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L’application ψ est définie, continue et trois fois dérivable sur R+ .

CALCUL APPROCHÉ DES FONCTIONS ψ ′ (x) = cos x − 1 + x2 /2 puis ψ ′′ (x) = − sin x + x ≥ 0 sur R+ par la
TRIGONOMÉTRIQUES première question.
x 0 +∞
y
ψ (x)
′′
+
1 - Étudions, de façon habituelle, le signe de la fonction auxiliaire y
ψ ′ (x) 0 ր − 1−
ϕ : x 7→ x − sin x sur R+ . L’application ϕ est définie, continue et
+
dérivable sur R+ par les propriétés habituelles de l’analyse.
ψ(x) 0 ր • | | x
La majoration ϕ′ (x) = 1 − cos x ≥ 0 construit le tableau de variation O x π/2
et en déduit le signe de l’application ϕ sur l’intervalle R+ = [0, +∞[. +
y La dernière vignette grossit le graphe autour du point de coordonnées
− (x, y) = (π/2, 1) des deux graphes y = sin x et y = x − x3 /6.
x 0 +∞
3
ϕ′ (x) 0 + • | 3 - Le graphe
√ de l’application algébrique y = x − x /6 a un sommet
O x en x = 2 ≈ 1.414 · · · < π/2. Cette courbe et la droite y = 2x/π
ϕ(x) 0 ր
6π − 12
se coupent en 2x/π = x − x3 /6 pour x = ≈ 1.477 · · · . En
π
En conclusion tout x ≥ 0 vérifie ϕ(x) ≥ 0 donc sin x ≤ x. Par ailleurs ordre croissant, de la gauche vers la droite, se trouvent le sommet de
remarquons que l’application ϕ est impaire : ϕ(−x) = −ϕ(x), ainsi la courbe algébrique, son intersection avec la droite y = 2x/π et le
tout x ≤ 0 vérifie x ≤ sin x. sommet du graphe de y = sin x.
2 - La méthode est la même pour les deux autres inégalités, par l’étude 4 - Les applications S0 , S1 , S2 et S3 sont les premiers termes d’une série :
de l’application auxiliaire ϕ : x 7→ sin x−2x/π sur l’intervalle [0, π/2], x3
S0 (x) = +x S1 = x −
y compris sa dérivée seconde. Cette nouvelle application ϕ est définie, 6
continue et deux fois dérivable sur [0, π/2] ; ϕ′ (x) = cos x − 2/π et x5 x3 x5
ϕ′′ (x) = − sin x ≤ 0 sur [0, π/2]. S2 (x) = S1 + =x− +
5! 6 120
x 0 u π/2 x7 x3 x5 x7
S3 (x) = S2 − =x− + −
ϕ (x)
′′
0 − − −1 y 7! 6 120 5040
π−2 2 − L’application x 7→ Sn (x) est polynomiale.
ϕ (x)

>0 ց 0 ց − <0
π π n
x2k+1
ϕ′ (x) + 0 −
X
• | Sn (x) = (−1)k
ϕ(x) 0 ր ց 0 O x k=0
(2k + 1)!
n n
La valeur de u ∈]0, π/2[ est définie par le théorème des valeurs inter- X
k (2k+ 1)x2k X x2k
Sn′ (x) = (−1) = (−1)k
médiaire et le changement de signe de l’application continue ϕ′ sur (2k + 1)! (2k)!
k=0 k=0
l’intervalle [0, π/2] : ϕ′ (u) = 0.
Ainsi Sn′ (0) = 1. Le terme constant n’intervient pas dans la dérivée
En conclusion, en reprenant la question précédente, tout x ∈ [0, π/2]
2 seconde, d’où cette séparation de la somme en deux puis le change-
vérifie ϕ(x) ≥ 0 et x ≤ sin x ≤ x. ment d’indice :
π
La méthode est la même sur R+ quand ψ : x 7→ sin x − (x − x3 /6).

1 FMy le 30/9/2022 2 FMy le 30/9/2022


n n
X x2k ′ X (2k)x2k−1 ′′
ψp+1 (x) = −S2p+2 (x) + sin x = ϕp+1 (x) ≥ 0
Sn′′ (x) = (−1)k = +1′ + (−1)k
k=0
(2k)! k=1
(2k)! x 0 +∞
n
X x2k−1 n−1
X x2k+1 ϕp+1 (x) = ψp+1 (x)
′′
+
= (−1)k = (−1)k+1 = −Sn−1 (x) ′
ψp+1 (x) 0ր
k=1
(2k − 1)! k=0
(2k + 1)!
+
En conclusion Sn+1
′′
(x) = −Sn (x) en remplaçant n par n + 1. ψp+1 (x) 0ր
5 - L’hypothèse de récurrence en p ∈ N est que tout x ∈ R+ vérifie +
S2p+1 (x) ≤ sin x ≤ S2p (x). Ces deuxinégalités S2p+3 (x) ≤ sin x ≤ S2p+2 (x) terminent la preuve
L’initialisation de la récurrence pour p = 0 doit donc monter de l’hérédité par ϕp+1 (x) ≥ 0 et ψp+1 (x) ≥ 0.
S1 (x) ≤ sin x ≤ S0 (x). Le théorème de récurrence s’applique et énonce donc :
La première partie démontre justement cet encadrement : ∀ x ∈ R+ ∀ p ∈ N S2p+1 (x) ≤ sin x ≤ S2p (x)
x3
S1 (x) = x − ≤ sin x ≤ x = S0 (x) 6 - Une fois x ∈ [0, 1] fixé, étudions les variations des deux suites
6 (S2n (x))n ∈ N et (S2n+1 (x))n ∈ N.
Posons les fonctions auxiliaires ϕp : x 7→ S2p (x) − sin x et 2n+2
ψp : x 7→ sin x − S2p+1 (x), et démontrons l’hérédité. Supposons
X x2k+1
S2(n+1) (x) − S2n (x) = (−1)k
S2p+1 (x) ≤ sin x ≤ S2p (x), ce qui correspond à ϕp (x) ≥ 0 k=2n+1
(2k + 1)!
et ψp (x) ≥ 0. Montrons successivement sin x ≤ S2(p+1) (x) et x4n+3 x4n+5
S2p+3 (x) ≤ sin x par les fonctions auxiliaires ϕp+1 (x) ≥ 0 et =− +
(4n + 3)! (4n + 5)!
ψp+1 (x) ≥ 0. !
Les calculs précédents justifient ces égalités et ce tableau de variation x4n+3 x4
=− 1− ≤0
par ϕp+1 (0) = ϕ′p+1 (0) = 0. (4n + 3)! (4n + 4)(4n + 5)
ϕ′′p+1 (x) = −S2p+1 (x) + sin x = ψp (x) ≥ 0 2n+3
X x2k+1
S2(n+1)+1 (x) − S2n+1 (x) = (−1)k
x 0 +∞ k=2n+2
(2k + 1)!
ψp (x) = ϕp+1 (x)
′′
+
x4n+5 x4n+7
ϕ′p+1 (x) 0ր = +
(4n + 5)! (4n + 7)!
+ !
ϕp+1 (x) 0ր x4n+5 x4
= 1− ≥0
+ (4n + 5)! (4n + 6)(4n + 7)
La méthode est la même pour la seconde inégalité, à partir du signe x4n+3
de ψp+1 (x)′′ = ϕp+1 (x) ≥ 0 maintenant démontré. S2n (x) − S2n+1 (x) = + → 0
(4n + 3)! n→+∞
La suite (S2n (x))n est donc décroissante, la suite (S2n+1 (x))n est
croissante, et la suite-différence (S2n (x)−S2n+1 (x))n convergent vers
0.
Les deux suites (S2n (x))n et (S2n+1 (x))n sont donc adjacentes.
7 - Soit x ∈ [0, 1], Les majorations précédentes sont valables aussi bien si

3 FMy le 30/9/2022 4 FMy le 30/9/2022


n
q = 2n est pair ou q = 2n+1 est impair du fait de ces encadrements : X x2k
10 - Introduisons la suite (Cn )n d’applications Cn : x 7→ (−1)k
.
S2(n+1)+1 (x) ≤ S2n+1 (x) ≤ sin x ≤ S2(n+1) (x) ≤ S2n (x) k=0
(2k)!
x2q+3 1 Les mêmes raisonnements démontrent successivement ces relations :
Sq (x) − sin x ≤ Sq+1 (x) − Sq (x) = ≤ → 0 x2
(2q + 3)! (2q + 3)! n→+∞ C1 (x) = 1 − ≤ cos x ≤ C0 (x) = 1
2
Cette limite prouve que la suite (Sn (x))n converge vers sin x.
C2n+1 (x) ≤ cos x ≤ C2n (x)
8 - Le tableau suivant récapitule le nombre de décimales de (2k + 3)! à 1
Cq (x) − cos x ≤
l’aide d’un logarithme décimal par le système de calcul formel Sage. 2q + 2!
sage: [[n, factorial(2*n+3),\ Soit x ∈ R, la division euclidienne de x par π/2 constuit q ∈ Z et
log(factorial(2*n+3), 10).n()] for n in [1..10]] u ∈ [0, π/2[⊂ [0, 1] tel que x = qπ/2 + u, la commande Python est
[[1, 120, 2.07918124604762], (q,u)=divmod(x,pi/2).
[2, 5040, 3.70243053644553], Les formules d’addition sur les angles multiples de π/2 énoncent ces
[3, 362880, 5.55976303287679], égalités :
[4, 39916800, 7.60115571803502], 
sin u si q%4 = 0
[5, 6227020800, 9.79428031638948], 

cos u si q%4 = 1
[6, 1307674368000, 12.1164996111234], sin x =
 − sin u si q%4 = 2

[7, 355687428096000, 14.5510685151576], − cos u si q%4 = 3
[8, 121645100408832000, 17.0850946212137], Les valeurs approchées sin u et cos u sont dont la forme Sk (u) ou
[9, 51090942171709440000, 19.7083439116116], Ck (u) où k dépend du nombre de décimales recherchées.
[10, 25852016738884976640000, 22.4124944284514]]
Ainsi n = 3 pour k = 5 : 9! > 105 , n = 6 pour k = 10, puis n = 8
pour k = 15.
9 - Après le calcul des premiers termes a0 , u0 , a1 , u1 , a2 , u2 , a3 , u3 , etc.
x2n+1
montrons par récurrence que un = Sn et que an = (−1)n .
(2n + 1)!
L’initialisation de la récurrence pour n = 0 provient des termes
u0 = S0 (x) = x et a0 données.
Supposons ces deux égalités vérifiées à l’ordre n, et calculons an+1
puis un+1 :
an x2 x2n+1 x2
an+1 = − = −(−1)n
(2n + 2)(2n + 3) (2n + 1)! (2n + 2)(2n + 3)
x2n+3
= (−1)n+1
(2(n + 1) + 1)!
un+1 = un + an+1 = Sn (x) + an+1 = Sn+1 (x)

5 FMy le 30/9/2022 6 FMy le 30/9/2022

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