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FUSION ET

OPERATIONS
ASSIMILIEES
Master 2 Comptabilité-Contrôle-Audit
HABIBOU Mansour
Manager Consultant IFRS &
Prudential Expert comptable &
CAC Mémorialiste
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables

7. Boni de fusion

Lorsque la société́ absorbante détient des titres de la société́ absorbée il est


procédé par fusion- renonciation comme cela a été exposé précédemment.

→ Les titres détenus par la société absorbante disparaissent avec la dissolution


de l’absorbée.

Comptablement, un boni ou un mali peut apparaître lors de l’annulation des


titres de la société absorbée qui figuraient au bilan de la société absorbante.

Le boni représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société absorbante
à hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur
comptable de cette participation.
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables

CALCUL BONI / MALI DE FUSION


Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables
Exemple :

La société Amboise dont le capital est composé de 120 000 actions de 10 €


absorbe la société Bordo dont le capital est composé de 60 000 actions de 10 €.

Le rapport d’échange est arrêté à 2 Amboise pour 3 Bordo, la valeur d’apport


globale de la société Bordo est fixée à 720 000 €.

La société Amboise détient 15 000 actions de la société Bordo qu’elle a acquises


pour 165 000 €.

Les modalités financières de l’opération sont donc les suivantes :

- actions nouvelles Amboise à créer : (60 000 – 15 000) × (2/3) = 30 000


- montant nominal de l’augmentation de capital : 30 000 × 10 = 300 000 €
- prime de fusion brute : 720 000 – 165 000 – 300 000 = 255 000
- boni de fusion : (720 000 × 15 000/60 000) – 165 000 = 15 000 €
- prime de fusion nette : 255 000 – 15000 = 240.000,00
- Vérification : (720 000 × 45 000/60 000) – 300 000 = 240 000 €
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables

Origine du Boni :

Le Boni s’explique :

- d’une part par les profits que la société absorbée a réalisé et qu’elle a mis en
réserve ;
- d’autre part par l’existence des plus-values de son patrimoine.
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables

8. Mali de fusion

Le mali de fusion représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par la sociéte
absorbante à hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la
valeur comptable de cette participation.
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables
Exemple :

Reprenons les données de l’exemple précédent mais en supposant que les 15


000 actions de la société absorbée Bordo détenues par la société absorbante
Amboise ont été acquises pour 200 000 €.

Les modalités financières de l’opération deviennent donc les suivantes :

- actions nouvelles Amboise à créer : (60 000 – 15 000) × (2/3) = 30 000


inchangé
- montant nominal de l’augmentation de capital : 30 000 × 10 = 300 000 €
inchangé
- prime de fusion brute : 720 000 – 200 000 – 300 000 = 220 000
- mali de fusion : (720 000 × 15 000/60 000) – 200 000 = – 20 000 €
- prime de fusion : 220 000 + 20 000 = 240 000 €
- Vérification : 720 000 × (45 000/60 000) – 300 000 = 240 000 €
Partie I : Les fusions
II. Les modalités financières et comptables

Origine du mali :

Un mali existe généralement dans le cas des opérations réalisées entre entités
sous contrôle commun et évaluées à la valeur comptable.

Le mali est dû au fait que la valeur comptable des titres est fondée sur la valeur
réelle de la société à la date de leur acquisition, alors que la quote-part de l’actif
net reçu au moment de la fusion est valorisée en valeur comptable.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

1. Principe

Le régime fiscal de droit commun assimile une fusion à une cessation


d’entreprise, par conséquent, chaque fois que les valeurs d’apport sont
différentes des valeurs comptables et qu’elles génèrent des plus-values
d’apport, celle-ci sont imposées fiscalement.

La rigueur de ce régime étant de nature à freiner le dynamisme économique du


pays, le législateur a instauré un régime fiscal de faveur qui atténue fortement
l’impact des conséquences fiscales de la cessation d’activité de la sociéte
absorbée.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

1. Régime de droit commun

Les fusions de sociétés impliquent une cessation totale de l’entreprise pour la


société absorbé et donnent lieu à l’imposition immédiate de l’ensemble des
bénéfices non encore taxés, y compris les plus-values réalisées à cette
occasion.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

2. Régime spécial des fusions

Afin d’encourager les regroupements d’entreprises, le législateur a institué un


régime de faveur d’exonération et de sursis d’imposition pour les fusions de
sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés.

Le régime spécial des fusion est décrit par l’art. 210 A du CGI
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal
a. Condition à remplir

- seules les personnes morales passibles de l’IS peuvent bénéficier de ce


régime ;
- les apports doivent être rémunérés par des actions ou des parts sociales ;
- l’apport des éléments de l’actif immobilisé doit faire apparaître une plus-
value nette globale.

b. Imposition du résultat de la fusion

les plus-values nettes et les profits dégagés sur l’ensemble des éléments d’actif
apportés (actif immobilisé et actif circulant) ne sont pas imposables chez la
société absorbée ;

Lorsque l’apport fait apparaître une moins-value nette, celle-ci peut être
imputée par la société absorbée sur ses résultats imposables ou transférée à la
société absorbante qui l’imputera sur ses propres résultats.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

2. Traitement fiscal Boni de fusion

Définition fiscale :

- Il représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société absorbante à
hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée et la valeur
comptable de cette participation (identique à la définition comptable) ;
- il correspond à un résultat financier à hauteur de la quote-part des résultats
accumulés par la société absorbée depuis l’acquisition et non distribués et à
une composante de la prime de fusion pour le montant résiduel ou si les
résultats accumulés ne peuvent être déterminés de manière fiable.

→ Le traitement fiscal du boni de fusion dépend du régime fiscal dans lequel


l’opération a été placée
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

a. Opération placé sous le régime de droit commun

→ La plus-value dégagée par la société absorbante lors de l’annulation des


actions de la société absorbée est imposable.

→ En conséquence la quote-part de la plus-value qui excède le résultat financier


est aussi imposable et un retraitement extra-comptable est à effectuer pour
imposer la part du boni qui ne figure pas en produits.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal
Exemple :
La société Amboise détient 60 % des titres de la société Bordo, acquis 12 000 €.

À la date d’acquisition, le bilan de la société Bordo présentait des capitaux


propres d’un montant de 21 000 €.

La société Amboise absorbe sous le régime de droit commun la société Bordo


qui présente à la date de l’opération des capitaux propres d’un montant de 28
000 €.

Calcul du boni de fusion : (28 000 × 60 %) – 12 000 = 4 800 €

Calcul de la quote-part des résultats de Bordo mis en réserve et revenant à


Amboise : (28 000 – 21 000) × 60 % = 4 200 €

En application des règles comptables sur les fusions, on aura :


• 4 200 € en produits financiers ;
• le reliquat soit : 4 800 – 4 200 = 600 € en capitaux propres.

Sur le plan fiscal, l’opération n’étant pas placée sous le régime spécial, il y aura
lieu de soumettre la totalité des 4 800 € à l’impôt sur les sociétés.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

b. Opération placé sous le régime spécial de fusion

→ Exonération de la plus-value dégagée par la société absorbante lors de


l’annulation des actions de la société absorbée.

→ En conséquence, la quote-part de la plus-value exonérée qui correspond à un


résultat financier n’est pas imposable, et un retraitement extra-comptable
est à effectuer pour neutraliser le produit comptabilisé à ce titre.
Partie I : Les fusions
IV. Régime fiscal

3. Traitement fiscal Mali de fusion

il représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par la société absorbante à
hauteur de sa participation détenue dans la société absorbée, et la valeur
comptable de cette participation (identique à la définition comptable).

Au plan fiscal comme au plan comptable, le mali de fusion s’analyse en deux


éléments :

- Un mali technique lorsque la valeur des titres de la société absorbée figurant


à l’actif de la société absorbante est supérieure à l’actif net comptable
apporté. Cette composante du mali correspond, à hauteur de la participation,
aux plus-values sur éléments d’actif dans les comptes de l’absorbée.

- Au-delà du mali technique, le solde peut être représentatif d’une


dépréciation de la participation détenue dans la société absorbée.

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