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GEOTECHNIQUE

AMELIORATION
DES
TERRAINS
Sommaire
1. Objectifs
2. Drainage et rabattement
3. Injections
4. Congélation
5. Jet grouting
6. Injection solide
7. Inclusions rigides
8. Vibroflottation
9. COLMIX
10. Colonnes ballastées
1. Objectifs

- éviter l’effet néfaste de l’eau dans les terrains :


sols : entraînement de fines, boulance, gonflement, perte de cohésion,
mise en charge.
roches : débourrage au droit des discontinuités.

- drainer : gravitaire, pompage.


- étancher les terrains : injections, congélation, jet grouting.

- consolider les terrains : injections, congélation, jet grouting, injection


solide, inclusions rigides.

- suivi et contrôle continu pendant les travaux.

- contrôle des résultats en fin de travaux.


2. Drainage et rabattement

- forages drainants : horizontaux, verticaux.


- galerie drainante, puits drainant.
- rabattement :
par puits depuis la surface : diamètre et maillage selon
perméabilité,
par pointes filtrantes : profondeur limitée à 7 m.
- dangers :
. entraînement de fines
. tassements par consolidation,
. accélération de dissolution du gypse.
3. Injections

3.1 Principes
- double effet : réduction de la perméabilité et amélioration
de la résistance du terrain,
- imprégnation pour les sols pulvérulents perméables,
- claquage surtout pour les sols peu perméables (améliore l’imprégnation,
compacte),
- remplissage des fissures.
3.2 Coulis

- suspensions :
. instables : C/E = 1 à 2.5 (Rc = 5 à 50 MPa), décantation si C/E <
1.5
remblayage hydraulique si évacuation de l’eau
rocher (fissures), maçonnerie.
. stables :
¾ argile +ciment (composant colloïdal minéral)
viscosité, temps de prise, résistance adaptable –
pas de
décantation
meilleure pénétration
argile 80/400 kg/m3 ou bentonite 20/80 kg/m3
ciment 100/700 kg/m3 Rc = 1/15 MPa
cendres volantes : 1000/1200 kg/m3 sable : 750/900 kg/m3

¾ coulis avec charge : produits inertes pour abaisser le coût,


augmenter la viscosité karst, carrière, fontis, fissures ouvertes
¾ coulis spéciaux : prise accélérée, expansif, expansé, pénétrabilité
(défloculant),
- liquides :
. produit chimique et son réactif en solution ou émulsion
. silicate de sodium : alcalin, viscosité augmente avec le temps
(gel), réglable
. étanchement et/ou consolidation, provisoire ou permanent
¾ réactif minéral (bicarbonate de sodium, aluminate) : les cations
neutralisent l’alcalinité
temps de prise retardé par forte dilution = gel mou (étanchéité)

¾ réactif organique : saponification donne acides organiques (gel


dur ou mou selon dilution)
dégradations possibles : insuffisance de neutralisation de la soude par
l’acide, qui dissout le gel formé (neutralisation de 45 à 65% : pérennité
de 6 à 24 mois)
synérèse (expulsion d’eau alcaline) : contraction du gel (30 à 40j),
prolifération de bactéries (action réductrice sur les sulfates)
- - résines : temps de prise réglable, viscosité très basse,résistance
élevée rapidement

. acryliques : pour sables fins (polymérisation par catalyseur)

. époxy : mélange de deux composants

. polyuréthanes :réagit dans l’eau du terrain pour donner une


mousse rigide (solution dans un solvant ou plastifiant)
- nouveaux coulis : pour remplacer les silicates
. Silacsol (4 composants),
. Micron S (3composants),
. Spinor.
3.3 Mise en œuvre des coulis

- réalisation du forage : outil, maillage, rayon d’action, forages parallèles ou


divergents, radiaux, en cônes emboités,
- équipementdu forage : nu, tube lisse, tube crépiné, tube à manchettes
- fabrication :
. stockage (silo, sacs, cuve, fût)
. dosage (pondéreux par bascule, volumétrique par vis, pompe doseuse,
compteur)
. préparation (turbomalaxeur, mélangeur à pompe, à pales, pistolet
mélangeur)

- transport : bac de reprise pour longues distances


- paramètres d’injection :
volume par passe V,
pression P,
débit d’injection Q,
durée d’injection compatible avec le temps de prise
Milieu à Description Espacement
injecter entre forage (m)

Terrain Sables fins 0.8 à 1.3


meuble Sables, sables et graviers 1.0 à 2.0
Prof < 25 Graviers 2à4
mètres Sables et graviers Fond étanche
KH > KV 3à5
Rocher Fissures fines 1à3
Prof < 25 Fissures ouvertes 2à4
mètres
Ouvrages Remplissage derrière la 2à3
voûte

Cavités Remplissage de gros vides 3 à 15


Maillage type pour le traitement des terrains
Schéma de perforation
Coupe schématique transversale

Coupe verticale
Transport et injection
terrain meuble : V = 15 à 45 % pour les sables, 5 à 25 % pour les argiles
fissurées
Q = 0.2 à 1.2 m3/h, fonction de K
P < claquage pour imprégner
rocher : V = 1 à 10 % pour fissures fines, 5 à 20 %pour
fissures moyennes
Q = 0.5 à 1 m3/h pour fissures fines, 0 2 m3/h pour
fissures moyennes
P élevée (10 MPa) par étape (résurgence, effet de vérin)
) - méthode d’injection
-- en tête de forage (remplissage),
-- à l’avancement (trou ouvert), par passe descendante,
-- par passes remontantes (manchettes),
obturateurs (simple, double, à coupelles, gonflable, à vis)
ordre d’injection (encagement, du centre vers la périphérie)
Injection dans un forage
Injection à l’obturateur Injection dans un tube à
double à coupelles dans un manchettes à l’obturateur
tube à manchettes gonflable double
3.4 Contrôles

- contrôle des paramètres d’injection : volumes, débits, pressions


- surveillance des soulèvements et résurgences : laser tournant ,théodolite
motorisé
- contrôle des résultats
sur plot d’essai (pompage, plaque, cisaillement)
essais avant et après traitement
contrôle ponctuel mal adapté pour détection de défaut localisé
géophysique : global, homogénéité en grand
forages carottés et/ou destructifs
essais en laboratoire (représentativité de l’échantillon)
essai d’eau ou pompage
essais en forage (pénétromètre, pressiomètre, dilatomètre)
4. Congélation

4.1 Principe

- transformer en glace l’eau du terrain (< -10°C)


- obtenir une paroi résistante (3 à 5 MPa) et imperméable
- placer dans la zone à congeler des tubes réfrigérants tous les 0.5 à 1 m
- faire circuler un fluide réfrigérant en permanence
4.2 La saumure

- saumure à base de chlorure de sodium et de calcium refroidie à – 20° à – 30°C


- temps de congélation de 3 à 5 semaines
- installations importantes en surface
- chantiers de longue durée
4.3 L’azote liquide
- - azote à – 196°C
- - temps de congélation de 2 à 3 jours
- - pas d’installation en surface
- - chantier de courte durée (1000 l pour congeler un m3)
4.4 Contrôles
- déviation des tubes congélateurs
- contrôle des températures (thermographie en paroi, sondes en
forage)
- mouvements du sol
- limites : circulation d’eau importante
5. Jet grouting
5.1 Principe

- destruction des terrains par effet hydrodynamique d’un jet à très grande
vitesse
- extraction d’une partie des terrains
- incorporation de matériaux sous la forme d’un coulis de ciment
- applications : consolidation, étanchement, blindage, fondation…
5.2 Mise en œuvre

- forage (150 mm)


- train de tige triple avec buses
- pompe à eau à très haute pression (70/100 l/min, 40/50 MPa)
- compresseur (0.5 à 0.7 MPa)
- pompe d’injection de coulis (100/150 l/min, 3/5 MPa)
- vitesse de remontée : 5/30 cm/min, 5/10 tours/min
5.3 Contrôles

- plot d’essai pour caler les paramètres et apprécier les diamètres


- enregistrement des paramètres
- analyse du spoil (sol en suspension remonté)
- essai in situ de pompage
- carottage
- essais en laboratoire
- essais in situ (pressiomètre, dilatomètre)
- essai de charge sur colonne
6. Injection solide

6.1 Principe

- incorporation à partir d’un forage tubé d’un matériau très ferme (mortier) sous
forte pression (5 MPa)
- mortier pompable sous forte pression (sans claquage ni essorage)
- effets : serrage du terrain, incorporation d’un matériau peu déformable
- auto-régulation
6.2 Mise en œuvre

- foreuse pour tubage de 150 mm maxi


- unité de préparation de mortier avec trémie de reprise
- pompe à piston pour mortier sec (3/6 MPa)
- forage tubé selon maillage adapté au terrain (2/5 m)
- incorporation en remontant par tranche (0.5/1 m)
- limitation en volume et pression
Mécanisme de
compactage
statique par
l’injection solide
Fuseau
granulométrique
du matériau
6.3 Contrôles

- plot d’essai pour caler les paramètres

- enregistrement des paramètres

- suivi des déplacements (H/V) en cours de chantier

- essais in situ

- suivi des déplacements après traitement


Amélioration du
module
pressiométrique
moyen en
fonction du taux
d’incorporation
7. Inclusions rigides

7.1 Principe

- amélioration de la résistance et de la compacité des terrains par incorporation


d’une inclusion
- inclusion de nature diverse : acier, fibre de verre, mortier (voûte parapluie,
boulons, colonnes)
7.2 Mise en œuvre
- forage pour mise en place de l’inclusion
- scellement

7.3 Contrôles
- contrôle de déviation
- suivi du scellement
- essais d’arrachement
FGT= Fibre glass tubes
8. Vibroflottation
9. COLMIX
Portance de sol
Talus instable
10. Colonnes ballastées

10.1 Définition – Principe

Le terme colonne ballastée est souvent employé par souci de


simplification. La colonne ballastée réalisée avec lançage à l’eau d’un
vibreur « torpille » du type Keller ou équivalent est cependant la forme
« d’inclusion de matériau frottant de grandes dimensions exécutée dans
la masse » répondant à cette définition [DTU 13-2].

La figure ci-après présente les phases successives de la réalisation d’une


colonne de ce type.
Ces principes s’appliquent théoriquement aussi bien aux
inclusions réalisées grâce à des procédés aussi divers que :

„ Les pieux de sable compacté exécutés avec le procédé


japonais « Compozer » [Aboshi et al. 1979]

„ Les pieux de sable compacté mis en place en utilisant le


matériel Franki traditionnellement réservé au pieu du même
nom, ou d’autres techniques reposant sur un tubage
récupérable;
„ La substitution dynamique, qui est une variante possible
d’utilisation du matériel développé par Menard pour le
compactage dynamique;

„ Les colonnes réalisées avec des vibreurs dérivés du


vibreur torpille Keller mais utilisant l’air comprimé comme
fluide de lançage (vibreurs « à sas »).
On peut distinguer deux cas d’utilisation de ce type de
renforcement :

„ La colonne isolée, chargée en tête par une fondation de faibles


dimensions,

„ Le réseau des colonnes, disposé suivant un maillage régulier,


généralement triangulaire ou carré, et destiné à améliorer les
caractéristiques d’une couche compressible sous une fondation de
dimensions infinies, cette fondation pouvant être rigide ou souple.
10.2 Charge limite en tête d’une colonne ballastée

Mécanismes de rupture

Les différentes publications se rapportant à la capacité portante


ultime d’une colonne isolée s’articulent autour de trois modes de
rupture correspondant, à des configurations géométriques bien
différentes.
Les colonnes dont la base repose sur un horizon raide doivent être
dimensionnées vis-à-vis d’une rupture par expansion latérale de la
colonne ou vis-à-vis d’une rupture par cisaillement généralisé du
sol traité.
Les colonnes « flottantes » doivent quant à elles vérifier une
condition supplémentaire de « non poinçonnement »
„ Rupture par expansion latérale :
La charge ultime est donnée par la formule
Π ϕcol
συ lim = tg² ( + )σ' h max = Kpcol σ' h max
4 2

Où σ' υ lim, Kp col et σ' h max sont respectivement la contrainte


verticale agissant sur la colonne à l’instant de la rupture, le
coefficient de butée du ballast et la contrainte effective maximale
que le sol peut supporter autour de la colonne.
L’expansion latérale de la colonne a été comparée à celle
d’une sonde pressiométrique, ce qui permet de poser :
σ ' h max = p lim − u
Avec :
Plim : pression limite du sol ambiant,
u : pression interstitielle à la périphérie de la colonne

Pour ϕ col compris entre 35° et 40°, cette formule se réduit à


σ' υ lim = 4σ' h max
= 4 (pl – u)
„ Rupture par cisaillement généralisé et rupture par
poinçonnement (colonne flottante)
Les formulations sont beaucoup plus complexes et on se
réfèrera au document « Méthodes de dimensionnement des
colonnes ballastées » par Bertrand SOYEZ
(Bulletin de liaison des P et C n° 136 janvier / février 1985) pour
une étude plus approfondie.

Pour une étude préliminaire, on retiendra la formule donnant la


rupture par expansion latérale qui permet une analyse rapide du
problème.
10.3 Réseaux de colonnes

Figurent ci-après les types de réseaux que l’on peut envisager.

A noter qu’en ce qui concerne l’influence des colonnes ballastées


sur la consolidation du sol traité, les méthodes de calcul
développées pour les drains verticaux sont applicables.
10.4 Réduction des tassements

L’intérêt des colonnes ballastées est, non seulement d’accroître la


capacité portante du sol (sous un remblai par exemple) mais
également de réduire les tassements.

Comme cela apparaît sur le schéma ci-après, il y a concentration


des charges sur la colonne.

Ce phénomène est décrit par la relation :


po A = pcolAcol + psol (A – Acol)
La 2ème hypothèse nécessaire à la résolution du problème est qu’il
y a égalité des tassements d’où :
s sol = s col

En prenant compte les modules respectifs de la colonne (E col) et


du sol (E sol) on obtient la relation :
po Acol Ecol
β= = 1+ ( − 1)
psol A Esol

Ecol
Sachant que le rapport est en général compris entre
Esol
5 et 10, les relations ci-dessus permettent de juger de l’efficacité
et de la portance d’un réseau de colonnes.
10.5 Amélioration de la stabilité générale

Le schéma ci-après montre le mécanisme de rupture en présence


de colonnes.
On retiendra que l’augmentation de la contrainte (concentration)
dans la colonne augmente également la résistance au cisaillement
mobilisable.
La prise en compte de ce phénomène passe par la définition d’un
angle de frottement et d’une cohésion équivalents dans le
matériau composite tgϕ = (1 − m)tgϕsol + mtgϕcol
et c = (1 – m) csol + mccol
avec m = Acol / A

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