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UE 214 T2141-F2/4
Ce fascicule comprend :
La série 2
Les devoirs 2 et 3 à envoyer à la correction
Les auteurs :
Chérif-Jacques Allali : Agrégé d'économie et de gestion.
2 Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
T2141-F2/4 SÉRIE 02 3
NOTES LIMINAIRES
1. Ce cours a pour objet de présenter les règles et les méthodes applicables aux comptes consolidés. Il
s’appuie sur les dispositions légales et réglementaires du code de commerce, sur le règlement n° 99-02 du 29
avril 1999 relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques ainsi que sur les
normes internationales IAS/IFRS.
2. Ce cours n’aborde pas l’évaluation financière des sociétés et des groupes en normes IAS/IFRS, celle-ci
étant incluse dans la partie « Information comptable et management financier » du programme de l’UE 4
« Comptabilité et audit » du DSCG.
5. Depuis le décret n° 2010-56 du 15/01/10, c’est l’Autorité des Normes Comptables (ANC) qui est chargée
de la réglementation dans le domaine de la comptabilité privée.
6. Il est recommandé de consulter les textes auxquels le présent cours fait référence : doctrine du CNC (avis
et recommandations), règlements du CRC, articles du code de commerce, normes IAS/IFRS.
4 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
INTRODUCTION
L’étude des comptes de groupe, c’est-à-dire des « comptes consolidés », nécessite un niveau
minimum de connaissances comptables et fiscales. En comptabilité, le niveau requis est celui de
l’épreuve de comptabilité approfondie du DCG (UE 10). En droit fiscal, le niveau requis correspond
à la partie « L’imposition des résultats dans le cadre des sociétés soumises à l’impôt sur les
sociétés » de l’épreuve de droit fiscal du DCG (UE 4).
Pour éviter tout risque de confusion entre la réglementation française et les normes internationales
IAS/IFRS, la terminologie employée dans ce cours est celle qui est utilisée dans le code de
commerce et dans le règlement n° 99-02 du CRC, sauf lorsqu’il est fait référence explicitement aux
normes IAS/IFRS.
La normalisation comptable française est en profonde mutation depuis de nombreuses années et elle
s’inscrit dans la logique d’une convergence avec les solutions retenues par les normes IAS/IFRS.
Cette tendance semble s’accélérer depuis ces dernières années. En conséquence, les comptes
consolidés en normes françaises se rapprochent de plus en plus, directement et indirectement, des
comptes consolidés établis selon les normes internationales IAS/IFRS :
- directement : par les règlements spécifiques du CRC qui ont modifié le règlement n° 99-02 relatif
aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques ;
- indirectement : par les règlements du CRC qui ont modifié le règlement n° 99-03 relatif au Plan
comptable général applicable dans les comptes individuels.
La structure de ce cours permet d’aborder l’étude de la consolidation des comptes de manière
méthodique, progressive et approfondie. Ce cours est conforme au programme de la partie 3
« Comptes de groupe » de l’UE 4 « Comptabilité et audit »du DSCG (cf. BO n° 11 du 18/03/10) :
3. Comptes de groupe (60 heures)
Notions et contenus
3.1. Principes de consolidation
Définition des groupes
Pourcentages d’intérêt et de contrôle
Cadre réglementaire et légal national et normes
comptables internationales (IFRS)
3.2. Processus d’élaboration des comptes de groupe
Sens et portée de l’étude Notions et contenus
Comprendre l’incidence comptable de la Opérations de pré-consolidation
définition d’une entité et de son périmètre Méthodes de consolidation
(le périmètre doit-il être défini selon des Retraitements de consolidation
critères juridiques – droit de propriété – ou de Elimination des comptes réciproques et des
contrôle ?) résultats internes
Traitement des écarts de première consolidation
Variations du pourcentage d’intérêts et du
périmètre de consolidation
Comptes combinés
3.3. Documents de synthèse des groupes Notions et contenus
Bilan, compte de résultat, annexe
Tableau des variations des capitaux propres
Tableau des flux
Indications complémentaires :
3.2. Les retraitements de consolidation concernent : les retraitements d’homogénéité, les retraitements pour des
raisons d’ordre fiscal, les retraitements des différences temporaires, l’ajustement des comptes réciproques, la
conversion des comptes des sociétés étrangères.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 5
PLAN DE LA SÉRIE
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 7
IAS/IFRS La norme IAS 27 « Etats financiers consolidés et individuels » § 4 définit les termes suivants :
Les états financiers consolidés sont les états financiers d’un groupe présentés comme ceux d’une entité
économique unique.
Un groupe est une société mère et toutes ses filiales.
Une société mère est une entité qui a une ou plusieurs filiales.
Une filiale est une entité, y compris une entité sans personnalité juridique telle que certaines sociétés de
personnes, contrôlée par une autre entité (appelée la société mère).
IAS/IFRS La norme IAS 27 « Etats financiers consolidés et individuels » § 23 est plus restrictive car elle
limite à trois mois au maximum la différence des dates de clôture :
[…] En aucun cas l’écart entre la fin de la période de reporting de la filiale et celle de la société mère ne
doit être supérieur à trois mois. […]
I. Champ d’application
Toutes les entreprises contrôlées ou sous influence notable doivent être consolidées. Les entreprises
à retenir en vue de l’établissement des comptes consolidés sont donc :
- l’entreprise consolidante (la société mère du groupe) ;
- les entreprises contrôlées de manière exclusive ;
- les entreprises contrôlées conjointement ;
- les entreprises sur lesquelles une influence notable est exercée.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 9
IAS/IFRS C’est le seul cas d’exclusion obligatoire prévu dans la norme IAS 27 § 12 :
Si lors de l’acquisition, une filiale satisfait aux critères lui permettant d’être classée comme détenue en
vue de la vente selon IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités
abandonnées », elle doit être comptabilisée selon cette norme.
B. Exclusions optionnelles
- l’entreprise ne représente, seule ou avec d’autres, qu’un intérêt négligeable par rapport à l’objectif
d’image fidèle ;
- les informations nécessaires à l’établissement des comptes consolidés ne peuvent être obtenues
sans frais excessifs ou dans des délais compatibles.
IAS/IFRS En ce qui concerne la date d’acquisition, il n’y a pas de différence significative avec la norme
IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » § 8 :
L’acquéreur doit identifier la date d’acquisition qui est la date à laquelle il obtient le contrôle de
l’entreprise acquise.
1. Cas de cession
En cas de cession, le transfert du contrôle ou d’influence notable est en général concomitant au
transfert des droits de vote lié à celui des titres.
Remarque. Dans le cas exceptionnel où le transfert du contrôle est effectué avant le transfert des titres,
l’entreprise contrôlée peut être déconsolidée (cas de changements dans les organes de direction ou de
surveillance ou contrat entre les parties intervenant avant la date de clôture des comptes).
10 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
IAS/IFRS Cette définition reprend la définition du « contrôle » de la norme IAS 27 « Etats financiers
consolidés et individuels » § 4 (on notera l’absence de l’adjectif « exclusif ») :
Le contrôle est le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d’une entité afin
d’obtenir des avantages de ses activités.
IAS/IFRS Dans la norme IAS 27 « Etats financiers consolidés et individuels » § 13, le contrôle est
présumé exister dans des situations qui sont assez proches :
Le contrôle est présumé exister lorsque la société mère détient […] plus de la moitié des droits de vote
d’une entité […]. Le contrôle existe également lorsque la société mère détenant la moitié ou moins des
droits de vote d’une entité, dispose :
a) du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu d’un accord avec d’autres investisseurs ;
b) du pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles de l’entité en vertu d’un texte
réglementaire ou d’un contrat ;
c) du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres du conseil d’administration ou de
l’organe de direction équivalent, si le contrôle de l’entité est exercé par ce conseil ou cet organe ; ou
d) du pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du conseil d’administration ou de
l’organe de direction équivalent, si le contrôle de l’entité est exercé par ce conseil ou cet organe.
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A. Définition
Une entité ad hoc est une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour gérer une
opération ou un groupe d’opérations similaires pour le compte d’une entreprise. L’entité ad hoc est
structurée ou organisée de manière telle que son activité n’est en fait exercée que pour le compte de
cette entreprise, par mise à disposition d’actifs ou de fourniture de biens, de services ou de capitaux.
Une entité ad hoc est comprise dans le périmètre de consolidation dès lors qu’une ou plusieurs
entreprises contrôlées ont en substance en vertu de contrats, d’accords, de clauses statutaires, le
contrôle de l’entité.
IAS/IFRS Cette définition est pratiquement la même que celle de la norme IAS 28 « Participations dans
des entreprises associées » § 2 :
L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de politique financière et opérationnelle
de l’entreprise détenue, sans toutefois exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques.
Remarque. Une société sous influence notable est appelée « entreprise associée » et le
détenteur des titres est appelé « investisseur ».
La définition suivante est donnée dans IAS 28 § 2 :
Une entreprise associée est une entité […] dans laquelle l’investisseur a une influence notable et qui
n’est ni une filiale ni une participation dans une coentreprise.
IAS/IFRS Le seuil est le même dans la norme IAS 27 « Etats financiers consolidés et individuels » § 6.
Les comptes consolidés peuvent être établis et publiés selon l’un des deux référentiels suivants :
- soit les normes françaises (règlement n° 99-02 du CRC), pour les sociétés commerciales non
cotées ;
- soit les normes comptables internationales IAS/IFRS ; ces normes sont appliquées :
- de manière obligatoire, par les sociétés cotées ;
- sur option, par les sociétés non cotées.
Dans chaque norme comptable internationale, les termes utilisés sont définis. Il n’y a donc pas
d’ambiguïté en la matière. En revanche, dans la réglementation française relative à la comptabilité
financière, ce n’est pas toujours le cas.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 13
IAS/IFRS Pour une société cotée française, la notion de « groupe » est précise puisqu’elle est définie
dans les normes comptables internationales (cf. IAS 27 « Etats financiers consolidés et
individuels » § 4) :
Un groupe est une société mère et toutes ses filiales.
Une société mère est une entité qui a une ou plusieurs filiales.
Un filiale est une entité […] contrôlée par une autre entité (appelée la société mère).
CONTRÔLE Lorsqu’une société possède des titres d’une autre société, le pourcentage de contrôle
de droit (ou contrôle juridique) est égal au pourcentage de droits de vote détenus
par rapport aux droits de vote qui peuvent normalement s’exprimer dans les
assemblées de la société.
Remarque. Le § 10051 donne la précision suivante :
Pour le calcul de la fraction des droits de vote détenus, il convient de tenir compte des actions à droit de
vote double, des certificats de droits de vote […] et des titres faisant l’objet d’engagements ou de
portage fermes détenus pour le compte de l’entreprise consolidante.
La notion d’INTÉRÊTS n’est pas utilisée dans le cadre de la pré-consolidation (cf. Titre 2). Elle n’est
utilisée que dans les opérations de consolidation (cf. Titre 3).
INTÉRÊTS Le pourcentage d’intérêts est égal au pourcentage du capital détenu. Il est donc lié
aux droits pécuniaires (ou droits financiers).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 15
Dans une société par actions des différences entre pourcentage de contrôle et pourcentage d’intérêts
peuvent résulter de l’existence, par exemple :
- d’actions de préférence ;
- d’actions à droit de vote double ;
- d’actions propres ;
- de catégories de titres en voie d’extinction :
- certificats d’investissement et certificats de droits de vote ;
- actions à dividende prioritaire sans droit de vote…
I. Actions de préférence
B. Exemple
Le capital de A est divisé en titres de 10 € nominal, dont 300 000 actions ordinaires et 60 000 actions
de préférence sans droit de vote. M détient 30 000 actions ordinaires et 15 000 actions de préférence.
Nombre de droits de vote Nombre total Pourcentage de contrôle de M
détenus par M de droits de vote (contrôle de droit)
30 000 300 000 30 000/300 000 = 10 %
Nombre de titres Nombre total de titres
représentatifs du capital représentatifs du capital Pourcentage d’intérêts de M
de A détenus par M de A
30 000 + 15 000 = 45 000 300 000 + 60 000 = 360 000 45 000/360 000 = 12,5 %
B. Exemple
Le capital de B est divisé en 250 000 actions de 5 € nominal, dont 100 000 actions nominatives à
droit de vote double et 150 000 actions au porteur. M détient 100 000 actions B nominatives à droit
de vote double.
Nombre de droits de vote Nombre total Pourcentage de contrôle de M
détenus par M de droits de vote (contrôle de droit)
100 000 2 = 200 000 100 000 2 + 150 000 = 350 000 200 000/350 000 = 57,14 %
16 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
B. Exemple
Le capital de C est divisé en 600 000 actions de 100 € nominal. A la suite d’une fusion par
absorption, C détient 50 000 actions propres, ces actions pouvant être conservées indéfiniment
puisqu’elles ne représentent pas plus de 10 % de son capital social. M détient 280 000 actions C.
Nombre de droits de vote Nombre total Pourcentage de contrôle de M
détenus par M de droits de vote (contrôle de droit)
280 000 600 000 – 50 000 = 550 000 280 000/550 000 = 50, 91 %
Nombre de titres Nombre total de titres
représentatifs du capital représentatifs du capital de C Pourcentage d’intérêts de M
de C détenus par M
280 000 600 000 280 000/600 000 = 46,67 %
B. Exemple
Le capital de D est divisé en titres de 20 € nominal, dont 500 000 actions ordinaires et 100 000
certificats d’investissement. M détient 120 000 actions ordinaires et 30 000 certificats de droit de
vote de M (sur un total de 100 000 certificats de droit de vote).
Nombre de droits de vote Nombre total Pourcentage de contrôle de M
détenus par M de droits de vote (contrôle de droit)
120 000 + 30 000 = 150 000 500 000 + 100 000 = 600 000 150 000/600 000 = 25 %
Nombre de titres Nombre total de titres
représentatifs du capital représentatifs du capital Pourcentage d’intérêts de M
de D détenus par M de D
120 000 500 000 + 100 000= 600 000 120 000/600 000 = 20 %
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 17
B. Exemple
Le capital de E est divisé en actions de 10 € nominal, dont 100 000 actions ordinaires et 20 000
actions à dividende prioritaire sans droit de vote (ADP). M détient 25 000 actions ordinaires et
aucune ADP de E.
Nombre de droits de vote Nombre total Pourcentage de contrôle de M
détenus par M de droits de vote (contrôle de droit)
25 000 100 000 25 000/100 000 = 25 %
Nombre de titres Nombre total de titres
représentatifs du capital représentatifs du capital Pourcentage d’intérêts de M
de E détenus par M de E
25 000 100 000 + 20 000 = 120 000 25 000/120 000 = 20,83 %
A
B. Liaison indirecte de la société consolidante avec une autre société
La liaison est indirecte lorsqu’une société en liaison directe ou indirecte avec la société consolidante
détient des titres d’une autre société.
Il y a une chaîne unique (M, A, B) M M Il y a une chaîne unique
qui va de M à B. (M, C, D, E) qui va de M à E.
Il faut donc qu’il existe une « chaîne de contrôle » allant de la société consolidante à la société
concernée, c’est-à-dire que toutes les sociétés de la chaîne, autres que la société concernée, soient
sous le contrôle exclusif de la société consolidante.
2. Pourcentage d’intérêts indirects de la société consolidante
Le pourcentage d’intérêts indirects détenu par la société consolidante dans une autre société est égal
au produit des pourcentages d’intérêts tout au long de la chaîne d’intérêts qui va jusqu’à la société
concernée, que cette chaîne soit une chaîne de contrôle ou pas.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 19
3. Exemple
Par hypothèse, les pourcentages M Pourcentage de contrôle indirect de M dans E : 30 %.
représentent le pourcentage du capital 80 % En effet, D est sous le contrôle exclusif indirect de
détenu (% d’intérêts) et le pourcentage M par l’intermédiaire de C
de droits de vote détenus. Il n’y a ni C
contrôle de fait, ni contrôle contractuel. 90 % Pourcentage d’intérêts indirects de M dans E :
D 80 % 90 % 30 % = 21,6 %.
30 %
E
B. Règle de calcul dans le cas d’une liaison indirecte par plusieurs chaînes
1. Pourcentage de contrôle indirect total de la société consolidante
Le pourcentage de contrôle indirect détenu par la société consolidante dans une autre société est égal
au cumul des pourcentages de contrôle direct détenu par les filiales dans cette société.
Remarque. La notion de filiale a encore ici le sens de « société sous contrôle exclusif ».
Il peut exister en effet plusieurs « chaînes de contrôle » allant de la société consolidante à la société
concernée.
2. Pourcentage d’intérêts indirects total de la société consolidante
Le pourcentage d’intérêts indirects détenu par la société consolidante dans une autre société est égal
au cumul des produits des pourcentages d’intérêts tout au long de chacune des chaînes d’intérêts qui
vont jusqu’à la société concernée.
3. Exemple
Par hypothèse, les pourcentages M 75 % Pourcentage de contrôle indirect de
représentent le pourcentage du capital 70 % M dans E :
détenu (% d’intérêts) et le pourcentage A B 40 % (par C) + 20 % (par B) = 60 %.
de droits de vote détenus, sauf dans un 60 % 20 % 35 % Rupture de la chaîne de contrôle
cas. Le pourcentage de contrôle C D au niveau de D.
juridique de B dans D n’est en effet que 40 % Pourcentage d’intérêts indirects de M dans E :
de 32 %. Il n’y a ni contrôle de fait, ni E 40 % 70 % 60 % 40 % + 75 % 20%
contrôle contractuel. + 75 % 35 % 40 % = 42,3 %.
IAS/IFRS Le pourcentage d’intérêts indirects de M dans E ne doit tenir compte que des chaînes de
contrôle (M, A, C, E) et (M, B, E) : 70 % 60% 40% + 75 % 20% = 31,8 %.
C. Règle de calcul dans le cas d’une liaison directe et indirecte par plusieurs chaînes
1. Pourcentage de contrôle total de la société consolidante (§ 10050)
Le contrôle exclusif ou conjoint et l’influence notable s’entendent, dans tous les cas, directement ou
indirectement. Ainsi, pour l’appréciation des droits de vote dont dispose une entreprise consolidante
dans les assemblées d’une autre entreprise, il doit être fait masse de l’ensemble des droits de vote
attachés aux actions détenues par l’entreprise consolidante et par toutes les entreprises qu’elle
contrôle de manière exclusive.
En résumé, le pourcentage de contrôle total détenu par la société consolidante dans une autre société
est égal au cumul des pourcentages de contrôle direct détenu par la société consolidante elle-même
et par les sociétés placées sous son contrôle exclusif.
20 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
IAS/IFRS Il y a une divergence pour le calcul du pourcentage d’intérêts indirects de M dans E. Il n’y a
qu’une chaîne de contrôle indirect : (M, B, E). Le pourcentage d’intérêts indirects de M dans
E est donc égal à : 90 % 20% = 18 %. Le pourcentage d’intérêts total est égal à 33 %.
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IAS/IFRS Les pourcentages d’intérêts de M dans A et C sont les mêmes. En consolidation, il n’y a
évidemment pas d’intérêts dans B et D puisque ces sociétés ne sont pas consolidées.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 23
IAS/IFRS Il y a une divergence pour le calcul du pourcentage d’intérêts indirects de M dans D. Il n’y a
en effet qu’une chaîne de contrôle indirect : (M, A, B, D). Le pourcentage d’intérêts indirects
de M dans D est donc égal à : 72,87 % 60% = 43,72 %.
Section 4. Autocontrôle
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(1) La société C est à la fois sous le contrôle exclusif de A et sous le contrôle exclusif de M. Les actions A
détenues par C sont des actions A d’autocontrôle, non pas parce que M exerce un contrôle exclusif sur A
mais parce que C, qui détient des droits de vote de A, est sous le contrôle exclusif de A. Ces actions A
d’autocontrôle sont donc privées du droit de vote aux assemblées de A. M détient donc 72 % des droits de
vote sur un total de 90 % qui peuvent s’exprimer, soit un pourcentage de contrôle effectif de 80 %.
3. Exemple
L’organigramme du groupe M est présenté ci-dessous.
Par hypothèse, les pourcentages M
représentent le pourcentage du capital 80 % 10 %
détenu et le pourcentage de droits de
vote détenus (les actions M détenues par A 75 % B
B sont privées du droit de vote). Il n’y a 70 %
ni contrôle de fait, ni contrôle Autocontrôle au niveau de
contractuel. C la société consolidante M
Les actions M détenues par B sont des actions d’autocontrôle privées du droit de vote car la société
B est sous le contrôle exclusif de la société M. Dans une telle situation, il est recommandé de
compléter l’organigramme en insérant une entité que nous appellerons « Associés majoritaires de
M»:
Associés majoritaires de M
90 % Autocontrôle au niveau de
la société consolidante M
M
80 % 10 %
A 75 % B
70 %
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Selon l’organisation mise en place dans les groupes, les travaux de pré-consolidation peuvent être
réalisés, selon le cas :
- soit par chaque entreprise consolidée elle-même ;
- soit par la société consolidante pour chaque entreprise consolidée ou pour certaines seulement.
28 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
La mise en équivalence consiste à substituer à la valeur comptable des titres de participation détenus
une autre valeur correspondant à la quote-part des capitaux propres (y compris le résultat) de l’entité
déterminés d’après les règles de consolidation.
Cette « quote-part » est égale au produit des « capitaux propres » par le pourcentage d’intérêts
représenté par les titres de participation consolidés.
La base du calcul (« capitaux propres déterminés d’après les règles de consolidation ») correspond au
montant des capitaux propres retraités résultant de la pré-consolidation.
Remarque. La mise en équivalence d’une entité se traduit par une réestimation des titres de participation
consolidés de cette entité.
IAS/IFRS La définition de la norme IAS 28 « Participations dans des entreprises associées » § 2 est
sensiblement la même :
La méthode de la mise en équivalence est une méthode comptable selon laquelle la
participation est initialement comptabilisée au coût et est ensuite ajustée pour prendre en
compte les changements postérieurs à l’acquisition de la quote-part de l’investisseur dans
l’actif net de l’entreprise détenue. Le résultat de l’investisseur comprend sa quote-part du
résultat de l’entreprise détenue.
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L’intégration globale consiste à intégrer dans les comptes consolidés tous les actifs et passifs de
l’entité intégrée déterminés d’après les règles de consolidation, c’est-à-dire les actifs et passifs
retraités résultant de la pré-consolidation. En contrepartie, les titres de participation détenus sont
éliminés et les intérêts minoritaires sont comptabilisés.
IAS/IFRS Le processus de la consolidation globale décrit dans la norme IAS 27 § 18 « Etats financiers
consolidés et individuels » est quasiment identique :
Pour établir des états financiers consolidés, les états financiers individuels de la société mère et de ses
filiales sont combinés, ligne par ligne, en additionnant les postes semblables d’actifs, de passifs, de
capitaux propres, de produits et de charges. […]
Remarque. Le terme « combinés » a ici le même sens que le terme « intégrés » dans la
réglementation française. Dans la norme IAS 27 § 4, les intérêts minoritaires sont appelés
dorénavant « participation ne donnant pas le contrôle » :
Une participation ne donnant pas le contrôle est la part d’intérêt, dans une filiale, qui n’est pas
attribuable directement ou indirectement à une société mère.
A. Données de base
Un périmètre de consolidation comprend deux entités : la société consolidante M et une autre société
consolidée C. M détient un pourcentage d’intérêts de 40 % dans C.
Nous posons les hypothèses simplificatrices suivantes :
- M a participé à la constitution de C en souscrivant à 40 % des actions C émises ;
- capital social de C : 1 000 ;
- coût d’acquisition des actions C détenues par M : 400 ;
- aucune opération n’a été réalisée entre M et C.
Au 31/12/N, les bilans retraités se présentent ainsi :
Bilan retraité de M au 31/12/N
Titres de participation C 400 Capitaux propres
Actifs divers AM Capital 7 000
Réserves 5 000
Résultat 1 500
Passifs PM
AM + 400 AM + 400
Nous envisagerons successivement les trois hypothèses suivantes en ce qui concerne le type
d’influence exercée par M dans C :
- influence notable (méthode de consolidation appliquée : mise en équivalence) ;
- contrôle conjoint (méthode de consolidation appliquée : intégration à 40 %) ;
- contrôle exclusif (méthode de consolidation appliquée : intégration globale).
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IAS/IFRS Il en est de même dans les normes internationales. En effet, ce cas est prévu dans IAS
28 « Participations dans des entreprises associées » § 30 :
Lorsque la quote-part de l’investisseur est ramenée à zéro, les pertes supplémentaires font l’objet d’une
provision, et un passif est comptabilisé, seulement dans la mesure où l’investisseur a encouru une
obligation légale ou implicite ou a effectué des paiements au nom de l’entreprise associée. Si l’entreprise
associée enregistre ultérieurement des bénéfices, l’investisseur ne recommence à comptabiliser sa quote-
part dans ces bénéfices qu’après avoir dépassé sa quote-part de pertes non comptabilisées.
Intérêts minoritaires débiteurs (§ 270). Lorsque, à la suite de pertes, la part revenant aux minoritaires
d’une entreprise consolidée par intégration globale devient négative, l’excédent ainsi que les pertes
ultérieures imputables aux intérêts minoritaires sont déduits des intérêts majoritaires, c’est-à-dire des
capitaux propres (part du groupe), sauf si les associés ou actionnaires minoritaires ont l’obligation formelle
de combler ces pertes. Si ultérieurement l’entreprise consolidée réalise des bénéfices, les intérêts
majoritaires sont alors crédités de la totalité des profits jusqu’à ce que la partie qu’ils avaient assumée des
pertes imputables aux intérêts minoritaires ait été totalement éliminée.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 33
Dans la méthode de l’intégration globale, à la valeur comptable des actions C détenus par M a été
substitué l’ensemble des éléments retraités actifs et passifs de la société C.
Ces éléments actifs et passifs intégrés représentent une valeur égale à : 1 800 – 540 = 1 260.
La part des minoritaires représente 60 % de cette valeur, soit 756.
La part de la société consolidante, soit 504 (1 260 40 %), se substitue à la valeur comptable des
actions C qui sont éliminés, soit 400. En contrepartie, la différence de consolidation augmente les
« Capitaux propres (part du groupe) » pour 104 (dont 40 pour le résultat).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 35
I. Organisation comptable
Le règlement n° 99-02 du CRC ne fixe aucune règle spécifique en ce qui concerne les modalités
pratiques de l’organisation comptable.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 37
b. Comptes Réserves
Ces comptes peuvent nécessiter des retraitements. Le compte Réserves de la société consolidante
prend le nom de « Réserves groupe » ou de « Réserves consolidées ».
Pour les autres entités intégrées, le nom de la société concernée est ajouté à l’intitulé du compte
Réserves et la numérotation est adaptée.
c. Comptes Résultat
Ces comptes peuvent également nécessiter des retraitements. Le compte Résultat de la société
consolidante est intitulé « Résultat groupe » ou « Résultat consolidé ».
Pour les autres entités intégrées, le nom de la société concernée est ajouté à l’intitulé du compte
Résultat et la numérotation est adaptée.
d. Compte « Intérêts minoritaires »
Les intérêts minoritaires représentent les droits des associés autres que la société mère du groupe
dans l’actif net consolidé. Que la structure du groupe soit simple ou complexe, le poste « Intérêts
minoritaires » inclut toujours les droits des associés des filiales, c’est-à-dire des sociétés sous
contrôle exclusif, sauf cas particulier.
Dans une entité consolidée, en général, le pourcentage des intérêts minoritaires est plus faible que
celui de la société consolidante. Mais il y a des cas particuliers dans lesquels ces « Intérêts
minoritaires » sont en fait majoritaires (le terme générique « Intérêts minoritaires » reste employé
dans tous les cas).
2. Compte « Titres mis en équivalence »
Ce compte révèle l’existence de sociétés sous influence notable dans le périmètre de consolidation.
Le solde débiteur de ce compte représente la valeur actuelle consolidée des titres de participation
intégrés des entités mises en équivalence.
Cette valeur actuelle consolidée correspond à la quote-part des capitaux propres de ces entités qui
revient de plein droit à la société consolidante et éventuellement aux « Intérêts minoritaires ».
3. Compte « Quote-part dans les résultats des entreprises mises en équivalence »
Les comptes de charges et de produits des entités mises en équivalence ne sont pas intégrés
individuellement. En revanche, la quote-part du résultat qui revient de plein droit à la société
consolidante et éventuellement aux « Intérêts minoritaires » doit être incluse dans la valeur des
« Titres mis en équivalence ». Un compte de gestion spécifique a donc été créé pour les besoins de la
consolidation.
B. Principe de fonctionnement
Le compte « Résultat global » peut être considéré comme un compte de liaison (avec chacun des
comptes de bilan individualisés « Résultat »), sauf cas particulier, ou comme un compte de
contrepartie qui permet de respecter la partie double (dans les écritures où ne sont mouvementés que
les comptes de gestion).
Il faut retenir que ce compte fonctionne en sens inverse du compte de bilan Résultat (« groupe » ou
« nom de l’entité »), sauf cas particulier. Vous pourrez contrôler le fonctionnement de ce compte
dans les exemples illustrant ce cours, notamment lorsque les écritures de consolidation du bilan sont
mises en regard des écritures de consolidation du compte de résultat.
C. Exemple
1. Données de base
La société A est dans le périmètre de consolidation du groupe M. Les écritures suivantes sont
enregistrées à la clôture de l’exercice :
dotation aux amortissements d’un camion de livraison : 100 ;
annulation du stock initial de marchandises : 30 ;
constatation du stock final de marchandises : 50 ;
annulation d’une dotation aux provisions pour hausse des prix enregistrée par erreur quelques
jours plus tôt : 70.
2. Ecritures comparées dans les deux systèmes
Dans le système « en partie double », nous supposons que nous passons des écritures d’inventaire
dans les comptes individuels de A.
Dans le système « en double partie double », nous supposons que nous sommes dans le journal
spécifique de pré-consolidation de A et que les enregistrements correspondent à des retraitements
nécessaires pour établir les comptes retraités à envoyer à la société consolidante M.
Remarque. Dans le système « en double partie double », les comptes « Résultat (« groupe » ou « nom de
l’entité ») sont mouvementés en parallèle avec les comptes de charges et de produits dans des écritures
séparées :
Débit du compte de bilan « Résultat » :
En parallèle, au débit, un compte de charge augmente ou un compte de produit diminue.
Crédit du compte de bilan « Résultat » :
En parallèle, au crédit, un compte de produit augmente ou un compte de charge diminue.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 39
Journal de pré-consolidation de A
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Résultat A 100 DA sur immob. incorp. et corporelles 100
Amortissements du mat. de transport 100 Résultat global 100
Journal de pré-consolidation de A
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Résultat A 30 Variation des stocks de marchandises 30
Stocks de marchandises 30 Résultat global 30
Journal de pré-consolidation de A
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Stocks de marchandises 50 Résultat global 50
Résultat A 50 Variation des stocks de marchandises 50
Annulation d’une dotation aux provisions pour hausse des prix de l’exercice : 70
Journal de pré-consolidation de A
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Provisions pour hausse des prix 70 Résultat global 70
Résultat A 70 DP réglementées (stocks) 70
Remarque. Dans le système « en double partie double », les comptes Résultat (« groupe » ou « nom de
l’entité ») et « Résultat global » fonctionnent toujours en sens inverse.
40 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Intérêts non
Total Intérêts consolidés (40 %)
consolidés (60 %)
Capital C 1 000
+ Réserves C 160 Le calcul de ces
intérêts dans les
= Capitaux propres (hors résultat) 1 160 (1) 1 160 40 % = 464
capitaux propres et
Titres de participation C dans le résultat de C
détenus par M (à éliminer) 400 est inutile.
= Réserves intégrées (2) 64
Résultat C 100 (3) 100 40 % = 40
Titres C mis en équivalence 464 + 40 = 504
(résultat inclus)
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 41
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 43
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 45
Dans les comptes consolidés du groupe M, la consolidation de E par mise en équivalence doit être
effectuée au taux de 30 %, et non pas seulement en fonction du pourcentage d’intérêts de la société
consolidante (soit 21,6 %).
Dans l’ancienne réglementation des comptes consolidés, les groupes avaient le choix d’appliquer le
taux de 30 % (en cas d’option pour la consolidation par paliers) ou le taux de 21,6 % (en cas d’option
pour la consolidation directe). La différence de 8,4 % d’intérêts représente ici des intérêts
minoritaires que l’on peut décomposer ainsi :
- intérêts des associés minoritaires de D : 10 % 30 % = 3 % ;
- intérêts des associés minoritaires de C : 20 % 90 % 30 % = 5,4 %.
Nous allons voir que la méthode de consolidation directe a dû s’adapter à la logique de la méthode
de consolidation par paliers.
Bilan retraité de C
Titres de participation D 90 Capital 150
Actifs divers 410 Réserves 90
Résultat 60
Dettes 200
500 500
Bilan retraité de D
Titres de participation E 180 Capital 100
Actifs divers 170 Réserves 40
Résultat 10
Dettes 200
350 350
Bilan retraité de E
Actifs divers 1 100 Capital 600
Réserves 200
Résultat 50
Dettes 250
1 100 1 100
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 47
Titres de participation D 90
Actifs divers 410
Capital C 150
Réserves C 90
Résultat C 60
Dettes 200
Intégration des comptes de bilan retraités de C
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 49
Journal de consolidation du groupe M 2ème et dernière étape : Il ne doit rester que les
Consolidation des comptes de bilan deux catégories suivantes de « capitaux
propres » dans le bilan consolidé du groupe M :
Capital C (pour solde) 150
- la part du groupe (part de M) ;
Réserves C (pour solde) 90
- les intérêts minoritaires (associés de C et de D,
Titres de participation C (pour solde) 120
autres que M).
Réserves groupe 72
Il faut donc, dans un premier temps, éliminer les
Intérêts minoritaires 48
Partage des capitaux propres hors résultat de C capitaux propres de C et les titres de
et élimination des titres C intégrés participation C. Ces derniers représentent en
Résultat C (pour solde) 60 effet un actif fictif puisque l’actif net de C a été
Résultat groupe 48 intégré.
Remarque. Nous décomposons le traitement comptable en
Intérêts minoritaires 12
deux écritures pour mettre en évidence le partage du résultat
Partage du résultat de C
de C entre le groupe et les intérêts minoritaires.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 51
Titres de participation D 90
Actifs divers 410
Capital C 150
Réserves C 90
Résultat C 60
Dettes 200
Intégration des comptes de bilan retraités de C
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 53
Analyse du partage des capitaux propres non intégrés de E (chez la société consolidante M)
Intérêts consolidés (30 %) Intérêts non
Total (1) Part du groupe Intérêts minoritaires consolidés
(21,6 %) (8,4 %) (70 %)
Capital E 600
+ Réserves E 200 Le calcul de
ces intérêts
= Capitaux propres (hors résultat) 800 800 21,6 % = 172,8 800 8,4 % = 67,2
dans les
Titres de participation E capitaux
détenus par D (à éliminer) (2) 129,6 (2) 50,4 propres et
= Réserves intégrées (3) 43,2 (4) 16,8 dans le
Résultat E 50 (5) 50 21,6 % = 10,8 (6) 50 8,4 % = 4,2 résultat de E
Titres E mis en équivalence 172,8 + 67,2 + 10,8 + 4,2 = 255 est inutile.
(résultat inclus)
(1) 80 % 90 % 30 %.
(2) Deux catégories de minoritaires ont des droits dans l’actif net de E : les associés minoritaires de D qui ont
un pourcentage d’intérêts indirects de 3 % dans E (10 % 30 %) et les associés minoritaires de C qui ont un
pourcentage d’intérêts indirects de 5,4 % dans E (20 % 90 % 30 %).
Pour ne pas faire d’erreur dans le calcul de la différence de consolidation, il faut analyser la valeur des titres
de participation E détenus par D (soit 180) comme un investissement réalisé par les associés de D :
- un investissement réalisé indirectement par l’associé M : 180 80 % 90 % = 129,6 ;
- et un investissement réalisé indirectement par les associés minoritaires de C : 180 20 % 90 % = 32,4 ;
- et un investissement réalisé indirectement par les associés minoritaires de D : 180 10 % = 18.
De ce fait, on peut décomposer ainsi les intérêts minoritaires dans D :
- intérêts indirects des minoritaires de D : (800 + 50) 10 % 30 % 180 10 % = 7,5 ;
- intérêts indirects des minoritaires de C : (800 + 50) 20 % 90 % 30 % 180 20 % 90 % = 13,5.
Total des intérêts minoritaires dans E : 7,5 + 13,5 = 21 (dans le tableau : 16,8 + 4,2 = 21, CQFD).
(3) Différence de consolidation (hors résultat) sur titres E détenus par D ( Réserves du groupe).
(4) Intérêts minoritaires dans les capitaux propres de E (hors résultat).
(5) Résultat du groupe.
(6) Intérêts minoritaires dans le résultat de E.
54 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Bilan du groupe M
Titres E mis en équivalence 255 Capitaux propres (part du groupe)
Actifs divers 2 460 Capital 1 000
(1 880 + 410 + 170) Réserves (400 +72 + 28,8 + 43,2) 544
Résultat (100 + 48 + 7,2 + 10,8) 166
Intérêts minoritaires 105
(48 + 12 + 21,2 + 2,8 + 21)
Dettes (500 + 200 + 200) 900
2 715 2 715
Dans cet exemple, il n’y a pas de difficulté particulière. Les titres D qui ont été intégrés sont les titres
D détenus par B qui est intégrée globalement.
Donc les titres D doivent être mis en équivalence au taux de 35 % (pourcentage d’intérêts directs de
B). Ces 35 % se décomposent ainsi :
- pourcentage d’intérêts de M : 75 % 35 % = 26,25 % ;
- pourcentage des intérêts minoritaires : 35 % – 26,25 % = 8,75 % (ou 25 % 35 %).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 55
Le pourcentage d’intérêts de M dans E est égal à 49,08 %. Ce taux a un sens du point de vue
financier. Il signifie que si E met en distribution 1 000 de dividendes et qu’il y a une « remontée » de
ces dividendes (redistributions successives aux associés), M percevra au total 490,8 sur les 1 000.
Pourtant, ce pourcentage d’intérêts de 49,08 % ne doit pas être utilisé en consolidation car E n’est
pas intégrée globalement. En effet, on ne peut consolider que les titres E qui ont été intégrés dans
l’actif consolidé, c’est-à-dire :
- tous les titres E détenus par les sociétés intégrées globalement ;
- et une partie des titres E détenus par les sociétés intégrées proportionnellement.
Dans cet exemple, les titres de participation E intégrés sont les titres détenus par M et B qui
représentent un pourcentage d’intérêts total de 35 % (15 % d’intérêts directs pour M et 20 %
d’intérêts directs pour B). Ces 35 % se décomposent ainsi :
- pourcentage d’intérêts de M : 15 % + 90 % 20 % = 33 % ;
- pourcentage des intérêts minoritaires : 35 % – 33 % = 2 % (ou 10 % 20 %).
1. Données de base
La société M détient des participations dans six entreprises. A la date du 31/12/N, le portefeuille-
titres de la société M se répartit ainsi :
2. Rappels juridiques
Action de préférence (art. L 228-11) : Depuis l’ordonnance n° 2004-604 du 24/06/04, une société
par actions peut créer, lors de sa constitution ou au cours de son existence, des « actions de
préférence », avec ou sans droit de vote, assorties de droits particuliers de toute nature, à titre
temporaire ou permanent.
Les actions de préférence sans droit de vote ne peuvent représenter plus de 50 % du capital social (la
limite est fixée à 25 % du capital pour une société dont les actions sont admises aux négociations sur
un marché réglementé).
Action à droit de vote double (art. L 225-123) : Le droit de vote double ne peut être attribué que si
l’action est nominative et si elle est entièrement libérée et inscrite au nom d’un même actionnaire
depuis au moins deux ans. En principe, le droit de vote double est perdu lors d’une cession de
l’action.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 57
Le pourcentage d’intérêts directs de M dans chacune des sociétés est égal au pourcentage du capital
détenu.
Titres représentatifs du capital Pourcentage d’intérêts
Société Nombre de titres Nombre de titres directs de M
détenus par M existants
A 6 000 + 1 500 = 7 500 30 000 7 500/30 000 = 25 %
B 29 000 68 000 29 000/68 000 = 42,65 %
C 2 800 + 1 200 = 4 000 14 000 4 000/14 000 = 28,57 %
D 9 000 25 000 9 000/25 000 = 36 %
E 24 000 50 000 24 000/50 000 = 48 %
F 500 2 000 500/2 000 = 25 %
1. Données de base
La société M a des liens de participation avec neuf sociétés. Ces liens peuvent être schématisés
ainsi :
M
40 %
20 %
A 80 % 60 % 50 % D
B C 65 %
30 % F
60 %
E 10 % G
20 % 50 %
40 %
H
50 % I
Les pourcentages représentent la fraction détenue du capital et la fraction détenue des droits de vote.
Les autres associés de A sont nombreux et, pour la plupart, se désintéressent de la gestion de leur
société, ce qui confère à la société M le pouvoir de désigner la majorité des membres des organes
d’administration depuis plusieurs années.
Un accord contractuel signé entre H et D prévoit que les décisions essentielles nécessitent le
consentement des deux associés.
2. Calcul du pourcentage de contrôle de droit et du pourcentage d’intérêts
Le pourcentage de contrôle de droit de M dans chacune des sociétés est égal au cumul du
pourcentage de droits de votes détenus directement et du pourcentage de droits de vote détenus
indirectement par les filiales (c’est-à-dire toutes les sociétés dans lesquelles M exerce un contrôle
exclusif).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 59
Dans l’hypothèse où M établit des comptes consolidés, le périmètre de consolidation comprend les
sociétés suivantes, en principe :
- la société M, appelée société mère ou société consolidante ;
- les filiales A, B, C, E, G et H (sous le contrôle exclusif de M) ;
- I qui est sous le contrôle conjoint de M ;
- D qui est sous l’influence notable de M.
La société F n’est pas incluse dans le périmètre de consolidation.
Le pourcentage d’intérêts de M dans chacune des sociétés est égal au cumul du pourcentage du
capital détenu directement et du capital détenu indirectement par l’intermédiaire des sociétés incluses
dans le périmètre de consolidation, que celles-ci soient contrôlées de manière exclusive ou conjointe
ou qu’elles soient sous influence notable.
IAS/IFRS Il y a une divergence pour le calcul du pourcentage d’intérêts de M dans I puisque (M, D, I)
n’est pas une chaîne de contrôle : 37,72 % 50 % (par H) = 18,86 %.
60 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
1. Données de base
La société M a des liens de participation avec quatre sociétés. Ces liens peuvent être schématisés
ainsi :
M
90 %
75 %
10 %
A B
60 % 8%
C
20 %
D
Les pourcentages représentent la fraction détenue du capital et la fraction détenue des droits de vote.
2. Rappels juridiques
Il n’est pas possible de dire si la liaison réciproque entre deux sociétés est licite, au regard du droit
des sociétés, sans connaître les données suivantes :
- la forme juridique des sociétés ;
- le lieu du siège social de chacune des sociétés ;
- dans certains cas, la qualité des associés des sociétés.
Les art. L 233-29 et L 233-30 ne sont applicables que si les deux conditions suivantes sont remplies :
- les deux sociétés ont leur siège social en France ;
- l’une au moins des sociétés est une société par actions ou, à défaut, si aucune des sociétés n’est
une société par actions, l’une au moins compte parmi ses associés une société par actions.
Participations réciproques entre sociétés par actions (art. L 233-29) : Une société par actions ne
peut posséder d’actions d’une autre société si celle-ci détient une fraction de son capital supérieure à 10 %.
A défaut d’accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle qui détient la
fraction la plus faible du capital de l’autre doit aliéner son investissement. Si les investissements sont
de la même importance, chacune des sociétés doit réduire le sien, de telle sorte qu’il n’excède pas
10 % du capital de l’autre.
Lorsqu’une société est tenue d’aliéner les actions d’une autre société, l’aliénation doit être effectuée
dans le délai d’un an. Jusqu’à leur aliénation, la société ne peut exercer les droits de vote attachés à
ces actions.
Participations réciproques avec une seule société par actions (art. L 233-30) :
1ère situation : Si une société qui n’est pas une société par actions compte parmi ses associés une
société par actions détenant une fraction de son capital supérieure à 10 %, elle ne peut détenir
d’actions émises par cette dernière.
Si elle vient à en posséder, elle doit les aliéner dans le délai d’un an. Jusqu’à leur aliénation, la
société ne peut exercer les droits de vote attachés à ces actions.
2ème situation : Si une société autre qu’une société par actions compte parmi ses associés une société
par actions détenant une fraction de son capital égale ou inférieure à 10 %, elle ne peut détenir
qu’une fraction égale ou inférieure à 10 % des actions émises par cette dernière.
Si elle vient à en posséder une fraction plus importante, elle doit aliéner l’excédent dans le délai d’un an.
Jusqu’à leur aliénation, elle ne peut exercer les droits de vote attachés à ces actions excédentaires.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 61
Le coefficient diviseur à appliquer dans les calculs de pourcentages d’intérêts dans les sociétés A et
B est égal à : 1 – 10 % 8 % = 0,992.
Le pourcentage d’intérêts de M dans chacune des sociétés est égal au cumul du pourcentage du
capital détenu directement et du capital détenu indirectement par l’intermédiaire des sociétés incluses
dans le périmètre de consolidation, que celles-ci soient contrôlées de manière exclusive ou conjointe
ou qu’elles soient sous influence notable.
1. Données de base
La société M a des liens de participation avec quatre sociétés. Ces liens sont présentés dans
l’organigramme ci-dessous.
M
80 % 20 %
A C
80 % 60 %
B
30 %
D
Les pourcentages représentent la fraction détenue du capital et la fraction détenue des droits de vote.
2. Rappels juridiques
Notion d’autocontrôle (art. L 233-31) : Lorsque des actions ou des droits de votre d’une société
sont possédées par une ou plusieurs sociétés dont elle détient le contrôle, les droits de vote attachés à
ces actions ou ces droits de vote ne peuvent être exercés à l’assemblée générale de la société. Il n’en
est pas tenu compte pour le calcul du quorum.
3. Calcul du pourcentage de contrôle de droit et du pourcentage d’intérêts
Bien qu’il y ait des participations réciproques entre A et B, par exemple, celles-ci sont indirectes par
l’intermédiaire de C. Il n’y a donc pas de participations réciproques au sens des art. L 233-29 et
L 233-30.
En revanche, il y a une situation d’autocontrôle. Les actions A détenus par C sont en effet des
actions A d’autocontrôle puisque la société C est sous le contrôle indirect de A. Il n’y a donc que
80 % des actions A qui ont le droit de vote.
Le pourcentage de contrôle de droit de M dans chacune des sociétés est égal au cumul du
pourcentage de droits de vote détenus directement et du pourcentage de droits de vote détenus
indirectement par les filiales (c’est-à-dire toutes les sociétés dans lesquelles M exerce un contrôle
exclusif).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 63
Le coefficient diviseur à appliquer dans le calcul des pourcentages d’intérêts dans les sociétés A, B
et C est égal à : 1 – 80 % 60 % 20 % = 0,904.
Le pourcentage d’intérêts de M dans chacune des sociétés est égal au cumul du pourcentage du
capital détenu directement et du capital détenu indirectement par l’intermédiaire des sociétés incluses
dans le périmètre de consolidation, que celles-ci soient contrôlées de manière exclusive ou conjointe
ou qu’elles soient sous influence notable.
2. Rappels juridiques
Les sociétés C et D sont des sociétés par actions. Chacune des sociétés possède une fraction du
capital de l’autre supérieure à 10 %. Si les participations réciproques sont licites, au regard de
l’art. L 233-29, c’est qu’au moins l’une des sociétés a son siège social situé hors de France.
3. Calcul du pourcentage de contrôle de droit et du pourcentage d’intérêts
Le pourcentage de contrôle de droit de M dans chacune des sociétés est égal au cumul des
pourcentages de droits de vote détenus directement et indirectement par les filiales (c’est-à-dire
toutes les sociétés dans lesquelles M exerce un contrôle exclusif).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 65
1. Données de base
Le périmètre de consolidation du groupe M comprend deux entités : la société consolidante M et la
société A. La société mère M détient 30 % des actions de la société A. Le bilan et le compte de
résultat des sociétés M et A se présentent ainsi, après les retraitements de pré-consolidation :
Bilan retraité de M au 31/12/N
Immobilisations corporelles 7 800 Capital 5 000
Titres de participation A 1 200 Réserves 5 600
Autres actifs 9 000 Résultat 400
Dettes 7 000
18 000 18 000
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 67
Aucun compte de bilan de A n’est intégré Aucun compte de gestion de A n’est intégré
L’analyse du partage des capitaux propres non intégrés de A est présentée dans le tableau ci-dessous.
Intérêts consolidés (30 %) Intérêts non
Total Part du groupe Intérêts consolidés
(30 %) minoritaires (0 %) (70 %)
Capital A 4 000
+ Réserves A 1 800 Le calcul de
ces intérêts
= Capitaux propres (hors résultat) 5 800 (5 800 30 % = 1 740
dans les
Titres de participation A capitaux
détenus par M (à éliminer) 1 200 propres et
= Réserves intégrées (1) 540 dans le
Résultat A 200 (2) 200 30 % = 60 résultat de A
Titres A mis en équivalence 1 740 + 60 = 1 800 est inutile.
(résultat inclus)
(1) Différence de consolidation (hors résultat) sur titres A détenus par M ( Réserves du groupe).
(2) Résultat du groupe.
Bilan du groupe M
Immobilisations corporelles 7 800 Capitaux propres (part du groupe)
Titres mis en équivalence 1 800 Capital 5 000
Autres actifs 9 000 Réserves (5 600 + 540) 6 140
Résultat (400 + 60) 460
Intérêts minoritaires
Dettes 7 000
18 600 18 600
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D’après les données de base, il n’y a pas de retraitements à effectuer pour la consolidation du groupe M.
Partage des capitaux propres consolidés de A et élimination des titres A intégrés
(3ème étape des travaux de consolidation)
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Les comptes retraités de A sont intégrés globalement (dont 70 % revenant de plein droit aux
minoritaires).
Journal de consolidation du groupe M
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Immobilisations corporelles 7 800 Charges d’exploitation 1 000
Titres de participation A 1 200 Charges financières 100
Autres actifs 9 000 Charges exceptionnelles 50
Capital 5 000 Impôts sur les bénéfices 150
Réserves groupe 5 600 Résultat global 400
Résultat groupe 400 Produits d’exploitation 1 400
Dettes 7 000 Produits financiers 80
Produits exceptionnels 220
Intégration des comptes de bilan retraités de M Intégration des comptes de gestion retraités de M
Bilan du groupe M
Immobilisations corporelles 13 300 Capitaux propres (part du groupe)
(7 800 + 5 500) Capital 5 000
Autres actifs (9 000 + 3 500) 12 500 Réserves (5 600 + 540) 6 140
Résultat (400 + 60) 460
Intérêts minoritaires (4 060 + 140) 4 200
Dettes (7 000 + 3 000) 10 000
25 800 25 800
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1. Données de base
L’organigramme du groupe M est présenté ci-dessous (les pourcentages représentent la fraction
détenue du capital) :
M
90 %
A
30 %
B
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Analyse du partage des capitaux propres non intégrés de B (chez la société consolidante M)
Intérêts consolidés (30 %) Intérêts non
Total Part du groupe M Intérêts consolidés
(27 %) minoritaires (3 %) (70 %)
Capital B 100
+ Réserves B 240 Le calcul de
= Capitaux propres (hors résultat) 340 ces intérêts
340 27 % = 91,8 340 3 % = 10,2
dans les
Titres de participation B capitaux
détenus par A (à éliminer) (30 90 %)27 (30 10 % = 3) 3 propres et dans
= Réserves intégrées (1) 64,8 (2) 7,2 le résultat de B
Résultat B 10 (3) 10 27 % = 2,7 (4) 10 3 % = 0,3 est inutile.
Titres B mis en équivalence 91,8 + 10,2 + 2,7 + 0,3 = 105
(résultat inclus)
(1) Différence de consolidation (hors résultat) sur titres B détenus indirectement par M ( Réserves du groupe).
(2) Intérêts minoritaires indirects dans les capitaux propres hors résultat de B.
(3) Résultat du groupe.
(4) Intérêts minoritaires indirects dans le résultat de B.
78 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 79
1. Données de base
L’organigramme du groupe M est présenté ci-dessous (les pourcentages représentent la fraction
détenue du capital) :
M
90 % 9%
A
20 %
B
Bilan retraité de A
Titres B (2) 20 Capital 200
Actifs divers 980 Réserves 300
Résultat 40
Dettes 460
1 000 1 000
Bilan retraité de B
Actifs divers 650 Capital 100
Réserves 240
Résultat 10
Dettes 300
650 650
2. Rappel du règlement n° 99-02 du CRC
Lorsque la consolidation est réalisée directement par l’entreprise consolidante du groupe (la société
M), les capitaux propres consolidés, les intérêts minoritaires et le résultat doivent être les mêmes que
ceux qui seraient obtenus si la consolidation était réalisée par paliers.
80 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Analyse du partage des capitaux propres non intégrés de B (chez la société consolidante M)
Intérêts consolidés (29 %) Intérêts non
Total Part du groupe M Intérêts minoritaires consolidés
(27 %) (2 %) (71 %)
Capital B 100
+ Réserves B 240 Le calcul de
= Capitaux propres (hors résultat) 340 ces intérêts
340 27 % = 91,8 340 2 % = 6,8
dans les
Titres de participation B capitaux
détenus par M (à éliminer) 9 propres et
Titres de participation B dans le
détenus par A (à éliminer) (20 90 %) 18 (20 10 %) 2 résultat de B
= Réserves intégrées (1) 64,8 (2) 4,8 est inutile.
Résultat B 10 (3) 10 27 % = 2,7 (4) 10 2 % = 0,2
Titres B mis en équivalence 91,8 + 6,8 + 2,7 + 0,2 = 101,5
(résultat inclus)
(1) Différence de consolidation (hors résultat) sur titres B détenus directement et indirectement par M
( Réserves du groupe).
(2) Intérêts minoritaires indirects dans les capitaux propres hors résultat de B.
(3) Résultat du groupe.
(4) Intérêts minoritaires dans le résultat de B.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 81
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I. Généralités
Le principe de rattachement des charges aux produits est un principe comptable qui doit être
appliqué dans les comptes consolidés alors qu’il n’a pas été retenu pour l’établissement des comptes
individuels.
Nous verrons que, dans les comptes consolidés, la mise en œuvre de ce principe comptable entraîne
le fait que les impôts sur les résultats regroupent tous les impôts sur les bénéfices, qu’ils soient
exigibles (comme dans les comptes individuels) ou qu’ils soient différés.
A. Impôt exigible
Lorsqu’un impôt est dû et que son règlement n’est pas subordonné à la réalisation d’opérations
futures, il est qualifié d’exigible, même si le règlement est étalé sur plusieurs exercices.
Dans les comptes individuels, la charge d’impôts enregistrée est égale, à quelques exceptions près, à
l’impôt exigible calculé selon les règles fiscales.
L’impôt sur les bénéfices exigible (IS dû) est enregistré au crédit du compte 444 « Etat. Impôts sur
les bénéfices ». Il peut être égal au cumul de trois impôts sur les bénéfices :
- l’IS calculé sur le bénéfice fiscal ;
- l’IS calculé sur la plus-value nette à long terme imposée ;
- la contribution sociale sur les bénéfices.
1ère REGLE
A chaque produit comptabilisé au cours d’un exercice (imposable immédiatement ou ultérieurement)
doit être RATTACHÉE
la charge d’impôts sur les bénéfices correspondante
2ème REGLE
A chaque charge comptabilisée au cours d’un exercice (déductible immédiatement ou ultérieurement)
doit être RATTACHÉE
l’économie d’impôts sur les bénéfices correspondante
(c’est-à-dire la réduction de charge)
3ème REGLE
L’économie d’impôt résultant de la déduction extra-comptable d’une charge déductible
doit être NEUTRALISÉE (c’est-à-dire ELIMINÉE)
car il n’y a pas eu de charge comptabilisée au cours de l’exercice
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 85
4ème REGLE
La charge d’impôt résultant de la réintégration extra-comptable d’un produit imposable
doit être NEUTRALISÉE (c’est-à-dire ELIMINÉE)
car il n’y a pas eu de produit comptabilisé au cours de l’exercice
Remarque. Pour que le principe de rattachement des charges aux produits soit respecté, il est souvent
nécessaire d’enregistrer un impôt différé.
C. Impôt différé
Certaines des opérations réalisées par l’entreprise peuvent avoir des conséquences fiscales positives
ou négatives autres que celles qui sont prises en considération pour le calcul de l’impôt exigible. Il
en résulte des actifs ou des passifs d’impôts qui sont qualifiés de différés.
IAS/IFRS Dans la norme IAS 12 « Impôts sur le résultat » § 5, les différences temporaires sont
dénommées « différences temporelles » :
Les différences temporelles sont les différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif au
bilan et sa base fiscale […].
La base fiscale d’un actif ou d’un passif est le montant attribué à cet actif ou passif à des fins fiscales.
Une différence temporaire peut exister aussi du fait d’un décalage entre le traitement comptable
d’une charge ou d’un produit et son régime fiscal. Exemples :
- une charge est comptabilisée mais elle n’est déductible que dans un exercice suivant ;
- un produit est comptabilisé mais il n’est imposable que dans un exercice suivant ;
- une charge est déductible mais elle n’a pas été comptabilisée dans l’exercice ;
- un produit est imposable mais il n’a pas été comptabilisé dans l’exercice.
Une différence temporaire peut apparaître :
soit dans les comptes individuels ;
soit dans les travaux préalables à la consolidation : lors des retraitements de pré-consolidation ;
soit dans les travaux de consolidation proprement dite : lors des retraitements de consolidation.
Remarque. Dans les deux premiers cas, le décalage temporaire doit être neutralisé dans les travaux de
pré-consolidation. Dans le troisième cas, le décalage temporaire ne peut être neutralisé que dans les
travaux de consolidation.
86 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Dans cette section du cours, nous ne nous intéresserons qu’aux différences temporaires qui sont
apparues dans les comptes individuels. Dans les travaux de pré-consolidation, ces différences
temporaires doivent obligatoirement être éliminées par un traitement comptable spécifique.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 87
Ces écritures de transferts OBLIGATOIRES sont nombreuses, tant dans les retraitements
de pré-consolidation que dans les retraitements de consolidation proprement dite.
Elles font partie de ce qui est le plus délicat à analyser dans les comptes consolidés.
Dans les comptes individuels, certaines différences temporaires qui existaient à la clôture d’un
exercice s’éliminent au cours de l’exercice suivant ou au cours d’un exercice ultérieur.
Exemples :
Une charge comptabilisée en N-1 devient déductible au cours de l’exercice suivant N.
Une différence de conversion d’actif qui a été déduite du résultat fiscal de l’exercice N-1 est réintégrée au
résultat fiscal de l’exercice suivant N.
88 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Dans ce cas, la différence temporaire qui existait fin N-1 a déjà été éliminée dans les écritures de pré-
consolidation de N-1. Donc, il faut régulariser la situation dans les écritures de pré-consolidation de
l’exercice N pour que les comptes consolidés ne soient pas affectés une deuxième fois.
Il n’y a pas d’impôt différé à constater puisqu’il n’y a plus de différence temporaire. Les capitaux
propres (résultat inclus) ne doivent donc pas être affectés. En revanche, l’élimination du décalage
temporaire a eu une incidence sur le résultat de l’exercice. Il faut donc neutraliser cette incidence en
utilisant en contrepartie le compte de réserves.
L’écriture de retraitement à enregistrer pour les comptes de bilan sera du type suivant :
Résultat et Réserves (en contrepartie) ou Réserves et Résultat (en contrepartie)
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 89
IAS/IFRS La définition est sensiblement la même dans la norme IAS 12 « Impôts sur le résultat » § 5 :
Les passifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat payables au cours de périodes
futures au titre de différences temporelles imposables.
A. Principe général
Les actifs et les passifs d’impôts différés doivent être évalués en retenant le taux d’impôt et les
règles fiscales en vigueur à la clôture de l’exercice et qui seront applicables lorsque la différence
future se réalisera. C’est le cas, par exemple, lorsque les textes fiscaux en vigueur à la clôture de
l’exercice prévoient l’instauration ou la suppression de majorations ou de minorations d’impôt dans
le futur.
90 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
C. Principe de non-actualisation
Les actifs et passifs d’impôts différés ne sont pas actualisés.
IAS/IFRS La règle est la même dans la norme IAS 12 « Impôts sur le résultat » § 53 :
Les actifs et passifs d’impôt différé ne doivent pas être actualisés.
IAS/IFRS La définition de la charge d’impôt est pratiquement la même dans la norme IAS 12 « Impôts
sur le résultat » § 5 :
La charge […] d’impôt est égale […] au montant total de l’impôt exigible et de l’impôt différé inclus
dans la détermination du résultat de la période.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 91
1er cas : l’impôt différé est lié à une opération de l’exercice (produits ou charges).
Dans ce cas, l’impôt différé doit affecter le résultat de l’exercice.
2ème cas : l’impôt différé est lié à une opération d’un exercice précédent.
Dans ce cas, l’impôt différé ne doit pas affecter le résultat de l’exercice, mais celui
de l’exercice précédent concerné. L’impôt différé doit donc affecter :
- soit les réserves (cas le plus fréquent) ;
- soit le report à nouveau (cas de changement de méthode comptable).
3ème cas (le plus délicat à analyser) : la différence temporaire qui existait à la clôture d’un
exercice précédent a disparu en fin d’exercice.
Dans ce cas, il n’y a plus d’impôt différé. Les capitaux propres (résultat inclus) ne
doivent donc pas être affectés. En revanche, l’élimination du décalage temporaire a eu
une incidence sur le résultat de l’exercice. Il faut donc neutraliser cette incidence en
utilisant en contrepartie le compte de réserves.
L’écriture de retraitement à enregistrer pour les comptes de bilan sera du type suivant :
Résultat et Réserves (en contrepartie) ou Réserves et Résultat (en contrepartie)
III. Exemple
A. Données de base
La société C est dans le périmètre de consolidation du groupe M. A la clôture de l’exercice N, la
société C a ouvert un journal auxiliaire de pré-comptabilisation pour y reporter ses comptes annuels
et les retraiter conformément aux normes de consolidation définies par la société consolidante M.
Les écritures suivantes ont été enregistrées dans ses comptes individuels :
31/12/N
691 Participation des salariés aux résultats 330
4284 Dettes provisionnées pour participation 330
des salariés aux résultats
Droits des salariés au titre de l’exercice N
401 Fournisseurs 39
4772 DCP. Diminution des dettes 39
Gains latents de change sur dettes
92 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
31/12/N
6865 Dotations aux provisions financières 100
1515 Provisions pour pertes de change 100
Pertes de change non compensées par une position
globale de change (1)
(1) Au 31/12/N, il existe une position globale de change en dollars. La société a donc limité la dotation à
l’excédent des pertes latentes sur les gains latents, conformément aux dispositions de l’art. 346-2 du PCG
(dans la position globale de change, les pertes latentes sont égales à 120 et les gains latents à 20).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 93
Remarque. Il est très important que les comptes de capitaux propres soient individualisés (exemple
« Réserves C »), de manière à ce que la société consolidante M puisse procéder ultérieurement à la
consolidation des comptes retraités de la société C.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 95
Ce chapitre concerne principalement l’élimination de l’incidence sur les comptes des écritures
passées pour la seule application des législations fiscales (§ 303).
Afin de ne pas fausser l’image donnée par les comptes consolidés, il convient d’éliminer l’incidence
des écritures passées pour la seule application des législations fiscales du pays où se situe l’entreprise
consolidée et notamment :
• la constitution ou la reprise de provisions réglementées (amortissements dérogatoires inclus) ;
• la reprise de subventions d’investissement en résultats ;
• l’inscription en charges de certains frais accessoires sur acquisition d’immobilisations ;
• la comptabilisation en résultats de l’impact des changements de méthodes.
A la fin de ce chapitre, nous verrons que, pour les comptes consolidés, le CNC a rendu obligatoire
l’élimination des frais d’augmentation de capital inscrits à l’actif (cf. avis n° 2004-15 du CNC
relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs).
1er cas : Dotations éliminées (au crédit) > Reprises éliminées (au débit)
Le résultat de l’exercice augmente Il faut donc rattacher une charge d’impôts sur les bénéfices
2ème cas : Reprises éliminées (au débit) > Dotations éliminées (au crédit)
Le résultat de l’exercice diminue Il faut donc rattacher une économie d’impôts sur les bénéfices
Résultat global
Impôts sur les bénéfices différés
Rattachement d’une économie d’IS à la
diminution du résultat
C. Exemple
1. Données de base
La société R a doté une provision pour hausse des prix à la clôture de l’exercice N-6 pour 600. Cette
provision doit être reprise au plus tard au 31/12/N. La société doit procéder au retraitement de ses
comptes individuels pour éliminer cette provision réglementée. Le taux de calcul des impositions
différées est de 33 1/3 %.
Les retraitements de pré-consolidation sont enregistrés dans un premier temps sans prise en compte
de l’imposition différée. Une écriture relative à l’imposition différée est ensuite comptabilisée, si
nécessaire.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 97
Résultat R (600 1/3) 200 Impôts sur les bénéfices différés 200
Impôts différés - Passif 200 Résultat global 200
Prise en compte de l’imposition différée Rattachement d’une charge d’IS à la
(élimination du décalage temporaire imposable) diminution des charges de dotation
Remarque. C’est toujours le même montant de PHP qui est dans les comptes individuels reportés dans le
journal de pré-consolidation. Mais, contrairement au retraitement du 31/12/N-6, l’élimination de cette PHP
doit se faire par transfert dans les réserves car la provision a été dotée dans un exercice antérieur.
Le retraitement ne peut évidemment pas avoir d’impact sur les comptes de gestion.
IAS/IFRS Selon IAS 20 « Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur
l’aide publique », les subventions publiques liées à des actifs doivent être présentées au bilan
soit en produits différés, soit en déduisant la subvention pour arriver à la valeur comptable de
l’actif (cf. IAS 20 § 24). Les deux méthodes de présentation sont considérées comme des
solutions acceptables. Ces méthodes sont énoncées dans les § 26 et 27 :
Une méthode présente la subvention en produits différés comptabilisés en résultat sur une base
systématique sur la durée d’utilité de l’actif.
L’autre méthode déduit la subvention en calculant la valeur comptable de l’actif. La subvention est
comptabilisée en résultat sur la durée d’utilité de l’actif amortissable par l’intermédiaire d’une réduction
de la charge d’amortissement.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 99
C. Exemple
1. Données de base
La société S a encaissé une subvention d’investissement en N-1 égale à 300 pour financer une
immobilisation amortissable. La subvention a été inscrite dans les capitaux propres pour être étalée
sur une durée de 5 ans, prorata temporis.
Les reprises en résultat ont été enregistrées en N-1 et N pour respectivement 30 et 60. La société doit
procéder au retraitement de ses comptes individuels pour éliminer la subvention d’investissement.
Le taux de calcul des impositions différées est de 33 1/3 %.
Les retraitements de pré-consolidation sont effectués dans le cadre du règlement n° 99-02 du CRC.
Les écritures sont enregistrées dans un premier temps sans prise en compte de l’imposition différée.
Une écriture relative à l’imposition différée est ensuite comptabilisée, si nécessaire.
2. Méthode appliquée : Subventions virées dans les réserves
Remarque. Par simplification, le traitement comptable est présenté avec le poste « Subvention
d’investissement » (différence entre le solde créditeur du compte 131 « Subventions d’équipement » et le
solde débiteur du compte 1391 « Subventions d’équipement inscrites au compte de résultat »).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 101
Le régime fiscal s’aligne sur le traitement comptable et il n’y a donc pas de décalage temporaire,
sauf cas particulier.
B. Cas particulier : acquisition de titres de participation par les sociétés soumises à l’IS
1. Nouveau régime fiscal applicable pour les frais d’acquisition de titres de participation
Pour les exercices clos à compter du 31/12/06, les frais d’acquisition de titres de participation
doivent être inclus au coût d’acquisition fiscal des titres et déduits par voie d’amortissement sur une
période de 5 ans, prorata temporis. Les frais d’acquisition de titres de participation ne sont donc pas
déductibles au titre de leur exercice d’engagement.
Remarque. Dans le cas où une société soumise à l’IS a opté pour l’activation des frais d’acquisition des titres
de participation, la déduction fiscale de ces frais nécessite l’enregistrement d’une dotation (débit du compte
6872 « Dotations aux provisions réglementées » et crédit du compte 145 « Amortissements dérogatoires »). Il
en résulte une diminution de la valeur nette fiscale des titres.
Dorénavant, on peut difficilement imaginer que l’option consistant à enregistrer les frais dans les charges sera
choisie car elle ne présente plus d’intérêt du point de vue fiscal.
IAS/IFRS La même règle est énoncée dans les normes IAS 38 « Immobilisations incorporelles » et IAS
16 « Immobilisations corporelles ». Selon IAS 38 § 27 :
Le coût d’une immobilisation incorporelle acquise séparément comprend :
a) son prix d’achat, y compris les droits de douane et les taxes non remboursables, après déduction des
remises et rabais commerciaux ; et
b) tout coût directement attribuable à la préparation de l’actif en vue de son utilisation prévue.
Selon IAS 16 § 16 :
Le coût d’une immobilisation corporelle comprend :
a) son prix d’achat, y compris les droits de douane et les taxes non remboursables, après déduction des
remises et rabais commerciaux ;
b) tout coût directement attribuable au transfert de l’actif jusqu’à son lieu d’exploitation et à sa mise en
état pour permettre son exploitation de la manière prévue par la direction ;
c) l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’enlèvement de l’immobilisation et à la
remise en état du site sur lequel elle est située […].
IAS/IFRS Selon la norme IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » § 53, les autres coûts directement
attribuables sont exclus du coût d’acquisition des titres. Ils sont donc comptabilisés en
charges :
Les frais connexes à l’acquisition sont les coûts que l’acquéreur encourt pour effectuer un regroupement
d’entreprises. Parmi ces coûts figurent :
- les commissions d’apporteur d’affaires ;
- les honoraires de conseils juridiques, comptables, de valorisation et autres honoraires professionnels
ou de conseil ;
- les frais administratifs généraux, y compris les coûts de fonctionnement d’un département interne
chargé des acquisitions […].
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 103
2. Exemple
a. Données de base
Les comptes consolidés du groupe M sont établis dans le cadre de la réglementation française. La
société F est incluse dans le périmètre de consolidation du groupe M.
Le 1/01/N-1, la société F a acquis une construction pour un coût HT de 1 000 (durée d’utilisation
prévue : 15 ans, mode d’amortissement comptable : linéaire).
Les frais d’acquisition HT ont été enregistrés dans les comptes de charges par nature (droits
d’enregistrement : 78, rémunérations d’intermédiaires et honoraires : 12).
Dans les travaux de pré-consolidation, le taux de calcul des impositions différées est de 33 1/3 %.
b. Traitement comptable au 31/12/N-1
Journal de pré-consolidation de F
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Constructions 90 Résultat global 90
Résultat F 90 Droits d’enregistrement (pour solde) 78
Rémunérations d’intermédiaires
et honoraires (pour solde) 12
Inscription à l’actif des frais d’acquisition Elimination des frais d’acquisition
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 105
3. Exemple
a. Données de base
Les comptes consolidés du groupe M sont établis conformément aux dispositions du règlement n°
99-02 du CRC. La société F est incluse dans le périmètre de consolidation du groupe M. En tant que
filiale de la société M, elle est intégrée globalement. Le 1/07/N-1, la société F a acquis des titres de
participation représentant 40 % du capital de la société B. Ces titres ont été acquis dans les
conditions suivantes :
- prix d’acquisition : 1 188 ;
- honoraires versés à des consultants : 18.
Le bénéfice fiscal est imposé au taux de 33 1/3 %. Les trois hypothèses suivantes sont envisagées
pour l’enregistrement des frais d’acquisition dans les comptes individuels de F :
Hypothèse 1 : les frais d’acquisition ont été enregistrés en charges ;
(exercice N-1 clos avant le 31/12/06)
Hypothèse 2 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres ;
(exercice N-1 clos avant le 31/12/06)
Hypothèse 3 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres.
(exercice N-1 clos à compter du 31/12/06)
Hypothèse 2 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres
(exercice N-1 clos avant le 31/12/06)
Dans ce cas, il n’y a pas de retraitement à effectuer car il n’y a pas d’économie d’impôt. En effet,
pour les exercices clos avant le 31/12/06, il ne pouvait y avoir d’économie d’impôt qu’à condition
que les frais d’acquisition soient enregistrés dans les charges.
Hypothèse 3 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres
(exercice N-1 clos à compter du 31/12/06)
Résultat F (18 1/3 1/5 6/12) 0,6 Impôts sur les bénéfices différés 0,6
Impôts différés – Actif (18 1/3 1/5 6/12)
0,6 Résultat global 0,6
Elimination de la résorption du décalage Rattachement d’une charge d’IS pour
temporaire déductible du 1/07/N-1 résultant de éliminer l’économie d’IS réalisée en N-1
l’économie d’IS obtenue en N-1
106 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Titres de participation B 12
Réserves F (18 – 18 1/3) 12
Inscription des frais d’acquisition nets
d’économie d’IS dans la valeur d’entrée des
titres de participation
Hypothèse 2 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres
(exercice N-1 clos avant le 31/12/06)
Dans ce cas, il n’y a pas de retraitement à effectuer car il n’y a pas d’économie d’impôt.
Hypothèse 3 : les frais d’acquisition ont été inclus dans le coût d’entrée des titres
(exercice N-1 clos à compter du 31/12/06)
Réserves F (18 1/3 1/5 6/12) 0,6 Impôts sur les bénéfices différés 1,2
Résultat F (18 1/3 1/5) 1,2 (18 1/3 1/5)
Impôts différés – Actif 1,8 Résultat global 1,2
Elimination de la résorption du décalage Rattachement d’une charge d’IS pour
temporaire déductible du 1/07/N-1 résultant de éliminer l’économie d’IS réalisée en N
l’économie d’IS obtenue en N-1 et N
Remarque. La deuxième écriture a pour conséquence d’annuler l’incidence fiscale des dotations aux
provisions réglementées enregistrées dans les comptes individuels pour bénéficier de la déduction fiscale sur 5
ans des frais d’acquisition des titres de participation (au 31/12/N, le compte 145 « Amortissements
dérogatoires » est créditeur du montant suivant dans les comptes individuels : 18 × 1/5 × (6/12 + 1) = 5,4).
En consolidation, le crédit du compte « Impôts différés – Actif » remplace le crédit du compte « Impôts
différés – Passif » qui est habituellement enregistré pour éliminer le décalage temporaire imposable résultant
de l’élimination du compte « Amortissements dérogatoires ». En conclusion, lors de l’élimination de ces 5,4 du
compte « Amortissements dérogatoires », il ne faudra pas constater un passif d’impôt différé pour 1,8.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 107
A. Principe général
Dans les comptes individuels, l’impact du changement de méthode déterminé à l’ouverture, après
effet d’impôt, doit être imputé en « report à nouveau » dès l’ouverture de l’exercice.
Remarque. Contrairement aux autres changements comptables (changements d’estimation et de modalités
d’application, changements d’options fiscales, corrections d’erreurs), les changements de méthodes comptables
ne doivent avoir aucun impact sur le résultat de l’exercice, en principe.
B. Exemple
1. Données de base
La société consolidée A a procédé à un changement de méthode comptable pour ses stocks de
produits au 1/01/N. L’impact du changement de méthode, d’un montant de 75 avant effet d’impôt, a
été enregistré au débit du compte 7135 « Variation des stocks de produits ». La société étant
fiscalement bénéficiaire, une économie d’IS de 25 a pu être réalisée.
Les impôts différés sont calculés au taux de 33 1/3 %.
2. Retraitement de pré-consolidation au 31/12/N
Journal de pré-consolidation de A
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Report à nouveau A 50 Impôts sur les bénéfices différés 25
Résultat A (75 – 75 1/3) 50 (75 1/3)
Résultat global 50
Variation des stocks de produits 75
Transfert de l’impact du changement de Élimination de la charge (nette d’économie
méthode en report à nouveau d’IS) liée au changement de méthode
Remarque. Il n’y a pas de décalage temporaire créé par ce retraitement de pré-consolidation. Il n’y a donc pas
d’impôts différés à constater.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 109
B. Exemple
1. Données de base
En N-1, la société C a procédé à une émission d’instruments de capitaux propres (augmentation de
capital en nature) pour un montant total de 100 000 (dont 10 000 de primes d’apport). Par
simplification, les frais engagés pour cette opération ne représentent que des droits d’enregistrement
(versement effectué le 1/07/N-1 : 300).
2. Traitement comptable dans les comptes individuels en N-1
Hypothèse 1 : les frais sont enregistrés en charges
1/07/N-1
6354 Droits d’enregistrement 300
512 Banque 300
Paiement des droits sur les apports
Remarque. Les frais sont déductibles extra-comptablement du résultat fiscal. L’économie d’impôt réalisée
doit être neutralisée par l’augmentation d’égale valeur d’une charge d’impôts sur les bénéfices.
L’imputation des frais sur les primes est donc une imputation nette d’économie d’IS, conformément à l’avis
n° 2000-D du Comité d’urgence du CNC.
IAS/IFRS Les dispositions prévues dans IAS 32 « Instruments financiers : présentation » § 37 sont
pratiquement les mêmes :
[…] Les coûts de transaction d’une transaction portant sur les capitaux propres sont portés en déduction
des capitaux propres (nets de tout avantage d’impôt sur le résultat y afférent) […].
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 111
Remarque. La société C n’étant pas la société consolidante, il n’est pas nécessaire d’effectuer de retraitement
pour les exercices suivants. En effet, à partir de N, aucun compte de gestion n’est influencé par les frais
d’augmentation de capital engagés en N-1.
Si un retraitement était effectué pour les comptes de bilan, il s’agirait d’un virement des primes vers les
réserves, ce qui ne présenterait pas d’intérêt (les primes incluses dans les capitaux propres du bilan consolidé
sont uniquement celles de la société consolidante).
B. Suite de l’exemple : Hypothèse 2 : les frais ont été enregistrés directement à l’actif
Retraitement au 31/12/N-1
Journal de pré-consolidation de C
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Primes d’apport C 300
Frais d’augmentation de capital 300
(pour solde)
Elimination du compte d’actif (valeur brute)
Retraitement au 31/12/N
Journal de pré-consolidation de C
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Primes d’apport C 300
Frais d’augmentation de capital 300
(pour solde)
Elimination du compte d’actif (valeur brute)
C. Suite de l’exemple : Hypothèse 3 : les frais ont été enregistrés indirectement à l’actif
Retraitement au 31/12/N-1
Journal de pré-consolidation de C
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Primes d’apport C 300 Résultat global 300
Résultat C 300 Droits d’enregistrement (pour solde) 300
Elimination des frais enregistrés Elimination des charges enregistrées
Retraitement au 31/12/N
Journal de pré-consolidation de C
Retraitement de pré-consolidation identique à celui de l’hypothèse 2
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 113
IAS/IFRS L’utilisation de méthodes comptables uniformes est également prévue dans la norme IAS
27 § 24 « Etats financiers consolidés et individuels » :
Les états financiers consolidés doivent être préparés en utilisant des méthodes comptables uniformes
pour des transactions et autres événements semblables dans des circonstances similaires.
B. Importance relative
Les comptes consolidés doivent donner toutes les informations de caractère significatif sur le
patrimoine, la situation financière ainsi que sur le résultat de l’ensemble consolidé.
Les évaluations et les retraitements sont soumis à une appréciation de leur importance relative.
Les éléments d’actif et de passif ainsi que les charges et les produits compris dans les comptes
consolidés doivent donc être évalués selon des méthodes homogènes, sauf si les retraitements
nécessaires sont de coût disproportionné et d’incidence négligeable sur les comptes consolidés.
IAS/IFRS Le terme « significatif » est défini dans la norme IAS 1 « Présentation des états financiers » §
7:
Les omissions ou inexactitudes d’éléments sont significatives si elles peuvent, individuellement ou
collectivement, influencer les décisions économiques que prennent des utilisateurs sur la base des états
financiers. L’importance relative dépend de la taille et de la nature de l’omission ou de l’inexactitude,
appréciée par rapport aux circonstances particulières. La taille ou la nature de l’élément, ou une
combinaison des deux, peut être le facteur déterminant.
[…]
114 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
IAS/IFRS Pour les entités qui appliquent les normes IAS/IFRS, l’art. L 233-24 apporte les précisions
suivantes :
Lorsqu’elles utilisent les normes comptables internationales adoptées par règlement de la Commission
européenne, les sociétés commerciales qui établissent et publient des comptes consolidés au sens de
l’art. L 233-16 sont dispensées de se conformer aux règles comptables prévues par les art. L 233-18 à
L 233-23 pour l’établissement et la publication de leurs comptes consolidés.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 115
Dans les comptes consolidés, certaines méthodes sont considérées comme préférentielles.
Les méthodes préférentielles sont celles qui sont considérées par l’organisme normalisateur comme
conduisant à une meilleure information.
Lorsqu’une méthode préférentielle est appliquée, la référence et les modalités d’application de la
méthode de comptabilisation utilisée doivent être indiquées expressément dans l’annexe.
Le choix d’utiliser ces méthodes préférentielles est irréversible ; en cas de non-application d’une
méthode préférentielle, son impact sur le bilan et le compte de résultat doit être donné en annexe.
IAS/IFRS Les méthodes considérées comme préférentielles dans les règlements n° 99-02 et n° 99-03 du
CRC sont des méthodes obligatoires dans les normes internationales.
116 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
C. Ecarts de conversion
1. Objectif de la méthode préférentielle
Dans les comptes consolidés, les écarts de conversion des actifs et passifs monétaires libellés en
devises devraient être enregistrés en résultat au cours de la période à laquelle ils se rapportent.
Remarque. En conséquence, lorsque cette méthode préférentielle est appliquée les résultats de change sont
enregistrés dans le résultat financier, qu’ils soient latents ou effectifs.
Rappelons que les postes du bilan s’intitulent « Ecarts de conversion » et que les comptes
correspondants sont dénommés « Différences de conversion – Actif » (DCA) et « Différences de
conversion – Passif » (DCP).
Dans les écritures de pré-consolidation, le retraitement consiste à éliminer les postes « Ecarts de
conversion » qui figurent à l’actif et au passif du bilan et à transférer les valeurs correspondantes
dans le compte de résultat :
- les DCA deviennent des pertes de change (charges financières) ;
- les DCP deviennent des gains de change (produits financiers).
La provision pour risque de change devient sans objet. Elle doit donc être éliminée.
IAS/IFRS Cette méthode, considérée comme préférentielle dans le règlement n° 99-02 du CRC, est une
méthode obligatoire selon les normes comptables internationales. En effet, la règle suivante
est énoncée dans IAS 21 « Effets des variations des cours des monnaies étrangères » § 29 :
Lorsque des éléments monétaires surviennent à la suite d’une transaction en monnaie étrangère et qu’un
changement intervient dans le cours de change entre la date de la transaction et la date de règlement, il
en résulte un écart de change. Lorsque la transaction est réglée dans la même période comptable que
celle pendant laquelle elle a été effectuée, l’écart de change est comptabilisé en totalité pendant cette
période. Toutefois, lorsque la transaction est réglée lors d’une période comptable ultérieure, l’écart de
change comptabilisé lors de chaque période jusqu’à la date du règlement est déterminé en fonction du
changement des cours de change intervenu au cours de chacune des périodes.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 117
3. Exemple
a. Données de base
La société B doit effectuer des travaux de pré-consolidation et envoyer ses comptes retraités à la
société consolidante M. La société B a ouvert un journal spécifique pour enregistrer les écritures de
retraitement préalables à la consolidation. Les comptes de bilan et les comptes de gestion ont été
reportés dans ce journal. Les données suivantes sont extraites des comptes individuels des deux
derniers exercices :
31/12/N-1 31/12/N
Extrait de l’actif du bilan
Ecarts de conversion – Actif 150 145
Extraits du passif du bilan
Provisions pour pertes de change 100 110
Ecarts de conversion – Passif 70 60
Au 31/12/N, les mouvements enregistrés ont été les suivants en ce qui concerne la provision pour
pertes de change : dotation pour 30 et reprise pour 20.
Les normes de consolidation du groupe M prévoient l’inscription des écarts de conversion au compte
de résultat.
b. Ecritures de retraitement dans le journal de pré-consolidation de B
Rappel. Il indispensable que les comptes de capitaux propres soient individualisés, de manière à ce
que la société mère M puisse consolider ultérieurement les comptes retraités de B.
Journal de pré-consolidation de B (31/12/N)
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Résultat B 85 Pertes de change 145
DCP (pour solde) 60 Gains de change 60
DCA (pour solde) 145 Résultat global 85
Elimination des écarts de conversion du 31/12/N Inscription des écarts de conversion au
compte de résultat
1ère écriture : Nous sommes dans un cas de figure singulier. L’option qui a été choisie pour retraiter les
écarts de conversion a permis d’éliminer une différence temporaire qui provient des comptes individuels.
En effet, la perte de change a été déduite du résultat fiscal et le gain latent a été imposé. Il n’y a donc pas
d’imposition différée à comptabiliser.
118 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
2ème écriture : La provision pour pertes de change est transférée dans les capitaux propres et les charges et
produits financiers sont éliminés. Lorsque la méthode préférentielle est appliquée, il ne doit rester aucune trace
de la provision pour pertes de change puisque tous les résultats de change sont enregistrés dans le résultat
financier, qu’ils soient latents ou effectifs.
Remarque. Le montant transféré au crédit du compte « Réserves » est toujours égal au solde du compte 1515
« Provisions pour pertes de change » dans les comptes annuels individuels de l’exercice précédent. La
logique des mouvements dans les comptes peut donc être retrouvée, soit à partir des comptes de bilan, soit à
partir des comptes de gestion.
3ème écriture : La DCA du 31/12/N-1 a déjà été comptabilisée comme une perte de change dans les écritures
de pré-consolidation de N-1. Au 31/12/N, la DCA de l’exercice précédent est devenue imposable. Cette
écriture de pré-consolidation permet d’éliminer le décalage temporaire en augmentant le résultat comptable.
Comme il n’y a pas d’impôt différé, l’augmentation du résultat ne peut se faire que par transfert interne dans
les capitaux propres.
Remarque. Pour les comptes de gestion, il est possible aussi de créditer le compte « Gains de change ».
L’impact est le même au niveau du résultat financier. Nous avons choisi de diminuer les charges en nous
plaçant dans l’hypothèse où la DCA (enregistrée en charges dans les comptes consolidés de N-1) est devenue
une charge effective dans les comptes individuels en N. Donc, la charge provenant des comptes individuels
est neutralisée.
4ème écriture : La DCP du 31/12/N-1 a déjà été comptabilisée comme un gain de change dans les écritures de
pré-consolidation de N-1. Au 31/12/N, la DCP de l’exercice précédent est devenue déductible. Cette écriture
de pré-consolidation permet d’éliminer le décalage temporaire en diminuant le résultat comptable.
Comme il n’y a pas d’impôt différé, cette diminution du résultat ne peut se faire que par transfert interne dans
les capitaux propres.
Remarque. Pour les comptes de gestion, il est possible aussi de débiter le compte « Pertes de change ».
L’impact est le même au niveau du résultat financier. Nous avons choisi de diminuer les produits en nous
plaçant dans l’hypothèse où la DCP (enregistrée en produits dans les comptes consolidés de N-1) est devenue
un produit effectif dans les comptes individuels en N. Donc, le produit provenant des comptes individuels est
neutralisé.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 119
En cours de contrat, au titre de chaque exercice, les versements sont décomposés en charge
d’intérêts et en remboursement de la dette au passif (cf. IAS 17 § 25) :
Les paiements minimaux au titre de la location doivent être ventilés entre la charge financière et
l’amortissement du solde de la dette. […]
Le § 27 donne les précisions suivantes en ce qui concerne les dotations aux amortissements :
Pour chaque période comptable, un contrat de location-financement donne lieu à une charge
d’amortissement de l’actif amortissable et à une charge financière. La méthode d’amortissement des
actifs loués doit être cohérente avec celle applicable aux actifs amortissables que possède l’entité […].
Si l’on n’a pas une certitude raisonnable que le preneur devient propriétaire de l’actif à la fin du contrat
de location, l’actif doit être totalement amorti sur la plus courte de la durée du contrat de location et de
sa durée d’utilité.
120 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
b. Chez le bailleur
Le contrat de location-financement est enregistré sous forme de prêt, de façon symétrique à
l’enregistrement chez le preneur.
Remarque. L’opération ayant un caractère strictement financier, nous n’aborderons pas l’analyse du point de
vue du bailleur. Notons simplement que, dans le cas où la méthode préférentielle est appliquée, il n’y a pas
d’immobilisation corporelle dans l’actif consolidé du bailleur alors que celui-ci reste propriétaire du bien.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 121
Un extrait de l’analyse des redevances versées, au regard des comptes consolidés, est présenté ci-
²dessous. Dans le cadre des travaux de pré-consolidation, chaque redevance versée est analysée
comme un versement trimestriel relatif au remboursement d’une dette théorique d’emprunt de 10 000
au taux effectif trimestriel de 3 %. Par simplification, les valeurs sont arrondies à l’unité la plus
proche.
Résultat B (10 000 1/10 9/12) 750 DA sur immob. incorp. et corporelles 750
Amortissements du mat. industriel 750 Résultat global 750
Retraitement de la valeur d’actif du matériel Constatation de la dotation aux amortissements
pris en location-financement sur matériel pris en location-financement
Résultat B ((1 299 – 750) 1/3) 183 Impôts sur les bénéfices différés 183
Impôts différés – Passif 183 Résultat global 183
Prise en compte de l’imposition différée (élimination Rattachement d’une charge d’IS à la diminution
du décalage temporaire imposable créé par des charges résultant du retraitement du matériel
l’inscription à l’actif du matériel pris en location- pris en location-financement
financement)
Réserves B (10 000 1/10 9/12) 750 DA sur immob. incorp. et corporelles 1 000
Résultat B (10 000 1/10) 1 000 Résultat global 1 000
Amortissements du mat. industriel 1 750
Retraitement de la valeur d’actif du Constatation de la dotation aux amortissements
matériel pris en location-financement sur matériel pris en location-financement
Réserves B ((1 299 – 750) 1/3) 183 Impôts sur les bénéfices différés 307
Résultat B ((1 921 – 1 000) 1/3) 307 Résultat global 307
Impôts différés – Passif 490
Prise en compte de l’imposition différée (élimination Rattachement d’une charge d’IS à la diminution
du décalage temporaire imposable créé par des charges résultant du retraitement du matériel
l’inscription à l’actif du matériel pris en location- pris en location-financement
financement)
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 123
Résultat C (8 000 1/8 3/12) 250 DA sur immob. incorp. et corporelles 250
Amort. de l’outillage industriel 250 Résultat global 250
Retraitement de la valeur d’actif de Constatation de la dotation aux amortissements
l’outillage pris en location-financement sur outillage pris en location-financement
1ère écriture : En comptabilité, la somme inscrite au passif est le montant théoriquement emprunté bien que,
du point de vue financier, la somme à rembourser ne soit que de 6 400, compte tenu du paiement de 1 600 à la
date du 1/10/N-1 (ce montant est assimilé à un amortissement de l’emprunt).
2ème écriture : La valeur de l’actif a diminué, ce qui a créé un décalage temporaire déductible.
3ème écriture (délicate à analyser) : Du point de vue comptable, l’emprunt s’est substitué aux redevances. Il
faut donc effectuer les retraitements suivants :
- constater le remboursement de l’emprunt au titre de l’exercice N-1 ;
- constater les intérêts courus et non échus sur emprunt, au 31/12/N-1 ;
- éliminer le solde débiteur du compte 486 « Charges constatées d’avance" (la redevance annuelle de 1 600 a
été débitée le 1/10/N-1 ; dans les comptes individuels, il a donc fallu inscrire à l’actif les 9 mois de charges
à rattacher à l’exercice N : 1 600 × 9/12) ;
Remarque. Un décalage temporaire imposable est créé puisque la valeur de l’actif net comptable
augmente.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 125
4ème écriture : Le décalage temporaire net est imposable pour 86 (336 – 250). Ce décalage temporaire est
donc éliminé par l’enregistrement d’un passif d’impôt différé.
Réserves C (8 000 1/8 3/12) 250 DA sur immob. incorp. et corporelles 1 000
Résultat C (8 000 1/8) 1 000 Résultat global 1 000
Amort. de l’outillage industriel 1 250
Retraitement de la valeur d’actif de Constatation de la dotation aux amortissements
l’outillage pris en location-financement sur l’outillage pris en location-financement
Réserves C ((336 – 250) 1/3) 29 Impôts sur les bénéfices différés 119
Résultat C ((1 357 – 1 000) 1/3) 119 Résultat global 119
Impôts différés – Passif 148
Prise en compte de l’imposition différée (élimination Rattachement d’une charge d’IS à la diminution
du décalage temporaire imposable créé par des charges résultant du retraitement du matériel
l’inscription à l’actif du matériel pris en location- pris en location-financement
financement)
IAS/IFRS Il existe une divergence entre la réglementation française et les normes comptables
internationales. En effet, contrairement aux prescriptions du règlement n° 99-02 du CRC :
Les frais d’émission des emprunts ne peuvent :
- ni être comptabilisés dans les charges de l’exercice au cours duquel ils ont été engagés ;
- ni être inscrits à l’actif, car ils ne répondent pas à la définition d’un actif.
Les primes de remboursement des obligations ne peuvent pas être inscrites à l’actif car elles
ne répondent pas non plus à la définition d’un actif.
Avant d’expliquer le traitement comptable des frais d’émission et des primes de
remboursement des obligations selon IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation et
évaluation », il est nécessaire de rappeler comment doit être effectuée :
- d’une part, l’évaluation initiale des passifs financiers (un emprunt obligataire en l’occurrence) ;
- d’autre part, l’évaluation ultérieure des passifs financiers.
Evaluation initiale de l’emprunt obligataire : Lors de sa comptabilisation initiale, l’entité
doit l’évaluer à la juste valeur de la contrepartie reçue en échange, nette des frais de
transaction directement imputables, sauf dans le cas d’un passif financier à la juste valeur par
le biais du compte de résultat.
Evaluation ultérieure de l’emprunt obligataire (cf. IAS 39 § 47) :
Après la comptabilisation initiale, une entité doit évaluer tous les passifs financiers au coût amorti en
utilisant la méthode du taux d’intérêt effectif, sauf :
a) les passifs financiers à la juste valeur par le biais du compte de résultat. […] ;
b) […] ;
[…]
Les frais d’émission (appelés « coûts de transaction ») et les primes de remboursement des
emprunts doivent être étalés sur la durée de l’emprunt par ajustement du taux d’intérêt
effectif. La méthode comptable à appliquer est ainsi définie dans IAS 39 § 9 :
La méthode du taux d’intérêt effectif est une méthode de calcul du coût amorti […] d’un passif financier
[…] et d’affectation des charges financières au cours de la période concernée. Le taux d’intérêt effectif
est le taux qui actualise exactement les décaissements de trésorerie futurs […] sur la durée de vie prévue
de l’instrument financier […] de manière à obtenir la valeur comptable nette […]. Ce calcul inclut
l’intégralité des […] coûts de transaction et de toutes les autres primes […].
Le coût amorti […] d’un passif financier est le montant auquel est évalué […] le passif financier lors de
sa comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré ou diminué de
l’amortissement cumulé calculé par la méthode du taux d’intérêt effectif, de toute différence entre ce
montant initial et le montant à l’échéance [….].
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
T2141-F2/4 SÉRIE 02 127
a. Primes de remboursement
Dans les comptes individuels, les emprunts obligataires dont le remboursement est assorti de primes
sont comptabilisés au passif pour leur valeur totale, primes de remboursement incluses.
La contrepartie de ces primes est enregistrée au débit du compte 169 « Primes de remboursement des
obligations » (cf. art. 441/16 du règlement n° 99-03 du CRC). L’art. 361-2 de ce règlement précise
que le montant des primes de remboursement d’emprunt est amorti systématiquement sur la durée
de l’emprunt, soit au prorata des intérêts courus, soit par fractions égales.
En conséquence, dans les comptes individuels une seule méthode est applicable aux primes de
remboursement : l’étalement des primes sur la durée de vie de l’emprunt.
Il est donc interdit d’inscrire immédiatement ces primes dans les charges.
Dans les comptes consolidés, il n’y a pas d’autre option possible. Seule la méthode dite
préférentielle peut donc être appliquée.
b. Frais d’émission des emprunts
Dans les comptes individuels, les frais d’émission des emprunts peuvent être :
- soit maintenus en charges ;
- soit répartis sur la durée de l’emprunt.
Aucune de ces options n’est considérée comme préférentielle dans les comptes individuels.
Dans les comptes consolidés, il est possible d’appliquer l’une ou l’autre de ces options. Toutefois, la
répartition des frais d’émission sur la durée de l’emprunt constitue une méthode préférentielle.
2. Conséquences de l’étalement des frais d’émission pour les comptes consolidés
Lorsque la méthode préférentielle est appliquée dans les comptes consolidés, les retraitements de
pré-consolidation sont différents selon l’option choisie dans les comptes individuels.
a. Les frais d’émission de l’emprunt ont été inscrits à l’actif
Dans les comptes individuels, aucun décalage temporaire n’a été créé par l’inscription à l’actif des
frais d’émission et par l’amortissement de ces frais. Il n’y a donc pas d’écriture de retraitement à
enregistrer.
b. Les frais d’émission de l’emprunt ont été maintenus dans les charges du premier exercice
Dans ce cas, deux retraitements sont à effectuer dans les écritures de pré-consolidation :
1er retraitement : inscription à l’actif des frais d’émission d’emprunt restant à répartir ;
2ème retraitement : prise en compte de l’imposition différée pour éliminer le décalage
temporaire imposable créé par le premier retraitement.
128 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
3. Exemple
a. Données de base
Le 1/07/N-1, la société F a émis un emprunt obligataire de 800 obligations de 100 nominal
remboursables in fine à la date du 1/07/N+7, dans les conditions suivantes :
- prix d’émission unitaire : 98 ;
- prix de remboursement : au pair ;
- taux d’intérêt nominal : 3 %, soit un coupon unitaire de 3 €.
Les frais d’émission de l’emprunt (services bancaires) se sont élevés à 800.
Dans les comptes individuels, ces frais ont été maintenus dans les charges de l’exercice.
Les primes de remboursement ont été amorties au prorata des intérêts courus, pour 200 au titre de
l’exercice N-1 et pour 400 au titre de l’exercice N.
Hypothèse 1 : les comptes consolidés sont établis selon la réglementation française
Les normes du groupe M auquel appartient la société F prévoient l’application de la méthode
préférentielle. Dans les comptes consolidés du groupe M, les frais d’émission d’emprunt doivent être
étalés sur la durée de l’emprunt prorata temporis et les primes de remboursement doivent être
amorties au prorata des intérêts courus.
Remarque. Il n’y a pas de retraitement des primes de remboursement dans les écritures de pré-consolidation.
Remarque. Au 31/12/N, la première écriture pour les comptes de bilan résulte de la synthèse de deux analyses.
Il est donc possible de décomposer cette écriture en deux écritures :
- 1ère écriture : inscription à l’actif du montant des frais d’émission qui restaient à étaler dans les comptes
consolidés, au 31/12/N-1, pour 750 ; en contrepartie, augmentation des réserves d’égal montant pour éliminer
l’incidence de l’excédent des frais d’émission imputés dans les comptes individuels de l’exercice précédent
(800 de charges enregistrées en N-1 dans les comptes individuels – 50 de charges enregistrées en N-1 dans
les comptes consolidés) ;
- 2ème écriture : désactivation des frais d’émission imputables à l’exercice N pour 100, en consolidation ; en
contrepartie, diminution du résultat.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 129
Amortissement
Intérêts calculés au
de la valeur Coût amorti
Coût amorti de taux effectif Versement Date
l’emprunt (1) (2) = (1) × 3,435 % (3) de versement comptable de (5) = (1) – (4)
l’emprunt (4)
1 77 600 2 666 2 400 1/07/N (266) 77 866
2 77 866 2 675 2 400 1/07/N+1 (275) 78 141
3 78 141 2 684 2 400 1/07/N+2 (284) 78 425
4 78 425 2 694 2 400 1/07/N+3 (294) 78 719
5 78 719 2 704 2 400 1/07/N+4 (304) 79 023
6 79 023 2 714 2 400 1/07/N+5 (314) 79 337
7 79 337 2 725 2 400 1/07/N+6 (325) 79 662
8 79 662 2 736 82 400 1/07/N+7 (6) 79 664 0
(6) 77 602
(4) = (3) – (2) (6) Ecart dû à l’arrondi du taux d’intérêt effectif
Retraitements de pré-consolidation à effectuer à la clôture :
Au bilan : il ne faut retraiter que deux postes puisque les frais d’émission d’emprunt n’ont pas été inscrits à
l’actif dans les comptes individuels :
- à l’actif, il faut éliminer le poste « Primes de remboursement » ;
- au passif, faut réajuster la valeur de l’emprunt.
En N-1, ces retraitements n’ont d’impact que sur le résultat de l’exercice. En revanche, en N, les
retraitements ont un impact sur les réserves et sur le résultat.
130 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Remarque. Par simplification, le retraitement de la dette d’emprunt obligataire est présenté directement
par le poste « Emprunts obligataires ». Autrement dit, nous considérons que dans les comptes individuels,
au 31/12/N-1 et au 31/12/N, le poste « Emprunts obligataires » est créditeur de 81 200 (80 000 de dette en
principal et 1 200 de dette en intérêts courus et non échus). C’est donc la valeur de 81 200 qui est retraitée
dans les écritures de pré-consolidation et non pas chacune de ses composantes.
Traitement comptable au 31/12/N-1
Journal de pré-consolidation de F
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Emprunts obligataires 2 267 (1) Résultat global 767
(81 200 – 78 933) Charges d’intérêts 133 (2)
Primes de remboursement (pour solde) 1 500 DA des primes de remboursement 100
(800 × 2 – 800 × 2 × 1/8 × 6/12) (800 × 2 × 1/8 × 6/12) (pour solde)
Résultat F (2 267 – 1 500) 767 Services bancaires (pour solde) 800
Retraitement de la dette d’emprunt Retraitement des charges d’emprunt
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 131
IAS/IFRS Cette méthode, considérée comme préférentielle dans le règlement n° 99-02 du CRC, est une
méthode obligatoire selon IAS 19 « Avantages du personnel ».
Remarque. Dans la note de présentation de la recommandation n° 2003-R.01 du CNC
relative aux règles de comptabilisation et d’évaluation des engagements de retraite et
avantages similaires, on peut lire :
[…] Le PCG comme les règlements relatifs aux comptes consolidés ne comportent aucune définition des
engagements de retraite et versements assimilés, ni de modalités d’évaluation et d’actualisation.
Après s’être interrogé sur l’opportunité d’élaborer une méthodologie " nationale " de détermination des
engagements de retraite, le groupe a convenu qu’il était préférable de reprendre les dispositions de la
norme IAS 19. […]
3. Exemple
La société A a évalué ses engagements en matière d’indemnités de départ à la retraite :
- indemnité évaluée au 31/12/N-1 : 150 ;
- indemnité évaluée au 31/12/N : 168.
Le taux de calcul des impôts différés est de 33 1/3 %.
Journal de pré-consolidation de A (31/12/N)
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Les engagements de retraite sont déjà provisionnés dans les comptes individuels
Impôts différés – Actif 56 Résultat global 6
Réserves A (150 1/3) 50 Impôts sur les bénéfices différés 6
Résultat A (18 1/3) 6
Prise en compte de l’imposition différée Rattachement d’une économie d’IS
Les engagements de retraite ne sont pas provisionnés dans les comptes individuels
Réserves A 150 DP d’exploitation 18
Résultat A 18 Résultat global 18
Provisions pour pensions 168
Inscription des engagements au passif Rattachement de la charge au titre de N
IAS/IFRS Les règles relatives aux contrats à long terme sont définies dans IAS 11 « Contrats de
construction ». La définition suivante du contrat de construction dans IAS 11 § 3 est
sensiblement la même que celle relative au contrat à long terme dans l’art. 380-1 du PCG :
Un contrat de construction est un contrat spécifiquement négocié pour la construction d’un actif ou
d’un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de
technologie et de fonction, ou de finalité ou d’utilisation.
La méthode à l’avancement, considérée comme préférentielle dans le règlement n° 99-02 du
CRC (PCG), est la seule méthode autorisée dans les normes comptables internationales. En
effet, la règle suivante est énoncée dans IAS 11 § 21 :
Lorsque le résultat d’un contrat de construction peut être estimé de façon fiable, les produits du contrat
et les coûts du contrat associés au contrat de construction doivent être comptabilisés respectivement en
produits et charges en fonction du degré d’avancement de l’activité du contrat à la date de clôture. Une
perte attendue sur le contrat de construction doit être immédiatement comptabilisée en charges […].
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 133
Comptes consolidés
Journal de pré-consolidation de D
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Clients. Produits non encore facturés 324 Variation des produits en cours 300
(300 + 100 24 %) (pour solde)
Produits en cours (pour solde) 300 Résultat global 24
Résultat D 24 Ventes de produits finis 324
Retraitement des produits en cours sur CLT Retraitement des comptes de gestion pour le
(application de la méthode à l’avancement) CLT
Comptes consolidés
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Clients. Produits non encore facturés 790 Variation des produits en cours 400
(700 + 120 75 %) (700 300) (pour solde)
Produits en cours (pour solde) 700 Résultat global 66
Réserves D (100 24 %) 24 Ventes de produits finis 466
Résultat D (120 75 % 100 24 %) 66 (790 324)
Retraitement des produits en cours Retraitement des comptes de gestion pour le
(application de la méthode à l’avancement) CLT
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 135
H. Coûts de développement
1. Objectif de la méthode préférentielle
Dans les comptes consolidés, les coûts de développement, ainsi que les coûts de création de sites
Internet actifs, devraient être comptabilisés à l’actif s’ils se rapportent à des projets nettement
individualisés, ayant de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale.
Remarques.
1. Dans le règlement n° 99-03 du CRC, cette option est également considérée comme une méthode
préférentielle. Notons toutefois que cette méthode ne peut être appliquée (dans les comptes individuels et
dans les comptes consolidés) qu’à condition que six critères soient réunis (cf. art. 311-3 du PCG).
2. Les conditions d’inscription à l’actif des sites Internet actifs créés prévues à l’art. 331-8 du PCG sont les
mêmes que celles de l’art. 311-3 pour les coûts de développement.
IAS/IFRS L’inscription des coûts de développement à l’actif, considérée comme une méthode
préférentielle dans le règlement n° 99-03 du CRC (PCG), est la seule méthode autorisée dans
les normes comptables internationales. L’art. 311-3 du PCG a repris les conditions
d’inscription à l’actif suivantes prévues dans IAS 38 « Immobilisations incorporelles » § 57 :
Une immobilisation incorporelle résultant du développement (ou de la phase de développement d’un
projet interne) doit être comptabilisée si, et seulement si, une entité peut démontrer ce qui suit :
a) la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l’immobilisation incorporelle en vue de sa mise
en service ou de sa vente ;
b) son intention d’achever l’immobilisation incorporelle et de la mettre en service ou de la vendre ;
c) sa capacité à mettre en service ou à vendre l’immobilisation incorporelle et de la mettre en service ou
de la vendre ;
d) la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages économiques futurs probables.
L’entité doit démontrer, entre autres choses, l’existence d’un marché pour la production issue de
l’immobilisation incorporelle ou pour l’immobilisation incorporelle elle-même ou, si celle-ci doit être
utilisée en interne, son utilité ;
e) la disponibilité de ressources techniques, financières et autres, appropriées pour achever le
développement et mettre en service ou vendre l’immobilisation incorporelle ;
f) sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’immobilisation incorporelle au cours
de son développement.
Remarque. Pour le traitement comptable des coûts de création de sites Internet actifs, SIC 32
« Immobilisations incorporelles – Coûts liés aux sites web » renvoie à IAS 38 § 57.
3. Exemple
a. Données de base
Au cours de l’exercice N-1, la société G a engagé des coûts de développement d’un montant de 300
pour un nouveau projet. Les conditions d’inscription à l’actif du coût de ce projet sont réunies mais
l’entreprise n’applique pas la méthode préférentielle. Les frais ont donc été maintenus dans les
charges de l’exercice.
La société G est incluse dans le périmètre de consolidation du groupe M. En ce qui concerne les
coûts de développement, les règles de consolidation prévoient l’application de la méthode
préférentielle.
Dans les comptes retraités à envoyer à la société M, les coûts de développement doivent être inscrits
à l’actif et amortis sur une durée de cinq ans, par fractions égales.
Les impôts différés sont calculés au taux de 33 1/3 %.
b. Traitement comptable au 31/12/N-1
Journal de pré-consolidation de G
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
FRD 300 Résultat global 300
Résultat G 300 Immobilisations incorporelles 300
Inscription à l’actif des FRD engagés en Rattachement de la production immobilisée
N-1 (montant brut) incorporelle
1ère écriture : Pour inscrire les coûts de développement à l’actif, il faut constater en contrepartie une
production d’immobilisations incorporelles. Ce retraitement crée un décalage temporaire imposable puisque les
charges qui sont ainsi neutralisées ont été déduites du résultat fiscal imposable.
2ème écriture : La dotation aux amortissements des FRD crée un décalage temporaire déductible (la charge
est enregistrée dans les écritures de pré-consolidation mais elle n’a évidemment pas été déduite fiscalement).
3ème écriture : Le décalage temporaire net est imposable pour 240 (300 – 60). Il est donc éliminé par un
passif d’impôt différé, pour les comptes de bilan. Pour les comptes de gestion, la charge d’impôts différés
correspond exactement au montant du passif car les coûts de développement ont été engagés au cours de
l’exercice N-1.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 137
1ère écriture : Pour inscrire les coûts de développement à l’actif, il faut constater en contrepartie une
augmentation des réserves puisque la production immobilisée concerne l’exercice précédent. Ce retraitement
crée le même décalage temporaire imposable qu’à la clôture de l’exercice précédent.
2ème écriture : Les amortissements (N-1 et N) créent un décalage temporaire déductible.
3ème écriture : Le décalage temporaire net est imposable pour 180 (300 – 120). Il est donc éliminé par un
passif d’impôt différé, pour les comptes de bilan. Pour les comptes de gestion, une économie d’IS est rattachée
à la charge de dotation (c’est toujours le même principe de rattachement des charges aux produits que l’on
applique dans les comptes consolidés).
IAS/IFRS Cette méthode comptable est obligatoire selon IAS 23 « Coûts d’emprunts » (cf. III.C).
Evaluation des stocks de biens fongibles : coût moyen pondéré ou « premier entré, premier
sorti » ;
IAS/IFRS Ces méthodes de détermination du coût des stocks sont également autorisées selon IAS 2
« Stocks » § 25 :
Le coût des stocks […] doit être déterminé en utilisant la méthode du premier entré – premier sorti
(PEPS) ou celle du coût moyen pondéré. […]
138 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Provisions pour pertes de change : exceptions prévues par l’art. 342-6 du PCG ;
IAS/IFRS Selon IAS 21 « Effets des variations des cours des monnaies étrangères », les écarts de
conversion doivent être inscrits directement en résultat. Il n’est donc pas constitué de
provision pour pertes de change. En conséquence, les exceptions prévues par l’art. 342-6 du
PCG ne sont évidemment pas applicables.
IAS/IFRS La constitution d’une provision n’est pas autorisée. Les dépenses d’entretien faisant l’objet
de programmes pluriannuels de gros entretien ou de grandes révisions en application de lois,
règlements ou de pratiques constantes de l’entité doivent obligatoirement être inscrites à
l’actif. Leur coût doit être amorti séparément en tant que composant. En effet, selon IAS 16
« Immobilisations corporelles » § 14 :
La poursuite de l’exploitation d’une immobilisation corporelle (un avion par exemple) peut être soumise
à la condition de la réalisation régulière d’inspections majeures destinées à identifier d’éventuelles
défaillances, avec ou sans remplacement de pièces. Lorsqu’une inspection majeure est réalisée, son coût
est comptabilisé dans la valeur comptable de l’immobilisation corporelle à titre de remplacement, si les
critères de comptabilisation sont satisfaits. Toute valeur comptable résiduelle du coût de la précédente
inspection (distincte des pièces physiques) est décomptabilisée. C’est le cas, que le coût de l’inspection
précédente ait ou non été identifié dans l’opération au cours de laquelle l’immobilisation a été acquise ou
construite. Si nécessaire, le coût estimé d’une inspection similaire future peut être utilisé comme
indication de ce qu’était le coût du composant existant de l’inspection au moment de l’acquisition ou de
la construction de l’élément.
La société consolidante fixe les règles et les méthodes qui doivent être adoptées dans les comptes
individuels retraités. Lorsque l’option retenue pour les comptes consolidés est différente de celle qui
a été appliquée dans les comptes individuels, un ajustement des comptes est nécessaire.
Sauf cas particuliers, les retraitements de pré-consolidation créent des décalages temporaires qui
doivent être neutralisés par la prise en compte de l’imposition différée, c’est-à-dire la
comptabilisation d’impôts différés.
II. Méthode complémentaire d’évaluation des stocks réservée aux comptes consolidés
A. Méthode « dernier entré, premier sorti » (LIFO en anglais : last in, first out)
Dans les comptes individuels, cette méthode d’évaluation des stocks de biens fongibles n’est pas
autorisée. En revanche, elle est applicable dans les comptes consolidés (cf. art. L 233-23 et R 233-
10). Par conséquent, son application dans les comptes consolidés crée un décalage temporaire
déductible ou imposable, selon le cas. Pour éliminer ce décalage temporaire il est donc nécessaire de
constater un actif ou un passif d’impôt différé.
IAS/IFRS Cette méthode comptable de détermination du coût des stocks n’est pas autorisée dans IAS 2
« Stocks ».
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 139
B. Exemple
1. Données de base
La société T évalue ses stocks de biens fongibles selon la méthode « premier entré, premier sorti ».
Dans les comptes retraités qui sont à envoyer à la société consolidante M, les stocks doivent être
évalués selon la méthode « dernier entré, premier sorti ». Les comptes consolidés du groupe M sont
établis conformément au règlement n° 99-02 du CRC.
Dans les travaux de pré-consolidation, les impôts différés sont calculés au taux de 33 1/3 %.
Les stocks de marchandises ont été analysés ainsi à la date du 31/12/N :
Comptes individuels (avant retraitement) Normes à appliquer
(méthode « premier entré, premier sorti ») (méthode « dernier entré, premier sorti »)
Stocks au 31/12/N 50 32
Stocks au 31/12/N-1 40 28
2. Traitement comptable au 31/12/N
Journal de pré-consolidation de T
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Résultat T (50 – 32) 18 Variation des stocks de marchandises 18
Stocks de marchandises 18 Résultat global 18
Retraitement de la valeur du stock final, avant Diminution de la valeur du stock selon la
prise en compte de l’imposition différée méthode « dernier entré, premier sorti »
1ère écriture : Le stock final est ramené de 50 à 32 (valeur dans les comptes consolidés). En conséquence :
Stock final et Coût d’achat des marchandises vendues (en contrepartie) = Résultat.
2ème écriture : La valeur de l’actif a diminué, ce qui a créé un décalage temporaire déductible. Il faut donc
constater un actif d’impôt différé pour éliminer ce décalage temporaire.
3ème écriture (délicate à analyser) : Il n’est pas possible de retraiter directement la valeur du stock initial car
celui-ci n’existe plus en comptabilité ! Donc, le retraitement ne peut être effectué que par transfert dans les
capitaux propres : dans les comptes individuels, le résultat a diminué de 40 alors qu’il n’aurait dû diminuer que
de 28, dans les comptes consolidés. Il faut donc diminuer le coût d’achat des marchandises vendues :
Stock initial et Coût d’achat des marchandises vendues (en contrepartie) = Résultat.
4ème écriture : Il faut rattacher une charge d’IS à la diminution des charges déductibles pour respecter le
principe de rattachement des charges aux produits.
140 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
III. Incorporation des intérêts des capitaux empruntés dans le coût d’un actif éligible
A. Incorporation des coûts d’emprunt dans les comptes individuels (art. 321-5 du PCG)
Les coûts d’emprunt pour financer l’acquisition ou la production d’un actif éligible, immobilisation
ou stock, peuvent être inclus dans le coût de l’actif lorsqu’ils concernent la période de production
de cet actif, jusqu’à la date d’acquisition ou de réception définitive.
Définition du PCG. Un actif éligible est un actif qui nécessite une longue période de préparation ou
de construction avant de pouvoir être utilisé ou vendu.
Remarque. La durée de la longue période n’est pas définie dans le règlement n° 99-03 du CRC. On peut donc
raisonnablement penser que cette durée peut être inférieure à un an.
B. Limite à l’incorporation des coûts d’emprunt dans les comptes individuels (art. R 123-178)
L’art. R 123-178 est plus strict en ce qui concerne la possibilité d’incorporer les coûts d’emprunt
dans la valeur des stocks, dans les comptes individuels. En effet, cette faculté est limitée aux stocks
dont le cycle de production dépasse nécessairement la durée d’un an.
Remarque. Dans son avis n° 2004-15 relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs, le
CNC a émis le vœu que cette disposition restrictive de l’art. R 123-178 soit supprimée.
IAS/IFRS Un actif éligible est dénommé « actif qualifié » dans la norme IAS 23 « Coûts d’emprunts ».
Selon IAS 23 § 9, l’incorporation des intérêts des capitaux empruntés dans le coût d’un actif
éligible est obligatoire :
Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, la construction ou la production
d’un actif qualifié sont inclus dans le coût de cet actif. De tels coûts d’emprunt sont incorporés comme
composante du coût de l’actif lorsqu’il est probable qu’ils généreront des avantages économiques futurs
pour l’entité et que les coûts peuvent être évalués de façon fiable. […]
D. Exemple
1. Données de base
Le cycle de production des produits fabriqués par la société F a une durée moyenne de 4 mois. La
société F ne peut donc pas inclure dans le coût de ses produits les intérêts des capitaux empruntés
pour financer leur production.
Dans les travaux de pré-consolidation, la société F doit réajuster la valeur de ses stocks de produits
en incluant les intérêts des capitaux empruntés pour financer la production.
Les impôts différés sont calculés au taux de 33 1/3 %.
Les données du tableau ci-dessous résultent d’une analyse au 31/12/N.
Comptes individuels (hors intérêts des Normes à appliquer
capitaux empruntés pour le financement) (intérêts des capitaux empruntés inclus)
Stocks au 31/12/N 1 000 1 024
Stocks au 31/12/N-1 1 060 1 090
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 141
IV. Incidence des réévaluations pratiquées dans les comptes individuels (§ 302)
IAS/IFRS Pour l’évaluation de ses immobilisations corporelles et incorporelles, une entité doit choisir
pour méthode comptable, soit le modèle du coût, soit le modèle de la réévaluation. Le
modèle du coût est ainsi défini dans les normes IAS 16 « Immobilisations corporelles » § 30
et IAS 38 « Immobilisations incorporelles » § 74 :
Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation corporelle (ou incorporelle) doit être
comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur.
Remarque. Les « pertes de valeur » dans les normes IAS/IFRS correspondent aux « dépréciations »
dans la réglementation française.
B. Exemple
1. Données de base
La société F est dans le périmètre de consolidation du groupe M. Selon les normes de consolidation
du groupe, dans les travaux de pré-consolidation à réaliser, chaque entité a l’obligation d’éliminer
l’incidence d’une réévaluation pratiquée dans ses comptes individuels.
A la date du 31/12/N-1, la société F a réévalué l’ensemble de ses immobilisations corporelles et
financières. Les écarts de réévaluation ont été regroupés dans le tableau d’analyse ci-dessous.
Valeur nette Valeur actuelle Ecart de
comptable réévaluation
Terrain 100 520 420
Construction (1) 180 225 45
Titres immobilisés 40 70 30
495
(1) La construction a été acquise pour un coût de 300, le 1/01/N-10. Elle est amortissable en mode linéaire sur
une durée d’utilisation de 25 ans. A partir du 1/01/N, sa durée d’utilisation restante est donc de 15 ans.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 143
Impôts différés – Actif (495 3) 1/3 164 Impôts sur les bénéfices différés 1
Résultat F (3 1/3) 1 Résultat global 1
Réserves F (495 1/3) 165
Prise en compte de l’imposition différée Rattachement d’une charge d’IS à la diminution
(élimination du décalage temporaire déductible) des dotations
Remarque. Les deux autres écritures sont les mêmes que dans l’hypothèse 1.
144 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
La conversion des comptes libellés en monnaie étrangère fait partie des opérations préalables à la
consolidation. Les travaux de conversion sont en général réalisés en fin de pré-consolidation.
Selon le processus de consolidation du groupe, ils sont effectués, soit par la société concernée elle-
même, soit par la société consolidante.
Dans le règlement n° 99-02 du CRC, deux méthodes de conversion sont prévues pour les sociétés
consolidées qui établissent leurs comptes annuels en monnaie étrangère :
- la méthode du cours historique ;
- la méthode du cours de clôture.
Ces méthodes de conversion sont indépendantes de la méthode de consolidation qui doit être
appliquée pour chacune des sociétés étrangères.
IAS/IFRS Dans la norme IAS 21 « Effets des variations des cours des monnaies étrangères » § 8, l’entité
dont les comptes doivent être convertis est appelée « activité à l’étranger » :
Une activité à l’étranger est une entité qui est une filiale, une entreprise associée, une coentreprise ou
une succursale de l’entité présentant les états financiers, et dont les opérations sont fondées ou conduites
dans un pays ou dans une monnaie autres que ceux de l’entité présentant les états financiers.
Le mode de conversion des comptes établis en monnaie étrangère doit être choisi en fonction de trois
paramètres :
- la monnaie locale de l’entité (monnaie dans laquelle elle établit ses comptes individuels) ;
- sa monnaie de fonctionnement ;
- la monnaie de la société consolidante.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 145
Des règles spécifiques sont prévues au § 321 pour les entreprises situées dans des pays à forte
inflation.
B. Exemple
Les liens de participation de la société consolidante M avec des sociétés incluses dans son périmètre
de consolidation sont présentés dans l’organigramme ci-dessous. La monnaie locale dans laquelle
sont établis les comptes individuels est indiquée entre parenthèses.
M (€)
IAS/IFRS La caractéristique principale d’un « élément non monétaire » est précisée dans IAS 21
« Effets des variations des cours des monnaies étrangères » § 16 :
[…] la caractéristique principale d’un élément non monétaire est l’absence de tout droit de recevoir (ou
de toute obligation de livrer) un nombre fixe ou déterminable d’unités monétaires. On peut citer, à titre
d’exemple : les montants payés d’avance pour les biens et les services (par exemple, le loyer payé
d’avance), le goodwill, les immobilisations incorporelles, les stocks, les immobilisations corporelles
[…].
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 147
IAS/IFRS En ce qui concerne la dépréciation des actifs non monétaires, il y a une divergence d’analyse
entre la réglementation française et les normes internationales.
Dans le règlement n° 99-02 du CRC, la dépréciation est calculée dans la monnaie étrangère
puis convertie au cours historique. Tandis que dans les normes internationales la dépréciation
est calculée après la conversion des éléments d’actifs concernés (cf. IAS § 25) :
[…] Lorsqu’un tel actif est non monétaire et qu’il est évalué dans une monnaie étrangère, sa valeur
comptable est déterminée par comparaison entre :
a) le coût ou la valeur comptable, selon le cas, converti(e) au cours de change de la date de
détermination de ce montant (c’est-à-dire au cours de la date de la transaction pour un élément évalué à
son coût historique) ; et
b) la valeur nette de réalisation ou la valeur recouvrable, selon le cas, convertie au cours de change à la
date où cette valeur a été déterminée (par exemple, le cours à la date de clôture).
Cette comparaison peut entraîner la comptabilisation d’une perte de valeur dans la monnaie
fonctionnelle, alors qu’elle n’aurait pas eu lieu dans la monnaie étrangère, ou vice versa.
IAS/IFRS Les modalités de mise en œuvre de la méthode du cours historique sont similaires. En effet,
d’après IAS 21 § 23 :
A chaque date de clôture :
a) les éléments monétaires […] doivent être convertis en utilisant le cours de clôture ;
b) les éléments non monétaires […] qui sont évalués au coût historique doivent être convertis en utilisant
le cours de change à la date de transaction ; et
c) les éléments non monétaires […] qui sont évalués à la juste valeur doivent être convertis en utilisant
les cours de change de la date à laquelle cette juste valeur a été déterminée.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 149
IAS/IFRS Les modalités de mise en œuvre de la méthode du cours de clôture sont similaires. En effet,
d’après IAS 21 § 39 :
Le résultat et la situation financière d’une entité dont la monnaie fonctionnelle n’est pas la monnaie
d’une économie hyper inflationniste doivent être convertis […] en utilisant les procédures suivantes :
a) les actifs et les passifs […] doivent être convertis au cours de clôture […] ;
b) les produits et les charges de chaque compte de résultat […] doivent être convertis au cours de change
en vigueur aux dates des transactions ; et
c) tous les écarts de change en résultant doivent être comptabilisés en tant que composante distincte des
capitaux propres.
II. Exemple
A. Données de base
La société canadienne A doit envoyer à la société consolidante M ses comptes individuels convertis
en euros. Dans une première étape des travaux de pré-consolidation, ses comptes ont été reclassés et
retraités en dollars canadiens (CAD) dans un journal spécifique de pré-consolidation.
Les travaux qui restent à effectuer consistent :
- d’une part, à convertir en euros les comptes individuels retraités ;
- d’autre part, à ouvrir un autre journal spécifique et à reporter dans ce journal les comptes
individuels convertis dans la monnaie de la société consolidante.
Le bilan et le compte de résultat retraités au 31/12/N sont présentés ci-dessous, en CAD.
Bilan retraité de A au 31/12/N (en CAD)
ACTIF PASSIF
Immobilisations (1) 500 Capital (3) 250
(brut : 600, amortissements : 100) Réserves (4) 120
Stocks (2) 60 Résultat 70
(brut : 80, dépréciations : 20) Provisions 50
Créances et disponibilités 340 Dettes 410
(brut : 340, dépréciations : 0)
900 900
(1) Les immobilisations ont toutes été acquises le 1/09/N-3.
(2) Stocks au 1/01/N : 90 (pas de dépréciation).
(3) Constitution de la société : 1/01/N-3.
(4) Les réserves proviennent de bénéfices réalisés en N-2 et en N-1 (la perte de N-3 a été apurée) :
- bénéfice N-2 : 20 ;
- bénéfice N-1 : 100.
Compte de résultat retraité de A (en CAD)
Variation des stocks 10 Produits divers 500
Charges diverses 330
Dotations aux amortissements 30
Dotations aux dépréciations 20
Dotations aux provisions 40
Résultat (bénéfice) 70
500 500
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(1) Les comptes de capitaux propres de A doivent être individualisés pour être consolidés ensuite par la société
mère M.
152 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
(1) Montant obtenu par différence pour équilibrer le compte de résultat converti en euros. Compte tenu du fait
que tous les produits et charges sont convertis au même cours moyen de la période (0,72 + 0,64)/2), le résultat
peut être obtenu également en appliquant le même cours moyen au résultat en CAD. En conséquence,
contrairement à la méthode du cours historique, il n’est pas nécessaire de respecter un ordre de conversion des
comptes dans la méthode du cours de clôture.
b. Conversion des comptes de bilan au 31/12/N
Valeur Cours Valeur Valeur Cours Valeur
ACTIF PASSIF
en CAD du CAD en euros en CAD du CAD en euros
Immobilisations 500 0,64 320 Capital 250 0,62 155
Stocks 60 0,64 38,4 Réserves 120 (1) (1) 84,8
Créances et disponibilités 340 0,64 217,6 Résultat 70 (2) 47,6
Ecarts de conversion (3) 5,8
Provisions 50 0,64 32
Dettes 410 0,64 262,4
900 576 900 576
(1) 20 (0,68 + 0,70)/2 + 100 (0,70 + 0,72)/2
(2) Montant reporté d’après la valeur au compte de résultat.
(3) Montant obtenu par différence pour équilibrer le bilan converti en euros.
(1) Les comptes de capitaux propres, y compris les écarts de conversion, doivent être individualisés pour être
consolidés par la société mère M, quelle que soit la méthode de consolidation appliquée.
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(1) Il s’agit des capitaux propres (hors résultat). Hors effet d’impôt, les dotations et les reprises sur provisions
réglementées n’ont pas d’impact sur le montant des capitaux propres (résultat inclus) puisque les provisions
réglementées font partie des capitaux propres.
(2) Après effet d’impôt, les capitaux propres (résultat inclus) ont augmenté de 28.
154 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Du fait de l’incidence de l’IS dans les comptes individuels, le traitement comptable des provisions
réglementées a eu un impact sur les capitaux propres au 31/12/N. L’image des comptes individuels a
donc été faussée puisque les capitaux propres de A ont augmenté de 28.
Remarque. L’image des comptes individuels n’aurait pas été faussée dans les deux cas suivants :
- soit la société A est fiscalement déficitaire ;
- soit elle n’est pas soumise à l’IS.
Remarque. La provision pour investissement est définitivement libérée d’impôt, sauf dans le cas rarissime
suivant : la provision n’est pas utilisée conformément à son objet dans les 2 ans suivant sa constitution. C’est la
raison pour laquelle l’élimination de cette provision réglementée n’est pas génératrice de décalage temporaire.
En revanche, l’élimination des PHP et des amortissements dérogatoires crée un décalage temporaire imposable
qu’il faut éliminer.
Dans les comptes consolidés, avant la « prise en compte de l’imposition différée », le décalage temporaire
imposable résulte du fait que les charges ont été déduites du bénéfice imposable mais qu’il n’y a plus de
dotations comptabilisées, celles-ci ayant été éliminées dans les écritures de retraitement.
Ecritures de retraitement OBLIGATOIRE des provisions réglementées au 31/12/N
PPI (pour solde) 95 Résultat global 84
PHP (pour solde) 108 RP réglementées (immob.) (pour solde) 9
Amortissements dérogatoires (pour solde) 30 DP réglementées (immob.) (pour solde) 60
Réserves A (50 + 75 + 24) 149 (45 + 15)
Résultat A (45 + 33 + 15 – 9) 84 DP réglementées (stocks) (pour solde) 33
Elimination des provisions réglementées Élimination des dotations
Remarque. Le partage entre les Réserves et le Résultat dépend de l’exercice au cours duquel la provision a été
constituée.
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1. Données de base
La société A est dans le périmètre de consolidation de la société M. On vous communique des
données incluses dans les comptes individuels de A avant les retraitements de pré-consolidation :
Extraits du bilan des trois derniers exercices
Valeurs au bilan
31/12/N-2 31/12/N-1 31/12/N
Extrait de l’ACTIF
Différences de conversion - Actif - 145 105
Extraits du PASSIF
Provisions pour pertes de change - 120 99
Différences de conversion - Passif - 73 48
Remarque. A la clôture des deux derniers exercices, l’art. 342-6 du PCG a été appliqué. C’est la raison pour
laquelle la provision pour pertes de change est inférieure aux pertes latentes de change enregistrées en
« Différences de conversion – Actif ». Cet article du PCG dispose que lorsque les circonstances suppriment en
tout ou partie le risque de perte, la provision pour pertes de change est ajustée en conséquence. Rappelons que
les cinq cas suivants sont prévus :
- existence d’une couverture de change ;
- existence d’une position globale de change ;
- emprunt contracté en devises à des conditions plus avantageuses qu’un emprunt en monnaie nationale ;
- emprunt contracté en devises et affecté à l’acquisition d’immobilisations situées dans le pays ayant pour
unité monétaire la même devise ;
- opération affectant plusieurs exercices.
31/12/N
476. Différences de conversion - Actif 105 CONSEQUENCES (en cascade) :
.... Comptes de créances et/ou de dettes 105 en comptabilité
Pertes latentes de change Actif : 105 et impact sur le Résultat : 0
Passif : 99 et impact sur le Résultat : 0
…. Comptes de créances et/ou dettes 48 Passif : 60 – 39 = 21 et Résultat : 21
477. Différences de conversion - Passif 48 en fiscalité
Gains latents de change Résultat imposable : 105 (charge déductible)
Résultat imposable : 48 (produit imposable)
6865 Dotations aux provisions financières 39 La dotation n’est pas déductible et la reprise n’est
1515 Provisions pour pertes de change 39 pas imposable
Retraitements extra-comptables :
Réajustement de la provision
A réintégrer au bénéfice imposable : 48 + 39 = 87
1515 A déduire du bénéfice imposable : 105 + 60 = 165
Provisions pour pertes de change 60
7865 Reprises sur provisions financières 60 en comptabilité (incidence de l’IS)
Provisions devenues sans objet Charge d’IS = Résultat : (105 – 48) 1/3 = 19
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Remarque. Il est possible de présenter des écritures plus synthétiques. Nous avons choisi de passer les
écritures en deux étapes, de manière à mettre en évidence les éléments suivants :
- 1ère écriture : Le décalage temporaire a été supprimé (dans les comptes individuels non retraités, il existait un
décalage temporaire entre la comptabilité et la fiscalité). En effet, la charge déductible et le produit imposable
qui n’avaient pas été enregistrés dans les comptes individuels ont été enregistrés dans les comptes retraités
(c’est-à-dire les comptes pré-consolidés).
Il n’y a donc pas d’imposition différée à prendre en compte (il n’y a pas d’actifs ou de passifs d’impôts
différés à enregistrer).
- 2ème écriture : Le décalage définitif qui existait entre la comptabilité et la fiscalité a disparu. La dotation non
déductible qui a été enregistrée dans les comptes individuels a été éliminée des comptes retraités.
Remarque. Cette écriture de retraitement permet d’éliminer le décalage temporaire entre la comptabilité et la
fiscalité de manière à ce que l’impôt sur les résultats soit neutralisé dans les comptes retraités (c’est-à-dire les
comptes pré-consolidés).
Rappelons que dans les comptes consolidés, l’impôt sur les résultats est égal à la somme algébrique suivante :
Impôt sur les bénéfices + Impôt sur les bénéfices différés
Dans les comptes individuels, le bénéfice imposable a diminué de 145 (DCA déductible) et il a augmenté de 73
(DCP imposable). L’impôt sur les bénéfices a donc diminué pour le montant suivant : (145 – 73) 1/3 = 24.
La prise en compte de l’imposition différée a pour conséquence de neutraliser la charge d’impôts sur les
résultats (débit du compte « Impôts sur les bénéfices différés »).
Au total, en consolidation, l’impôt sur les résultats est nul : 24 – 24 = 0.
158 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
1ère écriture : Le décalage temporaire a été supprimé (dans les comptes individuels non retraités, il existait un
décalage temporaire entre la comptabilité et la fiscalité). En effet, la charge déductible et le produit imposable
qui n’avaient pas été enregistrés dans les comptes individuels ont été enregistrés dans les comptes retraités
(c’est-à-dire les comptes pré-consolidés). Il n’y a donc pas d’imposition différée à prendre en compte (il n’y a
pas d’actifs ou de passifs d’impôts différés à enregistrer).
2ème écriture : Le décalage définitif qui existait a disparu. La charge non déductible et le produit non
imposable qui ont été enregistrés dans les comptes individuels ont été éliminés des comptes retraités.
3ème écriture : Dans les comptes consolidés, les écarts de conversion du 31/12/N-1 ont été inscrits dans le
compte de résultat de l’exercice N-1. Or, dans les comptes individuels, les dettes et les créances sont arrivées à
échéance en N et les mêmes écarts de conversion ont été comptabilisés une nouvelle fois dans le compte de
résultat. C’est pourquoi il est nécessaire de passer cette écriture de retraitement pour l’exercice N.
Application de l’autre méthode : les écarts de conversion et la provision pour perte de
change sont maintenus dans le bilan
Résultat A ((105 – 48) 1/3) 19 Impôts sur les bénéfices différés 19
Impôts différés - Passif 19 Résultat global 19
Prise en compte de l’imposition différée Constatation d’une charge d’IS pour neutraliser
(élimination du décalage temporaire imposable) l’économie d’IS enregistrée dans les comptes individuels
Réserves A ((145 – 73) 1/3) 24 Résultat global 24
Résultat A 24 Impôts sur les bénéfices différés 24
Élimination de l’incidence des écarts de Rattachement d’une économie d’IS à la perte
conversion du 31/12/N-1 de change nette devenue effective en N
1ère écriture : Elle permet d’éliminer le décalage temporaire qui existe entre la comptabilité et la fiscalité, de
manière à ce que l’impôt sur les résultats soit régularisé (neutralisation de l’économie d’IS pour N). Rappelons
que dans les comptes consolidés, l’impôt sur les résultats est égal à la somme algébrique suivante :
Impôt sur les bénéfices + Impôt sur les bénéfices différés
Or, dans les comptes individuels le bénéfice imposable a diminué de 105 (DCA déductible) et il a augmenté de
48 (DCP imposable). L’impôt sur les bénéfices a donc diminué de 19 : (105 – 48) 1/3. La prise en compte de
l’imposition différée a pour conséquence une augmentation de la charge d’impôts sur les résultats (débit du
compte « Impôts sur les bénéfices différés »).
Au total, en consolidation, l’impôt sur les résultats est nul : 19 – 19 = 0.
2ème écriture : Dans les comptes individuels, le décalage temporaire qui existait fin N-1 a été éliminé par un
décalage temporaire en sens inverse en N. En consolidation, il faut donc rattacher à l’exercice N l’économie
d’IS qui a été réalisée dans les comptes individuels de l’exercice N-1.
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Journal de consolidation
1. Cumul des comptes retraités (comptes de bilan et comptes de gestion)
report à 100 % pour les entités intégrées globalement
Remarque. En général, ce journal est celui dans lequel les comptes de la société
mère ont été pré-consolidés.
report limité au pourcentage d’intérêts intégrés, pour les entités
intégrées proportionnellement
2. Retraitements de consolidation
Elimination des comptes réciproques des entreprises intégrées
Eliminations des résultats internes
(comptabilisation des impôts différés résultant des éliminations)
marges internes sur stocks et sur contrats à long terme
résultats de cessions internes
dividendes internes (ou intra-groupe)
dépréciations internes
3. Traitement de l’écart d’acquisition et des écarts d’évaluation
4. Mise en équivalence des entités sous influence notable
5. Partage des capitaux propres et élimination des titres des entités intégrées
BILAN : Le bilan consolidé ne peut pas être confondu avec un bilan individuel. En effet, les « droits des
associés » sont répartis en deux rubriques :
Capitaux propres (part du groupe) : ils représentent les droits des associés de la société mère.
Intérêts minoritaires : ils représentent principalement les droits des associés des entités intégrées
globalement, autres que la société mère.
La consolidation des comptes est le principal moyen de communication financière interne et externe
des groupes. Il existe aujourd’hui des logiciels (ou progiciels) de consolidation qui permettent aux
groupes de toutes tailles de produire des comptes consolidés dans des délais très courts, à partir
d’une importante quantité d’informations.
Le processus de consolidation est plus ou moins complexe d’un groupe à l’autre, mais les différentes
phases ou étapes de ce processus suivent la même logique et présentent des caractères communs.
Par simplification, nous avons présenté une structure du processus de consolidation dans laquelle
chacune des entités consolidées a ajusté et retraité elle-même ses comptes individuels, de manière à
décomposer les différentes opérations de consolidation nécessaires, à partir des comptes individuels
jusqu’aux comptes consolidés.
Bien entendu, chez la société consolidante les opérations préalables à la consolidation sont
indissociables de la consolidation proprement dite. Le retraitement de ses comptes individuels peut
donc être réalisé directement dans le journal de consolidation sans qu’il soit nécessaire d’utiliser un
journal spécifique de pré-consolidation.
Après les ajustements et retraitements des comptes individuels, les opérations de consolidation
peuvent commencer. La consolidation proprement dite est réalisée à partir du cumul des comptes
retraités (bilan, compte de résultat et annexe retraités).
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II. Exemple
A. Données de base
Le périmètre de consolidation du groupe M inclut quatre entités :
- M : société consolidante ;
- G : société intégrée globalement (pourcentage d’intérêts de M : 80 %) ;
- P : société intégrée proportionnellement (pourcentage d’intérêts de M : 40 %) ;
- E : société mise en équivalence (pourcentage d’intérêts de M : 25 %).
Les participations détenues par M dans chacune des sociétés ont été souscrites au moment de leur
constitution. Les comptes individuels retraités des entités consolidées sont présentés ci-dessous, au
31/12/N.
Bilan retraité M Compte de résultat retraité M
Participations 505 Capital 2 000 Charges 9 600 Produits 9 800
Actifs divers 7 495 Réserves 2 500 Résultat 200
Résultat 200 9 800 9 800
Passifs 3 300
8 000 8 000
Bilan retraité G Compte de résultat retraité G
Actifs divers 1 300 Capital 500 Charges 1 550 Produits 1 600
Réserves 300 Résultat 50
Résultat 50 1 600 1 600
Passifs 450
1 300 1 300
Bilan retraité P Compte de résultat retraité P
Actifs divers 700 Capital 200 Charges 920 Produits 1 000
Réserves 120 Résultat 80
Résultat 80 1 000 1 000
Passifs 300
700 700
Bilan retraité E Compte de résultat retraité E
Actifs divers 500 Capital 100 Charges 680 Produits 750
Réserves 130 Résultat 70
Résultat 70 750 750
Passifs 200
500 500
La société M réalise les travaux de pré-consolidation de ses comptes individuels dans un journal
auxiliaire. Nous supposerons que les écritures de consolidation sont enregistrées dans un journal
spécifique.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 163
Après le cumul des comptes des sociétés intégrées, il faut éliminer les comptes réciproques. En effet,
au niveau du groupe, ces comptes présentent un caractère fictif.
D. Opérations entre une entreprise mise en équivalence et une autre entreprise consolidée
Les comptes de bilan et les comptes de gestion d’une entreprise mise en équivalence ne sont pas
intégrés. Une entreprise mise en équivalence ne peut donc pas être concernée par l’élimination de
comptes réciproques intégrés.
Des opérations ont été réalisées à l’intérieur du périmètre de consolidation. Les données suivantes
ont été collectées :
1. Ventes de produits finis de M à G : 100 (pour G, il s’agit d’achats de marchandises) ;
2. Ventes de produits finis de M à P : 80 (pour P, il s’agit d’achats de matières premières) ;
3. Ventes de marchandises de G à E : 75 (pour E, il s’agit d’achats de marchandises) ;
4. Intérêts courus en N sur prêt (créance rattachée à des participations) de G à P : 5 ;
5. Créances et dettes d’exploitation au 31/12/N (créances de M sur G) : 8 ;
6. Créances et dettes d’exploitation au 31/12/N (créances de M sur P) : 15 ;
(dont effets à recevoir remis à l’escompte par M : 2,5 et effets à payer pour P : 2,5)
7. Créances et dettes d’exploitation (créances de G sur E) : 10 ;
8. Créances et dettes rattachées à des participations, intérêts courus non échus inclus (entre G et P) : 40.
2. Les opérations réciproques ne sont éliminées qu’à 40 % Ventes de produits finis (80 40 %) 32
car les comptes de gestion de P n’ont été intégrés qu’au Achats de matières premières 32
taux de 40 %. Le reste des ventes de M à P (60 %) est Elimination de 40 % des opérations entre M
considéré comme une vente externe (ou vente à des tiers). et P
3. Aucune élimination à faire car les comptes de E n’ont
pas été intégrés.
4. Les comptes réciproques sont éliminés à concurrence Produits de participations 2
du taux d’intégration de P. Le reste des produits Charges d’intérêts (5 40 %) 2
financiers de G (60 %) est considéré comme réalisé avec Elimination de 40 % des charges et produits
des tiers. financiers réciproques entre G et P
Dettes rattachées à des participations 16 8. Les créances et dettes réciproques ne sont éliminées
(40 40 %) qu’à concurrence du taux d’intégration de P.
Créances rattachées à des participations 16
Elimination de 40 % des dettes et créances
financières réciproques entre G et P
Remarque. Bien qu’il n’y ait pas de lien de participation entre G et P, les deux sociétés sont incluses dans le
même périmètre de consolidation. Leurs comptes individuels doivent donc être organisés de telle sorte qu’il
soit plus facile de rapprocher le solde des comptes réciproques. C’est pourquoi le prêt de G a P a dû être
enregistré au débit du compte 267 « Créances rattachées à des participations » (la dette d’emprunt de P étant
enregistrée au crédit du compte 17 « Dettes rattachées à des participations »).
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La consolidation impose l’élimination des résultats internes à l’ensemble consolidé, y compris les
dividendes (art. R 233-8 et § 261, 281 et 293). L’élimination concerne toutes les entreprises
consolidées, y compris les entreprises mises en équivalence.
Le résultat consolidé ne doit provenir que des transactions réalisées avec des « tiers », c’est-à-dire
principalement les entités extérieures au périmètre de consolidation. Par conséquent, il en est de
même pour le résultat des exercices précédents, c’est-à-dire pour les capitaux propres hors résultat.
Dans les comptes consolidés, les « tiers » sont répartis en deux catégories :
- la catégorie principale, facilement identifiable : les entités extérieures au périmètre de consolidation ;
- une autre catégorie, difficile à appréhender, qui n’existe que dans les comptes consolidés : par
simplification, on peut dire qu’il s’agit des associés des entités contrôlées conjointement ou sous
influence notable, autres que les entités intégrées globalement. Prenons un exemple : une entité B est
intégrée au taux d’intérêts de 25 %. Bien que B soit incluse dans le périmètre de consolidation, on
considère que si une entité intégrée globalement réalise une opération avec B, 25 % de la transaction
est interne et le reste représente une transaction avec des « tiers ».
Toutefois, lorsque les résultats internes sont des pertes, il convient de s’assurer que l’élimination des
pertes n’a pas pour effet de maintenir la valeur comptable de l’élément cédé (immobilisation ou
stock) à une valeur supérieure à sa valeur actuelle (application du principe de prudence).
II. Taux d’élimination à appliquer pour les marges et les résultats de cessions internes
A. Opérations entre deux entreprises consolidées par intégration globale
Les marges internes sur stocks (et sur contrats à long terme) et les résultats de cessions internes sont
éliminés en totalité.
B. Opérations entre une entreprise intégrée proportionnellement et une entreprise intégrée
globalement
L’élimination est limitée au pourcentage d’intégration de l’entité contrôlée conjointement.
C. Opérations entre deux entreprises consolidées par intégration proportionnelle
L’élimination est limitée au pourcentage d’intégration le plus faible des deux participations.
D. Opérations entre une entreprise mise en équivalence et une autre entreprise consolidée
Les résultats internes compris dans les stocks, les immobilisations et autres actifs provenant
d’opérations réalisées entre une entreprise mise en équivalence et une autre entreprise consolidée
(intégrée ou mise en équivalence) doivent être éliminés, bien que les comptes de l’entreprise mise en
équivalence ne soient pas intégrés.
L’élimination est limitée au pourcentage d’intérêts le plus faible des deux participations.
166 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
III. Incidence des éliminations sur les comptes de capitaux propres consolidés
A la clôture de l’exercice, les travaux de consolidation sont effectués sur la base des comptes
individuels retraités. Chaque élimination de résultat interne diminue les capitaux propres de la
société consolidée concernée. Les trois cas de figure suivants peuvent se présenter, dans le cadre de
l’élimination des marges internes et des résultats de cessions internes :
Élimination du
décalage Impôts différés – Actif et Résultat (en contrepartie)
temporaire (à concurrence du taux de calcul des impôts différés)
Création Les réserves diminuent quand l’élimination concerne des charges et des produits
d’un décalage enregistrés au cours d’un exercice précédent.
temporaire Exemple d’éliminations de ce type :
déductible - cession interne d’immobilisation au cours d’un exercice précédent
Élimination du
décalage Impôts différés – Actif et Réserves (en contrepartie)
temporaire (à concurrence du taux de calcul des impôts différés)
Élimination de
l’impact de Résultat et Réserves (en contrepartie)
l’inversion du
(à concurrence du taux de calcul des impôts différés)
décalage
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 167
Section 2. Elimination des marges internes sur stocks et sur contrats à long terme
A. Objectif de l’élimination
Les stocks inclus dans l’actif des entités consolidées peuvent provenir de ventes réalisées par
d’autres entités consolidées. Par conséquent, la marge réalisée sur ces ventes internes doit être
éliminée. Pour les comptes consolidés, la marge est considérée comme fictive tant que les biens
n’ont pas été vendus à l’extérieur du périmètre de consolidation.
Remarque. Les écritures présentées sont synthétiques, c’est-à-dire qu’elles tiennent compte directement de
l’imposition différée (la constatation d’impôts différés permet d’éliminer les décalages temporaires). Mais il
est évidemment possible de passer des écritures plus analytiques.
Réserves G (24 15 % 2/3 25 %) 0,6 Impôts sur les bénéfices différés 0,3
Résultat G 0,6 (0,9 1/3)
Résultat global 0,6
Var. des stocks de marchandises 0,9
(24 15 % 25 %)
Elimination de la marge interne sur stocks Rattachement d’une charge d’IS à la
initiaux de E non intégrés, avec prise en diminution du coût d’achat des marchandises
compte de l’imposition différée vendues
Remarque. Dans la première écriture, pour les comptes de bilan, il n’est pas possible de diminuer la valeur des
stocks de E qui inclut une marge interne car les comptes de E ne sont pas intégrés. Donc, faute de pouvoir
diminuer la valeur de l’actif consolidé, il faut créditer un compte de régularisation du passif.
A. Objectif de l’élimination
Les produits à recevoir inclus dans l’actif des entités consolidées peuvent provenir de contrats à long
terme produits pour d’autres entités consolidées. Le résultat partiel (si les contrats sont en cours) ou
définitif sur ces contrats internes doit donc être éliminé. Pour les comptes consolidés, le résultat
interne est considéré comme fictif tant que les biens ou services produits restent à l’intérieur du
périmètre de consolidation.
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Remarque. Bien entendu, une écriture de synthèse aurait pu être comptabilisée, comme nous l’avons montré
pour l’élimination des marges internes sur stocks. Le pourcentage d’avancement du contrat en cours a été
estimé par le rapport entre le coût de production engagé (60) et le coût de production global prévisionnel (100).
I. Objectif de l’élimination
Une cession ne peut être prise en compte que si l’immobilisation sort du périmètre de consolidation.
En conséquence, lors d’une cession interne d’immobilisation, il faut retraiter le résultat de cession
(ainsi que les amortissements ultérieurs, si le bien est amortissable) pour neutraliser son incidence
sur le résultat et/ou les réserves consolidés.
L’objectif du retraitement consiste donc à éliminer l’incidence de la cession, pour ramener la valeur
de l’immobilisation à la valeur nette comptable historique.
III. Exemple
A. Données de base
Le 1/07/N, la société mère M a cédé à crédit un matériel industriel à la société A (incluse dans son
périmètre de consolidation). Au titre de l’exercice N, le résultat fiscal de M est bénéficiaire.
Dans les comptes consolidés, les impôts différés sont calculés au taux de 33 1/3 %.
NB : la liaison entre M et A est directe (la société M détient les titres A dans son portefeuille).
Société cédante Société M
Nature de l’immobilisation Matériel industriel
Conditions d’acquisition à l’origine :
- date d’acquisition 1/07/N-3
- coût d’acquisition 90
- durée d’utilisation prévue 5 ans
- mode d’amortissement comptable linéaire
- cumul des amortissements jusqu’à la cession 54
Date de cession 1/07/N
Valeur nette comptable à la date de cession 36
Prix de cession HT 45
Produit net exceptionnel de cession 9
Société cessionnaire Société A
Modalités d’amortissement chez le cessionnaire :
- coût d’acquisition 45
- durée d’utilisation prévue 3 ans
- mode d’amortissement comptable linéaire
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Remarque. Dans la logique de la solution 1 (cf. page 169), l’amortissement théorique serait calculé ainsi pour N :
36 (base amortissable sur 3 ans) 1/3 6/12 = 6.
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(1) Il n’est pas possible de retraiter la valeur du matériel industriel détenu par A (valeur brute et
amortissements) puisque celui-ci n’a pas été intégré dans les comptes consolidés. Néanmoins, tant que
l’immobilisation reste dans le périmètre de consolidation le résultat de cession interne de M doit être éliminé.
La seule façon de le faire est d’utiliser un compte de régularisation du passif.
3. Tableaux d’analyse pour les retraitements de consolidation au 31/12/N+1 (au taux de 100 %)
Élimination du résultat de cession interne de l’exercice N, au 1/07/N
chez le cédant chez l’acquéreur Retraitement à effectuer
M (mère) A (dans l’hypothèse d’une
élimination à 100 %)
Valeur d’origine 90 45 Valeur brute : 45
Amortissements à la date de cession 54 Amortissements : 54
Valeur nette comptable 36 45 Actif net : 9
Prix de cession 45
Résultat de cession (à éliminer) 9 Réserves groupe : 9
Réserves groupe 9
Matériel industriel 45
Amortissements du mat. industriel 54
Élimination de 100 % du résultat de cession interne
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Réserves A (1,5 20 %) 0,3 QP dans les résultats des entr. MEE 0,6
Résultat A (3 20 %) 0,6 Résultat global 0,6
Produits constatés d’avance (1) 0,9
Retraitement des amortissements Augmentation de la dotation
(1) Il n’est pas possible de retraiter la valeur du matériel industriel détenu par A (valeur brute et
amortissements) puisque celui-ci n’a pas été intégré dans les comptes consolidés. Néanmoins, tant que
l’immobilisation reste dans le périmètre de consolidation le résultat de cession interne de M doit être éliminé.
La seule façon de le faire est d’utiliser un compte de régularisation du passif.
176 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
I. Objectif de l’élimination
A. Elimination des dividendes internes par virement dans les capitaux propres
En consolidation, il faut diminuer le résultat de la société bénéficiaire et augmenter les réserves en
contrepartie car les bénéfices encaissés figuraient déjà dans les résultats consolidés au titre de
l’exercice précédent. Le retraitement n’entraîne pas d’imposition différée.
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I. Objectif de l’élimination
Dans les comptes consolidés, contrairement aux comptes individuels, les titres de participation
consolidés par intégration globale, proportionnelle ou par mise en équivalence ne sont pas évalués
directement. Ils sont évalués indirectement au travers des éléments d’actif et de passif identifiables
des entités qu’ils représentent.
En conséquence, les dépréciations des participations constituées par l’entreprise détentrice des titres
doivent être éliminées, dans la mesure où elles font double emploi.
Remarque. Pour les exercices ouverts à compter du 1/01/07, les dotations aux dépréciations des titres de
participation ne sont plus déductibles et les reprises ne sont plus imposables, sauf cas particulier. Par
conséquent, l’élimination d’une dépréciation interne de titres de participation (assimilable à une reprise sur
dépréciations) ne crée pas de décalage temporaire imposable.
Il n’y a donc pas de passif d’impôt différé à constater.
Les titres représentatifs du capital de l’entreprise consolidante détenus par elle-même ou par des
entreprises contrôlées sont classés selon la destination qui leur est donnée dans les comptes
individuels de ces entreprises.
Les titres de la société consolidante détenus par des entreprises mises en équivalence ne sont
évidemment pas classés puisqu’ils ne sont pas intégrés dans les comptes consolidés.
Remarque. Les titres de la société consolidante qui sont concernés par le classement se décomposent en trois
catégories de titres :
- les actions propres (titres de la société consolidante détenus par elle-même) ;
- les actions d’autocontrôle (titres de la société consolidante détenus par les sociétés sous contrôle exclusif) ;
- les actions de la société consolidante détenues par les sociétés sous contrôle conjoint.
Dans le § 424, par simplification sans doute, ces trois catégories de titres immobilisés de la société
consolidante sont regroupées sous le nom de « Titres d’autocontrôle ».
IAS/IFRS Selon IAS 32 « Instruments financiers : présentation » § 33, les actions propres ne doivent pas
être maintenues dans l’actif consolidé et elles ne doivent pas avoir d’impact sur le résultat :
Si une entité rachète ses propres instruments de capitaux propres, ceux-ci (les « actions propres »)
doivent être déduits des capitaux propres. Aucun profit ou perte ne doit être comptabilisé dans le résultat
lors de l’achat, de la vente, de l’émission ou de l’annulation d’instruments de capitaux propres de
l’entité. De telles actions propres peuvent être acquises ou détenues par l’entité ou par d’autres membres
du groupe consolidé. La contrepartie versée ou reçue doit être comptabilisée directement en capitaux
propres.
En ce qui concerne les informations spécifiques à fournir, il est précisé dans le § 34 :
Le montant d’actions propres détenues est indiqué séparément, soit au bilan, soit dans les notes, selon
IAS 1 « Présentation des états financiers ». Une entité fournit des informations selon IAS 24
« Information relative aux parties liées » si l’entité rachète ses instruments de capitaux propres à des
parties liées.
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B. Comptabilisation de la part des associés majoritaires dans les capitaux propres consolidés
Il n’y a pas d’écriture spécifique à enregistrer, compte tenu du fait que la part des associés
majoritaires dans les capitaux propres consolidés est déjà inscrite dans les « Capitaux propres (part
du groupe) ».
II. Part des intérêts minoritaires dans les capitaux propres de la société consolidante
A. Transfert des intérêts minoritaires
La part des associés minoritaires de la société consolidante doit être déduite des « Capitaux propres
(part du groupe) » et portée au crédit du poste « Intérêts minoritaires ».
Les « Capitaux propres (part du groupe) » sont diminués au débit du compte « Réserves groupe »
car une réduction de la valeur des postes « Capital » ou « Primes », par exemple, n’aurait pas de
sens.
Au 31/12/N, avant les dernières écritures de consolidation à enregistrer, les capitaux propres retraités
de M et B sont les suivants :
Société consolidante M Société B
Capital 4 000 1 000
Primes et Réserves 3 000 1 385
Résultat 200 95
7 200 2 480
2. Ecritures d’élimination des dividendes internes au 31/12/N
Journal de consolidation du groupe M
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Résultat B (150 10 %) 15 Revenus des titres immobilisés 15
Réserves B 15 (pour solde)
Résultat global 15
Elimination des dividendes internes Elimination des produits déjà intégrés en N-1
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En cas de cession ultérieure des titres immobilisés de la société consolidante (actions propres ou
actions d’autocontrôle) à l’extérieur du groupe, le prix de cession et l’impôt correspondant sont
inscrits directement dans les réserves consolidées.
182 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
I. Définition
L’entrée d’une entreprise dans le périmètre de consolidation résulte de l’acquisition de ses titres par
l’entreprise consolidante (directement ou indirectement), quelles que soient les modalités juridiques
de l’opération (achats de titres, fusions, échanges…).
IAS/IFRS L’écart d’acquisition est dénommé différemment selon qu’il est positif ou négatif :
POSITIF GOODWILL
Dans la norme IFRS 3, le calcul de l’écart d’acquisition est présenté différemment. A la date
d’acquisition des titres, lorsque le regroupement d’entreprises est réalisé en une seule opération,
le goodwill ou le profit résultant d’une acquisition à des conditions avantageuses est égal à la
différence suivante :
Prix d’acquisition des titres
+ Intérêts minoritaires directs dans l’entreprise acquise
+ Quote-part de l’actif net réestimé de l’entreprise acquise déjà détenue par l’acquéreur
(dans le cas d’une acquisition par étapes)
Actif net réestimé de l’entreprise acquise
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 183
IAS/IFRS Lorsque l’entité acquise est une entreprise associée, le goodwill n’est pas comptabilisé en
tant qu’immobilisation incorporelle. En effet, selon IAS 28 « Participations dans des
entreprises associées » § 23 :
[…] Lors de l’acquisition de la participation, toute différence entre le coût de la participation et la
quote-part de l’investisseur dans la juste valeur nette des actifs et des passifs identifiables de l’entreprise
associée est comptabilisée comme suit :
a) le goodwill lié à une entreprise associée est inclus dans la valeur comptable de la participation […] ;
b) tout excédent de la quote-part de l’investisseur dans la juste valeur nette des actifs et passifs
identifiables de l’entreprise associée sur le coût de la participation est inclus comme produit […].
Remarque. L’excédent du b) précédent correspond à ce qui était appelé naguère « badwill » ou encore
« goodwill négatif » et qui est dénommé aujourd’hui « profit résultant d’une acquisition à des
conditions avantageuses ».
Cette méthode du goodwill partiel est autorisée dans IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » § 19 :
Pour chaque regroupement d’entreprise, l’acquéreur doit évaluer toute participation ne donnant pas le contrôle détenue dans
l’entreprise acquise […] soit à la part proportionnelle de la participation contrôlante dans l’actif net identifiable de
l’entreprise acquise.
Rappelons qu’au regard des comptes consolidés, les intérêts minoritaires directs (dénommés
« participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise ») ne sont intégrés que dans le cas
d’une prise de contrôle exclusif, c’est-à-dire lorsque l’entité acquise est intégrée globalement.
Dans cette méthode du goodwill partiel, les intérêts minoritaires directs sont calculés sur la base de
l’actif net réestimé de l’entreprise acquise, c’est-à-dire sur la base de la juste valeur des actifs
identifiables acquis et des passifs repris.
184 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Des indications sur l’évaluation de la juste valeur d’une participation ne donnant pas le contrôle dans
l’entreprise acquise sont fournies dans IFRS 3 § B44 :
La présente Norme autorise l’acquéreur à évaluer une participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise à sa
juste valeur à la date d’acquisition. Parfois, un acquéreur sera capable d’évaluer la juste valeur […] sur la base des cours
observés sur un marché actif pour les actions non détenues par l’acquéreur. Dans d’autres situations, toutefois, un cours
observé sur un marché actif pour les actions ne sera pas disponible. Dans ce cas, l’acquéreur doit mesurer la juste valeur de
la participation ne donnant pas le contrôle en utilisant d’autres techniques de valorisation.
Dans la méthode du goodwill complet, les intérêts minoritaires directs sont calculés sur la base de la
juste valeur de l’entreprise acquise, c’est-à-dire sur la base du cumul suivant :
Juste valeur des actifs identifiables acquis et des passifs repris
+ Goodwill complet (goodwill partiel + quote-part revenant aux intérêts minoritaires directs)
La juste valeur par action de la participation de l’acquéreur et celle de la participation ne donnant pas
le contrôle (juste valeur par action des intérêts minoritaires directs) peut différer dans la mesure où la
quote-part du goodwill incluse dans la valeur de l’action n’est pas proportionnelle, du fait notamment
de la prise en compte d’une prime de contrôle pour l’acquéreur, par exemple.
Cette prise en compte d’une prime de contrôle (ou d’une décote pour absence de contrôle) est
prévue dans IFRS 3 » § B45 :
La juste valeur par action de la participation de l’acquéreur […] et celle de la participation ne donnant pas le
contrôle peuvent différer. La principale différence sera probablement l’inclusion d’une prime de contrôle dans
la juste valeur par action de la participation de l’acquéreur […] ou, à l’inverse, l’inclusion d’une décote pour
absence de contrôle (également appelée décote minoritaire) dans la juste valeur par action de la participation ne
donnant pas le contrôle.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 185
IAS/IFRS Il en est de même dans les normes internationales pour toute acquisition de titres de
participation ne donnant pas le contrôle exclusif, c’est-à-dire lorsque les titres acquis :
- donnent une influence notable dans l’entreprise acquise ; ou
- entraînent un contrôle conjoint ; ou
- augmentent le pourcentage d’intérêts de l’acquéreur dans l’entreprise acquise déjà sous
contrôle exclusif, sous contrôle conjoint ou sous influence notable.
En revanche, lorsqu’il s’agit d’une prise de contrôle exclusif, selon la norme IFRS 3
« Regroupements d’entreprises » § 53, les autres coûts directement attribuables sont exclus du
coût d’acquisition des titres. Ils sont donc comptabilisés en charges :
Les frais connexes à l’acquisition sont les coûts que l’acquéreur encourt pour effectuer un regroupement
d’entreprises. Parmi ces coûts figurent :
- les commissions d’apporteur d’affaires ;
- les honoraires de conseils juridiques, comptables, de valorisation et autres honoraires professionnels
ou de conseil ;
- les frais administratifs généraux, y compris les coûts de fonctionnement d’un département interne
chargé des acquisitions […].
Remarque. Les frais d’augmentation de capital ne sont pas inclus dans le coût d’acquisition. Ils sont
imputables nets d’impôts sur les capitaux propres (cf. Titre 2, Chapitre 2, Sections 3 et 5).
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 187
B. Prise de contrôle ou d’influence notable par achat de lots successifs de titres (§ 220)
Le coût d’acquisition total des titres (acquisition initiale et acquisitions complémentaires donnant le
contrôle ou l’influence notable) est déterminé dans les mêmes conditions que lors de l’entrée d’une
entreprise dans le périmètre de consolidation en une seule opération.
L’identification des actifs et passifs est indépendante du fait que ces éléments sont inscrits ou non
dans les comptes individuels de la société qui entre dans le périmètre de consolidation.
Ne sont pas considérés comme des actifs et passifs identifiables de l’entreprise acquise :
- le fonds commercial et les parts de marché ;
- les écarts de conversion et les provisions pour pertes de change ;
- les subventions d’investissement et les provisions réglementées.
Peuvent être considérés comme des actifs et passifs identifiables : Certains éléments non
inscrits dans les comptes individuels de l’entreprise acquise, par exemple :
- les coûts de développement répondant aux conditions d’inscription à l’actif ;
- les biens utilisés en crédit-bail ;
- les provisions pour engagements de retraites et obligations similaires.
IAS/IFRS Le principe est le même dans les normes internationales. Une entité consolidée ne contribue à
la formation du résultat consolidé qu’à partir de son entrée dans le périmètre de consolidation.
Tout résultat acquis avant la date d’entrée dans le périmètre de consolidation doit donc être
considéré comme une réserve. La norme IAS 27 « Etats financiers consolidés et individuels »
§ 26 donne les précisions suivantes :
Les produits et les charges d’une filiale sont inclus dans les états financiers consolidés à compter de la
date d’acquisition de la manière définie dans IFRS 3. Les produits et les charges de la filiale doivent être
basés sur les valeurs des actifs et des passifs comptabilisés dans les états financiers de la société mère à
la date d’acquisition. Ainsi, une charge d’amortissement comptabilisée dans l’état du résultat global
consolidé après la date d’acquisition doit être basée sur les justes valeurs des actifs amortissables
correspondants comptabilisés dans les états financiers consolidés à la date d’acquisition. […]
IAS/IFRS Un classement ou une désignation des actifs identifiables acquis et des passifs repris doit être
effectué à la date d’acquisition, selon IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » § 15 :
A la date d’acquisition, l’acquéreur doit classer ou désigner les actifs identifiables acquis et les passifs
repris de manière à permettre l’application ultérieure d’autres IFRS. L’acquéreur doit procéder à ces
classifications ou désignations sur la base des dispositions contractuelles, des conditions économiques,
de ses politiques comptables ou de gestion et d’autres conditions pertinentes en vigueur à la date
d’acquisition.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 189
Immobilisations incorporelles : tous les actifs incorporels identifiables font l’objet d’une
évaluation. Il est rappelé que selon l’art. 211-3 du PCG, une immobilisation incorporelle est
identifiable :
• si elle est séparable des activités de l’entité, c’est-à-dire susceptible d’être vendue, transférée, louée ou
échangée de manière isolée ou avec un contrat, un autre actif ou passif ;
• ou si elle résulte d’un droit légal ou contractuel même si ce droit n’est pas transférable ou séparable de
l’entité ou des autres droits et obligations.
Les actifs incorporels identifiables qui ne sont pas inscrits dans les comptes sociaux de l’entreprise
acquise font également l’objet d’une évaluation.
La valeur d’utilité des immobilisations incorporelles correspond à leur valeur de marché lorsqu’il
existe un marché actif pour des biens similaires. Par marché actif, on entend un marché sur lequel
s’échangent régulièrement à des prix connus des biens de nature homogène. En l’absence de
marché actif, c’est la valeur d’utilité qui est retenue en se référant notamment à la pratique du
secteur concerné.
Cas particulier du contrat de location-financement en cours :
Lorsque l’entreprise acquise détient un bien dans le cadre d’un contrat de location-financement (ou de crédit-
bail), la valeur de l’actif identifiable est estimée différemment selon que le groupe applique la méthode
préférentielle ou non (cf. Titre 2, Chapitre 3, Section 2).
1er cas : la méthode préférentielle est appliquée dans les comptes consolidés : dans ce cas, il y a deux
éléments identifiables à estimer :
- actif identifiable : valeur nette comptable de l’immobilisation corporelle ;
- passif identifiable : dette théorique restante de l’emprunt correspondant.
2ème cas : le bien corporel n’est pas inscrit à l’actif : dans ce cas, un droit incorporel doit être estimé à la
différence entre :
- d’une part, la valeur de l’immobilisation corporelle ;
- et d’autre part, la dette résiduelle correspondant à la valeur actualisée des loyers restant à payer
et de l’option de rachat.
Immobilisations corporelles : leur valeur d’utilité correspond à la valeur de marché pour les biens
banalisés (notamment les terrains et constructions non industriels) ou à leur valeur de
remplacement nette pour les biens spécifiques à l’exploitation.
Participations et autres titres immobilisés : les titres acquis doivent être évalués en fonction de
leur utilité pour l’entreprise consolidante. En conséquence, les titres consolidés par intégration
globale, proportionnelle ou par mise en équivalence ne sont pas évalués directement mais au
travers des éléments d’actifs et de passifs identifiables des entités consolidées qu’ils représentent.
Au contraire, les titres non consolidés sont évalués à leur valeur de marché.
190 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Stocks et contrats en cours : en règle générale, la valeur d’utilité des stocks ne peut simplement
correspondre au coût historique d’achat ou de production reflété par les comptes de l’entreprise
acquise car il convient de tenir compte des efforts déjà consentis pour amener chaque élément du
stock en l’état d’élaboration où il se trouve. Pour les contrats à long terme en cours, par exemple, la
marge correspondant à l’état d’avancement des contrats est ainsi incluse dans la valeur d’entrée des
en-cours.
Prêts et créances, dettes : leur valeur d’entrée est déterminée par actualisation des valeurs dues à
l’échéance, au taux constaté sur le marché financier approprié à la date d’acquisition, si l’incidence
de cette actualisation est significative (par exemple, dans le cas où les prêts ou créances ne sont pas
productifs d’un intérêt correspondant aux conditions normales du marché à la date d’acquisition).
Titres de placement : leur valeur d’entrée est leur valeur de réalisation (cours de bourse, s’il s’agit
de titres cotés), nette des frais de cession.
Engagements relatifs aux avantages à long terme accordés aux salariés : tous les engagements
relatifs aux avantages à long terme accordés aux salariés tels qu’indemnités de départ,
compléments de retraite, par exemple, doivent être identifiés et comptabilisés selon la situation
financière des régimes correspondants, même dans l’hypothèse où la société consolidante
n’applique pas ce principe dans ses comptes consolidés.
Provisions : leur évaluation doit tenir compte de tous les risques et charges identifiés à la date
d’acquisition mais ne doit pas tenir compte des provisions pour pertes d’exploitation futures, en
dehors du cas des pertes sur contrats en cours.
Par conséquent, les provisions pour coûts de restructuration ne sont comptabilisées que si les coûts
de restructuration résultent d’une obligation de l’entité acquise vis-à-vis de tiers, matérialisée par
l’annonce, avant la date d’acquisition, de la décision aux tiers concernés, et à condition que l’entité
n’attende plus de contrepartie de ceux-ci.
4. Prise en compte des actifs et passifs d’impôts différés
Les créances et dettes d’impôts différés attachées aux écarts d’évaluation sont enregistrées
conformément aux dispositions du § 31 (cf. Titre 2, Chapitre 1, Section 2).
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IAS/IFRS La période d’évaluation n’est pas tout à fait la même car le délai d’un an court à partir de la
date d’acquisition et non pas à partir de la date de clôture de l’exercice d’acquisition.
Exemple : Si la date d’entrée dans le périmètre de consolidation est le 1/03/N, la période d’évaluation
prend fin aux dates suivantes :
- selon le référentiel 99-02 du CRC : 31/12/N+1 (si la date de clôture est le 31 décembre) ;
- selon le référentiel IAS/IFRS : 1/03/N+1.
Selon IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » § 45 :
Si la comptabilisation initiale d’un regroupement d’entreprises est inachevée à la fin de la période de
reporting au cours de laquelle le regroupement d’entreprises survient, l’acquéreur doit mentionner dans
ses états financiers provisoires des montants relatifs aux éléments pour lesquels la comptabilisation est
inachevée. […] La période d’évaluation prend fin dès que l’acquéreur reçoit l’information qu’il
recherchait à propos des faits et circonstances qui prévalaient à la date d’acquisition ou dès qu’il apprend
qu’il est impossible d’obtenir des informations supplémentaires. Cependant, la période d’évaluation ne
doit pas excéder un an à compter de la date d’acquisition.
IAS/IFRS Le traitement comptable est le même. En effet, selon IAS 12 « Impôts sur le résultat » § 21, le
goodwill n’est pas générateur de passif d’impôt différé.
Le traitement comptable de l’écart d’acquisition (ou du goodwill) est réalisé à la fin des travaux
de consolidation, juste avant la mise en équivalence des entités sous influence notable et avant le
partage des capitaux propres des entreprises intégrées et l’élimination des titres de participation.
Remarque. Dans le bilan consolidé au 31/12/N, l’écart d’acquisition sur titres B est inscrit à l’actif pour une
valeur de 170 (200 – 30).
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Dans IAS 1 « Présentation des états financiers » § 51, il n’est pas prévu de poste « Goodwill » dans
les informations à présenter dans l’état de situation financière (dénomination du bilan en norme
IAS). Toutefois, le goodwill peut être inscrit au premier poste des actifs non courants, avant les
immobilisations incorporelles.
Remarque. Le goodwill lié à une entreprise associée est inclus dans la valeur comptable de la participation (cf.
IAS 28 « Participations dans des entreprises associées » § 23). Dans ce cas, il est inclus dans la valeur du poste
« Titres mis en équivalence » de l’état de situation financière consolidée (ou bilan consolidé).
Le traitement comptable de la prise en compte du goodwill est différent selon que le goodwill est
partiel ou complet :
Prise en compte du goodwill partiel (approche de l’acquéreur)
Journal de consolidation du groupe
Consolidation des comptes de bilan Consolidation des comptes de gestion
Goodwill
Réserves (de l’acquéreur)
Prise en compte du goodwill revenant à
l’acquéreur
Remarque. Ce traitement comptable est le plus simple à mettre en œuvre en pratique. Toutefois, une autre
solution nous semple acceptable aux examens, en contrepartie de l’inscription à l’actif du goodwill partiel : le
crédit du compte « Titres de participation (de l’entreprise acquise) ».
Remarque. Ce traitement comptable est le plus simple à mettre en œuvre en pratique. Toutefois, une autre
solution nous semple acceptable aux examens, en contrepartie de l’inscription à l’actif du goodwill complet : le
crédit des comptes « Réserves (de l’acquéreur) » pour la part du goodwill revenant à l’acquéreur (c’est-à-dire
le goodwill partiel) et « Intérêts minoritaires » pour la part du goodwill revenant à la participation ne donnant
pas le contrôle. Rappelons qu’on peut admettre aussi le crédit au compte « Titres de participation (de
l’entreprise acquise) » au lieu du crédit au compte « Réserves (de l’acquéreur) ».
194 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
IAS/IFRS La norme IAS 1 « Présentation des états financiers » § 66 et 67 décompose les actifs en deux
catégories : les actifs courants et les actifs non courants » :
L’entité doit classer un actif en tant qu’actif courant lorsque :
(a) elle s’attend à réaliser l’actif ou qu’elle entend le vendre ou le consommer dans son cycle
d’exploitation normal ;
(b) elle détient l’actif principalement aux fins d’être négocié ;
(c) elle s’attend à réaliser cet actif dans les douze mois qui suivent la période de reporting ; ou
(d) l’actif se compose de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie […], sauf s’il ne peut être échangé ou
utilisé pour régler un passif pendant au moins douze mois après la période de reporting.
L’entité doit classer tous les autres actifs en actifs non courants.
La présente Norme regroupe sous le terme d’actifs « non courants » les immobilisations corporelles, les
immobilisations incorporelles et les actifs financiers destinés à être détenus pour une longue durée. […].
IAS/IFRS Les définitions suivantes sont données dans la norme IAS 36 « Dépréciations d’actifs » § 6 :
Une unité génératrice de trésorerie est le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère des entrées de
trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou groupes
d’actifs.
La valeur comptable est le montant auquel un actif est comptabilisé après déduction du cumul
des amortissements et du cumul des pertes de valeur y afférents.
La valeur recouvrable d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie est la valeur la
plus élevée entre sa juste valeur diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité.
La perte de valeur est le montant par lequel la valeur comptable d’un actif ou d’une unité
génératrice de trésorerie excède sa valeur recouvrable.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 195
1. Réexamen de l’évaluation des actifs acquis et des passifs repris, avant comptabilisation
Le réexamen a pour objectif de s’assurer que les évaluations reflètent correctement la contrepartie de
toutes les informations disponibles à la date d’acquisition. Avant d’enregistrer un profit sur une
acquisition à des conditions avantageuses, l’acquéreur doit réexaminer si les actifs acquis et les
passifs repris ont été correctement identifiés et évalués. Il doit donc, le cas échéant, comptabiliser
tous les actifs ou passifs additionnels identifiés lors de ce réexamen.
2. Traitement comptable du profit résultant d’une acquisition à des conditions avantageuses
Après le réexamen évoqué ci-dessus, si le profit résultant de l’acquisition à des conditions
avantageuses subsiste, l’acquéreur doit comptabiliser le profit correspondant en résultat à la date
d’acquisition. Le profit est attribué à l’acquéreur.
Remarque. L’acquéreur doit préciser dans ses états financiers consolidés le poste du compte de résultat dans
lequel le profit est comptabilisé et il doit décrire les raisons pour lesquelles la transaction a abouti à un profit.
Remarque. Ce traitement comptable ne doit évidemment être effectué qu’au titre de l’exercice au cours duquel
l’entité acquise entre dans le périmètre de consolidation.
I. Définition (§ 211)
On appelle « écart d’évaluation » la différence suivante calculée lors de la première consolidation
d’une entreprise contrôlée de manière exclusive :
Valeur d’entrée d’un actif ou d’un passif identifiable dans le bilan consolidé
Valeur comptable du même élément dans le bilan individuel retraité de l’entreprise
Le calcul des écarts d’évaluation se fait sur la base du bilan individuel retraité de l’entreprise, à la
date de son entrée dans le périmètre de consolidation, résultat intermédiaire inclus. Les postes
suivants ne doivent pas être considérés comme des actifs et des passifs identifiables :
- le fonds de commerce et les parts de marché ;
- les écarts de conversion et les provisions pour pertes de change ;
- les subventions d’investissement ;
- les provisions réglementées.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 197
A. Lien entre le coût d’acquisition des titres et l’écart d’acquisition (ou le goodwill partiel)
L’écart d’acquisition (ou le goodwill partiel) ne concerne que l’acquéreur des titres. Il est donc
directement lié au coût d’acquisition :
Coût d’acquisition = x Ecart d’acquisition positif = x ou Ecart d’acquisition négatif = x
(ou goodwill partiel) (ou profit résultant d’une
acquisition avantageuse)
Coût d’acquisition = x Ecart d’acquisition positif = x ou Ecart d’acquisition négatif = x
(ou goodwill partiel) (ou profit résultant d’une
acquisition avantageuse)
B. Lien entre la valeur réestimée des actifs et passifs identifiables et les écarts d’évaluation
Les écarts d’évaluation concernent l’entreprise acquise. Ils sont directement liés à la valeur
réestimée des actifs et des passifs identifiables de l’entreprise, à la date de son entrée dans le
périmètre de consolidation :
C. Lien entre les écarts d’évaluation et l’écart d’acquisition (ou le goodwill partiel)
Il y a deux catégories d’associés de l’entreprise qui entre dans le périmètre de consolidation :
- la société consolidée qui a acquis les titres (soit k le pourcentage d’intérêts acquis) ;
- et les autres associés (ils détiennent un pourcentage d’intérêts égal à 1 – k).
Remarque. Les autres associés sont appelés « associés minoritaires ».
Les écarts d’évaluation peuvent varier dans le temps, dès l’exercice suivant l’entrée dans le périmètre
de consolidation et au cours des exercices ultérieurs.
198 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
L’impact de cette variation est différent selon la méthode de consolidation appliquée pour
l’entreprise qui est entrée dans le périmètre de consolidation.
En contrepartie de cette variation :
- soit l’écart d’acquisition (ou le goodwill partiel) reste inchangé ;
- soit l’écart d’acquisition initial (ou le goodwill partiel initial) est modifié avec effet rétroactif.
Tableau d’analyse de la modification d’un écart d’acquisition (avec effet rétroactif) résultant
de la variation des écarts d’évaluation : EE (diminution) ou EE (augmentation)
Impact sur l’ECART D’ACQUISITION POSITIF Impact sur les intérêts minoritaires
(avec effet rétroactif)
Ecart d’acquisition = EE k
(ou goodwill partiel)
Remarque. Dans ce tableau, nous avons choisi de nous limiter à l’analyse de l’impact sur l’écart d’acquisition
positif (ou goodwill partiel), par simplification. L’impact varie en sens contraire pour un écart d’acquisition
négatif (ou profit résultant d’une acquisition à des conditions avantageuses).
En normes IAS/IFRS, lorsque la méthode du goodwill complet est appliquée (pour l’entrée dans le périmètre
de consolidation d’une entité contrôlée de manière exclusive), la relation est la suivante dans l’hypothèse où il
existe un goodwill :
Ecarts d’évaluation consolidés = EE Goodwill complet = EE
Ecarts d’évaluation consolidés = EE Goodwill complet = EE
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 199
IAS/IFRS Il en est de même pour la modification rétroactive du goodwill selon IFRS 3 « Regroupements
d’entreprises » § 47 à 50 (pour les 1er et 2ème cas ci-dessus).
Rappel : Dans les normes IAS/IFRS, l’écart d’acquisition positif est appelé « Goodwill ». Le
goodwill n’est pas amortissable.
E. Exemple
1. Données de base
Les comptes consolidés du groupe M sont établis selon la réglementation française. La société G est
intégrée globalement. La filiale G a pris une participation de 30 % dans le capital de la société A par
l’achat de deux lots successifs de titres. Le coût d’acquisition total des actions A est égal à 1 000,
après retraitement de pré-consolidation. Il se décompose ainsi :
- 1er lot acquis le 1/01/N-4 : actions représentant 12 % du capital, coût d’acquisition : 400 ;
- 2ème lot acquis le 1/10/N-1 : actions représentant 18 % du capital, coût d’acquisition : 600.
C’est à la date d’acquisition du 2ème lot, soit le 1/10/N-1, que la société A est entrée dans le périmètre
de consolidation du groupe M :
- capitaux propres retraités de A, avant réestimation au 1/10/N-1 : 2 500 (résultat intermédiaire
inclus : 60) ;
- capitaux propres réestimés de A au 1/10/N-1 : 3 000 (différence entre les actifs identifiables et
les passifs identifiables) ;
- écarts d’évaluation nets d’impôts différés au 1/10/N-1 : 3 000 – 2 500 = 500 :
Partage des écarts d’évaluation
Analyse des écarts d’évaluation Total Part revenant à la Intérêts minoritaires
société G (30 %) (70 %)
Ecarts d’évaluation bruts sur actifs identifiables :
- sur marque créée en interne (1) 100
- sur brevet 150
- sur terrain et construction (60+ 390) 450
Total 700 210 490
Passifs d’impôts différés sur écarts d’évaluation :
(taux de calcul des impôts différés : 33 1/3 %)
- sur brevet (150 1/3) 50
- sur terrain et construction (450 1/3) 150
Total 200 60 140
Ecarts d’évaluation nets d’impôts différés passifs 500 150 350
(1) Il n’y a pas de passif d’impôt différé relatif à l’écart d’évaluation sur la marque, car celle-ci ne peut être
cédée séparément de l’entreprise acquise.
200 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
IAS/IFRS Signalons une divergence entre la réglementation française et les normes internationales. En
effet, un passif d’impôt différé est attaché à l’écart d’évaluation sur une marque acquise dans
le cadre d’un regroupement d’entreprises. Dans notre exemple, le passif d’impôt différé est
égal à : 100 × 1/3 = 33 (après arrondi par défaut).
Le total des écarts d’évaluation nets d’impôts différés passif est donc égal à : 500 – 33 = 467.
Pour ne pas alourdir la suite, nous continuerons l’analyse de cet exemple exclusivement dans
le cadre de la réglementation française.
Au cours de l’exercice N, il apparaît que l’écart d’évaluation sur le terrain (hors passifs
d’impôts différés) doit être augmenté de 45 :
- valeur comptable dans les comptes individuels retraités de A : 840 ;
- valeur réestimée au 1/10/N-1 : 900 (évaluation provisoire) ;
- valeur réestimée en N : 945.
Au cours de l’exercice N+1, la valeur réestimée de la marque créée en interne se révèle
injustifiée par suite d’une erreur lors de la première consolidation de A. Il faut corriger l’écart
d’évaluation en le diminuant de 40.
L’écart d’acquisition est amorti sur 10 ans. Les trois hypothèses suivantes sont envisagées :
Hypothèse 1 : A est intégrée globalement (G exerce un contrôle exclusif de fait) ;
Hypothèse 2 : A est intégrée proportionnellement (G exerce un contrôle conjoint) ;
Hypothèse 3 : A est mise en équivalence (G exerce une influence notable).
2. Analyse de l’écart d’acquisition
Impact de la réestimation du terrain : la nouvelle estimation du terrain avant la fin du délai fixé
(clôture de l’exercice N) entraîne une modification de l’écart d’acquisition avec effet rétroactif au
1/10/N-1.
Impact de la réestimation de la marque : bien que le délai soit dépassé, l’écart d’acquisition doit
également être modifié de manière rétroactive car la valeur estimée initiale se révèle injustifiée par
suite d’une erreur.
31/12/N-1 31/12/N 31/12/N+1
Capitaux propres réestimés de A au 31/12/N-1 3 000 3 000 3 000
(Actifs identifiables – Passifs identifiables)
Réestimation des actifs et passifs identifiables au 31/12/N : 30 30
Ecart d’évaluation sur le terrain (brut) : 945 – 900 = 45
Passifs d’impôts différés sur terrain : 45 1/3 = 15
Capitaux propres réestimés de A au 31/12/N 3 030 3 030
Réestimation des actifs et passifs identifiables au 31/12/N+1 : 40
Ecart d’évaluation sur la marque : 40
Passifs d’impôts différés sur la marque : néant
Capitaux propres réestimés de A au 31/12/N+1 2 990
Coût d’acquisition des titres A au 1/10/N-1 1 000 1 000 1 000
Quote-part des capitaux propres réestimés de A revenant de
plein droit à l’acquéreur G (1) (2) 900 (3) 909 (4) 897
Ecart d’acquisition brut 100 91 103
(modifié au 31/12/N et au 31/12/N+1, avec effet rétroactif)
Amortissements de l’écart d’acquisition
- annuité N-1 : 100 1/10 3/12 2,5 2,5 2,5
- annuité N : 91 1/10 (3/12 + 1) – 2,5 8,88 8,88
- annuité N+1 : 103 1/10 (3/12 + 2) – (2,5 + 8,88) 11,80
Cumul des amortissements de l’écart d’acquisition 2,5 11,38 23,18
Ecart d’acquisition net 97,5 79,62 79,82
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 201
Remarque. L’écart d’acquisition pourrait s’appeler « Ecart d’acquisition sur titres A détenus par G ». Il est
donc associé aux titres A détenus par G. C’est pourquoi son amortissement, au titre de l’exercice N-1, a un
impact sur le résultat de G.
Au 31/12/N-1, l’écart d’acquisition net (sur titres A) qui est inscrit à l’actif du bilan consolidé du groupe M
est égal à 97,5 (soit 100 – 2,5).
Remarque. La nouvelle valeur brute de l’écart d’acquisition est amortie avec effet rétroactif au 1/10/N-1.
L’amortissement consolidé de l’écart d’acquisition pour la période du 1/10/N-1 au 31/12/N doit respecter les
deux contraintes suivantes :
- le cumul des amortissements doit être calculé sur la base de la nouvelle valeur brute, avec effet rétroactif ;
- l’impact de l’amortissement sur les réserves de G, au 31/12/N, doit correspondre à l’amortissement
consolidé au 31/12/N-1 (calculé sur la précédente valeur brute).
En conséquence, l’impact de l’amortissement sur le résultat de G correspond à l’amortissement pour N et à
l’ajustement de l’amortissement pour N-1.
Au 31/12/N, l’écart d’acquisition net (sur titres A) qui est inscrit à l’actif du bilan consolidé du groupe M est
égal à 79,62 (soit 91 – 11,38).
202 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Remarque. La nouvelle valeur brute de l’écart d’acquisition est amortie avec effet rétroactif au 1/10/N-1.
L’amortissement consolidé de l’écart d’acquisition pour la période du 1/10/N-1 au 31/12/N+1 doit respecter les
mêmes contraintes qu’au 31/12/N :
- le cumul des amortissements doit être calculé sur la base de la nouvelle valeur brute, avec effet rétroactif ;
- l’impact de l’amortissement sur les réserves de G, au 31/12/N+1 doit correspondre à l’amortissement
consolidé au 31/12/N (cet amortissement est égal au cumul pour N-1 et N).
En conséquence, l’impact de l’amortissement sur le résultat de G correspond à l’amortissement pour N+1 et à
la correction des amortissements de N-1 et de N.
Au 31/12/N+1, l’écart d’acquisition net (sur titres A) qui est inscrit à l’actif du bilan consolidé du groupe M est
égal à 79,82 (soit 103 – 23,18).
Il faut distinguer trois étapes dans le traitement comptable des écarts d’évaluation, pour une société
acquise intégrée :
1ère étape : ajustement de la valeur brute des actifs identifiables réestimés ;
2ème étape : prise en compte des écarts d’évaluation ;
3ème étape : retraitement des écarts d’évaluation.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 203
Remarque. En contrepartie des écarts d’évaluation pris en compte, les capitaux propres consolidés (hors
résultat) de l’entreprise acquise sont augmentés (l’entreprise acquise ne commence à réaliser des résultats pour
le groupe qu’à partir de la date de son entrée dans le périmètre de consolidation). Le compte « Réserves (de
l’entreprise acquise) » est ensuite soldé dans l’écriture de partage des capitaux propres de l’entreprise acquise :
il se répartit entre les intérêts de la société consolidante, au crédit du compte « Réserves groupe », et les
intérêts minoritaires directs et indirects, au crédit du compte « Intérêts minoritaires ».
Remarque. En contrepartie des écarts d’évaluation pris en compte, les droits des associés de l’entreprise
acquise sont augmentés. La quote-part des écarts d’évaluation revenant de plein droit à l’acquéreur est créditée
au compte « Réserves (de l’acquéreur) ». Le compte « Réserves (de l’acquéreur) » est ensuite soldé dans
l’écriture de partage des capitaux propres de l’acquéreur : il se répartit entre les intérêts de la société
consolidante, au crédit du compte « Réserves groupe », et les intérêts minoritaires directs et indirects chez
l’acquéreur, au crédit du compte « Intérêts minoritaires ».
Remarque. Le crédit du compte « Titres de participation (de l’entreprise acquise) » a le même impact sur les
capitaux propres consolidés (hors résultat) que le crédit du compte « Réserves (de l’acquéreur) » dans le
traitement comptable précédent.
204 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Remarque. Les intérêts minoritaires directs dans l’entreprise acquise ne sont pas intégrés. Le compte
« Réserves (de l’entreprise acquise) » est ensuite soldé dans l’écriture de partage des capitaux propres de
l’entreprise acquise : il se répartit entre les intérêts de la société consolidante, au crédit du compte « Réserves
groupe », et les intérêts minoritaires indirects (ces intérêts minoritaires indirects dans l’entreprise acquise sont
les intérêts des minoritaires directs de l’acquéreur), au crédit du compte « Intérêts minoritaires » (les intérêts
minoritaires existent uniquement dans le cas où l’acquéreur n’est pas la société consolidante elle-même).
Remarque. Le compte « Réserves (de l’acquéreur) » est ensuite soldé dans l’écriture de partage des capitaux
propres de l’acquéreur : il se répartit entre les intérêts de la société consolidante, au crédit du compte
« Réserves groupe », et les intérêts minoritaires directs chez l’acquéreur, au crédit du compte « Intérêts
minoritaires » (les intérêts minoritaires existent uniquement dans le cas où l’acquéreur n’est pas la société
consolidante elle-même).
Remarque. Le crédit du compte « Titres de participation » a le même impact sur les capitaux propres
consolidés que le crédit du compte « Réserves (de l’acquéreur) » dans le précédent traitement comptable.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 205
La prise en compte des écarts d’évaluation bruts et le retraitement de ces écarts peuvent être
effectués de deux manières différentes. Le choix du traitement comptable (ou du retraitement extra-
comptable) dépend de la société consolidante du groupe. Il est possible :
- soit d’utiliser le compte « Titres (de la société acquise) mis en équivalence »
(cf. l’exemple suivant) ;
- soit d’effectuer un retraitement extra-comptable qui ne sera pris en compte qu’en fin de
consolidation, dans l’écriture de mise en équivalence des titres de la société acquise.
Marques 100
Brevets 150
Terrains 60
Constructions 390
Impôts différés – Passif 200
Réserves A 500
Prise en compte des écarts d’évaluation au
1/10/N-1 (cf. tableau d’analyse page 199)
1ère écriture : Dans les comptes individuels de A, la valeur brute des brevets et des constructions n’a
évidemment pas été modifiée. Les amortissements calculés du 1/10/N-1 au 31/12/N-1 ont représenté les
valeurs suivantes : pour le brevet : 350 1/5 3/12 = 17,5 et pour la construction : 850 1/25 3/12 = 8,5.
Au 31/12/N-1, dans les comptes individuels de A, la VNC de ces immobilisations est donc passée de 210 (au
1/10/N-1) à 192,5 pour le brevet et de 340 (au 1/10/N-1) à 331,5 pour la construction.
Dans les comptes consolidés, dans l’hypothèse où A est intégrée globalement, les nouvelles valeurs brutes,
avant prise en compte des écarts d’évaluation, sont les suivantes :
- pour le brevet : 350 – 140 = 210 ;
- pour la construction : 850 – 510 = 340.
2ème écriture : Dans les comptes consolidés, après la prise en compte des écarts d’évaluation, les valeurs
brutes des immobilisations amortissables, au 1/10/N-1, sont devenues égales aux valeurs réestimées à la date
d’entrée de A dans le périmètre de consolidation :
- pour le brevet : 210 + 150 = 360 ;
- pour la construction : 340 + 390 = 730.
3ème écriture : Du point de vue des comptes consolidés, l’amortissement du 1/10/N-1 au 31/12/N-1 se calcule
sur la nouvelle valeur brute et en fonction de la durée d’utilisation restante de chaque immobilisation, soit :
- pour le brevet : 360 1/3 3/12 = 30 ;
- pour la construction : 730 1/10 3/12 = 18,25.
Nous pouvons vérifier que les amortissements consolidés pour cette période de 3 mois correspondent au cumul
de l’amortissement enregistré dans les comptes individuels et de l’amortissement de l’écart d’évaluation
enregistré dans les écritures de consolidation :
- pour le brevet : 17,5 + 12,5 = 30 ;
- pour la construction : 8,5 + 9,75 = 18,25.
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 207
Marques (100 30 %) 30
Brevets (150 30 %) 45
Terrains (60 30 %) 18
Constructions (390 30 %) 117
Impôts différés – Passif (200 30 %) 60
Réserves A 150
Prise en compte des écarts d’évaluation au
1/10/N-1 (cf. tableau d’analyse page 199)
Remarque. Dans ce traitement comptable, l’ajustement des valeurs brutes ne peut évidemment pas être
enregistré puisque les comptes d’actif et de passif de A ne sont pas intégrés.
1ère écriture : Le compte « Titres A mis en équivalence » a été débité à la place des comptes d’actif et de
passif de A (ce qui suppose que les calculs ont été effectués au préalable extra-comptablement). La valeur de
l’actif net consolidé du groupe M augmente donc du même montant.
2ème écriture : Le retraitement des écarts d’évaluation entraîne une charge nette de 4,45 qui doit être
rattachée au résultat de la société A. En contrepartie, il faut diminuer la valeur de l’actif consolidé.
Il y a deux autres traitements comptables possibles pour les comptes de bilan :
1. Une écriture de synthèse au lieu des deux écritures présentées. Dans ce cas, l’écriture de synthèse enregistre
les écarts nets d’évaluation, après retraitement extra-comptable.
2. Attendre que la société A soit mise en équivalence pour ajouter à la valeur mise en équivalence les écarts
nets d’évaluation.
208 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
Marques 100
Brevets 150
Terrains (60 + 45) 105
Constructions 390
Impôts différés – Passif 215
(200 + 45 × 1/3)
Réserves A (500 + 45 – 15) 530
Prise en compte des écarts d’évaluation au
1/10/N-1 après modification rétroactive
(cf. tableaux d’analyse pages 199 et 200)
Marques (100 30 %) 30
Brevets (150 30 %) 45
Terrains (60 + 45) 30 % 31,5
Constructions (390 30 %) 117
Impôts différés – Passif 64,5
(200 + 15) 30 %
Réserves A (150 + 30 30 %) 159
Prise en compte des écarts d’évaluation au
1/10/N-1 après modification rétroactive
(cf. tableaux d’analyse pages 199 et 200)
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 209
Remarque. Le compte « Titres A mis en équivalence » a été débité à la place des comptes d’actif et de passif
de A en intégration proportionnelle (les calculs ont été préalablement effectués de manière extra-comptable).
Nous avons présenté une écriture de synthèse pour montrer un traitement comptable différent de celui qui a été
fait au 31/12/N-1.
Il y a un autre traitement comptable possible pour les comptes de bilan : attendre que la société A soit mise en
équivalence pour ajouter les écarts nets d’évaluation à la valeur d’équivalence.
210 COMPTABILITÉ ET AUDIT T2141-F2/4
La notion d’écart de première consolidation n’est pas employée de manière explicite dans le
règlement n° 99-02 du CRC mais elle est citée dans l’art. R 233-5 :
« L’écart de première consolidation d’une société est réparti dans les postes appropriés du bilan
consolidé ; la partie non affectée de cet écart est inscrite à un poste particulier d’actif ou de passif du
bilan consolidé.
L’écart non affecté est rapporté au compte de résultat, conformément à un plan d’amortissement, ou
de reprise de provisions. […] ».
Remarque. L’écart de première consolidation comprend deux parties : une partie « affectée » et une partie
« non affectée » :
- la partie affectée correspond à la part des écarts d’évaluation qui revient de plein droit à l’acquéreur ;
- la partie non affectée correspond à l’écart d’acquisition.
Cette terminologie est celle qui prévalait avant le règlement n° 99-02 du CRC. Néanmoins, elle continue d’être
utilisée par certains praticiens. Elle figure même dans le programme officiel du DSCG (cf. BO n° 11 du
18/03/10) !
L’entrée d’une entreprise dans le périmètre de consolidation peut être analysée sous l’angle de
l’écart de première consolidation. Cette analyse nous permet de faire une synthèse de ce que nous
avons vu dans les deux sections précédentes.
I. Définition
A la date d’acquisition des titres, l’écart de première consolidation est égal à la différence suivante :
Coût d’acquisition des titres
Quote-part des capitaux propres retraités de l’entreprise acquise (y compris le résultat
intermédiaire) revenant de plein droit à l’acquéreur
Remarque. Les capitaux propres retraités sont ceux qui apparaissent après que des reclassements et des
retraitements aient été effectués pour que soient respectées les règles de présentation et d’évaluation utilisées
pour l’ensemble consolidé. Les actifs et les passifs identifiables n’ont pas encore été réestimés à ce stade.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
T2141-F2/4 SÉRIE 02 211
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T2141-F2/4 SÉRIE 02 213
Remarque. Il reste d’autres écritures à enregistrer pour terminer la consolidation du groupe M, notamment
les écritures de partage des capitaux propres de G et l’élimination des titres de participation G.