de
boue, de cadavres. Caméra sans cesse en mouvement. Personnages (certains
interprétés par des acteurs non-professionnels) sales, scrofuleux, hirsutes avec
regards appuyés à la caméra. Film de chaos où l’intrigue est ardue, difficile à
suivre. « Une œuvre d’une noirceur absolue, une plongée en enfer, un tableau
d’apocalypse » (« Le Monde »). À moins d’aimer se vautrer dans la fange
pendant trois heures, on peut aussi refuser ce film que certains considèrent
comme le dernier chef-d’œuvre de cet immense réalisateur.C.B.M.

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUED


(Fr., 2004.) R. : Djamel Bensalah ; Sc. : Gilles Laurent, Djamel Bensalah,
d’après une idée du 113 ; Ph. : Pascal Gennesseaux ; M. : le 113 ; Pr. :
Franck Chorot ; Int. : Julien Courbey (Johnny Leclerc, qui se fait appeler
Abdel Bachir), David Saracino (Yacine Sabri), Marilou Berry (Nadège),
Karina Testa (Nadia), Sid Ahmed Agoumi (M. Sabri), Kad Merad (le
projectionniste). Couleurs, 93 min.
Jeune des cités, Johnny, un blanc-bec français, ne supporte pas de ne pas
être… Algérien ! Yacine, son copain originaire pour sa part d’Algérie, a des
ennuis avec un caïd local. Il décide donc de suivre ses parents au bled pour se
mettre à l’abri. Abdel Bachir (comme se fait désormais appeler Johnny) se greffe
à la famille Sabri, pour un « retour » de rêve au pays…
L’idée de départ est épatante (un jeune Français qui rêve de devenir Algérien
et finit par vivre dans son « Eldorado » en clandestin !) mais dont le
développement déçoit (aucun style, péripéties sans intérêt, acteurs en roue libre).
Une belle occasion manquée.
G.B.
IL ÉTAIT UNE FOIS
EN ANATOLIE***
(Bir zamantar Anadolu’da ; Turquie, 2011.) R. : Nuri Bilge Ceylan ; Sc. :
Ercan Kesal et Nuri Bilge Ceylan ; Ph. : Gikhan Tiryaki ; Pr. : Zeyno Film ;
Int. : Muhammet Uzuner (Dr Cemal), Firat Tanis (Kenan), Yilmaz Erdogan
(le commissaire Naci), Taner Birsel (le procureur Nusret). Couleurs,
157 min.
Dans les steppes d’Anatolie, un meurtrier, Kenan, guide un médecin, un
procureur et un commissaire à la recherche de l’endroit où il a enterré un homme
qu’il vient d’avoir tué avec un complice. Il donne d’abord de fausses indications
puis, à mesure que des indices se font jour et au hasard des rencontres, Kenan, de
criminel devient un être humain.
Grand Prix du jury à Cannes, ce film que l’on peut rattacher au genre du
polar, vaut surtout pour la psychologie des personnages (l’évolution de Kenan, le
scepticisme du médecin…), la profondeur des dialogues (le débat sur la femme
qui, cinq mois avant sa mort, en avait prévu le jour) et la beauté des paysages.
Une œuvre qui confirme le génie formel de Ceylan.J.T.

IL ÉTAIT UNE FOIS LA CHINE**


(Wong Fei-Hung ; Hong Kong, 1991.) R. et Sc. : Tsui Hark ; Ph. : Chung
ChiMan et Bill Wong ; M. : James Wong ; Pr. : Film Workshop ; Int. : Jet
Li (Wong Fei-Hung), Rosamund Kwan (Tante Yee), Yuen Biao (Leung Fu),
Yan Yee Kwan (Yim). Couleurs, 129 min.
La Chine en 1875. Le pays s’ouvre aux inventions et aux idées occidentales.
Le commerce international commence à corrompre la Chine. Pour Wong Fei-
Hung, maître en arts martiaux et médecin, ces transformations présentent un
grand danger. Il prend la tête d’une milice locale, s’opposant aux Anglais et aux
Américains.
Considéré comme le chef-d’œuvre de Tsui Hark et une œuvre majeure du
film de kung-fu, avec Jet Li au sommet de sa forme. Accessible en DVD.J.T.

ILLÉGAL*
(Belg., Fr., Lux., 2010.) R. et Sc. : Olivier Masset-Depasse ; Ph. : Tommaso
Fiorili ; M. : André Dziezuk et Marc Mergen ; Pr. : Jacques-Henri et Olivier
Bronckart ; Int. : Anne Coesens (Tania), Essé Lawson (Aïssa). Couleurs,
95 min.
Tania, une émigrée clandestine russe, arrivée en Belgique avec son fils Ivan,
vit de petits boulots avec l’espoir d’obtenir de faux papiers. Lors d’un contrôle
dans un bus, elle est arrêtée, son fils parvenant à s’enfuir.
Drame émouvant sur les pérégrinations d’une femme déterminée,
impuissante face à une législation aveugle. Anne Coesens est
convaincante.C.B.M.

ILLICIT
(Illicit ; USA, 1931.) R. : Archie Mayo ; Sc. : Harvey Thew, d’après la pièce
d’Edith Fitzgerald et Robert Riskin ; Ph. : Robert Kurrle ; Pr. : Darryl
F. Zanuck pour Warner Brothers Picture ; Int. : Barbara Stanwyck (Anne
Vincent), James Rennie (Dick Ives), Ricardo Cortez (Price Baines), Natalie
Moorhead (Margie True), Charles Butterworth (Georgie Evans), Joan
Blondell (Childers), Claude Gillingwater (M. Ives Senior). NB, 79 min.
Femme libre arguant que « le mariage ne convient pas à l’amour », Anne
Vincent a toujours été réticente aux liens matrimoniaux. Pourtant, lorsque son
amant Dick Ives insiste, elle accepte de l’épouser. Mais, après deux ans de vie
commune, Anne récupère son indépendance et le couple reprend ses anciennes
habitudes : revivre les premiers instants de leur romance en se voyant chez l’un
ou chez l’autre, au gré de leur fantaisie. C’est le moment choisi par Price Baines,
amoureux de toujours d’Anne, et Margie True, qui convoite Dick, pour tenter à
nouveau leur chance… Réussiront-ils, l’un et l’autre, à détruire le couple
légitime ?
Même si elle paraissait faussement audacieuse à l’époque de sa sortie, cette
réflexion prétentieuse sur le mariage et « la promiscuité qui rend faibles et
dépendants » reste toujours convenue et superficielle. Et surtout, le film est
terriblement bavard et particulièrement soporifique ! On ne sait trop pourquoi, la
Warner en produira un remake réalisé par Robert Florey seulement deux ans plus
tard, Ex-Lady (1933), qui offrira son premier leading role à Bette Davis.
Disponible en DVD.
R.L.

ILLUSIONNISTE (L’) **
(Fr., GB, 2010.) R. et M. : Sylvain Chomet ; Sc. : Jacques Tati ; Pr. : Django
Films, FR3 ; Voix : Jean-Claude Donda (Tatischeff), Edith Rankin (Alice).
Couleurs, 80 min.
Tatischeff est un magicien qui a perdu son public. Après Paris et Londres, il
échoue dans un petit port de la côte écossaise ; il est engagé dans une auberge où
il trouve quelque succès et surtout l’admiration de la jeune Alice, la servante.
Ensemble, sur ses conseils, ils partent à Edimbourg où il se produit dans un
vieux music-hall, cherchant des petits boulots supplémentaires pour offrir des
présents à sa jeune protégée. Alice rencontre un beau garçon…
Serait-ce le dernier film de Jacques Tati, réalisé post-mortem grâce à un
scénario inédit retrouvé par sa fille Sophie ? Oui et non. Certes, on a bien la
silhouette dégingandée du grand Jacques, ses pantalons trop courts, son côté
lunaire (un extrait renvoie au Hulot de Mon Oncle). Mais il manque la finesse
d’observation, la minutie des gags ciselés par cet orfèvre du détail comique. Ici,
on ne rit guère (et, d’ailleurs, ce film d’animation est plutôt réservé à un public
adulte). On est dans la tendresse, le passéisme, la nostalgie. « Les magiciens
n’existent pas », phrase qui clôt le film. Quasiment sans dialogue, c’est une
petite merveille de poésie aux décors joliment dessinés à la main. Une belle et
originale réussite du cinéma d’animation.C.B.M.

ILO ILO***
(Ilo Ilo ; Singapour, 2013.) R. et Sc. : Anthony Chen ; Ph. : Benoît Soler ;
Pr. : Anthony Chen, Ang Hwer Sim, Wahyuni, A. Hadi ; Int. : Koh Jia Let
(Jiale), Angeli Bayani (Teresa), Yann Yann Yeo (Hwee, la mère), Tianwen
Chen (Teck, le père), Couleurs, 99 min.
Singapour, 1997. Jiale est un gamin insupportable. Hwee Leng, sa mère, en
accord avec son mari, King Teck, engage Teresa dite Terry, une jeune
philippine, pour s’occuper de lui et la seconder dans les soucis du ménage –
d’autant qu’elle est enceinte. De prime abord Jial refuse cette nounou et lui
mène la vie dure. Elle ne cède pas. Peu à peu leurs rapports s’adoucissent, au
point de rendre Hwee jalouse de l’affection que son fils porte à Terry.
Caméra d’or à Cannes, Ilo Ilo, du nom de l’île d’où vient Teresa, est un
remarquable premier film. Au travers de la chronique de cette famille de la
classe moyenne, le réalisateur brosse sobrement mais efficacement le tableau
d’une société en crise. Rien d’appuyé dans cette narration très fluide où chaque
détail a son importance. Les personnages sont montrés tels qu’ils sont face aux
difficultés de la vie, parfois avec leurs petitesses (autoritarisme de la mère,
faiblesse du père) mais toujours avec empathie, par le réalisateur. Un film
simple, délicat, magnifique.C.B.M.

IMITATION GAME*
(Imitation Game ; USA, 2014.) R. : Mortem Tyldum ; Sc. : Graham Moore ;
Ph. : Oscar Faura ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Black Bear Pictures ;
Int. : Benedict Cumberbatch (Alan Turing), Keira Knightley (Joan),
Matthew Goode (Alexander). Couleurs, 110 min.
En 1940, le mathématicien anglais Alan Turing est chargé de percer le secret
de la machine à crypter allemande Enigma. Avec une équipe de savants, de
joueurs d’échecs et autres, il réussira.
Un premier film Enigma avait été consacré au sujet, plus spectaculaire.
Premier long métrage de Tyldum.J.T.

IMMIGRANT (THE)***
(The Immigrant ; USA, 2013.) R. et Sc. : James Gray ; Ph. : Darius
Khondji ; Déc. : Harry Massee ; Chorégraphie : Paul Becker ; M. : Chris
Spelman ; Pr. : Worldview Entertainment ; Int. : Marion Cotillard (Ewa
Cybulski), Joaquin Phoenix (Bruno Weiss), Jeremy Renner (Orlando),
Dagmara Dominczyk (Belva), Jicky Schnee (Clara), Angela Sarafyan
(Magda). Couleurs, 117 min.
Une immigrante polonaise, Ewa, arrivée à Ellis Island, est refoulée faute de
donner une bonne adresse tandis que sa sœur, tuberculeuse, est placée en
quarantaine. Un homme, Bruno, qui l’a remarquée, soudoie un gardien et la fait
passer. Il l’héberge, lui propose un métier de couturière dans son théâtre puis
l’oblige à se joindre à la troupe de danseuses nues. Bientôt elle doit se prostituer.
Elle s’enfuit et rejoint un oncle qui la livre à la police. La voilà à nouveau à Ellis
Island. Une nouvelle fois Bruno la fait libérer. Mais au théâtre il doit compter
avec le magicien Orlando. Bientôt il s’en va avec sa troupe et loge dans un
tunnel. Il part ensuite avec cette même troupe pour une tournée sans Ewa qui ne
veut pas abandonner sa sœur Magda. Orlando lui fait des avances mais Bruno,
de retour, jaloux, tue le magicien. Ewa et lui sont poursuivis par la police. En
soudoyant à nouveau un gardien, Bruno permet à Ewa et Magda de fuir Ellis
Island sur une barque tandis que lui-même affronte son destin.
Flamboyant mélo situé dans le New York de 1920 reconstitué avec soin.
Remarquable interprétation de Marion Cotillard dont le personnage d’abord
fragile se fait de plus en plus dur face aux réalités d’une vie qu’elle n’avait pas
soupçonnée. Et de salaud, Joaquin Phoenix se fait de plus en plus humain. La
critique a salué « la maîtrise formelle » de Gray qui confirme qu’il n’est pas
seulement un scénariste doué mais un grand réalisateur. Un film dans la lignée
de Sirk et Borzage.J.T.

IMMORTEL (L’)
(Fr., 2010.) R. : Richard Berry ; Sc. : Richard Berry, Mathieu Delaporte,
Alexandre de La Patellière, Eric Assous ; Ph. : Thomas Hardmeier, M. :
Klaus Badelt ; Pr. : Pierre-Ange Le Pogam ; Int. : Jean Reno (Mattei), Kad
Merad (Zacchia), Jean-Pierre Darroussin (Beaudinard), Marina Foïs
(Marie Goldman), Richard Berry (Rampoli), JoeyStarr (le Pistachier).
Couleurs, 115 min.
Charley Mattei, un ancien parrain du milieu marseillais, s’est retiré et mène
une vie tranquille. Un matin, sur le Vieux Port, il tombe dans un piège. Il reçoit
22 balles dans le corps et, cependant, il survit. Ses amis viennent le voir à
l’hôpital, tels Beaudinard ou Zacchia qui lui a succédé. Marie Goldman, de la
P.J., mène l’enquête tandis que Mattei est bien décidé à se venger.
Vaguement inspiré d’un fait divers réel (Jacques Imbert, un malfrat
marseillais, victime d’un règlement de comptes, reçut effectivement 22 balles et
survécut), ce polar, même s’il est correctement réalisé, ne présente guère
d’intérêt. Sitôt vu, sitôt oublié.C.B.M.

IMMORTELS*
(Immortals ; USA, 2011.) R. : Tarsem Singh ; Sc. : Charley Parlapanides et
Vlas Parlapanides ; Ph. : Brendan Galvin ; Cost. : Eiko Ishioka ; M. :
Trevor Morris ; Pr. : Ryan Kavanaugh, Mark Canton, Gianni Nunnari ;
Int. : Henry Cavill (Thesée), Mickey Rourke (le Roi Hyperion), Stephen
Dorff (Stavros), John Hurt (le vieil homme). Couleurs, 110 min.
Roi sanguinaire et avide de pouvoir, Hyperion désire libérer les Titans afin
d’anéantir les Dieux de l’Olympe et le peuple grec. Seul un homme est
susceptible de l’arrêter. Son nom : Thésée, un tailleur de pierres sur lequel
veillent les divinités.
En deux films, The Cell et The Fall, Tarsem Singh s’est imposé comme un
cinéaste porté sur l’esthétique et capable de générer des univers visuels souvent
fascinants. Ce goût pour l’imagerie onirique se retrouve ainsi dans Les
immortels, qui distribué en 3D dans les salles, est loin d’avoir fait l’unanimité
auprès des cinéphiles. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement tant cette
production, traversée de séquences stupéfiantes mais également ponctuée de
longueurs et de maladresses narratives, laisse au spectateur un sentiment mitigé ?
Cette (très libre) relecture du mythe de Thésée repose en effet sur un scénario
sans saveur qui passe totalement à côté des moments clés de la légende originale
(la séquence du labyrinthe, décevante, est dénuée de toute tension dramatique et
de tout suspens) et aborde, en filigrane et sur un ton sentencieux, le thème de la
foi et de la croyance. Du côté de la mise en scène, Tarsem Singh alterne
morceaux de bravoure (les scènes de combat sont impressionnantes) et longues
scènes dialoguées, et ce, en développant une esthétique kitsch et désuète qui
n’est certes pas désagréable (et qu’apprécieront les amateurs de cinéma Bis et les
nostalgiques d’une certaine époque) mais qui, par moments, n’évite pas le
ridicule (la représentation des Dieux et de l’Olympe est désopilante).
Heureusement, l’interprétation dominée par Henry Cavill, parfait dans le rôle de
Thésée, et Mickey Rourke terrifiant dans la peau du roi Hyperion, est de tout
premier ordre et l’ensemble suffisamment spectaculaire pour faire de ces
Immortels une série B de luxe plaisante mais loin d’être indispensable.E.B.

IMOGÈNE MCCARTHERY
(Fr., 2009.) R. : Alexandre Charlot, Franck Magnier ; Sc. : Alexandre
Charlot, Franck Magnier, d’après le roman de Charles Exbrayat ; Ph. :
Denis Rouden ; M. : Alexandre Azaria ; Pr. : Yves Marmion ; Int. :
Catherine Frot (Imogène McCarthery), Lambert Wilson (Samuel Tyler),
Danièle Lebrun (Mrs. Eloy), Michel Aumont (Sir Woolish), Lionel
Abelanski (Aneurin Archaft). Couleurs, 82 min.
Imogène est rousse et écossaise. Cantonnée à Londres, la capitale de
l’ennemi héréditaire, elle se console à coups de whisky, de rugby et de
cornemuse. Secrétaire à l’Amirauté, elle se voit contre toute attente confier une
mission secrète qui – délectable coïncidence – va la mener à Callender, son
village natal…
Comédie moyennement drôle qui louche du côté des « OSS 117 » avec Jean
Dujardin. Catherine Frot a de l’abattage mais les clichés (pro-) écossais et (anti-)
anglais sont complaisants contrairement aux films d’Hazanavicius qui les
passaient joyeusement à la moulinette.
G.B.

IMPARDONNABLES***
(Fr., 2011.) R. : André Téchiné ; Sc. : André Téchiné et Mehdi Ben Attia
d’après un roman de Philippe Djian ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Max
Richter ; Pr. : SBS films et UGC ; Int. : André Dussollier (Francis), Carole
Bouquet (Judith), Mélanie Thierry (Alice), Adriana Asti (Anna Maria),
Mauro Conte (Jérémie). Couleurs, 111 min.
À la recherche de l’inspiration, Francis, romancier réputé, se rend à Venise.
Judith qui travaille dans l’immobilier, lui propose une maison dans une île. Il
accepte si elle vient habiter avec lui. Un an plus tard, Francis n’a toujours pas
trouvé l’inspiration mais il accueille Alice, sa fille. Mais celle-ci disparaît peu
après. Francis charge Anna-Maria, détective privée et amie de Judith, de la
retrouver. Il s’inquiète aussi du passé de Judith et confie à Jérémie, fils d’Anna-
Maria, de la suivre, mais celui-ci en tombe amoureux. Cependant Anna-Maria a
retrouvé Alice à Paris où elle vit avec un noble ruiné, qui sera arrêté par la police
pour trafic de drogue. Tout cela a éloigné Judith de Francis, du coup celui-ci
peut terminer son livre. Il rentre à Paris avec elle.
De l’excellent Téchiné qui situe son histoire, inspirée de Philippe Djian,
dans une Venise qu’il ne nous montre qu’à peine. L’essentiel est dans la panne
d’inspiration de Francis (remarquable Dussollier) qui grossit les événements
pour pouvoir puiser dans leur déroulement. Comme on l’a dit : « il crée le
romanesque. » Judith finit par se prêter au jeu, superbement incarnée par Carole
Bouquet. Parfois on se perd un peu dans les histoires, mais Téchiné nous en
redonne rapidement le fil.J.T.

IMPOSSIBLE ISABELLE (L’) *


(La nonna Sabella ; Ital., 1957.) R. : Dino Risi ; Sc. : Pasquale Festa-
Campanile ; Ph. : Tonino Delli Colli ; M. : Michele Cozzoli ; Pr. : Titanus ;
Int. : Peppino De Filippo (Rafaël), Sylva Koscina (Lucia), Renato Salvatori,
Paolo Stoppa, Dolrès Palumbo. NB, 85 min.
Appelé au chevet de sa grand-mère mourante, Rafaël arrive dans son village
natal. C’est une ruse de la vieille dame pour faire revenir son petit-fils qu’elle
voudrait voir épouser une riche héritière, Évelyne. Mais Rafaël est plus attiré par
la sensuelle Lucia, une amie d’enfance…
Après le succès de Pain, amour, ainsi soit-il, Risi tourne cette charmante
comédie qui obtiendra un premier prix au Festival de San Sebastian, mais ne sera
pas distribuée en France, sauf en 2014 par Gaumont en DVD. Risi fait ici ses
gammes et quelles gammes. Il est vrai que la beauté de Sylva Koscina y est pour
beaucoup.J.T.

IN THE AIR*
(Up in the Air ; USA, 2009.) R. et Sc. : Jason Reitman ; Ph. : Eric Steelberg ;
M. : Rolfe Kent ; Pr. : Paramount ; Int. : George Clooney (Ryan Bingham),
Vera Fanniga (Alex Goran), Anna Kendrick (Natalie Keener), Jason
Bateman (Craig Gregory). Couleurs, 110 min.
Le séduisant Ryan Bingham est le roi du licenciement. Célibataire, il se
laisse impressionner par une femme d’affaires, Alex Goran, puis par une
employée de l’entreprise, Natalie Keener, qui défend le licenciement par
visioconférence. Ce serait la fin des voyages de Ryan. En réalité Alex est mariée
et Natalie démissionne après le suicide d’une employée. Ryan est à nouveau
seul.
Bonne comédie américaine avec ce qu’il faut d’émotion et qui séduira les
admiratrices de George Clooney. Pour les autres il y a mieux.J.T.

IN THE LOOP
(In the Loop ; GB, 2008.) R. : Armando Ianucci ; Sc. : Jesse Armstrong,
Simon Blackwell, Armando Ianucci, Tony Roche ; Ph. : Jamie Cairney ;
Pr. : Adam Tandy, Kevin Loader ; Int. : Peter Capaldi (Malcolm Tucker),
Tom Hollander (Simon Foster), Gina McKee (Judy Molloy), James
Gandolfini (le lieutenant-général George Miller), Chris Addison (Toby
Wright). Couleurs, 106 min.
Interrogé par la BBC sur le conflit au Moyen-Orient, Simon Foster, le
Ministre britannique du Développement Mondial, déclare que la guerre lui
semble imprévisible. Aussitôt Malcolm Tucker, directeur de la communication
du Premier Ministre, allume des contre-feux pour neutraliser la bourde du porte-
parole imprudent. L’affaire s’aggrave et se déplace à New York, où le Conseil
de Sécurité s’apprête à voter… la guerre !
L’accueil de cette satire de la politique internationale à sa sortie est délirant.
« Hilarant », « mordant », « étourdissant », les qualificatifs laudatifs pleuvent.
Étrange au vu de ce faux documentaire frénétique, affreusement bavard et
vulgaire, dont l’humour tombe à plat. On est loin de Docteur Folamour ou, sur
un ton moins fantasmatique, de The Queen.G.B.

INCENDIES***
(Can., Fr., 2009.) R. : Denis Villeneuve ; Sc. : Denis Villeneuve, d’après la
pièce de Wadji Mouawad ; Ph. : André Turpin ; M. : Grégoire Hetzel ; Pr. :
Luc Déry, Kim McCraw ; Int. : Lubna Azabal (Nawal Marwan), Mélissa
Désormeaux-Poulin (Jeanne Marwan), Maxim Gaudette (Simon Marwan),
Rémy Girard (Maître Jean Lebel), Abdelghafour Elaaziz (Abou Tarek).
Couleurs, 130 min.
Après le décès de Nawal Marwan, le notaire montréalais Lebel convoque en
son étude les jumeaux Jeanne et Simon Marwan, les enfants de la défunte. Après
leur avoir lu le testament, il remet à la jeune fille une lettre adressée à son père,
que l’on croyait mort, et au jeune homme une missive destinée à son frère, dont
il ignorait l’existence. Jeanne, suivie plus tard par Simon, s’envole pour le
Moyen Orient, ses mystères et ses incendies…
La forme (un film-enquête) est aussi ludique que palpitante mais ce plaisir
de spectateur est mis en concurrence avec ce qu’on lui donne à voir : un monde
féroce, pour ne pas dire barbare. C’est en effet dans l’enfer du Liban et de sa
guerre civile – mais ce pourrait aussi bien être l’Irak, la Syrie ou la Libye – que
Denis Villeneuve (s’inspirant de l’excellente pièce de Wadji Mouawad) plonge
deux jeunes de Montréal bien comme il faut et donc peu préparés à ce qu’ils
vont découvrir, une guerre clanique et la folie fratricide aveuglément destructrice
qui en découle. Un propos renforcé par la qualité de l’interprétation, qui est à
louer dans son ensemble, avec quand même une mention spéciale pour Lubna
Azabal, la femme qui chante en toutes circonstances et ne plie jamais. Étonnant
et puissant, étrange et effrayant, « Incendies » c’est un peu Sherlock Holmes
enquêtant en plein cœur d’une tragédie grecque.G.B.
INCEPTION***
(Inception ; USA, 2010.) R. et Sc. : Christopher Nolan ; Ph. : Wally Pfister ;
M. : Hans Zimmer ; Pr. : Christopher Nolan, Emma Thomas ; Int. :
Leonardo DiCaprio (Cobb), Joseph Gordon-Levitt (Arthur), Ellen Page
(Ariadne), Tom Hardy (Eames), Ken Watanabe (Saito), Marion Cotillard
(Mal). Couleurs, 148 min.
Maîtrisant la science des rêves, Dom Cobb est un voleur expérimenté
capable de s’immiscer dans l’esprit des gens pour leur subtiliser leurs secrets les
plus enfouis. Une activité qui l’a conduit à fuir loin de ses enfants et en a fait
l’un des hommes les plus recherchés à travers le monde. C’est alors qu’il accepte
une mission qui pourrait lui permettre, s’il l’accomplit avec succès, de retrouver
sa vie d’avant…
Christopher Nolan est sans aucun doute l’un des cinéastes les plus doués et
les plus géniaux de sa génération. Après avoir signé des œuvres telles que
Memento et le Prestige et ressuscité Avec Batman Begins et The Dark Knight
l’un des héros les plus populaires de la culture américaine, l’auteur nous offre
avec Inception un futur classique de la science-fiction. Impossible en effet de ne
pas rester béat d’admiration devant ce nouveau monument cinématographique
que nous offre Nolan et qui, de la première à la dernière minute de projection,
tient le spectateur en haleine en l’invitant à un voyage au cœur de l’esprit
humain. Un voyage qui mené de main de maître marie avec brio action et
réflexion, et qui restera dans les annales comme une expérience
cinématographique aussi singulière que fascinante. Le scénario labyrinthique et
qui n’est pas sans évoquer, par certains aspects, l’univers de Philip K. Dick,
explose les codes narratifs pour mieux les réinventer et parvient à rendre
crédible, aux yeux du public, une histoire originale, pourtant basée sur concept
purement fantastique. Cette maîtrise de la narration, dont le cinéaste a déjà fait
preuve par le passé, s’accompagne en outre d’une mise en scène brillante et
limpide, génératrice d’images époustouflantes (cf. : la ville qui se replie sur elle-
même, les combats en apesanteur…) qui marquent la mémoire du spectateur.
Soutenu par une interprétation de tout premier ordre dominée par un Leonardo
DiCaprio au sommet de sa forme, Inception est un chef-d’œuvre du genre, chef-
d’œuvre qui catapulte définitivement Christopher Nolan parmi les plus grands
maîtres du septième art contemporain.E.B.

INCOGNITO*
(Fr., 1957.) R. : Patrice Dally ; Sc. : Albert Simonin ; Dial. : Yvan
Audouard ; Ph. : Michel Kelber ; M. : Raymond Lefèvre ; Pr. : Odéon
Films, Hoche Productions ; Int. : Eddie Constantine (Robert Stanley),
Thilda Thamar (Irène), Danick Patisson (Barbara), Gaby André (Hilda
Porensen), Dario Moreno (Guzman), André Valmy (Commissaire Laroche).
NB, 100 min.
Bob Stanley, agent du FBI devenu vice-consul à Nice, enquête sur un trafic
de faux dollars auquel sont mêlés une redoutable blonde, Irène, et un chef de
gang Guzman.
Un Eddie Constantine méconnu, bien mis en scène par Patrice Dally sur un
scénario de Simonin. À redécouvrir.J.T.

INCOMPRISE (L’)*
(Incompresa ; Ital., 2014.) R. : Asia Argento ; Sc. : A. Argento, Barbara
Alberti ; Ph. : Nicola Pecorini ; M. : Brian Molko, A. Argento, etc. ;
Pr. : Lorenzo Mieli, Mario Gianini ; Int. : Giula Salerno (Aria), Charlotte
Gainsbourg (Yvonne, la mère), Gabriel Garko (le père), Olimpia Carlisi (la
grand-mère), Carolina Poccioni (Lucrezia). Couleurs, 103 min.
Aria, 9 ans, est une enfant mal aimée. Ballottée entre une mère pianiste de
concert et un père acteur de cinéma, parfois envoyée chez une grand-mère
autoritaire, trahie par sa copine, elle ne trouve quelque réconfort qu’auprès de
son chat.
La référence au film de Luigi Comencini – d’ailleurs explicitement cité – est
évidente. Cependant, autant l’un est simple et émouvant, autant celui-ci est dur
et violent. Vaguement inspirée par sa propre enfance, la fille de Dario Argento
réalise un film aux couleurs flashies, aux décors pop, à la musique punk – avec
en contrepoint, « le Requiem » de Mozart sur une scène de saccage. Avec ses
grands yeux étonnés, Aria, cette gamine rebelle, est la victime d’un manque
d’amour.C.B.M.

INCONNU DU LAC** (L’)


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Alain Guiraudie ; Ph. : Claire Mathon ; Pr. : Sylvie
Pialat ; Int. : Pierre Deladonchamps (Franck), Christophe Paou (Michel),
Patrick d’Assumçao (Henri), Jérôme Chappatte (l’inspecteur Damroder).
Couleurs, 97 min.
L’été. Sur les bords d’un lac, une crique abrite une plage où se retrouvent
des homosexuels. Franck se lie d’amitié avec Henri, un homme seul qui se tient
à l’écart, et tombe amoureux de Christophe, un beau mec secret. L’amant de ce
dernier est retrouvé noyé. L’inspecteur Damroder mène l’enquête et en arrive à
soupçonner Franck…
Alain Guiraudie montre tout, en scènes crues et parfois gênantes, des
pratiques homosexuelles, – de la drague aux étreintes. Il le fait en images d’une
lumineuse beauté sous le ciel bleu des paysages de Haute-Provence, en une sorte
de huis clos en plein air, aux cadrages répétitifs – tel le parking sous les pins. Il
décrit aussi parfaitement la passion amoureuse jusqu’à l’inconscience, la fin
étant à cet égard empreinte d’une tension dramatique allant crescendo.C.B.M.

INCONNUE N° 13 (L’)
(Fr., 1950.) R. : Jean-Paul Paulin ; Sc. : Jean Choux ; Ph. : Marcel
Grignon ; M. : Georges Van Parys ; Pr. : Francinalp ; Int. : René Dary
(René Savary), Marcelle Derrien (Dr Laffon), Pierre Louis (Pierrot), Mada
Berry (Maria), Janine Miller (l’inconnue no 13). NB, 93 min.
Un journaliste qui enquête sur les clochards de Paris, lui-même déguisé en
clochard, recueille un enfant perdu, évadé de l’Assistance publique. Il est aidé
par son complice Pierrot dans sa recherche de la mère, devenue amnésique à la
suite d’un accident de voiture.
Que de bons sentiments dans ce film ressorti à la télévision. C’est surtout
l’occasion de revoir de nombreux quartiers parisiens au début des
années 50.C.V.

INDEPENDENCE DAY : RESURGENCE


(Independence Day : Resurgence ; USA, 2016.) R. et Sc. : Roland
Emmerich ; Ph. : Markus Förderer ; Eff. sp. : Volker Engel ; M. : Harald
Kloser et Thomas Wander ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Liam Hemsworth
(Jake Morrison), Jeff Goldblum (David Levinson), Bill Pullman (le
président Whitmore), Maika Monroe (Patricia Whitmore), William
Fichtner (le général Adams). Couleurs, 120 min.
Un vaisseau spatial gigantesque menace la terre en 2016, vingt ans après une
première guerre contre les extraterrestres. L’armée l’attaque. Riposte de
l’ennemi : privés de gravité, maisons, hommes, véhicules s’élèvent dans les airs.
Finalement une partie du vaisseau, sorte de boule, révèle les informations qui
permettent d’exterminer les extraterrestres ennemis.
Remake et suite d’Independence Day. Emmerich reprend les mêmes recettes
et assure le spectacle : hommes et voitures s’envolent avant de retomber sur le
sol. On voit même apparaître Charlotte Gainsbourg en psychiatre. Images-choc,
dialogues débiles et acteurs dépassés par les événements.J.T.

INDIAN PALACE***
(The Best Exotic Marigold Hotel ; GB, USA, Émirats Arabes Unis, 2012.)
R. : John Madden ; Sc. : Ol Parker, d’après le roman de Deborah Moggach
(Ces petites choses) ; Ph. : Ben Davis ; M. : Thomas Newman ; Pr. : Fox
Searchlight Pictures ; Int. : Judi Dench (Evelyn Greenslade), Bill Nighy
(Douglas Ainslie), Penelope Wilton (Jean Ainslie), Dev Patel (Sonny
Kapoor), Celia Imrie (Madge Hardcastle), Ronald Pickup (Norman
Cousins), Tom Wilkinson (Graham Dashwood), Maggie Smith (Muriel
Donnelly). Couleurs, 124 min.
Répondant à une alléchante publicité sur Internet, sept retraités britanniques
s’envolent, tous frais payés, pour Jaipur. Evelyn, devenue veuve, n’a plus rien
après avoir remboursé les dettes de son mari ; Graham, né en Inde et
homosexuel, recherche son ami dont il a été séparé il y a quarante ans ; Douglas
et Jean, ont été ruinés par de mauvais investissements ; Muriel, vieille fille
xénophobe, vient se faire opérer à bon prix de la hanche ; Madge veut trouver un
riche époux ; Norman est en quête de sexe. Mais, en arrivant à destination, la
déception est grande : l’hôtel est en ruines et, malgré l’optimisme et les efforts
de Sonny, le jeune gérant, le bâtiment doit bientôt être rasé. À l’exception de
Jean, résolument hostile, tous s’adaptent plus ou moins à la situation, surtout
Evelyn, qui trouve un emploi, et Douglas, qui explore son nouvel
environnement. Grâce à Muriel, dont le racisme s’estompera peu à peu, Sonny
pourra garder son hôtel et ses clients.
Rien n’est jamais perdu ; si la route semble bouchée, le destin peut nous
surprendre au tournant. Telle est la morale du film de John Madden, cinéaste
rare, tant par le choix de ses sujets que par le nombre de ses films. Il nous offre
ici le portrait de « seniors », bousculés par l’existence, mais pour qui le poids des
ans n’est pas un obstacle à l’avenir. Même si certains d’entre eux se montrent un
peu frileux, aucun n’a peur de faire le grand bond en avant. Et les acteurs, pour
la plupart du « troisième âge », sont à l’image de leurs personnages : audacieux,
drôles, dynamiques, en un mot « vivants ». Il suffit de voir Judy Dench
déambuler dans les rues, vêtue à l’indienne, ou Bill Nighy s’imprégner des
couleurs et des senteurs de la ville. Tourné en Inde, le film n’a pourtant rien d’un
album touristique : aucun des grands monuments de Jaipur – et ils sont
nombreux – ne nous est montré. Ce qui intéresse John Madden, c’est de plonger
directement le spectateur dans la vie et le quotidien de ses habitants, de le mettre
en immersion totale. Une suite a été réalisée par le même cinéaste en 2015,
Indian Palace : Suite royale.D.G.

INDOMPTABLES
DE COLDITZ (LES)**
(The Colditz Story ; GB, 1955.) R. : Guy Hamilton ; Sc. et Pr. : Ivan Foxwell,
d’après le livre de Pat R. Reid ; Ph. : Gordon Dines ; M. : Francis Chagrin ;
Int. : John Mills (Pat Reid), Eric Portman (colonel Richmond), Christopher
Rhodes (Mac MacGill), Frederick Valk (le commandant allemand), Lionel
Jeffries (Harry Tyler), Richard Wattis (Richard Gordon), Ian Carmichael
(Robin Cartwright), Bryan Forbes (Jimmy Winslow), Eugène Deckers
(Latour), Anton Diffring (capitaine Fischer). NB, 97 min.
Ils sont Hollandais, Polonais, Français ou Anglais, tous officiers qui ont
réussi au moins une évasion et qui, repris, ont été enfermés dans la forteresse de
Colditz, en Saxe, un lieu dont il semble impossible de s’échapper. Après une
succession d’échecs, certains y réussiront cependant, redonnant espoir à ceux qui
restent. Dans la cour de la forteresse, devant le commandant allemand consterné
mais tolérant, le colonel Richmond lit aux prisonniers rassemblés une carte
postale d’un de leur ancien compagnon de captivité, provenant de Suisse.
L’un des plus réussis et peut-être le plus célèbre de ce genre spécifiquement
anglo-saxon – le film d’évasion de prisonniers durant la guerre – excepté Le
Pont de la rivière Kwaï (1957) de David Lean, bien sûr ! À ceci près que,
l’humour aidant, les différentes tentatives prennent vite l’allure de compétitions
sportives et que l’ensemble, sans y prendre garde, vire un temps à la comédie
avant que la réalité tragique et le drame ne reprennent le dessus. En 1940, l’état-
major allemand avait pris la décision d’envoyer dans la forteresse de Colditz
tous les officiers alliés récidivistes de l’évasion. Jusqu’à la libération du château-
fort en avril 1945, il y eut un total de 320 tentatives d’évasion dont 56 réussirent
(5 polonaises, 14 anglaises, 15 hollandaises et 22 françaises), ce qui constitue le
record absolu d’exploits de cet ordre au cours des deux Guerres mondiales. Le
film faillit un temps s’appeler La Nouvelle Illusion, mais les producteurs
n’osèrent pas aller jusqu’à ce que certains cinéphiles considéraient déjà comme
un blasphème ! Il fut parfois exploité sous le titre La Grande Évasion, à ne pas
confondre avec les célèbres films de Raoul Walsh (1941) et de John Sturges
(1963). Le sujet fera aussi l’objet d’une mini-série télévisée, Colditz (2005), avec
Damien Lewis.R.L.

INFERNO
(Inferno ; USA, 2016.) R. : Ron Howard ; Sc. : David Koepp d’après le
roman de Dan Brown ; Ph. : Salvatore Totino ; M. : Hans Zimmer ; Pr. :
Columbia Pictures ; Int. : Tom Hanks (Robert Langdon), Felicity Jones
(Sienna Brooks), Irrfan Khan (Harry Sims), Omar Sy (Christophe
Bouchard), Ben Foster (Zobristi), Sidse Babett Knudsen (Elisabeth
Sinskey). Couleurs, 122 min.
Robert Langdon se réveille dans un hôpital de Florence, sans le moindre
souvenir de ce qui lui est arrivé, mais menacé d’être tué. Il se sauve avec son
médecin, le docteur Brooks. Pour guide : une carte de L’enfer de Dante annotée.
Inferno : il va découvrir qu’il s’agit d’un virus mortel.
Seul intérêt de cette histoire embrouillée : une visite des monuments de
Florence. Pour le reste il semble que Dan Brown soit passé de mode et le film a
été un échec.J.T.

INFILTRATOR***
(The Infiltrator ; USA, 2016.) R. : Brad Furman ; Sc. : Ellen Brown
Furman ; Ph. : Joshua Reis ; M. : Chris Hajan ; Pr. : Good Films ; Int. :
Bryan Cranston (Robert Mazur), Diane Kruger (Kathy Ertz), John
Leguizamo (Emir Abreu), Benjamin Bratt (Roberto Alcaino), Yul Vazquez
(Ospina). Couleurs, 127 min.
Robert Mazue, un agent fédéral, est chargé d’infiltrer le cartel de la drogue
de Medelin, que dirige Pablo Escobar. Assisté d’un collègue, plutôt tête brûlée, il
se présente comme un spécialiste du blanchiment d’argent sale. Le second
d’Escobar, Javier Ospina tombe dans le panneau et la BCCI, banque
panaméenne plus que douteuse, fait des offres de service. Le piège est en
place…
Fondé sur l’histoire véritable de l’agent Robert Mazur, qu’il a racontée dans
un livre, un remarquable polar qui prend parfois des allures de documentaire sur
le blanchiment de l’argent de la drogue, avec des morceaux de bravoure comme
la scène du gâteau au restaurant ou le faux mariage à Tampa. Superbe
interprétation de Bryan Cranston et solide mise en scène de Brad Furman qui
avait déjà signé l’excellente Stratégie Lincoln.J.T.

INFINI*
(Austr., 2015.) R. : Shane Abbess ; Sc. : Shane Abbess et Brian Cachia ;
Ph. : Carl Robertson ; M. : Brian Cachia ; Pr. : Shane Abbess, Sidonie
Abbene, Matthew Graham, Brett Thornquest ; Int. : Daniel MacPherson
(Whit Carmichael), Grace Huang (Claire Grenich), Luke Hemsworth
(Charlie Kent). Couleurs, 110 min.
Au 23e siècle, une mission de sauvetage est envoyée vers une lointaine
station spatiale afin de secourir l’unique survivant d’une étrange épidémie.
Petite série B de science-fiction en provenance d’Australie, Infini parvient à
faire oublier son manque de moyens grâce un scénario astucieux et une mise en
scène solide et appliquée. En dépit de quelques longueurs, le film tient ainsi en
haleine durant plus d’une heure et demie jusqu’à un dénouement aussi troublant
qu’efficace.E.B.
INHERENT VICE**
(Inherent Vice ; USA, 2014.) R. et Sc. : Paul Thomas Anderson ; Ph. :
Robert Elswit ; M. : Jonny Greenwood ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Joaquin
Phoenix (Larry Doc Sportello), Josh Brolin (Inspecteur Bjornsen), Owen
Wilson (Coy Harlingen), Katherine Waterston (Shasta), Reese Witherspoon
(l’adjointe du procureur). Couleurs, 148 min.
À Los Angeles, en 1970, le privé Sportello apprend de son ex-épouse qu’elle
est la maîtresse d’un magnat de l’immobilier, Wolfmann, que sa femme et
l’amant de celle-ci cherchent à faire interner. Le lendemain, un Black Panther lui
demande de retrouver un garde du corps de ce même Wolfmann. Dès lors
Sportello va être assommé, soupçonné de meurtre, il retrouvera Wolfmann dans
un asile, sera mêlé à un trafic de drogue, rencontrera des agents du FBI…
Un thriller fou, fou… à la manière d’Anderson. Le film est inspiré d’un
roman de Thomas Pynchon et mêle tous les milieux du Black Panther à l’agent
du FBI, du magnat de l’immobilier à la call-girl, sans oublier le policier
corrompu avec pour décor Los Angeles. À trop chercher l’originalité, Anderson
finit par lasser le spectateur qui perd vite le fil conducteur de l’histoire.J.T.

INNER SANCTUM
(USA, 1948.) R. : Lew Landers ; Sc. : Jerome Told Gollard ; Ph. : Allen
Siegler ; M. : Leon Klatzin ; Pr. : MRS Pictures ; Int. : Charles Russell
(Harold Dunlap), Mary Beth Hughes (Jean Maxwell), Fritz Leiber
(Dr Valonius). NB, 62 min.
« L’histoire est contée par un parapsychologue lors d’un trajet ferroviaire.
L’auditrice de son récit comprend trop tard que ce conte raconte son propre
assassinat à venir. » (Simsolo, Le film noir) Inédit et jusqu’ici invisible en
France.J.T.
INNOCENTES (LES)**
(Agnus Dei, Fr., Pol., 2015.) R. : Anne Fontaine ; Sc. : Anne Fontaine, Pascal
Bonitzer, Sabrina B. Karine, Alice Vial ; Ph. : Caroline Champetier ; M. :
Grégoire Hetzel ; Pr. : Mandarin Cinéma ; Int. : Lou de Laâge (Mathilde
Beaulieu), Agata Buzek (Sœur Maria), Agata Kulesza (la Mère abbesse),
Vincent Macaigne (Samuel Lehman, le médecin). Couleurs, 115 min.
En Pologne, en décembre 1945, une jeune interne de la Croix-Rouge
découvre que les sœurs d’un couvent ont été violées par des soldats soviétiques
et sont enceintes. La solution sera trouvée dans la création d’un orphelinat où les
religieuses pourront élever leurs propres enfants.
À travers des cas individuels et des affrontements de personnalités,
l’évocation d’un drame douloureux qui secoua aussi l’Allemagne. A partir des
souvenirs vécus de Madeleine Pauliac, médecin à l’hôpital de Varsovie, le thème
est traité avec délicatesse et pudeur, mais aussi force et même violence.J.T.

INQUIÉTUDES**
(Fr., 2003.) R. : Gilles Bourdos ; Sc. : Michel Spinosa et Gilles Bourdos
d’après A Sight for Sore Eyes de Ruth Rendell ; Ph. : Mark Lee Ping-bing ;
M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Nord Ouest Production ; Int. : Grégoire Colin
(Bruno Keller), Julie Ordon (Lise Gardet), Brigitte Catillon (Anne Gardet),
Laurent Grevill (Richard Gardet). Couleurs, 137 min.
La rencontre entre la jeune Lise qui fut témoin de l’assassinat de sa mère et
de Bruno, esthète épris d’absolu et qui vient de tuer son oncle... De nouveaux
crimes en perspective.
Thriller séduisant mais un peu confus, louchant vers la psychanalyse et
l’esthétisme décadent. Le scénariste Michel Spinosa reste fidèle à Rendell mais
pense surtout à Hitchcock.J.T.
INSAISISSABLES**
(Now You See Me ; USA, 2013.) R. : Louis Leterrier ; Sc. : Ed Solomon,
Ph. : Larry Fong et Mitchell Amundsen ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Summit
Entertainment ; Int. : Jesse Eisenberg (J. Daniel Atlas), Mark Ruffalo
(Dylan Rhodes), Woody Harrelson (Merritt McKinney), Isla Fisher
(Henley), Dave Franco (Jack Wilder), Mélanie Laurent (Alma Dray),
Morgan Freeman (Thaddeus Bradley), Michael Caine (Arthur Tressler),
José Garcia (Etienne Forcier). Couleurs, 116 min.
Quatre magiciens, les « quatre cavaliers », précédemment réunis par un
commanditaire dont l’identité reste mystérieuse, proposent au public d’une ville
américaine, un numéro extraordinaire : le vol des fonds d’une banque à Paris. Il
réussit et les billets de banque distribués au public. Ils annoncent plus fort.
Arrêtés par la police ils sont relâchés. Nouveau numéro, cette fois aux dépens
d’un banquier véreux. L’inspecteur Rhodes fait appel à un magicien Bradley
pour trouver « le truc ». Bradley est responsable de la mort d’un confrère que les
« quatre cavaliers » veulent venger. Ils montent un ultime casse dont ils font
porter la responsabilité à Bradley. Celui-ci, incapable de se justifier, se retrouve
en prison tandis que les magiciens disparaissent. Leur mystérieux commanditaire
était le fils de la victime de Bradley, qui n’est autre que l’inspecteur Rhodes.
Tout s’éclaire.
Pas tout à fait peut-être : tout n’est pas parfaitement expliqué, mais quel
numéro de magie ! Éblouissant, dans la tradition du fameux Mandrake qui fut
trahi par le septième art. Cette fois l’hommage aux magiciens est réussi grâce à
une brillante mise en scène de Leterrier et une interprétation exceptionnelle, dans
la bonne tradition hollywoodienne. Une suite, Insaisissables 2, a été tournée en
2016 par Jon M. Chu, avec les mêmes acteurs.J.T.

INSIDE LLEWYN DAVIS***


(USA, 2011.) R. : Ethan Coen, Joel Coen ; Sc. : Ethan Coen, Joel Coen ;
Ph. : Bruno Delbonnel ; Pr. : CBS Films, StudioCanal, ACE ; Int. : Oscar
Isaac (Llewyn Davis), Carey Mulligan (Jean), Justin Timberlake (Jim),
John Goodman (Roland Turner), Garrett Hedlund (Johnny Five).
Couleurs, 104 min.
Malgré le récent suicide de son partenaire de chant, Llewyn Davis continue
d’écumer les scènes ouvertes dans les bars du New-York des années 1960. Le
succès d’une de ses chansons de folk ne lui permet pas pour autant de percer
dans le milieu. Sans le sou, haï par son ex petite amie Jean, obligé de veiller sur
le chat d’un couple d’amis, Llewyn tente sa chance et part pour Chicago afin de
faire entendre ses dernières chansons au patron d’un prestigieux label, Bud
Grossman. Ce dernier propose à Llewyn une place au sein d’un trio de
chanteurs. Il décline l’offre et rentre chez lui. Après avoir considéré abandonner
la musique pour devenir pécheur, Llewyn Davis s’obstine et retourne écumer les
scènes ouvertes dans les bars du New-York des années 1960.
Construit sur une boucle temporelle d’une semaine, la dernière scène
d’Inside Llewyn Davis reprend la première, impliquant ainsi que le héros
n’obtiendra jamais la reconnaissance qu’il convoite. Les scènes musicales ont
été captées en son direct, contraignant les comédiens à savoir jouer et chanter
comme les musiciens de folk des années 1960. La lumière imaginée par Bruno
Delbonnel, évitant les écueils du sépia ou du noir et blanc, restitue les tons
passés d’une très ancienne photographie. Les frères Coen nous offrent avec ce
seizième film une odyssée mélancolique emmenée par un magnifique
perdant.G.J.

INSIDIOUS*
(Insidious ; USA, 2011.) R. : James Wan ; Sc. : Leigh Whannel ; Ph. : John
R. Leonetti et David Brewer ; M. : Joseph Bishara ; Pr. : Haunted Films ;
Int. : Patrick Wilson (Josh Lambert), Rose Byrne (Rosai Lambert), Ty
Simpkins (Dalton Lambert), Lin Shaye (Elise Rainier). Couleurs, 102 min.
Un couple et ses trois enfants s’installe dans une maison dont le grenier f ait
entendre des bruits inquiétants. L’un des enfants, Dalton, s’y aventure, fait une
chute et sombre dans le coma. Il serait dans un voyage astral. Une créature
mystérieuse veut s’emparer de son enveloppe physique. Pour le libérer le père
doit effectuer une projection astrale dans son enfance…
James Wan, auteur de Saw, tente de renouveler le thème de l’épouvante avec
ce film à petit budget qui a rencontré un grand succès. On s’amusera à relever les
clins d’œil à certains classiques du genre.J.T.

INSIDIOUS : CHAPITRE 2
(Insidious : chapter 2 ; USA, 2013.) R. : James Wan ; Sc. : Leigh Whannel et
James Wan ; Ph. : John R. Leonetti ; M. : Joseph Bishara ; Pr. : Stage 6 ;
Int. : Patrick Wilson (Josh Lambert), Rose Byrne (Rena Lambert), Ty
Simpkins (Dalton Lambert). Couleurs, 106 min.
Nouvelles émotions pour la famille Lambert installée dans une maison où se
déroulent d’étranges phénomènes.
Wan reprend les mêmes recettes : une maison hantée par le fantôme d’un
serial-killer. L’effet de surprise ne joue plus.J.T.

INSIDIOUS : CHAPITRE 3**


(Insidious : chapter 3 ; USA, Can., 2015.) R. : Leigh Whannell ; Sc. : Leigh
Whannell ; Ph. : Brian Pearson ; M. : Joseph Bishara ; Pr. : James Wan,
Oren Peli, Jason Blum ; Int. : Line Shaye (Elise Rainier), Dermot Mulroney
(Sean Brenner), Stefanie Scott (Quinn Brenner), Leigh Whannell (Specs).
Couleurs, 97 min.
Persuadée que sa mère, défunte, cherche à entrer en contact avec elle, Quinn
Brenner se tourne vers Elise, une médium. Cette dernière accepte de l’aider et,
épaulée par deux parapsychologues, découvre rapidement qu’un démon tente de
s’emparer de l’âme de la jeune fille.
Avec Insidious : chapitre 3, Leigh Whannell, scénariste et comédien à
l’origine, avec son complice James Wan, de la franchise Saw, fait des débuts
remarqués derrière la caméra. En situant son récit en amont des évènements
développés dans les deux premiers opus, le cinéaste signe en effet une fabuleuse
préquelle, qui se caractérise par son côté « old school ». S’appuyant sur une
réalisation sobre et fluide, Whannell façonne une atmosphère angoissante et
joue, pendant une heure et demie, avec les nerfs du spectateur. Certaines scènes
sont ainsi surprenantes (cf. : l’accident) et les apparitions de l’esprit démoniaque
font véritablement froid dans le dos. Des qualités qui contribuent à faire
d’Insidious 3 une œuvre digne des meilleurs films d’épouvante.E.B.

INSOMNIAQUES (LES)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Jean-Pierre Mocky ; Ph. : Jean-Paul Sergent ; M. :
Vladimir Cosma ; Pr. : Mocky Delicious Products ; Int. : Jean-Pierre Mocky
(Boris), Bruno Putzulu (Albert), Mathieu Demy (Martial), Rufus
(Grandier), Noël Simsolo (Paul). Couleurs, 90 min.
Des insomniaques se transforment la nuit en justiciers : ils arrêtent le patron
d’une association d’aide aux handicapés qui partait avec la caisse, émasculent un
évêque pédophile, obligent un homme politique véreux à confesser ses
turpitudes…
Derrière la fable le rejet des injustices qui s’accumulent dans notre société.
Moderne Robin des Bois, Mocky nous venge de nos impuissances ou de nos
lâchetés. Le film méritait mieux, malgré ses outrances, qu’une distribution
confidentielle.J.T.

INSOUPÇONNABLE*
(Fr., 2010.) R. : Gabriel Le Bomin ; Sc. : Gabriel Le Bomin et Olivier Gorce
d’après un roman de Tanguy Viel ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. : Fabian
Römer ; Pr. : Film Oblige ; Int. : Marc-André Grondin (Sam), Laura Smet
(Lise), Charles Berling (Henri Schaeffer), Grégori Derangère (Clément
Schaeffer). Couleurs, 95 min.
Lise, une aventurière, épouse un riche veuf et fait passer son amant Sam
pour son frère. Mais Henri, le veuf, a un frère, Clément, qui le jalouse. Entre
Sam et Clément qui tuera le premier Henri ?
Bon et solide polar avec les rebondissements d’usage, mais qu’un amateur
éclairé aura vite anticipés.J.T.

INSTINCTS MEURTRIERS*
(Twisted ; USA, 2004.) R. : Philip Kaufman ; Sc. : Sarah Thorp ; Ph. : Peter
Deming ; M. : Mark Isham ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Ashley Judd
(Jessica Shephard), Samuel L. Jackson (John Mills), Andy Garcia (Mike
Delmarco), David Strathairn (Dr Frank). Couleurs, 97 min.
Jessica, inspectrice de police, voit plusieurs personnes de son entourage être
assassinées. Question troublante : serait-elle la coupable ? Les tests
l’innocentent. Qui alors, parmi ses proches ?
Un solide polar, un peu trop vite oublié. Le portrait de la jeune policière au
passé trouble, aux habitudes parfois dérangeantes, est particulièrement
réussi.J.T.

INSTANT DE BONHEUR /
LE KID DE PHILADELPHIE**
(Two Bits ; USA, 1995.) R. : James Foley ; Sc. : Joseph Stephano ; Ph. : Juan
Ruiz-Archia ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Arthur Cohn ; Int. : Jerry Barone
(Gennaro), Mary Elizabeth Mastrantonio (Luisa), Al Pacino (le grand-père
de Gennaro), Joe Grifasi (l’oncle Joe), Joanna Merlin (Guendalina), Andy
Romano (le docteur Bruna). Couleurs, 93 min.
Philadelphie, 1933. La Grande Crise fait des ravages et le petit Gennaro,
12 ans, qui vit avec Luisa, sa mère veuve, et son grand-père impotent, ne mange
pas toujours à sa faim. Aujourd’hui pourtant est un grand jour : on inaugure une
nouvelle salle de cinéma, la Paloma. Le garçon rêve d’assister à la séance du
soir, où il pourra bénéficier du tarif de faveur à 25 cents. Mais comment réunir
cette somme, énorme pour lui ? …
Chronique enfantine joliment contée par James Foley (Who’s That Girl,
Glengarry). Les aventures de ce petit cinéphile prêt à tout pour pénétrer dans le
saint des saints d’un cinéma tout neuf sont touchantes et amusantes et ne
sombrent jamais dans le sirupeux. La Crise de 1929 est bien présente et la mort
rôde en filigrane en permanence (la mère veuve, le grand-père qui a un pied dans
la tombe, ce qui arrive à la femme du docteur), ce qui ne fait pas très
Bisounours, on en conviendra. Excellente prestation de Jerry Barone (le petit
garçon), Mary-Elizabeth Mastrantonio (sa maman) et un Al Pacino vieilli pour la
circonstance (le grand-père).G.B.

INSTINCT DE SURVIE*
(The Shallows ; USA, 2016.) R. : Jaume Collet-Serra ; Sc. : Anthony
Jaswinski ; Ph. : Flavio Martinez Labiano ; M. : Marco Beltrami ; Pr. :
Columbia Pictures ; Int. : Blake Lively (Nancy), Oscar Jaenada (Carlos).
Couleurs, 87 min.
Nancy, après avoir été prise en stop par Carlos, va se baigner sur une plage
mexicaine. Elle est attaquée par un requin blanc et, blessée, se réfugie sur un
rocher. Le requin rôde autour de sa proie, attendant la marée, lorsque le rocher
sera couvert par l’eau…
Encore un film de requin ! Ici le suspense est habile, mais le dénouement
facile : le requin, après avoir tué d’autres baigneurs venant au secours de Nancy,
s’empale sur une tige métallique au fond de l’eau.J.T.
INTERROGATOIRE SECRET**
(Circle of Deception ; GB, 1961.) R. : Jack Lee ; Sc. : Nigel Balchin et Robert
Musel, d’après un article d’Alex Waugh ; Ph. : Gordon Dines ; M. : Clifton
Parker ; Pr. : Tom Morahan pour 20th. Century-Fox ; Int. : Bradford
Dillman (lieutenant Paul Raine), Suzy Parker (Lucy Bowen), Harry
Andrews (capitaine Rawson), Robert Stephens (colonel Max Stein), Paul
Rogers (major Spence), John Welsh (major Taylor), Ronald Allen
(Abelson), Roland Brand (capitaine von Horst), Duncan Lamont (Jules
Ballard), Michael Ripper (Chauvel). NB, 100 min.
Dans les semaines qui précèdent le débarquement en Normandie, tous les
membres du maquis de Marignan, petite localité du nord de la France, sont
arrêtés par la Gestapo. À Londres, le capitaine Rawson, haut responsable de
l’Intelligence Service, imagine un plan machiavélique pour induire les
Allemands en erreur. Il choisit un jeune officier canadien parfaitement bilingue,
le lieutenant Paul Raine, et l’envoie en France porteur d’informations capitales.
Raine est très vite arrêté par les Allemands et, sous la torture, espère se délivrer
en avalant la capsule de cyanure cachée dans une dent creuse, mais celle-ci n’a
aucun effet… Brisé, il parle et conduit ses tortionnaires au stock d’armes
dissimulé dans une caverne des environs. Les Allemands sont ainsi convaincus
que le débarquement aura lieu dans la région…
Le plus étonnant et le plus diabolique film d’espionnage de son époque, et le
premier de l’histoire à faire allusion à « Fortitude », le plan de désinformation
conçu au printemps 1944 par le bureau secret de Churchill, qui avait pour but de
tromper les Allemands sur le lieu exact du Débarquement. Publié en mars 1953
dans « Esquire », l’article d’Alec Waugh avait été le premier à en parler dans la
presse. Les services secrets anglais gardèrent très longtemps le silence sur cette
opération, l’une des plus élaborées et aussi des plus cyniques de toute la guerre,
qui avait consisté à faire arrêter délibérément des résistants français porteurs, à
leur insu, de fausses informations, afin que les Allemands puissent en prendre
connaissance en les torturant, ce qui devait, selon le calcul des concepteurs du
plan, conforter l’ennemi dans sa conviction qu’elles étaient authentiques et ultra-
secrètes. Bras de fer (1985) de Gérard Vergez sera l’un des rares films à
s’inspirer de cette histoire avant la minisérie télévisée « Fortitude » (1994) de
Waris Hussein, adaptée du roman de Larry Collins (1985). Aujourd’hui encore,
soixante-dix ans après les faits, « Fortitude » demeure l’une des opérations les
plus secrètes et les plus mal connues de toute la Seconde Guerre mondiale.R.L.

INTERSTELLAR***
(Interstellar ; USA, 2014.) R. : Christopher Nolan ; Sc. : Christopher Nolan
et Jonathan Nolan ; Ph. : Hoyte Van Hoytema ; M. : Hans Zimmer ; Pr. :
Christopher Nolan, Emma Thomas, Lynda Obst ; Int. : Matthew
McConaughey (Cooper), Anna Hathaway (Brand), Jessica Chastain
(Murph), Michael Caine (professeur Brand), John Lithgow (Donald).
Couleurs, 169 min.
Continuellement traversée par des tempêtes de poussière toxique, la Terre
n’est plus une planète accueillante et l’espèce humaine, confrontée à une grave
crise alimentaire, tente de survivre tant bien que mal. Jusqu’au jour où Cooper,
ancien pilote et ingénieur, découvre, avec sa fille, une base secrète de la Nasa,
dont le personnel travaille sur une nouvelle mission spatiale.
Dire que Christopher Nolan est l’un des cinéastes les plus doués et les plus
inspirés de sa génération sonne comme une vérité inébranlable. Memento, le
Prestige, The Dark Knight, Inception… L’artiste, en deux décennies, a offert au
7e Art des œuvres majeures, d’une exigence et d’une virtuosité rares. D’œuvres
majeures, il en est également question avec Interstellar, son dernier film en date
et qui, à l’instar de Gravity, s’impose comme un classique instantané du cinéma
de science-fiction. Une fois de plus, Nolan transcende son sujet et, sur un script
original qu’il cosigne avec son frère Jonathan, livre une épopée spatiale
fascinante et spectaculaire qui recule les limites du genre. Car le cinéaste
embrasse ici le genre de la plus belle manière qui soit, c’est à dire pour en
extraire une magnifique réflexion sur l’Homme, l’Amour et le temps qui passe.
Interstellar est en effet un film métaphysique qui, au delà de son contexte
science-fictionnel, se penche sur la matière humaine. Spirituelle mais pas
mystique, cette quête d’un autre monde, d’un nouvel Eden marie ainsi avec brio
suspens et émotion et, sublimée par une mise en scène ample et magistrale et des
images à couper le souffle (le tournage s’est en partie déroulé en Islande),
envoûte littéralement les spectateurs durant près de 3 heures. Finement élaborée,
l’histoire repose sur des personnages complexes et étoffés (la première partie du
métrage, sur Terre, dessine avec tact la relation père/fille qui lie Cooper et
Murph) et est portée par des comédiens littéralement habités. Dans le rôle
principal, Matthew McConaughey est une fois de plus impressionnant et livre
une prestation qui restera dans les annales. Comme celles des autres comédiens
qui l’entourent, à savoir Matt Damon, Michael Caine, Anne Hathaway et surtout
Jessica Chastain, admirable dans la peau de Murphy. Un film indispensable.E.B.

INTERVIEW QUI TUE (L’) **


(The Interview ; USA, 2014.) R. : Seth Rogen et Evan Goldberg ; Sc. : Dan
Sterling ; Ph. : Brandon Trost ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Columbia ;
Int. : James Franco (Dave Skylark), Seth Rogan (Aaron Rapaport), Lizzy
Caplan (l’agent Lacey), Randall Park (le président Kim Jong-un), Diana
Bang (Sook), Timothy Simons (Malcolm). Couleurs, 112 min.
Animateur et producteur du show télévisé Skylark Tonight, Dave Skylark et
Aaron Rapaport décident d’aller interviewer le président de la Corée du Nord,
Kim Jong-un, fan de leur emission. Un agent de la CIA leur demande d’en
profiter pour empoisonner le tyran. Ils tombent d’abord sous son charme, puis,
sous l’influence de Sook, chargée de la communication d’un régime auquel elle
est hostile, ils dénoncent en direct la dictature de Kim, puis abattent son
hélicoptère au moment où il allait déclencher la guerre. Des élections libres
pourront être organisées. Dave et Aaron deviennent des héros en Amérique.
Cette joyeuse farce a attiré la fureur de la Corée du Nord qui a riposté en
provoquant une attaque contre les réseaux informatiques américains. Le film ne
méritait pas un tel honneur mais voir Kim (incarné excellemment par Randall
Park) chanter dans un tank est particulièrement réjouissant !J.T.

INTOUCHABLES**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Eric Toledano et Olivier Nakache ; Ph. : Mathieu
Vadepied ; M. : Ludovico Einaudi ; Pr. : Nicolas Duval Adassovsky, Yann
Zenou, Laurent Zeitoun ; Int. : François Cluzet (Philippe), Omar Sy (Driss),
Anne Le Ny (Yvonne), Audrey Fleurot (Magali), Clotilde Mollet (Marcelle).
Couleurs, 112 min.
Contre toute attente, Driss qui sort de prison, est engagé au service de
Philippe, un riche tétraplégique. Le bagout, les vannes, la drôlerie de Driss ont
tôt fait de modifier les habitudes de Philippe. Elles lui redonnent la joie de vivre.
Une véritable amitié va naître entre les deux hommes si dissemblables.
Les bons sentiments peuvent-ils donner de bons films ? Frank Capra en son
temps l’avait déjà démontré par l’affirmative. Le scénario de ce film est inspiré
par le récit du comte Philippe Pozzo di Borgo tétraplégique à la suite d’un
accident de parapentes, secondé par Abdel, un jeune des banlieues. Nul
apitoiement, nulle compassion, mais une énergie communicative. Les caractères
sont peut-être un peu trop tranchés, mais il est bon, le temps d’un film, de croire
que la fraternité et l’amitié peuvent vraiment exister entre deux hommes de
milieux sociaux si éloignés. Le film a remporté un énorme succès, bien
mérité.C.B.M.

INVINCIBLE
(Unbroken ; USA, 2014.) R. : Angelina Jolie ; Sc. : Joel et Ethan Coen ; Ph. :
Roger Deskins ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Universal Pictures et
Legendary Pictures ; Int. : Jack O’Connell (Louis Zamperini), Domhnall
Gleeson (Russell), Garrett Hedlund (Fitzgerald), Miyavi (Mutsushiro
Watanabe). Couleurs, 138 min.
En 1943, l’athlète Zamperini, à bord d’un bombardier, est abattu par
l’aviation japonaise. Avec trois autres compagnons, il tente de survivre dans un
canot de sauvetage au milieu du Pacifique. Sauvé par un navire japonais, il se
retrouve dans un camp de prisonniers dirigé par le féroce Watanabe. Il sera
finalement libéré par la fin de la guerre.
S’inspirant de faits authentiques, l’actrice Angelina Jolie rend hommage au
fameux Lifeboat d’Hitchcock dans un film convenu exaltant le courageux
Américain face au sadique Japonais.J.T.

INVINCIBLES (LES)
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Frédéric Berthe ; Ph. : David Quesemand ; M. :
Evgueni et Sacha Galperine ; Pr. : Chic Films ; Int. : Gérard Depardieu
(Jacky Camboulaze), Atmen Kélif (Moktar dit Momo), Édouard Baer
(Stéphane), Daniel Prévost (René), Michel Galabru (Louis Cabanel),
Tassadit Mandi (Aïcha). Couleurs, 95 min.
Moktar dit Momo, d’origine algérienne, sans emploi, n’a qu’une passion : la
pétanque. Un ancien champion de la boule, Jacky, le prend sous sa coupe et le
fait progresser : il intégrerait l’équipe française si l’on ne découvrait qu’il n’a
jamais été naturalisé. Qu’importe ! Il jouera avec l’équipe d’Algérie et avec
Jacky qui se fait naturaliser algérien. Ils gagnent contre l’équipe de France.
Curieux film, tourné à la diable et dont on comprend mal les intentions : la
pétanque ne serait plus française mais algérienne. Une brillante distribution
(Depardieu, tout de gentillesse, Baer en méchant, Daniel Prévost, Galabru) sauve
ce qui peut l’être de ce film au demeurant sympathique.J.T.

INVITÉS DE MON PÈRE (LES)**


(Fr., 2010.) R. : Anne Le Ny ; Sc. : Anne Le Ny et Luc Béraud ; Ph. : Patrick
Blossier ; M. : Béatrice Thiriet ; Pr. : Bruno Lévy ; Int. : Karin Viard
(Babette), Fabrice Luchini (Arnaud), Michel Aumont (Lucien), Valérie
Benguigui (Karine), Veronika Novak (Tatiana), Olivier Rabourdin (Rémi).
Couleurs, 95 min.
Lucien Laumelle, un octogénaire, médecin retraité, annonce à ses enfants,
Babette, médecin comme lui, et Arnaud, un avocat, qu’il vient de contracter un
mariage blanc avec Tatiana, une superbe émigrée moldave, et qu’il envisage de
les déshériter à son profit.
Une piquante et mordante comédie, aux savoureux dialogues, interprétée par
une fine équipe de comédiens, Karin Viard et Fabrice Luchini, bien sûr, mais
aussi Michel Aumont, grand seigneur de cette fiction qui en dit long sur les
petites lâchetés de notre temps.C.B.M.

IPU, CONDAMNÉ À VIE**


(A Farewell to Fools ; Roum., Fr., All., 2012.) R. : Bogdan Dreyer ; Sc. :
Anusavak Salamanian d’après Titus Popovici ; Ph. : Richard van
Oosterhout ; M. : Joris van den Hauwe ; Pr. : Giuliano Doman, Daniel
Zutan, Tomas Leyers, Guy et Wilfrid van Brelen ; Int. : Gérard Depardieu
(Ipu), Harvey Keitel (le père Joanis), Laura Morante (Margherita), Bogdan
Ianov (Alex), Nicolas Unevreanu (le maire). Couleurs, 81 min.
1944. Dans un village de Transylvanie occupé par les Allemands, Alex,
11 ans, aime jouer à la guerre avec son copain Théodore, dit Ipu, un soldat
français laissé pour mort après la Première Guerre mondiale et soigné par les
habitants. Un peu simplet, c’est le fou du village. Un soldat allemand est égorgé.
Par représailles les autorités occupantes décident d’exécuter dix notables si le
coupable ne se dénonce pas. Ceux-ci invitent Ipu à un somptueux repas où ils le
persuadent de se dénoncer. Il accepte à condition d’assister à ses propres
funérailles. Qu’à cela ne tienne : en pleine nuit, on réunit le village pour un
simulacre de funérailles…
Initialement intitulé La mort d’Ipu, cette production à gros budget a eu sa
carrière commerciale brisée pour une seule image : la dernière ! un différend
étant apparu entre la coproduction américaine et les auteurs. Le film n’est donc
visible qu’en support numérique. C’est une fable, voire une farce, truculente,
menée par une mise en scène énergique, accompagnée d’une musique ironique,
et surtout enlevée par l’interprétation grandiose de Gérard Depardieu. Les
auteurs dénoncent des compromis, des hypocrisies, des lâchetés toujours
d’actualité.C.B.M.

IRIS**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Jalil Lespert ; Ph. : Pierre-Yves Bastard ; Pr. WY
Productions ; Int. : Romain Duris (Max Lopez), Charlotte Le Bon (Iris
Doriot), Jalil Lespert (Antoine Doriot), Camille Cottin (Nathalie Vasseur),
Adel Bencherif (Ziani). Couleurs, 99 min.
L’épouse d’un riche banquier, Iris Doriot, organise son enlèvement avec la
complicité du garagiste Max Lopez et réclame une rançon de 500 000 euros.
Lopez n’ose pas toucher la somme et au retour constate qu’Iris est morte. Affolé,
il va découvrir que le cadavre qu’il a enterré est bien celui de la femme de Doriot
mais ce n’est pas celle avec laquelle il avait monté le coup...
Thriller plein de rebondissements où l’on devine que le mari n’est pas tout
blanc et que Max a été victime d’un coup monté autre que celui pour lequel il
avait été engagé.J.T.

IRLANDAIS (L’) *
(The Guard ; Irl., 2011.) R. et Sc. : John Michael McDonagh ; Ph. : Larry
Smith ; M. : Calexico ; Pr. : Reprisal Films et Element Pictures ; Int. :
Brendan Gleeson (le sergent Boyle), Don Cheadle (Everett), Liam
Cunningham (Francis Skeffington), David Wilmot (O’Leary). Couleurs,
106 min.
Policier désabusé et quelque peu alcoolique dans une petite ville irlandaise,
Boyle voit celle-ci englobée dans une grande opération de lutte anti-drogue
lancée par le FBI. Boyle doit collaborer avec un agent Everett qui est tout son
contraire, sérieux et précis. Ils doivent faire face à un trio de trafiquants qui
préparent un gros coup. Tout s’achève par l’explosion du bateau qui transportait
la drogue. Boyle était à bord…
Ce thriller original repose sur un portrait de flic bourru et sans illusions, aux
limites de la corruption, en tout cas aux méthodes peu orthodoxes, et sur la
peinture d’une petite bourgade de la côte irlandaise. On se désintéresse de
l’affaire de trafic de drogue pour se laisser envoûter par l’atmosphère.
Composition savoureuse de Brendan Gleeson.J.T.

IRON MAN**
(Iron Man ; USA, 1951.) R. : Joseph Pevney ; Sc. : Borden Chase et Gorge
Zuckerman, d’après un roman de W.R. Burnett ; Ph. : Carl E. Guthrie ;
M. : Milton Rosen ; Déc. : John P. Austin et Russell A. Gausman ; Cost. :
Bill Thomas ; Pr. : Aaron Rosenberg et John W. Rogers ; Int. : Jeff
Chandler (Coke Mason), Evelyn Keyes (Rose Warren Mason), Stephen
MacNally (George Mason) ; Rock Hudson (Tommy « speed » O’Keef),
Joyce Holden (Tiny Ford, le photographe), Jim Bacchus (Max Watkins),
James Arness (Alex Mallick), Steve Martin (Joe Savella). NB, 81 min.
Coke Mason modeste travailleur à la mine aimerait changer de métier en
achetant un magasin de radio et se marier. Il accepte la proposition de son frère
George en devenant boxeur, espérant ainsi forcer le destin.
Film sur la boxe comme l’Amérique en a fait beaucoup et en fait encore.
Celui-ci fait partie des moins connus, éclipsé sans doute par les deux chefs-
d’œuvre que sont : Nous avons gagné ce soir et Marqué par la haine, réalisés
tous les deux par Robert Wise, respectivement en 1949 et 1956.
Le drame vécu par Coke Mason est bien joué par Jeff Chandler, acteur
physique. À noter, la présence de Rock Hudson, qui allait très vite devenir un
acteur de premier plan.
C.V.

IRON MAN 2*
(Iron Man 2 ; USA, 2010.) R. : Jon Favreau ; Sc. : Justin Theroux d’après la
bande dessinée de Stan Lee, Dom Heck et Jack Kirby ; Ph. : Matthew
Libatique ; M. : John Debney ; Pr. : Marvel Ent. ; Int. : Robert Downey Jr
(Tony Stark/Iron Man), Gwyneth Paltrow (Pepper Potts), Don Cheadle
(lieutenant Rhodes/War Machine), Scarlett Johansson (Natalie Rushman/
Natasha Romanoff/ la Veuve noire), Mickey Rourke (Ivan
Vanko/Whiplash), Samuel L. Jackson (Colonel Fury). Couleurs, 128 min.
Trop de gens s’intéressent à l’armure d’Iron Man, du Sénat au russe Ivan
Vanko. De plus le cœur artificiel de Tony Stark est en train de lâcher. Grâce à
une nouvelle source d’énergie placée dans son cœur, Iron Man triomphe d’Ivan
Vanko et de ses drones.
Après le succès d’Iron Man, une suite était logique : on reprend le même
interprète et le même metteur en scène et on tourne des scènes encore plus
spectaculaires, sans trop se soucier de la vraisemblance mais en ajoutant une
pointe d’humour.J.T.

IRON MAN 3**


(Iron Man 3, USA, Chine, 2013.) R. : Shane Black ; Sc. : Shane Black et
Drew Pearce d’après les comics de Stan Lee, Don Heck, Larry Lieber et
Jack Kirby ; Ph. : John Toll ; M. : Brian Tyler ; Pr. : Kevin Feige ; Pr. exé. :
Stan Lee, Alan Fine, Dan Mintz, Bing Wu, Jon Favreau, Stephen
Broussard, Victoria Alonso ; Int. : Robert Downey Jr. (Tony Stark),
Gwyneth Paltrow (Pepper Potts), Don Cheadle (James Rhodes), Guy Pearce
’Aldrich Killian), Ben Kingsley (le Mandarin/Trevor Slattery), Jon Favreau
(Happy Hogan). Couleurs, 130 min.
Insomniaque et monomaniaque, Tony Stark semble proche de la dépression.
Son couple bat de l’aile et il peine à vivre sans son armure. Mais le jour où le
Mandarin, un terroriste féru de culture chinoise, commence à commettre des
attentats, le héros va vite sortir de sa torpeur.
Si le deuxième opus avait quelque peu déçu les fans, ce troisième volet,
réalisé par Shane Black (auteur du script de L’Arme fatale et qui avait déjà dirigé
Robert Downey Jr. dans Kiss Kiss Bang Bang), remet les pendules à l’heure et se
révèle particulièrement réjouissant. Sur un scénario parfaitement ficelé, le film
mêle avec brio SF, suspens, comédie et action et se pare d’un humour décalé qui,
au gré de répliques ou de gags parfois inattendus, fait mouche régulièrement. Un
humour qu’incarne à merveille le prestigieux casting qui réunit des comédiens
comme Gwyneth Paltrow, Don Cheadle mais aussi Guy Pearce et Ben Kingsley,
épatant dans le rôle du Mandarin. Cette formidable distribution entoure un
Robert Downey Jr. plus en forme que jamais et qui a réussi à faire de Tony
Stark, l’un des héros Marvel les plus savoureux et les plus drôles du grand
écran.E.B.

IRRÉPROCHABLE*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Sébastien Marnier ; Ph. : Laurent Brunet ; M. :
Zombie, Zombie ; Pr. : Caroline Bonmarchand ; Int. : Marina Foïs
(Constance), Jérémie Elkaïm (Philippe), Joséphine Japy (Audrey),
Benjamin Biolay (Gilles). Couleurs, 103 min.
Constance a perdu son emploi à Paris. Elle revient en province, espérant
retrouver son poste dans l’agence immobilière où elle travaillait. Las ! Une jeune
femme, Joséphine, a pris sa place. Constance la rencontre, devient son « amie »
… et va tout faire pour l’évincer – jusqu’au pire.
Apparemment Constance est une femme bien, sous tous rapports – et
pourtant, elle se révèle une vraie garce, prête à tout pour arriver à ses fins.
Marina Foïs cisèle son personnage à la perfection, dans cette comédie
dramatique sous forme de thriller psychologique et sur fond de crise
sociale.C.B.M.

ISLA MINIMA (LA)***


(La isla minima ; Esp., 2014.) R. : Alberto Rodriguez ; Sc. : Alberto
Rodriguez et Rafael Cobos ; Ph. : Alex Catalan ; M. : Julio de la Rosa ; Pr. :
Atipica Films, Sacromonte et Atresmediecine ; Int. : Raoul Arevalo (Pedro),
Javier Gutierrez (Juan), Antonio de la Torre (Rodrigo), Nerea Barros
(Rocio), Salva Reina (Jesus), Jesus Castro (Quini). Couleurs, 104 min.
Vers 1980 les policiers Juan et Pedro sont chargés d’enquêter dans un petit
village d’Andalousie sur le meurtre de plusieurs jeunes filles. Nous sommes dans
la période de transition qui, après la mort de Franco en 1975, fait passer
l’Espagne de la dictature à la démocratie avec un décalage entre villes et
campagnes. Pedro, le jeune policier, croit en l’avenir de la démocratie, Juan, plus
âgé, est un survivant du franquisme. Leurs méthodes divergent comme leurs
idées. Mais ils s’unissent, et malgré les protections dont il jouit, démasquent le
tueur en série et le tuent. Toutefois cette alliance est éphémère. Pedro découvre
le passé de tortionnaire de Juan.
Plus qu’un thriller, même si l’on a comparé ce film à Memories of Murder
de Bong Joon-ho, c’est une remise en cause des années qui suivirent la mort de
Franco. Comme l’a fait remarquer le critique du Figaro : « le méchant flic issu
du Franquisme est finalement empreint d’humanité et le gentil policier épris
d’idéaux démocratiques, cède aussi à sa part d’ombre. La isla minima revient sur
les nuances et les zones grises de la transicion. » Le film est le reflet des débats
que soulève Podemos qui remet en cause les ciments de la démocratie espagnole.
La critique espagnole et le public ont fait un triomphe à ce film dans l’air du
temps : dix goyas et un million d’entrées dès ses débuts.J.T.
IT FOLLOWS
(It Follows ; USA, 2014.) R. et Sc. : David Robert Mitchell ; Ph. : Michael
Gioulakis ; M. : Disasterpage ; Pr. : Animal Kingdom ; Int. : Maika Monroe
(Jay), Keir Gilchrist (Paul). Couleurs, 97 min.
Après un rapport sexuel avec son petit ami, Jay est poursuivie par une
étrange créature qui la suit partout. Seul remède, selon le petit ami : avoir un
autre rapport sexuel pour la repasser à un autre.
David Robert Mitchell entend renouveler le film d’horreur. Après The Myth
of the American Sleepover, couronné à Deauville, il propose It Follows,
récompensé au festival de Gerardmer. À dire vrai : un film pour adolescents et
qui les invitera à rester sages.
J.T.

IT’S ALIVE
(USA, 2009.) R. : Josef Rusnak ; Sc. : Larry Cohen, Paul Sopocy et James
Portolese, d’après le film de Larry Cohen ; Ph. : Wedigo von
Schultzendorff ; M. : Nicholas Pike ; Pr. : Simon Fawcett, Robert Katz,
Marc Toberoff ; Int. : Bijou Phillips (Leonore Harker), James Murray
(Frank Davis), Raphaël Coleman (Chris Davis). Couleurs, 80 min
Leonore Harker, une jeune étudiante, tombe enceinte en pleine année
scolaire. Rapidement, elle est victime de violents maux de ventre. Quand les
médecins découvrent que le fœtus a doublé de volume à une vitesse sidérante, ils
décident de provoquer l’accouchement.
Remake calamiteux du film culte éponyme réalisé par Larry Cohen en
1974.E.B.

IVRESSE DE L’ARGENT (L’) **


(Do-nui-mat ; Corée du Sud, 2012.) R. et Sc. : Im Sang-soo ; Ph. : Kim
Woohyung ; M. : Kim Hong-jip ; Pr. : Filmpasmal ; Int. : Kim Kang-woo (le
secrétaire), Baek Yoon-sik (le père), Youn Yuh-jung (la mère). Couleurs,
114 min.
Magouilles, fraudes et travers sexuels des dirigeants d’un grand empire
industriel vus par le secrétaire du président.
On se perd parfois dans les intrigues mais on savoure le cynisme du propos.
Deux ans après The Housemaid, Im Sang-soo nous propose un portrait au vitriol
des milieux d’affaires coréens.J.T.

IXCANUL*
(Ixcanul volcan ; Guatemala, 2015.) R. et Sc. : Jayro Bustamante ; Ph. : Luis
Armando Arteaga ; Pr. : J. Bustamante, Ines Nofuentes, Marina Peralta,
Pilar Paredo, Edgar Tenenbaum ; Int. : Maria Mercedes Coroy (Maria),
Maria Telon (Juana), Manuel Manuel Anton (Ignacio). Couleurs, 93 min.
Maria, 17 ans, travaille avec ses parents dans une plantation de cacaoyers, au
pied d’un volcan. Ceux-ci voudraient lui faire épouser le propriétaire pour
assurer leur sécurité. Maria semble se soumettre, mais rêve de partir ailleurs.
Elle se laisse séduire par Pepe qui envisage d’aller aux États-Unis…
Entre mélodrame paysan et document ethnographique, c’est un film original
au rythme assez lent, aux dialogues succincts (le plus souvent en langue maya),
d’une sombre et sauvage beauté. La menace du volcan est la métaphore d’une
violence intime toujours prête à exploser.C.B.M.
J

J’AI OUBLIÉ DE TE DIRE**


(Fr., Belg., Esp., 2008.) R. et Sc. : Laurent Vinas-Raymond ; Ph. : Gérard
Sterin ; M. : Joanna Bruzdowicz ; Pr. : Pascal Servais ; Int. : Émilie
Dequenne (Marie), Omar Sharif (Jaume), Franck Gourlat (Baptiste), Anne
Canovas (Gabrielle), Olivier Brun (Valérie), Philippe Laudenbach (le
docteur Simon). Couleurs, 95 min.
Marie, jeune fille au passé trouble, s’est réfugiée dans la région de Perpignan
où elle travaille comme saisonnière dans une coopérative agricole. Un jour, en
faisant ses courses, elle rencontre Jaume, vieil artiste-peintre un peu excentrique
qui fut autrefois… coureur cycliste professionnel ! Une improbable amitié se
noue entre ces deux êtres que tout sépare en apparence. Jaume va aider Marie à
se construire en tant qu’être humain tandis qu’elle va le soutenir dans ce qui sera
l’ultime épreuve de sa longue vie.
Vieillesse, maladie d’Alzheimer, euthanasie… des réalités qu’aborde ce
premier long métrage et qui peuvent en éloigner les spectateurs potentiels. A tort
car la délicatesse de touche de Laurent Vinas-Raymond, le charme naturel et
juvénile d’Émilie Dequenne, la présence (à ne pas confondre avec cabotinage)
d’Omar Sharif et les beautés naturelles du Roussillon font que gravité ne rime
jamais avec pesanteur.G.B.
J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE*
(Akmareul boatda ; Corée du Sud, 2010.) R. : Kim Jee-woon ; Sc. : Kim Jee-
won et Park Hoon-jung : Ph. : Lee Mogae et Oh Seung-chul ; M. : MOWG ;
Pr. : Peppermint ; Int. : Choi Min-sik (Jang Kyung-chul), Lee Byung-hu
(Kim Soo-hyun), Oh San-ha (Ju-yeon). Couleurs, 142 min.
Ju-yeon, fille d’un policier retraité, Jing, est enlevée et coupée en morceaux.
Son fiancé, Kim Soo-hyun enquête et démasque Jang Kyung-chul comme un
tueur sadique.
La traque d’un tueur sadique. L’originalité c’est que celui qui poursuit
l’assassin est lui-même un espion. La chasse n’en est que plus ambiguë. Effets
« gore » garantis.J.T.

J’AI UNE IDÉE


(Fr., 1934.) R. : Roger Richebé ; Sc. : Roger Richebé, d’après la pièce de
Wainwright Evans et Val Valentine ; Ph. : André Dantan, Enzo Riccioni ;
Int. : Raimu (Douglas Aubrey Allington), Simone Deguyse (Louise
Allington), Georges Morton (Jack Chester), Christiane Delyne (Daisy
Evrard), Félix Oudart (George Carol), Henri Poupon (Henry Saint-Marc).
Couleurs, 100 min.
Allington, inventeur criblé de dettes, croit avoir trouvé le moyen idéal pour
échapper à ses créanciers : se faire passer pour mort et réapparaître dans la peau
de George Carol, son cousin disparu de Mexico à qui revient un gros héritage. Il
va hériter, oui, mais de complications sans fin !
Un de ces films français bavards du début des années 1930 comme on en
produisait à la chaîne. Richebé, qui peut à l’occasion être plus inspiré (« L’habit
vert », « Monseigneur »), applique ici servilement la recette du film commercial
de l’époque : adaptation d’une pièce « comique » au ras des pâquerettes, grosse
vedette (Raimu, qui cabotine outrageusement) entourée de bons acteurs de
complément. Une ou deux répliques font mouche mais on se lasse vite.G.B.
J’AIME REGARDER LES FILLES**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Frédéric Louf ; Ph. : Samuel Collardey ; M. : Bo van
der Werf et Jozef Dumoulin ; Pr. : Les films de Pierre et Maia Cinema ;
Int. : Pierre Niney (Primo), Audrey Bastien (Delphine), Ali Marhyar
(Malik), Lou de Laâge (Gabrielle), Michel Vuillermoz (Pierre Bramsi).
Couleurs, 92 min.
Primo, candidat au bac et issu d’un milieu modeste, est partagé entre sa
passion pour la sensuelle Gabrielle qui ne veut bientôt plus de lui, et la jeune
Delphine, l’intello, qui se laisserait volontiers séduire.
Portrait d’un adolescent complexé qui doit passer son bac, au mois de
mai 1981, date de l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la
République. C’est une comédie romantique (Primo est amoureux comme dans
Musset) sur fond politique (on parle beaucoup d’élection). Primo c’est Pierre
Niney, pensionnaire de la Comédie-Française, qui crée un personnage poétique
et drôle difficile à oublier. Niney confirmera son talent en jouant ensuite Yves
Saint Laurent. Premier film de Frédéric Louf qui emporte l’adhésion.J.T.

J’ENRAGE DE SON ABSENCE**


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Sandrine Bonnaire ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. :
André Dziezuk ; Pr. : Mon voisin Productions, Mosaïque et Isis ; Int. :
William Hurt (Jacques), Alexandra Lamy (Mado), Augustin Legrand
(Stéphane), Jalil Mehenni (Paul), Françoise Oriane (Geneviève). Couleurs,
98 min.
De retour des États-Unis, Jacques revoit son ancienne femme qu’il avait
quittée après la mort accidentelle de leur fils. Mariée à Stéphane, Mado a eu un
autre fils, Paul, 7 ans. Des liens se nouent entre Paul et Jacques. Jacques
finalement s’installe dans la cave de Mado et Stéphane, pour continuer à jouer
avec Paul. Mais Stéphane le découvre…
Un beau sujet sur un amour paternel impossible qui sombre dans la folie. Un
si beau sujet que l’on reste en définitive sur sa faim. Les acteurs sont excellents,
tout est juste et la mise en scène discrète et pourtant certains spectateurs
peineront à entrer dans le film. N’était-ce pas plutôt un sujet de roman ?J.T.

J’ÉTAIS UN PRISONNIER**
(The Captive Heart ; GB, 1946.) R. : Basil Dearden ; Sc. : Angus McPhail et
Guy Morgan, d’après le roman de Patrick Kirwan ; Ph. : Douglas
Slocombe ; M. : Alan Rawsthorne ; Pr. : Michael Relph pour Ealing
Studios ; Int. : Michael Redgrave (capitaine Mitchell / Karel Hasek),
Mervyn Johns (soldat Dai Evans), Basil Radford (major Ossie Dalrymple),
Jack Warner (caporal Horsfall), Jimmy Hanley (soldat Matthews), Gordon
Jackson (lieutenant David Lennox), Karel Stepanek (Foster), Ralph Michael
(capitaine Thurton), Derek Bond (lieutenant Hartley), Rachel Kempson
(Celia Mitchell). NB, 98 min.
Après la débâcle de 1940, un groupe de soldats britanniques se retrouve dans
un camp de prisonniers en Allemagne. L’un d’eux finira par révéler sa véritable
identité : officier tchèque évadé d’un camp de concentration, il a pris l’identité
d’un officier anglais mort pour échapper aux recherches de la Gestapo. Rapatrié
en Angleterre, il fera connaissance de l’épouse de celui dont il a usurpé l’identité
et pourra espérer, auprès d’elle, une chance de refaire sa vie.
Le premier et l’un des plus méconnus parmi les grands films consacrés aux
camps de prisonniers, un genre spécifiquement britannique. Suivra une série
d’œuvres fort estimables comme Le Cheval de bois (1950) de Jack Lee, Le
Prisonnier fantôme (1953) de Lewis Gilbert, Les Indomptables de Colditz (1954)
de Guy Hamilton, sur les camps nazis ; puis Ma vie commence en Malaisie
(1956) de Jack Lee, L’île du camp sans retour (1958) de Val Guest, Un Caïd
(1965) de Bryan Forbes, sans compter le plus célèbre d’entre eux, Le Pont de la
rivière Kwaï (1957) de David Lean, sur les camps japonais. Le film a parfois été
exploité sous le titre Cœur captif, qui est la traduction littérale du titre original.
R.L.

JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS**


(Jack The Giant Slayer ; USA, 2012.) R. : Bryan Singer ; Sc. : Darren
Lemke, Christopher McQuarrie, Dan Studney d’après une histoire Darren
Lemke et David Dobkin ; Ph. : Newton Thomas Sigel ; M. : John Ottman ;
Mont. : John Ottman et Bob Ducsay ; Pr. : Neal H. Moritz, Patrick
McCormick, Ori Marmur, David Dobkin ; Int. : Nicholas Hoult (Jack),
Eleanor Tomlinson (Isabelle), Ewan McGregor (Elmont), Stanley Tucci
(Roderick), Bill Nighy (General Fallon). Couleurs, 114 min.
Un jeune fermier fait tomber, par inadvertance, des graines de haricots
magiques sur le sol ouvrant ainsi une porte entre le monde des humains et celui
des géants.
Après avoir redonné un coup de jeune aux films de super héros avec X-Men,
Bryan Singer renoue avec l’âge d’or du cinéma familial Hollywoodien et livre
avec Jack Le Chasseur de Géants, adaptation de deux contes populaires anglais,
un spectacle époustouflant susceptible de plaire aussi bien aux petits qu’aux
grands. Il faut dire que le réalisateur n’a rien laissé au hasard et a attaché une
grande importance à l’esthétique du film qui, avec ses décors somptueux, ses
costumes à la fois réalistes et fantaisistes et ses effets visuels, convaincants à
plus d’un titre, est un émerveillement de tous les instants et entraîne les
spectateurs dans un univers mythique et légendaire évoquant les meilleurs contes
de fées. Cette exigence graphique n’est pas le seul atout du métrage qui repose
sur un scénario rythmé et finement élaboré, parvenant à trouver le juste équilibre
entre fantastique, action, psychologie et humour. D’ailleurs, les acteurs, tels
Stanley Tucci, savoureux dans le rôle de Roderick, et Ewan Mc Gregor,
impeccable en preux chevalier, s’en donnent visiblement à cœur joie et donnent
corps avec conviction à une galerie de personnages qui, en dépit de leurs
caractères un peu stéréotypés, ne manquent pas d’épaisseur. Confirmant une fois
de plus son sens inné de la mise en scène, Singer signe ainsi avec Jack Le
Chasseur de Géants, un spectacle grand public, au sens le plus noble du
terme.E.B.

JACKPOT*
(What Happens in Vegas ; USA, 2008.) R. : Tom Vaughn ; Sc. : Dana Fox ;
Ph. : Matthew F. Leonetti ; M. : Christophe Beck ; Pr. : Regency, Mosaic
Media, 21 Laps, Penn Station Entertainment ; Int. : Cameron Diaz (Joy
McNally), Ashton Kutcher (Jack Fuller), Robb Corddry (Steve Hader),
Treat Williams (Jack Fuller Sr). Couleurs, 100 min.
Joy, larguée par son petit ami, et Jack, viré de l’entreprise où il travaille,
partent chacun de leur côté pour Las Vegas se changer les idées. Ils se retrouvent
par erreur dans la même chambre et se découvrent, après une nuit arrosée,
mariés. Ils se sépareraient à l’amiable mais voilà que Jack gagne la jackpot. Joy
ne veut plus de divorce avant d’avoir touché la moitié du gain : trois millions de
dollars. Un juge leur assigne six mois de mariage forcé. Au bout de ces six mois
l’amour a fait le reste.
Charmante comédie qu’illumine Cameron Diaz face au bellâtre Ashton
Kutcher. C’est bien enlevé avec un dénouement attendu et des tas de petits
détails de la vie quotidienne qui transforment cette vie quotidienne en champ de
bataille (les toilettes, la possession de la salle de bain…) Bon scénario de Dana
Fox mais mise en scène anonyme de Tom Vaughan.J.T.

JACK REACHER**
(Jack Reacher ; USA, 2012.) R. et Sc. : Christopher McQuarrie ; d’après le
roman Folie Furieuse (One Shot, 2005) de Lee Child ; Ph. : Caleb
Deschanel ; M. : Joe Kreamer ; Pr. : Mutual Film Company & Skydance
Productions pour Paramount Pictures ; Int. : Tom Cruise (Jack Reacher),
Rosamund Pike (Helen Rodin), Richard Jenkins (Alex Rodin), David
Oyelowo (Emerson), Robert Duvall (Cash), Werner Herzog (le Zec), Jai
Courtney (Charlie), Alexia Fast (Sandy), Joseph Sikora (James Barr).
Couleurs, 131 min.
Un tireur isolé abat plusieurs personnes au hasard. Un suspect, James Barr,
est rapidement arrêté, mais refuse de parler et n’écrit que trois mots :
« Contactez Jack Reacher ». Son avocate, Helen Rodin, et l’inspecteur Emerson
découvrent que Reacher est un ancien policier militaire qui s’applique à effacer
ses traces. Mais Reacher réapparaît et déclare que Barr a déjà dû répondre d’une
accusation similaire en Irak. Il reconstitue le parcours de ce dernier, qui
s’exerçait avec un certain « Charlie » sur le champ de tir de Cash, et comprend
alors que Barr a été piégé et que la tuerie avait pour but de masquer l’assassinat
d’une des victimes. Le commanditaire, le Zec, dont Emerson est le complice, fait
enlever Helen et demande à Reacher de se livrer à lui. Avec l’aide de Cash,
Reacher libère Helen et élimine le Zec et sa bande. Barr est innocenté et Reacher
disparaît à nouveau.
Pour incarner Jack Reacher, Brad Pitt, Hugh Jackman, puis Vince Vaughn
ont été pressentis avant que le choix ne se porte sur Tom Cruise qui, avec son
mètre soixante-huit, n’a rien du physique du personnage créé par Lee Child : un
mètre quatre-vingt-quinze, cent dix kilos, cheveux blonds. Seul point commun :
les yeux bleus. Cependant, grâce à la magie du cinéma, à un solide scénario et à
une mise en scène efficace, l’acteur réussit parfaitement à se glisser dans la peau
du héros. Pour notre plus grand plaisir. Le livre comme le film comporte de
nombreux hommages au Jour du Chacal de Frederick Forsyth, porté à l’écran
par Fred Zinneman : Helen et son père portent le nom de Rodin, comme l’un des
membres du complot contre De Gaulle ; on ne connaît jamais le vrai nom du
Chacal ni celui du Zec, comme le Chacal ; Jack n’a pas d’adresse fixe et utilise
quatre balles pour s’entraîner au tir ; Charlie tue Sandy de la même manière que
le Chacal tue le personnage de Delphine Seyrig…D.G.

JACK REACHER : NEVER GO BACK*


(Jack Reacher ; Never Go Back ; USA, 2016.) R. Edward Zwick ; Sc. :
Richard Wenk, Edward Zwick et Christopher McQuarrie d’après Lee
Child ; Ph. : Oliver Wood ; Eff. sp. : Garry Elmendorf ; M. Henry
Jackman ; Pr. : TC, Paramount Pictures et Skydance ; Int. : Tom Cruise
(Jack Reacher), Cobie Smulders (Susan Turner), Robert Knepper (Général
Harkness), Robert Catrini (Colonel Moorcroft), Danika Yarosh (Samantha
Dayton), Aldis Hodge (Espin). Couleurs, 118 min.
Le major Susan Turner est arrêtée pour espionnage. Impensable, juge
Reacher. Il la libère et commence avec elle une cavale qui les conduira à la
découverte d’un important trafic d’armes. Au passage il aura sauvé Samantha
qu’on présentait comme sa fille. Puis Reacher disparaît à nouveau. Cet ex-
officier de la police militaire n’apparaît que pour faire triompher la justice.
Deuxième épisode des aventures du héros imaginé par Lee Child. La critique
l’a jugé inférieur au premier Jack Reacher de Christopher McQuarrie en 2012.
Mais les amateurs d’action et de violence ne seront pas déçus. Tom Cruise saute,
bondit, court, escalade sans jamais perdre son souffle. Quant au scénario…J.T.

JACKY AU ROYAUME DES FILLES*


(Fr., 2013.) R. et Sc., M. : Riad Sattouf ; Ph. : Josée Deshaies ; Pr. : Anne-
Dominique Toussaint ; Int. : Vincent Lacoste (Jacky), Charlotte Gainsbourg
(la Colonelle), Didier Bourdon (Brunu), Valérie Bonneton (la Chérife),
Anémone (la Générale), Michel Hazanavicius (Julin), Noémie Lvovsky
(Tata). Couleurs, 90 min.
Dans la République de Bubunerie, les femmes ont le pouvoir, sous les ordres
de la Générale Bubune VI. Jacky, 20 ans, aime en secret la Colonelle, fille de la
Générale. Celle-ci organise un bal où sa fille devra choisir son mari « le Grand
Couillon ». Mais Jacky ne peut payer le droit d’y assister…
Cette inversion des sexes (les femmes aux combats, les hommes aux
fourneaux) est plutôt réjouissante, même si ce n’est pas toujours d’une subtile
finesse. Cependant sous des aspects potaches, il est des vérités qui sont toujours
bonnes à dire et à entendre, dénonçant dictature et intégrisme.C.B.M.

JALOUSIE (LA)*
(Fr., 2013.) R. : Philippe Garrel ; Sc. : Ph. Garrel, Arlette Langmann,
Caroline Deruas, Marc Chodolenko ; Ph. : Willy Kurant ; M. : Jean-Louis
Aubert ; Pr. : Saïd Ben Saïd ; Int. : Louis Garrel (Louis), Anna Mouglalis
(Claudia), Rebecca Convenant (Clotilde), Eric Ruillat (Henri), Esther
Garrel (Esther), Olga Milshtein (Charlotte). NB, 77 min.
Louis, un comédien, quitte Clotilde et leur fillette Charlotte pour rejoindre
Claudia dont il est maintenant amoureux. Celle-ci, comédienne au chômage,
accepte un travail dans un cabinet d’architecte. C’est ainsi qu’elle rencontre
Henri qui va éveiller la jalousie de Louis.
Si l’on aime un cinéma minimaliste, les images grisonnantes d’un beau noir
et blanc, si l’on aime disséquer les cœurs meurtris, la fragilité du sentiment
amoureux, alors on appréciera ce film délicat. Sinon, on risque de s’ennuyer ! À
signaler que Louis Garrel, le beau romantique, interprète un personnage inspiré
de son grand-père Maurice sous la direction de son père Philippe, avec pour
partenaire sa sœur Esther.C.B.M.

JAMAIS DE LA VIE***
(Fr., 2014.) R., Sc. et Dial. : Pierre Jolivet ; Ph. : Jérôme Almeras Adrien
Jolivet, Sacha Sieff ; Pr. : Marc-Antoine Robert et Xavier Rigault ; Int. :
Olivier Gourmet (Franck Bertin), Valérie Bonneton (Mylène), Thierry
Hancisse (Etienne), Julie Ferrier (Jeanne), Marc Zinga (Ketu), Bruno
Benabar (Pedro). Couleurs, 95 min.
Franck, 52 ans, un ancien délégué syndical, est gardien de nuit dans un
centre commercial de banlieue. Une nuit, il remarque une voiture qui rôde sur le
parking…
Un homme, une banlieue, une époque. L’homme vit seul et déprime, se
réfugiant parfois dans l’alcool. La banlieue est sinistre, surtout filmée de nuit.
L’époque est celle du chômage et de la précarité. Pierre Jolivet s’empare du
marasme social pour réaliser un film qui pourrait engendrer la sinistrose. Et
pourtant, c’est passionnant, porté par l’immense talent d’Olivier Gourmet, acteur
dans la lignée de Gabin et Ventura. Valérie Bonneton en conseiller sociale
paumée est touchante. Beauté de la photo, subtilité de la musique, thriller au
scénario bien ficelé. « C’est un film qui souffle de la chaleur humaine sur une
époque glaciale. » (L’Express)C.B.M.

JAMAIS LE PREMIER SOIR


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Mélissa Drigeard ; Ph. : Laurent Dailland ; Pr. : Few
et EuropaCorp ; Int. : Alexandra Lamy (Julie), Mélanie Doutey (Louise),
Julie Ferrier (Rose), Jean-Paul Rouve (Marc), Grégory Fitoussi (Ange),
Julien Boisselier (Charles). Couleurs, 90 min.
Liaisons, ruptures et retrouvailles de trois amies qui passent de la séance de
zen à la partouze.
Comédie insignifiante. Ne pas croire le titre.J.T.

JANE*
(Becoming Jane ; GB, Irlande, 2007.) R. : Julian Jarrold ; Sc. : Kevin Hood
et Sarah Williams ; Ph. : Eigil Bryld ; M. : Adrian Johnston ; Pr. : Robert
Bernstein, Graham Broadbent et Douglas Rae ; Int. : Anne Hathaway (Jane
Austen), James McAvoy (Tom Lefroy), Julie Walters (Mrs. Austen), James
Cromwell (révérend Austen), Maggie Smith (lady Gresham), Anna Maxwell
Martin (Cassandra), Lucy Cohu (comtesse de Feuillide), Laurence Fox
(Mr. Wisley), Ian Richardson (juge Langlois), Joe Anderson (Henry
Austen), Leo Bill (John Warren). Couleurs, 118 min.
1795. Fille d’un modeste pasteur, Jane Austen a pour passion l’écriture, mais
ses parents cherchent pour elle un beau parti. Un jour, son frère Henry vient en
visite avec le beau et ténébreux Tom Lefroy. Les deux jeunes gens tombent
amoureux. Courtisée par Wisley, le neveu de la très fortunée lady Gresham, Jane
le repousse, rêvant d’un mariage d’amour. Dépendant financièrement de son
oncle, le juge Langlois, Tom emmène Jane à Londres pour obtenir son
consentement à leur union. Celui-ci refuse. Jane accepte alors d’épouser Wisley,
tandis que Tom se fiance à une riche héritière. Quelque temps plus tard, ils se
revoient et décident de s’enfuir ensemble ; mais Jane découvre que Tom est le
seul soutien de sa famille et le quitte. Elle vivra seule, de sa plume. Les années
ont passé. Jane rencontre par hasard Tom ; il a prénommé sa fille aînée Jane.
Avec le regain de popularité qu’ont valu aux romans de Jane Austen le
succès des adaptations d’Orgueil et préjugés à la télévision par Simon Langton
en 1995 avec Jennifer Ehle et Colin Firth et à l’écran par Joe Wright en 2006
avec Keira Knightley et Matthew MacFadyen, il n’est pas étonnant que le
cinéma se soit emparé de la « biographie » de l’auteur. Mais pour qui ne connaît
même qu’un peu Jane Austen, ses aventures amoureuses telles que décrites dans
le film semblent bien improbables. Oui, la photo est belle, oui, les décors et les
costumes sont soignés, mais il n’y a pas la moindre profondeur dans les
personnages et on a l’impression à chaque instant de feuilleter un roman-photo.
Jane marque la dernière apparition de Ian Richardson.D.G.

JANE AUSTEN BOOK CLUB (THE)*


(The Jane Austen Book Club ; USA, 2006.) R. : Robin Swicord, Sc. : Robin
Swicord, d’après le livre de Karen Joy Fowler ; Ph. : John Toon ; M. :
Aaron Zigman ; Pr. : John Calley, Julie Lynn, Diana Napper ; Int. : Maria
Bello (Jocelyn), Emily Blunt (Prudie), Kathy Baker (Bernadette), Amy
Brenneman (Sylvia), Maggie Grace (Allegra), Hugh Dancy (Grigg).
Couleurs, 106 min.
Un groupe de femmes californiennes, jeunes et moins jeunes, fondent un
club de lecture destiné à débattre des sept livres écrits par Jane Austen. Les
rejoint Grigg, un jeune fan de science-fiction. Au gré des débats, le XXIe siècle et
celui de Jane se mêlent, les situations se font écho et le passé vient éclairer le
présent.
Comédie sentimentale non sans charme (dialogues futés, analyse
psychologique plutôt fine, acteurs de qualité), cet unique long métrage de la
scénariste Robin Swicord ne s’appréciera pleinement qu’à condition d’avoir lu
l’intégrale de Jane Austen et que si l’on passe sur deux invraisemblances
majeurs : la présence d’un jeune coq séduisant drôle et ouvert d’esprit au milieu
de ce poulailler littéraire et, surtout, la conversion du mari beauf de Prudie, la
prof coincée (exceptionnelle Emily Blunt), en lecteur passionné.G.B.

JANE EYRE**
(Jane Eyre ; GB, 2011.) R. : Cary Joji Fukunaga ; Sc. : Moira Buffini ; Ph. :
Adriano Goldman ; M. : Dario Marianelli ; Pr. : Focus Features ; Int. : Mia
Wasikowska (Jane Eyre), Michael Fassbender (Edward Rochester), Jamie
Bell (St. John Rivers), Judi Dench (Mrs Fairfax), Sally Hawkins
(Mrs Reed), Imogen Poots (Blanche). Couleurs, 120 min.
Dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, Jane Eyre, orpheline, est recueillie par une
tante qui la maltraite. Devenue grande, elle obtient un poste de préceptrice chez
le sévère Edward Rochester. Elle en tombe amoureuse et lui ne reste pas
insensible à son charme. Au moment où ils vont se marier, paraît un personnage
qui se dit le beau-frère de Rochester et l’accuse de tenir cachée sa femme.
Rochester explique qu’elle est folle. Sous le coup Jane s’enfuit. Elle est
recueillie par le pasteur St. John Rivers. Elle fait un gros héritage qu’elle partage
avec lui. Quand il lui demande sa main, elle découvre qu’elle aime encore
Rochester. Elle retourne au château : celui-ci a été incendié par l’épouse de
Rochester dans une crise de folie avant de se jeter du toit. Rochester est devenu
aveugle à l’issue de la catastrophe. Mais Jane reste auprès de lui.
Nouvelle version du célèbre roman de Charlotte Brontë par un réalisateur
mexicain. Celui-ci suit fidèlement le roman mais lui donne une couleur
fantastique dans la veine gothique de l’époque. Si Michael Fassbender ne fait
pas oublier Orson Welles dans le rôle de Rochester, Mia Wasikowska est une
émouvante Jane Eyre qui conserve au film son aura romanesque. L’une des
meilleures adaptations du roman.J.T.

JANE GOT A GUN*


(Jane Got a Gun ; USA, 2015.) R. : Gavin O’Connor ; Sc. : Brian Duffield ;
Ph. : Mandy Walker ; M. : Lisa Gerrard ; Pr. : 1821 Pictures ; Int. : Natalie
Portman (Jane), Ewan McGregor (John), Joel Edgerton (Dan), Noah
Emmerich (Bill, le mari). Couleurs, 100 min.
Une jeune femme s’oppose à une bande d’outlaws avec l’aide de Dan, son
ancien fiancé.
Retour en grâce du western ? Alors que le genre se fait rare et que les films
sont distribués seulement en DVD, Jane Got a Gun bénéficie d’un meilleur
lancement. Sans doute le doit-il à Natalie Portman dans un rôle taillé sur mesure
pour elle.J.T.

JARDINIER ESPAGNOL (LE)**


(The Spanish Gardener ; GB, 1956.) R. : Philip Leacock ; Sc. : John Bryan et
Lesley Storm, d’après le roman de A. J. Cronin (1950) ; Ph. : Christopher
Challis ; M. : John Veale ; Pr. : John Bryan pour J. Arthur Rank ; Int. :
Dirk Bogarde (Jose Santero), Jon Whiteley (Nicholas Brande), Michael
Hordern (Harrington Brande), Cyril Cusack (Garcia), Maureen Swanson
(Maria), Lyndon Brook (Robert Burton), Josephine Griffin (Carol Burton),
Bernard Lee (Leighton Bailey), Rosalie Crutchley (Magdalena), Ina de
la Haye (Mrs. Santero), Geoffrey Keen (Dr. Harvey). Couleurs, 95 min.
L’amitié entre le jeune fils d’un diplomate nommé à San José, petit consulat
de la côte basque, et le frère d’une blanchisseuse engagé pour s’occuper des
jardins de la résidence. Amitié contrecarrée par le consul lui-même qui a peur de
se voir ravir l’amour de son fils qu’il élève seul, et la jalousie du chauffeur du
consul qui réussit à faire passer injustement le jardinier pour un voleur.
L’œuvre de Cronin est bien ancrée dans son époque et accuse désormais une
incontestable désuétude. Cela dit, le film est habile et bien construit, même si,
aujourd’hui, son avalanche de bons sentiments irrite plus qu’il n’émeut. La
dernière partie, avec sa volonté d’amener un peu d’action dans un ensemble très
sage et dédramatisé, retombe dans le conventionnel et tranche maladroitement
sur la tonalité mesurée du début. Mais l’entreprise est dans l’ensemble fort
honorable et l’on se prend, une fois encore, à admirer le professionnalisme de
ces acteurs britanniques – Michael Hordern en tête – aperçus d’innombrables
fois dans des seconds rôles et capables, selon les exigences du film, de tenir le
premier plan sans montrer la moindre faiblesse. De même, le jeune Jon
Whiteley, qui eut son heure de gloire en star juvénile dans les années cinquante –
rappelez-vous Les Contrebandiers de Moonfleet (1955) de Fritz Lang et surtout
Rapt (1952) de Charles Crichton où il formait déjà un duo mémorable avec Dirk
Bogarde – est confondant de vérité, de sincérité et de retenue. Quant à Dirk
Bogarde, inutile de préciser qu’il offre, comme toujours, une prestation en tous
points remarquable. Revu à la télévision.R.L.

JAPPELOUP**
(Fr., Can., 2012.) R. Christian Duguay ; Sc. : Guillaume Canet ; Ph. :
Ronald Plante ; M. : Clinton Shorter ; Pr. : Pascal Judelewicz, Romain Le
Grand, Ludi Boeken ; Int. : Guillaume Canet (Pierre), Marina Hands
(Nadia), Daniel Auteuil (Serge), Lou de Laâge (Raphaëlle), Tcheky Karyo
(Marcel), Jacques Higelin (Delio), Marie Bunel (Arlette). Couleurs, 130 min.
Son père tenant un centre équestre, Pierre Durand est bercé depuis l’enfance
par le bruit des sabots. Nous sommes dans les années 70-80 et découvrons les
aléas d’un jeune homme toujours tiraillé par son désir de briller en compétition
d’obstacles, porté par la fierté de son père et en même temps de mener une vie
rangée et confortable en tant qu’avocat. C’est l’arrivée d’un cheval hors normes
qui fait basculer sa vie et l’emmène au sommet de la compétition, les Jeux
Olympiques.
Jappeloup n’est pas un film sur ce cheval internationalement connu, mais sur
les doutes et les ambitions d’un homme. Magistralement interprété par
Guillaume Canet et Daniel Auteuil, le film nous emmène dans les relations
intimes qui lient un père à son fils. Un très beau moment de cinéma, notamment
lors des scènes équestres où nous sommes emportés par le rythme trépidant des
foulées de Jappeloup.F.B.M.

JARDINS DU ROI (LES)*


(A Little Chaos ; GB, 2014.) R. : Alan Rickman ; Sc. : Alison Deegan, Alan
Rickman, Jeremy Brook ; Ph. : Ellen Kuras ; Déc. : James Merifield ;
Cost. : Joan Bergin ; M. : Peter Gregson ; Eff. sp. : Mark Holt ; Pr. :
Lionsgate UK et BBC ; Int. : Kate Winslet (Sabine de Barra), Mathias
Schoenaerts (Le Nôtre), Alan Rickman (Louis XIV), Stanley Tucci (Philippe
d’Orléans), Helen McCrory (Mme LeNôtre), Jennifer Ehle (Mme de
Montespan), Paula Paul (la princesse Palatine). Couleurs, 112 min.
Jeune paysagiste, Sabine de Barra est choisie par Le Nôtre pour former le
bosquet des Rocailles dans les jardins du palais de Versailles. Tâche difficile : il
faut compter avec le Roi, avec les ouvriers qui refusent d’obéir à une femme,
avec les orages et surtout avec la jalousie de Mme Le Nôtre. Le bosquet des
Rocailles sera pourtant un triomphe.
Beaucoup d’erreurs historiques (la Palatine était plutôt laide…) dans cette
histoire de Versailles dont l’héroïne a été inventée. Pauvre Le Nôtre ! Costumes
inattendus, propos anachroniques : la reconstitution laisse beaucoup à désirer. Le
film a été un échec en France.
J.T.

JASON BOURNE : L’HÉRITAGE*


(The Bourne Legacy ; USA, 2012.) R. : Tony Gilroy ; Sc. : Tony et Dan
Gilroy d’après les romans de Robert Ludlum ; Ph. : Robert Elswit ; Eff.
sp. : Gary Elmendorf ; Eff. vis. : Hal Couzens ; M. : James Newton
Howard ; Pr. : Universal Pictures ; Int. : Jeremy Renner (Aaron Cross),
Rachel Weisz (Docteur Shearing), Edward Norton (Colonel Byer) Stacy
Keach (Amiral Turso), Dennis Boutsikaris (Ward), Scott Glenn (Kramer).
Couleurs, 136 min.
Le projet Outcome est interrompu par une antenne de la CIA dirigée par le
colonel Byer. Les agents sont tués mais l’un d’eux, Aaron Cross, survit. Il sauve
l’une des collaboratrices du projet, Marta Shearing. Ensemble ils retrouvent à
Manille la souche des pilules qui décuplent les qualités intellectuelles de Cross.
Byer qui les poursuit lance contre eux Larx no 3. Ils lui échapperont.
Suite des Jason Bourne, mais sans Bourne, Matt Damon et Paul Greengrass
derrière la caméra. Jeremy Renner fait de son mieux et Tony Gilroy introduit de
l’humour dans cette saga. Les courses-poursuites ne sont pas indignes de celles
des précédents Bourne.
J.T.

JASON BOURNE*
(Jason Bourne ; USA, 2016.) R. et Sc. : Paul Greengrass ; Ph. : Barry
Ackroyd ; Mont.. : Christopher Rouse ; M. : John Powell et David Buckley ;
Pr. : Universal Pictures ; Int. : Matt Damon (Jason Bourne), Tommy Lee
Jones (Robert Dewey), Alicia Vikander (Heather Lee), Vincent Cassel
(L’Atout), Julia Stiles (Nicky Parsons). Couleurs, 123 min.
Des révélations sur le passé de son père grâce aux recherches de Nicky
Parsons, forcent Jason Bourne à sortir de sa retraite à Athènes. Le responsable de
la CIA Robert Dewey charge son adjointe Heather Lee et le tireur d’élite
L’Atout de faire disparaître Bourne et Parsons. Parsons est abattue et la traque
est lancée contre Jason Bourne…
Quatrième Bourne : même héros, même recette : de l’action, encore de
l’action, toujours de l’action. On ne s’ennuie pas mais on éprouve un sentiment
de déjà vu.J.T.

JAUJA**
(Jauja ; Arg., 2014.) R. : Lisandro Alonso ; Sc. : Fabian Casas et Lisandro
Alonso ; Ph. : Timo Salminen ; M. : Vigo Mortensen ; Pr. : Mantarraya ;
Int. : Viggo Mortensen (Gunnar Dinesen), Ghita Norby (l’inconnue dans la
grotte), Vilbjork Malling Agger (Ingeborg), Adrian Fondari (lieutenant
Pittaluga), Esteban Bigliardi (Angel). Couleurs, 108 min.
En Patagonie, à la fin du XIXe siècle, l’armée argentine anéantit les derniers
locaux. Dans ses rangs un ingénieur danois Dinensen et sa fille Ingeborg, 15 ans.
Celle-ci s’enfuit avec un jeune soldat. Dinensen retrouve le soldat, seul et
mourant, et l’achève. Pas de traces de sa fille dont il récupère, après avoir été
dépouillé de ses armes et de son cheval par des indiens, une petite figurine. Il
s’enfonce dans le désert et se retrouve dans un paysage différent et rencontre une
femme âgée vivant dans une grotte. Est-ce Ingeborg plus vieille ? Dinesen
reprend sa marche. Des décennies plus tard, une jeune fille qui a les traits
d’Ingeborg, dans un parc du Danemark, ramasse la figurine évoquée plus haut et
la jette à l’eau.
Un western quasi onirique aux splendides images et au dénouement
mystérieux, un film fantastique d’une grande originalité, interprété par un Viggo
Mortensen au sommet de sa forme. Éblouissant.J.T.
JE CHERCHE LE CRIMINEL**
(Take my Life ; GB, 1947.) R. : Ronald Neame ; Sc. : Winston Graham,
Valerie Taylor et Margaret Kennedy ; Ph. : Guy Green ; M. : William
Alwyn ; Pr. : Anthony Havelock-Allan ; Int. : Hugh Williams (Nicholas
Talbot), Greta Gynt (Philippa Shelley), Marius Goring (Sidney Fleming),
Francis L. Sullivan (le Procureur du Roi), Rosalie Cruchtley (Liz Rusman),
Henry Edward (inspecteur Archer). NB, 79 min.
Imprésario marié à la cantatrice Philippa Shelley, Nicholas Talbot est
faussement accusé du meurtre de son ancienne maîtresse, Liz Ruman, premier
violon à l’opéra. Tous les indices semblent l’accuser et le jury doit prononcer
son verdict le lundi suivant. Son épouse Philippa va consacrer le week-end à
prouver son innocence. Elle y parviendra in extremis grâce à la découverte d’une
mélodie écrite par la victime.
Le premier film d’un cinéaste promis à une brillante carrière, le méconnu
Ronald Neame (L’Homme qui n’a jamais existé, Un hold-up extraordinaire, Les
Belles Années de miss Brodie, L’Aventure du Poséidon) qui avait été le chef
opérateur des premiers films de David Lean. Remarquable d’élégance et
d’efficacité, en opposition au style percutant des thrillers américains de la même
époque, il n’a pas pris une ride. Margaret Kennedy était l’auteur comblé d’un
roman qui connut un grand succès, Tessa, la nymphe au cœur fidèle, adapté trois
fois au cinéma.R.L.

JE COMPTE SUR VOUS**


(Fr., 2015.) R. et Sc. : Pascal Elbé ; Ph. : Romain Lacourbas ; M. : Pascal
Lengagne ; Pr. : Vito Films, France 2 ; Int. : Vincent Elbaz (Gilbert Perez),
Julie Gayet (Barbara Perez), Zabou Breitman (Inspecteur Moretti),
Ludovik (Max Perez), Anne Charrier (Céline Lerbier). Couleurs, 98 min.
Gilbert Perez est un as de l’arnaque par téléphone. Se faisant passer pour le
PDG de sa banque, il conduit la naïve secrétaire Céline Lerbier, à glisser sous la
porte des WC d’un café une grosse somme en espèces. Traqué par l’inspecteur
Moretti, il finira en prison, lâché par sa femme.
Une remarquable évocation de l’arnaque téléphonique, inspirée de faits
réels, dans la bonne tradition des Pieds Nickelés. Vincent Elbaz est un escroc
étourdissant dont Julie Gayet est l’épouse plus respectueuse des règles
morales.J.T.

JE FAIS LE MORT**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Jean-Paul Salomé ; Ph. : Pascal Ridao ; M. : Bruno
Coulais ; Pr. : Michel Saint-Jean ; Int. : François Damiens (Jean Renaud),
Géraldine Nakache (Noémie Desfontaines), Anne Le Ny (Jacky), Lucien
Jean-Baptiste (Lieutenant Lamy). Couleurs, 105 min.
Chômeur, Jean Renault accepte de « jouer le mort » dans les reconstitutions
de crimes. Au cours d’une enquête, son esprit tatillon lui permet de découvrir les
indices qui avaient échappé aux enquêteurs.
Charmante comédie policière, dans la bonne vieille tradition française et
admirablement servie par François Damiens. On pense à l’ancienne collection
policière du Masque et à Pierre Véry.J.T.

JE N’AI RIEN OUBLIÉ*


(Fr., 2010.) R. : Bruno Chiche ; Sc. : Bruno Chiche, Fabrice Roger-Lacan,
Juliette Sales et Jennifer Devoldère d’après un roman de Martin Suter ;
Ph. : Thomas Hardmeier ; M. : Kaus Badeit et Jean-Michel Bernard ; Pr. :
Quad, Profidev, Blueprint ; Int. : Gérard Depardieu (Konrad Lang),
Alexandra Maria Lara (Simone Senn), Françoise Fabian (Elvira Senn),
Niels Arestup (Thomas Senn), Nathalie Baye (Elisabeth Senn), Féodore
Atkine (Scholler). Couleurs, 93 min.
Konrad est un malheureux recueilli par Elvira Senn. Il est frappé par la
maladie d’Alzheimer mais son comportement va conduire à révéler un terrible
secret familial, un changement d’enfants. L’auteur du méfait se suicide.
Une intrigue alambiquée mais bien conduite. Le film vaut surtout pour ses
interprètes : Depardieu, grandiose et tellement émouvant, Nils Arestrup,
excellent comme à son habitude, Françoise Fabian égale à elle-même. Un film à
ne pas oublier malgré l’éreintement de certains critiques.J.T.

JE NE DIS PAS NON*


(Fr., 2009.) R. et Sc. : Iliana Lolic ; Ph. : Wilfrid Sempé ; M. : Alexeï Aigui ;
Pr. : ADR ; Int. : Sylvie Testud (Adèle), Stefano Accorsi (Matteo), Laurent
Stocker (Robert), Constance Dollé (Marie). Couleurs, 90 min.
Lectrice efficace dans une maison d’édition, Adèle ne sait pas dire non aux
avances comme aux demandes diverses. Jusqu’au moment où dans un café où
elle a ses habitudes, elle rencontre Matteo.
Premier film de la comédienne Iliana Lolic sur un joli sujet : la femme qui
ne sait pas dire non. Et quand elle s’appelle Sylvie Testud…
J.T.

JE NE REGRETTE RIEN
DE MA JEUNESSE***
(Waga seishun ni kuinashi ; Jap., 1946.) R. : Akira Kurosawa ; Sc. : Akira
Kurosawa, Eijiro Hisaita ; Ph. : Asaku Nakai ; M. : Tadashi Hattori ; Pr. :
Keiji Matsuzaki ; Int. : Setsuko Hara (Yukie), Susumo Foujita (Noge),
Akitake Kono (Itokawa), Denjiro Okochi (Pr. Yagihara). NB, 110 min.
1933. Yukie, la fille du professeur Yagihara, a deux amoureux parmi les
étudiants : Noge, d’origine paysanne, et Itokawa, fils d’une veuve. Tous deux
participent à la révolte de l’Université de Kyoto en faveur du libéralisme, bientôt
réprimée par le pouvoir. 1938. Itokawa s’est rangé, il deviendra procureur, tandis
que Noge continue son action pour la paix. Yukie le retrouve à Tokyo et devient
sa compagne. Accusé d’espionnage, il est arrêté, torturé et meurt en prison.
Yukie connaît également la geôle. 1941. Le Japon est en guerre. Yukie rejoint
les parents de Noge à la campagne et participe aux travaux des champs.
Un film quasi unique dans l’œuvre de Kurosawa à double titre. D’abord
c’est un film politique qui s’appuie sur des événements réels ; ensuite c’est un
très beau portrait de femme qui passe de la futilité à l’engagement, interprétée
avec sensibilité par une magnifique actrice. Le style concis, précis, très fluide
s’apparente au tout début au cinéma muet, avec ces titres en gros plans, pour
évoluer à la fin vers le néo-réalisme de l’après-guerre. Un film émouvant,
passionnant, d’une finesse d’écriture remarquable.C.B.M.

JE NE SUIS PAS UN SALAUD**


(Fr., 2015.) R. : Emmanuel Finkiel ; Sc. : E. Finkiel, Julie Peyr ; Ph. : Alexis
Kavyrchine ; M. : Chloé Thévenin, Minnie Moskowitz ; Pr. : Christine
Gozlan, David Poirot ; Int. : Nicolas Duvauchelle (Eddie), Mélanie Thierry
(Karine), Driss Ramdi (Ahmed). Couleurs, 110 min.
Eddie, un paumé en quête d’emploi, vit avec Karine qui travaille dans une
grande surface et le méprise. Un soir, victime d’un agresseur, il est grièvement
blessé. Karine le soigne et le réconforte. Interrogé par la police, il croît
reconnaître, lors d’une identification, l’un de ses agresseurs en la personne
d’Ahmed, un paisible maghrébin. Eddie s’obstine à l’accuser.
Une mise en scène énergique, au couteau, happe le spectateur, s’acharnant à
suivre cet homme perdu avide d’une reconnaissance familiale et sociale. Ce n’est
pas un salaud… et pourtant ! Il est magnifiquement interprété par un Nicolas
Duvauchelle électrique, boule de nerfs portée par la rage. Sur un arrière-plan
social bien sombre (chômage, violence…), le portrait de ce sympathique salaud
est un film passionnant.C.B.M.
JE SUIS À TOI*
(Belg., Can., 2014.) R. et Sc. : David Lambert ; Ph. : Joan Legraie ; Pr. :
Jean-Yves Roubin, David Morin ; Int. : Nahuel Perez Biscayart (Lucas),
Monia Chokri (Audrey), Jean-Michel Balthazard (Henry). Couleurs,
102 min.
Lucas, un jeune argentin qui se prostitue via Internet, arrive dans une petite
ville belge où il est engagé comme mitron par Henry, un boulanger esseulé qui
en fait son amant. Lucas, lui, serait plutôt attiré par Audrey, la vendeuse, une
jeune veuve qui, cependant, se refuse à lui.
Pourquoi la boulangerie ? « Parce que, répond David Lambert, c’est le plus
vieux métier du monde avec la prostitution. » Il réalise ici une comédie
dramatique gay, pleine de charme et de tendresse, avec trois personnages
attachants – tel celui de Lucas qui forme avec Henry une sorte de couple à la
Laurel et Hardy (référence assumée par son auteur). Des airs d’opérettes
émaillent agréablement le film comme cette « Heure exquise », valse nostalgique
de Franz Lehar, dansée par un vieux couple homosexuel en habits.C.B.M.

JE SUIS À VOUS TOUT DE SUITE*


(Fr., 2014.) R. : Baya Kasmi ; Sc. : Baya Kasmi, Michel Leclerc ; Ph. :
Guillaume Deffontaines ; M. : Jérôme Bensoussan ; Pr. : Antoine Rein,
Fabrice Goldstein, Caroline Adrian ; Int. : Vimala Pons (Hanna Belkacem),
Mehdi Djaadi (Dieudonné Belkacem alias Hakim), Agnès Jaoui (Simone
Belkacem), Ramzy (M. Belkacem), Laurent Capelluto (le docteur Paul
Martins), Anémone (la grand-mère). Couleurs, 100 min.
La jolie Hanna, qui ne veut blesser personne, ne sait pas dire non. Pas très
pratique quand on est amené en tant que DRH d’un grand groupe à convoquer
régulièrement des employés pour leur signifier leur licenciement. Ne supportant
pas ce type de situations, elle n’a rien trouvé de mieux que de coucher avec ceux
qu’elle renvoie pour se faire pardonner…
Un jour, tout emberlificotée dans l’une de ces situations impossibles où elle
se fourre jour après jour, elle se retrouve dans les bras de Paul, médecin
hospitalier. Et l’amour naît, malgré les quiproquos, dont le moindre n’est pas que
le docteur prend la DRH pour une… prostituée.
Maladie de la gentillesse, radicalisation religieuse d’un jeune homme,
exploitation commerciale de l’islam radical, prostitution, retour au bled,
pédophilie, Baya Kasmi veut traiter trop de sujets à la fois. Hésitant de plus entre
le drame et la comédie, elle tente maladroitement de faire cohabiter l’un et
l’autre. Cependant, faute de convaincre totalement, ce film hybride intéresse
constamment. Et le charme de Vimala Pons fait passer beaucoup de choses.G.B.

JE SUIS UN SOLDAT**
(Fr., 2015.) R. : Laurent Larivière ; Sc. : L. Larivière, François Decodts ;
Ph. : David Chizallet ; M. : Martin Wheeler ; Pr. : Michel Feller, Dominique
Besnehard ; Int. : Louise Bourgoin (Sandrine), Jean-Hugues Anglade
(Henri), Anne Benoit (Martine), Laurent Capelluto (Pierre), Nina Meurisse
(Audrey). Couleurs, 97 min.
Sandrine est au bout du rouleau ; elle retourne auprès de sa famille dans le
Nord où elle est bien accueillie malgré la promiscuité. Elle trouve du travail dans
le chenil de son oncle Henri pour les plus basses besognes. Elle découvre qu’il
se livre à un trafic clandestin de chiens avec les pays de l’Est.
Le titre métaphorique, n’a rien de militariste : comment rester debout et se
battre « comme un soldat » pour survivre lorsque l’on est au plus bas. L’œuvre
est violente, dure, passionnante, bien servie par des acteurs d’une remarquable
présence : non seulement Louise Bourgoin, magnifique, énergique, intense, mais
aussi Anne Benoit en mère Courage ou Jean-Hugues Anglade en parfait salaud.
De plus, le scénario met l’accent sur une pratique peu connue celle du trafic de
chiens de race et l’inhumanité qui s’en suit. Il est dommage que la fin,
consensuelle, atténue la portée de cet excellent film.C.B.M.
JE VOYAGE SEULE**
(Viaggio sola ; Ital., 2012.) R. : Maria Sole Tognazzi ; Sc. : Ivan Cotroneo,
Francesca Maciano, Maria Sole Tognazzi ; Ph. : Arnaldo Catinari ; M. :
Gabrielo Roberto ; Pr. : Donatella Botti ; Int. : Margherita Buy (Irene
Lorenzi), Stefano Accorsi (Andrea), Fabrizia Sacchi (Silvia Guerrieri),
Gianmarco Tognazzi (Tommaso), Alessia Barela (Fabiana), Lesley Manville
(Kate Sherman). Couleurs, 85 min.
Irene Lorenzi, la quarantaine, est inspectrice dans une agence de notation des
hôtels de luxe. Elle est très appréciée par son employeur car elle n’a pas
d’attaches et se montre disponible à tout moment. Elle parcourt ainsi le monde
de palace en palace, se présentant à chaque fois comme une cliente anonyme
pour mieux s’y livrer à une inspection minutieuse de l’endroit. Elle rentre
ensuite à Rome où, entre les quatre murs de son appartement impersonnel, elle
fait son rapport. C’est là que la solitude, pourtant revendiquée, la rattrape…
Margherita Buy (Habemus Papam, Mia Madre) est de tous les plans du film
et on s’en réjouit tant est lumineuse sa beauté et tant est grand son talent. Grâce à
elle, Maria Sole Tognazzi réussit un beau portrait de femme moderne éprise de
liberté et d’indépendance mais en mal d’investissement sentimental. Autre point
d’intérêt, la visite de divers palaces du monde vus au travers du regard critique
d’Irene : la satire fait mouche au cours de ces séquences savoureuses.G.B.

JEANNE CAPTIVE*
(Fr., 2011.) R., Sc. et Ph. : Philippe Ramos ; Pr. : Sophie Dulac et Michel
Zana ; Int. : Clémence Poésy (Jeanne), Thierry Frémont (le guérisseur),
Liam Cunningham (le capitaine anglais), Mathieu Amalric (le prédicateur),
Louis-Do de Lencquesaing (Jean de Luxembourg), Jean-François Stévenin
(le moine). Couleurs, 92 min.
1430. Faite prisonnière devant Compiègne, Jeanne est transférée au château
de Beaurevoir où Jean de Luxembourg espère la vendre aux Anglais. Elle se
blesse lors d’une tentative d’évasion (ou de suicide ?) Un guérisseur est
mandaté, qui la réconforte. Elle est alors livrée aux Anglais qui la transfèrent à
Rouen où l’attend le bûcher.
Auteur complet (y compris le montage), Philippe Ramos réalise un film
historique documenté où il tente d’humaniser le personnage de Jeanne, alors
abandonnée de tous, y compris de ses voix. Un film inégal, d’une grande beauté
(la découverte de la mer) mais par ailleurs d’une grande austérité.C.B.M.

J. EDGAR*
(J. Edgar ; USA, 2011.) R. et M. : Clint Eastwood ; Sc. : Dustin Lance
Black ; Ph. : Tom Stern ; Pr. : Clint Eastwood, Brian Grazer, Ron Howard,
Robert Lorenz ; Int. : Leonardo DiCaprio (John Edgar Hoover), Naomi
Watts (Helen Gandy), Armie Hammer (Clyde Tolson), Josh Lucas (Charles
Lindbergh), Judi Dench (Anna Marie « Annie » Hoover), Gunner Wright
(Dwight Eisenhower). Couleurs, 137 min.
La carrière hors norme de J. Edgar Hoover, légendaire et redouté patron du
FBI, depuis les années 1920 jusqu’à son décès en 1972. Sa haine des gangsters et
du communisme, sa manipulation des divers présidents qui se sont succédé sous
SON règne. Et ses relations intimes avec une mère froide et envahissante, ainsi
qu’avec son bras droit, le brillant Clyde Tolson…
Ce n’est pas la meilleure réalisation de Clint Eastwood. C’est très long, assez
platement illustratif et pudibond quand il s’agit de relations homosexuelles. Mais
la figure controversée et complexe d’Edgar Hoover, chef du FBI, véritable Etat
dans l’Etat, est tellement passionnante qu’on suit malgré tout l’ensemble avec
intérêt.G.B.

JERSEY BOYS***
(Jersey Boys ; USA, 2014.) R. : Clint Eastwood ; Sc. : Marshall Brickman,
Rick Elice ; Ph. : Tom Stern ; M. : Bob Gaudio ; Pr. : GK Films / Malpaso
Productions ; Int. : John Lloyd Young (Frankie Valli), Vincent Piazza
(Tommy DeVito), Erich Bergen (Bob Gaudio), Michael Lomenda (Nick
Massi), Christopher Walken (Gyp DeCarlo), Renée Marino (Mary
Delgado), Mike Doyle (Bob Crewe). Couleurs, 134 min.
La vie et la carrière de quatre jeunes garçons de New Jersey, issus d’un
milieu populaire italo-américain, qui formèrent le groupe musical « Frankie
Valli and the Four Seasons » et dont les chansons grimpèrent au sommet du hit-
parade dans les années soixante.
Réalisé avec brio et un enthousiasme communicatif par un jeune homme de
quatre-vingt-quatre printemps, ce film est l’adaptation de la comédie musicale à
succès de Broadway, récompensée par le Tony Award 2006 du meilleur acteur
pour John Lloyd Young. Tous les rôles ont été repris à l’écran par leurs
créateurs, à l’exception de Vincent Piazza en qui les fidèles de la série télévisée
« Boardwalk Empire » reconnaîtront Lucky Luciano. Si le parcours des quatre
chanteurs n’a pas toujours été un chemin semé de roses, les cent trente-quatre
minutes de projection sont un vrai bonheur, dont l’apogée, pour le générique de
fin, est une danse endiablée à laquelle participent tous les protagonistes de
l’histoire, Clint Eastwood s’étant accordé, dans le cours du film, un petit clin
d’œil en apparaissant dans un très bref extrait de « Rawhide » qui le fit
connaître, feuilleton diffusé à la télévision à la même époque que celle qui vit la
gloire du quatuor.D.G.

JERUZALEM
(Israël, 2015.) R. : Yoav et Doron Paz ; Sc. : Yoav et Doron Paz ; Ph. :
Rotem Yaron ; Pr. : Yoav et Doron Paz ; Int. : Yael Grobglas (Rachel
Klein), Danielle Jadelyn (Sarah Pullman), Yon Tumarkin (Kevin Reed).
Couleurs, 94 min.
Deux jeunes américaines partent en vacances en Israël à l’occasion du Yom
Kippour. L’escapade tourne au cauchemar quand l’une des portes de l’enfer,
située dans la vieille ville de Jérusalem, s’ouvre et libère une horde de démons.
Renouveler le sous-genre du found footage est aujourd’hui un défi difficile à
relever. Les frères Paz peuvent le confirmer, eux qui, avec Jeruzalem, leur
deuxième long métrage, se sont essayés à cet exercice de style périlleux. En
dépit de tous les efforts du tandem, cette énième production « low-budget » n’est
guère originale et aligne les poncifs désormais inhérents à ce type de film.
Pourtant, sur le papier, Jeruzalem, avec son histoire de porte de l’enfer et de fin
du monde, avait de quoi attiser la curiosité, d’autant que le tournage s’est
déroulé sur les lieux même de l’action, c’est-à-dire dans la Ville Sainte. Ce décor
labyrinthique fait de ruelles, de lieux de cultes et de souterrains est d’ailleurs très
impressionnant et s’impose comme le principal atout du métrage. La volonté des
frères Paz de se démarquer des autres found footage se matérialise également
dans l’allure des créatures auxquelles sont confrontés les héros et qui, à mi-
chemin entre des démons ailés et des zombies, possèdent un certain cachet. Ces
bonnes idées ne suffisent malheureusement pas à faire un bon film, le scénario et
les procédés narratifs employés (les smart glass et les réseaux sociaux) montrant
vite leurs limites. Le récit est ainsi long à démarrer et se perd en bavardages
inutiles avant de nous offrir trente dernières minutes mouvementées et souvent
confuses. Tentant de dissimuler comme ils peuvent leur manque de moyens, les
deux réalisateurs multiplient les flous et les mises au point hésitantes au risque
de lasser le spectateur. Si quelques scènes sont plutôt réussies (cf. : dans
l’hôpital psychiatrique), l’ensemble sent tellement le réchauffé qu’on a du mal à
se sentir concerné. Une impression qu’accentuent des personnages, correctement
interprétés, mais dessinés à truelle. En résulte une série B dépaysante mais sans
relief.E.B.

JEUNE ET JOLIE**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : François Ozon ; Ph. : Pascal Marti ; M. : Philippe
Rombi ; Pr. : Mandarin Cinéma ; Int. : Marine Vacth (Isabelle), Géraldine
Pailhas (Sylvie), Frédéric Pierrot (Patrick), Charlotte Rampling (Alice),
Johan Leysen (Georges). Couleurs, 94 min.
Isabelle découvre l’amour sur une plage, pendant les vacances, avec un
jeune Allemand. Par la suite, au sortir du lycée, elle recueille sur son portable
des messages d’hommes inconnus avec lesquels elle couche dans des hôtels
contre de l’argent qu’elle ne dépense pas. Un jour, l’un de ses partenaires,
Georges, meurt d’une attaque. Elle s’enfuit mais est identifiée par une caméra de
surveillance de l’hôtel. Désormais elle s’efforce d’avoir une vie normale en
faisant baby-sitter mais elle reprend son portable et se retrouve dans une
chambre d’hôtel avec la veuve de Georges.
Cette jeune bourgeoise qui se prostitue nous renvoie à Belle de jour de
Bunuel, mais ici le portrait est plus fouillé et le problème plus grave. Ozon aime
ces personnages riches en zones d’ombre mais ne tire jamais de leçons de
morale.J.T.

JEUNE FILLE SANS MAINS (LA)***


(Fr., 2016.) R. et Sc. : Sébastien Laudenbach ; M. : Olivier Meliano ; Pr. :
Les Films Sauvages ; Voix : Anaïs Demoustier (la jeune fille), Jérémie
Elkaïm (le prince), Philippe Laudenbach (le Diable). Couleurs, 73 min.
Il était une fois un pauvre meunier. Le Diable lui propose la fortune en
échange de sa fille. Protégée par sa vertu, celle-ci lui échappe mais est privée de
ses mains. Elle rencontre un prince charmant ; ils se marient. Tandis que le
prince est parti guerroyer, elle lui donne un fils, mais…
Inspiré d’une pièce d’Olivier Py d’après un conte de Grimm, c’est un film
d’animation d’une grande originalité. Les décors sont suggérés, les personnages
inachevés, les couleurs en aplats. Le dessin évoque un cinéma d’animation
primitif. C’est un film qui veut déconcerter mais d’un intérêt constant et de toute
beauté.C.B.M.
JEUNES FILLES EN UNIFORME*
(Mädchen in Uniform ; RFA, Fr., 1958.) R. : Geza Radvanyi ; Sc. : F.
D. Andam, Franz Höllering, d’après la pièce de Christa Winsloe ; Ph. :
Werner Krien ; M. : Peter Sandloff ; Pr. : Artur Brauner, Joseph Spiegler,
René Pignères ; Int. : Romy Schneider (Manuela von Meinhardis), Lilli
Palmer (Elisabeth von Bernburg), Therese Giehse (la directrice du
pensionnat), Marthe Mercadier (Mme Aubert), Ginette Pigeon (Edelgard
von Kleist), Paulette Dubost (Johanna). Couleurs, 95 min.
Prusse, 1910. À la mort de sa mère, Manuela est placée dans une institution
très stricte pour jeunes filles de la noblesse. Elle y tombe amoureuse d’Elisabeth
von Bernburg, son professeur, une femme douce et bonne. Un jour le scandale
éclate et Manuela, désespérée, tente de se suicider…
On a beaucoup vilipendé ce film et c’est un peu injuste. Il est vrai qu’il est
nettement moins sulfureux que la première version signée Léontine Sagan mais
l’époque n’est plus la même : on est sous Adenauer et le cinéma allemand de
l’époque baigne dans un écœurant sirop de sentimentalité mièvre et d’humour
pataud. Or Radvanyi parvient à s’en désengluer – au moins en partie – et à faire
authentiquement ressentir le trouble affectif et sexuel qui naît entre Manuela et
Elisabeth. Ce n’est déjà pas un mince exploit. La sensible Romy Schneider et la
délicate Lilli Palmer se complètent à merveille.G.B.

JEWEL ROBBERY***
(Jewel Robbery ; USA, 1932.) R. : William Dieterle ; Sc. : Erwin Gelsey,
d’après une histoire de Ladislas Fodor ; Ph. : Robert Kurrie ; M. : Ralph
Dawson ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : William Powell (le cambrioleur), Kay
Francis (la baronne Teri), Henry Kolker (le baron Franz), Helen Vinson
(Marianne), Hardie Albright (Paul), André Luguet (comte André), Alan
Mowbray (inspecteur Fritz), Clarence Wilson (le chef de la police), Spencer
Charters (Lenz), Lee Kohlmar (Hollander). NB, 68 min.
Vienne. Mariée au riche baron Franz, Teri s’ennuie. Même ses nombreux
soupirants n’arrivent plus à la divertir. Alors que son époux l’emmène chez le
joaillier Hollander, pour lui offrir une bague en diamant, la boutique est envahie
par des cambrioleurs. Entre le chef de la bande et Teri, c’est le coup de foudre, et
après avoir enfermé les amis de Teri dans la salle des coffres, il la laisse libre. En
échange, elle le protégera en donnant un faux témoignage à la police. Pour la
revoir et la remercier, il s’introduit chez elle et lui rend sa bague. Mais la police
est sur ses traces et il doit s’enfuir, non sans avoir donné rendez-vous en France
à Teri, qui annonce qu’elle a besoin de repos et compte aller à Nice…
Élégamment réalisé par William Dieterle, le film joue sur la merveilleuse
alchimie du couple William Powell et Kay Francis, alors que le code Hayes
n’avait pas encore bâillonné le cinéma américain. Que d’allusions et de notations
subtiles tout au long de ce scénario enlevé et brillant : le petit coup que le
vendeur efféminé de la bijouterie reçoit sur les fesses quand la porte s’ouvre
brusquement et qui le fait délicieusement sursauter, ou les cigarettes
« spéciales » que le voleur offre au joaillier et au vigile, qui les enverront
pendant quelques heures dans des paradis artificiels. Ou encore ce portrait
désabusé que Teri trace d’elle-même : « Je pourrais être quelqu’un de bien, et
qu’est-ce que je fais ?… Un cocktail le matin, puis un homme, et, le soir, un
véronal. » Dans un petit rôle, on remarquera André Luguet, venu tenter sa
chance à Hollywood dans les années trente. Jewel Robbery est l’avant-dernier
des sept films que Kay Francis et William Powell tourneront ensemble. En 1942,
Walter Forde réalisera un remake britannique, The Peterville Diamond, avec
Anne Crawford et Oliver Wakefield. Disponible en vidéo.D.G.

JIMMY P.*
(Jimmy P. ; Fr., USA, 2013.) R. : Arnaud Desplechin ; Sc. : Arnaud
Desplechin, Kent Jones, Julie Peyr ; Ph. : Stéphane Fontaine ; M. : Howard
Shore ; Pr. : Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat, Jennifer Roth ; Int. :
Benicio del Toro (Jimmy), Mathieu Amalric (Georges Devereux), Gina
McKee (Madeleine), Larry Pine (Dr Menninger). Couleurs, 117 min.
1948, dans le Montana. Jimmy Picard, un Indien Pied-Noir, blessé à la tête
lors de la Seconde Guerre mondiale, souffre en outre de violents maux de tête.
Adressé à l’hôpital militaire de Topeka, devant l’absence de signes physiques,
les médecins concluent à un traumatisme psychique. Ils font appel au docteur
Georges Devereux, ethnologue spécialiste des cultures indiennes et analyste
français controversé.
Ne pas oublier le sous-titre : « Psychothérapie d’un Indien des plaines »,
livre de Georges Devereux que Desplechin adapte ici. Il s’agit donc d’une
psychanalyse, de la confrontation de deux hommes, tous deux victimes d’un
génocide – Devereux étant juif – une confrontation qui évolue vers une entente
au fil des entretiens. De là un film humaniste où la réalisation reste sèche, basée
sur des dialogues, parfaitement dits par ses deux remarquables interprètes. Des
personnages secondaires (lumineuse Gina McKea), des réminiscences, des
cauchemars visualisés tentent de briser ce face-à-face, mais l’ensemble reste
austère.C.B.M.

JIMMY RIVIÈRE*
(Fr., 2010.) R. : Teddy Lussi-Modeste ; Sc. : Teddy Lussi-Modeste et
Rebecca Zlotowski ; Ph. : Claudine Natkin ; M. : Rob ; Pr. : Jean-
Christophe Reymond ; Int. : Guillaume Gouix (Jimmy), Hafsia Herzy
(Sonia), Béatrice Dalle (Gina), Serge Riaboukine (José), Paméla Flores
(Becka). Couleurs, 90 min.
Jimmy, un jeune gitan qui vit en caravane dans une communauté, a renoncé
à la boxe thaï pour se convertir au Christ. Gina, son entraîneur, vient le relancer
pour lui proposer un match décisif. Par ailleurs il ne peut renoncer à voir Sonia,
sa petite amie, une musulmane.
Le pasteur pentecôtiste est une sorte d’illuminé (excellent Riaboukine), le
jeune gitan « une boule de nerfs » (parfait Guillaume Gouix au jeu très nuancé),
sa compagne emplie d’une belle vitalité (que Hafsia Herzy compose avec
énergie). La mise en scène montre bien la réalité asphyxiante de cette
communauté mal connue, sans toutefois apporter le recul nécessaire vis-à-vis des
personnages. Est-ce un constat ? Une critique ? Quoiqu’il en soit, ce film ne
manque pas d’intérêt grâce à ce Jimmy Rivière pris au piège de ses
contradictions et de ses orientations.C.B.M.

JIMMY’S HALL***
(Jimmy’s Hall ; Irl., GB, 2014.) R. : Ken Loach ; Sc. : Paul Laverty ; Ph. :
Robbie Ryan ; M. : George Fenton ; Pr. : Rebacca O’Brien ; Int. : Barry
Ward (Jimmy), Simone Kirby (Oonagh), Jim Norton (le père Sheridan),
Francis Magee (Mossie). Couleurs, 109 min.
1932. Les Républicains ayant maintenant remporté les élections, Jimmy
Garlton, exilé pendant dix ans aux U.S.A. pour fait politique, peut revenir dans
son village natal en Irlande. Il aspire à la tranquillité. Cependant les jeunes et les
amis du village l’incitent à s’investir à nouveau en reconstruisant le dancing
Hall. C’est un espace de liberté, un lieu de discussion où chacun peut suivre des
cours de chant, de poésie, de dessin et même de boxe. On peut s’y retrouver pour
danser aux sons d’une musique de jazz importée par Jimmy. Ce qui provoque les
foudres du père Sheridan accusant en chaire Jimmy d’être un dangereux
communiste.
Dans une réalisation simple qui vise à l’efficacité, parmi les beaux paysages
de la « verte Irlande », Ken Loach réussit, une fois encore, un film chaleureux. Il
s’inspire d’un personnage authentique pour s’insérer au cœur d’une communauté
avec ses bons (les villageois) et ses méchants (les propriétaires terriens, le
clergé). Certes son propos n’est pas dépourvu de didactisme, mais, de par son
style narratif, sa générosité, son humanisme, son film est une réussite.C.B.M.

JOE**
(Joe ; USA, 2013.) R. : David Gordon Green ; Sc. : Gary Hawkins ; Ph. :
Tim Orr ; M. : David Wingo et Jeff Mcllwain ; Pr. : Worldview
Entertainment et Dreambridge Films ; Int. : Nicolas Cage (Joe Ransom),
Tye Sheridan (Gary Hawkins), Gary Pouller (Wade), Adriene Mishler
(Connie). Couleurs, 117 min.
Gary dont le père est violent et alcoolique, cherche à 15 ans du travail dans
une scierie et se fait embaucher par Joe Ransom, chef de l’équipe de bûcherons.
Celui-ci le prend sous sa protection et intervient quand son père devient trop
brutal. Les événements tournent au règlement de comptes…
Un film noir illuminé par l’amitié entre un ancien délinquant et un
adolescent. Nicolas Cage est excellent.J.T.

JOHN CARTER*
(John Carter ; USA, 2012.) R. : Andrew Stanton ; Sc. : Andrew Stanton et
Michael Chabon d’après La princesse de Mars d’Edgar Rice Burroughs ;
Ph. : Daniel Mindel ; Animation : Eammon Butler ; Eff. sp. : Chris
Corbould ; Déc. : Nathan Crowley ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Walt
Disney Pictures ; Int. : Taylor Kitsch (John Carter), Lynn Collins (Dejah
Thoris), Samantha Morton (Sola), Willem Dafoe (Tarkas), Mark Strong
(Matai Shang), Bryan Cranston (Colonel Powell), Daryl Sabara (Edgar Rice
Burroughs). Couleurs, 137 min.
Oncle d’Edgar Rice Burroughs, John Carter, un sudiste, est poursuivi à la
fois par le colonel Powell et les Apaches. Il est lui-même à la recherche d’une
caverne contenant beaucoup d’or. Il la découvre mais, brusquement attaqué, il se
retrouve sur Mars où règne la guerre entre les Tharks et les Zodangiens. Il y
trouve l’amour et revient sur terre. Mais il ne peut oublier la belle Dejah.
Hommage à Edgar Rice Burroughs qui apparaît au début du film. Cela
commence comme un western et se transforme en film à effets spéciaux. De
belles prouesses techniques non prévues dans l’œuvre de Burroughs, mais faut-il
s’en plaindre ? Les studios Disney ont bien fait leur travail. Succès assuré auprès
des adolescents.J.T.

JOHN RABE, LE JUSTE DE NANKIN**


(John Rabe ; All., Fr., 2009.) R. et Sc. : Florian Gallenberger ; Ph. : Jürgen
Jürges ; M. : Annette Focks et Laurent Petitgirard ; Pr. : Benjamin
Herman-Misha Hofman ; Int. : Ulrich Türbe (John Rabe), Daniel Brühl
(Dr Rosen), Zhang Jingchu (Langshu), Anne Consigny (Valérie Dupres),
Dagmar Menzel (Dora Rabe). Couleurs, 129 min.
Surnommé le « Schindler » de l’Asie, John Rabe accepta la mission de
mettre en place une zone de sécurité pour essayer de sauver les Chinois de
Nankin durant les attaques japonaises de la fin de l’année 1937.
Très beau récit sur cet homme d’affaires allemand qui risqua sa vie pour
sauver environ 200 000 personnes de l’armée impériale japonaise. Magnifique
interprétation et reconstitution soignée grâce aux images d’archives.C.V.

JOHN WICK*
(John Wick ; USA, 2014.) R. : Chad Stahelski ; Sc. : Derek Kolstad ; Ph. :
Jonathan Sela ; M. : Tyler Bates et Joel J. Richard ; Pr. : Summit
Entertainment et Thunder Road ; Int. : Keanu Reeves (John Wick),
Michael Nyqvist (Viggo Tarasov), Alfie Allen (Josef Tarasov), Willem Dafoe
(Marcus), Dean Winters (Avil), Adrianne Palicki (Mrs Perkins), Omer
Barnes (Gregori). Couleurs, 101 min.
Tueur à gages retiré des affaires, John Wick perd sa femme mais reçoit en
souvenir un chiot. Un truand veut lui acheter sa Ford Mustang mais il refuse. Le
truand vient chez lui avec deux hommes de main, le passe à tabac et lui vole sa
voiture après avoir tué son chiot. John veut se venger. Il apprend que son voleur
est Josef Taravov, fils d’un parrain de la mafia russe. Celui-ci embauche un
garde du corps, Marcus, ancien ami de Wick, et trouve une cachette pour son
fils. Wick tombe entre les mains des tueurs de Viggo Tarasov, mais Marcus lui
sauve la vie. Wick découvre enfin la planque du fils et le tue. De son côté Viggo,
fou de rage, abat Marcus qui l’a trahi, mais est à son tour descendu par Wick en
combat singulier. Wick trouve un nouveau chiot.
Un bon film noir destiné à mettre en valeur Keanu Reeves en tueur retraité et
sentimental mais qui n’a pas perdu ses réflexes. La mafia russe tend de plus en
plus à supplanter les Chinois, du moins à l’écran. Un John Wick 2 est annoncé
pour 2017.J.T.

JOHNNY ENGLISH, LE RETOUR**


(Johnny English Reborn ; GB, 2011.) R. : Oliver Parker ; Sc. : Hamish
McCall ; Ph. : Danny Cohen ; M. : Ilan Eshkerri ; Pr. : Universal ; Int. :
Rowan Atkinson (Johnny English), Gillian Anderson (Pamela Thornton),
Dominic West (Simon Ambrose), Rosamund Pike (Kate Summer), Daniel
Kaluuya (l’agent Tucker), Richard Sciff (l’agent Fischer). Couleurs, 96 min.
Renvoyé il y a cinq ans du M17, l’agent secret Johnny English est réintégré
par la nouvelle directrice Pamela Thornton. Nouvelle mission : le Vortex qui
veut assassiner le Premier Ministre chinois lors d’une rencontre avec son
homologue anglais. Les meurtres se multiplient dans l’entourage d’English dont
le meilleur ami au sein du M17, Ambrose, est justement le chef du Vortex…
Johnny English le démasque et la Reine le récompense.
Johnny English est de retour avec toujours Rowan Atkinson comme
interprète. Un interprète génial aux effets sobres mais efficaces. Il porte en lui la
gaffe et la catastrophe. Et on est servi dans cette parodie de James Bond que met
en scène le pourtant très sérieux Oliver Parker, metteur en scène de Shakespeare
et d’Oscar Wilde. On rit beaucoup.J.T.

JOHNNY NOBODY***
(GB, 1961.) R. : Nigel Patrick ; Sc. : Patrick Kirwan, d’après la nouvelle
d’Albert Z. Carr (Le Procès de John Nobody, 1950) ; Ph. : Ted Moore ; M. :
Ron Goodwin ; Pr. : Irving Allen et Albert R. Broccoli ; Int. : Nigel Patrick
(le père Carey), Yvonne Mitchell (miss Floyd), Aldo Ray (Johnny), William
Bendix (Mulcahy), Cyril Cusack (le procureur), Niall MacGinnis (l’avocat
de la défense), John Welsh (le juge), Noel Purcell (frère Timothy), Eddie
Byrne (le propriétaire du pub). NB, 88 min.
Écrivain américain alcoolique et anarchiste retiré dans un petit village
irlandais profondément catholique, Mulcahy, par simple défi, s’amuse à
scandaliser les autochtones par des propos blasphématoires et outrageusement
anticléricaux. Cette fois, il va encore plus loin : après avoir provoqué une
bagarre dans le pub de l’endroit, il ameute les citoyens devant le parvis de
l’église et s’adresse au Créateur lui-même en le défiant, s’il existe, de le réduire
au silence à l’instant… Contre toute attente, un coup de feu retentit et Mulcahy
s’écroule, mort ! Le père Carey interpelle le responsable, un inconnu qui se
prétend amnésique et affirme avoir entendu une voix dans sa tête lui ordonner
d’abattre le blasphémateur alors qu’une force inconnue le contraignait à
accomplir ce geste… Les imaginations s’enflamment, provoquant une vague de
religiosité sur tout le pays, tandis que l’assassin, baptisé Johnny Nobody et
attendant de passer en jugement à Dublin, reçoit dans sa cellule la visite du père
Carey, toujours incrédule devant les circonstances du drame auquel il a assisté.
En jouant les détectives, le prêtre va découvrir, à sa grande consternation,
combien les desseins de Dieu sont impénétrables…
Si l’on oublie une fin conventionnelle à pleurer, outrageante concession à la
morale de l’époque – devenu un symbole de foi et d’espérance et considéré
comme un instrument inconscient de la colère divine, Johnny Nobody est
acquitté mais succombe à une crise cardiaque… –, sans doute l’un des films les
plus étranges de toute l’histoire du cinéma. Sous forme d’enquête policière, une
réflexion sur le mystère de la Foi, et une tentative unique de donner une réponse
logique et rigoureuse au problème du Miracle. C’est constamment inattendu,
surprenant, passionnant et hors du commun, jusqu’à ce que le film débouche sur
un suspense banal de poursuite du prêtre fugitif dans les paysages irlandais.
Publiée en France dans le fameux « Mystère Magazine » en juillet 1952, la
nouvelle avait été inspirée à son auteur par Sinclair Lewis qui, dans les années
trente, parcourait l’Ouest américain en donnant des conférences et, au cours de
celles-ci, avait pris l’habitude de prendre le Créateur publiquement à témoin, et
le priait de le foudroyer sur place si ce qu’il disait n’était pas la Vérité. Et
A. Z. Carr s’était demandé ce qu’il se serait passé si le conférencier s’était
écroulé, terrassé, au même instant. Ce n’est que vingt ans plus tard que l’écrivain
entreprit de développer sur le papier ce thème singulier sous forme d’une
nouvelle qui lui valut un prix à New York en 1950.R.L.

JOKER*
(Wild Card ; USA, 2014.) R. : Simon West ; Sc. : William Goldman ; Ph. :
Shelly Johnson ; M. : Dario Marianelli ; Pr. : SJ Heat Productions ; Int. :
Jason Statham (Nick Wild), Michael Angarano (Cyrus Kinnick), Milo
Ventimiglia (Danny De Marco), Hope Davis (Cassandra), Dominik Garcia-
Lorido (Holly). Couleurs, 92 min.
Garde du corps à Las Vegas, Nick Wild rêve d’un voyage en Corse. Pour
cela il faut gagner au jeu. Avec la complicité de son amie Holly, il vole
50 000 dollars et en gagne sur le tapis vert 500 000. Mais la Mafia s’en mêle…
Un bon film d’action taillé sur mesure pour Statham.J.T.

JOSÉPHINE*
(Fr., 2013.) R. : Agnès Obadia ; Sc. : Agnès Obaldia et Samantha Mazeras ;
Ph. : Romain Winding ; Eff. vis. : Thomas Duval ; Pr. : Les films du 24 ;
Int. : Marilou Berry (Joséphine), Mehdi Nebbou (Gilles), Bérangère Krief
(Chloé), Charlie Dupont (Julien), Bruno Podalydès (le psy). Couleurs,
88 min.
Joséphine a tout pour elle : un bon boulot, une amie parfaite, Chloé, un
patron gentil, Gilles, et une petite sœur adorable, Diane. Mais elle est célibataire
et lorsque sa petite sœur lui annonce qu’elle va se marier, de façon imprudente,
elle annonce qu’elle aussi va convoler en justes noces. Mais avec qui ? Elle a
bien un petit ami, malheureusement il est marié. Le chirurgien esthétique de
Chloé ? Difficile. Gilles, son patron, pourquoi pas ?
Gros succès pour cette charmante comédie inspirée de bandes dessinées de
Pénélope Bagieu. Tout est certes convenu, archi-attendu, mais le ton à la fois
sarcastique et tendre d’Agnès Obaldia fait tout passer.J.T.

JOSÉPHINE S’ARRONDIT
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Marilou Berry ; Ph. : Pierric Gantelmi d’Ille ; M. :
Matthieu Gonet ; Pr. : Les films du 24 ; Int. : Marilou Berry (Joséphine),
Mehdi Nebbou (Gilles), Medi Sadoun (Marc), Sarah Suco (Sophie), Josiane
Balasko (la mère de Joséphine). Couleurs, 90 min.
Grossesse surprise pour le couple Joséphine-Gilles. Cela ne va pas sans
conséquences pour la vie du couple et pour sa famille.
Le personnage de Joséphine vient des bandes dessinées de Pénélope Bagieu
et avait déjà inspiré un film à Agnès Obadia en 2013. Le titre donne le ton. Film
sympathique mais on peut zapper.J.T.

JOUE-LA COMME BECKHAM*


(Bend It Like Beckham ; GB, 2002.) R. et Sc. : Gurinder Chadha ; Ph. : Jong
Lin ; M. : Craig Pruess ; Pr. : Kintop Pictures ; Int. : Parminder Nagra
(Jess Bhamra), Keira Knightley (Jules Paxton), Jonathan Rhys Meyers
(Joe). Couleurs, 112 min.
Jess appartient à une famille indienne installée en Angleterre. Tout irait pour
le mieux si elle n’était passionnée par le football et amoureuse de son champion
David Beckham. Elle joue même dans un club féminin aux dépens de ses études
et de son futur mariage. Finalement, elle pourra satisfaire sa passion… aux États-
Unis.
Peintre de la communauté indienne, Chadha nous livre un témoignage sur
ses rapports avec le sport. Passé inaperçu lors de sa sortie le film retrouve une
actualité avec l’essor du football féminin qui rencontre de gros succès
d’audience à la télévision. Rappelons toutefois que Beckham est à la retraite et
que les matchs filmés ici sont bien médiocres.J.T.

JOUR DE LA FIN DU MONDE (LE)*


(When Time Ran Out ; USA, 1979.) R. : James Goldstone ; Sc. : Carl
Foreman et Stirling Silliphant ; Ph. : Fred J. Koenekamp ; Déc. : Stuart
Reiss ; M. : Lalo Schiffrin ; Pr. : Irwin Allen ; Int. : Paul Newman (Hank
Anderson), Jacqueline Bisset (Kay Kirby), William Holden (Shelby
Gilmore), Ernest Borgnine (Tom Conti), Burgess Meredith (Valdez), Red
Buttons (Fendly). Couleurs, 120 min.
Lors du forage pétrolier sur une île du Pacifique, Hank Anderson est alerté
par une forte odeur de soufre. Il prévient Gilmore propriétaire d’un luxueux
hôtel. Mais les autorités ne l’écoutent pas jusqu’à ce que se produise l’éruption
volcanique excitée par les forages.
Un film catastrophe, produit, comme La tour infernale, par Irwin Allen,
mais qui n’a pas eu le même succès malgré une brillante distribution. À
redécouvrir.J.T.

JOUR DE LA GRENOUILLE (LE)*


(Fr., 2011.) R. et Sc. : Béatrice Pollet ; Ph. : Dominique Bouilleret ; Pr. :
Bandonéon ; Int. : Joséphine de Meaux (Anna Brahé), Patrick Catalifo
(Peter Morel), Dominique Reymond (Mag), Fanny Cottençon (Catherine
Brahé), Carmen Maria Vega (Sarah). Couleurs, 88 min.
Archéologue, Anna, qui vient de perdre sa mère, mène des fouilles sur un
site et croit avoir fait une découverte sur les rapports entre nos ancêtres et la
mort. Peter Morel est chargé de modérer son enthousiasme. Il fait la cour à
Sarah, assistante d’Anna. Tous les trois sont victimes de l’effondrement d’une
sépulture. Peter et Sarah s’en sortent mais Anna reste longtemps entre la vie et la
mort. Peter comprend alors qu’il l’aime.
« Une construction laborieuse, avec des allers et retours incessants entre
l’hôpital où il ne se passe rien et le chantier où il ne se passe pas grand chose »
(Laurent Dandrieu). Jugement peut-être sévère mais qui traduit une déception
face à un beau sujet noyé dans quelques clichés.J.T.

JOUR DES CORNEILLES (LE)***


(Fr., Can., Lux., Belg., 2012.) R. : Jean-Christophe Dessaint ; Sc. :
Amandine Taffin d’après Jean-François Beauchemin ; Animation : Nilsen
Robin, Nicolas Debray, Victor Ens, Daniel Alcaraz ; M. : Simon Leclerc ;
Pr. : William Picot ; Voix : Jean Reno (le Père Courage), Lorant Deutsch (le
fils), Isabelle Carré (Manon), Claude Chabrol (le docteur), Chantal
Neuwirth (la vieille Ronce), Bruno Podalydès (le vieux Ronce). Couleurs,
96 min.
Il fut abandonné à sa naissance au fin fond de la forêt et nourri par une mère
castor. Son père, Courage, vient le rechercher plus tard. C’est une sorte d’ogre
hirsute qui lui enseigne la vie sauvage de la forêt, lui interdisant d’en franchir
l’orée qui le mènerait dans l’Outre-Monde. Cependant, lorsque son père est
blessé, le fils passe la frontière pour le faire soigner. Mal accueilli par les
villageois, le père est pris en charge par le bon docteur qui confie le fils à sa fille
Marion…
Superbe ! Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce film d’animation (en
2 D) pas forcément destiné à un public enfantin. Certaines scènes
impressionnantes ainsi que la thématique le feront même déconseiller aux plus
jeunes. Beauté des décors, délicatesse du dessin, fluidité de l’animation, violence
et tendresse (sans mièvrerie), poésie et fantaisie. Tout est surprenant dans ce film
à nul autre pareil, sauf peut-être chez Miyazaki (Princesse Mononoke).
Magnifique !C.B.M.

JOUR DES MORTS (LE)


(Day of the Dead ; USA, 2008.). R. : Steve Miner ; Sc. : Jeffrey Reddick
d’après le film de George A. Romero ; Ph. : Patrick Cady ; M. : Tyler
Bates ; Pr. : Boaz Davidson, James Glenn Dudelson, Randal Emmett,
Georges Furla ; Int. : Mena Suvari (Sarah Bowman), Nick Cannon
(Salazar), Ving Rhames (Capitaine Rhodes). Couleurs, 86 min.
Les habitants d’une petite ville américaine sont victimes d’une étrange
contamination les transformant en zombies affamés. L’armée tente de canaliser
cette épidémie et met la bourgade en quarantaine.
George A. Romero n’en finit plus d’inspirer Hollywood. Après Night of the
Living Dead, Dawn of the dead et The Crazies, c’est désormais au tour de Day of
The Dead de faire l’objet d’un remake, mis en boite en 2008 et resté inédit dans
les salles françaises. Et ce, en dépit de la présence, derrière la caméra, de Steve
Miner, artisan au savoir-faire incontestable ayant déjà offert au genre des titres
tels que Le tueur du Vendredi, House, Warlock ou encore Lake Placid. Des
références qui, à priori, ont de quoi rassurer les fantasticophiles et les
inconditionnels de l’œuvre de Romero. Malheureusement, la joie et
l’enthousiasme sont de courte durée tant cette libre relecture, scénarisée par
Jeffrey Reddick (Destination Finale, Tamara), manque cruellement d’âme et
d’enjeu dramatique. L’histoire, en outre, n’a plus grand chose à voir avec celle
du film original (qui était un huis-clos alors qu’ici, une grande partie du film se
déroule en extérieur dans différents endroits de la petite bourgade contaminée) et
en gomme tous les aspects politiques et sociologiques. Le script de Reddick est
ainsi calibré pour séduire le public adolescent et repose sur des (jeunes)
personnages stéréotypés et sans épaisseur et des dialogues à l’humour potache.
Probablement conscient des faiblesses du scénario qui sacrifie la réflexion sur
l’autel de l’action, Miner mène son film tambour battant et nous donne à voir des
morts-vivants sous amphétamine, vifs comme l’éclair et capables de sauter au
plafond. Pour tenter de faire le lien avec le métrage d’origine, il glisse quelques
clins d’œil tout au long du récit (notamment via Bud, le zombie « domestique »)
et nous entraîne dans une course poursuite certes haletante mais
malheureusement dénuée de suspens. On est donc bien loin de l’angoisse sourde
et anxiogène du film de Romero, dont ce remake n’est qu’une pâle copie,
sanglante et bien exécutée, mais qui trahit sans vergogne l’esprit du maître.E.B.

JOURS DE GLOIRE*
(Days of Glory ; USA, 1944.) R. : Jacques Tourneur ; Sc. : Casey Robinson ;
Ph. : Tony Gaudio ; M. : Daniele Anfitheatrof ; Pr. : RKO ; Int. : Gregory
Peck (Vladimir), Lowell Gilmore (Semyon), Maria Palmer (Yelena), Hugo
Haas (Fedor). NB, 86 min.
En 1941, pour freiner l’attaque allemande, Staline lance derrière ses lignes
des groupes de partisans. L’un d’eux est dirigé par Vladimir qui tombe
amoureux d’une danseuse mais saura se ressaisir.
Ce film resté inédit en France jusqu’à une sortie très tardive, marque la
première apparition de Gregory Peck. « Film de propagande inepte, situé dans
une Russie de pacotille », juge Dandrieu dans son Dictionnaire passionné du
cinéma. Ce qui expliquerait son absence de distribution dans la fin des
années 40. Il a été redécouvert grâce aux fans de Jacques Tourneur.J.T.

JOURS DE PÊCHE EN PATAGONIE*


(Diás de pesca ; Arg., 2012.) R. et Sc. : Carlos Sorin ; Ph. : Julián
Apezteguia ; M. : Nicolas Sorin ; Pr. : Carlos Sorin, Hugo Sigman ; Int. :
Alejandro Awada (Marco Tucci), Victoria Almeida (Anita Tucci), Oscar
Ayala (lui-même), Diego Caballero (José), Daniel Keller (Daniel). Couleurs,
77 min.
À 52 ans le VRP Marco Tucci est à la croisée des chemins : alcoolique
repenti, il doit réorienter sa vie. Dans le cadre de sa postcure, il lui est conseillé
de se trouver un passe-temps et il se décide pour la pêche au requin en
Patagonie. Mais aller titiller les squales au large de Puerto Deseado (à 2099 km
de Buenos Aires quand même !) cache peut-être un autre désir, celui de renouer
avec sa fille Ana, professeur dans la ville de Jaramillo, qu’il laisse sans
nouvelles depuis des années.
L’Argentin Carlos Sorin est passé maître dans le domaine du minimalisme.
Après Historias minimas, Bombon el perro et La fenêtre, il nous en donne une
nouvelle preuve avec ce film épuré. Pas de ressorts dramatiques forts ni de
retournements de situation renversants, un point de départ simplissime (un
homme qui veut se mettre à la pêche au requin se rend en Patagonie au volant de
sa voiture), mais en filigrane de cette trame dramatique ténue, l’auteur sait faire
émerger peu à peu le côté sombre de son héros et le mal-être qui le dévore. Tout
en ponctuant régulièrement sa modeste chronique de scènes attachantes (le
ménage à trois des routards), drôles (le fiasco de la première sortie en mer) ou
puissantes (la confrontation père-fille). Le peu n’est pas toujours l’ennemi du
bien.G.B.

JOURS VENUS (LES)*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Romain Goupil ; Ph. : Irina Lubtchansky ; Pr. :
Margaret Ménégoz ; Int. : Valéria Bruni-Tedeschi (Mme Goupil), Romain
Goupil (Romain), Marina Hands (Marie), Noémie Lvovsky (la productrice),
Jackie Berroyer (Blaise). Couleurs, 85 min.
Romain vient d’avoir 60 ans. Pour préparer sa retraite, il lui faut reconstituer
sa carrière, les souvenirs affluent. Et puis, il a l’idée d’un dernier film qu’il
voudrait bien réaliser.
Un film à la première personne. Romain Goupil est présent dans chacune des
séquences qui évoquent, sur un vague scénario assez décousu, son passé de
militant, des lendemains qui ne chantent plus, ses difficultés à financer un film.
Il réalise ainsi une auto-fiction, plus ou moins vraie, roublarde et narquoise, et
souvent très drôle.C.B.M.

JOURNAL D’UNE FEMME


DE CHAMBRE (LE)*
(Fr., 2015.) R. : Benoît Jacquot ; Sc. : Benoît Jacquot et Hélène Zimmer
d’après Octave Mirbeau ; Ph. : Romain Winding ; M. : Bruno Coulais ;
Pr. : Jean-Pierre Guérin, Kristina Larsen ; Int. : Léa Seydoux (Célestine),
Vincent Lindon (Joseph), Clotilde Mollet (Mme Lanlaire), Hervé Pierre
(Mr Lanlaire), Patrick d’Assumçao (Mauger), Mélodie Valemberg
(Marianne), Vincent Lacoste (Georges), Adriana Asti (la maquerelle).
Couleurs, 95 min.
En Normandie, au début du XXe siècle, Célestine est engagée comme
femme de chambre dans une famille bourgeoise. Madame l’accable de travail,
monsieur tente de la lutiner, le fils tuberculeux perd son pucelage dans ses bras.
Et puis il y a Joseph, le jardinier peu loquace et antisémite, qui l’attire…
À quelques détails près, c’est l’adaptation la plus fidèle du sulfureux roman
d’Octave Mirbeau. Trop fidèle même. À tel point que ce film d’époque
(costumes, accessoires…) à la réalisation très classique, paraît guindé, corseté.
Même Léa Seydoux semble éteinte comme absente (et pourtant…) La version de
Bunuel en 1960, qui bousculait le roman, nous paraît la meilleure
adaptation.C.B.M.

JOY**
(Joy ; USA, 2015.) R. et Sc. : David O. Russell ; Ph. : Linus Sandgren ; M. :
West Dylan Thordson et David Campbell ; Pr. : Fox 2000 Pictures ; Int. :
Jennifer Lawrence (Joy Mangano), Robert De Niro (Rudy Mangano),
Edgar Ramirez (Tony Miranne), Bradley Cooper (Neil Walker). Couleurs,
125 min.
Joy a inventé un ballet essoreur, le « Miracle Mop », mais a toutes les peines
du monde à l’imposer : démonstration télévisée qui tourne mal, escroc qui
détourne les fonds… mais, n’importe, Joy bâtira son empire commercial.
Après Happiness Therapy et American Bluff, Russell réunit à nouveau
Jennifer Lawrence et Bradley Cooper pour un film sur le rêve américain. En
réalité tout repose sur Jennifer Lawrence qui donne au personnage, divorcé,
accablé par une famille à la traîne, l’énergie d’imposer son invention. De la
grande comédie américaine avec en fond sonore les Stones dans leur répertoire
des années 70.J.T.

JOYEUSE FÊTE DES MÈRES


(Mother’s Day ; USA, 2016.) R. : Garry Marshall ; Sc. : Tom Hines, Lily
Hollander, Matthew Walker, Anya Kochoff ; Ph. : Charles Minsky ; M. :
John Debney ; Pr. : Open Road Films ; Int. : Jennifer Aniston (Sandy), Kate
Hudson (Jesse), Julia Roberts (Miranda), Jason Sudeikis (Bradley), Britt
Robertson (Kristin), Shay Mitchell (Tina). Couleurs, 118 min.
La fête des mères n’est pas si joyeuse pour Sandy, mère divorcée qui redoute
l’arrivée d’une très jolie belle-mère pour ses propres enfants ; elle ne l’est pas
pour Jesse qui cache son mari indien à ses parents, et pas davantage pour
Miranda trop préoccupée par sa vie professionnelle…
Garry Marshall est le spécialiste de ces comédies hollywoodiennes qui ne
fâchent personne et remplissent les salles.J.T.
JUDITH ET HOLOPHERNE /
LA TÊTE D’UN TYRAN
(Giuditta e Oloferne ; Ital., 1959.) R. : Fernando Cerchio ; Sc. : Fernando
Cerchio et Damiano Damiani ; Pr. : Vic-Film-Farro Film-Explorer Film ;
Int. : Massimo Girotti (Holopherne), Isabelle Corey (Judith), Renato
Baldini (Arbar), Daniela Rocca (Naomi). Couleurs, 94 min.
Holopherne qui impose aux Juifs un culte païen, ayant échappé à un attentat,
menace de détruire Béthulie. En dansant devant le tyran, Judith le séduit, lui
coupe la tête et sauve les Juifs.
« Première incursion du cinéma italien dans l’univers de l’Ancien Testament
depuis 1928, Mussolini l’ayant banni des écrans » (Hervé Dumont, L’Antiquité
au cinéma). Petit budget mais Totalscope.J.T.

JUGE (LE)*
(The Judge ; USA, 2014.) R. : David Dobkin ; Sc. : Nick Schenk et Bill
Dubuque ; Ph. : Janusz Kaminski ; M. : Thomas Newman ; Pr. : Big Kid
Pictures ; Int. : Robert Downey Jr (Hank Palmer), Robert Duvall (le juge
Palmer), Vera Farmiga (Samantha Powell), Billy Bob Thornton (Dickham
Vincent D’Onofrio (Glen Palmer). Couleurs, 141 min.
Hank Palmer, avocat réputé, revient dans la ville de son enfance pour
l’enterrement de sa mère. Il retrouve ses deux frères avec joie, mais le père, juge
intransigeant et glacial, l’accueille froidement. Or celui-ci se voit accusé d’avoir
tué un repris de justice. Il refuse dans un premier temps de prendre son fils
comme avocat mais celui qu’il choisit, est incapable d’éviter un procès. Hank va
donc le défendre. Mais les preuves sont accablantes. Le juge Joseph Palmer est
condamné pour homicide involontaire mais confie à son fils qu’il l’aime. Il
meurt, malade d’un cancer, lors d’une partie de pêche.
Drame psychologique sans véritable originalité opposant un père à son fils,
qui vaut surtout pour l’affrontement de deux monstres sacrés, Duvall, le père et
Robert Downey Jr, le fils. David Dobkin, connu pour ses serial noceurs, se tire
des situations les plus convenues à son avantage.J.T.

JUILLET AOÛT*
(Fr., 2016.) R. : Diastème, Sc. : Diastème, Camille Pouzol ; Ph. : Pierre
Milon ; M. : Frédéric Lo ; Pr. : Karé Prod., France 3 cinéma ; Int. : Patrick
Chesnais (Michel), Pascale Arbillot (Anne), Thierry Godard (Franck), Alma
Jodorowski (Joséphine), Ellora Torchia (Shazhana), Luna Lou (Laura).
Couleurs, 96 min.
Juillet. Laura, 14 ans, et sa grande sœur Joséphine partent en vacances avec
leur mère, Anne, sur la côte d’Azur où elles retrouvent Michel, leur beau-père.
Anne leur apprend qu’elle est enceinte. Puis, en août, elles partent en Bretagne
rejoindre Franck, leur père...
Familles séparées... amours adolescentes... Une caméra virevoltante... une
jeune actrice pétillante... des chansons d’Alex Beaupain... Au total, une comédie
anodine et plaisante : un film de vacances.C.B.M.

« JULES DE LONDRES » **
(The Wrong Arm of the Law ; GB, 1962.) R. : Cliff Owen ; Sc. : Ray Galton,
Alan Simpson, John Antrobus, John Warren, Len Heath, d’après un sujet
original de William Whistance Smith et Ivor Jay ; Ph. : Ernest Steward ;
M. : Richard Rodney Bennett ; Pr. : Aubrey Baring, E. M. Smedley Aston ;
Int. : Peter Sellers (Pearly Gates [« Charles Jules »]), Lionel Jeffries
(inspecteur Parker [« Le Fouineur »]), Bernard Cribbins (Nervous O’Toole
[« Le Tiqueur »]), Nanette Newman (Valerie), Graham Stark (Sid Cooper),
Davy Kaye (Trainer King), John Le Mesurier (le sous-préfet), Dennis Price
(Educated Ernest [« Ernest La Classe »]). NB, 95 min.
Un trio de malfrats australiens vient de débarquer à Londres et sème la
perturbation au sein de la pègre. Renseignés par Valerie, maîtresse d’un chef de
gang dont la maison de couture au chic bien parisien (« Jules de Londres ») sert
de paravent, les malfaisants, revêtus d’uniformes de policiers londoniens,
détroussent systématiquement les voleurs. L’équilibre précaire ou le statu quo
établi depuis des années entre la police et les truands étant menacé, le
« Syndicat », après un débat démocratique, décide de s’allier, le temps d’une
trêve, avec la police londonienne, pour démasquer les perturbateurs et remettre
de l’ordre.
Sur ce canevas plutôt original, les sept auteurs du scénario ont imaginé un
nombre considérable de scènes désopilantes dont la coda est le hold-up le plus
laborieux et le plus inénarrable de toute l’histoire du cinéma : mis au point avec
la complicité de la police elle-même mais sans cesse contrecarré par la
maladresse conjointe des voleurs et des policiers en une succession de hasards
malencontreux, l’entreprise aboutit à un désastre spectaculaire. La narration est
pimentée de quantité de petites notations ironiques et de clins d’œil sur les
mœurs de la pègre, dont le point culminant est Peter Sellers organisant pour son
équipe de casseurs ringards des séances éducatives de ciné-club où sont montrés,
disséqués et discutés des classiques du genre comme Du rififi chez les hommes
(1954) de Jules Dassin, Le Jour où l’on dévalisa la Banque d’Angleterre (1960)
de John Guillermin ou Hold-up à Londres (1960) de Basil Dearden. En chef de
gang à la double vie, Peter Sellers cabotine comme à son habitude, mais la palme
de l’interprétation revient à l’extraordinaire Lionel Jeffries qui compose un
portrait haut en couleur d’inspecteur du Yard multipliant les initiatives
malheureuses avec l’espoir d’un avancement rapide, tandis que le tout aussi
savoureux John Le Mesurier est délectable en grand patron des forces de police,
soucieux de conserver son poste mais manifestement sceptique sur les capacités
de ses subordonnés. À déguster en connaisseur. Inédit en salle, mais vu à la
télévision.R.L.
JULIE EN JUILLET**
(Im Juli ; All., Turquie, 2000.) R. et Sc. : Fatih Akin ; Ph. : Pierre Aïm ; M. :
Ulrich Kodjo Wendt ; Pr. : Stefan Schubert, Ralph Schwingel ; Int. : Moritz
Bleibtreu (Daniel), Christian Paul (Julie), Idil Üner (Melek) Mehmet
Kurtulus (Isa), Branka Katic (Luna), Fatih Akin (douanier roumain).
Couleurs, 95 min.
Pour retrouver « la femme de sa vie », selon une prédiction – à savoir la
brève rencontre d’une belle Turque envolée pour Istambul – Daniel, un jeune
prof timoré, quitte Hambourg et prend la route, en ce mois de juillet, avec la
vieille bagnole d’un copain. Il prend en stop Julie, une fille délurée qui a
« flashé » sur lui. L’auto tombe en panne. Ils continuent en utilisant divers
moyens de transport, franchissant les frontières sans passeports…
Une joyeuse équipée, un road-movie mouvementé, complètement déjanté
(les divers subterfuges pour le franchissement des frontières…), des envolées
oniriques (au sens propre !), un brin de romantisme… Bref, on ne s’ennuie pas
en compagnie de ces jeunes, beaux et sympathiques interprètes.C.B.M.

JULIETA***
(Julieta. ; Esp., 2016.) R. et Sc. : Pedro Almodovar, d’après Alice Munro ;
Ph. : Jean-Claude Larrieu ; M. : Alberto Iglesias, Chavela Vargas ; Pr. :
Augustin Almodovar, Esther Garcia Rodriguez ; Int. : Emma
Suarez/Adriana Ugarte (Julieta), Jamel Garo (Xoan), Inma Cuesta (Ava),
Rossy de Palma (Marian), Couleurs, 96 min.
Julieta, la quarantaine, doit quitter Madrid pour suivre son compagnon au
Portugal ; Elle retrouve alors une photo déchirée de sa fille Antia, dont elle est
sans nouvelles depuis longtemps. Elle décide de rester à Madrid, lui écrivant une
longue lettre où elle relate son passé : sa rencontre dans un train avec Xoan qui
devint son père. La disparition en mer de ce dernier, sa souffrance… Une amie la
met sur la piste d’Antia…
Un magnifique mélodrame aux accents de tragédie, s’écoulant sur de
nombreuses années – d’où le choix de deux comédiennes pour interpréter Julieta,
Adriana Ugarte, jeune, et Emma Suarez, plus âgée, toutes deux superbes. C’est
un film douloureux sur l’absence, un film selon Almodovar, « qui parle du destin
inéluctable, du complexe de culpabilité, et de ce mystère insondable qui fait que
nous abandonnons ceux que nous aimons ». C’est aussi un film à la réalisation
lumineuse aux couleurs vives et aux décors et paysages en parfaite
adéquation.C.B.M.

JULIUS CÉSAR**
(GB, 1970.) R. : Stuart Burge ; Sc. : Robert Furnival d’après Shakespeare ;
Ph. : Ken Higgins ; M. : Michael Lewis ; Pr. : Peter Snell (Commonwealth
United) ; Int. : John Gielgud (Jules César), Charlton Heston (Marc-
Antoine), Jason Robards (Brutus), Richard Chamberlain (Octave), Michael
Gough (Metellus Cimber), Christopher Lee (Artemidorus), Jill Bennett
(Calpurnia). Couleurs, 116 min.
L’assassinat de César et ses suites.
Très inférieur au Jules César de Mankiewicz malgré une distribution
brillante où se côtoient un spécialiste de Shakespeare comme John Gielgud et
l’interprète de Dracula Christopher Lee. Bien que bon metteur en scène de
Shakespeare (il avait réussi un Othello en 1967 avec Laurence Olivier) il ne
parvient pas à faire décoller son film. Une suite lui sera pourtant donnée avec
Anthony and Cleopatra de Charlton Heston qui tient déjà ici le rôle
d’Antoine.J.T.

JUPITER, LE DESTIN DE L’UNIVERS*


(Jupiter Ascending ; USA, 2015.) R. et Sc. : Lana et Andy Wachowski ; Ph. :
John Toll ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Lana et Andy Wachowski, Grant
Hill ; Int. : Mila Kunis (Jupiter Jones), Channing Tatum (Caine Wise), Sean
Bean (Stinger Apini), Eddie Redmayne (Balem Abrasax). Couleurs,
127 min.
Née par une belle nuit étoilée, Jupiter Jones est promise, sans le savoir, à un
destin exceptionnel. Elle en prend conscience quand Cain, un chasseur
génétiquement modifié, débarque sur Terre afin de la protéger.
Depuis le succès de la trilogie Matrix, Lana et Andy Wachowski peinent à
renouer avec le succès public. Et ce n’est malheureusement pas avec Jupiter
Ascending que les choses se sont améliorées. Après l’échec commercial de
l’excellent Cloud Atlas, les deux cinéastes nous livrent pourtant, avec ce
nouveau long métrage, un space opera époustouflant qui, mené tambour battant,
ne laisse aucune minute de répit au spectateur. Passés maîtres dans l’art
d’orchestrer les scènes d’action, les Wachowski enchaînent en effet les moments
de bravoure (notamment lors de séquences de poursuites) et ce, tout en
façonnant un univers hallucinant qui ne ressemble à aucun autre. Portée par des
effets visuels somptueux, cette histoire, à mi-chemin entre le conte et le récit de
super-héros, s’impose ainsi comme un blockbuster impressionnant, vertigineux
et excessif (Le montage paraît par moment hystérique) mais qui, aussi
spectaculaire soit-il, laissera aux spectateurs un sentiment mesuré. En cause : le
scénario trop condensé (le film d’une durée de deux heures, semble trop court) et
qui, mêlant SF, romance, action et humour, peine parfois à trouver le juste
équilibre et sacrifie non seulement les personnages mais aussi les enjeux
thématiques amorcés par le sujet (la prédestination, la quête de soi, la fuite du
quotidien). Cette faiblesse d’écriture altère le plaisir que l’on peut prendre à
visionner cette œuvre totalement folle qui a néanmoins le mérite de nous clouer
à nos fauteuils, pendant toute la projection.E.B.

JURASSIC WORLD***
(Jurassic World ; USA, 2015.) R. : Colin Trevorrow ; Sc. : Nick Jaffa,
Amanda Silver, Derek Connoly et Colin Trevorrow ; Ph. : John
Schwartzmann ; Eff. sp. : Michael Meinardus ; Eff. vis. : Christopher
Raimo ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Universal Pictures et Amblin
Entertainment ; Int. : Chris Pratt (Owen Grady), Bryce Dallas Howard
(Claire Dearing), Vincent d’Onofrio (Vic Hoskins), Ty Simpkins (Gray
Mitchell), Omar Sy (Barry), B.D. Wong (Docteur Wu). Couleurs, 123 min.
Dix ans après l’ouverture du Jurassic Park, est introduit un dinosaure
génétiquement modifié, appelé Indominus Rex. Mais ce dernier s’échappe.
Après bien des désastres, il sera vaincu par un tyrannosaure aidé d’un raptor.
Collin Trevorrow fait une nouvelle entrée fracassante dans le monde du
cinéma sous l’œil attentif de Spielberg qui est le producteur du film. On retrouve
avec plaisir une multitude d’éléments du premier Jurassic comme la légendaire
bande son composée par John Williams. Avec ses effets spéciaux époustouflants,
mais possédant néanmoins une fin très « clichée », Jurassic World s’affirme
comme le deuxième meilleur film de la saga.C.E.Y.

JUSQU’À CE QUE LA FIN DU MONDE


NOUS SÉPARE*
(Seeking a Friend for the End of the World ; USA, 2012.) R. et Sc. : Lorene
Scafaria ; Ph. : Tom Orr ; Eff. vis. : John Ryan ; Pr. : Anonymous Content
et Mandate Pictures ; Int. : Steve Carell (Dodge), Keira Knightley (Penny),
Connie Britton (Diane), Rob Corddry (Warren), Adam Brody (Owen).
Couleurs, 101 min.
On annonce la fin du monde : un astéroïde va frapper la terre. Abandonné
par sa femme, Dodge, reçoit de sa voisine, la fantasque Penny, une lettre d’un
amour de jeunesse qui ne l’a pas oublié. Le voilà lancé, avec l’aide de sa voisine,
à la recherche de cet ancien amour. Mais c’est Penny qui sera son ultime
compagne.
Autant Melancholia est un film sinistre, on attend cette fin du monde dans la
folie et la gaieté à travers un road movie sur fond d’aimable apocalypse. Et quel
couple ! Carrell et Knightley !J.T.
JUSQU’À MON DERNIER SOUFFLE
(Jab tak hai jaan ; Inde, 2012.) R. : Yash Chopra ; Sc. : Devika Baghat,
Aditya Chopra ; Ph. : Anil Mehta ; M. : A.R. Rahman ; Pr. : Yashraj
Films ; Int. : Shah Rukh Khan (Samar Anand), Katrina Kaif (Meera
Thapar), Anushka Sharma (Akira Rai), Rishi Kapoor (Imran). Couleurs,
176 min.
Repoussé par la belle Meera, Samar Anand s’engage dans l’armée indienne
où il devient démineur. Meera l’aimait mais lorsque Samar a été victime d’un
grave accident, elle a prié pour qu’il s’en sorte, promettant alors de renoncer à la
voir. Mais, après bien des péripéties (Samar perd la mémoire puis la retrouve),
ils pourront s’aimer.
Une curiosité. Le metteur en scène Yash Chpra est le maître du film musical
hindi et du romanesque sauce Bollywood. Ses scénarios sont des variantes sur le
thème de Roméo et Juliette avec torrents de larmes garantis. Dans ce film qui va
du Cachemire à Londres, tout est invraisemblable mais justifie le titre attribué en
Inde à Chopra, mort en 2012, « le roi de la romance. »J.T.

JUSQU’À TOI*
(Fr., 2009.) R. et Sc. : Jennifer Devoldère ; Ph. : Arnaud Potier ; M. : Howie
Beck ; Pr. : Quad Films ; Int. : Mélanie Laurent (Chloé), Justin Bartha
(Jack), Valérie Benguigui (Myriam), Billy Boyd (Rufus). Couleurs, 80 min.
Tandis que Chloé vit seule à Paris avec pour amie une voisine de palier,
Jack, aux États-Unis, est plaqué par sa petite amie Liza, au moment de se rendre
à Paris. Alors que Chloé part en Belgique pour un reportage, Jack arrive à Paris.
Une confusion de valises va changer leurs destins.
Comédie bien enlevée pour un premier film. Mélanie Laurent et Justin
Bartha, c’est l’originalité du film, ne se rencontrent jamais avant les scènes
finales riches en rebondissements.J.T.

JUSQU’AU DERNIER*
(To the Last Man ; USA, 1933.) R. : Henry Hathaway ; Sc. : Jack
Cunningham ; Ph. : Ben Reynolds ; Pr. : Paramount ; Int. : Egon Brecher
(Mark Hayden), Jay Ward (Lynn Hayden), Fuzzy Knight (Jeff Morley).
NB, 60 min.
Rivalité entre deux familles.
Ce western, redécouvert lors de la rétrospective Hathaway à la
Cinémathèque française, est tiré d’un roman de Zane Grey et comprend dans sa
distribution Randolph Scott et Shirley Temple à ses débuts. Jolie scène de
baignade.J.T.

JUSTE LA FIN DU MONDE***


(Fr., Can., 2016.) R. et Sc. : Xavier Dolan d’après Jean-Luc Lagarce ; Ph. :
André Turpin ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : Sylvain Corbeil, Nancy Grant,
Nathanaël Karmitz, X. Dolan ; Int. : Nathalie Baye (la mère), Marion
Cotillard (Catherine), Léa Seydoux (Suzanne), Vincent Cassel (Antoine),
Gaspard Ulliel (Louis). Couleurs, 95 min.
Après 12 ans d’absence, Louis, 33 ans, un dramaturge, revient dans sa
famille ; il doit annoncer sa mort prochaine. Il revoit sa mère un peu fofolle, sa
sœur Suzanne au caractère rebelle, son frère aîné Antoine toujours irascible,
ainsi que Catherine, sa belle-sœur…
Certes, c’est du théâtre filmé avec d’abondants dialogues dits par des acteurs
en gros plans. Ceux-ci sont d’une excellence remarquable, tout particulièrement
Vincent Cassel. C’est peut-être aussi le point faible du film : ils sont trop
célèbres pour que l’on adhère à leurs personnages, par ailleurs très stéréotypés.
L’adaptation de cette pièce (où l’ombre de l’homosexualité et du sida jamais
cités, plane en arrière-plan) est parfaitement réussie par Xavier Dolan.
L’intensité dramatique est constante.C.B.M.

JUSTICIER DU MINNESOTA (LE)


(Minnesota Clay ; Ital., 1964.) R. : Sergio Corbucci ; Sc. : Adriano Bolzoni et
Sergio Corbucci ; Ph. : Jose Fernandez Aguayo ; Pr. : Ultra, Jaguar,
Franco-London ; Int. : Cameron Mitchell (Minnesota Clay), George Riviere
(Fox), Ethel Rojo (Estella), Antonio Casas (Jonathan Mulligan), Fernando
Sancho (Gen. Couleurs, 95 min.
Un gunfighter « nettoie » une ville malgré ses troubles de la vue.
Premier spaghetti-western de Corbucci, louchant sur les effets à la Leone.
Redécouvert grâce au DVD.J.T.
K

KARIMA*
(Fr., 2003.) R., Sc., Ph., M. et Pr. : Clarisse Hahn ; Int. : Karima. Couleurs,
98 min.
Karima est une jeune femme d’origine algérienne que Clarisse Hahn a
filmée pendant un an, dans l’intimité de sa famille ou entourée de ses amis avec
qui elle pratique la domination sado-maso. Nous découvrons une pratique
considérée comme « extrême », prenant ici au contraire la forme d’un échange
sensuel, amical ou maternel. Un rituel en marge de la société, où le corps
apparaît tour à tour comme source de plaisir ou de douleur, objet d’adoration ou
de dégoût.
À travers le portrait d’un personnage très fort, Karima, une jeune femme à
cheval entre différentes cultures, nous entrons dans un monde clos où le corps
est, plus encore que d’ordinaire, au centre de toute relation. Si certaines scènes
n’épargnent pas le spectateur, la démarche est ailleurs. Les personnes filmées
parlent, se racontent et analysent leurs fantasmes, ressentis, et désirs hors-
normes avec sincérité et une décontraction parfois touchante et drôle. Clarisse
Hahn accompagne ses personnages dans leur intimité et leur introspection. Elle
filme leur recherche de vérité, leurs moments de fragilité et de résistance, posant
la question de « l’être-ensemble » et de la complexité des relations humaines.
Karima est un film intense et étonnant, à l’esthétique brute ; la combinaison d’un
travail d’artiste et de cinéaste. Plusieurs institutions ont voulu acheter le film,
mais se sont heurtées à des problèmes de censure. C’est pourquoi Karima n’est
disponible que sur demande à Les Films du Présent.O.L.

KEEPER*
(Fr., Belg., 2015.) R. : Guillaume Senez ; Sc. : G. Senez, David Lambert ;
Ph. : Denis Jutzeler ; Pr. : Isabelle Truc, Bart van Langendonck, Elise
Garbar, Fabrice Preel Cléach ; Int. : Kacey Motet-Klein (Maxime), Galatea
Bellugi (Mélanie), Catherine Salée (la mère de Mélanie). Couleurs, 95 min.
Maxime et Mélanie ont 15 ans ; ils vont avoir un enfant. Tout d’abord
Maxime accepte mal cette perspective, puis il décide de le garder alors que
Mélanie envisage l’avortement. Il va tenter de la convaincre.
Une réalisation minimaliste (style téléfilm), mais lumineuse, un couple de
jeunes comédiens frais et attachants. Des lieux communs (les deux mères)…
Reste un film sympathique, grand prix du festival « Premiers Plans »
d’Angers.C.B.M.

KERTU**
(Kertu ; Estonie, 2013.) R. et Sc. : Ilmar Raag ; Ph. : Kristjan Jaak Nuudi ;
M. : Horret Kuus, Mari Pokinon ; Pr. : Riina Sildos ; Int. : Mait Malmsten
(Villu), Ursula Ratasepp (Kertu), Külliki Saldre (Anu), Leila Säälik (Malle),
Peter Tammearu (Juri). Couleurs, 98 min.
Dans l’île de Saaramaa, en Estonie, Kertu, jeune fille timide et réservée, que
l’on dit simplette, vit encore chez ses parents sous la coupe d’un père
despotique. Un soir de fête, elle se donne à Villu, un alcoolique, le mauvais
garçon du village. En proie à la médisance, il part ; il est atteint d’un cancer à la
gorge qu’il va faire soigner. Quand Kertu se découvre enceinte, son père veut la
faire avorter.
Avec sa bouille ronde et ses yeux innocents, Kertu évoque une Gelsomina
estonienne en but à l’adversité. « J’aime à penser, dit le réalisateur, que l’amour
est un sentiment qui dépasse tout. » Par la grâce d’une mise en scène ample avec
ses vastes paysages lumineux et surtout par l’interprétation délicate d’Ursula
Ratasepp, son film ne verse jamais dans le mélodrame larmoyant (malgré
l’intrigue) ; il est tout simplement beau et sensible.C.B.M.

KICK-ASS**
(USA, 2010.) R. : Matthew Vaughn ; Sc. : Matthew Vaughn, Jane
Goldman ; Ph. : Ben Davis ; M. : Marius De Vries, Ilan Eshkeri, Henry
Jackman, John Murphy ; Pr. : Marv Films, Plan B Entertainment ; Int. :
Aaron Johnson (Dave Lizewski / Kick-Ass), Chloë Grace Moretz (Mindy
Macready / Hit-Girl), Nicolas Cage (Damon Macready / Big Daddy), Mark
Strong (Frank D’Amico), Christopher Mintz-Plasse (Chris D’Amico / Red
Mist). Couleurs, 117 min.
Adolescent mal dans sa peau, Dave n’a pas la cote à l’école. Pour pimenter
le quotidien, il s’achète un costume et se crée une identité de superhéros : Kick-
Ass. Il doit désormais secourir la veuve et l’orphelin. Cette idée loufoque prend
une tournure inattendue et Kick-Ass devient soudainement populaire. Il est
contacté par Big Daddy et sa fille de dix ans Hit-Girl : deux superhéros
ordinaires, bien plus doués que lui. Ensemble, ils iront combattre le crime,
incarné par le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico et son fils Chris,
camarade de classe de Dave. Pour venger Big Daddy assassiné par les hommes
de main de Frank, Kick-Ass et Hit-Girl massacreront dans leur gratte-ciel tous
les membres de la pègre.
Avec Kick-Ass, le réalisateur Matthew Vaughn devient officiellement le
saint patron des films pour ados insolents. La meilleure idée de cette comédie est
le personnage de Hit-Girl, petite fille grossière et carnassière dont les manières
feraient rougir les moins farouches des spectateurs, et révèle au grand public le
talent de Chloë Grace Moretz. Certes, le spectacle n’est pas fin-fin, mais Kick-
Ass injecte avec malice une bonne mesure d’irrévérence dans un genre, le film
de superhéros, qui, pour se répandre sur tous les écrans du monde, a dû renoncer
à beaucoup de saveur.G.J.

KILL ME PLEASE**
(Belg., 2010.) R. et Sc. : Olias Barco ; Ph. : Frédéric Noirhomme ; Pr. : Le
Parti, Les Armateurs et OXB ; Int. : Aurélien Recoing (Dr Krueger), Benoît
Poelvoorde (Demanet), Bouli Lanners (Vidal), Virgile Bramly (Virgile). NB,
95 min.
La clinique suisse du Dr Krueger accueille ceux qui veulent en finir avec la
vie grâce à un suicide assisté. Un humoriste dépressif souhaite y entrer mais,
refusé, s’ouvre les veines. Et voilà que le feu gagne la clinique et qu’il devient
impossible de satisfaire les patients. Mais la mort a toujours le dernier mot.
Humour belge : une galerie amusante de cinglés et une histoire qui finit en
carnage. Pour son deuxième film, tourné cette fois en noir et blanc, ce qui en
accentue le côté insolite, Barco, qui est français mais tourne en Belgique, évite le
mauvais goût et la satire pesante et donneuse de leçons, sur un sujet sensible.J.T.

KILL YOUR FRIENDS**


(Kill Your Friends ; GB, 2015.) R. : Owen Harris ; Sc. : John Niven ; Ph. :
Gustav Danielsson ; M. : Junkie XL ; Pr. : Unigram, Al-Film, Altitude
Films ; Int. : Nicholas Hoult (Stelfox), Craig Roberts (Darren), James
Corden (Waters), Tom Riley (Parker-Hall). Couleurs, 103 min.
1997 : triomphe de la Britpop. Stelfox, ambitieux, ronge sen frein chez
Unigram. S’il veut monter, il lui faut trouver la star de demain. Il va au Midem
de Cannes et remarque Rudi, un pitoyable rocker. Un bide qui entraîne la chute
de Schneider, le directeur artistique. Mais sa place va à Waters que, de rage,
Stelfox assassine. Puis il se débarrasse de sa secrétaire, Rebecca qui a deviné
qu’il était l’assassin et du policier qui mène l’enquête. Il fait « un tabac » avec
les Songbirds dont il a modifié la chorégraphie et devient enfin le directeur
artistique.
Comédie d’humour noir située dans le domaine de l’industrie musicale : fric,
sexe et drogue. On pense à Noblesse oblige ou à Carambolages. La satire du
monde musical vise juste d’autant que le scénariste a travaillé dans ce milieu.J.T.

KILLER ELITE*
(Killer Elite ; USA, 2011.) R. : Gary McKendry ; Sc. : Matt Sherring d’après
un roman de Ranulph Fiennes ; Ph. : Simon Duggan et Alain Duplantier ;
M. : Johnny Klimek et Reinhold Heil ; Pr. : Omnilab Media ; Int. : Jason
Statham (Danny), Clive Owen (Logan Spike), Robert De Niro (Hunter),
Dominic Purcell (Davies), Yvonne Strahovski (Anne). Couleurs, 117 min.
Danny, un mercenaire, s’est retiré en Australie où il vit avec Anne. Mais
pour obtenir la libération de son mentor, Hunter, Danny accepte une nouvelle
mission : tuer les assassins de trois fils du cheikh Amr. Or ceux-ci appartiennent
aux S.A.S., services spéciaux britanniques. La mission n’est pas simple, surtout
quand s’en mêle le M16 et que vient s’y ajouter l’association secrète des Feather
Men.
Inspiré d’un roman de Ranulph Fiennes, ancien agent du S.A.S., fondé sur
des faits authentiques, ce solide film d’espionnage, à l’intrigue quelque peu
tortueuse, offre au musclé Jason Statham un rôle sur mesure, vouant Robert De
Niro à de la quasi-figuration. Premier film de Gary McKendry, Killer Elite
donne une bonne idée de l’action des services secrets au Moyen Orient dans les
années 1980. La situation a bien évolué depuis.J.T.

KILLER INSIDE ME (THE)***


(The Killer Inside Me ; USA, 2010.) R. : Michael Winterbottom ; Sc. : John
Curran ; Ph. : Marcel Zyskind ; M. : Melissa Parmenter ; Pr. : Muse
Productions ; Int. : Casey Affleck (Lou Ford), Jessica Alba (Joyce
Lakeland), Kate Hudson (Amy Stanton), Ned Beatty (Chester Conway).
Couleurs, 109 min.
Dans une petite ville du Texas, le shérif-adjoint Lou Ford est chargé de faire
entendre raison à une prostituée Joyce qui est la maîtresse du fils d’un notable. À
la faveur d’une embrouille entre le jeune homme et un militant syndicaliste, il
tue le premier et laisse pour morte Joyce. Les meurtres s’enchaînent jusqu’au
moment où un témoin surgit pour confondre Lou, c’est Joyce. Il la tue et périt
dans l’incendie de sa maison.
Brillante adaptation d’un roman noir de Jim Thompson, Le démon dans la
peau. C’est le portrait d’un policier qui ne peut contenir la violence qui est en lui
et se trouve entraîné dans une série de meurtres. Rarement le film noir est allé
aussi loin.J.T.

KILLER JOE***
(Killer Joe ; USA, 2012.) R. : William Friedkin ; Sc. : Tracy Letts ; Ph. :
Caleb Deschanel ; M. : Tyler Bates ; Pr. : Voltage Pictures, Picture Perfect,
Worldview Entertainment, ANA Media ; Int. : Matthew McConaughey
(Killer Joe Cooper), Emile Hirsch (Chris Smith), Juno Temple (Dottie
Smith), Thomas Haden Church (Ansel Smith), Gina Gershon (Sharla
Smith). Couleurs, 102 min.
Chris, criblé de dettes, soumet l’idée du siècle à Ansel, son père, et à Sharla,
sa nouvelle épouse : recruter un tueur à gages pour se débarrasser d’Adèle, sa
mère. L’ex-femme d’Ansel aurait en effet souscrit une assurance-vie au bénéfice
de leur fille, Dottie, apparemment simple d’esprit. Chris et Ansel vont faire
affaire avec Joe, inspecteur de police et accessoirement tueur à gages, mais il
veut être payé d’avance. Sûrs de leur coup, ils lui promettent de le payer avec
l’argent de l’assurance-vie et lui offrent Dottie en guise d’acompte. Quand, pris
de doutes, Chris se rétracte, il est déjà trop tard : Joe a tué Adèle. Après son
enterrement, la famille entière découvre que le bénéficiaire de l’assurance-vie
n’est pas Dottie, mais Rex, son nouveau compagnon. Pourtant, Joe a compris
que Sharla était la maîtresse de Rex et comptait s’enfuir avec lui et l’argent. Joe
fait cette révélation à la famille en humiliant Sharla, puis annonce qu’il a décidé
d’épouser Dottie. Chris s’y oppose et ordonne à sa sœur de partir avec lui.
S’ensuit une bataille où tout le monde se ligue contre Chris. Dans la confusion,
Dottie récupère une arme à feu. Elle tue son frère, blesse son père et tourne
l’arme vers Joe.
Après Bug en 2006, William Friedkin adapte à nouveau une pièce de Tracy
Letts. Le décor unique dont souffrait le précédent film, de plus en plus dépouillé,
cède cette fois la place à l’immensité du Texas. Même si l’action revient souvent
au camping-car dans lequel vit la famille Smith, la complexité de l’intrigue
permet au cinéaste de multiplier les lieux, renonçant plus facilement à la forme
théâtrale. Au centre de cette comédie noire, Matthew McCanaughey déploie
pour la première fois une nouvelle dimension de son jeu. Loin des jeunes
premiers au joli minois qu’il incarnait jusqu’alors, il devient une force tranquille
à l’accent texan, un homme de peu de mots par qui arrive la mort. L’humiliation
violente du personnage incarné par l’actrice Gena Gershon, contrainte de simuler
une longue fellation sur un pignon de poulet frit, s’impose comme le morceau de
bravoure d’une œuvre qui ne craint pas de poser sur les rapports humains un
regard impitoyable. Au milieu du film, le héros Chris raconte une anecdote
déroutante qui l’a amené à observer des lapins se cannibaliser spontanément.
C’est précisément dans cette situation que sont enfermés les personnages du
scénario diabolique de Tracy Letts, parfaitement servi par la mise en scène crue
de William Friedkin qui, quarante ans après French Connection et L’Exorciste,
n’a rien perdu de son culot.G.J.

KILLING FIELDS**
(Texas Killing Fields ; USA, 2011.) R. : Ami Canaan Mann ; Sc. : Don
Ferrarone ; Ph. : Stuart Dryburgh ; M. : Dickon Hinchliffe ; Pr. : Forward
Pass pour Anchor Bay Films ; Int. : Sam Worthington (Inspecteur Souder),
Jeffrey Dean Morgan (Brian Heigh), Chloe Grace Moretz (Anne Sliger),
Jessica Chastain (Pam Stall). Couleurs, 104 min.
Deux flics désabusés, Souder et Heigh, sont confrontés, à Texas City, à
plusieurs meurtres de femmes dont une prostituée mineure. Ils s’attachent à
Anne, une adolescente que sa mère chasse de son domicile quand elle reçoit des
hommes. Anne est enlevée : il s’ensuit une poursuite dans les marécages et deux
fusillades. Heigh, blessé, recueillera Anne chez lui.
Un film vraiment noir dans le Sud profond des États-Unis où sexe et meurtre
font bon ménage. Cet univers de paumés violents et sadiques est mis en scène
par la fille de Michael Mann qui aurait lui-même porté le projet pendant
plusieurs années. La fille n’a pas la maîtrise du père et les situations sont parfois
confuses, mais elle décrit avec force un monde glauque et désespéré conforme à
la réalité dans certains coins du Texas.J.T.

KING OF THE TEXAS RANGERS**


(USA, 1941.) R. : John English et William Witney ; Sc. : Ronald Davidson,
Norman S. Hall, William Lively, Joseph Poland et Joseph O’Donnell ; Ph. :
Reggie Lanning ; M. : Cy Feuer ; Pr. : Hiram S. Brown pour Republic
Pictures ; Int. : Slingin’ Sammy Baugh (Tom King Jr.), Neil Hamilton (John
Barton), Pauline Moore (Sally Crane), Duncan Renaldo (Pedro Garcia),
Charles Trowbridge (Robert Crawford). NB, serial (12 épisodes).
Des saboteurs tentent de contrecarrer la production pétrolière des puits
texans pour réduire l’effort de guerre américain, mais trouvent sur leur route le
sergent Tom King, déterminé à venger l’assassinat de son père.
En 1941, les États-Unis n’avaient pas encore connu Pearl Harbour, mais
aidaient l’Angleterre en lui fournissant armes et matières premières. Et déjà, les
agents de l’Axe sévissaient sur le territoire. Sammy Baugh était une gloire du
football et le joueur le mieux payé d’Amérique, que rien ne prédestinait à la
carrière de comédien. D’ailleurs, sa piètre performance ne lui permettra pas de
récidiver. Néanmoins, c’était un cavalier émérite et le serial fonctionne grâce à la
direction pleine de punch des réalisateurs. Film redécouvert en vidéo.R.L.

KINGSMAN : SERVICES SECRETS***


(Kingsman : The Secret Service ; USA, GB, 2015.) R. : Matthew Vaughn ;
Sc. : Jane Goldman, Matthew Vaughn ; Ph. : George Richmond ; Déc. :
Andrew Ackland-Snow ; M. : Henry Jackman, Matthew Mareson ; Pr. :
Marv Films, Shangri-La Ent., 20th Century Fox ; Int. : Colin Firth (Harry
Hart / Galahad), Samuel L. Jackson (Richmond Valentine), Michael Caine
(Arthur / Chester King), Taron Egerton (Garry « Eggsy » Unwin), Mark
Strong (Merlin), Sophie Cookson (Roxy). Couleurs, 129 min.
Formant un jeune délinquant dont le père est mort en mission, Harry Hart, de
l’agence Kingsman, tente d’en faire un espion réunissant toutes les qualités
requises. L’objectif : mettre un terme aux agissements de Richmond Valentine,
dont les cartes SIM piégées sont vouées à faire disparaître la population
mondiale.
Oscillant entre la parodie et le film d’espionnage, sorte de nouveau James
Bond parfois violent (en particulier la scène de l’église), la confrontation Firth-
Jackson, arbitrée par Caine, offre un grand moment de cinéma, agrémenté de
répliques qui font songer aux meilleures réalisations des années 50.
D.C.

KISS ET KILL
(Killers ; USA, 2010.) R. : Robert Luketic ; Sc. : Bob DeRosa et Ted Griffin ;
Ph. : Russell Carpenter ; M. : Rolfe Kent ; Pr. : Aversano et Lionsgate ;
Int. : Katherine Heigl (Jen Kornfeldt), Ashton Kutcher (Spencer Aimes),
Tom Selleck (Mr Kornfeldt), Catherine O’Hara (Mrs Kornfeldt). Couleurs,
100 min.
Un agent secret se retire par amour et mène une vie paisible avec son
épouse, lorsque son ancien chef le prévient que sa tête est mise à prix et que des
chasseurs de primes sont sur sa piste. S’en suit une folle course poursuite au
moment même où la jeune épouse découvre qu’elle est enceinte.
Katherine Heigl et Ashton Kutcher font de leur mieux dans ce film d’action
où tout le monde veut les tuer. Rien n’est crédible dans cette histoire, pas même
les acteurs. Dommage car Luketic est un solide réalisateur.J.T.

KNIGHT OF CUPS*
(Knight of Cups ; USA, 2015.) R. et Sc. : Terrence Malick ; Ph. : Emmanuel
Lubezki ; M. : Hanan Townshend ; Pr. : Dogwood Films et Waypoint
Entertainment ; Int. : Christian Bale (Rick), Cate Blanchett (Nancy),
Natalie Portman (Elizabeth), Imogen Poots (Della), Freida Pinto (Helen),
Teresa Palmer (Karen), Antonio Banderas (Tonio). Couleurs, 118 min.
Rick, Billy et Barry ont été bercés par les récits que leur lisait leur père,
notamment celui du jeune prince oriental parti à la recherche d’une perle rare.
Depuis, Billy est mort et Rick ne s’en remet pas, noyant son chagrin et son
angoisse dans l’alcool et les aventures féminines, ou encore en regardant
l’océan. Il doit soutenir son frère, Barry, qui l’a rejoint à Los Angeles et qui est
lui aussi traumatisé par la mort de Billy. De Nancy, son ex-femme à Helen, un
mannequin qui tente de l’orienter vers le Bouddhisme en passant par Elizabeth
qui hésite entre lui et son mari, il cherche sa voie. La trouvera-t-il dans le
mysticisme ?
Pas du grand Malick. Les dérives de son héros sont vite lassantes et la
philosophie véhiculée bien naïve. Certes Malick est un grand réalisateur et son
métier fait passer bien des lieux communs, mais il est desservi par un Christian
Bale inexpressif. Cette fois on sera déçu.J.T.
KNOCK, KNOCK*
(USA, Chili, 2015.) R. : Eli Roth, Sc. : Eli Roth, Nicolás López et Guillermo
Amoedo d’après une histoire de Anthony Overman et Michael Ronald
Ross ; Ph. : Antonio Quercia ; M. : Manuel Riveiro ; Pr. : Eli Roth, Miguel
Asensio, Colleen Camp, John T. Degraye, Cassian Elwes et Nicolás López ;
Int. : Keanu Reeves (Evan Webber), Lorenza Izzo (Genesis), Ana de Armas
(Bel). Couleurs, 99 min.
Architecte, marié et père de deux enfants, Evan mène une vie paisible et sans
histoire jusqu’au jour où, pour la fête des Pères, il se retrouve seul chez lui et
qu’en pleine nuit, alors qu’il travaille sur l’un de ses projets, deux jeunes
femmes frappent à sa porte.
Réalisateur, scénariste, producteur et acteur (on l’a vu notamment dans
Inglourious Basterds de Quentin Tarantino), Eli Roth fait partie de cette
génération de cinéastes touche-à-tout influencés par le cinéma de genre, la
série B et la culture de vidéoclub. Après The Green Inferno, hommage sans
concession aux films de cannibales italiens, Roth signe avec Knock, Knock un
thriller tendu et corrosif qui dézingue, avec un malin plaisir, le puritanisme et
l’American Way of Life. Privilégiant une violence psychologique plutôt que
graphique, il nous offre un suspens efficace, teinté d’humour noir et de
féminisme, et qui, en outre, bénéficie d’une solide interprétation. À l’image de
Keanu Reeves, qui campe avec une belle conviction le malheureux héros du film
mais aussi et surtout de Lorenza Izzo et Ana de Armas, époustouflantes dans la
peau des deux furies.E.B.

KRAKATOA, À L’EST DE JAVA*


(Krakatoa : East of Java ; USA, 1968.) R. : Bernard L. Kowalski ; Sc. :
Clifford Newton Gould, Bernard Gordon ; Ph. : Manuel Berenguer ; M. :
Frank De Vol ; Eff. sp. : Eugène Lourié, Alex Weldon ; Pr. : William
R. Forman ; Int. : Maximilian Schell (capitaine Chris Hanson), Diane Baker
(Laura), Brian Keith (Connerly), Barbara Werle (Charley), Sal Mineo
(Leoncavallo), Rossano Brazzi (Giovanni), John Leyton (Rigby), J.D.
Cannon (Danzig), Jacqui Chan (Toshi), Marc Lawrence (Jacobs), Victoria
Young (Kiko), Robert Hall, Midori Arimoto, Niall MacGinnis. Couleurs,
131 min.
Le capitaine Hanson accueille sur son navire, le Batavia Queen, un groupe
d’aventuriers désireux de mettre la main sur un trésor enfoui dans une épave, au
large de Java. Au moment de l’embarquement, il reçoit l’ordre de convoyer
plusieurs prisonniers en partance pour le bagne. Arrivé à destination, après bien
des péripéties et de lourdes tensions parmi les passagers, Hanson parviendra à
déjouer une mutinerie, à sauver son équipage de l’éruption du Krakatoa et à
surmonter un tsunami d’une violence inouïe.
Pilier de la télévision américaine, Bernard L. Kowalski n’a réalisé qu’une
huitaine de longs métrages pour le cinéma, dont une bonne moitié de séries Z
tournées à la fin des années 50 pour le compte des frères Corman. Contre toute
attente, la suite de sa filmographie s’est révélée plus attractive : Macho Callahan
(1970) – western rugueux servi par la performance de David Janssen – et
l’horrifique Ssssnake le cobra (1973) – variation reptilienne sur le thème du
croisement homme/animal évoquant L’Île du docteur Moreau – ont ainsi leurs
défenseurs. Il en va de même de cette œuvre à grand spectacle, inspirée d’un
authentique (et dévastateur) phénomène géologique survenu en août 1883 (à
l’ouest et non à l’est de Java, comme l’affirme à tort le titre !). Agréable
divertissement mêlant tous les ingrédients propres à satisfaire petits et grands
(aventure, exotisme, séquences grandioses et pittoresques…), le film puise son
inspiration dans les récits de Jules Verne tout en préfigurant la vogue du cinéma-
catastrophe des années 70. Le tout bénéficie de solides effets spéciaux (offrant
notamment une remarquable séquence finale de raz-de-marée), qui valurent au
tandem Eugène Lourié/Alex Weldon une juste nomination aux Oscars (hélas non
transformée). Sympathique et spectaculaire. A réhabiliter.
A.M.
KRONOS
(Kronos ; USA, 1957.) R. : Kurt Neumann ; Sc. : Lawrence Louis Goldman,
d’après Irving Block ; Ph. : Karl Struss ; M. : Paul Sawtell, Bert Shefter ;
Eff. sp. : Jack Rabin, Irving Block, Louis DeWitt, Menrad von Mulldorfer,
William Reinhold, Gene Warren ; Pr. : K. Neumann, J. Rabin, I. Block,
L. DeWitt/Regal Films, Inc. ; Int. : Jeff Morrow (Dr Leslie Gaskell),
Barbara Lawrence (Vera Hunter), John Emery (Dr Hubbell Eliot), George
O’Hanlon (Dr Arnold Culver), Morris Ankrum (Dr Albert Stern), Kenneth
Alton (le conducteur du pick-up), John Parrish (général Perry), Jose
G. Gonzales (Manuel Ramirez), Richard Harrison (le pilote). NB, 78 min.
Un astéroïde en forme de soucoupe volante se dirige droit vers la Terre.
L’armée américaine tente alors de le détruire à l’aide de fusées équipées de
puissantes charges nucléaires. En vain. L’engin céleste termine sa course dans le
Pacifique, au large des côtes mexicaines. Peu de temps après, un robot
gigantesque et inébranlable – baptisé Kronos, en référence au roi des Titans de la
mythologie grecque – émerge des flots. Causant la destruction sur son passage,
le monstre métallique – sorte de monolithe parallélépipédique se repaissant de
l’énergie terrestre – se dirige vers un entrepôt d’armes atomiques et menace de
ravager Los Angeles. L’étrange envahisseur sera en fin de compte neutralisé par
un largage aérien de « particules Oméga » (sic), entraînant son autodestruction.
Une déception de la part du prolifique Kurt Neumann, qui devait
heureusement « se racheter » l’année suivante avec La Mouche noire (1958),
considéré à juste raison comme son chef-d’œuvre. En dépit d’une durée
resserrée, l’ennui gagne rapidement le spectateur, qui se prend à rêver de ce
qu’un Robert Wise voire, plus modestement, un Jack Arnold auraient pu tirer
d’un scénario somme toute assez original (une fois n’est pas coutume,
l’envahisseur venu d’ailleurs n’ayant ici rien d’une vague créature humanoïde ou
mutante). Las, l’inspiration n’est pas au rendez-vous ! Plombée par de médiocres
trucages et un pénible verbiage pseudo-scientifique, la mise en scène –
passablement languissante – achève définitivement de ruiner l’entreprise.
Sympathique mais raté.
A.M.

KUNDUN**
(Kundun ; USA, 1998.) R. : Martin Scorsese ; Sc. : Melissa Mathison ; Ph. :
Roger Deakins ; M. : Philip Glass ; Pr. : Cappa/De Fina ; Int. : Gyurme
Tethong (le Dalaï-Lama à 12 ans), Tenzin Thuthob Tsarong (le Dalaï-Lama
adulte), Tencho Gyalpo (la mère), Mygur Khangsar (le père). Couleurs,
137 min.
Au Tibet, en 1937, un enfant est décrété la 14e réincarnation du Bouddha de
la Compassion. Il va mûrir et s’opposer à la doctrine communiste que voudrait
imposer au Tibet la Chine de Mao.
Pourquoi Scorsese a-t-il tourné ce film ? Il fut mal accueilli à sa sortie.
Redécouvert lors d’une rétrospective Scorsese à la Cinémathèque française en
2015, il frappe par sa valeur prophétique. Exaltation du pacifisme et musique
évocatrice de Philip Glass : on redécouvre Kundun.J.T.

KURDISH LOVER***
(Fr., 2012.) R., Sc. et Ph. : Clarisse Hahn ; M. : Catherine Rascon ; Pr. :
Patrice Nezan ; Couleurs, 95 min.
Le Kurdistan est un pays qui n’existe pas. Dévasté par la guerre, la pauvreté
et l’exil, son peuple s’est disséminé. Clarisse Hahn est une artiste qui s’intéresse
aux communautés, aux clans, aux genres ; Kurdish Lover raconte le quotidien
d’une famille Kurde, celle de son compagnon Oktay Sengul. Entre désaccords et
relations d’interdépendance parfois toxiques, nous assistons au théâtre des
rapports familiaux. Mélange de haine et d’amour au sein d’un espace en crise
permanente, du à une trop grande promiscuité entre les individus. Sacrifice d’un
mouton, rupture amoureuse sur skype, mariages arrangés, rites païens magiques,
grossièreté des aïeules qui n’hésitent pas à enguirlander sans retenue les belles-
filles qui s’affairent sans relâche dans la maison, Clarisse Hahn nous livre une
chronique familiale sans complaisance, où personne n’est épargné, pas même
elle.
Après Karima et Ovidie, ou elle avait respectivement suivi une maîtresse
sado-maso et s’était infiltrée dans le milieu du porno, Clarisse Hahn s’intéresse à
une autre communauté, un espace également sous pression, tendu, toujours à la
limite de l’implosion. Sans se détourner, ni s’effacer, elle filme cet
environnement qui l’entoure, bien différent du nôtre, parfois drôle, fait de rites
chamaniques imprégnés d’islam, ou les vieux vivent avec les jeunes, où les
femmes prennent territoire entre les murs de la maison. Quand la vieille
s’exclame « depuis que Dieu m’a enlevé mon homme, tout le monde fout ses
couilles dans ma bouche » ou que l’ermite fait une déclaration d’amour à la
femme européenne fantasmée, on s’étonne de cette étrange sensation d’intimité
et de familiarité. Un ton propre au cinéma de Clarisse Hahn, qui nous rappelle
que l’un des sujets du film est justement l’intrusion, dans un monde hermétique,
d’un élément extérieur, antagoniste et perturbateur, que représente la réalisatrice
et de là, le spectateur. Disponible en DVD.O.L.
L

L’IDÉAL*
(Fr., 2016.) R. : Frédéric Beigdeber ; Sc. : d’après le roman de Beigdeber Au
secours pardon ; Ph. : Gilles Porte ; Pr. : Légende ; Int. : Gaspard Proust
(Octave Parango), Audrey Fleurot (Valentine Winfeld), Anamaria
Vartolomei (Lena). Couleurs, 90 min.
Octave Parango, patron de la marque L’Idéal, cherche un mannequin vedette
pour sa marque.
On l’a compris L’Idéal c’est Loréal (avec même des allusions à l’époque où
ses dirigeants étaient des collaborateurs) et c’est une satire du monde de la mode
que nous propose le romancier sans chercher d’effets de mise en scène.J.T.

LABYRINTHE (LE)*
(The Maze Runner ; USA, 2014.) R. : Wes Bell ; Sc. : Noah Oppenheim,
Grant Pierce Myers et T.S. Nowlin d’après un roman de James Dashner ;
Ph. : Enrique Chediak ; M. : John Paesano ; Eff. vis. : Eric Brevig et Sue
Rowe ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Dylan O’Brien (Thomas), Aml Ameen
(Alby), Ki Hong Lee (Minhol), Blake Cooper (Chuck), Thomas Brodie-
Sangster (Newt). Couleurs, 114 min.
Thomas, adolescent frappé d’amnésie, se retrouve dans un bloc où il se lie
avec d’autres adolescents amnésiques comme lui : Alby, Newt, Chuck…
Comment en sortir, d’autant que le bloc est entouré d’un labyrinthe que
parcourent la nuit des griffeurs…
Récit initiatique destiné à un public d’adolescents et manquant souvent de
clarté et de vraisemblance. Il ne s’agit que du premier volet du cycle romanesque
de James Dashner.J.T.

LABYRINTHE (LE) :
LA TERRE BRÛLÉE*
(The Maze Runner : The Scorch Trials ; USA, 2015.) R. : Wes Ball ; Sc. :
T. S. Nowlin d’après le roman de James Dashner ; Ph. : Gyula Pados ; Eff.
vis. : R. Christopher White ; M. : John Paesano ; Pr. : Temple Hill
Entertainment et The Gotham Group ; Int. : Dylan O’Brien (Thomas), Ki
Hong Lee (Minhol), Kaya Scodelario (Teresa), Thomas Brodie-Sangster
(Newt), Dexter Darden (Frypan), Alexander Flores (Winston). Couleurs,
131 min.
Sortis du labyrinthe, Thomas et ses compagnons sont reçus dans une ville
souterraine. Elle est en réalité sous l’autorité de l’entreprise Wicked qui a
patronné les labyrinthes. Échappant aux zombies, Thomas et Teresa vont
continuer leur expédition à travers la Terre Brûlée puis dans les montagnes. Mais
ils ne pourront échapper à une attaque de Wicked.
Après Hunger Games et Divergente, voici une nouvelle série sur un monde
post-apocalyptique. Un groupe livré à l’attaque d’un ennemi mystérieux, aux
cataclysmes naturels et aux divisions internes : le suspense est maintenu
jusqu’au bout et laisse présager une suite. Ce film s’adresse surtout à des
adolescents et constitue une bonne initiation à la science-fiction.J.T.
LABYRINTHE DU SILENCE (LE)**
(Im Labyrinth des Schweigens ; All., 2013.) R. : Giulio Ricciarelli ; Sc. :
Giulio Ricciarelli, Elisabeth Bartel ; Ph. : Martin Langer, Roman Osin ;
M. : Niki Reiser, Sebastian Pille ; Pr. : Ulli Putz, Jakob Clausen ; Int. :
Alexander Fehling (Johann Radmann), André Szymanski (Thomas
Gnielka), Friederike Becht (Marlene Wondrak), Hansi Jochmann (Erika
Schmitt), Johann Von Bulow (Otto Haller), Robert Hunger-Bühler (Walter
Friedberg). Couleurs, 123 min.
Allemagne de l’Ouest, 1958. En demandant du feu à un instituteur qui
surveille la récréation, le journaliste Thomas Gnielka reconnaît, horrifié, Alois
Schulz, l’ancien commandant du camp d’Auschwitz où lui-même fut interné.
Gnielka contacte Johann Radmann, un jeune procureur. Celui-ci, bien décidé à
sortir son pays de l’oubli confortable dans lequel il s’est réfugié, décide d’ouvrir
un procès incriminant non seulement Schulz mais d’autres anciens SS qui
coulent des jours (trop) heureux…
De facture classique et soignée, ce premier long métrage nous conte par le
menu – et non sans un certain suspense – le difficile combat d’un jeune
procureur pour ouvrir le premier procès en Allemagne contre d’anciens nazis et
forcer ainsi son pays à affronter son passé. Ce fut chose faite en 1963.
Intéressant et bien interprété par Alexander Fehling dans le rôle principal.G.B.

LÂCHES NE MEURENT JAMAIS (LES)**


(A Stranger in my Arms ; USA, 1959.) R. : Helmut Kautner ; Sc. : Peter
Berneis d’après And Ride A Tiger de Robert Wilder ; Ph. : William Daniels ;
M. : Joseph Gershenson ; Déc. : Julia Heron et Russell Gaussman ; Pr. :
Ross Hunter pour Universal International ; Int. : June Allyson (Christina
Beasley), Jeff Chandler (Pike Yarnell), Sandra Dee (Patricia Beasley), Mary
Astor (Virgily Beasley), Charles Coburn (Vance Beasley), Peter Graves
(Donald Beasley), Conrad Neigel (Harley Beasley), Hayden Rorke (Marcus
Beasley). Couleurs, 90 min.
La médaille d’honneur du Congrès américain est la plus haute récompense
militaire que l’on puisse décerner. Pilote d’essai de retour de la guerre de Corée,
le commandant Pike Yarnell va s’opposer aux membres d’une famille influente
d’un État du Sud. Cette médaille prestigieuse, leur fils, porté disparu en mer, ne
l’obtiendra pas en dépit des pressions qui s’exercent sur l’officier. Pourquoi ?
Parce que la conduite de Donald, son navigateur durant les combats, fut loin
d’être héroïque : il a mis fin à ses jours ! Parce que des sentiments longtemps
cachés vont être patiemment dévoilés ! Parce que le vernis de surface de la
communauté va craquer ! Enfin parce que la vérité, aussi cruelle soit-elle,
éclatera au terme de violents affrontements. Sur le mot « Fin » et un joli
mouvement de caméra, le commandant quitte la ville de Latham avec la veuve
désemparée de son subalterne.
Des rapports conflictuels avec Goebbels, puis Le dernier pont avec Maria
Schell et Le général du diable avec Curd Jurgens ont assis en Allemagne la
réputation d’Helmut Kautner. Aucune trace d’une forte personnalité, toutefois,
dans ce mélodrame tourné à Hollywood à la fin des années cinquante, vite oublié
et ressuscité aujourd’hui par la télévision. Quatre flash-back… Des feuilles
mortes qui s’envolent, un arbuste que plantent deux amoureux… Une photo
ancienne. Les « touches » parfaitement identifiables du producteur Ross Hunter
affleurent dans de nombreuses séquences mais manque ici la délicatesse
inventive de Douglas Sirk. Opposé à June Allyson, Jeff Chandler apporte à son
personnage une crédibilité et une solidité exemplaires. Sandra Dee crée la
surprise avec un rôle, libéré et drôle, mais insuffisamment développé.J.C.M.

LADIES THEY TALK ABOUT*


(Ladies They Talk About ; USA, 1933.) R. : Howard Bretherton et William
Keighley ; Sc. : William McGrath, Sidney Sutherland et Brown Holmes,
d’après la pièce de Dorothy Mckaye et Carlton Miles ; Ph. : John Seitz ;
M. : Leo F. Forbstein ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : Barbara Stanwyck (Nan
Taylor), Preston Foster (David Slade), Lyle Talbot (Don), Dorothy Burgess
(Susie), Lillian Roth (Linda), Maude Eburne (tante Maggie), Harold Huber
(Lefty), Ruth Donnelly (Noonan), Robert McWade (district attorney),
Robert Warwick (le directeur de la prison). NB, 67 min.
Responsables d’une attaque de banque, Nan Taylor et ses trois complices
sont envoyés en prison à San Quentin. Mais Nan a attiré l’attention de David
Slade, un ami d’enfance devenu assistant du district attorney, qui voudrait bien
lui venir en aide. Lorsqu’une tentative d’évasion échoue et que deux de ses
complices sont tués, Nan rend Slade seul responsable du désastre. Remise en
liberté, elle n’a qu’une idée en tête, se venger de lui. Mais, au dernier moment,
après avoir vainement tenté de le tuer, elle lui tombera dans les bras.
Barbara Stanwyck donne un relief et une densité rares à son personnage dans
les scènes de prison qui, le film ayant été tourné avant la mise en vigueur du
Code Hayes, s’affranchissent allègrement de certains tabous. Mais c’est bien le
seul aspect positif de ce film au scénario improbable et incohérent. Le métrage
initial de 90 minutes fut coupé de 23 minutes : sans doute la raison de ce
déséquilibre. L’histoire de Nan Taylor s’inspire néanmoins du destin de l’actrice
des Ziegfeld Follies Dorothy Mackaye dont le mari, alcoolique et violent, fut tué
accidentellement par le comédien Paul Kelly qui, lui aussi, purgea vingt-cinq
mois de prison. Disponible en DVD.R.L.

LADY (THE)**
(Fr., GB, 2011.) R. : Luc Besson ; Sc. : Rebecca Frayn ; Ph. : Thierry
Argobast ; M. : Eric Serra ; Pr. : Virginie Besson, Andy Harries ; Int. :
Michelle Yeoh (Aung San Suu Kyi), David Thewlis (Michael/Anthony).
Couleurs, 127 min.
Suu Kyi est la fille du général Aung San, assassiné à Rangoon en 1947 par la
junte militaire. Elle se marie avec Michael Aris et vit à Oxford. En 1988, elle
revient en Birmanie, au chevet de sa mère et constate la misère du peuple. Ses
amis la poussent à s’engager politiquement en mémoire de son père. Elle prend
la tête de la Ligue nationale pour la Démocratie.
Comme il le fit pour Jeanne d’Arc, Luc Besson réalise le biopic d’une
héroïne nationale, Prix Nobel de la Paix en 1991. Il le fait avec générosité et
passion, mais sans nuances. Son film est spectaculaire mais l’analyse d’une
dictature reste sommaire. Interprétation sensible et nuancée de la belle Michelle
Yeoh.
C.B.M.

LADY GANGSTER*
(USA, 1942.) R. : Robert Florey ; Sc. : Frank Fox ; Ph. : Arthur Todd ; Pr. :
Warner ; Int. : Fay Emerson (Dot Burton), Frank Wilcox (Kenneth
Phillips), Roland Drew (Carey Wells). NB, 62 min.
Une actrice débutante, Dot Burton, aide un gang à cambrioler une banque.
Mais elle est soupçonnée par le district attorney. Un journaliste prend sa défense,
Kenneth Phillips, et il découvre qu’ils étaient amis d’enfance. Phillips fait tout
pour l’innocenter. Pourtant elle avoue et se retrouve en prison. Mais le gang
reprend contact avec elle, pour le partage du butin…
Un bon film noir plein de rebondissements, signé Florian Roberts, en réalité
Robert Florey, français qui vit une brillante carrière à Hollywood et a laissé
d’intéressants souvenirs. Inédit en France.J.T.

LADY SNOWBLOOD**
(Shurayuki hime ; Jap., 1973.) R. : Toshiya Fujita ; Sc. : Kazuo Kamimura ;
Ph. : Masaki Tamura ; Pr. : Toho Film ; Int. : Meiko Kaji (Yuki Kashima),
Toshio Kurosawa (Riyurei Ashio), Masaaki Daimon (Go Kashima).
Couleurs, 90 min.
Le mari et le fils de Sayo sont assassinés devant elle tandis qu’elle est violée.
Elle parvient à tuer l’un des coupables mais elle est mise en prison. Elle donne
naissance à une fille, Yuki, et meurt en couches. Exercée au maniement du sabre
par un maître, Yuki va, sous le nom de Lady Snowblood, venger sa famille.
D’après un manga, Lady Snowblood est le film mythique du « chanbara »,
genre cinématographique représentant les combats de sabre au Japon : duels
stylisés et violence esthétique. Quentin Tarentino s’est inspiré de ce film pour
Kill Bill, autre film sur la vengeance. Une œuvre redécouverte grâce à la
télévision.J.T.

LADY VEGAS*
(Lay the Favorite ; USA, GB, 2012.) R. : Stephen Frears ; Sc. : D.V.
DeVincentis ; Ph. : Michael McDonough ; M. : James Seymour Scott ; Pr. :
Emmett/Furia Films et Ruby Films ; Int. : Rebecca Hall (Beth Raymer),
Bruce Willis (Dink Heimowitz), Catherine Zeta-Jones (Tulip Heimowitz),
Vince Vaughn (Rosie), Laura Prepon (Holly), Frank Grillo (Frankie).
Couleurs, 93 min.
La jeune Beth vient tenter sa chance à Las Vegas. Patronnée par un joueur
professionnel, Dink, elle s’impose vite mais se heurte à la jalousie de Tulip,
l’épouse de Dink. Celui-ci doit la renvoyer. Elle se retrouve à New York, sous la
houlette de Rosie, dans le monde des paris sportifs. Mais elle a des ennuis avec
Dave, un repris de justice qui joue de grosses sommes. Elle doit appeler Dink à
son secours.
Déception pour les fans de Stephen Frears : son film part dans toutes les
directions et le personnage de l’héroïne n’est à aucun moment expliqué (ses
rapports avec le jeu, sa relation avec Dink…) Reste un casting de rêve dont
Catherine Zeta-Jones, toujours aussi belle.J.T.

LA FRENCH**
(La French ; Fr., 2014.) R. : Cédric Jimenez ; Sc. : Audrey Diwan et Cédric
Jimenez ; Ph. : Laurent Tanguy ; M. : Guillaume Roussel ; Pr. : Légende ;
Int. : Jean Dujardin (Pierre Michel), Gilles Lellouche (Zampa), Céline
Sallette (Jacqueline Michel), Mélanie Doutey (Christiane Zampa), Benoît
Magimel (Le Fou), Bruno Todeschini (Le Banquier). Couleurs, 135 min.
Le juge Pierre Michel, venant de Metz avec sa famille, vient d’être chargé en
1975 du grand banditisme à Marseille. Il affronte durement le milieu du trafic de
cocaïne, la French Connection. À sa tête, le Napolitain Gaëtan Zampa. Cette
lutte à mort se termine par l’exécution du juge.
Outre la reconstitution fidèle de la capitale du crime et la débauche de scènes
violentes, le réalisateur a su opposer deux fortes personnalités via le jeu
expressif de Jean Dujardin et de Gilles Lellouche. Les ressorts psychologiques
de leurs familles respectives sont bien articulés : la courageuse femme du juge
entourée de l’affection de ses charmants et bien obéissants enfants est offerte en
contrepoint de la compagne du gangster, blonde frivole couverte de bijoux et
centrée sur sa boîte de nuit le Krypton. Sa progéniture, laissée en marge, semble
ensauvagée.
En arrière-plan, la figure paternelle de Gaston Deferre apparaît dans l’ombre
pour rassurer la population phocéenne et les Français : devenu ministre de
l’Intérieur, il a su « quitter ses anciens amis » et gagner les plus hautes sphères
respectables du Pouvoir.E.L.

LA LA LAND*
(La La Land ; USA, 2016.) R. et Sc. : Damien Chazelle ; Ph. : Linus
Sandgren ; M. Justin Hurwitz ; Chor. : Mandy Moore ; Pr. : Summit
Entertainment ; Int. ; Ryan Gosling (Sebastian), Emma Stone (Mia), John
Legend (Keith). Couleurs, 126 mn ?
Les amours d’une apprentie comédienne et d’un pianiste de jazz sur
plusieurs années.
Tentative pour ressusciter la comédie musicale. Une pluie d’oscars pour un
film bien fade qui a néanmoins pour atout l’excellente Emma Stone.J.T.

LANCELOT, CHEVALIER
DE LA REINE**
(Lancelot and Guinevere/Sword of Lancelot ; GB, 1963.) R. : Cornel Wilde ;
Sc. : Richard Schayer, Jefferson Pascal [Cornel Wilde] ; Ph. : Harry
Waxman ; M. : Ron Goodwin ; Pr. : C. Wilde, Bernard Luber ; Int. : Cornel
Wilde (sire Lancelot), Jean Wallace (Guenièvre), Brian Aherne (le
roi Arthur), George Baker (sire Gauvain), Archie Duncan (sire Lamorak),
Adrienne Corri (Viviane), Michael Meacham (sire Mordred), Iain Gregory
(sire Tors), Mark Dignam (Merlin), Reginald Beckwith (sire Dagonet), John
Barrie (sire Bedivere), Richard Thorp (sire Gareth), Joseph Tomelty,
Graham Stark, Geoffrey Dunn, Walter Gotell. Couleurs, 116 min.
Le roi Arthur souhaite épouser la belle Guenièvre, fille du roi Léodagan de
Carmélide, (Léodogran, roi de Caméliard, dans la VF). Or, ce dernier conteste la
légitimité d’Arthur en tant que fils d’Uther Pendragon et souverain de Grande-
Bretagne. Pour obtenir la main de Guenièvre, Arthur est contraint de désigner un
champion qui devra battre celui de Léodagan en combat singulier. C’est au
vaillant Lancelot qu’échoit cette lourde tâche. Ce dernier triomphe et ramène
Guenièvre à Camelot. Mais la princesse et le preux chevalier tombent
éperdument amoureux. Vouant une haine farouche à Lancelot, Mordred, le fils
d’Arthur, profite de cette romance adultère pour semer la discorde au sein de
l’ordre de la Table ronde. Apprenant la mort d’Arthur, tué de la main de son
propre fils, Lancelot reviendra d’exil pour occire l’infâme Mordred. Retirée dans
un couvent, Guenièvre fera ses adieux à Lancelot, laissant ce dernier à jamais
inconsolable.
Après avoir successivement incarné Aladin (Aladin ou la lampe merveilleuse
[Alfred E. Green, 1945]), le rejeton de Robin des Bois (Le Fils de Robin des
Bois [Henry Levin/George Sherman, 1946]) puis celui de d’Artagnan (Les Fils
des Mousquetaires [Lewis Allen, 1952]), le poète Omar Khayyam (Les Amours
d’Omar Khayyam [William Dieterle, 1957]) et l’empereur
Constantin Ier (Constantin le Grand [Lionello De Felice, 1961]), Cornel Wilde
(toujours vert à 50 ans passés) ne pouvait manquer de payer son tribut à la geste
arthurienne. Dix ans après Les Chevaliers de la Table ronde (Richard Thorpe,
1954), le voici qui relève à son tour le défi d’adapter la légende de Lancelot et
Guenièvre. Avec une fraîcheur toute juvénile, le comédien-metteur en scène
signe une épopée vibrante et nostalgique, où l’intimisme des rapports humains et
la dimension tragique du destin des amants proscrits n’est jamais sacrifiée au
spectaculaire des scènes de tournoi ou de bataille (par ailleurs fort réussies).
Assurément l’une des plus belles réalisations de Wilde, avec La Proie nue
(1966) et Le Sable était rouge (1967).A.M.

LANDES**
(Fr., 2013.) R. : François-Xavier Vives ; Sc. : François-Xavier Vives,
Camille Fontaine et Emmanuelle Roy ; Ph. : Emmanuel Soyer ; M. : Frank
Lebon ; Pr. : Sésama Films ; Int. : Marie Gillain (Liéna), Jalil Lespert
(Iban), Miou-Miou (Madeleine), Tsilla Chelton (Madame Laraillet), Steve
Driesen (Cachan). Couleurs, 95 min.
Les Landes des années 1920 étaient-elles aussi primitives que le montre le
film ? Métayers-résiniers et propriétaires rapaces vécurent des antagonismes
brutaux et les violences des grévistes sévèrement réprimées donnèrent lieu
(rarement) à des incidents sanglants. Le film noircit un peu un tableau fondé sur
une réalité historique.
Cette première œuvre révèle un vrai talent de cinéaste. Beau portrait de
femme énergique incarnée avec talent par Marie Gillain. Quelques figures
secondaires parfois trop caricaturales, mais l’ensemble reste attachant.
P.H.
LARGO WINCH II
(Fr., 2011.) R. : Jérôme Salle ; Sc. : Julien Rappeneau et Jérôme Salle
d’après la BD de Van Hamme et Francq ; Ph. : Denis Rouden ; M. :
Alexandre Desplat ; Pr. : LW Production, Wild Bunch, TF I ; Int. : Tomer
Sisley (Largo Winch), Sharon Stone (le procureur Francken), Ulrich Tukur
(Cochrane), Olivier Barthélémy (Simon Ovronnaz), Mame Nakprasitte
(Malunai), Nicolas Vaude (Gauthier). Couleurs, 119 min.
Héritier d’une fortune colossale, Largo Winch veut vendre le groupe W pour
créer une fondation. Mais il se heurte au président corrompu Nazatchov et au
procureur Franken qui le soupçonne de manœuvres frauduleuses dans
l’acquisition d’une mine de nickel. L’accusation est relayée par son amie, la
belle Malunaï. C’est que celle-ci est prisonnière et contrainte, sous la menace, de
l’accuser. Largo doit la libérer pour être innocenté…
Honnête adaptation d’une bande dessinée réputée, avec une distribution
absurde : Sharon Stone en procureur, Laurent Terzieff dans un petit rôle… Seul
Nicolas Vaude, en maître d’hôtel dévoué, tire son épingle du jeu.J.T.

LARMES D’AMOUR**
(Torna !, Ital., 1953.) R. : Raffaello Matarazzo ; Sc. : Aldo de Benedetti ;
Ph. : Tino Santoni ; M. : Michele Cozzoli ; Pr. : Titanus, Labor films ; Int. :
Amedeo Nazzari (Roberto Varesi) Yvonne Sanson (Susanna) Franco
Fabrizi (Giacomo Marini) Enrica Dyrell (Viviana) Giovanna Scotto
(Antonia) Liliana Gerace (Luisa) Maria Grazia Sandri (la petite Lidia)
Teresa Franchini (la mère supérieure) Olinto Christina (l’avocat, ami de
Varesi) Rita Livesi (la gouvernante). NB, 97 min.
Susanna, courtisée par Giacomo et Roberto décide de se marier avec ce
dernier. Bien décidé à se venger, Giacomo révèle l’infidélité de Susanna en
révélant à Roberto que son fils n’est pas le sien.
Matarazzo, réalisateur moins connu que les « classiques » Fellini, Visconti,
Monicelli, et autres Bolognini ou Risi, attirait pourtant les foules dans les salles
italiennes à partir de scénarios mélodramatiques et très larmoyants. Celui-ci
n’échappe pas à la tradition. Il battit même des records de recettes supérieures à
celles de Fellini avec son autre classique Le fils de personne (I figli di nessuno).
À noter que bien que tourné par un curieux procédé couleurs
« Ferraniacolor », le film a été diffusé dans le cadre du « cinéma de minuit » sur
France 3 en noir et blanc.C.V.

LARMES DE CLOWN**
(He Who Gets Slapped ; USA, 1924.) R. : Victor Seastrom ; Sc. : Victor
Seastrom et Carey Wilson, d’après la pièce de Leonid Nikolaievitch
Andreyev ; Ph. : Milton Moore ; Pr. : Louis B. Mayer pour Metro-
Goldwyn-Mayer ; Int. : Lon Chaney (Paul Beaumont / Lui), Norma Shearer
(Consuelo), John Gilbert (Bezano), Tully Marshall (comte Mancini), Marc
Mac Dermott (baron Regnard), Ford Sterling (Tricaud). NB, 7 bobines
(environ 68 mn.).
Savant de haut niveau, Paul Beaumont a été trahi par sa femme et son amant,
le baron Regnard, qui lui a volé le résultat de ses recherches. Écœuré de la nature
humaine, il se réfugie dans un cirque où, caché sous le masque hilare d’un
clown, « Celui qui reçoit des gifles », il vit retiré du monde. Mais il tombe
passionnément amoureux de la ravissante écuyère Consuelo, elle-même éprise
de son partenaire, Bezano. Apprenant que le père de la jeune fille, aristocrate
désargenté et débauché, envisage de marier sa fille au baron Regnard pour
redore son blason, le clown attire les deux hommes dans un piège et les fait
dévorer par un lion affamé. Blessé à mort d’un coup de poignard par le baron
Regnard, le clown ira mourir dans les bras de celle qu’il aime en secret.
Né sous l’égide d’Irving Thalberg et distribué en octobre 1924, le prototype
du grand mélodrame qui fut aussi le premier film officiel de la Metro-Goldwyn-
Mayer. Pour les nouvelles générations, le pathos est insupportable et le jeu des
comédiens dépasse les bornes de la bienséance. Mais il faut voir le film comme
le témoignage parfois émouvant d’un art de la narration qui eut son heure de
gloire : il remporta un tel succès qu’il renforça les bases de la nouvelle firme et
consacra Lon Chaney comme l’une des plus grandes stars du moment. C’était
aussi le rôle préféré du comédien qui aimait à ce point le personnage du clown
pour le contraste entre son apparence réjouissante et son déchirement intérieur,
pour lui source incomparable de tragique et d’émotion, qu’il jouera à nouveau un
personnage similaire dans Ris donc, Paillasse ! (1928) de Herbert Brenon.
Disponible en DVD.R.L.

LAST DAYS OF SUMMER**


(Labor Day ; USA, 2013.) R. : Jason Reitman ; Sc. : Jason Reitman d’après
un roman de Joyce Maynard ; Ph. : Eric Steelberg ; M. : Rolfe Kent ; Pr. :
Indian Paintbrush ; Int. : Kate Winslet (Adele), Josh Brolin (Frank), Gattlin
Griffith (Henry), Tobey Maguire (Henry adulte), Clark Gregg (Gerald).
Couleurs, 111 min.
La veille du week-end du Labor Day 1987, Adèle, dépressive depuis son
divorce d’avec Gerald, et son fils Henry, 12-13 ans, sont pris en otage par un
détenu évadé et blessé. Progressivement les relations entre Adèle et Frank
prennent un tour amoureux et Henry est séduit par le malfaiteur. C’est au point
qu’ils envisagent tous les trois de partir au Canada pour y refaire leur vie. Mais
la police finit par encercler la maison. Frank va en prison. Les années passent
mais Henry et Adèle l’ont attendu et le retrouvent à sa libération.
Singulière version de la Maison des otages ! Inspiré d’un roman de Joyce
Menard le film évite à la fois l’invraisemblable (Adèle est présentée comme
déboussolée et Henry n’est qu’un adolescent influençable) et le ridicule (la
fabrication de la tarte aux pêches). Ce sont les interprètes, et surtout Kate
Winslet, qui permettent au film d’éviter des écueils qui pourraient être
redoutables, et faire tout sombrer. Le succès a montré que Reitman a su faire
fonctionner son histoire. L’émotion est finalement au rendez-vous.J.T.
LAST OF THE DESPERADOES**
(USA, 1955.) R. : Sam Newfield ; Sc. : Orville Hampton ; Ph. : Eddie
Linden ; Pr. : Sigmund Neufeld ; Int. : James Craig (Pat Garrett), Jim
Davis, Barton MacLane, Bob Steele. NB, 71 min.
Après avoir tué Billy the Kid, le shérif Pat Garrett, soutenu par la population,
élimine un à un les hommes de son gang.
Un portrait attachant de Pat Garrett dans cet excellent western
malheureusement inédit en France.J.T.

LAST WINTER (THE)*


(USA, Islande, 2006.) R. : Larry Fessenden ; Sc. : Larry Fessenden et
Robert Leaver ; Ph. : Magni Ágústsson ; M. : Jeff Grace ; Pr. : Jeffrey
Levy-Hinte et Larry Fessenden. Int. : Ron Perlman (Ed Pollack), James
LeGros (James Hoffman), Connie Britton (Abby Sellers). Couleurs,
101 min.
Travaillant en Alaska, sur les impacts environnementaux d’un vaste projet
pétrolier, un groupe d’hommes et de femmes se retrouvent confrontés à un mal
mystérieux, qui semble les promettre à une mort certaine.
Producteur, acteur et réalisateur, Larry Fessenden est un touche-à-tout doué
et engagé qui, depuis maintenant plusieurs années, œuvre, en toute
indépendance, pour la reconnaissance d’un cinéma fantastique d’auteur, à
l’image de Wendigo, long métrage qui, en 2001, l’a révélé auprès des amateurs
du genre. S’inscrivant dans cette veine et évoquant, souvent, par son climat sous
tension, The Thing de John Carpenter, The Last Winter, mis en boîte en 2006,
s’impose comme un film envoûtant et poétique, à contre-courant de bon nombre
de productions actuelles. Avec ce métrage, Fessenden affirme effectivement son
style lent et contemplatif et son goût pour les personnages complexes et étoffés.
Des personnages tout en nuance qui sont au cœur du récit et qui, bénéficiant
d’une excellente interprétation (dominée par Ron Perlman et James Legros),
donnent corps à cette histoire mystérieuse et intrigante. Préférant l’art de la
suggestion à celui de l’esbroufe, le cinéaste façonne une atmosphère à l’angoisse
sourde mais pesante et nous offre des plans magnifiques, véritables odes à la
Nature (ndr. : le tournage a eu lieu en Alaska et en Islande). La Nature qui,
continuellement mise à mal par l’Homme, est d’ailleurs le sujet même de ce
film, au message écologique revendiqué et de bon aloi.E.B.

LA TOUR, PRENDS GARDE !*


(Fr., Ital., 1957.) R. : Georges Lampin ; Sc. : Claude Accursi ; Ph. : Jean
Bourgoin ; M. : Maurice Thieret et Georges Van Parys ; Pr. : Vega ; Int. :
Jean Marais (La Tour), Eleonora Rossi-Drago (Comtesse d’Amalfi), Nadja
Tiller (Mirabelle), Jean Parédès (Taupin), Jean-Pierre Léaud (Pierrot),
Renaud Mary (Pérouge), Jean Lara (Louis XV). Couleurs, 82 min.
Au temps de Louis XV, Henri La Tour, qui dirige une troupe de comédiens,
promet au duc de Saint-Sever, mourant, d’assurer l’avenir de sa fille naturelle.
Mais il doit compter avec Pérouge qui a assassiné le duc…
Éclipsé par le Bossu, Pardaillan et autres, La Tour mérite d’être tiré de
l’oubli. Jean Marais y fait merveille comme à son habitude.
J.T.

LAURENCE ANYWAYS***
(Laurence Anyways ; Fr., Québec, 2012.) R. et Sc. : Xavier Dolan ; Ph. : Yves
Bélanger ; M. : Noia ; Pr. : Lyse Lafontaine ; Int. : Melvil Poupaud
(Laurence), Suzanne Clément (Fred), Nathalie Baye (Julienne), Monia
Chokri (Stefie). Couleurs, 168 min.
Laurence, jeune professeur de lettres dans une faculté de Montréal, est très
amoureuse de Frédérique, dite Fred. Un jour, il lui avoue qu’il ne se sent pas à
l’aise dans son corps d’homme ; il n’est pas homosexuel, mais préférerait être
une femme. Fred, la surprise passée, continue à l’aimer et même à le défendre
lorsqu’il assume son changement aux yeux de tous. Cependant lorsqu’elle est
enceinte de lui, elle préfère avorter ; elle le quitte et se marie pour fonder une
famille.
Le film suscita la polémique, tant le sujet était sensible. Xavier Dolan s’en
empare avec force pour réaliser un grand film courageux sur le droit à la
différence. Outre le scénario et la réalisation, ainsi que le choix des costumes, il
assume le montage qui apporte une belle énergie dans sa mise en scène
stimulante, sans temps morts, allant à l’essentiel. Scènes à la limite du
surréalisme, décors et cadrages surprenants, choix musicaux parfaits. Un
splendide mélodrame sur un amour « impossible » toujours passionnant malgré
une durée inhabituelle. Et une interprétation remarquable, tant Melvil Poupaud
que Suzanne Clément, tous deux amplement récompensés, sans oublier Nathalie
Baye, discrète et sensible.C.B.M.

LE BGG
(The BGG ; GB, USA, 2016.) R. : Steven Spielberg ; Sc. : Melissa Mathison
d’après Le Bon Gros Géant de Dahl ; Ph. : Janusz Kaminski ; Eff. sp. : Joel
Whist ; M. : John Williams ; Pr. : Walt Disney Pictures et Reliance ; Int. :
Ruby Barnhill (Sophie), Mark Rylance (le Bon Gros Géant), Bill Hader (le
Géant buveur de sang), Jemaine Clement (le Géant avaleur de chair
fraîche), Rebecca Hall (Mary), Penelope Wilton (la Reine). Couleurs,
115 min.
Sophie est enlevée de son orphelinat par un géant. Elle a peur mais découvre
que c’est un bon géant de surcroît végétarien. Il l’emmène au pays des géants.
Mais là le géant amateur de chair fraîche découvre la présence de la fillette. Il
faut alerter la Reine et faire intervenir l’armée britannique.
Un conte pour enfants, ce que n’était pas tout à fait le roman de Dahl. Effets
spéciaux et 3 D volent au secours d’une intrigue puérile, dépourvue de véritable
fantaisie. Un Spielberg décevant.J.T.

LEA*
(Lea ; Ital., 2015.) R. : Marco Tullio Giordana ; Sc. : M. Tullio Giordana,
Monica Zapetti ; Ph. : Roberto Forza ; M. : Franco Piersanti ; Pr. : Angelo
Barbagallo, Rai ; Int. : Vanessa Scalera (Lea), Linda Caridi (Denise),
Alessio Pratico (Carlo), Mauro Conte (Floriano). Couleurs, 99 min.
Lea est issue d’une famille criminelle calabraise. Carlo, le père de sa fille
Denise, est membre de la mafia. Afin de protéger celle-ci et de lui donner une
vie sans violence ni mensonge, elle décide de coopérer avec la justice. Elle
pourrait ainsi bénéficier du régime de protection des témoins…
Ce scénario est inspiré d’une affaire qui a défrayé la chronique italienne :
Lea Garofalo ne put terminer son combat ; elle fut kidnappée et assassinée une
nuit de novembre 2009, son corps étant dissous dans l’acide. Sa fille Denise
entreprit alors de vouloir faire éclater la vérité sur la disparition de sa mère. Cette
seconde partie retient davantage l’attention du spectateur, jusqu’alors un peu
perdu dans une intrigue dense et complexe. Le film donne souvent l’impression
d’une série télévisée ici réduite pour l’écran.C.B.M.

LÉA*
(Fr., 2011.) R. : Bruno Rolland ; Sc. : Anne Azoulay, Johane Chouaib et
Bruno Rolland ; Ph. : Dylan Doyle ; M. : Dinner at the Thompson’s ; Pr. :
Paraïso Productions ; Int. : Anne Azoulay (Léa), Ginette Garcin (la grand-
mère), Eric Elmosnino (Julien), Magali Muxart (Corinne). Couleurs,
93 min.
Léa, pour payer ses études à Science-Po Paris et faire soigner sa grand-mère,
devient danseuse nue. La tension nerveuse la conduit à la dépression.
Une sorte de descente aux enfers et un portrait psychologique que l’on aurait
souhaité plus fouillé (les rapports avec le père et la mère, les marques sur la
cuisse…). Les voyeurs et les amateurs de sadisme seront déçus.J.T.

LEGEND*
(Legend ; GB, 2015.) R. et Sc. : Brian Helgeland ; Ph. : Dick Pope ; M. :
Carter Burwell ; Pr. : StudioCanal ; Int. : Tom Hardy (Reggie Kray /
Ronald Kray), Emily Browning (Frances Shea), David Thewlis (Payne),
Christopher Eccleston (Read). Couleurs, 131 min.
La domination des jumeaux Kray sur l’East End de Londres et leurs liens
avec la mafia américaine. Leur chute sera spectaculaire : Reggie en prison et
Ronald en asile psychiatrique.
Biographie de gangsters qui ont sévi à Londres entre 1950 et 1960. C’est
Tom Hardy qui incarne les deux jumeaux. Cette version est inférieure à celle de
Peter Medak en 1990.
J.T.

LÉGENDE D’HERCULE (LA)


(The Legend of Hercules ; USA, 2013.) R. : Renny Harlin ; Sc. : Renny
Harlin, Sean Hood, Giulio Steve et Daniel Giat ; Ph. : Sam McCundy ; Eff.
sp. : Jovko Dogandjiski et Pini Klavir ; Eff. vis. : Wes C. Caefer et Nicolay
Gachev ; M. : Tuomas Kantelinen ; Pr. : Renny Harlin et Danny Lerner ;
Int. : Kellan Lutz (Hercule), Gaïa Wess (Hebel), Scott Adkins (le
roi Amphytrion), Roxanne McKee (la reine Alcmene), Liam Garrigan
(Iphicles). Couleurs, 99 min.
Effrayée par son époux Amphitryon, la reine Alcmene demande son aide à
Zeus qui la féconde. Elle a un fils, Hercule qui renversera Amphitryon.
Amoureux de la princesse Hebe qu’Alcmene destinait à son autre fils, Iphicles,
Hercule en aura un fils.
Complet ratage qui frise le ridicule lorsque Zeus féconde Alcmene sous la
forme d’un courant d’air qui agite les draps avant que ne surgisse le mari !
Kellan Lutz manque de conviction et de muscle dans le rôle d’Hercule.J.T.

LÉGENDE DE KASPAR HAUSER (LA)


(La Leggenda di Kaspar Hauser ; Ital., 2012.) R. et Sc. : Davide Manuli ;
Ph. : Tarek Ben Abdallah ; M. : Vitalic ; Pr. : Blue Film ; Int. : Vincent
Gallo (le shérif), Silvia Calderon (Kaspar Hauser), Claudia Gerini (la
Grande Duchesse). NB, 95 min.
Un homme au corps de femme échoue sur une île. S’agit-il de Kaspar
Hauser, un prince disparu ? Ou un mystificateur ? On n’en saura rien puisque le
shérif de l’île l’abat.
Rien à voir avec la célèbre énigme historique et encore moins avec le
remarquable film de Werner Herzog. L’imposture est celle du metteur en scène
nul et prétentieux.J.T.

LÉGENDE DE VIY (LA)


(Viy ; Russie, Ukraine, Rép. Tchèque, 2014.) R. : Oleg Stepchenko. Sc. :
Aleksandr Karpov et Oleg Stepchenko d’après Nicolas Gogol ; Ph. :
Vladimir Smutný ; M. : Anton Garcia ; Pr. : Oleg Teterin, Ruslan Ustinov,
Gleb Fetisov, Alexander Kulikov, Leonid Ogorodnikov, Aleksey Petrukhin ;
Int. : Jason Flemyng (Jonathan Green), Andrey Smolyakov (Otets Paisiy),
Aleksey Chadov (Petrus). Couleurs, 124 min.
Au XVIIIe siècle, Jonathan Green, cartographe au service de la Reine
d’Angleterre, entreprend un voyage dans les pays de l’Est. Après avoir traversé
les Carpates, il fait une halte dans un petit village qui semble sous l’emprise
d’une terrible malédiction.
Inutile d’y aller par quatre chemins : La légende Viy est un film étrange et
bancal. Il émane en effet de cette troisième adaptation de Vij, célèbre nouvelle
de Nicolas Gogol, un sentiment mitigé. Tourné en 3 D et doté de moyens
considérables pour une production russe, ce blockbuster ne parvient à aucun
moment à trouver le ton juste et hésite constamment entre comédie, horreur et
fantastique. Une hésitation qui s’avère déstabilisante, voir irritante et qui au final
nuit considérablement au métrage. D’autant que le scénario, inutilement
alambiqué, souffre de nombreuses longueurs et est ponctué de séquences qui
n’apportent rien au récit (cf. : les scènes en Angleterre). Le réalisateur pourtant
ne ménage pas ses efforts et, servi par des effets visuels assez convaincants,
transporte le spectateur dans un univers baroque assez dépaysant. Certaines
scènes sont d’ailleurs très réussies, à l’image de celles où apparaissent Viy et sa
horde de démons, et de belles idées émergent de temps à autre comme en
témoigne l’allure steampunk du véhicule du héros (campé par le britannique
Jason Fleming qui sert de caution internationale au film).E.B.

LÉGION ÉTRANGÈRE
(Legione straniera ; Ital., Fr., 1953.) R. : Basilio Franchina ; Sc. : Aldo De
Stefani, Carlo Musso, Basilio Franchina, d’après l’histoire d’Aldo De
Stefani ; Ph. : Mario Craveri ; M. : Michele Cozzoli ; Pr. : Giuseppe
Bordogni ; Int. : Alberto Farnese (Alberto Gherardi), Viviane Romance
(Chérie), Enrico Oliveri (Enrico Gherardi), Irène Galter (Irène), Marc
Lawrence (le sergent Henri Ouvrard). NB, 85 min.
Alberto aime Irène mais la famille de la jeune fille s’arrange pour qu’il
s’imagine que sa bien-aimée l’a abandonné. Le jeune homme est de surcroît
accusé d’un meurtre dont il est innocent et se retrouve contraint de s’enfuir. En
Algérie, il fait la connaissance de Chérie, la tenancière du cabaret « L’Étoile du
Légionnaire », qui lui permet d’échapper à la police. Le fugitif s’engage dans la
Légion étrangère, où il se trouve en butte aux tracasseries du sergent Ouvrard,
amant de Chérie. Cependant, Irène n’a pas oublié son fiancé…
Plus démodé que ça tu meurs ! Tous les clichés du « film de légion » sont au
menu : meurtrier (vrai ou faux) qui-s’engage-pour-échapper-à-la-police, femme-
fatale, supérieur-sadique et tutti quanti. Mais surprise : le film se laisse regarder !
Un exploit dont on est redevable à Basilio Franchina, obscur réalisateur italien,
qui, sans transcender son sujet à la Sternberg ou à la Duvivier, réussit malgré
tout à maintenir un minimum d’intérêt, un exploit en la matière. Pour nous
empêcher de quitter nos fauteuils avant le mot Fin, il nous offre deux beaux
numéros d’acteur, avec Viviane Romance (séductrice éhontée mais non
dépourvue d’âme) et Marc Lawrence (répugnante culotte de cuir aux manières
délicieusement haïssables), une restitution assez fidèle de la réalité coloniale
française de l’époque ainsi que quelques moments bien filmés et bien montés
(l’expression de mépris de Chérie pour son ancien amant ; la longue bataille
finale). Pas de la grande ouvrage mais de la bonne façon de la part d’un petit
maître.
G.B.

LÉGITIME DÉFENSE**
(Fr., 2011.) R. : Pierre Lacan ; Sc. : Pierre Lacan et Guillaume Lemans
d’après Terminus Plage d’Alain Wagneur ; Ph. : Philippe Guilbert ; M. :
Nathaniel Méchaly ; Pr. : Sombrero Films ; Int. : Jean-Paul Rouve (Benoît
Bertin), Claude Brasseur (Vautier), Olivier Gourmet (Moret), Marie
Kremer (Jessica), Franck Tiozzo (Bibi). Couleurs, 86 min.
Le père de Benoît, un ancien policier de la brigade des stup’ devenu
détective privé, a disparu et beaucoup de gens le recherchent. Peu à peu le passé
de ce père va se découvrir : il se servait de sa maîtresse, Jessica, pour faire
chanter des notables et il est parti avec une mallette contenant pour
900 000 euros en héroïne. À son fils de les rembourser…
Pour un premier long métrage, une bonne « série noire » servie par un
excellent Jean-Paul Rouve.J.T.

LE HAVRE***
(Fr., Finlande, 2011.) R., Sc. et Pr. : Aki Kaurismaki ; Ph. : Timo Salminen ;
Int. : André Wilms (Marcel), Kati Outinen (Arletty), Jean-Pierre
Darroussin (Commissaire Monet), Evelyne Didi (Yvette), Pierre Etaix
(Dr Becker), Blondin Miguel (Idrissa), Jean-Pierre Léaud (le dénonciateur).
Couleurs, 93 min.
Marcel Marx, un cireur de souliers habitant un modeste quartier du Havre –
et dont la femme Arletty, gravement malade, doit être hospitalisée – recueille
Idrissa, un gamin immigré clandestin. Il le protège et fait tout ce qui est en son
pouvoir, aidé par ses amis du quartier, pour que l’enfant puisse rejoindre sa mère
à Londres. La police, prévenue par un voisin malveillant, conduite par le
commissaire Monet, recherche activement Idrissa.
Bien que la mise en scène soit distanciée avec ses plans fixes et ses acteurs à
la voix neutre, Kaurismaki réalise une petite merveille, un film humaniste, sorte
de conte moderne qui va droit au cœur sans aucune sensiblerie – et même avec
beaucoup d’humour. Les décors, les costumes, les éclairages évoquent le
réalisme poétique cher à Carné ou à Tati (des années 30 à 60 : formica, jukebox,
tourne-disque, chansons de Damia, vieux rocker sur le retour etc.) sans oublier
ce « commissaire qui est bon enfant », tout de noir vêtu, Jean-Pierre Darroussin.
Il est dit que seuls les cireurs de souliers (ou les bergers) connaissent le Sermon
sur la montagne. En voici une belle et chaleureuse démonstration.C.B.M.

LEOPARDI,
IL GIOVANE FAVOLOSO**
(Ital., 2014.) R. : Mario Martone ; Sc. : M. Martone, Ippolita di Majo ; M. :
Sascha Ring ; Pr. : Carlo degli Esposi Patrizio Massa, Nicola Serra ; Int. :
Elio Germano (Giacomo Leopardi), Michele Riondino (Antonio Ranieri),
Anna Mouglalis (Fanny), Isabella Ragonese (Paolina Leopardi). Couleurs,
137 min.
En Italie, au début du XIXe siècle, à Recanati, Giacomo Leopardi est un jeune
homme à la santé fragile que son père destine à l’état ecclésiastique. Pour fuir ce
milieu protecteur et castrateur, il se rend à Rome où il se consacre à l’écriture,
puis à Naples. Son aspect difforme ne lui permet pas de connaître l’amour. Mais
il devient l’un des plus grands poètes de son temps.
Un film à la réalisation soignée, belle et classique où Martone brosse le
portrait de ce « jeune homme fabuleux » malgré ses difformités, mort à 38 ans.
Un poète libre-penseur et humaniste, ici montré loin de la vision tragique et
mélancolique habituelle. Elio Germano, en bossu, fait une composition
intéressante.C.B.M.

LESSON (THE)*
(Urok ; Bulg., 2014.) R. et Sc. : Kristina Grozeva ; Ph. : Krum Rodriguez ;
Pr. : Abraxas Film, Graal Film, Little Wing ; Int. : Margita Gosheva
(Nadezhda), Ivan Barnev (Madlen), Stefan Denolyubov (le mafieux).
Couleurs, 105 min.
Nadezhda est professeur d’anglais dans un petit lycée près de Sofia. Elle
constate qu’une élève lui a dérobé de l’argent dans son porte-monnaie. Comment
la démasquer ? Par ailleurs un huissier mandaté par sa banque vient l’informer
que sa maison va être saisie et vendue aux enchères, les traites du prêt
immobilier n’ayant pas été honorées par son mari qui a dilapidé l’argent.
Comment y faire face ?
Vision très pessimiste d’une société où l’argent est Roi. Peut-on garder son
honnêteté dans de telles conditions ? Cette comédie amère en forme de fable est
bien rythmée en une course folle où les péripéties s’accumulent, peut-être un peu
trop artificiellement (la course effrénée pour arriver à virer l’argent avant la
fermeture du bureau de poste par exemple.) L’actrice a obtenu un prix
d’interprétation bien mérité au festival d’Angers.
C.B.M.

LEVIATHAN***
(Leviatan ; Russie, 2014.) R. : Andreï Zviaguintsev ; Sc. : Oleg Negin et
Andreï Zviaguintsev ; Ph. : Mikhail Krichman ; M. : Philip Glass ; Pr. :
Non-Stop Production ; Int. : Alexeï Serebriakov (Kolia), Elena Lyadova
(Lilya), Vladimir Vdovitchenkov (Dmitri), Roman Madianov (Vadim
Cheleviat), Anna Oukolova (Angela). Couleurs, 141 min.
Il ne fait pas bon être propriétaire en Russie aujourd’hui. C’est l’expérience
que fait le malheureux habitant d’un village sinistre au bord de la mer de
Barents. Oligarques locaux, fonctionnaires corrompus, policiers vendus
viendront à bout de son obstination et l’infortuné Kolia sera dépossédé.
Portrait sans complaisance d’une société où règne l’arbitraire le plus ancien
égayé par des scènes d’une joyeuse truculence grâce à la vodka qui coule à flots.
Un grand film du réalisateur du Retour.P.H.

LIBERTÉ***
(Fr., 2009.) R. : Tony Gatlif ; Sc. : Tony Gatlif, d’après les souvenirs
d’Yvette Lundy ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Delphine Mantoulet, Tony
Gatlif ; Pr. : David Thion, Olivier Damian, Tony Gatlif ; Int. : Marc
Lavoine (Théodore), Marie-Josée Croze (Mademoiselle Lundy), James
Thierrée (Félix Lavil dit Taloche), Mathias Laliberté (P’tit Claude), Carlo
Brandt (Pierre Pentecôte), Rufus (Fernand). Couleurs, 111 min.
Ce qui réunit Théodore, vétérinaire et maire d’un village en zone occupée, et
Mlle Lundy, l’institutrice et secrétaire de mairie, c’est une largesse d’esprit qui
n’est pas la norme en ces temps troublés. Lui a recueilli P’tit Claude, un gamin
de neuf ans dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Elle s’est
prise d’amitié pour un groupe de Tsiganes venus faire les vendanges. P’tit
Claude, de son côté, se fait un copain de Taloche, grand gamin bohémien de
30 ans, qui se promène partout avec son violon sur l’épaule. Mais les contrôles
d’identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et le camp de
concentration semble le seul avenir qui les attend…
Les films de Tony Gatlif, toujours sincères et bouillonnants, sont cependant
inégaux. Liberté fait partie de ses meilleurs. C’est que le réalisateur a compris
que pour traiter un sujet comme le génocide des Tsiganes (une première dans le
cinéma de fiction français), il lui fallait refréner sa fougue naturelle. C’est ainsi
qu’il fait sienne une sobriété qui, par contraste avec la dureté du sujet, en
démultiplie la force. De plus, il trouve l’angle adéquat en privilégiant à la
victimisation d’un peuple la dynamique de l’action de deux justes (Marc
Lavoine et Marie-Josée Croze, crédibles parce qu’eux aussi dans la retenue).
Autre qualité, le réalisateur ne pratique pas la démagogie en nous donnant
d’emblée les roms à aimer. Il nous les présente tels qu’ils sont et décrit avec
minutie des coutumes qui nous paraissent étranges et des croyances que nous ne
partageons pas (la peur des fantômes par exemple). Ce n’est que peu à peu que
nous nous attachons à eux, pas avant que nous ne commencions à les
comprendre un tant soit peu. Mais que les amateurs de Gatlif-le-débridé se
rassurent, Liberté ne se réduit pas à un modèle de narration cadrée et mesurée.
Un film de Tony Gatlif ne se conçoit pas sans un minimum de démesure
tourbillonnante. Le réalisateur nous en offre une bonne lampée avec le
personnage de Taloche, grand enfant de 30 ans interprété avec la souplesse
virevoltante qu’on lui connaît par James Thierrée. En sa présence, de jolis
moments d’insolite, d’empathie et de poésie (les fils de fer pincés en accord avec
des notes émises par une guitare manouche…) se glissent pour notre plus grand
plaisir entre les lignes d’un récit impeccablement ethnographique.G.B.
LIFE AT THE TOP**
(Life at the Top ; GB, 1965.) R. : Ted Kotcheff ; Sc. : Mordecai Richler,
d’après le roman de John Braine Life at the Top (1962) ; Ph. : Oswald
Morris ; M. : Richard Addinsell ; Pr. : James Woolf / Romulus Films ; Int. :
Laurence Harvey (Joe Lampton), Jean Simmons (Susan Lampton), Honor
Blackman (Norah Hauxley), Michael Craig (Mark), Donald Wolfit (Abe
Brown), Robert Morley (Tiffield), Margaret Johnston (Sybil), Allan
Cuthbertson (George Aisgill). NB, 115 min.
Dix ans se sont écoulés depuis que Joe Lampton a épousé Susan Brown, la
fille du plus riche industriel de Warnley. Toutefois, à cause de ses origines
modestes, Joe n’a jamais été réellement admis au sein de la famille et,
soigneusement mis à l’écart des décisions par M. Brown, n’occupe qu’une place
subalterne dans l’usine de son beau-père. En prenant la décision de fusionner sa
société avec une compagnie concurrente, Brown va même à l’encontre des
conclusions auxquelles est parvenu son gendre dans le dossier qu’il avait été
invité à constituer sur les perspectives financières de la société. Déçu et aigri,
Joe délaisse Susan qui prend un amant en la personne de Mark, un de leurs amis.
Pour se venger, Joe séduit Norah Hauxley, une présentatrice de télévision qu’il a
rencontrée peu de temps auparavant, tandis que son beau-père consent à le
soutenir dans sa campagne pour se faire élire au conseil municipal.
Tournée huit ans après, Life at the Top se veut la suite des Chemins de la
Haute Ville (1958) de Jack Clayton qui valut à Simone Signoret son Oscar
d’interprétation. On se rappelle que l’ascension de Joe Lampton, moderne
Rastignac, avait été un sujet idéal pour annoncer la volonté progressiste et
iconoclaste des Jeunes gens en colère du Free Cinema naissant. Sans atteindre à
la dimension tragique de l’œuvre de Clayton, le film de Ted Kotcheff fait figure
de séquelle tout à fait honorable, servi en cela par la présence d’un certain
nombre de comédiens et comédiennes qui assurent la continuité filmique –
Laurence Harvey, Donald Wolfit, Allan Cuthbertson, Ambrosine Phillpotts –,
Jean Simmons remplaçant sans difficulté Heather Sears dont la transparence
physique qui conférait une sorte d’insignifiance psychologique à son
personnage, avait été utilisée comme un atout dans le premier film. Idéalement
incarné par Laurence Harvey, Joe, lui, est toujours le même petit intriguant
cynique et d’extraction modeste, visant les plus hautes fonctions mais incapable
de tenir sa place au sein d’une société à laquelle il demeure irrémédiablement
étranger. Mais ici, la satire sociale s’est un peu affadie au profit de péripéties
mélodramatiques plus convenues : c’est sans doute ce glissement vers la
convention qui empêche le film de se hisser au niveau du premier.
Quelques années plus tard, l’ascension sociale de Joe Lampton servira de
prétexte à une série télévisée britannique intitulée « Room at the Top », laquelle
engendrera sur sa lancée un film qui se voudra le troisième opus, Man at the Top
(1975) de Mike Vardy, avec Kenneth Haigh (Joe Lampton), Nanette Newman et
Harry Andrews.R.L.

LIGNE DROITE*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Régis Wargnier ; Ph. : Laurent Dailland ; M. : Patrick
Doyle ; Pr. : Gaumont ; Int. : Rachilda Brakni (Leïla), Cyril Descours
(Yannick), Clémentine Célarié (Marie-Claude), Thierry Godard (Jacques).
Couleurs, 98 min.
Leïla, une athlète qui sort de prison, accepte d’entraîner Yannick un coureur
du 400 m. devenu aveugle après un accident et que couve une mère abusive.
Yannick gagnera le 400 m. pour non voyants et l’amour de Leïla.
Mélo transcendé par le talent de Régis Wargnier.J.T.

LIGNES DE WELLINGTON (LES)**


(Linhas de Wellington ; Fr., Port., 2012.) R. : Valeria Sarmiento ; Sc. :
Carlos Saboga, Raoul Ruiz ; Ph. : André Szankowski ; Déc. : Stephen
Malho ; M. : Jorge Arriagada ; Pr. : Paulo Branco ; Int. : Miguel Borges
(Manuel Pena Branca), Nuno Lopes (Francisco Xavier), Carloto Cotta
(Tenente Pedro de Alencar), Soraia Chaves (Martirio), Marisa Paredes
(D. Filipa Sanches), John Malkovich (Wellington). Couleurs, 151 min.
Tandis que les troupes napoléoniennes dirigées par Masséna repoussent les
Anglo-Portugais de Wellington, la population se voit obligée de fuir. Après
Buçaco, les lignes de Torres Vedras, vaste dispositif de défense conçu par
Wellington, permettent de repousser l’inexorable avancée des Français. La
reconquête est désormais possible et annonce l’écroulement de l’Empire
napoléonien.
Dans cette fresque de près de deux heures trente, les destins se croisent et
offrent de passionnants face à face, sur fond de reconstitution historique des
années 1810-1812. À noter les apparitions de Mathieu Amalric, Catherine
Deneuve, Isabelle Huppert, Chiara Mastroianni, Vincent Perez, Michel Piccoli,
Melvil Poupaud, Malik Zidi et Elsa Zylberstein, en hommage à Raoul Ruiz
récemment disparu, qui avait imaginé le scénario.
D.C.

LIKE SOMEONE IN LOVE**


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Abbas Kiarostami ; Ph. : Katsumi Yanagijma ; Pr. :
MK2 et Eurospace ; Int. : Rin Takanashi (Akiko), Tadashi Okuno
(Takashil), Ryo Kase (Nonaki). Couleurs, 109 min.
La vie d’une call-girl à Tokyo : ses rapports avec son souteneur, son fiancé
et un client, le vieux professeur Takashi.
À travers une histoire banale, de magnifiques vues de Tokyo. Kiarostami
poursuit son tour du monde. Il avait commencé avec Copie conforme sur l’Italie.
Une œuvre d’humaniste.J.T.

LILIANE***
(Baby Face ; USA, 1933.) R. : Alfred E. Green ; Sc. : Gene Markey et
Kathryn Scola, d’après une histoire de Mark Canfield ; Ph. : James Van
Trees ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : Barbara Stanwyck (Lily Powers), George
Brent (Courtland Trenholm), Ned Stevens (Donald Cook), Henry Kolker
(Carter), Douglas Dumbrille (Brody), John Wayne (Jimmy McCoy), Robert
Barrat (Nick Powers), Alphonse Ethier (Adolf Cragg), Margaret Lindsay
(Ann Carter), Theresa Harris (Chico). NB, 76 min.
Lily, la fille de Nick Powers, tenancier d’un bar clandestin, est prostituée par
son père, qui veut s’assurer la protection d’un politicien véreux. Après la mort de
Nick dans l’explosion de son alambic, elle part à New York avec leur bonne à
tout faire, Chico. Usant de son ascendant sur les hommes, elle se fait engager
dans une banque et gravit rapidement les échelons, séduisant tour à tour un jeune
employé, Jimmy, son chef, Brody, le responsable du service, Stevens, fiancé à
Ann, la fille de Carter, un des directeurs, puis Carter lui-même. Jaloux de ce
dernier, Stevens l’abat d’un coup de revolver avant de retourner l’arme contre
lui. Le scandale ébranle la banque, et le nouveau président, Trenholm, offre à
Lily un poste important dans la succursale de Paris à condition qu’elle renonce à
raconter son histoire à la presse. Quelque temps plus tard, de passage à Paris,
Trenholm retrouve Lily, en tombe amoureux et l’épouse. Mais la faillite menace
la banque et Trenholm, jugé responsable, doit verser une forte caution. Pour la
payer, il demande à Lily de lui remettre ses bijoux. Elle refuse, avant de changer
d’avis après la tentative de suicide de son mari à qui elle avoue enfin son amour.
Nommé en 2005 l’un des 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma,
Liliane est d’une grande modernité, avec un découpage vif comportant de
multiples ellipses, et met en scène une « mangeuse d’hommes », initiée à la
philosophie de Nietzsche par un professeur allemand : « Sois un maître, ne sois
plus un esclave » (1933 est l’année de l’accession de Hitler au pouvoir). Le film
a été terminé alors qu’entrait en application le code Hayes. Jugeant plusieurs
scènes trop audacieuses, le nouveau comité de censure imposa de nombreuses
coupures ainsi qu’une fin plus « morale », où l’héroïne, prises de remords,
revenait à de meilleurs sentiments. Barbara Stanwyck incarne une femme dénuée
de tout scrupule ; elle sera une seconde fois un personnage de ce type dans
Assurance sur la mort (1944) de Billy Wilder. Les problèmes rencontrés par le
film obligèrent Darryl Zanuck à démissionner de la Warner. Il fonda peu après la
Twentieth Century avant de fusionner avec la Fox Film Corporation. C’est lui
qui se cache sous le pseudonyme de Mark Canfield. Disponible en vidéo sous le
titre Baby Face.D.G.

LINCOLN**
(Lincoln ; USA, 2012.) R. : Steven Spielberg ; Sc. : Tony Kushner, John
Logan ; Ph. : Janusz Kaminski ; M. John Williams ; Pr. : 20th Century Fox
et DreamWorks SKG ; Int. Daniel Day-Lewis (Lincoln), Sally Field (Mary
Todd Lincoln), David Starthairn (William Seward), Joseph Gordon-Levitt
(Robert Todd Lincoln), James Spader (William Bilbo), Tommy Lee Jones
(Thaddeus Stevens), John Hawkes (Robert Latham). Couleurs, 150 mn.
Les dernières phases de la guerre de Sécession (1861-1865), entre
affrontements guerriers et manœuvres parlementaires sous le seizième président
des États-Unis, Abraham Lincoln (1860-1865). Il s’agit d’adopter au Congrès un
nouvel amendement à la Constitution, le XIIIe, portant abolition de l’esclavage.
Son entrée en vigueur est supposée mettre un terme immédiat au conflit, mais la
Chambre des Représentants ne comporte pas de majorité claire en sa faveur.
Lincoln va s’employer à l’obtenir, rassemblant par des voies multiples,
avouables et moins avouables, un nombre suffisant de représentants hésitants ou
récalcitrants, modérant les plus favorables et ralliant des marginaux faibles ou
achetables. Mélange d’éthique de conviction et d’éthique de responsabilité,
intransigeant sur les principes et flexible dans les méthodes, il parvient à ses fins.
Sur fond de massacres guerriers – on sait que la guerre de Sécession a totalisé
plus de morts que l’ensemble des conflits auxquels ont pris part les États-Unis –
un portrait en filigrane d’Abraham Lincoln. Portrait intimiste, montrant le
président pris entre ses objectifs historiques et une vie familiale difficile avec sa
femme et son fils (on note une discrète référence à sa bisexualité alléguée). Un
homme simple, en empathie avec tout son entourage, mais qui surprend ses
proches par l’approche biaisée de ses décisions, mais aussi un visionnaire qui
refuse tout compromis avec les rebelles et n’accepte que la reddition.
Norman Mailer écrivait que tout le cinéma américain était de propagande.
Ce jugement s’applique bien au Lincoln de Spielberg comme à nombre de ses
derniers films. Des images crépusculaires – on sait que le président s’achemine
vers sa mort, qui achève l’œuvre –, un enchaînement de scènes brèves qui
composent un récit édifiant, ponctué par quelques tableaux de massacres
guerriers, des personnages hiératiques comme dans les romans photos, un
résumé de manœuvres parlementaires, obstinations ou revirements… C’est une
imagerie d’Epinal en variante obscure que feuillette le film. Les références à
d’autres œuvres ne manquent pas : Il faut sauver le soldat Ryan (1998), mais
aussi des films d’autres réalisateurs : on songe au John Ford de L’homme qui tua
Liberty Valance (1962) ou la naissance ambiguë de l’État de droit, ou au
Tempête à Washington (1962) de Otto Preminger. Mais quelle distance entre ces
chefs-d’œuvre et cette bien pensance un peu niaiseuse ! La scène où Lincoln
commente son œuvre en se comparant implicitement à Moïse menant son peuple
vers la terre promise est l’un des poncifs bibliques américains auquel Spielberg
ne saurait échapper. Sur Lincoln, il est permis de préférer le savoureux Vers sa
destinée (The Young Mister Lincoln, 1939) de John Ford, plus subtil et mieux
filmé. Quant à Spielberg, a-t-il jamais fait mieux que Duel, pur film d’action,
matrice de ses œuvres les plus abouties ?S.S.

LIQUIDEZ
L’INSPECTEUR MITCHELL !*
(Mitchell ; USA, 1976.) R. : Andrew V. McLaglen ; Sc. : Ian Kennedy
Martin ; Ph. : Harry Stradling ; M. : Larry Brown ; Pr. : Essex
Enterprises ; Int. : Joe Don Baker (Mitchell), Martin Balsam (Deaney),
John Saxon (Cummings), Linda Evans (Greta). Couleurs, 95 min.
Deaney, l’avocat du « syndicat » de la drogue, tue par jeu un voleur dans sa
luxueuse villa de Beverley et maquille ce meurtre. Mais l’inspecteur Mitchell
n’est pas dupe et malgré les charmes de la belle Greta, les menaces du syndicat
de la drogue et les réticences de ses supérieurs, il l’emportera.
Un bon polar, bien mené, plutôt violent mais qui n’oublie aucun des poncifs
du genre. Venu du sport, Joe Don Baker s’inscrit dans la lignée des policiers
musclés.J.T.

LISTE DE MES ENVIES (LA)*


(Fr., 2013.) R. : Didier Le Pêcheur ; Sc. : Didier le Pêcheur et Delphine
Labouret d’après le roman de Grégoire Delacourt ; Ph. : Myriam
Vinocour ; M. : John Erik Kaada ; Pr. : Chabraque et Ryoan ; Int. :
Mathilde Seigner (Jocelyne Guerbette), Marc Lavoine (Jo Guerbette),
Patrick Chesnais (le père de Jocelyne), Virginie Hocq (Danielle 1),
Frédérique Bel (Danielle 2). Couleurs, 98 min.
Jocelyne mène une vie ordinaire, gérant sa mercerie et rédigeant un blog très
lu. Seul problème : son père qui perd la mémoire. Un jour poussée par deux
amies, elle prend un billet de loterie et gagne le gros lot. Elle hésite à encaisser le
chèque mais dresse la liste de ses envies. Puis son mari lui vole le chèque et la
laisse désespérée. Elle veut mourir. Son mari revient toutefois avec l’argent.
Jocelyne refuse de lui pardonner. Elle refait sa vie avec une ancienne rencontre.
Un joli roman qui nous explique que l’argent ne fait pas le bonheur, nous
vaut ce film sympathique, sans surprises, mais bien joué par une Mathilde
Seigner en forme et un Patrick Chesnais toujours excellent. Du bon cinéma
français pour public populaire.J.T.

LITTLE NEW YORK*


(Staten Island ; USA, 2009.) R. et Sc. : James DeMonaco ; Ph. : Chris Norr ;
M. : Frédéric Verrières ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Ethan Hawke (Sully),
Vincent D’Onofrio (Parmie Tarzo), Seymour Cassel (Jasper), Julianne
Nicholson (Mary). Couleurs, 105 min.
Un ambitieux petit chef mafieux, Parmie Tazo, veut se venger des hommes
qui ont cambriolé sa maison. L’un d’eux est pris, torturé, tué et jeté dans une
broyeuse. Mais Tarzo est trahi par ses complices qui veulent aussi s’emparer de
son magot dont s’était saisi un jeune vidangeur, Sully. Il revient à Jasper, rival
de Tarzo.
« Pochade mafieuse » mettant en scène un mafieux mégalomane, un traiteur
sourd-muet et un vidangeur, le tout avec force références aux classiques du
genre. Amusant, mais sanglant.J.T.

LIVE BY NIGHT**
(Live by Night ; USA, 2016.) R. : Ben Affleck ; Sc. : Ben Affleck, d’après le
roman éponyme de Dennis Lehane ; Ph. : Robert Richardson ; M. : Harry
Gregson-Williams ; Pr. : Ben Affleck, Leonardo DiCaprio, Appian Way
Productions, Pearl Street Films et Warner ; Int. : Ben Affleck (Joe
Coughlin), Sienna Miller (Emma Gould), Zoe Saldana (Graciela Corrales),
Elle Fanning (Loretta), Brendan Gleeson (Thomas Coughlin), Chris
Messina (Dion Bartolo), Robert Glenister (Albert White). Couleurs, 88 min.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, Joe Coughlin, dégoûté par la
boucherie qu’il a vécue, a perdu tout sens moral. Bien que fils d’un haut gradé
de la police de Boston, il s’engage dans la mafia au service du célèbre gangster
Albert White. Une mission en Floride, à Tampa, pour remettre de l’ordre dans le
trafic du rhum, lui fait rencontrer une belle cubaine qui devient sa maîtresse et
réveille sa conscience.
Quatrième film de Ben Affleck, quatrième réussite, après Gone Baby Gone,
The Town et Argo. Cette fois, Ben Affleck louche vers Le Parrain et nous donne
un excellent film de gangsters avec tous les ingrédients du genre (poursuites en
voiture et fusillades). Seule réserve de la critique : le jeu de Ben Affleck,
considéré comme trop terne et trop réservé.
J.T.

LIV ET INGMAR***
(Liv and Ingmar – Painfully Connected ; Norvège, GB, Suède, Inde, 2012.)
R. : Dheeraj Akolkar ; Sc. : Dheeraj Akolkar, Raghnild Lund ; Ph. :
Hallværd Brain ; M. : Stefan Nilsson ; Pr. : Rune H. Trondsen ; Int. : Liv
Ullmann (elle-même), Samuel Fröler (la voix d’Ingmar Bergman).
Couleurs, 83 min.
Il y avait eu Bibi et Ingmar, Ingrid et Ingmar. Il y aura aussi – et à tout
jamais – Liv et Ingmar. Dans ce documentaire inspiré, l’actrice norvégienne Liv
Ullmann se raconte devant la caméra. Elle nous parle de sa relation hors du
commun, riche et parfois douloureuse avec le grand Ingmar Bergman, celui qui
fut son metteur en scène, son mari et, quelque temps après leur divorce et
jusqu’à la fin de ses jours, son ami indéfectible.
Un document exceptionnel où l’actrice norvégienne Liv Ullmann se livre en
toute honnêteté et avec beaucoup de délicatesse sur sa relation avec le maître
suédois. Le Bergman intime n’en sort pas toujours grandi mais sa figure reste
émouvante, car Liv Ullmann, tout en ne pratiquant pas l’hagiographie, vibre
encore d’amour, de tendresse et d’admiration pour le grand réalisateur disparu.
Au bout du compte, Liv et Ingmar fonctionne davantage comme grand film sur
un amour impossible qu’en tant que simple documentaire, aussi passionnant soit-
il.G.B.

LIVRE DE LA JUNGLE (LE)**


(The Jungle Book ; USA, 2016.) R. : Jon Favreau ; Sc. : Justin Marks
d’après Kipling ; Ph. : Bill Pope ; M. : John Debney ; Eff. sp. : J.D.
Schwalm ; Pr. : Walt Disney Pictures ; Voix : Bill Muray/Lambert Wilson
(Baloo), Ben Kingsley/Bernard Gabay (Bagheera), Idris Elba/Daniel Lobe
(Shere Khan), Leïla Bekthi/Scarlett Johansson (Kaa) et Neel Sthi en
Mowgli. Couleurs, 106 min.
Mowgli, Bagheera, Shere Khan… tous les personnages de Kipling dans un
récit fidèle à l’œuvre d’origine.
C’est le dessin animé modernisé en 3D et son dolby. Une belle réussite
technique qui ne chasse pas l’émotion.J.T.

LOAN SHARK*
(USA, 1952.) R. : Seymour Friedman ; Sc. : Martin Rackin ; Ph. : Joseph
Biroc ; Pr. : Bernard Luber ; Int. : George Raft (Joe Gargen), Dorothy Hart
(Ann Nelson), Paul Stewart (Donelli), John Hoyt (Phillips). NB, 79 min.
Au sortir de prison, Joe Gargen s’installe chez sa sœur. Son beau-frère est
assassiné par les tueurs d’un racket d’usuriers qui prêtent aux ouvriers contre des
intérêts importants et tuent ceux qui ne peuvent payer.
Petit film noir réputé, en raison de son sujet et de ses interprètes, mais resté
inédit en France.J.T.

LOBSTER (THE)
(The Lobster ; Irl., GB, Fr., Grèce, 2015.) R. : Yorgos Lanthimos ; Sc. :
Yorgos Lanthimos, EfthimisFilippou ; Ph. : Thimios Bakatakis ; Pr. : Ed
Guiney, Lee Magiday, Ceci Dempsey et Yorgos Lanthimos ; Int. : Colin
Farrell (David), Rachel Weisz (la myope), Léa Seydoux (la chef des
solitaires), John C. Reilly (le zozoteur), Olivia Colman (la directrice),
Ariane Labed (la femme de chambre). Couleurs, 118 min.
Dans un futur proche, nul ne doit rester célibataire. Les gens qui ne
réussissent pas leur vie de couple, tel David, sont arrêtés et transférés dans un
hôtel où ils ont quarante-cinq jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, ils
sont transformés en animal de leur choix. David choisit le homard. Il parvient
cependant à fuir pour rejoindre dans les bois un groupe de résistants : les
solitaires.
Cette anticipation non datée est située dans des décors contemporains, ayant
pour but de mettre en garde contre une société totalitaire – ici cet hôtel stalinien
dirigé par une femme autoritaire sous ses airs doucereux. Cependant le scénario
est tellement abscons (même l’absurde demande une certaine logique), l’intrigue
tellement relâchée, la photo tellement terne, les décors tellement laids (les
extérieurs sont pourtant filmés en Irlande !), les acteurs tellement abandonnés à
eux-mêmes, que l’on décroche rapidement et que l’ennui gagne. Un comble !
Prix du jury de Cannes.C.B.M.

LOI DE LA JUNGLE (LA)


(Fr., 2016.) R. : Antonin Peretjatko ; Sc. : A. Peretjatko, Frédéric Ciriez,
Maud Ameline ; Ph. : Simon Roca ; Pr. : Alice Girard ; Int. : Vincent
Macaigne (Marc Châtaigne), Vimala Pons (Tarzan), Pascal Légitimus
(Duplex), Mathieu Amalric (Galgaric), Jean-Luc Bideau (Rosio). Couleurs,
98 min.
Marc Châtaigne, stagiaire au ministère de la Norme, doit faire un rapport sur
la première piste de ski indoor qui doit être construite en Guyane. Accompagné
par Tarzan, une stagiaire à l’office National des Forêts, il se perd dans la forêt
amazonienne.
Scénario filiforme pour une suite de gags cartoonesques. Il est cependant
dommage que l’on se perde en chemin et qu’ils ne soient pas plus drôles, la
chute en étant toujours prévisible – même s’ils sont marqués du signe de la
loufoquerie et du non-sens. À sauver la belle photo et la luxuriance de la forêt
amazonienne (le film ayant été réalisé dans conditions difficiles en Guyane). Ce
n’est pas suffisant pour maintenir l’intérêt.C.B.M.

LOI DU MARCHÉ (LA)***


(Fr., 2015.) R. : Stéphane Brizé ; Sc. : St. Brizé, Olivier Gorce ; Ph. : Eric
Dumont ; Pr. : Philip Boëffard, S. Brizé, Olivier Père, V. Lindon ; Int. :
Vincent Lindon (Thierry). Couleurs, 97 min.
Thierry Taugourdeau, la cinquantaine, est au chômage depuis plusieurs
mois. Acculé financièrement, il finit par accepter un poste d’agent de sécurité
dans un supermarché.
Le film se construit sur une suite de séquences indépendantes qui se
complètent pour dresser le portrait d’un homme ordinaire broyé par le chômage
– d’abord en révolte, puis soumis. Tableau très sombre d’une époque difficile, le
film, loin d’être déprimant, est, au contraire, stimulant – avec même des scènes
légères (la leçon de rock’n roll) ou tendres (le fils handicapé). Face à des
comédiens parfois non professionnels Vincent Lindon, moustachu, est immense
(Prix d’interprétation au festival de Cannes 2015).C.B.M.

LOIN DE LA FOULE DÉCHAÎNÉE**


(Far From The Madding Crowd ; GB, 2015.) R. : Thomas Vinterberg ; Sc. :
David Nicholls d’après Thomas Hardy ; Ph. : Charlotte Bruus Christensen ;
M. : Craig Armstrong ; Pr. : Fox Searchlight Pictures ; Int. : Carey
Mulligan (Bathsheba Everdene), Matthias Schoenaerts (Gabriel Oak),
Michael Sheen (William Boldwood), Tom Sturridge (Sergent Troy), Tilly
Vosburgh (Mrs Hurst). Couleurs, 118 min.
Dans la campagne anglaise du XIXe siècle, une jeune et belle exploitante est
courtisée par Gabriel Oak, un berger, le riche M. Bolddwood et le sergent Troy.
La violence s’installe bientôt entre les soupirants…
Cinquième adaptation du roman de Thomas Hardy. La mise en scène de
Vinterberg (réalisateur de La chasse) n’est pas indigne de celle fameuse de
Schlesinger et l’interprétation de Carey Mulligan nullement inférieure à celle de
Julie Christie. La peinture sociale d’un monde hiérarchisé n’est pas sacrifiée au
romanesque de cette belle histoire.J.T.
LOIN DES HOMMES**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : David Oelhoffen, d’après Albert Camus ; Ph. :
Guillaume Deffontaines ; M. : Nick Cave, Warren Ellis ; Pr. : Marc du
Pontavice, Matthew Gledhill ; Int. : Viggo Mortensen (Daru), Reda Kateb
(Mohamed). Couleurs, 101 min.
Algérie, 1954. Daru, un instituteur français d’origine espagnole, vit en
solitaire dans une petite école où il apprend à lire et compter à de jeunes Arabes.
La gendarmerie vient lui confier un prisonnier à accompagner jusqu’à la ville
voisine. C’est Mohamed, accusé d’avoir tué son cousin. D’abord réticent, Daru
finit par accepter. En chemin, les deux hommes vont croiser des rebelles du
FLN, puis un détachement de l’Armée française.
Vaguement inspiré par une nouvelle d’Albert Camus, ce très beau film
évoque immanquablement un western avec cette randonnée de deux hommes
perdus dans d’immenses et magnifiques paysages rocailleux (ici l’Atlas
remplace l’Ouest américain). Le danger guette et il est bien présent. De plus
c’est un film sur sa propre appartenance à un peuple, sur des choix de vie à faire,
sur la liberté. Les deux comédiens (Viggo Mortensen, inattendu, en français pour
la première fois, est co-producteur) apportent une grande intensité à leurs
personnages.C.B.M.

LOLO
(Fr., 2015.) R. : Julie Delpy ; Sc. : Julie Delpy et Eugénie Gransval ; Ph. :
Thierry Argobast ; M. : Mathieu Lamboley ; Pr. : Michael Gentile ; Int. :
Julie Delpy (Violette), Dany Boon (Jean-René), Vincent Lacoste (Eloi dit
Lolo), Karin Viard (Ariane), Karl Lagerfeld (lui-même). Couleurs, 99 min.
En cure de thalasso avec sa copine Ariane, Violette, 45 ans, rencontre Jean-
René, même âge, un brave garçon. Elle travaille dans la mode, lui est
informaticien, ils sont tous deux sentimentalement seuls. Ils se retrouvent à
Paris, partageant le même amour et bientôt le même appartement, jusqu’à ce que
Lolo, 19 ans, le fils de Violette, très attaché à sa mère, en prenne ombrage et
décide d’évincer l’intrus.
Un sujet intéressant que cet amour oedipien liant un fils à sa mère.
Malheureusement le film est traité en comédie de boulevard branchée où seul
surnage le personnage anecdotique interprété par Karin Viard (très bien) en
femme libre au franc parler. Vincent Lacoste surjoue, Danny Boon n’est pas
mal. On a connu Julie Delpy mieux inspirée dans ses comédies
sentimentales.C.B.M.

LONDRES APRÈS MINUIT***


(London after Midnight ; USA, 1927.) R. : Tod Browning ; Sc. : Waldermar
Young, d’après une histoire de Tod Browning ; Ph. : Merritt B. Gerstad ;
Pr. : Irving C. Thalberg pour Metro-Goldwyn-Mayer ; Int. : Lon Chaney
(Edward C. Burke), Marceline Day (Lucille Balfour), Henry B. Walthall (sir
James Hamlin), Conrad Nagel (Arthur Hibbs), Polly Moran (Miss
Smithson). NB, 75 min.
Roger Balfour a été retrouvé mort d’une balle dans la tête à son domicile et
l’enquête a conclu à un suicide. Sa fille Lucille a été placée sous la garde de son
tuteur, sir James Hamlin, voisin et ami du disparu. Cinq années plus tard,
Lucille, qui vit dans la demeure de sir James, est courtisée par le neveu de ce
dernier, Arthur Hibbs. C’est alors que d’étranges incidents se produisent dans la
propriété abandonnée de Roger Balfour. Miss Smithson, la domestique, a aperçu
un personnage effrayant en habit de soirée et haut-de-forme accompagné d’une
étrange jeune femme. Invité à enquêter sur ces manifestations surnaturelles,
Edward C. Burke, inspecteur de Scotland Yard, pense qu’il s’agit de Roger
Balfour devenu vampire et cherchant vengeance. En réalité Burke, qui a toujours
crû que Balfour avait été victime d’un crime, a réussi à convaincre ses chefs de
lui laisser tenter une expérience pour amener son assassin à se démasquer et
c’est lui qui tient le rôle du spectre avec une actrice professionnelle qui incarne
la femme vampire…
Ce fut l’un des plus grands succès de Lon Chaney et le film le plus populaire
de sa longue collaboration avec Tod Browning (dix films entre 1919 et 1929).
Browning l’avait entrepris faute d’avoir réussi à décider la MGM à acheter les
droits d’adaptation de « Dracula » de Bram Stocker dans lequel Lon Chaney
devait interpréter à la fois le rôle du vampire et celui de son ennemi juré, Van
Helsing. Le déguisement de Chaney fit une telle impression sur le public qu’à
Londres, le 23 octobre 1928, un menuisier de 29 ans du nom de Robert Williams
égorgea son amie Julia Mangan dans Hyde Park et prétendit, au cours de son
procès, qu’il avait été poussé au crime par l’apparition du spectre de Chaney en
vampire ! D’abord condamné à mort, il fut reconnu épileptique et interné dans
un asile psychiatrique. En 1935, Tod Browning signera une nouvelle version
modernisée du film, La Marque du vampire, avec Bela Lugosi et Lionel
Barrymore jouant chacun l’un des deux personnages incarnés par Lon Chaney
dans le premier film. Londres après minuit est considéré comme définitivement
perdu. Expérience unique dans les annales du cinéma, le producteur Rick
Schmidlin a reconstitué le film sous la supervision de Michael F. Blake, auteur
de deux livres sur Lon Chaney, grâce à un montage de photos de tournage
réalisées à l’époque et animées, par banc-titre, sur une musique de Robert Israel.
Diffusé à la télévision.R.L.

LONE RANGER*
(The Lone Ranger ; USA, 2013.) R. : Gore Verbinski ; Sc. : Justin Haythe,
Ted Elliott, Terry Rossio ; Ph. : Bojan Bazelli ; M. : Hans Zimmer ; Pr. :
Walt Disney Pictures, Jerry Bruckheimer Films, Blind Wink, Infinitum
Nihil, Classic Media, Silver Bullet Productions ; Int. : Johnny Depp (Tonto),
Armie Hammer (John Reid), William Fichtner (Butch Cavendish), Tom
Wilkinson (Latham Cole), Ruth Wilson (Rebecca Reid). Couleurs, 149 min.
Les aventures du Lone Ranger et de son fidèle bras droit comanche Tonto
qui partent affronter la corruption des entrepreneurs du premier chemin de fer
qui traversera le pays. À la fin, les gentils gagnent et les méchants perdent.
Film au budget pharaonique de 250 millions de dollars (l’un des plus chers
jamais produits au moment de sa sortie), Lone Ranger fut une véritable
catastrophe commerciale dans le monde entier. Après avoir rassemblé les foules,
Johnny Depp ne séduit plus. L’équipe de la saga « Pirates des Caraïbes » fait
perdre des sommes vertigineuses aux studios Disney. Dommage, car ce grand
spectacle soigneusement bricolé ne manquait ni de sensations fortes, ni
d’humour.G.J.

LOOPER**
(Looper ; USA, 2012.) R. et Sc. : Rian Johnson ; Ph. : Steve Yedlin ; M. :
Nathan Johnson ; Eff. vis. : Karen E. Goulekas ; Pr. : Film District ; Int. :
Joseph Gordon-Levitt (Joe), Bruce Willis (Joe âgé), Emily Blunt (Sara),
Paul Dano (Seth). Couleurs, 118 min.
Les loopers sont des tueurs qui exécutent pour la mafia des victimes venues
du futur. Ils peuvent conclure leur carrière en éliminant leur propre moi vieux.
Telle est l’histoire de Joe qui se retrouve au cours d’un contrat en face de Joe
âgé. Une seule solution pour vaincre Joe âgé : le suicide.
Très original film de science-fiction qui jongle habilement avec le futur à
travers des histoires de contrats et de tueurs qui renvoient au film noir. Un
mélange des genres réussi.
J.T.

LORDS OF SALEM**
(The Lords of Salem ; USA, GB, Can., 2012.) R. : Rob Zombie ; Sc. : Rob
Zombie ; Ph. : Brandon Trost ; M. : Griffin Boice et John 5 ; Pr. : Jason
Blum, Andy Gould, Oren Peli, Steven Schneider, Rob Zombie ; Int : Sheri
Moon Zombie (Heidi Hawthorne), Bruce Davison (Francis Matthias), Ken
Foree (Herman Jackson). Couleurs, 101 min.
Heidi, animatrice d’une radio à Salem, reçoit un soir une mystérieuse boîte
contenant un vinyle qu’elle diffuse à l’antenne. La musique va ramener des
sorcières à la vie et entraîner Heidi dans un cauchemar diabolique.
En moins d’une décennie, Rob Zombie s’est imposé comme l’un des
nouveaux chantres du cinéma d’horreur américain. Du coup, chacun de ses films
est attendu avec une certaine impatience par les amateurs de frissons. The Lords
of Salem ne fait pas exception à la règle et a, dès sa mise en chantier, rapidement
suscité l’intérêt des fantasticophiles. Or, autant le dire tout de suite, ce nouveau
métrage du rocker cinéaste ne fera pas l’unanimité, loin de là, et risque même de
laisser perplexe plus d’un spectateur. Ceux qui s’attendent à avoir la frayeur de
leur vie vont en effet être déçus, Rob Zombie nous entraînant dans d’autres
sphères, plus psychédéliques et expérimentales. Prenant son temps pour installer
le contexte et les personnages, et notamment celui de Heidi, l’héroïne interprétée
par Sheri Moon (la première partie du film est en cela très réussie), l’auteur de
The Devil’s Rejects parvient, en quelques minutes, à instaurer une atmosphère
inconfortable et inquiétante qui n’est pas sans évoquer certaines productions des
années 70. Puis le récit, doucement, glisse vers l’onirisme macabre et satanique
permettant à Zombie de donner libre cours à son imagination et à ses délires
visuels. Des délires visuels qui, laisseront sans doute pantois de nombreuses
personnes, mais qui, avouons-le, font leur effet et marquent durablement l’esprit
(cf. : la scène de la césarienne ou encore l’hallucinant plan final, semblant sorti
d’un tableau de Jérôme Bosch). Ce parti pris très graphique relègue ainsi au
second plan un scénario bancal et aux objectifs parfois obscures. Reste qu’en
dépit de ses faiblesses, The Lords Of Salem se révèle être une œuvre surprenante
et insaisissable, bien loin des canons horrifiques actuels, et qui confirme la
singularité de Rob Zombie.
E.B.
LORNA DOONE*
(Lorna Doone ; USA, 1922.) R. : Maurice Tourneur ; Sc. : Katherine Reed,
Cecil G. Mumford et Wyndham Gittens, d’après le roman de Richard
Doddridge Blackmore (1869) ; Ph. : Henry Sharp et Carl Van Enger ; Pr. :
Thomas H. Ince Corporation ; Int. : Madge Bellamy (Lorna Doone), John
Bowers (John Ridd), Frank Keenan (sir Charles Ensor), Jack McDonald (le
« conseiller »), Donald McDonald (Carver), Norris Johnson (Ruth). NB,
7 bobines (environ 84 min.)
Encore adolescente, Lorna, fille de la comtesse de Lorne, a été enlevée par
sir Charles Ensor, un noble déchu qui a pris la tête d’une horde de bandits de
grands chemins. Devenue adulte et protégée par sir Charles qui s’est pris
d’affection pour elle et l’a élevée comme sa fille, elle est convoitée par Carver,
le fils du « conseiller », fidèle lieutenant de sir Charles. Mais Lorna se rappelle
sa rencontre, peu avant son enlèvement, avec le gentil John Ridd, un fils de
fermier. Libérée grâce à une intervention de la comtesse Brandir, Lorna épouse
John Ridd, provoquant la jalousie de Carver qui se rend au village et tire sur la
jeune mariée…
L’un de ces films en costumes aux péripéties échevelées dont le cinéma
muet américain était prolixe à l’époque et où éclate la maîtrise de Maurice
Tourneur, mais qui risque de n’être apprécié que par les inconditionnels du
genre. Le film eut un grand succès, dû surtout au fait que la First National à
laquelle Thomas Ince venait de s’associer, possédait alors le plus important
circuit de distribution des États-Unis. Curieusement, c’est l’un des romans
anglo-saxons les plus souvent adaptés, avec pas moins de quatre téléfilms et cinq
films dont le plus célèbre est sans doute Les Maudits du château-fort (1951) de
Phil Karlson avec Barbara Hale et Richard Greene. Ce fut aussi l’un des plus
grands rôles de Madge Bellamy qui triomphera à nouveau, deux ans plus tard,
dans Le Cheval de fer (1924) de John Ford et que l’on reverra au début du
parlant aux côtés de Bela Lugosi dans Les Morts-vivants (1930) de Victor
Halperin. Elle sera mêlée à un scandale en 1943 lorsqu’elle tuera son amant, le
millionnaire A. Stanford Murphy parce qu’il l’avait délaissée pour une autre
femme. Disponible en DVD dans un coffret consacré aux films muets de
Maurice Tourneur.R.L.

LOST CITY (THE)*


(USA, 1934.) R. : Harry Revier ; Sc. : Perley Poor Sheehan, Eddie
Graneman et Leon d’Usseau, d’après une histoire de Zelma Corroll, George
M. Merrick et Robert Dillon ; Ph. : Ronald Price et Ed Linden ; M. : Lee
Zahler ; Pr. : Sherman S. Krellberg ; Int. : Kane Richmond (Bruce
Gordon), William « Stage » Boyd (Zolok), Claudia Dell (Natcha), Josef
Swickard (Dr Manyus), George F. Hayes (Butterfield), Eddie Featherstone
(Jerry Delaney), Ralph Lewis (Reynolds). NB, serial (12 épisodes).
Savant fou qui rêve de conquérir le monde et de le soumettre à sa
domination, Zolok, depuis son laboratoire situé en pleine jungle africaine et
grâce aux inventions du Dr. Manyus qu’il domine en gardant sa fille en otage,
provoque à son gré tempêtes, séismes et inondations dans le monde entier. Bruce
Gordon est chargé par la communauté internationale de le mettre hors d’état de
nuire : « Toutes les ressources des nations sont à votre disposition », lui a-t-on
assuré.
« Ce que le budget du serial se charge de démentir rapidement », ajoute
aussitôt Jean-Pierre Jackson, grand historien du genre (La Suite au prochain
épisode…, 1994). Sans aucun doute le plus ahurissant des serials, peuplé de
personnages grotesques et truffé de dialogues surréalistes. Le même J.-
P. Jackson ajoute : « Chercher le rationnel, la “normalité” dans le serial, est un
pur contresens. Le genre est, par le mélange qu’il opère, de caractère
éminemment bâtard, anormal. » Voici peut-être ici le serial à l’état brut. Il
faudra attendre William Witney trois ans plus tard pour lui donner une maîtrise,
un raffinement et une poésie « qui lui confèreront les attributs du classicisme. »
Un montage de 90 minutes a été distribué en France avant la guerre sous le
titre La Cité perdue. Film redécouvert en vidéo.R.L.
LOST MOMENT (THE)**
(USA, 1947.) R. : Martin Gabel ; Sc. : Leonardo Bercovici d’après la
nouvelle de Henry James ; Ph. : Hal Mohr ; M. : Daniel Amfitheatrof ; Pr. :
Walter Wanger ; Int. : Robert Cummings (Lewis Venable) Susan Hayward
(Tina Bordereau) Agnes Moorehead (Juliana Bordereau) Joan Lorring
(Amelia) Eduardo Cianelli (frère Rinaldo) John Archer (Charles). NB,
89 min.
L’éditeur Louis Venable aimerait mettre la main sur les lettres d’amour du
poète Jeffrey Asheton qu’il adressa à Juliana Bordereau, 60 ans plus tôt. Venable
va finir par la retrouver encore vivante, recluse dans une immense et inquiétante
bâtisse vénitienne. Il doit faire face à l’hostilité de sa nièce qui vît avec elle. Il se
fait passer pour un écrivain afin de la convaincre.
Seule réalisation de Martin Gabel qui fut surtout acteur. C’est une grande
réussite de film « noir » à la frontière du fantastique. Demeure inquiétante,
ambiguïté des personnages, fascinant double rôle de Susan Hayward. Film très
méconnu qui pourrait avoir sa place parmi les plus grands films du genre. Inédit
sauf en DVD.C.V.

LOST RIVER
(Lost River ; USA, 2014.) R. et Sc. : Ryan Gosling ; Ph. : Benoît Debie ; M. :
Johnny Jewel ; Pr. : Marc Platt Production, Phantasma et Bold Films ; Int. :
Christina Hendricks (Billy), Saoirse Ronan (Rat), Ian de Caestecker
(Bones), Matt Smith (Bully). Couleurs, 95 min.
Billy et ses deux fils vivent misérablement dans une ville quasi abandonnée,
établie sur une autre ville disparue lors de la construction d’un barrage et frappée
d’une malédiction…
Premier film de Ryan Gosling : un film d’épouvante subtil et bien joué sur
fond de crise économique et de problème de logement. Intéressant.J.T.
LOTERIE DU BONHEUR (LA)**
(Fr, 1953.) R. : Jean Gehret ; Sc. : Anne Hummel ; Dial. : Jean Ferry ; Ph. :
André Thomas ; Mont. : Isabelle Leman ; M. : Paul Bonneau ; Déc. : Rober
Bouladoux ; Pr. : films Montmorency ; Int. : Raymond Bussières (le mari),
Suzanne Delly (Mme Lucas), Yves Deniaud (Léon Lucas), Annette Poivre
(la femme), Jean-Marc Tennberg (le fou). NB, 90 min.
Dans une petite ville de province, l’épicier Léon nuit au commerce en
organisant une loterie chaque semaine mais les gagnants ne sont jamais du pays,
puisqu’il n’y a en fait jamais de gagnants ! Les autres commerçants découvrant
la supercherie, organisent une vraie loterie pour faire éclater au grand jour la
malhonnêteté de l’épicier.
La truculence des acteurs et quelques situations parfois drôles nous font
passer un moment agréable.C.V.

LOUISE MICHEL, LA REBELLE


(Fr., 2010.) R. : Solveig Anspach ; Sc. : Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget
d’après Michel Ragon ; Ph. : Isabelle Razavet ; M. : Martin Wheeler ; Pr. :
JEM ; Int. : Sylvie Testud (Louise Michel), Nathalie Boutefeu (Nathalie
Lemel), Bernard Blancan (Henri Rochefort), Alexandre Steiger (Charles
Malato). Couleurs, 90 min.
Déportée en Nouvelle-Calédonie, après l’échec de la Commune, Louise
Michel partage le sort des autres déportés, correspond avec Victor Hugo et
Clemenceau, sans oublier une liaison avec l’anarchiste Charles Malato. Elle
participe à la révolte des Kanaks en 1878. En 1880, amnistiée, elle regagne la
France.
Ce portrait, à tendance hagiographique, de la célèbre communarde, souffre
de son origine : il s’agit d’un téléfilm prévu pour France 2, passé sans grand
succès sur France 3 et sorti ensuite sur grand écran. Sylvie Testud est une Louise
Michel convaincante mais le film est victime d’un manque de moyens et d’un
souffle révolutionnaire qui expliquent son échec sur grand écran.J.T.

LOUISE WIMMER*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Cyril Mennegun ; Ph. : Thomas Letellier ; Pr. : Bruno
Nahon ; Int. : Corinne Masiero (Louise), Jérôme Kircher (Didier), Anne
Benoît (Nicole), Marie Krimer (Séverine). Couleurs, 80 min.
Louise Wimmer, la cinquantaine, femme de ménage, est à la rue, dormant
dans sa vieille Volvo. Elle n’a pas les moyens de se payer un appartement et
attend l’attribution – qui tarde à venir – d’un logement social dans une HLM.
Louise est une femme cabossée par la vie, mais c’est une femme forte et
insoumise qu’interprète magnifiquement Corinne Masiero, comédienne
exceptionnelle qui porte le film sur ses épaules. Un film social, un film « de
province » (ici Belfort), sombre dans son propos, que n’illumine que la dernière
séquence, seule lueur d’espoir.C.B.M.

LOUIS-FERDINAND CÉLINE !…
DEUX CLOWNS
POUR UNE CATASTROPHE **
(Fr., Belg., 2015.) R. : Emmanuel Bourdieu ; Sc. : Emmanuel Bourdieu,
Marcia Romano d’après le livre de Milton Hindus ; Ph. : Marie Spencer ;
M. : Grégoire Hetzel ; Pr. : Jacques Kirsner ; Int. : Denis Lavant (Louis-
Ferdinand Destouches, dit Céline), Géraldine Pailhas (Lucie Destouches,
dite Lucette), Philip Desmeules (Milton Hindus), Rick Hanke (le ministre de
la Justice), Simon Bergulf (le professeur Kristiansen), Johan Leysen
(Thorvald Mikkelsen). Couleurs, 97 min.
En 1948, peu après sa sortie de prison, Céline s’est installé avec sa femme
Lucette dans une chaumière rustique non loin de la petite ville danoise de
Korser. Un jour débarque chez eux Milton Hindus, jeune professeur de
littérature américain, juif de surcroît. Admirateur inconditionnel de l’écrivain en
dépit de son antisémitisme militant, l’universitaire brûle d’interroger « le
maître » sur les secrets de son style inimitable. Mais Céline renâcle. Ce qui
l’intéresse vraiment, c’est de vitupérer encore et encore contre la race sémite…
« Le loup, la biche et l’agneau », tel pourrait être le titre de cette fable
cruelle qui se décline dans le huis clos d’une chaumière retirée quelque part au
Danemark. Le loup c’est Céline, prosateur génial mais idéologue détestable, et
l’agneau Milton Hindus, candide universitaire new-yorkais, confit d’admiration
pour lui. La biche, elle, a pour nom Lucette, ci-devant épouse de l’auteur du
« Voyage au bout de la nuit ». Ambiguë, la douce créature tente d’arrondir les
crocs du prédateur, ce qui ne l’empêche ni de compter les morsures infligées à sa
proie ni de tenter de discrètes approches de séduction en sa direction.
Pas d’action à proprement parler, mais les joutes mentales perverses que se
livrent ces trois êtres dissemblables suffisent à chatouiller les neurones du
spectateur, d’autant qu’elles lui sont servies par un trio à la hauteur de l’enjeu :
Géraldine Pailhas tout en finesse dans son rôle d’épouse de génie faussement
soumise, Philip Desmeules sachant ombrer un personnage a priori trop lisse, et
bien sûr l’hénaurme Denis Lavant qui compose avec jouissance un Céline
excessif, égocentrique, dominateur et provocateur. Pour ce qui est de la
réalisation de Bourdieu, elle est sans éclat particulier mais – en toute modestie –
entièrement vouée au texte et à ses interprètes. Au bout du compte, lorsque se
conclut la fable, la morale qu’en tire le spectateur est amère et lui donne plus
envie de lire… Hindus que Céline !G.B.

LOUISE EN HIVER**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Jean-François Laguionie ; Animation : Johanna
Bessièrre et Luc Chamberland ; Pr. : JPL Films ; Voix : Dominique Frot
(Louise), Diane Dassigny (Louise jeune). Couleurs, 75 min.
La solitude d’une vieille dame loin de ses enfants. Heureusement il y a le
chien Pépère.
Un joli et sensible dessin animé par un maître du genre.J.T.

LOUP DE WALL STREET (LE)***


(The Wolf of Wall Street ; USA, 2013.) R. : Martin Scorsese ; Sc. : Terence
Winter ; M. : Howard Shore ; Pr. : Red Granite Pictures ; Int. : Leonardo
DiCaprio (Jordan Belfort), Jonah Hill (Donnie Azolfi), Margot Robbie
(Naomi), Matthew McConaughey (Mark Hannal) Jon Favreau (Manny).
Couleurs, 179 min.
Jordan Belfort débute, jeune marié à Wall Street, âgé d’à peine plus de vingt
ans, et connaît une ascension rapide, brisée par le krach de 1987. Il se reconvertit
dans la vente d’actions à de modestes épargnants. Nouveau succès. Mais ses
pratiques plus que douteuses attirent l’attention du FBI. Il doit cacher son argent
en Suisse chez un banquier véreux et sous le nom d’une vieille tante. Celle-ci
meurt et il doit se rendre en Suisse dans des conditions dramatiques, victime
d’une tempête. Il décide alors d’arrêter. Mais deux ans plus tard, le banquier
suisse incarcéré le dénonce. Il est condamné à trois ans de prison. À sa libération
il fait des conférences.
D’après un récit autobiographique de Jordan Belfort, la vie d’un requin de la
finance mise en scène avec un luxe de moyens impressionnant. Drogue, sexe,
alcool et le cynisme en prime. La scène où Mark Hannal (extraordinaire
Matthew McConaughey) enseigne à Belfort dans un grand restaurant new
yorkais, avec un stupéfiant cynisme les rudiments du métier, est un morceau
d’anthologie. Il donne la clef du film. Un film qui montre admirablement la
griserie de l’argent facile et la perte rapide des limites et des repères. Leonardo
DiCaprio était l’interprète idéal de Belfort. Le film est très supérieur au Wall
Street de Stone.J.T.
LOURDES***
(Fr., Autr., All., 2009.) R. et Sc. : Jessica Hausner ; Ph. : Martin
Geschlacht ; Pr. : Martin Geschlacht, Philippe Bobes, Susanne Marian ;
Int. : Sylvie Testud (Christine), Léa Seydoux (Maria), Bruno Todeschini
(Kuno), Elena Löwensohn (Cécile), Gilette Barser (Mme Hartl). Couleurs,
96 min.
Christine, atteinte d’une sclérose en plaques, est paraplégique. En fauteuil
roulant, elle est à Lourdes avec un groupe de pèlerins, accompagnée par Maria,
une jeune bénévole. Elle ne croit pas en une guérison miraculeuse, et pourtant,
une nuit, elle se lève et marche.
Ce reportage-fiction est réalisé sur les lieux-mêmes de la basilique et de la
Grotte miraculeuse par une ancienne assistante de Michaël Haneke, d’où sa
rigueur qui ne néglige pas cependant un certain humour. Elle enregistre d’un œil
critique – sans pour autant fustiger outre-mesure « les marchands du temple » –
ce phénomène religieux. Son film est à la fois ridicule avec ce protocole, ces
processions, ces prières en commun, ces messes, et bouleversant lorsqu’il
montre le fol espoir, insensé et désespéré, de tous ces éclopés. Bien que sa vision
reste personnelle, elle ne devrait choquer ni les agnostiques, ni les croyants
(encore que…) Sylvie Testud, frêle silhouette sous sa capuche rouge, mince
sourire aux lèvres, ne fait quasiment rien, mais avec quelle présence et quel
talent. Un film remarquable à comparer à Lourdes et ses miracles de Rouquier
en 1955.C.B.M.

LOVE**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Gaspard Noé ; Ph. : Benoît Debie ; Pr. : Gaspard Noé,
Rodrigo Teixeira, Edouard Weil ; Int. : Karl Glusman (Murphy), Aomi
Muyock (Electra), Klara Kristin (Omi), Vincent Maraval (Castel).
Couleurs, 135 min.
Murphy, un Américain, vit à Paris avec sa compagne, Omi, et leur jeune
enfant. Deux ans auparavant, il a vécu une grande histoire d’amour avec Electra.
À la suite d’un malentendu, elle a disparu. Murphy se remémore ce passé…
Les sentiments et le sexe sont intimement unis pour atteindre à l’amour. Tel
est l’axiome revendiqué par Gaspar Noé dans ce film où les actes sexuels sont
non simulés, montrés avec réalisme dans leurs diverses variations (masturbation,
fellation, pénétration, éjaculation…) Ce n’est pourtant pas un film porno dont le
seul but serait d’éveiller le désir et de provoquer la jouissance. Ici une mise en
scène soignée, des éclairages d’un rouge profond, des images sombres, une
musique classique (Bach, Satie) accompagnent les ébats et empêchent
l’adhésion. À regretter quelques facilités (le travelo, le club échangiste,
l’explosion du sperme en gros plan – et en 3 D ! – inondant l’écran, plus ou
moins utiles au propos. Aomi Muyock est très belle. Loin de toute hypocrisie, il
faut pouvoir aimer ce film en toute liberté.C.B.M.

LOVE AND FRIENDSHIP**


(Love and Friendship ; Irlande, 2016.) R. : Whit Stillman ; Sc. : Whit
Stillman d’après Lady Susan de Jane Austen ; Ph. : Richard Van
Oosterhout ; Déc. : Anna Rackard ; Cost. : Eimer Ni Mhaoldomhnaigh ;
M. : Benjamin Esdraffo ; Pr. : Westerly Films, Blinder Films ; Int. : Kate
Beckinsale (Lady Susan Vernon), Emma Greenwell (Catherine DeCourcy
Vernon), Xavier Samuel (Reginald DeCourcy), Jemma Redgrave (Lady
DeCourcy), James Fleet (Sir Reginald DeCourcy). Couleurs, 90 min.
Les intrigues de Lady Susan, veuve du baronet Frederic Vernon, pour se
remarier et offrir à sa fille un riche mariage.
On pensera inévitablement aux Liaisons dangereuses, l’héroïne évoquant
Mme de Merteuil et le scénario étant tiré d’un roman épistolaire. Stillman nous
offre une mise en scène raffinée et Kate Beckinsale est une bien séduisante
veuve.J.T.
LOVE IS ALL YOU NEED*
(Den skaldede frisor ; Dan., Suède, Ital., Fr., All., 2012.) R. : Susanne Bier ;
Sc. : Anders Thomas Jensen et Susanne Bier ; Ph. : Morter Soborg ; M. :
Johan Söderqvst ; Pr. : Wibeke Windelov, Siese Graum Jergensen ; Int. :
Pierce Brosnan (Philip), Trine Dyrholm (Ida), Sebastian Jessen (Patrick),
Molly Blixt Egelind (Astrid), Paprika Steen (Bénédicte). Couleurs, 115 min.
Ida, une coiffeuse danoise, sort d’une chimiothérapie pour un cancer du sein.
Elle découvre que son mari la trompe avec une jeunette. Mais qu’importe ! Elle
part pour l’Italie afin d’y marier sa fille Astrid. À l’aéroport, rencontre avec
Philip qui part lui aussi en Italie (où il a une exploitation d’agrumes) pour marier
son fils Patrick… avec Astrid ! Sur place, les préparatifs du mariage vont bon
train ; les invités arrivent, une fête est organisée. Ida se rapproche de Philip,
tandis que Patrick et Astrid ont des doutes sur leur future union…
Une comédie romantique dans la meilleure tradition du genre avec une
multitude de personnages pour décliner toutes les variations de l’amour. Réalisé
aux environs de Sorrente, le film bénéficie de splendides paysages de l’Italie du
Sud, avec des couchers de soleil « sublimes », très cartes postales. La musique
est entraînante. C’est léger (avec quelques touches plus sérieuses), c’est agréable
à regarder, et Pierce Brosnan, ex-James Bond, a bien du charme.C.B.M.

LOVE SONG**
(A Love Song For Bobby Long ; USA, 2004.) R. : Shainee Gabel ; Sc. :
Shainee Gabel ; Ph. : Elliot Davis ; M. : Nathan Larson ; Pr. : Bob Yari,
R. Paul Miller, David Lancaster ; Int. : John Travolta (Bobby Long),
Scarlett Johansson (Purslane Harmony « Pursly » Will), Gabriel Macht
(Lawson Pines), Deborah Kara Unger (Georgianna), Dane Rhodes (Cecil).
Couleurs, 120 min.
À la mort de sa mère chanteuse (avec laquelle elle avait cessé toute relation),
Pursly revient dans la maison de son enfance à La Nouvelle Orléans. Elle qui la
croyait abandonnée a la surprise de la trouver habitée par deux amis de sa
défunte génitrice : Bobby Long, ancien professeur de littérature et son protégé et
biographe Lawson Pines. Qui plus est, les deux hommes lui font bien
comprendre qu’ils n’ont nulle intention de déserter les lieux…
Sans être à la hauteur de Tennesse Williams, auquel Shainee Gabel rend ici
implicitement hommage, ce bon film vaut surtout par l’exploitation intelligente
de son décor naturel (La Nouvelle Orléans), la sensibilité de son regard et
l’interprétation impeccable de son curieux ménage à trois (Travolta, pathétique
épave ; Gabriel Macht, son alter ego en plus jeune ; Scarlett Johansson toute
jeunette mais d’une surprenante maturité).G.B.

LOVELY BONES**
(The Lonely Bones ; USA, Nouvelle-Zélande, 2010.) R. : Peter Jackson ; Sc. :
Peter Jackson, Philippe Boyens et Fran Walsh ; Ph. : Andrew Lesnie ; M. :
Brian Eno ; Pr. : Dreamworks Pictures ; Int. : Mark Wahlberg (Jack
Salmon), Rachel Weisz (Abigail Salmon), Susan Sarandon (Grand-mère
Lynn), Stanley Tucci (George Harvey). Couleurs, 128 min.
Susie a été assassinée à 14 ans par son voisin, Harvey dont l’apparence
débonnaire cache un redoutable tueur en série. Du haut de son paradis elle
observe le comportement de ses parents qui surmontent difficilement leur deuil,
la manière dont la grand-mère prend le pouvoir dans la famille, mais aussi
Harvey dont le crime est resté impuni et qui s’intéresse maintenant à la petite
sœur de Susie.
Un beau thème un peu gâché par le va-et-vient entre le monde des humains
et le monde surnaturel et des effets fantastiques trop appuyés. Comme si Jackson
voulait se faire pardonner de ne pas livrer un film à grande mise en scène comme
Le seigneur des anneaux.J.T.

LOW COAST**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Maurice Barthélémy ; Ph. : Steeven Petiteville ; M. :
Jean-Noël Yven ; Pr. : Les Films du Kiosque ; Int. : Jean-Paul Rouve
(Dagobert), Judith Godrèche (Nuance), Gérard Darmon (Jean-Claude),
Etienne Chicot (Paul). Couleurs, 89 min.
En raison d’un retard qui n’en finit pas, les passagers d’un vol au départ de
Djerba finissent par s’énerver et prennent les commandes. Mais le pilote
improvisé se trompe d’itinéraire et se pose en Afrique au milieu de terroristes.
Nouveau départ et arrivée à Djerba… au lieu de Beauvais.
Par un ex Robin-des-Bois, une comédie fort drôle par ses péripéties et sa
galerie de personnages : bobo converti à l’altermondialisme, homme d’affaires
pressé, adolescent suicidaire… Le film devient vite délirant et les acteurs s’en
donnent à cœur joie.J.T.

LUCRÈCE BORGIA
(Lucrezia Borgia ; Ital., 1940.) R. : Hans Hinrich ; Sc. : Tomaso Smith ; Ph. :
Giuseppe Mule ; M. : Otello Martelli ; Pr. : Scalera Film ; Int. : Isa Pola
(Lucrèce Borgia), Friedrich Benfer (Alessandro Strozzi), Nerio Bernardi
(Alfonsino d’Este), Carlo Ninchi (Ranuccio). NB, 76 min.
À Ferrare, Lucrèce Borgia protège poètes et artistes, qui, de Bembo à
Ranuccio, tombent amoureux d’elle, à la grande fureur du duc.
La plus mauvaise des Lucrèce Borgia : décors anachroniques, scénario
invraisemblable… Mais Jean A. Gilli a eu raison de la rééditer en DVD en 2015
car c’est une illustration du cinéma italien en 1940.J.T.

LUCY***
(Fr., USA, 2014.) R. et Sc. : Luc Besson ; Ph. : Thierry Arbogast ; Eff. sp. :
Philippe Hubin ; Eff. vis. : Nicholas Brooks ; M. : Eric Serra ; Pr. :
EuropaCorp ; Int. : Scarlett Johansson (Lucy), Morgan Freeman
(Professeur Norman), Cho Min-sik (M. Jang), Amr Waked (Pierre del Riol),
Julian Rhind-Tutt (le policier), Pilou Asbaek (Richard). Couleurs, 90 min.
Lucy est piégée par son ami Richard : elle doit livrer une mallette contenant
de la drogue à M. Jang, chef d’une organisation coréenne. On lui introduit cette
drogue superpuissante, le CPH 4, dans l’estomac pour lui permettre de la
diffuser en Europe. Lorsqu’elle est victime d’une tentative de viol, le sachet se
fend et la drogue pénètre dans son sang et circule dans son cerveau. Celui-ci est
décuplé. Elle dénonce à la police le trafic et les autres porteurs sont arrêtés par le
capitaine Del Rio. Ayant ingéré de nouveaux sachets, Lucy devient un cas
d’espèce qui fascine le professeur Norman. Son savoir devient immense. Tandis
que les policiers et les hommes de main de M. Jang s’affrontent, elle disparaît,
laissant un message : « Je suis partout. »
Il paraît que nous n’utilisons que 10 % des capacités de notre cerveau : sous
l’effet de la drogue Lucy les utilise à 100 %. De là ses superpouvoirs qui en font
une super héroïne. On est souvent étonné par les naïvetés du scénario (un voyage
dans le temps où Lucy transmet l’intelligence à notre ancêtre Lucy !), mais la
mise en scène est d’une grande efficacité et Scarlett Johansson fait de son mieux
pour nous faire croire en ses super-pouvoirs. De la science-fiction mégalo. Ce
n’est pas Kubrick, mais ne boudons pas notre plaisir.
J.T.

LULU, FEMME NUE*


(Fr., 2013.) R. : Solveig Anspach ; Sc. : S. Anspach, Jean-Luc Gaget, d’après
Etienne Davodeau ; Ph. : Isabelle Razavet ; M. : Martin Wheeler ; Pr. :
Caroline Roussel ; Int. : Karin Viard (Lulu), Bouli Lanners (Charles),
Claude Gensac (Marthe), Marie Payen (Cécile), Solène Rigot (Morgane),
Nina Meurisse (Virginie), Corinne Masiero (la patronne du bar), Pascal
Demolon (Richard), Philippe Rebbot (Jean-Marie). Couleurs, 90 min.
Après un entretien d’embauche raté et divers contretemps, Lulu, la
quarantaine, ne peut regagner son triste foyer conjugal. Elle profite de cette
liberté pour passer quelques jours à St – Gilles-Croix-de-Vie où elle fait des
rencontres qui vont changer sa vie.
Terne adaptation de l’excellente B.D. d’Etienne Davodeau. Comme celle-ci,
le film est en deux parties : d’abord, la rencontre avec Charles, bon nounours
dans les bras duquel Lulu trouve un regain de sensualité, puis avec Marthe,
vieille femme seule et acariâtre que va réunir leur amitié. Les deux parties sont
mal agencées, la morale de l’histoire est évidente d’emblée et l’intrigue se
poursuit sans réelle surprise. Les comédiens ne sont pour rien dans cette
déception.C.B.M.

LUMIÈRES DE BERLIN (LES)***


(Die Gebrüder Skladanowsky ; All., 1994-95.) R. : Wim Wenders ; Sc. : Wim
Wenders ; Ph. : Jürgen Jürges ; M. : Laurent Petitgand ; Pr. : Wim
Wenders, Veit Helmer ; Int. : Udo Kier (Max Skladanowsky), Nadine
Büttner (Gertrud Skladanowsky), Christoph Merg (Eugen Skladanowsky),
Otto Kuhnle (Emil Skladanowsky), Marianna Kawka (Josephine
Skladanowsky), Brygida Ochaim (Mademoiselle Ancion). NB, Couleurs,
76 min.
Berlin, vers 1890. Les frères Skladanowsky sont des forains, montreurs de
fantasmagories. Max, bricoleur de nouvelles trouvailles, en est le concepteur.
Emil anime le spectacle que commente Eugen, aboyeur et clown. En 1892, Max,
assisté par Emil, fabrique une caméra capable d’enregistrer huit images par
seconde. Il leur faudra trois ans pour mettre au point le Bioskop : le
1er novembre 1895, ils projettent en séance publique et payante, au Wintergarten
de Berlin, une série de leurs courtes boucles répétitives d’images animées…
Les fictions de Wenders, tout intéressantes et sincères qu’elles soient,
souffrent parfois d’un maniérisme qui leur est dommageable. Mais dans ses
documentaires (Buena Vista Social Club, Le sel de la terre,…) ou semi-
documentaires (comme ce Lumières de Berlin), plus d’afféteries, plus de
langueurs pseudo poétiques, rien d’autre que l’expression de l’enthousiasme de
son auteur pour le sujet qu’il filme, que ce soit la musique cubaine, les
photographies de Salgado ou, comme ici, le cinématographe des origines. Son
regard est alors purifié de toute scorie : il n’y a plus que la joie de filmer et le
bonheur de transmettre. Dans cet hommage à ces « frères Lumière berlinois »
que sont les Skladanowsky, le cinéaste allemand ne s’interdit rien, pas plus
l’utilisation d’une caméra d’époque que le recours à l’accéléré et au slapstick,
pour ne rien dire du mélange de la couleur et du noir et blanc. Changer
carrément de style en cours de narration ne lui fait pas peur non plus, témoin
cette interview toute simple de l’une des filles Skladanowsky qui, à 91 ans, fait
preuve d’une redoutable précision dans ses souvenirs. Ou encore cette belle
séquence onirique qui balade le père et la fille de 1895 dans le Berlin de 1995.
Œuvre singulière, aussi jubilatoire qu’instructive, Les Lumières de Berlin se
consomme sans modération.G.B.

LUNA ROSSA*
(Luna Rossa ; Ital., 2001.) R. ; et Sc. : Antonio Capuano ; Ph. : Tommaso
Borgstrom ; M. : Paolo Polcan et Luca Gatti ; Pr. : Poetiche
Cinematografiche ; Int. : Lucia Maglietta (Irene), Domenico Balsamo
(Oreste), Carlo Cecchi (Antonio). Couleurs, 116 min.
Oreste, dernier rejeton du clan Cammarano de la Mafia, ne pourra échapper
à son destin.
Un bon film sur la Mafia, évitant les clichés, mais d’une réelle violence.J.T.

LUNCHBOX (THE)**
(Dabba ; Inde, Fr., All., 2013.) R. et Sc. : Ritesh Batra ; Ph. : Michael
Simmonds ; M. : Max Richter ; Pr. : Guneet Monga, Arun Rungachari,
Anurag Kashyap ; Int. : Irrfan Khan (Saajan Fernandes), Nimrat Kaur
(Ila), Nawazuddin Siddiqui (Shaikh), Denzil Smith (Mr. Shroff), Bahrati
Achrekar (Mrs. Krishnan). Couleurs, 105 min.
Délaissée par son mari Rajeev, Ila tente de le reconquérir en lui mitonnant de
bons petits plats pour son déjeuner et les lui fait livrer par une société qui sert les
entreprises de Bombay. Du moins le croit-elle car le livreur s’est trompé de
destinataire. Celui qui profite en réalité de ses talents de cordon bleu est Saajan,
un comptable solitaire proche de la retraite…
Un premier film indien qui fait la nique à Bollywood : pas de chansons
sentimentales, de costumes chatoyants ni de numéros de danse mais une
psychologie fouillée, une réalité sociale bien rendue et des personnages
touchants (l’épouse délaissée, le veuf grognon et le jeune fonctionnaire qu’il
répugne à former). Interprétée avec finesse par un trio d’acteurs de qualité, cette
comédie romantique ne cède à aucune des facilités du genre.G.B.

LYONNAIS (LES)**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Olivier Marchal ; Ph. : Denis Rouden ; M. : Erwann
Kermovant ; Pr. : LGM Films, Gaumont, France 2 ; Int. : Gérard Lanvin
(Edmond Vidal dit Momon), Tcheky Karyo (Serge Suttel), Daniel Duval
(Christo), Patrick Catalifo (le commissaire Brauner), Lionnel Astier
(Danny). Couleurs, 102 min.
Retiré des affaires, Edmond Vidal dit Momon apprend que son vieil ami
Suttel a été arrêté par le commissaire Brauner. C’est son passé qui revit : le
temps du gang des Lyonnais. Il était résolu à mener une vie rangée, mais avec
les anciens du gang, Danny et Christo, il va libérer Suttel. Par la suite un certain
Zerbib se fait menaçant : Vidal et Suttel l’éliminent puis Nick le Grec. Mais le
commissaire Brauner révèle à Vidal que son ami Suttel est en réalité une balance
Vidal accepte de le livrer à la police mais il lui permet de suicider pour sauver la
face.
Olivier Marchal est devenu un maître du polar. Ancien commissaire, il avait
admirablement décrit le monde de la police, ses forces mais aussi ses faiblesses.
Cette fois il passe de l’autre côté et évoque les truands et notamment le fameux
gang des Lyonnais. Image peut-être plus convenue avec son code de l’honneur,
ses amitiés viriles mais aussi ses « balances. » En tout cas on ne s’ennuie pas et
l’on va de coup de théâtre en coup de théâtre.J.T.
M

MA BONNE AMIE IRMA*


(My Friend Irma ; USA, 1949.) R. : George Marshall ; Sc. : Cy Howard,
Parke Levy ; Im. : Leo Tover ; M. : Roy Webb ; Pr. : Hal B. Wallis ; Int. :
John Lund (Al), Diana Lynn (Jane Stacy), Marie Wilson (Irma Peterson),
Dean Martin (Steve), Jerry Lewis (Seymour), Don DeFore (Richard
Rhinelander). NB, 103 min.
Bien que colocataires, Jane et Irma ne sauraient être plus dissemblables. Il en
va de la sorte dans tous les domaines y compris celui de l’amour. Pendant
qu’Irma piste le millionnaire, Jane cherche un gentil garçon. Elle le trouve en la
personne de Steve, qui, pour l’instant, vend des sodas mais qui rêve de devenir
chanteur. Ce même Steve a un drôle de copain nommé Seymour, comique et
maniaque, qui la fait rire…
Première apparition du duo Dean Martin-Jerry Lewis. C’est assez drôle.G.B.

MA FEMME EST UNE PANTHÈRE*


(Fr., 1960) R. : Raymond Bailly ; Sc. : G. Carlier et R. Vignon ; M. : Francis
Lopez ; Pr. : Films Mars ; Int. : Jean Richard (Roger), Jean Max (le
colonel), Jean Poiret (le psychiatre), Michel Serrault (le garçon boucher).
NB, 80 min.
Roger, courtier en spiritueux, surprend un homme dire : « Je vais tuer
Christina ». Il le suit. En réalité Christina est une panthère. Le colonel,
propriétaire de l’animal croit que sa femme s’est réincarnée dans l’animal qui
semble se prendre d’affection pour Roger.
Comédie à la française des années 60 qui vaut pour les numéros éblouissants
de Poiret et Serrault. Film redécouvert par René Chateau.J.T.

MA LOUTE
(Fr., 2016.) R., Sc. et Dial. : Bruno Dumont ; Ph. : Guillaume Deffontaines ;
Pr. : Jean Bréhat, Rachid Bouchareb, Muriel Merlin ; Int. : Fabrice Luchini
(André van Peteghem), Juliette Binoche (Aude), Valeria Bruni-Tedeschi
(Isabelle), Jean-Luc Vincent (Christian), Raph (Billie), Brandon Lavieville
(Ma Loute), Didier Després (Machin). Couleurs, 122 min.
1910. André van Peteghem, un riche bourgeois industriel de Tourcoing vient
en vacances avec sa famille dans leur grande maison néo-égyptienne
surplombant la baie de Wissant. Plusieurs disparitions mystérieuses mettent la
police en alerte. Peut-être Ma Loute et les siens, une famille de pêcheurs de
moules, n’y sont-ils pas étrangers…
Bruno Dumont change radicalement de registre et réalise une comédie
loufoque, une farce macabre. Mais son film, d’un comique affligeant, ne suscite
guère le rire tant il est grotesque, souvent à base de chutes. Il semble mépriser
ses personnages qui sont soit des débiles, soit des imbéciles. Et l’interprétation
n’arrange rien : Luchini, en parfait abruti, est horripilant, Juliette Binoche, en
diva excentrique, ridicule – tous deux surjouant à l’excès. Seuls sont à sauver de
ce naufrage la photo et les splendides paysages de la Côte d’Opale. Entre Alfred
Jarry et Hergé, ni provocateur, ni poétique, ni drôle, ni dérangeant, ce n’est
qu’un film navrant (eu égard à son auteur).C.B.M.
MA PART DE GÂTEAU
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Cédric Klapish ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. :
Loik Dury, Christophe Minck ; Pr. : Bruno Lévy ; Int. : Karin Viard
(France), Gilles Lellouche (Steve), Audrey Lamy (Josy), Marine Vatch
(Tessa). Couleurs, 109 min.
France, divorcée, trois enfants, est réduite au chômage après la fermeture de
l’usine de Dunkerque où elle était ouvrière. Elle trouve à Paris un emploi de
femme de ménage auprès de Steve, un trader qui revient de Londres. Elle est
amenée à s’occuper de son jeune fils. Lors d’un voyage à Londres, elle devient
sa maîtresse. Elle découvre alors qu’il est responsable de la fermeture de son
usine.
Une comédie sociale sur la crise qui lorgne du côté de Ken Loach sans en
avoir la subtilité et la conviction. Pleine de bons sentiments et de situations
tranchées entre la courageuse ouvrière et l’affreux capitaliste, elle n’est guère
vraisemblable. Certes les comédiens ne manquent pas d’énergie – en particulier
Karin Viard – mais le film, lui, peine à convaincre.
C.B.M.

MA VIE AVEC LIBERACE**


(Behind the Candelabra ; USA, 2013.) R. : Steven Soderbergh ; Sc. : Richard
LaGravenese ; Ph. : Peter Andrews (Steven Soderbergh) ; M. : Marvin
Hamlisch ; Pr. : HBO Films ; Int. : Michael Douglas (Liberace), Matt
Damon (Scott Thorson), Dan Aykroyd (Seymour Heller), Scott Bakula (Bob
Black), Debbie Reynolds (Frances Liberace), Casey Kramer (Dora
Liberace). Couleurs, 118 min.
Scott Thornson, jeune dresseur d’animaux, est présenté au pianiste Liberace,
l’une des stars de Las Vegas. Liberace tombe amoureux de Scott et en fait son
assistant. Leur liaison ne durera pas : Liberace cherche bientôt des hommes plus
jeunes. Scott lui fait un procès mais le perd. Il reverra Liberace, mais sur son lit
de mort, foudroyé par le sida.
Soderbergh, pour ce qu’il avait annoncé devoir être son dernier film, évoque
le fameux pianiste de Las Vegas Wladziu Valentino Liberace en s’inspirant des
souvenirs de Scott Thornson, Behind the Candelabra sur la liaison que l’auteur
entretint avec le pianiste. Le kitsch des décors d’Howard Cummings reflète bien
l’art excentrique de Liberace superbement interprété par un Michael Douglas
d’une folle élégance. Les aspects scabreux du sujet ne sont pas gommés mais
sobrement dépeints ou suggérés (l’épisode de la chirurgie esthétique).J.T.

MA VIE DE CHAT*
(Nine Lives ; USA, 2016.) R. : Barry Sonnenfeld ; Sc. : Gwyn Lurie, Matt
R. Allen, Daniel Antoniazzi ; Ph. : Karl Walter Lindenlaub ; M. : Evgueni et
Sacha Galpérine ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Kevin Spacey (Tom Brand),
Jennifer Garner (Lara Brand), Robby Amell (David Brand), Cheryl Hines
(Madison Camden), Mark Consuelos (Ian Cox), Malina Weissman (Rebecca
Brand). Couleurs, 87 min.
Constructeur de gratte-ciel, Tom Brand délaisse sa famille. Frappé par la
foudre en haut de la tour qu’il a bâtie, il se réincarne en chat. Pour retrouver sa
condition humaine, il doit gagner l’amour des siens.
Pour les fans de Kevin Spacey et pour les amoureux des chats.J.T.

MA VIE DE COURGETTE**
(Fr., Suisse, 2016.) R. : Claude Barras ; Sc. : Céline Sciamma, Germano
Zullo, CI. Barras, Morgan Navarro, d’après Gilles Paris ; Ph. : David
Toutevoix ; Marionnettes : Grégory Beaussart ; M. : Sophie Hunger ; Pr. :
Marc Bonny, Armelle Glorennec, Pauline Gygax, Max Kaali, Michel
Merkt ; Voix : Gaspard Schlatter (Courgette), Sixtine Murat (Camille),
Paulin Jaccoud (Simon), Michel Vuillermoz (Raymond). Couleurs, 66 min.
Icare, un petit garcon surnommé « Courgette » n’a pas connu son père. A la
suite de la mort accidentelle de sa mère, une ivrognesse, il est placé dans un
orphelinat où il se lie avec une bande de copains aussi déshérités que lui.
L’arrivée de Camille, une jolie fillette bouleverse sa vie : il est tombé amoureux.
Un film d’animation réalisé en stop-motion, image par image. Avec leur
grosse tête et leurs yeux immenses ouverts sur le monde, ces petites
marionnettes sont belles et émouvantes. Aucune mièvrerie dans cette évocation
de l’enfance malheureuse. Au contraire c’est un film optimiste porté par la
solidarité entre enfants et l’espoir d’une vie meilleure, d’un amour
possible.C.B.M.

MAC (LE)*
(Fr., 2010.) R. : Pascal Bourdiaux ; Sc. : Vincent Lambert et Thomas
Langmann ; Ph. : Stéphane Le Parc ; M. : Nathaniel Mechaly ; Pr. :
Thomas Langmann ; Int. : José Garcia (Ace/Chapelle), Gilbert Melki (Tiago
Mendès), Carmen Maura (la mère), Arsène Mosca (Sami), Alain Fromager
(Mazin). Couleurs, 92 min.
La police perd sa meilleure balance, Ace, mais celui-ci a un frère jumeau,
paisible employé de banque, qui va prendre sa place… et s’emparer du magot
des trafiquants de drogue.
Le thème du jumeau a beaucoup servi et le scénariste ne fait pas preuve de
beaucoup d’originalité dans cette comédie dont tous les effets sont attendus.
Néanmoins José Garcia est toujours un acteur merveilleux et l’on ne s’ennuie
pas.J.T.

MACABRE**
(Macabre ; USA, 1958.) Pr. et R. : William Castle ; Sc. : Robb White,
d’après le roman de Theo Durrant ; Ph. : Carl E. Guthrie ; M. : Les
Baxter ; Int. : William Prince (Rodney Barrett), Jim Backus (Jim Tyloe),
Jacqueline Scott (Polly Baron), Philip Tonge (Jode Wetherby), Ellen Corby
(Miss Kushins), Susan Morrow (Sylvia Stevenson), Dorothy Morris (Alice
Barrett). NB, 72 min.
Dans la petite localité de Thornton, Polly, la secrétaire du docteur Rodney
Barrett, reçoit un coup de téléphone où une voix d’homme lui annonce que
Marge, la petite fille de quatre ans du médecin, a été kidnappée, enterrée vivante
dans un cercueil et n’a plus que cinq heures à vivre avant de périr asphyxiée.
Tandis que Polly prévient le beau-père de Barrett, le richissime Wetherby, le
médecin se lance dans une quête éperdue pour retrouver sa fillette avec l’aide du
shérif Tyloe et de quelques voisins…
Si vous aimez les farces macabres – l’humour fait aisément passer l’horreur
de la situation –, celle-ci est particulièrement réussie, couronnée par un « twist »
final des plus réjouissants. William Castle était célèbre outre-Atlantique pour les
gadgets et les trouvailles publicitaires qu’il imaginait pour la sortie de chacun de
ses films. C’est ainsi que Macabre était précédé de l’avertissement suivant alors
que l’image d’une pendule apparaissait sur l’écran : « Mesdames et messieurs,
pendant l’heure et quart qui va suivre, vous allez voir des choses si terrifiantes
que la direction de ce cinéma s’inquiète de votre bien-être. C’est pourquoi nous
demandons à chacun d’entre vous d’assumer la responsabilité de son voisin de
siège. Si l’un d’entre vous est pris de panique, veuillez alerter la direction afin
que nous fassions intervenir les secours. » Devant certaines salles, on allait
même jusqu’à faire stationner ostensiblement des infirmiers et une ambulance,
tandis qu’un badge était distribué à la sortie portant cette mention : « Je ne suis
pas une poule mouillée : j’ai vu Macabre. » En outre, à la fin de la projection, la
même voix demandait à chaque spectateur de ne pas révéler le dénouement : une
idée copiée sur la conclusion des Diaboliques (1955) de Henri-Georges Clouzot.
Theo Durrant n’a jamais existé. C’était le pseudonyme adopté par les douze
auteurs (appartenant à l’association des « Mystery Writers of America ») du
roman originel intitulé « La Forêt de marbre » (The Marble Forest, 1951).R.L.
MACBETH**
(Macbeth ; GB, 2014.) R. : Justin Kurzel ; Sc. : Jacob Koskoff, Michael
Lesslie et Todd Louiso d’après Shakespeare ; Ph. : Adam Arkapaw ; M. :
Jed Kurzel ; Pr. : See-Saw Films ; Int. : Michael Fassbender (Macbeth),
Marion Cotillard (Lady Macbeth), Paddy Considine (Banquo), David
Thewlis (Duncan), Sean Harris (Macduff), Jack Reynor (Malcolm).
Couleurs, 113 min.
Écoutant la prophétie de trois sorcières, Macbeth, seigneur écossais, poussé
par son ambition et par son épouse, assassine son roi Duncan et prend son trône.
Mais son règne sera court.
Après Welles en 1948 et Polanski en 1971, le réalisateur australien Justin
Kurzel s’attaque à la célèbre pièce de Shakespeare. Il reste fidèle au texte, ne
prenant que quelques libertés notamment pour le meurtre du roi ou
l’affrontement final, mais surprend avec une distribution que l’on n’attendait pas
pour une pièce de Shakespeare, mais Marion Cotillard, inattendue lady Macbeth
tire habilement son épingle du jeu. Moins spectaculaire que la version de
Polanski, le film se veut dépouillé sans toujours convaincre. Ce Macbeth a
suscité des réserves de la part des puristes, mais n’en reste pas moins
passionnant.J.T.

MACHETE*
(Machete ; USA, 2010.) R. : Robert Rodriguez, Ethan Maniquis ; Sc. :
Robert Rodriguez, Alvaro Rodriguez ; Ph. : Jimmy Lindsey ; M. :
Chingon ; Pr. : Troublemaker Studios, Dune Entertainment, Overnight
Films ; Int. : Danny Trejo (Machete), Robert De Niro (Sénateur
McLaughlin), Jessica Alba (Sartana), Steven Seagal (Torrez), Michelle
Rodriguez (Luz). Couleurs, 105 min.
Ancien membre de la police fédérale mexicaine laissé pour mort, Machete
reprend du service pour se venger de Torrez, chef d’un important cartel de
drogue. Sur son chemin, il sera mêlé à la tentative d’assassinat visant l’intolérant
sénateur McLaughlin. Après s’en être fait un allié, Machete parviendra à
retrouver la trace de Torrez et à le vaincre au terme d’un duel à l’épée.
Adapté d’une fausse bande-annonce diffusée en ouverture de son précédent
film Planète Terreur, le premier volet des aventures du héros mexicain Machete
s’offre une distribution all-star, emmenée par l’acteur fétiche de Robert
Rodriguez, Danny Trejo. Après sa trilogie du Mexique (El Mariachi, Desperado,
Desperado 2 – Il était une fois au Mexique), le cinéaste renoue avec son goût
pour le film d’action parodique et nostalgique des années 1970 et 1980. Même si
le spectacle n’élève pas beaucoup les esprits, on rit de bon cœur devant les
exploits improbables de Machete.
G.J.

MACHETE KILLS*
(Machete Kills ; USA, 2013.) R. : Robert Rodriguez ; Sc. : Kyle Ward ; Ph. :
Robert Rodriguez ; M. : Robert Rodriguez et Carl Thiel ; Pr. : Aldamisa
Entertainment ; Int. : Danny Trejo (Machete Cortez), Mel Gibson (Luther
Voz), Demian Bichir (Mendez le fou), Michelle Rodriguez (Shé). Couleurs,
107 min.
L’agent fédéral mexicain Machete tente de mettre fin à une vente d’armes
entre des militaires et des trafiquants, puis doit empêcher Mendez le fou
d’envoyer une ogive atomique sur Washington. Mendez est tué mais derrière se
cachait un magnat de l’industrie, Voz. Celui-ci parvient à s’enfuir dans l’espace
avec sa navette.
Machete est de retour après de premières aventures en 2010. C’est toujours
aussi délirant et invraisemblable, très proche de l’esthétique de la bande
dessinée.J.T.
MACHINE (THE)
(GB, 2013.) R. : Caradog W. James ; Sc. : Caradog W. James ; Ph. : Nicolai
Brüel ; M. : Tom Raybould ; Pr. : John Giwa-Amu ; Int. : Toby Stephens
(Vincent McCarthy), Caity Lotz (Ava/La Machine), Denis Lawson
(Thomson), Sam Hazeldine (James). Couleurs, 91 min.
Dans un futur proche, la guerre froide entre la Chine et les pays occidentaux
fait rage. Dans les sous-sols d’une base militaire, le scientifique Vincent
McCarthy travaille pour le gouvernement britannique sur un prototype
d’intelligence artificielle destiné à devenir une redoutable machine à tuer.
Belle surprise en provenance du Royaume-Uni, The Machine est un film de
SF froid et envoûtant qui aborde avec pertinence le thème de l’intelligence
artificielle. Auteur du scénario, le réalisateur Caradog W. James, dont c’est le
deuxième long métrage, dirige en effet, avec conviction, cette histoire qui mêle
suspense et réflexion et qui nous interroge non seulement sur l’influence de la
haute technologie sur nos vies mais aussi sur ce qui constitue notre humanité. En
se concentrant sur la relation tissée par Vincent, le scientifique, avec l’androïde
qu’il met au point, le cinéaste instaure une tension psychologique palpable,
renforcée par un magnifique travail photographique et des décors cliniques et
labyrinthiques.E.B.

MAD CITY**
(Mad City ; USA, 1997.) R. : Costa-Gavras ; Sc. : Tom Matthews et Eric
Williams ; Ph. : Patrick Blossier ; M. : Thomas Newman ; Pr. : Kopelson
Entertainment ; Int. : John Travolta (Sam Baily), Dustin Hoffman (Max
Brackett), Mia Kirshner (Laurie), Alan Alda (Kevin Hollander). Couleurs,
113 min.
Ancienne vedette de la télévision, réduit à une chaîne locale, Max Brackett
vient interviewer la conservatrice d’un musée lorsque surgit un employé
licencié, Sam Bailey, qui veut l’abattre. Cette prise d’otages incluant une classe
d’enfants offre à Max la possibilité, étant au cœur de l’action, de redevenir une
star de l’actualité.
Satire féroce de la télévision américaine, cet excellent film de Costa-Gavras
n’a pas rencontré en France le succès qu’il méritait. Hoffman et Travolta sont
pourtant excellents.
J.T.

MAD COWS**
(Mad Cows ; GB, 1999.) R. : Sara Sugarman ; Sc. : Sasha Hails, Sara
Sugarman ; Ph. : Pierre Aïm ; M. : Mark Thomas ; Pr. : Frank Mannion,
Aaron Simpson ; Int. : Anna Friel (Madeline « Maddy » Wolfe), Joanna
Lumley (Gillian Cassell), Anna Massey (Edwina « Dina » Phelps), Phyllida
Law (Lady Drake), Greg Wise (Alexander « Alex » Brady). Couleurs,
87 min.
L’Australienne Maddy a du mal à assumer sa récente maternité et vient
d’échouer dans sa tentative de réconciliation avec Alex, le père de son enfant, un
jeune politicien qui ne voulait pas de sa grossesse. C’est alors que la jeune
femme est arrêtée pour le vol d’un sachet de petits pois surgelés et envoyée en
détention avec son fils…
Les affres d’une jeune femme abandonnée par son mufle de compagnon au
pied de la table d’accouchement ; la naissance d’un sentiment maternel chez sa
copine call-girl ; les agissements coupables de la psy de la prison, qui extorque
des bébés pour les filer à des couples en mal d’enfant… ! Voilà qui pourrait
donner naissance au pire cauchemar à l’écran qui soit ! Mais c’est avec une folie
bien britannique que Susan Sugarman s’attaque à des thèmes aussi lourds. On
pense à Lester et même, par moments, aux Monty Python. Au bout du compte,
une comédie sociale bien déjantée, qui donne force coups de pied dans la
fourmilière des idées reçues.G.B.
MAD MAX : FURY ROAD**
(Mad Max : Fury Road ; USA, 2015.) R. : George Miller ; Sc. : George
Miller, Brendan McCarthy, Nick Lathouris ; M. : Junkie XL ; Ph. : John
Seale ; Pr. : Kennedy Miller Mitchell ; Int. : Tom Hardy (Max
Rockatansky), Charlize Theron (Furiosa), Nicholas Hoult (Nux), Hugh
Keays-Byrne (Immortan Joe) ; Couleurs, 120 min.
Dans un futur post-apocalyptique, Max erre sans but dans un désert infini
avant de se faire capturer par des War Boys. Il est emmené à la Citadelle
gouvernée par le tyran Immortan Joe. Furiosa, la générale d’Immortan Joe,
s’enfuit avec les filles de ce dernier. Max est alors emmené malgré lui dans une
course poursuite à travers la Fury Road. Il devra lutter dans ce désert où seuls les
fous survivent.
Max est de retour, plus fou que jamais et on n’est pas déçu. Bel exploit du
vétéran George Miller qui du haut de ses 71 ans continue de nous
impressionner.C.E.Y.

MADAGASCAR 3 :
BONS BAISERS D’EUROPE**
(Madagascar 3 : Europe’s Most Wanted ; USA, 2012.) R. : Eric Darnell,
Conrad Vernon et Tom McGrath ; Sc. : Eric Darnell et Noah Baumbach ;
M. : Hans Zimmer ; Pr. : Paramount Pictures ; Voix : Ben Stiller / José
Garcia (Alex), Chris Rock / Anthony Kavanagh (Marty), David Schwimmer
/ Jean-Paul Rouve (Melman), Jada Pinkett-Smith / Marina Foïs (Gloria).
Couleurs, 93 min.
En Afrique, Alex le lion et ses compagnons rêvent de retourner au zoo de
Central Park. La route passe par Monte-Carlo où les accueillent les pingouins.
Poursuivis par la répression animalière, ils trouvent refuge dans un cirque. Ils
triomphent à Londres et regagnent enfin Central Park. Mais ils s’ennuient. En
route pour de nouvelles aventures.
Troisième volet de ce gros (et mérité) succès : c’est souvent facile, parfois
aux limites du bon goût (l’enfant coincé dans l’arrière-train de l’éléphant), mais
riche en rebondissements. L’animation est parfaite (l’envol final par exemple) et
surtout vue en 3 D.J.T.

MADAME BOVARY*
(Madame Bovary ; All., Belg., 2014.) R. : Sophie Barthes ; Sc. : Rose
Barreneche, Sophie Barthes et Felipe Marino ; M. : Evguenei et Sacha
Galperine ; Pr. : A Company Filmproduktionsgesellschaft, Soope Pictures ;
Int. : Mia Wasikowska (Emma), Henry Lloyd-Hughes (Charles Bovary),
Paul Giamatti (Homais), Rhys Ifans (M. Lheureux), Logan Marshall-Green
(Marquis d’Andervilliers), Ezra Miller (Léon), Laura Carmichael
(Henriette), Olivier Gourmet (père d’Emma). Couleurs, 119 mn.
Madame Bovary a été porté à l’écran à plusieurs reprises au cours du
XXe siècle, de Renoir à Chabrol sans oublier Vincente Minnelli. Le caractère

romanesque, énigmatique et tragique de l’héroïne semble particulièrement


attractif. Cette nouvelle adaptation, sans trahir l’ouvrage, est loin d’épuiser le
sujet. Elle le réduit à une trame linéaire, la descente aux enfers ininterrompue de
Emma, qui méprise sa vie et son entourage et recherche vainement d’autres
amours, d’autres univers plus brillants. Les personnages, hormis Emma et le
marchand Lheureux qui l’entraîne dans des dépenses incontrôlées puis mortelles,
sont plutôt des silhouettes affadies – à l’exception peut-être de Léon, le jeune
clerc de notaire. Charles Bovary est un bon garçon, aveugle et sympathique,
Homais est sans caractère. Au passage, « Charbovary » est présenté comme
médecin, alors qu’il n’est qu’officier de santé, ce qui est tout différent. On sent
l’ennui et le vide de la petite province, mais où sont le grotesque, la satire, les
portraits charges, mais aussi la sensualité de Flaubert ?
Une Madame Bovary Canada dry, des personnages aseptisés. Même la mort
d’Emma est édulcorée, et l’on oublie qu’elle a d’abord tenté d’empoisonner son
mari. Deux moments forts cependant : la chasse à courre, la mort du cerf qui
annonce celle de l’héroïne. Sa quête désespérée de soutiens financiers auprès de
ses amants qui la rejettent, avec indifférence ou brutalité – de façon plus
balzacienne que flaubertienne. Et puis, pourquoi ces images toujours
crépusculaires, comme s’il n’y avait pas de lumière en Normandie ! Il est certes
bien difficile de transposer visuellement la richesse d’un univers romanesque,
dont le behaviorisme du cinéma tend à appauvrir l’imaginaire et les arrières
mondes. Dans cet esprit, les films qui s’inspirent librement d’un thème en
l’abordant de façon latérale, à partir de la rêverie ou des rapprochements qu’il
suscite, sont de meilleure technique. On pense tout particulièrement à Gemma
Bovery (Anne Fontaine, 2014), et aux fantasmes de Fabrice Luchini.S.S.

MADAME SOLARIO**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : René Féret ; Ph. : Benjamin Echazarreta ; Déc. :
Veronica Fruhbrodt ; Cost. : Dorothée Guirard ; M. : Patrick Dechorgnat ;
Pr. : Films Alyne ; Int. : Marie Féret (Natalia Sorano), Cyril Descours
(Eugène Ardent), Salomé Stevenin (Missy Vlamynk), Harry Lister Smith
(Bernard), Lisa Féret (Martha Leroy). Couleurs, 92 min.
1905. Natalia, tout juste séparée de son mari, vient passer ses vacances sur le
lac de Côme, dans un hôtel de luxe. Elle attire les soupirs d’un jeune lord et se
voit poursuivie par un ancien amant russe. Son frère Eugène, lui, qui est venu la
rejoindre, séduit l’extravagante Missy Vlamynk. Mais celle-ci crée le scandale
quand elle découvre que le frère et la sœur couchent ensemble. Eugène et Natalia
doivent prendre la fuite.
Adaptation sage et soignée d’un roman de Gladys Huntington. Féret n’est
pas Visconti et n’en a pas, il est vrai, les moyens. Mais il reconstitue avec
bonheur la société cosmopolite de 1900, évoluant dans des décors luxueux et
selon des conventions mises à mal par quelques aventuriers et autant de cocottes.
Une œuvre estimable.J.T.

MADE IN FRANCE**
(Fr., 2014.) R. : Nicolas Boukhrief ; Sc. : N. Boukhrief, Eric Besnard ; Ph. :
Patrick Ghiringhelli ; M. : Rob ; Pr. : Clément Miserez, Mathieu Warter ;
Int. : Malik Zidi (Sam), Dimitri Storoge (Hassan), François Civil
(Christophe), Judith Davis (Laure), Nassim Si-Ahmed (Driss), Ahmed
Dramé (Sidi), Nailia Harzoune (Zora). Couleurs, 92 min.
Sam, journaliste indépendant, se rapproche d’un groupe de quatre jeunes de
la banlieue parisienne qui, sous l’égide d’un imam salafiste, ont créé une cellule
djihadiste. Hassan, de retour du Pakistan, prend la tête du groupe et prépare un
attentat.
La sortie commerciale du film fut annulée à la suite des attentats parisiens ;
il ne connut qu’une diffusion numérique. Le scénario montre de l’intérieur le
fonctionnement d’un groupe terroriste ; il en est une violente dénonciation.
Réalisé sur un rythme soutenu qui va crescendo, avec des acteurs très
convaincants, c’est un film non seulement passionnant, mais aussi indispensable.
À regretter seulement la dernière scène, quelque peu invraisemblable, au
message trop appuyé.C.B.M.

MADEMOISELLE***
(Agassi ; Corée du Sud, 2016.) R. : Park Chan-wook ; Sc. : Park Chan-wook
et Chung Seo-kyung ; Ph. : Chung Chung-hoon ; M. : Cho Young-wuk ;
Pr. : Moho Film et Yong Film ; Int. : Kim Min-hee (Mademoiselle Hideko),
Kim Tae-ri (Sookee), Ha Jung-woo (le comte Fujiwara), Cho Jin-woong
(l’oncle Kouzuki). Couleurs, 148 min.
En Corée dans les années 1930, une jeune coréenne du nom de Sookee est
engagée par Mademoiselle Hideko, une riche héritière japonaise vivant dans un
manoir. Sookee est la complice d’un intrigant qui se fait passer pour le comte
Fujiwara. Celui-ci veut épouser l’héritière pour capter sa fortune. Mais une
liaison saphique s’établit entre la Japonaise et la Coréenne et rien ne se passe
comme prévu.
Adaptation d’un roman de Sarah Waters, Du bout des doigts, qui se passe à
Londres en 1860 et que Park Chan-wook transpose en 1930 en Corée. Une
passion saphique entre une Coréenne et une Japonaise : le thème a fait scandale,
soulignant le côté provocateur du réalisateur d’Old Boy. Perversion, sadisme,
manipulation constituent le fond de ce drame à la mise en scène élégante, aux
décors raffinés, au rythme lent et voluptueux, avec un parfum désuet d’estampes
japonaises.J.T.

MADEMOISELLE JULIE*
(Miss Julie ; Norvège, GB, 2014.) R. et Sc. : Liv Ullman ; Ph. : Mikhaïl
Krichman ; Pr. : Maïpo Film ; Int. : Jessica Chastain (Julie), Colin Farrell
(John), Samantha Norton (Kathleen). Couleurs, 133 min.
La nuit de la Saint-Jean, au château de Fermanagh, Julie, la fille du châtelain
séduit John le valet. La liaison devient vite orageuse. John ne peut échapper à
son monde. Julie s’ouvre les veines. Cette adaptation de la célèbre pièce de
Strindberg est ici transposée en Irlande. À ce détail près, Liv Ullman est restée
fidèle à la pièce, réalisant un quasi huis-clos étouffant où trois personnages
s’affrontent dans des rapports de domination. En dehors de l’interprétation des
superbes comédiens, cette version n’apporte rien et reste inférieure à celle d’Alf
Sjöberg.C.B.M.

MAESTRO**
(Fr., 2013.) R. : Léa Fazer ; Sc. : Jocelyn Quivrin, Léa Fazer ; Ph. : Lucas
Leconte ; M. : Clément Ducol ; Pr. : Isabelle Grellat Doublet, Eric
Altmayer, Nicolas Altmayer ; Int. : Pio Marmaï (Henri Renaud), Michael
Lonsdale (Cédric Rovere), Déborah François (Gloria), Alice Belaïdi
(Pauline Vatel), Nicolas Bridet (Nico), Dominique Reymond (Francine).
Couleurs, 85 min.
Jouer dans « Fast and Furious », telle est l’ambition d’Henri Renaud, jeune
acteur sympa mais arriviste et inculte. Aussi est-il étrange que Cédric Rovere,
(très) vieux metteur en scène adulé par la critique parisienne, engage ce jeune
foufou je-m’en-foutiste pour son nouveau film, une improbable adaptation
d’Honoré d’Urfé. En jupette sur le plateau de cette production intello et fauchée
à aligner des alexandrins, Henri cauchemarde. Tout cela n’est ni « Fast » ni
« Furious » ! Pourtant, il y a le sex-appeal de sa partenaire. Pourtant, le vieux
maître ne manque ni de charme ni de bienveillance…
Jocelyn Quivrin était un jeune acteur ambitieux qui jurait plus par les
blockbusters (il s’est d’ailleurs tué au volant de sa grosse cylindrée comme Paul
Walker, de Fast and Furious) que par le cinéma d’auteur. Au fil des
circonstances il s’est cependant retrouvé dans un film d’auteur, Les amours
d’Astrée et de Céladon, l’ultime réalisation d’Éric Rohmer. Le scepticisme de
l’acteur s’est peu à peu mué en bonheur et en admiration, à un point tel qu’il
écrivit un scénario inspiré par cette expérience. Léa Fazer, cinéaste suisse, sa
dernière compagne, prit la décision quelques années plus tard, d’en faire un film.
Il est amusant, charmant, gentiment décalé et solaire. Michael Lonsdale est
délicieux en clone de Rohmer et Pio Marmaï a la décontraction qu’il faut pour
interpréter le frère jumeau de Quivrin.G.B.

MAGASIN DES SUICIDES (LE)**


(Fr., 2011.) R. : Patrice Leconte ; Sc. : Patrice Leconte d’après le roman de
Jean Teulé ; Animation : Caroline Piochon et David Pelkey ; M. : Etienne
Perruchon ; Pr. : Diabolo Films et La Petite Reine ; Voix : Bernard Alane
(Mishima), Isabelle Spade (Lucrèce), Kacey Mottet Klein (Alan). Couleurs,
85 min.
La famille Tuvache tient dans une petite ville qui suinte la tristesse un
magasin des suicides : tous les modes d’emploi pour en finir avec la vie. Mais la
mère donne naissance à un joyeux luron, Alan, qui sabote cordes et autres
instruments pour se donner la mort, met une musique joyeuse et finit par
transformer le magasin en crêperie.
Patrice Leconte se lance dans l’animation mais sans renier l’univers de ses
comédies. L’humour noir règne en maître : on pense à Thomas de Quincey ou
aux œuvres de Tim Burton. Le graphisme est sombre, quasi-caricatural. Les voix
grincantes ajoutent encore au côté morbide du début. Puis c’est l’explosion de
joie et le final inattendu. Patrice Leconte se sait renouveler tout en restant fidèle
à lui-même.J.T.

MAGGIE
(USA, 2015.) R. : Henry Hobson ; Sc. : John Scott 3 ; Ph. : Lukas Ettlin ;
M. : David Wingo ; Pr. : Bill Johnson, Trevor Kaufman, Ara Keshishian,
Pierre-Ange Le Pogam, Matthew Baer, Colin Bates, Arnold
Schwarzenegger et Joey Tufaro ; Int. : Arnold Schwarzenegger (Wade
Vogel), Abigail Breslin (Maggie Vogel), Joely Richardson (Caroline).
Couleurs, 95 min.
Alors qu’une épidémie mondiale transforme une partie de la population en
zombie, un père refuse de placer sa fille infectée en quarantaine et met tout en
œuvre pour lui rendre sa fin de vie supportable.
Mêlant drame et horreur, Maggie est un film de zombie mélancolique qui
s’articule autour de la relation père/fille. S’appuyant sur une mise en scène
contemplative et une photographie soignée, Henry Hobson, dont c’est le premier
long métrage, signe une œuvre froide et distante qui manque cruellement
d’émotion. Dommage car le sujet aurait pu donner naissance à un métrage
bouleversant. Seul véritable intérêt de cette production : la prestation d’Arnold
Schwarzenegger qui, barbu et le visage buriné, trouve ici l’un des rôles les plus
surprenants et les plus profonds de sa carrière.E.B.

MAGIC IN THE MOONLIGHT***


(Magic in the Moonlight ; USA, 2014.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. : Darius
Khondji ; Pr. : Dippermouth ; Int. : Emma Stone (Sophie Baker), Colin
Firth (Stanley Crawford), Marcia Gay Harden (Mrs Baker), Jacki Weaver
(Grace Catledge), Hamish Linklater (Brice Catledge), Erica Leerhsen
(Caroline), Simon McBurney (Howard Burkan). Couleurs, 98 min.
À Berlin, en 1928, triomphe le grand magicien chinois Wei Ling Soo, en
réalité le très britannique Stanley Crawford. Son ami et confrère Howard
Burkan, le persuade qu’il est le seul à pouvoir démasquer une médium Sophie
Baker qui enchaîne les succès. Crawford connaît tous les trucs. Avec Howard, il
se rend sur la Côte d’Azur, chez les riches Catledge dont le fils est épris de
Sophie Baker. Sa rencontre avec Sophie, puis une séance de spiritisme
impressionnent l’incrédule Crawford. Celui-ci se rapproche de la jeune femme.
Il découvrira un peu plus tard qu’il a été dupé par Howard qui avait renseigné la
jeune soi-disante médium. Bien que dépité, Crawford avoue son amour à Sophie.
Admirable film où le magicien, esprit rationnel qui ne croit ni aux tables
tournantes ni à l’au-delà, va non seulement se faire duper mais se laisser prendre
aux pièges de l’amour. Superbe Colin Firth et admirable Emma Stone. Tout est
éblouissant dans ce film « magique », des dialogues aux images, du montage très
rapide d’Alissa Lepselter aux décors d’Anne Seibel. Un grand Woody Allen.J.T.

MAGIC MIKE
(Magic Mike ; USA, 2012.) R. : Steven Soderbergh ; Sc. : Reid Carolin ;
Ph. : Peter Andrews (Soderbergh) ; Pr. : Iron Horse, Nick Wechsler
Productions ; Int. : Channing Tatum (Magic Mike), Alex Pettyfer (Adam),
Matthew McConaughey (Dallas), Joe Manganiello (Big Richie), Cody Horn
(Brooke). Couleurs, 110 min.
Mike attire le jeune Adam dans une troupe de strip-teasers mais la sœur
d’Adam tente de l’en détourner. Finalement Mike tombera dans les bras de
Brooke.
Pas du grand Soderbergh, mais l’évolution d’un arriviste qui comprend vite
que le milieu des boites de nuit ne le conduit qu’à la déchéance. Une fin morale
au sortir d’une atmosphère opaque et sordide.J.T.

MAIGRET DIRIGE L’ENQUÊTE


(Fr., 1955.) R. : Stany Cordier ; Sc. : d’après Georges Simenon ; Ph. :
Raymond Clunie ; M. : Joseph Kosma ; Pr. : Télévision française ; Int. :
Maurice Manson (Maigret), Michel André, Peter Walker. NB, 95 min.
Trois enquêtes. Une femme et sa nièce sont assassinées. Maigret démasque
le coupable : le voisin. Elles en savaient trop sur le passé de l’homme. Autre
crime : un homme tué par un tir venu de l’immeuble d’en face. Maigret trouve le
mobile : le vol d’une grosse somme. Troisième enquête : une belle-mère a
supprimé sa belle-fille.
Trois courts métrages tournés par la télévision et montés pour un film
distribué en salles par Pathé. En Maigret Maurice Manson ne fait pas oublier
Renoir, Baur ou Gabin. A revoir.
J.T.

MAIN DANS LA MAIN*


(Fr., 2012.) R. : Valérie Donzelli ; Sc. : Gilles Marchand, Jérôme Elkaïm,
V. Donzelli ; Ph. : Sébastien Buchmann ; M. : Peter von Proehl ; Pr. :
Edouard Weil ; Int. : Valérie Lemercier (Hélène Marchal), Jérémie Elkaïm
(Joachim), Béatrice de Staël (Constance), Valérie Donzelli (Véro), Sébastien
Noiré (JF), Serge Bozon (Jean-Pierre), Philippe Laudenbach (le ministre).
Couleurs, 65 min.
Joachim, employé dans une miroiterie de Commercy, vient à l’Opéra de
Paris pour prendre les mesures d’un grand miroir dans l’école de danse. La
prestigieuse directrice en est Hélène Marchal. Dans un élan irréfléchi ils
s’embrassent. Dès lors ils deviennent inséparables jusque dans leurs moindres
gestes et déplacements…
L’idée est joyeusement farfelue et donne lieu à des scènes burlesques du plus
haut comique. Valérie Lemercier y excelle – mais aussi Valérie Donzelli ou
Béatrice de Staël. Et puis, le film évolue vers la comédie sentimentale, plus
balisée, moins surprenante, parfois même incohérente. Dommage qu’il n’ait pas
assumé totalement son originalité.C.B.M.

MAIN DE SINGE (LA)**


(The Monkey’s Paw ; USA, 1933.) R. : Wesley Ruggles ; Sc. : Graham John,
d’après la nouvelle de William Wymark Jacobs (1902) et la pièce de Louis
N. Parker (1922) ; Ph. : Leo Tover ; M. : Max Steiner ; Pr. : David
O. Selznick ; Int. : Ivan Simpson (John White), Louise Carter (Jenny
White), Bramwell Fletcher (Herbert White), C. Aubrey Smith (sergent
major Tom Morris), Betty Lawford (Rose Hartigan). NB, 52 min.
Retraité de l’armée des Indes, le sergent major Morris a rapporté une patte
de singe momifiée que lui a remise jadis une jeune femme morte peu après et qui
la tenait d’un vieux fakir. Cette patte a la réputation d’exaucer trois vœux de
ceux qui la possèdent. Trois souhaits qui se réalisent de telle manière qu’on
croirait à une coïncidence, mais que celui qui les formule préfèrerait n’avoir
jamais songé à le faire. En visite chez un couple d’amis, John et Jenny White,
Morris se fait dérober l’objet magique par son hôte qui a besoin de deux cents
livres pour offrir une maison à leur fils Herbert, sur le point de se marier. Le
lendemain, les White reçoivent la visite d’un notaire venu leur apporter deux
cents livres de dédommagement pour la mort de leur fils tué dans un accident à
l’usine d’électricité où il travaille. Jenny s’empare alors de la patte et lui
demande de ressusciter leur fils d’entre les morts…
Difficile à voir aujourd’hui, ce fut l’une des plus célèbres adaptations de la
fameuse histoire de W. W. Jacobs, élue comme la nouvelle la plus terrifiante du
XXe siècle. Bien que sobre et lente comme le voulait le style de l’époque,

l’adaptation conserve un certain impact grâce à ses ellipses et son atmosphère


morbide. Outre trois autres films (en 1915, 1923 et 1948), les Anglais en
proposeront une transposition encore plus épouvantable dans l’avant-dernier des
cinq sketches de Histoires d’outre-tombe (1972) de Freddie Francis.R.L.

MAINS ARMÉES*
(Fr., 2012.) R. : Pierre Jolivet ; Sc. : Pierre Jolivet et Simon Michael ; Ph. :
Thomas Letellier ; M. : Sacha Sieff et Adrien Jolivet ; Pr. : France 2 Cinéma
et Mars Film ; Int. : Roschdy Zem (Lucas Skali), Leila Bekhti (Maya
Dervin), Marc Lavoine (Julien Bass), Adrien Jolivet (Hector), Nicolas
Bridet (Simon), Nina Meurisse (Juliette). Couleurs, 105 min.
Le commissaire Skali enquête sur un trafic d’armes de l’OTAN volées par
des Serbes. Lors d’un braquage effectué avec certaines de ces armes, sont
retrouvées des traces de drogue. Skali contacte Maya Darvin, de la brigade des
stups… qui est sa fille. Elle travaille sous les ordres de Bass, policier corrompu.
Père et fille, longtemps séparés, vont se retrouver dans un commun combat
contre les Serbes.
Un solide polar qui se veut aussi un documentaire sur les méthodes de la
police. Rien de très original mais une mise en scène efficace, ce qui ne
surprendra pas de la part de Pierre Jolivet.J.T.

MAINS EN L’AIR (LES)***


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Romain Goupil ; Ph. : Irina Lubtchansky ; M. :
Philippe Hersant ; Pr. : Margaret Ménégoz ; Int. : Valeria Bruni-Tedeschi
(Cendrine), Linda Doudaeva (Milena), Jules Ritmanic (Blaise), Romain
Goupil (Luc), Hippolyte Girardot (Rodolphe). Couleurs, 90 min.
2067. Lilena se souvient. Soixante ans auparavant elle était une enfant
tchétchène émigrée à Paris, sans papiers. En classe elle avait pour copains Blaise
et sa sœur Alice, Claudio, Ali et Youssef. Lorsque ce dernier est expulsé,
Cendrine, la mère de Blaise, propose que chaque famille recueille un enfant pour
le soustraire aux services de l’immigration. Milena vient chez eux : elle est
heureuse. Mais la menace est toujours présente.
S’inspirant de faits réels, Romain Goupil réalise un film généreux et
passionnant. Plus que sur les adultes, il concentre son attention sur le groupe des
enfants solidaires et débrouillards. Il fut secondé par une bande de gamins d’une
spontanéité et d’une présence remarquables. Valeria Bruni-Tedeschi est
également excellente.C.B.M.

MAINTENANT OU JAMAIS
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Serge Frydman ; Ph. : Pierre-Hugues Galien ; M. :
Laurent Perez del Mar ; Pr. : Christophe Rossignon, Philip Boeffard ; Int. :
Leïla Bekhti (Juliette), Nicolas Duvauchelle (Manu), Arthur Dupont
(Charlie). Couleurs, 95 min.
Juliette et Charlie, un jeune couple, ne peuvent plus rembourser l’emprunt
contracté pour la construction de leur maison lorsque Charlie est licencié par la
banque qui l’emploie. Juliette demande à Manu, un petit voleur à la tire, de
l’aider à braquer cette même banque…
Scénario peu vraisemblable même s’il est situé dans l’air du temps (crédits,
licenciement…). Seule la présence des comédiens – encore que très convenue –
parvient à maintenir un soupçon d’intérêt.C.B.M.
MAÎTRES DU MONDE (LES)**
(The Puppet Masters ; USA, 1994.) R. : Stuart Orme ; Sc. : Ted Elliott, Terry
Rossio et David S. Goyer, d’après le roman de Robert Heinlein
(Marionnettes humaines, 1951) ; Ph. : Clive Tickner ; Eff. Sp. : Peter
Montgomery, Greg Cannom et Larry Odien. M. : Colin Towns ; Pr. : Ralph
Winter pour Hollywood Pictures ; Int. : Donald Sutherland (Andrew
Nivens), Eric Thal (Sam Nivens), Julie Warner (Mary Sefton) ; Keith David
(Alex Holland), Yaphet Kotto (Ressler), Will Patton (docteur Graves).
Couleurs, 109 min.
Cette fois, ça y est : une race d’extraterrestres d’apparence répugnante (des
sortes de raies visqueuses) est en train d’envahir la Terre et a commencé par
Ambrose, une petite localité de l’Iowa. En se collant sur le dos de leurs victimes
ils prennent possession de leur cerveau en perçant la boîte crânienne avec leur
dard et les êtres humains ainsi contaminés deviennent de véritables marionnettes
sans volonté autre que celle de leur hôte. Andrew Nivens, directeur de l’Office
du Renseignement Scientifique, son fils Sam, agent de la CIA, et Mary Sefton,
une exobiologiste de la NASA, qui sont les premiers à avoir pris conscience du
problème, en informent le Président des États-Unis et son staff en visite dans la
région, et étudient la manière la plus efficace de lutter contre les envahisseurs.
Mais bientôt, Sam Nivens est contaminé tandis que les extraterrestres prennent
possession de la ville de Des Moines. Et les militaires envoyés pour circonscrire
l’épidémie succombent à leur tour…
Dès sa sortie, le livre de Robert Heinlein avait eu un grand retentissement et
l’initiative de porter à l’écran, même quarante ans après, un classique de la
science fiction se devait d’être saluée. Hélas, l’invasion de la Terre par des
parasites sournois et répugnants n’est pas une nouveauté depuis L’invasion des
profanateurs de sépultures (1956) de Don Siegel, La Marque (1957) de Val
Guest ou Hidden (1987) de Jack Sholder. Certes, le film est relativement
convaincant, mais il ne dépasse jamais le niveau d’une honnête série
B. Aujourd’hui, les possibilités offertes par le développement technique des
effets spéciaux sont telles, qu’il est désormais possible d’envisager la réalisation
de tous les grands classiques de la littérature de science fiction. Alors, à quand
l’adaptation des grandes œuvres de Van Vogt, Asimov, Clarke, Silverberg,
Simak, Sturgeon… ? Greg Cannom est titulaire de deux Oscars du maquillage
pour Dracula (1992) de Francis Ford Coppola et Madame Doutbfire (1993) de
Chris Columbus.R.L.

MAJESTIC (LE)*
(The Majestic ; USA, 2001.) R. : Frank Darabont, Sc. : Michael Sloane ;
Ph. : David Tattersall ; M. : Mark Isham ; Pr. : Darkwood et Frank
Darabont ; Int. : Jim Carrey (Peter Appleton / Luke Tremble), Martin
Landau (Harry Trimble), Laurie Holden (Adele Stanton), James Whitmore
(Stan Keller), Ogden Stiers (Doc Stanton). Couleurs, 152 min.
Scénariste à Hollywood, Peter Appleton débute une brillante carrière quand
il est rattrapé par la commission des activités anti-américaines. Il noie son
désespoir dans l’alcool et, victime d’un accident, perd la mémoire. Il se retrouve
dans une petite ville où il est pris pour un héros de la guerre, porté disparu. Il
devient Luke Trimble. Il tombe amoureux de la jolie Adele et retape le cinéma,
le Majestic, propriété de son prétendu père. Il retrouve subitement la mémoire et
la commission l’identifie comme Appleton. Un moment rejeté, il gagne par son
courage l’estime de la ville… et d’Adele.
Du vrai cinéma américain qui fait vibrer toutes les cordes, du patriotisme au
libéralisme. Jim Carrey est l’acteur idéal de ce type de film à la Capra où le
lyrisme permet de noyer les invraisemblances.J.T.

MAJOR (THE)**
(Mayor ; Russie, 2013.) R. et Sc. : Youri Bykov ; Ph. : Kiril Kiepalov ; Pr. :
Alexeï Outchitel ; Int. : Denis Chvedov (Sergueï Sobolev), Irina Nizina
(Irina), Youri Bykov (Paschal), Ilya Issaïev (Merkulov). Couleurs, 99 min.
Un policier, Sergueï, percute un enfant avec sa voiture. Ses collègues font
boire la mère, soi-disant pour la calmer, puis soutiennent qu’elle était ivre. Elle
refuse de signer le procès-verbal, mais son mari étant roué de coups, elle cède.
Mais le mari s’arme, tue un officier puis est abattu à son tour. Devant la gravité
de l’affaire, le chef de la police donne l’ordre à Sergueï d’éliminer la mère.
Sergueï hésite puis s’exécute.
Un témoignage d’une grande noirceur sur la corruption de la police russe.
Un film d’auteur, réalisateur, scénariste et acteur. Ce premier film n’est pas
passé inaperçu. Mais aura-t-il des suites pour l’auteur, tant la charge est forte ?
J.T.

MAJORDOME (LE)*
(The Butler ; USA, 2013.) R. : Lee Daniels ; Sc. : Danny Strong ; Ph. :
Andrew Dunn ; M. : Rodrigo Leao ; Pr. : Al Film ; Int. : Forest Whitaker
(Cecil Gaines), Oprah Winfrey (Gloria Gaines), Cuba Gooding Jr. (Carter
Wilson), Robin Williams (Eisenhower), John Cusack (Nixon), James
Marsden (John F. Kennedy), Liev Schreiber (Lyndon Johnson), Alan
Rickman (Reagan), Jane Fonda (Nancy Reagan), Nelsan Ellis (Martin
Luther King). Couleurs, 132 min.
L’histoire d’un majordome de la Maison Blanche qui servit sept présidents
pendant trente années. Particularité : il est noir, ancien esclave sur une plantation
du Sud et dressé en nègre de maison. Il se marie et a deux fils, dont l’un, après le
meurtre de Martin Luther King, s’engage dans les Black Panthers et l’autre
meurt au Viet-Nam. Cecil Gaines prend sa retraite sous Reagan et revient à la
Maison Blanche sous Obama.
L’histoire des États-Unis, de la ségrégation à l’élection d’Obama, vue à
travers le destin individuel d’un Noir qui a servi à la Maison Blanche. Un film
qui s’adresse en premier à la communauté noire des États-Unis : il en raconte
l’histoire tout en contant une saga familiale. Lee Daniels évite toutefois un ton
trop moralisateur. On s’amusera à reconnaître les acteurs qui interprètent les
différents présidents des États-Unis, notamment Robin Williams en Eisenhower.
Excellente composition de Forest Whitaker en majordome.J.T.

MAL DE PIERRES***
(Fr., 2016.) R. : Nicole Garcia ; Sc. : Nicole Garcia et Jacques Fieschi,
librement inspiré du roman éponyme de Minela Agus paru en 2006 ; Ph. :
Christophe Beaucarne ; M. : Daniel Pemberton ; Pr. : Alain Attal, Les
Productions du Trésor ; Int. : Marion Cotillard (Gabrielle), Alex
Brendemühl (José), Louis Garrel (le Lieutenant André Sauvage), Brigitte
Roüan (Adele, mère de Gabrielle), Aloïse Sauvage (Agostine). Couleurs,
120 min.
Gabrielle, fille de paysans aisés de Provence rêve de connaître l’amour
passion, mais en dépit de sa beauté, son caractère fantasque fait fuir les hommes.
Sous menace de la faire interner, ses parents la marient contre son gré à un
ouvrier espagnol, José, qu’ils installent comme maçon. Atteinte du « mal de
pierres », Gabrielle va effectuer un long séjour dans un établissement thermal
perdu au milieu des montagnes suisses. Elle y rencontre un jeune lieutenant,
André, qui tente de soigner d’incurables blessures contractées pendant la guerre
d’Indochine et en tombe éperdument amoureuse. De retour au foyer, enceinte,
elle lui écrit des lettres enflammées qui restent sans réponse. C’est à Lyon où
avec son mari elle a accompagné son fils adolescent pour un concours de piano
qu’elle en comprendra enfin la raison. Passage obligé pour découvrir ce que fut
le véritable rôle de son mari.
Admirablement conduit grâce à une réalisation très maîtrisée, le récit est
servi par de superbes décors naturels et porté par l’interprétation magistrale de
Marion Cotillard, aussi belle dans tous les registres de son personnage, de
l’exaltation érotique à la simplicité de la vie quotidienne.A.V.

MALAVITA*
(Fr., 2013.) R. : Luc Besson ; Sc. : Luc Besson d’après le roman de Tonino
Benacquista ; Ph. : Thierry Arbogast ; M. : Evgueni et Sacha Galperine ;
Pr. : EuropaCorp ; Int. : Robert De Niro (Fred Blake / Giovanni Manzoni),
Michelle Pfeiffer (Maggie Blake), Tommy Lee Jones (Robert Stansfield),
Dianna Agron (Belle Blake), John D’Leo (Warren Blake). Couleurs,
111 min.
Fred Blake, alias Giovanni Manzoni, a trahi la Mafia. Il a trouvé refuge en
Normandie avec sa famille et décide de consacrer ses loisirs forcés à écrire ses
mémoires. Une imprudence du fils permet à la Mafia de retrouver la piste de
Blake, après avoir cru l’éliminer à Marseille. Les tueurs envoyés en Normandie
seront exterminés par la famille qui doit reprendre son errance.
Ce n’est ni Le Parrain ni Les affranchis (dont Besson nous montre un
extrait) et c’est loin du roman, plein d’humour, de Benacquista. Mais avec De
Niro, Pfeiffer et Tommy Lee Jones, difficile de rater un film. On se laissera
prendre au charme de cette famille fuyant la Mafia, mais Besson hésite trop entre
la comédie à la française et le thriller à l’américaine.J.T.

MALÉDICTION (LA)*
(Doomed to Die ; USA, 1940.) R. : William Nigh ; Sc. : Michael Jacoby,
Ralph Bettinson, d’après les romans de Hugh Wiley ; Ph. : Harry
Neumann ; Pr. : Scott R. Dunlap ; Int. : Boris Karloff (James Lee Wong),
Grant Withers (le capitaine de police William « Bill » Street), Marjorie
Reynolds (Roberta « Bobbie » Logan), William Stelling (Richard « Dick »
Fleming), Catherine Craig (Cynthia Wentworth), Guy Usher (Paul
Fleming). NB, 67 min.
Avec l’aide enthousiaste de Bobbie, une pétulante reporter, et celle plus
récalcitrante du capitaine de police Street, le détective James Lee Wong résoudra
une de ces énigmes qui font son miel : le meurtre d’un riche armateur dont l’un
des navires, transportant une cargaison clandestine, vient de couler
mystérieusement…
Dernier épisode de la série Mr. Wong, La malédiction se laisse regarder avec
le même plaisir que ses prédécesseurs. Il y a du mystère, du suspense, de la
drôlerie (les éternelles prises de bec Street-Bobbie), des scènes nocturnes bien
éclairées et un Boris Karloff pas très chinois mais sobre, efficace et distingué.
G.B.

MALÉFICES DE LA MOMIE (LES)*


(The Curse of the Mummy’s Tomb ; GB, 1964.) Pr. et R. : Michael Carreras ;
Sc. : Henry Younger ; Ph. : Otto Heller ; M. : Carlo Martelli ; Déc. :
Bernard Robinson ; Maq. : Roy Ashton ; Int. : Terence Morgan (Adam
Beauchamp), Ronald Howard (John Bray), Fred Clark (Alexander King),
Jeanne Roland (Annette Dubois), George Pastell (Hashmi Bey), Harold
Goodwin (Fred), Michael Ripper (Achmed), Dickie Owen (la momie).
Couleurs, 80 min.
En Égypte en 1900, une équipe de chercheurs conduite par le professeur
Dubois vient de découvrir la tombe du pharaon Ra-Antef. L’Américain
Alexander King, commanditaire de l’expédition, veut tirer profit de la
découverte en présentant la momie et les objets funéraires dans une exposition
itinérante, au grand désarroi des archéologues et du représentant du
gouvernement égyptien, Hashmi Bey, qui avertit le financier de prendre garde à
la malédiction. Mais lorsque King fait ouvrir le sarcophage devant un parterre de
journalistes, la momie a disparu…
Le principal mérite du film est d’avoir essayé de renouveler le thème archi-
éculé de la malédiction-frappant-les-explorateurs qui-ont-violé-une-tombe-
égyptienne. Toutefois, malgré cet effort louable, la tentative est desservie par
une réalisation poussive et un maquillage de la momie ressuscitée très
approximatif. Surtout connu comme producteur, Michael Carreras était le fils de
James, le fondateur de la compagnie Hammer Films. Le pseudonyme « Henry
Younger » (Younger : cadet) sous lequel se dissimulaient les auteurs du scénario
(Michael Carreras et Alvin Rakoff) était un clin d’œil à Anthony Hinds qui
signait ses scripts « John Elder » (Elder : aîné). Le personnage d’Alexander King
est vaguement inspiré de celui du célèbre lord Carnavon, qui avait voulu monter
un spectacle à l’occasion de l’ouverture de la tombe de Toutânkhamon.
Disponible en DVD.R.L.

MALÉFIQUE
(Maleficient ; USA, 2014.) R. : Robert Stromberg ; Sc. : Linda Woolverton ;
Ph. : Dean Semler ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Walt Disney
Pictures ; Int. : Angelina Jolie (Maléfique), Elle Fanning (Aurore), Sharlto
Copley (Stefan). Couleurs, 97 min.
La fée Maléfique tombe amoureuse du jeune voleur Stefan, mais celui-ci la
trahit et devient roi. Pour se venger, Maléfique jette un sort sur sa fille Aurore.
Originale adaptation de La Belle au bois dormant. La fée Maléfique y tient
la vedette, interprétée par Angelina Jolie, sorcière pleine de charme, mais toute
de noir vêtue et coiffée de cornes. Moins un conte pour enfants qu’un film
fantastique pour amateurs du genre.J.T.

MALHEURS DE SOPHIE (LES)**


(Fr., 2016.) ; R. : Christophe Honoré ; Sc. : C. Honoré, Gilles Taurand,
d’après la Comtesse de Ségur ; Ph. : André Chemetoff ; M. : Alex Beaupin ;
Pr. : Philippe Martin, David Thion ; Int. : Caroline Grant (Sophie),
Golshifteh Farahani (Mme de Réan), Anaïs Demoustier (Mme de
Fleurville), Muriel Robin (Mme Fichini), Michel Fau (le père Huc), Elsa
Lepoivre (Mme d’Aubert). Couleurs, 106 min.
Sophie de Réan est une fillette espiègle à l’imagination féconde qui lui attire
bien des malheurs. Elle passe un superbe été dans le château familial en
compagnie de son cousin Paul et de ses petites amies Camille et Madeleine de
Fleurville. Lors d’un voyage en Amérique, sa mère périt dans un naufrage. Son
père se remarie avec Mme Fichini ; il meurt à son tour. Lorsqu’elle revient en
France. Sophie est alors sous la coupe de sa terrible belle-mère qui manie le
fouet avec sadisme.
Une adaptation fidèle et modernisée des célèbres romans de la comtesse de
Ségur que Christophe Honoré maintient au XIXe siècle avec les beaux costumes
de Pascaline Chavanne. La première partie est un peu trop douceâtre ; le ton
change ensuite, situé en hiver, avec la présence de la terrible Fichini,
magistralement interprétée par Muriel Robin. Des petits animaux en dessins
animés… de la musique… des enfants spontanés… Une petite réussite dans le
cinéma dit « pour enfants » que leurs parents verront avec plaisir.C.B.M.

MALVEILLANCE**
(Mientras duermes ; Esp., 2011.) R. : Jaume Balaguero ; Sc. : Alberto
Marini ; Ph. : Pablo Rosso ; M. : Lucas Vidal ; Pr. : Filmax Entertainment ;
Int. : Luis Tosar (César), Maria Etura (Clara), Alberto San Juan (Marcos),
Iris Almeida (Ursula). Couleurs, 102 min.
César est un concierge modèle mais il n’est pas heureux et ne souffre pas
que les autres le soient. C’est le cas de la jeune et jolie Clara, une locataire. Le
soir, il se cache sous son lit, et la chloroforme quand elle est endormie pour
abuser d’elle. Il empoisonne ses produits de beauté pour susciter des allergies et
place chez elle des cafards. Surpris par le petit ami de Clara, il le tue. Cette fois
déprimée, Clara part chez sa mère. Elle découvre qu’elle est enceinte. Après
l’accouchement, César lui révèle qu’il est le père.
Un film noir, très noir, qui confirme l’originalité de Balaguero après Rec.
Composition inquiétante de Luis Tosar.J.T.

MAMAN
(Fr., 2012.) R. : Alexandra Leclère ; Sc. : A. Leclère, Frédérique Moreau ;
Ph. : Laurent Brunet ; M. : Grégoire Hetzel ; Pr. : Sylvie Pialat, Jean-
Baptiste Dupont, Cyril Colbeau-Justin ; Int. : Josiane Balasko (la mère),
Marina Foïs (Alice), Mathilde Seigner (Sandrine), Michel Vuillermoz
(Erwan), Serge Hazanavicius (Serge). Couleurs, 88 min.
Lorsque leur mère débarque à Paris après son divorce, ses filles Alice et
Sandrine sont consternées. Elles ne l’ont pas revue depuis 20 ans, elle ne les a
jamais aimées. De fait, les retrouvailles sont difficiles. Elles décident alors de
régler leurs comptes avec leur mère une bonne fois pour toutes. Elles la
droguent, l’emmènent en Bretagne où elles la séquestrent avec la ferme intention
de lui faire reconnaître ce manque d’amour qui a perturbé leurs propres vies.
Une comédie dramatique – d’ailleurs plus dramatique que comique (le film
n’est pas drôle) – qui repose sur l’interprétation des trois comédiennes,
lesquelles en font parfois trop (surtout Balasko). Un sujet intéressant qui eût
nécessité plus de finesse et de doigté dans la réalisation et
l’interprétation.C.B.M.

MAMAN A TORT**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Marc Fitoussi ; Ph. : Laurent Brunet ; Pr. : Avenue B
Productions ; Int. : Jeanne Jestin (Anouck), Emilie Dequenne (Cyrielle),
Nelly Antignac (Bénédicte), Camille Chamoux (Mathilde). Couleurs,
110 min.
Elève de troisième, Anouck effectue un stage dans la compagnie
d’assurances où travaille sa mère. Elle découvre les compromissions de celle-ci.
Elle ne parlera pas.
Un joli film sur le monde des assurances et sur les rapports mère-fille.J.T.

MAMMUTH*
(Fr., 2009.) R. et Sc. : Benoît Delépine, Gustave Kervern ; Ph. : Hugues
Poulain ; M. : Gaëtan Roussel ; Pr. : Jean-Pierre Guérin ; Int. : Gérard
Depardieu (Serge Pilardosse dit Mammuth), Yolande Moreau (Catherine
Pilardosse), Isabelle Adjani (Yasmine), Benoît Poelvoorde (le concurrent),
Miss Ming (Solange dite Miss Ming), Bouli Lanners (le recruteur).
Couleurs, 92 min.
L’heure de la retraite a sonné pour Serge Pilardosse. Au boulot depuis l’âge
de 16 ans, il ne s’est pas préparé à gérer son temps libre et c’est vite la
désillusion. En plus, il lui manque des points : certains employeurs ont oublié de
le déclarer. Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto
Mammut des années 1970 et part à la recherche de ses bulletins de salaire…
C’est du Delépine et du Kenvern et c’est plus bizarroïde que drôle. Les
thèmes (conditions de travail dans les supermarchés, charges sociales non
payées, nécessité de préparer sa retraite) sont intéressants mais le ton mollement
décalé désarçonne et les vignettes biscornues (la pute faussement handicapée, les
hommes esseulés qui pleurent en chœur au restaurant, Depardieu ventripotent
qui traverse le film comme un bouddha zombie) s’accumulent et finissent par
brouiller le message.G.B.

MAN FROM DEL RIO**


(USA, 1956.) R. : Harry Horner ; Sc. : Richard Carr ; Ph. : Stanley Cortez ;
M. : Fred Steiner ; Pr. : UA ; Int. : Anthony Quinn (Dave Robles), Katy
Jurado (Estella), Douglas Fowley (Dog Adams). NB, 82 min.
Un Mexicain un peu frustre devient un shérif efficace qui chasse les hors-la-
loi de la ville.
Ce singulier western, inédit en salles, vaut pour l’interprétation d’Anthony
Quinn.J.T.

MAN FROM EARTH (THE)***


(The Man from Earth ; USA, 2007.) R. et CoPr. ; Richard Schenkman ; Sc. :
Jerome Bixby ; Ph. : Afshin Shahidi ; M. : Mark Hinton Stewart ; Pr. : Eric
D. Wilkinson ; Int. : David Lee Smith (John Oldman), Tony Todd (Dan),
John Billingsley (Harry), Ellen Crawford (Edith), Annika Peterson (Sandy),
William Katt (Art), Alexis Thorpe (Linda Murphy), Richard Riehle
(Dr. Will Gruber). Couleurs, 87 min.
Enseignant dans une université, John Oldman fait ses bagages : il a décidé de
quitter son poste et de partir. Venus le voir chez lui pour une réunion d’adieu,
ses collègues s’interrogent sur ses raisons et sa destination. Poussé dans ses
derniers retranchements, John finit par avouer que, tous les dix ans, il doit
changer de lieu de résidence pour que ses amis et relations ne se rendent pas
compte… qu’il ne vieillit pas. Car il est né à l’époque du Paléolithique et a déjà
vécu quatorze mille ans !
Certes, ce n’est pas du cinéma ; tout juste du théâtre filmé. Mais quel point
de départ à la fois séduisant, déconcertant et diablement excitant pour l’esprit !
Ce fut le dernier script écrit par Jerome Bixby qui collabora, entre autres, aux
séries télévisées « Star Trek » et « La Quatrième dimension » : une idée de
science-fiction qu’aurait pu concevoir Isaac Asimov ou Jean-Paul Sartre et qui
débouche sur d’insoupçonnables possibilités. La confrontation entre ces brillants
universitaires – un anthropologue, un archéologue, un psychologue, un
historien – fournit le prétexte à un passionnant échange de vues sur le passé du
monde, son histoire, ses croyances. Car béni ou damné, John « Oldman » le bien
nommé peut s’enorgueillir d’une extraordinaire expérience. Il a connu
l’enseignement de Bouddha, côtoyé des célébrités – il était sur le « Santa
Maria » lorsque Christophe Colomb a découvert l’Amérique et Van Gogh en
personne lui a fait cadeau d’un tableau. Il a survécu à des blessures, des
maladies, des désastres. Et ce qu’il a vu et vécu permet d’imaginer les faits et les
gens célèbres débarrassés des mythes qui les accompagnent et les obscurcissent.
Face à une collègue catholique convaincue, il parle de la Bible avec lucidité,
clairvoyance et sérénité : l’Ancien Testament ne vend que de la crainte et le
Nouveau Testament est un code d’éthique écrit par des poètes et des
philosophes, mais qui n’est jamais appliqué. Il avouera même avoir été… Mais
devant le désarroi de ceux qui l’écoutent, John va finir par admettre que tout cela
était un tissu de mensonge qu’il s’est plu à imaginer pour tester leur crédulité.
Jusqu’au moment où une petite phrase lâchée par inadvertance va tout remettre
en question… Bref, une œuvre hors du commun, qui prouve qu’un film à petit
budget sans aucune action ni coup de feu, peut devenir aussi passionnant que le
plus échevelé des thrillers ou des films d’aventures. Sorti uniquement en
vidéo.R.L.

MAN IN BLACK (THE)*


(GB, 1950.) R. : Francis Searle ; Sc. : John Gilling, d’après une histoire de
Francis Searle ; Ph. : Cedric Williams ; M. : Frank Spencer, Rupert
Grayson ; Pr. : Anthony Hinds pour Hammer Film ; Int. : Sidney James
(Henry Calvering/Hodson), Betty Ann Davies (Bertha Clavering), Sheila
Burrell (Janice), Hazel Penwarden (Joan), Valentine Dyall (l’Homme en
noir). NB, 76 min.
Le très riche Henry Clavering vient de mourir. Joan, sa fille d’un premier
mariage, doit hériter de sa fortune à sa majorité. En attendant, c’est l’épouse du
disparu, Bertha, qui gère ses biens. Bertha et sa fille, Janice, décident de faire
passer Joan pour folle. D’étranges événements surviennent alors dans la
propriété…
L’une des premières productions de la Hammer d’après-guerre. Le titre du
film fait référence au présentateur de Rendez-vous avec la peur (Appointment
with Fear), une très populaire émission radiophonique qui fit fureur en Grande-
Bretagne entre 1943 et 1948 et dont le principal auteur, pendant les deux
premières années, fut John Dickson Carr ; mais il est totalement inapproprié, car
l’Homme en noir qui n’en est que le narrateur (« This is your storyteller, the
Man in black… ») n’apparaît que dans le générique. Quant au scénario, il fait
allusion au monde de l’auteur de La Chambre ardente : ambiance teintée de
surnaturel, cadavres qui disparaissent et sarabande de cercueils dans une crypte
fermée. Mais aujourd’hui, ce genre de machination diabolique n’épate plus
personne… Vu à la télévision.R.L.

MAN OF STEEL**
(Man of Steel ; USA, Can., GB, 2013.) R. : Zack Snyder ; Sc. : David
S. Goyer et Christopher Nolan d’après les personnages créés par Jerry
Siegel et Joe Shuster ; Ph. : Amir Mokri ; M. : Hans Zimmer ; Pr. :
Christopher Nolan, Deborah Snyder, Emma Thomas, Charles Roven. Int. :
Henry Cavill (Clark Kent/Kal-El), Kevin Costner (Jonathan Kent), Michael
Shannon (Général Zod), Diane Lane (Martha Kent). Couleurs, 143 min.
Alors que sa planète, Krypton, est sur le point d’être détruite, un nouveau-né
est envoyé sur Terre par ses parents qui espèrent ainsi le sauver. Le garçon est
recueilli par un couple de fermiers et découvre en grandissant qu’il est doté de
pouvoirs surnaturels.
Après un Superman Returns qui n’a pas fait l’unanimité auprès des
inconditionnels, l’homme d’acier est de retour sous la houlette de Zack Snyder.
Et quel retour ! Le cinéaste signe en effet avec Man of Steel une œuvre
spectaculaire et réjouissante qui réinvente le mythe en lui insufflant une
dimension psychologique dont il avait été dépourvu depuis de nombreuses
années. Sur une histoire imaginée par Christopher Nolan et David S. Goyer,
Snyder, en se concentrant sur le personnage, livre sans aucun doute la meilleure
adaptation cinématographique des aventures de Superman à ce jour, le héros
imaginé par Siegel et Shuster étant ici doté d’une épaisseur psychologique
incontestable. Après une première partie, impressionnante, se déroulant sur
Krypton, le film nous dévoile un Clark Kent tiraillé entre ses origines
extraterrestres et sa volonté d’être un humain comme les autres. Cette approche
quasi-existentielle ne relègue pas pour autant l’action au second plan, l’auteur de
l’Armée des Morts nous gratifiant, tout au long du métrage, de scènes de combat
et de destruction époustouflantes (et que certains spectateurs pourront juger un
peu longues et excessives sur la fin). Quant au casting, quatre étoiles, qui réunit
des acteurs tels que Laurence Fishburne, Kevin Costner et Russell Crowe, il est
dominé par Henry Cavill (Les Immortels), parfait dans le rôle-titre, qui parvient à
nous faire oublier Christopher Reeve. Un très grand film de super-héros.E.B.

MAN OF THE YEAR*


(Man of the Year ; USA, 2006.) R. et Sc. : Barry Levinson ; Ph. : Dick Pope ;
M. : Graeme Revell ; Pr. : James G. Robinson ; Int. : Robin Williams (Tom
Dobbs), Christopher Walken (Jack Menken), Laura Linney (Eleanor
Green), Jeff Goldblum (Stewart), Lewis Black (Eddie Langston), David
Alpay (Danny). Couleurs, 104 min.
Tom Dobbs est le célèbre animateur d’un talk-show humoristique de fin de
soirée. Un jour, après qu’une spectatrice lui a donné cette idée, il décide de se
présenter à la présidence des États-Unis…
Un comique qui se présente à la présidence de la république…, un trublion
qui donne un grand coup de pied dans la fourmilière et qui gêne… Ça ne vous
rappelle rien ? Bien sûr que si, Coluche, notre pitre national. C’est peut-être ce
qui explique pourquoi les distributeurs français ont choisi de ne pas nous
montrer ce film sur grand écran. C’est dommage en tout cas car Robin Williams
y est éblouissant, le rythme est vif et le scénario constamment surprenant,
naviguant avec aisance entre commentaire politique satirique et thriller palpitant.
Heureusement, on peut trouver cette petite pépite sur DVD.G.B.

MAN WANTED*
(Man Wanted ; USA, 1932.) R. : William Dieterle ; Sc. : Charles Kenyon,
d’après une histoire Robert Lord ; Ph. : Gregg Toland ; M. : Leo
F. Forbstein ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : Kay Francis (Lois Ames), David
Manners (Tom Sheridan), Una Merkel (Ruth Holman), Andy Devine (Andy
Doyle), Kenneth Thompson (Fred), Claire Dodd (Ann Le Maire), Edward
Van Sloan (le patron de Tom). NB, 62 min.
Directrice de magazine, Lois Ames consacre tout son temps à son travail
pendant que son mari volage, Fred, dont la seule occupation est de jouer au polo,
la trompe à volonté sans qu’elle s’en soucie. Lois engage comme secrétaire Tom
Sheridan, un ancien vendeur de matériel de sport, qui saura très vite se rendre
indispensable. Tombé immédiatement amoureux de sa patronne et délaissant sa
petite amie Ruth qui lui est très attachée, Tom n’aura de cesse de la conquérir. Il
y parviendra enfin le jour où Lois et Fred décident, d’un commun accord de
divorcer.
Linéaire, sans humour ni surprise – avec une ligne dramatique réduite à
l’essentiel –, le film, par ailleurs bien fait et superbement photographié, n’a
aucun attrait. Mais il faut le voir comme un document sur cette période charnière
de liberté totale du cinéma hollywoodien qui précède la dictature du Code
Hayes. Les hommes y sont futiles, oisifs, subalternes et sans initiatives, et les
femmes actives, indépendantes, émancipées et dominatrices, offrant une vision
en fin de compte très subversive d’une société utopique du matriarcat. À cet
égard, le couple « libre » formé par Kay Francis et Kenneth Thompson est très
exceptionnel dans le cinéma américain : elle accepte sans sourciller son infidélité
et ses écarts de conduite, du moment qu’il ne lui reproche pas de faire passer son
travail avant son mariage. Disponible en DVD.R.L.

MANCHESTER BY THE SEA**


(Manchester by the Sea ; USA, 2016.) R. et Sc. : Kenneth Lonergan ; Ph. :
Jody Lee Lipes ; M. : Lesley Barber ; Pr. : Pearl Street, Media Farm,
Affleck… ; Int. : Casey Affleck (Lee Chandler), Lucas Hedges (Patrick
Chandler), Kyle Chandler (Joe Chandler). Couleurs, 130 min.
Menant unee vie routinière (alcool et télé), Lee apprend la mort de son frère
et doit se rendre à Manchester dans le Massachusetts. Le passé ressuscite…
Gros succès critique pour ce drame familial dans la grande tradition du
cinéma intimiste.
J.T.

MANGE TES MORTS – TU NE DIRAS


POINT**
(Fr., 2014.) R. : Jean-Charles Hue ; Sc. : Jean-Charles Hue, Salvatore
Lista ; Ph. : Jonathan Ricquebourg ; M. : Vincent-Marie Bouvot ; Pr. :
Capricci Production ; Int. : Frédéric Dorkel (Fred), Jason François (Jason),
Michael Dauber (Mickaël), Moïse Dorkel (Moïse), Philippe Martin (Tintin).
Couleurs, 94 min.
Ses quinze ans de prison à peine purgés, Fred emmène ses frères et son
cousin en virée au volant de son Alpina pour voler une cargaison de cuivre. Mais
entre-temps, Yéniche s’est tourné vers le christianisme et les « chouraveurs »
dans son genre ne sont plus les bienvenus. Malgré les efforts de Fred pour
raviver la nuit et l’admiration que lui portent ses frères, rien ne lui fera retrouver
son panache de truand, ni la superbe violence de sa jeunesse.
Sorte de western en voiture entre la Picardie et l’Île-de-France, Mange tes
morts – Tu ne diras point nous offre une heure et demie du vocabulaire insolite
de ces Yéniches, peuple semi-nomade présent dans plusieurs pays d’Europe. Les
héros, voyous de pacotille qui brûlent toute leur énergie à lutter contre la
désuétude dans laquelle s’abîme – y compris aux yeux des leurs – leur propre
mythologie, finissent par incarner de touchants Don Quichotte.G.J.

MANGLEHORN*
(Manglehorn ; USA, 2014.) R. : David Gordon Green ; Sc. : Paul Logan ;
Ph. : Tim Orr ; M. : David Wingo ; Pr. : Worldiew et Dreambridge Films ;
Int. : Al Pacino (Manglehorn), Holly Hunter (Dawn), Harmony Korine
(Gary), Natalie Wilemon (Clara Massey). Couleurs, 97 min.
Manglehorn vit en solitaire dans le souvenir d’un amour ancien. Il rencontre
une employée de banque, un ancien élève puis son fils qui a réussi dans la
finance et l’invite à dîner. Tout tourne mal et son chat est malade. Puis il renoue
avec l’employée de banque et avec son fils. Le chat est guéri.
Portrait d’un anti-héros, peu attachant et dont la vie est d’une affligeante
médiocrité. On abandonnerait vite le film si le personnage de Manglehorn n’était
interprété par Al Pacino.J.T.

MANHUNT OF MYSTERY ISLAND**


(USA, 1945.) R. : Spencer Bennet, Wallace A. Grissell et Yakima Canutt ;
Sc. : Albert DeMond, Basil Dickey, Jesse Duffy, Alan James, Grant Nelson
et Joseph Poland ; Ph. : Bud Thackery ; M. : Richard Cherwin ; Pr. :
Ronald Davidson ; Int. : Linda Stirling (Claire Forrest), Roy Barcroft
(Higgins/capitaine Mephisto), Richard Bailey (Lance Reardon), Kenneth
Duncan (Sidney Brand), Forrest Taylor (William Forrest). NB, serial
(15 épisodes).
Aidée par le criminologue Lance Reardon, Claire Forrest part à la recherche
de son père, un inventeur renommé récemment disparu. Leur enquête les conduit
sur Mystery Island appartenant à quatre hommes d’affaires. L’un d’eux, qui
retient le Dr. Forrest prisonnier, prend l’identité du capitaine Mephisto, premier
propriétaire de l’île, grâce à la machine inventée par le Dr. Forrest.
Entrepris juste à la fin du Conflit Mondial, l’un des meilleurs et des plus
délirants parmi les derniers serials de la Republic. L’un des rares aussi où
Yakima Canutt est inscrit au générique comme coréalisateur – il en cosignera
quatre en tout –, gage de séquences d’action encore plus trépidantes et
maîtrisées. Et l’un de ceux dont Steven Spielberg se souviendra pour son
Indiana Jones et le temple maudit (1984). Redécouvert grâce à la vidéo.
R.L.

MANIAC*
(Maniac ; GB, 1963.) R. : Michael Carreras ; Sc. : Jimmy Sangster ; Ph. :
Wilkie Cooper ; Déc. : Bernard Robinson ; M. : Stanley Black ; Pr. :
J. Sangster/Hammer ; Int. : Kerwin Mathews (Jeff Farrell), Nadia Gray
(Eve Beynat), Donald Houston (Henri), Liliane Brousse (Annette Beynat),
George Pastell (inspecteur Étienne), Arnold Diamond (Janiello), Norman
Bird (Salon), Justine Lord (Grace), Jerold Wells (Gilles). NB, 86 min.
Quelque part, dans la campagne camarguaise. De retour de l’école, une
adolescente, Annette Beynat, est agressée sexuellement par un déséquilibré
nommé Janiello. Ivre de rage, le père de la victime, Georges Beynat, se venge
aussitôt en exécutant sauvagement le détraqué. Quatre ans plus tard, Jeff Farrell,
un peintre bohème en villégiature, s’arrête dans la région et prend pension chez
l’épouse de Beynat, Eve, dont il devient rapidement l’amant. Sincèrement épris,
Jeff propose à Eve de faire évader son mari de l’institution psychiatrique où il est
enfermé. Le plan réussit mais un certain Henri, psychopathe avéré, prend la
place de Georges après l’avoir supprimé. Il s’agit en réalité d’une machination
orchestrée par Henri et la perfide Eve. Henri tente de supprimer Jeff dans un
incendie mais rate son coup. Ignorant son échec, il attire la malheureuse Annette
dans un piège pour l’assassiner avec la complicité d’Eve. Au moment fatidique,
Henri fait une chute mortelle. Dépitée, Eve se laisse arrêter par la police.
Filmé par un Michael Carreras moyennement inspiré, ce thriller bâti sur une
intrigue à la James Hadley Chase s’essouffle rapidement. Plus encore qu’à la
mise en scène, impersonnelle mais soignée, la faute en incombe à un script par
trop alambiqué, pour ne pas dire franchement bancal ! Trop d’imprécisions,
d’ellipses, voire d’incohérences, nuisent à la clarté du récit. Quelques séquences
sauvent heureusement l’ensemble de la banalité (tel ce fulgurant prologue où un
déséquilibré kidnappe et viole une jeune fille, avant d’être mortellement châtié
au chalumeau par le père de la victime), ainsi que de magnifiques extérieurs
camarguais et une interprétation sans faille du regretté Kerwin Mathews (dans le
rôle d’un play-boy victime de son donjuanisme). Honorable quoique inférieur,
dans le registre de l’angoisse, à Paranoïaque ! (1963) et à Meurtre par
procuration (1964), également écrits par Jimmy Sangster mais dirigés avec plus
de bonheur par Freddie Francis.A.M.

MANIPULATIONS**
(Misconduct ; USA, 2015.) R. : Shintaro Shinosawa ; Sc. : Simon Boyes et
Adam Mason ; Ph. : Michael Fimognari ; M. : Federico Jusid ; Pr. : Mike
and Marty Productions ; Int. : Josh Duhamel (Ben), Al Pacino (Adams),
Anthony Hopkins (Denning), Alice Eve (Emily), Byung-Hun Lee (le tueur à
la moto), Julia Stiles (l’épouse). Couleurs, 105 min.
Un jeune avocat ambitieux du cabinet Adams, Ben, a l’occasion de pouvoir
prendre en défaut le tout puissant dirigeant d’un grand groupe pharmaceutique. Il
va se trouver pris dans une spirale de meurtres.
L’intrigue est convenue et l’on a deviné très tôt le dénouement. Buyng-Hun
Lee, étrange tueur à la moto éclipse les deux monstres sacrés Al Pacino et
Hopkins et donne au film le mystère qui lui fait par ailleurs défaut.J.T.

MAPS TO THE STARS*


(Maps to the Stars ; Can., 2014.) R. : David Cronenberg ; Sc. : Bruce
Wagner ; Ph. : Peter Suschitzky ; Eff. sp. : John Campfens ; M. : Howard
Shore ; Pr. : Martin Katz, Michel Merkt et Saïd Ben Saïd ; Int. : Julianne
Moore (Havana Segrand), Mia Wasikowska (Agatha Weiss), John Cusack
(Docteur Weiss), Evan Bird (Benjie Weiss), Olivia Williams (Christina
Weiss), Robert Pattinson (Jérôme Fontana), Kiara Giasco (Cammy).
Couleurs, 111 min.
Le destin de quelques stars : Agatha est défigurée, Benjie, adolescente-
vedette va voir Sam qui meurt d’un cancer, Havana Segrand rêve de reprendre le
rôle de sa mère dans le remake de l’un de ses films. Agatha, dont Benjie est la
sœur, se fait embaucher comme assistant d’Havana. C’est Agatha qui obtient le
rôle convoité par Havana mais elle se fait voler la vedette par un garçon Roy
qu’elle tente de tuer. Agatha et Benjie, dont les parents étaient frère et sœur, se
retrouvent dans la mort.
Un tableau morbide et souvent incohérent des stars hollywoodiennes qui
succombent aux névroses et aux obsessions. C’est brillant comme du
Cronenberg, excessif et violent, mais sans que l’on s’attache à des personnages
qui font eux-mêmes leur malheur. Trop outré pour vraiment séduire.J.T.

MARCHES DU POUVOIR (LES)***


(The Ides of March ; USA, 2011.) R. : George Clooney ; Sc. : George
Clooney, Grant Heslov et Beau Willimon d’après une pièce de Beau
Willimon ; Ph. : Phedon Papamichael ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : EMG,
Crystal Ent. ; Int. : George Clooney (le gouverneur Morris), Ryan Gosling
(Stephen Meyers), Philip Seymour Hoffman (Paul Zara), Marisa Tomei
(Ida), Paul Giamatti (Tom Duffy), Jeffrey Wright (le sénateur Thompson).
Couleurs, 95 min.
Stephen Meyers prépare le débat que doit avoir Mike Morris candidat à la
présidence. Tom Duffy, conseiller de l’adversaire de Morris, lui fait comprendre
que les chances de Morris s’amenuisent et qu’il ferait mieux de rejoindre l’autre
camp. Meyers s’en ouvre au conseiller de Morris, Paul Zara qui le prend mal.
Stephen séduit une stagiaire, Molly, mais découvre qu’elle est enceinte de
Morris. Il s’arrange pour la faire avorter. Paul Zara en profite pour le virer.
Molly se suicide. Meyers rebondit en faisant chanter Morris et obtient le renvoi
de Paul Zara. En le poussant à accepter des compromissions que refusait Zara,
Meyers fait triompher Morris aux primaires. Meyers a de fortes chances de
devenir président.
Le cinéma américain excelle dans la peinture du monde politique. C’est une
nouvelle réussite que nous propose Clooney dans cette peinture d’une primaire
destinée à désigner le candidat démocrate à la présidence des États-Unis. Tous
les coups sont permis et les bonnes actions ne sont jamais récompensées. Le
héros du film l’apprend vite et sait en tirer la leçon. Ryan Gosling montre bien
l’évolution du naïf conseiller en politicien roublard. Clooney est un candidat prêt
à tout pour réussir dans une conquête du pouvoir où son charme est un atout
redoutable qui peut se transformer en faiblesse lorsqu’il séduit une jeune
stagiaire. Et Philip Seymour Hoffman est excellent, comme à son habitude.J.T.

MARGIN CALL***
(Margin Call ; USA, 2010.) R. et Sc. : J.C. Chandor ; Ph. : Frank DeMarco ;
M. : Nathan Larson ; Pr. : Before the Door ; Int. : Kevin Spacey (Sam
Rogers), Paul Bettany (Will Emerson), Zachary Quinto (Peter Sullivan),
Simon Baker (Jared Cohen), Penn Badgley (Seth Bregman), Jeremy Irons
(John Tuld). Couleurs, 107 min.
À l’automne 2008, les dirigeants d’une banque de New York découvrent
qu’ils doivent se débarrasser en une nuit des produits toxiques qui figurent dans
leurs investissements sous peine de ruine. Chacun réagit selon son tempérament.
Il faut les vendre à l’ouverture des marchés le plus rapidement possible. Ce qui
sera fait. Le grand patron explique au sous-directeur, dégoûté et prêt à remettre
sa démission, que ce n’est qu’une crise parmi d’autres et que l’argent revient
toujours.
Véritable documentaire sur les milieux financiers lors de la crise qui secoua
Wall Street en 2008, c’est aussi une charge féroce contre les requins de la
banque et un formidable thriller économique.J.T.

MARGUERITE***
(Fr., Belg., 2015.) R., Sc. et Dial. : Xavier Giannoli ; Ph. : Glynn Speeckaer ;
M. : Ronan Maillard ; Pr. : Olivier Delbosc, Marc Missonnier ; Int. :
Catherine Frot (Marguerite), André Marcon (Georges), Michel Fau
(Pezzini), Christa Theret (Adèle). Couleurs, 127 min.
Paris, les années 20. Le baron Georges Dumont n’a épousé Marguerite que
pour sa fortune. Riche et généreuse, elle se prête volontiers à des galas de
bienfaisance où elle aime se produire. Car Marguerite est une passionnée d’opéra
– mais personne n’ose lui dire qu’elle chante faux. Et voilà qu’elle décide de se
produire en récital, devant le tout-Paris, sur une vraie scène d’opéra…
Somptueux costumes, beaux décors surchargés, c’est le Paris des années
folles qui est ici magnifiquement reconstitué. S’inspirant d’une diva américaine,
Florence Foster Jenkins, qui chantait faux, Xavier Giannoli imagine ce
personnage de Marguerite, folle d’opéra, son seul espace de liberté. Une femme
authentique dans un monde d’hypocrites qui ont tout intérêt à l’applaudir, y
compris son maître de chant, le génial Michel Fau. Catherine Frot (doublée pour
le chant, merci pour elle) est superbe. Son regard candide, son ingénuité font
merveilles. Grâce à elle, on ne peut qu’aimer cette Marguerite qui massacre avec
conviction les plus beaux airs d’opéra.C.B.M.

MARGUERITE ET JULIEN*
(Fr., 2015.) R. : Valérie Donzelli ; Sc. : Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ;
Ph. : Céline Bozon ; M. : Yuksek ; Pr. : Rectangle Productions ; Int. : Anaïs
Demoustier (Marguerite de Ravelet), Jérémie Ellkaïm (Julien de Ravelet),
Aurelia Petit (Madeleine de Ravelet), Géraldine Chaplin (la mère de
Lefebvre), Raoul Fernandez (Lefebvre). Couleurs, 103 min.
Les amours incestueuses d’un frère et d’une sœur au XVIe. Ils seront
décapités.
Un fait divers historique, sous le règne d’Henri IV, transformé en poème
intemporel et romantique.J.T.
MARIAGE À L’ANGLAISE**
(I Give It a Year ; GB, 2013.) R. et Sc. : Dan Mazer ; Ph. : Ben Davis ; M. :
Llan Eshkeri ; Pr. : Working Title ; Int. : Rose Byrne (Nat), Rafe Spall
(Josh), Anna Paris (Chloe), Simon Baker (Guy), Stephen Merchant
(Danny), Minnie Driver (Naomi). Couleurs, 97 min.
Nat et Josh se marient : cérémonie ratée car le prêtre n’arrive pas à demander
aux futurs époux leur consentement, le repas est gâché par les plaisanteries de
mauvais goût du discours de l’ami et que dire du comportement amoureux des
parents : on croirait que ce sont eux les nouveaux mariés. Vite Nat, publiciste
ambitieuse, et Josh, romancier pantouflard, se rendent compte qu’ils ne sont pas
faits l’un pour l’autre. Josh retrouve son ex-petite amie Chloe, idéaliste bohème
et Nat se laisse peu à peu séduire par Guy, un client de l’agence qui la drague.
Leur mariage tiendra-t-il ?
Le dénouement est inattendu et les dernières images parodient les films
romantiques. La comédie sentimentale vole en éclats sous les coups de boutoir
de l’humour anglais. Brillante interprétation, notamment de la nouvelle star
Simon Baker.J.T.

MARIAGE À TROIS (LE)*


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Jacques Doillon ; Ph. : Caroline Champetier ; M. :
Philippe Sarde ; Pr. : Paulo Branco ; Int. : Pascal Greggory (Auguste), Julie
Depardieu (Harriet), Louis Garrel (Théo), Agathe Bonitzer (Fanny), Louis-
Do de Lencquesaing (Stéphane). Couleurs, 100 min.
Auguste, un dramaturge en mal d’inspiration, invite ses interprètes à le
rejoindre dans sa maison de campagne en Charentes. C’est ainsi qu’arrive
Harriet, son ex-épouse, accompagnée de Théo, son jeune partenaire (et amant).
A l’étage, Fanny, une étudiante, sert occasionnellement de secrétaire.
Comme il y a une musique de chambre, on pourrait ici évoquer « un cinéma
de chambre » avec une partition pour quatre interprètes virtuoses. C’est une sorte
de marivaudage, un chassé-croisé amoureux entre ces personnages qui prônent
une liberté sentimentale et sexuelle. Le film est riche en dialogues souvent
précieux, très intellectualisé jusqu’à en devenir parfois lassant.C.B.M.

MARIE HEURTIN**
(Fr., 2014.) R. : Jean-Pierre Améris ; Sc. : Jean-Pierre Améris et Philippe
Blasband ; Ph. : Virginie Saint-Martin ; M. : Sonia Wieder-Atherton ; Pr. :
Sophie Révil ; Int. : Isabelle Carré (Sœur Marguerite), Brigitte Catillon (la
Mère supérieure), Ariana Rivoire (Marie Heurtin), Laure Duthilleul
(Mme Heurtin). Couleurs, 90 min.
Fin du XIXe siècle. Marie Heurtin, 14 ans, est sourde, muette et aveugle. Ses
parents, désemparés, la confient à la congrégation des Filles de la Sagesse à
Larnay, près de Poitiers. Sœur Marguerite, jeune religieuse à la santé fragile,
accepte de la prendre en charge. Mais comment entrer en communication avec
cette enfant sauvage, rebelle et isolée dans ses ténèbres ?
L’histoire est bien réelle. Sœur Marguerite a initié une méthode pour
communiquer par le toucher, toujours utilisée par l’association « Larnay
Sagesse. » Par ailleurs l’actrice Ariana Rivoire est elle-même sourde (mais pas
aveugle). Ce film qui n’est pas sans rappeler Miracle en Alabama d’Arthur Penn
et L’enfant sauvage de François Truffaut, est prenant. On suit avec intérêt le
combat qui semblait perdu d’avance. Isabelle Carré en est la lumineuse
interprète.C.B.M.

MARINE D’ABORD**
(Tell It to the Marines ; USA, 1926.) R. : George Hill ; Sc. : E. Richard
Schayer ; Ph. : Ira Morgan ; Pr. : Irving G. Thalberg pour la Metro-
Goldwyn-Mayer ; Int. : Lon Chaney (sergent O’Hara), William Haines
(soldat « Skeet » Burns), Eleanor Boardman (Norma Dale), Eddie Gribbon
(caporal Madden), Carmel Myers (Zaya), Warner Oland (chef des bandits
chinois), Frank Currier (général Wilcox). NB, 9 bobines (94 min.).
Skeet Burns débarque à San Diego pour rejoindre le corps des Marines, et
tombe sous la coupe du sergent instructeur O’Hara. Les deux hommes ne
s’entendent pas : O’Hara considère la nouvelle recrue comme un incapable et
Burns n’a pas grande considération pour ce militaire rigide et sans cœur. Leur
animosité s’amplifie encore lorsqu’ils font la cour à la même jeune femme,
Norma Dale, une infirmière. Quelques mois plus tard, les Marines sont envoyés
en Chine où ils doivent porter secours à une mission humanitaire à Hangchow
encerclée par des bandits chinois, où se trouve précisément Norma. O’Hara est
blessé au cours de la bataille et Burns demeure auprès de lui et lui sauve la vie,
prouvant ainsi qu’il avait l’esprit de corps. O’Hara acceptera de bon cœur de voir
Norma partir avec Burns.
L’un des rôles les plus populaires de Lon Chaney à la fin de sa carrière, dans
lequel il apparaissait sous son véritable visage, sans prothèse ni maquillage.
C’est aussi le prototype des films de militaires, avec la jeune recrue, tire-au-flanc
et inexpérimentée, qui se révélera finalement un soldat volontaire et plein de
courage, et sauvera la vie de son ennemi intime, le sergent instructeur, dur et
autoritaire mais au grand cœur.
Eleanor Boardman fut une grande star des dernières années du parlant ; son
film le plus célèbre est La Foule (1928) de King Vidor à qui elle était alors
mariée. On notera dans le rôle du chef des bandits chinois le comédien Warner
Oland qui sera célèbre quelques années plus tard en devenant le plus populaire
des « Charlie Chan » dans seize films tournés entre 1931 et 1937. La production
fut exceptionnellement autorisée à tourner les extérieurs du film sur la base des
Marines de San Diego ainsi que sur le cuirassé « USS California » qui sera coulé
à Pearl Harbour. Disponible en DVD.R.L.

MARIUS*
(Fr., 2013.) R. : Daniel Auteuil ; Sc. : Marcel Pagnol ; Ph. : Jean-François
Robin ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Alain Sarde et Jérôme Seydoux ;
Int. : Daniel Auteuil (César), Raphaël Personnaz (Marius), Jean-Pierre
Darroussin (Panisse), Victoire Bélézy (Fanny), Marie-Anne Chazel
(Honorine), Nicolas Vaude (M. Brun), Daniel Russo (Escartefigue), Rufus
(Piquoiseau). Couleurs, 92 min.
Marius, le fils de César, patron du bar de la marine, sur le Vieux Port de
Marseille, est partagé entre son amour pour Fanny et l’attrait du grand large. Il
finit par partir.
Était-il indispensable de réaliser un « remake » des films des années 30 ?
Peut-être pas… à moins de faire découvrir ces œuvres impérissables, quoique
datées, de Marcel Pagnol, à un jeune public, les rendant plus accessibles grâce à
la technique, à la couleur et surtout aux interprètes. Raphaël Personnaz et
Victoire Bélézy sont bien plus crédibles que ne l’étaient Pierre Fresnay et Orane
Demazis (points faibles des versions 30). Jean-Pierre Darroussin apporte
beaucoup d’humanité à son Panisse. Les films de Daniel Auteuil sont honnêtes
et respectueux (peut-être trop) des œuvres originales.C.B.M.

MARK OF THE WHISTLER (THE)**


(The Mark of the Whistler ; USA, 1944.) R. : William Castle ; Sc. : George
Bricker, d’après une nouvelle de Cornell Woolrich ; Ph. : James S. Brown ;
M. : Wilbur Hatch ; Pr. : Rudolph C. Flothow pour Columbia ; Int. :
Richard Dix (Lee Selfredge Nugent), Janis Carter (Patricia Henley), Porter
Hall (Joe Sorsby), Paul Guilfoyle (Limpy Smith/Lee Nugent), John Calvert
(Eddie Donnelly). NB, 61 min.
Lee Selfredge Nugent erre dans les rues, la nuit, lorsqu’il découvre dans le
journal que la banque recherche des titulaires de comptes qui ne se sont pas
manifestés depuis des années. L’un de ces comptes est détenu par un certain Lee
Nugent. Enquêtant sur son presque homonyme, Selfredge découvre qu’il fut
confié à un orphelinat à l’âge de douze ans, lorsque le bâtiment dans lequel il
vivait fut la proie des flammes et que sa mère qui l’élevait périt dans l’incendie.
Il contacte la banque, finit par se faire reconnaître comme le Lee Nugent disparu,
et entre en possession d’une somme de 28 000 dollars en liquide. Avec cette
seconde chance, il va enfin pouvoir refaire sa vie. Mais un journaliste l’a pris en
photo à la sortie de la banque et un mauvais garçon, Eddie Donnelly, le
découvrant dans le journal, tient enfin sa vengeance : sans le connaître, il
cherche Lee Nugent depuis des années pour venger son père…
Le second opus de la série « The Whistler », inspirée d’une émission
radiophonique de la CBS très populaire au début des années quarante. Le succès
inattendu remporté par le premier épisode incita la Columbia à continuer. Bien
que ne bénéficiant pas d’acteurs charismatiques, celui-ci est encore supérieur au
premier grâce à un sujet original et astucieux de Cornell Woolrich (alias William
Irish). Les autres films de la série seront : The Power of the Whistler (1945) de
Lew Landers, The Voice of the Whistler (1945) et The Mysterious Intruder
(1946) de William Castle, The Secret of the Whistler (1946) de George Sherman,
Thirteenth Hour (1947) de William Clemens et The Return of the Whistler
(1948) de D. Ross Lederman où, pour ce dernier film, Michael Duane remplace
Richard Dix dans le rôle principal. Voir aussi The Whistler.R.L.

MARMAILLE (LA)
(Fr., 1935.) R. : Bernard Deschamps ; Sc. : Alfred Machard ; Ph. : Georges
Million ; M. : Edouard Flamant, Jean Tranchant ; Pr. : Général Film ; Int. :
Pierre Larquey (Bouton), Florelle (Mme Colombe), Hélène Perdrière
(Ninette), Paul Azaïs (Pinpin). NB, 90 min.
Un brave menuisier, père d’une fillette, devenu veuf, épouse la mère d’un
petit garçon. Mais elle l’abandonne. Il élève seul les deux enfants. Puis il
rencontre une mère sans mari…
Nanar sentimental ressuscité par René Chateau en DVD. Larquey y est
excellent.J.T.
MA’ ROSA*
(Ma’ Rosa ; Philippines, 2016.) R. : Brillante Mendoza ; Sc. : Troy Espiritu ;
Ph. : Odyssey Flores ; M. : Teresa Barrozo ; Pr. : Center Stage Prod. ; Int. :
Jaclyn Jose (Rosa), Julio Diaz (Nestor), Andi Eigenmann (Raquel), Feli
Roco (Jackson). Couleurs, 110 min.
Rosa, au fort tempérament, a quatre enfants. Avec son mari Nestor, elle tient
une petite épicerie dans un bidonville de Manille. Pour améliorer l’ordinaire, ils
vendent, sous le manteau, de la drogue. Dénoncés par un voisin, pris sur le vif,
ils sont arrêtés par des policiers corrompus qui exigent une rançon. Leurs enfants
vont tout faire pour y parvenir.
Une caméra portée suit les protagonistes dans leurs déplacements, parmi le
grouillement de la foule, dans la misère de ces bas quartiers de la ville. L’image
est trop systématiquement « sale », mal cadrée, comme dans un reportage. A la
longue, c’est lassant tant cela paraît artificiel. Il faut tout le talent de Jaclyn Jose
(prix d’interprétation à Cannes) pour que l’on s’intéresse à ce mélodrame trop
cousu de fil… noir.C.B.M.

MARQUE DES ANGES (LA)*


(Fr., 2013.) R. : Sylvain White ; Sc. : Laurent Turner d’après le roman de
Jean-Christophe Grangé Miserere ; Ph. : Denis Rouden ; Mont. : Sébastien
de Sainte-Croix ; M. : Max Richter ; Pr. : Liaisons Film, Pathé, TFI ; Int. :
Gérard Depardieu (Lionel Kasdan), JoeyStarr (Frank Salek), Helena
Noguera (Angela), Marthe Keller (Laura Bernheim), Thierry Lhermitte
(Vernoux), Rüdiger Vogler (Frantz Hartmann). Couleurs, 106 min.
Un agent d’Interpol, Frank Salek, et un policier à la retraite, Lionel Kasdan,
s’associent pour éclaircir des meurtres et des suicides liés à des enlèvements
d’enfants.
Quatrième adaptation d’un roman de Jean-Christophe Grangé, La marque
des anges est très inférieure aux Rivières pourpres : on se perd dans les
méandres de l’histoire, JoeyStarr n’emporte guère l’adhésion dans les scènes
d’action, mais il y a heureusement Gérard Depardieu truculent en vieux flic et un
usage immodéré du Miserere de Gregorio Allegri.J.T.

MARQUIS (LE)*
(Fr., 2011.) R. : Dominique Farrugia ; Sc. : Guillaume Lemans et Jean-Paul
Bathany ; Ph. : Eric Guichard ; M. : Marco Prince ; Pr. : Few, Pathé et
TF1 ; Int. : Franck Dubosc (Thomas Gardesse), Richard Berry (Quentin
Tasseau), Jean-Hugues Anglade (Jo), Luisa Ranieri (Olga). Couleurs,
88 min.
Quentin, après des échecs comme braqueur, est menacé d’être descendu par
Jo, son patron. Il prend contact avec un cambrioleur réputé, le Marquis, qu’il fait
évader, de façon à monter avec lui l’attaque d’un convoi de la Réserve fédérale
américaine. Mais le marquis n’est pas l’as que croyait Quentin. Et Jo se fait
encore plus menaçant…
Comédie policière bien enlevée avec quiproquos, bons mots et folles
poursuites. Face au duo Dubosc-Berry, Jean-Hugues Anglade compose un
pittoresque méchant.J.T.

MARSEILLE*
(Fr., 2015.) R. : Kad Merad ; Sc. : Kad Merad, Patrick Bosso et Judith El
Zein ; Ph. : Gordon Spooner ; M. : Hervé Rakotofiringa ; Eskwad et LGM ;
Int. : Kad Merad (Paolo), Patrick Bosso (Joseph), Venantino Venantini
(Giovanni), Judith El Zein (Elena), Louis Do de Lencquesaing (Stéphane).
Couleurs, 99 min.
Son père accidenté, Paolo revient à Marseille, une ville qu’il a quittée un
quart de siècle plutôt. L’état de santé de son père qui s’enfuit de l’hôpital, va le
conduire à découvrir une ville loin des clichés habituels.
Sympathique comédie, transposition marseillaise de Bienvenue chez les
Ch’tis. Bonne interprétation mais une fin un peu décevante et les vrais
problèmes esquivés. On attendait mieux de Merad.J.T.

MARTHA MARCY MAY MARLENE**


(USA, 2011.) R. : Sean Durkin ; Sc. : Sean Durkin ; Ph. : Jody Lee Lipes ;
M. : Danny Bensi, Saunder Jurriaans ; Pr. : Fox Searchlight Pictures,
BorderLine Films, This Is That Productions ; Int. : Elizabeth Olsen
(Martha), John Hawkes (Patrick), Brady Corbet (Watts), Hugh Dancy
(Ted), Maria Dizzia (Katie). Couleurs, 102 min.
Après plusieurs années sans donner de nouvelles, Martha refait surface chez
sa sœur Lucy et son beau-frère Ted. La jeune femme, visiblement très perturbée,
ne parvient pas à reconnaître qu’elle a fait partie d’une secte. Dirigée par le
charismatique Patrick, notoirement polygame, elle contraint ses adeptes à se
défaire de leur identité puis à travailler pour son leader. Ce dernier organise un
cambriolage qui tourne au meurtre des propriétaires. Après s’être enfuie, Martha
(rebaptisée Marcy May) a retrouvé le chemin de la maison de sa sœur. Elle reste
malgré tout persuadée que Patrick est à ses trousses. Paranoïaque et colérique,
elle devient invivable pour Ted qui demande à Lucy de la faire interner.
La déroutante performance livrée par Elisabeth Olsen dans le rôle, à la fois
unique et multiple, de cette jeune femme aux identités chamboulées, est la
grande force du film. Martha Marcy May Marlene est réalisé avec simplicité :
son propos, toujours dévoilé à demi-mots, démontre parfaitement le processus de
déshumanisation nécessaire à toute secte pour recruter ses fidèles.G.J.

MARY QUEEN OF SCOTS**


(Suisse, 2013.) R. et Sc. : Thoma Imbach ; Ph. : Rainer Klausmann ; Déc. :
Gerald Damovsky ; Cost. : Rudolf Jost ; M. : Sofia Gubaidulina ; Pr. : Oko
Films ; Int. : Camille Rutherford (Mary), Mehdi Dehbi (Rizzio), Sean
Biggerstaff (Bothwell), Aneurin Barnard (Darnley), Stephan Eicher
(Henri II). Couleurs, 120 min.
Mary Stuart, reine d’Écosse, à la veille de son exécution, raconte sa vie à sa
cousine Elizabeth, reine d’Angleterre : reine d’Écosse à sa naissance, reine de
France par son mariage avec François II, veuve et remariée à Lord Darnley dont
elle a un fils, le futur Jacques Ier, à nouveau mariée au comte Bothwell après
avoir fait tuer Darnley, elle est abandonnée par son peuple et se livre à Elizabeth
qui l’a fait exécuter.
Inspiré du livre que Stefan Zweig a consacré à Marie Stuart, ce film se veut
surtout un portrait psychologique, sacrifiant l’environnement historique. La fin
tragique de la reine a occulté ses fautes et ses erreurs. Ce sont elles qui retiennent
l’attention du scénariste. Camille Rutherford est une Marie Stuart crédible. Mais
le film ne fera pas oublier celui de John Ford.J.T.

MARYLAND**
(Fr., Belg., 2015.) R. et Sc. : Alice Winocour ; Ph. : Georges Lechaptois ;
M. : Gesaffelstein ; Pr. : Isabelle Madelaine, Emilie Tisné ; Int. : Matthias
Schoenaerts (Vincent), Diane Kruger (Jessie), Paul Hamy (Denis). Couleurs,
98 min.
Vincent, un soldat de retour d’Afghanistan, victime d’un syndrome post-
traumatique, est démobilisé. Son ami Denis lui propose un poste d’agent de
sécurité auprès d’un riche Libanais dans sa propriété sur la Côte d’Azur,
« Maryland ». Ce dernier s’absentant pour un week-end, Vincent est chargé de
protéger son épouse Jessie et leur enfant.
Un film réalisé de main de maître, où le suspense tient le spectateur
constamment en alerte. Dans l’obscurité et le dédale d’une immense demeure, le
danger peut surgir à chaque instant. Réel ? ou hallucinatoire ? Diane Kruger,
belle à se damner, est l’objet de fantasmes inaccessibles pour cet homme
taciturne et violent. Les décharges d’adrénaline sont au rendez-vous de ce
thriller.C.B.M.

MARYROSE ET ROSEMARY
(Wedding Rehearsal ; GB, 1933.) R. et Pr. : Alexander Korda ; Sc. : Helen
Gardom, d’après une histoire de Lajos Biro et George Grossmith ; Ph. :
L. Rowson ; M. : Kurt Schroeder ; Int. : Roland Young (« Reggie »,
Marquis de Buckminster), George Grossmith (lord Stokeshire), Lady Tree
(lady Stokeshire), Wendy Barrie (lady Mary Rose Roxbury), Joan Gardner
(lady Rosemary Roxbury), Merle Oberon (miss Hutchinson), Maurice
Evans (« Tootles »), John Loder (« Bimbo »), Morton Selten (major Harry
Roxbury), Kate Cutler (marquise douairière de Buckmintser). NB, 80 min.
Célibataire endurci, « Reggie », marquis de Buckminster, est sommé par sa
grand-mère, la marquise douairière, de trouver une épouse parmi une liste de
sept jeunes femmes de la haute société, en tête de laquelle sont inscrits les noms
des deux sœurs jumelles, lady Rosemary et lady Mary Rose Roxbury. Mais
Reggie apprend, à son grand soulagement, qu’elles sont déjà courtisées par deux
aristocrates, « Tootles » et « Bimbo ». Hésitant à quitter sa vie de libertinage, il
va favoriser les amours de toutes ses autres prétendantes. Avant de découvrir que
miss Hutchinson, l’austère secrétaire de sa grand-mère, est une ravissante jeune
femme lorsqu’elle retire ses lunettes…
Selon Karol Kulik, sa biographe, c’était déjà la cinquante et unième
réalisation d’Alexander Korda et plusieurs commentateurs invoquèrent Ernst
Lubitsch à son propos. Or, mis à part les décors, les costumes et la personnalité
des principaux interprètes, tout cela sent encore terriblement l’amateurisme.
Devant un tel manque de maîtrise, de fluidité et surtout de panache, il est
préférable de se rappeler Korda comme un immense producteur, un mécène et
un grand découvreur de talents. Certes, les mœurs et les conventions de la haute
bourgeoisie anglaise sont égratignées et quelques métaphores dans les dialogues
nous arrachent parfois un bref sourire, mais ça ne suffit pas à sauver l’ensemble
du désastre. Inédit en France, le film est sorti uniquement en DVD dans une
« flamboyante édition collector » (publicité de l’éditeur). Certes, il ne faut jamais
critiquer le travail de restauration qui nous permet aujourd’hui de (re)découvrir
des pans entiers de l’histoire du cinéma. Mais on se perd en conjectures devant
certains choix, alors que tant de chefs-d’œuvre demeurent encore oubliés ou
méconnus.R.L.

MASKED MARVEL (THE)*


(USA, 1943.) R. : Spencer Gordon Bennet ; Sc. : Royal Cole, Ronald
Davidson, Basil Dickey, Jesse Duffy, Grant Nelson, George H. Plympton et
Joseph Poland ; Ph. : Reggie Lanning ; M. : Mort Glickman ; Pr. :
W. J. O’Sullivan pour Republic Pictures ; Int. : William Forrest (Martin
Crane), Louise Currie (Alice Hamilton), Johnny Arthur (Mura Sakima),
David Bacon (Bob Barton), Rod Bacon (Jim Arnold), Anthony Warde
(Killer Mace). NB, serial (12 épisodes).
Les agents de la World Wide Insurance Company luttent contre les
agissements de Mura Sakima, un agent japonais qui s’est donné pour tâche de
détruire l’industrie de guerre américaine.
L’un des agents de cette compagnie d’assurance est le « Masked Marvel »
qui affronte périodiquement les hommes de Sakima. Et selon le principe
inauguré dans The Lone Ranger (1937), on n’apprendra qu’au dernier épisode
l’identité du mystérieux justicier. Vieux routier du genre, Spencer G. Bennet a
profité des leçons d’efficacité de William Witney : son travail va s’imposer à la
Republic Pictures dans les années suivantes, surtout avec Zorro, le vengeur
masqué (1944). Film redécouvert par la vidéo.R.L.

MASQUE (LE)*
(The Bat ; USA, 1959.) R. et Sc. : Crane Wilbur ; Sc. : d’après la pièce de
Mary Roberts Rinehart et Avery Hopwood ; Ph. : Joseph Biroc ; M. : Louis
Forbes ; Pr. : C.-J. Tevlin pour Allied Artists ; Int. : Agnes Moorehead
(Cornelia Van Gorder), Vincent Price (docteur Malcolm Wells), John
Sutton (Warner), Gavin Gordon (inspecteur Anderson), Lenita Lane (Lizzie
Allen), Elaine Edwards (Dale Bailey), Darla Hood (Judy Hollander), John
Bryant (Mark Fleming). NB, 80 min.
Auteure à succès de romans policiers, Cornelia Van Gorder a loué pour l’été
la villa « Les Chênes », alors que la région est terrorisée par un mystérieux
criminel surnommé « The Bat » (La Chauve-Souris) dont les victimes sont
retrouvées la gorge horriblement déchiquetée. Pour se rassurer, Cornelia invite
plusieurs amies à passer la nuit chez elle. Toutes se sentent en sûreté grâce à la
présence de Warner, le chauffeur qui fait office d’homme à tout faire, tandis que
l’inspecteur Anderson poursuit son enquête aux alentours. Pendant ce temps, le
docteur Malcolm Wells, qui a assassiné John Fleming, le propriétaire des
« Chênes » et président de la banque locale, recherche activement le million de
dollars de titres que Fleming s’est approprié et qu’il a sans doute caché dans la
maison.
Le prototype-même du « whodunit » : parmi tous ces suspects, qui est « The
Bat » ? Publié en 1908, le roman d’origine, « L’Escalier en spirale » (The Spiral
Staircase) avait fait la fortune de son auteur, Mary Roberts Rinehart. Il est à
l’origine d’un genre spécifique du suspense baptisé « Had-I-But-Know », phrase
par laquelle débutaient plusieurs chapitres du livre : « Un procédé qui consiste à
placer un protagoniste – de préférence une jeune fille un peu bécasse – dans une
situation périlleuse et invraisemblable et qui, une fois tirée de ce mauvais pas,
s’exclamera : “Ah, si j’avais su !” » (Jacques Baudou et Jean-Jacques Schléret,
« Le Vrai Visage du Masque », 1984). L’histoire, adaptée en pièce de théâtre, fut
un grand succès de la saison 1920-1921 à Broadway avant d’inspirer deux autres
films : The Bat (1926) et The Bat Whispers (1930), tous deux réalisés par Roland
West, le dernier ayant eu la particularité d’être filmé en « écran large » et en
65 mm ! Disponible en DVD.R.L.
MASSACRE*
(USA, 1956.) R. : Louis King ; Sc. : D. D. Beauchamp ; Ph. : Gilbert
Warrenton ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Dane Clark (l’agent du
gouvernement), James Craig, Maria Roth. Couleurs, 76 min.
Un agent du gouvernement essaie de prévenir une révolte des indiens Yaqui
en mettant hors de nuire des trafiquants d’armes.
Honnête western inédit en France sauf à la télévision.J.T.

MASSACRE
DES MORTS-VIVANTS (LE)***
(Non si deve profanare il sonno dei morti ; Esp., Ital., 1974.) R. : Jorge Grau ;
Sc. : Juan Cobos, Sandro Continenza et Marcello Coscia ; Ph. : Francisco
Sempere ; M. : Giuliano Sorgini ; Pr. : Edmondo Amati ; Int. : Cristina
Galbó (Edna Simmonds), Ray Lovelock (George Meaning), Arthur
Kennedy (L’inspecteur). Couleurs, 89 min.
Suite à un petit accident, George, un jeune hippie, fait la connaissance
d’Edna, une femme qui lui propose de le conduire à Manchester. Sur la route, ils
vont découvrir une machine agricole conçue pour éradiquer les insectes et dont
l’utilisation va réveiller les morts.
Après Ceremonia Sangrienta, audacieuse variation autour de l’histoire de la
comtesse Báthory et Pena de Muerte, virulent réquisitoire contre la peine de
mort, Jorge Grau s’associe avec le producteur italien Edmondo Amati et
s’envole pour l’Angleterre afin de tourner Le Massacre des Morts-Vivants,
œuvre révoltée et engagée sur laquelle plane l’ombre de George Romero. À
l’instar de l’auteur de La Nuit des Morts-Vivants, Jorge Grau marie en effet, avec
ce métrage, zombie movie et critiques sociale et politique et utilise ainsi le
cinéma d’horreur afin de dénoncer les dérives de nos civilisations
contemporaines. Des dérives qui, ici, sont avant tout environnementales.
Délivrant un message résolument écologique, le film s’impose comme un petit
bijou distillant une terreur sourde et une atmosphère pesante et malsaine. Sous
l’œil de Grau, la campagne anglaise, d’ordinaire si bucolique et apaisante,
devient étrange et menaçante et participe au sentiment d’effroi que distille le
récit durant 1 h 30. Un sentiment renforcé par l’attitude de l’inspecteur de police,
au tempérament violent et rétrograde et qui entretient une haine viscérale envers
la jeunesse. Quant à la dernière partie du métrage qui se déroule à la morgue,
elle est suffocante au possible et achève de faire de ce Massacre des morts-
vivants, une œuvre aussi troublante que singulière qui, tout en assumant son
statut de production horrifique (cf. : les nombreuses séquences gore), dresse un
portrait peu flatteur d’une société rongée par l’intolérance.E.B.

MASTER (THE)*
(The Master ; USA, 2012.) R. et Sc. : Paul Thomas Anderson ; Ph. : Miami
Malaimare Jr. ; M. : Jonny Greenwood ; Pr. : The Weinstein Company ;
Int. : Joaquin Phoenix (Freddie Quell), Philip Seymour Hoffman (Lancaster
Dodd), Amy Adams (Peggy Dodd), Jesse Plemons (Val Dodd), Ambyr
Chambers (Elizabeth Dodd), Rami Malek (Clark). Couleurs, 137 min.
Freddie, un pauvre type traumatisé par la guerre, est à la dérive quand il
rencontre un étrange gourou, Lancaster Dodd, qui l’intègre à sa famille. Il finit
par se sauver pour retrouver une ancienne fiancée qui s’est mariée sans
l’attendre. Il retrouve Lancaster en Angleterre où il a fondé son église.
Le délire cher à Paul Thomas Anderson pour qui la vie n’est qu’un chaos.
Des mésaventures de Freddie peut être retirée une leçon : méfiez-vous des
gourous, ce sont des imposteurs.J.T.

MATAHARIS*
(Mataharis ; Esp., 2007.) R. et Sc. : Iciar Bollain ; Ph. : Kiko De La Rica ;
M. : Lucio Godoy ; Pr. : La Iguana et Sogecine ; Int. : Najeva Nimri (Eva),
Tristan Ulloa (Inaki), Maria Vasquez (Ines), Nuria Gonzales (Carmen),
Diego Martin (Manuel). Couleurs, 95 min.
Trois femmes, Eva, Ines et Carmen sont employées par une agence de
détectives privés. Elles ont l’intuition et le flair. Mais Eva s’occupe surtout à
filer son mari, Ines s’éprend de l’homme qu’elle devait suivre et Carmen néglige
trop son couple.
Peut-on concilier vie sentimentale et métier de détective privé ? Joli sujet,
bien servi par trois excellentes actrices. Mais le scénario manque un peu
d’originalité et relève plus du film à sketches. On pouvait attendre mieux.
J.T.

MATCH RETOUR
(Grudge Match ; USA, 2013.) R. : Peter Segal ; Sc. : Tim Kelleher et Rodney
Rothman ; Ph. : Dean Semier ; M. : Trevor Rabin ; Pr. : Warner Bros ;
Int. : Sylvester Stallone (Henry Razor Sharp), Robert De Niro (Billy the Kid
McDonnen), Kevin Hart (Dante Slate Jr.), Kim Basinger (Sally), Alan Arkin
(Louis Conlon). Couleurs, 113 min.
Rivalité entre deux vétérans de la boxe : cherchez « l’ego » et cherchez la
femme. La rivalité est telle qu’un ultime combat est organisé. Sharp le gagne aux
points.
Tout est crépusculaire dans ce film : l’histoire et les acteurs qui ont l’âge du
rôle. Sans grand intérêt.J.T.

MATEO FALCONE***
(Fr., 2008.) R. : Eric Vuillard ; Sc. : Eric Vuillard d’après Prosper
Mérimée ; Ph. : Yohan Charrin ; Pr. : L. Films ; Int. : Hugo de Lipowski
(l’enfant), Hiam Abbas (la mère), Patrick LeMaulf (le père), Florian Cadiou
(le fugitif). Couleurs, 65 min.
Alors que ses parents sont partis surveiller leur troupeau, un petit garçon
cache un homme traqué par les soldats. Mais, en échange d’une montre, il livre
le proscrit. Au retour les parents devinent ce qui s’est passé. Le père tue l’enfant.
Impressionnant. De l’admirable nouvelle de Mérimée, Eric Vuillard tire un
poème cinématographique aux images dépouillées et d’une grande beauté.
L’austérité convient à cette histoire d’une dureté incroyable, magnifiquement
interprétée.J.T.

MAUVAIS ESPRIT*
(Fr., 2003.) R. : Patrick Alessandrin ; Sc. : Laurent Chouchan ; Ph. : Javier
Aguirresarobe ; M. : Ardisong et Ange Ghinozzi ; Pr. : Vertigo
Productions ; Int. : Thierry Lhermitte (Vincent Porel), Ophélie Winter
(Chrystèle), Maria Pâcome (Belle-Maman), Leonor Watling (Carmen).
Couleurs, 90 min.
Tué par l’entrepreneur Vincent Poral, accidentellement, Simon Variot,
assoiffé de vengeance d’autant qu’il juge Porel responsable de sa ruine comme
architecte, va se réincarner dans le nouveau-né de Porel et lui pourrir la vie…
Un postulat amusant et une entreprise difficile : faire jouer un nourrisson. Le
résultat, parfois scatologique et souvent prévisible, a été mal accueilli par la
critique. Il mérite néanmoins quelque indulgence.J.T.

MAX AND CO*


(Suisse, 2007.) R. : Sam et Fred Guillaume ; Sc. : Emmanuel Salinger et
Fred Guillaume ; Animation : Guionne Leroy ; Ph. : Renato Berta ; M. :
Bruno Coulais ; Pr. : Max-Lefilm, Future Film, Nexus Factory ; Voix :
Laurent Deutsch (Max), Patrick Bouchitey (Rodolfo), Micheline Dax
(Mme Doudou). Couleurs, 75 min.
Max combat la firme BZZZ and Co qui, pour enrayer la chute des ventes de
sa tapette à mouches, fabrique des nuées de mouches.
Bon film d’animation couronné au festival d’Annecy.J.T.

MAX ET LENNY*
(Fr., 2014.) R. : Fred Nicolas ; Sc. : F. Nicolas, François Bégaudeau ; Ph. :
Sébastien Buchmann ; M. : Simon Neel, Camelia Pand’Or ; Pr. : Chaz
Prod. ; Int. : Camelia Pand’Or (Lenny), Jisca Kalvanda (Maxime), Mathieu
Demy (le prof), Pierre Salvadori (le commissaire). Couleurs, 85 min.
Une cité des quartiers nord de Marseille. Lenny, une adolescente rebelle,
exprime sa révolte par le rap. Un soir, alors qu’elle répète dans un chantier à
l’abandon, elle rencontre Maxine, jeune congolaise sans papiers qui s’occupe de
sa grand-mère malade. Une amitié nait entre elles.
Comme son héroïne, c’est un film âpre, réalisé à l’état brut, loin de tout
folklore marseillais. De ce triste quotidien des banlieues émergent de belles
échappées sur la mer toute proche, ainsi que des instants privilégiés entre les
deux copines. Et surtout il y a la musique, puissante (inspirée par la râpeuse
Keny Arkana) qui souligne les difficultés du quotidien.C.B.M.

MAX ET LES MAXIMONSTRES***


(Where the Wild Things Are ; USA, 2009.) R. : Spike Jonze ; Sc. : Spike
Jonze, Dave Eggers d’après le livre de Maurice Sendak ; Ph. : Lance
Acord ; M. : Carter Burwell et Karen Orzolek ; Pr. : Gary Goetzman, Tom
Hanks, Vincent Landay, Maurice Sendak ; Int. : Max Records (Max),
Catherine Keener (Connie), Vincent Crowley (Carol). Couleurs, 100 min.
Max, un garçon sensible et quelque peu exubérant, se sent incompris par les
adultes. Une nuit, il décide de prendre la fuite à bord d’un bateau et échoue sur
une île peuplée d’étranges créatures. Ces dernières cherchent un roi et Max
accepte alors de régner sur le territoire des Maximonstres. Mais diriger un
royaume implique des responsabilités et n’est pas de tout repos.
Cinéaste génial et atypique découvert en 1999 avec le fabuleux Dans la peau
de John Malkovich, Spike Jonze s’attaque avec Max et les Maximonstres à un
classique de la littérature pour enfant et signe, du même coup, un nouveau chef-
d’œuvre. Un chef-d’œuvre à la fois sensible, original et chargé d’émotions qui
s’adresse autant aux jeunes spectateurs qu’aux adultes. Car plus qu’un film pour
enfants, Max et les Maximonstres est avant tout un film sur l’enfance, sur la
difficulté de grandir mais aussi sur la solitude et le pouvoir de l’imaginaire. Des
thèmes que Jonze embrasse ici avec une maestria et une intelligence rare nous
transportant dans un monde peuplé de créatures fantastiques, reflet, en quelque
sorte, de nos propres existences. Usant de métaphores, le cinéaste nous invite
ainsi à réfléchir sur le sens des responsabilités et sur l’égoïsme de nos sociétés
contemporaines et ce, sans jamais, faire de son métrage un pensum indigeste. Il
se dégage au contraire de son film une poésie quasi surréaliste et une mélancolie
touchante qui font mouche. Porté par des décors magnifiques et des effets
spéciaux époustouflants (les monstres ont été créés par la Jim Henson
Company), le cinéaste nous offre une œuvre d’une beauté époustouflante, à
l’interprétation exceptionnelle (cf. le jeune Max Records fait des merveilles), qui
divisera certes les cinéphiles mais dont on ne peut nier la singularité.
Fascinant.E.B.

MEA CULPA*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Fred Cavayé ; Ph. : Danny Elsen ; M. : Cliff
Martinez ; Pr. : LGM et Gaumont ; Int. : Vincent Lindon (Simon), Gilles
Lellouche (Franck Vasseur), Nadine Labaki (Alice), Gilles Cohen (Pastor),
Max Baissette de Maiglaive (Théo). Couleurs, 90 min.
Après avoir provoqué un accident mortel, Simon est devenu convoyeur de
fonds et n’a plus pour ami que son ancien collègue dans la police, Franck. Son
fils Théo ayant été témoin d’un meurtre et poursuivi par les tueurs, Simon,
assisté de Franck, doit le protéger…
Sur une idée d’Olivier Marchal, un honnête polar mis en scène par un bon
spécialiste du genre (Pour elle, À bout portant…)J.T.

MECHANIC : RESURRECTION*
(Mechanic : Resurrection ; USA, 2016.) R. : Dennis Gansel ; Sc. : Philip
Shelby et Tony Mosher ; Ph. : Daniel Gottschalk ; M. : Mark Isham ; Pr. :
Chartoff-Winkler, Davis-Films et Millennium Films ; Int. : Jason Statham
(Arthur Bishop), Jessica Alba (Gina), Tommy Lee Jones (Max Adams),
Michelle Yeoh (Mae). Couleurs, 102 min.
Le flingueur Arthur Bishop qui a l’art de transformer les assassinats en
accident, s’est retiré après avoir fait croire à sa mort. Mais le redoutable Crain,
en enlevant l’amie de Bishop, Gina, l’oblige à exécuter un triple contrat : tuer un
seigneur de la guerre africain, un homme d’affaires très protégé et un trafiquant
d’armes. La note présentée par Bishop sera salée.
Suite du Flingueur de Simon West, mais plus invraisemblable. Pas de temps
mort et un Statham inoxydable. Sam Hazeldine, en Crain, enrichit la galerie des
méchants de ce type de film.J.T.

MÉDECIN DE CAMPAGNE**
(Fr., 2015.) R. : Thomas Lilti ; Sc. : Th. Lilti, Baya Kasmi ; Ph. : Nicolas
Gaurin ; M. : Alexandre Lier, Sylvain Ohrel, Nicolas Veil ; Pr. : Emmanuel
Barraux, Agnès Vallée ; Int. : François Cluzet (Jean-Pierre Werner),
Marianne Denicourt (Nathalie Delezia), Patrick Descamps (Maroini).
Couleurs, 102 min.
Le docteur Werner exerce dans un coin perdu de la campagne normande,
attentif et toujours disponible pour ses patients. Atteint d’une tumeur cérébrale,
il doit faire appel à une remplaçante. Le docteur Nathalie Deleziat, issue du
milieu hospitalier, est plutôt mal accueillie par son confrère.
Thomas Lilti est médecin généraliste autant que cinéaste. Bizarrement, les
quelques réserves à l’encontre de son film sont d’ordre… médical ! Pour un
patient atteint d’une tumeur cérébrale et subissant une lourde chimiothérapie,
son médecin ne se porte pas si mal ! Son hémianopsie, ses examens
radiologiques sont traités à la légère ! Mais, passons… car son film, bien réalisé,
très bien interprété par deux superbes acteurs, est en tout point passionnant. Il
donne une approche exacte de ce qu’est la médecine rurale effectuée dans des
conditions de disponibilité pas faciles à assumer – d’où ce beau personnage
interprété avec justesse par Marianne Denicourt. Outre la désertification des
campagnes, le film aborde aussi avec pertinence le douloureux problème des fins
de vie. À voir.C.B.M.

MÉDECIN DE FAMILLE (LE)**


(Wakolda ; Arg., Fr., Esp., Norvège, 2013.) R. et Sc. : Lucía Puenzo, d’après
son roman ; Ph. : Nicolas Puenzo ; M. : Daniel Tarrab ; Pr. : Stan
Jakubowicz, Wanda Films ; Int. : Natalia Oreiro (Eva), Alex Brendemühl
(le docteur Josef Mengele), Diego Peretti (Enzo), Guillermo Pfening (Klaus
Baier), Florencia Bado (Lilith), Elena Roger (Nora Eldoc). Couleurs,
94 min.
Bords du Lac Nahuel Huapi, Patagonie, 1960. La jeune Lilith, 12 ans, fille
d’hôteliers qui viennent de s’installer dans ce coin enchanteur, devient l’amie
d’un médecin allemand à la personnalité envoûtante. Enzo et Eva, ses parents,
sont d’abord heureux d’accueillir le médecin comme leur premier client mais,
peu à peu, ils conçoivent quelque méfiance envers cet homme qui s’avère aussi
mystérieux qu’inquiétant…
Lucía Puenzo aborde la problématique de l’accueil par l’Argentine des nazis
en fuite avec une subtilité bienvenue. Car, sans omettre de traiter frontalement la
question sur un plan politique et éthique, elle réussit aussi un film de genre (le
thriller horrifique) là où on ne l’attendait pas. Tirant du côté du conte de fées tant
que l’action est vue par sa petite héroïne (Florencia Bado, époustouflante), Le
médecin de famille bascule dans la terreur lorsqu’à son regard naïf succède celui
glacialement clinique du monstre qu’est Mengele (Alex Brendemühl, très
convaincant). Plus troublante encore est l’allusion à l’affection réelle qui
pourrait lier Lilith à Mengele… De l’intelligence, de la sensibilité et du
suspense : un film en tout point réussi.G.B.

MÉGÈRE APPRIVOISÉE (LA)*


(The Taming of the Shrew ; USA, 1929.) R. et Sc. : Sam Taylor ; Sc. : d’après
la pièce de Shakespeare ; Ph. : Karl Struss ; Dir. Art. : William Cameron
Menzies ; Pr. : Pickford Corp. (Mary Pickford) – Elton Corp. (Douglas
Fairbanks) / United Artists ; Int. : Mary Pickford (Katherine), Douglas
Fairbanks (Petruchio), Edwin Maxwell (Baptista), Joseph Cawthorn
(Gremio), Clyde Cook (Grumio), Geoffrey Wardwell (Hortensio), Dorothy
Jordan (Bianca). NB, 66 min.
Riche marchand de Padoue, Baptista refuse que sa fille cadette Bianca
convole en justes noces avant que sa fille aînée Katherine, réputée véritable
peste têtue et capricieuse, ne soit elle-même demandée en mariage.
Gentilhomme tout juste arrivé de Vérone et attiré par la dot, Petruchio accepte de
faire sa cour à la mégère et saura l’amadouer en se conduisant d’une manière
encore plus outrageuse qu’elle.
Avec de superbes décors de William Cameron Menzies et une photo de l’un
des plus grands opérateurs de l’époque, l’entreprise était ambitieuse et attira les
foules : c’était la première fois que le couple le plus emblématique d’Hollywood
apparaissait ensemble dans un film – et parlant de surcroît. On voulut y voir à
l’écran les démêlés conjugaux entre « le prince valeureux du royaume des
rêves » et « la petite fiancée de l’Amérique » (Pickford et Fairbanks se
sépareront en 1933 et divorceront en 1935). Tout comme, près de quarante ans
plus tard, ceux d’un autre couple de Monstres sacrés tout aussi célèbres,
Elizabeth Taylor et Richard Burton, dans la version de Franco Zeffirelli (1967).
Mais le film ne rend pas justice à Shakespeare ni par son adaptation un peu trop
schématique ni pour le jeu de Douglas Fairbanks qui n’était pas fait pour ce
genre de rôle et ne s’affranchit jamais de la lourdeur et de la grandiloquence de
la gestuelle du cinéma muet. Gagman de formation, Sam Taylor avait été, durant
six ans, l’un des plus proches collaborateurs d’Harold Lloyd. Le film est resté
célèbre pour un fameux carton, rajouté dans le générique à sa sortie, que la
critique jugea « outrageux » et « infamant » : « Adapté de la pièce de William
Shakespeare ; dialogues additionnels : Sam Taylor ». Mais ne fallait-il pas y voir
plutôt une forme subtile d’humour et d’auto-dérision ? Quoiqu’il en soit, le
carton a très vite été retiré du générique. Film disponible en DVD.R.L.

MEILLEUR ENNEMI (LE)*


(The Best of Enemies / I Due Nemici ; GB, Ital., 1961.) R. : Guy Hamilton ;
Sc. : Jack Pulman, d’après une histoire de Luciano Vincenzoni ; Ph. :
Guiseppe Rotunno ; M. : Nino Rota ; Pr. : Dino de Laurentiis pour
Columbia Pictures ; Int. : David Niven (Major Richardson), Alberto Sordi
(capitaine Blasi), Michael Wilding (lieutenant Burke), Amedeo Nazzari
(major Fornari), Harry Andrews (capitaine Rootes), David Opatoshu
(capitaine Bernasconi), Aldo Giuffrè (sergent Todini), Tiberio Mitri
(caporal Moccaia), Kenneth Fortescue (lieutenant Thomlinson), Duncan
Macrae (sergent Trevethan), Michael Trubshawe (colonel Brownlow), Noel
Harrison (lieutenant Hillary), Robert Desmond (soldat Slinger), Bernard
Cribbens (soldat Tanner), Ronald Fraser (soldat Shaw), Pietro Marescalchi
(caporal Bortolin), Alessandro Ninchi (lieutenant Del Pra). Technirama-
Couleurs, 104 min.
Au cours d’un vol de reconnaissance en Abyssinie en 1941, l’avion du
major Richardson, piloté par le lieutenant Burke, se crashe dans le désert, et tous
deux tombent entre les mains d’une patrouille de soldats italiens. Le
capitaine Blasi, chef du détachement, qui se refuse à toute action d’éclat dans
une campagne dont il ne comprend pas vraiment la nécessité, passe un accord
avec ses deux prisonniers : il les laissera s’évader à la condition qu’ils ne
mentionnent pas la présence de la patrouille italienne dans le secteur. Rentrés
sains et saufs à leur base, Richardson et Burke rendent compte de leur aventure à
leur supérieur. Mais Richardson reçoit l’ordre de capturer la patrouille avec ses
hommes…
Le film fut entrepris à la suite du succès de deux classiques du cinéma
satirique et tragi-comique italien de l’époque, les fameux La Grande Guerre
(1959) de Mario Monicelli et La Grande Pagaille (1960) de Luigi Comencini,
tous deux produits par Dino de Laurentiis et interprétés par le même Alberto
Sordi. Le Meilleur Ennemi s’ingénie à désacraliser les hauts faits d’armes et les
actions d’éclat si souvent exaltés dans les films de guerre sans pour autant
négliger quelques accès de dignité et certains sursauts de dernière instance. Pour
ce faire, le terrain relativement neutre de l’Éthiopie se révèle le cadre idéal,
chacun des belligérants se demandant non sans raison ce qu’il est venu faire dans
cette galère. C’est ce mélange parfaitement réussi de tragique et de comique
parfois proche du slapstick qui fait tout le prix du film, servi en cela parfaitement
par la performance et la complicité de ses deux principaux interprètes.R.L.

MELANCHOLIA****
(Melancholia ; Dan., Suède, Fr., All., 2011.) R. et Sc. : Lars von Trier ; Ph. :
Manuel Alberto Claro ; Pr. : Louise Veth, Meta Louise Foldager ; Int. :
Kirsten Dunst (Justine), Charlotte Gainsbourg (Claire), Kiefer Sutherland
(John), Alexander Skarsgärd (Michaël), Charlotte Rampling (Gaby), John
Hurt (Dexter), Stellan Skarsgärd (Jack), Udo Kier (l’organisateur de
mariages), Cameron Spurr (Léo), Brady Corbet (Tim). Couleurs, 130 min.
Justine qui vient d’épouser Michaël, est en retard à la réception organisée en
leur honneur par sa sœur Claire dans leur magnifique haras. Justine semble
radieuse de bonheur et pourtant l’apparence se fissure. Elle se refuse à son mari
et s’offre à un autre dans le parc. Une planète jusque là inconnue est apparue
dans le ciel ; c’est Melancholia. Plus tard, Claire et son mari, John, recueillent
Justine en pleine dépression après l’abandon de son mari. Claire s’angoisse en
voyant Melancholia se rapprocher dangereusement de la Terre, au risque de la
heurter…
Après un sublime prologue filmé au ralenti sur une suite symphonique de
Wagner (Tristan et Isolde), le film se divise en deux parties. D’abord Justine
avec la réception où s’agite de façon dérisoire une foule d’invités, tandis que la
jeune mariée, comme absente, souffre d’une tristesse mal formulée, de
mélancolie. Puis Claire avec seulement quatre personnages perdus dans
d’immenses décors vides où l’angoisse d’une fin apocalyptique est de plus en
plus prégnante. Une caméra très mobile cadre au plus près les personnages sous
des éclairages recherchés. Autant qu’une métaphore pertinente, c’est un film
envoûtant d’une magnifique beauté.C.B.M.

MÊME LA PLUIE
(La lluvia tambien ; Esp., Fr., Mexique, 2010.) R. : Iciar Bollain ; Sc. : Paul
Laverty ; Ph. : Alex Catalan ; M. : Alberto Iglesias ; Pr. : Juan Gordon ;
Int. : Gael Garcia Bernal (Sebastian), Luis Tosar (Costa), Karra Elejalde
(Anton / Christophe Colomb), Raul Arévalo (Juan / Antonio de
Montesinos), Cassandra Ciangherotti (Maria). Couleurs, 103 min.
S’apprêtant à tourner un film ambitieux sur Christophe Colomb et le
colonialisme espagnol, Sebastian, jeune réalisateur passionné, arrive avec Costa,
son producteur, dans les montagnes boliviennes. Tout pénétré du chef-d’œuvre
qu’il a en tête, Sebastian n’est pas sans s’irriter de l’état d’esprit de son
producteur, lequel ne pense qu’aux économies qu’il va pouvoir faire sur le dos
des comédiens et des figurants locaux. Le tournage commence, vite interrompu
par une révolte organisée par l’un des principaux figurants contre un projet de
privatisation de l’eau courante…
Écrit par Paul Laverty (le scénariste attitré de Ken Loach) et réalisé avec
compétence par sa compagne Iciar Bolain, Même la pluie est un film engagé
modèle en son genre : les auteurs en effet ne se contentent pas d’y exprimer une
position politique (ici, la dénonciation de l’exploitation des Indiens des Andes),
ils cherchent aussi et surtout à ne pas tomber dans le dogmatisme ; s’ils
brocardent bel et bien les grandes compagnies avides d’argent, même soutiré aux
plus pauvres (le film évoque « la guerre de l’eau » qui fit rage en 2000 dans la
bourgade de Corachamba où la société d’exploitation avait décidé une hausse
démentielle des tarifs), ils se refusent à attaquer bille en tête. Ils nous font au
contraire entrer peu à peu dans le sujet, via un tournage de film sur place. Dès
lors, au moment où le scandale nous est enfin révélé, nous sommes devenus des
familiers de l’endroit, de ses habitants et de leurs problèmes, ce qui va nous
impliquer intimement dans les événements. De plus, le film en cours de
réalisation se déroulant au même endroit mais un demi-millénaire plus tôt, une
perspective historique du problème nous est offerte, éclairant par ricochet les
retombées actuelles dont nous sommes les témoins privilégiés. Difficile de faire
mieux en la matière.
Très bien réalisé par ailleurs dans le cadre somptueux des montagnes
boliviennes, interprété par des acteurs de qualité (Gael Garcia Bernal, réalisateur
idéaliste et naïf ; Luis Tosar, producteur cynique et vulgaire ; Karra Elejalde, star
provocante ; Juan Carlos Aduviri, incendiaire acteur local et meneur de la
rébellion), « Même la pluie » est un film qui sait en outre mêler la richesse
psychologique à une fructueuse réflexion sur l’art, l’histoire et la politique.
Passionnant de bout en bout.G.B.

MÉMOIRES DE JEUNESSE**
(Testament of Youth ; GB, 2014.) R. : James Kent ; Sc. : Julie Towhidi,
d’après le livre de Vera Brittain ; Ph. : Rob Hardy ; M. : Max Richter ; Pr. :
Rose Alison, David Heyman ; Int. : Alicia Vikander (Vera Brittain), Kit
Harington (Roland Leighton), Taron Egerton (Edward Brittain), Emily
Watson (Mrs. Brittain), Hayley Atwell (Hope Milroy), Colin Morgan
(Victor Richardson). Couleurs, 129 min.
Née dans une famille aisée, Vera Brittain révèle sa forte personnalité à
l’adolescence : elle veut être autonome, étudier à Oxford et écrire. Pour son père,
il n’en est pas question. Soutenue en revanche par Edward, son frère adoré, et
grâce à sa formation d’autodidacte, elle parvient à retourner son géniteur et à
réussir l’examen d’entrée à la célèbre université. Amoureuse de Roland, jeune
poète, elle envisage le mariage. Mais on est en 1914, et Edward, Roland et deux
autres de ses amis s’engagent dans l’armée britannique…
Grand auteur britannique, Vera Brittain a écrit une série de livres
commençant par « Testament of… ». Testament of Youth (1933) en est le plus
célèbre. Mémoires de Jeunesse, son adaptation cinématographique, sait rendre
justice aux douloureux souvenirs de l’écrivaine, incarnée avec une sensibilité
vibrante par Alicia Vikander. Pour ce qui est de la réalisation, James Kent opte
pour un procédé simple mais très efficace : il filme la première partie de
l’histoire dans un style très classique, très décoratif (le bain dans le lac, les beaux
intérieurs de la maison familiale) pour mieux le dynamiter dans la seconde
moitié par le chaos et la violence extrêmes de scènes de guerre et d’infirmerie à
la limite du supportable, rendant ainsi intensément perceptible le passage sans
transition des protagonistes d’un quasi paradis à l’enfer le plus total. Le
réalisateur relève aussi le défi du discours pacifiste de Vera de la fin du film : il
est magnifique.G.B.

MEN IN BLACK 3**


(Men in Black 3 ; USA, 2012.) R. : Barry Sonnenfeld ; Sc. : Etan Coen ; Ph. :
Bill Pope ; Eff. sp. : Mark Hawker ; Eff. vis. : Ken Ralston et Jay Redd ;
M. : Dany Elfman ; Pr. : Columbia Pictures ; Int. : Will Smith (l’agent J),
Tommy Lee Jones (l’agent K), Josh Brolin (l’agent K jeune), Jemaine
Clement (Boris), Emma Thompson (l’agent O), Bill Hader (Andy Warhol),
Keone Young (Mr Wu). Couleurs, 104 min.
Quarante ans plus tard, Boris, détenu sur la lune, s’évade et vient se venger
sur la terre de l’agent K qui l’avait capturé. Dès lors, présent, passé et futur vont
se mêler.
Un film plus élaboré que les précédents avec des voyages dans le temps,
avec des références à la pop culture et à Andy Warhol et avec des lunettes
3 D. Les fans de la série seront comblés.J.T.

MER À BOIRE (LA)**


(Fr., 2011.) R. : Jacques Maillot ; Sc. : Pierre Chosson, J. Maillot ; Ph. : Luc
Pagès ; M. : Stephan Oliva ; Pr. : Cyril Colbeau-Justin, Jean-Baptiste
Dupont ; Int. : Daniel Auteuil (Pierret), Carole Franck (Hyacinthe), Maud
Wyler (Jessica), Alain Beigel (Yannick), Yann Tregouët (Luis). Couleurs,
98 min.
Georges Pierret est patron d’une PME de construction de bateaux de
plaisance au bord de la faillite. Refusant d’être racheté par un concurrent, il
réduit son propre salaire et se voit contraint de licencier une partie des ouvriers.
Ceux-ci refusent la prime de licenciement se mettent en grève et occupent les
ateliers.
Malgré quelque schématisme, c’est un film solide qui décrit bien cette
situation de crise sociale où des petites entreprises se retrouvent coincées entre
capitalisme et syndicats. Un film lucide et amer qui s’appuie sur l’interprétation
remarquable de Daniel Auteuil.C.B.M.

MERCENAIRE**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Sacha Wolff ; Ph. : Samuel Lahu ; M. : Luc Meilland ;
Pr. : Timshel Pr, 38 Pr, Arte ; Int. : Toki Pilioko (Soane), Iliana Zabeth
(Coralie), Petelo Sealeu (Leone). Couleurs, 103 min.
Soane, jeune Wallisien vivant en Nouvelle-Calédonie auprès de son père, est
remarqué par un recruteur comme un joueur de rugby prometteur. Il lui propose
de le faire venir en métropole. Son père s’y oppose. Bravant ses interdits, Soane
devra alors faire face à de nombreuses désillusions.
Que ceux qui n’aiment guère le rugby ne se privent pas de voir ce film où les
scènes d’entraînement ou de matches sont peu nombreuses. Bien plus intéressant
est le portrait que nous propose le réalisateur de ce jeune colosse de 19 ans
confronté à ce monde qu’il n’appréhende pas encore, tout comme sont
intéressants les rapports entre ce dernier et un père intransigeant. A signaler
aussi la beauté des décors naturels de la Nouvelle-Calédonie et l’intensité d’une
musique superbe (orgue et conque) tout en restant discrète. Les acteurs, non
professionnels, ont une grande présence.
C.B.M.

MERCI NATERCIA*
(Fr., 1959-60.) R. : Pierre Kast ; Sc. : Pierre Kast, Peter Oser, d’après l’idée
d’Olivier Sylvain ; Ph. : Sacha Vierny ; M. : Georges Delerue ; Pr. : Peter
Oser, Paul Temps ; Int. : Pierre Vaneck (Alain), Clara d’Ovar (Natercia),
Françoise Prévost (Françoise), Alexandra Stewart (Sandra), Ursula Vian
(Olga). NB, 104 min.
Natercia, riche veuve portugaise s’éprend d’Alain 25 ans, réalisateur de
cinéma qui ne parvient pas à monter son premier film. Alain lui rend son amour
et c’est avec enthousiasme qu’elle accepte de le produire. Amour et création se
mêlent pour le plus grand bonheur de Natercia. Mais la passion d’Alain est-elle
sincère ?
Produit par Clara d’Ovar, une riche Portugaise, ce film au modernisme
dépassé n’était pas le préféré de Kast. Il n’est pourtant pas sans exercer une
certaine fascination, tant il est proche de la réalité (le personnage de Clara
d’Ovar riche comme elle dans la vie ; elle produit un réalisateur intello qui
ressemble à Pierre Kast ; le film dans le film tourné par Vaneck est un échec
artistique comme sera celui de Kast).G.B.

MERCI PATRON !**


(Fr., 2016.) R., Conception : François Ruffin ; Ph. : Olivier Azam, Laure
Guillot ; Pr. : Edouard Mauriat, Anne-Cécile Berthomeau, Johanna Silva ;
Int. : non professionnels. Couleurs, 83 min.
François Ruffin, journaliste satirique, a pour « idole » Bernard Arnault,
l’homme le plus riche de France, patron du groupe LVMH, qui a pourtant
délocalisé son entreprise, laissant sur le tapis des chômeurs tels ceux de la
famille Klur en fin de droits. Ruffin va prendre leur défense et entend rencontrer
Arnault.
Nul besoin d’être un syndicaliste convaincu pour apprécier ce film
enthousiasmant, ce document vivifiant qui dénonce le néo-capitalisme et prend
la défense des plus démunis. Il le fait avec une telle énergie, une telle vigueur et
même un tel humour que l’on ne peut qu’adhérer à son propos. Fait rarissime
pour un documentaire, ce film militant (empruntant son titre à une chanson des
Charlots) a rencontré un grand succès tant public que critique, ainsi que l’aval de
sociologues, économistes, politiciens.C.B.M.

MERDITUDE DES CHOSES (LA)**


(De Helaasheid der Dingen ; Belg., 2016.) R. : Félix van Groeningen ; Sc. :
Christophe Dirickx, F. van Groeningen, Dimitri Verhulst ; Ph. : Rubens
Impens ; M. : Jef Neve, Roy Orbison ; Pr. : Dirk Impens ; Int. : Kenneth
Vanbaeden (Gunther enfant), Valentijn Dhaenens (Gunther adulte), Koen
de Grave (Celle), Johan Helenbergh (Baraque), Wouter Hendrickx (Petrol).
Couleurs, 108 min.
Gunther Strobbe, 13 ans, ne connaît pas sa mère. Il vit à Trouduc-les-Oyes
(Reetverdegem, en flamand) avec son père, ses trois oncles – tous des
marginaux – et sa grand-mère. Une assistante sociale intervient pour lui
permettre d’intégrer un internat loin de sa famille.
Ils sont affreux, sales, vulgaires… ils se vautrent dans la bière, le sexe, la
scatalogie… Rien pour séduire dans cette approche de la lie de l’humanité. Et
pourtant les personnages sont attachants, soudés en une famille unie sous l’aile
protectrice de la grand-mère. Construit en flash-back, ce film tonitruant et
joyeux porte un regard chaleureux sur une bande de bons-à-rien et d’ivrognes
bagarreurs.
C.B.M.

MERVEILLES (LES)**
(Le meraviglie ; Ital., All., Suisse, 2013.) R. et Sc. : Alice, Rohrwacher ; Ph. :
Hélène Louvart ; M. : Piero Crucitti ; Pr. : Carlo Cresto-Dina, Karl
Baumgartner, Michael Weber ; Int. : Monica Bellucci (Milly Catena), Alba
Rohrwacher (Angelica), Margarethe Tiesel (la représentante de Second
Life), Sabine Timoteo (Cocò), André Hennicke (Adrian), Sam Louwyck
(Wolfgang). Couleurs, 111 min.
Gelsomina, 12 ans, vit dans une ferme retirée d’Ombrie en compagnie de ses
trois jeunes sœurs où Wolfgang, le père autoritaire, et sa femme Angelica,
produisent du miel. Gelsomina, la préférée de son père, le seconde avec
efficacité dans sa tâche. Mais le monde clos dans lequel s’est réfugiée la famille
est un jour menacé par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le
cadre d’un programme de réinsertion. Et aussi et surtout par un jeu télévisé
tourné dans les environs et qui attire irrémédiablement Gelsomina, lasse d’être
tenue à l’écart du monde…
Ni naturaliste ni élégiaque, cette chronique de la vie quotidienne d’une
famille d’apiculteurs vaut pour son côté documentaire (les parents Rohrwacher
n’élevaient-ils pas des abeilles ?), par sa problématique (peut-on, à l’heure
actuelle, continuer à vivre à l’écart de la société et à l’abri des forces de
l’argent ?) et par la finesse de son analyse psychologique (le personnage du père
à la fois idéaliste et tyran domestique ; la sérieuse Gelsomina attirée par le strass
et les paillettes du monde extérieur). L’interprétation est de qualité, avec une
mention particulière pour la jeune Maria Alexandra Lungu, remarquable de
sensibilité rentrée. Monica Bellucci, quant à elle, s’auto-parodie avec un plaisir
communicatif.G.B.

MEURTRE EN MUSIQUE*
(Song of the Thin Man ; USA, 1947.) R. : Edward Buzzell ; Sc. : Steve
Fisher ; Ph. : Charles Rosher ; M. : David Snell ; Pr. : MGM ; Int. : William
Powell (Nick Charles), Myrna Loy (Nora Charles), Keenan Wynn (Clarence
Krauss), Gloria Graham (Page). N.B., 86 min.
Phil Brant est accusé du meurtre d’un musicien. Une femme qui allait
révéler le nom du véritable coupable est assassinée. Un clarinettiste s’accuse
mais il est fou. Le couple Nick et Nora Charles convoque tous les suspects sur
un bateau : le coupable se trahit.
Dernier film (et l’un des meilleurs) de la série de l’Introuvable (The Thin
Man) inspiré par Dashiell Hammett.J.T.

MEURTRIÈRE AMBITION
(CRIME OF PASSION)*
(USA, 1957.) R. : Gerd Oswald ; Sc. : Jo Hisinger ; Ph. : Joseph La Shell ;
Pr. : Robert Goldstein Productions ; M. : Paul Dunlop ; Int. : Barbara
Stanwyck (Katty Ferguson Doyle) Sterling Hayden (Lieutenant Bill Doyle)
Raymond Burr (inspecteur Anthoy Pope) Fay Wray (Alice Pope) Virginia
Grey (Sara Alidos). NB, 84 min.
L’épouse ambitieuse d’un flic négligent et peu respecté par sa hiérarchie,
décide de prendre les choses en main en commettant un meurtre !
Le titre français du film est alléchant mais le scénario forcément peu
crédible, oscille entre le drame et le film noir. Sterling Hayden est dans un
contre-emploi qui ne lui réussit pas. Le rythme est trop entrecoupé de longues
scènes de bavardage. À noter Raymond Burr dans le rôle de l’inspecteur qui
n’est pas encore « l’homme de fer » et les plus perspicaces reconnaîtront un
certain Stuart Withman, en technicien balistique, que les cinéphiles connaissent
bien.C.V.

MEZZANOTTE
(Più buio di mezzanotte ; Ital., 2014.) R. : Sebastiano Riso ; Sc. : S. Riso,
Stefano Grasso, Andrea Cedrola ; Ph. : Piero Basso ; M. : Michele Braga ;
Pr. : Claudio, Federico, Jacopo Saraceni ; Int. : Davide Capone (Davide),
Vincenzo Amato (son père), Micaela Ramazotti (sa mère), Pipo Delbono
(l’homme en blanc). Couleurs, 98 min.
Davide, 14 ans, un garçon efféminé, est persécuté par son père qui déteste
les homosexuels. Il quitte le foyer familial pour trouver refuge dans un parc de
Catane où il côtoie une faune marginalisée. Il s’accepte tel qu’il est et devient un
travesti.
Un film d’un noir charbonneux particulièrement déplaisant, glauque et
visqueux, inspiré d’un fait-divers réel (paraît-il). Sur un tel sujet, on est, très, très
loin du cinéma qu’un Pasolini aurait pu faire. Aucune poésie, aucun recul : c’est
sordide.C.B.M.

MIA MADRE***
(Mia Madre ; Ital., Fr., All., 2014.) R. : Nanni Moretti ; Sc. : Nanni Moretti,
Francesco Piccolo, Valia Santella, Gaia Manzini, Chiara Valerio ; Ph. :
Arnaldo Catinari ; M. : Pärt, Glass, Rota, Cohen, Cocker ; Pr. : Nanni
Moretti, Domenico Procacci ; Int. : Margherita Buy (Margherita), John
Turturro (Barry Huggins), Giulia Lazzarini (Ada), Nanni Moretti
(Giovanni), Stefano Abbati (Federico), Beatrice Mancini (Livia). Couleurs,
106 min.
La vie de Margherita n’est pas simple en ce moment : le tournage du film
qu’elle réalise est plein d’aspérités et la perturbe. C’est aussi le moment qu’elle
choisit pour rompre. Quant à sa fille Livia, elle a des problèmes scolaires. Mais
tout cela ne serait rien si Ada, sa mère, récemment hospitalisée, ne se mettait à
décliner. Son frère Giovanni a beau la préparer à une issue fatale, Margherita ne
veut rien entendre : sa mère, mourir un jour ? Jamais !
D’une grande richesse thématique, Mia Madre est l’un des films les plus
accomplis de Nanni Moretti. Il s’agit d’une œuvre d’une grande richesse
thématique, à la fois intime (la disparition annoncée d’une mère), psychologique
(les rapports au sein d’une famille), pédagogique (le tournage d’un film et ses
vicissitudes) et sociale (le film en cours de réalisation traitant d’un conflit du
travail très actuel). Mieux encore, le spectateur a droit à deux Moretti pour le
prix d’un : il s’y dédouble en effet – et de manière assez vertigineuse – en la
réalisatrice Margherita (le versant idéaliste et immature de Nanni) et en son frère
Giovanni (incarnation de la sagesse nouvellement acquise de Moretti.)
Point de pathos inutile dans cette chronique d’une mort annoncée,
simplement le cocktail de tendresse, de décalage et de dérision (voire
d’autodérision) dont Moretti a le secret et qui, à nouveau, se déguste à merveille.
Margherita Buy et Giulia Lazzarini incarnent avec justesse la fille en
questionnement et sa mère mourante tandis que John Turturro explose
d’excentricité dans le rôle d’un acteur hollywoodien aussi arrogant que fragile. Il
est irrésistible de drôlerie.G.B.

MICHAEL KOHLHAAS**
(Fr., 2013.) R. : Arnaud des Pallières ; Sc. : Christelle Berthevas et Arnaud
des Pallières d’après le roman de Kleist ; Ph. : Jeanne Lapoirie et Adrien
Debackere ; M. : Martin Wheeler et The Witches ; Pr. : Les Films d’Ici et
Looks ; Int. : Mads Mikkelsen (Michael Kohlhaas), Mélusine Mayance
(Lisbeth), Delphine Chaillot (Judith), Bruno Ganz (le gouverneur), Swan
Arlaud (le baron). Couleurs, 122 min.
Un marchand de chevaux, Michael Kohlhaas, se voit soumis à un droit de
passage imposé par un baron. Parti chercher l’argent nécessaire, il laisse en gage
deux chevaux et un domestique. À son retour, il trouve les chevaux abîmés et
son domestique mal en point. Il n’obtient rien du baron, se heurte au silence du
gouverneur. Son épouse se rend chez la princesse, est gravement blessée par un
garde et meurt à son retour. Fou de rage, Kohlhaas lève une armée de brigands,
brûle le château du baron puis un couvent où le baron avait trouvé refuge. Il
obtient que son litige soit enfin examiné sous réserve qu’il dépose les armes.
Mais l’un de ses lieutenants continue la lutte. Kohlhaas est rétabli dans son droit
mais condamné à mort pour insubordination et décapité.
Belle adaptation de Kleist avec au centre une interrogation ; jusqu’où aller
pour obtenir justice ? Le problème est bien posé par Arnaud des Pallières à la
faveur d’une reconstitution historique soignée et magistralement interprétée par
Mads Mikkelsen, fort de son bon droit. Le film n’a pas eu le succès qu’il aurait
mérité.J.T.

MICROBE ET GASOIL*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Michel Gondry ; Ph. : Laurent Brunet ; M. : Jean-
Claude Vannier ; Pr. : Georges Bermann ; Int. : Ange Dargent (Daniel),
Théophile Baguet (Théo), Audrey Tautou (Marie-Thérèse), Sacha Bourdo
(le professeur). Couleurs, 103 min.
Daniel, gamin sensible aux goûts artistiques, est surnommé Microbe par les
garçons de sa classe. Arrive un nouveau, Théo, auquel ses dons de bricoleur
valent le surnom de Gasoil. Une amitié naît entre Daniel et Théo. Ensemble,
avec le moteur d’une tondeuse à gazon et quelques planches, ils construisent une
maisonnette roulante et prennent la route pour les grandes vacances. Théo veut
aller dans le Morvan et Daniel espère retrouver une copine de classe.
Un road-movie aventureux pour jeunes adolescents dans l’esprit du Club des
Cinq. En route donc sur les chemins ensoleillés de la campagne française !
Réalisé de bric et de broc, c’est un film léger, sympa, amusant qui ne prête pas à
conséquences. Certaines scènes raviront les enfants, mais peuvent choquer… les
parents.C.B.M.

MIDNIGHT MEAT TRAIN**


(The Midnight Meat Train ; USA, 2008.) R. : Ryûhei Kitamura ; Sc. : Jeff
Buhler d’après la nouvelle de Clive Barker ; Ph. : Jonathan Sela ; M. :
Johannes Kobilke et Robb Williamson ; Pr. : Clive Barker, Gary Lucchesi,
Eric Reid, Tom Rosenberg ; Int. : Bradley Cooper (Leon), Leslie Bibb
(Maya), Brooke Shields (Susan Hoff), Vinnie Jones (Mahogany). Couleurs,
98 min.
Pour pouvoir exposer dans une célèbre galerie d’Art, Leon Kaufman, un
jeune photographe prometteur, tente de capter, à travers ses clichés, l’âme
sombre de la ville. Mais sa quête va le conduire à suivre un inquiétant boucher
qui, toutes les nuits, se livre, dans le métro, à un véritable massacre.
Figure majeure de la littérature horrifique, Clive Barker a jusqu’ici connu
des fortunes diverses quant à l’adaptation de ses œuvres au cinéma. Si ses
propres films tels Hellraiser ou encore Lord of Illusions, sont des joyaux du
fantastique, il n’en est malheureusement pas toujours de même quand d’autres
cinéastes s’attaquent à l’un de ses scénarii (cf. : Transmutations et Rawhead Rex,
les médiocres métrages de George Pavlou sortis dans les années 80). Comme si
les réalisateurs rencontraient toutes les peines du monde à restituer l’univers
sombre, pervers et torturé de l’écrivain britannique. D’où l’excellente surprise
que représente Midnight Meat Train, tiré d’une nouvelle des Livres de sang et
mis en scène par Ryuhei Kitamura, talentueux cinéaste japonais à qui l’on doit
notamment Versus, Aragami ou encore Alive. Angoissant, sombre et violent,
Midnight Meat Train est en effet un film sans concession qui plonge le
spectateur dans un véritable cauchemar cinématographique et qui dissèque les
tréfonds de l’âme humaine. On retrouve ainsi la plupart des thèmes chers à
Barker (la métamorphose, la mutilation, les tendances masochistes et l’animalité
de l’homme), le tout servi par une réalisation stylisée et diablement efficace qui
joue sans en abuser sur les caméras subjectives (en particulier lors des séquences
de meurtres). Assumant en outre ses penchants pour la violence graphique,
Kitamura nous offre une poignée de scènes gore proprement hallucinantes qui,
teintées d’un humour macabre, raviront les amateurs du genre.E.B.

MIDNIGHT SPECIAL*
(Midnight Special ; USA, 2015.) R. et Sc. : Jeff Nichols ; Ph. : Adam Stone ;
M. : David Wingo ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Michael Shannon (Roy), Joel
Edgerton (Lucas), Kristen Dunst (Sarah), Sam Shepard (Calvin Meyer),
Jaeden Lieberher (Anton), Paul Sparks (Miller), Adam Driver (Paul
Sevier). Couleurs, 111 min.
Un père, Roy, et un ami, Lucas, soustraient Anton, un enfant de huit ans, à
une secte, dirigée par Calvin Meyer qui considère Anton comme le nouveau
messie. Une poursuite s’engage à laquelle participe aussi Miller un agent du FBI
car l’enfant aurait eu accès à des renseignements secrets. Or Anton a un but :
rejoindre un monde paralle.
Curieux film qui hésite entre la science-fiction et la traque d’un petit groupe.
Brillante distribution, suspense garanti, mais on reste sur sa faim au moment du
dénouement.J.T.

MILAN CALIBRE 9**


(Milano calibro 9 ; Ital., 1972.) R. : Fernando Di Leo ; Sc. : F. Di Leo,
d’après Giorgio Scerbanenco ; Ph. : Franco Villa ; M. : Luis Enriquez
Bacalov, Osanna ; Pr. : Cineproduzioni Daunia 70 ; Int. : Gastone Moschin
(Ugo Piazza), Barbara Bouchet (Nelly), Mario Adorf (Rocco), Frank Wolff
(le commissaire), Luigi Pistilli (Mercuri), Ivo Garrani (don Vincenzo),
Philippe Leroy (Chino), Lionel Stander (« l’Américain »), Mario Novelli,
Giuseppe Castellano. Couleurs, 101 min.
Condamné à quatre ans d’emprisonnement, le truand Ugo Piazza est relâché
avant terme pour bonne conduite. Dès sa sortie, Piazza est harcelé par Rocco, un
tueur hystérique à la solde de « l’Américain », maître du crime organisé à Milan.
Ce dernier est en effet persuadé que Piazza lui a dérobé 300 000 dollars avant
son incarcération. Contraint de retravailler pour « l’Américain », Piazza renoue
avec son ancienne petite amie, Nelly, et en profite pour reprendre contact avec
son camarade Chino, demeuré fidèle aux règles de l’ancien Milieu. Piazza et lui
travaillaient autrefois pour le parrain milanais Don Vincenzo. Celui-ci n’est plus
désormais qu’un vieillard aveugle et nécessiteux dont s’occupe Chino. Ce
dernier, du fait de son amitié avec Piazza, se trouve également dans le
collimateur de « l’Américain ». À la suite d’une transaction criminelle ayant mal
tourné, « l’Américain » tente de faire supprimer Chino. Au lieu de cela, Rocco et
ses hommes abattent Don Vincenzo. Fou de rage, Chino se lance dans une
sanglante vendetta en liquidant par surprise « l’Américain » et sa bande. Blessé à
mort, Chino s’écroule aux pieds de Piazza, lequel a désormais les coudées
franches pour récupérer les 300 000 dollars qu’il avait jadis détournés. De son
côté, Nelly et son nouvel amant, Luca, décident de s’emparer du magot.
Lorsqu’il rejoint Nelly pour quitter le pays, Piazza est froidement descendu par
Luca. La police n’arrivera qu’après le règlement de comptes.
Souvent perçu comme excessif, simpliste et réactionnaire, le polar bis
transalpin (ou poliziottesco) possède malgré tout un indéniable mérite : celui
d’avoir dressé un tableau – certes déformant mais non exempt d’à-propos – des
tourments profonds de la société italienne des années 70. Si le film de Di Leo
(probablement son meilleur !) s’inscrit résolument dans cette veine, il évite
cependant les principaux écueils du genre : mise en scène à la serpe et
complaisance dans la représentation de la violence (tant physique que verbale).
À l’accumulation d’effets spectaculaires et sanglants, le cinéaste préfère l’étude
de caractère (celle d’un milieu mafieux en mutation) mâtinée de critique sociale
(qui s’exprime, notamment, à travers l’antagonisme idéologique des policiers
incarnés par Frank Wolff, farouche défenseur de l’ordre petit-bourgeois, et Luigi
Pistilli, partisan d’un traitement politico-économique de la criminalité). D’une
noirceur absolue, son récit – dominé par le double thème de la vengeance et de la
trahison – renvoie dos à dos la quasi-totalité des protagonistes, que seul motive
l’appât du gain. Il n’est pas jusqu’à l’antihéros taciturne et indéchiffrable,
interprété par Gastone Moschin, qui ne suscite in fine l’écœurement.A.M.

MILANO ODIA /
LA RANÇON DE LA PEUR*
(Milano Odia : la polizia non puo sparare ; Ital., 1974.) R. : Umberto Lenzi ;
Sc. : Ernesto Gastaldi ; Ph. : Federico Zanni ; M. : Ennio Morricone ; Pr. :
Luciano Martino ; Int. : Tomas Milian (Giulio Sacchi), Henry Silva (le
commissaire Grandi), Laura Belli, Ray Lovelck. Couleurs, 88 min.
Un minable et dangereux psychopathe, Sacchi, après avoir été passé à tabac
par les hommes d’un gang pour avoir fait rater un braquage, décide d’enlever,
avec la complicité de deux autres paumés, la fille d’un riche industriel contre une
rançon. Les meurtres se succèdent dans un enchaînement fatal. Et pourtant la
justice n’inculpe pas Sacchi, prétendant manquer de preuves. Le commissaire
Grandi qui l’a arrêté, fera justice lui-même.
Un polar d’une extrême violence, inséparable du contexte de l’époque en
Italie, celle des brigades rouges, celle aussi d’une justice impuissante ou
corrompue. Superbe composition de Tomas Milian en parfaite ordure. Pour une
fois Henry Silva est du bon côté. Inédit en salle, sorti seulement en DVD.J.T.
MILLE ET UNE NUITS (LES)
(As mil e uma noites ; Port., Fr., All., 2015.) R. : Miguel Gomes ; Sc. : Miguel
Gomes, Mariana Ricardo, Telmo Churro ; Ph. : Sayombhu ; Pr. : Isabel
Silva, Luis Urbano ; Int. : Crista Alfaiate (Schéhérazade / Maria), Adriano
Luz (Luis) ; Americo Silva (le Grand Vizir / le représentant du FHI),
Rogerio Samora (le premier ministre portugais). Couleurs, vol. I, 125 min.,
Vol. II, 131 min., Vol. III, 125 min.
Sur son pays en crise, le Portugal, le réalisateur se propose d’écrire des
fictions inspirées de la réalité dans laquelle il est pris, mais, incapable de trouver
un sens à son travail, il laisse sa place à la belle Schéhérazade…
Le film se divise en trois parties : L’inquiet raconte les inquiétudes qui
s’abattent sur le pays ; Le désolé évoque la désolation envahissant les hommes ;
L’enchanté doute de pouvoir encore raconter des histoires qui plaisent au roi.
Chacun des trois épisodes se divise lui-même en plusieurs récits qui s’emboîtent
plus ou moins bien. On ne connaît que trop bien la réalité évoquée. Les
comédiens interprètent chacun plusieurs rôles. L’image est plate et assez laide, et
l’ensemble dégage un incommensurable ennui.C.B.M.

MILLENIUM 2 : LA FILLE
QUI RÊVAIT D’UN BIDON D’ESSENCE
ET D’UNE ALLUMETTE**
(Flickan som lekte med elden ; Suède, All., 2009.) R. : Daniel Alfredson ;
Sc. : Jonas Frykberg d’après l’œuvre de Stieg Larsson ; Ph. : Peter
Mokrosinski ; M. : Jacob Groth ; Eff. sp. : Johan Harnesk ; Pr. : Yellow
Bird ; Int. : Michael Nyqvist (Mikael Blomkvist), Noomi Rapace (Lisbeth
Salander), Lena Endre (Erika Berger), Michael Spreitz (Ronald
Niedermann), Ralph Carlsson (Sunnar Bjork), Georgi Staykov
(Zalachenko). Couleurs, 129 min.
Le rédacteur de Millenium auquel collabore Blomkvist, se prépare à publier
sur un trafic de femmes de l’Europe de l’Est un article où il met en cause des
personnalités influentes, lorsqu’il est assassiné avec son amie. Lisbeth Selander
est accusée du meurtre. Blomkvist reprend l’enquête. Il va révéler à Lisbeth son
passé et celle-ci se retrouver face à son père…
Suite d’un premier Millenium qu’il faut avoir vu pour comprendre l’histoire
et les liens entre Blomkvist et Lisbeth. Mise en scène efficace et excellente
interprétation, les deux fidèles au roman.J.T.

MILLENIUM 3 : LA REINE
DANS LE PALAIS
DES COURANTS D’AIR**
(Luftslottet som sprangdes ; Suède, 2009.) R. : Daniel Alfredson ; Sc. : Ulf
Ryberg et Jonas Frykberg d’après Stieg Larsson ; Ph. : Peter Mokrosinski ;
M. : Jacob Groth ; Pr. : Nordisk Film, Yellow Bird Films ; Int. : Michael
Nyqvist (Mikael Blomkvist), Noomi Rapace (Lisbeth Salander), Lena Endre
(Erika Berger), Annika Hallin (Annika Giannini), Anders Ahlbom
Rosendahl (Docteur Teleborian), Niklas Hjulström (Ekström). Couleurs,
147 min.
Lisbeth, gravement blessée à la suite de la rencontre avec son père, est
inculpée de tentative de meurtre sur ce dernier. Blomkvist mène l’enquête. C’est
la Section, un groupe d’agents de la Säpo, qui veut un procès. Celui-ci a lieu à
huit clos mais Bloomkvist déjoue l’intrigue et sauve Lisbeth.
Suite et fin de Millenium. Le scénario est fidèle au roman et la mise en scène
évite toute fantaisie.
David Fincher a refait Millenium en 2011 avec David Craig et Roony Mara,
mais le succès ne fut pas au rendez-vous.J.T.
MIMI PINSON
(Fr., 1957.) R. : Robert Darène ; Sc. : Marie-José Darène d’après le
personnage de Musset ; Ph. : Marcel Weiss et René Guissart ; M. : Michel
Emer ; Pr. : Hergi Films ; Int. : Dany Robin (Mimi Pinson), Raymond
Pellegrin (Frédéric de Montazel), André Luguet (Stevenson), Robert Hirsch
(Jean-Lou), Micheline Dax (Mme Louise). NB, 95 min.
Mimi Pinson, cousette dans un grand magasin des Champs Élysées, doit être
expulsée de sa mansarde de l’île de la Cité. C’est le jeune Frédéric de Montazel
qui est chargé de l’expulsion. Il tombe amoureux de la cousette.
Version modernisée de la nouvelle de Musset. À y retrouver Robert Hirsch,
Pierre Doris, Denise Grey, Patrick Maurin, qui n’est pas encore Patrick
Dewaere, Frédéric O’Brady dans de petits rôles.J.T.

MIND BENDERS (THE)*


(The Mind Benders ; GB, 1963.) R. : Basil Dearden ; Sc. : James Kennaway ;
Ph. : Denys Coop ; M. : Georges Auric ; Pr. : Michael Relph / Anglo-
Amalgamated Prod ; Int. : Dirk Bogarde (Dr. Henry Logman), Mary Ure
(Oonagh Longman), John Clements (major Hall), Michael Bryant
(Dr. Tate), Wendy Craig (Annabelle), Harold Goldblatt (professeur
Sharpey), Geoffrey Keen (Calder), Terry Palmer (Norman), Norman Bird
(le chauffeur de taxi), Roger Delgado (Dr. Jean Bonvoulois), Edward Fox
(un étudiant). NB, 113 min.
Le professeur Sharpey vient de se suicider en se jetant d’un train en marche
avec dans les mains une serviette bourrée de billets de banque. Le major Hall du
MI.5 vient enquêter au laboratoire de l’Université d’Oxford où travaillait le
disparu et entre en contact avec son collaborateur direct, le Dr. Henry Longman
qui, secondé du Dr. Tate, poursuit des expériences sur les phénomènes
physiologiques résultant pour un être humain d’une complète isolation, en vue
des voyages dans l’espace. Hall accuse Sharpey d’avoir trahi son pays en
divulguant des informations sur ses recherches, opinion farouchement contestée
par ses deux collaborateurs et le patron du service, Calder. Avec Hall et Tate
comme témoins, Longman accepte de renouveler l’expérience à laquelle s’est
soumis Sharpey, en se laissant plonger dans un bac rempli d’eau, le corps
recouvert d’une combinaison imperméable qui l’isole complètement de toute
sensation physique, acoustique et visuelle. Au bout de huit heures, on le ramène
dans le laboratoire dans un état d’hébétude telle que le major Hall est conforté
dans sa théorie : Longman se trouve dans une condition propice au lavage de
cerveau et le major Hall va tenter de prouver sa théorie…
Difficile de mesurer à quel point ce film bénéficiant pourtant d’un sujet
particulièrement excitant pour l’imagination, déçoit à sa vision. Les deux
premiers tiers sont passionnants : en particulier dans l’habileté avec laquelle le
scénariste et le réalisateur distillent les informations concernant les étranges
recherches des savants à partir du visionnage d’un documentaire tourné dans
l’Antarctique. Puis l’on assiste à l’expérience vécue par le Dr. Longman dans sa
combinaison étanche. Mais hélas, la dernière partie du film malmène
constamment la logique la plus élémentaire. Toutefois, bien qu’imparfait, le film
mérite d’être vu pour son sujet d’une acuité intellectuelle étonnante sur les
manipulations du cerveau et les techniques de l’endoctrinement que les services
secrets de tous les pays étudiaient à l’époque dans leurs prolongements les plus
excessifs. Un sujet que Ken Russell, quelques années plus tard, traitera en partie
avec son incongruité et ses excès habituels dans Au-delà du réel (1981) avec
William Hurt.R.L.

MIND READER (THE)**


(The Mind Reader ; USA, 1933.) R. : Roy Del Ruth ; Sc. : Robert Lord et
Wilson Mizner, d’après une histoire de Vivian Crosby ; Ph. : Sol Polito ;
M. : Leo Forbstein ; Pr. : Hal B. Wallis pour First National Pictures ; Int. :
Warren William (Chandra/Chandler/Munro), Constance Cummings (Sylvia
Roberts), Allen Jenkins (Frank), Natalie Moorhead (Mrs. Austin), Mayo
Methot (Jenny), Clarence Muse (Sam), Earle Fox (Don). NB, 70 min.
Escroc se prétendant devin, le Grand Chandra écume les foires dans le cœur
de l’Amérique profonde, « lisant » l’avenir avec l’aide de ses complices Frank et
Sam et donnant des conseils aux cœurs éplorés, lorsqu’il rencontre et tombe
amoureux d’une ingénue, Sylvia, et l’épouse. Mais, quand ses « révélations »
fantaisistes provoquent le suicide d’une cliente, la jeune femme le somme
d’abandonner ses pratiques. À New York, il tente de gagner honnêtement sa vie
comme démarcheur sous le nom de Chandler. Mais Frank, devenu chauffeur de
maître dans les beaux quartiers, le convainc de reprendre ses anciennes activités.
Grâce aux informations que lui donne son complice et à l’insu de son épouse, il
devient la coqueluche de la haute société sous l’identité du « Docteur Munro ».
Jusqu’à ce qu’un nouveau drame éclate, qu’il tue un homme en état de légitime
défense, et que Sylvia soit accusée de meurtre. Il finira par se constituer
prisonnier pour l’innocenter, et son geste lui ramènera l’amour de Sylvia qui
attendra qu’il ait purgé sa peine.
Sorti en avril 1933 aux États-Unis, c’est-à-dire au milieu des « cent jours »
(9 mars-6 juin) qui marquèrent le début de la présidence de Franklin
D. Roosevelt, c’est le film qui consacre la fin de la Prohibition, et la dernière
réplique d’Allen Jenkins (Frank) est demeurée célèbre : « Quel dommage d’aller
en tôle au moment où la bière est de nouveau en vente libre ! » À part ça, même
si les agissements de Chandra/Munro n’ont rien de très glorieux, on sent une
évidente sympathie pour le personnage incarné avec charisme et brio par Warren
William qui fut sans doute l’un des comédiens de composition les plus brillants
de son époque. Son champ d’activité concernait l’Amérique en proie à la crise et
au chômage, où tout le monde était prêt à accorder foi aux marchands de rêves et
aux bonimenteurs. Au seuil d’une nouvelle ère, avec l’instauration du New Deal,
c’est l’Amérique tout entière qui s’interrogeait désormais sur son avenir. Allait-
elle, une fois encore, succomber à des chimères ? Disponible en DVD.
R.L.
MINIONS (LES)**
(Minions ; USA, 2015.) R. : Pierre Coffin et Kyle Balda ; Sc. : Brian Lynch ;
M. : Heitor Pereira ; Pr. : Christopher Meledandri et Janet Healy ; Voix (en
v.o.) : Sandra Bullock (Scarlet Overkill), Jon Hamm (Herb Overkill),
Michael Keaton (Walter Nelson), Pierre Coffin (Les Minions, Kevin, Stuart
et Bob). Couleurs, 91 min.
Film d’animation. Depuis la nuit des temps, les Minions, peuple craintif et
maladroit, n’aspirent qu’à une chose : mettre leur force au service d’un super-
méchant digne de ce nom. Dans les années 60, pour en trouver leur maître, trois
minions décident de se lancer dans une quête qui les conduira jusqu’à Scarlett
Overkill.
Nous avions découvert les Minions, petites créatures peureuses et
maladroites, rêvant de mettre leur talent au service de Mal, dans Moi, Moche et
Méchant. Ayant acquis en deux films, une belle popularité, Illumination et
Universal ont donc décidé de leur consacrer un long métrage, à mi-chemin entre
le spin off et la préquelle. Si le projet pouvait laisser perplexe et sentait surtout le
coup marketing, le résultat, à l’écran, s’avère assez désopilant. Menées à un
rythme d’enfer, les aventures de Bob, Stuart et Kevin, les trois émissaires du
peuple des minions en quête d’un super méchant, sont en effet drôles et pleines
d’énergie et atteignent sans mal leur objectif à savoir divertir le public. Les deux
réalisateurs parviennent ainsi à nous faire oublier le côté un peu mécanique du
scénario grâce à une mise en scène inventive et une succession de gags tous plus
hilarants les uns que les autres. « Le fait d’avoir situé une partie de l’action dans
le Swinging London est en outre une excellente idée, idée qu’exploite à
merveille le tandem pour enchaîner les clins d’œil et les traits d’humour décalé,
le tout porté par une b.o. savoureuse et truffée de tubes. Autre trouvaille, et pas
des moindres : le salon dédié aux supers-vilains et aux plus redoutables criminels
de la planète et qui réserve quelques instants réjouissants. Une réussite ! » (in
L’Écran Fantastique).E.B.
MINUIT À PARIS***
(Midnight in Paris, USA, Esp., Fr., 2010.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. :
Darius Khondji ; Pr. : Gravier Productions, MediaPro Pictures, Versátil
Cinema ; Int. : Owen Wilson (Gil), Rachel McAdams (Inez), Marion
Cotillard (Adriana), Michael Sheen (Paul), Kathy Bates (Gertrude Stein).
Couleurs, 94 min.
Gil, jeune écrivain qui s’apprête à passer la bague au doigt d’une Américaine
superficielle, accompagne ses futurs beaux-parents et sa fiancée dans un voyage
d’affaires à Paris. Happé par son admiration pour la Ville Lumière, il découvre
que chaque soir, à minuit, passe une calèche rue de la Montagne Sainte-
Geneviève. Montant à bord, Gil voyage dans le passé et fait connaissance avec
ses artistes préférés : Luis Buñuel, Salvador Dali, Ernest Hemingway, F. Scott et
Zelda Fitzgerald, Man Ray, T.S. Eliot… Il rencontre la belle Adriana, muse des
Années folles, et entame avec elle une relation. Dans le présent, sa belle-famille
inquiète engage un détective privé, mandaté pour comprendre où Gil passe ses
nuits. À force de voyages dans le temps, Adriana emmène l’écrivain à la Belle
Époque, où elle souhaite vivre. Gil revient seul au temps moderne, se sépare
d’Inez et rencontre une jeune libraire parisienne. Malgré son faible argument,
Minuit à Paris est l’un des plus beaux films de son cinéaste. Le prétexte du
voyage dans le temps offre à Woody Allen l’occasion de se moquer de ses
congénères : ces Américains soi-disant sophistiqués qui n’entretiennent pour
Paris que le goût des produits de luxe ou la nostalgie d’un âge d’or qui n’a
jamais existé. « De tous temps, c’était mieux avant », semble nous dire le
réalisateur avec ce retour à la veine magique de son œuvre, à l’instar de La Rose
Pourpre du Caire. Owen Wilson, parfait sosie du Woody Allen des vertes
années, est à la tête d’une distribution internationale élégante dans laquelle
figurent, dans de petits rôles, quelques célébrités françaises : l’humoriste Gad
Elmaleh dans le rôle du détective et la Première Dame d’alors, Carla Bruni-
Sarkozy, en guide touristique. Pour illustrer ces incessants passages entre les
époques, le chef opérateur Darius Khondji alterne la lumière crue de notre
présent dénué de poésie et la chaleur orange d’un passé idéalisé, si
caractéristique de son travail. Sous ses airs de petit film produit au détour d’une
escale dans la capitale française, Woody Allen nous offre un grand film
romantique et drôle, tantôt naïf, tantôt incisif, toujours charmant.G.J.

MIRACLE DES AILES (LE)*


(Wunder des Fliegens ; All., 1935.) R. : Heinz Paul ; Sc. : Peter Franke,
Heinz Paul ; Ph. : Hans Schneeberger ; M. : Giuseppe Becce ; Int. : Ernst
Udet (lui-même), Jürgen Ohlsen (Heinz), Käthe Haack. NB, 75 min.
1935. Depuis deux ans, Hitler réarme. Le traité de Versailles interdit à
l’Allemagne d’avoir une aviation militaire ? Il passe outre et en créé une. Pour
ce faire, il faut avant tout donner au peuple le goût de voler, en commençant par
une aviation sportive, puis les aéroclubs, les planeurs. L’un des protagonistes du
film est Heinz, un adolescent qui ne rêve que de s’engager dans la Luftwaffe,
l’autre un as de la Grande Guerre, et champion d’acrobatie aérienne Ernst Udet,
qui inspira plus tard un film à Käutner. Les scénaristes ne se sont vraiment pas
cassé la tête, et ont repris les bonnes vieilles formules qui ont si bien marché
avec les films avec Leni Riefenstahl : l’héroïne faisait une bêtise, et Udet,
immanquablement, rappliquait avec son avion et la sauvait. Ici, il suffit de
remplacer Leni par l’adolescent, et le tour est joué.
Le film, opportunément dédié à Hermann Göring, ministre de l’Aviation, n’a
pas porté bonheur à Ernst Udet, qui se suicida pendant la guerre de 1939-45. Le
miracle des ailes commence pacifiquement en montrant un avion civil qui sauve
une vie, celle de l’adolescent, puis culmine, en une apothéose guerrière, dans un
vrombissement menaçant de moteurs tandis que des escadrilles entières
envahissent l’écran, prêtes à bombarder. Le conflit mondial a été préparé, très
bien préparé, même. Oublié, le film a été redécouvert en Allemagne ces
dernières années.U.S.

MIRAL
(Fr., Israël, Ital., Inde, 2010.) R. : Stefan Schnabel ; Sc. : Rula Jebreal,
d’après son roman ; Ph. : Eric Gautier ; M. : Laurie Anderson ; Pr. : Jon
Kilik ; Int. : Hiam Abbass (Hind Husseini), Freida Pinto (Miral), Yasmine
Al Massri (Nadia), Ruba Blal (Fatima), Willem Dafoe (Eddie), Vanessa
Redgrave (Bertha Spafford). Couleurs, 112 min.
Jérusalem en 1948, en 1978 et en 1988 ; Hind, une jeune Palestinienne fonde
l’institut pour enfants Al Tifel. Trente plus tard, la petite Miral en devient
pensionnaire après le suicide de sa mère. Dix ans passent encore, et voici Miral
en jeune révoltée palestinienne, tiraillée entre deux désirs contradictoires :
défendre son peuple par la force ou se consacrer, à l’image de son inspiratrice
Hind, à son éducation par des voix pacifiques.
Stefan Schnabel échoue sur toute la ligne : à nous résumer 45 ans d’histoire
palestinienne en moins de deux heures ; à nous convaincre de sa thèse (tout ira
mieux quand le peuple palestinien sera parfaitement éduqué) ; à faire de cette
Jeanne d’Arc de Palestine une figure mythique (pourquoi diable choisir un top
model indien pour l’incarner ?), à affirmer un style (montage heurté, scènes
coupées trop tôt, caméra panotant dans tous les sens).
G.B.

MISÉRABLES (LES)
(Les Misérables ; USA, 2012.) R. : Tom Hooper ; Sc. : William Nicholson,
Claude-Michel Schönberg, Alain Boublil ; Ph. : Danny Cohen ; M. : Claude-
Michel Schönberg et Herbert Kretzner ; Pr. : Universal ; Int. : Hugh
Jackman (Jean Valjean), Russell Crowe (Javert), Anne Hathaway
(Fantine), Amanda Seyfried (Cosette), Sacha Baron Cohen (Thenardier),
Eddie Redmayne (Marius), Colm Wilkinson (l’évêque). Couleurs, 158 min.
Ancien forçat, Jean Valjean tente de refaire sa vie sous le nom de
Monsieur Madeleine. Il doit se démasquer et le policier Javert l’arrête. Il
s’enfuit, recueille Cosette, fille de l’infortunée Fantine, et se réfugie avec elle
dans le Paris des révolutions (1832, 1848). Elle tombe amoureuse d’un jeune
révolutionnaire Marius. Ils veilleront sur Jean Valjean mourant tandis que
triomphe la Révolution.
Le roman de Victor Hugo transformé en opéra : pourquoi pas ? Lucrèce
Borgia connut le même sort ainsi qu’Hernani. Mais la qualité musicale n’est pas
du même niveau et les acteurs chantent en direct. Le résultat pourrait être
acceptable pour qui est sensible à un certain kitsch, mais pour les autres
l’impression reste désastreuse.J.T.

MISS HOKUSAÏ**
(Sarusuberi Miss Hokusaï ; Jap., 2015.) R. : Kelichi Hara ; Sc. : Miho Maruo
d’après Hinako Sugiura ; Ph. : Koji Tanaka ; M. : Harumi Fuki ; Pr. : I.G. ;
Voix : Anne Watanabe (O. E.), Gaku Hamada (Genjiro Ikeda), Yutaka
Matsushige (Tesuku Hokusaï). Couleurs, 90 min.
1864. O. E. est la fille du maître de l’estampe japonaise Tetsuko Hokusaï.
Elle l’assiste dans son travail à quatre mains, lui-même s’en réservant la
notoriété (cf. la célèbre « vague »). De plus O. E. doit s’occuper de sa petite
sœur handicapée, O Nao.
Film d’une pure beauté dans le style de Miyazaki, au trait tout en finesse. Ce
portrait d’une jeune femme rebelle qui se voudrait indépendante, empêchée dans
son propre épanouissement artistique, évoque le destin d’une Camille Claudel
nippone. De par son propos, bien qu’il s’agisse d’une animation, ce film est
plutôt à réserver à un public adulte.
C.B.M.

MISS PEREGRINE
ET LES ENFANTS PARTICULIERS***
(Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children ; USA, 2016.) R. : Tim
Burton ; Sc. : Jane Goldman d’après le roman de Ransom Riggs ; Ph. :
Bruno Delbonnel ; Eff. Vis. : Frazer Churchill ; M. : Mike Higham et
Matthew Margeson ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Asa Butterfield (Jacob
Portman), Eva Green (Miss Peregrine), Samuel L. Jackson (Mr Barron),
Ella Purnell (Emma Bloom), Finlay MacMillan (Enoch O’Connor).
Couleurs, 127 min.
Après le décès (mystérieux) de son grand-père, Jacob part à la recherche du
monde et des personnages étranges dont il lui avait parlé. Il se retrouve dans un
orphelinat des années 1940 dont les enfants, comme lui, disposent de pouvoirs
singuliers. Miss Peregrine, qui tient le pensionnat, a la possibilité de faire répéter
en boucle le même jour de 1943. Mais le méchant Barron et les Sépulcreux
menacent ce petit monde…
Un excellent Burton adapté d’un best seller fantastique. Un magnifique jeu
de lumière souligne le contraste entre la grisaille de la réalité et la luminosité du
monde fantastique. Eva Green et Samuel L. Jackson se livrent un combat mortel
sur fond de décors oniriques dus à Gavin Bocquet.J.T.

MISS PINKERTON
(Miss Pinkerton ; USA, 1932.) R. : Lloyd Bacon ; Sc. : Niven Busch et Lillie
Hayward, d’après le roman homonyme de Mary Roberts Rinehart (1932) ;
Ph. : Barney McGill ; M. : Leo F. Forbstein ; Pr. : First National Pictures ;
Int. : Joan Blondell (miss Adams), George Brent (Patten), Ruth Hall (Paula
Brent), John Wray (Hugo), Elizabeth Patterson (tante Julia Mitchell),
C. Henry Gordon (Dr. Stewart), Holmes Herbert (Arthur Glenn), Mary
Doran (Florence Lenz). NB, 61 min.
Lasse de la routine que lui impose sa fonction d’infirmière à l’hôpital,
miss Adams est envoyée au chevet de la riche Julia Mitchell dont le neveu
Herbert vient de se suicider. Soupçonnant un meurtre, l’inspecteur Patten
sympathise aussitôt avec elle et, la baptisant « Miss Pinkerton », lui demande
d’espionner les habitants de la maison pour l’aider à découvrir le coupable…
Le décor est celui de la traditionnelle maison hantée et le film joue sur les
coordonnées du cinéma d’épouvante dans le style de La Volonté du mort (1927)
de Paul Léni. Mais la belle photo expressionniste ne suffit pas à créer
l’ambiance, les personnages se contentant de s’épier, d’ouvrir et de fermer des
portes, tandis que des ombres menaçantes envahissent l’écran et que l’héroïne
passe son temps à se faire agresser et à crier à tue-tête. La présence de la
pétillante Joan Blondell, au demeurant excellente actrice de comédie, et du
placide et savoureux George Brent, ne réussit pas à sauver l’ensemble de la
platitude. Disponible en DVD.R.L.

MISSION : IMPOSSIBLE – PROTOCOLE


FANTÔME***
(Mission : Impossible – Phantom Protocol ; USA, Émirats Arabes Unis,
2011.) R. : Brad Bird ; Sc. : André Nemec et Josh Appelbaum ; Ph. : Robert
Elswit ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Bad Robot-FilmWorks-Stillking
Films-TC Productions ; Int. : Tom Cruise (Ethan Hunt), Jeremy Renner
(William Brandt), Simon Pegg (Benji Dunn), Paula Patton (Jane Carter),
Michael Nyqvist (Kurt Hendricks), Vladimir Mashkov (Anatoly Sidirov),
Josh Holloway (Trevor Hanaway), Anil Kapour (Brij Nath), Léa Seydoux
(Sabine Moreau). Couleurs, 133 min.
Incarcéré en Russie, Ethan Hunt s’évade grâce à l’aide de ses nouveaux
associés de l’Agence Mission Impossible (IMF), Jane Carter et l’expert en
informatique Benji Dunn. Sa nouvelle mission est d’empêcher le mystérieux
Kurt Hendricks – nom de code : Cobalt – de lancer une ogive nucléaire russe sur
le territoire des États-Unis afin de déclencher une guerre nucléaire. Ils réussiront
après une lutte acharnée qui les conduira du Kremlin aux Indes en passant par
Dubaï.
Il ne faut jamais se plaindre que la mariée est trop belle. Mais que d’idées,
de péripéties originales et inventives et de talents dans ce super-divertissement
qui ne néglige rien pour séduire son public ! C’est un feu d’artifice, une suite de
séquences toutes plus extraordinaires les unes que les autres, depuis l’évasion
hautement fantaisiste d’Ethan Hunt dans une prison russe jusqu’au duel final
bourré de cascades dans un parking à étages géant, en passant par l’intrusion des
deux agents de l’IMF au cœur du Kremlin – avec, au passage, l’utilisation d’un
étourdissant gadget – et l’exceptionnelle séquence d’Ethan Hunt en homme-
araignée au 117e étage de Burj Khalifa, la tour de huit cents mètres, la plus haute
du monde. Tout cela constituant, sans aucun souci de la plus élémentaire
vraisemblance, un suspense continuel où l’humour est constamment présent.
Avec, en prime, la participation non créditée de Tom Wilkinson, Ving Rhames
et Michelle Monaghan. En conclusion, non seulement le meilleur – et de loin –
des quatre épisodes inspirés de la fameuse série télévisée, mais qui dépasse en
audace et en invention le plus échevelé des James Bond.R.L.

MISSION : IMPOSSIBLE.
ROGUE NATION**
(Mission : Impossible. Rogue Nation ; USA, 2015.) R. : Christopher
McQuarrie ; Sc. : Christopher McQuarrie d’après Drew Pearce et Will
Staples ; Ph. : Robert Elswit ; Eff. sp. : Dominic Tuchy et Elia Popov ; Eff.
vis. : David Vickery ; M. : Joe Kraemer ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. :
Tom Cruise (Ethan Hunt), Jeremy Renner (William Brandt), Rebecca
Ferguson (Ilsa Faust), Simon Pegg (Dunn), Tom Hollander (le premier
ministre). Couleurs, 131 min.
L’agent Ethan Hunt traque une organisation terroriste ; le Syndicat. Mais le
directeur de la CIA décide la dissolution de son équipe. Laissés à eux-mêmes les
agents de la Force Mission Impossible n’en continuent pas moins leur mission.
Désavoué et traqué par la CIA, Ethan Hunt reçoit l’appui d’Ilsa Faust, agent du
M16. Tout se joue autour d’une clef qui contient les codes de financement du
Syndicat. L’initiateur du Syndicat sera démasqué et la Force Mission Impossible
reconstituée.
Le meilleur volet de Mission impossible en raison de l’implication de Tom
Cruise dans les cascades : il faut le voir accroché à la carlingue d’un A400M en
plein décollage. Autre morceau de bravoure : un casse aquatique en apnée, sans
effets spéciaux. Au total un brillant mélange d’humour et d’action que pimentent
des cascades époustouflantes.J.T.

MOBILE ETOILE**
(Fr., Can., 2015.) R. : Raphaël Nadjari ; Sc. : R. Nadjari, Vincent Poymiro ;
M. : Jérôme Lemonnier ; Pr. : Benoît Beaulieu, Frédéric Bellaiche, Alexis
Dantec, Anne-Marie Gélinas ; Int. : Géraldine Pailhas (Hannah), Luc
Picard (Daniel), Marcel Sabourin (Dussault). Couleurs, 119 min.
Hannah chante et son compagnon Daniel l’accompagne au piano tandis que
leur fils est au violon. Ce couple passionné de musique sacrée a des difficultés
financières pour faire vivre leur ensemble choral. La découverte des partitions
d’un compositeur oublié stimule leur énergie. Ils préparent un concert. Hannah
demande l’avis de son ancien professeur de musique, ce qui provoque des
dissensions au sein du groupe.
Un film rare et précieux où la musique est la quintessence d’un art qui aide à
vivre. D’une caméra légère, le réalisateur capte l’énergie de ces personnages qui
ne vivent que par – et pour-la musique liturgique, adaptant des poèmes de la
Bible. C’est aussi une approche du patrimoine artistique : faut-il fossiliser les
œuvres ou les moderniser pour les rendre plus accessibles ? Géraldine Pailhas,
emportée par la passion trouve ici l’un de ses meilleurs rôles.C.B.M.

MÖBIUS**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Eric Rochant ; Ph. : Pierre Novion ; M. : Jonathan
Morali ; Pr. : Recifilms et Axel Films ; Int. : Jean Dujardin (Gregory
Liubov), Cécile de France (Alice Richmond), Tim Roth (Rostovsky), Emilie
Dequenne (Sandra), Vladimir Menshov (Quitusais). Couleurs, 106 min.
L’agent secret Liubov vient à Monaco pour enquêter sur l’oligarque
Rostovsky. Il a pour adjointe Sandra qui embauche Alice Richmond, une trader
qui ne peut rentrer aux États-Unis depuis l’affaire Lemond Brothers, pour
approcher Rostovsky, en échange d’un retour aux États-Unis. La CIA a fait de
même. Liubov et Alice se retrouvent dans une boîte de nuit avec Rostovsky.
Liubov et Alice ont en réalité été joués par la CIA et les services secrets russes.
Mais Rostovsky veut se venger et fait empoisonner Alice. Elle sera sauvée par
Liubov.
On s’embrouille un peu dans l’histoire. Pas étonnant si l’on fait référence au
titre : le ruban de Möbius est connu pour sa torsion qui trompe l’observateur.
Qu’importe : Dujardin et Cécile de France sont tellement séduisants qu’on finit
par oublier l’intrigue et l’on n’a d’yeux que pour eux.J.T.

MODUS ANOMALI,
LE RÉVEIL DE LA PROIE*
(Modus Anomali, Indonésie, 2012.) R. et Sc. : Joko Anwar ; Ph. : Gunnar
Nimpuno ; M. : Bembi Gusti, Aghi Narottama et Gascaro Ramondo ; Pr. :
Sheila Timothy et Tia Hasibuan ; Int. : Rio Dewanto (John Evans), Izzi
Isman (La fille), Jose Gamo (le jeune fils). Couleurs, 87 min.
Un homme se réveille, enterré vivant, au beau milieu d’une forêt. Ses
souvenirs sont flous et il peine à comprendre ce qui lui est arrivé. Une chose est
sûre : un tueur sanguinaire rode dans les parages…
Méconnu en France, le cinéma indonésien n’en est pas pour autant dénué
d’intérêt. Comme le démontre Modus Anomali, quatrième long métrage de Joko
Anwar qui signe ici un étonnant survival. Prenant pour cadre une forêt luxuriante
mais menaçante, le film parvient sans mal à tirer partie de son magnifique décor
naturel, décor qui devient un personnage à part entière et qui contribue à
renforcer le sentiment de peur distillé par le scénario. Un scénario relativement
malin qui, débutant de manière assez classique, prend, dans sa troisième partie,
un virage surprenant (quoique peu vraisemblable) qui déstabilisera plus d’un
spectateur. Optant pour une réalisation caméra à l’épaule, Anwar nous offre ainsi
un film tendu et mouvementé, ponctué de quelques scènes gore assez brutales
(cf. le meurtre d’une femme enceinte) et qui repose presque entièrement sur les
épaules de son acteur principal, Rio Dewanto. Le comédien livre en effet une
prestation hallucinante et hallucinée et n’est pas étranger à la réussite de cette
série B laissant augurer un bel avenir à son réalisateur.E.B.

MOI, DÉPUTÉ**
(The Campaign ; USA, 2012.) R. : Jay Roach ; Sc. : Chris Henchy et Shawn
Harwell ; Ph. : Jim Denault ; M. : Theodore Shapiro ; Pr. : Gary Sanchez ;
Int. : Will Ferrell (Cam Brady), Zach Galifianakis (Marty Huggins), John
Lithgow (Glenn Motch), Dan Aykroyd (Wade Motch), Dylan McDermott
(Tim Wattley), Katherine LaNasa (Rose Brady). Couleurs, 85 min.
Cam Brady est un député inamovible de Caroline du Nord. Il est pourtant
compromis par une aventure. Deux hommes d’affaires vont alors pousser contre
lui l’excentrique Marty Huggins que prend en mains un directeur de campagne
sans scrupules, Tim Wattley. Pourtant il arrive un moment où Marty se rebelle,
alors les frères Motch reprennent en mains Cam Brady qui est finalement élu.
Mais pour rendre hommage à l’honnêteté de Marty Huggins, il se désiste en sa
faveur.
Depuis Capra et son Monsieur Smith au Sénat, les Américains sont friands
des comédies qui mettent en scène les mœurs politiques du Congrès et de la
Maison Blanche. Ici c’est une élection locale qui est évoquée avec ses
magouilles et ses coups tordus. Will Ferrell et Zach Galifianakis s’en donnent à
cœur joie en rivaux électoraux. La fin est morale comme il se doit dans cette
satire nullement indigne des œuvres qui l’avaient précédée.J.T.
MOI ET TOI**
(Io e te ; Ital., 2012.) R. : Bernardo Bertolucci ; Sc. : Niccolo Ammanati,
Umberto Contarello, Francesca Marciano et Bernardo Bertolucci ; Ph. :
Fabio Cianchetti ; M. : Franco Piersanti ; Pr. : Fiction Film et Wild-Side ;
Int. : Jacopo Olmo Antinori (Lorenzo), Tea Falco (Olivia), Sonia
Bergamasco (Arianna), Veronica Lazar (la grand-mère), Tommaso Regno
(Ferdinando). Couleurs, 96 min.
Lorenzo, enfant introverti, fait croire qu’il part en classe de neige, et trouve
refuge dans la cave de sa maison où il écoute de la musique. Survient sa demi-
sœur Olivia. C’est d’abord la dispute puis Lorenzo va lui chercher des
somnifères et elle aide Lorenzo à faire croire à sa mère qu’il est à la montagne.
Ensemble ils volent de la nourriture chez la mère. Puis c’est la rentrée et Olivia
se rend chez un ami.
Après plusieurs années de silence Bertolucci fait son retour avec ce portrait
d’adolescent, révolté, comme tout adolescent, mais aussi asocial, écoutant de la
musique en permanence. Il est troublé par cette Olivia qui n’hésite pas à se
mettre nue sur des photos mais cela n’ira pas plus loin. Bertolucci s’est assagi. Si
ses thèmes de prédilection restent les mêmes, le traitement est moins sulfureux,
mais toujours attachant.J.T.

MOI, DANIEL BLAKE***


(Daniel Blake ; GB, Fr., Belg., 2016.) R. : Ken Loach ; Sc. : Paul Laverty ;
Ph. : Robbie Ryan ; M. : George Fenton ; Pr. : Rebecca O’Brien ; Int. :
Dave Johns (Daniel Blake), Hayley Squires (Katie). Couleurs, 100 min.
Daniel Blake, la soixantaine, est victime d’une crise cardiaque qui le prive
de son emploi. Ne pouvant toucher l’allocation à laquelle il pensait avoir droit, il
se voit contraint de chercher un nouvel emploi, allant de bureaux en
administrations en un parcours absurde. À pôle-emploi, il rencontre Katie, une
mère célibataire dans la précarité.
Palme d’Or au Festival de Cannes 2016. Ce n’est peut-être pas un « grand »
film, mais c’est un film profondément humain réalisé de façon simple et
efficace, à l’écoute des plus démunis. Même s’il est parfois manichéen, il est
difficile de ne pas être ému, voire révolté, par ce que nous montre Ken Loach,
toujours sur la brèche pour défendre les plus faibles, pour lancer un appel à la
solidarité, pour dénoncer « l’attitude délibérément cruelle (de l’administration)
consistant à maintenir les gens dans la pauvreté ».C.B.M.

MOI, MOCHE ET MÉCHANT***


(Despicable Me ; USA, 2010.) R. : Chris Renaud et Pierre Coffin ; Sc. :
Cinco Paul et Ken Daurio ; Animation : Laurent de la Chapelle ; M. : Heitor
Pereira ; Eff. vis. : Marie-Claire Bazart ; Pr. : Universal Studios ; Voix :
Steve Carell / Gad Elmaleh (Gru), Jason Segel / Eric Metayer (Vector),
Russell Brand / Jonathan Cohen (le professeur Nefario), Julie Andrews /
Frédérique Cantrel (la mère de Gru), Will Arnett / Jean-Michel Martial
(Mr Perkins). Couleurs, 95 min.
Gru est un génie du mal, secondé par le professeur Nefario et subventionné
par le banquier Perkins. Son projet : voler la lune. Mais il a un jeune rival,
Vector…
Conçu par Chris Meledandri, qui imagina L’âge de glace, ce nouveau film
d’animation évite le ton gentil des Bambi d’autrefois, pour privilégier méchants
et monstres. Mais que les parents se rassurent : finalement la morale est sauve.
Sont égratignées au passage les banques et les marâtres et saluons l’entourage de
Gru, les terribles minions qui vont, un peu plus tard, faire bande à part. Deux
suites.J.T.

MOINE (LE)**
(Fr., 2011.) R. : Dominik Moll ; Sc. : Dominik Moll et Anne-Louise Trividic
d’après le roman de Matthew G. Lewis ; Ph. : Patrick Blossier ; M. :
Alberto Iglesias ; Pr. : Diaphana Films ; Int. : Vincent Cassel (Ambrosio),
Deborah François (Valerio), Joséphine Japy (Antonia), Jordi Dauder (Père
Miguel). Couleurs, 101 min.
Ambrosio est un prédicateur réputé, appartenant à un grand monastère.
Impitoyable, il dénonce sœur Agnès, amoureuse, à sa supérieure, qui la
condamne. Pourtant quand un jeune homme masqué en raison de graves brûlures
au visage demande à être admis au couvent, il appuie sa demande. Or Valerio est
une femme qui le sauve de la piqûre d’un insecte. Ambrosio se prend de passion
pour Antonia qui s’était évanouie lors de l’un de ses sermons. Il la veut mais elle
se refuse. C’est Valerio qui lui fournit le moyen de la posséder. Découvert et
condamné à mort, il offre son âme au Diable en échange du salut d’Antonia.
D’un roman gothique du XVIIIe siècle très célèbre, Moll tire une adaptation
assez fidèle au livre (réédité dans la Bibliothèque de la Pléiade) et crée un
univers fantastique impressionnant. Déjà Ado Kyrou avait tenté une adaptation
moins réussie faute de moyens. Certes ces « diableries » ne sont plus de mode,
de là l’échec commercial du film, mais il mérite d’être réhabilité quand ce ne
serait qu’en raison de la composition de Vincent Cassel, moine tourmenté s’il en
fut, sous une apparente rigueur.J.T.

MOKA
(Fr., 2016.) R. : Frédéric Mermoud ; Sc. : Frédéric Mermoud et Antonin
Martin-Hilbert d’après un roman de Tatiana de Rosnay ; Ph. : Irina
Lubtchansky ; M. : Christian Garcia et Grégoire Hetzel ; Pr. : Diligence
Films et Tabo Tabo ; Int. : Emmanuelle Devos (Diane Kramer), Nathalie
Baye (Marlène), David Clavel (Michel), Samuel Labarthe (Simon), Diane
Roussel (Elodie). Couleurs, 89 min.
Son fils ayant été écrasé par une voiture qui a pris la fuite, Diane Kramer
veut connaître le responsable de l’accident. C’était une voiture couleur moka
conduite par une femme blonde. Quatre voitures de ce type existent dans la
région. La piste la conduit à une certaine Marlène qui travaille dans une
parfumerie et qui met en vente sa voiture. Elle fait une offre et l’essaie avec le
compagnon de Marlène, Michel. Elle achète une arme mais il se révèle que
Marlène était à Paris le jour du drame. En réalité c’est sa fille Elodie qui
conduisait avec Michel, son amant, qui lui a conseillé de fuir. Marlène pardonne
mais Elodie va faire sa déclaration au commissariat.
Encore un film sur la vengeance, plein de rebondissements. Beau numéro
d’actrices.J.T.

MOMMY***
(Can., 2014.) R. et Sc. : Xavier Dolan ; Ph. : André Turpin ; M. : Noia ; Pr. :
Xavier Dolan, Nancy Grant ; Int. : Anne Dorval (Diane), Antoine Olivier
Pilon (Steve), Suzanne Clément (Kyla). Couleurs, 134 min.
Diane, 40 ans, veuve, doit reprendre son fils Steve, un adolescent impulsif et
violent, placé dans une institution qui ne peut le garder en raison de son
comportement irresponsable et dangereux. Au-delà des difficultés financières et
malgré leur amour, leurs affrontements sont souvent violents. Kyla, une voisine,
professeur en congé pour bégaiement, va leur venir en aide.
Peu importe la durée inhabituelle, le spectateur est emporté dans un
tourbillon d’émotions qui ne le lâche plus jusqu’à la dernière image. La
réalisation est énergique et vigoureuse. L’utilisation du format peu utilisé,
ratio 1.1, concentre l’attention sur un trio d’acteurs exceptionnels, en particulier
les deux comédiennes, Anne Dorval et Suzanne Clément. À signaler que l’écran
s’élargit par deux fois lors de séquences heureuses. Grand Prix du Jury à Cannes
en 2014. Et dire que Xavier Dolan n’avait alors que 24 ans. Un génie.C.B.M.

MON ÂME PAR TOI GUÉRIE*


(Fr., 2013.) R. et Sc. : François Dupeyron ; Ph. : Yves Angelo ; Pr. : Alfama
Films ; Int. : Grégory Gadebois (Frédi), Céline Sallette (Nina), Jean-Pierre
Darroussin (le père de Frédi), Marie Payen (Josiane). Couleurs, 124 min.
Frédi est un élagueur qui mène une vie misérable dans un mobil home, boit,
couche avec une prostituée, rend visite à son vieux père, veuf et sans travail. Il
renverse accidentellement un enfant qu’il essaie de guérir par imposition des
mains. Des crises d’épilepsie lui font perdre son travail. Il trouvera l’amour avec
une alcoolique Nina.
Tranches de vie dans un monde misérable de paumés, de malades et
d’alcooliques que sauve parfois l’amour. Après une longue absence Dupeyron
revient derrière la caméra avec ce film mélange de réalisme et de poésie, moins
pessimiste que l’on pouvait croire après les premières images. Belle
interprétation de Darroussin.J.T.

MON AMIE VICTORIA**


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Jean-Paul Civeyrac, d’après Doris Lessing ; Ph. :
David Chambille ; Pr. : Philippe Martin ; Int. : Guslagie Malanda
(Victoria), Pascal Greggory (Lionel), Alexis Loret (Edouard), Elise Akaba
(Diouma), Catherine Mouchet (Eléna), Pierre Andrau (Thomas), Tony
Harrisson (Sam). Couleurs, 96 min.
Victoria est une petite fille noire issue d’un milieu modeste ; pour une nuit
elle est confiée à la garde d’Edouard dans son bel appartement. Devenue adulte,
elle en garde encore un souvenir émerveillé. Elle ne reverra plus Edouard, mais
elle croise Thomas, son frère, avec lequel elle a une brève aventure d’où naîtra
Marie, une métisse. Victoria ne lui en dit rien. Elle épouse Sam, un Noir, avec
qui elle a un petit garçon. Après la mort accidentelle de Sam, elle annonce à
Thomas qu’il est père. Il s’en réjouit et les présente à sa famille qui les accueille
avec simplicité.
C’est une amie de Victoria qui, en voix off, raconte le destin de celle-ci, voix
encombrante mais qui souligne son absence aux yeux des autres. Invisible, elle
traverse sa vie au gré des rencontres, son statut racial et social la laissant en
marge. La mise en scène discrète de Jean-Claude Civeyrac dénonce en douceur –
tout comme le roman – ce racisme latent qui jamais ne se nomme. Bien au
contraire. Ces bons bourgeois de gauche accueillent en toute bonne conscience la
petite Marie. Mais Victoria et son petit garçon noir ne peuvent faire partie de la
famille – ce que comprend fort bien Victoria qui s’éclipse sans faire d’éclats,
toujours discrète et effacée.C.B.M.

MON FILS**
(Dancing Arabs ; Israël, 2014.) R. : Eran Riklis ; Sc. : Sayed Kashua ; Ph. :
Michael Wiesweg ; M. : Yonatan Riklis ; Pr. : Ch. Michaeli, M. Eckett,
A. de Clermont-Tonnerre, A. Pirchi, T. Leon, B. Brokemper ; Int. : Taw
Feek Barhom (Iyad), Yaël Abecassis (Edna), Michael Moshonov (Yonatan),
Danielle Kitzis (Naomi), Ali Suliman (Salah). Couleurs, 104 min.
Iyad, né près de Ramallah en Israël, est admis dans le meilleur lycée de
Jérusalem grâce à ses prédispositions pour les maths. Il se lie d’amitié avec
Yonathan un jeune juif de son âge atteint d’amyotrophie dont il s’occupe
bénévolement. La mère de ce dernier, Edna, le considère bientôt comme son fils.
Par ailleurs, Iyad entretient une idylle avec Naomi, une jeune et jolie juive.
Adaptée de romans de Sayed Kashua, l’intrigue se situe entre la guerre au
Liban (1982) et celle du Golfe (1991), évoquant le fait que les Palestiniens
vivant en Israël constituent 23 % de la population. D’où les conflits internes, les
déchirements et, pour beaucoup d’entre eux, une difficile quête d’identité. Le
réalisateur brosse un tableau très vraisemblable de cette situation et narre avec
sensibilité et discrétion cet impossible et douloureux amour de ces modernes
Roméo et Juliette. Parfois mélodramatique (Yonatan), son film dégage une
poignante émotion.C.B.M.

MON PIRE CAUCHEMAR**


(Fr., 2011.) R. : Anne Fontaine ; Sc. : Anne Fontaine et Nicolas Mercier ;
Ph. : Jean-Marie Fabre ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Philippe Carcassonne,
Jérôme Seydoux, Bruno Pesery ; Int. : Isabelle Huppert (Agathe), Benoît
Poelvoorde (Patrick), André Dussollier (François), Virginie Efira (Julie),
Aurélien Recoing (Thierry), Philippe Magnan (le principal). Couleurs,
103 min.
Agathe, une grande bourgeoise psychorigide, dirige une galerie d’art
contemporain ; elle a pour compagnon François, un éditeur, lequel s’ennuie à ses
côtés. Patrick, un prolo amateur d’alcools et de gros nichons, vit dans un
mobilhome en attendant de trouver un logement pour conserver la garde de son
fils. Le hasard – et leurs enfants respectifs – les font se rencontrer. Pour Agathe
Patrick devient son pire cauchemar.
Une comédie particulièrement réjouissante qui joue sur la relation houleuse
de deux personnages que tout oppose avec un arrière plan social. Le trait de
génie est d’avoir réuni deux acteurs dont la rencontre semblait à priori
improbable : l’éblouissante Isabelle Huppert qui se moque ici avec finesse de
l’intello qu’elle a souvent interprétée, et le formidable Poelvoorde à l’abattage
verbal en mitraillette (gros mots et grossièretés inclus). Sans oublier le
savoureux André Dussollier saisi par un retour de flamme amoureux. Un
régal.C.B.M.

MON ROI*
(Fr., 2015.) R. : Maïwenn ; Sc. : Maïwenn et Etienne Comar ; Ph. : Claire
Mathon ; M. : Stephen Warbeck ; Pr. : Alain Attal ; Int. : Vincent Cassel
(Georgio), Emmanuelle Bercot (Tony), Louis Garrel (Solal), Isild Le Besco
(Babeth). Couleurs, 124 min.
Tony, suite à un accident de ski, est en rééducation. Elle se remémore sa
relation avec Georgio, un homme charmeur et inconséquent.
« Je t’aime, moi non plus » : une relation passionnelle chez un couple mal
assorti. Quoi de plus banal ? Maïwenn réalise un film inégal sur ce sujet, bien
trop long, avec quelques scènes très fortes mais aussi beaucoup de creux de
faible intérêt. Un film en pointillés. Maïwenn est heureusement secondée par ses
interprètes. Emmanuelle Bercot (son double), n’a pas volé son prix
d’interprétation à Cannes. Vincent Cassel en eût bien mérité un second, tant sa
composition de ce magnifique salaud est remarquable.C.B.M.

MONDE DE MARTY (LE)**


(Fr., 1999.) R. : Denis Bardiau ; Sc. : Alex Jaffray, Denis Bardiau ; Ph. :
Alain Levent ; M. : Alex Jaffray ; Pr. : Laurent Brochand, Didier Diaz,
Bruno Hodebert ; Int. : Michel Serrault (Antoine Berrant), Jonathan
Demurger (Martin Sauvier dit Marty), Annick Alane (Suzanne Berrant),
Camille Japy (Claire Sauvier), Jacques Dynam (Charles Dancourt), Patrick
Bouchitey (le professeur Zilberman). Couleurs, 83 min.
Un hôpital du Nord de la France. Deux patients que rien ne destinait à se
rencontrer un jour : d’un côté Antoine, un septuagénaire paralysé, muet et
souffrant d’Alzheimer qui végète dans le service gériatrie ; de l’autre Marty, sept
fois plus jeune et du genre sale gosse, traité en oncologie. Un matin pourtant, le
petit monstre entrouvre la porte de la chambre du vieil atrabilaire et le monde de
l’un met aussitôt celui de l’autre sens dessus dessous…
Mère divorcée, vieillard handicapé, muet et souffrant d’Alzheimer, jeune
garçon frappé par le cancer : rien que du lourd… et on se dit bonjour l’angoisse !
On a tort : car le vieillard est quand même joué par l’immense Michel Serrault et
les pensées qu’il tourne dans sa caboche de vieux malappris (et que l’on entend
en voix off) sont tout sauf politiquement correctes ; quant au gamin,
excellemment campé par le jeune Jonathan Demurger, c’est un enfant gâté qui
n’a de cesse de faire les quatre cents coups et de pourrir la vie du vieux ronchon.
L’action, la drôlerie et l’émotion injectées dans cet anti Cris et chuchotements
font du Monde de Marty l’un des rares films qui réussissent à divertir avec un
matériau qui, a priori, ne peut que déprimer. Un exploit dont Bardiau ne fut pas
récompensé : les spectateurs effrayés ne sont pas venus et la carrière du
réalisateur s’est arrêtée là. Dommage pour lui comme pour nous.G.B.

MONDE DE NAMIA (LE) :


L’ODYSSÉE DU PASSEUR D’AURORE
(The Chronicles of Namia : The Voyage of the Dawn Treader ; USA, 2010.)
R. : Michael Apted ; Sc. : Christopher Markus, Stephan McFeely et Michael
Petroni d’après l’œuvre de C. S. Lewis ; Ph. : Dante Spinotti ; Eff. sp. :
Brian Cox ; Eff. vis. : Angus Bickerton ; M. : David Arnold ; Pr. : 20th
Century Fox ; Int. : Georgie Henley (Lucie Pevensie), Skandar Keynes
(Edmund Pevensie), Ben Barnes (Caspian), Will Poulter (Scrubb).
Couleurs, 115 min.
Edmund, Lucy et Eustache, à nouveau dans le monde de Namia, sont
confrontés à un brouillard mystérieux, fruit d’une malédiction. Pour la conjurer
ils doivent retrouver sept épées d’anciens seigneurs.
Troisième volet du cycle. Michael Apted a jusqu’ici signé des films plus
importants que cette œuvrette pour enfants.J.T.

MONDE FANTASTIQUE D’OZ** (LE)


(Oz the Great and Powerful ; USA, 2013.) R. : Sam Raimi ; Sc. : Mitchell
Kapner, d’après Le magicien d’Oz de Frank Baum ; Ph. : Peter Daming ;
Chorégraphie : Lesley Kay ; Déc. : Robert Stromberg ; M. : Danny Elfman ;
Pr. : Disney ; Int. : James Franco (Oz), Mila Kunis (Theodora), Rachel
Weisz (Evanora). Couleurs, 130 min.
Oz est un prestidigitateur qui, poursuivi par un mari jaloux, s’enfuit en
montgolfière et se retrouve dans un pays inconnu où deux sœurs, Theodora et
Evanora lui demandent de délivrer leur peuple de la tyrannie d’une sorcière. Or
Evanora est en réalité la sorcière…
On ne comprendrait rien à ce film sans avoir présent à l’esprit Le magicien
d’Oz de Fleming qui date de 1939. Si le personnage de Dorothy disparaît, les
décors sont repris ainsi que les extravagances visuelles pour s’arrêter, dans un
final extraordinaire, là où commence l’œuvre de Fleming. Spécialiste de
l’horreur, Raimi entre parfaitement dans l’univers de Walt Disney et dynamite
sans en avoir l’air le monde du père de Mickey.J.T.

MONEY MONSTER*
(Money Monster ; USA, 2016.) R. : Jodie Foster ; Sc. : Jamie Linden et Alan
DiFiore ; Ph. : Matthew Libatique ; M. : Dominic Lewis ; Pr. : Tristar
Pictures ; Int. : George Clooney (Lee Gates), Julia Roberts (Patty Fenn),
Jack O’Connell (Kyle Budwell), Lenny Venito (Lenny) Couleurs, 95 min.
Spécialiste des problèmes financiers et présentateur de l’émission télévisée
Money Monster, Lee Gates voit son émission troublée par Kyle Budwell, un
spectateur que ses conseils ont ruiné. La situation devient difficile lorsque
Budwell oblige Gates à revêtir un gilet d’explosifs et menace de le faire sauter si
Walt Camby, patron d’Ibis, ne vient pas reconnaître qu’il est responsable de la
ruine de nombreux rentiers…
Un sujet brûlant que gâchent Clooney et Roberts qui en font un peu trop,
échappant à la direction de Jodie Foster. Quelques faiblesses aussi dans le
scénario. Mais on se laisse prendre par le suspense malgré une fin convenue.J.T.

MONEY MOVERS / L’ATTAQUE


DU FOURGON BLINDÉ**
(Money Movers ; Austr., 1978.) R. et Sc. : Bruce Beresford, d’après le livre
de Devon Minchin ; Ph. : Don McAlpine ; M. : Béla Bartók ; Pr. : Matt
Carroll ; Int. : Terence Donovan (Eric Jackson), Tony Bonner (Leo Bassett),
Ed Devereaux (Dick Martin), Charles « Bud » Tingwell (Jack Henderson),
Lucky Grills (Robert Conway), Alan Cassell (inspecteur Sammy Rose),
Bryan Brown (Brian Jackson), Frank Wilson (Lionel Darcy). Couleurs,
92 min.
Responsable de la sécurité dans la société de convoyage de fonds Darcy,
Éric Jackson prépare avec son frère Brian et cinq complices un vol de vingt
millions de dollars en substituant un camion blindé par un autre.
Malheureusement, informé par un policier corrompu, l’impitoyable baron de la
pègre Jack Henderson vient à l’apprendre : l’opération ne pourra se faire que
commanditée par ses soins pour soixante pour cent du magot. Mais, le jour du
hold-up, l’affaire ne se déroule pas du tout comme prévu…
Le genre de sujet dont rêve tout jeune cinéaste pour se faire connaître. C’est
un peu L’Ultime Razzia (Stanley Kubrick, 1956) ou le Reservoir Dogs (Quentin
Tarantino, 1992) australien. Inspiré de faits authentiques, ce sixième film de
Bruce Beresford lui assura enfin une audience internationale. Affaibli dans sa
première partie par un script parfois touffu qui entreprend de dénoncer une
société corrompue à tous les niveaux de l’échelle sociale, le film est
périodiquement traversé de scènes de soudaine violence – jugée « excessives » à
l’époque, mais on a fait mieux (ou bien pire) depuis… – qui laisse le spectateur
groggy. Quant à la séquence finale du hold-up, elle est inoubliable. L’un des plus
percutants films d’action criminelle australiens.R.L.

MONSIEUR CAUCHEMAR*
(Fr., 2015.) R., Sc. et Dial. : Jean-Pierre Mocky d’après Pierre Siniac ; Ph. :
Jean-Paul Sergent ; M. : Vladimir Cosma, Nicolas Mingot ; Pr. : JPM,
Cabral ; Int. : Jean-Pierre Mocky (Valentin), Marc Daquin (Alphonse),
Fred Testot (Budé), Jonathan Lambert (Fernet), Philippe Vieux (Dieugatu),
Claire Simonne (Lucile). Couleurs, 80 min.
Les Zigotos, des clowns, tous amoureux de Lucile, la ballerine. Elle meurt
accidentellement suite à la dénonciation de l’un d’eux pour usage de drogue.
Elle-même n’en aimait qu’un : Valentin, peut-être… Ce dernier, plus tard,
décide de venger sa mort en assassinant, un à un, ses anciens partenaires.
Curieusement, les victimes, une fois mortes, réapparaissent…
Belle interprétation, joviale et inquiétante, de J.P.M. lui-même qui réalise, à
son habitude, un film minimaliste aux décors de studio noyés dans la brume. Le
scénario de ce thriller n’est peut-être pas très vraisemblable ? Mais, qu’importe !
On aime le côté foutraque de ce film qui ne se prend pas au sérieux.C.B.M.

MONSIEUR BROTONNEAU
(Fr., 1939.) R. : Alexandre Esway ; Sc. et Dial. : Marcel Pagnol d’après la
pièce de Flers et Caillavet ; Ph. : Georges Benoît ; M. : Vincent Scotto ; Pr. :
Films Marcel Pagnol ; Int. : Raimu (M. Brotonneau), Josette Day (Louise),
Marguerite Pierry (Mme Brotonneau), Saturnin Fabre (M. de Berville),
Jean Temerson (l’huissier). NB, 100 min.
M. Brotonneau quitte une épouse acariâtre pour sa secrétaire. L’épouse
revient, repentante. Un ménage à trois ? Mais que faire du qu’en dira-t-on ?
Un générique éblouissant (Pagnol, Raimu, Flers et Caillavet, Saturnin
Fabre…) mais un film oublié, peut-être injustement.J.T.

MONSIEUR CHASSE*
(Fr., 1946.) R. : Willy Rozier ; Sc. : Willy Rozier d’après Feydeau ; Ph. :
Raymond Agnel ; M. : Jean Yatove ; Pr. : Sport Films ; Int. : Duvallès
(Duchatel), Paul Meurisse (Moricet), Félix Oudart (Cassagne), Noëlle
Norman (Léontine), Marguerite Deval (la comtesse), Sinoel (le sourd). NB,
85 min.
Un bon bourgeois aime la chasse. Un ami, qui courtise sa femme, fait croire
à cette dernière, que le mari, au lieu de chasser, est l’amant d’une certaine dame.
Tout le monde se retrouve dans un hôtel qui sert de lieu de rendez-vous galants.
Du pur Feydeau, admirablement servi par Willy Rozier, dont on redécouvre
l’œuvre en DVD, et par de formidables interprètes rompus à la comédie.J.T.

MONSIEUR PAPA**
(Fr., 2010.) R. : Kad Merad ; Sc. : Emmanuelle Cosso-Merad, d’après
l’histoire de Luc Chaumar et Anne Valton ; Ph. : Régis Blondeau ; M. :
Daran ; Pr. : Judith Aubry ; Int. : Michèle Laroque (Marie Vallois), Kad
Merad (Robert Pique) Gaspard Meier-Chaurand (Marius Vallois), Judith
El Zein (Sonia), Vincent Perez (Jean-Laurent), Myriam Boyer (Suzy
Benchetrit), Jacques Balutin (le gardien de l’immeuble). Couleurs, 90 min.
Marie Vallois, chef d’entreprise débordée, élève seule Marius, son fils de
douze ans. Trop absente du fait de son emploi du temps démentiel, elle
embauche Robert Pique, un chômeur, non seulement pour s’occuper de Marius
mais encore pour incarner celui qui lui manque terriblement, son père disparu.
Robert accepte à contre-cœur…
Kad Merad est un acteur doué mais qui tourne trop et se commet dans un
nombre incalculable de comédies creuses et oubliées aussitôt que vues. On
n’attendait donc rien de son passage à la réalisation. On avait tort : malgré son
titre repoussoir, Monsieur Papa s’avère une comédie intelligente et sensible qui
nous parle avec légèreté de choses graves comme les affres d’un chômeur, les
problèmes d’un enfant du divorce, le dilemme carrière-vie de famille. Kad
Merad filme aussi avec talent un coin rarement montré au cinéma, le nouveau
quartier chinois de Paris. Au milieu d’une distribution de qualité, se détache la
toujours remarquable Myriam Boyer en pathétique voisine veuve.
Tu vois, Kad, quand tu veux !G.B.

MONSIEUR SHERLOCK
ET MADAME HOLMES
(Star of Midnight ; USA, 1935.) R. : Stephen Roberts ; Sc. : Howard
J. Green, Anthony Veiller et Edward Kaufman, d’après un roman d’Arthur
Somers Roche ; Ph. : J. Roy Hunt ; M. : Max Steiner ; Pr. : RKO Radio
Pictures ; Int. : William Powell (Clay Dalzell), Ginger Rogers (Donna
Mantin), Paul Kelly (Jimmy Kinland), Gene Lockhart (Horace Swayne),
Ralph Morgan (Roger Classon), Leslie Fenton (Tim Winthrop), J. Farrell
MacDonald (inspecteur Doremus), Vivien Oakland (Jerry Classon), Frank
Reicher (le directeur du théâtre). NB, 90 min.
Persuadé qu’elle se cache à New York, Tim Winthrop sollicite l’aide de son
ami Clay Dalzell, brillant avocat, pour retrouver son amie Alice qui a disparu, un
an auparavant, à Chicago. Toute la ville parle alors de la mystérieuse Mary
Smith qui se produit dans un théâtre de Broadway et apparaît sur scène toujours
masquée. Naturellement, Mary Smith et Alice ne sont qu’une seule et même
personne, et elle disparaît du théâtre le même soir. Peu après, le journaliste à
scandale Tommy Tennant se fait assassiner dans l’appartement de Clay Dalzell
qui, soupçonnée par l’inspecteur Doremus, va devoir trouver le coupable pour se
disculper…
Une « murder comedy » qui tentait sans complexe de retrouver le succès de
L’Introuvable (The Thin Man, 1934) de W. S. Van Dyke produit par la MGM,
Ginger Rogers remplaçant Myrna Loy face à William Powell. Mais ça n’est que
rarement drôle et pas du tout passionnant, le scénario étant d’une complexité à
décourager Sherlock Holmes lui-même. Toutefois, la RKO sortit victorieuse de
l’entreprise et en tira un important bénéfice.R.L.

MONSIEUR WU**
(Mister Wu ; USA, 1927.) R. : William Nigh ; Sc. : Lorna Moon, d’après la
pièce de Maurice Vernon et Harold Owen (1914) ; Ph. : John Arnold ;
Déc. : Cedric Gibbons et Richard Day ; Pr. : Harry Rapf pour Metro-
Goldywn-Mayer ; Int. : Lon Chaney (grand-père Wu / Mr. Wu), Renee
Adoree (Wu Nang Ping), Ralph Forbes (Basil Gregory), Louise Dresser
(Mrs. Gregory), Holmes Herbert (M. Gregory), Gertrude Olmsted (Hilda
Gregory), Anna May Wong (Loo Song). NB, 8 bobines (environ 90 min.)
Éduqué par un précepteur occidental, mais élevé dans le respect de la
tradition de ses ancêtres, Mr. Wu a une fille, Nang Ping, destinée à épouser
bientôt le fils d’une riche famille de mandarins choisi pour elle. Mais un jour,
bien que séquestrée dans le palais de son père, Nang Ping fait la connaissance de
Basil Gregory, un jeune Anglais qui a eu l’audace d’escalader le mur du jardin.
Prévenu de cette rencontre, Mr. Wu rappelle à Nang Ping la loi de ses ancêtres :
malgré l’attachement qu’il a pour elle, il doit la tuer de ses mains pour sauver
son âme…
Invisible durant soixante-dix ans mais préservé grâce à des collectionneurs
privés, le film a été redécouvert à la fin du XXe siècle et fait désormais partie des
archives Turner. La MGM avait acheté les droits de la pièce dans le but d’en
faire un véhicule pour Lon Chaney, avec la perspective de lui faire jouer, en plus
du personnage principal, le rôle du grand-père dans les premières scènes, rôle
qui n’existait pas initialement. Le maquillage conçu pour ce personnage, un
mandarin vieux de cent ans, constitue certainement l’une des plus étonnantes
performances du genre. Ancien réalisateur chez Mack Sennett, William Nigh
dirigera à nouveau Lon Chaney dans son avant-dernier film – et son dernier film
muet –, Tonnerre (1929) et, dans les années trente, la série des Mr. Wong,
Détective avec Boris Karloff (cinq films entre 1928 et 1940). Disponible en
DVD.R.L.

MONTS BRÛLÉS (LES)


(Hungry Hill ; GB, 1947.) R. : Brian Desmond Hurst ; Sc. : Daphné du
Maurier, Terence Young et Francis Crowdy, d’après le roman de Daphné
du Maurier (1943) ; Ph. : Desmond Dickinson ; M. : John Greenwood ; Pr. :
William Sistrom / Two Cities ; Int. : Margaret Lockwood (Fanny Rosa),
Dennis Price (« Greyhound » John), Cecil Parker (« Copper » John),
Dermot Walsh (« Wild » Johnnie), Michael Denison (« Wild » Brodrick),
F. J. McCormick (le vieux Timothy), Arthur Sinclair (Morty Donovan),
Jean Simmons (Jane Brodrick), Eileen Herlie (Katherine), Siobhan
McKenna (Kate Donovan), Dan O’Herlihy (Harry Brodrick). NB, 102 min.
La longue saga d’une famille s’étendant sur trois générations. Au milieu du
XIXe siècle, les Donovan sont dépossédés de « Hungry Hill » au profit des
Brodrick. John « Copper » Brodrick commence à exploiter une mine de cuivre
qui lui apportera la fortune. Des incidents réguliers – mineurs emprisonnés dans
la montagne, grèves des ouvriers, accidents tragiques – émaillent la vie de la
mine et la rivalité des deux familles.
« Il y a un problème à la mine » est la phrase leitmotiv du film. Elle
intervient en effet périodiquement, à tel point qu’elle en devient presque
parodique. Symboliquement, elle est le reflet de ce film ambitieux qui se
voudrait sobre et réaliste, et qui tombe très vite dans les pièges insidieux du
mélodrame le plus rabâché. On est loin de Sous le regard des étoiles (1939) de
Carol Reed ou de Qu’elle était verte ma vallée (1941) de John Ford – qui, par
ailleurs, ont eux aussi mal vieilli. Il n’y a pas la moindre petite once d’humour,
pas la plus timide distanciation. Tout cela se veut exagérément sérieux et, s’il a
pu donner le change à son époque, le film se voit désormais comme une pièce de
musée, curieuse et désuète.R.L.

MONUMENTS MEN**
(Monuments Men ; USA, 2014.) R. : George Clooney ; Sc. : George Clooney
et Grant Heslov ; Ph. : Phedon Papamichael ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. :
Smokehouse ; Int. : George Clooney (Frank Stokes), Matt Damon (James
Granger), Bill Murray (Richard Campbell), Cate Blanchett (Claire
Simone), Jean Dujardin (Jean-Claude Clermont), John Goodman (Walter
Garfield). Couleurs, 118 min.
Pour récupérer les œuvres d’art pillées en Europe par les Nazis, Frank
Stokes constitue en 1944 une troupe de conservateurs de musée, d’historiens
d’art et d’artistes. Ils vont retrouver les œuvres dans la mine de Merkers et dans
le château bavarois de Neuschwanstein. Ils iront, avant l’arrivée des Russes,
jusqu’à Altaussee, en Autriche où ils sauvent le rétable de Gand et la Madone de
Bruges.
L’unité a réellement existé mais son histoire vue par Clooney hésite entre le
bon film de guerre, le cours d’histoire de l’art et la leçon de morale que fait
Clooney au chef d’un camp de concentration.
Du moins ne s’ennuie-t-on jamais.J.T.

MOONLIGHT**
(Moonlight ; USA, 2016.) R. et Sc. : Barry Jenkins d’après une pièce de
Tarell Alvin McCraney ; Ph. : James Laxton ; M. : Nicholas Britell ; Pr. :
A24 Films et Plan B Entertainment ; Int. : Mahershala Ali (Juan), Trevante
Rhodes (Chiron adulte), Alex R. Hibbert (Chiron enfant), Janelle Monae
(Teresa), Naomie Harris (Paula), Ashton Sanders (Chiron adolescent).
Couleurs, 110 min.
Le combat d’un jeune Noir de Miami, Chiron, pour faire accepter son
homosexualité.
Deuxième film de Barry Jenkins, qui suit l’itinéraire d’un jeune Noir
découvrant son homosexualité. C’est aussi un reportage sur les quartiers
défavorisés de Miami. Pluie d’Oscars attribués en 2017 pour cette oeuvre qui
doit beaucoup au talent des trois acteurs incarnant successivement le
personnage.J.T.

MOONRISE KINGDOM***
(Moonrise Kingdom ; USA, 2012.) R. : Wes Anderson ; Sc. : Wes Anderson
et Roman Coppola ; Ph. : Robert D. Yeoman ; Pr. : American Empirical
Pictures ; Int. : Jared Gilman (Sam), Kara Hayward (Suzy), Bruce Willis (le
policier), Frances McDorman (la mère de Suzy). Couleurs, 94 min.
Quand un boy-scout de 12 ans et sa petite amie du même âge font une fugue
amoureuse dans un paysage idyllique digne de Robinson et du Grand Meaulnes,
leurs jeunes camarades s’émeuvent et les adultes aussi. Mais pendant quelques
jours règne « le vert paradis des amours enfantines » cher au poète.
C’est la poésie elle-même qui triomphe dans ce film insolite et ravissant
venu d’un autre âge. Les jeunes héros sont parfaits et les adultes, également
réussis, n’ont rien à leur envier. Mention spéciale à Tilda Swinton dans un rôle
secondaire (Social Services) très pittoresque.P.H.

MORANE DU « LADY LETTY »


/ MORANE LE MARIN*
(Moran of the « Lady Letty » ; USA, 1922.) R. : George Melford ; Sc. : Monte
M. Katterjohn, d’après le roman de Frank Norris (Moran of the Lady Letty,
A Story of Adventure Off the California Coast) ; Ph. : William Marshall ;
Pr. : Paramount ; Int. : Rudolph Valentino (Ramon Laredo), Dorothy
Dalton (Moran Letty Sternersen), Walter Long (capitaine « Slippery »
Kitchell), Charles Brinley (capitaine Eilert Sternersen), George Kuwa
(« Chospstick » Charlie), Cecil Holland (Pancho), Emil Jorgenson (Nels
Larsen), Maude Wayne (Josephine Herrick). NB, 7 bobines (environ
64 min.)
Riche, oisif et désabusé, Ramon Laredo est enlevé dans le port de San
Francisco, sur ordre du brutal capitaine Kitchell par l’équipage de contrebandiers
du « Heart of China » et contraint de vivre à bord du schooner qui écume la côte
californienne. Au large, le bateau porte secours au « Lady Letty » qui est la proie
des flammes. La seule rescapée est la fille du capitaine Sternersen, Morane
Letty, un garçon manqué que Ramon cache à bord. Lorsque Kitchell la découvre
et veut vendre la jeune femme à son complice mexicain Pancho, Ramon se
rebelle et prend sa défense…
Grâce au DVD, c’est une chance incomparable pour les cinéphiles de
pouvoir redécouvrir aujourd’hui ces films oubliés d’un autre âge. On ne
connaissait la carrière de Rudolph Valentino que par quelques titres symboliques
que l’histoire avait retenus, on ne sait pour quelle raison : à les revoir, Le Cheik
(1921), qui fit sa gloire, s’avère particulièrement insipide et Le Fils du Cheik
(1925) ne vaut guère mieux. On mesure désormais un peu plus justement la
modernité de son jeu et l’ambiguïté de son personnage adulé par les femmes du
monde entier pour son charme latin, et détesté par les Américains qui ne le
jugeait pas assez « viril ». En tournant Morane du « Lady Letty » – réalisé par
George Melford qui venait de signer Le Cheik –, l’acteur avait trouvé l’occasion
d’incarner un personnage de désœuvré qui se découvrait homme d’action. Ce
n’est pas Erroll Flynn, certes, mais il fait bonne figure face à Walter Long – qui
sera dix ans plus tard l’un des nombreux adversaires de Laurel et Hardy – et le
film est un agréable divertissement d’aventures adapté d’un roman de Frank
Norris qui, rappelons-le, fournira, un an plus tard, le sujet du film d’Erich von
Stroheim Les Rapaces (1923). Voir aussi, pour Rudolph Valentino, Le Bon Petit
Diable (1919), Cobra (1925) et L’Aigle noir (1925), tous disponibles en
DVD.R.L.

MORNING GLORY*
(Morning Glory ; USA, 2010.) R. : Roger Michell ; Sc. : Aline Brosh
McKenna ; Ph. : Alwin H. Küchler ; M. : David Arnold ; Pr. : Bad Robot ;
Int. : Rachel McAdams (Becky Fuller), Harrison Ford (Mike Pomeroy),
Diane Keaton (Colleen Peck), Patrick Wilson (Adam Bennett), Jeff
Goldblum (Jerry Barnes), John Pankow (Lenny Bergman). Couleurs,
107 min.
Sans emploi, Becky Fuller, productrice de télévision se voit proposer de
reprendre Daybreak, une émission matinale fort peu écoutée. Elle engage un
vieux journaliste, Mike Pomeroy, dont les caprices et l’antipathie pour la co-
présentatrice, Colleen Peck, n’arrangent pas la situation. Le succès est
finalement au rendez-vous mais au détriment de la vie sentimentale de Becky,
éprise du producteur Adam Bennett. Sur les conseils de Pomeroy, Becky saura
ne pas sacrifier son amour à sa carrière.
Roger Michell sait mettre en scène une comédie en mêlant une histoire
sentimentale, l’amour de Becky Fuller pour Adam Bennett, à une satire très
réussie des milieux de la télévision américaine à travers le portrait du journaliste
dépassé, Pomeroy, qui finit par accepter, pour survivre, de présenter des recettes
de cuisine. Le tout est enlevé par des acteurs, vieux routiers du genre, qui n’en
font jamais trop. Succès assuré.J.T.

MORT DE LOUIS XIV (LA)***


(Fr., Esp., 2016.) R. : Albert Serra ; Sc. : Albert Serra et Thierry Lounas ;
Ph. : Jonathan Ricquebourg ; Déc. : Sebastian Vogler ; Cost. : Nina
Avramovic ; M. : Marc Verdaguer ; Pr. : Capprici Films ; Int. : Jean-
Pierrre Léaud (Louis XIV), Patrick d’Assumçao (Fagon), Irène Silvagni
(Mme de Maintenon), Marc Susini (Blouin). Couleurs, 115 min.
Les derniers jours du roi dont une jambe est rongée par la gangrène. Le
médecin, Fagon, est impuissant tandis que Louis XIV décline de jour en jour. On
fait venir le docteur Lenoir aux méthodes non conventionnelles, tandis que le
duc d’Orléans se prépare à devenir régent. Finalement, le monarque, toujours
conscient jusqu’au bout, rend l’âme, le 1er septembre 1715.
Sorte de pendant à La prise du pouvoir par Louis XIV de Rossellini, le film
de Serra nous offre un huis clos où, autour du lit où agonise le monarque le plus
puissant d’Europe, se déroule un étrange ballet de médecins et de courtisans plus
préoccupés d’eux-mêmes que du roi. Celui-ci est pourtant au centre de l’action,
même s’il est lui-même quasi immobile, acceptant la rapide dégradation de son
corps et la fin inéluctable. Dans cette parfaite reconstitution inspirée de Saint-
Simon et de Dangeau, Jean-Pierre Léaud, inattendu Louis XIV, emporte
l’adhésion. Serra nous offre une remarquable page d’histoire toute en sobriété et
en authenticité.J.T.
MORT DU CHINOIS (LA)*
(Fr., 1998.) R. et Sc. : Jean-Louis Benoit ; Ph. : Dominique Chapuis ; Pr. :
Blue Films ; Int. : José Garcia (Michel Passepont), Denis Podalydès
(Gérard), Isabelle Carré (Lise), François Berléand (Inspecteur Chevalot),
François Morel (Thierry Berges). Couleurs, 85 min.
Un auteur de livres pour enfants, Michel, d’un naturel paisible, essaie de se
transformer en tueur pour abattre un Chinois qui lui a volé sa femme. Ni sa
maîtresse, Lise, ni son ami Gérard ne peuvent le détourner de ce projet et pas
davantage l’alcool et la drogue, ni un inspecteur de police compréhensif.
Le thème de la vengeance écartelé entre le fantastique (les animaux sortis
des récits de Michel), le comique et le polar. Un film insolite qui gagnerait à être
revu.J.T.

MORT VOUS VA SI BIEN (LA)


(Death Becomes Her ; USA, 1992.) R. : Robert Zemeckis ; Sc. : Martin
Donavan et David Koepp ; Ph. : Dean Cundey ; M. : Alan Silvestri ; Pr. :
Robert Zemeckis et Steve Starkey ; Int. : Meryl Streep (Madeleine Ashton),
Bruce Willis (Ernest Menville), Goldie Hawn (Helen Sharp), Isabella
Rossellini (Lisle von Rhulman), Sidney Pollack (un médecin). Couleurs,
104 min.
L’actrice Madeleine Ashton pique à sa copine d’enfance, Helen, son fiancé
Ernest Menville. Quelques années plus tard, le couple bat de l’aile et Helen
prépare sa vengeance.
Médiocre comédie que sauve un casting de rêve.J.T.

MOT DE PASSE : COURAGE*


(The Password Is Courage ; GB, 1962.) R. : Andrew L. Stone ; Sc. : Andrew
L. Stone, d’après l’autobiographie de John Castle (1955) ; Ph. : Davis
Boulton ; M. : Derek New ; Pr. : Andrew L. Stone et Virginia Stone / Metro-
Goldwyn-Mayer ; Int. : Dirk Bogarde (sergent-major Charles Coward),
Maria Perschy (Irena), Alfred Lynch (caporal Billy Pope), Nigel Stock
(Cole), Reginald Beckwith (un officier allemand), Richard Carpenter
(Robinson), Margaret Whiting (la fermière française), Ferdy Mayne (un
officier allemand), Colin Blakely (un gardien allemand). NB, 116 min.
Prisonnier de guerre en Allemagne, le sergent-major Coward passe son
temps à mettre au point et en pratique des plans d’évasion, mais il a la
malchance d’être repris à chaque nouvelle tentative.
Bien que donnés pour authentiques, les exploits du sergent-major d’artillerie
Charles Coward alias John Castle qui s’amuse à désorganiser et à faire tourner
en bourrique, à lui tout seul, l’armée allemande toute entière, dépassent
allègrement les bornes de la vraisemblance et orientent le film vers un tragi-
comédie qui s’apparente plus à La Vache et le Prisonnier (1959) qu’à La Grande
Évasion (1962). Quoique les séquences qui décrivent le travail harassant pour
creuser le tunnel et l’organisation de l’évasion massive de 180 prisonniers soit
presque un brouillon du célèbre film de Sturges. Mis à part cela, l’image que
l’auteur donne des militaires allemands est une satire effrénée, chacun d’eux –
du simple soldat à l’officier SS – rivalisant dans la balourdise et la stupidité. En
outre, Coward et ses complices accumulent les sabotages – destruction d’un train
de munitions, incendie d’un camp de prisonniers, déraillement d’un autre
convoi – sans la moindre sanction ni le plus petit désagrément dans leurs
conditions de détention : somme toute, la guerre a permis aux prisonniers anglais
de jouer de bons tours aux Allemands si faciles à berner. Et tout cela dans la
bonne humeur. Mais visiblement, Dirk Bogarde, qui ne fut jamais très à l’aise
dans la comédie et qui joue son personnage avec un sérieux imperturbable,
n’avait pas été prévenu de l’orientation choisie par le cinéaste.R.L.

MR. HOLMES**
(Mr. Holmes ; GB, 2015.) R. : Bill Condon ; Sc. : Jeffrey Hatcher d’après
Les abeilles de Monsieur Holmes de Mitch Cullin ; Ph. : Tobias
A. Schliessler ; M. : Carter Burnwell ; Pr. : See-Saw Films, Archer Gray,
BBC Films ; Int. : Ian McKellen (Sherlock Holmes), Laura Linney (Mrs
Munro), Hiroyuki Sanada (Tamiki Umezaki), Milo Parker (Roger), Hattie
Morahan (Ann Kelmot). Couleurs, 104 min.
Très âgé, Holmes s’est retiré dans le Sussex où il s’occupe d’abeilles, assisté
d’une gouvernante et de son fils Roger pour lequel Holmes nourrit une affection
paternelle. Il tente de se souvenir d’une enquête vieille de trente ans. Thomas
Kelmot, dérouté par le comportement de son épouse Ann, avait chargé Holmes
de la surveiller. Holmes trouve l’explication de l’attitude d’Ann et même plus
mais il refuse.
Inspiré d’un excellent pastiche de Conan Doyle paru en 2005, ce film est
signé par Bill Condon, cinéaste à l’œuvre insolite. Ici il donne toute sa mesure :
reconstitution de l’époque particulièrement soignée, portrait de Sherlock Holmes
inattendu, suspense assuré et beaucoup d’émotion. Une belle réussite pleine de
nostalgie et dont on retiendra la composition de McKellen en Sherlock
Holmes.J.T.

MR. SARDONICUS**
(USA, 1961.) R. et Pr. : William Castle ; Sc. : Ray Russell, d’après son court
roman (1961) ; Ph. : Burnett Guffey ; M. : Von Dexter ; Int. : Ronald Lewis
(sir Robert Cargrave), Guy Rolfe (baron Sardonicus), Oscar Homolka
(Krull), Audrey Dalton (Maude), Vladimir Sokoloff (le père de Sardonicus).
NB, 89 min.
Londres, 1880. Spécialisé dans les troubles psychiques, sir Robert Cargrave
reçoit une lettre de Maude, la seule femme qu’il aima jamais. Elle le supplie de
venir à Gorslava, en Europe Centrale, pour tenter de guérir son mari, le baron
Sardonicus. En profanant jadis la tombe de son père pour récupérer un billet de
loterie gagnant, le baron a eu le visage déformé par un horrible rictus sous l’effet
de la peur. Depuis, il est un objet de répulsion pour tous ceux qui l’approchent et
se venge par un comportement tyrannique à l’égard de ses domestiques, de son
intendant, Krull, et de son épouse à qui il a promis de la défigurer à son tour si
sir Robert ne réussit pas à le guérir…
Le « Shock Expert » no 1 a encore frappé. Cette fois, William Castle,
annonçait aux spectateurs qu’ils allaient avoir le pouvoir d’influer sur le destin
de l’un des personnages de son film. Espiègle, il apparaissait sur l’écran
quelques minutes avant la fin et – comme dans les jeux du cirque – demandait à
la salle de voter pour ou contre la punition du baron Sardonicus à l’aide du petit
carton représentant un pouce levé, distribué avant la séance : il suffisait de
brandir le pouce vers le haut ou vers le bas… Puis, après avoir fait mine de
compter les voix, connaissant le goût morbide du public, il concluait que celui-ci
réclamait un châtiment. (Naturellement, il n’y avait pas d’autre alternative, la fin
« heureuse » n’ayant pas été tournée…)
Le film est extrêmement soigné dans le style gothique remis au goût du jour
par la Hammer (et renforcé par la présence des Anglais Guy Rolfe et Ronald
Lewis) : château lugubre, violent orage, sinistre serviteur dévoué, villageois
effrayés… En activité depuis 1926, Oscar Homolka, qui avait tourné avec les
plus grands (Vidor, Hawks, Hitchcock, Wilder), déclarait volontiers, à la fin de
sa carrière, que c’était son rôle préféré. Le maquillage de Guy Rolfe s’inspire
visiblement de celui de Conrad Veidt dans la version de L’homme qui rit (1928)
réalisée par Paul Leni.R.L.

MR. TURNER**
(Mr. Turner ; GB, 2014.) R. et Sc. : Mike Leigh ; Ph. : Dick Pope ; Déc. :
Suzie Davis ; M. : Gary Yershon ; Pr. : Thin Man Film et Xola productions ;
Int. : Timoty Spall (William Turner), Paul Jesson (Turner père), Dorothy
Atkinson (Hanna Danby), Sophia Booth (Marion Bailey), Karl Johnson
(Mr. Booth), Ruth Sheen (Sarah Danby). Couleurs, 149 min.
Les vingt-cinq dernières années de la vie du peintre anglais William Turner,
monstre porcin ne voyant dans la société humaine que méchanceté et jalousie.
M. Leigh brosse dans une série de scènettes, les péripéties malheureuses de
l’artiste : sa femme, ses enfants, ses collègues lui semblent ne pas appartenir à
son univers sensible. Seul son barbier de père le comprend. Ainsi Turner –
interprété avec une présence dérangeante par Timoty Spall primé à Cannes – se
réfugie dans son métier avec toute son énergie, aidé en cela par Mrs Booth,
propriétaire d’une pension de famille en bord de mer.
L’image numérique du chef opérateur Dick Hope exprime alors l’expérience
mystique du créateur dans des plans sublimes où l’or inonde l’écran comme une
révélation esthétique fondatrice. Turner découvre le pouvoir réflecteur pur de
l’eau sur la couleur : alors la vérité artistique lui ouvre la voie de la connaissance
quand il comprend que « le soleil est Dieu ».E.L.

MR. WOLFF**
(The Accountant ; USA, 2016.) R. : Gavin O’Connor ; Sc. : Bill Dubuque ;
Ph. : Seamus McGarvey ; M. : Mark Isham ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Ben
Affleck (Christian Wolff), Anna Kendrick (Dana Cummings), J. K.
Simmons (Ray King), Jon Bernthal (Brax). Couleurs, 130 min.
Christian Wolff est un expert-comptable a-typique : non seulement ce génie
en mathématiques est autiste, mais il travaille pour la Mafia. Seulement quand il
découvre, avec l’aide d’une jeune comptable Dana, un trou dans une entreprise
de robotique et constate que l’argent a été détourné par le bras droit du patron, sa
vie change : avec Dana, il doit fuir les tueurs lancés à ses trousses… Il finira
comme collaborateur de la brigade des finances anti-criminalité.
Petit thriller original en raison du personnage autiste que son interprète, Ben
Affleck, transforme parfois en super-héros, oubliant son handicap.J.T.

MUCH LOVED**
(Much Loved ; Fr., Maroc, 2015.) ; R. et Sc. : Nabil Ayouch ; Ph. : Virginie
Surdej ; M. : Mike Kourtzer ; Pr. : Eric Poulet, N. Ayouch, Saïd Hamich ;
Int. : Loubna Abidar (Noha), Asmaa Lazrak (Randa), Halima Karaouane
(Soukaina), Sara Elmhandi Elalaoui (Hlima). Couleurs, 105 min.
À Marrakech, ce sont des filles de joie, quatre femmes qui se vendent à des
touristes, des Marocains, des Saoudiens… Amours tarifiées… Ce sont quatre
prostituées dans leur vie quotidienne.
Ce film est « un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine
et une atteinte flagrante à l’image du Royaume. » Tel est le diktat de la censure
marocaine qui en a interdit la diffusion. Certes, le film ne prend pas de détours,
n’use pas de subtilités pour montrer le quotidien de ces femmes contraintes de se
prostituer pour vivre ou faire vivre les leurs. Les paroles et les situations sont
crues, sans pour autant être provocatrices. Le réalisateur montre une réalité que
beaucoup préfèrent ignorer (pas qu’au Maroc !) – et, partant, dresse un tableau
très sombre de la société marocaine. Chronique tantôt drôle, tantôt noire portée
par la vitalité des comédiennes et l’énergie du réalisateur.
C.B.M.

MUD – SUR LES RIVES


DU MISSISSIPI***
(Mud ; USA, 2012.) R. : Jeff Nichols ; Sc. : Jeff Nichols ; Ph. : Adam Stone ;
M. : David Wingo ; Pr. : Lionsgate, Everest Entertainment, Brace Cove,
FilmNation ; Int. : Matthew McConaughey (Mud), Reese Witherspoon
(Juniper), Tye Sheridan (Ellis), Jacob Lofland (Neckbone), Sam Shepard
(Tom). Couleurs, 130 min.
Deux garçons de 14 ans, Ellis et son ami Neckbone, découvrent un bateau en
ruine au sommet d’un arbre, sur une île au milieu du fleuve Arkansas. Ils
projettent de s’en emparer mais découvrent qu’il appartient à Mud, un homme
étrange qui vit seul sur cette île. Mud accepte de leur laisser le bateau s’ils
l’aident en lui apportant des vivres. Les garçons acceptent. Ils comprennent peu
à peu que Mud attend sa petite amie Juniper pour prendre la fuite. Il est
recherché par la police pour avoir tué un homme dont Juniper était enceinte, et
pour avoir poussé la jeune femme dans les escaliers, lui faisant perdre l’enfant.
La famille du défunt a engagé des mercenaires et soudoyé la police locale pour
traquer Mud. Les deux garçons passent un nouveau marché avec le fugitif : s’il
leur confie le pistolet qu’il garde sur lui, ils l’aideront à réparer le bateau pour
prendre la fuite. Mud les envoie demander de l’aide à un certain Tom, qui vit en
face de chez Ellis. Tom, figure paternelle pour Mud, refuse de l’aider s’il s’agit
de reconquérir Juniper. Faute de mieux, Mud envoie Ellis lui porter un mot.
L’adolescent découvre alors qu’elle est en couple avec le frère de l’homme dont
elle attendait un enfant, et que ce nouveau compagnon la maltraite. Bouleversé,
Ellis retourne sur l’île et accuse Mud de se servir de lui. Dans sa colère, il tombe
dans un fossé rempli de mocassins d’eau. Mud n’a plus le choix : il doit quitter
l’île pour emmener l’enfant à l’hôpital le plus proche. Il est repéré par la police
qui prévient les mercenaires lancés à sa poursuite. Quelques jours plus tard, alors
que Mud passe dire au-revoir à Ellis, alité chez lui, une fusillade s’engage. La
maison de l’adolescent, au bord du fleuve, est assiégée, mais les assaillants sont
tués par Tom, qui leur tire dessus avec une carabine depuis l’autre rive. Mud est
blessé dans la fusillade, mais survit. Il quitte l’Arkansas en compagnie de Tom
sur le bateau en ruine, enfin réparé.
Pour son second film après Take Shelter, Jeff Nichols se lance dans un récit
initiatique à la frontière de plusieurs genres. À la fois thriller, mélodrame et film
d’aventure, Mud confirme le talent de Matthew McConaughey pour les rôles de
héros mystérieux, loin des jeunes premiers qu’il incarnait jusqu’alors dans des
comédies à l’eau de rose. Le cinéaste, élève de Terrence Malick, emprunte à son
mentor un émerveillement pour la nature découverte à travers le regard ébahi
d’un jeune adolescent. Il signe, avec Mud, un film étonnamment « spielbergien »
tant l’accent est mis sur la découverte du monde adulte par les deux garçons, qui
font l’expérience de la déception sentimentale avec le héros, par procuration,
mais aussi à travers le divorce des parents d’Ellis et le mépris d’une jeune
lycéenne. Les vraies stars du film sont aussi les paysages de l’Arkansas et les
étranges créatures qu’on y rencontre, tantôt bienveillantes, tantôt cruelles.G.J.

MURDER À LA MOD*
(USA, 1967.) R. et Sc. : Brian De Palma ; Ph. : Bruce Torbet ; M. : John
Herbert McDowell ; Pr. : Ken Burrows ; Int. : Margot Norton (Karen),
Andra Akers (Tracy), Jared Martin (Christopher), William Fenley (Otto).
NB, 60 min. (environ)
Le meurtre d’une actrice filmé de trois manières différentes : le point de vue
de la fille, le point de vue d’une caméra hitchcockienne le point de vue du
psychopathe.
Premier film expérimental de Brian De Palma, sorti en salle aux États-Unis
couplé avec Secret Cinema de Paul Bartel. Inédit en France sauf en DVD.J.T.

MURDERER (THE)***
(Hwanghae, Corée du Sud, 2010.) R. : Na Hong-jin ; Sc. : Na Hong-jin ;
Ph. : Lee Sungje ; M. : Jang Yeong-gyu, Lee Byung-hoon ; Pr. : Wellmade
Starm, Popcorn Films ; Int. : Ha Jung-woo (Gu-nam), Kim Yun-seok
(Myun-ga), Cho Seong-ha (Tae-won), Lee Chul-min (Choi Sung-nam), Lee
Eol (Joo-young). Couleurs, 140 min.
Pour échapper à sa condition de Joseon-Jok (sino-coréen défavorisé) Gu-
nam accepte de commettre un assassinat. Il se retrouvera pris dans une guerre
opposant deux mafias, à laquelle il ne pourra survivre.
En deux longs métrages (The Chaser et The Murderer, dont les deux acteurs
principaux s’échangent les rôles de bons et de méchants), Na Hong-jin s’impose
comme le plus grand cinéaste de son pays. Capable aussi bien de mettre en scène
un carambolage impliquant des dizaines de voitures que le trouble politique qui
agite la Corée du Sud en 2010, il réalise un film atypique et complexe, qui peut
se lire sous plusieurs angles. Haletant, brutal, mélancolique et sans pitié, The
Murderer est un thriller virtuose qui mérite de rendre jalouses les plus belles
productions internationales.G.J.

MUSTANG**
(Fr., All., Turquie, 2015.) R. : Deniz Gamze Ergüven ; Sc. : Deniz Gamze
Ergüven et Alice Winocour ; Ph. : David Chizallet et Ersin Gök ; M. :
Warren Ellis ; Pr. : CG Cinéma ; Int. : Gunes Nehize Sensoy (Lale), Doga
Zeynep Doguslu (Nur), Elit Iscan (Ece), Tugba Sunguroglu (Selma), Llayda
Akdogan (Sonay), Nihal Koldas (la grand-mère). Couleurs, 94 min.
Cinq sœurs sortent de l’école et chahutent avec des garçons. Mais quand
elles rentrent à la maison, leur grand-mère, qui les élève, les gronde : attention à
leur virginité. Examen médical et réclusion. Les cinq sœurs s’évadent pour aller
voir un match de football mais elles sont vues car le match est retransmis à la
télévision. Il faut les marier : mariage heureux pour l’aînée, mais la troisième se
donne la mort. Deux autres s’enfuient.
Cinq destins face à la dure condition des femmes dans certaines parties de la
Turquie. Comédie aux accents tragiques et manifeste féministe, ce premier film
a fait sensation à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2015.
J.T.

MY OLD LADY
(My Old Lady ; GB, USA, Fr., 2014.) R. et Sc. : Israel Horovitz ; Ph. : Michel
Amathieu ; M. : Mark Orton ; Pr. : David C. Barrot, Nitsa Benchetrit, Gary
Foster ; Int. : Kevin Kline (Mathias), Maggie Smith (Mathilde), Kristin
Scott Thomas (Chloé), Stéphane Freiss (Roy), Noémy Lvovsky
(Dr Horovitz), Dominique Pinon (Lefèvre). Couleurs, 107 min.
Mathias Gold, la cinquantaine, un Américain sans ressources, hérite de son
père un hôtel particulier du Marais, à Paris, qu’il espère vendre. Las ! celui-ci est
occupé par une vieille dame et sa fille qu’il ne peut déloger car l’hôtel a été
acheté en viager et Mathilde, la vieille dame est en pleine forme.
Ce premier film réalisé par Israel Horovitz est adapté de sa pièce qui connut
en France un beau succès sous le titre de Très chère Mathilde avec Line Renaud.
On ne saurait donc trop reprocher au « jeune » cinéaste – qui est surtout un
dramaturge – que son film soit théâtral, basé plus sur les dialogues, les situations
et les acteurs (eux-mêmes habitués des planches) que sur sa mise en scène
cinématographique. C’est au demeurant un film agréable grâce à sa vision
touristique de Paris et à son humour british teinté de mélancolie.C.B.M.

MY OUTLAW BROTHER
(My Outlaw Brother ; USA, 1951.) R. : Elliott Nugent ; Sc. : Gene Fowler Jr ;
Ph. : Jose Ortiz Ramos ; Pr. : Benedict Bogeaus ; Int. Robert Preston (le
ranger), Robert Stack (le bandit), Mickey Rooney (son frère). NB, 82 min.
Un bon jeune homme part retrouver son frère dans l’Ouest. Il va découvrir
que celui-ci est un redoutable bandit.
Pâle western resté inédit en France sauf à la télévision. Nugent est peu doué
pour le genre.
J.T.

MY SOUL TO TAKE*
(My Soul to Take ; USA, 2010.) R. et Sc. : Wes Craven ; Ph. : Petra Korner ;
M. : Marco Beltrami ; Pr. : Rogue ; Int. : Max Thierot (Bug), John Magaro
(Alex), Denzel Whitaker (Jerome), Zena Grey (Penelope). Couleurs,
107 min.
Un brave père de famille se révèle un tueur, assassinant sa femme et se
préparant à faire de même avec sa fille. Arrêté, il provoque un accident et
disparaît. Sept enfants naissent cette nuit là. Le tueur se serait réincarné dans
l’un d’eux. Mais lequel ?
Wes Craven, le maître de l’horreur, dans ses œuvres. Cette fois ce n’est plus
Freddy ou Scream, mais un nouveau psychopathe tout aussi terrifiant.J.T.

MY SWEET PEPPERLAND**
(My Sweet Pepperland ; Fr., All., Kurdistan, Émirats Arabes Unis, 2013.)
R. : Hiner Saleem ; Sc. : Hiner Saleem, Antoine Lacomblez ; Ph. : Pascal
Auffray ; Pr. : Robert Guédiguian, Bunny Drechsel, Karsten Stöter ; Int. :
Korkmaz Arslan (Baran), Golshifteh Farahani (Govend), Suat Usta
(Reber), Mir Murad Bedrixan (Tajdin), Feyyadaz Duman (Jaffar
Mohammed Emin), Tarik Akreya (Aziz Aga). Couleurs, 100 min.
Baran, ancien combattant de la Guerre de Libération du Kurdistan, accepte
le poste peu envié de chef de la police dans un village reculé où règne en
maître Aziz Aga, le seigneur tout puissant de la région. Il fait la rencontre de
Govend, jeune femme aussi belle qu’insoumise, qui vient d’y être nommée
institutrice. Bientôt, la liberté d’esprit de la jeune femme heurte les habitants, qui
la rejettent. Elle est défendue par Baran, lequel, flanqué de son adjoint Reber,
n’hésite pas par ailleurs à défier le tyran local…
On connaissait le western spaghetti, mais pas le western kurde : avec My
Sweet Pepperland, c’est chose faite. Il y a un shérif seul contre tous, des
chevauchées, un conflit avec le maître de la région qui se règle à coups de
revolver, une pendaison… Mais attention, c’est aussi et surtout un portrait du
Kurdistan d’aujourd’hui, des courants d’idées qui le traversent et de ses
difficultés à se construire en tant que démocratie. Réflexion et action, comédie et
tragédie se côtoient dans ce film inattendu, dont l’intérêt est encore rehaussé par
l’interprétation virile de Korkmaz Arslan et celle, vibrante, de Golshifteh
Farahani.G.B.
MY WEEK WITH MARILYN**
(My Week with Marilyn ; USA, 2011.) R. : Simon Curtis ; Sc. : Adrian
Hodges ; Ph. : Ben Smithard ; M. : Conrad Pope ; Pr. : Trademark Films ;
Int. : Michelle Williams (Marilyn Monroe), Kenneth Branagh (Laurence
Olivier), Eddie Redmayn (Colin Clark), Emma Watson (Lucy), Dougray
Scott (Arthur Miller), Judi Dench (Sybil Thorndike). Couleurs, 99 min.
L’histoire du tournage du Prince et la danseuse par Laurence Olivier avec
Marilyn Monroe, telle que l’a racontée l’assistant de Laurence Olivier, Colin
Clark. Celui-ci eut une liaison avec la star, jusque là odieuse et dépressive sur le
tournage. À la suite d’une fausse couche, elle rompt avec Colin Clark et finit le
tournage sans incident. Leur liaison aura duré une semaine.
Tout est exact dans ce film, des caprices de la star, fort bien jouée par
Michelle Williams, à la froideur de Laurence Olivier interprété par Kenneth
Branagh qui fut son successeur dans les adaptations de Shakespeare à l’écran.
Clark a raconté comment Marilyn, abandonnée par Arthur Miller et en proie aux
critiques de Laurence Olivier, chercha du réconfort auprès du jeune assistant
d’Olivier : The Prince, the Showgirl and Me (1995) et My Week with Marilyn
(2000). Le scénario ne prend pas parti ; du coup on n’est pas emporté par la folie
de Marilyn et sa nymphomanie. Mais le film n’en est pas moins une belle
contribution au mythe.J.T.

MYSTÈRE DE LA SECTION 8 (LE)*


(Dark Journey ; GB, 1937.) R. : Victor Saville ; Sc. : Arthur Wimperis et
Lajos Biro ; Ph. : Georges Perinal, Harry Stradling ; Pr. : Alexander
Korda ; Int. : Conrad Veidt (baron Karl von Marwitz), Vivien Leigh
(Madeleine Goddard), Joan Gardner (Lupita), Anthony Bushell (Bob
Carter), Ursula Jeans (Gertrude), Margery Pickard (Colette), Austin
Trevor (Dr. Muller). NB, 77 min.
À Stockholm en 1918, Madeleine Goddard dirige un magasin de mode et
renseigne secrètement les services secrets allemands, mais en réalité travaille
comme agent double pour l’Intelligence Service. Lorsque ses informations
provoquent un désastre parmi les troupes prussiennes, des soupçons commencent
à naître au sein de la Section 8, le service de contre-espionnage à Berlin. Son
patron, le baron von Marwitz, vient enquêter en personne. Se faisant passer pour
un déserteur, il fait une cour assidue à Madeleine qui finit par céder à ses
avances. Chacun découvre alors la véritable identité de l’autre. Sur le point
d’être enlevée par les agents allemands, Madeleine est arrêtée et expulsée par la
police suédoise grâce aux efforts de Bob Carter des services secrets
britanniques…
Au milieu des années trente, après X-27 (1931) de Sternberg et Mata-Hari
(1932) de Fitzmaurice, le cinéma d’espionnage encore en gestation ne savait
illustrer que l’amour contrarié entre la belle espionne et le séduisant agent
ennemi. Alexander Korda qui venait de prendre Conrad Veidt sous contrat et ne
savait comment l’employer, avait commandé un scénario original à son
compatriote Lajos Biro. Le grand comédien exilé d’Allemagne ne pouvait qu’y
jouer les beaux ténébreux, espion de surcroît. C’est le rôle qui lui est dévolu ici,
face à la future Scarlett O’Hara d’Autant en emporte le vent (1938). Mais
l’intrigue est parfois obscure et souvent malhabile dans la description de la
véritable action des protagonistes et le film peine à faire comprendre que
l’héroïne est un agent double, d’autant plus que tout le monde – y compris les
Français et les Allemands – parlent anglais. On est encore loin des scénarios
subtilement complexes des Espions (1957) de Clouzot ou de La Lettre du
Kremlin (1968) de John Huston. Revu à la télévision.
R.L.

MYSTÈRE DE MR. WONG (LE)*


(The Mystery of Mr. Wong ; USA, 1939.) R. : William Nigh ; Sc. : Scott
Darling, d’après les romans de Hugh Wiley ; Ph. : Harry Neumann ; M. :
Edward J. Kay ; Pr. : Scott R. Dunlap ; Int. : Boris Karloff (James Lee
Wong), Grant Withers (le capitaine de police Sam Street), Dorothy Tree
(Valerie Edwards), Craig Reynolds (Peter Hanson), Ivan Lebedeff (Michael
Strogonoff), Holmes Herbert (le professeur Ed Janney). NB, 68 min.
Tirant profit de la confusion régnant lors du massacre de Nankin, on a
dérobé « L’œil de la Fille de la Lune », un saphir à la valeur incommensurable.
Expédié clandestinement sur la Côte Ouest des États-Unis, il se trouve à présent
dans le coffre fort du collectionneur Edwards. Ce dernier, qui craint pour sa vie,
s’en ouvre à Mr Wong, le célèbre détective chinois…
Produit par un studio fauché, la Monogram, cette aventure de Mr. Wong se
laisse malgré tout regarder sans déplaisir, grâce au talent – modeste mais
indéniable – de William Nigh : quelques mouvements d’appareil, un plan
complexe avec reflet dans un miroir ainsi que la séquence dite des devinettes
découpées impeccablement démontrent un souci de qualité que décourage
normalement un budget étriqué. Le mystère, quant à lui, est développé et résolu
avec habileté. Bonne interprétation d’ensemble avec un Boris Karloff excellent
(même s’il ne fait guère chinois !)G.B.

MYSTÈRE DU CHAT NOIR (LE)*


(The Case of the Black Cat ; USA, 1936.) R. : William McGann (et Alan
Crosland non crédité) ; Sc. : F. Hugh Herbert, d’après le roman d’Erle
Stanley Gardner (1935) ; Ph. : Allen G. Siegler ; Pr. : Bryan Foy pour
Warner Bros. ; Int. : Ricardo Cortez (Perry Mason), June Travis (Della
Street), Jan Bryan (Wilma Laxter), Craig Reynolds (Frank Oafley), Carlyle
Moore Jr. (Douglas Keene), Gordon Elliot (Sam Laxter), Harry Davenport
(Peter Laxter). NB, 65 min.
Perry Mason est réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone du riche et
invalide Peter Laxter qui désire changer son testament. De crainte que Douglas
Keene, le prétendant de sa petite-fille Wilma, ne soit un coureur de dot, il préfère
la déshériter au profit de ses deux autres petits-fils Frank et Sam, à la condition
qu’ils continuent d’employer Ashton, son homme à tout faire, et de permettre à
son chat Clinker de demeurer avec lui. La nuit suivante, Peter Laxter périt dans
l’incendie de sa maison…
Le quatrième des six « Perry Mason » produits par la Warner Bros, entre
1934 et 1937 contient les qualités et les défauts des autres épisodes : intrigue
conduite sans aucun temps mort, pimentée de quelques touches d’humour bien
venues, mais adaptée en un temps record de soixante minutes d’un roman
complexe et touffu, comme savait les concocter l’auteur ; et, pour finir, un Perry
Mason qui prend la défense d’un suspect injustement accusé par la police et qu’il
innocente au cours d’un procès interrompu par un coup de théâtre
(particulièrement surprenant ici) où l’avocat-détective dévoile les dessous du
mystère sans qu’aucun des indices recueillis par ses soins ne puisse lui permettre
d’expliquer toutes les péripéties décrites dans le traditionnel flash back. Mais
qu’importe ? Le charme opère toujours.
Le studio a fait le curieux choix de remplacer, pour cette seule fois, l’élégant
et racé Warren William dans le rôle titre par l’inattendu Ricardo Cortez qui avait
déjà eu l’insigne honneur d’incarner Sam Spade dans la première adaptation du
Faucon Maltais (version de Roy Del Ruth en 1931). Commencé par Alan
Crosland, le film fut terminé par William McGann après la mort du premier
réalisateur dans un accident de voiture. Quant au titre mensonger – car le chat du
film est blanc avec quelques taches grises –, il est dû au choix de la production
d’utiliser une expression populaire à l’époque où le genre du film d’épouvante
était très en vogue : Le Chat noir (1934) d’Edgar G. Ulmer venait de triompher
sur les écrans.R.L.

MYSTÈRE DU CHIEN
QUI HURLE (LE)*
(The Case of the Howling Dog ; USA, 1934.) R. : Alan Crosland ; Sc. : Ben
Markson, d’après le roman d’Erle Stanley Gardner (1935) ; Ph. : William
Rees ; Pr. : Warner Bros. ; Int. : Warren William (Perry Mason), Marie
Astor (Bessie Foley), Allen Jenkins (sergent Holcomb), Grant Mitchell
(Claude Drumm), Helen Trenholm (Della Street), Helen Lowell (Elizabeth
Walker), Gordon Westcott (Arthur Cartwright). NB, 75 min.
Importuné par les hurlements incessants du chien de son voisin Clinton
Foley, Arthur Cartwight demande l’intervention de Perry Mason avant de
disparaître. Peu après, Perry Mason surprend Bessie, l’épouse légitime de Foley,
sortant de la maison où se trouvent les cadavres de son mari et de son chien.
L’avocat accepte de défendre la jeune femme que tout accuse…
Le film est agréable à voir, mais le spectateur perd pied très vite devant une
intrigue d’une incroyable complexité que le rythme endiablé du découpage – il
faut faire tenir en une heure et quart la matière d’un roman entier sans coupe
drastique – rend encore plus indigeste.
Inaugurant le premier d’une série de six films adaptés des romans d’Erle
Stanley Gardner produits par la Warner Bros entre 1934 et 1937, l’excellent et
racé Warren William restera, durant vingt ans et dans un tout autre registre, la
plus convaincante incarnation de Perry Mason avant l’apparition de Raymond
Burr sur le petit écran. Il sera trois autres fois le célèbre avocat – dans The Case
of the Curious Bride (1935) de Michael Curtiz, The Case of the Lucky Legs
(1935) d’Archie Mayo et The Case of the Velvet Claws (1936) de William
Clemens – avant de céder la place à Ricardo Cortez dans Le Mystère du chat
noir (1936) de William McGann, et à Donald Woods dans The Case of the
Stuttering Bishop (1937) de William Clemens.R.L.

MYSTÈRE ROSWELL (LE)***


(Roswell ; USA, 1994.) R. : Jeremy Kagan ; Sc. : Arthur Kopit et Paul
Davids, d’après le livre de Kevin D. Randle et Donald R. Schmitt (UFO
Crash at Roswell) ; Ph. : Steven Poster ; M. : Elliot Goldenthal ; Pr. : Jeremy
Kagan pour Viacom Pictures / Citadel Entertainment ; Int. : Kyle
McLachlan (Jesse Marcel), Martin Sheen (Townsend), Dwight Yoakam
(Marc Brazel), Kim Greist (Vy Marcel), Xander Berkeley (Sherman
Carson), Bob Gunton (Frank Joyce), John M. Jackson (colonel Blanchard),
J. D. Daniels (Jesse Jr). Couleurs, 91 min.
En juillet 1947, la base aérienne de Roswell (Nouveau Mexique) a été le
théâtre de curieux événements. Les autorités ont été averties qu’un fermier des
environs, Marc Brazel, avait retrouvé d’étranges débris dans l’un de ses champs.
Accompagné de son supérieur, le colonel Blanchard, et d’un officier du
renseignement, le major Jesse Marcel s’était rendu sur les lieux et tous étaient
tombés d’accord : il s’agissait sans nul doute du crash d’un vaisseau spatial
d’origine inconnue, et la presse en avait aussitôt rendu compte. Mais vingt-
quatre heures après, les hautes autorités militaires s’étaient empressées de
démentir, détruisant le témoignage du major, et le dossier avait été classé Top-
Secret. Trente années plus tard, désormais à la retraite et toujours obsédé par
cette affaire et soucieux de défendre son honneur, le major Marcel revient sur les
lieux et tente de découvrir la vérité…
La mystérieuse affaire Roswell est devenue l’un des grands classiques de
l’ufologie – la discipline qui recueille et étudie les témoignages sur les
manifestations des OVNIs [Objets Volants non Identifiés]. Les autorités
militaires américaines ont tenté, depuis plus de soixante ans, de ridiculiser ceux
qui croient à la thèse d’un incident d’ordre extraterrestre ou, du moins, d’un
secret touchant à la défense nationale. Il demeure, toutefois, qu’un mystérieux
engin s’est bien écrasé dans le désert du Nouveau Mexique le 2 juillet 1947, et
qu’un grand nombre de témoignages pour le moins troublants vont à l’encontre
de la thèse officielle mettant en cause la chute d’un simple ballon-sonde
expérimental. Le remarquable film de Jeremy Kagan a le mérite de poser
clairement le problème et d’illustrer toutes les hypothèses, même les plus
délirantes, avec un remarquable souci d’objectivité. Il y a deux films honnêtes,
sérieux et convaincants, à voir sur les manifestations d’OVNIs : celui-là et Fire
in the Sky (1993) de Robert Lieberman. Film découvert en vidéo.R.L.
MYSTÈRES DE LISBONNE (LES)***
(Mistérios de Lisboa ; Fr, Port., 2010.) R. : Raoul Ruiz ; Sc. : Carlos Saboga ;
Ph. : André Szankowski ; M. : Jorge Arriagada, Luís de Freitas Branco ;
Pr. : Clap Filmes ; Int. : Adriano Luz (Père Dinis / Sabino Cabra / Sebastião
de Melo), Maria João Bastos (Ângela de Lima), Ricardo Pereira (Alberto de
Magalhães / Come-Facas), Clotilde Hesme (Elisa de Montfort), Léa Seydoux
(Branca de Montfort). Couleurs, 272 min.
Un homme s’éteint à Rio de Janeiro, au XIXe siècle. Il laisse derrière lui un
long manuscrit racontant le périple d’un orphelin, Pedro da Silva, élevé par le
père Dinis. Au cours du siècle, à travers le monde entier, Pedro a croisé mille
personnages étonnants : un ex-pirate devenu homme d’affaires, une sainte qui
tue son mari et prostitue sa fille, une comtesse jalouse qui cherche à se venger…
Toujours, sur son chemin, ressurgit le père Dinis, sous une nouvelle identité.
Dix ans après son adaptation réussie du dernier tome d’À la recherche du
temps perdu, le cinéaste chilien Raoul Ruiz s’attaque au deuxième livre du
prolifique Camilo Castelo Branco. Si le film – destiné à être vu à la télévision
dans une version avoisinant les six heures – est un marathon pour le spectateur,
même dans son montage de quatre heures et demie pour le grand écran, la
maîtrise de la mise en scène du cinéaste est d’une virtuosité hypnotique. La
fluidité de ses plans-séquences, faisant passer la caméra à travers les murs ou les
plafonds, ajoute au romanesque une dimension cinématographique capitale. Un
an à peine avant de disparaître, le réalisateur démontre qu’après plus d’une
centaine de films, il est parvenu au sommet de son art, jonglant avec les formes
filmiques avec une aisance déroutante. Sans aucun doute, Les Mystères de
Lisbonne est une œuvre raffinée pour spectateurs patients et érudits, qu’il faut
mieux visionner en plusieurs épisodes qu’en une seule fois. Mais elle
passionnera quiconque aime les films en costumes et les grands romans épiques,
où l’aventure s’imbrique au mélodrame et où les coups de théâtre ponctuent le
périple du héros, à travers le globe et à travers les âges.G.J.
MYSTÉRIEUX
MONSIEUR SYLVAIN (LE)*
(Fr., 1946.) R. : Jean Stelli ; Sc. : Solange Térac ; Ph. : René Gaveau ; M. :
René Sylviano ; Pr. : Aimé Frapin ; Int. : Simone Renant (Françoise
Dastier), Jean Chevrier (capitaine Chantenay), Frank Villard
(capitaine Ancelin), Jean Marchat (Roland Morgat), Marcelle Praince
(Lydia Pellegrini), André Bervil (Viviano, le tueur), Claude Nollier
(Madeleine Noisiel), Marcel Raine (commandant Dartois). NB, 95 min.
Monsieur Sylvain, l’agent le plus prestigieux du Deuxième Bureau, est
envoyé à la base aéronavale de Toulon où l’inventeur Lansac, qui travaillait sur
un guide d’orientation automatique pour le tir de torpilles des sous-marins, vient
d’être assassiné. Le même jour, trois hommes se présentent à la base : le
capitaine Chantenay qui arrive d’Extrême-Orient, le capitaine Ancelin qui vient
de Dakar, et l’ingénieur Morgat qui a travaillé à Croydon en Angleterre ; mais
aucun ne déclare être Monsieur Sylvain… Délaissant l’enquête, Ancelin
s’intéresse à la jolie Françoise Dastier, rencontrée par hasard…
Le cinéma français découvrait les charmes du whodunit : qui est
monsieur Sylvain, mais aussi qui est le traître qui vend des secrets militaires à
une puissance étrangère ? Les cinéphiles, eux, n’hésitent pas longtemps entre
Frank Villard, Jean Chevrier et Jean Marchat ! Spécialiste du mélodrame social,
c’était la première fois que Jean Stelli, prolifique artisan du cinéma français,
s’intéressait au policier mâtiné d’espionnage. Il tournera quatre autres films du
même genre avec Frank Villard (capitaine Thierry) en vedette : Alerte au
Deuxième Bureau (1956), Deuxième Bureau contre inconnu (1957), Rapt au
Deuxième Bureau (1958) et Deuxième Bureau contre terroristes (1961).R.L.

MYTHO (LE)*
(Just Go With It ; USA, 2011.) R. : Dennis Dugan ; Sc. : Allan Loeb et
Timothy Dowling ; Ph. : Theo van de Sande ; M. : Rupert Gregson-
Williams ; Pr. : Columbia Pictures ; Int. : Adam Sandler (Danny
Maccabee), Jennifer Aniston (Katherine), Nicole Kidman (Devlin Adams),
Nick Swardson (Eddie). Couleurs, 111 min.
Pour séduire la jolie Palmer, Danny Maccabee, chirurgien esthétique
renommé, lui fait croire qu’il est marié. Sa secrétaire Katherine tient le rôle, puis
ses enfants se font passer pour ceux de Danny. De plus en plus séduite Palmer
veut se marier mais c’est Katherine qu’épousera Denny.
Remake de Fleur de cactus, d’après la pièce de Barillet et Gredy, tourné en
1969. Apparition étonnante de Nicole Kidman.J.T.

MYTHOS (LES)*
(Fr., 2011.) R. : Denis Thybaud ; Sc. : Samir Oubechoi ; Ph. : Michel
Taburiaux ; M. : Franck Authié et Karen Brunon ; Pr. : La mouche du
coche ; Int. : Stéphanie Crayencour (Marie van Verten), Ralph Amoussou
(Moussa), Alban Ivanov (Nico), William Lebghil (Karim), Charlie Dupont
(Frédéric de Tournon). Couleurs, 87 min.
Trois « mythos » (en banlieue le mythos est une copie) de gardes du corps
sont chargés de protéger une riche héritière. Les mésaventures se multiplient.
On ne les racontera pas ici, mais tout finit bien et même très bien. C’est une
comédie bien enlevée, s’amusant à opposer banlieue et jet set, pleine de gags et
de bons mots et sans prétentions.J.T.
N

NANNERL, LA SŒUR DE MOZART***


(Fr., 2010.) R. et Sc. : René Féret ; Ph. : Benjamin Echazarreta ; M. : Marie-
Jeanne Sérèro ; Pr. : Les films Alyne ; Int. : Marie Féret (Nannerl Mozart),
Marc Barbé (Léopold Mozart), Delphine Chuillot (Anna-Maria Mozart),
David Moreau (Wolfgang Mozart), Clovis Fouin (le Dauphin), Lisa Féret
(Louise de France). Couleurs, 120 min.
Léopold Mozart prépare une tournée musicale pour mettre en valeur ses
deux enfants, Nannerl, 15 ans, et Wolfgang, 10 ans. Ils se rendent à Versailles
mais en chemin un accident les oblige à résider dans une abbaye où Nannerl se
lie avec Louise de France. Le jour du concert Nannerl est costumée en homme et
joue du violon. Le Dauphin est impressionné et revoit Nannerl. Il veut qu’elle
compose mais Léopold s’y oppose. Les Mozart s’en vont à Londres mais elle
reste à Paris. Le Dauphin se joue d’elle puis la renvoie. Elle part rejoindre sa
famille. Sur la route elle s’arrête au Carmel pour y voir Louise brisée par un
chagrin d’amour.
Une très belle idée : évoquer la sœur de Mozart, elle aussi virtuose mais
sacrifiée par son père au génie de Wolfgang. C’est la fille de Féret (il aime,
comme Léopold, travailler en famille) qui tient le rôle de Nannerl. Le scénario
prend quelques libertés avec l’Histoire, imaginant une relation entre le Dauphin
et la sœur de Mozart. Quelques détails sont inexacts mais qu’importe,
admirablement joué et parfaitement filmé, ce scénario de Féret n’est nullement
indigne d’une comparaison avec l’Amadeus de Forman.J.T.

NANON*
(Nanon ; All., 1938.) R. : Herbert Maisch ; Sc : Eberhardt Kleindorf, Georg
Zoch ; Ph : Konstantin Irmen Tschet ; M : Alois Melchar ; Pr : UFA ; Int. :
Johannes Heester (Marquis Charles d’Aubigné), Erna Sack (Nanon Patin),
Otto gebühr (Molière), Dagny Servaes (Ninon de L’Enclos), Karl Payla
(Louis XIV). NB, 80 min.
C’est une opérette, c’est à dire une intrigue prétexte à chants, ballets, duels,
courses-poursuites. Nanon Patin, l’aubergiste à la voix d’or, est amoureuse d’un
marquis qui se fait passer pour simple tambour. Croyant le sauver de la peine de
mort pour duel, elle sollicite Ninon de L’Enclos, la grande courtisane, parcourt
Versailles et se jette aux pieds de Louis XIV, roi-soleil complaisant et surtout
rencontre Molière incarné par Otto Gebühr, qui paraissait voué à jouer à vie le
rôle de Frédéric le Grand. Tout finit par des chansons et un ballet. Un sincère
hommage à la culture française, bien que limité à une opérette, ce qui, en 1938,
était rare outre-Rhin, où l’on dépeignait la France comme une nation faible et
décadente.U.S.

NAPLES D’AUTREFOIS
(Napoli d’altri tempi ; Ital., 1938.) R. : Amleto Palermi ; Sc. : Cesare Giulio
Viola, Amleto Palermi, Ernesto Murolo ; Ph. : Anchise Brizzi ; Son :
Giovanni Bianchi ; Cost. d’après documents : Gino Sensani ; Chans. di
Salvatore Rosa, Denza Tosti, Di Capua Gambartella, Cicognini, Valente,
Persico ; Paroles des chansons modernes : Ernesto Murolo ; Pr. : Astra ;
Int. : Emma Grammatica (Maddalena), Vittorio de Sica (Mario), Elisa
Cegani (Maria), Maria Denis (Ninetta), O.V. Gentilli (Zia Bettina),
Giuseppe Porelli (Baracchi), Enrico Glori (Maurizio), Gianni Altieri (De
Stasio), Vittorio Bianchi (il marchese) Nicola Maldecca (Nicola). NB,
95 min.
Naples, au début du XXe siècle. Le film s’ouvre sur la création de Funiculi
funicula, première chanson napolitaine éditée – par la célèbre Casa Ricordi –
pour l’inauguration du funiculaire du Vésuve. Deuxième séquence : défilés puis
embarquement des troupes italiennes pour la guerre d’Érythrée – clin d’œil
explicite à l’embarquement de troupe italiennes pour la guerre d’Éthiopie en
1936-37. Puis, c’est la montée vers la célébrité d’un jeune garçon de courses,
puis commis de quincaillerie, fou de musique et de chansons populaires. Ce
jeune homme, enfant trouvé, orgueilleux et timide, est fortement aidé par une
vieille dame qui l’introduit dans une famille noble évidemment influente. Arrivé
à la notoriété, Mario Esposito – en italien, Esposito sous-entend un trovatello, un
enfant trouvé – devient Mario Perla et s’éprend de la fille du marquis, elle même
amoureuse du jeune homme. Tout le monde lui déconseille cette liaison encore
très pure, même la vieille dame qui lui dévoile qu’il est le fils de sa sœur, séduite
à vingt ans et abandonnée par le père mort à la guerre. Et surtout la famille du
marquis qui refuse net toute mésalliance. Le cœur meurtri, Mario rompt, et la
jeune fille se rend finalement elle-même à la raison. Les mauvais esprits peuvent
voir dans cet échec une allusion discrète aux mauvais rapports que le Duce
entretenait par instants avec la famille royale d’Italie.
Le film se termine sur la fête populaire dans les rues de Naples en liesse,
ponctuée par les chansons de Mario Perla.
Naples est peut-être un peu idéalisée et le monde de l’aristocratie à la limite
de la caricature, mais ne boudons pas notre plaisir : cette œuvre de Amleto
Palmieri, baignée de musique napolitaine est un bonheur.B.T.

NAPOLÉON IST AN ALLEM SCHULD*


(All., 1938.) R. et Sc. : Curt Goetz ; Ph. Friedl Behn-Grund ; M. : Franz
Grothe ; Pr. : Tobis ; Int. : Curt Groetz (Sir Cavershoot), Else von
Möllendorff, Kirstein Heilberg. NB, 90 min.
Un milliardaire excentrique, passionné par l’histoire de Napoléon a décidé
de vivre comme lui, pour mieux le comprendre. À l’occasion d’un congrès, il
rencontre une danseuse qui va le guérir de ses obsessions.
Charmante comédie qui fut interdite par Goebbels en 1940 comme trop
favorable à Napoléon et à la France. Il n’y fut jamais distribué, mais reste un
témoignage de la popularité persistante de Napoléon en Allemagne.
J.T.

NATUR THERAPY**
(Mot Naturen ; Norv., 2014.) R. et Sc. : Ole Giaever ; Ph. : Oiesten Mumen ;
M. : Ola Flottum ; Pr. : Maria Ekerhovd ; Int. : Ole Giaever (Martin) Marte
Magnusdotten Solem (Sigust). Couleurs, 80 min.
En cette fin de semaine, Martin, las de son travail, de sa vie quotidienne, de
sa femme, éprouve le besoin de se ressourcer. Il part seul en randonnée à travers
de grands espaces.
Les magnifiques paysages norvégiens sont bien sûr omniprésents dans ce
film où la randonnée n’est qu’un prétexte pour faire le point sur soi-même, sur le
sens de sa vie. Le réalisateur se filme en toute liberté – et même cul nu ! – avec
une certaine ironie dans des situations parfois saugrenues ou inattendues. Ces
deux jours passés en sa compagnie sont revigorants. Quant à la fin – optimiste
ou morose ? – elle reste très ouverte.C.B.M.

NAVAJO JOE*
(Navajo Joe ; Ital., 1967.) R. : Sergio Corbucci ; Sc. : Dean Graig ; Ph. :
Eduardo Noe ; Pr. : Donato et Carpentieri ; Int. : Burt Reynolds (Joe),
Pierre Cressoy (Duncan), Nicoletta Machiavelli. Couleurs, 90 min.
Duncan et une bande de hors la loi pillent et massacrent une communauté
navajo. Un seul survivant, Jo, qui va se venger.
Burt Reynolds en navajo dans un western spaghetti particulièrement
sanglant. Réhabilité par Tarantino.J.T.

NE NOUS SOUMETS PAS


À LA TENTATION**
(Fr., 2011.) R., Sc. et Pr. : Cheyenne Carron ; Ph. : Malory Congoste ; M. :
Helluvah ; Int. : Jean-François Garraud (Tristan), Guillemette Barioz
(Rachel), Agnès Delachair (Anna), Swan Arlaud (Stéphane). Couleurs,
105 min.
En accompagnant sa femme Rachel à l’aéroport, Tristan, un avocat,
rencontre fortuitement la jeune Anna. Il l’emmène chez lui et couche avec elle.
Mais Rachel, l’épouse, rentre à l’improviste. La rencontre était-elle fortuite ?
Anna est-elle manipulée par le louche Stéphane ? Anna est-elle la fille de
Rachel ?
Un suspense riche en fausses pistes à la façon de Boileau-Narcejac. Mais les
personnages manquent de consistance et la réalisatrice de moyens.J.T.

NEAR DEATH EXPERIENCE*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Benoît Delépine et Gustave Kervern ; Ph. : Hugues
Poulain ; Pr. : No Money ; Int. : Michel Houellebecq (Paul). Couleurs,
87 min.
Paul, la cinquantaine, employé chez France-Télécom, marié, deux grands
enfants, pète les plombs. Il enfourche son vélo et part dans la campagne, puis à
pied dans la montagne. Il fait plusieurs tentatives de suicide inabouties.
La principale originalité de ce film est la présence de Michel Houellebecq
avec son physique de vieux jeune homme, sa dégaine d’échassier en tenue de
cycliste. Omniprésent à l’image, il soliloque en voix off pendant toute la durée,
vitupérant contre son époque, disant son pessimisme envers une société
capitaliste. Rien de nouveau pour qui connaît son œuvre littéraire. La réalisation
est volontairement bâclée avec ses cadrages approximatifs et ses images parfois
granuleuses. On n’aime ou on n’aime pas ; à prendre ou à laisser.C.B.M.

NEBRASKA*
(Nebraska ; USA, 2013.) R. : Alexander Payne : Sc. : Bob Nelson ; Ph. :
Phedon Papamichaël ; M. : Mark Orton ; Pr. : Albert Berger et Ron Yerxa ;
Int. Bruce Dern (Woody Grant), Will Forte (David Grant), June Squibb
(Kate Grant), Bob Odenkirk (Ross Grant), Stacy Keach (Ed Pegram).
Couleurs, 120 min.
Convaincu qu’il a gagné le gros lot, le vieux Woody Grant, veut se rendre de
Billings dans le Montana à Lincoln dans le Nebraska pour toucher son argent, un
million de dollars. Son fils l’accompagne. En cours de route, Woody déchaîne
les convoitises. Mais il s’était trompé. De là les quolibets. Mais il aura sa
revanche. Sympathique road-movie qui vaut pour ses paysages et la composition
de Bruce Dern.J.T.

NEIGES DU KILIMANDJARO (LES)**


(Fr., 2011.) R. : Robert Guédiguian ; Sc. : Jean-Louis Milesi et Robert
Guédiguian d’après Victor Hugo ; Ph. : Pierre Milon ; Pr. : Agat Film ;
Int. : Ariane Ascaride (Marie-Claire), Jean-Pierre Darroussin (Michel),
Gérard Meylan (Raoul), Maryline Canto (Denise), Grégoire Leprince-
Ringuet (Christophe), Anaïs Demoustier (Flo), Adrien Jolivet (Gilles).
Couleurs, 107 min.
Michel, un délégué syndical, est licencié des chantiers navals de Marseille
avec d’autres ouvriers. Marié depuis 30 ans à Marie-Claire, une aide-ménagère,
ils fêtent cet anniversaire avec leurs familles, collègues et amis. Ceux-ci se
cotisent pour leur offrir ce dont ils rêvent, un voyage en Tanzanie, face au
Kilimandjaro. Un soir, alors qu’ils jouent aux cartes, ils sont agressés par deux
individus masqués qui les dépouillent de l’argent du voyage. Malgré ses
réticences, Michel porte plainte. Il identifie l’un de ses agresseurs.
« Les pauvres gens » n’est pas sans doute le meilleur poème de Victor Hugo,
tout comme ce film n’est pas le meilleur de Guédiguian. Celui-ci s’inspirant trop
artificiellement de celui-là – surtout dans les rapports avec les enfants – en des
scènes trop didactiques. Cependant son film est tellement humain en cette
période de crise économique, de chômage, de précarité, tellement chaleureux et
généreux, que l’on ne peut qu’y adhérer Sous le soleil de l’Estaque, Guédiguian
retrouve avec bonheur sa bande de comédiens habituels.C.B.M.

NEON DEMON (THE)


(The Neon Demon ; USA, Fr., Dan., 2016.) ; R. : Nicolas Winding Refn ;
Sc. : N. Winding Refn, Mary Laws ; Ph. : Natasha Braier ; M. : Cliff
Martinez ; Pr. : Lene Borglum, Vincent Maraval, N. Winding Refn ; Int. :
Elle Fanning (Jesse), Jena Malone (Ruby), Bella Heathcote (Gigi), Keanu
Reeves (Hank). Couleurs, 117 min.
Jesse, une orpheline de 16 ans (on lui en accordera 18…) arrive de sa
campagne pour tenter sa chance à Los Angeles dans le mannequinat. Sa beauté
diaphane lui permet de réussir au-delà de toute espérance, suscitant bien des
jalousies.
Des paillettes, des toilettes vaporeuses, des maquillages sophistiqués, des
couleurs clinquantes, des décors inquiétants, des scènes-choc, une musique
planante, une actrice d’une « sublime beauté » vide de toute expression… Ce
long clip baroque et fantastique, chic et toc, brasse du vide et débouche sur le
néant. Vanitas vanitatis… tout est vanité – et vacuité.C.B.M.
NE MANGEZ PAS
LES MARGUERITES !
(Please don’t Eat the Daisies ; USA, 1960.) R. : Charles Walters ; Sc. :
D. Kerr ; Ph. : R. Bronner ; M. : D. Rose ; Pr. : MGM ; Int. : David Niven
(Harry), Doris Day, Janis Paige, Spring Byington. Couleurs, 110 min.
Harry, devenu critique dramatique, éreinte la pièce de son ami Alfred.
Fureur de ce dernier tandis que la vedette gifle le critique. Mais tout s’arrangera.
Insipide comédie destinée aux admirateurs de Doris Day. Il y en a.J.T.

NEUF GARÇONS… UN CŒUR !


(Fr., 1947.) R. et Sc. : Georges Freedland ; Dial. : G. Freedland, Norbert
Carbonnaux ; Ph : Charles Bauer ; M : Norbert Gianzberg, Charles Trenet,
Gilles, Louiguy, Mireille, Marguerite Monnot, Sauvigny ; Pr : Robert
Tarcali ; Int : Edith Piaf (Christine), les Compagnons de la Chanson (ses
amis), Lucien Baroux (Victor), Lucien Nat (Excellence), Marcel Vallée (le
patron du « Paradise »), Elisabeth Wells (Lisa). NB, 87 min.
Le soir du réveillon de Noël, Christine et ses amis musiciens sont sans un
sou. Elle espère un engagement dans le cabaret où son oncle Victor est portier.
Elle s’endort et se retrouve au Paradis…
Certes, le film n’est pas bon : la réalisation est mollassonne, les décors sont
pauvres, Lucien Baroux en fait des tonnes, Lucien Nat est passablement ridicule.
C’est un conte de Noël dans la tradition du cinéma populaire catholique de
l’époque que l’on pourrait facilement négliger, si… S’il n’y avait les chansons.
D’abord celles des Compagnons de la Chanson, aujourd’hui bien oubliés, qui
interprètent avec entrain Charles Trenet et Mireille. Et surtout, évidemment,
Edith Piaf : cette petit bonne femme au physique souffreteux n’est peut-être pas
une grande comédienne, mais elle vit de tout son être ce qu’elle chante – alors
son visage s’irradie. L’entendre, mais aussi la voir, interpréter « la Vie en Rose »
est un grand moment de music-hall.C.B.M.

NEUF MOIS FERME**


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Albert Dupontel ; Ph. : Vincent Mathias ; M. :
Christophe Julien ; Pr. : ADCB Films ; Int. : Sandrine Kiberlain (Ariane),
Albert Dupontel (Bob), Nicolas Marié (Maître Trolos), Philippe Uchan (le
juge Godefroy de Bernard), Philippe Duquesne (Docteur Toulatel), Bouli
Lanners (le policier), Christian Hecq (le lieutenant) Gilles Gaston-Dreyfus
(M. de Lime), Michel Fau (le gyneco), Laure Calamy (la collègue d’Ariane).
Couleurs, 82 min.
Ariane Felder, juge d’instruction au Palais de Justice de Paris, la
quarantaine, est une célibataire endurcie ne pensant qu’à sa carrière. Or elle va
découvrir qu’elle est enceinte sans savoir comment, ayant complètement oublié
qu’elle avait été abordée par un inconnu, un soir de Réveillon, alors qu’elle était
en état d’ébriété. Une enquête ADN révèle que son agresseur serait Bob Nolan,
un dangereux criminel qui attend son jugement dans la prison du Palais.
Une comédie à l’humour noir, complètement déjantée, aux gags multiples.
Dupontel est un affreux « jojo », Nicolas Marié un avocat bègue (scène hilarante
de sa plaidoirie) et Sandrine Kiberlain en femme coincée et déconcertée,
époustouflante. Elle a obtenu le César de la meilleure interprétation féminine. À
signaler quelques apparitions inattendues : Jean Dujardin, Yolande Moreau,
Terry Gillian et quelques autres. Et savez-vous ce qu’est un globophage ? À
découvrir dans une scène horrible « à mourir de rire ».C.B.M.

NEVADA
(Nevada ; USA, 1944.) R. : Edward Killy ; Sc. : Norman Houston d’après
Zane Gray ; Ph. : Harry J. Wild ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : RKO ; Int. :
Robert Mitchum (Jim Nevada), Anne Jeffreys (Julie Dexter), Guinn
Williams (Dusty). NB, 62 min.
Jim gagne au jeu 7 000 dollars au détriment de Red Berry qui entend
récupérer son argent. Et un certain Burridge est aussi intéressé par la somme.
Petit western de la RKO qui vaut pour Mitchum. Inédit en France sauf en
DVD.J.T.

NEVER TAKE SWEETS


FROM A STRANGER***
(Never Take Sweets from a Stranger/Never Take Candy from a Stranger ; GB,
1960.) R. : Cyril Frankel ; Sc. : John Hunter, d’après Roger Garis ; Ph. :
Freddie Francis ; Déc. : Bernard Robinson ; M. : Elisabeth Lutyens ; Pr. :
Anthony Hinds (Hammer) ; Int. : Gwen Watford (Sally Carter), Patrick
Allen (Peter Carter), Felix Aylmer (Clarence Olderberry Sr.), Niall
MacGinnis (l’avocat de la défense), Alison Leggatt (Martha), Bill Nagy
(Clarence Olderberry Jr.), Michael Gwynn (le procureur), Budd Knapp
(Hammond), MacDonald Parke (le juge), Janina Faye (Jean Carter). NB,
81 min.
Fraîchement débarqué d’Angleterre, Peter Carter s’installe avec sa famille
dans une petite ville canadienne, afin de prendre la direction de l’école locale.
Un soir, sa fille, Jean, lui confesse avoir dansé nue avec sa camarade Lucille
devant Clarence Olderberry Sr. Ce dernier, vieillard insane aux tendances
pédophiles, se trouve être un pilier de la communauté. En dépit des réprobations
de la population, des menaces du fils d’Olderberry et de l’absence de soutien des
parents de Lucille, les époux Carter décident de déposer plainte. Un procès
s’ouvre. Âprement questionnée par l’avocat de la défense, la petite Jean perd
rapidement ses moyens. Le témoignage de l’enfant s’avérant trop fragile pour
établir la culpabilité du sénile patriarche, ce dernier est relaxé. Écœurés, les
Carter décident de quitter la ville. Au cours des préparatifs du départ, Jean
retrouve son amie Lucille et s’en va faire une promenade à vélo. Au détour d’un
chemin, les deux fillettes tombent nez à nez sur le vieil Olderberry qui les prend
en chasse. Averties de la disparition des enfants, les autorités organisent une
battue dans la forêt avoisinante et finissent par retrouver Olderberry, hagard,
dans une cabane abandonnée. Sur place, les policiers découvrent le cadavre de la
malheureuse Lucille. Ayant réussi à échapper aux griffes du dément, Jean est
rendue saine et sauve à ses parents.
Une œuvre infiniment courageuse pour son époque et résolument unique
dans les annales de la Hammer qui, remisant ici son bestiaire habituel, explore
une autre forme d’horreur, on ne peut plus ordinaire celle-là : la pédophilie.
Avec une remarquable économie de moyens, doublée d’un sens du suspense
particulièrement aiguisé, Frankel (cinéaste qu’il conviendrait assurément de
redécouvrir) dresse le tableau peu reluisant et tristement réaliste d’une
communauté rongée par la loi du silence. « Loi » que lui impose une
reconnaissance craintive envers un patriclan tout-puissant, dont le doyen s’avère
être un prédateur sexuel notoire (campé de façon saisissante par Felix Aylmer
qui, sans jamais faire entendre le son de sa voix, inspire successivement l’effroi,
le dégoût et la pitié). Complicité passive et renoncement criminel des institutions
locales (police, justice et corps médical confondus), pleutrerie teintée d’hostilité
d’une population de « braves gens » n’ayant rien à déclarer : ce sont toutes les
tares d’un corps social malade de ses compromissions et de ses reniements que
dénonce avec vigueur et probité cette implacable « étude en noir ». Le titre du
film – dont la traduction littérale, « N’acceptez jamais de bonbons d’un
étranger », résonne comme une ardente prière à l’adresse des enfants de toutes
époques et de toutes conditions – fait immanquablement écho à l’exhortation
langienne de M le maudit (1931) : « Nous devons beaucoup mieux surveiller nos
enfants. »A.M.

NEWMAN’S LAW**
(Newman’s Law ; USA, 1974.) R. : Richard T. Heffron ; Sc. : Anthony
Wilson ; Ph. : Vilis Lapenieks ; M. : Robert Prince ; Pr. : Richard
Irving/Universal ; Int. : George Peppard (Vince Newman), Roger Robinson
(Garry), Eugene Roche (Reardon), Gordon Pinsent (Eastman), Abe Vigoda
(Dellanzia), Louis Zorich (Falcone), Michael Lerner (Frank Acker), Victor
Campos (Jimenez), Mel Stewart (Quist), Jack Murdoch, David Spielberg.
Couleurs, 98 min.
Confronté quotidiennement à la violence et à la corruption, Vince Newman
est un policier réputé pour sa probité sans faille. À la suite d’une arrestation
difficile, Newman met au jour un important trafic de stupéfiants impliquant
Frank Lo Falcone, un mafieux notoire. Ce dernier bénéficiant de complicités au
sein même des forces de l’ordre, Newman est bientôt victime d’un complot
orchestré par ses propres collègues, qui feignent de découvrir un sachet de
drogue à son domicile. Le but de la manœuvre est simple : discréditer
l’enquêteur avant qu’il n’ait le temps de témoigner au procès de Falcone.
Suspendu de ses fonctions, Newman demeure inflexible dans sa quête de vérité
et devient la cible des malfrats. Après la mort de son coéquipier, Garry, au cours
d’une fusillade acharnée, Newman démasquera les ripoux et traquera Lo Falcone
jusque dans son luxueux repaire. Il y laissera la vie, non sans avoir finalement
abattu le gangster.
Écrit par l’auteur de la série Banacek (1972-1974), avec le même George
Peppard, ce titre méconnu s’inscrit – en mineur – dans la lignée des flic stories
au ton désenchanté qui firent florès à Hollywood dans les années 70 (Les Flics
ne dorment pas la nuit [Richard Fleischer, 1972], Meurtres dans la 110e rue
[Barry Shear, 1972], Serpico [Sidney Lumet, 1973], Le Cercle noir [Michael
Winner, 1973], Bande de flics [Robert Aldrich, 1977]). Si la réalisation demeure
purement fonctionnelle (Heffron se montrera bien plus audacieux dans J’aurai ta
peau [1982], d’après Mickey Spillane), le regard porté sur l’Amérique urbaine
des seventies ne manque pas, quant à lui, de lucidité. Confronté à une société en
pleine décomposition, où la morgue de truands réputés intouchables n’a d’égale
que l’opportunisme des prétendus représentants de l’ordre, le mythe du policier
incorruptible et triomphant semble tout à coup ébranlé, frappé d’obsolescence.
D’abord soutenu par un procureur aux ambitions politiques dévorantes, puis
livré à la vindicte populaire à la suite d’un coup monté pour le discréditer, le
personnage de Newman n’est que la variable d’ajustement d’un système où les
intérêts bien compris de quelques puissants, mafieux ou politiciens, ne sauraient
s’encombrer de notions aussi peu lucratives que l’intégrité, l’honneur et le
respect des lois. La prestation, tout en rage contenue, de George Peppard confère
à l’ensemble une singulière tonalité, empreinte d’ardeur et de désespérance,
contribuant à faire de ce polar sans artifices une très honorable réussite.A.M.

NEW YORK I LOVE YOU***


(New York I Love You ; USA, 2008.) R. : Mira Nair, Yvan Attal, Allen
Hughes, Shekhar Kapur, Brett Rattner, Shunji Iwai, Jiang Wen, Joshua
Marston, Fatih Akin, Natalie Portman, Randall Bellsmayer ; Sc. :
Emmanuel Berbihy (concept) ; Ph. : Benoît Debie, Pawel Edelman ; M. :
Tonino Baliardo, Mychael Danna ; Pr. : Emmanuel Berbihy, Marina
Grasic ; Int. : Natalie Portman (Rifka), Robin Wright Penn (Anna), Bradley
Cooper (Gus), Shia LaBeouf (Jacob), James Caan (Riccoli), Orlando Bloom
(David), Andy Garcia (Garry), Eli Wallach (Abe), Cloris Leachman
(Mitzie). Couleurs, 103 min.
Ronde amoureuse à travers Big Apple. Nous partons à la rencontre d’amants
d’un soir ou de toute une vie, d’une juive hassidique et d’un joaillier indien, d’un
étudiant timide et d’une paraplégique délurée, d’un artiste-peintre et de sa muse,
d’une chanteuse d’opéra au soir de sa vie et d’un étrange garçon d’étages…
Un film à sketchs supérieur à la moyenne. Grâce en soit rendue à Emmanuel
Berbihy, le concepteur du projet, qui a pris soin de ménager des transitions
donnant à l’ensemble une unité souvent absente de ce type d’ouvrages. Qualité
supplémentaire de New York I Love You : le mystère qui s’en dégage ; tous les
faits ne sont pas expliqués, ou du moins pas jusqu’au bout. Il en ressort un climat
de poésie plutôt rare sur grand écran. On retiendra tout particulièrement le
segment signé Yvan Attal, traitant d’un sujet nouveau pour l’époque, la drague
sur les trottoirs consécutive à l’interdiction de fumer dans les lieux publics. On
n’oubliera pas non plus le couple émouvant formé par les deux très vieux acteurs
d’Hollywood que sont Eli Wallach et Cloris Leachman.G.B.

NEW YORK MELODY**


(Begin Again ; USA, 2013.) R. et Sc. : John Carney ; Ph. : Yaron Orbach ;
M. : Gregg Alexander ; Pr. : Anthony Bregman, Tobin Armbrust ; Int. :
James Corden (Steve), Keira Knightley (Gretta), Mark Ruffalo (Dan
Mulligan), Halle Steinfeld (Violet Mulligan), Mos Def (Saul Byron),
Catherine Keener (Miriam Hart). Couleurs, 104 min.
Gretta, une jeune Anglaise, est plaquée à New York par son petit ami, qui lui
préfère la gloire en solo et… une attachée de presse plus à son goût ! Ses valises
prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une
dernière nuit à New York. Steve, son meilleur pote l’emmène dans un pub, la
pousse sur scène et la force à chanter des chansons qu’elle a composées. Dans la
salle, elle est remarquée par Dan Mulligan, producteur à la dérive…
Irlandais, réalisateur et musicophile, John Carney avait réussi la synthèse de
ces trois spécificités avec Once, touchante histoire de passion amoureuse et
musicale dans les rues de Dublin. Il réitère la chose, à quelques touches de
mièvrerie près (les producteurs sont Américains !) avec New York Melody. De
délicieuses chansons écrites par Carney en personne ; Keira Knightley qui
chante et joue de la guitare pour la première fois de sa carrière, un Mark Ruffalo
époustouflant en producteur de disques sur le déclin ; des idées de mise en scène
(le producteur entendant dans sa tête la future orchestration d’une chanson
accompagnée à la guitare sèche) ; de l’humour et de la pudeur dans l’expression
des sentiments… On est autorisé à ne pas se priver de tant de petits plaisirs
réunis.G.B.

NI À VENDRE, NI À LOUER
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Pascal Rabaté ; Ph. : Benoit Chamaillard ; M. : Alain
Pewzner ; Pr. : Xavier Delmas ; Int. : Jacques Gamblin (Monsieur Cerf-
volant), François Morel (Homme tente), François Damiens (Monsieur
Fraises), Maria de Medeiros (Madame Collier), Dominique Pinon (Homme
caravane), Chantal Neuwirth (La veuve), Arsène Mosca (l’épicier).
Couleurs, 77 min.
Des vacanciers, en été, au bord de l’océan, sur une plage du Croisic.
L’influence de Jacques Tati (Les Vacances de M. Hulot) est évidente. Mais,
dit Pascal Rabaté, « je n’ai pas voulu marcher dans (ses) empreintes, il a les
pieds trop grands ». Effectivement ! Pourtant son film ne manque pas
d’imagination ni de trouvailles burlesques. Le problème, c’est qu’il ne fait pas
rire, paraissant le plus souvent idiot que drôle. Pas de dialogues (seulement des
onomatopées et des grognements), une musique sautillante, des acteurs
sympas… Ça ne suffit pas.C.B.M.

NI LE CIEL NI LA TERRE**
(Fr., Belg., 2015.) R. : Clément Cogitore ; Sc. : Clément Cogitore, Thomas
Bidegain etc. ; Ph. : Sylvain Verdet ; M. : Eric Bentz, François-Eudes
Chanfrault ; Pr. : Jean Christophe Reymond, Joseph Rouschop, Valérie
Bournonville ; Int. : Jérémie Renier (Capitaine Bonassieu), Kevin Azaïs
(Denis), Swann Arlaud (Lernowski), Marc Robert (Frering) Finnegan
Oldfield (Mercier). Couleurs, 100 min.
Le capitaine Bonnassieu et ses hommes sont en surveillance à un poste de la
frontière afgho-pakistanaise. Une nuit, deux d’entre eux disparaissent. Ont-ils été
enlevés par l’ennemi ? Un autre militaire disparaît à son tour : a-t-il déserté ?
Et le mystère s’épaissit de plus en plus dans ce film pourtant très réaliste
avec son décor minéral et rocailleux et son matériel militaire sophistiqué. Le
film bascule du réalisme le plus concret vers le fantastique et l’inconnu, sans
donner d’explication logique, sinon celle d’une guerre irréelle et atroce. Jérémie
Renier est impressionnant.C.B.M.
NICK CARTER VA TOUT CASSER
(Fr., 1964.) R. : Henri Decoin ; Sc. : Jean Marsillac ; Ph. : Jacques
Boutinot ; M. : Herrick-Houdi ; Pr. : Chaumiane Productions et Florida
Films ; Int. : Eddie Constantine (Nick Carter), Daphné Dayle, Paul
Frankeur, Inkijinoff. Couleurs, 95 min.
Un savant découvre le moyen d’anéantir les avions en vol. Nick Carter doit
veiller sur ses plans.
Il fallait dans la dernière décennie vouée à OSS 117 et James Bond rappeler
le souvenir de Nick Carter, délicieusement démodé.J.T.

NID D’ESPIONS**
(The Fallen Sparrow ; USA, 1943.) R. : Richard Wallace ; Sc. : Warren
Duff ; Ph. : Nicholas Musuraca ; M. : Roy Webb ; Pr. : RKO ; Int. : John
Garfield (John Kitrick), Maureen O’Hara (Toni Donne), Walter Slezak
(Dr Skaas), John Banner (Anton). NB, 91 min.
Ancien combattant en Espagne, torturé dans les prisons franquistes, John
Kitrick, de retour à New York, enquête sur la mort d’un ami et se retrouve dans
les milieux fascistes qu’il avait combattus.
« Personnages doubles, véhiculant mensonges et vénalité, fantasmes
oppressants, persistance très lourde des dualités entre l’ombre et la lumière. Le
personnage incarné par Garfield est montré comme une exception dans une
société prête aux compromissions avec le fascisme » (Simsolo, Le film noir,
p. 117). Le film est sorti en DVD.J.T.

NIGHT AND DAY**


(Night and Day ; USA, 2010.) R. : James Mangold ; Sc. : Patrick O’Neill ;
Ph. : Phedon Papamichael ; M. : John Powell ; Pr. : 20th Century Fox ;
Int. : Tom Cruise (Roy Miller), Cameron Diaz (June Havens), Peter
Sarsgaard (John Fitzgerald), Jordi Molla (Quintana). Couleurs : 100 min.
June à la recherche de l’homme idéal tombe sur un bel espion en cavale et
des tueurs à la poursuite d’une batterie produisant de l’énergie à volonté. Elle va
en voir de toutes les couleurs.
Film d’action destiné à mettre en valeur Tom Cruise dans de folles
poursuites. Le début dans l’avion où Cruise abat les pilotes est particulièrement
réussi et plein d’humour.
J.T.

NIGHT CALL
(Nightcrawler, USA, 2014.) R. : Dan Gilroy ; Sc. : Dan Gilroy ; Ph. : Robert
Elswit ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Bold Films, Sierra / Affinity,
Nightcrawler ; Int. : Jake Gyllenhaal (Louis Bloom), Riz Ahmed (Rick),
Rene Russo (Nina Romina), Bill Paxton (Joe Loder), Ann Cusack (Linda).
Couleurs, 117 min.
Petit escroc au chômage, Lou Bloom est prêt à tout pour trouver un emploi.
Au détour d’une rue de Los Angeles, il découvre comment quelques reporters
indépendants gagnent beaucoup d’argent en arrivant les premiers sur les scènes
d’accidents et de crimes. Lou achète alors une caméra, une radio CB pour capter
les ondes de la police, et sillonne la ville dans sa voiture en quête d’évènements
à filmer. Il gagne bientôt sa vie en vendant ses images à une télévision locale,
dont la présentatrice vedette, Nina Romina, devient son contact privilégié. Il
embauche un stagiaire, Rick, pour le guider sur GPS à travers Los Angeles, et
vend à prix d’or des images de plus en plus sensationnelles. Mû par l’appât du
gain et désormais assez influent pour manipuler Nina Romina, il orchestre
bientôt son propre scoop, en envoyant la police affronter des malfrats armés. Au
cours de la fusillade, Lou fait en sorte que Rick soit accidentellement tué. Au
terme d’une enquête soigneuse, aucune preuve n’étant retenue contre lui, il
recrute trois stagiaires et crée une seconde équipe, pour filmer plus et vendre
plus.
Film fascinant sur la course au sensationnel dans les médias américains,
Night Call est porté par l’interprétation puissante de son comédien principal,
Jake Gyllenhaal. Les yeux constamment écarquillés, il débite tels quels, sans
ciller, des principes de vie puisés dans des pages d’Internet. Évoquant parfois
l’atmosphère du Drive de Nicolas Winding Refn (les deux films ont été produits
par Bold Films), Night Call met en valeur le rôle de la voiture pour ces reporters
free-lance. Impossible d’oublier la Dodge Challenger rouge sang de Lou Bloom,
glissant à toute allure sur l’asphalte de Los Angeles la nuit, en quête gloutonne
d’images à scandales. Le film peut contrarier par son cynisme sans appel, mais
la virtuosité de ses scènes de course-poursuite et la remarquable finesse
d’écriture des rapports humains imposent Night Call comme l’un des plus grands
thrillers sur les médias depuis Network de Sidney Lumet. Un premier passage à
la mise en scène réussi pour le scénariste Dan Gilroy, à l’âge de 54 ans.G.J.

NIGHT FARE
(Fr., 2015.) R. : Julien Seri ; Sc. : Cyril Ferment, Pascal Sid et Julien Seri ;
Ph. : Jacques Ballard ; M. : Alex Cortes ; Pr. : Daïgoro Films ; Int. :
Jonathan Howard (Chris), Jonathan Demurger (Luc), Fanny Valette
(Ludivine), Jess Liaudin (le chauffeur). Couleurs, 80 min.
Deux copains prennent un taxi puis s’enfuient sans payer. Le chauffeur se
lance à leur poursuite puis enlève leur amie. En fait le chauffeur est un taxi-
justicier.
Excellente idée de départ qui renvoie au fameux Duel de Spielberg, mais la
deuxième partie (les remords de Luc, responsable de la mort d’un SDF et le rôle
de justicier du chauffeur) est invraisemblable et fait basculer le film dans le
ridicule.J.T.
NIGHTMARE**
(USA, 1956.) R. : Maxwell Shane ; Sc. : Maxwell Shane d’après William
Irish ; Ph. : Joe Biroc ; M. : Herschel Burke ; Pr. : William C. Pine ; Int. :
Edward G. Robinson (René Bresard), Kevin Mc Carthy (Stan Grayson),
Connie Russel (Gina), Virginia Christie (Sue). NB, 89 min.
Musicien de jazz, Stan Grayson, rêve qu’il tue une femme dans une pièce
remplie de miroirs. Quand il se réveille, il trouve sur lui des contusions qui
prouvent que ce n’était pas un cauchemar. Il s’en ouvre à son beau-frère, un
policier, René Bressard. Celui-ci va découvrir que Grayson, en réalité, a été
hypnotisé.
Inédit en France, sauf en DVD. Remake d’Angoisse dans la nuit avec une
distribution plus brillante.J.T.

NIGHT MOVES
(Night Moves ; USA, 2013.) R. : Kelly Reichardt ; Sc. : Jon Raymond et
Kelly Reichardt ; Ph. : Christopher Blauvelt ; M. : Jeff Grace ; Pr. :
Maybach Film Productions, RT Features et Filmscience ; Int. : Jesse
Eisenberg (Josh Stamos), Dakota Fanning (Dena Brauer), Peter Sarsgaard
(Harmon), Alia Shawkat (Surprise), Kai Lennox (Sean), Logan Miller
(Dylan). Couleurs, 107 min.
Trois jeunes gens, Josh, ouvrier agricole, Dana, une bourgeoise et Harmon,
un marginal, militants écologistes, font sauter un barrage hydraulique. Il y a un
mort. Dena panique. Josh l’étrangle et disparaît. Harmon rompt tout contact et
cherche un emploi.
Curieux film, présenté comme un thriller, ce qu’il n’est pas ; comme un film
militant écologiste, ce qu’il est encore moins ; comme une œuvre dans la lignée
de Jim Harrison, on en est pourtant loin. Il a reçu le Grand Prix du festival
américain de Deauville. À cause de ses ambiguïtés ?J.T.
NIGHT RUN*
(Run All Night ; USA, 2015.) R. : Jaume Collet-Serra ; Sc. : Brand
Ingelsby ; Ph. : Martin Ruhe ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Liam Neeson
(Jimmy Conlon), Ed Harris (Shawn Maguire), Joel Kinnaman (Mike) Boyd
Holbrook (Danny Maguire). Couleurs, 114 min.
Un ancien tueur à gages, Jimmy Conlon, veut oublier son passé. Mais il a un
fils…
Un film noir plus porté sur la corruption engendrée par la ville que sur
l’action proprement dite, avec la drogue à l’arrière-plan
J.T.

NIGHT RUNNER (THE)**


(USA, 1957.) R. : Albert Biberman ; Sc. : Gene Levitt ; Ph. : George
Robinson ; M. : Joseph Gershenson ; Pr. : Universal ; Int. : Ray Danton
(Ray Turner), Colleen Miller (Susan Mayes), Willis Bouchey (Loren
Mayes), Harry Jackson (Hansen). NB, 79 min.
Roy Turner, malade mental, sort d’un hôpital psychiatrique avec la
recommandation d’éviter toute émotion un peu forte. Il s’arrête dans un motel au
bord de la mer. Il tombe amoureux de la fille du propriétaire, elle-même séduite.
Mais le père fait une enquête et découvre que Turner est un malade mental. Sous
le coup de l’émotion Turner tue le propriétaire quand celui-ci le prie de laisser sa
fille. Il tente ensuite de noyer la jeune fille mais se reprend et se livre à la police.
Dans leur Encyclopédie du film noir, Alain Silver et Elizabeth Ward
comparent ce film à Psychose. Même décor (le motel) et même jeune
schizophrène, sauf que l’on connaît ici d’emblée le passé de Turner. Même
fascination pour les oiseaux mais ils sont ici le symbole de la liberté. Mise en
scène efficace de Biberman. Le film est inédit en France. À découvrir.J.T.
NIGHT THEY RAIDED
AT MINSKY’S (THE)
(USA, 1969.) R. : William Friedkin ; Sc. : Norman Lear, Arnold Schulman,
Sydney Michael d’après Rowland Barber ; Ph. : Andrew Laszlo ; M :
Charles Strouse ; Pr. : Norman Lear ; Int. : Jason Robards (Raymond
Paine), Britt Ekland (Rachel), Norman Wisdom (Chick), Forrest Tucker
(Houlihan) Harry Andrews (Schpitendavel), Joseph Wiseman (Minsky),
Elliott Gould (Billy), Denholm Elliott (Vance), Bert Lahr (Pr Spats).
Couleurs, 99 min.
1925. Rachel Schpitendavel, une jeune fille amish arrive à New York pour
devenir danseuse. Elle est admirative des girls qui se produisent dans un théâtre
burlesque. Raymond Paine, la vedette du spectacle en tandem avec Chuck
Williams, la remarque et lui promet de la faire débuter.
Pour son premier film, W. Friedkin recrée avec bonheur l’ambiance de l’un
de ces théâtres populaires de l’East Side au comique vulgaire et aux girls
déshabillées qui plaisaient à un public masculin et faisaient sourciller la censure.
Le film est inégal, séduisant au début avec ces passages du noir et blanc à la
couleur pour évoquer le New York des années 20, bien enlevé avec son numéro
final où Rachel serait la première et bien involontaire strip-teaseuse. Cependant
il faut supporter aussi une kyrielle de pantalonnades. Britt Ekland est ravissante.
Quant à Jason Robards, il n’a rien d’un acteur comique – encore moins Norman
Wisdom pourtant apprécié par un public anglo-saxon.C.B.M.

NINA DE FUEGO (LA)**


(Magical Girl ; Esp., 2014.) R. et Sc. : Carlos Vermut ; Ph. : Santiago Racaj ;
Eff. vis. : Cayetano Martin ; Pr. : Aqui y Alli Film ; Int. : José Sacristan
(Damian), Barbara Lennie (Barbara), Luis Bermejo (Luis), Israel Elejalde
(Alfredo). Couleurs, 127 min.
Barbara est dépressive. Abandonnée par son compagnon, un psychiatre, elle
tente de s’empoisonner mais vomit sur son balcon et arrose Luis qui passait à ce
moment. Celui-ci a une fille, Alicia, atteinte de leucémie, et qui voudrait une
robe de la poupée japonaise Yukiko. Luis, qui a couché avec Barbara, la fait
chanter et obtient l’argent. Mais il manquait le sceptre de la poupée. Nouvelle
tentative de chantage. Malade, Barbara s’en plaint à son ancien amant, Damian,
qui sort de prison. Damian tue Luis puis sa fille Alicia.
Une œuvre étrange, noire, morbide, malsaine qui a rencontré un grand
succès en Espagne et a valu à son interprète, Barbara Lennie le Goya de la
meilleure actrice. Elle donne à son personnage une dimension à la fois fragile et
inquiétante. Luis Bermejo est lui aussi excellent en bon père attentionné qui se
transforme en maître chanteur. Lucia Pollan en petite fille atteinte de leucémie
n’est pas moins perverse que les autres personnages. Pour son deuxième film, le
premier (Diamond Flash, 1911) est inédit en France, Carlos Vermut frappe fort.
Une carrière à suivre.J.T.

NINE
(Nine ; USA, Ital., 2009.) R. : Rob Marshall ; Sc. : Michael Tolkin, Anthony
Mingella, d’après la comédie musicale d’Arthur Kopit, Maury Yeston et
Mario Fratti ; Ph. : Dion Beebe ; M. : Andrea Guerra ; Chor. : John
DeLuca ; Pr. : John DeLuca, Rob Marshall, Marc Platt, Harvey Weinstein ;
Int. : Daniel Day-Lewis (Guido Contini), Nicole Kidman (Claudia), Marion
Cotillard (Luisa Contini), Penélope Cruz (Carla Albanese), Judi Dench
(Lilli). Couleurs, 118 min.
Ah, s’il n’y avait pas les femmes, la vie de Guido Contini, le grand
réalisateur, vénéré par les critiques comme par le public, serait plus simple. Eh
oui, s’il n’y avait pas Luisa, sa sublime épouse…, s’il n’y avait pas Carla, sa
fougueuse maîtresse…, s’il n’y avait pas Claudia, sa muse…, ni Lilli, sa
créatrice des costumes et confidente…, ni Stephanie, journaliste de mode, ni
Saraghina, prostituée de ses jeunes années, ni bien sûr la Mamma, celle qui les
vaut toutes réunies… Mais s’il n’y avait pas les femmes, le cinéma génial de
Guido existerait-il… ?
C’est la seconde comédie musicale qui propose une relecture d’un film de
Fellini. Si Les nuits de Cabiria avait inspiré à Bob Fosse une excellente variante
sous le titre de Sweet Charity, il n’en va pas de même avec Rob Marshall
(pourtant l’auteur de l’enthousiasmant Chicago, qui mêlait habilement le
tragique et le satirique à la musique et à la danse). Son Huit et demi chantant est
carrément décevant : la musique n’est pas terrible (Nino Rota, où es-tu ?),
l’émotion absente (sauf peut-être dans le numéro « Be Italian » et dans le finale).
Même Daniel Day-Lewis, malgré de méritoires efforts, n’est guère convaincant
en italien foutraque. Dommage.
G.B.

NO***
(No ; Chili, Mex., USA, 2012.) R. : Pablo Larrain ; Sc. : Pedro Peirano ;
Ph. : Sergio Armstrong ; Pr. : Juan de Dios Larrain, Daniel Dreifuss ; Int. :
Gael Garcia Bernal (René), Antonia Zegers (Veronica), Alfredo Castro
(Lucho). Couleurs, 117 min.
Au Chili, en 1988, pour la première fois, le dictateur Pinochet organise une
consultation démocratique pour décider de son maintien, ou non, au pouvoir. Les
partisans du « non », engagent René Saavedra, un jeune publiciste pour organiser
la campagne électorale. Chaque parti a droit à 15 min. d’antenne télévisée par
jour. Malgré les pressions et les incompréhensions, René choisit d’organiser sa
campagne sous le signe de la joie.
Un grand film politique en même temps qu’un grand film contre les
publicitaires capables d’orienter l’opinion. Ce dont il est question ici, ce n’est
pas de savoir si Pinochet doit ou non rester au pouvoir, mais bien de gagner à
n’importe quel prix cette campagne – comme un match – en utilisant toutes les
roueries de la publicité. Pour donner plus de réalité aux images, Pablo Larrain
filme avec une caméra d’époque (1983), intégrant ainsi parfaitement sa
réalisation aux archives. L’image est moins belle, mais tellement plus
vraie.C.B.M.

NO ET MOI***
(Fr., 2009.) R. : Zabou Breitman ; Sc. : Zabou Breitman, Agnès de Sacy,
d’après le roman de Delphine de Vigan ; Ph. : Michel Amathieu ; Pr. :
Gilles Legrand, Frédéric Brillion ; Int. : Julie-Marie Parmentier (Nora dite
No), Nina Rodriguez (Lou Bertignac), Antonin Chalon (Lucas), Bernard
Campan (le père de Lou), Zabou Breitman (la mère de Lou). Couleurs,
105 min.
Lou est une enfant précoce. À 13 ans, elle a deux classes d’avance. Elle a un
exposé à faire sur les sans-abri. À la gare d’Austerlitz elle en a repéré une qui
zone là et qui pourrait l’aider dans son travail. Elle l’aborde : elle a 19 ans,
s’appelle No, et malgré son caractère difficile, la SDF va devenir une compagne
dont Lou ne pourra plus se passer…
Zabou n’est pas qu’une actrice rigolote (rôle qu’elle endosse avec
compétence par ailleurs) et ça commence à se savoir. Que l’on songe qu’après Se
souvenir des belles choses, son bouleversant passage derrière la caméra en 2001,
elle a réalisé trois autres longs métrages, tous extrêmement touchants, dont le
dernier, ce No et moi qui déborde de compassion digne et vraie. Adaptée du livre
à succès de Delphine de Vigan, voici une chronique aux accents tant
psychologiques que sociaux d’une grande justesse, qui a enthousiasmé ceux qui
l’ont vu. En trop petit nombre malheureusement, l’absence de têtes d’affiche et
le thème des sans-abri en ayant vraisemblablement découragé plus d’un. Et
pourtant, les acteurs sont formidables : Julie-Marie Parmentier saisissante en
SDF peu aimable, Nora Rodriguez attachante en préado surdouée rongée par la
solitude et Antonin Chalon craquant en grand ado cool et sympa, pour ne rien
dire de Bernard Campan et de Zabou en personne dans le rôle des parents… Et
pourtant, le problème des sans-abri est présenté avec délicatesse : pas de
naturalisme complaisant ni de fausse pudeur, simplement la volonté de coller au
plus près du vécu des exclus. Certes No et moi ne caresse pas dans le sens du
poil, mais c’est un film qui s’insinue en vous et vous pousse à regarder dans les
yeux la prochaine personne que vous rencontrerez à faire la manche, à l’aider
dans la mesure de vos possibilités mais sans attendre d’elle un retour qui flatte
votre ego. Et cela ne vaut-il pas tous les happy ends des « feelgood movies »
sirupeux dont on nous abreuve ?G.B.

NO MAN’S LAND**
(Niemandsland ; All., 1931.) R. : Victor Trivas ; Sc. et Dial. : Leonhard
Frank ; Ph. : Canny Carstennsen ; M. : Hans Eisler ; Déc. : Artur Schwarz ;
Mont. : Walther Stern ; Int. : Ernst Busch (Emil Kohler), Vladimir Sokoloff
(Lewin), Hugh Stephen-Douglas (Charles Brown), Louis Douglas (Joe
Smith), Georges Péclet (Charles Durand), Rose Mai (Jeannette), Renée
Stobrawa (Madame Kohler), Zoe Frank (Madame Brown), Elisabeth
Lennesty (la mariée juive). NB, 66 min. (copie étudiée).
1918 : Sur un champ de bataille, paysage dévasté et sinistre, lors d’une
attaque avec contre-attaque, deux soldats ennemis sont sur le point de s’étriper,
mais roulent dans un trou d’obus. Un instant sonnés, ils se relèvent, s’observent,
lorsqu’ils entendent des râles…
Quelques mois auparavant, les années de bonheur : un bébé naît chez
l’Anglais Charles Brown, l’Allemand Emil joue avec son fils – sa femme attend
un bébé, le Français Charles va se fiancer, ensuite une longue séquence : un
mariage juif ashkénaze : – voix off : quelque part dans le monde – le marié est
tailleur et l’on aperçoit une enseigne, M Lewin en caractères latins et non
cyrilliques. Ce n’est donc pas un Russe comme l’indique le générique anglais.
Peut-être un Juif de Galicie, possession de l’Autriche-Hongrie. Encore une
séquence joyeuse avec Joe Smith ; danseur international qui exécute son numéro
de claquettes : il se présentera plus tard comme un Africain né en Afrique. Puis
les nuages s’accumulent : on fabrique des canons en masse, toutes les armées
sont à l’exercice et le conflit éclate. Chacun quitte sa demeure avec une grande
tristesse, mais devant la liesse générale, on relève ta tête, et l’on part à l’ennemi
dans la joie et la fleur au fusil.
… Les deux hommes portent alors secours au blessé : c’est Lewin, groggy,
victime d’un éboulement qui est devenu complètement sourd et seulement
capable d’émettre des grognements. L’Allemand Emil et le Français Charles lui
donnent à boire, puis échangent vin et cigarettes. Ils sont bientôt rejoints par le
danseur noir qui traîne l’Anglais blessé et mal en point.
Ainsi s’installe une petite communauté forcée, entre les deux lignes de front,
dans les fondations d’une maison en ruines, certes protégés, mais interdits de
sortie de par la menace constante de mitraille : ils sont à l’abri, assignés à
résidence dans le no man’s land. Là réside la différence avec les trois grands
films pacifistes réalisés à la même époque À l’Ouest rien de nouveau, Quatre de
l’Infanterie en 1930, Les Croix de bois en 1931 où le message pacifiste est
implicite : le spectacle des insondables misères des combattants et la mort des
trois jeunes soldats incitent à haïr la guerre.
Dans No Man’s Land, les combattants, fédérés et chapitrés par un Noir
africain, apprennent la fraternité, l’inanité et l’ineptie de la guerre. La venue d’un
Noir ramenant un blessé blanc et faisant la leçon aux autres combattants n’est
sans doute pas tout à fait innocente de la part de Victor Trivas, si l’on se
souvient de la haine que portaient les Allemands aux troupes noires depuis
l’occupation de la Ruhr en 1923 par des soldats français de couleur. C’est ainsi
que les cinq hommes sortiront de leur abri – très belle scène que ces cinq
hommes en haut d’une crête sur un fond de ciel clair – et vont s’acharner à
détruire des barbelés à coups de crosse de fusil : mort à la guerre !
Un grand film inoubliable. Ne pas confondre avec les œuvres de Tanner et
de Tanovic recensés dans les volumes précédents.B.T.

NOCTURAMA***
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Bertrand Bonello ; Ph. : Léo Hinstin ; M. : Christian
Garcia, Grégoire Hetzel ; Pr. : Edouard Weil, Alice Girard ; Int. : Finnegan
Oldfield (David), Vincent Rottiers (Greg), Manal Issa (Sabrina), Hamza
Meziani (Yacine), Martin Guyot (André), Jamil Mac Craven (Mika), Rabah
Naït Oufella (Omar), Laure Valentinelli (Sarah), Ilias Le Doré (Samir),
Robin Goldbromm (Fred), Luis Rego (Jean-Claude), Adèle Haenel (la
femme au vélo). Couleurs, 130 mn.
Avec un timing parfaitement minuté, des jeunes, issus de la banlieue ou des
beaux quartiers de Paris, ont une même mission à accomplir : réaliser des
explosions, au même instant, dans divers lieux emblématiques – ceci afin de
provoquer un mouvement de panique simultané dans la capitale (tels le ministère
de l’Intérieur, une banque dans une tour de la Défense ou, encore, la statue de
Jeanne d’Arc). Puis ils doivent se regrouper à l’intérieur d’un grand magasin.
Sur un rythme soutenu, l’intrigue se met en place sans que, au début, l’on y
comprenne grand-chose, sans que l’on parvienne à identifier les protagonistes et,
surtout, sans que l’on en sache leur motivation – ce que Bertrand Bonello se
garde bien de souligner tant elles deviennent évidentes par la suite. Ce ne sont
pas des attentats terroristes, mais des actes d’anarchistes qui expriment ainsi leur
rejet d’une société de consommation (« ça devrait finir par péter » dit la jeune
femme au vélo), tout en en ressentant les sirènes tentatrices. Un film maîtrisé,
passionnant, avec une bande de jeunes comédiens époustouflants de
présence.C.B.M.

NO PAIN NO GAIN*
(Pain and Gain ; USA, 2013.) R. : Michael Bay ; Sc. : Christopher Markus et
Stephen McFeely ; Ph. : Ben Serresin ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. :
Paramount Pictures ; Int. : Mark Wahlberg (Daniel Lugo), Dwayne
Johnson (Paul Doyle), Anthony Mackie (Adrian Doorbal), Ed Harris (Ed
DuBois), Rob Corddry (John Mese), Tony Shalhoub (Victor Kershaw).
Couleurs, 130 min.
Trois malabars, particulièrement stupides, décident d’enlever un riche
homme d’affaires et se trouvent entraînés dans une spirale criminelle qui leur
sera fatale.
Un film noir qui vire à la comédie macabre avec beaucoup d’outrances et
d’invraisemblances. À sauver Ed Harris en détective privé.J.T.

NOÉ**
(Noah ; USA, 2014.) R. : Darren Aronofsky ; Sc. : Darren Aronofsky et Ari
Handel ; Ph. : Matthew Libatique ; M. : Clint Mansell ; Pr. : Darren
Aronofsky, Arnon Milchan, Scott Franklin et Mary Parent ; Int. : Russell
Crowe (Noé), Jennifer Connelly (Naameh), Ray Winstone (Toubal-Caïn),
Anthony Hopkins (Mathusalem, le grand-père de Noé), Emma Watson (Ila),
Nick Nolte (la voix de Samyaza). Couleurs, 138 min.
Convaincu d’avoir été contacté par le Créateur, Noé entreprend de construire
une arche afin de sauver les animaux d’un déluge apocalyptique.
Darren Aronofsky est un auteur surprenant qui, à chaque film, change de
registre avec une aisance déconcertante. Après The Wrestler, magnifique drame
intimiste sur fond de catch et l’éblouissant Black Swan, il offre, avec Noé, sa
vision très personnelle du célèbre mythe et signe une fresque impressionnante et
sensible qui illustre une nouvelle fois son incontestable virtuosité. S’appropriant
littéralement le célèbre récit de l’Arche, Aronofsky embarque en effet le public
dans une aventure épique et spectaculaire mariant émotion et réflexion et livre,
au final, une relecture singulière d’un des épisodes les plus célèbres de l’Ancien
Testament. Un épisode qui permet au cinéaste d’aborder avec force et conviction
des notions telles que la spiritualité, les croyances mais aussi la transmission
familiale et ce, au gré d’un récit épique reposant sur des personnages complexes
et particulièrement bien dessinés. Après une première partie assez contemplative
servant à introduire les protagonistes, le métrage prend peu à peu son envol et
dévoile ses richesses thématiques. Campé par Russel Crowe, Noé s’impose ici
comme un homme tourmenté et aveuglé par sa foi, qui, entièrement dévoué au
Créateur, montre peu d’empathie envers sa femme et ses enfants. On est ainsi
loin du héros sans peur et sans reproche auquel on pouvait s’attendre et cette
approche, pleine de nuances, confère à l’histoire une dimension inattendue.
Servie par des effets visuels assez convaincants et des décors naturels fabuleux
(le film a été tourné en partie en Islande), Noé se révèle être une œuvre pleine
d’humanité et à la portée universelle qui nous invite à réfléchir sur notre relation
à la Nature.E.B.

NOM DES GENS (LE)**


(Fr., 2010.) R. : Michel Leclerc ; Sc. : Michel Leclerc et Baya Kasmi ; Ph. :
Vincent Matthias ; M. : Jérôme Bensoussan ; Pr. : Delante Films ; Int. :
Sara Forestier (Bahia), Jacques Gamblin (Arthur Martin), Zinedine
Soualem (Mohamed), Carole Frank (Cécile), Jacques Boudet (Lucien),
Michele Moretti (Annette), Lionel Jospin (lui-même). Couleurs, 104 min.
Arthur Martin est un vétérinaire convaincu par les idées de Lionel Jospin,
pondéré, dont rien ne laisse soupçonner les origines juives. Bahia Benmahmoud,
standardiste dans une radio, est une gauchiste résolue, qui serait d’origine
algérienne. Ils se rencontrent lors de l’enregistrement d’une émission. Le prenant
à part, Bahia le considère comme un « facho ». Pour le convertir à ses idées, elle
emploie sa méthode habituelle avec les hommes : coucher avec lui…
Quelle réjouissante comédie ! Menée sur un ton alerte, elle aborde pourtant
des sujets sérieux comme le racisme, l’immigration clandestine, l’islamisme…
Les dialogues sont savoureux, les situations inattendues (Lionel Jospin en
cadeau d’anniversaire, Bahia nue dans la rue car elle a oublié de se vêtir, etc.)
Vive la politique au cinéma lorsqu’elle est traitée avec une telle impertinence et
une telle légèreté. Comme une tornade, Sara Forestier apporte sa vivacité et
pulvérise l’intrigue face à un Jacques Gamblin parfait mais quelque peu
abasourdi.C.B.M.
NOMADES DU NORD*
(Nomads of the North ; USA, 1920.) R. et Sc. : David M. Hartford ; Sc. :
d’après le roman de James Oliver Curwood ; Ph. : Walter Griffin ; Pr. :
James Oliver Curwood ; Int. : Betty Blythe (Nanette Roland), Lon Chaney
(Raoul Challoner), Lewis S. Stone (Michael O’Connor), Melbourne
MacDonald (Duncan McDougall), Francis MacDonald (Buck MacDougall),
Spottiswood Aitken (André Roland). NB, muet, 6 bobines (77 min.)
Porté disparu, le trappeur Raoul Challoner revient dans un comptoir de la
Baie d’Hudson au moment où sa fiancée Nanette Roland va épouser Buck
McDougall qui a fait courir le bruit de sa mort. Après avoir tué accidentellement
un complice de McDougall et accompagné de Nanette, Raoul s’enfuit pour
chercher refuge dans les immenses forêts canadiennes. Tous deux sont
poursuivis par McDougall et Michael O’Connor, un officier de la Police Montée
lui aussi amoureux de Nanette.
L’un des rares films encore disponibles où Lon Chaney apparaît sous son
vrai visage et incarne un personnage pur et sans tache, qui est amoureux et aimé
en retour : il n’en sera plus jamais ainsi dans la suite de sa carrière. Popularisé
par les œuvres de Jack London et James Oliver Curwood, qui est ici son propre
producteur et collabora à l’adaptation de son roman, le film appartient à la série
alors très en vogue des films d’aventures dans le Grand Nord canadien, et se
termine par une séquence d’incendie de forêt mémorable. Film disponible en
DVD.R.L.

NOOSE**
(Noose ; GB, 1948.) R. : Edmond T. Gréville ; Sc. : Richard Llewellyn ; Ph. :
Hone Glendinning ; Mont. : David Newhouse, M. : Charles Williams, Pr :
Edward Dryhurst ; Int : Carole Landis (Linda Medbury), Joseph Calleia
(Sugiani), Derek Farr (Capitaine Jumbo Hyde), Stanley Holloway
(Kendall), Nigel Patrick (Bar Gorman), Ruth Nixon (Annie Foss), Carole
Van Derman (Mercia Lane), John Slater (Pudd’n Bason). NB, 76 min.
Dès l’après-guerre, Sugiani, est un truand qui s’enrichit illégalement au point
de semer la terreur dans un quartier de Londres employant les méthodes de la
mafia. La journaliste Linda Medersa, convaincue qu’il est l’assassin d’une
danseuse, décide de l’affronter mais déclenche une guerre des gangs.
Très bon polar à l’atmosphère de film « noir », grâce à une très belle photo
en noir et blanc. Réalisateur français « indépendant », n’appartenant à aucun
courant est injustement sous-estimé, Gréville réalise ce film durant son court
passage en Angleterre, dès la fin de la guerre.C.V.

NOS ENFANTS**
(I nostri ragazzi ; Ital., 2014.) R. : Ivano De Matteo ; Sc. : Valentina Ferlan,
Ivano De Matteo d’après le roman d’Herman Koch ; Ph. : Vittorio Omodei
Zorini ; M. : Francesco Cerasi ; Pr. : Marco Valsiana, Marco Poccioni ;
Int. : Alessandro Gassman (Massimo), Giovanna Mezzogiorno (Clara),
Luigi Lo Cascio (Paolo), Barbara Bobulova (Sofia), Rosabell Laurenti
Sellers (Benedetta), Jacopo Olmo Antinori (Michele). Couleurs, 92 min.
Qu’ont en commun les deux frères Paolo et Massimo ? La détestation qu’ils
éprouvent l’un pour l’autre ! Il faut dire que Massimo, avocat à succès mais sans
scrupule n’a aucun atome crochu avec Paolo, pédiatre débordant de dévouement
et de compassion pour ses petits patients et leurs parents en détresse. Un jour
pourtant, ils vont devoir monter dans le même bateau : Benedetta, la fille de l’un,
et Michele, le fils de l’autre, ont commis une très vilaine action et eux seuls et
leurs femmes (qui ne peuvent pas se sentir !) sont au courant. Que vont-ils
faire… ?
Le nouveau cinéma italien, dont Ivano de Matteo est un des représentants,
n’est pas tendre avec la société de son temps : arrivisme, adoration des valeurs
frelatées, enfants rois et sans repères : le pays court à la catastrophe s’il persiste à
prendre comme valeur de référence l’argent, le luxe, le plaisir, le désir et sa
rétribution immédiate. La charge est sauvage, ce qui n’empêche pas de suivre
avec plaisir les développements de ce film réalisé avec soin et interprété à la
perfection par un quatuor d’acteurs aujourd’hui encore trop peu connus en
France (Alessandro Gassman, Luigi Lo Cascio, Giovanna Mezzogiorno et
Barbara Boluva). Une autre qualité du film est d’éviter le schématisme du film-
dossier : la séquence d’ouverture comme celle de fin sont absolument
imprévisibles tandis que les personnages, loin de n’incarner que des idées,
évoluent au gré de l’action.G.B.

NOS FEMMES*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Richard Berry ; Ph. : Thomas Hardmeier ; M. :
Christophe Julien ; Pr. : La Petite Reine ; Int. : Daniel Auteuil (Paul),
Richard Berry (Max), Thierry Lhermitte (Simon), Pauline Lefèvre (Estelle).
Couleurs, 95 min.
Ils sont trois amis : Max, radiologue, vieux garçon qui agace sa petite amie
Magali par ses manies ; Paul, aimable ostéopathe qui s’occupe peu de son
épouse, toujours endormie, et de ses deux enfants ; et Simon marié à une beauté
qui fait des ravages, Estelle. Les trois amis doivent, avec leurs compagnes, se
retrouver chez Max. Mais Simon surgit en retard : il annonce qu’il vient de tuer
sa femme. Il demande à Max et à Paul de lui fournir un alibi. Embarras des amis.
Gros succès sur la scène. Richard Berry s’est contenté de filmer sa pièce,
c’est à dire platement, mais avec d’excellents acteurs.J.T.

NOS FUTURS*
(Fr., 2015.) R. : Remi Bezançon ; Sc. : R. Bezançon, Vanessa Portal, Jean-
François Halin ; Ph. : Antoine Monod ; M. : Pierre Adenot ; Pr. : Isabelle
Grellat-Duvalet, Eric et Nicolas Allmayer ; Int. : Pio Marmaï (Thomas),
Pierre Rochefort (Yann), Mélanie Bernier (Estelle), Kyan Khojandi (Max),
Camille Cottin (Géraldine), Laurence Arné (Emma), Roxane Mesquida
(Virginie), Micha Lescot (Samy), Aurélien Wiik (Vincent), Jean-Pierre
Lorit (Michel), Zabou Breitman (mère de Yann). Couleurs, 97 min.
Yann, marié avec Estelle, directeur d’une compagnie d’assurance, revoit
Thomas, son ami d’enfance et d’adolescence, un glandeur qui vit de petits
boulots. Ce dernier le convainc de renouer avec leurs copains de lycée afin
d’organiser une grande fête.
« Que sont mes amis devenus ? ». Nostalgie d’une jeunesse insouciante bien
enfuie. La désillusion est au bout de ce road-trip. C’est ce qui fait l’intérêt de ce
film, même si trop de clichés et de personnages stéréotypés en atténuent la
portée. Pio Marmaï fait preuve d’une belle énergie.C.B.M.

NOS HÉROS SONT MORTS


CE SOIR**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : David Perrault ; Ph. : Christophe Duchange ; M. :
Julien Gester et Olivier Gonord ; Pr. : Mille et une Productions ; Int. : Denis
Ménochet (Victor), Jean-Pierre Martins (Simon), Constance Dollé (Jeanne).
NB, 97 min.
Paris, 1963 : le catch fait salles combles. Simon, masqué en blanc, est connu
sur les rings comme Le Spectre. Il cherche un adversaire et pense le trouver en
un vieux copain de retour d’Algérie, Victor, qui accepte d’être l’Équarisseur de
Belleville. Mais ils se prennent au jeu, Victor étant lassé d’être toujours vaincu
et hué, propose un échange derrière les masques, échange qui tourne mal. La
mafia, organisatrice des combats, s’en mêle et leur tend un piège où périt Simon.
Victor continue sa carrière sur les rings.
Excellent premier film, injustement négligé par la critique. D’abord le noir et
blanc : coup de maître pour évoquer le Paris de 1960. Le catch est à son sommet
avec l’Ange blanc et le Bourreau de Béthune. Hommage enfin au film noir : de
Robert Wise et Nous avons gagné ce soir à Jules Dassin et ses Forbans de la
nuit. Voilà qui devrait suffire à aimer ce film nostalgique et émouvant, plein de
référence à une époque révolue et superbement interprété par de nombreuses
« gueules », tueurs ou lutteurs, qui donnent son authenticité à la reconstitution
d’un monde aujourd’hui englouti.J.T.

NOS PIRES VOISINS*


(Neighbors ; USA, 2014.) R. : Nicholas Stoller ; Sc. : Andrew Jay Cohen et
Brendan O’Brien ; Ph. : Brandon Trost ; M. : Michael Andrews ; Pr. : Point
Grey Pictures et Good Universe ; Int. : Seth Rogen (Mc Radner), Rose
Byrne (Kelly Radner), Zac Efron (Teddy Sanders), Dave Franco (Pete), Ike
Barinholtz (Jimmy), Carla Gallo (Paula). Couleurs, 96 min.
Les Radner se sont installés avec leur bébé dans une belle maison d’un
quartier résidentiel. Tout serait parfait si un groupe d’étudiants membres de la
confrérie Delta Psi Bêta ne venait s’installer dans la demeure voisine. C’est
désormais la guerre…
Conflit de voisinage mais aussi conflit de générations. La progression de la
tension rythme le film qui s’achève sur une véritable orgie. Beaucoup de gags,
pas mal de facilités et des acteurs souvent inspirés comme le déjanté Zac Efron.
Qui n’a pas pesté contre un voisin bruyant ? Une suite : Nos pires voisins 2.J.T.

NOTHING**
(Nothing ; Can., 2003.) R. : Vincenzo Natali ; Sc. : Andrew Lowery et
Andrew Miller d’après Natali ; Ph. : Derek Rogers ; M. : Michael
Andrews ; Pr. : 49e Parallel Productions ; Int. : David Hewlett (Dave),
Andrew Miller (Andrew), Marie-Josée Croze (Sara). Couleurs, 90 min.
Deux amis vivent dans une maison isolée. Tout ne serait-il pas mieux si le
monde n’existait pas ? Et voilà que le monde n’existe plus autour d’eux. Ils
finissent par se disputer : il ne leur reste rien que leur tête…
Conte métaphysique comme les aime Natali (Cube, Cypher…). C’est brillant
et séduisant. Et s’il ne reste que leurs têtes, est-ce parce qu’ils ne se détestent pas
suffisamment ?J.T.

NOTRE HOMME FLINT*


(Our Man Flint ; USA, 1965.) R. : Daniel Mann ; Sc. : Ben Starr et Hal
Finberg ; Ph. : Daniel L. Fapp ; M. : Jerry Goldsmith ; Pr. : Fox ; Int. :
James Coburn (Derek Flint), Lee J. Cobb, Gila Golan, Gianna Serra,
Edward Mulhare. Couleurs, 105 min.
Trois méchants menacent le monde : un Russe, ex-stalinien, un Allemand,
ex-nazi, et un Chinois, probablement maoïste. Mais l’agent secret Flint, armé de
son seul briquet à 92 usages et de son harem de jolies filles, va déjouer leur
projet.
Au moment où James Bond règne sans partage sur le monde des espions, il
faut redécouvrir sa parodie : Derek Flint.J.T.

NOTRE JOUR VIENDRA


(Fr., 2009.) R. : Romain Gavras ; Sc. : Romain Gavras, Karim Bourkercha ;
Ph. : André Chemetoff ; M. : Sebastian ; Pr. : Vincent Cassel, Eric Neve ;
Int. : Vincent Cassel (Patrick Alain), Olivier Barthélémy (Rémy), Justine
Lerooy (Natacha), Charlotte Decat (Vaness), Boris Gamthety (Serge),
Rodolphe Blanchet (Joël). Couleurs, 95 min.
Psychiatre roux las de remettre ses patients en phase avec une société qu’il
méprise, Patrick Alain devient, pour une odyssée vers nulle part, le compagnon
de route de Rémy, un rouquin comme lui, qui en a assez des brimades que lui
vaut sa chevelure et qui rêve d’Irlande.
Ce film atypique a ses défenseurs mais si vous n’aimez pas la haine, le
mépris, les ricanements, la vacuité, le nihilisme, le racisme, la laideur, la
violence complaisante, il vaut mieux passer votre chemin.G.B.

NOTRE PETITE SŒUR***


(Umimachi Diary ; Jap., 2015.) R. : Hirokazu Kore-eda ; Sc. : Hirokazu
Kore-eda, d’après le roman graphique d’Akimi Yoshida ; Ph. : Takimôto
Mikiya ; M. : Yoko Kanno ; Pr. : Kaoru Matsuzaki, Hijiri Taguchi ; Int. :
Haruka Ayase (Sachi Koda), Masami Nagasawa (Yoshino Koda), Kaho
(Chika Koda), Suzu Hirose (Suzu Asano), Ryo Kase (Miu Sakashita),
Ryohei Suzuki (le docteur Yasuyuki Inoue). Couleurs, 127 min.
Depuis le départ de leur mère quelques années auparavant, Asachi, Yoshino
et Sachi Koda, trois sœurs, vivent ensemble dans la maison familiale. Elles sont
adultes maintenant et ont leurs amours, pas toujours épanouissantes, mais c’est à
l’extérieur de ce foyer chaleureux sinon sans aspérités qu’elles les vivent. Un
jour, elles apprennent la mort de leur père honni pour les avoir abandonnées, leur
mère et elles, et se rendent, contraintes, à ses obsèques. Elles ont l’heureuse
surprise d’y faire la connaissance de leur demi-sœur de 14 ans, Suzu, qui s’avère
adorable. Sachi, conquise et avec l’aval de ses cadettes, l’invite à venir les
rejoindre sous leur toit…
Un très beau film dans lequel Kore-eda (Nobody Knows, Tel père, tel fils)
n’est pas sans rappeler le grand maître Ozu. Pas de chiqué avec lui : observer ses
personnages, les accompagner dans leurs joies comme dans leurs peines, traquer
le volcan qui bouillonne sous le carcan de la pudeur et de la bonne éducation,
c’est tout ce qui lui importe. Et c’est aussi ce qui nous les rend proches, à un
point tel qu’on a envie de se mêler aux conversations de Sachi, Yoshino, Chika
et Suzu, de loger dans leur maison de bois, de déguster des alevins avec elles, de
se promener avec Suzu sous les cerisiers en fleurs…G.B.

NOUS, PRINCESSES DE CLÈVES**


(Fr., 2009.) R. et Ph. : Régis Sauder ; Sc. : Régis Sauder, d’après l’idée
d’Anne Tesson ; Pr. : Sylvie Randonneix ; Int. : Abou Achoumani, Laura
Badrane, Morgane Badrane, Manel Boulaabi, Virginie Da Vega, Albert
Nicosia (eux-mêmes). Couleurs, 69 min.
En 1558, la princesse de Clèves est mariée et se refuse à son amant, le Duc
de Nemours, malgré la passion intense qu’elle éprouve pour lui.
451 ans plus tard, à Marseille, des élèves du Lycée Diderot s’emparent du
roman de Madame de La Fayette pour parler d’eux-mêmes, aujourd’hui. À
17 ans, on aime de toute son âme, on dissimule, on avoue. C’est l’âge des
premiers choix et des premiers renoncements…
En 2006, Nicolas Sarkozy, futur président de la République, brocardait le
roman de Mme de La Fayette en laissant entendre qu’il ne pouvait en aucun cas
intéresser une… guichetière. Deux ans plus tard, élu à la présidence, il repartait à
la charge contre cette pauvre princesse, l’idée étant que le roman était totalement
déconnecté de notre époque et qu’il était donc à remiser dans la poussière des
recoins de bibliothèque.
La Princesse de Clèves ne nous parlerait donc plus… qu’à cela ne tienne !
Anne Tesson, professeur de français dans un lycée d’un quartier défavorisé de
Marseille, décide de le proposer à la lecture muette et orale ainsi qu’à la
réflexion de jeunes issus de l’immigration, donc les moins aptes (encore moins
que la guichetière de M. Sarkozy) à s’intéresser à ce fossile vivant de la
littérature française. Et son compagnon Régis Sauder de filmer l’expérience
pédagogique sur une durée de huit mois.
Pari gagné. Oh, pas instantanément bien sûr. Les jeunes, dont la langue anti-
académique est à des années lumière de celle de l’auteure, renâclent dans un
premier temps avant que, peu à peu, ils s’approprient le classicisme un peu froid
de Madame de La Fayette et découvrent, stupéfaits, que cette histoire située au
temps d’Henri III fait écho à la leur : le cœur des personnages du passé bat
comme le leur ; leurs joies, leurs angoisses et leurs douleurs sont les mêmes que
les leurs. Dès lors, dans la classe d’Anne Tesson, on s’interroge autant sur soi-
même qu’on analyse le roman proprement dit.
Il en résulte un passionnant documentaire qui prouve par l’exemple qu’il y a
plus de vertu à tirer l’homme vers le haut, même au prix de l’effort, que de le
tirer vers le bas en ne lui fournissant que ce qu’il réclame pour satisfaire son
plaisir immédiat. Tout le contraire du populisme qui, malheureusement, fait
florès de nos jours. À noter que Nous, princesses de Clèves gagne encore à être
vu en parallèle avec L’esquive de Kechiche (2003), son équivalent dans le
domaine de la fiction.G.B.

NOUS SOMMES TOUS


EN LIBERTÉ PROVISOIRE**
(L’istruttoria è chiusa : dimentichi ; Ital., Fr., 1971.) R. : Damiano Damiani ;
Sc. : Dino Maiuri, Massimo De Rita, D. Damiani, d’après Leros Pittoni ;
Ph. : Claudio Ragona ; M. : Ennio Morricone, Walter Branchi ; Pr. : Mario
Cecchi Gori (Fair Film S.p.A.) ; Int. : Franco Nero (Vanzi), Riccardo
Cucciola (Pesenti), Georges Wilson (Campoloni), John Steiner (Biro),
Ferruccio De Ceresa (le directeur de la prison), Antonio Casale (Ventura),
Piero Nuti (le médecin) Luigi Zerbinati (Zagarella), Patrizia Adiutori
(Milena), Claudio Nicastro (Salvatore Rosa), Santo Simone (Armando),
Turi Ferro (le gardien-chef), Enzo Andronico (l’avocat de Pesenti).
Couleurs, 106 min.
Placé en détention pour avoir causé un accident de la circulation, l’architecte
Vanzi ne tarde pas à découvrir la réalité de l’enfer carcéral italien. Placé dans
une cellule où s’entassent les malfrats de la pire espèce, il doit rapidement
s’adapter à la misère matérielle, aux injures et intimidations des détenus, ainsi
qu’aux abus de pouvoir des gardiens. Pour adoucir son quotidien, Vanzi – auquel
on a bien fait comprendre la nécessité de se montrer financièrement complaisant
avec le personnel pénitentiaire, tout en lui recommandant de faire profil bas –
parvient à se faire admettre à l’infirmerie et à obtenir les faveurs d’une jolie
détenue. Le temps passe. Grâce à l’intervention de Salvatore Rosa, un mafieux
emprisonné pour avoir jadis couvert quelques gros bonnets, Vanzi est transféré
dans une meilleure cellule, dont l’un des occupants, Pesenti, semble
constamment vivre sur la défensive. Ce dernier, enfermé après avoir frappé un
ingénieur véreux, s’apprête à dénoncer publiquement – en dépit de multiples
tentatives de corruption pour acheter son silence – les malversations d’une
importante société de construction, dont l’un des barrages défectueux a entraîné,
dans son effondrement, la mort d’un millier de personnes. Sur ordre de Rosa, qui
tire toutes les ficelles au sein de la prison, Pesenti est assassiné sous les yeux de
Vanzi, impuissant. Le tout est maquillé en suicide. Fermement encouragé à se
taire, l’architecte finit par être libéré et s’en retourne à sa bourgeoise existence.
Plus tard, il croise la fille de Pesenti, convaincue que son père n’a jamais voulu
mettre fin à ses jours. Lorsqu’elle l’interroge à ce sujet, Vanzi lui déclare, gêné,
qu’il n’a rien à ajouter.
Au-delà de la seule dénonciation du système pénitentiaire transalpin
(surpeuplement et promiscuité, sévices infligés aux détenus, durée excessive de
la détention provisoire, emprise mafieuse sur le fonctionnement carcéral…),
Nous sommes tous en liberté provisoire dresse un cruel constat en même temps
qu’un réquisitoire en règle contre la corruption généralisée de la société italienne
et les dérives de ses institutions. Esseulé, désarmé face à une administration
stipendiée et une hiérarchie criminelle de droit divin, le citoyen ordinaire se
heurte in fine à un faux dilemme : soumission et collusion (alternative choisie
par le chef des matons) ou rébellion et élimination (destinée subie par l’infortuné
Pesenti). Lieu d’aliénation propice à la reproduction des inégalités sociales, la
prison n’est que le pendant caricatural du monde extérieur, prétendument libre,
où la domination légale-rationnelle – dévoyée – s’exerce par l’argent et, au
besoin, par la violence (il) légitime. Comme toujours chez Damiani l’insoumis
(cf. La Mafia fait la loi [1968], Confession d’un commissaire de police au
procureur de la République [1971] et le méconnu Perché si uccide un
magistrato [1975], tous trois interprétés par Franco Nero), les rapports de force –
qui sont aussi des rapports de classes, sinon de castes – demeurent inégaux et
tournent logiquement à l’avantage de la superstructure au détriment de
l’individu, aussi intègre, lucide et téméraire soit-il. Une œuvre brillante, sans
concession, filmée dans un style linéaire et sans afféterie par un cinéaste sous-
estimé, dont le talent n’a rien à envier à celui de ses homologues Elio Petri et
Francesco Rosi.A.M.

NOUS TROIS OU RIEN**


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Kheiron ; Ph. : Jean-François Hesgens ; M. : Cziffra,
Bijani, Glass, Jamshid, Piaf… ; Pr. : Simon Istolainen ; Int. : Kheiron
(Hibat Tabib), Leïla Bekhti (Fereshteh Tabib), Gérard Darmon (le père de
Fereshteh), Zabou Breitman (la mère de Fereshteh), Alexandre Astier (Le
Shah d’Iran), Michel Vuillermoz (Daniel Bioton). Couleurs, 102 min.
Né dans un petit village d’Iran, Hibat se découvre jeune homme fervent
défenseur de la démocratie et des libertés, ce qui ne sera pas du goût d’un certain
Reza Pahlavi, Shah de son état. Emprisonné et torturé pendant des années, il
retrouve la liberté à l’occasion de la révolution. Mais l’espoir est de courte
durée : un dictateur, encore pire que le précédent, chasse l’autre. Hibat, à
nouveau dans la clandestinité, se cache pour militer. Ce qui ne l’empêche pas de
tomber amoureux de la fougueuse Fereshteh et de lui faire un enfant. Las, la vie
devient impossible en Iran. Il faut songer à fuir et, comme le dit Fereshteh, à
trois ou rien.
Hommage ému mais jamais larmoyant à ses parents, Nous trois ou rien se
distingue par une propension de son acteur-scénariste-réalisateur, l’humoriste
Kheiron, à teinter son récit d’un humour bienvenu. Ce qui lui permet d’évoquer
des faits graves, voire violents et tragiques, sans plomber l’humeur du
spectateur, qui n’en réfléchit pas moins. La vie quotidienne sous deux dictatures
successives, les exactions exercées à l’encontre de prisonniers d’opinion, les
angoisses liées à une vie clandestine puis l’adaptation difficile au pays d’accueil,
la déstructuration des quartiers sensibles sont autant de thèmes traités sans
détour mais sans schématisme. Parmi les scènes tragiques, on retiendra celles de
la prison en Iran et celle du car de CRS en France. On rira en revanche devant
celles confrontant Habit et son frère voleur de vêtements, Habit et sa femme
(Leïla Bekhti, épouse aimante mais non soumise). Une mention à Alexandre
Astier, qui en trois séquences, dynamite la « pompe à côté de ses pompes » de
feu le Shah persan.G.B.

NOUVEAU (LE)*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Rudi Rosenberg ; Ph. : Nicolas Loir ; M. : Jonathan
Morali ; Pr. : Récifilms ; Int. : Raphaël Ghrenassia (Benoît), Joshua Raccah
(Joshua), Johanna Lindstedt (Johanna), Eytan Chiche (Charles), Guillaume
Roussel (Constantin). Couleurs, 81 min.
Benoît, monté à Paris avec ses parents, se retrouve le nouveau dans la classe
de 4e de son collège. Il doit se faire accepter. Il sympathise avec Joshua, jamais
très propre, et tombe amoureux de Johanna. Il finira par chanter dans la chorale
de son camarade Constantin.
Évocation attendrie de jeunes adolescents de 13-14 ans, mieux éduqués que
le héros des Quatre cents coups mais répartis entre « beaux gosses » et
marginaux rigolards. Le ton est juste et certaines scènes probablement
improvisées.J.T.

NOUVEAU STAGIAIRE (LE)*


(The Intern ; USA, 2015.) R. et Sc. : Nancy Meyers ; Ph. : Stephen
Goldblatt ; M. : Theodore Shapiro ; Pr. : Waverley Films ; Int. : Anne
Hathaway (Jules Ostin), Robert De Niro (Ben Whittaker), Rene Russo
(Fiona), Adam Devine (Jason), Christina Scherer (Becky Scott). Couleurs,
121 min.
Ben Whittaker, retraité de 70 ans, devient stagiaire senior dans une start-up.
Il y occupe rapidement une place prépondérante, irritant la patronne Jules Ostin.
Leurs relations deviennent conflictuelles, mais…
On peut ne pas aimer les comédies de Nancy Meyers et trouver que Robert
De Niro tourne trop et dans n’importe quoi. Mais la peinture de la start-up
retiendra l’attention : fonctionnement, mœurs, jeunesse du personnel. Un monde
particulier, ici la mode, dépeint avec justesse et un incontestable humour. Et si
Robert De Niro en fait peut-être trop, Anne Hathaway est une patronne comme
on les rêve.J.T.

NOUVEAUX SAUVAGES (LES)**


(Relatos Salvajes ; Arg., 2014.) R. et Sc. : Damian Szifron ; Ph. : Javier
Julia ; M. : Gustavo Santaollalla ; Pr. : Kramer et Sigman Films, El Deseo ;
Int. : Ricardo Darin (Simon), Oscar Martinez (Mauricio), Leonardi
Sbaraglia (Iturralde), Erica Rivas (Romina), Rita Cortese (Cocinera).
Couleurs, 122 min.
1. Les passagers d’un avion découvrent qu’ils connaissent tous Gabriel.
Celui-ci les a réunis pour qu’ils s’écrasent avec l’avion.
2. Un client dans un restaurant : il a causé la mort du père de la serveuse. La
patronne le poignarde.
3. Une belle voiture et une voiture modeste se doublent. Cela finit par un
affrontement mortel entre les deux conducteurs.
4. Simon refuse de payer une amende pour mauvais stationnement. Cela finit
par l’explosion d’une bombe à la fourrière.
5. Un jeune garçon renverse une femme enceinte. Son père paie un homme
de paille pour s’accuser à sa place. Le malheureux est assassiné par le mari de la
femme.
6. Au moment de son mariage, une femme apprend que son mari l’a trompée
et se venge.
Sensation à Cannes, en Argentine et lors de sa sortie française. Un film
joyeusement féroce, surtout le premier récit, destructeur et caustique, mais qui
est loin de valoir Les nouveaux monstres.J.T.
NOUVELLE GUERRE
DES BOUTONS (LA)
(Fr., 2011.) R. : Christophe Barratier ; Sc. : Stéphane Keller, Christophe
Barratier, Th. Langmann, Philippe Lopes-Curval ; Ph. : Jean Poisson ; Pr. :
Thomas Langmann ; Int. : Laetitia Casta (Simone), Guillaume Canet
(Paul), Kad Merad (le père Lebrac), Marie Bunel (La mère Lebrac),
François Morel (le maire), Gérard Jugnot (le père L’Astac), Jean Texier
(Lebrac), Llona Bachelier (Violette), Clément Godefroy (Petit Gibus).
Couleurs, 100 min.
1944. En Haute-Loire, les enfants de deux villages voisins se livrent à une
guerre sans merci, en s’emparant des boutons de culotte du camp adverse.
Venant de Paris, arrive Simone, la mercière, accompagnée de sa « filleule »
Violette. Au village la milice fait la rafle des juifs. Les résistants s’organisent…
Christophe Barratier, se tournant une fois encore vers le passé, réalise une
très libre adaptation du livre de Louis Pergaud qu’il transpose sous l’Occupation.
Il brosse un tableau bien naïf de la France profonde des années 40, dédouanant
au passage ces bons Français qui étaient tous résistants ! Un film aux effets
faciles, écrasé par une musique symphonique envahissante, mais qui bénéficie
des beaux paysages auvergnats.C.B.M.

NOUVELLE VIE
DE PAUL SNEIJDER (LA)*
(Fr., 2016.) R. : Thomas Vincent ; Sc. : Thomas Vincent et Yaël Cojot-
Goldberg d’après le roman Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois ; Ph. :
Ronald Plante ; M. : Antoine Bedard ; Pr. : Ciné Nominé ; Int. : Thierry
Lhermitte (Paul Sneijder), Geraldine Pailhas (Anna Sneijder), Guillaume
Cyr (Benoît), Pierre Curzi (Maître Wagner-Leblond). Couleurs, 114 min.
Paul Sneijder, rescapé d’un accident d’ascenseur où il a vu périr sa fille, née
d’un premier mariage, est poussé par sa seconde épouse à réclamer une
indemnisation à la compagnie gérant l’ascenseur. Il est en effet incapable de
reprendre son ancien travail et ne peut pour toute activité que promener des
chiens. Finalement pour guérir, il se rend à Dubai pour y prendre le plus long
ascenseur du monde.
Sympathique comédie qui vaut surtout pour la performance de Thierry
Lhermitte en personnage meurtri moralement par l’accident qu’il a connu.J.T.

NOUVELLES AVENTURES
D’ALADIN (LES)
(Fr., 2015.) R. : Arthur Benzaquen ; Sc. : Daive Cohen ; Ph. : Pierre Aim ;
M. : Michaël Tordjman ; Pr. : Pathé ; Int. : Kev Adams (Aladin/Sam), Jean-
Paul Rouve (le Vizir), Vanessa Guide (Shallia/Sofia), William Lebghil
(Khalid). Couleurs, 107 min.
Sam, qui fait le Père Noël, raconte aux enfants un épisode des aventures
d’Aladin.
Un film fondé sur la popularité de Kev Adams et destiné à un jeune
public.J.T.

NOVEMBER MAN (THE)*


(The November Man ; USA, 2014.) R. : Roger Donaldson ; Sc. : Michael
Finch et Karl Gajdusek ; Ph. : Romain Lacourbas ; M. : Marco Beltrami ;
Eff. sp. : Jason Troughton ; Eff. vis. : Vulkan Buric ; Pr. : Irish Dream Time
et SPD Films ; Int. : Pierce Brosnan (Peter Devereaux), Luke Bracey
(Mason), Olga Kurylenko (Alice Fournier), Bill Smitrovich (Hanley), Amila
Terzimehic (Alexa). Couleurs, 106 min.
Ancien agent de la CIA, Peter Devereaux doit reprendre du service pour
exfiltrer de l’URSS une taupe, proche de Fedorov le principal dirigeant du
Kremlin. Il échoue mais apprend que Mira Filipova détiendrait des informations
capitales d’après une confidence de la taupe. Comment la trouver ? Il s’appuie
sur Alice Fournier qui dirige un centre d’aide aux transfuges. En fait Alice est
Mira qui veut tuer Fedorov qui a assassiné ses parents et qui est responsable de
la guerre en Tchétchénie.
Un film d’espionnage riche en coups de théâtre que l’on ne révélera pas ici.
Si Pierce Brosnan, empâté et ankylosé, n’est plus le fringant James Bond, son
personnage y gagne en crédibilité. En revanche les mystères du Kremlin ne
valent pas la peine de faire couler tant de sang : ils sont bien minces. Le scénario
est tiré d’un roman de Bill Granger.J.T.

NUIT AU MUSÉE (LA) :


LE SECRET DES PHARAONS*
(Night at the Museum : Secret of the Tomb ; USA, 2014.) R. : Shawn Levy ;
Sc. : David Guion et Michael Handelman ; Ph. : Guillermo Navarro ; M. :
Alan Silvestri ; Pr. : 21 Laps et 1492 Pictures ; Int. : Ben Stiller (Larry
Daley/LAAA), Robin Williams (Teddy Roosevelt/Garudal), Owen Wilson
(Jedediah), Steve Coogan (Octavius), Dave Stevens (Lancelot). Couleurs,
98 min.
En Égypte un archéologue découvre le tombeau d’un pharaon et une
mystérieuse tablette. Elle est conservée au Musée d’histoire naturelle de New
York et garde son mystère. Pour le dissiper, il faut transporter la tablette au
musée de Londres et réunir la famille du pharaon. Alors Larry pourra faire une
fête la nuit avec tous les personnages qui s’animent.
Troisième épisode des aventures du gardien du Musée d’histoire naturelle de
New York, le brave Larry incarné par Ben Stiller. La surprise ne joue plus et
l’on se moque que la magie perdure dans le muséeJ.T.
NUIT BLANCHE**
(Fr., 2011.) R. : Frédéric Jardin ; Sc. : Frédéric Jardin, Nicolas Saada et
Olivier Douyère ; Ph. : Tom Stern ; M. : Nicolas Errera, D.J. Yenn et
Artaban ; Pr. : Chic Films et Saga Films ; Int. : Tomer Sisley (Vincent),
Serge Riaboukine (José Marciano), Julien Boisselier (Lacombe), Joey Starr
(Feydek). Couleurs, 98 min.
Deux flics, Vincent et Manuel braquent un parrain de la drogue, Marciano.
Vincent est blessé, et, en représailles, Thomas, le fils de Vincent est enlevé. Pour
le récupérer Vincent doit rendre la drogue. Tout va se dérouler en une nuit et
dans le cadre d’un night-club.
Bon polar de facture classique avec quelques clins d’œil et une honnête dose
d’humour.J.T.

NUIT COMMENCE À L’AUBE (LA)**


(Morning Departure ; GB, 1950.) R. : Roy Baker ; Sc. : W. E. C. (William)
Fairchild, d’après la pièce de Kenneth Woollard ; Ph. : Desmond
Dickinson ; Pr. : Leslie Parkyn / Jay Lewis Independent Productions ; Int. :
John Mills (commandant Armstrong), Richard Attenborough (Stocker
Snipe), Nigel Patrick (lieutenant Manson), James Hayter (matelot Higgins),
Andrew Crawford (sous-officier McFee), Bernard Lee (commandeur
Gates), Helen Cherry (Helen), Kenneth More (lieutenant-commandeur
James). NB, 100 min.
Au petit matin, le sous-marin « Trojan » part pour un exercice de routine. En
plongée, il croise sur sa route une mine magnétique vestige de la dernière guerre
et une violente explosion endommage le bâtiment qui se pose au fond de la mer.
Il ne reste que douze survivants concentrés dans le poste central. Privé de radio
et incapable de signaler sa position, le commandant attend que les équipes de
sauvetage aient pu localiser son bâtiment avant d’organiser la sortie de huit des
rescapés munis d’appareils respiratoires par les deux chambres d’évacuation
disponibles. Seuls demeurent prisonniers de l’épave le commandant, un
lieutenant, un mécanicien et le cuisinier de bord. Les secours s’activent,
parviennent à insuffler de l’air en perçant la coque, pendant que l’on passe des
câbles sous le bâtiment pour tenter de le remonter à la surface. Les travaux sont
longs et difficiles. Au bout d’une semaine d’efforts, une tempête survient et
contraint les sauveteurs à abandonner le renflouement à quelques heures du
succès. Au fond de l’océan, après avoir espéré une délivrance qu’ils croyaient de
plus en plus proche, les derniers survivants se résignent à une mort lente…
Le tournage du film était tout juste terminé lorsque le sous-marin anglais le
« Truculent » disparut en mer. La proximité d’une tragédie similaire devait
ajouter une dimension humaine supplémentaire à cette œuvre forte qui ne se
permet jamais la grandiloquence. Aujourd’hui, à la fois simple et grandiose, le
film se suffit à lui-même et continue d’émouvoir et de mettre les nerfs à rude
épreuve par sa montée permanente d’une angoisse qui n’a rien d’artificielle.
Sincérité, sobriété, vérité profonde, humour discret : tous les ingrédients du
grand cinéma britannique sont réunis dans un style épuré et poignant.
Un élément de la mise en scène mérite une mention particulière : la bande
sonore. C’est avec un sens aigu de l’effet que nous est rendu sensible sur le plan
de l’ouïe l’atmosphère confiné du sous-marin : absence de toute musique et
surtout absence de tout bruit naturel (le cri des mouettes s’arrête à l’instant où
l’on ferme les écoutilles), ronronnement perpétuel des moteurs, bruit étouffé de
l’explosion, silence sépulcral du submersible reposant sur le fond, chocs en
morse contre la paroi des scaphandriers venus poser les tuyaux d’air, raclement
des câbles le long de la coque et, pour finir, paroles du commandant récitant la
Prière des Marins dont la voix résonne dans les profondeurs de la mer alors que
la caméra s’éloigne lentement de la coque du submersible…R.L.

NUIT DE LA MORT (LA)**


(Fr., 1980.) R. et Sc. : Raphaël Delpard ; Ph. : Marcel Combes ; M. :
Laurent Petitgirard ; Pr. : Pierson Productions, Occitanie Productions ;
Int. : Isabelle Goguet (Martien), Charlotte de Turkheim (Nicole), Michel
Debrane (Christian). Couleurs, 90 min.
Malheur aux infirmières dans l’hospice de vieillards du « Doux Séjour ».
Tourné dans les pires difficultés et sans grands moyens, ce film d’horreur
devint une œuvre culte dans les années 80, salué avec enthousiasme aux États-
Unis par Tobe Hooper. Il est l’un des cent cinquante films les plus piratés. A fait
l’objet d’une nouvelle carrière en DVD.R.D.

NUIT DE WALPURGIS (LA) /


LA NUIT DE LA SAINT-JEAN
(Valborgsmassoafton ; Suède, 1935.) R. : Gustaf Edgren ; Sc. : Gustaf
Edgren, Oscar Rydqvist ; Ph. : Martin Bodin ; M. : Eric Bengtson,
Friedrich Kuhlau ; Pr. : Swenskfilm industri ; Int. : Lars Hanson (Johan),
Ingrid Bergman (Lena), Victor Sjoström (Bergström), Karim Kavli (Clary).
NB, 79 min.
Johan Borg est marié avec Clary. Ils ne s’aiment plus, et celle-ci, enceinte,
opte pour un avortement clandestin. Lena, fille de Bergström, un éditorialiste, et
secrétaire de Johan, n’ose avouer son amour à ce dernier. La nuit de Walpurgis
qui marque le retour du printemps, va leur permettre de s’avouer leur amour. Un
maître-chanteur intervient…
Scénario de propagande nataliste (« mariez-vous pour avoir des enfants »)
afin d’enrayer la baisse démographique de la Suède dans les années 30. Mise en
scène purement fonctionnelle. Ce film redécouvert à la Cinémathèque française,
aurait pu rester dans l’oubli, s’il n’y avait la présence de la toute jeune Ingrid
Bergman (son quatrième film) dont le visage radieux illumine l’écran.C.B.M.

NUIT DES TRAQUÉS (LA)*


(Fr., 1959.) R. : Bernard-Roland ; Sc. : José-André Lacour d’après un
roman de B. Becker ; Ph. : Pierre Petit ; M. : Jean Leccia ; Pr. : Paris
Élysées ; Int. : Folco Lulli (le contrebandier), Juliette Mayniel, Sammy Frey.
NB, 85 min.
Au cours d’une bagarre, un jeune homme tue un gangster. Aidé de sa sœur et
d’un camarade, il fait disparaître le corps. Mais ils ont été vus par un
contrebandier. Faute de leur demander de l’argent, l’homme exige que la sœur
couche avec lui. L’apprenant, le frère décide de le tuer, mais le manque.
L’homme court au commissariat pour les dénoncer mais il est renversé par un
camion.
Une série noire à prétentions mélodramatiques que sauve le strip-tease de
Juliette Mayniel sous l’œil lubrique de Folco Lulli.
J.T.

NUIT OÙ MON DESTIN


S’EST JOUÉ (LA)**
(The Night My Number Came Up ; GB, 1995.) R. : Leslie Norman ; Sc. :
R. C. Sherriff, d’après un article de Victor Goddard ; Ph. : Lionel Banes ;
M. : Malcolm Arnold ; Pr. : Tom Morahan ; Int. : Michael Redgrave
(général John Hardie), Sheila Sim (Mary Campbell), Alexander Knox
(Owen Robertson), Denholm Elliott (lieutenant Mackenzie), Ursula Jeans
(Mrs. Robertson), Ralph Truman (lord Wainwright), Michael Hordern
(commandeur Lindsay). NB, 94 min.
À Hong Kong, au cours d’une soirée, le commandeur Lindsay, officier de
marine, raconte à son auditoire qu’il vient de faire un étrange rêve : celui du vol
d’un Dakota qui se termine par un crash, une nuit, dans une montagne au nord
du Japon. Il se trouve que, le lendemain, la plupart de ses hôtes doivent s’envoler
pour rejoindre Tokyo. Petit à petit, les voyageurs se rendent compte que leur vol
épouse en tous points le rêve prémonitoire qui leur fut raconté : ils volent sur un
Dakota et sont treize à bord (huit passagers dont une femme et cinq hommes
d’équipage), le mauvais temps contraint le pilote à voler à très haute altitude, le
givre commence à apparaître sur les ailes, le contact radio s’interrompt, l’avion
dévie de sa destination, l’un des passagers est victime d’une crise de panique et,
bientôt, le carburant vient à manquer…
Jusqu’à quel point peut-on donner crédit à un rêve prémonitoire ? Le film
semble vouloir analyser cette question. Mais, en fait, le sujet n’est qu’un prétexte
à accentuer un suspense aérien qui n’a aucun mal à emporter l’adhésion du
spectateur. Tout comme le fameux Écrit dans le ciel (1955) de William Wellman
– mais sans les innombrables flashes-back qui l’affaiblissent et s’avèrent
aujourd’hui totalement indigestes –, les trois quarts du film se passent dans le
décor étroit de l’avion tandis que la tension va croissant. Et le drame se conclut
sur une astuce à l’humour rétrospectif du plus bel effet. Avec des moyens
techniques limités et une brochette d’acteurs d’une conviction sans faille, le film
réussit à surmonter tous les obstacles. Mais ne le voyez pas la veille de prendre
l’avion !R.L.

NUITS BLANCHES
DU FACTEUR (LES)**
(Belye nochi pochtalona Alekseya Tryapitsynal ; Russie, 2014.) R. : Andreï
Kontchalovski ; Sc. : Elena Kiseleva et Andreï Kontchalovski, Ph. :
Alexander Simonov ; M. : Eduard Artemyev ; Pr. : Andreï Kontchalovski ;
Int. : Alexei Triapitsyn (le facteur), Irina Ermolova (Irina), Timur
Bondarenko (Timur). Couleurs, 101 min.
Près du cercle polaire, coupés du monde civilisé, les habitants des villages
autour du lac Kenozero sont reliés entre eux par Liocha qui arrive chaque jour
sur son bateau à moteur, leur livrant courrier, journaux et quelques moyens de
subsistance. Quand il se fait voler son moteur, quand Irina, la femme qu’il aime,
le quitte, il décide de changer de vie.
Un film entre fiction et documentaire. Il s’écoule au rythme lent de ce petit
canot, dans les paysages immenses, sereins, magnifiques du lac. C’est la nature à
l’état pur, parfaitement mise en valeur par Simonov. Le scénario introduit
quelques personnages extravagants aux trognes réjouissantes. Mais l’ennui
guette parfois. Lion d’argent au festival de Venise en 2014.C.B.M.

NUITS BLANCHES SUR LA JETÉE**


(Fr., 2014.) R., Sc., Dial. et Pr. : Paul Vecchiali, d’après Fedor Dostoievski ;
Ph. : Philippe Bottiglione ; M. : Catherine Vincent ; Int. : Astrid Adverbe
(Natacha), Pascal Cervo (Fedor), Paul Vecchiali (le vieux), Geneviève
Montaigu (Maria). Couleurs, 94 min.
Par une sombre nuit sur la jetée de Sainte-Maxime, Fedor intervient pour
secourir Natacha importunée par un vieil homme. Pendant quatre nuits, ils se
voient et apprennent à se connaître. Elle attend l’homme de sa vie… Lui devient
amoureux…
Après les Quatre Nuits d’un rêveur de Bresson auquel il rend hommage,
Vecchiali adapte les Nuits blanches de Dostoievski, y adjoignant les dialogues
d’une autre nouvelle (« Sous-sol »). Dans un style apparemment neutre avec des
cadrages fixes, des acteurs à la voix blanche au jeu dépouillé, il réalise un film
entre onirisme et réalité où les éclairages lui donnent toute son étrangeté.
Natacha ne serait-elle qu’un fantasme ? Quelques plans ensoleillés très brefs, les
évocations en noir et blanc, une surprenante séquence chorégraphiée apportent
des ruptures de ton à cette réalisation rigoureuse et originale.C.B.M.

NUITS NOIRES
(Beneath The Darkness ; USA, 2011.) R. : Martin Guigui ; Sc. : Bruce
Wilkinson ; Ph. : Massimo Zeri ; M. : Geoff Zanelli ; Pr. : Ronnie
D. Clemmer ; Int. : Dennis Quaid (Ely), Aimee Teegarden (Abby), Tony
Oller (Travis), Stephen Lunsford (Brian). Couleurs, 96 min.
Entrepreneur de pompes funèbres dans une petite ville du Texas, Ely
Vaughn est respecté et apprécié de tous. Pourtant, d’étranges rumeurs circulent à
son sujet parmi les jeunes du lycée, persuadés que sa maison est hantée.
Dennis Quaid dans le rôle d’un psychopathe. Vous en rêviez ? Martin
Guigui l’a fait. Avec Nuits Noires, l’acteur se voit en effet offrir un rôle de tueur
en série, qui lui permet de démontrer une nouvelle fois toute l’étendue de son
talent et de se livrer à l’une de ces performances dont il a le secret. Une
performance qui mérite à elle seule le visionnage de ce métrage, sorti en catimini
sur les écrans américains et resté inédit, en salles, par chez nous. Quaid semble
ainsi s’en donner à cœur joie dans la peau d’Ely Vaughn, ce responsable de
pompes funèbres, accroc à la cigarette électronique et qui sombre dans la folie
criminelle à la moindre contrariété. Ce numéro d’acteurs constitue d’ailleurs le
principal (voir le seul) atout de ce thriller, à l’humour macabre mais plombé par
une réalisation paresseuse et un script truffé d’invraisemblances.E.B.

NUITS ROUGES
DU BOURREAU DE JADE (LES)*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Julien Carbon et Laurent Courtiaud ; Ph. : Ng Man-
ching ; Eff. vis. : Bertrand Levallois ; M. : Seppuku Paradigm ; Pr. : The
French Connection ; Int. : Frédérique Bel (Catherine Trinquier), Carrie Ng
(Carrie Chan), Carole Brana (Sandrine Lado), Stefan Wong (Patrick).
Couleurs, 98 min.
Une jeune fille demande à la perverse Carrie Chan de lui faire connaître les
plaisirs du « lit de suffocation ». Elle n’en sortira pas vivante. Carrie recherche
un coffret ancien contenant un poison paralysant qui multiplie les sensations. Il
est aux mains d’une certaine Catherine, maîtresse d’un diplomate français.
Carrie s’en empare mais Catherine lui tend un piège qui finira en hécatombe.
Seule Carrie survit.
Une sorte de film policier placé sous le signe du Jardin des supplices
d’Octave Mirbeau et de Shanghai Gesture de Sternberg, mais, hélas, fort loin
des modèles. Les deux auteurs ont travaillé pour le cinéma de Hong-Kong et en
ont subi l’influence esthétisante avec une pointe de sadisme. L’œuvre est parfois
séduisante, parfois ridicule.J.T.

NUMÉRO QUATRE*
(I Am Number Four ; USA, 2011.) R. : D.J. Caruso ; Sc. : Alfred Gough
d’après Pittacus Lore ; Ph. : Guillermo Navarro ; M. : Trevor Rabin ; Eff.
vis. : Greg McMurry et Jusin Jones ; Pr. : DreamWorks SKG ; Int. : Alex
Pettyfer (Daniel/John Smith/Numéro 4), Timothy Olyphant (Henri), Dianna
Agron (Sarah). Couleurs, 112 min.
Un jeune extraterrestre a dû fuir sa planète ravagée par les Mogadoriens,
ennemis des Ioriens. Il se réfugie, sous le nom de John Smith dans l’Ohio. Mais
son comportement est remarqué et lui-même tombe amoureux de Sarah. Les
Mogadoriens viennent l’attaquer sur terre, l’ayant repéré. Il doit les combattre
avec un autre Ionien, également survivant, en fait la dynamique no 6.
Bon film de science-fiction signé par Caruso, un spécialiste du genre. Des
faiblesses : les scènes de collège où doit étudier le héros, la découverte de ses
super-pouvoirs, des héroïnes un peu fades et surtout un manque d’humour qui
vaut au film de frôler parfois le ridicule.J.T.

NYMPHOMANIAC : VOLUME 1*
(Nymphomaniac ; Danemark, 2013.) R. et Sc. : Lars von Trier ; Ph. :
Manuel Alberto Claro ; Mont. : Molly Malene Stansgaard ; Pr. : Zentropa
Entertainment ; Int. : Charlotte Gainsbourg (Joe), Stellan Skarsgard
(Seligman), Stacy Martin (Joe jeune), Shia Labeouf (Jérôme Morris),
Christian Slater (le père de Joe), Connie Nielsen (la mère de Joe). Couleurs,
117 min.
Couchée, blessée dans la rue, Joe est recueillie par le vieux Seligman. Elle
lui raconte sa vie de nymphomane. Naissance dans une famille bourgeoise et
dépucelage par Jérôme. Séduction d’hommes dans un train. Retrouvailles avec
Jérôme puis rupture. Un de ses amants vient vivre avec elle. Scène de l’épouse
délaissée. Finalement elle n’éprouve plus de plaisir.
Plutôt un film expérimental dont le succès est venu de scènes crues. Premier
volet d’une œuvre déjà mutilée par de nombreuses coupes.J.T.

NYMPHOMANIAC : VOLUME 2*
(Nymphomaniac ; Danemark, 2013.) R. et Sc. : Lars von Trier ; Ph. :
Manuel Alberto Claro ; Mont. : Molly Malene Stensgard ; Pr. : Zentropa
Entertainment ; Int. : Charlotte Gainsbourg (Joe), Shia LaBeouf (Jérôme),
Stacy Martin (Joe jeune), Stellan Skarsgard (Seligman), Willem Dafoe (L.),
Mia Got (P.), Tabea Tarbiat (Messalina). Couleurs, 123 min.
Joe, enceinte de Jérôme, accouche d’un garçon. Jérôme l’incite à multiplier
les aventures. Elle tombe sous la domination de K et jouit sous sa cravache. Elle
est embauchée pour recouvrer des dettes puis forme une disciple dont elle
s’éprend. Découvrant que Jérôme la trompe, elle tente de le tuer. Fin du récit de
Joe qui se couche. Seligman tente de la violer.
Deuxième volet de ce catalogue de perversions imaginé par Lars von Trier.
C’est assez loin des Cent Vingt Journées de Sodome.J.T.
O

OBLIVION
(Oblivion ; USA, 2013.) R. : Joseph Kosinski ; Sc. : Karl Gadjusek et Joseph
Kosinski ; Ph. : Claudio Miranda ; M. : M83 ; Pr. : Universal ; Int. : Tom
Cruise (Jack Harper), Morgan Freeman (Malcolm Beech), Olaga
Kurylenko (Julia). Couleurs, 126 min.
En 2077, l’Humanité l’a emporté sur des extra-terrestres, les Chacals, mais
la Terre est devenue inhabitable. Jack et Vika sont chargés de veiller sur les
dernières ressources naturelles de la Terre alors que ses habitants se sont réfugiés
sur Titan une annexe de Saturne. La mission de Jack est périlleuse car il doit
compter avec les derniers chacals commandés par Malcolm. Et il va faire une
découverte : il a un clone fabriqué par la station orbitale…
Et dès lors le spectateur commence à perdre pied. Certes Jack va détruire la
station orbitale. Il aura une fille d’une certaine Julia. Lui ou son clone ? Le
spectateur finit par se demander si c’est lui qui voit le film ou son clone. C’est
souvent peu compréhensible comme il se doit dans une œuvre de science-fiction.
Tom Cruise fait de son mieux pour rendre l’histoire vraisemblable.J.T.

OBLONG BOX (THE)*


(The Oblong Box ; GB, USA, 1969.) R. : Gordon Hessler ; Sc. : Lawrence
Huntington et Christopher Wicking, inspiré des nouvelles The Oblong Box
et The Premature Burial (1844) d’Edgar Allan Poë ; Ph. : John Coquillon ;
M. : Harry Robinson ; Pr. : Gordon Hessler & Louis M. Hayward /
American International Productions ; Int. : Vincent Price (sir Julian
Markham), Christopher Lee (Dr Neuhartt), Alistair Wiliamson (sir Edward
Markham), Hilary Dwyer (Elizabeth Markham), Peter Arne (Samuel
Trench), Harry Baird (N’Galo), Carl Rigg (Mark Norton), Maxwell Shaw
(Tom Hackett), Michael Balfour (Ruddock), Rupert Davies (Joshua Kemp).
Couleurs, 96 min.
La banlieue de Londres en 1865. Ancien colon en Afrique Centrale avec son
frère Julian, le baronnet Edward Markham a eu le visage défiguré par la magie
noire d’un sorcier. Revenus dans leur propriété, sir Edward vit en reclus,
enchaîné dans la plus haute chambre de la résidence tenue par Julian qui va
bientôt épouser la jeune Elizabeth Markham. Devenu fou, sir Edward réussit à
s’évader de sa prison, bien décidé à se venger de son frère…
Le type même du film affaibli par une succession de malédictions. Ce fut
d’abord la mort de Lawrence Huntington, cinéaste oublié qui signa quelques
films estimables dans les années 1945-1950. C’est l’excellent Christopher
Wicking, scénariste des trois célèbres films de Gordon Hessler, dont le très
inquiétant Lâchez les Monstres ! (1970), qui termina le script commencé par
Huntington. Ce fut ensuite la mort par overdose du très jeune et très prometteur
Michael Reeves qui avait commencé le film et auquel Gordon Hessler succéda
pour finir le travail. Cette avalanche de coups du sort se ressent dans le film
terminé qui semble hybride, illogique à cause d’un script mal construit… Le
scénario opère en effet quelques curieux amalgames en mélangeant des éléments
des contes d’Edgar Poë à certaines idées empruntées à Robert Louis Stevenson
(The Mark of the Beast et surtout The Body Snatchers), le tout pimenté de
quelques allusions à Jack l’Éventreur. Un point de vue intéressant a été avancé
par Phil Hardy qui discerne dans les fondements de l’intrigue une « conscience
coupable » des colonialistes anglais de la fin du XIXe siècle qui aboutit à leur
punition légitime, comme dans La Malédiction des Pharaons (1959) de Terence
Fisher ou La Femme-reptile (1966) de John Gilling… En conclusion, malgré
toutes ces réserves, The Oblong Box est un film qui se laisse voir avec une
certaine curiosité. Ne serait-ce que par la réunion de Vincent Price et
Christopher Lee sur une même affiche (bien qu’ils ne jouent pas une scène
ensemble).R.L.

OCÉANS***
(Fr., 2005-2009.) R. : Jacques Perrin, Jacques Cluzaud ; Sc. : Jacques
Perrin, Jacques Cluzaud, Christophe Cheysson, Laurent Debas, Stéphane
Durand, Larent Gaudé, François Sarano ; Ph. : Eric Börjeson ; M. : Bruno
Coulais ; Pr. : Jacques Perrin, Nicolas Mauvernay ; Int. : Jacques Perrin
(lui-même ; le narrateur), Lancelot Perrin (lui-même). Couleurs, 100 min.
Documentaire sur les océans du monde, leur faune et… ce qu’en font les
hommes.
Si votre enfant vous demande : « C’est quoi l’océan ? », emmenez-le voir cet
extraordinaire documentaire voulu par Jacques Perrin et co-réalisé par Jacques
Cluzaud, complément logique de leur triomphal Peuple migrateur. Et surtout
qu’il regarde le film sur un écran le plus grand possible, car dans quel autre
documentaire lui sera-t-il donné de voir d’aussi près et avec un regard plus
respectueux la faune aquatique dans son élément naturel ? En tout cas il
n’oubliera jamais le ballet des baleines, séquence incroyable et inoubliable. En
même temps, votre enfant verra que les adultes, qu’il vénère encore s’il est très
petit, maltraitent ce milieu dont ils sont pourtant dépendants. Et peut-être que ce
film impressionnant à tous les égards fera de lui un futur militant de
Greenpeace…G.B.

ODEUR DE LA MANDARINE (L’)**


(Fr., 2015.) R. : Gilles Legrand ; Sc. : Guillaume Laurant et Gilles
Legrand ; Ph. : Yves Angelo ; M. : Armand Amar ; Pr. : Frédéric Brillon,
Victor et Samuel Hadida ; Int. : Olivier Gourmet (Charles), Georgia Scalliet
(Angèle), Dimitri Storoge (Léonard), Hélène Vincent (Emilie), Fred Ulysse
(Firmin), Marine Vallée (Louise), Michel Robin (le curé), Romain Bouteille
(le notaire), Urbain Cancelier (le sergent). Couleurs, 110 min.
Juillet 1918. Charles de Rocheline, capitaine de cavalerie, a été blessé à la
guerre ; il est amputé d’une jambe. Angèle, accompagnée de sa petite fille
Louise, est engagée comme infirmière. Charles, très attiré par sa beauté, son
indépendance, lui propose de l’épouser. Elle refuse, vivant dans le souvenir
d’Armand, le père de son enfant, mort sur le front. Et puis elle finit par accepter
sous certaines conditions…
La mandarine du titre est une jument en chaleur. Le film propose un
parallèle entre l’animalité et la sexualité humaine. L’amour ne peut se réduire au
seul désir charnel mais doit être un partage afin d’accéder au plaisir – tout
particulièrement féminin. Un beau film avec un vieux château richement meublé,
avec un parc où galopent de splendides chevaux, avec des sous-bois magnifiques
à l’automne. C’est presque trop beau pour être vrai, la guerre restant en arrière-
plan.C.B.M.

ODYSSÉE (L’)**
(Fr., 2016.) R. : Jérôme Salle ; Sc. : Jérôme Salle et Laurent Turner ; Ph. :
Matias Boucard ; M. : Alexandre Desplat ; Eff. sp. : Marc Jouveneau ; Eff.
vis. : Kevin Bitters ; Pr. : Pan-Européenne et Fidélité ; Int. : Lambert
Wilson (Jacques-Yves Cousteau), Pierre Niney (Philippe Cousteau), Audrey
Tautou (Simone Cousteau), Benjamin Lavernhe (Jean-Michel Cousteau),
Thibault de Montalembert (Etienne Deshaies). Couleurs, 122 min.
La vie de Jacques-Yves Cousteau qui eut l’idée de filmer les grands fonds
marins et fit partager sa passion à sa femme et à ses deux fils. L’épopée du
Calypso, Le monde du silence, les conflits familiaux.
Abandonnant Largo Winch, Salle se lance dans la biographie du
commandant Cousteau et principalement sur ses rapports avec son fils Philippe
en désaccord avec ses méthodes. Un portrait nuancé et passionnant.J.T.

OGRES (LES)**
(Fr., 2015.) R. : Léa Fehner ; Sc. : Léa Fehner, Catherine Paillé, Brigitte
Sy ; Ph. : Julien Poupard ; M. : Philippe Caraix ; Pr. : Philippe Liégeois ;
Int. : Adèle Haenel (Mona), Marc Barbé (Mr Deloyal), François Fehner
(François), Marion Bouvarel (Marion). Couleurs, 144 min.
Une troupe de théâtre itinérant. De ville en ville, sous chapiteau, les
comédiens présentent une adaptation de Tchékhov — avec énergie, liberté,
passion. Même si au sein de la troupe, il peut y avoir des dissensions.
La réalisatrice fut une enfant de la balle. Elle sait donc bien de quoi elle
parle, peut-être même trop bien, poussant son idée jusqu’à choisir ses interprètes
au sein de sa propre famille. Son film est bouillonnant, filant à vive allure, porté
par une énergie (caméra à l’épaule) qui donne parfois le vertige. Un peu trop
long, sans doute, mais jamais ennuyeux. La vie est là qui va, qui va… pour le
meilleur et pour le pire, entre rires et petits drames. Les ogres croquent la vie à
belles dents.C.B.M.

OH BOY**
(Oh Boy ; All., 2012.) R. et Sc. : Jan-Ole Gerster ; Ph. : Philip Kirsamer ;
M. : The Major Minors, Cherylin MacNeil ; Pr. : Schiwago film ; Int. : Tom
Schilling (Niko Fischer), Friederike Kempter (Julika Hoffmann), Marc
Hosemann (Maltze). NB, 88 min.
Berlin. Niko, la vingtaine, quitte sa petite amie pour emménager dans un
nouvel appartement. Retrait du permis de conduire, voisin dépressif, carte
bancaire « avalée »… la journée s’annonce mal.
En français, on appellerait ça « une journée de merde ». Ce premier film
d’un jeune réalisateur est composé d’une suite de saynètes qui ont peu de rapport
entre elles (voire aucun), mais brossent un tableau vivant et vraisemblable de nos
diverses « galères ». Soutenu par une musique jazzy, une splendide photo en noir
et blanc et un comédien attachant, c’est un film libre, tantôt gai, tantôt triste,
peinture morose d’une époque pas toujours facile.C.B.M.

OKAY AMERICA*
(USA, 1932.) R. : Tay Garnett ; Sc. : Scott Pembroke ; Ph. : Arthur Miller ;
Pr. : Universal ; Int. : Lew Ayres (Larry Wayne), Maureen O’Sullivan
(Sheila Barton), Louis Calhern (Russell), Edward Arnold (Duke Morgan).
NB, 80 min.
Larry Wayne est un journaliste brillant et redouté qui anime une émission de
radio « Okay America ». Il est chargé de couvrir l’enlèvement de Ruth Drake,
fille d’un riche ministre. Il est amené à côtoyer des gangsters comme Russell
qu’il tente de jouer. Il y laissera la vie.
Solide réalisateur Garnett mène son histoire à un train d’enfer, servi par une
interprétation de poids lourds (Arnold, Calhern), oscillant entre la comédie et le
drame. Inédit en France, sauf à la Cinémathèque.J.T.

OLD BOY*
(Oldboy ; USA, 2013.) R. : Spike Lee ; Sc. : Mark Protosevich d’après le
manga de Garon Tsuchiya et Nobuaki Minegishi ; Ph. : Sean Bobbitt ; M. :
Roque Baños ; Pr. : Spike Lee, Roy Lee et Doug Davison ; Int. : Josh Brolin
(Joe Doucett), Samuel L. Jackson (Chaney), Sharlto Copley (Adrian),
Elizabeth Olsen (Marie). Couleurs, 104 min.
Au début des années 90, Joe Doucett, père de famille détestable, est enlevé
sans raison et séquestré dans une chambre sans fenêtre ni issue. Il apprend par la
télévision de sa cellule qu’il est accusé du meurtre de sa femme. Vingt ans plus
tard, il est libéré et contacté par son ravisseur.
Cette relecture hollywoodienne du chef-d’œuvre de Park Chan-Wook, ne
parvient à aucun moment à rivaliser avec l’original et s’avère nettement plus
édulcorée. Alors que dans le métrage coréen la violence était crue et réaliste et
contribuait à accentuer l’intensité du récit, elle est ici avant tout graphique, voir
quasi-cartoonesque (cf. le massacre au marteau des hommes de main). Ce
remake est donc moins sombre et dérangeant que son prédécesseur et offre une
vision plus aseptisée de la même histoire, histoire qui est, en outre, plus explicite
et donc moins mystérieuse. Ce qui ne veut pas dire pour autant que Spike Lee a
raté son coup ca
r son film possède des qualités indéniables, à commencer par sa réalisation,
virtuose et esthétique. Cadre travaillé, photographie extrêmement soignée et
mouvements de caméra fluides caractérisent ainsi la mise en scène de Lee qui
confirme, si besoin est, qu’il est un grand cinéaste. La distribution, dominée par
Josh Brolin (excellent même s’il ne nous fait pas oublier Choi Min-Sik), est au
diapason et nous offre de beaux numéros d’acteurs contribuant au plaisir que
procure ce thriller efficace, sanglant et musclé.E.B.

OLD DARK HOUSE (THE)


(The Old Dark House ; GB, USA, 1963.) R. : William Castle ; Sc. : Robert
Dillon, d’après le roman de J. B. Priestley (« Benighted ») ; Ph. : Arthur
Grant ; M. : Benjamin Frankel ; Déc. ; Bernard Robinson ; Pr. : Anthony
Hinds pour William Castle-Hammer ; Int. : Tom Poston (Tom Penderel),
Robert Morley (Roderick Femm), Janette Scott (Cecily Femm), Joyce
Grenfell (Agatha Femm), Mervyn Johns (Potiphar Femm), Fenella Fielding
(Morgana Femm), Peter Bull (Casper/Jasper Femm), Danny Green
(Morgan Femm). Couleurs, 86 min.
Américain vendeur de voitures à Londres, Tom Penderel vient livrer un
nouveau véhicule à son ami Casper Femm dans son manoir ancestral sur la lande
de Dartmoor. Sur place, Penderel fait la connaissance des membres de la famille
Femm, tous plus farfelus les uns que les autres, et découvre que Casper vient
tout juste de mourir – mais son frère jumeau Jasper, lui, est toujours vivant.
Durant la nuit, au cours d’un violent orage, les assassinats vont se succéder,
quelqu’un voulant s’approprier l’héritage ancestral…
Le roman de Priestley avait déjà fait l’objet d’une adaptation mémorable en
1932 signée James Whale. William Castle en a fait une parodie qui semble avoir
beaucoup amusé ceux qui la jouent (Robert Morley, Mervyn Johns et Joyce
Grenfell y font assaut de cabotinage) mais qui ne génère que quelques vagues
sourires chez le spectateur. À voir néanmoins pour apprécier la rencontre de ce
farceur de William Castle avec l’esthétique de la Hammer. Les dessins du
générique sont signés du grand dessinateur américain Chas Addams.R.L.

OLIVER TWIST**
(Oliver Twist ; USA, 1922.) R. : Frank Lloyd ; Sc. : Harry Weil, d’après le
roman de Charles Dickens ; Ph. : Glen McWilliams et Robert Martin ; Pr. :
Jackie Coogan (Oliver Twist), Lon Chaney (Fagin), Gladys Brockwell
(Nancy), George Siegmann (Bill Sikes), James Marcus (Mr. Bumble), Lionel
Belmore (Mr. Brownlow), Edouard Trebaol (Jack Dawkins), Carl Stockdale
(Mr. Monks), Nelson McDowell (Mr. Sowerberry). NB, 8 bobines (environ
73 min.)
À Londres, les mésaventures d’Oliver Twist tombé sous la coupe de Fagin,
un receleur qui entraîne de jeunes garçons à voler à la tire, avant d’être sauvé et
recueilli par le bienveillant Mr. Brownlow et de découvrir qu’il est l’héritier
légitime d’une immense fortune…
L’une des plus célèbres (c’était déjà la quatrième) adaptations du classique
de Dickens, et l’une des plus fidèles à l’esprit de son créateur. Lon Chaney en
Fagin s’y livre à un extraordinaire numéro de mime.
Devenu célèbre pour avoir tourné Le Gosse (1921) aux côtés de Charles
Chaplin, Jackie Coogan qui avait huit ans en 1922, était alors à la tête des
« Coogan Productions » gérées par ses parents. Cette version d’Oliver Twist fut
considérée comme perdue durant cinquante ans, jusqu’à ce qu’on en retrouve
une copie en Yougoslavie. Récupérée par la compagnie Blackhawk, elle fut
reconstituée avec la participation de Jackie Coogan en personne. Disponible en
DVD.R.L.

OMAR**
(Omar ; Palestine, 2013.) R. et Sc. : Hany Abu-Assad ; Ph. : Ehab Assal ;
Pr. : Zbros ; Int. : Adam Bakri (Omar), Leem Lubany (Nadia), Samer
Bisharat (Amjad), Waleed Zuaiter (Rami), Eyad Hourani (Tarek).
Couleurs, 97 min.
Omar, un palestinien, franchit l’immense mur pour rejoindre ses amis Amjad
et Tarek du côté israélien. Il est amoureux de Nadia, la sœur de Tarek, convoitée
également par Amjad. Une nuit, ils participent à une opération contre
l’occupation israélienne et tuent une sentinelle. Omar est arrêté, torturé,
emprisonné. Qui a trahi ? Rami, un agent israélien déguisé en prisonnier va le
piéger…
Un film âpre et violent situé dans le contexte du conflit israélo-palestinien
avec des scènes d’action, des courses poursuites vivement menées dans les
ruelles et sur les toits. Mais aussi des scènes d’amitié et d’amour ; et des scènes
de trahison et de torture – la complexité du scénario n’enlève rien à l’intérêt
suscité par l’intrigue – Au contraire.
C.B.M.

OMAR M’A TUER**


(Fr., 2011.) R. : Roschdy Zem ; Sc. : Olivier Gorce, Roschdy Zem, Rachid
Bouchareb et Olivier Lorelle ; Ph. : Jérôme Almeras ; M. : Alexandre
Azarias ; Pr. : Tessalit Productions ; Int. : Sami Bouajila (Omar Raddad),
Denis Podalydès (Vaugrenard), Maurice Bénichou (Maître Vergès), Salomé
Stévenin (Maud). Couleurs, 85 min.
Omar Raddad, jardinier marocain, est condamné pour le meurtre de sa
patronne, Mme Marchal. Elle avait écrit avec son sang : « Omar m’a tuer. » On
diverge sur la date du meurtre mais le corps a été (trop rapidement) incinéré.
Écrivain réputé, Vaugrenard est indigné par le verdict, et reprend l’enquête.
Le film s’inspire d’un fait divers authentique : les noms sont ceux de
l’affaire, sauf en ce qui concerne l’écrivain, Vaugrenard, qui est en réalité Jean-
Marie Rouart qui écrira Omar : la construction d’un coupable. Le scénario a été
influencé par ce livre et celui de Raddad Pourquoi moi ? Qui a tué
Mme Marchal ? Le film ne suggère aucune piste même s’il est favorable à
Raddad dont il décrit avec objectivité l’arrestation et le procès.J.T.

OMBLINE**
(Fr., Belg., 2011.) R. et Sc. : Stepahane Cazes ; Ph. : Virginie Saint-Martin ;
M. : Cyrille Aufort ; Pr. : Jérémy Zelnik, Ilan Girard ; Int. : Mélanie
Thierry (Ombline), Corinne Masiero (Sonia), Catherine Salée (Isabelle),
Nathalie Bécue (la surveillante). Couleurs, 95 min.
Ombline, 20 ans, est en prison pour trois ans lorsqu’elle donne naissance à
son fils, Lucas. La loi l’autorise à le garder avec elle pendant 18 mois. Puis il
faut le confier à une famille d’accueil, ne pouvant le reprendre qu’à sa sortie de
prison, à condition qu’elle ait fait preuve d’une conduite exemplaire. Ce qui
n’est pas toujours facile.
Prison de femmes… Pour son premier film, Stéphane Cazes en donne une
vision très réaliste évitant le côté mélodramatique (la fille-mère…) auquel
l’intrigue pouvait prêter. Il est aidé en cela par la belle interprétation de Mélanie
Thierry, à la fois forte et fragile.
C.B.M.
OMBRE DES FEMMES (L’)***
(Fr., 2015.) R. : Philippe Garrel ; Sc. : Ph. Garrel, Jean-Claude Carrière,
Caroline Deruas-Garrel et Arlette Langmann ; Ph. : Renato Berta ; M. :
Jean-Louis Aubert ; Pr. : Saïd ben Saïd, Michel Merkt et Olivier Père ;
Int. : Clotilde Courau (Manon), Stanislas Merhar (Pierre), Lena Paugam
(Elisabeth), Antoinette Moya (la mère de Manon), Jean Pommier (Henri).
NB, 70 min.
Manon est mariée avec Pierre ; ils forment un couple heureux. Elle aide son
mari dans son travail de cinéaste, préparant un film sur la Résistance. Aux
Archives du Film, il rencontre Elisabeth, une documentaliste. L’appel de la
chair : elle devient sa maîtresse. C’est pour lui sans conséquence : il aime
toujours autant sa femme. Mais celle-ci apprend sa liaison…
Ce pourrait être une bluette sentimentale, tel un roman-photo. Il n’en est rien
tant la mise en scène est élégante, tant le scénario est fluide, tant la photo en noir
et blanc est superbe, tant l’interprétation homogène est splendide – Clotilde
Courau tout particulièrement, mais aussi Stanislas Merhar dont, dans la veulerie,
c’est l’un des meilleurs rôles. Ce film intelligent, évident, magnifique est l’un
des plus beaux de Philippe Garrel.C.B.M.

OMBRE DU MAL (L’)**


(The Raven ; USA, 2011.) R. : James Mc Teigue ; Sc. : Hannah Shakespeare
et Ben Livingstone ; Ph. : Danny Ruhlmann ; Déc. : Roger Ford ; M. :
Lucas Vidal ; Pr. : Intrepid Pictures et Film Nation ; Int. : John Cusack
(Edgar Allan Poe), Luke Evans (Inspecteur Fields), Alice Ève (Emily
Hamilton), Brendan Gleeson (Capitaine Hamilton), Kevin McNally
(Maddox). Couleurs, 111 min.
Des crimes sont commis s’inspirant des nouvelles d’Edgar Poe. Celui-ci
mène l’enquête. Il y est contraint car l’assassin a enlevé sa fiancée Emily. Poe le
démasque mais le criminel ne lui livrera le lieu où est retenue Emily que s’il boit
une fiole de poison. Il s’exécute, retrouve sa fiancée sous un plancher mais
meurt. L’assassin sera tué à Paris par un policier.
Poe face aux crimes qu’il décrit devenus réels : un thème fascinant, bien mis
en scène par le réalisateur de V pour vendetta. Mais l’on rêve au film sur le
même thème qu’aurait pu réaliser Corman. Cusack est excellent en Edgar Poe.
Pour les amateurs de films gothiques.J.T.

ON A FAILLI ÊTRE AMIES**


(Fr., 2013.) R., Sc. et Dial. : Anne Le Ny ; Ph. : Jérôme Almeras ; M. : Eric
Neveux ; Pr. : Bruno Lévy ; Int. : Karin Viard (Marithé), Emmanuelle
Devos (Carole), Roschdy Zem (Sam), Philippe Rebbot (Pierre). Couleurs,
91 min.
Marithé travaille dans un centre de formation pour adultes ; elle reçoit
Carole pour un bilan de compétence. Pour son anniversaire, son ex Pierre invite
Marithé au restaurant « le Moulin Blanc » tenu par Sam ; elle découvre que
Carole est son épouse. Celle-ci veut le quitter… Marithé n’est pas insensible à
son charme… Elle va tout faire pour faciliter leur séparation.
Elles ont la quarantaine, l’âge où l’on se remet en question, où l’on envisage
d’autres options tant professionnelles que sentimentales. Anne Le Ny aborde ce
tournant de la vie avec légèreté et humour, réalisant une comédie mi gaie mi
triste, dans l’air du temps, sur fond social morose. Avec un beau duo de
comédiennes.C.B.M.

ON A MARCHÉ SUR BANGKOK*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Olivier Baroux ; Ph. : Régis Blondeau ; M. : Martin
Rappeneau ; Pr. : Eskwad ; Int. : Kad Merad (Serge Renart), Alice Taglioni
(Natacha Bison), Peter Coyote (Burt Lewell), Michel Aumont (Poséidon),
Claude Perron (Broux). Couleurs, 93 min.
Un journaliste de télévision, Serge Renart, viré à la météorologie, faute de
faire de l’audience, s’associe à une jeune reporter pour retrouver un
enregistrement de deux minutes des premiers pas sur la lune, le 21 juillet 1969.
Mais la CIA s’en mêle et il faut aller chercher le document à Bangkok.
Sympathique comédie pleine de rebondissements et dont on ne révélera pas
ici le dénouement tout à fait surprenant.J.T.

ONCE A JOLLY SWAGMAN**


(Once a Jolly Swagman ; GB, 1948.) R. : Jack Lee, Sc. : William Rose et
Cliff Gordon, d’après un roman de Montagu Slater (1946) ; Ph. : H. E.
Fowle ; M. : Bernard Stevens ; Pr. : Ian Dalrymple / Wessex Films Prod. ;
Int. : Dirk Bogarde (Bill Fox), Bonar Colleano (Tommy Fossey), Renee
Asherson (Patricia Gibbon), Bill Owen (Lag Gibbon), Thora Hird (Ma
Fox), James Hayter (Pa Fox), Patric Doonan (Dick Fox), Moira Lister
(Dorothy Liz), Cyril Cusack (Duggie Lewis), Sandra Dorne (Kay Fox),
Sidney James (Rowton). NB, 102 min.
En 1937, passionné de moto, Bill Fox devient coureur dans la troupe très
populaire des Cobras ; tandis que son jeune frère Dick s’engage dans les
Brigades Internationales et va se battre en Espagne. Bill devient une star des
courses à moto et épouse Pat Gibbon. La guerre survient. Bill part combattre en
Afrique du Nord tandis que Pat s’engage dans les WASP. Après le conflit, Bill
songe à reprendre les courses. Mais à la demande de Pat, il renoncera à sa
passion juvénile.
Troisième film du méconnu Jack Lee – à ne pas confondre, comme le fait
toujours la presse française, avec J. Lee Thompson –, Once a Jolly Swagman qui
n’eut pas la chance d’être distribué chez nous, est une œuvre en tout point
estimable. Sur un canevas traditionnel et maintes fois exploité par le cinéma
d’outre-Atlantique, le cinéaste ajoute quantité de notations de son cru qui
enrichissent considérablement un propos a priori sans surprise, orientant le
développement dans des directions toujours inattendues. C’est d’abord le
parallélisme entre la destinée des deux frères Bill et Dick qui souligne la futilité
de l’un et la maturité de l’autre. Opposition renforcée, dans les scènes de
courses, par quelques inserts éloquents d’Hitler et de Mussolini discourant à la
tribune : les ovations du public pour les exploits sportifs traduisent à quel point
la popularité des dictateurs relève de l’inconscience criminelle et du goût
morbide des foules pour le sang et la violence. Un propos affaibli toutefois par
une opposition schématique et outrancière avec le rôle éminemment positif de la
femme qui ne pense qu’à élever des enfants : mais l’idée s’imposait à l’époque
où la reconstruction de l’Europe était à l’ordre du jour. En outre, le film
s’accompagne de quelques belles trouvailles de style qui en font une œuvre de
facture très personnelle : cadrages incongrus, ellipses et enchaînements
audacieux et surprenants pour l’époque. Un Dirk Bogarde un peu jeune et
inexpérimenté – c’était son troisième film – incarne parfaitement le héros de
cette histoire. Mais on admirera surtout la création sensible et toute en finesse de
la trop rare Renee Asherson – c’était la femme de Robert Donat – qui sera un an
plus tard la partenaire remarquée de David Farrar dans The Small Back Room
(1949) de Powell et Pressburger. Bref, une œuvre à découvrir et qui, même en
son temps en Angleterre, est passée trop inaperçue. Vu à la télévision.R.L.

ONCLE BOONMEE**
(Loong Bonmee raleuk chat ; Thaïlande, 2010.) R. et Sc. : Apichatpong
Weerasethakul ; Ph. : Charin Pengpanich et Yukontorn Mingmongkon ;
Pr. : Kick the Machine Films et Illuminations Films ; Int. : Thanapat
Saisaymar (Boonmee), Jenjira Pongpas (Jen), Sakda Kaewbuadee (Tong).
Couleurs, 113 min.
Boonmee, un apiculteur atteint d’insuffisance rénale et qui va bientôt mourir,
fait visiter son domaine à sa belle-sœur et à son neveu. Accompagné du fantôme
de sa femme, il se rend dans une grotte sacrée. Sa belle-sœur, après sa mort dans
la grotte, organise ses funérailles, puis, dans sa chambre d’hôtel, regarde la
télévision en compagnie d’un bonze.
Une réflexion sur la mort composée d’images et de sons dont le lien est
rarement évident. C’est l’Extrême-Orient pas toujours accessible à une mentalité
occidentale. On pourra admirer ce film comme s’y ennuyer. Palme d’or à Cannes
en 2010.J.T.

ONDINE*
(Ondine ; Irl., 2009.) R. et Sc. : Neil Jordan ; Ph. : Christopher Doyle ; M. :
Kjartan Sveinsson ; Pr. : Octagon Films ; Int. : Colin Farrell (Syracuse),
Alicja Bachleda (Ondine), Dervla Kirwan (Maura), Alison Barry (Annie),
Tony Curran (Alex). Couleurs, 99 min.
Un pêcheur irlandais, généralement malchanceux, ramène un jour dans ses
filets une jeune femme qu’il recueille chez lui. Sa fille la surnomme Ondine. Est-
elle une créature de la mer ?
Neil Jordan modernise la légende d’Ondine et lui donne un dénouement
cruellement prosaïque.J.T.

ONLY GOD FORGIVES*


(Only God Forgives ; Fr., Dan., 2013.) R. et Sc. : Nicolas Winding Refn ;
Ph. : Larry Smith ; M. : Cliff Martinez ; Pr. : Gaumont ; Int. : Ryan Gosling
(Julian), Kristin Scott Thomas (Crystall), Vithaya Pansringarm (Chang),
Rhata Phongam (Maï), Gordon Brown (Gordon), Tom Burke (Billy).
Couleurs, 90 min.
Julian est organisateur de combats de boxe à Bangkok et trafiquant de
drogue. Son frère Billy tue sauvagement une prostituée. Le policier Chang
l’arrête et le livre au père de la fille qui le tue. Puis Chang lui tranche la main.
Alors que Julian serait prêt à pardonner, survient sa mère, Crystall. Elle fait
exécuter le père puis donne l’ordre d’éliminer le policier. Chang échappe à un
guet-apens. Crystall exige de Julian qu’il venge son frère. Julian affronte Chang
dans un combat à mains nues et perd. Chang remonte jusqu’à Crystall qu’il tue.
Quand le fils découvre le cadavre de sa mère, il plonge ses mains dans le sang.
Chang les lui tranche.
Que de sang ! Que de mains, sinon de têtes, tranchées ! On croirait un drame
Elizabethain, style Titus Andronicus. Ajoutons-y le sexe : de la prostitution à
l’inceste. Les images sont magnifiques, la mise en scène efficace, mais trop c’est
trop !J.T.

ONLY LOVERS LEFT ALIVE**


(USA, Fr., All., Grèce, 2013.) R. : Jim Jarmusch ; Sc. : Jim Jarmusch,
Marion Bessay ; Ph. : Yorick Le Saux ; M. : Jozef van Wissem ; Pr. :
Recorded Picture Company, Pandora Filmproduktion, Snow Wolf
Produktion ; Int. : Tom Hiddleston (Adam), Tilda Swinton (Ève), Mia
Wasikowska (Ava), Anton Yelchin (Ian), John Hurt (Christopher
Marlowe). Couleurs, 123 min.
À l’aube du troisième millénaire, un couple de vampires vit séparément.
Adam, musicien torturé, compose des morceaux visionnaires, isolé dans une
maison de Détroit. Son épouse Ève, quant à elle, profite des siècles qui passent
de l’autre côté de l’Atlantique, à Tanger. Ils s’aiment d’un amour inconditionnel.
Leur seul impératif : se pourvoir régulièrement en sang frais, sans avoir à tuer.
Assailli par ses pulsions suicidaires, Adam supplie Ève de le rejoindre à Détroit.
Tous deux, la nuit, déambulent dans les quartiers déserts de la ville, à l’écart de
ceux qu’ils appellent les « zombies », ces jeunes chiens fous qui consomment
l’art en surfant sur les modes successives. Mais Ava, la sœur cadette d’Ève, à la
fois vampire et zombie, retrouve leur trace et vient semer la pagaille dans leur
cocon. Elle dévore même sans scrupule Ian, l’imprésario d’Adam, son seul
contact avec le monde extérieur. Ève et Adam jettent Ava hors de chez eux,
après qu’elle a vidé leurs dernières réserves de sang. Aux abois, le couple part se
réfugier à Tanger, espérant s’approvisionner auprès du mentor d’Ève, le célèbre
écrivain – et vampire ! – Christopher Marlowe. Lui-même à court de sang, il
meurt, laissant le couple démuni. S’ils veulent continuer à s’aimer, Adam et Ève
n’ont plus d’autre choix que s’en prendre à des vivants. Incapables de s’y
résoudre, ils attendent assis côte à côte que le jour les emporte. Au petit matin,
alors que le soleil point à peine, deux jeunes amoureux s’offrent à eux.
En éternel affamé de poésie, de peinture et, surtout, de musique, Jim
Jarmusch entreprend cette ultime virée au cœur du courant romantique. Ses deux
héros sont à la fois morts et plus vivants que ceux qui respirent, partageant
éternellement un amour que rien ne vient entacher. Ces amants sont, comme
l’affirme le titre du film, les derniers au monde, reflets du premier couple de
l’humanité, auquel ils empruntent leurs prénoms. Le terme « zombies », par
lequel ils désignent ceux qu’ils méprisent, n’englobe pas l’ensemble des vivants,
mais ceux qui abaissent l’art au rang d’objet de consommation. Après Limits Of
Control, tentative absconse et franchement ratée, le cinéaste retrouve son savoir-
faire pour exprimer son insatiable soif de culture. Dès les premiers plans,
dévoilant Tilda Swinton et Tom Hiddleston pâles et alanguis dans un cadre
tournant au rythme d’un 33 tours, Jim Jarmusch retrouve la magie ténébreuse de
ses grands films. Peu d’auteurs osent laisser entendre des morceaux de musique
entiers, raconter des histoires d’amour sans scène de ménage, raviver la culture
gothique en des temps où seuls sont rentables les films de vampires destinés aux
adolescents. Et si Jarmusch raconte si bien ces histoires d’éternels romantiques
avides de savoir, c’est qu’à soixante ans, les lunettes de soleil toujours sur le nez,
les cheveux plus blancs que jamais et les traits immuables, il est probablement
lui-même l’un de ces vampires mélancoliques qui hésitent entre quitter ce monde
et l’embrasser encore.G.J.

11.6*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Philippe Godeau ; Ph. : Michel Amathieu ; Pr. :
Philippe Godeau ; Int. : François Cluzet (Toni Musulini), Bouli Lanners
(Arnaud), Corine Masiero (Marion), Juana Acosta (Natalia), Johan
Libéreau (Viktor). Couleurs, 102 min.
Un convoyeur de fonds, constamment humilié dans son travail, se venge en
détournant de son fourgon 11 millions 6 d’euros. La police découvre dans un
double fond de son garage 9,1 millions mais les 2,5 millions manquant ne seront
jamais découverts.
Un fait divers authentique qui a défrayé la chronique, reconstitué avec
rigueur par Philippe Godeau et interprété par un excellent François Cluzet.J.T.

OPEN GRAVE**
(USA, 2013.) R. : Gonzalo Lopez-Gallego ; Sc. : Eddie Borey et Chris
Borey ; Ph. : José David Montero ; M. : Juan Navazo ; Pr. : Aaron L.
Ginsburg, William Green, Michael B. Wunderman ; Int : Sharlto Copley
(John/Jonah), Josie Ho (La femme aux yeux marron), Joseph Morgan
(Nathan), Thomas Kretschmann (Lukas). Couleurs, 102 min.
Un homme se réveille, amnésique, dans une fosse commune remplie de
cadavres. Secouru par une femme qui le mène dans une maison isolée en pleine
forêt, il fait la connaissance de cinq autres personnes qui, comme lui, semblent
avoir perdu la mémoire…
Cinéaste d’origine espagnole ayant débuté sa carrière au début des années
2000 avec le troublant Nomadas, Gonzalo Lopez-Gallego s’est fait connaître des
amateurs de suspens avec Les Proies, un thriller à l’efficacité redoutable et
Apollo 18, found-footage science-fictionnel qui ne tenait pas toutes ses
promesses. Avec Open Grave, resté inédit dans nos salles, le réalisateur
confirme non seulement son indéniable talent mais signe également l’un des
films post-apocalyptiques les plus singuliers de ces dernières années. L’histoire
de cet homme qui se réveille, amnésique, dans une fosse commune est en effet
cauchemardesque et cloue le spectateur à son fauteuil durant plus d’une heure et
demie. Reposant sur un scénario habile et élaboré tel un puzzle dont les pièces
s’assemblent au fur et à mesure, Open Grave distille un suspens surprenant
résidant autant dans l’identité des différents protagonistes que dans la situation à
laquelle ils sont confrontés. Comme le héros, le public prend peu à peu
conscience de ce qui se trame et découvre lentement les enjeux que dissimule le
récit. Car Gonzalo Lopez-Gallego s’amuse à brouiller les pistes et ne nous donne
des indices qu’au compte-gouttes, ménageant un suspens à couper le souffle tout
en façonnant une atmosphère glauque et inquiétante, renforcée par un décor
oppressant peuplé d’épouvantails humains effrayants. Parfaitement mise en
scène et bénéficiant d’un très bon travail photographique et d’une interprétation
de qualité (dominée par Sharlto Copley), Open Grave est une œuvre sous tension
à découvrir sans tarder.E.B.

OPIUM*
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Arielle Dombasle ; Ph. : Leo Hinstin ; M. : Philippe
Eveno ; Pr. : Margo Films ; Int. : Grégoire Colin (Cocteau), Samuel Mercer
(Radiguet), Hélène Filières (Marie-Laure de Noailles), Arielle Dombasle
(Mnémosyne), Audrey Marnay (Coco Chanel), Patrick Mille (Paul
Morand), Roland Menou (André Breton), Virgile Bramly (Man Ray),
Philippe Katerine (Nijinski). Couleurs, 80 min.
Les amours de Jean Cocteau et de Raymond Radiguet, de la publication du
Diable au corps à la mort de Raymond, contées par Cocteau sous l’effet de
l’opium.
Une évocation du Paris des années 20 où défilent Breton, Morand, Man Ray,
Coco Chanel… pas toujours ressemblants mais vus par Cocteau en une série de
tableaux et de scènes, parfois en noir et blanc. Le prétexte est le cinquantième
anniversaire de la mort du poète. On peut ne pas se laisser prendre mais tout est
historiquement exact. Après Les Pyramides bleues Arielle Dombasle signe un
deuxième film non moins intéressant.J.T.

OPPORTUNISTES (LES)**
(Il capitale umano ; Ital., Fr., 2013.) R. : Paolo Virzi ; Sc. : Paolo Virzi,
Francesco Bruni, Francesco Piccolo, d’après le roman de Stephen Amidon ;
Ph. : Jérôme Almeras, Simon Beaufils ; M. : Carlo Varzì ; Pr. : Marco
Cohen, Fabrizio Donvito, Beneditto Habib ; Int. : Fabrizio Bentivoglio
(Dino Ossola), Luigi Lo Cascio (Donato Russomano), Matilde Gioli (Serena
Ossola), Valeria Bruni Tedeschi (Carla Benaschi), Valeria Golino (Roberta
Ossola), Guglielmo Pinelli (Massimiliano Bernaschi). Couleurs, 111 min.
Les familles de la richissime Carla Bernaschi et de l’arriviste Dino Ossola,
agent immobilier au bord de la faillite, sont liées par une obsession commune :
l’argent. Un accident survenant la veille de Noël va brutalement changer leur
destin…
Conte cruel d’aujourd’hui, le film de Paolo Virzi grave sa trame de film noir
dans le substrat de décomposition morale de la société contemporaine. Le
cynisme décomplexé des méga-riches n’étonnera pas mais la véritable audace
des auteurs est de nous montrer un personnage principal aux revenus modestes
(Dino Ossola) bien pire que les membres de la riche famille qu’il tente de
parasiter. Preuve que le ver de la corruption a gagné tout le fruit de la
démocratie. Très bonne interprétation et construction stimulante à la
« Rashomon », variant selon le point de vue des personnages.
G.B.

ORIGINE DE LA VIOLENCE (L’)**


(Fr., All., 2015.) R. : Elie Chouraqui ; Sc. : Elie Chouraqui, d’après l’œuvre
de Fabrice Humbert ; Ph. : Dominique Gentil ; M. : Cyril Etienne des
Rosaies et Romain Poncet ; Pr. : L’Origine Productions et Integral Films ;
Int. : Stanley Weber (Nathan Wagner), César Chouraqui (Nathan Wagner
en 1937 et Adrien Fabre en 1962), Richard Berry (Adrien Fabre), Michel
Bouquet (Marcel Fabre), Catherine Samie (Clémentine Fabre), Joseph Joffo
(Kolb) Romaine Cochet (Virginie en 1937), Miriam Stein (Gabi en 2014).
Couleurs, 110 min.
À partir d’une photo sur le camp de Buchenwald où figure à l’arrière-plan du
médecin du camp, un déporté qui ressemble à son père, Nathan va découvrir un
terrible secret de famille.
Adaptation d’un roman de Fabrice Humbert qu’Elie Chouraqui a eu du mal à
monter financièrement. Une quête familiale complexe qu’il faut suivre avec
attention et qui a peut-être dérouté certains spectateurs.J.T.

ORNITHOLOGUE (L’)**
(O. Ornitologo ; Port., 2016.) R. et Sc. : Joao Pedro Rodrigues ; Ph. : Rui
Poças ; Pr. : Joao Figueiras, Diogo Varela Silva ; Int. : Paul Hamy
(Fernando), Xelo Cagiao (Jésus / Thomas), Joao Pedro Rodrigues (Antonio).
Couleurs : 117 min.
L’ornithologue Fernando descend en kayak une rivière lorsqu’il est surpris
par des rapides. Sauvé par deux randonneuses chinoises qui veulent le castrer, il
s’échappe. Il rencontre un jeune et beau berger sourd-muet, Jésus, avec lequel il
a une étreinte sexuelle. Lors d’une rixe, il le tue.
Réalisé dans de splendides paysages, un beau film, fascinant et étrange,
inspiré par la vie de Saint Antoine. Fernando parle aux poissons et parle
plusieurs langues. Un récit initiatique ouvrant la voie vers l’amour, fut-il
homosexuel.C.B.M.

OR NOIR**
(Black Gold ; Fr., 2011.) R. : Jean-Jacques Annaud ; Sc. : Menno Meyies,
Jean-Jacques Annaud et Alain Godard ; Ph. : Jean-Marie Dreujou ; M. :
James Horner ; Pr. : Quinta Com., Prima TV, France 2 ; Int. : Tahar
Rahim (Auda), Antonio Banderas (Nesib), Mark Strong (Amar), Riz Ahmed
(Ali). Couleurs, 129 min.
En Arabie en 1920, le sultan Amar et son rival Nesib concluent un accord au
sujet d’une zone qu’ils se disputent, « le Corridor jaune. » Mais en 1930, un
prospecteur américain trouve du pétrole et le conflit renaît. Auda, fils du Sultan
mais élevé en otage chez Nesib, tente une médiation. Elle réussira après la mort
d’Amar et l’exil de Nesib.
Le producteur Tarak Ben Ammar rêvait depuis plusieurs années d’adapter à
l’écran le roman d’Hans Ruesch, La soif noire. Annaud, avec son sens de
l’épique, a donné vie à ce projet. Grande mise en scène comme pour Stalingrad
et brillante distribution. On retrouve le souffle de David Lean et de Lawrence
d’Arabie.J.T.

ORDRE ET LA MORALE (L’)**


(Fr., 2011.) R. : Mathieu Kassovitz ; Sc. : M. Kassovitz, Pierre Gallier,
Benoît Jaubert ; Ph. : Marc Koninckx ; M. : Klaus Badelt ; Pr. : Christophe
Rossignon, Philip Boëffard ; Int. : Mathieu Kassovitz (Philippe Legorjus),
Iabe Lapacas (Dianou), Malik Zidi (Perrot), Daniel Martin (Bernard Pons),
Alexandre Steiger (Bianconi), Philippe Torreton (Prouteau), Sylvie Testud
(Chantal). Couleurs, 136 min.
1988. La tragédie de la grotte d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, qui entraîna
la mort de gendarmes français et d’indépendantistes Kanaks. Le 5 mai, quelques
jours après les élections présidentielles, le capitaine du GIGN Philippe Legorgus
ne peut que constater le désastre. Il se souvient…
S’inspirant de l’ouvrage de Philippe Legorjus (La morale et l’action) ainsi
que d’un livre publié par la Ligue des Droits de l’Homme, Mathieu Kassovitz
réalise un film vigoureux qui nous plonge au cœur de l’action (les scènes finales
sont impressionnantes) tout en nous introduisant dans les méandres du Pouvoir
(rivalité Chirac/Mitterrand). Un film non sans défaut (la voix off) mais engagé et
efficace.C.B.M.
ORIANA FALLACI**
(L’Oriana ; Ital., 2015.) R. : Marco Turco ; Sc. : Stefano Rulli, Sandro
Petraglia ; Ph. : Roberto Forza ; M. : Treho Teardo ; Pr. : Domenico
Procacci ; Int. : Vittoria Puccini (Oriana), Vinicio Marchioni (Alekos),
Stéphane Freiss (François Pelou), Francesca Agostini (Lisa). Couleurs,
110 min.
Oriana est une célèbre journaliste italienne qui a côtoyé maints hommes
politiques. Elle se souvient, passant du Vietnam à la Grèce des colonels ou à
l’Iran de Khomeiny. Ses prises de position après l’attentat du 11 septembre 2001
l’ont faite accuser d’islamophobie.
En flash-back, le film évoque son parcours mêlant reconstitutions et
documents d’archives, faisant le portrait d’une journaliste de gauche, féministe
au franc-parler. Narré tel un biopic classique, le film se regarde avec intérêt,
emporté par l’énergie de la belle et convaincante Vittoria Puccini.C.B.M.

OSLO, 31 AOÛT***
(Oslo, 31 August ; Norvège, 2011.) R. : Joachim Trier, Sc. : J. Trier, Eskil
Vogt d’après Drieu la Rochelle, Ph. : Jacob Ihre, M. : Torgny Amdam, Ola
Fløttum, Pr. : Hans-Jørgen Osnes, Yngre Saether, Int : Anders Danielsen
Lie (Anders), Hans Olav Brenner (Thomas), Ingrid Olava (Rebekka).
Couleurs, 95 min.
Anders, 34 ans, aux tendances suicidaires, est en cure de désintoxication. Il
bénéficie d’une autorisation de sortie pour se rendre à un entretien d’embauche
(qu’il refusera). Il en profite pour renouer avec ses anciens amis, tel Thomas,
aujourd’hui marié et père de famille. Ce dernier lui propose de l’accompagner à
une fête organisée en fin de soirée par des amis.
Après l’excellent film de Louis Malle, voici une nouvelle adaptation du
« Feu Follet » de Drieu la Rochelle, aussi réussie, bien que différente. On suit ce
grand échalas trentenaire dans ses déambulations dans une ville impersonnelle
où l’on ressent, comme lui, un mal de vivre. On assiste impuissant à sa chute
dans le vide de cette douce journée du 31 août qui marque la fin de l’été
norvégien.C.B.M.

OTHER SIDE OF THE WIND (THE)


(USA, 1970-1975.) R. et Sc. : Orson Welles avec John Huston (Hannafond).
Film inachevé d’Orson Welles sur les derniers jours du réalisateur américain
J.J. Hannafond et des passages d’un film qu’il aurait tourné mettant en scène un
garçon et une fille dans les ruines d’un studio. Seule copie à la Cinémathèque de
Munich.

OUPS ! J’AI RATÉ L’ARCHE…*


(Oops ! Noah Is Gone… ; All., 2014.) R. : Toby Genkel ; Sc. : Mark B.
Hodkinson, Richard Conroy et Toby Genkel ; Animation : Tom Mortimer ;
M. : Stephen McKeon ; Pr. : Ulysse Films, Fabrique d’images, Skyline ;
Voix : Callum Malloney/Emilie Guillaume (Finny), Ava Connoly / Marie
Dubled (Leah), Dermot Magennis/ Sebastien Hebrant (Dave). Couleurs,
86 min.
C’est le déluge. Finny et son père, deux nestrians, d’une espèce inconnue à
Noë, se font passer pour des carnivores en rejoignant Leah et sa mère. Sur le
bateau, Leah et Finny sont emportés par une vague. Comment rejoindre l’arche ?
Amusant film d’animation, très réussi techniquement mais un peu
moralisateur.J.T.

OUTRAGE*
(Autoreiji ; Jap., 2010.) R. et Sc. : Takeshi Kitano ; Ph. : Katsumi
Yanagijima ; M. : Keichi Suzuki ; Pr. : Bandai Visual, TV Tokyo ; Int. :
« Beat » Takeshi Kitano (Otomo), Kippei Shiina (Mizuno), Ryo Kase
(Ishihara), Tomokazu Miura (Kato). Couleurs, 109 min.
Intrigues au sein de l’organisation Sanno des chefs yakuzas. Cela ne peut
finir que dans un bain de sang.
Comment ne pas aimer les films de Kitano même si l’on se perd un peu dans
l’organisation des yakusas. Mais la violence est au rendez-vous, la politique se
mêle aux rivalités entre chefs de la pègre japonaise et la lutte pour le pouvoir
nous vaut quelques splendides règlements de comptes.J.T.

OUTSIDER (L’)*
(Fr., 2016.) R. : Christophe Barratier ; Sc. : Christophe Barratier et
Laurent Turner d’après les Mémoires d’un trader de Jérôme Kerviel ; Ph. :
Jérôme Alméras ; M. : Philippe Rombi ; Pr. : Galatée Films ; Int. : Arthur
Dupont (Jérôme Kerviel), François-Xavier Demaison (Fabien Keller),
Sabrina Ouazani (Sofia), Tewfik Jallab (Samir). Couleurs, 117 min.
La carrière comme trader de Jérôme Kerviel à la Société générale dans la
Tour de la Défense. Il monte peu à peu grâce à l’amitié d’un trader Fabien Keller
et tombe amoureux de Sofia, une employée de la banque. Il tente un gros coup
qui fait gagner à la Banque 1,5 milliard d’euros, mais il a joué plus que ses fonds
propres. Keller le lâche. À la suite d’un contrôle, il est licencié. Se suicidera-t-
il ?
Évocation sérieuse d’un scandale financier qui secoua la Société générale en
2008. Belle évocation du monde des traders mais le spectateur risque de se
perdre un peu dans leurs opérations du trading.J.T.
P

PACTE (LE)*
(Seeking Justice ; USA, 2011.) R. : Roger Donaldson ; Sc. : Robert Tannen ;
Ph. : David Tattersall ; M. : J. Peter Robinson ; Pr. : Endgame Ent.,
Maguire Ent. ; Int. : Nicolas Cage (Will Gerard), January Jones (Laura
Gerard), Guy Pearce (Simon), Jennifer Carpenter (Jackie), Harold
Perrineau (Jimmy). Couleurs, 105 min.
Will Gerard se rend dans un hôpital de la Nouvelle-Orléans au chevet de sa
femme qui a été sauvagement agressée. Il est approché par Simon qui lui
propose de tuer l’agresseur de son épouse en échange d’une adhésion à la ligue
secrète des Justiciers. En retour, Simon lui demande de tuer un pédophile
notoire. Refus de Will et menaces sur sa famille. Il va découvrir que
l’organisation est tentaculaire. Son épouse Laura finira par tuer Simon et un
policier non corrompu efface les traces de ce meurtre. Will a désormais toutes
les preuves des activités criminelles des Justiciers, mais il les confie à un
journaliste qui… appartient aux Justiciers !
Un bon « vigilante movie », ces films qui dans la lignée du Justicier dans la
ville exaltent l’auto-défense et la justice privée comme moyens les plus efficaces
pour éliminer les criminels. C’est bien fait et efficace : face à un Nicolas Cage de
plus en plus monolithique, Guy Pearce compose un méchant séduisant.J.T.
PADDINGTON*
(Paddington ; GB, 2014.) R. et Sc. : Paul King ; Ph. : Erik Wilson ; Eff. sp. :
Mark Holt ; Eff. vis. : Tim Weber ; M. : Nick Urata ; Pr. : StudioCanal ;
Int. : Hugh Bonneville (Henry Brown), Sally Hawkins (Mary Brown), Nicole
Kidman (Milicent), Julie Walters (Mrs Bird) et la voix de Guillaume
Gallienne pour Paddington. Couleurs, 100 min.
Rescapé d’un tremblement de terre qui a détruit la forêt péruvienne, un
ourson se retrouve à Londres où il est recueilli par la famille Brown qui le
baptise du nom de Paddington. Il est menacé d’être empaillé par une méchante
taxidermiste, Millicent, et lui échappera in extremis.
Personnage de livres pour la jeunesse créé en 1958 par Michael Bond,
l’ourson le plus courtois du monde, Paddington, amusera les enfants par ses
maladresses notamment dans la salle de bain ou au restaurant.J.T.

PAHELI – LE FANTÔME
DE L’AMOUR*
(Paheli ; Inde, 2005.) R. : Amol Palekar ; Sc. : Sandhy Gokale, d’après
l’histoire de Vijaydan Detha ; Ph. : Ravi K. Chandran ; M. : Adesh
Shrivastava, M.M. Kreem ; Pr. : Gauri Khan ; Int. : Shah Rukh Khan
(Kishanlan / le fantôme), Rani Mukherji (Lachchi), Anupam Kher
(Bhanwarlal), Dilip Prabhawalkar (Kanwarlal), Neena Kulkani
(Mme Bhanwarlal), Parma Rani (La tante de Bhanwarlal). Couleurs,
140 min.
Il y a fort longtemps, quelque part en Inde. L’adorable Lachchi devient
l’épouse de Kishanlal, un jeune homme que n’étouffe pas le romantisme. Plus
motivé par l’argent que par la beauté de sa jeune épouse, il la quitte dès le
lendemain de ses noces afin de commercer dans des contrées lointaines, et ce
pour cinq longues années. Lachchi n’a plus qu’à se morfondre et user sa jeunesse
au sein de sa belle-famille. C’est sans compter sur un fantôme qui tombe
éperdument amoureux de la belle et prend l’apparence du mari…
Chatoyant, rythmé, bénéficiant d’une mise en scène inventive (y compris
lors des numéros chantés et dansés), ce film de Bollywood peut plaire même à
ceux qui n’en sont pas friands. Et il enthousiasmera les amateurs.G.B.

PAISITO***
(Paisito ; Ur., 2008.) R. : Ana Diez ; Sc. : Ricardo Fernandez Blanco ; Ph. :
Alfonso Parra ; M. : Lucio Godoy ; Pr. : Gerardo Herrero, Vanessa
Ragone ; Int. : Nicolas Pauls (Xavi), Maria Botto (Rosana), Mauricio Dayub
(Roberto), Emilio Guttierez Caba (Manuel), Pablo Arnoletti (Xavi enfant),
Antonella Aquistapache. Couleurs, 84 min.
20 ans après le coup d’Etat de 1973, Rosana retrouve en Xavi, footballeur
professionnel en Espagne, son ami d’enfance à Montevideo. Au début des
années 1970, ils étaient inséparables alors que tout aurait dû les séparer ; lui, le
fils d’un modeste commerçant et elle la fille du chef de la police de la capitale
uruguayenne…
« Paisito », c’est-à-dire « petit pays », autrement dit l’Uruguay, de la taille
d’un timbre-poste sur la carte de l’Amérique du Sud. Et une cinématographie
réduite en raison directe de sa taille. Mais on a souvent besoin d’un plus petit
que soi, et c’est ce que démontrent par l’exemple la réalisatrice Ana Diez et son
scénariste Ricardo Fernandez Blanco avec ce beau film méconnu. Ils y font se
côtoyer et se faire écho deux époques (le début des années 1970 jusqu’au coup
d’état de 73 et les années 1990), deux pays (l’Uruguay et l’Espagne) et deux
âges de la vie (Xavi et Rosana enfants et adultes), donnant lieu à une création
complexe qui relève à la fois du film psychologique (l’amitié de Xavi et Rosana
au cours de leurs vertes années, les séquelles mentales consécutives à la
commotion du coup d’Etat), historique (la reconstitution du coup et sa genèse) et
politique (la lutte des classes qui séparent les parents des deux amis ; la
dénonciation du fascisme). Il y a bien un ou deux défauts (mineurs) à relever :
quelques dialogues un peu artificiels entre Rosana et Xavi, le petit Pablo
Arnoletti au jeu maladroit et Emilio Caba trop âgé pour son rôle de père ; mais
ils n’empêchent nullement « Paisito » de captiver de la première à la dernière
séquence.G.B.

PAN*
(Pan ; USA, 2015.) R. : Joe Wright ; Sc. : Jason Fuchs d’après J.M. Barrie ;
Ph. : John Mathieson et Seamus McGarvey ; Eff. sp. : Mark Holt ; Eff. vis. :
Chas Jarrett, Marc Varisco et Joseph Zaki ; Déc. : Aline Bonetto ; M. :
John Powell ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Levi Miller (Peter Pan), Garrett
Hedlund (Crochet), Hugh Jackman (Barbe-Noire), Rooney Mara (Lily la
Tigresse), Amanda Seyfried (Mary Darling). Couleurs, 111 min.
Les débuts de Peter Pan enlevé par le terrible Barbe-Noire doit travailler
dans une mine où l’on extrait la poudre de fée. Condamné à être jeté dans le
vide, il découvre qu’il peut voler. Il s’évade avec Crochet, tombe aux mains des
Indiens dont Lily la Tigresse et apprend d’elle qu’il est l’enfant d’une humaine
et du prince des fées.
Aimable divertissement pour enfants sur les origines de Peter Pan. La
signature de Joe Wright (Anna Karenine) est la garantie d’une mise en scène
plus élaborée que dans ce genre de film.J.T.

PANURGE*
(Fr., 1932.) R. : Michel Bernheim ; Sc. : Gérard Sandoz, Steve Passeur et
Michel Bernheim ; M. : Cliquet-Pleyel ; Lyr. : Robert Desnos ; Pr. : Les
écrans de France ; Int. : Danielle Darrieux (Régine), Gérard Sandoz
(Panurge), Paul Poiret (le Père Ursule). NB, 80 min.
Modeste savetier, Panurge est amoureux de Régine, sémillante blanchisseuse
courtisée par un dangereux rival. Comme dans la chanson, c’est le p’tit
cordonnier qu’aura sa préférence.
Exhumée par la Cinémathèque française, une ravissante bluette d’époque,
mélancolique et poétique, tout à fait dans la note des films contemporains de
René Clair. À peine âgée de quinze ans, Danielle Darrieux y est absolument
irrésistible, plus encore qu’après 25 ans. Elle mérite à elle seule qu’on
redécouvre ce bijou méconnu.P.H.

PAPA LONGUES JAMBES**


(Daddy-Long-Legs ; USA, 1919.) R. : Marshall Neilan ; Sc. : Agnes C.
Johnston et Mary Pickford, d’après le roman (1912) et la pièce (1914) de
Jean Webster ; Ph. : Charles Rosher et Henry Cronjager ; Pr. : Mary
Pickford ; Int. : Mary Pickford (Jerush « Judy » Abbott), Milla Davenport
(Mrs. Lippett), Percy Haswell (miss Pritchard), Fay Lemport (Angelina
Wyckoff), Mahlon Hamilton (Jarvis Pendleton), Lillian Langdon (Mrs.
Pendleton), Marshall Neilan (Jimmy McBride). NB, 7 bobines (environs
84 min.)
Pensionnaire de l’orphelinat John Grier, tenu par la sévère et tyrannique
Mrs. Lippett, Jerush alias « Judy » Abbott a été trouvée dans le ruisseau. À son
adolescence, son éducation est prise en charge par un bienfaiteur qui s’engage à
payer ses études à l’université à la seule condition de conserver l’anonymat.
Surnommé John Smith, c’est l’ombre de sa grande taille se profilant sur un mur
qui incitera Judy à le baptiser « Papa Longues Jambes ». Parvenue à la fin de ses
études, elle commence une carrière littéraire et décide de retrouver son
bienfaiteur…
Il faut aimer ce genre de mélodrame que les jeunes générations trouveront
sans doute plein d’outrances, dégoulinant de bons sentiments, poussiéreux et
désuet. Mais laissez-vous tenter par son exemplarité : l’intrigue est
caractéristique du style des films de Mary Pickford, soucieuse de dénoncer les
injustices frappant les infortunés et les délaissés à qui l’Amérique, pensait-elle
sincèrement, pouvait toujours offrir une possibilité d’espoir et de rédemption.
Paru en feuilleton en 1912 dans un magazine, le roman de Jean Webster avait
donné naissance à une pièce jouée à Broadway en septembre 1914, qui avait
rencontré un très vif succès. Cette adaptation, qui fut le premier film
officiellement produit par la compagnie de Mary Pickford, sera suivie de
plusieurs autres : en 1931, réalisée par Alfred Santell, avec Janet Gaynor et
Warner Baxter ; en 1935, sous le titre Boucles d’or, sous la direction d’Irving
Cummings avec Shirley Temple et John Boles ; en 1955 enfin, sous forme de
comédie musicale, et réalisée par Jean Negulesco, avec Leslie Caron et Fred
Astaire. Disponible en DVD.R.L.

PAPA OU MAMAN
(Fr., 2014.) R. : Martin Bourboulon ; Sc. : Alexandre de la Patellière et
Matthieu Delaporte ; Ph. : Laurent Dailland ; M. : Jérôme Rebotier ; Pr. :
Dimitri Rassam et Alexandre de La Patellière ; Int. : Marina Foïs (Florence
Leroy), Laurent Lafitte (Vincent Leroy), Michel Vuillermoz (Coutine),
Anne Le Ny (la juge), Michael Abiteboul (Paul). Couleurs, 85 min.
Après quinze ans de mariage, Florence et Vincent Leroy divorcent. En
parents modernes, ils proposent à leur progéniture de choisir chez qui ils veulent
vivre : papa ou maman ? Chacun des deux faisant en sorte de n’être pas choisi.
Réalisé platement, ce film, sans progression dramatique, est quasiment une
suite de sketches aux rebondissements prévisibles. Les deux interprètes
principaux « en roue libre » et l’insignifiance des enfants n’ajoutent rien. Seul
Michel Vuillermoz en grandiose « grand connard » apporte quelques sourires.
Un sujet de société malheureusement bâclé. Une suite a été tournée en 2016,
Papa et Maman 2, par le même metteur en scène avec les mêmes acteurs.C.B.M.

PAPE FRANÇOIS (LE)**


(Francisco-El Padre Jorge ; Arg., 2016.) R. et Sc. : Beda Docampo Feijóo ;
Ph. : Kiko de la Rica ; M. : Federico Jusid ; Pr. : Pampa Films, Gloriamundi
Producciones, Benteveo ; Int. : Dario Grandinetti (le Père Jorge), Silvia
Abascal (Ana), Laura Novoa (Regina), Jorge Marrale (José). Couleurs,
104 min.
Vue à travers son amitié pour une journaliste, Ana, l’ascension du Père
Jorge, sa vocation, sa lutte contre la pauvreté et la corruption en Argentine, son
élection au Pontificat.
On eût mieux compris un documentaire à partir d’archives
cinématographiques. Le film semble avoir reçu l’imprimatur du Vatican.
J.T.

PAR ACCIDENT*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Camille Fontaine ; Ph. : Elin Kirschfink ; M. :
Christophe ; Pr. : Marie Masmonteil et Denis Carot ; Int. : Émilie Dequenne
(Angélique), Hafsia Herzi (Amra), Mounir Margoum (Lyes), Emmanuel
Salinger (le patron). Couleurs, 84 min.
Amra, une jeune Algérienne installée dans le Sud de la France, en instance
de régularisation, vit au fond des bois avec Lyes et leur fillette. Un soir, elle
renverse accidentellement un piéton. Une jeune femme, Angélique, vient
témoigner qu’elle n’en est pas responsable. Une amitié rapproche les deux
femmes de tempérament opposé. Mais que veut vraiment Angélique ?
L’une est renfermée et secrète, l’autre extravertie et pétulante (un grand rôle
pour Émilie Dequenne que celui de cette belle rousse explosive). Le film vaut
par l’opposition de ces deux caractères, par la photogénie du paysage, mais aussi
par un scénario particulièrement tortueux où le soupçon s’insinue peu à peu
jusqu’à une fin inattendue.C.B.M.
PAR L’ENTRÉE DE SERVICE**
(Through the Back Door ; USA, 1921.) R. : Alfred E. Green et Jack
Pickford ; Sc. : Gerald C. Duffy et Marion Fairfax ; Ph. : Charles Rosher ;
Pr. : Mary Pickford pour United Artists ; Int. : Mary Pickford (Jeanne
Bodamere), Gertrude Astor (Louise Reeves), Wilfred Lucas (Elton Reeves),
Helen Raymond (Marie Gaston), Norman Hammond (Jacques Lanvain),
Elinor Fair (Margaret Brewster), Adolphe Menjou (James Brewster). NB, 7
bobines (environ 89 min.)
Élevée en Belgique par sa gouvernante Marie Gaston, Jeanne Bodamere,
adolescente à la déclaration de guerre en 1914, part pour les États-Unis retrouver
sa mère Louise, qui l’a abandonnée jadis et qui la croit morte noyée. Mais,
remariée au riche Elton Reeves et devenue inconsolable et taciturne, Louise
n’accorde aucune attention à Jeanne qui a réussi à se faire embaucher comme
bonne dans leur riche propriété à Long Island. Elle réussira à se faire reconnaître
en déjouant un complot visant à faire chanter Elton Reeves.
L’un des plus réussis parmi les innombrables mélodrames tournés par « la
petite fiancée de l’Amérique » à l’époque de sa gloire. Au début des années
vingt, « Pickfair », la superbe résidence de Mary Pickford et son mari Douglas
Fairbanks, était le lieu de rencontre des personnalités en visite à Hollywood. Et
c’est à l’initiative de Mary Pickford que le personnage de la mère fut appelé
Bodamere, qui était le nom de sa domestique personnelle. C’est aussi pour
rendre service à son frère cadet Jack, alcoolique, drogué, et impliqué dans
plusieurs scandales, que Mary Pickford insista pour lui offrir la coréalisation du
film, surtout dirigé par Alfred E. Green, qui deviendra l’un des artisans
d’Hollywood les plus prolifiques avec plus de cent films à son actif jusqu’en
1954. Disponible en DVD.R.L.

PAR LA PORTE D’OR***


(Hold Back the Dawn ; USA, 1941.) R. : Mitchell Leisen ; Sc. : Charles
Brackett et Billy Wilder, d’après une histoire de Ketti Frings ; Ph. : Leo
Tover ; M. : Victor Young ; Pr. : Arthur Hornblow Jr. pour Paramount ;
Int. : Charles Boyer (George Iscovescu), Olivia De Havilland (Emmy
Brown), Paulette Goddard (Anita Dixon), Victor Francen (Van Den
Luecken), Walter Abel (inspecteur Hammock), Curt Bois (Bonbois),
Rosemary DeCamp (Berta Kurz). NB, 114 min.
Alors que la guerre fait rage en Europe, des dizaines d’immigrants attendent
indéfiniment, dans une petite ville de la frontière mexicaine, un visa pour entrer
aux États-Unis. Pour se faire naturaliser américain, le Roumain George
Iscovescu épouse la naïve Emmy Brown, une institutrice en charge d’un groupe
de jeunes élèves, avant de tomber passionnément amoureux d’elle.
Un superbe mélodrame où se discerne la maîtrise de narration d’un futur
grand cinéaste (Billy Wilder encore scénariste), servi par la prestation
exceptionnelle de grands comédiens ; et sans doute l’une des plus beaux rôles de
Charles Boyer qui sait rendre attachant un individu particulièrement méprisable.
Après La Baronne de minuit (1939) et Arise My Love (1940), c’était le dernier
des trois films que Billy Wilder et son associé Charles Brackett écrivirent pour le
réalisateur Mitchell Leisen. Le film entier est un flash back au cours duquel
Iscovescu s’introduit dans les studios de la Paramount et rencontre un
réalisateur, Dwight Saxon, auquel il propose de vendre son histoire pour
rembourser Emmy qui a dépensé toutes ses économies pour leur voyage de
noces. Saxon est interprété par Mitchell Leisen en personne, alors qu’il tournait I
Wanted Wings (1941), tandis que l’on entrevoit, sur le plateau de tournage,
quelques acteurs célèbres comme Brian Donlevy, Jack Webb et Veronica Lake.
Le film fut nommé pour six Oscars : meilleur film, meilleure actrice (Olivier de
Havilland), meilleur scénario original, meilleure photo, meilleure musique et
meilleur décor, sans en remporter un seul.R.L.

PARADE (LA)
(Parada ; Serbie, Croatie, Slovénie, Monténégro, 2012.) R., et Sc. : Srdjan
Dragojevic, Ph. : Dusan Joksimovic, M. : Igor Perovic, Pr. : Delirium film,
Int. : Nikola Kojo (Citron), Milos Samolov (Radmilo), Hristina Popovic
(Perle), Goran Jevtic (Mirko). Couleurs, 116 min.
Citron, un gangster, ancien combattant de l’ex-Yougoslavie, nationaliste et
homophobe, doit épouser Perle. Celle-ci exige que leur mariage soit organisé par
Mirko, un metteur en scène qui vit en couple avec Radmilo, un vétérinaire. Ces
derniers préparent la première gay-pride de Belgrade ; ils demandent la
protection de Citron et de ses hommes – qui refusent…
Le film ne fait pas dans la dentelle, utilisant tous les clichés habituels sur
l’homosexualité. Il est de plus réalisé dans un style volontairement provocateur
(gags plus ou moins drôles, couleurs, flashes, comédiens qui surjouent…) et
foutraque. Mais le message de tolérance est toujours bon à entendre.C.B.M.

PARADIS (LE)***
(Fr., 2014.) R., Sc., Ph. et Mont. : Alain Cavalier ; Pr. : Michel Seydoux ;
Int. : Alain Cavalier (le filmeur), Couleurs, 70 min.
Alain Cavalier croit en « une certaine beauté de la vie, ce qui entraîne un
plaisir de filmer. Il réalise ici un essai cinématographique difficilement classable,
à la première personne, sa caméra vagabondant d’objets en photos, de lieux en
visages humains, faisant un détour par la mythologie grecque et la Bible. » Pour
tenir tête au temps, j’ai une parade, dit-il, qui est de fouiller dans mon stock
d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas,
mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps. Cela permet de
recommencer encore une journée d’un pas aisé. » Images poétiques, apaisées où,
l’âge aidant, il atteint la sérénité.C.B.M.

PARADIS : AMOUR. FOI. ESPOIR**


(Paradies : Liebe. Glaube. Hoffnung ; Aut., 2012.) R. et Pr. : Ulrich Seidl ;
Sc. : U. Seidl, Veronica Franz ; Ph. : Wolfgang Thaler, Ed Lachman ; Int. :
Margarete Tiesel (Teresa), Maria Hofstätter (Anna-Maria), Nabil Saleh
(Nabil), Melanie Lenz (Melanie), Joseph Lorenz (le directeur du centre).
Couleurs, 120 min. + 113 min. + 91 min.
Amour : Teresa, la cinquantaine, part en vacances au Kenya. Elle y rencontre
un jeune Noir qui lui fait croire à l’amour alors qu’il n’en veut qu’à son argent.
Foi : Sa fille, Anna-Maria, a consacré sa vie au Christ et tente d’évangéliser un
pays qui a perdu la foi. Son mari Nabil, absent depuis deux ans, un fervent
musulman, revient. Espoir : Mélanie, 13 ans, est une adolescente boulotte. Dans
un centre d’amaigrissement, elle s’éprend du directeur, un médecin.
Cette trilogie est une œuvre majeure, d’une extrême noirceur – à peine
atténuée dans le dernier épisode. Tourisme sexuel, fanatisme religieux, tyrannie
du physique : le cinéaste dissèque la société avec une caméra-bistouri acérée.
Certaines scènes sont choquantes, d’autres quasiment insupportables par leur
imperturbable violence, suggérée ou bien réelle. Et pourtant, il ne juge pas ses
personnages… il leur porte même une certaine compassion.C.B.M.

PARADIS
DES MONTE-EN-L’AIR (LE)***
(Two-Way-Stretch ; GB, 1960.) R. : Robert Day ; Sc. : John Warren, Len
Heath et Alan Hackney ; Ph. : Geoffrey Faithfull ; M. : Ken Jones ; Pr. :
E. M. Smedley pour British Lion ; Int. : Peter Sellers (Dodger Lane),
Wilfrid Hyde White (« révérend » Basil « Soapy » Fowler), David Lodge
(Jelly Knight), Bernard Cribbins (Lennie Price), Maurice Denham (Horatio
Bennet, le directeur de la prison), Lionel Jeffries (Sidney Crout), Irene
Handl (Mrs. Price), George Woodbridge (Jenkins). NB, 87 min.
La vie n’est pas désagréable à Huntleigh Prison pour les trois détenus
Dodger Lane, Jelly Knight et Lennie Price et leur cellule ressemble plutôt à une
confortable chambre d’hôtel. C’est que le directeur Horatio Bennet, surtout
préoccupé de son jardin potager, croit avant tout à la réinsertion. C’est alors que
« Soapy » Fowler, déguisé en pasteur, vient un jour leur proposer une affaire
audacieuse : dérober le poids en pierres précieuses qu’un maharadjah en visite en
Angleterre doit recevoir en cadeau le jour de son anniversaire. Il leur suffira de
s’évader pour une nuit, le temps de l’opération, et de réintégrer leur cellule avant
le jour, la prison leur fournissant ainsi un alibi parfait et une cachette sûre !
Malheureusement, la veille du coup, le très compréhensif gardien Jenkins a été
remplacé par le vicieux Sidney Crout…
Un film méconnu qui vient nous rappeler que, dans les années cinquante, la
comédie britannique faisait rire le monde entier. Tous les comédiens rivalisent
d’humour et de talent pour rendre cette histoire improbable constamment
attrayante. Et il est injuste que seule la renommée de Peter Sellers, par ailleurs
excellent, ait franchi les frontières du Royaume-Uni, car tous les comédiens dans
le moindre rôle participent à la réussite de l’ensemble. Chronologiquement, il
s’agit sans doute du dernier fleuron de la grande époque du film d’humour
anglais. Voir aussi, dans la même veine, Une bombe pas comme les autres
(1956) du même réalisateur.R.L.

PARANORMAL ACTIVITY 3**


(Paranormal Activity 3 ; USA, 2011.) R. : Henry Joost et Ariel Schulman ;
Sc. : Christopher B. Landon ; Ph. : Magdalena Gorka Bonacorso ; Eff. vis. :
Mark Dippé ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Christopher Nicholas Smith
(Dennis), Lauren Bittner (Julie), Chloe Csengery (Kate jeune), Jessica Tyler
Brown (Kristi jeune). Couleurs, 84 min.
Retour aux sources : des documents filmés montrent Kate et Kristi déjà
tourmentées par les forces occultes. C’est la caméra de Dennis, l’ami de leur
mère Julie, qui enregistre quatorze nuits mouvementées.
Le succès des deux premiers Paranormal Activity explique cette troisième
version qui reprend les recettes qui en ont fait le succès. De nouveaux progrès
sont réalisés dans le placement de la caméra pour accentuer encore l’impression
d’angoisse et de peur.J.T.

PARANORMAL ACTIVITY 4
(Paranormal Activity 4 ; USA, 2012.) R. : Henry Joost et Ariel Schulman ;
Sc. : Christopher Landon ; Ph. : Doug Emmett ; Eff. vis. : Eddie
Pasquarello ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Kathryn Newton (Alex),
Kathie Featherston (Katie), Matt Shively (Ben), Brady Allen (Robbie).
Couleurs, 88 min.
Une famille américaine accueille Robbie, le fils, plutôt bizarre, d’une voisine
hospitalisée. Vont s’en suivre douze nuits de terreur vues à travers la webcam
d’Alex.
Ce sous-genre du film d’horreur, appelé « found footage », n’ajoute rien aux
précédents. Tout repose sur l’attente de phénomènes paranormaux créant une
tension grandissante. Les effets sont souvent convenus (ce sont les plus
efficaces) mais parfois reposent sur une prouesse technique.J.T.

PARANORMAL ACTIVITY :
THE GHOST DIMENSION
(Paranormal Activity : The Ghost Dimension ; USA, 2015.) R. : Gregory
Platkin ; Sc. : Jason Pagan, Andrew Deutschman ; Ph. : John Ruthland ;
Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Chris Murray (Ryan), Brit Shaw (Emily),
Ivy George (Leila). Couleurs, 88 min.
Ryan, Emily et leur petite fille s’installent dans un immense pavillon acheté
pour une bouchée de pain, sans connaître l’histoire sanglante de la demeure. Ils
vont la découvrir.
Cinquième épisode de Paranormal Activity et, on peut l’espérer le dernier
tant le film est mou, conventionnel et finalement ennuyeux. À fuir.J.T.
PARIAS DE LA GLOIRE (LES)*
(Fr., 1964.) R. : Henri Decoin ; Sc. : Roger Delpey ; Ph. : Frédéric G.
Larraya ; M. : Marc Lanjean ; Pr. : Paris-France Films, Sagittaire Films ;
Int. : Curd Jürgens (l’ancien nazi), Maurice Ronet, Roland Lesaffre, Folco
Lulli. NB, 90 min.
Un ancien combattant de 39-45 se retrouve en Indochine où il rencontre un
ancien nazi meurtrier de son frère. Ils se réconcilient face à un ennemi commun
et meurent en héros.
Un des derniers films de Decoin, ressuscité par la télévision. Vaut pour la
prestation de Maurice Ronet.J.T.

PARIS*
(Fr., 1936.) R. : Jean Choux ; Sc. : Jean Choux et Emile Roussell, d’après les
personnages de René Benjamin ; Mont. : Léonide Azar. Ph. : Joseph-Louis
Mundwiller, Georges Million et André Thomas ; Son : Georges Leblond et
Keiffer ; D. : Claude Bouxin ; M. : Jacques Ibert ; Pr. : Albert Dutruch –
S.I.F.R.A. ; Int. : Harry Baur (Alexandre Lafortune), Renée Saint-Cyr
(Jeanne Lafortune, dite Biche), Camille Bert (l’avocat), Raymond Ségard
(Antoine Lambert), Christian Gérard (Coco Lambert), Odette, Talazac,
Jean Mercure, Colette Borelli, Gildès, Rika Radifé, Ernesto Lecuona et ses
boys. « PARIS » est chanté par Claude Dalthys. NB, 89 min.
Jeanne Lafortune, dite Biche, fille d’un chauffeur de taxi, s’éprend
d’Antoine Lambert, jeune médecin, fils d’une famille de la grande bourgeoisie,
lui-même très épris. Une amie de Biche, dans des propos pleins de bonnes
intentions fait croire au jeune homme, que Biche est la riche héritière d’une
famille industrielle d’Angoulême : tout finira bien dès lors que le chauffeur de
taxi et le grand avocat prendront l’affaire en main.
Sur ce quiproquo somme toute banal, Jean Choux brode un film fort
agréable ; promenades en taxi dans le Paris avec peu de voitures des années
trente, visite chez les « petites gens » – le bistrot familier d’Alexandre Lafortune
et chez les grands bourgeois – la maison de couture Jean Patou, la famille très à
l’aise d’Antoine. Tourné à la même époque que Le Crime de Monsieur Lange et
La belle équipe, le film de Jean Choux est insensible à l’air du temps : il y a bien
deux classes sociales, mais pas de lutte de classe, sinon un peu de morgue et de
suffisance chez les dames de « la haute » sans compter l’insupportable Coco,
tandis que les hommes ignorent les différences de classe et s’affairent la main
dans la main. Si, comme l’ont dit certains, la véritable vedette du film est Paris,
il faut rendre hommage à Harry Baur, qui confirme être LE grand comédien des
années trente.B.T.

PARKER**
(Parker ; USA, 2012.) R. : Taylor Hackford ; Sc. : John McLaughlin d’après
Flashfire de Richard Stark ; Ph. : J. Michael Muro ; M. : David Buckley ;
Pr. : Incentive Filmed Ent. ; Int. : John Statham (Parker), Jennifer Lopez
(Leslie Rodgers), Michael Chiklis (Melander), Clifton Collins Jr (Ross).
Couleurs, 118 min.
Après un vol réussi, le cambrioleur Parker est trahi par ses complices qui le
laissent mourant sur un bord de route. Il s’en sort mais décide de se venger. Il
apprend que les mêmes complices préparent un vol de bijoux à Palm Springs.
Grâce à un agent immobilier, Leslie, il repère la maison où aura lieu le partage.
Il laisse le vol se dérouler puis s’empare du butin et tue les auteurs du casse,
ceux qui l’avaient trahi.
Retour à la Série noire, au polar classique, avec préparatifs du casse, le casse
lui-même et le partage. Quel plaisir ! On regrette simplement que l’image ne soit
pas en noir et blanc.
J.T.
PARKLAND**
(Parkland ; USA, 2013.) R. et Sc. : Peter Landesman ; Ph. : Barry Ackroyd ;
M. : James Newton ; Pr. : American Film Company, Tom Hanks, Bill
Paxton, Gary Goetzman… ; Int. : Zac Efron (Jim Carrico), Tom Welling
(Roy Kellerman), Jackie Earle Haley (Le Père Hubert), Jeremy Strong (Lee
Harvey Oswald), Brett Stimely (Kennedy). Couleurs, 93 min.
Parkland est l’hôpital de Dallas où mourut Kennedy suivi, quelques jours
plus tard, par Oswald. Le 22 novembre 1963, Kennedy y est accueilli, agonisant,
par le médecin de garde, Jim Carrico dont les efforts seront vains.
Reconstitution de l’assassinat du président Kennedy de façon rigoureuse et
objective, loin des outrances d’un Oliver Stone. Le récit est chronologique,
introduit le frère de Lee Oswald mais sans suggérer aucune piste pour expliquer
le meurtre, ce qui fait sa force par rapport à un film comme Ruby.J.T.

PARLEZ-MOI DE LA PLUIE**
(Fr., 2008.) R. : Agnès Jaoui ; Sc. : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ; Ph. :
David Quesemand ; Pr. : Les films A 4 ; Int. : Agnès Jaoui (Agathe
Villanova), Jean-Pierre Bacri (Michel Ronsard), Jamel Debbouze (Karim),
Pascal Arbillot (Florence), Frédéric Pierrot (Antoine). Couleurs, 98 min.
Quatre portraits : Agathe, militante féministe mal dans sa peau ; Michel un
raté de la pellicule ; Karim, qui voudrait faire avec Michel un film sur Agathe et
qui souffre d’être arabe ; Florence enfin, jalouse de sa sœur Agathe qui a mieux
réussi qu’elle.
Une œuvre douce-amère placée sous le signe de Brassens : « Parlez-moi de
la pluie et non pas du beau temps. Le beau temps me met en rage et me fait
grincer des dents. » Superbe interprétation, mise en scène élégante mais une
vision démoralisante de notre société.J.T.
PARLEZ-MOI DE VOUS**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Pierre Pinaud ; Ph. : Guillaume Deffontaines ; M. :
Maidi Roth ; Pr. : Stephanie Carreras ; Int. : Karin Viard (Claire Martin),
Nicolas Duvauchelle (Lucas), Nadia Barentin (Joëlle), Catherine Hosmalin
(Ingrid), Dani (Burka). Couleurs, 89 min.
Claire Martin, la quarantaine, est une célèbre animatrice de radio qui garde
l’anonymat sous le pseudonyme de Mélina. Elle vit seule avec son chien et
souffre d’avoir été abandonnée à sa naissance. Une enquête lui révèle le nom de
sa mère ; elle la rencontre.
Le syndrome de l’abandon. Malgré sa célébrité, Mélina se coupe des autres,
se protège. Sans pathos (et même avec un humour discret), avec compassion,
pudeur et une certaine tendresse, ce film nous parle de solitude. Sa réussite
repose en majeure partie sur l’interprétation très fine de Karin Viard qui n’a
besoin que d’un sourire triste, d’une larme discrètement essuyée pour faire naître
l’émotion.C.B.M.

PART DES ANGES (LA)**


(The Angels’Share ; GB, 2012.) R. : Ken Loach ; Sc. : Paul Laverty ; Ph. :
Robbie Ryan ; M. : George Fenton ; Pr. : Sixteen Films, Why Not, Wild
Bunche, BFI ; Int. : Paul Brannigan (Robbie), John Henshaw (Harry), Gary
Maitland (Albert), William Ruane (Rhino), Jasmine Riggins (Mo).
Couleurs, 101 min.
Robbie est condamné pour avoir cassé la figure à un homme qui se garait
devant lui, à des travaux d’intérêt général. Il se retrouve dans un groupe avec
Rhino, Albert et Mo. Robbie se révèle un excellent dégustateur en whisky et,
avec ses amis, va « siphonner » un tonneau de whisky d’un prix élevé.
Du Ken Loach pur, en évitant les messages sociaux ; une farce d’une grande
drôlerie et une formidable publicité pour le vrai whisky. On s’amuse follement
au point de finir ivre en compagnie de ces pieds nickelés d’outre-Manche.J.T.
PART DES LIONS (LA)*
(Fr., 1971.) R. et Sc. : Jean Larriaga ; Ph. : Roland Dantigny ; M. : Georges
Garvarentz ; Pr. : Paris-Cannes Productions (Paris), D.C.7 (Rome) ; Int. :
Robert Hossein (Maurice), Charles Aznavour (Eric Chambon), Raymond
Pellegrin (Marcati), Michel Constantin (Grazzi), Elsa Martinelli. Couleurs,
90 min.
Eric, romancier sans succès, et Maurice, perceur de coffres-forts, fils
adoptifs d’un même père, s’associent pour un hold-up. Ils seront traqués par
l’inspecteur Grazzi.
Bon polar à la française, avec une brillante distribution.J.T.

PARTY GIRL**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis ;
Ph. : Julien Poupard ; M. : Nicolas Weil, Sylvain Ohrel, Alexandre Lier ;
Pr. : Denis Carot, Marie Masmontiel ; Int. : Angélique Litzenburger
(Angélique), Joseph Bour (Michel), Mario Theis (Mario), Samuel Theis
(Samuel). Couleurs, 95 min.
Angélique, la soixantaine, continue à mener une vie de bamboche dans un
cabaret de la frontière allemande où elle entraîne les hommes à consommer.
Michel, son plus fidèle client, lui demande de l’épouser. Elle hésite, puis accepte
d’emménager chez lui sans pour autant partager sa couche. Et qu’en pensent ses
enfants ?
Caméra d’Or à Cannes en 2014, c’est un remarquable premier film (une
histoire de famille…) réalisé avec une énergie débordante. Il est enlevé avec brio
par Angélique Litzenburger qui interprète quasiment son propre rôle dans une
sorte de docu-fiction. Elle fut en effet une reine de la nuit dans un cabaret de
Forbach. Elle se revendique comme une femme libre de ses choix. Elle est
formidable.C.B.M.
PAS DE PITIÉ
POUR LES SALOPARDS*
(Al di là della lege ; Ital., 1968.) R. : Giorgio Stegani ; Sc. : Fernando Di Leo,
Werner Kiefer, Mino Poli ; Ph. : Enzo Serafin ; M. : Riz Ortolani ; Pr. :
Sancro Siap, Roxy Film ; Int. : Lee Van Cleef (Cudlip), Antonio Sabato
(Novak), Lionel Stander, Bud Spencer. Couleurs, 117 min.
Un aventurier, Cudlip, assisté d’un drôle de prédicateur et d’un noir, vole la
paie des mineurs de Silver Canyon. Il se lie avec celui qui était chargé de la
convoyer, Ben Novak. Ils vont devoir affronter une bande de hors-la-loi.
Malgré la présence de Lee Van Cleef, ce western spaghetti était passé
inaperçu. Ressorti en DVD, en version intégrale, sans les coupures qui en
gênaient la compréhension, trois décennies après son apparition sur les écrans
français, il prend des couleurs nouvelles, grâce à une habile restauration, et
mérite d’être redécouvert.J.T.

PAS SI FOLLES LES GUÊPES**


(Fr, 1963.) R : Jacqueline Audry ; Sc. : Pierre Laroche ; Ph. : René
Gaveau ; Mont. : Marguerite Beaugé ; M. : Jacques Loussier ; Pr. : Maggie
Gillet ; Int. : Jeanne Valérie (Brigitte), Simone Renant (l’hôtelière), Noël
Roquevert (le commissaire Mercadier), Gérard Séty (Bernard), Suzanne
Dehelly (Blanche Bodin), Jeanne Fusier-Gir (Berthe Bodin), Michel
Bardinet (Marc), Junie Astor (Mme Lever) NB, 100 min.
Deux vieilles filles débarquent dans une pension du Touquet dont les clients
sont mystérieusement assassinés. Elles se mêlent de tout sous prétexte de trouver
le ou les coupables de cette série de meurtres au sein de la pension. Elles sont en
concurrence avec la charmante hôtesse et le délirant commissaire.
Situations rocambolesques souvent très amusantes dans ce film qui est une
bonne surprise, d’ailleurs référencé et exploité sous le titre du roman de Jean-
Pierre Ferrière Cadavres en vacances dont il s’inspire.C.V.

PAS SON GENRE***


(Fr., Belg., 2014.) R. et Sc. : Lucas Belvaux ; Ph. : Pierric Gantelmi d’Ille,
M. : Frédéric Vercheval ; Pr. : Agat ; Int. : Émilie Dequenne (Jennifer), Loïc
Corbery (Clément), Sandra Nkaké (Cathy), Charlotte Talpaert (Nolwenn).
Couleurs, 111 min.
Les amours impossibles d’un professeur de philosophie, grand lecteur de
Kant, et d’une employée de salon de coiffure qui aime les soirées karaoké, d’un
Parisien et d’une native d’Arras. L’amour est-il l’union des contraires ?
Un très joli film, juste et émouvant et finalement désespéré : l’amour n’est
jamais le plus fort : le milieu, l’éducation, le goût l’emportent sur le sentiment.
Excellente interprétation et mise en scène sachant se faire discrète. Du bon
Belvaux. Une admirable (le mot n’est pas trop fort) Émilie Dequenne.J.T.

PASOLINI**
(Fr., It., 2014.) R. : Abel Ferrara ; Sc. : Maurizio Braucci ; Ph. : Stefano
Falivene ; Pr. : Capricci Films ; Int. : Willem Dafoe (Pasolini), Ninetto
Davoli (Epifanio), Riccardo Scarmacio (Ninetto), Valerio Mastrandea
(Naldini), Adriana Asti (Suzanna Pasolini). Couleurs, 84 min.
Le 1er novembre 1975, dernier jour de Pasolini qui vient de présenter à la
presse Salo. Il séjourne dans l’appartement de Rome qu’il partage avec sa mère
et sa sœur, déjeune en famille avec Laura Betti puis répond à une interview de la
Stampa. Le soir il dîne avec un comédien auquel il explique le sujet de son
prochain film puis rejoint un jeune homme qu’il emmène sur une plage d’Ostie.
Au moment où ils vont faire l’amour, une bande surgit qui bat à mort Pasolini.
Le 2 novembre, Laura Betti apprend cette fin tragique à la mère de Pasolini.
Ferrara aime les sujets sulfureux et la fin de Pasolini en est un. Pas
d’explication du meurtre mais une large part accordée à la pensée de Pasolini :
son roman Pétrole, l’interview à la Stampa, les projets de films… Pas une
hagiographie mais une immense admiration pour le cinéaste. Dafoe est un
Pasolini crédible.J.T.

PASSÉ (LE)**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Asghar Farhadi ; Ph. : Mahmoud Kalari ; M :
Evgueni et Youri Galperine ; Pr : Alexandre Mallet-Guy ; Int. : Bérénice
Bejo (Marie), Tahar Rahim (Samir), Ali Mosaffa (Ahmad), Pauline Burlet
(Lucie). Couleurs, 130 min.
Après quatre ans d’absence, Ahmad arrive à Paris pour officialiser son
divorce d’avec Marie. Celle-ci, préparatrice en pharmacie, a l’intention de refaire
sa vie avec Samir – ce qui perturbe sa fille Lucie. Cependant Samir est encore
marié avec Céline qui est dans le coma à la suite d’une tentative de suicide.
Pas de musique (sauf au générique final), beaucoup de dialogues entre les
protagonistes cadrés en plans fixes. Et pourtant la communication entre eux se
fait difficilement, notamment entre la mère et la fille. Le passé et ses non-dits les
empêchent de vivre au présent. Mise en scène très maîtrisée – qui aurait pu être
mélodramatique – pour ce film sur les rapports au sein du couple et de la famille.
Bérénice Béjo obtint un prix d’interprétation au festival de Cannes.C.B.M.

PASSION**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Brian De Palma ; Ph. : José Luis Alcaine ; M. : Pino
Donaggio ; Pr. : SBS Productions et Integral Film ; Int. : Rachel McAdams
(Christine Stanford), Noomi Rapace (Isabelle James), Paul Anderson (Dirk
Harriman), Dminic Raacke (Koch), Rainer Bock (Bach). Couleurs, 98 min.
Isabelle travaille dans une société sous les ordres de Christine. C’est elle qui
assure la réussite d’une campagne publicitaire mais Christine s’en attribue le
mérite et reçoit une promotion. Isabelle diffuse sur Internet les preuves que leur
succès doit lui revenir. Christine en obligeant son comptable Dirk, son ancien
amant, à rompre avec Isabelle, se venge. Mais elle est assassinée. Isabelle avoue,
mais une écharpe qui pourrait l’innocenter, est introuvable. En perquisitionnant
chez Isabelle, l’inspecteur Bach met la main sur des documents qui prouvent des
malversations de Dirk et on trouve l’écharpe dans sa voiture. Isabelle prend la
tête de la société mais doit compter avec Dani, son assistante, qui l’a filmée
quand elle tuait Christine. Elle l’étrangle. On sonne à la porte, elle ouvre et se
trouve en face de la sœur jumelle de Christine venue la venger. Mais n’est-ce pas
un rêve ?
De Palma refait Crime d’amour de Corneau mais en y projetant ses propres
obsessions et en y mettant sa griffe picturale. On est fasciné mais la fin
déçoit.J.T.

PATER**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Alain Cavalier ; Ph. : Alain Cavalier et Vincent
Lindon ; Pr. : Michel Seydoux ; Int. : Alain Cavalier et Vincent Lindon
(eux-mêmes). Couleurs, 105 min.
Au cours d’un dîner, Alain Cavalier et Vincent Lindon décident de travailler
ensemble : l’un serait le président de la République et l’autre son Premier
ministre. Ils vont proposer une loi fixant un salaire maximum.
Étonnant film de politique-fiction où les comédiens s’amusent à jouer, au
sens premier, leurs personnages. Il est évident que cet essai va bien au-delà du
jeu pour proposer une réflexion sur le pouvoir politique.C.B.M.

PATRIES**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Cheyenne Carron ; Ph. : Prune Brenguier ; M. :
Patrick Martens ; Pr. : Carron Productions ; Int. : Jackee Toto (Pierre),
Augustin Raguenet (Sébastien), Sylvia Homawoo. Couleurs, 125 min.
Sébastien vient de s’installer avec ses parents dans la banlieue parisienne. Il
se lie avec un jeune noir Pierre mais ne peut s’intégrer à sa bande : il est blanc.
D’origine camerounaise, Pierre a du mal à trouver du travail parce qu’il est noir.
Un film sur le racisme dans les banlieues, objectif, sans message proclamé,
avec un faible budget. Un constat pessimiste sur la situation, qui s’éclaire
toutefois pour Pierre, mais parce qu’il revient au Cameroun où il est né.
Interprétation sobre et juste. L’œuvre a été mal accueillie parce qu’elle gêne.J.T.

PATTERNS***
(Patterns ; USA, 1955.) R. : Fielder Cook ; Sc. : Rod Serling ; Ph. : Boris
Kaufman ; Pr. : Michael Myerberg ; Int. : Van Heflin (Fred Staples),
Everett Sloane (Walter Ramsey), Ed Begley (William « Bill » Briggs),
Beatrice Straight (Nancy Staples), Elizabeth Wilson (Marge Fleming).
Couleurs, 80 min.
Fred Staples est engagé au siège new-yorkais de Ramsay & Co., un véritable
empire industriel. Il y fait la connaissance de Bill Briggs, vice-président de la
compagnie. L’homme, aux idées humanistes, lui est éminemment sympathique.
C’est donc avec consternation qu’il comprend des lèvres du PDG Walter
Ramsey que, s’il a été embauché, c’est pour évincer son collègue et le
remplacer…
Attention chef-d’œuvre. Chef-d’œuvre méconnu, mais qui ne demande qu’à
être découvert, le DVD est là pour ça. C’est Fielder Cook, inconnu au bataillon
de la critique, qui a réalisé cette extraordinaire adaptation de sa propre
dramatique télé, l’immense Rod Serling (La quatrième dimension, La planète
des singes, …) qui en a écrit le scénario et les brillantissimes Van Heflin (en
héros ambigu), Ed Begley (en victime pathétique) et Everett Sloane (en PDG
mortifère) qui vous font vibrer dans vos fauteuils. Le réalisateur aurait été
Frankenheimer ou Lumet et les acteurs Henry Fonda, Fredric March et Rod
Steiger, Patterns serait le classique qu’il mérite d’être.
En attendant son éventuelle accession au statut d’œuvre incontournable, on
admirera l’acuité de l’analyse du monde du travail par Serling, la mise en scène
au cordeau de Cook, la photo hyper soignée de Boris Kaufman et les décors
étonnants de Duane McKinny (de gros bureaux décorés façon salon bourgeois
tandis que les secrétaires sont reléguées dans le couloir !).
Pertinent, violent, saisissant de bout en bout. À voir absolument.G.B.

PAULETTE*
(Fr., 2012.) R. : Jérôme Enrico ; Sc. : Jérôme Enrico, Bianca Olsen, Laurie
Aubanel, Cyril Rambour ; Ph. : Bruno Privat ; M. : Michel Ochowiak ; Pr. :
Ilan Goldman ; Int. : Bernadette Lafont (Paulette), Carmen Maura (Maria),
Dominique Lavanant (Lucienne), Françoise Bertin (Renée), Jean-Baptiste
Anoumon (Ousmane). Couleurs, 87 min.
Paulette, vieille femme aigrie et raciste, vit dans une HLM de banlieue. Pour
améliorer ses ressources, elle contacte le caïd local afin de dealer du cannabis.
Avec ses copines, elle va même jusqu’à faire des pâtisseries d’un goût
particulier, très euphorisant, dont le succès est vif.
Anodine, mais amusante comédie qui vaut surtout pour l’entregent de
Bernadette Lafont (avant-dernier rôle) et de ses vieilles amies. Françoise Bertin,
surnommée Alzheimer, est très drôle.C.B.M.

PAULINE DÉTECTIVE*
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Marc Fitoussi ; Ph. : Céline Bozon ; M : Tim Gane,
Sean O’Hagan ; Pr : Carole Scotta, Caroline Benjo, Simon Arnal, Barbara
Letellier ; Int. : Sandrine Kiberlain (Pauline), Claudio Santamaria
(Simone), Audrey Lamy (Jeanne), Antoine Chappey (Wilfried), Anne
Benoit (Maryvonne), Wladimir Yordanoff (M. Dominique), Michèle Moretti
(Melle Blanchot). Couleurs, 101 min.
Pour la consoler d’un chagrin d’amour, sa sœur et son beau-frère emmènent
Pauline, journaliste au « Nouveau Détective », en vacances sur la Riviera dans
un palace. À peine arrivée, elle soupçonne que sa voisine de chambre (d’une
nuit) a été assassinée. Aidée du beau maître-nageur, elle va mener son enquête…
Une comédie policière réussie dans le style des « Fantômettes » et autre
« Espiègle Lili » de notre enfance. Cependant, l’intrigue n’est qu’un prétexte,
même si l’on prend plaisir, grâce à une réalisation enjouée, des décors
ensoleillés, une interprétation cocasse. L’essentiel est dans la composition
éblouissante de Sandrine Kiberlain, à la beauté radieuse, délicieuse emmerdeuse,
sorte de « Grand Duduche » au féminin. Séduisante, drôle, l’énergie débordante,
la phrase hachée : elle est splendide. Dommage que son partenaire, assez falot,
ne soit pas à son niveau : on eut pu avoir un couple à la Katharine Hepburn/Cary
Grant dans la veine des screw-ball comédies de la grande époque
américaine.C.B.M.

PAULINE ET FRANÇOIS**
(Fr., 2010.) R. : Renaud Fély ; Sc. : R. Fély, Gaëlle Macé, Arnaud Louvet ;
Ph. : Alexis Kavyrchine ; M. : Jean-Louis Murat ; Pr. : A. Louvet ; Int. :
Laura Smet (Pauline), Yannick Rénier (François), Léa Drucker
(Catherine), Gilles Cohen (Serge), André Wilms (Maurice), Anémone
(Hélène). Couleurs, 95 min.
Pauline, nouvelle conseillère bancaire d’une petite agence de province,
s’installe dans un hameau voisin, en pleine campagne. Sa maison fait face à celle
de François, la trentaine, qui vit seul ; ce dernier aide financièrement comme il
peut avec ses maigres ressources, sa sœur Catherine et son beau-frère Serge
couverts de dettes. Lors d’un contrôle bancaire, Pauline convoque François…
Un film qui prend le temps de vivre avec ses repas conviviaux (comme chez
Pialat) ou ses balades en forêt (la scène nocturne du brame du cerf qui rapproche
Pauline et François). Réalisé dans les beaux paysages de la campagne limousine,
c’est un film sensible sur deux blessés de la vie, un film à la narration simple et
poétique. Les comédiennes sont superbes (y compris Anémone dans un rôle
épisodique). Seule la fin déçoit un peu.
C.B.M.

PAUVRE PETITE FILLE RICHE*


(The Poor Little Rich Girl ; USA, 1917.) R. : Maurice Tourneur ; Sc. : Ralph
Spence et Frances Marion, d’après la pièce d’Eleanor Gates (1913) ; Ph. :
John van den Broek et Lucien Andriot ; Pr. : Mary Pickford Film
Corporation ; Int. : Mary Pickford (Gwendolyne), Madeline Traverse (sa
mère), Charles Wellesley (son père), Gladys Fairbanks (Jane), Frank
McGlynn (le plombier), Émile LaCroix (le joueur d’orgue de barbarie). NB,
6 bobines (environ 64 min.)
Née dans une riche famille, la petite Gwendolyne souffre de l’indifférence et
de la négligence de ses parents à son égard. Son père passant son temps à faire
fructifier son argent à Wall Street et sa mère à jouir de ses relations dans la haute
société, la fillette est à la merci des innombrables domestiques qui la traitent
avec mépris ou sévérité. Un soir, pour se rendre libre afin d’aller au théâtre,
Jane, sa gouvernante, lui fait avaler une trop forte dose de somnifère et
Gwendolyne sombre dans le coma. La crainte de perdre leur fille rapproche ses
parents, qui ne quittent pas son chevet de la nuit tandis que le docteur tente de la
réveiller. Lorsqu’elle est enfin hors de danger, son père et sa mère découvrent le
vrai bonheur et font le serment d’abandonner leur vie factice et superficielle pour
se consacrer à leur fille.
L’un des mélodrames de Mary Pickford qui a le plus mal vieilli, malgré la
présence de Maurice Tourneur derrière la caméra. En 1917, l’actrice, qui avait
fondé l’année précédente sa propre société de production, était devenue la
première vedette mondiale du cinéma. Pauvre Petite Fille riche, fut un grand
succès. « La convention de l’intrigue n’empêcha pas la fantaisie de se faire
valoir tant dans la mise en scène que dans l’interprétation, écrit Jean Mitry, et les
critiques de l’époque furent nombreux à souligner que la vedette du film n’était
pas Mary Pickford – malgré tout son talent –, mais la mise en scène de Tourneur
qui utilisa les décors de Ben Carré pour composer une atmosphère curieuse grâce
au jeu des éclairages, à l’originalité des prises de vues et à un montage savant. »
(« Maurice Tourneur », Anthologie du cinéma no 36, juin 1968). En 1936, le
film fera l’objet d’un remake très libre et partiellement musical, dirigé par Irving
Cummings, avec Shirley Temple. Disponible en DVD.R.L.

PAUVRES MILLIONNAIRES
(Poveri millionari ; Ital., 1959.) ; R. : Dino Risi ; Sc. : Pasquale Fasto
Campanile, Massimo Franciosa, D. Risi ; Ph. : Tonino delli Colli ; M. :
Armando Tromajoli ; Pr. : Silvio Clementelli ; Int. : Renato Salvatori
(Salvatore), Maurizio Arena (Romolo), Lorella de Luca (Marisa),
Alessandra Panaro (Annamaria), Silva Koscina (Alice), Memmo
Carotenuto (Alvaro). NB, 95 min.
Salvatore et Romolo, deux amis, partent en voyage de noces pour Florence,
l’un ayant épousé Marisa (la sœur de Romolo), l’autre Annamaria. Divers
contretemps les ramènent à Rome où ils se retrouvent dans un appartement
inachevé. Salvatore renversé par une voiture, perd la mémoire. Il rencontre une
richissime aristocrate, Alice, possédant divers grands magasins. Elle le nomme
directeur de l’un d’eux, celui où travaille Romolo…
Ce film clôt la trilogie comprenant Pauvres mais beaux, puis Beaux mais
pauvres (1957) tous réalisés par Dino Risi qui n’est pas encore le grand cinéaste
qu’il deviendra. Il réalise ici une comédie, certes plaisante, mais assez
insignifiante. Après un début burlesque bien enlevé, la comédie s’étiole, malgré
quelques gags, en divers quiproquos assez convenus.
C.B.M.
PAZZA DI GIOIA*
(Pazza di gioia ; Ital., 1940.) R. : Carlo Ludovico Bragaglia ; Sc. : Carlo
Ludovico Bragaglia, Aldo de Benedetti, Maria Teresa Ricci ; Ph. : Anchise
Bricci ; Gr. : Gastone Medin ; M. : M. Giovanni Fusco ; Son : Cinecittà ;
Mont. : Mario Serandrei ; Int. : Vittorio de Sica (Le comte Corrado Valli),
Maria Denis (Liliana Casali), Umberto Melnati, Paolo Stoppa, Enzo Bilioti,
Rosetta Toffano. NB, 70 min.
Une vendeuse répond à la petite annonce d’un comptable proposant un
voyage en voiture sur la Riviera. À la suite d’un quiproquo, c’est le richissime
Comte Valli qui, jouant les « petite gens », emmènera la jeune fille dans sa
luxueuse décapotable. Les quiproquos se multiplient lorsque le comptable
accompagné de l’amoureux de la jeune fille (amoureux : qui n’est pas payé de
retour – désopilant Paolo Stoppa !) et qu’interviennent le majordome du Comte
et son épouse dans l’équipée. Tout ce petit monde se retrouve dans un hôtel de
luxe sur la Riviera, et le Comte en remet dans l’usurpation d’identité en se
faisant passer pour un redoutable gangster. Tout va bientôt rentrer dans l’ordre et
Cendrillon épousera le Prince Charmant. (Pazza di gioia = Folle de joie)
Bragaglia réalise là un film dans la plus pure tradition des « téléphones
blancs » enlevé, enjoué, et somme toute bien sympathique : tout le monde il est
beau tout le monde il est gentil. Comme dit un journaliste du 25 mars 1940 dans
la revue Cinema « L’histoire est vraiment amusante, et a le mérite de ne pas
prétendre à plus qu’elle n’est. »
On peut faire intervenir que le film est sorti en mars 1940, un mois avant
l’entrée en guerre de l’Italie.
Un bémol : la presse spécialisée de l’époque révèle que l’argument a déjà été
traité dans Due cuori e un’ automobile (Paris – Méditerranée – 1931) avec Jean
Murat et Annabella, de Joe May, sur un sujet de Ernst Marischka donc l’auteur
d’origine.
Ce sera quand même un des derniers films italiens où les « petites gens »
sont ridicules et ridiculisés, et les « riches » tout puissants et meneurs de jeu.B.T.
PEAU DE BAX (LA)**
(Schneider vs Bax ; Pays-Bas, 2015.) ; R. et Sc., M. : Alex Van Warmerdam ;
Ph. : Tom Erisman ; Pr. : Marc Van Warmerdam ; Int. : Alex Van
Warmerdam (Bax), Tom Dewispelaere (Schneider), Maria Kraakman
(Francisca), Henri Garcin (Gérard). Couleurs, 96 min.
Schneider, bon époux, bon père de famille, est un tueur à gages. Il est appelé
d’urgence par son commanditaire pour une nouvelle mission : abattre Bax, un
écrivain, qui serait un tueur d’enfants. Ce dernier vit seul dans une cabane au
milieu des roseaux. Par ce beau jour d’été, il reçoit la visite de Francisca, sa fille
dépressive, de son vieux père Gérard, un obsédé sexuel… et, bientôt de
Schneider.
Le scénario n’est pas toujours facile à suivre tant les rebondissements et les
fausses pistes égarent le spectateur… pour sa plus grande joie. Car il ne faudrait
surtout pas prendre au sérieux ce film parodique, pince-sans-rire, d’une joyeuse
amoralité.C.B.M.

PEINE CAPITALE**
(Yield to the Night ; GB, 1956.) R. : J. Lee Thomson ; Sc. : John Cresswell et
Joan Henry, d’après le livre de Joan Henry ; Ph. : Gilbert Taylor ; M. : Ray
Martin ; Pr. : Kenneth Harper ; Int. : Diana Dors (Mary Hilton), Yvonne
Mitchell (Hilda MacFarlane), Michael Craig (Jim Lancaster), Geoffrey
Keen (l’aumônier), Olga Lindo (Hill), Mary Mackenzie (Maxwell), Joan
Miller (Barker), Mary Ney (la directrice de la prison), Liam Redmond (le
docteur). NB, 99 min.
Pour avoir tué une rivale par amour, Mary Hilton a été condamnée à mort
pour assassinat avec préméditation et attend dans sa cellule le jour de son
exécution. Comptant les jours durant les deux semaines qui lui restent à vivre,
elle attend en vain que la directrice de la prison viennent lui annoncer que sa
peine a été commuée en détention à perpétuité.
Extrêmement prévenantes, toutes les gardiennes s’efforcent de rendre sa
captivité aussi douce que possible. Tandis que le docteur veille à sa santé,
l’aumônier de la prison essaie de lui apporter le réconfort de la religion. Mais
Mary n’a aucun remords et, le jour fatidique, se montrera résignée au sort
funeste qui l’attend.
Tout comme Brigitte Bardot dirigée par Clouzot dans La Vérité (1960),
Diana Dors – « sex symbol » très populaire dans son pays natal où elle s’était
vue offrir un contrat à la Rank après avoir gagné un concours de beauté – rêvait
d’un rôle dramatique qui la consacrerait grande comédienne. Sa performance est
tout à fait honorable dans un rôle où on ne l’attendait pas, servie par la
réalisation très maîtrisée du plus brillant et du plus prometteur des cinéastes de
sa génération, ancien auteur dramatique qui l’avait déjà dirigée dans trois films,
Filles sans joie (1954), An Alligator Named Daisy (1955) et L’Abominable
Invitée (1955). De son côté, Yvonne Mitchell sera couronnée l’année suivante
meilleure actrice au Festival de Berlin pour le rôle principal de La Femme en
robe de chambre (1957) du même J. Lee Thompson. Le film est en outre un
plaidoyer contre la peine de mort comparable en force et en qualité technique au
Je veux vivre (1958) tourné deux ans plus tard aux États-Unis par Robert
Wise.R.L.

PENSION COMPLÈTE
(Fr., 2015.) R. : Florent Siri ; Sc. : Cécile Sellam, Mathieu Oullion et Florent
Siri ; Ph. : Giovanni Fiore Coltellacci ; M. : Emmanuel D’Orlando ; Pr. :
LGM, TF 1 ; Int. : Gérard Lanvin (Alex), Franck Dubosc (François),
Pascale Arbillot (Charlotte), Audrey Dana (Pascale). Couleurs, 85 min.
Charlotte et François sont restaurateurs. Lui rêve d’une étoile au Michelin,
elle d’un bébé. Survient Alex que l’on croyait disparu. Après bien des
tribulations, madame aura son bébé et François trois étoiles au Michelin.
Remake avoué de La cuisine au beurre de Grangier mais avec une
distribution et un esprit différents.J.T.
PÈRE DE MES ENFANTS (LE)***
(Fr., 2000.) R. : Mia Hansen-Love ; Sc. : Mia Hansen-Love ; Ph. : Pascal
Auffray ; Pr. : David Thion, Olivier Damian, Philippe Martin ; Int. : Louis-
Do de Lencquesaing (Grégoire Canvel), Chiara Caselli (Sylvia Canvel),
Alice de Lencquesaing (Clémence Cancel), Eric Elmosnino (Serge),
Sandrine Dumas (Valérie), Dominique Frot (Bérénice). Couleurs, 112 min.
Moi, Sylvia Canvel, j’aimais Grégoire, un homme qui était aussi le père de
mes trois enfants. Pas n’importe quel homme, Grégoire : un être solaire, plein de
prestance, qui semblait invincible. Producteur de cinéma, il avait tout donné pour
qu’existent des films exigeants, qui sans lui n’auraient jamais vu le jour. Par
malheur, acculé par la faillite, il s’est donné la mort. Mes filles et moi sommes
anéanties. Il faudra pourtant apprendre à revivre. En gardant imprimée dans le
cœur la marque indélébile de son souvenir et de tout ce qu’il nous aura donné…
Portrait intimiste et sensible d’Humbert Balsan, producteur inspiré et
atypique qui permit à des artistes internationaux comme Chahine, Ivory, Elia
Suleiman, Sandrine Veysset, Claire Denis et bien d’autres de créer des œuvres
toutes personnelles. C’est aussi celui de sa femme Donna (rebaptisée Sylvia), qui
l’a soutenu de son vivant et aidé à terminer le travail en développement à la suite
de son suicide, à l’âge de 51 ans. Si les séquences montrant Grégoire en activité
au milieu de ses collaborateurs sont riches d’enseignement sur la façon de
travailler d’un producteur indépendant, ce sont surtout les scènes intimistes qui
retiennent l’attention : Grégoire lors de ses rares moments de pause avec sa
femme et ses trois fillettes, la détresse de sa famille et de ses proches après sa
mort brutale ainsi que le retour à la vie de Sylvia et des petites sont des moments
bouleversants, qui évitent aussi bien l’écueil de la mièvrerie que de la morbidité.
Louis-Do de Lencquesaing trouve le rôle de sa vie dans ce personnage d’homme
pressé, charmeur et fragile.G.B.

PÈRE NOËL : ORIGINES**


(Rare Exports ; Finlande, Fr., Norvège, Suède, 2010.) R. et Sc : Jalmari
Helander ; Ph. : Mika Orasmaa ; M. : Juri Seppä, Miska Seppaä ; Pr. :
Petri Jokaranta, Knut Skoglund, Agnès B. ; Int. : Onni Tommila (Pietari
Kontio), Jorma Tommila (Rauno Kontio), Tommi Korpela (Aimo), Rauno
Juvonen (Piiparinen), Per Christian Ellefsen (Riley). Couleurs, 79 min.
Noël approche dans le Grand Nord finlandais. Une équipe d’archéologues
américains vient juste de déterrer ce qui semble être la tombe… du Père Noël !
Mais pas celle du Père Noël Coca-Cola, celle du premier Père Noël, celui qui
fessait les enfants et les plongeait dans un chaudron d’eau bouillante…, celui
que le peuple sami a un jour piégé dans la glace et recouvert d’une montagne de
pierres…
Si vous voulez vous purger de la mièvrerie de Noël, cet étonnant film
finlandais est pour vous. C’est un conte de Noël à l’envers et un peu gore, dans
lequel rien n’est convenu, tout est surprise : il y a des rennes morts, de vieux
elfes nus dans la neige et un Père Noël sadique. Pour couronner le tout, le film
est réalisé avec professionnalisme et bien joué, tout particulièrement par le petit
Onni Tommila.G.B.

PERFECT MOTHERS*
(Two Mothers ; Austr., 2012.) R. : Anne Fontaine ; Sc. : Christopher
Hampton et Anne Fontaine d’après Les Grands-mères de Doris Lessing ;
Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Christopher Gordon ; Pr. : Hopscotch
Features ; Int. : Naomi Watts (Lil), Robin Wright (Roz), Xavier Samuel
(Lan), James Frecheville (Tom). Couleurs, 100 min.
Deux mères de famille amies, Lil et Roz, ont chacune une relation avec le
fils de l’autre. Un retour vers la normale sera-t-il possible ?
Rien de bien sulfureux dans ce film qu’Anne Fontaine a tourné en Australie
avec des stars américaines d’après Doris Lessing. Une comédie sentimentale
plutôt sage au lieu d’une réflexion sur les différences d’âge et les transgressions.
Notons toutefois qu’une certaine sensualité imprègne cette œuvre.J.T.
PERFECT STRANGERS*
(Perfect Strangers ; GB, 1945.) R. : Alexander Korda ; Sc. : Clemence Dane
et Anthony Pelissier (et Ian Dalrymple, non crédité), d’après une histoire de
Clemence Dane ; Ph. : Georges Périnal ; M. : Muir Mathieson ; Pr. :
Alexander Korda – London Film Productions pour MGM ; Int. : Robert
Donat (Robert Wilson), Deborah Kerr (Catherine Wilson), Glynis Johns
(Dizzy Clayton), Ann Todd (Elena), Roland Culver (Richard), Elliot Mason
(Mrs. Hemmings), Eliot Mareham (Mr. Staine). NB, 102 min.
1940. Robert et Catherine Wilson, lui, simple comptable, et elle, femme au
foyer, mènent une existence sans histoire lorsque la guerre éclate. Robert
s’engage dans la Marine Royale et Catherine s’inscrit dans le personnel féminin
de l’armée (les Wrens). Au contact des autres, leur caractère respectif se modifie.
Tandis que Catherine se laisse courtiser par le frère aventurier d’une camarade,
Robert, hospitalisé à Tunis après le torpillage de l’escorteur sur lequel il servait,
tombe amoureux de son infirmière. Tous deux obtiennent dix jours de
permission après trois ans de séparation. La dure réalité de la guerre les a
changés, mais ils se redécouvrent et finissent par se rendre compte qu’ils étaient
tout de même faits l’un pour l’autre.
Quoiqu’on en pense, il s’agit d’un sujet très peu traité par le cinéma :
comment l’éloignement de deux conjoints et la rencontre avec d’autres
personnes modifient la personnalité de chacun et obligent à des reconsidérations
parfois déchirantes. Cela dit, le scénario exploite le thème avec une insistance un
peu trop étriquée et une naïveté parfois confondante. Dans les premières
séquences, les deux comédiens accentuent jusqu’à l’outrance la grisaille et le
manque de relief de leurs personnages – lui, « petit bonhomme fragile », dans la
ponctualité rigoriste et la maladresse congénitale, elle, « petite chatte peureuse »,
dans la soumission librement consentie et la timidité maladive – pour accentuer
le changement qui ne manquera pas de s’opérer par la suite. On aurait aimé un
peu plus de nuances. À tel point que leur épanouissement outrepasse les bornes
de la vraisemblance, chacun des comédiens brillant soudain dans la personnalité
qui a fait sa gloire. Le film est donc bien ancré dans son époque, dans son
appréhension d’un sujet propice à tous les schématismes. Quant à la France, il
lui aura fallu attendre plus de cinquante ans pour voir le « Ciné-Club » de France
3 le présenter, presque par inadvertance, un soir d’octobre 2000 – et, de surcroît,
dans sa version américaine tronquée…R.L.

PERILS OF NYOKA**
(USA, 1942.) R. : William Witney ; Sc. : Ronald Davidson, Norman S. Hall,
William Lively, Joseph Poland et Joseph O’Donnell ; Ph. : Reggie Lanning ;
M. : Mort Glickman ; Pr. : W. J. O’Sullivan pour Republic Pictures ; Int. :
Kay Aldridge (Nyoka Gordon), Clayton Moore (Larry Grayson), William
Benedict (Red Davis), Lorna Gray [Adrian Booth] (Vultura), Charles
Middleton (Cassib), Tristram Coffin (Benito Torrini). NB, serial (15
épisodes).
Sur les traces de son père disparu, Nyoka, à la tête d’une tribu de bédouins,
s’associe à une expédition archéologique à la recherche des tablettes perdues
d’Hippocrate qui recèleraient une formule guérissant du cancer. Ils sont
contrecarrés dans leur tâche par la Princesse Vultura qui dirige une bande de
renégats.
L’un des plus célèbres serials de la Republic et qui renoue avec les temps
héroïques du film à épisodes muet de Ruth Roland et Pearl White. Les amateurs
du genre soupirent d’aise ; les autres les regardent avec un regard
condescendant. Film redécouvert en vidéo.R.L.

PERMISSION DE MINUIT (LA)**


(Fr., Belg., 2010.) R. et Sc. : Delphine Gleize ; Ph : Crystel Fournier ; M :
Eric Neveux, Bless ; Pr : Jérôme Dopffer ; Int : Vincent Lindon (David),
Emmanuelle Devos (Carlotta), Quentin Challal (Romain), Caroline Proust
(Louise), Nathalie Boutefeu (Eva). Couleurs, 110 min.
Romain, 13 ans, est atteint d’une maladie rare : c’est un « enfant de la lune »
qui ne doit pas s’exposer à la lumière du jour. Il est soigné depuis toujours par
David, professeur de dermatologie, auquel il voue une grande affection.
Apprenant que ce dernier est muté à Genève, il se révolte et sort en plein jour
sans protection.
Cette maladie génétique rare est le xeroderma pigmentosum. Denise Gleize,
avant sa réalisation, a rencontré des enfants atteints afin d’éviter toute erreur
médicale. Son film s’appuie sur un scénario quelque peu mélodramatique, mais
parvient néanmoins à être émouvant grâce à la justesse de sa mise en scène, qui
reste à distance, et surtout grâce à l’interprétation toute en nuances de Vincent
Lindon.C.B.M.

PERMISSION SUR PAROLE***


(Urlaub auf Ehreinwort ; All., 1937.) R. : Karl Ritter ; Sc. : Charles Klein ;
Ph. : Günther Anders ; M. : Ernst Erich Budert ; Pr. : UFA ; Int. : Ingeborg
Theek, René Deltgen, Carl Raddatz. NB, 90 min.
Série de sketches.
Un train en route vers le front en octobre 1918 fait halte quelques heures
dans une gare à Berlin, patrie d’un grand nombre de soldats. Un homme
s’enhardit : il habite juste à côté, pourrait-il avoir une permission sur l’honneur,
et rentrer après avoir visité quelques heures sa famille ? Le lieutenant lui fait
confiance. Aussitôt les autres Berlinois jurent de rentrer à la gare après six
heures de permission. Accordé. C’est aussitôt une série de sketches qui
s’imbriquent habilement, montrant un raccourci des classes sociales de Berlin.
Un homme, traminot « dans le civil », remplace sa femme qui avait exercé son
métier tandis qu’il était au front. Il est très fêté. Un jeune compositeur trouve le
temps de faire jouer au Conservatoire sa musique, écrite dans les tranchées.
Moins heureux, un homme découvre que sa dulcinée vit avec un sculpteur. Un
homme résiste à l’appel à la désertion et, tout seul, flanque une raclée à un
nombreux groupe d’agents marxistes, vrais suppôts du Malin. Un jeune puceau
perd sa virginité dans un bordel. Un ex-coiffeur aide quelque temps sa mère dans
son travail. De nombreux soldats sont invités à déserter, dans cette grande ville
infiltrée par les « rouges » où on disparaît facilement. Inge, l’infirmière fiancée
au lieutenant, a été remplacée et est la première à le rejoindre à la gare. Les
autres suivront, dans un remarquable crescendo de suspense, car nous sommes
souvent rappelés sur le sort qui menace le jeune officier s’il manque un seul
permissionnaire à l’appel. Le spectateur est constamment tenu en haleine, malgré
la prévisibilité du sujet. Ouf ! In extremis chacun est là, et le train part pour la
guerre. Ce qui attend ces soldats ne nous est pas montré à l’écran : les
gigantesques mutineries au front et dans les grandes villes et les ports, en 1918-
19. En un mot : la « révolution de novembre. » Et les nazis de conclure :
l’Allemagne n’avait été occupée par aucune armée ennemie, les troupes s’étaient
retirées dans un ordre parfait, après des combats victorieux, etc. Ceux qui
avaient causé la défaite c’étaient les communistes et les pacifistes, par leur
propagande. Celle de ce film, loin d’être innocente, ou simplement
« patriotique », préparait les Allemands à une seconde boucherie.
U.S.

PERSÉE L’INVINCIBLE
(Perseo l’invincibile ; Ital., 1962.) R. : Alberto de Martino ; Sc. : Guerra et
Martini ; Ph. : Dario di Palma ; Pr. : Cineproduzione Emo Bistolfi ; Int. :
Richard Harrison (Persée), Anna Ranalli (Andromède) Arturo Dominici.
Couleurs, 95 min.
La cité de Cyripos que gouverne sagement Acrisios, père d’Andromède qui
aime le berger Persée, est menacée par Galinor, souverain d’Argos. Persée est
désigné comme celui qui peut sauver la ville.
Il tuera Galinor et épousera Andromède.
Ce péplum jouit d’une petite réputation qui lui a valu d’être réédité en DVD
en 2015. Pourtant la mythologie y est mise à mal par de terribles
anachronismes.J.T.

PERSONAL SHOPPER***
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Olivier Assayas ; Ph. : Yorick Le Saux ; Pr. : C G
Cinéma ; Int. : Kristen Stewart (Maureen), Lara Eidinger (Ingo), Nora von
Waldstatten (Kyra), Anders Danielsen Lie (Erwin). Couleurs, 105 min.
Une jeune femme, Maureen, « Personal Shopper » d’un mannequin, Kyra,
veut entrer en contact dans l’au-delà avec son frère Lewis décédé. Sur les
conseils d’un inconnu, elle se rend chez Kyra et couche dans son lit. Elle y
retourne et trouve le mannequin baignant dans son sang. L’a-t-elle tuée ? Elle est
disculpée mais décide de quitter Paris. C’est alors qu’elle reçoit un signe de son
frère mais tout n’est-il pas dans sa tête ?
Assayas a un univers et un style bien à lui. C’est un « auteur » au vrai sens
du terme. Sa maîtrise est servie par le talent de Kristen Stewart qui s’adapte
parfaitement à ce monde trouble où le surnaturel devient obsédant. Une nouvelle
réussite d’Assayas.J.T.

PETIT PRINCE (LE)***


(Fr., 2015.) R. : Mark Osborne ; Sc. : Irena Brignull et Bob Persichetti
d’après le roman d’Antoine de Saint-Exupéry ; Ph. : Kris Kapp ; Déc. : Lou
Romano et Céline Desrumaux ; M. : Hans Zimmer, Richard Harvey et
Camille ; Pr. : Dimitri Rassam, Aton Soumache et Alexis Vonarb ; Voix (en
v.f.) : André Dussollier (L’aviateur), Florence Foresti (La mère), Guillaume
Gallienne (Le serpent), Vincent Cassel (Le renard), Marion Cotillard (La
rose), Clara Poincaré (La petite fille). Couleurs, 106 min.
Une petite fille, curieuse et intrépide mais vivant dans un monde d’adultes
formaté, rencontre un jour un vieil aviateur un peu excentrique qui lui raconte
l’histoire du Petit Prince.
Comment adapter à l’écran un monument littéraire comme Le Petit Prince
en lui insufflant une seconde jeunesse mais sans le dénaturer. C’est la question
qu’ont dû se poser Dimitri Rassam, Aton Soumache et Alexis Vonarb, les trois
producteurs français de ce film d’animation dont ils ont confié la mise en scène à
Mark Osborne, réalisateur américain qui s’est fait connaître avec Kung Fu
Panda. Et le résultat à l’écran est épatant et donne naissance à une œuvre
sensible, intelligente et pleine de malice qui restitue à merveille l’esprit du
roman de Saint-Exupéry tout en pointant du doigt les dérives d’une société
aseptisée et de plus en plus cloisonnée. Porté par un casting vocal quatre étoiles
et mêlant avec brio les techniques (images de synthèse et stop motion), Mark
Osborne nous embarque dans une histoire touchante et façonne un univers
poétique qui séduira aussi bien les petits que les grands spectateurs. Avec ses
différents niveaux de lecture, l’histoire qui oscille entre rêverie et réalité
transformée, s’adresse en effet à tous les âges et modernise le célèbre mythe du
Petit Prince avec panache. Un mythe qui engendre ici un très beau film
d’animation comme on aimerait en voir plus souvent.E.B.

PETITE ANNIE (LA)**


(Little Annie Rooney ; USA, 1925.) R. : William Beaudine ; Sc. : Hope
Loring, Louis D. Lighton, d’après une histoire de Katherine Hennessey ;
Ph. : Charles Rosher et Hal Mohr ; Pr. : Mary Pickford Corporation pour
United Artists ; Int. : Mary Pickford (Annabelle Rooney), William Haines
(Joe Kelly), Walter James (sergent Timothy Rooney), Gordon Griffith (Tim
Rooney), Carlo Schipa (Tony), Spec O’Donnell (Abie Levy), Hugh Fay
(Spider), Vola Vale (Mamie), Joe Butterworth (Mickey Kelly). NB, 9
bobines (environ 98 min.)
Dans les bas quartiers cosmopolites de Manhattan, la petite Annie est le
souffre-douleur des bandes rivales de gamins qui écument les rues. Le soir, elle
s’occupe de son père, le sergent Rooney et de son grand frère Tim que son père
souhaite voir entrer, comme lui, dans la police. Puis, une nuit, le sergent Rooney
est abattu au cours d’une bagarre. Une fois le responsable sous les verrous, le
calme revient dans le quartier et Annie s’associe à Joe Kelly, qui participe à la
réinsertion des anciens détenus, pour créer une compagnie de transport, avec
l’espoir de l’épouser.
Immuablement cataloguée dans les rôles de petites gamines espiègles,
volontaires et frondeuses, Mary Pickford qui désirait sortir de ce registre, avait
tenté d’orienter différemment les goûts de son public. Mais, après deux
tentatives qui furent des échecs financiers, elle décida de reprendre son rôle
traditionnel en proposant un sujet écrit par elle et signé d’un pseudonyme
(Katherine Hennessey était le nom de sa grand-mère paternelle). Quatre ans plus
tard, le film devait donner naissance à une bande dessinée appelée à une gloire
mondiale, Little Annie Rooney (en France : La petite Annie), parue pour la
première fois en janvier 1929 dans la presse américaine. Disponible en
DVD.R.L.

PETITE PRINCESSE (LA)*


(The Little Princess ; USA, 1917.) R. : Marshall Neilan ; Sc. : Frances
Marion, d’après le roman de Frances Hodgson Burnett (Sara Crewe) ; Ph. :
Walter Stradling ; Ass. Réal. : Howard Hawks ; Pr. : Mary Pickford Films
Corporation ; Int. : Mary Pickford (Sara Crewe), Norman Kerry (capitaine
Richard Crewe), Katherine Griffith (Sophronia Minchin), Ann Schaefer
(Amelia Minchin), Zasu Pitts (Becky), Gustav von Seyffertitz (John
Carrisford), George McDaniel (Ram Dass). NB, 5 bobines (environ 62 min.)
La jeune Sara a été confiée au collège tenu par Sophronia et Amelia Minchin
par le capitaine Richard Crewe, en poste à Bombay. Baptisée « Petite
Princesse » à cause de la fortune de son père, et douée à la fois d’une
imagination débordante et d’un optimisme à toute épreuve, elle a fait la conquête
de toutes ses petites camarades. Jusqu’au jour où est arrivée la nouvelle de la
mort du capitaine Crewe, ruiné par un associé indélicat. Du jour au lendemain, la
riche héritière est devenue une indésirable, maltraitée par les sœurs Minchin.
Désormais, elle est destinée aux tâches ménagères et reléguée au grenier en
compagnie de la toute aussi méprisable Becky, une orpheline dont la pauvreté en
a fait le souffre-douleur des élèves. C’est alors que l’associé du capitaine Crewe
reparaît…
Tous les mélodrames tournés par Mary Pickford se succèdent et se
ressemblent. Celui-ci ne dépare en rien la galerie. Ce fut le premier film que
l’actrice tourna sous la direction de Marshall Neilan qui allait devenir son
réalisateur de prédilection : dans ses mémoires, elle le considère même comme
supérieur à D. W. Griffith. Ils tourneront sept autres films ensemble dont
L’enfant de la forêt (1918) et Papa longues jambes (1919). Dans une interview,
Howard Hawks précisa que sa qualité d’assistant lui avait permis de faire ses
débuts de réalisateur sur ce film, alors que Marshall Neilan était temporairement
indisposé. Walter Lang en tournera un remake en 1939, produit par la 20th.
Century-Fox et interprété par Shirley Temple. Disponible en DVD.R.L.

PETITE VENDEUSE (LA)*


(My Best Girl ; USA, 1927.) R. : Sam Taylor ; Sc. : Hope Loring, Allen
McNeil et Tim Whelan, d’après le roman de Kathleen Norris (1927) ; Ph. :
Charles Rosher ; Pr. : Mary Pickford ; Int. : Mary Pickford (Maggie
Johnson), Charles Rogers (Joe Grant/Joe Merrill), Sunshine Hart (Ma
Johnson), Lucien Littlefield (Pa Johnson), Carmelita Geraghty (Liz
Johnson), Hobart Bosworth (Mr. Merrill), Evelyn Hall (Mrs. Merrill),
Avonne Taylor (Millicent Rogers), Mack Swain (le juge), Nigel de Brulier
(le vagabond). NB, 9 bobines (environ 82 min.)
Simple vendeuse dans un grand magasin, Maggie Johnson s’éprend de Joe
Grant qu’elle est chargée de former au métier, sans se douter qu’il s’agit de Joe
Merrill, le fils du patron qui a décidé de travailler incognito dans l’entreprise de
son père pour faire ses preuves. Mais Joe est promis à Millicent, une jeune
femme de la haute société. Lorsqu’il découvre l’idylle, M. Merrill tente
d’acheter Maggie pour qu’elle renonce à Joe, mais il se rendra compte que les
sentiments qui unissent les deux jeunes gens sont sincères et consentira au
mariage.
Le dernier film muet de Mary Pickford qui, à trente-quatre ans, se décidait
enfin à jouer les jeunes filles amoureuses. Le mélange de comédie et de
mélodrame n’est pas toujours réussi, mais il y a d’excellents moments, ceux où
Sam Taylor se rappelle qu’il fut durant sept ans le fidèle collaborateur d’Harold
Lloyd. Tout s’écroule lorsque Mary Pickford se prend pour une grande
comédienne tragique. Taylor la dirigera à nouveau dans Coquette (1929), son
premier film sonore qui vaudra à la comédienne un Oscar d’interprétation, et
dans La Mégère apprivoisée (1929) avec Douglas Fairbanks. De onze ans son
cadet, Charles « Buddy » Rogers sera son dernier mari qu’elle épousera en 1937,
deux ans après son divorce de Douglas Fairbanks. Disponible en DVD.R.L.

PETITE VENISE (LA)*


(Io sono Li ; Ital., 2011.) R. : Andrea Segre ; Sc. : Andrea Segre, Marco
Pettenello ; Ph. : Luco Bigazzi ; M. : François Couturier ; Pr. : Francesca
Feder, Francesco Bonsemgiante ; Int. : Zhao Tao (Shun Li), Rade
Sherbedgia (Bepi), Marco Paolini (Coppe), Giuseppe Battiston (Devis.
Couleurs, 98 min.
Shun Li, une immigrée chinoise, travaille dans une usine de textiles de
Rome, espérant faire venir son jeune fils resté auprès de son grand-père. Elle est
mutée à Chioggia, petite île de la lagune vénitienne, dans un bar où elle se lie
bientôt avec les habitants, des pêcheurs, et en particulier avec Bepi, poète à ses
heures. Une amitié faite de tendresse les rapproche, suscitant bien des ragots.
Loin de tout cliché touristique, c’est une œuvre d’une infinie beauté, la
lagune vénitienne étant montrée à l’automne dans la brune, sous la pluie, lors de
la crue des eaux. La relation entre cette jeune femme et ce vieux poète slave
n’est que délicatesse et pureté, accompagnée par une discrète et belle musique.
Une œuvre sensible, d’une bouleversante beauté.C.B.M.
PETITS CHATS (LES)*
(Fr., 1959.) R. et Sc. : Jacques Villa ; Ph. : Armand Thirard ; M. : Edgar
Bischoff ; Pr. : Peter Oser, Paul Temps ; Int. : Pierre Duban (l’éleveur
d’oiseaux), Sylviane Margollé (Sophie), Maïté Andrès (Michèle), Ginette
Pigeon (Mademoiselle Mairet), Renée Barrell (la directrice de l’école),
Catherine Deneuve (une grande). NB, 90 min.
Quatre petites filles, pour fuir le béton de leur cité, se réfugient chaque soir
dans une vieille maison nichée sur une île au milieu de la Marne. C’est un
domaine secret et sacré que nul ne doit violer. Malheureusement, une grande
révèle tout à l’institutrice et le scandale éclate. Mais c’est Sophie, la benjamine
de la bande que les autres soupçonnent et leur réaction est redoutable…
Conte cruel talentueux et dérangeant qui remet en question l’innocence
enfantine. La censure n’apprécia pas qui interdit le film avant d’autoriser une
exploitation tardive avec fin heureuse imposée. La carrière du réalisateur s’arrêta
là. Merci Anastasie !G.B.

PETITS MEURTRES À L’ANGLAISE*


(Wild Target ; GB, 2010.) R. : Jonathan Lynn ; Sc. : Lucinda Coxon ; Ph. :
David Johnson ; M. : Michael Price ; Pr. : Matador Pictures et Cinema
Four ; Int. : Bil Nighy (Victor Maynard), Emily Blunt (Rose), Rupert Grint
(Tony), Rupert Everett (Ferguson). Couleurs, 98 min.
Victor, tueur à gages, est engagé par un certain Ferguson pour abattre une
jeune femme, Rose, qui l’aurait escroqué. Mais voilà que Victor tombe
amoureux de Rose.
Agréable remake de Cible émouvante de Pierre Salvadori. On peut préférer
l’original.
J.T.
PETITS MOUCHOIRS (LES)*
(Fr., 2009.) R. et Sc. : Guillaume Canet ; Ph. : Christophe Offenstein ; Pr. :
Alain Attal ; Int. : François Cluzet (Max Cantara), Marion Cotillard
(Marie), Benoît Magimel (Vincent Ribaud), Gilles Lellouche (Eric), Jean
Dujardin (Ludo). Couleurs, 154 min.
Victime d’un grave accident de scooter, Ludo est transporté à l’hôpital dans
un état critique. La bande de copains dont il fait partie décide malgré tout de
partir en vacances comme ils le font chaque année. Mais l’ombre de l’absent
vient ternir leur séjour. Culpabilité et remords seront à l’origine de plus d’une
prise de bec et d’une remise en question, même si Max, Marie, Vincent, Éric et
les autres croyaient avoir bien enfoncé secrets et mensonges sous leurs « petits
mouchoirs » …
Grand succès du cinéma français, ce film choral (opus 3 de l’acteur-
réalisateur Guillaume Canet) n’est pas sans défauts mais pas non plus sans
qualités. On est certes loin de Sautet, maître du genre, pour plusieurs raisons :
l’idée de départ artificielle (comment croire qu’une bande de copains abandonne
un des leurs entre la vie et la mort avec pareille hâte ?), une situation peu
crédible (la reconquête de l’ex), un enterrement longuet et larmoyant et Marion
Cotillard qui pleurniche de façon irritante. Par ailleurs, si l’on accepte les
prémisses de l’histoire, le développement de l’histoire est plutôt bien traité et les
effets d’une action coupable sur le comportement d’un groupe bien analysés.
Cluzet, dirigiste et ridicule (il faut le voir les fesses à l’air ou coincé dans son
bateau échoué !), y est impayable. Les petits mouchoirs marque aussi l’une des
premières apparitions importantes de Gilles Lellouche et de Laurent Lafitte, qui
ont fait du chemin depuis.G.B.

PETITS RUISSEAUX (LES)*


(Fr., 2009.) R. et Sc. : Pascal Rabaté, d’après sa bande dessinée ; Ph. :
Benoît Chamaillard ; M. : Alain Pewzner ; Pr. : Jean-Louis Livi ; Int. :
Daniel Prévost (Émile), Philippe Nahon (Edmond), Bulle Ogier (Lucie),
Julie-Marie Parmentier (Lena), Hélène Vincent (Lyse), Bruno Lochet
(Gérard). Couleurs, 96 min.
Émile, retraité paisible, passe son veuvage à vivoter plaisamment. Ses jours
sont ponctués par des parties de pêche sur les bords de la Loire avec Edmond,
son meilleur ami, et en discussions avec les copains au bar du village. L’amour,
il l’a relégué aux oubliettes…
Sympathique et chaleureux en dépit de quelques longueurs, ce premier film
du bédéiste Pascal Rabaté. Daniel Prévost est idéal dans son rôle de ce retraité
qui redécouvre la vie.G.B.

PEUR (LA)**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Damien Odoul d’après Gabriel Chevallier ; Ph. :
Martin Laporte ; M. : Coli Stetson ; Pr. : Jean-Pierre Guérin, Gérard
Lacroix ; Int. : Pierre-Martial Gaillard (Nègre), Nino Rocher (Gabriel),
Eliott Margeron (Bertrand), Théo Chazal (Théophile), Patrick de Valette
(Ferdinand). Couleurs, 93 min.
Lorsque la guerre est déclarée en 1914, Gabriel part pour le front avec ses
amis Bertrand et Théophile. Ils vont bientôt être confrontés à l’horreur des
tranchées, à la boue, à la folie, à la promiscuité, à la mort.
Images violentes et dures, difficilement supportables. Le film s’inspire du
récit qu’en fit Gabriel Chevallier à partir des lettres envoyées à sa fiancée
Marguerite. Récit pris sur le vif d’où émergent des êtres fabuleux, des visions
atroces ou images aux teintes fanées. Des acteurs pas connus – mais
remarquables – ajoutent à l’authenticité de ce film qui semble proche d’un
reportage. « Quelle connerie la guerre » chantait Prévert en un autre
temps.C.B.M.

PHALÈNE D’ARGENT (LA)*


(Christopher Strong ; USA, 1933.) R. : Dorothy Azner ; Sc. : Zoe Akins
d’après Gilbert Frankav ; Ph. : Bert Glennon ; M. : Max Steiner ; Pr. :
David O. Selznick ; Int. : Katharine Hepburn (Cynthia), Colin Clive
(Christopher), Billie Burke (Elaine), Helen Chandler (Monica). NB, 80 min.
Christopher Strong, un homme sérieux absorbé par sa carrière, vit en
harmonie avec son épouse Elaine. Cynthia Darrington est une jeune femme
moderne passionnée d’aviation ; elle n’a encore jamais songé à l’amour. Leur
rencontre provoque un coup de foudre auquel ils tentent de résister. Cynthia
entreprend un tour du monde avec son avion, Christopher est appelé à New York
pour une importante réunion. Ils s’y retrouvent…
Cette comédie dramatique mondaine n’aurait guère d’intérêt, si elle ne
possédait deux atouts. D’abord la réalisatrice Dorothy Azner, seule femme
cinéaste de l’âge d’or du cinéma américain ayant su s’imposer et y insuffler un
peu de féminisme (ici, une femme doit-elle sacrifier sa carrière et sa passion à un
homme ?). Ensuite la découverte de Katharine Hepburn dont ce fut le premier
grand rôle ; elle apporte la modernité de son jeu, sa singulière beauté androgyne
et son talent déjà perceptible.C.B.M.

PHANTOM BOY**
(Fr., 2015.) R. : Jean-Loup Felicioli, Alain Gagnol ; Sc. : A. Gagnol ; M. :
Serge Besset ; Animation : Pascal Vermeersch ; Pr. : Jacques-Rémy Girerd ;
Voix : Gaspard Gagnol (Léo), Edouard Baer (Alex), Audrey Tautou (Mary),
Jean-Pierre Marielle (l’homme au visage cassé), Jacky Berroyer (la Taupe).
Couleurs, 84 min.
« Léo, 11 ans, est à l’hôpital pour un cancer. Il a aussi un secret : il peut
sortir de son corps comme un fantôme pour aider les personnes dans le coma à
retrouver leur corps. D’habitude, on l’oublie, mais pas Alex le policier. Grâce à
son pouvoir, Léo va aider celui-ci, ainsi que son amie journaliste Mary, à
retrouver un dangereux bandit défiguré qui menace de détruire la ville avec un
virus informatique si une énorme rançon ne lui est pas versée » (Philémon,
8 ans)
Cet original film d’animation en 2D, qui évoque le cancer et la mort, n’est
pas à réserver à un jeune public qui, cependant, y prendra grand intérêt. Les
dessins très stylisés, recomposés à partir de photos par des craies à la cire, dans
un style cubiste (y compris certains visages), apportent élégance et poésie au
film qui ne néglige pas pour autant les scènes d’action.C.B.M.

PHILOMENA***
(Philomena ; GB, USA, Fr., 2013.) R. : Stephen Frears ; Sc. : Steve Coogan
et Jeff Pope, d’après le livre de Martin Sixsmith (Philomena, 2001) ; Ph. :
Robbie Ryan ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Gabrielle Tana, Steve Coogan
et Tracey Seaward pour Baby Cow, Magnolia Mae Films et BBC Films ;
Int. : Judy Dench (Philomena), Steve Coogan (Martin Sixsmith), Sophie
Kennedy Clark (Philomena jeune), Mare Winningham (Mary), Barbara
Jefford (sœur Hildegarde), Ruth McCabe (sœur Barbara), Sean Mahon
(Michael), Peter Hermann (Pete Olsson), Anna Maxwell Martin (Jane),
Michelle Fairley (Sally Mitchell). Couleurs, 98 min.
« Démissionné » de son poste de directeur de la communication du ministre
des transports, Martin Sixsmith reprend son métier de journaliste. Il rencontre
Philomena Lee qui, en 1952, enceinte et chassée par ses parents, a accouché d’un
garçon, Anthony, au couvent de Roscrea. Alors qu’il avait quatre ans, l’enfant
lui a été enlevé pour être adopté par de riches Américains. Le jour du
cinquantième anniversaire de son fils, elle avoue son existence à sa fille et
entreprend de le retrouver. Accompagné de Martin, elle se rend à Roscrea où on
l’éconduit, prétextant que les archives ont brûlé, puis à Washington où elle
apprend qu’Anthony, rebaptisé Michael Hess, travaillait à la Maison Blanche,
mais est mort depuis neuf ans du sida. Grâce à Pete, le compagnon de son fils,
elle peut visionner des films d’amateurs où apparaît Anthony et découvre qu’il la
cherchait lui aussi et s’est fait enterrer à Roscrea.
Par sa réalisation fluide et sans effets, Stephen Frears nous trace le portrait
de deux êtres que rien ne devait rapprocher : une femme simple et pieuse –
bigote ? – à qui la vie n’a pas fait de cadeau et un homme cynique, habitué au
devant de la scène, qui ne cherche que la gloire. Au contact l’un de l’autre, ils
finissent par s’apprivoiser, Philomena s’ouvrant au monde et Martin
s’humanisant petit à petit. Comme toujours, sobre et émouvante, Judy Dench
nous emmène jusqu’au cœur de son personnage, et Steve Coogan, plus connu
comme acteur comique, change ici complètement de registre. Outre deux
documentaires et une pièce de théâtre, Philomena est le second film, après The
Magdalene Sisters (2002) de Peter Mullan, à aborder le sujet des
« blanchisseries Madeleine », telles qu’elles étaient surnommées en référence au
travail qui y était effectué, et où les sœurs de la Charité recueillaient les jeunes
filles enceintes abandonnées par leurs parents et les faisaient travailler sans
aucune rémunération avant de les placer comme domestiques.D.G.

PHOENIX*
(Phoenix ; All., 2014.) R. : Christian Petzold ; Sc. : Christian Petzold, Harun
Farocki, d’après le roman d’Hubert Monteilhet ; Ph. : Hans Fromm ; M. :
Stefan Will ; Pr. : Florian Koerner von Gustorf, Michael Weber ; Int. : Nina
Hoss (Nelly Lenz), Ronald Zehrfeld (Johnny Lenz), Nina Kunzendorf (Lene
Winter), Michael Martens (le médecin), Daniela Holz (Sigrid), Imogen
Kogge (Elisabeth). Couleurs, 98 min.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nelly Lenz, une survivante
de l’Holocauste, revient chez elle sous une nouvelle identité. Elle découvre que
Johnny, son mari, l’a trahie…
Une femme de retour des camps avec une nouvelle identité et un visage
refait ; cette même femme qui, pour enquêter sur la part de responsabilité de son
mari dans le traitement qu’elle vient de subir, accepte de… l’épouser, on est
dans le domaine du romanesque échevelé. Mais un mélo flamboyant comme
Douglas Sirk savait si bien les faire, se doit de fasciner de bout en bout pour
exister vraiment. Phoenix, malgré sa belle facture, n’y réussit qu’à moitié et c’est
seulement dans le final, où Nina Hoss chante magnifiquement le « Speak Low »
accusateur, qu’il se révèle enfin à la hauteur des ambitions du réalisateur.G.B.

PIÈCE MONTÉE*
(Fr., 2010.) R. : Denys Granier-Deferre ; Sc. : Jérôme Soubeyran et Denys
Granier-Deferre d’après Blandine Le Callet ; Ph. : Aurélien Devaux ; M. :
Olivier Bernet ; Pr. : 2, 4, 7 Films et Fr 3 ; Int. : Jérémie Renier (Vincent),
Clémence Poésy (Bérangère), Danielle Darrieux (Madeleine), Jean-Pierre
Marielle (Victor), Christophe Alevêque (Alexandre), Julie Depardieu
(Marie), Aurore Clément (la mère de Bérangère), Dominique Lavanant (la
mère de Vincent), Julie Gayet (Laurence), Hélène Fillières (Agnès), Louise
Monot (Nathalie). Couleurs, 93 min.
Bérangère et Vincent décident de se marier religieusement. Les familles des
deux côtés sont présentes et se retrouvent à l’église. Mais le curé Victor
découvre en Madeleine, grand-mère de Bérangère, un amour de jeunesse.
Premier problème. Lors du dîner au château, loué pour la circonstance,
révélations et chassés-croisés se multiplient dans la plus grande des confusions.
Comédie du dimanche soir pour TF 1. Brillante distribution où étincelle
Danielle Darrieux. Marielle en curé n’est pas mal non plus. Les seconds rôles
sont admirablement tenus.
J.T.

PIÉGÉ**
(Fr., 2013.) R. : Yannick Saillet ; Sc. : Jérémie Galan, Yannick Saillet,
Vincent Crouzet et Patrick Gimenez ; Ph. : Ray Dumas ; M. : Thierry
Blanchard et Robert Goldman ; Pr. : Babe Films, Cheli Films et Iron
Monkey ; Int. : Pascal Elbé (Denis Quillard), Laurent Lucas (Yannick
Murat), Caroline Bal (Caroline Fresney), Arnaud Henriet (Eric Pastres).
Couleurs, 78 min.
Lors de la guerre d’Afghanistan, un soldat français, au sortir d’une
embuscade, pose le pied sur une mine. S’il bouge, elle saute…
Un formidable suspense conduit de main de maître. On ne révélera pas la
fin.J.T.

PIÉGÉE*
(Haywire ; USA, 2011.) R. : Steven Soderbergh ; Sc. : Lem Dobbs ; Ph. :
Peter Andrews (Soderbergh) ; M. : David Holmes ; Pr. : Relativity Media ;
Int. : Gina Carano (Mallory Kane), Michael Fassbender (Paul), Ewan
McGregor (Kenneth), Mathieu Kassovitz (Studer), Antonio Banderas
(Rodrigo), Michael Douglas (Coblenz). Couleurs, 93 min.
Agent d’une société, Mallory, chargée de libérer un journaliste chinois
retenu en otage à Barcelone, découvre qu’elle a été piégée quand elle découvre
le corps mort du journaliste et des indices qui l’accablent. Elle devra échapper à
plusieurs traquenards avant de se faire justice elle-même.
Spectaculaire, convenu et pourtant déroutant à force de complexité. Un
défilé de vedettes qui font leur numéro et disparaissent. Pas du grand
Soderbergh.J.T.

PIÈGES**
(Hoodwink ; Austr., 1981.) R. : Claude Watham ; Sc. : Ken Quinnell,
d’après une histoire de Carl Synnerdahl ; Ph. : Dean Semler ; M. : Cameron
Allan ; Pr. : Pom Oliver et Errol Sullivan ; Int. : John Hargreaves (Martin
John Stang), Judy Davis (Sarah Taylor), Dennis Miller (Ralph Taylor),
Wendy Hughes (Lucy), Max Cullen (Buster), Paul Chubb (Reid), Michael
Caton (Ian Shapley), Kim Deacon (Marian). Couleurs, 89 min.
Redoutable braqueur de banques, emprisonné au pénitencier d’Etat et
pratiquant le yoga qui lui permet de contrôler les réactions de son corps, Martin
Stang commence à feindre la cécité. Incapables de prouver qu’il est un
simulateur, les autorités le considèrent désormais comme un aveugle. Ralph et
Sarah Taylor, un couple de pasteurs, rendent de fréquentes visites aux détenus et
Sarah se prend de sympathie pour Martin. Par faveur spéciale du gouverneur,
Ralph obtient que Martin leur soit confié une fois par semaine et puisse quitter la
prison. C’est à l’occasion de l’une de ces journées de liberté relative que Martin
devient l’amant de Sarah et lui avoue qu’il n’a nullement perdu la vue. Mis au
courant par son épouse, Ralph, après avoir réprimé un mouvement de colère, lui
demande d’avouer la vérité aux autorités carcérales. Mais Martin ne peut plus
faire marche arrière et s’évade une nouvelle fois, presque à contre cœur, avec la
certitude de ne jamais oublier Sarah.
Inspiré de faits réels, un excellent petit thriller constamment surprenant, qui
mériterait une plus ample diffusion, comme quantité de films australiens. Peu
connu en Europe, John Hargreaves fut l’un des comédiens australiens les plus
prolifiques et les plus populaires dans son pays. Pour sa quatrième apparition à
l’écran, Judy Davis gagna un prix d’interprétation décerné par l’Australian Film
Institute, et elle sera choisie par David Lean en 1985 pour être l’héroïne de La
Route des Indes. Dans la première scène, on peut reconnaître en la personne d’un
policier procédant à l’arrestation de Martin Stang, un débutant nommé Geoffrey
Rush. Disponible en vidéo.
R.L.

PIEL QUE HABITO (LA)***


(La piel que habito ; Esp., 2011.) R. : Pedro Almodovar ; Sc. : Pedro et
Agustin Almodovar d’après Thierry Jonquet ; Ph. : Juan Luis Alcaino ;
M. : Alberto Iglesias ; Pr. : El Deseo ; Int. : Antonio Banderas (le docteur
Ledgard), Elena Anaya (Vera), Marisa Paredes (Marilla), Jan Cornet
(Vicente), Roberto Alamo (Zeca). Couleurs, 117 min.
Robert Ledgard, spécialiste de chirurgie esthétique, a perdu sa femme bien
aimée qui s’est suicidée après avoir été défigurée lors d’un accident. Sa fille
Norma, traumatisée par une tentative de viol, se suicide également. Ledgard
s’empare du supposé violeur, Vicente, qu’il séquestre. À la suite d’une
vaginoplastie, de diverses greffes de peau et d’un traitement hormonal, Vicente
devient la superbe Vera. Ledgard en fait sa maîtresse…
Ce chirurgien implacable et génial ne déparerait pas dans la longue liste des
médecins fous vus à l’écran, amoureux de leur créature. Vaguement inspiré d’un
roman délirant de Thierry Jonquet, Mygale, Almodovar réalise un film très
personnel, loin d’un gothic horrifique ou d’un mélo larmoyant. Peintre de la
beauté féminine et de l’ambivalence sexuelle, il signe ici une œuvre distanciée,
nette, précise, un peu froide mais passionnante, et, bien sûr, de toute
beauté.C.B.M.

PINGOUINS
DE MADAGASCAR (LES)*
(Penguins of Madagascar ; USA, 2014.) R. : Eric Darnell et Simon J. Smith ;
Sc. : Michael Colton, John Aboud et Brandon Sawyer ; Animation : Jamaal
Bradley ; M. : Lorne Balfe ; Pr. : DreamWorks ; Voix : Tom McGrath/
Xavier Fagnon (Commandant), Christopher Knights/ Thierry Vermuth
(Soldat), Chris Miller/ Gilles Morvan (Kowalski), Conrad Vernon/ Pierre
Tissot (Rico), John Malkovich/ Michel Dodane (le docteur Octavius Baigne).
Couleurs, 92 min.
Quatre téméraires pingouins à l’assaut d’un distributeur de cracky-from’
sont capturés par le docteur Octavius Baigne qui veut les transformer en
monstres grâce à un gaz de sa fabrication.
Gros succès pour ce film d’animation farfelu.J.T.
PINK STRING AND SEALING WAX*
(Pink String and Sealing Wax ; GB, 1945.) R. : Robert Hamer ; Sc. : Diana
Morgan et Robert Hamer, d’après une pièce de Roland Pertwee ; Ph. :
Richard S. Pavey ; M. : Norman Demuth ; Pr. : Michael Balcon / Ealing
Studios ; Int. : Mervyn Johns (Edward Sutton), Googie Withers (Pearl
Bond), Gordon Jackson (David Sutton), Sally Ann Howes (Peggy Sutton),
Mary Merrall (Ellen Sutton), Catherine Lacey (miss Porter). NB, 89 min.
À Brighton, en 1880, la femme infidèle du propriétaire d’un pub empoisonne
son mari alcoolique et violent à la strychnine en s’aidant des rudiments de
connaissance qu’elle a pu acquérir auprès du fils d’un pharmacien amoureux
d’elle, en faisant croire à une crise de tétanos.
Le thème criminel n’est qu’un prétexte – il n’intervient qu’à la moitié du
film –, l’œuvre se voulant avant tout une analyse lucide et méticuleuse des
carcans de la société victorienne, avec le portrait brossé à grands traits du
pharmacien, un janséniste excessif incarné par Mervyn Johns, à tel point qu’il en
devient presque un archétype. Particulièrement représentatif d’un cinéma révolu,
ce premier long métrage de Robert Hamer n’est pas toujours habile – une ligne
directrice plutôt floue et trop de digressions –, mais ses qualités d’observation
annoncent déjà le cynisme désabusé de son futur chef-d’œuvre, Noblesse oblige
(1949).R.L.

PIQUE-ASSIETTES (LES)
(Fr., 1959.) R. : Jean Girault ; Sc. : Jean Girault et Francis Rigaud ; Ph. :
Roland Pontoizeau ; M. : Michel Magne ; Pr. : Gallas, Fidès, Sofredis ; Int. :
Francis Blanche (Félix), Darry Cowl (Edouard), Béatrice Altariba
(Laurence), Pierre Dac. NB, 95 min.
Félix, sa sœur Laurence et l’ami Edouard forment un trio qui multiplie les
catastrophes. Mais Félix gagne subitement une grosse somme d’argent…
Comédie franchouillarde des années 50, comme aime à en montrer la
télévision.J.T.

PIRATES DES CARAÏBES :


LA FONTAINE DE JOUVENCE
(Pirates on The Caribbean : On stranger Tides ; USA, 2011.) R. : Rob
Marshall ; Sc. : Ted Elliott et Terry Rossio ; Ph. : Dariusz Wolski ; Eff. sp. :
John Frazier ; M. : Hans Zimmer ; Pr. : Walt Disney ; Int. : Johnny Depp
(Jack Sparrow), Geoffrey Rush (Hector Barbossa), Penelope Cruz (Angelica
Malon), Ian McShane (Barbe Noire). Couleurs, 141 min.
À la poursuite de la fontaine de jouvence qui enlève les années de votre vie
en trop pour les donner à une autre personne. Dans cette poursuite, outre le
désormais célèbre pirate Jack Sparrow, les redoubles Barbossa et Barbe Noire
assisté de sa fille Angelica.
Pour ce quatrième épisode, Verbinski, Keira Knightley, et Orlando Bloom se
sont esquivés. Rob Marshall, Geoffrey Rush et Pénélope Cruz les remplacent et
cette version en souffre un peu. La force de l’habitude ! Heureusement Depp est
là et bien là ! Et vogue le navire !J.T.

PIROGUE (LA)**
(Fr., Sénégal, 2012.) R. : Moussa Touré ; Sc : Éric Névé, David Bouchet ;
Ph : Thomas Letellier ; M : Prince Ibrahima Ndour ; Pr : Éric Névé, Oumar
Sy, Adrien Maigar ; Int : Souleymane Seye Ndiaye (Baye Laye), Laïty Fall
(Lansana). Couleurs, 87 min.
Aux environs de Dakar, Baye Laye, un pêcheur, accepte à contre-cœur de
piloter une pirogue avec à son bord une trentaine de passagers clandestins à
destination de l’Espagne. Des tensions apparaissent au sein du groupe. Ils
croisent une pirogue à la dérive qu’ils ne peuvent secourir. Une nuit, une
violente tempête se lève…
Ce n’est pas le problème de l’émigration qui est ici traité. Ce film est une
odyssée de la misère où des hommes de différentes ethnies et de confessions
religieuses diverses s’embarquent vers un dernier espoir. Rythmée par le clapotis
des flots et le ronronnement du moteur, la réalisation simple, évidente, précise,
maintient l’attention et culmine dans la scène de la tempête. Ici, on côtoie des
hommes qui n’ont plus rien à perdre, sinon leur vie.C.B.M.

PITFALL (THE)**
(USA, 1948.) R. : André de Toth ; Sc. : Karl Kamb d’après Jay Dratley ;
Ph. : Harry Wild ; M. : Louis Forbes ; Pr. : Samuel Bischoff ; Int. : Dick
Powell (John Forbes), Lizabeth Scott (Mona Stevens), Jane Wyatt (Sue
Forbes), Raymond Burr (MacDonald), John Litel (le procureur), NB,
86 min.
Un agent d’assurances John Forbes, à la vie familiale sans problèmes, se
trouve entraîné, à la faveur d’une enquête menée avec un privé, MacDonald,
dans une liaison avec une ravissante blonde, Mona. Les ennuis commencent…
Resté inédit en France, sauf à la Cinémathèque, ce film noir est considéré
comme l’un des sommets du genre : la blonde fatale au grand cœur jouée par une
admirable Lizabeth Scott, le privé douteux campé par un Raymond Burr en
grande forme, le mari faible et pourtant viril incarné par un excellent Dick
Powell, ingrédients indispensables du genre, se retrouvent dans The Pitfall.J.T.

PIXELS**
(Pixels ; USA, 2015.) R. : Chris Colombus ; Sc. : Tim Herlihy et Timothy
Dowling ; Ph. : Amir Mokri ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Happy Madison,
Columbia Pictures ; Int. : Adam Sandler (Sam Brenner), Kevin James (Will
Cooper), Michelle Monaghan (lieutenant-colonel van Patten), Peter
Dinklage (Eddie Plant), Josh Gad (Lamonsoff). Couleurs, 106 min.
Les extraterrestres défient les Terriens sur les jeux vidéo ! On fait appel à
Sam Brenner, un as des jeux de 1982, devenu modeste installateur de home-
cinémas. La partie s’engage. Sam sauvera-t-il la planète ?
Un film de science-fiction original : les jeux-vidéo qui ont pris une
importance démesurée, sauveront-ils le monde ou causeront-ils sa perte ? C’est
drôle, haletant et vise juste. Chris Colombus, après Maman j’ai raté l’avion,
Madame Doubtfire ou Harry Potter, montre qu’il sait s’adresser à un public
d’adolescents qui savourera ce film.J.T.

PLACE BEYOND THE PINES (THE)**


(The Place Beyond the Pines ; USA, 2012.) R. : Derek Cianfrance ; Sc. :
Derek Cianfrance, Ben Coccio et Darius Marder ; Ph. : Sean Bobbitt ; M. :
Mike Patton ; Pr. : Sidney Kimmel Entertainment et Focus Features ; Int. :
Ryan Gosling (Luke), Bradley Cooper (Avery Cross), Eva Mendes
(Romina), Bruce Greenwood (Bill Killcullen), Dane DeHaan (Jason), Emory
Cohen (Cross fils), Ray Liotta (Deluca). Couleurs, 140 min.
Cascadeur des fêtes foraines, Luke retrouve Romina, une ancienne
maîtresse, mariée, mais dont il apprend qu’il a eu un fils Jason. Ce fils occupe
ses pensées et pour lui procurer une certaine aisance il utilise son talent de
cascadeur pour multiplier les braquages et cache son butin chez Romina. Mais
dans l’un de ses braquages, il est poursuivi par Avery, un jeune policier, tout
juste père. Avery le descend sans sommation. Ce qu’il cache, ce qui lui vaut de
passer pour un héros. Avec un policier pourri, Deluca, il fait une descente chez
Romina où il découvre le magot de Luke. Rongé par le remords il dénonce
Deluca.
Quinze ans plus tard, Jason, le fils de Luke et le propre fils d’Avery
deviennent amis. Mais soudain le passé resurgit. Jason découvre qu’Avery a tué
son père…
Entre thriller et mélodrame, une œuvre typiquement américaine,
superbement interprétée, scindée en trois parties : le cascadeur devenu braqueur,
le jeune policier tenté par le mensonge et la corruption, les fils des deux
hommes. Mise en scène parfaite. Après Blue Valentine Cianfrance prend place
parmi « les grands » d’Hollywood.J.T.

PLANÉTARIUM**
(Fr., 2016.) R. : Rebecca Ziotowski ; Sc. : Robin Campillo et Rebecca
Ziotowski ; Ph. : Georges Lechaptois ; M. : ROB ; Pr. : Les Films du
Fleuve ; Int. : Natalie Portman (Laura Barlow), Lily-Rose Depp (Kate
Barlow), Emmanuel Salinger (André Korben), Amira Casar (Eva Saïd),
Pierre Salvadori (André Servier), Louis Garrel (Fernand Prouvé).
Couleurs, 105 min.
Paris, les années 30. Deux sœurs, Laura et Kate, médiums, font un numéro
de spiritisme dans un cabaret. Elles attirent l’attention d’un producteur, Korben,
qui leur propose de fixer sur la pellicule les esprits qu’elles invoquent. Tandis
que Laura entame une carrière d’actrice avec pour partenaire Fernand Prouvé,
Korben continue ses expériences avec Kate. Mais il est victime d’une campagne
antisémite. Kate meurt peu après, victime d’une tumeur au cerveau. Laura
poursuit son activité d’actrice.
L’histoire est inspirée par le destin des sœurs Fox dont l’une inspirait un
banquier pensant communiquer avec l’esprit de sa femme. Du romanesque sur
fond historique la fin des années 30 et la montée de l’antisémitisme. Mise en
scène soignée et brillante interprétation.J.T.

PLANÈTE DES SINGES (LA) :


LES ORIGINES*
(Rise of the Planet of the Apes ; USA, 2011.) R. : Rupert Wyatt ; Sc. : Rick
Jaffa et Amanda Silver ; Ph. : Andrew Lesnie ; Eff. sp. : Jo Letteri ; M. :
Patrick Doyle ; Pr. : 20 th Century Fox ; Int. : Andy Serkis (César), Karin
Konoval (Maurice), Terry Notary (Rocket), Richard Riding (Buck), James
Franco (Will Rodman), Freida Pinto (Caroline), John Lithgow (Charles
Rodman), Brian Cox (John Landon). Couleurs, 105 min.
Des savants font des expériences sur des chimpanzés pour trouver un remède
aux maladies du cerveau. Une femelle devient agressive mais elle laisse un bébé
d’une intelligence exceptionnelle, baptisé César. Celui-ci grandit mais pour avoir
défendu le père du chercheur qui l’a adopté et avoir à son tour montré des signes
d’agressivité, il est incarcéré dans un refuge de primates. César prend la tête de
leur révolte. Ils s’enfuient dans la forêt.
Des images spectaculaires à la fin, mais l’originalité de la première version
s’est évanouie.J.T.

PLANÈTE DES SINGES (LA) :


L’AFFRONTEMENT**
(Dawn of the Planet of The Apes ; USA, 2014.) R. : Matt Reeves ; Sc. : Mark
Bomback, Rick Jaffa, Amanda Silver d’après le roman de Pierre Boule ;
Ph. : Michael Seresin ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Peter Chernin, Dylan
Clark, Rick Jaffa, Amanda Silver ; Int. : Andy Serkis (Caesar), Jason
Clarke (Malcolm), Gary Oldman (Dreyfus), Keri Russell (Ellie). Couleurs,
130 min.
Dix ans se sont écoulés depuis la propagation du rétrovirus. Les singes, sous
la direction de César, se sont réfugiés dans la forêt et ont commencé à fonder une
civilisation. Jusqu’au jour où des humains font irruption sur leur territoire.
Le succès, en 2012, de la Planète des Singes : Les origines, ne pouvait pas
rester sans suite. Ayant engrangé plus de 176 millions de dollars aux USA,
l’excellent film de Rupert Wyatt a en effet relancé une franchise que l’on croyait
condamnée, la version de Burton, en 2001, n’ayant pas fait l’unanimité. Ce
deuxième opus s’inscrit donc dans la continuité du premier volet et nous
transporte dix ans après la propagation du rétrovirus ALZ-113 qui a décimé une
grande partie de l’humanité. Le métrage débute par la présentation de la
civilisation simiesque dirigée par César, civilisation qui maîtrise non seulement
la chasse, la pêche et le feu mais également le langage. Devenu une espèce
dominante, les singes vont alors devoir gérer les conséquences qu’impose cette
nouvelle hiérarchie. Tout en offrant un récit épique et plein d’action, le scénario
rédigé par Rick Jaffa et Amanda Silver (en compagnie de Mark Bomback et
Scott Z. Burns) développe parallèlement une réflexion sur la nature humaine
mais aussi sur les responsabilités engendrées par le pouvoir, réflexion qui
constitue l’un des nombreux points forts de ce blockbuster à la fois intelligent et
sensible. Parfaitement en phase avec l’histoire, Matt Reeves (Cloverfield et
Laisse moi entrer), confirme son sens aigu de la mise en scène et parvient à
trouver le juste équilibre entre les séquences spectaculaires et les moments plus
intimistes. Il nous gratifie ainsi d’images à couper le souffle (cf. : la scène de
chasse en ouverture ou encore l’assaut des singes sur la ville) sans jamais perdre
de vue ses personnages. Ces atouts, associés à des effets spéciaux remarquables
et une interprétation époustouflante d’Andy Serkis, fabuleux dans le rôle de
César, aboutissent à une œuvre ambitieuse et divertissante qui donne une
nouvelle dimension à la franchise.
E.B

PLANQUE (LA)*
(Fr., 1962.) R. : Raoul André ; Sc. : Yves Jamaique ; Ph. : Marcel Weiss ;
M. : Daniel White ; Mont. : Gabriel Rongier ; Pr. : Émile Darbel ; Int. :
Marcel Mouloudji (Georges), Francis Blanche (Edouard), Louise Carletti
(Gisèle), Yves Vincent (Dr Paginès), Jacques Dumesnil (le Directeur de
l’hôpital), Yvette Andréyor (la gouvernante), Alain Bouvette (l’infirmier),
Robert Porte (le fou-patient). NB, 79 min.
Georges, traqué et blessé par la gestapo demande de l’aide à son ami
médecin. Celui-ci lui propose la planque dans l’asile psychiatrique tenu par son
directeur mais il doit simuler une amnésie pour y être affecté, et ne pourra en
sortir qu’à la fin de la guerre.
L’atmosphère étouffante dans l’asile est bien restituée. Mouloudji est
excellent dans ce rôle de composition ainsi qu’un Francis Blanche, reclus parmi
les patients qui étonne par son interprétation inattendue.C.V.

PLEIN PAYS (LE)**


(Fr., 2010.) R., Sc., Ph., et M. : Antoine Boutet ; Pr. : Marie-Odile Gazin,
Cédric Walter ; Int. : Jean-Marie Massou. Couleurs, 58 min.
Près d’une décharge au milieu des bois dans le sud de la France, vit Jean-
Marie Massou. Seul dans sa cabane, en autarcie totale, il enregistre des
complaintes sur son dictaphone ; sortes de messages envoyés à travers le temps.
Jean-Marie est un visionnaire. Depuis 30 ans, il creuse de profondes galeries
souterraines dans la forêt, allongeant les canyons qu’il a trouvés étant jeune. Il
couvre les parois de hiéroglyphes, de dessins naïfs destinés à éclairer les
hommes du futur et les avertir des dangers de la procréation, dont le résultat est
de ne mettre sur cette Terre que « des mortels, des misérables et des miséreux ».
Dans ses chansons, adressées à Brigitte Bardot ou à une certaine Marie, qu’il
aurait connue dans son enfance, il parle d’une planète immense, Sodorome, où
les prostituées n’auront pas de sexe, où tout le monde sentira bon…
Une fenêtre ouverte sur un monde étrange, celui d’un homme qui semble
venu d’ailleurs, déposé ici par hasard. L’incrédulité fait place à l’ahurissement
face à l’œuvre gigantesque qu’a accomplie Jean-Marie Massou. Si le film ne
s’attache pas aux détails matériels de la vie de cet homme, c’est au contraire ce
monde post-apocalyptique sans âge, incroyable mais bien réel, qui intéresse
Antoine Boutet. Jean-Marie Massou est un être lunaire, dont les chants
imprécatoires, les psalmodies d’une infinie tristesse semblent composées pour
traverser le film et diffuser leur message mystique. Disponible en DVD.O.L.
PLONGÉE À L’AUBE*
(We Dive at Dawn ; GB, 1943.) R. : Anthony Asquith ; Sc. : J. B. Williams,
Val Valentine et Frank Launder ; Ph. : Jack Cox ; M. : Hubert Bath ; Pr. :
Edward Black ; Int. : John Mills (lieutenant Freddie Taylor), Eric Portman
(James Hobson), Reginald Purdell (Dicky Dabbs), Niall MacGinnis (Mike
Corrigan), Joan Hopkins (Ethel Dabbs), Josephine Wilson (Alice Hobson),
Louis Bradfield (lieutenant Brace), Ronald Millar (lieutenant Johnson),
Jack Watling (lieutenant Gordon). NB, 98 min.
À peine a-t-il accosté que le sous-marin « Tigre des mers » est appelé à
repartir pour une mission spéciale dans la mer du Nord : s’introduire d’abord
dans la très protégée mer Baltique et couler le cuirassée allemand
« Brandenbourg ». Après avoir tiré toutes ses torpilles et sans savoir si elles ont
atteint leur but, le submersible est pris en chasse par un torpilleur et ne devra son
salut qu’à une ruse de dernière minute qui l’a contraint à vider ses réserves de
carburant. Ce n’est qu’après un réapprovisionnement clandestin dans un petit
port danois que le bâtiment pourra regagner sa base. Pour apprendre enfin que la
chasse a été fructueuse et que le cuirassé a été envoyé par le fond.
Tous les films de sous-marins se ressemblent. Ce qui finit par les
différencier se situe à différents niveaux. Que ce soit l’arrière-plan politique et
les conditions particulières du voyage (Les Maudits, de René Clément), le brio
du découpage et la science du montage (L’Odyssée du sous-marin « Nerka », de
Robert Wise), l’épaisseur humaine des personnages (Le Bateau, de Wolfgang
Petersen), la technologie sophistiquée sur le plan visuel et sonore (U-571, de
Jonathan Mostow), etc. Avant tout travail de propagande et œuvre mineure d’un
cinéaste par ailleurs très estimable, Plongée à l’aube qui revendique avant tout
son approche documentariste et la conviction de ses comédiens, ne présente
aucun originalité flagrante si ce n’est qu’il est peut-être le premier à montrer la
ruse qui consiste à envoyer par les tubes de lancement des torpilles des
vêtements, divers objets et un cadavre, tandis que le submersible se vide d’une
partie de son carburant pour faire croire à la surface qu’il a été coulé. Il s’agit
donc avant tout d’un prototype dont il faut saluer la rigueur et le réalisme.R.L.
PLUIE**
(Rain ; USA, 1932.) R. : Lewis Milestone ; Sc. : Maxwell Anderson, d’après
la nouvelle et la pièce de W. Somerset Maugham ; Ph. : Oliver T. Marsh ;
M. : Alfred Newman ; Pr. : Joseph M. Schenck ; Int. : Joan Crawford (Sadie
Thompson), Walter Huston (le révérend Alfred Davidson), Guy Kibbee (Joe
Horn), Beulah Bondi (Mrs. Davidson), William Gargan (le sergent O’Hara),
Mary Shaw (Ameena). NB, 93 min.
Sur l’île de Pago-Pago, Sadie, une prostituée, débarque en même temps
qu’un missionnaire, Alfred Davidson. Elle loge dans le même hôtel que le
« saint homme », attire les soldats stationnés sur place, passe à plein tube de la
musique légère. Davidson (et moins encore sa femme) ne saurait tolérer de tels
agissements. Il va donc s’efforcer de la convertir. En vain. Il tente de la renvoyer
à San Francisco, d’où elle s’est enfuie pour de mystérieuses raisons. Il y a
urgence car le pasteur rigoriste sent monter en lui un désir irrépressible pour la
belle impudente…
La période précédant l’instauration du code Hays était idéale pour adapter
sans l’affadir l’œuvre sans concession de Maugham : on pouvait encore en effet
dans un film de 1932 faire preuve de compassion pour une fille légère, clouer au
pilori les tartuffes sectaires tout en prônant l’égalité dans le couple. Ces années
de libre expression ont donné ainsi l’occasion à Lewis Milestone de réaliser (peu
après le justement célèbre À l’Ouest rien de nouveau) un autre grand film
humaniste. Il s’agit bien sûr de théâtre filmé mais le réalisateur apporte tant de
soin à la photo, aux angles de prises de vues et au montage qu’on l’oublie très
vite. De plus, en ne laissant pas la moindre éclaircie transpercer la pluie
incessante qui tombe sur une île habituellement paradisiaque, Milestone crée un
climat déstabilisant en accord parfait avec l’état d’esprit de l’héroïne.
L’interprétation est parfois inégale : datée chez William Gargan, bonne chez
Joan Crawford et Walter Huston, exceptionnelle chez Guy Kibbee, parfait en
hôtelier libre penseur.G.B.
POESIA SIN FIN**
(Chili, Fr., 2016.) R. et Sc. : Alejandro Jodorowski ; Son : Adan
Jodorowski ; Pr. : Satori Films, Le Soleil Films ; Int. : Brontis Jodorowski
(Jaime), Pamela Flores (Sara Felicidad), Adan Jodorowski (Alejandro),
Jeremiah Herskovits (Alejandro jeune), Alejandro Jodorowski (lui-même).
Couleurs, 133 min.
Dans le Chili des années 50, Alejandro, 20 ans, découvre la poésie. Il décide
de renoncer à des études de médecine pour assouvir sa nouvelle passion au grand
dam de son père, Jaime. Accueilli à bras ouverts par les artistes de Santiago, il
découvre un nouvel univers, peuplé de personnes extravagantes et géniales,
futurs grands noms de la littérature sud-américaine avec qui il accomplit des
actes de poésie pure. Avec Enrique Lihn, par exemple, ils traversent la ville en
ligne droite, quitte à entrer par les fenêtres des maisons. Avec Stella Diaz, sa
muse d’un moment, il se promène dans les rues, littéralement tenu par les
testicules. Autant de rencontres qui affirmeront sa volonté de se réaliser
pleinement et le pousseront à partir pour découvrir ce que le monde peut lui
offrir.
Après La Danse de la réalité, Alejandro Jodorowski réalise le second volet
de sa trilogie autobiographique, adaptation de ses propres livres. Par le même
procédé, il transcende la réalité et propose un univers symbolique, fantasmé et
burlesque. A 87 ans, Jodorowski réinvente un cinéma libre, à l’opposé des
standards du cinéma, s’affranchissant des contraintes financières grâce à un
financement participatif et un budget relativement modeste. Il s’entoure de sa
famille à qui il confie plusieurs rôles mais également des postes techniques. Le
résultat est un festival de trouvailles visuelles et oniriques, agrémenté d’une
poésie sans fin…F.B.M.

POISON PEN**
(Poison Pen ; GB, 1939.) R. : Paul L. Stein ; Sc. : Doreen Montgomery,
William Freshman, N. C. Hunter et Esther McCracken, d’après la pièce de
Richard Llewellyn ; Ph. : Philip Tannura ; M. : Harry Acres ; Pr. : Walter
C. Mycroft ; Int. : Flora Robson (Mary Rider), Reginald Tate (révérend
Rider), Ann Todd (Ann Rider), Geoffrey Toone (David), Robert Newton
(Sam Hurrin), Belle Chrystall (Sucal Hurrin), Catherine Lacey (Connie
Fateley), Edward Chapman (Len Griffin), Charles Mortimer (inspecteur
Colclough), Wilfrid Hyde White (le facteur), Marjorie Rhodes (Mrs. Scaife).
NB, 79 min.
Les habitants du paisible petit village britannique de Hilldale sont assaillis
de lettres anonymes distillant des accusations criminelles et dénonçant des
liaisons scandaleuses. Tous se tournent vers le révérend Rider qui vit dans le
presbytère avec sa fille Ann et sa sœur célibataire, Mary. Le pasteur conseille à
tous d’ignorer le contenu des lettres dont le seul but est d’apporter désordre et
consternation. Mais même sa fille Ann reçoit une lettre suggérant que son fiancé
David, de retour d’Australie, lui est infidèle. Les liens sociaux commencent à se
disloquer. Les soupçons se portent bientôt sur Connie, une Irlandaise récemment
installée et qui vit à l’écart des autres. La colère des habitants se déchaîne contre
la pauvre jeune femme qui finit par se pendre dans le beffroi de l’église. Lors de
son sermon, le révérend porte sur ses concitoyens un jugement sévère. Mais,
alors que tous pensent que la crise est finie, l’envoi de lettres reprend de plus
belle…
Naturellement, la proximité des dates n’échappe pas au cinéphile averti :
Poison Pen précède de quatre ans seulement le célébrissime Corbeau de Henri-
Georges Clouzot. Et, bien que le traitement du sujet soit radicalement différent,
il semble difficile de croire que les auteurs français n’aient jamais eu
connaissance de la pièce de Richard Llewellyn et du film de Paul Stein. Il y a
énormément de similitudes de situations et de lieux, ne serait-ce que dans la mise
au pilori d’une innocente (Marie Corbin dans le film de Clouzot) ou
l’importance donnée à l’église : plusieurs scènes capitales ont cet édifice pour
théâtre et c’est dans son clocher que l’infortunée Connie se pend. En outre, on
apprendra que l’auteur des lettres est la sœur du pasteur, vieille fille aigrie et
frustrée qui n’a pu résister au sentiment de puissance que lui conférait ce pouvoir
de modeler le destin de ses concitoyens. Toutefois, la comparaison entre les deux
films tourne très vite à l’avantage du second. Il y a dans le script de Louis
Chavance et Clouzot une maîtrise de narration, une critique acerbe du
comportement humain et une vision de la société bourgeoise et bien pensante qui
n’appartiennent qu’à eux. Mais le rapprochement mérite d’être signalé et la
comparaison d’être faite.R.L.

POLICE INTERNATIONALE
(Interpol ; GB, 1957.) R. : John Gilling ; Sc. : John Paxton, d’après le livre
de A. J. Forrest ; Ph. : Ted Moore ; M. : Richard Bennett ; Pr. : Irving Allen
et Albert R. Broccoli pour Warwick Productions ; Int. : Victor Mature
(Charles Sturgis), Anita Ekberg (Gina Broger), Trevor Howard (Frank
McNally), Bonar Colleano (Amalio), Dorothy Allison (Helen), Andre Morell
(commissaire Breckner), Martin Benson (capitaine Varolli), Eric Pohlmann
(Etienne Fayala), Peter Illing (capitaine Baris), Sidney Tafler (Curtis), Alec
Mango (Djaba Salko), Marne Maitland (Guido Martinelli). NB, 92 min.
Inspecteur au Bureau des Narcotiques de New York, Charles Sturgis se lance
sur la piste du mystérieux Frank McNally, qui vient d’assassiner sa sœur Helen
alors qu’elle était sur le point de le faire arrêter. Sa traque le conduira tour à tour
à Lisbonne, Rome et Paris, avant de revenir dans le port de New York où le
trafiquant doit récupérer un chargement d’héroïne.
Découvrir Trevor Howard, vieux routier sympathique du cinéma anglais, en
tueur machiavélique est bien la seule originalité de ce thriller cosmopolite au
scénario poussif et à la mise en scène sans inspiration. Cherchant vainement à
rivaliser avec les films noirs américains de l’époque, John Gilling n’avait signé
qu’une quinzaine de bandes de série B lorsqu’il dirigea ses premiers films
d’audience internationale, Pilote de haut vol (1957) avec Ray Milland et Signes
particuliers : néant (1958) avec Jack Palance. C’est le même Albert R. Broccoli
qui, associé au Canadien Harry Satzman, produira les films de James Bond à
partir de 1962.)R.L.

POLICE PRIVÉE
DE BULLDOG DRUMMOND (LA)**
(Bulldog Drummond’s Secret Police ; USA, 1939.) R. : James Hogan ; Sc. :
Garnett Weston, d’après le roman de Sapper (La Tour du temple) ; Ph. :
Merritt Gerstad ; M. : Boris Morros ; Pr. : Stuart Walker pour
Paramount ; Int. : John Howard (Bulldog Drummond), Heather Angel
(Phyllis Clavering), H. B. Warner (colonel Nielson), Reginald Denny (Algy
Langworth), E. E. Clive (Tenny), Leo G. Carroll (Henry Seaton/Albert
Boulton). NB, 55 min.
Le jour de son mariage, le capitaine Hugh « Bulldog » Drummond découvre
que le manoir de ses ancêtres dans lequel il emménage recèle dans ses
soubassements des caves secrètes et sans doute un trésor. Mais un aigrefin s’est
introduit dans la place sous les traits d’un nouveau domestique, pour faire main
basse sur le magot…
Le septième et avant-dernier des films Paramount (1937-1939) consacrés
aux aventures du héros de Sapper (voir Bulldog Drummond s’évade) et sans
doute le meilleur de la série. Tous suivent le même schéma narratif : sur le point
de se marier, le capitaine Drummond en est sans cesse empêché par un
événement inattendu, un vol, un enlèvement ou une menace imminente pour
l’Empire britannique. La série élève au pinacle le fameux « understatement »
tant prisé par Alfred Hitchcock : traiter sur un ton léger et humoristique des
situations dramatiques. Ici, comme dans un bon vieux serial, nos héros se
retrouvent prisonniers d’une cave secrète où le plafond garni de pointes d’acier
acérées descend sur eux pour les broyer…
Les autres films de la série sont Bulldog Drummond s’évade (1937), Le
Triomphe de Bulldog Drummond (1937), La Revanche de Bulldog Drummond
(1938), Bulldog Drummond en péril (1938), Bulldog Drummond en Afrique
(1938), Arrêtez Bulldog Drummond ! (1938) et La Fiancée de Bulldog
Drummond (1939). Ces deux derniers titres n’avaient jamais été distribués en
salle en France ; tous sont désormais disponibles en DVD. Voir aussi Bulldog
Drummond s’évade et Le Triomphe de Bulldog Drummond.R.L.

POLISSE***
(Fr., 2011.) R. : Maïween ; Sc. : Maïween, Emmanuelle Bercot ; Ph. : Pierre
Aïm ; M. : Stephen Warbeck ; Pr. : Alain Attal ; Int. : Karin Viard
(Nadine), Marina Foïs (Iris), JoeyStarr (Fred), Nicolas Devauchelle
(Mathieu), Maïween (Melissa), Frédéric Pierrot (Balloo), Karole Rocher
(Chrys), Emmanuelle Bercot (Sue Ellen), Wladimir Yordanoff (Beauchard),
Sandrine Kiberlain (Mme de La Faublaise). Couleurs, 127 min.
Afin de réaliser un reportage photographique, Melissa, à la demande du
Ministère de l’Intérieur, intègre la Brigade de Protection des Mineurs de Paris
Nord. Elle en accompagne ses policiers dans leur tâche quotidienne, découvrant
ainsi bien des faits sordides.
Avant de réaliser son film Maïween eut l’autorisation, comme ici, d’intégrer
la Brigade de Protection des Mineurs. « Je suis partie, dit-elle, uniquement
d’histoires dont j’ai été témoin ou que les policiers m’ont racontées ; j’ai modifié
certaines affaires, mais je n’en ai inventé aucune. » D’où cette vision quasi
documentaire, cette impression d’authenticité. D’autant qu’elle filme en caméra
portée avec une énergie remarquable et qu’elle est secondée par une
interprétation homogène parfaite. Grand Prix du jury à Cannes, c’est un film
douloureux et passionnant.C.B.M.

POLTERGEIST
(USA, Can., 2015.) R. : Gil Kenan ; Sc. : David Lindsay-Abaire d’après le
scénario de 1982 de Steven Spielberg, Michael Grais et Mark Victor ; Ph. :
Javier Aguirresarobe ; M. : Marc Streitenfeld ; Pr. : Roy Lee, Sam Raimi et
Rob Tapert ; Int. : Sam Rockwell (Eric Bowen), Rosemarie DeWitt (Amy
Bowen), Saxon Sharbino (Kendra Bowen), Kyle Catlett (Griffin Bowen),
Jared Harris (Carrigan Burke). Couleurs, 93 min/ 101 min (version longue).
La famille Bowen vient d’emménager dans sa nouvelle demeure. Mais
rapidement, les enfants sont témoins d’évènements étranges. Et pour cause : des
esprits maléfiques hantent les lieux.
Comme chacun sait, réaliser le remake d’un classique du septième art, est un
exercice délicat. En se frottant au chef-d’œuvre de Tobe Hooper, Gil Kenan
l’apprend aujourd’hui à ses dépens. Après avoir signé Monster House et La Cité
de l’ombre, deux solides films fantastiques, le cinéaste livre, avec Poltergeist,
une relecture sans saveur du métrage culte de 1982. Une relecture, co-produite
par Sam Raimi, qui se veut à la fois fidèle au matériau d’origine, tout en le
modernisant (via l’utilisation des nouvelles technologies par exemple) mais qui,
au final, suscite rarement l’effroi. Et là est tout le problème de cette nouvelle
version qui ne distille la peur qu’avec parcimonie faute à un script et à une mise
en scène manquant cruellement de profondeur psychologique. Les personnages
sont ici grossièrement dessinés à tel point qu’on peine à s’y attacher. Si les
protagonistes principaux sont relativement étoffés, il n’en est pas de même en
revanche des rôles secondaires, si vite expédiés qu’ils en deviennent presque des
éléments de décors. Des décors qui, justement, représentent l’un des points forts
du métrage, Kenan les filmant de telle façon (notamment dans la première
partie) qu’ils en deviennent inquiétants. Malheureusement, ce sentiment est de
courte durée et malgré la présence des scènes clés et incontournables (l’attaque
du clown et celle de l’arbre), s’effrite au fil du récit, d’autant que certains
apports scénaristiques prêtent à discussion. À l’image du drone envoyé dans
l’au-delà et qui brise considérablement le mystère entourant cette autre
dimension. À l’arrivée, Poltergeist s’impose comme un remake appliqué mais
inutile qui donne envie de revoir l’œuvre de Tobe Hooper.E.B.

POMPEI**
(Pompei ; USA, 2014.) R. : Paul W. S. Anderson ; Sc. : Janet Scott, Lee
Batchler, Julian Fellowes ; Ph. : Glen MacPherson ; M. : Clinton Sorte :
Int. : Kit Harrington (Milo), Carrie-Anne Moss (Aurelia), Emily Browning
(Cassia), Kiefer Sutherland (le sénateur). Couleurs, 110 min.
Enfant, Milo a vu son village celte ravagé et lui-même a été réduit en
esclavage. Il devient gladiateur. Sa carrière s’annonce brillante mais Severus a
de grands projets pour Pompei où combat Milo. Ils provoqueront la colère des
Dieux.
Le film s’ouvre et s’achève sur des gisants victimes de l’éruption du volcan,
images superbes qui donnent le ton à une reconstitution soignée de Pompéi. Les
combats de gladiateurs, nombreux, rythment l’histoire. Ce n’est pas Gladiator,
mais ce n’est pas indigne des multiples versions des Derniers jours de
Pompéi.J.T.

PONT DES ESPIONS (LE)**


(Bridge of Spies ; USA, 2015.) R. : Steven Spielberg ; Sc. : Matt Charman,
Joel et Ethan Coen ; Ph. : Janusz Kaminski ; M. : Thomas Newman ; Pr. :
Fox 2000 Pictures ; Int. : Tom Hanks (James Donavan), Mark Rylance
(Rudolf Abel), Scott Shepherd (Hoffman), Amy Ryan (Mary Donovan),
Austin Stowell (Francis Gary Powers). Couleurs, 141 min.
En 1957, à New York, Rudolf Abel est arrêté comme espion soviétique. Un
avocat, Donovan, le défend avec une ardeur qui lui vaut des ennuis. Il réussit à
lui éviter la peine de mort. 1962, l’aviateur américain Powers, est abattu et fait
prisonnier lors d’une mission d’espionnage en avion au dessus de l’URSS.
L’idée vient à Donovan d’un échange entre les deux hommes. Il y fait ajouter un
étudiant bloqué à Berlin-Est lors de la construction du mur. Donovan devient un
héros national.
Spielberg s’inspire d’un événement réel : un échange d’espions lors de la
guerre froide. Il y ajoute, comme à son habitude des considérations morales
exprimées à travers son héros qu’interprète l’excellent Tom Hanks.
Reconstitution soignée comme à l’habitude chez Spielberg, et sans
manichéisme.J.T.

POPULAIRE**
(Fr., 2012.) R. : Régis Roinsard ; Sc. : Régis Roinsard, Daniel Presley,
Romain Compingt ; Ph. : Guillaume Schiffman ; M. : Rob ; Pr. : Alain
Attal ; Int. : Romain Duris (Louis), Déborah François (Rose), Bérénice Bejo
(Marie), Nicolas Bedos (Gilbert), Shaun Benson (Bob), Mélanie Bernier
(Leprince-Ringuet), Eddy Mitchell (M. Echard), Miou-Miou
(Mme Echard), Feodor Atkine (André Japy), Dominique Reymond
(Mme Shorofsky). Couleurs, 112 min.
1958. Rose Pamphyle quitte la boutique de son père à Lisieux pour tenter sa
chance comme secrétaire dans le cabinet d’assurances de Louis Echard. Celui-ci,
impressionné par sa vitesse de frappe, décide de la présenter à un championnat
de dactylographie. Il devient son entraîneur sans remarquer l’amour qu’elle lui
porte.
Un film qui tient la promesse de son titre, réalisé pour « être apprécié du plus
grand nombre » (Larousse). Il joue à fond sur l’artificialité d’une intrigue « fleur
bleue » dans l’esprit des romans de l’hebdomadaire Nous Deux (référence
assumée) comme dans celle des décors à connotation « sixties » avec ses
couleurs pimpantes, ses costumes, ses accessoires ainsi que dans la musique
idoine (twist, cha-cha-cha, Gilbert Bécaud). Après un début laborieux, c’est un
film amusant, mené à vive allure et surtout porté par le charme de ses deux
principaux interprètes. Populaire, oui, dans le bon sens du terme.C.B.M.

POSSÉDÉE
(The Possession ; USA, Can., 2012.) R. : Ole Bornedal ; Sc. : Juliet Snowden
et Stiles White d’après un article de Leslie Gornstein publié dans le
L.A. Times ; Ph. : Dan Laustsen ; Pr. : Sam Raimi, Robert G. Tapert et J.
R. Young ; Int. : Jeffrey Dean Morgan (Clyde), Natasha Calis (Em),
Madison Davenport (Hannah). Couleurs, 92 min.
Lors d’un vide-grenier, Clyde Brenek, un homme récemment divorcé, achète
une étrange boîte à sa fille cadette. Cette dernière va rapidement développer, au
contact de ce coffre, un comportement aussi étrange qu’inquiétant.
Avec Possédée, métrage produit par Sam Raimi et Robert Tapert, Ole
Bornedal (Le Veilleur de Nuit) met en scène une force maléfique d’origine juive.
Et c’est bien là, malheureusement la seule originalité de ce métrage dont le script
se contente de resservir tous les clichés du genre (cf. : les yeux blancs et vitreux,
les corps contorsionnés, etc) sans jamais le renouveler. Le scénario, signé Juliet
Snowden et Stiles White et soi-disant inspiré de faits réels, ne sort en effet à
aucun moment des sentiers battus et s’avère terriblement prévisible, entraînant le
spectateur dans une histoire cousue de fil blanc dont on devine aisément le
dénouement. Dommage car Ole Bornedal ne manque pas de talent comme il le
démontre dans la première partie du métrage où jouant sur la suggestion, il fait
monter la tension crescendo et parvient à instaurer une atmosphère relativement
oppressante. Une atmosphère qui, dans la deuxième partie du film, finit par
s’étioler malgré quelques images chocs et des effets visuels réussis (le démon
sortant de la bouche).E.B.

POSSESSIONS**
(Fr., 2011.) R. : Eric Guirado ; Sc. : E. Guirado, Isabelle Claris ; Ph. :
Thierry Godefroy ; M. : Maidi Roth ; Pr. : Frédéric Brunel ; Int. : Jérémie
Renier (Bruno), Julie Depardieu (Marilyne), Lucien Jean-Baptiste
(Patrick), Alexandra Lamy (Gladys). Couleurs, 98 min.
Bruno et Marilyne Caron quittent le Nord pour s’installer dans les Alpes où
ils ont loué un chalet à Patrick Castang, un riche promoteur immobilier. Les
travaux n’étant pas achevés, ce dernier les loge à l’hôtel. Bruno trouve du travail
dans un garage. Marilyne est engagée comme femme de ménage chez les
Castang. Elle déprime, supporte mal des petites vexations… Les rapports
s’enveniment…
Eric Guirado s’inspire d’un fait divers malheureusement bien réel pour
réaliser ce film qui fait froid dans le dos – d’autant qu’il sait garder ses distances.
Beaux paysages alpins (Serre-Chevalier), mise en scène au cordeau, tension qui
va crescendo, excellents interprètes. Le ressentiment des plus démunis envers les
plus riches est ici bien décrit.C.B.M.

POST TENEBRAS LUX**


(Post tenebras lux ; Mex., 2012.) R. et Sc. : Carlos Reygadas ; Ph. : Alexis
Zabé ; Pr. : Carlos Reygadas et Jaime Romandia ; Int. : Adolfo Jimenez
(Juan), Nathalia Acevedo (Natalia), Willebaldo Torres (Siete). Couleurs,
114 min.
Un homme hurle en gros plan, sans son et en noir et blanc… Une fillette
court parmi des animaux ; l’orage menace… La nuit venue, un démon rouge et
lumineux, à la queue et aux pieds fourchus, rôde silencieusement dans la
maison…
Tel est le début de ce film étrange et irracontable où un couple et ses enfants
sert – très vaguement – de fil narratif. D’un match de rugby à une séquence très
chaude dans un sauna parisien, d’une réunion d’Alcooliques anonymes à un
réveillon de Noël en famille (où les enfants sont grands), il est difficile de relier
les scènes entre elles. Et pourtant, malgré cette narration hermétique, le film
maintient l’attention. Sans doute en raison de sa belle mise en scène (Prix très
contesté à Cannes en 2012), de ses images surprenantes, souvent
anamorphosées, de ses splendides paysages. Le titre est trompeur : il ne semble
pas que, à l’état ténébreux ici représenté, puisse succéder la lumière.C.B.M.

POTICHE***
(Fr., 2010.) R. et Sc. : François Ozon d’après Jean-Pierre Barillet et Jean-
Pierre Gredy ; Ph. : Yorick Le Saux ; M. : Philippe Rombi ; Pr. : Nicolas et
Eric Altmayer ; Int. : Catherine Deneuve (Suzanne), Gérard Depardieu
(Maurice), Fabrice Luchini (Robert), Karin Viard (Nadège), Judith
Godrèche (Joëlle), Jérémie Renier (Laurent). Couleurs, 103 min.
1977 à Sainte-Gudule. Suzanne est une femme soumise (une potiche !)
auprès de son mari Robert Pujol qui la trompe allègrement avec sa secrétaire
Nadège. Une grève éclate dans l’usine de parapluies qu’il dirige ; il est
séquestré. Suzanne intervient auprès de Maurice Babin, le maire communiste qui
fut son amant, pour le faire libérer. Il est mis en convalescence. Suzanne prend la
direction de l’usine, secondée par ses enfants Joëlle et Laurent, et se révèle très
efficace…
D’un grand succès du théâtre de boulevard (avec Jacqueline Maillan),
François Ozon réussit une brillante comédie au rythme soutenu où les répliques
fusent, où les clins d’œil à l’actualité du moment font mouche – avec un casting
haut de gamme, chaque comédien étant parfait. Catherine Deneuve, superbe,
chante même un air de Jean Ferrat ! Un vrai petit bonheur que ce film où l’on
s’amuse beaucoup !C.B.M.

POULET AUX PRUNES*


(Fr., 2011.) R. et Sc. : Marjane Satrapi ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. :
Olivier Bernet ; Pr. : Celluloid Dreams ; Int. : Mathieu Amalric (Nasser
Ali), Edouard Baer (Azrael), Maria de Medeiros (Faringuisse), Golshifteh
Farahani (Irane), Eric Caravaca (Abdi), Chiara Mastroianni (Lili), Isabella
Rossellini (Darvine), Jamel Debbouze (Houshang/le mendiant), Didier
Flamand (le maître de musique). Couleurs, 91 min.
Teheran, 1958. Nasser Ali, un célèbre violoniste, déprime depuis que sa
femme, épousée sans amour, a brisé son violon dans un accès de rage. Il décide
de se laisser mourir, attendant la venue de l’ange Azraël. Il se remémore son
passé, notamment l’amour qu’il partageait avec la belle Irane. Le père de celle-ci
s’était opposé à leur union.
Après Persepolis, Marjane Satrapi adapte à nouveau l’une de ses très belles
B.D. – et déçoit. Cette fois-ci, ce n’est plus une animation (à l’exception d’un
sketch) mais un film avec acteurs réels, chacun étant d’ailleurs parfaitement dans
son rôle. Mais le charme de ce conte oriental s’est évaporé. C’est bien, sans
doute, mais sans plus. Alors que la B.D… ah ! oui.C.B.M.

POUPÉE BRISÉE (LA)


(The Big Street ; USA, 1942.) R. : Irving Reis ; Sc. : Leonard Spigelgass ;
Ph. : Russel Metty ; M. : Roy Webb ; Pr. : Damon Dunyon ; Int. : Henry
Fonda (Pinks), Lucille Ball (Gloria Lyons), Burton MacLane (Rose Ables),
Eugene Pallette (Johnson), Agnes Moorehead (Violette). NB, 90 min.
Pinks, un serveur, est amoureux de Gloria Lyons, la chanteuse du cabaret,
acoquinée avec la pègre de Broadway, femme égoïste et vénale. Lors d’une
chute dans un escalier, elle se brise les deux jambes. Hospitalisée, sans
ressources, abandonnée de tous, seul Pinks lui vient discrètement en aide. Elle
manifeste alors le désir de se rendre à Miami… en fauteuil roulant !
Une sorte de conte moderne – le ver de terre amoureux d’une étoile –
ridicule et improbable, à la guimauve à peine digne de la presse du cœur. La
réalisation est plate, le scénario sans intérêt et la musique sirupeuse. En
amoureux transi Henry Fonda apparaît comme un grand nigaud et Lucille Ball
comme une femme insupportable. Rien à sauver ? Si, les rôles secondaires : le
couple interprété par Agnes Moorehead et Eugene Pallette. Film ressorti en
DVD.C.B.M.

POUPOUPIDOU**
(Fr., 2010.) R. : Gerald Hustache Mathieu ; Sc. : Gérald Hustache-Mathieu
et Juliette Sales ; Ph. : Pierre Cottereau ; M. : Stephane Lopez ; Pr. :
Isabelle Madelaine ; Int. : Sophie Quinton (Candice), Jean-Paul Rouve
(David Rousseau), Guillaume Gouix (Brigadier Leloup), Olivier Rabourdin
(Commandant Colbert). Couleurs, 96 min.
David Rousseau, auteur à succès de polars, est en quête d’inspiration. Il
arrive à Mouthe pour une affaire d’héritage. On y a découvert dans la neige le
corps d’une starlette locale, Candice Lecœur. Il décide d’enquêter pour son
propre compte avec l’aide du brigadier Leloup. Dans le journal intime de
Candice, il trouve des similitudes avec la vie intime de Marilyn Monroe, laissant
imaginer qu’elle aurait pu être sa réincarnation…
Le scénario particulièrement original débouche sur une tragi-comédie de bon
aloi, située dans les splendides paysages du Jura. La beauté pulpeuse de la belle
Sophie Quintox, son humour évoquent à merveille la grande star et son célèbre
Poupoupidou.C.B.M.

POUR DÉCROCHER LA LUNE*


(Reaching for the Moon ; USA, 1931.) R. et Sc. : Edmund Goulding ; Sc. :
d’après une histoire d’Irving Berlin ; Dial. add. : Elsie Janis ; Ph. : Ray
June et Robert Planck ; M. : Alfred Newman ; Déc. : William Cameron
Menzies ; Pr. : Joseph M. Schenk ; Int. : Douglas Fairbanks (Larry Day),
Bebe Daniels (Vivian Benton), Edward Everett Horton (Roger), Claud
Allister (sir Horace Partington Chelmsford), Jack Mulhall (Jimmy
Carrington), Bing Crosby. NB, 62 min.
Génie de la finance, Larry Day ne s’est jamais intéressé aux femmes. Attiré
par Vivian Benton, vedette d’une revue de music-hall, il la suit sur le paquebot
qui la conduit avec sa troupe en Angleterre, et ne manque pas de se ridiculiser
auprès d’elle. Il finira tout de même par la séduire mais, à l’arrivée à
Southampton, ce sera pour apprendre qu’il a été ruiné par la récente crise
financière.
Le film – l’un des premiers à mentionner le krach de Wall Street – était au
départ une comédie musicale comprenant diverses chansons. Il n’en comporte
plus qu’une seule interprétée par un jeune débutant non crédité au générique qui
se nomme… Bing Crosby. L’arrivée dans le casting de Douglas Fairbanks –
invité à tourner le film pour des raisons contractuelles –, en remplacement de
deux obscurs comédiens initialement pressentis, n’est sans doute pas étranger à
ce changement. Mais l’athlétique Douglas Fairbanks ne semble pas à l’aise dans
ce rôle aux antipodes de ses personnages de héros bondissants. Tout juste peut-il
se livrer, ici et là, à quelques acrobaties qui ne se justifient guère. Outre un
superbe décor baroque de bateau signé William Cameron Menzies, la véritable
star du film est Bebe Daniels, ancienne partenaire d’Harold Lloyd qui, à l’orée
du parlant, était en train de commencer une nouvelle carrière de chanteuse après
le succès qu’elle avait rencontré dans Rio Rita (1929) de Luther Reed,
transposition cinématographique d’un spectacle de Florenz Ziegfeld. Et on ne
manquera pas d’apprécier le savoureux Edward Everett Horton dispensant à son
patron quelques conseils de séduction, dans l’un de ses premiers films sonores.
Malheureusement la version désormais visible ne dépasse pas 62 minutes de
projection alors que le film initial durait une heure et demie. Disponible en
DVD.R.L.

POURQUOI
NOUS DÉTESTENT-ILS ?***
(Fr., 2016.) R. : Alexandre Amiel, Amelle Chahbi, Lucien Jean-Baptiste ;
Mont. : Jessica Babinard, Ghislain Delaval et Cédric Daire ; M. : Grégoire
Musso ; Son : Alexandre Le Mouroux et Winoc Tessier ; Pr. : Caméra
Subjective ; Int. : Lucien Jean-Baptiste, Amelle Chahbi et Alexandre Amiel.
Couleurs, NB, 121 min.
Réalisé et incarné par Lucien Jean-Baptiste, Amelle Chahbi et Alexandre
Amiel, ce documentaire s'attache à comprendre les relations parfois difficiles
qu’entretient la France avec certains de ses citoyens noirs, arabes et juifs.
Monté sous la forme d’un triptyque, Pourquoi nous détestent-ils ? est bien
plus qu’un film documentaire. Pour détricoter les stéréotypes et les préjugés
issus d’un imaginaire archaïque, il fait aussi preuve d’un sens artistique et
pédagogique certain. On pourrait lui reprocher le choix de personnalités au
discours particulièrement extrême, mais non. Ces personnalités entraînent
derrière et avec elles une population, certes, minoritaire, mais non négligeable
pour autant. Les réalisateurs leur donnent la parole pour reprendre la parole et
dire au public sans aucune agressivité, sans aucune rancœur, une réalité de la
France d’aujourd’hui, une réalité qui nous touche tous. Le seul bémol reste la
très faible diffusion de ce documentaire (à l’affiche dans très peu de salles en
France) qui mériterait pourtant une diffusion à chaque coin de l’Hexagone. Il a
sans doute remporté les suffrages d’un public déjà acquis, mais n’a
probablement guère pu s’en détacher pour conquérir un public plus novice.E.S.

POUR TON ANNIVERSAIRE**


(Zum Geburtstag ; All., 2013.) R. et Sc. : Denis Dercourt ; Ph. : Matteo
Cocco ; M. : Jérôme Lemonnier ; Pr. : Busse und Halberschmidt ; Int. :
Mark Waschke (Paul), Marie Bäumer (Anna), Sylvester Groth (Georg),
Sophie Rois (Yvonne), Johannes Zeller (Daniel), Saskia Rosendahl (Emilie).
Couleurs, 85 min.
Dans l’Allemagne de l’Est, vers les années 80, Paul s’adresse à lui-même
une fausse lettre d’amour signée Anna dont Georg est le petit ami. Celui-ci
s’efface et va faire la cour à Yvonne qu’il enlève à son soupirant. Mais il fait
promettre à Paul qu’Anna lui soit rendue quand il le décidera. Trente ans plus
tard, Paul et Anna sont mariés et ont une fille Emilie. Georg, marié à Yvonne,
reparaît. Ne faisant aucune allusion au pacte, il se venge en séduisant Emilie.
Jalouse, Yvonne le tue. Paul s’était confié à Daniel. Il découvre trop tard que ce
Daniel est le soupirant plaqué par Yvonne. Lui aussi entend se venger, et il a
emmené Emilie en balade…
Un scénario superbement agencé sur le thème de la vengeance : trois au
moins qui se mêlent. Dercourt, musicien de formation, a construit son film
musicalement et germaniste de culture, l’a tourné en Allemagne. La première
partie se déroule en Allemagne de l’Est et la seconde dans l’Allemagne
réunifiée : cet arrière-plan joue beaucoup dans l’intrigue.
J.T.

POUR UNE FEMME*


(Fr., 2013.) ; R. et Sc. : Diane Kurys ; Ph. : Gilles Henry ; M. : Armand
Amar ; Pr. : Alexandre Arcady, D. Kurys ; Int. : Benoît Magimel (Michel),
Mélanie Thierry (Lena), Nicolas Duvauchelle (Jean), Sylvie Testud (Anne),
Denis Podalydès (Maurice), Julie Ferrier (Tania), Clotilde Hesme
(Madeleine), Clément Sibony (Sacha). Couleurs, 110 min.
À la mort de Lena, leur mère, ses filles Tania et Anne évoquent le passé. En
1947, à Lyon, Lena était mariée avec Michel, un tailleur juif, communiste
convaincu ; ils avaient une petite fille, Tania. Le jeune frère de Michel, Jean, que
l’on croyait victime de la Shoah, était alors réapparu. C’était un agent israélien
qui, avec son copain Sacha, faisait partie d’un réseau organisant la chasse aux
nazis. Jean et Lena étaient tombés amoureux…
Par une suite de flash-back, le scénario révèle peu à peu un secret familial.
La narration est aisée, la reconstitution de cette période trouble de l’après-guerre
est bonne, l’interprétation de Benoît Magimel (le personnage le plus intéressant)
est convaincante. Diane Kurys semble s’être beaucoup investie dans ce
mélodrame.C.B.M.

POURQUOI J’AI PAS MANGÉ


MON PÈRE*
(Fr., 2014.) R. : Jamel Debbouze ; Sc. : J. Debbouze, Frédéric Fougea, Jean-
Luc Fromental, Olivier de Funès, d’après Roy Lewis ; Animation : Carlos
Grangel ; M. : Laurent Perez Del Mar ; Pr. : Fr. Fougea ; Voix : Jamel
Debbouze (Edouard), Melissa Theuriau (Lucie), Arié Elmaleh (Ian),
Christian Hecq (Simon), Patrice Thibaud (Vladimir/Serguei). Couleurs,
95 min.
Edouard, le fils aîné du roi des Simiens, trop malingre, est rejeté par sa tribu
au profit de son frère jumeau. Avec l’aide de son ami Ian, il lui faut donc
apprendre à se débrouiller loin des siens. Adoptant la station debout, il découvre
le feu, la chasse… et l’amour.
Le film est réalisé en « motion capture », les personnages, animés en 3D,
ayant l’apparence des interprètes audio. Debbouze est, bien sûr, ce petit héros
malin à la logorrhée intarissable. Il est dommage qu’une bande-son et une
musique exécrables couvrent trop souvent sa voix. Mené à vive allure, destiné à
un large public, c’est un film généreux sur l’évolution de l’Homme avec un
message de paix. On a la surprise de retrouver Louis de Funès et ses mimiques
(grâce au travail de son fils Olivier) dans le rôle du conseiller obséquieux et
colérique.C.B.M.

POURQUOI TU PLEURES ?**


(Fr., 2010.) R. : Katia Lewkowicz ; Sc. : Katia Lewkowicz, Marcia
Romano ; Ph. : Laurent Brunet ; M. : Benjamin Biolay ; Pr. : Grégory
Barrey ; Int. : Benjamin Biolay (Arnaud dit Cui-Cui), Emmanuelle Devos
(Cécile dite Coin-Coin), Nicole Garcia (Claude), Valérie Donzelli (Anna),
Sarah Adler (Léa). Couleurs, 99 min.
Arnaud, 35 ans, se marie enfin. En l’absence de sa promise, il a pour mission
de superviser les derniers préparatifs de la noce. Mais pendant ces quatre jours, il
aura aussi à gérer son déménagement, une fuite d’eau, des murs poreux,
l’enterrement de sa vie de garçon, sa sœur hystérique, sa mère envahissante et un
beau-frère alcoolique. Sans oublier… un coup de foudre pour Léa, jeune
chanteuse de dix ans sa cadette. Alors, finalement, se mariera ? Se mariera pas ?
Quatre jours dans la vie d’un indécis. Et qui mieux que Benjamin Biolay
pour l’incarner ? Il faut voir l’acteur-chanteur traîner mollement sa carcasse lasse
pendant qu’autour de lui tout s’agite follement, la palme de l’excitation revenant
à Emmanuelle Devos et à Nicole Garcia, impayables. Il faut dire qu’on le
comprend : tomber amoureux d’une autre femme alors qu’on est en plein
préparatifs de son mariage n’est pas des plus confortables… Le ton est
agréablement décalé et le suspense, tout psychologique qu’il soit (quelle
décision Arnaud va-t-il prendre), fonctionne bien.G.B.

POURVU QUE ÇA TOMBE*


(In Old Kentucky ; USA, 1935.) R. : George Marshall ; Sc. : Sam Hellman,
Gladys Lehman et Henry Johnson, d’après la pièce de Charles T. Dazey
(1893) ; Ph. : L. W. O’Connell ; M. : Arthur Lange ; Pr. : Edward Butler
pour Fox Film Corporation ; Int. : Will Rogers (Steve Tapley), Dorothy
Wilson (Nancy Martingale), Russell Hardie (Dr. Lee Andrews), Charles
Sellon (Ezra Martingale), Louise Henry (Arlen Shattuck), Esther Dale
(Dolly Breckenridge), Alan Dinehart (Slick Doherty), Charles Richman
(Pole Shattuck), Etienne Girardot (« Pluvious » J. Aspinwall), John Ince (le
shérif), Bill Robinson (Wash Jackson). NB, 86 min.
Une querelle de longue date oppose les familles Shattuck et Martingale.
Entraîneur d’Emperor, le cheval des Shattuck, Steve Tapley est renvoyé par
Pole, le doyen de la famille. Il se met gracieusement au service des Martingale et
leur offre d’entraîner leur propre cheval Greyboy. Grâce à lui, les Martingale
gagneront la course et il réussira à réconcilier les deux familles tout en favorisant
l’idylle entre Nancy Martingale et Lee Andrews, le vétérinaire au service des
Shattuck.
Les États-Unis ont connu leur guerre des Montaigu et des Capulet avec la
haine mortelle que se vouaient, depuis 1890, les familles Hatfield et McCoy dans
les Appalaches, à tel point que ce genre de rivalité ancestrale était devenue un
leitmotiv du cinéma américain : voir La Fille du bois maudit (1935) de Henry
Hathaway. Ce fut le dernier film de Will Rogers qui mourut le 15 août 1935 dans
un accident d’avion, trois mois avant sa distribution, et dont la sortie provoqua
rétrospectivement un choc dans un pays encore en deuil de sa star préférée : « Il
s’en dégage émotion et tristesse quand on prend conscience que plus jamais Will
Rogers n’incarnera de nouveaux personnages ni n’animera de nouvelles
histoires », pouvait-on lire dans la presse. Will Rogers est égal à lui-même dans
un rôle écrit pour lui : le brave homme d’âge mur, l’oncle préféré et bienveillant
qui veille au bonheur des jeunes femmes en mal d’amour. Les amateurs se
régalent d’un numéro de claquettes exécuté avec une classe ébouriffante par Bill
« Bojangles » Robinson. L’intrigant titre français fait allusion à un vieux
« rainmaker » engagé par la famille Martingale pour faire pleuvoir le jour de la
course et favoriser ainsi la performance de Greyboy toujours plus à l’aise en
terrain boueux. Faut-il ajouter que leur souhait se réalisera au-delà de toute
expression ? Découvert en vidéo. Pour Will Rogers, voir aussi David Harum et
La vie commence à quarante ans.R.L.

POUSSIÈRE D’ÉTOILES***
(Polvere di stelle ; Ital., 1973.) R. : Alberto Sordi ; Sc. : Alberto Sordi,
Ruggero Maccari et Bernardino Zapponi ; Ph. : Franco di Giacomo ; M. :
Piero Piccioni ; Pr. : Capitolina ; Int. : Alberto Sordi (Mimmo Adami),
Monica Vitti (Dea Dani), John-Philip Law (John), Edourdo Faieta (Ciccio
Caracioni). Couleurs, 82 min.
En 1943, la troupe théâtrale de Mimmo Adami ne trouve pas d’engagement
et vit de tournées minables. Survient le débarquement américain et Dea Dani, la
vedette, séduit les marines, dont l’un d’eux, John, veut emmener Dea aux États-
Unis. Cela ne se fera pas et la troupe se retrouve tout aussi désargentée en 1945.
Magnifique et émouvante évocation d’une troupe de ringards qui traverse la
guerre à coups d’expédients et qui découvre, à la fin du conflit mondial, que son
répertoire est condamné. Les temps ont changé. Alberto Sordi, homme-orchestre
de ce film, est comme à l’habitude, génial.J.T.

PRÉDESTINATION**
(Austr., 2014.) R. : Michael et Peter Spierig ; Sc. : Michael et Peter Spierig
d’après la nouvelle All You Zombies de Robert A. Heinlein ; Ph. : Ben Nott ;
M. : Peter Spierig ; Pr. : Paddy McDonald, Tim McGahan, Michael Spierig.
Int. : Ethan Hawke (l’agent temporel), Sarah Snook (la mère célibataire),
Noah Taylor (Mr. Robertson), Christopher Kirby (Mr. Miles). Couleurs,
97 min.
Pour sa dernière mission, un agent temporel doit mettre un terme aux
agissements d’un terroriste qui depuis des années lui échappe. Mais remuer le
passé n’est évidemment pas sans conséquence.
Découverts en 2003 avec Undead, une première œuvre réjouissante qui
fusionnait dans une même histoire zombies et invasion extraterrestre, les frères
Spierig continuent de creuser leur sillon dans le cinéma fantastique
contemporain avec Predestination. Resté injustement inédit dans les salles
françaises, le troisième long métrage du tandem australien est ainsi un film de
science-fiction sensible et intelligent qui confirme, après l’excellent
Daybreakers, l’indéniable talent des jumeaux. En s’inspirant assez fidèlement
d’une nouvelle de Robert A. Heinlein (All You Zombies), Michael et Peter
Spierig signent une variation virtuose sur le thème du voyage temporel, variation
qui repose sur une narration fluide et maîtrisée et qui se caractérise par son
approche réfléchie et philosophique. Le script imaginé par le duo est savamment
élaboré et ménage de nombreuses surprises sans pour autant sacrifier les
personnages qui représentent le cœur même du récit. Aussi étrange que
fascinante, la première partie du métrage s’articule d’ailleurs autour des deux
protagonistes principaux, qui se dévoilent au gré d’une longue conversation,
entretenant le mystère et le sentiment d’étrangeté. Puis, le rythme s’accélère et
les éléments du puzzle se mettent en place laissant peu à peu apparaître des
enjeux dramatiques inattendus. L’histoire, dès lors, prend une dimension
supplémentaire et, aux questionnements liés à la quête d’identité et à la
prédétermination, nous interroge parallèlement sur le sens et l’essence de
l’existence. Peut-on vivre sans but ? Est-on destiné à devenir ce que nous
sommes ? L’avenir est-il intimement lié au passé ? Les frères Spierig nous
interpellent sans cesse et, tout en se gardant d’apporter des réponses, font appel à
l’intelligence du spectateur. Leur mise en scène, soutenue par un somptueux
travail photographique de Ben Nott (qui assurait déjà ces fonctions sur le
précédent film du tandem), est d’une grande finesse et alterne avec brio suspens
et moments intimes, action et émotions. Un tour de force auquel contribuent
l’interprétation, dominée par Ethan Hawke, fabuleux comme d’habitude (et qui
retrouve les frères Spierig après Daybreakers) et la jeune Sarah Snook, épatante
dans le rôle de la Mère célibataire. À la croisée des chemins entre le drame, le
thriller et la science-fiction, Prédestination est une œuvre à la fois puissante et
divertissante, qui, récompensée par le prix L’Écran fantastique au festival
Fantasia, devrait rapidement devenir culte auprès des initiés.E.B.

PRÉJUDICE **
(Belg., Lux., 2015.) R. : Antoine Cuypers ; Sc. : A. Cuypers, Antoine
Wauters ; Ph. : Frédéric Noirhomme ; M. : Fant de Kantor, Francesco
Pastacaldi ; Pr. : Benoît Roland, Bernard Michaux, Sander Verdonk ; Int. :
Thomas Blanchard (Cédric), Nathalie Baye (la mère), Arno Hintjens
(Alain), Eric Caravaca (Gaétan), Ariane Labed (Caroline), Julien
Baumgartner (Laurent). Couleurs, 105 min.
Le repas de famille chez les parents s’annonce sous les meilleurs auspices –
surtout lorsque Caroline, la fille, annonce qu’elle attend un bébé. Cédric, son
frère, la trentaine, vit encore « à la maison », même s’il envisage un voyage en
Autriche, il va bientôt faire voler en éclats cette belle ordonnance…
Un huis clos familial où la tension, quasi palpable, monte peu à peu
démasquant les comportements des uns et des autres. Cédric est le corps étranger
au sein de cette famille ; on le tient à l’écart ; introverti, nerveux, explosif, c’est
par lui que l’orage éclate. Thomas Blanchard est une révélation. La réalisation
feutrée, aux couleurs ternes, semble étouffer les personnages. Quant à Nathalie
Baye, elle donne beaucoup d’ambiguïté à cette mère qui ne sait pas aimer.C.B.M

PRÉMÉDITATION ?**
(Fr., 1959.) R. : André Berthomieu ; Sc. et Dial. : André Berthomieu et
Frédéric Dard ; Ph. : Pierre Petit ; M. : Georges Van Parys ; Pr. : Bertho
Films ; Int. : Jean-Claude Pascal (Bernard Sommer), Jean Dessailly (le juge
Lenoir), Pascale Roberts (Me Foucot), Jacques Dufilho (Martinot). NB,
90 min.
Bernard Sommer a tué sa femme et l’amant de sa femme. Coup de sang ou
préméditation ? Me Sylvie Foucot ne croit pas, contre l’avis du juge
d’instruction, que son client (dont elle est amoureuse) ait attiré un ami à qui il
devait une forte somme, dans les bras de sa femme pour éteindre sa dette en les
tuant.
Dernier film de Berthomieu et scénario tiré de Toi qui vivais de Frédéric
Dard. À tirer de l’oubli.J.T.

PREMIER CONTACT***
(Arrival ; USA, 2016.) R. : Denis Villeneuve ; Sc. : Eric Heisserer ; Ph. :
Bradford Young ; Eff. sp. : Ryal Crosgrove ; Eff. vis. : Louis Morin ; M. :
Johann Johannsson ; Pr. : FilmNation Entertainment et Lava Baer ; Int. :
Amy Adams (Louise Banks), Jeremy Renner (Ian Donnelly), Forest
Whitaker (Colonel Weber), Tzi Ma (Général Chang), Michael Stuhlbarg
(Halpern). Couleurs, 116 min.
Douze vaisseaux extra-terrestres chargés d’Aliens arrivent sur la terre. Une
linguiste réputée qui vient de perdre sa fille Hannah est chargée d’entrer en
contact avec eux. Quelles sont leurs intentions ? Et voilà que l’armée chinoise
décide de les attaquer…
Un beau et original film de fiction sur le rôle du langage dans les rencontres
du troisième type : les effets spéciaux passent après la réflexion et le drame
humain que connaît l’héroïne.J.T.

PREMIER HOMME (LE)**


(Fr., Ital., Alg., 2012.) R. et Sc. : Gianni Amelio ; Ph. : Yves Cape ; M. :
Franco Piersanti ; Pr. : Marco Chimenz, Giovanni Stagilini, Riccardo
Tozzi ; Int. : Jacques Gamblin/Nino Jouglet (Jacques Cormery), Catherine
Sola/Maya Sansa (Catherine Cormery), Denis Podalydès (M. Bernard), Ulla
Baugué (la grand-mère), Jean-Paul Bonnaire/Nicolas Giraud (l’oncle
Etienne). Couleurs, 101 min.
Août 1957, Jacques Cormery, un célèbre écrivain, revient en Algérie pour
revoir sa mère. Alger est en pleine effervescence, en proie aux manifestations
des Arabes qui réclament leur indépendance. Jacques se souvient de son enfance,
de la sévérité de sa grand-mère, de ses camarades de classe et, surtout, de
M. Bernard, cet instituteur qui a su deviner ses dons et lui a permis de sortir de la
misère.
Le film est adapté du roman autobiographique d’Albert Camus, resté
inachevé. Le réalisateur se permet quelques variantes, mais reste fidèle aux
propos, à la pensée, à l’humanisme de ce grand écrivain. Réalisé en Algérie,
c’est un film lumineux qui évoque le conflit franco-algérien sans manichéisme,
qui dit cette enfance malheureuse à la Dickens sans sensiblerie, qui croit en la
grandeur de l’Homme, en l’amitié toujours possible entre les peuples. Un film
généreux, souvent émouvant, parfaitement interprété, notamment par Nino
Jouglet, ce remarquable jeune comédien de 11 ans.C.B.M.
PREMIÈRE CHEVAUCHÉE
DE WYATT EARP (LA)*
(Wyatt Earp’s Revenge ; USA, 2011.) R. : Michael Feifer ; Sc. : Jeffrey
Schenk et Peter Sullivan ; Ph. : Roberto Schein ; M. : Andres Boulton ; Pr. :
Hybud et Lancom Entertainment ; Int. : Shawn Roberts et Val Kilmer
(Wyatt Earp), Matt Dallas (Bat Masterson), Wilson Bethel (Doc Holliday).
Couleurs, 90 min.
Wyatt Earp, devenu âgé, raconte, en 1907, comment il réunit Bat Masterson,
Doc Holliday et d’autres, pour venger le meurtre de sa bien aimée Dora, en
poursuivant les frères Kennedy que protégeait leur père.
Petit western dans grands moyens, sorti seulement en DVD, mais qui met en
scène les légendes de l’Ouest : Wyatt Earp, Doc Holliday…J.T.

PREMIERS (LES), LES DERNIERS*


(Belg., Fr., 2015.) R. et Sc. : Bouli Lanners ; Ph. : Jean-Paul de Zaetijd ; M. :
Pascal Humbert ; Pr. : Jacques-Henri Bronckart ; Int. : Bouli Lanners
(Gilou), Albert Dupontel (Cochise), Suzanne Clément (Clara), Philippe
Rebbot (Jésus), Max von Sydow (le croque-mort), David Murgia. (Willy),
Aurore Broutin (Esther). Couleurs 98 min.
Gilou et Cochise, deux chasseurs de primes, sont engagés pour récupérer un
smartphone contenant des informations compromettantes pour son propriétaire.
C’est ainsi qu’ils approchent Willy et Esther, un jeune couple de SDF en
cavale…
Images charbonneuses, ciel bas, plaine boueuse à perte de vue… Univers
déglingué où l’on croise Jésus, un croque-mort, un patron d’hôtel résigné
(Michaël Lonsdale)… L’apocalypse est pour demain. Entre humour (très) noir et
désespérance existentielle, en une sorte de western de fin du monde, une seule
solution : en finir. À moins que malgré tout, on ait un moral d’acier pour arriver
à survivre. Serons-nous les derniers hommes de notre monde ? Ou les premiers
d’une ère nouvelle ?C.B.M.

PREMIERS CRUS**
(Fr., 2015.) R. : Jérôme Le Maire ; Sc. : Jérôme Le Maire, Rémi Bezançon,
Vanessa Portal ; Ph. : David Ungaro ; Pr. : Alain Terzian ; Int. : Gérard
Lanvin (François Maréchal), Jalil Lespert (Charlie Marechal), Alice
Taglioni (Blanche Maubuisson), Laura Smet (Marie), Lannick Gautry
(Marco). Couleurs, 97 min.
Charlie a refusé de succéder à son père à la tête du vignoble familial pour
faire carrière à Paris avec un guide des vins. Son père ne s’en est pas remis et
laisse la direction à Marco, son gendre. Du coup la qualité baisse et Marguerite,
une voisine et concurrente propose de racheter le domaine. Charlie doit revenir
et ne reste pas insensible au charme de la fille de Marguerite, Blanche. Il reprend
l’entreprise en ayant recours aux méthodes anciennes et la redresse.
Où l’on découvre que le vignoble français est un thème inépuisable pour le
cinéma et donne des crus cinématographiques de première qualité.J.T.

PRÉNOM (LE)**
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ;
Ph. : David Ungaro ; M. : Jérôme Rebotier ; Pr. : Dimitri Rassam et Jérôme
Seydoux ; Int. : Patrick Bruel (Vincent), Charles Berling (Pierre), Valérie
Benguigui (Elisabeth), Guillaume de Tonquédec (Claude), Judith El Zein
(Anne), Françoise Fabian (Françoise). Couleurs, 109 min.
Elisabeth et Pierre, des enseignants, ont invité à dîner Vincent, frère
d’Elisabeth, et Anne, son épouse, toujours en retard. Il y a aussi Claude, leur ami
d’enfance. Vincent annonce que sa femme est enceinte ; ce sera un garçon. Quel
prénom lui donner ? Ils confient qu’ils ont choisi celui d’Adolphe, en référence à
Benjamin Constant. Mais n’est-ce pas aussi, phonétiquement, celui d’un certain
Hitler ? Le ton monte…
De leur grand succès sur scène avec les mêmes acteurs, sauf Bruel, les
auteurs offrent une transposition réussie à l’écran. Certes, l’origine théâtrale est
évidente : décor quasi unique, division en deux actes, mise en scène ne visant
qu’à l’efficacité. Mais il y a deux atouts : des dialogues percutants, vifs, enlevés
et une brochette d’acteurs brillantissimes pour les servir. Le film débute comme
une bonne blague, égratignant les enseignants de gauche, « abonnés à
Télérama » alors qu’ils n’ont pas la télévision et ces affairistes de droite aux
dents longues. Et puis des sujets de société sont abordés (telle l’homosexualité
avec un Guillaume de Tonquédec génial), des rancœurs lézardent ces belles
amitiés, toute vérité n’étant pas bonne à dire. La comédie amusante du début
prend alors un ton plus amer. C’est du théâtre filmé ? Oui, et alors ? Guitry
aussi.C.B.M.

PRÉSIDENT (LE)*
(The President ; Géorgie, GB, 2014.) R. : Mohsen Makhmalbaf ; Sc. :
M. Makhmalbaf, Mariyeh Meshkiny ; Ph. : Constantin Mindia Esadze ;
M. : Guja Burduli, Tadjar Junaid ; Pr. : Maysam Makhmalbaf, Mike
Downey, Sam Taylor, Vladimir Katcharava ; Int. : Misha Gominshvili (le
président), Dachi Orvelashvili (le petit-fils), la Sukhistashvili (la prostituée).
Couleurs, 118 min.
Le Président d’une dictature arabe est renversé lorsque son peuple se révolte.
Déguisé en musicien de rues, il doit fuir le pays en compagnie de son petit-fils
de cinq ans pour tenter d’atteindre la mer où un navire l’attend.
Le réalisateur s’inspire du shah d’Iran pour composer son monstrueux
dictateur, ainsi que des révolutions arabes. Cette fable politique n’est
malheureusement qu’un road-movie simpliste. Filmé en Géorgie, les paysages
sont beaux ; les méchants militaires sont vraiment méchants ; les péripéties
cocasses ou dramatiques sont souvent invraisemblables.C.B.M.
PRESTIGE
(USA, 1932.) R. : Tay Garnett ; Sc. : Francis Edward Faragon, d’après une
histoire de Harry Hervey ; Pr. : Tay Garnett ; Int. : Ann Harding (Thérèse
du Flos), Melvyn Douglas (Lieutenant André Verlaine), Adolphe Menjou,
Clarence Muse, Ian MacLaren. NB, 71 min.
Le prestige est celui de l’homme blanc en Asie, compromis par un officier
faible et alcoolique, rétabli par son énergique épouse, grâce à qui le chef blanc se
ressaisit et remet dans le rang des indigènes prêts à l’insoumission.
Ce film comporte plusieurs singularités : les héros blancs sont français,
l’action se situe en Indochine française, ce que soulignent de nombreux détails,
dans un poste militaire « à 1 000 km de Saigon ». Annam ou Cambodge ? On ne
sait. Les tirailleurs indigènes sont annamites, les danseuses semblent
cambodgiennes, les autres femmes en paréos courts carrément polynésiennes !
Pour sa part, l’historien américain Maltin, lui, y voit un drame de l’armée
britannique…
L’ensemble fait d’ailleurs assez Kipling, et dans une cérémonie au drapeau
on ne voit pas le drapeau français (ni anglais d’ailleurs) comme s’il avait été
coupé, peut-être pour les marchés anglo-saxons ? L’interprétation est inégale :
Ann Harding est remarquable et Adolphe Menjou très bon mais Melvyn Douglas
en officier pleutre est très mauvais, sinon ridicule. Ouvertement raciste,
colonialiste (et peut-être anti-français au départ) mais aussi féministe, Prestige
constitue un drôle d’objet, une curiosité d’époque. C’est son seul intérêt, mais il
n’est certes pas négligeable. Quant au grand Garnett, il faudra le chercher
ailleurs. Film redécouvert lors de la rétrospective Garnett à la
Cinémathèque.P.H.

PRESUMÉ COUPABLE**
(Fr., 2010.) R. : Vincent Garenq ; Sc. : Serge Frydman, Vincent Garencq,
d’après le livre d’Alain Marécaux ; Ph. : Renaud Chassaing ; Pr. :
Christophe Rossignon, Philip Boëffard ; Int. : Philippe Torreton (Alain
Marécaux), Wladimir Yordanoff (Maître Hubert Delarue), Noémie Lvovsky
(Edith Marécaux), Raphaël Ferret (le juge Fabrice Burgaud), Michelle
Goddet (Thessy), Farida Ouchani (Myriam Badaoui). Couleurs, 102 min.
Alain Marécaux était un homme comme un autre : huissier, épouse, enfants,
pavillon. Du moins jusqu’à ce petit matin de 2001 où lui et sa femme sont sortis
de leur lit manu militari et conduits – sans ménagement – en prison. Séparé de
son épouse, Alain entame un long calvaire solitaire derrière les barreaux. On
l’accuse lui et sa femme de… pédophilie ! Infâme ! Absurde… ! Oui mais
comment le prouver ?…
Pour évoquer la pénible affaire d’Outreau, Vincent Garencq opte pour un
angle d’attaque et un seul : il nous fait vivre l’entièreté de son déroulement par le
regard de l’une de ses victimes – et une seule –, Alain Marécaux. On est
constamment dans la tête de cet homme, partageant de la sorte avec lui – et de la
façon la plus intime qui soit – toutes ses émotions, de l’indignation à la révolte
en passant par le désespoir. Choix d’autant plus judicieux que Marécaux est
incarné (le mot est faible) par un Philippe Torreton impliqué dans son
personnage à tel point que, pour rendre crédible sa grève de la faim, il a
volontairement perdu 27 kilos. Quant à Garenq, il a compris que clarté, sobriété
et modestie font davantage que les grandes envolées lyriques pour dénoncer ce
lamentable dysfonctionnement de la justice que fut l’affaire d’Outreau.G.B.

PREUVE D’AMOUR*
(Fr., 1987.) R. : Miguel Courtois ; Sc. : Miguel Courtois et Philippe
Combenègre ; Ph. : Yves Dahan ; M. : Requiem de Mozart ; Pr. : Alain
Sarde ; Int. : Gérard Darmon (Martin Fresnel), Anaïs Jeanneret (Lou),
Philippe Combenègre (le tueur), Michel Auclair (Charles Maurin), Jean
Rougerie (le commissaire Berthomieu). Couleurs, 96 min.
Dans un train le critique de cinéma Martin Fresnel rencontre la belle Lou.
Un photographe qui voulait faire chanter le producteur Maurin est assassiné, puis
c’est le tour du producteur. Intrigué, Fresnel enquête sur ce double meurtre. Et il
remonte jusqu’à Lou qui voulait se venger de Maurin. Elle a manipulé un jeune
tueur qui est arrêté tandis qu’elle s’enfuit avec l’argent volé à Maurin. Fresnel lui
aussi a été manipulé.
Petit film policier bien enlevé avec un scénario ingénieux et une solide
distribution.J.T.

PRINCE OF PERSIA :
LES SABLES DU TEMPS*
(Prince of Persia : The Sands of Time ; USA, 2010.) R. : Mike Newell ; Sc. :
Boaz Yakin, Doug Miro et Carlo Bernard sur une idée de Jordan Mechner ;
Ph. : John Seale ; Eff. sp. : Trevor Wood ; Eff. vis. : Sue Rowe ; M. : Harry
Gregson-Williams ; Pr. : Walt Disney Prod. ; Int. : Jake Gyllenhaal (le
prince Dastan), Gemma Arterton (Tamina), Ben Kingsley (Nizam), Richard
Coyle (Tuss), Alfred Molina (le cheik Amar). Couleurs, 118 min.
Dastan, prince perse s’empare de la ville d’Alamot. Jaloux, son frère Tus,
héritier du trône, l’invite à offrir au roi une tunique, qui est en réalité
empoisonnée. Le souverain meurt et Dastan est accusé du meurtre. Il s’enfuit
avec la princesse Tamina. Il finira par déjouer les intrigues du méchant Nizam à
l’origine de l’intrigue destinée à perdre Dastan.
À l’origine un jeu vidéo devenu film d’action. Tout est convenu dans
l’histoire, la mise en scène et l’interprétation. L’excellent metteur en scène Mike
Newell multiplie les scènes de combat, les côtés insolites (la course d’autruches)
et les catastrophes spectaculaires (les sables du temps) pour rappeler qu’il est
derrière la caméra et donner un peu de nerf au charmant Jake Gyllenhaal.J.T.

PRINCESSE
DE MONTPENSIER (LA)**
(Fr., 2010.) R. : Bertrand Tavernier ; Sc. : Bertrand Tavernier, Jean
Cosmos et François-Olivier Rousseau d’après Madame de La Fayette ; Ph. :
Bruno de Keyzer ; M. : Philippe Sarde ; Pr. : Paradis Film, Studio Canal,
Fr 2, Fr 3 ; Int. : Mélanie Thierry (Marie de Montpensier), Lambert Wilson
(François de Chabannes), Grégoire Leprince-Ringuet (le prince de
Montpensier), Gaspard Ulliel (le duc de Guise), Raphael Personnaz (le duc
d’Anjou), Michel Vuillermoz (le duc de Montpensier), Philippe Magnan (le
marquis de Mezières), Florence Thomassin (la marquise de Mezières),
Judith Chemla (Catherine de Guise). Couleurs, 139 min.
1652. Bien qu’elle soit amoureuse du duc Henri de Guise, Marie de
Mezières est contrainte par son père d’épouser le terne prince de Montpensier.
Alors que les guerres de religion éclatent en 1657, elle est envoyée au château de
Champigny sous la protection du comte François de Chavannes, son précepteur,
un humaniste qui va, peu à peu s’éprendre d’elle. Henri de Guise et le duc
d’Anjou les rejoignent au château. Henri devient l’amant d’une nuit de Marie.
Lors de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, François de Chavannes est
massacré.
Cette adaptation d’une nouvelle de Mme de La Fayette n’est certainement
pas une œuvre majeure de Tavernier. Il signe un film soigné, fastueux, avec de
magnifiques costumes, de beaux châteaux Renaissance, une musique d’époque
bien choisie et de remarquables jeunes comédiens. Et il est toujours bon
d’entendre répéter combien les raisons d’État ne peuvent briser les élans du
cœur.C.B.M.

PRISONNIER FANTÔME (LE)***


(Albert R.N. ; GB, 1953.) R. : Lewis Gilbert ; Sc. : Guy Morgan et Vernon
Harris, d’après la pièce d’Edward Sammis et Guy Morgan ; Ph. : Jack
Asher ; M. : Malcolm Arnold ; Pr. : Daniel M. Angel ; Int. : Anthony Steel
(lieutenant Geoffrey Ainsworth), Jack Warner (capitaine Maddox), Robert
Beatty (lieutenant Jim Reid), William Sylvester (lieutenant Texas Norton),
Anton Diffring (Hauptmann Schultz), Paul Carpenter (lieutenant Fred
Erickson), Frederick Valk (le commandant du camp), Walter Gotell (le
feldwebel). NB, 88 min.
Un camp d’officiers de marine prisonniers des Allemands durant la
Deuxième Guerre mondiale. L’obsession des hommes est de s’évader et un
comité se tient régulièrement sous les ordres du capitaine Maddox. C’est alors
que le lieutenant Ainsworth présente à ses camarades sa dernière trouvaille :
« Albert », un mannequin démontable qui pourrait permettre de donner un sursis
à un évadé éventuel en prenant sa place… La ruse va réussir au-delà de toute
espérance.
Dans les années cinquante, les cinéastes anglais étaient passés maîtres de ce
sous-genre du film de guerre : le film d’évasion. Avec ces deux autres classiques
que sont Le Cheval de bois (1950) de Jack Lee et Les Indomptables de Colditz
(1954) de Guy Hamilton, Le Prisonnier fantôme en constitue la trilogie
emblématique. On y retrouve toutes les qualités qui font du cinéma britannique
de cette époque l’un des plus captivants sur le plan des péripéties, de l’invention
et de l’étude de caractère. Nous sommes certes en terrain connu : une fois de
plus sont exaltées la camaraderie et la solidarité constantes qui rendent les
rapports humains toujours aussi attachants, sans oublier l’inaltérable humour qui
les sous-tend. Certes, le sujet ne cache jamais ses origines théâtrales. Mais sa
force tient précisément dans la cohésion d’un scénario bien construit et
constamment soutenu par des personnages forts et justes dans leur comportement
comme dans leurs émotions.
Viendra un peu plus tard la deuxième vague du genre avec L’Île du camp
sans retour (1957) de Val Guest, Le Mouchard (1959) de Don Chaffey et Un
caïd (1965) de Bryan Forbes, qui montreront une volonté de réalisme sans doute
plus proche de la réalité dans ce genre de sujets, mettant au goût du jour un
traitement auparavant conventionnel, idéalisé et beaucoup plus stylisé.R.L.
PRISONNIER
RÉCALCITRANT (LE)***
(Very Important Person ; GB, 1961.) R. : Ken Annakin ; Sc. : Jack Davies et
Henry Blyth, d’après un sujet de Jack Davies ; Ph. : Ernest Steward ; M. :
Reg Owen ; Pr. : Julian Wintle-Leslie Parkyn Production / Independant
Artists ; Int. : James Robertson Justice (sir Ernest Pease), Leslie Phillips
(Jimmy Cooper), Stanley Baxter (colonel Everett / major Stampfel),
Richard Wattis (Woodcock), John Le Mesurier (Piggott), Norman Bird
(Travers). NB, 98 min.
Célèbre inventeur et ingénieur en aéronautique, sir Ernest Pease est l’invité
de l’émission This is Your Life. À cette occasion, différentes personnes viennent
témoigner de son passé et reconstituent ainsi les événements qui eurent pour
théâtre un camp de prisonniers en Allemagne durant la Seconde Guerre
mondiale. En 1942, sir Ernest avait participé à un vol au-dessus de l’Allemagne
pour tester l’efficacité d’un nouveau radar mis au point par ses soins. Mais
l’infortuné inventeur avait été éjecté de l’avion touché par la DCA, et obligé de
descendre en parachute au cœur du territoire ennemi. Envoyé dans un camp de
prisonniers, il s’était trouvé aussitôt en butte aux soupçons de ses compagnons
de captivité à cause de son caractère irascible et de sa capacité à parler
couramment l’allemand. Mais très vite était parvenue aux autorités anglaises du
camp, l’information que sir Ernest était en réalité un VIP en relations constantes
avec le Premier Ministre et que son évasion était une priorité…
Une histoire de prisonniers de guerre de plus serait-on tenté de dire. Mais le
film présente l’originalité (plutôt rare) de traiter de la traditionnelle organisation
d’une évasion sur le mode humoristique. Et la formule réussit pleinement : c’est
bien mené, constamment drôle, sans exclure pour autant un certain suspense.
Quant à James Robertson Justice, qui révèle à cette occasion des dons comiques
insoupçonnés, c’est pour lui l’occasion de montrer qu’il a les épaules assez
larges pour tenir sans effort la tête d’affiche. Son personnage d’inventeur bourru
et taciturne, mais astucieux et plein d’initiatives, est un régal. Tout comme le
film, en fin de compte, même si la situation privilégiée de ces prisonniers d’un
camp « de rêve » s’avère on ne peut plus surréaliste.R.L.

PRISONNIERS DU HAREM*
(You Know What Sailors Are ; GB, 1954.) R. : Ken Annakin ; Sc. : Peter
Rogers, d’après le roman d’Edward Hyams (1951) ; Ph. : Reginald Wyer ;
M. : Malcolm Arnold ; Pr. : Julian Wintle et Peter Rogers pour J. Arthur
Rank ; Int. : Donald Sinden (lieutenant Sylvester Green), Akim Tamiroff (le
président de l’Agraria), Sarah Lawson (Betty), Naunton Wayne (capitaine
Owbridge), Bill Kerr (lieutenant Smart), Dora Bryan (Gladys), Martin
Miller (professeur Pfumbaum), Michael Shapley (l’amiral), Michael
Hordern (capitaine Hamilton), Ferdy Mayne (Stanislaus Voritz). Couleurs,
85 min.
Un soir de bordée, passablement éméchés, le lieutenant Sylvester Green et
ses deux compagnons de beuverie, construisent un curieux assemblage composé
de l’enseigne d’un usurier et d’une carcasse de voiture d’enfant qu’ils soudent et
peignent soigneusement, puis déposent la même nuit bien en vue sur un navire
étranger mouillé juste à côté de leur propre bateau, le « Lockyard ». Le matin
suivant, l’état-major tout entier s’interroge à propos de ce curieux engin qui
trône ainsi, insolemment, sur le pont d’un torpilleur appartenant à l’Agraria.
Invité par le capitaine Owbridge à enquêter, le lieutenant Green parle d’un radar
ultra-secret capable des plus extraordinaires performances. Peu après, le
président de l’Agraria assiste par inadvertance à l’explosion d’un avion en plein
vol et se croit possesseur du rayon de la mort. Pendant que, envoyé en mission,
le lieutenant Green se retrouve prisonnier dans le palais du dictateur…
On connaît le schéma commun à la plupart des comédies « à l’anglaise » : un
point de départ de préférence farfelu ou même absurde, conduit à son paroxysme
par une logique inattaquable. En l’occurrence ici, l’engin invraisemblable
construit par trois officiers de marine sortant d’une beuverie. Il en résulte une
première partie très prometteuse : celle de la découverte du mystérieux radar et
de l’ampleur prise par ses performances imaginaires qui débouche sur une satire
souvent savoureuse de la Royal Navy et de son administration.
Malheureusement, le film ne parvient pas à garder longtemps ce rythme et cette
espièglerie et la seconde partie retombe bien vite dans la banalité, mise à part la
performance réjouissante d’Akim Tamiroff qui s’en donne à cœur joie dans son
personnage de dictateur d’opérette et s’amuse, avec beaucoup de verve, à parler
un langage imaginaire. On retiendra néanmoins quelques scènes savoureuses
dans le harem où il est prouvé qu’une assemblée de jolies filles généreusement
dévêtues rivalise sans peine avec tous les geôliers du monde !R.L.

PRISONS D’ENFANTS/
LA MAISON DE L’ENFER*
(Hell’s House ; USA, 1931.) R. : Howard Higgin ; Sc. : Paul Gangelin,
B. Harrison Orkow, d’après l’histoire d’Howard Higgin ; Ph. : Allan
G. Siegler ; Pr. : Benjamin F. Zeidman ; Int. : Pat O’Brien (Matt Kelly),
James « Junior » Durkin (Jimmy Mason), Bette Davis (Peggy), Junior
Coughlin (Shorty), Emma Dunn (Emma Clark), Charley Grapewin (Nery
Clark). NB, 72 min.
Suite à la mort accidentelle de sa mère, Jimmy, 15 ans, est recueilli par son
oncle Henry et sa tante Emma dans leur pension de famille. Là, il fait la
connaissance de Matt Kelly, un fier-à-bras qui l’impressionne. Ce bon à rien
entraîne malheureusement l’adolescent naïf sur la mauvaise pente…
Un petit film fauché qui a le courage de dénoncer les bagnes pour enfants. Il
offre aussi à Bette Davis l’un de ses premiers rôles. La réalisation d’Higgin est
correcte pendant les trois quarts du film pour devenir inspirée à partir de
l’étonnante séquence de la punition dans la salle de correction.G.B.

PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM***


(Gett ; Isr., All., Fr., 2013.) R. et Sc. : Shlomi Elkabetz, Ronit Elkabetz ;
Ph. : Jeanne Lapoirie ; Pr. : Sandrine Brauer, Shlomi Elkabetz, Marie
Masmonteil ; Int. : Ronit Elkabetz (Viviane Amsalem), Menashe Noy
(Carmel Ben Tovim), Simon Abkarian (Elisha Amsallem), Sasson Gabai
(Rabbi Shimon), Eli Gorstein (Rabbi Salmion). Couleurs, 115 min.
Le problème est simple : Viviane Amsalem demande le divorce à son mari
Elisha ; sa résolution, en revanche, ne l’est pas : Viviane ne peut divorcer sans le
consentement de son mari, ce à quoi il se refuse obstinément. Elle saisit alors le
tribunal rabbinique qui a le pouvoir de dissoudre le mariage à une seule
condition… que le mari veuille bien ! L’impasse semble totale mais, audience
après audience, Viviane, assistée de Carmel, son avocat, résiste, insiste, se bat,
déprime mais ne renonce jamais…
Avec 12 hommes en colère, l’un des plus grands films de procès jamais
tournés. « Le procès de Viviane Amsalem », fondé sur le fait que le mariage
civil n’existe pas en Israël, nous décrit par le menu le combat judiciaire
harassant, s’étalant sur des années, que mène une femme pour se séparer
légalement d’un mari qui ne l’aime pas tout en refusant de lui rendre sa liberté.
Un combat inégal mais vital pour la dignité, pour l’égalité des sexes, contre
l’absurdité de lois antédiluviennes. Du point de vue narratif, ce remarquable huis
clos soumet le spectateur à un branle-bas émotionnel permanent : incrédulité,
révolte, indignation, surprise, empathie et rire se succèdent ou s’entrechoquent.
Interprété de manière magistrale par la coscénariste et coréalisatrice Ronit
Elkabetz, ce film israélien sait ménager un suspense efficace tout en proposant
de nombreuses et intéressantes pistes de réflexion. À voir absolument.G.B.

PROCHAINE FOIS
JE VISERAI LE CŒUR (LA)***
(Fr., 2014.) R. : Cédric Anger ; Sc. : Cédric Anger, d’après le roman Un
assassin au-dessus de tout soupçon de Yvan Stéfanovitch ; Ph. : Thomas
Hardmeier, Mont. : Julien Leloup ; M. : Grégoire Hetzel ; Déc. : Thierry
François ; Pr. : Alain Attal et Anne Rapczyk ; Int. : Guillaume Canet
(Frank), Ana Girardot (Sophie), Jean-Yves Berthelot (Lacombe), Patrick
Azam (Tonton), Arnaud Henriet (Locray), Douglas Attal (Nono), Piérick
Tournier (Carpentier), Alexandre Carrière (Ossart), François-Dominique
Blin (Niel). Couleurs, 111 min.
En 1978, le département de l’Oise est éprouvé par une série de meurtres de
jeunes auto-stoppeuses qui plonge les habitants dans la terreur. L’enquête est
confiée à la gendarmerie, mais en dépit des importants moyens mis en œuvre et
des pièges tendus au meurtrier, les recherches demeurent vaines. Et pour cause
puisque le coupable est l’un des membres de l’équipe, considéré comme le
meilleur d’entre eux…
Inspiré d’une histoire vraie (l’affaire « Lamare »), le film ne cherche pas à
faire durer le suspense sur l’identité du tueur, préférant s’attacher à décrypter son
inquiétant profil de psychopathe, épris d’un idéal élevé mais torturé par ses
démons. L’atmosphère angoissante du film et son intensité dramatique sont
remarquablement servies par le jeu très maitrisé de Guillaume Canet.A.V.

PRODIGE (LE)***
(Pawn Sacrifice ; USA, 2014.) R. : Edward Zwick ; Sc. : Steven Knight ;
Ph. : Bradford Young ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Gail Katz
Productions, Material Pictures et MICA ; Int. : Tobey Maguire (Bobby
Fischer), Liev Schreiber (Boris Spassky), Peter Sarsgaard (Père
Lombardy), Michael Stuhibarg (Paul Marshall), Lily Rabe (Joan Fischer).
Couleurs, 116 min.
À Reykjavik, en 1972, Bobby Fischer, jeune américain, affronte le russe
Spassky, champion du monde des échecs. Partie haletante où finalement Fischer
l’emporte réussissant à déstabiliser son adversaire qui l’avait pourtant déjà battu.
Vainqueur, Fischer devient célèbre dans le monde entier. Il sombre dans la folie.
Le jeu d’échecs parait peu cinématographique et pourtant il a inspiré de
nombreux films : la partie mise en scène tient le spectateur en haleine, même s’il
connaît le résultat puisqu’il s’agit d’événements réels. Mais Zwick s’est surtout
attaché à la personnalité de Fischer au comportement imprévisible, ce qui finira
par déstabiliser le grand maître Spassky. Fischer laisse dans ce match sa santé
mentale et finira au sein de l’Église Universelle de Dieu sans que l’on en sache
les raisons. Mais il a symbolisé, comme le souligne le film, la victoire de
l’Amérique sur l’Union soviétique et annonce l’effondrement de celle-ci.
Magnifique interprétation de Tobby Maguire et de Liev Schrieber.J.T.

PROFANATION**
(Fasandroeberne ; Danemark, 2014.) R. : Mikkel Norgaard ; Sc. : Nikolaj
Arcel et Rasmus Heisterberg d’après le roman de Jussi Adler – Olsen ; Ph. :
Eric Kress ; M. : Johan Söderqvist, Patrick Andren et Uno Helmersson ;
Pr. : Zentropa Entertainments ; Int. : Nikolaj Lie Kass (Carl Merck), Fares
Fares (Assad), Pilou Asbaek (Ditlev Pram), David Dencik (Ulrik Dybbel),
Danica Curcic (Kimmie Lassen). Couleurs, 119 min.
Envoyés dans le département V (vieilles affaires en passe d’être classées),
l’inspecteur Morck et son adjoint Assad sont sollicités par un ancien policier de
reprendre l’enquête sur le meurtre de ses jumeaux de 16 ans, Marie et Thomas.
Le supposé coupable s’en est tiré, grâce à son brillant avocat, à trois ans de
prison. Qu’est devenue une certaine Kimmie qui, la première, avait signalé le
double meurtre ? C’est elle qui a la clef du mystère.
Le roman policier, d’anglo-saxon est devenu nordique. Après Millenium, les
Enquêtes du Département V de Jussi Adler-Olsen ont été un grand succès de
librairie. Voici l’une de ces enquêtes sur grand écran, tournée par Mikkel
Norgaard, réalisateur de la célèbre série danoise Borgen. L’influence des séries
télévisées est sensible dans ce film, un peu trop sage et convenu.J.T.

PROFS (LES)
(Fr., 2013.) R. : Pierre-François Martin-Laval ; Sc. : Pierre-François
Martin-Laval et Mathias Gavarry ; Ph. : Régis Blondeau ; M. : Matthieu
Gonet ; Pr. : Les Films du 24 ; Int. : Pierre-François Martin-Laval (Antoine
Polochon), Kev Adams (Boulard), Christian Clavier (Tirocul), Isabelle
Nanty (Gladys), François Morel (l’inspecteur). Couleurs, 88 min.
Le plus mauvais lycée de France sera fermé s’il n’obtient pas 50 % de reçus
au bac. Pour le sauver l’inspecteur d’académie a l’idée d’y envoyer sept
professeurs réputés pour leurs méthodes peu orthodoxes et décontractées.
Pochade pour potaches.J.T.

PROFS 2 (LES)
(Fr., 2015.) R. : Pierre-François Martin-Laval ; Sc. : Pierre-François
Martin-Laval et Mathias Gavarry d’après la bande dessinée de Pica et
Erroc ; Ph. : Régis Blondeau ; M. : Matthieu Gonet ; Pr. : UGC ; Int. : Kev
Adams (Boulard), Isabelle Nanty (Gladys), Didier Bourdon (Pirocu), Pierre-
François Martin-Laval (Polochon), Arnaud Ducret (Eric), Francis
Chapman (le prince William), Igor Valeri (le prince Harry). Couleurs,
93 min.
Les profs du lycée Jules Ferry sont enlevés par les services secrets
britanniques pour assurer son diplôme à la petite fille de la Reine…
Après le succès de Profs, une suite était inévitable. Et avec Kev Adams,
coqueluche des ados. Un mélange d’Harry Potter, de satire des méthodes
d’éducation anglaise, d’autodérision lorsque Polochon (interprété par le
réalisateur) tente de faire aimer Napoléon aux Anglais, et de surréalisme dans
certains gags. Mais l’impression finale est désastreuse. Martin-Laval nous avait
habitués à plus de finesse dans certains de ses films.
J.T.
PROGRAM (THE)**
(The Program ; GB, 2015.) R. : Stephen Frears ; Sc. : John Hodge ; Ph. :
Danny Cohen ; M. : Alex Heffes ; Pr. : StudioCanal ; Int. : Ben Foster
(Lance Armstrong), Chris O’Dowd (David Walsh), Denis Ménochet
(Bruyneel), Guillaume Canet (le docteur Ferrari), Jesse Plemons (Landis).
Couleurs, 104 min.
Le coureur cycliste américain Lance Armstrong se rend compte qu’il ne peut
gagner une course sans être dopé. Grâce à l’EPO, il gagne, mais sa carrière est
interrompue par un cancer des testicules. Guéri, il prend contact avec le docteur
Ferrari qui met au point un programme. En 1999, 2000, 2001, 2002, il gagne le
Tour de France malgré Pantani et Ulrich, sans oublier Jalabert, à la tête de son
équipe, l’US Postal. Après sa septième victoire, il cède la place à son protégé,
John Landis qui l’emporte en 2006 mais est contrôlé positif. En 2009, Armstrong
tente un impossible retour et finit troisième. Mais un dossier est constitué contre
lui et il est déchu de ses victoires.
Histoire vraie du coureur Lance Armstrong, recordman des victoires au Tour
de France (7) mais grâce au dopage. Le film nous montre les dessous de ses
succès et l’organisation mafieuse mise en place, empêchant co-équipiers et
rivaux (eux-mêmes probablement dopés eux-aussi) de dénoncer les faits. Une
ombre sur l’une des plus belles compétitions sportives du monde.J.T.

PROIE (LA)*
(Fr., 2011.) R. : Eric Valette ; Sc. : Luc Bossi et Laurent Turner ; Ph. :
Vincent Mathias ; M. : Noko ; Pr. : Brio Films, StudioCanal et TFI ; Int. :
Albert Dupontel (Franck Adrien), Alice Taglioni (Claire Linné), Stéphane
Debac (Maurel), Sergi Lopez (Carrega), Natacha Regnier (Christine).
Couleurs, 102 min.
En prison, Franck Adrien a pour compagnon de cellule Maurel, un pervers
sexuel. Une nuit, alors que les autres détenus viennent pour le brutaliser, Franck
prend sa défense. Innocenté, Maurel va sortir de prison. Franck lui confie une
lettre pour sa femme indiquant où se trouve caché le butin du braquage réussi par
Franck. Resté sans nouvelles de Maurel, il comprend qu’il a été roulé par son co-
détenu. Il s’évade et découvre que sa femme a été tuée et que Maurel cherche à
lui imputer ses propres crimes, après s’être emparé du magot. Aidé de Claire
Linné, qui mène l’enquête, il va traquer Maurel.
Eric Valette essaie de renouveler un cinéma d’action de série B (Une affaire
d’État) et y réussit fort bien. À côté d’un Dupontel, toujours excellent, Stéphane
Debac campe un méchant qui cache son jeu sous une apparence lisse et n’en est
que plus séduisant. Mise en scène nerveuse : du bon polar.J.T.

PROMENEUR D’OISEAU (LE)*


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Philippe Muyl ; Ph. : Sun Ming ; M. : Armand Amar ;
Pr. : Pan Eurasia Films et Envision Films ; Int. : Li Bao Tian (Zhigen),
Yang Xin Yi (Renxin), Li Xao Ran (la mère), Gin Hao (le père). Couleurs,
100 min.
Un grand-père qui veut libérer son oiseau fétiche sur la tombe de son épouse
dans son village natal, doit emmener avec lui sa petite-fille. Celle-ci, d’abord
odieuse, se laisse peu à peu séduire. L’oiseau du grand-père étant mort sans qu’il
s’en aperçoive, elle échange son iPad contre un autre identique au premier.
Une vision plutôt mièvre de la Chine d’aujourd’hui, mais bien faite sinon
exacte.J.T.

PROMESSE D’UNE VIE (LA)**


(The Water Divine ; Austr., USA, 2014.) R. : Russel Crowe ; Sc. : Andrew
Knight et Andrew Anastasios ; Ph. : Andrew Lesnie ; M. ; David
Hirschfelder ; Pr. : Ratpac Entertainment et Seven Network ; Int. : Russell
Crowe (Joshua Connor), Olga Kurylenko (Ayshe), Yilmaz Erdogan (le
major Hassan), Ryan Cort (Art). Couleurs, 2014.
Joshua Connor, un sourcier australien, dont les trois fils ont été tués en 1916,
à la bataille de Gallipoli, décide, quatre ans plus tard, de se rendre en Turquie
afin de retrouver les dépouilles de ses enfants. Il doit se heurter aux autorités
militaires.
Premier film de l’acteur Russel Crowe qui met bien en lumière la situation
de la Turquie et la lutte pour son indépendance. C’est une suite au Gallipoli de
Peter Weir. L’intrigue amoureuse, malgré la beauté d’Olga Kurylenko, affaiblit
un peu la portée du film.J.T.

PROMETHEUS**
(Prometheus ; USA, 2012.) R. : Ridley Scott ; Sc. : Jon Spaihts et Damon
Lindelot ; Ph. : Dariuz Wolski ; Mont. : Pietro Scalia ; Eff. sp. : Trevor
Wood ; Déc. : Arthur Max ; M. : Marc Streivenfeld ; Pr. : 20th Century
Fox ; Int. : Noomi Rapace (Elizabeth Shaw), Michael Fassbender (David),
Charlize Theron (Meredith Vickers), Sean Harris (Fifield). Couleurs,
123 min.
À la lumière de peintures terrestres, des archéologues jugent que l’humanité
a été créée par des extra-terrestres. Le vaisseau Prometheus doit les conduire sur
une planète où vivraient les créateurs des hommes. Hélas ! Ils n’y découvrent
que des cadavres d’extra-terrestres des vases contenant une curieuse huile noire
et finalement un « ingénieur » survivant qui devient menaçant…
Retour pour Ridley Scott à la science-fiction, après les remarquables Alien et
Blade Runner. Le postulat de départ est prometteur mais une fois sur la planète
lointaine, on perd pied tant l’intrigue se fait compliquée. Les personnages
manquent de personnalité sauf David, l’androïde du vaisseau spatial. Quelques
bonnes scènes pour frissonner comme l’accouchement d’Elizabeth Shaw qu’elle
pratique par césarienne et l’apparition de « la créature ».J.T.
PROPHÈTE (LE)*
(The Prophet ; USA, 2014.) R. : Roger Allers ; Sc. : Roger Allers et Irene
Mecchi d’après Khali Gibran ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : Salma Hayek-
Pinault, Clark Peterson, José Tamez ; Voix : Salma Hayek Pinault
(Kamila), Liam Neeson/ Mika (Mustafa), John Krasinski/ Nicolas
Duvauchelle (Halim). Couleurs, 90 min.
Sur l’île imaginaire d’Orphalese, un poète va être fusillé parce qu’il refuse
de renier ses écrits. Ceux-ci seront sauvés par une fillette devenue muette à la
mort de son père.
Si le dessin est naïf, on retient le message : les écrits ne meurent jamais. Le
film est inspiré de l’auteur libanais Khali Gibran.J.T.

PROTÉGER ET SERVIR
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Eric Lavaine ; Ph. : Stéphane Cami ; M. : William
Geslin ; Pr. : Sam Player ; Int. : Kad Merad (Michel Boudriau), Clovis
Cornillac (Kim Houang), Carole Bouquet (Aude Letellier), François
Damiens (Romero), Elsa Kikoïne (Angela). Couleurs, 90 min.
Tribulations des deux policiers les plus bêtes de la police parisienne.
Catastrophique : Clovis Cornillac en policier vietnamien et Kad Merad en
policier catholique ! Et Carole Bouquet, directrice de la Police nationale, en
méchante ! Difficile de faire pire. Dommage pour Lavaine dont on espérait
mieux.J.T.

P’TIT QUINQUIN***
(Fr., 2014.) R., Sc. et Dial. : Bruno Dumont ; Ph. : Guillaume Deffontaines ;
Pr. : Jean Bréhat, Rachid Bouchareb, Muriel Merlin ; Int. : Alane Delhaye
(Quinquin), Lucy Caron (Eve), Bernard Pruvost (Van der Veyden),
Philippe Joré (Rudy Carpentier), Lisa Hartmann (Aurélie). Couleurs, 4 ×
52 min.
Quinquin, un adolescent, vit dans la ferme de ses parents près de Boulogne-
sur-Mer. En vacances avec ses copains, il voit un hélicoptère qui hisse le cadavre
d’une vache hors d’un blockhaus ; on y découvre dans son ventre une femme
coupée en morceaux, la tête ayant disparu. Le commandant de gendarmerie Van
der Veyden, assisté de son lieutenant est chargé de l’enquête pour élucider ce
mystère…
Cette comédie policière est surprenante venant de Bruno Dumont, cinéaste
austère plutôt influencé par Robert Bresson. Sa réussite est éclatante, même s’il
ne renonce en rien à son style habituel : longues séquences plutôt
contemplatives, rares dialogues (souvent en ch’ti), pas de musique (sinon la
célèbre comptine et la chanson composée et chantée par Lisa Hartmann), acteurs
non professionnels du cru (désopilant Bernard Pruvost). Il conserve ainsi son
regard chaleureux et encore son empathie pour tous ces cabossés de la vie qui
n’ont pas eu la chance d’être beaux et intelligents (le P’tit Quinquin a un bec-de-
lièvre, le commandant claudique, etc…). Ce qui est nouveau, c’est l’absurdité du
propos, ces gags filés, ces séquences burlesques. Pour peu que l’on accepte son
univers décalé ; on rit beaucoup.
N.B. Cette série télévisée a connu une sortie commerciale en salles, plus
complète.C.B.M.

PUNK SYNDROME (THE)**


(Kovasikajuttu ; Finlande, 2012.) R. : Jukka Kärkkäinen, J.-P. Passi ; Sc. :
Jukka Kärkkäinen, J.-P. Passi, Sami Jahnukainen ; Ph. : J.-P. Passi ; M. :
Riita Poikselkä ; Pr. : Sami Jahnukainen, Mouka Filmi ; Int. : Pertti
Kurikka, Kari Aalto, Sami Helle, Toni Välitalo, Kalle Pajamaa. Couleurs,
85 min.
Pertti Kurikan Nimipäivät est un groupe de punk finlandais formé par quatre
musiciens handicapés mentaux. Toni, le batteur, est atteint de trisomie 21, Pertti,
le leader et guitariste du groupe âgé d’environ 45 ans, est atteint d’une maladie
qui provoque un trouble de la parole (l’un des titres du groupe s’appelle
d’ailleurs Speech Defect). Kari chante et hurle dans son micro au rythme d’un
balancement permanent, le quatrième, Sami, est bassiste et gentiment détesté par
les autres membres du groupe pour son mauvais caractère et ses accès de
méchanceté. Séances d’enregistrement et répétitions dans le studio de leur foyer,
passage chez le pédicure, concerts et coups de gueules : nous suivons les
membres charismatiques du groupe de leurs débuts et de l’enregistrement de leur
vinyle, à leurs premiers moments de gloire et leur concert en Allemagne.
À travers des scènes tournées dans l’intimité de leur foyer de vie commune,
nous découvrons des personnages aux caractères complexes. Leurs envies
réprimées, leurs frustrations, leurs colères et leurs joies sont exprimées dans les
paroles de leurs chansons avec une intense sincérité que l’on pourrait qualifier de
naïve, alors qu’elle n’est que la juste expression de sentiments compréhensibles
par chacun. Comment ne pas en avoir assez d’être forcé de vivre avec son
bassiste à l’humeur massacrante, d’aller se faire chatouiller les pieds chez le
pédicure ou de prendre une douche avant un concert ? Avant tout, l’histoire de
quatre hommes passionnés et fiers de l’être ; la première séquence commence
d’ailleurs sur une phrase de Sami s’adressant au spectateur : « Si vous êtes dans
le coin, venez nous voir jouer. Vous ne serez pas déçus ! On sera toujours l’un
des meilleurs groupes en Finlande. » Puis Pertti d’ajouter : « Espérons que nous
resterons au top des ventes », ce à quoi Sami répond, après un moment de
réflexion : « Mais Pertti, on n’a même pas encore enregistré de chanson ! »
Peines de cœur, joies, interrogations métaphysiques et franches engueulades qui
n’ont rien à envier au film Dig !, The Punk Syndrome va au-delà d’un simple
portrait de la différence, c’est un film sur l’essence même du punk.O.L.

PURCHASE PRICE (THE)*


(The Purchase Price ; USA, 1932.) R. : William Wellman ; Sc. : Robert
Lord, d’après une histoire d’Arthur Stringer (The Mud Lark) ; Ph. : Sid
Hickox ; M. : Leo Forbstein ; Pr. : Warner Brothers Picture ; Int. : Barbara
Stanwyck (Joan Gordon), George Brent (Jim Gilson), Lyle Talbot (Eddie
Fields), Leila Bennet (Emily), Murray Kinnell (Spike Forgan), Matt
McHugh (Waco), David Landau (Bull McDowell), Hardie Albright (Don
Leslie), Snub Pollard (Joe). NB, 67 min.
Chanteuse de cabaret à Broadway et maîtresse d’un bootlegger déjà marié,
Joan Gordon part à Montréal pour fuir une vie sans perspective d’avenir. De
peur que le gangster ne la retrouve, elle épouse un fermier du Dakota du Nord
qui cherchait une femme par l’intermédiaire d’une agence matrimoniale. Après
un premier contact qui se passe plutôt mal, la jeune femme va tout faire pour
s’adapter à cette vie nouvelle et conquérir l’amour de son mari.
Comédie romantique tout ce qu’il y a d’improbable, le film s’embourbe dans
une action répétitive et un peu lassante après un début prometteur et pétillant. Il
faut au spectateur une sacrée dose de bonne volonté (ou de naïveté) pour croire à
cette histoire. L’étude de caractère est par trop schématique. George Brent, par
ailleurs comédien de talent, est très peu crédible en paysan fruste et borné. Mais
ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir Barbara Stanwyck chanter (pour la
première fois à l’écran), et surtout faire la vaisselle et se livrer aux travaux des
champs ! Disponible en DVD.R.L.

PURPLE GANG (THE)*


(USA, 1959.) R. : Frank MacDonald ; Sc. : Jack Dewit ; Pr. : Allied Artists ;
Int. : Robert Blake (Honeyboy Willard), Barry Sullivan, Elaine Edwards,
Marc Cavell. NB, 90 min.
Un tueur à face d’ange terrorise Detroit à la tête du Purple Gang.
Une excellente biographie de gangster fondée sur des faits réels. Le film est
inédit en France sauf en DVD.J.T.
Q

QUAI D’ORSAY***
(Fr., 2013.) R. : Bertrand Tavernier ; Sc. : Christophe Blain et Antonin
Baudry d’après leur bande dessinée, et Bertrand Tavernier ; Ph. : Jérôme
Almeras ; M. : Philippe Sarde ; Pr. : Little Bear, France 2 Cinéma et Pathé ;
Int. Thierry Lhermitte (Alexandre Taillard de Worms), Raphaël Personnaz
(Arthur Vlaminck), Niels Arestrup (Claude Maupas), Anaïs Demoustier
(Marina), Julie Gayet (Valérie Dumontheil), Bruno Raffaelli (Stéphane
Cahut), Thomas Chabrol (Sylvain Marquet), Thierry Frémont (Guillaume
van Effentem), Jane Birkin (Molly). Couleurs, 113 min.
Arthur Vlaminck, homme de gauche, entre au service du ministre des
Affaires étrangères, Alexandre Taillard de Worms, afin de préparer une thèse
universitaire. Il lui écrit ses discours. Il va ainsi découvrir les arcanes du
ministère et le travail de tout instant de chacun dans l’entourage de Taillard de
Worms, homme brillant et vibrillonnant. Ce dernier entend s’opposer aux
Américains dans l’affaire du Lousdemistan. Arthur rédige son discours applaudi
dans l’enceinte de l’ONU.
À l’origine, une excellente BD primée au festival d’Angoulême. L’un des
auteurs a été employé au ministère des Affaires étrangères, auprès de Dominique
de Villepin qui a inspiré le personnage de Taillard de Worms. L’adaptation de
Bertrand Tavernier est brillante : c’est une comédie du pouvoir politique très
drôle, avec un Thierry Lhermitte survolté qui s’écoute parler tout en citant
Héraclite à la moindre occasion. Il paraît que les fonctionnaires du Quai d’Orsay
ont trouvé ce film très exact !C.B.M.

QU’ALLAH BÉNISSE LA FRANCE*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Abd al Malik ; Ph. : Pierre Aïm ; M. : Bilal, Laurent
Garnier et Abd Al Malik ; Pr. : Les films du Kiosque ; Int. : Marc Zinga
(Régis Abd al Malik), Sabrina Ouazani (Nawel), Larouci Didi (Samir),
Mickael Nagenratt (Mike), Matteo Falkone (Pascal). NB, 96 min.
D’origine congolaise, Régis occupe un petit appartement d’une HLM de
Strasbourg, avec sa mère et ses deux frères. Excellent élève d’un lycée
catholique, il est poussé par son professeur vers les études supérieures. Mais il
est aussi fasciné par le rap et vole ou vend de la drogue pour acheter du matériel
pour ses concerts. Son copain Rachid tué par une bande rivale, sous le choc, il se
convertit à l’Islam. Il devient prédicateur sans toutefois renoncer au rap. Il
rencontre le succès avec Soldat de plomb et épouse Nawel qu’il aime depuis
longtemps après s’être mis à jour vis-à-vis des dealers.
Un film autobiographique tiré par Abd al Malik (Régis Fayette-Mikano),
rappeur connu, de son roman. Il décrit un milieu qu’il a connu, la cité du Neuhof
à Strasbourg et son témoignage est particulièrement important, même si le film
tourné volontairement en noir et blanc est parfois maladroit.J.T.

QUAND ON A 17 ANS**
(Fr., 2015.) ; R. : André Téchiné ; Sc. : A. Téchiné, Céline Sciamma ; Ph. :
Julien Hirsch ; M. : Alexis Rault ; Pr. : Olivier Delbosc, Marc Missonnier ;
Int. : Sandrine Kiberlain (Marianne), Kacey Mottet Klein (Damien),
Corentin Fila (Tom). Couleurs, 114 min.
Damien, 17 ans, est le fils de Marianne, médecin, et de Nathan, militaire
souvent absent. Il est en terminale au lycée où il subit l’animosité de Thomas, un
élève de sa classe, métis adopté par une famille de fermiers, vivant dans la
montagne. Marianne, appelée au chevet de la mère de Thomas, propose, pour la
soulager, que ce dernier vienne vivre chez eux. Les deux garçons n’apprécient
pas cette cohabitation — jusqu’à ce que leurs sentiments évoluent.
Au fil de trois saisons, André Téchiné situe l’action dans les superbes
paysages des Pyrénées ; la photo, en scope, est magnifique. Avec l’aide de sa
coscénariste, il filme avec beaucoup de sensibilité ces deux adolescents à une
période trouble de leur vie où leur sexualité est encore mal affirmée. Un beau
film, avec un léger bémol, car trop idyllique et prévisible.C.B.M.

QUAND VIENT LA NUIT*


(The Drop ; USA, 2014.) R. : Michael R. Roskam ; Sc. : Dennis Lehane ;
Ph. : Nicolas Karakatsanis ; M. : Marco Beltrami et Ral Keunen ; Pr. : Fox
Searchlight Pictures ; Int. : Tom Hardy (Bob Saginowski), Noomi Rapace
(Nadia), James Gandolfini (Cousin Marv), John Ortiz (Inspecteur Torres),
Elizabeth Rodriguez (Inspecteur Romney). Couleurs, 107 min.
Bob, employé dans un pub qui sert à blanchir l’argent sale, reste indifférent
comme son cousin Marv, à ces trafics. Mais il ne supporte pas qu’un chiot soit
maltraité. Il met le doigt dans un terrible engrenage. D’autant qu’ils sont
attaqués, lui et son cousin, et se font voler la recette du pub qu’ils sont mis en
demeure de rembourser par le patron…
Un bon film noir, sur un scénario de l’excellent Dennis Lehane, bien joué
par Tom Hardy et offrant des images splendides de Brooklyn dues à Nicolas
Karakatsanis. Dernière apparition de James Gandolfini, le fameux Tony Soprano
de la série télévisée.
J.T.
45 ANS**
(45 years ; GB, 2015.) R. et Sc : Andrew Haigh ; Ph. : Lol Crawley ; Pr. :
The Bureau ; Int : Charlotte Rampling (Kate), Tom Courtenay (Geoff).
Couleurs, 93 min.
45 ans d’union parfaite… ça se fête ! Kate et Geoff Mercer, un couple
bourgeois, vont le célébrer en invitant tous leurs amis. C’est alors que l’on
découvre dans un glacier des Alpes le corps congelé d’une femme. Ce fut le
premier grand amour de Geoff, il y a 50 ans…
Le scénario, très subtil, va mettre à mal le « couple parfait » en en révélant
peu à peu les fêlures. Si la réalisation est d’un classicisme très « british »,
l’interprétation « haut de gamme » est splendide, que ce soit Tom Courtenay ou
Charlotte Rampling à laquelle il suffit d’un regard, d’un sourire contraint pour
laisser deviner ses meurtrissures avec une grande élégance.C.B.M.

47 RONIN*
(47 Ronin ; USA, 2013.) R. : Carl Rinsch ; Sc. : Chris Morgan et Hossein
Amini ; Ph. : John Mathieson ; M. : Llan Eshkern ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Keanu Reeves (Kaï), Hiroyuki Sanada (Oishi), Ko Shibasaki
((Mika), Tadanobu Asano (Kira), Min Tanaka (Asano). Couleurs, 119 min.
Pour venger leur maître qui a dû faire seppuku, ses samouraïs devenus des
ronin, samouraïs sans maître, décident de le venger. Ils vont prendre d’assaut la
citadelle de Kira, cause de leur malheur. Ils tuent Kira. Mais le Shogun, irrité, les
oblige, sauf un, à faire seppuku.
D’une vieille légende japonaise déjà portée à l’écran, Carl Rinsch, gendre de
Ridley Scott, avec de gros moyens, tire un film hybride où se mêlent tous les
genres. La présence de Keanu Reeves, improbable samouraï, est là pour rappeler
qu’il s’agit avant tout d’un film spectaculaire pour tous publics.J.T.
QUARTET*
(Quartet ; GB, 2012.) R. : Dustin Hoffman ; Sc. : Ronald Harwood d’après
sa pièce ; Ph. : John de Borman ; M. : Dario Marianelli ; Pr. : BBC Films ;
Int. : Maggie Smith (Jean Horton), Tom Courtenay (Reggie Paget), Billy
Connolly (Bond), Pauline Collins (Cissy Robson). Couleurs, 98 min.
Une maison de retraite pour chanteurs et musiciens d’opéra. On y prépare le
gala de fin d’année qui permet de faire vivre la maison. Et voilà que l’on
annonce la venue de la grande cantatrice Jean Horton qui vient s’y retirer.
Qu’elle chante et le succès est assuré. Mais son ancien mari Reggie s’y refuse et
elle-même est réticente. Mais tout finit par s’arranger et au moment du lever du
rideau, Reggie demande à Jean si elle veut à nouveau l’épouser et, sur sa réponse
affirmative, commence le spectacle.
Premier film de Dustin Hoffman. On pense à La fin du jour où s’affrontaient
de vieux cabots dont Jouvet, Michel Simon et Victor Francen. C’est un cran en
dessous, mais il y a la magie de l’opéra.J.T.

QUATRE COMPAGNES (LES)


(Die vier Gesellen ; All., 1938.) R. : Carl Froelich ; Sc. : Jochen Huth ; Ph. :
Reimar Kuntze ; M. : Hansom Milde-Meissner ; Pr. : Tomfilm Studio ; Int. :
Ingrid Bergman (Marianne Kruge), Leo Slezak (Prof. Lange), Erich Ponto
(Hinz). NB, 90 min.
Quatre charmantes graphistes qui ont du mal à trouver du travail dans la
publicité, créent un studio et trouvent un client, quand l’amour les saisit…
Film tourné dans l’Allemagne nazie où les femmes étaient confinées dans la
vie domestique et se voyaient refuser toute liberté d’association et toute
indépendance économique dans la réalité. Il a été redécouvert grâce aux
rétrospectives Ingrid Bergman. Froelich a le mérite de poser en 1938 le dilemme
travail-amour.U.S.
QUATRE FANTASTIQUES (LES)*
(Fantastic Four ; USA, 2015.) R. : Josh Trank ; Sc. : Josh Trank et Simon
Kinberg d’après les bandes dessinées de Stan Lee et Jack Kirby ; Ph. :
Matthew Jensen ; Eff. sp. : Garry Elmendorf ; Eff. vis. : Kevin Mack ; M. :
Marco Beltrami ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Miles Teller (Reed
Richards), Michael B. Jordan (Johnny Storm), Kate Mara (Susan), Jamie
Bell (Ben Grimm), Tony Kebbell (Victor von Doom). Couleurs, 100 min.
Quatre super-héros franchissent un portail quantique pour découvrir la
Planète Zéro.
Bonne réputation pour ce film de science fiction qui joue sur le voyage dans
une autre dimension.J.T.

4 H 44, DERNIER JOUR SUR TERRE**


(4.44. Last Day on Earth ; USA, 2011.). R. et Sc. : Abel Ferrara ; Ph. : Ken
Kelsch ; Eff. vis. : Davis Isyomin ; M. : Francis Kupers ; Pr. : Wild Bunch et
Fabula Funny Balloons ; Int. : Willem Dafoe (Cisco), Shanyn Leigh (Skye),
Natasha Lyonne (Tina), Paul Hipp (Noah), Diedra McDowell (l’ancienne
épouse de Cisco), Pat Kiernan (le présentateur). Couleurs, 82 min.
Un couple, elle, Skye, qui est peintre, lui, Cisco, sans emploi défini,
attendent la fin du monde annoncée pour le lendemain matin, à 4 h 44. Ils
s’étreignent, se disputent, font leurs adieux aux parents et aux amis (dont
l’ancienne femme de Cisco) puis s’étendent sur la dernière peinture de Skye
tandis qu’une lumière intense les enveloppe.
Après Abel Gance jadis et Trier plus récemment dans Melancholia, un film
sur la fin du monde. Sujet à la mode. L’explication proposée ici vient du refus de
respecter l’environnement, mais l’essentiel réside dans le comportement de
l’homme face à une mort qu’il sait inéluctable. Ferrara n’est pas un auteur qui
travaille dans la finesse mais ici il se retient, évite les excès et les descriptions
apocalyptiques, ce qui rend sa peinture crédible.J.T.
96 HEURES***
(Fr., 2014.) R. : Frédéric Schoendoerffer ; Sc. : Simon Michaël, Philippe
Isard et Yann Brion ; Ph. : Vincent Gallot ; M. : Max Richter ; Pr. : ARP
Selection ; Int. : Gérard Lanvin (Gabriel Carré), Niels Arestrup (Victor
Kancel), Sylvie Testud (Marion Reynaud), Anne Consigny (Françoise
Caré), Laura Smet (Camille Kancel), Cyril Lecomte (Maître Castella),
Pierre Kiwit (Joseph). Couleurs, 96 min.
Trois hommes armés envahissent le domicile du commissaire Carré pour
l’obliger, à l’aide de faux documents, à sortir de prison le redoutable Victor
Kancel pour une supposée garde à vue de 96 heures. Ils se retrouvent dans une
maison isolée. Mais l’interrogé est Carré. Kancel veut savoir qui l’a donné à
Carré lorsque celui-ci l’a arrêté, il y a trois ans. Les complices quant à eux
s’inquiètent de savoir ce qu’est devenu le butin du casse. Pendant qu’une
protégée du commissaire, Marion, s’inquiète du sort du commissaire, Kancel fait
venir son avocat. C’est lui qui aurait dû garder le butin, or il affirme qu’on le lui
a dérobé. Kancel l’abbat, puis il tue ses complices. Pour faire parler le
commissaire qui se retranche derrière le secret professionnel, le gangster appelle
sa fille Camille dont il a deviné qu’elle était la maîtresse du commissaire. Carré
révèle alors que c’est Kancel qui s’est trahi lui-même au téléphone. Kancel va
abattre Carré mais il est devancé par Camille qui tire sur son père. Marion surgit
alors.
Après le remarquable Truands, Schoendoerffer confirme sa maîtrise dans le
domaine du polar. Le suspense est total et les rebondissements incessants.
Superbe interprétation de Nils Arestrup, impitoyable chef de gang, et de Gérard
Lanvin, commissaire à la fois rigoureux dans son métier mais relaché dans sa vie
privée. Originale est l’idée du renversement de la garde à vue : c’est celle du
policier et non du gangster.J.T.

QUATUOR (LE)***
(A Late Quartet ; USA, 2012.) R. et Sc. : Yaron Ziberman ; Ph. : Frederick
Elmes ; M. : Angelo Badalamenti ; Pr. : Opening Night ; Int. : Catherine
Keener (Juliette Gelbart), Christopher Walken (Peter Michell), Philip
Seymour Hoffman (Robert Gelbart), Mark Ivanir (Daniel Lerner), Imogen
Poots (Alexandra Gelbart). Couleurs, 105 min.
Juliette, alto, son mari Robert, deuxième violon, Daniel, premier violon et
Peter violoncelliste forment le quatuor La Fugue, constitué par Daniel il y a un
quart de siècle. Des fissures apparaissent : Robert veut passer premier violon,
Peter est gravement malade, Daniel qui donne des cours à Alexandra, fille de
Robert et Juliette, se laisse séduire par elle. Les répétitions sont orageuses. Le
soir du concert, en plein quatuor de Beethoven, Peter annonce au public qu’il
laisse sa place à son élève Nina Lee. L’exécution se poursuit avec elle.
Un film d’une grande finesse et d’une superbe exécution. Les quatre
musiciens sont parfaitement typés et admirablement interprétés (comment
pourrait-il en être autrement avec Walken et Hoffman) formant un groupe qui se
désagrège avec le temps et le poids de chaque ego. Pour les amateurs, signalons
que le morceau joué par le quatuor est l’opus 131 de Beethoven.J.T.

QU’EST-CE QU’ON A FAIT


AU BON DIEU ?*
(Fr., 2013.) R. : Philippe de Chauveron ; Sc. : Philippe de Chauveron, Guy
Laurent ; Ph. : Vincent Mathias ; M. : Marc Chouarain ; Pr. : Romain
Rojtman ; Int. : Christian Clavier (Claude Verneuil), Chantal Lauby (Marie
Verneuil), Ary Abittan (David Benichou), Medi Sadoun (Rachid Benassem),
Frédéric Chau (Chao Ling), Frédérique Bel (Isabelle Verneuil). Couleurs,
97 min.
Claude Verneuil, notaire à Chinon, et son épouse Marie font partie de la
grande bourgeoisie catholique « vieille France ». Ils ont des principes,
s’enorgueillissent et pensent faire preuve d’esprit. La pilule fut néanmoins dure à
déglutir lorsque de leurs quatre filles la première épousa un musulman, la
deuxième un juif et la troisième un Chinois. Leurs espoirs de voir enfin l’une
d’elles se marier à l’église se cristallisent sur la cadette : cette dernière vient –
Alléluia ! – de rencontrer un bon catholique mais – Sacrilège ! – un bon
catholique… noir !
Jaloux que ce film ait plu à des millions de Français, les critiques ont, du
haut de leur piédestal, agoni de sarcasmes cette comédie pourtant estimable. Le
film de Chauveron est certes un peu schématique (autant de filles à marier,
autant de races et de religions) et légèrement caricatural (le couple de parents
grands bourgeois – reproche à nuancer car les Verneuil évoluent au cours de
l’action) mais cette simplification même ne facilite-t-elle pas la clarté du débat ?
Car tout en nous faisant rire (dialogues, construction et acteurs jeunes et
confirmés efficaces), Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? aborde
intelligemment les questions ethniques qui déchirent actuellement notre pays.
Faire réfléchir en riant, il y a pire, non ?G.B.

QUE JUSTICE SOIT FAITE*


(Law Abiding Citizen ; USA, 2010.) R. : F. Gary Gray ; Sc. : Kurt Wimmer ;
Ph. : Jonathan Sela ; M. : Bryan Tyler ; Pr. : Warp Films ; Int. : Gerard
Butler (Clyde Shelton), Jamie Fox (Nick Rice), Colm Meaney (Inspecteur
Dunnigan), Bruce McGill (Cantrell). Couleurs, 108 min.
Un affrontement entre un tueur qui a vu assassinées sous ses yeux sa femme
et sa fille et qui tue à son tour par vengeance selon la morale des justiciers de
minuit, l’assassin d’abord puis les juges qui ont préféré s’arranger avec lui.
Gary Gray reprend le thème du justicier de Minuit, immortalisé par Bronson,
mais avec moins de succès. Question d’époque.J.T.

QUE LES HOMMES SONT BÊTES


(Fr., 1956.) R. et Sc. : Roger Richebé ; Ph. : Michel Kelber ; M. : Henri
Verdun ; Pr. : Films Roger Richebé ; Int. : François Périer (Roland Devère),
Dany Carrel (Sylvie Cerruti), Pierre Mondy (Josélito), Fernand Sardou
(M. Marcel). NB, 100 min.
Sylvie Cerruti sert d’appât à deux cambrioleurs pour détrousser un jeune
notaire qui avait lui-même dérobé l’argent qu’il avait avec lui…
Dernier film du producteur-réalisateur Richebé, surnommé par Henri
Jeanson « pauvre c… »J.T.

QUE VIVA EISENSTEIN !***


(Eisenstein in Guanajuato ; Mex., Pays-Bas, 2015.) R. et Sc. : Peter
Greenaway ; Ph. : Rainer van Brummelen ; M. : Serge Prokofiev ; Pr. :
Bruno Felix, Femke Wolting, Cristina Velasco ; Int. : Elmer Bäck
(Eisenstein), Luis Alberti (Palomino Canedo), Lisa Owen (Mary Craig
Sinclair), Maya Zapata (Conception), Rasmus Slätis (Alexandrov), Jakob
Ohrman (Tissé). Couleurs, 105 min.
En 1931, le grand cinéaste soviétique Eisenstein arrive à Guanajuato au
Mexique, pour réaliser un film financé par Upson Sinclair, un américain
progressiste. Il a pour guide Palomino Canedo, professeur en histoire comparée
des religions, qui va lui révéler son homosexualité.
« Les dix jours qui ont bouleversé la vie d’Eisenstein. » Greenaway rend un
hommage iconoclaste au réalisateur qui lui a fait découvrir le sens du montage
au cinéma. Avec une énergie étonnante, il déborde tout le langage actuel de la
caméra (numérique, grand angle, split-screen, panoramiques, travellings… et
surtout montage) pour réaliser un film brillantissime aux décors et costumes
exubérants. C’est peut-être superficiel par rapport au génie d’Eisenstein, mais
c’est enthousiasmant pour le spectateur. S’appuyant sur ses écrits et ses dessins,
il montre l’homosexualité d’Eisenstein en images crues et bouffonnes. Vérités
ou mensonges ?C.B.M.
QUEEN AND COUNTRY**
(Queen and Country ; GB, 2014.) R. et Sc. : John Boorman ; Ph. : Seamus
Deasy ; M. : Stephen McKeon ; Pr. : Merlin Films ; Int. : Callum Turner
(Bill Rohan), Caleb Landry Jones (Percy Hapgood), Pat Shortt (Redmond),
David Thewlis (Sergent major Bradley), Richard. Grant (Major Cross).
Couleurs, 115 min.
En 1952, à la veille de la guerre de Corée, Bill devient sergent instructeur. Il
a pour ami Percy. À la faveur d’une permission, ils assistent à un concert où Bill
remarque une femme qu’il va retrouver par hasard et qu’il baptise Ophélia. Elle
est d’extraction royale et le repousse lorsqu’il lui demande sa main. Comme
Ophélia elle tente de se noyer. Bill se consolera avec Sophie, une infirmière
rencontrée lors du fameux concert.
Retour derrière la caméra de John Boorman avec une comédie douce amère
qui continue chronologiquement Hope and Glory. À côté d’une satire de l’armée
des années 50, un hymne à la Tamise au centre du film. Boorman n’a rien perdu
de son talent et certains critiques ont cru discerner une part autobiographique
dans le personnage de Bill.J.T.

QUEEN OF MONTREUIL**
(Fr., 2012.) R. : Sólveig Anspach ; Sc. : Sólveig Anspach, Jean-Luc Gaget ;
Ph. : Isabelle Razavet ; M. : Martin Wheeler ; Pr. : Patrick Sobelman ; Int. :
Florence Loiret-Caille (Agathe), Didda Jónsdóttir (Anna), Samir Guesmi
(Samir), Úlfur Aegisson (Úlfur), Eric Caruso (Caruso), Alexandre Steiger
(Alexandre). Couleurs, 87 min.
Agathe, réalisatrice de cinéma, n’a qu’une idée, pleurer son compagnon
décédé et se replier sur sa douleur. Une Islandaise et son fils de vingt ans en
décideront autrement. Bousculée dans son désir de douleur solitaire et d’auto-
apitoiement, Agathe va peu à peu se rouvrir à la vie.
Pour évoquer le trauma qui suit un deuil brutal, Sólveig Anspach opte pour
un ton léger et décalé. Ainsi la pauvre héroïne de cette « comédie grave »
(Florence Loiret-Caille, excellente) se trouve-t-elle confrontée – entre autres – à
une Islandaise complètement barrée (l’épatante Didda Jónsdóttir), son fils
irresponsable, une otarie dans sa baignoire et un voisin amoureux transi…
Rarement aura-t-on eu le cœur si léger devant l’évocation d’un travail de deuil.
La chose étonnera moins si l’on se souvient que Sólveig Anspach avait su nous
rendre supportable et même attachant le spectacle d’une femme souffrant d’un
cancer du sein dans Haut les cœurs.G.B.

QUELQUES HEURES
DE PRINTEMPS***
(Fr., 2012.) R. : Stéphane Brizé ; Sc. : S. Brizé, Florence Vignon ; Ph. :
Antoine Héberlé ; M. : Nick Cave, Warren Ellis ; Pr. : Miléna Poylo, Gilles
Sacuto ; Int. : Vincent Lindon (Alain), Hélène Vincent (Yvette),
Emmanuelle Seigner (Clémence), Olivier Perrier (Lalouette). Couleurs,
108 min.
Alain sort de prison après avoir purgé un petit délit. Seul, sans travail, il
revient habiter chez sa mère, Yvette Evrard. Elle l’accueille froidement. Elle est
atteinte d’un cancer métastasé au cerveau. Leurs rapports s’enveniment. Il
découvre qu’elle a fait appel à un organisme suisse pour le suicide assisté.
Sans pathos, dans une belle mise en scène épurée, avec des cadrages choisis
et des éclairages lumineux, avec un accompagnement musical discret, Stéphane
Brizé, ce cinéaste de l’émotion, réalise un très grand film, une œuvre pudique et
bouleversante sur la mort, la dignité, les non-dits de l’amour. Écrire qu’Hélène
Vincent est une immense comédienne tient du pléonasme : elle incarne
simplement (et magistralement) cette petite bonne femme à la vie simple et
unique.C.B.M.
QUI ?*
(Fr., 1916.) R. : Léonce Perret ; Pr. : Ed CCL ; Int. : René Cresté. NB,
60 min environ.
Une femme est trouvée assassinée chez elle, sa porte fermée à double tour,
une fenêtre ouverte mais avec des barreaux. Et on ne retrouve pas l’arme du
crime. C’est un lanceur de couteaux qui l’a tuée en lançant son poignard attaché
à une corde par la fenêtre. Il n’a plus eu qu’à tirer sur la corde pour récupérer le
couteau.
Restauré par la Cinémathèque, Qui ? se situe dans la lignée du Mystère de la
chambre jaune (1906) de Gaston Leroux. C’est un film policier bien mené où se
reconnaît la patte de Perret.J.T.

QUI C’EST LES PLUS FORTS ?*


(Fr., 2015.) R. : Charlotte de Turckheim ; Sc. : Clément Koch et Charlotte
de Turckheim ; Ph. : Dominique Bouilleret ; M. : Polerik Rouvière Pr. :
Wild Bunch ; Int. : Alice Pol (Sam), Audrey Lamy (Céline), Bruno Sanchez
(Dylan), Anna Lemarchand (Kim). Couleurs, 103 min.
Deux amies au chômage doivent s’occuper de la petite sœur de l’une d’elles,
malade mentale. Pour la garder auprès d’elles, elles doivent trouver du travail…
Sympathique comédie qui aborde des sujets d’actualité, du chômage à la
GPA, sans avoir l’air d’y toucher.J.T.
R

RABIA
(Rabia ; Esp.-Mexique-Colombie, 2008.) R. : Sebastian Cordero ; Sc. :
Sebastian Cordero, d’après le roman de Sergio Bizzio ; Ph. : Enrique
Chidiak ; M. : Lucio Godoy ; Pr. : Guillermo del Toro, Bertha Navarro ;
Int. : Martina Garcia (Rosa), Gustavo Sanchez Parra (José Maria), Alex
Brendenmuhl (Alvaro Torres), Concha Velasco (Elena Torres), Iciar
Bollain (Lady Drake), Xabier Elorraiga (Edmundo Torres). Couleurs,
89 min.
Madrid. Rosa et José Maria viennent de se rencontrer lorsque ce dernier
provoque la mort de son chef de chantier. Le meurtrier doit alors se cacher et
trouve refuge à l’insu de tous dans la grande maison bourgeoise où Rosa est
employée comme domestique…
Une bonne idée (un meurtrier se cache dans la maison dont sa bien-aimée est
la bonne, à l’insu même de cette dernière) ainsi qu’une actrice charmante et
sensible, Martina Gracia. Malheureusement, l’acteur principal joue sur la note
unique de la bouderie et, pire, la mollesse de la réalisation de Cordero fait qu’on
se détache complètement de son film, pourtant attachant au départ.G.B.

RADIN !
(Fr., 2016.) R. : Fred Cavayé ; Sc. : Laurent Turner, Nicolas Cuche et Fred
Cavayé ; Ph. : Laurent Dailland ; M. : Klaus Badelt ; Pr. : Jerico ; Int. :
Dany Boon (François Gaultier), Laurence Arné (Valérie), Noémie Schmidt
(Laura), Patrick Ridremont (Cédric). Couleurs, 89 min.
François Gaultier, violoniste, est d’une telle radinerie qu’il déclenche
l’alarme dans un restaurant pour ne pas payer. Mais sa fille qu’il ne connaissait
pas, vient s’installer chez lui. Elle croit qu’il économise pour subventionner un
orphelinat au Mexique. Elle répand la nouvelle dans le quartier. Et voilà Gaultier
condamné à s’exécuter.
Manifestement Fred Cavayé est plus à l’aise dans le thriller. Quelques bons
gags au début puis un déluge de bons sentiments.J.T.

RADIOSTARS**
(Fr., 2012.) R. : Romain Lévy ; Sc. : Romain Lévy, Mathieu Oullion,
Philippe Mechelen ; Ph. : Laurent Tangy ; M. : Robin Coudert ; Pr. : Les
Productions du Trésor ; Int. : Manu Payet (Alex), Clovis Cornillac (Arnold),
Douglas Attal (Ben), Pascal Demolon (Cyril), Benjamin Lavernhe (Smiters).
Couleurs, 100 min.
Pour redresser une audience déclinante, une équipe d’animateurs radio
parisiens est envoyée tourner en régions pendant tout un été. De ville en ville, les
comparses se fâchent, se réconcilient, tombent amoureux, perdent les clefs de
leur autocar, mais terminent tout de même leur voyage à Marseille, où ils
animent un grand concert après avoir appris qu’ils avaient retrouvé leur audience
des beaux jours.
Le tour de force de Radiostars est de réussir à brosser le portrait à la fois
crédible, touchant et hilarant d’un groupe d’amis. Inspirée par la carrière
radiophonique du comédien principal Manu Payet, cette comédie bon enfant
propose une galerie de personnages hauts en couleurs : un chauffeur de bus
androgyne, un rappeur persécuté par sa femme, une « cagole » antisémite, un
teinturier mondain… Le film souffre malheureusement d’être présenté du point
de vue de Ben, auteur de sketchs sans saveur, malheureux en amour, incarné
mollement par le comédien Douglas Attal. Deux scènes musicales parfaitement
écrites viennent contrebalancer cette faiblesse : l’une improvisée dans un bus à
partir de faux plats régionaux, l’autre dans le garage du redoutable Léonard de
Vitry qui fait écouter son dernier tube aux animateurs.G.J.

RAFLE (LA)**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Rose Bosch ; Ph. : David Ungaro ; M. : Christian
Henson ; Pr. : Légende Films ; Int. : Jean Reno (Docteur Sheinbaum),
Mélanie Laurent (Annette Monod), Gad Elmaleh (Schmuel Weismann),
Raphaëlle Agogué (Sura Weismann), Sylvie Testud (Bella Zygler),
Catherine Allégret (la concierge). Couleurs, 124 min.
Le 16 juillet 1942 les autorités françaises décident de livrer aux Allemands
les juifs étrangers résidant à Paris. C’est la rafle dite du Vel’d’Hiv’ car les juifs
raflés furent entassés dans le vélodrome. Ils furent évacués ensuite à Beaune-la-
Rolande. Le film évoque le sort d’une famille d’immigrés juifs polonais, les
Weisman, lors de ces douloureux événements. Ils sont assistés par une jeune
infirmière non-juive qui se dévoue pour eux.
Devoir de mémoire (d’où un côté pédagogique) et film de fiction (un
scénario et des acteurs professionnels). Le mélange a pu dérouter certains
critiques mais le pouvoir émotionnel de l’œuvre demeure intact.J.T.

RAGE*
(Paris Trout ; USA, 1991.) R. : Stephen Gyllenhall ; Sc. : Pete Dexter,
d’après son livre Paris Trout ; Ph. : Robert Elswitt ; M. : Davis Shire ;
Mont. : Harvey Rosenstock ; Pr. : Viacom Pictures : Int. : Dennis Hopper
(Paris Trout), Barbara Hershey (Hannah Trout), Ed Harris (Harry
Seagraves), Ray McKinnon (Carl Bonner), Tina Lifford (Mary Sayers),
Damita Henry (Rosie Sayers), Ronreaco Lee (Chester Sayers). Couleurs,
100 min.
Géorgie, 1949. Nom prénom : Trout Paris est un riche commerçant
également prêteur sur gages d’une petite ville. L’homme est bourru, brutal,
coléreux et naturellement raciste. Un jour, pour une vieille voiture accidentée et
pas encore payée, il enrage et tire sur la mère et la petite sœur de l’emprunteur,
laquelle décède peu après. Il passe en jugement, et est défendu par son ami
avocat, réputé pour ne jamais perdre un procès. Pourtant, ce dernier réalise la
noirceur de son client et ami, apprenant entre autre qu’il torture sa femme d’une
façon ignoble. Paris Trout est finalement condamné à deux ans de prison. Une
liaison prend naissance entre Hannah Trout et Harry Seagraves qui décident de
partir ensemble. Mais Paris Trout réapparaît, remis en liberté par un juge
corrompu. Fou de colère, il tue Harry qui défendait Hannah menacée de mort et
se suicide. Dévastée de douleur, Hannah quitte la ville.
Stephen Gyllenhall, pour son deuxième film, réalise là une œuvre sombre,
classique et linéaire, interprétée par des acteurs irréprochables, Barbara Hershey
très sobre en épouse martyrisée, Dennis Hopper en raciste impénitent et Ed
Harris en homme de conscience.
B.T.

RAGE AU VENTRE (LA)*


(Southpaw ; USA, 2015.) R. : Antoine Fuqua ; Sc. : Kurt Sutter ; Ph. :
Mauro Fiore ; M. : James Horner ; Pr. : Escape Artists, Fuqua Films ; Int. :
Jake Gyllenhaal (Billy Hope), Rachel McAdams (Maureen Hope), Forest
Whitaker (Titus Willis), Naomie Harris (Angela Rivera), Curtis Jackson
(Jordan Mains). Couleurs, 123 min.
Champion du monde des poids légers, Billy Hope est pressé par sa femme de
faire une pause et de profiter de sa fille. Mais son épouse est tuée lors d’une rixe.
Remontant sur le ring, en état de dépression, Hope perd son titre, et, ayant frappé
l’arbitre, est suspendu. Sa maison est saisie et il perd la garde de sa fille. Il lui
faut se reconstruire.
Encore un film sur la boxe, mais plus proche de Nous avons gagné ce soir
que de Rocky. Un drame humain sur fond de rings et de magouilles. Fuqua
confirme son talent dans les films d’action et trouve en Jake Gyllenhaal un
acteur selon son cœur.J.T.

RAID (THE)*
(Serbuan Maut ; Indonésie, 2011.) R. et Sc. : Gareth Evans ; Ph. : Matthews
Flannery ; M. : Aria Prayogi, Fajar Yuskemal et Joseph Trapanese ; Pr. :
Merantau Films ; Int. : Ike Uwais (Rama), Joe Taslim (Jaka), Yayan
Ruhian (Mad Dog), Ray Sahetapy (Tama). Couleurs, 101 min.
Rama fait partie d’une unité d’élite de la police indonésienne qui va donner
l’assaut au repaire du redoutable parrain Tama assisté de son garde du corps
Mad Dog. Une fois qu’ils ont pénétré dans l’immeuble Rama et son chef Wahyu
doivent affronter les tueurs…
Sur un scénario des plus simples, l’assaut d’un immeuble tenu par des
gangsters, un film d’action qui impressionne par son absence de temps morts et
ses multiples rebondissements. Force restera à la loi.J.T.

RAID 2 (THE)**
(The Raid 2 : Berandal ; Indonésie, USA, 2013.) R. : Gareth Evans ; Sc. :
Gareth Evans ; Ph. : Matt Flannery, Dimas Imam Subhono ; M. : Aria
Prayogi, Joseph Trapanese, Fajar Yuskemal ; Pr. : Pt. Merantau Films,
XYZ Films ; Int. : Iko Uwais (Rama / Yuda), Julie Estelle (Alicia / La fille
aux marteaux), Yayan Ruhian (Prakoso), Arifin Putra (Uco), Oka Antara
(Eka). Couleurs, 150 min.
Infiltré au cœur de la pègre, le policier Rama fera à lui seul tomber la mafia
locale et la mafia japonaise qui gangrènent l’Indonésie.
Contrairement à son premier volet qui se contentait d’opposer les policiers
aux malfrats dans les différents étages d’un immeuble de Jakarta, The Raid 2 est
doté d’un véritable scénario, certes souvent calqué sur celui des meilleurs films
de Martin Scorsese. Sur ces solides fondations, Gareth Evans peut transporter
ses chorégraphies d’une rapidité et d’une violence inédites dans des lieux plus
variés. Une aubaine pour le Pencak-Silat, cet art martial révolutionnaire, central
dans The Raid 1 et 2, qui repose sur l’appropriation de l’espace par les
combattants. Si ce très long film aux innombrables scènes d’affrontement ne
renouvelle pas le film de mafia, il fait incontestablement date dans le cinéma
d’arts martiaux, qui depuis Bruce Lee n’avait pas retrouvé un souffle aussi
puissant.G.J.

RAMPART**
(Rampart ; USA, 2011.) R. : Oren Moverman ; Sc. : James Ellroy et Oren
Moverman ; Ph. : Bobby Bukowski ; M. : Dickon Hinchliffe ; Pr. :
Waypoint et Amalgam ; Int. : Woody Harrelson (David Douglas Brown),
Robin Wright (Linda Fentress), Sigourney Weaver (Loan Confrey), Ice Cub
(Timkins), Ned Beatty (Hartshorn). Couleurs, 107 min.
Flic violent, rejeté par ses deux ex-femmes, Brown frappe un homme lors
d’une altercation qui a été filmée. Il doit en répondre devant ses supérieurs. À
court d’argent, sur le conseil d’un vieux policier Hartshorn, il tente de braquer
une partie de poker illégale. Mais deux autres braqueurs ont eu la même idée. Il
les abat. Il découvre bientôt qu’il a été manipulé par Hartshorn. Celui-ci meurt
sous ses yeux.
Ce portrait de flic, magistralement interprété par Woody Harrelson, doit
beaucoup à James Ellroy. L’action se situe à Los Angeles et son monde nocturne
est magistralement reconstitué par Oren Moverman, inconnu jusqu’alors en
France. Il a bénéficié de l’expérience de James Ellroy sur le nom duquel a reposé
le succès du film qui prend rang parmi les grands films noirs.J.T.

RANÇON DE LA GLOIRE (LA)**


(Fr., 2014.) R. : Xavier Beauvois ; Sc. : X. Beauvois, Etienne Comar ; Ph. :
Caroline Champetier ; M. : Michel Legrand ; Pr. : Pascal Caucheteux ;
Int. : Benoît Poelvoorde (Eddy), Roschdy Zem (Osman), Seli Gmach
(Samira), Chiara Mastroianni (Rosa), Nadine Labaki (Noor), Peter Coyote
(John), Dolorès Chaplin (Mlle Chaplin), Marilyn Canto (la secrétaire),
Philippe Laudenbach (le procureur), Louis Do de Lencquesaing (l’avocat).
Couleurs, 114 min.
Noël 1977. Charlie Chaplin vient de mourir en Suisse, en sa demeure près du
lac Léman. Deux copains, Eddy et Osman, deux traine-misère, décident de voler
son cercueil afin d’en demander une rançon à sa famille.
Ce fait divers est réel et défraya la chronique en son temps. X. Beauvois en
prend le prétexte (avec l’accord de la famille) pour évoquer l’univers du génial
créateur de Charlot. Outre un extrait de The Cure il réalise une sorte d’« à la
manière de » renvoyant au Kid (la fillette) aux Lumières de la Ville (la mère
malade), à La Ruée vers l’or (la cabane), au Cirque, bien sûr, et surtout, aux
Feux de la Rampe (le thème musical, Calvero devant son miroir…). Certes, le
film est un peu long, parfois maladroit (le cimetière), mais il est sincère et
constitue un bel hommage à Charlie Chaplin. Benoît Poelvoorde, immense
comédien, endosse avec génie la défroque de Charlot.
N.B : ne pas manquer la séquence post-générique finale.C.B.M.

RANCUNE (LA)**
(Der Besutch ; All., 1963.) R. : Bernhard Wicki ; Sc. : Ben Barzman d’après
Durrenmatt ; Ph. : Claudio Cirillo ; M. : Hans-Martin Majewski ; Pr. :
Deutsche Fox, Dear, PECF ; Int. : Ingrid Bergman (Karla Zachanassian),
Anthony Quinn (Serge), Paolo Stoppa (le maire), Jacques Dufilho. NB,
120 min.
La ville de Guellen se prépare à accueillir l’enfant du pays, la richissime
Karla Zachanassian. Ruinés, les habitants attendent beaucoup de l’aide de la
veuve. Celle-ci annonce qu’elle leur offre un million à partager en échange de la
tête de Serge, qui l’avait séduite et abandonnée, la réduisant à l’état de
pensionnaire de bordel avant que le richissime Zachanassian ne l’y découvre.
Les habitants, d’abord hésitants, se laissent entraîner par la cupidité et
condamnent à mort Serge. Karla lui pardonne, se contentant de contempler la
bassesse des habitants de Guellen.
Un grand film oublié et redécouvert à l’occasion des rétrospectives Ingrid
Bergman. La fin n’est pas celle de la pièce où Karla emportait le corps de son
ancien amant, ce qui affaiblit l’œuvre. Ingrid Bergman est remarquable dans son
rôle de vengeresse face à la noirceur de l’âme humaine.J.T.

RAPACE (LA)**
(Decoy ; USA, 1946.) R. : Jack Bernhard ; Sc. : Stanley Rubin et Nedrick
Young ; Ph. : William O’Connell ; M. : Edward J. Kay ; Pr. : Monogram ;
Int. : Jean Gillie (Margot Shelby), Edward Norris (Jim Vincent), Robert
Armstrong (Frank Olins), Herbert Rudy (Dr Craig). NB, 76 min.
Avant son exécution en chambre à gaz, un condamné à mort est prêt à
révéler où il a caché son butin, si on l’aide à s’évader. Un médecin le fait passer
pour mort et le voilà sorti de prison. Mais ensuite ?
Tous les ingrédients du film noir sont réunis, mais il y manque la nervosité
qui fait l’intérêt du genre. L’évasion n’est pas vraisemblable, mais on a envie de
connaître le dénouement.C.V.

RAPID FIRE*
(Rapid Fire ; USA, 1992.) R. : Dwight H. Little ; Sc. : Alan McElroy, d’après
Cindy Cirile et A. McElroy ; Ph. : Ric Waite ; M. : Christopher Young ;
Pr. : Robert Lawrence/Twentieth Century Fox ; Int. : Brandon Lee (Jake
Lo), Powers Boothe (Mace Ryan), Nick Mancuso (Antonio Serrano),
Raymond J. Barry (agent Stuart), Kate Hodge (Karla Withers), Tzi Ma
(Tau), Tony Longo (Gazzi), Michael Paul Chan (Carl Chang), Dustin
Nguyen (Paul Yang), Brigitta Stenberg (Rosalyn), Basil Wallace (agent
Wesley), Al Leong (Minh). Couleurs, 95 min.
Traumatisé par les événements de la place Tian’anmen, au cours desquels il
a assisté à la mort de son père, Jake Lo vit désormais aux États-Unis où il
poursuit des études d’art plastique. Lors d’une soirée, Jake assiste à l’exécution,
par le mafioso Antonio Serrano, d’un homme de main du trafiquant de drogue
asiatique Tau. Placé sous protection, Jake doit témoigner contre Serrano mais
des agents fédéraux corrompus tentent de l’éliminer. Secouru par le lieutenant
Mace Ryan, un policier intègre luttant contre les activités de Tau et de Serrano,
Jake – expert en arts martiaux – accepte de prêter main-forte à Ryan et à son
équipe. Après une contribution décisive à l’arrestation de Serrano, l’infatigable
Jake supprimera Tau et ses sbires.
Mise en scène fluide, montage percutant, distribution aux petits oignons
(Powers Boothe et Nick Mancuso en tête) : après le jubilatoire Désigné pour
mourir (1990), Dwight H. Little remet le couvert avec ce solide actioner, destiné
à mettre en valeur les qualités athlétiques du regretté Brandon Lee. Moins
charismatique que son illustre père, le jeune acteur parvient toutefois à conférer
une réelle identité chorégraphique à son personnage (à l’instar de Lee senior et
de Jackie Chan, dont les influences respectives sont nettement visibles à l’écran).
Technicien chevronné, Little dose savamment ses effets, en dépit d’un script
passablement éculé. La recette, éprouvée, fonctionne parfaitement : fusillades,
poursuites et corps-à-corps musclés s’enchaînent avec efficacité et « lisibilité »
(l’usage ad nauseam de la shaky cam n’ayant pas encore gangrené le cinéma
d’action US, comme ce sera le cas à compter de la décennie suivante).
Récréatif.A.M.
RAPT**
(Fr., Belg., 2009.) R. et Sc. : Lucas Belvaux ; Ph. : Pierre Milon ; M. :
Riccardo Del Fra ; Pr. : Agat Films, Entre chien et loup ; Int. : Yvan Attal
(Graff), Anne Consigny (Françoise Graff), Alex Descas (Maître Walser),
André Marcon (Peyrac), Michel Voïta (le commissaire). Couleurs, 125 min.
Un riche industriel est enlevé et une demande de rançon énorme est adressée
à sa famille. Sa société pourrait avancer la somme mais la police s’y oppose. La
publicité faite autour de l’affaire entraîne des révélations sur les dettes de jeu et
les maîtresses de l’industriel. Libéré sous conditions, il est chassé de sa propre
entreprise et repoussé par sa femme.
Inspiré par l’enlèvement du baron Empain (même doigt coupé) ce film,
parfaitement maîtrisé, hésite entre le polar et le film social dénonçant les milieux
financiers.J.T.

RATBOY**
(Ratboy ; USA, 1986.) R. : Sondra Locke ; Sc. : Bob Thompson ; Ph. : Bruce
Surtees ; M. : Lennie Niehaus ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Sondra Locke
(Nikki Morrison), Hubert Townsend (Manny), Sharon Band (Ratboy),
Larry Hankin (Jewell). Couleurs, 90 min.
Dans la banlieue de Los Angeles, un enfant-rat hante les décharges
publiques. Il sème la terreur. Recueilli par Nikki, au chômage, il se révèle un être
humain du nom d’Eugène. Mais lorsque Nikki veut le présenter à la presse, il
prend peur et s’enfuit.
Passé inaperçu à sa sortie, ce film sur la dignité et la solitude des prétendus
monstres, mériterait d’être redécouvert. Sondra Locke a été la compagne de
Clint Eastwood qui a produit Ratboy.J.T.

RAYURES DU ZÈBRE (LES)*


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Benoît Mariage ; Ph. : Benoît Dervaux ; M. :
Emmanuel d’Orlando ; Pr. : MG Productions ; Int. : Benoît Poelvoorde
(José Stockman), Marc Zinga (Yaya Koné), Tatiana Rojo (Gigi), Tom
Audenaert (Koen), Eric Larcin (Evrard). Couleurs, 80 min.
José, agent de footballeurs, se rend en Côte d’Ivoire pour y repérer de futurs
champions. Il remarque Yaya. Celui-ci, au moment où il commence à marquer
des buts, se noie. José ramène sa dépouille en Afrique.
Au delà du système de recrutement des futurs champions du football, ce sont
les rapports France-Afrique qui sont évoqués dans cette comédie au ton insolite,
non sans une certaine justesse.J.T.

REAL*
(Riaru ; Japon, 2013.) R. et Sc. : Kioshi Kurosawa ; Ph. : Akiko Ashizawa ;
M. : Kei Haneoka ; Pr. : Tokyo BroadcastingSystem Television ; Int. :
Takeru Sato (Koichi Fujita), Haruka Ayase (Atsumi), Ju Odagiri
(l’éditeur), Shota Odagiri (l’assistant d’Atsumi). Couleurs, 127 min.
Après une tentative de suicide, Atsumi, auteur du manga Roomi, est dans le
coma. Grâce à la science, Koichi, son fiancé, parvient à entrer dans son
inconscient et va essayer de comprendre son geste.
Film psychologique, film fantastique, film d’amour, cette œuvre originale
mêle un peu tout, s’appuyant sur une esthétique raffinée. Encore un film
inclassable de Kurosawa mais qu’il faut voir au moins pour la splendeur des
images.J.T.

RÉALITÉ**
(Reality ; GB, All., Fr., Grèce, 2014.) R., Sc., Ph. et M. : Quentin Dupieux ;
Pr. : Diane Jassem, Kevin Van Der Meiren ; Int. : Alain Chabat (Jason
Tantra), Jonathan Lambert (Bob Marshall), Elodie Bouchez (Alice Tantra),
Kyla Kenedy (Reality), Jon Heder (Dennis), Eric Wareheim (Henri), John
Glover (Zog). Couleurs, 95 min.
Une petite fille du nom de Reality trouve une cassette vidéo dans les
entrailles du sanglier que son père vient de chasser. Jason est cadreur sur une
émission culinaire, dont le présentateur, engoncé dans son costume de rat, pense
avoir une grave crise d’eczéma. Jason a un rendez-vous avec Bob Marshall, un
producteur qui ne tient pas en place sur sa chaise, pour lui proposer un projet de
film d’épouvante insolite. Celui-ci est prêt à s’engager, à condition qu’il trouve
le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma, celui qui méritait l’Oscar.
Plus absurde et farfelu encore que dans ses films précédents, Dupieux nous
entraîne dans un univers aux apparences crédibles, avec pour personnage central
cette « Réalité » et sa cassette bleue. Les scènes mémorables aux dialogues
savoureux se succèdent dans un enchevêtrement d’histoires à donner le tournis.
Avec Alain Chabat au sommet dans son rôle de candide apprenti réalisateur de
film Z, et Benjamin Lambert en producteur lunatique. Gigantesque film gigogne,
puissante mise en abîme poussée à l’extrême, le film s’imbrique dans un film,
qui semble lui même inextricable d’un rêve, qui fait partie d’un film, dans un
film… On se prend au jeu, oubliant presque de remarquer les multiples
références cinématographiques que Dupieux s’amuse à disséminer de-ci de-là
(citons déjà Blow Up, Blow Out, mais qu’en savons-nous après tout ?). Cinéma
du malaise, très probablement marqué par l’œuvre de Lynch ou Bunuel, Réalité
est la version Frenchie/US contemporaine du surréalisme à l’écran, à la poursuite
de l’inquiétante étrangeté. « My brain is in my socks », comme dit Jason.O.L.

REALITY**
(Reality ; Ital., 2012.) R. : Matteo Garrone ; Sc. : Ugo Chiti, M. Garrone,
Massimo Gaudioso, Maurizio Braucci ; Ph. : Marco Onorato ; M. :
Alexandre Desplat ; Pr. : Domenico Procacci, M. Garrone ; Int. : Aniello
Arena (Luciano), Loredana Simioli (Maria), Nando Paone (Michele).
Couleurs, 110 min.
Luciano, chargé d’une importante famille, est poissonnier dans un quartier
populaire de Naples. Il vit heureux avec sa femme Maria jusqu’au jour où ses
enfants le poussent à se présenter à une émission de télé-réalité. Il est
présélectionné. Sûr de lui et de participer à l’émission, il devient le héros de son
quartier. Mais la convocation pour Rome tarde à venir…
Avec sa photo charbonneuse et ses couleurs saturées, c’est une comédie
napolitaine (dans la tradition d’Eduardo de Filippo), mais très noire. Outre la
charge contre la télé-réalité qui abrutit le bon peuple, c’est un film qui dépeint
une obsession, une paranoïa (Luciano est persuadé qu’un grillon l’épie !) qui
évolue vers une dépersonnalisation effarante, une perte de tout lien social et
familial. Grand Prix du Jury à Cannes 2012.C.B.M.

REBEL IN TOWN**
(USA, 1956.) R. : Alfred Werker ; Sc. : Danny Arnold ; Ph. : Gordon Avil ;
Pr. : Bel Air ; Int. : John Payne (John), Ruth Roman (Nora), J. Carrol Naish
(le père). NB, 78 min.
Des confédérés ont tué accidentellement un enfant. Son père entend le
venger. Le père des assassins souhaite les protéger, bien que l’un des frères soit
un véritable tueur.
Encore un western resté inédit en France dans les salles. Il est pourtant d’une
haute tenue et réalisé avec maîtrise par Werker dont ce sera l’une des dernières
œuvres.J.T.

(REC)3 : GENESIS
((Rec)3 : Genesis ; Esp., 2012.) R. : Paco Plaza ; Sc. : Paco Plaza et Luiso
Berdejo ; Ph. : Pabio Rosso ; M. : Mikel Salas ; Pr. : Filmax ; Int. : Leticia
Dolera (Clara), Diego Martin (Koldo), Ismael Martinez (Rafa), Alex
Monner (Adrian). Couleurs, 80 min.
Une noce est attaquée par des zombies. Heureusement il y a une église et un
prêtre qui chasse les zombies en leur lisant la Bible.
Les premiers (Rec) étaient fondés sur la téléréalité, celui-ci est plus
classique. Il s’agit d’une histoire de zombies. Pour amateurs…
J.T.

RECETTES DU BONHEUR (LES)*


(The Hundred-Foot Journey ; USA, 2014.) R. : Lasse Hallström ; Sc. : Steven
Knight d’après un livre de Richard Morais ; Ph. : Linus Sandgren ; M. :
A.R. Rahman ; Pr. : Dreamworks Pictures et Reliance Entertainment ; Int. :
Helen Mirren (Mme Mallory), Om Purri (Papa), Manish Dayal (Hassan
Kadami), Charlotte Le Bon (Marguerite). Couleurs, 123 min.
Guerre entre un restaurant indien installé par des émigrés à Saint-Antonin-
Noble-Val, et un « trois étoiles », Le Saule Pleureur, tenu par Madame Mallory.
Le jeune Hassan, cuisinier indien, finira par tomber amoureux de la gastronomie
française et de Marguerite qui tient les fourneaux du Saule Pleureur.
D’après un best-seller et produit par Spielberg, un divertissement de qualité
autour de la gastronomie française. Helen Mirren est impériale et Manish Dayal
charmant.J.T.

RED*
(Red ; USA, 2010.) R. : Robert Schwentke ; Sc. : Erich et Jon Hoeber ; Ph. :
Florian Ballhaus ; M. : Christophe Beck ; Pr. : Summit Entertainment ;
Int. : Bruce Willis (Frank), Morgan Freeman (Joe), John Malkovich
(Marvin), Helen Mirren (Victoria). Couleurs, 111 min.
Des agents de la CIA à la retraite sont brusquement décimés par la patronne
de l’agence parce qu’ils en savent trop sur une mission au Guatemala dont le
souvenir gênerait la campagne présidentielle d’un homme politique en vue.
Banal film d’action qui vaut surtout pour sa distribution. Une suite : Red 2
de Dean Parisot est sortie en 2013J.T.

RED PLANET MARS*


(USA, 1952.) R. : Harry Horner ; Sc. : Anthony Veiller et John Balderston ;
Ph. : Joseph Biroc ; M. : Mahlon Merrick ; Pr. : United Artists ; Int. :
Herbert Berghof, Peter Graves, Andrea King. NB, 87 min.
Américains et Russes se lancent à la conquête de Mars et découvrent qu’il
s’agit d’une puissante planète chrétienne. C’est d’abord l’affolement sur la terre
puis un renouveau de la foi chrétienne et la volonté de vivre harmonieusement.
Un film de science-fiction si extravagant qu’il est resté inédit en France,
malgré sa célébrité.J.T.

RED ROSE
(Fr., Iran, 2014.) R. : Sepideh Farsi ; Sc. : Sepideh Farsi et Javad
Djavahery ; Ph. : Pantelis Mantzanas ; M. : Ibrahim Maalouf ; Pr. : Ciné-
Sud Promotion ; Int. : Mina Kavani (Sara), Vassilis Koukalani (Ali).
Couleurs, 87 min.
Mai 2009. À Téhéran de violentes manifestations suivent les résultats très
contestés de l’élection présidentielle. Certains agitateurs se réfugient chez un
homme qui, autrefois, a lui aussi cru en la révolution. Le lendemain, Sara, une
jeune militante, revient le voir. Une relation passionnelle va les réunir.
La réalisatrice a vécu et filmé avec son téléphone portable les événements
évoqués ici (elle en a d’ailleurs fait précédemment un documentaire). Elle insère
ces images dans une fiction romanesque où un homme désabusé et une jeune
femme ardente se confrontent en un huis clos tendu. Son film est ainsi un
témoignage pris sur le vif autant qu’une réflexion sur un régime politique
abhorré.C.B.M.

RED STATE**
(USA, 2011.) R. : Kevin Smith ; Sc. : Kevin Smith ; Ph. : David Klein ;
Mont. : Kevin Smith ; Pr. : Jonathan Gordon ; Int. : John Goodman (Joseph
Keenan), Michael Parks (reverend Cooper), Kevin Pollack (Brooks),
Melissa Leo (Sara). Couleurs, 88 min.
Trois ados, partis retrouver une femme contactée par Internet, tombent dans
un traquenard et sont kidnappés par une communauté fondamentaliste dirigée
par le révérend Cooper, qui leur réserve un sort des plus macabres.
Cinéaste iconoclaste réputé pour son humour irrévérencieux, Kevin Smith
change aujourd’hui son fusil d’épaule et nous livre, avec Red State, un film coup
de poing qui tire à boulets rouges sur les dérives sectaires et le fondamentalisme
religieux. S’inspirant des sermons liberticides du révérend Phelps, l’auteur de
Dogma (métrage qui tournait gentiment en dérision la foi chrétienne) signe en
effet ici un thriller horrifique engagé et sans concession dont il est difficile de
sortir indemne. Il faut dire que Smith, face aux refus de bon nombre de
financeurs de soutenir un tel projet ayant pour thème le fanatisme, a réalisé son
film en toute indépendance et s’est ainsi assuré une totale liberté artistique. En
résulte une charge sans concession contre ces prophètes et messagers de Dieu
qui, aux États-Unis, ont pignon sur rue et qui, lors de prêches racistes et
homophobes, dénigre la différence et prône la haine de l’autre. S’appuyant sur
une mise en scène tendue et nerveuse, le cinéaste nous fait pénétrer dans une
communauté religieuse aveuglée par sa foi et sur laquelle règne en patriarche, le
révérend Cooper, qui légitime le meurtre sous couvert d’évangiles. Les monstres
ici ont donc visages humains, ce qui évidemment accentue l’horreur et l’effroi
émanant de ce récit implacable qui n’élude pas les questionnements moraux (cf.
la décision de donner l’assaut au risque de tuer des enfants). Smith instaure
durant 1 h 20, une tension palpable et distille un savant suspens, ponctué par
quelques touches d’humour (notamment via les dialogues). Et le tout servi par
une distribution prodigieuse dominée par John Goodman, Melissa Leo et surtout
Michael Parks (récompensé au festival de Sitges), tout simplement phénoménal
dans le rôle du révérend Cooper auquel il apporte une troublante et malsaine
humanité. Une œuvre remarquable.E.B.

REDEMPTION/ LES CENDRES


DE LA GUERRE
(Redemption ; USA, 2011.) R. et Sc. : Joseph P. Stachura ; Ph. : Kent
Cashatt ; M. : Michael S. Patterson ; Pr. : Marvista Entertainment et
Knightsbridge Theatre Film ; Int. : Derek Burke (McPherson), July Smith
(Sarah), Adam Chambers, Shaina Vorspan. Couleurs, 101 min.
En 1865, la Guerre de Sécession finie, les McPherson, traumatisés, décident
de quitter le Sud pour la Californie. Un long voyage commence, ponctué de
violences.
Ce western, couronné de plusieurs prix aux États-Unis (Festival de New
York ou de Los Angeles), malgré un aspect plutôt mièvre et moralisateur, est
resté inédit en France, sauf en DVD.J.T.

REFUGIADO
(Refugiad ; Arg., 2014.) R. : Diego Lerman ; Sc. : D. Lerman, Maria Meira ;
Ph. : Wojciech Staron ; M. : José Villalobos ; Pr. : Campo Cine SRL ; Int. :
Julieta Diaz (Laura), Sebastian Molinaro (Matias), Marta Lubos (antonia).
Couleurs, 95 min.
Laura, une femme battue par son mari doit être transportée à l’hôpital. À sa
sortie, elle fuit avec son fils Matias, 7 ans, et se réfugie dans un foyer. Son mari
la pourchasse.
Jamais on ne voit (à peine une vague silhouette) cet homme brutal. Le
principal intérêt de ce film nécessaire est de tout montrer par le regard d’un
enfant qui ne comprend pas toujours la situation, prêt à céder au chantage
téléphonique de son père. Le jeune comédien est remarquable de présence
innocente.C.B.M.

REGRESSION**
(Regression ; Esp., 2015.) R. et Sc. : Alejandro Amenàbar ; Ph. : Daniel
Aranyo ; M. : Roque Banos ; Pr. : MDD ; Int. : Ethan Hawke (Bruce
Kenner), Emma Watson (Angela Gray), David Thewis (Professeur Raines),
Lothaire Bluteau (Révérend Beaumont), Dale Dickey (Rose Gray) Couleurs,
106 min.
Angela Gary, 17 ans, accuse son père de violences sexuelles. Celui-ci ne
s’en souvient plus. Un psychologue, par hypnose, opère une opération de
régression permettant un retour au passé. Celui-ci invoque des cérémonies
sataniques. Pourtant un doute subsiste car le frère d’Angela ne confirme pas les
faits et l’inspecteur Kenner mène l’enquête selon des méthodes contestables…
Amenàbar, à travers une enquête policière, a voulu étudier un phénomène
d’hystérie collective. Emma Watson se prête merveilleusement à son personnage
d’affabulatrice qui veut tuer le père et Ethan Hawke est un policier tourmenté,
trop facile à influencer derrière une virilité factice. On retrouve ici les mêmes
ambiguïtés que dans le film précédent de l’auteur, Agora.J.T.

REINE DES NEIGES (LA)*


(Frozen ; USA, 2013.) R. : Chris Buck et Jennifer Lee ; Sc. : Jennifer Lee
d’après Andersen ; M. : Christophe Beck ; Chansons : George Lopez ; Pr. :
Walt Disney ; Voix (v.f.) : Emmylou Homs (Anna), Anaïs Delva (Elsa),
Guillaume Beaujolais (Hans). Couleurs, 102 min.
Les conflits entre Elsa, l’aînée, et sa sœur Anna, filles du roi d’Arandelle.
Après avoir refusé à Hans la main de sa sœur, Elsa, devenue reine, plonge le
royaume dans un hiver éternel. Mais quand Anna se transforme en statue de
glace, les pleurs d’Elsa la ressuscitent.
Gros succès auprès des enfants de cette adaptation d’Andersen par les
studios Disney.
J.T.

REINE DES POMMES (LA)*


(Fr., 2009.) R. : Valérie Donzelli ; Sc. : V. Donzelli, Jérémie Elkaïm,
Dorothée Sebbagh ; Ph. : Céline Bozon ; M. : Benjamin Biolay ; Pr. :
Jérôme Dopffer ; Int. : Valérie Donzelli (Adèle), Jérôme Elkaïm (Pierre/
Paul/ Jacques/ Mathieu), Béatrice de Staël (Rachel). Couleurs, 84 min.
Adèle est en pleine déprime depuis que Mathieu l’a plaquée. Sa cousine
Rachel, une célibataire endurcie, lui conseille de voir d’autres hommes. C’est
ainsi qu’elle rencontre Pierre, un étudiant transi, Paul, un pervers sexuel,
Jacques, un homme marié…
Réalisée sans grands moyens, c’est une petite comédie sentimentale
plaisante, parfois loufoque, où une femme apprend à s’émanciper. Valérie
Donzelli se moque gentiment de son personnage. Elle a écrit les paroles des
chansons qu’elle interprète agréablement sur une musique de Benjamin
Biolay.C.B.M.

REINE VICTORIA (LA)*


(Victoria the Great ; GB, 1937.) R. et Pr. : Herbert Wilcox ; Sc. : Miles
Malleson et Charles de Grandcourt, d’après la pièce de Laurence Housman
(Victoria Regina) ; Ph. : Frederick A. Young ; M. : Anthony Collins ; Int. :
Anna Neagle (la reine Victoria), Anton Walbrook (le prince Albert), Walter
Rilla (le prince Ernest), H. B. Warner (lord Melbourne), Felix Aylmer (lord
Palmerston), Charles Carson (sir Robert Peel), Mary Morris (la duchesse de
Kent), Arthur Young (Mr. Gladstone), Hugh Miller (Benjamin Disraeli).
NB, 112 min.
De 1837 à 1897, les soixante années du règne de Victoria. Son apprentissage
de reine sous l’influence de son premier ministre, lord Melbourne ; ses rapports
parfois difficiles avec le successeur de lord Melbourne, sir Robert Peel ; ses
vingt années de mariage avec son cousin allemand, le prince Albert. Devenue
veuve, Victoria décide de se retirer de la vie publique. C’est son nouveau
premier ministre, Disraeli, qui la convainc de reparaître.
Difficile de faire plus patriotique et plus hagiographique. Mais on peut
considérer la vision du film – entrepris à la demande personnelle du roi
Edouard VIII (le futur Duc de Windsor) peu de temps avant son abdication –,
comme une manière plutôt agréable de tester ses connaissances sur la période la
plus célèbre et la plus prestigieuse de l’histoire du Royaume-Uni. Le film eut un
immense succès outre-Manche, ce qui décida la même équipe à tourner en
technicolor Soixante Années glorieuses (Sixty Glorious Years, 1938) l’année
suivante, avec toujours Anna Neagle et Anton Walbrook. Les premières années
du règne de Victoria et sa rencontre avec le prince Albert firent également l’objet
du film autrichien d’Ernst Marschka Les Jeunes Années d’une reine (1954) avec
Romy Schneider, et de Victoria : Les Jeunes Années d’une reine (2009) de Jean-
Marc Vallée avec Emily Blunt.R.L.

RELIGIEUSE (LA)**
(Fr., All., 2012.) R. : Guillaume Nicloux ; Sc. : Guillaume Nicloux et Jérôme
Beaujour d’après l’œuvre de Diderot ; Ph. : Yves Cape ; M. : Max Richter ;
Pr. : Les films du Worso ; Int. : Pauline Etienne (Suzanne Simonin), Isabelle
Huppert (la mère supérieure), Louise Bourgoin (Sœur Christine), Françoise
Lebrun (Madame de Moni). Couleurs, 111 min.
Suzanne, jeune fille mais sans vocation religieuse, est contrainte par ses
parents d’entrer au couvent. Au moment de devenir novice, elle se rebelle. Sa
mère lui révèle alors qu’elle est la fille adultérine d’un noble qui n’a pu la
reconnaître. Elle se soumet, mais au moment des vœux définitifs, s’évanouit.
Considérant ses vœux sans valeur, Suzanne écrit en cachette ses mémoires
qu’elle transmet à un avocat, Manouri. Les mauvais traitements pleuvent puis
c’est l’amour saphique de la nouvelle supérieure qui trouble Suzanne. Rome
refuse sa demande de rentrer dans le siècle. Ayant retrouvé son père, Manouri le
fait évader du couvent pour rejoindre son père. Mais celui-ci vient de mourir.
Une nouvelle version de La religieuse s’imposait-elle après celle de
Rivette ? Et Guillaume Nicloux, spécialiste de polars comme Le Poulpe était-il
l’homme qui convenait ? Rivette avait fait de son film une machine de guerre
contre l’Église, de là les ennuis qu’il eut avec la censure. La version de Nicloux
est plus sensuelle tout en restant dans l’esprit de Diderot, une défense et
illustration de la liberté des individus et des consciences.J.T.

REMAINING (THE)
(USA, 2014.) R. : Casey La Scala ; Sc. : Casey La Scala et Chris Dowling ;
Ph. : Doug Emmett ; M. : Nathan Whitehead ; Pr. : Marc Bienstock, Brad
Luff et Casey La Scala. Int. : Johnny Pacar (Tommy), Italia Ricci (Allison),
John Pyper-Ferguson (pastor Shay). Couleurs, 88 min.
Réunis pour un mariage, des amis assistent impuissants à des évènements
cataclysmiques prédits par la Bible. Ils vont tenter par tous les moyens de
survivre.
Les films fantastiques faisant l’éloge de la foi semblent être dans l’air du
temps, à Hollywood. Après Le Chaos, qui portait bien son titre, The Remaining,
métrage signé Casey La Scala (producteur, entre autres, de Amityville : The
Awakening, de Franck Khalfoun) laissera sans aucun doute pantois plus d’un
spectateur. Car le cinéaste n’y va pas avec le dos de la cuillère et a conçu son
œuvre comme un vecteur de la Sainte Parole. Une démarche totalement assumée
et qui laisse l’impression d’assister à un long spot promotionnel évangélique. Le
salut, ici, vient de la Foi et seuls les croyants s’en sortent, les mécréants étant
condamnés à errer en Enfer. Un message que La Scalia nous assène avec une
telle insistance, une telle lourdeur qu’il finit par laisser un goût amer en bouche,
amertume renforcée par un dénouement aussi risible qu’affligeant.
E.B.

REMEMBER
(Remember ; Can., All., 2015.) R. : Atom Egoyan ; Sc. : Benjamin August ;
Ph. : Paul Sarossy ; M. : Michaël Danna ; Pr. : Robert et Ari Lantos ; Int. :
Christopher Plummer (Zev), Martin Landau (Max), Bruno Ganz (Rudy
Kurlander no 1), Jürgen Prochnow (Kurlander no 4). Couleurs, 94 min.
Zev Gutman, 90 ans, est en maison de retraite ; il perd la mémoire. Un autre
pensionnaire, Max Zucker, est paraplégique. Ce dernier demande à Zev de
retrouver le tortionnaire nazi qui a aidé à exterminer leurs familles dans le camp
d’Auschwitz ; il s’appellerait maintenant Rudy Kurlander, réfugié en Amérique
du Nord. Zev accepte la mission, téléguidé par Max, mais il existe plusieurs
Rudy Kurlander. Comment l’identifier afin de l’abattre ?
En passant artificiellement d’un éventuel coupable à un autre, le scénario
entretient un faux suspense. Et la révélation finale n’arrange rien ! Une mise en
scène assez plate, un film sans grand intérêt où l’on retrouve difficilement la
« patte » d’Atom Egoyan. Seul le numéro d’acteurs peut retenir l’attention –
C’est peu.C.B.M.

RENAISSANCES**
(Self/ Less ; USA, 2015.) R. : Tarsem Singh ; Sc. : Alex et David Pastor ;
Ph. : Brendan Galvin ; M. : Antonio Pinto et Dudu Aram ; Pr. :
FilmNation ; Int. : Ryan Reynolds (Damian jeune), Natalie Martinez
(Madeline), Matthew Goode (Albright), Ben Kingsley (Damian vieux),
Victor Garber (Martin). Couleurs, 117 min.
Le riche Damian Hale est atteint d’un cancer incurable. Patron de la société
Phénix, Albright lui propose de changer de corps contre une somme énorme.
Damian se retrouve plus jeune avec une nouvelle identité, Kidner. Mais
Madeline reconnaît en lui Mark, son époux qui avait vendu son corps à Albright
pour payer les soins nécessaires à sa petite fille. Horrifié, Damian tue Albright et
cessant de prendre les pilules prescrites, laisse la conscience de Mark reprendre
son corps en se substituant à la sienne.
Bon petit film de science-fiction où l’on retrouve le thème du savant fou ou
pervers, style docteur Moreau. Mise en scène efficace et Matthew Goode vient
enrichir la galerie des méchants à l’écran.J.T.

RENARD JAUNE (LE)**


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Jean-Pierre Mocky ; Ph. : Jean-Paul Sergent ; M. :
Vladimir Cosma ; Pr. : Mocky Delicious Pictures ; Int. : Michaël Lonsdale
(Jean Virno), Frédéric Diefenthal (Poulin), Antoine Duléry (Léo), Claude
Brasseur (le commandant), Dominique Lavanant (Valérie), Jean-François
Stévenin (l’inspecteur), Richard Bohringer (Charles Sena), Béatrice Dalle
(Béatrice). Couleurs, 84 min.
Le romancier Charles Senac, qui fréquentait le café du Renard jaune d’où le
patron avait dû le chasser en raison de ses excès, est assassiné chez lui. Qui est le
coupable ? L’immigré polonais Virno qui a un goût dangereux pour les
explosifs ? Le peintre sans talent Paulin ? La jeune étudiante qu’il a tenté de
violer. Son ancienne maîtresse qu’il a défigurée ? Léo ? L’inspecteur Giraud
mène l’enquête. Tous les suspects ont fréquenté le Renard jaune. Le coupable,
Virno, fait sauter le café.
Mocky s’est inspiré d’un roman de David Alexander, Au rendez-vous des
tordus, pour ce polar, en projet depuis longtemps, galerie de paumés plus ou
moins alcooliques que jouent ses interprètes habituels de Lonsdale à Lavanant
(manque Simsolo !). Le film n’a été vu que dans la salle de Mocky mais pourra
être redécouvert en DVD comme beaucoup d’œuvres de Mocky.J.T.

RENDEZ-VOUS À KIRUNA**
(Fr., 2012.) R. : Anna Novion ; Sc. : Olivier Massart, Anna Novion, Pierre
Novion ; Ph. : Pierre Novion ; M. : Pascal Bideau ; Pr. : Yann Gilbert,
Cécile Télerman ; Int. : Jean-Pierre Darroussin (Ernest Toussaint),
Anastasios Soulis (Magnus Nilsson), Claes Ljungmark (le commissaire Stig
Eriksson), Judith Henry (Victoire), Tord Pettersson (Thomas), Kim Bodnia
(John). Couleurs, 97 min.
Ernest Toussaint est un architecte réputé, brillant mais présomptueux et
irascible. Il est interrompu dans son travail par un coup de fil inattendu de la
police suédoise : son fils est mort en Laponie et il doit reconnaître son corps. Son
fils ? Plutôt quelqu’un qu’il n’a jamais connu ni désiré ! En Laponie ? Alors que
son projet a toutes les chances d’être primé… ! Malgré tout – et contre toute
attente – Ernest décide de mettre cap au Nord, direction Kiruna…
Un homme mûr mal équarri et un jeune homme zen ; une longue route que
l’on suit d’un bout à l’autre depuis Paris jusqu’au Nord de la Laponie ; un
paysage qui prend une allure de plus en plus sauvage tandis qu’à l’inverse un
cœur de pierre s’attendrit : c’est à un voyage à la fois physique et mental que
nous convie la franco-suédoise Anna Novion, lequel ne manque d’ailleurs pas
d’agrément pour le spectateur : le couple formé par Darroussin (en imbuvable
ours mal léché) et le jeune Anastasios Soulis (à la décontraction à toute épreuve)
fonctionne bien. Et si l’auteure se refuse au spectaculaire elle compense par des
épisodes pittoresques (les motards) ou émouvants (le désespoir du grand-père de
Magnus).G.B.

RENDEZ-VOUS L’ÉTÉ PROCHAIN**


(Jack Goes Boating ; USA, 2010.) R. : Philip Seymour Hoffman ; Sc. : Bob
Glaudini, d’après sa pièce ; Ph. : Mott Hupfel ; M. : Susan Jacobs et Evan
Lurie ; Pr. : Big Beach et Cooper’s Town ; Int. : Philip Seymour Hoffman
(Jack), Amy Ryan (Connie), John Ortiz (Clyde), Delphine Rubin-Vega
(Lucy). Couleurs, 91 min.
Jack vit seul. Son copain Clyde veut lui trouver une compagne. Lucy
suggère une jeune femme fragile, Connie. La rencontre décisive va se faire au
cours d’un dîner raté : Jack et Connie vont vivre ensemble mais Clyde et Lucy se
séparent.
Premier et dernier (pour cause de décès) film du grand acteur Philip
Seymour Hoffman. Du théâtre filmé : une comédie sur l’inversion des rôles ; le
couple solide se désagrège quand celui des fragiles et des timides se constitue. À
voir pour Hoffman.J.T.

RENDEZ-VOUS SUR L’AMAZONE**


(The Americano ; USA, 1954.) R. : William Castle ; Sc. : Guy Trosper ; Ph. :
William Snyder ; M. : Roy Webb ; Pr. : RKO ; Int. : Glenn Ford (Sam
Dent), Cesar Romero (Manoël), Frank Lovejoy (Hermanny), Ursula Thiess
(Marianna). Couleurs, 85 min.
Un éleveur du Texas, Sam Dent, vient livrer à un propriétaire de ranch
brésilien des taureaux reproducteurs. Mais le client a été assassiné. Il faut
traverser le Matto Grosso pour trouver son successeur. Et au retour Sam est
attaqué et dépouillé de son argent. Il se fera justice.
Tourné au Matto Grosso, au Brésil, ce bon petit film d’action signé William
Castle, prince de la série B et interprété par un Glenn Ford au sommet de sa
forme, doit à la télévision sa redécouverte.J.T.

RENGAINE**
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Rachid Djaïdani ; Ph. : Julien Bœuf, Rachid Djaïdani,
Karim El Dib, Elamine Oumara ; M. : Steve Argüelles ; Pr. : Rachid
Djaïdani, Anne-Dominique Toussaint ; Int. : Slimane Dazi (Slimane),
Sabrina Hamida (Sabrina), Stéphane Soo Mongo (Darcy), Max Boublil (le
type à la vitrine du bar), Nina Morato (Nina), Mourad Hocine. Couleurs,
78 min.
Dorcy, jeune Noir chrétien, veut épouser Sabrina, une charmante
Maghrébine. Cela serait plus simple si Sabrina… n’avait pas quarante frères ! Et
si ce mariage plein d’insouciance ne venait cristalliser un tabou encore bien
ancré dans les mentalités de ces deux communautés : pas de mariage entre Noirs
et Arabes. Slimane le grand frère, gardien des traditions, va s’opposer par tous
les moyens à cette union…
La rengaine, c’est le racisme : quand donc va-t-on enfin changer de disque ?
C’est la question que pose ce film atypique signé par un boxeur-acteur-
romancier, Rachid Djaïdani. Artiste opiniâtre, il ne lui aura pas fallu moins de
neuf années de travail pour venir à bout de son entreprise. Une simple caméra
DV, des copains pour interpréter les rôles, et voici Rengaine, film libre, produit
sans l’aide d’aucune institution. Tourné à l’arraché, ce n’est certes pas un
modèle de réalisation ; son histoire de Roméo et Juliette aux amours contrariées
par les préjugés raciaux et religieux n’a il est vrai rien de novateur ; mais la
sincérité du propos, la qualité des comédiens et l’humour parfois loufoque dont
fait preuve Djaïdani compensent amplement ces défauts.
G.B.

RENOIR**
(Fr., 2013.) R. : Gilles Bourdos ; Sc. : Gilles Bourdos, Michel Spinosa,
Jérôme Tonnerre d’après Jacques Renoir ; Ph. : Mark Lee Ping-Bin ; Déc. :
Benoît Barouh ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Christine De Jekel, Olivier
Delbosc, Marc Missonnier ; Int. : Michel Bouquet (Pierre-Auguste Renoir),
Christa Théret (Andrée Heuschling), Vincent Rottiers (Jean Renoir),
Romane Bohringer (Gabrielle), Thomas Doret (Coco). Couleurs, 111 min.
À la fin de sa vie, le peintre Renoir reçoit la visite d’une jeune femme,
Andrée Heuschling, qui souhaite devenir modèle. Tandis que son corps inspire le
maître et attise les jalousies du proche entourage, elle a une liaison avec Jean,
revenu de la Grande Guerre. Elle le pousse à débuter une carrière dans le
cinéma. Elle sera aussi sa muse et sa première actrice.
Les scènes, baignées dans une douce lumière, évoquent abondamment les
toiles de Renoir. La composition de Michel Bouquet et la plastique de Christa
Théret permettent au spectateur de suivre le processus créatif des derniers chefs-
d’œuvre de l’artiste.D.C.

RÉPARER LES VIVANTS*


(Fr., 2016.) R. : Katell Quillévéré ; Sc. : Gilles Taurand d’après Maylis de
Kerangal ; Ph. : Tom Harari ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Mathieu
Verhaeghe ; Int. : Tahar Rahim (Thomas Remige), Emmanuelle Seigner
(Marianne), Anne Dorval (Claire), Bouli Lanners (Dr Révol), Kool Shen
(Vincent), Alice Taglioni (Anne), Monia Chokri (Jeanne), Karim Leklou
(Breva), Finnegan Oldfiel (Maxime), Dominique Blanc (Lucie Moret).
Couleurs, 104 min.
Simon, 19 ans, amateur de surf, est victime d’un accident. A l’hôpital, il est
en état de mort cérébrale. Thomas Remige, un infirmier, propose à ses parents de
faire un don d’organes ; ils finissent par accepter. Par ailleurs, Claire, la
cinquantaine, a besoin d’une transplantation cardiaque.
Le sujet du livre – et de son adaptation théâtrale – est celui du don d’organes
et par extension, d’une solidarité envers les autres. Le film atténue
considérablement le propos par une très grande « joliesse » de la réalisation et
par nombre de scènes accessoires et inutiles (le fantasme érotique d’une
infirmière, l’homosexualité de Claire, l’opposition entre deux frères, etc.). Si le
début est spectaculaire, la fin (la transplantation) est plus convenue.C.B.M.
REPO MEN**
(Repo Men ; USA, 2010.) R. : Miguel Sapochnik ; Sc. : Eric Garcia et
Garrett Lerner ; Ph. : Enrique Chediak ; M. : Marco Beltrami ; Pr. :
Universal Pictures ; Int. : Jude Law (Reny), Forest Whitaker (Jake), Alice
Braga (Beth), Chandler Canterbury (Peter). Couleurs, 111 min.
Les repo men (abréviation de repossession men, recouvreurs de dettes) sont
chargés de récupérer des organes artificiels greffés sur les personnes endettées
qui ne peuvent plus verser les intérêts. La récupération se fait sans souci de leur
survie à partir du moment où elles sont privées de ces organes.
Un petit film de science-fiction stupéfiant, véritable satire sociale inspirée
par la grande crise de l’immobilier aux États-Unis. Cynisme et humour noir
garantis.J.T.

REQUIEM POUR UNE TUEUSE**


(Fr., 2011.) R. et Sc. : Jérôme Le Gris ; Ph. : Antoine Monod ; M. : Jiri
Heger ; Pr. : StudioCanal, France 2 ; Int. : Mélanie Laurent (Lucrèce),
Clovis Cornillac (Rico), Tchéky Karyo (l’Arménien), Xavier Gallais (Xavier
de Ferrières), Christopher Stills (Child). Couleurs, 91 min.
Tueuse à gages efficace, Lucrèce veut arrêter pour voir grandir sa fille. Son
patron, l’Arménien, lui impose un ultime contrat : lors d’un festival musical dans
un château suisse, abattre le baryton Alexander Child dont un projet de rachat
d’une distillerie contrarie de gros intérêts pétroliers. Mais le service Action
envoie son agent Rico pour protéger Child. Lucrèce manque son coup et
l’Arménien craint qu’un autre tueur soit dans le château pour abattre Lucrèce. Il
s’empresse d’arriver cependant que Rico accumule les bévues. Tout se dénoue
lors d’une représentation du Messie de Haendel.
Excellents débuts de Jérôme Le Gris, sous le patronage d’Hitchcock. Plus
une comédie en définitive qu’un vrai polar mais l’on va de surprise en surprise et
la mort est au rendez-vous. Tout est agencé pour nous conduire au crescendo du
dénouement. Certes on ne prend pas Mélanie Laurent au sérieux dans son rôle de
tueuse et pas davantage Clovis Cornillac en agent secret mais on se laisse
emporter par l’intrigue : le baryton sera-t-il supprimé ? Et par qui ?J.T.

RÉSIDENT EVIL: AFTERLIFE


(Resident Evil : Afterlife ; USA, 2010.) R. et Sc. : Paul W.S. Anderson ; Ph. :
Glen MacPherson ; M. : Tomandandy ; Pr. : Davis Films ; Int. : Milla
Jovovich (Alice), Ali Larter (Claire Redfield), Kim Coates (Bennett).
Couleurs, 100 min.
Un petit groupe, sous la conduite d’Alice, tente d’échapper à Los Angeles,
aux zombies maîtres de la ville, et de rejoindre le bateau, l’Arcadia qui leur
permettra de s’échapper.
Production américano-canadienne inspirée d’un jeu vidéo et suite du film
Resident Evil du même Anderson. L’œuvre est tournée en 3D.J.T.

RÉSISTANCE DE L’AIR (LA)*


(Fr., 2014.) R. : Fred Grivois ; Sc. : Thomas Bidegain et Noé Debré ; Ph. :
Glynn Speeckaert ; M. : Evguéni et Sacha Galpérine ; Pr. : Iconoclast Film
et Gaumont ; Int. : Reda Kateb (Vincent Cavelle), Ludivine Sagnier
(Delphine Cavelle), Johan Heldenbergh (Renaud), Tchéky Karyo (Armand
Cavelle). Couleurs, 98 min.
Champion de tir au fusil, Vincent Cavelle n’en a pas moins de gros soucis
d’argent. Le découvrant, un certain Renaud lui propose un contrat de tueur à
gages. Cavelle finit par accepter. Il enchaîne les contrats mais le dernier tourne
mal et il est repéré. Il devient une cible à son tour.
Un bon portrait de tueur à gages contraint à exécuter des contrats pour s’en
sortir financièrement en utilisant ses qualités de champion de tir. Sa progressive
déchéance morale est bien rendue par Reda Kateb. Toutefois la fin n’en est pas
une.J.T.

RESPIRE*
(Fr., 2013/2014.) R. : Mélanie Laurent ; Sc. : Mélanie Laurent, Julien
Lambroschini, d’après le roman d’Anne-Sophie Brasme ; Ph. : Arnaud
Potier ; M. : Marc Chouarain ; Pr. : Bruno Lévy ; Int. : Joséphine Japy
(Charlène dite Charlie), Lou de Laâge (Sarah Perrin), Isabelle Carré
(Vanessa), Claire Keim (Laura), Rasha Bukvic (le père de Charlie), Carole
Franck (la mère de Sarah). Couleurs, 92 min.
Charlie, jeune fille de 17 ans calme et sérieuse, vit avec sa mère divorcée
dans un petit pavillon. Le cours de sa vie est bouleversé par l’arrivée d’une
nouvelle dans sa classe de terminale : Sarah est une belle fille qui attire tous les
regards, masculins comme féminins. Contre toute attente, la star instantanée du
lycée jette son dévolu sur Charlie. Fascinée, la timide jeune fille se prend d’une
passion dévorante et exclusive pour Sarah, la belle plante, malheureusement
carnivore.
Du bon premier roman d’Anne-Sophie Brasme, Mélanie Laurent a tiré un
assez bon film. Les rapports pervers qui lient deux lycéennes, l’une harcelant
l’autre et l’autre se laissant faire dans la souffrance, sont bien analysés et les
deux jeunes actrices (Lou de Laâge, la pernicieuse, et Joséphine Japy, la passive)
sont à la hauteur de l’enjeu. Dommage que cette adaptation pour grand écran
manque un peu de relief. En plus baroque, « Respire » nous aurait vraiment
coupé le souffle.G.B.

RESTER VERTICAL**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Alain Guiraudie ; Ph. : Claire Mathon ; Pr. : Sylvie
Pialat, Benoit Quainon ; Int. : Damien Bonnard (Léo), India Hair (Marie),
Raphaël Thiéry (Jean-Louis), Christian Bouillette (Marcel), Laure Calamy
(Mirande). Couleurs, 110 min.
Léo, un cinéaste en panne d’inspiration, est venu chasser le loup dans un
causse de Lozère. Il y rencontre Marie, une bergère, avec laquelle il a un enfant.
Elle le quitte. Léo se retrouve seul avec un bébé, ce qui n’est pas pour lui
déplaire.
Un film qui évoque la vie, l’amour, la mort ; un film qui brasse les grands
thèmes de l’existence sans faux-fuyants. Réalisé dans de splendides paysages
(outre le causse Méjean, il y a le marais Poitevin et le port de Brest), c’est un
film de grands espaces, une sorte de western à la française. Par ailleurs, Alain
Guiraudie croit « vraiment à cette nécessité de rester vertical, debout : c’est
important de résister » face à l’adversité. Belle leçon de vie.C.B.M.

RÉSURRECTION DU CHRIST (LA)**


(Risen ; USA, 2016.) R. : Kevin Reynolds ; Sc. : Kevin Reynolds et Paul
Aiello ; Ph. : Lorenzo Senatore ; Déc. : Stefano Maria Ortolani ; M. : Roque
Banos ; Pr. : Columbia ; Int. : Joseph Fiennes (Clavius), Tom Felton
(Lucius), Peter Firth (Ponce Pilate), Maria Botto (Marie-Madeleine), Luis
Callejo (Joseph), Mish Boyco (Jean) Stewart Scudamore (Pierre), Cliff
Curtis (Yeshua). Couleurs, 102 min.
Clavius, tribun de retour d’une guerre contre les Zélotes, est chargé par
Pilate de l’affaire d’un certain Yeshua qui se prétend le Messie. Il le fait
crucifier. Mais voilà que le corps disparaît. Clavius mène l’enquête. À son terme,
il déclare : « Je crois que je ne serai plus jamais le même. »
La mort et la résurrection du Christ vues sous un jour original : celui d’une
enquête policière. Kevin Reynolds évite ainsi le côté saint-sulpicien ou le côté
provocateur du film de Scorsese. La reconstitution historique est soignée et
l’interprétation emporte l’adhésion.
J.T.
RETOUR À ITHAQUE*
(Fr., 2013.) R. : Laurent Cantet ; Sc. : L. Cantet, Leonardo Padura, Lucia
Lopez ; Ph. : Diego Dussuel ; M. : Martin Caraux ; Pr. : Full House ; Int. :
Isabel Santos (Tania), Jorge Perugorria (Eddy), Fernando Hechavarria
(Rafa), Pedro Julio Diaz Ferran (Aldo), Nestor Jimenez (Amadeo).
Couleurs, 95 min.
Après un long exil, Amadeo revient à Cuba et retrouve ses amis Tania, Rafa
et Aldo sur une terrasse dominant La Havane. Bientôt, ils sont rejoints par Eddy,
intégré au régime castriste, qui arrive avec des alcools. Ils évoquent leur passé et
leur présent frustrant.
Cette dissection du castrisme par des intellectuels cubains est certes
intéressante. Cependant la réalisation très théâtrale, à deux caméras, basée sur
des dialogues, en un lieu quasiment unique, devient vite lassante.
Dommage.C.B.M.

RETOUR CHEZ MA MÈRE*


(Fr., 2016.) R. : Eric Lavaine ; Sc. : Hector Cabellox Reyes et Eric Lavaine ;
M. : Fabien Cahaine ; Pr. : Same Player, Pathé, TFI ; Int. : Alexandra Lamy
(Stéphanie), Josiane Balasko (Jacqueline), Mathilde Seigner (Carole),
Philippe Lefebvre (Nicolas), Jérôme Commandeur (Alain). Couleurs,
97 min.
Au chômage à quarante ans, Stéphanie retourne vivre chez sa mère.
Or, celle-ci a une liaison avec un voisin qu’elle préférerait cacher… Mais
tout s’arrangera.
Comédie familiale pour dimanche soir à la télévision. Surtout il y a
Alexandra Lamy, formidable.J.T.
RETOUR DE BULLDOG
DRUMMOND (LE)*
(Calling Bulldog Drummond ; GB, 1951.) R. : Victor Saville ; Sc. : Gerard
Fairlie, Howard Emmett Rogers et Arthur Wimperis, d’après le roman de
Gerard Fairlie (Calling Bulldog Drummond, 1951) ; Ph. : Frederick
A. Young ; M. : Rudolph G. Kopp ; Pr. : Hayes Goetz / Metro Goldwyn
Mayer ; Int. : Walter Pidgeon (Bulldog Drummond), Margaret Leighton
(sergent Helen Smith), Robert Beatty (Arthur Guns), David Tomlinson
(Algy Longworth), Bernard Lee (colonel Webson), James Hayter (Bill). NB,
83 min.
Ancien agent de l’Intelligence Service, Bulldog Drummond est invité à
reprendre du service pour prêter main forte à Scotland Yard dans la traque d’une
bande bien organisée de malfaiteurs qui conçoit ses coups comme des opérations
militaires. Jouant les truands et aidé dans sa tâche par le sergent Helen Smith du
Yard, qui se fait passer pour sa concubine, Drummond réussit à s’introduire dans
la bande, mais le mystérieux chef de l’organisation le démasque car c’est l’un
des hauts responsables du Yard…
Une nouvelle tentative de ressusciter Bulldog Drummond, héros britannique
fort populaire des romans de Sapper durant l’entre-deux guerres, et déjà incarné
à sept reprises par John Howard (voir Bulldog Drummond s’évade et La Police
privée de Bulldog Drummond). Mais rien ne le distingue d’une galerie d’autres
personnages pratiquement similaires : Walter Pidgeon avait incarné quelques
années plus tôt le détective Nick Carter dans trois films produits en 1939-1940
par la Metro Goldwyn Mayer, et les deux audacieux limiers s’avèrent
parfaitement interchangeables ! Il faut croire qu’à chaque époque correspond son
héros et que chacun d’entre eux dispose d’un temps de popularité limité. Il n’y a
guère que Sherlock Holmes et, dans la seconde moitié du vingtième siècle,
James Bond qui soient devenus immortels au panthéon des héros de fiction.
Bulldog Drummond avait donc vécu, et ses nouvelles aventures ne suscitèrent
guère d’attention. À noter une apparition fugitive du jeune Richard Johnson qui,
quinze ans plus tard, incarnera par deux fois le dernier Bulldog Drummond du
cinéma dans deux tentatives encore plus maladroites de modernisation du
personnage, Plus Féroces que les Mâles (1966) et Some Girls Do (1971) de
Ralph Thomas.R.L.

RETOUR DES TEXAS RANGERS (LE)*


(Texas Rangers Ride Again ; USA, 1940.) R. : James Hogan ; Sc. : William
Lipman et Horace McCoy ; Ph. : Archie Stout ; Pr. : Paramount ; Int. :
John Howard (Jim), Ellen Drew (Ellen Dangerfield), Anthony Quinn
(Yuma), May Robson (Mrs Dangerfield), Broderick Crawford (un Texas
Ranger). NB, 67 min.
Miss Ellen Dangerfield revient au ranch familial, au Texas, où se produisent
des vols de bétail inexpliqués. Deux Texas Rangers vont élucider cette énigme.
Dans la suite des Texas Rangers de King Vidor, cette bonne série B, sortie
seulement en France en 2014 sous la forme d’un DVD, est traitée plus comme
une série noire que comme un western par la grâce du scénariste, Horace
McCoy.J.T.

RETURN OF CHANDU*
(Return of Chandu ; USA, 1934.) R. : Ray Taylor ; Sc. : Barry Berringer,
d’après le serial radiophonique de Harry A. Earnshaw, Vera M. Oldham et
R. R. Morgan ; Ph. : John Hickson ; M. : Abe Meyer ; Pr. : Sol Lesser /
Principal ; Int. : Bela Lugosi (Frank Chandler [Chandu]), Mara Alba
(princesse Nadji), Clara Kimball Young (Dorothy Regent), Lucien Prival
(Vindhyan). NB, serial (12 épisodes).
Maître de l’occulte, Chandu, alias Frank Chandler, protège sa nièce Nadji,
princesse égyptienne, des agissements de Vindhyan, grand prêtre de la secte
secrète d’Ubasti, qui veut enlever la jeune femme et la sacrifier pour ressusciter
Ossanna, déesse du continent englouti de Mu, lieu de naissance de la Magie
Noire, et grande prêtresse d’une religion disparue.
À l’opposé de la maîtrise technique et de la frénésie spectaculaire de la
Republic, un étrange serial tout en lenteur et en mystère qui, accompagné d’une
musique envoûtante, exerce une irrésistible fascination. On peut y apercevoir, à
plusieurs reprises, la porte géante de King Kong (1933). À voir, ne serait-ce que
pour découvrir Bela Lugosi exerçant ses talents du bon côté de la loi pour la
seule et unique fois de sa carrière ! Le comédien avait incarné le Baron Roxor,
méchant magicien, dans le tout aussi étrange Chandu le magicien (1932) de
Marcel Varnel et William Cameron Menzies, film culte aux somptueux décors et
première adaptation cinématographique d’un feuilleton radiophonique très
populaire aux États-Unis à l’époque. Film disponible en DVD.R.L.

RÊVE ET RÉALITÉ*
(Suds ; USA, 1920.) R. : John Francis Dillon ; Sc. : Waldemar Young,
d’après la pièce de Frederick Fenn et Richard Pryce (Op O’Me Thumb,
1905) ; Ph. : Charles Rosher et L. W. O’Connel ; Pr. : Mary Pickford
Corporation pour United Artists ; Int. : Mary Pickford (Amanda Afflick),
Albert Austin (Horace Greensmith), Harold Goodwin (Benjamin Pillsbury
Jones), Rose Dione (Jeanne Gallifilet Didier), Darwin Karr (lady Burke
Cavendish). NB, 6 bobines (environ 63 min.)
Employée dans la blanchisserie française de Madame Jeanne Gallifilet
Didier à Londres, et accumulant malchance et maladresses, Amanda Afflick est
le souffre-douleur de sa patronne, mais compense ses déboires par une
imagination débordante. À ses collègues de travail promptes à se moquer d’elle,
elle raconte que son père, digne représentant de la noblesse, lui a imposé de
vivre dans le monde « sans perles ni carrosse », pour se faire aimer pour elle-
même et non pour sa fortune. Courtisée par Benjamin Jones, le livreur de la
blanchisserie, Amanda est amoureuse de Horace Greensmith, un client. Mais,
découvrant à quel point la pauvre Amanda fait piètre figure, Horace la laissera à
ses rêves et à sa solitude.
Le film se voulait plus « comédie » que « dramatique », mais l’accueil du
public fut si réservé après quelques previews que la production décida de
rajouter une fin plus heureuse au cours de laquelle une femme de la haute société
prenait Amanda sous son aile et lui permettait de renouer avec Horace, employé
chez elle comme palefrenier. La partie de comédie est surtout constituée d’une
longue séquence plutôt mièvre au cours de laquelle Amanda prend soin d’un
cheval que sa patronne a décidé de vendre à l’équarrisseur.
Petit-fils de Brigham Young (successeur de Joseph Smith, le fondateur de la
religion des Mormons), Waldemar Young fut un brillant scénariste qui collabora
une douzaine de fois avec Tod Browning et signa les scripts de huit des plus
grands films de Lon Chaney. L’Anglais Albert Austin, fidèle collaborateur de
Charles Chaplin – on le voit à ses côtés dans les douze films Mutual et les huit
First National –, ne tourna que ce seul film en tête d’affiche. Disponible en
DVD.R.L.

REVENANT (THE)***
(The Revenant ; USA, 2015.) R. : Alejandro Gonzalez Inarritu ; Sc. Mark L.
Smith et Alejandro Gonzalez Inarritu d’après un roman de Michael
Punke ; Ph. : Emmanuel Lubezki ; M. : Ruiochi Sakamoto et Alva Noto ;
Pr. : New Regeny, Monarchy Enterprises, Appian Way ; Int. : Leonardo
DiCaprio (Hugh Glass), Tom Hardy (John Fitzgerald), Domhnall Gleeson
(le capitaine Henry), Will Poulter (Jim Bridger), Paul Anderson
(Anderson), Forrest Goodluck (Hawk). Couleurs, 156 min.
En 1823, sur les terres alors sauvages de la Louisiane septentrionale (actuel
Dakota), un groupe de trappeurs dirigé par le capitaine Henry est assailli par les
Indiens Arikaras qui font un carnage et leur volent leurs chevaux. Guidés par
Hugh Glass, les survivants s’enfuient en bateau et après avoir caché leurs
fourrures, décident de poursuivre à pied par la forêt. Mais Glass est gravement
blessé par un grizzli, ce qui compromet fortement l’avancée du groupe. Donné
mourant, Glass soutenu par son fils métis, Hawk, est confié à la garde de John
Fitzgerald et de Jim Bridger, sous promesse de récompense, tandis que le reste
du convoi sous la conduite du capitaine Henry reprend la route en direction de
Fort Kiowa. Fitzgerald qui hait Hawk le tue sous les yeux de Glass impuissant.
Après avoir entrepris d’enterrer vivant ce blessé encombrant doublé d’un père
qui crie vengeance, Fitzgerald prend prétexte de l’arrivée d’Indiens pour
convaincre Bridger qui n’a rien vu, de décamper au plus vite. Glass va trouver la
force surhumaine de s’extraire de son linceul de terre, puis de se traîner sur la
piste en rampant. Sa lente et douloureuse progression à travers forêts enneigées,
torrents impétueux et montagnes inhospitalières, à l’épreuve de mille dangers,
offre des scènes d’une époustouflante beauté. À l’annonce de son arrivée
imminente à Fort Kiowa, Fitzgerald, venu toucher sa prime, comprend que Glass
a réussi l’impossible et prend la fuite après avoir vidé le coffre-fort. Malgré son
épuisement Glass parvient à le rejoindre. S’engage alors le duel final. Quand
enfin le cadavre de son ennemi flotte sur la rivière, Glass seul dans la neige peut
s’abandonner à son destin.
Magnifique western servi par une brillante interprétation de Leonardo
DiCaprio et couvert de lauriers à Hollywood. Le thème de la vengeance cher au
genre est ici fidèlement respecté mais prend une force particulière de s’être
inspiré de faits réels. Le film bénéficie d’une mise en scène grandiose et de
l’admirable travail d’Emmanuel Lubezki qui nous offre de splendides images de
paysages glacés.A.V.

RÊVES D’OR***
(La jaula de oro, Mex., 2013.) R. : Diego Quemada-Diez ; Sc. : D. Quemada-
Diez, Gibran Portela, Lucia Carberas ; Ph. : Maria Secco ; M. : Leonardo
Heiblum, Jacobo Lieberman ; Pr. : Inna Payne, Luis Salinas, Edher
Campos ; Int. : Brandon Lopez (Juan), Rodolfo Dominguez (Chauk), Karen
Martinez (Sara). Couleurs, 108 min.
Juan, 16 ans, quitte un bidonville de la périphérie de Guatemala-city avec le
rêve d’immigrer vers les États Unis. Sara, une adolescente, se travestit en garçon
pour l’accompagner. Chauk, un Indien d’origine Maya, ne parlant pas espagnol,
se joint à eux, mal accueilli par Juan. À pied, empruntant des convois de
marchandises avec d’autres migrants, il leur faut franchir les deux frontières du
Mexique – non sans dangers.
Cette odyssée de trois ados en route pour le rêve américain – cage dorée
(titre original) avec la désillusion en bout de parcours – est passionnante. Ils
veulent fuir la misère, ils ont l’énergie de la jeunesse. C’est le dur apprentissage
de la vie avec l’exploitation des mafieux, la haine raciale, mais aussi la
solidarité. Nul apitoiement dans ce film réalisé dans des paysages somptueux
(avec une belle photo écran large contrastant avec la précarité de leur sort) et
interprété par de jeunes comédiens talentueux. Film passionnant, aux nombreux
rebondissements, d’un intérêt constant. Et c’est un premier film ! Quel
talent !C.B.M.

RÊVES EN ROSE**
(Ruzové Sny ; Tchéc., 1971.) R. : Dusan Hanak ; Sc. : Dusan Hanak, Dusan
Dusek ; Ph. : Dodo Simoncic ; M. : Petr Hapka ; Pr. : Jon Tomackovic ;
Int. : Juraj Nvota (Jakub), Iva Bittova (Jolanka), Josef Hlinomaz (Anton),
Marie Motlova (Muckova), Ludovit Kroner (Marcel), Hana Slivkova
(Matka). Couleurs, 81 min.
L’histoire d’amour qui unit un temps le jeune facteur un peu fantasque
nommé Jakub et Jolanka, une belle Tzigane du village voisin.
Une œuvre rare à découvrir. Poétique, drôle et primesautier, ce film n’est
pourtant en rien réalisé par un « ravi de la crèche ». Dusan Hanak, le plus grand
metteur en scène slovaque de l’époque ne nous cache rien du racisme ni de
l’ostracisme qui frappe les Tziganes. Mais les deux protagonistes sont
charmants, leurs amours fraîches et leur évocation fantaisiste et allègre.G.B.
RÉVOLTE À FORT LARAMIE*
(Revolt at Fort Laramie ; USA, 1957.) R. : Lesley Selander ; Sc. : Robert C.
Dennis ; Ph. : William Margulies ; M. : Les Baxter ; Pr. : United Artists ;
Int. : John Dehner (Major Bradner), Gregg Palmer (Capitaine Tenslip),
Frances Helm (Melissa Bradner). Couleurs, 73 min.
Le Fort Laramie est pris entre les Sudistes et les Indiens de Red Cloud. Et
ses officiers sont partagés en deux camps, en territoire indien, loin des champs
de bataille de la guerre de Sécession : Nordistes d’un côté, Sudistes de l’autre.
Un beau sujet, mal servi par des interprètes de second plan et une réalisation
un peu molle de Selander. Inédit en salle, redécouvert par le DVD.J.T.

RÉVOLTÉS (LES)
(Outside the Law ; USA, 1920.) R. : Tod Browning ; Sc. : Tod Browning,
Lucien Hubbard, d’après une histoire de Tod Browning ; Ph. : William E.
Fildew ; M. : Maximilien Mathevon (DVD) ; Pr. : Carl Laemmle ; Int. :
Priscilla Dean (Molly Madden), Wheeler Oakman (Dapper Bill Ballard),
Lon Chaney (Black Mike Sylva), E. Allyn Warren (Chang Low), Stanley
Goethals). Couleurs, 106 min.
Silent Madden et Molly, un chef de gang et sa fille, sont sur la voie de la
rédemption grâce aux enseignements confucéens de Chang Low dans le quartier
chinois de San Francisco, ravagé par le crime. Mais le gangster Black Mike
Sylva les hait et s’arrange pour que Madden soit mis sous les verrous. Révoltée
par l’injuste incarcération de son père, Molly repasse du mauvais côté de la loi…
Un film cucul écrit et réalisé par Tod Browning et interprété (dans un double
rôle en plus) par Lon Chaney, est-ce que ça peut exister ? Eh bien oui, Les
révoltés en sont la preuve, qui prétend nous faire croire à la rédemption de
vilains cocos (voleurs, mafiosi et autres assassins) via la pensée de Confucius ! Il
y a certes quelques actions vives et violentes, mais on est à des années-lumière
de Freaks, le chef-d’œuvre de Browning.G.B.
RIDDICK*
(USA, GB, 2013.). R. : David Twohy ; Sc. : David Twohy d’après des
personnages créés par Jim et Ken Wheat ; Ph. : David Eggby ; M. : Graeme
Revell ; Pr. : Vin Diesel et Ted Field. Int. : Vin Diesel (Riddick), Jordi Molla
(Santana), Karl Urban (Vaako). Couleurs, 119 min. (127 min. pour la
version director’s cut).
Laissé pour mort sur une planète hostile, Riddick doit faire face à des
créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres ainsi qu’à des chasseurs
de primes bien décidés à le capturer
Né en 2000, le personnage de Richard B. Riddick est devenu, lentement
mais sûrement, une franchise du cinéma américain de SF. Avec Riddick, le
héros, imaginé par David Twohy, revient ainsi pour la troisième fois sur grand
écran après avoir investi les mondes du jeu vidéo et de l’animation. Prenant leurs
distances par rapport à l’ambitieux second volet, ces nouvelles aventures du
Furien le plus célèbre de la galaxie s’imposent comme un retour aux sources et,
tout en faisant le lien avec les Chroniques (cf. : le début du film avec les
Necromongers), se basent sur une trame plus simple, proche du survival. Un
choix qui s’avère judicieux et qui engendre une solide série B, aux scènes
d’action spectaculaires et à la mise en scène nerveuse et maîtrisée. En expert de
la narration, Twohy se concentre sur son personnage principal, prédateur
redoutable, qu’il humanise sans en altérer la détermination et, ce grâce à un
ensemble de petits détails pertinents (le chien, les flashbacks). Un loup solitaire
qui n’est pas sans évoquer certains héros de western et que Vin Diesel incarne
avec charisme et conviction. Voilà donc un troisième volet divertissant et
énergique qui, ponctué de quelques images gore (la décapitation de Santana) et
d’une pointe d’humour noir savoureuse, se regarde avec plaisir.E.B.

RIDE OUT FOR REVENGE*


(USA, 1957.) R. : Bernard Girard ; Sc. : Norman Retchin ; Ph. : Floyd
Crosby ; Pr. : Bryna ; Int. : Rory Calhoun (Tate), Lloyd Bridges (Capitaine
George), Gloria Grahame (Amy). NB, 78 min.
L’armée s’efforce de refouler les Cheyennes sur leur terre ancestrale mais on
y découvre de l’or.
Un western favorable aux Indiens comme le Cheyenne Autumn de Ford,
mais Girard n’est pas Ford. Inédit en France, sauf à la télévision.J.T.

RIEN À DÉCLARER*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Dany Boon ; Ph. : Pierre Aim ; M. : Philippe Rombi ;
Pr. : Productions du Ch’tmmi, Pathé, TF I ; Int. : Benoît Poelvoorde (Ruben
Vandevoorde), Dany Boon (Mathias Ducatell), Karin Viard (Irène),
François Damiens (Jacques Janus). Couleurs, 108 min.
1er janvier 1993, à la veille du passage à l’Europe, sur la frontière franco-
belge, deux postes douaniers. En Belgique le douanier Vandevoorde, féroce
francophobe, en France Ducatell qui aime Louise, sœur de Vandevoorde. Au
milieu un café-restaurant tenu par le belge Jacques Janus et son épouse la
française Irène. Survient un trafiquant de drogue. Derrière lui Duval, le chef des
trafiquants. Vandevoorde et Ducatell vont devoir collaborer pour mettre hors de
nuire les contrebandiers.
Après le triomphe de Bienvenue chez les Ch’tis, Dany Boon remet ça : un
scénario éprouvé, de bons acteurs de seconds rôles (Gourmet, Dermont en vieux
Belge acariâtre…), des sketches nouveaux… C’est la comédie populaire du
public du samedi soir et des projections en famille. Le cinéphile saluera le
numéro délirant de Karin Viard.J.T.

RIEN NE VA PLUS/
AMOUR ET POÉSIE**
(Bumping into Broadway ; USA, 1919.) R. et Pr. : Hal Roach ; Ph. : Walter
Lundin ; Cartons : H. M. Walker ; Int. : Harold Lloyd (Lui), Bébé Daniels
(la jeune fille), Helen Gilmore (la patronne de l’hôtel), Noah Young (son
mari), Charles Stevenson, Fred Newmayer. NB, muet, 2 bobines (26 min.).
Harold et Bébé sont voisins de palier dans un minable hôtel de Broadway.
Leurs difficultés financières les rapprochent le jour où leur acariâtre propriétaire
et sa brute athlétique de mari viennent leur réclamer le loyer. Un peu plus tard,
Harold suit la jeune fille dans un cercle de jeux clandestins et gagne une fortune
à la roulette. Avant de faire face à une descente de police inopinée…
Le premier chef-d’œuvre d’Harold Lloyd. Deux séquences exceptionnelles
de vivacité, de gags et d’inventions : les trésors d’imagination déployés par
Harold pour échapper à ses propriétaires, et sa poursuite par les flics dans la
maison de jeux. Les péripéties, les acrobaties sans nombre, le montage précis et
bien rythmé composent un ballet admirablement réglé. Ce n’est que deux ans
plus tard que Buster Keaton, dans une séquence similaire, échappera à une armée
de policemen dans Frigo déménageur (Cops, 1922). Toute l’œuvre accessible
d’Harold Lloyd est désormais disponible en DVD.R.L.

RIOT CLUB (THE)**


(The Riot Club ; GB, 2014.) R. : Lone Scherfig ; Sc. : Laura Wade d’après sa
pièce Posh ; Ph. : Sebastian Blenkov ; M. : Kasper Winding ; Pr. : Blue
Print Pictures ; Int. : Sam Clafin (Alistair Ryle), Max Irons (Miles
Richards), Douglas Booth (Harry Villiers), Sam Reid (Hugo Frazer-
Tyrwhitt), Ben Schnetzer (Mitropoulos). Couleurs, 100 min.
Les étudiants d’Oxford, membres du Riot Club, très sélectif, recrutent de
nouveaux membres. Occasion d’une soirée très arrosée au cours de laquelle ils
saccagent le restaurant. Le patron qui proteste, est assommé. Le vrai responsable
sera découvert.
Une satire de l’élitisme britannique. Dans la réalité le club est le Bullingdon
auquel ont appartenu le premier ministre, David Cameron, et le maire de
Londres Boris Johnson et d’autres personnalités. Tout arriviste doit passer par ce
type de club en Angleterre. Mais à quel prix ! C’est ce que veut montrer ce film
particulièrement noir.J.T.

RIS DONC, PAILLASSE !**


(Laugh, Clown, Laugh ; USA, 1928.) R. : Herbert Brenon ; Sc. : Elizabeth
Meehan, d’après la pièce de David Belasco et Tom Cushing, elle-même
inspirée de la pièce de Gausto Martino (Ridi Pagliacci) ; Ph. : James Wong
Howe ; Déc. : Cedric Gibbons ; Pr. : Irving Thalberg pour Metro-Goldwyn-
Mayer ; Int. : Lon Chaney (Tito), Bernard Seigel (Simon), Loretta Young
(Simonetta), Nils Asther (Luigi Ravelli), Cissy Fitzgerald (Giancinta), Gwen
Lee (Lucretia). NB, 8 bobines (environ 90 min.).
En Italie, Tito et Simon, deux clowns itinérants, ont adopté une jeune
orpheline qu’ils ont baptisée Simonetta. Devenue une ravissante jeune femme,
elle est éperdument aimée par Tito qui, à cause de la différence d’âge, n’ose pas
lui déclarer son amour. Lorsqu’il constatera que Simonetta reste auprès de lui
par reconnaissance et par pitié, délaissant celui qu’elle aime, Luigi Ravelli, un
jeune aristocrate, il préférera se suicider en tombant au cours de la répétition de
son dangereux numéro sur une corde raide, pour ne pas détruire ses chances de
bonheur.
Ce fut l’un des derniers grands succès de Lon Chaney. À rapprocher de
Larmes de clown (1924) de Victor Seastrom : si vous aimez l’un, vous aimerez
l’autre et inversement. La MGM avait filmé une fin alternative moins tragique –
Tito survivait à sa chute et se consolait de son infortune en constatant que Luigi
rendait Simonetta très heureuse –, mais qui n’existe plus dans les copies
actuelles par ailleurs toutes amputées d’une bobine (soit à peu près dix minutes
de projection). La pièce avait été jouée à Broadway en 1924 avec Lionel
Barrymore dans le rôle principal et la MGM en avait acheté les droits dès 1925
pour Lon Chaney, avec le souci d’en différer la réalisation longtemps après la
sortie de Larmes de clown dans lequel l’acteur jouait déjà un clown amoureux
jusqu’au désespoir, et qui était demeuré son rôle préféré. Disponible en
DVD.R.L.

RITOURNELLE (LA)**
(Fr., 2014.) ; R. et Sc. : Marc Fitoussi ; Ph. : Agnès Godard ; M. : Tim Gane,
Sean O’Hagan ; Pr. : Caroline Bonmarchand ; Int. : Isabelle Huppert
(Brigitte), Jean-Pierre Darroussin (Xavier), Michaël Nyqvist (Jesper), Pio
Marmaï (Stan), Audrey Dana (Laurette), Anaïs Demoustier (Marion).
Couleurs, 98 min.
Xavier Lecanu s’occupe d’un élevage de bovins en Normandie, secondé par
sa femme Brigitte – qui s’ennuie ! Lors d’une soirée un peu arrosée chez des
voisins, elle rencontre Stan, un charmant jeune parisien. Prétextant un rendez-
vous médical, elle part à Paris pour le revoir, mais leur rencontre tourne court.
Xavier, suspicieux, « monte » à Paris. Brigitte fait connaissance de Jesper, un
dentiste…
Autant Darroussin est crédible, autant Huppert ne l’est pas en gardienne d’un
troupeau de vaches ! C’est justement ce décalage – et le talent des deux
comédiens – qui crée l’intérêt de ce film subtil et délicat sur l’amour qui passe,
anéanti par la routine et le quotidien. Agréable ritournelle (autrefois chantée par
Sacha Distel) pour un film léger et plus sérieux qu’il n’en a l’air.C.B.M.

RIVALE (LA)**
(Fr., 1974.) R. : Sergio Gobbi ; Sc. : Sergio Gobbi et Paul Gégauff ; Ph. :
Daniel Vogel ; M. : Vladimir Kosma ; Pr. : Jean Kerchner ; Int. : Jean Piat
(Edgar), Bibi Andersson (Blanche), Geneviève Fontanel (Claire), Maurice
Biraud (Jean-Claude), Valentine Tessier (la grand-mère). Couleurs, 95 min.
Edgar, représentant en produits pharmaceutiques, a une épouse, Blanche, et
une maîtresse, Claire. Sa vie est parfaitement organisée, mais un coup de
téléphone malencontreux apprend à Blanche qu’elle est trompée. Sans rien dire à
son mari, elle fait la connaissance de la maîtresse et elles deviennent
d’excellentes amies. La plus belle des vengeances…
Cette comédie était oubliée à peine sortie. La télévision a permis de la
redécouvrir. On y trouve la patte de Paul Gégauff, le scénariste de Truffaut et un
éblouissant numéro de Jean Piat.J.T.

ROBERT MITCHUM EST MORT


(Fr., Belg., Pol., Norvège, 2010.) R. et Sc. : Olivier Babinet, Fred Kihn ; Ph. :
Timo Salminen ; M. : Étienne Charry ; Pr. : André Logie, Joachim Lyng,
Dawid Szurmiej ; Int. : Olivier Gourmet (Arsène), Pablo Nicomedes
(Franky), André Wilms (le Texan), Danuta Stenka (Katia), Wojciech
Pszoniak (Le recteur de l’école). Couleurs, 91 min.
Franky, acteur de seconde zone qui tourne de moins en moins, est en pleine
dépression. Pour le requinquer, Arsène, son agent, a une idée singulière : partir
pour le Pôle Nord où se tient le plus septentrional des festivals de cinéma. Là ils
rencontreront peut-être un metteur en scène mythique censé procurer à Franky le
rôle important qui relancera sa carrière…
Lorgnant du côté des frères Kaurismaki, ce road movie destroy s’intéresse
(mais ne parvient pas à nous intéresser) à des personnages tous plus minables les
uns que les autres. Olivier Gourmet en roue libre est formidable, mais ce n’est
pas un scoop. Son comparse en revanche a le charisme d’une bûche.G.B.

ROBIN DES BOIS**


(Robin Hood ; USA, 2010.) R. : Ridley Scott ; Sc. : Brian Helgeland ; Ph. :
John Mathieson ; M. : Marc Streitenfeld ; Pr. : Universal ; Int. : Russell
Crowe (Robin), Cate Blanchett (Marianne), Max von Sydow (Walter
Loxley), William Hurt (William Marshall), Oscar Isaac (le prince Jean),
Danny Huston (Richard Cœur de Lion), Eileen Atkins (Aliénor
d’Aquitaine). Couleurs, 131 min.
Robin est archer au service du roi Richard Cœur de Lion. Celui-ci est tué
lors du siège d’un château en France. Après la mort de Sir Loxley, assassiné par
les hommes de Godefroy qui s’est mis au service du roi de France, c’est Robin
qui doit rapporter la couronne de Richard en Angleterre ainsi que l’épée de Sir
Loxley qu’il rend à sa veuve Marianne. Robin réussit à empêcher une révolte
contre le nouveau roi, Jean, frère de Richard, et entraîne les barons repousser les
Français qui ont tenté un débarquement sur les côtes anglaises. Ingrat, Jean
déclare Robin hors-la-loi.
Une image différente de Robin des Bois par rapport aux versions
précédentes car il s’achève là où commence le mythe. Certes tous les
personnages sont là, de Marianne à Petit-Jean, mais c’est une tranche d’histoire
mal connue en France qui nous est proposée et le souffle de la légende fait
défaut : Robin n’est ici qu’un simple aventurier et pas encore le défenseur des
pauvres. C’est au demeurant l’originalité du film.J.T.

ROBIN DES BOIS ET LES PIRATES*


(Robin Hood e i pirati ; Ital., 1960.) R. : Giorgio Simonelli ; Sc. : Edoardo
Anton, Marcello Ciorciolini, Leo Bomba, Carlo Infascelli, Enrico
Spadorcia, d’après C. Infascelli ; Ph. : Raffaele Masciocchi, Antonio
Schiavolena, Remo Grisanti, Bruno Letizia ; M. : Gian Stellari, Guido
Robusti ; Pr. : Finanziaria Cinematografica Italiana ; Int. : Lex Barker
(Robin des Bois), Jocelyn Lane [Jakie Lane] (Kareen), Rossana Rory
(Lizbeth), Mario Scaccia (Brooks), Giulio Donnini (Golia), Renato
Chiantoni (Gladinoore), Marco Tulli (frère Lorenzo), Renato Maddalena
(Trinca), Walter Barnes (le borgne), Edith Peters (Bamboula). Couleurs,
88 min.
De retour des croisades, le valeureux Robin des Bois découvre que son père,
seigneur du comté de Sherwood, a été assassiné durant son absence. Un
tyrannique usurpateur, Brooks, a désormais pris sa place. Ivre de vengeance,
Robin fait appel à une bande de sympathiques pirates pour reconquérir le titre
qui lui revient. Au terme d’une lutte sans merci, le vaillant Robin pourfendra son
ennemi, rétablissant ainsi la paix sur ses terres.
D’une jovialité communicative, cet aimable Robin des Bois de série B a de
quoi ravir petits et grands. Duels, bagarres et chevauchées s’y succèdent avec
allégresse, palliant ainsi les faiblesses d’une intrigue manichéenne et d’une
direction artistique pour le moins contestable (budget famélique oblige !).
Sympathique en diable, Lex Barker, alors en pleine période « bretteuse et
flibustière » à la sauce italienne (cf. La Flèche noire de Robin des Bois [Carlo
Campogalliani, 1958], Le Fils du Corsaire rouge [Primo Zeglio, 1959], La
Vengeance du Sarrasin [Piero Pierotti, 1959], La Terreur du Masque rouge
[Luigi Capuano, 1960], Le Retour de Robin des Bois [Pino Mercanti, 1960], Les
Pirates de la côte [Domenico Paolella, 1960], Le Secret de l’Épervier noir
[Domenico Paolella, 1961], Le Bourreau de Venise [Luigi Capuano, 1963]…),
incarne un seigneur de Sherwood des plus fringants, encore que la mise en scène
paresseuse de Simonelli ne rende pas toujours justice aux qualités athlétiques de
l’acteur. Aux côtés de l’ex-Tarzan américain, Mario Scaccia – irrésistible en
tyran cauteleux, cynique et cruel – et la très séduisante Rossana Rory complètent
avantageusement la distribution de ce divertissement made in Cinecittà, tout à la
fois kitsch et naïf à souhait.A.M.

ROBIN DES BOIS :


LA VÉRITABLE HISTOIRE
(Fr., 2014.) R. : Anthony Marciano ; Sc. : Max Boublil et Anthony Boublil ;
Ph. : Jean-Paul Agostini ; Pr. : Max Boublil ; Int. : Max Boublil (Robin des
Bois), Gérard Darmon (le shérif de Nottingham), Géraldine Nakache
(Marianne), Malik Bentalha (Tuck). Couleurs, 87 min.
Robin des Bois et Tuck sont des bandits de grand chemin alors que la colère
est grande dans le peuple contre la lourdeur des impôts. Il est temps que Robin
intervienne, mais d’abord il doit sauver Marianne d’une agression.
Pitoyable parodie des aventures du fameux héros.J.T.

ROBINSON MODERNE*
(Mr. Robinson Crusoe ; USA, 1932.) R. : Edward Sutherland ; Sc. : Tom
Geraghty, d’après une histoire de Elton Thomas ; Ph. : Max Dupont ; M. :
Alfred Newman ; Pr. : The Elton Corp. ; Int. : Douglas Fairbanks (Steve
Drexel), William Farnum (William Belmont), Earle Browne (professeur
Carmichale), Maria Alba (Samedi). NB, 72 min.
Partis en yacht à Sumatra pour y chasser le tigre, Steve Drexel et ses amis,
en traversant les Mers du Sud, passent à proximité d’une île déserte. Steve fait le
pari d’y revivre l’aventure de Robinson Crusoe, avec la seule compagnie de son
chien fidèle, Rooney. Quelques mois plus tard, ses compagnons auront la
surprise de constater qu’il a gagné : il a apprivoisé un petit singe et un perroquet,
a construit une cabane dans les arbres, un poste de radio (!), plusieurs moyens de
transports, un piège pour capturer des animaux, et vit dans un confort relatif. Il a
même rencontré une femme baptisée Samedi qui, menacée d’être mariée de
force, s’est enfuie d’une île voisine. Steve l’emmènera avec lui et la fera débuter
aux Ziegfeld Follies, dans un numéro de danses exotiques.
Une curiosité demeurée longtemps invisible. Maintes fois évoquées par le
cinéma, à la même époque, ne serait-ce que dans Ombres blanches (1928) de
Van Dyke et Flaherty, Tabou (1931) de Murnau ou L’Oiseau de paradis (1932)
de King Vidor, les prétendument paradisiaques îles des Mers du Sud fascinaient
les artistes, les érudits, les aventuriers et faisaient rêver les spectateurs du monde
entier. Grand voyageur lui-même – il venait de cosigner la réalisation d’un
documentaire, Le Tour du monde en 80 minutes, avec Victor Fleming –, Douglas
Fairbanks qui est l’auteur complet du film (Elton Thomas était son
pseudonyme), a voulu y transposer son éternel optimiste de self-made-man. Mais
cela ne va pas sans une certaine naïveté teintée d’infantilisme : il parle aux
animaux, et les différentes astuces qu’il emploie pour se doter d’un certain
confort font parfois sourire. (Mais on se perd en conjectures sur les moyens qu’il
utilise pour construire un poste de radio !) Bref, l’entreprise ne dépasse guère le
niveau de l’aimable divertissement. Les conditions de tournage furent très
spartiates : le matériel de prise de son ayant été détérioré dès le premier jour, il
fallut postsynchroniser tout le film en studio. Disponible en DVD sous le titre
Robinson Crusoe.R.L.

ROBOCOP*
(RoboCop ; USA, 2014.) R. : José Padilha ; Sc. : Josh Zetumer et Nick
Schenk ; Ph. : Lula Carvalho ; M. : Pedro Bronfman ; Pr. : MGM et
Columbia ; Int. : Joe Kinnaman (Alex Murpphy/Robocop), Gary Oldman
(Dr Norton), Michael Keaton (Raymond Sellars), Abbie Cornish (Clara
Murphy). Couleurs, 121 min.
En 2028, le policier d’élite Alex Murphy est victime d’un attentat. Le
docteur Norton va le transformer en cyborg, mi-homme, mi-machine. Il devient
un justicier invincible.
Remake d’un film célèbre de Verhoeven, mais avec une dimension
psychologique : dans le cyborg quelle est la part de l’homme et celle du robot ?
Notons aussi que l’adversaire de Robocop est une multinationale dont le PDG
est interprété par Michael Keaton. Le film est peut-être parfois au second degré,
Padilha s’étant manifestement désintéressé des scènes d’action.J.T.

RODAN*
(Sara no daikaju Radon ; Jap., 1956.) R. : Inoshira Honda ; Sc. : Takeshi
Kinura, Takeo Murata, Ken Kuronuma ; Ph. : Isamu Ashida ; M. : Akira
Ifukube ; Pr. : Tomayuki Tanaka, Ichizo Kobayashi ; Int. : Kenji Sahara
(Shigeru Kawamura), Yumi Shirakawa (Kiyo), Akihiko Hirata (le
professeur Yasuko Kashigawi), Yasuko Nakada (La jeune mariée en voyage
de noce), Akio Kobari (Nishimura), Minosuke Yamada (Osaki, le chef de la
police). Couleurs, 82 min.
Deux explosions atomiques ont réveillé des forces apocalyptiques. Crachées
par un volcan, ce sont d’abord des larves de 10 mètres de haut qui surgissent.
Bientôt elles se métamorphosent en méga-monstres préhistoriques volant à des
vitesses supersoniques. La race humaine leur survivra-t-elle ?
L’un des meilleurs films de monstres japonais, Rodan frappe par son
pessimisme foncier.G.B.

ROGUE ONE :
A STAR WARS STORY***
(Rogue One : A Star Wars Story ; USA, 2016.) R. et Sc. : Gareth Edwards ;
Ph. : Greig Fraser ; Cost. : Glynn Dillon et David Crossman ; Pr. :
Lucasfilm ; Int. : Diego Luna (Cassian Andor), Felicity Jones (Jyn Erso),
Ben Mendelsohn (Orson Krennic), Mads Mikkelsen (Galen Erso), Forest
Whitaker (Saw). Couleurs, 133 min.
Ce film vient s’intercaler entre les épisodes III et IV de Star Wars. L’Empire
est à son apogée et l’Alliance des rebelles en passe d’être vaincue, d’autant que
l’Empire a mis au point une nouvelle arme : l’Etoile de la mort. L’Alliance n’a
qu’un espoir : mettre la main sur cet engin de mort. Une mission suicidaire est
confiée à Cassian Andor avec l’aide de Jyn Erso.
Episode indépendant de la saga Star Wars introduisant de nouveaux
personnages comme les Death Troopers de l’Empire, mais où l’on retrouve des
héros habituels comme Dark Vador. Batailles spectaculaires, robots, vaisseaux
intergalactiques : du grand cinéma.J.T.

ROI DU BLA-BLA-BLA (LE)*


(Fr., 1951.) R. : Maurice Labro ; Sc. et Dial. : Louis d’Yvré et Claude
Boissol ; Ph. : Pierre Petit ; M. : René Sylviano ; Pr. : Georges Combret ;
Int. : Roger Nicolas (Prosper Bourrache), Jean Tissier (Lafare), Lise
Delamare (Lucienne), Christian Duvaleix (Moustique), Jean-Jacques Delbo
(Loustot), Irène de Trébert (Juliette), Louis de Funès (Gino), Jean Richard
(Jacques), Paul Azaïs (Bébert). NB, 95 min.
À la suite d’un quiproquo, Prosper Bournache, simple camelot, est pris pour
un « caïd » par deux gangsters, Moustique et Gino. Censé leur indiquer un
cambriolage, Prosper conduit ses deux compagnons au hasard, la nuit, devant
une certaine villa. Or, il se trouve que le propriétaire, Lafare, un banquier
marron, cherche l’aide d’un complice pour mettre au point une escroquerie. Un
vrai gangster, Loustot, va se mêler à l’affaire.
Grand amuseur public (son leitmotiv « Écoute ! Écoute ! » est demeuré
célèbre), Roger Nicolas, après une série de courts métrages, faisait ses débuts en
tête d’affiche d’un long métrage au cinéma. Sur scène, son abattage et sa
faconde légendaire, non dénués d’une certaine vulgarité, étaient irrésistibles.
Mais, il eut du mal à s’imposer à l’écran dont il disparut très vite après quatre
films. Celui-ci est peut-être le moins mauvais des quatre.R.L.

RÔLE DE MA VIE (LE)*


(Wish I Was Here ; USA, 2013.) R. : Zach Braff ; Sc. : Zach Braff, Adam
J. Braff ; Ph. : Lawrence Sher ; M. : Rob Simonsen ; Pr. : Matthew
Andrews, Zach Braff, Adam J. Braff ; Int. : Zach Braff (Aidan Bloom),
Pierce Gagnon (Tucker Bloom), Kate Hudson (Sarah Bloom), Joey King
(Grace Bloom), Alexander Chaplin (le rabbin Rosenberg), Jim Parsons
(Paul). Couleurs, 106 min.
Aidan Bloom, acteur de 35 ans en mal de rôles, marié et père de deux
enfants, Grace et Tucker, est toujours à la recherche de son identité et d’un but à
donner à sa vie. Quand son père, qui a besoin d’argent pour traiter la rechute
d’un cancer, cesse de payer les frais de scolarité de ses petits-enfants, Aidan
décide de leur faire l’école à la maison…
Garden State était une petite merveille. Le rôle de ma vie, deuxième film
écrit et réalisé par Zach Braff, lui est un peu inférieur. Il y a la même gravité (la
mort, le sens de la vie, la filiation, la judéité, la paternité) tout aussi
astucieusement emballée dans un écrin d’humour ravageur. Malheureusement,
après un début éblouissant digne des meilleurs Woody Allen, le film s’enfonce
dans le consensuel mou. Heureusement, il y a Mandy Patikin, inénarrable grand-
père à la langue vipérine, qui parvient même à faire passer la sauce quand elle
devient un peu mielleuse.G.B.

ROLLING THUNDER/
LÉGITIME VIOLENCE***
(Rolling Thunder ; USA, 1977.) R. : John Flynn ; Sc. : Paul Schrader,
Heywood Gould ; Ph. : Jordan Cronenweth ; M. : Barry De Vorzon ; Pr. :
Lawrence Gordon ; Int. : William Devane (Commandant Charles Rane),
Tommy Lee Jones (Johnny Vohden), Linda Haynes (Linda Forchet), James
Best (Texan), Dabney Coleman (Maxwell). Couleurs, 96 min.
Un prisonnier de guerre, le commandant Rane, rentre du Vietnam avec un
sous-officier, Vohden. Ils sont accueillis avec les honneurs. Mais le monde a
changé. La femme de Rane veut refaire sa vie avec le shérif et son jeune fils ne
pense qu’à jouer. Des bandits mexicains entendent lui voler les 2 000 dollars qui
lui ont été offerts. Pour lui faire avouer la cachette, il lui mutile la main dans le
broyeur de l’évier puis tuent l’épouse infidèle et l’enfant. Pourvu d’une main
mécanique, assisté du sous-officier et d’une jeune serveuse, il va retrouver ses
bourreaux et les exterminer dans un bordel à la frontière du Mexique. Lui et son
compagnon, pour cette vengeance, ont revêtu leur uniforme.
Passé inaperçu en France, Rolling Thunder a été redécouvert en 2015 à la
faveur d’une rétrospective Flynn à la Cinémathèque française et de la sortie du
film en DVD avec un livret très documenté. C’est une œuvre qui assure la
liaison entre Boetticher et Tarantino qui en a fait l’un de ses films préférés.
Réflexion sur l’après-Vietnam, c’est aussi une bande d’une violence extrême : la
main broyée et surtout le massacre dans le bordel. Schrader y fait encore ses
gammes (à l’origine son scénario se voulait un manifeste nihiliste) et Tarantino y
découvre sa vocation, mais en plus racoleur. Un magnifique film sur la
vengeance.J.T.

ROMAN DE MA FEMME (LE)**


(Fr., 2011.) R. et Sc. : Jamshed Usmonov ; Ph. : Lubomir Bakchev ; M. :
Pierre Aviat ; Pr. : Elzévir Films ; Int. : Léa Seydoux (Eve), Olivier
Gourmet (Maître Chollet), Gilles Cohen (le policier), Maruf Pulodzoda
(Amro). Couleurs, 100 min.
Accompagnée d’un avocat Maître Chollet, Eve vient déclarer à la police la
disparition de son mari Paul, lui aussi avocat. L’enquête révèle que le mari était
endetté et avait vendu son cabinet. Eve, déprimée, doit être hospitalisée. À sa
sortie Chollet a tout arrangé. Eve lui avoue alors qu’elle l’aime. Chollet qui est
cardiaque depuis la mort de sa femme et le suicide de son fils, accepte
finalement de l’installer chez lui. Mais un policier révèle à Eve que c’est Chollet
qui a organisé la faillite de son mari. Elle se détourne de lui. Pour la retenir il lui
offre sa fortune en héritage. Après une soirée arrosée, il est pris de malaise et
demande à Eve d’aller lui chercher un médicament. Elle ne revient pas. Il meurt.
Eve téléphone la nouvelle, d’une cabine, à Paul, son mari.
Un film qui « se tient à l’intersection entre Alfred Hitchcock et Georges
Simenon » (L’Annuel du cinéma, 2012.) L’intrigue vient d’Hitchcock,
superbement agencée pour aboutir aux images finales ; la peinture du milieu
bourgeois périgourdin s’inspire de Simenon. Le film est parfaitement maîtrisé et
son interprétation brillante : Léa Seydoux et Olivier Gourmet excellents dans ce
jeu de dupes entre leurs deux personnages.J.T.
ROOM**
(Room ; Irlande, 2015.) R. : Lenny Abrahamson ; Sc. : Emma Donoghue ;
Ph. : Danny Cohen ; M. : Stephen Rennicks ; Pr. : A24, No Trace Campi
TG4 Films ; Int. : Brie Larson (Ma), Jacob Tremblay (Jack Newsome), Sean
Bridgers (Old Nick), Joan Allen (Nancy Newsome). Couleurs, 118 min.
Jack et sa mère vivent dans un local clos avec toutefois la télévision. Ils y
sont retenus par Old Nick. Ma y vit depuis l’âge de 17 ans et son fils depuis sa
naissance. C’est grâce à une ruse qu’ils s’échappent pour découvrir le monde
extérieur.
Ce film renvoie à des événements réels de séquestration mais en évite le côté
malsain grâce au regard de l’enfant. Le récit de l’évasion est ingénieux et on
laisse au lecteur le soin de le découvrir quand il verra le film. Mais il ne suffit
pas de fuir l’enfer pour y échapper. Formidable interprétation de Jacob Tremblay
et de Brie Larson qui a reçu un oscar et un golden globeJ.T.

ROSALIE BLUM**
(Fr., 2016.) ; R. et Sc. : Julien Rappeneau d’après Camille Jourdy ; Ph. :
Pierre Cottereau ; M. : Martin Rappeneau ; Pr. : Michaël Gentile, Charles
Gillibert ; Int. : Noémie Lvovsky (Rosalie), Kyan Khojandi (Vincent), Alice
Isaaz (Aude), Anémone (Simone), Sara Giraudeau (Cécile), Philippe Rebbot
(Kolocataire). Couleurs, 95 min.
Vincent Machot est un coiffeur à la vie terne, abandonné par sa petite amie,
affublé d’une mère envahissante. Par hasard, il croise une femme qu’il a
l’impression d’avoir déjà rencontrée : c’est Rosalie Blum, une épicière esseulée.
Elle s’en rend compte et demande à Aude, sa nièce, une étudiante de le prendre
en filature à son tour.
Divisé en trois chapitres, le film adopte le point de vue des trois
personnages. Eux-mêmes s’y croisent en une sorte de puzzle où chaque pièce
éclaire la personnalité de chacun ainsi que les méandres d’une intrigue
rocambolesque. Scènes de la vie de province (Nevers) pas vraiment folichonne
où, pourtant, « l’aventure est au coin de la rue ». Une adaptation réussie de la
B.D. d’origine, joliment réalisée par Julien Rappeneau et interprétée par Noémie
Lvovsky.C.B.M.

ROSE OF CIMARRON*
(USA, 1952.) R. : Harry Keller ; Sc. : Maurice Geraghty ; Ph. : Karl Struss ;
Pr. : Aloo-Fox ; Int. : Jack Buetel (le shérif), Mala Powers (Rose), Jim Davis
(Willie). NB, 74 min.
Des hors-la-loi massacrent les parents adoptifs d’une jeune fille qui se lance
à leur poursuite avec l’aide d’un shérif.
Inédit en France mais passé sur le petit écran, ce western de série B, par un
maître du genre, n’est pas sans charme.J.T.

ROSENCRANTZ ET GUILDERSTEIN
SONT MORTS***
(Rosencrantz and Gilderstein are Dead ; USA, 1990.) R. et Sc. : Tom
Stoppard, d’après sa pièce ; Ph. : Peter Biziou ; M. : Stanley Myers ; Pr. :
Michael Brandman et Emanuel Azengerg ; Int. : Gary Oldman
(Rosencrantz), Tim Roth (Guilderstein), Richard Dreyfuss (l’Artiste), Iain
Glen (Hamlet), Joanna Roth (Ophélie), Donald Sumpter (Claudius), Joanna
Miles (Gertrude), Ian Richardson (Polonius), Sven Richardson (Laertes).
Couleurs, 117 min.
Amis d’enfance d’Hamlet, Rosencrantz et Guilderstein ont été mandés par
Claudius, nouveau roi du Danemark, pour distraire le prince qui semble gagné
par la folie, et tâcher de comprendre ce qui la provoque. C’est que le prince
Hamlet soupçonne son oncle Claudius d’avoir assassiné son frère – le père
d’Hamlet – pour épouser sa veuve, Gertrude, et régner à sa place sur le trône du
Danemark. Sur leur chemin, les deux compères croisent une troupe de
comédiens ambulants qui se rendent eux aussi au château d’Elseneur. Arrivés à
destination, Hamlet leur demande de jouer devant le roi et sa cour « Le Meurtre
de Gonzague » dont les péripéties ont été modifiées par ses soins, et dans lequel
un roi assassine son frère pour régner à sa place : une manière de faire
comprendre à Claudius qu’il a été démasqué… En réponse à cette provocation,
Claudius envoie Hamlet en Angleterre en compagnie de ses deux amis avec une
lettre dans laquelle il demande au souverain britannique de faire exécuter le
prince. Mais Hamlet, qui a découvert la traîtrise de son oncle, remplace son nom
par ceux de ses deux compagnons dans la lettre au roi, puis s’éclipse à la faveur
de l’attaque du bateau par des pirates…
L’entreprise était audacieuse. Orson Welles, le premier, s’était intéressé à un
personnage secondaire de Shakespeare pour écrire Falstaff à partir de plusieurs
pièces (Henry IV, Henry V, Henry VI et Richard III). L’œuvre de Tom Stoppard
est en tous points comparables : c’est un jeu de l’esprit érudit, brillant, facétieux,
ironique, qui se situe en coulisse du drame d’Hamlet, donnant à voir une tragi-
comédie en contrepoint du drame initial. Certains pourraient le trouver
irrévérencieux. Il faut le voir, au contraire, comme un hommage, tant cette
nouvelle vision éclaire certaines zones d’ombre et apporte à la pièce bien connue
une dimension pleine d’ironie. Quant au film par lui-même, sa mise en images
est d’une imagination folle et regorge de raccourcis inventifs en mettant en
valeur le texte comme seul l’auteur de la pièce aurait pu le faire.
En 1964, à 27 ans, Tom Stoppard (né en Tchécoslovaquie) avait écrit une
pièce en un acte et en vers, Rosencrantz et Guilderstein, inspirée par deux
personnages épisodiques de Hamlet, puis une version plus longue, qui fut jouée
au Festival d’Edimbourg. Aussitôt remarquée, elle fut reprise à l’Old Vic de
Londres, à Paris et remporta un grand succès à Broadway en 1967-1968 ainsi
qu’un Tony Award. Puis, il entreprit d’en faire une adaptation
cinématographique qui, dans un premier temps, devait être tournée en 1989 à
Toronto et pour laquelle il avait obtenu l’accord de Sean Connery pour jouer
l’Artiste. En fin de compte, le film fut tourné à Zagreb (Yougoslavie). Il obtint le
Lion d’Or au Festival de Venise 1990. Huit ans plus tard, le même Tom
Stoppard cosignera le script tout aussi brillant de Shakespeare in Love (1998) de
John Madden.R.L.

ROTHSCHILD*
(Fr., 1933.) R. : Marco de Gastyne ; Sc. : Jean Guitton d’après une nouvelle
de Paul Laffitte ; Ph. : Marius Roger ; M. : Guido Curti ; Pr. : E.R.
Escalmel ; Int. : Harry Baur (Rothschild), Alfred Pasquali (Flip), Claudie
Clèves (Madeleine), Pauley (Barsac) Philippe Hériat (Diego), Germaine
Michel (Melle Fallot). NB, 97 min.
Rothschild, un clochard, tire parti de son nom, pour, associé à un autre
clochard, Flip, se livrer à la spéculation financière. Attaqué par un rival, il feint
un suicide, provoquant une panique boursière. Il rachète alors son rival puis
retourne à sa vie de clochard.
Un grand numéro d’Harry Baur. Considéré comme perdu, le film a été
retrouvé en 2015.
J.T.

ROTTEN TO THE CORE**


(Rotten to the Core ; GB, 1965.) R. : John Boulting ; Sc. : John Warren, Len
Heath, Jeffrey Dell et Roy Boulting, d’après une histoire de John Warren et
Len Heath ; Ph. : Freddie Young ; M. : Michael Dress ; Pr. : Roy Boulting
pour Tudor / British-Lion ; Int. : Anton Rodgers (Randolph Berkeley-
Greene, « The Duke »), Charlotte Rampling (Sara Capell), Eric Sykes
(William Hunt), Ian Bannen (lieutenant Vine), Thorley Walters (Preston, le
chef constable), Peter Vaughan (sir Henry Capell), Dudley Sutton (Jelly),
Kenneth Griffith (Lenny), James Beckett (Scapa), Victor Maddern
(O’Toole), Avis Bunnage (la « comtesse » de Wett), Raymond Huntley (le
directeur de la prison). NB, 89 min.
Pendant que ses trois complices Jelly, Lenny et Scapa purgeaient une peine
de prison, le chef de bande Randolph Berkeley-Greene dit « le Duc », amant de
la belle Sara Capell, s’est approprié leur magot pour monter un hold-up
nécessitant des moyens considérables et un grand nombre de collaborateurs de
haut niveau : voler la paie du Royal Corp of Military Police d’un montant d’un
million de livres, qui doit être transportée dans un train. Mais Jelly, Lenny et
Scapa retrouvent la trace du « Duc » qui s’était fait passer pour mort pour se
débarrasser de ces trois malfrats par trop ringards, et se trouve donc contraint de
les intégrer à son équipe, avec les conséquences les plus imprévisibles…
Les démêlés d’une bande de voleurs sans envergure accumulant les gaffes et
les bavures sont presque un sous-genre de la comédie britannique. Rotten to the
Core appartient à cette catégorie et c’est une incontestable réussite. Par une
succession presque ininterrompue de péripéties bourrées d’inventions et d’idées
burlesques réjouissantes – les inénarrables tentatives des trois pitoyables larrons
privés de leur « cerveau », pour voler (dans les deux sens du terme) de leurs
propres ailes –, servies par une galerie d’acteurs fort savoureux avec, certes,
quelques habitués du genre (Eric Sykes, Kenneth Griffith, Thorley Walters) mais
aussi d’autres comédiens réputés plus « sérieux » qui se livrent à des
compositions tout aussi réussies : notamment Raymond Huntley en directeur de
prison lucide et sans illusions, et surtout Ian Bannen, extraordinaire en militaire
« tonitruant » plus vrai que nature et qui fera une création similaire et tout aussi
mémorable la même année dans La Colline des hommes perdus de Sidney
Lumet. Nous assistons en prime à une éblouissante parodie de James Bond, et
plus précisément de Goldfinger avec la scène de préparation du hold-up planifié
sur maquette. Après Le Knack… et comment l’avoir (1965) de Richard Lester,
c’était le second film tourné par une Charlotte Rampling bien éloignée de ses
emplois ultérieurs.R.L.

ROUTE (LA)**
(The Road ; USA, 2009.) R. : John Hillcoat ; Sc. : Joe Penhall ; Ph. : Javier
Aguirresarobe ; M. : Nick Cave et Warren Ellis ; Pr. : Nick Wechsler ; Int. :
Viggo Mortensen (l’homme), Kodi Smit-McPhee (l’enfant), Charlize
Theron (la femme), Guy Pearce (le vétéran). Couleurs, 113 min.
Le monde a été dévasté par un cataclysme inexpliqué et les survivants sont
devenus des cannibales. C’est dans cet univers qu’un père et son fils (la mère a
choisi le suicide) fuient vers la mer. Mais la côte elle-même est sans vie et ils
sont attaqués. L’homme est tué, l’enfant recueilli par des survivants.
Adapté d’un roman de Cormac McCarthy, ce film post-apocalyptique est un
road-movie angoissant, quasi désespéré, où un père, face à la barbarie ambiante,
apprend à son fils non seulement à survivre mais à respecter certaines valeurs.
La mise en scène très dépouillée repose avant tout sur le jeu de deux acteurs
remarquables, Mortensen et Smit-McPhee. Impressionnant.J.T.

ROUTE DU BAGNE (LA)*


(Fr., 1945) R. : Léon Mathot ; Sc. : Pierre Lestringuez ; Ph. : Léonce-Henry
Burel ; Pr. : Sirius ; M. : Henry Verdun ; Int. : Viviane Romance (Manon),
Lucien Coëdel (Rabouin), Clément Duhour (Gilbert). NB, 104 min.
La belle Manon est condamnée au bagne pour meurtre. Sur le navire qui
l’emmène vers Cayenne couve la révolte et Manon tombe amoureuse du
médecin du bord qui doit affronter un redoutable forçat.
Léon Mathot est un réalisateur qui connaît son métier. Cette variation sur
l’histoire de Manon Lescaut se voit sans ennui et sans surprises.J.T.

ROUTE INCONNUE (LA)*


(Fr., 1948.) R. et Sc. : Léon Poirier ; Ph. : Noël Ramettre ; M. : Jean-
Jacques Grünenwald ; Pr. : ECIM ; Int. : Robert Darène (Charles de
Foucauld), Lucas Gridoux (Ben Simon), Lisette Lanvin (Mme Ordega),
Léonce Corne (le banquier), Thomy Bourdelle (le colonel). NB, 90 min.
Charles de Foucauld au Maroc. Son besoin de solitude pour approfondir sa
foi, son contact avec les indigènes.
Léon Poirier, dont c’est le dernier film, sait éviter l’hagiographie.J.T.

ROVER (THE)**
(Austr., USA, 2014.) R. : David Michôd ; Sc. : David Michôd d’après une
histoire de Joel Edgerton et David Michôd ; Ph. : Natasha Braier ; M. :
Antony Partos ; Pr. : David Michôd, David Linde, Liz Watts ; Int. : Guy
Pearce (Eric), Robert Pattinson (Rey), David Field (Archie). Couleurs,
103 min.
Dans un futur proche et un monde dévasté par la crise économique et
sociale, un homme solitaire se lance sur les traces de trois malfrats lui ayant volé
sa voiture. Sur sa route, il croise Rey, un petit voyou qui s’avère être le frère
d’un des criminels qu’il poursuit.
Découvert en 2010 avec Animal Kingdom, David Michôd contribue au
renouveau du cinéma australien et confirme, avec The Rover, son deuxième long
métrage, qu’il est l’un des cinéastes des antipodes les plus doués de sa
génération. Film étrange et inclassable qui mêle les influences du western, du
thriller, du drame et de la science-fiction, The Rover est une œuvre d’une force
incontestable qui, dès les premières minutes, prend le spectateur aux tripes pour
ne plus le lâcher. Un tour de force qui repose notamment sur une histoire
parfaitement maîtrisée, relatant la fuite en avant de deux hommes en perdition
dans un monde post-apocalyptique. Construit tel un road movie meurtrier, le
scénario nous catapulte ainsi dans un pays ravagé par une crise économique et
sociale où la loi du talion fait rage. Les monstres ici, ne sont pas des aliens ou
autres mutants, mais des hommes et des femmes guidés par leur seul instinct de
survie. C’est dans ce décor aride et impitoyable qu’évoluent nos deux antihéros,
Eric, un être désabusé et violent (qui erre dans ce contexte comme un zombie
sans état d’âme) et Rey, une petite frappe à la personnalité altérée. Ces deux
personnages vont peu à peu s’apprivoiser mutuellement et regagner, au fil de
leur voyage, un semblant de cette humanité qu’ils avaient tous deux perdue.
S’appuyant sur une réalisation tendue et à fleur de peau et tirant profit des
extraordinaires paysages australiens, Michôd façonne une atmosphère suffocante
et nous entraîne dans une quête désespérée, ponctuée de scènes brutales (cf. : le
moment où Eric abat le vendeur d’armes). Peu bavard et bénéficiant d’une
interprétation fabuleuse (Guy Pearce, barbu et le visage buriné, est génial et
Robert Pattinson, épatant, dans un rôle à contre-emploi), The Rover est une
œuvre à la fois fascinante et puissante qui jette un regard sans concession sur
notre civilisation.E.B.

ROYAL AFFAIR***
(En Kongelig Affære ; Danemark, Suède, Rép. Tchèque, 2012.) R. et CoSc. :
Nikolaj Arcel ; Sc. : Rasmus Heisterberg, d’après le livre de Bodil Steensen-
Leth (Prinsesse af blodet, 2000) ; Ph. : Rasmus Videbæk ; M : Cyrille Aufort
et Gabriel Yared ; Pr. : Zentropa Entertainments ; Int. : Alicia Vikander
(Caroline Mathilde), Mads Mikkelsen (Johann Friedrich Struensee), Mikkel
Boe Følsgaard (Christian VII), Trine Dyrholm (reine douairière Juliane
Marie), David Dencik (Ove Høegh-Guldberg), Thomas W. Gabrielsson
(Shack Carl Rantzau), Cyron Melville (Enevold Brandt), Bent Mejding
(conseiller Bernstoff), Laura Bro (Louise von Plessen). Couleurs, 136 min.
1770. Caroline Mathilde quitte l’Angleterre pour épouser le roi Christian VII
et découvre, en arrivant au Danemark, qu’il souffre de maladie mentale.
N’appréciant guère son épouse, le roi la délaisse après la naissance de Frederik,
le prince héritier. Au cours d’un voyage en Europe, il rencontre Johann
Struensee, un médecin allemand, et se lie d’amitié avec lui. Struensee, adepte
des Lumières, le pousse à mener une politique libérale et obtient rapidement tous
les pouvoirs, rassemblant contre lui les conservateurs et les religieux, soutenus
par la reine douairière Juliane. Amoureux de Caroline, il devient son amant. La
jeune reine tombe enceinte et renoue avec son époux pour légitimer l’enfant,
mais le scandale éclate après la naissance de Louise Augusta. Caroline est exilée
et Struensee arrêté et décapité. Séparée de ses enfants, Caroline met par écrit, à
leur intention, le récit de sa vie, avant de mourir à 23 ans. Devenu roi, Frederik
appliquera les réformes de Struensee.
Davantage habitué aux films et séries télévisées noires et puissantes venus
du Nord, le spectateur français devait être convaincu qu’il y avait « quelque
chose de pourri au royaume du Danemark ». Quelle bonne surprise donc de
découvrir ce film en costumes, splendide et lumineux, inspiré de faits réels, qui
nous montre que ce pays avait su, avant le nôtre, faire souffler le vent des
réformes. Bien que le traitement de cet épisode historique, très connu au
Danemark mais jusqu’alors ignoré chez nous, soit avant tout romantique, il
parvient, à travers les amours de Caroline et Struensee, portés par des interprètes
charismatiques, à nous exposer parfaitement le contexte politique et les
difficultés qu’il y a à faire « bouger les choses ». Le film a obtenu le prix du
scénario et le prix d’interprétation masculine pour Mikkel Boe Følsgaard au
Festival de Berlin en 2012. Deux autres films avaient déjà traité de ce sujet : Le
Dictateur (The Dictator, 1935) de Victor Saville avec Madeleine Carroll, Clive
Brook et Emelyn Williams, et Pour l’amour d’une reine (Herrscher ohne Krone,
1957) de Harald Braun avec Odile Versois, O. W. Fisher et Horst Buchholz.D.G.

RUBBER***
(Fr., 2009.) R. Sc. et Ph. : Quentin Dupieux ; M. : Gaspard Augé, M.R. Oizo
(Quentin Dupieux) ; Pr. : Grégory Bernard, Julien Berlan ; Int. : Stephen
Spinella (le lieutenant de police Chad), Jack Plotnick (le comptable), Wings
Hauser (l’homme en fauteuil roulant), Roxane Mesquida (Sheila), David
Bowe (Hughes), Devin Brocu (le fils). Couleurs, 84 min.
Quelque part dans le désert de Californie, un policier nommé Chad s’adresse
à un petit groupe. Ce sont des spectateurs d’un film qui va se dérouler là, sans
écran ni projecteur. Chad prévient l’assistance que le spectacle qu’ils vont voir
est un hommage à la plus répandue des figures de style, le « No Reason ». Puis
des jumelles sont distribuées et le film commence. Il raconte l’histoire d’un…
pneu ! Mais pas de n’importe quelle enveloppe de caoutchouc contenant de l’air
sous pression, celle d’un pneumatique vivant, qui se découvre rapidement le
pouvoir de faire exploser à distance n’importe quoi et… n’importe qui !
Un film semblable à nul autre, qu’on adorera ou qu’on rejettera avec dédain,
selon qu’on a le goût de l’absurde ou non. Mais, dans le premier cas, on sera
ébahi devant l’audace, la radicalité et l’humour très noir de Dupieux. Raconter
les méfaits d’un pneu tueur, il fallait déjà oser. Et le faire en suivant sans faiblir
la logique rigoureuse de l’absurde le plus débridé, c’est encore plus fort. Comme
le dit Chad, il n’existe « aucune raison » valable à ce qui se passe dans les films,
il n’y avait donc « aucune raison » valable ni pour faire ni pour regarder cet
OVNI, ce qui en fait… toute sa valeur. Vous me suivez ?G.B.

RUÉE FANTASTIQUE (LA)*


(Thundering Herd ; USA, 1933.) R. : Henry Hathaway ; Sc. : Jack
Cunningham ; Ph. : Ben Reynolds ; Pr. : Paramount ; Int. : Randolph Scott
(Tom Doane), Buster Crabbe (Bill Hatch), Judith Allen (Milly Fayre),
Harry Carey (Clark Sprague), Monte Blue (Joe Billings), Noah Berry
(Randall Jett). NB, 58 min.
Tom Doane est amoureux de la fille d’un bandit, Jett. Chasseur de buffles, il
s’oppose à Jett qui s’efforce de semer la discorde entre chasseurs et indiens.
Le western des débuts du parlant, inspiré d’un roman de Zane Grey,
découvert à la faveur d’une rétrospective Hathaway à la Cinémathèque française.
Outre le charme que lui donne la patine du temps, il dispose de gros moyens et
se révèle fort spectaculaire.J.T.

RUSH**
(Rush ; USA, 2013.) R. : Ron Howard ; Sc. : Peter Morgan ; Ph. : Anthony
Dod Mantle ; M. : Hans Zimmer ; Pr. : Exclusive Media Group ; Int. : Chris
Hemsworth (James Hunt), Daniel Brühl (Niki Lauda), Olivia Wilde (Suzy
Miller), Alexandra Maria Lara (Marlene Lauda), Pierfrancesco Favino
(Clay Reggazzoni). Couleurs, 123 min.
La rivalité de deux célèbres coureurs automobiles, dès leur plus jeune âge et
jusqu’en 1979. Deux caractères opposés : l’un, Hunt, flamboyant, l’autre, Lauda,
plus réfléchi. Deux vies sentimentales différentes : Hunt épouse Suzy, un
splendide mannequin, mais divorce rapidement, Lauda se marie avec Marlène et
forme un couple solide. Hunt, après avoir été champion du monde, mettra fin à
sa carrière en 1979, tandis que Lauda remportera encore deux titres.
Excellent film sur le milieu des courses automobiles à travers la vie de deux
champions ayant existé : Hunt et Lauda. De superbes séquences : les départs de
course, l’accident de Lauda… Howard connaît son métier et sait tenir le
spectateur en haleine tout en restant exact dans le palmarès des courses qu’il ne
cherche pas à modifier au profit du suspense.J.T.

RYAN INITIATIVE (THE)*


(Jack Ryan : Shadow Recruit ; USA, 2013.) R. : Kenneth Branagh ; Sc. :
Adam Cozad et David Koepp ; Ph. : Harris Zambarloukos ; Eff. sp. : David
Watkins ; M. : Patrick Doyle ; Pr. : Paramount ; Int. : Chris Pine (Jack
Ryan), Keira Knightley (Docteur Cathy Muller), Kevin Costner (Thomas
Harper), Kenneth Branagh (Viktor), Alec Utgoff (Borovsky). Couleurs,
106 min.
Jack Ryan, après un accident d’hélicoptère, soigné par le futur médecin
Cathy Muller, renonce à l’armée pour devenir analyste financier dans une agence
de courtage. Il est embauché en secret par la CIA. Dans son agence il remarque
d’étranges mouvements de fonds en provenance de Russie. Il remonte à Moscou
jusqu’à un certain Viktor. Il va découvrir un projet d’attentat contre les États-
Unis.
Revoici Jack Ryan, le héros de Tom Clancy, sous les traits de Chris Pine,
après Alec Baldwin, Harrison Ford et Ben Affleck. L’intrigue est des plus
conventionnelles : méchant Russe contre États-Unis dont le rempart est la
valeureuse CIA. On est un peu surpris de voir Kenneth Branagh derrière (et
devant en se réservant le rôle du méchant) la caméra. Il donne à sa mise en scène
le punch nécessaire. On ne voit pas assez Keira Knightley !J.T.
S

SABOTAGE
(Sabotage ; USA, 2014.) R. : David Ayer ; Sc. : David Ayer et Skip Woods ;
Ph. : Bruce McCleery ; M. : David Sardy ; Pr. : DED International, Crave
Films ; Int. : Arnold Schwarzenegger (John Wharton), Sam Worthington
(James Murray), Olivia Williams (Caroline), Terrence Howard (Edmonds),
Harold Perrineau (Jackson). Couleurs, 109 min.
L’équipe d’intervention de Wharton prend d’assaut la villa d’un gros
trafiquant, mais son argent est introuvable. Wharton l’a-t-il pris pour lui ?
L’enquête l’innocente. Mais peu après les hommes de l’équipe disparaissent les
uns après les autres. Sont-ils victimes des tueurs des trafiquants ou de la police
elle-même. Schwarzenegger est égal à lui-même. Mais le film montre aussi que
la police des stups est soumise à certaines tentations et pas seulement aux États
Unis. La frontière entre trafiquants et policiers n’est pas toujours nette. Ayer ne
s’y attarde pas, répondant à l’attente des admirateurs de Schwarzenegger par la
multiplication de scènes d’action musclée.J.T.

SABOTAGE À DAMAS*
(Action in Arabia ; USA, 1944.) R. : Leonide Moguy ; Sc. : Philip
MacDonald et Herbert Biberman ; Ph. : Roy Hunt ; M. : Roy Webb ; Pr. :
RKO ; Int. : George Sanders (Michael Gordon), Virginia Bruce (Yvonne),
Leonore Aubert (Mounirah), Gene Lockhart (Jose Danesco), Alan Napier
(Eric Latimer). NB, 75 min.
Damas, 1941. Les espions nazis essaient de fomenter un soulèvement arabe
en leur faveur. Journaliste, Michael Gordon va déjouer leurs intrigues avec
l’appui d’Abdal El Rashid et de sa fille Mounirah.
Dans un Proche-Orient de studio, George Sanders promène son flegme et sa
désinvolture. Film inédit en France sauf à la télévision, peut-être pour cause
d’actualité, Damas étant au centre de la guerre au Proche-Orient en 2015.J.T.

SAFE*
(Safe ; USA, 2012.) R. et Sc. : Boaz Yakin ; Ph. : Stefan Czapsky ; M. :
Mark Mothersbaugh ; Pr. : Lawrence Bender ; Int. : Jason Statham (Luke
Wright), Catherine Chan (Mei) Robert John Burke (Capitaine Wolf),
James Hong (Han Jiao), Anson Mount (Alex Rosen), Chris Sarandon (le
maire). Couleurs, 94 min.
Luke Wright, ancien policier, se livre à « l’ultimate fighting », boxe où tout
est permis. Son dernier succès lui vaut la haine de la mafia russe car il devait
« se coucher ». Sa femme est tuée et lui-même réduit à la misère. Son destin
croise celui d’une petite chinoise capable de mémoriser les chiffres les plus
longs. Elle est utilisée par la mafia chinoise. Elle doit retenir un code ouvrant un
coffre contenant trente millions de dollars. Seule à connaître ce secret elle est
poursuivie par la mafia russe et les policiers corrompus de New York. C’est
Luke Wright qui va la sauver.
Réunir les triades chinoises, la mafia russe et les « poulets » pourris de New
York, c’est la garantie que cela va chauffer. Plus de morts en quatre-vingt dix
minutes que dans une bataille napoléonienne !J.T.
SAFE IN HELL*
(Safe in Hell ; USA, 1931.) R. : William Wellman ; Sc. : Joseph Jackson et
Maude Fulton, d’après la pièce de Houston Branch ; Ph. : Sid Hickox ; M. :
Leo Forbstein ; Pr. : First National Picture ; Int. : Dorothy Mackaill (Gilda
Carlson), Donald Cook (Carl Bergen), Ralf Harolde (Piet Van Saal), John
Wray (Egan), Ivan Simpson (Crunch), Victor Varconi (général Gomez),
Morgan Wallace (M. Bruno), Nina Mae McKinney (Leonie), Charles
Middleton (Jones), Clarence Muse (Newcastle), Gustav Von Seyffertitz
(Larson), Noble Johnson (Bobo), Cecil Cunningham (Angie). NB, 73 min.
Call girl à la Nouvelle-Orléans et recherchée pour le meurtre d’un de ses
clients, Gilda Karson fuit la ville et, grâce à Carl Erickson, un officier de marine
qu’elle aime passionnément, trouve refuge sur une île des Caraïbes qui
n’applique pas la loi d’extradition. Mais ce décor paradisiaque est un véritable
enfer infesté de mille-pattes, de vers et de moustiques, et l’hôtel où elle échoue,
peuplé de personnages peu recommandables et recherchés par les polices de tous
les continents. Le pire de tous étant M. Bruno, l’officier de police qui tient l’île
sous sa coupe et fait office de bourreau. Convoitée par tous ces hommes alors
qu’elle a juré fidélité à celui qu’elle aime, Gilda voit soudain débarquer dans le
même hôtel Piet Van Saal, l’homme qu’elle croyait avoir tué…
Un mélodrame d’un autre âge, qui séduit et déconcerte à la fois. Avec son
style réaliste, adulte et volontiers provocateur, William Wellman s’est imposé
dans la collection « Forbidden Hollywood » des Trésors Warner, comme l’un
des cinéastes les plus volontaires et les plus talentueux de l’époque du pré-code
(voir L’Angle blanc, Enfants abandonnés, Other Men’s Women, entre autres). Le
film choisit sans détour de suivre le destin tragique d’une prostituée au grand
cœur et se poursuit par l’étalage un rien complaisant d’une galerie de criminels :
un professionnel de la révolution, un terroriste, un pickpocket devenu assassin,
un avocat véreux, un capitaine coupable de baraterie et, last but not least, un
policier corrompu prêt à tout pour arriver à ses fins. Tous sont joués par des
acteurs de second plan oubliés ou peu connus, chacun en remettant dans
l’abjection, et ce rassemblement de déchets humains préfigure, vingt ans avant,
les tramps du début du Salaire de la peur (1952) de Clouzot. C’est sans doute
l’aspect le plus réussi du film. Mais la fin où Gilda, par respect pour le serment
qu’elle a fait à son marin, sacrifie sa vie à la pseudo loi de l’île où elle s’est
réfugiée, trahit une volonté de choquer délibérément par une surenchère morbide
totalement gratuite. Leonard Maltin conclut avec justesse que le film est « plus
surprenant que divertissant ». Disponible en DVD.R.L.

SAINT-AMOUR***
(Fr., Belg., 2015.) ; R. et Sc. : Benoit Delépine, Gustave Kervern ; Ph. :
Hugues Poulain ; M. : Sébastien Tellier ; Pr. : Serge de Poucques, Sylvain
Goldberg, Nadia Khamlichi, Gilles Waterkeyn ; Int. : Gérard Depardieu
(Jean), Benoît Poelvoorde (Bruno), Vincent Lacoste (Mike), Céline Sallette
(Vénus), Solène Rigot (Jennifer), Ana Girardot (la jumelle), Michel
Houellebecq (le logeur), Ovidie (la femme de l’agence), Andréa Ferréol (la
femme du petit déjeuner), Chiara Mastroianni (la femme de la baraque à
frites), Izia Higelin (l’ex de Mike). Couleurs, 101 min.
Présentant un taureau au salon de l’agriculture, Jean aimerait bien que son
fils Bruno reprenne la ferme familiale. Mais celui-ci, célibataire porté sur la
bouteille, ne semble pas décidé. Afin de se rapprocher de lui, Jean propose une
virée sur la route des grands vignobles français. Mike, un jeune chauffeur de
taxi, les conduit.
Et la caméra nous embarque pour une traversée de magnifiques vignobles.
On prend son temps, la route louvoie, les haltes sont fréquentes qui permettent
de savourer quelques grands crus. Mais surtout – et c’est là l’essentiel – il y a
des rencontres avec des femmes sublimes, telle Vénus, qui vont réveiller la
sexualité assoupie de nos trois compères. Un film hédoniste et gouleyant qui
rend heureux ; ce n’est pas si fréquent. Aussi, il ne faudrait pas s’en priver : à
consommer sans modération.C.B.M.
SAINT-LAURENT***
(Fr., Belg., 2014.) R. et M. : Bertrand Bonello ; Sc. : Bertrand Bonello,
Thomas Bidegain ; Ph. : Josée Deshaies ; Pr. : Eric et Nicolas Altmayer ;
Int. : Gaspard Ulliel (Yves Saint-Laurent), Jérémie Renier (Pierre Bergé),
Louis Garrel (Jacques de Bascher), Léa Seydoux (Loulou), Micha Lescot
(M. Jean-Pierre), Dominique Sanda (Mme Saint-Laurent), Helmut Berger
(Saint-Laurent âgé), Valeria Bruni-Tedeschi (Mme Duzer). Couleurs,
150 min.
Y.S.L. : son atelier de couture, sa rencontre avec Betty Carroux, son
inspiratrice… son compagnonnage avec Pierre Bergé… son amitié avec Loulou
de la Falaise… sa liaison avec Jacques de Bascher… la drogue… son triomphe
avec la collection « Opéra-Ballets russes »… sa solitude.
Le film ne respecte pas forcément la chronologie de la vie de Saint-Laurent
et n’est pas un biopic comme celui de Lespert. C’est une approche
impressionniste d’un homme hors du temps, d’un homme à l’immense créativité.
La Haute Couture n’est pas seulement du marketing et des paillettes, c’est un art
à part entière – ce que montre bien le film. Film à la nostalgie proustienne
(souvent soulignée par la critique), à la beauté délétère viscontienne (Helmut
Berger), à l’interprétation à fleur de peau de Gaspard Ulliel. Une belle
réussite.C.B.M.

SAISON DES MONSTRES (LA)*


(Szornyek Evadja ; Hongrie, 1987.) R. : Miklos Jancso ; Sc. : Miklos Jancso
et Gyula Hernadi ; Ph. : Janos Kende ; M. : Tamas Cseh, Lazlo Des, Zoltan
Simon ; Pr. : Mafilm ; Int. : Jozsef Madaras (Kovacs), Gyorgy Cserhalmi,
Ferenc Kallai, Bela Tarr. Couleurs, 89 min.
Le professeur Kovacs célèbre son soixantième anniversaire en réunissant ses
anciens élèves dans sa maison de campagne. Mais tout dégénère rapidement…
Du pur Jancso : « une chronique apocalyptique » selon l’auteur où l’on
retrouve à travers de jeunes beautés nues ou couvertes d’une légère chemise,
cette sensualité qui traverse son œuvre. Le film est sorti en DVD en 2015.J.T.

SAISONS (LES)**
(Fr., 2015.) ; R. : Jacques Perrin, Jacques Cluzaud ; Sc. : J. Perrin,
J. Cluzaud, Stéphane Durand ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : J. Perrin, Nicolas
Elghozi. Couleurs, 97min.
Après l’ère glaciaire, suite à un réchauffement climatique, l’Europe s’est
couverte de forêts abritant de nombreuses espèces animales. Avec l’arrivée de
l’Homme, la déforestation commence… Elle est parvenue aujourd’hui à un point
critique.
Suite à cette introduction, le film propose, au fil des saisons, de découvrir la
vie des animaux sauvages dans leur milieu naturel, en toute liberté : biches et
sangliers, lynx et chevaux sauvages, renards et ours… sans oublier les facétieux
écureuils. Les prises de vue sont magnifiques, impressionnantes. Puis le film
devient plus polémique accusant l’Homme de détruire cette harmonie par
l’industrialisation, les guerres, l’agriculture à base de pesticides. « On mutile et
on asphyxie la terre pour des raisons économiques qui n’ont rien d’indiscutable
ni d’irréversible » dit J. Perrin. Un appel qui reste à entendre. Il présente son film
comme « un poème sans phrase (…), pas un reportage ou un documentaire,
plutôt un conte naturel ».C.B.M.

SALAUD, ON T’AIME
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Claude Lelouch ; Ph. : Robert Alazraki ; M. : Francis
Lai ; Pr. : Les Films 13 ; Int. : Johnny Halliday (Jacques), Eddy Mitchell
(Frédéric), Sandrine Bonnaire (Nathalie), Agnès Soral (Bianca), Irène Jacob
(Printemps), Valérie Kaprisky (Francia). Couleurs, 124 min.
Jacques Kaminsky, un photographe de guerre acquiert un chalet dans les
Alpes. Alors que sa femme le quitte, il tombe sous le charme de Nathalie
Béranger, l’agent immobilier. Jacques invite son vieux copain Frédéric et sa
femme. Il lui confie qu’il aimerait bien revoir ses filles Printemps, Été, Automne
et Hiver, en froid avec lui. Frédéric use d’un stratagème leur faisant croire que
leur père est gravement malade. Elles viennent. Jacques révèle alors qu’il a une
autre fille, fruit d’une liaison avec une Cubaine…
Le seul (petit) intérêt de cette énième saga amoureuse lelouchienne est la
réunion des deux vieux brisquards du rock français – et leur réelle amitié. Sinon,
c’est le chabadabada habituel avec grands sentiments et petits mensonges (ou
l’inverse), frisant parfois le ridicule.C.B.M.

SALAUDS (LES)**
(Fr., 2013.) R. : Claire Denis ; Sc. : Claire Denis et Jean-Pol Fargeau ; Ph. :
Agnès Godard ; M. : Tindersticks ; Pr. : Alcatraz et Wild Bunch ; Int. :
Vincent Lindon (Marcel), Chiara Mastroianni (Raphaëlle), Julie Bataille
(Sandra), Michel Subor (Edouard Laporte), Grégoire Colin (Xavier).
Couleurs, 100 min.
Marco est appelé à la rescousse par sa sœur Sandra après le suicide de son
mari et le viol de sa fille. Elle accuse Edouard Laporte d’avoir causé la ruine
financière et le suicide de Jacques. Marco s’installe au-dessus de l’appartement
de la maîtresse de Laporte, Raphaëlle. Ils auront une liaison. Progressivement
Marco va découvrir que Jacques participait aux partouzes de Laporte et y avait
entraîné sa fille…
Un film particulièrement noir où dominent l’argent et le sexe. La fin est
particulièrement éprouvante. La mise en scène est nerveuse et efficace et
l’interprétation de Lindon, et de Bataille surtout, contribue à rendre plausible une
histoire d’une noirceur terrifiante.J.T.
SALT*
(Salt ; USA, 2010.) R. : Phillip Noyce ; Sc. : Kurt Wimmer ; Ph. : Robert
Elswit ; M. : James Newton Howard ; Pr. : Columbia Pictures ; Int. :
Angelina Jolie (Evelyn Salt), Liev Schreiber (Ted Winter), Chiwetel Ejiofor
(William Peabody), Daniel Olbrychski (Orlov). Couleurs, 101 min.
Agent de la CIA, Evelyn Salt, de retour de Corée du Nord, est accusée par
un transfuge russe, Orlov, de vouloir assassiner le Président de la Russie au
cours d’un voyage officiel. Elle réussit à prendre la fuite et tue le Président
russe…
Et dès lors on perd pied dans ce retour à la guerre froide. Noyce déçoit mais
Angelina Jolie s’en sort bien dans un rôle initialement dévolu à Tom Cruise.J.T.

SALT AND FIRE*


(Salt and Fire ; All., 2016.) R. et Sc. : Werner Herzog ; Ph. : Peter
Zeitinger ; M. : Ernst Reijseger ; Pr. : Construction Film et Benaroya
Pictures ; Int. : Veronica Ferres (Laura Sommerfeld), Gael Garcia Bernal
(Docteur Cavani), Michael Shannon (Matt Riley), Werner Herzog (le
conteur). Couleurs, 92 min.
Trois experts envoyés par l’ONU pour enquêter sur une catastrophe
écologique, sont enlevés par les hommes de main du PDG responsable du
désastre.
Film écologique, un peu trop bavard et rempli de bons sentiments. Pas du
grand Herzog.J.T.

SALVATION (THE)**
(The Salvation ; Dan., 2014.) R. : Kristian Levring ; Sc. : Kristian Levring et
Anders Thomas Jensen ; Ph. : Jens Schlosser ; M. : Kasper Winding ; Pr. :
Zentropa Entertainment ; Int. : Mads Mikkelsen (Jon), Eva Green
(Madelaine), Jeffrey Dean Morgan (Colonel Delarue), Jonathan Pryce
(Keane), Eric Cantona (le lieutenant de Delarue). Couleurs, 92 min.
Après la défaite du Danemark face à l’Allemagne, dans les années 1860, Jon
et son frère Peter sont partis pour les États-Unis où Jon a créé une ferme. Sa
femme Marie et son fils viennent le rejoindre. Ils prennent la diligence pour
regagner la ferme mais doivent la partager avec deux hommes armés qui jettent
Jon dehors, tuent son fils puis violent sa femme et la laissent mourante. Jon les
rattrape et les descend. Mais l’un des deux était le frère de Delarue qui, avec sa
bande, terrorise la région. Delarue commence par se venger en exécutant trois
habitants de la bourgade sous les yeux impuissants du maire et du shérif. Ceux-ci
finissent par lui livrer Jon. Mais, libéré par son frère, celui-ci, avec l’aide de
Madelaine, belle-sœur de Delarue, extermine la bande.
Western pas mort. The Salvation vient du Danemark mais suit toutes les
règles du genre : la vengeance, les autorités corrompues de la petite ville, les
poursuites à cheval… Et des détails insolites : le shérif qui est en même temps
prêtre (excellent Douglas Henschall), la jolie femme qui a eu la langue coupée
par les Indiens (Eva Green) et Eric Cantona dans un rôle dévolu jadis à Jack
Elam ! De splendides images, surtout nocturnes. Non le western n’est pas
mort.J.T.

SALVO**
(Salvo ; Ital., Fr., 2013.) R. et Sc. : Fabio Grassadonia et Antonio Piazza ;
Ph. : Daniele Cipri ; Pr. : Massimo Cristaldi et Fabrizio Mosca ; Int. : Saleh
Bakri (Salvo), Sara Serraiocco (Rita). Couleurs, 108 min.
Salvo, au service d’un parrain de la mafia sicilienne, est chargé d’une
exécution. Il se rend chez l’homme à abattre, qu’il descend froidement. La sœur
de la victime, Rita, une jeune aveugle en est le témoin. Au lieu de la tuer, Salvo
l’enlève et la séquestre dans un hangar.
La très longue scène du début donne le ton du film : la caméra portée suit de
dos le tueur qui avance furtivement, puis elle cadre le visage aux aguets de la
jeune femme dans ses avancées prudentes. C’est un grand moment de cinéma
parfaitement maîtrisé, mais qui s’apparente à un exercice de style. Sur un
scénario succint, aux dialogues réduits, sans musique, quasiment en lieu clos,
dans des décors sinistres (à Palerme !), par un été caniculaire (climatiseur en
panne), c’est un film très sombre et étouffant, malgré l’écran large. Il est
dommage qu’il ne fasse qu’évoquer la relation qui s’instaure entre le tueur
taciturne et la jeune aveugle (qui d’ailleurs recouvre peu à peu la vue (par quel
miracle ? Les yeux de l’amour ?). Très belle scène finale avec le ressac des
vagues en fond sonore.C.B.M.

SAMBA*
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Eric Toledano et Olivier Nakache ; Ph. : Stéphane
Fontaine ; M. : Ludovico Einaudi ; Pr. : Quad et Ten Films ; Int. : Omar Sy
(Samba Cissé), Charlotte Gainsbourg (Alice), Tahar Rahim (Wilson), Izia
Higelin (Manu), Hélène Vincent (Marcelle). Couleurs, 118 min.
Samba est un Sénégalais sans papiers ; Alice, un cadre supérieur en arrêt de
maladie après un burn-out et qui milite dans une association défendant les sans-
papiers. Leur rencontre était inéluctable…
Après le succès des Intouchables, Toledano et Nakache ont repris la même
recette : le gentil sans-papiers et le cadre aisé qui se laisse séduire. Dans le
premier film, il s’agissait d’une histoire vraie. Ici c’est un roman qui est adapté,
Samba pour la France de Muriel Coulin. Alice est un personnage factice
imaginé pour séduire un public précis. Tout est convenu jamais inattendu comme
dans Intouchables. Reste le talent des deux protagonistes qui évite de faire du
film une image d’Épinal pour bobos. Et une évocation incontestable du statut des
sans-papiers fait de peurs et d’angoisses.J.T.
SAMMY GOING SOUTH**
(Sammy Going South ; GB, 1963.) R. : Alexander Mackendrick ; Sc. : Denis
Cannan, d’après le roman homonyme (1961) de W. H. Canaway ; Ph. :
Erwin Hillier ; Pr. : Michael Balcon et Hal Mason / Paramount ; Int. :
Edward G. Robinson (Cocky Wainwright), Fergus McClelland (Sammy
Hartland), Constance Cummings (Gloria van Imhoff), Harry H. Corbett
(Lem), Paul Stassino (Spyros), Zia Mohyeddin (le Syrien), Orlando Martins
(Abu Lubaba), Marne Maitland (Hassan). Couleurs, 88 min.
Sammy Hartland a tout juste dix ans lorsque ses parents sont tués dans le
bombardement de Port-Saïd au moment de la crise de Suez à l’automne 1956. Le
jeune garçon part pour l’Afrique du Sud rejoindre la seule parente qui lui reste,
sa tante Jane patronne d’un hôtel à Durban, sans prendre conscience qu’il
entreprend un voyage de plusieurs milliers de kilomètres. Il va faire différentes
rencontres dont celle de Cocky Wainwright, un trafiquant de diamants qui se
prend d’amitié pour lui, l’invite à séjourner chez lui et lui apprend à chasser.
Après l’arrestation du vieux forban, Sammy poursuit son chemin. Il mettra six
mois pour traverser entièrement le continent africain.
Une production qui n’eut pas l’heur de plaire à nos distributeurs. Il s’agit
pourtant d’un fort joli film, plein de tendresse et de chaleur humaine. L’odyssée
extraordinaire du petit Sammy est prétexte à une belle galerie de portraits où
chacun tente de profiter du jeune garçon pour combler un vide personnel : une
riche Américaine (Constance Cummings) pour remplir un cœur trop vide, un
guide un peu escroc (Paul Stassino) avec l’espoir qu’il en obtiendra une
récompense. Le vrai film commence avec l’entrée en scène d’Edward
G. Robinson qui, en vieil aventurier de style Hemingway, apporte une dimension
bouleversante à son personnage. Mais la véritable performance du film vient
naturellement du jeune Fergus McClelland, d’une justesse et d’un naturel
confondants. Si le film raconte six mois de sa jeune existence, c’est un garçon
vieilli de dix ans qui arrive à Durban, le but qu’il s’était fixé. Entre-temps, il aura
vécu d’incroyables aventures, beaucoup souffert et goûté certains plaisirs rares
comme la découverte d’une authentique amitié. Et la caméra discrète mais
attentive d’Alexander Mackendrick aura su s’effacer pour laisser la place plus
d’une fois à la vérité et à l’émotion. En conclusion, une œuvre pleine de charme
et de poésie sur un sujet difficile, et qui ne sombre pas dans la convention et le
larmoyant. Film redécouvert en vidéo.R.L.

SAN ANDREAS*
(USA, Austr., Can., 2015.) R. : Brad Peyton ; Sc. : Carlton Cuse d’après une
histoire d’Andre Fabrizio et Jeremy Passmore ; Ph. : Steve Yedlin ; M. :
Andrew Lockington ; Pr. : Beau Flynn ; Int. : Dwayne Johnson (Ray), Carla
Gugino (Emma), Alexandra Daddario (Blake), Ioan Gruffudd (Daniel
Riddick). Couleurs, 114 min.
Alors qu’un tremblement de terre sans précédent ravage la côte Ouest des
États-Unis, un pilote d’hélicoptère et son ex-femme partent à la recherche de
leur fille coincée à San Francisco.
Avec San Andreas, Brad Peyton (Voyage au centre de la Terre 2 avec
Dwayne Johnson) signe un film catastrophe à l’ancienne, solide et efficace à
défaut d’être d’une folle originalité. Bénéficiant en salles d’une formidable 3D,
immersive et impressionnante, ce blockbuster nous en met en effet plein les yeux
et nous entraîne dans une quête haletante, menée à un train d’enfer. Dès les
premières séquences, celles de l’accident de voiture et du sauvetage de sa
conductrice, le ton est donné. Le reste est au diapason, le réalisateur multipliant
les morceaux de bravoure avec la régularité d’un métronome. Il nous offre ainsi
quelques images époustouflantes, comme celle du tsunami, qui laissera bouche-
bée plus d’un spectateur, en dépit d’un certain manque de crédibilité (cf. Le
héros et sa femme, embarqués dans un bateau hors-bord, surfent littéralement sur
la vague). Ces quelques invraisemblances n’entachent pas le plaisir que l’on peut
prendre à visionner ce divertissement haute-gamme dont la principale faiblesse
réside dans le scénario. Embarqués dans une histoire qui évoque celle du Jour
d’après, les personnages, stéréotypés, manquent de consistance et leurs
caractères semblent taillés à la serpe. Heureusement, Dwayne Johnson fait le job
et impose son charisme naturel permettant, dans l’ensemble, à faire oublier ces
facilités scénaristiques. D’autant qu’à l’écran, le spectacle est bel et bien présent
et bénéficie d’effets visuels remarquables donnant lieu à des scènes de
destruction massive rarement vues sur un écran. Des atouts qui font de San
Andreas une superproduction certes prévisible mais aussi réjouissante qu’un tour
de grand huit.E.B.

SANCTUM**
(Sanctum ; USA, Austr., 2011.) R. : Alister Grierson ; Sc. : John Garvin et
Andrew Wight ; Déc. : Ida Random ; Ph. : Jules O’Loughlin ; M. : David
Hirschfelder ; Pr. : Ben Browning, James Cameron, Leesa Kahn, Ryan
Kavanaugh, Michael Maher, Brett Popplewell, Peter Rawlinson, Aaron
Rydem et Andrew Wight ; Int. : Richard Roxburgh (Frank McGuire), Rhys
Wakefield (Josh McGuire), Ioan Gruffudd (Carl Hurley), Alice Parkinson
(Victoria), Dan Wyllie (George), Allison Crachtley (Judes), Nicole Downes
(Liz). Couleurs, 109 min.
Dans le gouffre d’Esa’Ala, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Frank McGuire,
spéléologue expérimenté, et son équipe dressent la carte du plus grand réseau de
grottes inexplorées au monde. Retranchés dans le camp de base à deux mille
mètres sous terre, alors qu’ils sont rejoints par le milliardaire Carl Hurley,
financier de l’expédition, accompagné de sa nouvelle amie, Victoria, et par le
jeune Josh, fils de Frank, une tempête qui s’est transformée en cyclone inonde
l’entrée du camp de base, obligeant les fugitifs à tenter de regagner la surface en
suivant le cours de la rivière souterraine. Seul Carl sortira vivant de l’aventure.
Mis à part quelques plans au début, le film n’est pas fait pour les
claustrophobes, et le voyage entrepris par le petit groupe de spéléologues n’a
rien d’une promenade de santé ! Les auteurs, qui ne sont pas tendres avec leurs
personnages, puisqu’ils les font mourir les uns après les autres, ont su rendre
palpable cette angoisse qui étreint constamment les protagonistes, et le suspense
ne faiblit jamais, entrecoupé, ça et là, de plans d’une extraordinaire beauté
sauvage.
L’histoire s’inspire d’un authentique accident vécu par le spéléologue
Andrew Wight en décembre 1988, lorsque des pluies torrentielles avaient fait
s’effondrer l’entrée d’un réseau de cavernes souterraines qu’il explorait sous la
plaine de Nullarbor en Australie. Treize personnes prises au piège par les eaux
furent sauvées après trente-six heures d’angoisse. Hormis quelques extérieurs
tournés sur la Gold Coast dans le Queensland et dans des grottes d’Australie
méridionale, la plus grande partie du film a été réalisée en studio, dans pas moins
de seize décors construits en béton pour que les acteurs puissent les escalader,
immergés dans un bassin contenant sept mille tonnes d’eau. Le film a été tourné
avec la caméra 3D mise au point pour Avatar (2009) de James Cameron.R.L.

SANG DE MON SANG**


(Sangue del mio sangue ; Ital., 2015.) R. et Sc. : Marco Bellocchio ; Ph. :
Daniele Cipri ; M. : Carlo Crivelli ; Pr. : Kavac Film ; Int. : Roberto
Herlitzka (le comte), Pier Giorgio Bellocchio (Federico), Lidiya Liberman
(Benedetta), Fausto Russo Alesi (Cacciapuoti), Alba Rohrwacher (Maria
Perletti), Alberto Cracco (l’inquisiteur). Couleurs, 105 min.
Federico assiste au procès d’une nonne Benedetta, accusée de sorcellerie et
notamment d’avoir envoûté le frère de Federico et de l’avoir poussé au suicide.
À son tour Federico se laisse séduire et tente de libérer Benedetta, mais trop tard.
Elle a été emmurée vivante.
De nos jours, Federico, un fonctionnaire se retrouve devant le même couvent
où réside un comte qui passe pour mort. Il avertit l’employé du comte que l’État
vend le bâtiment à un homme d’affaires russe. Le comte est en réalité un
vampire.
Retour au passé. Federico, devenu cardinal, assiste à la destruction de
l’endroit où avait été emmurée Benedetta. Elle apparaît, vivante.
Un film de vampires qu’aurait pu signer Bava si l’on n’y retrouvait les
obsessions de Bellocchio (le suicide du frère comme dans Les yeux, la bouche),
son décor favori de la ville de Bobbio, et son style particulier de mélange
d’histoires. Une œuvre fascinante où l’on retrouve les interprètes habituels du
metteur en scène dont Roberto Herlitzka.J.T.

SANG DES TEMPLIERS (LE)**


(Ironclad ; GB, 2011.) R. et Sc. : Jonathan English ; Ph. : Daniel Eggby ;
M. : Lorne Balfe ; Déc. : Joseph Nemec III ; Cost. : Beatrice Aruna Pasztor ;
Pr. : VIP Medienfonds 4 ; Int. : James Purefoy (Marshall le templier), Paul
Giamatti (le roi Jean), Kate Mara (Dame Isabel), Brian Cox (Baron
d’Albany), Jason Flemyng (Beckett). Couleurs, 121 min.
En Angleterre les barons révoltés imposent au roi Jean la Magna Carta qui
limite son autorité. Mais le souverain entend prendre sa revanche. Il fait appel à
des mercenaires et reprend la guerre. Le templier Marshall et l’un des anciens
chefs de la révolte, le baron d’Albany, vont tenter de l’arrêter en fortifiant le
château de Reginald de Cornhill, voie de passage obligée pour gagner le Nord de
l’Angleterre que vise le roi Jean. Le siège mené par le roi est rigoureux mais
l’arrivée des troupes françaises sauvera les assiégés. Le roi Jean est vaincu.
C’était le temps de Robin des Bois et la reconstitution n’est pas indigne des
films de Dwan et Curtiz : costumes, décors, batailles. Le scénario oppose le roi
félon aux preux chevaliers et au beau templier au lourd passé et c’est finalement
un Alamo qui se termine bien.J.T.

SANGUE**
(Sangue ; Ital., Suisse, 2013.) R. et Sc : Pippo Delbono ; Ph. : Aragno ; Pr. :
Fabrice Aragno, P. Delbono ; Int. : Pippo Delbono, Giovanni Senzani,
Margherita Delbono, Anna Fenzi (eux-mêmes). Couleurs, 92 min.
Pippo Delbono, homme de théâtre, retrouve son copain Giovanni Senzani,
un ancien des Brigades Rouges, à sa sortie de prison. Ils évoquent le passé. La
mère de Delbono s’éteint à l’hôpital. La compagne de Senzani (qui l’a attendu
23 ans) est atteinte d’un cancer.
Dans ce journal intime, Pippo Delbono ose regarder la mort en face et filmer
l’agonie de sa mère, fervente catholique. Alors que Senzani rapporte le meurtre
qu’il commit comme un acte politique exécuté avec dégoût mais nécessaire.
Aucune fioriture. Le film est sombre, réalisé à l’état brut. Certes, c’est
éprouvant, mais la mort n’est-elle pas l’ultime partie de la vie ?C.B.M.

SAN QUENTIN*
(USA, 1946.) R. : Gordon Douglas ; Sc. : Lawrence Kimble et Arthur
A. Ross ; Ph. : Frank Redman ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : RKO ; Int. :
Lawrence Tierney (Jim Roland), Marian Carr (Betty Richardson), Barton
MacLane (Nick Taylor), Carol B Forman (Ruthie). NB, 66 min.
Une ligue pour la réhabilitation des prisonniers de la célèbre prison de San
Quentin va servir de prétexte à trois détenus pour s’évader et régler leurs
comptes.
Inédit en France sauf à la Cinémathèque où il a pu être redécouvert, ce film
de Gordon Douglas est d’une particulière violence et se révèle supérieur au San
Quentin (Le révolté) de Lloyd Bacon en 1937.J.T.

SANS IDENTITÉ**
(Unknown ; USA, 2010.) R. : Jaume Collet-Serra ; Sc. : Olivier Butcher
d’après Hors de moi de Didier Van Cauwelaert ; Ph. Flavio Labiano ; M. :
John Ottman et Alexander Rudd ; Pr. : Studio Babelsberg ; Int. : Liam
Neeson (Martin Harris), Diane Kruger (Gina), January Jones (Elisabeth
Harris), Aidan Quinn (Martin B.), Bruno Ganz (Jürgen). Couleurs,
113 min.
Un chercheur américain, le docteur Harris, vient avec son épouse à Berlin
pour y faire une conférence. Il oublie sa valise à l’aéroport et doit y retourner en
taxi. Il est victime d’un grave accident et reste plusieurs jours dans le coma. À
son réveil, son épouse ne le reconnaît pas et révèle être mariée à un autre Martin.
Le vrai n’a plus d’identité. Harris retrouve son chauffeur de taxi, une femme,
Gina, qui va l’aider à y voir clair, grâce à un privé, Jürgen, ancien de la Stasi.
L’organisateur de la conférence devait être assassiné par celui qui a pris la place
de Martin.
Le suspense parfait, haletant jusqu’au bout, signé par un réalisateur espagnol
plutôt spécialisé dans l’horreur (La maison de cire). Le cadre de Berlin accentue
encore l’impression cauchemardesque qui imprègne le film. Liam Neeson voit
s’ouvrir à lui une nouvelle carrière dans le film d’action ; il va y exceller. Bruno
Ganz compose un personnage d’ancien de la Stasi qu’on n’oubliera pas et Diane
Kruger est toujours aussi belle.J.T.

SANS ISSUE*
(The Cold Light of Day ; USA, Esp., 2012.) R. : Mabrouk El Mechri ; Sc. :
Scott Wiper et John Petro ; Ph. : Remi Adefarasin ; M. : Lucas Vidal ; Pr. :
Intrepid Pictures et Film Rites ; Int. : Henry Cavill (Will Shaw), Veronica
Echegui (Lucia), Bruce Willis (Martin Shaw), Sigourney Weaver (Jean
Carrack). Couleurs, 93 min.
Une famille est enlevée pendant ses vacances en Espagne. Le père se lance à
sa recherche et découvre que son propre père, Martin Shaw, est un agent de la
CIA. La famille ne sera libérée que contre la remise de documents confidentiels.
Un honnête thriller destiné à assurer la relève de Bruce Willis par Henry
Cavill.J.T.
SANS QUEUE NI TÊTE
(Fr., 2010.) R. : Jeanne Labrune ; Sc. : J. Labrune, Richard Debuisne ; Ph. :
Virginie Saint-Martin ; M. : André Mergenthaler ; Pr. : Jani Thiltges ; Int. :
Isabelle Huppert (Alice), Bouli Lanners (Xavier), Valérie Dréville (Hélène),
Frédéric Pierrot (François), Mathieu Carrière (Masse), Richard Debuisne
(Cassagne). Couleurs, 95 min.
Prostituée indépendante, Alice est lasse d’une activité qu’elle n’exerce que
pour se procurer les objets qu’elle convoite. De son côté, Xavier, un
psychanaliste dépressif, en crise conjugale, voudrait tout abandonner. Lors d’une
vente aux enchères, il se lie avec Pierre Cassagne, un psychiatre qui lui conseille
de faire appel aux services d’Alice.
On peine à s’intéresser aux rapports du sexe et de l’argent dans ce film qui,
malheureusement, ne porte que trop bien son titre et qui manque totalement
d’humour. Mais, bien sûr, il reste l’immense talent d’Isabelle Huppert prête à
nous faire tout accepter jusqu’à un certain point.C.B.M.

SAS : L’ŒIL DE LA VEUVE*


(Eye of the Widow ; USA, 1989.) R. : Andrew McLaglen ; Sc. : Joshua Sauli
d’après Gérard de Villiers ; Ph. : Arthur Wooster ; M. : Hubert Rostaing ;
Pr. : Daniel Carillo ; Int. : Richard Young (SAS), F. Murray Abraham
(Karoun), Ben Cross (Nassiri), Mel Ferrer (le chef du FBI), Annabel
Schofield (Sharnilar), Sacha Briquet (le cardinal). Couleurs, 96 min.
Un grand dîner donné par SAS dans son château est saccagé par un
commando terroriste dirigé par un certain Nassiri : des morts et un château
ravagé. Pour le restaurer et se venger, SAS accepte de reprendre du service. Il
enquête sur l’assassinat d’un marchand d’armes dont l’épouse a été enlevée. Il
remonte jusqu’à l’inquiétant Karoun. Une lutte à mort s’engage…
Et SAS la gagne. Cette adaptation de Gérard de Villiers manque cruellement
des ingrédients habituels des romans : exotisme, érotisme et clinquant.J.T.
SAVAGES**
(Savages ; USA, 2012.) R. : Oliver Stone ; Sc. : Don Winslow, Shane Salerno,
Oliver Stone ; Ph. : Dan Mindel ; M. : Adam Peters ; Pr. : Universal
Pictures ; Int. : Taylor Kitsch (Chon), Aaron Taylor-Johnson (Ben), Blake
Lively (Ophelia), John Travolta (Dennis), Benicio Del Toro (Lado), Salma
Hayek (Elena). Couleurs, 130 min.
En Californie, Chon et son associé Ben se livrent à un trafic florissant de
cannabis. Trop florissant pour ne pas attirer l’attention d’un cartel mexicain que
dirige Elena. Celle-ci fait enlever leur amie Ophélie. Riposte de Chon : elle fait
enlever la fille d’Elena. Ils réussissent avec la complicité d’un policier véreux,
Dennis, à faire tomber Elena. Chon, Ben et Ophélie partent pour l’Indonésie.
Bon film noir sur le trafic du cannabis et les cartels mexicains. Le couple
Taylor Kitsch et Aaron Taylor-Johnson donnent une excellente réplique à Salma
Hayek, excellente en chef de cartel. Travolta en policier douteux joue ici dans un
emploi moins habituel mais qui n’en donne que plus de relief à l’intrigue. En
homme de main, Benicio Del Toro est un méchant dans la grande lignée des
films noirs.
J.T.

SAVEURS DU PALAIS (LES)**


(Fr., 2012.) R. : Christian Vincent ; Sc. : Etienne Comar et Christian
Vincent d’après Carnets de cuisine de Danièle Mazet-Delpeuch ; Ph. :
Laurent Dailland ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : Armada Film et Vendôme
Production ; Int. : Catherine Frot (Hortense Laborie), Jean d’Ormesson (le
Président), Hippolyte Girardot (David Azoulay), Arthur Dupont (Beauvois),
Jean-Marie Roulot (Luchet). Couleurs, 95 min.
Une cuisinière dans l’Antartictique dont on apprend qu’elle a travaillé pour
le président de la République française. Elle venait du Périgord et a su imposer
sa cuisine au président. Mais la jalousie et une administration tatillonne ont
raison de son indépendance.
Le film n’a pas eu le succès qu’il méritait alors qu’il louchait vers le Festin
de Babette qui fut lancé par un article de Jean d’Ormesson. Et peut-être est-ce la
raison de la présence de l’illustre académicien au générique dans le rôle du
président où il est au demeurant épatant. Tout est parfait dans ce film, de
Catherine Frot à la reconstitution des cuisines, et pourtant on reste sur sa faim.
Un comble pour un tel sujet !J.T.

SCARF (THE)
(USA, 1951.) R. et Sc. : E. A. Dupont ; Ph. : Franz Planer ; M. : Herschel
Burke Gilbert ; Pr. : United Artists ; Int. : John Ireland (l’évadé), Mercedes
McCambridge, James Barton, Emlyn Williams. NB, 86 min.
Un homme s’évade de l’asile psychiatrique où il est détenu pour meurtre. Il
ne souvient plus des détails, mais sait qu’il est innocent. Il parviendra à faire la
preuve de son innocence. Le coupable : un psychiatre.
Tourné par Dupont, ancienne gloire du cinéma allemand pré-hitlérien, un
film noir glauque, sauvé par l’interprétation de John Ireland. Inédit en salles dans
notre pays.J.T.

SCÈNES DE MÉNAGE**
(Fr., 1954.) R. : André Berthomieu ; Sc. : André Berthomieu et Marcel
Achard d’après Courteline, La peur des coups, La paix chez soi et Les
Boulingrin ; Ph. : Armand Thirard ; M. : Georges Van Parys ; Pr. : Franco-
London Film ; Int. : Sophie Desmarets (Adélaïde), Marie Daems
(Valentine), Marthe Mercadier (Aglaé), Bernard Blier (le mari), François
Périer (le feuilletoniste), Louis de Funès (M. Boulingrin), Jean Richard (Des
Rillettes). NB, 80 min.
Paris en 1910. Un salon de thé. Trois femmes du monde parlent de leurs
rapports avec leurs maris. Adélaïde évoque la jalousie de son mari qui, par peur
des coups, se traduit par des éclats de voix et des objets brisés. Mariée à un
rédacteur de feuilletons, Valentine se voit mise à l’amende par son époux, mais
elle finira par obtenir son argent. Enfin Aglaé feint une scène de ménage avec
son mari, M. Boulingrin, pour se débarrasser d’un pique-assiette, M. des
Rillettes.
Passé inaperçu en 1954, ce film a été réédité en 2014 par Gaumont en DVD.
Certes, c’est du théâtre filmé, mais du Courteline et quels numéros d’acteurs
avec en tête Jean Richard en pique-assiette berné et maltraité. Un régal.J.T.

SCHOOL FOR SECRETS*


(GB, 1946.) R. et Sc. : Peter Ustinov ; Ph. : Jack Hildyard ; M. : Alan
Rawsthorne ; Pr. : Rank ; Int. : Ralph Richardson (Professeur
Heatherville), Raymond Huntley (Professeur Laxton-Jones), Ernest Jay
(Docteur Dainty), Richard Attenborough (Jack Arnold). NB, 90 min.
En 1939, un groupe de savants anglais, face à la menace allemande, les
« Boffins », inventent le radar.
Premier film de Peter Ustinov, didactique mais plein d’humour. Inédit en
France sauf à la télévision.J.T.

SCHTROUMPFS (LES)*
(The Smurfs ; USA, 2011.) R. : Reja Gosnell ; Sc. : David Stern, Jay
Schenck, David Weiss… d’après Peyo ; Ph. : Phil Meheux ; M. : Hector
Pereira ; Pr. : Columbia Pictures et Sony Pictures Animation ; Int. : Hank
Azaria (Gargamel), Neil Patrick Harris (Winslow), Jayma Mays (l’épouse
de Winslow), Sofia Vergara (Odile) ; Voix (v.f.) : Lorant Deutsch (le
Schtroumpf à lunettes), Béatrice Martin (la Schtroumpfette). Couleurs,
86 min.
Le Schtroumpf maladroit, au cours de la Fête de la Lune Bleue, envoie six
Schtroumpfs en plein New York. Comment vont-ils rentrer chez eux ?
Film d’animation qui mêle les Schtroumpfs en images de synthèse à des
acteurs réels venus de séries télévisées comme Hank Azaria, le méchant
Gargamel. Nous sommes malheureusement loin du charme des albums de Peyo.
Il faut préférer le papier à l’écran.
J.T.

SCREAM 4*
(Scream 4 ; USA, 2011.) R. : Wes Craven ; Sc. : Kevin Williamson ; Ph. :
Peter Deming ; M. : Marco Beltram ; Pr. : Dimension Films et Outerbanks
Entertainment ; Int. : Neve Campbell (Sidney Prescott) ; Courtney Cox
(Gale), David Arquette (le shérif Riley), Emma Roberts (Jill Roberts).
Couleurs, 111 min.
Sidney est de retour à Woodsboro, la ville de son adolescence. La veille,
deux jeunes ont été assassinés. Et les crimes reprennent…
Wes Craven revient à Scream après Freddy. Mais le genre a évolué avec Rec
ou Paranormal Activity, et Scream prend ici un coup de vieux. Craven mourra
en 2015.J.T.

SEARCH (THE)**
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Michel Hazanavicius ; Ph. : Guillaume Schiffman ;
Pr. : La Petite Reine et La classe américaine ; Int. : Bérénice Bejo (Carole),
Maxim Emelianov (Kolia), Abdul-Khalim Mamutsiev (Hadji), Zukhra
Duishvili (Raïssa), Annette Bening (Helen). Couleurs 134 min.
La répression russe en Tchétchénie, en 1999. Le petit Hadji survit à la mort
de ses parents. Il est recueilli par Carole, représentante des droits de l’homme
pour l’Union européenne. Sa sœur Raïssa parviendra aussi à se sauver. En
Russie Kolia, impliqué dans un trafic de drogue, est contraint de s’engager. Il
combat les Tchétchènes.
Après le succès de The Artist, Hazanavicius change de registre et entreprend
un remake de The Search (1948) de Zinnemann mais en transposant l’action de
l’Allemagne de 1945 en Tchétchénie. L’idée n’a pas séduit le public. Trop de
bons sentiments, sauf dans la partie consacrée au jeune russe Kolia.J.T.

SECRET (THE)**
(The Tall Man ; Fr., Can., USA, 2012.) R. : Pascal Laugier ; Sc. : Pascal
Laugier ; Ph. : Kamal Derkaoui ; M. : Todd Bryanton ; Pr. : Kevin DeWalt,
Scott Kennedy, Jean-Charles Levy, Clément Miserez ; Int. : Jessica Biel
(Julia Denning), Jodelle Ferland (Jenny), Stephen McHattie (Lieutenant
Dodd), William B. Davis (Sheriff Chestnut). Couleurs, 106 min.
Depuis des années, à Cold Creek, zone minière sinistrée des États-Unis, des
enfants disparaissent sans laisser de traces. D’après les rumeurs, le responsable
de ces disparitions serait un mystérieux homme en noir, mais pour Julia,
médecin de la petite ville, cette hypothèse n’est qu’une légende urbaine.
Jusqu’au jour où son fils de six ans est enlevé, sous ses yeux, par un terrifiant
individu.
Après l’inégal Saint-Ange et l’insoutenable Martyrs, Pascal Laugier continue
de creuser son sillon dans le paysage fantastique et affirme encore un peu plus,
avec The Secret, son premier film américain, sa singularité. Également auteur du
scénario (comme à chaque fois), le cinéaste nous entraîne dans une histoire
haletante et sous tension, qui ménage le suspens et le mystère pendant plus d’une
heure et demie. S’appuyant sur une mise en scène réfléchie et maîtrisée, Laugier
façonne une atmosphère glauque et réaliste et, épaulé par une distribution
épatante dominée par Jessica Biel, parvient à nous faire croire en cette histoire
certes parfois invraisemblable, mais qui, allant au bout de sa logique, offre le
reflet d’une civilisation en crise et totalement déboussolée.E.B.

SECRET AGENT X-9**


(Secret Agent X-9 ; USA, 1945.) R. : Ray Taylor et Lewis D. Collins ; Sc. :
Joseph O’Donnell, Patricia Harper et Harold C. Wire, d’après la bande
dessinée d’Alex Raymond ; Ph. : Maury Gertsman et Ernest Miller ; M. :
Milton Rosen et Paul Sawtell ; Pr. : Morgan Cox / Universal ; Int. : Lloyd
Bridges (Agent secret X-9), Keye Luke (Ah Fong), Jan Wiley (Lynn Moore),
Victoria Horne (Nabura), Samuel S. Hinds (Solo), Cy Kendall (Lucky
Number), Benson Fong (Hakahima). NB, serial (13 épisodes).
Sur l’île demeurée neutre de Shadow Island, au cœur de la Mer de Chine,
s’affrontent les agents secrets alliés, conduits par l’Américain X-9, et les
puissances de l’Axe sous les ordres de la redoutable Japonaise Nabura. L’enjeu
est la formule d’un carburant synthétique mise au point par un inventeur
américain.
Cette seconde adaptation de la célèbre bande dessinée d’Alex Raymond
(après celle, plutôt médiocre, réalisée par Ford Beebe et Cliff Smith en 1937) est
l’un des derniers serials produits par Universal et l’un des plus réussis. C’est
aussi l’un des ultimes serials de propagande entrepris au printemps 1945, juste
avant la fin de la guerre, et qui bénéficie d’un script beaucoup plus « adulte »
que la plupart de ses homologues, même si l’histoire n’a guère de rapport avec la
BD dont elle est censée s’inspirer… Film disponible en DVD.
R.L.

SECRET DE L’EPERVIER NOIR (LE)*


(Il segreto dello sparviero nero ; Ital., 1961.) R. : Domenico Paolella ; Sc. :
Domenico Paolella et Sergio Sollima ; Ph. : Carlo Bollero ; Pr. : Romana
Film ; Int. : Lex Barker (l’Epervier noir), Kivio Lorenzo (Carlos Herrera).
Couleurs, 90 min.
Des documents diplomatiques importants sont tombés aux mains des pirates.
Carlos Herrera, pour le compte de l’Espagne, et l’Epervier noir, dissimulé sous
le pseudonyme de Rodriguez, pour celui de l’Angleterre, sont chargés de les
récupérer.
Un bon film de pirates injustement oublié.
J.T.

SECRET PEOPLE**
(GB, 1952.) R. : Thorold Dickinson ; Sc. : Joyce Cary et Wolfgang
Wilhelm ; Dial. add. : Christianna Brand ; Ph. : Gordon Dines ; M. :
Roberto Gerhard ; Pr. : Sidney Cole ; Int. : Valentina Cortese (Maria
Brentano), Serge Reggiani (Louis), Audrey Hepburn (Nora Brentano),
Angela Fouldes (Nora enfant), Charles Goldner (Anselmo), Megs Jenkins
(Penny), Irene Worth (inspecteur Jackson), Reginald Tate (inspecteur
Eliot), Sidney Tafler (Syd Burnett). NB, 96 min.
En 1930, à la suite de l’assassinat de leur père par la police politique du
régime dictatorial du général Galbern, Maria Brentano et sa jeune sœur Nora ont
fui leur pays natal pour se réfugier à Londres. Sept ans plus tard, Maria revoit
Louis, son amour de jeunesse, qui fait désormais partie d’un groupe
d’anarchistes projetant d’assassiner le général Galbern, en visite dans la capitale
britannique. Une rencontre qui va donner à Louis l’occasion d’approcher le
dictateur avec une bombe miniature…
Thorold Dickinson était un adepte de la non-violence (dans les affaires
appartenant à son père, que Maria reçoit du gouvernement de son pays, se trouve
une biographie de Gandhi). Le message du film se voulait universel : la raison
pour laquelle le pays d’origine de Maria et Nora n’est jamais désigné – on peut
raisonnablement penser qu’il s’agit de l’Italie de Mussolini –, non plus que le
groupe anarchiste auquel appartient Louis – mais on pense immanquablement à
un mouvement communiste. C’est sans doute cette allusion qui condamna le film
à ne jamais être distribué dans notre pays malgré la présence de Serge Reggiani,
alors très populaire. Secret People mérite pourtant d’être vu, entre autres pour sa
maîtrise narrative souvent virtuose : la séquence de flash back est introduite par
un artifice de langage stupéfiant et d’une audace folle pour l’époque : un plan
rapproché de Valentina Cortese qui, dans un panoramique inattendu, nous
réintroduit dans le décor où se déroulent les événements qu’elle raconte. Francis
Ford Coppola est le seul, à notre connaissance, à avoir réutilisé cette idée dans
une séquence similaire de Tucker (1988). Film redécouvert grâce à la vidéo.R.L.

SECRET SERVICE
IN DARKEST AFRICA**
(USA, 1942.) R. : Spencer Gordon Bennet ; Sc. : Royal Cole, Basil Dickey,
Jesse Duffy, Ronald Davidson, Joseph O’Donnell et Joseph Poland ; Ph. :
William Bradford ; M. : Mort Glickman ; Pr. : W. J. O’Sullivan pour
Republic Pictures ; Int. : Rod Cameron (Rex Bennett), Joan Marsh (Janet
Blake), Duncan Renaldo (Pierre LaSalle), Lionel Royce (Abou Ben Ali/Von
Rommler), Kurt Krueger (Ernst Muller). NB, serial (15 épisodes).
Le combat implacable que se livrent en Afrique du Nord les espions nazis et
l’agent américain Rex Bennett pour s’approprier la Dague de Salomon, un
talisman qui devrait permettre d’obtenir le soutien du monde arabe dans la
Guerre Mondiale qui fait rage.
Après avoir combattu les espions japonais dans G-Men contre Dragon Noir
(1943), Rex Bennett reprend du service pour affronter les nazis en Afrique du
Nord. Le film est réputé pour être le serial de la Republic qui comporte le plus
de scènes d’action. C’est brillant, enlevé, sans aucun temps mort, et il est évident
que ce classique devenu film culte a durablement impressionné les jeunes Steven
Spielberg et George Lucas : on n’en finit pas de trouver des similitudes et des
réminiscences dans Les Aventuriers de l’arche perdue ! Redécouvert grâce à la
video.R.L.

SÉCURITÉ RAPPROCHÉE*
(Safe House ; USA, 2012.) R. : Daniel Espinosa ; Sc. : David Guggenheim ;
Ph. : Olivier Wood ; Eff. vis. : Simon Hughes ; M. : Ramin Djawadi ; Pr. :
Universal Pictures ; Int. : Denzel Washington (Tobin Frost), Ryan Reynolds
(Matt Weston), Vera Farmiga (Catherine Linklater), Brenda Gleeson
(David Barlow), Sam Shepard (Harlan Whitford). Couleurs, 116 min.
Frost, un ancien de la CIA se voit confier un fichier, au Cap, que convoitent
des mercenaires. Il trouve refuge à la CIA qu’il avait trahie dix ans auparavant. Il
est transféré dans la résidence de l’agent Matt Weston, résidence qui est attaquée
par les mercenaires. La situation se complique car le supérieur de Weston, David
Barlow est mis en cause dans le fichier. Barlow blesse mortellement Frost mais
est tué par Weston. Celui-ci aura une promotion.
Remarqué pour Easy Money en 2010, Espinosa signe cette fois un film
d’espionnage non moins violent avec pour décor l’une des villes les plus
dangereuses du monde, Le Cap. Denzel Washington compose un personnage de
« traître » désabusé qui écrase de son expérience le jeune et naïf agent
qu’interprète Ryan Reynolds, un peu pâle par rapport à un Matt Weston. Un
montage serré et rapide supprime les temps morts.J.T.

SEIGNEURS (LES)*
(Fr., 2011.) R. : Olivier Dahan ; Sc. : Marc et Philippe de Chauveron ; Ph. :
Alexandre Lamarque ; M. : Guillaume Roussel ; Pr. : Warner Bros ; Int. :
José Garcia (Patrick), Jean-Pierre Marielle (Titouan), Franck Dubosc
(David), Gad Elmaleh (Rayane), JoeyStarr (Shaeef), Omar Sy (Weké).
Couleurs, 97 min.
Une ancienne gloire du football, ruinée et alccolique, pour revoir sa fille,
après son divorce, est envoyée par le juge dans une petite île bretonne, pour y
monter une équipe de football. Il fait appel à ses anciens partenaires. Mais ceux-
ci sont en mauvais état… Et quand il faut affronter, en Coupe de France,
l’Olympique de Marseille, les choses deviennent difficiles, même si l’on en
arrive aux tirs au but.
Des vedettes, du football et du régionalisme : cela ne fait pas un chef-
d’œuvre mais assure de confortables recettes.J.T.

SEL DE LA TERRE (LE)*


(Fr., 2014.) R. : Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado ; Sc. : Wim
Wenders, Juliano Ribeiro Salgado, David Rosier ; Ph. : Hugo Barbier et
J.R. Salgado ; M. : Laurent Petitgirard ; Pr. : Decia Films. Couleurs,
109 min.
Admirateur du photographe brésilien Sebastian Salgado, Wim Wenders
évoque sa carrière avec la complicité de ce dernier et de son fils. Alors qu’il
aurait pu être un brillant économiste, il choisit de parcourir la planète réalisant
des clichés en noir et blanc sur la misère du monde : les conditions inhumaines
de travail dans les mines d’or de la Sierra Pelada au Brésil, la pauvreté des
paysans d’Amérique latine, la détresse des hommes du Sahel, les déplacements
de population lors du génocide rwandais. Découragé, il envisage de tout arrêter.
Il se consacre cependant à un nouveau projet et publie, en 2013, Genesis sur les
beautés de la nature. Nul didactisme dans ce beau film, encore moins une
hagiographie, mais le portrait et le témoignage d’un grand humaniste.C.B.M.

SÉMINAIRE
(Fr., 2008.) R. : Charles Némès ; Sc. : Alexandre Apergis et Frédéric Le
Bolloch ; Ph. : Etienne Fauduet ; M. : Alex Jaffray et Gregory Tanielian ;
Pr. : Monckey Pack Films ; Int. : Bruno Solo (Hervé Dumont), Yvan Le
Bolloc’h (Jean-Claude Convenant), Alain Bouzigues (Philippe Gatin),
Gérard Chaillou (Jean-Guy Lecointre). Couleurs, 94 min.
Six employés de la société Geugène sont invités à participer à Paris à un
séminaire de motivation. De tribulations en coucheries, ils finiront à l’ANPE.
Inspiré de la série télévisée Caméra Café et reprenant Espace détente qui
avait eu du succès, Séminaire se veut un témoignage satirique de la vie d’une
entreprise et sur ses cadres moyens, vivant en province. Le trait est gros, sans
finesse, méprisant.J.T.

SENS DE L’HUMOUR (LE)**


(Fr., 2013.) R. : Marilyne Canto ; Sc. : M. Canto, Maud Ameline ; Ph. :
Laurent Brunet ; Pr. : Julie Salvador ; Int. : Marilyne Canto (Elise),
Antoine Chappey (Paul), Samson Dajczman (Léo). Couleurs, 88 min.
Depuis la mort de son mari, Elise, conférencière de musée, vit seule à Paris
avec son fils Léo. Elle a une relation irrégulière et parfois houleuse avec Paul,
son amant, brocanteur aux Puces. Léo trouve en lui un père de substitution.
Marilyne Canto, la rayonnante interprète (entre autres) de Guédiguian,
réalise ici son premier long métrage, d’inspiration autobiographique. En de longs
plans séquences, la caméra la suit, toujours en mouvement ; elle fonce en avant,
peut-être pour mieux oublier. Les relations entre les trois personnages sont
parfaitement rendues, captées avec sensibilité et pudeur. Un film souvent
émouvant sur la difficulté d’aimer vraiment.C.B.M.

SENTIER DE LA GUERRE (LE)**


(Tomahawk Trail, USA, 1957.) R. : Lesley Sélander ; Sc. : Gérald Drayson
Adams, David Chandler ; Ph. : William Marguliès ; M. : Les Baxter ; Maq. :
Ted Coodley ; Pr. : Howard W. Koch ; Int. : Chuck Connors (Sergent Wade
MacCoy), John Smith (Reynolds), Susan Cumming (Ellen Carter), Lisa
Montell (Tula), George N. Neise (Lieutenant Jonathan Davenport), Harry
Dean Stanton (Meunier), Robert Kapp (Brouette), NB, 60 min.
Des militaires de la cavalerie américaine sont attaqués par des Apaches qui
leur volent leurs montures. De retour à leur fort d’attache, ils découvrent un vrai
massacre…
L’action de ce film se situant la plupart du temps en territoire apache, est
condensé en une heure seulement et on va vite à l’essentiel. On est agréablement
surpris par le rythme des scènes, presque sans temps mort.C.V.

SENTINELLES DE BRONZE***
(Sentinelle di Bronzo ; Ital., 1937.) R. : Romolo Marcellini ; Sc. : Gian
Gaspare Napolitano, Marcello Orano, Romolo Marcellini ; Ph. : Renato del
Frate, Massimo Terzano ; M. : Carabella ; Pr. : Fono Roma ; Int. : Fosco
Giachetti, (capitaine Negri), Doris Duranti (Dahabo), Giovanni Grasso
(sergent Amato), Elmi Ahmed, Mohamed Hassan, Mohamed Aghi Ali,
Abdul Omar, Ali Ibrahim Sidali, Abdullah Mussa, Ahmed Busser. NB,
83 min.
Somalie 1934, aux confins de l’Ogaden régi par le Négus. Le viril capitaine
italien Negri, en plus de commander un poste frontière gardé par des troupes
fascistes et indigènes, exerce les fonctions de médecin, de juge de paix et de
diplomate. Les rezzous éthiopiens menés par le ras Schifferrà, sèment la
désolation dans les villages somaliens. Les habitants se réfugient sous la
protection des Italiens. Bientôt ce sera l’attaque. Les fascistes et les fidèles
soldats de couleur, aux ordres du capitaine, résistent héroïquement aux pillards
éthiopiens et sont sur le point de céder sous le nombre, quand le sergent survient
avec un camion de munitions. Le calme règne sur la frontière, Dahabo, la Vénus
noire, reçoit un fusil en récompense de sa vaillance, et le capitaine annonce la
prochaine guerre avec l’Éthiopie.
Les poncifs abondent : les belles africaines se baignent toutes nues dans la
rivière, telles les nombreuses illustrations et photos de jeunes Noires
dépoitraillées destinées à recruter les Italiens pour les colonies ; les Éthiopiens
sont montrés comme autant de brigands, les Somaliens accordent une confiance
totale aux « protecteurs » fascistes, le soldat indigène meurt bêtement pour ses
maîtres blancs, le capitaine Negri est un monolithe de vertus militaires, etc. Le
scénario, fort convenu, est on ne peut plus mensonger. En effet il est basé sur la
provocation fasciste de 1934 au fort de Ual Ual, qui ne saurait nullement
constituer un « incident de frontière », car ce fort était situé 30 km à l’intérieur
du territoire éthiopien. L’épisode servit de prétexte à Mussolini l’année suivante
pour envahir le pays du Négus. Cependant le film ne manque pas de qualités. Il
faut d’abord signaler Doris Duranti qui crève l’écran grimée en Somali. S’y
ajoutent l’usage abondant des langues amhariques et africaines par les acteurs
choisis parmi les tribus locales, l’authenticité des décors, la vigueur des scènes
de guerre, la qualité de la photo. Marcellini fait preuve d’un métier certain.
Sentinelles de bronze fait partie des films italiens de propagande coloniale
tournés entièrement en Afrique orientale pour célébrer les « gloires »
mussoliniennes.U.S.

SEPT COLLINES DE ROME (LES)


(Arrivederci Roma ; USA, Ital., 1957.) R. : Roy Rowland ; Sc. : Giuseppe
Amato, Art Cohn, Giorgio Prosperi ; Ph. : Tonino Delli Colli ; M. : Young,
Rascel, Stoll, Verdi ; Pr. : Lester Welch, Silvio Clementelli ; Int. : Mario
Lanza (Marc Revere), Renato Rascel (Pepe Bonelli), Marisa Allasio
(Raffaella Marini), Peggie Castle (Carol Ralston), Clelia Mantania
(Beatrice). Couleurs, 126 min.
Alors qu’il traverse l’Italie à la recherche de sa fiancée de la jet set, Marc
Revere, chanteur star de la télévision, fait la connaissance de Raffaela,
charmante jeune personne qui lui fera découvrir de concert l’amour vrai et l’âme
de son pays.
Belles vues de Rome et de l’Italie, notamment aériennes. Elles n’aident
qu’en partie à supporter le fade Mario Lanza et ses lénifiantes roucoulades.G.B.

SEPT JOURS DE MALHEUR*


(Lucky Jim ; GB, 1957.) R. : John Boulting ; Sc. : Patrick Campbell et
Jeffrey Dell, d’après le roman de Kingsley Amis ; Ph. : Max Greene ; M. :
John Addison ; Pr. : Roy Boulting pour Charter / British Lion ; Int. : Ian
Carmichael (Jim Dixon), Terry Thomas (Bertrand Welch), Hugh Griffith
(professeur Welch), Sharon Acker (Christine Callaghan), Jean Anderson
(Mrs. Welch), Maureen Connell (Margaret Peel), Clive Morton (sir Hector
Gore-Urquhart). NB, 94 min.
Jim Dixon a réussi à décrocher un poste de professeur assistant d’histoire
dans une petite université de province dominée par le tout-puissant Welch et son
fils Bertrand, un roquet prétentieux qui se veut écrivain et grand philosophe.
Mais, bien que fort apprécié de ses élèves pour son esprit non conformiste,
Dixon, perturbateur qui s’ignore, accumule les erreurs et les maladresses et
bouscule allègrement les traditions…
C’est l’un des cinq films que les frères Boulting tournèrent à la suite avec
Ian Carmichael en vedette entre 1955 et 1959 (voir entre autres Ce sacré z’héros
et Ce sacré confrère) et qui ont tous compté parmi les plus grands succès de
l’époque au box-office anglo-saxon. Une audience et une popularité qui nous
rendent un peu perplexes. Autant nous aimons l’humour anglais lorsqu’il atteint
les sommets destructeurs de Noblesse oblige (1949) de Robert Hamer ou La
Vérité presque nue (1957) de Mario Zampi, et adhérons à sa volonté iconoclaste,
autant l’humour timidement satirique de Sept jours de malheur nous laisse de
marbre. Il faut sans doute une bonne dose de naïveté pour voir dans cette
modeste pochade un dynamitage des institutions anglaises dans ce qu’elles ont
de plus traditionnelles et de plus réactionnaires, comme la critique se plut à le
commenter à l’époque. La fadeur et les grimaces assommantes de l’insipide Ian
Carmichael y sont sans doute pour quelque chose. Ici, la rareté des gags n’amène
que très rarement un sourire sur les lèvres : on est tenté de dire que le chien du
film est celui qui tire le mieux son épingle du jeu car on se réjouit à l’avance à
chacune de ses apparitions, après son entrée en scène, en plein milieu du concert
organisé dans la maison des Welch, au cours de laquelle il hurle à la mort à
chaque fois que Hugh Griffith porte sa flûte à ses lèvres…R.L.

SEPT MERCENAIRES (LES)**


(The Magnificent Seven ; USA, 2016.) R. : Antoine Fuqua ; Sc. : Nic
Pizzolatto et Richard Wenk ; Ph. : Mauro Fiore ; M. : James Horner et
Simon Franglen ; Pr. : MGM et Columbia Pictures ; Int. : Denzel
Washington (Chisolm), Chris Pratt (Josh Faraday), Ethan Hawke
(Goodnight Robicheaux), Vincent D’Onofrio (Jack Horne), Lee Byung-hun
(Billy Rocks), Manuel Garcia-Ruffo (Vasquez), Martin Sensmeier (Red
Harvest), Haley Bennett (Emma Cullen), Peter Sarsgaard (Bogue).
Couleurs, 132 min.
Bogue, un grand propriétaire terrien entend obliger les habitants d’une petite
ville à vendre leurs terres d’où il veut extraire de l’or. Les habitants ont trois
semaines pour se décider. Emma, dont le mari a été tué, engage sept mercenaires
pour tenir tête à la centaine d’hommes de Bogue.
Fuqua est un excellent spécialiste des films d’action mais pourquoi refaire le
fameux film de Sturges, lui-même inspiré d’une œuvre de Kurosawa. Les
interprètes de Fuqua ne peuvent faire oublier les stars de Sturges. Et que signifie
cet éventail ethnique ? Reste que les paysages sont magnifiques, les chevauchées
somptueuses et la bataille finale haletante.J.T.

SEPT PSYCHOPATHES*
(Seven Psychopaths ; GB, 2012.) R. et Sc. : Martin McDonagh ; Ph. : Ben
Davis ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Blueprint Pictures ; Int. : Colin Farrell
(Marty), Sam Rockwell (Billy), Woody Harrelson (Charlie), Christopher
Walken (Hans), Tom Waits (Zachariah), Olga Kurylenko (Angela).
Couleurs, 110 min.
Marty veut écrire un scénario Seven Psychpaths mais il manque d’éléments.
Son ami Billy lui propose de lui faire rencontrer de vrais tueurs. Or il vient
d’enlever contre rançon le chien d’un vrai gangster, Charlie, qui envoie ses
hommes de main s’en prendre à Marty et Billy, sauvés par un psychopathe
masqué. Mais Charlie n’entend pas en rester là. Bientôt Marty aura la trame de
son scénario.
Après le succès de Bons baisers de Bruges, McDonagh s’essaie à nouveau
dans l’humour noir. Une intrigue un peu trop compliquée, trop de meurtres et
des marginaux peu crédibles malgré des interprètes brillants (Christopher
Walken en voleur de chiens) ont fait échouer ce nouveau film.J.T.

SERAPHIM FALLS**
(Seraphim Falls ; USA, 2006.) R. et Sc. : David Von Ancken ; Pr. : Icon ;
Int. : Liam Neeson (Colonel Carver), Pierce Brosnan (le capitaine yankee),
Michael Wincott, Angie Harmon. Couleurs, 120 min.
Après la guerre de Sécession, un détachement yankee traque le colonel
sudiste Carver. Il met le feu à sa ferme où brûlent sa femme et ses enfants.
Quelques années plus tard, en 1868, Carver traque à son tour le capitaine du
régiment. Leur affrontement dans le désert aboutit à une sorte de match nul. Le
capitaine jette son couteau dans le sable et les deux hommes prennent une
direction différente.
Superbes images dans les montagnes enneigées de Ruby Mountain puis dans
le désert. La scène de l’incendie de la ferme est impressionnante. Dans
l’interprétation, Brosnan, assassin involontaire, surpasse Liam Neeson moins
expressif. Inédit en France sauf à la télévision.J.T.
SERENA**
(Serena ; GB, 1962.) R. : Peter Maxwell ; Sc. : Edward et Valerie Abraham,
d’après une histoire d’Edward Abraham et Reginald Hearne ; Ph. : Stephen
Dade ; M. : John Gregor ; Pr. : John I. Phillips pour Butcher’s Films ; Int. :
Patrick Holt (inspecteur Gregory), Emrys Jones (Howard Rogers), Honor
Blackman (Ann Rogers), Bruce Beeby (sergent détective Conway), John
Horsley (Mr Fisher), Robert Perceval (le directeur de banque). NB, 62 min.
Alors qu’il vivait depuis trois ans séparé de son épouse Ann qui, catholique
et pratiquante, refusait de divorcer, le peintre Howard Rogers est suspecté de
l’avoir abattue d’un coup de fusil en plein visage. Accompagné par l’inspecteur
Gregory, il est de retour de la morgue où il n’a pas reconnu son épouse dans le
corps qu’on lui a montré. Alors que, dans l’atelier du peintre où trône le portrait
d’une femme d’une grande beauté que le peintre appelle Serena, Ann Rogers fait
soudain irruption : elle est bien vivante. Mais alors, qui est la victime ?
Un « fast moving thriller » tel que le définissent les Anglais, l’un de ces
innombrables films à petit budget que le cinéma britannique produisait encore
dans les années soixante : la continuation des fameux « Quota Quickies » du
début du parlant. Serena en est un exemple et de la meilleure veine : mise à part
la future célèbre Honor Blackman – deux ans avant sa révélation dans
Goldfinger (1964) de Guy Hamilton –, aucun acteur connu mais des comédiens
qui tiennent leur place sans faiblesse, un scénario bâti sur une idée astucieuse qui
fait un temps penser au Laura d’Otto Preminger, mais finit par s’en éloigner bien
vite, et une action menée tambour battant. Ce n’est évidemment pas du grand
cinéma, mais un film de distraction de fort bonne tenue et qui fait passer une
heure très agréable. Découvert à la télévision.R.L.

SERVANTE (LA)*
(Hanyo ; Corée du Sud, 1960.) R. et Sc. : Kim Ki-young ; Ph. : Kim Deok-
jin ; M. : Han Sang-gi ; Pr. : Kim Young-cheol ; Int. : Lee Eun-shim
(Myeong-sook, la servante), Kim Jin-kyu (Dong-sik), Ju Jeung-nyeo
(l’épouse de Dong-sik). NB, 110 min.
Dong-sik est professeur de piano dans un atelier de femmes. Marié,
attendant un troisième enfant, il lui faut une servante. Ce sera la sensuelle
Myeong-sook qui finit par l’attirer dans son lit. La situation devient alors
intenable et se profile la solution du suicide.
Sorti seulement en France en 2012, La servante serait le film fondateur du
cinéma coréen, d’une immense réputation en Corée au point d’avoir fait l’objet
d’un remake d’Im Sang-soo, The Housemaid en 2010. Outre sa sensualité, le
film serait une charge sociale contre la bourgeoisie coréenne. En fait il ne
conserve plus à nos yeux qu’un intérêt historique.J.T.

SERVICE SECRET*
(Secret Mission ; GB, 1942.) R. : Harold French ; Sc. : Anatole de
Grunwald, d’après une histoire de Shaun Terence Young ; Ph. : Bernard
Knowles ; M. : Mischa Spoliansky ; Pr. : Marcel Hellman pour Excelsior
Production ; Int. : Hugh Williams (major Peter Garnett), Carla Lehmann
(Michèle de Carnot), James Mason (Raoul de Carnot), Roland Culver (Red
Gowan), Michael Wilding (Nobby Clark), Nancy Price (Violette), Karel
Stepanek (major Lang), Herbert Lom (médecin militaire). NB, 93 min.
Les exploits de quatre agents de l’Intelligence Service, débarqués en France
durant l’Occupation. Deux d’entre eux réussiront à photographier une carte
d’état-major où se trouvent représentées les défenses ennemies de la côte.
Activement recherchés par les Allemands, trois des agents seront sauvés in
extremis par l’intervention d’un commando de parachutistes qui réussira à
détruire un important blockhaus.
Peu de choses à dire de cette banale histoire d’espionnage dont l’action,
pleine de clichés – la voiture blindée allemande qui roule aux accents de
« Tannhauser » diffusée par son haut-parleur, le patriote français qui meurt avec
« La Marseillaise » en fond sonore, Michael Wilding et son béret français… –,
est desservie, de surcroît, par une mise en image d’une absolue platitude. Mais
nous sommes en 1942 et le cinéma de propagande ne faisait pas dans la subtilité.
Une bonne trouvaille de scénario, toutefois : lors d’une perquisition dans un
château où se sont réfugiés deux des agents anglais, le major allemand allume
soudain la radio pour découvrir si les habitants n’écoutent pas la BBC, ce qui
leur vaudrait d’être immédiatement fusillés ; il tombe sur un discours du Führer
et, satisfait, prend congé, un large sourire aux lèvres ; à peine est-il sorti que le
speaker anglais annonce : « Voilà le genre de discours enflammés d’Hitler
auquel le public allemand a droit quotidiennement ! » Dans les premières scènes
du film, on remarque, l’espace de vingt secondes, le jeune Stewart Granger en
officier marinier. Disponible en DVD.R.L.

SERVICE SECRET
CONTRE BOMBE ATOMIQUE**
(Night Boat To Dublin ; GB, 1946.) R. et Sc. : Lawrence Huntington ; Sc. :
Robert Hall ; Ph. : Otto Heller ; M. : Phil Parker ; Pr. : Hamilton G. Inglis
pour Associated British Pictures Corporation ; Int. : Robert Newton
(capitaine David Grant), Guy Middleton (capitaine Tony Hunter), Robert
Lowell (Paul Faber), Muriel Pavlow (Marion Dekker), Herbert Lom
(Keitel), John Ruddock (Bowman), Martin Miller (professeur Niels Eric
Hansen), Marius Goring (Frederick Jannings). NB, 99 min.
Les services secrets anglais s’inquiètent de la disparition du savant atomiste
suédois Niels Hansen. Répondant à une petite annonce et en se faisant passer
pour un déserteur, le capitaine Grant réussit à se faire embaucher comme
employé par Paul Faber, un homme d’affaires soupçonné d’être en relation avec
les nazis. Mis en confiance, Faber lui demande d’épouser sa propre fille, Marion,
réfugiée autrichienne, afin qu’elle acquière la nationalité britannique. Grant se
rend compte très vite que la jeune fille essaie sincèrement de rompre avec sa
famille pro-nazie. Mais, soupçonnant son nouvel employé d’être un agent
double, Faber l’emmène dans sa propriété, un ancien monastère, sous prétexte de
lui confier une mission. C’est dans cet endroit qu’est détenu le rêveur professeur
Hansen qui croit travailler pour les Anglais. Aidé de ses hommes, le capitaine
Hunter, collègue de Grant, réussira à délivrer le professeur Hansen et à sauver
Grant que Faber et ses complices allaient exécuter.
En 1946, le cinéma d’espionnage était encore timide et manichéen. Raison
de plus pour saluer la réalisation de ce solide thriller d’un autre âge, signé par le
réalisateur du déjà remarqué La Vengeance du docteur Joyce (1947). Ce fut l’un
des rôles les plus inattendus de l’éclectique et anticonformiste Robert Newton –
il se prétendait descendant du fameux capitaine Blood –, peu coutumier des
personnages de héros romantiques, et dont la spécialité était des compositions
plus pittoresques : un peintre illuminé dans Huit Heures de sursis (1947) de
Carol Reed, Fagin dans Oliver Twist (1948) de David Lean, un psychopathe dans
L’Obsédé (1949) d’Edward Dmytryk ou le pirate Long John Silver dans L’Île au
trésor (1951) de Byron Haskin. Redécouvert en vidéo.R.L.

SERVICES SPÉCIAUX, DIVISION K*


(Assignment K ; GB, 1968.) R. : Val Guest ; Sc. : Bill Strutton et Maurice
Foster, d’après le roman de Hartley Howard ; Ph. : Ken Hodges ; M. : Basil
Kirchin ; Pr. : Ben Arbeid et Maurice Foster / Columbia ; Int. : Stephen
Boyd (Philip Scott), Camilla Sparv (Toni Peters), Michael Redgrave
(Harris), Leo McKern (Smith), Jeremy Kemp (Hal), Robert Hoffmann
(Paul Spiegler). Couleurs, 97 min.
Grand patriote et patron d’une fabrique de jouets, Philip Scott dirige en
réalité un organisme de renseignements et ses fréquents voyages en Allemagne
de l’Est lui permettent de seconder efficacement les services secrets
britanniques. Son action va se trouver soudain compliquée quand, au cours d’une
convention à Kitzbühl, il tombe amoureux d’une Suédoise, Toni Peters, avant de
découvrir que son contact à Londres est un agent double…
L’un de ces innombrables petits films d’espionnage engendrés par la
popularité de James Bond, que l’on pourrait juger conventionnel, mais que le
métier exceptionnel de ce maître artisan que fut Val Guest sait rendre attachant
et parfois surprenant.R.L.

SEUL DANS BERLIN*


(Alone in Berlin ; GB, 2015.) R. et Sc. : Vincent Perez ; Ph. : Christophe
Beaucarne ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : X-Film, Master Movies ; Int. :
Emma Thomson (Anna Quangel), Brendan Gleenson (Otto Quangel),
Daniel Brühl (Escherich), Katrin Pollitt (Eva Klugel), Lars Rudolph (Enno
Klugel), Mikael Persbrandt (Prall). Couleurs, 103 min.
La mort de leur fils et le suicide d’une voisine juive font basculer le couple
Quangel dans l’opposition à Hitler. Découverts, Otto et Anna seront exécutés.
L’histoire est inspirée par la résistance d’un couple d’ouvriers allemands,
Otto et Elise Hampel. Elle se manifeste ici par la rédaction d’une carte qui
dénonce les méfaits du régime et qui, abandonnée dans un lieu public est lue par
de nombreux Berlinois. Les Scholl comme von Stauffenberg avaient déjà inspiré
des films plus spectaculaires, mais la reconstitution est soignée.J.T.

SEUL SUR MARS***


(The Martian ; USA, 2015.) R. : Ridley Scott ; Sc. : Drew Goddard ; M. :
Harry Gregson-Williams ; Ph. : Dariusz Wolski ; Pr. : Mark Huffam,
Simon Kinberg, Michael Schaefer, Ridley Scott, Aditya Sood ; Int. : Matt
Damon (Mark Watney), Jessica Chastain (Melissa Lewis), Jeff Daniels
(Teddy Sanders), Sean Bean (Mitch Henderson), Chiwetel Ejiofor (Venkat
Kapoor), Kristen Wiig (Annie Montrose). Couleurs, 141 min.
Durant une mission d’exploration sur Mars, une tempête pousse l’équipe à
quitter la planète en urgence. Le membre de l’équipe Mark Watney est séparé du
reste du groupe et est laissé pour mort sur la planète rouge.
À son réveil, Mark se dirige vers leur ancien refuge, blessé et abattu. Il
entreprend de calculer la quantité de vivres dont il dispose pour tenir jusqu’à la
prochaine mission. Il augmente ses rations en cultivant des pommes de terre
prouvant ainsi que la vie est possible sur Mars. Il parvient finalement à contacter
la Terre qui cherche un moyen de le ramener vivant. Son équipage, alors en
route pour retourner chez eux apprend la nouvelle et fait demi-tour pour secourir
leur équipier. Mark se propulse à la surface de Mars pour être récupéré en orbite
par son groupe qui le ramène sain et sauf sur Terre.
Seul sur Mars est la grande surprise de cette fin d’année 2015. Le film se
distingue par une histoire haletante et des décors bluffants. La prestation de Matt
Damon est géniale et on s’attache rapidement à son personnage. On est en pleine
concentration tout le long du film en se demandant comment va-t-il survivre sur
une planète où tout est hostile à l’homme. Bien que futuriste, le film ne vire pas
dans le genre classique du film spatial, on croit à cette histoire et on est
convaincu que l’aventure que vit le héros peut être réelle.C.E.Y.

SHAKEDOWN**
(Shakedown ; USA, 1950.) R. : Joe Pevney ; Sc. : Alfred Lewis Levitt et
Martin Golsmith ; Ph. : Irving Glassberg ; M. : Joseph Gershenson ; Pr. :
Universal ; Int. : Howard Duff (Jack Early), Brian Donleavy (Nick Palmer)
Peggy Dow (Ellen Bennett), Lawrence Tierney (Coulton). NB, 80 min.
Jack Early, photographe arriviste, s’efforce de se tailler une place importante
dans la presse. Outre l’usage de photos compromettantes, il s’entend avec un
gangster, Coulton, pour réussir des clichés sensationnels. Il parviendra même à
photographier son assassin, ce qui lui vaudra une notice nécrologique élogieuse.
Premier film de Pevney, inédit en salles pour la France, mais programmé à la
télévision. Une œuvre marquante sur la presse, dans la lignée de Five Star Final.
Si Howard Duff (qui fut Sam Spade à la radio) est excellent en arriviste
impitoyable, il est éclipsé par Lawrence Tierney dans un de ses premiers rôles de
gangsters.J.T.
SHAME***
(GB, 2011.) R. : Steve McQueen ; Sc. : Abi Morgan, Steve McQueen ; Ph. :
Sean Bobbitt ; M. : Harry Escott ; Pr. : See-Saw Film, Film4 ; Int. : Michael
Fassbender (Brandon), Carey Mulligan (Sissy), James Badge Dale (David),
Nicole Beharie (Marianne), Mari-Ange Ramirez (Alexa). Couleurs, 101 min.
Brandon, yuppie newyorkais célibataire, nourrit une obsession pour le sexe.
Dans le métro, une belle femme portant une bague de fiançailles lui fait de l’œil.
Entre séductions, prostituées et sites pornographiques, Brandon parvient aussi à
se montrer brillant dans son travail. Le jour où sa sœur Sissy, jeune chanteuse
sans le sou, vient cohabiter chez lui, le quotidien de Brandon est chamboulé. Il
doit réorganiser sa vie pour cacher sa soif de rapports sexuels. Peu à peu, le
trouble s’installe entre le frère et la sœur, laissant remonter à la surface
d’étranges secrets trop longtemps enfouis. Brandon tentera en vain de
s’affranchir de son addiction au sexe. Il refusera également la confrontation avec
Sissy jusqu’à ce qu’elle tente, en vain, de mettre fin à ses jours. De retour au
métro qui l’emmène au travail, Brandon aperçoit à nouveau la belle femme à la
bague de fiançailles.
Après son troublant premier film Hunger sur la grande figure de l’IRA
Bobby Sands, Steve McQueen retrouve son acteur principal pour installer sa
caméra à New-York. Avec un sujet aussi épineux que l’addiction au sexe, le
cinéaste plasticien parvient à trouver un regard compatissant plutôt que puritain.
Toujours discret sur la question de l’inceste éventuel qui tourmente les deux
héros, son scénario co-signé avec Abi Morgan laisse au spectateur le soin
d’imaginer la nature des rapports épineux entre Brandon et Sissy. La plus grande
réussite du film réside dans le choix de ses comédiens. Michael Fassbender,
souvent filmé dans sa nudité la plus triviale, compose un jeune cadre dynamique
aux sombres secrets parfaitement convaincant. Quant à Carey Mulligan, elle
s’impose comme la révélation de 2011 en ajoutant au Drive de Nicolas Winding
Refn une performance troublante de jeune sœur brisée, cherchant désespérément
le regard de son grand frère. Elle ne le trouvera que dans une scène hors du
temps, le temps d’une déchirante interprétation de New York, New York, durant
laquelle le personnage Brandon finira par baisser ses yeux remplis de larmes. Si
quelques scènes souffrent de leur ton emphatique, Shame brille par l’audace de
sa mise en scène et confirme l’avènement d’un grand cinéaste.G.J.

SHÉRIF D’EL SOLITO (LE)/


THE HARD MAN*
(The Hard Man ; USA, 1957.) R. : George Sherman ; Sc. : Leo Katcher ;
Ph. : Henry Freulich ; M. : Misha Balaleinikoff ; Pr. : Columbia Pictures ;
Int. : Guy Madison (Steve Burden), Valérie French (Fern), Lorne Green
(Rice Martin). Couleurs, 80 min.
Le Texas Ranger Steve Burden, devenu shérif de la petite ville d’El Solito,
enquête sur la disparition d’un homme qui gênait dans ses activités Rice Martin
tout puissant à El Solito. Il rencontre l’appui de l’épouse de Martin.
Petit western de facture classique, inédit en salle et sorti en DVD par Patrick
Brion dans sa collection « Western de Légende ».J.T.

SHÉRIF DE FER (LE)**


(The Iron Sherif ; USA, 1957.) R. : Sidney Salkow ; Sc. : Seeleg Lester ; Ph. :
Kenneth Peach ; M. : Emil Newman ; Pr. : United Artists ; Int. : Sterling
Hayden (Sam Galt), Constance Ford (Claire), John Denher (Pollack). NB,
73 min.
Le shérif Sam Galt apprend que son fils, Benjie, a été arrêté pour avoir tué le
conducteur d’une diligence qu’il attaquait. C’est le père de l’amie de son fils qui
l’accuse. Convaincu de l’innocence de Benjie, Galt reprend l’enquête. Mais le
temps presse…
Excellent western conduit à la façon d’un film policier. Les soupçons
s’égarent sur plusieurs présumés coupables avant que la vérité n’éclate. Inédit en
France mais sorti en DVD par Patrick Brion.J. T
SHAHADA**
(Shahada ; All., 2012.) R. : Burhan Qurbani ; Sc. : Burhan Qurbani, Ole
Giec ; Ph. : Yoshi Heimrath ; M. : Daniel Sus ; Pr. : Susa Kusche, Uwe
Spiller, Robert Gold ; Int. : Maryam Zaree (Maryam), Carlo Ljubek
(Ismaïl), Jeremias Acheampong (Sammi), Marija Skaricic (Leyla), Vedit
Erincin (l’imam Vedat). Couleurs, 88 min.
À Berlin, au début du XXIe siècle. Maryam faisait la fête autrefois mais après
une fausse couche, elle se réfugie dans l’Islam et se radicalise de plus en plus. À
l’occasion d’un contrôle dans un marché de gros, Ismaïl, un policier, retrouve
Leyla, une clandestine qu’il avait blessée par arme à feu. Le jeune Sammi est
l’ami de Daniel, un jeune Allemand de souche : lorsque celui-ci l’embrasse sur
la bouche, il est profondément perturbé.
Trois histoires de Musulmans vivant au pays de Goethe et se retrouvant dans
une situation leur posant problème : une jeune femme persuadée que Dieu la
punit pour avoir provoqué la mort du fœtus qu’elle portait ; un flic dévoré de
culpabilité et négligeant femme et enfant pour réparer le tort qu’il a causé à une
émigrée clandestine ; un adolescent qui se découvre un amour homosexuel pour
un camarade allemand. Tourné avec immensément de tact, le film de Burhan
Qurbani intéresse autant qu’il touche. Il est très bien interprété et bénéficie en
prime d’un superbe générique peint. À voir.G.B.

SHÉRIF JACKSON*
(Sweetwater ; USA, 2013.) R. et Sc. : Logan et Noah Miller ; Ph. : Brad
Shield ; M. : Martin Davich ; Pr. : Kickstart ; Int. : January Jones (Sarah
Ramirez), Jason Isaacs (le prophète), Ed Harris (le shérif Jackson),
Eduardo Noriega (Miguel) Stephen Root (High). Couleurs, 95 min.
Dans l’Ouest américain, le Prophète et ses hommes de main font régner la
terreur. Après avoir tué deux frères, le Prophète abat le mari de Sarah puis la
viole. Elle va se venger avec l’appui d’un nouveau venu, Jackson, qui s’empare
de l’étoile de shérif.
Curieux western qui part dans toutes les directions tout en conservant la
trame habituelle du genre, la vengeance. L’interprétation est brillante avec un Ed
Harris éblouissant, la mise en scène solide et une bonne musique rythme une
action sans temps morts. L’amateur risque pourtant d’être dérouté, d’autant que
les frères Miller se défendent d’avoir voulu faire un western !J.T.

SHERLOCK HOLMES À NEW YORK*


(Sherlock Holmes in New York ; USA, 1976.) R. : Boris Sagal ; Sc. : Alwin
Sapinsley ; Ph. : Michael Margulis ; M. : Richard Rooney ; Pr. : 20th
Century Fox ; Int. : Roger Moore (Sherlock Holmes), John Huston
(Moriarty), Charlotte Rampling (Irène Adler). Couleurs, 90 min.
Une nouvelle fois Sherlock Holmes affronte Moriarty qui menace Irène
Adler.
Tous les personnages de la saga de Conan Doyle sont réunis dans le cadre de
New York avec un Roger Moore (Le Saint, James Bond) inattendu Sherlock
Holmes et un John Huston pittoresque méchant. Oui, les héros sont là, mais il
s’agit d’une trahison de Conan Doyle. Le film, resté inédit, est sorti en DVD.J.T.

SHERLOCK HOLMES :
JEU D’OMBRES*
(Sherlock Holmes : A Game of Shadows ; USA, 2011.) R. : Guy Ritchie ; Sc. :
Kieran et Michele Mulroney ; Ph. : Philippe Rousselot ; M. : Hans Zimmer ;
Pr. : Warner Bros ; Int. : Robert Downey Jr. (Sherlock Holmes), Jude Law
(Docteur Watson), Noomi Rapace (Simza Heron), Rachel McAdams (Irene
Adler), Jared Harris (Moriarty), Stephen Fry (Mycroft Holmes). Couleurs
127 min.
Des attentats anarchistes secouent l’Europe à la fin du XIXe siècle. Ils sont
inspirés par le génie du crime, le professeur Moriarty. Celui-ci veut provoquer le
chaos politique pour en tirer profit. Mais Sherlock Holmes, assisté de Watson
qui convole en justes noces, va déjouer ses projets. Les deux hommes
s’affrontent et tombent du haut d’une falaise. Sherlock Holmes est-il mort ?
Un premier Sherlock Holmes revu par Guy Ritchie et Robert Downey avait
eu un grand succès. Une suite s’imposait. La reconstitution de l’époque est
soignée, mais les interprètes collent-ils vraiment aux personnages de Conan
Doyle, Jared Harris excepté ? Certes on ne s’ennuie pas mais les fidèles de
Conan Doyle fronceront le sourcil.J.T.

SHOKUZAI***
(Shokuzai ; Jap. 2012.) R., Sc. et Pr. : Kiyoshi Kurosawa, d’après Kanaé
Minato ; Ph. : Akiko Ashizawa ; M. : Yusuke Hayashi ; Int. : Kyoko
Koizumi (Asako Adachi), Yu Aoi (Sae), Eiko Koike (Maki), Sakura Ando
(Akiko), Chizuru Ikewaki (Yuka), Teruyuki Kagawa (Hiroaki). Couleurs,
19 min. + 151 min.
Quatre fillettes sont les témoins du meurtre de leur amie ; elles ont vu le
coupable, mais, traumatisées, elles refusent de parler. Asako, la mère, effondrée,
les menacent : si elles ne révèlent pas le visage de l’assassin, elles devront faire
pénitence toute leur vie. Quinze ans plus tard ce sera effectivement le cas pour
Sae qui n’a pas eu ses règles et que son mari transforme en poupée ; pour Maki,
une enseignante dure et violente, pour Akiko, une femme qui refuse toute
féminité, pour Yuka amoureuse du mari de sa sœur dont elle est jalouse.
Après un prologue d’une grande violence, le film se divise en cinq chapitres,
quatre consacrés à chacune des jeunes femmes, le dernier à la mère et à la
résolution de l’intrigue (celui-ci étant le moins abouti). K. Kurosawa, dans un
climat très réaliste, très ancré dans la société nippone, introduit un côté étrange,
inquiétant, voire fantastique. D’où l’intérêt de cette série initialement conçue
pour la télévision qui n’aurait pu être, de par son scénario qu’un polar
mélodramatique. Belle utilisation de la couleur, des éclairages ; choix judicieux
des interprètes. Au cinéma, le film fut diffusé en deux épisodes « Celles qui
voulaient se souvenir » et « Celles qui voulaient oublier » ; il est cependant
préférable de le voir par épisodes. « Shokusai » signifie pénitence.C.B.M.

SI VOUS N’AIMEZ PAS ÇA,


N’EN DÉGOÛTEZ PAS LES AUTRES
(Fr., 1972.) R. et Sc. : Raymond Lewin ; Ph. : Jean-Paul Guillemand ; M. :
Maurice Lecœur ; Pr. : Georges Glass, Raymond Lewin ; Int. : Josiane
Balasko, Romain Bouteille, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Pierre
Doris, Martin Lamotte (les spectateurs du film porno). Couleurs, 71 min.
Des spectateurs, réunis devant un écran de cinéma où est projeté un film
porno, le commentent avec irrévérence.
Merveilleuse idée : la troupe du Splendid rencontre celle du Café de la Gare.
La déception est à la mesure de l’attente : pas d’enjeu narratif et à peine deux ou
trois blagues qui soulèvent vaguement la commissure des lèvres. Vide sidéral et
ennui garanti.G.B.

SICARIO**
(Sicario ; USA, 2015.) R. : Denis Villeneuve ; Sc. : Taylor Sheridan ; Ph. :
Roger Deakins ; Eff. sp. : Stan Blackwell ; M. : Johan Johannsson : Pr. :
Lionsgate ; Int. : Emily Blunt (Kate Macer), Benicio Del Toro (Alejandro),
Josh Brolin (Matt Graver), Victor Garber (Dave Jennings), Jon Bernthal
(Ted). Couleurs, 121 min.
Kate Macer, jeune agent du FBI, qui croit en son métier, lutte à la frontière
du Mexique contre les barons de la drogue : elle doit, avec Matt, conseiller au
ministère de la Défense, et Alejandro, sorte d’agent double, contribuer à faire
exfiltrer de Juarez le frère d’un gros trafiquant, Manuel Diaz. Guillermo Diaz
sait où se trouve le tunnel entre les États-Unis et le Mexique par où passe la
drogue. En réalité Kate va être manipulée par Matt puis Alejandro et même par
Ted, policier à Phoenix. Elle devra couvrir les « dérapages » de la CIA.
Excellent thriller sur les trafics à la frontière du Mexique où l’on découvre
que les agissements de la police sont tout aussi douteux que ceux des barons de
la drogue. L’héroïne est toujours dépassée, trop naïve, trop idéaliste dans un
univers où le double jeu et la corruption dominent et où la vie ne vaut pas chère.
Mise en scène efficace de Denis Villeneuve, auteur du très remarqué
Incendies.J.T.

SIDEWAYS***
(Sideways ; USA, 2004.) R. : Alexander Payne ; Sc. : Alexander Payne, Jim
Taylor, d’après le roman de Rex Pickett ; Ph. : Phedon Papamichael ; M. :
Rolfe Kent ; Pr. : Michael London ; Int. : Paul Giamatti (Miles Raymond),
Thomas Haden Church (Jack), Virginia Madsen (Maya), Sandra Oh
(Stephanie), Marylouise Burke (Mrs. Raymond mère), Jessica Hecht
(Victoria). Couleurs, 126 min.
Faire la route des vins : un plaisir assuré pour tout un chacun. Sauf pour
Miles, professeur de littérature timoré pas encore remis de son divorce, qui a eu
la mauvaise idée d’inviter son « ami » Jack à l’accompagner pour une semaine
de découverte des caves de Californie. La cohabitation avec ce comédien au
creux de la vague et chaud lapin, plus motivé par les cuisses des filles que par
celle du jus de la treille, s’annonce en effet problématique…
Rarement la tristesse aura-t-elle pris plus joyeux visage que dans Sideways.
Si le fond n’est pas gai (d’un côté, un homme qui ne se remet pas de son divorce
et qui doit renoncer à ses ambitions d’écrivain ; de l’autre, un acteur prometteur
devenu ringard et esclave de ses pulsions sexuelles), les tribulations de ce
Woody Allen barbu et de son Schwarzenegger de compère, leurs intérêts
divergents et leurs multiples prises de bec n’en sont que plus hilarantes.
Alexander Payne sait que l’humour est la politesse du désespoir et comme il le
manie avec esprit et élégance, il fait de ce road movie un chef-d’œuvre du genre.
Avec un duo d’acteurs (Paul Giamatti et Thomas Haden Church) qui fait des
étincelles, une photo tout en tonalités douces faisant contrepoint au marasme
dans lequel pataugent les deux antihéros et une b.o. jazzy signée Rolfe Kent, on
en redemande !G.B.

SIÈGE DE L’ALCAZAR (LE) /


LES CADETS DE L’ALCAZAR***
(L’assedio dell’Alcazar ; Ital., 1939.). R. : Augusto Genina ; Sc. : A. Genina,
Alessandro de Stefani ; Ph. : Ian Stallich ; M. : Antonio Veretti ; Pr. : ICI ;
Int. : Rafael Calvo (Moscardo), Maria Denis (Conchita), Fosco Giachetti (le
capitaine Vela), Mireille Balin, Andrea Checchi. NB, 120 min.
Un problème d’ordre exclusivement économique s’est posé aux distributeurs
italiens lors de l’après-guerre : comment exploiter une deuxième fois les films
tournés pendant le fascisme ? Par des coupures, voyons ! Ainsi, entre autres, le
Siège de l’Alcazar deviendra un film de guerre, presque neutre. On brouillera les
pistes au maximum. Un carton qui précède le début de la projection compare la
défense de l’Alcazar de Tolède à la bataille de Stalingrad. Ceci pour
l’« impartialité. » Les cadets apprennent que l’Italie a créé un pont aérien pour
transporter les troupes franquistes de l’Afrique en Espagne ? Coupé. Les
assiégés de l’Alcazar font trop de saluts fascistes ? Coupé. Les assiégeants
communistes tiennent des propos atroces ? Coupé. On conserve les scènes de
batailles, excellentes, le chantage imposé au colonel José Moscardo par les
républicains qui fusillent son propre fils puisque le père ne veut pas se rendre, la
faim, la soif qui dure soixante-dix jours, les bombardements aériens, les
attaques, les contre-attaques, l’explosion de la mine. On conserve aussi la
sinistre vision des souterrains où s’entassent Guardias Civiles et réfugiés tandis
que fleurissent les amours de Conchita et de son fiancé, et surtout de l’héroïque
capitaine Vela et de la belle aristocrate interprétée par Mireille Balin, prise dans
la tourmente de la guerre. Mais on ne saurait pardonner aux distributeurs
d’après-guerre la dénaturation de la séquence où les assiégés, apprenant que les
fascistes se dirigent sur Tolède à marches forcées, ils poussent, l’air solennel et
inspiré, une quelconque chansonnette espagnole, au lieu de l’air entraînant de
l’Hymne de la Phalange de la copie originale. L’effet, clou du film et grand
moment de cinéma, tombe ainsi à plat. Le film termine par la « libération » de
l’Alcazar, scène réadaptée par Genina dans Bengazi trois ans plus tard. Tourné à
chaud, en partie en décors reconstitués, en partie à Tolède et dans les ruines du
monument, ce film de propagande fasciste connut un vif succès, et fut distribué
quand Franco avait terminé de fusiller des milliers de prisonniers républicains. Il
a eu en tout cas un côté positif, car il permit à l’acteur israélite Cesare Polacco,
frappé d’interdit par les lois antisémites de 1938, et qui avait déjà tourné avec
Genina, d’obtenir un petit rôle dans le Siège de l’Alcazar.U.S.

SIEGE OF SIDNEY STREET (THE)**


(The Siege of Sidney Street ; GB, 1960.) R., Pr. et Ph. : Robert S. Baker et
Monty Berman ; Sc. : Jimmy Sangster et Alexander Baron, d’après une
histoire de Jimmy Sangster ; M. : Stanley Black ; Int. : Donald Sinden
(inspecteur John Mannering), Nicole Berger (Sara), Kieron Moore (Yoska),
Peter Wyngarde (Peter Piatkow), Godfrey Quigley (Blakey), Leonard Sachs
(Svaars), Tutte Lemkow (Dimitrieff), George Pastell (Brodsky), Jimmy
Sangster (Winston Churchill). NB, 93 min.
Peter Piatkow, dit Peter le Peintre, est à la tête d’une bande de militants
anarchistes constituée d’émigrés russes, qui sème la terreur dans la ville de
Londres en commettant vols et agressions dans le but de financer la Révolution.
L’inspecteur Mannering, qui fréquente le milieu des émigrés sous une fausse
identité, finit par sympathiser avec Peter et ses amis. Son action permettra à la
police de cerner les trois principaux terroristes dans une maison de Sidney
Street. Mais Mannering ne parviendra pas à sauver Sara, une jeune femme
innocemment compromise et dont il est tombé amoureux.
Le siège de Sidney Street, le 3 janvier 1911, est l’un des faits divers majeurs
de l’histoire de Londres. Un évènement au cours duquel s’illustra le Home
Secretary d’alors, un certain Winston Churchill : le scénariste Jimmy Sangster,
un gros cigare aux lèvres, s’est amusé à camper, le temps de deux plans, le jeune
homme politique dont le nom n’est jamais prononcé, mais avec qui la
ressemblance est frappante.
Ce n’est pas du grand cinéma, mais le film mérite d’être vu pour sa
reconstitution historique rigoureuse et soignée. En outre, il est honnête par son
souci de montrer les deux camps en présence – les anarchistes sous les ordres de
Peter et les forces de l’ordre symbolisées par Mannering – avec une constante
objectivité ; les deux ennemis étant rapprochés par leur amour commun pour la
jolie Sara : un rôle tenu avec élégance et conviction par l’attachante Nicole
Berger, actrice française disparue prématurément en 1967 dans un accident de la
route. Il faut aussi mentionner la création de Peter Wyngarde en leader
anarchiste, à la fois séduisant et ambigu, l’un des rares rôles cinématographiques
de ce comédien aux étonnantes possibilités, mais qui délaissa très vite les
plateaux de cinéma pour la télévision.R.L.

SIERANEVADA***
(Sieranevada, Roum., 2016.) R. et Sc. : Cristi Puiu ; Ph. : Barbu Balasoiv ;
Pr. : Anca Puiu ; Int. : Mimi Branescu (Lary), Judith State (Sandra), Sorin
Medelini (Tony), Ana Ciontea (Ofelia), Tatiana Lekel (Evelina). Couleurs,
173 min.
Bucarest. Lary, la quarantaine, docteur en médecine, va passer son samedi
avec sa famille réunie selon la tradition, pour la commémoration de la mort de
son père, survenue quarante jours auparavant. Le prêtre orthodoxe est en
retard… on ne peut passer à table… chacun s’impatiente… les discussions sont
parfois houleuses, d’autant que les avis divergent…
Ne pas se fier au titre (un seul « R » !) : ce n’est pas un film d’aventures !
L’action, située en hiver avec de la neige à l’extérieur, est concentrée en un
quasi-huis clos, dans un appartement exigu où sont réunies une vingtaine de
personnes. On peine à les identifier au début, puis les pièces du puzzle
s’assemblent et l’on s’intéresse à cette petite communauté familiale avec ses
différences, ses engueulades, mais aussi sa cohésion. Le film est une tranche de
vie de la société roumaine, mais aussi de notre Histoire (aux lendemains des
attentats). Pas de musique, un dialogue abondant, une caméra virtuose qui
virevolte d’une pièce à l’autre, des acteurs qui sont tous épatants. Aussi, malgré
sa durée – ou peut-être en raison de celle-ci – le film est passionnant.C.B.M.

SIGNE DES QUATRE (LE)*


(The Sign of Four ; GB, 1983.) R. : Desmond Davies ; Sc. : Charles Edward
Pogue ; Ph. : Denis Lewinston ; M. : Harry Rabinowitz ; Pr. : Otto
Plaschkes ; Int. : Ian Richardson (Sherlock Holmes), David Healy
(Dr Watson), Thorley Walters (Major Sholto). Couleurs, 93 min.
Mary Morstan sollicite l’aide de Sherlock Holmes : elle reçoit chaque année
des perles de grande valeur dont elle ignore la provenance. Une lettre lui fixe un
mystérieux rendez-vous. Elle demande à Holmes de l’accompagner. Celui-ci va
découvrir un fabuleux trésor, un pacte secret qui a été trahi et un terrifiant
assassin.
Desmond Davies prend peu de liberté avec le célèbre roman de Conan Doyle
(la foire et le train fantôme avec galerie des glaces). Bonne reconstitution de
l’époque et interprétation convaincante de Ian Richardson en Sherlock Holmes.
Inédit en France, sorti en DVD en 2015.J.T.

SIGNE DU TRIGONE (LE)*


(The Trygon Factor/Das Geheimnis der weissen Nonne ; GB, RFA, 1966.) R. :
Cyril Frankel ; Sc. : Derry Quinn, Stanley Munro, d’après Edgar Wallace ;
Ph. : Harry Waxman ; M. : Peter Thomas ; Pr. : Brian Taylor, Horst
Wendlandt (Rialto Film) ; Int. : Stewart Granger (superintendant Cooper-
Smith), Susan Hampshire (Trudy Emberday), Robert Morley (Hubert
Hamlyn), Cathleen Nesbitt (Livia Emberday), Brigitte Horney (le sœur
supérieure), Sophie Hardy (Polly), James Robertson Justice [version
anglaise] / Siegfried Schürenberg [version allemande] (Sir John), Eddi
Arent (Emil Clossen), Diane Clare, James Culliford, Allan Cuthbertson.
Couleurs, 88 min.
Après la mort suspecte de son collègue Thompson, le superintendant
Cooper-Smith – qui enquête sur une série de braquages spectaculaires – se rend
sur le domaine d’Emberday, dont une partie du château abrite une confrérie de
nonnes, les « Sœurs de la Vigilance ». D’apparence inoffensive, les nonnes se
livrent à la fabrication et au commerce de poteries. Fin limier, Cooper-Smith
s’intéresse de près à la famille Emberday, ainsi qu’au craintif Hubert Hamlyn,
administrateur des « Sœurs de la Vigilance ». Bien lui en prend car, sous un
vernis de respectabilité, les religieuses – secondées par le clan Emberday – sont
en réalité responsables des hold-up récemment commis à Londres et se trouvent
à la tête d’un vaste trafic d’or et de pierres précieuses. Cooper-Smith y mettra un
point final.
Adroitement conduite par le sous-estimé Cyril Frankel, cette aimable (et très
libre) transposition d’un récit d’Edgar Wallace se laisse voir sans ennui et
réserve son lot d’invraisemblables rebondissements. Meurtres baroques,
situations extravagantes (voir l’ouverture d’une chambre forte à la mitrailleuse
par un braqueur entièrement revêtu d’une armure métallique jaune !) et humour
léger sont ici les maîtres-mots. Se prêtant au jeu avec décontraction, à défaut
d’enthousiasme, Stewart Granger achève pour sa part une carrière
« européenne » honorable (cf. Scotland Yard contre X [Basil Dearden, 1961], Le
Mercenaire [Etienne Périer, 1962]…) bien que sans éclat.A.M.

SILENCE****
(Silence ; USA, 2016) R. : Martin Scorsese ; Sc. : Jay Cocks et Martin
Scorsese, d’après le roman de Shusaku Endo (1966) ; Ph. : Rodrigo Prieto ;
M. : Kim Allen Kruge et Kathryn Kluge ; Pr. : YLK Sikelia Productions et
Fabrice de Cine ; Int. : Andrew Garfield (Père Rodrigues), Adam Driver
(Père Garupe), Liam Neeson (Père Ferreira), Yosuke Kubozuka (Kichijiro),
Issei Ogata (L’inquisiteur). Couleurs, 161 mn.
Au XVIIe siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur
supérieur, le père Ferreira, disparu lors d’une mission. Ils découvrent un Japon
où le christianisme est mis hors-la-loi. L’un d’eux meurt, l’autre sous l’influence
du père Ferreira apostasie.
Il a fallu vingt-sept ans à Scorsese pour aboutir à ce film, une sorte de
« pèlerinage », dit-il. Après La Dernière Tentation du Christ, il poursuit
l’exploration du thème qui l’obsède : « Qu’est-ce que la vraie foi, la foi
durable ? » Peut-on remettre en doute ses croyances ? C’est ce que fait le père
Rodriguez, face au silence de Dieu, mais dans son cercueil, dernière image du
film, il tient un crucifix. Une œuvre magistrale dans la lignée d’un Graham
Greene ou d’un Bernanos.J.T.

SILENCE DE LA COLÈRE (LE)***


(The Angry Silence ; GB, 1960.) R. : Guy Green ; Sc. : Bryan Forbes,
d’après un sujet de Michael Craig et Richard Gregson ; Ph. : Arthur
Ibbetson ; M. : Malcolm Arnold ; Pr. : Richard Attenborough pour Beaver
Productions ; Int. : Richard Attenborough (Tom Curtis), Pier Angeli (Anna
Curtis), Michael Craig (Joe Wallace), Bernard Lee (Bert Connolly),
Geoffrey Keen (Davis), Laurence Naismith (Martindale), Alfred Burke (Phil
Travers). NB, 95 min.
Courageux et travailleur, Tom Curtis est tourneur à l’usine de construction
mécanique Martindale. Père de deux enfants, il est marié à Anna, d’origine
italienne, et héberge sous son toit son ami et collègue Joe Wallace. Mais voici
que le représentant syndical de l’usine, le contremaître Bert Connolly, encouragé
par Phil Travers, un agent provocateur nouvellement embauché, incite les
ouvriers à faire grève sous un prétexte futile. Tom et quelques autres refusent de
suivre le mouvement. Mais, les menaces aidant, Tom se retrouve bientôt seul à
travailler dans l’atelier désert. Après avoir obtenu satisfaction sur quelques
points, les ouvriers reprennent le travail et, suivant scrupuleusement les
consignes de Connolly, mettent Tom en quarantaine. Même son ami Joe refuse
de lui adresser la parole. La presse s’empare de l’affaire et le directeur
Martindale s’apprête à licencier Tom pour apaiser les esprits. Seul le chef du
personnel, Davis, refuse de céder au chantage. Puis, une nuit, Tom est renversé
par une voiture alors qu’une nouvelle grève paralyse à nouveau l’usine…
On s’en doute, le film fut très mal accueilli en France par une critique en
majorité de gauche. « En dépit des alibis que se sont ménagés les auteurs (la
grève illégitime n’a pas été approuvée par la Fédération Nationale du Syndicat),
la signification réactionnaire de ce mélodrame ne laisse place à aucune
ambiguïté », écrivait Michel Mardore (dans « Cinéma 61 » no 60, octobre 1961).
Pourtant, considéré alors et très superficiellement comme un pamphlet contre le
droit de grève, le véritable propos du film était de dénoncer les manipulations
des syndicats de l’époque par des éléments extérieurs non clairement définis (le
personnage très obscur de Travers), suggérant que les mouvements ouvriers –
tout au moins en Grande-Bretagne… – étaient coordonnés par des directives
venues de l’Est. Aujourd’hui, avec le recul et certaines révélations sur les
manipulations des masses ouvrières opérées par l’Union Soviétique au temps de
la guerre froide et découvertes dans des documents déclassifiés depuis 1991, la
thèse se trouve tout à fait justifiée. À voir, donc, avec un nouveau regard. C’était
le premier film produit par la Beaver, la compagnie de production fondée par les
acteurs Bryan Forbes et Richard Attenbourgh, qui deviendront, par la suite, l’un
et l’autre des cinéastes réputés.R.L.

SILENT HILL : RÉVÉLATION


(Fr., Can., 2012.) R. : Michael J. Bassett ; Sc. : Michael J. Bassett ; Adapt. :
Laurent Hadida ; Ph. : Maxime Alexandre ; M. : Jeff Danna et Akira
Yamaoka ; Pr. : Samuel Hadida et Don Carmody ; Int. : Adelaide Clemens
(Heather/Alessa), Sean Bean (Harry), Kit Harington (Vincent), Carrie-Anne
Moss (Claudia Wolf). Couleurs, 95 min.
Depuis des années, Heather et son père sont en fuite tentant d’échapper à un
douloureux secret. Mais le jour où son père disparaît, la jeune fille n’a pas
d’autre choix que d’affronter ses démons et d’arpenter l’univers de Silent Hill,
auquel elle semble intimement liée.
Inutile de le nier : il semblait difficile de prendre la succession de Christophe
Gans qui, avec le premier opus de Silent Hill, à l’esthétisme glacial et
sophistiqué, avait signé une œuvre sombre, torturée et à la poésie macabre qui,
sans faire l’unanimité, forçait le respect. Ce n’est malheureusement pas le cas de
ce second opus réalisé par Michael J. Bassett. Le réalisateur, à qui l’on doit les
efficaces Wilderness et Solomon Kane, ne soutient à aucun moment la
comparaison avec son prédécesseur et livre une série B trahissant l’univers
complexe du jeu vidéo. Principales faiblesses du film : son script qui dépeint des
personnages manquant cruellement d’épaisseur et qui anéantit toute dimension
psychologique, aidé en cela par une distribution inégale, portée par un duo de
jeunes comédiens peu inspirés. La mise en scène laisse elle aussi sur sa faim,
Bassett multipliant les effets inutiles et grossiers (les plans déformés) en espérant
probablement combler la vacuité de cette histoire tournée en 3D. Certes, le
réalisateur nous gratifie de quelques scènes un brin surréalistes (cf. : la séquence
de l’araignée) et d’effets gore généreux mais cela ne suffit pas à sauver cette
suite qui ne renoue jamais avec l’univers malsain mais raffiné du premier volet
et qui s’avère au final bien décevante.E.B.

SILS MARIA**
(Fr., All., Suisse, 2014.) R. et Sc. : Olivier Assayas ; Ph. : Yorik Le Saux ;
Pr. : Charles Gillibert ; Int. : Juliette Binoche (Maria Enders), Kristen
Stewart (Valentine), Chloé Grace Moretz (Jo-Ann), Lars Eidinger (Klaus),
Angela Winkler (Rosa). Couleurs, 123 min.
Alors qu’elle part à Zurich avec son assistante Valentine, Maria Anders,
célèbre actrice de théâtre apprend la mort de Wilhem Melchior, le dramaturge
qui l’a révélée vingt ans auparavant. Le metteur en scène Klaus Dieterweg lui
propose de reprendre la pièce mais cette fois elle interprétera le rôle le plus âgé
face à Jo-Ann Ellis, une jeune actrice. Maria hésite puis finit par accepter. À Sils
Maria, dans les Alpes, elle commence à répéter dans la maison même de
Melchior. Elle apprend qu’il s’est suicidé
Le théâtre est au cœur de ce film, le théâtre de la vie, le temps qui passe, la
confrontation des générations, la mutation des technologies. Un film intelligent à
la réalisation brillante, d’abord touffue pluis apaisée. Les comédiennes assument
toute l’intensité de cette œuvre parfois difficile mais d’une grande beauté.C.B.M.

SILVER STAR (THE)*


(USA, 1955.) R. et Sc. : Richard Bartlett ; Ph. : Guy Roe ; M. : Leon
Klatzkin ; Pr. : Lippert ; Int. : Edgar Buchanan (Wild Bill Dowdy), Marie
Windsor (Karen), Lon Chaney Jr. (Harmon), Earle Lyon (Shériff Leech),
Richard Bartlett (King Daniels). NB, 73 min.
Leech vient d’être nommé shérif quand surgissent trois hommes dangereux
dont King Daniels qui veulent tuer Leech. Bien que d’esprit pacifique, Leech fait
face. Il découvre que c’est l’un de ses concurrents pour l’élection de shérif qui a
fait venir les tueurs.
« Une vraie réussite », selon Patrick Brion. Ce film louche vers Le train
sifflera trois fois. Inédit en France.J.T.

SIMON WERNER A DISPARU*


(Fr., 2010.) R. et Sc. : Fabrice Gobert ; Ph. : Agnès Godard ; M. : Sonic
Youth ; Pr. : Marc-Antoine Robert ; Int. : Ana Girardot (Alice), Jules
Pelissier (Jérémie), Arthur Mazet (Jean-Baptiste), Yan Tassin (Frédéric),
Laurent Delbecque (Simon). Couleurs, 93 min.
Simon Werner, le beau gosse de la terminale C du lycée Léon Blum, dans la
banlieue parisienne, a disparu. Son corps est retrouvé dans la forêt. Que s’est-il
passé ? Les ragots vont bon train.
Le scénario est astucieux, orientant le spectateur vers différentes pistes –
peut-être fausses. Cette peinture d’une adolescence des beaux quartiers n’est pas
sans doute nouvelle (cf. Les tricheurs de Marcel Carné) mais le traitement en est
original : la réalisation élégante et la musique planante suffiraient à retenir
l’intérêt.C.B.M.

SIN CITY : J’AI TUÉ POUR ELLE**


(Sin City : A Dame to Kill For ; USA, 2014.) R. : Robert Rodriguez et Frank
Miller ; Sc. : Frank Miller ; Ph. : Robert Rodriguez ; Eff. sp. : John
McLeod ; Eff. vis. : Ed Chapman et Josh Saeta ; M. : Robert Rodriguez et
Carl Thiel ; Pr. : Aldamisa Ent., Desmarest Films, Quick Draw et
Troublemakers Studios ; Int. : Eva Green (Ava Lord), Josh Brolin (Dwight
McCarthy), Joseph Gordon-Levitt (Johnny), Mickey Rourke (Marv),
Jessica Alba (Nancy Callahan). Couleurs, 102 min.
Dwight et Marv s’associent pour permettre à Ava d’échapper à la tyrannie de
son mari. Tandis que Dwight tue le mari, Marv neutralise son homme de main.
C’était en réalité un piège tendu par Ava pour hériter de son mari. Elle tire sur
Dwight que Marv conduit chez un certain Gail qui lui refait le visage. Dwight
finit par se venger en tuant Ava. De son côté Johnny qui a voulu plumer le
sénateur Roark a eu les doigts brisés en punition. Johnny ayant voulu le défier
est abattu par lui. Le sénateur est à son tour tué par une certaine Nancy.
Comme le précédent Sin City (2004) dont il est la suite, ce film s’inspire de
la bande dessinée de Frank Miller. Tarantino est cette fois absent. Les meurtres
se succèdent à vive allure : la vie ne vaut pas cher à Sin City. Ce que l’on retient
de l’œuvre c’est l’originalité de l’image, très travaillée et l’absence de toute
morale. Font des apparitions Ray Liotta, Bruce Willis, Stacy Keach et Lady
Gaga.J.T.

SINGLE-HANDED
(Single-Handed ; GB, 1953.) R. : Roy Boulting ; Sc. : Valentine Davies,
d’après le roman de C. S. Forester ; Ph. : Gilbert Taylor ; M. : Clifton
Parker ; Pr. : Frank McCarthy pour 20th. Century Productions ; Int. :
Jeffrey Hunter (Andrew Brown), Michael Rennie (Richard Saville), Wendy
Hiller (Lucinda Bentley), Bernard Lee (Stocker Wheatley), Peter Van Eyck
(capitaine von Falk), Victor Maddern (Earnshaw), Patrick Barr (capitaine
Ashley). NB, 85 min.
Victime d’une avarie, le croiseur allemand « Essen » doit mouiller dans une
crique des îles Galapagos. Prisonnier à bord, l’enseigne canadien Andrew Brown
parvient à s’échapper et se réfugie sur l’île Resolution d’où, excellent tireur, il va
abattre systématiquement les marins qui travaillent aux réparations sur la coque
du bâtiment, retardant suffisamment le navire pour qu’il soit intercepté par le
« S. S. Stratford » revenu en hâte du Pacifique, au moment où il va reprendre la
mer.
Single-Handed est le remake actualisé d’un classique du cinéma anglais,
Forever England (1935) de Walter Forde. « Était-ce bien nécessaire ? » pense-t-
on aujourd’hui tant ces films de propagande, patriotiques au premier degré mais
sortis de leur contexte historique, nous semblent terriblement désuets. Il n’y a
pas grand-chose à dire de plus sur ce film de guerre, filmé avec métier,
pondération et sans grandiloquence, comme savaient le faire les cinéastes
anglais. Avec, toutefois, une précision qui a son importance, le comportement
très « fair play » des officiers allemands, hommage à la chevalerie des gens de la
mer.
R.L.

6 JUIN À L’AUBE (LE)**


(Fr., 1946.) R., Sc. et M. : Jean Grémillon ; Pr. : Coopérative du cinéma
français. NB, 56 min.
Fin août 1944, Jean Grémillon se rend en Normandie pour y retrouver sa
famille mais aussi pour filmer le spectacle de désolation qu’offre alors le pays.
Le film commence par une évocation de cette riche province avant le
débarquement, puis se poursuit par l’historique des combats (cartes et images
d’actualités).
Un instituteur raconte l’épopée de Guillaume le Conquérant. Suivent des
images de ruines ou de cimetières, des témoignages et l’œuvre s’achève sur la
solidarité entre sinistrés et survivants.
Le film ne trouva à l’époque ni producteurs ni distributeurs. Il sortit
finalement amputé d’une douzaine de minutes, de façon confidentielle. En 2014,
POM films l’a sorti en DVD. On y découvre ce champ de ruines que fut la
Normandie en 1944 : images impressionnantes d’églises effondrées, de maisons
éventrées… accompagnées par un commentaire sobre et émouvant. L’aspect
oublié du débarquement. Grémillon reprendra ce thème dans Les désastres de la
guerre d’après Goya.
J.T.

SIX-SIDED TRIANGLE (THE)**


(The Six-Sided Triangle ; GB, 1963.) Sc. et R. : Christopher Miles ; Ph. :
David Watkins ; M. : Michael Dress ; Pr. : Milesian Film Production (John
et Roy Boulting) ; Int. : Sarah Miles (la femme), Nicol Williamson (l’amant),
Bill Meilen (le mari). NB, 32 min.
Le thème classique du « triangle » – le mari, la femme et l’amant – traité de
six manières différentes par un jeune cinéaste prometteur. En six volets, le futur
auteur La Vierge et le gitan (1970) analyse et parodie allègrement les grands
maniérismes du cinéma : le muet avec une séquence directement issue des films
de D. W. Griffith ou de Fred Niblo (avec Sarah Miles en Theda Bara et Nicol
Williamson en Rudolph Valentino), le cinéma anglais le plus académique, le
cinéma italien traditionnel, le cinéma japonais de Kurosawa ; et surtout le
cinéma suédois avec une parodie éblouissante des films d’Ingmar Bergman, et
enfin le cinéma français avec un pastiche tout aussi réussi de la Nouvelle Vague
de Truffaut-Resnais-Godard (seules phrases de dialogue : « Ça va ? », « Ça
va ! »). À chacun de choisir sa préférence, il y en a pour tous les goûts, dans les
comportements comme dans les styles : suivant les nationalités, on tue l’amant,
le mari ou la femme infidèle (seul l’Anglais passe sa rage sur un lapin qu’il abat
d’un coup de fusil). Deux anecdotes rapportées par Christopher Miles lui-même.
En Suède, le film s’appela The Five-Sided Triangle car il fut amputé de la
séquence « bergmanienne » : il était impensable de se moquer ainsi sans
vergogne d’une gloire nationale. Enfin, les producteurs John et Roy Boulting
poussèrent les hauts cris lorsque Christopher Miles leur fit part de son intention
de filmer la séquence « Godard » à la caméra portée et se vit opposer un refus
formel : « Ça ne se fait pas. En tout cas, pas en Angleterre ! » Mais le cinéaste
obtint tout de même gain de cause… Pour la circonstance, tandis que Bill
Meilen, coiffé d’un béret, nous régale d’une parodie de Jean-Paul Belmondo,
Sarah Miles s’était fait la tête de Brigitte Bardot à une époque où la réunion
Bardot-Godard était encore impensable ; Le Mépris ne sortira que quelques mois
plus tard… C’était la première apparition de Sarah Miles (la sœur du
réalisateur), révélée la même année par The Servant de Joseph Losey, et qui
triomphera sept ans plus tard dans La Fille de Ryan (1970) de David Lean.
Inédit en France et projeté une seule fois à Laon en présence de son
réalisateur, The Six-Sided Triangle, mériterait amplement une (re)découverte.
Son humour dévastateur s’est encore bonifié avec l’âge !R.L.
SKYLAB**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Julie Delpy ; Ph. : Ludomir Bakchev ; Pr. : Michel
Gentile ; Int. : Julie Delpy (Anna), Noémie Lvovsky (Monique), Bernadette
Lafont (Mamie), Emmanuelle Riva (mémé), Eric Elmosnino (Jean), Vincent
Lacoste (Christian), Aure Atika (Linette), Valérie Bonneton (Micheline),
Sophie Quinton (Clémentine), Denis Ménochet (Roger), Albert Delpy
(Hubert), Jean-Louis Coulloc’h (Fredo). Couleurs, 113 min.
Albertine se souvient de cet été 79 (elle avait 10 ans) où toute la famille
s’était réunie dans la maison familiale de Bretagne pour fêter les 77 ans de
Mamie, sa grand-mère paternelle. Il y avait là ses parents (Anna et Jean, des
comédiens), ses grands-parents, ses oncles, ses tantes, ses cousins. Rires, joies,
chansons… quelques disputes… et aussi ses premiers émois sentimentaux.
Chronique familiale avec des personnages hauts en couleurs – et quelle
brochette d’excellents comédiens ! Film chaleureux, amusant, nostalgique –
mais pas trop ! – que l’on suit avec un grand plaisir, malgré quelques longueurs.
N. B : Le Skylab est la première station spatiale américaine qui devait rentrer
dans l’atmosphère et tomber dans l’Ouest de la France d’où l’inquiétude que sa
chute suscitait. Il n’en fut rien.C.B.M.

SKYFALL***
(Skyfall ; GB, 2012.) R. : Sam Mendes ; Sc. : Neal Purvis, Robert Wade et
John Logan ; Ph. : Roger Deakins ; Eff. sp. : Chris Corbould ; Eff. vis. :
Daniel Kleinman ; M. : Thomas Newman ; Pr. : EON Productions, MGM et
Danjaq ; Int. : Daniel Craig (James Bond), Judi Dench (M), Javier Bardem
(Silva), Ralph Fiennes (Gareth Mallory), Naomie Harris (Eve
Moneypenny), Albert Finney (Kincade), Ben Whishaw (Q). Couleurs,
143 mn.
Un disque-dur contenant la liste des agents infiltrés au sein d’organisations
terroristes est dérobé. Lancé à sa poursuite, Bond est abattu et porté disparu.
Désavouée par le Premier Ministre, en attendant la nomination de son
successeur, M est placée sous la coupe de Gareth Mallory, Président de la
Commission de défense.
Mais Bond refait surface et reprend le service actif. Il remonte la piste du
voleur du disque-dur à Shangaï et Macao jusqu’au commanditaire, Silva, un
ancien agent du MI6 qui veut se venger de M. 007 le capture et le ramène à
Londres puis réalise que celui-ci s’est volontairement laissé prendre pour mieux
atteindre M. D’une intelligence très supérieure et maîtrisant parfaitement les
nouvelles technologies, Silva s’évade de façon spectaculaire. M réchappe de
justesse à l’attentat dont elle est la cible grâce à Mallory qui s’interpose et reçoit
la balle qui lui était destinée. 007 emmène M dans le plus grand secret. Il se
réfugie en Écosse sur la propriété où il a grandi et où sont enterrés ses parents,
Skyfall. Il organise la défense avec pour seul allié Kincade, le vieux garde-
chasse de son père. Silva les retrouvera dans un déluge d’explosions et finira par
être liquidé par Bond. Mais touchée dans la mêlée, M succombera à ses
blessures. M est morte… Vive M : Mallory, vite remis, prend la relève à la tête
du MI6.
Pour la troisième fois, Daniel Craig incarne un Bond brutal et percutant,
mais aussi humain et vulnérable, que Ian Fleming n’aurait pas renié. Un retour
aux sources, voire un bain de jouvence : Réapparition de Q, sous les traits d’un
geek à peine sorti de l’adolescence, de Miss Moneypenny, mais aussi de l’Aston
Martin DB5 ou, lors de la scène de fin, du décor historique du bureau de M,
celui des prédécesseurs de Judi Dench, Bernard Lee puis Robert Brown. Un
savant mélange de l’univers des romans de Fleming, des codes traditionnels de
la série cinématographique et d’une atmosphère très moderne.N.C.

SLAUGHTER TRAIL*
(USA, 1951.) R. et Sc. : Irving Allen ; Pr. : Allied Artists ; Int. : Brian
Donlevy (le chef du gang), Gig Young, Virginia Grey. Couleurs, 78 min.
Une bande de hors-la-loi se trouve prise entre les Indiens et les tuniques
bleues.
Bon western, inédit en France mais sorti en Belgique sous le titre de La piste
des vigilants. À découvrir.J.T.

SLEEPING CAR TO TRIESTE**


(Sleeping Car To Trieste ; GB, 1948.) R. : John Paddy Carstairs ; Sc. : Allan
Mackinnon et William Douglas Home, d’après l’histoire de Clifford Grey et
le film de Walter Forde (1932) ; Ph. : Jack Hildyard ; M. : Benjamin
Frankel ; Pr. : George E. Brown pour Two Cities ; Int. : Jean Kent (Valya),
Albert Lieven (Zurta), Derrick de Marney (George Grant), Paul Dupuis
(inspecteur Jolif), Rona Anderson (Joan Maxted), Bonar Colleano (le soldat
américain), David Tomlinson (Tom Bishop), Alan Wheatley (Poole), Finlay
Currie (Alastair McBain), Coco Aslan (Poirier), David Hutcheson
(Denning). NB, 95 min.
Un remake réactualisé de Rome Express (1932) de Walter Forde avec
Conrad Veidt, dans lequel le « McGuffin » d’un tableau de maître volé a été
remplacé par un mystérieux journal secret subtilisé dans une ambassade à Paris
et dont le contenu pourrait provoquer une révolution dans un pays qui n’est pas
précisé.
Le prétexte d’espionnage – bien ancré dans l’époque où l’on politisait à
outrance les sujets les plus divers – est construit sur le même schéma policier
que le film précédent. À noter que le film abonde en dialogues français, ce qui
rend incompréhensibles les raisons pour lesquelles il ne fut jamais distribué chez
nous. Car il est tout à fait réussi, à la fois distrayant et passionnant, sans toutefois
faire oublier la version précédente, exceptionnelle pour l’époque, par son style
très novateur. Découvert en vidéo.R.L.

SLEEPING CITY*
(USA, 1950.) R. : George Sherman ; Sc. : Jo Eisinger ; Ph. : William Miller ;
M. : Franck Skinner ; Pr. : Leonard Goldstein ; Int. : Richard Conte
(Rowan), Coleen Gray, Richard Taber. NB, 85 min.
Un policier se fait passer pour étudiant en médecine afin d’enquêter sur un
meurtre dans un hôpital.
Ce bon film noir oublié en général dans les histoires du genre, a pu être
découvert grâce à la télévision en 2015.J.T.

SLEEPING GIANT**
(Can., 2015.) R. : Andrew Cividino ; Sc. : A. Cividino, Blain Watters, Aaron
Yeger ; Ph. : James Klopko ; M. : Bruce Peninsula, Chris Thornborrow ;
Pr. : A. Cividino, Karen Harnisch, Marc Swenker ; Int. : Jackson Martin
(Adam), Nick Serino (Nate), Reece Moffett (Riley), David Disher (William).
Couleurs, 89 min.
Adam, un adolescent tranquille, passe ses vacances avec ses parents au bord
du Lac Supérieur, au centre duquel se trouve un îlot aux falaises escarpées, le
« Sleeping Giant ». Il se lie avec Nate et Riley, deux cousins, qui l’entraînent
dans des exercices de plus en plus périlleux.
Un portrait « au cordeau » et très juste de cette période difficile de
l’adolescence entre insouciance et soif de vivre. La réalisation, énergique, est
sans temps morts et les jeunes interprètes sont très crédibles. Grand prix au
festival d’Annonay.C.B.M.

SMILLA**
(Smilla’s Sense of Snow ; Dan., Suède, All., 1996.) R. : Bille August ; Sc. :
Ann Biderman, d’après le roman de Peter Høeg (Smilla et l’amour de la
neige) ; Ph. : Jorgen Persson ; M. : Harry Gregson-Williams et Hans
Zimmer ; Pr. : Bernd Eichinger et Martin Moszkowicz / Warner Bros. ;
Int. : Julia Ormond (Smilla Jasperson), Gabriel Byrne (le « mécanicien »),
Richard Harris (Dr. Andreas Tork), Clipper Milano (Isaiah Christiansen),
Vanesssa Redgrave (Elsa Lübing), Robert Loggia (Moritz Jasperson), Tom
Wilkinson (Professeur Loyen), Jim Broadbent (Dr. Lagermann), Bob Peck
(Ravn), Mario Adorf (capitaine Sigmund Lukas). Couleurs, 122 min.
À Copenhague, la mort étrange d’Isaiah, un jeune garçon inuit tombé du toit
de son immeuble, pousse Smilla Jasperson à s’interroger sur les circonstances de
ce drame. Spécialiste en morphologie glaciaire née d’un père américain et d’une
mère inuit, Smilla, qui a passé toute son enfance au Groenland, sait décrypter le
langage de la neige et comprend très vite qu’Isaiah, sourd et souffrant du vertige,
n’aurait jamais été jouer sur le toit et ne s’est pas tué accidentellement. Elle va se
rendre compte que le jeune Inouit était sous surveillance médicale constante, et
son enquête méthodique la conduira au Groenland où une équipe de scientifiques
travaillant pour un puissant groupe industriel est sur le point de faire la plus
grande découverte scientifique du siècle et n’hésite pas à éliminer tous ceux qui
se mettent sur leur chemin pour arriver à leurs fins…
En 1992, le livre du Danois Peter Høeg avait été élu « Livre de l’année » par
le « Times » et, devenu un best-seller international, commençait à intéresser un
grand nombre de cinéastes. Le romancier donna son accord pour que ce soit son
compatriote Bille August qui filme l’adaptation. On ne peut qu’applaudir à ce
choix car l’art spécifique de ce cinéaste venu du froid qui a souvent été attiré par
l’étrange et sait parfaitement en doser les effets (voir La Maison aux esprits),
ajoute en effet une dimension très insolite à cette histoire qui excite
l’imagination en flirtant constamment avec l’Ange du Bizarre. Le film bénéficie
en outre de quelques beaux extérieurs tournés sur la banquise sans oublier la
présence de la (trop) rare Julia Ormond.R.L.

SNOOPY ET LES PEANUTS*


(The Peanuts Movie ; USA, 2015.) R. : Steve Martino ; Sc. : Craig Schulz et
Cornelius Uliano d’après Peanuts de Charles M. Schulz ; Ph. : Renato
Falcao ; Animation : Nick Bruno et Scott Carroll ; M. : Christophe Beck ;
Pr. : Blue Sky Studios ; Voix : Noah Schnapp/Erwan Lavigne (Charlie
Brown), Hadley Belle Miller/Juliette Gesteau (Lucy), Alexander
Garfin/Alois Agaesse-Mahieu (Linus). Couleurs, 88 min.
Les aventures de Charlie Brown, de ses amis et de son chien Snoopy.
Adaptation fidèle dans le graphisme et dans l’esprit de la bande dessinée de
Schulz. Une gentille critique de la société américaine.J.T.

SNOWBOUND
(Snowbound ; GB, 1948.) R. : David MacDonald ; Sc. : David Evans et Keith
Campbell, d’après le roman de Hammond Innes The Lonely Skier (1947) ;
Ph. : Stephen Dade ; M. : Cedric Thorpe Davie ; Pr. : Aubrey Baring pour
Sydney Box Production ; Int. : Robert Newton (Derek Engels), Dennis Price
(Neil Blair), Stanley Holloway (Joe Wesson), Herbert Lom (Keramikos),
Marcel Dalio (Stefan Valdini), Mila Parely (Carla Rometta), Guy Middleton
(Gilbert Mayne), William Price (Heinrich von Stelben), Zena Marshall
(l’Italienne). NB, 85 min.
Venu enquêter dans une station de sport d’hiver dans les Dolomites, Neil
Blair, agent de l’Intelligence Service, prend pension dans un hôtel où s’est
rassemblé un étrange groupe cosmopolite à la recherche d’un trésor nazi en
lingots d’or.
Comment un excellent scénario riche en mystères et en rebondissements et
une belle brochette d’excellents comédiens peuvent-ils, à ce point, faire capoter
un film ? C’est le cas ici où l’affiche des plus alléchantes laissait espérer un bon
divertissement et un excellent thriller. Hélas, on déchante bien vite car la mise en
images apathique du tâcheron David MacDonald a tôt fait de désamorcer toutes
les situations et de retirer la moindre parcelle de mystère à l’intrigue.R.L.

SNOWDEN**
(Snowden ; USA, 2016.) R. : Oliver Stone ; Sc. : Oliver Stone et Kieran
Fitzgerald ; Ph. : Anthony Dod Mantle ; M. : Craig Armstrong ; Pr. :
Endgame Entertainment ; Int. : Joseph Gordon-Levitt (Edward Snowden),
Shailene Woodley (Lindsay Mills), Rhys Ifans (Corbin O’Brian), Melissa
Leo (Laura Poitras), Zachary Quinto (Greenwald), Nicolas Cage
(Forrester), Tom Wilkinson (Mac Askill). Couleurs, 134 min.
Edward Snowden est embauché par la CIA. Son génie informatique le
conduit à la NSA. Il va découvrir, avec son amie Lindsay, que les Etats-Unis et
le monde sont sous un immense système de surveillance. Il s’angoisse et finit par
disparaître avec de nombreux enregistrements qu’il communique au Guardian et
au Washington Post. En 2013 c’est le scandale. Il est accusé par le
gouvernement américain d’espionnage et trouve refuge en Russie.
Nouveau film engagé de Stone toujours critique à l’égard des autorités de
son pays, depuis son fameux Nixon. Inspiré du documentaire de Laura Poitras,
Citizenfour, ce film de fiction est fondé sur des faits réels et vérifiés. Seule
concession : l’éclairage donné au personnage présenté en héros alors que ses
motivations semblent être plus vagues. Néanmoins on se laisse entraîner par les
rebondissements comme dans un bon film d’espionnage.J.T.

SNOW THERAPY***
(Force majeure ; Suède, 2014.) R. et Sc : Ruben Ostlund ; Ph : Fredrik
Wenzel ; M : Ola Fløttum ; Pr : Eric Hemmendorf, Marie Kjellson, Philippe
Bober ; Int : Lisa Loven Kongsli (Ebba), Kristofer Hivju (Tomas).
Couleurs, 118 min.
Un couple de Suédois aisés vient passer ses vacances de sport d’hiver, avec
ses enfants, dans un palace des Alpes françaises. Alors qu’ils sont attablés à la
terrasse d’un restaurant d’altitude, une avalanche menace. Le mari s’enfuit,
abandonnant femme et enfants…
Cette avalanche est le « pitch » qui va réveiller le malaise profond qui règne
au sein du couple. Avec un humour… à froid, Ruben Ostlund réalise un film à la
mise en scène classique, sans esbroufe, en longs plan-séquences d’où surgit
l’étrangeté la plus inattendue. Entre Kubrick (les couloirs de l’hôtel) et Bunuel
(le dernier plan), ce film dit la vacuité de ces bourgeois bobos, la lâcheté de
l’homme moderne, la lassitude du couple. Il le fait dans un style brillant et
grinçant. Une réussite.C.B.M.

SNOWPIERCER,
LE TRANSPERCENEIGE**
(Snowpiercer ; Corée du Sud, Fr., USA, Rép. Tchèque, 2013.) R. : Bong
Joon-ho ; Sc. : Bong Joon-ho, Kelly Masterson ; Ph. : Hong Kyung-pyo ;
M. : Marco Beltrami ; Pr. : SnowPiercer, Moho Film, Opus Pictures,
Stillking Films, CJ Entertainment ; Int. : Chris Evans (Curtis), Song Kang-
ho (Namgoong Minsoo), Ed Harris (Wilford), John Hurt (Gilliam), Tilda
Swinton (Mason). Couleurs, 126 min.
Après que l’ère glaciaire eut décimé la quasi-totalité de la planète, quelques
survivants ont recréé une civilisation à bord d’un train perpétuellement en
mouvement, le Tansperceneige. À sa tête, Wilford, l’inventeur de ce procédé qui
a sauvé les derniers humains d’une mort certaine. En queue se trouvent les
esclaves, condamnés à faire fonctionner la machine. Trop d’injustice pousse les
esclaves à se révolter et partir à la conquête du train, pour en découdre avec
Wilford et son oppressante société. Après avoir enfin traversé l’intégralité de la
rame, les derniers insurgés découvrent que les enfants des esclaves servent de
moteur au véhicule. Seuls une jeune femme et un petit garçon survivent à
l’émeute. Ils arrêtent le train en faisant sauter un des premiers wagons, puis s’en
vont dans la neige d’une Terre qui peu à peu se réchauffe à nouveau.
La célèbre métaphore de la lutte des classes souvent abordée verticalement
en science-fiction (comme dans Métropolis de Fritz Lang) est cette fois posée à
l’horizontale. À bord de ce train, une distribution internationale et prestigieuse
emmène ce film qui ne cesse de passer d’une langue à une autre. Adapté d’une
bande-dessinée française de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean-Marc
Rochette, Snowpiercer, Le Transperceneige ne révolutionne pas le genre, mais
propose une aventure efficace, très soigneusement mise en scène par l’un des
cinéastes sud-Coréens les plus talentueux.G.J.

SOCIAL NETWORK (THE)***


(USA, 2010.) R. : David Fincher ; Sc. : Aaron Sorkin ; Ph. : Jeff
Cronenweth ; M. : Trent Reznor, Atticus Ross ; Pr. : Columbia Pictures ;
Int. : Jesse Eisenberg (Mark Zuckerberg), Rooney Mara (Erica Albright),
Andrew Garfield (Eduardo Saverin), Justin Timberlake (Sean Parker),
Armie Hammer (Cameron Winklevoss/Tyler Winklevoss). Couleurs,
120 min.
À travers deux procès qui l’opposent à ses anciens associés, Mark
Zuckerberg, qui fut étudiant à Harvard, va revivre les étapes qui l’ont conduit à
faire d’un simple trombinoscope le plus grand réseau social au monde. Pour
devenir le plus jeune milliardaire de l’Histoire, entre 2003 et 2005, le fondateur
de Facebook va trahir sa compagne, ses employeurs et son meilleur ami. Après
avoir été séduit par l’enthousiaste entrepreneur Sean Parker, qui avait déjà
chamboulé la toile avec son site peer 2 peer « Nabster », Mark Zuckerberg se
retrouvera à 21 ans le PDG d’un véritable empire, et un homme seul, haï de tous.
Une fois les jugements prononcés et les victimes indemnisées, Mark reste seul
face à son ordinateur portable, connecté à la page Facebook de son ex petite-
amie. Il lui envoie une demande de contact et rafraîchit sa page, dans l’attente
d’une réponse.
David Fincher choisit pour son premier biopic l’un des personnages les plus
controversés des années 2000 : un jeune génie qui, en quelques mois, a réinventé
la télécommunication. À travers des scènes se déroulant dans les chambres du
campus reconstitué de Harvard, le portrait d’un nouveau type de héros est brossé
avec virtuosité : les geeks, ces génies asociaux, à l’aise dans le monde virtuel
qu’ils comprennent et maîtrisent. Loin des débauches organisées par les
prestigieux clubs étudiants – dont Zuckerberg aimerait pourtant faire partie – ce
sont eux qui dominent désormais le monde, balayant du revers de la main les
riches héritiers, incarnés par les jumeaux Winklevoss. Il faut d’ailleurs saluer les
prodigieux effets spéciaux qui ont permis à Archie Hammer de les incarner tous
les deux, en dupliquant son visage sur le corps d’une doublure. Les dialogues
témoignent de la vivacité d’écriture d’Aaron Sorkin, tout droit sorti de l’univers
de la série télévisée (À la Maison Blanche). Le débit des répliques qui fusent
illustre la vitesse à laquelle les pensées cheminent, chez de jeunes héros qui
comprennent tout du monde à venir et de ses arcanes, comme s’il était aussi
programmable qu’un logiciel. The Social Network n’est pas un film de son
temps, c’est un film sur son temps, le moulage d’une empreinte laissée par un
animal singulier et que les chercheurs pourront éternellement consulter.
Injustement boudé aux Oscars (il n’en remporte que trois, bien mérités :
meilleure adaptation, meilleure musique, meilleur montage), le film offre à Jesse
Eisenberg son plus beau rôle : celui d’un jeune homme austère, étrange et
glacial, qui est ironiquement parvenu à réunir la Terre entière dans une
communauté d’« amis » en ligne.G.J.

SOLISTE (LE)
(The Solist ; USA, 2008.) R. : Joe Wright ; Sc. : Susannah Grant ; Ph. :
Seamus McGarvoy ; M. : Dario Marianelli ; Pr. : Dreamworks ; Int. : Jamie
Foxx (Nathaniel Ayers), Robert Downey Jr. (Steve Lopez), Catherine
Keener (Mary Weston) Tom Hollander (Graham Claydon), Rachael Harris
(Leslie Bloom). Couleurs, 117 min.
Un journaliste est ébloui dans la rue par un musicien, sans domicile fixe, qui
joue admirablement du violon. Comment en est-il arrivé là ? Et comment l’en
sortir ?
On attendait mieux du réalisateur d’Orgueil et préjugés et d’une distribution
aussi éclatante que ce mélo social destiné à séduire un large public et à désarmer
la critique.J.T.
SOLITAIRE DES ROCHEUSES (LE)*
(The Lone Hand ; USA, 1953.) R. : George Sherman ; Sc. : Joseph
Hoffman ; Ph. : Maury Gertsman ; M. : Joseph Gershenson ; Pr. :
Universal ; Int. : Joel McCrea (Zachary Hallock), Barbara Hale (Sarah),
Alex Nicol (Jonah Varde). Couleurs, 80 min.
Un fermier endetté rejoint une bande de hors-la-loi sous le regard
désapprobateur de son jeune fils. Puis il se ressaisit.
Un western jusqu’alors inédit en France, que Patrick Brion, qui l’a sorti en
DVD en 2015, juge « construit sur le modèle du polar, dans le cadre somptueux
des montagnes Rocheuses du Colorado. »J.T.

SOLITUDE
DES NOMBRES PREMIERS (LA)*
(La solitudine dei numeri primi ; Ital., 2010.) R. : Severio Costanzo ; Sc. :
Severio Costanzo et Paulo Giordano d’après le roman de ce dernier ; Ph. :
Fabio Cianchetti ; M. : Mike Patton ; Pr. : Offside, Bavaria Pictures ; Int. :
Alba Rothwacher (Alice Della Rocca), Luca Marinelli (Mattia Balossino),
Isabella Rossellini (Adèle). Couleurs, 119 min.
Les nombres premiers ne sont divisibles que par un ou par eux-mêmes.
Mattia, mathématicien surdoué, se prend pour l’un d’eux et croit voir sa jumelle
en Alice, une boiteuse qui vit en solitaire. Mais il a déjà eu une jumelle en la
personne de Michela…
La suite est pire que le début, à vous dégoûter des mathématiques.J.T.

SOMEWHERE*
(Somewhere ; USA, 2010.) R. et Sc. : Sofia Coppola ; Ph. : Harris Savides ;
M. : Phoenix ; Pr. : American Zoetrope ; Int. : Stephen Dorff (Johnny
Marco) Elle Fanning (Cleo), Chris Pontius (Sammy), Laura Chiatti (Sylvia).
Couleurs, 98 min.
La vie d’un acteur célèbre, Johnny Marco, est perturbée par la garde de sa
fille de 11 ans, Cleo. Il la conduit ensuite dans un camp de vacances et prenant
conscience de ce qu’il l’a négligée, il lui demande pardon avant de la quitter.
Joli film sur les rapports père (très occupé) – fille (souhaitant être traitée en
adulte). Loin de sa fastueuse Marie-Antoinette, Sofia Coppola nous propose une
histoire simple et touchante.J.T.

SON ÉPOUSE DE BUREAU**


(The Office Wife ; USA, 1930.) R. : Lloyd Bacon ; Sc. et Dial. : Charles
Kenyon, d’après le roman de Faith Baldwin (The Office Wife, 1930) ; Ph. :
William Rees ; Pr. : Warner Brothers Pictures ; Int. : Dorothy Mackaill
(Anne Murdock), Lewis Stone (Lawrence Fellows), Hobart Bosworth
(Mr. McGowan), Joan Blondell (Catherine Murdock), Blanche Frederici
(Kate Halsey), Natalie Moorhead (Linda Fellowes), Brooks Benedict
(Mr. Jameson), Walter Merrill (Ted O’Hara), Dale Fuller (miss Andrews).
NB, 58 min.
Patron d’une maison d’édition, Lawrence Fellows, au retour de son voyage
de noces, doit former sa nouvelle secrétaire, la séduisante et ambitieuse Anne
Murdock. Celle-ci, ne ménageant pas sa peine devient très vite indispensable à
son patron qui la retient tard le soir au bureau pour travailler. Délaissée, Linda,
l’épouse de Lawrence, s’éprend d’un autre homme et demande le divorce. Libre
à nouveau, Lawrence pourra proposer le mariage à sa secrétaire qui, malgré la
différence d’âge, s’empressera d’accepter, abandonnant sans regret un médiocre
petit ami qui n’avait « rien d’un gentleman ».
Au début du parlant, dans les années précédant de peu l’institution du code
Hayes qui va régner en despote durant trente ans sur le cinéma hollywoodien, la
production ne se souciait guère de tabous dans les sujets et la manière de les
traiter. L’un des plus souvent abordés concernait alors l’ambition féminine et les
moyens de réussir une ascension sociale – voir Liliane (1933) d’Alfred E. Green
ou La Belle aux cheveux rouges (1933) de Jack Conway, entre autres –, de même
que la tentation de l’adultère, traité ici avec une légèreté et une absence de
malice que l’on ne verra plus avant longtemps dans le cinéma américain. La
morale de tout cela ? « Au bout de six mois aux côtés d’un homme d’affaires
particulièrement accaparé, la bienveillance de la secrétaire particulière aura
réduit l’influence de l’épouse légitime à de simples problèmes de cuisine et de
ménage. Le fait que l’homme d’affaires harassé n’a pas conscience de sa
dépendance prouve l’emprise de sa secrétaire sur lui. » « Morale » explicitée par
une insolite femme de lettres, très masculine – costume trois pièces, cravate et
cigare –, savoureuse parodie à peine voilée de Gertrude Stein. Le film marquait
la première apparition dans un long métrage de l’espiègle Joan Blondell, très
remarquée à chacune de ses courtes apparitions dans des tenues très suggestives.
Disponible en DVD sous le titre The Office Wife.R.L.

SORCIER NOIR (LE)**


(Men of Two Worlds ; GB, 1946.) R. : Thorold Dickinson ; Sc. : Herbert
W. Victor, d’après une histoire de Joyce Cary sur une idée de E. Arnot
Robertson et Noel Sabine ; Ph. : Desmond Dickinson ; M. : Arthur Bliss ;
Pr. : John Sutro ; Int. : Eric Portman (Randall), Phyllis Calvert (Caroline
Munro), Robert Adams (Kisenga), Orlando Martins (Magole), Arnold
Marlé (professeur Gollner), Cathleen Nesbitt (Mrs. Upjohn), Sam Blake (Le
chef Rafi). Couleurs, 108 min.
Brillant compositeur et concertiste, le pianiste Kisenga est sollicité par le
gouvernement britannique pour retourner dans son pays natal le Tanganyika. Sur
place, il fait la connaissance du commissaire de district Randall et du docteur
Caroline Munro, qui le mettent au courant de la situation : porteuse du virus de
la terrible maladie du sommeil, la mouche tsé-tsé fait des ravages. La grande
majorité de la population a accepté d’être déplacée dans un endroit plus
accueillant à l’abri de l’épidémie. Mais sous l’influence du sorcier Magole, la
tribu des Litus, dont Kisenga est originaire, refuse d’obéir aux directives du
gouvernement britannique. De retour dans son village, Kisenga, parti depuis
quinze ans pour étudier à Londres, est mal accepté par ses compatriotes. Il va
devoir lutter contre le sorcier Magole qui use de ses pouvoirs de magiciens pour
régner sur la tribu.
L’un de ces films colonialistes qui dominaient alors le cinéma britannique en
vantant éhontement les bienfaits de la civilisation occidentale imposés aux
peuplades de l’Afrique profonde. Il paraîtra sans doute aujourd’hui insupportable
de paternalisme aux jeunes générations. Mais la profonde humanité des
personnages et la sincérité des auteurs font oublier sans effort la convention du
sujet. Sans compter que la scène finale où Kisenga lance un défi à la magie de
Magole nous vaut un grand moment de cinéma. Redécouvert à la télévision.R.L.

SORCIÈRES
DE ZUGARRAMURDI (LES)**
(Las Brujas de Zugarramundi ; Esp., 2013.) R. et Sc. : Alex de la Iglesia ;
Ph. : Kiko de la Rica ; Eff. sp. : Juan Ramon Molina ; Eff. vis. : Ferran
Piquer ; M. : Joan Valent ; Pr. : Enrique Cerezo ; Int. : Carmen Maura
(Graciana Barrenechea), Hugo Silva (Jose), Carolina Bang (Eva), Mario
Casas (Antonio). Couleurs, 112 min.
Après le braquage d’un courtier en or, des voleurs se retrouvent chez trois
sorcières…
Comédie délirante comme toujours chez Alex de la Iglesia : manoir lugubre,
brumes, grotte éclairée par des torches, et, en prime, Carmen Mauraen sorcière
terrifiante. Pour amateurs de fantastique et d’humour noir.J.T.
S.O.S. FANTÔMES*
(Ghostbusters ; USA, 2016.) R. : Paul Feig ; Sc. : Paul Feig et Katie Dippold ;
Ph. : Robert Yeoman ; Eff. sp. : Mark Hawker ; Eff. vis. : Peter G. Travers ;
M. : Theodore Shapiro ; Pr. : Columbia Pictures ; Int. : Melissa McCarthy
(Abby Yates), Kristen Wilg (Erin Gilbert), Kate McKinnon (Jillian
Holtzmann), Leslie Jones (Patty Tolani). Couleurs, 114 min.
Un fantôme hante un musée. Des enseignants créent un laboratoire d’études
de ces phénomènes et partent à la chasse aux fantômes. Le groupe S.O.S.
Fantômes va sauver Manhattan.
L’effet de surprise des versions de 1984 et 1986 ne joue plus. L’originalité
ici est un casting entièrement féminin. Beaucoup d’effets spéciaux et quelques
gags bien venus.J.T.

S.O.S. PACIFIC*
(S.O.S. Pacific ; GB, 1959.) R. : Guy Green ; Sc. : Robert Westerby ; Dial. :
Bryan Forbes ; Ph. : Wilkie Cooper ; M. : Georges Auric ; Pr. : John Nasht,
Patrick Filmer-Sankey pour Sidney Box Associates ; Int. : Richard
Attenborough (Whitey), Pier Angeli (Teresa), John Gregson (Jack Bennett),
Eva Bartok (Maria), Eddie Constantine (Mark Reisner), Jean Anderson
(miss Shaw), Cec Linder (Willy), Clifford Evans (Petersen). NB, 90 min.
Un avion est contraint d’amerrir à proximité d’un atoll inhabité des mers du
Sud. Le groupe de rescapés composé du pilote et de l’hôtesse de l’air, d’un
policier et d’un contrebandier qu’il ramène prisonnier, d’un complice témoin à
charge, de deux femmes et d’un savant atomiste, rejoint la terre ferme à bord
d’un canot de sauvetage. Ils ne tardent pas à se rendre compte que l’atoll, six
heures plus tard, va être la cible d’une explosion atomique expérimentale. C’est
Reisner, le contrebandier, qui va prendre les choses en main…
La version britannique de Même les assassins tremblent (1953) de Dick
Powell, dans lequel neuf personnes se trouvent réunies dans une ville-fantôme
qui doit être détruite par une bombe atomique. Certes, depuis La Chevauchée
Fantastique (1939) de John Ford, la situation d’une poignée d’humains aux
origines diverses rassemblée par les circonstances et menacée par une crise, est
l’une des recettes les plus éculées du cinéma. Certes aussi, avec sa succession
ininterrompue de coups de théâtre, le scénario se soucie peu de vraisemblance,
mais les auteurs n’ont jamais voulu prétendre à autre chose qu’à divertir. Et sur
ce plan, le film fonctionne plutôt bien : c’est nerveux, bourré de péripéties, plein
d’idées dont certaines astucieuses, et somme toute, l’ensemble s’avère
passionnant. En outre, les personnages sont bien campés avec une mention à
Eddie Constantine qui, face à quelques bons comédiens anglais, fait bonne
figure, visiblement tout heureux de sortir de son rôle sempiternel de Lemmy
Caution, bagarreur et tombeur de filles. Bref, une heureuse surprise qui, en son
temps et comme il se doit, fut descendue en flammes par la critique française
trop heureuse de montrer son mépris et son intransigeance vis-à-vis d’un cinéma
national qu’elle s’acharnait à dénigrer avec une hargne fortement suspecte et que
l’on a encore bien du mal à s’expliquer aujourd’hui.R.L.

SOUFFLE (LE)**
(Ispitanye ; Russie, 2014.) R. et Sc. : Alexander Kott ; Ph. : Evan
Kapanadze ; M. : Alex Aigui ; Pr. : Igor Tolstunov, Serguey Kozlov ; Int. :
Elena An (la jeune fille), Danila Rassomakhin (son père). Couleurs, 95 min.
Dina, une jeune fille russe, vit dans la steppe avec son père, un fermier, en
parfaite harmonie avec la nature. Deux hommes la courtisent, le fils d’un éleveur
de chevaux et un jeune russe un peu fantasque. La Russie se prépare à faire des
essais nucléaires…
Un film magnifique, quasiment sans dialogues ni musique, d’une lenteur
contemplative (qui peut entraîner la somnolence). Quant au titre, il est justifié
par sa dernière séquence, avertissement d’une vision apocalyptique.C.B.M.
SOULÈVEMENT EN ARIZONA**
(The Stand at Apache River ; USA, 1953.) R. : Lee Sholem ; Sc. : Arthur
Ross ; Ph. : Charles P. Boyle ; Pr. : Universal ; Int. : Stephen McNally (le
shérif Lane Dakota), Julia Adams (Valerie Kendrick), Hugh Marlowe (le
colonel Morsby), Russel Johnson (Greiner), Jaclynne Greene (Anna
Kenyon). Couleurs, 74 min.
Un petit groupe comprenant le shérif Dakota, le hors-la-loi qu’il a arrêté,
Greiner, le colonel Morsby et une jeune femme qui rejoint son fiancé sont
encerclés au relais d’Apache River par des Apaches qui ont quitté leur réserve
sous la direction de Cara Blanca. Ils en veulent au colonel Morsby responsable
des mauvais traitements dont ils sont l’objet.
Western de facture classique où Lee Sholem fait preuve d’une vigueur dans
la mise en scène qui ne lui est pas toujours habituelle. Excellent dialogue qui
remet en cause la justice un peu trop expéditive de l’époque, même si Greiner est
réellement coupable, et un certain racisme de l’armée à l’égard des Indiens
défendus par la bouche de leur chef Cara Blanca.J.T.

SOURCE DES FEMMES (LA)**


(Fr., Belg., Ital., Roum., 2011.) R. : Radu Mihaileanu ; Sc. : Radu
Mihaileanu, Alain-Michel Blanc, Catherine Ramberg ; Ph. : Glynn
Spackaert ; M. : Armand Amar ; Pr. : Denis Carot, Marie Masmonteil,
Radu Mihaileanu ; Int. : Leïla Bekhti (Leïla), Hafsia Herzi (Loubna dite
Esmeralda), Biyouna (Vieux Fusil), Saleh Bakri (Sami), Hiam Abbass
(Fatima), Sabrina Ouazini (Rachida). Couleurs, 126 min.
Dans un petit village niché dans la montagne quelque part entre l’Afrique du
Nord et le Moyen-Orient, les femmes doivent gravir une pente escarpée sous un
soleil de plomb pour aller puiser l’eau à la source, tâche à laquelle elles se livrent
depuis des temps immémoriaux, qu’elles soient en pleine santé, malades ou
enceintes. Pendant ce temps leurs hommes se la coulent douce à palabrer devant
leur tasse de thé. Un jour, Leïla, la jeune épouse de l’instituteur, en a assez et
décide de remettre en cause cette unique tradition. Elle propose aux autres
femmes de faire la grève de l’amour tant que les hommes n’apporteront pas l’eau
au village…
Un joli conte sur la condition féminine dans les pays musulmans (et par
extension partout dans le monde). Sérieux et gai à la fois, idéaliste mais jamais
niais, beau à voir (les robes chatoyantes des femmes), original et poétique
(l’expression des états d’âmes sous forme de chants et de danses improvisées),
La Source des femmes, qu’enchante une distribution presque exclusivement
féminine, se boit comme un verre d’eau bien fraîche en plein cœur de l’été.G.B.

SOUS DIX DRAPEAUX**


(Sotto Dieci Bandiere / Under Ten Flags ; Ital., USA, 1960.) R. : Diulio
Coletti ; Sc. : Vittoriano Petrilli, Ulrich Möhr, d’après le journal de
Bernhard Rogge ; Dial. add. : William Douglas-Home ; Ph. : Aldo Tonti ;
M. : Nino Rota ; Pr. : Dino de Laurentiis ; Int. : Van Heflin (capitaine
Bernhard Rogge), Charles Laughton (amiral Russell), Mylène Demongeot
(Zizi), John Ericson (Krüger), Cecil Parker (colonel Howard), Folco Lulli
(Paco), Alex Nicol (Knocke), Eleonora Rossi Drago (Elsa), Ralph Truman
(amiral Benson), Grégoire Aslan (capitaine de l’« Abdullah »), Gian Maria
Volonte (Samuel Beaunstein). NB, 110 min.
Au cours de l’année 1940, d’innombrables navires marchands britanniques
disparaissent dans l’Océan Pacifique. En fait, commandé par le capitaine Rogge
et changeant constamment d’apparence et de drapeau, « L’Atlantis », un navire
corsaire allemand, approche les bateaux anglais en endormant leur méfiance.
Mais Rogge est un gentleman qui accueille toujours à son bord les équipages et
les passagers de ses proies avant d’envoyer leurs bâtiments par le fond. Pendant
ce temps, à Londres, l’amiral Russell a fini par comprendre la tactique de
« L’Atlantis » et décide de tout mettre en œuvre pour le localiser…
Une illustration de la fameuse et mythique « guerre sans haine » prônée par
le maréchal Rommel. Incarné par le très urbain Van Heflin, le capitaine Rogge
montre toutes les qualités d’un vrai gentleman, qui se refuse à appliquer aux
réfugiés qu’il recueille à son bord les directives racistes du Troisième Reich,
s’attirant ainsi la haine du représentant du parti nazi qui lui est attaché. Le duel
qu’illustre le film – entre l’amiral à Londres (Charles Laughton) et le capitaine
corsaire (Van Heflin) – se résume donc à une gigantesque partie d’échecs entre
deux intelligences particulièrement vives. Et, en fin de compte, le capitaine
Rogge, vaincu, en sabordant son bâtiment et en faisant recueillir son équipage
par un sous-marin allemand, agira de telle manière que son adversaire à Londres
ne sera jamais sûr d’avoir coulé son navire ! La seule manière de savourer ce
film est d’accepter cette convention qui fait fi de tout réalisme.
Toutefois, inspiré du journal de bord du capitaine Bernhard Rogge, l’histoire
est authentique. Rapatriés dans leur pays après six cents jours de campagne, le
capitaine Rogge et son équipage furent accueillis en héros. Une fois la paix
revenue, Rogge fut intégré au commandement de l’OTAN. Bénéficiant d’un
important budget et d’une affiche internationale, le film, qui eut une audience
très limitée, fut l’un des 26 nommés pour l’Ours d’or au Festival de Berlin 1960.
Il existe deux versions, l’une italo-américaine intégrale, et une version
britannique ramenée à 92 minutes.R.L.

SOUS LE PLUS PETIT CHAPITEAU


DU MONDE*
(The Smallest Show on Earth ; GB, 1957.) R. : Basil Dearden ; Sc. : John
Eldridge et William Rose ; Ph. : Douglas Slocombe ; M. : William Alwyn ;
Pr. : Michael Relph pour Sidney Gilliat et Frank Launder ; Int. : Virginia
McKenna (Jean Spenser), Bill Travers (Matt Spenser), Peter Sellers (Percy
Quill), Margaret Rutherford (Mrs. Fazackarlee), Bernard Miles (le vieux
Tom), Francis de Wolff (Hardcastle), Leslie Phillips (Robin Carter). NB,
80 min.
Jean et Matt Spenser viennent d’hériter du « Bijou », une minable petite salle
de cinéma de province complètement délabrée : le bâtiment, la salle et la
projection tremblent à chaque passage d’un train sur le pont à proximité. Et son
trio d’exploitants ne vaut guère mieux : une caissière septuagénaire,
Mrs. Fazackarlee, un projectionniste trop porté sur le whisky, Percy, et un portier
gâteux, Tom, qui ne rêve que d’accueillir les clients avec un bel uniforme. Seule
solution pour les héritiers : revendre la salle à leur concurrent, Hardcastle,
propriétaire du luxueux « Grand Cinéma ». Mais, comme son offre (500 £) est
dérisoire, ils décident de rouvrir la salle. Hardcastle ne s’embarrassant guère de
scrupules pour lutter contre la concurrence, une bouteille offerte à Percy suffit
pour provoquer une projection catastrophique. Et la salle est de nouveau déserte.
Jusqu’au jour où un incendie providentiel ravage le « Grand Cinéma ». Cette
fois, les Spenser obtiennent une somme correcte pour le rachat du « Bijou »
(10.000 £) avec l’assurance que le personnel gardera son emploi. Sur le quai de
la gare, au moment des adieux, le vieux Tom glisse à l’oreille de Matt, avec un
clin d’œil, cette petite phrase lourde de sous-entendus : « C’était le seul
moyen… »
Les derniers feux de la comédie anglaise des années cinquante. Mais on est
loin de Noblesse oblige ! Et on est surpris de découvrir le nom de Basil Dearden
au générique d’un film qui aurait mieux convenu à Charles Crichton ou
Alexander Mackendrick. Seule qualité : le pittoresque trio du « Bijou » constitué
de Margaret Rutherford, Peter Sellers et Bernard Miles qui s’en donnent à cœur
joie dans le plus outré des cabotinages. À titre de référence, on peut s’amuser à
comparer la composition la plus savoureuse, celle de Bernard Miles, à son
incarnation, l’année précédente, de l’inquiétant terroriste Mr. Drayton dans
L’Homme qui en savait trop (1956) d’Alfred Hitchcock.R.L.

SOUS LES JUPES DES FILLES**


(Fr., 2014.) R. : Audrey Dana ; Sc. : Audrey Dana, Murielle Magellan et
Raphaelle Desplechin ; Ph. : Giovanni Fiore ; M. : Imany Son ; Pr. : Fidélité
Films ; Int. : Isabelle Adjani (Lili), Alice Belaïdi (Adeline), Laetitia Casta
(Agathe), Audrey Dana (Jo), Julie Ferrier (Fanny), Audrey Fleurot
(Sophie), Marina Hands (Ines), Vanessa Paradis (Rose), Géraldine Nakache
(Ysis), Alice Taglioni (Marie), Sylvie Testud (Sam), Guillaume Goux
(Pierre), Alex Lutz (Jacques), Marc Lavoine (le gynécologue). Couleurs,
118 min.
Jo envoie sous pseudonyme des sms à son amant, mari d’Ines, épouse
modèle. Sophie est en apparence fringante, en réalité frigide. Rose est une
redoutable femme d’affaires. Fanny conduit un autobus. Ysis se console de la
froideur de son mari auprès de Marie, la baby-sitter de ses quatre fils…
Portraits de femmes confrontées à l’adultère, au stress, à l’ambition, à la
nymphomanie, à l’ennui… toutes interprétées par des actrices célèbres dans une
perspective modérement féministe. Audrey Dana est une actrice passée derrière
la caméra et qui mène sa troupe de stars à la baguette. C’est inégal mais amusant
et bien enlevé.J.T.

SOUS-SOLS**
(Im Keller ; Autriche, 2014.) R. et Pr. : Ulrich Seidl ; Sc. : Ulrich Seidl et
Veronika Frank ; Ph. : Martin Gschlacht ; M. : Nicola Tescari ; Int. : non
professionnels. Couleurs, 81 min.
Le film se présente comme un documentaire réalisé de façon neutre, en plans
fixes frontaux, avec des interprètes non professionnels. Est-ce vraiment certain ?
Tout ce qui nous est montré dans ces sous-sols de maisons autrichiennes, où
chacun se laisse filmer avec complaisance, paraît incroyable. Ce sont des
monstres à visage humain, ces nazis dans le culte d’Hitler, ces amateurs d’armes,
ces obsédés de jeux sado-masochistes, cette folle berçant des poupées. Le film
est un choc qu’il faut oser affronter. Si ce qu’il montre est exact, cela fait
frémir.C.B.M.
SOUS SURVEILLANCE**
(The Company You Keep ; USA, 2012.) R. : Robert Redford ; Sc. : Lem
Dobbs ; Ph. : Adriano Goldman ; M. : Cliff Martinez ; Pr. : Voltage Pictures
et Wild Wood Enterprises ; Int. : Robert Redford (Jim Grant/Nick Sloan),
Shia LaBeouf (Ben Shepard), Julie Christie (Nimi Luriel), Susan Sarandon
(Sharon Solarz), Nick Nolte (Fitzgerald), Brendan Gleeson (Henry
Osborne), Stanley Tucci (Ray Fuller). Couleurs, 121 min.
Trente ans après un braquage l’enquête, à la suite d’une arrestation surprise,
remonte jusqu’à l’avocat Jim Grant, nom derrière lequel se cache un redoutable
activiste. Celui-ci doit s’enfuir et mener sa propre enquête. Il parviendra à être
disculpé.
Plongeant dans les milieux activistes d’opposition à la guerre du Vietnam,
Robert Redford ressuscite un passé que l’Amérique avait voulu oublier.
L’acteur-réalisateur connaît son métier et maîtrise parfaitement son sujet. Cette
traque d’un innocent nous renvoie aux vieux films de Fritz Lang ou Mervyn
Leroy. Passionnant et angoissant.J.T.

SOUVENIRS (LES)*
(Fr., 2014.) R : Jean-Paul Rouve ; Sc : David Foenkinos, J.P. Rouve d’après
D. Foenkinos ; Ph : Christophe Offenstein ; M : Alexis Rault ; Pr : Maxime
Delauney, Romain Rousseau ; Int : Michel Blanc (Michel), Annie Cordy
(Madeleine), Mathieu Spinosi (Romain), Chantal Lauby (Nathalie), William
Lebghil (Karim), Audrey Lamy (la directrice), Flora Bonaventura (Louise),
Jacques Boudet (le peintre), J.P. Rouve (le patron de l’hôtel). Couleurs,
96 min.
Michel vient de prendre sa retraite ; il déprime. Sa femme Nathalie ne le
supporte plus. Et sa mère, 85 ans, doit être placée dans une maison de retraite
après la mort de son mari. Mais la vieille dame ne s’habitue pas à être parmi des
« vieux ». Un jour elle fugue. Son petit-fils Romain, 23 ans, qui lui porte une
grande affection, part à sa recherche.
Tous les personnages souffrent de solitude. Seul l’amour peut y remédier –
et le prône final, redondant, le souligne bien inutilement. C’est un film gentil,
drôle et émouvant à la fois, tendre, notamment dans la relation qui rapproche le
petit-fils de sa grand-mère. Beaux paysages de la côte normande. Et surtout un
excellent casting, jusqu’au moindre rôle secondaire (Audrey Lamy est
époustouflante !). Mention spéciale pour Michel Blanc, en éternel râleur, et pour
Annie Cordy qui – au-delà de la fantaisiste que l’on a connue et appréciée – est
ici une très fine comédienne.
C.B.M.

SPECTRE**
(Spectre ; GB, USA, 2015.) R. : Sam Mendes ; Sc. : Neal Purvis, Robert
Wade, John Logan, Jes Butterworth ; Ph. : Hoyte Van Hoyterna ; Eff. sp. :
Chris Corbould ; Eff. vis. : Daniel Kleiman ; M. : Thomas Newman ; Pr. :
EON Productions, MGM et Columbia Pictures ; Int. : Daniel Craig (James
Bond), Ralph Fiennes (M), Christoph Waltz (Franz Oberhauser/Ernst
Stavro Blofeld), Léa Seydoux (Dr Madeleine Swann), Monica Bellucci
(Lucia Sciarra), Andrew Scott (Max Denbigh), Ben Wishaw (Q). Couleurs,
148 mn.
Suivant les instructions posthumes laissées par la précédente directrice du
MI6, Bond déjoue un attentat préparé par Sciarra et le liquide. Il est désavoué
par le nouveau M, alors en pleine lutte de pouvoir avec Max Denbigh qui
conteste l’utilité de la section 00, n’ayant foi que dans le système de
renseignements informatique qu’il développe.
À Rome, portant l’anneau à motif de pieuvre de Sciarra, 007 s’immisce dans
une réunion de l’organisation secrète Spectre. La piste le mène en Autriche, où il
retrouve M. White, mourant. Sa fille, le Dr Madeleine Swann, accompagne Bond
à Tanger où M. White a laissé des indices qui les conduisent vers le repère de
Franz Oberhauser. C’est une vieille connaissance, son père ayant recueilli James
à la mort de ses parents. Rongé par la jalousie, il tirait les ficelles de chacun des
adversaires rencontrés depuis Casino Royale. Denbigh et son système de
renseignements sont également à sa solde. 007 s’échappe et détruit le repère
d’Oberhauser.
À Londres, Q et M empêchent le déploiement du système de renseignements
informatique corrompu et éliminent Denbigh. Franz, défiguré lors de l’explosion
de son repère mais vivant, capture Madeleine et l’enferme dans l’ancien siège du
MI6 dont la destruction est imminente.
007 libère Madeleine juste avant l’explosion et capture Oberhauser.
Maîtrisant sa colère, il l’épargne et le remet à M.
Daniel Craig endosse pour la quatrième fois le costume du plus célèbre des
agents de sa Majesté. Il y confirme la rupture avec ses prédécesseurs à l’écran en
étant plus fidèle au personnage des romans de Fleming, froid, brutal et
vulnérable. Léa Seydoux campe une James Bond girl convaincante. Les scènes
d’actions sont efficaces. Mais après l’excellent Skyfall, on espérait un scénario
plus percutant. Sorti en France deux jours avant les attentats sanglants qui
frappèrent Paris et le Stade de France, la scène de pré-générique, où Bond déjoue
un attentat qui doit frapper un stade, prend un relief saisissant.N.C.

SPITFIRE*
(The First of the Few ; GB, 1942.) R. et Pr. : Leslie Howard ; Sc. : Anatole de
Grunwald et Miles Malleson, d’après une histoire de Henry C. James et
Kay Strueby ; Ph. : Georges Périnal ; M. : William Walton ; Int. : Leslie
Howard (R. J. Mitchell), David Niven (commandant Geoffrey Crisp),
Rosamund John (Diana Mitchell), Roland Culver (commandeur Bride),
Ann Firth (Miss Harper), David Horne (Mr. Higgins). NB, 118 min.
15 septembre 1940 : la gigantesque attaque aérienne de la Luftwaffe de
Goering sur l’Angleterre vient de commencer. Pour distraire les pilotes sous ses
ordres et en attente de décoller, le commandant Crisp, chef de la station, leur
raconte le destin de R. J. Mitchell, l’inventeur du nouvel avion de chasse
révolutionnaire, le « Spitfire ».
Le film de propagande type entrepris par Leslie Howard qui, après avoir
tourné Autant en emporte le vent (1939) et indifférent aux sirènes
hollywoodiennes, rentra dans son pays natal pour participer, à son niveau, à la
lutte contre l’Allemagne. Tout comme David Niven qui avait, lui aussi,
interrompu sa carrière déjà prestigieuse pour rallier l’Angleterre. Si le film a
incontestablement vieilli, il faut le voir en ayant cela à l’esprit. Le titre original
fait allusion à la fameuse petite phrase de Churchill : « Jamais dans l’histoire des
conflits de l’humanité, tant de gens n’ont dû autant à si peu. » (Never in the field
of humain conflict was so much owed by so many to so few.). Film ressuscité par
la télévision.R.L.

SPORT DE FILLES**
(Fr., 2011.) R. : Patricia Mazuy ; Sc. : Simon Reggiani et Patricia Mazuy ;
Ph. : Caroline Champetier ; M. : John Cale ; Pr. : Grégoire Debailly et
Gilles Sandos ; Int. : Marina Hands (Gracieuse), Bruno Ganz (Franz),
Josiane Balasko (Joséphine). Couleurs, 101 min.
Gracieuse est une femme ambitieuse, caracterielle et surdouée. Étant de
milieu modeste, elle n’a de choix, pour assouvir son désir de compétition de haut
niveau, que de travailler pour les autres. Elle se retrouve ainsi dans une écurie de
dressage où l’argent a remplacé l’amour des chevaux. Profitant de l’absence de
la propriétaire, Gracieuse décide de faire travailler un cheval pour le mener au
sommet.
Nous suivons les progrès de Gracieuse et c’est une belle mise en lumière de
ce que peut être l’équitation de haut niveau. Bien qu’il y ait quelques
incohérences, on se laisse porter par la rage de vaincre de l’héroïne prête à tout
pour emmener son cheval à la victoire. Josiane Balasko est remarquable dans un
rôle à contre-emploi.F.B.M.
SPOTLIGHT**
(Spotlight ; USA, 2015.) R. : Tom McCarthy ; Sc. : John Singer et Tom
McCarthy ; Ph. : Masanobu Takayanagi ; M. : Howard Shore ; Pr. :
Entertainment One Features ; Int. : Mark Ruffalo (Mike Rezendes),
Michael Keaton (Walter Robinson), Rachel McAdams (Sacha Pfeiffer), Liev
Schreiber (Marty Baron), Stanley Tucci (Garabedian), Len Cariou (le
cardinal Law), Brian d’Arcy James (Matt Carrol). Couleurs, 128 min.
En juillet 2001, l’équipe du Boston Globe, journal d’investigation, révèle
que des prêtres ont commis des actes de pédophilie couverts par leur hiérarchie.
L’enquête a porté essentiellement à Boston.
À partir de faits divers authentiques, ce film est un hymne à la presse
d’investigation. Ses méthodes, ses réseaux, ses conseils juridiques sont ainsi mis
en lumière. Un film passionnant même si l’objet de l’enquête est plutôt
nauséabond.J.T.

SPRING BREAKERS**
(USA, 2012.) R. : Harmony Korine ; Sc. : Harmony Korine ; Ph. : Benoît
Debie ; M. : Cliff Martinez, Skrillex ; Pr. : Muse Productions, O’Salvation,
Division Films, Annapurna Pictures, Iconoclast, RabbitBandini
Productions, Radar Pictures ; Int. : James Franco (Alien), Selena Gomez
(Faith), Vanessa Hudgens (Candy), Ashley Benson (Brit), Rachel Korine
(Cotty). Couleurs 94 min.
Quatre étudiantes commettent un braquage pour financer leurs vacances de
printemps à Miami, où se déroulent les meilleurs « Spring Breaks ». Sur place,
elles seront arrêtées par la police pour usage de drogue. Mais un caïd local,
Alien, va les prendre sous son aile. Il paie leur caution et les séduit jusqu’à ce
que les jeunes femmes acceptent de faire partie de son gang. La plus jeune,
Faith, quitte Miami et rentre chez elle. Mais Candy, Brit et Cotty acceptent
d’entrer en guerre contre Archi, le chef du gang opposé. Blessée au bras, Cotty
s’enfuit également. Alien, Candy et Brit se vengent en massacrant tous les
membres du gang d’Archi. Alien est abattu au cours de la fusillade et les deux
étudiantes retournent enfin à l’université.
Harmony Korine signe un étrange film, qui permet à une surprenante poésie
de se dégager d’une accumulation de vulgarité. Cette contemplation de la sottise
à l’état brut, authentique et naïve, atteint une forme de magie, sublimée par la
lumière fluorescente de Benoît Debie. Un beau récit initiatique se substitue
finalement au spectacle abject pour adolescent bas de plafond que Spring
Breakers promettait pourtant d’être.G.J.

SPY*
(Spy ; USA, 2015.) R. et Sc. : Paul Feig ; Ph. : Robert Yeoman ; Eff. sp. :
Yves De Bono ; M. : Theodore Shapiro ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. :
Melissa McCarthy (Susan Cooper), Jason Statham (Rick Ford), Jude Law
(Bradley Fine), Rose Byrne (Rayna Boyanov), Miranda Hart (Nancy
Artingstall). Couleurs, 120 min.
L’agent de la CIA Bradley Fine doit récupérer une ogive nucléaire mais il
tue involontairement l’homme qui avait caché l’ogive. Reste sa fille.
Malheureusement Bradley est assassiné. Sa partenaire, Susan Cooper prend le
relais. Toutefois elle doit compter avec un autre agent, Rick Ford, qui veut
venger Bradley. Or celui-ci n’est pas mort et se serait rangé dans le camp
adverse. Finalement ce n’était qu’une ruse et les trois agents secrets empêcheront
l’ogive de tomber aux mains d’un oligarque russe.
Parodie de film d’espionnage, aux effets éprouvés, mais superbement jouée
avec un Jason Statham, vantard inefficace et machiste, un Jude Law pastichant
de façon irrésistible James Bond et une Melissa McCarthy qui reprend les gags
des Flingueuses. Paul Feig connaît son métier mais ne travaille pas toujours dans
la dentelle : l’héroïne vomissant sur le cadavre de l’homme qu’elle a tué.J.T.
SPY SMASHER**
(Spy Smasher ; USA, 1943.) R. : William Witney ; Sc. : Ronald Davidson,
Norman S. Hall, Joseph Poland, William Lively et Joseph O’Donnell ; Ph. :
Reggie Lanning ; M. : Mort Glickman ; Pr. : W. J. O’Sullivan ; Int. : Kane
Richmond (Alan/Jack Armstrong), Marguerite Chapman (Eve Corby), Sam
Flint (amiral Corby), Hans Schumm (le Masque), Tristram Coffin (Drake),
Franco Corsaro (Pierre Durand). NB, serial (12 épisodes).
Le combat impitoyable entrepris par les jumeaux Alan et Jack Armstrong
pour réduire à l’impuissance « le Masque » à la tête d’un réseau de la Cinquième
Colonne qui opère sur le territoire américain. L’un des frères qui incarne le
« Spy Smasher » (littéralement l’Écraseur d’espion) est tué, mais son jumeau
prendra sa place pour continuer la lutte.
L’un des serials les plus populaires et les plus réussis de la période de la
guerre. Beaucoup d’innovations dans la résolution des « cliffhangers » qui
terminent chaque épisode et un humour constant qui reste l’un des atouts
majeurs du film. Film ressuscité par la télévision.R.L.

STAR TREK INTO DARKNESS**


(Star Trek Into Darkness ; USA, 2013.) R. : J.J. Abrams ; Sc. : Roberto Orci,
Alex Kurtzman et Damon Lindelof ; Ph. : Dan Mindel ; Eff. sp. : Burt
Dalton ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Paramount et Sky Dance ; Int. :
Chris Pine (Capitaine Kirk), Zachary Quinto (Spock), Zoe Saldana (Nyota
Uhura), Benedict Cumberbatch (John Harrison), Karl Urban (Docteur
McCoy), John Cho (Hikaru Sulu). Couleurs, 132 min.
Kirk perd son commandement à la suite d’une infraction au code de Starfleet
pour aider Spock. Pike le remplace à la tête de l’Enterprise mais il meurt lors
d’une attaque contre Starfleet conçue par John Harrison. Kirk dirige la chasse
contre Harrison. Capturé, ce dernier révèle à Kirk qu’il est en réalité une créature
de Marcus. Marcus vient attaquer Kirk avec un formidable vaisseau de guerre.
Kirk avec l’aide d’Harrison pénétre dans ce vaisseau. Marcus est tué et son
vaisseau s’écrase sur la terre. Harrison, de son vrai nom Kahn, qui s’enfuyait, est
rattrapé par Spock. Quant à Kirk qui s’était sacrifié, il ressuscite grâce au sang
de Kahn.
Encore plus spectaculaire que les précédents avec cette fois comme figure
centrale : Harrison-Kahn dont les intrigues rythment l’action.J.T.

STAR TREK SANS LIMITES*


(Star Trek Beyond ; USA, 2016.) R. : Justin Lin ; Sc. : Simon Pegg et Doug
Jung ; Ph. : Stephen F. Windon ; Eff. sp. : Cameron Waldbauer ; Eff. vis. :
Sean Stranks ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. :
Chris Pine (Capitaine Kirk), Zachary Quinto (Commandant Spock), Karl
Urban (Docteur McCoy), Zoe Saldana (Lieutenant Uhura), Simon Pegg
(Scott), John Cho (Sulu). Couleurs, 123 min.
Le capitaine Kirk se porte au secours d’un équipage qui s’est perdu sur une
planète inconnue. En réalité c’est un piège tendu par Krall et son armada. Une
lutte à mort s’engage notamment autour de l’artefact, une arme biologique.
Justin Lin prend la suite de J. J. Abrams comme réalisateur de Star Trek et
s’efforce de lui donner un nouveau souffle insistant plus sur l’aventure que sur la
science-fiction, et en ajoutant à l’équipage Sofia Boutella en Jaylah. Du coup le
méchant, Krall, interprété par Idriss Elba, prend un poids supplémentaire. Krall
n’étant pas mort, attendons la suite.J.T.

STAR WARS : LE RÉVEIL


DE LA FORCE***
(Star Wars : The Force Awakens ; USA, 2015.) R. : J.J. Abrams ; Sc. :
Lawrence Kasdan, J.J. Abrams, Michael Arndt d’après les personnages
créés par George Lucas ; Ph. : Daniel Mindel : M. : John Williams ; Déc. :
Rick Carter et Darren Gilford ; Pr. : J.J. Abrams, Kathleen Kennedy,
Bryan Burk ; Int. : Harrison Ford (Han Solo), Mark Hamill (Luke
Skywalker), Carrie Fisher (Princess Leia), Peter Mayhew (Chewbacca),
Adam Driver (Kylo Ren), Daisy Ridley (Rey), John Boyega (Finn), Andy
Serkis (Snoke), Oscar Isaac (Poe Dameron). Couleurs, 135 min.
Trente ans après la bataille d’Endor et la destruction de l’Étoile de la Mort,
Luke Skywalker, le dernier Jedi encore en vie, a disparu. Le Premier Ordre, né
sur les ruines de l’Empire Galactique, tente de le retrouver, tout comme la
Résistance, une force issue de la République, dirigée par Leia Organa, la sœur
jumelle de Luke.
Star Wars est probablement la saga la plus transgénérationnelle de toute
l’Histoire du septième art. Lancée en 1977, l’épopée imaginée par Georges
Lucas fascine le public depuis quatre décennies et semble avoir encore de beaux
jours devant elle. Rachetée à prix d’or par les studios Disney, la franchise prend
un nouvel élan avec ce septième opus dont la réalisation a été confiée à
J.J. Abrams, auteur du génial Super 8. Un choix qui, après les trois épisodes
réalisés par Lucas et qui ont divisé les fans, s’avère des plus judicieux. D’autant
que le cinéaste et ses deux coscénaristes (dont Lawrence Kasdan déjà à l’œuvre
sur L’Empire Contre-Attaque et Le Retour du Jedi) ont décidé de renouer avec
l’esprit de la trilogie originelle et d’inscrire leur récit dans la continuité de
l’épisode VI. Trente ans après la destruction de l’Étoile de la mort, on retrouve
donc avec un énorme plaisir et non sans émotion Han Solo, Luke Skywalker,
Chewbacca et la princesse Leia qui, certes, ont pris de l’âge, mais qui
symbolisent à eux seuls ce retour aux sources. D’ailleurs, pour les spectateurs
ayant découvert ces héros quand ils étaient enfants ou adolescents, la simple
présence de ces personnages mythiques suffira à leur bonheur. D’autant qu’en
amoureux de la trilogie originelle, J.J. Abrams aborde la saga avec le plus grand
respect et multiplie les clins d’œil et les références aux quatrième, cinquième et
sixième volets, c’est-à-dire ceux qui trouvent grâce aux yeux des puristes. Cette
volonté de renouer avec les origines se retrouve également dans les choix
artistiques et techniques du cinéaste qui fait ici appel, pour de nombreux effets
spéciaux, à l’utilisation de maquettes, d’animatronique et de maquillages, ce qui
évidemment contribue à faire le lien avec l’esthétique si particulière (et un peu
kitsch) des premiers films. Mené à un train d’enfer, Le Réveil de la Force est
spectaculaire à souhait sans pour autant reléguer au second plan les personnages.
En ce sens, les nouveaux protagonistes introduits dans cet opus, s’avèrent très
convaincants, à l’image de Finn, stormtrooper passé du côté des rebelles, et de
Rey, jeune pilleuse d’épaves promise à un destin de Jedi (très bien campée par la
britannique Daisy Ridley). Si les plus critiques pourront reprocher au métrage
ses facilités scénaristiques (Han Solo et Leia ont un fils, et les ressorts
dramatiques qui en découlent ont un air de déjà vu), force est de reconnaître que
J.J. Abrams, sans révolutionner la franchise, a réussi son coup et nous offre avec
ce Réveil de la Force (premier volet d’une nouvelle trilogie), une production
aussi spectaculaire que réjouissante qui s’adresse à l’âme d’enfant que recèle
chaque spectateur. Une réussite doublée d’un véritable (et prévisible) carton au
box-office, le film ayant enregistré, en une semaine, plus de 3 millions d’entrées
en salles en France.E.B.

STELLA DAYS**
(Stella Days ; Irl., 2011.) R. : Thaddeus O’Sullivan ; Sc. : Antoine
O’Flatharta, Th. O’Sullivan d’après Michael Doorley ; Ph. : John Christian
Rosenlund ; M. : Nicholas Hooper ; Pr. : Newgrange Pict. ; Int. : Martin
Sheen (le père Barry), Stephen Rea (Brendan Mc Sweeney), Tom Hickey
(l’évêque), Marcella Plunkett (Molly), Trystan Gravelle (Tim), Joseph
O’Sullivan (Joey) Couleurs, 85 min.
Comté de Tipperary, 1956. La fée électricité fait son apparition dans ce petit
village irlandais où officie le Père Barry, qui s’ennuie dans la routine de sa vie
sacerdotale. Pour y remédier, mais aussi pour renflouer les finances de l’Église,
ce prêtre cinéphile décide d’ouvrir un cinéma. Son évêque n’est pas vraiment
d’accord, sans parler de l’opposition du politicien local.
Quel film délicieux au charme rétro, aux beaux paysages irlandais, aux
villageois pittoresques ! quant à ce prêtre aux idées progressistes –
magnifiquement campé par Martin Sheen – il a peut-être plus croyance en la
modernité du cinéma qu’en sa foi chancelante. Et quelle belle idée (bien
utopique !) que de réunir à la fin toute la communauté autour d’un film lors de
l’inauguration du « Stella » – avec la bénédiction de l’évêque !!
C.B.M.

STEVE JOBS**
(Steve Jobs ; USA, 2015.) R. : Danny Boyle ; Sc. : Aaron Sorkin ; Ph. : Alwin
Küchler ; M. : Daniel Pemberton ; Pr. : Scott Rudin, Entertainment 360 ;
Int. : Michael Fassbender (Steve Jobs), Kate Winslet (Joanna Hoffman),
Seth Rogen (Steve Wozniak), Katherine Waterston (Chrisann Brennan).
Couleurs, 122 min.
La vie du cofondateur d’Apple en trois dates : 1984, 1988 et 1997. En 1988
il présente le Macintosh 128k ; en 1988, il lance le NeXTcube pour les
établissements scolaires ; en 1997, retour à la tête d’Apple. En contrepoint ses
démêlés avec son ancienne compagne Chrisann Brennan dont il refuse de
reconnaître la fille, Lisa.
Type parfait du biopic américain consacré à une légende de la technologie
moderne. Un portrait de froid capitaine d’industrie tempéré par les rapports de
Jobs avec sa fille illégitime. Bonne composition de Fassbender dans un rôle
difficile, Jobs n’étant mort que récemment.J.T.

STOKER**
(Stoker ; USA, 2012.) R. : Park Chan-wook ; Sc. : Wentworth Miller ; Ph. :
Chung Chung-hoon ; M. : Clint Mansell ; Pr. : Fox Searchlight Pictures ;
Int. : Mia Wasikowska (India Stoker), Matthew Goode (Charles Stoker),
Dermot Mulroney (Richard Stoker), Jaki Weaver (Gwendolyn Stoker),
Nicole Kidman (Evelyn Stoker). Couleurs, 100 min.
Une adolescente India perd son père, ce qui ne trouble pas trop sa mère, mais
c’est surtout un oncle séduisant, Charles, qu’elle ne connaissait pas, qui a un
comportement étrange. Elle va découvrir l’affreuse vérité…
On va crescendo dans l’horreur avec ce film dont on arrêtera ici le résumé
pour ne pas en dévoiler les épisodes finaux. Réalisateur coréen Park Chan-wook
nous propose ici des variations horrifiques sur le thème hitchcokien de L’ombre
d’un doute.J.T.

STONE
(Stone ; USA, 2011.) R. : John Curran ; Sc. : Angus MacLachlan ; Ph. :
Maryse Alberti ; Pr. : Stone Productions ; Int. : Robert De Niro (Jack
Mabry), Edouard Norton (Stone), Milla Jovovich (Lucette), Frances Conroy
(Madylyn Mabry). Couleurs, 105 min.
Jack Mabry doit examiner le cas de Stone, accusé d’avoir incendié la maison
de ses beaux-parents : peut-il accorder à Stone une liberté conditionnelle ? Pour
le convaincre Stone fait intervenir son épouse, Lucette, fort attirante. Il
succombe. Stone lui avoue que Dieu lui parle et admet être responsable de
l’incendie qui a détruit la maison de ses beaux-parents. Jack Mabry tente alors
d’empêcher la libération de Stone. Trop tard. Et sa maison est incendiée. Jack
braque Stone mais ne tire pas à la demande de sa femme. Stone disparaît sans
Lucette et la femme de Mabry le quitte. À son tour ce dernier croit entendre des
voix.
De Niro et Norton s’étaient déjà affrontés dans The Score : ils reprennent
leur face à face dans ce curieux film qui débute en excellent film noir et s’achève
en drame métaphysique dont on voit mal les raisons. Sans doute l’œuvre se veut-
elle ambitieuse, mais elle semble mal maîtrisée malgré une distribution parfaite.
Ce fut un échec commercial.
J.T.

STRATÉGIE ENDER (LA)**


(Ender’s Games ; USA, 2013.) R. : Gavin Hood ; Sc. : Gavin Hood d’après le
roman de Orson Scott Card ; Ph. : Donald McAlpine ; M. : Steve
Jablonsky ; Pr. : Orson Scott Card, Robert Chartoff, Lynn Hendee, Alex
Kurtzman, Roberto Orci, Linda Donough, Gigi Pritzker, Ed Ulbrich ; Int. :
Asa Butterfield (Ender Wiggin), Harrison Ford (colonel Graff), Ben
Kingsley (Mazer Rackham), Abigail Breslin (Valentine Wiggin). Couleurs,
114 min.
Afin de contrer une probable nouvelle invasion extraterrestre, les autorités
terriennes forment des soldats dès le plus jeune âge, les soumettant à un
entraînement intensif. L’un des enfants, Andrew « Ender » Wiggin, démontre
des capacités surprenantes pour le combat. Il pourrait bien, selon le colonel
Graff, être le sauveur de l’humanité.
Publiée au milieu des années 80 et récompensée à l’époque par le Prix Hugo,
La stratégie Ender s’est rapidement imposée comme un classique de la
littérature SF et a permis à son auteur, Orson Scott Card, d’accéder à la
notoriété. Longtemps en projet, l’adaptation cinématographique du livre a mis
près de trente ans à se concrétiser. Une attente qui en valait la peine, le résultat, à
l’écran, étant remarquable à plus d’un titre. Gavin Hood, dont le X-Mens
Origins : Wolverine n’avait pas fait l’unanimité, signe en effet ici un blockbuster
à la fois sensible, intimiste, profond et intelligent, qui respecte parfaitement
l’esprit du roman original et ce, en dépit des quelques libertés narratives qu’il
prend (cf. : les personnages du frère et de la sœur d’Ender ne sont pas aussi
développés que dans le texte d’origine). Également auteur du scénario, Hood
préfère recentrer son intrigue sur le jeune héros, à la psychologie complexe et
dont le cheminement moral est le véritable sujet du récit. Un choix qui se révèle
risqué mais pertinent et qui confère au film une dimension introspective plutôt
rare dans ce type de production. Optant pour une mise en scène posée, aux plans
longs et aux mouvements de caméra fluides, Hood prend le contre pieds de la
tendance actuelle, souvent basée sur des montages étourdissants, et articule son
métrage autour de ses protagonistes, incarnés par des comédiens d’une justesse
impressionnante. Dans le rôle d’Ender, Asa Butterfield, révélé dans Hugo
Cabret, confirme tout son talent et porte une grande partie du film sur ses
épaules. Et ses partenaires de jeu sont au diapason, à l’image d’Harrison Ford,
parfait dans la peau d’un militaire manipulateur, et de Ben Kingsley, à qui
Butterfield avait déjà donné la réplique dans le chef-d’œuvre de Scorsese.E.B.

STRICTLY CRIMINAL**
(Strictly Criminal/Black Mass ; USA, 2015.) R. : Scott Cooper ; Sc. : Mark
Mallouk et Jez Butterworth ; Ph. : Masanobu Takayanagi ; M. : Tom
Holkenborg ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Johnny Depp (James Bulger), Joel
Edgerton (l’agent du FBI), Benedict Cumberbatch (Billy Bulger). Couleurs,
122 min.
Qui est James J. Bulger, chef présumé du Winter Hill Gang ? Un tueur qui
évolue entre trafics de drogue, blanchiement d’argent et extorsions diverses dans
le Boston des années 70.
Dans la lignée de Coppola et Scorsese, un film sur la Mafia d’une grande
violence. Johnny Depp compose un personnage fascinant, méconnaissable avec
son crâne dégarni et ses lentilles. Scott Cooper, après Crazy Heart, confirme sa
maîtrise et s’affirme comme un successeur de Scorsese. Arrêté en 2011, le héros
du film, 86 ans en 2015, est toujours en prison à cette date.J.T.

SUBURRA*
(Suburra ; Ital., Fr., 2014.) R. : Stefano Sollima ; Sc. : Stefano Rulli, Sandro
Petraglia ; Ph. : Paolo Carnera ; M. : Pasquale Catalano ; Pr. : Marco
Chimenz, Giovanni Stabilni, Riccardo Tozzi ; Int. : Pierfrancesco Favino
(Filippo Malgradi), Elio Germano (Sebastianio), Claudio Amendola (le
Samouraï), Alessandro Borghi (Numéro 8), Greta Scarano (Viola), Jean-
Hugues Anglade (le cardinal Bechet). Couleurs, 130 min.
Dans le cadre d’un juteux projet immobilier destiné à transformer une partie
de la plage d’Ostie en Las Vegas local se livre une guerre secrète et sauvage qui
voit s’affronter politiciens corrompus, un puissant parrain, un gang familial de
Tziganes et autres créatures sans foi ni loi, sans oublier… le Vatican.
Un quart dénonciation politique et état des lieux d’une Italie déliquescente /
trois quarts étalage complaisant de violences, de sexe, de drogue, de nudité. On
aurait aimé la proportion inverse, moins la complaisance.G.B.

SUFFRAGETTES (LES)*
(Suffragette ; GB, 2015.) R. : Sarah Gavron ; Sc. : Abi Morgan ; Ph. : Edu
Grau ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Ruby Films, Pathé, Films 4 ; Int. :
Carey Mulligan (Maud Watts), Helena Bonham-Carter (Edith), Brendan
Gleeson (Inspecteur Steed), Anne-Marie Duff (Violet Miller), Meryl Streep
(Emmeline). Couleurs, 106 min.
Dans l’Angleterre de 1912, Maud Watts rejoint le combat mené par le parti
féministe d’Emmeline Pankhurst en faveur du droit de vote des femmes. Celui-ci
sera accordé en 1918.
Il faudra en France attendre 1945 ! Le film de Sarah Gavron est une
reconstitution fidèle de la lutte des femmes anglaises pour le droit de vote.J.T.

SUICIDE SQUAD*
(Suicide Squad ; USA, 2016.) R. et Sc. : David Ayer ; Ph. : Roman
Vasyanov ; Eff. sp. : Michael Innanen ; Eff. vis. : Jerome Chen ; M. : Steven
Price ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Margot Robbie (Harley Quinn), Will Smith
(Deadshot) Jared Leto (le Joker), Jal Courtney (le capitaine Boomerang)
June Moone (l’Enchanteresse), Adewale Akinnuoye-Agbaje (Killer Croc).
Couleurs, 130 min.
La bande des racailles méta-humaines, Deadshot, Harley Quinn, Boomerang,
Killer Croc, les anti-héros, pourra-t-elle sauver le monde menacé par
l’Enchanteresse et son armée ?
Le studio Warner ayant compris que les super-héros étaient fatigués ou que
le public s’en lassait, fait place aux antihéros. Une star s’impose dans cette
bande déjà terrifiante par sa composition, le Joker, interprété ici, après Jack
Nicholson et Heath Ledger, par un excellent Jared Leto. Le parti pris de donner
la vedette aux méchants permet d’apporter un peu de souffle à cette œuvre qui
puise dans les comics de John Ostrander ou John Byrne.
J.T.

SUITE FRANÇAISE**
(Fr., 2014.) R. : Saul Dibb ; Sc. : Saul Dibb et Matt Charman d’après le
roman d’Irène Némirovsky ; Ph. : Eduard Grau ; M. : Rael Jones ; Pr. :
Alliance Films, TF I, Scope Pictures ; Int. : Michelle Williams (Lucile
Angelier), Kristin Scott Thomas (Mme Angelier), Mathias Schoenaerts
(Bruno von Falk), Sam Riley (Benoit), Heino Ferch (le commandant).
Couleurs, 107 min.
1940. Le village de Bussy est occupé par les Allemands. Mme Angelier doit
loger chez elle le lieutenant von Falk, un homme de belle prestance et de grande
culture. La belle-fille de Mme Angelier, dont le mari est prisonnier, n’est pas
insensible à son charme. Mais quand un habitant, Benoit, excédé par le
comportement de son hôte allemand qui fait la cour à sa femme, le tue, la jeune
femme n’hésite pas à cacher son compatriote. Von Falk lui permettra de se
sauver avec Benoit.
Une histoire sentimentale sur fond d’occupation avec la petite note
patriotique. L’amour plus fort que le sentiment national ? Bien joué, le film
n’ennuie pas et a bénéficié du prestige posthume d’Irène Némirowsky, mais il
manque de souffle.J.T.

SULLY**
(Sully ; USA, 2016.) R. : Clint Eastwood ; Sc. : Todd Komarnicki ; Ph. :
Tom Stern ; M. : Christian Jacob et Tierney Sutton Band ; Eff. sp. : Steve
Riley ; Eff. vis. : Michael Owens ; Pr. : Malpaso et Flashlight Films ; Int. :
Tom Hanks (Chesley « Sully » Sullenberger, Aaron Eckhart (Skiles), Laura
Linney (Lorraine Sullenberger), Holt McCallany (Mike Cleary), Anna
Gunn (Elizabeth Davis). Couleurs, 95 min.
Le 15 janvier 2009, le pilote Sullenberger, surnommé Sully, prend les
commandes de son avion. Au bout de trois minutes après le décollage, il constate
que les réacteurs sont endommagés par un vol d’oies. Contrairement à l’avis de
la tour de contrôle, Sully fait amerrir son A 320 sur l’Hudson, sauvant tous les
passagers. Une commission d’enquête lui reproche de ne pas être retourné à
l’aéroport. Mais l’Amérique le considère comme un héros. N’a-t-il pas sauvé
155 passagers ?
« Cette histoire vraie était faite pour Clint Eastwood. Elle raconte un aspect
de son pays. Le commandant Sully est un de ces héros modestes à la James
Stewart. Il ne pouvait être incarné que par le minéral Tom Hanks avec ses
cheveux blancs et sa moustache argentée. Tom Hanks, on lui donnerait le Bon
Dieu sans confession. A la place il a eu des oscars. » (Eric Neuhoff). Au moment
où l’Amérique doute, Clint Eastwood nous offre le portrait d’un homme
irréprochable dont des gens de bureau remettent en cause les décisions alors
qu’il avait raison. Clint Eastwood retrouve les héros du cinéma américain des
années 30-40 dans une mise en scène irréprochable.J.T.

SUMMER*
(Sangaïle ; Lituanie, 2014.) R. et Sc. : Alanté Kavaïté ; Ph. : Dominique
Colin ; M. : Jean-Benoît Dunkel ; Pr. : Zivré Gallego, Antoine Zimkine ;
Int. : Juila Steponaityté (Sangaïlé), Aisté Dirziuté (Austé). Couleurs, 90 min.
Comme chaque année, Sangaïlé, une jeune fille timide, passe l’été avec ses
parents dans leur villa au bord d’un lac. Lors d’un meeting aérien, elle fait la
connaissance d’Austé, une fille de son âge enjouée et extravertie. Une amitié naît
entre elles.
Dans la chaleur d’un bel été, c’est une histoire sensuelle et lumineuse sur
une relation homosexuelle entre filles, sujet alors tabou en Lituanie. Le film lui-
même est évanescent, aérien, léger ; il a la beauté de ses deux interprètes. À
signaler que l’aviation est un sport national en Lituanie et que J.B. Dunkel est un
musicien du groupe Aia, donc ici en parfaite adéquation.C.B.M.

SUNSET SONG**
(Sunset Song ; GB, Lux., 2014.) R. : Terence Davies ; Sc. : Terence Davies,
d’après le roman de Lewis Grassic Gibbon ; Ph. : Michael McDonough ;
M. : Gast Waltzing ; Pr. : Roy Boulter, Nicolas Steil, Sol Papadopoulos ;
Int. : Agyness Deyn (Chris Guthrie), Peter Mullan (John Guthrie), Ewan
Tavendale (Kevin Guthrie), Jack Greenlees (Will Guthrie), Ian Pirie (Chae
Strachan). Couleurs, 135 min.
Dans les années 1910, le destin chaotique de Chris Guthrie, fille d’un
fermier tyrannique et brutal du Nord-Est de l’Écosse. Ballottée par les
événements familiaux, intimes aussi bien qu’historiques, la jeune fille vivra en
l’espace de six années l’expérience de toute une vie, voire de plusieurs.
Plastiquement impressionnant (extérieurs élégiaques, intérieurs aux
éclairages subtils à la bougie ou en lumière indirecte), le film de Terence Davies
convainc aussi et surtout par la grâce de son personnage principal, cette simple
fille de la campagne, intelligente, humaine et sensible, à laquelle le fine Agyness
Deyn apporte un vibrato tout en retenue. À la fois hiératique et incarnée,
l’actrice traverse en toute intégrité des lieux, une société et une époque bien
définis, tout en leur conférant une portée allégorique. C’est avant tout ce
personnage et la façon dont il est interprété qui évitent à cette adaptation d’un
classique écossais de 1932 les pièges du mélo.
Tout n’est certes pas parfait dans Sunset Song, surtout du côté du rythme,
certaines séquences s’étirant au-delà du raisonnable (les chansons filmées in
extenso, l’interminable travelling au-dessus de la boue du champ de bataille…) ;
heureusement, les temps faibles sont compensés par des moments très forts, d’un
beau lyrisme (comme la séquence où Chris poursuit ses chevaux sous l’orage
nocturne) ou de grande tension (telles les scènes choc où le père fait régner la
terreur).
Au bout du compte, un film éminemment respectable qui ne passe pas loin
de la grande œuvre.G.B.

SUNSHINE CLEANING*
(Sunshine Cleaning ; USA, 2008.) R. : Christine Jeffs ; Sc. : Megan Holley ;
Ph. : John Toon ; Pr. : Big Beach Films ; Int. : Amy Adams (Rose
Lorkowski), Emily Blunt (Nora Lorkowski), Alan Arkin (Joe Lorkowski),
Steve Zahn (Mac). Couleurs, 90 min.
Pour trouver de l’argent, deux sœurs montent une entreprise de nettoyage
de… scènes de crime.
Original avec un goût prononcé pour le macabre et une brillante
distribution.J.T.

SUPER**
(USA, 2010.) R. et Sc. : James Gunn ; Ph. : Steve Gainer ; M. : Tyler Bates ;
Pr. : Miranda Bailey et Ted Hope ; Int. : Rainn Wilson (Frank Darbo /
L’Eclair cramoisi), Ellen Page (Libby / Cramoisette), Liv Tyler (Sarah),
Kevin Bacon (Jacques), Gregg Henry (Detective John Felkner), Michael
Rooker (Abe). Couleurs, 96 min.
Quitté par se femme et pensant être touché par la grâce de Dieu, Frank
Darbo décide de devenir un super-héros. Avec l’aide de Libby, vendeuse dans un
magasin de bandes dessinées, il endosse alors le costume de L’Eclair Cramoisi et
se met à combattre le crime.
Avant de s’emparer des Gardiens de la Galaxie, James Gunn s’était déjà
essayé au film de super-héros avec Super, un métrage resté injustement inédit
dans les salles françaises. Comme dans Kick-Ass, l’histoire (imaginée par Gunn)
relate la transformation d’un homme qui s’invente un personnage de justicier
nommé L’Eclair Cramoisi et s’en prend à quiconque commet un acte
répréhensible à ses yeux. En faisant de son super-héros sans pouvoir un être
inquiétant agissant au nom du Seigneur, James Gunn nous interroge sur la notion
même de Justice et dénonce la dimension réactionnaire que revêtent certains
vengeurs masqués. Et ce, au gré d’un film acerbe et sans concession, porté par
une distribution quatre étoiles (Ellen Page, Kevin Bacon, Liv Tyler et même Rob
Zombie dans le rôle de Dieu).E.B.

SUPER 8**
(Super 8 ; USA, 2011.) R. et Sc. : J.J. Abrams ; Ph. : Larry Fong ; Eff. sp. :
Steven Riley ; Eff. vis. Russel Earl ; M. : Michael Giacchino ; Pr. :
Paramount Pictures ; Int. : Joe Courtney (Joel Lamb), Kyle Chandler
(Jackson Lamb), Elle Fanning (Alice Dainard). Couleurs, 112 min.
Lors de l’été 1979, Joe aide son ami Charles à Tourner un film de vacances
en super-8 avec d’autres camarades. Alors qu’ils tournent une séquence sur un
quai de gare, un train militaire percute une voiture. Une créature s’échappe du
train… La vie des enfants devient l’objet d’événements étranges. C’est la
créature qui en est responsable. Elle parviendra à s’échapper dans un vaisseau
spatial.
Hommage d’Abrams à E.T. de Spielberg. Tout le film repose sur
l’atmosphère dans lequel il baigne. Mais c’est surtout de la science-fiction pour
adolescents. Réussie au demeurant.J.T.

SUPERCONDRIAQUE**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Dany Boon ; Ph. : Romain Winding ; M. : Klaus
Badelt ; Pr. : Pathé ; Int. : Dany Boon (Romain Faubert), Alice Pol (Anna
Zvenka), Kad Merad (Docteur Zvenka), Jean-Yves Berteloot (Miroslav),
Judith El Zein (Norah Zvenka), Jérôme Commandeur (Lempreur).
Couleurs, 107 min.
Romain Faubert, hypocondriaque, est soigné en vain par le docteur Zvenka
qui, finalement, l’entraîne dans une mission humanitaire. À la suite d’un
malaise, Faubert se retrouve sous une tente où il est soigné par Anna, sœur du
docteur Zvenka, qui le prend pour Miroslav, héros de la résistance du
Tcherkistan, à la suite d’un échange de papiers. Anna et Faubert tombent
amoureux. Hélas ! Pris pour Miroslav, Faubert se retrouve en prison au
Tcherkistan. Il en sortira grâce à Anna qu’il épousera.
Une première partie réussie : le portrait d’un hypocondriaque. C’est dans le
courant des précédents films, fort amusants, de Dany Boon. Malheureusement la
deuxième partie, sur une confusion de personnes, dans un pays imaginaire et
voulant lancer un message humaniste, louche vers Gérard Oury. Reste un film
populaire qui a connu un beau succès, mais inférieur aux précédents Dany
Boon.J.T.

SUPERMAN CONTRE
L’INVASION DES MARTIENS*
(Santo vs. la invasion de los marcianos ; Mexique, 1967.) R. : Alfredo
B. Crevenna ; Sc. : Rafael García Traversi ; Ph. : Jorge Stahl Jr. ; M. :
Antonio Díaz Conde ; Pr. : Alfonso Rosas Priego ; Int. : Santo (Santo), Wolf
Ruvinskis (Argos), El Nazi (un martien), Beni Galan (un martien), Ham Lee
(Morfeo), Maura Monti (Afrodita). NB, 92 min.
Hou, les vilains martiens : voilà-t-y pas qu’ils se remettent en tête d’anéantir
notre planète. Bon, ils ont des raisons, remarquez : la violence des terriens, leur
goût du nucléaire ajoutés à d’autres menus défauts, ça les insupporte grave.
Seulement quand ces empaffés se mettent à dézinguer à tout va, rien ne va plus.
Heureusement Santo, le valeureux catcheur, veille au grain…
Le parfait nanar, qui fera bondir de joie les amateurs. Fauché, ringard et
totalement incohérent il fait s’affronter un catcheur super-héros aux huit
martiens (quatre hommes, quatre femmes, tous pratiquant le catch bien entendu)
qui croyaient pouvoir rayer Mexico de la carte. Spoiler : c’est Santo qui gagne et
nous pauvres terriens, on reste avec l’ignoble violence de notre race sur les
bras !G.B.

SUPERSTAR**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Xavier Giannoli ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. :
Mathieu Blanc-Francard ; Pr. : Rectangle Productions ; Int. : Kad Merad
(Martin Kazinski), Cécile de France (Fleur Arnaud), Louis-Do de
Lencquesaing (Jean-Baptiste), Alberto Sorbelli (Alberto), Ben (Alban).
Couleurs, 112 min.
Martin, prenant le métro un matin, sans savoir pourquoi, est reconnu,
photographié, applaudi par les passagers. Passant à la télévision où il ne
manifeste aucune personnalité, il devient le symbole des petites gens. Un cri
qu’il pousse lors d’un débat est partout reproduit. Mais l’opinion se retourne et
Martin se trouve renvoyé à sa médiocrité, sauf qu’il va découvrir l’amour.
Et quel amour… celui de Cécile de France, superbe en journaliste de
télévision. Giannoli sait rendre ses personnages attachants et il y a bien des
points communs entre le Depardieu de Quand j’étais chanteur et le Kad Merad
de Superstar. C’est une nouvelle satire du show-biz qui nous est proposée,
inspirée de L’idole de Serge Joncour.J.T.

SUPRÊME AVEU**
(The Imperfect Lady ; USA, 1946.) R. : Lewis Allen ; Sc. : Ladislas Fodor,
Karl Tunberg ; Ph. : John F. Seitz ; M. : Victor Young ; Pr. : Karl
Tunberg ; Int. : Ray Milland (Clive Loring), Teresa Wright (Millicent
Hopkins), Cedric Hardwicke (Lord Belmont), Virginia Field (Rose Bridges),
Anthony Quinn (José Martinez). NB, 97 min.
Angleterre, 1892. Clive King, un homme politique, qui s’est épris de
Millicent, une danseuse de music-hall, l’épouse au mépris de l’opposition de son
frère, Lord Belmont. Le couple est heureux mais Millicent a un secret : elle a
passé une nuit au domicile de José Martinez, un pianiste espagnol tombé dans la
misère, qui se retrouve accusé du meurtre d’un usurier. L’alibi pour José signifie
le scandale pour elle et son mari. Se taire veut dire envoyer un innocent à
l’échafaud. Que faire… ?
Lewis Allen, bon réalisateur de films noirs injustement oublié, a mis tout son
savoir-faire dans ce sombre drame victorien. Conflit moral, suspense, grande
scène de procès et la fine Teresa Wright en héroïne torturée, tout est réuni pour
faire de ce Suprême aveu un spectacle prenant.G.B.

SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI*


(Fr., Belg., 2012.) R. et Sc. : Alain Chabat ; Ph. : Laurent Dailland ;
Animation : Pierre-Alain Bloch ; M. : Bruno Coulais ; Eff. vis. : Benjamin
Ageorges ; Pr. : Chez Wam, Pathé et Scope Pictures ; Int. : Jamel Debbouze
(Pablito Camaroni), Alain Chabat (Dan Geraldo), Fred Testot (Hermoso),
Lambert Wilson (le général Ponchero), Géraldine Nakache (Pétunia),
Patrick Timsit (le caporal), Jacques Weber (le père de Dan). Couleurs,
105 min.
Oui, le Marsupilani, cette créature à longue queue jaune et noire, existe. Il
vit en Palombie que dirige un dictateur, le général Ponchero. Le journaliste Dan
Geraldo, aidé de Camaroni, va le rencontrer.
Encore un personnage de B.D. porté à l’écran. Mais Alain Chabat sait se
montrer respectueux de l’œuvre de Franquin parue dans Spirou. Il signe une
comédie « à la française » pleine de situations burlesques et de bons mots où les
acteurs chargent (sans trop) leurs personnages. Une petite pointe d’exotisme
pimente ces aventures pittoresques et endiablées. Pour grands enfants.J.T.

SUR LA TERRE DES DINOSAURES,


LE FILM 3D
(Walking with Dinosaurs – The Movie ; USA, GB, Austr., 2013.) R. : Neil
Nightingale et Barry Cook ; Sc. : John Collee et Gerry Swallow ; Ph. : John
Brooks ; M. : Paul Leonard-Morgan ; Pr. : Mike Devlin, Amanda Hill, Luke
Hetheringhton, Deepak Nayar ; Voix (en v.o.) : Justin Long (Patchi), John
Leguizamo (Alex), Karl Urban (Oncle Zack). Couleurs, 87 min.
Il y a 70 millions d’années, Patchi, un petit dinosaure, s’embarque sur le
long chemin qui le conduira vers l’âge adulte.
Passé inaperçu lors de sa sortie dans les salles françaises, Sur la terre des
Dinosaures est un long métrage inégal, qui s’adresse en priorité aux jeunes
spectateurs. Tiré de la série documentaire éponyme produite par la BBC, ce film
bénéficiait pourtant, lors de sa diffusion en salles, d’une 3D particulièrement
convaincante, qui permettait de reléguer au second plan les faiblesses d’un
scénario répétitif et sans inventivité. Film sans relief hésitant entre une démarche
pédagogique et le pur divertissement, Sur la Terre des Dinosaures pêche par un
script prévisible et l’utilisation de voix off encombrantes qui atténuent
considérablement l’intérêt de cette production aux décors splendides mais au
récit dénué d’enjeux dramatiques. Et l’humour, omniprésent, n’y change pas
grand chose et confirme que le public visé est bel et bien enfantin.E.B.

SUR LE CHEMIN DE L’ÉCOLE**


(Fr., 2013.) R. : Pascal Plisson ; Sc. : Marie-Claire Javoy, Pascal Plisson ;
Ph. : Simon Watel ; M. : Laurent Ferlet ; Pr. : Barthélémy Fougea ; Int. :
Jackson, Zahira, Carlito, Samuel, Salomé, Micaela, Noura. Couleurs,
77 min.
Être élève dans certaines parties du monde ne coule pas partout de source :
Jackson et sa sœur Salomé ont quinze kilomètres à parcourir au pas de course
avant d’arriver à l’école, Carlito et sa sœur Micaela y vont à cheval, Samuel fait
le chemin dans son fauteuil roulant bringuebalant, Zahira et ses copines ont
quatre heures de chemin caillouteux pour avoir le droit d’apprendre. Mais avec
ténacité et même avec bravoure, ces enfants, petits héros méconnus, marchent,
chevauchent, se font pousser ou tracter vers le savoir.
Documentaire inédit et édifiant. Pascal Plisson filme ces quatre marathons
catégorie junior avec juste ce qu’il faut de péripéties pour pimenter un processus
qui pourrait se révéler ennuyeux à la longue : le danger que représentent les
éléphants au Kenya, la chaise roulante qui se démantibule, les hommes qui
refusent de véhiculer les écolières marocaines… Ces jeunes héros d’ailleurs,
attachants en diable, sont à donner en exemple aux têtes blondes d’ici,
lorsqu’elles manquent de motivation.G.B.

SURPRISES DE L’AMOUR (LES)*


(Le sorprese dell’amore ; ltal., 1959.) R. : Luigi Comencini ; Sc. : Edoardo
Anton, Marcello Fondato, Ruggero Maccari, L. Comencini ; Ph. : Carlo
Carlini ; M. : Gino Negri ; Pr. : Massimo Patrizi ; Int. : Sylva Koscina
(Marianna), Dorian Gray (Didi), Walter Chiari (Fernandino), Franco
Fabrizi (Battisti), Anna-Maria Ferrero (Maria-Rosa), Valeria Fabrizi
(Mimma), Mario Carotenuto (don Maurizio), Vittorio Gassman
(l’instituteur). NB, 99 min.
Didi et Marianna partagent la même chambre dans une pension milanaise.
Mécontentes de leurs amoureux, elles décident d’échanger leurs partenaires.
L’un, Fernandino, est un professeur ennuyeux ; l’autre, Battisti, un voyageur de
commerce qui se montre trop entreprenant. Maria-Rosa, la petite bonne les
conseille, tout en n’étant pas insensible à Fernandino.
Ce chassé-croisé amoureux, sorte de marivaudage modernisé, est un film
agréable, mais très mineur dans l’œuvre du grand Comencini. Les acteurs
apportent beaucoup de fraîcheur à cette intrigue sentimentale assez confuse.
L’apparition de Vittorio Gassman, in fine, est un gag réjouissant.C.B.M.

SURVIVANTS (LES)**
(Z for Zachariah ; USA, Islande, Suisse, Nouvelle-Zélande, 2013.) R. : Craig
Zobel ; Sc. : Nissar Modi d’après le roman de Robert C. O’Brien ; Ph. : Tim
Orr ; M. : Heather McIntosh ; Pr. : Sigurjon Sighvatsson, Thor
Sigurjonsson, Sophia Lin, Tobey Maguire, Skuli Fr. Malmquist, Matthew
Plouffe ; Int. : Margot Robbie (Ann Burden), Chris Pine (Caleb), Chiwetel
Ejiofor (John Loomis). Couleurs, 98 min.
Dans un monde post-apocalyptique, Ann, une femme pensant être la seule
survivante rencontre un scientifique. Entre eux s’établit une relation fragile qui
va être remise en question par l’arrivée d’un deuxième homme, qui, lui aussi,
tombe rapidement sous le charme de la jeune femme.
Les survivants représente une agréable surprise. Prenant ses distances par
rapport aux récits post-apocalyptiques traditionnels, cette adaptation d’un roman
de Robert C. O’Brien s’impose en effet comme un drame hypnotique et
troublant qui se caractérise par sa dimension intimiste et psychologique. Une
dimension renforcée par une mise en scène sobre et fluide et par l’excellente
interprétation des trois comédiens, Chiwetel Ejiofor en tête. À découvrir.E.B.
SUSPECT**
(Suspect ; GB, 1960.) R. et Pr. : John et Roy Boulting ; Sc. : Jeffrey Dell,
Roy Boulting et Nigel Balchin, d’après son roman A Sort of Traitors (1949) ;
Ph. : Max Greene ; M. : Frédéric Chopin, Aleksandr Nikolaevich Scriabin,
arrangés par John Wilkes ; Int. : Tony Britton (Bob Marriott), Virginia
Maskell (Lucy Byrne), Peter Cushing (professeur Sewell), Ian Bannen (Alan
Andrews), Raymond Huntley (sir George Gatling), Thorley Walters
(Mr. Prince), Donald Pleasence (Brown), Kenneth Grifith (Dr. Shole). NB,
81 min.
Sous la direction du professeur Sewell, un groupe de scientifiques travaille à
la découverte d’un vaccin contre le typhus et la peste bubonique. Mais,
convoqué au Ministère de la Défense, Sewell se voit refuser de publier le résultat
de ses travaux de peur que les informations divulguées ne permettent à une
puissance étrangère de développer une arme bactériologique. C’est alors qu’un
groupe d’espions s’intéresse aux travaux du laboratoire…
A priori un agréable petit film d’espionnage sans autre prétention que celle
de divertir. Mais qui suscite, au second degré, quelques réflexions amères sur le
cynisme de la raison d’État : mieux vaut laisser périr des gens de terribles
épidémies plutôt que de révéler des découvertes qui permettraient de soulager la
misère et la maladie. Sur ce plan, le message atteint son apothéose lorsque le
ministre propose aux scientifiques bâillonnés de collaborer à une section du
gouvernement qui effectue des recherches parallèles aux leurs. Si le terme de
« guerre bactériologique » n’est jamais prononcé, on se souvient que dans le
courant des années soixante, deux scientifiques anglais travaillant d’évidence à
des recherches similaires, moururent de la peste bubonique ! Le script est
d’excellente facture – mais le talent de Nigel Balchin n’est plus à vanter – et la
distribution est enrichie par l’apparition épisodique d’une brochette de
comédiens de grand talent. Découvert à la télévision.R.L.

SUZANNE***
(Fr., 2013.) R. : Katell Quillévéré ; Sc. : K. Quillévéré, Mariette Désert ;
Ph. : Tom Harari ; M. : Verity Susman ; Pr. : Bruno Lévy, Gaétan David ;
Int. : Sara Forestier (Suzanne), Adèle Haenel (Maria), François Damiens
(Nicolas), Paul Hamy (Julien), Corinne Masiero (l’avocate). Couleurs,
94 min.
Veuf, Nicolas, un routier, élève seul ses deux fillettes Suzanne et Maria. À
l’adolescence Suzanne, enceinte, décide de garder l’enfant, Charlie. Lorsqu’elle
rencontre Julien, un beau mec, elle abandonne tout confiant Charlie à sa sœur.
Julien l’entraîne dans des casses. Alors qu’il prend la fuite, elle se retrouve en
prison…
Vingt-cinq ans de la vie d’une femme ordinaire. La narration, très
fragmentée, n’en retient pas les moments les plus spectaculaires, mais les plus
révélateurs de ce beau portrait de femme, à la fois forte et fragile, emportée par
l’amour. Le scénario pourrait être mélodramatique ; il n’est que vrai – d’autant
que la mise en scène tout comme l’interprétation de Sara Forestier, en révèlent
une puissance émotionnelle. Une grande réussite qui évoque une autre Suzanne
(Sandrine Bonnaire dans À nos amours) si bien montrée par Maurice
Pialat.C.B.M.

SWEDENHIELMS (LES)
(Swedenhielms ; Suède, 1935.) R. : Gustav Molander ; Sc. : Stina Bergman
et Gustav Molander ; Ph. : Ake Dahlqvist ; M. : Helge Lindberg ; Pr. :
Stella Classon ; Int. : Gosta Ekman (Pr. Swedenhielm), Bjorn Berglund
(Rolf), Häkan Westergren (Bo), Tutta Rolf (Julia), Karin Swanström
(Marta Boman), Ingrid Bergman (Astrid). NB, 90 min.
Le professeur Swedenhielms, veuf, est un chercheur secondé par son fils
Rolf Jr. Il a deux autres enfants : Bo, lieutenant dans l’aviation, fiancé avec
Astrid, et Julia, apprentie-comédienne. La famille, très unie, vit dans
l’insouciance, leur gouvernante Marta s’occupant de l’intendance. Mais
désargentée, la famille rêve d’un Prix Nobel. Mais elle a surtout un grand sens
de l’honneur.
Cette comédie dramatique (paraît-il très populaire en Suède) est adaptée
d’une pièce de Hjalmar Bergman. Très bavarde, elle souffre de son origine
théâtrale, d’autant qu’elle est tournée dans un décor quasi unique (la grande
demeure de la famille). Elle ne présente guère d’intérêt d’autant qu’Ingrid
Bergman (dont c’est le troisième film) n’y a qu’un rôle secondaire peu
transcendant.C.B.M.

SWEET VALENTINE*
(Fr., 2010.) R. et Sc. : Emma Luchini ; Ph. : Thomas Bremond ; M. :
Clément Tery ; Pr. : Onyx Films ; Int. : Vincent Elbaz (Ivan), Vanessa
David (Sonia), Louise Bourgoin (Camille), Gilles Cohen (Aronne). Couleurs,
85 min.
La nunuchonne Sonia fait la connaissance de la délurée Camille qui va la
mouiller dans une affaire de kidnapping montée par Ivan.
Pas mal pour le premier film d’Emma Luchini, fille de l’acteur, cela tient du
thriller, du film psychologique et du road-movie. À voir.J.T.

SWITCH*
(Fr., 2011.) R. : Frédéric Schoendoerffer ; Sc. : Jean-Christophe Grangé et
Frédéric Schoendoerffer ; Ph. : Vincent Gallot ; M. : Bruno Coulais ; Pr. :
Carcharodon, Pathé, France 2 ; Int. : Karine Vanasse (Sophie Malaterre),
Eric Cantona (Damien Forgeat), Mehdi Nebou (Stéphane Defer), Aurélien
Recoing (Delors). Couleurs, 100 min.
À la suite d’un échange d’appartement sur le site Switch, une jeune
canadienne se retrouve dans un hôtel particulier où elle est arrêtée le lendemain
car un cadavre sans tête gît dans une chambre et serait son petit ami. Elle est
prise en effet pour Benédicte Serteaux, la propriétaire de l’hôtel. Elle s’enfuit et
va chercher à prouver au commissaire Borgeat sa véritable identité. Mais la vraie
Bénédicte Serteaux tue sa mère et détruit les preuves. On découvre que la jeune
Canadienne et l’homme trouvé mort ont la même ADN, ce qui complique
l’énigme.
Le dénouement est inattendu : Bénédicte est née d’une insémination
artificielle et tue tous ceux qui sont nés du même père ! On reconnait là
l’influence de Grangé. Frédéric Schoendoerffer est ici moins à l’aise que dans
ses films précédents.J.T.

SYNGUE SABOUR – PIERRE


DE PATIENCE**
(Fr., All., GB, Afghanistan, 2012.) R. : Atiq Rahimi ; Sc. : Jean-Claude
Carrière, Atiq Rahimi, d’après le roman de ce dernier ; Ph. : Thierry
Arbogast ; M. : Max Richter ; Pr. : Michel Gentile ; Int. : Golshifteh
Farahani (la femme), Hamidreza Javdan (l’homme), Hassina Burgan (La
tante), Massi Mrowat (le jeune soldat), Mohamed Al Maghraoui (Étienne),
Fabrizio Rongione (Nick Janssen). Couleurs, 102 min.
Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma. À
son chevet, sa jeune femme prie pour le ramener à la vie. Mais la guerre
fratricide entre dans la ville et l’épouse doit fuir avec ses deux enfants,
abandonner son mari et se réfugier dans une maison close tenue par sa tante. De
retour auprès de son mari, elle est forcée à l’amour par un jeune combattant…
Captiver le spectateur en articulant son film entièrement autour d’une femme
qui parle toute seule était une gageure qu’Atiq Rahimi, adaptant son propre
roman, a relevée avec brio. Il convient de préciser que les paroles de son
héroïne, s’adressant à un mari qui ne l’entend plus, sont libérées de l’autocensure
habituellement imposée par les traditions et la religion. La jeune épouse va ainsi
de plus en plus loin dans l’aveu et se livre de plus en plus crûment. Un suspense
d’ordre psychologique naît de cette gradation, que vient renforcer sur le plan de
l’action pure les scènes de guerre (courtes mais impressionnantes) et celles
(troublantes) du « viol » par le jeune combattant qui la prend pour une
prostituée. Un finale quasi hitchcockien conclut magnifiquement ce beau film
atypique. Golshifteh Farahani en est l’attachante, la douloureuse, la lumineuse
héroïne.G.B.

SYSTEM (THE)*
(USA, 1953.) R. : Lewis Seiler ; Sc. : Jo Eisinger ; Ph. : Edwin DuPar ; M. :
David Buttolph ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Frank Lovejoy (le gangster),
Joan Weddon, Bob Arthur. NB, 90 min.
Par amour, un gangster renonce à ses coupables activités et accepte d’être
condamné.
Une curiosité dans le genre. Le film est inédit en France mais accessible en
DVD.J.T.
T

TABLEAU (LE)***
(Fr., 2011.) R. : Jean-François Laguionie ; Sc. : Anik Le Ray et Jean-
François Laguionie ; Animation : Lionel Chauvin ; M. : Pascal Le Pennec ;
Pr. : Blue Spirit et Be-Films ; Voix : Jessica Monceau (Lola), Adrien
Larmande (Ramo), Thierry Jahn (Plume), Céline Ronte (Garance), Julien
Bouanich (Gom). Couleurs, 75 min.
Un tableau inachevé dont les personnages sont entièrement peints ou
seulement esquissés : de là des rapports entre eux conflictuels. Pour rétablir
l’équilibre, il faut retrouver l’auteur. Les personnages se lancent à sa
recherche…
Une idée originale, un graphisme magnifique, une éclatante maîtrise de
l’animation : un petit chef-d’œuvre qui confirme le grand talent de
Laguionie.J.T.

TABOU***
(Tabu ; Port., Fr., All., Brésil, 2012.) R. : Miguel Gomes ; Sc. : M. Gomes,
Mariana Ricardo ; Ph. : Rui Poças ; Pr. : Luis Urbano, Sandro Aguilar ;
Int. : Teresa Madruga (Pilar), Laura Soveral (Aurora âgée), Ana Moreira
(Aurora jeune), Enrique Espirito Santo (Gian-Luca Venture âgé), Carlotto
Luca (Gian-Luca jeune), Voix de M. Gomes. NB, 110 min.
À Lisbonne, Aurora est une vieille femme excentrique. Transférée à
l’hôpital, elle demande à sa voisine Pilar de retrouver l’homme qu’elle aimerait
revoir : Gian-Luca Ventura. Lorsqu’il arrive à l’hôpital, elle est morte. Il
entreprend alors le récit de sa vie. Dans les années 60, elle avait hérité une
ferme, en Afrique, au pied du mont Tabou ; elle s’était mariée ; elle était
enceinte lorsqu’elle l’avait rencontré, lui, Ventura ; elle était devenue sa
maîtresse.
Le film se divise nettement en deux parties : Paradis perdu (à Lisbonne) et
Paradis (en Afrique). C’est une œuvre étonnante et surprenante, originale dans
sa narration (parlante au début, puis muette avec voix off), une œuvre au superbe
noir et blanc avec musique idoine en contrepoint. Entre Marguerite Duras (India
Song) et Karen Blixen (Out of Africa), c’est un film au rythme délétère sur les
incertitudes de l’amour, la dérision des passions, le colonialisme, etc.
Magnifique.C.B.M.

TAJ MAHAL**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Nicolas Saada ; Ph. : Léo Hinstin ; M. : Nicolas
Godin ; Pr. : ExNihilo ; Int. : Stacy Martin (Louise), Louis-Do de
Lencquesaing (le père de Louise), Gina McKee (la mère de Louise).
Couleurs, 91 min.
Louise, étudiante, accompagne ses parents à Bombay. Elle est installée dans
un luxueux hôtel, le Taj Mahal quand celui-ci est attaqué par des terroristes qui y
mettent le feu.
Évocation des attentats terroristes de Bombay en 2008, à travers les
angoisses d’une jeune fille enfermée dans sa chambre et qui n’a de contact à
l’extérieur que téléphoniquement avec ses parents. Intéressante étude
psychologique dans un contexte historique bien reconstitué.J.T.
TAKE SHELTER*
(Take Shelter ; USA, 2010.) R. et Sc. : Jeff Nichols ; Ph. : Adam Stone ; M. :
David Wingo Son, Will Files, Lyman Hardy et Joshua Chase ; Pr. : Grove
Hill Prod. ; Int. : Michael Shannon (Curtis LaForche), Jessica Chastain
(Samantha), Tova Stewart (Hannah), Shea Whigham (Dewart). Couleurs,
116 min.
Curtis LaForche ménerait une vie paisible auprès de sa femme et de sa fille,
s’il n’était victime de cauchemars où il rêve d’une terrible tornade. Ne serait-ce
pas un rêve prémonitoire ?
Prix de la semaine de la critique à Cannes en 2011. C’est indulgent pour un
film sur la folie qui n’emporte guère l’adhésion, sauf les images de la fin et le
rôle de l’épouse.J.T.

TAKEN 2
(Fr., 2012.) R. : Olivier Mégaton ; Sc. : Luc Besson et Robert Mark Kamen ;
Ph. : Romain Lacourbas ; Eff. sp. : Philippe Hubain ; M. : Nathaniel
Méchaly ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Liam Neeson (Bryan Mills), Maggie
Grace (Kim), Famke Janssen (Lenore), Leland Orser (Sam), Jon Gries
(Mark Casey), D.B. Sweeney (Bernie). Couleurs, 98 min.
Le redoutable albanais Murad veut se venger de l’ex-agent de la CIA Mills
qui a tué ses hommes pour récupérer sa fille. Il réussit à faire prisonniers Mills et
son épouse Lenore. Celle-ci est torturée par Murad mais Mills parvient à
s’échapper et finit par tuer Murad. La fille de Mills lui présente son petit ami.
Suite sans grande originalité d’un premier film qui n’était pas sans intérêt.
Déception avec ce deuxième épisode qui n’en a pas moins connu un succès
populaire.J.T.

TAKEN 3
(Fr., 2014.) R. : Olivier Mégaton ; Sc. : Luc Besson et Robert Mark Kamen ;
Ph. : Eric Kress ; M. : Nathaniel Méchally ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Liam
Neeson (Bryan Mills), Forest Whitaker (Frank Dotzler), Famke Janssen
(Leonore St John), Dougray Scott (Stuart St John). Couleurs, 110 min.
Leonore St John essaie de renouer avec son ancien mari, Bryan Mills. Son
époux menace alors Bryan. Leonore se rend néanmoins chez Bryan Celui-ci la
retrouve assassinée.
Le plus mauvais des trois épisodes. Liam Neeson en bon père de famille est
grotesque et finalement peu crédible en bagarreur. L’histoire n’emporte pas
l’adhésion et la mise en scène s’essouffle. On peut espérer que la série en restera
là. Gros succès en revanche à l’étranger.J.T.

TAKERS**
(Takers ; USA, 2010.) R. : John Luessenhop ; Sc. : John Luessenhop, Peter
Allen, Gabriel Casseus ; Ph. ; Michaël Barren ; M. : Paul Haslinger ; Pr. :
Screen Gems ; Int. : Matt Dillon (Jack Welles), Idris Elba (Gordon
Jennings/ Cozier), Paul Walker (John Rahway). Couleurs, 107 min.
Un petit groupe de malfrats bien organisés réussit à attaquer une banque puis
un fourgon blindé. Ses membres sont traqués par un policier acharné à leur perte.
Dans la postérité d’Ocean’s Eleven, un petit polar nerveux et efficace.J.T.

TAKLUB (LE PIÈGE)**


(Taklub ; Philippines, 2015.) ; R. : Brillante Mendoza ; Sc. : Honeylyn Joy
Alipio ; Ph. : Odessey Flores ; M. : Diwa de Leon ; Pr. : Larry Castillo ;
Int. : Nora Aunor (Bebeth), Julio Diaz (Larry), Lou Veloso (Renato), Aaron
Rivera (Ewin). Couleurs, 97 min.
Fin 2013, le typhon Haiyan ravage les Philippines, plus particulièrement la
ville côtière de Tacloban. Les victimes sont nombreuses : Les rescapés se
mettent à la recherche de leurs proches, tels Bebeth, Larry et Ewin.
Brillante Mendoza a réalisé son film sur les lieux mêmes de la catastrophe,
dans des décors dévastés de fin du monde aux couleurs sourdes. Une sorte de
documentaire aux images réalistes que le cinéaste transcende par la fiction en
s’attachant à des personnages dont il entrecroise le douloureux destin. Un film
vigoureux, passionnant qui est aussi une belle leçon d’humanité et de solidarité.
Un film de mort qui garde un espoir quasi irraisonné en la vie qui continue –
malgré tout.C.B.M.

TALE OF TALES**
(Il Racconto dei racconti ; Ital., 2015.) R. : Matteo Garrone ; Sc. : Edoardo
Albinati, Ugo Chiti, Matteo Garrone ; Ph. : Peter Suschitzky ; Mont. :
Marco Spoletini ; Eff. sp. : Leonardo Cruciano ; Déc. : Dimitri Capuani ;
Cost. : Massimo Cantini ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Archimède et Le
Pacte ; Int. : Salma Hayek (la reine de Selvascura), John C. Reilly (le roi de
Selvascura), Vincent Cassel (le roi de Roccaforte), Toby Jones (le roi
d’Altomonte), Shirley Henderson (Imma), Hayley Carmichael (Dora), Bebe
Cave (Viola), Franco Pistoni (le nécromancien). Couleurs, 120 min.
La reine de Selvascura veut avoir un enfant. Un nécromancien déclare qu’il
faut que le roi, son époux, lui ramène le cœur d’une créature sous-marine qui
devra être cuit par une vierge. Finalement la reine et la vierge accouchent
d’enfants albinos : Elias et Jonas qui vont se comporter en jumeaux.
Le roi d’Altomonte s’éprend d’une puce, le roi de Roccaforte d’une voix,
celle d’Imma, une vieille femme. Sa puce morte, le roi d’Altomonte organise un
tournoi : il offre la main de sa fille Viola à qui identifiera la peau de la puce.
C’est un ogre qui gagne. Roccaforte doit choisir entre Imma et Dora. Quant à
Elias, il part à la recherche de Jonas qui a quitté le royaume.
Trois contes tirés du Conte des contes de Giambattista Basile au XVIIe siècle.
Trois personnages principaux : la reine de Selvascura, le roi de Roccaforte et
celui d’Altomonte dont les heurs et malheurs se mêlent dans le film. C’est
somptueux : costumes et décors. C’est extravagant (le roi amoureux d’une puce
géante). C’est admirablement joué (il faut voir Salma Hayek dévorer le cœur
d’une créature sous-marine !) mais c’est trop foisonnant pour que l’on ne finisse
pas par perdre pied.J.T.

TALENT DE MES AMIS (LE)**


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Alex Lutz ; Ph. : Giovanni Fiore Coltellacci ; M. :
Vincent Blanchard et Romain Greffe ; Pr. : StudioCanal, Ciné-france ; Int. :
Alex Lutz (Alexandre Ludon), Bruno Sanches (Jeff Cortes), Tom Dingler
(Thibault Redinger), Audrey Lamy (Cécile), Sylvie Testud (Stéphane
Brunge), Jeanne Moreau (la grand-mère de Thibault), Vincent Deniard (le
fou dans le bus). Couleurs, 98 min.
Alex et Jeff, deux amis depuis le lycée et travaillant dans une multinationale,
se laissent séduire par Thibault qui vient donner une leçon de coaching. À l’issue
d’un karaoké, Thibault persuade Alex qu’il pourrait devenir une star de la
chanson. Grisé, Alex quitte son emploi entraînant le départ de Jeff tandis que
Thibault à son tour se retrouve au chômage. Tout finira par s’arranger.
Comédie au ton insolite, satire des cadres moyens, louchant parfois vers
Sautet pour virer ensuite au comique. Alex Lutz se garde de tirer la couverture à
lui, ce qui donne au film son équilibre entre trois personnages, et permet une fin
en fanfare.J.T.

TAMARA DREWE**
(Tamara Drewe ; GB, 1996.) R. : Stephen Frears ; Sc. : Moira Buffini,
d’après le roman graphique de Posy Simmonds ; Ph. : Ben Davis ; M. :
Alexandre Desplat ; Pr. : Alison Owen, Tracey Seward, Paul Trijbits ; Int. :
Gemma Arterton (Tamara « Tammy » Drewe), Roger Allam (Nicholas
Hardiment), Bill Camp (Glan McCreavy), Dominic Cooper (Ben Sergeant),
Luke Evans (Andy Cobb). Couleurs, 111 min.
Nicholas et Beth tiennent dans un village du Dorset une résidence pour
écrivains. Un havre de paix qui n’est troublé que par les hurlements de l’épouse
quand elle se rend compte que son coureur de mari, auteur policier à succès, a
une nouvelle maîtresse.
Mais un jour revient au pays Tamara Drewe, qui a réussi dans le journalisme
à Londres.
Elle est partie moche, avec un nez disgracieux. Elle revient en bombe
sexuelle, le nez opéré. Pas besoin d’être grand clerc pour subodorer les ennuis
qui s’annoncent…
Un nouvel exemple, s’il en était besoin, de l’éclectisme de Stephen Frears.
Loin de la comtesse de Merteuil, de la Queen ou de Chéri, il démontre ici sa
capacité à créer une œuvre intéressante… autour d’un mini-short ! Mais, outre
que le vêtement est rempli par la plastique impeccable de Gemma Arterton
(révélation du film), le regard de scepticisme joyeux du réalisateur britannique,
bien en accord avec celui de l’auteure Posy Simmonds, lui permet d’apporter du
relief à ce qui pourrait n’être qu’une comédie graveleuse. Il y a d’abord les très
belles images d’un Dorset rural, paisible et enchanteur. Et surtout une satire
mordante des intellectuels, via cette réunion d’écrivains qui se prennent pour
l’élite mais dont les désirs de chair fraîche sont des plus primitifs. Aux côtés de
la sculpturale Gemma, de délicieux acteurs anglo-saxons, parmi lesquels le veule
Roger Allam, le touchant Bill Camp, la rebelle Tamsin Greig et la pétulante
Jessica Barden. Frears, champion de l’éclectisme, oui, mais de l’éclectisme
fécond…G.B.

TANNA**
(Tanna ; Austr., 2016.) R. : Bentley Dean et Martin Butler ; Sc. : Bentley
Dean, Martin Butler et John Collee ; Ph. : Bentley Dean ; Mont. : Tania
Michel Nehme ; M. : Antony Partos ; Pr. : Bentley Dean, Martin Butler et
Carolyn Johnson ; Int. : Marie Wawa (Wawa), Mungau Dain (Dain),
Marceline Rofit (Selin), Charlie Kahla (le chef du village), Albi Nangia (le
chamane du village). Couleurs, 110 min.
Sur l’île de Tanna dans l’archipel du Vanuatu, au cœur d’un conflit
intertribal, le rite initiatique de la jeune Wawa approche. Afin d’échapper à une
guerre inévitable, les hommes de sa tribu décident d’arranger un mariage entre
Wawa et un homme de la tribu ennemie. Elle, amoureuse de Dain, refuse de se
soumettre à la loi tribale et préfère s’enfuir avec Dain, désormais banni.
Plus habitués des documentaires que des fictions, Bentley Dean et Martin
Butler nous bercent par les paysages vierges et merveilleux du Vanuatu.
L’histoire est certes simple, et l’interprétation manque parfois de profondeur,
mais les paysages volcaniques, sylvestres et marins éblouissent et font de Tanna
un film rare et poétique qui nous emmène à l’autre bout du monde. Inspiré d’une
histoire vraie, le périple de Wawa et Dain nous montre avec beaucoup de
douceur le courage nécessaire pour faire basculer l’ordre établi et l’impossible
retour en arrière. Premier film de fiction tourné au Vanuatu, l’histoire
shakespearienne de Wawa et Dain est un prétexte à un tableau qui dépeint une
réalité qui les transcende, la morale ancestrale et le poids du groupe social.
E.S.

TANTA AGUA*
(Tanta agua ; Uruguay, 2013.) R. : Ana Guevara ; Sc. : Ana Guevara et
Leticia Jorge ; Ph. : Maria-José Secco ; M. : Maximilienne Angelieri ; Pr. :
Agustina Chiarino et Fernando Estein ; Int. : Malu Chouza (Lucia), Nestor
Guzzini (Alberto), Joaquin Castiglioni (Federico). Couleurs, 102 min.
Alberto, divorcé, emmène ses enfants, Lucia, une adolescente, et son petit
frère Federico, pour une semaine dans un centre de vacances. Hélas ! Il pleut et
l’on s’ennuie. Tandis qu’Alberto drague la réceptionniste, les enfants se font des
copains. Lucia rencontre Madelon, une fille de son âge, et se sent attiré par un
bel adolescent. Ils se retrouvent en boite.
Toute cette eau (titre du film) distille également pour le spectateur un certain
ennui, même si les diversions pour tuer le temps ne manquent pas d’humour. Et
le film finit par retenir l’attention grâce à ce portrait d’adolescente au visage
ingrat, mal dans sa peau, sœur lointaine de L’effrontée de Claude Miller. Un film
sensible sur le difficile passage vers la maturité.C.B.M.

TANTE HILDA !**


(Fr., Lux., 2013.) R. : Jacques Rémy Girerd, Benoît Chieux ; Sc. :
J. R. Girerd, B. Chieux, Iouri Tcherenkov ; Animation : Susanne Seidel ;
M. : Serge Besset ; Pr. : J. R. Girerd ; Voix : Sabine Azema (Tante Hilda),
Josiane Balasko (Dolores), François Morel (Ika), Bruno Lochet (Turner).
Couleurs, 89 min.
Hilda, écologiste dans l’âme, s’attaque à une puissante entreprise, dirigée par
Dolorès, qui veut commercialiser une nouvelle céréale transgénique. Hilda est
secondée par Michaël, mais les autorités restent sourdes à leurs mises en garde.
Leur combat reste vain : ils se retrouvent en prison…
Une fable écologique pure, mais pas dure tant elle est imprégnée de fantaisie
et d’humour. Elle s’adresse, bien sûr, tant aux enfants qu’à leur parents pour les
mettre en garde (il n’est jamais trop tôt) contre les manipulations génétiques. Un
film à l’animation en 2D simple et limpide, sans effets spéciaux, avec un
excellent doublage. Un petit film précieux.C.B.M.

TANZERIN VON SANS SOUCI (DIE)*


(All., 1932.) R. : Friedrich Zelnik ; Sc. : Fanny Carlsen et Hans Behrendt ;
Ph. : Friedl Behn-Grund ; M. : Marc Roland ; Int. : Otto Gebührt
(Frédéric II), Lil Dagover (Barberina Campanini), Hans Stüwe (Baron von
Cocceji). NB, 90 min.
Frédéric II reçoit dans son château la danseuse italienne Campanini et le
comte de Cagliostro avant d’aller battre les Autrichiens.
Si en ex-URSS il se trouvait des acteurs pour jouer plusieurs fois le rôle de
Lénine ou Staline, la palme de la répétition revient sans conteste à Otto Gebühr,
qui, en Allemagne, incarna 15 fois Frédéric le Grand à l’écran avec un égal
bonheur. Encore faut-il distinguer le roi tel qu’il a été montré sous la République
de Weimar : despote éclairé, roi philosophe, il défend la liberté de la presse,
participe à des concerts pour flûte composés par lui-même, parle et écrit mieux
en français qu’en allemand, et protège les lettres et les arts. Sous le Troisième
Reich, par contre, on ne voit qu’un unique côté de Frédéric II : roi guerrier,
militaire de génie et rien d’autre, qui, contre vents et marées, rosse les armées
ennemies et agrandit la Prusse. Or, le film date de 1932, c’est donc le despote
éclairé qu’on voit. Il invite la danseuse italienne Barberina Campanini au
château de Sanssouci, à Potsdam. Elle danse à ravir, il lui laisse fixer elle-même
sa rémunération et va même, à un dîner aux chandelles, essayer de l’embrasser,
alors que le roi historique était homosexuel. On introduit à la Cour
Cagliostro/comte de saint-Germain (évidemment le scénariste pensait qu’il
s’agissait de la même personne) et l’aigrefin livre à l’ennemi les plans prussiens.
Barberina le dénonce aussitôt. Alors Frédéric le Grand, aidé par le seul général
Dessau, capture l’État Major autrichien au grand complet, gagnant ainsi la
guerre en un tournemain et sans tirer un coup de feu. Le peuple de Prusse
acclame son roi pour cet exploit qui n’existe que dans l’imagination du
scénariste, Barberina retourne en Italie, et le film finit par une gigantesque
apothéose populaire. Inédite en France, l’œuvre de Zelnik méritait d’être
découverte, les passions s’étant apaisées.U.S.

TARGET*
(This Means War ; USA, 2011.) R. : McG ; Sc. : Timothy Dowling et Simon
Kinberg ; Ph. : Russel Carpenter ; M. : Christopher Beck ; Pr. : Overbrook
Entertainment ; Int. : Reese Witherspoon (Lauren), Chris Pine (Foster),
Tom Hardy (Tuck), Til Schweiger (Heinrich), Chelsea Handler (Trish).
Couleurs, 100 min.
En mission secrète à Hong Kong, deux agents de la CIA, Foster et Tuck
tuent le frère du redoutable trafiquant d’armes Heinrich et doivent craindre sa
vengeance. Crainte vite oubliée quand ils rivalisent de séduction auprès de la
belle Lauren. Mais Heinrich va enlever Lauren…
Plutôt une comédie mettant en scène la rivalité amoureuse de deux agents
secrets qui utilisent l’un contre l’autre toutes les techniques de pointe de
l’espionnage. À ce jeu Tom Hardy l’emporte en séduction sur Chris Pine et
pourtant…J.T.

TARZAN
(Tarzan ; All., 2013.) R. : Reinhard Klooss ; Sc. : Jessica Postigo et Reinhard
Klooss ; Ph. : Markus Eckert ; M. : David Newman ; Pr. : Reinhard Klooss
et Robert Kulzer ; Voix (en v. o) : Kellan Lutz (Tarzan), Spencer Locke
(Jane), Les Bubbeen (Porter). Couleurs, 94 min.
Au cœur de la jungle africaine, John Greystoke découvre une météorite
représentant une source d’énergie incroyable. En essayant d’en prélever un
échantillon, il provoque un gigantesque cataclysme dont l’unique survivant est
son fils de 4 ans. Ce dernier sera recueilli par une famille de gorilles…
On ne compte plus les adaptations de Tarzan au cinéma. Depuis sa naissance
en 1912, le personnage créé par Edgar Rice Burroughs a en effet inspiré de
nombreux réalisateurs. L’un d’entre eux se nomme Reinhard Klooss, cinéaste
allemand spécialiste du cinéma d’animation (Animaux et Cie) qui, avec son
Tarzan, nous offre une variation en motion capture autour du célèbre mythe de
l’homme-singe. Une variation qui, en dépit de son ambition et de ses qualités
techniques indéniables (les décors et scènes d’action sont réussis), laissera sur
leur faim les adeptes de l’œuvre de Burroughs. Et pour cause : le scénario qui
marie aventures et SF se révèle terriblement prévisible et manque cruellement
d’émotion (cf. la relation entre Jane et Tarzan est sirupeuse). Accaparé par la
technique, Klooss passe, la plupart du temps, à côté de son histoire et de ses
personnages et s’appuie sur des choix narratifs peu judicieux (l’utilisation de la
voix off est écrasante et redondante). Ces faiblesses suffisent malheureusement à
plomber un film dont la beauté des paysages demeure le principal atout et qui
réserve cependant quelques scènes surprenantes (un gorille est abattu de sang
froid). En résulte une production inégale qui séduira probablement les plus
jeunes mais qui décevra les adultes.E.B.

TARZAN*
(The Legend of Tarzan ; USA, 2016.) R. : David Yates ; Sc. : Adam Cozard
et Craig Brewer ; Ph. : Henry Braham ; M. : Rupert Gregson-Williams ;
Pr. : Warner Bros ; Int. : Alexander Skarsgârd (Tarzan), Margot Robbie
(Jane), Samuel L. Jackson (George Washington Williams), Christoph Waltz
(Rom), Djimon Hounsou (le chef Mbonga). Couleurs, 110 min.
Au Congo, en 1890. Le chef Mbonga passe un accord avec le capitaine Rom,
envoyé par le roi Léopold II : les fameuses pierres d’Opal en échange du retour
en Afrique de Tarzan devenu Lord Greystoke et marié à Jane.
Tarzan se laisse convaincre sous prétexte d’enquêter sur des trafics
d’esclaves au Congo. Jane part avec lui. Il tombe dans le piège que lui a tendu
Rom. Mais il s’en sortira et le vilain Rom sera mangé par les crocodiles, acteurs
incontournables de l’épopée tarzanesque.
Un nouveau Tarzan qui se laisse voir et ménage quelques surprises par
rapport à la vulgate. Bien sûr Alexander Skarsgârd n’égale pas Johnny
Weissmuler, mais l’exotisme est au rendez-vous : animaux sauvages dont les
fidèles gorilles, tribus féroces, aventuriers impitoyables. En prime Christoph
Waltz, voué aux rôles de méchants, qui trouve dans le personnage de Rom un
habit taillé à sa mesure (et à sa démesure).J.T.
TATARAK**
(Tatarak ; Pol., 2009.) R. et Sc. : Andrzej Wajda ; Ph. : Pawel Edelman ;
M. : Pawel Mykietyn ; Pr. : Akson Studio ; Int. : Krystyna Janda (Marta),
Pawel Szajda (Bogus), Jadwiga Jankowska-Cielak (l’ami de Marta).
Couleurs, 85 min.
Une actrice vient de perdre son mari, chef opérateur réputé. Elle se lamente
dans une chambre d’hôtel. Suit une évocation du tournage de Tatarak, puis le
film lui-même où Marta ne peut sauver Bogus de la noyade.
On ne perd jamais vraiment pied entre ces histoires entrelacées, grâce au
génie de Wajda, mais l’on a du mal à soutenir l’attention. La frontière entre
fiction (Tatarak) et la réalité (la mort du chef opérateur), est mince, nous dit
Wajda et c’est la même actrice qui incarne les deux héroïnes. Le film toutefois
n’a pas la force des grands chefs-d’œuvre de Wajda.J.T.

TAULARDE (LA)*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Audrey Estrougo ; Ph. : Guillaume Schiffman ; Déc. :
Emmanuelle Cuillery ; Pr. : Orange Studio, Cinéfrance, France 2 cinéma,
Nexus Factory ; Int. : Sophie Marceau (Mathilde Leroy), Suzanne Clément
(Anita Lopes), Anne Le Ny (Marthe Brunet), Eye Haïdera (Nato Kanté).
Couleurs, 100 min.
Pour avoir aidé son mari à s’évader, Mathilde, professeur, est incarcérée.
Elle refuse de collaborer avec la police. Coupée de tout, sauf avec son fils, elle
risque une peine de dix ans de prison car il y a eu mort d’hommes lors de
l’évasion. Elle proteste, se retrouve au mitard et n’en sort que pour apprendre le
décès de son époux.
Les prisons pour femmes ont toujours fasciné les cinéastes. Ici sont évitées, à
une exception près, les images pour voyeurs. La vision du milieu carcéral est
sans complaisance mais également sans message appelant à une réforme des
prisons. Sophie Marceau, en grande actrice, joue le jeu avec conviction.
J.T.

TAUPE** (LA)
(Tinker Tailor Soldier Spy ; GB, 2011.) R. : Tomas Alfredson ; Sc. : Bridget
O’Connor, Peter Straughan ; Ph. : Hoyte Van Hoytema ; M. : Alberto
Iglesias ; Pr. : StudioCanal, Karla Films, Paradis Films, Kinowelt
Filmproduktion, Working Title Films ; Int. : Gary Oldman (George
Smiley), Colin Firth (Bill Haydon), Benedict Cumberbatch (Peter Guillam),
Tom Hardy (Ricky Tarr), John Hurt (Control). Couleurs, 127 min.
1973. Control, chef des services secrets britanniques, est contraint de
prendre sa retraite, ainsi que George Smiley, son bras droit. Tous deux sont à
l’initiative d’une opération qui a mal tourné. L’agent Jim Prideaux a été capturé
par l’Armée rouge à Budapest, alors qu’il devait recueillir des informations sur
une taupe, un espion infiltré au sein même du « Cirque », composé des six têtes
pensantes des services secrets. Control, malade et vieillissant, meurt peu après
son départ. Smiley est contacté par le chef du renseignement pour poursuivre la
chasse à l’espion depuis l’extérieur. Il interroge Ricky Tarr, un agent qui se
cache depuis que sa mission à Istanbul a viré au cauchemar. Après avoir pris
contact avec Irina, une espionne soviétique demandant l’asile à l’Ouest en
échange de renseignements précieux, Ricky a été piégé. Accusé d’être passé à
l’ennemi, il a dû rentrer à Londres clandestinement. Au cours de son enquête,
Smiley découvre la planque dont se sert la taupe pour échanger des informations
avec les Soviétiques. Il imagine alors un piège, faire réapparaître Ricky Tarr à
Paris. Ce dernier, pour se mettre d’accord avec son contact, se rendra forcément
dans ce lieu de rendez-vous habituel, où il suffit de l’attendre. Apparaît en fait
Bill Haydon, bras droit du nouveau dirigeant du Cirque. Il sera emprisonné, puis
abattu par l’agent Jim Prideaux, revenu de captivité. George Smiley peut
réintégrer le Cirque en tant que chef des services secrets.
Adapté d’un roman de John le Carré, La Taupe est un hommage aux films
d’espionnage des années 1970. Les décors, les costumes, les coupes de cheveux
de l’époque ont été minutieusement remises au goût du jour. Les formes
filmiques inhérentes à la mise en scène paranoïaque aussi : gros plans sur des
appareils d’enregistrement, montage tendu lorsqu’un personnage dérobe un
document aux archives, multiplication des sous-intrigues et des flashbacks,
dévoilés sous plusieurs angles… Réservée aux nostalgiques d’Alan J. Pakula ou
de Sydney Pollack, cette enquête n’autorise pas un instant de distraction au
spectateur. Mais elle est emmenée par les meilleurs comédiens du cinéma
anglais du 21e siècle, toutes générations confondues, les vétérans John Hurt et
Gary Oldman faisant équipe avec la nouvelle garde, incarnée par Benedict
Cumberbatch et Tom Hardy.G.J.

TAXI TÉHÉRAN**
(Taxi ; Iran, 2015.) R., Sc., Pr. et Int. : Jafar Panahi. Couleurs, 82 min.
Les tribulations d’un chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran. C’est le
réalisateur Jafar Panahi, reconnu par un client.
Interdit de faire des films en Iran, Panahi tourne l’interdiction avec cette
œuvre étonnante (le vendeur de DVD, les dames aux poissons rouges), suite
d’images sur portable, en tablette, sur appareil photo…, où il se met en scène.
C’est à la fin une peinture de la société iranienne et un hymne à la liberté.J.T.

TECKEL (LE) *
(Wiener-Dog ; USA, 2016.) R. et Sc. : Todd Solondz ; Ph. : Edward
Lachman ; M. : James Lavino ; Pr. : Annapurna et Killer ; Int. : Keaton
Nigel Cooke (Remi), Greta Gerwig (Dawn Wiener), Danny DeVito (Dave
Schmerz), Ellen Burstyn (Nana), Zosia Mamet (Zoe). Couleurs, 88 min.
Un teckel connaît quatre maîtres successifs.
Histoire d’un chien, prétexte à une satire de la société américaine.J. T.
TED**
(Ted ; USA, 2012.) R. : Seth MacFarlane ; Sc. : Seth MacFarlane, Alec
Sulkin et Wellesley Wild d’après une histoire de Seth MacFarlane ; Ph. :
Michael Barrett ; M. : Walter Murphy ; Pr. : Seth MacFarlane, Jason
Clark, John Jacobs, Scott Stuber ; Int. : Mark Wahlberg (John Bennett),
Mila Kunis (Lori Collins), Seth MacFarlane (la voix de Ted). Couleurs,
112 min.
Enfant solitaire ayant du mal à nouer des amitiés, John fait le vœu, une nuit
de Noël, que son ours en peluche prenne vie. Par magie, son souhait se réalise et
Ted et l’enfant deviennent alors des amis inséparables. Jusqu’au jour où John,
désormais adulte et en couple, doit faire un choix entre son ours et la femme
qu’il aime.
Avec Ted, son premier film en tant que réalisateur, Seth MacFarlane, le
créateur des Griffin et d’American Dad !, fait une entrée fracassante à
Hollywood. Non seulement, son métrage a cartonné au box-office américain
(plus de 200 millions de dollars) mais il a également séduit une grande partie des
critiques qui y ont vu l’une des meilleurs comédies de l’année 2012. Un
engouement amplement justifié tant Ted est un film désopilant. Si l’idée de base
est simple au possible (un enfant fait un vœu pour que son jouet s’anime), le
traitement qu’en propose MacFarlane est totalement délirant et entraîne le
spectateur dans un récit à l’humour irrévérencieux et aux situations souvent
irrésistibles. Il faut dire que l’ours en question (doublé, dans la VO, par
MacFarlane en personne) n’a pas la langue dans sa poche et possède un caractère
bien trempé qui nous vaut quelques scènes mémorables (Cf. : La soirée avec
Sam Jones, les occupations de Ted sur son lieu de travail). Des scènes servies
par des effets spéciaux particulièrement convaincants, donnant corps, de manière
très réaliste, au héros en peluche. À cela s’ajoute un portrait attachant d’un
trentenaire refusant de grandir et une histoire d’amour réjouissante qui achèvent
de faire de Ted l’une des meilleures comédies fantastiques de ces dernières
années.E.B.
TED 2**
(Ted 2 ; USA, 2015.) R. : Seth MacFarlane ; Sc. : Seth MacFarlane, Alec
Sulkin et Wellesley Wild ; Ph. : Michael Barrett ; M. : Walter Murphy ;
Pr. : Seth MacFarlane, Jason Clark, John Jacobs, Scott Stuber ; Int. : Mark
Wahlberg (John Bennett), Seth MacFarlane (la voix de Ted), Jessica Barth
(Tami-Lynn), Morgan Freeman (Patrick Meighan). Couleurs, 115 min.
Alors que John est divorcé, Ted, de son côté, est marié à Tami-Lynn. Le
couple, qui bat de l’aile, décide d’avoir un enfant. Mais pour cela, Ted va devoir
prouver devant un juge qu’il est bien une personne et non un simple bien.
Succès oblige, Ted, l’ours en peluche le plus malotru et le plus
irrévérencieux du septième art est de retour dans un deuxième opus tout aussi
délirant. Si l’effet de surprise du premier volet s’est estompé, Seth MacFarlane
démontre qu’il n’a rien perdu de son humour corrosif et signe un film potache,
régressif, excessif (cf. la scène dans la banque de sperme) mais souvent hilarant.
D’autant que le cinéaste, qui ne recule devant rien, tire à boulet rouge sur
l’hypocrisie de la société américaine et embrasse, avec une belle générosité, des
thèmes comme la discrimination, le mariage pour tous et l’égalité des droits.
Servi par un casting quatre étoiles dominé par Mark Wahlberg et au sein duquel
on retrouve Morgan Freeman ou encore Liam Neeson (désopilant dans une
apparition en client de supermarché), Ted 2 est un métrage déjanté, plus
intelligent et sensible qu’il n’y paraît.E.B.

TEL PÈRE, TEL FILS**


(Soshite chichi ni naru ; Jap., 2013.) R., Sc. et Mont. : Hirokazu Kore-eda ;
Ph. : Mikiya Takimoto ; Pr. : Kahoru Matsuzaki, Hijiri Taguchi ; Int. :
Masaharu Fukuyama (Ryota Nonomiya), Machiko Ono (Midori
Nonomiya), Lily Franky (Yudai Saiki, Keita Ninomiya (Keita Nonomiya),
Shogen Hwang (Ryusei Saiki). Couleurs, 120 min.
Ryota, architecte obsédé par la réussite, ne s’intéresse à Keita, son petit
garçon de six ans, que pour ses résultats scolaires et, comme le gamin ne semble
pas héritier du gène de l’excellence, il en est fortement contrarié. Alors, quand il
apprend par la maternité où sa femme Midori a accouché, que l’enfant a été
échangé par mégarde contre celui d’une famille d’origine modeste, il n’a de
cesse de se débarrasser de Keita pour héberger sous son toit celui qui est
vraiment son fils. Les choses ne se passent toutefois pas aussi facilement qu’il ne
l’imaginait…
Qu’est-ce qu’être père ? Faire office de simple géniteur, déléguer l’éducation
du fruit de ses entrailles à sa femme et consacrer l’essentiel de son temps à sa
carrière afin d’assurer à sa famille revenus élevés et statut social envié ? Ou
s’agit-il d’accorder du temps à ses enfants, de vivre avec eux et de les
accompagner dans leur évolution ? Telle est en tout cas la question que pose ce
film de Kore-eda, qui sous des dehors sages et policés, fouaille profondément
sous la couche superficielle des apparences et des fausses vérités. Profonde,
sincère et bien jouée, cette version noire de La vie est un long fleuve tranquille
n’a qu’un (petit) défaut, sa durée excessive.G.B.

TEMPÊTE DANS UNE TASSE


DE THÉ***
(Storm in a Teacup ; GB, 1937.) R. : Victor Saville et Ian Dalrymple ; Sc. :
Ian Dalrymple et Donald Bull, d’après l’adaptation signée James Bridie de
la pièce de Bruno Frank Sturm in Wasserglas (1936) ; Ph. : Mutz
Greenbaum [Max Greene] ; M. : Frederic Lewis ; Pr. : Victor Saville pour
Alexander Korda ; Int. : Vivien Leigh (Victoria Gow), Rex Harrison (Frank
Burdon), Sara Allgood (Mrs. Hegarty), Cecil Parker (le maire Gow), Ursula
Jeans (Lisbet Skirving), Gus McNaughton (Horace Skirving). NB, 87 min.
Fraîchement engagé par le « Baikie Advertiser », journal d’une petite localité
écossaise, Frank Burdon a la malencontreuse idée d’interviewer le maire Gow le
jour même où celui-ci fait retirer le chien Patsy à la garde de Mrs. Hegerty parce
qu’elle n’a pas payé la taxe sur les animaux domestiques. Burdon rédige aussitôt
un article retentissant dans lequel il fait quelques remarques impertinentes sur
ces politiciens qui se font élire en parlant de grands principes humanitaires qu’ils
n’appliquent jamais. L’affaire se complique car Frank, tombé amoureux de
Victoria, la fille de Gow, déclenche une campagne de presse qui ruine les espoirs
du maire de se faire élire au Parlement. Poussé par sa maîtresse, Lisbet, qui n’est
autre que l’épouse du directeur du « Baikie Advertiser », Gow décide d’attaquer
Frank en justice…
Bien qu’inspiré d’une pièce d’origine germanique, il s’agit de l’un des
premiers grands films d’humour anglais qui prend à contrepied le principe de
l’understatement cher à Hitchcock : parler très sérieusement de choses futiles
plutôt que légèrement de choses graves. En l’occurrence, le sort d’un chien sert
de révélateur pour fustiger les méthodes des politiciens qui ne tiennent jamais
leurs promesses. Le film a du charme et certains moments sont réellement très
savoureux, notamment la séquence finale du tribunal, et la scène où les partisans
de Mrs. Hegarty font envahir la demeure du maire par un commando de chiens
de toutes races est absolument inénarrable. Quant aux acteurs, ils sont
excellents : Vivien Leigh, espiègle et malicieuse, est très décorative, Rex
Harrison se distingue par des dons comiques incontestables, et Cecil Parker
fignole un personnage d’officiel arrogant et un peu ridicule dont il se fera le
spécialiste. Découvert à la télévision.R.L.

TEMPS DE L’AVENTURE (LE)***


(Fr., 2013.) R. et Sc. : René Bonnell ; Ph. : Pascal Lagriffoul ; Mont : Julie
Dupré ; M. : Antonio Vivaldi-Guiseppe Verdi ; Déc. : Anne Bachala ; Cost. :
Carole Gérard, Pr. : Edouard Weil ; Int. : Emmanuelle Devos (Alix),
Gabriel Byrne (l’homme), Gilles Privat (Rodolphe), Aurélia Petit (Diane),
Laurent Capelluto (Olivier), Sebastien Pouderoux (le jeune homme du
casting). Couleurs, 105 min.
Alix, dans le train de Calais en direction de Paris pour un casting est attirée
par le regard d’un inconnu. À la descente du train, il lui demande le chemin pour
se rendre à l’église Sainte Clotilde.
Irrésistiblement fascinée, elle le suit et le retrouve sur le lieu des funérailles
où il se rendait. Ce n’est que le début de leur aventure…
Tout est finesse, sensibilité et délicatesse dans ce magnifique film. Alix a
volé quelques heures à un compagnon qu’on ne voit jamais et qu’elle ne réussit
pas à joindre par téléphone. Lui, d’âge mûr, marié, a de grands enfants, est
intrigué par cette parenthèse qu’il n’avait pas prévue.
Scénario limpide, jeu des comédiens remarquable, Gabriel Byrne que l’on
voit plus souvent dans des superproductions américaines, est épatant dans ce
rôle.
Quelques touches d’humour et de fantaisie sont bien intégrées dans le
récit.C.V.

TEMPS DES AVEUX (LE)**


(Fr., 2014.) R. : Régis Wargnier ; Sc. : Régis Wargnier et Antoine Audouard
d’après François Bizot ; Ph. : Renaud Chassaing ; M. : Kong Way ; Pr. :
Jean Cottin ; Int. : Raphaël Personnaz (François Bizot), Kompheak
Phoeung (Douch), Olivier Gourmet (le consul). Couleurs, 95 min.
François Bizo, un ethnologue français travaille au Cambodge sur la
restauration des temples d’Angkor. En 1971, il est arrêté par les Khmers rouges
qui l’accusent d’être un agent de la CIA. Quatre mois de détention dans la jungle
où une étrange relation s’établit avec Douch, son geôlier.
Ritty Panh, coproducteur de ce film, a déjà abordé le génocide perpétré par
les khmers rouges dans deux films documentaires : S 21, la machine de mort
khmère rouge en 2003 et Duch, le maître des forges de l’enfer en 2011. Régis
Wargnier réalise une sorte de huis clos en plein air, fiction s’appuyant sur des
faits, hélas ! trop réels. Le plus intéressant est l’affrontement puis le
rapprochement inexplicable qui unit le bourreau à sa victime.
Excellente interprétation des deux comédiens.C.B.M.

TENDRESSE (LA)***
(Fr., Belg., All., 2013.) R. et Sc. : Marion Hänsel ; Ph. : Jan Vancaille ; M. :
René-Marc Bini ; Pr. : Man’s Films Production ; Int. : Olivier Gourmet
(Franz), Marilyne Canto (Lisa), Adrien Jolivet (Jack), Margaux Chatelier
(Alison), Sergi Lopez (Léo). Couleurs, 78 min.
Séparés depuis quinze ans, Lisa et Franz se retrouvent le temps d’un
voyage : aller chercher leur fils victime d’un accident alors qu’il était en
compagnie de sa petite amie Alison. Le retour se fait en voiture, Lisa dans celle
du fils, (Jack), Franz dans la sienne. Ils se séparent à Bruxelles.
Un couple qui se redécouvre avec tendresse. Il ne se passe rien, les situations
sont banales, tout relève du quotidien. Pourtant la réalisatrice belge Marion
Hänsel sait retenir l’attention avec cette histoire simple racontée simplement.
Est-ce le jeu des acteurs, Gourmet et Canto, prodigieux de naturel et d’émotion
contenue ? Est-ce la façon de procéder par petites touches et de s’attarder sur des
petits riens ? En tout cas le spectateur entre immédiatement dans ce road-movie
sans rebondissements et dans ce faux suspense : vont-ils reprendre une vie
commune ?J.T.

TERMINATOR GENISYS*
(Terminator Genisys ; USA, 2015.) R. : Alan Taylor ; Sc. : Laeta Kalogridis
et Patrick Lussier ; Ph. : Kramer Morgenthau ; M. : Lorne Bafle ; Pr. :
Paramount ; Int. : Arnold Schwarzenegger (le Guardian/ le T 800), Jason
Clarke (John Connor/ le T 3000), Emilia Clarke (Sarah Connor), Jai
Courtney (Kyle Reesel). Couleurs, 125 min.
Depuis 1997 machines et humains s’affrontent. Le cyborg modèle T-800 est
envoyé par Skynet, la redoutable « entité machinique génocidaire », en 2029,
pour perpétrer un assassinat dans le Los Angeles de 1984. Le Guardian va
s’opposer à lui…
Difficile de résumer clairement un scénario délirant avec retour dans le
temps et modèles différents de robots : T-3000, T-800, T-1000…, si l’on n’a pas
vu Terminator et Terminator 2 de Cameron. Heureusement Schwarzie est là,
toujours égal à lui-même et servant de repère dans cette histoire bien
compliquée.J.T.

TERRASSES (LES)**
(Es-Stouh ; Fr., Algérie, 2013.) R. et Sc. : Merzak Allouache ; Ph. : Frédéric
Derrien ; Pr. : M. Allouache, Marianne Dumoulin, Jacques Biodou ; Int. :
Adila Bendimerad (Assia), Nassima Belmihoub (Selouma), Ahcene
Benzerari (Cheikh Lamine), Aïssa Chouat (Halim), Mourad Khen
(Hamoud). Couleurs, 91 min.
La Casbah, Bab-el-Oued, Belcourt, Notre-Dame d’Afrique, Telemly, cinq
quartiers d’Alger. Cinq terrasses surplombant la ville, face à la mer. Cinq
histoires indépendantes le temps d’une journée rythmée par les cinq appels à la
prière.
Le film fut entièrement tourné sur ces terrasses avec les contraintes que cela
suppose. Ces terrasses sont devenues « un espace de vie, de violence, de mort »
selon M. Allouache qui donne un tableau pertinent de la société algérienne avec
ses fous (les djihadistes) et ses sages (les musiciens). « Nous voulions changer le
pays, c’est le pays qui nous a changés » dit avec amertume l’un de ses
personnages. C’est contre ce triste constat que veut réagir avec vigueur ce film
passionnant.C.B.M.

TERRE A TREMBLÉ (LA)**


(The Shock ; USA, 1923.) R. : Lambert Hillyer ; Sc. : Arthur Statter et
Charles kenyon, d’après une histoire de William Dudley Pelley ; Ph. :
Dwight Warren ; Pr. : Universal ; Int. : Lon Chaney (Wilse Dilling),
Virginia Valli (Gertrude Hadley), Jack Mower (Jack Cooper), William
Welsh (Mischa Hadley), Henry Barrws (John Cooper Sr.), Christine Mayo
(Ann Cardington), Walter Long (le capitaine). NB, 7 bobines (environ
70 min.)
À San Francisco, Wilse Dilling, qui a perdu l’usage de ses jambes, est au
service d’Ann Cardington, alias « Queen Ann », qui règne sur la pègre de
Chinatown. Amoureux de Gertrude Hadley, la fille d’un banquier tombé sous la
coupe de son employeuse, Wilse finit par se révolter contre la reine de
Chinatown. Sur le point d’être éliminé avec celle qu’il aime, il sera sauvé par le
tremblement de terre de 1906 qui détruit la ville et le repaire des bandits. Sa
bien-aimée à ses côtés, il retrouvera même l’usage de ses jambes grâces à la
force de l’amour.
L’un des rares films de Lon Chaney se terminant par un « happy end ». La
spécialité de l’acteur, en infirme torturé, s’harmonise en un savant dosage avec
l’aventure, la romance, le suspense et les effets spéciaux (le tremblement de
terre, pour l’époque, est plutôt réussi). Les ouvrages de William Dudley Pelley
ont donné naissance à une demi-douzaine de films jusqu’en 1927. Par la suite,
Pelley prétendit qu’il demeura un ami intime de Chaney jusqu’à sa mort en
1930. En fait, l’acteur rompit avec lui en 1928 lorsqu’il découvrit qu’il tenait de
violents propos antisémites. Dans les années trente, Pelley créa l’association des
« Silvershirts », l’un des plus virulents groupes néo-nazis d’Amérique. La
légende veut qu’il ait été désigné par Hitler comme son représentant officiel aux
États-Unis, et le « führer » éventuel du pays dans le cas où il serait tombé sous la
coupe des nazis. Disponible en DVD.R.L.

TERRE BATTUE**
(Belg., 2014.) R. : Stpéhane Demoustier ; Sc. : S. Demoustier, Gaëlle Macé ;
Ph. : Julien Poupard ; Pr. : Frédéric Jouve, Jean-Pierre et Luc Dardenne ;
Int. : Olivier Gourmet (Jérôme), Valéria Bruni-Tedeschi (Laura), Charles
Mérienne (Ugo), Vimala Pons (Sylvie), Jean-Yves Bertheloot (Sardi), Sam
Louwyck (Gerts), Couleurs, 95 min.
Ayant été licencié, Jérôme décide de monter sa propre société contre l’avis
de sa femme Laura. Leur fils Ugo, 11 ans, passionné de tennis, décide d’intégrer
le centre national d’entraînement de Roland-Garros. Il est prêt à tout pour
devenir champion.
La réussite à n’importe quel prix. Le film, réalisé caméra à l’épaule au plus
près des personnages, est passionnant dans son double cheminement, dans sa
relation père-fils violente, dans sa fin amère. Olivier Gourmet impose avec force
ce père intransigeant.C.B.M.

TERRE DE VIOLENCE/
GOOD DAY FOR A HANGING**
(Good Day for a Hanging ; USA, 1959.) R. : Nathan Juran ; Sc. : Daniel
B. Ullman et Maurice Zinn ; Ph. : Henry Freulich ; Pr. : Columbia ; Int. :
Fred Mc Murray (Ben Cutler), Robert Vaughn (Eddie Campbell), Maggie
Hays (Laurie). Couleurs, 85 min.
L’attaque d’une banque tourne mal. Le shérif est tué et l’un des agresseurs,
le jeune Eddie est capturé, condamné à être pendu. Mais la fille du nouveau
shériff, Ben Cutler, est amoureuse de lui et un mouvement de pitié se dessine
dans la ville en raison du jeune âge du bandit. Le mérite-t-il ?
Excellent western resté inédit en France et sorti seulement en DVD grâce à
Patrick Brion en 2016. Formidable composition de Robert Vaughn en tueur
fourbe et cruel.J.T.
TERRE ÉPHÉMÈRE***
(Simindis Kundzuli ; Georgie, 2014.) R. et Sc. : George Ovashvili ; Ph. :
Elemer Ragalyi ; Pr. : George Ovashvili, Eike Goreczka, Guillaume de
Seille ; Int. : Ilyas Salman (le vieil homme), Mariam Buturishvili (la fille),
Irakli Samushia (le soldat). Couleurs, 100 min.
L’Inguri est un fleuve frontalier entre la Georgie et l’Abkhazie. Après les
crues hivernales, son niveau baisse laissant émerger des îlots de terre arable qui
seront emportés à l’automne. Un vieil homme, le printemps venu, accompagné
d’une jeune fille, prend possession de l’un de ces îlots pour y cultiver du maïs.
Un soldat georgien blessé vient y trouver refuge tandis que des gardes-frontières
font des rondes.
Un film quasiment sans dialogues, sans musique, d’une infinie beauté. La
vie s’écoule comme un long fleuve tranquille dans des décors majestueux. Et
pourtant le danger menace… Un film rousseauiste sur le cycle éternel de la
nature, et en même temps un message humaniste.C.B.M.

TERRITOIRE DES LOUPS (LE)**


(The Grey ; USA, 2001.) R. : Joe Carnahan ; Sc. : Joe Carnahan et Ian
Mackenzie Jeffers ; Ph. : Masanobu Takayanagi ; M. : Marc Streitenfeld ;
Pr. : Scott Free et Chambara Pictures ; Int. : Liam Neeson (John Ottway),
Dallas Roberts (Pete Hendrick), Frank Grillo (John Diaz), Dermot
Mulroney (Talget), Joe Anderson (Flannery). Couleurs, 117 min.
Un avion s’écrase en Alaska. Parmi les survivants, Ottway, un chasseur de
bêtes sauvages. Son expérience sera précieuse pour les autres survivants face aux
loups. Il sera le dernier survivant à affronter la meute.
Excellent film-catastrophe, montrant la solidarité du groupe face aux loups.
Tout est vraisemblable, tout est haletant, tout est cauchemardesque. Mise en
scène efficace de Joe Carnahan dans la grande tradition hollywoodienne.J.T.
TESS AU PAYS DES TEMPÊTES**
(Tess of Storm Country ; USA, 1922.) R. : John S. Robertson ; Sc. : Elmer
Harris, d’après le roman de Grace Miller White ; Ph. : Charles Rosher ;
Pr. : Mary Pickford Corporation ; Int. : Mary Pickford (Tessibel Skinner),
Lloyd Hughes (Frederick Graves), Gloria Hope (Teola Graves) David
Torrence (Elias Graves), Forrest Robinson (Orn Skinner), Jean Jersholt
(Ben Letts), Danny Hoy (Ezra Longman), Robert Russell (Dan Jordan), Gus
Saville (le vieux Longman). NB, 10 bobines (environ 116 min.)
Un grave conflit oppose Elias Graves, riche propriétaire terrien, à une petite
communauté de pêcheurs qui s’est installée sur son domaine au bord de la rivière
alors que son fils Frederick est tombé amoureux de Tess Skinner, la fille d’un
vieux pêcheur. Tandis que le père de Tess est faussement condamné pour
meurtre, la jeune fille doit faire face aux assauts de Ben Letts, le véritable
coupable. Puis Tessa accueille Teola, la fille d’Elias, dans sa cabane où elle
accouche d’un enfant illégitime.
Lorsqu’il découvre celle qu’il aime avec un bébé Frederick rompt avec elle.
Tout rentrera dans l’ordre lorsqu’un témoin du crime apportera la preuve de
l’innocence du vieux Skinner et que Teola révélera la vérité sur son enfant mort
de diphtérie, avant de mourir elle-même.
Revu et corrigé, le schéma classique de « Roméo et Juliette » qui ravira les
amateurs de mélos flamboyants de la grande époque du muet. Une date dans la
filmographie de Mary Pickford ; Tess, sa première interprétation d’une femme
adulte qui tranchait sur ses rôles traditionnels d’adolescente délurée, demeura
toute sa vie son personnage favori. Elle avait déjà été la vedette de la première
version, portée à l’écran en 1914 par Edwin S. Porte, et le succès du film avait
renfloué les caisses d’Adolphe Zukor qui, au bord de la faillite, avait engagé des
bijoux de son épouse et son assurance-vie pour payer l’équipe de tournage. Ce
remake de 1922 fut entrepris à l’initiative de la comédienne. Deux autres
versions parlantes seront tournées : en 1932, par Alfred Santell (avec Janet
Gaynor) et en 1960, par Paul Guifoyle (avec Diane Baker). Jean Hersholt (1886-
1956) était un comédien d’origine danoise qui reste surtout connu pour ses
activités humanitaires. L’année de sa mort, un Oscar portant son nom fut institué
pour distinguer chaque année une personnalité s’étant honorée dans ce domaine.
Disponible en DVD.R.L.

TESTAMENT DU DR MABUSE (LE)*


(Das Testament des Dr. Mabuse ; RFA, 1962.) R. : Werner Klinger ; Sc. :
Ladislas Fodor, R.A. Stemmle (Thea von Harbou) ; Ph. : Albert Benitz ;
M. : Raimund Rosenberger ; Mont. : Walter Wischniewky ; Pr. : Artus
Brauner, CCC Filmkunst ; Int. : Gert Fröbe (commissaire Lohmann),
Wolfgang Preiss (Dr Mabuse), Senta Berger (Nelly), Charles Régnier
(Mortimer), Walter Rilla (Dr Pohland). NB, 88 min.
Prenant les ordres du Chef, une silhouette noire sur fond d’écran blanc,
Mortimer met au point et mène à bonne fin vols et pillages très rentables. Le
commissaire Lohmann en vient à soupçonner Mabuse, qui, pourtant, est interné à
double tour dans un asile psychiatrique. Entre-temps, une nouvelle recrue de
Mortimer semble remettre en doute son engagement sur le mauvais chemin et
désirerait se racheter. Coup de théâtre : c’est en fin de compte le directeur de la
clinique qui est hypnotisé par Mabuse, lequel, pourtant enfermé, dirige toute
l’affaire…
Autour de 1960, le cinéma de la RFA a produit nombre de films policiers,
dont les trois Mabuse et, entre autres, d’excellentes adaptations d’Edgar
Wallace : d’où l’allusion de l’adjoint du commissaire Lohmann à La porte aux
sept serrures à propos de cette enquête qui piétine. C’est en effet un pur et
simple film policier que réalise avec un bonheur certain Werner Klinger : attaque
de fourgon, hold up, bataille rangée avec la police, poursuites, d’où est
totalement absente la « stimmung » de Lang. Ce n’est pas encore le thriller, d’où
ce discret parfum de nostalgie d’un cinéma qui n’est plus.
Autre titre : Echec à la brigade criminelle.
B.T.
TÊTE BAISSÉE**
(Fr., 2015.) R. : Kamen Kalev ; Sc. : Kamen Kalev et Emmanuel Courcol ;
Ph. : Julian Atanassov ; M. : Raf Keunen et Kayolan Dimitrov ; Pr. : Le
Pacte ; Int. : Melvil Poupaud (Samy), Seher Nebieva (Elka), Lidia Koleva
(Snejana), Sunai Siuleman (Uhoto), Aylin Yay (Yanne) Couleurs, 104 min.
Samy est arrêté à Marseille en possession de 100 000 faux euros. Yanne, de
la police, lui offre un marché : elle passe l’éponge s’il accepte d’infiltrer la mafia
bulgare et de faire tomber un gros proxénète. Il est aidé par une jeune prostituée
bulgare, Elka. Pris entre trafiquants de fausse monnaie et revendeurs de filles,
Samy y perd son âme, avant de réagir.
Une descente aux enfers, dans les bas fonds de la criminalité bulgare où
toutes les valeurs morales sont bafouées. Seul compte l’argent. Un film très noir
et très réaliste, un univers glauque où Melvil Poupaud se promène sans
illusions.J.T.

TÊTE DE TURC*
(Fr., 2010.) R. : Pascal Elbé ; Sc. : Pascal Elbé, Jérémie Elkaïm, Dorothée
Sebbagh ; Ph. : Jean-François Hensgens ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Patrick
Godeau ; Int. : Roschdy Zem (Atom), Pascal Elbé (Simon), Ronit Elkabetz
(Sibel), Samir Makhlouf (Bora), Laure Marsac (Claire), Florence
Thomassin (Mouna), Valérie Benguigui (Yelda), Simon Abkarian (le veuf),
Brigitte Catillon (la maire), Monique Chaumette (Nora), Adèle
Exarchopoulos (Nina). Couleurs, 87 min.
Dans une cité de la banlieue parisienne, lors d’une échauffourée entre forces
de l’ordre et une bande de jeunes, Bora, l’un d’eux, d’origine turque, jette
inconsidérément un cocktail Molotov sur la voiture de Simon, un médecin
urgentiste du quartier. Regrettant son geste, il se porte à son secours et l’extrait
de sa voiture en flammes.
À trop vouloir montrer dans ce tableau éclaté (fort bien servi par une
brochette de comédiens convaincants) d’une banlieue « à risques », Pascal Elbé
manque en partie sa cible. Trop de situations secondaires (l’évocation du
génocide arménien, la vengeance du veuf, etc.) parasitent le film dont le thème
principal, issu d’un fait divers réel, est la situation ambiguë dans laquelle se
trouve ce jeune Turc. De plus, les happy ends successifs sont mal venus,
réduisant le propos à un banal téléfilm au message consensuel.C.B.M.

TÊTE EN FRICHE (LA)*


(Fr., 2010.) R. : Jean Becker ; Sc. : J. Becker, Jean-Loup Dabadie d’après
Marie-Sabine Roger ; Ph. : Arthur Cloquet ; M. : Laurent Voulzy ; Pr. :
Louis Becker ; Int. : Gérard Depardieu (Germain), Gisèle Casadesus
(Marguerite), Claire Maurier (la mère), Maurane (Francine), François-
Xavier Demaison (Gardini), Jean-François Stévenin (Jojo), Patrick
Bouchitey (Landremont), Sophie Guillemin (Annette). Couleurs, 82 min.
Germain, la cinquantaine, un peu simplet, quasi analphabète, vit dans une
caravane à proximité de la maison de sa mère, une femme acariâtre. Il rencontre
sur un banc, Marguerite, une vielle dame placée en maison de retraite. Ils
sympathisent. Elle lui fait découvrir la littérature et, lorsque sa vue faiblit, lui
demande de faire la lecture. Un jour, elle ne vient pas à leur rendez-vous : ses
enfants l’ont placée dans une maison moins onéreuse…
Certes, c’est du cinéma populaire nourri aux bons sentiments et réalisé de
façon conventionnelle. Il faudrait cependant avoir un cœur de pierre pour résister
à son optimisme (facile), à la générosité de son propos et surtout à
l’interprétation haute en couleur de Depardieu.C.B.M.

TÊTE HAUTE (LA)**


(Fr., 2015.) R. : Emmanuelle Bercot ; Sc. : Emmanuelle Bercot et Marcia
Romano ; Ph. : Guillaume Schiffman ; M. : Eric Neveux ; Pr. : Francis
Kraus, Denis Pineau-Valencienne ; Int. : Catherine Deneuve (la juge), Rod
Paradot (Malony), Benoît Magimel (Yann), Sara Forestier (Séverine).
Couleurs, 120 min.
Malony, orphelin de père, élevé par une mère immature, est devenu un
garçon ingérable. Il se retrouve régulièrement dans le bureau d’une juge pour
enfants. Celle-ci le confie à un éducateur qui l’envoie dans un foyer. Malgré ses
efforts, ses résultats scolaires sont médiocres. Il se révolte.
Un film violent, tant en paroles que dans les faits, réalisé avec une belle
énergie. Rod Paradot en est la révélation, interprétant avec fougue ce garçon
sauvage, proche de la délinquance. Quant à Catherine Deneuve, toute en autorité
compréhensive, elle est magnifique.
C.B.M.

TÊTES DE L’EMPLOI (LES) **


(Fr., 2016.) R. : Alexandre Charlot et Franck Magnier ; Sc. : Charles
Hudon, Nicolas Ragni, Alexandre Charlot et Franck Magnier ; Ph. :
Myriam Vincour ; M. : Alexandre Azaria ; Pr. : JS Productios et Récifilms ;
Int. : Franck Dubosc (Stéphane Martel), Elsa Zylberstein (Cathy Bergin),
François-Xavier Demaison (Thierry), Nicolas Vaude (Lamine), Elsa
Lepoivre (Isabelle Martel). Couleurs, 90 min.
Trois employés de Pôle Emploi à Sablé-sur-Sarthe sont menacés d’être
licenciés car il n’y a plus assez de chômeurs. Pour en gonfler les effectifs, ils
décident d’arrêter de les radier. Mais leur ruse est découverte. Ils tentent alors de
saboter la reprise de l’usine locale Plastex par un homme d’affaires indien. En
vain. S’y ajoute une vie privée agitée pour nos trois employés.
Sur un sujet brûlant, une comédie fort drôle, remplie de gags savoureux. On
peut, pour une fois, rire du chômage.J.T.
TEXAS CHAINSAW 3D
(Texas Chainsaw 3 D ; USA, 2013.). R. : John Luessenhop ; Sc. : Adam
Marcus, Debra Sullivan, Stephen Susco, Kirsten Elms ; Ph. : Anastas
N. Michos ; M. : John Frizzell ; Pr. : Carl Mazzocone ; Int. : Alexandra
Daddario (Heather Miller), Dan Yeager (Leatherface), Tania Raymonde
(Nikki), Scott Eastwood (Carl). Couleurs, 92 min.
Ayant échappé au massacre du clan Sawyer dans les années 70 alors qu’elle
n’était qu’un bébé, Heather hérite, plusieurs décennies plus tard, d’une maison
au Texas et renoue avec un sombre passé.
Après le remake de Marcus Nispel et celui de Jonathan Liebesman,
Leatherface pointe à nouveau son masque, et en relief qui plus est, avec Texas
Chainsaw 3D, mis en boîte par John Luessenhop et qui se veut la suite directe du
chef-d’œuvre de Tobe Hooper. Le scénario, en effet, débute là où se terminait
l’histoire originale et s’ouvre sur une scène où les habitants de la petite ville de
Newt au Texas massacrent littéralement la famille Sawyer, le clan de cannibales.
Une séquence particulièrement réussie qui laisse augurer une production tendue
et efficace.
Malheureusement, la suite n’est pas du même acabit et le script, tout comme
la mise en scène, sont loin d’être à la hauteur du film de Hooper. La première
partie du récit, où les teenagers se font trucider les uns après les autres, est ainsi
très classique. Puis les choses se gâtent et le scénario se perd dans
d’invraisemblables histoires de famille, tentant de rendre crédible des
personnages auxquels on ne croit pas un instant. Ces faiblesses scénaristiques
ajoutées à une réalisation sans personnalité plombe de manière considérable
cette production, truffée de clins d’œil au métrage de 1974, et d’où émergent, de
temps à autre, quelques idées intéressantes (cf. : le fait que les habitants ayant
participé à la vindicte soient aussi tordus et malsains que le clan Sawyer).E.B.

TEXAS RANGERS (THE)*


(USA, 1951.) R. : Phil Karlson ; Sc. : Richard Schayer ; Ph. : Ellis
W. Carter ; Pr. : Columbia ; Int. : George Montgomery (Johnny Carver),
William Bishop (Sam Bass), Ian MacDonald (Sundance Kid), Gale Storm
(Helen). Couleurs, 74 min.
Un ancien condamné est embauché dans les Texas Rangers pour lutter
contre une bande formée des plus redoutables hors-la-loi du Texas dont Sam
Bass et Sundance Kid.
Inédit en France sauf à la Cinémathèque en 2014, ce western de série B n’est
pas sans qualités et donne aux hors-la-loi que combat George Montgomery, égal
à lui-même, des noms de hors-la-loi ayant réellement existé.
J.T.

TEXICAN (THE)*
(USA, 1966.) R. : Lesley Selander ; Sc. : John C. Champion ; Ph. : Francis
Marin ; M. : Nico Fidenco ; Pr. : Balcazar ; Int. : Audy Murphy (Jess
Carlin), Broderick Crawford (Luke Starr), Diana Lorys (Kit). Couleurs
86 min.
Chassé d’une petite ville du Texas, Jess Carlin trouve refuge au Mexique où
il se fait connaître sous le nom de The Texican. Il reviendra, apprenant que son
frère a été assassiné par les hommes de main d’un tenancier de saloon, Luke
Starr, dont il dénonçait dans son journal les agissements frauduleux. Tout
s’achève sur un règlement de comptes.
L’un des derniers films du prolifique Selander, tourné en Espagne avec une
bonne distribution américaine. Inédit en France dans les salles, découvert grâce à
la télévision.J.T.

THAT WOMAN OPPOSITE*


(GB, 1957.) Sc. et R. : Compton Bennett, d’après le roman de John Dickson
Carr (Un coup sur la tabatière) ; Ph. : Lionel Banes ; M. : Stanley Black ;
Pr. : William Gell ; Int. : Phyllis Kirk (Eve Atwood), Dan O’Herlihy
(Dermot Kinross), Wilfrid Hyde White (sir Maurice Lawes), Jack Watling
(Toby Lawes), William Franklyn (Ned Atwood), Petula Clark (Janice
Lawes), Guido Lorraine (commissaire Goron). NB, 86 min.
Jeune divorcée anglaise vivant dans une petite station balnéaire française,
Eve Atwood est suspectée du meurtre de sir Maurice Lawes, un riche
collectionneur qui habite la villa en face de chez elle, assommé dans son bureau
par un agresseur inconnu. Elle avait un sérieux mobile : le vieux baronnet était
décidé à s’opposer « par tous les moyens » au mariage de son fils Toby avec
celle qu’il considérait comme une intrigante. Et la seule personne qui pourrait
innocenter la jeune femme, son ancien mari venu lui rendre visite ce soir-là, gît
sur un lit d’hôpital, terrassé par une commotion cérébrale…
Les adaptations cinématographiques de grands classiques du roman policier
sont suffisamment rares pour qu’on s’y attarde lorsqu’elles existent. Celle-ci,
relativement fidèle dans sa continuité, démontre, par ses quelques omissions,
l’incapacité du cinéma à retranscrire à l’écran une construction policière
sophistiquée : tout ce qui fait la valeur et l’originalité du roman de Carr, qui fut
l’un des plus grands créateurs du genre à son âge d’or, a été impitoyablement
banni de la narration. Il nous offre, en outre, en la personne du commissaire
Goron, le portrait d’un de ces Français tel que l’imaginait le cinéma britannique :
jouisseur, vantard, superficiel, amateur de bonne chère et incorrigible séducteur.
Si le film se laisse néanmoins voir sans ennui, c’est surtout grâce à une
résolution qui reste surprenante pour qui ne connaît pas le roman. Enfin, ultime
surprise, la présence de la toute jeune Petula Clark qui se fera connaître en
France dans les années soixante comme chanteuse. Redécouvert en vidéo.R.L.

THE END**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Guillaume Nicloux ; Ph. : Christophe Offenstein ; M. :
Eric Demarsan ; Pr. : Sylvie Pialat, Benoit Quainon, Cyril Colbeau-Justin,
Jean-Baptiste Dupont ; Int. : Gérard Depardieu (l’homme), Swann Arlaud
(le jeune), Audrey Bonnet (la femme), Xavier Beauvois (le randonneur).
Couleurs, 80 min.
Un homme, la soixantaine, est seul avec son chien. Il part à la chasse dans la
forêt toute proche. Son chien s’échappe. En tentant de le retrouver, il s’égare et
passe la nuit dans une grotte. Au matin, son fusil a disparu.
Un film étrange, à la limite du fantastique, presque sans dialogue (tout au
plus un monologue), ni musique, porté par l’imposante et magnifique présence
de Gérard Depardieu. La fin n’apporte aucune réponse logique à ce qui pourrait
être un cauchemar, voire une métaphore sur l’existence, la vie, la mort. À
signaler cette inquiétante femme mutique (excellente Audrey Bonnet), échappée
d’une œuvre expressionniste ou d’un tableau d’Edward Munch, qui ajoute
encore à la sourde angoisse suscitée par le film.C.B.M.

THEEB***
(Theeb ; Jordanie, 2013.) R. : Naji Abu Nowar ; Sc. : N.A. Nowar, Bassel
Ghandour ; Ph. : Wolfgang Thaler ; M. : Jerry Lane ; Pr. : B. Ghandour,
Rupert Lloyd ; Int. : Jacir Eid (Theed), Hassan Mutlag (l’étranger), Hussein
Salameh (Hussein), Jack Fox (Edward). Couleurs, 100 min.
1916. Dans la province ottomane de Hijaz, Theeb, un jeune bédouin, est le
petit frère d’Hussein ; leur père étant mort, ce dernier prit en charge son
éducation pour survivre dans cette région ingrate. Hussein est choisi par un
officier anglais pour servir de guide à la recherche d’un puits abandonné. À dos
de chameau, Theeb les accompagne. Ils tombent dans une embuscade…
Un film d’aventures splendide, à la réalisation ample et majestueuse, tourné
dans les décors sauvages de Wadi Rum (ceux-là mêmes du Lawrence d’Arabie
de David Lean). On retrouve ici les thèmes chers au western, tels le sens de
l’espace ou la vengeance, ainsi que celui de l’initiation pour ce gamin interprété
avec une présence et une simplicité remarquables par un acteur novice. Un film
magnifique et passionnant.C.B.M.

THÉRÈSE DESQUEYROUX*
(Fr., 2011.) R. : Claude Miller ; Sc. : Claude Miller, Natalie Carter, d’après
le roman de François Mauriac ; Ph. : Gérard De Battista ; M. : Mathieu
Alvado ; Pr. : Yves Marmion ; Int. : Audrey Tautou (Thérèse Larroque –
épouse Desqueyroux), Gilles Lellouche (Bernard Desqueyroux), Anaïs
Demoustier (Anne de la Trave), Catherine Arditi (Madame de la Trave),
Isabelle Sadoyan (tante Clara), Francis Perrin (Monsieur Larroque).
Couleurs, 110 min.
Dans les Landes, en cette première partie du XXe siècle, on arrange les
mariages dans la grande bourgeoisie comme l’on traiterait n’importe quelle
affaire commerciale. C’est ainsi que Thérèse Larroque, fille d’un propriétaire de
2 500 hectares de pinède se retrouve l’épouse de Bernard Desqueyroux, lui-
même fils d’un très riche propriétaire de plantations de pins. L’ennui c’est que la
jeune femme a des idées modernes, déteste les conventions et a le cœur fait pour
les grandes passions…
On aurait aimé aimer davantage l’ultime film de Claude Miller. Mais ce sont
les circonstances du tournage (le réalisateur ne quittait l’hôpital où l’on soignait
son cancer que pour tourner les séquences de ce film, ses dernières joies parmi
nous) qui touchent vraiment, davantage en tout cas que cette adaptation du
roman de Mauriac, certes réalisée avec soin mais où l’on ne ressent ni les
ardeurs de la passion à laquelle Thérèse soupire ni le froid mortel dont son cœur
est saisi.G.B.

THEY CALL IT SIN*


(They Call It Sin ; USA, 1932.) R. : Thorton Freeland ; Sc. : Lillie Hayward
et Howard J. Green, d’après le roman d’Alberta Stedman Eagan ; Ph. :
James van Trees ; M. : Leo Forbstein ; Pr. : First National Pictures ; Int. :
Loretta Young (Marion Cullen), George Brent (Dr. Tony Travers), Una
Merkel (Dixie Dare), David Manners (Jimmy Decker), Helen Vinson (Enid
Hollister), Louis Calhern (Ford Humphries), Joe Cawthorne
(Mr. Hollister), Nella Walker (Mrs. Hollister), Elizabeth Patterson
(Mrs. Cullen), Erville Alderson (Mr. Cullen), Mike Marito (Moto). NB,
68 min.
En voyage d’affaires dans une petite localité du Kansas, Jimmy Decker est
tombé amoureux de l’organiste de l’endroit, la séduisante Marion Cullen, qui
compose de la musique à ses moments perdus. À la suite d’une dispute, Marion
quitte le domicile de ses parents adoptifs et part le rejoindre à New York pour
apprendre qu’il est sur le point d’épouser Enid Hollister, la fille de son patron. À
la recherche d’un emploi, Marion tombe alors sous la coupe de Ford Humphries,
un producteur de Broadway peu scrupuleux qui lui vole sa musique. C’est un
ami de Jimmy, le Dr. Travers, qui va venir à son secours…
Un modeste mélodrame assez prévisible et qui laisse une impression
mitigée. Ni médiocre, ni enthousiasmant, le scénario s’appuie sur une galerie de
personnages sans réelle consistance et qui semblent tous subir les vicissitudes de
l’existence sans ressentir la moindre émotion. Seul le personnage du producteur
indélicat joué par Louis Calhern vient trancher sur cette relative monotonie de
caractères : il y peaufine ce qui va devenir pour lui sa marque de fabrique pour
les vingt ans à venir, le méchant suave et distingué (Quand la ville dort, Le
Prisonnier de Zenda, La Tour des ambitieux). Sans oublier Una Merkel qui
apporte une note de fantaisie rafraîchissante en fille entreprenante et délurée.
Disponible en DVD.R.L.

THEY RODE WEST**


(USA, 1954.) R. : Phil Karlson ; Sc. : Frank Nugent et DeVallon Scott ; Ph. :
Charles Lawton Jr ; Pr. : Columbia ; Int. : Robert Francis (le docteur
Seward), Donna Reed (Laurie), Phil Carey (Capitaine Blake). Couleurs,
84 min.
Un jeune médecin est affecté à une garnison qui doit affronter une révolte
indienne. D’abord mal accueilli, il gagne l’estime des officiers après avoir
soigné une épidémie dans une réserve Kiowa.
Inédit en France, sauf à la Cinémathèque en 2014, ce western superbement
réalisé par Phil Karlson, mérite d’être plus connu.J.T.

13 GHOSTS*
(13 Ghosts ; USA, 1960.) R. et Pr. : William Castle ; Sc. : Robb White ; Ph. :
Joseph Biroc ; M. : Von Dexter ; Int. : Donald Woods (Cyrus Zorba), Jo
Morrow (Medea), Martin Milner (Ben Rush), Rosemary DeCamp (Hilda),
Charles Herbert (Buck), Margaret Hamilton (Elaine Zacharides), John Van
Dreelen (Van Allen). NB et Couleurs, 88 min.
Cyrus Zorba apprend du notaire Ben Rush qu’il vient d’hériter du manoir de
son oncle Plato, récemment décédé. Accompagné de sa femme Hilda, de leur
fille et de leur jeune fils, il emménage dans la vieille demeure. Collectionneur de
fantômes, Plato en avait ramené de tous les continents et les gardait
précieusement dans sa maison : onze au total, lui occupant désormais la
douzième place. La nuit, d’inquiétantes manifestations ont lieu, et Cyrus et Hilda
se demandent s’ils pourront supporter de vivre dans les lieux. Or, la seule
condition du testament est que la famille continue à habiter le manoir, sinon il
deviendra la propriété du comté…
Comme à son habitude, William Castle avait imaginé un nouveau gadget
pour attirer les foules. Cette fois, c’était un « ghost viewer », un carton avec
deux petites fenêtres garnies l’une d’une gélatine rouge et l’autre bleue, distribué
aux spectateurs à l’entrée de la salle. Le cinéaste en personne apparaissait au
début du film et expliquait que, pour « voir les fantômes », il suffisait de
regarder l’écran à travers la gélatine rouge lorsque l’indication apparaissait sur
l’image – ou de choisir la gélatine bleue si on ne voulait pas les voir…
Naturellement, tout le monde voulait avoir peur et le bleu n’avait donc aucune
utilité ! Les jeunes cinéphiles américains qui ont découvert le film à l’époque en
ont tous gardé un souvenir ému (et la plupart ont même conservé religieusement
le petit carton !).
Mais, à part ce gag qui fait long feu, Castle et son complice Robb White
(Macabre, Homicidal, The Tingler, La Nuit de tous les mystères) avaient
concocté une histoire criminelle des plus classiques où quelqu’un devait
commettre un crime pour s’approprier un trésor, prouvant que les êtres vivants
sont bien plus dangereux que les fantômes. Et le piège était un lit dont le
baldaquin descendait pour étouffer celui qui y était étendu : une trouvaille
criminelle qui remontait à Wilkie Collins et son « Terrible Strange Bed » (1852).
Et pour finir, c’est l’assassin lui-même qui se trouvait piégé dans le lit diabolique
et devenait donc le 13e fantôme… Une curiosité qui se laisse encore voir,
comparée à son abominable (et prétendu) « remake » sorti en 2001.R.L.

13 HOURS*
(13 hours ; USA, 2016.) R. : Michael Bay ; Sc. : Chuck Hogan d’après un
ouvrage de Mitchell Zuckoff ; Ph. : Dion Beebe ; M. : Lorne Balfe ; Pr. :
Paramount ; Int. : John Krasinski (Jack Silva), James Badge Dale (Tyrone
Rone Woods), Pablo Schreiber (Kris Paronto), David Denman (Dave
« Boon » Benton), Dominic Fumusa (John Tig tiegen). Couleurs, 144 min.
Attaque de l’ambassade américaine en Lybie par des terroristes. D’anciens
marines, engagés dans une entreprise privée, la GRS, vont intervenir.
L’ambassadeur sera tué.
Reconstitution soignée de la mort de l’ambassadeur des États-Unis à
Benghazi dont la résidence avait été attaquée par des milices libyennes hostiles
aux Américains. Mais l’intervention d’un commando de mercenaires protégeant
la base secrète de la CIA, transforme cette histoire vraie en une geste héroïque.
À rapprocher de La chute du Faucon noir ou comment transformer un échec
américain en épopée.J.T.

THIS MUST BE THE PLACE*


(This Must Be the Place ; Ital., 2011.) R. : Paolo Sorrentino ; Sc. : Paolo
Sorrentino et Umberto Contarello ; Ph. : Luca Bigazzi ; M. : David Byrne et
Will Oldham ; Pr. : Indigo, Lucky Red, Element Pictures ; Int. : Sean Penn
(Cheyenne), Judd Hirsch (Mordecai Midler), Eve Hewson (Mary), Harry
Dean Stanton (Robert Plath), David Byrne (lui-même). Couleurs, 118 min.
Un rocker retiré à Dublin, apprend à la mort de son père que celui-ci a passé
la fin de sa vie à traquer son ancien tortionnaire d’un camp de concentration. Il
reprend la traque aux États-Unis en 4×4. Il retrouve la femme puis la fille et
enfin le bourreau devenu un vieillard et qu’il humilie comme il avait humilié son
père.
Du Sorrentino : extravagant comme l’est le personnage de Sean Penn,
échevelé et outrageusement maquillé, lancé dans un road-movie non moins
délirant. Cette chasse au nazi est-elle une rédemption pour le chasseur ou une
punition pour le chassé ? On ne perd jamais le fil mais on sera peut-être parfois
exaspéré par tant d’outrance.J.T.

THOR*
(Thor ; USA, 2011.) R. : Kenneth Branagh ; Sc. : Ashley Edward Miller,
Zack Stentz et Don Payne ; Ph. : Haris Zambarloukos ; M. : Patrick Doyle ;
Pr. : Marvel Studios ; Int. : Chris Hemsworth (Thor), Natalie Portman
(Jane Foster), Tom Hiddleston (Loki), Anthony Hopkins (Odin). Couleurs,
130 min.
Thor, fils d’Odin, avait enlevé aux Géants de Glace leur Coffre sacré. Ceux-
ci veulent le reprendre et Thor mène contre eux une expédition punitive. Il est
puni et exilé sur la Terre. Une astrophysicienne le découvre inanimé alors
qu’elle étudiait une tempête. Le père de Thor, Odin meurt. Loki, son successeur,
envoie une machine dite le Destructeur, pour éliminer Thor. Il échoue et doit
affronter Thor. Celui-ci l’emporte mais se voit séparé de la jeune
astrophysicienne qui l’avait recueilli.
À l’origine une bande dessinée consacré à ce dieu viking. L’action se
partage entre le domaine des dieux et la Terre, entre le film de super-héros et la
comédie. Qu’est venu faire dans cette galère Kenneth Branagh ? Y introduire
une touche shakespearienne ? Du moins évite-t-il le ridicule.J.T.

THREE DAYS TO KILL /


TUER OU MOURIR*
(Fr., USA, 2013.) R. : Mc G ; Sc. : Luc Besson et Adi Hasak ; Ph. : Thierry
Arbogast ; M. : G. Roussel ; Pr. : Luc Besson ; Int. : Kevin Costner (Ethan
Renner), Connie Nielsen (Christine Renner), Hailee Steinfeld (Zooey),
Amber Heard (l’agent secret). Couleurs, 111 min.
Condamné par un mal incurable, l’agent secret Ethan Runner décide de
prendre sa retraite et de se rapprocher de sa femme et de sa fille Zooey. Une
ultime mission lui est proposée en échange d’un remède capable de le guérir et
introuvable sur le marché. Il accepte…
Une course à la mort au cœur de Paris avec poursuites et fusillades dans le
style qu’affectionne Luc Besson, véritable auteur du film.
J.T.

THUNDER ROCK**
(GB, 1942.) R. : Roy Boulting ; Sc. : Jeffrey Dell et Bernard Miles ; Ph. :
Mutz Greenbaum ; M. : Hans May ; Pr. : Charter Films ; Ph. : Paul
Onorato ; Int. : Michael Redgrave (le journaliste), James Mason, Lili
Palmer. NB, 112 min.
Dégoûté du monde, un journaliste se retire dans un phare mais celui-ci est
hanté par des immigrants noyés un siècle auparavant.
Très réputé en Angleterre, malheureusement inédit en France.J.T.

TIM***
(Tim ; Austr., 1979.) R., Sc. et Pr. : Michael Pate ; Sc. : d’après le roman de
Colleen McCullough ; Ph. : Paul Onorato ; M. : Eric Jupp ; Int. : Piper
Laurie (Mary Horton), Mel Gibson (Tim Melville), Alwyn Kurts (Ron
Melville), Pat Evison (Emily Melville), Peter Gwynne (Tom Ainsley),
Deborah Kennedy (Dawnie Melville), David Foster (Mick Harrington),
Margo Lee (Mrs. Harrington), James Condon (Mr. Harrington). Couleurs,
109 min.
Tim Melville est un jeune homme de 24 ans, léger attardé mental, qui exerce
la profession de maçon et accomplit divers travaux pour venir en aide à ses
parents. Il entre au service de Mary Horton, une femme d’affaire quadragénaire
et vieille fille encore séduisante, en venant entretenir son jardin tous les samedis.
Petit à petit, Mary se prend d’affection pour cet homme naïf, fragile et innocent,
et finira par l’épouser après que Tim aura traversé diverses épreuves : le mariage
de sa sœur Dawnie à laquelle il était très attachée et dont il sera séparé, et la mort
de sa mère victime d’une crise cardiaque. Une fois le père de Tim disparu, Mary
saura prendre soin de celui qui était un peu son fils et qui est aussi devenu un
mari.
Signé par Douglas Sirk, le film aurait bénéficié du label de « mélodrame
flamboyant ». Il en a toutes les vertus, dans son traitement et l’émotion sincère
qu’il dégage, grâce au jeu plein de nuances de Piper Laurie et à celui, d’une
justesse exceptionnelle, du jeune Mel Gibson, héros, à la même époque, du
fameux Mad Max (1979) de George Miller qui allait le propulser en un seul rôle
au rang de superstar internationale. Tim est l’adaptation du premier roman de
Colleen McCullough, l’heureux auteur des Oiseaux se cachent pour mourir (The
Thorn Birds, 1977), l’un des grands best-sellers mondiaux du dernier quart du
XXe siècle (un million d’exemplaires vendus en France), qui donna naissance en

1983 à la célèbre minisérie télévisée de Daryl Duke avec Richard Chamberlain.


Le film a fait l’objet d’un remake pour la TV américaine, Mary and Tim (1996),
réalisé par Glenn Jordan avec Candice Bergen et Thomas McCarthy. Disponible
en DVD.R.L.

TIMBUKTU***
(Fr., Mauritanie, 2014.) R. : Abderrahmane Sissako ; Sc. : Abderrahmane
Sissako, Kessen Tall ; Ph. : Sofia El Fani ; M. : Amine Bouhafa ; Pr. : Sylvie
Pialat, Remi Burah, Etienne Comar ; Int. : Ibrahim Ahmed (Kidane),
Touloukiki (Satima), Abel Jafri (AbdelKrim), Fatoumata Diawara (la
chanteuse). Couleurs, 97 min.
Au Mali les djihadistes ont envahi Tombouctou. Non loin de là, Kidane, un
berger touareg, mène une vie simple, entouré de sa famille et de son troupeau.
Jusqu’à ce que la terreur islamiste le rattrape.
Multi « césarisé », Timbuktu est un film engagé, réalisé à chaud sur des
événements réels survenus au Mali en 2012, alors que la folie djihadiste y
impose la charia : interdiction de fumer, de boire de l’alcool, de jouer au foot,
d’écouter de la musique etc. La scène de lapidation du couple adultère est d’une
intensité difficilement soutenable. Une œuvre magnifique, d’une totale beauté,
courageuse et nécessaire.C.B.M.

TIME OUT**
(In Time ; USA, 2011.) R. et Sc. : Andrew Nicol ; Ph. : Roger Dakins ; M. :
Craig Armstrong ; Pr. : New Regency et Strike Entertainment ; Int. : Justin
Timberlake (Will Salas), Amanda Seyfried (Sylvia Weiss), Cillian Murphy
(Raymond Leon), Vincent Kartheiser (Philippe Weiss). Couleurs, 101 min.
En 2070, le temps a remplacé l’argent. Les riches, toujours jeunes,
accumulent les années quand les pauvres sont à la recherche de jours voir de
minutes. C’est dans ce contexte que Will, un ouvrier d’un quartier pauvre en
temps, sauve un riche, Hamilton qui, en reconnaissance, lui donne son temps et
meurt. Mais voilà Will suspecté de l’avoir tué. Dans sa fuite il prend en otage
Sylvia, fille d’un riche banquier. Celle-ci se convertit aux idées de Will et
ensemble ils vont braquer les banques pour distribuer du temps aux pauvres.
Un mélange de thriller et de science-fiction diablement intelligent. L’auteur
Andrew Nicol avait déjà frappé fort avec Bienvenue à Gattaca.
Derrière cette fable où l’immortalité devient achetable se cache une féroce
critique de notre système capitaliste, l’action étant menée à un train d’enfer…
Comme si le temps, la denrée la plus précieuse dans le film, avait failli manquer
au réalisateur.J.T.

TIP TOP*
(Fr., 2013.) R. : Serge Bozon ; Sc. : Axelle Ropert et Serge Bozon d’après le
roman Mal à la tête de Bill James ; Ph. : Céline Bozon ; M. : Roland
Witgen ; Pr. : Les Films Pelléas ; Int. : Isabelle Huppert (Esther Lafarge),
Sandrine Kiberlain (Sally Marinelli), François Damiens (l’inspecteur
Mendès), Karole Rocher (Virginie), Aymen Saïd (Younès). Couleurs,
106 min.
Dans un café d’une ville de province, l’inspecteur Mendes provoque un
scandale pour permettre à son indicateur Younes, de se sauver. Le précédent a
été assassiné. Deux inspectrices de la police des polices, Esther Lafarge et Sally
Marinelli, mènent l’enquête. Elles retrouvent Virginie, la veuve de l’indic tué,
qui soupçonne la présidente de l’amicale franco-algérienne, de l’avoir trahi. Elle
le tuera.
Grand numéro d’actrices de la part d’Isabelle Huppert (formidable dans une
scène de ménage nocturne) et de Sandrine Kiberlain (à la sexualité inquiétante).
Le film aborde le problème de l’immigration à travers une intrigue policière qui
lui permet d’éviter les sujets qui fâchent. Son analyse des rapports entre la police
et les immigrés ne manque pas de justesse en dépit de la prudence du
scénario.J.T.

TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE*


(Fr., 2013.) R. et Sc. : Axelle Ropert ; Ph. : Céline Bozon ; M. : Benjamin
Esdraffo ; Pr. : Les Films Pelléas ; Int. : Louise Bourgoin (Judith Durance),
Cédric Khan (Boris Pizarnik), Laurent Stocker (Dimitri Pizarnik), Paula
Denis (Alice). Couleurs, 102 min.
Célibataires endurcis, deux frères médecins généralistes doivent soigner le
diabète de la petite Alice dont la mère, Judith, sans mari, travaille la nuit comme
barmaid. Quand enfin ils font la connaissance de la mère, les cœurs chavirent…
Anodine comédie sur le fameux triangle amoureux avec pour décor le
Chinatown parisien.J.T.

TOLSTOÏ, LE DERNIER AUTOMNE


(The Last Station ; All., 2010.) R. et Sc. : Michael Hoffman ; Ph. : Sebastian
Edschmid ; M. : Serguev Yevtushenko ; Pr. : Zephyr Productions ; Int. :
Christopher Plummer (Léon Tolstoï), Helen Mirren (Sofya Andreïevna),
James McAvoy (Valentin Bulgakov), Paul Giamatti (Chertkov). Couleurs,
112 min.
Les derniers mois du grand écrivain vus par son nouveau secrétaire : Tolstoï
est en conflit avec son épouse qui lui a donné treize enfants : il veut en effet
renoncer à son titre et à ses biens pour vivre dans la pauvreté, l’humilité et la
chasteté. Finalement Tolstoï s’enfuit et son épouse, désespérée tente de se noyer.
Pris d’une violente fièvre l’écrivain doit être hospitalisé. Sa femme sera à son
chevet quand il meurt.
Plummer et Mirren sauvent cette biographie bien conventionnelle de Tolstoï
qui fut bien ce vieillard insupportable que met en scène Michael Hoffman.J.T.

TOM À LA FERME***
(Can., 2013.) R. : Xavier Dolan ; Sc. : Xavier Dolan, Michel Marc
Bouchard ; Ph. : André Turpin ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : MK2
Productions, Sons of Manual ; Int. : Xavier Dolan (Tom), Pierre-Yves
Cardinal (Francis), Lise Roy (Agathe), Evelyne Brochu (Sarah), Olivier
Morin (Paul). Couleurs, 104 min.
Tom, citadin dans l’âme, quitte Montréal pour assister à l’enterrement de son
ami Guillaume, mort dans un accident de voiture. À la ferme familiale, Tom
découvre que Guillaume avait caché son homosexualité à sa mère, et se
prétendait en couple avec son amie Sarah. Son frère Francis, brutal et
homophobe, qui sait tout, prend l’ascendant sur Tom et le contraint à cacher la
vérité. Fasciné par le mensonge morbide qui s’installe et par le tempérament
extrême de Francis, Tom intègre peu à peu son rôle de victime et paraît s’y
complaire. Après avoir découvert d’autres obscurs secrets passés sous silence
par Francis, Tom parvient pourtant à prendre la fuite et retrouve le chemin de
Montréal.
L’insupportable premier de la classe du cinéma Xavier Dolan finit par
trouver beaucoup de grâce dans sa mise en scène et ne cède plus à ses travers de
jeunesse. Il réussit son premier grand film avec Tom à la ferme, acceptant enfin
un scénario qui ne soit pas exclusivement signé de sa main, mais adapté d’une
pièce de théâtre en compagnie de son auteur. Parfait dans le rôle-titre, il déploie
aussi tout son talent dans la mise en scène de ce récit, dont il emprunte la forme
au film d’horreur. Avec sa lumière grise, ses scènes de traque et sa ferme isolée,
le film renvoie au Silence des agneaux de Jonathan Demme. Mais Xavier Dolan,
à 24 ans seulement, n’oublie pas de se servir du genre pour tourner aussi son
film en pamphlet lucide et juste contre l’homophobie. Son utilisation ingénieuse
du format de l’image, passant en scope quand l’action s’installe et revenant au
1.85 quand les tensions se calment, est plus efficace encore – et moins tape-à-
l’œil – que dans Mommy, son projet suivant. Jeune artiste déraisonnablement
applaudi à l’aube de sa carrière, Xavier Dolan gagnerait à s’en tenir aux qualités
de Tom à la ferme : sobre, simple et direct.G.J.

TOMBOLO, PARADISO NERO**


(Ital., 1947.) R. : Giorgio Ferroni ; Sc. : Indro Montanelli et Giorgo
Ferroni ; M. : Amadeo Escobar ; Pr. : Mario Borghi ; Int. : Aldo Fabrizi
(Andrea), John Kitzmiller (sergent Jack), Umberto Spadaro, Nando
Fiorelli. NB, 95 min.
Italie, après-guerre. Pinède de Tombolo, près de Livourne, base US
regorgeant de marchandises en tous genres, que des déserteurs noirs et des
segnorine (prostituées) volent et revendent à de louches trafiquants. Andrea,
sous-officier de police, revient de captivité, cherche sa fille Anna disparue à
Tombolo. Appâté par des trafiquants qui la lui font rencontrer, Andrea
abandonne son poste de surveillant d’un dépôt qui est attaqué et dévalisé par des
bandits. Le coup est raté mais un policier est tué. Andrea obtient de son
supérieur qui veut le faire arrêter un délai pour retrouver Anna. Les gangsters
font une deuxième tentative, avec la complicité d’un sergent noir, Jack. Dans la
fusillade finale, Andrea est tué mais réhabilité et Anna sauvée.
Film néo-réaliste, tourné dans la pinède où se déroule le clou du spectacle :
la danse des prostituées avec les déserteurs noirs au son d’un orchestre de jazz.
L’acteur noir John Kitzmiller poursuivra sa carrière en Italie sous Lattuada,
Zampa et Fellini. Tombolo, mineur dans le genre, mériterait de sortir en France.
U.S.
TOMBOY**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Céline Sciamma ; Ph. : Crystel Fournier ; M. : Para
One ; Pr. : Bénédicte Couvreur ; Int. : Zoé Heran (Laure), Jeanne Disson
(Lisa), Sophie Cattani (la mère), Mathieu Demy (le père). Couleurs, 82 min.
Laure, 10 ans, emménage avec ses parents dans un nouveau quartier. Avec
ses cheveux courts, son look vestimentaire et ses attitudes, elle a tout d’un
garçon manqué (« tomboy » en anglais). C’est ainsi que Lisa, sa petite voisine, la
prend pour un garçon. Elle ne la détrompe pas et se présente sous le nom de
Mickaël. Elle intègre une bande de garçons, joue au foot… ; Lisa en tombe
amoureuse.
Le film se passe par un bel été ensoleillé. Photo lumineuse, mise en scène
simple, interprètes bien choisis, scénario non démonstratif, voici un beau film
qui permet, mine de rien, d’alimenter la théorie du genre. Si, biologiquement, on
naît fille ou garçon, comment le devient-on ?C.B.M

TONI ERDMANN**
(Toni Erdmann ; All., 2016.) R. et Sc. : Maren Ade ; Ph. : Patrick Orth ; M. :
Stephan Oliva ; Pr. : Komplizen Films ; Int. : Sandra Hüller (Inès), Peter
Simonischek (Winfried/Toni), Lucy Russel (Steph), Ingrid Bisu (Anca),
Hadewych Minis (Tatjana). Couleurs, 162 min.
Inès, femme d’affaires dans une grande société allemande, basée à Bucarest,
a une vie professionnelle bien organisée aux dépens de sa vie privée. Son père
débarque à l’improviste et bouleverse cette belle organisation. C’est un homme
facétieux qui aime les grosses blagues et les déguisements, tels perruques et
dentiers. Inès a honte de lui mais finit par l’accepter selon un modus vivendi
qu’il devra respecter : il sera Toni Erdmann…
Malgré sa durée inhabituelle pour une comédie, voici un film où l’on ne
s’ennuie pas, que l’on regarde d’un œil amusé constant. Au-delà des blagues de
potaches (pas toujours très fines) de ce Toni Erdmann hirsute, ce sont deux
conceptions radicalement opposées de la vie qui sont ici montrées : l’exécutive
woman face à l’hédoniste, ce dernier, malgré son âge, étant plus jeune d’esprit
que sa fille coincée dans ses principes, son travail, son arrivisme. Il va lui
réapprendre à vivre : quelle belle leçon ! Et quels bons comédiens !C.B.M.

TOO MUCH JOHNSON*


(USA, 1938.) R. : Orson Welles ; Int. : Joseph Cotten (Augustus Billings),
Virginia Nicolson Welles (Lenore Faddish), Edgar Barrier (Leon). NB,
66 min.
À Tadoussac, Lenore Faddish doit quitter son amoureux pour épouser, selon
la volonté de son père, un planteur de Cuba, nommé Johnson. L’action se
déplace à New York où Augustus Billings pour échapper à un mari jaloux doit
fuir à Cuba et se retrouve à bord du navire le Mugnificent.
Prologues filmés avant les différents actes de Too Much Johnson de William
Gillette, vaudeville inspiré en 1894 par Feydeau. C’est un bel hommage à Buster
Keaton et surtout à Harold Lloyd. Une copie a été retrouvée à Pordenone en
2012 et restaurée par la George Eastman House of Rochester.J.T.

TOP GUN*
(Top Gun ; USA, 1955.) R. : Ray Nazzaro ; Sc. : Richard Shayer et Steve
Fisher ; Ph. : Lester White ; Pr. : Edward Small ; Int. : Sterling Hayden
(Rick Martin), Karen Booth (Laura), William Bishop (Judd). NB, 73 min.
Un ancien tueur s’efforce de défendre une communauté qui refuse son aide
en raison de son passé.
Ce thème du justicier isolé face à la lâcheté et aux préjugés de ses
compatriotes est directement inspiré du Train sifflera trois fois y compris dans
son dénouement. Inédit en France sauf à la télévision. Ne pas confondre avec
Top Gun de T. Scott soti en 1986.J.T.
TO ROME WITH LOVE*
(To Rome With Love ; USA, Ital., 2011.) R. et Sc. : Woody Allen ; Ph. :
Darius Khondji ; Pr. : Letty Aronson, Stephen Tenenbaum, Giampaolo
Letta, Faruk Alatan ; Int. : Jesse Eisenberg (Jack), Ellen Page (Monica),
Alec Baldwin (John), Woody Allen (Jerry), Greta Gerwig (Sally), Judy
Davis (Phyllis), Roberto Benigni (Leopoldo Pisanello). Couleurs, 111 min.
À Rome, John, architecte connu, rencontre Jack, étudiant en architecture, qui
lui rappelle celui qu’il fut dans sa jeunesse ; Jerry, metteur en scène d’opéra à la
retraite et sa femme Phyllis, arrivent à Rome pour y rencontrer les parents du
fiancé de leur fille ; Leopoldo Pisanello, un Romain ordinaire devient célèbre
sans avoir rien fait pour ; Antonio et Milly, jeune couple provincial, débarquent
à Rome pour s’y installer…
Une déception. Woody Allen, qui n’est pas que le cinéaste de New York, a
été inspiré dans le passé par la magie de Paris, l’âpreté de Londres, la couleur de
Barcelone… Étrangement, la Ville éternelle, pourtant celle où a officié son
maître Fellini, ne lui a pas parlé. Ce film à sketchs s’avère très inégal, pâtissant
d’histoires mal exploitées (la célébrité soudaine de Benigni) et, sauf quelques
répliques par ci par là, pas drôles. Une seule exception : celle du papa croque-
mort qui ne peut chanter l’opéra (mais de manière sublime) que… sous sa
douche !G.B.

TORTUE ROUGE (LA)***


(Belg., Fr., Jap., 2016.) R. : Mickaël Dudok de Wit ; Sc. : M. Dudok de Wit,
Pascale Ferran ; Animation : Jean-Christophe Lie ; M. : Laurent Perez del
Mar ; Pr. : Pascal Caucheteux, Vincent Maraval, Grégoire Sorlat, Toshio
Suzuki. Couleurs, 80 min.
Un naufragé solitaire échoue sur une île déserte perdue dans l’océan, sous
les tropiques. Alors qu’il essaie de prendre le large avec un radeau, il en est
empêché par une tortue rouge géante. Il parvient à la vaincre. De sa carapace,
sort une belle jeune femme à l’éclatante chevelure rousse. De leur union naîtra
un garçon…
Un film d’animation sans dialogue, avec une musique discrète, d’une rare
beauté plastique. Le tout est léger, l’animation fluide, les décors sont splendides.
Les personnages vieillissent au fil de la narration qui est une parabole, souvent
poignante, d’une vie d’homme. Un film splendide d’une délicate poésie.C.B.M.

TOTAL RECALL*
(Total Recall ; USA, 2012.) R. : Len Wiseman ; Sc. : Kurt Wimmer et Mark
Bomback d’après Souvenirs à vendre de Philip K. Dick ; Ph. : Paul
Cameron ; Eff. sp. : Laird McMurray et Clay Pinney ; Eff. vis. : Peter
Chiang, Adrian de Wet et Graham Jack ; M. : Harry Gregson-Williams ;
Pr. : Columbia ; Int. : Colin Farrell (Douglas Quaid), Kate Beckinsale (Lori
Quaid), Jessica Biel (Melina), Bryan Cranston (Cohaagen). Couleurs,
121 min.
Dans un lointain futur, un ouvrier, Douglas Quaid s’aperçoit que son identité
a été falsifiée et que son épouse est un policier chargé de le surveiller. Il serait un
agent secret infiltré dans la Résistance pour en tuer le chef, mais qui aurait
retourné sa veste. Une invasion se prépare…
Il y avait eu un Total Recall en 2012 mais celui-ci n’en est pas le remake
même si la source est la même. L’ensemble est plutôt confus malgré les efforts
de Len Wiseman, déjà auteur d’un Die Hard 4 et dont l’épouse, Kate Beckinsale
est la vedette du film. Cette version ne fait pas oublier celle de Paul Verhoeven
avec Schwarzenegger.J.T.

TOTAL WESTERN**
(Fr., 2000.) R. et CoSc. : Eric Rochant ; Sc. : Laurent Chalumeau ; Ph. :
Vincenzo Marano ; M. : Marco Prince ; Pr. : Saïd Ben Saïd et Alain Rocca ;
Int. : Samuel Le Bihan (Gérard Bédécarax, dit « Bédé »), Jean-Pierre
Kalfon (Ludo Daes), Jean-François Stévenin (Jean-Michel), Kahena Saighi
(Farida), Alexia Stresi (Kristelle), Youssef Diawara (Moussa), Ouassini
Embarek (Aziz), Saïd Serrari (Karim), Christophe Hémon (Kevin), Marc
Andréoni (José), Philippe Khorsand (Bergosa), Paul Decaux (Gilbert).
Couleurs, 84 mn.
À la suite d’une rencontre qui s’est mal terminée entre deux groupes de
dealers, Gérard Bédécarax, repris de justice, se retrouve seul rescapé en
possession d’une forte somme d’argent appartenant à Ludo Daes, un redoutable
chef de bande. Il part se réfugier dans un centre d’hébergement pour jeunes
délinquants dans l’Aveyron. Mais Ludo Daes ne tarde pas à retrouver sa trace…
Eric Rochant, qui a souvent écrit les scénarios de ses films, est l’un des rares
auteurs complets du cinéma français contemporain. Il s’est révélé capable
d’illustrer avec brio tous les genres, de la comédie romantique à la satire sociale
en passant par le road-movie. Il y a du Quentin Tarantino dans cette habile
tentative de western à la française, avec sa violence un peu complaisante, ses
dialogues vulgaires pleinement assumés et son humour très noir. Déjà auteur de
l’étonnant Les Patriotes (1994), Rochant s’est révélé depuis maître de
l’espionnage avec Möbius (2013) et sa série télévisée Le Bureau des Légendes
(2015-2016).R. L.

TOUR BLANCHE (LA)*


(The White Tower ; USA, 1950.) R. : Ted Tezlaff ; Sc. : Paul Jarrico d’après
J. Ramsay Ullman ; Ph. : Ray Renaman ; M. : Roy Webb ; Pr. : Sid Rogell
pour RKO ; Int. : Glenn Ford (Martin), Alida Valli (Carla), Claude Rains
(Delambre), Oscar Homulka (Andreas), Cedric Hardwicke (Nicolas), Lloyd
Bridges (Siegfried). Couleurs, 98 min.
Dans un petit village suisse, un groupe d’alpinistes se prépare à faire
l’ascension de la Tour Blanche, massif alpin jusque là inviolé. Il y a entre autres,
Carla, une jeune italienne venue en mémoire de son père, Martin, un pilote de
guerre américain dont l’avion fut abattu à proximité, et Siegfried, un ancien
officier nazi.
Les amateurs d’alpinisme ne manqueront pas de relever des nombreuses
incohérences qui émaillent le film. Les cinéphiles seront gênés par les
transparences et les scènes tournées en studio, mais reconnaîtront cependant la
beauté des extérieurs (environs de Chamonix) et le côté spectaculaire de
séquences vertigineuses. Regrettons le symbolisme trop accentué de cette
ascension à l’image de la vie et le simplisme caricatural des personnages
(l’écrivain français alcoolique et suicidaire, l’ancien nazi…) À la photogénie de
la montagne s’adjoint celle de la belle Alida Valli. Ce film en technicolor n’est
plus visible qu’en noir et blanc.C.B.M.

TOUR DE FRANCE
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Rachid Djaïdani ; Ph. : Luc Pagès ; M. : Clément
Dumoulin ; Pr. : Anne-Dominique Toussaint ; Int. : Gérard Depardieu
(Serge), Sadek (Far’Hook), Louise Grinberg (Maude), Nicolas Marétheu
(Bilal). Couleurs, 95 min.
À la suite d’un règlement de comptes, Far’Hook, un jeune rappeur, doit se
faire oublier. Bilal, son producteur, lui propose de le remplacer auprès de son
père, Serge, pour un tour de France qui les mènera, de port en port, sur les traces
du peintre Joseph Vernet. Malgré leurs différences culturelles et religieuses, ils
vont apprendre à mieux se connaître.
Le film est confondant de naïveté sur le dialogue et la réconciliation au-delà
des différences ; Le message passe d’autant plus mal que la réalisation
hasardeuse n’arrange rien. Pour son premier rôle à l’écran, le rappeur Sadek ne
fait pas preuve d’un talent exceptionnel. Quant à Depardieu, il reprend un
personnage de vieux bourru qu’il connaît trop bien.C.B.M.

TOURNÉE**
(Fr., 2009.) R. : Mathieu Amalric ; Sc. : Mathieu Amalric, Philippe Di Folco,
Marcela Novais Teles ; Ph. : Christophe Beaucarne ; Pr. : Yael Fogiel,
Laetitia Gonzalez ; Int. : Mathieu Amalric (Joachim Zand), Miranda
Colclasure (Mimi Le Meaux), Suzanne Ramsey (Kiki on the Keys), Linda
Marraccini (Dirty Martini), Julie Ann Muz (Julie Atlas Muz), Angela de
Lorenzo (Evie Lovelle). Couleurs, 111 min.
Producteur de télévision parisien à succès, Joachim a tout plaqué – enfants,
amis, ennemis, amours et remords – pour repartir à zéro en Amérique. Le voici
de retour dans la mère patrie, à l’aube de ses 40 ans, avec une tournée de… strip-
teaseuses « New Burlesque », qui fait fantasmer la France et Paris !
C’est un Luci del Varieta moderne que nous propose Mathieu Amalric avec
ce film atypique. La tournée du titre est tout sauf prestigieuse, et c’est surtout
l’envers du décor qui est, comme dans le film de Fellini, mis en relief : rien ne
tourne jamais rond, et les filles râlent d’étape en étape. Malgré tout, les
spectacles de New Burlesque (du strip-tease certes, mais étonnamment féministe
et engagé) finissent invariablement par se faire. Amalric est excellent en
organisateur à la petite semaine, qui triche sur les salaires et pique des bonbons
dans les hôtels, mais qui, tel Ed Wood, va de l’avant, obstinément, quoi qu’il
arrive. Les filles sont rigolotes et nature et l’ensemble n’est pas sans charme
même si les temps morts ne sont pas absents. Imparfait mais attachant.G.B.

TOURNEZ LA CLÉ DOUCEMENT*


(Turn the Key Softly ; GB, 1954.) R. : Jack Lee ; Sc. : Maurice Cowan,
d’après le roman de John Brophy (1951) ; Ph. : Geoffrey Unsworth ; M. :
Mischa Spoliansky ; Pr. : Maurice Cowan pour Chiltern Films
Productions ; Int. : Yvonne Mitchell (Monica Marsden), Joan Collins (Stella
Jarvis), Kathleen Harrison (« Granny » Quilliam), Terence Morgan
(David), Thora Hird (Mrs. Rowan), Dorothy Alison (Joan), Glyn Houston
(Bob), Geoffrey Keen (Gregory). NB, 81 min.
Elles sont trois femmes, ce matin-là, à sortir de la prison de Holloway, à
Londres : Stella, une jeune prostituée qui vient de purger six mois pour
racolage ; « Granny » Quilliam, une vieille cockney condamnée à la même peine
pour vol à l’étalage ; et Monica, qui a passé un an derrière les barreaux pour
avoir participé à un cambriolage. Au soir de ce premier jour de liberté, Stella, un
moment tentée de reprendre son ancien métier, se résignera à devenir une simple
femme au foyer ; Monica, contrainte de participer à un nouveau cambriolage,
réussira à s’enfuir alors que son petit ami est arrêté par la police ; quand à
« Granny », elle se fera écraser par une voiture en recherchant, la nuit, dans les
rues de Londres, son seul compagnon, Johnny, un petit chien bâtard.
Une œuvre oubliée et méconnue du grand cinéma anglais populiste des
années cinquante et qui n’a pas pris une ride. Un mélange exceptionnel
d’humour, de suspense et d’émotion comme seuls savaient le doser les cinéastes
britanniques. La critique outre-Manche a vanté, en son temps, les images
nocturnes de Londres, « la véritable vedette du film », photographiée par
Geoffrey Unsworth, qui, dix-huit ans plus tard, gagnera un Oscar pour Cabaret
(1972) de Bob Fosse. Ce fut l’un des rôles les plus remarqués de Kathleen
Harrison, très populaire auprès du public d’outre-Manche pour son personnage
de vieille dame « aux bons yeux de chien fidèle, dont le cinéma anglais semble
avoir le monopole, (…) et qui trottine à petits pas, touchante et comique »
(Claude-Marie Trémois) ; elle fut la doyenne de sa profession en atteignant l’âge
de 103 ans (près de 90 films entre 1931 et 1979). Redécouvert en vidéo.R.L.

TOURNOI (LE)**
(Fr., 2013.) R. et Sc. : Elodie Namer ; Ph. : Julien Poupard ; M. :
Dombrance ; Pr. : 24 mai Production ; Int. : Michelangelo Passaniti (Cal
Fournier), Lou de Laâge (Lou), Magne-Havard Brekke (Viktor), Adam
Corbier (Max), Viktoria Kozlova (Andrea), Fabien Libiszewski (Aurélien).
Couleurs, 83 min.
Tournoi international d’échecs de Budapest : Cal, champion de France,
entraîné par Viktor, vice-champion du monde, gagne sa première partie en étant
ivre et fête sa victoire dans les bras de Lou, elle-même excellente joueuse. Mais
surgit un jeune champion, Max, qui déstabilise Cal.
Le monde des échecs est magistralement évoqué dans ce film : très jeunes
surdoués, purement cérébraux et déconnectés du monde réel, ne pensant qu’en
fonction de l’échiquier qui est leur univers. Les parties ne sont jamais
ennuyeuses et même haletantes pour un simple profane. Remarquable mise en
scène d’Elodie Namer pour son premier film.J.T.

TOUS LES CHATS SONT GRIS*


(Belg., 2014.) R. : Savina Dellicour ; Sc. : S. Dellicour, Mathieu de
Braconier ; Ph. : Thomas Buelens ; Pr. : Tarantula ; Int. : Bouli Lanners
(Paul), Manon Capelle (Dorothy), Anne Coessens (Christine). Couleurs,
87 min.
Dorothy, 16 ans, va dans une famille aisée des environs de Bruxelles. Elle ne
connaît pas son père biologique. Pour le retrouver, elle fait appel à un détective
privé, Paul – sans se douter que c’est lui, alors que lui-même le sait !
Un faux polar avec une enquête qui est plutôt une crise d’identité. C’est
plaisant – avec ses nombreux rebondissements (parfois attendus), bien interprété,
mais d’un intérêt très superficiel.C.B.M.

TOUS LES DEUX*


(Fr., 1948.) R. : Louis Cuny ; Sc. : Michel Dulud ; Ph. : Léonce-Henri
Burel ; M. : Henri Verdun ; Pr. : Célia films ; Int. : Renée Saint-Cyr
(Claude Chasseigne) Annette Poivre (Cerise) Louise Sylvie (Mme Gendron)
Charlotte Ecard (Pauline) Colette Régis (une secrétaire) Yvette Lucas (la
concierge) Mathilde Casadesus (la cliente) André Luguet (Jean Defert)
Henri Crémieux (Mr Reinette). NB, 94 min.
Claude et Jean se sont aimés puis séparés. Claude, s’est retirée avec son
enfant à la campagne pour tenter de sauver une exploitation fermière.
Jean, animé de remords et grâce à une aisance financière, tente de renouer, et
de l’aider.
Beaucoup de naïveté dans cette petite aventure sentimentale que l’on
oubliera vite.C.V.

TOUS LES HOMMES


SONT DES ROMANS*
(Fr., 2007.) R. : Alain Riou et Renan Pollès ; Sc. : Alain Riou et Jean
Marboeuf ; Ph. : Renan Pollès ; M. : Nellu Cohn ; Pr. : Pyramide
Productions et Esperanza ; Int. : Charlotte DesGeorges (Barbara Franklin),
Margot Abascal (Alice Martin), Thierry Godard (Renaud Varennes), Bruno
Chiche (Frédéric), Alain Riou (le professeur). Couleurs, 80 min.
Une sage bibliothécaire et une escort girl, voisines, sont conduites à se
remplacer l’une l’autre…
Exquis marivaudage mis en scène par le critique de cinéma Alain Riou et le
chef opérateur Renan Pollès.J.T.

TOUS LES SOLEILS**


(Fr., 2010.) R. : Philippe Claudel ; Sc. : Philippe Claudel ; Ph. : Denis
Lenoir ; Pr. : Yves Marmion, Daniel Goudineau ; Int. : Stefano Accorsi
(Alessandro), Lisa Cipriani (Irina), Neri Marcorè (Luigi dit Crampone),
Clotilde Courau (Florence), Anouk Aimée (Agathe), Philippe Rebbot (Jean-
Paul). Couleurs, 105 min.
Alessandro, émigré italien, vit à Strasbourg où il est professeur de musique
baroque au Conservatoire. Il partage son appartement avec Irina, sa fille de
15 ans, et son frère Luigi, un anarchiste bien décidé à ne pas sortir de chez lui
(disons plutôt : de chez son frère) tant que le cavaliere Berlusconi restera au
pouvoir. Une cohabitation qui ne va pas toujours de soi : père dévoué,
Alessandro communique pourtant bien mal avec son adolescente de fille tandis
que son parasite de frère l’exaspère au plus haut point. Tout cela s’ajoutant au
fait que lui-même se trouve démuni devant l’existence. Les choses changent le
jour où, en même temps qu’Irina découvre l’amour, Alessandro rencontre
Florence…
Avec Tous les soleils, Philippe Claudel, écrivain et cinéaste sombre (Les
âmes grises, Il y a longtemps que je t’aime) laisse entrer le soleil dans son
univers et bien lui en prend. Car si cette comédie s’avère plus légère qu’aucune
de ses créations précédentes, elle n’est pas pour autant exempte des problèmes
relationnels et politiques qui forment le tissu de son œuvre au noir : un père
divorcé qui sacrifie sa vie sentimentale au profit de sa fille, la même qui – en
pleine crise d’adolescence – le lui rend mal, le problème Berlusconi. Mais le ton
est allègre, proche de la comédie italienne, notamment par le biais du personnage
à la fois loufoque et monstrueux de Luigi, que ne renierait pas Dino Risi. En un
mot comme en cent, un spectacle inattendu, bien mené et intelligent, à
consommer sans modération.G.B.

TOUT DE SUITE MAINTENANT***


(Fr., 2016,) R. : Pascal Bonitzer ; Sc. : Pascal Bonitzer, Agnès de Sacy ; Pr. :
Entre chien et loup, SBS Productions, Samsa Film ; Ph. : Julien Hirsch ;
M. : Bertrand Burgalat ; Int : Jean-Pierre Bacri (Serge), Agathe Bonitzer
(Nora), Pascal Greggory (Prevost-Paredes), Isabelle Huppert (Solveig),
Vincent Lacoste (Xavier), Lambert Wilson (Barsac). Couleurs, 98 mn.
L’ascension, au sein d’une compagnie financière, d’une jeune cadre pressée,
Nora Sator, et la chute des anciens. L’intrigue financière classique n’est qu’un
prétexte pour traiter de l’affrontement de deux générations, mais aussi pour
ouvrir les placards des secrets de famille. Le film est organisé autour du regard
de l’héroïne, belle, froide et dure à souhait. Elle est la figure de la Nemesis, qui
va involontairement venger les affronts faits à son père quelques décennies plus
tôt par les deux dirigeants de la compagnie financière, Barsac et Prévot-Paredes.
Ce père, Serge, misanthrope et atrabilaire comme on sait, a été ridiculisé dans sa
jeunesse par ses deux amis et il en a perdu Solveig, devenue femme de Barsac. Il
vit solitaire dans d’improbables recherches mathématiques, propices au
solipsisme. Après divers épisodes, et l’on connaît la subtilité de Pascal Bonitzer
pour construire des labyrinthes autour d’une trame simple (Etalingure et banyan
sont ainsi deux mots clés du film), père et fille se retrouvent tandis que les
méchants sont déconfits.
Ces deux générations, c’est la génération X d’un côté, la génération Y de
l’autre. La génération X est celle de la fin des Trente Glorieuses. L’Y, Nora,
Xavier et quelques comparses, est celle des trentenaires en violente concurrence
pour les emplois. D’où un film tranchant, un découpage rapide, une lumière
blanche, aveuglante, la lumière du Nord aiguisée par le vent. Les rapports
humains ne sont que conflits et blessures, même le happy end ouvre sur un doute
raisonnable. Les deux générations ne sont pas seulement divisées entre elles,
elles s’affrontent en leur sein. Les plus âgés illustrent diverses formes du
désespoir individuel, même policé. Solveig est une négativité sans emploi autre
que l’alcool, le cynisme de Barsac est une morale de perdant et Prévot-Paredes
vit dans une dépendance suicidaire, Jean-Pierre Bacri est fidèle à son
personnage. Du côté des jeunes, la rivalité est féroce et l’affectivité semble une
faute, même si elle les rattrape, Nora retrouvant Xavier en dépit de ses trahisons.
Nora Sator a de temps à autre des flashes ne faisant apparaître que pour elle
un chien effrayant, type Baskerville. Qu’y voir ? Pour certains, c’est une
métaphore du capitalisme, ou le « ça » de l’héroïne. On peut aussi y trouver le
symbole de la Nemesis, puisqu’elle est justicière, une négativité avec emploi. Un
film brillant et dur, subtil et brutal, avec d’excellents acteurs, mêlant questions
sociétales et intimisme familial, toujours avec le sel attique qui est une marque
de Pascal Bonitzer, et ses personnages récurrents, imprécateurs ou cyniques,
désenchantés ou naïfs, exotiques ou familiers, si français en définitive.S.S.

TOUT EN HAUT DU MONDE**


(Fr., Dan., 2015.) R. : Rémi Chayé ; Sc. : Claire Paoletti, Patricia Valeix,
Fabrice de Costil ; Animation : Liane Cho Han ; M. : Jonathan Morali ;
Pr. : Ron Dyens, Claus Toksvig, Henri Magalon ; Voix : Christa Theret
(Sacha), Rémi Caillebot (Larson), Feodor Atkine (Oloukine), Thomas
Sagols (Katch). Couleurs, 80 min.
Saint-Pétersbourg, 1892. Sacha, 15 ans, une adolescente rebelle issue de
l’aristocratie russe, décide de partir, sans ressources, sur les traces de son grand-
père Oloukine, disparu lors d’une expédition dans le Grand Nord.
Une parfaite réussite pour ce film d’animation (primé au festival d’Annecy)
où souffle le vent de l’aventure. Réalisé en 2D, à la gouache, il est constitué
d’une suite de tableaux évoquant la peinture abstraite du XXe siècle avec des
personnages en aplats sur fonds suggérés. L’héroïne obstinée, téméraire et
aventureuse, son grand-père admiré et disparu, le navire figé dans les glaces du
pôle Nord sont autant de sujets enthousiasmants.C.B.M.

TOUT NOUVEAU TESTAMENT (LE)***


(Belg., 2015.) R. : J. van Dormael ; Sc. : Thomas Gunzig et J. van Dormael ;
Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : An Pierlé ; Pr. : Terra Incognita Climax
Films ; Int. : Benoît Poelvoorde (Dieu), Yolande Moreau (la femme), Pili
Groyne (Ea), Catherine Deneuve (Martine), François Damiens (François).
Couleurs, 113 min.
« Dieu existe. Il habite Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On
a beaucoup parlé de son fils mais peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle
Ea et j’ai dix ans. Pour me venger, j’ai balancé par SMS les dates de leurs décès
à tous les Belges… »
Un film complètement déjanté et iconoclaste, où l’on rit à gorge déployée,
pour peu que l’on accepte le postulat d’un Dieu malfaisant envers ses propres
créatures (excellent Poelvoorde). La recherche de six nouveaux apôtres
(l’obsédé, l’assassin, la femme sans bras, l’épouse délaissée – Catherine
Deneuve amoureuse d’un gorille !, etc.) en autant de sketches, propose quelques
grands moments fous, surréalistes, poétiques. Une œuvre jubilatoire.C.B.M.

TOUT PEUT ARRIVER**


(Fr., 1969.) R., Sc. et Dial. : Philippe Labro ; Ph. : Willy Kurant ; M. : Eddie
Vartan ; Pr. : Mag Bodard ; Int. : Jean-Claude Bouillon (Philippe Marlot),
Prudence Harrington (Stella), Fabrice Luchini (Fabrice), André Falcon
(Jean), Chantal Goya (Chantal), Catherine Deneuve (elle-même), Catherine
Allégret (Karine), Pamela Powers (Pamela), Roger Lumont (le
camionneur), Marius Laurey (le petit homme). Couleurs, 77 min.
Philippe Marlot (sic) rentre à Paris après trois ans d’absence. Où en est la
France demande-t-il à une apprentie journaliste qui l’accueille : « Ordinateurs,
consommateurs, technocratie, show-business, violence, inquiétude, mal
d’aimer » lui répond-elle. Son journal lui propose de partir sur les routes à la
rencontre de cette France. Il en profite pour rechercher les traces de son ex-
épouse, Laura (re-sic) mystérieusement disparue. Il va faire diverses rencontres
dont celle de Stella, une étudiante américaine.
Quelques décennies après sa réalisation, il est plaisant aujourd’hui de
découvrir la France d’alors (1969). Philippe Labro le fait dans un style alerte,
bref, coupant, insolent – à la manière d’un Godard qu’il admirait. Catherine
Deneuve y fait une brève apparition. Fabrice Luchini a 16 ans, c’est son premier
film ; il danse le boogaloo dans un drugstore à Angoulême ; il est garçon-
coiffeur et cite Nietzsche. Etc… etc. Entre son admiration pour l’Amérique et
ses références cinéphiliques Ph. Labro nous emmène ainsi sur les routes de
France ou dans les cafés et ciné-club parisiens (le studio Parnasse animé par
Jean-Louis Cheray – on aperçoit Bertrand Tavernier dans le public) pour notre
plus grand plaisir – même si la guerre d’Algérie est évoquée au passage. C’est
précieux, foutraque, agaçant et enthousiasmant. Heureuse époque (?).C.B.M.

TOUT VA BIEN**
(Aqui no ha pasado nada ; Chili, 2015.) R. : Alejandro Fernandez
Almendras ; Sc. : A. F. Almendras, Jeronimo Rodriguez ; Ph. : Inti
Briones ; M. : Sokio ; Pr. : Augusto Matte, Pedro Fontaine ; Int. : Agustin
Silva (Vicente), Pauline Garcia (Roxana), Alejandro Goic (oncle Julio), Luis
Gnecco (l’avocat), Isabella Costa (Ana), Li Fridman (l’actrice). Couleurs,
95 min.
Vicente, un étudiant en vacances d’été dans la maison familiale, passe ses
journées à boire et à flirter. Une nuit, il part en virée avec des amis. Le
conducteur de la voiture, en état d’ébriété, fauche un piéton qui décède. Affecté
de troubles de la mémoire, face à des témoignages contradictoires, Vicente est
désigné comme coupable afin de protéger le conducteur, fils d’un éminent
politicien.
Le film s’inspire d’un authentique fait divers qui défraya la chronique
chilienne (l’affaire Claudio Larain), portrait glaçant d’une société où la justice
est au service du pouvoir, où les plus faibles s’inclinent devant les plus forts, où
tout peut s’acheter, où la communication se réduit à des sms. Un film sans
concession où la réalisation, nerveuse, ne fait rien pour séduire (bien au
contraire), mais tient le spectateur en haleine, le laissant knock-out. Oui,
vraiment ? tout va bien ?C.B.M.

TOUT, TOUT DE SUITE**


(Fr., 2015.) R. : Richard Berry ; Sc. : Richard Berry et Morgan Sportes ;
Ph. : Jean-Paul Agostini ; M. : Harry Escott ; Pr. : Alain Goldman et
Thomas Langman ; Int. : Richard Berry (Daniel Halimi), Steve Achiepo
(Fofana), Marc Ruchmann (Ilan Halimi), Romane Rauss (Zelda). Couleurs,
111 min.
Après le meurtre du jeune Ilan Halimi, en 2006, une jeune fille fait des
révélations. L’enlèvement et le meurtre sont l’œuvre de Youssouf Fofana.
Convaincu que les juifs sont riches, il a chargé Zelda de séduire Halimi, vendeur
de téléphones portables pour le séquestrer et exiger une rançon de sa famille.
Mais celle-ci n’en a pas les moyens. Fofana tente alors de se retourner vers la
communauté juive. Les négociations s’enlisent et Fofana finit par poignarder
Halimi, qui a déjà été longuement torturé. Il sera arrêté à Abidjan.
Deuxième film sur l’affaire Halimi, ce fait divers qui bouleversa l’opinion.
Autant Arcady avait mis beaucoup d’émotion dans 24 jours, autant Berry se veut
froid. Arcady insistait sur le calvaire des parents, Berry sur les motifs de Fofana.
On finit par penser qu’il s’agit d’un délinquant pervers mais frustre dont le
comportement repose sur des idées reçues : les Juifs sont riches. Mais son
antisémitisme reste flou : il s’agit plutôt d’un crime crapuleux.
La force du film tient dans son regard clinique sur un crime particulièrement
odieux. Les interprètes au jeu toujours mesuré servent efficacement les
intentions de Richard Berry.
J.T.

TOUTE PREMIÈRE FOIS*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Noémie Saglio, Maxime Govare ; Ph. : Jérôme
Alméras ; M. : Mathieu Lamboley ; Pr. : Sidonie Dumas, Renaud Chélekia,
Edouard Duprey ; Int. : Pio Marmaï (Jérémie), Franck Gastambide
(Charles), Camille Cottin (Clémence), Adriana Gradziel (Adna), Lannick
Gautry (Antoine), Frédéric Pierrot (Desprez), Isabelle Candelier
(Mme Desprez). Couleurs, 90 min.
Jérémie Desprez se réveille dans les bras d’une jolie suédoise, Adna.
Situation invraisemblable puisqu’il est homosexuel et vit en couple avec Antoine
qu’il doit bientôt épouser – à la grande satisfaction de ses parents. Or, Jérémie
s’éprend réellement d’Adna.
Il y a quelques années, cette comédie aurait été transgressive ; elle est
maintenant seulement consensuelle. Au demeurant, pas désagréable avec même
des scènes assez plaisantes – comme celle où Jérémie annonce à ses parents
outrés qu’il veut vivre avec… une femme ! Casting épatant, notamment Pio
Marmaï, Franck Gastambide et Clémence Cottin.C.B.M.

TOUTES NOS ENVIES


(Fr., 2011.) R. : Philippe Lioret ; Sc. : Philippe Lioret et Emmanuel Courcol
d’après D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère ; Ph. : Gilles
Henry ; M. : Flemming Nordkrog ; Pr. : Fin Août ; Mars Films, France 3,
Mac Guff ; Int. : Marie Gillain (Claire), Vincent Lindon (Stéphane),
Amandine Dewasmes (Céline), Yannick Renier (Christophe). Couleurs,
120 min.
Claire, juge à Lyon, apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur au cerveau
inopérable. Elle choisit de n’en pas parler. Elle va défendre la mère d’une amie
de sa fille, Céline, poursuivie par un organisme de crédit pour surendettement.
Film à prétentions sociales, dénonçant le surendettement et la dureté des
organismes de crédit, mais aussi drame humain d’une femme qui se sait
condamnée et veut faire aboutir une dernière affaire. Les bons sentiments ne font
pas toujours les bons films, celui-ci est sauvé par son interprétation.J.T.

TOY BOY*
(Spread ; USA, 2008.) R. : David Mackenzie ; Sc. : Jason Dean Hall et Paul
Kolsby ; Ph. : Steven Poster ; M. : John Swihart ; Pr. : Katalyst ; Int. :
Ashton Kutcher (Nikki), Anne Heche (Samantha), Margarita Levieva
(Heather), Sebastian Stan (Harry). Couleurs, 95 min.
Nikki, un gigolo s’installe au domicile d’une riche avocate Samantha. Dans
le même temps il s’efforce de séduire une jeune serveuse qui lui résiste. Il finit
par découvrir qu’elle est comme lui, entretenue. Il refuse alors de la revoir. Mais
Samantha le met à la porte. Il renoue avec la jeune Heather, mais sa goujaterie la
lasse. Quand il veut se reprendre, il est trop tard : Heather est mariée.
Un portrait de gigolo qui oscille, ont noté les critiques, entre le cynisme et le
romantisme avec une fin morale. Peu connu en France David Mackenzie (Young
Adam, My Name Is Hallam Foe) fait preuve de virtuosité pour éviter les écueils
du convenu et du déjà vu, sans toujours y réussir mais il est sauvé par ses trois
principaux interprètes.J.T.

TOY TIGER
(USA, 1956.) R. : Jerry Hopper ; Sc. : Ted Sherdeman ; Ph. : George
Robinson ; M. : George Gershenson ; Pr. : Howard Christie ; Int. : Laraine
Day (la mère), Jeff Chandler (l’homme d’affaires), Tim Hovey (le petit
garçon). Couleurs, 88 min.
Un petit garçon plein d’imagination va jeter sa mère devenue veuve dans les
bras d’un homme d’affaires.
Que vient faire Jerry Hopper, l’un des princes de la série B, dans cette
niaiserie sentimentale restée heureusement inédite en France, sauf en DVD ?J.T.

TRAHISON*
(Traitor ; USA, 2008.) R. et Sc. : Jeffrey Nachmanoff ; Ph. : J. Michael
Muro ; M. : Mark Kilian ; Pr. : Hyde Park Films ; Int. : Don Cheadle
(Samir Horn), Guy Pearce (Roy Clayton), Neal McDonough (Max Archer),
Saïd Taghmaoui (Omar). Couleurs, 114 min.
Samir Horn qui vend des explosifs aux terroristes d’Al-Nathir, est arrêté au
Yemen. Son dévouement à la cause islamiste impressionne Omar, un terroriste,
avec lequel il s’évade. Ils font sauter le consulat américain de Nice puis se
retrouvent à Londres et enfin aux États-Unis pour y préparer des attentats. Mais
qui est vraiment Samir Horn ?
Un film d’espionnage qui renouvelle le genre en évoquant le terrorisme du
Moyen-Orient et principalement du Yemen. L’évocation des milieux islamistes
est naturellement très manichéenne mais le FBI n’est pas idéalisé dans cette lutte
où tous les coups sont permis.J.T.

TRANCE*
(GB, USA, Fr., 2012.) R. : Danny Boyle ; Sc. : John Hodge, Joe Ahearne ;
Ph. : Anthony Dod Mantle ; M. : Rick Smith ; Pr. : Pathé, Cloud Eight,
Decibel Films, TSG Entertainment, Ingenious Media, Indian Paintbrush,
Film4 ; Int. : James McAvoy (Simon), Vincent Cassel (Franck), Rosario
Dawson (Elizabeth), Danny Sapani (Nate), Matt Cross (Dominic). Couleurs,
101 min.
Simon, jeune marchand d’art, organise le vol d’un tableau de Goya pour
Franck et ses hommes de mains. Mais Simon essaye de doubler Franck, qui le
frappe à la tête. Amnésique, Simon a oublié où il a caché le tableau. Franck le
torture sans succès. Ils font alors appel à Elizabeth, une psychothérapeute
spécialisée dans l’hypnose, pour retrouver le Goya. En voyageant entre la réalité
et son inconscient, Simon comprendra finalement qu’il était l’ancien amant
violent d’Elizabeth, et que la jeune femme s’est vengée de lui en lui effaçant la
mémoire et en lui faisant voler un tableau pour elle.
Le dixième long métrage de Danny Boyle est sans doute le moins abouti.
Toujours en quête d’un nouveau genre à revisiter, il s’attaque cette fois au film
noir et à ses archétypes, qu’on retrouve ici, modernisés : une femme fatale, une
scène de braquage, une intrigue alambiquée… Le style cinématographique de
Danny Boyle est bien là : cadrages surprenants, points de vue inédits, montage-
clip effréné et bande-son explosive. Cette recette, qui faisait le piment de ses
meilleurs longs métrages (Trainspotting, Slumdog Millionaire ou 127 Heures)
peine à trouver le rythme de ce remake d’un téléfilm anglais tourné en 2001. Cet
échec donne raison aux nombreux détracteurs de Danny Boyle qui jugent sa
mise-en-scène tape à l’œil et vulgaire. Les faiblesses du scénario d’origine ont
malgré tout été compensées par l’intelligence de John Hodge, qui retrouve son
cinéaste de prédilection après douze ans de séparation, à l’exception du court
métrage Alien Love Triangle. Le brillant trio qui emmène le film livre une
performance tout à fait digne d’un grand polar et déambulent avec beaucoup
d’aisance dans cet univers où tout est plus ou moins transparent, plus ou moins
matériel, plus ou moins réel. Qu’il transforme l’essai ou non, Danny Boyle reste
un réalisateur capable d’offrir à ses spectateurs des plans saisissants, tels que la
chute finale de James McAvoy, debout sur une voiture en flammes, ou
l’apparition divinement aphrodisiaque de Rosario Dawson dans son plus simple
appareil.G.J.

TRANSFORMERS 3 :
LA FACE CACHÉE DE LA LUNE
(Transformers : Dark of the Moon ; USA, 2011.) R. : Michael Bay ; Sc. :
Ehren Kruger ; Ph. : Amir Mokri ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. : Ian Bryce,
Lorenzo di Bonaventura, Tom DeSanto, Don Murphy ; Pr. Exe. : Michael
Bay, Steven Spielberg, Mark Vahradian, Brian Goldner ; Int. : Shia
LaBeouf (Sam Witwicky), Rosie Huntington-Whiteley (Carly), Josh
Duhamel (Lennox), John Turturro (Simmons). Couleurs, 154 min.
Une fois de plus, la Terre est menacée par les Decepticons. Mais
heureusement, les Autobots et leurs amis veillent au grain et vont tout mettre en
œuvre pour sauver la planète.
Il est des franchises inutilement longues dont on se passerait bien.
Transformers est de celles-là. Après un premier film bruyant mais divertissant,
et un second opus sans surprise, les célèbres robots reviennent dans un troisième
épisode toujours réalisé par Michael Bay et qui, aussi spectaculaire soit-il, a bien
du mal à cacher sa vacuité. Difficile en effet de se passionner pour ce
blockbuster au script inutilement alambiqué et dont les enjeux dramatiques sont
rapidement réduits à néant (on devine rapidement qui est le méchant de
l’histoire). D’autant que l’interprétation de Shia LaBeouf, qui en fait des tonnes,
est loin d’être à la hauteur et que le métrage, qui dure plus de 2 h 30, souffre de
nombreuses longueurs. Reste quelques moments impressionnants, en particulier
lors des trois derniers quarts d’heure de projection, où la ville de Chicago est
entièrement dévastée. Mais cette débauche d’effets visuels et pyrotechniques ne
suffit pas à combler le vide qu’inspire ce troisième épisode d’une franchise
montrant ici toutes ses limites.E.B.

TRANSFORMERS :
L’ÂGE DE L’EXTINCTION
(Transformers : Age of Extinction ; USA, 2014.) R. : Michael Bay ; Sc. :
Ehren Kruger ; Ph. : Amir Mokri ; Eff. sp. : John Frazier ; Eff. vis. : Ahdee
Chiu ; M. : Steve Jablonsky ; Pr. : Paramount Pictures ; Int. : Mark
Wahlberg (Cade Yeager), Stanley Tucci (Joshua Joyce), Kelsey Grammer
(Harold Attinger), Nicola Peltz (Tessa). Couleurs, 165 min.
Un agent du gouvernement, Attinger, cherche à éliminer les derniers
Autobots, avec l’aide d’un Transformer, Lockdown.
Quatrième épisode de cette saga de science-fiction, visant à enrichir Hasbro.
Et ce n’est pas le dernier puisque le méchant Megatron qui veut sa bombe,
échoue mais annonce une terrible vengeance. Suite en 2017.J.T.

TRANSPORTEUR (LE) : HÉRITAGE


(Fr., 2015.) R. : Camille Delamarre ; Sc. : Adam Cooper, Bill Collage et Luc
Besson ; Ph. : Christophe Collette ; M. : Alexandre Azaria ; Pr. :
EuropaCorp ; Int. : Ed Skrein (Frank Martin), Ray Stevenson (Frank Sr),
Tatiana Pajkovic (Maria), Loan Chabanol (Anna). Couleurs, 96 min.
Bataille de proxénètes sur la Côte d’Azur en 1995. Quinze ans plus tard deux
prostituées du proxénète russe Karasov tuent deux de ses hommes. Pourquoi ?
De la production Luc Besson. La série du Transporteur semble inépuisable
mais cette fois Ed Skrein ne vaut pas Statham.J.T.

TRAQUE INFERNALE**
(Legacy ; USA, 2000.) R. : T.J. Scott ; Sc. : Kevin Lund, T.J. Scott, d’après
l’histoire de James Grady ; Ph. : Sharone Meir ; M. : Ennio Di Berardo ;
Pr. : T.J. Scott, Micael D. Sellers ; Int. : David Hasselhoff (Jack Scott),
Donita Rose (Lana Cameron), Rod Steiger (Sadler), Corin Nemec (Black),
Douglas O’Keeffe (Edge), Victoria Pratt (Ding). Couleurs, 105 min.
De retour à Manille d’une mission périlleuse, Jack Scott, photographe de
guerre, ne dirait pas non à un petit peu de repos… du guerrier. Lana Cameron,
jeune métisse américano-asiatique, semble répondre à ce vœu. Mais la belle est à
la recherche de son père disparu, un ancien béret vert au passé trouble. Jack, en
lui offrant son aide, en fait rapidement le constat : il lui faut renoncer à tout
espoir de tranquillité…
Dans cette série B méconnue, David Hasselhoff, loin d’Alerte à Malibu,
convainc en baroudeur fourbu. Face à lui, Rod Steiger compose un pourri
intégral réjouissant. À ce plaisir d’acteurs s’ajoutent un film d’action efficace,
une dénonciation sans fard du régime de Marcos et des scènes d’amour pleines
de pudeur. À découvrir.G.B.

TREE OF LIFE (THE)***


(The Tree of Life ; USA, 2010.) R. et Sc. : Terrence Malick ; Ph. : Emmanuel
Lubezki ; Eff. vis. : Dan Glass ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : River Road et
Plan B ; Int. : Brad Pitt (Mr O’Brien), Sean Penn (Jack O’Brien), Jessica
Chastain (Mrs O’Brien), Hunter McCracken (Jack jeune), Tye Sheridan
(Steve). Couleurs, 138 min.
Au Texas, les O’Brien apprennent la mort de l’un de leurs trois fils. Plus
tard, l’aîné, Jack, repense à cette mort. Il remonte dans la nuit des temps et arrive
à sa naissance. Il grandit entre un père autoritaire et une mère aimante. Le père
se retrouve sans emploi. On déménage. Puis arrive un moment où Jack retrouve
sur une plage ses parents et ses frères et bien d’autres personnes.
Ouverture grandiose : « Où étais-tu quand je posais les fondements de la
Terre ? » Cette citation du livre de Job donne le ton. La création du monde et la
naissance de la vie en images magnifiques et en contre-point la vie d’une famille
partagée entre « la voie de la nature » (le père campé magistralement par Brad
Pitt) et « la voix de la grâce » (la mère jouée par Jessica Chastain) et face à la
mort de l’un des fils. Construction déstructurée et voix off accentuent encore le
dépaysement. Il fallait oser. Malick ose. On ne peut que crier au génie, génie
récompensé d’une palme d’or à Cannes, et en même temps sourire devant tant de
naïvetés comme par exemple les scènes finales sur la plage.J.T.

13 FEMMES*
(Thirteen Women ; USA, 1932.) R. : George Archainbaud ; Sc. : Bartlett
Cormack, Samuel Ornitz d’après Tiffany Thayer ; Ph. : Leo Tover ; M. :
Max Steiner ; Pr. : David O. Selznick ; Int. : Irene Dunne (Laura), Mirna
Loy (Ursula), Ricardo Cortez (Lt Baring Clive), Mary Duncan (June), Kay
Johnson (Helen), Jill Osmond (Jo). NB, 73 min.
Treize femmes, anciennes camarades de classe au collège St Alban,
reçoivent des horoscopes de l’astrologue Swami Yogadachi, leur prédisant la
mort, soit pour elle, soit pour un proche. Ils sont en fait falsifiés par son assistant
Ursula, une métisse d’origine indienne, qui entend ainsi se venger des
humiliations qu’elle subit en raison de ses origines ethniques. Elle agit par auto-
suggestion.
Des treize femmes, il n’en reste que onze, un remontage du film en ayant
biffé deux. De plus, ce film, également connu sous le titre Hypnose, ne dure,
dans sa version DVD, que 59 min. Bien que se situant dans le genre fantastique,
on n’y ressent nulle angoisse, nul malaise. Il s’agit plutôt d’un drame mondain
où Irene Dunne tient la vedette dans un rôle (et une interprétation) très
conventionnel. Plus intéressant est le personnage de femme fatale incarné par la
mystérieuse et troublante Mirna Loy sous son maquillage d’Asiate. Elle est, dit-
elle : « a half-breed in a world ruled by Whites. If you’re a male, you’re a coolie.
Il you’re a female, you’re… » Les points de suspension en disent long.C.B.M.

TREIZIÈME JOUR (LE)


(The 13th Day ; GB, 2016.) R., Sc., Ph. et Mont. : Ian et Dominic Higgins ;
M. : Andrew Guthrie ; Pr. : 13th Day Films ; Int. : Jane Lesley (Maria Dos
Santos), Michael D’Cruze (Antonio Dos Santos), Kelley Costigan (Olympia
Marto), Filipa Fernandes (Lucia Dos Santos), Tarek Merlin (Arturo de
Oliveira Santos), Derek Horsham (Tito Marto). Couleurs, NB, 85 min.
Tous les mois, de jeunes bergers du village de Fatima, sont témoins d’un
phénomène étrange, une « Dame venue du Ciel » leur apparaît. Bien-sûr, les
villageois s’en gaudissent. Mais alors que le gouverneur souhaite mettre fin à ces
manifestations en rétablissant l’ordre public, la foule des curieux s’agrandit…
Relatant les apparitions mariales à la jeune Lucia, et ses cousins Jacinthe et
François dans ce petit village portugais en 1917, Le Treizième Jour s’adresse à
un public pieux, sans aucun doute. On déplore le manque de rythme qui l’aurait
sûrement rendu plus attractif, et aurait sans doute permis à la dimension
mystique d’être davantage communicative.E.S.

38 TÉMOINS*
(Fr., Belg., 2012.) R. et Sc. : Lucas Belvaux ; Ph. : Pierric Gantelmi D’Ille ;
M. : Arne Van Dongen ; Pr. : Agat Films et Artemis Productions ; Int. :
Yvan Attal (Pierre Morvan), Sophie Quinton (Louise Morvan), Nicole
Garcia (Sylvie Loriot), François Feroleto (Capitaine Léonard), Natacha
Régnier (Anne), Patrick Descamps (Petrini), Didier Sandre (le procureur
Lacourt). Couleurs, 104 min.
Une jeune fille est assassinée dans la nuit. Il n’y a aucun témoin. Pourtant le
crime a été commis sous les fenêtres de Louise et son mari a entendu des cris
mais n’a rien fait. Rongé par les remords il finit par parler mais perd l’amour de
sa femme.
D’après le roman Est-ce ainsi que les femmes meurent ? de Didier Decoin,
un polar centré surtout sur la lâcheté. De belles images, une histoire solide mais
un réquisitoire un peu trop facile contre la non-assistance à personne en danger.
L’intervention de Pierre Morvan ne risquait-elle pas de se retourner contre lui
s’il avait mis à mal l’assassin ? Celui-ci pouvait porter plainte ; en tout cas Pierre
Morvan aurait connu beaucoup d’ennuis. C’est la législation qu’il aurait aussi
fallu mettre en cause. Un bon sujet de débats pour ciné-club.
J.T.

TRENTE MINUTES MAXIMUM


(30 minutes or Less ; USA, 2011.) R. : Ruben Fleischer ; Sc. : Michael
Diliberti ; Ph. : Jess Hall ; M. : Ludwig Goransson ; Pr. : Columbia ; Int. :
Jesse Eisenberg (Nick), Danny McBride (Dwayne), Aziz Ansari (Chet), Nick
Swardson (Travis), Michael Pena (Chango). Couleurs, 83 min.
Un livreur de pizzas pas très malin est embarqué par deux demeurés dans un
braquage de banque avec les conséquences que l’on devine.
On attendait mieux de Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland) que cette
parodie de film policier sur fond archi-usé du casse d’une banque.J.T.
TRÉSOR DES COLLINES
ROUGES (LE) *
(Treasure of Ruby Hills ; USA, 1955.) R. : Frank McDonald ; Sc. : Tom
Hubbard ; Ph. : John J. Martin ; M. : Edward J. Kay ; Pr. : Allied Artists ;
Int. : Zachary Scott (Ross Haney), Carole Matthews (Sherry Vernon), Lee
Van Cleef (Frank Emmett). NB, 69 min.
1877. A Soledad, les propriétaires se disputent la source qui alimente en eau
la ville. Celle-ci située à Arlington appartient à un aventurier, Ross Haney, qui
va les mettre d’accord.
Excellent western de série Z. Lee Van Cleef compose un tueur tout de noir
qui s’oppose à Zachary Scott dans un « gunfight » très réussi. Sorti en DVD en
2016.J. T.

TRILOGIE
DE BILL DOUGLAS (LA)***
• Mon enfance (My childhood ; GB, 1972.) ; R. et Sc. : Bill Douglas ; Ph. :
Mick Campbell ; Pr. : British Film Institute ; Int. : Stephen Archibald
(Jamie), Jean Taylor Smith (grand-mère maternelle), Hughie Restorick
(Tommy), Karl Fieseler (Helmuth). NB, 46 min.
1945. Dans une petite ville minière, Jamie vit avec sa grand-mère et son
demi-frère Tommy. Il se lie d’amitié avec Helmuth un prisonnier allemand.
• Ceux de chez moi (My ain folk, GB, 1973.) R. et Sc. : B.D. ; Ph. : Gale
Tattersall ; Pr. : B.F.I. ; Int. : S.A. (Jamie), Paul Kermack (son père),
Helena Gloag (grand-mère paternelle), M. Munro (grand-père). NB, 55 min.
À la mort de la grand-mère maternelle, Tommy est placé dans une
institution, tandis que Jamie est recueilli par sa grand-mère paternelle, femme au
caractère difficile et changeant ; il lui préfère son grand-père.
• Mon retour (My way home, GB, 1978.) R. et Sc. : B.D. ; Ph. : Ray Orton ;
Pr. : B.F.I. ; Int. : S.A. (Jamie), Joseph Blatchey (Robert), Gérard James
(Mr. Bridge). NB, 71 min.
Jamie est à son tour place dans une institution ; il voudrait être artiste. Lors
de son service militaire en Égypte, il se lie avec Robert, un jeune érudit, qui
l’invite à venir le rejoindre après son service.
Entre néoréalisme et cinéma documentariste, cette trilogie est une œuvre à
part, à l’écriture originale où Bill Douglas, s’inspirant de sa propre histoire, est
venu tourner sur les lieux mêmes où il a vécu. Avec de faibles moyens, (parfois
en 16 mm.), il réalise un film d’une grande beauté plastique (un chef-opérateur
différent pour chaque épisode), à la narration elliptique, évitant tout pathos, dans
la lignée de Charles Dickens – d’ailleurs cité. Cette chronique des « petites
gens », de la précarité, de la misère affective est une œuvre magnifique.C.B.M.

TRIOMPHE DE BULLDOG DRUMMOND


(LE)**
(Bulldog Drummond Comes Back ; USA, 1937.) R. : Louis King ; Sc. :
Edward T. Lowe, d’après le roman de Sapper (The Female of the Species) ;
Ph. : William C. Mellor ; M. : Boris Morros ; Pr. : Adolphe Zukor pour
Paramount ; Int. : John Barrymore (colonel Nielson), John Howard
(Bulldog Drummond), Louise Campbell (Phyllis Clavering), Reginald
Denny (Algy Longworth), E. E. Clive (Tenny), J. Carrol Naish (Mikhail
Valdin), Helen Freeman (Erena Soldanis), John Sutton (Sanger). NB,
60 min.
Par vengeance, Mikhail Valdin et sa sœur Erena Soldanis ont kidnappé
Phyllis Clavering alors qu’elle est sur le point d’épouser le capitaine Drummond,
et ils promettent de lui rendre la liberté à condition que son fiancé se prête à un
jeu de piste sans faire appel à Scotland Yard. Valdin sème alors une série
d’indices sur le chemin de Drummond, toujours flanqué de son fidèle serviteur
Tenny et de son ami Algy, sous forme de messages contenant des énigmes et
gravés sur disque…
Aventures échevelées, péripéties improbables et humour sont au rendez-vous
dans ce parfait échantillon du fameux « understatement » cher à Hitchcock. Bien
avant James Bond, Hugh dit « Bulldog » Drummond créé par Sapper
(H. C. McNeile) fut, durant un demi-siècle, le héros d’espionnage le plus
populaire de Grande-Bretagne. Dans les années trente, il avait eu les honneurs de
plusieurs incarnations cinématographiques, la plus célèbre étant celle de
l’Américain John Howard – bien que Drummond soit un personnage
typiquement britannique – dans sept films produits par la Paramount. Voir aussi
Bulldog Drummond s’évade et La Police privée de Bulldog Drummond. Toute la
série est désormais disponible en DVD.R.L.

TRIPLE 9**
(Triple 9 ; USA, 2015.) R. : John Hillcoat ; Sc. : Matt Cook ; Ph. : Nicolas
Karakatsanis ; M. : Atticus Ross, Claudia Sarne ; Pr. : Worldview
Entertainment, Anonymous Content et Mad River Pictures ; Int. : Casey
Affleck (Chris Allen), Chiwetel Ejiofor (Michael Atwood), Anthony Mackie
(Marcus Belmont), Aaron Paul (Gabe Welch), Teresa Palmer (Michelle
Allen), Clifton Collins Jr (Rodriguez). Couleurs, 115 min.
Triple 9 est le nom de code obligeant tout agent à abandonner ses activités
pour porter secours à un policier en danger. Tout commence par un braquage de
la First City Bank et la récupération du contenu d’un coffre-fort privé qui
appartient à Vassili, patron de la pègre russo-juive. Le policier Chris Allen mène
une enquête qui le conduit vers un groupe de policiers corrompus et d’anciens
militaires.
John Hillcoat confirme ici ses talents d’auteur de films d’action dans la
grande tradition noire d’Hollywood : policiers corrompus ou alcooliques, gangs
latinos, agents des forces spéciales de retour d’Irak, mafia russe… La violence
est au rendez-vous.J.T.
TRISHNA**
(Trishna ; GB, 2011.) R. et Sc. : Michael Winterbottom ; Ph. : Marcel
Zyskind ; M. : Amit Trivedi et Shigeru Umebayashi ; Pr. : Revolution
Films ; Int. : Freida Pinto (Trishna), Riz Ahmed (Jay), Meeta Vashisht
(Bhaanumathil), Harish Khanna (Vijay), Roshan Seth (Mr. Singh).
Couleurs, 108 min.
Trishna est la fille de paysans pauvres de Rajasthan. Elle est séduite par Jay,
jeune homme riche, et fuit son séducteur. Elle doit avorter. Jay la relance et
l’invite à vivre avec lui à Bombay. Mais quand elle lui avoue qu’elle a dû
avorter, il finit par la quitter. Puis il l’embauche dans l’hôtel dont il a été nommé
directeur. Il ne cesse alors de l’humilier au point qu’elle le poignarde. Puis elle
se donne la mort.
Transposition en Inde du roman de Thomas Hardy, Tess d’Urberville.
Fasciné par ce pays Winterbottom a voulu y tourner son adaptation. Sans doute
juge-t-il qu’un parallèle peut être tenté entre l’Angleterre du XIXe siècle et l’Inde
d’aujourd’hui. Ce qui est certain c’est que ce dépaysement donne une certaine
nouveauté à une histoire déjà adaptée à l’écran sous sa forme classique. À
l’exotisme vient s’ajouter la beauté de Freida Pinto, belle héroïne d’une véritable
tragédie où le destin semble s’acharner sur Trishna. Après le formidable The
Killer Inside Me, Winterbottom n’a pas fini de nous surprendre.J.T.

3**
(3 ; Uruguay, 2012.) R. : Pablo Stoll Ward ; Sc. : Gonzalo Delgado Galiana,
P. Stoll Ward ; Ph. : Barbara Alvarez ; M. : Reverb, Sebastian del Muro
Eiras ; Pr. : Control Z ; Int. : Sara Bessio (Graciela), Anaclara Ferreya
Palfy (Ana), Humberto de Vargas (Rodolfo), Nestor Guzzini (Dustin).
Couleurs, 115 min.
Graciela et Rodolfo sont séparés depuis une dizaine d’années. En se rendant
à l’hôpital au chevet de sa tante, Graciela rencontre Dustin. Rodolfo, dentiste
dépressif qui prend soin de ses plantes vertes, reviendrait bien au domicile
conjugal. Quant à leur fille Ana, en pleine crise d’adolescence, elle sèche le
lycée et a une brève aventure avec un jeune plombier.
Cette « chronique d’une famille ordinaire » (sous-titre français) est faite de
petits moments en apparence anodins. Ils brossent ainsi, avec une certaine
mélancolie le portrait d’êtres en quête d’amour, d’êtres simples – comme vous et
moi. Un film attachant.C.B.M.

300 : NAISSANCE D’UN EMPIRE*


(300 : Rise of an Empire ; USA, 2013.) R. : Noam Murro ; Sc. : Zack Snyder
et Kurt Johnstadt ; Ph. : Simon Duggan ; Eff. vis. : Betsy Paterson ; Déc. :
Patrick Tatopoulos ; M. : Junkie XL ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Sullivan
Stapleton (Themistocle), Eva Green (Artemisia), Lana Heady (la reine
Gorgo), Hans Matheson (Aesyklos), Callan Mulvey (Scyllias), Rodrigo
Santoro (Xerxes). Couleurs, 102 min.
Le général grec Themistocle doit affronter la redoutable flotte perse que
commandent le roi Xerxès et la belle Artémise. Il l’emporte en attaquant la
marine adverse sur ses flancs. Artémise demande à négocier et s’efforce de
séduire Themistocle pour lui faire rallier le camp des Perses. Sur terre les
Spartiates sont défaits mais refusent leur aide à Athènes. Une nouvelle bataille
maritime à lieu. Themistocle défait en combat singulier Artémise tandis que les
navires spartiates viennent enfin le soutenir.
Inspiré d’une bande dessinée de Frank Miller, ce peplum n’évite pas toujours
le ridicule ni l’anachronisme. Du muscle, de la volupté et du sang.J.T.

TROIS CŒURS***
(Fr., 2014.) R. : Benoît Jacquot ; Sc. : Benoît Jacquot, Julien Boivent ; Ph. :
Julien Hirsch ; M. : Bruno Coulai ; Pr. : Alice Girard, Edouard Weil ; Int. :
Benoît Poelvoorde (Marc), Charlotte Gainsbourg (Sylvie), Chiara
Mastroianni (Sophie), Catherine Deneuve (Colette). Couleurs, 100 min.
Marc, un contrôleur fiscal, manque le dernier train pour Paris. À la recherche
d’un hôtel, il aborde une inconnue. Elle l’accompagne. Ils continuent leur
promenade au clair de lune et se promettent de se revoir le lendemain au jardin
des Tuileries. Sylvie est exacte au rendez-vous ; Marc a un empêchement. Elle
part au Canada… Quelque temps plus tard, Marc revient dans cette même ville
(Valence) pour aider Sophie dans sa déclaration d’impôts. Ils se plaisent, se
marient, ont un enfant. Marc ignore que Sophie est la sœur de Sylvie.
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. » Un coup de foudre,
une séparation, les hasards du destin… Benoît Jacquot joue à fond la carte du
(mélo)drame sentimental au scénario bien improbable. Il en évite les pièges pour
signer un film d’une rare élégance. Il suffit d’un regard échangé pour que
l’émotion nous atteigne. Le jeu retenu des acteurs accroît encore l’émotion. Un
beau film.C.B.M.

TROIS CORNIAUDS (LES)


(The Three Stooges ; USA, 2012.) R. et Sc. : Peter et Bobby Farrely ; Ph. :
Matthew F. Leonetti ; M. : John Debney ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. :
Sean Hayes (Larry), Will Sasso (Curly), Chris Diamantopoulos (Moe), Jane
Lynch (la religieuse), Sofia Vergera (Lydia). Couleurs, 92 min.
Larry, Curly et Moe se retrouvent, bébés, dans un orphelinat où ils vont
grandir, multipliant les farces à mesure qu’ils grandissent. Pour sauver
l’orphelinat de la vente, ils vont enchaîner les expédients, embauchés même
comme tueurs. À la faveur d’une émission de télévision, l’orphelinat renaîtra de
ses cendres grâce à leur participation.
Hommage au slapstick et à leurs stars les trois Stooges. Les frères Farrely
ont pris un risque : l’apparition des Stooges marque la fin du burlesque
américain : gifles, coups de marteau sur la tête, nez pincés, tels étaient les seuls
gags de ce trio à des années-lumière des frères Marx. Leurs courts métrages
étaient insipides. Alors pourquoi cette réhabilitation ?
J.T.

3 FOIS 20 ANS**
(Late Bloomers ; Fr., Belg., GB, 2010.) R. : Julie Gavras ; Sc. : Julie Gavras,
Olivier Dazat ; Ph. : Nathalie Durand ; M. : Sodi Marcizewer ; Pr. : Sylvie
Pialat, Bertrand Faivre ; Int. : William Hurt (Adam), Isabella Rossellini
(Mary), Doreen Mantle (Nora), Kate Ashfield (Giulia), Aidan McArdle
(James). Couleurs, 95 min.
Adam et Mary conçoivent l’entrée dans le troisième âge de façon bien
différente. Adam, architecte d’aéroports, refuse de vieillir et s’épuise dans
l’action. Mary, quant à elle, a le défaut inverse : professeur à la retraite, elle en
fait trop dans l’acceptation de la vieillesse…
Après le très réussi La faute à Fidel ! (2006), parcours initiatique de la petite
Anna, Julie Gavras (fille de Costa) soumet cette fois William Hurt et Isabella
Rossellini au même parcours, la seule différence étant que la petite avait 9 ans et
qu’eux en ont 60. Quand Anna devait trouver sa place dans une famille un peu
bizarre, eux c’est dans ce qu’il est convenu d’appeler le troisième âge qu’il leur
faut trouver leur niche. Que choisir : faire comme si de rien n’était ou se
comporter comme si l’on avait déjà 4 fois 20 ans ? Les choix opposés du mari et
de l’épouse sont source de friction pour eux et d’amusement pour le spectateur.
En tout cas, Julie Gavras jongle habilement avec les boules noires de la gravité
et les boules roses de la comédie dans ce film intelligent tourné en anglais par un
couple vedette très classe ainsi que par de solides acteurs de complément, parmi
lesquels Simon Callow, Leslie Phillips et Joanna Lumley.G.B.

TROIS FRÈRES (LES) : LE RETOUR**


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal
Légitimus ; Ph. : Pascal Caubère ; M. : Olivier Bernard et Didier Bourdon ;
Pr. : Pan-Européenne ; Int. : Didier Bourdon (Didier Latour), Bernard
Campan (Bernard Latour), Pascal Légitimus (Pascal Latour), Sofia
Lesaffre (Sarah), Antoine du Merle (Rossignol), Christian Hecq (Maître
Vasselin). Couleurs, 106 min.
Les trois frères Latour sont convoqués chez le notaire pour le retour des
cendres de leur mère, chanteuse, morte aux États-Unis, il y a quinze ans, leur
laissant des dettes. Il faut trouver l’argent. Les difficultés se multiplient d’autant
que Bernard voudrait prêter de l’argent à sa fille Sarah. On attend beaucoup d’un
riche mariage de Michael, le fils de Didier. Là encore le plan échoue. Finalement
ils enregistrent une vieille chanson de leur mère. Succès. C’est alors que le
notaire leur apprend qu’ils ont trois demi-sœurs américaines, également
héritières.
Ils sont de retour et on s’en réjouit. Car le public aime bien les Inconnus et
avait fait fête aux Trois frères. Ils reprennent leurs anciens gags et les mêmes
situations mais comment s’en plaindre. On rit de bon cœur, notamment lors des
scènes du mariage de Michael. Leur seule présence suffit à notre bonheur,
malgré les éreintements de la critique qui les a traités de ringards et
paresseux.J.T.

3 HORS LA LOI (LES)*


(The three outlaws ; USA, 1956.), R. : Sam Newfield ; Sc. : Orville
Hampton ; Ph. : William Bradford, M. : Paul Dunlap, Pr. : Sigmund
Neufeld ; Int : Neville Brand (Butch Cassidy), Alan Hale Jr (Sundance Kid),
Bruce Bennet (Charlie Trenton), Robert Christopher (Bill Carver), Robert
Tafur (Colonel Aguilar), José Gonzales Gonzales (el raton), Jeanne Carmen
(Serelda). NB, 74 min.
Trois hors-la loi : Butch Cassidy, le Kid et Bill Carver ne sont pas engagés
au bureau de recrutement pour aller combattre à Cuba qui a pourtant besoin
d’hommes. Et pour cause, le sergent qui les reçoit, les reconnaît sur un avis de
recherche, fuyant la police, et préfère les laisser libres. Ils continuent à
commettre leurs méfaits en braquant un train pour voler le butin. Un certain
Trenton est chargé de les retrouver.
Encore une biographie mais très fantaisiste du duo Butch Cassidy et le Kid
qui ne restera pas dans les mémoires. L’action s’enchaîne à bon rythme malgré
tout. Ressorti à la télévision.C.V.

TROIS MONDES**
(Fr., 2012.) R. : Catherine Corsini ; Sc. : Catherine Corsini et Benoît
Graffin ; Pr. : Stéphane Parthenay et Fabienne Vonier ; M. : Grégoire
Hetzel ; Int. : Raphaël Personnaz (Al), Clotilde Hesme (Juliette), Arta
Dobroshi (Véra), Reda Kateb (Franck), Adèle Haenel (Marion Testard),
Jean-Pierre Malo (Testard), Laurent Capello (Frédéric). Couleurs, 107 min.
Al, d’origine modeste, se marie dans huit jours avec la fille de son patron et
du même coup est prêt à reprendre l’entreprise de son beau-père, une concession
automobile. Après une nuit arrosée, en compagnie de ses collaborateurs, il
renverse un inconnu.
Drame humain et social qui se transforme vite en thriller ne vous laissant
aucun répit. Scénario implaccable basé sur un fait divers qui peut bouleverser la
vie de chacun de nous. À cela, s’ajoute la mise en valeur d’une société
gangrenée par l’argent.
Dommage que ce film soit passé inaperçu, malgré sa participation cannoise à
la section « un certain regard ». Raphaël Personnaz, formidable acteur, ne tourne
plus que dans des rôles principaux depuis ce film. (Trilogie Marseillaise avec
Daniel Auteuil, Quai d’Orsay, L’affaire SK1…).C.V.

TROIS MOUSQUETAIRES (LES)


(The Three Musketeers ; USA, 2011.) R. : Paul W.S. Anderson ; Sc. : Alex
Litvak et Andrew Davies ; Ph. : Gien Mac Pherson ; M. : Paul Haslinger ;
Pr. : Constantin Film ; Int. : Logan Lerman (D’Artagnan), Milla Jovovich
(Milady) Orlando Bloom (Buckingham), Christoph Waltz (Richelieu),
Matthew Macfadyen (Athos), Ray Stevenson (Porthos), Luke Evans
(Aramis), Juno Temple (Anne d’Autriche). Couleurs, 110 min.
À Venise Athos, Porthos et Aramis, assistés de Milady s’emparent des plans
d’un aéronef inventé par Léonard de Vinci. Les mousquetaires sont trahis par
Milady qui les donne à Buckingham. Deux ans plus tard, d’Artagnan arrivé à
Paris défie en duel Athos, Porthos et Aramis puis se réconcilie avec eux contre
les gardes de Richelieu. Pour confondre la reine Anne d’Autriche, Richelieu fait
voler ses ferrets par Milady qui les emporte en Angleterre. Or la reine doit les
porter dans un bal prévu cinq jours plus tard. Les mousquetaires iront les
chercher et les rapportent dans l’aéronef inventé par Vinci ! Mais Buckingham
vient avec sa flotte et ses aéronefs attaquer la France.
Dumas revu et modernisé par Paul W.S. Anderson : la trame reste la même
mais le spectacle est délirant visuellement et historiquement passant du kung-fu
au rock. Admirateur de Dumas s’abstenir.J.T.

TROIS MOUSQUETAIRES
ET DEMI (LES) *
(Los Tres Mosqueteres y Medios ; Mex., 1962.) R. : Gilberto Martinez
Solares ; Sc. : d’après Alexandre Dumas ; Ph. : R. Fernandez ; Pr. : Diana
Films ; Int. : Tintan (D’Artagnan), Rosita Arenas, Oscar Pulido. NB,
85 min.
D’Artagnan arrive à Paris où il rencontre Athos, Porthos et Aramis avec
lesquels il combat les gardes de Richelieu. Puis il passe en Angleterre pour
récupérer les ferrets de la Reine.
Le scénario est fidèle au roman mais bourré d’anachronismes volontaires :
les mousquetaires sont payés en dollars, d’Artagnan passe la Manche en sous-
marin… A redécouvrir en DVD.J.T.

TROIS SOUVENIRS
DE MA JEUNESSE**
(Fr., 2014.) R. : Arnaud Desplechin ; Sc. : A. Desplechin, Julie Peyr ; Ph. :
Irina Lubtchansky ; M. : Grégoire Hetzel ; Pr. : Pascal Caucheteux ; Int. :
Quentin Dolmaire (Paul jeune), Lou Roy-Lecollinet (Esther), Mathieu
Amalric (Paul adulte), André Dussollier (Claverie), Dinara Droukarova
(Irina), Françoise Lebrun (Rose), Olivier Rabourdin (Abel, le père), Cécile
Garcia-Fogel (Jeanne, la mère). Couleurs, 120 min.
Paul Dédalus, un archéologue, quitte le Tadjkistan pour revenir en France. À
la douane, il est interrogé sur un double qui aurait usurpé son identité. Paul se
souvient de son enfance à Roubaix avec une mère fofolle et détestée, de son
voyage scolaire en URSS où il avait confié son passeport à un juif et, surtout de
son premier grand amour avec Esther…
Comme François Truffaut (qu’il admire) le fit avec Antoine Doinel,
Desplechin reprend son personnage de Paul Dédalus que l’on avait quitté dans
Comment je me suis disputé… lors de sa rupture avec Esther. Ici, quelque vingt
ans après, il évoque donc son enfance et son adolescence. « Le film se compose
de trois films de genre, dit-il (dans Trois couleurs) : un conte fantastique pour
raconter l’enfance avec la mère méchante, un film d’espionnage, et une comédie
romantique épistolaire ». Un film que l’on a pu qualifier de stendhalien, très
romanesque, où les sentiments priment sur tout et sont la grande affaire de la vie
et de l’adolescence en particulier. D’une écriture fluide, c’est un film à la fois
grave et aérien, un pur plaisir de cinéma.C.B.M.

TROIS STOOGES
CONTRE HERCULE (LES)
(The Three Stooges meet Hercule ; USA, 1962.) R. : Edward Bernds ; Sc. :
Elwood Ullman ; Ph. : Charles S. Welborn ; M. : Paul Dunlap ; Pr. :
Columbia ; Int. : Les Stooges (eux-mêmes). NB, 90 min.
Les Stooges sont employés d’un drugstore miteux à… Ithaque. Par la grâce
d’une machine à remonter le temps, ils affrontent Ulysse et Hercule. Au retour,
ils sont attaqués par des… Indiens.
Il faut réhabiliter les Stooges, inspirateurs des sketches les plus débiles de
l’histoire du cinéma.J.T.

TROLL HUNTER**
(Trolljegeren ; Norvège, 2010.) R. : André Øvredal ; Sc. : André Øvredal ;
Ph. : Hallvard Bræin ; Mont. : Per-Erik Eriksen ; Pr. : Sveinung Golimo et
John M. Jacobsen ; Int. : Otto Jespersen (Hans), Glenn Herland Tosterud
(Thomas), Johanna Mørck (Johanna). Couleurs, 103 min.
Une petite équipe de tournage se rend dans une région reculée de Norvège
afin de réaliser un documentaire sur Hans, l’unique chasseur de trolls du pays.
Depuis le succès du Projet Blair witch, de [Rec] et Paranormal Activity, la
vague du found footage n’épargne personne. Pas même les contrées nordiques,
comme le démontre ce Troll Hunter, film attachant mais pas totalement abouti
qui, comme son titre le laisse deviner, nous entraîne sur les traces des trolls, ces
créatures légendaires peuplant l’imaginaire scandinave. Débutant par le
traditionnel message qui certifie la véracité des images présentées ici, le métrage
laisse, dans un premier temps, planer un certain mystère quant aux motivations
des cinéastes en herbe avant de s’emballer et de nous catapulter en plein cœur de
l’action, entre forêts et montagnes, au milieu des trolls. Des trolls que le
réalisateur André Øvredal, malgré un budget limité, n’hésite pas à nous montrer
sous toutes les coutures, aidé en cela par des effets visuels très convaincants.
Cette volonté de dévoiler les monstres n’est évidemment pas sans conséquence
et altère quelque peu le mystère et le suspens que laissait espérer le récit.
D’autant que la dernière partie du film, et en particulier son dénouement,
manque d’originalité (mais n’est-ce pas le propre des documenteur ?), et souffre
de quelques longueurs. Néanmoins malgré ces réserves, Troll Hunter tient la
plupart de ses promesses et, développant de belles idées (le chasseur en question
travaille pour le gouvernement, qui tente de canaliser les créatures et de cacher
leur existence), s’avère au final être un divertissement des plus réjouissants.E.B.

TRON : L’HÉRITAGE*
(Tron : Legacy ; USA, 2010.) R. : Joseph Kosinski ; Sc. : Edward Kitsis et
Adam Horowitz d’après les personnages du film Tron (1982) ; Ph. : Claudio
Miranda ; Eff. sp. : Alex Burdett ; Eff. vis. : Eric Barba et Steve Preeg ; Pr. :
Walt Disney ; Int. : Jeff Bridges (Kevin Flynn, CLU), Garrett Hedlund
(Sam Flynn), Olivia Wilde (Quorra), Bruce Boxleitner (Alan Bradley,
TRON), James Frain (Jarvis). Couleurs, 126 min.
Sam Flynn qui avait 7 ans quand son père a disparu, découvre dans son
atelier un ordinateur qui l’envoie dans un monde virtuel où CLU, le clone du
père règne en maître. Il découvre la belle Quorra qui lui explique que TRON a
été trahi par CLU qui a exterminé les Iso dont elle est la dernière représentante.
Sam décide de retourner dans son monde d’origine et neutraliser CLU.
Le film Tron avait été à l’origine de nouveaux effets spéciaux : animation en
images de synthèse, 3D-relief… Cette nouvelle version n’innove que dans
l’opposition des deux mondes, le réel et le virtuel en 2D/3D. Mais le scénario
reste trop convenu pour permettre les morceaux de bravoure du premier Tron.
J.T.

TROP PETIT MON AMI*


(Fr., 1969.) R. : Eddy Matalon ; Sc. : Jean-Claude Grumberg, Saddy
Rebbot, d’après le roman de James Hadley Chase ; Ph. : Jean-Jacques
Tarbès ; M. : William Sheller ; Pr. : Bob Zagury ; Int. : Michael Dunn (Tiky
Edriss), Jane Birkin (Christine Mars), Bernard Fresson (Philippe Agir),
Claude Brasseur (l’inspecteur Hess), André Pousse (l’inspecteur Terrell),
Saddy Rebbot (l’inspecteur Lepsky). Couleurs, 80 min.
Victime des humiliations incessantes de la société, le nain Tiky prépare sa
revanche. Avec la complicité de Philippe et de la jeune et jolie Christine, il
s’apprête à soulager la banque Devone de son argent. Si le coup réussit, Tiky
deviendra tellement riche qu’on ne pourra que le respecter. Et peut-être gagnera-
t-il par la même occasion la main de Christine.
Pâtissant à tort d’une réputation exécrable, ce petit polar noir atypique a pour
héros un nain méchant (mais qui a des raisons de l’être). L’histoire est bien
ficelée, avec en valeur ajoutée une réflexion sur le racisme (Claude Brasseur y
est un flic agressif et plein de morgue) ainsi qu’une variation inédite sur le thème
de la Belle et la Bête.G.B.

TRUE GRIT**
(True Grit ; USA, 2010.) R. et Sc. : Joel et Ethan Coen ; Ph. : Roger
Deakins ; M. : Carter Burwell ; Pr. : Paramount ; Int. : Jeff Bridges
(Rooster Cogburn), Hailee Steinfeld (Mattie Ross), Matt Damon (LaBoeuf),
Josh Brolin (Tom Chaney), Barry Pepper (Lucky Pepper). Couleurs,
110 min.
En Arkansas, vers 1870, une adolescente, Mattie Ross vient reconnaître le
cadavre de son père tué par Tom Chaney qui s’est enfui. Elle embauche un vieux
sherif Cogburn pour se lancer à sa poursuite. Surgit un ranger LeBoeuf, lui aussi
lancé à la poursuite de Chaney. Il offre davantage à Cogburn. Ils partent sans
Mattie, mais celle-ci les rejoint. Ils seront trois, sachant que Chaney s’est réfugié
auprès d’un chef de bande Pepper. La poursuite est longue, sanglante (deux
outlaws tués et LeBoeuf blessé). L’affrontement final a enfin lieu : Pepper est
tué par LeBoeuf et Chaney par Mattie. Mais celle-ci, sous l’effet de la décharge,
tombe dans une crevasse où elle est piquée par un serpent.
Les images finales permettent de retrouver cette originalité qui caractérise
les frères Coen dans leurs films. Il s’agit ici d’un remake de Cent dollars pour un
shérif d’Hathaway, d’après un roman de Charles Portis. Jeff Bridges reprend le
rôle de John Wayne et les frères Coen respectent parfaitement les règles du
western. Une œuvre qui décevra peut-être les admirateurs des deux frères mais
qui ravira les amateurs du genre.J.T.

TRUTH, LE PRIX DE LA VÉRITÉ**


(Truth ; USA, 2015.) R. et Sc. : James Vanderbilt ; Ph. : Mandy Walker ;
M. : Brian Tyler ; Pr. : Echo Lake Entertainment et Ratpac Entertainment ;
Int. : Cate Blanchett (Mary Mapes), Robert Redford (Dan Rather Topher
Grace (Mike Smith), Dennis Quaid (Colonel Charles), Stacy Keach (Colonel
Burkett). Couleurs, 126 min.
Lors de la campagne présidentielle de 2004, la productrice d’un magazine
télévisé, Mary Mapes, et le journaliste Dan Rather enquêtent pour savoir
comment le candidat G.W. Bush put échapper à la guerre du Vietnam comme
soldat. Il aurait bénéficié de fortes protections selon un ancien colonel. Mary
Mapes lance son émission qui suscite de vives réactions dans le camp de Bush.
Les témoins de Mary Mapes se récusent. Elle est lâchée par sa chaîne et
licenciée.
Remarquable film sur la presse d’investigation comme les Américains
savent le faire : passionnant, bien joué et d’un pessimisme justifiéJ.T.

TSAR***
(Tsar ; Russie, 2009.) R. : Pavel Lounguine ; Sc. : Alexeï Ivanov et Pavel
Lounguine ; Ph. : Tom Stern ; M. : Iouri Krassavine ; Pr. : Profit Cinema
International ; Int. : Piotr Mamonov (Ivan le Terrible), Oleg Iankovski (le
métropolite Philippe), Alexandre Domogarov (Alexeï Basmanovi), Alexeï
Makarov (le général Kolytchevi). Couleurs, 120 min.
Ivan IV, renoncant à abdiquer, fait régner la terreur sur la Russie en
s’appuyant sur sa police personnelle. Il a des crises mystiques et souhaite l’aide
de son ami le moine Philippe qu’il a nommé métropolite. Mais celui-ci est
horrifié par les arrestations et les tortures qui se multiplient tandis que les
Polonais menacent l’Empire. En vain Philippe s’oppose-t-il au régime. Il est
arrêté, envoyé dans un monastère lointain où il est finalement tué par le chef de
la police d’Ivan, Malyuta, et les moines qui avaient prié pour lui sont brûlés vifs.
De retour à Moscou, Ivan convoque le peuple à assister à de nouvelles
exécutions. Mais la place reste vide.
Après Eisenstein, il fallait oser… Le portrait d’Ivan le Terrible proposé par
Lounguine est magnifique, féroce mais exact. La cruauté d’Ivan est confirmée
par tous les historiens et les scènes de torture souvent insoutenables sont en
réalité en deça de la réalité. L’Église ne peut rien face à Ivan, tyran mystique
mais fou. Poursuivant son analyse de la Russie, Lounguine évoque ici Staline et
son âme damnée Beria représenté dans le film par Malyuta. Les morceaux de
bravoure se succèdent dans cette fresque somptueuse jusqu’à la scène finale où
Ivan se lamente, face aux potences : « Où est mon peuple ? »J.T.

TSILI
(Tsili ; Israël, Fr., Ital., 2014.) R. : Amos Gitaï ; Sc. : Amos Gitaï, Marie-José
Sanselme d’après Aharon Appelfeld ; Ph. : Giora Bejach ; M. : Amit
Poznansky, Alexej Kotchekov ; Pr. : Agav Films, Trikita Entertainment ;
Int. : Sarah Adler (Tsili), Adam Tsekhman (Marek), Couleurs, 88 min.
1942. Tsili a 12 ans lorsque la guerre éclate. Ses parents sont déportés. Elle
se réfugie dans la forêt où elle survit tant bien que mal. Malek, un jeune homme
échappé d’un camp la rejoint. Ils sont tous deux juifs. D’abord distante, elle va
apprendre à le connaître, à l’aimer. Un jour, il part au village tout proche et ne
revient pas.
La guerre est lointaine… seuls des échos en parviennent. Ce récit aurait pu
être bouleversant si Amos Gitaï ne préférait garder ses distances. Prologue
chorégraphié, pas de musique, sinon à la fin, peu de dialogues, dédoublement
des personnages, longs plans fixes. C’est une mise en scène réduite au strict
minimum qui, volontairement, coupe court à toute émotion. En revanche les
extraits d’archives de la fin, en noir et blanc, sont poignants.C.B.M.

TU HONORERAS TA MÈRE
ET TA MÈRE**
(Fr., 2012.) R. : Brigitte Roüan ; Sc. : B. Roüan, Jean-François Goyer, Guy
Zilberstein ; Ph. : Agnès Godard ; M. : Grigoris Vasilas ; Pr. : Patrick
Sobelman ; Int. : Nicole Garcia (Jo), Eric Caravaca (Pierre), Patrick Mille
(Lucas), Gaspard Ulliel (Balthazar), Michaël Abiteboul (Fabien), Sandrine
Dumas (Lucille), Demis Roussos (le pope). Couleurs, 92 min.
Comme chaque été, Jo arrive en Grèce, sur l’île de Milo, pour animer le
festival de théâtre. Las ! Faute de crédits, il est annulé. Elle décide quand même
de le maintenir avec les faibles moyens dont elle dispose, mais surtout avec
l’aide de ses quatre fils et de toute la smala familiale.
Et c’est un joyeux capharnaüm qui s’instaure dans cette grande maison
(squattée) surplombant la mer sous un soleil magnifique, face à la beauté des
paysages. Brigitte Roüan fait preuve d’une énergie sans faille, bien secondée par
une Nicole Garcia échevelée, mère aimante et possessive. Des gags souvent
hilarants parsèment ce film où l’on rit énormément. On est emporté par la
vivacité de la réalisation et la connivence qui s’établit avec une bande de
comédiens interprétant magnifiquement les membres de cette famille
chaleureuse et haute en couleurs.C.B.M.

TU NE TUERAS POINT**
(Hacksaw Ridge ; USA, Austr., 2016.) R. : Mel Gibson ; Sc. : Robert
Shenkkan, Andrew Knight et Randall Wallace ; Ph. : Simon Duggan ; M. :
Rupert Gregson-Williams ; Pr. : Cross Creek Pictures, Desmarest Media,
Vendian Entertainment et IM Global ; Int. : Andrew Garfield (Desmond
T. Doss), Vince Vaughn (Sergent Howell), Teresa Palmer (Dorothy Schutte),
Sam Worthington (Capitaine Glover), Luke Bracey (Smitty Racker), Hugo
Weaving (Tom Doss). Couleurs, 131 min.
Desmond Doss, après avoir manqué tuer son frère fait vœu de ne pas toucher
une arme. La guerre arrive en 1940. Il veut bien servir mais comme infirmier. Il
est accusé de lâcheté mais fera la preuve de son courage lors de la bataille contre
les Japonais à Hacksaw Ridge.
Gibson se lance dans un grand discours humaniste mais ne refuse pas la
violence en images.J.T.

TU SERAS MON FILS**


(Fr., 2011.) R. : Gilles Legrand ; Sc. : Gilles Legrand et Delphine De Vigan ;
Ph. : Yves Angelo ; M. : Armand Amar ; Pr. : Epithète Films ; Int. : Niels
Arestrup (Paul de Marseul), Laurent Deutsch (Martin de Marseul), Patrick
Chesnais (François Amelot), Nicolas Bridet (Philippe Amelot), Anne
Marivin (Alice de Marseul). Couleurs, 102 min.
Paul de Marseul exploite un prestigieux vignoble à Saint Emilion avec son
régisseur François Amelot. Mais celui-ci est frappé par un cancer incurable et il
faut assurer sa relève. Le fils de Paul se propose mais son père le méprise. C’est
sur le fils du régisseur qu’il reporte ses espoirs et se comporte avec lui comme
un père au détriment du vrai fils, Martin. Mais le père de Philippe trouve que
Paul accapare trop son fils dont il veut faire son héritier. Jaloux, il enferme Paul
dans une cave lors de la fermentation du vin et coupe le système de ventilation.
Paul périt asphyxié. Martin hérite du domaine. Tout rentre dans l’ordre.
Un drame familial situé dans le vignoble bordelais. Il y a du Mauriac dans le
scénario et Legrand sait éviter le côté caricatural qu’aurait donné au film Claude
Chabrol. De plus la distribution est remarquable : Nils Arestrup en père
tyrannique, obsédé par les vendanges, Lorant Deutsch en fils fragile, rempli de
bonne volonté et finalement écœuré, Patrick Chesnais en régisseur fidèle et
compétent mais qui finit par se révolter et Nicolas Bridet en fils idéal peu
soucieux à l’origine de jouer ce rôle. Une belle réussite.
J.T.

TU VEUX OU TU VEUX PAS


(Fr., 2014.) R. : Tonie Marshall ; Sc. : Tonie Marshall et Nicolas Mercier ;
Ph. : Pascal Ridao ; M. : Philippe Cohen-Solal ; Pr. : Tabo-Tabo et Arena ;
Int. : Sophie Marceau (Judith Chabrier), Patrick Bruel (Lambert Levallois),
Sylvie Vartan (Nadine Levallois), André Wilms (Michel Chabrier), Jean-
Pierre Marielle (lui-même), Patrick Braoudé (L’écureuil). Couleurs, 87 min.
Ancien obsédé du sexe, Lambert a changé de comportement et de métier. Il
est devenu conseiller conjugal et mène une vie parfaitement chaste. Jusqu’au
jour où il rencontre Judith, dévoreuse d’hommes. Résistera-t-il ? Non, bien sûr.
Que fait Sophie Marceau dans cet interminable vaudeville aux situations
prévisibles et éculées ?J.T.

TUCHE (LES)
(Fr., 2011.) R. : Olivier Baroux ; Sc. : Philippe Mechelen ; Ph. : Arnaud
Stefani ; Pr. : Pathé et Eskwad ; Int. : Jean-Paul Rouve (Jeff Tuche),
Isabelle Nanty (Cathy Tuche), Claire Nadeau (Mamie Suzel) Théo
Fernandez (Donald Tuche). Couleurs, 95 min.
Une famille de chômeurs (de père en fils) touche le gros lot et va s’installer à
Monaco, fréquentant la jet-set. Ils retourneront finalement dans leur village de
Bouzolles, au Nord de la France.
Gros succès pour cette comédie populaire : 1,5 million de spectateurs. De là
une suite en 2015.J.T.

TUEUR MALGRÉ LUI*


(Support Your Local Gunfighter ; USA, 1971.) R. : Burt Kennedy ; Sc. :
James Edward Grant ; Ph. : Harry Stradling Jr. ; M. : Jack Elliot ; Pr. :
United Artists ; Int. : James Garner (Latigo Smith), Suzanne Pleshette
(Patience Barton) ; Jack Elam (Jug May), Harry Morgan (Taylor), Joan
Blondell (Jenny), Marie Windsor (Goldie). Couleurs, 91 min.
Pour échapper à la trop pressante Goldie, Latigo Smith saute du train et se
retrouve à Purgatory, partagée entre deux clans. Il est pris pour le redoutable
tueur Swifty Morgan et chaque clan cherche à le gagner à sa cause.
Western parodique qui vaut pour sa distribution avec Jack Elam, Joan
Blondell et Mary Windsor en tête.J.T.

TUEURS À GAGES :
UNE DEUXIÈME CHANCE*
(Grosse Pointe Blank ; USA, 1997.) R. : George Armitage ; Sc. : Tom
Jankiewicz, John Cusack, D.V. DeVincentis ; Ph. : Jamie Anderson ; M. :
Joe Strummer ; Pr. : Hollywood Pictures et Caravan Pictures ; Int. : John
Cusack (Martin Q. Blank), Minnie Driver (Debi Newberry), Jeremy Piven
(Paul Spericki), Dan Aykroyd (Grocer), Alan Arkin (Dr. Oatman).
Couleurs, 103 min.
Martin Blank a fait fortune comme tueur à gages mais il voudrait renoncer et
renouer avec une petite amie du collège, Debi. Seulement un autre tueur à gages
se dresse contre lui.
Amusante comédie sur le thème de la reconversion… pas facile quand on est
tueur à gages ! En VOD en 2016.J.T.
TURBO*
(Turbo ; USA, 2013.) R. : David Soren ; Sc. : Darren Lemke, Robert
D. Siegel et David Soren ; Ph. : Chris Stover ; Mont. : James Ryan ; M. :
Henry Jackman ; Pr. : Lisa Stewart et Susan Slagle Rogers ; Voix (en v.o.) :
Ryan Reynolds (Théo), Paul Giamatti (Chet), Michael Peña (Tito), Samuel
L. Jackson (Whiplash). Couleurs, 96 min.
Théo, jeune escargot de jardin, ne rêve que d’une chose : être rapide comme
l’éclair. Son vœu va être exaucé le jour où, par accident, il se retrouve happé par
un moteur de bolide et voit son ADN entièrement modifié, le transformant en
gastéropode le plus rapide de la planète.
À la différence des Croods, sorti au début de l’année 2013, Turbo, long
métrage, estampillé DreamWorks, a laissé sur leur faim de nombreux spectateurs
et ce, en dépit de ses indéniables qualités. Car de la réalisation, rythmée et
inspirée, au graphisme, très réussi, le premier long métrage de David Soren ne
manque pas d’atouts et témoigne d’un incontestable savoir-faire. Le héros et les
personnages secondaires sont ainsi particulièrement attachants (mention spéciale
à la petite bande d’escargots de course) et l’humour, souvent désopilant, est
omniprésent générant quelques scènes hilarantes. On ne peut malheureusement
pas être aussi élogieux vis à vis du scénario, prévisible à souhait. Se basant sur
une trame maintes fois éprouvée (le perdant devient un gagnant), l’histoire ne
sort jamais des sentiers battus et nous mène vers un dénouement sans originalité,
qui illustre, d’une certaine façon, les limites de l’entreprise. Turbo, malgré des
décors splendides, des clins d’œil cinématographiques (à Fast and Furious
notamment et aux films de super héros) et une bande son attrayante, s’adresse en
priorité aux très jeunes spectateurs et ne parvient jamais à dépasser le stade de
simple divertissement familial. Un divertissement haut de gamme, sympathique
et plein de fantaisie mais qui, avec un scénario plus fouillé et moins téléphoné,
aurait fait mouche aussi bien auprès des enfants que de leurs parents.
E.B.
TURF
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Fabien Onteniente ; Ph. : Jérôme Robert ; M. : Jean-
Yves d’Angelo ; Pr. : Pathé ; Int. : Alain Chabat (le Grec), Edouard Baer
(Freddy), Philippe Duquesne (Fifi), Lucien Jean-Baptiste (Fortuné), Gérard
Depardieu (Monsieur Paul). Couleurs, 102 min.
Quatre copains se retrouvent au PMU du Balto, passionnés de courses. Or
M. Paul leur propose de leur vendre un cheval, une affaire d’or. Freddy se laisse
séduire et emporte l’adhésion de ses amis. En fait de cheval il s’agit d’une vieille
jument du nom de Torpille. Les échecs se multiplient jusqu’au moment où l’on
découvre que Torpille est douée pour les courses d’obstacles. Elle triomphe.
Reparaît M. Paul qui suggère de truquer une course à Monaco. Finalement
Torpille gagnera et M. Paul ira en prison.
Comédie populaire sur le milieu des courses avec un Depardieu grandiose en
arnaqueur finalement arnaqué.J.T.

12 YEARS A SLAVE*
(12 Years a Slave ; USA, 2013.) R. : Steve McQueen ; Sc. : John Ridley
d’après le récit de Solomon Northup ; Ph. : Sean Bobbitt ; M. : Hans
Zimmer ; Pr. : Regancy Enterprises et River Road Entertainment ; Int. :
Chiwetel Ejiofor (Solomon Northup), Michael Fassbender (Edwin Epps),
Benedict Cumberbatch (William Ford), Paul Dano (Tibeats). Couleurs,
133 min.
En 1841, un violoniste noir, libre, se retrouve un matin enchaîné et vendu
comme esclave. Devenu Platt, il est employé à la Nouvelle-Orléans chez
William Ford qui l’apprécie mais il se heurte au contremaître Tibeats jaloux de
son intelligence. Il est vendu à Epps maniaque du fouet et du viol. Finalement il
est reconnu par un commerçant de Saratoga et redevient un homme libre.
L’Amérique avant la Guerre de Sécession et le douloureux problème de
l’esclavage à travers l’autobiographie de Solomon Northup. Gros succès aux
États-Unis et pluie de récompenses qui s’expliquent peut-être par la mauvaise
conscience américaine plutôt que par la qualité du film, bien fait et bien joué
mais un peu trop classique et convenu.J.T.

TWILIGHT. CHAPITRE 2 : TENTATION


(The Twilight Saga : New Moon ; USA, 2009.) R. : Chris Weitz ; Sc. : Melissa
Rosenberg d’après Stéphenie Meyer ; Ph. : Javier Aguirresarobe ; Eff. vis. :
Phil Tippett et Susan MacLeod ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Summit
Entertainment ; Int. : Kristen Stewart (Bella Swan), Robert Pattinson
(Edward Cullen), Taylor Lautner (Jacob Black), Ashley Greene (Alice
Cullen). Couleurs, 121 min.
Délaissée par Edward, Bella se tourne vers Jacob, fait de la moto avec lui et
découvre qu’il est un loup-garou, chasseur de vampires…
Plus noir que le chapitre I et davantage d’effets spéciaux. Mais le public visé
est avant tout celui des adolescents ayant l’âge des personnages.J.T.

TWILIGHT. CHAPITRE 3 : HÉSITATION


(The Twilight Saga : Eclipse ; USA, 2010.) R. : David Slade ; Sc. : Melissa
Rosenberg d’après Stephenie Meyer ; Ph. : Javier Aguirresarobe ; Eff. sp. :
Alex Burden ; Eff. Vis. : Kevin Tod Haug ; M. : Howard Shore ; Pr. :
Summit Entertainment ; Int. : Kristen Stewart (Bella Swan), Robert
Pattinson (Edward Cullen), Taylor Lautner (Jacob Black), Billy Burke
(Charlie Swan), Peter Facinelli (Docteur Cullen). Couleurs, 124 min.
Edward demande à Bella de l’épouser, mais celle-ci hésite. Une troupe de
vampires la menace. Ses deux soupirants, Edward et Jacob la défendent. Dans la
bataille, Jacob est blessé. Bella lui avoue qu’elle l’aime mais elle a choisi
d’épouser Edward.
La romance continue : d’un côté le vampire civilisé, de l’autre le loup-garou
rustique. Bella va-t-elle perdre sa virginité dans les bras d’Edward ? Non,
Edward s’y refuse avant le mariage. Jacob serait plus conciliant mais… La saga
semble inépuisable.J.T.

TWILIGHT. CHAPITRE 4 : RÉVÉLATION


(1RE PARTIE)
(The Twilight Saga : Breaking Dawn. Part I ; USA, 2011.) R. : Bill Condon ;
Sc. : Melissa Rosenberg d’après Stephenie Meyer ; Ph. : Guillermo
Navarro ; Eff. sp. : Alex Burdett ; Eff. vis. : John Bruno ; M. : Carter
Burwell ; Pr. : Summit Entertainment ; Int. : Kristen Stewart (Bella Swan),
Robert Pattinson (Edward Cullen), Taylor Lautner (Jacob Black), Ashley
Greene (Alice Cullen). Couleurs, 117 min.
Edward et Bella se marient et Jacob assiste au mariage. Bella se retrouve
enceinte et accouche d’une fille prénommée Renesme. Les loups-garous veulent
sa mort mais Jacob la protège. Edward transforme enfin Bella en vampire.
Le film adoucit le côté gore du roman : l’horreur accompagnait l’idylle. Ici
tout est mièvre et fade. On en est surpris car le réalisateur Bill Condon nous avait
habitués à mieux avec son fameux Gods and Monsters. Sans doute est-il victime
de la censure de la production qui gomme le côté sulfureux de l’histoire.J.T.

TWILIGHT. CHAPITRE V : RÉVÉLATION


(2E PARTIE)*
(The Twilight Saga : Beaking Dawn, Part 2 ; USA, 2012.) R. : Bill Condon ;
Sc. : Melissa Rosenberg d’après Stephenie Meyer ; Ph. : Guillermo
Navarro ; Eff. sp. : Alex Burdett et David A. Poole) ; Eff. vis. : John Bruno ;
M. : Carter Burwell ; Pr. : Summit Entertainment ; Int. : Kirsten Stewart
(Bella Swan), Robert Pattinson (Edward Cullen), Taylor Lautner (Jacob
Black), Billy Burke (Charle Swan), Peter Facinelli (Docteur Cullen),
Elizabeth Reaser (Esme Cullen), Kellan Lutz (Emmett Cullen). Couleurs,
115 min.
Bella ressuscite en vampire à la recherche de sa fille recueillie par la famille
Cullen ; elle est mi-vampire, mi-humaine. Sera-t-elle victime d’une chasse aux
sorcières ? Y aura-t-il de nouveaux affrontements ? Oui, mais tout finira bien et
Bella et Edward pourront s’aimer.
Dernier épisode d’une saga pour adolescents avec un spectaculaire réveil des
morts. Malgré une critique désastreuse, le succès n’a pas boudé ce récit
fantastique non dépourvu de naïvetés mais bien réalisé. Dans cet épisode Bill
Condon montre qu’il connaît son métier. Quant aux interprètes, Kirsten Stewart
et surtout Robert Pattinson, ils n’ont pas fini de faire rêver leur public
juvénile.J.T.

TWIXT**
(Twixt ; USA, 2011.) R. et Sc. : Francis Ford Coppola ; Ph. : Mihai
Malaimare Jr. ; M. : Osvaldo Golijov et Dan Deacon ; Eff. sp. : Dick Wood ;
Pr. : American Zoetrope ; Int. : Val Kilmer (Hall Baltimore), Bruce Dern
(Shérif LaGrange), Elle Fanning (V), Ben Chaplin (Poe), Anthony Fusco (le
pasteur). Couleurs, 89 min.
Le romancier Hall Baltimore arrive dans une petite bourgade pour y
dédicacer ses livres, généralement des récits fantastiques. Il est en panne
d’imagination mais pressé par sa femme d’écrire un nouvel ouvrage. Le shérif
lui propose comme thème le meurtre récent d’une jeune fille dont le corps n’a
pas encore été enterré. Le soir, dans la forêt il rencontre une jeune fille, V, qui le
conduit dans une maison abandonnée où des enfants ont été massacrés par un
prêtre. Il n’y eut qu’une survivante. Du coup Baltimore qui est hanté par des
visions d’Edgar Allan Poe, décide d’écrire l’histoire de la jeune fille. A-t-elle été
assassinée par le shérif que le romancier retrouve pendu ? Poe lui fournit
quelques explications. Le roman sera un succès.
Troisième volet d’une série fantastique, après L’homme sans âge et Tetro,
Twixt est une œuvre encore plus onirique que les précédentes où Coppola mêle
les ingrédients du fantastique à l’intrigue policière en un magnifique hommage à
Edgar Allan Poe. Pas de gros moyens comme dans les grandes œuvres de
Coppola, mais une atmosphère étrange qui distille peu à peu la peur. Un autre
Coppola mais tout aussi attachant.J.T.

TWO FACES OF JANUARY (THE)**


(The Two Faces of January ; GB, 2014.) R. : Hossein Amini ; Sc. : Hossein
Amini d’après un roman de Patricia Highsmith ; Ph. : Marcel Zyskind ;
M. : Alberto Iglesias ; Pr. : Timnick Films, Working Title Films et Studio
Canal ; Int. : Viggo Mortensen (Chester MacFarland), Kirsten Dunst
(Colette MacFarland), Oscar Isaac (Rydall), Daisy Revan (Lauren), David
Warshofsky (Paul Vittorio). Couleurs, 97 min.
Un jeune guide américain, Rydal, un peu escroc sur les bords, croise sur les
marches de l’Acropole un couple d’Américains, Chester et Colette, qu’il lui
semble possible d’arnaquer, ce qu’il fait lors de l’achat d’un bracelet. Mais
l’escroc n’est pas celui que l’on croit. Chester MacFarland a, quant à lui, vendu
de faux champs de pétrole et se voit poursuivi par ses victimes. Il tue
accidentellement l’un de ses poursuivants. Par attrait pour l’argent et pour la
beauté de Colette, Rydall s’offre à l’aider à fuir avec de faux passeports. Pour
cela, il faut d’abord se réfugier en Crète. Là les nerfs de Chester puis de Colette
craquent. Chester essaie de se débarrasser de Rydall puis tue, une nouvelle fois
accidentellement, son épouse. Rydell se lance à la poursuite de Chester, la police
à ses trousses car il a été identifié dans les ruines de Cnossos lors de la mort de
Colette. Tout s’achève à Istanbul où Chester, avant de mourir, innocente Rydell.
Celui-ci se rend sur sa tombe, ce qu’il n’avait pu faire pour la mort de son père.
Superbe adaptation du roman de Patricia Highsmith dont le titre January
renvoie à Janus bifrons, le dieu aux deux visages : deux visages pour Chester,
deux pour Rydell et deux aussi pour Colette. Magnifiques interprétations de
Mortensen (à la fois cynique et fragile), de Kirsten Dust et d’Oscar Isaac. De
magnifiques paysages crétois dont les ruines de Cnossos, et une action qui
rebondit sans cesse, tenant le spectateur haletant. Belle réussite d’Amini, déjà
remarqué pour Drive.
J.T.

TWO HUNDRED THOUSAND DIRTY**


(Two Hundred Thousand Dirty ; USA, 2012.) R. et Sc. : Timothy
L. Anderson ; Ph. : Cameron White ; M. : Tyler McKusick ; Pr. : Loop di
Loop ; Int. : Mark Greenfield (Rob), Coolio (Many), Rocio Verdejo
(Isabelle), C. Clayton Blackwell (Martin), Kenneth McGregor (Preston).
Couleurs, 89 min.
Une jeune femme, Isabelle, demande à Rob, un peu à la dérive, d’assassiner
son mari qu’elle a quitté mais qui refuse de divorcer. L’enjeu : 200 000 dollars
d’assurance-vie. Rob s’adjoint deux autres loosers, Many et Martin. Ils tueront le
mari en simulant un suicide… mais l’assurance ne couvrait pas le suicide.
Un film noir parodique plein de rebondissements. L’humour est toujours au
rendez-vous, notamment dans la scène de séance sadomasochiste où Mark
Greenfield surgit déguisé en lapin et s’aperçoit que c’est sa petite amie qui
officie. Tout un monde de paumés prêts à tout pour quelques dollars est ici mis
en scène avec, derrière la noirceur, une certaine tendresse.J.T.
U

UMRIKA**
(Umrika ; Inde, 2015.) R. et Sc. : Prashant Nair ; Ph. : Petra Korner ; M. :
Dustin O’Halloran ; Pr. : Sarnosa Storie ; Int. : Suraj Sharma (Ramakant),
Tony Revolori (Lalu), Prateik Babbar (Udaï), Smita Tambe (la mère de
Ramakant), Pramod Pathak (le père de Ramakant). Couleurs, 100 min.
Au moment de la mort d’Indira Ghandi, Udaï, du village de Jivatpur, part
pour l’Amérique. Trois ans plus tard, il n’a pas donné de nouvelles. Sa mère
déprime. Mais survient une lettre. Puis, après la mort du père, plus rien. Le jeune
frère, Ramakant, découvre que c’est le père qui envoyait les lettres. Ramakant
décide de partir aux États-Unis. C’est difficile et voilà qu’il découvre que son
frère est resté en Inde et s’est établi coiffeur ! Pour ne pas humilier sa mère, il va
tourner une vidéo le montrant lui et Udaï à New York.
Une jolie histoire interprétée par Tony Revolori déjà remarqué dans The
Grand Budapest Hotel. Nair rend bien cette fascination de l’Amérique sur
certains milieux indiens plus ou moins déshérités, le rôle des mafias locales dans
l’organisation de voyages clandestins et la fierté des familles quand
l’implantation aux États-Unis est réussie. Une œuvre où se mêle émotion et
humour.J.T.
UN AMOUR DE JEUNESSE*
(Fr., All., 2011.) R. et Sc. : Mia Hansen-Love ; Ph. : Stéphane Fontaine ;
Pr. : Philippe Martin, David Thion ; Int. : Lola Créton (Camille), Sébastien
Urzendowsky (Sullivan), Magne-Havard Brekke (Lorenz), Valérie
Bonneton (mère de Camille), Serge Renko (père de Camille). Couleurs,
110 min.
Paris, 1999. Camille (15 ans) et Sullivan (19 ans) s’aiment passionnément.
Aussi Camille est-elle désespérée lorsqu’il lui annonce son départ pour un an en
Amérique du Sud. Il lui envoie une lettre de rupture ; elle fait une tentative de
suicide. 2003, Camille tombe amoureuse de son professeur d’architecture…
Un amour de jeunesse, c’est le premier amour qui ne s’efface pas quoiqu’il
arrive et que l’on ne retrouve jamais ; c’est aussi l’amour qui permet de
construire sa propre personnalité ; c’est d’après la réalisatrice, à propos de son
film plus ou moins autobiographique « la survie » après une séparation, le temps
qui passe, la force des sentiments, la solitude, le destin – et puis la persévérance,
le fait d’apprendre à « être soi et libre ». Malgré le sérieux du propos, c’est un
film léger, délicat, ensoleillé.C.B.M.

UN BALCON SUR LA MER**


(Fr., 2010.) R. : Nicole Garcia ; Sc. : Jacques Fieschi et Nicole Garcia ; Ph. :
Jean-Marc Fabre ; M. : Stephen Warbeck ; Pr. : EuropaCorp Productions
du Trésor et Fr 3 ; Int. : Jean Dujardin (Marc Palestro), Marie-Josée Croze
(Marie-Jeanne), Toni Servillo (Sergio Bartolli), Sandrine Kiberlain
(Claudine Palestro), Michel Aumont (Robert Prat) Claudia Cardinale (la
mère). Couleurs, 105 min.
Agent immobilier rangé avec une famille, Marc Palestro croit reconnaître
dans une cliente, un amour de jeunesse au temps de l’Algérie française. Elle le
reconnaît aussi et ils font l’amour. Puis elle disparaît. Or la mère de Marc lui
assure que cette Cathy est morte peu après leur départ d’Algérie. Qui est cette
femme ? En remontant dans le passé, il va découvrir la vérité…
Un film sur le thème du double, une évocation nostalgique de l’Algérie
française et un rôle inattendu pour Jean Dujardin, héros cette fois fragile et
vulnérable, tourmenté par un amour de jeunesse. Nicole Garcia conduit de main
de maître son intrigue qui louche vers Hitchcock. On se prend au jeu.J.T.

UN BEAU DIMANCHE**
(Fr., 2013.) R. : Nicole Garcia ; Sc. : Jacques Fieschi, N. Garcia ; Ph. :
Pierre Milon ; M. : Eric Neveux ; Pr. : Philippe Martin ; Int. : Louise
Bourgoin (Sandra), Pierre Rochefort (Baptiste), Dominique Sanda (Liliane),
Deborah François (Emmanuelle), Eric Ruf (Gilles). Couleurs, 95 min.
Baptiste Cambrière, un instituteur solitaire, recueille l’un de ses petits
élèves, « oublié » par son père en ce week-end de Pentecôte. Il le ramène chez sa
mère, Sandra, serveuse dans un resto de plage près de Montpellier. Elle a des
difficultés financières. Baptiste les emmène en voiture vers le Sud-Ouest où il
les présente à sa famille, de grands bourgeois habitant une magnifique propriété.
La petite musique chaleureuse du cinéma de Nicole Garcia fonctionne à
nouveau dans ce film romanesque où elle oppose deux classes sociales : la
précarité des petites gens et la haute bourgeoisie de province. Elle le fait avec
simplicité et le talent de sa réalisation. Pierre Rochefort est l’interprète privilégié
pour transmettre l’acuité de son regard sur cette société. C’est aussi son
fils.C.B.M.

UN CAÏD**
(King Rat ; USA, 1965.) Sc. et R. : Bryan Forbes, d’après le roman de James
Clavell ; Ph. : Burnett Guffey ; M. : John Barry ; Pr. : James Woolf pour
Columbia ; Int. : George Segal (caporal King), Tom Courtenay (lieutenant
Grey), James Fox (lieutenant Marlowe), Denholm Elliott (lieutenant-colonel
Larkin), Patrick O’Neal (Max), James Donald (docteur Kennedy), John
Mills (colonel Smedley-Taylor), Leonard Rossiter (major McCoy). NB,
134 min.
En 1945, le camp japonais de Changi, près de Singapour, rassemble dix
mille prisonniers anglais, américains et australiens. Plus que les gardiens et les
barbelés, la jungle environnante exclut tout espoir d’évasion.
Dominant ce troupeau de loques humaines pour la plupart malades des
fièvres, le cynique caporal américain King maintient une forme physique
étonnante et règne sur le camp par l’organisation d’un marché noir très
florissant. En élevant des rats qu’il vend ensuite dépecés en les faisant passer
pour des lapins, il a réussi à mettre de son côté tous les officiers qu’il fournit en
viande, œufs et nourritures diverses. Jusqu’au jour où les autorités japonaises
annoncent la fin de la guerre et la reddition de leur pays. Que va-t-il se passer
pour le caporal King ?
Contrairement aux autres films célèbres consacrés à la vie dans un camp de
prisonniers de guerre – La Grande Illusion, Stalag 17, Les Indomptables de
Colditz ou Le Pont de la rivière Kwaï, entre autres –, Un caïd ne décrit pas la
préparation minutieuse d’une tentative d’évasion, mais s’attache à évoquer une
société artificielle régie par des lois et une morale n’ayant que peu de rapport
avec la vie extérieure et la civilisation. Ce que montre clairement la fin du film
au cours de laquelle le caporal King assiste à l’écroulement de son empire et se
voit redevenir un simple soldat anonyme, tandis que la hiérarchie militaire qu’il
dominait par la corruption reprend ses droits. C’est en 1962 que James Clavell
publia son récit fondé sur sa propre expérience de prisonnier de guerre (avant de
collaborer, un an plus tard, au script de La Grande Évasion de John Sturges).
Dominée par la présence d’un George Segal impérial, une œuvre
impressionnante sur bien des points et dont la singularité n’est pas le moindre
charme.R.L.

UN CHÂTEAU EN ITALIE*
(Fr., 2013.) R. : Valeria Bruni-Tedeschi ; Sc. : Valeria Bruni-Tedeschi,
Agnès de Sacy et Noémie Lvovsky ; Ph. : Jeanne Lapoirie ; Pr. : SBS ; Int. :
Valeria Bruni-Tedeschi (Louise Rossi Levi), Louis Garrel (Nathan), Filippo
Timi (Ludovic), Marisa Borini (la mère). Couleurs, 104 min.
En regagnant le château familial en Italie, Louise rencontre Nathan, acteur
comme elle. Laissant au château sa mère et son frère Ludovic, atteint du sida,
elle retrouve Nathan à Paris. Elle veut un enfant de lui, mais ils se disputent et
elle fera une fausse couche. Retour au château, que la mère a décidé de vendre,
pour les funérailles de Ludovic.
Troisième volet après Il est plus facile pour un chameau… et Actrices d’une
sorte d’autofiction où les acteurs sont aussi les personnages. Les révélations vont
cette fois plus loin avec la fécondation par insémination et la mort du frère. La
décadence d’une famille est toujours fascinante mais nous sommes loin ici de La
chute de la maison Usher.J.T.

UN CRI DANS LA NUIT*


(À Cry in the Dark ; Austr., 1988.) R. : Fred Schepisi ; Sc. : Robert Caswell,
d’après le livre de John Bryson (Evil Angels) ; Ph. : Ian Baker ; M. : Bruce
Smeaton ; Pr. : Golan-Globus ; Int. : Meryl Streep (Lindy Chamberlain),
Sam Neill (Michael Chamberlain), Dale Reeves (Aidan), Michael Wetter
(Reagan), Nicolette Minster (Kahlia), Brian James (Cliff Murchison),
Dorothy Alison (Avis Murchison). Couleurs, 120 min.
Au cours d’une soirée barbecue à proximité d’Ayers Rock, Azaria, la petite
fille de Michael et Lindy Chamberlain disparaît de la tente où elle dormait.
Lindy a tout juste eu le temps d’apercevoir un dingo, un chien sauvage, qui
s’enfuyait. D’actives recherches ne permettent pas de retrouver le bébé et la
police clôt l’enquête. Mais les médias et l’opinion publique font pression sur les
autorités. Michael Chamberlain étant pasteur de l’Église Adventiste et le couple
montrant un fatalisme suspect, on arrête Lindy qui sera condamnée, sans preuve
déterminante, pour infanticide…
L’histoire s’inspire d’un fait divers authentique qui remonte au début des
années quatre-vingt et passionna l’opinion publique australienne, et le film se
veut un plaidoyer pour la tolérance : les Chamberlain sont suspects avant tout
pour leur croyance. Mais les personnages ne sont pas particulièrement
sympathiques et la volonté du cinéaste de serrer au plus près les faits rend le film
plutôt ennuyeux. On aurait aimé – le décor s’y prêtait – une touche d’insolite
plus marquée, du style insufflé par Peter Weir dans Pique-nique à Hanging
Rock. Meryl Streep gagna le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes
1989. Mais le film fut oublié jusqu’à sa redécouverte à la télévision.R.L.

UN DÉBUT PROMETTEUR
(Fr., 2015.) R. : Emma Luchini ; Sc. : Emma Luchini, Vanessa David,
Nicolas Rey ; Ph. : Jérôme Almeras ; M. : Nicolas Tescari ; Pr. : Albine de
Jourdan, Maxime Delaunay et Romain Rousseau ; Int. : Manu Payet
(Martin), Veerle Baetens (Mathilde), Zacharie Chasseriaud (Gabriel),
Fabrice Luchini (Francis), Jean-Michel Balthazar (Pierre). Couleurs,
90 min.
Gabriel, 17 ans, tombe amoureux raide dingue de Mathilde, une trentenaire.
Son grand frère Martin, barbu ventripotent à la dérive, l’aide financièrement
pour conquérir la belle – qui d’ailleurs, ne le laisse pas indifférent. Quant à leur
père Francis, il cultive ses rosiers.
Premier amour adolescent. Que sauver de ce film qui accumule les clichés et
ne présente aucun intérêt ? La composition de Manu Payet ? Peut-être. La beauté
insolite de Veerle Baetens ? Sans doute. Quant à Papa Luchini, il joue les
utilités.C.B.M.

UN DÉLICIEUX CAUCHEMAR*
(Sweet Nightmare ; Port., 1998.) R. : Fernando Fragata ; Sc. : Fernando
Fragata ; Ph. : Rui Poças ; Pr. : Fernando Fragata ; Int. : Diogo Infante
(Daniel Bricks), Catarina Furtado (Carolina), George Felner (Al), Rui
Ferreira (le grand truand), Renato Aires (le petit truand). Couleurs, 96 min.
Les amours tumultueuses de Daniel Bricks, candide ingénieur britannique
travaillant au Portugal, et de Carolina, créature ultra-féminine qui lui retourne les
entrailles mais – ce qu’il ignore – vient de sortir de prison…
Un film portugais atypique, loin du sinistre « novo cinema » lusitanien, dont
Ossos, de Pedro Costa est l’exemple le plus éloquent. Il s’agit d’une réjouissante
comédie d’aventures dans laquelle un couple improbable se crée et s’affermit au
beau milieu de l’adversité, à la façon de chez McCarey, Hitchcock ou Donen.
Fantaisie, fraîcheur et rebondissements y règnent en maître, le rythme est
impeccable et une vraie alchimie soude le couple vedette (Diogo Infante,
délicieusement British, et Catarina Furtado, adorable chatte sauvage). Seul
défaut : les chansons, qui sont par trop envahissantes.G.B.

UN DIMANCHE ROMAIN*
(La domenica della buona gente ; Trionfalcine ; Ital., 1953.) R. : Anton
Giulio Majano ; Sc. : Vasco Pratolini, Gian Domenico Giagni ; M. : Nino
Rota ; Ph. : Adalberto Albertini ; Int. : Sophia Loren, Maria Fiore, Renato
Salvatori, Ave Ninchi, Carlo Romano. NB, 90 min.
Un des derniers films néo-réalistes, il pratique la « filature » des
personnages, chère à Zavattini. Ici la caméra s’attache aux habitants des case
popolari (HLM) de Rome et des gagne-petit qui les habitent. C’est dimanche. Et
pas n’importe quel dimanche ! L’équipe de foot de la Roma affronte son
homologue de Naples ! D’où mobilisation massive des supporters romains. Ceux
de la ville du Sud sont amenés par le train et le bus. Plusieurs sketches illustrent
le fanatisme italien dès qu’il s’agit du ballon rond. Le jeune chômeur Giulio, au
grand dam de Sandra, sa fiancée, sacrifie au match une offre d’emploi de son
propre oncle, les Napolitains se livrent à quantité de chahuts, un quinquagénaire
croit avoir gagné des millions au loto sportif et éprouve une amère déception, un
prêtre n’est pas le dernier à s’enthousiasmer pour l’équipe de sa ville natale, etc.
Le match sera d’ailleurs remporté par la Roma. Une belle salernitaine jouée par
la jeune Sophia Loren, vient à Rome avec un revolver se venger de son
séducteur, père de son enfant à naître, mais Giulio la désarmera. Puis il
demandera de nouveau du travail à son oncle, se réconciliera avec Sandra, et tout
finira par s’arranger, comme dans les films hollywoodiens. Remarquons, au
passage, Nino Manfredi dans un petit rôle.U.S.

UN ENFANT DE TOI
(Fr., 2012.) R. et Sc. : Jacques Doillon ; Ph. : Renato Berta, Laurent Chalet ;
Pr. : Mani Mortazavi, David Mathieu-Mahias ; Int. : Lou Doillon (Aya),
Samuel Benchétrit (Louis), Malik Zidi (Victor), Marilyne Fontaine (Gaëlle),
Olga Milshtein (Lena). Couleurs, 136 min.
Aya a eu une fille (Lena) de Louis dont elle est maintenant séparée pour
vivre avec Victor, lui-même partageant la vie de Gaëlle. Aya revoit Louis pour
lui annoncer que Victor voudrait un enfant avec elle…
Un film interminable qui finit par devenir fastidieux tant les dialogues
surabondent. Ces chassés croisés amoureux, sentimentaux ou sexuels entre
couples intello-bobos n’ont rien de passionnants même s’ils tentent de dessiner
une nouvelle morale. Heureusement que Jacques Doillon filme toujours avec
autant de bonheur les enfants, ici la jeune Olga Milshtein.C.B.M.

UN FRANÇAIS*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Diastème ; Ph. : Philippe Guilbert ; Pr. : Fin Août ;
Int. : Alban Lenoir (Marco Lopez), Samuel Jouy (Braguette), Paul Hamy
(Grand-Guy), Olivier Chenille (Marvin). Couleurs, 98 min.
En 1980, Marco est un skinhead d’extrême-droite, particulièrement violent.
Videur d’une boîte, il est poignardé par un homme à qui il refusait l’entrée. Sous
l’influence de sa compagne Corinne dont il a une petite fille, il va évoluer au
point de distribuer de la soupe aux SDF. Sa compagne manifestera contre le
mariage pour tous.
Portrait d’un militant d’extrême-droite convenu puisqu’il passe « des
ténèbres à la lumière ». Des scènes d’une extrême violence.
J.T.

UN HÉROS DE NOTRE TEMPS**


(Un eroe dei nostri tempi ; Ital., 1955.) R. : Mario Monicelli ; Sc. : Mario
Monicelli et Rodolfo Sonego ; Ph. : Tino Santoni ; M. : Nino Rota ; Pr. :
Titanus-Vides ; Int. : Alberto Sordi (Alberto), Franca Valeri, Giovanna
Ralli. NB, 90 min.
La lâcheté d’Alberto le conduit à des désastres intimes et professionnels.
Restée inédite en France jusqu’en 2015, cette comédie met en scène, avec
une férocité hilarante, un personnage qui par des raisonnements faussement
subtils et faussement sages dissimule une réelle lâcheté qui ne lui évite pas les
catastrophes.J.T.

UN HEUREUX ÉVÉNEMENT*
(Fr., 2011.) R. : Remi Bezançon ; Sc. : Vanessa Portal, R. Bezançon ; Ph. :
Antoine Monod ; M. : Sinclair ; Pr. : Eric et Nicolas Altmayer ; Int. : Louise
Bourgoin (Barbara), Pio Marmaï (Nicolas), Josiane Balasko (Claire),
Thierry Fremont (Tony), Gabrielle Lazure (Edith), Firmine Richard (la
sage-femme). Couleurs. 107 min.
Barbara et Nicolas sont jeunes et insouciants. Ils se rencontrent… ils
s’aiment… ils décident d’avoir un enfant. C’est après la naissance que les
complications commencent. Finie la belle insouciance !
Une petite comédie sympa, qui ne prête pas à conséquences, bourrée de
clichés. Elle est sauvée de l’insignifiance par le charme de ses deux principaux
interprètes.C.B.M.

UN HOMME À LA HAUTEUR**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Laurent Tirard ; Ph. : Jérôme Almeras ; M. : Eric
Neveux ; Chansons : Emilie Gassin ; Pr. : WZ Productions et Gaumont ;
Int. : Jean Dujardin (Alexandre), Virginie Efira (Diane), Cédric Kahn
(Bruno), Stéphanie Papalian (Coralie). Couleurs, 98 min.
Diane, jeune et brillante avocate, perd son portable. Il est retrouvé par un
inconnu qui vient le lui rendre. Elle découvre le prince charmant. Mais il mesure
1,36 m. Un amour impossible ?
Non quand il s’agit de Jean Dujardin (rétréci !) Une comédie sans
prétentions mais qui divertira un jour de pluie. Jean Dujardin et Virginie Efira
sont éblouissants et la mise en scène de Tirard est servie par des effets spéciaux
toujours astucieux.J.T.

UN HOMME À RESPECTER*
(Un Uomo da Rispettare ; Ital., RFA, 1973.) R. : Michele Lupo ; Sc. : Mino
Rolli, Franco Bucceri, Roberto Leoni, Michele Lupo ; Ph. : Tonino Delli
Colli ; M. : Ennio Morricone ; Pr. : Marina Cicogna/Verona ; Int. : Kirk
Douglas (Steve Wallace), Giuliano Gemma (Marco), Florinda Bolkan (Anna
Garcia Gomez), Wolfgang Preiss (Miller), Reinhard Koldehoff (l’inspecteur
Hoffmann). Couleurs, 110 min.
Cambrioleur de haut vol récemment sorti de prison, Steve Wallace est
convoqué par Miller, un chef de bande, qui lui propose le casse de la Compagnie
Internationale d’Assurance dont les coffres contiennent un million de dollars en
liquide. Mais Steve, qui est un solitaire et se refuse à travailler pour un
commanditaire, va initier un ancien acrobate de cirque et mener l’opération lui-
même en se ménageant un alibi inattaquable : après avoir ouvert le coffre réputé
inviolable de la compagnie d’assurance et s’être emparé du million de dollars, il
prend la place de son complice, qui s’est modestement attaqué au coffre du
Crédit Municipal, risquant ainsi une peine maximum de deux ans de prison pour
tentative de cambriolage. Mais son complice, qui a poignardé un gardien,
l’abandonne avec une accusation de meurtre, et s’enfuit avec le butin…
Une intrigue criminelle déjà ressassée, même à l’époque – le super-
cambrioleur qui réussit le super-casse d’un coffre protégé par un système de
sécurité sophistiqué – qu’un scénario plutôt malin réussit à rendre supportable à
défaut d’attachante. Le film ressortit en France en 1978 rebaptisé Les
Arnaqueurs. Kirk Douglas avait quitté Hollywood deux ans auparavant, et c’était
le troisième film qu’il tournait en Europe après Le Phare du bout du monde (The
Light at the Edge of the World, 1971) de Kevin Billington en Espagne et Les
Doigts croisés (Catch Me a Spy, 1971) de Richard « Dick » Clement en
Angleterre. Il passera ensuite derrière la caméra pour son premier film de
réalisateur, Scalawag (1973) adapté de Robert-Louis Stevenson.R.L.

UN HOMME D’ÉTAT*
(Fr., 2016.) R. : Pierre Courrège ; Sc. : François Bégaudeau et Pierre
Courrège ; Ph. : Baptiste Magnien ; M. : Mathieu Vilbert ; Pr. : Lavita
Films ; Int. : Pierre Santini (Robert Bergman), Bruno Solo (Sébastien
Leyrac), Patrick Braoudé (Vanier), Samia Dahmane (Safia), Jean Benguigui
(Michel Tourande). Couleurs, 91 min.
Mal placé dans les sondages, Jean-François Vanier, candidat à la Présidence
de la République, doit écouter son directeur de campagne Sébastien Leyrac qui
lui conseille un rapprochement avec la gauche modérée. Un soutien idéal serait
celui de Robert Bergman retiré dans le Midi. Vanier envoie d’abord la belle
Safia puis fait lui-même visite à Bergman. C’était un piège…
Tous les poncifs du film politique sont réunis ici, mais on peut se laisser
prendre au charme des interprètes, malgré des personnages caricaturaux, et à
l’astuce finale.J.T.

UN HOMME IDÉAL***
(Fr., 2014.) R. : Yann Gozlan ; Sc. : Yann Gozlan et Guillaume Lemans ;
Ph. : Antoine Roch ; M. : Cyrille Aufort ; Pr. : 2425 Films, Wy
Productions ; Int. : Pierre Niney (Mathieu Vasseur), Ana Girardot (Alice),
André Marcon (Fursac), Thibault Vinçon (Stanislas), Valéria Cavalli
(Hélène), Marc Barbé (Vincent), Laurent Grevill (Marsan). Couleurs,
97 min.
Déménageur de son état, Mathieu Vasseur rêve de devenir écrivain mais
aucun éditeur n’accepte son projet de roman. Il tombe par hasard sur le journal
écrit pendant la guerre d’Algérie par un inconnu dont il vide l’appartement après
décès. Le défunt étant sans héritier, il s’approprie son manuscrit qu’il soumet à
son éditeur sous le titre « Sable noir ». Ce « premier roman » connait un succès
foudroyant et remporte le prix Renaudot.
Ainsi Mathieu jeune écrivain adulé peut-il enfin séduire Alice, jeune femme
brillante dont il était secrètement amoureux. Lorsqu’elle l’invite dans la superbe
villa de ses parents sur la Côte d’Azur, le rêve va progressivement virer au
cauchemar. Écrasé par son lourd secret, Mathieu a perdu toute inspiration.
Harcelé par son éditeur qui attend le roman suivant et par ses créanciers, il doit
faire face à un ancien prétendant d’Alice, ami de la famille, qui doute de sa
personnalité réelle, et à un maître chanteur qui connaît son subterfuge. Cela va
l’entraîner dans un enchaînement infernal. S’il trouve enfin dans ces
circonstances extrêmes son inspiration, le scénario qu’il imagine pour rester
maitre de son secret, lui impose de renoncer définitivement à l’amour et au
succès.
Il est dommage que beaucoup de scènes soient aux limites de la
vraisemblance, mais l’interprétation de Pierre Niney, tour à tour solaire et
inquiétant, est d’une telle force que l’on se laisse néanmoins prendre au jeu,
d’autant que les seconds rôles sont également très convaincants. Si l’on est loin
du mythique Plein soleil dont s’inspire vaguement le scénario, le film n’en
ménage pas moins un suspense prenant.A.V.

UN HOMME TRÈS RECHERCHÉ**


(A Most Wanted Man ; USA, 2014.) R. : Anton Corbijn ; Sc. : Andrew Bovell
d’après John le Carré ; Ph. : Benoît Delhomme ; M. : Herbert
Gronemeyer ; Pr. : Film 4 et Demarest Film ; Int. : Philip Seymour
Hoffman (Günther Bachmann), Grigory Dobrygin (Issa Karpov), Rachel
McAdams (l’avocate Richter), Robin Wright (Martha Sullivan), Willem
Dafoe (le banquier Brue), Hommayoun Ershadi (Abdallah). Couleurs,
121 min.
Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, la police de Hambourg ne
s’est pas remise d’avoir abrité une cellule terroriste à l’origine de ces attentats.
Or voici qu’est signalée l’arrivée d’un jeune immigré d’origine russo-tchétchène.
Que veut-il ? Il est pris en filature par le service de Günther Bachmann qui veut
se réhabiliter d’un ratage au Liban par la faute des Américains. Il retrouve, après
l’avoir identifié, Issa Karpov, grâce à une avocate spécialisée dans les droits de
l’homme. Issa veut récupérer le compte de son père, un colonel russe qui avait
violé sa mère. Ce compte est dans la banque Brue dont le banquier accepte
d’entrer dans le plan de Bachmann. Issa ne veut pas pour lui de cet argent. Il lui
est suggéré de le donner à un mystérieux Abdallah à la tête d’associations
caritatives qui servent de paravents au terrorisme. Ainsi Bachmann pourra-t-il
suivre le tracé des sommes. Il va réussir quand il est doublé par un service rival
et le FBI.
Un remarquable thriller inspiré d’un roman de LeCarré, un documentaire
également sur la rivalité des services de police allemands et un numéro
éblouissant – le dernier – de Philip Seymour Hoffman.J.T.

UN ILLUSTRE INCONNU***
(Fr., 2014.) R. : Matthieu Delaporte ; Sc. : Matthieu Delaporte et Alexandre
de La Patellière ; Ph. : David Ungaro ; M. : Jérôme Rebotier ; Pr. : Chapter
2 ; Int. : Mathieu Kassovitz (Sébastien Nicolas/Henri de Montalte), Marie-
Josée Croze (Clémence Corneli), Diego Le Martret (Vincent Corneli),
Siobahn Finneran (Babette), Philippe Duclos (le prêtre) Couleurs, 118 min.
Agent immobilier, Sébastien Nicolas s’amuse à prendre l’identité de ses
clients grâce aux dossiers de son agence. Il est ainsi amené à se substituer à un
violoniste illustre, Henri de Montalte. Celui-ci s’étant donné la mort, Nicolas
échange leurs identités. Désormais c’est Nicolas qui est mort et il est Henri de
Montalte. Mais voilà que la police soupçonne Henri d’avoir en réalité assassiné
Sébastien…
Fondé sur une brillante interprétation de Mathieu Kassovitz, un portrait
étonnant d’un homme transparent qui peut prendre toutes les identités, ce qui
donne naissance à un formidable thriller, bien conduit et passionnant.
Enrichissement ou faiblesse ? Delaporte donne à son personnage une dimension
sentimentale : il a de la tendresse pour le fils du violoniste abandonné par lui et
pourtant surdoué. Il rachète le père qui, lui-même, s’est pendu par remords.J. T

UN INCROYABLE TALENT***
(One chance ; GB, 2013.) R. : David Frankel ; Sc. : Justin Zackham ; Ph. :
Florian Ballhaus ; M. : Theodore Shapiro ; Pr. : Weinstein Company ; Int. :
James Corden (Paul Potts), Alexandra Roach (Julz), Mackenzie Crook
(Braddon), Valeria Bilello (Alexandra), Colm Meaney (Roland), Stanley
Townsend (Pavarotti). Couleurs, 105 min.
1994 : par son physique grassouillet et sa voix tonitruante à la chorale, Paul
Potts a tout pour susciter les moqueries et les persécutions de ses camarades de
classe. Son enfance dans un petit port gallois se déroule comme un cauchemar,
dont il ne s’évade qu’en se réfugiant dans la musique.
2004 : devenu vendeur de téléphones cellulaires, Paul continue à chanter en
écoutant sans cesse les opéras qu’il adore, sous l’œil excédé de son père, ancien
rugbyman raté devenu ouvrier métallurgiste borné. L’amour pour Paul, c’est une
relation virtuelle idéalisée, lui dans le rôle de Brad Pitt, elle de Cameron Diaz.
Lorsque son chef, Braddon, organise à son insu un premier rendez-vous, il
s’écrit surpris : « Vous êtes une femme ! ». En dépit de ses maladresses et de sa
passion par trop exclusive pour la musique, Paul touche néanmoins le cœur de la
charmante Julz, qui l’encourage à se rendre à Venise pour suivre la masterclass
parrainée par Pavarotti. Malgré ses performances vocales qui retiennent
l’attention de son professeur et d’une ravissante élève, Alexandra, il perd tous
ses moyens devant le maestro qui le dissuade de continuer. Bien que déprimé, il
s’attache à reconquérir Julz qui l’épouse et le convainc de se remettre au chant.
Le destin s’acharne néanmoins contre lui. Alors qu’il a obtenu le premier rôle
masculin d’Aïda à l’opéra de Bath, il subit coup sur coup plusieurs interventions
chirurgicales le clouant au lit et le privant de sa voix semble-t-il de manière
irréversible. C’est l’effondrement de tous ses rêves. Contre toute attente, sa voix
revient et poussé par Julz, il réussit un concours de chant télévisé qui le place
enfin dans la lumière. Devenu célèbre il chante pour la Reine et peut enfin
retourner triomphant à Venise avec sa bien-aimée.
Cet enchaînement de malheurs conclus par un happy end aurait pu constituer
un banal mélo si le scénario inspiré d’une histoire vraie, n’était soutenu par une
interprétation tout en finesse, portée par une très belle bande son, faisant aussi de
ce film une ode à l’art lyrique.A.V.

UN JOUR AVEC, UN JOUR SANS***


(Ji-geum-eun-mat-go-geu-ddae-neun-teul-ll-da ; Corée du sud, 2015.) R. et
Sc. : Hong Sang-soo ; Ph. : Park Hong-yeol ; M. : Jeong Yong-jin ; Pr. : Kim
Kyoun-ghee ; Int. : Jeong Jae-yeong (Ham), Kim Min-hee (Yoon Hee-
jeong). Couleurs, 121 min.
Le réalisateur Ham Cheon-soo est invité à venir présenter son œuvre à
Suwon. Arrivé un jour trop tôt, il en profite pour visiter un temple de la ville où
il rencontre une jeune femme artiste peintre. Il sympathise avec elle, l’invite à
boire un café, l’accompagne dans son atelier où il admire ses toiles…
La principale originalité de ce très beau film est de narrer deux fois la même
intrigue, chaque volet durant une heure. Le premier est assez austère avec de très
longs plans fixes aux dialogues abondants, sorte de badinage où l’on dissimule
plus ou moins ses sentiments, où toute vérité n’est pas forcément vraie. Le
second volet reprend les mêmes situations, mais légèrement décalées, apportant
des variantes parfois fort drôles. Un film pudique, sensible et mélancolique sur
l’attirance des corps et des cœurs. Léopard d’Or au festival de Locarno.C.B.M.

UN JOUR**
(One Day ; USA, GB, 2010.) R. : Lone Scherfig ; Sc. : David Nicholls,
d’après son roman ; Ph. : Benoît Delhomme ; M. : Rachel Portman ; Pr. :
Nina Jacobson ; Int. : Anne Hathaway (Emma Morley), Jim Sturgess
(Dexter « Dex » Mayhew), Patricia Clarkson (Alison Mayhew), Ken Stott
(Steven Mayhew), Romola Garai (Sylvie Cope), Eileen Atkins (Rafe Spall).
Couleurs, 103 min.
5 juillet 1988. Emma et Dexter passent la nuit ensemble à la suite de leur
soirée de fin d’études sans pour autant conclure au lit. Ils décident néanmoins de
rester amis. Lui est insouciant, séduisant et frivole alors qu’elle est bourrée de
complexes, de principes et de convictions. Une journée par an (le 5 juillet),
durant deux décennies, ils vont se chercher, se perdre, s’aimer, se détester, se
séparer. Finiront-ils par comprendre qu’ils sont faits l’un pour l’autre ?
Un couple qui se tourne autour pendant vingt ans sans se trouver avant de…
(désolé, pour le savoir il faut voir le film !), voilà qui pourrait donner lieu au plus
éculé des chick flicks (films pour filles). Mais la Danoise Lone Scherfig a du
doigté et évite tous les écueils : la tendresse n’est pas pour elle synonyme de
guimauve ; pas davantage d’ailleurs que les répliques vachardes qui émaillent
l’ensemble ne font chez elle barrage à l’empathie. Celle qui nous avait révélé la
délicieuse Carey Mulligan dans Une éducation donne ici à Anne Hathaway,
craquante, l’un de ses plus beaux rôles. Un jour n’est réservé ni aux femmes ni
aux hommes, c’est un film pour tous parce qu’il possède tous les ingrédients qui
font du cinéma l’art septième : du rire, des larmes, de la cruauté, de la subtilité et
de l’humanité.
G.B.

UN JOUR DE CHANCE*
(La Chispa de la vida ; Esp., 2011.). R. : Alex de la Iglesia ; Sc. : Randy
Feldman ; Ph. : Kiko de la Rica ; M. : Joan Valent ; Pr. : Trivision et
Alfresco Entreprises ; Int. : José Mota (Roberto Gomez), Salma Hayek
(Luisa), Blanca Portillo (Mercédès), Juan Luis Galiardo (Alcalde).
Couleurs, 95 min.
Chômeur, Roberto va de rebuffade en humiliation. Il ne retrouve même pas
l’hôtel où il avait passé sa nuit de noces. C’est un chantier où il fait une chute et
se retrouve avec une barre d’acier dans le crâne. Les médias arrivent : Roberto
voit là une occasion de faire de l’argent. Il finit par mourir mais son épouse
refuse les deux millions qu’il devait recevoir pour son interview.
On pense au Gouffre aux chimères de Wilder. La victime de l’accident
devient l’ordonnateur du spectacle qu’offre cet accident et s’efforce d’en tirer de
l’argent, cet argent qui se refuse à lui comme chômeur. Satire sociale un peu
facile où les médias sont particulièrement épinglés. Belle interprétation de Salma
Hayek.J.T.
UN MARI PRESQUE FIDÈLE**
(Th Constant Husband ; GB, 1955.) R. : Sidney Gilliat ; Sc. : Sidney Gilliat
et Val Valentine ; Ph. : Ted Scaife ; M. : Malcolm Arnold ; Pr. : Frank
Launder et Sidney Gilliat ; Int. : Rex Harrison (Charles Hathaway),
Margaret Leighton (miss Chesterman), Kay Kendall (Monica), Cecil Parker
(professeur Llewellyn), Nicole Maurey (Lola), Ursula Howells (Ann), Jill
Adams (Joanna), Roma Dunville (Elizabeth), Robert Coote (Jack Carter),
Raymond Huntley (J.F. Hassett), Michael Hordern (le juge), Eric Pohlmann
(Papa Sopranelli). Couleurs, 87 min.
Charles Hathaway se réveille un matin dans une chambre d’hôtel d’un petit
port du Pays de Galles sans se souvenir de son passé. Il fait appel au professeur
Llewellyn qui se passionne pour son cas et ne tarde pas à retrouver son identité.
Reconduit chez lui à Londres, Charles a la surprise de découvrir qu’il est marié à
la superbe Monica et qu’il exerce de hautes fonctions au Ministère de la guerre.
Mais l’infortuné n’est pas au bout de ses surprises car il va découvrir qu’il est
également le mari d’une femme boulet de canon dans un cirque, qu’il a épousé
une Bridget dans le Sussex et une certaine Joanna à Hampstead, sans compter
une ou deux autres à l’étranger. Effrayé par ce passé dissolu, Charles ne tarde
pas à être arrêté pour polygamie. Une séduisante avocate, miss Chesterman, se
porte volontaire pour le défendre. En voyant avec quel acharnement ses sept
femmes légitimes le défendent en assistant aux débats, il finit par se repentir et
demander la sévérité du tribunal pour son inconduite passée. Mais à sa sortie,
après une courte peine de prison, toutes l’attendent avec la même impatience…
Le destin singulier de cet amnésique ménage quelques bons moments de
franche drôlerie. Mais le film, qui s’inscrit un peu en marge de l’école de
l’humour anglais, laisse insatisfait car on y cherche en vain une logique sous-
jacente qui ne vient jamais : les auteurs n’ont pas cherché à décrire et à analyser
les motivations secrètes de Charles Hathaway qui ne comprend pas ce qui lui
arrive et rejette son passé sans appel. Ce laisser-aller tempère l’enthousiasme que
l’on pourrait nourrir à l’égard de cette comédie pourtant brillante et qui cultive
une misogynie peu commune. Présenté aujourd’hui, le traitement de l’intrigue
soulèverait sans doute quelques tollés de la part des ligues féministes, car les
femmes de ce polygame professionnel semblent trouver d’autant plus de plaisir
qu’elles sont traitées avec plus de mépris… Par bonheur, le film est servi par la
personnalité extraordinaire de Rex Harrison, spécialiste à l’époque de ce genre
de rôles : rappelez-vous les (apparents) démêlés matrimoniaux du singulier chef
d’orchestre de Infidèlement vôtre (1949) de Preston Sturges ! À l’époque, Rex
Harrison et Kay Kendall étaient mari et femme à la ville.R.L.

UN MILLIARD DANS UN BILLARD*


(Fr., 1965.) R. : Nicolas Gessner ; Sc. et Dial. : Charles Spaak ; Ph. : Claude
Lecomte ; M. : Georges Garvarentz ; Pr. : Copernic, Filmedis, Hanns
Eckelcamp ; Int. : Claude Rich (Bernard), Jean Seberg (Bettina), Pierre
Vernier (Roger), Elsa Martinelli (Juliette). Couleurs, 99 min.
Caissier dans une banque suisse, Bernard a tout pour lui : une situation
stable, une maîtresse ravissante et un ami inventeur. Mais il rêve d’un gros
coup : le braquage de la plus grande bijouterie suisse. Mais des gangsters ont la
même idée. Grâce aux inventions de son ami, Bernard va rouler tout le monde.
Mais…
Une jolie comédie, superbement enlevée par Claude Rich et Pierre Vernier,
passée inaperçue à sa sortie, redécouverte grâce à la télévision.J.T.

UN MONDE SANS FEMMES**


(Fr, 2011.) R. : Guillaume Brac ; Sc. : Guillaume Brac, Hélène Ruault ; Ph. :
Tom Harari ; M. : Tom Harari ; Pr. : Année Zéro, Noémi Films ; Int. :
Vincent Macaigne (Sylvain), Laure Calamy (Patricia), Constance Rousseau
(Juliette), Laurent Papot (Gilles), Marie Picard (Marie). Couleurs, 56 min.
Le temps d’une location d’été, Sylvain remet à Juliette et sa jeune mère
Patricia les clefs de son appartement. Célibataire, résidant sur la côte Picarde, il
se lie d’amitié avec les deux femmes et passe un été à leur faire découvrir sa
région natale. Croyant tomber amoureux de Patricia, il finit, à sa propre surprise,
par faire découvrir l’amour charnel à Juliette.
Un monde sans femmes nous présente une nouvelle génération talentueuse
de comédiens français : Vincent Macaigne, Laure Calamy et Constance
Rousseau forment un trio irrésistible dans cette amourette de vacances où,
derrière l’apparente légèreté, se dissimulent des sentiments humains tiraillés,
malmenés, bouleversés. En salles, le film était précédé d’un court métrage
complémentaire, du même réalisateur : Le Naufragé, où le personnage de
Sylvain (joué aussi par Vincent Macaigne) partait à la conquête de l’amitié de
Luc, un touriste venu faire du vélo en Picardie.G.J.

UN MONSTRE À PARIS**
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Bibo Bergeron ; Animation : Barthélémy Boirot,
Christèle Jolens, Bruno Dequier, Ludovic Savonnière et Emmanuel
Vergne ; M. : Patrick Renson ; Chansons : Vanessa Paradis ; Pr. : Luc
Besson ; Voix : Vanessa Paradis (Lucille), M. [Matthieu Chedid]
(Francœur), Gad Elmaleh (Raoul), François Cluzet (le préfet), Ludivine
Sagnier (Maude). Couleurs, 87 min.
Nous sommes en 1910, au moment de la crue de la Seine. Albert est
projectionniste et amoureux de Maud, Raoul livreur et a pour amie d’enfance
une vedette du music-hall, Lucille. Entrant dans le laboratoire d’un savant, Raoul
et Albert renversent des flacons qui transforment une puce en monstre. Lucille le
recueille, le surnomme Francœur et découvre qu’il a une voix magnifique. Le
préfet de police veut le faire arrêter mais c’est lui qui est désavoué. Francœur
retrouve, grâce à une potion du savant, une taille d’homme et forme un duo avec
Lucille qui triomphe sur la scène. Lucille épousera Raoul et sans nul doute
Albert Maud.
Un très joli film d’animation dont l’action se situe dans le Paris inondé de
1910, ce qui donne un piment supplémentaire à l’action. Les chansons de M. et
de Vanessa Paradis ajoutent encore au charme de l’œuvre. Les effets visuels sont
un hommage à Méliès comme le récit renvoie à Gaston Leroux. Un double
patronage qu’il faut saluer.J.T.

UN OFFICIER DE POLICE
SANS IMPORTANCE*
(Fr., 1972.) R. et Sc. : Jean Larriaga ; Ph. : Roland Dantigny ; M. : Laurent
Petitgirard ; Pr. : Filmsonor Marceau, Mog Films ; Int. : Dani (Joëlle),
Marc Porel, Robert Hossein. Couleurs, 100 min.
Le trio de bons vivants que forment Camille, Dov et Joëlle rêve de vivre
dans une île du Pacifique. Mais il faut de l’argent. On monte un hold-up qui vire
au cauchemar.
Petit polar efficace dirigé par un solide artisan.J.T.

UN PETIT BOULOT**
(Fr., 2016.) R. : Pascal Chaumeil ; Sc. : Michel Blanc, d’après Iain Levison ;
Ph. : Manu Dacosse ; M. : Mathieu Lamboley ; Pr. : Sidonie Dumas, Yann
Arnaud ; Int. : Alice Belaidi (Anita), Michel Blanc (Gardot), Patrick
Descamps (Walter), Charlie Dupont (Jeff), Romain Duris (Jacques),
Gustave Kervern (Tom), Alex Lutz (Brecht), Ivan Marcos (Jaime), Thomas
Mustin (Mulot). Couleurs, 97 min.
Le dernier film de Pascal Chaumeil, sorti en salles après sa mort prématurée.
On se souvient de L’Arnacœur (2010), comédie reposant sur le talent de Romain
Duris. Dans Un petit boulot, un tout autre univers, celui de la contrainte du
chômage et de la pauvreté qui affectent une région désindustrialisée du Nord,
entre France et Belgique. Le traitement n’est pas misérabiliste pour autant, mais
hésite un peu entre les genres du film noir, de la comédie voire du burlesque, ce
qui lui donne le caractère de comique belge, truculent et pince-sans-rire, les
frères Dardenne de Rosetta (1999) revus par le Lucas Belvaux de Pour rire
(1996) en quelque sorte.
À bout de ressources et abandonné par sa compagne, Jacques accepte un
contrat proposé par Gardot, mafieux local. Il tue l’épouse infidèle de ce dernier
pour une somme modique, et se trouve entraîné dans une série de meurtres. Mais
il n’est pas responsable des cinq morts du film : deux lui sont payées, une
troisième relève d’une vengeance personnelle, les deux autres ne lui sont pas
imputables. Après ces péripéties, tout finit bien, Jacques retrouve un emploi
stable, qu’il a créé en sauvant au passage quelques-uns de ses amis en détresse, il
rencontre l’amour et peut recommencer une vie de famille tranquille. Il a
cependant montré un tel sang-froid lorsque la police l’a interrogé, et tellement de
savoir-faire dans son activité de tueur à gages que l’on comprend qu’il y a pris
goût. En lui offrant un superbe fusil à lunette et silencieux comme cadeau
d’anniversaire, Gardot sait bien qu’il prend date pour la suite.
Un film de plus sur la lutte des classes, sur le dérèglement moral et social qui
conduit à la perte de tous repères et à une forme d’animalité dans les rapports
sociaux – l’urine joue un grand rôle dans le film, elle relie les différents
épisodes. Une lumière sale, des paysages de friches industrielles généralement
désolés, la violence des oppositions entre les faibles et les forts, les timorés et les
sans scrupules. Une interprétation de qualité, dominée par Romain Duris et
Michel Blanc.S.S.

UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT*


(Fr., 2015.) R. : Clovis Cornillac : Sc. : Clovis Cornillac, Lilou Fogli et
Tristan Schulmann ; Ph. : Thierry Pouget ; M. : Guillaume Roussel ; Pr. :
Ciné Nominé et Fair Play ; Int. : Mélanie Bernier (Machine), Clovis
Cornillac (Machin), Lilou Fogli (Charlotte), Philippe Duquesne (Artus).
Couleurs, 90 min.
Un asocial qui ne supporte aucun bruit et une pianiste virtuose qui prépare
un grand concours, deviennent voisins d’immeuble, séparés par une mince
cloison. La guerre est vite déclarée…
Sur un sujet déjà traité, un départ en fanfare – on rit beaucoup – mais ensuite
on sombre dans la comédie niaise et convenue. L’interprétation est au demeurant
excellente.J.T.

UN PIGEON PERCHÉ
SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHANT
SUR L’EXISTENCE***
(En duva satt pa en gren och funderade pa tillvaron ; Suède, 2014.) R. et Sc. :
Roy Andersson ; Ph. : Istvan Borbas, Gergely Palos ; Pr. : Pernilla
Sandström ; Int. : Holger Andersson (Jonathan), Nils Westblom (Sam),
Charlota Larsson (Lotta). Couleurs, 100 min.
Jonathan et Sam, deux voyageurs de commerce en farces et attrapes,
présentent leurs produits sans conviction ni talent.
Impossible de résumer ce film qui se compose de 39 scènes indépendantes
l’une de l’autre, réalisées en plans fixes. Le titre fait référence à Brueghel
l’Ancien, Chasseurs dans la neige, où des oiseaux haut perchés contemplent des
humains dérisoires dans leurs activités. Le film clôt la Trilogie des vivants. Il a
obtenu le Lion d’or au festival de Venise en 2014. Œuvre inclassable aux
couleurs fanées, avec peu de dialogues et des acteurs impavides et un humour
absurde et très noir.
C.B.M.

UN PLAN PARFAIT**
(Fr., 2012.) R. : Pascal Chaumeil ; Sc. : Laurent Zeitoun et Yoann Gromb ;
Ph. : Glynn Speeckaert ; M. : Klaus Badelt ; Pr. : TF I, Scope Pictures,
Productions du Ch’timi ; Int. : Diane Kruger (Isabelle), Dany Boon (Jean-
Yves), Alice Pol (Corinne), Robert Pagnol (Pierre) Jonathan Cohen
(Patrick). Couleurs, 104 min.
Corinne raconte à sa chef Valérie, malheureuse en amour, l’histoire de sa
sœur Isabelle. Une malédiction pèse sur la famille : le premier mariage finit
toujours par un divorce. Or Isabelle qui vit depuis plusieurs années avec Pierre
doit l’épouser pour cause de grossesse. Corinne lui arrange donc un mariage
blanc au Danemark. Mais à Copenhague : pas de Danois. Dans l’avion, Isabelle
a croisé Jean-Yves qu’elle suit au Kenya. Là elle se fait épouser par lui dans un
mariage symbolique à la façon des Massaï. Puis elle l’abandonne pour rejoindre
Pierre. Mais elle apprend que Jean-Yves a fait valider le mariage. Elle le rejoint
à Moscou pour le pousser au divorce. Il finit par céder. Mais maintenant, Isabelle
s’ennuie auprès de Pierre. Elle le quitte et retrouve Jean-Yves pour un deuxième
mariage.
Après L’Arnacœur, Pascal Chaumeil nous livre une comédie non moins
originale. L’ouverture est irrésistible : le repas de famille avec l’invitée
dépressive. Les tribulations d’Isabelle, pas très vraisemblables, n’en sont pas
moins fort drôles, même si elles sont prévisibles et nous promènent du Kenya à
Moscou. On déplore la disparition prématurée de Pascal Chaumeil.J.T.

UN + UNE**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Claude Lelouch ; Ph. : Robert Alazraki ; M. : Francis
Lai ; Pr. : Les films 13, Davis Films et JD Prod. ; Int. : Jean Dujardin
(Antoine Abeilard), Elsa Zylberstein (Anna Hamon), Christophe Lambert
(Samuel Hamon), Alice Pol (Alice Hanel), Rahul Vohra (Rahul Abhi),
Shriya Pilgaonkar (Ayanna). Couleurs, 113 min.
Échappant à Alice, une jeune pianiste, Antoine, compositeur de musique de
film, se rend en Inde. À l’ambassade, lors d’un dîner, il fait la connaissance
d’Anna, l’épouse de l’ambassadeur. Ils sont différents, l’un cartésien, l’autre
portée sur la spiritualité, mais les contraires s’attirent. Au cours d’un voyage à
travers le continent indien, ils nouent une relation amoureuse. De son côté,
Alice, arrivée aussi en Inde, est séduite par l’ambassadeur. Voilà les deux
couples remis en question.
Jean Dujardin apporte à Claude Lelouch un sang nouveau. À lui seul, il porte
le film, transforme une romance sur fond de paysages exotiques, tendance
malheureusement si forte chez le metteur en scène, en un feu d’artifice qui
illumine le marivaudage de l’histoire. Enfin un excellent Lelouch.J.T.

UN POISON VIOLENT**
(Fr., 2010.) R. : Katell Quillévéré ; Sc. : Katell Quillévéré et Marielle
Désert ; Ph. : Tom Harrari ; M. : Olivier Mellano ; Pr. : Justin Taurand ;
Int. : Clara Augarde (Anna), Lio (Jeanne), Michel Galabru (Jean), Stefano
Cassetti (le père François), Thierry Neuvic (Paul), Philippe Duclos
(l’évêque). Couleurs, 84 min.
Anna, 14 ans, perturbée par la séparation de ses parents, Jeanne et Paul, se
réfugie souvent auprès de son grand-père atteint d’un cancer. Elle se prépare
pour sa confirmation, mais doute de sa foi. De plus, elle ressent l’éveil des sens
auprès de son copain Pierre. De son côté, Jeanne se confie au père François, lui-
même troublé par elle.
Pour son premier long métrage, récompensé par le prix Jean-Vigo, la
réalisatrice confie avoir été influencée par les écrits de Sainte Thérèse d’Avila
« qui sont très fervents et en même temps complètement érotiques. » C’est cette
double approche (ferveur religieuse et éveil de la sexualité) qu’elle traduit dans
une mise en scène délicate, condamnant cependant l’emprise de l’Église (la lettre
de Saint-Paul lue par l’évêque). Sa jeune interprète y ajoute sa sensibilité. Le
titre renvoie à une chanson de Serge Gainsbourg.C.B.M.

UN PROF PAS COMME LES AUTRES*


(Fack ju Göhtel ; All. 2013.) R. et Sc. : Bora Dagtekin ; Ph. : Christol Wahl ;
M. : Michael Beckman ; Pr. : Rat Pack Filmproduction ; Int. : Elyas
M’Barek (Zeki Muller), Karoline Herfurth (Lisi), Katia Riemann (la
directrice), Jana Pallaske (Charlie). Couleurs, 118 min.
Quand Zeki, un voleur, sort de prison, son amie Charlie lui indique qu’elle a
caché son butin près d’un collège. Il s’y rend mais le collège s’est agrandi. Un
bâtiment occupe l’emplacement. Pour y parvenir Zeki se fait embaucher comme
professeur tout en creusant pour accéder à son magot. Mais quel professeur !
Enorme succès en Allemagne pour cette hilarante comédie passée inaperçue
en France.
J.T.

UN SOIR DE RIXE*
(Waterloo Road ; GB, 1945.) R. et Sc. : Sidney Gilliat ; Sc. : d’après un sujet
de Val Valentine ; Ph. : Arthur Crabtree ; M. : Louis Lévy ; Pr. : Edward
Black pour Gainsborough Pictures ; Int. : John Mills (Jim Colter), Stewart
Granger (Ted Purvis), Alastair Sim (Dr. Montgomery), Joy Shelton (Tillie
Colter), Alison Legatt (Ruby), Beatrice Varley (Mrs Colter), George Carney
(Tom Mason), Leslie Bradley (Mike Dugan), Jean Kent (Toni). NB, 76 min.
Londres durant l’hiver 1940-1941, au moment du Blitz. Son mari Jim étant
mobilisé, Tillie répond aux avances de Ted Purvis, un Don Juan de quartier et
pilier de bar qui a réussi à échapper à la conscription. Le même jour, averti par
sa sœur Ruby de l’inconduite de son épouse, Jim quitte son cantonnement sans
autorisation et rentre précipitamment à Londres. Poursuivi par les MP, il cherche
désespérément Tillie dans toute la ville…
Dans la lignée directe de Ceux de chez nous (1943) du même Sidney Gilliat,
l’un des premiers films annonciateurs du réalisme social de Brève Rencontre
(1945) de David Lean. À ce titre, c’est un document d’une grande richesse sur la
vie de tous les jours du petit peuple de Londres sous la menace des
bombardements. Et de tous ces infortunés qui habitaient près de sites
stratégiques comme les gares et qui étaient obligés de passer toutes les nuits dans
les abris. Le côté documentaire est donc essentiel et l’argument de base ne sert
que de prétexte. En outre, pour la première fois depuis le début du conflit, le film
montrait avec sympathie un soldat mobilisé délaissant le devoir collectif pour un
règlement de compte personnel. C’est en fait l’aspect le plus frappant de la
narration où même les agents de la police militaire font preuve vis-à-vis du
fugitif d’une bienveillance et même d’une compréhension surprenantes. Vu à la
télévision, alors qu’il était oublié depuis 1945.R.L.

UN TRAÎTRE IDÉAL**
(Our Kind of Traitor ; GB, 2016.) R. : Susanna White ; Sc. : Hossein Amini
d’après Un traître à notre goût de John le Carré ; Ph. : Anthony Dod
Mantle ; M. : Marcelo Zarvos ; Pr. : StudioCanal et Film 4 ; Int. : Ewan
McGregor (Perry Makepeace), Stellan Skarsgard (Dima), Damian Lewis
(Hector), Naomie Harris (Gail). Couleurs, 108 min.
Perry, professeur londonien, et sa femme Gail, une juriste, font un voyage à
Marrakech, pour tenter de sauver leur couple. Ils rencontrent un certain Dima qui
demande à Perry de livrer au M 16 une liste de hauts fonctionnaires britanniques
prêts à laisser s’installer à Londres, en échange de pots-de-vin, une banque
spécialisée dans le blanchiment d’argent sale. Mais les mafieux russes ne
l’entendent pas de cette oreille…
Solide et fidèle adaptation d’un bon roman de John le Carré, bien interprété,
nous entraînant à Marrakech, à Londres, à Moscou et en Suisse à la faveur
d’images toujours soignées.
J.T.

UN TRIO D’ESCROCS**
(Only When I Larf ; GB, 1968.) R. : Basil Dearden ; Sc. : John Salmon,
d’après le roman de Len Deighton (1968) ; Ph. : Tony Richmond ; M. : Ron
Grainer ; Pr. : Len Deighton et Brian Duffy ; Int. : Richard Attenborough
(Silas), David Hemmings (Bob), Alexandra Stewart (Lisa), Nicholas Pennell
(Spencer), Melissa Stribling (Diana), Terence Alexander (Gee Gee Gray),
Edric Connor (Eba Awana), Clifton Jones (général Sakut), Calvin Lockhart
(Ali Lin). Couleurs, 104 min.
Silas, sa maîtresse Lisa, et leur ami Bob, trois habiles filous, viennent de
délester deux hommes d’affaires new-yorkais de 250 000 dollars et reprennent
l’avion pour rentrer en Angleterre. Leur prochaine victime doit être Eba Awana,
ministre de la guerre de l’état africain de Magazaria, à qui ils ont projeté de
vendre des tonnes de vieilles ferrailles en lui faisant croire qu’il s’agit d’un stock
d’armes de haute technologie…
Les agissements d’escrocs de cette envergure sont toujours réjouissants à
suivre, à partir du moment où les victimes sont toutes des personnes que leur
malice et leur cupidité conduisent à leur perte. Dès lors, l’honnête homme ne
peut que se réjouir de leur infortune. Au cours d’un raisonnement d’une rigueur
inattaquable, Silas démontre d’ailleurs que les escrocs de leur genre sont l’un des
rouages essentiels et même indispensables du système capitaliste auquel ils
permettent de tourner sans gripper grâce à de sains transferts de capitaux
toujours utiles à la bonne marche des finances… On se régale donc de voir nos
trois filous monter leurs opérations d’escroquerie de haut vol. D’autant que
Richard Attenborough semble prendre un malin plaisir à camper son personnage,
accumulant les compositions, les déguisements et les accents – riche homme
d’affaires de la City, arrogant militaire, magnat du pétrole libanais –, écrasant
sans peine ses deux partenaires dont le transparent David Hemmings. Quant aux
victimes, elles sont toutes esquissées avec une volonté caricaturale évidente qui
ajoute au charme du film. Une savoureuse trouvaille : le générique commence
dans un avion, sur l’annonce « Attachez vos ceintures » : sous-entendu,
accrochez-vous compte tenu de ce qui va suivre et dont la première scène – dix-
huit minutes en pré-générique ! – a donné un éloquent aperçu. Découvert à la
télévision.R.L.
UN VOISIN TROP PARFAIT*
(The Boy Next Door ; USA, 2015.) R. : Rob Cohen ; Sc. : Barbara Curry ;
Ph. : David McFarland ; M. : Randy Edelman et Nathan Barr ; Pr. :
Universal Pictures ; Int. : Jennifer Lopez (Claire Peterson), Ryan Guzman
(Noah Sandborn), Ian Nelson (Kevin Peterson), John Corbett (Garrett
Peterson). Couleurs, 91 min.
Délaissé par son mari, Claire Peterson se laisse séduire par son jeune voisin.
Celui-ci va se révéler un psychopathe dangereux.
Jennifer Lopez en mère de famille quadragénaire et trompée par son mari :
tel est le rôle que lui assigne ce thriller pimenté d’érotisme mais sans autre
originalité.J.T.

UN WEEK-END À PARIS***
(Le Week-end ; USA, 2013.) R. : Roger Michell ; Sc. : Hanif Kureishi ; Ph. :
Nathalie Durand ; M. : Jeremy Sans ; Pr. : Film 4 et Free Range ; Int. : Jim
Broadbent (Nick Burrows), Lindsay Duncan (Meg Burrows), Jeff Goldblum
(Morgan), Judith Davis (Eve), Olly Alexander (Michael). Couleurs, 93 min.
Un couple de sexagénaires vient à Paris en souvenir de leur voyage de noces.
Lui est un universitaire, philosophe un peu désabusé, elle professeur de lycée est
encore pleine de vie et d’imprévu. Ils se disputent sur le choix de l’hôtel, vont
dîner dans un restaurant japonais et partent sans payer. Le lendemain ils
rencontrent Morgan, un ancien condisciple de lui et sont invités par ce dernier à
dîner dans son somptueux appartement. Là, lui prend conscience du ratage de sa
vie où il n’y a à sauver que son amour pour elle. Ils se retrouvent et le refus de
leur carte bancaire à l’hôtel n’altérera pas leur passion. Ils dansent.
Comment un couple à bout de souffle retrouve l’amour dans Paris. Le mari a
manqué sa carrière et se retrouve face à un ami à qui tout a réussi. La scène du
dîner est une sorte de catharsis pour lui ; elle est le sommet du film. Quant à elle,
elle reste séduisante mais elle souhaite avant tout l’être pour son mari, même si
elle envisage d’aller « prendre un verre » avec l’un des convives. A l’issue de ce
voyage, ils se sentent plus forts. Le tout est traduit avec une finesse et une
élégance qui donnent au film, superbement interprété par Jim Broadbent et
Lindsay Duncan, un charme envoûtant.J.T.

UNA VITA VIOLENTA**


(Ital., 1962.) R. : Paolo Heusch ; Sc. : Paolo Heusch, Brunello Rondi et
Franco Solinas d’après Pasolini ; Ph. : Armando Nannuzzi ; Pr. : Zebra
Films et Aera Films ; Int. : Francesco Citti (Tommaso Puzzili), Serena
Vergano, Enrico Maria Salerno. NB, 90 min.
L’itinéraire de Tommaso Puzzili, passé du fascisme au communisme.
Le film, inspiré par un roman de Pasolini, commence par une saisissante
suite de travellings qui nous mène, à Rome, depuis Saint-Pierre à travers toute la
ville jusqu’à Pietralata, la borgata (bidonville) où vit Tommaso Puzzilli, le jeune
antihéros. Soudoyé par les fascistes, avec ses potes il organise un chahut monstre
au cinéma où on passe Le général de la Rovere, film sur la Résistance (épisode
réel). Après, ses exploits ne se comptent plus : il agresse un pompiste, une
prostituée, tombe amoureux et organise une sérénade à sa belle, tâte à dix-huit
mois de prison, finit dans un sanatorium pour tuberculeux… C’est là qu’il est
touché par la grâce. Assistant aux luttes et aux revendications des malades,
Tommaso veut s’inscrire au parti communiste. Et, sauvant la vie d’une femme
lors de l’inondation de Pietralata, il accomplira un dernier exploit, positif celui-
là. Mais il ne connaîtra pas le bonheur avec sa fiancée, qu’il quitte : Tommaso
Puzzilli, le kid des borgate, mourra tuberculeux.
Dans l’ensemble, le film est fidèle au roman de Pasolini, comme les
dialogues le sont au romanesco, le savoureux dialecte de la capitale. Si l’on croit
aux témoignages, Pasolini aurait contribué avec plusieurs suggestions écrites au
scénario, mais aucune n’a été retenue. On ne peut donc lui attribuer une
participation au film, Signalons toutefois que Paolo Heusch, co-réalisateur de
Una vita violenta, a réalisé par la suite un film remarquable sur Che Guevara,
héros antipasolinien par excellence.U.S.

UNDER THE GUN*


(USA, 1950.) R. et Sc. : Ted Tetzlaff ; Int. : Richard Conte, Audrey Totter,
Sam Jaffe, Royal Dano. NB, 83 min.
Des gangsters s’efforcent de s’assurer le contrôle d’une région.
Inédit en France, sauf à la Cinémathèque. Pourquoi ce film est-il ignoré alors
qu’il est servi par une distribution remarquable ?J.T.

UNDER THE SKIN**


(Under the Skin ; USA, 2013.) R. : Jonathan Glazer ; Sc. : Walter Campbell
et Jonathan Glazer d’après un roman de Michel Faber ; Ph. : Daniel
Landin ; M. : Mica Levi ; Eff. sp. : One of Us ; Pr. : Film 4 et BFI ; Int. :
Scarlett Johansson (l’extraterrestre), Jeremy McWilliams (l’homme
méchant), Linsey Taylor Mackey (la femme morte) Couleurs, 107 minutes.
Une extraterrestre arrive sur terre, séduit les hommes seuls et les tue dans
des conditions horribles. Elle est accompagnée d’un congénère motard. Un
moment de faiblesse va la perdre.
Un film de science-fiction plus ambitieux qu’à l’accoutumée à travers le
regard posé par Scarlett Johansson sur l’espèce humaine, et d’une grande beauté
plastique notamment lors des séquences où meurent les victimes de Scarlett
Johansson. À la fois glacial et terrifiant. Le titre se justifie par les
impressionnantes scènes finales.J.T.

UNE ARNAQUE
PRESQUE PARFAITE**
(The Brothers Bloom ; USA, 2009.) R. et Sc. : Rian Johnson ; Ph. : Steve
Yedin ; M. : Nathan Johnson ; Pr. : Endgame Ent., Ram Bergman Prod. ;
Int. : Adrien Brody (Bloom), Rachel Weisz (Pénélope), Mark Ruffalo
(Stephen), Rinko Kikuchi (Bang-Bang). Couleurs, 109 min.
Deux frères spécialisés dans l’arnaque dès l’enfance, Stephen qui conçoit et
Bloom qui exécute, montent une ultime arnaque avec une riche héritière,
arnaque si bien montée qu’on ne sait bientôt plus où est la vérité et où se situe le
mensonge.
Un feu d’artifices, une intrigue à tiroirs, un jeu de poupées russes, le
spectateur s’y perd mais ne boude pas son plaisir. Après Brick, Rian Johnson
confirme l’originalité de son talent.J.T.

UNE AUTRE VIE*


(Fr., 2014.) R. et Sc. : Emmanuel Mouret ; Ph. : Laurent Desmet ; M. :
Gregory Hetzel ; Pr. : Frédéric Niedermayer ; Int. : JoeyStarr (Jean),
Virginie Ledoyen (Dolores), Jasmine Trinca (Aurore), Stéphane Freiss
(Paul), Bernard Verley (le médecin), Ariane Ascaride (Claudine). Couleurs,
95 min.
Aurore, pianiste virtuose, a arrêté les concerts après la mort de son père. Elle
rencontre Jean, un électricien, et s’éprend de lui. Celui-ci a une compagne,
Dolorès, qui en prend ombrage et tente de les séparer. Se prétendant enceinte,
blessée dans un accident, Jean retourne auprès d’elle, même s’il continue à voir
épisodiquement Aurore qui a repris ses tournées de concertiste.
Délaissant le marivaudage qui fit son originalité, Emmanuel Mouret s’essaie
au mélodrame, ici basé sur des différences sociales. Il le fait avec élégance, sans
effusion lacrymogène. De sorte que, même si c’est sur un mode mineur, son film
est une jolie petite réussite avec, de plus, des personnages attachants.C.B.M.
UNE BELLE FIN**
(Still life ; GB, ltal., 2013.) R., Sc. et Pr. : Uberto Pasolini ; Ph. : Stefano
Falivene ; M. : Rachel Portman ; Int. : Eddie Marsan (John May), Joanne
Froggatt (Kelly), Karen Drury (Mary), Andrew Buchan (Pratchett).
Couleurs, 87 min.
John May est un fonctionnaire méticuleux dans la morgue d’une banlieue
londonienne. Quand une personne décède dans une famille connue, c’est à lui de
retrouver ses proches afin de lui organiser « une belle fin ». Ce qui n’est pas
toujours le cas : il est souvent seul aux funérailles. Apprenant qu’il est licencié, il
lui reste à s’occuper d’un dernier dossier, celui de son voisin…
Une réalisation calme, en plans fixes, cadre la personnalité de cet homme
ordonné et maniaque, écrasé par sa solitude, mais aussi un homme généreux qui
ne découvre que tardivement le sens de la vie. Belle interprétation, toute en
retenue d’Eddie Marsan. Quant à Uberto Pasolini, il n’est pas parent avec Pier
Paolo, mais c’est le neveu de Luchino Visconti.C.B.M.

UNE BOMBE
PAS COMME LES AUTRES**
(The Green Man ; GB, 1956.) R. : Robert Day ; Pr. et Sc. : Frank Launder et
Sidney Gilliat, d’après leur pièce (Meet a Body) ; Ph. : Gerard Gibbs ; M. :
Cedric Thorpe Davie ; Int. : Alastair Sim (Hawkins), George Cole (William
Blake), Terry-Thomas (Boughtflower), Jill Adams (Ann Vincent), Avril
Angers (Marigold), Dora Bryan (Lily), Raymond Huntley (sir Gregory
Upshott). NB, 80 min.
Maniaque spécialisé depuis sa tendre enfance dans la fabrication d’engins
explosifs, Hawkins est devenu un professionnel de l’assassinat : tous les pays, un
jour ou l’autre, ont fait appel à lui pour éliminer un gêneur ou un homme
politique. Cette fois, Hawkins a pour mission de supprimer sir Gregory Upshott.
Pour obtenir des informations, il commence son enquête en approchant
Marigold, la secrétaire de sa future victime. Mais, cette fois, tout ne va pas se
dérouler comme prévu…
Depuis l’inoubliable Noblesse oblige, la comédie anglaise a montré une
prédilection pour les tueurs en série qu’elle traite avec un inénarrable humour
(voir Tueurs de dames). Attention, nuance : « Tueur en série » ne veut pas dire
« Serial Killer » ! Ce sont des criminels qui ont des raisons purement prosaïques
– professionnelles ou bassement matérielles – d’agir ainsi. Et ils le font avec une
application et une désinvolture toujours réjouissantes. C’est le savoureux
Alastair Sim qui occupe ici cet emploi et s’acquitte de sa tâche avec un soin
digne d’éloge. Cet acteur « expert en excentricités », fort prisé dans sa patrie, n’a
jamais été apprécié à sa juste valeur en dehors des frontières du Royaume-Uni, et
c’est bien dommage. C’était le premier film de Robert Day qui signera, deux ans
plus tard, un autre petit bijou d’humour anglais, Le Paradis des monte-en-
l’air.R.L.

UNE ENFANCE*
(Fr., 2014.) R. et Sc. : Philippe Claudel ; Ph. : Denis Lenoir ; Pr. : Margaret
Ménégoz ; Int. : Alexi Mathieu (Jimmy), Angelica Sarre (sa mère), Pierre
Deladonchamp (Duke), Patrick d’Assumçao (l’insituteur), Jules Gauzelin
(Kevin). Couleurs, 100 min.
Dans une petite ville industrielle de Lorraine, pour Jimmy, 13 ans, c’est le
temps des vacances avant son entrée en 6ème. Mais, entre une mère immature et
un beau-père violent, il va surtout faire trop tôt l’apprentissage d’une vie
d’adulte.
Un film de facture très classique porté par le talent de son jeune interprète.
Beaucoup de clichés sur la misère sociale, des exagérations dans les portraits des
adultes (le beau-père) mais aussi des scènes émouvantes et un gamin
attachant.C.B.M.
UNE ESTONIENNE À PARIS*
(Eestlana Pariisis ; Fr., Belg., Estonie, 2012.) R. : Ilmar Raag ; Sc. : Ilmar
Raag, Agnès Feuvre, Lise Machboeuf ; Ph. : Laurent Brunet ; M. : Dez
Mona ; Pr. : Rüna Sildos, Miléna Poylo, Gilles Sacuto ; Int. : Jeanne
Moreau (Frida), Laine Mägi (Anne), Patrick Pineau (Stéphane), Constantin
Lobet (Olivier), Liis Lass (la fille d’Anne), François Beukelaers. Couleurs,
94 min.
Anne quitte l’Estonie pour venir à Paris s’occuper de Frida, vieille dame
estonienne installée en France depuis de nombreuses années. À son arrivée,
Anne se rend compte qu’elle n’est pas désirée. Frida tente par tous les moyens
de la décourager. Elle n’attend rien d’autre de la vie que l’attention de Stéphane,
son jeune amant d’autrefois. Anne résiste à sa manière. À son contact, Frida va
retrouver sa fougue d’éternelle séductrice.
Un petit conte moral mitonné en Estonie et présenté sur les écrans français,
ça ne court pas les rues. On peut s’y risquer d’ailleurs : l’histoire est simple et la
mise en scène minimaliste mais le film d’Ilmar Raag offre quelques bons
moments. Tout d’abord, grâce à notre Jeanne Moreau nationale, délicieusement
inconvenante en vieille dame indigne ; et aussi du fait de sa partenaire
estonienne Laine Mägi, version féminine de David face à ce formidable Goliath.
Elle indique bien l’opiniâtreté sous ses airs soumis.G.B.

UNE FAMILLE À LOUER*


(Fr., 2015.) R. : Jean-Pierre Ameris ; Sc. : Murielle Magellan et Jean-Pierre
Ameris ; Ph. : Virginie Saint-Martin ; Pr. : Philippe Godeau et Nathalie
Gastaldo-Godeau ; Int. : Benoît Poelvoorde (Paul-André), Virginie Efira
(Violette), François Morel (Léon), Philippe Rebbot (Rémi), Pauline Serieys
(Lucie), Edith Scob (Mme Delalande). Couleurs, 96 min.
Paul-André, un richissime célibataire, a tout pour être heureux, sauf qu’il
s’ennuie. Il vit seul, il lui faudrait une famille. Il voit à la télévision qu’une jeune
mère célibataire, Violette, se débat avec ses difficultés financières et se trouve
menacée d’expulsion avec ses deux enfants. Il lui propose un contrat : venir
habiter chez eux en tout bien tout honneur afin de régler leurs problèmes. Quant
à lui, il devrait trouver ainsi un bonheur familial. Du moins l’espère-t-il…
Une comédie agréable, sinon originale qui voit l’opposition assez
manichéenne de deux milieux sociaux différents. C’est enjoué, coloré, un peu
facile et prévisible, mais amusant. Et c’est bien connu, l’argent ne fait pas le
bonheur ! C.Q.F.D.C.B.M.

UNE FILLE DANS CHAQUE PORT*


(A Girl in Every Port ; USA, 1952.) R. et Sc. : Chester Erskine ; Ph. :
Nicholas Musuraca ; M. : Roy Webb ; Pr. : RKO ; Int. : Groucho Marx
(Benny), William Bendix (Dunnevan), Marie Wilson. NB, 87 min.
Deux marins deviennent propriétaires d’un cheval de course dont ils ne
savent que faire lorsqu’ils découvrent qu’il a un jumeau qui est un crack.
Groucho Marx et William Bendix forment un tandem comique qui se
limitera à cette apparition pourtant prometteuse : le gros Bendix ne comprend
rien et le petit Groucho exploite sa bêtise. Il faut les voir aux prises avec un
cheval ! Redécouvert par le DVD.J.T.

UNE FEMME
DANS LA TOURMENTE***
(Midareru ; Jap., 1964.) ; R. : Mikio Naruse ; Sc. : Zenzo Matsuyama ; Ph. :
Jun Yasumoto ; M. : Ichiro Saito ; Pr. : Toho ; Int. : Hideko Takamine
(Reiko), Yuzo Kayama (Koji). NB, 98 min.
Veuve de guerre après six mois de mariage, Reiko est restée fidèle à la
mémoire de son mari. Pendant 18 ans, elle s’est occupée de l’épicerie familiale,
mal secondée par son jeune beau-frère, Koji, un garçon à la vie dissolue. La
concurrence d’une grande surface compromet ce petit commerce…
Un magnifique mélodrame sentimental. Le film est composé de deux parties.
La première, la plus longue, montre les difficultés économiques, les
transformations d’une société dans un style proche du néoréalisme. La seconde,
par sa brièveté même, est sublime : lors d’un long voyage un amour jusqu’alors
refoulé se révèle et éclot peu à peu par petites touches jusqu’à une fin déchirante.
La belle Hideko Takamine est admirable de sobriété et d’émotion contenue. Film
sorti tardivement en France.C.B.M.

UNE FILLE EN OR*


(Golden Girl ; USA, 1951.) R. : Lloyd Bacon ; Sc. : Lloyd Bacon ; Ph. :
Charles G. Clark ; M. : Lionel Newman ; Pr. : Fox ; Int. : Mitzi Gaynor
(Lotta Cabtree), Dale Robertson (Tom Richmond), James Barton (le père
de Lotta), Dennis Day. Couleurs, 98 min.
Lotta rêve de devenir chanteuse. La ruine de son père lève l’interdit familial.
Elle part en tournée avec un orchestre local et fait la rencontre de Tom
Richmond, un agent du Sud des États-Unis qui masque ses activités sous
l’apparence d’un joueur professionnel. La guerre de Sécession les sépare, mais,
les opérations finies, alors que Lotta, devenue une vedette chante à New York,
elle voit apparaître Tom qu’elle croyait mort.
Une comédie musicale pleine de chants et de danses plutôt qu’un western.
Ce film, bien oublié, mérite peut-être d’être redécouvert.
J.T.

UNE HEURE DE TRANQUILLITÉ


(Fr., 2014.) R. : Patrice Leconte ; Sc : Florian Zeller ; Ph. : Jean-Marie
Dreujou ; M. : Eric Neveux ; Pr. : Olivier Delbosc, Marc Missonnier ; Int. :
Christian Clavier (Michel Leproux), Carole Bouquet (Nathalie), Valérie
Bonneton (Elsa), Rossy de Palma (Maria), Stéphane de Groodt (Pavel),
Christian Charmetant (Pierre). Couleurs, 79 min.
Michel Leproux, un médecin, déniche aux Puces un 33 tours recherché
depuis longtemps. Il voudrait disposer d’une heure pour l’écouter tranquillement
dans son salon. Divers importuns vont l’en empêcher, à commencer par sa
femme et sa maîtresse.
De ce vaudeville très drôle à la scène, il ne reste à l’écran qu’une comédie
brouillonne aux effets attendus. Qu’est-il arrivé à Patrice Leconte habituellement
mieux inspiré ? À retenir cependant le prologue (le marchandage a contrario
pour l’achat du vinyle) et l’interprétation toujours très fine de Carole Bouquet.
C.B.M.

UNE HISTOIRE D’AMOUR*


(Fr., 2012.) R. et Sc. : Hélène Fillières ; Ph. : Christophe Beaucarne ; M. :
Etienne Daho ; Pr. : Albertine Productions, Entre chien et loup ; Int. :
Benoît Poelvoorde (le banquier), Laetitia Casta (la femme), Richard
Bohringer (le mari), Reda Kateb (le passager de l’avion), Jean-François
Stévenin (le psychanalyste), Philippe Nahon (le ministre). Couleurs, 80 min.
Une jeune femme se livre à des jeux sado-masochistes avec un banquier
dans la chambre de sa villa, puis rejoint son mari. Le banquier lui a promis le
mariage et un million de dollars. Mais il ne tient pas sa promesse. Un soir, elle
lui fait revêtir une combinaison en latex puis l’attache et lui tire une balle dans la
tête. Elle s’enfuit en Australie puis revient pour se rendre à la police.
Le film s’inspire d’un roman de Régis Jauffret, Sévère, et du meurtre du
banquier Stern par sa maîtresse, Cécile Brossard. Mais dans le film froid et
clinique, d’un érotisme glacé, nous ne saurons rien en définitive des motivations
des deux amants au-delà de cette passion sado-masochiste. Ce qui fait à la fois la
force et la faiblesse de l’œuvre.J.T.

UNE HISTOIRE DE FOU**


(Fr., 2015.) R. : Robert Guédiguian ; Sc. : Robert Guédiguian et Gilles
Taurand ; Ph. : Pierre Milon ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Robert
Guédiguian, Marc Bordure, Sabine Sidawi ; Int. : Simon Abkarian
(Hovannes), Ariane Ascaride (Anouch), Grégoire Leprince-Ringuet (Gilles),
Syrus Shahidi (Aram), Robinson Stévenin (Soghomon Tehlirian). Couleurs,
134 min.
1921, Berlin. Soghomon Tehlirian assassine Talaat Pacha, principal
responsable du génocide arménien. Il est acquitté par un jury populaire. Soixante
ans plus tard, Aram, jeune marseillais idéaliste d’origine arménienne, fait sauter
à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie. Gilles Tessier, un cycliste qui
passait là, est grièvement blessé et perd l’usage de ses jambes. Aram rejoint
l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth. Gilles veut comprendre et
approcher Aram. Anouch, la mère de celui-ci, va favoriser leur rencontre.
Par le biais d’une fiction mettant en scène une famille arménienne,
Guédiguian renoue avec ses origines, évoquant le génocide effectué par les
Jeunes Turcs en 1909. Au-delà, il pose la question – sans y répondre – sur la
justification du terrorisme et de la lutte armée. Il rappelle l’attentat d’Orly en
1983 contre la compagnie Turkish Airline qui fit huit morts et soixante blessés.
Un film d’une terrible actualité.C.B.M.

UNE JOURNÉE À ROME**


(Un giorno speciale ; Ital., 2012.) R. : Francesca Comencini ; Sc. : Giula
Calenda et Francesca Comencini ; Ph. : Luca Bigazzi ; M. : Carratello et
Ratchev ; Pr. : Palomar ; Int. : Filippo Scicchitano (Marco), Giulia
Valentini (Gina), Antonio Giancarlo Zavatteri (Balestra). Couleurs, 90 min.
Gina, qui veut être comédienne, a rendez-vous avec Balestra, influent
député, qui lui envoie son chauffeur, Marco. Balestra fait savoir qu’il aura du
retard. Marco promène Gina dans Rome en attendant. Il arrive ce qui devait
arriver…
Charmante bluette que le personnage de Balestra transforme en satire
mordante de la société romaine.J.T.

UNE NOUVELLE AMIE**


(Fr., 2014.) R. : François Ozon ; Sc. : François Ozon d’après Ruth Rendell ;
Ph. : Pascal Marti ; M. : Philippe Rombi ; Pr. : Eric et Nicolas Altmayer ;
Int. : Romain Duris (David), Anaïs Demoustier (Claire), Raphaël Personnaz
(Gilles), Isild Le Besco (Laura), Aurore Clément (Liz), Jean-Claude Bollé-
Reddat (Robert). Couleurs, 107 min.
Après la mort de Laura, sa meilleure amie, Claire découvre que David, le
mari de celle-ci, se travestit en femme. Elle devient son complice, lui donnant
des conseils de maquillage, faisant du shopping, allant au cinéma (où David,
devenu Virginia, se fait draguer), puis dans une boîte gay. Gilles, le mari de
Claire, en prend ombrage…
Romain Duris, le beau mâle du cinéma français, travesti en femme ? Voilà
de quoi surprendre ! L’acteur en rêvait, il l’a fait. Dont acte. Ce qui lui permet
d’ailleurs d’obtenir le César de la meilleure interprétation masculine. Il exprime
ainsi la part de féminité qui sommeille en tout homme, sans être pour autant
homosexuel. Quant à François Ozon, il réalise une comédie dramatique originale
et surprenante, à son habitude, où transparaissent une fois de plus les ambiguïtés
de la sexualité.C.B.M.

UNE NOUVELLE CHANCE


(Trouble withe the Curve ; USA, 2012.) R. : Robert Lorenz ; Sc. : Randy
Brown ; Ph. : Tom Stern ; M. : Marco Beltrami ; Pr. : Warner Bros ; Int. :
Clint Eastwood (Gus Lobel), Amy Adams (Mickey), Justin Timberlake
(Johnny Flanagan), John Goodman (Pete Klein), Robert Patrick (Vince).
Couleurs, 111 min.
Gus Lobel, jadis remarquable recruteur de l’équipe de baseball d’Atlanta, est
désormais jugé trop vieux et dépassé. Accompagné de sa fille, Mickey, il va en
Caroline du Nord, observer un nouveau champion. Ils rencontrent un autre
recruteur, Johnny Flanagan, au charme duquel n’est pas insensible la fille de
Gus. Celle-ci révèle de tels talents de recruteur qu’elle va remplacer son père.
Sans la présence de Clint Eastwood, cette comédie sur le baseball d’une
grande banalité, aurait été un échec en France.J.T.

UNE NUIT**
(Fr., 2012.) R. : Philippe Lefebvre ; Sc. : Ph. Lefebvre, Simon Michaël,
Philippe Isard ; Ph. : Jérôme Alméras ; M. : Olivier Florio ; Pr. : Manuel
Munz ; Int. : Roschdy Zem (Simon Weiss), Sara Forestier (Laurence),
Samuel Le Bihan (Tony Garcia), Grégory Fitoussi (Gorski), Jean-Pierre
Martins (Jo Linder), Jean-Paul Muel (la Baronne), Sophie Broustal (Josy),
Gérald Laroche (Alex), Richard Bohringer (Marco Linder). Couleurs,
100 min.
Cette nuit, Simon Weiss, commandant de la brigade mondaine, fait équipe
avec Laurence Deray. Ils font la tournée des boîtes de nuit, de Pigalle à
Montparnasse et aux Champs’. Simon croise son ami Tony Garcia, propriétaire
d’une dizaine de cabarets, dont il a sorti son fils d’une sale histoire de drogue.
Paris by night (mais pas touristique) avec ses hôtesses de bar, ses putes, ses
drogués, ses travelos, ses voyous… Un Paris nocturne que l’on découvre (ou
retrouve) dans ce film parfaitement maîtrisé, aux sombres éclairages, aux pavés
luisants, à l’intrigue prétexte passionnante et une fin amère. Un film noir – un
quasi reportage – où Roschdy Zem s’impose comme un très grand acteur,
entouré de rôles secondaires pittoresques (J-P. Muel) ou bien typés
(R. Bohringer).C.B.M.

UNE PETITE ZONE


DE TURBULENCE*
(Fr., 2010.) R. : Alfred Lot ; Sc. : Michel Blanc et Alfred Lot ; Ph. : Jérôme
Alméras ; M. : Nathalie Mechaly ; Pr. : UGC ; Int. : Michel Blanc (Jean-
Paul), Miou-Miou (Anne), Mélanie Doutey (Cathie), Gilles Lellouche
(Philippe), Cyril Descours (Mathieu). Couleurs, 108 min.
Jean-Paul s’est retrouvé à la retraite contre son gré. Il croit qu’il a un cancer
contre l’avis de son médecin. Sa fille, divorcée, va se remarier avec un homme
qu’il méprise (« Bac moins 6 »). Son fils a une liaison homosexuelle. Enfin sa
femme le trompe. Finalement tout s’arrangera et il vivra une retraite paisible.
Il y a Michel Blanc, génial, qui sauve ce film dont il a écrit le scénario et qui
accumule trop les catastrophes pour les résoudre de façon bien conventionnelle.
Il y a Michel Blanc, et, soyons juste, il y a aussi Miou-Miou. Comment résister ?
J.T.

UNE PLACE SUR LA TERRE**


(Fr., 2013.) R. : Fabienne Godet ; Sc. : Fabienne Godet, Claire Mercier,
Franck Vassal ; Ph. : Crystel Fournier ; M. : François-Eudes Chanfrault ;
Pr. : Bertrand Faivre, Sophie Quiédeville ; Int. : Benoît Poelvoorde (Antoine
Dumas), Ariane Labed (Elena Morin), Max Baissette de Malglaive (Matéo),
Julie Moulier (Margot), Marie-Armelle Deguy (Julia), Thomas Coumans
(Roman Morin). Couleurs, 100 min.
Antoine est un photographe solitaire et dépressif. Il a pour seul ami le petit
Matéo, le fils de sa voisine Maria. Un après-midi, il écoute, subjugué, une
nouvelle voisine, Elena Morin, jouer au piano un morceau de Chopin. Le soir du
Nouvel An, alors qu’il s’occupe de Matéo, il entend à nouveau Elena jouer et la
photographie à son insu. Puis elle monte sur le toit de son immeuble et se jette
dans le vide…
Fabienne Godet explore avec talent le côté sombre et dépressif de Benoît
Poelvoorde, à qui il a dû falloir bien du courage pour se plonger dans des abîmes
que le comique le plus débridé l’aide à fuir habituellement. Quoi qu’il en soit, il
est bouleversant dans le rôle de ce photographe au bout du rouleau. Et ses
relations avec le petit Matéo (étonnant Max Baissette) et Elena (troublante
Ariane Labed) sont bouleversantes.G.B.

UNE PROMESSE**
(Fr., 2013.) R. : Patrice Leconte ; Sc. : Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre
d’après Le voyage dans le passé de Stefan Zweig ; Ph. : Eduardo Serra ; M. :
Gabriel Yared ; Cost. : Pascaline Chavanne ; Pr. : Fidélité Films ; Int. :
Rebecca Hall (Hoffmeister Lotte), Alan Rickman (Karl Hoffmeister),
Richard Madden (Frederic Zeitz), Tobby Murray (Otto Hoffmeister),
Maggie Steed (Frau Hermann), Shannon Tarbet (Anna). Couleurs, 98 min.
En 1912, Zeitz, jeune ingénieur des mines est remarqué par le patron d’une
usine vouée à la sidérurgie, Karl Hoffmeister. Celui-ci invite son protégé chez
lui et Zeitz s’éprend de l’épouse, jeune et discrète, de son patron. Celui-ci en
prend conscience et envoie Zeitz au Mexique. La guerre éclate, Karl Hoffmeister
meurt. De retour du Mexique, Zeitz retrouve Lotte, devenue veuve.
Adaptation soignée d’une nouvelle de Zweig, auteur fétiche du septième art.
Le contexte historique est négligé au profit d’une analyse de la tentation
amoureuse (Lotte va-t-elle succomber ?) abordée de façon classique et peut-être
un peu trop froide. Mais la direction d’acteurs est parfaite. Le mérite de Leconte
est d’autant plus grand que ses interprètes sont anglo-saxons dans le cadre de
l’Allemagne d’avant 1914.J.T.
UNE SACRÉE FRIPOUILLE**
(The Flim-Flam Man ; USA, 1967.) R. : Irvin Kershner ; Sc. : William Rose,
d’après le roman de Guy Owen ; Ph. : Charles Lang ; M. : Jerry
Goldsmith ; Pr. : Lawrence Turman pour 20th. Century-Fox ; Int. : George
C. Scott (Mordecai Jones), Michael Sarrazin (Curley Treadaway), Sue Lyon
(Bonnie Lee Packard), Harry Morgan (shérif Slade), Albert Salmi (Mitch
Meshaw), Slim Pickens (Jarvis Bates), Strother Martin (Lovick). Couleurs,
107 min.
Une amitié vient de naître entre Mordecai Jones, escroc professionnel
recherché dans plusieurs états, et Curley Treadaway, qui a déserté après avoir
agressé un sous-officier. Sous l’influence du rusé Mordecai, le jeune Curley va
apprendre les mille et une manières de voler son prochain en misant sur sa
cupidité. Et lorsque tous deux sont enfin arrêtés, profitant des enseignements de
son mentor, Curley va se montrer son digne élève en s’évadant pour faire libérer
Mordecai en usant de bluff, avant de se rendre aux autorités.
La première partie du film est une succession d’arnaques des plus
réjouissantes. La seconde cède au romantisme avec la rencontre de Sue Lyon,
qui avait été la nymphette de Lolita (1962) de Stanley Kubrick. S’ensuit une
poursuite échevelée avec la police où l’on se régale des compositions fort
savoureuses de Harry Morgan et Albert Salmi, qui n’avaient jamais eu
l’occasion de montrer une telle aptitude dans le registre comique. Enfin, la
dernière partie vire au suspense. Et l’ensemble, en imposant une continuelle
rupture de ton qui demeure l’un de ses atouts majeurs, s’avère à la fois drôle,
captivant et fort divertissant. En conclusion, la seule vraie comédie tournée par
George C. Scott, grand acteur de composition cantonné dans les rôles
dramatiques – il fut un inoubliable général Patton ! – qui avait adoré incarner le
général va-t-en guerre de Docteur Folamour (1953) de Kubrick. Michael
Sarrazin, lui, deviendra célèbre deux ans plus tard en tournant aux côtés de Jane
Fonda On achève bien les chevaux (1969) sous la direction de Sydney
Pollack.R.L.
UNE SAISON EN ENFER*
(Una stagione all’inferno ; Ital., 1971.) R. et Sc. : Nelo Risi ; M. : Maurice
Jarre ; Pr. : Difnei Cinematografica ; Int. : Terence Stamp (Rimbaud),
Jean-Claude Brialy (Verlaine), Florinda Bolkan. Couleurs, 90 min.
En Ethiopie, un aventurier spécialisé dans le trafic des armes, des épices et
des noirs, Arthur Rimbaud, se découvrant une tumeur à un genou, décide de
rentrer en France. Il revoit son passé : Charleroi, le lycée, Paris, la Commune, la
rencontre avec Verlaine, Londres, Bruxelles, l’Ethiopie…
Un pari impossible : à peine sorti, aussitôt oublié, ce film pourra être revu en
DVD, ne serait-ce que pour sa distribution.J.T.

UNE SECONDE MÈRE**


(Que horas ela volta ? ; Brésil, 2015.) R. et Sc. : Anna Muylaert ; Ph. :
Barbara Alvarez ; M. : Fabio Trummer, Vitor Arrujo ; Pr. : Caio et
Fabiano Gullane, Debora Ivanov et Anna Muylacat ; Int. : Regina Casé
(Val), Camila Mardila (Jessica), Karine Teles (Barbara), Laurenco
Mutarelli (Carlos), Michel Joelsas (Fabinho). Couleurs, 112 min.
Depuis plusieurs années, Val, la quarantaine, est l’employée de maison
dévouée d’une riche famille bourgeoise de Sao Paulo ; elle a pratiquement élevé
Fabinho dont la mère, Barbara, était prise par ses relations mondaines et son
travail. C’est alors qu’arrive Jessica, la fille que Val n’a pas vue depuis une
dizaine d’années. Elle va bouleverser le quotidien de la maison ainsi que la vie
de sa mère.
Magnifique portrait de femme et magnifique interprétation de Regina Casé.
Cependant le film va au-delà, dénonçant les différences sociales qui existaient
alors au Brésil, tandis que Jessica en incarne (peut-être) le présent : elle ne se
considère pas supérieure aux autres mais ne veut pas, non plus, en être inférieure
comme sa mère. La fin, par trop prévisible, atténue la portée de ce beau
film.C.B.M.
UNE SÉPARATION***
(Jodaiye Nader az Simin ; Iran, 2010.) R., Sc. et Pr. : Asghar Farhadi ; Ph. :
Mahmood Kalari ; M. : Sattar Oraki ; Int. : Peyman Moadi (Nader), Leila
Hatami (Simin), Shahab Hosseini (Hodjat), Sarah Bayat (Razieh), Sarina
Farhadi (Termeh). Couleurs, 114 min.
Simin demande le divorce. La faute commise par Nader, son mari ? Il refuse
de la suivre à l’étranger en compagnie de leur fille Termeh. Une faute vraiment ?
Ce n’est en tout cas pas l’avis de Nader qui veut rester aux côtés de son vieux
père atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce qu’il ne peut assumer seul d’ailleurs ;
c’est pourquoi il recrute pour l’aider une jeune femme nommée Razieh. Ce qu’il
ignore c’est que celle-ci cache quelque chose sous les replis de son tchador. Mais
lui-même – et Simin – sont-ils eux-mêmes aussi transparents qu’ils
l’affichent… ?
Après le choc d’À propos d’Elly, voici le chef-d’œuvre absolu signé du plus
grand des cinéastes iraniens actuels, Asghar Faradi. Dans ce film parfait, le
réalisateur-scénariste embrasse énormément sans mal étreindre, bien au
contraire. Il nous parle de manière approfondie et sans qu’un sujet empiète sur
l’autre, de religion, de morale, de justice et d’injustice, de la relativité de toutes
choses. Le tout serti dans l’écrin d’un drame familial d’une rare intensité doublé
d’une enquête policière avec suspense palpitant à la clé. Ce qui ne signifie
nullement que Faradi ait recours à des effets ostentatoires pour capter notre
attention. La simplicité sèche de sa narration alliée au jeu admirable de naturel
de ses comédiens suffisent à nous plonger dans son film au point qu’au moment
où revient la lumière, on a du mal de se décoller de son siège.
Une séparation a réuni près d’un million de spectateurs en France, décroché
l’Ours d’or et l’Ours d’argent à Berlin, la Palme d’or à Cannes, le César et
l’Oscar du meilleur film étranger. Est-ce vraiment un hasard ?G.B.

UNE VESTE TRANQUILLE**


(Eine Ruhige Jacke ; Suisse, 2010.) Sc. et R. : Ramòn Giger ; Ph. : Ramòn
Giger, Roman Dick ; M. : Roland von Tessin ; Pr. : Vivisue Film ; Int. :
Roman Dick, Xaver Wirth. Couleurs, 77 min.
Roman est un jeune homme atteint d’autisme, il a 26 ans et ne parle pas.
Pensionnaire d’un foyer spécialisé où il vit et travaille, il doit apprendre le métier
de forestier auprès de son accompagnateur Xaver. Joyeux, souvent d’une infinie
délicatesse, il est sujet à de fortes crises émotionnelles qui témoignent de sa
difficulté à entrer en communication avec le monde extérieur. Pourtant, son
plaisir à être filmé et à filmer lui-même des images, donne à voir sa perception
du monde.
Un documentaire étonnant sur l’autisme, qui donne l’occasion à une
personne qui en est atteinte de s’exprimer. Le film a nécessité six ans de travail.
C’est une histoire très simple qui nous est contée : celle d’un homme hors
normes, trop sensible à son environnement extérieur et aux individus qui
l’entourent, évoluant dans un monde qui lui est propre. Roman se définit lui-
même comme un « homme total » et regrette qu’on le considère seulement
comme un autiste. Le film lui donne véritablement « la parole », tandis que le
réalisateur lui confie la direction de l’image (Roman est crédité à la photographie
dans le générique), pour nous offrir un document d’une grande sensibilité, qui
pose la question de ce que nous appelons la normalité. Une rencontre rare avec
un être intense.O.L.

UNE VICTOIRE**
(Victory ; USA, 1919.) Pr. et R. : Maurice Tourneur ; Sc. : Stephen Fox,
d’après le roman de Joseph Conrad (1915) ; Ph. : René Guissart ; Int. : Jack
Holt (Axel Heyst), Seena Owen (Alma), Lon Chaney (Ricardo), Wallace
Beery (Schomberg), Ben Deely (Mr. Jones), Bull Montana (Pedro). NB, 5
bobines (environ 58 min.)
Vivant en solitaire avec un serviteur chinois sur l’île perdue de Samburan,
dans les Indes Hollandaises, le Suédois Axel Heyst ramène un jour avec lui une
jeune violoniste, Alma, maltraitée par ses employeurs et convoitée par le
libidineux Schomberg, propriétaire d’un hôtel de Surabaya. Pour se venger,
Schomberg envoie sur l’île trois desperados en leur affirmant que Heyst détient
un trésor…
Le premier film adapté d’un roman de Joseph Conrad (1857-1924) et le seul
tourné du vivant de l’écrivain. Et déjà une trahison puisque le livre, que son
auteur considérait comme l’un de ses plus achevés, se termine très mal par la
mort d’Alma et le suicide de son protecteur alors que, dans le film, le couple
survit à l’attaque des trois malfaiteurs : le « happy end » s’imposait déjà au
cinéma et faussait la philosophie du roman, qui était avant tout la description
d’un homme résigné à fuir les passions humaines, dont l’amour toujours porteur
de mort. Mais la rigueur de la mise en scène inspirée de Maurice Tourneur et la
beauté formelle des images rendent le film fascinant.
Deux remakes seront tournés, demeurés curieusement inédits en France, le
premier par William Wellman, Dangerous Paradise (1930), le second par John
Cromwell, Victory (1940). Quant à Stephen Fox, c’était le pseudonyme de Jules
Furthman (1888-1960) qui deviendra, dans les années trente, le collaborateur de
Josef Von Sternberg pour les films de Marlene Dietrich, puis celui de Howard
Hawks pour, entre autres, Seuls les anges ont des ailes (1939), Le Port de
l’angoisse (1944), Le Grand Sommeil (1946) et Rio Bravo (1959). Disponible en
DVD.R.L.

UNE VIE*
(Fr., 2016.) R. : Stéphane Brizé ; Sc. : Stéphane Brizé et Florence Vignon
d’après Guy de Maupassant ; Ph. : Antoine Héberlé ; M. : Olivier
Baumont ; Déc. : Valérie Saradjian ; Cost. : Madeleine Fontaine ; Pr. : TS
Productions ; Int. : Judith Chemla (Jeanne), Jean-Pierre Darroussin (le
baron), Yolande Moreau (la baronne), Swann Arlaud (Julien), Nina
Meurisse (Rosalie), Olivier Perrier (l’abbé Picot). Couleurs, 119 min.
Au sortir du couvent, Jeanne vit avec ses parents dans leur château de
Normandie. Le curé lui présente Julien de Lamare qu’avec le consentement des
parents elle épouse. Mais elle déchante d’autant que Julien engrosse la sœur de
lait de Jeanne. Elle a un fils Paul. Mais Julien est tué par un mari jaloux. Veuve,
elle voit son fils Paul lui échapper et s’endetter au point que Jeanne doit vendre
ses biens. Mais elle pardonne.
Très belle version du roman de Maupassant mais inférieure à celle
d’Alexandre Astruc, malgré une éblouissante interprétation de Judith Chemla.
Brizé refuse le film à costumes, la reconstitution historique, les grands
sentiments et l’essence du roman pour donner dans le dépouillé, le temps mort et
une certaine forme d’ennui. Ce parti pris de minimalisme peut décevoir. Pour les
admirateurs de La loi du marché, Brizé reste fidèle à lui-même.J.T.

UNE VIE ENTRE DEUX OCÉANS


(The Light Between Oceans ; USA, 2016.) R. et Sc. : Derek Cianfrance ; Ph. :
Adam Arkapaw ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Dream-Works et Reliance
Entertainment ; Int. : Michael Fassbender (Tom Sherbourne), Alicia
Vikander (Isabel Graysmarck), Rachel Weisz (Hannah Roennfeldt),
Florence Clery (Lucy-Grace), Jack Thompson (Ralph Addicott). Couleurs,
133 min.
Un couple dans un phare. La femme ne peut avoir d’enfant. Ils recueillent un
nouveau-né dans une barque à la dérive où gît le corps d’un homme. Le couple
fait passer le bébé pour leur enfant. Mais la mère se manifeste…
Drame lacrymal inspiré d’un roman de M. L. Stedman.J.T.

UNE VIE INACHEVÉE*


(An Unfinished Life ; USA, 2005.) R. : Lasse Hallström ; Sc. : Mark et
Virginia Korus Spragg ; Ph. : Olivier Stapleton ; M. : Deborah Lurie ; Pr. :
Initial Entertainment et Miramax ; Int. : Robert Redford (Einar Gilkyson),
Jennifer Lopez (Jean Gilkyson), Morgan Freeman (Mitch), John Lucas
(Shérif Curtis), Damian Lewis (Watson). Couleurs, 107 min.
Fuyant un compagnon brutal, Jean Gilkyson revient chez son beau-père
Einar. Celui-ci ne lui a pas pardonné l’accident qui a coûté la vie à son fils. Mais
il s’attache à l’enfant de Jean qui est son petit-fils. Jean trouve un emploi dans un
bar et couche avec le shérif local. Einar la chasse mais veut garder l’enfant. Un
grizzly remis en liberté complique la situation. Finalement Jean et Einar se
réconcilient et l’enfant s’occupera plus tard de la ferme d’Einar.
Fresque romanesque à l’américaine : magnifiques paysages, grands
sentiments, Robert Redford et en prime un grizzly.J.T.

UNE VIE MEILLEURE***


(Fr., Can., 2011.) R. : Cédric Kahn ; Sc. : C. Kahn, Catherine Paillé d’après
Philippe Routier ; Ph. : Pascal Marti ; M. : Akido ; Pr. : Kristina Larsen,
Gilles Sandoz, Denise Robert, Daniel Louis ; Int. : Guillaume Canet (Yann),
Leïla Bekhti (Nadia), Slimane Khettabi (Slimane), Brigitte Sy (la bénévole).
Couleurs, 110 min.
Yann, un cuistot sans boulot, s’éprend de Nadia, une serveuse, mère-
célibataire d’un gamin, Slimane. Pour monter leur propre restaurant, ils achètent
à crédit une baraque abandonnée ; le permis d’ouverture leur est refusé. Le
couple vit dans la précarité et finit par éclater. Nadia part au Canada,
abandonnant son fils à Yann.
Yann, porté par un idéal, se débat avec l’énergie du désespoir. Si son rêve
est brisé par des contraintes administratives, il trouve une nouvelle raison de
vivre une vie meilleure dans la relation filiale qui s’établit avec Slimane. Et c’est
le plus beau, le plus lumineux de ce film qui ne tombe pas dans la sinistrose.
Guillaume Canet et son jeune partenaire sont parfaits. Il est dommage que la
partie canadienne, peu vraisemblable, comme surajoutée et même bâclée, gâte la
perfection de l’ensemble.C.B.M.
UNE VIE TRANQUILLE**
(Una vita tranquilla ; Ital., 2011.) R. : Claudio Cupellini ; Sc. : Filippo
Gravino, Guido Luculano et Claudio Cupellini ; Ph. : Gergely Poharnok ;
Pr. : Acaba Produzioni et EOS Entertainment ; Int. : Toni Servillo (Rosario
Russo), Marco d’Amore (Diego), Francesco di Leva (Edoardo), Juliane
Koehler (Renate). Couleurs, 105 min.
Paisible tenancier d’une auberge près de Wiesbaden, marié à une Allemande
dont il a eu un fils, Rosario Russo se voit rattrapé par son passé de mafioso
lorsque deux représentants de la Camorra descendent dans son hôtel pour venir y
remplir un contrat, et que l’un des deux est son fils Diego, abandonné il y a
quinze ans pour fuir la vengeance de la Mafia. Il devra, après avoir abattu le
complice de son fils, refaire une nouvelle fois sa vie à Hambourg.
Remarquable film sur la Mafia. L’ouverture est impressionnante, installant
d’emblée un climat de tension dans un décor pourtant serein. Une tension qui
s’accroît avec l’arrivée des deux tueurs pour aboutir à une explosion de violence.
Belle interprétation de Toni Servillo et coup de maître pour le deuxième film de
Claudio Cupellini, le premier étant une comédie inédite en France.J.T.

UOMO IN PIU (L’)**


(L’uomo in piu ; Ital., 2001.) R. et Sc. : Paolo Sorrentino ; Ph. : Pasquale
Mari ; M. : Pasquale Catalano ; Pr. : Indigo Film et Keyfilms ; Int. : Toni
Servillo (Tony Pisapia), Andrea Renzi (Antonio Pisapia), Nello Mascia (le
Molosse), Ninni Bruschetta (Genny). Couleurs, 100 min.
Deux destins parallèles : Antonio, joueur de football, voit sa carrière gâchée
par une blessure ; Tony, chanteur réputé, a des ennuis lorsqu’il est surpris avec
une mineure. Le même nom : Pisapia, et deux destins parallèles. Ils se croiseront
dans la rue. Antonio se suicide et Tony se retrouve en prison.
Premier film de Sorrentino sorti seulement en 2012 : l’histoire de deux
vedettes, l’une du sport, l’autre du show-biz dont le déclin est peint de façon
féroce, un style qui annonce celui des œuvres majeures de Sorrentino. Les deux
vies ainsi évoquées et qui ne se recoupent à peine qu’à la fin connaissent un
même épilogue : la déchéance. C’est noir, triste, amer.J.T.

UPSIDE DOWN***
(Fr., Can., 2012.) R. : Juan Solanas ; Sc. : Juan Solanas ; Adapt. et Dial. :
Juan Solanas, Santiago Amigorena, Pierre Magny ; Ph. : Pierre Gill ; M. :
Benoît Charest ; Déc. : Alex McDowell ; Pr. : Claude Léger, Dimitri
Rassam, Aton Soumache, Jonathan Vanger et Alexis Vonarb ; Int. : Jim
Sturgess (Adam), Kirsten Dunst (Eden), Timothy Spall (Bob Boruchowitz),
Blu Mankuma (Albert). Couleurs, 100 min.
Tombés amoureux durant l’enfance, Adam et Eden évoluent dans un univers
au sein duquel deux planètes vivent l’une en dessous de l’autre, chacune
possédant sa propre gravité. Le contact entre ces deux mondes est interdit par la
loi empêchant les deux amants de vivre leur passion.
Révélé en 2003 avec L’Homme sans tête, un court métrage primé dans de
nombreux festivals à travers le monde, Juan Solanas est un cinéaste rare qui avec
Upside Down affirme encore un peu plus sa singularité. Car en dépit de son
échec dans les salles (et de critiques souvent mitigées), cette production franco-
canadienne est un film unique en son genre, probablement destinée à devenir
culte avec le temps. Difficile en effet de rester de marbre devant le spectacle
proposé par Solanas qui, s’appuyant sur un concept original, tisse une histoire
d’amour impossible soumise aux lois de la gravité et créé des images comme on
en avait encore jamais vues sur un écran. Le métrage regorge ainsi de plans et de
séquences inoubliables et d’une grande puissance poétique (cf. : les scènes sur la
montagne ou encore dans la salle de danses) qui font vite oublier les quelques
faiblesses scénaristiques et l’aspect un peu répétitif du procédé narratif. D’autant
que cette romance, simple et belle à la fois, est servie par une distribution de
choix dominée par Kirsten Dunst et Jim Sturgess, tous les deux épatants dans le
rôle des amants que tout sépare. Avec Upside Down, Juan Solanas confirme non
seulement son incontestable talent mais signe également une œuvre somptueuse,
envoûtante et onirique, comme il en existe malheureusement trop peu à l’heure
actuelle. À découvrir de toute urgence.E.B.
V

VACANCES DE DUCOBU (LES)


(Fr., 2012.) R. : Philippe de Chauveron ; Sc. : Philippe de Chauveron, Marc
de Chauveron et Guy Laurent d’après les bandes dessinées de Godi et
Zidrou ; Ph. : Christophe Paturange ; M. : Marc Chouarin ; Pr. : UGC et
les films du 24 ; Int. : François Viette (Ducobu), Juliette Chappey (Léonie
Gratin), Elie Semoun (Latouche), Joséphine de Meaux (Mlle Rateau),
Helena Noguerra (Adeline Gratin). Couleurs, 94 min.
Le cancre Ducobu se retrouve en vacances avec la forte en thème Léonie
Gratin, son père espérant séduire la mère de Léonie. Au même endroit se
retrouve le strict professeur Gustave Latouche qu’accompagne la professeur de
musique, Mlle Rateau. Cocktail explosif.
Revoici notre cancre national et ses souffre-douleurs, loin de l’école Saint-
Potache mais au club Mickey. Succès à nouveau garanti en salle et sur les
chaînes de télévision.J.T.

VACANCES
DU PETIT NICOLAS (LES)**
(Fr., 2014.) R. : Laurent Tirard ; Sc. : Laurent Tirard et Grégoire Vigneron
d’après les personnages de Goscinny et Sempé ; Ph. : Denis Rouden ; M. :
Eric Neveux ; Pr. : Fidélité Films ; Int. : Mathéo Boisselier (Nicolas), Valérie
Lemercier (la mère de Nicolas), Kad Merad (le père de Nicolas), François-
Xavier Demaison (Le Bouillon), Bouli Lanners (M. Bernique), Judith Henry
(Mme Bernique), Luca Zingaretti (le producteur), Francis Perrin (le
directeur), Daniel Prévost (M. Moucheboume), Dominique Lavanant
(Mémé). Couleurs, 97 min.
Le Petit Nicolas part à la mer en vacances avec Papa, Maman et Mémé. À
l’hôtel Papa rencontre un ami M. Bernique qui a une fille, Isabelle. Papa dit
qu’on devrait la marier avec Nicolas, mais celui-ci aime Marie-Edwige. Sur la
plage Maman est remarquée par un producteur de films qui invite la famille à
une soirée où il tente de séduire Maman. Mais celle-ci se dérobe et tout le monde
rentre à la maison. Nicolas retrouve Marie-Edwige.
Revoici les charmants personnages de Sempé et Goscinny. C’est la voix de
Nicolas qui raconte l’histoire et y apporte un charme supplémentaire. S’y ajoute
la nostalgie des congés payés des années 60. On se fait aux interprétations de
Valérie Lemercier et Kad Merad, formidables comédiens, mais qui avaient été
jugés un peu âgés lors de la première version, en 2009. Gros succès populaire
amplement mérité.J.T.

VACHE (LA)*
(Fr., 2015) R. : Mohamed Hamidi ; Sc. : M. Hamidi, Alain-Michel Blanc,
Fatsah Bouyahmed ; Ph. : Elin Kirschfink ; M. : Ibrahim Maalouf ; Pr. :
Nicolas Duval-Adassovsky, Yann Zenou, Laurent Zeitoun, Jamel
Debbouze ; Int. : Fatsah Bouyahmed (Fatah), Lambert Wilson (Philippe),
Jamel Debbouze (Hassan). Couleurs, 91 min.
Fatah, un petit paysan algérien, est invité au Salon de l’Agriculture à Paris
pour y faire concourir sa vache Jacqueline. Il s’embarque avec elle sur un ferry
qui les conduits à Marseille. Puis, à pied, il poursuit son chemin pour un voyage
riche en rencontres, telle celle de Philippe, un comte désargenté, dans son
château qui menace de tomber en ruines.
Un petit film inspiré par La Vache et le Prisonnier (d’ailleurs cité par un
extrait) avec Fernandel. Pas un nuage à l’horizon. Fatah est la bonhomie même,
ses rencontres sont placées sous le signe de l’entraide. C’est en tout point
prévisible. Un film quelque peu démago où « tout le monde il est beau, tout le
monde il est gentil ». Grand prix au festival d’Alpe-d’Huez.C.B.M.

VAGABOND BIEN-AIMÉ (LE)*


(The Beloved Vagabond ; Fr., 1936.) R. : Kurt Bernhardt ; Sc. : Greta
Heller, d’après le roman de William J. Locke ; Ph. : Franz Planer ; M. :
Darius Milhaud ; Ch. : Mireille et Jean Nohain ; Pr. : Ludovico Toeplitz ;
Int. : Maurice Chevalier (Gaston de Nérac), Betty Stockfeld (Joanna
Rushworth), Hélène Robert (Blanquette), Serge Grave (Asticot), Austin
Trevor (comte de Verneuil), Charles Carson (Mr. Rushworth), Fernand
Ledoux (major Walters). NB, 76 min.
Installé à Londres, l’architecte Gaston de Nérac est amoureux de Joanna
Rushworth. Mais, rejeté par la famille de la jeune femme, il retourne en France
en compagnie d’Asticot, un jeune garçon pour qui il s’est pris d’affection. Sur
les routes de Provence, il rencontrera la jeune Blanquette qui saura trouver son
cœur et lui fera oublier son amour perdu.
« C’est Maurice qui conduit le bal », commentait la bande-annonce. Après
son prestigieux séjour à Hollywood dans les premières années du parlant,
Maurice Chevalier était de retour en Europe et avait tourné la même année
L’Homme du jour de Julien Duvivier et surtout Avec le sourire de Maurice
Tourneur. Ce troisième film fait piètre figure en regard du précédent et n’ajoute
rien à la gloire de cet ambassadeur de la gouaille parisienne si populaire auprès
du public anglo-saxon, mais nous n’en connaissons que la version française.
C’est, semble-t-il, dans ce « road movie » avant la lettre que Chevalier a créé la
chanson de Mireille et Jean Nohain « Quand un vicomte… ». Margaret
Lockwood qui jouait Blanquette dans la version anglaise, sera, deux années plus
tard, l’héroïne d’Une femme disparaît (1938) d’Alfred Hitchcock. Considéré
comme perdu, le film est ressorti en vidéo grâce à une copie retrouvée à la
Cinémathèque de Toulouse.R.L.

VAIANA. LA LÉGENDE
DU BOUT DU MONDE*
(Moana ; USA, 2016.) R. : Don Hall et Chris Williams ; Sc. : Jared Bush ;
Animation : Hyrum Osmond ; M. : Mark Mancina ; Pr. : Walt Disney ;
Voix. : Auli Cravalho/ Cerise Calixte (Vaiana), Dwayne Johnson/ Anthony
Kavanagh (Maui), Nicole Scherzinger/ Mareva Galanter (Sina). Couleurs,
112 min.
Vaiana est la fille d’un chef auquel elle doit succéder. Mais son rêve est de
découvrir les océans. Quand son peuple manque de poisson, elle prend la mer
avec le demi-dieu Maui pour apaiser le dieu Mutunui.
Nouveau film des studios Disney après quelques années de silence. Numéros
musicaux réussis, intrigue soignée, personnages pittoresques, décors exotiques.
Toutefois Vaiana ne retrouve pas le charme des bandes anciennes. Mais
qu’importe pour un nouveau public.J.T.

VALENTIN, VALENTIN*
(Fr., 2014.) R. : Pascal Thomas ; Sc. : P. Thomas, Nathalie Lafaurie, Pascal
Bonitzer, Clémence de Biéville, François Caviglioli, d’après Ruth Rendell ;
Ph. : Jean-Marc Fabre ; M. : Reinhardt Wagner ; Pr. : Saïd Ben Saïd ; Int. :
Vincent Rottiers (Valentin), Marilou Berry (Elodie), Marie Gillain
(Claudia), Géraldine Chaplin (Jane), Arielle Dombasle (la mère), François
Morel (Roger), Christine Citti (Antonia), Christian Vadim (Sergio), Félix
Moati (Romain), Isabelle Candelier (Rose), Alexandra Stewart (Sylvie),
Agathe Bonitzer (Florence), Louis-Do de Lencquesaing (Freddy). Couleurs,
106 min.
Le corps de Valentin est retrouvé assassiné dans le bois de Vincennes.
Pourtant chacun aimait bien ce gentil garçon aux yeux bleus. Qui peut bien être
le coupable ?
De toute évidence, l’intrigue criminelle n’intéresse guère les auteurs de ce
film inspiré d’un roman de Ruth Rendell ; la résolution finale est
particulièrement bâclée. Ils préfèrent brosser avec fantaisie une galerie de
portraits des pittoresques habitants de ce quartier de Saint-Mandé : les étudiantes
délurées, la maîtresse volcanique et son mari jaloux, la vieille anglaise
alcoolique, le concierge pédophile, l’ancien légionnaire, etc. C’est agréablement
croqué, tel que l’a voulu Pascal Thomas, et ça ne prête pas à conséquence. Un
simple divertissement.C.B.M.

VALLÉE DE L’OR NOIR (LA)


(Campbell’s Kingdom ; GB, 1957.) R. : Ralph Thomas ; Sc. : Robin Estridge,
d’après le roman de Hammond Innes (1952) ; Ph. : Ernest Stewart ; M. :
Clifton Parker ; Pr. : Betty E. Box ; Int. : Dirk Bogarde (Bruce Campbell),
Stanley Baker (Owen Morgan), Michael Craig (Boy Bladen), Barbara
Murray (Jean Lucas), James Robertson Justice (James Macdonald), Athene
Seyler (miss Abigail), Robert Brown (Creasey), John Laurie (Mac), Sidney
James (le conducteur de camion), Mary Merrall (miss Ruth), Finlay Currie
(le vieux prêcheur), Peter Illing (un médecin). Couleurs, 100 min.
Dans une vallée constamment enneigée du Canada, le vieux Campbell vient
de mourir. Son petit-fils, Bruce Campbell, lui succède et deux clans
s’affrontent : ceux qui croient, comme le géologue Boy Bladen, que le sous-sol
recèle du pétrole, et les autres, conduits par l’entrepreneur Owen Morgan, qui
construisent un barrage et vont noyer toute la région. Bruce prend le parti de
Bladen contre les méthodes expéditives de Morgan et apporte sur le terrain le
matériel nécessaire au forage. Le pétrole jaillit enfin, tandis que le barrage
construit par Morgan cède en raison de la mauvaise qualité du béton…
On le constate, le script est d’une convention éculée. Mais le film est sauvé
par une superbe photographie de paysages sauvagement pittoresques, et les
prestations d’une pléiade de comédiens toujours parfaits dans leurs rôles. Quant
à la séquence de la rupture du barrage qui constitue le point d’orgue du film, elle
est spectaculaire à souhait et, même aujourd’hui, s’avère toujours aussi
impressionnante en regard des possibilités offertes par les techniques modernes.
Le film fut d’ailleurs récompensé par le prix du plus spectaculaire de l’année
(Picturegoer Annual Award décerné de 1933 à 1959).R.L.

VALLEY OF LOVE**
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Guillaume Nicloux ; Ph. : Christophe Offenstein ; M. :
Charles Ives ; Pr. : Sylvie Pialat ; Int. : Isabelle Huppert (Isabelle), Gérard
Depardieu (Gérard). Couleurs, 92 min.
Isabelle et Gérard, deux comédiens qui se sont autrefois aimés et qui se sont
quittés depuis longtemps, se rendent à l’étrange rendez-vous que leur a fixé leur
fils Michael dans la Vallée de la Mort aux Etats-Unis. Or celui-ci s’est suicidé il
y a six mois.
Ce film est d’abord les retrouvailles de deux monstres sacrés du cinéma
français. Ils interprètent des acteurs et jouent chacun avec sa propre image. Dans
de splendides décors désertiques, c’est aussi une histoire d’amour manquée où
plane l’ombre de la mort. Le titre est explicite. Pas de mysticisme, pas de
spiritualité, seulement un climat d’étrangeté parfaitement réussi.C.B.M.

VALSE ROYALE*
(Fr., All., 1936.) R. : Jean Grémillon ; Sc. : Emil Burri, Walter Foster ;
Dial. : Henri Falk, Emil Burri ; Ph. : Konstantin Irmen-Tschet ; M. Franz
Doelle, Henri Falk ; Son : Hermann Fritzsching ; Déc. : Robert Herith,
Walter Röhrig ; Mont. : Klaus Stapenhorst ; Pr. : UFA, Babelsberg Films,
Alliance Cinématographique Européenne ; Int. : Henri Garat (Michel de
Thalberg), Renée Saint-Cyr (Thérèse Tomasoni), Mila Parély (Anne
Tomasoni), Alla Donell (la princesse Elisabeth, dite Sissi), Christian-Gérard
(Pilou), Adrien Le Gallo (Le Roi Max de Bavière), Bernard Lancret
(l’empereur François-Joseph), Lucien Dayle (Gargamus), Georges Prieur
(Le comte Thalberg), Edmond Beauchamp, Jean Aimé, Curt Jürgens. NB.
95 min.
1852 à Vienne, le jeune empereur François-Joseph envoie son ami le comte
Michel de Thalberg à Munich pour aplanir les obstacles qui rendent incertain son
mariage avec la Princesse Élisabeth, plus familièrement Sissi. Rendu à Munich,
chemin faisant, le jeune officier sort une jeune fille d’un mauvais pas et lui vole
un baiser. Lors d’un bal, il tombe amoureux de Thérèse – laquelle ne tarde pas
lui rendre son amour. Mais Michel, à son insu, est recherché par les autorités
pour avoir attenté à l’honneur de la jeune fille, qui s’avère être la sœur de
Thérèse. Identifié, il est enjoint d’épouser Anne. Confusions d’identité,
quiproquo, désespoir de Michel, l’affaire prend un tour dramatique lorsque, sur
intervention de Sissi, après moult rebondissements, l’affaire est éclaircie. Et trois
mariages se dérouleront dans le même temps : Élisabeth et François-Joseph,
Michel et Thérèse, Anne et Pilou…
C’est Raoul Ploquin, responsable des productions et coproductions
françaises à Babelsberg qui proposa à Jean Grémillon de réaliser la version
française, avec l’équipe technique allemande, de königwalser mis en scène par
Herbert Maisch, Raoul Ploquin, connu pour son action somme toute bienfaisante
pour le cinéma français sous l’Occupation. Le film commence et l’on s’attend au
pire dans le genre viennoiserie bavaroise, lorsque le film prend consistance et
que l’on sent une réelle maîtrise : en effet, Grémillon joue avec bonheur sur deux
registres, le comique et le quasi dramatique : dramatique quant aux épreuves de
Michel, comique quant à la bourgeoisie munichoise, plus moraliste que le roi.
Quelques saillies de bon aloi : « nous sommes ici par la volonté du peuple » ou
« une révolution ? Non, une émeute » Et Grémillon joue sur l’opposition entre la
royauté très louis-philipparde de Bavière et les fastes de la Cour d’Autriche. Au
demeurant, un solide Grémillon.P.H.

VAMPIRE ACADEMY
(Vampire Academy ; USA, 2014.) R. et Sc. : Mark Waters ; Ph. : Tony
Pierce-Roberts ; M. : Rolfe Kent ; Eff. sp. : Nick Rideout ; Eff. vis. : Marc
Jouveneau ; Pr. : Angry Films, Kintop Pictures et Reliance Entertainment ;
Int. : Zoey Deutch (Rose), Lucy Fry (Lissa), Sarah Hyland (Natalie),
Gabriel Byrne (Viktor). Couleurs, 105 min.
Lissa, princesse vampire, Rose, sa « gardienne », Natalie, fille de Viktor, de
sang royal, sont éléves à l’académie Saint-Vladimir. Elles partagent leur
existence entre des amours interdites et la menace des Strigoï, vampires morts-
vivants.
Dans la lignée de Twilight, un film de vampires pour adolescents. Rien à
voir avec Christopher Lee et Bela Lugosi.J.T.

VEDETTES DU PAVÉ**
(St. Martin’s Lane ; GB, 1938.) R. : Tim Whelan ; Sc. : Clemence Dane ;
Ph. : Jules Kruger ; M. : Arthur Johnston ; Pr. : Charles Laughton, Erich
Pommer ; Int. : Charles Laughton (Charles Staggers), Vivien Leigh (Liberty
dite Libby), Rex Harrison (Harley Prentiss), Larry Adler (Constantine
Dan), Tyrone Guthrie (Gentry). NB, 85 min.
Charles, modeste chanteur des rues londonien au physique peu avantageux,
s’éprend de Libby, jeune fille délurée qu’il a surprise à exercer ses activités de
pickpocket. Il décèle en elle des qualités d’artiste et, fou amoureux d’elle, en fait
sa partenaire…
Un film à découvrir. Hommage ému aux « buskers » (chanteurs des rues) par
le romancier Clémence Dane, Vedettes du Pavé bénéficie en outre d’une
réalisation très vivante de Tim Whelan et d’une distribution absolument
exceptionnelle : Charles Laughton (aussi coproducteur) en artiste de seconde
zone dont l’enveloppe physique disgracieuse cache la beauté des sentiments,
Vivien Leigh (juste avant Autant en emporte le vent), pleine d’allant et de
vivacité ainsi que Rex Harrison en compositeur de chansons. Qui dit mieux ?
G.B.

VENDEUR*
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Sylvain Descloux ; Ph. : Emmanuel Soyer ; M. :
Amaury Chabauty ; Pr. : Sésamex Films ; Int. : Gilbert Melki (Serge), Pio
Marmaï (Gérald), Pascal Elso (Daniel), Clémentine Poidatz (Karole), Sara
Giraudeau (Chloé). Couleurs, 89 min.
Serge est un vendeur performant de cuisines. Mais il ne s’est pas occupé de
son fils qui voudrait ouvrir un restaurant. Il va lui trouver un job et se mêler de
ses amours. Pas toujours avec succès. Serge se retrouvera vendeur de piscines
dans le Midi.
Un bon témoignage sur notre société. Sautet aurait-il trouvé un héritier ?J.T.

VENGEANCE
DU DOCTEUR JOYCE (LA)**
(The Upturned Glass ; GB, 1947.) R. : Lawrence Huntington ; Sc. : John
Monaghan et Pamela Mason, d’après une histoire de John Monaghan ; Ph. :
Reginald Wyer ; M. : Bernard Stevens ; Pr. : Sydney Box, James Mason,
Betty Box ; Int. : James Mason (Dr. Michael Joyce), Rosamund John
(Emma Wright), Pamela Kellino (Kate Howard), Ann Stephens (Ann
Wright). NB, 86 min.
Éminent neurochirurgien de Harley Street, le docteur Joyce veut venger la
mort d’Emma Wright, la femme qu’il a aimée et qui s’est suicidée en se jetant de
la fenêtre de sa chambre. Il découvre que la belle-sœur d’Emma, Kate Howard,
est la responsable du drame et la précipite dans le vide, à son tour… Bien décidé
à cacher son crime, il porte le corps dans sa voiture pour le faire disparaître.
Mais un confrère qui sollicite son aide pour sauver une fillette blessée dans un
accident de la route, va découvrir son secret, provoquant ses remords et un débat
de conscience qui aboutiront à son propre suicide.
L’étrange histoire d’un homme qui se découvre paranoïaque parce qu’il
éprouve le besoin de confesser son crime pour se justifier. Une œuvre insolite et
méconnue qui s’inscrit dans la grande tradition des films psychanalytiques alors
très en vogue, transcendée par le jeu subtilement nuancé de James Mason et la
mise en scène d’une réelle élégance d’un cinéaste au talent méconnu. Le dernier
film tourné en Grande-Bretagne par James Mason avant son départ pour les
États-Unis où sa carrière va connaître une audience internationale. La scène du
meurtre est jouée par James Mason et Pamela Kellino qui, à l’époque, étaient
mari et femme. Film découvert à la télévision.R.L.

VENGEANCE D’UNE FEMME (LA)**


(La Vingança de una mulher ; Port., 2011.) R. et Sc. : Rita Azevedo Gomes ;
Ph. : Acacio de Almeida ; Déc. : Pedro Sa ; Pr. : C.R.I.M. ; Int : Rita Durao
(la duchesse de Sierra Leone), Fernando Rodrigues, Hugo Tourita.
Couleurs, 100 min.
Roberto, dandy désabusé, traîne son ennui dans les salons et soupant dans
une taverne, se laisse séduire par une prostituée. Il reconnaît la duchesse de
Sierra Leone qui lui explique qu’elle se prostitue pour se venger de son mari en
salissant son honneur. Son mari a fait tuer un soupirant, chaste, de la duchesse et
a donné son cœur à manger à son chien.
Belle adaptation d’un récit de Barbey d’Aurevilly dans Les Diaboliques :
mise en scène raffinée, décors splendides, costumes somptueux conçus par la
metteuse en scène également costumière, musique de Bach et Berg… Une œuvre
élégante sortie presque clandestinement en France.J.T.

VENT SE LÈVE (LE)***


(Kaze tachinu ; Jap., 2013.) R. : Hayao Miyazaki ; Sc. : Hayao Miyazaki,
Salvatore Lista ; M. : Joe Hisaishi ; Pr. : Toshio Suzuki, Studio Ghibli ;
Int. : Hideaki Anno (Jirô Horikoshi), Hidetoshi Nishijima (Honjô), Miori
Takimoto (Naoko Satomi), Masahiko Nishimura (Kurokawa), Mansai
Nomura (Giovanni Battista Caproni). Couleurs, 126 min.
La vie du célèbre ingénieur aéronautique Jirô Horikoshi, de son adolescence
à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en passant par ses recherches en
Allemagne à la fin des années 1920 et son mariage tragique avec la douce Naoko
Satomi, atteinte de la tuberculose.
Le Vent se lève, douzième long métrage du maître de l’animation japonaise
Hayao Miyazaki, peut trouver grâce auprès de tous les spectateurs, y compris les
moins conquis par l’animation japonaise. Bien que souffrant des tares inhérentes
au procédé employé (particulièrement l’impossibilité de restituer le naturel du
mouvement), ce film d’animation sensible et érudit puise son inspiration chez
Paul Valery et Franz Schubert, démontrant l’ouverture au monde du Japon, y
compris sous le long règne de l’empereur Hirohito. Miyazaki abandonne la
poésie écolo et absconse de Princesse Mononoke pour se tourner vers une autre
de ses passions, l’aviation, déjà centrale dans son long métrage de 1992, Porco
Rosso. A travers de magnifiques trouvailles de mise en scène, comme la
séquence où Jirô Horikoshi travaille d’une main, tenant dans l’autre celle de son
épouse alitée, Le Vent se lève sublime le drame d’un homme exceptionnel,
déchiré entre son talent et son amour.G.J.

VÉNUS À LA FOURRURE (LA)***


(Fr, Pol., 2013.) R. : Roman Polanski ; Sc. : Roman Polanski, David Ives,
Leopold von Sacher-Masoch ; Ph. : Pawel Edelman ; M. : Alexandre
Desplat ; Pr. : R.P. Productions, A.S. Films, Monolith Films ; Int. : Mathieu
Amalric (Thomas), Emmanuelle Seigner (Vanda). Couleurs, 96 min.
Thomas ne trouve pas l’actrice qui va interpréter le premier rôle de la
prochaine pièce qu’il mettra en scène : La Vénus à la fourrure. Alors qu’il vient
de terminer ses auditions, Vanda entre dans son théâtre, en retard. L’actrice
débutante, vulgaire au premier abord, démontre à Thomas qu’elle comprend le
rôle mieux que tout autre. Fasciné, le metteur en scène va tomber sous son
charme jusqu’à ce que le rapport de force entre elle et lui s’inverse tout à fait.
Après avoir adapté Yasmina Reza avec Carnage en 2011, Polanski retrouve
le théâtre avec cette mise en scène cinématographique d’une pièce de David
Ives, elle-même inspirée du célèbre roman allemand de Sacher-Masoch. Bien
que le projet semble cousu de fil blanc, le cinéaste déploie des trésors
d’ingéniosité pour surprendre le spectateur à travers cette mise en abîme culottée
de l’œuvre originale. Pour le premier film de sa carrière en langue française,
Polanski fait confiance au talent, maintes fois démontré, de Mathieu Amalric.
Mais c’est sa propre épouse, Emmanuelle Seigner, qui l’emporte avec son
interprétation débordante d’énergie de Vanda, double moderne du personnage de
Wanda von Dunayev. Avec panache et efficacité, le réalisateur de Rosemary’s
Baby et de Chinatown signe ici un film de petite ambition, mais de grande
envergure, et sera récompensé pour la quatrième fois par un César de la mise en
scène.G.J.

VÉNUS NOIRE**
(Fr., 2010.) R. : Abdellatif Kechiche ; Sc. : Abdellatif Kechiche, Ghalya
Lacroix ; Ph. : Lubomir Bakchev, Sofian El Fani ; M. : Slaheddine
Kechiche ; Pr. : Charles Gillibert, Martin et Nathanaël Karmitz ; Int. :
YahimaTorres (Saartjie), André Jacobs (Hendrick Caezar), Olivier
Gourmet (Réaux), Eline Löwensohn (Jeanne), François Marthouret
(Cuvier), Jean-Christophe Bouvet (Mercaillier). Couleurs, 159 min.
À Londres, en 1810, Hendrick Caezar, un Afrikaner, exhibe dans une
baraque foraine, tel un animal sauvage, Saartjie Baartman, son ancienne
domestique, sous le nom de la Vénus hottentote. Elle attire les foules. Lors d’un
procès, elle dit être consentante, se considérant comme une actrice. En 1815, à
Paris, elle obtient le même succès dans les salons mondains. L’anatomiste
Cuvier s’y intéresse et demande à l’examiner.
Le film commence par l’exposé de Cuvier à l’Académie de médecine : pour
lui cette Vénus callipyge n’est pas un être humain et devrait être rattachée au
règne animal (d’ailleurs son moulage est resté exposé en tant que tel au Musée
de l’Homme jusqu’en 1977). Divisé en chapitres, c’est un film à la reconstitution
somptueuse, au rythme effréné, mais souvent répétitif, et surtout d’une durée
excessive. Son propos dénonce le racisme de la société de l’époque ainsi que
l’avidité malsaine du sensationnel, de la part de la populace comme du beau
monde, des journalistes comme des scientifiques. Propos toujours actuels.
Ne pas manquer les documents d’archives du générique final lors du
rapatriement des restes de Saartjie Baartman en 2002.C.B.M.

VÉRITÉ SI JE MENS (LA) 3*


(Fr., 2012.) R. : Thomas Gilou ; Sc. : Gérard Bitton et Michel Munz ; Ph. :
Robert Alazraki ; M. : Hervé Rakotofiringa ; Pr. : La Vérité Production,
Vertigo, Les films Manuel Munz ; Int. : Richard Anconina (Eddie Vuibert),
José Garcia (Serge Benamoul), Bruno Solo (Touati), Vincent Elbaz
(Mimran), Gilbert Melki (Patrick Abitbol), Aure Atika (Karine). Couleurs,
119 min.
La concurrence de la Chine est terrible pour le Sentier et les parents de Serge
Benamou ; Vuibert, Mimrami et Touati sont accusés de contrefaçon ; Abitbol est
soumis à un contrôle fiscal. Tout va mal mais voilà que Vuibert hérite de milliers
de paires de chaussures qu’il doit négocier à Shanghai. Tout s’éclaircit mais pas
pour longtemps car vient le temps des disputes.
On prend les mêmes et on recommence. Si le premier film avait surpris par
l’originalité de son sujet et si l’on pouvait se montrer indulgent, après le
troisième holà ! Le coup des chaussures du pied gauche est connu de tous les
marchands de chaussures, et la vulgarité du ton, malgré le talent des acteurs, finit
par lasser.J.T.

VENGEANCE OF FU MANCHU (THE)


(The Vengeance of Fu Manchu ; GB, Hong Kong, RFA, 1967.) R. : Jeremy
Summers ; Sc. : Peter Welbeck [Harry Alan Towers], d’après Sax Rohmer ;
Ph. : John von Kotze, Stephen Dade ; M. : Malcolm Lockyer ; Pr. : Harry
Alan Towers ; Int. : Christopher Lee (Fu Manchu), Tony Ferrer (inspecteur
Ramos), Tsai Chin (Lin Tang), Douglas Wilmer (Nayland Smith), Wolfgang
Kieling (Dr Lieberson), Susanne Roquette (Maria), Howard Marion
Crawford (Dr Petrie), Noel Trevarthen (Mark Weston), Horst Frank
(Rudy), Peter Carsten (Kurt), Maria Rohm (Ingrid), Mona Chong (Jasmin),
Eddie Byrne (le capitaine). Couleurs, 91 min.
Le maléfique Fu Manchu décide d’éliminer une bonne fois pour toutes son
ennemi juré, Nayland Smith. À cette fin, il fait kidnapper le policier, auquel est
substitué un « double » meurtrier. Pendant ce temps, un émissaire est envoyé
auprès de Fu Manchu, qui accepte de devenir le leader international du crime
organisé. Alors que le « faux » Nayland Smith est pendu haut et court en
Angleterre, le « vrai » parvient à s’extirper des geôles du savant asiate, dont les
plans démoniaques sont, une nouvelle fois, anéantis. Mais le monde entendra de
nouveau parler de Fu Manchu…
Loin de l’atmosphère et du rythme feuilletonesques des deux premiers
épisodes (Le Masque de Fu Manchu [Don Sharp, 1965] et Les 13 Fiancées de
Fu Manchu [D. Sharp, 1966]), ce nouvel opus – plutôt décevant – amorce le
déclin de la franchise initiée par Harry Alan Towers. Pauvrement produit, le film
pèche par un scénario puéril et une mise en scène poussive (l’absence de Sharp
aux manettes se faisant ici cruellement sentir). Restent le duo savoureusement
diabolique formé par Christopher Lee et l’ensorcelante Tsai Chin, ainsi que les
contributions d’Horst Frank et de Peter Carsten dans leurs numéros habituels de
fieffées canailles.A.M.

VERLORENE SOHN (DER)**


(All., 1934.) R. et Sc. : Luis Trenker ; Ph. : Albert Benitz et Reitmar
Kuntze ; M. : Giuseppe Becce ; Pr. : Deutsche Universal Film ; Int. : Luis
Trenker (Tonio Feuersinger), Maria Andergast, Marian Marsch. NB,
90 min.
Tonio Feuersinger, joyeux bûcheron et guide de montagne bavarois (et non
pas tyrolien, comme l’affirment Cadars et Courtade) rêve de quitter son pays
pour les USA. L’occasion se présente quand, escaladant un pic pendant une
tempête de neige, il sauve la vie à la jolie héritière new-yorkaise Marian
Williams. Quittant sa fiancée au village, il se rend donc dans la ville au drapeau
étoilé. Hélas, la crise de Wall Street y fait ses ravages. Marian est absente, et il
parcourt New York à pied, avec un ami aussi clochard que lui. Il en est réduit à
voler un morceau de pain et ne trouve qu’un job fort dangereux comme ouvrier
sur un gratte-ciel, ou d’autres travaux fort peu rémunérés. Enfin, assistant d’un
boxeur au Madison Square Garden, indigné contre un adversaire déloyal il
monte sur le ring et, d’un coup de poing rageur, met KO le tricheur. Marian a
assisté au combat et, ravie, invite Tonio chez elle, le couvrant de dollars. Elle
veut même l’épouser ! Mais la nostalgie est trop forte, et, lors de la joyeuse fête
du Masque du Soleil, le « fils égaré » rentre en Bavière (nazie) retrouver son
père et sa fiancée.
Inédit en France, le film fut couronné à la Biennale de Venise « pour la
noblesse de son propos. » Redécouvert par le DVD.U.S.
VERS L’AUTRE RIVE**
(Kishibe no tabi ; Jap., 2015.) R. : Kiyoshi Kurosawa ; Sc. : Kiyoshi
Kurosawa et Takashi Ujita ; Ph. : Akiko Ashizawa ; M. : Yoshihide Otomo
et Naoko Eto ; Pr. : Amuse, Wowow, Showgate ; Int. : Eri Fukatsu (Mizuki)
Tadanobu Asano (Yusuke), Masao Komatsu (M. Shimakage). Couleurs,
127 min.
Trois ans après sa mort, Yusuke rend visite à sa veuve, Mizuki, et lui
propose un voyage… chez des morts.
Un film étrange qui développe l’idée que des morts sont souvent plus vivants
que les vivants et que l’amour est plus fort que la mort.J.T.

VERY BAD COPS**


(The Other Guys ; USA, 2010.) R. : Adam McKay ; Sc. : Adam McKay et
Chris Henchy ; Ph. : Oliver Wood ; M. : Jon Brion ; Pr. : Columbia
Pictures ; Int. : Will Ferrell (Gamble), Mark Wahlberg (Terry Holtz), Eva
Mendes (Dr Gamble), Michael Keaton (Capitaine Mauchi), Steve Coogan
(David Ershon). Couleurs, 107 min.
Les deux meilleurs inspecteurs de la police de New York se tuent en
poursuivant des cambrioleurs qui étaient aussi des acrobates. Ils sont remplacés
par l’inspecteur Holtz, un troisième couteau, et son second, Gamble qui n’aime
rien tant que son fauteuil de bureau. Malgré leur manque de flair, ils vont mettre
fin à une grosse magouille financière.
Jolie satire des polars à la Bruce Willis. Un nouveau tandem est né : Ferrell-
Wahlberg, complémentaires et drôles. McKay mène son intrigue tambour battant
à partir d’un scénario particulièrement ingénieux.J.T.

VERY BAD TRIP 2


(The Hangover 2 ; USA, 2011.) R. : Tod Phillips ; Sc. : Craig Mazin et Todd
Phillips ; Ph. : Lawrence Sher ; M. : Christophe Beck ; Pr. : Green Hat
Films ; Int. : Bradley Cooper (Phil), Ed Helms (Stu), Zach Galifianakis
(Alan), Justin Bartha (Doug), Mike Tyson (lui-même). Couleurs, 100 min.
Stu va se marier en Thaïlande. Il invite Alan et Phil. Après avoir pris l’avion,
ils se retrouvent sur une plage à prendre une bière avec le jeune Teddy et se
réveillent dans un hôtel de Bangkok sans se souvenir de ce qui s’est passé. Mais
Teddy a disparu. Or c’est le frère de la mariée. On se lance à sa recherche. En
réalité il était resté dans l’ascenseur en panne. Le mariage aura bien lieu.
Suite ou remake d’un gros succès de 2009, mais l’effet de surprise ne joue
plus.J.T.

VICE-VERSA***
(Inside Out ; USA, 2015.) R. et Sc. : Pete Docter ; Ph. : Patrick Lin et Josh
Cooley ; M. : Michael Giacchino ; Pr. : Pixar Animation Studios et Walt
Disney Pictures ; Voix : Amy Poehler/ Charlotte Le Bon (Joie), Phyllis
Smith/ Marilou Berry (Tristesse), Mindy Kaling/ Mélanie Laurent (Dégoût),
Lewis Black/ Gilles Lellouche (Colère). Couleurs, 94 min.
Dans la tête de la petite Riley, le quartier cérébral est régi par cinq
émotions : Joie, qui domine, entourée de Tristesse, Peur, Colère et Dégoût. À
travers la vie familiale, la scolarité ou la rencontre d’un garçon, il faut toujours
maintenir l’équilibre. Il faut que Riley passe une belle journée et une belle vie.
Que se passe-t-il dans le cerveau d’une petite fille ? C’est ce que nous révèle
Vice-versa. Ce film d’animation aux créatures originales est considéré comme
l’une des plus belles réussites des studios Pixar. Il vise le public des adultes
autant que celui des enfants.J.T.

VICTOIRE DE LA FOI
(Sieg des Glaubens ; All., 1933.) R. : Leni Riefenstahl ; Technicien : Richard
Quass ; Caméras : Sepp Allgeier, Franz Weikmayr ; Ph. : S. Schulze ; Déc. :
Albert Speer ; M. : Herbert Windt, Pr. : NSDAP. NB, 60 min.
Le congrès nazi de la victoire, à Nuremberg du 1er au 3 septembre 1933. Il
réunit 500 000 partisans.

Toute sa vie, Leni Riefenstahl fut très économe de vérité. Ainsi elle affirma,
sans rire, qu’elle n’avait jamais été nazie, alors que les documents qu’elle avait
rédigés et signés prouvent abondamment le contraire. Ainsi il faut prendre avec
d’extrêmes précautions ce qu’elle a affirmé dans ses Mémoires. Elle aurait reçu
l’ordre formel de filmer le Congrès du Parti à Nuremberg en 1933 à peine trois
jours avant son début. Elle n’aurait réalisé ce film que contrainte et forcée sur
commande officielle du parti nazi. Elle n’aurait eu que trois cameramen, et
même, dépourvue de la carte de la Chambre de cinéma, la petite équipe ne
pouvait installer ses caméras sans se faire virer brutalement par les services
d’ordre. Enfin pour obtenir son exonération, elle aurait clamé haut et fort n’avoir
jamais tourné de documentaires auparavant. En plus, elle n’aurait eu ni capitaux
suffisants, ni l’espace nécessaire pour effectuer le montage. Quel fut le résultat ?
Aujourd’hui on peut juger que, même si ses jérémiades sur le manque de moyens
sont factices ou du moins exagérées, le moyen métrage qui en résulte, monté à
très grande vitesse, et dont le succès en fit une artiste officielle, est des plus
réussis. En effet, ce qui aurait pu être, sans le talent de la réalisatrice, un
spectacle soporifique d’allocutions interminables et de défilés monotones de
troupes marchant au pas, se regarde avec un vif intérêt. Et pas seulement pour sa
belle brochette de criminels : Hitler d’abord, puis Rudolf Hess, Baldur von
Schirach, Goering, Streicher, Goebbels, et enfin le corpulent Ernst Röhm, qui
sera bientôt liquidé lors de la Nuit des Longs Couteaux. Pour le moment, après le
Führer, c’est bien lui la star du Congrès. Et qu’a osé écrire Leni de cette orgie de
drapeaux à swastika omniprésents, de marches militaires conclues aux sons du
Horst Wessel Lied, de discours tonitruants ? Que ce documentaire ne contenait
pas de propagande nazie.U.S.
VICTORIA**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Christine Triet ; Ph. : Simon Beaufils ; Pr. :
Emmanuel Chaumet ; Int. : Virginie Efira (Victoria), Vincent Lacoste
(Sam), Melvil Poupaud (Vincent), Laurent Poitrenaux (David), Laure
Calamy (Christelle). Couleurs, 96 min.
Victoria (une avocate pénaliste séparée de son mari David, un écrivain qui
entend faire état de leur vie privée) est sollicitée pour sa défense par son ami
Vincent accusé du meurtre de sa compagne. Par déontologie, elle refuse. Elle
finit cependant par accepter, même s’il lui est difficile de gérer vie
professionnelle et privée. Elle engage, comme baby-sitter de ses fillettes, Sam,
un jeune dealer qu’elle a autrefois aidé ; il lui sera d’un grand secours.
Un film sans prétention, même si le message féministe est facile à percevoir.
C’est une très agréable et réjouissante comédie menée avec beaucoup d’abattage
par Virginie Efira et sa complice Laure Calamy, ces deux ravissantes actrices.
Les hommes, eux, sont relégués au second plan. N’oublions pas, une séquence
fort drôle, lors du procès, où un chien est appelé à la barre comme
témoin !C.B.M.

VIDA Y COLOR**
(Vida y color ; Esp., 2005.) R. et Sc. : Santiago Tabernero ; Ph. : José Luis
Alcaine ; M. : Matthew Herbert, Paco Ortega ; Pr. : Loris Omedes, Gaizka
Urresti ; Int. : Junio Valverde (Federico « Fede » Flores Lopez), Silvia
Abascal (Bego), Joan Dalmau (le grand-père), Nadia de Santiago (Sara),
Miguel Angel Silvestre (Javi), Natalia Abascal (Ramona). Couleurs, 97 min.
Espagne, automne 1975. Pendant que Franco vit ses dernières heures à
l’hôpital de la Paz, Fede, un adolescent du quartier de Las Islas à Madrid, entre
tant bien que mal dans l’aventure de la vie…
Vida y color se présente sous la forme d’une triple chronique : l’une, douce-
amère, du passage à la maturité du timide Fede (Junio Valverde), l’autre,
pittoresque, d’un quartier madrilène coupé du reste de la ville par un sombre
tunnel, et la dernière, ambitieuse, des derniers jours du franquisme. Satisfaisant
dans les trois domaines, le film de Tabernero est bien joué par une troupe
homogène, au milieu de laquelle on remarque en particulier la jeune Natalia
Abascal, attachante attardée mentale. Le film est en outre fort bien éclairé par le
grand maître José Luis Alcaine, les séquences du tunnel terrorisant, de l’arbre
carbonisé et de l’immeuble inachevé se distinguant tout particulièrement.G.B.

VIE AU RANCH (LA)**


(Fr., 2010.) R. : Sophie Letourneur ; Sc. : Sophie Letourneur et Delphine
Agut ; Ph. : Claire Mathon ; Pr. : Emmanuel Chaumet ; Int. : Sarah Jane
Sauvegrain (Pam), Eulalie Juster (Lola), Mahault Mollaret (Manon).
Couleurs, 91 min.
Le « ranch » est un petit appartement parisien que se partagent Pam et
Manon, deux étudiantes, et où se retrouve une bande de garçons et de filles. On y
parle de tout et de rien, mais surtout de relations sentimentales.
« Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire », aurait dit Zazie en
voyant ce film. Elle n’aurait pas eu tort. Les filles jacassent, les garçons se
prennent au sérieux… On n’entend pas leurs discussions perdues dans le
brouhaha… C’est insupportable ! Et puis le charme du film opère : la
spontanéité de la réalisation, le naturel des comédiens (non professionnels)
retiennent l’attention. On est devant un portrait de groupe, une belle tranche de
vie sur une génération en devenir.
C.B.M.

VIE COMMENCE
À QUARANTE ANS (LA)*
(Life Begins at Forty ; USA, 1935.) R. : George Marshall ; Sc. : Lamar Trotti
et Robert Quillen, inspiré du livre de Walter B. Pitkin (1932) ; Ph. : Harry
Jackson ; M. : Samuel Kaylin ; Pr. : Sol M. Wurtzel pour Fox Film
Corporation ; Int. : Will Rogers (Kenesaw H. Clark), Richard Cromwell
(Lee Austin), George Barbier (colonel Joseph Abercrombie), Rochelle
Hudson (Adele Anderson), Jane Darwell (Ida Harris), Slim Summerville
(T. Waterson Meriweather), Sterling Holloway (Chris), Thomas Beck (Joe
Abercrombie). NB, 79 min.
Directeur d’un journal local et principal rédacteur, Kenesaw Clark réussit à
prouver l’innocence de Lee Austin, injustement accusé par le colonel
Abercrombie, directeur de la banque, d’avoir détourné de l’argent à son profit.
Découvrant que son propre fils Joe est le coupable, le colonel fera contre
mauvaise fortune bon cœur et acceptera de reprendre le jeune homme qui, par la
même occasion, gagnera le cœur d’Adele Anderson, la séduisante institutrice.
L’une de ces innombrables comédies rurales qui enchantèrent les États-Unis
à l’heure de la Grande Dépression. Best-seller à sa sortie, le livre de Walter
Pitkin ne servit qu’à donner son titre au film. Présenté comme un « chercheur de
vérité » dans le genre de Diogène, le rôle de journaliste local permettait à Will
Rogers, plein de bonhomie et de bon sens et incarnation même de la conscience
de l’Américain moyen, d’émailler les dialogues de ces maximes à l’emporte-
pièce – réputées souvent improvisées en cours de tournage – dont il avait le
secret et qui faisaient les délices de l’Amérique profonde. « Les riches sont tous
les mêmes. Ils passent leur temps à gagner de l’argent. Et devenus vieux, ils ne
savent pas quoi en faire » : de telles sorties provoquaient l’hilarité et des
applaudissements durant les projections. Il n’y a pas très longtemps, le critique et
historien Leonard Maltin s’émerveillait de constater que la vision de l’American
Way of Life qui se dégage du film restait étonnamment contemporaine.
Découvert en vidéo. Pour Will Rogers, voir aussi David Harum et Pourvu que
ça tombe.R.L.

VIE D’ADÈLE (LA)***


(Fr., 2013.) R. : Abdellatif Kechiche ; Sc. : Abdellatif Kechiche, Ghayla
Lacroix d’après la bande dessinée de Julie Maroh ; Ph. : Sofian El Fani ;
Pr. : Vincent Maraval, Abdellatif Kechiche et Brahim Chioua ; Int. : Adèle
Exarchopoulos (Adèle), Léa Seydoux (Emma), Salim Kechiouche (Samir),
Aurélien Recoing (le père d’Adèle), Catherine Salée (la mère d’Adèle),
Benjamin Siksou (Antoine), Jérémie Laheurte (Thomas). Couleurs,
179 min.
Chapitre I :
À Lille, Adèle, une lycéenne, a pour petit ami un garçon de son âge. Dans la
rue elle croise le regard d’une jeune femme aux cheveux bleus. Elle la retrouve
dans un bar gay. C’est Emma, une étudiante aux Beaux-Arts qui vit librement
son homosexualité. Elles se revoient et deviennent amantes.
Chapitre 2 :
Quelques années plus tard, Adèle est institutrice en maternelle et vit en
couple avec Emma qui va exposer dans une galerie. Celle-ci surprend Adèle
dans les bras d’un collègue. C’est la rupture.
« L’amour n’a pas de sexe », est-il dit. S’inspirant d’une BD de Julie Maron
(Le bleu est une couleur chaude) qu’il modifie passablement Kechiche réalise
« une grande histoire d’amour » ; il se trouve qu’elle est homosexuelle. Sans
hypocrisie, et même avec pudeur (aucun sexe à l’écran), il filme les étreintes
passionnées de ses superbes actrices comme on peut admirer des nus, sculptures
ou peintures, dans un musée (ici la « piscine » de Roubaix). Le film se passe sur
une dizaine d’années (Adèle a quinze ans au début) mais privilégie quelques
moments forts en de longues séquences très dialoguées, en gros plans, champ
contre champ. Loin d’être provocatrice, c’est une œuvre intellectualisée (on
évoque Marivaux et Sartre, Schiele et Klimt, on parle philosophie). Malgré sa
durée inhabituelle, elle est passionnante du début à la fin. Et les deux excellentes
comédiennes sont superbes. Palme d’or à Cannes 2013.C.B.M.

VIE DOMESTIQUE (LA)**


(Fr., 2012.) R. : Isabelle Czajka ; Sc. : Isabelle Czajka, d’après le roman de
Rachel Cusk ; Ph. : Renaud Chassaing ; Pr. : Patrick Sobelman ; Int. :
Emmanuelle Devos (Juliette), Julie Ferrier (Betty Delavalle), Natacha
Régnier (Marianne), Helena Noguerra (Inès), Laurent Poitrenaux
(Thomas), Marie-Christine Barrault (Nicole). Couleurs, 93 min.
Juliette, 42 ans, a un mari bien payé, deux enfants, une belle maison. Sa vie
n’est pas désagréable mais elle passe beaucoup de son temps à s’occuper de son
intérieur et de ses enfants, à organiser des dîners pour des amis. Il lui manque
pourtant un petit quelque chose pour être tout-à-fait heureuse. Sentiment
d’incomplétude que partagent ses amies Betty et Marianne…
Ce très bon film d’Isabelle Czajka réalise la synthèse parfaite entre Mrs.
Dalloway de Virginia Woolf et la série Desperate Housewives : comme dans ces
œuvres en effet, on nous montre – mais dans un contexte français – le quotidien
de femmes aisées qui n’ont pour remplir leurs journées que l’entretien de la
maison et la garde des enfants alors que Monsieur se réalise au travail ; et
comme maigre exutoire que de se rencontrer chaque après-midi entre 14 et
16 heures autour d’une tasse de café. Il y a Juliette (Emmanuelle Devos,
impeccable), qui fut professeur de lettres, Inès (Helena Noguerra, à contre-
emploi), qui n’en peut plus de se retrouver seule après l’école avec ses enfants,
et Marianne (Natacha Régnier, pathétique) qui, enceinte à nouveau, a peur d’être
dépassée par les événements. Trois femmes qui, dans le rôle traditionnel que leur
a attribué la société, s’étiolent. À lire ces lignes, on pourrait redouter un film
dogmatique où les idées prennent le pas sur l’art et la psychologie. Il n’en est
rien : écran large, photographie raffinée, unité de temps de 24 heures (comme
Mrs. Dalloway, Juliette prépare un dîner pour le soir), interprétation de qualité,
étude de caractères fouillée. Isabelle Czajka est une réalisatrice à suivre.G.B.

VIE D’UNE AUTRE (LA)*


(Fr., 2011.) R. et Sc. : Sylvie Testud ; Ph. : Thierry Arbogast ; M. : André
Dziezuk ; Pr. : ARP Selection, Dialogues Films, Numéro 4 ; Int. : Juliette
Binoche (Marie Speranski), Mathieu Kassovitz (Paul Speranski), Aure
Atika (Jeanne), Danielle Lebrun (Denise). Couleurs, 97 min.
Marie est amoureuse de Paul. Ils couchent ensemble. Quand Marie se
réveille… quinze années ont passé sans le moindre souvenir pour elle. Or elle
s’est mariée avec Paul et elle vient de demander le divorce !
Un scénario original et Sylvie Testud derrière la caméra : pourtant la critique
a été féroce. « Ce film ni drôle ni émouvant apparaît aussi mièvre que factice »,
écrit Laurent Dandrieu. D’autres sont plus sévères. Une œuvre à revoir et peut-
être à réhabiliter.J.T.

VIE EN GRAND (LA)*


(Fr., 2015.) R. : Mathieu Vadepied ; Sc. : Mathieu Vadepied, Olivier
Demangel et Vincent Poymiro ; Ph. : Bruno Romiguière ; M. : Flemming
Nordkrok ; Pr. : Bruno Nahon ; Int. : Balamine Guirassy (Adama), Ali
Bidanessy (Mamadou), Guillaume Gouix (le prof de gym), Joséphine de
Meaux (la C.P.E.). Couleurs, 93 min.
Adama, un gamin de 14 ans, en échec scolaire, est menacé d’exclusion par la
C.P.E. du lycée. Il vit avec sa mère, séparée de son père, dans une HLM de la
banlieue parisienne. Il tombe sous la coupe d’un mafieux qui l’oblige, avec son
copain Mamadou, à se mêler au trafic de la drogue. Son prof de gym va tenter de
le sortir de l’ornière.
Réalisé à Stains, c’est encore un film sur le mal des banlieues avec tous ses
clichés – mais peut-être aussi avec un peu plus de délicatesse grâce à la fraîcheur
de son jeune interprète. Un film aux bons sentiments, à la fin prévisible, qui se
voit sans ennui.C.B.M.

VIE PURE (LA)*


(Fr., 2014.) R. : Jérémy Banster ; Sc. : J. Banster, Stany Coppet ; Ph. : Rudy
Harbon ; M. : Nathaniel Méchaly ; Pr. : Olivier Compère ; Int. : Stany
Coppet (Raymond Maufrais), Aurélien Recoing (Edgar, son père), Elli
Medeiros (Marie-Rose, sa mère), Daniel Duval (« Tonton »), Alex Descas (le
député). Couleurs, 93 min.
Bercé par les récits que lui faisait son père, Raymond Maufrais, à 23 ans,
décide de partir en quête des Indiens des monts Tumuc-Humac que personne n’a
jamais pu approcher. Seul dans la forêt amazonienne, avec son chien, il doit
affronter divers dangers et périls. Il se blesse, tombe malade, disparaît. Son père
part à sa recherche.
Un film réalisé avec peu de moyens, sans effets spéciaux, ce qui, par là
même, lui apporte une grande authenticité. Les scènes dans la forêt amazonienne
(en Guyane) sont d’une beauté à couper le souffle. Stany Coppet, totalement
investi par son personnage, est impressionnant. Plus discutable est le montage
parallèle avec la famille inquiète, qui coupe le rythme du film. L’histoire est
vraie : Edgar Maufrais, au cours de 22 expéditions, ne retrouva jamais son fils
disparu dans les années 50, porteur d’un idéal.C.B.M.

VIE RÊVÉE
DE WALTER MITTY (LA)*
(The Secret Life of Walter Mitty ; USA, 2013.) R. : Ben Stiller ; Sc. : Steven
Conrad d’après la nouvelle de James Thurber ; Ph. : Stuart Dryburgh ;
Eff. sp. : Mark Hawker ; Eff. vis. : Mark Rocheron ; Mont. : Greg Hayden ;
M. : Theodore Shapiro ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Ben Stiller (Walter
Mitty), Kristen Wiig (Cheryl Melhoff), Shirley MacLaine (Edna Mitry)
Adam Scott (Ted Hendricks), Kathryn Hahn (Odessa Mitry), Sean Penn
(O’Connell). Couleurs, 114 min.
Employé au magazine Life, Walter Mitty est un rêveur impénitent et le
soupirant de Cheryl, employée à la comptabilité. Il doit s’occuper du négatif 25
pour la couverture de la dernière livraison papier du magazine qui passe au
numérique. Son imagination va l’entraîner du Groenland à l’Afghanistan…
Remake d’un film fameux de 1947. De gros moyens n’ont toutefois pas
permis à Ben Stiller de faire oublier la première version avec Danny Kaye. Du
moins l’on ne s’ennuie pas à travers les rêveries de Mitty-Stiller.J.T.

VIE SANS PRINCIPE (LA)*


(Dyut meng garn ; Hong Kong, 2011.) R. : Johnnie To ; Sc. : Ben Wong, Yau
Nai-hoi, Cheung Ka-kit ; Ph. : Chang Su Keung ; M. : Yue Wei Son ; Pr. :
Media Asia Films ; Int. : Lau Ching-wan (Panther), Richie Ren (Inspecteur
Cheung Jim Fong), Denise Ho (Teresa), Lo Hoi-pang (Yuen). Couleurs,
107 min.
Inspecteur de police, Cheung est entraîné par sa femme dans l’achat d’un
appartement. Mais la mafia s’en mêle.
Après les mœurs politiques, To s’attache au secteur bancaire, à l’origine de
la crise financière de 2008. C’est un thriller boursier qu’il nous propose. Cheung
triomphera mais après avoir laissé des plumes.J.T.

VIE SAUVAGE**
(Fr., Belg., 2014.) R. : Cédric Kahn ; Sc. : Nathalie Najem, Cédric Kahn,
d’après le livre d’Okwari, Shahi’Yena et Xavier Fortin ; Ph. : Yves Cape ;
M. : Mathias Duplessy ; Pr. : Kristina Larsen ; Int. : Mathieu Kassovitz
(Philippe Fournier dit Paco), Céline Sallette (Carole Garcia dite Nora),
David Gastou (Tsali à 9 ans), Soliane Neveu (Okyesa à 8 ans), Romain
Deprêt (Tsali adolescent), Jules Ritmanic (Okyesa adolescent). Couleurs,
106 min.
Nora, qui ne supporte plus de vivre une vie de marginale, quitte Paco sans le
prévenir. En plus, elle emmène avec elle leurs trois garçons, Thomas, Tsali et
Okyesa. Paco, d’autant plus enragé que la justice accorde à Nora la garde des
enfants, s’enfuit avec Tsali et Okyesa. Une incroyable cavale s’ensuit pour le
trio. Elle durera dix ans…
Avec Vie sauvage, Cédric Kahn enrichit une filmographie variée (L’ennui,
Roberto Succo, L’avion) d’une nouvelle œuvre intéressante. Son thème : peut-on
vivre complètement en marge de la société ? À cette question (qui se fonde sur
l’expérience vécue par Xavier Fortin et deux de ses fils), pas de réponse
dogmatique. Cette « vie sauvage » à trois a certes ses vertus (le contact avec la
nature, le retour à l’essentiel) mais aussi ses inconvénients (l’isolation, la faim,
la soif, le froid, la difficulté de donner une éducation aux enfants). De même le
personnage du père (rendu à la perfection par Mathieu Kassovitz) est à la fois
séduisant (pour son idéalisme et son amour des enfants) et repoussant (pour son
sectarisme et son autoritarisme). Âpre et inconfortable, mais authentique et
parlant à l’intelligence du spectateur, Vie sauvage est à voir.G.B.

VIE SUR L’EAU (LA)*


(Jazireh Ahani ; Iran, 2005.) R. et Sc. : Mohammad Rasoulof ; Ph. : Reza
Jalali ; M. : Mohammad Reza Aligholi ; Pr. : Farabi Cinema Production ;
Int. Ali Nassirian (cap. Nemate), Hossein Farzi-Zadeh (Ahmad). Couleurs,
90 min.
Le capitaine Nemate commande un vieux cargo pétrolier échoué. Il y
recueille des familles sans logement qui vivent ainsi en communauté. Mais le
bateau s’enfonce un peu plus chaque année. Il faudrait l’évacuer, ce à quoi le
capitaine ne peut se résoudre…
Le film se présente comme un conte utopique où chacun s’investit dans la
plus parfaite harmonie communautaire. Tel Moïse, il conduira son « peuple »
vers la Terre promise – sauf un enfant qui préfère la liberté et s’élance vers la
mer. Scènes tantôt cocasses, tantôt dramatiques pour un film à la réalisation
classique qui a la simplicité de l’évidence.C.B.M.
VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR
SIM (LA)*
(Fr., 2015.) ; R. : Michel Leclerc, Sc. : M. Leclerc, Baya Kasmi d’après
Jonathan Coe ; Ph. : Guillaume Deffontaines ; M. : Vincent Delerm ; Pr. :
Fabrice Golstein, Antoine Rein, Caroline Adrian ; Int. : Jean-Pierre Bacri
(François), Mathieu Amalric (Samuel), Isabelle Gélinas (Caroline), Vincent
Lacoste (Jacques), Christian Bouillette (Jacques âgé), Carole Franck
(Audrey), Vimala Pons (Poppy), Félix Moati (Francis), Linh-Dan Pham
(Liam), Valeria Golino (Luigia), Jeanne Cherhal (Emmanuelle). Couleurs,
102 min.
François Sim, un quinquagénaire bougon, a raté sa vie : il est ennuyeux, il
déprime… il est représentant en brosse à dents… Son entreprise lui confie une
mission de démarchages qui doit le conduire jusque sur la Côte d’Azur. Par la
faute de son GPS – et la sienne ! – il s’égare dans la campagne. Diverses
rencontres vont l’aider à faire le point.
Le film commence comme une banale comédie. Et puis, plus le scenario se
développe, plus la mise en scène devient inventive, plus le film avance, alors
tout change. Et la comédie, tout en restant plaisante, devient émouvante.
L’interprétation de Jean-Pierre Bacri y est aussi pour beaucoup : dans ce
personnage de dépressif qu’il peaufine, il est génial. La rencontre Bacri/Amalric
est un grand moment. Sans oublier ses engueulades avec son GPS.C.B.M.

VIEUX QUI NE VOULAIT PAS


FÊTER SON ANNIVERSAIRE (LE)**
(Hundraaringen som kiev ut genom fonstret och forsvann ; Suède, 2013.) R. :
Felix Herngren ; Sc. : Felix Herngren et Hans Ingemansson d’après le
roman de Jonas Jonasson ; Ph. : Goran Hallberg ; M. : Batti Bye ; Pr. : Nice
FLX Pictures ; Int. : Robert Gustafsson (Allan Karlsson), Iwar Wiklander
(Jonsson), David Wiberg (Benny), Mia Skaringer (Gunilla). Couleurs,
114 min.
À la veille de ses cent ans, Allan s’enfuit de sa maison de retraite, vole la
valise d’un skinhead qui contenait plusieurs millions, sympathise avec le vieux
Julius puis avec Benny qui tenait une buvette et avec la jolie Gunilla et son
éléphant, avant de s’envoler pour Bali.
Adaptation réussie d’un best-seller : l’escapade d’Allan le centenaire était en
effet un merveilleux sujet de film par son côté pittoresque et frondeur. Toutes les
valeurs sont remises en cause dans cette fantaisie débridée superbement
interprétée notamment par Robert Gustafsson.J.T.

VIGILE**
(Il vigile ; Ital., 1960.) R. : Luigi Zampa ; Sc. : Rodolfo Sonego, Ugo Guerra
et Luigi Zampa ; Ph. : Leonida Barboni ; M. : Piero Umiliani ; Pr. : Royal
Film ; Int. : Alberto Sordi (Otello Celletti), Vittorio De Sica (le maire),
Marisa Merlini (Amalia Celletti), Maria Berni (Luisa). NB, 90 min.
Otello est enfin embauché dans la police municipale. Il parade dans son bel
uniforme et ne fait rien. Rappelé à l’ordre, voilà qu’il fait du zèle au détriment de
la population…
Hilarante comédie avec un Sordi en pleine forme.J.T.

VINCENT*
(Vincent ; Austr., 1987.) R. et Sc. : Paul Cox ; M. : Norman Kaye ; Pr. :
Daska Films ; Voix : John Hurt. Couleurs, 99 min.
La vie de Van Gogh racontée par ses lettres à son frère Théo et ses tableaux.
Les textes sont lus par John Hurt et la musique est de Vivaldi et Rossini.
Paul Cox, excellent réalisateur australien (L’homme aux fleurs), a tourné ce
magnifique documentaire en 1987. Malgré sa réputation, il n’est sorti en France
qu’en 2014.J.T.

VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES**


(Fr., 2014.) R : Thomas Salvador ; Sc. : Th. Salvador, Thomas Cheysson,
Thomas Bidegain ; Ph. : Alexis Kavyrchine ; Pr. : Julie Salvador ; Int. :
Thomas Salvador (Vincent), Vimala Pons (Lucie), Youssef Hadji (Driss).
Couleurs, 78 min.
Vincent a un don extraordinaire : ses forces et ses réflexes décuplent au
contact de l’eau. Lucie en reste ébahie ; quant à lui, il tombe amoureux de cette
belle fille. Vincent, pour venir au secours d’un copain, détruit une voiture à
l’aide d’une bétonneuse maniée à la force du poignet. Ce qui lui vaut quelques
ennuis avec les gendarmes.
Avec son physique impossible à la Buster Keaton, Thomas Salvador réalise
un premier film tout à fait original – dans les beaux décors du parc du Verdon –
quasiment sans paroles, ni musique (à peine un air de flûte). Venant de l’École
du Cirque, il est un acrobate d’une extrême agilité. Il est bien précisé que son
film est réalisé sans trucages numériques (mais avec quelques trucages « à
l’ancienne »), ce qui le rend d’autant plus étonnant. Si Vincent n’a pas d’écailles,
alors qu’il nage comme un poisson, Thomas, lui, fait preuve de fraîcheur et d’un
sens du burlesque vivifiant et drôle.C.B.M.

20 ANS D’ÉCART*
(Fr., 2012.) R. : David Moreau ; Sc. : Amro Hamzawi et David Moreau ;
Ph. : Laurent Tangy ; M. : Guillaume Roussel ; Pr. : Echo Film ; Int. :
Virginie Efira (Alice Lantins), Pierre Niney (Balthazar), Gilles Cohen
(Vincent Khan), Charles Berling (Luc Apfel), Louis-Do de Lancquesaing
(Julien). Couleurs, 92 min.
Pour briser son image de femme froide et obtenir le poste convoité de
rédacteur en chef de son magazine, Alice feint d’avoir une idylle avec un
étudiant de vingt ans son cadet.
Anodine mais sympathique comédie bien enlevée par le couple Efira-Niney.
La satire de la presse féminine et des milieux de la mode ne va pas très loin.J.T.

20 DATES
(20 Dates ; USA, 1998.) R. : Myles Berkowitz ; Sc. : Myles Berkowitz ; Ph. :
Adam Biggs ; M. : Bob Mann, Steve Tyrrell ; Pr. : Jason Villard, Mark
McCarry ; Int. : Myles Berkowitz (Myles), Elisabeth Wagner (Elisabeth),
Richard Arlook (Richard), Tia Carrere (elle-même), Robert McKee).
Couleurs, 87 min.
Myles, récemment divorcé, vit à Los Angeles. Il nourrit une double
ambition : faire une carrière de réalisateur et trouver une nouvelle épouse. Il
décide de faire d’une pierre deux coups : donner rendez-vous devant sa caméra à
vingt jeunes femmes. Ainsi trouvera-t-il peut-être l’élue de son cœur tout en se
lançant à Hollywood. Mais pour cela, il faut de l’argent. Richard, son agent, lui
dégote un investisseur un peu louche du nom d’Elie, mais qui veut bien lâcher
60 000 dollars…
Le concept est amusant mais n’est pas Woody Allen qui veut. Berkowitz se
veut drôle et ne l’est pas du tout. Décevant.G.B.

VINGT-ET-UN JOURS ENSEMBLE**


(21 Days ; GB, 1937.) R. : Basil Dean ; Sc. : Graham Greene, d’après une
histoire de John Galsworthy ; Ph. : Jan Stallich ; M. : John Greenwood ;
Pr. : Alexander Korda ; Int. : Vivien Leigh (Wanda), Laurence Olivier
(Larry Durrant), Leslie Banks (Keith Durrant), Francis L. Sullivan
(Mander), Hay Petrie (John Aloysius Evan), Robert Newton (Tolly). NB,
75 min.
Au cours d’une bagarre, Larry Durrant a tué accidentellement le mari de sa
maîtresse, la belle Wanda, et se confesse à son frère Keith, avocat du barreau.
Espérant être bientôt nommé juge et de peur de voir sa promotion compromise,
Keith lui conseille de ne pas se dénoncer. Mais un vagabond, J. A. Evan, ancien
pasteur exclu de l’église pour ivrognerie, est accusé du meurtre et ne fait rien
pour se défendre. Il doit passer en jugement trois semaines plus tard : c’est ce
délai que se donne Larry pour vivre une passion amoureuse intense et désespérée
avec Wanda avant d’aller se constituer prisonnier et innocenter ainsi l’infortuné
Evan…
Sans en avoir l’air, le sujet hors du commun bouleversait quelque peu la
morale de l’époque ; il semble, aujourd’hui, totalement anodin.
Néanmoins, le film est à goûter comme l’un de ces grands crus qui ont bien
vieilli. Alexander Korda, ne croyant pas à son succès, le vendit à la Columbia
qui décida de le sortir en 1940 aux États-Unis pour bénéficier de la notoriété
nouvelle du couple Vivien Leigh-Laurence Olivier qui venait de triompher – lui
dans Les Hauts de Hurlevent, elle dans Autant en emporte le vent. John
Galsworthy est l’auteur de la célébrissime Dynastie des Forsyte (1906-1928).
Disponible en DVD.R.L.

VINGT ET UNE NUITS


AVEC PATTIE***
(Fr., 2015.) R. et Sc. : Jean-Marie et Arnaud Larrieu ; Ph. : Yannick
Ressigeac ; M. : Nicolas Repac ; Pr. : Bruno Pésery, François Boespflug ;
Int. : Isabelle Carré (Caroline), Karin Viard (Pattie), André Dussollier
(Jean), Denis Lavant (André), Laurent Poitrenaux (Pierre), Sergi Lopez
(Manuel). Couleurs, 115 min.
Caroline, 42 ans, une femme éteinte, vient dans un village pyrénéen à
l’occasion de la mort de sa mère Isabelle qu’elle n’a guère connue. Elle y fait la
connaissance de Pattie, une femme épanouie aux nombreuses aventures
sexuelles. Arrive aussi Jean qui fut l’amant d’Isabelle. Le cadavre de celle-ci
disparaît… les funérailles sont ajournées… la gendarmerie enquête… il fait très
chaud en ce mois d’août…
Isabelle Carré, sur laquelle repose le film, est une femme tout de noir vêtue,
repliée sur elle-même, sans désir ; elle est parfaite. Karin Viard, « belle en c… »
(mais pas que…), au langage non châtié (mais pas que…), est une femme libre
qu’elle interprète magnifiquement, n’ayant peur de rien, ni des mots, ni des
situations ; elle est superbe. Et puis, il y a la mise en scène des frères Larrieu
(fidèles à leurs belles Pyrénées), toujours imprévisibles, aux multiples trouvailles
tant scénaristiques que cinématographiques – à commencer par ce fantôme qui
danse ou ce faune interprété par Denis Lavant. Ils réalisent ici un conte hédoniste
où la mort débouche sur la vie. Quelle belle leçon !C.B.M.

VINGT-QUATRE HEURES
CHEZ LES MARTIENS**
(Rocketship XM ; USA, 1950.) R., Sc. et Pr. : Kurt Neumann ; Ph. : Karl
Struss ; M. : Ferde Grofé ; Pr. : Lippert Pictures ; Int. : Lloyd Bridges
(Floyd Oldham), Osa Massen (Dr. Lisa Van Horn), John Emery (Dr. Karl
Eckström), Noah Beery Jr. (William Corrigan), Hugh O’Brian (Harry
Chamberlain), Morris Ankrum (Dr. Fleming). NB, 78 min.
Pour la première fois, une fusée conçue par des êtres humains a été envoyée
vers la Lune, mais un incident la fait dévier de sa trajectoire et, au bout de
plusieurs jours de navigation dans l’espace, elle entre dans le champ
gravitationnel de Mars. Les cinq astronautes (quatre hommes et une femme) vont
y découvrir que les Martiens, qui avaient atteint un degré de civilisation
comparable au nôtre, se sont autodétruits au cours d’un holocauste atomique et
sont revenus à l’âge de pierre…
L’un des tous premiers films américains de SF des années cinquante. Ne
cherchez pas la rigueur scientifique – au cœur de l’espace, la fusée traverse un
nuage de météorites qui fait un bruit d’enfer –, ni la plus petite parcelle de
vraisemblance : ce n’est pas du Kubrick, tout juste du Méliès. Le budget était
dérisoire, et Kurt Neumann avait mis le film en chantier au moment où George
Pal tournait son ambitieux Destination Lune (1950) qui se voulait avant tout
didactique et vulgarisateur : c’est d’ailleurs une action en justice de George Pal
qui contraignit Neumann à faire dévier sa fusée vers Mars et à remanier son
scénario à la hâte… Mais sa naïveté est rafraîchissante – tournées au cœur du
désert de Mojave, les scènes sur Mars ont été teintées en rouge sur la pellicule –
et le film annonce, le premier dans la science-fiction, la menace que l’ère
nucléaire fait planer sur le futur de la race humaine. Quant à Val Guest, il se
rappellera de sa fin pessimiste – la fusée s’écrase sur Terre en revenant – pour sa
conclusion du Monstre (1955), lorsque les journalistes demandent au professeur
Quatermass ce qu’il compte faire après la catastrophe : « Recommencer. » Film
disponible en DVD.R.L.

24 JOURS**
(Fr., 2013.) R. : Alexandre Arcady ; Sc. : Antoine Lacomblez, Emilie Frèche
et Alexandre Arcady ; Ph. : Gilles Henry ; M. : Armand Amar ; Pr. :
Alexandre Films, Orange Studio, New Light Films ; Int. : Zabou Breitman
(Ruth Halimi), Pascal Elbé (Didier Halimi), Jacques Gamblin (le
commissaire Delcourt), Syrus Shahidi (Ilan Halimi), Tony Harrisson
(Youssouf Fofana). Couleurs, 110 mn.
Le 21 janvier 2006, Ilan Halimi tombe dans un traquenard tendu par une
jeune fille. Ses ravisseurs sont convaincus qu’étant juif, il ne peut être que riche.
Ils demandent à ses parents une rançon que ceux-ci sont incapables de payer.
Malgré les efforts de la police, le jeune homme sera retrouvé mourant au bord
d’une voie ferrée. Le responsable, Youssouf Fofana est arrêté.
Un fait divers authentique qui remua l’opinion, traité avec rigueur et évitant
tout discours moralisateur. Un terrible thriller mais d’autant plus terrifiant qu’il
correspond à la réalité.J.T.
VIOLENT ENEMY (THE)*
(The Violent Enemy ; GB, 1969.) R. : Don Sharp ; Sc. : Edmund Ward,
d’après le roman de Hugh Marlowe (A Candle for the Dead) ; Ph. : Alan
Hume ; M. : John Scott ; Pr. : William Gell et Wilfrid Eades ; Int. : Tom
Bell (Sean Rogan), Susan Hampshire (Hannah Costello), Ed Begley (Colum
O’More), Noel Purcell (John Michael Leary), Philip O’Flynn (inspecteur
Sullivan). NB, 94 min.
Spécialiste des explosifs, condamné à quinze ans de réclusion pour ses
activités terroristes au sein de l’IRA, Sean Rogan vient d’apprendre que les
autorités anglaises ont refusé sa demande de libération sur parole après huit
années de détention. Leader du parti surnommé « Le Patriote », Colum O’More
lui a fait savoir qu’une voiture l’attendrait régulièrement à proximité de la
prison. De désespoir, Rogan s’évade. Fille d’un chef légendaire de l’IRA,
Hannah Costello le conduit en voiture jusqu’au port où il peut s’embarquer pour
l’Irlande. Dans le pub tenu par John Michael Leary à Dublin, O’More en
personne l’accueille avec enthousiasme et lui fait part de son projet de porter un
coup symbolique aux forces d’occupation britannique en sabotant l’usine
d’électronique de la région. Mais Rogan, qui en prison a décidé de renoncer à la
violence, apprend qu’O’More lui a caché que sa libération avait été acceptée et
comprend qu’il a été manipulé pour organiser le sabotage…
Réaliste et vraisemblable, reposant sur un scénario solide et malin, le film
s’inscrit dans la nouvelle tendance du cinéma britannique initiée par les Young
Angry Men. Il marque l’une des dernières apparitions du célèbre comédien
américain Ed Begley (1901-1970) qui mourra d’une crise cardiaque un an plus
tard. Hugh Marlowe a été l’un des nombreux pseudonymes employés par Jack
Higgins, auteur inspiré de romans d’espionnage. Trois autres films ont été
adaptés de ses œuvres dont le fameux L’Aigle s’est envolé (1976), de John
Sturges.R.L.

VISAGE DE FEMME*
(En kvinnas ansikte ; Suède, 1938.) R. : Gustav Molander ; Sc. : Gosta
Stevens d’après Francis de Croisset ; Ph. : Ake Dahlqvist ; M. : Eric
Bengtson ; Pr. : Svensk Filmindustri ; Int. : Ingrid Bergman (Anna), Torr
Svennberg (Magnus Barring), Anders Herikson (Dr Wegert), Georg
Rydeberg (Torsten), Gunnar Sjöberg (Harald), Karin Kavi (Mme Wegert),
Göran Bernhard (Lars-Erik). NB, 104 min.
Anne, défigurée par une brûlure du visage, est une femme aigrie qui fait
partie d’un groupe de maîtres-chanteurs. Lors d’une tentative de chantage auprès
de l’épouse du docteur Wegert, elle rencontre ce dernier. Il lui propose une
opération esthétique, laquelle réussit parfaitement. Anna, sous la coupe de
Torsten qui veut s’approprier l’héritage de son oncle, le très riche consul
Barring, est chargée d’éliminer le tout jeune Lars-Erik, héritier direct depuis la
mort accidentelle de ses parents. Elle se fait engager comme gouvernante…
Comment imaginer un seul instant qu’Ingrid Bergman soit laide ? Aussi le
miracle de la chirurgie esthétique lui rend-il bien vite son radieux visage. Le film
ne souffre pas trop de son origine théâtrale grâce à la mise en scène fluide de
Gustav Molander. Mais le scénario basique (laideur = mal, beauté = bien) n’est
guère crédible. À signaler que la pièce fut portée à l’écran en 1933 avec Gaby
Morlay, puis en 1941 avec Joan Crawford (Il était une fois).C.B.M.

VISIT (THE)**
(The Visit ; USA, 2015.) R. et Sc. : M. Night Shyamalan ; Ph. : Maryse
Alberti ; Pr. : Blinding Edge Pictures et Blumhouse Productions ; Int. :
Olivia Dejonge (Becca), Ed Oxenbould (Tyler), Deanna Dunagan (Mamie),
Peter McRobbie (Papi), Kathryn Hahn (Maman). Couleurs, 94 min.
Becca (15 ans) et Tyler (12 ans), élevés par leur mère seule, vont chez Papi
et Mamie. Comme ils sont étranges. Mais sont-ce leurs grands-parents ?
Un bon film d’horreur, mais on attendait mieux de Shyamalan.J.T.
VISITE OU MÉMOIRES
ET CONFESSIONS**
(Fr., Port., 1982.) ; R. : Manoel de Oliveira ; Dial : Augustina Bessa-Luis ;
Ph. : Elso Rocque ; Pr. : M. de Oliveira, Manuel Guanilho ; Voix. : Teresa
Madruga, Diogo Doria. Couleurs, 70 min.
À 73 ans, Manoel de Oliveira nous invite à une visite de sa maison de Porto,
habitée depuis les années 40 ; pour des raisons financières, elle doit être vendue.
À la suite de deux visiteurs fantomatiques, nous pénétrons à la rencontre du
réalisateur qui prépare son prochain film. Il nous livre souvenirs et réflexions,
éclairant ainsi son œuvre passée… et future !
Ce film, Manoel de Oliveira n’a pas voulu le montrer avant sa mort, réalisant
une œuvre testamentaire de sa pensée. Il décéda à 106 ans. Plus de 30 ans après
sa réalisation, le film ne fut distribué en salles qu’en 2016.
C.B.M.

VISITEURS (LES) : LA RÉVOLUTION*


(Fr., 2016.) R. : Jean-Marie Poiré ; Sc. : Christian Clavier et Jean-Marie
Poiré ; Ph. : Stéphanie Le Parc ; M. : Eric Lévi ; Pr. : Gaumont ; Int. : Jean
Reno (Godefroy de Montmirail), Christian Clavier (Jacquouille la
fripouille), Franck Dubosc (Gonzague de Montmirail), Karin Viard
(Adélaïde de Montmirail), Sylvie Testud (Charlotte de Robespierre), Nicolas
Vaude (Robespierre), Christian Hecq (Marat), Lorant Deutsch (Collot
d’Herbois), Cyril Lecomte (Fouché), Nicolas Lumbreras (Billaud-Varenne),
Marie-Anne Chazel (Prune), Alex Lutz (Robert de Montmirail), Ary
Abittan (Lorenzo Baldini). Couleurs, 110 min.
Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont propulsés du
XIIe siècle en 1793, au moment de la Terreur. Ils rencontrent Robespierre et sa
sœur, Marat et Fouché, échappent de peu à la guillotine, écoutent la mère de
Dieu, une folle et se retrouvent, à la fin, dans la France occupée des années 40.
Troisième version des Visiteurs et la moins bonne : la vision de la
Révolution est peu crédible et perd, du coup, en drôlerie. Les plaisanteries sont
médiocres, mais l’ensemble est sauvé par une formidable distribution : Nicolas
Vaude en Robespierre et Lorant Deutsch en Collot d’Harbois, le massacreur de
Lyon, méritent l’intérêt, comme le Fouché de Cyril Lecomte.J.T.

VIVA LA LIBERTÀ*
(Viva la libertà ; Ital., 2013.) R. : Roberto Andò’, Angelo Pasquini, d’après le
roman de Roberto Andò’ ; Ph. : Maurizio Calvesi ; M. : Marco Betta ; Pr. :
Angelo Barbagallo ; Int. : Toni Servillo (Enrico Oliveri/Giovanni Ernani),
Valerio Mastandrea (Andrea Bottini), Valeria Bruni-Tedeschi (Danielle),
Michela Cescon (Cocò), Anna Bonaiuto (Evelina Pileggi), Judith Davis
(Mara). Couleurs, 94 min.
Secrétaire général du parti d’opposition, Enrico Oliveri, certain de ne pas
être élu, sombre dans la dépression. Une nuit, il disparaît sans avertir quiconque
et part se réfugier à Paris auprès de Danielle, une femme qu’il aima autrefois.
Panique à bord : que faire ? Le conseiller d’Enrico, qui au bout de quelques jours
n’arrive plus à donner le change, a soudain une idée géniale : pourquoi ne pas le
remplacer par son frère jumeau Giovanni, philosophe de génie… ?
D’abord intéressant état des lieux de la politique italienne, de la difficulté
pour la gauche de reprendre la main après Berlusconi et de son incapacité à
trouver des réponses adéquates à la crise, Viva la libertà passe à côté du grand
film qu’il aurait pu être en s’égarant dans des chemins de traverse sans intérêt et
sans rapport avec le sujet principal. Heureusement Toni Servillo, lui, est
excellent de bout en bout, et dans un double rôle en prime.G.B.

VIVENT LES ÉTUDIANTS !


(A Yankee at Oxford ; USA, 1937.) R. : Jack Conway ; Sc. : Malcom Stuart
Boylan, Walter Ferris, George Oppenheimer ; Ph. : Harold Rosson ; M. :
Hubert Batt, Edward Ward ; Pr. : Michael Balcon ; Int. : Robert Taylor
(Lee), Lionel Barrymore (Dan), Maureen O’Sullivan (Molly), Vivien Leigh
(Elsa), Griffith Jones (Paul), Edmund Gwenn (le doyen). NB, 100 min.
Lee Sheridan, un athlétique américain, quitte son collège afin de poursuivre
ses études en Angleterre, à Oxford. Sa suffisance fait qu’il est mal accueilli par
les étudiants anglais…
Rivalités sportives et amoureuses entre étudiants. Un film d’une indicible
banalité, terriblement ennuyeux, où il n’y a rien à sauver (le casting ? peut-
être…). Il manque la cible annoncée par le titre original (quant au titre français,
il est stupide).C.B.M.

VIY**
(Vyi ; URSS, 1967.) R. : Konstantin Yerchov, Gueorgui Kropatchev ; Sc. :
Konstantin Yerchov, Gueorgui Kropatchev, Alexandre Ptouchko, d’après la
nouvelle de Nikolaï Gogol ; Ph. : Feodor Provorov, Viktor Pistchalnikov ;
M. : Karen Khatchatourian ; Pr. : Mosfilm ; Int. : Léonide Kouravlev
(Khoma Brutus), Natalia Varley (Pannochka), Nikolaï Koutouzov (la
sorcière), Vadim Zakhartchenko (Khaliava), Piotr Veskliarov (le recteur du
séminaire et Doroche), Vladimir Salnikov (Gorobets). Couleurs, 77 min.
Il y a bien longtemps, quelque part dans la campagne ukrainienne. Khoma,
un jeune séminariste encore bien éloigné de l’ascétisme, et ses deux
compagnons, guère plus sérieux que lui, se rendent, pour passer leurs vacances,
dans les petites métairies qui voudront bien les accueillir. Or la maîtresse d’une
ferme délabrée où ils s’arrêtent pour passer la nuit, s’avère être une sorcière…
Il s’agit là du premier film d’horreur réalisé en URSS. Ce n’est pas le plus
terrifiant jamais tourné dans le genre mais, en dépit d’effets spéciaux
rudimentaires, les trois nuits passées par Khoma dans la chapelle ardente à
repousser les assauts du démon Viy ne laissent pas indifférents. Le film a un
charme supplémentaire, son incessante irrévérence envers ces apprentis moines :
ils sont délicieusement farceurs, fainéants, ivrognes et égoïstes (quand Khoma le
froussard prie, c’est invariablement pour son propre compte, pas pour l’âme en
peine qu’il a pour mission de sauver des griffes de Satan). De la belle ouvrage :
Gogol, l’auteur de la nouvelle originale, n’a pas dû se retourner dans sa
tombe.G.B.

VOICES (THE)**
(The Voices ; USA, 2014.) R. : Marjane Satrapi ; Sc. : Michael R. Perry ;
Ph. : Maxime Alexandre ; M. : Olivier Bernet ; Pr. : Mandalay Vision,
Vertigo Entertainment ; Int. : Ryan Reynolds (Jerry), Gemma Arterton
(Fiona), Anna Kendrick (Lisa), Jacki Weaver (Dr Warren), Elia Smith
(Alison). Couleurs, 103 min.
Employé modèle et sympathique, Jerry a tendance à tuer les femmes qu’il
rencontre dans des sorties. D’abord Fiona, que son chien Bosco et son chat
Moustache lui conseillent de couper en morceaux. Puis c’est Lisa dont la tête va
rejoindre celle de Fiona au frigo. Suit celle d’Allison. Leurs têtes se mettent à lui
parler. La police retrouve sa trace dans un bowling où il allume un incendie. Il
retrouve ses victimes dans un curieux paradis.
Après Persepolis et Poulet aux prunes, Satrapi s’attaque cette fois à un sujet
original : entrer dans la tête d’un schizophrène devenu serial killer qui entend
son chien et son chat lui parler puis les mortes qu’il conserve dans son frigidaire.
Un humour noir réjouissant.J.T.

VOIR LA MER*
(Fr., 2011.) R. et Sc. : Patrice Leconte ; Ph. : Jean-Marie Dreujou ; Pr. :
Charles Gassot ; Int. : Nicolas Giraud (Nicolas), Clément Sibony (Clément),
Pauline Lefèvre (Pauline), Gilles Cohen (Max). Couleurs, 91 min.
Nicolas et Clément, deux frères, vivent en Bourgogne ; ils décident de rendre
visite à leur mère qu’ils n’ont pas vue depuis longtemps. Pauline, une rencontre,
leur demande de se joindre à eux : elle a quitté son vieil amant, Max, qui la
poursuit de ses assiduités. Ils acceptent. En route donc pour Saint-Jean-de Luz,
pour voir la mer(e).
Une comédie qui se veut libre de toute attache, sympathique et anodine. Le
charme et la jeunesse des comédiens font beaucoup pour l’agrément que procure
ce petit film. Patrice Leconte a fait mieux ; il allait faire pire.C.B.M.

VOLANTE (LA)*
(Fr., Belg., Lux., 2014.) R. et Sc. : Christophe Ali et Nicolas Bonilauri ; Ph. :
Nicolas Massart ; Pr. : Cinéma Defacto ; Int. : Nathalie Baye (Marie-
France), Malik Zidi (Thomas), Johan Leysen (Eric), Sabrina Seyvecou
(Audrey), Jean-Stan Du Pac (Léo). Couleurs, 87 min.
Alors que Thomas conduit sa femme vers la clinique où elle doit accoucher,
il renverse un jeune homme, Sébastien qui meurt sur le coup. Neuf ans plus tard,
la mère de Sébastien, sous le nom de Marie-France, se fait engager par Thomas
comme secrétaire intérimaire. Elle porte toute son affection sur le fils de
Thomas, Léo, né le jour de la mort de Sébastien. Une affection qui devient
inquiétante.
Bon thriller psychologique qui repose sur la performance de Nathalie Baye,
mère frustrée qui reporte son amour sur Léo, fils sans mère, Thomas étant séparé
d’Audrey.J.T.

VOLEUR D’HISTOIRE**
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Frédéric Andréi ; Ph. : Isabelle Texier, M. : Michel
Magnien ; Pr. : 17/23 Productions ; Int. : Hervé Hiolle (Pierre), Frédéric
Andréi (Vincent). Couleurs, 83 min.
Victime d’une panne d’inspiration, Pierre embauche Vincent pour l’aider par
sa présence à la débloquer. On en vient aux confidences. Vincent a épousé
l’éditrice de Pierre et pense qu’elle le trompe. Peu à peu Vincent devient le sujet
du roman de Pierre lui-même divorcé et fiction et réalité finissent par se mêler.
Un petit film fauché mais très original avec un scénario à la Guitry et qui
renvoie également aux polars d’Andréi qui fut le postier de Diva. Cette
réalisation sur l’inspiration littéraire, passée inaperçue, est à découvrir.J.T.

VOLEUSE DE LIVRES (LA)**


(The Book Thief ; USA, 2013.) R. : Brian Percival ; Sc. : Michael Petroni
d’après un roman de Markus Zusak ; Ph. : Florian Ballhaus ; M. : John
Williams ; Pr. : Fox 2000 Pictures ; Int. : Geoffrey Rush (Hans), Emily
Watson (Rosa), Sophie Nelisse (Liesel), Nico Liersch (Rudy), Oliver
Stokowski (Alex Steiner). Couleurs, 131 min.
Dans l’Allemagne de 1938, la jeune Liesel est confiée à une famille
d’accueil. Lors de la Seconde Guerre mondiale elle va découvrir le plaisir de lire
notamment grâce à L’homme invisible de Wells dérobé lors d’un autodafé, les
persécutions raciales à travers le jeune juif Max caché par ses parents adoptifs,
l’horreur des bombardements. Plus tard, installée aux Etats-Unis, Liesel
deviendra un auteur à succès.
Chronique de la vie en Allemagne sous Hitler au déroulement un peu trop
attendu. Beaucoup de conventions et pas assez de nuances. Le message est clair :
les mots écrits sont plus forts que le totalitarisme. Liesel survivra par le livre. La
reconstitution de l’époque est soignée et l’interprétation convaincante.J.T.

VOLGA EN FLAMMES*
(Fr., 1933.) R. et Sc. : Victor Tourjansky ; Ph. : Fritz-Arno Wagner ; Willy
Schmidt-Gentner, Déc. : André Andrejew ; Pr. : A-B ; Int. : Albert Préjean
(lieutenant Orloff), Danielle Darrieux (Macha), Raymond Rouleau
(Chaline), Inkijinoff (Silatchoff), Jacques Berlioz (le colonel). NB, 86 min.
Un faux tsar rançonne les campagnes russes. Il sera défait par un officier qui
lui sauva jadis la vie.
Ce vieux film oublié a été restauré et sorti en DVD en 2014 à l’intention des
admirateurs de Danielle Darrieux.J.T.

VOUS ALLEZ RENCONTRER


UN BEL ET SOMBRE INCONNU***
(You Will Meet a Tall Dark Stranger ; USA, 2009.) R. et Sc. : Woody Allen ;
Ph. : Vilmos Zsigmond ; Pr. : Letty Aronson, Jaume Roures, Stephen
Tenenbaum ; Int. : Anthony Hopkins (Alfred « Alfie » Shepridge), Naomi
Watts (Sally Channing), Josh Brolin (Royal « Roy » Channing), Freida
Pinto (Dia), Antonio Banderas (Greg Clemente). Couleurs, 98 min.
Deux couples, deux générations, deux naufrages : tandis que Sally et son
mari Roy, écrivain en panne d’inspiration, goûtent chacun de leur côté (enfin,
surtout Roy !) aux charmes de l’adultère, Helena, la mère de Sally, noie son
chagrin chez une voyante depuis que son mari Alfie l’a quittée pour courir après
sa jeunesse perdue en compagnie de Charmaine, une call-girl décérébrée…
On est passé un peu à côté de ce Woody Allen de bonne cuvée, croisement
parfait entre la tragédie pure façon Intérieurs et la comédie spirituelle
primesautière à la Whatever Works, entre le côté sombre et désespéré de son
auteur et son goût pour la blague qui fait mouche. Dans ce portrait à l’acide de
l’Américain d’aujourd’hui, Allen fait s’agiter des êtres égarés qui, avec pour
seule valeur la quête du plaisir ou de la renommée, agissent n’importe comment
et courent droit dans le mur. Très bien structurée, écrite avec finesse, cette
comédie noire amuse autant qu’elle glace. Parmi les comédiens, tous excellents,
on peut distinguer Gemma Jones, hilarante vieille épouse esseulée qui se console
auprès d’une voyante bidon, ainsi que Josh Brolin dans le rôle d’un écrivain à la
veulerie… incommensurable.G.B.
VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU**
(Fr., 2012.) R. : Alain Resnais ; Sc. : Laurent Herbiet et Alex Réval d’après
Eurydice et Cher Antoine de Jean Anouilh ; Ph. : Eric Gautier ; M. : Mark
Snow ; Pr. : F comme Film, Studio Canal, Fr 2 ; Int. : Mathieu Amalric (lui-
même), Pierre Arditi (lui-même), Sabine Azéma (elle-même), Jean-Noël
Brouté (lui-même), Michel Piccoli (lui-même), Anny Duperey (elle-même),
Denis Podalydès (Antoine d’Anthac), Lambert Wilson (lui-même).
Couleurs, 110 min.
Peu après sa mort, l’auteur dramatique Antoine d’Anthac invite dans sa
résidence tous les interprètes successifs de sa pièce Eurydice pour y regarder une
version interprétée par une jeune troupe. Ils sont tous là : Arditi, Sabine Azéma,
Anny Duperey… et, inconsciemment, ils reprennent leur rôle.
Resnais réussit un subtil mélange entre l’Eurydice d’Anouilh et Cher
Antoine, dont le thème est une réunion provoquée par un mort. L’exercice
paraîtra vain à certains critiques et même pénible puisqu’il faut entendre
plusieurs fois les mêmes phrases de l’Eurydice d’Anouilh. Mais c’est Anouilh et
c’est Resnais !J.T.

VOYAGE AU CENTRE
DE LA TERRE 2 :
L’ÎLE MYSTÉRIEUSE*
(Journey 2 : The Mysterious Island ; USA, 2011.) R. : Brad Peyton ; Sc. :
Brian et Mark Gunn ; Ph. : David Tattersal ; Eff. vis. : Boyd Shermis ;
Eff. sp. : Peter Chesney ; M. : Andrew Lockington ; Pr. : New Line Cinema ;
Int. : Dwayne « the Rock » Johnson (Hank), Michael Caine (Alexander),
Josh Hutcherson (Sean), Vanessa Hudgens (Kailani), Luiz Guzman
(Gabato). Couleurs, 93 min.
Hank décrypte un message qui lui permet de localiser l’île mystérieuse de
Jules Verne. Il emmène son beau-fils Sean, Gabato, pilote d’hélicoptère et sa
fille Kailani. Ils découvrent sur l’île des animaux géants. L’île est en train de
s’enfoncer dans la mer. Heureusement ils retrouvent le sous-marin de Nemo et
parviennent à fuir.
Libre adaptation des romans de Jules Verne. En réalité pas de voyage au
centre de la terre, mais on reprend les personnages d’Eric Brevig et l’on évoque
L’île mystérieuse en trahissant l’œuvre originale. On est surpris de découvrir
Michael Caine dans ce spectacle pour enfants, aux effets spéciaux amusants.J.T.

VOYAGE AU GROENLAND*
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Sébastien Betbeder Ph. : Sébastien Godefroy ; M. :
Minizza ; Pr. Envie de Tempête Productions ; Int. : Thomas Blanchard
(Thomas), Thomas Scimeca (Thomas), François Chattot (Nathan).
Couleurs, 98 min.
Thomas et Thomas, deux copains trentenaires, intermittents du spectacle,
décident un jour de s’envoler pour le Groenland où vit Nathan, le père de l’un
d’eux. Ce dernier est maintenant bien intégré au sein de la communauté de ce
village inuit. Pour les deux copains, il n’en sera pas de même et leur amitié va
être mise à rude épreuve.
Un petit film sympa réalisé avec peu de moyens, mais qui bénéficie de la
photogénie des immenses déserts de glace. Une comédie plaisante qui joue sur la
singularité de deux civilisations que tout oppose. Des scènes convenues (la
chasse au phoque, par exemple) et l’ensemble se laisse voir avec amusement.
C.B.M.
VOYAGE AU PARADIS***
(Never Weaken ; USA, octobre 1921.) R. : Fred Newmayer ; Sc. : Hal Roach
et Sam Taylor ; Ph. : Walter Lundin ; Cartons : H. M. Walker ; Pr. : Hal
Roach ; Int. : Harold Lloyd (Lui), Mildred Davis (la jeune fille), Roy Brooks
(le frère de Mildred), Mark Jones (l’acrobate), Charles Stevenson (le
policeman). NB, muet, 3 bobines (30 min.).
Croyant avoir surpris la jeune fille dont il est amoureux dans les bras d’un
autre, Harold ne songe plus qu’au suicide. Par la fenêtre de son bureau, une
poutre manœuvrée par les ouvriers d’un chantier voisin l’élève dans les airs et le
fait échouer sur un gratte-ciel en construction où il devra tout faire pour
préserver cette vie qu’il voulait sacrifier. Avant d’apprendre que celui qu’il
prenait pour un rival était le frère de Mildred, récemment ordonné pasteur et
venu les marier.
Harold Lloyd et les gratte-ciel : presque une marque de fabrique et déjà le
troisième court métrage consacré à ce thème après Look Out Below (mars 1919)
et Ma fille est somnambule (High and Dizzy, juillet 1920). À signaler qu’Harold
Lloyd évolue cette fois sur un gratte-ciel en construction : dans Monte là-dessus
(Safety Last !, 1923) et À la hauteur (Feet First, 1930), ce sera sur la façade
d’un building. Une réussite exceptionnelle et la première grande comédie qui
mélange à la fois rire et frisson. Huit ans plus tard, Laurel et Hardy l’imiteront
dans un de leurs meilleurs courts-métrages muets, Liberty (janvier 1929). En
prime, une séquence inénarrable, celle où Harold, désespéré, tente de se suicider
avec tous les moyens dont il dispose (poison, pointe acérée, gaz, revolver). Toute
l’œuvre accessible d’Harold Lloyd est désormais disponible en DVD.R.L.

VOYAGE À TRAVERS
LE CINÉMA FRANÇAIS***
(Fr., 2016.) R. et Sc. : Bertrand Tavernier ; Ph. : Jérôme Alméras, Simon
Beaufils, Julien Pamart ; M. : Bruno Coulais ; Pr. : Frédéric Bourboulon ;
Narrateur : André Marcon. NB, Couleurs, 195 min.
« Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux,
cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie »
(B. Tavernier). Ni une histoire du cinéma français, encore moins une
encyclopédie, ce film est donc un « voyage » au gré des souvenirs et des
enthousiasmes que son auteur nous communique en cinéphile passionné et
passionnant, citant plus de 90 films des années trente à soixante-dix. Il nous dit
le choc ressenti, jeune ado, par la vision de Dernier atout et, ainsi, de la
découverte de Jacques Becker, un très grand cinéaste, comme le furent pour lui,
par la suite, Jean Vigo, Jean Renoir, Marcel Carné, et, plus tard, Jean-Pierre
Melville, Claude Sautet ou Jean-Luc Godard. A côté de ces grands réalisateurs,
admirés, il en évoque d’autres sous-estimés (Jean Delannoy – pour deux films –
ou René Clément), voire méconnus, tels Edmond T. Greville et même Jean
Sacha. Il rend un hommage appuyé à Jean Gabin, et, plus surprenant, à Eddie
Constantine sans oublier des compositeurs (Maurice Jaubert, Joseph Kosma) ou
des décorateurs (Alexandre Trauner). Avec de nombreuses anecdotes, le film est
vivant, se regardant avec une attention et un plaisir constants. On peut s’étonner
que certains réalisateurs – et non des moindres – ne soient qu’évoqués, voire
même absents, mais ce film-ci n’est que le premier d’une série à suivre sur le
petit écran.
C.B.M.

VOYAGE EN CHINE*
(Fr., 2015.) R., Sc. et Dial. : Zoltan Meyer ; Ph. : Georges Lechaptois ; M. :
Benoît Hillebrand, Valérie Deloof ; Pr. : Carole Scotta ; Int. : Yolande
Moreau (Liliane), Qu Jing-jing (Danjie), Ling Dong-fu (Chao), Liu Ling-zi
(Li Shu-lan), André Wilms (Richard), Camille Japy (une fonctionnaire),
Geneviève Casile (une patiente). Couleurs, 96 min.
Liliane, la cinquantaine, apprend la mort accidentelle de son fils Christophe
parti vivre en Chine. Elle décide de s’y rendre afin de rapatrier son corps. Elle
découvre alors une autre culture. Parmi les amis de Christophe, elle rencontre
Danjie, sa petite amie, qui l’aide à surmonter son deuil.
Ce film ne saurait se concevoir sans la présence bouleversante de Yolande
Moreau qui lui apporte sa candeur, sa simplicité, son honnêteté. D’après son
auteur « c’est l’apprentissage d’une femme française, extraite de son univers
athée et rationnel, qui rencontre une forme de spiritualité (le taoïsme) et
d’apaisement. » Un film souvent prévisible, mais simple et humain – à l’image
de Yolande Moreau. Musique discrète, magnifique photo, mise en scène
sereine.C.B.M.

VOYAGES DE GULLIVER (LES)*


(Gulliver’s Travels ; USA, 2010.) R. : Rob Letterman ; Sc. : Nicholas Stoller
et Joe Stillman d’après Swift ; Ph. : David Tatterstall ; Eff. vis. : Jim Rygiel
et Guy Williams ; M. : Henry Jackman ; Pr. : 20th Century Fox ; Int. : Jack
Black (Gulliver), Jason Segel (Horatio) Emily Blunt (la princesse), Amanda
Peet (Darcy Silverman), Billy Connolly (le roi Théodore), Chris O’Dowd
(Général Edward). Couleurs, 85 min.
Journaliste au New York Herald Tribune, Gulliver est envoyé en reportage
dans le triangle des Bermudes. Son bateau pris dans un tourbillon, Gulliver
échoue sur une plage où il est capturé par l’armée liliputienne du général
Edward. Il sauve le royaume d’une attaque ennemie mais le général Edward
trahit son pays et Gulliver est envoyé sur une île peuplée de géants. Il sera
finalement libéré et retrouvera Darcy, son chef de rubrique dont il est amoureux.
Libre adaptation de l’œuvre de Swift, très modernisée. Le procédé est habile,
les trucages ingénieux mais simples (nous ne sommes pas chez Batman) et Jack
Black, loin du personnage de Swift un héros sympathique. Les puristes
préféreront le dessin animé de Fleischer.J.T.

VOYEZ COMME ILS DANSENT


(Fr., 2011.) R. : Claude Miller ; Sc. : Claude Miller et Natalie Carter
d’après La petite fille de Menno de Roy Parvin ; Ph. : Gérard de Battista ;
M. : Vincent Ségal ; Pr. : Alicéléo ; Int. : Marina Hands (Lise), James
Thierrée (Vic), Maya Sansa (Alex), Yves Jacques (Georges). Couleurs,
99 min.
Au cours d’un voyage dans le Canada où elle entend tirer un film de ce
déplacement, Lise se souvient de Vic, son ex-mari, mort récemment. Il était
victime « d’un mal-vivre ». À Gatchell, commune de l’Ontario, Lise, malade, est
soignée par le docteur Alex, seconde épouse de Vic. Celui-ci lui révèle ce que
fut la fin d’Alex. Apaisée, Lise poursuit son voyage.
Tout repose sur le montage de Véronique Lange qui donne vie à un scénario
bien banal et un peu ennuyeux. Sauve aussi le film cette opposition entre deux
femmes, Lise et Alex, superbement interprétées par Marina Hands et Maya
Sansa. Ajoutons-y quelques beaux paysages. Ce n’est pas du grand Claude
Miller.
J.T.

VUE SUR MER*


(By the Sea ; USA, 2015.) R. et Sc. : Angelina Jolie-Pitt ; Ph. : Christian
Berger ; M. : Gabriel Yared ; Pr. : Universal Pictures ; Int. : Brad Pitt
(Roland), Angelina Jolie-Pitt (Vanessa), Mélanie Laurent (Lea), Melvil
Poupaud (François), Niels Arestrup (Michel), Richard Bohringer. Couleurs,
122 min.
Deux Américains, lui écrivain, elle danseuse, viennent s’installer dans le
Midi de la France et s’y déchirent.
Troisième, et, dit-elle, dernier film d’Angelina Jolie. Drame psychologique
un peu ennuyeux mais qu’animent quelques excellents acteurs français.J.T.
W

WADJDA**
(Wadjda ; Arabie saoudite, All., 2012.) R. et Sc. : Haifaa Al-Mansour ; Ph. :
Lutz Reitemeier ; M. : Max Richter Pr. : Gerhard Meixner, Brian Grazer,
Roman Paul ; Int. : Waad Mohammed (Wadjda), Reem Abdullah (la mère
de Wadjda), Abdullrahman Al Gohani (le copain de Wadjda), Ahd
(Mme Hussa), Sultan Al Assaf (le père de Wadjda). Couleurs, 98 min.
Au royaume wahhabite, une petite fille n’a pas le droit de rouler à bicyclette.
La petite Wadjda n’en a cure : elle veut son vélo et elle l’aura. Pour se l’acheter,
elle décide de participer à un concours de… psalmodie coranique !
Ce film est un petit miracle. Qu’il ait pu se tourner en plein Riyad, qu’il
parle en toute franchise du statut des femmes en Arabie saoudite, qu’il soit
réalisé en plus par une femme, voilà qui était proprement inimaginable au début
des années 2010. Et pourtant… ! Bien sûr, la Saoudienne Haifaa El-Mansour vit
aux USA ; certes, elle n’a pu réaliser son film qu’en donnant ses ordres à son
équipe masculine par talkie-walkie, mais tout de même… ! Miracle qui n’en
serait peut-être pas un sans le choix de la pétulante petite Waad Mohammed
comme porte-étendard des droits des femmes en terre d’Islam rigoriste. C’est
indéniablement grâce à l’incroyable spontanéité de la jeune actrice ainsi qu’à son
personnage de ludion rebelle et rusé que la réalisatrice-scénariste évite toute
lourdeur démonstrative. L’ensemble, tonique et aérien, fait passer le message
comme une lettre à la boîte car, sans renoncer à rien de sa description sans fard
de la société saoudienne ni de son engagement humaniste, Haifaa El-Mansour
nous amuse constamment, le summum de la drôlerie étant atteint lors du
concours de déclamation coranique.G.B.

WAKE WOOD*
(GB, Irlande, 2011.) R. : David Keating ; Sc. : Brendan Mc Carthy et David
Keating ; Ph. : Chris Maris ; M. : Michael Convertino ; Pr. : Brendan
McCarthy, John McDonnell ; Int. : Aidan Gillen (Patrick), Eva Birthistle
(Louise), Timothy Spall (Arthur). Couleurs, 90 min.
Afin de se remettre de la perte de leur fille, Patrick et Louise décident de
s’installer à Wake Wood, une petite bourgade perdue dans la campagne
irlandaise. Le comportement de certains habitants va rapidement intriguer Louise
qui ne parvient pas à faire le deuil de son enfant…
Présenté dans différents festivals où il s’est exposé à de nombreuses
critiques et resté inédit dans les salles françaises, Wake Wood est un drame
fantastique angoissant qui, en dépit de quelques réserves (la tension se relâche
dans les 20 dernières minutes), mérite largement le détour. Principal atout de ce
film : son scénario, qui, à défaut d’être véritablement original, privilégie le
réalisme et les personnages et nous entraîne dans une histoire à mi-chemin entre
The Wicker Man (pour les rites païens) et Pet Sematary, et doublée, en filigrane,
d’une belle réflexion sur le deuil (cf. jusqu’où peut-on aller pour soigner la
douleur liée à la perte d’un être cher ?). S’ouvrant sur une séquence générique
assez terrifiante qui illustre, avec force et dureté, la tragédie vécue par les deux
protagonistes principaux, cette production estampillée Hammer donne ainsi le
ton dès les premières minutes en optant pour une horreur crue qui accentue le
malaise émanant du récit. Un récit qui, d’abord étrange et inquiétant, glisse petit
à petit vers la terreur, et distille un suspense relativement efficace ponctué de
séquences impressionnantes (le rituel de renaissance est en ce sens mémorable).
Tirant profit des paysages à la fois beaux et intemporels de l’Irlande, David
Keating, dont la mise en scène se pare d’un certain classicisme, créé un contraste
entre l’apparente tranquillité du décor et les évènements qui s’y déroulent et
parvient à susciter, chez le spectateur, un sentiment constant d’inconfort, voir de
malaise. Le tout soutenu par une photographie soignée et une interprétation de
qualité qui donne corps à une galerie personnages ne manquant pas d’épaisseur.
« Et si la tension se relâche légèrement dans la dernière partie au profit de
séquences inutilement grand-guignolesques, le surprenant dénouement final
achève d’instaurer le trouble et de faire de Wake Wood, un film sensible et
singulier qui confirme la bonne santé du cinéma de genre britannique » (in
L’Écran Fantastique).E.B.

WAR DOGS*
(War Dogs ; USA, 2016.). R. : Todd Phillips ; Sc. : Todd Phillips, Stephen
Chin et Jason Smilovic ; Ph. : Lawrence Sher ; M. : Cliff Martinez ; Pr. :
Warner Bros ; Int. : Jonah Hill (Efraim Diveroli), Miles Teller (David
Packouz), Ana de Armas (Iz), Bradley Cooper (Henry Girard), Shaun Toub
(Marlboro). Couleurs, 114 min.
Un trafiquant d’armes albanais, Efraim, associé à un ami d’enfance, David,
marié à la belle Iz, fait fortune en fournissant de l’armement au Pentagone. Ils
voyagent en Jordanie et en Irak mais sont entraînés dans une affaire louche
d’armes albanaises par un autre trafiquant Henry Girard. Et c’est la catastrophe.
L’histoire vraie de deux loosers qui ont profité de la guerre d’Irak pour
s’enrichir en fournissant le Pentagone en armes. C’est une comédie anti-libérale
qui dénonce l’enrichissement facile des fournisseurs d’armes en temps de guerre.
Todd Phillips la traite à la façon de son Very Bad Trip. On s’amuse mais nous
sommes loin du Lord of War d’Andrew Niccol.J.T.

WAR PAINT*
(USA, 1953.) R. : Lesley Selander ; Sc. : Richard Alan Simmons et Martin
Berkeley ; Ph. : Gordon Avil ; Pr. : Howard W. Koch ; Int. : Robert Stack
(Lieutenant Billings), Joan Taylor (Wanina), John Doucette (Chamotsky).
Couleurs, 89 min.
Un officier de cavalerie, à la tête d’un petit détachement, essaie de signer un
traité de paix avec un chef Indien.
Entièrement tourné dans la Vallée de la Mort, ce film est considéré par Phil
Hardy comme le meilleur Selander des années 50. Il est pourtant inédit en
France, mais un DVD pourrait combler cette lacune.J.T.

WARD (THE)*
(USA. 2010.) R. : John Carpenter ; Sc. : Michael et Shawn Rasmussen ;
Ph. : Yaron Orbach ; M. : Mark Kilian ; Pr. : Peter Block, Doug Mankoff,
Mike Marcus et Andrew Spaulding ; Int. : Amber Heard (Kristen), Jared
Harris (Dr. Stringer), Mamie Gummer (Emily), Danielle Panabaker
(Sarah). Couleurs, 88 min.
En 1966, dans l’Oregon. Après avoir incendié une ferme, Kristen est arrêtée
par la police et enfermée dans un hôpital psychiatrique pour jeunes filles. Elle
fait alors la connaissance des autres patientes qui semblent toutes vivre dans la
peur. Kristen va rapidement comprendre pourquoi ces dernières sont terrifiées.
Près de dix ans que les fantasticophiles attendaient ce moment, à savoir le
retour de John Carpenter au long métrage. Depuis Ghost of Mars et hormis deux
épisodes de Masters Of Horror (dont le génial La Fin absolue du Monde),
l’auteur d’Halloween n’avait en effet rien tourné et semblait s’être retiré du
circuit. Une retraite auquel il a mis fin, en 2010 pour diriger The Ward, présenté
au festival de Toronto et resté injustement inédit dans les salles de l’Hexagone.
Sur ce film, l’implication du cinéaste reste cependant limitée, Carpenter se
contentant de réaliser sans prendre part au scénario ni à la BO. Métrage mineur
dans la carrière de « Big John », The Ward demeure néanmoins nettement
supérieur à bon nombre de productions fantastiques américaines, preuve que le
metteur en scène n’a rien perdu de sa virtuosité. Dès les premières images, John
Carpenter aspire littéralement le spectateur dans son récit et parvient à faire
oublier le manque d’originalité d’un script écrit par Michael et Shawn
Rasmussen. Prenant le contre-pied de la plupart des productions horrifiques
contemporaines marquées par la vague des « torture porn », le cinéaste nous
livre une œuvre « old school », reposant sur une véritable tension psychologique
et des personnages particulièrement bien dessinés (et bénéficiant en outre d’une
solide interprétation dominée par Amber Heard.E.B.

W.E.
(W.E. ; GB, 2011.) R. : Madonna ; Sc. : Madonna et Alex Keshishian ; Ph. :
Hagen Bogdanski ; M. : Abel Korzeniowski ; Pr. : Semtex Films ; Int. :
Abbie Cornish (Wally Winthrop), Andrea Riseborough (Wallis Simpson),
James d’Arcy (Edouard), Oscar Isaac (Evgeni), Richard Coyle (William
Winthrop), David Harbour (Ernest). Couleurs, 119 min.
Deux histoires entrecroisées : celle d’Edouard VIII qui renonça au trône
pour épouser Wallis Simpson, une sulfureuse divorcée, celle fictive du couple
Wally-Evgeni en 1990.
Si l’histoire d’Edouard VIII est bien reconstituée avec des acteurs
ressemblants, la seconde histoire ne présente aucun intérêt et « plombe » le film
de la célèbre chanteuse Madonna.J.T.

WE AND THE I (THE)


(The We and the I ; USA, 2012.) R. : Michel Gondry ; Sc. : Michel Gondry,
Paul Proch et Jeff Grimshaw ; Ph. : Alex Disenhof ; Pr. : Partizan Film et
Next Stop ; Int. : Michael Brodie (Michael), Teresa Lynn (Teresa),
Raymond Delgado (Little Raymond). Couleurs, 103 min.
Dernier jour de l’année scolaire dans le Bronx. Un groupe d’élèves dans un
car. Un énorme chahut qui diminue à mesure des descentes du car.
Portrait de groupe et portrait d’une génération.J.T.

WE WANT SEX EQUALITY**


(Made in Dagenham ; GB, 2010.) R. : Nigel Cole ; Sc. : William Ivory ; Ph. :
John de Borman ; M. : David Arnold ; Pr. : Stephen Woolley, Elizabeth
Karlsen ; Int. : Sally Hawkins (Rita O’Grady), Andrea Riseborough
(Brenda), Jaime Winstone (Sandra), Lorraine Stanley (Monica), Nicola
Duffett (Eileen), Bob Hoskins (Albert Passingham). Couleurs, 110 min.
Au printemps de 1968, quelque part en Grande-Bretagne, Rita O’Grady,
machiniste chez Ford, découvre que dans son usine les ouvriers sont mieux
payés que les ouvrières. Contre toute attente, ce petit bout de femme se mue
soudain en meneuse de la première grève de femmes dans une usine anglaise. Et
se met à… changer le monde !
Un nouvel exemple de comédie sociale à l’anglaise dont certains sujets de Sa
Majesté ont le secret (The Full Monty, Calendar Girls, etc.), et où c’est dans la
bonne humeur que l’on dénonce les injustices (ici : le salaire inférieur des
femmes, l’insensibilité d’une multinationale, la collusion de certains
représentants syndicaux). C’est allègre, grisant, très efficace. Et servi par une
bande de filles épatantes. Côté hommes, on se délectera de la savoureuse
prestation de Bob Hoskins en vieux syndicaliste compliceG.B.

WEEK-END ROYAL*
(Hyde-Park on Hudson ; GB, 2012.) R. : Roger Michell ; Sc. : Richard
Nelson ; Ph. : Lol Crawley ; M. : Jeremy Sans ; Pr. : Film Four ; Int. : Bill
Murray (Roosevelt), Laura Linney (Daisy Suckley), Samuel West
(George VI), Olivia Colman (la reine Elizabeth), Olivia Williams (Eleanor
Roosevelt), Andrew Avill (Cameron). Couleurs, 95 min.
En juin 1939, le roi George VI vient aux États-Unis solliciter l’aide
américaine contre l’Allemagne d’Hitler. Les souverains sont d’abord surpris par
l’atmosphère décontractée qui entoure la famille Roosevelt. Puis le président
infirme et le roi bègue sympathisent, ce qui n’empêche pas Roosevelt
d’entretenir une liaison avec sa cousine Daisy dans le même temps. Un pique-
nique officiel scelle l’alliance des deux pays.
Un événement historique traité à la façon d’une comédie américaine. Ce
curieux mélange des genres donne un film nullement ennuyeux et parfois drôle.
Bill Murray compose un Roosevelt assez ressemblant et Samuel West est un
George VI vraisemblable. Un grand moment : le pique-nique final et la
dégustation des hot-dogs.J.T.

WELCOME TO NEW YORK*


(Welcome to New York ; USA, 2014.) R. : Abel Ferrara ; Sc. : Abel Ferrara
et Chris Zois ; Ph. : Ken Kelsch ; Chansons : Katherine Lee Bates et Abel
Ferrara ; Pr. : Wildburch ; Int. : Gérard Depardieu (Devereaux),
Jacqueline Bisset (Mme Devereaux), Marie Moute (Sophie), Paul Calderon
(Pierre). Couleurs, 105 min.
Le film s’ouvre sur une déclaration de Gérard Depardieu déclarant son
antipathie pour le personnage qu’il interprète. Il s’agit de Devereaux, homme
puissant du monde financier mais dont la faiblesse réside dans son inépuisable
appétit sexuel. Il quitte Washington un vendredi et s’arrête à New York avant de
gagner Paris : le temps à l’hôtel de deux orgies puis d’une agression sexuelle sur
une femme de chambre. Arrêté au moment où il est dans l’avion, trahi par l’oubli
de l’un de ses portables, il sera jugé et sauvé par sa femme qui verse une énorme
caution. Le film s’achève sur la rupture entre Devereaux et son épouse.
Avertissement au début : « Ce film est inspiré d’une affaire judiciaire dont
les phases publiques ont été filmées, retransmises et commentées par les medias
du monde entier. » Il s’agit en effet de l’affaire Strauss-Kahn dont on suit
fidèlement les étapes du départ de Washington au retour à Paris. Depardieu
forme avec Jacqueline Bisset un duo formidable dans les scènes finales où est
exposée la thèse selon laquelle le directeur du Fonds monétaire international ne
voulait pas devenir président de la République. Ce superbe dialogue rachète une
incontestable complaisance dans la représentation des orgies et diverses
coucheries. Mme Anne Sinclair a protesté concernant les insinuations contre son
père sous l’occupation allemande. Le film n’est pas sorti en salle.J.T.

WENT THE DAY WELL?*


(GB, 1942.) R. : Alberto Cavalcanti ; Sc. : John Dighton, Angus Mac Phail,
Diane Morgan ; Ph. : Wilkie Cooper ; M. : William Walton ; Pr. : Michael
Balcon ; Int. : Leslie Banks (Wilsford), Elizabeth Allan (Peg), Basil Sydney
(Ortler), Frank Lawton (Tom), Valerie Taylor (Nora), David Farrar (Jung).
NB, 92 min.
1942. Bramley End, paisible village britannique avec son église du XIIème,
son manoir, son étang aux nénuphars. C’est là qu’arrive, en ce week-end de
Pentecôte, un détachement de l’armée britannique, une soixantaine de soldats
répartis chez les habitants. Ils sont bien accueillis car serviables et aimables.
Cependant des doutes s’installent et les villageois découvrent bientôt que ce sont
des Allemands déguisés, chargés de préparer l’invasion de l’Angleterre par
Hitler. Chacun d’eux va alors faire preuve de courage et d’abnégation (sauf un, à
la solde des nazis) pour chasser l’ennemi.
Le film, resté inédit en France (sauf en DVD) est une œuvre de circonstance,
bien faite pour remonter le moral du peuple en temps de guerre et l’encourager à
résister. Mais, au delà de la propagande, c’est un film très « british » qui croque
avec humour les habitants de ce ravissant village. Inspiré par une nouvelle de
Graham Greene (The Lieutenant died last), c’est certes un film mineur,
invraisemblable, avec ses morceaux de bravoure trop attendus, mais c’est aussi
très agréable à regarder avec le recul nécessaire.
C.B.M.

WHILE WE’RE YOUNG*


(While We’re Young ; USA, 2014.) R. et Sc. : Noah Baumbach ; Ph. : Sam
Levy ; M. : James Murphy ; Pr. : Noah Baumbach, Eli Bush, Scott Rudin ;
Int. : Ben Stiller (Josh), Naomi Watts (Cornelia), Adam Driver (Jamie),
Amanda Seyfried (Darby), Charles Grodin (Maria Altmann jeune), Adam
Horovitz (Fletcher). Couleurs, 97 min.
Josh et Cornelia, un couple de quadragénaires, jouent la comédie du bonheur
mais ils souffrent sans se l’avouer de n’avoir jamais pu avoir d’enfants. De plus
Josh, documentariste autrefois réputé, a perdu l’inspiration et n’arrive pas à
terminer un film commencé il y a huit ans. La rencontre avec un jeune couple
libre et spontané, va peut-être leur apporter l’oxygène qui leur fait défaut…
Moins inspiré que dans Les Berkman se séparent ou Frances Ha, Noah
Baumbach ne réussit que la deuxième partie de son film, et encore si l’on
excepte les deux séquences finales, complètement ratées. Le thème (l’usure du
couple s’ajoutant à celle de l’inspiration artistique) est intéressant mais le début
du film où nos deux quadragénaires new-yorkais singent la génération du
dessous n’est guère convaincant. Heureusement la suite, dans laquelle le jeune
Darby (Adam Driver – fascinant) révèle son vrai visage, accroche davantage le
spectateur.G.B.

WHIPLASH**
(USA, 2014.) R. : Damien Chazelle ; Sc. : Damien Chazelle ; Ph. : Sharone
Meir ; M. : Justin Hurwitz ; Pr. : Bold Films, Blumhouse, Right of Way ;
Int. : Miles Teller (Andrew Neyman), J.K. Simmons (Terence Fletcher),
Paul Reiser (Le père d’Andrew), Melissa Benoist (Nicole), Jayson Blair
(Travis). Couleurs, 107 min.
Andrew Neyman, aspirant batteur de jazz, est admis dans une prestigieuse
école de musique newyorkaise, où il se fait remarquer par le charismatique et
tyrannique Terence Fletcher. Malgré les heures d’entrainement et sa dévotion à
l’étude, qui le pousse même à se séparer de sa petite amie, Andrew ne se hisse
pas à la hauteur des attentes de Fletcher, qui en demande toujours plus. De peur
d’arriver en retard à un concert, Andrew est victime d’un accident de la route. Il
monte in extremis sur scène, couvert de blessures, n’arrive pas à jouer, et se jette
sur son professeur qui le fait renvoyer. Andrew accepte de témoigner en faveur
des parents d’un ancien élève, disparu dans un fatal accident de voiture, et
Fletcher est suspendu. Pour se venger, il tend un piège à Andrew, en prétextant
vouloir le faire jouer de la batterie dans son nouveau groupe, sur la scène d’un
grand festival de jazz. Le soir du concert, Andrew découvre que Terence lui a
donné à apprendre la mauvaise partition. D’abord humilié, il reprend la main sur
la représentation, en improvisant un extraordinaire solo de batterie. Terence
Fletcher, enfin convaincu par son élève, accorde son groupe sur le rythme
d’Andrew.
Enième variante du mythe de Pygmalion, Whipslash n’est, à première vue,
qu’un film de plus sur la fascination qu’exercent l’un sur l’autre un élève et son
enseignant. Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir ne manque pas de
rejetons. Le film brille cependant par le dynamisme de son montage, qui vient
sublimer les scènes de joutes musicales. Dans le rôle de Terence Fletcher, J.K.
Simmons est aussi déchaîné que le sergent-instructeur de Full Metal Jacket. Pour
ces qualités, Whiplash remportera deux Oscars, ainsi qu’un troisième pour son
exigeant mixage sonore. Un début en fanfare pour Damien Chazelle, qui tourne à
29 ans ce récit inspiré de sa propre expérience de batteur, un instrument de
musique qui n’a pas souvent joué un rôle au cinéma depuis L’homme au bras
d’or d’Otto Preminger.G.J.

WHISTLER (THE)*
(The Whistler ; USA, 1944.) R. : William Castle ; Sc. : Eric Taylor, d’après
une histoire de J. Donald Wilson ; Ph. : James S. Brown ; M. : Wilbur
Hatch ; Pr. : Rudolph C. Flothow pour Columbia ; Int. : Richard Dix (Earl
Conrad), J. Carroll Naish (le tueur), Gloria Stuart (Alice Walker), Alan
Dinehart (Gorman), Don Costello (Lefty Vigran), Cy Kendall (le barman).
NB, 59 min.
Codirecteur d’une petite manufacture, Earl Conrad s’estime responsable de
la mort de son épouse portée disparue dans un naufrage au cours d’une croisière.
Décidé à en finir, il contacte Vigran, un homme du milieu, et paie un contrat sur
sa propre tête. Vigran engage un tueur à gages avant d’être abattu par deux
policiers venus l’arrêter. Le lendemain, Conrad apprend par un télégramme que
son épouse est vivante : prisonnière dans un camp japonais, elle a été libérée et
rentre aux États-Unis à bord d’un bateau affrété par la Croix Rouge. Conrad
reprend goût à la vie et veut alors annuler le contrat. Mais, après la disparition de
Vigran, tout contact avec le tueur, qu’il ne connaît pas, est désormais
impossible…
« Je suis le Siffleur, et je remarque beaucoup de choses en marchant dans la
nuit. Des histoires étranges, cachées dans le cœur d’hommes et de femmes qui
ont plongé dans les ténèbres. Oui… Je connais les terreurs sans nom dont ils
n’osent parler ». Commencée en 1942 et écrite par J. Donald Wilson, The
Whistler était alors une série radiophonique très populaire de la CBS. Columbia
en avait acheté les droits pour un film dont le script fut écrit par le même
J. D. Wilson et qui eut un tel succès qu’une série fut mise en chantier. Il y aura
huit films au total tournés jusqu’en 1948, avec toujours Richard Dix en vedette
(excepté pour le dernier) qui interprétait, dans chaque épisode, un personnage
différent.
Ce premier volet réalisé par William Castle, le futur Roi du gadget et du film
d’épouvante des années soixante, contenait déjà tous les éléments qui allaient
faire le succès de la série : un sujet de conception originale, une atmosphère
étouffante à souhait, un suspense qui va grandissant, et une pléiade de comédiens
de second plan familiers du cinéma américain de l’époque où culmine cette fois
l’inquiétant J. Carrol Naish en tueur impitoyable. Voir aussi The Mark of the
Whistler.
R.L.

WHITE HOUSE DOWN*


(White House Down ; USA, 2013.) R. : Roland Emmerich ; Sc. : James
Vanderbilt ; Ph. : Anna J. Foester ; M. : Harald Kloser et Thomas Wander ;
Pr. : Mythology Ent. et Centropolis Ent. ; Int. : Channing Tatum (John
Cale), Jamie Foxx (le président), Maggie Gyllenhaal (Carol Finnerty),
James Clarke (Emil Stenz), Richard Jenkins (le speaker), James Woods (le
directeur des services secrets). Couleurs, 131 min.
Alors que le président des États-Unis négocie un traité de paix au Proche-
Orient, des mercenaires menés par un certain Stenz s’emparent de la Maison-
Blanche. Le chef des services secrets, Walker, joue un jeu trouble, mais un jeune
policier, John Cale, qui ambitionne d’entrer dans les services secrets, déjoue les
intrigues de Stenz et Walker, sauve le président, et entre dans les services
secrets.
Que d’invraisemblances, au demeurant assumées par un ton proche de la
parodie. Après Willis et Stallone, Channing Tatum sauve le monde grâce à sa
puissante musculature. Emmerich connaît son métier et ses interprètes obéissent
au doigt et à l’œil à ses consignes, James Woods en tête, voué une nouvelle fois
au rôle de séduisant méchant. On ne s’ennuie pas dans ce qui n’est pourtant
qu’un huis clos où l’on se massacre au demeurant sans retenue.J.T.

WHITE MATERIAL**
(Fr., 2010.) R. : Claire Denis ; Sc. : Claire Denis et Marie NDiaye ; Ph. :
Yves Cap ; M. : Tindersticks ; Pr. : Pascal Caucheteux ; Int. : Isabelle
Huppert (Maria Vial), Isaach de Bankolé (« le Boxeur »), Christophe
Lambert (André Vial), Nicolas Duvauchelle (Manuel Vial), Michel Subor
(Henri Vial). Couleurs, 102 min.
Dans un pays d’Afrique noire, Maria dirige avec fermeté une plantation de
café. Une guerre civile éclate. Elle refuse de partir avant que la récolte soit faite,
préférant faire face au chaos, à ces enfants-soldats qui rançonnent le pays.
Abandonnée par ses ouvriers, elle prend le risque de recueillir un officier rebelle
blessé, « le Boxeur », qui s’est réfugié dans un cabanon de son exploitation. Son
fils Manuel est agressé et prend les armes.
Ce film n’est situé ni dans le lieu ni dans le temps. « Il m’évoque, dit
Isabelle Huppert, une tragédie universelle. » Et elle ajoute : « Il ne se veut ni
totalement réel, ni totalement imaginaire. » Isabelle Huppert s’empare du rôle de
cette forte femme, alors qu’elle est physiquement fluette, avec son immense
talent et avec une énergie débordante à l’unisson avec la réalisatrice Claire
Denis, notamment dans la seconde partie. Quant au « white material », il évoque
la colonisation de l’Afrique par les Blancs.C.B.M.

WHITE SHADOW
(White Shadow ; Tanzanie, All., Ital., 2013.) R. : Noaz Deshe ; Sc. : N. Deshe,
James Masson ; Ph. : Armin Dierolf, N. Deshe ; Pr. : N. Deshe, Ryan
Gosling ; Int. : Hamisi Bazili (Alias), James Gayo (Kosmos), Glory
Mbayuwayu (Antoinette), Salum Abdallah (Salum). Couleurs, 117 min.
En Tanzanie, Alias, un jeune noir albinos assiste au meurtre de son père. Sa
mère l’envoie à la ville, chez son oncle Kosmos. Méprisé, harcelé, il s’éprend
d’Antoinette.
Une atroce réalité : les albinos sont encore aujourd’hui, persécutés et
massacrés pour récupérer (et vendre) leurs organes qui auraient des pouvoirs
magiques. Le film dénonce, en images heurtées, sombres, violentes, ces
pratiques liées à la superstition. Un cauchemar difficile à supporter.C.B.M.
WHITE TIGER
(Belyy tigr ; Russie, 2012.) R. : Karen Chakhnazarov ; Sc. : Karen
Chakhnazarov et Alexandre Borodyanski d’après l’ouvrage d’Ilia
Boïachov, Le tankiste ; Ph. : Alexandre Kouznetsov ; Mont. : Irina
Kozhemyakina ; M. : Youri Poteïenko, Konstantin Chevelev d’après
Richard Wagner ; Pr. : Mosfilm ; Int. : Aleseï Vertkov (Ivan Naydenov),
Vitali Kichtchenko (Fedotov), Valeri Grichko (maréchal Joukov), Dmitri
Bykovski (général Smirnov), Guerassime Arkhipov (capitaine Chapirov),
Alexandre Vakhov (Kryouk), Vitali Dordjiev (Berdjev), Vladimir Ilyine (le
directeur de l’hôpital), Vilmar Bieri (Frideburgg), Klaus Grünberg (Hans-
Jürgen Shtumpf), Vladimir Ilin (Nachalnik Gospitalya), Karl Kranzkowski
(Adolf Hitler), Christian Redl (Wilhelm Keitel). Couleurs, 104 min.
Suite à la bataille de chars à Koursk l’été 1943, les Soviétiques ont
définitivement fait basculer la guerre en leur faveur. Cependant les troupes
allemandes restent encore redoutables. Après de violents combats, Fedotov
assiste à l’extraction d’un conducteur de tank brûlé à 90 % de la carcasse de son
engin. Ayant perdu la mémoire, l’homme est baptisé Ivan Naydenov. Il se remet
miraculeusement de ses blessures. Dès lors, son obsession sera de vaincre le char
qui l’a blessé, un Tigre de couleur blanche, « temple de l’esprit allemand »,
selon un prisonnier SS. Passant pour fou, il est cependant choisi comme
conducteur du nouveau prototype de char T 34 85, du fait de ses qualités de
chasseur. Un combat sans merci s’engage, que Naydenov situe en Enfer, « au
grand bal du Diable ». Un duel digne de Spielberg dans un village fantôme
constitue le clou du récit, duel où s’affrontent le Tigre blanc sans équipage et le
T 34. Duel sans vainqueur. Suit la capitulation du Reich et le défilé sans fin des
prisonniers dans un Berlin ravagé. Le colonel Fedotov retrouve alors Naydenov,
qui se prépare pour de futurs combats, convaincu que le Tigre blanc hantera
encore longtemps les steppes. Puis le conducteur disparaît mystérieusement.
Enfin, Adolf Hitler, devant un feu de cheminée, explique au Diable le ressort
de sa conduite : « la guerre est l’essence même de la vie. La guerre, c’est le point
de départ. »
Film onirique, malgré le réalisme des scènes de bataille, White Tiger
rappelle aux Russes la sauvagerie de cette guerre patriotique aux 27 millions de
morts. Ce fantôme blanc, sorte de Moby Dick surgi des entrailles de l’Enfer,
hante la mémoire collective slave, représentée par Naydenov, lui-même revenu
sur terre pour combattre le Mal.E.L.

WHITY
(Whity ; All., 1971.) R. et Sc. : Rainer Werner Fassbinder ; Ph. : Michael
Ballhaus ; M. : Peer Raben ; Pr. : Ulli Lommel ; Int. : Günter Kaufmann
(Whity), Ron Randell (Benjamin « Ben » Nicholson), Hanna Schygulla
(Hanna), Katrin Schaake (Katherine Nicholson), Harry Bär (Davy
Nicholson), Ulli Lommel (Frank Nicholson). Couleurs, 95 min.
L’ouest des USA, au XIXe siècle. Whity est le domestique noir d’une famille
décadente de riches propriétaires terriens. L’épouse est infidèle et ne pense qu’à
l’héritage, l’un des fils est un homosexuel caché tandis que l’autre, né d’un autre
lit, est attardé mental. À la fois souffre-douleur et confident de la famille, Whity
accepte son sort avec une parfaite servilité. Mais Hanna, prostituée et chanteuse
de saloon dont il s’est épris, tente d’attiser en lui une réaction de révolte…
Mélange invraisemblable de Deuil sied à Electre kitsch, de western spaghetti
et de film d’auteur à prétentions artistiques, ce brouet, indigne de Fassbinder, est
à fuir.G.B.

WILD GIRL*
(Wild Girl ; USA, 1932.) R. : Raoul Walsh ; Sc. : Doris Anderson ; Ph. :
Norbert Brodine, Arthur Miller ; M. : Louis de Francesco ; Pr. : Fox ; Int. :
Charles Farrell (Billy), Joan Bennett (Salomy Jane), Ralph Bellamy (Jack),
Morgan Wallace (Baldwin), Eugene Pallette (Yuba), Irving Pichel (Rufe).
NB, 78 min.
Salomy Jane, une sauvageonne, vit avec son père dans une petite ville de la
Sierra Nevada où Baldwin, un puritain hypocrite, vient tenter de se faire élire
maire. Salomy, par sa beauté et son indépendance, suscite la convoitise de bien
des hommes qu’elle refuse. Arrive un étranger à la recherche de Baldwin,
responsable du suicide de sa sœur qu’il entend venger.
Ce film a pour première originalité de se présenter comme un album dont on
tourne les pages – les interprètes présentant eux-mêmes leurs personnages lors
du générique. Est-ce un western ? Est-ce un mélodrame ? Est-ce une comédie ?
Qu’importe. Raoul Walsh unifie le tout grâce à une mise en scène vigoureuse,
sans temps mort, dans les immenses décors de la vallée des Sequoias. Autre
grand moment, le bain de Joan Bennett nue, malheureusement blonde, ce qui
enlève du piquant à sa beauté. Le film est sorti en France dans les années 30 sous
le titre de Fille farouche ! Ressorti en DVD sous celui de Wild Girl.C.B.M.

WILD HORSES*
(Wild Horses ; USA, 2014.) R. et Sc. : Robert Duvall ; Ph. : Barry
Markovitz ; M. : Timothy Williams ; Pr. : Patriot Pictures ; Int. : Luciana
Duvall (Samantha Payne), Robert Duvall (Scott Briggs), James Fanco (Ben).
Couleurs, 99 min.
La Texas Ranger Samantha Payne en menant une enquête sur une affaire
vieille de quinze ans se heurte au riche propriétaire Scott Briggs. Celui-ci ne
reconnaît que sa propre loi mais devra céder.
Western moderne sur un thème souvent traité, mais la mise en scène de
Duvall est, comme dans ses précédents films, efficace. Son interprétation d’un
grand propriétaire est sans surprise. Le film n’est sorti qu’en DVD.
J.T.

WINTER SLEEP****
(Kis uykusu, Turquie, 2014.) R. : Nuri Bilge Ceylan ; Sc. : Nuri Bilge Ceylan,
Ebru Ceylan ; Ph. : Gökhan Tiryaki ; Pr. : Zeynofilm, Bredok
Filmproduction, Memento Films Production, Imaj ; Int. : Haluk Bilhiner
(Aydin), Melisa Sözen (Nihal), Demet Akbag (Necla), Ayberk Pekcan
(Hidayet), Serhat Mustafa Kiliç (Hamdi). Couleurs, 196 min.
Propriétaire d’un immense domaine troglodyte en Anatolie, Aydin, ancien
comédien à la retraite, vit dans ce cadre magnifique avec sa sœur Necla et sa
jeune femme Nihal. Il est sorti faire une course avec son employé Hidayet quand
un jeune garçon lance une pierre sur la vitre de sa voiture. C’est le fils d’une
famille de locataires qui n’arrivent plus à payer ce qu’ils doivent à Aydin. Cet
évènement inattendu pousse le riche Turc à se remettre en question. Ses
réflexions l’amèneront à douter de la sincérité des rapports qu’il entretient dans
son couple et au sein de sa famille. Au terme d’un long examen de conscience,
ponctué de confrontations avec ses proches, Aydin découvre que, malgré son âge
mûr, il lui reste encore bien des progrès à faire.
Palme d’Or au Festival de Cannes 2014, Winter Sleep a été raillé pour sa
forme démesurément austère, accentuant la pertinence de son titre (Sommeil
d’hiver). Mais le spectateur curieux trouvera en ce très long film une atmosphère
singulière, l’ennui cédant la place à une sérénité mélancolique, dense comme la
neige qui tombe sur les paysages fascinants de la campagne turque. L’image
sensible du chef opérateur Gökhan Tiryaki s’adapte à la dureté du climat
continental qui mord les joues tout le long de ces rudes hivers, insistant sur le
réconfort des scènes d’intérieur, lorsqu’un feu de cheminée crépite dans l’âtre.
Ponctués par le célèbre Andantino de la sonate en La majeur de Schubert
(D 959), les dilemmes intimes qui taraudent Aydin invitent le spectateur à
l’introspection. Si les interprètes principaux du film font sensation grâce à trois
ou quatre joutes verbales d’une demi-heure chacune, dialoguées avec une
extrême justesse, c’est le comédien Serhat Mustafa Kiliç dans le second rôle du
locataire pieux et veule, toujours louvoyant, qui livre la performance la plus
étonnante. Intelligent, érudit, calme et majestueux, Winter Sleep est de ces films
dont chacun sort grandi, animé du désir sincère de reconnaître ses torts et de
devenir meilleur.G.J.
WINTER’S BONE**
(USA, 2011.) R. : Debra Granik ; Sc. : Debra Granik, Anne Rosellini ; Ph. :
Michael McDonough ; M. : Dickon Hinchliffe ; Pr. : Anonymous Content,
Winter’s Bone Productions ; Int. : Jennifer Lawrence (Ree), Dale Dickey
(Merab), Garret Dillahunt (Shérif Baskin), Sheryl Lee (April), John
Hawkes (Teardrop). Couleurs, 100 min.
Ree, 17 ans, vit dans une forêt du Nord Dakota avec son frère et sa sœur,
bien plus jeunes qu’elle, et sa mère handicapée mentale. Arrêté pour avoir
fabriqué de la méta-amphétamine, son père s’est servi de sa maison pour payer la
caution. S’il ne se présente pas à son procès, Ree et sa famille n’auront plus rien.
Elle part donc à sa recherche, mais au fil de son enquête, elle acquiert la
conviction que son père a été assassiné par la mafia locale. Après avoir retrouvé
son corps au fond d’un lac, Ree lui coupe la main pour fournir au tribunal une
preuve juridique de sa mort.
Cette tragédie familiale dans les paysages désolés du Nord Dakota est
emmenée par la jeune Jennifer Lawrence qui s’impose à vingt ans comme le
nouveau prodige d’Hollywood. Ce rôle lui offre sa première nomination aux
Oscars et lance son étonnante carrière, qui l’amènera à multiplier son salaire par
3 000 en deux ans. Signalons aussi la terrifiante composition de John Hawkes
dans le rôle de Teardrop, l’oncle violent, drogué et imprévisible de Ree. Cette
sombre excursion chez les white trash (Américains blancs défavorisés) révèle
une facette insoupçonnable du monde, dans un contexte géographique et social
qui ne ressemble à nul autre.G.J.

WOLF CREEK 2*
(Austr., 2013.) R. : Greg McLean ; Sc. : Greg McLean et Aaron Sterns ;
Ph. : Toby Oliver ; M. : Johnny Klimek ; Pr. : Greg McLeane, Helen Leake
et Steve Topic ; Int. : John Jarratt (Mick Taylor), Ryan Corr (Paul
Hammersmith), Shannon Ashlyn (Katarina Schmidt). Couleurs, 106 min.
En voyage en Australie, un couple de jeunes Allemands est pris en chasse
par Mick Taylor, chasseur de cochons brutal et sans pitié, n’aimant pas voir son
pays envahi par les touristes.
Greg McLean est probablement inscrit sur la liste noire de l’office du
tourisme australien. Car, avouons-le, depuis son premier long métrage, Wolf
Creek, sorti en 2005, le cinéaste ne donne pas une image très accueillante de son
pays natal. Et ce Wolf Creek 2, resté inédit dans nos salles, n’arrange pas les
choses et enfonce même le clou en renouant avec Mick Taylor, le chasseur de
cochon le plus fêlé d’Océanie. Le rude psychopathe est effectivement de retour
dans cette suite tout aussi jubilatoire que le premier volet et qui permet à
McLean de nous en dévoiler un peu plus sur la psychologie et les motivations de
son horrible personnage. Ce dernier s’affiche ici comme un fervent patriote,
xénophobe et haineux, et dont les pensées et convictions en disent longs sur
l’état de nos sociétés contemporaines. D’autant que le bougre mêle évidemment
les actes à la parole et s’amuse à trucider tous les touristes étrangers qui ont le
malheur de croiser son chemin. Aveuglé par cette volonté de défendre l’identité
australienne, Mick Taylor ne recule devant rien et témoigne, dans ce second
opus, d’un sadisme et d’une cruauté imparables. Dès la séquence pré-générique,
où deux policiers un peu trop zélés font les frais de leur arrogance, le cinéaste
affiche la couleur du sang et nous montre un tueur qui manie aussi bien le fusil
que l’arme blanche. Crâne explosé, décapitations, égorgements, amputations…
McLean assume sans sourciller la violence et nous gratifie de quelques scènes
aussi intenses qu’incroyables (cf. le quiz improvisé par Taylor dans la dernière
demi-heure), le tout ponctué d’un humour noir dévastateur et de moments quasi
surréalistes (comme cette horde de kangourous traversant la route à leur risque et
péril). S’appuyant sur une réalisation solide et un sens aigu du cadre, l’auteur de
Rogue nous offre ainsi un solide survival dont la fin laisse la porte ouverte à une
nouvelle séquelle.E.B.

WOLFMAN*
(The Wolfman ; USA, 2009.) R. : Joe Johnston ; Sc. : David Self ; Ph. :
Shelly Johnson ; Eff. sp. : Paul Corbould ; M. : Danny Elfman ; Pr. :
Relativity Media et Stuber Pictures ; Int. : Benicio Del Toro (Lawrence
Talbot), Anthony Hopkins (Sir John Talbot), Emily Blunt (Gwen), Hugo
Weawing (le détective), Geraldine Chaplin (Maleva). Couleurs, 130 min.
Des meurtres sont commis à Blackmoor par une créature monstrueuse.
Lawrence Talbot, fils du châtelain, se transforme en loup aux époques de pleine
lune. Son père avait été le premier atteint de lycanthropie en Inde. Les deux
hommes se battent et le père succombe. Le fils, à son tour, mourra d’une balle
d’argent tirée en plein cœur. Nouvelle version des aventures du Loup-Garou, très
conventionnelle, soignée dans sa mise en scène (Joe Johnston n’est pas un
débutant) et disposant de gros moyens. De belles images et parfois quelques
frissons.J.T.

WOLVERINE : LE COMBAT
DE L’IMMORTEL*
(The Wolverine ; USA, 2013.) R. : James Mangold ; Sc. : Mark Bomback et
Scott Frank ; Ph. : Ross Emery ; M. : Marco Beltrami ; Pr. : Lauren Shuler
Donner et Hutch Parler ; Int. : Hugh Jackman (Logan), Tao Okamoto
(Mariko), Hiroyuki Sanada (Shingen), Famke Janssen (Jean Grey).
Couleurs, 138 min.
Après la mort de nombreux mutants, Logan vit en ermite dans les montagnes
et tente de faire son deuil de Jean Grey. Jusqu’au jour où une jeune femme,
envoyée par un puissant homme d’affaire japonais, lui demande de la suivre au
pays du Soleil levant.
Après un X-Men Origins qui avait déçu et laissé sur leur faim plus d’un
amateur de films de super-héros, Wolverine effectue un retour en force sous la
houlette de James Mangold (Walk The Line), qui orchestre avec brio ce Combat
de l’immortel. Transportant le plus célèbre des X-Men au Japon, ce nouvel opus
s’inscrit non pas dans la continuité du métrage de Gavin Hood mais dans celle de
L’affrontement final et nous invite ainsi à suivre les mésaventures d’un Logan
plus tourmenté que jamais, littéralement déchiré entre sa nature humaine et sa
bestialité. Ce tiraillement constant qu’éprouve le personnage, servi par
l’interprétation magistrale de Hugh Jackman, permet au réalisateur d’asseoir les
enjeux dramatiques d’une histoire pleine de rebondissements et d’accentuer la
dimension psychologique qui en émane, sans pour autant délaisser l’action. Le
Combat de l’Immortel est en effet impressionnant et réserve une poignée de
séquences d’anthologie qui raviront, à coup sûr, les inconditionnels de l’univers
Marvel (cf. : La poursuite avec les archers ou celle sur le toit du train). Ces
scènes, filmées avec virtuosité et bénéficiant d’effets visuels de toute beauté, ne
sont pas étrangères à la réussite de cette production spectaculaire qui, sans
révolutionner le genre, l’honore à merveille.E.B.

WOMAN ON PIER 13 (THE)*


(USA, 1949.) R. : Robert Stevenson ; Sc. : Charles Grayson et Robert
H. Andrews ; Ph. : Nicholas Musuraca ; M. : Leigh Harline ; Pr. : RKO ;
Int. : Robert Ryan (Brad Collins), Laraine Day (Nan Collins), John Agar
(Don Loury), Thomas Gomez (Vanning). NB, 73 min.
Une sombre affaire de chantage menée par des communistes américains.
Robert Ryan est une nouvelle fois l’homme à la fois fort et vulnérable dans
ce film noir de la série anti-rouge, resté, pour cette raison, inédit en France et
sorti finalement en DVD.
J.T.

WOODY ALLEN – A DOCUMENTARY**


(Woody Allen : A Documentary ; USA, 2011.) R., Sc., Mont. et Pr. : Robert
B. Weide ; Ph. : Neve Cunningham, Bill Sheehy, Buddy Squires ; M. : Paul
Cantelon, Benson Taylor ; Int. : Woody Allen, Diane Keaton, Scarlett
Johansson, Martin Scorsese, Owen Wilson, Penelope Cruz (eux-mêmes).
Couleurs, NB, 113 min.
Une visite guidée de l’œuvre complète de Woody Allen (jusqu’en 2011),
assortie de quelques pistes pour tenter de percer les mystères de la personnalité
du maître.
Si l’on est amateur de Woody Allen, ce documentaire est à voir absolument.
Rien moins que 70 ans de la vie du plus angoissé des comiques (et vice-versa !)
sont passés au peigne fin. Son enfance, sa carrière de comique sur scène et à
télévision, ses films par dizaines sont convoqués, commentés par Woody en
personne, par ses collaborateurs ou par des historiens du cinéma. Ne pas hésiter
à se procurer le DVD, encore plus riche dans sa version longue de
225 minutes.G.B.

WORLD WAR Z***


(USA, 2013.) R. : Marc Forster. Sc. : Matthew Michael Carnahan, Drew
Goddard, Damon Lindelof d’après le roman de Max Brooks ; Ph. : Ben
Seresin et Robert Richardson (non crédité) ; M. : Marco Beltrami ; Pr. :
Brad Pitt, Ian Bryce, Dede Gardner, Jeremy Kleiner ; Int. : Brad Pitt
(Gerry Lane), Mireille Enos (Karin Lane), David Morse (un ex-agent de la
CIA), James Badge Dale (Capitaine Speke). Couleurs, 116 min. (version
cinéma)/ 123 min. (version non censurée)
Une pandémie transformant les personnes infectées en zombie ravage la
planète et menace l’Humanité. Les derniers espoirs du Monde reposent sur les
épaules de Gerry Lane, un ancien agent de l’ONU, qui tente de retrouver
l’origine du virus.
Ayant connu une production mouvementée et engendré de nombreuses
interrogations, World War Z avait toutes les caractéristiques pour devenir un film
maudit. Heureusement, il n’en est rien et cette adaptation, très libre, du best-
seller de Max Brooks se révèle même être excellent « zombie pictures ». Mis en
scène par Marc Forster, réalisateur éclectique passant avec facilité du drame (À
l’ombre de la Haine) au blockbuster d’action (Quantum of Solace), le film
scotche littéralement le spectateur à son fauteuil. Et ce, dès les premières
secondes qui, au gré d’un générique porté par la splendide partition de Marco
Beltrami, plante le décor au travers d’images télévisuelles, avant de nous
présenter, dans son quotidien et son intimité, Gerry Lane, le personnage
principal, un ancien membre de l’ONU désormais concentré sur sa petite famille.
Puis les choses s’emballent lors d’une scène d’embouteillage spectaculaire dans
les rues de Philadelphie. À partir de là, Marc Forster mène son récit pied au
plancher et, sur un rythme effréné, nous embarque dans une hallucinante course
contre la montre qui, malgré son souci de réalisme, souffre d’une temporalité
improbable (cf. le héros parcourt le monde en quelques heures). Reste qu’en
dépit de ces raccourcis scénaristiques, le métrage se révèle diablement excitant et
donne à voir des images rarement vues sur un écran (cf. : l’assaut de Jérusalem
par les zombies), sans pour autant perdre de vue ses personnages, et plus
particulièrement son héros, incarné par un Brad Pitt impérial. À mi-chemin entre
le film d’horreur, le thriller et le film catastrophe, World War Z s’impose ainsi
comme une œuvre époustouflante, qui sans avoir la virulence politique des
métrages de Romero, renouvelle avec brio un thème pourtant surexploité.E.B.

WRONG COPS**
(Wrong Cops ; USA, Fr., 2013.) R., Sc., Ph. et M. : Quentin Dupieux ; Pr. :
Gregory Bernard, Diane Jassem, Josef Lieck ; Int. : Marc Burnham
(Officier Duke), Eric Judor (officier Rough), Steve Little (officier Sunshine),
Marilyn Manson (David Dolores Franck), Arden Myrin (officier Holmes),
Eric Wareheim (officier de Luca), Daniel Quinn (voisin mourant). Couleurs,
83 min.
Dans une banlieue américaine ordinaire, l’officier Duke, corrompu et
mélomane, fait sa ronde. S’occupant de son petit trafic de cannabis dans le
quartier, il tente de refiler à un collègue le corps du voisin mourant qu’il
trimballe dans son coffre depuis qu’il lui a tiré dessus par erreur. Sur son trajet, il
en profite pour rendre visite à son autre collègue, policier borgne, occupé à
composer un hit techno, et croise le chemin de Holmes, sadique fliquette blonde
et son acolyte De Luca, pervers amateur de grosses poitrines. Une valise pleine
de fric et un magazine porno gay viennent bouleverser le tranquille quotidien de
cette bande de sales flics.
Un film à sketches délirant qui campe les différentes histoires entremêlées
d’une galerie de flics pourris et particulièrement gratinés. Toujours à la manière
do it yourself, marque de fabrique de Dupieux (qui réalise, cadre, monte et a
même signé la musique, sous son autre nom Mr. Oizo), Wrong Cops c’est un
monde sans morale, sans codes, sans justiciers, simplement une bande de loosers
et d’enfoirés/salopards en uniforme qui végètent en traumatisant les ados
attardés (remarquable rôle de Marilyn Manson). Des personnages incarnés par
les représentants de l’humour décadent et marginal US (entre autres le génial
Eric Wareheim de Tim and Eric Awesome Show, Great Job !). Une économie de
moyens, des cadrages simples mais efficaces, pour un ton toujours aussi absurde
et surprenant, mais surtout un humour noir de suie, féroce et décapant comme on
l’aime en secret.O.L.
X

XENIA*
(Xenia ; Grèce, Fr., Belg., 2013.) R. : Panos H. Koutras ; Sc. : Panos
H. Koutras, Panagiotis Evangelidis ; Ph. : Hélène Louvart, Simos
Sarketzis ; M. : Delaney Blue ; Pr. : Eleni Kossyfidou, Panos H. Koutras,
Alexandra Boussiou ; Int. : Kostas Nikouli (Danny), Nikos Gelia (Odysseas
dit Ody), Yannis Stankoglou (Lefteris Christopoulos), Marissa
Triandafyllidou (Vassiliki Christopoulos dite Vivi), Aggelos Papadimitriou
(Tassos Peris). Couleurs, 128 min.
À la mort de sa mère, Dany, 16 ans, un ado impulsif et immature, débarque à
Athènes chez son frère Ody, 18 ans. Il réussit à le convaincre de partir pour
Thessalonique à la recherche de leur père qu’ils n’ont jamais connu…
Un road movie grec sur « l’odyssée » à la fois symbolique et dérisoire de
deux frères à la recherche d’un père inconnu. C’est un peu long et vain, irritant
parfois (Dany et sa sempiternelle sucette ; Dany et son lapin imaginaire) mais il
y a de bonnes scènes (notamment celle de l’hôtel abandonné) et une vision sans
concession de l’état de la Grèce plongée dans la crise.G.B.

X-MEN : APOCALYPSE*
(X-Men : Apocalypse ; USA, 2016.) R. : Bryan Singer ; Sc. : Simon Kinberg ;
Ph. : Newton Thomas Sigel ; Eff. sp. : Steve Hamilton et Cameron
Waldbauer ; Eff. vis. : John Dykstra ; M. : John Ottman ; Pr. : 20th
Century Fox ; Int. : Michael Fassbender (Eric Lensherr/Magneto), James
McAvoy (Charles Xavier), Jennifer Lawrence (Raven/Mystique), Oscar
Isaac (En Sabah Nur/Apocalypse), Nicholas Hoult (Hank McCoy/Beast).
Couleurs, 143 min.
En 3 600 av.-J.C., Apocalypse, un mutant considéré comme un dieu veut
transférer sa conscience dans un corps de mutant immortel, mais il est enseveli
sous les ruines de la pyramide où il se trouvait. Il ressuscite dans les années
1980. Il va affronter les X-Men, Eric, Charles et Mystique.
Rien de bien nouveau, ni dans l’histoire, ni dans les effets spéciaux, si ce
n’est un méchant spectaculaire en la personne d’Apocalypse. Son apparition au
début du film et sa fin dans le duel qui l’oppose à Charles montrent que le
réalisateur Bryan Singer n’a pas perdu la main.J.T.

X-MEN : LE COMMENCEMENT*
(X-Men : First Class ; USA, 2011.) R. : Matthew Vaughn ; Sc. : Ashley
Edward Miller, Zack Stentz et Matthew Vaughn d’après Stan Lee et Jack
Kirby ; Ph. : John Mathieson ; Eff. sp. : Chris Corbould ; M. : Henry
Jackman ; Pr. : Bad Hat Harry et Donner’s Company ; Int. : James
McAvoy (Charles Xavier), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr), Kevin
Bacon (Sebastian Shaw), Jennifer Lawrence (Raven Darkholme/Mystique),
Oliver Platt (l’homme en noir). Couleurs, 132 min.
En 1944, dans un camp de concentration Eric Lehnsherr est soumis à
d’étranges expériences par un médecin du camp. Aux États-Unis la jeune Raven
est recueillie par le télépathe Charles Xavier. À la recherche du médecin qui a
tué sa mère dans le camp, Erik Lehnsherr réussit en 1961 à l’identifier :
Sebastian Shaw sur lequel enquête Charles Xavier pour la CIA. Dans leur lutte
commune Charles et Eric deviennent amis. Shaw, à la faveur de la crise de Cuba,
veut déclencher une guerre atomique. Assistés de Moïra, de la CIA, Erik et
Charles l’en empêcheront. Ils deviendront Magneto et le professeur X, les X-
Men.
X-Men ont inspiré trois films et un dérivé Wolverine. Gros succès. Pour les
fans il a paru utile de remonter aux origines des X-Men, ce qui est fait dans ce
film sur fond de deuxième guerre mondiale et de guerre froide. On retiendra
Kevin Bacon dans le rôle du méchant.J.T.

X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST***


(USA, GB, 2014.) R. : Bryan Singer ; Sc. : Simon Kinberg d’après une
histoire de Jane Goldman, Matthew Vaughn et Simon Kinberg ; Ph. :
Newton Thomas Sigel ; Déc. : John Myhre ; M. : John Ottman ; Mont. :
John Ottman et Michael Louis Hill ; Pr. Ex. : Stan Lee, Josh McLaglen,
Todd Hallowell ; Pr. : Bryan Singer, Simon Kinberg, Hutch Parker, Lauren
Shuler Donner ; Int. : Hugh Jackman (Logan/Wolverine), James McAvoy
(Charles Xavier), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr), Jennifer Lawrence
(Raven/Mystique), Omar Sy (Bishop). Couleurs, 131 min.
Afin de changer le cours de l’Histoire et sauver humains et mutants, les X-
Men unissent leurs forces et vont se battre à travers deux espaces temps.
En 2011, Matthew Vaughn relançait avec X-Men le commencement, une
franchise qui, après le décevant Affrontement final, avait pris du plomb dans
l’aile. Le succès du film au box-office mondial a incité les producteurs à mettre
rapidement en chantier une suite, suite qu’a accepté de réaliser Bryan Singer. À
l’origine de la franchise en 2000, Singer renoue ainsi, en tant que metteur en
scène, avec un univers qu’il connait parfaitement et qu’il semble ne jamais avoir
abandonné. Mieux : il signe avec Days of Future Past, le meilleur épisode de la
saga et nous offre par la même occasion l’un des films de super-héros les plus
intelligents et spectaculaires de ces dernières années (avec la trilogie des Batman
de Christopher Nolan). Se reposant sur un scénario finement élaboré qui exploite
à merveille le thème du voyage temporel, Singer conçoit une aventure haletante
et pleine d’action qui réunit les personnages les plus emblématiques de la série.
On retrouve ainsi Charles Xavier et Magnéto, à un âge avancé, respectivement
campés par Patrick Stewart et Ian McKellen, mais aussi et surtout Wolverine
qui, absent du précédent opus (si on exclut une brève apparition), effectue ici un
retour en force pour le plus grand bonheur des fans. S’amusant à réécrire
l’Histoire (l’assassinat de Kennedy, la guerre du Vietnam ou encore la
présidence de Nixon), le script, réfléchi et parfaitement élaboré, explore en outre
des thèmes chers à la saga comme le droit à la différence ou encore la peur de
l’autre et se caractérise par son rythme soutenu. La mise en scène de Singer,
fluide et virtuose, fait le reste et emporte tout sur son passage, le cinéaste nous
gratifiant de plusieurs scènes d’anthologie (cf. : la libération de Magnéto par
Vif-Argent, les combats somptueusement chorégraphiés) et livrant, à l’arrivée,
un très grand blockbuster.E. B.
Y

YANKEE PASHA**
(Yankee Pasha ; USA, 1954.) R. : Joseph Pevney ; Sc. : Joseph Hoffman ;
Ph. : Carl Guthrie ; M. : Joseph Gershenson ; Pr. : Universal ; Int. : Jeff
Chandler (Jason), Rhonda Fleming (Roxana), Lee C. Jacob : Couleurs,
90 min.
Le trappeur Jason, à la suite d’un malentendu, voit celle qu’il aimait, après
avoir rompu ses fiançailles avec le riche Dick, s’embarquer pour Marseille. Mais
le navire est attaqué par des pirates et Roxana est vendue à un sultan pour son
harem. Jason va tout faire pour la retrouver.
Rhonda Fleming esclave dans un harem : voilà qui a dû faire frémir tous ses
admirateurs et les faire fantasmer. Cette bonne série B due à un maître du genre,
Joseph Pevney, inédite en salle, a pu être découverte sur les écrans de télévision
en 2015.J.T.

YELLOW ROCK*
(Yellow Rock ; USA, 2012.) R. : Nick Vallelonga ; Sc. : Lenore Andriel et
Steve Doucette ; Ph. : Ricardo Jacques Gale ; Pr. : Epic Pictures et
Enlightenment Films ; Int. : James Russo (Max Dietrich), Michael Biehn
(Tom Hanner), Leonore Andriel (Sarah Taylor). Couleurs, 90 min.
En 1880, une bande dirigée par Dietrich, à la recherche d’une famille
disparue, a besoin du trappeur Tom Hanner pour traverser le territoire indien. La
violence est au rendez-vous.
Tous les ingrédients du western traditionnel, mais l’on est légèrement déçu :
manque de charisme des interprètes, sauf les seconds rôles, mollesse de la mise
en scène… Cela peut expliquer que le film ne soit visible en France qu’en
DVD.J.T.

YEUX DE MA MÈRE (LES)*


(Fr., Belg., 2010.) R. : Thierry Klifa ; Sc. : Thierry Klifa et Christopher
Thompson ; Ph. : Julien Hirsch ; M. : Gustave Santaollala ; Pr. : Cyril
Corbeau-Justin, Jean-Baptiste Dupont ; Int. : Catherine Deneuve (Lena
Weber), Géraldine Pailhas (Maria), Nicolas Duvauchelle (Mathieu), Marisa
Paredes (Judith), Marina Foïs (Maylis), Jean-Marc Bara (Jean-Paul),
Hélène Fillières (Mélodie), Jean-Baptiste Lafarge (Bruno). Couleurs,
105 min.
Mathieu, un jeune écrivain, rédige une biographie non autorisée de Lena
Weber, journaliste vedette du petit écran. Il se fait engager comme assistant pour
mieux fouiner dans son passé. Elle a eu une fille, Maria, abandonnée à sa
naissance, confiée à sa tante Judith. Maria est maintenant danseuse-étoile.
Mathieu la séduit. Elle lui confie un secret : elle a aussi eu un fils, Bruno, qu’elle
a délaissé. Il vit en Bretagne chez ses parents adoptifs.
Un pur mélodrame que, seul, aujourd’hui, Almodovar oserait entreprendre.
Thierry Klifa confirme d’ailleurs cette influence avec notamment la présence de
Marisa Paredes. « Il y a quelque chose, dit-il, dans le mélodrame sur la violence
des sentiments, sur le côté exacerbé de certaines situations, qui m’émeut
particulièrement. » Si l’on accepte de jouer le jeu, on peut apprécier l’exaltation
de ces grands sentiments. Le film garde cependant une certaine distanciation qui
permet d’éviter les effusions lacrymales.C.B.M.

YOGI L’OURS
(Yogi Bear ; USA, 2011.) R. : Eric Brevig ; Sc. : Brad Copeland, Jeffrey
Ventimilia et Joshua Sternin ; Ph. : Peter James ; Animation : Joseph
Ksander ; M. : John Debney ; Pr. : Sunswept Ent. et De Line Pictures ;
Voix : Dan Aykroyd (Yogi), Justin Timberlake (Booboo), Robert Thompson
(le narrateur). Couleurs, 80 min.
Les mésaventures de Yogi et de son compagnon Booboo dans le parc de
Jellystone.
Pour jeunes enfants.J.T.

YOUNG GUNS OF TEXAS**


(Young Guns of Texas ; USA, 1962.) R. : Maury Dexter ; Sc. : Harry
Spalding ; Ph. : John Nickolaus Jr. ; Dir. Art. : Harold E. Knox ; Maq. : Bob
Mark ; M. : Paul Sawtell et Bert Shefter ; Ch. : John Herring ; Pr. : Maury
Dexter ; Int. : Gary Conway (Tyler Dwane), James Mitchum (Morgan Coe),
Alana Ladd (Lily Glendenning), Jody McCrea (Jeff Shelby), Réfrigérer
Wills (Preacher Sam Shelby), Barbara Mansell (Martha Jane Canary),
Robert Lowery (Jesse Glendenning), Troy Melton (Luke), Fred Krone
(Pike), Alex de Sharp (Red), Robert Hinkle (Shérif Simon), Will Wills
(Charlie). Couleurs, 78 min.
Un homme seul est à la recherche d’une somme d’argent dérobée à un
membre de l’armée. Il est aussi sollicité par un groupe qui voudrait se partager le
butin. Se joignent à lui, une jeune femme amoureuse d’un homme qui vient d’en
tuer un autre dans un gunfight, un pasteur et son fils. Ils doivent compter avec
les Indiens et le père de la jeune femme.
Le format cinémascope du film, dans un technicolor flamboyant installe le
spectateur dans cette course poursuite très mouvementée. Rien ne manque dans
ce western qui plaira aux amateurs du genre, les Apaches aussi sont de la partie.
A noter la singularité de la distribution, James Mitchum, Will Wills et Alana
Ladd, respectivement les fils et fille de Robert Mitchum, Chill Wills, Joel
McCrea et Alan Ladd. Ressorti à la télévisison.C.V.

YOUTH***
(La giovinezza ; GB, Fr., Ital., 2015.) R. et Sc. : Paolo Sorrentino ; Ph. : Luca
Bigazzi ; M. : David Lang ; Pr. : Carlotto Calori, Francesca Cima et Nicole
Giuliano ; Int. : Michael Caine (Fred), Harvey Keitel (Mick), Rachel Weisz
(Lena), Jane Fonda (Brenda), Paul Dano (Jimmy). Couleurs, 118 min.
Fred Ballinger, compositeur et chef d’orchestre, et Mick Boyle, cinéaste,
tous deux octogénaires, sont amis et se retrouvent depuis une vingtaine d’années
dans un luxueux hôtel de remise en forme au pied des Alpes suisses. Parmi la
clientèle ils côtoient un acteur las de n’être connu que pour un rôle de robot, une
miss Univers affriolante, un Maradona obèse…
Les deux vieux amis parlent de leur prostate. L’un n’a plus d’illusions,
l’autre veut encore croire en son talent. Cette faune grotesque, pitoyable, est
croquée d’une caméra acide par un Paolo Sorrentino en grande forme, dans des
paysages sublimes. Son film est féroce (la scène avec une Jane Fonda vieillie,
emperruquée, maquillée à outrance) et sa mise en scène virtuose évoque par ses
excès mêmes le Fellini de la Dolce Vita. Et que dire des merveilleux acteurs du
film. Et si la décrépitude des corps servait à sa propre remise en question pour
s’ouvrir à une nouvelle jeunesse ?C.B.M.

YVES SAINT LAURENT***


(Fr., 2013.) R. : Jalil Lespert ; Sc. : Marie-Pierre Huster, Jacques Fieschi,
Jalil Lespert ; Ph. : Thomas Hardmeier ; Déc. : Aline Bonetto ; Cost. :
Madeline Fontaine ; M. : Ibrahim Maalouf ; Pr. : WY Prod. Int. : Pierre
Niney (Yves Saint Laurent), Guillaume Gallienne (Pierre Bergé), Charlotte
Le Bon (Victoire), Laura Smet (Loulou de la Falaise), Nikolaï Kinski (Karl
Lagerfeld), Xavier Lafitte (Jacques de Bascher), Edouard Bodziak (Buffet).
Couleurs, 100 min.
1957 : Yves Saint Laurent est chez ses parents à Oran. La guerre d’Algérie
inquiète sa famille. Lui-même doit faire son service militaire alors qu’il est
appelé à succéder à Dior à la tête de sa maison et qu’il vient de rencontrer Pierre
Bergé. Il déprime, d’autant qu’il est licencié par Dior. Réformé et ayant reçu une
forte indemnisation de Dior, il fonde avec l’aide de Pierre Bergé sa propre
maison : YSL couture. Le succès est au rendez-vous. Achat d’une maison au
Maroc et constitution d’une collection d’œuvres d’art. Mais la maladie est là née
des excès de travail, de drogue et d’alcool, sans parler de la passion pour Jacques
de Bascher, également compagnon de Karl Lagerfeld. Heureusement Pierre
Bergé veille.
Remarquable évocation du monde de la mode, rigoureuse sur le plan
historique et ayant reçu l’agrément de Pierre Bergé, compagnon et héritier de
Saint Laurent, celui-ci étant mort en 2008. Portrait d’un esthète qui a marqué son
temps et su habiller les femmes, et histoire d’une amitié, style Oreste et Pylade,
d’un côté l’artiste, de l’autre le gestionnaire. Il faut saluer la performance de
deux immenses acteurs, Pierre Niney en Saint-Laurent, et dans un rôle plus
délicat, Guillaume Gallienne en Pierre Bergé. ÉblouissantJ.T.
Z

ZARAFA*
(Fr., 2011.) R. : Rémi Bezançon et Alexander Abela ; Animation :
Yoshimichi Tamura ; M. : Lauren Perez Del Mar ; Pr. : Prima Linea ;
Voix : Simon Abkarian (Hassan), Thierry Fremont (Moreno), François-
Xavier Demaison (Malaterre), Deborah François (Zarafa). Couleurs,
78 min.
Les tribulations d’une girafe, Zarafa, que le pacha d’Égypte a décidé d’offrir
au roi des Français Charles X en échange de son aide. Zarafa finira au Jardin des
Plantes.
Inspiré d’un fait historique, un film d’animation soigné, entraînant et
sympathique.J.T.

ZAYTOUN*
(Zaytoun ; Isr., GB, Fr., 2012.) R. : Eran Riklis ; Sc. : Nader Rizq ; Ph. :
Dan Lautsen ; M. : Cyril Morin ; Pr. : Frederick A. Ritzenberg, Gareth
Unwin ; Int. : Stephen Dorff (Yoni), Abdallah El Akal (Fahed), Alice
Taglioni (Leclair), Loai Noufi (Aboudi), Tarik Copti (Seedo). Couleurs,
110 min.
Le F-16 de Yori, pilote israëlien, est abattu au-dessus de Beyrouth en 1982.
Sa route de survivant croise celle de Fahed, jeune orphelin d’un camp de
réfugiés palestiniens. Tous deux se découvrent un objectif commun, rejoindre
Israël. D’un autre côté, les sujets de discorde ne manquent pas…
Deux ennemis jurés amenés par les circonstances à unir leurs forces pour
atteindre un but commun, on a déjà vu cela ailleurs (La chaîne, avec Tony Curtis
et Sidney Poitier, en étant l’archétype), mais avec un bon metteur en scène cela
fonctionne toujours. Pendant une grande partie du film, Eran Riklis (La fiancée
syrienne, Les citronniers) montre ses compétences : on adhère sans peine aux
tribulations de ce pilote israélien faisant route avec un jeune Palestinien du camp
de Shatila. Dommage qu’il gâche les derniers tiers par abus de guimauve.G.B.

ZEPPELIN
(Zeppelin ; GB, 1970.) R. : Etienne Périer ; Sc. : Owen Crump ; Ph. : Alan
Hume ; M. : Roy Budd ; Pr. : Owen Crump, Warner Bros ; Int. : Michael
York (Geoffrey Richten-Douglas), Elke Sommer (Clara), Alexandra
Stewart, Rupert Davies. Couleurs, 101 min.
Le lieutenant Geoffrey Richten-Douglas, à la fois écossais et allemand, est
envoyé par Londres en Allemagne pour obtenir les plans d’une nouvelle arme de
guerre, le dirigeable Zeppelin. Lors d’un vol d’essai, le Zeppelin vient en réalité
atterrir en Écosse pour attaquer une place forte britannique. Geoffrey ne peut
prévenir à temps les autorités. Il est blessé et finit par se retrouver seul dans le
dirigeable avec Clara, la femme de l’inventeur…
En panavision, non un film de catastrophe, mais une œuvre guerrière proche
du ridicule avec cet énorme ballon qui semble bien peu redoutable et finira par
exploser. Une nouvelle sortie en DVD était bien inutile.J.T.

ZERO DARK THIRTY****


(USA, 2011.) R. : Kathryn Bigelow ; Sc. : Mark Boal ; Ph. : Greig Fraser ;
M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Columbia Pictures, Annapurna, First Light ;
Int. : Jessica Chastain (Maya), Jason Clarke (Dan), Joel Edgerton (Patrick),
Jennifer Ehle (Jessica), Mark Strong (George). Couleurs, 149 min.
La traque d’Oussama Ben Laden, menée par une jeune agent de la CIA, de
2003 jusqu’au raid sur sa demeure pakistanaise en 2011.
Récemment oscarisée pour son chef-d’œuvre Démineurs, consacré aux
experts de l’armée envoyés désamorcer des bombes artisanales en Irak, Kathryn
Bigelow s’empare de la plus grande frustration américaine du début du troisième
millénaire : la localisation laborieuse d’Oussama Ben Laden. L’ennemi public
no 1 n’a d’ailleurs pas encore été abattu lorsque le scénariste Mark Boal prend le
projet à bras le corps. Kathryn Bigelow met courageusement en scène ce sujet
épineux, ne faisant apparaître Ben Laden que de très loin, furtivement, avec
pudeur. Elle évite ainsi de faire appel à un comédien qui aurait livré une
performance forcément médiocre et une représentation faible de celui qui fit
trembler le monde occidental pendant plus d’une décennie. Elle n’hésite pas non
plus à traiter la question de la torture des prisonniers de guerre, auxquels sont
ainsi soutirées des informations au demeurant peu fiables, ni à reconnaître que
ces méthodes ont été abandonnées avec l’élection du président Barack Obama.
Dans le premier rôle, Jessica Chastain démontre qu’un personnage féminin écrit
avec considération et minutie peut porter aussi bien qu’un homme un long film
historique et politique. Zero Dark Thirty, allusion à l’heure à laquelle le raid fut
lancé, établit également le lien entre plusieurs évènements qui firent l’actualité
des années 2000, comme l’attentat de l’hôtel Marriott d’Islamabad, qui visait
probablement les expatriés américains établis au Pakistan, et l’attaque sur le
camp militaire Chapman par un faux informateur. Mais la réussite du film
culmine dans sa dernière demi-heure, lorsque l’assaut sur le bunker de Ben
Laden est enfin donné. Partiellement filmé en caméra subjective et en vision
nocturne, les images du raid – jamais dévoilées au grand public – sont
reconstituées pour immerger le spectateur dans ces quelques minutes qui
lavèrent l’honneur du peuple américain, jusqu’alors tenu en échec par le leader
d’Al-Qaïda. On y découvre que les soldats envoyés pour abattre l’ennemi juré
avaient planifié leur mission au point de connaître le prénom de chaque occupant
de la maison, ainsi que la pièce où le trouver. Les membres du commando
interpellent chaque cible d’une voix calme, la poussant ainsi à se montrer. Une
par une, méthodiquement, elles sont éliminées d’une ou deux balles de fusil
d’assaut. Cet étrange et glaçant procédé propose une allégorie moderne de la
mort qui nomme celui qu’elle vient faucher. Au terme de cette reconstitution de
l’enquête visant à organiser l’assassinat de l’homme le plus dangereux du
monde, Kathryn Bigelow est parvenue à faire beaucoup mieux qu’un simple film
d’action : elle a offert au monde libre une forme de catharsis pour l’aider à
tourner la page du 11 septembre 2001.G.J.

ZERO THEOREM**
(The Zero Theorem ; GB, 2013.) R. : Terry Gilliam ; Sc. : Pat Rushin ; Ph. :
Nicola Pecorini ; Eff. sp. : Nick Allder ; M. : George Fenton ; Pr. : Voltage
Pictures et Zanuck Independant ; Int : Christoph Waltz (Qohen Leth),
David Thewlis (Joby), Mélanie Thierry (Bainsley), Matt Damon
(Management), Tilda Swinton (Shrink-Rom), Lucas Hedges (Bob).
Couleurs, 99 min.
Dans le futur, Qohen Leth, informaticien de génie, doit travailler pour
Management sur le théorème Zéro qui doit décrypter le sens de la vie. Il est
distrait par la belle Bainsley et pressé par Bob, fils de Management. Il déprime :
le trou noir l’attend.
Nouvelle fantaisie futuriste de l’ex-Monty Python sur un scénario de Pat
Rushin, proche en définitive de Gilliam. Cela donne un film délirant, une
comédie fantastique et plus profonde qu’il n’y paraît. Nous sommes loin de
Brazil, l’œuvre est en définitive plus cérébrale mais finalement plus
fascinante.J.T.
ZOLTAN, LE CHIEN SANGLANT
DE DRACULA*
(Dracula’s Dog/Zoltan… Hound of Dracula ; USA, 1978.) R. : Albert Band ;
Sc. : Frank Ray Perilli ; Ph. : Bruce Logan ; M. : Andrew Belling ; Pr. :
Albert Band, F. R. Perilli ; Int. : Michael Pataki (Michael Drake/comte
Dracula), Reggie Nalder (Veidt Smit), Jan Shutan (Marla Drake), Libbie
Chase (Linda Drake), John Levin (Steve Drake), Jose Ferrer (inspecteur
Branco), Cleo Harrington (madame Parks), Tom Gerrard (le garde).
Couleurs, 90 min.
Europe centrale. Au cours de manœuvres de dynamitage, des militaires
mettent au jour l’entrée du caveau de la famille Dracula. Par imprudence, le
garde posté en sous-sol ouvre l’un des cercueils, d’où s’échappe un chien féroce
baptisé Zoltan. L’infernale créature égorge aussitôt la sentinelle et s’empresse de
ramener son maître à la vie. Ce dernier, Veidt Smit, n’est autre que l’ancien
serviteur du comte Dracula. Smit et Zoltan embarquent pour l’Amérique, à la
recherche du paisible Michael Drake, ultime descendant de la lignée des
Dracula. Face à la menace, l’inspecteur Branco, spécialiste du vampirisme, se
lance à la poursuite de Smit et de Zoltan. Arrivé aux États-Unis, Branco parvient
à retrouver la trace de Drake, parti en vacances avec femme et enfants. Les deux
hommes s’isolent en forêt pour en finir avec Smit et la malédiction des Dracula.
Zoltan ayant mordu sur sa route plusieurs canidés, transformés à leur tour en
bêtes sanguinaires, le combat s’avère particulièrement farouche. Débusqué, Smit
meurt de la main de Branco, qui lui enfonce un pieu dans la poitrine. Le
cauchemar prend fin lorsque Zoltan, acculé, fait une chute mortelle en
s’empalant sur une clôture. Mais tout danger est-il vraiment écarté… ?
Filmé avec trois bouts de ficelle, cette aimable production horrifique tente de
renouveler le mythe vampirique en faisant d’un moderne Cerbère l’épigone
animal du Prince des Ténèbres. En dépit d’un certain manque de rythme,
l’ensemble vaut néanmoins le détour, notamment grâce à quelques séquences de
terreur pure (voir l’assaut nocturne d’une cabane nichée dans les bois par trois
molosses déchaînés) et au cabotinage de l’inquiétant Reggie Nalder (dont les
cinéphiles n’ont pas oublié la silhouette cadavérique au visage émacié et à l’œil
malfaisant dans L’Homme qui en savait trop [Alfred Hitchcock, 1956], Échec au
porteur [Gilles Grangier, 1957] et Le Jour et l’Heure [René Clément, 1963]).
Honorables effets spéciaux de maquillage signés Stan Winston, alors au début
d’une prometteuse carrière (Aliens – Le retour [James Cameron, 1986],
Terminator 2 – Le jugement dernier [J. Cameron, 1991], Jurassic Park [Steven
Spielberg, 1993]…).A.M.

ZOOLANDER
(Zoolander ; USA, 2001.) R. : Ben Stiller ; Sc. : Ben Stiller, Drake Sather et
John Hamburg ; Ph. : Barry Peterson ; M. : David Arnold ; Pr. :
Paramount Pictures ; Int. : Ben Stiller (Derek Zoolander), Owen Wilson
(Hansel), Christine Taylor (Matilda), Will Ferrell (Mugatu), Milla Jovovich
(Katinka). Couleurs, 89 min.
Derek Zoolander est célèbre comme mannequin mais aussi pour son idiotie.
Il va être conditionné par le grand patronat occidental pour éliminer un chef
d’État asiatique qui veut interdire le travail des enfants. D’autant qu’il est en
passe d’être supplanté par son rival le top model Hansel tout aussi stupide. Une
journaliste, Matilda, amoureuse de Zoolander, fera échouer le projet.
Une comédie à la Ben Stiller aux effets faciles et prévisibles mais devenue
un film culte. De là, en 2016, un Zoolander 2 du même Ben Stiller avec les deux
mêmes interprètes et Pénélope Cruz en prime. Des pop-stars assassinées, on
rappelle Zoolander qui vit en reclus et Hansel retiré dans une communauté. Le
résultat est encore plus débile que dans le premier film.J.T.

ZOOTOPIE ***
(Zootopia ; USA, 2016.) R. : Byron Howard, Rich Moore, Jared Bush ; Sc. :
Byron Howard, Jared Bush, Rich Moore, Josie Trinidad, Phil Johnston,
Jim Reardon, Jennifer Lee ; Déc. et Design : Dan Cooper et David Goetz ;
Pr. : John Lasseter et Clark Spencer ; Voix (en v.o.) : Ginnifer Goodwin
(Judy Hopps), Jason Bateman (Nick Wild), Idris Elba (Chef Bogo), Shakira
(Gazelle). Couleurs, 108 min.
Zootopie est une ville cosmopolite où vivent en harmonie tous les animaux,
qu’ils soient proies ou prédateurs. Rêvant depuis son enfance d’intégrer les rangs
de la police de la ville d’ordinaire réservés au gros durs, Judy Hopps, une jeune
lapine sortie major de sa promo, est nommée lieutenant et est affectée au centre-
ville. Bien décidée à lutter contre les préjugés et à prouver qu’elle a sa place
dans les forces de l’ordre, Judy va être amenée à enquêter sur une série de
disparitions qui frappent les animaux prédateurs. Épaulée par Nick Wild, un
renard escroc, elle va tenter de lever le voile sur ces mystérieux événements qui
menacent l’équilibre de la mégapole.
Ayant fait un carton au box-office (plus de 4,5 millions d’entrées en France),
Zootopie s’impose instantanément comme un futur classique du cinéma
d’animation. Drôle, rythmée, haletante, sensible et intelligente, cette production
Disney est en effet un régal qui s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands
spectateurs. Exploitant un graphisme somptueux et foisonnant, le trio de
réalisateurs marie avec aisance les genres et nous offre un spectacle haute-
gamme à la croisée des chemins entre le thriller de SF, le buddy movie et la
comédie. Si certaines séquences sont désopilantes (cf. : celle avec les paresseux),
d’autres sont réellement impressionnantes (notamment dans la dernière demi-
heure) et ménagent un implacable suspens. Cette mise en scène virtuose se met
ainsi au service d’une histoire qui aborde, avec générosité, de nombreux thèmes
et qui dresse le portrait d’une société altérée par les préjugés, les manigances
politiques, la surconsommation et la médiatisation à outrance. Un chef d’œuvre !
E.B.
ZOUZOU*
(Fr., 2014.) R. : Blandine Lenoir ; Sc. : B. Lenoir, Jean-Luc Gaget ; Ph. :
Kika Ungaro ; M. : Bertrand Belin ; Pr. : Nicolas Brevière ; Int. : Laure
Calamy (Lucie), Jeanne Ferron (Solange), Olivier Broche (Jean-Claude),
Philippe Rebbot (Fredo), Sarah Grappin (Marie), Nanou Garcia (Brenda
Nelson), Florence Muller (Agathe), Anouk Delbart (Zouzou). Couleurs,
90 min.
Dans la grande maison familiale, par un beau jour d’été, tout le gynécée est
réuni autour de Solange, la grand-mère qui ne sait comment annoncer à ses trois
filles qu’elle a pris un amant. Pendant ce temps, Zouzou, sa petite-fille, cherche
à perdre sa virginité dans les bras d’un jeune puceau maladroit.
Une joyeuse comédie générationnelle, ensoleillée, qui aborde, en toute
décontraction le problème de la liberté sexuelle. Même s’il y a des scènes de peu
d’intérêt (le personnage de Brenda) et quelques longueurs (la disparition de
Zouzou), on ne s’ennuie pas en compagnie de ces comédiennes, notamment de
Laure Calamy, féministe délurée peut-être pas aussi épanouie qu’elle
l’affirme.C.B.M.

ZULU*
(Fr., 2013.) R. : Jérôme Salle ; Sc. : Jérôme Salle et Julien Rappeneau ; Ph. :
Denis Rouden ; M. : Alexandre Desplat ; Pr. : Eskwad ; Int. : Orlando
Bloom (Brian Epkeen), Forest Whitaker (Ali), Conrad Kemp (Dan
Flechter), Inge Beckman (Ruby), Tinarie van Wyk-Loots (Claire), Randall
Majiet (Cat). Couleurs, 110 min.
Les townships du Cap et ses gangs : en face Ali, un Zoulou, devenu chef de
la police, après bien des humiliations. Ali doit élucider un crime qui le conduit
dans les milieux de la drogue, une drogue qui nourrit la violence chez les jeunes
noirs. Après le meurtre de sa mère, Ali, perdant toute modération, tue l’un des
responsables du trafic avant de périr lui-même.
Adaptation d’un bon polar de Caryl Férey, cette plongée dans les bas-fonds
du Cap est particulièrement bien menée, sans excès ni pathos par un Jérôme
Salle aussi inspiré que par Largo Winch. Orlando Bloom et Forest Whitaker
mènent l’enquête avec une louable conviction et contribuent à la réussite du
film.
J.T.
SUPPLÉMENT

Films tournés en 2016 et sortis au début de 2017, et films anciens


redécouverts dans la même période

ALIEN : COVENANT*
(Alien Covenant ; USA, 2017.) R : Ridley Scott ; Sc : Michael Green, Jack
Paglen, John Logan ; Ph : Dariusz Wolski ; Eff. Sp. : Dan Oliver ; M. : Jed
Kurzel ; Pr : 20th Century Fox, Brandywine Productions, Scott Free
Productions, TSG Entertainment ; Int. : Michael Fassbender (androïdes
Walter et David), Katherine Waterston (Daniels), Billy Crudup
(Christopher Oram). Couleurs, 122 min.
En 2104, des années après les événements de Prometheus, une nouvelle
expédition spatiale a lieu à bord de l’USCSS Covenant. Le but de cette mission
est de trouver une nouvelle planète exploitable et colonisable. L’équipage
s’arrête prématurément sur une planète inconnue qui aurait émis un signal de
détresse. Une fois arrivés ils y découvrent une terre propice à une colonisation
importante mais vide de toute forme de vie. Les membres du Covenant
retrouvent l’androïde David (du précédent film) qui leur explique qu’il est
responsable de la mort de ce monde et de ses habitants, les Ingénieurs, les
créateurs de l’humanité. Après avoir implanté plusieurs embryons de
Xenomorphes dans les membres de l’équipage, les créatures sèment la panique
et déciment la majeure partie des membres. Les deux androïdes Walter er David
s’affrontent et David en ressort victorieux en se faisant passer pour son confrère
au sein des survivants qu’il plonge en stase avant de quitter la planète pour la
destination initiale du vaisseau. Il dépose également deux facehuggers dans la
chambre des embryons humains, prévue pour repeupler une potentielle planète
habitable.
Ce nouvel épisode de la saga Alien proposée par Ridley Scott divise les
amateurs de cette série de films maintenant mythologique. En effet le dernier
film, Prometheus, avait grandement déçu les fans de Scott. Les spectateurs
d’Alien : Covenant seront perplexes face aux choix scénaristiques pris par
Ridley Scott. En effet l’intrigue du film semble en révéler beaucoup trop quant à
l’origine de la légendaire créature qui aurait donc été créée par l’androïde David
durant ses expériences. Néanmoins Ridley Scott affirme qu’une suite est
d’actualité. Mais on peut se demander quelle piste le réalisateur pourrait explorer
sachant que le secret de la saga est désormais dévoilé.C.E.Y.

AMANT DOUBLE (L’)


(Fr., 2017.) ; R. et Sc. : François Ozon ; Ph : Manuel Dacosse ; M. : Philippe
Rombi ; Pr. : Mandarin Productions, Scope Pictures ; Int. : Marine Vacth
(Chloé), Jérémie Rénier (Paul Meyer/Louis Delord), Jacqueline Bisset (la
mère de Chloé), Myriam Boyer (Rose). Couleurs 110 min.
Chloé consulte le psychiatre Paul Meyer dont elle s’éprend. Le
comportement de ce dernier est étrange. Il porte un autre nom : Delord. Chloé
découvre un psychanalyste du nom de Louis Delord. C’est le jumeau de Paul.
Elle en tombe amoureuse et pense en attendre un enfant. Elle ira de surprise en
surprise.
Une intrigue qui mêle Hitchcock, De Palma et Cronenberg et qu’il est
difficile de prendre au sérieux malgré tout le talent d’Ozon.J.T.
AMANT D’UN JOUR (L’)**
(Fr., 2017.) R. : Philippe Garrel ; Sc. : Philippe Garrel, Jean-Claude
Carrière, Caroline Deruas, Arlette Langmann ; Ph : Renato Berta ; M. :
Jean-Louis Aubert ; Pr. : SBS Productions et Arte ; Int. : Eric Caravaca
(Gilles), Esther Garrel (Jeanne), Louise Chevillotte (Ariane).NB. 76 min.
Après s’être brouillée avec Mathéo, Jeanne se réfugie chez son père, Gilles,
et découvre que ce professeur de philosophie vit avec l’une de ses élèves,
Arianne. Les deux femmes deviennent complices.
Garrel se veut le peintre de l’amour et de ses souffrances à travers cette
chronique intimiste en noir et blanc.J.T.

C’EST BEAU LA VIE


QUAND ON Y PENSE**
(Fr., 2017.) R. et Sc. : Gérard Jugnot ; Ph : Pierric Gantelmi d’Ille ; M. :
Khalil Chahine ; Pr. : Les films du Premier, Les films du 24, TF1 Films ;
Int. : Gérard Jugnot (Loïc le Tallec), François Deblock (Hugo), Isabelle
Mergault (Lisa), Bernard Le Coq (Marc), Marie Bunel (Clara). Couleurs,
95 min.
À la mort de son fils, Loïc Le Tallec apprend que le cœur du malade a été
greffé sur un adolescent. Il s’appelle Hugo et flirte avec la délinquance. Loïc le
remettra dans le droit chemin et sera un père pour lui.
Jolie histoire imaginée par Gérard Jugnot, assisté d’une équipe de
scénaristes. Tout un monde de Français moyens (garagiste, crêpière…) s’agite
autour de Jugnot sur fond de Bretagne. Sympathique chronique
franchouillarde.J.T.

CE QUI NOUS LIE**


(Fr., 2017.) R. : Cédric Klapisch ; Sc. : Cédric Klapisch et Santiago
Amigorena ; Ph : Alexis Kavyrchine ; M. : Loïc Dury et Christophe Minck ;
Pr. : Ce qui me meut ; Int. : Pio Marmaï (Jean), Ana Girardot (Juliette),
François Civil (Jérémy), Jean-Marc Roulot (Marcel). Couleurs, 113 min.
Après une absence d’une dizaine d’années, Jean vient reprendre
l’exploitation viticole de sa famille.
Encore un film inspiré par le vignoble français, une nouvelle fois la
Bourgogne. Sujet un peu inattendu chez Klapisch porté plutôt sur le monde de la
ville, mais belle réussite. On y croit.J.T.

CHEVAUCHÉE AVEC LE DIABLE*


(Ride with the Devil ; USA, 1999.) R. : Ang Lee ; Sc. : James Schamus ; Ph :
Frederick Elmes ; M. : Mychael Danna ; Pr. : Universal ; Int. : Tobey
Maguire (Jake Roedel), Skeet Ulrich (Jack Bull Chiles), Jeffrey Wright
(Daniel Holt). Couleurs, 138 min.
1861, deux jeunes sudistes s’engagent contre le Nord. L’un mourra au
combat, l’autre s’en tirera et fondera un foyer. Tous les deux ont combattu en
partisans et non dans l’armée régulière, ce qui fait l’originalité de leur histoire.
Trop original, ce brillant western atypique, a été oublié après sa sortie et
redécouvert à la fin de 2016.J.T.

CHURCHILL**
(Churchill ; G.B., 2017.) R. : Jonathan Teplitzky ; Sc. : Alex von
Tunzelmann ; Ph : David Higgs ; M. : Lorne Balfe ; Pr. : Salon Pictures ;
Int. : Brian Cox (Winston Churchill), Miranda Richardson (Clementine
Churchill), John Slattery (Eisenhower), James Purefoy (le roi George VI),
Julian Wadham (Montgomery). Couleurs, 98 min.
En juin 1944, Churchill est hostile à un débarquement des armées alliées en
Normandie, hanté par le souvenir de Gallipoli en 1915. Les Américains lui
forceront la main.
Bon film historique où Brian Cox compose un Churchill crédible.J.T.

CINÉMA MON AMOUR*


(Cinéma mon amour ; Roumanie, 2015.) R. et Sc. : Alexandru Belc ; Ph :
Tudor Vladimir Panduru ; M. : Cezar Popescu ; Pr. : Tudor Giurgiu/Libra
Films ; Int. : Victor Purice (le directeur de salle), Cornelia Chelmu et
Lorena Cosau (les assistantes). Couleurs, 70 min.
Le combat de Victor Purice pour maintenir une salle de cinéma, le Dacia,
encore ouverte en Roumanie.
Émouvant documentaire sur la crise des salles de cinéma en Roumanie : de
400 cinémas en 1989, il n’en reste que 30.J.T.

COLÈRE D’UN HOMME


PATIENT (LA)**
(Tarde para la ira ; Esp., 2016.) R. : Raul Arevalo ; Sc. : Raul Arevalo et
David Pulido ; Ph. : Arnau Valls Colomer ; M. : Lucio Godoy et Vanessa
Garde ; Pr. : La Canica Films et Agosto la Pelicula ; Int. : Antonio de la
Torre (José), Luis Callejo (Curro), Ruth Diaz (Ana). Couleurs, 92 min.
Un mari venge sa femme, battue à mort, lors de l’attaque d’une banque, il y
a huit ans. Le délai pour que l’instigateur de l’attaque sorte de prison. Ce sera un
carnage.
Impressionnant.J.T.

CONSPIRACY
(Unlocked ; G.B., 2017.) R. : Michael Apted ; Sc. : Peter O’Brien ; Ph :
George Richmond ; M. : Stephen Barton ; Pr. : Bloom, Czech Anglo
Productions, DiBonaventura Pictures, Paramount Pictures ; Int. : Noomi
Rapace (Alice Racine), Orlando Bloom (Jack Alcott), Michael Douglas (Eric
Lasch), John Malkovich (Bob Hunter). Couleurs, 98 min.
L’agent de la CIA, Alice Racine, a élucidé l’une des sources du financement
du Djihadisme. Mais n’est-elle pas elle-même manipulée ?
Banal film d’espionnage écrasé par la concurrence de Jason Bourne et autres
films à grande mise en scène.J.T.

CORPORATE*
(Fr., 2017.) R. : Nicolas Silhol ; Sc. : Nicolas Silhol et Nicolas Fleureau ; M. :
Mike Kourtzer ; Pr. : Kazak Productions ; Int. : Céline Sallette (Emilie
Tesson-Hanseni), Lambert Wilson (Stéphane Froncart), Stéphane De
Groodt (Vincent). Couleurs, 113 min.
Le suicide d’un employé d’une grande entreprise auquel on avait annoncé
son licenciement. Enquête de l’inspection du travail. Le directeur, Stéphane
Froncart, tente de faire porter toute la responsabilité de cette mort sur la chef du
service des ressources humaines, Emilie.
Une charge pas toujours nuancée, contre la grande entreprise et le
libéralisme, jouée par un Lambert Wilson éblouissant comme toujours.J.T.

DJANGO*
(Fr., 2017.) R. : Etienne Comar ; Sc. : Etienne Comar et Alexis Salatko ;
Ph. : Christophe Beaucarne ; M. : Warren Ellis ; Pr. : Fidélité Productions,
Arches Film, Curiosa Films et Moana Films ; Int. : Reda Kateb (Django
Reinhardt), Cécile de France (Louise de Clerk), Beata Palya (Naguine
Reinhardt), Gabriel Mirété (La Plume), Vincent Frade (Tam Tam).
Couleurs, 117 min.
La carrière du grand guitariste Django Reinhardt se poursuit dans le Paris
occupé par les Allemands. Mais les menaces se précisent et Django songe à fuir
en Suisse.
Un biopic très contesté par les admirateurs de Django Reinhardt, peut-être
parce qu’il montre que le guitariste n’aurait pas été insensible aux avances de
nazis qui n’étaient pas hostiles à la musique tzigane. Pourtant le film ne
dissimule pas les persécutions dont fut victime la communauté et s’achève sur le
fameux requiem composé par Reinhardt à la Libération.J.T.

FANTÔMES D’ISMAËL (LES)***


(Fr., 2017.) R. : Arnaud Desplechin ; Sc. : Arnaud Desplechin Julie Peyr et
Lea Mysius ; Ph. : Irina Lubtchansky ; M. : Grégoire Hetzel ; Pr. : Why not
Productions ; Int. : Mathieu Amalric (Ismaël Vuillard), Marion Cotillard
(Carlotta Bloom), Charlotte Gainsbourg (Sylvia), Louis Garrel (Ivan
Dédalus). Couleurs, 114 min.
Ismaël, un réalisateur, écrit un film sur son frère Ivan, qui serait un espion.
Sa femme, Carlotta, est partie, il y a plus de vingt ans. Il vit avec Sylvia et voilà
que Carlotta reparaît. Il la reprend sous son toit. Mais Sylvia finit par s’en aller
tandis qu’Ismaël poursuit le tournage de son film. Finalement Carlotta repart et
Sylvia revient. Elle est enceinte.
On aime ou on n’aime pas Desplechin, ses obsessions, son mépris d’une
certaine cohérence dans le récit, son côté insaisissable. Reste que ses interprètes,
et dans ce film encore, sont admirables, Amalric en tête avec son regard
halluciné ; Un film génial ?J.T.

FORBANS DU DÉSERT (LES)*


(Ambush at Tomahawk Gap ; USA, 1953.) R. : Fred F. Sears ; Sc. : David
Lang ; Ph : Henry Freulich ; M. : Paul Sawtell ; Pr. : Columbia ; Int. : John
Hodiak (McCord), John Derek (le Kid), David Brian (Egan), Maria Elena
Marques (une captive Navajo), Ray Teal (Doc). Couleurs, 73 min.
Quatre bandits sortis du pénitencier de Fort Yuma, vont chercher dans la
ville fantôme de Tomahawk Gap le butin qu’ils ont caché. Mais la ville est
encerclée par les Apaches…
Un excellent western, proche de Quantez, inédit en France et exhumé par
Patrick Brion, à la fin de 2016 (visible en DVD).J.T.

FORSAKEN, RETOUR
A FOWLER CITY*
(Forsaken ; USA, 2017.) R. : Jon Cassar ; Sc. : Bral Mirman ; Ph : Rene
Oashi ; M. : Jonathan Goldsmith ; Pr. : Entertainement Minds Eye ; Int. :
Donald Sutherland (le révérend Clayton), Kiefer Sutherland (John
Clayton), Aaron Poole (Frank Tillman). Couleurs, 85 min.
L’arrivée du chemin de fer bouleverse la bourgade de Fowler dans le
Wyoming. Un gang oblige les propriétaires à vendre leurs terrains. Mais surgit
un tueur repenti qui va rétablir l’ordre, malgré son père, un pasteur favorable aux
idées pacifiques.
Très admiré par ceux qui sont contre la violence, oubliant que le pasteur sera
humilié en vain. Inédit, sauf en DVD.C.V.

GET OUT***
(Get Out ; USA, 2017.) R. et Sc. : Jordan Peele ; Ph : Toby Oliver ; M. :
Michael Abels ; Pr. : Universal Pictures ; Int. : Daniel Kaluuya (Chris
Washington), Caleb Landry Jones (Jeremy Armitage), Allison Williams
(Rose Armitage), Bradley Whitford (Dean Armitage), Catherine Keener
(Missy Armitage), Betty Gabriel (Georgina), Marcus Henderson (Walter).
Couleurs, 104 min.
Chris vit avec Rose. Il est noir, elle est blanche. Rose l’invite à venir dans sa
famille passer un week-end. Le père est neurologue et la mère psychiatre. Les
employés de la maison, Walter et Georgina, sont noirs. Le lendemain, après une
nuit agitée pour Chris, celui-ci découvre les invités de la réception tous blancs et
riches. Il comprend alors que Rose, dont ce n’est pas le premier petit ami noir,
l’a piégé…
Gros succès pour ce film explosif où l’angoisse du héros augmente
progressivement par petites touches devant un entourage de plus en plus
inquiétant pour transformer la vie de Chis en cauchemar. Un thriller réussi sur
fond d’antiracisme.J.T.

GHOST IN THE SHELL


(Ghost in the Shell ; USA, 2017.) R. : Rupert Sanders ; Sc. : Jamie Moss et
Ehren Kruger ; Ph : Jess Hall ; Effets visuels : Guillaume Rocheron ; Effets
spéciaux : Yves de Bono ; Pr. : Paramount Pictures, Dream Works Pictures
et Reliance Entertainment ; Int. : Scarlett Johansson (Major Mira Killian),
Pilou Asbaek (Batou), Beat Takeshi Kitano (Daisuke Aramaki), Juliette
Binoche (Dr Ouelet). Couleurs, 73 min.
Le Major Killian apprend que son cerveau a été transplanté dans un robot
aux pouvoirs exceptionnels. Et elle doit affronter le criminel Kuze aux pouvoirs
non moins exceptionnels…
Adaptation du célèbre manga japonais dont il est difficile de résumer
l’action tant elle s’efface devant les effets spéciaux surabondants. On comprend
que Scarlett Johansson a des problèmes d’identité mais l’on est vite submergé
par la débauche d’images.J.T.

HHHH*
(Fr., 2017.) R. : Cédric Jimenez ; Sc. : Cédric Jimenez, David Farr, Audrey
Diwan, d’après le roman de Laurent Binet ; Ph. : Laurent Tanguy ; M. :
Guillaume Roussel ; Pr. : Legende Films et Red Crown ; Int. : Jason Clarke
(Heydrich), Rosamund Pike (Lina Heydrich), Stephen Graham (Himmler),
Jack O’Connell (Jan Kubis), Jack Reynor (Gabcik). Couleurs, 120 min.
Renvoyé de la marine, repéré par Himmler dont il devient l’âme damnée,
artisan de l’élimination des S.A., Heydrich devient en 1941 protecteur de la
Bohême-Moravie et met au point « la solution finale ». Il est victime d’un
attentat le 27 mai 1942.
Heydrich, comme le rappelle le titre allemand du film, fut « le cerveau
d’Himmler », chef tout-puissant des S.S. Son orgueil le perdit : il se croyait
intouchable et ne prit pas les mesures de précaution nécessaires : de là l’attentat
contre lui. Jimenez s’est essentiellement attaché dans la deuxième partie du film
aux résistants tchèques. Mais cette partie ne vaut pas Les bourreaux meurent
aussi de Fritz Lang. Jason Clarke en revanche compose un Heydrich
crédible.J.T.

IKARIE XB 1**
(Ikarie XB1 ; Tchec, 1963.) R. : Jindrich Polak ; Sc. : Jindrich Polak et
Pavel Juracek, d’après un roman de Stanislaw Lem ; Ph : Jan Kalis et Sasa
Rasilov ; M. : Zdenek Liska ; Pr. : Filmové Studio Barandov ; Int. : Zdenek-
Stepanek (Capitaine Abajev), Radovan Lukavsky (Commandant
MacDonald), Dana Medricka (Nina Kirova). NB, 88 min.
Au XXIIe siècle, un vaisseau spatial recherche dans un autre système solaire
des traces de vie.
Sorti seulement en France au début de 2017, ce vieux film de science-fiction
en noir et blanc annonce les œuvres de Kubrick et Tarkovski.

KONG : SKULL ISLAND


(Kong : Skull Island ; USA, 2017.) R. : Jordan Vogts-Roberts ; Sc. : Dan
Gilroy, Derk Connolly et Max Borenstein ; Ph : Larry Fong ; Effets visuels :
Stephen Rosenbaum ; M. : Henry Jackman ; Pr. : Warner Bros ; Int. : Tom
Hiddlestone (Capitaine Conrad), Samuel L. Jackson (Colonel Packard),
John Goodman (Randal). Couleurs, 118 min.
Une expédition veut explorer Skull Island. Elle se heurte au maître des lieux,
un singe géant, Kong.
Ce remake de King-Kong n’a pour seule originalité que de bien finir et
d’avoir comme arrière-fond la guerre du Vietnam. Décevant.
J.T.

LIMITELESS*
(Limiteless ; USA, 2011.) R. : Neil Burger ; Sc. : Leslie Dixon ; Ph : Jo
Willems ; M. : Paul Leonard Morgan ; Pr. : Relativity ; Int. : Bradley
Cooper (Eddie Morra), Abbie Cornish (Lindy), Robert de Niro (Carl Van
Loon), Anna Friel (Melissa). Couleurs, 105 min.
Un écrivain sans talent trouve l’inspiration dans une drogue de synthèse.
Petit thriller fantastique injustement oublié.
J.T.

LION**
(Lion ; Austr., 2011.) R. : Garth Davis ; Sc. : Luke Davis d’après Saroo
Brierley ; Ph : Greig Fraser ; M. : Hanschka et Dustin O’Halloran ; Pr. :
Weinstein Company ; Int. : Sunny Pawar (Saroo jeune), Dev Patel (Jaroo
Brierley), Nicole Kidman (Sue Brierley). Couleurs, 105 min.
Histoire folle d’un Indien qui, à 5 ans, se retrouve, en cherchant son frère
dans une gare, dans un train pour Calcutta, à plus de 1600 km de sa maison. Il
cherche désespérément quelqu’un pour l’aider. Il trouvera en définitive une
famille d’accueil qui l’entraînera en Australie. Cependant, ayant grandi, Saroo
veut retrouver sa vraie mère. Il y parvient, grâce au logiciel google earth, et
réintègre avec joie sa famille d’origine.
Grand succès pour ce film qui rappelle Slumdog Millionaire en moins
original, peut-être, mais en plus émouvant. En effet, ce n’est qu’à la fin du film
qu’on apprend qu’il s’agit d’une histoire vraie.M.T.

LOST CITY OF Z***


(The Lost City of Z ; USA, 2016.) R. et Sc. : James Gray ; Ph : Darius
Khondji ; M. : Christopher Spelman ; Pr. : Plan B Entertainment ; Int. :
Charlie Hunnam (Colonel Fawcett), Robert Pattinson (Costin), Sienna
Miller (Nina Fawcett). Couleurs, 140 min.
Fawcett, pour le compte de la Royal Geographical Society, explore en 1906,
une région inconnue entre le Brésil et la Bolivie. Ses découvertes sont
contestées. Une deuxième expédition tourne mal. En 1925 Fawcett monte une
troisième expédition avec son fils : ils ne reviendront pas
De Conan Doyle à Hergé (L’oreille cassée), nombreux sont ceux qui ont
exalté cet explorateur qui crut avoir découvert une brillante civilisation au cœur
de l’Amazonie. Gray nous propose un superbe film d’aventures.J.T.

LOU ANDREAS-SALOMÉ**
(Lou Andreas-Salomé ; Allem., 2016.) R. et Sc. : Cordula Kablitz-Post ; Ph :
Mathias Schellenberg ; M. : Judith Varga ; Pr. : Tempest Film, KGP et
Avanti Media Fiction ; Int. : Katarina Lorenz (Lou Andreas-Salomé),
Nicole Heester (Lou à 72 ans), Liv Lisa Fries (Lou à 16 ans), Helena Pieske
(Lou à 6 ans), Alexander Scheer (Nietzsche), Julius Feldmeir (Rilke).
Couleurs, 113 min.
Le destin de Lou Andreas-Salomé, égérie de Nietzsche et Rilke, notamment
face aux nazis.
Une biographie classique et sérieuse. Nietzsche, Rilke, Rée et Freud sont au
rendez-vous. Idée originale : les étapes de la vie de Lou Andreas-Salomé sont
ponctuées par des cartes postales.J.T.

MARIE-FRANCINE*
(Fr., 2017.) R. : Valérie Lemercier ; Sc. : Valérie Lemercier et Sabine
Haudepin ; Ph. : Laurent Dailland ; Pr. Rectangle Productions ; Int. :
Valérie Lemercier (Marie-Francine), Patrick Timsit (Miguel Marao), Denis
Podalydès (Emmanuel Doublet), Hélène Vincent (Dadick), Philippe
Laudenbach (Papick). Couleurs, 95 min.
Marie-Francine, 50 ans, est abandonnée par son mari et se retrouve licenciée.
Elle part vivre chez ses parents qui l’infantilisent avant de lui ouvrir une
boutique de cigarettes électroniques. C’est là que son destin va changer…
Très amusante comédie qui repose sur le talent (et il est grand) de Valérie
Lemercier.
J.T.

MÉCANIQUE DE L’OMBRE (LA)*


(Fr., 2016.) R. : Thomas Kruithof ; Sc. ; Thomas Kruithof et Yann Gozlan ;
Ph. : Alex Lamarque ; M. : Grégoire Auger ; Pr. 24 25 Films ; Int. :
François Cluzet (Duval), Denis Podalydès (Clément), Sam Bouajila
(Labarthe). Couleurs, 93 min.
Au chômage depuis deux ans, Duval accepte de retranscrire pour un
mystérieux Monsieur Clément, des conversations téléphoniques sur une machine
à écrire. Un homme d’Etat dont il s’occupait, est assassiné et ses carnets
disparaissent. Duval est entraîné dans une affaire touchant à la sécurité de l’État.
Un film d’espionnage plutôt réussi, interprété par un François Cluzet en
pleine forme.
J.T.

MOMIE (LA)*
(The Mummy ; USA, 2017.) R. : Alex Kurtzman ; Sc. : David Koepp,
Christopher McQuarrie et Dylan Kussman ; Ph. : Ben Seresin ; M. : Bryan
Tyler ; Pr. Universal Pictures ; Int. : Tom Cruise (Nick Morton), Annabelle
Wallis (Denny Halsey), Sofia Boutella (Ahmanet). Couleurs, 105 min.
Nick, un militaire qui revend des antiquités volées en Irak, tombe sur le
sarcophage d’une princesse égyptienne qui fut maudite.
Plutôt un film d’aventures qu’un film d’horreur comme les aimait Universal.
Tout est conçu pour mettre en valeur Tom Cruise. Et le réalisateur ne lésine pas
sur les moyens.
J.T.

PATERSON**
(Paterson ; USA, 2016.) R. et Sc. : Jim Jarmusch ; Ph. : Frederick Elmes ;
M. : Sqürl ; Pr. Animal Kingdom ; Int. : Adam Driver (Paterson),
Golshifteh Farahani (Laura), Chasten Harmon (Mariel). Couleurs, 115 min.
Adam Driver est un chauffeur de bus épris de poésie : il vit dans le New-
Jersey où il multiplie les rencontres : son amie Laura qui le pousse à publier ses
poèmes, un jeune poète de 12 ans, Marie qui cherche à se débarrasser d’un
amoureux trop pressant…
Le monde des gens simples, une vie routinière de chauffeur, la banalité des
actions… Mais la poésie qui transfigure le tout. Du grand Jarmusch.J.T.

PIRATES DES CARAÏBES :


LA VENGEANCE DE SALAZAR*
(Pirates of the Caribbean : Dead Men Tell No Tales ; USA, 2017.) R. :
Joachim Renning et Espen Sandberg ; Sc. : Jeff Natanson ; Ph. : Paul
Cameron ; M. : Geoff Zanelli ; Pr. Walt Disney ; Int. : Johnny Depp (Jack
Sparrow), Javier Bardem (Salazar), Geoffrey Rush (Barbosa). Couleurs,
129 min.
À la tête d’un équipage de morts-vivants, Salazar veut se venger du capitaine
Jack Sparrow…
Suite des exploits des pirates des Caraïbes. Et c’est à nouveau une explosion
d’effets spéciaux.J.T.

PROIES (LES)
(The Beguiled ; USA, 2017.) R. et Sc. : Sofia Coppola ; Ph. : Philippe
Lesourd ; Pr. Delta Films ; Int. : Colin Farrell (McBurney), Nicole Kidman
(Martha), Kirsten Dunst (Edwina). Couleurs, 94 min.
Lors de la guerre de sécession, un soldat nordiste, blessé, est recueilli, en
plein Sud profond, par les jeunes filles d’un pensionnat qui le soignent. Très vite
les passions se déchaînent…
Remake inutile du film de Donald Siegel avec Clint Eastwood.J.T.

REDOUTABLE (LE)*
(Fr., 2017.) R. et Sc. : Michel Hazanavicius ; Ph. : Guillaume Schiffman ;
Pr. Les Compagnons du Cinéma ; Int. : Louis Garrel (Jean-Luc Godard),
Stacy Martin (Anne Wiazemsky), Berenice Bejo (Michèle Rosier). Couleurs,
107 min.
Paris, 1967, Jean-Luc Godard tourne avec Anne Wiazemsky, La Chinoise.
L’accueil sera défavorable. Survient Mai 68. Godard se lance à fond dans le
Maoïsme et change son style cinématographique.
Un film inspiré d’Un an après, récit autobiographique d’Anne Wiazemski.
Un tournant dans la vie de Jean-Luc Godard interprété de façon crédible par
Louis Garrel. On ne connaît pas, jusqu’ici, la réaction du vrai Godard.
J.T.

RODIN***
(Fr., 2017.) R. et Sc. : Jacques Doillon ; Ph : Christophe Beaucarne ; M. :
Philippe Sarde ; Pr. : Les Films du Lendemain et Artemis ; Int. : Vincent
Lindon (Auguste Rodin), Izia Higelin (Camille Claudel), Séverine Caneele
(Rose Beuret), Bernard Verley (Victor Hugo), Olivier Cadot (Claude
Monet), Arthur Nauziciel (Paul Cézanne), Laurent Poitrenaux (Octave
Mirbeau). Couleurs, 119 min.
Rodin vit avec Rose Beuret, en 1880, et reçoit sa première commande de
l’Etat, la Porte de l’Enfer. Il rencontre Camille Claudel qui devient son élève,
puis son assistante et enfin sa maîtresse. Après leur rupture, il poursuit son
œuvre qui culminera avec son Balzac.
Vingt ans de la vie du grand sculpteur, dont Doillon montre les forces et les
faiblesses, évitant le ton hagiographique. Pas un mythe, mais un artiste
vieillissant qui n’en conserve pas moins le souffle du génie. À rapprocher des
deux films consacrés à Camille Claudel pour une passionnante confrontation.J.T.
ROI ARTHUR (LE)
(King Arthur : Legend of the Sword ; GB, 2017.) R. : Guy Ritchie ; Sc. : Joby
Harold, Guy Ritchie et Lionel Wigram ; Ph. : John Mathieson ; Eff. Spe. :
Mark Holt ; Eff. Vis. : Asregadoo Arundi ; M. : Daniel Pemberton ;
Pr. Warner Bros ; Int. : Charlie Hunnam (le roi Arthur), Astrid Bergès-
Frisbey (la mage), Jude Law (Vortigern), Graig McGinlay (Perceval),
Djimon Hounson (Bedivere). Couleurs, 127 min.
Arthur, encore nourrisson, échappe au massacre de sa famille. Il est élevé
sans connaître son origine royale. Il la découvre en retirant l’épée Excalibur du
rocher où elle était plantée.
Plusieurs critiques, dont, de façon fort drôle Jean Christophe Buisson, ont dit
ce qu’il fallait penser de cette macédoine de références à Game of Thrones, au
Seigneur des Anneaux et autres films sur des sujets voisins. Nous sommes loin
d’Excalibur de Boorman.J.T.

SERPENT AUX MILLE


COUPURES (LE)**
(Fr., 2016.) R. : Eric Valette ; Sc. ; Eric Valette et DOA ; Ph. : Jean-
François Hensgens ; M. : Mike Theis et Christophe Boulanger ; Pr.The
French Connection et Capture Films ; Int. : Tomen Sisley (le motard),
Terence Yin (Tod), Pascal Greggory (Massé du Réaux), Stephane Debac
(Jean-François Néri). Couleurs, 106 min.
Une nuit dans le Sud-Ouest de la France, un motard en cavale, surpris par
des trafiquants colombiens, les abat. Blessé, il se réfugie dans une ferme où il
prend la famille en otage. Il est traqué par le commandant de gendarmerie Massé
des Réaux et par un tueur du cartel Tod. S’y ajoutent les paysans du coin. Un
remarquable polar inspiré d’un roman de DOA, dans l’esprit de la Série
noire.J.T.
SINISTER II*
(Sinister II ; USA, 2015.) R. : Ciaran Foy ; Sc. : Scott Derrickson ; Ph. : Amy
Vincent ; Pr. Blumhouse Productuibs et Automatik Entertainment ; Int. :
James Ransone (« So and So), Shannyn Sossamon (Courtney Collins),
Robert Daniel Sloan (Dylan Collins). Couleurs, 98 min.
Courtney Collins, avec ses deux enfants, fuit Clint, son mari, très violent.
Mais elle ignore que son fils Dylan converse avec des enfants morts et visionne
des films amateurs sur le massacre de familles…
Le meilleur d’une nouvelle série de films d’horreur. Ames sensibles
s’abstenir.J.T.

SOLOMON KANE*
(Solomon Kane ; Fr., GB, 2009.) R. et Sc. : Michael J. Bassett ; Ph. : Dan
Laustsen ; M. : Klaus Badelt ; Pr. David Films ; Int. : James Purefoy
(Solomon Kane), Pete Postlethwaite (Crowthorn), Rachel Hurd-Wood
(Meredith Crowthorn), Alice Krige (Katherine Crowthorn). Couleurs,
105 min.
Kane, soldat anglais damné, s’efforce d’arracher la jeune Katherine aux
griffes de guerriers démoniaques que commande un cavalier sans visage dont il
découvrira qu’il est son frère.
Le réveil de l’Heroïc Fantasy a ressuscité sur les écrans de télévision en
2016 ce vieux film « gothique » oublié.J.T.

SQUARE (THE)***
(The Square ; Suède, Fr., 2017.) R. et Sc. : Ruben Ostlund ; Ph. : Fredrik
Wenzel ; Pr. Plattform Produktion, Parisienne, Arte ; Int. : Claes Bang
(Christian), Elisabeth Mars, Dominic West. Couleurs, 142 min.
Christian est conservateur d’un musée d’art contemporain et soutient les
grandes causes humanitaires. Il prépare une exposition intitulée « The Square »
qui invitera les visiteurs à aider leurs prochains. Mais l’inauguration tourne mal.
Une satire du « politiquement correct » qui a reçu la Palme d’or à Cannes en
2017.J.T.

VALERIAN**
(Fr., 2017.) R. et Sc. : Luc Besson d’après Christin et Mézières ; Ph. :
Thierry Arbogast ; Pr. : EuropaCorp ; Int. : Dane DeHaan (Valerian), Cara
Delevingne (Laura). Couleurs, 136 min.
Au XXVIIIe siècle, les aventures de deux agents intergalactiques.
Magnifiques effets spéciaux.J.T.

WONDER WOMAN*
(Wonder Woman ; USA, 2017.) R. : Patty Jenkins ; Sc. : Allan Heinberg,
d’après Zack Snyder ; Ph. : Matthew Jensen ; M. : Rupert Gregson-
Williams ; Eff. Sp. : Mork Holt ; Pr. Warner Bros ; Int. : Gal Gadot
(Wonder Woman), Chris Pine (Steve Trevor), Connie Nielsen (Hippolyte).
Couleurs, 141 min.
Au cours de la première guerre mondiale, Diana poursuit Arès, le dieu de la
guerre qui a tué les dieux de l’Olympe. Elle vivait sur l’île de Themyscira, dans
le monde des Amazones. Elle finira par tuer Arès et sortir le monde du chaos de
la guerre.
Enfin Wonder Woman, personnage de bandes dessinées créé en 1941 par
Marston, prend place parmi les super-héros du grand écran. Le film a été bien
accueilli par la critique.J.T.
INDEX COMPLET

Cet index réunit les titres des films recensés dans l’édition 2005 et dans
le tome 4 (marqués*) ainsi que ceux du présent volume (marqués**).
Il a été réalisé par Christine Pereira

À armes égales
ABC contre Hercule Poirot
A Blueprint for Murder*
À boire*
À bord du Darjeeling Limited*
À bord du Miramar
À bout de course
À bout de souffle
À bout de souffle made in USA
À bout portant
À bout portant (Cavayé)**
À caliente
A capela**
A casa nostra*
À cause d’elle
À cause d’un assassinat
À cause, à cause d’une femme
À ce soir*
À chacun son destin
À chacun son dû
À chacun son enfer
À chaque aube je meurs
À cheval sur le tigre
À cœur joie
À cœur ouvert**
À cor et à cri
À corps perdus*
À coup sûr**
À coups de crosse
À couteaux tirés (Charles Gérard, 1964)*
À couteaux tirés (Lee Tamahori, 1997)
À cran
A Cry in the Night*
A dangerous Method**
À des millions de km de la Terre
À deux pas de l’enfer
À double tour
À double tranchant
À feu et à sang
À fleur de mer
À fleur de peau
À gauche, en sortant de l’ascenseur
A girl at my Door**
A History of Violence*
À jamais**
À l’abordage
À l’âge de pierre
À l’américaine
À l’angle du monde
À l’assaut du boulevard
À l’assaut du fort Clark
À l’attaque !
À l’aube du cinquième jour*
À l’aube du sixième jour
À l’aventure*
À l’eau ! À l’eau, voir Flotte est dans le lac (La)
À l’épreuve du feu
À l’est d’Éden
À l’est de Shanghai
À l’est de Sumatra
À l’heure où les grands fauves vont boire
À l’heure zéro
À l’intérieur*
À l’ombre des potences
À l’origine*
À l’ouest du Montana
À l’Ouest rien de nouveau
À l’aveugle**
À l’ouest du Pecos**
À la belle étoile
À la belle frégate
À la campagne
À la folie
À la folie… pas du tout
À la française
À la hauteur
À la manière de Sherlock Holmes
À la merveille**
À la petite semaine
À la place du cœur
À la poursuite d’Octobre rouge
À la poursuite de demain**
À la poursuite de l’étoile
À la poursuite du diamant vert
À la recherche de Garbo
À la recherche de la panthère rose
À la recherche de Mr Goodbar
À la recherche du bonheur*
À la rencontre de Forrester
À la verticale de l’été
À la vie, à la mort
À la vitesse d’un cheval au galop
À ma sœur !
À main armée
À minuit, le 7
À moi le jour, à toi la nuit
À mort l’arbitre !
À mort la mort !
A most Violent Year**
À neuf heures de Rama
À nos amours
À nous deux
À nous deux, madame la vie
À nous la liberté
À nous la victoire
À nous les garçons
À nous les petites Anglaises !
À nous quatre
À perdre la raison**
À pied, à cheval et en voiture
À pied, à cheval et en Spoutnik
À plein tube
À pleine mains**
A + Pollux
À propos d’Elly*
À propos d’Henry
À propos de Nice
À propos de Nice (la suite)
À quatorze ans**
À qui la faute ?
À quoi tu penses-tu ?*
A scanner Darkly**
A Serious Man*
A Swedish Love Story*
A Throw of Dice, voir Prapancha Pash*
À toi de faire… mignonne !*
À toi de jouer Callaghan
À tombeau ouvert
A touch of Sin**
À tout casser
À tout de suite
À tout prendre
À toute épreuve
À toute vitesse
À travers l’orage
À travers la forêt*
À travers le miroir*
À travers les rapides*
À trois on y va**
À Valparaiso*
À vendre
A very englishman**
À vif*
À vingt-trois pas du mystère
À visage découvert
À vos ordres, madame
À vot’ bon cœur*
Aaltra*
Ab-normal Beauty*
Abattoir 5
Abbé Constantin (L’)
Abell
Abilene
Abîme (L’)
Abîmes
Abominable docteur Phibes (L)
Abominable homme des douanes (L)
Abominable vérité (L’)*
Abouna
Above Suspicion
Abraham Lincoln/ La révolte des esclaves (D.W.
Abraham Lincoln (John Cromwell, 1940)
Abraham Lincoln chasseur de vampires**
Abri (L), voir Riparo (L’Abri)*
Absence de malice
Absences répétées
Absolument fabuleux
Absolute Beginners Absolution*
Absolutely Anything**
Absolution*
Abus de confiance
Abus de faiblesse**
Abyss
Abysses (Les)
Acab**
Acacias**
Académie des coquins (L)
Accatone
Accident (Joseph Losey, 1966)
Accident (Soi Cheang, 2009)*
Accident (L’)
Accompagnatrice (L’)
Accordeur de tremblements de terre (L’)*
Accords et désaccords
Accross the universe**
Accusé levez-vous**
Accusés (Les)
Ace Ventura : détective pour chiens et chats
Acrobate (L’) (Jean Boyer, 1940)
Acrobate (L’) (Jean-Daniel Pollet, 1975)
Act of killing**
Act of Vengeance
Acte de violence
Acteur (L’)
Acteurs (Les)
Action imm édiate*
Action Jackson
Action mutante
Actress (The)
Actrices*
Actualités burlesques
Ada dans la jungle
Adam et Evelyne*
Adam’s Apples*
Adaptation
Addiction (The)
Addio, Kira !, voir Noi vivi
Addition (L’)
Adélaïde (Frantisek Vlacil, 1969)
Adélaïde (Jean-Daniel Simon, 1968)
Adémaï au Moyen Âge
Adémaï aviateur
Adémaï bandit d’honneur
Adhémar Lamplot
Adhémar ou le jouet de la fatalité
Adieu
Adieu à Venise
Adieu au drapeau (L’)
Adieu au drapeau (L’)/L’adieu aux armes
Adieu au faux paradis
Adieu au langage**
Adieu au roi (L)
Adieu aux armes (L’) (Charles Vidor, 1957)
Adieu aux armes (L’) (Frank Borzage, 1932), voir
Adieu Babylone**
Adieu Berthe**
Adieu blaireau
Adieu Bonaparte
Adieu Cuba*
Adieu foulards
Adieu Gary*
Adieu jeunesse (Augusto Genina, 1927)
Adieu jeunesse (Fernando Mario, 1940)
Adieu jeunesse (Henry King, 1941)
Adieu l’ami
Adieu Léonard
Adieu ma belle
Adieu ma concubine
Adieu ma jolie
Adieu pays
Adieu Philippine
Adieu, plancher des vaches !
Adieu poulet
Adieux
Adieux (Les)*
Adieux à Matiora (Les)
Adieux à la Reine (Les)**
Adios California, voir California/ Adios California
Adjuster (The)
Admirable Crichton (L’)
Admirable Crichton (L’)**
Adolescente (L’)
Adolphe
Adolphe ou l’âge tendre
Adopte un veuf**
Adoptés**
Adorable Julia*
Adorable menteuse
Adorable voisine
Adorables creatures
Adoration*
Adrénaline
Adresse inconnue*
Adrien
Adrienne Lecouvreur
Adua et ses compagnes
Adultère, mode d’emploi
Adventures of Red Ryder
Adventures in Silverado
Adventures of Captain Marvel (The)**
Adventures of Gerard
Adventures of Smiling Jack (The)**
Adventures of Tartu (The)/Sabotage Agent*
Adversaire (L’) (Nicole Garcia, 2002)
Adversaire (L’) (Satyajit Ray, 1970)
Adversaires (Les)
Aelita
Ænigma Aerograd Aesop’s Fables
Aferim**
Affaire Al Capone (L’)
Affaire Blaireau (L’)
Affaire Chelsea Deardon (L’)
Affaire Cicéron (L’)
Affaire Crazy Capo (L’)*
Affaire d’un tueur (L’)
Affaire d’une nuit (L’)*
Affaire de famille*
Affaire de la 99’ Rue (L’)
Affaire de Trinidad (L’)
Affaire des divisions Morituri (L’)
Affaire des poisons (L’)
Affaire Dominici (L’)
Affaire Dreyfus (L’)
Affaire du collier (L’)**
Affaire du collier de la reine (L’)
Affaire du courrier de Lyon (L’)
Affaire est dans le sac (L’)
Affaire Farewell (L’)*
Affaire Garden (L’)**
Affaire Josey Aimes (L’)*
Affaire Karen McCay (L’)
Affaire Lafarge (L’)
Affaire Macomber (L’)
Affaire Manderson (L’)
Affaire Marcorelle (L’)
Affaire Mattei (L’)
Affaire Maurizius (L’)
Affaire Mori (L’)
Affaire Nina B. (L’)
Affaire Pélican (L’)
Affaire Sk1 (L’)**
Affaire Thomas Crown (L’)
Affaire ultra-secrète
Affaire(s) à suivre…
Affaires privées
Affaires publiques
Affaires sont les affaires (Les)
Affameurs (Les)
Affiche (L’)**
Affiche rouge (L’)
Affinités électives (Les)
Affliction
Affranchie (L’)**
Affranchis (Les)
Affreux (Les)
Affreux, sales et méchants
Affrontement (L’)
Affût (L’)
Africa addio
Africain (L’)
Afriques : comment ça va avec la douleur ?
After Earth**
After Hours
After Life
After the Wedding*
After Tomorrow
Agantuk/Le visiteur
Agatha
Agathe Cléry*
Âge ingrat (L’)
Âge d’homme, maintenant ou jamais (L’)*
Âge d’or (L’) (Jean de Limur, 1941)
Âge d’or (L’) (Luis Buñuel, 1930)
Âge de braise (L’)
Âge de cristal (L’)
Âge de glace (L’)
Âge de glace (L’) : La dérive des continents**
Âge de glace (L’) : Les lois de l’univers**
Âge de glace 3 (L’) : Le temps des dinosaures*
Âge de glace 2 (L’)*
Âge de Monsieur est avancé (L’)
Âge de raison (L’)**
Âge de vivre (L’)
Âge des possibles (L’)
Âge des ténèbres (L’)*
Âge difficile obscur*
Âge ingrat (L’)
Age of Consent*
Agence (L’)**
Agence matrimoniale
Agence tous risques (L’)**
Agent britannique
Agent double*
Agent invisible contre la Gestapo (L’)
Agent secret (Alfred Hitchcock, 1936)
Agent secret (Herman Shumlin, 1945)
Agent secret (L’)
Agent secret S. Z
Agent secret x 9**
Agent trouble
Agents secrets
Agents très spéciaux**
Agnes Browne
Agnès de Dieu
Agnès de rien
Agnus Dei (Miclos Jancs6, 1970)
Agnus Dei (Lucia Cedr6n, 2008)*
Agonie des aigles (L’)
Agora*
Agostino
Agression (L’)
Aguirre, la colère de Dieu
Agustina de Aragon
Ah ça ira !
Ah ! Dieu que la guerre est jolie !
Ah ! les belles bacchantes
Ah ! quelle équipe
Ah ! si j’étais riche
Aide-toi, le ciel t’aidera*
Aidons-nous !
Aïe
Aigle à deux têtes (L’)
Aigle bleu (L’)
Aigle de Guam (L’)
Aigle de la neuvième Légion (L’)**
Aigle des mers (L’)
Aigle du désert (L’)
Aigle et le vautour (L’)
Aigle noir (L’)/Doubrovsky
Aigle noir (L’) (Brown)**
Aigle s’est envolé (L’)
Aigle solitaire (L’)
Aigle vole au soleil (L’)
Aiglon (L’)
Aiglonne (L’)
Aiguilles rouges (Les)*
Aiguilleur (L’)
Aiguilleurs (Les)*
Aile ou la cuisse (L’)
Ailes
Ailes blanches (Les)
Ailes brisées (Les)
Ailes brûlées (Les)*
Ailes de l’enfer (Les)
Ailes de l’espérance (Les)
Ailes de la colombe (Les) (Benoît Jacquot, 1980)
Ailes de la colombe (Les) (Iain Softley, 1997)
Ailes du courage (Les)
Ailes du désir (Les)
Ailleurs, l’herbe est plus verte
Aimant (L’)*
Aimer, boire et chanter**
Aimez-moi ce soir
Aimez-vous Brahms ?
Aimez-vous les uns les autres
Ainé des Ferchaux (L’)
Ainsi va l’amour
Ainsi finit la nuit
Ainsi soit-il
Ainsi sont les femmes
Ainsi va la vie**
Air America
Air de Paris (L’)
Air Force
Air Force One
Airport
Airport 8O-Concorde
Ajami**
Akira
Akoibon*
Aksuat
Al Capone
Alabama Monroe**
Aladdin
Alambrista !
Alamo (John Wayne, 1960)
Alamo (Johnny Lee Hancock, 2003)
Alamo Bay
Alarme fatale 1
Albatros (L’)
Albert souffre
Albert est méchant*
Albert Ouest**
Alberto express
Albino Alligator
Alceste à bicyclette**
Alerte !
Alerte aux marines
Alerte à la bombe
Alerte à Singapour
Alerte au Sud
Alerte aux Blancs
Alerte aux Indes
Alerte aux marines
Alerte en Extrême-Orient
Alerte en Méditerranée
Alerte Satellite 02
Alerte sur le Vaillant
Alex*
Alex Cross**
Alexandra*
Alexandre
Alexandre le Bienheureux
Alexandre le Grand (Robert Rossen, 1956)
Alexandre le Grand (Sohrab Modi, 1941)
Alexandre le Grand (Theo Angelopoulos, 1980)
Alexandre Nevski
Alexandrie pourquoi ?
Alexandrie… New York
Alfa tau !
Alfie
Alfred le grand, vainqueur des Vikings
Alfredo, Alfredo
Ali*
Ali Baba et les quarante voleurs (Arthur Lubin, 1944)
Ali Baba et les quarante voleurs (Jacques Becker, 1954)
Ali Zaoua
Alias the Doctor*
Alibi (L’)
Alibi meurtrier
Alice
Alice Adams
Alice au pays des merveilles (William Sterling, 1972)
Alice au pays des merveilles (Burton)**
Alice au pays des merveilles (Clyde Geronimi, Hamilton Luske, Wilfred
Jackson, 1951)
Alice au pays des merveilles (Norman Z. McLeod, 1933)
Alice dans les villes
Alice de l’autre côté du miroir**
Alice et Martin
Alice n’est plus ici
Alice ou la dernière fugue
Alice Sweet Alice
Alice’s Restaurant
Alicia
Alien
Alien vs Predator
Alien 3
Alien, la résurrection
Aliens, le retour
Alien : Covenant**
All cheerleaders Die**
All I Desire
All is lost**
All or Nothing
All out
All the King’s Men
Allan Quatermain et la cité de l’or perdu
Allan Quatermain et les mines du roi Salomon
Allée sanglante (L’)
Alleghany Uprising
Allegro non troppo
Allemagne année 90
Allemagne année zéro
Allemagne mère blafarde
Aller simple pour Manhattan
Aller vers le soleil
Allez coucher ailleurs
Allez France
Alliance (L’)
Alliance (L’) / Caravage**
Alliance cherche doigt
Alliés**
Alligator
Allô Berlin, ici Paris
Allô, brigade spéciale
Allô, l’assassin vous parle
Allons donc papa
Allons z’enfants
Allonsanfan
Aloha, le chant des îles
Aloïs Nebel**
Aloïse*
Aloma princesse des îles
Alors voilà
Alouette, je te plumerai
Alouettes, le fil à la patte
Alpagueur (L’)
Alpha Dog*
Alphabet City
Alphaville (une étrange aventure de Lemmy Caution)
Altered*
Altitude 3200
Alvarez Kelly
Always/Pour toujours
Amadeus
Amanda
Amant (L’)
Amant de Bornéo (L’)
Amant de cinq jours (L’)
Amant de lady Chatterley (L’)
Amant de paille (L’)
Amant double (L’)**
Amant d’un jour (L’)**
Amant magnifique (L’)
Amant sans visage (L’)
Amants
Amants (Les)
Amants crucifiés (Les)
Amants d’outre-tombe (Les)
Amants de Bras-Mort (Les)
Amants de Capri (Les)
Amants de Caraccas (Les)**
Amants de l’enfer (Les)
Amants de la nuit (Les)
Amants de la Villa Borghese (Les)**
Amants de minuit (Les)
Amants de Salzbourg (Les)
Amants de Tolède (Les)
Amants de Vérone (Les)
Amants diaboliques (Les)
Amants du capricorne (Les)
Amants du cercle polaire (Les)
Amants du crime (Les)
Amants du Nouveau Monde (Les)
Amants du Nil (Les)
Amants du pont Saint-Jean (Les)
Amants du Pont-Neuf (Les)
Amants du Tage (Les)
Amants du Texas (Les)**
Amants et voleurs
Amants et fils
Amants maudits (Les)**
Amants passagers (Les)**
Amants passionnés (Les)
Amants réguliers (Les)*
Amants terribles (Les) (Danièle Dubroux, 1984)
Amants terribles (Les) (Marc Allégret, 1936)
Amants tourmentés (Les)
Amants traqués (Les)
Amar Akbar Anthony
Amarcord
Amateur
Amateur (L’) (John Krish, 1968)
Amateur (L’)/Le profane (Krzysztof Kieslowski, 1978)
Amateurs (Les) (Alan Taylor, 1997)
Amateurs (Les) (Martin Valente, 2003)
Amazing Spider Man : le destin d’un héros**
Amazing Spider Man**
Amazing Transparent Man (The)
Amazon
Amazone
Amazone aux yeux verts (L’)
Ambassador (The)**
Ambitieuse (L’)
Ambitieux (Les) (Catherine Corsini, 2006)*
Ambitieux (Les) (Edward Dmytryk, 1964)
Ambre
Ambulance (L’)
Ambulances tous risques
Âme des guerriers (L’)
Âme du ghetto (L’)
Âme emprisonnée (L’)*
Amédée
Amélie ou le temps d’aimer
Amen
Amer béton*
Amère récolte
Amère victoire
America America
Américain (L’)
American (The)**
American Beauty
American Bluff**
American Buffalo*
American College
American Dreamz*
American Friends
American Gangster*
American Gigolo
American Gothie
American Graffiti
American Mary**
American Nightware**
American Ninja
American Outlaws
American Pie
American Pie : Marions-les !
American Psycho
American Psycho 2 : All American Girl*
American Sniper**
Américano**
Amérique des autres (L’)
Amerrika*
Ames à la mer
Ames câlines (Les)
Ames fortes (Les)
Ames grises (Les)*
Ames libres*
Ames perdues
Ames noires (Les)**
Ames nues (Les)**
Ames perdues (Les)
Ames silencieuses (Les)**
Ames sur la route
Ames vagabondes (Les)**
Ami (L’) / Le camarade
Ami africain (L’)
Ami américain (L’)
Ami de la famille (L’) (Paolo Sorrentino, 2006)*
Ami de la famille (L’) (Jacques Pinoteau, 1956)*
Ami de mon amie (L’)
Ami retrouvé (L’)
Ami de Vincent (L’)
Ami Fritz (L’)
Amie (L’)
Amie mortelle (L’)
Amies de cœur (Les)
Amies de ma femme (Les)
Amiral Canaris
Amiral mène la danse (L’)*
Amiral Nakhimov (L’)
Amiral Tempête
Amis (Les)
Amis de Peter (Les), voir Peter’s Friends
Amistad
Amitiés particulières (Les)
Amitiés maléfiques (Les)*
Amityville 2, le possédé
Amityville 3D
Amityville, la maison du diable
Amityville*
Amnésia**
Amok (Fédor Ozep, 1934)
Amok (Joël Farges, 1993)
Among the Living
Amore (L’)
Amore**
Amour**
Amour
Amour (L’) (Heinosuke Gosho, 1933)
Amour (L’) (Philippe Faucon, 1989)
Amour (L’) (Valeri Todorovski, 1991), voir Lioubov
Amour à la chaîne (L’)
Amour à vingt ans (L’)
Amour à l’italienne (L’), voir Rome Adventure
Amour à la mer (L’)
Amour à la ville (L’)
Amour à mort (L’)
Amour a ses raisons (L’)**
Amour au temps du choléra (L’)*
Amour autour de la maison (L’)
Amour aux trousses (L’)*
Amour avec des gants (L’)
Amour avec des si… (L’)
Amour braque (L’)
Amour c’est gai, l’amour c’est triste (L’)
Amour c’est mieux à deux (L’)**
Amour cache (L’)*
Amour chante et danse (L’)
Amour cherche un toit (L’)
Amour conjugal (L’)
Amour d’enfance
Amour d’espionne
Amour de Jeanne Ney (L’)
Amour de l’actrice Sumako (L’)
Amour de l’or (L’)*
Amour de perdition
Amour défendu
Amour d’une femme (L’)
Amour des femmes (L’)
Amour dure trois ans (L’)**
Amour en fuite (L’)
Amour en question (L’)
Amour en vitesse (L’)
Amour en deux (L’)
Amour en douce (L’)
Amour en équation (L’)
Amour en herbe (L’)
Amour en plongée (L’)*
Amour en première page (L’)
Amour en quatrième vitesse (L’)
Amour est plus froid que la mort (L’)
Amour est un jeu (L’)
Amour est un crime parfait (L’)**
Amour est une grande aventure (L’)
Amour est une mélodie (L’)
Amour et amnésie
Amour et compagnie
Amour et confusions
Amour et mort à Long Island
Amour et swing
Amour extra-large (L’)
Amour fleur sauvage
Amour fou (L’)
Amour fou (L’)**
Amour frappe Andy Hardy (L’)
Amour frénétique
Amour guide (L’)
Amour l’après-midi (L’)
Amour meurtri (L’)
Amour nous déchirera (L’)
Amour nu (L’)
Amour par terre (L’)
Amour parmi les monstres (L’)
Amour propre (L’)
Amour sans préavis (L’)
Amour sauvage
Amour sorcier (L’)
Amour trop fort (L’)
Amour vient en dansant (L’)
Amour violé (L’)
Amour-poursuite (L’)
Amour, madame (L’)
Amour, piments et bossa nova
Amoureuse
Amoureuse (L’)
Amoureux (Les) (Catherine Corsini, 1994)
Amoureux (Les) (Mauro Bolognini, 1956)
Amoureux de Marianne (Les)
Amoureux sont seuls au monde (Les)
Amours cannibales**
Amours célèbres (Les)
Amours chiennes
Amours d’Astrée et de Céladon (Les)*
Amours d’Hercule (Les)
Amours d’Omar Khayyam (Les)
Amours d’une blonde (Les)
Amours de Carmen (Les)
Amours de la reine Élisabeth (Les)/ Élisabeth reine d’Angleterre
Amours de lady Hamilton (Les)
Amours de Salomé (Les)
Amours difficiles (Les)**
Amours finissent à l’aube (Les)
Amours imaginaires (Les)**
Amsterdamned
An I (L’)*
An 01 (L’)
Ana
Ana arabia**
Ana et les autres
Anaconda, le prédateur
Anacondas
Anarchistes (Les)**
Anastasia (Anatole Litvak, 1956)
Anastasia (Don Bluth, Gary Goldman, 1997)
Anatomie
Anatomie 2
Anatomie d’un rapport
Anatomie de l’enfer
Anciens de Saint-Loup (Les)
And Now… Ladies and Gentlemen
Andalousie
Andalucia*
Ander*
Andorra/Les hommes d’airain
André Valente*
Andreas Schlüter
Andrei Roublev
Andriech
Androclès et le lion
Andy
Ane qui a bu la lune (L’)
Ange
Ange de minuit (L’)
Ange endiablé (L’)
Ange exterminateur (L’)
Ange (L’)
Ange blanc (L’)**
Ange bleu (L’) (Josef von Sternberg, 1929-1930)
Ange bleu (L’) (Edward Dmytryk, 1959)
Ange de l’épaule droite (L’)
Ange de la nuit (L’)
Ange de la rue (L’)
Ange de la vengeance (L’)
Ange de la violence (L’)
Ange de minuit (L’)
Ange des maudits (L’)
Ange des ténèbres (L’) (Sidney A. Franklin, 1935)
Ange des ténèbres (L’) (Lewis Milestone, 1943)
Ange endiablé (L’)
Ange et Gabriel (L’)**
Ange et le bandit (L’)
Ange et le démon (L’)
Ange et le mauvais garçon (L’)
Ange exterminateur (L’)
Ange gardien (L’) (Jean Choux, 1933)*
Ange gardien (L’) (Jacques de Casembroot, 1948)
Ange ivre (L’)
Ange noir (L’) (Jean-Claude Brisseau, 1994)
Ange noir (L’) (Roy William Neill, 1946)
Ange ou démon
Ange pervers (L’)
Ange pourpre (L’)
Ange rouge (L’)
Angel (François Ozon, 2006)*
Angel (Neil Jordan, 1982)
Angel Eyes
Angel Heart – Aux portes de l’enfer
Angel in Exile
Angel-A*
Angela
Angela Markado
Angèle
Angele et Tony**
Angelica
Angélique marquise des Anges (Zeitoun)**
Angélique, marquise des anges
Angelo tyran de Padoue*
Angels over Broadway
Anges aux figures sales (Les)
Anges de l’enfer (Les) (Daniel Haller, 1967)
Anges de l’enfer (Les) (Howard Hughes, 1930)
Anges de la nuit (Les)
Anges de miséricorde (Les)
Anges déchus (Les)
Anges du péché (Les)
Anges et demons*
Anges exterminateurs (Les)*
Anges gardiens (Les) (Jean-Marie Poiré, 1995)
Anges gardiens (Les) (Richard Rush, 1974)
Anges marqués (Les)
Anges sauvages (Les)
Anglais (L’)
Anglais qui gravit une colline mais descendit une montagne (L’)
Anglaise et le duc (L’)
Angle mort
Angles d’attaque*
Angoisse (Bigas Luna, 1988)
Angoisse (Jacques Tourneur, 1944)
Angoisse dan s la nuit
Angoisse du gardien de but au moment du pénalty
Angora Love
Anguille (L’)
Aniki mon frère
Aniki-Bobo
Animal
Animal (L’)
Animal Farm/ La ferme des animaux
Animal Kingdom**
Animal*
Animali pazzi
Animaux (Les)
Animaux fantastiques (Les)**
Anita G.
Anna
Anna Christie
Anna et le roi
Anna et le roi de Siam
Anna et les loups
Anna Karénine (Clarence Brown, 1935)
Anna Karénine (Edmund Goulding, 1927)
Anna Karenine (Joe Wright)**
Anna Karénine (Julien Duvivier, 1948)
Anna Karénine (Bernard Rose, 1997)
Anna M*
Anna Oz
Annabelle**
Anne Boleyn
Anne de mille jours
Anne-Marie
Anneau de crin (L’)
Anneaux d’or (Les)
Année des méduses (L’)
Année prochaîne si tout va bien (L’)
Année de l’éveil (L’)
Année de plomb (L’)
Année de tous les dangers (L’)
Année dernière à Marienbad (L’)
Année du chien (L’)
Année du dragon (L’)
Année Juliette (L’)
Année sainte (L’)
Année suivante (L’)*
Année où mes parents sont partis en vacances (L’)*
Années campagne (Les)
Années de pierre (Les)
Années de plomb (Les)
Années difficiles (Les)
Années du mur (Les)
Années lumière (Les)
Années sandwiches (Les)
Années sauvages (Les)
Annette et la dame blonde
Annibal
Annie
Annie la reine du cirque
Annie du Klondike, voir Klondike Annie
Annie Hall
Anniversaire de Leila (L’)*
Anniversaire du chien (L’)
Anniversary Party (The)
Anno uno
Annonce faite à Marie (L’)
Annulaire (L’)*
Anomalia**
Anonymous**
Another Country
Another Day in Paradise
Another Earth**
Another Silence**
Another Year**
Anouchka*
Antarctica
Antares*
Antboy**
Antéchrist (L’)**
Anthologie du plaisir
Anthony Adverse marchand d’esclaves
Anthony and Cleopatra**
Anthony Zimmer*
Anthracite
Anthropophage (L’)
Anti-gans (L’)**
Antichrist*
Antidote (L’)*
Anti-gang (L’)
Antigone*
Antilles-sur-Seine
Antiquaire (L’)**
Antitrust
Antman**
Antoine et Antoinette
Antoine et Sébastien
Anton Tchekov**
Antonia et Jane
Antonia et ses filles
Antonieta
Antonio das mortes
Antonio Vivaldi, un prince à Venise*
Antre de la folie (L’)
Anything Else/ La vie et tout le reste
Ao**
Août
Apache (L’)
Apache Terrilory
Apache Trait
Apache Warrior
Apartment # 5c
Apartment Zero
Ape (The)
Ape Man (The)
Apiculteur (L’)
Apnée**
Apocalypse (L’)*
Apocalypse 2024
Apocalypse Now
Apocalypto*
Apollo 13
Apolonide (L’)**
Apôtre du désert (L’)
Apôtre (L’)**
Appaloosa*
Apparences
Apparition de la Joconde (L’)**
Apparitions
Appartement (L’)
Appartement des filles (L’)
Appât (L’) (Anthony Mann, 1953)
Appât (L’) (Bertrand Tavernier, 1994)
Appel d’un inconnu
Appel de l’or (L’)
Appel de la forêt (L’)
Appel de la forêt (L’)
Appel du bled (L’)
Appel du destin (L’)
Appel du silence (L’)
Appelez Nord 777
Appelez-moi Kubrick*
Appelez-moi Madame
Appelez-moi Mathilde
Appelez-moi monsieur Tibbs
Applause
Appointment with Venus*
Appolonide (L’)**
Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia
Apprenti salaud (L’)
Apprenti (L’)*
Apprenti gigolo (L’)**
Apprentie sorcière (L’)*
Apprentis (Les)
Apprentissage de Duddy Kravitz (L’)**
Après
Après après-demain
Après l’amour (Diane Kurys, 1991)
Après l’amour (Maurice Tourneur, 1947)
Après l’orage
Après la guerre
Après la pluie
Après la pluie le beau temps* Après la réconciliation
Après la répétition
Après la vie, voir Un couple épatant
Après le crépuscule vient la nuit
Après lui*
Après mai**
Après Mein Kampf mes crimes**
Après notre séparation
Après nous, le déluge
Après vous…
Après-midi d’un tortionnaire (L’)
Après-midi de monsieur Andesmas (L’)
April Snow*
Aprile
Aquarius**
Arabesque
Arac Attack, les monstres à huit pattes
Arachnophobie
Araignée (L’)
Araignée d’eau (L’)**
Araignée et la mouche (L’)*
Araignées (Les)
Araignées de la nuit (Les)
Aram
Ararat
Arbalète (L’)
Arbre aux cerises (L’)
Arbre aux sabots (L’)
Arbre de Guernica (L’)
Arbre de Noël (L’)*
Arbre de vie (L’)
Arbre et la forêt (L’)**
Arbre sous la mer (L’)
Arbre, le maire et la médiathèque (L’)
Arc (L’)*
Arc de triomphe
Arc-en-ciel (L’)
Arcandiers (Les)
Archange*
Arche de monsieur Servadac (L’)
Arche de Noé (L’) (Henry Jacques, 1947)
Arche de Noé (L’) (Michael Curtiz, 1928)
Arche russe (L’)
Archet magique (L’)
Archimède le clochard
Ardente gitane (L’)
Ardoise (L’)
Arena
Arène (L’), voir Ring (Le)
Arènes joyeuses
Arènes sanglantes (Fred Niblo, 1922)
Arènes sanglantes (Javier Elorrieta, 1989)
Arènes sanglantes (Rouben Mamoulian, 1941)
Ares**
Argent (L’) (Robert Bresson, 1982)
Argent (L’) (Marcel L’Herbier, 1928)
Argent de la banque (L’)
Argent de la vieille (L’)
Argent de poche (L’)
Argent des autres (L’)
Argent fait le bonheur (L’)
Argo**
Aria pour un athlète
Ariane
Ariane ou l’âge d’or, voir Roman d’un acteur (Le)
Ariel
Arise My Love
Arisha, l’ours et l’anneau de pierre
Aristo (L’)
Aristochats (Les)
Aristocrates (Les)
Arizona
Arizona Bill
Arizona Dream
Arizona Junior
Arizona Terrors*
Arlésienne (L’)
Arlette
Arlette et l’amour
Arlette et ses papas
Arlington Road
Armageddon
Armaguedon
Armata Brancoleone (L’)
Arme à gauche (L’)
Arme à l’œil (L’)
Arme au poing (L’)
Arme fatale (L’)
Arme fatale 2 (L’)
Arme fatale 3 (L’)
Armée (L’)
Armée des douze singes (L’)
Armée des morts (L’)
Armée des ombres (L’)
Armée du crime (L’)*
Armes de l’esprit (Les)
Armes secrètes**
Armoire volante (L’)
Armored Car Robbery
Armure noire (L’)
Arnacœur (L’)**
Arnaque (L’)
Arnaques, crimes et botanique
Arnaqueur (L’)
Arnaqueurs (Les)
Arnaqueuse (L’)*
Arnaud (Les)
Arpenteurs (Les)
Arpète (L’)
Arrangement (L’)
Arrêt d’autobus
Arrête de pleurer**
Arrête ou je continue**
Arrête-moi si tu peux
Arrêtez le massacre**
Arrêtez les tambours
Arrière-pays (L’)
Arrière-train sifflera trois fois (L’)*
Arrivederci amore, ciao*
Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (L’)
Arrivistes (Les)
Arroseur arrosé (L’)
Arrowsmith
Arsenal
Arsène Lupin (Jack Conway, 1932)
Arsène Lupin (Jean-Paul Salomé, 2004)
Arsène Lupin contre Arsène Lupin
Arsène Lupin détective
Arsenic et vieilles dentelles
Art (délicat) de la séduction (L’)
Art d’aimer (L’)
Art d’aimer (L’) (Mouret)**
Art de la fugue (L’)**
Art de la guerre (L’)
Art de se débrouiller (L’)**
Artemisia
Arthur et la vengeancede Malatzard*
Arthur et les Minimoys*
Arthur Rimbaud, une biographie
Arthur Rubinstein, l’amour de la vie
Arthus 3**
Artist (The)**
Artiste et son modèle (L’)**
Artistes et modèles (Frank Tashlin, 1955)
Artistes et modèles (Raoul Walsh, 1937)
Artistes sous le chapiteau : perplexes (Les)
As d’Oxford (Les)
As de cœur (L’)
As de cœur (L’)**
As de pique (L’)
As des as (L’)
Ascenseur (L’)
Ascenseur pour l’échafaud
Ascension (L’)
Ascension d’un homme de main (L’)**
Ashanti
Asphalte (Joe May, 1929)
Asphalte (Denis Amar, 1981)
Asphalte (Hervé Bromberger, 1958)
Asphalte**
Assaillant (L’)*
Assassin**
Assassin (L’)
Assassin a de l’humour (L’)
Assassin a peur la nuit (L’)
Assassin connaît la musique (L’)
Assassin est à l’écoute (L’)
Assassin est dans l’annuaire (L’)
Assassin est-il coupable ? (L’)
Assassin habite au 21 (L’)
Assassin mus icien (L’)
Assassin n’est pas coupable (L’)
Assassin ne pardonne pas (L’)
Assassin parmi eux (L’)
Assassin revient toujours (L’)*
Assassin sans visage (L’)
Assassin s’était trompé (L’)**
Assassin viendra ce soir (L’)
Assassin’s creed**
Assassin(s) (Mathieu Kassovitz, 1997)
Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (L’)*
Assassinat de Trotski (L’)
Assassinat du tsar (L’)
Assassinat du duc de Guise (L’)
Assassinat du père Noël (L’)
Assassination of Richard Nixon (The)
Assassination Tango
Assassinats en tous genres
Assassins (Richard Donner, 1995)
Assassins d’eau douce
Assassins de l’ordre (Les)
Assassins du dimanche (Les)
Assassins et voleurs
Assassins sont parmi nous (Les)
Assault (The)
Assaut
Assaut sur le central 13*
Assignment Paris
Assis à sa droite
Assistant du vampire (L’)*
Association criminelle
Association de malfaiteurs
Associé (L’)
Associé du diable (L’)
Associés (Les)
Associés contre le crime**
Associés sans honneur
Assoiffé (L’)
Assommeur (L’)**
Assommoir (L’)
Assunta spina
Assurance sur la mort
Astérix chez les Bretons
Astérix et les Indiens
Astérix et Cléopâtre
Astérix le Gaulois
Astérix : le domaine des Dieux**
Astérix aux jeux Olympiques*
Astérix et la surprise de César
Astérix et les Vikings*
Astérix et Obélix au service de Sa Majesté**
Astérix et Obélix contre César
Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre
Astragale (L’)
Astragale (L’) (Sy)**
Astronautes malgré eux
Asylum
Atalante (L’)
Atarnajuat
Athéna
Athlète incomplet (L’)
Atlantic City
Atlantide (L’) (Jacques Feyder, 1921)
Atlantide (L’) (Pabst, 1932)
Atlantide (L’) (Bob Swaim, 1991)
Atlantide (L’) (Edgar G. Ulmer, 1962)
Atlantide, l’empire perdu
Atlantique latitude 41°
Atlantis (August Blom, 1913)
Atlantis (Luc Besson, 1991)
Atoll K
Atomik Circus
Atomique M Placido (L’)
Atout cœur
Atout cœur à Tokyo pour OSS 117*
Atouts de M. Wens (Les)
Atre (L’)
Attache-moi !
Attack of the Crab Monsters
Attack of the Puppet People
Attaque !
Attaque à l’aube
Attaque au Cheyenne Club
Attaque de fort Douglas (L’)
Attaque de la malle-poste (L’)
Attaque de la moussaka géante (L’)
Attaque de la rivière rouge (L’)
Attaque de San Christobal (L’)
Attaque des clones (L’)
Attaque du métro 123 (L’)*
Attaque dura sept jours (L’)
Attaville
Attends-moi au ciel
Attentat (L’)
Attentat (L’)**
Attente (L’)**
Attente des femmes (L’)
Attention les yeux !
Attention, bandits
Attention, chiens méchants**
Attention, les enfants regardent
Attention, une femme peut en cacher une autre
Attila Marcel**
Attila, fléau de Dieu
Attraction fatale
Au beau milieu de l’hiver
Au bénéfice du doute
Au bonheur des dames (André Cayatte, 1943)
Au bonheur des dames (Julien Duvivier, 1929)
Au bord de la mer bleue*
Au bord du volcan*
Au bout de la nuit (David Ayer, 2007)*
Au bout de la nuit (Jack Garfein, 1961)
Au bout du monde
Au bout du conte**
Au bout du monde à gauche
Au cas où je n’aurais pas la palme d’or**
Au cœur de l’orage
Au cœur de l’Arizona**
Au cœur de la Casbah
Au cœur de la nuit
Au cœur du mensonge
Au-delà des grilles
Au-delà (L’)
Au-delà (L’)**
Au-delà de l’illusion**
Au-delà de la gloire
Au-delà de la peur
Au-delà des collines**
Au-delà des lois*
Au-delà des montagnes**
Au-delà des murs
Au-delà du bien et du mal
Au-delà du col enneigé
Au-delà du feu
Au-delà du Missouri
Au-delà du réel
Au-dessous du volcan
Au diable Staline, vive les mariés !*
Au feu !
Au feu les pompiers
Au fil d’Ariane**
Au fil de l’épée
Au fil des ondes
Au fil du temps
Au fond de bois**
Au fond de mon cœur
Au galop**
Au grand balcon
Au gré du courant
Au hasard Balthazar
Au loin s’en vont les nuages
Au loin une voile
Au long de la rivière Fango
Au mépris des lois
Au milieu de la nuit
Au nom d’Anna
Au nom de la loi (Maurice Tourneur, 1931)
Au nom de la loi (Pietro Germi, 1949)
Au nom de ma fille**
Au nom de tous les miens
Au nom du père et du fils
Au nom du peuple italien
Au nom du pope roi
Au nom du père (Jim Sheridan, 1993)
Au nom du père (Marco Bellocchio, 1971)
Au nom du peuple souverain
Au pan coupé
Au paradis, à coups de revolver
Au pays de la peur
Au pays des Juliets
Au pays du rêve
Au pays du rythme
Au pays du soleil (Maurice de Canonge, 1951)
Au pays du soleil (Robert Peguy, 1933)
Au petit bonheur
Au Petit Marguery
Au plus près du paradis
Au p’tit zouave
Au rendez-vous de la mort joyeuse
Au revoir à jamais
Au revoir Charlie
Au revoir les enfants
Au revoir monsieur Grock
Au revoir Mr Chips (Herbert Ross, 1969)
Au revoir Mr Chips (Sam Wood, 1939)
Au revoir… à lundi
Au risque de se perdre
Au royaume des cieux
Au royaume des crapules
Au rythme des tambours fleuris
Au secours
Au secours ! (Gance
Au service de la loi
Au service de Sa Majesté
Au service de Sara
Au service de Satan*
Au service du tsar
Au seuil de l’enfer
Au seuil de la vie (Ingmar Bergman, 1957)
Au seuil de la vie (W.S. Van Dyke, 1936)
Au sud de Tahiti
Au sud de Monbasa**
Au sud des nuages
Au temps des tulipes
Au travers des oliviers
Au voleur*
Au voleur**
Aube (L’)
Aube de l’islam (L’)
Aube rouge (L’)
Auberge rouge (L’) (Jean Epstein, 1923)
Auberge d’Osaka (L’)
Auberge de l’abîme (L’)
Auberge de la Jamaïque (L’), voir Taverne de la Jamaïque (La)
Auberge des loufoques (L’)
Auberge des plaisirs (L’)
Auberge du péché (L’)
Auberge du Cheval-Blanc (L’)
Auberge du sixième bonheur (L’)
Auberge espagnole (L’)
Auberge rouge (L’) (Gérard K. rawczyk, 2007)*
Auberge rouge (L’) (Claude Autant-Lara, 1951)
Aubervilliers
Audience (L’)
Audition
Audrey Rose
Aufruhr in Damaskus
Augustin
Augustin, roi du kung-fu
Augustine**
Aujourd’hui, pas de consultation
Aujourd’hui, peut-être
Aura (El)*
Aurore (L’)
Aurore*
Aussi profond que l’océan
Austerlitz
Austin Powers
Austin Powers dans Goldmember
Australia (Baz Luhrmann, 2008)*
Australia (Jean-Jacques Andrien, 1988)
Autant en emporte le vent
Authentique procès de Carl Emmanuel Jung (L’)
Auto Focus
Automata**
Automne octobre à Alger
Automne de la famille Kohayagawa (L’)
Autopsie d’un meurtre
Autour d’une cabine
Autour d’une enquête
Autour de minuit
Autour de Yana
Autour du désir
Autre (L’) (Robert Mulligan, 1972)
Autre (L’) (Benoît Mariage, 2003)
Autre (L’) (Bernard Giraudeau, 1990)
Autre (L’) (John Cromwell, 1939)
Autre (L’) (Pierre Trividic, Patrick Mario Bernard, 2008)*
Autre (L’)**
Autre côté de la rue (L’)*
Autre côté de la mer (L’)
Autre Dumas (L’)*
Autre moitié du ciel (L’)
Autre monde (L’)**
Autre rive (L’)*
Autre vie de Richard Kemp (L’)**
Autres (Les)
Autres filles (Les)
Autrichienne (L’)
Aux abois*
Aux deux colombes
Aux frontières de l’aube
Aux frontières de la ville
Aux frontières des Indes
Aux frontières du péché
Aux petits bonheurs
Aux portes de l’au-delà
Aux postes de combat
Aux sources du Nil
Aux urnes citoyens !
Aux yeux du monde
Aux yeux du souvenir
Avalanche express
Avalon
Avanim*
Avant de t’aimer
Avant l’aube**
Avant l’hiver**
Avant le déluge
Avant que j’oublie*
Avanti !
Avanti, c’e posto !
Avare (L’)
Avatar*
Ave Cesar**
Ave Maria
Avec André Gide
Avec Django, ça va saigner
Avec Django la mort est là**
Avec la peau des autres
Avec le sourire
Avec les compliments de Charlie
Avec les compliments de l’auteur
Avec tout mon amour
Avengers : l’aube d’Ulthon**
Avengers : l’ère d’Ulthon**
Avengers**
Avenir (L’)**
Aventure (L’) (Victor Fleming, 1945)
Aventure (L’) (Michelangelo Antonioni, 1960)
Aventure à deux
Aventure à Paris
Aventure, c’est l’aventure (L’)
Aventure commence à Bombay (L’}/Rencontre à Bombay
Aventure commence demain (L’)**
Aventure dans le Grand Nord
Aventure de Cabassou (L’)
Aventure de Catherine C
Aventure de madame Muir (L’)
Aventure de minuit (L’)*
Aventure du Poséidon (L’)
Aventure en Floride
Aventure en Libye
Aventure est à l’Ouest (L’)
Aventure est au coin de la rue (L’)
Aventure fantastique (L’)
Aventure inoubliable (L’)
Aventure intérieure (L’)
Aventure malgache
Aventure vient de la mer (L’)
Aventures d’Antar et Abia (Les)
Aventures d’Arsène Lupin (Les)
Aventures d’éclair (Les)
Aventures d’Eddie Turley (Les)
Aventures de don Juan (Les)
Aventures de Marco Polo (Les)
Aventures amoureuses de Moll Flanders (Les)
Aventures d’Hadji (Les)
Aventures d’lvan Tchonkine (Les)
Aventures d’un homme invisible (Les)
Aventures de jeunesse
Aventures de Bernard et Bianca (Les)
Aventures de Cabeza de Vaca (Les)
Aventures de Casanova (Les)
Aventures de Gil Blas de Santi//ane (Les)
Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (Les)
Aventures de jeunesse
Aventures de Mister Deeds (Les)
Aventures de Philibert (Les)**
Aventures de Pinocchio (Les)
Aventures de rabbi Jacob (Les)
Aventures de Richard le Téméraire (Les)
Aventures de Robert Macaire (Les)
Aventures de Robin des Bois (Les)
Aventures de Robinson Crusoé (Les)
Aventures de Salavin (Les)
Aventures de Tarzan à New York (Les)
Aventures de Till l’Espiègle (Les)
Aventures de Tintin (Les) : le secret de la licorne**
Aventures de Tom Pouce (Les)
Aventures de Tom Sawyer (Les)
Aventures des Pieds Nickelés (Les) (Emile Cohl, 1916)
Aventures des Pieds Nickelés (Les) (Marcel Aboulker, 2007)
Aventures du baron de Münchhausen (Les)
Aventures du capitaine Wyatt (Les)
Aventures du prince Ahmed (Les)
Aventures en Birmanie
Aventures extraordinaires d’Adèle (Les)**
Aventures extraordinaires de Cerventès (Les)**
Aventures extraordinaires de Mister West au pays des bolcheviks (Les)
Aventures fantastiques du baron de Münchhausen
Aventures fantastiques/L’invention diabolique
Aventurier (L’)
Aventurier de Séville (L’)*
Aventurier du Rio Grande (L’)
Aventurier du Texas (L’)
Aventurière du Tchad (L’)
Aventuriers (Les)
Aventuriers (Les)
Aventuriers de l’arche perdue (Les)
Aventuriers du bout du monde (Les)**
Aventuriers du désert (Les)
Aventuriers du fleuve (Les)
Aventuriers du Kenya (Les)
Aventuriers du Kilimandjaro (Les)
Aventuriers du Lucky Lady (Les)
Aventuriers du Mékong (Les)
Averse (L’)
Aveu (L’) (Costa-Gavras, 1970)
Aveu (L’) (Douglas Sirk, 1943-1944)
Aveux d’un espion nazi (Les)
Aveux de l’innocent (Les)
Aveux les plus doux (Les)
Aviator
Avida*
Avion (L’)*
Avocat (L’)**
Avocat de la terreur (L’)*
Avocat du diable (L’)
Avoir vingt ans dans les Aurès
Avoue que tu mens*
Avril*
Avril brisé (Liria Begeja, 1987)
Avril brisé (Walter Salles, 2001)
Avril enchanté
Avril et le monde truqué**
Avventura, voir Aventure (L’)
Awake*
Ay, Carmela !
Aziza
Azul*
Azur et Asmar*

Baal**
Bab el-Oued City
Babe
Babel*
Babette s’en va-t-en guerre
Baboussia
Baby Blood
Baby Blues*
Baby Cart 1 : Le sabre de la vengeance*
Baby Doll
Baby Face Harrington
Babylon A.D.*
Babylon, USA
Baby of Macon (The)
Baby-sitter (La)
Babysitting**
Baccalauréat**
Baccara
Bach et bottine
Bach millionnaire
Back Home**
Back Street (David Miller, 1961), voir Histoire d’un amour
Back Street (Robert Stevenson, 1941)
Backdraft
Backstage*
Bad Time s*
Bad Trip, voir Iron Horsemen
Bad Boy Buddy
Bad Boys
Bad Company (Joel Schumacher, 2002)
Bad Company (Robert Benton, 1972)
Bad Girl
Bad Guy*
Bad Influence
Bad Lieutenant (Abel Ferrara, 1992)
Bad Lieutenant (Werner Herzog, 2009)*
Bad lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans**
Bad Lord Byron (The)
Bad Men of Missouri
Bad Sister (The)*
Bad Taste
Badge of Marshall Brennon (The)*
Bagarre à Apache Wells**
Bagarre de Santa Fe (La)
Bagarres
Bagarres au King Créole
Bagarreur (Le)
Bagarreur du Kentucky (Le)
Bagarreur du Montana (Le)
Bagarreur solitaire (Le)
Bagarreurs du Pacifique (Les)
Bagarreurs du Wyoming (Les)
Bagdad Café
Bagnards de Botany Bay (Les)
Bagration
Baie du destin (La)
Baie des Anges (La)
Baie du guet-apens (La)
Baie sanglante (La)
Baïonnette au canon
Baise-moi
Baiser (Le)
Baiser de la femme-araignée (Le)
Baiser de minuit (Le)
Baiser devant le miroir(Le)
Baiser du serpent (Le)
Baiser du tueur (Le)
Baiser du vampire (Le)
Baiser mortel du dragon (Le)
Baisers (Les)
Baisers de secours (Les)
Baisers volés
Bako, l’autre rive
Bal (Le) (Ettore Scola, 1983)
Bal (Le) (Wilhelm Thiele, 1931)
Bal à Bali
Bal Cupidon
Bal de la famille Anjo (Le)
Bal des actrices (Le)*
Bal des adieux (Le)
Bal des casse-pieds (Le)
Bal des cinglés (Le)
Bal des maudits (Le)
Bal des mauvais garçons (Le)
Bal des passants (Le)
Bal des pompiers (Le)
Bal des sirènes (Le)
Bal des vampires (Le)
Bal des vauriens (Le) / Meurtre d’un bookmaker chinois
Bal du gouverneur (Le)
Bal du printemps (Le)
Bal du comte d’Orgel (Le)
Bal poussière
Balada triste**
Balade inoubliable (La)
Balade sauvage (La)
Balafré (Le)
Balance (La)
Balance maman hors du train
Balaoo
Baleines du mois d’août (Les)
Ballad of Gregorio Cortez (The)
Ballad of the Sad Cafe (The)
Ballade berlinoise
Ballade de Bruno (La)
Ballade de Narayama (La) (Keisuke Kinoshita, 1958)
Ballade de Narayama (La) (Shohei Imamura, 1983)
Ballade des Dalton (La)
Ballade des sans-espoir (La)
Ballade du soldat (La)
Ballade pour un chien
Ballade pour un voyou
Ballet mécanique
Ballon blanc (Le)
Ballon d’or (Le)
Ballon rouge (Le)
Ballroom Dancing
Balthazar
Balto, chien-loup, hérosdes neiges
Balzac et la petite tailleuse chinoise
Bamako*
Bamba (La)
Bambi
Bambi 2*
Bamboo Blonde (The)
Bambou*
Banana Split
Bananas
Bananes mécaniques
Banco à Bangkok pour OSS 117*
Bancs publics (Versailles rive droite)*
Bande à Baader (La)* Bande à Bonnot (La)
Bande à Bouboule (La)
Bande à part
Bande de filles**
Bande de flics
Bande des quatre (La) (Jacques Rivette, 1988)
Bande des quatre (La) (Peter Yates, 1979)
Bande du Drugstore (La)
Bandera (La)
Bandidas*
Bandido caballero
Bandini
Bandit (Le) (Alberto Lattuada, 1945)
Bandit (Le) (Edgar G. Ulmer,) 1954)
Bandit amoureux (Le)
Bandits, bandits
Bandits à Orgosolo
Bandits de grand chemin
Bandits de Rio Grande (Les)
Bandits, gentlemen braqueurs
Bandolero
Bangkok Dangerous (Oxide Pang Chun, Dannyn Pang, 2008)*
Bangkok : Dangerous (Oxide et Danny Pang, 2000)
Bangoro shibukawa
Banni (Le)
Banni des îles (Le)
Bannie du foyer
Bannis de la Sierra (Les)
Bannissement (Le)*
Banque Nemo (La)
Banqueroute
Banquet (Le)
Banquet des fraudeurs (Le)
Banquière (La)
Banzai
Baptême
Baptême du feu (Le)
Bar aux illusions (Le)
Bar des Rails
Bar du Sud
Bar du Téléphone (Le)
Barabbas
Baraka (La)
Baraka sur X-13*
Barakat !*
Barat*
Baratineurs (Les)*
Barattage (Le)
Barbara, fille du désert Barbare (La)
Barbara**
Barbare et la geisha (Le)
Barbarella
Barbe à papa (La)
Barbe Noire le pirate
Barbe-Bleue (Christian-Jaque, 1951)
Barbe-Bleue (Edgar G. Ulmer, 1944)
Barbe-Bleue (Edward Dmytryk, 1972)
Barbecue-pe jo
Barbecue**
Barber (The)
Barber Shop (The)
Barberousse (Abel Gance, 1916)
Barberousse (Akira Kurosawa, 1965)
Barberousse (Fred Schepisi, 1982)
Barbier de Sibérie (Le)
Barbouzes (Les)
Barcelona
Bardelys the Magnificent*
Barfly
Baril de poudre
Barion Fink
Barnabé
Barnie et ses petites contrariétés
Barocco
Baron de Crac (Le)
Baron de l’Arizona (Le)
Baron de l’écluse (Le)
Baron fantôme (Le)
Baron Gregor
Baron rouge (Le)
Baron tzigane (Le)
Baronne de minuit (La)
Baronne et son valet (La)
Baroud
Baroudeurs (Les)
Barquero
Barrabas
Barracuda
Barrage contre le Pacifique
Barrage de Burlington (Le)
Barratage des océans (Le)
Barretts of Wimpole Street (The) (Sidney Franklin, 1957)*
Barretts of Wimpole Street (The)/ Miss Ba (Sidney Franklin, 1934)*
Barricade
Barrière (La)
Barrière de chair (La)
Barry
Barry Lyndon
Bartleby
Bas les masques
Bas pays (Le)
Bas-fonds (Les) (Jean Renoir, 1936)
Bas-fonds (Les) (Akira Kurosawa, 1957)
Bas-fonds d’Hawai (Les)
Bas-fonds de Mexico (Les)
Bas-fonds de Prisco (Les)
Bas-fonds new-yorkais (Les)
Bashu, le petit étranger
Basic
Basic Instinct
Basic Instinct 2*
Basil, détective privé
Basquiat
Basse Normandie
Bastardos (Los)*
Baste/la (La)
Bastien, Bastienne
Bastogne
Baston (La)
Bat (The)
Bataan
Bataille (La) (Edouard-Emile Violet, 1925)
Bataille (La) (Nicolas Farkas, 1933)
Bataille d’Alger (La)
Bataille d’Angleterre (La)
Bataille dans le ciel*
Bataille de Naples (La)
Bataille de Corinthe (La)
Bataille de Culloden (La)
Bataille de l’eau lourde (La)
Bataille de l’or (La)
Bataille de la montagne du Tigre (La)**
Bataille de la planète des singes (La)
Bataille de la vallée du Diable (La)
Bataille de Marathon (La)
Bataille de Midway (La) (Jack Smight, 1975)
Bataille de Midway (La) (Lt Comdt. John Ford, 1942)
Bataille de San Sebastian(La)
Bataille de Solferino (La)**
Bataille des Ardennes (La)
Bataille des sexes (La)
Bataille des sables (La)
Bataille des Thermopyles (La)
Bataille du rail (La)
Bataille du rio de la Plata (La)
Bataille du siècle (La)
Bataille pour Anzio (La)
Bataille rangée
Bataille rangée**
Bataille sans merci
Bataille silencieuse (La)
Bataillon dans la nuit
Bataillon des lâches (Le)
Bataillon des sans-amours**
Bataillon du ciel (Le)
Bateau (Le)
Bateau à soupe (Le)
Bateau d’Émile (Le)
Bateau de la mort (Le)
Bateau de mariage (Le)
Bateau hanté (Le)
Bateau phare (Le)
Bateau pour les Indes/L’éternel mirage
Bateau sur l’herbe (Le)
Bateaux de l’enfer (Les)
Batelier du fleuve Padma (Le)
Bateliers de la Volga (Les) (Cecil B. DeMille, 1926)
Bateliers de la Volga (Les) (Joseph Kessel, 1936)
Batman (Lambert Hillyer, 1943)
Batman (Leslie H. Martinson, 1967)
Batman (Tim Burton, 1988)
Batman, le défi
Batman Begins*
Batman et Robin
Batman Forever
Batman v Superman**
Bâton (Le)
Bâton Rouge
Battant (Le)
Battement d’ailes du papillon (Le)
Battement de cœur
Battle for Haditha*
Battle of Rogue River*
Battle of San Pietro (The)
Battle of the Villa Fiorita (The)
Battle Royale
Battles of Chief Pontiac (The)**
Battleship**
Baxter
Baxter, Vera Baxter
Bay**
Bayan ko
Be Happy*
Be with Me*
Bean
Beast Must Die (The)*
Beat Girl
Beatrice Cenci
Béatrice devant le désir
Beau Brummel (Le)
Beau Danube bleu (Le)*
Beau fixe
Beau fixe sur New York
Beau geste
Beau mariage (Le)
Beau masque
Beau monde**
Beau-père
Beau-père (Le)
Beau-père**
Beau rivage**
Beau Serge (Le)
Beau temps mais orageux en fin de journée
Beau travail
Beaucitron
Beaucoup de bruit pour rien
Beaucoup de bruit pour rien**
Beaucoup de rêves sur les routes
Beaucoup trop pour un seul homme
Beauf (Le)
Beaufort*
Beaujolais nouveau est arrivé (Le)
Beaumarchais, l’insolent
Beauté des choses (La)
Beauté du diable (La)
Beauté volée
Beautés empoisonnées
Beautiful**
Beautiful People
Beautiful Thing
Beauty
Beaux gosses (Les)*
Beaux jours (Les)**
Beaux jours d’Aranjuez (Les)**
Beaux jours du roi Murat (Les)
Bébé
Bébé de mon mari (Le)
Bébé Tigre**
Bébert et l’omnibus
Bécassine
Becket
Becky Sharp
Bed of Roses
Bedazzled, voir Fantasmes
Bedlam
Bedtime for Bonzo
Bee Movie, drôle d’abeille*
Beep-beep, voir Mimi
Beethoven
Beetlejuice
Before and After
Before I Hang
Before Midnight**
Before Sunrise
Before Sunset*
Before the Rain
Beginners (The)**
Behind Locked Doors**
Beignets de tomates vertes
Beijing Bicycle
Bel Ami (Willi Forst, 1939)
Bel âge (Le)
Bel Ami (Albert Lewin, 1947)
Bel ami (Donnellan, Ormerod)**
Bel Ami (Louis Daquin, 1954)
Bel amour
Bel Antonio (Le)
Bel été 1914 (Le)
Bel indifférent (Le)
Bel ordure
Bela Lugosi Meets a Brooklyn Garilla*
Belfagor le Magnifique
Belgica**
Béliers**
Bell for Adana (A)
Bella Ciao*
Belladonna ou la sorcière
Bellamy*
Belle
Belle affaire (La)
Belle américaine (La)
Belle au bois dormant (La)
Belle aux cheveux rouges (La)**
Belle aventure (La)
Belle aventurière (La)
Belle captive (La)
Belle comme la femme d’un autre**
Belle de jour
Belle de Cadix (La)
Belle de Moscou (La)
Belle de New York (La)
Belle de Paris (La)
Belle de Rome (La)
Belle de Saigon (La)
Belle de San Francisco (La)
Belle des îles (La)
Belle du Montana (La)
Belle du Pacifique (La)
Belle du seigneur**
Belle écuyère (La)
Belle endormie (La)**
Belle ensorceleuse (La)
Belle épine**
Belle Époque
Belle équipe (La)
Belle esclave (La)
Belle espionne (La)
Belle et la bête (La) (Gans)**
Belle et la bête (La) (Gary Trousdale, Kirk Wise, 1991)
Belle et la bête (La) (Jean Cocteau, 1945)
Belle et le cavalier (La)
Belle et le clochard (La)
Belle et le Tzigane (La)
Belle et Sébastien 2**
Belle et Sébastien**
Belle étoile*
Belle histoire (La)
Belle Hongroise (La)
Belle image (La)
Belle jeunesse
Belle maman
Belle mentalité*
Belle meunière (La)
Belle Nivernaise (La)
Belle noiseuse (La)
Belle of the Nineties/Ce n’est pas un péché
Belle Otéro (La)
Belle personne (La)*
Belle promise (La)**
Belle que voilà (La)
Belle Romaine (La)
Belle rousse du Wyoming (La)
Belle saison (La)**
Belle ténébreuse (La)
Belle toujours*
Belle verte (La)
Belle vie (La)
Belle**
Belles à mourir
Belles années de miss Brodie (Les)
Belles de l’Ouest
Belles de nuit (Les)
Belles familles**
Bellissima
Bells of Coronado**
Belphégor
Belphégor, le fantôme du Louvre
Ben
Ben Hur (Fred Niblo, 1925)
Ben Hur (William Wyler, 1959)
Ben-Hur (Bekmambetov)**
Bench (The)*
Benda Bilibi**
Beneath Clouds, voir Sous les nuages
Bénévole (Le)*
Bengazi
Bengazi (notice refaite)**
Benito Cereno*
Benjamin Gates et le livre des secrets*
Benjamin Gates et le trésor des templiers
Benjamin ou les mémoires d’un puceau
Benny’s Video
Benoît Brisefer**
Benvenuto
Benvenuto Cellini
Beowulf*
Bérets rouges (Les)
Bérets verts (Les)
Berezina ou les derniers jours de la Suisse
Bergère et le ramoneur (La)
Berkeley Square
Berkman se séparent (Les)**
Berlin Express
Berlin Affair
Berlin Alexanderplatz (Rainer Werner Fassbinder, 1979-1980)*
Berlin-Alexanderplatz/ Sur le pavé de Berlin (Phil Jutzi, 1931)
Berlin is in Germany
Berlin-Jérusalem
Berlin, symphonie d’une grande ville
Berlingot et Cie
Bernadette
Bernard et Bianca au pays des kangourous
Bernie
Berth Marks
Bertha Boxcar
Bertrand Cœur de Lion
Béru et ces dames*
Bessie à Broadway
Best offer**
Bête (La)
Bête humaine (La)
Bête noire (La)
Bête à l’affût (La)
Bête aux cinq doigts (La)
Bête aux sept manteaux (La)
Bête aveugle (La)*
Bête dans le cœur (La)*
Bête de guerre (La)
Bête de la cité (La)
Bête de miséricorde (La)
Bête, mais discipliné
Bête s’éveille (La)
Betelnut Beauty
Bêtes de scène
Bêtes du sud sauvage (Les)**
Bethsabée
Bêtises (Les)**
Betsy
Betty
Betty Boop
Betty Fisher et autres histoires
Beur, blanc, rouge*
Beware My Lovely
Beyond the Time Barrier
Beyond the Stars/ Personal Choice*
Beyond Therapy
Beyond the sea**
Beyrouth Hotel**
Bezness
Bianca
Bibi Fricolin
Bible (La)
Bible and Gun Club (The)
Bible de néon (La)
Biches (Les)
Bidane (Il)
Bidasses aux grandes manœuvres (Les)**
Bidasses en folie (Les)
Bidyapati/ Vidyapati
Bien aimés (les)**
Bien faire et la séduire
Bien joué Matt Helm
Bien joué Mesdames**
Bienfaiteur (Le)
Bienvenue à Cadavre-les-Bains*
Bienvenue à bord !
Bienvenue à Gattaca
Bienvenue à l’âge ingrat**
Bienvenue à Zombieland**
Bienvenue au cottage*
Bienvenue au gîte
Bienvenue au paradis
Bienvenue chez les Ch’tis*
Bienvenue chez les Rozes
Bienvenue en Suisse
Bienvenue mister Chance
Bienvenue monsieur Marschall
Bienvenue parmi nous**
Bienvenues à bord**
Big Blockade (The)*
Big Boss (The)*
Big Boy
Big Broadcast of 1938
Big Easy/Le flic de mon cœur
Big Eyes**
Big Fish
Big Fix (The)
Big Guns/Les grands fusils
Big House
Big Jake
Big Jim McLain
Big Leaguer (The)
Big Lebowski (The)
Big Man
Big Night
Big Night (The)/ La grande nuit
Big One (The)
Big Short**
Bigame (Le)
Bigger Splash (A)
Biggles
Bijoutiers du clair de lune (Les)
Bijoux de famille (Les)
Bijoux du pharaon (Les)
Bill Diamond
Bill Dolin**
Bill Hickok, le sauvage
Bille en tête
Billy Boy
Billy Bathgate
Billy Budd
Billy Elliot
Billy Jack
Billy le cave
Billy le Kid
Billy le Kid contre Dracula
Billy le Kid contre la loi
Billy le menteur
Billy-ze-kick
Biloxi Blues
Bim
Biographie d’un jeune accordéoniste (La)
Biquefarre
Bird
Birdman**
Birdy
Biribi
Birth
Bis**
Bismarck
Bison (et sa voisine dorine) (Le)
Bison blanc (Le)
Bistrot du péché (Le)
Bix
Black Bird (The)
Black Book*
Black cat (The)
Black Coal**
Black Dakotas**
Black Jack (Julien Duvivier, 1950)
Black Jack (Kenneth Loach, 1974)
Black mie-mac
Black Moon
Black Rain
Black Rainbow
Black Sleep (The)
Black Storm**
Black Sunday / Un dimanche terrifiant
Black Swan**
Black Watch
Black Whip**
Black*
Blackout (The)
Blackthorn**
Blade
Blade Runner
Blade Trinity
Blague dans le coin**
Blair Witch 2 : Le livre des ombres
Blair Witch**
Blanc
Blanc comme neige
Blanc comme neige**
Blanc d’ébène
Blanc et le noir (Le)
Blancanièves**
Blanche (Bernie Bonvoisin, 2002)
Blanche (Walerian Borowczyk, 1971)
Blanche et Marie**
Blanche Fury, voir Jusqu’à ce que mort s’ensuive
Blanche nuit**
Blanche-Neige et les sept nains
Blanche-Neige (Singh)**
Blanche-Neige et le chasseur**
Blanches colombes et, ilains messieurs
Blanches falaises de Douvres (Les)
Blancs cassés
Blast of Silence
Blaze
Blé en herbe (Le)
Blé est vert (Le)
Bled Number One*
Bled (Le)
Bleeder**
Blessure (La)*
Blessures assassines (Les)
Bleu
Bleu comme l’enfer
Bleu d’enfer*
Bleu des villes (Le)
Bleu profond
Bleus de la marine (Les)
Bleus du ciel (Les)
Blind Goddess**
Blind Horizon*
Blind Shaft
Blind**
Blindness*
Bling Ring**
Blink
Blissfully Yours
Blitz**
Blockhouse**
Blocus
Blonde contre-attaque (La)*
Blonde Crazy
Blonde de mes rêves (La)
Blonde de Pékin (La)
Blonde et le shérif (La)
Blonde et les nus de Soho (La)
Blonde et moi (La)
Blonde explosi, e (La)
Blonde incendiaire (La)
Blonde Johnson**
Blonde ou la rousse ? (La)
Blonde platine
Blonde Vénus
Blondes, brunes et rousses
Blondie
Blondine
Blood and Bones*
Blood and Wine
Blood Arrow
Blood Diamond*
Blood Feast
Blood of Fu Manchu (The)
Blood Reich**
Blood Ties**
Blood, le dernier vampire (Hiroyuki Kitakubo, 2000)
Blood : The Last Vampire (Chris Nahon, 2008)*
Bloody Angels
Bloody Mallory
Bloody Mama
Bloody Sunday
Bloom*
Blouses blanches (Les)
Blow
Blow Job
Blow Out
Blow Up
Blue Cailar
Blue Gate Crossing
Blue Jasmine
Blue Ruin**
Blue Sky
Blue Steel
Blue Velvet
Blueberry
Bluejean Cop
Blues Brothers (The)
Blues Brothers 2000
Blues entre les dents (Le)
B. Monkey
Boarding Gate*
Bob et Carole et Ted et Alice
Bob l’éponge**
Bob le Flambeur
Bob Roberts
Bobby Deerfield
Bobby G.
Bobby*
Bobo (The)
Bobosse
Boccace 70
Body
Body Double
Body Snatchers
Bodybuilder**
Bodyguard (Mick Jackson, 1992)
Bodyguard (Richard Fleischer, 1948)
Boeing Boeing
Boesman et Iéna
Bof… (anatomie d’un livreur)
Bohème (La) (King Vidor, 1926)
Bohème (La) (Luigi Comencini, 1987)
Bohémienne (La)
Boire et déboires
Boireau
Bois de bouleaux (Le)
Bois des amants (Le)
Bois lacté (Le)
Bois noirs (Les)
Bois sacré (Le)
Boissière
Boîte (La)*
Boîte à chat (La)
Boîte à musique, voir Make Mine Music
Boîte aux rêves (La)
Boîte magique (La)
Boîte noire (La)*
Bola (El)
Bolche vita
Boléro
Bolides de l’enfer (Les)
Bolivia*
Bomba, enfant de la jungle
Bombardier B.52
Bombay
Bombe (La)
Bombon el perro*
Bon plaisir (Le)
Bon pour la morgue
Bon à tirer**
Bon Dieu sans confession (Le)
Bon et les méchants (Le)
Bon numéro (Le)*
Bon petit diable (Le)**
Bon rétablissement**
Bon roi Dagobert (Le)
Bon voyage (Alfred Hitchcock, 1944)
Bon voyage (Jean-Paul Rappeneau, 2003)
Bon, la brute et le cinglé (Le)*
Bon, la brute et le truand (Le)
Bona
Bonaerense (El)
Bone Collector
Bone Tomahawk**
Bonheur (Le) (Agnès Varda, 1965)
Bonheur (Le) (Alexandre Medvedkine, 1934)
Bonheur (Le) (Marcel L’Herbier, 1935)
Bonheur d’Emma (Le)*
Bonheur de pierre (Le)**
Bonheur en location (Jean Wall, 1948)
Bonheur en location (Rowland V. Lee, 1938)
Bonheur est dans le pré (Le)
Bonheur est pour demain (Le)
Bonheur juif (Le)
Bonhomme de neige (Le)
Boniface somnambule
Bonjour
Bonjour éléphant !
Bonjour l’angoisse
Bonjour, sourire
Bonjour tristesse
Bonjour toubib**
Bonne à tout faire*
Bonne année (La)
Bonne chance
Bonne chance, Charlie*
Bonne étoile (La)
Bonne fée (La)
Bonne occase (La)
Bonne soupe (La)
Bonne tisane (La)
Bonnes à tuer
Bonnes causes (Les)
Bonnes femmes (Les)
Bonnie and Clyde
Bonnie Parker Story (The)
Bons à rien**
Bons baisers de Russie
Bons baisers de Bruges*
Bons baisers… à lundi
Bons meurent jeunes (Les)*
Bons petits diables (Les)
Bons pour le service
Bons vivants (Les)
Bonsoir
Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs
Bonsoir Paris, bonjour l’amour
Bonzesse (La)
Boogie Nights
Boogie*
Boogie**
Boom
Boom (2)
Boom (Il)**
Boomerang
Boomerang**
Bootleggers (Les)*
Bord de mer
Border Line
Borderline
Borgia (Les)**
Borgman**
Borinage
Boris Godounov
Born Reckless
Born to Be Bad
Born to Boogie*
Borrower (The)
Borsalino
Borsalino and Co
Boss (Arnold)**
Boss (Le)*
Boss (The)
Boss (The) (Haskin)**
Bossu (Le) (André Hunebelle, 1959)
Bossu (Le) (Jean Delannoy, 1944)
Bossu (Le) (Philippe de Broca, 1997)
Bossu (Le) (René Sti, 1934)
Bossu de la morgue (Le)
Bossu de Notre-Dame (Le)
Bossu de Rome (Le)
Bosta (L’autobus)*
Bostoniennes (Les)
Bouboule**
Bouc émissaire (Le)*
Boucaniers (Les)
Boucaniers de la Jamaïque (Les)
Bouche cousue**
Bouche de Jean-Pierre (La)
Boucher (Le)
Bouchers verts (Les)*
Bouclier du crime (Le)
Boudu sauvé des eaux
Boudu*
Bouffon du roi (Le)
Bouge pas, meurs et ressuscite
Boui se met au verre…
Boulanger de l’empereur (Le)
Boulanger de Va/orgue (Le)
Boulangère de Monceau (La)
Boule de feu
Boule de Suif (Christian-Jaque, 1945)
Boule de Suif (Mikhail Romm, 1934)
Boule et Bill**
Boulet (Le)
Boulevard
Boulevard de l’espérance**
Boulevard de la mort*
Boulevard de Paris
Boulevard des assassins
Boulevard des hirondelles
Boulevard des passions
Boulevard du crépuscule
Boulevard du Crime
Boulevard du Rhum
Boulevard Nights
Boulugres (Les)
Boum (La)
Boum 2 (La)
Bound
« Bounty » (Le)
Bouquet final*
Bourgeois téméraire (Le)
Bourrasque
Bourrasque (La)
Bourreau (Le)
Bourreau attendra (Le)*
Bourreau de Venise (Le)
Bourreau du Nevada (Le)
Bourreaux meurent aussi (Les)
Bourse et la vie (La)
Bouvard et Pécuchet**
Bovines**
Bowery/Les faubourgs de New York
Bowling for Columbine
Box (The)**
Boxes*
Boxing Helena
Boy Friend (The)
Boy (The)**
Boy A*
Boy Doll
Boy Meets Girl
Boy Who Cried Werewolf (The)*
Boyhood**
Boyz’n the Hood
Bozambo
Bracelet et collier
Braddock, portés disparus III
Brahma, taureau sauvage
Brain That Wouldn’t Die (The)*
Braindead
Brainstorm**
Brancaleone s’en va-t-aux croisades
Branle-bas au casino
Brannigan
Branquignol
Braquage à l’anglaise*
Braquage à l’italienne
Braquages
Braqueur**
Braqueurs (Les)**
Braqueurs amateurs*
Bras de fer
Bras de la nuit (Les)*
Brasher Doubloon (The)
Brasier (Le)
Brasier ardent (Le)
Brasiers de la colère (Les)**
Brasileirinho*
Brass Legend**
Brat (The)
Bratan (Le frère)
Bravados
Brave (The)
Brave et la belle (Le)
Brave et le téméraire (Le)
Brave soldat Chveik (Le) Braveheart
Brazil
Brazza
Bread and Roses
Break up, érotisme et ballons rouges
Breakdown
Breakfast Club
Breakfast of Champions
Breakfast on Pluto*
Breaking News*
Breaking the Waves
Brèche de Roland (La)
Breezy
Brelan d’as (Henri Verneuil, 1952)
Brelan d’as (Norman Taurog, 1937)
Brendan et le secret de Kells*
Brève histoire d’amour
Brève rencontre
Brève rencontre à Paris
Brèves de comptoir**
Brewster Mac Cloud
Bric à Brac et compagnie*
Brice 3**
Brice de Nice*
Brick*
Brick mansions**
Bricoleurs (Les) (James Parrott, 1930)
Bricoleurs (Les) (Jean Girault, 1962)
Bride sur le cou (La)
Bride Came COD**
Bridget
Bridget Jones : L’âge de raison, voir Journal de Bridget Jones (Le)
Brie/ Ecstasy
Brière (La)
Brigade anti-gangs
Brigade anti-viol
Brigade des cow-boys (La)
Brigade des mœurs*
Brigade des stupéfiants (La)
Brigade du diable (La)
Brigade du suicide
Brigade du Texas (La)
Brigade héroïque (La)
Brigades du Tigre (Les)*
Brigadier Gérard (Le)
Brigadoon
Brigand au grand cœur (Le)
Brigand bien-aim é (Le) (Henry King, 1939)
Brigand bien-aimé (Le) (Nicholas Ray, 1956)
Brigand gentilhomme (Le)
Brigands (chapitre VII)
Brigands de l’Arizona (Les)
Brigatista (El)
Brigham Young
Bright Star*
Brighton Rock**
Brighton Strangler (The)*
Brigitte et Brigitte
Bring Your Smile Along
Bringing up Father**
Brique et le miroir (La)
Brisants (Les)
Brisants humains
Brisby et le secret de Nimh
Briseur de chaînes (Le)
Briseurs de barrages (Les)
Britannia Hospital
British Intelligence Service
Broadcast News
Broadway
Broadway 39’ rue
Broadway Danny Rose
Broadway qui danse
Broadway Therapy**
Brocéliande
Brodeuses
Broken Arrow
Broken City**
Broken Flowers*
Broken Heart
Broken Journey*
Broken Trail*
Bronco Apache
Bronco Billy
Bronco Bullfrog
Bronco Buster
Bronson*
Bronzés (Les)
Bronzés 3 (Les) : Amis pour la vie*
Bronzés font du ski (Les)
Brooklyn**
Brooklyn Boogie
Brother Orchid
Brothers*
Brouillard (Le)
Brown Bunny (The)
Brown on Resolution, voir Forever England*
Brubaker
Bruce tout-puissant
Bruegel, le moulin et la croix**
Bruiser
Bruit des glaçons (Le)**
Bruit et la fureur (Le)
Brûlant secret
Brûlant secret (Andrew Birkin, 1988), voir Burning Secret
Brûlant secret (Robert Siodmak, 1933)*
Brûle, sorcière, brûle**
Brûlure (La)
Brûlure de mille soleils (La)
Brumes
Brune (La)
Brune brûlante (La)
Brune de mes rêves (La)
Brüno*
Brute (La)
Brute magnifique (La)
Brute, le colt et le karaté (La)*
Brutes dans la ville (Les)
Bubba Ho-Tep**
Bubble (The)*
Bubble*
Bubu
Bûche (La)
Bûcher des vanités (Le)
Buck et son complice
Buck rogers XXVe au siècle
Buddenbrooks (Les)*
Buddy Holly Story (The)
Buddy, Buddy
Buena vida (La)
Buena Vida (Delivery)*
Buena Vista Social Club
Buffalo’66
Buffalo Bill
Buffalo Bill et la bergère*
Buffalo Bill et les Indiens
Bufferin
Buffet froid
Bug*
Bugs Bunny
Bugsy
Bugsy Malone
Buisson ardent (Le)
Bulldog Drummond
Bulldog Drummond s’évade**
Bulletin secret
Bullhead**
Bullitt
Bully
Bulworth
Bungalow pour femmes
Bungalows galopants
Bunker de la dernière rafale (Le)
Bunker Palace Hotel
Bunny Lake a disparu
Buongiorno, notte
Bureau des disparus
Bureau des épaves
Bureaux de Dieu (Les)*
Buridan héros de la tour de Nesle
Buried**
Buriying the ex**
Burn after Reading*
Burning Secret
Bus palladium**
Bushwackers (The)**
Buster millionnaire
Buster s’en va-t-en guerre
Buster se marie
Butch Cassidy et le Kid
Butcher Boy (The)
Butley
Butterfly Kiss
Buttoners
Buudyam
Buzzard**
Bwana le diable
Bye-bye
Bye, bye, Barbara
Bye bye Birdie
Bye Bye Blackbird*
Bye bye Brésil
Bye, Bye Love
Byzantium**

C’est arrivé à Aden


C’est arrivé à Naples*
C’est arrivé demain
C’est arrivé entre midi et trois heures
C’est arrivé le 20 juillet
C’est arrivé près de chez vous
C’est beau la vie quand on y pense**
C’est beau une ville la nuit*
C’est donc ton frère
C’est Gradiva qui vous appelle*
C’est la faute à Rio
C’est la fête au harem
C’est la tangente que je préfère
C’est la vengeance que je préfère
C’est la vie (Arturo Ripstein, 2000)
C’est la vie (Jean-Pierre Améris, 2001)
C’est la vie (Paul Vecchiali, 1980)
C’est le bouquet !
C’est ma femme !
C’est ma vie après tout
C’est pas ma faute*
C’est pas moi, c’est l’autre
C’est pas moi, c’est lui !
C’est pas parce qu’on a rien à dire**
C’est pas tout à fait la vie dont j’avais rêvé*
C’est pas une vie Jerry
C’est pour toujours
C’est pour une bonne cause
C’est quoi la vie ?
C’est une gamine charmante
C’étaient des hommes
C’était demain
C’était un musicien
C’est la vie parisienne**
Ça brûle*
Ça commence à Vera Cruz
Ça commence aujourd’hui
Ça fait tilt*
Ça ira mieux demain
Ça n’arrive qu’à moi
Ça n’arrive qu’aux autres
Ça n’empêche pas les sentiments
Ça pousse sur les arbres
Ça rend heureux*
Ça reste entre nous*
Ça s’est passé à Rome
Ça te la coupe !
Ça tourne à Manhattan
Ça va barder
Ça va cogner
Ça va être ta fête
Cabane dans les bois (La)**
Cabaret
Cabaret des étoiles (Le)
Cabaret Paradis*
Cabinet des figures de cire (Le)
Cabinet du docteur Caligari (Le) (Roger Kay, 1962)
Cabinet du docteur Caligari (Le) (Robert Wiene, 1919)
Cabiria
Cabotin (Le)
Cache ta femme, prends ton fusil, voilà les Scavengers
Cache-cache*
Cache-cash
Caché*
Cachetonneurs (Les)
Cactus (Le)*
Cactus Jack
Cadavre vivant (Le)
Cadavres à la pelle**
Cadavres en vacances
Cadavres exquis
Cadavres ne portent pas de costard (Les)
Cadeau (Le)
Cadeau du ciel*
Cadences obstinées**
Cadet d’eau douce
Cadet-Rousselle
Cadets (Les)
Cadets de l’Alca zar (Les), voir Siège de l’Alcazar (Le)
Cadets de l’océan (Les)
Cadets de West Point (Les)
Cafard**
Café amer
Café au lait au lit*
Café de Paris
Café des jules (Le)
Café du cadran (Le)
Café du port (Le)**
Café Europa en uniforme
Café express
Café Lumière
Cafe Society
Café society**
Cage (La)*
Cage aux folles (La)
Cage aux rossignols (La)
Cage aux hommes (La)
Cage aux poules (La)
Cage d’or (La)*
Cage dorée (La)**
Cagliostro
Cahier (Le)*
Caïd (Le) (Lewis Seiter, 1942)
Caïd (Le) (Bernard Borderie, 1960)
Caïds (Les)
Caïman (Le)*
Cairo
Cal
Calamity Jane
Calculs meutriers
Calcutta
Calcutta ville cruelle, voir Deux acres de terre
Calendar
Calendar Girls
Calendrier meurtrier
Calibre 44
Calice d’argent (Le)
Califfa (La)
California Split
California Dreamin’*
California/Adios California*
Californie (La)*
Californie en avant !
Californie en flammes
Californie terre nouvelle
Californie, terre promise
Californien (Le)
Caligula
Call**
Call-girls
Callaghan remet ça
Callas Forever
Callisto, la petite nymphe de Diane*
Calmas
Calme blanc
Calomies**
Calouchard
Caltiki, monstre immortel
Calvaire de Lena X (Le)
Calvaire*
Calvary**
Camarade X
Camarade (Le), voir Ami (L’)
Camarades
Camarades (Les)
Cambrioleur (Le)
Caméléon**
Caméléone
Camelot
Camelot (Le)
Cameraman (Le), voir Opérateur (L’)
Camille Claudel
Camille Claudel 1915**
Camille redoutable**
Camino de San Diego (El)*
Camion (Le)
Camion blanc (Le)
Camion de la mort (Le)
Camisards (Les)
Camomille
Camouflage
Camp de l’enfer (Le)
Camp de Thiaroye*
Camp spécial no 7
Campagne de Cicéron (La)
Campement 13
Camping*
Camping 2**
Camping 3**
Camping à la ferme*
Camping-car*
Campus (Albert Pyun, 1986)
Campus (Richard Rush, 1970)
Canadian Bacon
Canadians (The)*
Canailles (Les)*
Canard atomique (Le)
Canard en fer-blanc (Le)
Canardeur (Le)
Canary Murder Case (The)
Cancre (Le)**
Candidat (Le)*
Candidature Candide
Candide madame Duff (La)
Candy
Candy Mountain
Candyman
Cangaceiro (O)/Sans peur et sans pitié
Canicule
Cannibal Holocaust
Cannibales (Les)
Cannonball !
Cannonball (L’équipée du)
Canonnière du Yang-Tsé (La) Canons de Batasi (Les) Canons de Cordoba
(Les) Canons de Navarone (Les)
Canterbury Tale
Cantinier de la coloniale (Le)
Cantique de la racaille
Cantique des cantiques (Le) Cap au large
Canyons**
Cap de /’Espérance (Le)*
Cap’taine Sabord*
Cape et poignard
Capitaine Achab*
Capitaine Alatriste*
Capitaine Apache
Capitaine Ardant*
Capitaine Benoit (Le) Capitaine Blomet
Capitaine Blood
Capitaine Conan
Capitaine Corelli
Capitaine Craddock
Capitaine de Castille
Capitaine de Kopenick (Le)
Capitaine Fracasse (Le) (Alberto Cavalcanti, 1929)
Capitaine Fracasse (Le) (Gaspard-Huit, 1960)
Capitaine Fracasse {Le} (Abel Gance, 1942)
Capitaine King
Capitaine Kronos, chasseur de vampires
Capitaine Kùid
Capitaine Morgan
Capitaine Mystère
Capitaine Nemo et la ville sous-marine (Le)
Capitaine Pantoufle
Capitaine Paradis
Capitaine Phillips**
Capitaine sans loi
Capitaine sans peur
Capitaine Sinbad
Capitaine Sky et le monde de demain*
Capitaine téméraire, voir Monde lui appartient (Le)
Capitaine Tempête
Capitaines courageux
Capitaines d’avril
Capital (Le)**
Capitan (Le) (André Hunebelle, 1960)*
Capitan (Le) (Robert Vernay, 1945)
Capone
Capone
Caporal épinglé (Le)
Caprice à l’italienne
Caprice**
Caprices
Caprices d’un fleuve (Les)
Caprices de Marie (Les)
Capricieux (Les)*
Capricorne One
Captain and the Kids
Captain America : Civil War**
Captain America : First Avenger**
Captain America : Le soldat de l’hiver**
Captain America**
Captain Boycott*
Captain Carey/Le dénonciateur
Captain Fantastic**
Captifs**
Captive (La)
Captive aux yeux clairs (La)/Leshommes de l’Ouest
Captive City
Captive du désert (La)
Captives à Bornéo
Captives**
Captivity*
Capture (La) (Carole Laure, 2007)*
Capture (La) (John Sturges, 1950)
Capturez cet homme !
Car sauvage est le vent
Car Wash
Carabine nationale (La)
Carabiniers (Les)
Carambolages
Caramel*
Carancho**
Carandiru
Carapate (La)
Caraque blonde (La)
Caravage, le peintre maudit
Caravaggio
Caravane
Caravane d’amour
Caravane de feu (La)
Caravane de l’enfer (La)
Caravane des évadés (La)
Caravane des hommes traqués (La)
Caravane du désert (La)
Caravane héroïque (La)
Caravane vers l’Ouest (La)
Caravane vers le soleil
Carcasse et le tord-cou (La)
Cardinal (Le)
Cardinal Richelieu
Careful, He Might Hear You
Caretaker (The)
Cargaison blanche (Georges Lacombe, 1957)
Cargaison blanche (Robert Siodmak, 1936), voir
Cargaison dangereuse
Cargo
Cargo maudit (Le)
Cariboo Trail**
Carillons sans joie*
Carioca
Carl Peters*
Carla’s Song
Carlos : le film**
Carmen Jones
Carmen (Carlos Saura, 1983)
Carmen (Cecil B. DeMille, 1915)
Carmen (Christian-Jaque, 1943)
Carmen (Ernst Lubitsch, 1918)
Carmen (Francesco Rosi, 1984)
Carmen (Jacques Feyder, 1926)
Carmen (Mark Dornford-May, 2004)*
Carmen (Raoul Walsh, 1915)
Carmen revient au pays
Carmin profond
Carnage (Michael Ritchie, 1972)
Carnage (Robert Hartford-Davis, 1968)
Carnage (Tony Maylam, 1980)
Carnage (Polanski)**
Carnages
Carnaval
Carnaval au Texas
Carnaval des âmes (Le)**
Carnaval des dieux (Le)
Carnaval des truands (Le)
Carne
Carnegie Hall
Carnet de notes sur vêtements et villes
Carnets de voyage
Carnets du major Thompson (Les)
Carol**
Caroline chérie
Carottiers (Les)
Carré de valets
Carrefour
Carrefour (Le)/ Ombres à Yoshiwara
Carrefour de la mort (Le)
Carrefour de la vengeance (Le)
Carrefour de l’enfer (Le)
Carrefour des enfants perdus (Le)
Carrefour des innocents (Le)
Carrefour du crime
Carrefours de la ville (Les)
Carrément à l’Ouest
Carrie au bal du diable
Carrière d’une femme de chambre (La)
Carrière de Suzanne (La)
Carrosse d’or (Le)
Carrousel
Carrousel fantastique (Le)
Cars*
Cars 2**
Cartacalha reine des Gitans
Carte du cœur (La)
Cartel**
Carthage en flammes
Carton jaune
Cartouche
Cartouche roi de Paris
Cartouches gauloises*
Cas de conscience (Richard Brooks, 1950)
Cas de conscience (Walter Kapps, 1939)
Cas du docteur Brenner (Le)
Cas du docteur Laurent (Le)
Cas Furtwiingler (Le), voir Taking Sides
Casa de Bernarda Alba (La)
Casabianca (Georges Péclet)
Casablanca (Michael Curtiz)
Casablanca Driver
Casablanca, nid d’espions
Casanova (Alexandre Volkoff, 1926)
Casanova (René Barbéris, 1933)
Casanova (Steno, 1954)
Casanova de Fellini
Casanova le petit
Casanova Variations**
Casanova, un adolescent à Venise
Casbah (John Berry, 1948)
Casbah (John Cromwell, 1938)
Case Against Brooklyn (The)*
Case départ**
Case of the Curious Bride (The)
Caserne en folie (La)
Cash on Demand**
Cash-cash
Cash*
Cashback*
Casier judiciaire
Casimir
Casino
Casino de Paris
Casino Royale (John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish,
Joseph McGrath, 1967)
Casino Royale (Martin Campbell, 2006)*
Casper (Brad Silberling, 1995)
Casper (Isadore Sparber, Seymour Kneitel, 1946-1959)
Casque bleu
Casque d’Or
Casse (Le)
Casse de Central Park (Le)**
Casse du siècle (Le)**
Casse-cou (Le)
Casse-Noisettes et ses copains
Casse-pieds (Les)
Casse-tête chinois (Le)**
Casse-tête chinois pour le judoka*
Cassette (La)
Casseurs de gangs (Les)
Casta diva
Castagne (La)
Castiglione (La)
Castle of Fu-Manchu (The)**
Castle on the Hudson
Cat, The Reverend and the Slave**
Catacombes**
Catch 22
Catchfire
Catherine de Russie, voir Grande Catherine (La)
Catlow
Catwoman
Cauchemar
Cauchemar à Daytona Beach
Cauchemar de Darwin (Le)*
Cauchemar de Dracula (Le)
Cauchemars et superstitions**
Cauchemars naissent la nuit (Les)
Caught
Cause toujours !
Cause toujours mon lapin*
Cause toujours, tu m’intéresses
Cavalcade (Steve Suissa, 2005)*
Cavalcade (Frank Lloyd, 1933)
Cavalcade d’amour
Cavalcade des heures (La)
Cavale (La)
Cavale des fous (La)
Cavale sans issue
Cavale, voir Un couple épatant
Cavalerie héroïque
Cavaleur (Le)
Cavalier au masque (Le)
Cavalier de Croix-Mort (Le)/Une aventure de Vidocq
Cavalier de la mort (Le)
Cavalier du crépuscule (Le)
Cavalier du désert (Le)
Cavalier du Kansas (Le)
Cavalier électrique (Le)
Cavalier fantôme (Le)
Cavalier Lafleur (Le)
Cavalier masqué (Le)
Cavalier Miracle (Le)*
Cavalier noir (Le) (Gilles Grangier, 1944)
Cavalier noir (Le) (Notice refaite)**
Cavalier noir (Le) (Roy Baker, 1960)
Cavalier traqué (Le)
Cavaliers (Les) (John Ford, 1959)
Cavaliers (Les) (John Frankenheimer, 1970)
Cavaliers de l’Apocalypse (Les)*
Cavaliers de l’enfer (Les)
Cavaliers de l’orage (Les)
Cavaliers du crépuscule (Les)
Cavaliers du destin (Les)*
Cavaliers rouges (Les)*
Cavalleria rusticana
Cave est piégé (Le)
Cave se rebiffe (Le)
Caverne des hors-la-loi(La)
Caves du Majestic (Les)
Cayenne Palace
Ce bon vieux Sam
Ce cher intrus
Ce cher mois d’août*
Ce cher Victor
Ce coquin d’Anatole
Ce jour-là
Ce lieu sans limites
Ce monde à part
Ce n’est pas moi
Ce n’est pas un péché, voir Belle of the Nineties
Ce n’est qu’un au revoir (John Ford, 1955)
Ce n’est qu’un au revoir (Frank Borzage, 1944)
Ce plaisir qu’on dit charnel
Ce que femme veut (Gérard Jurne !, 1992)
Ce que femme veut (Walter Lang, 1936)
Ce que je sais d’elle d’un simple regard*
Ce que je sais de Lola*
Ce que mes yeux ont vu – Le mystère Watteau*
Ce que savait Morgan
Ce que veulent les femmes
Ce qui nous lie**
Ce répondeur ne prend pas de message
Ce sacré confrère**
Ce sacré grand-père*
Ce sacré z’héros**
Ce sentiment de l’été**
Ce soir ou jamais
Ce soir, je dors chez toi*
Ce vieux rêve qui bouge
Ceci est mon corps
Ceci est mon sang, voir Thirst – Ceci est mon sang*
Cecil B. Demented
Cécile est morte
Cécilia (La)
Ceddo
Ceinture noire
Cela s’appelle l’aurore
Celebrity
Céleste
Célibataire (Le)
Céline
Céline et Julie vont en bateau
Cell (The)
Celle que j’aime**
Celles qu’on n’a pas eues
Celles qui aimaient Richard Wagner**
Cellini, l’or et le sang*
Cellular
Celluloid Closet (The)
Celui par qui le scandale arrive
Celui qui doit mourir
Celui qui n’existait pas**
Cemetery of Splendor**
Cendre et diamant
Cendres
Cendres du temps (Les)
Cendres d’Angela (Les)
Cendres du paradis (Les)
Cendres et sang*
Cendrillon (Tex Avery, 1945)
Cendrillon (Branagh)**
Cendrillon (Wilfred Jackson, Clyde Geronimi, Hamilton Luske, 1950)
Cendrillon et le prince (pas trop) charmant*
Cent blagues
Cent briques et des tuiles
102 dalmatiens
Cent dollars pour un shérif
Cent et une nuits (Les)
Cent francs l’amour
Cent fusils (Les)
Cent jours (Les)
Cent jours à Palerme
Cent mille dollars au soleil
Cent mille dollars pour Ringo
Cent pas (Les)
100 % Arabica*
Cent pour cent cachemire**
187, code meurtre*
Cent un dalmatiens (Les)
101 Reykjavik
120, rue de la Gare
125, rue Montmartre
Cent-vingt sept heures**
Centenaire (Le)
Centennial Summer
Center Stage
Central Airport*
Central do Brasil
Centre du monde (Le)
Centre Terre septième continent
Centurion (Le)**
Centurions (Les)
Cercle (Le) (Frank Borzage, 1925)
Cercle (Le) (Gore Verbinski, 2002)
Cercle (Le) (Jafar Panahi, 2000)
Cercle de feu (Le)
Cercle des amies (Le)
Cercle des intimes (Le)
Cercle des poètes disparus (Le)
Cercle infernal (Le) (Henry Hathaway, 1955)
Cercle infernal (Le) (Richard Loncraine, 1977)
Cercle intime
Cercle noir (Le)
Cercle parfait (Le)
Cercle rouge (Le)
Cercueil vivant (Le)
Cérémonie (La) (Claude Chabrol, 1995)
Cérémonie (La) (Laurence Harvey, 1963)
Cérémonie (La) (Nagisa Oshima, 1971)
Cérémonie d’amour
Cérémonie secrète
Cerf-volant (Le)
Cerf-volant bleu (Le)
Cerfs-volants de Kaboul (Les)**
Cerisaie (La)
Cerise**
Cernent Garden (The)
Cerro torre/Le cri de la roche
Certaines nouvelles
Certains l’aiment chaud
Certains l’aiment froide
Cerveau (Le)
Cerveau d’acier (Le)
Cerveaux de rechange, voir Man Who Changed His Mind (The)
Ces dames préfèrent le mambo
Ces sacrées vacances
Ces amours là**
Ces dames aux chapeaux verts
Ces garçons qui venaient du Brésil
Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de
Ces messieurs-dames
Ces messieurs de la famille
Ces messieurs de la santé
César
César Borgia*
César doit mourir**
César et Cléopâtre
César et Rosalie
Cet âge ingrat
Cet amour-là
Cet homme est dangereux
Cet homme est un requin
Cet obscur objet du désir
Cette femme-là
Cette nuit ou jamais (Daniel Schmid, 1973)
Cette nuit ou jamais (Robert Wise, 1957)
Cette nuit-là
Cette sacrée gamine
Cette sacrée vérité
Cette sale terre
Cette terre qui est mienne
Cette vieille canaille*
Ceux de chez nous (Sacha Guitry, 1914-1915)
Ceux de chez nous (Sydney Gilliat, Frank Launder, 1943)*
Ceux de Cordura
Ceux de demain
Ceux de la montagne
Ceux de la zone
Ceux de Novgorod, voir Un brave garcon*
Ceux du « Viking »
Ceux du ciel**
Ceux du rivage
Ceux du voyage
Ceux qui m’aiment prendront le train
Ceux qui restent*
Ceux qui servent en mer
Cézanne et moi**
Chacal
Chacal (Le)
Chacun pour soi
Chacun cherche son chat
Chacun pour toi
Chacun sa chance
Chacun sa nuit*
Chacun son cinema*
Chacun son tour
Chacun son tour**
Chafika et Metwalli
Chagrin et la pitié (Le)
Chagrins d’am our (Frank Borzage, 1941)
Chagrins d’amour (Sidney Franklin, 1922)
Chagrins de Satan (Les)
Chaîne (La)
Chaînes conjugales
Chaînes du destin (Les)
Chaînes du sang (Les)
Chaînes invisibles
Chaînes/Les sexes enchaînés
Chaînon manquant (Le)
Chair (La)
Chair de l’orchidée (La)
Chair de poule
Chair du diable (La)
Chair est faible (La)
Chair et le diable (La)
Chair et le sang (La)
Chaise vide (La)
Chaises musicales**
Chaleur du sein (La)
Chaleur et poussière
Chamade (La)
Chamane
Chamanka
Chambre 1408*
Chambre à part
Chambre ardente (La)
Chambre avec vue
Chambre bleue (La)**
Chambre 108
Chambre d’hôtel
Chambre de l’évêque (La)
Chambre des horreurs (La)
Chambre des magiciennes (La)
Chambre des morts (La)*
Chambre des officiers (La)
Chambre des tortures (La)
Chambre du fils (La)
Chambre indiscrète (La)
Chambre interdite (La)**
Chambre no 13
Chambre obscure (La)
Chambre tranquille (La)
Chambre 13
Chambre verte (La)
Champ d’honneur
Champagne Charlie
Champignon (Le)
Champion du régiment (Le)
Champion (Le) (Franco Zeffirelli, 1979)
Champion (Le) (King Vidor, 1931)
Champion (Le) (Mark Robson, 1949)
Chance d’être femme (La)
Chance de ma vie (La), voir Me, Myself. I
Chance et l’amour (La)
Chandralekha
Chandu le magicien
Chang
Change pas de main
Change-moi ma vie
Changement au village*
Changement d’adresse*
Changement d’habitudes
Chanson d’avril
Chanson d’une nuit (La)*
Chanson de l’adieu (La)
Chanson de Roland (La)
Chanson du passé (La)
Chanson du désert (La)**
Chanson du souvenir (La) (Serge de Poligny, 1936)*
Chanson du souvenir (La) (Charles Vidor, 1945)
Chanson éternelle (La)
Chanson païenne (Robert Aiton, 1950)
Chanson païenne (W.S. Van Dyke, 1929)
Chansons d’amour (Les)*
Chansons de Paris*
Chansons du 2e étage
Chansons que mes frères m’ont apprises (Les)**
Chant de l’exilé (Le)
Chant d’hiver (Le)**
Chant de Bernadette (Le)
Chant de l’amour triomphant (Le)*
Chant de la fidèle Chunhyang (Le)
Chant de la fleur écarlate (Le)**
Chant de la mer (Le)**
Chant de la vie (Le)*
Chant des insectes (Le) – Rapport d’une momie*
Chant des mariées (Le)*
Chant des oiseaux (Le) (Albert Serra, 2007)*
Chant des oiseaux (Le) (Jorge Sanjines, 1995)
Chant des sirènes (Le)
Chant du monde (Le)
Chant du bandit (Le)
Chant du Danube (Le)
Chant du départ (Le)
Chant du loup (Le)
Chant du marin (Le)
Chant du Missouri (Le)
Chantage (Alfred Hitchcock, 1929)
Chantage (Guy Lefranc, 1955)
Chantage (Le)*
Chantage à la drogue
Chantage au meurtre
Chante mon amour
Chante ton bac d’abord**
Chanteur de jazz (Le) (Alan Crosland, 1927)
Chanteur de jazz (Le) (Michael Curtiz, 1953)
Chanteur de jazz (Le) (Richard Fleischer, 1980)
Chanteur de Mexico (Le)
Chanteur inconnu (Le)
Chanteuse de pansori (La)
Chanteuse et le milliardaire (La)*
Chantons quand même !
Chantons sous la pluie
Chantons sous l’Occupation
Chantrapas**
Chants de Mandrin (Les)**
Chants du pays de ma mère (Les)
Chaos (Coline Serreau, 2001)
Chaos (Le)*
Chaos (Tony Giglio, 2005)*
Chaos**
Chapeau de New York (Le)
Chapeau melon et bottes de cuir**
Chapelier et son château (Le)
Chaplin
Chaque chose en son temps
Chaque jour a son secret
Chaque jour que Dieu fait**
Chaque soir à 9 heures**
Charade
Charbonnier (Le)
Charbons ardents
Charge victorieuse (La)
Charge de la 8’ brigade (La)
Charge de la brigade légère (La) (Michael Curtiz, 1936)
Charge de la brigade légère (La) (Tony Richardson, 1968)
Charge de Syracuse (La)
Charge des brigands (La)
Charge des cosaques (La)
Charge des tuniques bleues (La)
Charge fantastique (La)
Charge héroïque (La)
Charge sur la rivière rouge (La)
Chariots de feu (Les)
Charlatan (Le) (Ali Abdel K. halik, 1989)
Charlatan (Le) (Edmund Goulding, 1947)
Charlemagne
Charles mort ou vif
Charley Chase Follies
Charley le borgne* Charley rate son mariage
Charlie Bubbles
Charlie Bravo
Charlie Chan à l’Opéra
Charlie Chan en Égypte**
Charlie et la chocolaterie*
Charlie et ses deux nénettes
Charlie et ses drôles de dames
Charlot à la banque
Charlot cambrioleur
Charlot chef de rayon
Charlot chez l’usurier/L’usurier
Charlot émigrant
Charlot et le comte
Charlot et le masque de fer
Charlot fait une cure
Charlot joue Carmen
Charlot machiniste
Charlot patine
Charlot policeman
Charlot pompier
Charlot rentre tard
Charlot s’évade
Charlot soldat
Charlot violoniste
Charlots contre Dracula (Les)
Charlotte for Ever
Charly (Isild Le Besco, 2007)*
Charly (Ralph Nelson, 1968)
Charmant garçon
Charmants garçons
Charme discret de la bourgeoisie (Le)
Charmes de l’existence (Les)
Charognards (Les)
Charrette fantôme (La) (Julien Duvivier, 1939)
Charrette fantôme (La) (Victor Sjêistrêim, 1920)
Charro
Charron (Le)
Chartreuse de Parme (La)
Charulata
Chaser (The)*
Chasse (La) (Carlos Saura, 1965)
Chasse (La) (WilliamFriedkin, 1979), voir Cruising
Chasse à l’homme (Fritz Lang, 1941)
Chasse à l’homme (John Woo, 1993)
Chasse à mort
Chasse à l’homme (La)
Chasse à la drogue
Chasse au diplôme (La)
Chasse au gang
Chasse au lion à l’arc (La)
Chasse aux espions
Chasse aux mouches (La)
Chasse aux sorcières (La)
Chasse aux papillons (La)
Chasse royale (La)
Chasse sauvage du roi Stakh (La)
Chasse tragique
Chasses du comte Zarojf (Les)/La chasse du comte Zarojf
Chasseur (Le)
Chasseur (Le)**
Chasseur blanc, cœur noir
Chasseur de baleines (Le)
Chasseur de chez Maxim’s (Le)
Chasseur de prime
Chasseur et la reine Des glaces (Le)**
Chasseurs (Les)
Chasseurs de scalps (Les)
Chaste Suzanne (La)
Chat (Le)
Chat à neuf queues (Le)
Chat botté (Le)
Chat connaît l’assassin (Le)
Chat croque les diamants (Le)*
Chat dans le sac (Le)
Chat du rabbin (Le)**
Chat et la souris (Le)
Chat-fantôme : le mur maudit (Le)
Chat miaulera trois fois (Le)
Chat misanthrope (Le)
Chat noir (Le) (Edgar G. Ulmer, 1934)
Chat noir (Le) (Lucio Fulci, 1981)
Chat noir, chat blanc
Chat Potté (Le)**
Chat qui vient de l’espace (Le)
Chat sauvage (Le)
Château (Le)*
Château ambulant (Le)
Château dans le ciel (Le)
Château dans les Flandres (Le)/Manoir en Flandre
Château de l’araignée (Le)
Château de la dernière chance (Le)
Château de la pureté (Le)
Château de la terreur (Le)
Château de ma mère (Le), voir Gloire de mon père (La)
Château de verre (Le)
Château de Vogelod (Le), voir Découverte d’un secret (La)
Château des amants maudits (Le)
Château des Carpathes (Le)**
Château des quatre obèses (Le)
Château des singes (Le)
Château du dragon (Le)
Château en Suède
Château sous le vent et les nuages (Le)
Châteaux en Espagne*
Châtelaine du Liban (La)
Châtiment (Le)
Châtiments (Les)*
Chatouille-moi
Chatrak**
Chats persans (Les)*
Chats persans**
Chatte (La)
Chatte à deux têtes (La)
Chatte andalouse (La)*
Chatte des montagnes (La)
Chatte sort ses griffes (La)
Chatte sur un toit brûlant (La)
Chattes (Les)
Chaud lapin (Le)
Chaussons rouges (Les)
Chaussure à son pied
Chauve-souris (La)
Che : 1re partie, L’Argentin ; 2e partie, Guerilla*
Che !
Cheeky*
Cheeseburger Film Sandwich
Chef d’orchestre (Le)
Chef d’orchestre illusionniste (Le), voir Magical Maestro
Chef de gare (Le), voir Stazione (La)
Chef de patrouille
Chef de réseau
Cheikh (Le)
Chelsea Girls (The)
Chemin d’Ernoa (Le)
Chemin de Damas (Le)
Chemin de l’espérance (Le)
Chemin de l’honneur (Le)
Chemin de la vie (Le)
Chemin de Rio (Le)/Cargaison blanche
Chemin des écoliers (Le)
Chemin des étoiles (Le)
Chemin du ciel (Le)
Chemin du paradis (Le)
Chemin qui mène à Chang-Song (Le)
Cheminot (Le), voir Disque rouge (Le)
Chemins dans la nuit (Les)
Chemins de Katmandou (Les)
Chemins de l’oued (Les)
Chemins de la gloire (Les)
Chemins de la haute ville (Les)
Chemins de la liberté (Les)**
Chemins de traverse
Chemins sans loi
Chemises rouges (Les)**
Chêne (Le)
Chèque au porteur
Cher disparu (Le)
Cher frangin
Cher papa
Chercheurs d’or
Chercheuses d’or 1933
Chercheuses d’or 1935
Chercheuses d’or 1937
Chercheuses d’or à Paris
Cherchez Hortense**
Chère Elena Sergueïevna
Chère Emma
Chère inconnue
Chère Louise
Chère Martha
Chergui (El)/ Le silence violent
Chéri (Pierre Billon, 1950)
Chéri (Stephen Frears, 2009)*
Chéri ne Jais pas le zouave
Chéri-Bibi
Chéri-Bibi
Chéri, divorçons*
Chérie de Jupiter (La)
Chérie, j’ai rétréci les gosses*
Chérie, je me sens rajeunir
Chérie, recommençons !
Cherokee
Cherry Falls
Cheval d’orgueil (Le)
Cheval de bois (Le)**
Cheval de fer (Le)
Cheval de guerre (Le)**
Cheval de Turin (Le)**
Cheval qui pleure (Le)
Cheval venu de la mer (Le)
Chevalier
Chevalier Belle Épée (Le)
Chevalier blanc (Le)
Chevalier de l’asphalte
Chevalier de la nuit (Le)
Chevalier de la vengeance (Le)
Chevalier de Maupin (Le)
Chevalier de Pardaillan (Le)
Chevalier des sables (Le)
Chevalier du roi (Le)
Chevalier du stade (Le)
Chevalier mystérieux (Le)
Chevalier noir (Le) (Christopher Nolan, 2008)*
Chevalier noir (Mario Bonnard, 1940)
Chevalier sans armure (Le)
Chevaliers blancs (Les)**
Chevaliers de la table ronde (Les)
Chevaliers du ciel (Les) (Gérard Pirès, 2005)*
Chevaliers du ciel (Les) (Michael Curtiz, 1940)
Chevaliers du démon (Les)
Chevaliers du Texas (Les)
Chevaliers teutoniques (Les)
Chevauchée avec le diable
Chevauchée avec le diable (La)**
Chevauchée de l’honneur (La)
Chevauchée de Jeu (La), voir Lighthorsemen
Chevauchée de la vengeance (La)
Chevauchée des bannis (La)
Chevauchée des morts vivants (La)
Chevauchée des outlaws (La)
Chevauchée des sept mercenaires (La)
Chevauchée du retour (La)
Chevauchée fantastique (La)
Chevauchée sauvage (La)
Chevauchée terrible (La)**
Chevauchées avec le diable
Chevaux de bois
Chevaux de Dieu (Les)**
Chevaux de feu (Les)
Chevelure (La)
Cheveux d’or (Les), voir Éventreur (L’)
Chèvre (La)
Chèvre d’or (La)
Cheyenne
Cheyennes (Les)
Chez les heureux du monde
Chicago (Rob Marshall, 2002)
Chicago (Tay Garnett, 1931)
Chicago 1929
Chicago Digest
Chicago Joe et la showgirl
Chicanas, chasseur de têtes
Chicken Run
Chickens Come Home
Chicos (Los)
Chidambaram
Chien jaune (Le)
Chien de monsieur Michel (Le)
Chien de pique
Chien des Baskerville (Le) (Hickox)**
Chien des Baskerville (Le) (Sidney Lanfield, 1939)
Chien des Baskerville (Le) (Terence Fisher, 1959)
Chien du jardinier (Le)
Chien enragé
Chien jaune de Mongolie (Le)**
Chien, le général et les oiseaux (Le)
Chienne (La)
Chiens (Les)
Chiens de guerre (Les)
Chiens de paille
Chiens égarés*
Chiens perdus sans collier
Chiens, à vous de crever !
Chiffonniers d’Emmaüs (Les)
Chignon d’Olga (Le)
Child of Divorce
Chille,
Chilly Willy
Chimère
China
China Doll
China Gate
China Girl
China Sky
Chinatown
Chinatown Nights/Les nuits de Chinatown
Chine, ma douleur (niu peng)
Chine, voir Chung kuo-cina
Chinese Box
Chinese Boxes
Chinois à Paris (Les)
Chinoise (La)
Chirurgiens
Chisum
Chittagong, dernière escale
Chloé**
Chobizenesse
Choc
Choc (Le)
Choc des étoiles (Le)
Choc des mondes (Le) Choc des titans (Le)
Choc des Titans (Le) (Le Terrier)**
Choc en retour*
Chocolat
Chocolat**
Chocolat (Le)
Chœur de Tokyo (Le)
Choix (Le)
Choix de Luna (Le)**
Choix de Sophie (Le)
Choix des armes (Le)
Choix des seigneurs (Le)
Chok Dee*
Chômeur de Clochemerle (Le)**
Choose Me
Chop Shop*
Choristes (Les)
Chorus Line
Chorus**
Chose d’un autre monde (La)
Chose surgie des ténèbres (La)
Choses de l’amour (Les)
Choses de la vie (Les)
Choses secrètes
Chotard et Cie
Chou-chou du professeur (Le)
Chouans (Les)
Chouans !
Chouchou
Chouette équipe (La)
Chouf**
Choupinet
Christ interdit (Le)
Christ s’est arrêté à Éboli (Le)
Christian
Christine (Carpenter)
Christine (Gaspard-Huit)
Christine se marie
Christmas*
Christmas Story
Christmas Story, la véritable histoire du Père Noël*
Christophe Colomb (John Glenn, 1992)
Christophe Colomb (David McDonald, 1949)
Christophe Colomb, l’énigme*
Christophe Colomb, voir 1492. Christophe Colomb (Ridley Scott, 1992)
Chromosome 3
Chronique d’un scandale*
Chronique d’Anna Magdalena Bach
Chronique d’un amour
Chronique d’un été
Chronique d’une mort annoncée
Chronique d’un homicide**
Chronique de Grieshuus (La)
Chronique de mon vagabondage
Chronique des années de braise
Chronique des événements amoureux
Chronique des pauvres amants (La)
Chronique mondaine
Chroniques de Riddick (Les)
Chroniques de Tchernobyl (Les)**
Chroniques martiennes
Chronopolis
Chrysalis*
Chtchors
Chubasco le rebelle
Chuchoteurs (Les)
Chuck and Buck
Chuck Berry
Chuka le redoutable
Chucky la poupée de sang*
Chuncho (El)
Chung kuo-cina/ La Chine
Chungking Express
Churchill**
Chut !
Chut… Chut chère Charlotte
Chute (La) (Leopoldo Torre Nilsson, 1959)
Chute (La) (Oliver Hirschbiegel, 1997)
Chute (La) (Ruy Guerra, 1978)
Chute d’un caïd (La)
Chute de Berlin (La)
Chute de l’Empire romain (La)
Chute de la Maison Blanche (La)**
Chute de la maison Usher (La) (Roger Corrnan, 1960)
Chute de la maison Usher (La) (Yvan Barnett, 1948)
Chute de la maison Usher (La) (Jean Epstein, 1928)
Chute de Londres (La)**
Chute des feuilles (La)
Chute des héros (La)
Chute du faucon noir (La)
Chute du tyran (La)
Chute libre
Ciao Stefano*
Cible (La), voir Targets
Cible émouvante
Cible étoilée (La)
Cible humaine (La)/ L’homme aux abois
Cible hurlante (La)
Cible vivante (La)
Ciboulette
Cicatrice (La)
Cicatrice intérieure (La)
Cicatrices de Dracula (Les)
Cid (Le)
Ciel attendra (Le)**
Ciel d’enfer
Ciel de lit (Le)
Ciel de Paris (Le)
Ciel est à nous (Le)
Ciel est à vous (Le)
Ciel est rouge (Le)
Ciel peut attendre (Le) (Ernst Lubitsch, 1943)
Ciel peut attendre (Le) (Warren Beatty, 1978)
Ciel pur
Ciel rouge
Ciel sans étoiles
Cielito (El)*
Ciénaga (La)
Cigala (La)
Cigale (La)
Cigalon
Cimarron
Cimetière des voitures (Le)
Cinderella
Cinéma de papa (Le)
Cinéma mon amour**
Cinema paradiso
Cineman*
Cinematon
Cinglée**
Cinq cartes à abattre
(500) jours ensemble*
588, rue Paradis
Cinq de la rue Barska (Les)
Cinq derniers jours (Les)
Cinq éclaireurs (Les)
Cinq et la peau
Cinq femmes à abattre
5x2
Cinq femmes autour d’Utamaro
Cinq femmes marquées
Cinq fusils à l’Ouest
Cinq gars pour Singapour
Cinq gentlemen maudits (Les)
Cinq heures de terreur*
Cinq hommes armés
Cinq hors-la-loi (Les)
Cinq jours ce printemps-là
Cinq jours en juin
Cinq légendes**
Cinq mariages à l’essai
Cinq mille doigts du docteur T. (Les)
Cinq mille dollars mort ou vif
Cinq pièces faciles
Cinq pistolets roses
5 % de risques
Cinq secrets du désert (Les)
Cinq semaines en ballon
Cinq sens (Les)
Cinq soirées
Cinq sous de Lavarède (Les)
Cinq survivants (Les)
Cinq tulipes rouges
Cinquante nuances de Grey**
Cinquante-cinq jours de Pékin (Les)
Cinquante-huit minutes pour vivre
56, rue Pigalle
Cinquième colonne
Cinquième commando (Le)
Cinquième élément (Le)
Cinquième empire (Le)*
Cinquième mousquetaire (Le)
Cinquième victime (La)
Cinquième pouvoir (Le)**
Ciociara (La)
Circle of Two*
Circonstances atténuantes
Circuit Carole
Circulez, y a rien à voir
Circus
Cirque (Le) (Charlie Chaplin, 1927)
Cirque (Le) (frnka, 1951)
Cirque des horreurs (Le)
Cirque des vampires (Le)*
Cirque fantastique (Le)
Cirque infernal (Le)
Cisco Kid
Citadelle (La) (Mohamed Chouikh, 1988)
Citadelle (La) (King Vidor, 1938)
Citadelle assiégée (La)*
Citadelle du silence (La)
Cité de Dieu (La)
Cité de l’indicible peur (La)/La grande frousse
Cité de l’ombre*
Cité de la joie (La)
Cité de la peur (La) (Alain Chabat, 1994)
Cité de la peur (La) (Sidney Lanfield, 1948)
Cité de la violence (La)
Cité des dangers (La)
Cité des enfants perdus (La)
Cité des femmes (La)
Cité des hommes (La)*
Cité des lumières (La)
Cité des tueurs (La)**
Cité disparue (La)
Cité enfeu*
Cité foudroyée (La)
Cité interdite (La)*
Cité pétrifiée (La)
Cité sans voiles (La)
Cité sous la mer (La)
Cités de la plaine
Citizen
Citizen Dog*
Citizen Kane
Citoyen de nulle part
Citronniers (Les)*
City Hall
City of Crime
City of Hope
City of the Dead
Civilisation
Clair de femme
Clair de terre
Claire Dolan
Clairières de lune (Les)*
Clairons du Poney Express (Les)
Clairons sonnent la charge (Les)
Clameurs se sont tues (Les)
Clan (Le) (Gaël Morel, 2004)
Clan (Le) (Mika Kaurismaki, 1984)
Clan Abe (Le)
Clan des irréductibles (Le)
Clan des MacMasters (Le)*
Clan des Siciliens (Le)
Clandestins (Les)
Clara de Montargis
Clara et les chics types
Clara et moi
Clara*
Clash**
Classe 1984
Classe 44
Classe de composition (La)
Classe de neige (La)
Classe ouvrière va au paradis (La)
Classe tous risques
Claudine
Claudine à l’école
Clay Pigeon (The)
Clé (La) (Carol Reed, 1958)
Clé (La) (Ibrahlm Forouzesh, 1987)
Clé (La) (Tinto Brass, 1983)
Clé de verre (La) (Frank Tuttle, 1935)
Clé de verre (La) (Stuart Heisler, 1942)
Clé sur la porte (La)
Clean
Clean Shaven
Cleaner*
Clef (La)*
Clefs de la maison (Les)
Clément
Clémentine chérie
Clémentine tango
Cléo de 5 à 7
Cléopâtre (Cecil B. DeMille, 1934)
Cléopâtre (Joseph L. Mankiewicz, 1963)
Clepsydre (La)
Clérambard
Clerks
Clerks 2*
Clés de bagnole (Les)
Clés du paradis (Les)
Clés du royaume (Les)
Click*
Client (Le)
Client (Le)**
Cliente*
Cliffhanger/Traque au sommet
Climats (Les)*
Climax (The)
Clive of Jndia
Clochard de Beverly Hills (Le)
Cloche a sonné (La)*
Clochemerle
Cloches de Sainte-Marie (Les)
Cloches de Silésie (Les)
Clock (The)/ L’horloge
Clockwise
Cloclo**
Clones*
Close
Closed circuit**
Cloud Atlas**
Clown (The)
Clown Bux (Le)
Clown est roi (Le)
Clowns (Les)
Club (The)*
Club de femmes
Club des aristocrates (Le)
Club des chômeurs (Le)**
Club des empereurs (Le)
Club des ex (Le)
Club des monstres (Le)
Club des soupirants (Le)
Club des trois (Le) (Browning)
Club des trois (Le) (Conway)**
Coach (Le)*
Coast Guards*
Cobra**
Cobra
Cobra de Shanghai (Le)
Cobra verde
Coca-Cola Kid
Cocagne
Coccinelle à Mexico (La)
Coccinelle à Monte Carlo (La)
Cochon (Le)
Cochon de Gaza (Le)**
Cochons et cuirassés/ Fi/les et gansters
Cocktail
Cocktails et homicides
Coco*
Coco avant Chanel*
Coco Chanel & Igor Stravinsky*
Cocoon
Cocorico, monsi eur Poulet
Code a changé (Le)*
Code criminel (Le)
Code inconnu
Code Mercury*
Codine
Cœur battant (Le)
Cœur bleu*
Cœur capricieux
Cœur d’Apache
Cœur d’encre*
Cœur de coq
Cœur de métisse
Cœur de père**
Cœur de tonnerre
Cœur de verre
Cœur des hommes (Le)
Cœur des hommes 2 (Le)**
Cœur des hommes 3 (Le)*
Cœur des lilas
Cœur du guerrier (Le)
Cœur est un chasseur solitaire (Le)
Cœur fantôme (Le)
Cœur fidèle*
Cœur fou (Le)*
Cœur immortel (Le)
Cœur nous trompe (Le)*
Cœur pur
Cœur révélat eur (Le)
Cœur sur la main (Le)
Cœur sur mer
Cœurs*
Cœurs brûlés
Cœurs captifs (Les)
Cœurs du monde
Cœurs flambés
Cœurs insondables, voir Mon passé défendu
Cœurs joyeux
Cœurs perdus*
Cœurs verts (Les)
Coffee and Cigarettes
Coffret de laque (Le)
Coffy, la panthère noire de Harlem
Cogan**
Coiffeur pour dames
Coincée
Coïncidences*
Cold Fever
Cold in July**
Colère d’Achille (La)
Colère de Dieu (La)
Colère des dieux (La)
Colère des Titans (La)**
Colère d’un homme patient (La)**
Colère froide
Colère noire
Collants noirs (Les)
Collateral
Collection Ménard (La)
Collectionneur (Le)
Collectionneuse (La)
Collège endiablé (Le)**
Collège swing
Collier de chanvre (Le)
Collier de fer (Le)
Collier perdu de la colombe (Le)
Colline a des yeux (La) (Alexandre Aja, 2006)*
Colline a des yeux (La) (Wes Craven, 1977)
Colline a des yeux II (La) (Wes Craven, 1984)
Colline de l’adieu (La)
Colline des bottes (La)/Trinita va tout casser
Colline des hommes perdus (La)
Colline des potences (La)
Collines brûlantes
Collines de la terreur (Les)
Collision*
Colomba (Sévérac)**
Colomba
Colombiana**
Colonel Blimp
Colonel Chabert (Le) (René Le Hénalf, 1943)
Colonel Chabert (Le) (Yves Angelo, 1994)
Colonel Durand (Le)
Colonel Effingham’s Raid*
Colonel Redl
Color of Night
Colorado
Colorado Saloon
Colors
Colosse de Rhodes (Le)
Colosse de Rome**
Colpire al cuore
Colt 45
Colt 45 (Fabrice de Wetz)**
Colter Craven Story (The)
Colts au soleil**
Colts de l’or noir**
Colts de la violence**
Colts des sept mercenaires (Les)
Coluche, l’histoire d’un mec*
Comanche
Comanche Station
Comancheria**
Comancheros (Les)
Comanches passent à l’attaque (Les)
Combat à l’Ouest
Combat dans l’île (Le)
Combat du capitaine Newman (Le)
Combat eternal*
Combat mortel de Tarzan (Le)
Combat ordinaire (Le)**
Combattants (Les)**
Combattants de la nuit (Les)
Combien tu m’aimes ?*
Come-back (Le)*
Comedian Harmonists
Comédie !
Comédie d’amour
Comédie d’été
Comédie de Dieu (La)
Comédie de l’innocence (La)
Comédie du bonheur (La)
Comédie du travail (La)
Comédie érotique d’une nuit d’été
Comédien (Le) (Christian de Chalonge, 1996)
Comédien (Le) (Sacha Guitry, 1947)
Comédiennes
Comédiens (Les) (Juan Antonio Bardem, 1953), voir Comicos
Comédiens (Les) (Pabst, 1941)
Comédiens (Les) (Peter Glenville, 1967)
Comedy of Terrors (The)
Comicos/Les comédiens
Coming Aport
Coming up Roses
Commando (Ian Sharp, 1981)
Commando (Mark Lester, 1986)
Commando dans la Gironde**
Commando dans la mer du Japon
Commando de destruction
Commando de la mort (Le)
Commando de Sa Majesté (Le)
Commando des morts-vivants (Le)*
Commando des tigres noirs (Le)*
Commando en Corée
Commando frappe à l’aube (Le)
Commando intrépide (Le)
Commando sur le Yang-Tsé
Commando sur Rhodes
Commando sur Saint-Nazaire
Commandos*
Commandos passent à l’attaque (Les)
Commare secca (La)
Comme des rois
… Comme elle respire
Comme des voleurs (À l’est)*
Comme la lune
Comme le vent**
Comme les anges déchusde la planète Saint-Michel
Comme les cinq doigts de la main**
Comme les grands
Comme si de rien n’était
Comme t’y es belle !*
Comme toi…
Comme ton père*
Comme tu me veux
Comme un aimant
Comme un avion**
Comme un boomerang
Comme un cheveu sur la soupe
Comme un chien enragé
Comme un homme**
Comme un homme libre
Comme un oiseau en cage, voir Fenêtre sur crime
Comme un oiseau sur la branche*
Comme un torrent
Comme un voleur
Comme une étoile dans la nuit*
Comme une fleur des champs
Comme une image
Commencez la révolution sans nous
Comment ça va ?
Comment claquer un million de dollars par jour
Comment épouser un millionnaire
Comment épouser un Premier ministre
Comment et le pourquoi (Le)
Comment font les gens
Comment j’ai fëté la fin du monde*
Comment j’ai gagné la guerre
Comment j’ai tué mon père
Comment Jaire partie de l’orchestre
Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)
Comment l’esprit vient aux femmes
Comment qu’elle EST
Comment réussir en amour
Comment réussir en amour sans se fatiguer
Comment réussir quand on est con et pleurnichard
Comment se débarrasser de son patron
Comment se Jaire larguer en 10 leçons
Comment se Jaire reformer*
Comment tuer le chien de son voisin
Comment tuer son boss**
Comment tuer un oncle à héritage
Comment tuer votre femme
Comment voler un million de dollars
Comment Yu-Kong déplaça les montagnes
Commis d’office**
Commissaire (La)
Commissaire San Antonio/Sale temps pour les mouches
Commissaire X traque les chiens verts
Commitments (The)
Commune (Paris 1871) (La)
Communiants (Les)
Communion solennelle (La)
Communion**
Compagne de voyage
Compagnes de Dracula (Les)/Dracula et les femmes vampires
Compagnes de la nuit (Les)
Compagnie des loups (La)
Compagnons de la gloire (Les)
Compagnons de la marguerite (Les)
Compagnons de la nouba (Les)
Compagnons de la Pomponette (Les)**
Compañeros*
Company
Company Men**
Company of Strangers (The)
Compartiment de dames seules
Compartiment tueurs
Compères (Les)
Complainte des pauvres (La)
Complainte du sentier (La)
Complexe du kangourou (Le)
Complexés (Les)
Complices (Les)
Complices (Mermoud)**
Complices de la dernière chance (Les)
Complot (Le) (Agnieszka Holland, 1988)
Complot (Le) (René Gainville, 1973)
Complot dans la jungle
Complot de famille
Complot diabolique du docteur Fu Manchu (Le)
Complots
Compromising Positions
Compte à rebours mortel
Compte sur moi, voir Stand by Me
Comptes à rebours
Comptoir (Le)
Comte de Monte-Cristo (Le) (Claude Autant-Lara, 1961)
Comte de Monte-Cristo (Le) (Henri Fescourt, 1928)
Comte de Monte-Cristo (Le) (Robert Vernay, 1942)
Comte de Monte-Cristo (Le) (Rowland Lee, 1997)
Comte Obligado (Le)
Comtesse (La)**
Comtesse aux pieds nus (La)
Comtesse blanche (La)*
Comtesse de Hong Kong (La)
Comtesse Dracula
Comtesse Monte-Cristo
Conan le barbare
Conan le destructeur
Conan**
Concert (Le)*
Concile d’amour (Le)
Concile de pierre (Le)*
Concours
Concours (Le)
Concurrence déloyale*
Condamné à être pendu
Condamné au silence
Condamné de la cellule 5**
Condamnés (Les)*
Condition de l’homme (La)
Condor (El)
Condorman
Conduct unbecoming**
Conducteurs du diable (Les)
Confession à un cadavre
Confession criminelle
Confession d’un commissaire de police au procureur de la République
Confession d’un enfant du siècle (La)**
Confession of a Pit Fighter**
Confessionnal (Le)
Confessions d’un barjo
Confessions d’un homme dangereux
Confessions d’un mangeur d’opium
Confessions d’un tueur
Confessions d’une accro du shopping*
Confiance règne (La)
Confidence
Confidences à un inconnu
Confidences pour confidences
Confidences sur l’oreiller
Confidences trop intimes
Confident de ces dames (Le)
Conflits
Conformiste (Le)
Confusion des genres (La)
Congo
Congo Bill roi de la jungle
Congo-express
Congorama*
Congrès des belles-mères (Le)
Congrès s’amuse (Le)
Conjuring Dossiers Warren**
Connasse Princesse des cœurs**
Conquérant (Le)
Conquérants (Les) (Cecil B. DeMille, 1917)
Conquérants (Les) (Michael Curtiz, 1939)
Conquérants (Les) (William Wellman, 1932)
Conquérants d’un nouveau monde (Les)
Conquérants de Carson City (Les)
Conquest of Cochise*
Conquête (La)**
Conquête de l’Ouest (La)
Conquête de l’air (La)**
Conquête de la planète des singes (La)
Conquête du pôle (La)
Conrack
Conscience vengeresse (La)
Conseil de famille
Conseiller (Le)**
Consentement mutuel
Conséquence (La)
Conséquences de l’amour (Les)*
Conspiracy (Apted)**
Conspiracy (The)**
Conspirateur du plaisir**
Conspirateurs (Les) (Jean Negulesco, 1944)
Conspirateurs (Les) (Luigi Magni, 1970)
Conspiration (La)**
Conspiratrices (Les)**
Constance aux enfers
Constant Gardener (The)*
Constantin le Grand
Constantine*
Consul honoraire (Le)
Contact*
Contagion**
Contamination
Conte cruel/ La torture par l’espérance
Conte d’automne
Conte d’été
Conte d’hiver
Conte de la folie ordinaire
Conte de printemps
Conte des chrysanthèmes tardifs
Conte des trois diamants (Le)
Contes cruels de la jeunesse
Contes d’Hoffmann (Les) (Michael Powell, Émeric Pressburger, 1951)
Contes d’Hojfmann (Les) (Max Neufeld, 1923)
Contes de Canterbury (Les)
Contes de l’horloge magique (Les)
Contes de la lune vague après la pluie (Les)
Contes de Terremer (Les)*
Contes fantastiques de Yotsuya (Kenji Misumi, 1959)
Contes fantastiques de Yotsuya (Nobuo Nakagawa, 1959)
Contes fantastiques de Yotsuya (Shiro Toyoda, 1965)
Contes fantastiques de Yotsuya : Le fantôme d’Oiwa
Contes fantastiques de Yotsuya (Keisuke Kinoshita, 1949)
Contes immoraux
Contes italiens**
Contes pervers*
Continent des hommes-poissons (Le)
Continent oublié (Le)
Continental Circus
Contrainte (La)
Contrat (Le) (Bruce Beresford, 2007)*
Contrat (Le) (Irvin)**
Contrat (Le) (Krzysztof Zanussi, 1980)
Contrat sur un terroriste
Contre toute attente
Contre une poignée de diamants
Contre-allée (La)
Contre-enquête (Franck Mancuso, 2007)*
Contre-enquête (Jean Faurez, 1946)
Contre-enquête (Sidney Lumet, 1990)
Contre-espionnage
Contre-espionnage (Lamac)**
Contre-espionnage à Gibraltar
Contrebande au Caire
Contrebandiers de Moonfleet (Les)
Contremaître Hassan (Le)
Contremaître vient en France (Le)*
Control*
Conversaciones con Marna*
Conversation secrète
Convict stage**
Convoi (Le)
Convoi (Le) (Schoendoerffer)**
Convoi de femmes
Convoi de la peur (Le)
Convoi des braves (Le)
Convoi maudit (Le)
Convoi sauvage (Le)
Convoi vers la Russie
Convoyeur (Le)
Convoyeurs attendent (Les)
Cookie
Cookie’s Fortune
Cool and Crazy
Cool World
Cop
Copacobana (Gree)*
Copacobana**
Copains (Les)
Copains d’abord (Les)
Copains d’Eddy Coyle (Les)
Copains du dimanche (Les)
Copie conforme
Copie conforme (Kiarostamie)**
Copie réduite
Coplan agent secret FX 18*
Coplan FX 18 casse tout
Coplan ouvre le feu à Mexico*
Coplan prend des risques Coplan sauve sa peau
Copland
Cops
Copycat
Coq chante deux fois (Le)
Coq du régiment (Le)
Coq en pale
Coquecigrole
Coquelicots (Les)
Coquelicots sur les murs (Les)
Coqueluche de Paris (La)
Coquille et le clergyman (La)
Cora terry
Coraline*
Corbeau (Le) (Bahram Beyzaë, 1977)
Corbeau (Le) (Henri-Georges Clouzot, 1943)
Corbeau (Le) (Louis Friedlander, 1935)
Corbeau (Le) (Roger Corman, 1962)
Corbeaux et moineaux
Corde (La)
Corde de sable (La)
Corde est prête (La)
Corde raide (La) (Jean-Charles Dudrumet, 1959)
Corde raide (La) (Richard Tuggle, 1984)
Cordes de la potence (Les)
Corentin ou les infortunes conjugales
Cornered
Corniaud (Le)
Corpo celesto**
Corporate**
Corps à cœur
Corps à corps
Corps de mon ennemi (Le)
Corps et le fouet (Le)
Corps impatients (Les)
Corps inflammables
Corps ouverts (Les)
Corps sauvages (Les)
Corpse Vanishes (The)
Corpset biens
Correspondant 17
Correspondant de guerre*
Corrida de la peur (La)
Corrida pour un espion
Corridor
Corridors of Blood
Corrupteur (Le) (Foley)
Corrupteur (Le) (Winner)
Corrupteurs (Les) (Brian Hutton, 1967)
Corrupteurs (Les) (Pierre Ramelot, 1942)
Corruption (La)
Corsaire de la reine (Le)
Corsaire rouge (Le)
Corsaires de l’espace (Les)
Corsaires de la terre (Les)
Corsaires du bois de Boulogne (Les)
Cortex*
Cortez (El)*
Corto Maltese : la cour secrète des arcanes
Corvette K-225
Cosa (La)
Cosa nostra
Cosaques (Les) (George Hill, 1928)
Cosaques (Les) (Victor Tourjansky, 1959)
Cosmopolis**
Cosmos
Cosmos (Zulawski)**
Costaud (Le)
Costaud des Batignolles (Le)
Costauds de la Husseiniyyeh (Les)
Costume (Le)
Cote 465
Côté cœur, côté jardin
Côte d’Adam (La)
Cote d’amour (La)
Côtelettes (Les)
Cottage à louer*
Cottage enchanté (Le)
Cotton Club
Cou de la girafe (Le)
Couilles de l’éléphant (Les)
Couleur de grenade
Couleur de l’argent (La)
Couleur de peau : miel**
Couleur des sentiments (La)**
Couleur du mensonge (La)
Couleur du paradis (La)
Couleur du vent (La)
Couleur pourpre (La)
Couleur qui tue (La)
Coulez le Bismarck !
Coulisses du pouvoir (Les)
Count the hours**
Count Yorga, vampire
Countdown*
Country Teacher*
Coup d’éclat*
Coup de bambou
Coup de chaud**
Coup de cœur
Coup de feu dans la nuit
Coup de foudre
Coup de foudre (Le)
Coup de foudre à Bollywood*
Coup de foudre à Manhattan
Coup de foudre à Notting Hill
Coup de foudre à Rhode Island*
Coup de fouet en retour
Coup de grâce (Le) (Volker Schlêindorff, 1976)
Coup de jeune
Coup de l’escalier (Le)
Coup de l’oreiller (Le)
Coup de sang*
Coup de sirocco (Le)
Coup de soleil, voir Sunburn
Coup de tête (Jean-Jacques Annaud, 1978)
Coup de tête (René Le Hénalf, 1943)
Coup de torchon
Coup degrâce (Le) (Jean Cayrol, Claude Durand, 1964)*
Coup double
Coup du menhir (Le)
Coup du parapluie (Le)
Coup pour coup
Coup suprême (Le)
Coupable (Le) (André Antoine, 1917)
Coupable (Le) (Raymond Bernard, 1936)
Coupable {Le) (Anthony Waller, 2000)
Coupable ressemblance
Coupable*
Coupables (Les)
Coupe (La)
Coupe à dix francs (La)
Coupe d’or (La)
Couperet (Le)*
Coupeurs de bois (Les)
Couple idéal (Le)
Couple invisible (Le)
Couples et amants
Coups de feu
Coups de feu dans la sierra
Coups de feu sur Broadway
Coups de Jeu au matin
Coups de roulis
Cour de Babel (La)**
Cour interdite
Cour martiale (Anthony Asquith, 1954)*
Cour martiale (Kurt Meise !, 1958)
Courage d’aimer (Le)*
Courage indien
Courage, fuyons
Courant chaud (Le)
Coureur (Le)
Couronne de fer (La)
Couronne noire (La)
Courrier de Chine
Courrier de l’or (Le)
Courrier diplomatique
Courrier du cœur
Courrier pour la Jamaïque
Courrier sud
Cours après moi que je t’attrape
Cours après-moi, shérif
Cours Lola, cours
Cours privé
Cours sans te retourner**
Cours toujours
Course à l’échalote (La)
Course à la mort de l’an 2000 (La)
Course à la mort*
Course au mari (La)*
Course au soleil (La)
Course contre l’enfer
Course de Broadway Bill (La)
Course du lièvre à travers les champs (La)
Course en tête (La)
Court-circuit
Courte-tête
Courtisane (La)
Cousin (Le)
Cousin, cousine
Cousine Angélique (La)
Cousins (Les)
Coût de la vie (Le)
Couteau dans l’eau (Le)
Couteau dans la plaie (Le)
Couteau dans la tête (Le)
Couturier de ces dames (Le)
Couvent (Le) (Manoel de Oliveira, 1995)
Couvent (Le) (Mike Mendez, 2000)
Couvent de la bête sacrée (Le)**
Couvre-feu (Edward Zwick, 1998)
Couvre-feu (Usmar Ismail, 1954)
Cover up**
Coverfield**
Cow-boy (Benoît Mariage, 2006)*
Cow-boy (Delmer Daves, 1958)
Cow-boy (Le)
Cow-boys (Les)
Cowboys (Les) (Bidegain)**
Cowboys et envahisseurs**
Crabe-tambour (Le)
Crack up
Crackers
Cracks (Les)
Cracks (Les)**
Crainquebille (Jacques Feyder, 1922)
Crainquebille (Ralph Habib, 1953)
Cran d’arrêt
Crane maléfique (Le)
Craneur (Le)
Crapaud masqué (Le)
Crapauds
Crash
Crashout**
Cravate club
Crazy Joe
C.R.A.ZY.*
Crazy Kung-Fu*
Créance de sang
Créateur (Le)
Créateur de monstres (Le)**
Création du monde (La)*
Créature du diable (La)**
Créature du marais (La)
Créature est parmi nous (La)
Creature from the Haunted Sea
Créature invisible (La)
Créatures (Les)
Créatures célestes
Créatures féroces
Crédit pour tous**
Credo de la violence (Le)
Credo ou la tragédie de Lourdes
Creed**
Creep*
Creepshow
Creepshow 2
Crépuscule (Henry Hathaway, 1941)
Crépuscule (Le)
Crépuscule (Veit Harlan, 1937)
Crépuscule à Tokyo
Crépuscule de gloire
Crépuscule des aigles (Le)
Crépuscule sanglant
Crépuscule sur l’océan
Crésus
Cri (Le)
Cri de femmes
Cri de la liberté (Le), voir Cry Freedom
Cri de la roche (Le), voir Cerro torre
Cri de la soie (Le)
Cri de la victoire (Le)
Cri de Tarzan (Le)
Cri de terreur
Cri du cœur (Le)
Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Le)
Cri du hibou (Le)
Cri du hibou (Le) (Thraves)**
Cri du papillon (Le)
Cri du sorcier (Le)
Cria cuervos
Crim e (La)
Crime au Concert Mayol*
Crime au musée des horreurs
Crime d’amour (Le)
Crime d’amour (Corneau)**
Crime d’Antoine (Le)
Crime d’Ovide Plouffe (Le)
Crime dans la rue Morgue (Le), voir Meurtres
Crime de Giovanni Episcopo (Le)
Crime de l’Orient-Express(Le)
Crime de la semaine (Le)
Crime de Mme Lexton (Le)
Crime de Monsieur Lange (Le)
Crime de Sylvestre Bonnard (Le)
Crime des justes (Le)
Crime Doctor**
Crime du Bouif (Le)
Crime du docteur Crespi (Le)
Crime du sommelier**
Crime est notre affaire (Le)*
Crime et châtiment (Aki Kaurismiiki, 1983)
Crime et châtiment (Georges Lampin, 1956)
Crime et châtiment (Pierre Chenal, 1935)
Crime et châtiment/Remords (Joseph von Sternberg, 1935)
Crime était presque parfait (Le) (Alfred Hitchcock, 1954)
Crime était presque parfait (Le) (Michael Curtiz, 1947)
Crime était signé (Le)
Crime farpait (Le)*
Crime ne paie pas (Le)
Crime passionnel
Crime sans passion
Crime, c’est notre business (Le)
Crime, société anonyme
Crimes à Oxford*
Crimes de guerre**
Crimes de l’amour (Les)
Crimes et délits
Crimes et pouvoir
Crimes of the Future
Crimes sans châtiment
Criminal*
Criminal**
Criminal gang**
Criminal court
Criminel (Le)
Criminels (Les)
Crimson ghost**
Crimson Kimono (The)
Crimson Peak**
Crin blanc
Cris et chuchotements
Crise (Ingmar Bergman, 1945)
Crise (La)
Crise (Pabst, 1928)
Crise est finie (La)
Cristeros**
Critters*
Croc-Blanc
Crocodile de la mort (Le)
Crocodile Dundee
Crocodile Dundee 3
Croisade maudite (La)
Croisades (Les)
Croisée des chemins (La)
Croisée des destins (La)
Croiseur Sébastopol (Le)
Croisière (La)**
Croisière du Navigator (La)
Croisière jaune (La)
Croisière mouvementée
Croisière pour l’inconnu*
Croisière surprise
Croisières sidérales
Croissance
Croix de bois (Les)
Croix de fer
Croix du Sud (La)
Cromwell
Cronos*
Crooklyn
Croque la vie
Cross of Lorraine (The)
Crossing Guard
Crossing the Bridge : The Sound of Istanbul*
Croulants se portent bien (Les)
Croupier
Crow (The)
Cruche cassée (La)
Cruising/La chasse
Crush
Crustacés et coquillages*
Cry Baby
Cry Freedom/Le cri de la liberté
Cry Wolf*
CryHavoc
Crying Freeman
Crying Game (The)
Crypte (La)*
Crypte du vampire (La)
Cuba si !
Cuba*
Cubafeliz
Cube
Cube2 : hypercube
Cuirassé Potemkine (Le)
Cuisine américaine
Cuisine au beurre (La)
Cuisine des anges (La)
Cuisine des riches (La)
Cuisine et dépendances
Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (Le)
Cuistots de sa majesté (Les)
Cujo
Cul de sac
Cul et chemise
Culottes rouges (Les)
Cuore
Cuore grande delle ragazze**
Cupidon photographe
Cure
Curée (La)
Cursed*
Cursus fatal
Custer, homme de l’Ouest
Cut (The)**
Cutter’s Way
Cyborg
Cycle (Le)
Cycliste (Le)
Cyclo
Cygne (Le)
Cygne noir (Le)
Cypher
Cyprien*
Cyrana
Cyrano de Bergerac (Augusto Genina, 1923)
Cyrano de Bergerac (Fernand Rivers, 1945)
Cyrano de Bergerac (Jean-Paul Rappeneau, 1990)
Cyrano de Bergerac (Michael Gordon, 1950)
Cyrano et d’Artagnan

D pour danger
D’amour et d’eau fraîche
D’Artagnan
D’Artagnan, chevalier de la reine
D’homme à hommes
Da Vinci Code*
Dactylo
Daddy nostalgie
Daffy
Dagon
Daguerréotypes
Dahlia bleu (Le)
Dahlia noir (Le)* Daisy Claver
Daisy et Mona
Dakota
Dakota Lil**
Daleks envahissent la Terre (Les)
Dallas buyers club**
Dallas, ville frontière
Dalton Trumbo**
Dame au manteau d’hermine (La)
Dame au petit chien (La)
Dame aux camélias (La) (Fernand Rivers, Abel Gance, 1934)
Dame aux camélias (La) (Mauro Bolognini, 1980)
Dame aux camélias (La) (Ray C. Smallwood, 1921)*
Dame aux camélias(La) (Raymond Bernard, 1952)
Dame d’onze heures (La)
Dame dans l’auto avec des lunettes et un fasil (La)
Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (La) (Sfar)**
Dame de chez Maxim’s (La) (Alexander Korda, 1932)
Dame de chez Maxim’s (La) (Marcel Aboulker, 1950)
Dame de fer (La)**
Dame de l’Ouest (La)
Dame de Malacca (La)
Dame de Montsoreau (La)
Dame de Musashino (La)
Dame de pique (La) (Alexander Rasumny, 1927)
Dame de pique (La) (Fédor Ozep, 1937)
Dame de pique (La) (Léonard Kiegel, 1964)
Dame de Shanghai (La)
Dame de tout le monde (La)
Dame de trèfle (La)**
Dame de Vittel (La)
Dame de Windsor (La)
Dame des tropiques (La)*
Dame du lac (La)
Dame du vendredi (La)
Dame en noir (La)**
Dame et le toréador (La)
Dame et les barbes (La)
Dame sans camélias (La)
Dame sans passeport (La)
Dames
Dames de Cornouailles (Les)*
Dames du bois de Boulogne (Les)
Dames galantes
Damien, voir Malédiction II (La)
Damn Yankees
Damnation*
Damnés (Les) (Joseph Losey, 1961)
Damnés (Les) (Luchino Visconti, 1969)
Damnés de l’océan (Les)
Damnés de Santa Maria (Les)*
Damnés du cœur (Les)
Damsels in Distress**
Dance Me to My Song
Dance with a Stranger
Dancer in the Dark
Dancer Upstairs
Dancin’ thru the Dark
Dancing
Dancing at the Blue Iguana
Dancing Machine
Dancing with Crime*
Dandin
Danger de mort
Danger planétaire
Danger planète inconnue
Danger-Love at Work
Danger : diabolik
Danger immédiat
Dangereuse aventure (La)
Dangereuse enquête
Dangereuse mission
Dangereuse seduction*
Dangereuse sous tous rapports
Dangereusement vôtre
Dangereux à connaître
Dangerous Moonlight*
Daniel
Dangerously they live**
Daniel Boone terreur des Indiens
Danny Balint
Danny the Dog*
Dans ce pays-là
Dans l’eau qui fait des bulles
Dans l’ombre de Manhattan
Dans l’ombre de San Francisco
Dans l’ombre du corbeau
Dans la brume électrique*
Dans la brume**
Dans la chaleur de la nuit
Dans la cour**
Dans la gueule du loup
Dans la ligne de mire
Dans la maison**
Dans la mêlée
Dans la nuit*
Dans la peau d’une blonde
Dans la peau de John Malkovich
Dans la peau du lion
Dans la soirée
Dans la souricière
Dans la vallée d’Élah*
Dans la vie*
Dans la ville blanche
Dans le noir**
Dans les bas-fonds de Chicago
Dans les champs de bataille*
Dans les cordes*
Dans les faubourgs de la ville
Dans les forêts de Siberie**
Dans les griffes de la momie
Dans les griffes du gang
Dans les griffes du maniaque/ Le diabolique docteur Z*
Dans les griffes du vampire
Dans les mers de Chine
Dans les rues
Dans les ténèbres
Dans ma peau
Dans Paris*
Dans ses yeux**
Dans tes bras (Hubert Gillet, 2008)*
Dans tes bras (Sam Wood, 1933)
Dans une île avec vous
Danse avec l’empereur (La)
Danse avec les loups
Danse avec lui*
Danse dans la poussière (La)
Danse de la réalité (La)**
Danse de mort (La)
Danse du bonheur (La)
Danse inachevée (La)
Danse macabre (La) (Anthony Dawson [Antonio Margheriti], 1964)
Danse macabre (La) (Walt Disney, 1929)
Danse rouge (La)
Danse sur le volcan (La)
Danseur du dessus (Le)
Danseuse (La)
Danseuse (La)**
Danseuse d’Jzu (La)
Danseuse de Burma (La)
Danseuse des Folies Ziegfeld (La)
Danseuse rouge (La)
Dante 01*
Danton (André Roubaud, 1932)
Danton (Andrzej Wajda, 1988)
Danton (Dimitri Buchowetzki, 1921)
Danzon
Dar l’invincible
Daratt (Saison sèche)*
Darby O’Gill et les farfadets
Daredevil
Dark Blue
Dark City
Dark Crystal
Dark Eyes of London
Dark Horse*
Dark Knight (The)/ Le chevalier noir*
Dark Knight Rises**
Dark Past (The), voir Fin d’un tueur (La)
Dark Star/ L’étoile noire
Dark Places**
Dark Summer (Charles Tatou, 1993)
Dark Summer (Gregory Marquette, 1999)*
Dark Water
Darkness
Darling (Christine Carrière, 2007)*
Darling (John Schlesinger, 1966)
Darling Lili
Daughter of Dr Jekyll
Dauphins (Les)
Davey des grands chemins
David Copperfield
David et Bethsabée
David et Goliath
David et Lisa
David et Mme Hansen**
David Garrick
David Golder
David Harum**
Davy Crockett et les pirates de la rivière
Davy Crockett roi des trappeurs
Dawn by Law
Day of the Triffilds (The)
Daybreakers**
Daylight
Days of Glory
De battre mon cœur s’est arrêté*
De beaux lendemains
De bon matin**
De bruit et de fureur
De cierta manera
De eso no se habla
De force avec d’autres
De guerre lasse (Enrico)*
De guerre lasse (Panchot)**
De Hollywood à Tamanrasset
De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain
De jour comme de nuit
De l’amour (Jean Aurel, 1964)
De l’amour (Jean-François Richet, 2001)
De l’aube à minuit
De l’autre côté (Chantal Akerman, 2002)
De l’autre côté (Fatih Akin, 2006)*
De l’autre côté de minuit
De l’autre côté du lit*
De l’autre côté du mur**
De l’eau pour les éléphants**
De l’eau tiède sous un pont rouge
De l’histoire ancienne
De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites
De l’ombre à la lumière*
De l’or en barres
De l’or pour les braves
De la bouche du cheval
De la chair pour Frankenstein
De la guerre*
De la part de Stella
De la part des copains
De la terre à la lune
De la veine à revendre
De la vie des marionnettes
De Lovely
De Mayerling à Sarajevo
De minuit à l’aube
De nouveaux hommes sont nés
De particulier à particulier*
De plein fouet
De rouille et d’os**
De sable et de sang
De sang froid
De si jolis chevaux
De vrais mensonges**
De Witte
Dead Again
Dead Bang
Dead Bodies*
Dead Man
Dead Silence*
Dead Zone
Deadline at Dawn
Deadly Game
Deadpool**
Deal (Le)*
Deanna et ses boys
Deanna mène l’enquête
Dear Wendy*
Death of a Scoundrel
Death Sentence*
Débandade (La)
Debout, là-dedans
Deburau
Début
Début d’été
Début de la vie (Le)
Débutant (Le)
Débuts à Broadway
Décade prodigieuse (La)
Décalage horaire
Décalogue (Le)
Décameron (Le)
Décapité vivant (Le)
December 7th
Déchaînés (Les)
Déchéance de Franz Blum (La)
Déchirure (La)
Décimales du futur (Les)
Decision at Sundown
Déclic (Le)
Déclin de l’empire américain (Le)
Découverte d’un secret (La)/ Le château de Vogelod
Décroche les étoiles
Dédales
Dédé
Dédé la musique
Dédée d’Anvers
Deep (The)**
Deep End/Le grand bain
Deep Valley*
Deep Waters
Deepwater**
Deerslayer (The)**
Déesse (La) (John Cromwell, 1958)
Déesse (La) (Satyajit Ray, 1960)
Déesse des incas (La)
Déesse du feu (La)
Défense d’aimer (Richard Pottier, 1942)
Défense d’aimer (Rodolphe Marconi, 2002)
Défense de savoir
Défense Lincoln (La)**
Défense Louj ine (La)
Défense nationale
Défi (Le) (Blanca Li, 2001)
Défi (Le) (Bob Swaim, 1998)
Défi (Le) (Francesco Rosi, 1958)
Défi à Gibraltar
Défi de Tarzan (Le)
Défi des flèches (Le), voir Emboscado
Défilé de la mort (Le)
Défilé sauvage (Le)**
Défroqué (Le)
Défunt récalcitrant (Le)
Dégourdis de la 1l’ (Les) Déjà mort
Déjà s’envole la fleur maigre
Déjà vu*
Déjeuner du 15 août (Le)*
Déjeuner sur l’herbe (Le)
Delbaran
Délicatesse**
Delicatessen
Délice Paloma*
Délices de Tokyo (Les)**
Délicieuse**
Délire express*
Delirious*
Délit mineur
Délits flagrants
Délivrance (John Boonnan, 1971)
Délivrance (Satyajit Ray, 1981)
Délivre-nous du mal**
Dellamorte dellamore
Delphine : 1, Yvan : 0
Delta*
Delta Factor (The)
Déluge (Le)
Demain dès l’aube*
Demain est un autre jour
Demain il sera trop tard
Demain, les mômes
Demain ne meurt jamais
Demain on déménage
Demain viendra toujours
Demande à la poussière*
Demande-moi si je suis heureux*
Demandez la permission aux enfants*
Déménagement (Le)
Déménageurs (Les), voir Livreurs sachez livrer
Dementia 13
Demi-sel (Les)
Demi-sœur**
Demi-tarif
Démineurs*
Demoiselle d’honneur (La)
Demoiselle et son revenant (La)
Demoiselles de Rochefort (Les)
Demoiselles de Wilko (Les)
Demoiselles ont eu 25 ans (Les)
Demolition Man
Démon dans l’île (Le)
Démon de l’or (Le)
Démon de la chair (Le)
Démon de midi (Le)
Démon des armes (Le) (Joseph H. Lewis, 1950)
Démon des armes (Le) (Tamra Davis, 1992)
Démon des eaux troubles (Le)
Démon des femmes (Le) Démon du désert (Le)
Démon est mauvai s joueur (Le)
Démon noir (Le)
Démon s’éveille la nuit (Le)
Démon sur la ville (Le)
Demonlover
Démons (Les)
Démons (Les) (Lesage)**
Démons à ma porte (Les)
Démons dans le jardin
Démons de Jésus (Les)
Démons de l’aube (Les)
Démons de la liberté (Les)
Démons de la nuit (Les)
Démons du Texas (Les)
Denise au téléphone
Dénonciateur (Le), voir Captain Carey USA
Dénonciation (La)
Dentellière (La)
Dentiste (Le)
Dents de la mer (Les)
Dents de la mer 2 (Les)
Dents de la mer 3 (les)**
Dents de la mer 4 (les)**
Dents de la nuit (Les)*
Dents du diable (Les)
Dents longues (Les)
Départ (Le)
Départ à zéro
Departures*
Dépossédés (Les)
Depuis qu’Otar est parti…
Depuis ton départ
Député de la Baltique (Le)
Déracinés (Les)
Dérapage*
Dérapages incontrôlés
Derelitta (La)
Deriva (A)*
Dérive mortelle*
Dernier acte (Le)
Dernier amour
Dernier atout
Dernier avertissement (Le)
Dernier baiser (Le)
Dernier bastion (Le)
Dernier chasseur de sorcières (Le)**
Dernier château (le)**
Dernier Cheyenne (Le)
Dernier combat (Le)
Dernier convoi (Le)
Dernier coup de marteau (Le)**
Dernier de la liste (Le)
Dernier des fous (Le)*
Dernier des géants (Le)
Dernier des hommes (Le)
Dernier des Mohicans (Le) (Maurice Tourneur, Clarence Brown, 1920)
Dernier des Mohicans (Le) (Michael Mann, 1991)
Dernier des Peaux rouges (Le)
Dernier des Romains (Le)
Dernier des salauds (Le)
Dernier des six (Le)
Dernier diamant (Le)**
Dernier domicile connu
Dernier empereur (Le)
Dernier été
Dernier été à Tanger
Dernier face-à-face (Le)/ Il était une fois dans l’Arizona
Dernier gang (Le)*
Dernier gangster (Le)
Dernier harem (Le)
Dernier homme (Le)*
Dernier jour de la colère (Le)
Dernier loup (Le)**
Dernier maître de l’air**
Dernier maquis*
Dernier métro
Dernier métro (Le)
Dernier milliardaire (Le)
Dernier nabab (Le)
Dernier négrier (Le)
Dernier passage (Le)
Dernier pont (Le)
Dernier pour la route (Le)*
Dernier pub avant la fin du monde (Le)**
Dernier recours
Dernier rempart (Le)**
Dernier rivage (Le)
Dernier roi d’Écosse (Le)*
Dernier round (Buster Keaton, 1926)
Dernier round (Michael Curtiz, 1937)
Dernier safari (Le)
Dernier samaritain (Le)
Dernier samouraï (Le)
Dernier saut (Le)
Dernier sou (Le)
Dernier tango à Paris (Le)
Dernier testament (Le)
Dernier tournant (Le)
Dernier train de Gun Hill (Le)
Dernier train de Santa Cruz (Le)
Dernier train du Katanga (Le)
Dernier train pour Busan (Le)**
Dernier train pour Frisco (Le)
Dernier Viking (Le), voir Outlander, le dernier Viking*
Dernier vol (Le)*
Dernier voyage (Le) (Gautam Ghose, 1987)
Dernier voyage (Le) (Vincent Sherman, 1950)
Dernier voyage du juge Feng (Le)*
Dernière aventure
Dernière bagarre (La)
Dernière caravane (La)
Dernière chance (La)
Dernière charge (La) (Andrzej Wajda, 1959), voir
Dernière charge (La) (Robert F1orey, 1948)
Dernière chasse (La)
Dernière cible (La)
Dernière compagnie (La)
Dernière corvée (La)
Dernière danse
Dernière danse (La)
Dernière fanfare (La)
Dernière femme (La)
Dernière flèche (La)
Dernière fois que j’ai vu Paris (La)
Dernière folie de Mel Brooks (La)
Dernière frontière
Dernière grenade (La)**
Dernière heure, édition spéciale
Dernière image (La)
Dernière jeunesse
Dernière leçon (La)**
Dernière légion (La)*
Dernière lettre (La)
Dernière limite
Dernière maison sur la gauche (La) (Dennis lliadis, 2009)*
Dernière maison sur la gauche (La) (Wes Craven, 1972)
Dernière marche (La)
Dernière mission à Nicosie
Dernière nuit (La)
Dernière piste (La)**
Dernière rafale (La)
Dernière recru (La)**
Dernière séance (La)
Dernière sortie avant Roissy
Dernière sortie pour Brooklyn
Dernière tentation (La)/Sœur Laetizia
Dernière tentation du Christ (La)
Dernière torpille (La)
Dernière vague (La)
Dernière victime (La)
Dernières fiançailles (Les)
Dernières heures à Denver
Dernières heures d’un bandit (Les)
Dernières vacances (Les)
Derniers aventuriers (Les)
Derniers chrysanthèmes (Les)
Derniers jours d’Edo (Les)
Derniers jours d’Emmanuel Kant (Les)
Derniers jours de la nation apache (Les)
Derniers jours de Pompéi (Les) (Amleto Palermi, Carmine Gallone, 1924)
Derniers jours de Pompéi (Les) (Ernest B. Schoedsack, 1935)
Derniers jours de Pompéi (Les) (Marcel L’Herbier, 1948)
Derniers jours de Pompéi (Les) (Mario Bonnard, 1959)
Derniers jours de Pompéi (Les) (Rodolfi)**
Derniers jours du disco (Les)
Derniers jours du monde (Les)*
Derniers monstres (Les)
Dérobade (La)
Déroute (La)
Derrière (Le)
Derrière la colline**
Derrière la façade
Derrière la porte
Derrière la porte verte
Derrière le miroir
Derrière les barreaux
Dersou Ouzala
Des amis comme les miens
Des anges et des insectes
Des apaches**
Des bateaux d’écorce de pastèques*
Des chevaux et des hommes**
Des chiens dans la neige*
Des enfants gatés
Des enfants, des mères et un général
Des ennuis à la pelle
Des êtres dans une nuit d’été
Des femmes disparaissent
Des feux mal éteints
Des filles disparaissent
Des filles pour l’armée
Des filles pour le bourreau
Des filles, encore des filles
Des gens cornme les autres
Des gens qui s’embrassent**
Des gens sans importance
Des hommes d’honneur
Des hommes d’influence
Des hommes et des dieux**
Des hommes sans loi**
Des idiots et des anges*
Des insectes et des hommes**
Des jeunes filles dans la nuit
Des journées entières dans les arbres
Des jours et des nuits dans la forêt
Des jupons à l’horizon
Des lendemains qui chantent**
Des monstres attaquent la ville
Des monstres et des hommes
Des nouvelles de la planète Mars**
Des nouvelles du Bon Dieu
Des oiseaux petits et grands
Des pas dans le brouillard
Des pissenlits par la racine
Des roses pour le procureur
Des serpents dans l’avion*
Des souris et des hommes (Gary Sinise, 1992)
Des souris et des hommes (Lewis Milestone, 1939)
Des temps et des vents*
Des trous dans la tête*
Des vents contraires**
Désaccord parfait*
Désarrois de l’élève Torless (Les)
Désastres de la guerre (Les)
Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire (Les)*
Désaxés (Les)
Descendants (Les)**
Descent (The) : Part 2*
Descent (The)*
Descente aux enfers (Francis Girod, 1986)
Descente aux enfers (Gary Sherman, 1981)
Descente infernale (La)
Descente tragique (La)
Désemparés (Les)
Désenchantée (La)
Désert de la peur (Le) (Jack Lee Thompson, 1958)
Désert de la peur (Le)/Une corde pour te pendre (Raoul Walsh, 1951)
Désert de Pigalle (Le)
Désert des Tartares (Le)
Desert Gold**
Desert Moon*
Désert rouge (Le) (Howard Higgin, 1931)
Désert rouge (Le) (Michelangelo Antonioni, 1964)
Desert Victory
Désert vivant (Le)
Déserteur (Le) (Burt Kennedy, 1970), voir Dynamiteros (Les)
Déserteur (Le) (Vsevolod Poudovkine, 1933)
Déserteur (Le)/Je t’attendrai (Léonide Moguy, 1939)
Déserteur de Fort Alamo (Le)
Déshonneur d’Élisabeth Campbell (Le)
Desierto**
Désigné pour mourir
Désintégration**
Désir
Désir d’amour
Désir et l’amour (Le)
Désir meurtrier
Désir sous les ormes (Le)
Désir(s)*
Désiré (Bernard Murat, 1996)
Désiré (Sacha Guitry, 1937)
Desire in the Dust
Désirée
Désirs de bonheur
Désirs humains
Désirs secrets*
Désordre
Désordre à vingt ans (Le)
Désordre et la nuit (Le)
Désosseur (Le)
Despair
Desperado
Desperado de la plaine (Le)
Desperados (Les)
Desperate
Despues de Lucia**
Dessous de la millionnaire (Les)
Dessous des cartes (Le)
Destin (Le)
Destin au tournant (Le)
Destin d’un homme (Le)
Destin de femme
Destin de Juliette (Le)
Destin de madame Yuki (Le)
Destin exécrable de Guillemette Babin (Le)
Destin fabuleux de Désirée Clary (Le)
Destin se joue la nuit (Le)
Destination
Destination : Zebra station polaire
Destination finale
Destination finale 2
Destination finale 3*
Destination finale 4*
Destination Gobi
Destination Graceland
Destination Love**
Destination Lune
Destination Murder**
Destination Tokyo
Destinée
Destinées
Destinées sentimentales (Les)
Destins
Destins violés, voir Taking Lives
Destructeur (Le)
Détachement féminin rouge (Le)
Détective
Détective (Le)
Détective comme Bogart
Detective Dee : La légende du dragon des mers**
Détective du Bon Dieu (Le)
Détective privé (Jack Smight, 1966)
Détective privé (Michael Curtiz, 1933)*
Détonateur (Le)*
Détour
Détour mortel
Détraqué (Le)
Détraqués (Les)
Deuil sied à Electre (Le)
Deux (Claude Zidi, 1988)
Deux (Werner Schroeter, 2002)*
Deux acres de terre/Calcutta ville cruelle
Deux amis
Deux amis (Les)**
Deux amours
Deux anges
Deux Anglais à Paris*
Deux Anglaises (et le continent) (Les)
Deux Anglaises en délire
Deux aventuriers (Les)
Deux bons copains, voir Zénobie
Deux cambrioleurs (Les)
Deux cavaliers (Les)
Deux cent mille dollars en cavale
Deux chaperons rouges (Les)
Deux combinards (Les)
Deux copines et un séducteur
Deux débiles chez le fantôme
Deux doigts sur la gâchette
Deux en un
Deux enfants qui s’aiment
Deux farfelus au régiment
Deux femmes
Deux filles au tapis
Deux filles d’aujourd’hui
Deux flemmards (Les)
Deux flics à Chicago
Deux flics à Miami
Deux fois vingt ans*
Deux font la paire, voir Mort en fuite (Le)
Deux Fragonard (Les)
Deux frères
Deux frères, une sœur
Deux G.I. en vadrouille
Deux garçons, une fille, trois possibilités
Deux grandes gueules
Deux heures à tuer*
Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ
Deux hommes dans l’Ouest
Deux hommes dans la ville
Deux hommes dans Manhattan
Deux hommes en fuite
Deux jeunes filles et un marin
Deux jours à tuer*
Deux jours, une nuit**
Deux légionnaires (Les)
Deux lettres anonymes
Deux lions au soleil
Deux mains, la nuit
Deux marins en vadrouille, voir V’là la flotte !
Deux mille ans sous les verrous, voir Vingt mille ans sous les verrous
2012*
Deux mille maniaques
2001 : l’odyssée de l’espace
2010
2046
Deux moines (Les)
Deux mondes (Les)*
Deux mousquetaireset demi (Les)
Deux nigauds (sériedes)
Deux orphelines (Les) (Carmine Gallone, 1942)
Deux orphelines (Les) (D.W. Griffith, 1921)
Deux orphelines (Les) (Maurice Tourneur, 1932)
Deux ou trois choses que je sais d’elle
Deux policiers (Les)
Deux rois (Les)
Deux rouquines dans la bagarre
Deux sœurs pour un roi*
Deux sœurs vivaient en paix
Deux sous d’espoir
Deux sous de violettes
Deux superfiics
Deux sur la balançoire
Deux têtes folles
Deux timides (Les)
Deux vagabonds (Les) Deux vérités (Les)
Deux vies plus une*
Deux visages du docteur Jekyll (Les)
Deux yeux maléfiques
Deuxième bureau
Deuxième bureau contre Kommandantur
Deuxième femme (La)
Deuxième homme (Le)**
Deuxième souffle (Le) (Alain Corneau, 2007)*
Deuxième souffle (Le) (Jean-Pierre Melville, 1966)
Deuxième sous-sol*
Devant lui tremblait tout Rome
Devdas (Bimal Roy, 1955)
Devdas (Pramatesh Chandra Barua, 1935-1936)
Devdas (Sanjay Leela Bhansali, 2002)
Devenir Colette
Devil Bate (The)
Devil Commands (The)
Devil Inside (The)**
Devil Thumbs a ride**
Devil with Hitler (The)*
Devil’s in Love (The)*
Devil’s Rejects (The)*
Devine qui vient dîner ?
Devoir (Le)
Dharma guns**
Dheepan**
Diable à quatre (Le) (Alice de Andrade, 2005)*
Diable à quatre (Le) (Giorgio Ferrara, 1995)
Diable à quatre heures (Le)
Diable à trois (Le)
Diable au cœur (Le)
Diable au corps (Le) (Claude Autant-Lara, 1946)
Diable au corps (Le) (Marco Bellocchio, 1986)
Diable boiteux (Le)
Diable dans la boîte (Le)
Diable dans la peau (Le)
Diable en boîte (Le)
Diable en bouteille (Le)
Diable en robe bleue (Le)
Diable et les Dix Commandements (Le)
Diable par la queue (Le)
Diable probablement (Le)
Diable s’en mêle (Le)
Diable s’habille en Prada (Le)*
Diable souffle (Le)
Diables (Les) (Christophe Ruggia, 2002)
Diables (Les) (Ken Russell, 1970)
Diables au soleil (Les)
Diables de Guadalcanal (Les)
Diables du désert (Les)*
Diables du Sud (Les)*
Diablesse en collants roses (La)
Diabolique
Diabolique docteur Mabuse (Le)
Diabolique docteur Z (Le), voir Dans les griffes du maniaque*
Diabolique M Benton (Le)
Diaboliquement vôtre
Diaboliques (Les)
Diabolo menthe
Diagonale du fou (La)
Dialectique peut-elle casser des briques ? (La)
Dialogue avec mon jardinier*
Dialogue de feu
Dialogue des carmélites (Le)
Diamant 13*
Diamant du Nil (Le)
Diamant mystérieux (Le)
Diamant noir (Le) (Delannoy)
Diamant noir (Le) (Harari)**
Diamants de la nuit (Les)
Diamants sont éternels (Les)
Diamants sur canapé
Diamond City
Diana**
Diane de Poitiers
Diary of a Hitman
Diary of the Dead – Chronique des morts vivants*
Dibbouk (Le)
Diaz**
Dick Tracy
Dick Tracy contre le crime
Dick Tracy’s Dilemma
Dick Turpin
Dictateur (Le)
Dictator (The)**
Didier
Didine*
Die Hard 4 : Retour en enfer*
Die, Monster, Die !*
Diên Biên Phu
Dieu a besoin des hommes
Dieu est grand, je suis toute petite
Dieu est mort
Dieu ne croit plus en nous
Dieu noir et le diable blond (Le)
Dieu pardonne, moi pas/Trinita ne pardonne pas/Même à l’ombre, le soleil
leur a tapé sur la tête
Dieu que les femmes sont amoureuses
Dieu seul le sait
Dieu seul me voit
Dieu vomit les tièdes
Dieu, l’amant de ma mère et le fils du charcutier
Dieux de la peste (Les)*
Dieux du dimanche (Les)
Dieux du stade (Les)
Dieux et les morts (Les)
Dieux s’amusent (Les)
Dieux sauvages (Les)
Dieux sont tombés sur la tête (Les)
Dieux sont tombés sur la tête… La suite (Les)
Difret**
Dikkenek*
Dilan
Dilettante (La)
Diligence partira à l’aube (La)
Diligence vers l’ouest (La)
Dillinger (John Millius, 1973)
Dillinger est mort
Dimanche d’août
Dimanche de la vie (Le)
Dimanche, de préférence (Le)
Dimanches de permission (Les)
Dimanches de Ville-d’Avray (Les)
Dindon (Le)**
Dîner
Dîner (Le)
Dîner de cons (Le)
Dingo et Max
Dingue du palace (Le)
Dinner at the Ritz
Dinosaure
Diplomaniacs
Diplomatie**
DirektrJr (Le)* Dirigeable volé (Le)
Dirigible
Dirty Picture (The)**
Dirty Pretty Things
Dis-moi oui…
Dis-moi que je rêve
Dis-moi que tu m’aimes
Dis-moi que tu m’aimes, Junie Moon
Dis-moi qui tuer
Disco*
Discopath**
Discount**
Discours d’un roi (Le)**
Discrète (La) Disjoncté
Disparu de l’ascenseur (Le)
Disparue (La)
Disparue de Deauville (La)*
Disparue en hiver**
Disparues (Les)
Disparus
Disparus de Saint-Agil (Les)
Disque rouge (Le) / Le cheminot
Distance
Distant voices
Distractions (Les)
Distrait (Le)
District 9*
Dites-le avec des fleurs
Dites-lui que je l’aime
Diva
Dive Bomber*
Divergente**
Divergente 2**
Divergente 3**
Divin marquis de Sade (Le)
Divine (Dominique Delouche, 1975)
Divine (La)
Divine (Max Ophuls, 1935)
Divine comédie (La)
Divine créature
Divine croisière (La)
Divine enfant
Divine mais dangereuse
Divine poursuite (La)
Divine, l’évangile des merveilles
Divines**
Divo (Il)*
Divorce**
Divorce (Le)
Divorce à Hollywood
Divorce à l’italienne
Divorce de lady X (Le)
Divorcé malgré lui
Divorces*
Dix canoës, 150 lances et 3 épouses
Dix Commandements (Les) (Cecil B. DeMille, 1923)
Dix Commandements (Les) (Cecil B. DeMille, 1956)
Dix derniers jours d’Hitler (Les)
Dix femmes
10h30 du soir en été
Dix hommes à abattre
Dix hommes pour l’enfer
18 ans après
Dix jours d’angoisse**
Dix mille chambres à coucher
Dix mille soleils (Les)
Dix petits Indiens (George Pollock, 1965)
Dix petits Indiens (René Clair, 1945)
Dix petits nègres
Dix-sept fois Cécile Cassard
17, rue Bleue
10e chambre, instants d’audiance
Dixième femme de Barbe-Bleue (La)
Dixième symphonie (La)
Dixième victime (La)
Django (Comar)**
Django
Django porte sa croix**
Django unchained**
Djomeh
Do Detectives Think ?
Do the Right Thing
D.O.A.
Dobermann
Doc Holliday
Doc Hollywood
Doc Savage arrive
Doc’s Kingdom
Doc/o r Faustus
Dock Brief (The)*
Docteur Chance
Docteur Cornelius (Le)*
Docteur Cyclops
Docteur et les assassins (Le)
Docteur Folamour
Docteur Françoise Gailland*
Docteur Frankenstein**
Docteur Jack
Docteur Jekyll et les femmes
Docteur Jekyll et mister Hyde (John S. Robertson, 1920)
Docteur Jekyll et mister Hyde (Rouben Mamoulian, 1931)
Docteur Jekyll et mister Hyde (Victor Fleming, 1941)
Docteur Jerry et mister Love
Docteur Jekyll et sister Hyde
Docteur Jivago (Le)
Docteur Justice
Docteur Laënnec
Docteur Mabuse (Le)
Docteur Norman Bethune
Docteur Petiot
Docteur Popaul
Docteur Praetorius
Docteur Rictus
Docteur Socrate
Docteur T et les femmes
Docteur X
Docteur X (West)**
Doctor Broadway
Doctor Bull
Doctor Pyckle and Mister Pride
Doctor Renault’s Secret
Doctor’s Wives
Doctor’s Dilemnia**
Doctors Don’t Tell*
Documenteur
Dodes’ Caden
Dodsworth*
Dog Pound**
DogDay
Dogma
Dogora
Dogville
Doigt sur la gâchette (Le)
Doigts croisés (Les)
Doigts dans la tête (Les)
Dolce farniente
Dolce vita (La), voir Douceur de vivre (La)
Dollar Mambo
Dollar troué (Le)
Dollars
Dollars et whisky
Dolmen tragique (Le)
Dolorès Claiborne
Dom Hemingway**
Domaine (Le)
Domaine perdu (Le)*
Domani, domani
Domicile conjugal
Dominique
Domino (Roger Richebé, 1943)
Domino (Tony Scott, 2005)*
Domino noir (Le)**
Dommage collatéral
Dommage qu’elle soit une putain
Dommage que tu sois une canaille
Dompteur (Le)
Dompteur de femmes (Le)
Don
Don Angelo est mort
Don Camillo en Russie
Don Camillo monseigneur
Don César de Bazan
Don du roi (Le)
Don Giovanni
Don Giovanni : naissance d’un opéra**
Don Juan (Jacques Weber, 1998)
Don Juan (John Berry, 1955)
Don Juan 73
Don Juan DeMarco
Don Juan et Faust
Don Q fils de Zorro
Don Quichotte (Grigori Kozintsev, 1957)*
Don Quichotte (Orson Welles, 1957-1972)
Don Quichotte (Pabst, 1933)
Don Quintin l’amer
Don’t Come Knocking*
Don’t Take It to Heart
Dona (Il)
Dona Flor et ses deux maris
Donald
Donatella*
Dong seung
Donne-moi la main**
Donne-moi tes yeux
Donnez-lui une chance
Donnez-nous aujourd’hui
Donnie Brasco
Donnie Darko
Donogoo
Donovan Affair (The)
Doolins of Oklahoma (The)
Doom*
Doomed at Sundown
Doomed ta Die
Doomsday
Dora Nelson
Dorian Gray**
Dorothea
Dorothée cherche l’amour
Dorothy*
Dors mon lapin**
Dortoir des grandes
Dos au mur (Le)
Dos rouge (Le)**
Dossier 1413
Dossier 51 (Le)
Dossier noir (Le)
Dossier Odessa (Le)
Dossier secret, voir Monsieur Arkadin
Dossiers secrets du Vatican (Les)**
Double assassinat, voir Meurtres
Double crime sur la ligne Maginot
Double détente
Double énigme (La)
Double filature
Double jeu (Bruce Bresford, 1999)
Double jeu (Sondra Locke, 1989)*
Double messieurs
Double Team
Double vengeance (La)*
Double vie de L ena Menzel (La)
Double vie de Véronique (La)
Double vue
Double zéro
Doublepatte et Patachon, les z’héros du cinéma
Doubles masques et agents doubles
Doublure (La)*
Doubrovsky, voir Aigle noir (L’)
Douce
Douce France
Doucement les basses !
Douceur de vivre (La)
Douches froides*
Doulos (Le)
Doute*
Doux amour des hommes (Le)
Doux chasseurs
Doux oiseau de jeunesse
Doux, dur et dingue
Douze heures d’horloge**
Douze heures**
12 h 08 à l’est de Bucarest*
Douze hommes en colère
12 + 1
Douze salopards (Les)
Douze travaux d’Astérix (Les)
Douze**
Downhill
Dr Ehrlich’s Magic Bullett
Dr M.
Dracula : mort et heureux de l’être
Dracula : pages tirées du journal d’une vierge
Dracula (Argento)**
Dracula (Francis Ford Coppola, 1992)
Dracula (John Badham, 1979)
Dracula (Tod Browning, 1931)
Dracula 2001
Dracula 73
Dracula, ce vieux cochon
Dracula et les femmes
Dracula et les femmes vampires, voir Compagnes de Dracula (Les)
Dracula père et fils
Dracula, prince des ténèbres
Dracula untold**
Dracula vit toujours à Landres
Dragée haute (La)*
Dragées au poivre
Dragon Murder Case (The)
Dragon rouge
Dragonball évolution**
Dragons**
Dragueurs (Les)
Drakkars (Les)
Drame à Canitaga
Drame dans un miroir
Drame de la jalousie
Drame de Shanghai (Le)
Drap Zone
Drapeau noir flotte sur la marmite (Le)
Dream Lover
Dreamcatcher, l’attrape-rêves
Dreamer**
Dreamgirls* Dreamscape
Dressé pour tuer
Dreyfus, l’intolérable vérité
Dreyfus*
Drive**
Driven
Driver
Droapy
Droit dans le mur
Droit de tuer ? (Le)
Droit de tuer (Le) (James Glickenhaus, 1980)
Droit de tuer (Le) (Michael Gordon, 1949)
Droit du plus fart (Le)
Drôle d’embrouille
Drôle d’endroit pour une rencontre
Drôle de canari
Drôle de drame
Drôle de Félix
Drôle de frimousse
Drôle de jeu
Drôle de meurtre
Drôle de missionnaire
Drôles d’espions
Drôles d’oiseaux !
Drôles de battes
Drôles de bobines
Drôles de couples
Drôles de locataires
Drôles de zèbres**
Drôlesse (La)
Drowning by Numbers
Drums of Fu Manchu
Du côté d’Orouet
Du côté de la côte
Du fond du cœur (Germaine et Benjamin)
Du grabuge chez les veuves
Du Guesclin
Du haut de la terrasse
Du haut en bas
Du jour au lendemain*
Du mou dans la gâchette
Du mouron pour les petits oiseaux
Du plomb dans la tête**
Du plomb pour l’inspecteur
Du poil sous les rases
Du rififi à Paname
Du rififi chez les femmes
Du rififi chez les hommes
Du rouge pour un truand
Du samedi au dimanche
Du sang dans la montagne
Du sang dans la poussière
Du sang dans la prairie, voir Hell Beni
Du sang dans la sierra
Du sang dans le désert
Du sang dans le soleil
Du sang en première page
Du sang et des larmes**
Du sang pour Dracula
Du sang sous le chapiteau*
Du sang sur la neige
Du sang sur la piste
Du sang sur le tapis vert
Du silence et des ombres
Du soleil dans les yeux**
Du soleil pour les gueux**
Du venin dans les veines
Du vent dans les mollets**
Duc de fer (Le)
Duchess (The)*
Duchesse de Langeais (La) (Paul Czinner, 1927)
Duchesse de Langeais (La) (Jacques de Baroncelli, 1941)
Duchesse de Varsovie (La)**
Duchesse des bas-fonds (La)
Duchesse et le truand (La)
Dudule
Due Foscari (Le)**
Duel
Duel (Le)
Duel au Colorado
Duel au soleil
Duel d’espions
Duel dans la boue
Duel dans la forêt
Duel dans la jungle
Duel dans la poussière
Duel dans la sierra
Duel dans le Pacifique
Duel des héros (Le)**
Duel sans merci
Duel sous la mer
Duel sur le Mississippi
Duelle
Duellistes (Les)
Duffy le renard de Tanger
Duke of Burgundy**
Dulcy
Dumb et dumber De**
Dumbo
Dune
Dunia*
Dunkerque
Dunwich Harrar
Duo d’escrocs**
Duo pour une soliste
Dupes (Les)
Duplicity**
Dupont-La joie
Duralex
Durs à cuire (Les)
Dust
Dutchman/Le métro fantôme
Dynamite
Dynamite Jack*
Dynamiteros (Les)/ Le déserteur
Dynastie des Forsyte (La)
Graceland

Eagle and the Hawk**


Eagle’s Wing**
Earl of Chicago (The)
Early to Bed
Eastern Boys**
Easy Living
Easy money**
Easy Rider
Easy VirtuelLe passé ne meurt pas
Eat
Eating
Eating Raoul
Eau à la bouche (L’)
Eau chaude, l’eau frette (L’)
Eau douce
Eau frozde (L’)
Eau vive (L’)
Eau, le vent, la terre (L’)
Eaux noires (Les)
Eaux printanières
Eaux profondes
Eaux troubles (Les)
Échafaud peut attendre (L’)
Échange (L’) (Clint Eastwood, 2008)
Échange (L’) (Cecil B. DeMille, 1920)*
Échange (L’) (Taylor Hackford, 2001)
Échappée belle (L’)**
Échappement libre
Échappés du néant (Les)
Échec à Borgia
Échec à l’organisation
Échec à la Gestapo
Échec à la mort
Échec au porteur
Échec au hold-up
Échec au roi (Harold French, 1953)
Échec au roy (Jean-Paul Paulin, 1943)
Échec et mat
Échec et mort
Échelle de Jacob (L’)
Échine du diable (L’)
Échiquier de la passion (L’)
Echo Park, L.A.*
Échos d’un sombre empire
Éclair (L’)
Éclair de lune
Éclairage intime
Éclaireur (L’)*
Éclipse (L’)
École pour tous (L’)*
École buissonnière (L’)
École de la chair (L’)
École des cocottes (L’)
École des contribuables (L’)
École des filles (L’)
École des jeunes mariés (L’)*
École du crime (L’)
Économie du couple (L’)**
Écorché*
Écoute voir
Écran magique (L’)
Écrit dans le ciel
Écrit sur du vent
Écrivain public (L’)
Écume des jours (L’)
Écume des jours (L’) (Gondry)**
Écumeurs (Les)
Écumeurs des monts Apaches (Les)
Écureuil rouge (L’)
Écurie Watson (L’)
Ed Wood
Éden à l’Ouest*
Éden et après (L’)
Eden Lake*
Edge of tomorrow**
Edi
Edison*
Edith et Marcel
Edouard mon fils
Edouard et Caroline
Éducation amoureuse de Valentin (L’)
Éducation de prince
Éducation de Rita (L’)
Éducation de Vera (L’)
Éducation sentimentale (L’)
Edukators (The)*
Edvard Munch, la danse de la vie
Edward aux mains d’argent
Edward II
Edy*
Effaceur (L’)
Effet aquatique (L’)**
Effet papillon (L’)
Effets secondaires**
Effi Briest
Effraction
Effractions**
Effrontée (L’)
Effroyable secret du docteur Hichcock (L’)
Effroyables jardins
Égarés (Les)
Eggs
Églantine
Égouts du paradis (Les)
Égyptien (L’)
El Clan**
El Club**
El Dorado (Carlos Saura, 1980)
El Dorado (Howard Hawks, 1967)
El Dorado (Marcel L’Herbier, 1921)
El Greco**
El Paso, ville sans loi
El, voir Tourments
Eldorado (Charles Binamé, 1995)
Eldorado (Bouli Lanners, 2008)* Eldridge Cleaver
Election 1*
Election 2*
Electra Glide in Blue
Electre
Electric Dreams
Elefante blanco**
Élégie de Naniwa (L’)
Élégie du Nord (L’)
Element of Crime
Élémentaire, mon cher Lock Holmes
Elena**
Éléna et les hommes
Eleni (Peter Yates, 1985)
Eleni (Theo Angelopoulos, 2004)
Elephant
Elephant Boy
Elephant Gun/Nor the Moon by Night
Elephant Man
Elève (L’)
Elève de Beethoven (L’)**
Elève Ducobu**
Elève libre*
11’ 09 » 01 September 11
Élisa
Elisa, vida mia
Élisabeth reine d’Angleterre, voir Amours de la reine Élisabeth (Les)
Élise ou la vraie vie
Élite de Brooklyn (L’)**
Elizabeth
Elizabeth : L’âge d’or*
Elle (Blake Edwards, 1979)
Elle (Valeria Sarmiento, 1996)
Elle (Verhoeven)**
Elle a passé tant d’heures sous les sunlight’s*
Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais
elle cause
Elle cause plus… elle flingue
Elle cherche un millionnaire
Elle court, elle court, la banlieue
Elle est des nôtres
Elle et lui (Leo McCarey, 1938)
Elle et lui (Leo McCarey, 1957)
Elle l’adore**
Elle n’a dansé qu’un seul été
Elle s’appelle Sabine**
Elle s’en va**
Elle voit des nains partout
Ellery Queen, Master Detective
Elles étaient douze femmes
Elm Street/ La revanche de Freddy
Elmer Gantry, le charlatan
Eloge de l’amour
Elsa et Fred* Élue (L’)
Elsa, Elsa
Elser, un héros ordinaire**
Elusive Pimpernel**
Elvis et Marilyn
Elvis et Nixon**
Elvis on Tour
Elvis Show
Elysium**
Emboscado/ Le défi des flèches
Embrasse-là pour moi
Embrasse-moi vampire
Embrasse-moi chérie
Embrasse-moi, idiot !
Embrassez qui vous voudrez
Embrassez-moi (Ernst Lubitsch, 1925)
Embrassez-moi (Léon Mathot, 1932)
Embrouille est dans le sac (L’)*
Embuscade
Embuscade (L’)
Émeraude tragique (L’)
Émeutes*
Émigrants (Les)/ Le Nouveau Monde
Émigré (L’)
Émile et les détectives
Émile l’Africain
Émitai
Emma, l’entremetteuse
Emmanu elle au 7e ciel
Emmanuelle
Emmanuelle 2
Emmanuelle 3, Good-Bye Emmanuelle
Emmanuelle 4
Emmanuelle 5
Emmanuelle 6
Emmène-moi
Emmerdeur (L’) (Francis Veber, 2008)
Emmerdeur (L’) (Edouard Molinaro, 1973)
Emmurée vivante (L’)
Émotifs anonymes (Les)**
Empereur de Californie (L’)
Empereur du Nord (L’)
Empereur du Pérou (L’)
Empereur et l’assassin (L’)
Empire
Empire des fourmis géantes (L’)
Empire contre-attaque (L’)
Empire de la fortune (L’)
Empire de la nuit (L’)
Empire de la passion (L’)
Empire de la terreur (L’)
Empire des loups (L’)*
Empire des sens (L’)
Empire du Grec (L’)
Empire du soleil
Emploi (L’)
Emploi du temps (L’)
Emporte mon cœur
Emporte-moi
Empreinte de Dracula (L’)*
Empreinte de Frankenstein (L’)
Empreinte de l’ange (L’)*
Empreinte des géants (L’)
Empreinte du Dieu (L’)
Empreinte du dragon rouge (L’)
Empreinte du passé (L’)
Empreintes digitales
Emprise
Emprise**
Emprise sur la ville
Emprise (L’) (John Cromwell, 1934)
Emprise (L’) (Sidney Furie, 1981)
Emprise de la peur (L’)
Emprise des ténèbres (L’)
Emprise du crime (L’)
Emprisonné (L’)*
En Angleterre occupée
En attendant le bonheur
En avant la musique (Busby Berkeley, 1940)
En avant la musique (Giorgio Bianchi, 1962)
En avoir (ou pas)
En cas de malheur
En chair et en os
En chantant derrière le paravent
En cloque**
En compagnie des hommes
En dessous de zéro
En direct sur Ed TV
En effeuillant la marguerite
En équilibre**
En êtes-vous bien sûr ?*
En face
En haut des marches
En la cama
En légitime défense
En lettres de feu
En liberté dans les champs du seigneur
En mai, fais ce qu’il te plait**
En marge de l’enquête
En patrouille
En pays ennemi
En plein cœur
En pleine tempête
En présence d’un clown*
En quatrième vitesse
En rade
En route pour l’Alaska
En route pour la gloire
En route pour le Maroc
En route pour Rio
En route pour Singapour
En route pour Zanzibar
En route vers le sud
En route vers Manhattan
En route*
En route**
En solitaire**
En souvenir de nous*
En suivant la flotte
En suivant mon cœur
En territoire ennemi
En territoire indien
En toute complicité
En vitesse
Enamorada
Enchaîné (L’)
Enchaînés (Les)
Enchanted Island
Enchanteresse (L’)
Enclos (L’)
Encore (Harold French, 1951)
Encore (Pascal Bonitzer, 1996)
Encore heureux**
Encore une fois…
Encore une nuit
Encore/ Once More (Paul Vecchiali, 1988)
End of the Line*
End of the Night
End of the River (The)*
End of Violence (The)
Endiablé
Enemy
Enemy of Women
Enemy**
Enfance (L’)
Enfance clandestine (L’)**
Enfance d’Ivan (L’)
Enfance de Gorki (L’)
Enfance de l’art (L’)
Enfance du mal (L’)**
Enfance nue (L’)
Enfances*
Enfant (L’)*
Enfant de l’amour (L’) (Jean Stelli, 1944)
Enfant de Kaboul (L’)*
Enfant de l’amour (L’) (Marcel L’Herbier, 1930)
Enfant de l’hiver (L’)
Enfant de la forêt (L’)**
Enfant des neiges (L’)
Enfant du désert (L’)
Enfant du diable (L’)**
Enfant du pays (L’)
Enfant du tunnel (L’)
Enfant et la licorne (L’)*
Enfant et le soldat (L’)
Enfant miroir (L’)
Enfant noir (L’)
Enfant qui voulait être un ours (L’)
Enfant-lion (L’)
Enfant-roi (L’)
Enfant sauvage (L’)
Enfants (Les) (Marguerite Duras, 1984)
Enfants (Les) (Christian Vincent, 2004)*
Enfants d’Hiroshima (Les)
Enfants dans le vent (Les)
Enfants de l’amour (Les)
Enfants de l’espace (Les)*
Enfants de la colère (Les)
Enfants de la crise (Les), voir Wild Boysof the Road
Enfants de la nature (Les)
Enfants de la pluie (Les)
Enfants de la révolution (Les)*
Enfants de lumière (Les)
Enfants de MacArthur (Les)
Enfants de salaud (Tonie Marshall, 1995)
Enfants de salauds (André De Toth, 1968)
Enfants de Salem (Les)
Enfants des damnés (Les)**
Enfants des dieux de la fonte (Les)
Enfants du désordre (Les)
Enfants du soleil (Les) (Yutaka Abe, 1938)
Enfants du capitaine Grant (Les)
Enfants du diable (Les)*
Enfants du marais (Les)
Enfants du naufrageur (Les)
Enfants du nid d’abeilles (Les)
Enfants du paradis (Les)
Enfants du siècle (Les)
Enfants du silence (Les)
Enfants du soleil (Les) (Bernard Dartigues, 1996), voir Roman d’un acteur
(Le)
Enfants nous regardent (Les)
Enfants sont partis (Les)*
Enfants terribles (Les)
Enfants volés (Les)
Enfer (L’) (Danis Tanovic, 2004)*
Enfer (L’) (Claude Chabrol, 1994)
Enfer (L’) (Harry Lachman, 1935)
Enfer (L’) (Bertolini)**
Enfer au-dessous de zéro (L’)
Enfer d’Henri-Georges Clouzot (L’)*
Enfer de la corruption (L’)
Enfer de la violence (L’)
Enfer des anges (L’)
Enfer des hommes (L’)
Enfer des humains (L’)
Enfer des loups (L’)*
Enfer des mandingos (L’)
Enfer des pauvres (L’)
Enfer des tropiques (L’)
Enfer des zombies (L’)
Enfer du devoir (L’)
Enfer du dimanche (L’)
Enfer est à lui (L’)
Enfer est pour les héros (L’)
Enfer et passion
Enfer mécanique
Enfer pour miss Jones (L’)
Enfer pour miss Jones II (L’)
Enfer vert (L’)
Enfermé dans les limites
Enfermés dehors*
Enfin l’amour
Enfin veuve*
Engagé involontaire
Engin fantastique (L’)
Engrenage (L’)
Engrenages
Enigma
Enigmatique monsieur D.
Enigmatique M. Moto**
Enigme aux Folies-Bergère
Enigme de Kaspar Hauser (L’)
Enigme du Chicago Express (L’)
Enigme policière
Enjeu (L’) (Barbet Schroeder, 1997)
Enjeu (L’) (Frank Capra, 1948)
Enjôleuse (L’)
Enlèvement (L’)
Enlèvement des Sabines (L’)
Ennemi (L’)
Ennemi d’État
Ennemi intime (L’)*
Ennemi public (L’) (Don Siegel, 1957)
Ennemi public (L’) (William Wellman, 1931)
Ennemi public no 1 (L’) (Henri Verneuil, 1953)
Ennemi public no 1 (L’) (W.S. Van Dyke, 1934)
Ennemi sans visage (L’)
Ennemi silencieux (L’)**
Ennemis (Les)
Ennemis amoureux (Les)**
Ennemis intimes
Ennemis rapprochés
Ennui (L’)
Enquête (L’) (Gordon Douglas, 1964-1965)
Enquête (L’) (Tom Tykwer, 2009)*
Enquête (L’)**
Enquête à Chicago
Enquête à l’italienne
Enquête à Venise
Enquête corse (L’)
Enquête dans l’impossible
Enquête de l’inspecteur Graham (L’)
Enquête de l’inspecteur Morgan (L’)
Enquête est close (L’)
Enquête mystérieuse (L’)
Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon
Enquête sur une passion
Enragés (Les)
Ensemble nous allons vivre**
Ensemble, c’est tout*
Ensorcelés (Les)
Ensorceleuse (L’)
Entente cordiale
Entente cordiale (L’)*
Enter Arsene Lupin**
Enterré vivant (L’)
Enterrement des pommes de terre (L’)
Entourloupe (L’)
Entr’acte
Entraînement du champion avant la course (L’)
Entraîneuse (L’)
Entraîneuse fatale (L’)
Entre deux mondes
Entre adultes*
Entre amis et voisins
Entre chiens et chats
Entre chiens et loups
Entre ciel et terre (Salah Abouseif, 1959)
Entre ciel et terre (Oliver Stone, 1993)
Entre deux rives*
Entre l’alcôve et la potence, voir Tom Jones
Entre le ciel et l’enfer
Entre les jambes
Entre les murs*
Entre nos mains**
Entre onze heures et minuit
Entre ses mains*
Entrée des artistes
Entreprenant monsieur Petrov (L’)
Entretien avec un vampire
Entrez dans la danse
Entrons dans la danse
Entropy*
Envahisseurs de la planète rouge (Les)
Envahisseurs sont parmi nous (Les)
Envers du paradis (L’)
Envoi de fleurs
Envol (L’)*
Envolée sauvage (L’)*
Envoûtement de Shanghai {L’)*
Envoûtés (Les)
Envoyés très spéciaux*
Envoyez les violons
Épave (L’)
Épave vivante (L’)
Épée Bijomaru (L’)
Épée de Monte-Cristo (L’)
Épée enchantée (L’)*
Épée et la croix (L’)
Épée sauvage (L’)
Éperon brûlant (L’)
Éperons noirs (Les)
Épervier (L’)
Épic**
Épices de la passion (Les)
Épidermic
Épopée dans l’ombre (L’)
Épopée napoléonienne (L’)
Épouse (L’)
Épouse de la nuit (L’)
Épouses et concubines
Épousez-moi, chérie*
Épouvantail (L’)
Épouvantail (L’) (Bykov)
Épouvante sur New-York
Époux scandaleux (Les)
Épreuve de force (L’)
Épreuve du temps (L’)
Équalizer**
Équateur
Équilibristes (Les)
Équilibrium*
Équipage (L’)
Équipe de nuit
Équipe de secours (L’)
Équipée du Cannonball (L’)
Équipée sauvage (L’)
Équipier (L’)
Équus
Eraserhead
Érendira
Erica Minar
Erik le Viking
Erin Brockovich, seule contre tous
Ermo
Ernest le rebelle
Ernest et Celestine**
Éros*
Éros + massacre*
Éros thérapie
Érotikon
Érotissimo
Errance
Erreur judiciaire
Erreur de jeunesse
Erreur de la banque en votre faveur*
Escadre est au port (L’)
Escadrille des aigles (L’)
Escadron noir (L’)
Escadron blanc (L’)
Escale à Broadway
Escale à Hollywood
Escale à Orly
Escalier (L’)
Escalier C
Escalier de service
Escalier interdit
Escalier sans fin (L’)
Escapade (L’)
Escapade au Japon
Escape
Escargots (Les)
Escargots du sénateur (Les)
Esclave (L’)
Esclave aux mains d’or (L’)
Esclave blanche (L’)
Esclave de l’amour (L’)
Esclave des amazones
Esclave du gang
Esclave du pharaon (L’)
Esclave libre (L’)
Esclave reine (L’)
Esclaves de Carthage (Les)
Esclaves de New York
Escondida (La)
Escort Girl
Escorte (L’)
Escorte pour l’Oregon
Escrocs*
Escrocs mais pas trop
Espace détente*
Espion (L’) (Russel Rouse, 1952)
Espion (L’) (Raoul Lévy, 1966)
Espion aux pattes de velours (L’)
Espion de Tokyo (L’)*
Espion, lève-toi
Espion mais pas trop
Espion noir (L’)
Espion qui m’aimait (L’)
Espion qui venait du froid (L’)
Espion(s)*
Espionne à bord*
Espionne de Castille (L’)
Espionne des Ardennes (L’)
Espions (Les) (Fritz Lang, 1926)
Espions (Les) (Henri-Georges Clouzot, 1957)
Espions dans la ville (Les)
Espions s’amusent (Les)
Espions sur la Tamise/Le ministère de la peur
Espoir
Espoir (L’)
Esprit de Cain (L’)
Esprit de famille (L’)
Esprit de la ruche (L’)
Esprit fait du swing (L’)*
Esprit s’amuse (L’)
Esquimaude a froid (L’)
Esquimaux
Esquive (L’)
Essaye-moi*
Essential Killing**
Est-ce bien raisonnable ?
Est-Ouest
Esther et le roi
Esther Khan
Estouffade à la Caraibe*
E.T.
Et au milieu coule une rivière
Et demain ?
Et Dieu créa la femme
Et dix de der
Et là-bas, quelle heure est-il ?
Et la lumière fut
Et la tendresse ?… Bordel !
Et le vent apporta la violence
Et mourir de plaisir
Et pour quelques dollars de plus
Et puis les touristes*
Et toi, t’es sur qui ?*
Et tournent les chevaux de bois
Et tout le monde riait
Et vint le jour de la vengeance
Et viva la révolution !**
Et vogue le navire
Étalon (L’)
Étalon noir (L’)
Étang tragique (L’)
Étape du dessous (L’)**
État de siège
État de grâce (L’)
État des choses (L’) État des lieux
État sauvage (L’)
État second
États d’âme
Étau (L’)
Été de Kikujiro (L’)
Été de la peur (L’)
Été de mes 27 baisers (L’)
Été des roses blanches (L’)
Été en pente douce (L’)
Été et fumées
Été indien (L’)*
Été meurtrier (L’)
Été où j’ai grandi (L’)*
Été prochain (L’)
Été torride
Été violent
Éternal Sunshine of the Spotless Mind
Éternel conflit
Éternel mirage (L’), voir Bateau pour les Indes
Éternel retour (L’)
Éternel tourment
Éternité**
Éternité et un jour (L’)
Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ?
Êtes-vous jalouse ?
Étincelle (L’)
Étoffe des héros (L’)
Étoile brisée (L’)
Étoile cachée (L’)
Étoile de mer (L’)
Étoile des étoiles (L’)
Étoile des Indes (L’)
Étoile du destin (L’)
Étoile du Nord (L’) (Lewis Milestone, 1943)
Étoile du Nord (L’) (Pierre Granier-Deferre, 1982)
Étoile du soldat (L’)*
Étoile du sud (L’)
Étoile imaginaire (L’)*
Étoile sans lumière
Étoiles du midi (Les)
Étoiles ne meurent jamais (Les)
Étrange aventure de l’ingénieur Lebel (L’)
Étrange désir de monsieur Bard (L’)
Étrange Suzy (L’)
Étrange affaire Angelica (L’)**
Étrange aventure de David Gray (L’), voir Vampyr
Étrange aventurière (L’)
Étrange couleur des larmes (L’)**
Étrange créature du lac noir (L’)
Étrange destin (L’)**
Étrange histoire de Benjamin Button (L’)*
Étrange histoire du juge Cordier {L’)
Étrange incident (L’)
Étrange madame X {L’)
Étrange mariage (L’)
Étrange monsieur Peppino (L’)
Étrange monsieur Stève (L’)*
Étrange monsieur Victor (L’)
Étrange Noël de monsieur Jack (L’)
Étrange nuit de Noël (L’)
Étrange obsession (L’)
Étrange passion de Molly Louvain (L’)
Étrange rendez-vous (L’)
Étrange rêve (L’)
Étrange séduction
Étrange sursis (L’)
Étrange visite (L’)*
Étranger (L’) (Anthony Asquith, 1943)
Étranger (L’) (Luchino Visconti, 1967)
Étranger dans la cité {L’)
Étrangère (L’) (Florence Colombani, 2006)*
Étrangère (L’) (Anatole Litvak, 1940)
Étrangère (L’) (Neil Jordan, 1991)
Étrangère intime {L’)
Étrangers (Les)
Étranges vacances
Étrangleur (L’) (Paul Vecchiali, 1970)
Étrangleur (L’) (William Wellman, 1943)
Étrangleur de Boston (L’)
Étrangleur de Rillington Place (L’)
Étrangleurs de Bombay (Les)
Étre et avoir
Étre sans destin*
Étreintes brisées*
Étroit mousquetaire (L’)
Étroite surveillance
Ettore Fieramosca
Etudes sur Paris
Etudiant de Prague (L’) (Henryk Galeen, 1926)
Etudiant de Prague (L’) (Stellan Rye, 1913)
Etudiant étranger (L’)*
Etudiante (L’)
Etudiante et M. Henri (L’)**
Eugénie
Eugénie Grandet (Mario Soldati, 1946)
Eugénie Grandet (Rex Ingram, 1921)
Eugenio (Jean-Jacques Prunès, 1998)
Eugenio (Luigi Comencini, 1980)
Eunuque impérial (L’)
Eunuques (Les)
Eureka
Europa
Europa, Europa
Europe 51
Européens (Les)
Eusèbe député
Eva
Évadé (L’)
Évadé d’Alcatraz (L’) (Don Siegel, 19796)
Évadé d’Alcatraz (L’) (Robert Florey, 1938)
Évadé de l’enfer (L’)
Évadé de la chaise électrique (L’)
Évadé du bagne (L’)
Évadé du camp 1 (L’)
Évadé du futur (L’), voir Runaway
Évadée (L’) (Arthur Ripley, 1946)
Évadée (L’) (George B. Seitz, 1935)
Évadés (Les) (Frank Darabont, 1994)
Évadés (Les) (Jean-Paul Le Chanois, 1954)
Évadés de la planète des singes (Les)
Évadés de la nuit (Les)
Évan tout-puissant*
Évangile selon Matthieu (L’)
Évasion*
Évasion**Évasion du cinéma « Liberté » (L’)
Évasion sur commande
Ève
Ève a commencé
Ève cherche un père
Éveil (L’) (Judit Elek, 1994)
Éveil (L’) (Penny Marshall, 1990)*
Even Cowgirls Get the Blues
Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune (L’)
Evensong
Event Horizon**
Éventail (L’)
Éventail de lady Windermere (L’)
Éventreur (L’)/ Les cheveux d’or
Éventreur de New York (L’)
Everest**
Every thing will be fine**
Évidence**
Evil Dead
Evil Dead 3, l’armée des ténèbres
Evil Dead (Alvarez)**
Evil Empire (The), voir Mobsters*
Évita
Ex-femme de ma vie (L’)*
Examen de minuit (L’)
Excalibur
Excentrique Ginger Ted (L’)**
Excès de confiance
Exécuteur (L’)*
Exécuteur noir (L’)
Executive Action
Exercice de l’État (L’)**
Exhibition
Exil du roi Béhanzin (L’)
Exilé (L’)
Exilé*
Exils
Existenz
Exode (L’)
Exodus
Exodus (Ridley Scott)**
Exorcisation, voir Possédée (La)
Exorciste (L’)
Exorciste III (L’)
Exorciste : au commencement (L’)
Exotica
Expédition (L’)
Expédition du fort King (L’)
Expendables 2**
Expendables 3**
Expendables**
Expérience (L’)
Expérience*
Expérience interdite (L’)
Expert (L’)
Experts (Les)
Expiation (L’)**
Exploits de Pearl White (Les)
Explorateur en folie (L’)
Explorers
Express du colonel von Ryan (L’)
Express, express
Expresso bongo
Extase
Extase et l’agonie (L’)
Extension du domaine de la lutte
Extérieur nuit
Exterminator II
Extraordinaire évasion (L’)
Extraterrestre (L’)
Extravagances
Extravagant mister Cary (L’)
Extravagant docteur Dolittle (L’)
Extravagant mister Ruggles (L’)
Extravagant monsieur Deeds (L’)
Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (L’)**
Extrêm e limite (L’)
Extrême préjudice
Extremists (The)
Extremities
Eye (The)
Eyes Wide Shut
Eyjafjallojökull

F comme Fairbanks
F comme Flint
F.I.S.T.
Fabiola
Fabrique des sentiments (La)*
Fabuleuse aventure de Marco Polo (La)*
Fabuleuses aventures du légendaire baron de Münchhausen (Les)
Fabuleux destin d’Amélie Poulain (Le)
Fabuleux destin de madame Petlet (Le)
Fabulous Texan (The)*
Face (Antonia Bird, 1997)
Face (Yoo Sang-gon, 2004)*
Face à face (Adoor Gopalakrishnan, 1984)
Face à face (Carl Schenkel, 1991)
Face à face (Ingmar Bergman, 1975)
Face à l’océan
Face à l’orage
Face au crime
Face au soleil levant
Face Behind the Mask (The)
Face cachée (La)*
Face cachée de la lune (La)*
Face of a Fugitive
Faces
Facteur (Le) (Hussein Kamal, 1968)
Facteur (Le) (Michael Radford, 1995)
Facteur sonne toujours deux fois (Le) (Bob Rafelson, 1980)
Facteur sonne toujoursdeux fois(Le) (Tay Gamett, 1946)
Factory
Factotum*
Faculty (The)
Fahrenheit 451
Fahrenheit 9/11
Faibles femmes
Faiblesse humaine, voir Sadie Thompson
Failan
Faille (La) (Gregory Hoblit, 2007)*
Faille (La) (Peter Fleischmann, 1975)
Faim (La) (Henning Carlsen, 1966)
Faim (La) (Peter Foldes, 1987)
Fair and Wormer
Fair Game
Fair game (Liman)**
Fair Play*
Fair Warning
Fais de beaux rêves**
Fais-moi peur
Fais-moi plaisir !*
Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers
Fais ta prière, Tom Dooley
Faisan d’or (Le)
Faiseur de pluie (Le)
Faisons un rêve…
Fait d’hiver
Faites comme si je n’étais pas là
Faites donc plaisir aux amis*
Faites-le avec les doigts
Faites sauter la banque
Faites vos jeux
Faits divers
Faits l’un pour l’autre
Fakir du grand hôtel (Le)
Falafel*
Falaise mystéri euse (La)
Falbalas
Falcon in Hollywood (The)
Fallait pas !
Fallen Sparrow (The)
Falling in Love
Falls (The)
Falstaff
Fame
Familia (Fernando Leon de Aranoa, 1997)
Familia (Louise Archambault, 2005)*
Famille (La)
Famille Addams (La)
Famille Bélier (la)**
Famille Cucuroux (La)
Famille Duraton (La)
Famille Fenouillard (La)
Famille Pont-Biquet (La)
Famille Sans Soucis (La)
Famille Tenenbaum (La)
Famille Trapp (La), voirMélodie du bonheur (La)
Familles à vendre*
Family Business
Family Life
Family Rock
Family Viewing
FamilyMan
Fan (Le)
Fan (The)
Fanatiques (Les)
Fandango
Fando et Lis
Fanfan
Fanfan la Tulipe (Christian-Jaque, 1951)
Fanfan la Tulipe (Gérard Krawczyk, 2003)
Fanfare d’amour
Fanfare municipale (La)
Fanfares de la gloire (Les)
Fanfaron (Le)
Fanny (Auteuil)**
Fanny (Joshua Logan, 1961)
Fanny (Marc Allégret, 1932)
Fanny Elssler
Fanny et Alexandre
Fantasia
Fantasia 2000
Fantasia chez les ploucs
Fantasma (O)
Fantasmes (Jang Sun-woo, 1999)
Fantasmes (Stanley Donen, 1967)
Fantasmes de Mme Jordan (Les)
Fantastic Mr Fox**
Fantastica
Fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman (La)
Fantastique homme-colosse (Le)
Fantastiques années vingt (Les)
Fantômas (André Hunebelle, 1964)
Fantômas (Jean Sacha, 1946)
Fantômas (Louis Feuillade, 1913)
Fantômas (Paul Fejos, 1932)
Fantômas contre Fantômas
Fantômas contre Scotland Yard
Fantômas se déchaîne
Fantôme*
Fantôme à vendre
Fantôme avec chauffeur
Fantôme d’amour
Fantôme d’Henri Langlois (Le)
Fantôme de Barbe-Noire*
Fantôme de Canterville (Le)
Fantôme de Canterville (Le)**
Fantôme de Cat Dancing (Le)
Fantôme de l’Opéra (Le) (Arthur Lubin, 1943)
Fantôme de l’Opéra (Le) (Joel Schumacher, 2004)*
Fantôme de l’Opéra (Le) (Rupert Julian, 1925)
Fantôme de l’Opéra (Le) (Terence Fisher, 1962) Fantôme de l’Opéra (Le)
(Dwight Little, 1989) Fantôme de l’Opéra (Le) (Dario Argento, 1998)
Fantôme de la liberté (Le)
Fantôme de la momie (Le)
Fantôme de la rue Morgue (Le)
Fantôme de Milburn (Le)
Fantôme de Sarah Williams (Le)
Fantôme de Zorro (Le)
Fantôme du Bengale (Le)
Fantôme du Moulin-Rouge (Le)
Fantôme du paradis (Le)
Fantôme invisible (Le)*
Fantôme qui ne revient pas (Le)
Fantôme vivant (Le)
Fantômes contre fantômes
Fantômes de Goya (Les)*
Fantômes de Louba (Les)
Fantômes déchaînés
Fantômes d’Ismaël (Les)**
Fantômes du chapelier (Les)
Fantômes en fête
Fantômes en vadrouille**
Far West
Far West 89
Far West Story*
Farandole
Farce tragique (La)
Farceur (Le)
Fardeau de la vie (Le)
Farendj
Fargo
Farinelli
Farrebique
Fascinant capitaine Clegg (Le)
Fascination (Clarence Brown, 1931)
Fascination (Jean Rollin, 1979)
Fascisme ordinaire (Le)
Fast
Fast and Furious
Fast and Furious : Tokyo drift**
Fast and Furious 4**
Fast and Furious 5**
Fast and Furious 6**
Fast and Furious 7**
Fast Food, Fast Women
Fast Walking**
Faster**
Fat City
Fatal Garnes
Fatal Glass of Beer (The)
Fatale
Fataliste (Le)*
Fatalité
Fatherland
Fatima**
Fatma
Fatty boucher
Faubourg 36*
Faubourg Montmartre
Faubourg Saint-Martin
Faubourgs de New York (Les), voir Bowery
Faucheurs (Les)*
Faucon maltais (Le) (John Huston, 1941)
Faucon maltais (Le) (Roy Del Ruth, 1931)
Faucons (Les)
Faucons de la nuit (Les)
Faussaire (Le)
Faussaire*
Faussaires (Les)*
Fausse alerte
Fausse donne*
Fausse identité
Fausse maitresse (La)
Fausse suivante (La)
Fausses confidences (Les)
Fausses nouvelles
Faust (Murnau)
Faust (Sokourov)**
Fausta, la teta asustada*
Fauster (Sokourov)**
Faustine et le bel été
Fausto
Fausto 5.0
Faut-il aimer Mathilde ?
Faut-il tuer Sister George ?
Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages
Faut pas s’en Jaire
Faut que ça danse*
Faute à Fidel (La)*
Faute à Voltaire (La)
Faute de l’abbé Mouret (La)
Faute de preuves
Fautes d’orthographe (Les)
Fauteuil 47 (Le)
Fauteuils d’orchestre*
Fauve (Le)
Fauve en liberté (Le)
Fauve est lâché (Le)
Fauves meurtriers (Les)
Faux amis*
Faux coupable (Le)
Faux-cul (Le)
Faux durs (Les)
Faux et usage de faux
Faux frères, vrais jumeaux
Faux mari (Le)
Faux-monnayeur
Faux mouvement
Faux policiers*
Faux-semblants
Faux témoin
Favoris de la lune (Les)
Fear**
Fear and Desire**
Fearmakers (The)
Fedora
Fedra, voir Une vraie garce
Fée (La)**
Feebles (Les)
Feel My Pulse
Feeling Minnesota
Félicie Nanteuil
Felicita (La)
Félicité
Féline (La) (Jacques Tourneur, 1942)
Féline (La) (Paul Schrader, 1982)
Félins (Les)
Félix et Lola
Felix et Meira**
Felix le chat
Fellini-Roma
Fellini-Satyricon
Female
Femme
Femme à abattre (La)
Femme à l’écharpe pailletée (La)
Femme à l’orchidée (La)**
Femme abandonnée (La)**
Femme aimée est toujours jolie
Femme apache (La)
Femme au corbeau (La)
Femme au gardénia (La) Femme au portrait (La)
Femme au Jouet (La)
Femme au tableau (La)**
Femme aux bottes rouges (La)
Femme aux chimères (La)
Femme aux cigarettes (La)
Femme aux cigarettes blondes (La)
Femme aux deux visages (La)
Femme aux miracles (La)
Femme d’à côté (La)
Femme d’un homme important (La)
Femme de chambre du « Titanic » (La)
Femme de Don Juan (La), voir Wine of Youth
Femme de feu
Femme de Gilles (La)
Femme de Jean (La)
Femme de l’année (La)
Femme de l’aviateur (La)
Femme de l’ennemi public (La)
Femme de l’épicier (La)
Femme de la brume (La)
Femme de ma vie (La)
Femme de mes amours (La)
Femme de mes rêves (La)
Femme de mon pote (La)
Femme de Monte-Cristo(La)
Femme de nulle part (La)
Femme de paille (La)
Femme de Rose Hill (La)
Femme de Seisaku (La)
Femme de Tokyo
Femme défendue (La)
Femme du boulanger (La)
Femme du cosmonaute (La)
Femme du dimanche (La)
Femme du hasard (La)
Femme du marchand de pétrole (La)
Femme du pharaon (La)
Femme du pionnier (La)
Femme du planteur (La)
Femme du port (La)
Femme du prêtre
Femme du sable (La)
Femme en bleu (La)
Femme en cage (La)
Femme en ciment (La)
Femme en question (La)
Femme en robe de chamber (La)
Femme entre chien et loup
Femme est l’avenir de l’homme (La)
Femme et le pantin (La) (Jacques de Baroncelli, 1928)
Femme et le pantin (La) (Josef von Sternberg, 1935)
Femme et le pantin (La) (Julien Duvivier, 1958)
Femme et le rôdeur (La)
Femme fardée (La)*
Femme fatale
Femme flambée (La)
Femme gauchère (La)
Femme idéale (La)
Femme infidèle (La)
Femme invisible (La) (Agathe Teyssier, 2008)*
Femme invisible (La) (Edward Sutherland, 1941)
Femme libre (La)
Femme modèle (La)
Femme nue (La)
Femme nue et Satan (La)
Femme ou démon
Femme ou maîtresse
Femme parfaite (La)**
Femme perdue (La)
Femme publique (La)
Femme que j’ai assassinée (La)
Femme que j’ai le plus aimée (La)
Femme qui faillit être lynchée (La)
Femme qui pleure (La)
Femme sans loi
Femme sans passé
Femme sans tête*
Femme secrète (La)
Femme sur la lune (La)
Femme sur la plage (La)
Femme tatouée (La)
Femme-enfant (La)
Femme-flic (La)
Femme-reptile (La)
Femme-sangsue (La)
Femme-spectacle (La)
Femmes
Femmes (Les)
Femmes au bord de la crise de nerf
Femmes au combat
Femmes collantes (Les)
Femmes comme les hommes ne sont pas des anges (Les), voir Matrimoni*
Femmes coupables
Femmes de l’ombre (Les)*
Femmes de la nuit (Les)
Femmes de Paris
Femmes de personne
Femmes de ses rêves (Les)*
Femmes délaissées
Femmes devant le désir
Femmes du Caire**
Femmes du général (Les)
Femmes du lac aux ames parfumées (Les)
Femmes du sixième étage (les)**
Femmes en cage (Allan W. Steeve [Jesus Franco], 1975)
Femmes en cage (John Cromwell, 1950)
Femmes en miroir
Femmes en mission*
Femmes entre elles
Femmes hors la loi
Femmes marquées
Femmes mènent le monde (Les)
Femmes pour Golden Hill
Femmes préhistoriques
Femmes s’en balancent (Les)
Femmes sont folles (Les)
Femmes sont marrantes (Les)**
Femmes, femmes
Femmes… ou les enfants d’abord (Les)
Fenêtre (La)*
Fenêtre secrète
Fenêtre sur cour
Fenêtre sur crime/ Comme un oiseau en cage
Fenêtre sur Pacifique
Fenêtres sur New York
Ferdinand le taureau
Ferdydurke
Ferme aux loups (La)
Ferme de la terreur (La)
Ferme des animaux (La), voir Animal Farm
Ferme des hommes brûlés (La)
Ferme des sept péchés (La)
Ferme du pendu (La)
Ferme se rebelle (La)
Fermière (La)/ Laquelle des trois ?
Fernand
Féroce*
Ferragus*
Fessée (La)
Festen – Fête de famille
Festin chinois (Le)*
Festin de Babette (Le)
Festin nu (Le)
Fête à Henriette (La)
Fête du feu (La)*
Fête espagnole (La)
Fête et les invités (La)
Fêtes galantes (Les)
Feu aux poudres (Le)
Feu d’artifice
Feu de glace
Feu de la grenade (Le)
Feu follet (Le)
Feu I
Feu magique
Feu Mathias Pascal
Feu mon oncle, voir Maison de la peur (La)
Feu Nicolas
Feu rouge
Feu sacré
Feu sans sommation
Feu sur le gang
Feuille sur un oreiller
Feuilles d’automne
Feuillets arrachés au livre de Satan, voir Pages arrachées au livre de Satan
Feux croisés
Feux dans la plaine
Feux de joie
Feux de l’enfer (Les)
Feux de l’été (Les)
Feux de la chandeleur (Les)
Feux de la rampe (Les)
Feux du music-hall (Les)
Feux rouges
Fever Pitch
Few of Us
Fiacre 13
Fiançailles d’Anna (Les)
Fiancée de Dracula (La)
Fiancée de Frankenstein(La)
Fiancée de l’évêque (La)*
Fiancée des ténèbres (La)
Fiancée du pirate (La)
Fiancée errante (La)*
Fiancée qui venait du froid (La)
Fiancée vendue (La)
Fiancées en folie
Fiancés (Les) (Ermanno Olmi, 1963)
Fiancés (Les) (Mario Camerini, 1941)
Fidèle Lassie (La)
Fidelio**
Fidélité (La)
Fido*
Field (The)
Fiend Who Walked the West (The)
Fier rebelle (Le)
Fière créole (La)
Fière Tzigane (La)
Fierro… l’été des secrets
Fiesta
Fievel au Far-West
Fievel et le nouveau monde
Fièvre
Fièvre au corps (La)
Fièvre blonde*
Fièvre dans le sang (La)
Fièvre de cheval*
Fièvre de l’or
Fièvre de l’or (La)
Fièvre de l’or noir/Pittsburgh
Fièvre des échecs (La)
Fièvre des tropiques (La)
Fièvre du pétrole (La)
Fièvre du samedi soir (La)
Fièvre monte à El Pao (La)
Fièvre noire
Fièvre sur Anatahan
Fièvres
Fifi la Plume
Fifi peau de pêche
Fight Club
Fighting*
Figurant (Le)
Figure de proue
Fil à la patte (Le)
Fil blanc de la cascade (Le)
Fil de l” horizon (Le)
Fil de la vie (Le)*
Fil du rasoir (Le) (Edmund Goulding, 1946)
Fil du rasoir (Le) (John Byrum, 1984)
Filet (Le)
Fille (La)
Fille à la valise (La)
Fille au fouet (La)
Fille au vautour (La)
Fille au violoncelle (La)
Fille aux allum ettes (La)
Fille aux cheveux blancs (La)
Fille aux yeux d’or (La)
Fille aux yeux gris (La)
Fille coupée en deux (La)*
Fille d’amour
Fille d’éve
Fille d’un soldat ne pleure jamais (La)
Fille d’Écosse (La)**
Fille dangereuse
Fille dans la vitrine (La)*
Fille de Brest (La)**
Fille de d’Artagnan (La)
Fille de Dracula (La)
Fille de feu (La)
Fille de Hambourg (La)
Fille de Jack l’Éventreur (La)
Fille de Keltoum (La)
Fille de l’air (La)
Fille de l’amiral (La)
Fille de l’eau (La)
Fille de la Cinquième Avenue (La)
Fille de la forêt (La)
Fille de la jungle (La)
Fille de Monaco (La)*
Fille de Neptune (La)
Fille de nulle part (La)**
Fille de quinze ans (La)
Fille de Ryan (La)
Fille de son père (La)
Fille de tes rêves (La)
Fille des boucaniers (La)
Fille des marais (La) (Augusto Genina, 1949)
Fille des marais (La) (Detlef Sierck [Douglas Sirk], 1935)*
Fille des monts (La)**
Fille des prairies (La)
Fille des tartares (La)
Fille du bois maudit (La)
Fille du capitaine (La) (Alexandre Prochkine, 2000)
Fille du capitaine (La) (Mario Camerini, 1947)
Fille du corsaire (La)
Fille du désert (La)
Fille du diable (La)
Fille du Dr Jekyll (La)*
Fille du fleuve (La)
Fille du loup-garou (La)
Fille du magicien (La)
Fille du patron (La)**
Fille du péché (La)
Fille du puisatier (La)
Fille du puisatier (La) (Auteuil)**
Fille du puma (La)
Fille du RER (La)*
Fille du Samouraï (La)**
Fille du train (La)**
Fille Élisa (La)
Fille en rouge (La)
Fille et son cow-boy (La)
Fille inconnue (La)**
Fille la plus heureuse du monde (La)
Fille prodigue (La)
Fille qui en savait trop (La)
Fille qui savait tout (La)**
Fille Rose-Marie (La)
Fille sans homme (La)
Fille seule (La)
Fille sur la balançoire (La)
Fille sur le pont (La)
Filles courageuses
Filles dans la nuit
Filles de Chine
Filles de Kohlhiesel (Les)
Filles de la concierge (Les)
Filles du botaniste (Les)*
Filles du code secret (Les)
Filles du Rhône (Les)
Filles et gansters, voir Cochons et cuirassés
Filles et show-business
Filles ne savent pas nager (Les)
Filles perdues, cheveux gras
Filles uniques
Film
Film d’amour et d’anarchie
Film maudit : Jud Suss (Le)**
Film noir
Film socialisme**
Filmeur (Le)*
Filming Othello
Filous (Les), voir Tin Men
Fils (Le) (Jean-Pierre et Luc Dardenne, 2002)
Fils (Le) (Pierre Granier-Deferre, 1972)
Fils adoptif (Le)
Fils aîné (Le)
Fils d’Ali-Baba (Le)
Fils d’Élias (Le)
Fils d’un hors-la-loi (Le)*
Fils de Bronstein (Le)
Fils de Caroline chérie (Le)
Fils de d’Artagnan (Le)
Fils de Dracula (Le)
Fils de Frankenstein (Le)
Fils de Gascogne (Le)*
Fils de Geronimo (Le)
Fils de Jean (Le)**
Fils de Joseph (Le)**
Fils de King Kong (Le)
Fils de l’épicier (Le)*
Fils de l’homme (Les)*
Fils de la mariée (Le)
Fils de la Panthère rose (Le)
Fils de Monte-Cristo (Le)
Fils de Ranbow (Le)*
Fils de Robin des Bois (Le)
Fils de Saul (Le)**
Fils de Spartacus (Le)
Fils de Visage-Pâle (Le)
Fils des mousquetaires (Les)
Fils du Cheik (Le)
Fils du Cid (Le)
Fils du désert (Le)
Fils du Français (Le)
Fils du pendu (Le)
Fils du requin (Le)
Fils préféré (Le)
Fils prodigue (Le) (Richard Thorpe, 1955)
Fils prodigue (Le) (Veikko Aaltonen, 1992)
Fils unique
Fin août, début septembre
Fin d’automne
Fin d’Hitler (La)
Fin d’un tueur (La)/The Dark Past
Fin d’un voyou (La)
Fin d’une liaison (La)
Fin de fiesta
Fin de Freddy (La)
Fin de l’innocence sexuelle (La)
Fin de Mme Cheyney (La)
Fin de Saint-Pétersbourg (La)
Fin des temps (La)
Fin du jour (La)
Fin du monde (La)
Fin du règne animal (La)
Final Cut*
Final Fantasy : les créatures de l’esprit
Finances du grand-duc (Les)
Finance noire**
Fine combine (La)*
Fini de rire
Finis terrae
Finishing Touch (The)
Fiona
Fiorile
Fire in the Sky**
Fire Raisers**
Firefox, l’arme absolue
Firewall*
Fireworks
Firme
First Yank into Tokyo (The)
Fish and Chips
Fish Tank*
Fisher King
Fist of Legend
Fiston**
Fighting Devil Dogs**
Fitzcarraldo
Five**
Five came back**
Five Obstructions
Five Star final**
FIX effet de choc
Flagrant désir
Flambeau de la liberté (Le)
Flambeur (Le)
Flambeuse de Las Vegas (La)
Flame and the Flesh (The)
Flamenco
Flamme
Flamme de mon amour
Flamme du passé (La)
Flamme pourpre (La)
Flamme sacrée (La)
Flammes du soleil (Les)
Flammes sur l’Adriatique
Flammes sur l’Asie
Flandres*
Flash Gordon (Frederick Stephani, 1936)
Flash Gordon (Michael Hodges, 1987)
Flashdance
Flavia la défroquée
Flaxy Martin
Flèche brisée (La)
Flèche et le flambeau (La)
Flèche noire (La)
Flèche noire de Robin des Bois (La)*
Flèches brûlées (Les)
Flèches de feu (Les)
Flesh and bone
Fletch aux trousses
Fleur d’oseille
Fleur de cactus**
Fleur de mon secret (La)
Fleur de pécher
Fleur de pierre (La)
Fleur du mal (La)
Fleur secrete*
Fleuriste de Toneso (La)
Fleurs d’équinoxe
Fleurs de papier
Fleurs de sang
Fleurs de Shanghai (Les)
Fleurs du miel (Les)
Fleurs du soleil (Les)
Fleurs tombées (Les)
Fleuve (Le)
Fleuve d’or (Le)
Fleuve de la dernière chance (Le)
Fleuve de la nuit
Fleuve de sang (Le)
Fleuve sauvage (Le)
Flibustier des Caraïbes (Le)
Flibustière des Antilles (La)
Flibustiers (Les)
Flic de Beverly Hills (Le)
Flic de Beverly Hills 2 (Le)
Flic de Beverly Hills 3 (Le)
Flic de mon cœur (Le), voir Big Easy
Flic de San Francisco (Le)
Flic et rebelle
Flic ou voyou
Flic ou zombie
Flic ricanant (Le)
Flic se rebiffe (Le)
Flic Story
Flic, juge et bourreau/ Rêves de flic
Flics de choc
Flics et voyous
Flics ne dorment pas la nuit (Les)
Flight
Flight**
Flight Command
Flightplan*
Flingueur (Le) (Winner)
Flingueur (Le) (West)**
Flip la grenouille
Flipper City
Flirt
Florence est folle
Florence Foster Jenkins**
Flores de otro mundo
Floride**
Florine, la fleur du valais
Flotte est dans le lac (La)/À l’eau ! À l’eau
Flûte à six schtroumpfs (La)
Flûte enchantée (La) (Ingmar Bergman, 1974)
Flûte enchantée (La) (Kenneth Branagh, 2006)*
Fly by Night
Following
Fog
Foire aux chimères (La)
Foire aux femmes (La)
Foire aux illusions (La)
Foire aux sexes (La)
Foire des ténèbres (La)
Folie Almayer**
Folie de l’or (La)
Folie des grandeurs (La)
Folie des hommes (La)*
Folie du docteur Tube (La)
Folie du roi George (La)
Folie-folie
Folies bourgeoises
Folies d’avril*
Folies de femmes
Folies olympiques
Folies-Bergère
Folle à tuer
Folle de Chaillot (La)
Folle des hommes**
Folle embellie
Folle enquête (La)
Folle histoire de l’espace (La)
Folle histoire du monde (La)
Folle ingénue (La)
Folle journée de Ferris Bueller (La)
Folle mission du docteur Schoeffer**
Folle parade (La)
Folles années du twist (Les)
Folles de joie**
Folles héritières (Les)
Fond de l’air est rouge (Le)
Fond de la bouteille (Le)
Fond du problème (Le)**
Fondu au noir
Fontaine d’Aréthuse (La)/La soif
Fontaine des amours (La)
Fontamara
Fool for Love
Fool Moon*
Fools of Fortune
Footlooes
Footsteps in the Dark*
For Better For Worse**
For Ever Mozart
For Me and My Gal
Forbans (Les)
Forbans de la nuit (Les)
Forbans du désert (Les)**
Forbidden Cargo*
Forçats de la gloire (Les)
Force des ténèbres (La) (Karel Reisz, 1964)
Force des ténèbres (La) (Richard Thorpe, 1937)
Force majeure
Forcenés (Les)*
Forces occultes
Forces spéciales**
Foreign Body
Forest**
Forêt (La)
Forêt d’émeraude (La)
Forêt de Mogari (La)*
Forêt des pendus (La)*
Forêt en feu (La)
Forêt interdite (La)
Forêt pétrifiée (La)
Forever England / Brown on Resolution*
Forever Young
Forever**
Forfaiture (Cecil B. DeMille, 1915)
Forfaiture (Marcel L’Herbier, 1937)
Forgotten Silver
Formule (La)
Forrest Gump
Forsaken**
Fort Bastion ne répond plus
Fort Bravo
Fort Courageous*
Fort de la dernière chance (Le)
Fort de la solitude (Le)
Fort de la vengeance (Le)
Fort Dolores
Fort du fou
Fort invincible
Fort Massacre
Fort Osage
Fort Saganne
Fort Ti
Fort Utah
Fort Yuma
Forte tête
Fortereses cachée (La)
Forteresse (La)
Forteresse d’or (La)
Forteresse noire (La)
Fortress
Fortunat
Fortune carrée
Forum en folie (Le)
Forza Bastia 1978/ L’ile en fête
Fosse aux serpents (La)
Fou d’amour
Fou d’amour**
Fou de guerre (Le)
Fou de Kairouan (Le)
Fou du cirque (Le)
Fou du labo 4 (Le)
Fouineur (Le)
Foule (La)
Foule en délire (La)
Fountain (The)*
Four Faces West*
Four faces west**
Four Frightened People
Four Skulls of Jonathan Drake (The)*
Four Stars
Four-Sided Triangle
Fourbi
Fourgueurs (Les)
Fourmiz
Fous d’Irène
Fous du roi (Les) (Robert Rossen, 1949)
Fous du roi (Les) (Steven Zaillian, 2006)*
Fous du stade (Les)
Foxfire**
Foxy Brown**
Fra Diavolo (Hal Roach, Charles Rogers, 1933)
Fra Diavolo (Mario Soldati, 1950)
Fracture du myocarde (La)
Fragile(s)*
Fragile*
Fragments d’Antonin (Les)*
Fragments sur la grâce*
Fraise et chocolat
Fraises sauvages (Les)
Franc-jeu
Français, si vous saviez
Français, vous avez la mémoire courte
Française et l’amour (La)
Française*
France (La)*
France boutique
France, société anonyme
Frances
Frances A**
Francesco
Francis
Franciscain de Bourges (Le)
Francisco
Francofonia**
François d’Assise*
François et le chemin du soleil
François Ier
François Truffaut, portraits volés
François Villon
Frangines (Les)
Frank et Jesse*
Frankenstein (James Whale, 1931)
Frankenstein (Kenneth Branagh, 1994)
Frankenstein 1970
Frankenstein 90
Frankenstein créa la femme
Frankenstein et le monstre de l’enfer
Frankenstein junior
Frankenstein rencontre le loup-garou
Frankenstein s’est échappé
Frankensteins’s Army**
Frankenweenie**
Frankie et Johnny
Franklin et le trésor du lac*
Frantic
Frantz**
Franz
Fraudeur (Le)*
Fraulein SS, voir Destin de femme
Frayeur
Frayeurs
Freaks, voir Monstrueuse parade (La)
Fred
Freddy 3, les griffes du cauchemar
Freddy contre Jason
Freddy sort de la nuit
Freddy**
Frédérica
Free state of Jones**
Freedom
Freedom Radio**
Freischutz
Frelon des mers (Le)
French cancan
French Connection
French Connection 2
French Dressing
French line**
French Lover
Frenzy
Fréquence interdite
Fréquence meurtre
Frère aîné et sa sœur cadette (Le)
Frère aîné, sœur cadette
Frère des ours
Frère du guerrier (Le)
Frère le plus futé de Sherlock Holmes (Le)
Frères Barberousse (Les)
Frères Bouquinquan t (Les)
Frères corses (Les)*
Frères de sang
Frères du désert (Les)
Frères et sœurs de Toda (Les)
Frères Falls (Les)
Frères Gravet (Les)
Frères Grimm (Les)*
Frères héroïques
Frères Karamazov (Les) (Ivan Pyriev, 1970)
Frères Karamazov (Les) (Richard Brooks, 1957)
Frères Karamazov (Les) (Fedor Ozep, 1931)
Frères Krays (Les)
Frères McMullen (Les)
Frères Rico (Les)
Frères siciliens (Les)
Freud, passions secrètes
Fric (Le)*
Fric-frac
Fric-frac en dentelles*
Fric-frac rue des Diams
Frida (Julie Taymor, 2001)
Frida (Paul Leduc, 1984)
Friedrich Schiller
Friends
Frigo déménageur
Frigo-Fregoli
Fripouillard et Cie
Frisson d’amour
Frissons
Frissons d’outre-tombe
Frissons de l’angoisse (Les}
Frissons garantis
Fritz the Cat
Froid comme la mort
Froid dans le dos
From Hell
From Paris with love**
From Soup to Nuts
Fromont Jeune et Risler Aîné
Front Page (The}
Front Page Story*
Frontaliers (Les)
Frontera (La)
Frontier Badmen*
Frontier Marshal
Frontière chinoise
Frontière dangereuse
Frontière de l’aube (La)*
Frontière interdite
Frontière(s)*
Frontières invisibles
Frost/Nixon : l’heure de vérité*
Frou-frou*
Froussard héroïque (Le), voir Royal Flash
Frozen Days*
Frozen River*
Fruit défendu (Le)
Fruit vert (Le)
Fruits de l’été (Les)
Fruits de la passion (Les)
Fruits du paradis (Les)
Fruits sauvages (Les)
Fu Manchu, voir Complot diabolique du Dr Fu Manchu ; Drums of Fu
Manchu ; Masque de Fu Manchu ; Masque d’or ; Treize fiancées de Fu Manchu
Fucking Amal
Fucking Fernand
Fugitif (Le)
Fugitifs (Les)
Fugitive (La)
Fugue (La)
Fugue de monsieur Perle (La)
Fugueuses
Fuji et la lance ensanglantée (Le)
Full Frontal
Full Metal Jacket
Full Monty, le grand jeu (The)
Fulltime Killer
Fumée Blonde
Fumée des fanes de pommes de terre (La)
Fumerie d’opium
Funny Boy
Funny Farm
Funny Garnes
Funny Garnes U.S.*
Funny Girl
Funny People*
Furet (Le) (Jean-Pierre Mocky, 2003)
Furet (Le) (Raymond Leboursier, 1949)
Fureur à l’Ouest
Fureur apache
Fureur d’aimer (La)
Fureur de vaincre (La)*
Fureur de vivre (La)
Fureur des Apaches (La)
Fureur des hommes (La)
Fureur du danger (La)
Fureur du dragon (La)*
Fureur sauvage (La)
Fureur sur l’Oklahoma
Fureur sur la plage
Fureur sur la ville
Furia à Bahia pour OSS 117*
Furia**
Furie (Brian De Palma, 1978)
Furie (Fritz Lang, 1936)
Furie de l’or noir (La)
Furie des tropiques (La)
Furie du désert (La)
Furie du désir (La)
Furie du Texas (La)
Furie noire
Furie sauvage
Furie sur le Nouveau-Mexique
Furies (Les)
Furieuse chevauchée (La)
Fury at Showdown
Fury**
Furyo
Fusil de bois (Le)
Fusil de bois (Le)**
Fusil de chasse (Le)
Fusillade à Tucson
Fusillé à l’aube
Fusils (Les)
Fusils du Far West (Les)
Fusils du Kentucky (Les)**
Fusion**
Futur est femme (Le)
Futur immédiat : Los Angeles 1991*
Future Cop
Futures vedettes
Fuyards de Zahrain (Les)

G-Men contre Dragon noir


G.A.L.*
G.I. Joe – Le réveil du cobra*
G.I. Joe : Conspiration**
Gabbeh
Gabbo le Ventriloque
Gabriel Over the White House
Gabriel, reviens/ Reviens, Gabriel
Gabrielle*
Gadjo dilo
Gai mensonge (Le)
Gai, gai, marions-nous/Laurel et Hardy coiffeurs
Gaietés de l’escadron (Les)
Gaietés de l’infanterie (Les)
Gaietés de la finance (Les)
Gaijin, les chemins de la liberté
Gainsbourg**
Galant étalagiste (Le)*
Galaxy quest**
Galets d’Étretat (Les)
Galette du roi (La)
Galettes de Pont-Aven (Les)
Galia
Galileo
Gallant Journey
Gallipoli
Gallivant
Gamberge (La)
Gambit**
Gambler from Natchez (The)**
Gambler**
Game (The)
Game of Death
Gamin au vélo (Le)**
Gamines**
Gamins d’Istanbul
Gandahar
Gandhi
Gang (Le)
Gang Anderson (Le)
Gang de l’oiseau noir (Le)
Gang de l’or noir (Le)*
Gang de requins
Gang des Antilles (Le)**
Gang des filles (Le)
Gang des frères James (Le)
Gang des otages (Le)
Gang des tractions arrière (Le)
Gang des tueurs (Le)
Gang du Texas (Le)
Gangs of New York
Gangs of Wasseypur (The)**
Gangster Number One
Gangster Squad**
Gangsters
Gangsters (Les)
Gangsters du château d’if (Les)
Gantelet vert (Le)
Gar el-Hama
Garage Olimpo
Garage*
Garce (La) (Christine Pascal, 1984)
Garce (La) (King Vidor, 1949)
Garçon !
Garçon aux cheveux verts (Le)
Garçon d’honneur
Garçon dans l’arbre (Le)**
Garçon de courses (Le)
Garçon invisible (Le)**
Garçon sauvage (Le)
Garçon stupide*
Garçonne (La}
Garçonnière (La)
Garçons (Les)
Garçons et Guillaume à table (les)**
Garçu (Le)
Garde à vue
Garde du corps (Le) (François Leterrier, 1984)
Garde du corps (Le) (Rodrigo Moreno, 2005)*
Garde du corps(Le) (Akira Kurosawa, 1961), voir Garden State**
Gardez le sourire
Gardian (Le)
Gardien de buffles*
Gardien de chevaux (Le)
Gardiens de l’ordre (Les)**
Gardiens de la galaxie (Les)**
Gardiens de phare
Gare à la peinture
Gare au percepteur*
Gare centrale
Gare du Nord**
Garfield*
Garou-Garou, le passe-muraille
Gars du large (Les)
Gars épatant (Le)
Gas-oil
Gas-s-s-s !
Gas, Food, Lodging
Gaslight
Gaspard de Besse
Gaspards (Les)
Gasparone
Gator
Gatsby le Magnifique
Gatsby le Magnifique (Luhrmann)**
Gaucher (Le)
Gaucho (Le)
Gauloises bleues (Les)
Gawin
Gaz de France**
Gazon maudit
Géant
Géant à la cour de Kublai Khan (Le)
Géant de fer (Le)
Géant de la vallée des Rois (Le)
Géant de Metropolis (le)**
Géant de Thessalie (Le)
Géant du Grand Nord (Le)
Géant égoïste (Le)**
Géant et le jouet (Le)
Géants (Les)
Géants de l’Ouest (Les)
Géants de la forêt (Les)
Géants du ciel (Les)
Géants du cirque (Les)**
Gebo et l’ombre**
Gémeaux*
Gemini
Gemma Bovery**
Gendarme de Saint-Tropez (Le)
Gendarmes et voleurs
Gendre de M Poirier (Le)
Généalogies d’un crime
Général ! di Amin Dada
Général (Le}
Général de l’armée morte (Le)
Général Della Rovere (Le}
Général du diable (Le)
Général est mort à l’aube (Le)
General Spanky
Génération Proteus
Générationperdue
Genesis (Claude Nuridsany, Marie Perennou, 1987)
Genesis (Mrinal Sen, 1986)
Geneviève
Gengis Khan
Génie du mal (Le)
Génie fou (Le)
Genius**
Genius at Work
Genou de Claire (Le)
Gens de Dublin
Gens de la nuit (Les)
Gens de la pluie (Les)
Gens de la rizière (Les)
Gens du voyage (Les)
Gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels (Les)
Gens normaux n’ont rien d’exceptionnel (Les)
Gens qui s’aiment (Les)
Gente de bien**
Gente di Roma
Gentilhomme de la Louisiane (Le)
Gentille*
Gentleman d’Epsom (Le)
Gentleman de Cocody (Le)
Gentleman de Londres (Le)
Gentleman Jim
Genuine
Geordie**
George of the Jungle*
Georgia (Arthur Penn, 1981)
Georgia (Ulu Grosbard, 1995)
Georgy Girl
Gerald McBoing-Boing
Germinal (Albert Capellani, 1913)
Germinal (Claude Berri 1993)
Germinal (Yves Allégret, 1962)
Geronimo (Arnold Laven, 1962)
Geronimo (Gatlif)**
Geronimo (Walter Hill, 1993)
Geronimo le Peau-Rouge
Gerry
Gertie le dinosaure
Gertrud
Gervaise
Get Carter
Get-out**
Get Shorty/Stars et truands
Getaway
Gettysburg, la dernière bataille
Ghost
Ghost Camera (The)
Ghost Dog : la voie du samouraï
Ghost in the Shell
Ghost Rider (Johnson)*
Ghost Rider**
Ghost Ship (The)
Ghost Train (The)*
Ghost Writer**
Ghosts of Mars
Ghosts on the Loose
Ghosts… of the Civil Dead
Gianni et les femmes**
Giarabub
Gibecière (La)
Gibier de potence
Gibraltar
Gibraltar (Leclercq)**
Gifle (La)
Gigi (Jacqueline Audry, 1948)
Gigi (Vincente Minelli, 1958)
Gigolo (Le)*
Gigot, le clochard de Belleville
Gilbert et Sullivan*
Gilbert Grape
Gilda
Gildersleeve on Broadway
Gildersleeve’s Bad Day
Gildersleeve’s Ghost
Giliap
Gina
Ginger et Fred
Gingerbread Man (The)
Ginostra
Giordano Bruno*
Giorgino
Giovedi (Il)
Gipsy
Girl 6
Girl in Every Port (A)
Girl in the Kremlin (The)
Girl in the News (The)
Girl in the Park (The)**
Girl Next Door (The)*
Girl Rush
Girlfight
Girlfriend Experience*
Girls (Les)
Giron
Girovaghi (I)
Gitan (Le)
Gitane (La)
Glace à trois faces (La)*
Gladiateur (Le)*
Gladiateur du futur (Le}
Gladiateurs
Gladiateurs (Les)
Gladiator
Gladiatrices (Les)*
Glaive du conquérant (Le)
Glaive et la balance (Le)
Glandeur (Le)
Glaneurs et la glaneuse (Les)
Glas du hors-la-loi (Le)
Glass*
Glen et Randa
Glen or Glenda ?
Glengarry
Gli Ultimi de la Strada**
Glissements progressifs du plaisir
Gloire de mon père (La)/Le château de ma mère
Gloire du cirque (La)
Gloire et la peur (La)
Gloria (Claude Autant-Lara, 1976)
Gloria (Hans Behrendt, Yvan Noe, 1931)
Gloria (John Cassavetes, 1980)
Gloria (Lelio)**
Gloria (Sidney Lumet, 1999)
Gloria mundi*
Glorieuse aventure (La)
Glorieuse parade (La)
Glory
Glu (La)
Go Fast*
Go go Tales**
Go, Johnny Go !
Go Now
Go West Young Man
Goal of the Dead**
God Js my Co-pilot
God’s Country
God’s Gift to Women*
Godelureaux (Les)
Gods and generals**
Gods of Egypt**
Godsend, expérience interdite
Godzilla (Hinoshiro Hondamerich, 1954)
Godzilla : Final Wars*
Godzilla (Gareth Edwards)**
Godzilla (Roland Emmerich, 1997)
Goémons
Goha le simple
Gold (Arslan)**
Gold*
Golden Boy
Golden Child, l’enfant sacré du Tibet
Golden Door*
Golden Eighties
Golden Glovers**
Goldeneye
Goldfinger
Goldwyn Follies (The)
Golem (Le) (Julien Duvivier, 1936)
Golem (Le) (Paul Wegener, Carl Boese, 1920)
Golfos (Los}/Les voyous
Golgotha
Goltz et la compagnie du Pelican**
Gomez & Tavarès*
Gomez vs Tavarès*
Gommes (Les)
Gomorra*
Gondolier de Broadway (Le)
Gone Baby Gone*
Gône du Chaaba (Le)
Gone gire**
Gonflés à bloc
Good Bye Lenin !
Good Bye My Lady
Good Bye Paradise
Good Bye Solo*
Good Bye, Dragon Inn
Good Day for a Hanging*
Good Father (The)
Good German (The)*
Good Girl (The)
Good Kill**
Good Morning Babylone
Good Morning England*
Good Morning Viêt-Nam
Good Night, and Good Luck*
Goodbye Columbus
Goodbye South, Goodbye
Goofy
Goonies
Goopy le chanteur et Bagha le joueur de tambour
Gorge du diable (La)
Gorge profonde
Gorgo
Gorgone (La)
Gorille (Le)
Gorille a mordu l’archevêque (Le)
Gorille vous salue bien (Le)
Gorilles dans la brume
Gorky Park
Gosford Park
Gosse (Le)
Gosse des bas-fonds
Gosses de Tokyo
Gosses mènent l’enquête (Les)*
Gothie
Gothika
Goto, l’île d’amour
Goualeuse (La)
Gouffre aux chimères (Le)
Goujat (Le)
Goulag
Goupi Mains-Rouges
Gourou (Le)
Goût de la cerise (Le)
Goût de la vie*
Goût de la violence (Le)
Goût des autres (Le)
Goût des merveilles (Le)**
Goût du riz au thé vert (Le)
Goût du saké (Le)
Gouttes d’eau sur pierres brûlantes
Gouverneur malgré lui
Goya
Goya l’hérétique**
Grabuge !*
Grâce de Monaco**
Grace Is Gone*
Grace of my heart
Gradiva*
Graffiti
Grain de sable (Le) (Pierre Kast, 1964)
Grain de sable (Le) (Pomme Meffre, 1983)
Graine (La) (John Stahl, 1931)
Graine (La} (Shyam Benegal, 1997)
Graine au vent
Graine de violence
Graine et le mulet (La)*
Graine sauvage
Grains de sable
Gran casino
Gran Torino*
Grand adieu (Le)*
Grand alibi (Le) (Alfred Hitchcock, 1950)
Grand alibi (Le) (Pascal Bonitzer, 2008)*
Grand amour (Le) (Pierre Etaix, 1969)
Grand amour (Le) (Rolph Hansen, 1942)
Grand appartement (Le)*
Grand appel (Le)
Grand assaut (Le)
Grand attentat (Le)
Grand avocat (Le)
Grand bain (Le), voir Deep End
Grand bazar (Le)
Grand Bill (Le)
Grand bleu (Le)
Grand blond avec une chaussure noire (Le)
Grand bluff (Le)
Grand Bonheur*
Grand boum (Le)
Grand Budapest Hotel (The)**
Grand Canyon
Grand carnaval (Le)
Grand Caruso (Le}
Grand central**
Grand cérémonial (Le)
Grand chantage (Le}
Grand chef (Le) (George Sherman, 1955)
Grand Chef (Le) (Jeon Yun-su, 2007)*
Grand chef (Le} (Henri Verneuil, 1958)
Grand chemin (Le)
Grand cirque (Le)
Grand citoyen (Le)
Grand combat (Le)
Grand couteau (Le)
Grand délire (Le)
Grand départ (Le) (Don Sharp, 1966)
Grand départ (Le) (Edward Ludwig, 1949)
Grand duel (Le}
Grand élan (Le)
Grand embouteillage (Le)
Grand escogriffe (Le)
Grand frère (Le)
Grand frisson (Le) (Mel Brooks, 1978)
Grand frisson (Le) (Norman Taurog, 1968)
Grand gala
Grand galop (Le)
Grand hôtel
Grand inquisiteur (Le)
Grand jeu (Le) (Jacques Feyder, 1934)
Grand jeu (Le) (Pariser)**
Grand jeu (Le) (Robert Siodmak, 1953)
Grand McLintock (Le)
Grand Meaulnes (Le) (Jean-Gabriel Albicocco, 1967)
Grand Meaulnes (Le} (Jean-Daniel Verhaeghe, 2006)*
Grand méchant loup (Le)**
Grand méchant loup appelle
Grand mensonge (Le)
Grand Moghol (Le}
Grand musée (Le)**
Grand Natronal (Le)
Grand noceur (Le)
Grand Nord**
Grand pardon (Le)
Grand partage (Le)**
Grand passage (Le)
Grand prix
Grand refrain (Le}
Grand rendez-vous (Le)
Grand restaurant (Le)
Grand retournement (Le)**
Grand risque (Le)
Grand rodéo (Le)
Grand roi (Le)
Grand rôle (Le)
Grand Sam (Le)
Grand saut (Le)
Grand secret (Le)
Grand silence (Le)
Grand simulateur (Le)
Grand soir**
Grand sommeil (Le) (Howard Hawks, 1946)
Grand sommeil (Le) (Michael Winner, 1978)
Grand tourbillon (Le)
Grand voyage (Le)*
Grand Ziegfeld (Le)
Grand-guignol
Grand-père
Grand-rue
Grande attaque du train d’or (La)
Grande bagarre (La)
Grande bagarre de don Camillo (La)
Grande barrière de corail (La)
Grande belleza**
Grande boucle (La)**
Grande bouffe (La)
Grande bourgeoise (La}
Grande cage (La)
Grande caravane (La) (Brower)**
Grande caravane (La)
Grande Catherine (La) (Flemming)
Grande Catherine (La)**
Grande cité (La)/La grande ville
Grande Cocomero (Il)
Grande combine (La)
Grande course autour du monde (La)
Grande cuisine (La)
Grande dame d’un jour
Grande dame et le mauvais garçon (La)
Grande débandade (La)
Grande époque (La)
Grande évasion (La) (John Sturges, 1958)
Grande évasion (La) (Raoul Walsh, 1941)
Grande farandole (La)
Grande frousse (La), voir Cité de l’indicible peur (La)
Grande guerre (La}
Grande horloge (La)
Grande illusion (La)
Grande lessive ! (La)
Grande Maguet (La)
Grande marnière (La)
Grande menace (La) (Gordon Douglas, 1948)
Grande menace (La) (Jack Gold, 1978)
Grande meute (La)
Grande muraille (La)
Grande nuit (La), voir Big Night (The)
Grande pagaille (La)
Grande parade (La)
Grande révolte (La) (Anthony Kimmins, 1948)*
Grande révolte (La} (Louis Trenker, 1937)
Grande sauterelle (La)
Grande séduction (La)
Grande traque (La)
Grande vadrouille (La}
Grande vie (La) (Henri Schneider, 1950)
Grande vie (La) (Julien Duvivier, 1960)
Grande ville (La) (Carlos Diegues, 1966)
Grande ville (La) (Frank Borzage, 1937)
Grande ville (La) (Satyajit Ray, 1963), voir Grande cité (La)
Grande volière (La)
Grande Zorro (La)
Grandes bouches (Les)
Grandes espérances (Les) (David Lean, 1946)
Grandes espérances (Les) (Stuart Walker, 1934)
Grandes familles (Les)
Grandes gueules (Les)
Grandes manœuvres (Les)
Grandes ondes à l’ouest**
Grandes personnes (Les) (Anna Novion, 2008)*
Grandes personnes (Les) (Jean Valère, 1960)
Grandes vacances (Les)
Grandeur et décadence
Grandeur et descendance
Grandeur nature
Grandison le félon
Grandmaster (The)**
Grands chemins (Les)
Grands ducs (Les)
Grands espaces (Les)
Grands fonds (Les}
Grands fusils (Les), voir Big Guns
Grands magasins
Grands moyens (Les)
Grands sentiments font les bons gueuletons (Les)
Granges brûlées (Les)
Graphique de Boscop (Le)**
Grasshopper (The)**
Gravas (Les)
Gravity**
Graziella (Charef)**
Graziella (Vandal)**
Grease
Great Barrier (The) /S ilent Barriers
Great Ecstasy of Robert Carmichae/ (The)*
Great Gildersleeve (The)
Great K and a Train Robbery
Great Man (The)
Great balls of fire, la légende vivante du rock and roll
Green Gard
Green Hornet (The)**
Green Zone**
Greetings*
Gremlins
Grenouille attaque Scot/and Yard (La)
Grenouille et la baleine (La)
Grève (La)
Grève party
Grey contre X
Grey Fox (The)
Grey Owl
Greystoke, la légende de Tarzan, seigneur des singes
Gribouille
Griffe (La)
Griffe du passé (La)/Pendez-moi haut et court !
Griffe et la dent (La)
Griffes de la nuit (Les)
Griffes de la peur (Les)
Griffes du lion (Les)
Griffes jaunes
Grill Point
Grincheux (Les)
Gringo (El)
Grip of the Strangler*
Griseries**
Grisou
Grizzli Man*
Grondement de la montagne (Le)
Groove Tube (The), voir Faites-le avec les doigts
Gros bras (Les)*
Gros coup (Le}*
Gros coup à Dodge City
Gros coup à Pampelune
Gros lot (Le)
Gros minet, voir Sylvester
Gros plan
Grosse caisse (La)
Grosse fatigue
Grosse Liebe (Die)
Grosse pagaille (La)
Groupe (Le)
Growler Story (The)
Grudge (The)
Guadalcanal
Guantanamera
Guendalina
Guépard (Le)
Guêpier (Le)
Guêpier pour trois abeilles
Guerillera (La)
Guerillas
Guérisseur (Le)
Guernica
Guerre à sept ans (La)
Guerre au crime
Guerre d’Algérie (La)
Guerre de Murphy (La)
Guerre de Troie (La)
Guerre des bootleggers (La)
Guerre des boutons (La)
Guerre des boutons (La) (Samuell)**
Guerre des cerveaux (La)
Guerre des étoiles (La), voir Star Wars
Guerre des gosses (La)
Guerre des miss (La)*
Guerre des mondes (La)
Guerre des mondes (La)*
Guerre des otages (La)
Guerre des polices (La)
Guerre des Rose (La)
Guerre des valses (La)
Guerre du feu (La)
Guerre en dentelles
Guerre est déclarée (La)**
Guerre est finie (La)
Guerre et amour
Guerre et paix (King Vidor, 1956)
Guerre et paix (Sergei Bondartchouk, 1966-1967)
Guerre et passion
Guerre privée du major Benson (La)
Guerre sans nom (La)
Guerre selon Charlie Wilson (La)*
Guerrier du Bronx*
Guerrier silencieux (Le)**
Guerriers dans l’ombre**
Guerriers de l’enfer (Les)
Guerriers de la nuit (Les)
Guet-apens (Roger Donaldson, 1993)
Guet-apens (Victor Saville, 1949)
Guet-apens à Tanger
Guet-apens chez les Sioux
Guetteur (Le)**
Gueule d’amour
Gueule de l’autre (La)
Gueule de l’emploi (La)
Gueule du loup (La)
Gueule ouverte (La)
Gueux au paradis (Les)
Guichets du Louvre (Les)
Guigna/a (Le)
Guigne de Malec (La)
Guillaume Tell
Guillaumet : les ailes du courage
Guiltrip
Guilty By Lauder**
Guilty**
Guinguette
Gummo
Gumshoe
Gun Fever
Gun man**
Gun Runners (The)
Gun the man down**
Gunga Din
GungHo
Guns 1748
Gunslinger (The)*
Guy de Maupassant
Gwen, le livre de sable
Gypsy, la Vénus de Broadwayn

Habana Blues*
Habanera (La)
Habeas corpus
Habemus Papam**
Habilleur (L’)
Habit vert (L’)
Habit fait le moine (L’)
Habitants (Les)
Habitants (Les)**
Hache sanglante (La)
Hache de Wandsbek (La)**
Hacker**
Hadewijch*
Haine des desperados (La)
Haine (La)
Haine, amour et trahison*
Haines
Hair
Haircut no 1
HairHigh*
Hairspray (John Waters, 1987)
Hairspray (Adam Shankman, 2007)*
Half Naked Truth (The)
Half Nelson*
Half Spirit/La voix de l’araignée
Halfaouine : l’enfant des terrasses
Hallelujah
Hallelujah les collines
Hallelujah, I’m a Bum
Halliday Brand (The)
Halloween*
Halloween : vingt ans après il revient
Halloween 2
Halloween Resurrection
Hallu cinations du baron de Münchhausen (Les)
Halluciné (L’), voir Terror (The)
Hamburger Film Sandwich
Hamburger Hill
Hamiltons (The)*
Hamlet (Franco Zeflirelli, 1991)
Hamlet (Gregori Kozintsev, 1964)
Hamlet (Kenneth Branagh, 1996)
Hamlet (Laurence Olivier, 1948)
Hamlet (Michael Almereyda, 2000)
Hamlet (Svend Gade, Heinz Schall, 1920)
Hamlet (Tony Richardson, 1969)
Hamlet Goes Business
Hammam
Hammett
Hamoon
Hamsin
Hana-bi, feux d’artifice
Hana**
Hancock*
Hands up !
Hangin’ with the Homeboys/ Une virée d’enfer
Hangover Square
Hanna Harendt**
Hanna K.
Hannah et ses sœurs
Hannibal
Hannibal Lecter, les origines du mal*
Hanoi Hilton
Hans Christian Andersen et la danseuse
Hans le marin
Hans Westmar
Hansel et Gretel*
Hantise (George Cukor, 1944)
Hantise (Jan De Boni, 1999)
Hanuman
Hanussen (Fischer)**
Hanussen (Szabo)
Happiness Therapy**
Happiness*
Happy birthday : souhaitez ne jamais être invité
Happy Day
Happy End
Happy Ending (The)
Happy Sweden*
Happy Texas
Happy Times
Happy Together
Happy Years (The)
HappyFeet*
Hara-kiri (Marie-Louise Iribe, 1928)
Hara-kiri (Masaki Kobayashi, 1962)
Haramuya
Harcèlement
Harcelés*
Hard Candy*
Hard day**
Hard Eight
Hard Men
Hard to handle**
Hard Way (The)
Hardcore
Hardi les gars
Hardi Pardaillan !*
Harem
Harem (Le)
Harem de Mme Osmane (Le)
Harlequin
Harlow, la blonde platine
Harmonies Werckmeister (Les)
Harold et Maude
Harpe de Birmanie (La)
Harpon rouge (Le)
Harry Black et le tigre
Harry Brown**
Harry dans tous ses états
Harry et Tonto
Harry Potter à l’école des sorciers (épisode 1)
Harry Potter et la coupe de feu (épisode 4)*
Harry Potter et l’ordre du Phénix (épisode 5)*
Harry Potter et la chambre des secrets (épisode 2)
Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (épisode 3)
Harry Potter et le prince de sang-mêlé (episode 6)*
Harry Potter et les reliques de la mort 1**
Harry Potter et les reliques de la mort 2**
Harry, un ami qui vous veut du bien
Harvard Story
Harvey
Harvey Girls (The)
Harvey Milk*
Hasard (Le)
Hasard et la violence (Le)
Hasards ou coïncidences
Hassan Terro**
Hatari !
Hatchet Man (The)
Hathi
Haut le vent
Haut les cœurs !
Haut les flingues !
Haut, bas, fragile
Haute pègre
Haute sécurité
Haute société (La)
Haute tension
Haute trahison (George P. Cosmatos, 1997)
Haute trahison (Roy Boulting, 1952)
Haute voltige
Hauts de hurlevent (Les) (Andrea Arnold)**
Hauts de Hurlevent (Les) (Luis Buiiuel, 1953)
Hauts de Hurlevent (Les) (William Wyler, 1939)
Hauts murs (Les)*
Havana
Hawai
Hazal
He Said, She Said
Head-on
Health
Heart Beat/Les premiers beatniks
Heartland
Heat
Heavens above**
Heavy
Hécate
Heckle et Jeckle
Hedwig and the Angry Inch
Heidi (Alla Dwan, 1937)
Heidi (Luigi Comencini, 1952)
Heimat
Heisses Blut
Hélas pour moi
Hélène
Hélène (Benoît-Lévy)**
Hélène de Troie
Hélène, reine de Troie*
Hell Bent/ Du sang dans la prairie
Hell Driver**
Hell’s Heroes
Hell’s Highway**
Hellboy
Hellboy II : Les légions d’or maudites*
Hellgate**
Hello Sister, voir Walking Down Broadway
Hello, Dolly l
Hellraiser, voir Pacte (Le)
Hellzapoppin
Helmat 1**
Helmat 2**
Helsinki-Napoli Ail Night Long
Hénaut président**
Henri**
Henri IV : le roi fou
Henri le Vert
Henry et June
Henry V (Kenneth Branagh, 1990)
Henry V (Laurence Olivier, 1944)
Henry Fool
Henry : Portrait of a Serial Killer
Her**
Her Cardboard Lover*
Herbe du rat (L’)**
Herbes flottantes
Herbes folles (Les)*
Hercule et Sherlock
Hercule (Alexandre Esway, Carlo Run, 1937)
Hercule (John Musker, Ron Clements, 1997)
Hercule (Lewis Coates [Luigi Cozzi], 1983)
Hercule à la conquête de l’Atlantide
Hercule contre les vampires
Hercule et la reine de Lydie
Hercule, Samson et Ulysse
Hérétique (L’)
Hérisson (Le)*
Héritage
Héritage**
Héritage (L’) (Jacob Geis, 1936)
Héritage (L’) (Mauro Bolognini, 1976)
Héritage (L’) (Temur et Gela Babluani, 2006)*
Héritage de la haine (L’)
Héritage et vieux fantômes
Héritage de la chair (L’)
Héritage de la colère (L’)
Héritier (L’)
Héritier d’Al Capone (L’)
Héritier des Mondésir (L’)
Héritière (L’)
Héritiers (Les) (Carlos Diegues, 1969)
Héritiers (Les) (Jean Laviron, 1959)
Héritiers (Les) (Stefen Ruzowitzky, 1998) Herman
Héritiers (Les)**
Hermine (L’)**
Hero
Hero’s Island
Heroes
Héroïnes
Héroïnes du mal (Les)
Héroïque embuscade (L’)
Héroïque lieutenant (L’)
Héroïque monsieur Boniface (L’)
Héroïque parade (L’)
Héros (William Tannen, 1988)
Héros (Bruno Merle, 2007)*
Héros (Le)
Héros (Les)
Héros à vendre
Héros d’Iwo Jima (Le)
Héros d’occasion
Héros dans l’ombre (Les)
Héros de guerre
Héros de la famille (Le)*
Héros de la Marne (Le)
Héros de Télémark (Les)
Héros malgré lui
Héros n’ont pas froid aux yeux
Héros ou salopards
Héros sacrilège (Le)
Héros sont fatigués (Les)
Heure d’été*
Heure de la vengeance (L’)
Heure des adieux (L’)
Heure des brasiers (L’)
Heure du crime (L’)
Heure du crime (L’)**
Heure du loup (L’)
Heure du pardon (L’)*
Heure magique (L’)
Heure suprême (L’) (Frank Borzage, 1927)
Heure suprême (L’) (Henry King, 1937)
Heure zéro (L’)*
Heures du jour (Les)
Heures tendres
Heureux mortels
Heureux qui comme Ulysse…
Hexagone
HHhH**
Hi-Lo Country (The)
Hi’storias minima s
Hibernatus
Hic
Hidalgo
Hidden
Hidden Eye (The)
Hidden Agenda/ Secret défense
Hidden Guns*
Hier, aujourd’hui et demain
High Fidelity
High Hopes
High Rise**
High Spirits
Highlander : Endgame
Highlander
Highly Dangerous*
Highway Patrolman
Highwaymen
Hill of Freedom**
Himalaya, l’enfance d’un chef
Hippocampe (L’)
Hippocrate**
Hirondelle et la mésange (L’)
Hiroshima mon amour
Histoire d’Adèle H. (L’)
Histoire d’Adrien
Histoire d’aimer
Histoire d’O
Histoire d’O – Chapitre 2*
Histoire d’un acteur ambulant
Histoire d’un amour
Histoire d’un amour/ Back Street
Histoire d’une chaise/Il était une chaise
Histoire d’un péché
Histoire de caporal
Histoire de Jiro
Histoire de Paul
Histoire de Piera (L’)
Histoire de chanter
Histoire de détective
Histoire de garçons et de filles
Histoire de Judas (L’)**
Histoire de ma mort (L’)**
Histoire de Marie et Julien
Histoire de Richard O. (L’)*
Histoire de rire
Histoire de Ruth (L’)**
Histoire de trois amours
Histoire du garçon qui voulait qu’on l’embrasse (L’)
Histoire du géant timide (L’)**
Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar
Histoire officielle (L’)
Histoire sans fin (L’)
Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (L’)
Histoires d’A
Histoires d’Amérique
Histoires d’amour finissent mal en général (Les)
Histoires d’outre-tombe
Histoires de fantômes chinois
Histoires du Kronen
Histoires extraordinaires (Faurez)
Histoires extraordinaires (Louis Malle, Roger Vadim, Federico Fellini,
1968)
Histoires extraordinaires (Steven Spielberg, William Dear, Robert Zemeckis,
1986)
Histoires fantastiques
Histoires scélérates
Historias de la revolución
History Boys*
Hit (The)
Hitchcock**
Hitcher (Dave Meyers, 2007)*
Hitcher (Robert Hannon, 1985)
Hitler, connais pas !
Hitler et sa clique
Hitler, un film d’Allemagne
Hitler’s Children
Hitler’s Madman
Hitman : agent 47**
Hitman*
Hiver 54, l’abbé Pierre
H.M. Pulham, Esq.
Ho !
Hoa binh
Hobbit (Le) : la bataille des cinq armées**
Hobbit (Le) : la désolation de Smaug**
Hobbit (Le) : un voyage inattendu**
Hochzeit auf Barenhof
Hoffa
Hojkonzert (Das)*
Holcroft Covenant (The)
Holderlin, le cavalier de feu
Hold-up (Alexandre Arcady, 1985)
Hold-up (Hubert Cornfield, 1957)
Hold-up (Skjoldbjaerg)**
Hold-up à la milanaise
Hold-up à Londres
Hold-up au quart de seconde
Hold-up en 120 secondes*
Hold-up en plein ciel
Hole (The) (Nick Hamm, 2000)
Hole (The) (Tsai Ming-Jiang, 1998)
Holiday**
Hollywoo**
Hollywood Party of 1934
Hollywood Revue of 1929 (The)
Hollywood Canteen
Hollywood Cowboy
Hollywood en folie
Hollywood Ending
Hollywood… Hollywood !
Hollywood Homicide
Hollywood Hotel*
Hollywood mélodie
Hollywood Parade
Hollywoodland*
Holy Lola
Holy Matrimony*
Holy motors**
Holy Smoke
Hombre
Home Town Story*
Home, Sweet Home*
Home*
Homefront**
Homère, la dernière odyssée Homicide
Homesman**
Homicide**
Hommage à l’heure de la sieste/Quatre femmes pour un héros
Homme à abattre (L’)
Homme à démasquer (L’)
Homme à femmes (L’)
Homme à l’affût (L’)
Homme à l’Hispano (L’)
Homme à l’imperméable (L’)
Homme à l’oreille cassée (L’)
Homme à la Buick (L’)
Homme à la caméra (L’)
Homme à la carabine (L’)
Homme à la croix (L’)
Homme à la Ferrari (L’)
Homme à la hache (L’)
Homme à la peau de serpent (L’)
Homme à la tête fêlée (L’)
Homme à tout faire (L’)
Homme araignée (L’)
Homme au bandeau noir (L’)
Homme au bras d’or (L’)
Homme au cerveau greffé (L’)
Homme au chapeau rond (L’)
Homme au chewing-gum(L’)
Homme au complet blanc (L’)
Homme au complet gris (L’)
Homme au crâne rasé (L’)
Homme au fusil (L’)
Homme au manteau noir (L’)
Homme au masque de cire (L’)
Homme au masque de fer (L’) (James Whale, 1939)
Homme au masque de fer (L’) (Randal Wallace, 1997)
Homme au masque de verre
Homme au pistolet d’or (L’)
Homme-auto (L’)
Homme aux abois (L’) (Byron Haskin, 1948)
Homme aux abois (L’) (Henry King, 1950), voir Cible humaine (La)
Homme aux cent visages (L’)
Homme aux clefs d’or (L’)
Homme aux colts d’or (L’)
Homme aux deux cerveaux (L’)
Homme aux fleurs (L’)
Homme aux lunettes d’écaille (L’)
Homme aux mains d’argile (L’)**
Homme aux mille visages (L’)
Homme aux millions (L’)
Homme aux yeux clairs (L’)
Homme aux yeux d’argent (L’)
Homme blessé (L’)
Homme d’Abadan (L’)
Homme d’Aran (L’)
Homme d’octobre (L’)
Homme dans le filet (L’)
Homme de Berlin (L’)
Homme de Bornéo (L’)
Homme de cendres (L’)
Homme de chevet (L’)*
Homme de fer (L’)
Homme de joie (L’)
Homme de Kansas City (L’)*
Homme de Kiev (L’)
Homme de l’Arizona (L’)
Homme de l’Ouest (L’)
Homme de l’au-delà (L’)**
Homme de la Jamaïque (L’)
Homme de la loi (L’)
Homme de la Manche (L’)
Homme de la nuit (L’)
Homme de la plaine (L’)
Homme de la riviera (L’)
Homme de la rivière d’argent (L’)
Homme de la rue (L’)
Homme de la sierra (L’)
Homme de la tour Eiffel (L’)
Homme de Lisbonne
Homme de loi (L’)**
Homme de Londres (L’) (Béla Tarr, 2007)*
Homme de Londres (L’) (Henri Decoin, 1943)
Homme de l’Utah
Homme de ma vie (L’) (Guy Lefranc, 1951)
Homme de ma vie (L’) (Jean-Charles Tacchella,
Homme de main (L’)
Homme de marbre (L’)
Homme de mes rêves (L’)**
Homme de Monterey
Homme de nulle part (L’) (Delmer Daves, 1956)
Homme de nulle part (L’) (Pierre Chenal, 1936)
Homme de Prague (L’)
Homme de Rie (L’)
Homme de sa vie (L’)*
Homme de San Carlos (L’)
Homme de Santa Fe (L’)
Homme des Folies-Bergère (L’)
Homme des fusées secrètes (L’)
Homme des hautes plaines (L’)
Homme des plaines (L’)
Homme des Roubines (L’)*
Homme des vallées perdues (L’)
Homme du clan (L’)
Homme du jour (L’)
Homme du Kentucky (L’)
Homme du large (L’)
Homme du Missouri (L’), voir Tête d’or et tête de bois
Homme du Niger (L’)
Homme du peuple (L’)**
Homme du Sud (L’)
Homme du train (L’)
Homme en colère (L’)
Homme en gris (L’)
Homme est une femme comme les autres (L’)
Homme éternel (L’)
Homme fatal (L’)
Homme fragile (L’)
Homme H (L’)
Homme invisible (L’)
Homme irrationnel (L’)**
Homme le plus dangereux du monde (L’)
Homme le plus laid du monde (L’)
Homme n’est pas un oiseau (L’)
Homme orchestre (L’)
Homme pressé (L’)
Homme que j’ai tué (L’)
Homme qu’on aimait trop (L’)**
Homme qui a perdu son ombre (L’)
Homme qui aimait la guerre (L’)
Homme qui aimait les femmes (L’)
Homme qui aimait les rousses (L’)*
Homme qui cherche la vérité (L’)
Homme qui donne la mort (L’)
Homme qui en savait trop (L’) (Alfred Hitchcock, 1934)
Homme qui en savait trop (L’) (Alfred Hitchcock, 1956)
Homme qui joue avec le feu (L’)
Homme qui faisait des miracles (L’)
Homme qui ment (L’)
Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (L’)
Homme qui n’a jamais existé (L’)
Homme qui n’a pas d’étoile (L’)
Homme qui plantait des arbres (L’)
Homme qui regardait passer les trains (L’)
Homme qui rétrécit (L’)
Homme qui rêvait d’un enfant (L’)*
Homme qui revient de loin (L’)
Homme qui rit (L’) (Améris)**
Homme qui rit (L’) (Paul Leni, 1928)
Homme qui rit (L’) ! L’imposture des Borgia (Sergio Corbucci, 1965)
Homme qui terrorisait New York (L’)
Homme qui tua la peur (L’)
Homme qui tua Liberty Valance (L’)
Homme qui valait des milliards (L’)*
Homme qui venait d’ailleurs (L’)
Homme qui vendit son âme (L’)
Homme qui voulait savoir (L’)
Homme qui voulait vivre sa vie (L’)**
Homme qui voulut être roi (L’)
Homme sans âge (L’)*
Homme sans frontière (L’)
Homme sans nom (L’)
Homme sans ombre (L’)
Homme sans passé (L’)
Homme sans visage (L’)
Homme sans visage (L’)**
Homme sauvage (L’)
Homme servile (L’)
Homme sur les quais (L’)
Homme tranquille (L’)
Homme traqué (L’)
Homme-araignée (L’)
Homme-tigre (L’)
Homme voilé (L’)
Hommes (Les)
Hommes contre (Les)
Hommes d’airain (Les), voir Andorra
Hommes de l’ombre (Les)
Hommes de la baleine (Les)
Hommes de la croix-bleue (Les)
Hommes de la mer (Les)
Hommes de Las Vegas (Les)*
Hommes du président (Les)
Hommes en blanc (Les)
Hommes le dimanche (Les)
Hommes ne pensent qu’à ça (Les)
Hommes ne sont pas des dieux (Les)**
Hommes nouveaux (Les)
Hommes préfèrent les blondes (Les)
Hommes préfèrent les grosses (Les)
Hommes sans femmes
Hommes sans loi
Hommes sans peur (Les)
Hommes volants (Les)
Hommes, femmes : mode d’emploi
Hommes, quels mufles ! (Les)
Homonculus
Hondo, l’homme du désert
Honeymoon/ Lune de miel
Hong Kong
Honky Tonk Man
Honneur (L’)*
Honneur d’un capitaine (L’)*
Honneur des Prizzi (L’)
Honneur des Winslow (L’)
Honneur perdu de Katharina Blum (L’)
Honneurs de la guerre (Les)
Honni soit qui mal y pense
Honorabl e Angelina (L’)
Honorable Catherine (L’)
Honorable monsieur Sans-Gêne (L’)
Honorable Stanislas, agent secret (L’)
Honoré de Marseille
Honte (La)
Hook
Hopalong Cassidy
Hope and Glory, voir Guerre à sept ans (La)
Hôpital (L’)
Horace 62
Horaces et les Curiaces (Les)
Horde sauvage (La) (Joseph Kane, 1957)
Horde sauvage (La) (Sam Peckinpah, 1969)
Horizon (L’)
Horizons en flammes
Horizons lointains (Ron Howard, 1991)
Horizons lointains (Rudolph Maté, 1955)
Horizons perdus (Charles Jarrot, 1973)
Horizons perdus (Frank Capra, 1937)
Horizons sans fin
Horizons sans frontières
Horloge (L ï, voir Clock (The)
Horloger de Saint-Paul (L’)
Horn Blows at Midnight (The)
Horn le trafiquant, voir Trader Horn
Horreurs de Frankenstein (Les)
Horribilis*
Horrible carnage
Horrible cas du docteur X (L’)
Horrible docteur Or/off (L’)
Horrible invasion (L’)
Horror Kid
Hors d’atteinte
Hors de contrôle**
Hors de prix*
Hors du temps**
Hors jeu (Jafar Panahi, 2006)*
Hors jeu (Karim Dridi, 1998)
Hors la vie
Hors saison
Hors Satan**
Hors-la-loi
Hors-la-loi (Bouchareb)**
Hors-la-loi (Les) (James B. Clark, 1960)
Hors-la-loi (Les) (William Keighley, 1935)
Hors-la-loi de Casa Grande (Les)
Hors-la-loi du mariage (Les)
Hors-la-loi du Missouri (Les)
Horse (La)
Horus, prince du soleil*
Host (The)*
Hostel : Chapitre 2*
Hostel*
Hostile guns**
Hot Fuzz*
Hot millions**
Hot Shots 2
Hot Shots !
Hot Spot
Hôtel de France
Hôtel de la Plage (L’)
Hôtel des Amériques
Hôtel des Invalides
Hôtel du Libre-Échange (L’)
Hôtel du Nord
Hôtel international
Hôtel mère-patrie
Hôtel New Hampshire
Hôtel Normandy**
Hôtel Rwanda*
Hôtel Sahara
Hôtel Saint-Gregory
Hôtel Terminus
Hôtel Transylvanie**
Hôtel Transylvanie 2**
Hôtel Woodstock*
Hôtesses du sexe (Les)
Houdini, le grand magicien
Hours (The)
House
House (The)
House by the River
House of Rothschild (The)
House of the Arrow (The)*
House of time**
House of Yes (The)
HS, hors service
Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur
Hugo Cabret**
Huis clos
800 balles*
800 km de différence – romance Huit et demi
Huit femmes
Huit femmes et demie
Huit fois debout**
Huit heures de sursis
Huit hommes dans un château
8 mm
Huit millions de façons de mourir
Huit salopards (Les)**
Huit têtes dans un sac
Huitième femm e de Barbe-Bleue (La)
Huitième jour (Le) (Jaco Van Dormaël, 1996)
Huitième jour (Le) (Marcel Hanoun, 1959)
Huitième nuit (La)
Hula, fille de la brousse
Hulda monte à la capitale
Hulk
Humain, trop humain
Human**
Human centipede**
Human Factor (The)
Human Nature
Humanité (L’)
Humbling**
Humeur vagabonde (L’)
Humoresque (Frank Borzage, 1920)
Humoresque (Jean Negulesco, 1946)
Humpday*
Hungary hearts**
Hunger games : l’embrasement**
Hunger games : la révolte 1**
Hunger games : la révolte 2**
Hunger games**
Hunger*
Hungry Hearts
Hunted*
Hurlements
Hurler de peur
Hurlevent
Hurricane
Hurricane Carter
Husbands, voir Maris
Hush**
Hussard noir (Le)
Hussard sur le toit (Le)
Hussards (Les)
Hyena**
Hyènes
Hygiène de l’assassin
Hyper tension*
Hypnose*
Hypnotic
Hypnotiseur (L’)**
Hypothèse du tableau volé (L’)

I
I, a Man
I am Josh Polonski’s Brother I am the Law
I am the Law
I, Claudius
I comme Icare
I.D.
I’d Climb the Highest Mountain
I Don’t Want to Sleep Alone*
I Frankenstein**
I Like Your Nerve*
I Love L.A.
I Love You
I love you Philipp Moris**
I Love You, je t’aime
I’m Not There*
I Married a Woman I Mobster
I Mobster
I origines**
I.P.5
I Take this Woman
I the Jury/J’aurai ta peau
I Wake up Screaming
I Want to Go Home
I Want You
I Was a Communist for the FBI
Ibis rouge (L’)
Iceberg (L’)*
Iceman**
Ici-bas**
Ici brigade criminelle
Ici et ailleurs
Ici et là-bas**
Ici l’on pêche
Ici Najac, à vous terre**
Ida**
Idéaliste (L’)
Idée (L’}
Identification d’une femme
Identité judiciaire
Identity
Idiot (L’) (Alcira Kurosawa, 1951)
Idiot (L’) (Georges Larnpin, 1945)
Idiot (L’) (Bykov)**
Idiot magnifique (L’)
Idiots (Les)
Idole (L’)
Idole d’Acapulco (L’)
Idoles (Les)
If…
IF1 ne répond plus
Ignace
IKARIE XB 1
Il a suffi d’une nuit
Il a suffi que maman s’en aille*
Il est charmant
Il est de retour**
Il est difficile d’être Dieu**
Il est génial papy !
Il est minuit, docteur Schweitzer
Il est plus facile pour un chameau…
Il était trois flibustiers
Il était un père
Il était un petit navire (Charles Prend, 1957)
Il était un petit navire (Fred Guiol, 1927)
Il était une chaise, voir Histoire d’une chaise
Il était une fois (George Cukor, 1941)
Il était une fois (Girish Karnad, 1978)
Il était une fois (Kevin Lima, 2007)*
Il était une fois au Mexique… Desperado 2
Il était une fois dans l’Arizona, voir Dernier face-à-face (Le)
Il était une fois dans l’Ouest
Il était une fois dans l’oued**
Il était une fois des gens heureux… Les Ploujfe
Il était une fois deux salopards
Il était une fois en Amérique
Il était une fois en Anatolie**
Il était une fois Hollywood
Il était une fois Jean-Sébastien Bach
Il était une fois la Chine**
Il était une fois la Légion
Il était une fois la révolution
Il était une fois le Bronx
Il était une fois un flic
Il était une fois un merle chanteur
Il faut marier papa
Il faut sauver le soldat Ryan
Il faut tuer Birgit Haas
Il faut vivre dangereusement
Il gèle en enfer
Il importe d’être constant
Il marchait la nuit
Il ne faut jurer de rien*
Il ny a pas de fumée sans feu
Il pleut sur notre amour
Il pleut sur Santiago
Il pleut toujours le dimanche
Il pleut toujours ou c’est mouillé
Il sera une fois*
Il suffit d’une fois
Il suffit d’une nuit
Il y a des jours… et des lunes
Il y a longtemps que je t’aime (Jean-Charles Tacchella, 1979)
Il y a longtemps que je t’aime (Philippe Claudel, 2007)*
Il y a maldonne
Ile (L’) (Kim Ki-duk, 2000)
Ile (L’) (Pavel Lounguine, 2006)*
Ile au complot (L’)
Ile au trésor (L’) (Byron Haskin, 1950)
Ile au trésor (L’) (Victor Fleming, 1934)
Ile au(x) trésor(s) (L’)*
Ile aux femmes nues (L’)
Ile aux filles perdues (L’)
Ile aux pirates (L’)
Ile d’amour (L’)
Ile de Black Mor (L’)
Ile de l’épouvante (L’)
Ile de la furie (L’)*
Ile de la terreur (L’) (James Cruze, 1920)
Ile de la terreur (L’) (Terence Fisher, 1966)
Ile de Pascali (L’)
Ile des adieux (L’)
Ile des amours (L’)
Ile des braves (L’)
Ile des morts (L’)/ L’île de la mort
Ile des péchés oubliés (L’)
Île des réprouvés (L’)**
Ile du bout du monde (L’)
Ile du camp sans retour*
Ile du chagrin (L’)
Ile du diable (L’)
Ile du docteur Moreau (L’) (Eric C. Kenton, 1932)
Ile du docteur Moreau (L’) (Don Taylor, 1976)
Ile du docteur Moreau (L’) (John Frankenheimer, 1996)
Ile en fête (L’), voir Forza Bastia 1978
Ile mystérieuse (L’) (Cyril R. Endfield, 1961)
Ile mystérieuse (L’) (Juan Antonio Bardem, 1972)
Ile nue (L’)
Ile sanglante (L’)
Ile sur le toit du monde (L’)
Iles de l’enfer (Les)
Illegal**
Illicit**
Illuminata*
Illumination
Illusionniste (L’) (Jos Stelling, 1983)
Illusionniste (L’) (Neil Burger, 2006)*
Illusionniste (L’)**
Illusions perdues
Ilo, Ilo**
Ils (David Moreau, Xavier Palud, 2006)*
Ils (Jean-Daniel Simon, 1970)
Ils aimaient la vie, voir Kanal
Ils attrapèrent le bac
Ils étaient neuf célibataires
Ils étaient tous mes fils
Ils étaient trois
Ils n’ont que vingt ans
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants
Ils sont fous ces sorciers
Ils sont grands, ces petits
Ils vont tous bien !
Image inoubliable (L’)
Image vagabonde (L’)*
Images
Images brisées
Images de la vie
Imaginarium du docteur Parnassus (L’)*
Imago (jours de folie)
Imitation game**
Immeuble Yacoubian (L’)*
Immortel (Ad vitam)
Immigrant (The)**
Immortel (L’)**
Immortelle (L’)
Immortels (Les)**
Imogene McCarthery**
Impact
Impardonnables**
Impasse (L’)
Impasse aux violences (L’)
Impasse des deux-anges
Impasse maudite (L’)
Impasse tragique (L’)
Impératrice rouge (L’)
Impératrice Yang Kwei-Fei (L’)
Impitoyable
Impitoyable (L’)
Impitoyable lune de miel (L’)
Impitoyables (Les)
Implacable (L’)
Implacable poursuite (L’)
Implacables (Les)
Import Export*
Importance d’être constant (L’)
Important c’est d’aimer (L’)
Impossible amour (L’)
Impossible Isabelle**
Impossible monsieur Bébé (L’)
Impossible monsieur Pipelet (L’)
Impossible objet (L’)
Imposteur (L’) (Julien Duvivier, 1943)
Imposteur (L’) (Luigi Comencini, 1982)
Imposteur (L’) (Christoph Hochhäusler, 2005)*
Imposture des Borgia (L’), voir Homme qui rit (L’)
Imposture*
Imprécateur (L’)
Imprudente jeunesse
Impudeur
In America
In Bed with Madonna
In Custody/ Un héritage embarrassant
In Her Shoes*
In memoria di me*
In Old Arizona
In the Air**
In the Bedroom
In the Cut
In the Loop**
In the Meantime Darling
In the Mood for Love
In the Soup
In This Our Life
In This World
Inattendu (L’)
Incassable
Incendie de Chicago (L’)
Incendies**
Inception**
Inch’Allah dimanche
Incident (L’)
Incident à Oglala
Incident de frontière
Incident de parcours
Incinérateur de cadavres (L’)
Incognito*
Incognito**
Incompris (L’)
Incomprise (L’)**
Inconnu (L’)
Inconnu aux deux colts (L’)
Inconnu dans la maison (L’)
Inconnu de Las Vegas (L’)
Inconnu de Shandigor (L’)
Inconnu de Strasbourg (L’)
Inconnu du lac (L’)**
Inconnu du Nord-Express (L’)
Inconnu du ranch (L’)
Inconnue de Hong Kong (L’)*
Inconnue de Montréal (L’)
Inconnue du gang des jeux (L’)
Inconnue no 13 (L’)**
Inconnus dans la maison (Les)
Inconnus dans la ville (Les)
Inconnus de la terre (Les)
Incorrigible (L’)
Incorruptibles (Les)
Increvable Jerry (L’)
Incroyable alligator (L’)
Incroyable destin de Harold Crick (L’)*
Incroyable Hulk (L’)*
Incroyable monsieur X (L’)
Incroyable Sarah*
Incroyable vérité (L’)
Incubus
Indépendance Day : Resurgence**
Independence Day
Indésirables (Les)
Indestructibles (Les)
India
India Song
Indian Agent
Indian Palace**
Indian Runner (The)
Indiana Jones et la dernière croisade
Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal*
Indiana Jones et le temple maudit
Indic (L’)
Indien (L’)
Indien blanc (L’)
Indien du placard (L’)
Indiens sont encore loin (Les)
Indigènes*
Indignes (Les)
Indiscret (Leo McCarey, 1931)
Indiscret (Stanley Donen, 1958)
Indiscrétion (L’)
Indiscrétion assurée
Indiscrétions
Indochine
Indomptables (Les)
Indomptables de Colditz (Les)**
Indomptés (Les) (George Sherman, 1946)
Indomptés (Les) (Michael Karbelnikoff, 1991)
Inévitable catastrophe (L’)
Inévitable monsieur Dubois (L’)
Inexorable enquête (L’)
Infernal Affairs
Infernal Affairs II*
Infernal Affairs III* Infernale poursuite (L’)
Inferno
Inferno (Howard)**
Infidèle (Adrian Lynne, 2002)
Infidèle (L’)
Infidèle (Liv Ullmann, 2000)
Infidèlement vôtre
Infidèles (Les)*
Infiltrator**
Infiltrés (Les)*
Infini**
Influences
Informant ! (The)*
Ingala
Ingeborg Holm
Inglorious Basterds*
Ingrate cité (L’)*
Inguélézi
Inhérent Vice**
Inheritance*
Inhumaine (L’)
Initiés (Les)
Inju, la bête dans l’ombre*
Inland Empire*
Inner Sanctum**
Innocence (Lucile Hadzihalilovic, 2004)*
Innocence (Mamoru Oshii, 2003), voir Ghost in the Shell
Innocent (L’)
Innocent Blood
Innocentes (Les)**
Innocents
Innocents (Les) (André Téchiné, 1987)
Innocents (Les) (Jack Clayton, 1961)
Innocents aux mains sales (Les)
Innocents charmeurs (Les)
Inondation (L’) (Igor Minaïev, 1994)
Inondation (L’) (Louis Delluc, 1923)
Inquiétante dame en noir (L’)
Inquiétude (Manoel de Oliveira, 1998)
Inquiétude (Serif Gêiren, 1974)
Inquiétudes**
Insaisissable Frédéric (L’)
Insaisissables**
Insectes de feu (Les)
Inséparables
Inséparables (Les)*
Insiang
Inside Job
Inside Llewyn Davis**
Inside Man – L’homme de l’intérieur*
Insidious**
Insidious 2**
Insidious 3**
Insolent (L’)*
Insomnia (Skoldbjaerg)
Insomnia (Nolan)
Insomniaques (Les)**
Insoumis (L’)
Insoumise (L’) (Howard Hawks, 1928)
Insoumise (L’) (William Wyler, 1938)
Insoupçonnable**
Insoutenable légèreté de l’être (L’)
Inspecteur (L’)*
Inspecteur connaît la musique (L’)*
Inspecteur de service
Inspecteur Gadget
Inspecteur Grey
Inspecteur Harry (L’)
Inspecteur Harry est la dernière cible (L’)
Inspecteur Johnson enquête (L’)
Inspecteur la Bavure
Inspecteur Lavardin
Inspecteur ne renonce jamais (L’)
Inspecteur Sergil
Inspiratrice (L’) (William Wellman, 1942)
Inspiratrice (L’) (Clarence Brown, 1931)
Instant de bonheur**
Instinct de l’ange (L’)
Instinct de survie**
Instincts meurtriers**
Institut Benjamenta (L’)
Insurgé (L’) (Martin Ritt, 1970)
Insurgé (L’) (Paolo Heusch, 1968)
Insurgés (Les)
Intacto
Intelligence Service
Intendant Sansho (L’)
Internecine Project
Interdit de séjour
Intérieur d’un couvent
Intérieurs
Intermédiaire (L’)
Intermezzo
International House
Internationale desfonctionnaires, Avignon 2024 (L’)
Interprète (L’)*
Interrogatoire (L’)
Interrogatoire secret**
Intersection
Interstellar**
Intervention divine
Interview*
Interview qui tue (L’)**
Intervista
Intimes confessions
Intimité
Into the Mirror*
Into the Wild* Intolérable cruauté
Intolérance
Intouchable (L’)*
Intouchables (Les)
Intouchables**
Intraçable*
Intrépide (L’)
Intrigante de Saratoga (L’)
Intrigantes (Les)
Intrigue
Intrigue au Congo
Intrigues
Intrigues en Orient
Introuvable (L’)
Introuvable rentre chez lui (L’)
Intruder (The)
Intrus (L’) (Beto Brant, 2001), voir Invasor (0)
Intrus (L’) (Claire Denis, 2004)*
Intrus (L’) (Clarence Brown, 1949)
Intrus (L’) (Harold Becker, 2001)
Intrus (Les)
Intruse (L’) (Alfred Green, 1936)
Intruse (L’) (Mario Mattoli, 1940)*
Intruse (L’) (Murnau, 1930)
Intrusions*
Intuitions
Inutiles (Les)/ Vitelloni (Les)
Invaincu (L’)
Invasion (Hugo Santiago, 1969)
Invasion (Oliver Hirschbiegel, 2007)*
Invasion des morts vivants (L’)
Invasion des profanateurs (L’)
Invasion des profanateurs de sépultures (L’)
Invasion Los Angeles
Invasion planète « X »
Invasion secrète (L’)
Invasion vient de Mars (L’)
Invasions barbares (Les)
Invasor (0)/ L’intrus
Invention diabolique (L’), voir Aventures fantastiques
Investigateur (L’)*
Investigations criminelles
Invictus*
Invincible armada (L’)
Invincibles (Les)**
Invisible docteur Mabuse (L’)*
Invisible menace (The)
Invisible meurtrier (L’)
Invisible Stripes
Invisibles (Les)*
Invitation (L’)
Invitation à la danse
Invitation au bonheur
Invitation au voyage (L’)
Invitations dangereuses (Les)
Invité (L’)*
Invité de la 11e heure (L’)
Invité du mardi (L’)
Invité surprise (L’)
Invitée (Lï
Invitée de l’hiver (L’)
Invités de huit heures (Les)
Invités de mon père (Les)**
Invraisemblable vérité (L’)
Ipcress danger immédiat
Iphigénie
Ipu**
Iracema – Uma transa amazônica*
Irena et les ombres
Irène (Alain Cavalier, 2008)*
Irène (Ivan Calbérac, 2002)
Irina Palm*
Iris**
Irish Crime
Irlandais (L’) (Hodges)
Irlandais (L’) (McDoghan)**
Irma la Douce
Irma Vep
Iron Horsemen/ Bad Trip
Iron Man (Pevney)**
Iron Man 2**
Iron Man 3**
Iron Man*
Iron Mask (The)
Ironie du sort (L’)
Ironweed
Irréductibles (Les)*
Irréprochable**
Irrésistible North (L’) *
Irréversible
Isabella, duchesse du diable
Isadora
Isla minima (La)**
Island (The)*
Isolation*
Isolé, voir Lucky Star
Issue de secours
Istanbul
It
It’s All About Love
It Conquered the World*
It Follows**
It’s a Boy
It’s a Free World !*
It’s Alive (Rusnak)**
It’s All True
Italian for Beginners
Italien (L’)*
Itinéraire d’un enfant gâté
Itinéraires*
Itto
Ivan
Ivan le Terrible
Ivanhoé
Ivre de femmes et de peinture
Ivresse de l’argent**
Ivresse du pouvoir (L’) *
Iwo Jima
Ixcanul**
Iznogoud*

J. A. Martin, photographe
J. Edgar**
J’accuse
J’accuse
J’ai deux ans
J’ai deux maris*
J’ai engagé un tueur
J’ai épousé un hors-la-loi
J’ai épousé une extraterrestre
J’ai épousé une ombre
J’ai été diplômé mais…
J’ai été recalé, mais…
J’ai faim !!!
J’ai horreur de l’amour
J’ai le droit de vivre
J’ai même rencontré des tziganes heureux
J’ai oublié de te dire**
J’ai pas sommeil
J’ai rencontré le diable**
J’ai toujours rêvé d’être un gangster*
J’ai tué Billy le Kid
J’ai tué Clémence Acera
J’ai tué Jesse James
J’ai tué ma mere*
J’ai tué Raspoutine
J’ai une idée**
J’ai vécu deux fois
J’ai vécu l’enfer de Corée
J’ai vu tuer Ben Barka*
J’aime regarder les filles**
J’aime travailler*
J’aimerais pas crever un dimanche
J’attends quelqu’un*
J’aurai ta peau (Richard T. Hetfron, 1982)
J’aurai ta peau (Harry Essex, 1953), voir I the Jury
J’avais cinq fils
J’avais sept filles
J’écris dans l’espace
J’embrasse pas
J’enrage de son absence**
J’entends plus la guitare
J’épouserai un millionnaire
J’étais une aventurière
J’étais un prisonnier**
J’étais une espionne*
J’invente rien*
J’irai au paradis car l’enfer est ici
J’irai comme un cheval fou
J’irai cracher sur vos tombes
J’me sens pas belle
J3 (Les)
Jabberwocky
Jack
Jack et Sarah*
Jack l’éclair
Jack l’Espagnol
Jack l’éventreur (John Brahrn, 1943)
Jack l’éventreur (Jess Franco, 1976)
Jack l’éventreur (Robert S. Baker, Monty Berman, 1960)
Jack le chasseur de géants**
Jack le magnifique
Jack le tueur de géants
Jack London
Jack Reacher : Never go back**
Jack Reacher**
Jack Stade le damné
Jackie Brown
Jackie Chan Mister Dynamite
Jackpot**
Jacky au royaume des filles**
Jacqueline dans ma vitrine
Jacquot de Nantes
Jacquou le croquant*
Jade
Jaffa*
Jaguar
Jaguar (Le)
Jalousie (Ferdinando Maria Poggioli, 1942)
Jalousie (Irving Rapper, 1946)
Jalousie**
Jamais de la vie**
Jamais deux sans trois
Jamais le dimanche
Jamais le premier soir**
Jamais plus jamais
Jamais plus toujours
Jambes au cou (Les)
Jambon, jambon
James Bond
James Bond 007 contre docteur No
James et la pêche géante
Jane*
Jane**
Jane Austen Book Club**
Jane B. par Agnès V.
Jane Eyre (Franco Zeffirelli, 1996)
Jane Eyre (Fukunaga)**
Jane Eyre (Robert Stevenson, 1944)
Jane got a gun**
Janice, l’intérimaire
Janis et John
Japanese Story
Japanese War Bride
Japon
Jappeloup**
Jar City*
Jardin (Le)
Jardin d’Allah (Le)
Jardin de l’Éden (Le) (Lewis Milestone, 1928)
Jardin de l’Éden (Le) (Maria Novaro, 1994)
Jardin des délices (Le)
Jardin des Finzi-Contini (Le)
Jardin des supplices (Le)
Jardin des tortures (Le)
Jardin du diable (Le)
Jardin qui bascule (Le)
Jardin secret (Le)* Jardinier (Le)
Jardinier d’Argenteuil (Le)
Jardinier espagnol (Le)**
Jardins de pierre
Jardins du roi (Les)**
Jardins en automne*
Jarhead, la fin de l’innocence*
Jarre (La)
Jarretières rouges (Les)
Jason Bourne**
Jason Bourne : l’héritage**
Jason et les argonautes
Jauja**
Jaune revolver
Jazz à Newport
Je chante
Je cherche le criminel**
Je compte sur vous**
Je crois que je l’aime*
Je demande la parole
Je déteste les enfants des autres
Je dois tuer
Je donnerai un million
Je fais le mort**
Je hais les acteurs
Je l’ai été trois fois
Je l’aimais*
Je m’appelle Élisabeth*
Je m’appelle Victor
Je me fais rare*
Je n’ai pas tué Lincoln
Je n’ai rien oublié**
Je n’aime que toi
Je n’en ferai pas un drame
Je ne dis pas non**
Je ne regrette rien de ma jeunesse**
Je ne suis pas là pour être aimé*
Je ne suis pas un ange
Je ne suis pas un salaud**
Je ne vois pas ce qu’on me trouve
Je pense à vous (Pascal Bonitzer, 2006)*
Je pense à vous (Luc et Jean-Pierre Dardenne, 1991)
Je plaide non coupable
Je pleure mon amour
Je préfère le bruit de la mer
Je préfère qu’on reste amis…*
Je règle mon pas sur le pas de mon père
Je rentre à la maison
Je reste !
Je retourne chez maman
Je rêvais de l’Afrique
Je reviendrai à Kandara
Je reviens de l’enfer
Je sais ou je vais
Je sais rien, mais je dirai tout
Je serai seule après minuit*
Je suis à prendre
Je suis à toi**
Je suis à vous tout de suite**
Je suis avec toi
Je suis Cuba*
Je suis heureux que ma mère soit vivante*
Je suis la loi*
Je suis le seigneur du château
Je suis né d’une cigogne
Je suis photogénique
Je suis Pierre Rivière
Je suis timide, mais je me soigne
Je suis un nègre
Je suis un assassin
Je suis un autarcique
Je suis un aventurier
Je suis un criminel
Je suis un évadé
Je suis un fugitif
Je suis un homme perdu
Je suis un sentimental
Je suis un soldat**
Je suis une belle salope
Je suis une légende (Francis Lawrence, 2007)*
Je suis une légende (Sidney Salkow, 1964)
Je suis vivante et je vous aime
Je t’aime, je t’aime
Je t’aime moi non plus
Je t’attendrai, voir Déserteur (Le)
Je te mangerai*
Je te retrouverai
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette
Je, tu, il, elle
Je vais bien, ne t’en fais pas*
Je vais craquer
Je veux être une lady
Je veux vivre !
Je veux voir*
Je vous adore
Je vous ai toujours aimé
Je vous aime
Je vous salue Mafia
Je vous salue Marie
Je vous trouve très beau*
Je voyage seule**
Jean Chouan
Jean de Florette/ Manon des sources
Jean de La Fontaine, le défi*
Jean de la Lune
Jean Ga/mot aventurier
Jean-Philippe*
Jeanne au bûcher
Jeanne captive**
Jeanne d’Arc (Cecil B. DeMille, 1916)
Jeanne d’Arc (Luc Besson, 1999)
Jeanne d’Arc (Victor Fleming, 1948)
Jeanne Dielman, 23 rue du Commerce, 1080 Bruxelles
Jeanne et le garçon formidable
Jeanne la pucelle
Jeanne, papesse du diable/La papesse Jeanne
Jeannou
Jeepers Creepers, le chant du diable
Jeff
Jefferson à Paris
Jenatsch
Jenifer’s Body*
Jennifer 8
Jenny
Jenny jeune prof
Jenny Frisco
Jenny Lind, le rossignol suédois
Jenny, femme marquée
Jeremiah Johnson
Jéricho
Jerichow*
Jérôme Perreau héros des barricades
Jerry chez les cinoques
Jerry Cotton, agent de GIA
Jerry Maguire
Jerry souffre-douleur
Jerry the Tyke
Jersey Boys**
Jérusalem délivrée (La)
Jerusalem**
Jessie
Jésuit Joë
Jésus Christ superstar
Jésus de Montréal
Jésus de Nazareth
Jesus’ Son
Jet Set
Jetée (La)
Jeu de la mort (Le)*
Jeu de la vérité (Le)
Jeu de massacre
Jeu du solitaire (Le)
Jeu avec le feu (Le)
Jeu d’enfant
Jeu de guerre, voir War Party
Jeu de la pomme (Le)
Jeu de la puissance (Le)
Jeu de rôles
Jeu du faucon (Le)
Jeune fille assassinée (La)
Jeune fille et la mort (La)
Jeune fille (La)
Jeune Cassidy (Le)
Jeune et innocent
Jeune et jolie**
Jeune fille à l’eau (La)*
Jeune fille à la perle (La)
Jeune fille au carton à chapeau (La)
Jeune fille et les loups (La)*
Jeune fille sans mains (La)**
Jeune fille Xiao Xiao (La)
Jeune folle (La)
Jeune garde (La)
Jeune hitlérien Quex (Le)
Jeune marié (Le)
Jeune Médard (Le)/Pour l’honneur
Jeune monsieur Pitt (Le)
Jeune Werther (Le)
Jeunes aigles*
Jeunes filles japonaiess au port
Jeunes filles de San Frediano (Les)
Jeunes filles en détresse
Jeunes filles en uniforme
Jeunes filles en uniforme (Radvanyi)**
Jeunes loups (Les)
Jeunes maris (Les)
Jeunesse
Jeunesse des trois mousquetaires (La)
Jeunesse dorée
Jeunesse droguée
Jeunesse triomphante
Jeux d’adultes
Jeux de mains
Jeux d’artifices
Jeux d’espions
Jeux d’été
Jeux dangereux
Jeux dangereux (Les)
Jeux de dupes*
Jeux de guerre
Jeux de l’amour (Les)
Jeux de l’amour et de la guerre (Les)
Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz (Les)
Jeux de nuit*
Jeux de pouvoir*
Jeux interdits
Jeux pervers
Jeux sont faits (Les)
Jewell Robbery**
Jezebel
JF partagerait appartement
JFK
Jiburo*
Jicop le proscrit
Jim la jungle dans l’antre des gorilles
Jim la jungle
Jim la houlette
Jimmy P.**
Jimmy Riviere**
Jimmy’s Hall**
Jin-roh
Jindabyne, Australie*
JLG, JLG
Jo
Jo la romance
Joan of Paris*
Jocelyn
Jockey de l’amour (Le)
Jockey rouge (Le)
Joconde (La)
Jody et le faon
Joe Caligula
Joe**
Joe… c’est aussi l’Amérique
Joe Dakota
Joe Hill
Joe Kidd
Joe l’implacable
Joe Macbeth
Jofroi
John Carter**
John et Mary
John Paul Jones maître des mers
John Q*
John Rabe**
John Rambo*
John Reed, Mexico insurgente
John Wick**
John-John*
John McCabe
Johnny English
Johnny Stecchino*
Johnny Angel
Johnny Apollo
Johnny Banco
Johnny Belinda
Johnny Belle Gueule
Johnny Concho
Johnny Cool, voir Revanche du Sicilien (La)
Johnny English : le retour**
Johnny Guitare
Johnny le vagabond
Johnny Mad Dog*
Johnny Nobody**
Johnny s’en va-t-en guerre
Johnny Stool Pigeon*
Johnny Suede
Johnny, roi des gangsters
Joie de vivre (La) (Anthony Gross, Hector Hoppin, 1934)*
Joie de vivre (La) (Roger Guillot, 1992)
Joies de la famille (Les)
Joies du mariage (Les)
Joies matrimoniales, voir Mr. and Mrs. Smith
Jojo la frite
Joker**
Joli cœur (Le)
Joli mai (Le)
Jolie fermière (La)/La vallée heureuse
Jolies choses (Les)
Jonas et Li/a, à demain
Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000
Jonathan
Jonathan Livingstone le goéland
Jongleur (Le)
Jordan le révolté
Josepha
Joséphine s’arrondit**
Joséphine**
Josette
Josette et compagnie
Josey Wales, hors-la-loi
Joue la comme Beckham**
Jouet (Le)
Joueur (Le)
Joueur d’échecs (Le) (Gerd Oswald, 1960)
Joueur d’échecs (Le) (Jean Dréville, 1938)
Joueur d’échecs (Le) (Raymond Bernard, 1926)
Joueur de flûte (Le)
Joueur vagabond
Joueurs (Les)
Joueurs d’échecs (Les)
Joueuse*
Jour après jour*
Jour d’après (Le) (Nicholas Meyer, 1983)
Jour d’après (Le) (Robert Parrish, 1965)
Jour d’après (Le) (Roland Emmerich, 2004)
Jour de chance
Jour de colère
Jour de fête
Jour de la bête (Le)
Jour de la fin du monde (Le)**
Jour de la grenouille (Le)**
Jour de paye
Jour de terreur
Jour des Apaches (Le)
Jour des corneilles (Le)**
Jour des idiots (Le)
Jour des morts (Le)**
Jour des morts-vivants (Le)
Jour des rois (Le)
Jour du fléau (Le)
Jour du dauphin (Le)
Jour du désespoir (Le)
Jour du vin et des roses (Le)
Jour et l’heure (Le)
Jour et la nuit (Le)
Jour le plus long (Le)
Jour où l’on dévalisa la banque d’Angleterre (Le)
Jour où la Terre s’arrêta (Le) (Scott Derrickson, 2008)*
Jour où la Terre prit feu (Le)
Jour où la Terre s’entrouvrira (Le)
Jour où la Terres’arrêta (Le) (Robert Wise, 1951)
Jour où le cochon est tombé dans le puits (Le)
Jour se lève (Le)
Journal (Le)
Journal d’Anne Frank (Le)
Journal d’un curé de campagne (Le)
Journal de Lady M (Le)
Journal d’une femme de chambre (Le) (Luis Buñuel, 1964)
Journal d’un substitutde campagne
Journal d’un vice
Journal d’une femme de chambre (Le) (Jean Renoir, 1946)
Journal d’une femme en blanc (Le)
Journal d’une fille perdue (Le), voir Trois pages d’un journal
Journal d’une paysanne*
Journal d’une femme de chambre (Le) (Jacquot)**
Journal de Bridget Jones (Le)
Journal des acteurs ambulants (Le)
Journal du séducteur (Le)
Journal intime (Marta Meszaros, 1982)
Journal intime (Nanni Moretti, 1993)
Journal intime (Valerio Zurlini, 1962)
Journal intime d’un pécheur*
Journal intime d’une femme mariée
Journal intime des affaires en cours
Journal tombe à cinq heures (Le)
Journée de la jupe (La)*
Journée des violents (La)
Journées à la campagne*
Jours d’amour
Jours d’août*
Jours de 36
Jours de colère, voir Roman d’un acteur (Le)
Jours de gloire**
Jours de jeunesse
Jours de pêche en Patagonie**
Jours de tonnerre
Jours et les nuits de China Blue (Les)
Jours heureux (Les)
Jours où je n’exist e pas (Les)
Jours tranquilles à Clichy (Claude Chabrol, 1989)
Jours tranquilles à Clichy (Jens Jørgen Thorsen, 1969)
Jours tranquilles en août
Jours venus (Les)**
Joy**
Joyeuse suicidée (La)
Joyeuse divorcée (La)
Joyeuse fête des mères**
Joyeuse parade (La)
Joyeuse prison (La)
Joyeuses funérailles*
Joyeuses Pâques
Joyeux corsaire (Le)
Joyeux débarquement (Le)
Joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid
Joyeux garçons (Les)
Joyeux bandit (Le)
Joyeux barbier (Le)
Joyeux compères (Les)
Joyeux fantômes
Joyeux Noël, bonne année
Joyeux Noël*
Joyeux pèlerins (Les)
Joyeux phénomène (Le)
Joyeux pique-nique (Le)
Joyeux prisonnier (Le)
Joyeux voleurs (Les)
Ju dou
Juarez
Jubilée
Judas Kiss
Jude
Judex (Georges Franju, 1963)
Judex (Louis Feuillade, 1916)
Judex 34
Judge Dredd
Judge Priest
Judith et Holopherne**
Judith Therpauve
Juge (Le) (Dobkin)**
Juge (Le) (Jean Girault, 1970)*
Juge (Le) (Philippe Lefebvre, 1983)
Jugé coupable
Juge et hors-la-loi
Juge et l’assassin (Le)
Juge Fayard, dit « le Shérif » (Le)
Jugement des flèches (Le)
Jugement à Nuremberg
Jugement de Dieu (Le)
Jugement dernier (Le)
Jugez-moi coupable*
Juha
Juif errant (Le) (Luitz-Morat, 1926)
Juif errant (Le) (Maurice Elvey, 1933)
Juif polonais (Le)
Juif Süss (Le) (Lothar Mendès, 1934)
Juif Süss (Le) (Veit Harlan, 1940)
Juillet en septembre
Juillet-août**
Jules César
Jules César conquérant de la Gaule
Jules de Londres**
Jules et Jim
Julia (Erick Zonca, 2008)*
Julia (Fred Zinnemann, 1977)
Julie de Carnellhan
Julie en juillet**
Julie est amoureuse
Julie et Julia*
Julie la rousse
Julie Pot-de-Colle
Julien Donkey-Boy
Julietta (Allégret)
Julietta (Almodova)**
Juliette des esprits
Juliette et Juliette
Juliette ou l’air du temps
Juliette ou la clé des songes
Julius Cesar**
Jumanji
Jumeau (Le)
Jumeaux
Jumeaux de Brighton (Les)
Jument verte (La)
Jump into Hell
Junge Adler
Jungle Fever
Junior
Junior Bonner, le dernier bagarreur
Junk Mail
Juno*
Junon et le paon
Jupiter : le destin de l’univers**
Jurassic Park
Jurassic Park 3
Jurassik World**
Jurée (La)
Jusqu’à ce que mort s’ensuive
Jusqu’au bout de la nuit
Jusqu’au bout du monde
Jusqu’au dernier*
Jusqu’en enfer*
Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare**
Jusqu’à son dernier souffle**
Jusqu’à toi**
Jusqu’au dernier**
Just a Kiss
Just Married (ou presque)
Juste avant l’orage
Juste avant la nuit
Juste cause
Juste la fin du monde**
Justice pour tous
Justice des hommes (La)
Justice est faite
Justice sauvage (John Flynn, 1991)*
Justice sauvage (Phil Karlson, 1973)
Justicier aveugle (Le)
Justicier de l’Ouest (Le)
Justicier de minuit (Le)
Justicier (Le) : L’ultime combat*
Justicier braque les dealers (Le)
Justicier de l’Arizona (Le)
Justicier de la sierra (Le)
Justicier de New York (Le)
Justicier du Minnesota**
Justicier impitoyable (Le)
Justicier masqué (Le)
Justicier solitaire (Le)
Justicier solitaire (Le)
Justiciers du Far West (Les)
Justin de marseille
Justine (Claude Pierson, 1971)
Justine (George Cukor, 1969)
Justinien Trouvé ou le bâtard de Dieu
Justocœur

K
K-19, le piège des profondeurs
Kadosh
Kaena – La prophétie
Kafka
Kafr Kassem
Kagemusha, l’ombre du guerrier
Kairat
Kairo
Kakita Akanishi
Kalidor : la légende du talisman
Kalifornia
Kama sutra
Kameraden
Kamikaze
Kanal/Ils aimaient la vie
Kanchenjunga
Kandahar
Kansas City
Kansas en feu
Kanzo Sensei*
Kaos
Kaos2
Kapo*
Kapriolen*
Kardiogramma
Karima**
Karl May
Karnaval
Kaspa fils de la brousse
Kaspar Hauser
Katalin Varga*
Kate et Leopold
Katia
Katia lsmailova
Katsura, l’arbre de l’amour
Katyn*
Keane*
Keeper**
Kekexili, la patrouille sauvage*
Ken Park
Kennedy et moi
Kentucky
Kentucky Pride
Kérity, la maison des contes*
Kermesse de l’Ouest (La)
Kermesse des aigles (La)
Kermesse héroïque (La)
Kermesse rouge (La)
Kertu**
Kes
Keufs (Les)
Key Largo
Khamsa*
Khartoum
Khroustaliov, ma voiture !
Ki lo sa
Kick-Ass**
Kid (The), voir Gosse (Le)
Kid Blue
Kid de Cincinnati (Le)
Kid du Texas (Le)
Kid en kimono (Le)
Kid Rodelo
Kidnappeurs (Les)
Kids
Kids Return
Kika
Kiki
Kiki, la petite sorcière
Kiku et Jsamu
Kill Bill – Volume 1
Kill Bill – Volume 2
Kill Me Again
Kill me Please**
Kill Me Tender
Kill or Cure
Kill your friends**
Killer (The)
Killer Élite**
Killer Inside me**
Killer Joe**
Killing Fieds**
Killing Zoe
Kim
Kinatay*
Kindred of the Dust
King Guillaume*
King Kong (Merlan C. Cooper, 1933)
King Kong (John Guillermin, 1976)
King Kong Il (John Guillerrnin, 1986)
King Kong (Peter Jackson, 2005)*
King Lear
King of California*
King of Marvin Gardens (The)
King of New York (The)
King of the Hill
King of the Pecos*
King of the Roaring 20’s
King of the Royal Mounted
King of the Texas Rangers**
King of the Zombies (The)
Kingdom (The)
Kingdom of Heaven*
Kingsman : services secrets**
Kini et Adams
Kinjite : sujet tabou
Kino-Glaz*
Kippour
Kipps
Kirikou et la sorcière
Kismet (William Dieterle, 1944)
Kismet/Un étrangerau paradis (Vincente Minelli, 1955)
Kiss Before Dying (A)
Kiss Kiss Bang Bang*
Kiss et Kill*
Kiss of Death
Kiss or Kill
Kit Carson
Kitchen Stories
Kitty et la conférence internationale
Kitty Foyle
Klimt*
Klondike Annie/ Annie du Klondike
Klute
Knack… et comment l’avoir (Le)
Knigh of Cups**
Knock Knock**
Knock ou le triomphe de la médecine
Knock Out
Koenigsmark
Koko
Koko, le gorille qui parle
Kolberg
Kolonel Bunker
Kolya
Kong ; Skull Island**
Konga
Kongo*
Kontroll*
Korczak
Koutousov
Krakatoa à l’est de Java**
Kramer contre Kramer
Krampack
Krazy Kat
Krim
Kronos**
Krull
Kuarup
Kundum**
Kung fu master
Kung Fu Panda*
Kurdsh Lover**
Kuzco, l’empereur mégalo
Kwaidan

L. 627
L.A. Confidential
L.A. Story*
L.I.E. (Long Island Expressway)
L’idéal**
Là-bas… mon pays
La Baule-les-Pins
La Bigorne caporal de France
La Du Barry était une dame
La Fayette
La Fayette Escadrille
La French**
Là-haut*
Là-haut, un roi au-dessus des nuages
Là ou on voit les quatre cheminées
La tour prends garde**
Labyrinthe
Labyrinthe : la terre brûlée**
Labyrinthe (Le)**
Labyrinthe de Pan (Le)*
Labyrinthe des passions (Le)
Labyrinthe des rêves (Le)
Labyrinthe du silence (Le)**
Lac aux chimères (Le)
Lac aux dames
Lac de la lune (Le)
Lac et la rivière (Le)
Lacenaire
Lâche et le saint (Le)
Lâches ne meurent jamais (Les)**
Lâchez les monstres !
Lacombe Lucien
Ladies of Leisure
Ladies they talk about**
Lady (The)**
Lady (The)/Sa vie
Lady Be Good
Lady Chance
Lady Chatterley*
Lady détective entre en scène
Lady gangster**
Lady Godiva, voir Madame de Coventry
Lady Hamilton
Lady in the Morgue
Lady Jane*
Lady L
Lady Lou
Lady Macbeth sibérienne
Lady Oscar
Lady Paname
Lady Pays Off (The)
Lady Sings the Blues
Lady snowblood**
Lady Vegas**
Lady Vengeance*
Ladybird
Ladyhawke, la femme de la nuit
Ladykillers (The)
Lagaan
Lagon bleu (Le)
Laisse aller… c’est une valse
Laisse béton
Laisse tes mains sur mes hanches
Laissez tirer les tireurs*
Laissez-passer
Laissons Lucie faire !
Lait de la tendresse humain e (Le)
Laitier de Brooklyn (Le)*
Lake placid
Lake Tahoe*
Lame de fond (Ridley Scott, 1996)
Lame de fond (Vincente Minelli, 1946)
Lame nue (La)
Lamerica
Lames de rasoir (Les)
Lamiel
Lan Yu
Lance brisée (La)
Lancelot
Lancelot chevalier de la reine**
Lancelot du lac
Lanciers noirs (Les)
Land and Freedom
Land of Plenty
Land of the Dead* Landru
Landes**
Langue des papillons (La)
Lantana
Lanternes (Les)
Laquelle des trois ?, voir Fermière (La)
Lara Croft : Tomb Raider
Lara Croft Tomb Raider : le berceau de la vie
Largo Winch*
Largo Winch II**
Larmes amères de Petra von Kant (Les)
Larmes d’amour**
Larmes de Clown**
Larmes de joie
Larmes de madame Wang (Les)*
Larmes du soleil (Les)
Larron (Le)*
Larry Flint
Larry le dingue et Mary la garce
Larry le liquidateur
Las Vegas, un couple
Lascars*
Last Action Hero
Last Chance for Love*
Last Days of Summer**
Last Days*
Last Flight (The)
Last Journey (The)
Last Night
Last of the Desperadoes (The)**
Last Posse (The)
Last Seduction
Last Show (The)*
Last Waltz (The)
Last Winter (The)**
Latcho Drom
Late Edwina Black (The)*
Latino Bar
Laura
Lauréat (Le)
Laurel et Hardy coiffeurs, voir Gai, gai, marions-nous
Laurel et Hardy au Far-West Laurel et Hardy bonnes d’enfant
Laurel et Hardy campeurs
Laurel et Hardy chefs d’îlots
Laurel et Hardy conscrits
Laurel et Hardy électriciens
Laurel et Hardy en croisière
Laurel et Hardy marchands de poisson
Laurel et Hardy menuisiers
Laurel et Hardy ramoneurs
Laurel et Hardy toréadors
Laurence Anyways**
Laurier blanc*
Lauriers sont coupés (Les)
Lautrec
Law and Order
Lawrence d’Arabie
Laws of Gravity
Layer Cake*
Le BGG**
Le Havre**
Le Mans
Léa
Lea (Bruno Rolland)**
Lea (Giordana)**
Leave’em Laughing
Leaving Las Vegas
Leçon de chimie à neuf heures
Leçon de conduite
Leçon de langue morte (La)
Leçon de piano (La)
Leçons de la vie (Les)
Leçons de séduction
Lectrice (La)
Legend
Legend**
Légende d’Hercule (La)**
Légende de Bagger Vance (La)
Légende de Beowulf (La)*
Légende de Gaspard Hauser (La)**
Légende de Jesse James (La)
Légende de l’épée magique (La)
Légende de l’étalon noir (La)*
Légende de la forteresse de Souram (La)
Légende de Lobo (La)
Légende de Robin des Bois (La)
Legende de Viy (La)**
Légende de Zorro (La)*
Légende du cid (La)
Légende du grand Bouddha (La)
Légende du grand judo (La)
Légende du pianiste sur l’océan (La)
Légende du saint buveur (La)
Légendede Gosta Berling (La)
Légendes d’automne
Légers quiproquos
Légion des damnés (La)
Légion du Sahara (La)
Légion étrangère**
Légion noire (Lo)
Légion saute sur Kolwezi (La)
Légionnaire
Légions d’honneur
Légions de Cléopâtre (Les)
Légions impériales
Légitime défense**
Légitime violence
Leguignon guérisseur
Leila, la bête érotique
Lemming*
Lemmy pour les dames
Lendemain du crime (Le)
Lénine en Pologne
Leningrad Cowboys Go America
Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (Les)
Lenny
Léo (en jouant dans « la compagnie des hommes »)
Léo le dernier
Léolo
Léon
León (La)*
Léon Morin prêtre
Leonera*
Léonor
Léopard (Le)
Leopard Man (The)
Lepke le caïd
Lepoardi**
Lesson (The)**
Let There Be Light
Let’s Go Native
Lettre (La) (William Wyler, 1940)
Lettre {La) (Manuel de Oliveira, 1999)
Lettre d’introduction
Lettre d’une inconnue
Lettre de Sibérie
Lettre du Kremlin (La)
Lettre écarlate (La) (Victor Seastrom, 1926)
Lettre écarlate (La) (Wim Wenders, 1972)
Lettre pour L…
Lettres à un tueur
Lettres d’Alou
Lettres d’amour (Claude Autant-Lara, 1942)
Lettres d’amour (Kinuyo Tanaka, 1953)
Lettres d’amour en Somalie
Lettres d’Iwo Jima*
Lettres d’un homme mort
Lettres de mon moulin (Les)
Leur dernière nuit
Leur morale… et la nôtre*
Level Five
Leviathan (George Pan Cosmatos, 1988)
Léviathan (Léonard Keigel, 1962)
Leviathan (Zviaguinstsev)**
Lèvres rouges (Les)
Levy et Goliath
Lézard noir (Le)
Liaison fatale
Liaisons coupables (Les)
Liaisons dangereuses (Les)
Liaisons dangereuses 1960 (Les)
Liaisons douteuses (Les)
Liaisons secrètes
Liam
Libera me
Libération de Paris (La)
Libero*
Libertad (La)
Liberté (Leo McCarey, 1929)
Liberté (Tony Gatlif, 2008)*
Liberté en croupe (La)
Liberté-Oléron
Liberté, c’est le paradis (La)
Liberté, égalité, choucroute
Liberté, la nuit
Liberté**
Libertin (Le)
Liberty Heights
Libre arbitre (Le)*
Libre comme le vent
Licence to Live
Lidoire*
Liebelei
Lien (Le)
Lien sacré (Le)
Liens d’acier
Liens d’amour et de sang
Liens du passé (Les)
Liens du sang (Les) (Claude Chabrol, 1977)
Liens du sang (Les) (Jacques Maillot, 2007)*
Liens secrets
Liés par le sang
Lieu du crime (Le)
Lieutenant souriant (Le)
Life at the Top**
Life in the Balance (A)
Life is Sweet
Lifeboat
Lifeforce
Light of Day
Light Sleeper
Lighthorsemen/ La chevauchée de feu
Lightning Strikes Twice
Lightnin’/Sa nièce de Paris
Ligne 208
Ligne de démarcation (La)
Ligne de vie
Ligne droite (La)**
Ligne générale (La)
Ligne rouge (La)
Ligne rouge 7000
Ligne verte (La)
Lignes de Wellington (Les)**
Ligue des gentlemen extraordinaires (La)
Like someone in love**
Like You Know It Ali*
Lila Lili
Lili
Lili et le baobab*
Lili Marleen
Liliane/Baby Face**
Liliom (Frank Borzage, 1930)
Liliom (Fritz Lang, 1933-1934)
Lilith
Lily la tigresse, voir Woody Allen Number One
Lily Mars vedette
Lily, aime-moi
Lilya 4-Ever
Limbo (John Sayles, 1999)
Limbo (Mark Robson, 1972)
Limier (Le) (Kenneth Branagh, 2007)*
Limier (Le) (Joseph L. Mankiewicz, 1972)
Limit (The)*
Limita
Limited
Limiteless**
Limits of Control*
Lina Braake fait sauter la banque
Lincoln**
Line-up (The)
Link
Lino*
Lion**
Lion (Le)
Lion a des ailes (Le)*
Lion à la barbe blanche (Le)
Lion à sept têtes (Le)
Lion du désert (Le)
Lion en hiver (Le)
Lion et le vent (Le)
Lion is in the Streets (A)
Lion sort ses griffes (Le)
Lionceaux (Les)
Lionne blanche (La)*
Lions et agneaux*
Lions sont lâchés (Les)
Lions’ Love
Lioubov/L’amour
Liquid Sky
Liquidateur (Le)*
Liquidez l’inspecteur Mitchell**
Lisa
Lisbonne Story
Lisbonne/ L’homme de Lisbonne
Lise et André
Lissy
Liste d’attente
Liste de mes envies (La)**
Liste de Schindler (La)
Liste noire
Lisztomania
Lit à colonnes (Le)
Lit conjugal (Le)
Lit d’or (Le)
Lit de la vierge (Le)
Litan
Little Big Horn
Little Big Man
Little Buddha
Little Capone*
Little Cheung
Little Children*
Little Miss Sunshine*
Little Nemo
Little New York**
Little Odessa
Little Old New York
Little Sénégal
Little Voice
Liv et Ingmar**
Living Idol (The)
Living in a Big Way*
Livraison à domicile*
Livre de la jungle (Le) (Favreau)**
Livre de la jungle (Le) (Wolfgang Reitherman, 1967)
Livre de la jungle (Le) (Zoltan Korda, 1942)
Livre de la jungle 2 (Le)
Livre de Marie (Le)
Livre noir (Le) / Le règne de la terreur
Livreurs sachez livrer/ Les déménageurs
Liza
Lloyds de Londres
Lo chiameremo Andrea
Loan Shark**
Lobos (Os)
Lobster (The)**
Local Hero
Locataire (Le)
Locataire et ma mère (Le)
Locataires*
Loch Ness
Loft*
Loi (La)
Loi criminelle (La)
Loi de l’Arizona (La)
Loi de la forêt (La)
Loi de la haine (La)
Loi de la jungle (La)**
Loi de la nuit (La)
Loi de la prairie (La)
Loi de Murphy (La)
Loi des bagnards (La)
Loi des hommes (La)
Loi des hors-la-loi (La)
Loi des montagnes (La)/Maris aveugles
Loi des seigneurs (La)
Loi du colt (La)
Loi du désir (La)
Loi du Far-West (La)
Loi du fouet (La)
Loi du Lynch (La)/Le triomphe de la jeunesse
Loi du marché (La)**
Loi du milieu (La)
Loi du Nord (La)
Loi du plus fort (La)
Loi du printemps (La)
Loi du seigneur (La)
Loi du silence (La)
Loi du survivant (La)
Loi du talion (La)
Loi et l’ordre (La)*
Loi et la pagaille (La)
Loi… c’est la loi (La)
Loin
Loin d’elle*
Loin de Berlin
Loin de la foule déchaînée (Schlesinger)
Loin de la foule déchaînée (Vinterberg)**
Loin de la terre, voir Outland
Loin de Sunset Boulevard*
Loin des barbares
Loin des femmes**
Loin des yeux
Loin du Brésil
Loin du front
Loin du ghetto
Loin du paradis
Loin du Viêt-Nam*
Loin vers l’est
Lois de l’attraction (Les)
Lois de l’hospitalité (Les)
Lois de la famille (Les)*
Lokis
Lol*
Lola (Jacques Demy, 1960)
Lola (Maria Novaro, 1989)
Lola et Bilidikid
Lola Montès
Lola, une femme allemande
Lolita
Lolo**
Lolos de Lola (Les)
Lona la sauvageonne
London Belongs to Me*
London Kills Me
London River*
London to Brighton*
Londres après minuit**
Lone Ranger**
Lone Star
Lone Texan*
Lone Wolf Strikes
Lonesome Cowboys
Lonesome Jim*
Long Day Closes (The)
Long Memory (The)*
Long Night (The)
Long Way Home
Long week-end
Longs manteaux (Les)
Longue marche (La)
Longue nuit de 43 (La)
Longue vie à la signora
Longues vacances de 36 (Les)
Looker/Video-crime
Looking for Eric*
Looking for Richard
Looking for Trouble
Lookout (The)*
Looney Tunes passent à l’action (Les)
Looper**
Loopy de loop
Lord Jim
Lord of War*
Lords of Salem**
Lorenzaccio
Lorenzino de Medici
Lorenzo
Lorna Doorne**
Lorsque l’enfant paraît
Los Angeles 2013
Lost (The)*
Lost city (The)**
Lost city of Z
Lost Highway
Lost in la Mancha
Lost in Translation
Lost Killers
Lost moment (The)**
Lost River**
Lost Son (The)
Loterie de l’amour (La)
Loterie du bonheur (La)**
Lotna/La dernière charge
Lou Andreas Salomé**
Lou n’a pas dit non
Loufoque et compagnie
Louis II de Bavière
Louis II/Ludwig ou le crépuscule des dieux
Louis-Ferdinand Celine**
Louis, enfant roi
Louisa
Louise
Louise (Take 2)
Louise en hiver**
Louise-Michel*
Louise Michel la rebelle**
Louise Winner**
Louisiana Story
Louisiane
Loulou (G.W. Pabst, 1929)
Loulou (Leopold Jessner, 1922)
Loulou (Maurice Pialat, 1980)
Loulou graffiti
Loup de la côte Ouest (Le)
Loup de Wall Street**
Loup des Malveneur (Le)
Loup solitaire (Le), voir Lane Wolf Strikes (The)
Loup-garou (Le)
Loup-garou de Londres (Le)
Loupiote (La)
Loups affamés (Les)
Loups chassent la nuit (Les)
Loups dans la bergerie (Les)
Loups dans la vallée (Les)
Loups de haute mer (Les)
Loups entre eux (Les)
Lourdes et ses miracles
Lourdes**
Louve (La)
Louve de Calabre (La)*
Louves (Les)
Love (Russell)
Love (Noé)**
Love Actually
Love and Friendship**
Love Field
Love Is a Racket*
Love is Better than Ever
Love is all you need**
Love is the Devil
Love Me Love Object
Love Serenade Love Story
Love song**
Love Streams/Torrents d’amour
Love Test (The)*
Love, etc.
Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés
Loves of Ondine (The)
Lovely Bones**
Lovesick
Loving
Low coast**
Lucia et les gouapes
Luciano
Luciano Serra, pilote
Lucie Aubrac
Lucky
Lucky Break*
Lucky Jo
Lucky Luke (James Huth, 2009)*
Lucky Luke (Morris, René Goscinny, 1971)
Lucky Luke (Terence Hill, 1991)
Lucky Star/ Isolé
Lucky You*
Lucrèce
Lucrèce Borgia (Abel Gance, 1935)
Lucrèce Borgia (Christian-Jaque, 1952)
Lucrece Borgia (Hinrich)**
Lucrèce Borgia (Richard Oswald, 1922)
Lucy*
Lucy**
Ludwig ou le crépuscule des dieux, voir Louis II
Ludwig van B.
Ludwig : requiem pour un roi vierge
Lueur des lucioles (La)
Luisa Sanfelice
Luise, Konigin von Preussen
Luke la Main froide
Lulu
Lulu femme nue**
Lumière
Lumière « Lumière » de Berlin (Les)**
Lumière (La)
Lumière bleue (La)
Lumière d’en face (La)
Lumière d’été
Lumière dans la nuit
Lumière dans les ténèbres
Lumière de Berlin (Les)
Lumière des étoiles mortes (La)
Lumière du lac (La)
Lumière et l’amour (La)*
Lumière noire
Lumière qui s’éteint (La)
Lumière silencieuse*
Lumière verte (La)
Lumières de la ville (Les)
Lumières de Paris
Lumières du faubourg (Les)
Lumumba*
Luna (La)
Luna de miel, voir Honeymoon
Luna e l’altra
Luna papa
Luna Park
Luna rossa**
Lunchbox (The)**
Lundi matin
Lundis au soleil (Les)
Lune dans le caniveau (La)
Lune de miel
Lune de miel à Las Vegas
Lune de miel au Brésil
Lune de miel mouvementée
Lune du 14e jour (La)
Lune et le téton (La)
Lune était bleue (La)
Lune froide
Lune rouge
Lune s’est levée (La)
Lunegarde
Lunes de fiel
Lunettes d’or (Les)
Lupe
Lust, Caution*
Luther*
Lutte héroïque (La)
Lutte sans merci
Lutteurs (Les), voir Uttara
Lydia
Lydia Bailey
Lyonnais (Les)**
Lys brisé (Le)
Lys de Brooklyn (Le)
Lys de la vie (Le)*
Lys des champs (Le)*

M comme Mathieu
M le maudit (Fritz Lang, 1931)
M le maudit (Joseph Losey, 1951)
M 15 demande protection
M Smith agent secret*
M’sieur la Caille
Ma bien-aimée publique
Ma blonde, entends-tu dans la ville ?
Ma bonne ami Irma**
Ma brute chérie
Ma caméra et moi
Ma chérie
Ma cousine Rachel
Ma femme est un violon
Ma femme est une actrice
Ma femme est une panthère**
Ma femme est une sorcière
Ma femme et son détective
Ma femme s’appelle Maurice
Ma femme s’appelle reviens
Ma femme, sois comme une rose !
Ma femme… homme d’affaires
Ma fille est somnambule
Ma loute**
Ma meilleure ennemie*
Ma mère
Ma mère, moi et ma mère*
Ma nuit chez Maud
Ma part de gâteau**
Ma petite entreprise
Ma petite voisine, Yae
Ma pomme
Ma saison préférée
Ma sœur est du tonnerre
Ma sœur, mon amour
Ma sorcière bien-aimée*
Ma super-ex*
Ma tante d’Honfteur
Ma vache et moi
Ma vie avec Liberace**
Ma vie commence en Malaisie
Ma vie de chien
Ma vie de courgette**
Ma vie en l’air*
Ma vie en rose
Ma vie est un enfer
Ma vie est une chanson
Ma vie n’est pas une comédie romantique*
Ma vie pour l’i rlande
Ma vie pour la tienne*
Ma vie sans moi
Ma vraie vie à Rouen
Mabok, l’éléphant du diable
Maborosi
Mabuse attaque Scotland Yard
Mac**
Mac**
Mac Arthur, le général rebelle
Mac Coy aux poings d’or
Macabre**
Macadam
Macadam à deux voies*
Macadam Cow-boy
Macao, l’enfer du jeu
Macario*
Macaroni
Macbeth (Claude d’Anna, 1987)
Macbeth (Kurzel)**
Macbeth (Orson Welles, 1947)
Macbeth (Roman Polanski, 1971)
Machete kills**
Machete**
Machine (La) (François Dupeyron, 1994)
Machine (La) (Paul Vecchiali, 1977)
Machine (The) (Caradog James)**
Machine à découdre (La)
Machine à explorer le temps (La) (George Pal, 1960)
Machine à explorer le temps (La) (Simon Wells, 2002)
Machine à refaire la vie (La)
Machine à tuer les méchants (La)
Machinist (The)*
Macho
Macho Callahan
Maciste aux enfers (Guido Brignone, 1925)
Maciste aux enfers/Maciste en enfer (Riccardo Freda, 1962)
Maciste contre le cyclope
Maciste contre le fantôme
Maciste contre les hommes de pierre
Maciste contre les Mongols
Maciste contre Zorro
Maciste dans la vallée des lions
Maciste dans les mines du roi Salomon
Maciste en enfer, voir Maciste aux enfers
Maciste et les 100 gladiateurs
Maciste, l’homm e le plus fort du monde
Maclovia
Macunaima*
Mad city**
Mad cows**
Mad Detective*
Mad Dog and Glory
Mad Dogs
Mad Magician (The)*
Mad Max
Mad Max 2
Mad Max : Fury Road (Miller)**
Mad Max au-delà du dôme du tonnerre
Mad Money*
Madadayo/ Le maître
Madagascar 3**
Madagascar*
Madame Bovary (Barthes)*
Madame Bovary (Claude Chabrol, 1991)
Madame Bovary (Jean Renoir, 1933)
Madame Bovary (Vincente Minelli, 1949)
Madame Butterfly (Frédéric Mitterrand, 1995)
Madame Butterfly (Fritz Lang, 1919)
Madame Croque-Maris
Madame Curie
Madame de Coventry/ Parle fer et par le feu/Lady Godiva
Madame de…
Madame Doubtfire
Madame du Barry (Christian-Jaque, 1954)
Madame du Barry (Ernst Lubitsch, 1919)
Madame du Barry (William Dieterle, 1934)
Madame et le mort
Madame et ses cowboys
Madame et ses Peaux-Rouges, voir Buffalo Bill et la bergère*
Madame et ses flirts
Madame et son clochard
Madame et son cow-boy
Madame et son flirt
Madame Henderson présente*
Madame Irma*
Madame Jacques sur la Croisette
Madame la diablesse
Madame Maya
Madame Miniver
Madame ne veut pas d’enfants
Madame porte la culotte
Madame poursuit monsieur
Madame Récamier
Madame Sans-Gêne (André Calmettes, 1911)
Madame Sans-Gêne (Christian-Jaque, 1961)
Madame Sans-Gêne (Roger Richebé, 1941)
Madame Sata
Madame Satan
Madame Solario**
Madame Sousatzka
Madame veut un bébé
Madame X
Made in France**
Made in Heaven
Made in Hong Kong
Made in USA
Madeinusa*
Madeleine
Madeleine, zéro de conduite
Mademoiselle (Park Chan-Wook)**
Mademoiselle (Philippe Lioret, 2000)
Mademoiselle (Tony Richardson, 1966)
Mademoiselle Béatrice
Mademoiselle Chambon*
Mademoiselle de La Ferté
Mademoiselle Docteur/ Salonique, nid d’espions
Mademoiselle Else*
Mademoiselle Fifi
Mademoiselle gagne-tout
Mademoiselle général
Mademoiselle Josette, ma femme
Mademoiselle Julie (Alf Sjöberg, 1950)
Mademoiselle Julie (Liv Ullman)**
Mademoiselle Julie (Mike Figgins, 1999)
Mademoiselle ma femme
Mademoiselle ma mère
Mademoiselle Mozart
Mademoiselle Ogin
Mademoiselle s’amuse
Mademoiselle Scampolo
Mademoiselle Swing
Mademoiselle Vendredi
Mademoiselle Volcan
Mademoiselle X
Madhumati
Mado
Mado, poste restante
Madone aux deux visages (La)
Madone des sleepings (La)
Madone du désir (La)
Madone gitane (La)
Madriguera (La)
Maestro (Il)
Maestro**
Maffia (La)
Maffia Salad…
Mafia Blues
Mafia Blues 2, la rechute
Mafia Love
Mafioso*
Maftre après Dieu
Magan le Thevar
Magasin des suicides (Le)**
Magda
Magdalene Sisters (The)
Maggie
Maggie (Hobson)**
Magic
Magic Face (The)
Magic in the moonlight**
Magic Mike**
Magic Town
Magic**
Magical Maestro/ Le chef d’orchestre illusionniste
Magicien d’Oz
Magiciennes (Les)
Magiciens (les)
Magliari (I)
Magnificent Doll
Magnifique (Le)
Magnolia
Magnum Force
Magot de Josefa (Le)
Mahabharata (Le)
Mahler
Mahlia la métisse
Maïcol
Maigret à Pigalle
Maigret dirige l’enquête**
Maigret et l’affaire Saint-Fiacre
Maigret fait mouche
Maigret tend un piège
Maigret voit rouge
Main (La) (Edouard-Émile Violet, 1919)
Main (La) (Henri Glaeser, 1969)
Main (La) (Jiri Trnka, 1965)
Main à couper (La)
Main au collet Main (La)
Main basse sur la télévivion, voir Network
Main basse sur la ville
Main chaude (La)
Main dans la main**
Main dans le piège (La)
Main de la momie (La)
Main de singe (La)**
Main droite du diable (La)
Main du diable
Main gauche du seigneur (La)
Main noire (La)
Main passe (La)
Main qui tue (La)*
Main qui venge (La)
Main sur le berceau
Maine-Océan
Mains armées**
Mains d’Orlac (Les) (Edmond T. Gréville, 1960)
Mains d’Orlac (Les) (Karl Freund, 1935)
Mains d’Orlac (Les) (Robert Wiene, 1924)
Mains en l’air (Les)**
Mains fortes (Les)
Mains qui tuent (Les)
Mains sales (Les)
Mains vides (Les)
Maintenant ou jamais**
Mais ne nous délivrez pas du mal
Mais où est donc Ornicar ?
Mais où est donc passée la septième compagnie ?
Mais qu’est-cequ’elles veulent ?
Mais qui a tué Harry ?
Mais qui a tué Pamela Rose ?
Maison (La) (Gérard Brach, 1970)
Maison (La) (Manuel Poirier, 2007)*
Maison assassinée
Maison aux esprits
Maison aux fenêtres qui rient (La)
Maison Bonnadieu (La)
Maison d’en face (La)
Maison dans l’ombre (La)
Maison dans la dune (La)
Maison de bambou (La)
Maison de cire*
Maison de Dracula (La)
Maison de fous (La)
Maison de Frankenstein
Maison de jade (La)
Maison de l’ange (La)
Maison de l’exorcisme
Maison de l’horreur (La)*
Maison de la 92e Rue
Maison de la flèche
Maison de la peur (La)/ Feu mon oncle
Maison de la place Troubnaïa (La)
Maison de mes rêves
Maison de Nina (La)*
Maison de poupée
Maison de sable (La)*
Maison de tout repos
Maison démontable (La)
Maison des 1 000 morts*
Maison des bois (La)*
Maison des Bories (La)
Maison des damnés (La)
Maison des étrangers (La)
Maison des otages (La) (Michael Cimino, 1990)
Maison des otages (La) (William Wyler, 1955)
Maison des secrets (La)
Maison des sept faucons(La)
Maison des sept jeunes filles (La)
Maison des sept péchés (La)
Maison du bonheur (La)*
Maison du bourreau (La)
Maison du diable (La)
Maison du docteur Edwardes (La)
Maison du lac (La)
Maison du Maltais (La)
Maison du mystère (La)*
Maison du silence (La)
Maison du sourire (La)
Maison du souvenir (La)
Maison ensorcelée (La)
Maison et le monde (La)
Maison Nucingen (La)*
Maison près du cimetière (La)
Maison rouge (La)
Maison sous la mer (La)
Maison sous les arbres (La)
Maison sur la colline (La)
Maison sur la plage (La)
Maître (Le), voir Madadayo
Maître après Dieu
Maître après le diable
Maître d’échecs (Le)
Maître d’école (Le)
Maître d’escrime (Le)
Maître de don Juan (Le)
Maître de éléphants (Le)
Maître de forges (Le)
Maître de guerre (Le)
Maître de la prairie (Le)
Maître de Lassie (Le)
Maître de musique (Le)
Maître de poste
Maître des îles (Le)
Maître des marionette (Le)
Maître du gang (Le)
Maître du jeu (Le)
Maître du logis (Le)
Maître du monde (Le)
Maître et Marguerite (Le)
Maître-nageur (Le)
Maître, la maîtresse et l’esclave (Le)
Maîtres de ballet (Les)
Maîtres de l’ombre (Les)*
Maîtres de la mer (Les)
Maîtres du jeu (Les)
Maîtres du monde**
Maîtres du temps (Les)
Maîtres fous (Les)
Maîtresse
Maîtresse de fer (La)
Maîtresse du lieutenant français (La)
Maîtresse en maillot de bain (La)
Maîtresses de Dracula (Les)
Maîtressesdu docteur Jekyll (Les)
Maja nue (La)
Majestic**
Majestyk
Major (The)**
Major Barbara*
Major Dundee
Major galopant (Le)
Majordome (Le)
Majordome (Le)**
Make Mine Music/ Boîte à musique
Mal d’aimer (Le)
Mal de pierres**
Mal du pays de WalerjanWrobel (Le)
Mal partis (Les)
Mala Noche*
Malabar Princess
Malade imaginaire (Le)
Maladie d’amour
Maladie de Hambourg (La)
Maladie de Sachs (La)
Malaria
Malavita**
Malaya
Malchanceuse (La), voir Sin ventura (La)
Malcolm X
Maldone
Maldonne
Maldonne pour un espion
Mâle du siècle (Le)
Malec chez les fantômes
Malec Esquimau
Malédiction (La)
Malédiction (La)**
Malédiction d’Arkham (La)
Malédiction de la Panthère rose (La)
Malédiction de la vallée des rois (La)
Malédiction des hommes-chats (La)
Malédiction des pharaons (La)
Malédiction des Whateley (La)
Malédiction du pharaon (La)
Malédiction finale (La)
Malédiction II (La)/Damien
Maléfices
Maléfices de la momie (Les)**
Maléfique (Valette)
Maléfique (Stromberg)**
Malena
Mâles (Les)
Malevil
Malgré tout
Malheurs d’Alfred (Les)
Malheurs de Sophie (Les) (Honoré)**
Malheurs de Sophie (Les) (Jacqueline Audry, 1945)
Malheurs de Sophie (Les) (Jean-Claude Brialy, 1980)
Malibran (La)
Malice
Malicia
Malin (Le)
Malle de Singapour (La)
Malles d’O.F. (Les)
Malombra
Malone/Un tueur en enfer
Malpertuis
Malraux tu m’étonnes
Malveillance (La)**
Mam’zelle Bonaparte
Mam’zelle Nitouche (Marc Allégret, 1931)
Mam’zelle Nitouche (Yves Allégret, 1953)
Mam’zelle Spahi
Mam’zelle vedette
Mamaia
Maman
Maman a cent ans
Maman a tort**
Maman colibri
Maman est à la page
Maman et la putain (La)
Maman et ses onze enfants
Maman Küsters s’en va au ciel
Maman marie-toi
Maman très chère
Maman, j’ai raté l’avion
Maman**
Mambo
Mamies (Les)
Mamma Mia !*
Mamma Roma
Mammouth**
Mammy
Man from del Rio**
Man from Earth (The)**
Man from Planet X (The)
Man I Love (The)
Man in the Attic
Man in the black (The)**
Man in the Vault*
Man of Stell**
Man of the Forest
Man of the year**
Man on a Tightrope
Man on Fire
Man on the Moon
Man They Could Not Hang (The)
Man to Man*
Man wanted**
Man Who Changed His Mind (The)/Cerveaux de rechange
Man Who Could Cheat Death (The)*
Man Who Cried (The)
Man with Nine Lives (The)
Manchester by the Sea**
Mandalay
Mandarine (La)
Mandat (Le)
Mandat d’arrêt
Manderlay*
Mandingo
Mandragore
Mandragore (La) (Alberto Lattuada, 1966)
Mandragore (La) (Henrik Galeen, 1927)
Mandragore (La) (Richard Oswald, 1930)
Mandrake the Magician
Mandrin (Henri Fescourt, 1923)
Mandrin (René Jayet, 1947)
Mandrin, bandit gentilhomme
Mandrin, le chevalier sans loi
Manège
Manèges
Mangala fille des Indes
Mange les morts**
Mangeclous
Mangeur de citrouilles (Le)
Manglehorn**
Mangler (The)
Manhattan
Manhattan Melodrama, voir Ennemi public
Manhunt of mystery Island**
Manhunt*
Maniac
Maniac**
Maniac Cop
Maniac Cop 2
Manière forte (La)
Manina, la fille sans voiles
Manipulateur (Le)
Manipulation (Lagenegger)*
Manipulations (Lurie)
Manipulations (Shinasawa)**
Manneken Pis
Mannequin
Mannequin assassiné
Manoir aux sept cadavres (Le)*
Manoir de la haine (Le)
Manoir du mystère (Le)
Manoir en Flandre, voir Château dans les Flandres (Le)
Manoir hanté (Le)
Manoir hanté et les 999 fantômes (Le)
Manoir tragique (Le)
Manon
Manon des sources (Claude Berri, 1985-1986), voir Jean de Florette
Manon des sources (Marcel Pagnol, 1952)
Manon Lescaut
Manon 70
Manslaughter*
Mante rouge (La)
Manteau (Le) (Alberto Lattuada, 1952)
Manteau (Le) (Grigori Kozintsev, Leonid Trauberg, 1926)
Manuel d’un jeune empoisonneur (Le)
Manuela
Manuscrit trouvé à Saragosse (Le)
Manxman (The)
Maps to the stars**
Maquillages de Ginza (Les)
Mar (El)
Mar adentro*
Mara fille sauvage*
Mara Maru
Marajo, la lutte sans merci
Marat-Sade
Marathon Man
Maraudeurs (Les)
Maraudeurs attaquent (Les)
Marcellin, pain et vin
Marcellino
Marchand d’amour (Le)
Marchand de rêves (Le)
Marchand de Venise (Le) (Michael Radford, 2004-2005)*
Marchand de Venise (Le) (Pierre Billon, 1952)
Marchand des quatre-saisons (Le)
Marchande d’amour (La)
Marchands d’illusions*
Marchands de filles*
Marchands de sable (Les)
Marche à l’enfer
Marche à l’ombre
Marché de brutes
Marche de l’empereur (La)*
Marche de Tokyo (La)
Marche ou crève
Marche triomphale (La)
Marcher ou mourir
Marches du palais (Les), voir Roman d’un acteur
Marches du pouvoir (Les)**
Marchez joyeusement
Marching Band*
Marcia nuziale
Marco Polo
Mardi ça saignera
Marée nocturne
Marge (La)
Margie
Margin call**
Margin for Error
Marginal (Le)
Marginaux (Les)
Margoton du bataillon (La)
Marguerite de la nuit
Marguerite et Julien**
Marguerite**
Mari de la coiffeuse (Le)
Mari de la femme à barbe (Le)
Mari de Léon (Le)
Mari lyagi
Mari modèle (Le)
Maria Candaleria
Maria Chapdelaine (Gilles Carle, 1984)
Maria Chapdelaine (Julien Duvivier, 1934)
Maria Chapdelaine (Marc Allégret, 1949)
Maria de mon cœur
Maria du quartier des fourmis
Maria pleine de grâce
Maria’s Lovers
Mariachi (El)
Mariage
Mariage (Le)
Mariage à l’islandaise*
Mariage à l’italienne
Mariage à l’anglaise**
Mariage à la grecque
Mariage à la mode (Le)
Mariage à trois**
Mariage d’amour
Mariage dans l’ombre
Mariage de chiffon
Mariage de mademoiselle Beulemans (Le)
Mariage de Maria Braun (Le)
Mariage de minuit (Le)
Mariage de mon meilleur ami (Le)
Mariage de prince, voir Symphonie nuptiale
Mariage de Ramuntcho (Le)*
Mariage de Rana (Le)
Mariage de Tuya (Le)*
Mariage des moussons (Le)*
Mariage du siècle (Le)
Mariage est pour demain (Le)
Mariage incognito
Mariage mixte*
Mariage ou célibat
Mariage royal
Mariage tardif
Mariages de mademoiselle Lévy (Les)
Mariages !
Marianne de ma jeunesse
Marie Walewska
Marie baie des Anges
Marie de Nazareth
Marie des Iles
Marie du port (La)
Marie Heurtin**
Marié parle dans son sommeil (Le)
Marie poupée
Marie pour mémoire
Marie Stuart (Carl Froelich, 1940)
Marie Stuart (John Ford, 1936)
Marie Stuart, reine d’Écosse
Marie-Antoinette (Jean Delannoy, 1955)
Marie-Antoinette (Sofia Coppola, 2006)*
Marie-Antoinette (W.S. Van Dyke II, 1938)
Marie-Chantal contre Dr Kha
Marie-Jo et ses deux amours
Marie-Line
Marie-Louise ou la permission
Marie-Martine
Marie-Octobre
Marie-Soleil
Marie, légende hongroise
Mariée a du chien (La)
Mariée était en noir (La)
Mariée était trop belle (La)
Mariée ne peut attendre (La), voir Sposa non puo attendere (La)
Mariée parle dans son sommeil (La)
Mariés de l’An II (Les)
Marin de Gibraltar (Le)
Marin malgré lui
Marin qui abandonna la mer (Le)*
Marine d’abord**
Marine en folie (La)
Marine est dans le lac (la)
Marinella
Marines (les)
Marines attaquent (Les)
Marines Let’s Go
Marins de Cronstadt (les)
Marins de l’Orgueilleux (les)
Marins perdus (Les)
Marins sans étoiles
Marion
Maris aveugles, voir Loi des montagnes (La)
Maris et femmes
Maris, les femmes, les amants (Les)
Maris/Husbands
Mariti (I)
Marius
Marius (Auteuil)**
Marius et Jeannette
Mark Dixon, détective
Mark of Cain (The)*
Mark of the Whistler (The)**
Marketa Lazarova
Marlène
Marmaille (La)**
Marmottes (Les)
Maroc dossier numéro 7
Marque (La) (Guy Green, 1961)*
Marque (La) (Val Guest, 1957)
Marqué au fer
Marqué au fer rouge
Marque des anges (La)**
Marque du tueur (La)
Marque du vampire (La)
Marqué par la haine
Marquis
Marquis de Saint-Évremont (Le)
Marquis s’amuse (Le)
Marquis**
Marquise
Marquise d’O
Marraine de Charley (La)
Married Life*
Mars à table
Mars Attacksl
Marseillaise (La)
Marseille contrat
Marseille**
Martha
Martha et moi
Martha Marcy**
Martha… Martha…
Marthe
Marthe Richard au service de la France
Martin
Martin et Léa
Martin Luther
Martin Roumagnac
Martin soldat
Marty
Martyr de Bougival (Le)
Martyre de l’obèse (Le)
Martyre de sainte Maxence (Le)
Martyrs*
Marx Brothers au grand magasin (Les)
Mary à tout prix
Mary et Max*
Mary Poppins
Mary queen of scots**
Mary Reilly
Mary*
Maryland
Maryland (Alice Winocour)**
Maryse et Rosemary**
Mas des alouettes (Le)*
Mascarade
Mascarades*
Maschera (La)
Mascotte du régiment (La)
Masculin féminin
Mash
Mask
Mask (The)
Masked Marvel (The)**
Masoch
Masque (Le)**
Masque arraché (Le)
Masque aux yeux verts (Le)
Masque d’or (Le)
Masque de Dijon (Le)
Masque de Dimitrios (Le)
Masque de fer (Le) (Henri Decoin, 1962)
Masque de fer (Le) (Richard Pottier, 1954)
Masque de Fu Manchu (Le)
Masque de l’araignée (Le)
Masque de la mort rouge (Le)
Masque de Zorro (Le)
Masque du démon (Le)
Masquerade
Masques
Masques de cire
Massacre à Furnace Creek
Massacre à la tronçonneuse (Marius Nispel, 2003)
Massacre à la tronçonneuse (Tob Hooper, 1974)
Massacre à la tronçonneuse 2
Massacre à la tronçonneuse : Le commencement*
Massacre d’Hudson River (Le)*
Massacre de Fort Apache (Le)
Massacre des morts vivants (Le)**
Massacre des Sioux (Le)
Massacre en dentelles
Massacre pour un fauve
Massacre**
Massacres dans le train fantôme
Massacreurs de Brooklyn (Les)
Massacreurs du Kansas (Les)
Master (The)**
Master and Commander : de l’autre côté du monde
Mat Helm, agent très spécial
Mata Hari
Mata Hari, agent H21
Matador
Matador (The) – Même les tueurs ont besoin d’amis*
Mataharis**
Match d’amour
Match Point*
Match retour**
Matelot 512 (Le)
Mateo Falcone**
Mater dolorosa
Maternelle (La)
Mathias Sandorf
Matilda
Matina
Matinée
Matiouette (La)
Matrimoni/Les femmes comme les hommes ne sont pas des anges*
Matrix
Matrix Reloaded
Matrix Revolutions
Matrubhoomi, un monde sans femme*
Matt Helm règle son « comte »
Matt Helm traqué
Maudite Aphrodite
Maudite galette
Maudits (Les)
Maudits du château fort (Les)
Maurice
Maurin des Maures
Mauvais coups (Les)
Mauvais esprit (Alessandrin)
Mauvais esprit**
Mauvais garçon
Mauvais genre
Mauvais genres
Mauvais joueurs (Les)*
Mauvais piège
Mauvais sang
Mauvaise éducation (La)
Mauvaise fille
Mauvaise foi*
Mauvaise graine
Mauvaise graine (La)
Mauvaise passe
Mauvaises fréquentations
Mauvaises fréquentations (Les)
Mauvaises rencontres (Les)
Maverick
Max (Max Linder, 1905-1915)
Max (Menno Meyjes, 2003)
Max and Co**
Max et Jérémie
Max et Lenny**
Max et les ferrailleurs
Max et les maximonstres**
Max la menace*
Max mon amour
Max Payne*
Maxime
May
Maya
Mayerling (Anatole Litvak, 1936)
Mayerling (Terence Young, 1968)
Mayrig
Mazeltov ou le mariage
Mazeppa
Mazurka*
Me and My Gal
Me faire ça à moi !*
Me, Myself. I/ La chance de ma vie
Me, Natalie
Mea culpa**
Mean Creek
Mean Streets, voir Rues chaudes (Les)
Mécanique de l’ombre (La)**
Mécaniques célestes (Les)
Mécano de la « General » (Le)
Mechanic résurrection**
Méchant garçon
Médaillon (Le)
Médaillon fatal (Le)
Médecin de campagne**
Médecin de famille**
Medecine Man
Médée
Méditerranée*
Mediterraneo
Médium (Le)
Méduses (Les)*
Meet me at the Fair
Meet Nero Wolfe
Méfie-toi de l’eau qui dort
Méfiez-vous des blondes
Méfiez-vous fillettes
Méfiez-vous, mesdames
Mégère apprivoisée (La) (Reffirelli)
Mégère apprivoisée (La) (Sam Taylor)**
Meilleur (Le)
Meilleur de la vie (Le)
Meilleur des mondes possibles (Le)
Meilleur ennemi (Le)**
Meilleur espoir féminin
Meilleur pan (La)
Meilleure bobonne (La)
Meilleure façon de marcher (La)
Meilleures intentions (Les)
Meilleurs (Les), voir Navy Seals
Melancholia**
Melinda
Melinda et Melinda
Mélo (Alain Resnais, 1986)
Mélo (Paul Czinner, 1932)
Mélodie d’une grande ville
Mélodie du bonheur (La) (Robert Wise, 1965)
Mélodie du bonheur (La) (Stuart Heisler, 1946)
Mélodie du Sud
Mélodie en sous-sol
Mélodie interrompue*
Mélodie pour toi
Mélodie pour un meurtre/Sea of Love
Mélodie pour un tueur
Même à l’ombre, le soleil leur a tapé sur la tête, voir Dieu pardonne, moi pas
Même heure l’année prochaine
Même la pluie**
Même les assassins tremblent*
Memento
Memento mari
Mémoire dans la peau (La)
Mémoire du tueur (La)
Mémoire effacée*
Mémoire traquée
Mémoires d’un jeune con
Mémoires d’une geisha*
Mémoires de jeunesse**
Mémoires de nos pères*
Mémoires du Texas
Mémoires suspectes
Mémoires d’un flic
Memories of Murder
Memory of Love*
Memphis Belle
Men in Black
Men in Black 2
Men in black 3**
Men of Texas*
Men with Guns
Menace (La)
Menace de mort
Menace fantôme (La)
Menace toxique*
Menaces
Menaces dans la nuit
Menaces sur la ville
Ménagerie de verree (La)
Mendiantsde la vie (Les)
Meneuse de jeu (La)
Ménilmontant (Dimitri Kirsanoff, 1927)
Ménilmontant (René Guissart, 1936)
Menschen ohne Vaterland
Mensonge
Mensonge d’une mère (Le)
Mensonge de Nina Petrovna (Le)
Mensonges d’ État*
Mensonges et trahisons et plus si affinités…
Mensonges pieux
Mentale (La)
Menteur (Le)
Menteurs (Les)
Méphisto (Henri Debain, Nick Winter, 1930)
Méphisto (Istvan Szabo, 1981)
Mépris (Le)
Méprise (La)
Méprise multiple
Mer à boire (La)**
Mer cruelle (Charles Frend, 1953)
Mer cruelle (Khalid al-Siddiq, 1969)
Mer des bateaux perdus (La)
Mercedes
Mercenaire (Le)*
Mercenaire de minuit (Le)
Mercenaire**
Mercenaires (Les)
Mercenaires du Rio Grande (Les)
Mercenario (El)*
Merci d’avoir été ma femme
Merci la vie
Merci Natercia**
Merci patron**
Merci pour le chocolat
Merci pour le geste
Mercredi, folle journée
Merdier (Le)
Merditude des choses (La)**
Mère (La) (Mikio Naruse, 1952)
Mère (La) (Vsevolod Poudovkine, 1926)
Mère Christain (La)
Mère du marié (La)
Mère et fils
Mère Jeanne des Anges
Mères et filles*
Méridienne (La)
Merle (Le)
Merle blanc (Le)
Merlin l’enchanteur
Merlusse
Mermoz
Merry-Go-Round
Merveilles**
Merveilleuse Anglaise (La)
Merveilleuse histoire de Mandy
Merveilleuse journée (La)
Merveilleuse odyssée de l’idiot Toboggan (La)
Merveilleuse vie de Jeanne d’Arc (La)
Merveilleuse visite (La)
Merveilleux magasin de M Magorium (Le)*
Mery pour toujours
Mes amours de 68
Mes chers amis
Mes chers amis 2
Mes chers voisins
Mes doubles, ma femme et moi
Mes enfants ne sont pas comme les autres
Mes funérailles à Berlin
Mes meilleurs copains
Mes nuits avec Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard
Mes nuits sont plus belles que vos jours
Mes petites amoureuses
Mes plus belles années*
Mes six forçats
Mes stars et moi*
Mes voisins les Yamada
Mesdames et messieurs, bonsoir
Mesrine (André Génovès, 1983)
Mesrine (Jean-François Richet, 2007)*
Message (Le)
Messager (Le) (Joseph Losey, 1971)
Messager (Le) (Raymond Bouleau, 1937)
Messager de la mort (Le)
Messagers (Les)*
Messaline (Carmine Gallone, 1951)
Messaline (Enrico Guazzoni, 1923)
Messaline (Vittorio Cottafavi, 1960)
Messaline, impératrice et putain
Messe est finie (La)
Messidor
Messie (Le)
Messie sauvage (Le)
Messieurs les enfants*
Messieurs les ronds-de-cuir (Henri Diamant-Berger, 1959)
Messieurs les ronds-de-cuir (Yves Mirande, 1936)
Messieurs Ludovic
Mesures d’urgence
Métal hurlant
Métamorphose des cloportes (La)
Metello
Meteor
Météore de la nuit (Le)
Méthode (La)*
Méthode zéro (La)
Métier de fous
Métier des armes (Le)
Métisse
Métro de la mort (Le)
Métro fantôme (Le), voir Dutchman
Métropolis
Métropolitain
Métropolitan
Metteur en scène
Metteur en scène de mariages (Le)*
Meurs un autre jour
Meurtre à Alcatraz
Meurtre à bord
Meurtre à Hollywood
Meurtre à l’aube
Meurtre à l’italienne
Meurtre à la Maison-Blanche
Meurtre à Yoshiwara, voir Tueries à Yoshiwara
Meurtre au chenil
Meurtre au galop
Meurtre au soleil
Meurtre d’un bookmaker chinois, voir Bal des vauriens (Le)
Meurtre dans un jardin anglais
Meurtre en 45 tours
Meurtre en musique**
Meurtre en suspens
Meurtre et lune de miel
Meurtre mystérieux à Manhattan
Meurtre par décret
Meurtre par intérim
Meurtre par procuration*
Meurtre parfait
Meurtre sans empreinte*
Meurtre sans faire-part
Meurtre sous contrat
Meurtres (Richard Pottier, 1950)
Meurtres à Calcutta
Meurtres à domicile
Meurtres à reponsabilité limitée
Meurtres au soleil
Meurtres dans la 110e Rue
Meurtres en direct
Meurtres en nocturne
Meurtres sous contrôle
Meurtres sur commande
Meurtres sur la 10e Avenue
Meurtres/Double assassinat/Le crime dans la rue Morgue (Robert Florey,
1932)
Meurtrier (Le)
Meurtrière ambition**
Meurtrière diabolique (La)
Meurtrières*
Meurtre pour un homme seul*
Mexicain (Le)
Mezzanote**
Mi-fugue, mi-raisin
Mia et le Migou*
Mia madré**
Miami Blues
Miami Vice/ Deux flics à Miami*
Mic-mac au Montana
Michael
Michael Clayton*
Michael Collins
Michael Kohlass**
Michael Shayne, Private Detective
Michel Strogoff (Jacques de Baroncelli, 1935)
Michel Strogoff (Viatcheslav Tourjanski, 1926)
Michel Strogoff (Carmine Gallone, 1956)
Michel Strogoff (Eriprando Visconti, 1970)
Michel Vaillant
Michigan Kid
Michou d’Auber*
Mickey
Mickey les yeux bleus
Mickey One
Mickey, Donald, Dingo : Les trois mousquetaires*
Micki et Maude
Micmacs à lire-larigot*
Microbe et gasoil**
Microcosmos (Le peuple de l’herbe)
Midi gare centrale
Midnight Express
Midnight meat train**
Midnight Run
Midnight spécial**
Mifune, dogme III
Miidchen Johanna (Das)
Milady et les mousquetaires
Milagro
Milan calibre 9**
Milano Odia / La rançon de la peur**
Milena
Milicien amoureux (Le)
Milieu du monde (Le)
Mille bornes
Mille dollars pour une Winchester
Mille et une mains
Mille et une nuits (Les) (Mario Bava, Henry Levin, 1961)
Mille et une nuits (Les) (Philippe de Broca, 1990)
Mille et une nuits (Les) (Pier Paolo Pasolini, 1974)
Mille et une nuits (Les)**
1001 pattes
Mille et une recettes du cuisinier amoureux (Les)
1802, l’épopée guadeloupéenne*
1805*
1812
1860
Mille milliards de dollars
Mille millièmes, fantaisie immobilière
Mille mois
1941
1984
1999 – Madeleine
1492 : Christophe Colomb
1789
Millenium 2**
Millenium 3**
Millénium, le film*
Millennium Actress*
Millennium Mambo
Miller’s Crossing
Milliardaire (Le) (George Cukor, 1960)
Milliardaire (Le) (Kon Ichikawa, 1950)
Milliardaire pour un jour
Millie
Millième fenêtre (La)
Million (Le)
Million Dollar Baby*
Million Dollar Hotel (The)*
Millionnaire de cinq sous
Millionnaires d’un jour
Millions*
Milord l’arsouille
Milou en mai
Mima
Mimi
Mimi Pinson**
Mimi, l’oiseau supersonique
Mimzy, le messager du future*
Mina de Venghel, voir Crimes de l’amour (Les)
Mina Tannenbaum
Mind Benders (The)**
Mind Reader (The)**
Mines de rien
Mines du roi Salomon (Les) (Compton Bennett, Andrew Marton, 1950)
Mines du roi Salomon (Les) (Robert Stevenson, 1936)*
Minions (Les)**
Ministère de la peur (Le), voir Espions sur la Tamise
Minne, l’ingénue libertine
Minority Report
Minuit à Paris**
Minuit dans le jardin du bien et du mal
Minuit sur le Grand Canal
Minuit… quai de Bercy
Minute de vérité (La)
Miquette
Miquette et sa mère (Henri Diamant-Berger, 1933)
Miquette et sa mère (Henri-Georges Clouzot, 1949)
Miracle à Cupertino
Miracle à l’italienne
Miracle à Milan
Miracle à Tunis
Miracle au village
Miracle de Fatima (Le)
Miracle de la 34’ rue (Le)
Miracle des ailes**
Miracle des cloches
Miracle des loups (Le) (André Hunebelle, 1961)
Miracle des loups (Le) (Raymond Bernard, 1924)
Miracle en Alabama
Miracle selon Salomé (Le)
Miracle Woman (The), voir Femme aux miracles (La)
Miracles for Sale
Miracles n’ont lieu qu’une fois (Les)
Miraculé (Le)
Mirage
Mirage (Le) (Jean-Claude Guiguet, 1992)
Mirage (Le) (Nirad N. Mohapatra, 1983)
Mirage de la vie
Mirages
Mirages de la peur (Les)
Miral**
Miranda
Miroir
Miroir (Le) (Andreï Tarkovski, 1974)
Miroir (Le) (Erden Kiral, 1984)
Miroir à deux faces (Le)
Miroir aux espions (Le)*
Miroir magique (Le)*
Miroir se brisa (Le)
Mirrors*
Mischka
Mise à prix*
Mise à sac
Misérables (Les) (Albert Capellani, 1911-1912)
Misérables (Les) (Billie August, 1998)
Misérables (Les) (Claude Lelouch, 1995)
Misérables (Les) (Henri Fescourt, 1925)
Misérables (Les) (Hooper)**
Misérables (Les) (Jean-Paul Le Chanois, 1957)
Misérables (Les) (Raymond Bernard, 1933)
Misérables (Les) (Richard Boleslawski, 1935)
Misérables (Les) (Robert Hossein, 1982)
Miserie del signor Travet (Le)*
Misery
Misfits (The), voir Desaxés (Les)
Mishima
Miss Ba, voir Barretts of Wimpole Street (The) (1957)*
Miss Daisy et son chauffeur
Miss Détective
Miss Edith duchesse
Miss Hokusai**
Miss Manton est folle
Miss Missouri
Miss Mona
Miss Montigny*
Miss O’Gynie et les hommes-fleurs
Miss Oyu
Miss Patter*
Miss Peregrino et les enfants particuliers**
Miss Pettigrew*
Miss Pinkerton**
Miss Shumway jette un sort
Missing – Porté disparu
Mission
Mission : impossible
Mission : impossible 2
Mission (The)
Mission 633
Mission à Moscou
Mission à Tanger
Mission du commandant Lex (La)
Mission impossible : le protocole fantôme**
Mission impossible : Rogue nation**
Mission périlleuse*
Mission secrète du sous-marin X 16
Mission spéciale
Mission to Mars
Mission : Impossible 3*
Mississipi One…
Mississippi
Mississippi Blues
Mississippi Burning
Mississippi Express
Missouri Breaks (The)
Mist (The)*
Mister
Mister and Mrs Bridge
Mister Brown
Mister Death
Mister Flow
Mister Freedom
Mister Frost
Mister Lonely*
Mister Lucky
Mister Magoo
Mister North
Mister Patman Mister 420
Mister Showman*
Mister Soft Touch
Mister V
Mister Wong détective
Mistons (Les)
Mistral (Le)
Mitraillette Kelly
Mitsou
Mo’ Better Blues
Moana
Mobile étoile**
Mobilier fidèle (Le)
Mobius**
Mobsters : The Evil Empire*
Moby Dick
Mocky Story
Model for Murder*
Model Shop
Moderato cantabile
Modernes (Les)
Modesty Blaise
Modification (La)
Modus anomali**
Mœurs cachés de la bourgeoisie
Mogambo
Moi Daniel Blake**
Moi et toi**
Moi la femme
Moi Peter Sellers
Moi Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur, et mon frère
Moi qui ai servi le roi d’Angleterre*
Moi vouloir toi
Moi y en a vouloir des sous
Moi, César, 10 ans 1/2, 1,39 m
Moi, député**
Moi, moche et méchant**
Moi, toi et tous les autres*
Moi, un Noir
Moindre des choses (La)
Moine (Le) (Kirou)
Moine (Le) (Moll)**
Moine et la sorcière (Le)
Moine noir (Le)
Moineau (Le)
Mois d’avril sont meurtriers (Les)
Moisson (La)
Moissons de la colère (Les)
Moissons du printemps (Les)
Moissonsdu ciel (Les)
Moka**
Molière (Ariane Mnouchkine, 1978)
Molière (Laurent Tirard, 2006)*
Mollenard
Molly and Me
Moloch
Môme (La)*
Môme (Le)
Môme boule-de-gomme (La)
Môme Pigalle (La)
Môme vert-de-gris (La)
Moment de la vérité (Le)
Moment de vérité (Le)
Momie (La) (Stephen Sommers, 1999)
Momie (La) (Gerry O’Hara, 1993)*
Momie (La) (Karl Freund, 1932)
Momie (La) (Shadi Abdessalam, 1969)
Momie (La) : La tombe de l’empereur Dragon*
Momie (La) (Kurtzman)**
Mon « beau » légionnaire
Mon âme par toi guérie**
Mon ami Joe*
Mon ami le cambrioleur
Mon ami le traître
Mon ami Machuca*
Mon ami Sainfoin
Mon amie et mon épouse
Mon amie Flicka
Mon amie Victoria**
Mon amour est près de toi
Mon ange*
Mon beau-frère a tué ma sœur
Mon beau-père et moi
Mon beau-père, mes parents et moi*
Mon bel amour, ma déchirure
Mon capitaine/ Un homme d’honneur
Mon cher assassin*
Mon cher ennemi
Mon cher petit village
Mon cher sujet
Mon chien et moi
Mon chien Skip*
Mon coiffeur préféré*
Mon colonel*
Mon cousin Vinny*
Mon cow-boy adoré
Mon curé championdu régiment
Mon dieu, comment suis-je tombée si bas ?
Mon épouse favorite
Mon espion préféré*
Mon fils à moi*
Mon fils**
Mon frère
Mon frère est fils unique*
Mon frère se marie*
Mon Führer*
Mon gosse de père
Mon grand (Robert Wise, 1953)
Mon grand (William Wellman, 1932)
Mon homme
Mon homme Godfrey (Gregory La Cava, 1936)
Mon homme Godfrey (Henry Koster, 1957)
Mon idole
Mon île Faro
Mon loufoque de mari*
Mon mari et sa fiancée
Mon mari le patron
Mon meilleur ami*
Mon Michael
Mon nom est Keoma*
Mon nom est Personne
Mon nom est Sara
Mon nom est Tsotsi*
Mon oncle
Mon oncle Antoine
Mon oncle Benjamin
Mon oncle d’Amérique
Mon passé défendu/Cœurs insondables
Mon père avait raison
Mon père est ingénieur
Mon père et nous
Mon père, ce héros
Mon père, cet étranger
Mon père…
Mon petit doigt m’a dit*
Mon petit oiseau s’appelle Percy, il va beaucoup
Mon petit poussin chéri
Mon phoque et elles
Mon pire cauchemar**
Mon propre bourreau*
Mon roi**
Mon secrétaire travaille la nuit
Mon séducteur de père
Mon trésor
Mon voisin le tueur
Mon voisin le tueur 2
Mon voisin Totoro
Mon voyage d’hiver
Mon XXe siècle
Mona et moi
Mona Lisa
Mona, l’étoile sans nom
Monde change (Le)
Monde d’Apu (Le)
Monde de Narnia (Le) : L’odyssée du passeur d’aurore**
Monde de Narnia (Le), Chapitre 2 : Le prince Caspian*
Monde de Narnia (Le)*
Monde de Nemo (Le)
Monde de Suzie Wong (Le)
Monde du silence (Le)
Monde en marche (Le)
Monde est comme ça (Le)
Monde est merveilleux (Le)
Monde fantastique d’Oz (Le)**
Monde lui appartient (Le)/ Capitaine téméraire
Monde ne suffit pas (Le)
Monde Marty (Le)**
Monde perdu : Jurassic Park (Le)
Monde perdu (Le) (Harry O. Hoyt, 1925)
Monde perdu (Le) (Irwin Allen, 1960)
Monde presque perdu (Le)*
Monde selon Garp (Le)
Monde tremblera (Le)
Monde, la chair et le diable (Le)
Mondes privés
Mondo
Mondo cane
Mondovino
Mondwest
Money Monster**
Money movers**
Money, Money
Mongol*
Mongols (Les) (André De Toth, 1960)
Mongols(Les) (Parviz Kimiavi, 1975)
Monika/ Un été avec Monika
Mommy**
Monique
Monna Vanna
Monnaie de singe (Norman McLeod, 1931)
Monnaie de singe (Yves Robert, 1965)
Monocle noir (Le)
Monocle rit jaune (Le)
Monologue
Monseigneur
Monsieur (Jean-Paul Le Chanois, 1964)
Monsieur (Jean-Philippe Toussaint, 1989)
Monsieur Albert (Jacques Renard, 1975)
Monsieur Albert (Karl Anton, 1932)
Monsieur Arkadin/ Dossiersecret
Monsieur Bat et les fantômes
Monsieur Batignole
Monsieur Bébé
Monsieur Bégonia
Monsieur Belvédère au collège
Monsieur Brotonneau**
Monsieur Butterfiy
Monsieur Cauchemar**
Monsieur Chasse**
Monsieur Coccinelle
Monsieur de Falindor
Monsieur des Lourdines
Monsieur Dodd part pour Hollywood
Monsieur Fabre
Monsieur Grégoire s’évade
Monsieur Hector
Monsieur Hire
Monsieur Holmes**
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran
Monsieur Joe
Monsieur Klein
Monsieur La Souris
Monsieur le maire
Monsieur Leguignon, lampiste*
Monsieur Max
Monsieur Moto dans les bas-fonds
Monsieur N
Monsieur Papa (Monnier)
Monsieur Papa (Merad)**
Monsieur Personne
Monsieur Poo
Monsieur Puntila et son valet Matti
Monsieur Ripais
Monsieur Sardonicus**
Monsieur Schmidt
Monsieur Scrupule gangster*
Monsieur Sherlock et Madame Holmes**
Monsieur Shome
Monsieur Smith au Sénat
Monsieur St Ives
Monsieur Suzuki
Monsieur Taxi
Monsieur Turner**
Monsieur Verdoux
Monsieur Vincent
Monsieur Wilson perd la tête
Monsieur Wolf**
Monsieur Wu**
Monsieur, Madame et Bibi
Monsignore
Monster
Monster and the Girl (Th e)
Monstre (Le) (John Frankenheimer, 1979), voir Prophecy
Monstre (Le) (Roberto Benigni, 1994)
Monstre (Le) (Salah Abouseif, 1954)
Monstre (Le) (Val Guest, 1955)
Monstre aux yeux verts (Le)
Monstre de Londres (Le)
Monstre de minuit (Le)
Monstre des abîmes (Le)
Monstre des temps perdus (Le)
Monstre du train (Le)
Monstre est vivant (Le)
Monstre magnétique (Le)
Monstres (Les)
Monstres contre aliens*
Monstres de l’espace (Les)
Monstres de l’île en feu (Les)
Monstres et Cie
Monstres invisibles (Les)
Monstres sont toujours vivants (Les)
Monstresses (Les)
Monstrueuse parade (La)
Montag*
Montagnards sont là (Les)
Montagne des neuf Spencer (La)
Montagne du dieu cannibale (La)
Montagne jaune (La)
Montagne magique (La)*
Montagne rouge (La)
Montagnes bleues (Les)
Montana
Montana belle
Montand
Montdragon
Monte là-dessus (Newmeyer)
Monte là-d’ssus (Stevenson)
Monte-Carlo
Monte-charge (Le)
Montmartre
Montmartre-sur-Seine
Montparnasse 19
Montparnasse-Pondichéry
Montparnasse*
Montre brisée (La)
Montre, la croix et la manière (La)
Montréal vu par…
Montreur d’ombres (Le) (Arthur Robinson, 1923)
Montreur d’ombres (Le) (Lefteris Xanthopoulos, 1991)
Monts brûlés (Les)**
Monts en flamme (Les)
Monty Python – Le sens de la vie
Monty Python – La vie de Brian
Monty Python – Sacré Graal
Monument Men**
Mookie*
Moolaadé
Moon and Sixpence (The)
Moonlight in Havana
Moonlighter (The)
Moonraker
Moonrise Kingdom**
Morane du « Lady Letty »**
Morasseix
Morceaux choisis
More
Morfalous (Les)
Morgan, fou à lier
Morituri (Bernhard Wicki, 1965)
Morituri (Okacha Touita, 2007)*
Morning Glory**
Moro no Brasil
Mors aux dents (Le) (Burt Kennedy, 1964)
Mors aux dents (Le) (Laurent Heynemann, 1976)
Morse*
Morsure (La)
Morsures
Morsures de l’aube (Les)
Mort à l’arrivée
Mort à Venise
Mort aux enchères (La)
Mort aux trousses(La)
Mort d’Empédocle (La)*
Mort d’un bûcheron (La)
Mort d’un bureaucrate (La)
Mort d’un commis voyageur (Lâszlo Benedek, 1951)
Mort d’un commis voyageur (Volker Schlöndorff, 1984)*
Mort d’un cycliste
Mort d’un guide
Mort d’un maître de thé (La)
Mort d’un mathématicien napolitain
Mort d’un pourri
Mort d’un prof
Mort d’un tueur
Mort dans la peau (La)
Mort dans le filet
Mort de Belle (La)
Mort de Dante Lazarescu*
Mort de Louis XIV (La)**
Mort de Maria Malibran (La)
Mort de Mario Ricci (La)
Mort de peur*
Mort du Chinois (La)**
Mort du cygne (La)
Mort du président (La)
Mort en ce jardin (La)
Mort en dédicace (La)
Mort en direct (La)
Mort en fraude
Mort en fuite (Le) (André Berthomieu, 1936)
Mort en fuite (Le)/ Les deux font la paire (André Berthomieu, 1954)
Mort en ligne (La)*
Mort était au rendez-vous (La)
Mort frappe trois fois (La)
Mort n’était pas au rendez-vous (La)
Mort ne reçoit plus (La)
Mort où est ta victoire ?
Mort ou Presque*
Mort ou vif (Gary Sherman, 1986)
Mort ou vif (Jean Tédesco, 1947)
Mort ou vif (Sam Raimi, 1995)
Mort parmi les vivants
Mort prend des vacances (La)/Trois jours chez les vivants
Mort qui marche (Le)
Mort récalcitrant (Un)
Mort subite
Mort sur le gril
Mort sur le Nil
Mort suspendue (La)
Mort tragique de Leland Drum (La)
Mort un dimanche de pluie
Mort vivant (Le)
Mort vous va si bien (La)
Mort vous va si bien (La)**
Mort, où est ta victoire ?
Mortadella
Mortal Kombat
Mortal Storm (The)
Morte vivante (La)
Morte-saisondes amours (La)
Mortel transfert
Mortelle randonnée
Morts suspectes
Morts vivants (Les)
Mortuary*
Moscou à New York
Moscou ne croit pas aux larmes
Moscou-parade
Moscow, Belgium*
Mosquito Coast
Most Dangerous Man Alive (The)
Mot de Cambronne (Le)
Mot de passe : courage**
Motards (Les)
Motel du crime (Le)*
Motel*
Mother
Mother (The)
Mother India
Motocyclette (La)
Mots bleus (Les)*
Mots d’amour
Mots pour le dire (Les)
Mouchard (Le) (Don Chaffey, 1959)*
Mouchard (Le) (John Ford, 1935)
Mouche (La)
Mouche 2 (La)
Mouche noire (La)
Mouchette
Mouette (La)
Mouette et le chat (La)
Moulin de Daudet (Le)
Moulin des Andes (Le)
Moulin des supplices (Le)
Moulin du Pô (Le)
Moulin Rouge (Baz Luhrmann, 2001)
Moulin Rouge ! (André Hugon, 1939)
Moulin-Rouge (John Huston, 1953)
Mountain Eagle (The)
Mourez, nous ferons le reste
Mourir à Madrid
Mourir à trente ans
Mourir d’aimer
Mourir pour Varsovie
Mouron rouge (Le)
Mousquetaires de la vengeance (Les)
Moussaillon (Le)
Mousson (La) (Clarence Brown, 1939)
Mousson (La) (Jean Negulesco, 1955)
Moustache (La)*
Moustachu (Le)
Moutarde me monte au nez (La)
Mouton à cinq pattes
Mouton enragé (Le)
Mouton noir (Le)
Mozart
MR 73*
Mr Holmes : cf. Monsieur Holmes**
Mr Turner : cf. Monsieur Turner**
Mr. & Mrs. Smith (Doug Liman, 2005)*
Mr. and Mrs. Smith/Joies matrimoniales (Alfred Hitchcock, 1941)
Mr. Brooks*
Mr. Nobody*
Mrs Parker et le cercle vicieux
Mrs Parkington
Mrs Tingle
Mud : sur les rives du Mississipi**
Muertos (Los)
Mulan
Mulholland Drive Mumm Sweet Mumm
Munch Loved**
Munich*
Muppets (Les)
Mur (Le)
Mur de l’Atlantique (Le)
Mur des ténèbres (Le)
Mur du son (Le)
Mur invisible (Le)
Mur, murs
Muraille d’or (La)
Muraille de feu (La)
Murder
Murder a la mod**
Murder in the Air*
Murder is My Beat
Murder of Crows
Murderer (The)**
Murders in the Rue Morgue
Murders in the Zoo
Muriel
Muriel fait le désespoir de ses parents
Muriel ou le temps d’un retour
Mûrier (Le)
Murieta
Murs porteurs (Les)*
Musa, la princesse du désert
Musashi Miyamoto
Muse (La)
Musée haut, musée bas*
Music Box
Music Lovers
Musica (La)
Musicien errant (Le)
Musiciens de Gion (Les)
Musiciens du ciel (Les)
Musik in Salzburg
Musique dans les ténèbres
Musique du hasard (La)
Musique en tête
Musique pour décembre
Mustang noir (Le)
Mustang**
Musulman
Mutante (La)
Mutants (Les)
Mutants de la 2e humanité (Les), voir Rats de Manhattan (Les)
Mutation
Mutinerie
Mutinés de l’Elseneur (Les)
Mutinés du Téméraire (Les)
Mutt et Jeff
My Beautiful Laundrette
My Best Gal
My Blueberry Nights*
My Dinner with André
My Fair Lady
My Father My Lord*
My Girl
My Gun Is Quick
My Left Foot
My Life
My Magic*
My Man and I
My Name is Hallam Foe*
My Name is Joe
My Name Is Julia Ross
My old Lady**
My outlaw Brother**
My Own Private Idaho
My Son the Fanatic
My soul to take**
My Summer of Love*
My sweet Pepperland**
My week with Marilyn**
Mylord l’Arsouille
Myra Breckinridge
Mystère
Mystère à Shanghai
Mystère Alexina (Le)
Mystère Andromède (Le)
Mystère Barton (Le)
Mystère d’Oberwald (Le)
Mystère de la chambre jaune (Le) (Bruno Podalydès, 2003)
Mystère de la chambre jaune (Le) (Marcel l’Herbier, 1930)
Mystère de la chambre jaune (Le) (Henri Aisner, 1948)
Mystère de la maison Norman (Le)
Mystère de la page arrachée (Le)
Mystère de la plage perdue (Le)
Mystère de la section 8 (Le)**
Mystère de la treizième chaise (Le)
Mystère de la villa blanche (Le)
Mystère de M. Wong (Le)**
Mystère de San Paolo (Le)
Mystère de Santa Maria (Le)/ Trois mousquetaires de fortune
Mystère de Tarzan (Le)
Mystère des bayous (Le)
Mystère des douze chaises (Le)
Mystère des fées (Le)*
Mystère des roches de Kador (Le)*
Mystère des treize (Le), voir Œil du diable (L’)
Mystère du camp 27 (Le)*
Mystère du chat noir (Le)**
Mystère du château noir (Le)
Mystère du chien qui hurle (Le)**
Mystère du chiiteau maudit (Le)
Mystère du lapin-garou (Le), voir Wallace et Gromit : Le mystère du lapin-
garou*
Mystère du poisson sauteur (Le)
Mystère Picasso (Le)
Mystère Roswell (Le)**
Mystère Saint-Val (Le)
Mystère Silkwood (Le)
Mystère sur la falaise (Le)
Mystère von Bülow (Le)
Mystères d’Angkor (Les)
Mystères d’une âme (Les)
Mystères de l’organisme (Les)
Mystères de Lisbonne (Les)
Mystères de Londres (Les)
Mystères de New York (Les)
Mystères de Paris (Les) (André Hunebelle, 1962)
Mystères de Paris (Les) (Jacques de Baroncelli, 1943)
Mystères du Thibet (Les)
Mystérieux docteur Clitterhouse (Le)
Mystérieux docteur Korvo (Le)
Mystérieux M. Silvain (Le)**
Mystérieux monsieur Sylvain (Le)
Mysterious Doctor Satan
Mystery in Mexico
Mystery Liner*
Mystery Men
Mystery of Edwin Drood (The)
Mystery of Marie Roget (The)
Mystery of the Mary Celeste/Phantom Ship
Mystery Train
Mystic River
Mystificateur (Le)*
Mytho**
Mythos (Les)**

N’oublie jamais
N’oublie pas que tu vas mourir
Na
Nada
Nadia
Nadia et les hippopotames
Nadine
Nage indienne (La)
Nahapet
Naïf aux quarante enfants (Le)
Nain rouge (Le)
Nains aussi ont commencé petits (Les)
Nais
Naissance
Naissance des pieuvres*
Naissance d’un empire
Naissance d’une nation
Naissance de l’amour (La)
Naked
Nana (Christian-Jaque, 1954)
Nana (Dorothy Arzner, 1934)
Nana (Jean Renoir, 1926)
Nana (La Bonne) (La)*
Nanas (Les)
Nang nak
Nannerl, la sœur de Mozart**
Nanon**
Nanouk l’Esquimau
Nantas
Naples au baiser de feu
Naples d’autrefois**
Napoléon
Napoléon et moi*
Napoléon II, l’Aiglon
Napoléon à Sainte-Hélène
Napoleon ist an allem schuld**
Napoléon vu par Abel Gance
Napoleone
Napolitaines (Les)
Narayana
Narc
Narcisse
Narcisse noir (Le)
Narco
Nashvill e Lady
Nashville
Nasseredin Shah, l’acteur de cinéma
Natalia
Nathalie
Nathalie Granger
Nathalie, agent secret
Nathalie…
National Security
Nationale 7
Native Land
Native Son, voir Sangre Negra
Natty Gan
Natur therapy**
Nature morte
Naufrage
Naufragés de l’autocar (Les)
Naufragés de l’espace (Les)
Naufragés de l’île de la Tortue (Les)
Naufragés de la D17 (Les)
Naufragés du 747 (Les)
Naufrageurs (Les)
Naufrageurs des mers du Sud (Les)
Navaro Joe**
Navigator (The)
Navigators (The)
Navire blanc (Le)
Navire en feu (Le)
Navire des filles perdues {Le)
Navire-Night (Le)
Navy Seals/Les meilleurs
Nazarin
Nazi Agent*
Ne bougez plus
Ne dis rien
Ne dites jamais adieu (James V. Kem, 1946)
Ne dites jamais adieu (Jerry Hopper, 1956)
Ne fais pas ça !
Ne le criez pas sur les toits
Ne le dis à personne*
Ne m’envoyez plus de fleurs
Ne mangez pas les marguerites**
Ne me quitte jamais
Ne nous fachons pas
Ne nous soumettez pas à la tentation**
Ne pleurez pas sur Salim le boiteux
Né pour tuer
Ne quittez pas !
Ne réveillez pas un flic qui dort
Ne t’promène donc pas toute nue*
Ne te retourne pas*
Ne tirez pas sur le bandit
Ne tirez pas sur le dentiste
Ne tirez pas sur le shérif
Ne touchez pas la hache*
Né un 4 juillet
Ne vous retournez pas
Néa
Near death expérience**
Nebraska**
Nécessité (La)
Ned Kelly
Nef des fous (La)
Néfertiti, reine du Nil
Neg maron*
Négociateur (Le)
Neige
Neige en deuil (La)
Neige et le feu (La)
Neige était sale (La)
Neige sur les pas (La)
Neiges du Kilimandjaro (Les) (King)
Neiges du Kilimandjaro (Les) (Guediguian)**
Neiges sanglantes
Nelly et monsieur Arnaud
Nemo
Nêne
Nénette et Boni
Neon Demon**
Nerfs à vif (Les) (Jack Lee Thompson, 1962)
Nerfs à vif (Les) (Martin Scorsese, 1991)
Néron tyran de Rome
Nés en 68*
Nestor Burma, détective de choc
Net (The)*
Netchaiev est de retour
Nettoyage à sec
Nettoyage par le vide
Nettoyeur (Le)
Network ! Main basse sur la télévision
Neuf garçons, un cœur**
Neuf mois
Neuf mois ferme**
Neuf reines (Les)
Neuf semaines et demie
Neuf vies de Tomas Katz (Les)
Neuilly, sa mère !*
Newman’s law**
Neuvième porte (La)
Neuvième configuration (La)*
Neuvième symphonie (La)
Nevada Smith
Nevada (Kelly)**
Nevada/La ville abandonnée
Nevadan (The)
Never Forever*
Never take sweets from a stranger**
Neverland*
New Rose Hotel
New Blood*
Newman’s Land
New Mexico (Irving Reis, 1951)
New Mexico (Sam Peckinpah, 1961)
New Old
New Police Story*
New York 1997
New York confidentiel
New York deux heures du matin
New York I love you**
New York melody**
New York ne répond plus
New York Staries
New York-Miami
New York, New York
News From Home
Next*
Next of Kin
Next Stop, Greenwich Village
Nez-de-cuir
Ni d’éve ni d’Adam
Ni pour, ni contre (bien au contraire)
Ni à vendre ni à louer**
Ni avec toi ni sans toi
Ni dieux ni démons
Ni fleurs ni couronnes
Ni le ciel, ni la terre**
Ni vu ni connu
Niagara
Nibelungen (Les)
Nicholas Nickleby*
Nick Carter Master Detective
Nick Carter va tout casser**
Nick’s Movie
Nickel Ride
Nickelodeon
Nico
Nicolas et Alexandra
Nid d’amour*
Nid d’espions à Istanbul
Nid d’espions**
Nid de guêpes
Nid des gentilshommes (Le)
Night
Night and day (Mengold)**
Night and Day (Song-So)*
Night call**
Night Editor
Night fare**
Night Mail
Night mare**
Night moves**
Night of Adventure (A)
Night on Earth/ Une nuit sur terre
Night run**
Night runner**
Night they raided at minsky’s (The)**
Night Train*
Night unto
Night Without Stars*
Nightfall
Nijinski, le clown de Dieu
Niki et flo
Nikita
Nimbus (Les aventures du professeur)
Nimitz, retour vers l’enfer
Nina
Nina de Fuego**
Nina santa (La)
Nine**
Ninotchka
Nitchevo
Nitrate d’argent
Nitwits (The)
Nixon
No Country for Old Men – Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme*
No et moi**
No Man’s Land (Alain Tanner, 1985)
No Man’s Land (Danis Tanovic, 2001)
No man’s land (Trivas)**
No Pain no gain**
No Room for the Groom
No Smoking, voir Smoking
No Such Thing
No WayHome
No, No, Nanette
No**
Noblesse oblige
Nobody Knows
Nobody Lives Forever
Noce (La)
Noce blanche
Noce des bénis (La)
Noce en Galilée
Noces (Les)
Noces barbares (Les)
Noces de cendres
Noces de Dieu (Les)
Noces de papier (Les)
Noces de sable (Les)
Noces de sang
Noces de Zeïn (Les)
Noces funèbres (Les)*
Noces rebelles (Les)*
Noces rouges (Les)
Noces vénitiennes (Les)*
Nocturama**
Nocturna, la nuit magique*
Nocturne
Nocturne indien
Noe**
Noël blanc
Noël chez les Muppets
Noël en août
Nogent, Eldorado du dimanche
Nói albínói*
Noi vivi/Addio, Kira !
Noir comme le souvenir
Noir et blanc
Noiraud porte-malheur
Noix de coco (Jean Boyer, 1938)
Noix de coco (Robert Florey, Joseph Santley, 1929)
Nola Darling n’en fait qu’à sa tête
Nom de code : Nina
Nom de la rose (Le)
Nom des gens (Le)**
Nomades du Nord**
Nombre 23 (Le)*
Nombril du monde (Le)
Non coupable
Non ma fille, tu n’iras pas danser*
Non ou la vaine gloire de commander
Non, tu exagères
Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, voir No Country for Old Men
None Shall Escape*
Nonna Sabella (La)
Nonne (La)*
Noose**
Nor the Moon by Night, voir Elephant Gun
Nord
Nord-Atlantique
Nordeste*
Norma Rae
Normandie-Niemen
Noroît (Une vengeance)*
Norte (El)
Northfork
Norway of Life
Nos plus belles années
Nos amis les flics
Nos années sauvages*
Nos enfants chéris
Nos enfants**
Nos femmes**
Nos funérailles
Nos futurs**
Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en
Afrique ?
Nos héros sont morts ce soir**
Nos jours heureux*
Nos meilleures années
Nos pires voisins**
Nos retrouvailles*
Nos vies heureuses
Nos vignes ont de tendres grappes
Nosferatu le vampire
Nosferatu, fantôme de la nuit
Nostalghia
Nostri sogni (I)
Not of This Earth
Note bleue (La)
Nothing**
Notre agent à La Havane
Notre agent à Salzbourg
Notre cher amour
Notre fille
Notre héros
Notre histoire
Notre homme Flint**
Notre jour viendra**
Notre musique
Notre pain quotidien
Notre petite sœur**
Notre univers impitoyable*
Notre-Dame de la Croisette*
Notre-Dame de la Mouise*
Notre-Dame de Paris (Jean Delannoy, 1956)
Notre-Dame de Paris (Wallace Worsley, 1923)
Notre-Dame-des-Turcs
Nounou (La)
Nourrice (La)
Nous autres à Champignol
Nous avons gagné ce soir
Nous étions soldats
Nous irons à Paris
Nous irons à Deauville*
Nous irons à Monte-Carlo
Nous irons tous au paradis
Nous les enfants
Nous les femmes
Nous les gosses
Nous les hommes
Nous les vivants
Nous ne sommes pas des anges
Nous ne sommes pas seuls
Nous ne sommes plus des enfants*
Nous ne vieillirons pas ensemble
Nous nous sommes tant aimés
Nous princesses de Clèves**
Nous sommes tous encore ici
Nous sommes tous des assassins
Nous sommes tous des voleurs
Nous sommes tous en liberté provisoire**
Nous sommes vivants
Nous trois ou rien**
Nous voulons les colonels
Nouveau Jean-Claude (Le)
Nouveau journal d’une femme en blanc
Nouveau Monde (Le) (Jan Troell, 1972-1973), voir Émigrants (Les)
Nouveau (Le)**
Nouveau monde (Le) (Alain Corneau, 1995)
Nouveau monde (Le) (Terrence Malick, 2004)*
Nouveau protocole (Le)*
Nouveau stagiaire (Le)**
Nouveau testament (Le)
Nouveaux aristocrates (Les)*
Nouveaux messieurs (Les)
Nouveaux monstres (Les)
Nouveaux riches (Les)
Nouveaux sauvages (Les)**
Nouvelle aurore (La)
Nouvelle Babylone (La)
Nouvelle vie de monsieur Horten (La)*
Nouvelle chance*
Nouvelle cuisine*
Nouvelle donne*
Nouvelle éve (La)
Nouvelle France*
Nouvelle guerre des boutons (La)**
Nouvelle mission de Judex (La)*
Nouvelle vague
Nouvelle vie de Paul Sneijder (La)**
Nouvelles aventures d’Aladin (Les)**
Nouvelles aventures de Tarzan (Les), voir Tarzan l’invincible
Nouvelles aventures du capitaine Blood (Les)
November man**
Novgorodiens (Les), voir Un brave garcon*
Novice (La)
Novices (Les)
Novo
Now and Forever/ C’est pour toujours
Now Voyager/Une femme cherche son destin
Noyade interdite
Nu de femme
Nuages d’été
Nuages de mai
Nuages dispersés
Nuages du crépuscule (Les)
Nuages flottants
Nuages sur l’Europe
Nue propriété*
Nuit (La)
Nuit américaine (La)
Nuit après nuit
Nuit au musée (La)*
Nuit au musée 2 (La)*
Nuit au musée (La) : le secret des pharaons**
Nuit bengali (La)
Nuit bestiale, voir Virée fantastique (La)
Nuit blanche (La)
Nuit blanche**
Nuit commence à l’aube (La)**
Nuit d’été en ville
Nuit d’ivresse
Nuit d’or
Nuit de décembre
Nuit de l’iguane (La)
Nuit de l’océan (La)
Nuit de la mort (La)**
Nuit de la nonne (La)
Nuit de la Saint-Sylvestre (La)
Nuit de mai
Nuit de noces
Nuit de noces chez les fantômes
Nuit de Saint-Germain-des-Prés (La)
Nuit de San Lorenzo (La)
Nuit de terreur
Nuit de tous les mystères (La)
Nuit de Walpurgis (La)**
Nuit de Varennes (La)
Nuit déchirée (La)
Nuit des adieux (La)
Nuit des alligators (La)
Nuit des chauves-souris (La)
Nuit des espions (La)
Nuit des femmes (La)
Nuit des forains (La)
Nuit des fous vivants (La)
Nuit des généraux (La)
Nuit des juges (La)
Nuit des maris (La)
Nuit des masques (La)
Nuit des morts vivants (La) (George Romero, 1969)
Nuit des morts vivants (La) (Tom Savini, 1990)
Nuit des otages (Les)*
Nuit des rois (La)
Nuit des tournesols (La)*
Nuit des traqués (La)**
Nuit des vers géants (La)
Nuit docile
Nuit du carrefour (La)
Nuit du chasseur (La)
Nuit du défi (La)
Nuit du démon (La), voir Rendez-vous avec la peur
Nuit du grizzly (La)
Nuit du lendemain (La)
Nuit du loup-garou (La)
Nuit est à nous (La)
Nuit est mon ennemie (La)
Nuit est mon royaume (La)
Nuit et brouillard
Nuit et jour (Chantal Akerman, 1990)
Nuit et jour (Michael Curtiz, 1946)
Nuit et le moment (La)
Nuit fantastique (La)
Nuit infidèle (La)
Nuit italienne
Nuit merveilleuse (La)
Nuit nous appartient (La)*
Nuit obscure (La)
Nuit ou le monde explosera (La)
Nuit où mon destin s’est joué (La)**
Nuit porte conseil (La)
Nuit porte-jarretelles (La)
Nuit sans fin (George Magnane, 1946)
Nuit sans fin (Sidney Gilliat, 1971)
Nuit sauvage
Nuit, un rôdeur (La)
Nuits avec mon ennemi (Les)
Nuits blanches
Nuits blanches à Seattle
Nuits blanches de Saint-Pétersbourg (Les)
Nuits blanches du facteur (Les)**
Nuits blanches sur la jetée**
Nuits d’Arabie*
Nuits de bal
Nuits de Cabiria (Les)
Nuits de cauchemar
Nuits de Chicago (Les)
Nuits de Chinatown (Les), voir Chinatown Nights
Nuits de Dracula (Les)
Nuits de feu
Nuits de la pleine lune (Les)
Nuits de Lucrèce Borgia (Les)
Nuits de Raspoutine (Les)
Nuits du perroquet vert (Les)
Nuits ensorcelées (Les)
Nuits fauves (Les)
Nuits moscovites (Les)
Nuits noires**
Nuits rouges
Nuits rouges de Harlem (Les)*
Nuits rouges du bourreau de Jade (Les)**
Nulle part, terre promise*
Numéro deux
Numéro 17
Numéro quatre**
Numéro 9*
Numéro zéro
Nurse (La)
Nurse Betty
Nus et les morts (Les)
Nymphomaniac : volume I**
Nymphomaniac : volume II**

O.H.M.S.
O’ Brother
O’cangaceiro, voir Cangaceiro (O)
Ô Jerusalem*
Ô saisons, ô châteaux
O sole mio
Ô toi ma charmante
Ô vous mes oies !
Oasis (Lee Chang-dong, 2002)
Oasis (Yves Allégret, 1954)
Oasis des tempêtes (L’)
Objectif cinq cents millions
Oblivion**
Oblong box (The)**
Obsédé (L’) (Edward Dmytryk, 1949)
Obsédé (L’) (William Wyler, 1965)
Obsession (Brian De Palma, 1976)
Obsession (Jean Delannoy, 1954)
Obsession fatale
Obsessions
Occident (L’)
Occitaneinne (L’)*
Occupation (L’)
Occupe-toi d’Amélie
Ocean’s Eleven
Ocean’s Thirteen*
Ocean’s Twelve
Océans**
Octobre (Eisenstein, 1927)
Octobre (Pierre Falardeau, 1993)
Octopussy
Odette Toulemonde*
Odette, agent S 23
Odeur de la mandarine (L’)**
Odeur de la papaye verte (L’)
Odyssée de Charles Lindbergh (L’)
Odyssée du docteur Wassell (L’)
Odyssée du Hindenburg (L’)
Odyssée du sous-marin Nerka (L’)
Odyssée**
Œdipe roi
Œil au beur(re) noir (L’)
Œil de lynx détective
Œil de Vichy (L’)
Œil du diable (L’) (Ingmar Bergman, 1960)
Œil du diable (L’)/ Le mystère des treize (Jack Lee Thompson, 1967)
Œil du maître (L’)
Œil du mal (L’)* Œil du malin (L’)
Œil du monocle (L’)
Œil du témoin (L’)
Œil écarlate (L’)
Œil pour œil (André Cayatte, 1956)
Œil pour œil (James W. Horne, 1929)
Œil pour œil (Steven Carver, 1982)
Œil public (L’)
Œil qui ment (L’)
Œuf
Œuf (L’)
Œuf du serpent (L’)
Œuf et moi (L’)
Œufs brouillés (Les)
Œufs de l’autruche (Les)
Œuvre au noir (L’)
Œuvre de Dieu, la part du diable (L’)
Of Time and the City*
Offence (The)*
Officier et gentleman
Offrande (L’)
Offrande au bien-aimé
Ogre d’Athènes (L’)
Ogres (Les)**
Oh ! Qu’elles sont noires les nuits sur la mer Noire
Oh ! Quel mercredi !
Oh ! ces belles-mères !/Une riche famille
Oh Rosalinda !
Oies sauvages (Les)
Oil for the Lamps of China
Oiseau au plumage de cristal (L’)
Oiseau bleu (L’)
Oiseau de paradis (L’) (Delmer Daves, 1950)
Oiseau de paradis (L’) (King Vidor, 1932)
Oiseau noir (L’)
Oiseau rare (L’)
Oiseaux (Les)
Oh boy**
OK Néron
Okaeri
Okay America**
Okinawa
Oklahoma !
Oklahoma Woman (The)*
Okoto et Sasuke
Okraina
Old Boy
Old boy**
Old dark house (Castle)**
Old Gringo
Old Joy*
Olé !*
Oliver et compagnie
Oliver Twist (David Lean, 1948)
Oliver Twist (Roman Polanski, 2005)*
Oliver twist**
Oliver !
Olivia
Olivier, Olivier
Oliviers de la justice (Les)
Olvidados (Los)
Omagh*
Omar**
Omar 2000
Omar Gatlato
Omar m’a tuer**
Ombline**
Ombre blanche (L’)
Ombre d’Andersen (L’)
Ombre d’Emma (L’)*
Ombre d’un doute (L’)
Ombre d’un géant (L’)
Ombre d’un homme (L’)
Ombre d’un soupçon (L’)
Ombre d’une chance (L’)
Ombre de Bogota (L’)*
Ombre des anges (L’)
Ombre des châteaux (L’)
Ombre des femmes (L’)**
Ombre du doute (L’)
Ombre du mal (L’)**
Ombre du passé (L’)
Ombre du vampire (L’)
Ombre et la proie (L’)
Ombre et lumière
Ombre rouge (L’)
Ombres à Yoshiwara, voir Carrefour (Le)
Ombres blanches
Ombres du cœur (Les)
Ombres en plein jour
Ombres et brouillard
Ombres sous la mer
Ombres sur le Liban*
Ombres sur Paris
On a failli être amie**
On a gaffé
On a marché sur Bangkok**
On a trouvé une femme nue
On a tué
On a tué Sherlock Holmes
On a volé la cuisse de Jupiter
On a volé la Joconde
On a volé le cerveau d’Hitler*
On a volé un homme
On a volé un tram
On achève bien les chevaux
On appelle ça… le printemps
On aura tout vu
On connaît la chanson
On continue à l’appeler Trinita
On demande un assassin
On demande une étoile
On déménage le colonel
On dirait le Sud
On est toujours trop bon avec les femmes
On l’appelle Trinita
On l’appellera André
On lui donna un fusil
On murmure dans la ville
On n’achète pas le silence
On n’arrête pas le printemps
On n’enterre pas le dimanche
On ne joue pas avec le crime
On ne meurt pas comme ça
On ne meurt que deux fois
On ne vit que deux fois
On n’y joue qu’à deux
On peut toujours rêver
On purge bébé
On s’est trompé d’histoire d’amour
On s’fait la valise, docteur ?
On the Night of the Fire*
On va nulle part… Et c’est très bien
On va s’aimer*
On va se faire sonner les cloches, voir Pour l’amour du ciel
Once a Jolly Swagman**
Once We Were Strangers
Once*
Oncle Boomee**
Oncle Harry (L’)
Oncle Vania
Ondine**
One Missed Cali*
One Plus One
Onésime horloger
Onibaba/ Les tueuses
Only God Forgives**
Only lovers left Alive**
Only the Brave
Onze fioretti de François d’Assise (Les)
Onze heures sonnaient
Open Ali Night
Open grave**
Open Hearts
Open Range
Open Water
Opening Night
Opéra
Opéra de quat’sous (L’) (Pabst, 1930)
Opéra de quat’sous (L’) (Wolfgang Staudte, 1963)
Opéra des gueux (L’)
Opera do malandro
Opéra mouffe
Opéra-musette
Opérateur (L’)/Le cameraman
Opération clandestine
Opération Corned Beef (L’)
Opération Crépuscule
Opération Crossbow
Opération dans le Pacifique
Opération diabolique (L’)
Opération Dragon
Opération Espadon
Opération Hong Kong
Opération Jupons
Opération Opium
Opération San Gennaro
Opération Scotland Yard
Opération Tirpitz
Opération Tonnerre
Opérette*
Ophelia
Opinion publique (L’)
Opium
Opium (Dombasle)**
Opportunistes (Les) (Connel)*
Opportunistes (Les) (Virzi)**
Or (L’)
Or de la Nouvelle-Guinée (L’)
Or de Mackenna (L’)
Or de Naples (L’)
Or des Césars (L’)
Or des pistoleros (L’)
Or du ciel (L’)
Or du duc (L’)
Or du Hollandais (L’)
Or et l’amour (L’)
Or maudit (L’)
Or noir (L’)**
Or noir de l’Oklahoma (L’)
Or se barre (L’)
Or vert (L’)
Orage
Orage au paradis
Orage d’été
Orange mécanique
Oranges amères
Orca
Orchestra Wives
Orchestre rouge (L’)
Orchidée blanche (L’)
Orchidée noire (L’)
Orchidée sauvage (L’)
Ordet, voir Parole (La)
Ordinary Decent Criminal
Ordinary People*
Ordinateur des pompes funèbres (L’)
Ordo
Ordonnance (L’) *
Ordre de tuer
Ordre et la morale (L’)**
Ordre et la sécurité du monde (L’)
Ordres (Les)
Ordres secrets aux espions nazis
Orfeu
Orfeu negro
Organisation (L’) *
Orgie satanique
Orgueil des marines (L’)
Orgueil et passion
Orgueil et préjugé (Robert Z. Leonard, 1940)
Orgueil et préjugés (Joe Wright, 2004)*
Orgueilleux (Les)
Oriana Fallaci**
Origine du monde (L’)
Orlando
Ornithologue (L’)**
Orphans
Orphée
Orphelin d’Anyang (L’)
Orphelinat (L’)*
Osama
Oscar
Oscar et la dame rose*
Oscar Wilde (Brian Gilbert, 1997)
Oscar Wilde (Gregory Ratoff, 1959)
Oseam
Osen aux cigognes
Oslo 31 août**
Osmose
OSS 117 – Le Caire, nid d’espions*
OSS 117 – Rio ne répond plus*
OSS 117 n’est pas mort
OSS 117 prend des vacances
OSS 117 se déchaîne*
Ossas
Ossessione, voir Amants diaboliques (Les)
Osterman Week-End
Ostia*
Oswald le lapin
Otage*
Otage (L’)
Otage de l’Europe (L’)
Otages (Les)
Otello
Othello (Serge Youtkevitch, 1956)
Othello (Dimitri Buchowetzki, 1922)
Othello (George Cukor, 1948)
Othello (Oliver Parker, 1997)
Othello (Orson Welles, 1949-1952)
Othello (Suart Burge, 1965)
Othello 2003
Other Man (The)*
Other Men’s Women
Other side of the wind**
Othon*
Otley
Où es-tu allé en vacances ?
Où est la liberté ?
Où est la main de l’homme sans tête ?*
Où est la maison de mon ami ?
Où est passé Tom ?
Où est passée mon idole ?
Où le soleil est froid
Où sont les rêves de jeunesse ?
Oublie-moi
Oubliées de Juarez (Les)*
Oublier Cheyenne*
Oublier Palerme
Oublier Venise
Oubliés (Les)
Ouest en feu (L’)
Oui
Oui, mais…
Oultougan
Oups ! j’ai raté l’arche**
Our Wife
Ouragan (L’)
Ouragan de la vengeance (L’)
Ouragan sur le Caine
Ouragan vient de Navarone (L’)*
Ours (L’)
Ours en peluche (L’)
Ours et la poupée (L’)
Ours rouge (L’)
Out of Africa – Souvenirs d’Afrique
Out of the Blue
Out of the Fog
Out un : spectre
Outland/Loin de la terre
Outlander, le dernier Viking*
Outrage (L’)
Outrage**
Outrages
Outremangeur (L’)
Outremer
Outsider (L’)**
Outsiders
Outward Bound
Ouvert contre X…
Ouvre les yeux
Oxygen
Oyuki, la vierge

P… respectueuse (La)
P… sentimentale (La)
P.H. contre Gestapo*
P.R.O.F.S.
P’tit bal (Le)
P’tit curieux (Le)
P’tit Tony (Le)
P’tits vélos (Les)
P’tit Quinquin**
Pacha (Le)
Pacific Express
Pacific Inferno
Pacifie Liner
Paco, l’infaillible
Pacte (Le)
Pacte (Le) (Donaldson)**
Pacte avec un tueur
Pacte des loups (Le)
Pacte des tueurs (Le)
Pacte Holcroft (Le)*
Pactole (Le)
Paddington**
Paddy
Padre nuestro
Padre Padrone
Pagaille (La)
Pages arrachées au livre de Satan/Feuillets arrachés au livre de Satan
Pages cachées
Pages galantes de Boccace*
Pages immortelles
Pago-Pago, l’île enchantée
Pagode en flammes (La)
Paheli, le fantôme de l’amour**
Paiement cash
Pain des jeunes années (Le)
Pain et chocolat
Pain et lait
Pain vivant (Le)
Pain, amour et fantaisie
Pain, amour et jalousie
Pain, amour, ainsi soit-il…*
Pain, tulipes et comédie
Painted Angels
Pair et impair
Paisa
Paisito**
Paix sur le Rhin
Palace
Palais royal !*
Pale Rider, le cavalier solitaire
Palindromes*
Palmes de monsieur Schutz (Les)
Palmy Days
Paloma (La) (Daniel Schmid, 1974)
Paloma (La) (Helmut Kautner, 1944)
Palombella rossa
Palombière (La)
Paltoquet (Le)
Paméla
Pampa barbare
Pampa sauvage (La}
Pan dans la lune
Pan Tadeusz
Pan**
Pancho Villa
Pandemonium*
Pandora
Pandorum*
Panic
Panic Room
Panic sur Florida Beach
Panique
Panique à bord
Panique à Hollywood*
Panique à l’hôtel
Panique à l’Ouest
Panique à Needle Park
Panique année zéro
Panique au Far West
Panique dans la rue
Panique sauvage au Far-West
Panique sur la ville
Pantalaskas
Panthère rose (La) (Blake Edwards, 1963)
Panthère rose (La) (dessins animés, 1964 -1981)
Panthère rose (La) (Shawn Levy, 2004)*
Panthère rose 2 (La)*
Pantin brisé (Le)
Pantoufle de verre (La)
Panurge**
Papa*
Papa d’un jour
Papa est en voyage d’affaires
Papa est parti, maman aussi
Papa longues jambes (Neilan)**
Papa Longues-Jambes
Papa ou maman**
Papa, les petits bateaux
Papa, maman, la bonne et moi
Paparazzi
Pape de Greenwich Village (Le)
Pape François (le)**
Papesse (La)
Papesse Jeanne (La), voir Jeanne, papesse du diable
Papillon
Papillon (L e)
Paprika (finto Brass, 1990)
Paprika (Satoshi Kon, 2006)*
Papy fait de la résistance
Paquebot Tenacity (Le)
Pâques fleuries
Pâques sanglantes
Par accident**
Par cœur
Par effraction*
Par l’amour possédé
Par l’épée
Par l’entrée de service**
Par la fenêtre
Par la porte d’or**
Par le fer et par le feu, voir Madame de Coventry
Par ordre du tsar
Par suite d’un arrêt de travail*
Par un beau matin d’été
Par-delà les nuages
Paracelse
Parachutistes arrivent (Les)
Parade
Parade (La) (Dragojevic)**
Parade aux étoiles
Parade d’amour
Parade de printemps
Parade du jazz
Parade du rire
Parade du rire (La)
Parade en sept nuits
Paradis : amour, foi, espoir**
Paradis de Satan (Le)
Paradis des mauvais garçons (Le)
Paradis des monte-en-l’air (Le)**
Paradis des pilotes perdus (Le)
Paradis des riches (Le}
Paradis express
Paradis hawaïen
Paradis perdu (Abel Gance, 1939)
Paradis perdu (Ernst Lubitsch, 1924)
Paradis perdu (Luciano Emmer, 1949)
Paradis pour tous (Le)
Paradis**
Paradise Now*
Paradiso, hôtel du libre échange*
Paramatta, bagne de femmes
Paramount en parade
Parandeh Baz-e Kouchak
Paranoiak (D.J. Caruso, 2007)*
Paranoïaque (Freddie Francis, 1963)
Paranoïd Park*
Paranormal Activity*
Paranormal activity 2**
Paranormal activity 3**
Paranormal activity 4**
Parapluies de Cherbourg (Les)
Paratroopers
Parc*
Pardonnez nos offenses
Pardonnez-moi*
Parentèle (La)
Parenthèse enchantée (La)
Parents terribles (Les)
Parfait amour !
Parfum d’Yvonne (Le)
Parfum de femme
Parfum de la dame traquée (Le)
Parfum de la dame en noir (Le) (Marcel L’Herbier, 1930 – Louis Daquin,
1949)
Parfum de la dame en noir (Le) (Bruno Podalydès, 2004)*
Parfum de scandale
Parfum, histoire d’un meurtrier (Le)*
Pari (Le)
Paria (Le) (Claude Cariiez, 1969)*
Paria (Le) (Robert Florey, 1937)*
Paria (Nicolas Klotz, 2001)
Parias de la gloire (Les)**
Paris (Cédric Klapisch, 2008)*
Paris (J. Choux)**
Paris (Raymond Depardon, 1998)
Paris 1900
Paris au mois d’août
Paris brûle-t-il ?
Paris chante toujours*
Paris la belle
Paris la nuit
Paris n’existe pas
Paris nous appartient
Paris Palace Hôtel
Paris qui dort
Paris s’éveille
Paris vu par…
Paris vu par… vingt ans après
Paris-béguin
Paris-Blues
Paris-Méditerranée
Paris-New York
Paris, je t’aime*
Paris, Texas
Parisiennes (Les)
Parisiens (Les)
Parker**
Parking (Jacques Demy, 1985)
Parking (Mong-hong Chun, 2007)*
Parkland**
Parle avec elle
Parlez-moi d’amour (Michel Drach, 1975)
Parlez-moi d’amour (Sophie Marceau, 2002)
Parlez-moi de la pluie**
Parlez-moi de vous**
Parlons femmes
Parmi les vautours*
Parole (La) (Gustav Molander, 1944)
Parole (La)/Ordet (Carl Dreyer, 1954)
Parole d’homme*
Parole de flic
Parole donnée (La)
Parole est au colt (La)
Parole et utopie*
Paroles et musique
Parque Via*
Parrain (Le)
Parrain 2 (Le)
Parrain 3 (Le)
Parrain d’un jour
Parrains (Les)*
Pars vite et reviens tard*
Part animale (La)*
Part de l’ombre (La)
Part des armes (La)**
Part des lions (La)**
Part des ténèbres (La)
Part du feu (La)
Partenaires
Particules élémentaires (Les)*
Partie d’échecs (La)
Partie de campagne, voir Une partie de campagne
Partie de chasse (La)
Partie de go inachevée (La)
Partir (Catherine Corsini, 2008)*
Partir (Maurice Tourneur, 1931)
Partir, revenir
Partition inachevée pour piano mécanique
Party
Party (La)
Party girl (Amachoukeli)**
Pas d’amour pour Johnnie
Pas d’amour sans amour
Pas d’orchidées pour Miss Blandish (John L. Clowes, 1948)
Pas d’orchidées pour Miss Blandish (Robert Aldrich, 1971)
Pas de gué dans le feu
Pas de larmes pour Joy
Pas de lauriers pour les tueurs
Pas de lettre pour le colonel
Pas de panique*
Pas de pitié pour les femmes
Pas de pitié pour les salopards**
Pas de printemps pour Marnie
Pas de problème !
Pas de répit pour Mélanie
Pas de repos pour les braves
Pas de roses pour OSS 117*
Pas de scandale
Pas de week-end pour notre amour*
Pas douce*
Pas folle la guêpe
Pas perdus (Les)
Pas question le samedi
Pas si bête
Pas si folle les guêpes**
Pas si grave
Pas si méchant que ça
Pas son genre**
Pas sur la bouche
Pas suspendu de la cigogne (Le)
Pas très catholique
Pas un de moins
Pas un mot*
Pasolini, mort d’un poète
Pasolini**
Pasqualino
Passage
Passage (Le)
Passage à l’acte
Passage à tabac*
Passage de Santa Fe (Le)
Passage du canyon (Le)
Passage du Rhin (Le)
Passage interdit
Passage secret
Passage to Marseilles
Passager (Le) (Abbas Kiarostami, 1974)
Passager (Le) (Eric Caravaca, 2005)*
Passager (Le) (Thomas Brasch, 1988)
Passager clandestin
Passager de l’été (Le)*
Passager de la pluie (Le)
Passagère (La) (Jacques Daroy, 1948)
Passagère (La} (Andrzej Munk, Witold Lesiewicz, 1961-1963)
Passagers (Les) (Jean-Claude Guiguet, 1998)
Passagers (Les) (Rodrigo Garcia, 2008)*
Passagers de la nuit (Les)
Passages
Passante (La)
Passante du Sans-Souci (La)
Passé (Le)**
Passé d’une mère (Le)
Passe dangereuse (La)
Passe du diable (La)
Passé ne meurt pas (Le), voir Easy Virtue
Passé perdu*
Passé se venge (Le)
Passé simple (Le)
Passe ton bac d’abord
Passe-montagne (Le)
Passe-passe*
Passenger (The)*
Passeport jaune (Le)
Passeport pour l’enfer
Passeport pour l’oubli*
Passeport pour Pimlico
Passeport rouge
Passerelle (La)
Passeur d’hommes
Passeurs d’or
Passez muscade
Passion (Brian de Palma)**
Passion (Jean-Luc Godard, 1982)
Passion (Mohamed Malas, 2004)*
Passion (Yasuro Masumura, 1964)*
Passion Béatrice (La)
Passion d’amour
Passion de Jeanne d’Arc (La)
Passion du Christ (La)
Passion fatale
Passion immortelle
Passion selon Bérénice (La)
Passion sous les tropiques
Passions juvéniles
Pasteur
Pasto (Il)
Pastorale
Pat Garrett et Billy le Kid
Pataquesse
Patate
Patates (Les)
Pater**
Paterson**
Pathfinder/ Le sang du guerrier*
Patient anglais (Le)
Patinoire (La)
Pâtres du désordre (Les)
Patricia
Patrick Dewaere
Patrie
Patries**
Patriot (The) – Le chemin de la liberté
Patriote (Le) (Ernst Lubitsch, 1928)
Patriote (Le) (Maurice Tourneur, 1938)
Patriotes (Les) (Eric Rochant, 1994)
Patriotes (Les) (Karl Ritter, 1937)
Patronne (La)
Patrouille blanche
Patrouille de choc
Patrouille de l’aube (La) (Edmund Goulding, 1938)
Patrouille de l’aube (La) (Howard Hawks, 1930)
Patrouille de la violence (La)
Patrouille égarée (La)
Patrouille en mer
Patrouille infernale (La)
Patrouille perdue (La)
Patrouilleur 109
Patte de chat
Patterns**
Pattes blanches
Patton
Patty Hearst
Pau et son frère
Paul et Michèle
Paul s’en va
Paulette**
Paulina 1880
Paulina s’en va
Pauline à la plage
Pauline détective**
Pauline et François**
Paumes blanches (Les)*
Paupières bleues*
Pauvre amour (Le)
Pauvre petite fille riche**
Pauvres humains et ballons de papier
Pauvres mais beaux
Pauvres millionnaires**
Pavé de Paris (Le)
Pavillon brûle (Le)
Pavillon noir
Pavillons lointains
Payback
Paycheck
Pays bleu (Le)
Pays d’où je viens (Le)
Pays de cocagne (Le)
Pays de la haine (Le)
Pays de la violence (Le)
Pays des sourds (Le)
Pays ou rêvent les fourmis vertes (Le)
Pays sans étoiles (Le)
Paysage après la bataille
Paysage avec la chute d’Icare, voir Skinoussa
Paysage dans le brouillard
Pazza di gioia
Pazza di goia**
Pearl Harbor
Pearl of the South Pacifie
Peau (La)
Peau d’âne
Peau d’ange
Peau d’espion
Peau d’homme, cœur de bête
Peau d’un autre (La)
Peau d’un homme (La)
Peau de banane
Peau de Bax (La)**
Peau de l’ours (La)
Peau de Torpedo (La)
Peau douce (La)
Peau et les os (La)*
Peau neuve
Peaux de vaches
Peaux-Rouges attaquent (Les)
Péché (Le)
Pêche au trésor (La)
Péché mortel
Péché originel
Pécheresse (La)*
Péchés de jeunesse
Pécheur d’Islande
Pédale douce
Pee Wee Big Adventure
Peggy Sue s’est mariée
Pègre (La)*
Peindre ou faire l’amour*
Peine capitale**
Peine du talion (La)
Peines d’amour perdues
Pékin Central
Pékin Express
Pèlerin (Le)
Pélican (Le)
Pelle le conquérant
Peloton d’exécution
Pendaison (La)
Pendant la bataille
Pendez-les haut et court
Pendez-moihaut et court !, voir Griffe du passé (La)
Pendulum*
Péniche de l’amour (La)
Pensées mortelles
Pension complète**
Pension d’artistes
Pension Jonas
Pension Mimosas
Pensionnaire (La)
Pensionnat (Le)*
Pente (La)*
Penthouse
Pentimento
People – Jet-set 2
Pepe
Pépé le Moka
Pépée du gangster (La)
Pépées font la loi (Les)
Pepi, Luci, Hom et autres filles du quartier
Peppermint Candy
Peppermint frappé
Peppino et Violetta
Percée d’Avranches (La)
Perceur de coffres (Le)
Perceval le Gallois
Perdido (El)
Perdre est une question de méthode*
Perdus dans l’espace
Père de la mariée (Le)
Père de mademoiselle (Le)
Père de mes enfants (Le)**
Père et fille*
Père et fils
Père et flic
Père et l’enfant (Le), voir Premier mai
Père, fils
Père Goriot (Le)
Père Lampion (Le)
Père malgré lui*
Père Noël a les yeux bleus (Le)
Père Noël est une ordure (Le)
Père Noël, origines**
Père Serge (Le)
Père tranquille (Le)
Pères et fils
Perfect Blue
Perfect mother**
Perfect strangers**
Perfide (La)
Performance
Périgord noir
Péril en la demeure
Péril jeune (Le)
Péril juif (Le)
Périls of Nyoka (The)**
Perle (La)
Perle noire (La) (Harry Brown, 1953)
Perle noire (La) (Lance Comfort, 1946)
Perles de la couronne (Les)
Permis de tuer
Permission de minuit (La)**
Permission jusqu’à l’aube
Permission sur parole**
Perroquet rouge (Le)*
Persécution*
Persée l’invincible**
Persepolis*
Persona
Personal Choice, voir Beyond the Stars
Personal Services
Personal shopper**
Personne aux deux personnes (La)*
Personne… n’est parfait*
Personne n’est parfait(e)
Personne ne m’aime
Personnel (Le)
Pervers (Le)
Peste (La)
Pétain
Pétain et la France
Peter et Tillie
Peter Gunn, détective spécial
Peter Ibbetson
Peter Ibbetson a raison
Peter Pan (Hamilton Luske, Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, 1953)
Peter Pan (P.J. Hogan, 2003)
Peter’s Friends/Les amis de Peter
Petit à petit
Petit arpent du Bon Dieu (Le)
Petit baigneur (Le)
Petit café (Le)
Petit César (Le)
Petit chose (Le)
Petit criminel (Le)
Petit diable (Le)
Petit frère (Le)
Petit garçon (Le) (Nagisa Oshima, 1969)
Petit garçon (Le) (Pierre Granier-Deferre, 1993)
Petit garçon perdu (Le)
Petit guide pour mari volage*
Petit homme (Le) (Ebrahim Foruzesh, 1998)
Petit homme (Le) (Jodie Foster, 1991)
Petit Jacques (Le)
Petit Joseph
Petit lieutenant (Le)*
Petit Lord Fauntleroy (Le) (Alfred Green, 1921)
Petit Lord Fauntleroy (Le) (John Cromwell, 1936)
Petit Marcel (Le)
Petit monde de Don Camillo (Le)
Petit monde des Borrowers (Le)*
Petit Nicolas (Le)*
Petit Poucet (Le) (Michel Boisrond, 1972)
Petit Poucet (Le) (Olivier Dahan, 2000)
Petit prince (Le) (Zobrifinas)
Petit Prince (Le) (Osborne)**
Petit prince a dit (Le)
Petit prof (Le)
Petit roi (Le) (Jim Tyer, George Stallings, 1933-1934)
Petit roi (Le) (Julien Duvivier, 1933)
Petit soldat (Le) (Jean-Luc Godard, 1960)
Petit soldat (Le) (Paul Grimault, 1947)
Petit théâtre de Jean Renoir (Le)
Petit train du Far-West (Le)
Petit vampire (Le)*
Petit voleur (Le)
Petite (La)
Petite allumeuse (La)
Petite amie (La)
Petite amie d’Antonio (La)
Petite Annie (La)**
Petite apocalypse (La)
Petite bande (La)
Petite boutique des horreurs (La) (Frank Oz, 1986)
Petite boutique des horreurs (La) (Roger Carman, 1960)
Petite chanreuse (La)*
Petite chérie
Petite chocolatière (La)
Petite dame du wagon-lit (La)
Petite fille au bout du chemin (La)
Petite fille au tambour (La)
Petite fille en velours bleu (La)
Petite hutte (La)
Petite Jérusalem (La)*
Petite Lili (La)
Petite Lise (La)
Petite maison de thé (La)*
Petite maman
Petite marchande d’allumettes (La)
Petite marchande de roses (La)
Petite princesse
Petite Princesse (La) (Neilan)**
Petite provinciale (La)
Petite sirène (La) (John Musker, Ron Clements, 1989)
Petite sirène (La) (Roger Andrieux, 1980)
Petite sœur
Petite vendeuse (La)**
Petite vendeuse de soleil (La)
Petite Venise**
Petite Vera (La)
Petite vertu (La)
Petite voiture (La)
Petite voleuse (La)
Petites alliées (Les)
Petites Cardinal (Les)
Petites couleurs (Les)
Petites coupures
Petites du quai aux Fleurs (Les)
Petites fleurs rouges (Les)*
Petites fugues (Les)
Petites guerres*
Petites marguerites (Les)
Petites pestes
Petites vacances (Les)*
Petits arrangements avec les morts
Petits câlins (Les)
Petits chats (Les)**
Petits désordres amoureux
Petits frères
Petits matins (Les)
Petits mensonges entre frères
Petits meurtres à l’anglaise**
Petits meurtres entre amis
Petits meurtres sans importance*
Petits mouchoirs (Les)**
Petits poucets (Les)*
Petits riens (Les)
Petits ruisseaux (Les)**
Petits-fils (Les)
Pétroleuses (Les)
Petrus
Petulia
Peuple accuse O’Hara (Le)
Peuple de l’enfe r (Le)
Peuple des abîmes (Le)*
Peuple des ténèbres (Le)
Peuple migrateur (Le)
Peuple singe (Le)
Peur (La)
Peur (La) (Odoul)**
Peur au ventre (La) (Eric Blakeney, 2001)
Peur au ventre (La) (Stuart Heisler, 1955)
Peur au ventre (La) (Wayne Kramer, 2005)*
Peur bleue (Daniel Attias, 1985)
Peur bleue (Renny Harlin, 1999)
Peur de la peur*
Peur du scalp (La)
Peur du scandale (La)
Peur primale
Peur sur la ville
Peut-être
Peyrol le boucanier
Phaedra
Phalène d’argent (La)**
Phantasm
Phantasmes et psychoses sexuels de miss Aggie
Phantom
Phantom (The)
Phantom boy**
Phantom Light
Phantom of the Paradise
Phantom Raiders
Phantom Ship, voir Mystery of the Mary Celeste
Pharaon
Phare de l’angoisse (Le)*
Phare du bout du monde (Le)
Phares dans le brouillard
Pharmacien de garde (Le)
Pharmacist (The)
Phase IV
Phenix City Story (The)
Phenomena
Phénomènes*
Phifft
Philadelphia
Philadelphia Experiment
Philadelphia sécurité
Philanthropique
Philo Vance
Philomena**
Philosophe (Le)*
Phobia
Phoenix
Phoenix (Petzold)**
Phone Game
Photo Obsession
Pi(rr)
Pianiste (La)
Pianiste (Le)
Piano Forest*
Pic de Dante (Le)
Pic de la morl (Le)
Picari (I)
Piccadilly*
Piccolo Archimede (Il)
Pickpocket
Picnic (Adrian Sitaru, 2006)*
Picnic (Joshua Logan, 1956)
Picpus
Picratt
Picture Snatcher
Pièce montée*
Pied Piper (The)
Pied qui étreint (Le)
Piédalu député
Pieds dans le plat (Les)
Pieds dans le plâtre (Les)
Pieds-Nickelés 1964 (Les)
Piège (Le) (Charles Branbant, 1957)*
Piège (Le) (David Schmoeller, 1978)
Piège (Le) (Frank Borzage, 1917)
Piège (Le) (John Huston, 1973)
Piège à cons (Le)
Piège à grande vitesse*
Piège à minuit
Piège au grisbi
Piège de cristal
Piège de feu*
Piège de Vénus (Le)
Piège en eaux troubles
Piège en haute mer
Piège fatal
Piège infernal (Le)
Piège intime
Piège mortel
Piège pour Cendrillon
Piégée**
Pièges
Pièges (Watham)**
Pièges de Broadway (Les)
Pièges de la passion (Les)
Piel que habito (La)**
Pierre et Djemila
Pierre et Jean (André Cayatte, 1943)
Pierre et Jean (Luis Buñuel, 1951)
Pierre et le loup*
Pierre et Paul
Pierre le Grand
Pierre philosophale (La)
Pierrot la tendresse*
Pierrot le fou
Pigalle
Pigalle-Saint-Germain-des-Prés
Pigeon (Le)
Pigeon d’argile
Pikoo
Pilate et les autres
Pile et face
Pile ou face
Piliers du ciel (Les)
Pillards (Les)
Pillards de la prairie (Les)
Pillards de la ville fantôme (Les)
Pillards de Mexico (Les)
Pillards du Kansas (Les)
Pilleurs (Les)
Pillow Book (The)
Pilote d’essai
Pilote du diable
Pilote malgré lui
Piment de la vie (Le)
Pingouins de Madagascar (Le)**
Pingpong*
Pink Flamingos
Pink Floyd, the Wall
Pink Narcissus
Pink string and sealing Wax**
Pinocchio (Ben Sharpsteen, Hamilton Luske, 1940)
Pinocchio (Roberto Benigni, 2002)
Pinocchio (Steve Barron, 1996)
Pinocchio et Geppetto
Pinocchio et l’empereur de la nuit
Pinot, simple flic
Pion (Le)*
Pionnier de l’espace (Le)
Pionniers de la Louisiane (Les)
Pionniers de la Western Union (Les)
Pipicacadodo
Pique-assiette (Les)**
Pique-nique à Hanging Rock
Pique-nique de Lulu Kreuz (Le)
Pique-nique en pyjama
Piranhas
Pirate (La)
Pirate (Le)
Pirate de Capri (Le)
Pirate des Caraibes (Le)
Pirate des mers du Sud (Le)
Pirate des sept mers (Le)
Pirate du roi (Le)
Pirate noir (Le)
Pirates
Pirates à cheval
Pirates de l’île sauvage (Les)
Pirates de la côte (Les)
Pirates de la mer (Les)
Pirates de la mode (Les)
Pirates de la nuit (Les)*
Pirates de Macao (Les)
Pirates de Malaisie (Les)
Pirates de Monterey (Les)
Pirates des Caraibes : Jusqu’au bout du monde*
Pirates des Caraïbes : La fontaine de jouvence**
Pirates des Caraibes : Le secret du coffre maudit*
Pirates des Caraibes : La malédiction du Black Pearl
Pirates des Caraïbes : La vengeance de Salazar**
Pirates du diable (Les)
Pirates du métro (Les)
Pirates du rail (Les)
Pirogue (La)**
Pirosmani
Piscine (La)
Pisito (El)
Piste de 98 (La)
Piste de Santa Fe (La)
Piste des éléphants (La)
Piste des géants (La)
Piste des Iroquois (La)
Piste du pin solitaire (La)
Piste du Sud (La)*
Piste du tueur (La)*
Pistolero (El)
Pistolero de la rivière rouge (Le)
Pistonné (Le)
Pitch Black
Pitfall**
Pitié pour les vamps*
Pittsburgh, voir Fièvre de l’or noir
Pixels**
Pixote, la loi du plus faible
Pizzicata
Placard (Le)
Place au rythme
Place aux jeunes
Place beyond the Pines (The)**
Place d’un autre (La)
Place de la Concorde
Place de la République
Place Vendôme
Plage (La)
Plage déserte (La)
Plage du désir (La)
Plage noire (La)
Plages d’Agnès (Les)*
Plaisir (et ses petits tracas) (Le)
Plaisir (Le)
Plaisir d’amour
Plaisir de chanter (Le)*
Plaisirs de l’enfer (Les)
Plaisirs de la chair (Les)
Plaisirs inconnus
Plajf !
Plan 9 from Outer Space
Planétarium**
Planète au trésor (La)
Planète bleue (La)
Planète des singes (La) : l’affrontement**
Planète des singes (La) : les origines**
Planète des singes (La) (Franklin F. Schaffner,
Planète des singes (La) (Tim Burton, 2000)
Planète des vampires (La)
Planète hurlante
Planète interdite
Planète rouge
Planète sauvage (La}
Planète terreur*
Planque (La)**
Planqué malgré lui
Platoon
Play Boy Party
Playboys (The)
Player (The)
Playtime
Pleasant Days*
Pleasantville
Pleasure Garden (The)
Pleasure of Being Robbed (The) – Le plaisir d’être volé*
Pledge (The)
Plein de super (Le)
Plein gaz, commissaire Palmu
Plein la gueule
Plein les bottes
Plein plays (Le)**
Plein soleil
Plein sud
Pleins Jeux sur l’assassin
Pleins Jeux sur Stanislas*
Pleins pouvoirs (Les)
Pleure pas Germaine
Pleure pas la bouche pleine
Pleure pas my love
Plombier (Le)*
Plombier amoureux (Le)
Plongée à l’aube**
Pluie**
Pluie d’enfer
Pluie du diable (La)
Pluie noire
Pluie qui chante (La)
Pluies dans l’océan
Plumes de cheval
Plus beau jour de ma vie (Le}*
Plus beau métier du monde (Le)
Plus beau pays du monde (Le)
Plus bel âge… (Le)
Plus belle fille du monde (La) (Charles Walters, 1962)
Plus belle fille du monde (La) (Christian Stengel, 1951)
Plus belle soirée de ma vie (La)
Plus belle victoire (La)
Plus belles années de notre vie (Les)
Plus belles escroqueries du monde (Les)
Plus ça va, moins ça va…
Plus de vacances pour le Bon Dieu
Plus de whisky pour Callaghan
Plus dure sera la chute
Plus escroc des deux (Le)*
Plus féroces que les mâles
Plus fort que l’amour
Plus fort que la loi
Plus fort que le diable
Plus grand cirque du monde (Le)
Plus grand des hold-up (Le)
Plus grande aventure de Tarzan (La)
Plus grande histoire jamais contée (La)
Plus jamais
Plus joli péché du monde (Le)
Plus mort que vif
Plus on est de fous
Plus près de la maison
Plus qu’hier, moins que demain
Plus sauvage d’entre tous (Le)
Plus secret des agents secrets (Le)
Plus tard, tu comprendras*
Plus vieux métier du monde (Le) Pluto
Pocahontas (une légende indienne)
Pocharde (La)
Podium
Poesía Sin Fin**
Poids d’un mensonge (Le)
Poids de l’eau (Le}
Poids léger
Poignard malais (Le)
Poignard mystérieux (Le)
Poil de carotte (Henri Graziani, 1972)
Poil de carotte (Julien Duvivier, 1932)
Poil de carotte (Paul Mesnier, 1951)*
Poings dans les poches (Les)
Poings de fer, cœur d’or/Une fille dans chaque port
Point Break – Extrême limite
Point de mire (Le)
Point de non-retour (Le)
Point du jour (Le)
Point limite
Point limite zéro
Point ne tueras
Point noir
Pointe courte (La)
Poison
Poison (La)
Poison (Le)
Poison Pen**
Poisson d’avril
Poisson-lune
Pokémon 3 : Le secret des Zarbis*
Pokémon, le film
Poker Party
Pola X
Polar
Pole Express (Le)
Police
Police Academy
Police Academy 2 : Au boulot
Police Academy 3
Police Academy 4 : Aux armes citoyens
Police Academy 5
Police Academy 6
Police Connection
Police est sur les dents (La)
Police était au rendez-vous (La)
Police fédérale enquête (La)
Police fédérale Los Angeles
Police frontière
Police internationale**
Police judiciaire
Police mondaine
Police montée (David Howard, 1938), voir Renegade Ranger (The)
Police montée (Tex Avery, 1946)
Police privée de Bulldog Drummond**
Police puissance 7
Police Python 357
Police sans arme
Police spéciale
Police Story*
Police sur la ville
Policeman (Le)
Poliche
Polidor
Polisse**
Polissons et galipettes
Polka des menottes (La)
Pollock
Pollyanna
Poltergeist
Poltergeist (Kenan)**
Poltergeist II
Polycarpe, maître calligraphe*
Polyester
Polygraphe (Le)
Pompei**
Ponce Pilate
Pondichéry, dernier comptoir des Indes
Ponette
Poney rouge (Le)
Pont (Le)
Pont de Cassandra (Le)
Pont de la rivière Kwaï (Le)
Pont de Remagen (Le)
Pont de singe (Le)
Pont des Arts (Le)
Pont des espions (Le)**
Pont des Soupirs (Le)
Pont du Nord (Le)
Pont du roi Sain t-Louis (Le)*
Pontcarral, colonel d’empire
Ponts de Toko-ri (Les)
Pony express**
Ponyo sur la falaise*
Pookie
Pop’game
Popeye (dessins animés, 1933-1957)
Popeye (Robert Altman, 1980)
Poppy
Populaire**
Population zéro
Porc royal
Porcherie
Porco rossa
Porgy and Bess
Porky
Porky’s
Porno poker
Pornographe (Le)
Pornographie (La)*
Port Afrique
Port d’attache
Port de l’angoisse (Le)
Port de la drogue (Le)
Port des passions (Le)
Port du désir (Le)
Port en fleurs (Le)
Port of Seven Seas
Port-Djema
Porte aux 7 serrures (La)
Porte-avions X
Porte d’or (La)
Porte de l’enfer (La)
Porte des Lilas
Porte des secrets (La)*
Porte du diable (La)
Porte du large (La)
Porte du paradis (La)
Porte rouge (La)
Porte s’ouvre (La)
Portes de la gloire (Les)
Portes de la nuit (Les)
Portés disparus
Portés disparus II
Portes ouvertes
Portes tournantes (Les)
Porteur d’eau est mort (Le)
Porteur de serviette (Le)
Porteuse de pain (La)
Portier de nuit
Porto de mon enfance
Portrait d’un assassin
Portrait d’une aventurière*
Portrait d’une enfant déchue
Portrait de Dorian Gray (Le)
Portrait de femme
Portrait de groupe avec dame
Portrait de Jennie (Le)
Portrait de son père (Le)
Portrait of a Mobster
Portrait-robot
Portraits chinois
Poséidon*
Possédée (La) (Curtis Bernhardt, 1947)
Possédée (La)/ Exorcisation (Mario Gariazzo, 1974)
Possédée**
Possédées (Les)*
Possédés (Les)
Possession (Andrzej Zulawski, 1980)
Possession (Neil LaBute, 2001)
Possessions**
Possibilité d’une île (La)*
Post coïtum, animal triste
Post tenebra lux**
Poste avancé
Poste restante*
Postman (He Jianjun, 1995)
Postman (Kevin Costner, 1997)
Postman Blues
Pot d’un million de ryo (Le)
Pot-Bouille
Potiche**
Potins mondains et amnésies partielles
Poucelina
Poudre aux yeux (La)
Poudre d’escampette (La)
Pouic-pouic
Poulet au vinaigre
Poulet aux prunes**
Poulets (Les)
Poulpe (Le)
Poupée (La) (Ernst Lubitsch, 1919)
Poupée (La) (Jacques Baratier, 1962)
Poupée (La) (Wojciek J. Has, 1968)*
Poupée brisée (La)**
Poupées (Les) (Dino Risi, Franco Rossi, Luigi Comencini, Mauro Bolognini,
1965)
Poupées (Les) (Stuart Gordon, 1986)
Poupées d’argile
Poupées de cendre
Poupées du diable (Les)
Poupées russes (Les)*
Poupoupidou**
Pour aller au ciel il faut mourir*
Pour cent briques t’as plus rien
Pour décrocher la lune**
Pour elle un seul homme
Pour elle*
Pour être aimé
Pour gagner sa vie
Pour l’amour du ciel (Luigi Zampa, 1950)
Pour l’amour du ciel/ On va se faire sonner les cloches (Sam Taylor, 1926)
Pour l’amour du jeu
Pour l’exemple
Pour l’honneur, voir Jeune Médard (Le)
Pour l’indépendance
Pour la gloire
Pour la peau d’un flic
Pour la suite du monde
Pour le cœur de Jenny
Pour le maillot jaune
Pour le mérite
Pour le plaisir
Pour le roi de Prusse
Pour le sauver
Pour plaire à ma belle
Pour que les autres vivent
Pour qui sonne le glas
Pour rire !
Pour Sacha
Pour toi : j’ai tué
Pour ton anniversaire**
Pour toujours, voir Always
Pour un fils (Alix de Maistre, 2008)*
Pour un fils (Zhang Yimou, 20051 voir Riding Alone : Pour un fils*
Pour un soir… !
Pour un sou d’amour
Pour une femme**
Pour une nuit
Pour une nuit d’amour
Pour une poignée de dollars
Pourquoi (pas) le Brésil ?
Pourquoi j’ai pas mangé mon père**
Pourquoi maman est dans mon lit ?
Pourquoi nous combattons
Pourquoi pas !
Pourquoi tu pleures ?**
Pourquoi viens-tu si tard ?
Poursuite
Poursuite dans la nuit/Promenade dans la nuit
Poursuite des Tuniques bleues (La)
Poursuite dura sept jours (La)
Poursuite fantastique (La)
Poursuite impitoyable (La)
Poursuite infernale (La}
Poursuite sauvage (La)
Pourvu qu’on ait l’ivresse
Pourvu que ça tombe**
Pourvu que ce soit une fille
Pousse-pouses (Le)
Poussière d’ange
Poussière d’empire
Poussière d’étoiles**
Poussière de diamant
Poussière, la sueur et la poudre (La)
Poussières d’amour
Pouvoir de la province de Kangwon (Le)
Power of the Press (The)
Prague
Prairies de l’honneur (Les)
Prapancha Pash*
Pré (Le)
Prédateurs (Les)
Prédateurs de la nuit (Les)
Predator
Prédestination**
Prédicateur (Le)
Prédiction (La)
Prédictions*
Préjudice**
Prélude à la gloire
Préméditions**
Premier Américain à Tokyo (Le)*
Premier amour, version infernale
Premier bal
Premier cercle (Le)
Premier contact**
Premier cri (Le)
Premier de cordée (Edouard Niermans, Pierre-Antoine Hiroz, 1999)
Premier de cordée (Louis Daquin, 1943)
Premier homme (Le)**
Premier jour du reste de ta vie (Le)*
Premier mai/Le père et l’enfant
Premier maître (Le)
Premier ministre (Le)
Premier rebelle (Le)
Premier rendez-vous
Premier venu (Le)*
Première
Première balle tue (La)
Première chevauchée de Wyatt Earp (La)**
Première désillusion
Première étoile (La)*
Première fois (La)
Première fois que j’ai eu 20 ans (La)
Première légion
Première sirène (La)
Première victoire
Premières armes
Premiers (Les) Les derniers**
Premiers beatniks (Les), voir Heart Beat
Premiers crus**
Premiers désirs
Premiers hommes dans la Lune (Les)
Prémonitions (Mennan Yapo, 2007)*
Prémonitions (Neil Jordan, 1998)
Prendre femme*
Prends l’oseille et tire-toi
Prends la route
Prenez garde à la sainte putain
Prenez garde au lion !
Prénom (Le)**
Prénom Carmen
Préparez vos mouchoirs !
Président (Delplanque)*
Président (Le) (Makhmalbaf)**
Président (Le) (Carl Dreyer, 1920)
Président (Le) (Henri Verneuil, 1960)
Président d’un jour
Président et Miss Wade (Le)
Président fantôme (Le) (Norman Taurog, 1932)
Président fantôme (Le) (William Wellman, 1934)
Président Haudecœur (Le)
Président Kruger (Le)
President’s Last Bang (The)*
Présidente (La)
Presidio, base militaire, San Francisco
Presque célèbre
Presque frères*
Presque rien
Pressentiment (Le)*
Prestige (Garnett)**
Prestige (Le)*
Prestige de la mort (Le)*
Présumé coupable (Hyams)*
Présumé coupable (Garenq)**
Présumé dangereux
Présumé innocent
Prêt-à-porter
Prête à tout
Prête-moi ta main*
Prête-nom (Le)
Prêteur sur gages (Le)
Prêtre
Prêtres interdits
Pretty Boy
Pretty Woman
Preuve (La), voir Proof
Preuve d’amour**
Prick up Your Ears
Prière pour un tueur
Priest of Love*
Priez pour nous
Prima della rivoluzione
Primary
Primary Colors
Primavera
Primerose
Primrose Path
Prince and the Pauper (The)
Prince au masque rouge (Le)
Prince Bayaya
Prince Bouboule (Le)
Prince charmant (Le)
Prince d’Égypte (Le)
Prince de Bagdad (Le)
Prince de Hombourg (Le)
Prince de Jutland (Le)
Prince de minuit
Prince de New York (Le)
Prince des ténèbres
Prince du pacifique (Le)
Prince et la danseuse (Le)
Prince et le pauvre (Le) (George Scribner, 1990)
Prince et le pauvre (Le) (William Keighley, 1937)
Prince étudiant (Le) (Ernst Lubitsch, 1927)
Prince étudiant (Le) (Richard Thorpe, 1954)
Prince of Persia**
Prince sans amour
Prince Vaillant
Prince Valiant
Princes (Les)
Princes de la ville (Les)
Princes et princesses
Princess Bride
Princesse aux huîtres (La)
Princesse Czardas
Princesse d’Éboli (La)
Princesse de Clèves (La)
Princesse de Montpensier (La)**
Princesse du Nebraska (La)*
Princesse du Nil (La)
Princesse errante (La)
Princesse et le groom (La)
Princesse et le pirate (La)
Princesse Mononoké
Princesse Tam-Tam
Princesse, à vos ordres
Princessede Samarcande (La)
Principe de l’incertitude (Le)
Principio y fin
Printemps (Le)
Printemps dans une petite ville
Printemps perdu
Printemps précoce
Printemps sous la neige
Printemps sur la glace (Le)
Printemps tardif
Printemps, été, automne, hiver… et printemps
Printemps, l’automne et l’amour (Le)
Priscilla, folle du désert
Prise de Rome (La)
Prise du pouvoir par Louis XIV (La)
Prise du pouvoir par Philippe Pétain (La)
Prison (La)
Prison à vie
Prison du viol (La)
Prison sans barreaux
Prison*
Prisonnier d’Alcatraz (Le)
Prisonnier de la peur
Prisonnier de Zenda (Le) (John Cromwell, 1937)
Prisonnier de Zenda (Le) (Richard Thorpe, 1952)
Prisonnier du Caucase (Le)
Prisonnier du harem**
Prisonnier du passé
Prisonnier du Temple (Le)
Prisonnier fantôme (Le)**
Prisonnier récalcitrant (Le)**
Prisonniers de la brousse*
Prisonnière (La)
Prisonnière du désert (La)
Prisonnière espagnole (La)
Prisonnières
Prisonnières de guerre*
Prisonnières des martiens
Prisonniers de Satan
Prisonniers du marais
Prisonniers du temps
Prisons d’enfant**
Privé (Le)
Privé de ces dames (Le)
Privilège
Prix à payer (Le)*
Prix d’un homme (Le}
Prix d’un meurtre (Le)
Prix de beauté
Prix de la loyauté (Le)*
Prix de la peur (Le)*
Prix du danger (Le)
Prix du pardon (Le)
Prix du silence (Le)
Procès (Le) (Mark Robson, 1955)
Procès (Le) (Orson Welles, 1963)
Procès (Le) (Pabst, 1948)
Procès au Vatican
Procès d’Oscar Wilde (Le)
Procès de Jeanne d’Arc
Procès de singe
Procès de Tokyo (Le)
Procès de Vérone (Le)
Procès de Viviane Amsalem (Le)**
Procès des doges (Le)
Procès du roi (Le)
Procès Paradine
Prochaine fois je viserai le cœur (La)**
Prodige**
Producteurs (Les) (Susan Strohman, 2005)*
Producteurs (Les) (Mel Brooks, 1967)
Prof (Le)
Profanation**
Profane (Le), voir Amateur (L’)
Professeur (Le) (Edward Sedgwick, 1932)
Professeur (Le) (Valerio Zurlini, 1972)
Professeur Foldingue (Le)
Professeur Hannibal
Professeur Mamlock
Professeur Schnock
Profession : reporter
Profession profiler*
Professionnel (Le)
Professionnels (Les)
Profil bas
Profils paysans, chapitre 1
Profils paysans, chapitres 2 et 3 (Le Quotidien – La Vie moderne)*
Profs**
Profs 2**
Program (The)**
Proie (La)
Proie des hommes (La)
Proie des vautours (La)
Proie du désir (La)
Proie du mort (La)
Proie du vent (La)
Proie nue (La)
Proie pour l’ombre (La)
Proie**
Proies (Les) (Don Siegel, 1971)
Proies (Les) (Gonzalo Lapez-Gallego, 2007)*
Proies (Les) (Coppola)**
Proies du vampire (Les)
Projection privée
Projet Blair Witch (Le)
Prologue
Promenade avec l’amour et la mort
Promenade dans la nuit, voir Poursuite dans la nuit
Promenades d’été
Promène-toi donc tout nu !*
Promeneur du Champ-de-Mars (Le)*
Promeneurs d’oiseaux (Le)**
Promenons-nous dans les bois
Promesse (La)
Promesse à l’inconnue
Promesse d’une vie (La)**
Promesses de l’ombre (Les)*
Prometheus**
Promets-moi*
Promis… juré
Promise (La)
Promotion canapé
Proof / La preuve
Prophecy/ Le monstre
Prophète (Le)
Prophète (Le)**
Prophétie des grenouilles (La)
Prophétie des ombres (La)
Proposition (La) (Anne Fletcher, 2009)*
Proposition (La) (Lesli Linka Glatter, 1998)
Proposition (La) (John Hillcoat, 2005)*
Proposition indécente
Propre à rien
Propriété, c’est plus le vol (La)
Propriété interdite
Propriété privée
Proscrit (Le)
Proscrits (Les)
Proscrits du Colorado (Les)
Prospero’s Books
Protea
Protecteur (Le)
Protection rapprochée
Protéger et servir**
Providence
Provinciale (La)
Provocation (La)
Pruniers en fleur à Yushima
Psaume rouge
Psy
Psycho
Psycho Killer
Psychose
Psychose II
Psychose III
PTU – Police Tactical Unit*
Public Enemies*
Puce (La)
Puce à l’oreille (La)*
Pièce montée**
Puisqu’il y a une solution, ne t’fais pas de bile
Puissants (Les)
Puits (Le) (Leo Pokin, Russell Rouse, 1951)
Puits (Le) (Metin Erksan, 1968)
Puits aux trois vérités (Le)
Pull-over rouge (Le)
Pullman paradis
Pulp
Pulp Fiction
Pulsions
Punch-Drunk Love
Punisher
Punisher (The)
Punishment Park
Punition (La)
Punk syndrome**
Pur amour de Carmen (Le)
Pur week-end*
Pur-sang, la légende de Seabiscuit
Purchase Price**
Purificateur {Le)
Puritain (Le)
Puritaine (La)
Purple Gang (The)**
Push*
Pusher 1, 2 et 3*
Putain (La)
Putain d’histoire d’amour
Putain du roi (La)
Putains… aussi (Les)
Putsch des mercenaires (Le)*
Putting Pants on Philip
Pygmalion
Pygmée demi-portion (Le)

Qu’Allah bénisse la France**


Qu’arrivera-t-il après ?*
Qu’as-tu fait à la guerre, papa ?
Qu’elle était belle Istanbul !
Qu’elle était verte ma vallée
Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux !
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça !
Qu’est-ce que la dame a oublié ?
Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ?
Qu’est-ce que tu veux, Julie ?
Qu’est-ce qui fait courir David ?
Qu’est-ce qui met Albert Pinto en colère ?
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?**
Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?
Qu’est-il arrivé à tante Alice ?*
Qu’il était bon mon petit Français
Quadrille (Sacha Guitry, 1937)
Quadrille (Valérie Lemercier, 1996)
Quadrophenia
Quai d’Orsay**
Quai de Grenelle
Quai des brumes (Le)
Quai des Orfèvres
Quai du point du jour
Quand gronde la colère*
Quand Harry rencontre Sally
Quand j’avais cinq ans je m’ai tué
Quand j’étais chanteur*
Quand l’embryon part braconner*
Quand l’inspecteur s’emmêle
Quand la bête hurle
Quand la chair succombe
Quand la femme s’en mêle
Quand la jungle s’éveille
Quand la Marabunta gronde
Quand la mer monte
Quand la panthère rose s’emmêle
Quand la poudre parle
Quand la terre brûle
Quand la ville dort
Quand le clairon sonnera
Quand le jour viendra
Quand les aigles attaquent
Quand les colts fument… on l’appelle cimetière
Quand les colts sonnent le glas
Quand les dinosaures dominaient le monde
Quand les jumelles s’emmêlent
Quand les tambours s’arrêteront
Quand les vautours ne volent plus
Quand meurent les légendes
Quand minuit sonnera
Quand on a 17 ans**
Quand on sera grand
Quand parle la poudre
Quand passent les cigognes
Quand passent les faisans
Quand se lève la lune
Quand sijjle la dernière balle
Quand sonnera midi
Quand soufflera la tempête
Quand te tues-tu ?
Quand tu descendras du ciel
Quand tu disais, Valéry
Quand tu liras cette lettre
Quand tu me souris
Quand tu seras débloqué fais-moi signe
Quand une femme monte l’escalier
Quand vient la nuit**
Quantez, leur dernier repaire
Quantum of Salace*
42e rue
Quarante et unième (Le) (Gregori Tchoukhrai, 1956)
Quarante et unième (Le) (Yakov Protozanov, 1926)
Quarante mille cavaliers
Quarante tueurs
Quarante-cinq ans**
Quarante-huit heures
Quarante-huit heures de plus
Quarante jours et quarante nuits
40 m2 d’Allemagne
Quarante-neuvième parallèle
Quarante-sept ronins (Les) (Kenji Mizoguchi, 1941-1942)
Quarante-sept ronins (Les) (Shozo Makino, 1928)
Quarante-sept ronins (Les)**
Quarantièmes rugissants (Les)
Quarantine, voir (Rec)*
Quart d’heure américain (Le)
Quartet (Dustin Hoffman)**
Quartet (James Ivory, 1980)
Quartet (Ralph Smart, Harold French, Arthur Crabtree, Ken Annakin, 1948)
Quartier chinois
Quartier de l’amour et de l’espoir (Le)
Quartier du corbeau (Le)
Quartier interdit
Quartier latin
Quartier sans soleil
Quartier VIP*
Quasimodo
Quasimodo d’el Paris
Quatorze amazones*
14/18
Quatorze heures
Quatorze juillet
Quatre au paradis*
Quatre aventures de Reinette et Mirabelle
Quatre bandit s de Coffey-Ville (Les)
Quatre cavaliers de l’apocalypse (Les) (Rex Ingram, 1921)
Quatre cavaliers de l’apocalypse (Les) (Vincente Minelli, 1961)
Quatre cents coups (Les)
Quatre compagnes (Les)**
Quatre de l’Ave Maria (Les)
Quatre de l’aviation
Quatre de l’espionnage
Quatre de l’infanterie
Quatre du Texas
Quatre étoiles*
Quatre étranges cavaliers
Quatre fantastiques (Les) (Stroy)*
Quatre fantastiques (Les) (Trank)**
Quatre femmes pour un héros, voir Hommage à l’heure de la sieste
Quatre filles du docteur March (Les) (George Cukor, 1933)
Quatre filles du docteur March (Les) (Gillian Armstrong, 1994)
Quatre filles du docteur March (Les) (Mervyn Le Roy, 1949)
Quatre fils de Katie Eider (Les)
Quatre garçons dans le vent
Quatre heures 44, dernier jour sur terre**
Quatre heures du matin
4.30*
Quatre hommes et une prière
Quatre jours en septembre
Quatre justiciers (Les)
Quatre malfrats (Les)
Quatre mariages et un enterrement
Quatre mercenaires d’El Paso (Les)
Quatre minutes*
4 mois, 3 semaines et 2 jours
Quatre mouches de velours gris
Quatre mousquetaires (Les)
Quatre New-Yorkaises
Quatre nuits avec Anna*
Quatre nuits d’un rêveur
Quatre pas dans les nuages
Quatre plumes blanches (Les) (Ernest Schoedsack, Merian Cooper, Lothar
Mendes, 1929)
Quatre plumes blanches (Les) (Terence Young, Zoltan Korda, 1955)
Quatre plumes blanches (Les) (Zoltan Korda, 1939)
Quatre saisons d’Espigoule (Les)
Quatre saisons de l’époque Meiji
Quatre saisons des enfants
Quatre tueurs et une fille
Quatre vérités (Les)
99 francs
88 minutes
84 Charing Cross Road
84 prend Des vacances (Le)
Quatre vingts seize heures**
Quatre-vingt-treize
Quatrième alliance de Dame Marguerite (La)
Quatrième dimension (La)
Quatrième guerre (La)*
Quatrième homme (Le) (Paul Verhoeven, 1983)
Quatrième homme (Le) (Phil Karlson, 1952)
Quatrième morceau de la femme coupée en trois (Le)*
Quatrième pouvoir (Le)
Quatrième protocole (Le)
Quatuor (Ziberman)**
Quatuor Basileus
Que faisaient les femmes pendant que l’homme marchait sur la Lune ?*
Que justice soit faite**
Que la bête meure
Que la fête commence
Que la lumière soit !
Que le meilleur l’emporte
Que le spectacle commence
Que les gros salaires lèvent le doigt !
Que les hommes sont bêtes**
Que les seins soient éternels
Que personne ne sorte
Que vienne la nuit
Que viva Eisenstein**
Que viva Mexico
Queen (The)*
Queen and Country**
Queen Kelly
Queen of Montreuil**
Queenie in Love
Queimada
Quel pétard !
Quel phénomène !
Quelle bringue !
Quelle drôle de gosse !
Quelle heure est-il ?
Quelle joie de vivre (René Clément, 1961)
Quelle joie de vivre ! (Tay Garnett, 1938)
Quelqu’un a tué
Quelqu’un de bien
Quelqu’un derrière la porte
Quelque chose d’autre
Quelque chose d’organique
Quelque part dans la nuit
Quelque part dans le temps
Quelque part en Europe
Quelque part en France*
Quelque part, quelqu’un
Quelques heures de printemps**
Quelques jours avec moi
Quelques jours de la vie d’Oblomov
Quelques jours en septembre*
Quelques messieurs trop tranquilles
Quelques pas dans la vie
Quentin Durward
Querelle
Question (La)
Question humaine (La)*
Queue en trompette (La)
Qui ?**
Qui a peur de Virginia Woolf ?
Qui a tué Bambi ?
Qui a tué le chat ?
Qui a tué le chevalier ?
Qui a tué tante Rao ?
Qui a tué Yolanda ?, voir Siam Dance
Qui chante là-bas ?
Qui c’est le plus fort ?**
Qui dit mieux ?
Qui donc a vu ma belle ?
Qui est l’assassin ?
Qui est le traître ?
Qui était donc cette dame ?
Qui êtes-vous monsieur Sorge ?
Qui êtes-vous Polly Magoo ?
Qui m’aime me suive*
Qui perd gagne (Laurent Bénégui, 2003)*
Qui perd gagne (Rouben Mamoulian, 1942)
Qui plume la lune ?
Qui tire le premier ?
Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Quick
Quick Millions
Quickie (The)
Quiet Gun (The)*
Quiet Please
Quills, la plume et le sang
Quilombo
Quintet
15 août
Quinze jours ailleurs
15 minutes
Quitte ou double (Edward Burns, 1998)
Quitte ou double (Robert Vernay, 1952)*
Quiz Show
Quo vadis ? (Jerzy Kawalerowicz, 2001)
Quo vadis ? (Enrico Guazzoni, 1912)
Quo vadis ? (Mervyn LeRoy, 1951)
Quoi de neuf Pussycat ?
Quoi ?
Quotidien (Le)*

R-Xmas Rabi
R.A.S.
Rabi
Rabbi Jacob
Rabia**
Rabouilleuse (La)
Raccourci (Le)
Raccrochez, c’est une erreur
Race des seigneurs (La)
Race qui meurt (La)
Rachat suprême (Le)*
Rachel se marie**
Rachel, Rachel
Rachida
Racine du cœur (La)
Racines
Racines du ciel (Les)
Racket (John Cromwell, 1951)
Racket (John MacKenzie, 1981)
Racket (The)
Racket dans la couture
Racoleuse (La)
Radeau de la Méduse (Le)
Radin**
Radio corbeau
Radio Days
Radiostars**
Rafale de la dernière chance (La)
Rafale de neige
Rafales dans la nuit
Raffles
Rafle (La)
Rafle (La) (Bosch)**
Rafle est pour ce soir (La)
Rafles sur la ville
Ragazza (La)
Rage
Rage (La)**
Rage au ventre (La)**
Rage in Harlem/ La reine des pommes
Raggedy
Raging Bull
Ragtime
Rai
Raid (The)
Raid**
Raid 2**
Raid secret
Raid sur Entebbe
Rail (Le)
Railroaded
Rain Man
Rain or Shine
Raining in the Mountain
Raining Stones
Raisins de la colère (Les)
Raisins de la mort (Les)
Raison d’État (La)
Raison du plus faible (La)*
Raison du plus fou (La)
Raison et sentiments
Raisons d’État*
Raja
Rak
Ralph le vengeur
Rambling Rose
Rambo
Rambo II : La mission
Rambo III
Ramdam à Rio
Ramenez-les vivants
Ramona
Rampart**
Ramunt cho (Pierre Schoendoerffer, 1958)
Ramuntcho (René Barbéris, 1937)
Ran
Ranch Diavolo
Ranchers du Wyoming (Les)
Rancho Bravo
Rançon (La)
Rançon d’un trône (La)
Rançon de la gloire (La)**
Rançon de la peur (La)
Rancune (La)**
Randonnée (La), voir Walkabout
Randonnée pour un tueur
Randonneurs (Les)
Randonneurs à Saint-Tropez*
Rango
Rangoon
Rapa nui
Rapace (La)**
Rapace (Le)
Rapaces (Les) (Erich von Stroheim, 1923)
Rapaces (Les) (Heinz Helbig, 1939)
Raphaël le tatoué
Raphaël ou le débauché
Rapid fire**
Rappel immédiat
Rapport (Le)
Rapport d’une momie, voir Chant des insectes (Le) – Rapport d’une momie*
Rapt (Charles Crichton, 1952)
Rapt (Delvaux)**
Rapt (Dimitri Kirsanoff, 1934)
Rapt (Lucas Belvaux, 2009)*
Rapt à l’italienne
Ras les profs
Rashomon
Rask olnikov
Raspad
Raspoutine
Raspoutine et sa cour
Raspoutine, l’agonie
Raspoutine, le moine fou*
Ratataplan
Ratatouille*
Ratboy**
Ratcatcher
Raton Pass
Rats (Les)
Rats de Manhattan (Les)/Les mutants de la 2e humanité
Rats du désert (Les)
Ravisseuse (La)*
Raya et Sakina
Rayon de la mort (Le)
Rayon invisible (Le)
Rayon vert (Le)
Rayures du zèbre (Les)**
Raza
Razorback
Razumov, voir Sous les yeux d’Occident
Razzia sur la chnouf
Re-Animator
Reaching for the Sun
Reader (The)*
Real**
Réalité**
Reality**
Rebecca
Rebel in the Town**
Rebelle (Le) (Gérard Blain, 1980)
Rebelle (Le) (King Vidor, 1949)
Rebelles (Les)
Rebelles de l’Arizona (Les)
Rebelles de San Antone (Les)
Rebelles du dieu Néon (Les)
Rebelles du Missouri (Les)
Rébellion
Rebelote
Rec 3, genesis**
Receleur (Le)*
Recettes du bonheur (Les)**
Recherché pour meurtre*
Recherche Susan désespérément
Récidiviste (Le)
Récif de corail (Le)
Récit d’un propriétaire
Recluse (La)
Récompense (La)
Reconstruction
Recours de la méthode (Le)/Viva el presidente
Recours en grâce
Récréations
Recrue (La)
Récupérateur de cadavres (Le)
Red (La)
Red Corner
Red Eye : sous haute pression*
Red Hot Riding Hood
Red planet Mars**
Red Riding Trilogy (The)*
Red Road* Red
Red rose**
Red state**
Red**
Redacted*
Rédemption
Rédemption**
Redoutable (Le)**
Redoutable homme des neiges (Le)
Reds
Reflets dans un œil d’or
Réfractaire (Le)
Refroidi à 99
Refroidisseur de dames (Le)
Refuge (Le)*
Refugiado**
Regain
Regard (Le)
Regard d’Ulysse (Le)
Regard sur la Jolie
Regarde la mer
Regarde les hommes tomber
Regards et sourires
Régates de San Francisco (Les)
Régénération*
Régiment des bagarreurs (Le)
Règle du je (La)
Règle du jeu (La)
Règlement de comptes (Fritz Lang, 1953)
Règlement de comptes (Paul Aaron, 1983)
Règlement de comptes à OK Corral
Règne de la terreur (Le), voir Livre noir (Le)
Règne de Naples (Le)
Règne du jour (Le)
Régression**
Regrets (Les)*
Réincarnation de Peter Proud (La)
Réincarnation*
Réincarnations
Reine africaine (La)
Reine blanche (La)
Reine Christine (La)
Reine de Broadway (La)
Reine de la nuit (La)
Reine de la prairie (La)
Reine de Saba (La)
Reine des Amazones (La)
Reine des bandits (La)
Reine des barbares (La)
Reine des cartes (La)
Reine des damnés (La)
Reine des pommes (La)**
Reine des neiges (La)**
Reine des pommes (La), voir Rage in Harlem
Reine des rebelles (La)
Reine du Colorado (La)*
Reine du hold-up (La)
Reine Louise (La)
Reine Margot (La) (Jean Dréville, 1954)
Reine Margot (La) (Patrice Chéreau, 1993)
Reine morte (La)
Reine Soleil (La)*
Reine Victoria (La)**
Reine vierge (La)
Reines d’un jour
Reitet fur Deutschland
Réj eanne Padovani
Relais de l’or maudit (Le)
Relation matrimoniale (La)
Relève (La)
Relie (The)
Religieuse (La) (Nicloux)**
Religieuse (La)/Suzanne Simonin, la religieuse de Diderot (Rivette)
Religieuse de Monza (La)
Religieuse portugaise (La)*
Remaining**
Rembrandt (Alexander Korda, 1937)
Rembrandt (Charles Matton, 1999)
Rembrandt/La vie ardente (Hans Steinhoff, 1941)
Rembrandt fecit 1669
Remède (Le)
Remember the Night
Remember**
Remerciez votre bonne étoile
Remo sans arme et dangereux
Remontons les Champs-Élysées
Remords, voir Crime et châtiment
Remorques
Remous
Rempart des Béguines (Le)
Remparts d’argile
Renaissance*
Renaissances**
Renard (Le)
Renard des océans (Le)
Renard du désert (Le)
Renard et l’enfant (Le)*
Renard jaune (Le)**
Renard s’évade à 3 heures (Le)
Renarde (La)
Rencontre (La)
Rencontre à Bombay, voir Aventure commence à Bombay (L’)
Rencontre au Kenya
Rencontre avec Joe Black
Rencontre avec le dragon
Rencontre à Wicker Park*
Rencontres
Rencontres à Elizabethtown*
Rencontres à Manhattan
Rencontres avec des hommes remarquables
Rencontres du troisième type
Rendez-moi ma femme
Rendez-vous (André Techiné, 1985)
Rendez-vous (Ernst Lubitsch, 194-0)
Rendez-vous (Le) (Sidney Lumet, 1968)
Rendez-vous (Le) (Jean Delannoy, 1961)
Rendez-vous à Bray
Rendez-vous à Kiruna**
Rendez-vous à minuit
Rendez-vous avec la chance
Rendez-vous avec la mort
Rendez-vous avec la peur/La nuit du démon
Rendez-vous avec une ombre
Rendez-vous Champs-Élysées
Rendez-vous d’Anna (Les)
Rendez-vous de Hong Kong (Le)
Rendez-vous de juillet
Rendez-vous de minuit (Le)
Rendez-vous de Paris (Les)
Rendez-vous de quatre heures (Le)
Rendez-vous de septembre (Le)
Rendez-vous des quais (Le)
Rendez-vous du diable (Les)
Rendez-vous l’été prochain**
Rendez-vous sur l’Amazone**
René
René-la-Canne
Renegade Ranger (The)/ Police montée
Rengaine**
Renne blanc (Le)
Renoir**
Rent a Cap/Témoin gênant à supprimer d’urgence
Repaire de l’aigle noir (Le)
Repaire du ver blanc (Le)
Réparer les vivants**
Repas de noce (Le)
Repas des fauves (Le)
Repentie (La)
Repentir (Le) (Tenguiz Abouladzé, 1984)
Repentir (Le) (Tom Forman, 1923)*
Repérages
Répétition (La)
Répétition d’orchestre
Replicant
Repo Men**
RepoMan
Report from the Aleutians
Reporters
Repos du guerrier (Le)
Représaillesen Arizona
Reprise
Reproduction interdite
Reptile (Le)
Répulsion
Requiem (Alain Tanner, 1997)
Requiem (Hans-Christian Schmid, 2005)*
Requiem for a Dream*
Requiem for Billy the Kid*
Requiem pour un beau sans-cœur
Requiem pour un caïd*
Requiem pour un champion
Requiem pour un espion
Requiem pour un massacre
Requiem pour une tueuse**
Requins d’acier*
Requins de Gibraltar (Les)
Requins du pétrole (Les)
Réquisitoire (Le)
Rescapés du futur (Les)
Reservoir Dogs
Residence Evil : Apocalypse
Résident Evil : Afterlife**
Resident Evil : Extinction*
Résistance de l’air**
Respect à l’empereur
Respira
Respire**
Ressources humaines
Rester vertical**
Restez éveillés
Restless Breed (The)
Restons groupés
Résurrection (Daniel Petrie, 1980)
Résurrection (Flavio Calzavara, 1943)
Résurrection (Rouben Mamoulian, 1934)
Résurrection (Russell Mulcahy, 1999)
Résurrection de Frankenstein (La)
Résurrection du Christ (La)**
Retenez-moi… ou je fais un malheur
Retour
Retour (Le) (Mervyn LeRoy, 1948)
Retour (Le) (Andreï Zviaguintsev, 2003)
Retour à Gold Mountain
Retour à Howards End
Retour à Ithaque**
Retour à Kotelnitch
Retour à l’aube
Retour à la bien-aimée
Retour à la vie
Retour à Marseille
Retour au paradis
Retour au pays
Retour au pays (Le)
Retour aux Philippines
Retour avant la nuit
Retour chez ma mère**
Retour d’Afrique (Le)
Retour d’un citoyen
Retour de Billy the Kid (Le)*
Retour de Bulldog Drummond (Le)**
Retour de Cagliostro (Le)
Retour de Casanova (Le)
Retour de don Camillo (Le)
Retour de flamme
Retour de Frank James (Le)
Retour de Frankenstein (Le)
Retour de l’abominable Dr Phibes (Le)
Retour de l’homme invisible (Le)
Retour de l’idiot (Le)
Retour de l’inspecteur Harry (Le)
Retour de la momie (Le)
Retour de la Panthère rose (Le)
Retour de manivelle
Retour de Martin Guerre (Le)
Retour de Monte-Cristo (Le)
Retour de Ringo (Le)
Retour de Zorro (Le)
Retour des morts vivants (Le)
Retour des mousquetaires (Le)
Retour des sept (Le)
Retour des Texas Rangers (Le)**
Retour des tomates tueuses (Le)*
Retour des vigilantes (Le)
Retour du Chinois (Le)
Retour du docteur Mabuse (Le)
Retour du docteur X (Le)
Retour du grand blond (Le)
Retour du Jedi (Le)
Retour en Normandie*
Retour sans espoir
Retour vers l’enfer
Retour vers le futur
Retour vers le futur 2
Retraite mortelle
Rétribution*
Return of Chandu**
Return of Dracula (The)
Return of the Vampire (The)
Reuben, Reuben ou la vie d’artiste
Reunion in France
Revanche (La) (Harold French, 1942), voir Riposte
Revanche (La) (Mikhail Toumancichvili, 1985), voir Soviet (Le)
Revanche (La) (Pierre Lary, 1981)
Revanche d’un homme nommé Cheval (La)
Revanche d’une blonde (La)*
Revanche de d’Artagnan (La)
Revanche de Frankenstein (La)
Revanche de Freddy (La), voir Elm Street
Revanche de Jessie Lee (La)
Revanche de la créature (La)
Revanche de Roger la Honte (La)
Revanche de Tarzan (La)
Revanche des gueux (La)
Revanche des Sioux (La)
Revanche du Sicilien (La)/Johnny Cool
Rêve (Le)*
Rêve à la lune
Rêve de Cassandre (Le)*
Rêve de singe
Rêve du printemps (Le)
Rêve et réalité**
Rêve éternel
Réveil dans la terreur (Le)
Réveil de la sorcière-rouge (Le)
Révélations
Revenant (The)**
Revenants (Les)
Revenge
Rêves
Rêves à vendre
Rêves d’or**
Rêves de chaque nuit
Rêves de femmes
Rêves de flic, voir Flic, juge et bourreau
Rêves de Hind et Carnifia (Les)
Rêves de jeunesse
Rêves de la ville (Les)
Rêves en cage, voir Train of Dreams
Rêves en rose**
Reviens-moi*
Reviens, Gabriel, voir Gabriel, reviens
Reviens, Jimmy Dean, reviens
Reviens, petite Sheba
Révolte (La)
Révolté (Le)
Révolte à bard
Révolte à Dublin
Révolte à Fort Laramie**
Révolte au large
Révolte au Mexique
Révolte au zoo, voir Zoo à Budapest
Révolte dans la vallée
Révolte des cipayes (La)
Révolte des dieux rouges (La)
Révolte des esclaves (La) (D.W. Griffiths, 1930), voir Abraham Lincoln
Révolte des esclaves (La) (Nunzio Malasomma, 1960)
Révolte des fauves (La)
Révolte des gladiateurs (La)
Révolte des Indiens apaches (La), voir Winnetou
Révolte est pour minuit (La)
Révoltée (La)
Révoltées de l’Albatros (Les)
Révoltés (Les)
Révoltés (Les) (Browning)**
Révoltés de Folsom Prison (Les)
Révoltés de l’an 2000 (Les)
Révoltés de la cellule 11 (Les)
Révoltés de la Claire-Louise (Les)
Révoltés de Lomanach (Les)
Révoltés du Bounty (Les) (Frank Lloyd, 1935)
Révoltés du Bounty (Les) (Lewis Milestone, 1962)
Révoltés du Cap (Les)
Révolution
Révolution française (La) : Les années lumière
Révolution française (La) : Les années terribles
Revolver*
Revue du collège (La)*
Rewak le rebelle
Reyhaneh
Rez-de-chaussée
Rhapsodie
Rhapsodie d’amour
Rhapsodie en août*
Rhapsodie en bleu
Rhapsodie satanique (La)
Richard Cœur de Lion
Richard III (Richard Loncraine, 1996)
Richard Ill (Laurence Olivier, 1955-1956)
Riche, jeune et jolie
Riches et célèbres
Ricky*
Ricochet
Riddick**
Ride out for Revenge**
Rideau cramoisi (Le)
Rideau de brume (Le)
Rideau de fer (Le)
Rideau déchiré (Le)
Rideau rouge (Le)
Riders
Ridicule
Riding Alone : Pour un fils*
Rien à déclarer**
Rien à faire
Rien à perdre
Rien de personnel*
Rien n’est trop beau
Rien ne va plus (Claude Chabrol, 1997)
Rien ne va plus (Jean-Michel Ribes, 1979)
Rien ne va plus**
Rien qu’un cœur solitaire
Rien qu’une mère
Rien que des mensonges
Rien que du bonheur
Rien que pour vos yeux
Rien sur Robert
Riens du tout
Riff-Raff (Ken Loach, 1991)
Riffraff (Ted Tezlaff, 1947)
Rififi à Tokyo
Rigadin
Right Cross
Rigolboche
Rikyu
Riley the Cop
Rimbaud-Verlaine
Ring
Ring (Le)/L’arène
Ring 0
Ring 2
Rio Bravo
Rio Conchos
Rio de la mort (Le)
Rio Grande
Rio Lobo
Rio Verde
Riot club**
Riparo (L’abri)*
Riposte à Narvik/ La revanche
Ripoux (Les)
Ripoux 3
Ripoux contre ripoux
Rira bien
Rire et châtiment
Rires au paradis*
Ris donc Paillasse**
Rise*
Risky Business
Risque maximum
Risques de l’aventure (Les)
Risques du métier (Les)
Rite (Le)
Rites funéraires
Ritournelle (La)**
Rituel (Le)
Rivage des murmures (Le)*
Rivage oublié (Le)
Rivale (La)**
Rivalités
Rivaux
Rivaux du rail (Les)
Rive droite, rive gauche
River’s Edge
Riviera*
Rivière (La)
Rivière d’argent (La)
Rivière de la poudre (La)
Rivière de nos amours (La)
Rivière des alligators (La)
Rivière des massacres (La)
Rivière des trois jonques (La)
Rivière du hibou (La)
Rivière Fuefuki (La)
Rivière rouge (La)
Rivière sanglante (La)
Rivière sans retour
Rivière sauvage (La)
Rivière Subarnarekha (La)
Rivières pourpres (Les)
Rivières pourpres2 (Les) : Les anges de l’apocalypse
Riz (Le)
Riz amer
Road House
Road to Guantiinamo (The)*
Roadkill
Rob Roy
Robe (La)
Robe déchirée (La)*
Robe rouge (La)
Robert et Robert
Robert Mitchum est mort**
Robert und Bertram
Roberta
Roberto Succo
Robin des bois : véritable histoire**
Robin des Bois (Allan Dwan, 1922)
Robin des bois (Scott)**
Robin des Bois (Wolfgang Reithennan, 1973)
Robin des Bois d’Eldorado
Robin des bois et les pirates**
Robin des Bois et ses joyeux compagnons
Robin des Bois prince des voleurs
Robin des mers
Robinet
Robinson Crusoé sur Mars
Robinson et compagnie*
Robinson et le triporteur
Robinson moderne**
Robinsons des mers du Sud (Les)*
Robocop
Robocop (Padilha)**
Robocop 2*
Robocop 3*
Robots*
Rocambole (Bernard Borderie, 1962)
Rocambole (Jacques de Baroncelli, 1947)
Rocco et ses frères
Rocher d’Acapulco (Le)
Rochester, le dernier des libertins*
Rock
Rock and Roll
Rock du bagne (Le)
Rock West Red
Rock-a-Bye Bear
Rocketeer
RocknRolla*
Rocky
Rocky II
Rocky III, l’œil du tigre
Rocky IV
Rocky V
Rocky Balboa*
Rocky Horror Picture Show (The)
Rodan**
Rôdeur (Le)
Rôdeurs de l’aube (Les)
Rôdeurs de la plaine (Les)
Rodin**
Roger la Honte (André Cayatte, 1945)
Roger la Honte (Riccardo Freda, 1966)
Roger Touhy, gangster
Rogopag
Rogue one**
Rogue, l’ultime affrontement*
Roi (Le) (Marc-Gilbert Sauvajon, 1949)
Roi (Le) (Pierre Colombier, 1936)
Roi Arthur (Le)
Roi Arthur (Le) (Ritchie)**
Roi cruel
Roi danse (Le)
Roi David (Le)
Roi de Camargue*
Roi de cœur (Le)
Roi de l’évasion (Le)*
Roi de la bière (Le)
Roi de Paris (Le)
Roi des aulnes (Le)
Roi des bricoleurs (Le)
Roi des camelots (Le)
Roi des Champs-Élysées (Le}
Roi des chevaux sauvages (Le)
Roi des cons (Le)
Roi des gueux (Le)
Roi des îles (Le)
Roi des imposteurs (Le)
Roi des masques (Le)
Roi des montagnes (Le)/Voleur de femmes
Roi des rois (Le) (Cecil B. DeMille, 1927)
Roi des rois (Le) (Nicholas Ray, 1961)
Roi des roses (Le)
Roi des vagabonds (Le)
Roi du blabla (Le)**
Roi du cirage (Le)
Roi du racket (Le)
Roi du tabac (Le)
Roi ébahi (Le)
Roi et l’oiseau (Le)
Roi et la figurante (Le)
Roi et le clown (Le)*
Roi et moi (Le)
Roi et quatre reines (Le)
Roi Lear (Le) (Gregori Kozintsev, 1972)
Roi Lear (Le) (Peter Brook, 1971)
Roi Lion (Le)
Roi Pandore {Le)
Roi s’amuse (Le)
Roi Scorpion (Le)
Roi, dame, valet
Rois de l’asphalte (Les)
Rois de la blague (Les)
Rois de la couture (Les)
Rois de la gaffe
Rois du désert (Les)
Rois du gag {Les)
Rois du rock (Les)
Rois du soleil {Les)
Rois du sport (Les)
Rois et reine
Rois mages (Les)
Rôle (Le)
Rôle de ma vie (Le)**
Rôle de sa vie (Le)
Rollerball (John McTieman, 2002)
Rollerball (Norman Jewison, 1975)
Rolling Thunder**
Rolls-Royce jaune (La)
Roma
Romaine
Romaine par moins trente*
Roman d’Al Jolson (Le)
Roman d’Elvis (Le)
Roman d’un acteur (Le)
Roman d’un jeune homme pauvre (Le) (Guido Brignone, 1942)
Roman d’un jeune homme pauvre (Le) (Abel Gance, 1935)
Roman d’un jeune homme pauvre (Le) (Ettore Scola, 1995)
Roman d’un spahi (Le)
Roman d’un tricheur (Le)
Roman de gare*
Roman de Lulu (Le)
Roman de ma femme (Le)**
Roman de Marguerite Gautier (Le)
Roman de Mildred Pierce (Le)
Roman de Renard (Le) (Ladislas Starevitch, 1941)
Roman de Renart (Le) (Thierry Schiel, 2003)*
Roman de Werther (Le), voir Werther
Romance
Romance à Manhattan
Romance à Rio
Romance à trois
Romance cruelle
Romance de Paris
Romance de Séville (La)
Romance inachevée
Romances et confidences
Romanoff et Juliette
Romanzo criminale*
Rome Adventure/ L’amour à l’italienne
Rome en flammes*
Rome Express (Walter Forde, 1932)
Rome-Express (Christian Stengel, 1949)
Rome-Paris-Rome
Rome, Roméo
Rome, ville ouverte
Roméo + Juliette
Roméo doit mourir
Roméo et Juliette (Franco Zeffirelli, 1967)
Roméo et Juliette (George Cukor, 1935)
Roméo et Juliette (Renato Castellani, 1954)
Roméo et Juliette dans la neige
Romeo is Bleeding
Romuald et Juliette
Romulus et Remus
Ronde (La) (Max Ophuls, 1950)
Ronde (La) (Roger Vadim, 1964)
Ronde de flics à Pékin
Ronde de l’aube (La)
Ronde de nuit (Jean-Claude Missaen, 1983)
Ronde de nuit (Peter Greenaway, 2007)*
Ronde des heures (La)
Ronde des pantins (La)*
Ronin
Rooftops
Room Service
Room**
Roquevillard (Les)
Rosa et Cornelia
Rosa je t’aime
Rosa la Rose, fille publique
Rosalie Blum**
Rosalie fait ses courses
Rosario*
Rose (The)
Rose de Bagdad (La)
Rose de la mer (La)
Rose de minuit*
Rose du crime (La)
Rose et l’épée (La)
Rose et la flèche (La)
Rose et Noir*
Rose noire (La)
Rose of cimarron**
Rose of the Rancho*
Rose pourpre du Caire (La)
Rose tatouée (La)
Rose-France
Rose-Marie (Mervyn LeRoy, 1954)
Rose-Marie (W.S. Van Dyke, 1935)
Roseaux sauvages (Les)
Rosebud
Roseland
Roselyne et les lions
Rosemary’s Baby
Rosencrantz et Guilderstein sont morts**
Rosenstrasse
Roses écarlates
Rosetta
Rosie
Rosier de madame Husson (Le)
Rosière de Pessac (La)
Rosine
Rosita
Rossini
Rossini ! Rossini !
Rosso
Rosy la bourrasque
Rothschild (Les)
Rôti de Satan (Le)
Rotschild (Gastyne)**
Rotten to the core**
Roue (La)
Rouet (Le)
Rouge
Rouge baiser
Rouge est mis (Le)
Rouge et le noir (Le)
Rouge gorge
Rouge midi
Rouge Venise
Rouges et blancs
Roughshod
Rouletabille aviateur
Rouletabille contre la dame de pique
Rouletabille joue et gagne
Rouletabillechez les Bohémiens
Roulette chinoise
Roulez, jeunesse !
Roulotte du plaisir (La)
Roumanie, terre d’amour
Roundup (The)*
Route (La)
Route (La)**
Route au tabac (La)
Route d’Eldorado (La)
Route de Corinthe (La)
Route de l’Ouest (La)
Route de la violence (La)
Route de Mandalay (La)
Route de Salina (La)
Route des Indes (La)
Route du bagne (La)**
Route du bonheur (La)*
Route enchantée (La)
Route est ouverte (La)
Route impériale (La)
Route inconnue (La)**
Route Napoléon (La)
Route One – USA
Route sans fin (La)
Route sans issue
Route semée d’étoiles (La)
Routes du Sud (Les)
Rover**
Rox et Rouky
Roxanne
RoxieHart
Royal affair**
Royal bonbon
Royal Divorce (A)
Royal Flash/ Le froussard héroïque
Royal Hunt of the Sun (The)*
Royaume (Le)*
Royaume de Tulipatan (Le)
Royaume des chats (Le) Royaume des diamants (Le)
Rrrrrr !!!
Ru ée sanglante (La)
Ruban blanc (Le)*
Rubber**
Rubis du prince birman (Les)
Ruby
Rude journée pour la reine
Rue (La)
Rue barbare
Rue Cases-Nègres
Rue chaude (La)
Rue de l’Estrapade
Rue de la honte (La)
Rue de la mort (La)
Rue de traverse (La)
Rue des âmes perdues (La)
Rue des bouches peintes (La)
Rue des Plaisirs
Rue des Prairies
Rue des rêves (La)
Rue des Saussaies
Rue du Bac
Rue du Retrait
Rue haute
Rue rouge (La)
Rue sans fin (La)
Rue sans issue
Rue sans joie (La)
Rue sans loi (La)
Rue sans nom (La)
Ruée (La)
Ruée des Vikings (La)
Ruée fantastique (La)**
Ruée vers l’or (La)
Ruée vers l’Ouest (La)
Ruée vers la Californie
Ruelle du péché (La)
Ruelles du malheur (Les)
Rues chaudes (Les)
Rues de feu (Les)
Ruffian (Le)
Ruines (Les) (Carter Smith, 2008)*
Ruines (Les) (Mrinal Sen, 1983)
Ruisseau (Le)
Rumba (Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, 2008)*
Rumba (La)
Rumba (W.S. Van Dyke, 1931)
Rumeur (La)
Rumeur court (La)*
Rumeurs
Runaway Train
Runaway/L’évadé du futur
Running Man
Rupture (La)
Ruses du diable (Les)
Rush Hour
Rush Hour 2
Rush Hour 3*
Rush**
Russes arrivent (Les)
Russes ne boiront pas de Coca-Cola (Les)
Rusty James
Ruy Blas
Ryan initiative (The)**
Ryder
Rythme de la ville (Le)
Rythmes d’amour*
Rythmus 21

S-1, la machine de mort khmère rouge


S.A. Brand (Le)
S.O.B.
S.W.A.T. – Unité d’élite
S’en-fout-la-mort
Sa dernière course
Sa dernière culotte
Sa dernière foulée
Sa Majesté des mouches
Sa Majesté est de sortie
Sa Majesté la femme
Sa Majesté Minar*
Sa Majesté monsieur Dupont
Sa meilleure cliente
Sa nièce de Paris, voir Lightnin
Sa nuit de noces/ Soir de noces
Saadia
Sabata
Sabine
Sable était rouge (Le)
Sables
Sables du Kalahari (Les)
Sables mortels
Sables mouvants (Irving Pichet, 1950)*
Sables mouvants (Les)
Sables mouvants (Sudhir Mishra, 1992)
Sabotage (Ayer)**
Sabotage !
Sabotage à Berlin
Sabotage à Damas**
Sabotage Agent*
Saboteur sans gloire
Sabotier du Val de Loire (Le)
Sabots en or (Les)
Sabra
Sabre et la flèche (Le)
Sabrina
Sac de nœuds
Sac de Rome (Le)
Sacco et Vanzetti
Sacramento
Sacré Léonce
Sacré printemps
Sacré Robin des Bois
Sacrée jeunesse*
Sacrement (Le)
Sacrifice (Le) (Andreï Tarkovski, 1986)
Sacrifice (Le) (Atif Yilmaz, 1979)
Sacrifice du sang (Le)
Sacrifiés (Les)
Saddest Music in the World (The)*
Sade
Sadie Thompson/ Faiblessehumaine
Sadique baron von Klaus (Le)*
Sadko/Le tour du monde de Sadko
Sadomania
Safari (Olivier Baroux, 2009)*
Safari (Terence Young, 1957)
Safaris (Andreï Tarkovski, 1971)
Safe in hell**
Safe**
Safety of Objects (The)
Saga de Los Dracula (La)
Sagan*
Sage mystérieux (Le)
Sagesse des crocodiles (La)
Sagesse des trois vieux fous (La)
Sahara (Andrew McLaglen, 1983)
Sahara (Zoltan Korda, 1943)
Saigon, l’enfer pour deux flics
Sailor et Lula
Saimir*
Saint Tukaram
Saint (Le)
Saint Louis Blues
Saint Michel avait un coq
Saint prend l’affût (Le)
Saint-Amour**
Saint-Ange
Saint-Cyr
Saint-Jacques… La Mecque*
Saint-Laurent**
Sainte Jeanne
Sainte-Hélène, petite île
Saints innocents (Les)
Saipan
Saison des goyaves (La)
Saison des hommes (La)
Saison des monstres (La)**
Saisons (Les)**
Saisons du cœur (Les)
Saisons du plaisir (Les)
Sait-on Jamais
Salaam Bombay 1
Saladin
Salaire de la peur (Le)
Salaire de la violence (Le)
Salaire du diable (Le)
Salaire du péché (Le)
Salam Cinema
Salama va bien
Salamandre (La)
Salamandre d’or (La) (Maurice Regamey, 1962)
Salamandre d’or (La) (Ronald Neame, 1950)*
Salammbô (Sergio Grieco, 1959)
Salammbô (Pierre Marodon, 1924)
Salas
Salaud on t’aime**
Salauds dorment en paix (Les)
Salauds vont en enfer (Les)
Salauds**
Sale comme un ange
Sale môme
Sale rêveur
Salé sucré
Sale temps pour les mouches, voir Commissaire San Antonio
Sale temps pour un flic
Salt and fire**
Salle de bain (La)
Sally, fille de cirque
Salo ou les 120 journées de Sodome
Salomé
Salomon et la reine de Saba
Salon de musique (Le)
Salon Kitty
Salonique, nid d’espions, voir Mademoiselle Docteur
Salt**
Salto (0)/Le saut
Salton Sea
Saludos amigos
Salut cousin !
Salut l’artiste
Salut la puce
Salut les cousins !
Salute
Salvador
Salvation Hunters (The)
Salvation**
Salvatore Giuliano
Salvo**
Sam suffit
Sam Whisky, le dur
Sam, je suis Sam*
Samaria
Samba Traoré
Samba**
Samedi soir dimanche matin
Sammy et Rosie s’envoient en l’air
Sammy going south**
Samouraï (Le)
Samson et Dalila
Samson (Andrzej Wajda, 1961)
Samson (Maurice Tourneur, 1936)
Samson contre Hercule
San Andreas**
San Antonio (David Butler, 1945)
San-Antonio (Frédéric Auburtin, 2004)
San Francisco
San Mao, le petit vagabond
San Quentin**
Sanam
Sancta Maria*
Sanction (La)
Sanctuaire
Sanctum**
Sandokan, le tigre de Bornéo
Sandra
Sang à la tête (Le)
Sang chaud pour meurtre de sang-froid
Sang d’un poète (Le)
Sang de la Terre (Le)
Sang de mon sang (Le)**
Sang des autres (Le)
Sang des bêtes (Le)
Sang des innocents (Le)
Sang des templiers (Le)**
Sang du châtiment (Le)
Sang du Condor (Le)
Sang du guerrier (Le), voir Pathfinder*
Sang du flamboyant (Le)
Sang du vampire (Le)
Sang et lumières
Sang et or (Jafar Panahi, 2003)
Sang et or (Robert Rossen, 1947)
Sang pour sang
Sang viennois*
Sanga malo
Sangaree
Sanglante embuscade (La)*
Sanglantes confessions
Sangre Negra/ Native Son
Sangre brota (La) – Sang impur*
Sangre*
Sangsue (La)
Sangue**
Sanjuro
Sans anesthésie
Sans arme, ni haine, ni violence*
Sans aucune défense
Sans espoir (Les)
Sans espoir de retour
Sans état d’âme*
Sans famille
Sans famille, sans le sou, en quête d’affection
Sans foi ni loi
Sans identité**
Sans issue (Cockliss)
Sans issue (El Mechri)**
Sans laisser d’adresse
Sans laisser de traces
Sans lendemain
Sans mobile apparent
Sans moi*
Sans motif apparent
Sans nouvelles de Dieu
Sans peur et sans pitié, voir Cangaceiro (O)
Sans peur et sans reproche (George Marshall, 1939)
Sans peur et sans reproche (Gérard Jugnot, 1988)
Sans pitié (Alberto Lattuada, 1948)
Sans pitié (Richard Pearce, 1986)
Sans queue ni tête**
Sans rémission
Sans retour
Sans soleil
Sans sommation
Sans tambour ni trompette
Sans toit, ni loi
Sans un cri Santa Fe
Sans-soucis (Les)
Sans fin
Santa Sangre
Santee*
Santiago
Sapho
Sapho, Vénus de Lesbos
Sara
Saraband
Sarabande des pantins (La) (Basil Dearden, 1948)
Sarabande des pantins (La) (Henry Koster, Howard Hawks, Henry
Hathaway)
Sarah
Sarajevo, mon amour*
Sarati le Terrible
Saratoga
Sarnia
Sarraounia
Sartana
SAS à San Salvador
SAS : l’œil de la veuve**
Satan conduit le bal
Satan Met a Lady
Satan mon amour
Satan*
Satin rouge
Saturn 3
Saturnin
Saturnin Farandoule
Satyricon (Gian Luigi Polidoro, 1949)
Satyricon, voir Fellini-Satyricon
Sauf votre respect
Sauf le respect que je vous dois*
Saut (Le), voir Salto (O)
Saut dans le vide (Le)
Saut de l’ange (Le)
Sauvage (Le)
Sauvage innocence
Sauvagesse blanche (La)
Sauvé et protégé
Sauve qui peut
Sauve qui peut (la vie)
Sauve-moi
Sauve-toi, Lola
Sauve-toi*
Sauveur (Le)
Sauvez le Neptune
Sauvez le tigre Sauvez Willy*
Savage Eye (The)*
Savages
Savages**
Savannah
Savates du Bon Dieu (Les)
Saveur de la pastèque (La)*
Saveurs du palais (Les)**
Saving Grace
Savoy-Hotel 217*
Saw*
Saw IV*
Saw V*
Sayat nova
Sayonara
Sazen tange
Scampolo
Scandai
Scandale à Paris
Scandale (Akira Kurosawa, 1950)
Scandale (Le) (Claude Chabrol, 1966)
Scandale (Le) (Marcel L’Herbier, 1934)
Scandale (René Le Hénaff, 1948)
Scandale à la cour
Scandale aux Champs-Élysées
Scandale Castello (Le)
Scandale secret
Scandales romains
Scandaleuse (La)
Scandaleuse de Berlin (La)
Scandaleusement célèbre*
Scander Beg
Scanners
Scaphandre et le papillon (Le)*
Scaramouche (Antonio Isasi-Isasmendi, 1963)*
Scaramouche (George Sidney, 1952)
Scaramouche (Rex Ingram, 1923)
Scarf**
Scarface (Brian De Palma, 1983)
Scarface (Howard Hawks, 1931)
Scarlet Dawn
Scary Movie
Scary Movie 2
Scary Movie 3
Scary Movie 4*
Scélérats (Les)
Scène du crime (La)
Scènes de crime
Scènes de chasse en Bavière
Scènes de la rue*
Scènes de la vie conjugale
Scènes de ménage
Scènes de ménage**
Scènes intimes dans une salle de bains
Schéhérazade
Schizopolis
Schlock
School for secrets**
Schpountz (Le) (Gérard Oury, 1999)
Schpountz (Le) (Marcel Pagnol, 1937)
Schtroumpfs (Les)**
Science des rêves (La)*
Scipion l’Africain
Scipione detto anche l’Africano*
Sciuscia
Scoop*
Score (The)
Scorpio
Scorpio Rising
Scorpion noir (Le)
Scorpion rouge (Le)
Scorpion*
Scotland Yard appelle FBI
Scotland Yard au parfum*
Scotland Yard contre X
Scotland Yard joue et gagne*
Scoumoune (La)
Scout toujours
Scrapbook
Scream
Scream 2
Scream 3
Scream 4**
Screaming Mimi
Scuola (La)
Scuola d’Eroi
Se souvenir des belles choses
Sea (The)
Sea of Love, voir Mélodie pour un meurtre
Séance
Search**
Seas Beneath
Season of the Witch
Sebastiane
Sécheresse
Second Civil War (The)
Second Hundred Years
Seconda volta (La}
Seconde vérité (La)*
Seconde épouse (La)
Seconde madame Carroll (La)
Seconde mort d’Harold Pelham (La)
Secret**
Secret (Le) (Robert Enrico, 1974)
Secret (Le) (Virginie Wagon, 2000)
Secret agent X**
Secret d’État
Secret d’une mère (Le)
Secret de Brokeback Mountain (Le)*
Secret de femme
Secret de Kelly-Anne (Le)*
Secret de l’épervier noir (Le)**
Secret de la banquise (Le)
Secret de la planète des singes (Le)
Secret de la pyramide (Le)
Secret de la vie (Le)
Secret de madame Clapain (Le)
Secret de Mayerling (Le)
Secret de Monte-Cristo (Le) (Albert Valentin, 1948)
Secret de Monte-Cristo (Le) (Robert S. Baker, Monty Herman, 1962)
Secret de Moonacre (Le)*
Secret de Roan Inish (Le)
Secret de sœur Angèle (Le)
Secret de Térabithia (Le)*
Secret de Veronika Voss (Le)
Secret défense (Jacques Rivette, 1997)
Secret défense (Ken Loach, 1990), voir Hidden Agenda
Secret défense (Philippe Haïm, 2007)*
Secret derrière la porte (Le)
Secret des eaux mortes (Le)
Secret des frères McCann (Le)
Secret des Incas (Le)
Secret des paignards volants (Le)
Secret des sept cités (Le)*
Secret des tentes noires (Le)
Secret des valises noires (Le)
Secret du chevalier d’Eon (Le)
Secret du grand canyon (Le)
Secret du rapport Quiller (Le)
Secret Life of Words (The)*
Secret Lives
Secret magnifique (Le) (Douglas Sirk, 1953)
Secret magnifique (Le) (John Stahl, 1935)
Secret of Convict Lake (The)
Secret people**
Secret service in Darkest Africa**
Secret Six. (The)
Secret Sunshine*
Secrétaire (La)
Secrètes aventures de Tom Pouce (Les)
Secrets (Frank Borzage, 1933)
Secrets (Pierre Blanchar, 1942)
Secrets d’alcôve
Secrets de famille*
Secrets de femmes
Secrets du cœur
Secrets et mensonges
Secte sans nom (La)
Section Anderson (La)
Section d’assaut sur le Sittang*
Section des disparus
Section spéciale
Sécurité rapprochée**
Séducteurs (Les)
Séduction en mode mineur
Séduction fatale
Séduite et abandonnée
Seigneur d’Hawai (Le)
Seigneur d’un soir
Seigneur de l’aventure
Seigneur de la guerre (Le)
Seigneur des Anneaux (Le) : La communauté de l’Anneau
Seigneur des Anneaux (Le)
Seigneur des Anneaux (Le) : Le retour du roi
Seigneur des Anneaux (Le) : Les deux tours
Seigneurs de Harlem (Les)
Seigneurs (Les) (Kaufman)
Seigneurs (Les)** (Dahan)
Seigneurs de la guerre (Les)*
Seine a rencontré Paris (La)
Seins de glace (Les)
Seize ans
Seize blocs**
Sel de la Terre (Le)
Sel de la terre (Le) (Wenders)**
Sélect Hotel
Selon Charlie*
Selon Matthieu
Selva
Semaine du sphinx (La)
Semaine sainte {La)
Semana santa
Semence de l’homme (La)
Séminaire**
Sémiramis, déesse de l’Orient
Sémiramis, esclave et reine
Sénéchal le magnifique
Señorita toreador
Sens de l’humour**
Sens de la vie pour 9,99 $ (Le)*
Sens des affaires (Le)
Sens unique
Senso
Sensualité
Sensuels (Les)*
Sentier de l’enfer (Le)
Sentier de la guerre (Le)**
Sentiers de la gloire (Les)
Sentiers de la perdition (Les)
Sentiers de la violence (Les)
Sentimental Bloke (The)
Sentimentalement vôtre
Sentiments (Les)
Sentinel (The)*
Sentinelle (La)
Sentinelle de bronze
Sentinelles de bronze (notice refaite)**
Sentinelle des maudits (La)
Sentinelle du Pacifique (La)
Sentinelle endormie (La)
Separate Lies*
Séparation (La)
Sept amoureuses (Les)
Sept ans au Tibet
Sept ans de malheur
Sept ans de mariage
Sept ans de réflexion
711 Drive
747 en péril
Sept chants de la toundra
Sept chemins du couchant (Les)
Sept cités d’Atlantis (Les)
Sept collines de Rome (Les)**
Sept contre la mort*
Sept Écossais au Texas
Sept en attente
Sept épées paur le roi
Sept femmes de Barberousse (Les)
Sept fois femme
Sept heures avant la frontière
Sept hommes à abattre/Sept hommes restent à tuer
Sept heures avant la frontière
Sept hommes à l’aube
Sept hommes en or*
Sept hommes pour Tobrouk
Sept hommes restent à tuer, voir Sept hommes à abattre
Sept hommes… une femme
Sept jours (Les)*
Sept jours de malheur**
Sept jours en mai
Sept jours et une vie*
Sept mercenaires (Les)
Sept mercenaires (Les) (Fuqua)**
Sept morts sur ordonnance
Sept péchés capitaux (Les) (Claude Chabrol, Edouard Molinaro, Jean-Luc
Godard, Jacques Demy, Roger Vadim, Philippe de Broca, Sylvain Dhomme,
1961)
Sept péchés capitaux (Les) (Eduardo De Filippo, Jean Dréville, Yves
Allégret, Carlo Rhn, Roberto Rossellini, Claude Autant-Lara, Georges Lacombe
1951-1952)
Sept psychopathes (Les)**
Sept samouraïs (Les)
Sept sauvages (Les)
Sept secondes en enfer
Sept tonnerres (Les)
Sept vampires d’or (Les)
Sept voleurs (Les)
Sept voleurs de Chicago (Les)
September
Septième aube (La)
Septième cible (La)
Septième ciel (Le) (Benoît Jacquot, 1997)
Septième ciel (Le) (Raymond Bernard, 1957)
Septième ciel*
Septième commandement (Le)
Septième compagnie au clair de lune (La)
Septième continent (Le)
Septième croix (La)
Septième district
Septième jour*
Septième juré (Le)
Septième porte (La)
Septième sceau (Le)
Septième victime (La)
Septième voile (Le)
Septième voyage de Sinbad (Le)
Séquences et conséquences
Séquestrés d’Altona (Les)
Séraphin Falls**
Séraphine*
Serbis*
Serena**
Sérénade (Anthony Mann, 1956)
Sérénade (Jean Boyer, 1939)
Sérénade à trois
Sérénade au bourreau
Sérénade au Texas*
Sérénade aux nuages
Sérénade espagnole*
Serenity*
Sergent York
Sergent (Le)
Sergent Berry
Sergent Bilko*
Sergent la Terreur
Sergent noir (Le)
Sergil chez les filles
Serial Lover
Serial Mother
Serial Noceurs*
Série noire (Alain Corneau, 1979)
Série noire (Pierre Foucaud, 1954)
Série noire pour une nuit blanche
Sérieux comme le plaisir
Serko*
Serment (Le)
Serment de Robin des Bois (Le)
Serment du chevalier noir (Le)
Serment rompu
Serpent (Le) (Eric Barbier, 2006)*
Serpent (Le) (Henri Verneuil, 1973)
Serpent a mangé la grenouille (Le)
Serpent aux mille coupures (Le)**
Serpico
Servant (The)
Servante (La)**
Servante aimante (La)
Servante et maîtresse
Service de nuit
Service secret contre bombe atomique**
Service secret**
Services spéciaux : division K**
Ses trois amoureux
Session 9*
Seuil (Le)
Seuil du vide (Le)
Seul avec Claude
Seul au monde
Seul contre tous (Gasap Noé, 1998)
Seul contre tous (Jesse Hibbs, 1954)
Seul dans la nuit
Seul dans Berlin**
Seul dans Paris
Seul sur Mars**
Seul témoin (Le)
Seule dans la nuit
Seule la mort peut m’arrêter*
Seuls les anges ont des ailes
Seuls sont les indomptés
Seven
Seven Footprinst to Satan
Seven Angry Men
Seven Invisible Men*
Seventh Cavalry
Sévices de Dracula (Les)
Sévillane (La) (André Hugon, 1941)
Sévillane (La) (Jean-Philippe Toussaint, 1992)
Sex and the City*
Sex is Comedy
Sex O’clock USA
Sex-shop
Sexcrimes
Sexe qui parle (Le)
Sexe des anges (Le)
Sexe et perestroïka
Sexe faible (Le)
Sexe fou
Sexe intentions
Sexe, mensonges et vidéo
Sexes enchaînés (Les), voir Chaînes
Sextette
Sexy Beast
Sexy Sadie
Seyyit Han
Sh’chur
Shade (The)
Shadow (The)
Shadowboxer*
Shadows
Shaft
Shahada**
Shakedown**
Shakespeare in Love
Shakespeare Wallah
Shalako
Shame**
Shampoo
Shamrock Handicap (The)
Shandurai
Shanghai
Shanghai
Shanghai Dreams*
Shanghai Express
Shanghai Kid 2*
Shanghai Kid*
Shanghai Triad
Shaolin Soccer
Shara
Sharaku
Shark
Slaughter trail**
Shaun of the Dead*
She
She Goes to War
She-wolf of London
She’s Back on Broadway*
She’s so Lovely
She’s the One
She/La source du feu
Sheena, reine de la jungle
Shéhérazade*
Shepherd of the Hifis (The)
Shérif (Le)
Shérif aux mains rouges (Le)
Shérif aux poings nus (Le)
Shérif d’El Solito (Le)**
Shérif de ces dame s (Le)
Shérif de fer (Le)**
Shérif est en prison (Le)
Shérif Jackson**
Shérif ne pardonne pas (Le)
Sherlock Holmes (Alfred Werker, 1939)
Sherlock Holmes (Guy Ritchie, 2009)*
Sherlock Holmes (William K. Howard, 1932)
Sherlock Holmes à New York**
Sherlock Holmes à Washington
Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express
Sherlock Holmes contre Jack l’Éventreur
Sherlock Holmes et l’arme secrète
Sherlock Holmes et la clef
Sherlock Holmes et la femme aux araignées
Sherlock Holmes et la femme en vert
Sherlock Holmes et la griffe sanglante
Sherlock Holmes et la maison de la peur
Sherlock Holmes et la perle des Borgia
Sherlock Holmes et la voix de la terreur
Sherlock Holmes et le collier de la mort
Sherlock Holmes et le train de la mort
Sherlock Holmes : jeu d’ombres**
Sherlock junior
Shine
Shine a Light*
Shining
Shizo*
Shoah
Shock
Shock Corridor
Shocker
Shoe (The)
Shokuzai**
Shoot’em Up – Que la partie commence*
Shoot the Moon/ L’usure du temps
Shooter (The)*
Shooter, tueur d’élite*
Shooting Dogs*
Short Cuts
Short Circuit
Shotgun Staries*
Show Boat (George Sidney, 1950)
Show Boat (James Whale, 1936)
Show Bus
Showgirls
Shrek
Shrek le troisième*
Shrek 2
Shrooms*
Shutter Island*
Si bémol et fa dièse
Si c’était à refaire
Si ça peut vous Jaire plaisir
Si j’avais un million
Si j’épousais ma femme
Si j’étais le patron
Si j’étais toi*
Si j’étais un espion
Si je t’aime… prends garde à toi
Si jeunesse savait
Si le roi savait ça*
Si le soleil ne revenait pas
Si le vent soulève les sables*
Si loin*
Si ma femme savait ça
Si nos maris s’amusent
Si on mariait papa
Si Paris l’avait su
Si Paris nous était conté…
Si tous les gars du monde
Si tu crois fillette…
Si tu m’aimes
Si tu reviens
Si tu veux
Si Versailles m’était conté…
Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres**
Sia, le rêve du python
Siam Dance/ Qui a tué Yolanda ?
Siam Sunset
Sibériade
Sicario**
Sicileinne (La)*
Sicilia I
Sicilien (Le)
Sicko*
Sid and Nancy
Side ways**
Sidi-Brahim
Sidonie Panache
Siège
Siège de l’Alcazar (Le)/Les cadets de l’Alcazar
Siège de l’Alcazar (Le) (notice refaite)**
Siege of Sidney Street (The)**
Sieranevada**
Sierra
Sierra Baron
Sierra torride
Siffleur (Le)*
Signal rouge (Le)
Signé Arsène Lupin
Signé Charlotte
Signe de feu
Signe de la croix (Le)
Signe de Vénus (Le)
Signe de Zorro (Le) (Fred Niblo, 1920)
Signe de Zorro (Le) (Rouben Mamoulian, 1940)
Signe des quatre (Le) (Davies)**
Signe des quatre (Le)
Signe des renégats (Le)
Signe du bélier (Le)
Signe du cobra (Le)
Signe du lion (Le)
Signe du païen (Le)
Signe du trigone (Le)**
Signé Furax
Signé illisible
Signé Lassiter
Signé Renart
Signes
Signes de feu
Signes de vie
Signes extérieurs de richesse
Signes particuliers : néant (Jerzy Skolimovski, 1964)
Signes particuliers : néant (John Gilling, 1958)
Silence** (Scorsese)
Silence (Le) (Ingmar Bergman, 1963)
Silence (Le) (Louis Delluc, 1920)
Silence (Le) (Orso Miret, 2004)*
Silence de la colère (Le)**
Silence de la mer (Le)
Silence de Lorna (Le)*
Silence de Neto (Le)
Silence des agneaux (Le)
Silence est d’or (Le)
Silence et cri
Silence violent (Le), voir Chergui (El)
Silence, on tourne (Bruckman)
Silence… on tourne ! (Coggio)
Silencieuses (Les)
Silencieux (Le)
Silent Barriers, voir Great Barrier {The)
Silent Running
Silentium*
Sillage de la violence (Le)
Sillent hill**
Sils Maria**
Silver City*
Silver Gord
Silver star**
Silver Whip (The)
Silverado
Silvestre
Simba
Siméon
Simetierre
Simon du désert
Simon e Barbès ou la vertu
Simon Koniansky*
Simon le pêcheur
Simon Werner a disparu**
Simone (Andrew Niccol, 2001)
Simone (Donatien, 1926)
Simpatico
Simple Men
Simple mortel
Simplet
Simpson (Les) : le film*
Sin city : j’ai tué pour elle**
Sin City*
Sin Nombre*
Sin Ventura (La)/La malchanceuse
Sinbad et l’œil du tigre
Sindbad
Sindbad le marin
Sindhu bhairavi
Sing Your Way Home
Singapour
Singe (Le)
Single-Handed**
Singoalla
Singularités d’une jeune fille blonde*
Sinister II**
Sinon, oui
Sir Francis Drake
Sirène du Mississipi (La)
Sirène rouge (La)
Sirènes
Sirocco
Sirocco d’hiver
Sissi
Sissi face à son destin
Sissignora
Sister Act
Sita d’or (La)
Sitcom
Sitting Bull
Situation désespérée mais pas sérieuse
Six destins
Six chevaux dans la plaine
Six femmes pour l’assassin
Six heures à perdre
Six heures à vivre
Six jours, sept nuits
Six juin à l’aube (Le)**
Six of a Kind
Six-pack
Six petites filles en blanc
Six-sided triangle (The)**
Sixième commandement (Le), voir Sodome et Gomorrhe
Sixième continent (Le)
Sixième jour (Le)
Sixième sens
Sixième sens (Le)
Skate or Die*
Skidoo
Skin Game
Skin Game (The)
Skinoussa/ Paysage avec la chute d’Icare Skulls : société secrète (The)
Sky fall**
Skylab (L)**
Slaughter Trail
Sleep
Sleepers
Sleeping Beauty
Sleeping car to desire**
Sleeping city**
Sleeping giant (The)**
Sleepwalker
Sleepy Hollow
Slevin*
Slightly French
Sliver
Slogans
Slow Dancing
Slumdog Millionaire*
Smala (La)
Small Back Room (The)
Small Faces
Small Soldiers
Smash
Smic, smac, smoc
Smile
Smiley Face*
Smith le taciturne
Smoke
Smoking/ No Smoking
Snake Eyes (Brian De Palma, 1997)
Snake Eyes/ Les yeux de serpent (Abel Ferrara, 1993)
Snapper (The)
Snatch (tu braques ou tu raques)
Snobs
Snoopy et les Peanuts**
Snow Cake*
Snow Job/Vingt-huit secondes pour un hold-up
Snow therapy**
Snowbound**
Snowden**
Snowpiercer, le Transperceneige**
So Close to Paradise
So Dark the Night
So Red the Rose
So This is New York
Social network**
Sodome et Gomorrhe (Robert Aldrich, Sergio Leone, 1963)
Sodome et Gomorrhe/Le sixième commandement (Michael Kertesz, 1922)
Sœur de son valet (La)
Sœur Laetizia, voir Dernière tentation (La)
Sœur Sourire*
Sœurs Brontë (Les)
Sœurs d’armes
Sœurs de Gion (Les)
Sœurs de Nishijin (Les)
Sœurs de sang
Sœurs de scène
Sœurs fâchées (Les)*
Sœurs Hamlet (Les)
Sœurs Munekata (Les)
Sœurs Soleil (Les)
Sofie
Soft Fruit
Sogni d’oro
Soie*
Soif (La), voir Fontaine d’Aréthuse (La)
Soif de jeunesse (La)
Soif de l’or (La)
Soif du mal (La)
Soigne ta droite
Soir de noces, voir Sa nuit de noces
60 secondes chrono
Sois belle et tais-toi
Solaris (Steven Soderbergh, 2002)
Soldat (Le)
Soldat bleu (Le)
Soldat Laforêt (Le)*
Soldier’s Story
Sole
Sole Nero (Il)*
Soledad (La)*
Soleil (Le)*
Soleil assassiné (Le)
Soleil trompeur
Soleil a toujours raison (Le)
Soleil au-dessus des nuages (Le)
Soleil brille pour tout le monde (Le)
Soleil de minuit (Le)
Soleil de nuit
Soleil des hyènes
Soleil des voyous (Le)
Soleil en face (Le)
Soleil et les roses (Le)
Soleil levant
Soleil même la nuit (Le)
Soleil noir
Soleil rouge
Soleil se lève aussi (Le)
Soleil se lèvera encore (Le)
Soleil vert
Soleils de l’île de Pâques (Les)
Soliman le Magnifique
Soliste (Le)**
Solitaire*
Solitaire (Le) (Jacques Deray, 1987)
Solitaire (Le) (Michael Mann, 1980)
Solitaire de Fort Humboldt (Le)
Solitaire de l’Ouest (Le)
Solitaire des Rocheuses (Le)**
Solitude
Solitude du coureur de fond (La)
Solo
Solo pour deux
Solo pour une blonde
Solomon Kane**
Solstice*
Sombre
Sombrero
Something for the Birds
Something Like Happiness*
Somewhere**
Somme de toutes les peurs (La)
Sommersby
Son Altesse royale
Son enfant
Son épouse de bureau**
Son frère
Son homme
Son of Dr Jekyll (The)*
Son prénom est Vasfiyé
Sonate à Kreutzer (La)
Sonate d’automne
Sonatine (Mélodie mortelle)
Song of Nevada
Songe d’une nuit d’été (Le) (Max Reinhardt, William Dieterle, 1935)
Songe d’une nuit d’été (Le) (Michael Hoffman, 1999)
Songe d’une nuit d’hiver (Le)*
Songe de la lumière (Le)
Sonhos de Peixe*
Sonnette d’alarme (La)
Sophie et le crime
Sophie Scholl, les derniers jours*
Sorcellerie à travers les ages (La}
Sorcier du ciel (Le)
Sorcier du Rio Grande (Le)
Sorcier noir (Le)**
Sorcière (La) (André Michel, 1955)
Sorcière (La) (Hampe Faustman, 1944)*
Sorcière (La) (Marco Bellocchio, 1987)
Sorcière blanche (La)
Sorcière sanglant e (La}
Sorcières (Les)
Sorcières d’Eastwick (Les)
Sorcières de Salem (Les)
Sorcières de Zugarramurdi (Les)**
Sorcières du bord du lac (Les)
Sorciers de la guerre (Les)
Sorgho rouge (Le)
Sortez des rangs
Sortie des usines lumière (La)
Sortilège du scorpion de Jade (Le)
Sortilèges
SOS 103
SOS fantômes
SOS fantômes (Feig)**
SOS iceberg
SOS Noronha
SOS pacific**
SOS Scot/and Yard
Soubresaut dans un cercueil
Soucoupes volantes attaquent (Les)
Soudain l’été dernier
Soudain les monstres
Soudaine richesse des pauvres gens de Kombach (La)
Soudan
Souffle* (Ki-Duck)
Souffle (Le) (Odoul)
Souffle (Le)** (Kott)
Souffle au cœur (Le)
Souffle de la liberté
Souffle de la tempête (Le)
Souffle de la violence (Le)
Souffle sauvage (Le)
Souffleur (Le)*
Soul of a Man (The)
Soule (La)
Soulèvement en Arizona**
Soulier de satin (Le)
Souliers de saint Pierre (Les)
Sounder
Soupçons (Alfred Hitchcock, 1941)
Soupçons (Pierre Billon, 1956)
Soupe à la grimace
Soupe au canard
Soupe au lait
Soupe aux choux (La)
Soupe froide (La)
Souper (Le)
Soupirant (Le)
Source (La)
Source du feu (La), voir She
Source thermale d’Akitsu (La)*
Sources des femmes**
Souricière (La)
Sourire (Le)
Sourire de ma mère (Le)
Sourire de Mona Lisa (Le)
Sourires d’une nuit d’été
Souris (La)*
Souris grises (Les)
Souris qui rugissait (La)
Souris sur la lune (La)
Sous les nuages
Sous deux drapeaux
Sous dix drapeaux**
Sous la peau de la ville*
Sous la rafale
Sous le ciel bleu d’Hawaii
Sous le ciel de Provence
Sous le ciel de Paris
Sous le plus grand chapiteau du monde
Sous le plus petit chapiteau du monde**
Sous le regard des étoiles
Sous le sable
Sous le signe de Monte-Cristo
Sous le signe de Rome
Sous le signe du scorpion
Sous le signe du taureau
Sous le soleil de Satan
Sous les jupes des filles**
Sous les ponts
Sous les ponts de New York
Sous les toits de Paris
Sous les verrous
Sous les yeux d’Occident/Razumov
Sous surveillance**
Sous-doués (Les)
Sous-marin jaune (Le)
Sous-marin de l’apocalypse (Le)
Sous-marin mystérieux (Le)
Sous-marins à l’Ouest
Sous-sol de la peur (Le)
Sous-sols**
South Pacifie
Southeland Tales*
Souvarov
Souvenir de vos lèvres (Le)
Souvenir*
Souvenirs (Les)**
Souvenirs d’en France
Souvenirs perdus
Souvenirs, souvenirs
Souviens-toi de moi
Souviens-toi.. l’été dernier
Soviet (Le)/La revanche
Soyez sympas, rembobinez*
Space Cowboys
Space Movie : La menace fantoche*
Sparrow*
Spartacus (Riccardo Freda, 1952)
Spartacus (Stanley Knbrick, 1960)
Spartatouille*
Speaking Parts
Spécial police
Spéciale première
Spécialiste (Le)
Spécialistes (Les)
Spectatrice (La)*
Spectre (Sam Mendes)**
Spectre (Lommel)
Spectre du chat (Le)
Spectre du docteur Hichcock (Le)
Spectre de Frankenstein (Le)
Spectre maudit (Le)*
Speed
Speed Racer*
Speedy Gonzales
Spendthrift
Spetters
Sphère
Sphinx
Spider
Spider-Man
Spider-Man 3*
Spinal Tap
Spirit (The)*
Spitfire**
Splash
Splendeur des Amberson (La)
Splendor
Split Wide Open
Sport des filles**
Sport favori de l’homme (Le)
Sportif par amour
Sposa non puo attendere (La)/ La mariée ne peut attendre
Spotlight**
Spring breakers**
Spy**
Spy Game
Spy Kids
Spy smasher**
Squale (La)
Square (The)*
Square (The) (Ostlund)
Squaw Man (The)
SS frappent la nuit (Les)
Sssnake
St. Louis Kid (The)*
Stade de Wimbledon (Le)
Stage Beauty*
Stage Struck
Stalag 17
Stalingrad (Jean-Jacques Annaud, 2000)
Stalingrad (Joseph Vilsmaier, 1992)
Stalker
Stan boxeur
Stan the Flasher*
Stand by Me/Compte sur moi
Stand by
Stanley et Iris
Stanley et Livingstone
Star
Star (The)
Star 80
Star Trek Generations
Star Trek II : La colère de Khan
Star Trek III : Ala recherche de Spock
Star Trek in Darkness**
Star Trek IV : Retour sur Terre
Star Trek sans limites**
Star Trek VI : Terre inconnue
Star Trek V : L’ultime frontière
Star Trek : Insurrection
Star Trek : Le film
Star Trek : Nemesis
Star Trek : Premier contact
Star Trek*
Star Wars voir Guerre des étoiles
Star Wars : le réveil de la force**
Star Wars épisode III : La Revanche des Sith*
Star Wars : The Clone Wars*
Stardust
Stardust Memories
Stardust, le mystère de l’étoile*
Starfighter
Stargate, la porte des étoiles
Starman
Stars et truands, voir Get Shorty
Stars in My Crown
Starship Troopers
Starsky & Hutch
Station Terminus
Station 3 ultra secret
Station Agent (The)
Statu e en or massif (La)
Statues meurent aussi (Les)
Stavisky…
Stay Hungry
Staying Alive
Staying Together
Stazione (La)/ Le chef de gare
Steamboat Round the Bend
Steamboy
Steaming
Stella (Sylvie Verheyde, 2008)*
Stella (Laurent Heynemann, 1983)
Stella Dallas
Stella Dallas (Le sublime sacrifice de)
Stella Days**
Stella, femme libre
Stendhal Syndrome
Stephen
Stereo
Steve Jobs**
Stick, le justicier de Miami
Stigmata
Still Life*
Still Walking*
Stingaree
Stoker**
Stolen Holiday
Stone**
Storia (La)
stories
Storm
Storm Boy
Stormy Monday/ Un lundi trouble
Stormy Weather
Story of Joanna (The)
Story of Mankind (The)
Story Time*
Storyville
Strada (La)
Strada Blues
Strada lunga un anno (La)
Stradivarius
Strange Bargain
Strange Days
Strange Death of Adolf Hitler (The)
Strange Fascination
Strange Illusion
Strange Impersonation
Stranger on Horseback
Stranger on the Third Floor
Stranger than Paradise
Stranger’s Return (The)
Strangers in the Night
Strangers Kiss
Strategic Air Command
Stratégie de l’araignée (La)
Stratégie de l’escargot (La)
Stratégie Ender (La)**
Strawberry Blonde (The)
Strawberry Roan (The)
Streamers
Street of Chance
Street Scenes
Street Trash
Stress
Stress es tres tres
Strickly criminal**
Strictement personnel
Strip-teaseuseeffarouchée (La)
Striptease
Stromboli
Struggle (The)
Stuart little
Stukas
Stupéfiants*
Stupeur et tremblements
Stützen der Gesellschaft*
Substitute (The)*
Suburra**
Subway
Succès à tout prix (Le)
Sucre (Le)
Sucre amer
Sud (Le)
Sudden Danger*
Sue perdue dans Manhattan
Sueur des palmiers (La)
Sueur froide dans la nuit
Sueur sur la peau (La)
Sueurs froides
Suez
Suffragettes (Les)**
Sugar Colt
Sugar Daddies
Sugarfoot
Sugarland Express
Suicide Kings
Suicide squad**
Suicidez-moi docteur
Suis-je un criminel ?
Suite française**
Suivez cet avion
Suivez cet homme
Suivez-moi jeune homme
Sujata
Sully**
Sultane
Sultane de l’amour (La)
Sultans (Les)
Summer in the City
Summer of Sam
Summer**
Sumurun
Sunburn/Coup de soleil
Sunchaser
Sunday
Sunset song**
Sunshine cleaning**
Sunshine*
Sup’ de fric
Super**
Super 8
Super 8**
Superargo contre Diabolicus
Supercondriaque**
Supergirl
Superman (Spencer Benett, Thomas Carr, 1948)
Superman (Richard Donner, 1978)
Superman contre l’invasion des martiens**
Superman II : L’aventure continue
Superman III
Superman IV
Superman Returns*
Superstar**
Suprême aveu**
Sur (El)
Sur l’avenue*
Sur la piste de l’Oregon
Sur la piste de la grande caravane
Sur la piste de la mort
Sur la piste des Apaches
Sur la piste des Comanches
Sur la piste des Mohawks
Sur la piste des vigilants
Sur la piste du Marsupilami**
Sur la piste du rhinocéros blanc
Sur la route de Madison
Sur la route de Nairobi
Sur la terre des dinosaures**
Sur la trace d’Igor Rizzi*
Sur la trace du crime
Sur la trace du serpent
Sur le banc
Sur le bout des doigts
Sur le chemin de l’école**
Sur le fil du rasoir
Sur le pavé de Berlin
Sur le plancher des vaches
Sur le pont des soupirs
Sur le territoire des Comanches
Sur le velours
Sur les ailes de la danse
Sur les pointes
Sur les quais
Sur les terres fertiles
Sur mes lèvres
Sur un air de Charleston*
Sur un arbre perché
Surcouf le tigre des sept mers
Sure Fire
Surexposé
Surprise
Surprise du chef (La)
Surprise Party*
Surprises de l’amour (Les)**
Surprises de la radio (Les)
Surprises de la TSF (Les)
Surrender
Sursis (Le)*
Sursis pour un vivant
Sursis pour un espion
Surveillance*
Survivance*
Survivant (Le)
Survivant d’un monde parallèle (Le)
Survivant des monts lointains (Le)
Survivants (Les)**
Survivants de l’infini (Les)
Survivants de la fin du monde (Les)
Surviving Desire
Surviving Picasso
Susan a un plan
Susan Stade
Susana la perverse
Sushi-sushi
Susie et les Baker Boys
Suspect**
Suspect (Le)
Suspects (Les) (Jean Dréville, 1957)
Suspects (Les) (Michel Wyn, 1974)
Suspect dangereux
Suspect idéal (Le)
Suspect Zero*
Suspicion (David Bailey, 1999)
Suspicion (Stephen Hopkins, 1957)
Suspicious River
Suspiria
Suzaku
Suzanne* (Candas)
Suzanne** (Quillevere)
Suzanne découche
Suzanne et ses brigands
Suzanne et ses idées
Suzy… dis-moi oui !
Svengali
Swedenshielms (Les)**
Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street*
Sweet Charity
Sweet Movie
Sweet Degeneration
Sweet Dreams
Sweet November
Sweet Savage
Sweet Sixteen
Sweet Valentine**
Sweetie
Swimmer (The)
Swimming Pool
Swimming with Sharks*
Swing
Swing Circus
Swing Romance
Switch**
Swoon
Sword of d’Artagnan (The)
Sylvester/Gros minet
Sylvia Scarlett
Sylvie et le fantôme
Sympathy for Mr Vengeance
Symphonie d’une vie
Symphonie des brigands (La)
Symphonie des héros (La)
Symphonie fantastique (La)
Symphonie inachevée (La)
Symphonie loufoque
Symphonie magique
Symphonie nuptiale/ Mariage de prince
Symphonie pastorale (La)
Symphonie pour un massacre
Syndicat du crime
Syndicat du crime (Le)
Syndicat du crime 3
Syndicat du meurtre
Syndrome asthénique (Le)
Syndrome chinois (Le)
Syndromes and a Century*
Syngué sabour : pierre de patience**
Syriana*
System (The)**

T.A.G., le jeu de l’assassinat


T’as pas cent balles ?
T’empêches tout le monde de dormir
T’es fou Jerryl*
T’es heureuse ? Moi, toujours…
Ta dona
Table aux crevés (La)
Table tournante (La)*
Tableau (Le)**
Tableau ferraille
Tableau noir (Le)
Tables séparées
Tabor le Grand*
Tabou (Gones)**
Tabou (Murnau, 1931)
Tabou (Nagisa Oshima, 1999)
Tabusse
Tachiguishi Retsuden*
Taikoun
Tailleur d’Ulm (Le)
Tailleur de Panama (Le)
Tais-toi*
Taj Mahal**
Take Me to Town
Take Shelter**
Taken*
Taken 2**
Taken 3**
Takers**
Taking Lives/Destins violés
Taking off
Taking Sides/ Le cas Furtwiingler
Taklub**
Tale of tales**
Talent de mes amis**
Talentueux monsieur Ripley (Le)
Tales from the Gimli Hospital*
Talion (Le)
Talisman de grand-mère (Le)
Talk Radio
Talons aiguilles
Tam-tam
Tamango
Tamara Drewe**
Tamara*
Tambour (Le)
Tambour de Choma (Le)
Tambours de la guerre (Les)
Tampon du capiston (Le)
Tampopo
Tan de repente
Tandem
Tang, le onzième
Tanganyka
Tanger
Tango (Carlos Saura, 1997)
Tango (Patrice Leconte, 1992)
Tango argentino
Tango de Satan (Le)
Tango des Rashevski (Le)
Tango et cash
Tangos, l’exil de Gardel
Tangsir
Tanguy
Tanière des brigands (La)*
Tanks arrivent (Les)
Tanna
Tant qu’il y aura des femmes (Didier Kaminka, 1987)
Tant qu’il y aura des hommes
Tant qu’il y aura des femmes (Edmond T. Gréville, 1955)
Tant qu’on a la santé
Tanta agua**
Tante Hilda**
Tante Julia et le scribouillard
Tante Zita
Tanzerin von sans souci**
Tapage nocturne
Taps
Tarakanova
Taram et le chaudron magique
Tarantula
Taras bulba (Jack Lee Thompson, 1962)
Tarass boulba (Alexis Granowsky, 1936)
Tarawa, tête de pont
Target
Target (Dowling)**
Targets/ La cible
Tartares (Les)
Tartarin de Tarascon (Francis Blanche, 1962)
Tartarin de Tarascon (Raymond Bernard, 1934)
Tartarin sur les Alpes
Tartuffe (Le) (Gérard Depardieu, 1984)
Tartuffe (Murnau, 1925)
Tarzan
Tarzan (Klooss)**
Tarzan aux Indes
Tarzan chez les singes
Tarzan chez les Soukoulous
Tarzan défenseur de la jungle
Tarzan et l’enfant de la jungle
Tarzan et la belle esclave
Tarzan et la chasseresse
Tarzan et la déesse verte
Tarzan et la diablesse
Tarzan et la femme léopard
Tarzan et la fontaine magique
Tarzan et la reine de la jungle
Tarzan et la révolte de la jungle
Tarzan et le jaguar maudit
Tarzan et le lion d’or
Tarzan et le safari perdu
Tarzan et les amazones
Tarzan et les sirènes
Tarzan et sa compagne
Tarzan l’homme singe (W.S. Van Dyke, 1932)
Tarzan l’homme-singe (John Derek, 1981)
Tarzan l’homme-singe (Joseph Newman, 1959)
Tarzan l’intrépide
Tarzan l’invincible/Les nouvelles aventures de Tarzan
Tarzan le magnifique
Tarzan s’évade
Tarzan trouve un fils
Tarzan, la cité perdue
Tarzoon, la honte de la jungle
Tasio
Taste of Tea (The)*
Tatarak**
Tatie Danielle
Tatouage (Johannes Schaaf, 1967)
Tatouage (Yasuzo Masumura, 1966)
Tatoué (Le)
Tattered Dress (The)
Taularde (La)**
Taupe (La)**
Taurus
Taverne de l’enfer (La)
Taverne de l’irlandais (La)
Taverne de la folie (La)
Taverne de la Jamaïque (La)/ L’auberge de la Jamaïque
Taverne de La Nouvelle-Orléans (La)
Taverne des révoltés (La)
Taverne du Cheval Rouge (La)
Taverne du Poisson Couronné (La)
Taxandria
Taxi 1 et 2
Taxi 3
Taxi 4*
Taxi Blues
Taxi de nuit (Carlos Saura, 1998)
Taxi de nuit (Serge Leroy, 1993)
Taxi Driver
Taxi, roulotte et corrida
Taxi Teheran**
Taxidermie*
Taxie
Taza, fils de Cochise
Tchao pantin
Tchapaiev
Te quiero
Te souviens-tu de Dolly Bell ?
Teatro di guerra
Teckel (Le)**
Ted 2**
Ted**
Teeth*
Tehilim*
Tel père, tel fils**
Téléphone rose (Le)
Téléphone rouge (Le)*
Téléphone sonne toujours deux fois (Le)
Telle est la vie
Tellement proches*
Téméraires (Les)
Témoin (Le) (Jean-Pierre Mocky, 1978)
Témoin (Le) (Pietro Germi, 1947)*
Témoin à abattre (Le)
Témoin à charge
Témoin de ce meurtre
Témoin de la dernière heure (Le)
Témoin de minuit (Le)
Témoin doit être assassiné (Le)
Témoin du mal (Le)
Témoin du marié (Le)
Témoin du troisième jour (Le)
Témoin gênant à supprimer d’urgence, voir Rent a Cop
Témoin indésirable
Témoin muet
Témoins (Les) (André Téchiné, 2007)*
Témoins (Les) (Brian Gilbert, 2003)
Tempête
Tempête (La)
Tempête à Washington
Tempête dans une tasse de thé**
Tempête sur l’Asie
Tempête sur la colline
Tempête sur le Texas
Temple d’or (Le)
Temple de l’éléphant blanc (Le)
Temple du dieu Soleil (Le)*
Tempo di Roma*
Temporada de patos*
Temps d’aimer (Le)*
Temps d’aimer et le temps de mourir (Le)
Temps d’un week-end (Le)
Temps de chien
Temps de l’amour (Le)
Temps de l’innocence (Le)
Temps de l’aventure (Le)**
Temps de la colère (Le)
Temps de la peur (Le)
Temps de mourir (Le) (André Farwagi, 1969)
Temps de mourir {Le) (Arturo Ripstein, 1965)
Temps de vivre (Le)
Temps des adieux (Le)*
Temps des amants (Le)
Temps des aveux (Le)**
Temps des cerises (Le)
Temps des Gitans (Le)
Temps des miracles (Le)
Temps des œufs durs (Le)
Temps des porte-plumes (Le)*
Temps du châtiment (Le)
Temps du ghetto (Le)
Temps du loup (Le)
Temps modernes (Les)
Temps qu’il reste (Le)*
Temps qui changent (Les)
Temps qui reste (Le)*
Temps reel*
Temps retrouvé (Le)
Temps sans pitié
Temps sont durs pour Dracula (Les)
Temps sont durs pour les vampires (Les)
Temps suspendu (Le)
Ten
Ten Gentlemen from West Point
Tender Mercies/ Tendre bonheur
Tendre ennemie (La)
Tendre est la nuit
Tendre piège (Le)
Tendre poulet
Tendre voyou
Tendrement vache
Tendres passions
Tendres**
Tendresse
Tendresse des loups (La)
Ténèbres
Tenja*
Tennessee Johnson
Tension
Tension à Rock City
Tentation
Tentation d’Isabelle (La)
Tentation de Barbizon (La)
Tentation de l’innocence (La)
Tentation de Vénus (La)
Tentations de Marianne (Les)
Tentatrice (La)
Tente de cirque (La)
Tente rouge (La)
Tenue correcte exigée
Tenue de soirée
Tequila sunrise
Teresa
Thérèse Desqueyroux (Miller)**
Terje vigen
Terminal (Le)
Terminal Velocity
Terminator
Terminator 2
Terminator 3, le soulèvement des machines
Terminator : Genesys**
Terminator Renaissance*
Terminus paradis
Terrain miné*
Terrain vague
Terrasse (La)
Terrasses (les)**
Terre (La) (Alexandre Dovjenko, 1930)
Terre (La) (André Antoine, 1921)
Terre (La) (Youssef Chahine, 1957)
Terre a tremblé (La)**
Terre battue**
Terre brûlée
Terre contre satellite
Terre d’Espagne
Terre damnée
Terre de feu
Terre de la grande promesse (La)
Terre de violence**
Terre de volupté
Terre des hommes rouges (La)*
Terre des pharaons (La)
Terre en transe
Terre éphémère**
Terre et cendre*
Terre lointaine
Terre promise
Terre qui flambe (La)
Terre qui meurt (La)
Terre sans pain
Terre sans pardon
Terre tremble (La)
Terre, champ de bataille
Terreur à l’hôpital central
Terreur à l’Ouest (André De Toth, 1954)
Terreur à l’Ouest (Lloyd Bacon, 1939)
Terreur à Shanghai
Terreur aveugle
Terreur cannibale
Terreur.com
Terreur dans la nuit
Terreur dans la vallée
Terreur dans le Shanghai Express
Terreur de ces dames (La)
Terreur des barbares (La)*
Terreur des gladiateurs (La)
Terreur des morts-vivants (La)
Terreur des sans-loi (La)*
Terreur sur la ligne (Fred Walton, 1979)
Terreur sur la ligne (Simon West, 2005)*
Terreur sur le Britannic
Territoire des autres (Le)
Territoire des loups (Le)**
Terror (The)/L’halluciné
Terror in a Texas Town
Terror of Tiny Town (The)
Terroriste (L e} (Nader Gala !, 1994)
Terroriste (Le) (Gianfranco De Rosio, 1964)
Tesis
Tess
Tess au pays des tempêtes**
Tessa, la nymphe au cœur fidèle
Testament d’Orphée (Le)
Testament de Monte-Cristo (Le)
Testament du docteur Cordelier (Le)
Testament du docteur Mabuse (Le) (Klinger)**
Testament du Dr Mabuse (Le)
Testament du soir (Le)
Tête à claques
Tête baissée**
Tête blonde
Tête brûlée
Tête contre les murs (La)
Tête d’or et tête de bois/L’homme du Missouri
Tête d’un homme (La)
Tête dans le carton à chapeaux (La)
Tête dans le sac (La)
Tête de maman (La)*
Tête de Normande Saint-Onge (La)
Tête de turc**
Tête du client (La)
Tête du tyran (La)*
Tête en friche**
Tête folle
Tête haute**
Tête-à-tête sur l’oreiller
Têtes brûlées
Têtes coupées
Têtes de l’emploi (Les)**
Têtes de pioche
Têtes vides cherchent coffre plein
Tetro*
Texan (The)
Texans (The)
Texas
Texas nous voilà
Texas Rangers (Karlson)**
Texican (The)**
Textiles (Les)
That Certain Thing
That Cold Day in the Park
That Thing You Do I
That woman opposite**
That’s Life
Thé à la menthe (Le)
Thé au harem d’Archimède (Le)
Thé d’Ania (Le)*
The End**
Thé et sympathie
Théâtre de monsieur et madame Kabal (Le)
Théâtre de sang
Their Purple Moment
Thelma et Louise
Thème (Le)
Themroc
Theodora devient folle
Théodora, impératrice de Byzance
Théodore et Cie
Théorème
Théorie des dominos (La)
There Will Be Blood*
Thérèse
Thérèse Desqueyroux (Franju)
Thérèse Desqueyroux (Miller)
Thérèse Étienne
Thérèse Martin
Thérèse Raquin
Thésée et le Minotaure*
They call it sin**
They Go Boom
They Had to See Paris
They rode west**
Thing (The)
Thirst, ceci est mon sang*
Thirteen
Thirteen ghosts**
Thirteen hours**
Thirteenth Chair (The)
Thirteenth Letter (The)
Thirty-two Short Films about Glenn Gould
This is England*
This is Korea
This is the Army
This Man’s Navy
This must be the place**
Thomas
Thomas Crown
Thomas est amoureux
Thomas Garner
Thomas l’imposteur
Thor**
Threat (The)
Three days to kill**
Tree steps to Heaven
Three Strangers
Threeb**
Thruth : le prix de la vérité**
Thunder rock**
Thunderbirds
Thunderhoof
THX 1138
Tick… Tick… Tick… Et la violence explosa
Tickets*
Tideland*
Tiens bon la rampe Jerry
Tiens ton foulard, Tatiana
Tieta do Brazil
Tigerland
Tigre (El)
Tigre aime la chair fraîche (Le}
Tigre de Colombo (Le)
Tigre du Bengale (Le) (Richard Eichberg, 1937)
Tigre du Bengale (Le)/Le tombeau hindou (Fritz Lang, 1959)
Tigre du ciel (Le) (Gordon Douglas, 1955)
Tigre du ciel (Le) (Jack Gold, 1976)
Tigre et dragon
Tigre et la neige (Le)*
Tigre se parfume à la dynamite (Le)
Tigre vert (Le)*
Tigres volants (Les)
Tigresse (La)
Tih minh
Tilaï
Tim**
Timbuktu
Timbuktu**
Time Code
Time out**
Time to Kill
Time*
Timecop
Timerider
Tin Men/Les filous
Tintin et le lac aux requins
Tintin et le mystère de la Toison d’or
Tintin et les oranges bleues
Tip top**
Tir à vue
Tir groupé
Tiré à part
Tire-au-flanc
Tire-au-flanc 62
Tirésia
Tireur d’élite
Tirez la langue mademoiselle**
Tirez sur le pianiste
Tisa, mon amour
Titanic (Herbert Selpin, Werner Klinger, 1942)
Titanic (James Cameron, 1997)
Titanic (Jean Negulesco, 1953)
Titans (Les)
Titin des Martigues
Tito et moi
Titus
To Be or Not to Be, voir Jeux dangereux
To Rome with love**
Toa
Tobie est un ange
Toboggan
Toboggan de la mort (Le)
Tobrouk, commando pour l’enfer
Todo modo
Together Alone
Toi et moi*
Toi que j’adore
Toi, le venin
Toile d’araignée (La) (Stuart Rosenberg, 1975)
Toile d’araignée (La) (Vincente Minelli, 1955)
Toilettes du pape (Les)*
Toison d’or (La)
Toit (Le)
Toits de Paris (Les)*
Tokijiro kutsukake
Tokyo décadence
Tokyo Eyes
Tokyo Joe
Tokyo Kyodai
Tokyo sonata*
Tokyo-ga
Tokyo !*
Tol’able David
Tolérance
Tolérance zéro
Tolstoï**
Tom à la ferme**
Toni Erdmann**
Tom est tout seul
Tom et Jerry
Tom et Jerry, le film
Tom et Lola
Tom Horn
Tom Jones/ Entre l’alcôve et la potence
Tomahawk
Tomahawk Trail
Tombe de Ligeia (La)
Tombé du ciel
Tombe les filles et tais-toi !
Tombeau (Le)
Tombeau des lucioles (Le)
Tombeau hindou (Le), voir Tigre du Bengale (Le)
Tombés du ciel
Tombeur (Le)
Tombeur de ces dames (Le)
Tombeur de ces demoiselles (Le)
Tombolo paradiso nero**
Tomboy**
Tombstone
Tombstone : The Town Too Tough to Die*
Tommy
Ton cor est à toi
Ton heure a sonné
Tondelayo
Toni
Tonight We Sing
Tonischka/Tony-la-Potence
Tonka
Tonnelier (Le)
Tonnerre apache
Tonnerre de Dieu (Le)
Tonnerre de feu
Tonnerre sous les tropiques*
Tonnerre sur l’Arizona
Tonnerre sur l’océan Indien
Tonnerre sur le Pacifique
Tonnerre sur le temple
Tonnerre sur Malte
Tonnerre sur Timberland
Tonnerres lointains
Tontons farceurs (Les)
Tontons flingueurs (Les)
Tony Rome est dangereux
Tony-la-Potence, voir Tonischka
Too Much !!
Too Much Flesh
Too much Johnson**
Toolbox Murders*
Tootsie
Top Gun (Scott)
Top gun (Nazarro)**
Top Hat, voir Danseur du dessus (Le)
Top secret (Blake Edwards, 1974)
Top secret (Jim Abrahams, David Zucker, Jerry Zucker, 1984)
Topaze (Louis Gasnier, 1932)
Topaze(Marcel Pagnol, 1950)
Topkapi
Topo (El)
Topsy-turvy
Tora ! Tora ! Tora !
Torch Song Trilogy
Toreros
Torgus
Torn avara
Tornade (Allan Dwan, 1954)
Tornade (William Dieterle, 1937)
Tornade sur la ville
Tornado a casa
Toro
Torpilles sous l’Atlantique
Torremolinos 73*
Torrent (Le)
Torrents
Torrents d’amour, voir Love Streams
Torrid Zone*
Torticola contre Frankensberg
Tortilla Flat
Tortillard pour Titfield
Tortue rouge (La)**
Tortue sur le dos (La)
Tortues Ninja (Les)
Tortues volent aussi (Les)*
Torture (La)
Torture par l’espérance (La), voir Conte cruel
Tosca
Tosca (La)
Toscanini
Tôt ou tard
Total Balalaïka Show
Total Khéops
Total Recall (Verhoeven)
Total Recall (Wiseman)**
Total Western**
Totale (La)
Toto
Toto apôtre et martyr
Toto le héros
Toto le moko
Toto qui vécut deux fois*
Toubab bi
Toubib (Le)
Toubib or not toubib
Touch
Touch of Zen
Touche pas à la femme blanche
Touché !
Touchez pas au grisbi
Touchez pas aux blondes*
Tough Enough
Toujours seuls
Toujours vingt ans*
Tour blanche (La)**
Tour de France**
Tour de Londres (La)
Tour de Nesle (La) (Abel Gance, 1954)
Tour de Nesle (La) (François Legrand, 1969)
Tour de Nesle (La) (Gaston Roudès, 1937)
Tour des ambitieux (La)
Tour du monde de Sadko (Le), voir Sadko
Tour du monde en 80 jours (Le) (Franck Coraci, 2004)
Tour du monde en 80 jours (Le) (Michael Anderson, 1956)
Tour infernale (La)
Tour Montparnasse infernale (La)
Toura, déesse de la jungle
Tourbillon de la danse (Le)
Tourbillon de Paris (Le)
Touristes ? oh yes !*
Tourmente (La)
Tourments (Alf Sjoberg, 1944)
Tourments (Jacques Daniel-Norman, 1953)
Tourments (Karel Kachyna, 1961)
Tourments/El (Luis Buiiuel, 1952)
Tournage dans un jardin anglais*
Tournant de la vie (Le)
Tournant décisif (Le)
Tournée (La)**
Tourneuse de pages (La)*
Tournez la clef doucement**
Tournoi (Le) (Namer)**
Tournoi (Le) / Le tournoi dans la cité
Tous à l’Ouest : une aventure de Lucky Luke*
Tous en scène
Tous les autres s’appellent Ali
Tous les biens de la Terre
Tous les chats sont gris**
Tous les chemins mènent à Rome
Tous les deux**
Tous les hommes sont des romans**
Tous les jours dimanche
Tous les matins du monde
Tous les soleils**
Tous peuvent me tuer
Tout ça ne vaut pas l’amour
Tout ça… pour ça !
Tout ce que le ciel permet
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le
demander
Tout de suite maintenant**
Tout doit disparaître
Tout en haut du monde**
Tout est à vendre
Tout est calme
Tout feu tout flamme
Tout ira bien*
Tout l’or du ciel
Tout l’or du monde
Tout le monde chante (Edwin Marin, 1938)
Tout le monde chante (Richard Wharf, 1947)
Tout le monde dit I Love You
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes
Tout le monde peut se tromper
Tout le plaisir est pour moi
Tout nouveau testament (Le)**
Tout ou rien
Tout peut arriver (Meyers)
Tout peut arriver (Labro)**
Tout pour l’amour
Tout pour l’oseille
Tout pour plaire*
Tout près de Satan
Tout sur ma mère
Tout tout de suite**
Tout va bien
Tout va bien**
Tout va bien7 on s’en va
Tout va très bien madame la marquise
Tout, tout de suite
Toute à toi
Toute la beauté du monde*
Toute la famille travaille
Toute la mémoire du monde
Toute la vérité
Toute la ville accuse
Toute la ville danse
Toute la ville en parle
Toute la ville est coupable
Toute nudité sera châtiée
Toute première fois (La)**
Toute une nuit
Toute une vie (Claude Lelouch, 1974)
Toute une vie (Gustav Ucicky, 1940)
Toutes les filles sont folles
Toutes nos envies**
Toutes peines confondues
Toutes ses femmes
Toutes voiles sur Java
Tovarich (Anatole Litvak, 1937)
Tovaritch (Jacques Deval, 1935)
Tower of London (The)
Toxi
Toxic Affair
Toy Boy**
Toy Story
Toy Story 2
Toy Tiger**
Toys*
Tracassin ou les plaisirs de la ville (Le)
Trace (La)
Traces de sang
Track of the Cat
Trader
Trader Horn (Reza Badiyi, 1973)
Trader Horn/Horn le trafiquant (W.S. Van Dyke, 1929-1931)
Tradition de minuit (La)
Traffic
Trafic
Trafic à La Havane
Trafic à Saigon
Trafic d’hommes
Trafic en haute mer
Trafico
Trafiquants d’hommes (Les)
Trafiquants de Dunbar (Les)
Trafiquants de la nuit (Les)
Tragédie d’un homme ridicule (La)
Tragédie de Carmen (La)
Tragédie de la mine (La)
Tragédie de mers el-Kebir (La)
Tragédie du Japon (La)
Tragédie foraine
Tragédie impériale (La)
Tragique décision
Tragique rendez-vous
Trahison (La)*
Trahison à Athènes
Trahison du capitaine Porter (La)
Trahison se paie cash (La)
Trahison sur commande
Trahison*
Trahison**
Trahisons conjugales
Train (Le) (John Frankenheimer, 1964)
Train (Le) (Pierre Granier-Deferre, 1973)
Train bondé (Le}
Train d’enfer (Cyril C. Endfield, 1957)
Train d’enfer (Gilles Grangier, 1965)*
Train d’enfer (Roger Hanin, 1984)
Train de 16 h 50 (Le)
Train de 8 h 47 (Le)
Train de luxe
Train de nuit (Diao Yi Nan, 2007)*
Train de nuit (Jerzy Kawalerowicz, 1959)
Train de nuit pour Munich
Train de plaisir
Train de vie
Train des épouvantes (Le)
Train des suicidés (Le)
Train mongol (Le)
Train of Dreams/ Rêves en cage
Train populaire
Train pour Venise (Le)
Train sijJ[era trois fois (Le)
Train, amour et crustacés
Training Day
Trains étroitement surveillés
Trainspotting
Traité de bave et d’éternité
Traite des blanches (La)*
Traitement de choc
Traître (Le)
Traître du Far West
Traître du Texas (Le)
Traître sur commande
Traîtres (Les)
Trance**
Tranches de vie
Trans-Europ-Express
Transamerica Express
Transamerica*
Transe*
Transformers*
Transformers : l’âge de l’extinction**
Transformers 2 : La revanche*
Transformers 3 : la face cachée de la lune**
Transfuge (Le)
Transit
Transit Palace
Transporteur (Le)*
Transporteur 2 (Le)*
Transporteur 3 (Le)*
Transporteur (le) : l’héritage**
Transylvania*
Trapèze
Traque (La)
Traqué
Traqué (Le)
Traque au sommet, voir Cliffhanger
Traque infernale (La)**
Traqué dans Chicago
Traque sur Internet
Traqué dans la sierra
Traqué par Scotland Yard*
Traquée (Richard Wallace, 1947)
Traquée (Ridley Scott, 1987)
Traquenard
Traquenard (Le)
Traqués par la Gestapo
Trash
Trasvolata di balbo in America (La)
Trauma
Travail au noir
Travail d’Arabe
Travailleurs du chapeau (Les)
Travaux d’Hercule (Les)
Travaux*
Travelling avant
Traversée (La)
Traversée de Paris (La)
Traversons la Manche
Travestie (La)
Traviata (La)
Treasure of Lost Canyon
Trecento della settima (1)
Tree of life (The)**
Trèfle à cinq feuilles (Le)
Treize (Les)
Treize à table
13 femmes**
13 fantômes (Les)
Treize fiancées de Fu Manchu (Les)
13 French Street
13 jours
Treize jours en France
Treize rue Madeleine
Treize Tzameti*
Treizième guerrier (Le)
Treizième heure (La)*
Tremblement de terre
Trenk le téméraire
Treno crociato (Il)
30 ans
35 rhums*
Trente et quarante
38 témoins**
Trente jours de nuit*
Trente minutes de sursis
Trente minutes maximum**
Trente secondes sur Tokyo
Trente-neuf marches (Les) (Alfred Hitchcock, 1935)
Trente-neuf marches (Les) (Ralph Thomas, 1958)
Trente-neuf marches (Les) (Ray Don Sharp Bemard, 1978)
Trente-six heures avant le débarquement
36, Chowringee Lane
36 fillette
36 quais des Orfèvres
36 vues du pic de Saint-Loup*
Très bien, merci*
Très, très grande entreprise (La)*
Trésor*
Trésor (Le) (Pabst, 1923)
Trésor (Le) (Lester James Perles, 1970)
Trésor d’Arne (Le)
Trésor de Cantenac (Le)
Trésor de la montagne sacrée (Le)
Trésor de la Sierra Madre (Le)
Trésor de Pancho Villa (Le)
Trésor de Tarzan (Le)
Trésor des Caraïbes (Le)
Trésor des collines rouges**
Trésor des îles Chiennes (Le)
Trésor des montagnes bleues (Le)*
Trésor des Pieds-Nickelés (Le)
Trésor des sept collines (Le)
Trésor du Guatemala (Le)
Trésor du lac d’Argent (Le)*
Trésor du pendu (Le)
Trial and Error, voir Dock Brie/ (The)*
Triangle de feu (Le)
Tribulations d’un Chinois en Chine (Les)
Tribulations de Balthasar Kober (Les)
Triche (La)
Tricheurs
Tricheurs (Les)
Tricheuse
Tricoche et Cacolet
Tricorne (Le)
Trilogie de Bill Douglas (La)**
Trinita ne pardonne pas, voir Dieu pardonne, moi pas
Trinita va tout casser, voir Colline des bottes (La)
Trio
Trio infernal (Le)
Triomphe
Triomphe d’un homme nommé Cheval (Le)
Triomphe de Buffalo Bill (Le)
Triomphe de Bulldog Drummond**
Triomphe de la jeunesse (Le), voir Loi du Lynch (La)
Triomphe de la volonté (Le)
Triomphe de Michel Strogoff (Le)
Triomphe de Tarzan (Le)
Trip {The)
Tripes au soleil (Les)
Triple agent
Triple écho
Triple neuf**
Triplettes de Belleville (Les)
Triplex
Tripoli
Triporteur (Le)
Trishna**
Tristan
Tristan et Yseult (Kevin Reynolds, 2003)*
Tristan et Yseult (Yves Lagrange, 1972)
Tristana
Tristesse est aux femmes (La)
Trixie
Troie
Troïka sur la piste blanche
Trois âges (Les)
Trois amigos
Trois années
Trois artilleurs au pensionnat
Trois bandits masqués (Les)
Trois Brigands (Les)*
Trois caballeros (Les)
Trois camarades
Trois cavaliers pour Fort Yuma
300 : naissance d’un empire **
317e section
Trois chambres à Manhattan
Trois chants sur Lénine* Trois Codonas (Les)
Trois cœurs**
Trois copains
Trois corniauds**
Trois corsaires (Les)
Trois couleurs, voir Bleu, blanc, rouge
Trois couronnes du matelot (Les)
Trois dames et un as
Trois dans un sous-sol
Trois de la Canebière*
Trois de Saint-Cyr
Trois diables rouges (Les)
Trois enfants dans le désordre
Trois enterrements*
Trois etc. du colonel (Les)
3… Extrêmes*
Trois faces d’éve (Les)
Trois fantômes à la page
Trois femmes (André Michel, 1951)
Trois femmes (Robert Altman, 1977)
Trois femmes (Satyajit Ray, 1961)
Trois femmes (Ernst Lubitsch, 1924)
Trois filles à marier
Trois films pour faire rire jaune les gens qui pissent froid
Trois fois vingt ans**
Trois font la paire (Les)
Trois frères (Francesco Rosi, 1981)
Trois frères (Les)
Trois frères (Les) : le retour**
Trois frères (Serik Aprimov, 2000)
Trois gars, deux filles… et un trésor
Trois heures dix pour Yuma (Delmer Daves, 1957)
Trois heures dix pour Yuma (Mengold)
Trois heures pour tuer
Trois hommes à abattre
Trois hommes dans un bateau
Trois hommes et un bébé
Trois hommes et un couffin
Trois hors-la-loi (Les)**
Trois huit
Trois jeunes filles à la page
Trois jours
Trois jours à vivre
Trois jours chez les vivants, voir Mort prend des vacances (La)
Trois jours de bringue à Paris*
Trois jours du Condor (Les)
Trois lanciers du Bengale (Les)
Trois louf’quetaires (Les)
Trois lumières (Les)
Trois mariages de Laurel et Hardy (Les)
Trois marins et une fille
Trois masques (Les)
Trois meurtres
Trois milliards d’un coup
Trois milliards sans ascenseur
Trois mondes (Les)**
Trois mousquetaires (Les) (Anderson)**
Trois mousquetaires (Les) (André Hunebelle, 1953)
Trois mousquetaires (Les) (Fred Niblo, 1921)
Trois mousquetaires (Les) (George Sidney, 1948)
Trois mousquetaires (Les) (Henri Diamant-Berger, 1921)
Trois mousquetaires (Les) (Henri Diamant-Berger, 1932)
Trois mousquetaires (Les) (Richard Lester, 1973)
Trois mousquetaires (Les) (Rowland V. Lee, 1925)
Trois mousquetaires (Les) (Stephen Herek, Mickey
Trois mousquetaires (Les) (Janis Cimermanis, 2005)*
Trois mousquetaires (Les) (Miguel M. Delgado, 1942)
Trois mousquetaires (Les) (Borderie, 1961)
Trois mousquetaires de fortune, voir Mystère de Santa Maria (Le)
Trois mousquetaires et demi (Les)**
Trois pages d’un journal/Le journal d’une fille perdue
Trois petites filles
Trois petits cochons
Trois petits mots
Trois places pour le 26
Trois ponts sur la rivière
Trois royaumes (Les)*
Trois sergents {Les)
Trois singes (Les)*
Trois sœurs
Trois sœurs au cœur pur
Trois souvenirs de ma jeunesse**
Trois stooges contre Hercule (Les)**
Trois sublimes canailles
Trois tambours (Les)
Trois télégrammes
Trois tiges (Les)
Trois troupiers (Les)
Trois valses
Trois vieilles filles en folie
Trois vies de Rita Vogt (Les)
Trois vies et une seule mort
Trois visages de la peur (Les)
Trois**
3 zéros
Troisième dalle (La)
Troisième génération (La)
Troisième homme (Le)
Troisième partie de la nuit (La)
Troisième partie du monde (La)*
Troisième sexe (Le)*
Troll Hunder**
Trompe-l’œil
Trompe-la-mort
Tron
Tron : l’héritage**
Tronc (Le)
Trône de la mort (Le)
Trooper Book*
Trop (peu) d’amour
Trop belle pour toi
Trop de bonheur
Trop petit mon ami**
Trop tard
Trop tard pour les héros
Tropa de elite*
Tropical Malady
Tropique du Cancer
Trotta
Trou (Le)
Trou de la serrure (Le)*
Trou noir (Le)
Trou normand (Le)
Trouble Every Day
Trouble jeu*
Trouble Maker
Trouble with Angels (The)
Trouble*
Troubles
Troublez-moi ce soir
Trouillard du Far-West (Le)
Troupeau (Le)
Troupes de la colère (Les)
Troyennes (Les)
Truly, Madly, Deeply
Truands (Les)
Truands*
Truck Turner*
True grit (Cohen)**
True Lies
True Romance
Truite (La)
Truman Capote*
Truman Show (The)
Trust Me
Tsar (Le)*
Tsar**
Tsili**
Tsuruhachi et Tsurujiro
Tu es mon fils
Tu fais pas le poids, shérif
Tu honoreras ton père et ta mère**
Tu imagines Robinson*
Tu m’appartiens
Tu m’as sauvé la vie
Tu marcheras sur l’eau*
Tu me troubles
Tu n’aimeras point*
Tu ne m’oublieras pas
Tu ne tueras point (Claude Autant-Lara, 1960)
Tu ne tueras point (Krzysztof Kieslowski, 1988)
Tu ne tueras point (Gibson)**
Tu peux garder un secret*
Tu seras mon fils**
Tu seras mon mari*
Tu seras un homme, mon fils
Tu vas rire, mais je te quitte*
Tu veux ou tu ne veux pas**
Tuche (Les)**
Tucker
Tuer n’est pas jouer (John Glen, 1987)
Tuer n’est pas jouer (William Castle, 1965)
Tueries à Yoshiwara/Meurtre à Yoshiwara
Tueur (Le) (Cédric Anger, 2007)*
Tueur (Le) (Denys de La Patellière, 1972)
Tueur à gages (Darezhan Omirbayer, 1998)
Tueur à gages (Frank Tuttle, 1942)
Tueur aime les bonbons (Le)
Tueur d’élite
Tueur de Boston (Le)
Tueur de Chicago (Le)
Tueur de filles
Tueur du Montana (Le)
Tueur malgré lui**
Tueur s’est évadé (Le)
Tueurs (Les)
Tueurs à gages
Tueurs à gages : une dernière chance**
Tueurs de dames
Tueurs de feux à Maracaibo
Tueurs de flics
Tueurs de l’éclipse (Les)
Tueurs de l’Ouest (Les)*
Tueurs de la lune de miel (Les)
Tueurs de San Francisco (Les)
Tueurs-nés
Tueuses (Les), voir Onibaba
Tuez Charley Varrick
Tulipe noire (La)
Tulpan*
Tulsa
Tumbleweeds
Tumulte (Le)
Tumultes (Bertrand Van Effenterre, 1990)
Tumultes (Robert Siodmak, 1931)
Tune (The)
Tunique (La)
Tuniques écarlates (Les)
Tuniques rouges (Les)
Tunnel (Le)
Turbans rouges (Les)
Turbo**
Turbulence des fluides (La)
Turf**
Turkish Delices
Turlupins (Les)
Turner et Hooch*
Turning Gate
Tuvalu
Twelve and Holding*
Twelve Years a Slave**
Twenty-one
Twentynine Palms
Twilight – Chapitre I : Fascination* Twin Dragons
Twilight : chapitre 2**
Twilight : chapitre 3**
Twilight : chapitre 4**
Twilight : chapitre 5**
Twin Peaks
Twin Town
Twist again à Moscou
Twist and Shout
Twist est roi (Le)
Twist*
Twister
Twixt**
Two Days in Paris*
Two Faces of January (The)**
Two Flags West
Two for the Money*
Two Hundred thousand Dirty**
Two Jakes (The)
Two Lovers*
Two O’clock Courage
Two Smart People*
Tygra : la glace et le feu
Tykho Moon
Typhon
Typhon sur Nagasaki
Tyran de Syracuse (Le)*
Tzedek, les justes
U

u*
U-571
U-turn, ici commence l’enfer
U.S. Marshals
Ubac
Ubu et la grande gidouille
Ulee’s gold
Ultimate Game*
Ultimatum (Alain Tasma, 2009)*
Ultimatum (Robert Wiene, 1938)
Ultimatum (Roy et John Boulting, 1950)
Ultimatum des trois mercenaires (L’)
Ultime attaque (L’)
Ultime chevauchée (L’)
Ultime décision
Ultime forfait*
Ultime garçonnière (L’)
Ultime randonnée (L’)
Ultime razzia (L’)
Ultime souper (L’)
Ultimi della strada (Gli)
Ultra vixens
Ultranova*
Ulysse
Ulysse contre Hercule
Ulzhan*
Umberto D
Un acte d’amour
Un air de famille
Un air si pur…
Un aller simple
Un amant dans le grenier
Un Américain bien tranquille (Joseph L. Mankiewicz, 1958)
Un Américain bien tranquille (Philip Noyce, 2002)
Un Américainà Paris
Un ami du défunt
Un ami parfait*
Un ami viendra ce soir
Un amour à New York
Un amour de Coccinelle
Un amour de jeunesse**
Un amour de pluie
Un amour de poche
Un amour de sorcière
Un amour de Swann
Un amour de Tchekhov
Un amour désespéré
Un amour en Allemagne
Un amour fou
Un amour infini
Un amour interdit
Un amour pas comme les autres
Un âne dans l’enclave des brahmanes
Un ange
Un ange à ma table
Un ange au paradis
Un ange gardien pour Tess
Un ange passe
Un Anglais sous les tropiques*
Un animal doué de raison
Un animal, des animaux
Un après-midi de chien
Un assassin qui passe
Un autre homme, une autre chance
Un autre homme*
Un autre regard
Un baiser avant de mourir
Un baiser, s’il vous plait*
Un balcon sur la mer**
Un baquet de sang
Un barrage contre le Pacifique*
Un beau dimanche**
Un beau monster*
Un beau salaud
Un bock de blonde
Un bon petit diable
Un bourgeois tout petit, petit
Un brave garcon*
Un brin d’escroquerie
Un bruit qui rend fou
Un cadavre au dessert
Un cadeau pour le patron
Un caïd**
Un capitaine de quinze ans*
Un caprice de Caroline Chérie
Un caprice de Vénus
Un carnet de bal
Un carrosse pour Vienne
Un cave
Un certain désir
Un certain monsieur
Un certain monsieur Bingo
Un certain monsieur Jo
Un certain sourire
Un cerveau d’un milliard de dollars
Un chant d’amour
Un chapeau de paille d’Italie (René Clair, 1927)
Un chapeau de paille d’Italie (Maurice Cammage, 1940)
Un chat, un chat*
Un chateau en enfer
Un château en Italie**
Un chef de rayon explosif
Un cheval
Un cheval pour deux
Un chien andalou
Un chien qui rapporte
Un ciel parsemé de diamants
Un clair de lune à Maubeuge
Un cœur ailleurs
Un cœur en hiver
Un cœur gros comme ça
Un cœur invaincu*
Un cœur pris au piège
Un cœur qui bat
Un cœur simple (Giorgio Ferrara, 1977)
Un cœur simple (Marion Laine, 2008)*
Un coin tranquille
Un colt nommé Gannon
Un colt pour trois salopards
Un colt pour une corde
Un compagnon de longue date*
Un compte à régler
Un concours de beauté
Un condamné à mort s’est échappé
Un condé
Un conte d’apothicaire*
Un conte d’été polonais*
Un conte de Noël*
Un conte finlandais*
Un contre l’autre (L’)*
Un cottage à Dartmoor
Un coup d’enfer
Un coup de pistolet
Un coupable idéal
Un couple
Un couple à la mer
Un couple en fuite
Un couple épatant/ Cavale/Après la vie
Un couple parfait (Nobuhiro Suwa, 2005)*
Un couple parfait (Robert Altman, 1978)
Un couple presque parfait Un cow-boy en colère
Un cri dans l’ombre
Un cri dans la nuit**
Un crime (Jacques Deray, 1992)
Un crime (Manuel Pradal, 2006)*
Un crime au paradis
Un crime dans la tête (John Frankenheimer, 1962)
Un crime dans la tête (Jonathan Demme, 2003)
Un cyclone à la Jamaïque
Un de la Canebière (Maurice de Canonge, 1956), voir Trois de la
Canebière*
Un de la Canebière (René Pujol, 1938)
Un de la Légion
Un de nos avions n’est pas rentré
Un début prometteur**
Un déjeuner de soleil
Un délicieux cauchemar**
Un dérangement considérable
Un détective à la dynamite
Un dimanche à la campagne
Un dimanche comme les autres
Un dimanche de flic
Un dimanche perdu
Un dimanche romain**
Un dimanche terrifiant, voir Black Sunday
Un direct au cœur
Un divan à New York
Un divorce heureux
Un drame au studio
Un drôle de dimanche
Un drôle de paroissien
Un duplex pour trois
Un éléphant ça trompe énormément
Un élève doué
Un enfant dans la foule
Un enfant de Calabre
Un enfant de toi**
Un enfant pas comme les autres*
Un ennemi du peuple
Un envoyé très spécial
Un espion de trop
Un été 42
Un été à Berlin*
Un été à la Goulette
Un été après l’autre
Un été avec Monika, voir Monika
Un été capricieux
Un été d’enfer
Un été en Louisiane
Un été généreux*
Un été inoubliable
Un été italien*
Un été pourri
Un été sans eau
Un été sans histoires
Un étrange voyage
Un étranger au paradis, voir Kismet
Un fauteuil pour deux
Un faux mouvement
Un fil à la patte*
Un film parlé
Un fils unique
Un fleuve nommé Titash
Un flic (Jean-Pierre Melville, 1972)
Un flic (Maurice de Canonge, 1947)
Un flic aux trousses
Un flic de choc
Un français**
Un frère…
Un frisson dans la nuit
Un gangster pas comme les autres
Un garibaldien au couvent
Un génie, deux associés, une cloche
Un goût de miel
Un grain de folie
Un grand amour
Un grand amour de Beethoven
Un grand cri d’amour
Un grand patron
Un grand séducteur
Un héritage embarrassant, voir In Custody
Un héros de notre temps**
Un héros moderne
Un héros ordinaire*
Un héros très discret
Un heureux événement**
Un hold-up extraordinaire
Un homme à abattre*
Un homme à boue
Un homme à détruire
Un homme a disparu
Un homme à la hauteur**
Un homme à ma taille
Un homme à respecter**
Un homme amoureux
Un homme change son destin
Un homme d’exception
Un homme d’honneur, voir Mon capitaine
Un homme d’État**
Un homme dans la foule
Un homme de fer
Un homme de trop
Un homme doit mourir
Un homme en or
Un homme est mort
Un homme est passé
Un homme et deux femmes
Un homme et son chien*
Un homme et une femme
Un homme et une femme : vingt ans déja
Un homme fait la loi
Un homme idéal**
Un homme libre
Un homme marche dans la ville
Un homme nommé cheval
Un homme nommé Sledge*
Un homme perdu (Danielle Arbid, 2007)*
Un homme perdu (Peter Lorre, 1951)
Un homme pour l’éternité
Un homme pour le bagne
Un homme qui dort
Un homme qui me plaît
Un homme ridicule
Un homme sans l’Occident
Un homme sur la plage
Un homme traqué
Un homme très recherché**
Un homme, un cheval, un fusil, voir Et le vent apporta la violence
Un homme, un vrai
Un idiot à Paris
Un illustre inconnu**
Un incroyable talent**
Un Indien dans la ville
Un inspecteur vous demande
Un instant d’innocence
Un jeu brutal
Un jeu d’enfants
Un jeu risqué
Un jeune homme sévère
Un jouet dangereux
Un jour à New York
Un jour au cirque
Un jour aux courses
Un jour avec vous
Un jour avec, un jour sans**
Un jour comme les autres
Un jour dans la vie
Un jour de chance**
Un jour de plus
Un jour parmi tant d’autres
Un jour sans fin
Un jour sans soleil
Un jour un chat
Un jour une bergère
Un jour viendra
Un jour, la fête
Un jour, tu verras la mer
Un jour, une vie
Un jour**
Un justicier dans la ville
Un justicier dans la ville no 2
Un lac*
Un linceul n’a pas de poches
Un long dimanche de fiançailles
Un lundi trouble, voir Stormy Monday
Un magnifique salaud*
Un mari à prix fixe
Un mari de trop*
Un mari idéal
Un mari idéal
Un mari presque fidèle**
Un mariage
Un mariage à Boston
Un mariage de rêve*
Un mariage trop parfait
Un matin comme les autres
Un mauvais fils
Un mauvais garçon
Un message à Garcia
Un message à Napoléon sur l’île d’Elbe
Un meurtre est un meurtre
Un meurtre sans importance
Un milliard dans le billard**
Un millier d’années de bonnes prières*
Un million d’années avant J.-C.
Un mois à la campagne
Un moment d’égarement
Un moment de bonheur
Un monde à nous*
Un monde fou, fou, fou
Un monde parfait
Un monde presque paisible
Un monde sans femmes**
Un monde sans pitié
Un monsieur de compagnie
Un monstre à Paris**
Un mort en pleine forme
Un mort récalcitrant
Un nez qui siffle
Un nommé Cable Hogue
Un nommé Joe
Un nommé La Rocca
Un nouveau Russe
Un nuage entre les dents
Un numéro du tonnerre
Un officier de police sans importance**
Un oiseau rare
Un oursin dans la poche
Un pacte avec le diable
Un papillon sur l’épaule
Un parfum de meurtre*
Un père et passe
Un petit boulot**
Un petit carrousel de fête
Un petit coin aux cieux
Un petit jeu sans conséquence
Un peu de soleil dans l’eau froide
Un peu, beaucoup, aveuglément**
Un pigeon mort dans Beethovenstrasse
Un pigeon perché sur une branche**
Un pilota ritorna
Un plan parfait**
Un plan simple
Un plus une**
Un poète
Un poison violent**
Un poisson nommé Wanda
Un pont entre deux rives
Un pont trop loin
Un prince à New York
Un printemps à Paris*
Un privé en escarpins*
Un prof pas comme les autres**
Un prophète*
Un pruneau pour Joe
Un punch à l’estomac
Un rabbin au Far West
Un reste, l’autre part (L’)*
Un rêve blond
Un rêve tchèque*
Un revenant
Un roi à New York
Un roi sans divertissement
Un roman policier*
Un sac de billes
Un sacré bordel
Un samedi sur la Terre
Un scandale à la cour
Un second souffle
Un secret*
Un seul amour
Un seul amour
Un seul deviendra invincible
Un shérif à New York
Un si doux visage
Un si joli village
Un si noble tueur
Un silencieux au bout du canon
Un simple événement
Un singe en hiver
Un soir après la guerre
Un soir de rafle
Un soir de réveillon*
Un soir de rixe**
Un soir sur la plage
Un soir… un train
Un soupçon de vison
Un spécialiste
Un tableau éphémère
Un taxi à Pékin
Un taxi mauve
Un taxi pour Tobrouk
Un taxi pour trois
Un témoin dans la ville
Un temps pour l’ivresse des chevaux
Un temps pour vivre, un temps pour mourir
Un thé au Sahara*
Un thé avec Mussolini
Un ticket pour l’espace*
Un tour de manège
Un traître idéal**
Un tramway nommé désir
Un 32 août sur la terre
Un trio d’escrocs*
Un trio d’escrocs**
Un trou dans la lune
Un trou dans la tête
Un trou dans le mur
Un truand
Un tueur dans la Joule
Un tueur dans la ville
Un tueur en enfer, voir Malone
Un tueur pour cible
Un type bien
Un type comme moi ne devrait jamais mourir
Un vampire à Brooklyn
Un vampire au paradis
Un vent de folie
Un vent froid en hiver
Un verre et une cigarette
Un violon sur le toit
Un voisin trop parfait**
Un vol de pigeons
Un vrai cinglé de cinéma
Un vrai crime d’amour
Un week-end à Paris**
Un week-end sur deux
Un Yankee à la cour du roi Arthur
Un, deux, trois
Un, deux, trois, soleil
Una breve vacanza
Una vita violenta**
Unbelievable Truth (The)
Unborn*
Undead
Undead (The)
Under Fire
Under the gun**
Under the Skin (Adler)
Under the skin (Glazer)**
Under Your Spell
Underground
Underworld Story (The)*
Underworld
Underworld 2 : Evolution*
Undying Monster (The)*
Une adolescente
Une affaire d’État*
Une affaire d’hommes
Une affaire de cœur (Dusan Makavejev, 1967)
Une affaire de cœur (Peter Howitt, 2003)
Une affaire de femmes
Une affaire de goût
Une affaire privée
Une affaire qui roule
Une affaire troublante*
Une allumette pour trois
Une âme perdue
Une Anglaise romantique
Une arme pour un lâche
Une arnaque presque parfaite**
Une auberge à Tokyo
Une aussi longue absence
Une autre femme
Une autre vie**
Une aventure*
Une aventure de Buffalo Bill
Une aventure de Salvator Rosa
Une aventure de Vidocq, voir Cavalier de croix-mort (Le)
Une balle au cœur
Une balle dans la tête
Une balle dans le canon
Une balle signée X
Une balle vous attend
Une belle fille comme moi
Une belle fin**
Une belle garce
Une belle tigresse
Une bible et un fusil
Une blonde en cavale
Une bombe pas comme les autres**
Une bouteille à la mer
Une Cadillac en or massif
Une cause sensationnelle
Une certaine femme
Une certaine rencontre
Une chaîne pour deux*
Une chambre en ville
Une chance pour Miguel
Une chance sur deux
Une chante, l’autre pas (L’)
Une corde… un colt…
Une créature de rêve
Une demoiselle en détresse
Une dépêche Reuter
Une employée modèle
Une enfance**
Une épine dans le cœur
Une époque formidable…
Une espèce de garce
Une estonienne à Paris**
Une et l’autre (L’)
Une étoile au soleil
Une étoile est née (George Cukor, 1954)
Une étoile est née (William Wellman, 1937)
Une étrange affaire
Une étrangère dans la ville
Une étrangère parmi nous
Une étude en rouge*
Une exécution ordinaire*
Une famille à louer**
Une famille brésilienne*
Une famille chinoise*
Une famille formidable
Une femme à sa fenêtre
Une femme cherche son destin, voir Now Voyager
Une femme chipée
Une femme coréenne*
Une femme d’affaires
Une femme d’extérieur
Une femme dangereuse
Une femme dans la bataille
Une femme dans la nuit
Une femme dans la tourmente**
Une femme dans une cage
Une femme de ménage
Une femme diabolique
Une femme disparaît
Une femme douce
Une femme dont on parle
Une femme en Afrique
Une femme en enfer
Une femme en péril
Une femme est une femme
Une femme extraordinaire
Une femme fidèle
Une femme française
Une femme italienne
Une femme mariée
Une femme marquée
Une femme ou deux
Une femme pour mon fils
Une femme qui s’affiche
Une femme sous influence
Une femme survint
Une fille à bagarres
Une fille à la dérive
Une fille à papa
Une fille a parlé
Une fille comme ça
Une fille dans chaque port (Erskine)**
Une fille dans chaque port, voir Poings de fer, cœur d’or
Une fille de la province
Une fille en or**
Une fille et des fusils
Une fille nommée Lally Madonna
Une fille pour l’été
Une fille pour le diable*
Une fille qui promet
Une fille très avertie
Une flamme dans mon cœur
Une goutte d’amour
Une grande année*
Une gueule comme la mienne
Une gueule en or
Une guillotine pour deux
Une heure de tranquillité**
Une heure près de toi
Une hirondelle a fait le printemps
Une histoire d’amour
Une histoire d’eau
Une histoire d’amour**
Une histoire de Chine
Une histoire de fou**
Une histoire de Monte-Carlo
Une histoire de vent
Une histoire immortelle
Une histoire inventée
Une histoire italienne*
Une histoire simple
Une idylle aux champs
Une île au soleil
Une incroyable histoire
Une infinie tendresse
Une innocente sorcière
Une java
Une jeune fille à la derive*
Une jeune fille savait
Une jeunesse chinoise*
Une jeunesse comme aucune autre*
Une journée à Rome**
Une journée bien remplie
Une journée chez ma mère
Une journée de plaisir
Une journée en enfer
Une journée particulière
Une leçon d’amour
Une lettre à maman
Une liaison pornographique
Une longue longue longue nuit d’amour
Une lumière dans le vent
Une manche et la belle
Une messe pour Dracula
Une minute avant l’heure H
Une minute de silence
Une mort sans importance
Une nation en marche
Une nouvelle amie**
Une nouvelle chance**
Une nouvelle vie
Une nuit à Casablanca
Une nuit à l’Assemblée nationale
Une nuit à l’Opéra
Une nuit au paradis
Une nuit avec Sabrina Love
Une nuit de réflexion
Une nuit en enfer
Une nuit extravagante
Une nuit mystérieuse
Une nuit seulement
Une nuit sur le mont Chauve
Une nuit sur terre, voir Night on Earth
Une nuit très morale
Une nuit**
Une page folle
Une Parisienne
Une part du ciel
Une partie de campagne/Partie de campagne
Une partie de plaisir
Une passion
Une petite femme dans le train
Une petite ville sans histoire
Une petite zone de turbulence**
Une pierre dans la bouche
Une place au soleil
Une place sur terre**
Une poignée de cendre
Une poignée de neige
Une poignée de plombs
Une poignée de salopards*
Une poule dans le vent
Une poule, un train et quelques monstres
Une pour toutes
Une promesse**
Une pure coïncidence
Une pure formalité
Une question de vie ou de mort
Une raison pour vivre, une raison pour mourir
Une ravissante idiote
Une reine pour César
Une riche affaire
Une riche famille, voir Oh ! ces belles-mères !
Une robe noire pour un tueur
Une romance américaine
Une romance italienne*
Une romantique aventure
Une rousse qui porte bonheur
Une sacrée fripouille**
Une saisie mouvementée
Une saison à Hakkari
Une saison blanche et sèche
Une saison en enfer**
Une saison italienne
Une sale affaire
Une sale histoire
Une sale petite guerre
Une seconde mer**
Une semaine de vacances
Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires)*
Une séparation**
Une si jolie petite plage
Une soirée étrange
Une souris chez les hommes
Une souris verte
Une Tosca pas comme les autres
Une tragédie américaine
Une tragédie égyptienne
Une veine de…
Une vengeance, voir Noroît*
Une veste tranquille**
Une veuve en or
Une victoire**
Une vie (Alexandre Astruc, 1958)
Une vie (Brizé)**
Une vie (Shin Sang Okk, 1968)
Une vie à t’attendre
Une vie de chien (Charlie Chaplin, 1918)
Une vie de chien (Maurice Cammage, 1941)
Une vie difficile
Une vie entre deux océans**
Une vie inachevée**
Une vie indépendante
Une vie merveilleuse**
Une vie moins ordinaire*
Une vie normale
Une vie perdue
Une vie suspendue
Une vie toute ordinaire
Une vie tranquille**
Une vieille maîtresse*
Une vierge pour le prince
Une vierge sur canapé
Une virée d’enfer, voir Hangin’ with the Homeboys
Une virée en enfer
Une visite au Louvre
Une vraie garce/ Fedra
Une vraie jeune fille
Unecorde pour tependre, voir Désert dela peur (Le)
Unfinished Business
Uniformes et grandes manœuvres
Uniformes et jupon court
Union sacrée (L’)
Universal Soldier
Uno*
Umrika**
Uns et les autres (Les)
Untel père et fils
Uomo in piu (L’)**
Up the River
Upside Down**
Upworld*
Uranus
Urban Justice*
Urban Legend
Urbans Legends 3 : Bloody Mary*
Urga
Urgence
Urgences
Uri*
Ursule et Grelu
Ursus le rebelle
USS Alabama
Usual Suspects
Usure du temps (L’), voir Shoot the Moon
Usurier (L’), voir Charlot chez l’usurier
Utah Blaine*
Uttara/Les lutteurs
Utu
Uzak

V pour vendetta* Va-et-vient


V’là la flotte !/ Deux marins en vadrouille
V’là le beau temps
Va voir maman, papa travaille
Va mourire
Va savoir
Va, vis et deveins*
Vacances
Vacances à Venise
Vacances à Paris
Vacances de M. Hulot (Les)
Vacances de Ducobu (Les)**
Vacances de Mr Bean (Les)*
Vacances de Noël
Vacances du Petit Nicolas (Les)**
Vacances en famille
Vacances explosives
Vacances payées
Vacances portugaises
Vacances romaines
Vacances sur ordonnance (Wayne Wang, 2004)*
Vacances sur ordonnance (Henry Cass, 1950)*
Vacas
Vache (La)
Vache (La)**
Vache et le président (La)*
Vache et le prisonnier (La)
Vagabond (Le)
Vagabond bien aimé (Le)**
Vagabond des îles (Le)
Vagabond des mers (Le)
Vagabond roi (Le)
Vagabonds du rêve (Les)
Vague de chaleur
Vaïna**
Vaincus (Les), voir Vinti (I)
Vainqueur du destin
Vainqueurs (Les)
Vaisseau de l’angoisse (Le)
Vaisseau fantôme (Le)
Vaisseaux du cœur (Les)
Val Abraham
Val d’enfer (Le)
Valdez
Valencia
Valentin, Valentin**
Valentino
Valerian**
Valérie
Valet maître (Le)
Valise (La)
Vallée (La)
Vallée de Gwangi (La)
Vallée des aigles (La)
Vallée de l’or noir (La)**
Vallée de la colère (La)* Vallée de la peur (La)
Vallée de la poudre (La)
Vallée de la vengeance (La)
Vallée des abeilles (La)
Vallée des géants (La) (Felix Feist, 1952)
Vallée des géants (La) (William Keighley, 1938)
Vallée des hommes perdus (La)
Vallée des poupées (La)
Vallée des rois (La)
Vallée du bonheur (La)
Vallée du jugement (La)
Vallée du soleil (La)
Vallée du solitaire (La)
Vallée fantôme (La)
Vallée heureuse (La), voir Jolie fermière (La)
Vallée infernale (La)
Vallée maudite (La)
Vallée perdue (La)
Valley of love (The)**
Valley of the Zombies
Valmont
Valparaiso, Valparaiso
Valse de l’empereur (La)
Valse avec Bachir*
Valse blanche (La)
Valse brillante
Valse d’amour
Valse dans l’ombre (La)
Valse de Paris (La)
Valse des colts (La)
Valse des pantins (La)
Valse des pigeons (La)
Valse des truands (La)
Valse du gorille (La)
Valse royale (La)**
Valseuses (Les)
Vampire bat (The)
Vampire de Düsseldorf (Le)
Vampire (Le)
Vampire a soif (Le)
Vampire Academy**
Vampire de ces dames (Le)
Vampire et le sang des vierges (Le)*
Vampire Lovers
Vampire nue (La)
Vampire, vous avez dit vampire ?
Vampires
Vampires (Les) (Louis Feuillade, 1915)
Vampires (Les) (Riccardo Freda, 1957)
Vampires de Salem (Les)
Vampyr/ L’étrange aventure de David Gray
Vampyres
Van (The)
Van Gogh
Van Helsing
Vandale (Le)
Vanilla Sky*
Vanille fraise
Vanina
Vanina Vanini
Vanity Fair*
Vanya, 42’ rue
Vaquera
Variétés
Vas-y maman !
Vaska l’arsouille
Vatel
Vaudeville
Vaudou
Vautours de la jungle (Les)
Vautrin
Veau gras (Le)
Vécés étaient fermés de l’intérieur (Les)
Vedettes du pavé
Vedettes du pavé (Les)**
Veille d’armes
Veillée d’amour
Veillées d’armes
Veilleur de nuit (Le)
Veinards (Les)
Vélo de Ghislain Lambert (Le)
Veloma
Vendanges de feu (Les)
Vendémiaire
Vendetta
Vendetta (La)
Vendetta au Far West
Vendetta en Camargue
Vendeur pour dames
Vendeur**
Vendeuse de cigarettes du Mosselprom (La)*
Vendredi 13 (1980-1994)
Vendredi 13 (Marcus Nispel, 2009)*
Vendredi 13 (Arthur Lubin, 1940)
Vendredi soir
Venez donc prendre le café chez nous
VVengeance*
Vengeance (La)
Vengeance à l’aube
Vengeance aux deux visages
Vengeance aveugle*
Vengeance d’Hercule (La)
Vengeance d’un acteur (La)
Vengeance d’une blonde (La)
Vengeance d’une femme (La)
Vengeance d’une femme (La)**
Vengeance dans la peau (La)*
Vengeance de l’Indien (La)
Vengeance de femme
Vengeance de Frank James (La)
Vengeance de l’aigle noir
Vengeance de Monte-Cristo (La)
Vengeance de Scarface (La)
Vengeance de Siegfried (La)
Vengeance des Borgia (La)
Vengeance des serpents (La)
Vengeance du docteur Joyce (La)**
Vengeance du Masque de Fer (La)
Vengeance du Sarrazin (La)*
Vengeance du serpent à plumes (La)
Vengeance du shérif (La)
Vengeance froide
Vengeance of Fu-Manchu (The)**
Vengeance secrète
Vengeur (Le)
Vengeurs de Buffalo Bill (Les)
Vengeurs du Sud (Les)
Vengo
Venin
Venise, la lune et toi
Vénitienne (La)
Venlo si alza (Il), voir Vent se lève (Le)
Vent (Le)
Vent d’est
Vent de galerne
Vent de la plaine (Le)
Vent de la nuit (Le)
Vent de panique
Vent de sable
Vent des Aurès (Le)
Vent du Wyoming (Le)
Vent en emporte autant (Le)
Vent mauvais*
Vent nous emportera(Le)
Vent se lève (Le) (Ken Loach, 2005)*
Vent se lève (Le) (Miyasaki)**
Vent se lève (Le)/Il vento si alza (Yves Ciampi, 1958)
Vent sombre (Le)
Vento di terra*
Ventre de l’architecte (Le)
Ventres glacés
Vents chauds
Vénus à la fourrure (La)**
Vénus au vison (La)
Vénus aveugle
Vénus Beauté (Institut)
Vénus de l’or (La)
Vénus des mers chaudes (La)
Vénus et fleur
Vénus impériale
Vénus noire (La)**
Vera Cruz
Vera Drake*
Veraz
Vercingétorix
Verdi
Verdict
Verdict (The)
Verdict (Le) (Peter Glenville, 1963)
Verdict (Le) (Sidney Lumet, 1982)
Verdun, visions d’histoire
Vérification (La)
Véritable histoire d’Abe Sada (La)
Véritable histoire du Chat botté (La)*
Vérité (La)
Vérité nue (La)*
Vérité ou presque (La)*
Vérité presque nue (La)
Vérité si je mens ! (La)
Vérité si je mens ! 2 (La)
Vérité si je mens (La)**
Vérité sur Bébé Donge (La)
Vérité sur Charlie (La)
Vérité sur l’imaginaire passion d’un inconnu (La)
Vérités et mensonges
Verloren John**
Veronica Guerin
Véronique
Vers l’extase
Vers l’autre rive**
Vers la joie
Vers le sud*
Vers sa destinée
Versailles*
Versailles, rive gauche
Versus
Vert paradis
Verte moisson (La)
Vertesannées (Les)
Vertical Limit
Vertige*
Vertige pour un tueur
Vertiges
Vertiges de l’amour
Verts pâturages (Les)
Very Bad Trip*
Very bad cops**
Very bad trip 2**
Vestiges du jour (Les)
Vêtir ceux qui sont nus
Veuf (Le)
Veuve Couderc (La)
Veuve de Saint-Pierre (La)
Veuve et l’innocent (La)*
Veuve et le tueur (La)
Veuve joyeuse (La) (Ernst Lubitsch, 1934)
Veuve joyeuse (La) (Curtis Bernhardt, 1952)
Veuve joyeuse (La) (Erich von Stroheim, 1925)
Veuve mais pas trop
Veuve noire (La) (Arturo Ripstein, 1977)
Veuve noire (La) (Bob Rafelson, 1986)
Veuve noire (La) (Nunnally Johnson, 1954)
Viaccia (La)
Viager (Le)
Vice et la vertu (Le)
Vice-versa**
Vicerè (I)*
Vices et caprices
Vices privés, vertus publiques
Vicki
Vicky Cristina Barcelona*
Vicomte de Bragelonne (Le)
Vicomte règle ses compt es (Le)*
Victime (La)
Victime du destin
Victimes (Les)
Victimes du péché
Victoire de la foi (La)**
Victoire des femmes (La)
Victoire en chantant (La)
Victoire sur la nuit
Victor (Claude Heymann, 1951)
Victor (Thomas Gilou, 2009)*
Victor et Victoria
Victor Victoria
Victor… pendant qu’il est trop tard
Victoria : Les jeunes années d’une reine*
Victoria**
Vida loca (La)*
Vida y color**
Vidange
Video Blues
Video-crime, voir Looker
Vidéodrome
Vidocq (Jacques Daroy, 1938)
Vidocq (Jean Kemm, 1922)
Vidocq (Pitof, 2001)
Vidyapati, voir Bidyapati
Vie parisienne (La)
Vie privée d’Henry Vlll (La)
Vie rêvée des anges (La)
Vie à deux (La)
Vie à l’envers (La)
Vie à belles dents (La)
Vie aquatique (La)*
Vie ardente (La), voir Rembrandt
Vie au ranch (La)**
Vie chantée (La)
Vie commence à 40 ans (La)**
Vie commence pour Andy Hardy (La)
Vie conjugale (La)
Vie criminelle d’Archibald de La Cruz (La)
Vie d’artiste (La)*
Vie d’Émile Zola (La)
Vie d’Oharu, femme galante (La)
Vie d’un honnête homme (La)
Vie d’Alèle (La)**
Vie d’un autre (La)**
Vie de bohème (La) (Marcel L’Herbier, 1942)
Vie de bohème (La) (Aki Kaurismiiki, 1992)
Vie de château (La)
Vie de David Gale (La)
Vie de famille (La) (Jacques Doillon, 1985)
Vie de famille (La) (Krzysztof Zanussi, 1971)
Vie de Jean Val jean (La)
Vie de Jésus (La)
Vie de Louis Pasteur (La)
Vie de plaisir (La)
Vie de Thomas Edison (La)
Vie des autres (La)*
Vie des morts (La)
Vie devant soi (La)
Vie dissolue de Gérard Flaque (La)
Vie domestique (La)**
Vie et les derniers instants de l’amour (La)
Vie en rose (La)
Vie en grand (La)**
Vie en plus (La)
Vie est un miracle (La)
Vie est à nous (La)
Vie est belle (La) (Roberto Benigni, 1997)
Vie est belle (La) (Frank Capra, 1946)
Vie est dure, nous aussi (La)
Vie est un roman (La)
Vie est un long fleuve tranquille (La)
Vie et rien d’autre (La)
Vie et tout le reste (La), voir Anything Else
Vie facile (La)
Vie future (La)
Vie heureuse de Léopold Z (La)
Vie intérieure de Martin Frost (La)*
Vie moderne (La)*
Vie ne me fait pas peur (La)
Vie nouvelle (La)
Vie ou mort
Vie passionnée de Vincent Van Gogh (La)
Vie passionnée des sœurs Brontë (La)
Vie peu ordinaire de Dona Linhares (La)
Vie privée (Louis Malle, 1961)
Vie privée (Walter Kapps, 1941)
Vie privée d’Adam et éve (La)
Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre (La)
Vie privée d’Hitler (La)
Vie privée d’un sénateur (La)
Vie privée d’un tribun
Vie privée de Sherlock Holmes (La)
Vie promise (La)
Vie pure (La)**
Vie rêvée de Walter Mitty (La)**
Vie sans principe (La)**
Vie sauvage (La)**
Vie secrète de madame Yoshino (La)*
Vie secrète de Walter Mitty (La)
Vie selon Agfa (La)
Vie sexuelle des Belges (La)
Vie silencieuse de Marianna Ucria (La)
Vie sur l’eau (La)**
Vie sur terre (La)
Vie très privée de Monsieur Sim (La)**
Vie, c’est siffler (La)
Vie, l’amour, la mort (La)
Vieil homme et l’enfant (Le)
Vieil homme et la mer (Le)
Vieille canaille
Vieille dame et les pigeons (La)
Vieille dame indigne (La)
Vieille fille (La) (Edmund Goulding, 1939)
Vieille fille (La) (Jean-Pierre Blanc, 1971)
Vieille garde
Vieille qui marchait dans la mer (La)
Vieilles canailles
Vieilles légendes tchèques
Vienne, 1er avril an 2000
Viens chez moi, j’habite chez une copine
Vient de paraître
Vierge de la luxure (La)
Vierge de Nuremberg (La)
Vierge des tueurs (La)
Vierge du Rhin (La)
Vierge et le Gitan (La)
Vierge mise à nu par ses prétendants (La)
Vierges (Les)
Vierges de Rome (Les)
Vierges de Satan (Les)
Vierges pour le bourreau (des)
Vies
Vies de Loulou (Les)
Vieux fusil (Le)
Vieux de la vieille (Les)
Vieux jardin (Le)*
Vieux manoir (Le)
Vieux qui lisait des romans d’amour (Le)
Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (Le)**
Vieux sont nerveux (Les)*
Vigilante
Vigile (Le)**
Vignes du seigneur (Les)
Viking (Le)
Vikings (Les)
Vikings attaquent (Les)
Vilain (Le)*
Vilain américain (Le)
Vilaine*
Villa Amalia*
Villa des piqués (La)
Villa mauresque
Villa paranoia*
Villa !*
Village (Le)
Village de mes rêves (Le)
Village des damnés (Le) (John Carpenter, 1995)
Village des damnés (Le) (Wolf Rilla, 1960)
Village perdu (Le)
Ville conquise
Ville gronde (La)
Ville Louvre (La)
Ville à vendre
Ville abandonnée (La), voir Nevada
Ville bidon (La)
Ville d’argent (La)
Ville de l’amour (La)
Ville des sans-loi
Ville dorée (La)
Ville écartelée (La)
Ville est tranquille (La)
Ville étrangère
Ville frontière
Ville haute, vill e basse
Ville magique
Ville portuaire
Ville sans juifs (La)
Ville sans loi (Howard Hawks, 1935)
Ville sans loi (Joseph H. Lewis, 1955)
Ville sans pitié
Ville sous le joug (La)
Villegiatura (La)
Villégiature
Vincent et moi
Vincent n’a pas d’écailles**
Vincent, François, Paul et les autres
Vincent**
Vincere*
Vingt mille lieues sous les mers
Vingt ans après
Vingt ans d’écart**
Vingt dates**
Vingt et un jours ensemble**
Vingt et une nuits avec Pattie**
Vingt jours sans guerre
Vingt mille ans sous les verrous
Vingt-cinq ans de bonheur
25 watts
Vingt-cinquième heure (La) (Spike Lee, 2002)
Vingt-cinquième heure (La) (Henri Verneuil, 1966)
21 grammes
28 jours plus tard
28 semaines plus tard*
Vingt-huit secondes pour un hold-up, voir Snow Job
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme (Dominique Delouche, 1967)
Vingt-quatre heures chez les Martiens**
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme (Bouhnik)
Vingt-quatre heures de terreur
Vingt-quatre jours**
24 mesures
Vingt-quatre prunelles (Les)
Vinti (!)/Les vaincus
Vinyan*
Viol (Le)
Viol d’une jeune fille douce (Le)
Viol du vampire (Le)
Viol en première page
Viol et chatiment
Violanta
Violence à Jéricho
Violence au Kansas
Violence dans la vallée
Violence des échanges en milieu tempéré
Violence en sous-sol
Violence et passion
Violences à Park Row
Violences sur la ville
Violent (Le)
Violent Enemy**
Violents (Les)
Violette et François
Violette Nozière
Violettes impériales (Henry Roussell, 1932)
Violettes impériales (Richard Pottier, 1953)
Violon (Le)*
Violon de Rothschild (Le)
Violon rouge (Le)
Violons du bal (Les)
Vipère (La)
Vipère au poing
Virage du diable (Le)
Virages
Vire-vent
Virée fantastique (La)/Nuit bestiale
Virgil*
Virgile
Virgin Suicides
Virginian (The)
Viridiana
Virtuoses (Les)
Virtuous Sin (The)*
Virus
Virus cannibale
Visa pour Hong Kong
Visage*
Visage (Le)
Visage de femme**
Visage du plaisir (Le)
Visage écrit
Visage pâle
Visage secret
Visages d’enfants*
Visages d’Orient
Visages de la peur (Les)*
Visiblement, je vous aime
Visions of Eight
Visit (The)**
Visite de la fanfare (La)*
Visite ou mémoires et confessions**
Visiteur (Le) (Jack Gold, 1973)
Visiteur (Le) (Satyajit Ray, 1991), voir Agantuk Visiteur du musée (Le)
Visiteur (Le) (Jean Dréville, 1946)
Visiteurs (Les) : la Révolution**
Visiteurs (Les) (Elia Kazan, 1971)
Visiteurs (Les) (Jean-Marie Poiré, 1992)
Visiteurs 2 (Les) : Les couloirs du temps*
Visiteurs du soir (Les)
Visiteurs en Amérique (Les)*
Visitor (The)*
Vitelloni (I), voir Inutiles (Les)
Vito et les autres
Viva el Presidenet, voir Recours de la méthode (Le)
Viva l’Italia
Viva la libertad**
Viva la muerte
Viva la vie
Viva Laidjérie
Viva Las Vegas
Viva Maria
Viva Villa
Viva Zapata !
Vivarium (Le)*
Vive Henri IV, vive l’amour !
Vive l’amour (Tsai Ming-lian, 1994)
Vive l’amour (Charles Walters, 1947)
Vive la liberté
Vive la république !
Vive la sociale
Vive le seigneur félu
Vive le sport !
Vive monsieur le maire
Vivement dimanche !
Vivent les étudiants**
Vivre en paix
Vivre libre
Vivre sa vie
Vivre ! (Zhang Yimou, 1993)
Vivre (Akira Kurosawa, 1952)
Vivre à tout prix
Vivre au paradis
Vivre et laisser mourir
Vivre la nuit
Vivre me tue
Vivre pour vivre
Vivre un grand amour
Vivre vite
Viy**
Vlad tepes
Vocation d’Andr é Carel (La)*
Vocation secrète
Voce della luna (La)
Vodka Lemon
Voices**
Voici le temps des assassins
Voici venu le temps*
Voie (La)
Voie du péirole (La)
Voie est libre (La)
Voie lactée (La)
Voile bleu (Le) (Jean Stelli, 1942)
Voile bleu (Le) (Rakhshan Bani-Etemad, 1995)
Voile des illusions (Le) (Richard Boleslawski, 1934)
Voile des illusions (Le) (John Curran, 2007)*
Voir la mer**
Voir Venise et… Crever
Voisins (Les)
Voisins. Voisines*
Voiture de luxe*
Voitures qui ont mangé Paris (Les)
Voix solitaire de l’homme (La)
Voix de l’araignée (La), voir Half Spirit
Voix des morts (La)*
Voix que vous allez entendre (La)
Vol 93*
Vol à la tire
Vol au-dessus d’un nid de coucou
Vol du Phénix (Le) (John Moore, 2005)*
Vol du Phénix (Le) (Robert Aldrich, 1966)
Vol du Rapide (Le)
Vol du Sphinx (Le)
Vol sur Tanger
Volante**
Volaverunt
Volcan interdit (Le)
Volets clos (Les) (Jean-Claude Brialy, 1972)
Volets clos (Luigi Comencini, 1951)
Voleur (Le)
Voleur d’arc-en-ciel (Le)
Voleur d’enfants (Le)
Voleur d’histoire**
Voleur de Bagdad (Le) (Arthur Lubin, 1961)
Voleur de Bagdad (Le) (Ludwig Berger, Michael Powell, Tim Whelan, 1940)
Voleur de Bagdad (Le) (Raoul Walsh, 1924)
Voleur de bicyclette (Le)
Voleur de chevaux (Le) (Abraham Polonsky, Fedor Hanze Kovic, 1970)
Voleur de chevaux (Le) (Tian Zhuang Zhuang, 1986)
Voleur de désirs
Voleur de femmes (Le)
Voleur de femmes, voir Roi des montagnes (Le)
Voleur de feuilles (Le)
Voleur de savonnettes (Le)
Voleur de Tanger (Le)
Voleur de vie
Voleur du roi (Le)
Voleur du Tibidabo (Le)
Voleur et l’enfant (Le)
Voleur et les chiens (Le)
Voleur se porte bien (Le)
Voleurs (Les)
Voleurs de chevaux*
Voleurs de la nuit (Les)
Voleurs de train (Les)
Voleuse (La) (Curtis Bernhardt, 1946)
Voleuse (La) (Jean Chapot, 1966)
Voleuse de livres (La)**
Volga en flammes**
Volga-Volga
Volontaires de la mort (Les)*
Volonté (La)
Volonté du mort (La)
Volpone
Volt, star malgré lui*
Voltaire
Volte/face
Volupté*
Volver*
Voodoo Island*
Voodoo Man* Vorace
Voraces (Les)*
Vos gueules, les mouettes
Votez McKay
Votre dévoué Blake
Vouivre (La)
Voulez-vous danser avec moi ?
Vous pigez ?
Vous aimerez ma mère
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu**
Vous avez un message
Vous êtes de la police ?*
Vous intéressez-vous à la chose ?
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine
Vous n’avez rien à déclarer ?
Vous n’avez encore rien vu**
Vous ne l’emporterez pas avec vous
Voyage
Voyage (Le) (Anatole Litvak, 1958)
Voyage (Le) (Fernando E. Solanas, 1992)
Voyage (Le) (Vittorio De Sica, 1974)
Voyage à Biarritz (Le)
Voyage à Cythère
Voyage à deux
Voyage à Paimpol (Le)
Voyage à Rio
Voyage à Rome
Voyage à Tokyo
Voyage à travers l’impossible (Le)
Voyage au bout de l’enfer
Voyage au bout de la nuit*
Voyage au bout du monde (Le)
Voyage au centre de la Terre (Eric Brevig, 2008)*
Voyage au centre de la Terre (Henry Levin, 1959)
Voyage au centre de la terre 2 : l’île mystérieuse**
Voyage au Congo
Voyage au début du monde
Voyage au Groenland**
Voyage au paradis**
Voyage au pays de la peur
Voyage au travers du cinéma français**
Voyage au-delà des vivants
Voyage aux Pyrénées (Le)* Voyage avec Anita
Voyage d’agrément
Voyage d’Amélie (Le)
Voyage dans la lune (Le)
Voyage de Chihiro (Le)
Voyage de Felicia (Le)
Voyage de James à Jérusalem (Le)
Voyage de la peur (Le)
Voyage de Morvern Cailar (Le)
Voyage de noces (Le)
Voyage des comédiens (Le)
Voyage des damnés (Le)
Voyage du ballon rouge (Le)*
Voyage du capitaine Fracasse (Le)
Voyage du père (Le)
Voyage en Amérique (Le)
Voyage en Arménie (Le)*
Voyage en ballon (Le)
Voyage en Chine**
Voyage en douce (Le)
Voyage en famille
Voyage en Grande Tartarie
Voyage en Italie
Voyage fantastique (Le) (Henry Kaster, 1951)
Voyage fantastique (Le) (Richard Fleischer, 1965)
Voyage fantastique de Sinbad (Le)
Voyage imaginaire (Le)
Voyage imprévu (Le)
Voyage sans espoir
Voyage sans retour (Edmund Goulding, 1940)
Voyage sans retour (John Farrow, 1950)
Voyage sans retour (Tay Garnett, 1932)
Voyage scolaire*
Voyage surprise
Voyage vers l’espoir
Voyages
Voyages avec ma tante
Voyages de Gulliver (Les) (Jack Sher, 1960)*
Voyages de Gulliver (Les) (Dave et Max Fleischer, 1939)
Voyages de Gulliver (Les) (Letterman)**
Voyages de Sullivan (Les)
Voyages de Winckelman (Les)
Voyageur de la Toussaint (Le)
Voyageur malgré lui
Voyageur sans bagage (Le)
Voyageuse inatt endue (La)
Voyeur
Voyeur (Le)
Voyez comme ils dansent**
Voyou (Le)
Voyous (Les), voir Golfos (Los)
Vrai coupable (Le)
Vraie nature de Bernadette (La)
Vrais durs ne dansent pas (Les)
VRP de choc (La)
Vue sur mer**
Vulcano

W.*
W. C. Fields et moi
W. E**
Waati
Wadjda**
Wagons Roll at Night (The)
Wait Till the Sun Shines, Nellie
Waiterl*
Wake wood**
Walk Over
Walk the Line*
Walk the Walk
Walkabout/La randonnée
Walker
Walking Down Broadway/Hello Sister
Walkyrie*
Wall-E*
Wall Street
Wallace et Gromit
Wallace et Gromit : Le mystère du lapin-garou*
Walls of Jericho
Wanda
Wanda’s Cafe
Wanted
Wanted : Choisis ton destin*
Wanted : recherché mort ou vif
War Dogs**
War Games
War Gods of the Deep
War Hunt (Le mal de tuer)
War Paint**
War Party/ Jeu de guerre
War Zone (The)
Ward**
Warrior (The)
Wasabi*
Washington Square
Wassup Rockers*
Waste Land (The)
Watani, un monde sans mal
Watcher (The)
Watchmen, les gardiens*
Waterloo (Karl Grüne, 1928)
Waterloo (Serguei Bondartchouk, 1970)
Waterworld
Watusi
Way of the Gun
Way of the Strong (The)
We want sex equality**
Wedding Party (The)
Wee and the I (The)**
Week-end (Carol Reed, 1938)
Week-end (Jean-Luc Godard, 1967)
Week-end (Walter Ruttman, 1929)
Week-end à Paris*
Week-end à Zuydcoote
Week-end de terreur
Week-end royal**
Week-end sauvage
Week-end with Father
Week-ends de Néron (Les)
Week-ends maléfiques du comte Zarojf (Les)
Weisse Diimon (Der), voir Stupéfiants*
Welcome in Vienna
Welcome to Canada
Welcome to Hard Times
Welcome to Los Angeles
Welcome to New York**
Welcome to Sarajevo
Welcome*
Wendy et Lucy*
Went the day Well ?**
Werther/Le roman de Werther
West and Soda
West of Shanghai
West Point Widow
West Side Story
Western (Ferdinando Baldi, 1982)
Western (Manuel Poirier, 1997)
What a Flash !
What Price Glory ?
What Price Hollywood ?
Whatever Works*
When Night is Falling
When the Daltons Rode
While we’re Young**
Whiplash**
Whisky
Whisky à gogo
Whistler (The)**
White Feather
White house down**
White Man
White material**
White shadow**
White tiger**
Whiteout*
Whitey**
Who’s that Knocking at my Door*
Wicker Man (The)
Wilbur*
Wild 90*
Wild Bill
Wild Bill Hickok Rides
Wild Boys of the Road/Les enfants de la crise
Wild girl**
Wild horses**
Wild Party
Wild Side
Wild Wild West
Wilderness*
Will Hunting*
Will Penny, le solitaire
Willard (Daniel Mann, 1971)
Willard (Glen Morgan, 2003)
Willie Boy
Willow
Wilson
Winchester 73
Winchester et longs jupons
Windtalkers, les messagers du vent
Wine of Youth/ La femme de Don Juan
Winnetou/ La révolte des Indiens apaches
Winnipeg, mon amour*
Winslow contre le roi
Winstanley
Winter sleep**
Winter’s bone**
Winterhawk
Witches (The)*
Withnail et moi
Witness
Witte (De)
Wittgenstein*
Wiz (The)
Wold War 2**
Wolf
Wolf Creek 2**
Wolf Larsen
WolfCreek*
Wolfen
Wolfman (The)**
Wolwerine**
Woman on Pier 13 (The)**
Woman on the Beach*
Women (The)*
Wonde, ful Town*
Wonder Bar
Wonder Boys
Wonderboy
Wonderland (James Cox, 2004)
Wonderland (Michael Winterbottom, 1999)
Wonder Woman**
Woodstock
Woody Allen : a documentary**
Woody Allen Number One/Lily la tigresse
Woody et les robots
Woody Woodpecker
Working Girl
World Trade Center*
Woyzeck
Wrestler (The)*
Wrong cops**
Wu Ji*
Wusa
Wyatt Earp
Wyoming

X Files Régénération*
X-Men
X-men : apocalypse**
X-men : days of the futur past**
X-men : le commencement**
X-Men 2
X-Men Origins : Wolverine*
X-Men : L’affrontement final*
X mystérieux (L’)
X-15
X the Unknown*
X 13, agent secret
X 27
Xala
Xanadu
Xenia**
XI-7 top secret*
Xiao Wu, artisan pickpocket
Xica da Silva
Xime
Xiu-Xiu
XXL
xXx
xXx 2 : The Next Level*
XXY*

Y a bon les blancs


Y a erreur !
Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?
Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme ?
Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?
Y a-t-il un flic pour sauver l’humanité ?
Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?
Y a-t-il un flic pour sauver le président ?
Y a-t-il un français dans la salle ?
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Y aura-t-il de la neige à Noël ?
Y tu mama también
Ya, ya, mon général
Yaaba
Yacout
Yakuza
Yamilé sous les cèdres
Yank at Oxford (A)
Yank in the Raf (A)
Yankee
Yankee Pasha**
Yanks
Yards (The)
Yasmin*
Year of the Gun
Year of the Horse
Yella*
Yellow Rock**
Yes Man*
Yeux bandés (Les) (Carlos Saura, 1978)
Yeux bandés (Les) (Philip Dunne, 1966)
Yeux bandés (Les) (Thomas Lilti, 2007)*
Yeux bleus de Yonta (Les)
Yeux brouillés (Les)
Yeux cernés (Les)
Yeux clairs (Les)*
Yeux dans les ténèbres (Les)
Yeux de l’amour (Les)
Yeux de l’Asie (Les)
Yeux de la momie (Les)
Yeux de la nuit (Les)
Yeux de la terreur (Les)
Yeux de Laura Mars (Les)
Yeux de ma mère (Les)**
Yeux de Satan (Les)
Yeux de serpent (Les), voir Snake Eyes
Yeux du désir (Les)
Yeux du témoin (Les)
Yeux fermés (Les) (Joël Santoni, 1971)
Yeux fermés (Les) (Olivier Py, 2000)
Yeux noirs (Les)
Yeux sans visage (Les)
Yeux secs (Les)
Yeux, la bouche (Les)
Yi-yi
Yogi l’ours**
Yojimbo/ Le garde du corps
Yol – La permission
Yolanda et le voleur
Yorck
Yoshiwara
You Are Not I
You Kil/ Me*
You’ll Find Out
Young Adam
Young at Heart
Young Guns
Young Guns no 2
Young guns of the Texas**
Young Ideas*
Young Soul Rebels
Youngblood Hawke
Younger Brothers (The)
Youth Runs Wild*
Youth**
Yoyo
Yuki et Nina*
Yuri
Yves Saint-Laurent**

Z
Za la mort
Za-la-mort, za-la-vie
Zabriskie Point
Zaïna, la cavalière de l’Atlas*
Zanzibar (Christine Pascal, 1988)
Zanzibar (Harold Schuster, 1940)
Zappa
Zarafa**
Zarak le Valeureux
Zardoz
Zatoichi
Zaytoun**
Zaza (George Cukor, 1938)
Zaza (Renato Castellani, 1942)
Zazie dans le métro
Zebraman*
Zèbre (Le)
Zefilm*
Zegen, le seigneur des bordels
Zelig
Zeno
Zénobie/ Deux bons copains
Zeppelin**
Zero Dark thirty**
Zéro de conduite
08/15
Zero Theorem**
Ziegfeld Folies
Zig et Puce sauvent nénette
Zig-zig
Zigomar
Zigoto
Zim and Co.*
Zinzin d’Hollywood (Le)
Zion et son frère*
Zizanie (La)
Zodiac*
Zoltan**
Zombie
Zombie and the Ghost Train
Zombies
Zombies on Broadway
Zona (La)*
Zone franche
Zone libre*
Zonzon
Zoo
Zoo à Budapest/ Révolte au zoo
Zoo zéro
Zoolander**
Zootopie**
Zorba le Grec
Zorro
Zorro et les trois mousquetaires
Zorro et ses légionnaires
Zorro l’indomptable
Zorro le vengeur masqué
Zoulou
Zouzou (Allégret)
Zouzou (Lenoir)**
Zozos (Les)
Zuiderzee
Zulu**
Zvenigora

Vous aimerez peut-être aussi