CONSEILS DE PRO ESSAI EXCLUSIF

ENTRETENIR B&T SPC9 G

ÉTAPE PAR ÉTAPE SON GLOCK MODERNE ET RACÉE
Trimestriel septembre-octobre-novembre 2022

N°20

DOSSIER SPÉCIAL
28
PAGES

WALTHER Histoire
Visite de l’usine
Essais
PDP
PQP, PPK,
PP Manurhin

King of 2 Miles 2022

Le festival de la très...
L 14218 - 20 - F: 7,90 € - RD

très longue distance

Découvrez
les joies de la
poudre
noire
Remington Army modèle 1858 - Uberti
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 Peut-il y avoir ÉDITO
plus beau gâteau
d’anniversaire pour
Tirmag que celui
qui voit jaillir Lucky
Luke au nez
et à la barbe des
frères Dalton sur
la couverture de
Une publication du groupe
«Dalton City»,
signé Morris et
Goscinny en 1969.

RÉDACTION
40, avenue Aristide-Briand, 92220 Bagneux
01. 41. 33. 50. 00. ou 01. 41. 33 + les 4 derniers chiffres
de votre correspondant. Fax: 01.41.33.22.30
E-mail:tirmag@reworldmedia.com
Directeur des rédactions: Tancrède de La Morinerie
Secrétariat: Isabelle Pereira (22.20)
Rédacteur en Chef : Thibault Peyrefitte
Ont collaboré à ce numéro :
Benjamin Jenart, Paul Estiba, Florian Dedieu,
Jean-Luc Dauvergne, Nicolas Georgieff, Stanislas

Tirmag fête ses cinq ans !

Guesdes, Marc Schlicklin, Regis Valance,.
Direction artistique :
Edi One

C
Magazine réalisé par Edi One

DIRECTION-ÉDITION inq ans, ça se fête Vous tenez en effet entre L’idée deTirmag a germé dans la tête d’un rédacteur
Direction pôle: Stéphane Haitaian les mains notre numéro 20, qui clôt donc la passionné de tir du « Chasseur Français » Après
Directeur d’édition: Tommaso Albinati
Directrice marketing et diversification:
cinquième année d’existence deTirmag. moult réflexions et calculs, voici donc Tirmag porté
Sylvie Siguret Comment, à cette occasion, ne pas lancer un clin sur les fonts baptismaux.
ABONNEMENT
d’œil au cow-boy qui tire plus vite que son ombre !
Directrice marketing direct: Au siècle d’internet, lancer un nouveau magazine
Catherine Grimaud (48.19) Dessiné par Morris et scénarisé par Goscinny,
Chef de produit : Laurie Meynent papier payant était un véritable challenge face aux
Diffusion: www.vendezplus.com Lucky Luke, ses Colt Single Action Army et Jolly
plateformes numériques qui livrent une information
VENTES AU NUMÉRO Jumper, sa loquace monture, nous entraînent
Directeur des ventes: Christophe Chantrel (53.62) facile d’accès et gratuite. Pourtant la passion l’a
Responsable marché: Philippe Merrien (57.35) depuis notre enfance dans ses aventures de
Diffusion: www.vendezplus.com
emporté, et c’est grâce à vous ! S’il est certes
justicier solitaire à travers le Far West.
PUBLICITÉ plaisant de regarder une vidéo pour découvrir
8, rue Barthélémy-Danjou, Évidemment, sa capacité surnaturelle à tirer plus une nouveauté, lire sur la question un article
92100 Boulogne-Billancourt
Directeur exécutif régie: Élodie Bretauteau-Fonteilles vite que son ombre a dû en influencer plus d’un ! documenté et illustré par des photos prises
• Secteurs grand public Market Manager:
Anne Buré-Emmel (29.21) Demandez donc à notre champion olympique avec la volonté de montrer les détails de l’arme,
Assistante de publicité: Audrey Liétard (22.60)
• Directeur de la publicité: national de tir sportif de vitesse Jean Quiquampoix imprimé sur un beau papier sans être limité par
Manuel Vigo (22.88)
Directeur de publicité: Daniel Mijon (22.71), ce qu’il en pense. ` la taille d’un écran de smartphone ni perturbé par
fax: 01.41.33.22.64
Directrices de clientèle: Laurence Chaignaud (50.08) Soulignons ici que Lucky Luke fait toujours preuve des pubs surgissant de nulle part a Dieu merci
Assistante-responsable lignage: Christine Chesse
d’un calme olympien et ne presse la détente que encore ses adeptes. Le lot de la passion !
DIRECTION DES OPÉRATIONS
lorsqu’il est sûr de son affaire. Des qualités qu’un
INDUSTRIELLES Dans ce numéro, nous avons consacré 28 pages à la
Directeur: Bruno Matillat tireur sportif se doit de développer au fur et à
Chefs de fabrication: Daniel Rougier (29.17) maison Walther, sous toutes ses coutures ! usine de
mesure de sa pratique.
et Agnès Chatelet (22.08) fabrication ultra-moderne, histoire séculaire, essais
Paper manager: Nathalie Gerin (51.95)
Photogravure prépresse:
Depuis sa création, Tirmag met en évidence de modèle de dernière génération et de grands
Chef de service: Sylvain Boularand (29.88) les qualités de ce sport et ses valeurs. Calme, classiques de la maison allemande. C’est dans
Service Abonnements
CS 90125 27092 Évreux cedex 9 concentration, dépassement de soi, respect de Tirmag, et nulle part ailleurs.
Tarif abonnement : France métropolitaine : l’autre. Nous aimons les armes, leur technologie,
leurs performances, leur beauté, leur histoire mais Cet anniversaire est aussi l’occasion de voir
Contactez :
nous aimons par-dessus tout parler des femmes comment le Tir Sportif et ses douze disciplines ont
• Pour vous abonner et pour toute évolué ces cinq dernières années, avec l’avènement
question sur votre abonnement et des hommes qui pratiquent leur passion avec le
01. 46. 48. 48. 47 (du lundi au samedi
farouche désir de faire toujours mieux. du TLD que Tirmag accompagne depuis ses débuts
de 8 heures à 20 heures,
coût d’un appel local)
ou encore l’intérêt croissant pour le TAR, discipline
Tirmag est né d’une réflexion simple : les 220 000
aussi passionnante qu’accessible. Ce cap des cinq
tireurs sportifs licenciés français n’avaient pas à
Éditeur: Reworld Media Magazines ans est enfin et surtout le moment de rappeler que
Siège social: 40, avenue Aristide-Briand, leur disposition de magazine certes passionné
92220 Bagneux c’est à vous lecteurs, que nous devons la vie : soyez
Directeur de la publication: Gautier Normand mais toujours abordable, dépourvu d’esprit
Actionnaire: Reworld Media France en ici chaleureusement remerciés ! Quant à nous,
Imprimeur: ROTOFRANCE de chapelle et qui n’exclus rigoureusement
No ISSN: 0750-3334 forts de votre soutien actif, --le lecteur vote avec son
Commission paritaire: 1224 K 93634 aucune des innombrables spécialités du tir, de
portefeuille-- nous abordons la suite en n’aspirant,
la bonne vieille poudre noire aux plus expertes
AFFICHAGE ENVIRONNEMENTAL numéro après numéro, qu’à mériter votre confiance
cartouches de TLD, en passant par l’arc, les
Origine du papier Allemagne renouvelée autour de notre passion commune.
flèches et la carabine à plombs. Nous avons
Taux de fibres recyclées 0%
Bonne lecture et bons tirs !
Certification PEFC même testé une drôle de carabine à gros sel
Impact sur l’eau Ptot 0,016 kg/tonne
destinée à la chasse… à la mouche ! Thibault Peyrefitte. Rédacteur en chef

N°20• TIRMAG 3
 SOMMAIRE

INFO
Édito Tirmag fête ses 5 ans ! 3
Beauté du métal 6
Infos...infos...infos 8
Canjuers : King of 2 Miles 14 Page Page
Événement Tirmag TLD
Les dernières nouveautés
22
28 14 22
Page
DOSSIER SPÉCIAL WALTHER
A l’usine 36 30
136 ans d’histoire 40
Walther PDP 45
Plutôt long... ou court?
Walther PPQ M2 50
Petit calibre mais grand plaisir
Walther PPK/S 22LR 54
Indémodable!
Manurhin Walther PP 58
Version française

ESSAIS
B&T SPC9 G 62 Page
Une Helvète moderne et racée
Optique Khales 68 80
Maxi grossissement
Remington Army 1858 Uberti 74
Les joies de la poudre noire
Chiappa CBR-9 Black Rhino 80
Un sans faute
Aselkon MX6 86
Le dynamisme turc en démo
Arma Zeka AZ-P1 90
À l’Est, du nouveau Page
PRATIQUE 74
Ciblé sur le web 96
Entretenir son Glock 98 Page
Tirer à l’arc à cheval 104
Reportage : Au cœur du SWAT 110 110
Droit 116
La nouvelle plateforme Eden
CULTURE ARMES
Devisme et sa balle foudroyante 119 Page
Radom VIS 35
Symbole de l’indépendance polonaise
124 104
Il était une fois... 130
Adieu, tremblotantes créatures Page
119
ABONNEZ-VOUS À TIRMAG PAGE 128-129

4 TIRMAG • N°20
 Eduardo de Cobos
@eduardodecobos Simon JJ Racaza
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grâce à une carcasse en acier, une glissière Brigadier plus lourde et la nouvelle détente Extreme-S.
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 BEAUTÉ DU METAL

6 TIRMAG • N°20
Histoire belge
➧ Au premier coup d’œil, nous voici plongés dans Tintin 2.0… « Mon
Browning, capitaine ! » Sous le nom de FN High Power SS, la Fa-
brique nationale belge ressuscite l’un de ses plus grands succès, le
GP 35 ou HP 35 (Grande puissance alias High Power) ébauché par
John Browning et parachevé par l’armurier belge Dieudonné Saive.
Cette réédition modernisée s’adresse aux tireurs sportifs, avec un
choix de trois finitions de la carcasse (inox mat, noir ou sable) et
une foule d’accessoires de personnalisation, dont deux jeux de
plaquettes de crosse à la livraison. Canon de 119 mm, toujours en
9x19. Le chargeur avale 17 cartouches en quinconce. Simple action,
Fabricant

comme l’original. Ambidextre, pas comme l’original. Un kilo et 100

grammes, et 1 369 USD aux États-Unis, son premier marché. Ã

N°20 • TIRMAG 7
 INFOS

Châteauroux capitale ol

Léquipe de France de Para-tir au grand complet sur le nouveau Stand Finales du CNTS à Châteauroux. Il y a de la joie!

En plein réveil, l’ex belle endormie de l’Indre ne peut que se féliciter d’avoir accueilli
sur ses vastes friches militaires le Centre National duTir sportif (CNTS), créé ex-nihilo
et pour l’essentiel avec ses propres deniers (les nôtres !) par la Fédération Française
de Tir sur un terrain de 80 hectares à Châteauroux-Déols, sur l’ex-camp de la Martinerie.

I
nauguré en 2018, agrandi depuis,
le CNTS, avec ses installations ul-
tra-modernes, est rapidement deve-
nu un site de référence international
en matière de compétitions dans les
12 disciplines du tir : il va donc, en ac-
cord avec le Comité d’organisation des
Jeux Olympiques (COJOP) et moyen-
nant une contribution en négociation,
accueillir à la fois les épreuves de tir
et de pPara-tir des Jeux Olympiques
en France, à partir d’août 2024. À dé-
faut d’avoir le plaisir de concourir à
proximité de Paris et de profiter de
leur passage dans la ville-lumière, les
athlètes venus du vaste monde béné-
ficieront dans l’Indre de conditions de
compétition en tous points idéales.
Châteauroux bénéficie ainsi de
l’abandon du projet de construction
du stand de tir éphémère initialement
prévu par le COJOP sur l’ancien terrain
des dépôts d’essence de l’armée à La
Courneuve (Seine Saint Denis), où une
succession de cafouillages administra-
tivo-écologistes a généré un tel retard
qu’il était devenu impossible de réaliser
l’installation dans les temps.
Reste que Châteauroux va devoir
combler au plus vite son déficit en
hébergements hôteliers, notamment
accessibles aux personnes à mobi-
lité réduite, ce à quoi la capitale du
Berry s’emploie d’ores et déjà d’ar-
rache-pied, pour accueillir le millier
d’athlètes et d’entraîneurs attendus
pour l’été 2024. Châteauroux et son
CNTS ont d’ailleurs fourni récem-
ment une démonstration parfaite-
ment réussie de leurs capacités orga-
nisatrices conjointes en accueillant
une coupe du monde de Para-tir,
World Shooting Para-Sport, du 6 au
13 juin dernier. Cet événement, qui
a demandé plus d'un an de prépa-
ration, a rassemblé au CNTS plus
de 270 athlètes venus de 51 nations
pour disputer 23 épreuves, 11 à la ca-
rabine, 6 au pistolet, 2 épreuves spé-
cifiques aux déficients visuels et 3
épreuves au plateau. Une vraie répé-
tition générale des JOP. Il a été aussi
l'occasion de festivités en ville, de
stands de tir laser ouverts à un public

8 TIRMAG • N°20
ympique du tir
Jean-Louis Michaud, avant le tir et submergé par l'émotion du vainqueur
Cédric Fèvre-Chevalier médaillé Justine Beve , Dylan Kerreneur, et Tanguy de
d'argent, Jean-Louis Michaud, La Forest obtiennent la médaille d'argent en
et Didier Richard médaillés d'or équipe en R5, carabine 10 m couché.
par équipe
enthousiaste, et d'un concert dans
le centre castelroussin. Le Stand Fi-
nales, tout juste achevé, a vu pour
son inauguration les Français rempor-
ter cinq médailles d'or, trois d'argent,
La France se classe 3e au tableau
des médailles, derrière la Chine
et l’Inde: une très remarquable
performance eu égard au poids démogra-
phique des deux premiers cités !
trois de bronze et trois billets… pour
les JOP 2024 Jean-Louis Michaud
(carabine) Justine Bève (carabine) et
Cédric Fèvre-Chevalier (carabine). La
France se classe ainsi 3e au tableau
des médailles, derrière la Chine (16)
et l’Inde (12) : une performance remar-
Un très beau palmarès
pour la France
OR
Jean-Louis Michaud, carabine
10m debout en catégorie SH1-R1
et carabine 50 m couché R6
Tanguy de La Forest, Kévin Liot
et Alain Quittet, carabine R4 par
équipe
Tanguy de La Forest, Justine Bève
et Dylan Kerreneur, carabine R9 à
50 m par équipe
Cédric Fèvre-Chevalier, Jean-Louis
Michaud et Didier Richard, cara-
bine 50 m couché R6 par équipe
ARGENT
Gaelle Edon (photo), Mélinda
Hermant et Romain Ramalin-
Photos @FFTir J.Heise
gom-Sellenoutou , pistolet 10m P5
par équipe
Cédric Fèvre-Chevalier, en cara-
bine 50 m couché R6
Justine Bève, Dylan Kerreneur et
Tanguy de la Forest, carabine 10
m couché R5, par équipe
BRONZE
quable, eu égard au poids démogra-
Tanguy de La Forest, carabine 10
phique des deux premiers cités !
m debout, SH2-R4
On nous pardonnera donc ce petit
accès de chauvinisme consistant à ne Didier Richard, carabine 50 m trois
citer que les médaillés français, et en positions senior, R7
Gaëlle Edon, pistolet standard
mixte à 10 m SH1-P5
ET TROIS QUOTAS POUR
LES JOP 2024
Jean-Louis MICHAUD offre à la
France une superbe médaille d’or,
mais également le premier quota
pour les jeux paralympiques
premier lieu, à tout seigneur tout hon-
Justine BEVE devient la deuxième
neur, le double médaillé or individuel
tireuse à offrir un quota pour la
à la carabine, Jean-Louis Michaud,
France
chasseur alpin grièvement blessé en
opération en Afghanistan, et resté plus Cédric Fèvre-Chevalier remporte le
que jamais un sportif émérite, tant au troisième quota pour les jeux de
MS
football qu'au stand de tir.   Paris 2024.
N°20 • TIRMAG 9
 INFOS

Armes et sex-toys :
“S' ils les trouvent, ils joueront avec”
F ondée par un talentueux publicitaire
new-yorkais, Jon Bond, et présidée
par son épouse Rebecca, l’association
Créée en 2013 à la suite d’une tuerie
de masse, Evolve occupe dans le dé-
bat virulent et stérile qui oppose par-
mesures concrètes de sécurisation des
armes existantes. « Nous entendons lut-
ter contre les comportements irrespon-
américaine à but non lucratif Evolve a sables», expliquent Jon et Rebecca Bond,
lancé une campagne de sécurité origi- “Mettez toujours qui se refusent à prendre position dans
nale à l’intention des possesseurs amé- vos armes sous clé… ce débat, ajoutant en bons publicitaires
ricains d’armes, pour lutter contre les Ils jouent avec tout que pour convaincre les possesseurs
accidents dus à la découverte par les en- d’armes, le meilleur moyen n’est assuré-
fants d’armes non rangées au domicile
ce qu’ils trouvent”
ment pas de… les braquer par des po-
familial. Le slogan? «Mettez toujours vos tisans et adversaires de la détention sitions extrêmes. L’association accueille
armes sous clé…Ils jouent avec tout ce d’armes en Amérique une position donc des partisans et des adversaires
qu’ils trouvent ». intéressante, en promouvant des notoires des armes. Dans un pays où
le puritanisme a toujours de nombreux
adeptes, la mise en scène de sex-toys
est assurément de nature à frapper les
esprits. La campagne de fond Evolve re-
pose sur le triple slogan Clear it – Check
it - Lock it que l’on pourrait traduire par
MS
« Vide-le - Vérifie-le - Enferme-le ».  

Tout savoir sur les 1911 SPRINGFIELD

ARMO RY
?
Calibres TLD LEQ UEL CHO ISIR
out 2022

out 2022
Trimestriel Juin-Juillet-A
Trimestriel Juin-Juillet-A

N°19
MEOPTA
Tirmag n°19 a consacré un cahier spécial de 90 pages aux nouveautés 2022. Dans ce dossier regroupant plus
OPTIKA
BON PRIX ET
PERFORMANCE de 600 armes et accessoires différents, deux erreurs ont échappé à notre contrôle.
Page 77 : la fiche technique du Canik TP9 SFX ne lui correspondait pas. Résultat d'un copié-collé malheureux.
ESSAI EXCLUSI
F!
ACHETER
Le nom de l'importateur Canik est Colombi Sport.
DANIEL
DEFENSE
UNE ARME AUX
ENCHÈRES
MODE D’EMPLOI Page 103 : La photo attribué à la Sako S20 Precision était en fait celle d'une Ruger American RimfireTarget Cal
DELTA PRO 5
22Lr. Nous vous prions, chers lecteurs, d'accepter nos excuses pour cette double boulette..
SPÉCIAL
90
ARM ES
MUN ITIO NS
S ÉQUI PEM ENTS
PAGE

NOUVEAUTÉS 2022
n° 19

10 TIRMAG • N°20
 également disponible
en Version compacte 4,6”
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Calibre : 9x19

Chargeur : 2 de 18 cps

Détente : Dynamic Performance

Longueur de canon : 130 mm fileté 1/2 x 28

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Poids : 765 G

Sécurité : 3 automatiques, indicateur de chambre chargée

Carcasse : Polymère

Puits de chargeur : aluminium

Organes de visée : Polymère, réglables, Optics Ready

Arrêtoir de culasse et verrou de chargeur ambidextre

Prix : 1150 € TTC

* Livré avec 3 Dos de poignée S/M/L, 2 chargeurs et une mallette.

Info : www.umarex.fr / Arme de catégorie B soumise à la réglementation en vigueur

 INFOS
1ère mondiale : Taurus incorpore du graphene dans une arme
Le premier producteur d’armes brésilien
Taurus vient d’annoncer le lancement
du GX-4 Graphene, première arme de
poing au monde utilisant ce matériau
du futur. « C’est la première arme de
3eme génération, après celles du métal
et du polymère », a assuré Salesio Nuhs,
patron de Taurus. Il a précisé que le
graphene, issu du carbone, était inclus à
la fois dans les pièces de l’arme réalisées
par injection et dans les traitements de
surface de ses pièces métalliques. «Le
GX-4 Graphene est une avancée majeure,
dans la technologie de l’industrie de
l’armement comme pour notre pays»,
a-t-il ajouté. Le graphene inclus dans les
polymères et le traitement de surface
Cerakote Graphene de l’arme améliore
sa résistance et sa durabilité, réduisant
Julien Compère, CEO Herstal
Group et Maurizio Negro, PDG
Fiocchi Munizioni
FN et Fiocchi :
partenaires
américains
Fiocchi, premier producteur
mondial de munitions a conclu
en juin dernier avec le premier
producteur mondial d’armes
de petit calibre, la Fabrique
nationale d’Herstal (Belgique)
et plus précisément avec sa
branche américaine un important
partenariat pour la production et
la commercialisation des nouvelles
cartouches de 5,7x28mm sur le
marché civil américain, où cette
munition fait l’objet d’une demande
croissante. Fort de ses 146 ans
d’expérience, le munitionnaire
italien va inclure dans ses
programmes cette cartouche conçue
par la FN pour ses systèmes d’armes
destinés aux forces armées et autres
unités de police. Sur le marché civil
américain, cette cartouche concerne
les carabines FN PS90 et les pistolets
FN Five-Seven.
12 TIRMAG • N°20
son usure et sa corrosion. Il favorise
la dispersion de la chaleur, accroit la
résistance à l’eau…et à l’enregistrement
d’empreintes digitales. Le GX-4 Gra-
2nd Benjamin Gineste et Hugues Vogin,
3e Sébastien Placide et Sébastien Hugnet
Pierre Favre
et son binôme
Xavier Mareui
Vainqueurs du
KO1M
King of 1 Mile, 2e round : l’ELR s’invite à Caylus !
D u 8 au 10 juillet dernier, la section
tir du Club Sportif et Artistique du
camp de Caylus a une nouvelle fois fait
vibrer le monde du tir longue distance en
organisant avec succès le King of 1 Mile
Caylus et le Prince of 22lr. Sous un soleil
de plomb et face à des conditions envi-
ronnementales parfois délicates à gérer,
le KO1M a vu s’affronter plus de 110 bi-
nômes (tireur/spotter) sur un parcours de
7 cibles métalliques. Les qualifications se
jouaient sur 4 cibles disposées de 700 m
à 1 300 m et les 3 meilleures équipes ont
placé entre 10 et 11 coups en cible sur 12
possibles ! La phase finale fut quant à elle
disputée sur 3 cibles de 1 400 m à 1 600 m.
Ce sont Pierre Favre et son binôme Xavier
Mareuil qui ont remporté l'épreuve suivis
de très (très !) près par Benjamin Gineste
et Hugues Vogin alors que Sébastien Pla-
phene est une nouvelle déclinaison du
micro-compact à percuteur lancé créé
en 2011 par Taurus, et devenu depuis
lors son best-seller au Brésil comme aux
États-Unis. Taurus a mené ses travaux
sur le graphene en partenariat avec
la première unité de production de ce
matériau en Amérique du sud, UCS-Gra-
phene et avec l’Université de techno-
logie de Caixas do Sul (Rio Grande do
Sul) . Le graphene est considéré comme
le matériau le plus solide et le plus léger
au monde, transparent, dur et 200 fois
plus résistant que l’acier. Le GX-4 est un
micro-compact en 9x19 destiné au port
dissimulé, avec des arêtes arrondies et
des dos interchangeables, pour s’adapter
à toutes les mains. Chargeurs 11+1 ou
13+1 coups, au choix.   MS
Photos @ BC
L’équipe vainqueur
du Prince, Eduardo
Abril de Foncuberta
et Ramon Fito
cide et Sébastien Hugnet se classent 3e.
Pour l’anecdote, Benjamin et Hugues
étaient venus en spectateurs avant de se
faire prêter une carabine 2 heures avant
le début de l’épreuve ! Au final, il n’y a
seulement 120 points de différence sur
plus de 48 500 ! Belle bagarre ! Le Prince
of 22lr, concept 100 % made in Caylus,
permet de pousser la vaillante petite
« 22 ». Il fut en effet permis d’assister
à des performances époustouflantes
entre 180 m et 500 m. L’équipe vain-
queur de l’épreuve, Eduardo Abril
de Foncuberta et Ramon Fito, place-
ront 4 coups sur 5 à la distance maxi-
male ! Franck Canellas et Gildas le Rille
prennent la 2e place suivis par François
Dreuil et Greg Barrilliot pour compléter
un très beau podium sur cette épreuve
pleine d’avenir.  BG
 REPORTAGE

Un canon face à l'azur infini de

Provence: un symbole parfait de la
difficulté de la compétition

Canjuers 2022
ou le festival de la très...très
longue distance
Le défi du King of 2 miles est à la mesure du camp militaire varois qui lui sert de
théâtre, à Canjuers: immense. Et c’est ce qui fonde son prestige! Au début de l’été,
cette 2eme édition en terre française a tenu toutes ses promesses. Les vainqueurs
ont triomphé de conditions difficiles  : les spotteurs ont souffert autant que les ti-
reurs. Et pas seulement du soleil !
TEXTES MARC SCHLICKLIN PHOTOS MS ET THIBAULT PEYREFITTE

D
’embûches, pour un tireur
à très longue distance,
Canjuers et ses 35 000 hec-
tares ne sont jamais avares.
En cette mi-mai, le temps s’était déjà
mis à l’été en Provence, avec ses co-
lonnes d’air chaud montant à l’assaut
du ciel bleu au-dessus des garrigues,
et ses brises thermiques qui virevoltent
entre les collines, déviant les balles et
désorientant les tireurs et leurs indis-
sociables alliés, les spotters, qui ont eu
à démontrer ici plus que jamais com-
Pour la deuxième fois, le camp mili-
taire varois accueille la compétition
bien ils font la paire. L’excellence de
leur coopération fut largement mise à
l’épreuve. Les organisateurs malicieux
avaient en effet placé certaines cibles
de telle sorte que les plus lointaines
soient environnées d’une végétation
touffue, à la faveur des pluies printa-
nières. Un comble dans ce pays mi-
néral, où le caillou tient volontiers la
dragée haute à la verdure.
Le fin du fin du matériel et des tech-
niques étaient donc de sortie, comme
il se doit pour assister les concur-

14 TIRMAG • N°20
 TURQUA
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Son poids est de 4,80kg.
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le gratin de la très longue distance.
Et qui constitue aussi un
terrain d’essai unique de
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C’est vrai des munitions, de l’optique Plaque
comme des systèmes d’assistance, de couche
dont le nouveau système français réglable
de mesures météo et d’observation
HOST, utilisé ici pour l’arbitrage. Nous
y reviendrons.
Le camp militaire de Canjuers, le plus
grand d’Europe, abritait donc avec
Visez plus loin
 REPORTAGE CANJUERS 2022
Concentration... un tireur du Groupe Mike du CSA Caylus, grand pilier de la compéti-
tion. Arme de série!
Ales Zakelj (team Kahles) et sa spotteuse
l’appui de l’organisation impeccable
de l’armée et du club de tir de Canjuers
la double épreuve simultanée des
concours à un et deux miles.
Preuve du succès croissant de cette
compétition venue d’Amérique, une
pléthore de compétiteurs s’était ins-
crite au King of One Mile. En dépit
de l’absence de certains teams amé-
ricains ou européens, empêchés
après deux années marquées d’ava-
nies covidiennes, 85 concurrentes et
concurrents se sont succédé sur les
plateformes de tir, abrités d’un soleil
de plomb sous les bâches. Le prin-
cipe : une qualification tirée en quatre
cibles placées à 735, 845, 1 022 et 1 235
mètres, à raison de trois balles pour
chaque, à lâcher en neuf minutes, pour
sélectionner les 16 meilleurs, admis en
finale le lendemain.
La pétanque les yeux bandés
Pour mémoire, en finale, 5 minutes
pour préparer son matériel puis 10 au
top chrono pour tirer à raison de cinq
balles pour chacun des trois gongs de
60x90cm à 1289 m, 70x90cm à 1441
16 TIRMAG • N°20
La famille Gineste à l'oeuvre. Quand Benjamin tire, Alix spotte.
Et inversement. Family business
Au KO2M,
personne n' a réussi
à toucher la cible
à 3200 m.
Vous avez dit
difficile?
m et 80x90cm à 1625 mètres. C’est le
Français Jérémy Delettre, co-équipier
de Bruno Put, le double vainqueur de
la première édition française du KO2M
(et l’un de nos chroniqueurs TLD at-
titrés, avec Benjamin Gineste) qui a
triomphé, haut la main, avec un total
de 42023 points, s’étant fort bien qua-
lifié second avec 15411 points, juste
derrière le Slovène Ales Zakelj (15458)
et devant le néerlandais Stefan van der
Heide (15332). Ce jeune tireur batave fi-
nit 2eme (34379 pts) et le Français Yan-
nick Lethiec, pourtant parti de loin en
Elles doivent rester
aussi fraiches que possible
qualif, 3eme. La difficulté de l’affaire ?
« A cause de la végétation, impossible
de repérer les impacts hors cible et
donc de corriger le tir. Dans le caillou
ou la terre, les balles ratées soulèvent
des geysers de poussière visibles et
donc précieux. Dans l’herbe ou les
buissons…rien de rien. Résultat  : j’ai
eu l’impression de jouer à la pétanque
les yeux bandés, et je ne suis pas le
seul!  », a commenté Jérémy Delettre,
qui tirait avec un custom Armeca  sur
crosse McMillan, canon Lothar Walther
en 300 Norma Mag, balles Hornady
A-Tip 230 et une lunette Kahles 525.
Pour l’épreuve reine, ce second KO2M
in France, 31 inscrits pour dix qualifiés
en finale. Aux qualifications, quatre
cibles échelonnées comme suit : 1440,
1624, 1824 et 2106 mètres. En finale, le
premier des trois gongs était placé à
2491 m, le second à 2745m et le der-
nier, le Graal, à 3256m, deux miles. Au-
teur de la meilleure qualification avec
36600 points, signés en 8’23, Pierre
Favre l’emporte en finale en touchant
la 1ère cible au 7eme tir, puis une seule
fois la seconde, à la quatrième balle,
 de atégorie B, soumises à autorisation. Photos non co act ll - nées sa ra e.

P9 SFX Mo
SFx
iv
2022 aux USA
arme de l’année
HANDGUN
OF THE YEAR
 REPORTAGE CANJUERS 2022
Jérémy Delettre coiffe la couronne de King of One Mile. Noter la prépation rituelle des groupes de cartouches.
Le système Host et ses caméras assurent une aide à l'arbitrage imparable. Sur le cahier du team Put-Delettre,
chaque impact est scrupuleusement noté. La cloche salue chaque coup au but.
stoppé à la limite de temps en ayant
➝ tiré 13 balles, avec un score total de
41624 points. Son dauphin, Bruno Put,
moins bien qualifié avec 16078 points,
a persévéré pour toucher la 1ere cible
en finale à la 10eme balle, puis trois fois
la 2eme cible, épuisant son lot de car-
touches en 8’46, avant la limite. Bruno
Put a une nouvelle fois démontré son
aptitude à enchainer les tirs rapidement
dans une fenêtre de vent maitrisée. Der-
rière lui, David Nyault-Charles finit avec
33267 points, et un joli score de 3 balles
au but sur la 1ère cible. Personne n’a
réussi à toucher la cible située à 3200m.
Une compétition accessible à tous.
Ici Goran Faric et son spotter a par-
ticipé au KO1M et au KO2M.
18 TIRMAG • N°20
Du plus
méthodique au plus
décontracté, les
modes d'échange
entre spotters et
tireurs varient !
Pierre Favre et Bruno Put, qui est
également le créateur et le patron de
l’armurerie Armeca, ont utilisé tous
deux un custom Armeca sur crosse
Armeca, avec une action Barnard, un
canon Lothar Walther de 36 pieds, des
balles Berger 379 grains en 375 Chey-
tac, et une lunette Night Force Beast.
Maitrise du stress
Les meilleurs tireurs se signalent par
le caractère très méthodique de leur
préparation : ils déroulent un proces-
sus parfaitement rodé, qui fait partie
de leur travail de maîtrise du stress.
Installation de l’arme – avec et sans
pads de support sous les pieds — pré-
paration des munitions, le plus tard
possible pour les garder au frais, par
groupes de cinq, ou par chargeurs,
selon l’arme. Une dernière vérifica-
tion du Kestrel. Popur prendre le vent
et nourrir son calculateur. Quelques
mouvements d’avant en arrière pour
éprouver la stabilité de l’arme sur
➝
ses pieds préalablement réglés. Et
puis une impressionnante phase de
concentration. Chacun sa marotte. Un
tel s’allonge, la tête dans les coudes.
Tel autre coiffe sa casquette fétiche. Ou
au contraire se décoiffe pour l’épreuve.
5,4,3,2,1 top chrono. C’est parti. Les ar-
bitres comptent les coups, un œil sur
le chrono, tandis que sous la bâche de
l’organisation, les gongs sont scrutés
par vidéosurveillance. À chaque im-
pact, la cloche sonne…
Les difficultés de visualisation de cer-
taines cibles à Canjuers ont mis en
évidence l’importance d’une com-
munication optimale dans le couple
tireur-spotter, tant il est difficile pour
le premier, avec le recul des armes
utilisées, de garder parfaitement l’œil
sur la cible et de visualiser ses im-
pacts, et plus important encore, ses
balles manquées. Observées depuis la
zone de sécurité instaurée autour des
plateformes, les méthodes de com-
munication varient, du plus relax au
plus méthodique, cette dernière mé-
thode apparaissant la plus efficiente,
à en juger par les feuilles de résultats,
surtout au KO2M. Ce qui ne veut pas
que la méthode relax soit fatalement
inefficace : au One Mile, certains duos
s’échangent leurs infos sur un mode
très simple, « trop haut », « en des-
sous », ou « un mètre, à gauche ». Au
sein d’autres binômes, les échanges
sont plus structurés : chaque correc-
tion est scrupuleusement notée, en
parallèle du résultat, ainsi que l’empla-
cement des impacts en cible.
La position du spotter assis
Les optiques de spotting binoculaires,
puissantes et lumineuses, se déve-
loppent. Bien des spotters opèrent
assis, d’autres sont couchés, comme
le tireur. Et dans tous les cas, la plus
extrême concentration est manifeste.
Fraichement couronné, Pierre Favre. A sa gauche, Bruno Put, son dauphin.
Fiérté bien placée Tirmag était l'un des sponsors de l'évènement !
Ce qui n’exclut pas quelques encoura- cision en ce sens n’a été prise. Autre
gements discrets, qui accompagnent signe, la Fédération française de tir était
le tintement de la cloche. représentée à Canjuers par son délégué
Cette seconde édition en France af- régional, qui a suivi les compétitions
fiche tous les signes d’un succès crois- avec un grand intérêt.
sant et d’un développement rapide. Quand aux purs et durs de l’Extrem
Selon Eduardo Abril de Fontcuberta, Long Range en France, ceux qui n’ont
patron de l’organisation américaine ménagé ni leur temps ni leur peine
qui a lancé cette épreuve, de nom- pour implanter la discipline en France,
breuses candidatures à l’organisation comme ceux du Club de Canjuers,
d’autres épreuves analogues sur le ils assistent avec un brin de tristesse
vieux continent lui sont parvenues, et d’agacement aux manœuvres de
notamment d’Allemagne et de divers quelques ouvriers de la 11e heure ac-
pays d’Europe de l’Est, dont la Hongrie courus pour voler au secours de la vic-
et la République tchèque. À l’heure où toire et tenter de s’implanter dans l’af-
nous bouclons ces lignes, aucune dé- faire. La rançon du succès.  ➝
 REPORTAGE CANJUERS 2022

A l’école de la
lecture du vent
P
arce qu’elles reposent sur l’uti-
➝ lisation du meilleur de la tech-
nique pour atteindre leurs am-
bitieux objectifs, les épreuves d’ELR
constituent des terrains d’expérimen-
tation par excellence de nouvelles tech-
nologies. C’est notamment le cas du
système HOST (Help and optimisation
of Shooting training) mis au point par
deux ingénieurs français passionnés
de tir, Tom Teriierooiterai et Christophe
Joly, créateurs de la PME française Cis-
trom, en passe de s’installer à Châtelle-
rault (Vienne) .
Leur système s’adresse aux spotters
comme aux tireurs. Il a une double
fonction : l’apprentissage de la lecture
du vent pour les premiers, et la visua-
lisation des impacts en cible en direct
live pour les seconds. C’est d’ailleurs
ce système qui a servi à l’arbitrage des
épreuves de Canjuers, permettant aux
jurés de surveiller en direct sur leur
écran les impacts sur les gongs.
Comment ça marche ? Sur une distance
pouvant aller jusqu’à 5 kilomètres, les
utilisateurs posent un certain nombre
de stations météo émettrices, sur
trépied, capables de transmettre en
temps réel à un ordinateur muni d’un
écran les variations du vent, en force
comme en direction, et de calculer
simultanément une direction et une
force moyenne de ce vent sur la trajec-
toire de la balle.
Cette info s’affiche en temps réel sur
l’écran, de sorte que le tireur comme
le spotter vont pouvoir comparer en
direct la validité de leur intuition de ré-
glage initiale, obtenue sur le pas de tir
avec leur anémomètre, à la réalité sur
le parcours. Le paysage qui s’inscrit
dans le fond est une vue satellite Goo-
gle, sur laquelle le spotter voit appa-
raître en temps réel, émise par chaque
station météo sur le terrain, une flèche
qui donne la direction du vent et sa
force, par exemple au pied d’une cou-
lée entre deux collines, ou près d’un
relief ou d’une forêt. La couleur des
flèches varie selon un code avec la vi-
tesse du vent. Le système fonctionne
jusqu’à 25 m/s, par tous les temps,
Sur l'écran, les
flèches montrent
la force et la
direction précise
du vent sur le par-
cours de la balle.
de jour comme de nuit. En plaçant ju-
dicieusement ses stations, le spotter
verra donc apparaître les déviations
ponctuelles générées sur le parcours
de la balle.
C’est un outil formidable d’évaluation
de la justesse des corrections entrées
Un nouveau
système français
d'analyse du vent
et de contrôle
des impacts
en cible
dans le calculateur de tir sur la base de
la mesure du vent au seul pas de tir,
avec le Kestrel. Et donc un outil pour
affiner sa technique de lecture du vent,
traditionnellement faite par observa-
tion des mouvements de végétation,
de la poussière, des mirages. L’écran
Bruno Put controle
au Kestrel l'évolution
du vent entre ses tirs
affiche également la température am-
biante, la pression atmosphérique et le
degré d’hygrométrie.
Concrètement, ce sont les poseurs de
cibles sur le terrain qui installent aussi,
mais à l’écart des balles, les stations
météo, autonomes en courant élec-
trique. Dans les zones hors connexion,
ce qui est souvent le cas des terrains
militaires, le système fonctionne avec
une carte préchargée.
Deuxième fonction de HOST, la lec-
ture en direct des impacts sur cible,
par le truchement de caméras pro-
tégées contre les impacts et posées
devant elles.
Elles relaient leur image vers le pas de
tir via les stations météo. Les caméras
peuvent être posées derrière une butte
de terre. Cette caméra, ou ces caméras,
puisque système est capable d’en gérer
plusieurs, peut informer par exemple
un instructeur de tir sur les résultats de
plusieurs élèves, mais n’informer que
lui. Il peut aussi sur un écran placé à
côté du tireur, l’informer en direct sur
son tir. Le système s’adresse aux pro-
fessionnels, armées, forces de sécurité,
mais aussi constructeurs d’armes.  ➝

20 TIRMAG • N°20
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 REPORTAGE CANJUERS 2022
Un échantillon des
productions TPM. En
laiton, les projectiles
de la gamme desti-
née au Tir aux armes
réglementaires.
➝ Au royaume des
balles monométalliques
Olivier Lacreuse, compétiteur à Canjuers, créateur et patron de TPM, seul fabricant
français de balles monométalliques, a répondu à nos questions sur ses projectiles
S
ponsor, exposant, fournisseur
et compétiteur, Olivier Lacreuse
portait à Canjuers de multiples
casquettes. C’est à celle de patron-fon-
dateur du seul fabricant de balles mo-
nométalliques français, TPM, que nous
nous sommes adressés pour mieux
comprendre le succès foudroyant
de ces projectiles, qui triomphent au
KO2M. Sa jeune entreprise, qui s’inscrit
dans un parcours industriel familial plus
que centenaire, progresse à grand pas.
La production atteint les 100 000 projec-
tiles par an, tendance croissante. L’en-
treprise franc-comtoise produit aussi
une gamme d’outils de rechargement.
Tirmag Au KO2M, tout le monde ou
presque tire des balles monométal-
liques. Pourquoi ?
En effet, c’est le cas de 95 % des concur-
rents du KO2M. Au KO1M, bien des
22 TIRMAG • N°20
concurrents utilisent encore des balles
chemisées, avec un noyau en plomb.
Parce que les problèmes à résoudre à
cette distance ne sont pas les mêmes.
Et que beaucoup de compétiteurs ha-
bitués à leurs munitions bimétalliques
préfèrent rester en terrain connu. Peut-
être aussi en raison de la différence
de prix, les balles monométalliques
coûtant environ 20 % de plus, bien
que cette différence s’amenuise. En
338 Lapua Magnum, par exemple, la
différence entre une balle chemisée
Hornady et une monométallique est
insignifiante. Mais c’est beaucoup af-
faire d’approche : les concurrents du
KO2M sont plus enclins à faire des ex-
périences et des recherches, sans arrêt.
Ceux du KO1M vont plus facilement se
tourner vers des solutions connues,
Hornady ou Berger, voire de la muni-
tion manufacturée.
Tirmag. A quoi tient la supériorité des
projectiles monométalliques ?
Les raisons sont multiples : en premier
lieu, parce que leur procédé de fabrica-
tion, par enlèvement de métal, permet
de réaliser des formes plus précises,
avec une parfaite régularité. Une balle
monométallique n’étant pas sujette par
définition aux défauts d’assemblage,
ses centres de poussée et de gravité
sont donc toujours parfaitement situés
au même endroit. Dans une discipline
où il s’agit d'éliminer tout facteur de va-
riation, c’est un plus important. Par ail-
leurs, on peut réaliser par enlèvement
de matière (ou tournage) des profils
autrement infaisables. Le pilotage de
nos machines permet, par exemple, de
tourner des ogives à rayon variable. Im-
possible en balle chemisée. De même,
nous pouvons usiner des angles vifs,
ce qui n’est pas faisable quand vous
rapportez un métal sur un autre. Les
balles bimétalliques ont un arrondi au
culot. Les nôtres, un angle vif.
Tirmag. Quel intérêt ?
En vol, cet angle va limiter la traînée, ce
qui est précisément ce que nous recher-
chons. Plus la traînée est grande, plus
elle freine le projectile, plus il y a de
perturbations aérodynamiques derrière
la balle en vol, de phénomènes d’aspi-
ration qui la freinent et perturbent son
parcours. Un angle vif au culot améliore
l’écoulement de l’air sur le projectile, et
limite ces perturbations. En somme,
ces balles ont un meilleur coefficient
balistique, qui mesure leur capacité à
conserver leur vitesse en vol. Ce qui est
essentiel, surtout quand il y a du vent.
Car contrairement à ce qu’on imagine,
“Leur procédé de fabrication,
par enlèvement de métal, permet
de réaliser des formes plus précises,
avec une parfaite régularité.”
le vent n’est pas constant : c’est une
succession d’accélérations et de ralen-
tissements, de bouffées, en quelque
sorte, qui vont décaler le parcours de la
balle. Moins elle s’attardera donc dans
ces zones de changement de direction,
et moins sa trajectoire en sera affectée.
Tirmag. Ces projectiles comportent-ils
des inconvénients ?
Nous travaillons dans un domaine de
la haute performance. Il faut donc sa-
voir bien recharger pour en tirer béné-
fice. Mais c’est vrai aussi des projectiles
chemisés.
Tirmag Certains tireurs, et non des
moindres, disent que l’un des incon-
vénients des projectiles monométal-
liques est qu’ils ne s’adaptent pas à
tous les canons. Vrai ou faux ?
Oui, mais d’une certaine manière seu-
lement. Et puis, ce point de vue date du
temps des premiers projectiles mono-
métalliques. Je m’explique : de par sa
nature, un projectile monométallique
passe mal dans un canon sous-cali-
bré. Là ou une balle chemisée va se
déformer plus facilement, en raison de
son âme malléable, une balle mono-
métallique qui se déforme très peu va
Olivier Lacreuse créateur
et patron de TPM
ARMURERIE LAUDIER
Tél. : 02.37.46.05.96
Site vente en ligne : www.armurerie-laudier.com
être obligée de passer en force, et en-
cuivrer rapidement un canon sous-ca-
libré. La nature bimétallique confère au
projectile une sorte de souplesse. Le
projectile chemisé va se gonfler sous
la pression et venir lécher le fond de la
rayure, sauf au culot. Il peut s’expanser
un peu. On parle ici de quelques cen-
tièmes de millimètre. Dans un canon
au calibre parfaitement adapté, en re-
vanche, le projectile monométallique
va prendre la rayure, sans envahir les
fonds de rayure. Les frictions étant
moindres, il glissera mieux dans le ca-
non et y prendra davantage de vitesse.
En caricaturant, un projectile chemisé
forme un bouchon plus étanche. Nous
avons jaugé beaucoup de canons.
Ceux qui sont trop serrés sont au-
jourd'hui très rares, la grosse majorité
d'entre eux est à un ou deux centièmes
de millimètre au-dessus de leur cote
théorique, du fait de la volonté du fa-
bricant. Les canons américains sont
ainsi généralement plus aptes à pas-
ser des balles monométalliques que
les canons européens. Les fabricants
américains l’ont bien compris. ➝
DREUX 28100
Toutes
catégories
B–C–D
N°20 • TIRMAG 23
 REPORTAGE CANJUERS 2022

Tirmag. À quoi cela tient-il ?

➝ Les balles monométalliques sont plus
répandues aux États-Unis que chez
nous, peut-être parce qu’on y a plus fa-
cilement tendance à essayer des choses
nouvelles. En Europe, la nouveauté a
globalement plus de mal à convaincre.
Mais le temps joue en faveur des pro-
jectiles monométalliques.
Tirmag Pourquoi ?
D’abord parce que la réglementation
interdit à terme l’usage du plomb, et
notamment à la chasse. Et que les
pénuries liées aux différents confine-
ments ont incité des tireurs à essayer
les projectiles monométalliques, dé-
couvrant à cette occasion leurs quali-
tés. Et puis les réticences qui pouvaient
Tirmag C’est-à-dire ?
Par exemple, nous fabriquons une
gamme de balles en laiton pour le tir
aux armes réglementaires, aux armes
anciennes. Les épreuves se déroulent à
100 ou 200 mètres. Le besoin de préci-
sion n’est pas le même qu’à 3 200 m !
Ces tireurs ne veulent pas payer leur
boîte de balles 70 €. Nous leur faisons
donc des balles en laiton, moins cher,
mais aussi moins dense et plus mal-
léable. Et ils en sont contents. Pour la
longue distance, nous avons travaillé
sur la balistique interne, sur ce qui se
passe dans le canon, pour aboutir à une
régularité des vitesses aussi parfaite
que possible, avec des cuivres à défor-
mation plastique : une fois qu’il a pris

“Nous avons travaillé sur le développement,

en coopération étroite avec des tireurs
passionnés et des spécialistes militaires
qui sont une mine de connaissances.”

être justifiées il y a une quinzaine d’an- sa forme sous l’effet de la pression, il

nées ne le sont plus. Les fabricants de
balles monométalliques d’hier se sont
souvent contentés d'abord de fabriquer
des balles avec un tour, sans se poser
trop de questions. Ceux-là ont dispa-
ru. Les autres ont fait énormément
de recherches et d’essais. Il nous faut
compter jusqu’à deux ans pour passer
du premier dessin sur ordinateur à la
production. Aujourd’hui, nous faisons
spécifiquement fabriquer par les mé-
tallurgistes des qualités de cuivre qui
répondent parfaitement à nos besoins.
À force de travail sur les profils et le
matériau, nous avons réussi à faire au
moins aussi bien que la balistique in-
terne des balles chemisée. Nous avons
changé plusieurs fois de cuivre. Une
gamme que nous faisions à nos débuts,
la gamme P, a été supprimée. Parmi nos
clients, il y en avait qui étaient enthou-
siastes, et d’autres mécontents. C’est
l’analyse des problèmes rencontrés par
les mécontents qui nous ont fait avan-
cer. Nous avons acquis de l’expérience.
Ce qui était presque un hobby à nos dé-
buts est devenu un métier. Aujourd’hui,
nous avons adapté nos matériaux aux
problèmes à résoudre.
ne va pas essayer de revenir en arrière,
ce qui est la grande vertu naturelle du
plomb. Cette qualité résulte de la dure-
té et de la composition du cuivre. Mais
ce qui est vrai au TLD ne l’est pas à la
chasse, où l’on tire à 300 mètres maxi.
On se fiche donc dans ce cas de la régu-
larité des vitesses. Ce qui compte alors,
c’est la balistique terminale, ce qui se
passe dans le corps du gibier, ou nous
voulons accroître la léthalité, mais évi-
ter de disperser du métal. Nous allons
utiliser un cuivre différent par sa com-
position et son traitement thermique
préalable. Tous ces traitements ont lieu
avant usinage.
Tirmag Y a-t-il des précautions par-
ticulières à prendre au rechargement
lorsqu’on utilise des balles monomé-
talliques ?
Non. Ce sont exactement les mêmes.
Nous voulons être innovants. Étant
moi-même tireur, mon objectif est que
les utilisateurs de balles monométal-
liques aient les mêmes facilités d’usage
que ceux de balles chemisées, en tous
points. L’un des avantages de la balle
monométallique est que sa densité est
TPM a lancé récemment une
gamme d'outils de rechargement
inférieure à celle du plomb, ce qui veut
dire qu’à coefficient balistique égal,
nous proposons, grâce à son profil plus
élaboré, une balle plus légère d’environ
15 %, qui aura donc une plus grande vi-
tesse, qu’elle va donc garder plus long-
temps. Une excellente balle chemisée
Berger de 338 Lapua Magnum pèse
300 grains. Et la nôtre 266 grains pour
un coefficient balistique équivalent :
faites le compte !
Tirmag. Vous avez beaucoup de
concurrents en France ?
Dans le domaine de la longue distance,
nous sommes seuls. Ce qui était à l’ori-
gine une passion chez moi est devenu
un métier. Je fais du tir et du rechar-
gement depuis 23 ans. Et quand en
2013 la réglementation a changé, que
le 8 mm Lebel a perdu son statut de
munition de guerre, je me suis lancé,
pour voir, dans la fabrication de balles
D en cuivre sur les outillages de la so-

24 TIRMAG • N°20
 NOUVEAU

ciété familiale, qui travaille le métal de- Les balles

puis 111 ans. Je me suis servi de mes monomé-
balles, j’en ai passé aux copains, et j’ai talliques de
vu que c’était faisable. J’ai donc passé la gamme
le Certificat de qualification profession- chasse
nelle ((CQP) et obtenu les autorisations TPM sont
nécessaires, et faisais d’abord ça en
conçues
pour cham-
parallèle de l’activité de la société Plu-
pignoner
beau, qui travaillait comme sous-trai-
dans le
tante, notamment pour l’industrie
corps du
ferroviaire toute proche, à Belfort. En gibier.
2015, j’ai créé la marque TPM. Et conti-
nué à travailler sur le développement,
en coopération étroite avec des tireurs
passionnés et des spécialistes mili-
taires de ces problèmes, qui sont une
mine de connaissances.
Pendant le premier confinement, avec
le ralentissement brutal de l’industrie,
il a fallu chercher des solutions pour
faire vivre l’entreprise, et j’ai décidé
de développer aussi des outils de
rechargement TPM. Aujourd’hui, l’ac-
tivité TPM représente 95 % du chiffre NOUVEAU DESIGN
d’affaires de Plubeau et nous expor-
tons nos produits dans 20 pays. Avec NOUVELLES FONCTIONS
d’excellentes perspectives. D’abord
parce que la législation va interdire le Améliorations en terme de design et de matériaux
plomb, je l’ai dit. Et que je me prépare offrant une plus grande modularité, fiabilité,
activement à des premiers contrats résistance et ergonomie.
de très grande importance. Un événe- Version optic-ready, la culasse a été fraisée
ment comme le KO2M est à cet égard pour pouvoir accepter un viseur point rouge.
à la fois un terrain d’essais et de dé-
monstration de tout premier ordre. AU
KO1M, nos munitions expérimentales
ont marqué des impacts au premier tir,
et ce à toutes les distances ! 
Infos sur www. balle-tpm.com
Distribué par Humbert
Arme de catégorie B soumise à déclaration.
 REPORTAGE

Stage de TLD
au Domaine d’Aristée
C’est au domaine d’Aristée que les gagnants du concours Tirmag, Sidam* et Do-
maine d'Aristée se sont retrouvés au printemps dernier: un domaine de 180 hectares
aménagé en parcours de chasse et disposant de six pas de tir de 100 à 600 m*. Le
lieu idéal pour s’initier ou se perfectionner au TLD.
TEXTE TH PEYREFITTE PHOTOS MANU VIGO ET TP

À
deux pas d’Anduze (Gard), Le
domaine d’Aristée a été créé en
2019. Au départ pour offrir aux
chasseurs des journées de chasse dé-
diées au grand gibier, mais aussi à l’en-
traînement au tir, avec sa Chasse Aca-
démie permettant de se perfectionner
au tir de chasse longue distance. Son
patron Frédéric Patin a ensuite élargi
son activité aux tireurs sportifs, en pro-
posant des stages deTir longue distance
de 100 à 600 mètres, et depuis mi-juillet
1000 m. Une des particularités des pas
de tirs est qu’ils sont disséminés à plu-
sieurs endroits dans ce parc vallonné,
entièrement sécurisé par des clôtures,
une signalétique adaptée, des systèmes
de surveillance vidéos et sonores. L’ar-
chitecture et l’emplacement des pas de
tirs imposent les tirs fichants.
180 hectares pour tirer
Il permet de pratiquer en toute sécuri-
té et offre des cadres magnifiques et
changeants, obligeant le tireur à se re-
mettre en question et à adapter son tir.
Les heureux gagnants du concours, Éric
Stéphane, sa femme Perrine et Frédéric
ont été accueillis par Frédéric et Mar-
tine Patin dans la très belle demeure du
domaine. Une fois installés dans leur
chambre respective, une réunion était
organisée pour prendre connaissance
du déroulé de ce stage de Tir Longue
Distance et des moyens dont dispo-
saient les gagnants. Nicolas Dujardin-
directeur commercial de la Sidam avait
apporté dans ses bagages tout l’équipe-
ment nécessaire et pas des moindres :
les carabines Savage spéciales Tir
Longue Distance sur Châssis MDT en
6,5 Creedmoor : 3 carabines Savage
Elite precision (dont une gauchère), 1
carabine Savage Précision, 1 carabine
Savage Axis II Precision, modérateurs
de son Nielsen Sonic, lunettes Leupold
Mark 5 et VX-3I LRP, De quoi varier les
plaisirs mais aussi tester ses capacités
quelle que soit l’arme. Les munitions
des Hornady Precision Hunter ELD-X
en 6,5 creedmoor (143 grains). Mais le

26 TIRMAG • N°20
 Tirer dans un tel décor, quel plaisir ! Ici le pas de tir 200 m.

Perrine pratique le tir depuis l’âge de 15

ans : elle a transmis sa passion à son mari
Stéphane. Ils tirent dans plusieurs disci-
plines et Stéphane possède ses propres
armes. Mais c'était la première fois qu’ils
essayaient le TLD. Une révélation. Frederic, Stephane, Eric sont accueillis par Michel Astié Michel

Debout, Michel Astié, accompagnateur, comme il
aime se faire appeler briefe les participants sur le dé-
roulé du stage et rappelle des consignes de sécurité.
Nicolas Dujardin de la Sidam présente aux participants les armes
qu’il a apportées et qui vont être utilisées. Des Savage Eite Precision,
Elite et Axis II Precision flambantes neuves en 6,5 Creedmoor.
➝
N°20 • TIRMAG 27
 REPORTAGE

Nos gagnants sont d’âge et d’expérience du tir très différents. Si Stephane

32 ans tire depuis plus de 7 ans, entrainé dans cette passion par sa femme
Perrine 29 ans qui elle tire depuis l’âge de 15 ans. Fréderic ne tire que depuis 2
ans et Eric depuis qu’il est à la retraite, 10 mois seulement !

➝ matériel ne fait pas tout. Pour bien tirer

rien ne vaut d’être accompagné. Nous
réglée à la perfection, ce qui fait la dif-
férence c’est la personne qui se trouve
ou quelque chose que l'on ne veut pas
atteindre.
avons fait appel à Michel Astié, derrière l’arme ». Après un premier 3 Pas d’index sur la queue de détente
instructeur de tir qui après brief Michel Astié prend en tant que les organes de visée ne sont
19 ans dans les forces charge les participants pas alignés.
spéciales, a décidé de pour une première 4 Être sûr de son objectif.
transmettre sa passion
Trois notions séance de formation Vient le moment des questions à nos
du tir et son expertise entrent en compte axée sur la sécurité. heureux élus qui passent à la moulinette.
à travers des stages lors du tir : l’homme, Il rappelle les 4 règles Quel est votre but ?
de Tir. Formé à la PNL essentielles : Les réponses ne sont pas attendre « je
(Programmation neu- la mécanique et 1 Une arme doit tou- voudrais atteindre une cible à 300 m »
ro linguistique) et à les éléments jours être considérée « moi j’aimerais voir si je suis capable
l’hypnose il a dévelop- comme chargée de toucher une cible à 600 m » Michel
pé des protocoles d’opti- 2 Ne jamais pointer ou lais- les guide immédiatement : si vous
misation de la performance en ser pointer le canon d'une arme dites « je voudrais » vous vous donnez
tir. « Vous pouvez avoir la meilleure vers quelqu’un. Ne jamais pointer ou 50 % de chance à la réussite. Michel les
arme du monde, la meilleure lunette, laisser pointer un canon vers un animal questionne, mettez cela au présent, la ➝
Challenge à 200m
Michel Astié a rapidement mis nos tireurs
sur le gril histoire de voir s’ils écoutaient
son enseignement et appliquait son principe
de séquence de tir sous la pression d’une
mini- compétition.
4 épreuves 4 balles
•1ere balle devait toucher le rectangle blanc
•2ème balle : un des ronds suspendus
•3ème balle : en bas à droite Les cibles à atteindre à 200 m
du rectangle blanc
•4eme balle : en haut
à droite du disque orange
Pour gagner il fallait évidemmenet toucher
les cibles aux bons endroits mais aussi le
faire dans un temps minimal.
C’est Perrine qui a remporter l’épreuve en
1,50mn et 83’ .

28 TIRMAG • N°20
 600 m

Le zerotage : petit rappel aux stagiaires

Le zérotage, consiste après
un réglage normalement à
100 m, à ramener la tourelle
d'élévation à 0, afin de reve-
La cible à 600m nir toujours à 0 après une
fait 48 cm de large ou plusieurs manipulations
et le triangle au de cette tourelle. On ne peut
milieu 12 cm. Elle que monter le tir. Certaines
était vierge avant lunettes permettent de
leurs tirs. Pas mal ! garder quelques clics descendants, cela permet sans tout dérégler de
pouvoir tirer d'autres poids d'ogives. Le dessin manuscrit a permis
d'expliquer aux participants le tir à différente distance. Nous voyons
la ligne horizontale qui est la ligne de visée et les différentes courbes
Frédéric, se balistiques à 100 m et 300 m. Cela démontre après un réglage point
concentre sur visée, point touché à 100 m et un zérotage qu'il faut monter son tir
la cible situé pour atteindre son point visé à 300 m. Grâce à la tourelle d'élévation,
à 600 m. Il se nous effectuerons un certain nombre de clics, qui variera suivant la
repète sa distance, le calibre, l'ogive, la longueur du canon, la vitesse de l'ogive
séquence en sortie de bouche du canon, etc. Toutes ces données balistiques
avant de tirer sont calculées et répertoriées dans des abaques de tir.

N O U VEAU K525i DLR 5-25x56i

Large champ de vision, clics faciles à lire, « throw lever »
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maintenant disponible en version DLR optimisée pour la nature d’action
rapide des compétitions dynamiques à longues distances.

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 REPORTAGE
Ce qu'ils pensent de leur expérience
réponse "je veux". Super si vous dites
➝ « je veux » votre cerveau va tout mettre
en œuvre pour réussir. « L’important
c’est l’intention » martèle Michel Astié.
« Ce n’est pas une cible que vous voulez
atteindre c’est un objectif ! Voilà votre
but. Toucher mon objectif répétez-vous
cela. Plus vous prendrez la main sur
votre cerveau plus vous obtiendrez le “ Une très bonne surprise ” “ Que du plaisir ”
résultat voulu. » Je ne pensais pas obtenir J'ai beaucoup appris: ce stage m'a
des résultats si rapidement. apporté de nouveaux outils dans
Le stage commence bien ! Le TLD est une belle découverte ma pratique du tir Stéphane
Perrine
Nous rejoignons en voiture le premier
pas de Tir. Des objectifs positionnés
à 50, 100 et 200 m. La première des
choses à faire : roder les armes en
commençant par passer l’écouvillon
pour supprimer la graisse de stockage.
Puis tirer une première balle puis net-
toyer le canon et retirer. Vient alors le
moment de s’approprier l’arme. Nos
tireurs n’ont jamais eu en mains ces ca- “ Deux jours magnifiques” “ J'ai appris à me concentrer”
J'ai obtenu des résultats au delà de et aussi à respirer et garder
rabines Savage. S’asseoir, prendre en
mes attentes Frédéeric à l'esprit mon objectif Frédéric
main la carabine posée sur la table de
tir, l'armer à sec, puis fermer les yeux tance et du vent. Apprécier la direction d’apprivoiser les carabines Savage de
et actionner la queue de détente. Impa- du vent, sa force afin de trouver la meil- comprendre les réglages des optiques
tients, nos gagnants auraient aimé tiré leure correction possible. Ce travail est en fonction des distances et du terrain
après ces préliminaires mais Mi- réalisé aux différentes distances. et d’assimiler l’enseignement de Michel
chel Astié n’en a pas fini avec Un entraînement aux bases Astié. Chacun d’entre eux a pu toucher
eux. Il nous rappelle que des programmes de la cible à toutes les distances. Les bien-
trois notions entrent en “L’important calcul balistique fait faits de ce stage sont évidents. C’est
compte lors du tir : c’est l’intention . partie de l'exercice. une expérience à tenter pour qui veut
● l’homme et son état
intérieur
Ce n’est pas une cible C’est dans ces condi- évoluer de manière durable dans la pra-
tions optimum à la tique du tir. 
● la mécanique : l’arme, que vous voulez fois matérielles et d’ac-
la lunette. atteindre c’est un compagnement que
*La Sidam c'est quoi ?
La société Sidam (Société d'Importation
● les éléments exté-

rieurs : la pluie, le vent,

objectif !” s’est déroulé le stage et Distribution d'Armes et de Muni-
tions) qui a mis les armes et munitions
des gagnants. Perrine,
etc.   à disposition pour ce reportage existe
Éric, Stéphane et Frédéric depuis 1981. Elle assure l'importation et
Pendant ce stage tout est sujet ont pu tirer progressivement de la distribution de plus de 42 marques
à l’apprentissage ou au renforcement 50m à 600 m. Le temps leur a permis de Tir dont Savage, CZ, Hornady et plus
des connaissances pour les plus aguer- récemment la légendère marque Colt.
ris. Un vrai plaisir. Car même si chacun
a une expérience de pratique plus ou
Le domaine d'Aristée
moins avancée, les structures installées Fréderic et
sur le domaine d’Aristée et l’accompa- Martine Patin et
son équipe vous
gnement de Michel Astié sont capables
accueillent dans
de s’adapter à tous les niveaux. Les
un lieu
tables où vont reposer les armes, les
magnifique où
chaises qui accueillent les tireurs sont
vous pourrez
dessinées de telles manière que tout vous détendre
le monde trouve sa « bonne » position après une
et sera capable de mettre toutes les journée de tir
Domaine d'Aristée Château de
chance de son côté pour bien conduire Saint-Félix. 30140 Saint-Félix en profitant des
son tir, dépasser ses anticipations et -de-Pallières 04 84 90 95 84 - piscines, du spa
respecter sa séquence de tir. Nos ga- contact@domainedaristee.fr
ou de la salle
Michel Astié : instructeur de tir :
gnants ont travaillé aussi sur le réglage de sport.
astiemichel@gmail.com
de leurs lunettes en fonction de la dis-

30 TIRMAG • N°20
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jouet pour briller au stand.
Prix 2699 €.
Distributeur Simac
32 TIRMAG • N°20
 Quoi de neuf chez Meprolight ?
ÃTrois nouveaux viseurs Meprolight sont disponibles. La version Foresight est très novatrice, elle partage
Proposés entre 630€ et 958€ suivant les versions, les caractéristiques des modèles précédents mais
ces optiques sont d’un rapport qualité prix son système d’exploitation en fait un viseur à réalité
particulièrement avantageux. augmentée. De nombreuses informations ou mesures
Les Méprolight RDS Pro et Tru-Dot partagent un peuvent être affichées (ou non) sur la lentille, via un
châssis commun. Leur corps est caréné en aluminium menu intuitif assez proche des caméras et appareils
aéronautique, il offre une très bonne résistance photos numériques. 5 réticules sont disponibles,
aux chocs. La lentille offre une vision large, via mais il est possible d’en télécharger une vingtaine via
une ouverture de 33x20 mm. La version RDS Pro connexion Bluetooth !
permet 16 niveaux de réglages compatibles NV, une
étanchéité à 20 m ainsi qu’une autonomie de 3000h Le couple viseur
avec une alerte visible lorsque la pile commence Foresight et
à faiblir et un économiseur d’énergie. L’optique Magnifiers MX-3T
est compatible avec des Magnifiers ou boosters montés sur un AR15
permettant un grossissement plus important. Au ZEV. Un couple
standard Picatinny, l’embase dispose de leviers gagnant pour le tir
permettant un montage rapide et répétitif. La version
rapide à courte
et moyenne
Tru-Dot est plus simple et offre moins d’amplitudes
distance.
de réglages, c’est une alternative plus économique
d’aussi bonne qualité.

Le viseur Foresight est Le Magnifiers MX-3T offre

robuste et compact,
les commandes sont
positionnées sur l’avant
du boitier.
un grossissement X3, il
s’additionne à la plupart des
viseurs de type «Reflex». Les
tourelles permettent de centrer
le réticule dans le monoculaire.

Trépied KJI K 700 Innovant !

Développé pour le tir de précision et initialement destinés aux forces de l’ordre,
les trépieds KJI sont conçus afin d’apporter au tireur un confort et une stabilité au
tir incroyable. Ils apportent un maintien sûr de l’arme et permettent de soulager le
tireur devant garder sa position de longues heures. Usiné en alliage d’aluminium il
supporte une charge de 11 kg. Hauteur déployée : 1,82 cm Hauteur repliée : 68 cm.
Poids : 2.495 kg. Tête de fixation Reaper Grip. Prix :599 €. Distributeur : Armsco

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N°20 • TIRMAG 33
 SPÉCIAL
DOSSIER

34 TIRMAG • N°20
WALTHER
MINI-SOMMAIRE
➧ Visite de l’usine 34 ➧ Walther PPQ 22LR 50
➧ 136 ans d’histoire 42 ➧ Walther PPK/S 22LR 54
➧ Essai Walther PDP 9x19 44 ➧ Manurhin Walther PP 7,65 58
SPÉCIAL WALTHER

BIENVENUE À L’USINE
TEXTE ET PHOTOS NICOLAS GEORGIEFF
Depuis sa création en 1886, Walther a eu le temps de devenir une véritable institution.
La qualité de ses productions fait l’unanimité chez les utilisateurs, professionnels,
tireurs sportifs ou amateurs de haut niveau. La marque a reçu Tirmag dans son usine
d’Ulm, en Allemagne, où bien des tâches se font encore à la main. Visite guidée.

U
ne visite de l’usine Carl Walther,
à Ulm ne s’improvise pas. Ques-
tion de sécurité et de protection
de ses secrets industriels. Sas
d’accès et contrôle d’identité,
rien n’est laissé au hasard et l’on comprend
vite pourquoi une fois à l’intérieur. Les armes
et les munitions sont partout. D’ailleurs nous
sommes priés de ne pas photographier les
différents (et nombreux) systèmes de sécurité
et de vidéo surveillance. Au cours de la visite,
il y a des postes de travail et des machines
dont aucune image ne doit sortir du site.
La visite démarre par l’unité où sont usinées
les pièces de métal qui constitueront les par-
ties principales de l’arme, et notamment les
carcasses. Tout est fait ici, à partir de blocs de
métal brut. Une matière première qui est la
Quelques exemples seule chose à ne pas être produite dans l’usine.
des créations de la
Walther’s Meister
Manufaktur, l’atelier
Une affaire de femmes et d’hommes
de personnalisation L’ambiance est studieuse et, contrairement
de luxe de l’usine. à ce que l’on pourrait imaginer, très peu
bruyante. Beaucoup de machines, mais aussi
et surtout des ouvriers, femmes et hommes.
Une grande partie des opérations est encore
effectuée manuellement, de manière quasi-
ment artisanale. On veille à ce qu’après l’usi-
nage, chaque pièce soit parfaitement ébarbée
et que ne subsiste aucune aspérité qui pour-
rait nuire au fonctionnement de l’arme. Et du
métal, il y en a ! Un peu partout, des caisses
de copeaux d’usinage en attestent, en attente
de recyclage. Mais ce qui impressionne le
plus c’est le nombre de caisses bleues, rem-
plies de pièces terminées, prêtes à partir vers

36 TIRMAG • N°20
L’USINE D’ULM

Un des responsables
de la production
présente l’ébauche
d’une carcasse
brute, telle qu’elle
arrive sur le site,
avant usinage.
➝
➝
N°20 • TIRMAG 37
SPÉCIAL WALTHER

➝ l’atelier d’assemblage. Il y en a partout ! Avant

de quitter l’unité de production, chacune de
ces pièces passe entre les mains de l’équipe
de contrôle qualité qui valide leur conformité
au strict cahier des charges.
À propos de contrôles, signalons une parti-
cularité de l’usine. Elle héberge en interne le
banc d’épreuve officiel local. Bien sûr, celui-ci
est géré par des équipes de certification exter-
nes à la marque, mais cela permet un impor-
tant gain de temps et de sécurité en évitant des
transports inutiles. Fin de la parenthèse.

L’arme prend forme

Après l’usinage, place à l’assemblage. L’atelier
dédié est vaste et là aussi, il y a de nombreuses
machines mais le côté artisanal des créations
de la marque d’Ulm reste très présent.
À chacune des étapes, la plupart des manipu-
lations sont effectuées par des femmes et des
hommes. Même celles dont on peut facilement
imaginer qu’elles pourraient être confiées à
des robots. Cela peut sembler étonnant de nos
jours mais, lorsqu’on observe le travail des
opérateurs, on constate que cet assemblage
manuel leur permet aussi de vérifier immédia-
tement le bon fonctionnement de ce qui vient
d’être monté. Un gain de temps et la certitude
que tout est fait dans les règles.
Pour l’assemblage du PDP, que nous avons pu
suivre, il n’y a pas moins d’une demi-douzaine
d’étapes (voir encadré ci-contre). Du montage
de l’axe de détente jusqu’à la gravure du numé-
ro de série au laser. Les manipulations s’enchaî-
nent à bonne vitesse et les caisses dans lesquel-
les prennent place les PDP en devenir passent
de poste en poste jusqu’à l’ultime étape où le
bon fonctionnement des armes
est testé.
Après les ateliers de pro-
duction, direction le
showroom. Espace
dédié tant aux ti-
Une des nombreuses étapes de la fabrication minutieuse des culasses,
ici, après l’usinage, ébarbage et ébavurage à la main.
reurs professionnels qu’aux tireurs de loisir
et aux sportifs de haut niveau. Ces derniers
pouvant bénéficier des conseils avisés de
l’équipe de la Ten Nine Factory pour le choix
et les réglages de leurs armes de compétition.
Un mini stand de tir est d’ailleurs à leur dispo-
sition pour les essais.
Mais revenons à nos Walther ! Bernhard Knöbel,
le directeur général, profite de ce moment pour
nous présenter le nouveau PDP F Series. Une
Bernhard Knöbel, le arme spécialement dédiée à la gent féminine.
directeur général, Comme il le précise, on est loin des clichés
explique la naissance habituels. Trop souvent, nous explique-t-il
du PDP F Series.
pour schématiser, les armes « pour femmes »
ne sont en réalité que les mêmes que celles
destinées à tous les publics mais avec des
couleurs censées séduire le public féminin.
Les équipes Walther ont abordé l’affaire avec
une tout autre logique. Le développement du
PDP F Series s’est fait en tenant compte de la
morphologie des mains féminines et, dans
une moindre mesure, de la force physique.

Une des grandes

nouveautés de la
marque, le PDP
F-Series, conçu
spécifiquement pour
les femmes.

38 TIRMAG • N°20
 L’USINE D’ULM

Gros plan
La naissance d’un PDP étape par étape
La carcasse polymère arrive nue sur la chaîne de montage. L’assemblage des pièces se
fait manuellement et fini par le gravage au laser du numéro de série. Puis chaque arme
est essayée au stand avant de partir vers le conditionnement et l’envoi.

Étape 1 : pose de l’arrêtoir de chargeur et de l’étrier de Étape 2 : pose du verrou de désassemblage et du bloc de
détente avec axe de détente. Puis, pose de l’arrêtoir de détente. On notera la propreté clinique des postes de
culasse, du dos de poignée et vérification de la portée du travail.
pied de canon.

Étape 3 : pose du guidon sur la culasse. Étape 4 : pose de l’extracteur avec graissage de son
ressort et de son axe.

Étape 5 : pose de la plaque pour montage Étape 6 : montage du percuteur, pose du canon et du
« optic ready ». ressort récupérateur. Puis, calage du canon et test du
chambrage et du verrouillage de la culasse.
➝
N°20 • TIRMAG 39
SPÉCIAL WALTHER
➝ maîtres armuriers réalisent des pièces d’ex-
Résultat ? Une arme dont la poignée a été
entièrement redessinée, dotée d’une détente
plus « douce » et dont l’armement nécessite
un peu moins de force. À en croire une tireuse
présente, c’est complètement réussi !
La visite se poursuit à la Meister Manufaktur,
l’atelier de personnalisation de l’usine. Ici, les
Une des toutes dernières nouveautés Walther, le PDP Pro SD, disponible en France depuis mi-juillet, chargeur 18 coups,
canon 5,1’’, détente « Performance » et puits de chargeur en aluminium.
40 TIRMAG • N°20
L’USINE D’ULM
ception, uniques, répondant aux désirs les plus
fous. Tout (ou presque) est possible, aussi bien
au niveau esthétique que technique. Après un
passage entre les mains des spécialistes de la
Meister Manufaktur, les pistolets de service ou
les armes de sport deviennent le reflet des indi-
vidualités de leurs propriétaires.
Savoir faire pour armes de luxe
Gravure, incrustations et utilisation de maté-
riaux luxueux alliés au savoir faire des armuriers
et aux technologies de précision utilisées per-
mettent de proposer des créations qui feraient
rêver n’importe quel amateur de belles armes. Il
est même possible de faire personnaliser le char-
geur et la détente. À titre d’exemple, une version
« Alligator » du Q5, l’un des modèles emblé-
matiques de la gamme, dont l’acier est travaillé
pour donner l’apparence de la peau du saurien,
très impressionnant !
L’heure est venue d’essayer différentes versions
du PDP. Direction le stand de tir. Trois modèles
Au stand, Norma sont à disposition. Chargeur après chargeur, sur
Uschmann et des cibles installées à 10 mètres, il est possible
Frédéric Rabouan, de tester les armes sous les conseils avisés de
d’Umarex France en l’équipe Walther. Un bon moyen de terminer
pleine séance de test
du nouveau Walther cette visite de l’usine avant d’aller rêver devant
F-Serie. les pièces d’exception rassemblées dans le mu-
sée de la marque 
SPÉCIAL WALTHER

136 ANS D’HISTOIRE

Chaque modèle Walther a sa propre histoire, mais l’histoire de la société Walther
est encore plus intéressante. Elle a survécu à deux guerres mondiales et aux crises
économiques. Depuis le début, Walther a fait partie de la famille du tir sportif et s’est
imposé dans les rangs de la police et de l’armée.

N
é en 1858, Carl Walther lance sa
propre entreprise de fabrication
de carabines en 1886 à Zella-Me-
hlis en Thuringe, dans ce qui de-
viendra un jour l’Allemagne de
l’Est. Avec l’aide de son apprenti, il commence
à fabriquer des carabines de chasse et de tir à
la cible à culasse.
Tout s’accélère pour la jeune entreprise grâce
au fils aîné de la famille, Fritz, qui s’intéresse
depuis longtemps à la technologie naissante
des pistolets semi-automatiques. Il arrive à
convaincre son père que l’avenir de la fabrica-
tion d’armes à feu serait dans ce secteur.
La première usine Walther était située à Zella-Mehlis en Thuringe. La
Ainsi, en 1908, tous deux présentent le pro-
production s’y est poursuivie jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
totype de leur Modèle 1, breveté en juin 1911
et entré en production, dans une version
6,35 mm. D’autres modèles suivent, jusqu’à pacte, le PPK. Deux modèles qui sont encore
ce que la série se termine en 1920 avec le mo- produits aujourd’hui. Puis vient le légendaire
dèle 9. P38, successeur du Luger 08 comme arme de
À cette époque, la firme se diversifie avec la poing de l’armée allemande. Mais la demande
conception de calculatrices qui, très vite se re- est trop forte et les autorités confient à Mauser
trouvent dans de nombreux bureaux à travers une partie de la production.
le monde. Une technologie qui permettra à la Après la `Seconde Guerre mondiale, les équi-
société de poursuivre son activité après la Se- pes Walther quittent le secteur occupé par les
conde Guerre mondiale, lorsqu’elle n’aura plus Soviétiques. Fritz ne sauve que quelques dos-
le droit de produire des armes à feu. Après la Seconde siers et dessins et plus de 80 brevets.
Guerre mondiale, un
À cette époque, chez Walther, on croit à la tech- accord de fabrication L’histoire se poursuit en grande partie grâce au
nologie naissante des pistolets à double action. sous licence des PP maire d’Ulm qui, conscient de l’intérêt écono-
En 1929, sort le premier modèle. Le PP est né et PPK est passé avec mique d’une telle industrie pour son territoire,
et le succès est tout de suite au rendez-vous. Il la firme française met à disposition de la société Walther une par-
est suivi deux ans plus tard d’une version com- Manurhin. tie de la forteresse de la commune. À noter que

au fil du temps 1945 - 1950

1908 Installation à Ulm.
Fritz Walther a 1929 et 1931 Walther ne peut
rejoint son père. Sortie du Walther produire que des
Lancement du PP et du Walther armes à air comprimé
Model 1 PPK en 7,65 et des calculatrices

1886 1924 1938 1954

Création de la Création de la Création du Le P38 devient P1
société par Carl machine à calculer légendaire Walther pour équiper la
Walther produite par P38 Budeswehr
Walther
42 TIRMAG • N°20
 HISTOIRE

deux autres constructeurs emblématiques par- Visite

tageraient le bâtiment avec Walther, Anschütz
et Krieghoff. Les premières armes qui sortent
de cette nouvelle usine sont des pistolets à air
Une collection pour le plaisir des yeux
comprimé. Fin 1950, la survie de la marque
est assurée.
Les modèles PP, PPK et P38 sont toujours très
demandés. Le P38 devient P1 pour la nouvelle
armée allemande. Au cours des années suivan-
tes, d’autres pistolets sont conçus : le TP, le TPH,
le PP Super, le P5 et le P88. On produit égale-
ment des armes d’épaule, fusils de chasse et
de sport de toutes sortes. C’est aussi durant ces
années que sont conçus les légendaires séries
KKS et KKM, fusils de sport de petit calibre.
Après le décès de Fritz Walther en dé-
cembre 1966, les rênes de l’entreprise sont
reprises par son fils, Karl-Heinz. Le nouveau
directeur élargit la gamme d’armes de sport
avec, en 1969, le lancement du GSP qui est pro-
bablement devenu le pistolet de sport le plus
utilisé au monde. Puis vient le fusil KK-Match
qui devient rapidement une référence dans les
compétitions olympiques.
En 1992, l’entreprise centenaire n’a plus de
membre de la famille fondatrice dans sa direc-
tion et la société autrichienne Steyr-Mannlicher
se tient prête à l’acquérir.
Cependant, au printemps 1993, deux per-
sonnalités bien connues de l’industrie alle-
mande de l’armement interviennent et évi-
tent cette acquisition. Wulf Heinz Pflaumer et
Franz Wonisch, associés directeurs du groupe
➧ Au fil du temps, Walther a réuni une formidable collection,
Umarex basé à Arnsberg, reprennent la véné-
exposée dans un musée situé à l’intérieur de l’usine. Des pièces
rable société Carl Walther, la gardant ainsi aux
uniques, comme l’une des toutes premières carabines à air
mains des Allemands. comprimé (photo du haut, au fond) datant de 1640, eh oui vous
Grâce à cela, après avoir connu un certain avez bien lu ! Il y a aussi des modèles célébrant les 100 ans de la
nombre d’années difficiles, Walther est de re- marque, par exemple ce magnifique P5 (ci-dessus à gauche). Et
tour au premier plan. Et principalement dans le bien d’autres ! Des vitrines remplies de tout ce qui est sorti des
cœur de son activité : la fabrication de pistolets. usines Walther, par ordre chronologique. Un véritable voyage
Lors de l’IWA en 1996, elle surprend l’industrie dans le temps. Bien sûr, le célèbre agent 007 est en bonne place.
avec un tout nouveau pistolet de gros calibre, À ce propos notre guide, le Dr Peter Dallhammer explique que
le P99, doté d’une carcasse en polymère au lieu la production du premier film James Bond n’a rien demandé à
du métal traditionnel Le précurseur des modè- Walther. Le célèbre Walther PPK a été choisi car il était l’arme citée
les à succès d’aujourd’hui comme les PDP, PQP par Ian Fleming dans ses romans.
et autres. 

1980
1969 1993
Lancement des
Lancement du GSP, Wulf Heinz Pflaumer
Walther P5 long
le pistolet de sport et Franz Wonisch
et compact en 9
le plus utilisé au directeurs d’Umarex
mm (ci-dessous le
monde reprennent Walther
prototype)

1973 1988 1996

création du PP Sortie du modèle Présentation à l’IWA
Super en .9x17 mm et P88 en 9 mm du P99, précurseur des
.9x18 mm Ultra à la armes d’aujourd’hui
demande de la police
N°20 • TIRMAG 43
SPÉCIAL WALTHER

TYPE
PDP

CALIBRE
9x19 mm
LONGUEUR TOTALE 
215 mm (189 mm)
POIDS DE L’ARME 
780 g (690 g)
PRIX CONSEILLÉ
839 € (825 €)

Walther PDP
Plutôt long… ou court ?
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU
Walther bénéficie d’une aura patiemment construite. La maison pourrait se reposer
sur ses lauriers. Mais fidèle à sa politique d’innovation, elle continue de concevoir
des armes performantes, parmi les meilleures. Dans la famille des nouveaux PDP,
vous préférez la version longue ou la compacte ?

A
vec les PDP (Performance Duty
Pistol) en 9x19 m, Walther ini-
tie un concept original de pis-
tolets modulables basé sur
l’utilisation d’une carcasse en
polymère disponible en deux tailles, Com-
pact et Full size, d’une capacité respective de
19 (18+1) et 16 (15+1) coups, sur lesquelles
peuvent être montées trois culasses en acier
Full size ou Compact, de dimensions différentes, avec trois lon-
Walther démontre gueurs de canon : 10,2 cm (4’’), 11,5 cm (4,5’’)
ici l’aptitude de ses et 12,7 cm (5’’). Difficile de ne pas trouver
ingénieurs et la
une version adaptée à ses besoins, qu’on
souplesse de son
outil industriel. soit professionnel ou tireur sportif. Passer un
Objectif : satisfaire moment en compagnie d’un PDP Full size à
les envies de tous les canon de 12,7 cm et son petit frère Compact
tireurs. dans sa déclinaison la plus courte avec canon
10,2 cm permet de se faire une juste idée de

44 TIRMAG • N°20

l’incidence de ces options dimensionnelles
opposées après avoir grillé un nombre de
cartouches conséquent.
Lequel choisir
Avec ses 21,5 cm de long, ses 14,3 cm de
haut, ses 3,4 cm d’épaisseur et ses 780 g à
vide, le Walther PDP Full size se classe dans
la catégorie des pistolets d’ordonnance à
grande puissance de feu. Il est destiné prio-
ritairement aux militaires et policiers avec
port apparent à la ceinture ou aux utilisateurs
appréciant les pistolets de grande taille pour
leur présence visuelle, leur très grande capa-
cité et leur confort au tir.
Long de 18,9 cm, haut de 13,5 cm, et épais
de 3,4 cm comme le Full size, pour un poids
de 690 g à vide, le Walther PDP Compact
s’adresse plutôt à des professionnels souhai-
tant une arme puissante pouvant être portée
WALTHER PDP
La firme Walther dissimulée et aux tireurs appréciant un pis-
signe avec le PDP un tolet polyvalent. Quel que soit votre choix, le
pistolet efficace et Walther PDP est livré dans une mallette en
attrayant.
ABS garnie de mousse, accompagné d’un se-
cond chargeur en acier d’une capacité de 18
coups pour la carcasse Full size et 15 coups
pour la Compact, de clés Torx, d’une chargette
pour aider à garnir les chargeurs, de deux dos
de poignée amovibles en plus de celui fixé sur
le pistolet, d’un témoin de chambre vide et
d’un manuel d’utilisation bien conçu et clair.
Ces deux versions extrêmes du Walther PDP
affichent bien entendu un air de famille indé-
niable, qu’il s’agisse du design accrocheur,
du faible poids et de la finition irréprochable.
Quelques manipulations à vide permettent
néanmoins de noter des différences quant à
l’équilibre et la tenue en main, au demeurant
excellentes sur les deux modèles.
La culasse est traitée par nitrocarburation ➝
N°20 • TIRMAG 45
 SPÉCIAL WALTHER

➝ afin d’augmenter sa résistance à la corrosion

mais également celle du métal à la fatigue
Les Walther PDP sont
tous « Optic Ready »
afin de placer le viseur le plus bas possible. La
pose d’un viseur ne nécessite pas d’enlever la
et à l’usure de la couche superficielle. Le de- et aptes à recevoir hausse combat réglable en hauteur et dérive
un viseur point
sign est agressif avec des lignes anguleuses et munie de deux inserts ronds blancs. Le gui-
rouge, de même
agrémentées d’importants usinages latéraux que des accessoires don fixe est pourvu également d’une pastille
en biseau aux extrémités et sur les côtés afin tactiques grâce au blanche. Le réglage de cette petite hausse fort
de diminuer le poids. Celle du Full size s’orne rail Picatinny. bien conçue s’effectue grâce à deux vis laté-
à l’avant de quatre larges et profondes rai- rales sur le côté droit. Celle à l’arrière règle
nures latérales inclinées alors qu’il n’y en a la hauteur et celle à l’avant, la dérive. Les
que trois sur le Compact. Les deux modèles clics sont bien perceptibles et il est possible
en possèdent trois à l’arrière. Baptisées Super
Terrain, elles offrent une excellente préhen-
sion dans toutes les conditions imaginables,
aidées par les formes rudes mais étudiées de
la culasse. La fenêtre d’éjection est largement
dimensionnée et échancrée côté gauche. L’ex-
tracteur latéral quant à lui respire la santé et
semble indestructible. Ce PDP Compact vu du dessus laisse voir des arêtes arrondies qui sont
les bienvenues pour un port sous des vêtements.
Le choix des points rouges
Les Walther PDP sont tous « Optic Ready »
d’origine et aptes à recevoir un viseur ho-
lographique par simple changement de la
plaque de recouvrement en acier. L’opération
prend deux minutes puisqu’il suffit de dévis-
ser complètement deux vis Torx et de poser
la nouvelle plaque coiffée d’un viseur. Quatre
modèles numérotés sont proposés au cata-
logue afin de recevoir des viseurs point rouge
Docter (N°1), Trijicon (N°2), Leupold (N°4) et
Vortex (N°6). L’emplacement sur la culasse La culasse ouverte laisse voir une Le puissant extracteur latéral
destiné à accueillir la plaque est profond, ceci rampe d’alimentation polie miroir. semble indestructible.

46 TIRMAG • N°20

La détente Performance Duty Trigger procure un départ franc.
d’effectuer facilement des corrections puis
revenir à un réglage initial dès lors qu’on a
mémorisé le nombre de clics appliqués.
Walther donne à 25 m un déplacement
pour un clic de 2 cm en hauteur et de
1 cm en dérive. Le manuel d’utilisation
est très clair quant à la façon d’agir sur
la hausse et un débutant n’aura aucun
mal à régler son arme. Les canons des
PDP sont identiques quelle que soit leur
longueur, avec une chambre étagée et
six rayures polygonales à droite au pas
de 10 pouces, soit un tour pour 25,4 cm.
La carcasse en polymère avec inserts en
WALTHER PDP
La petite hausse combat est un modèle du genre
car réglable en hauteur et dérive.
acier est techniquement ce qu’il y a de plus
banal de nos jours, avec en sus la quali-
Combat, té de fabrication habituelle propre à la
firme d’Ulm. L’ergonomie a fait l’objet
défense ou encore de toute l’attention des concepteurs
tir sportif, les qui ont placé la barre très haut car le
résultat est vraiment exceptionnel. Les
Walther PDP trois dos de poignée interchangeables
(Small – Medium – Large) font partie du
brillent dans toutes domaine du classique à présent. Leur
les disciplines. utilité est incontestable pour améliorer
la prise mais le dessin des poignées va
plus loin, avec des formes étudiées et de
discrets volumes qui offrent un confort ab-
➝
Que ce soit le Full
size comme ici,
ou le Compact, le
nouveau Walther
PDP est un pistolet
redoutable !
N°20 • TIRMAG 47
 SPÉCIAL WALTHER
➝

Walther a apporté
un soin tout
particulier à
l’ergonomie de ses
PDP.

solument remarquable. Il suffit de poser la main

sur la poignée de la version Full size ou Compact
pour s’en convaincre. Une observation appro-
fondie permet de déceler la présence latérale de
délicates ondulations et de discrets renflements.
Les côtés et le dos sont pourvus de zones antidé-
rapantes formées de petits tétraèdres. Cette sur-
face texturée au dessin original et baptisée Per-
formance DutyTexture procure un excellent grip.
Elle s’avère de plus très agréable au toucher. La
face avant de la poignée reçoit un quadrillage
pointe de diamant qui conforte la prise en main.
On retrouve par ailleurs ce fin quadrillage sur le
devant du pontet.

Pas d’excuse pour un entretien
négligent : démontage et remontage
ne demandent que quelques
secondes.
Adaptabilité
La mode n’est plus à poser l’index de la main
faible sur le pontet afin d’assurer la prise mais
les tireurs adeptes de cette position y trouveront
leur compte. À l’avant figure un rail Picatinny
avec cinq rainures pour le Full size et trois sur le
Compact. L’arrêtoir de culasse ambidextre rainu-
ré dessus et dessous est assez long. Bien intégré,
il dépasse peu de la carcasse, diminuant ainsi les
risques d’accrochage à un vêtement ou un gilet
de protection balistique. Néanmoins, il tombe
idéalement sous le pouce et s’actionne avec faci-
lité. Il en est de même pour le poussoir de char-
geur quadrillé qui est parfaitement situé. Il n’est
pas ambidextre mais réversible. Pour ce faire il
est nécessaire d’utiliser un petit tournevis et un
chasse-goupille. L’opération est à la portée de
tous mais mieux vaut avoir le matériel adéquat
plutôt que s’escrimer avec des outils de fortune
et faire des bêtises.
La détente, nommée Performance Duty Trigger,
est conforme à ce que l’on est en droit d’attendre
d’un pistolet moderne avec la présence d’une
lame centrale de sécurité, système initié par
Glock et devenu incontournable. Le poids de dé-
part est donné par Walther pour 2,5 kg mais s’est
révélé légèrement inférieur sur les deux modèles

48 TIRMAG • N°20
 WALTHER PDP

Walther PDP, une nouvelle référence
➧ Les cartouches utilisées lors
de la séance de test sont des
manufacturées Sellier & Bellot
balle chemisée blindée 8 g (124
grains) et des rechargées avec
balles Balleurope plomb tête
conique 8,1 g (125 gr) et CamPro
plomb cuivré 8 g. Sans surprise le
PDP Full size se montre plus stable
en action de tir et un soupçon
plus précis que le Compact, sa
ligne de visée plus longue faisant
la différence plus que la longueur
de canon supérieure. Les détentes
des deux armes sont exemplaires.
Après une première course assez
longue apparaît un point de
résistance qui annonce le départ,
lequel se montre très franc et
apparaît bien plus léger qu’il ne
l’est en réalité. Le reset très court
est intéressant pour l’utilisateur
désireux de doubler ou tirer
plusieurs coups d’affilée le plus
rapidement possible. L’exercice
demande de la pratique, un
Au stand
10 coups rapides à 25 m avec des
rechargées balles CamPro plomb
cuivré de 8 g et la version Full size, le
sourire est de rigueur.
entraînement régulier et disposer
d’une détente de cette qualité est
appréciable. Si en précision pure le
Full size est en tête, le Compact se
rattrape en tir de défense avec une
acquisition de la cible un tantinet
plus rapide. La différence est ténue
mais sensible. Après avoir vidé
quelques chargeurs il est possible de
départager les deux versions quant à
leur domaine d’utilisation :
combat pour le Full size et défense
pour le Compact. Tout en gardant à
l’esprit qu’ils sont enthousiasmants
dans le cadre du tir sportif ou de
loisir car précis, confortables et
agréables à manipuler. La fiabilité
est aussi au rendez-vous et ils
ingurgitent sans problème toutes les
cartouches utilisées lors de ce test,
parfois panachées dans les chargeurs
afin de tester le bon fonctionnement.
Le seul point négatif, en faisant la
fine bouche, se rapporte à l’arrêtoir
de culasse assez sensible qui peut
s’actionner par inadvertance en fin
de chargeur si le pouce exerce une
pression un peu forte.
Pour le reste la marque Walther
démontre une nouvelle fois qu’elle
occupe toujours une place de choix
dans l’industrie armurière.

testés avec 2,2 kg, ce qui est une très bonne va-
leur pour ce type d’arme de service ou de sport. Caractéristiques
L’alimentation s’effectue grâce à un chargeur Fabricant : Carl Walther GmbH Canon : 5 pouces, soit 12,7 cm (4
démontable en acier avec cartouches placées Modèle : PDP Full size 5’’ (entre pouces, soit 10,2 cm)
en quinconce, 18 pour le Full size et 15 pour le parenthèse Compact 4’’) Capacité : fourni avec deux
Compact. La face arrière possède respective- Origine : Allemagne chargeurs de 18 coups (15 coups)
ment seize trous numérotés de 2 à 18 et douze Calibre : 9x19 mm Organe de visée : hausse
trous numérotés de 4 à 15. La planchette éléva- Mécanisme : à percuteur lancé réglable en dérive et hauteur
trice en polymère est de couleur bleue pour le et simple action et guidon fixe
Full size et orange pour le Compact. La chargette Poids : 780 g (690 g) Détente : poids de départ 2,1 kg
fournie avec chaque pistolet est bien utile pour Longueur : 215 mm (189 mm) Ambidextre : oui
remplir les chargeurs à leur capacité maximale, Largeur : 34 mm Destination : tir sportif et défense
car introduire les dernières cartouches sans cet Hauteur : 143 mm (135 mm) Catégorie : B
accessoire devient rapidement fatigant si les sé- Fabrication : carcasse polymère Prix moyen relevé : 839 € (825 €)
ries se succèdent avec régularité. Le démontage et culasse acier Distributeur : Umarex France
pour le nettoyage de base brille par sa facilité.
Après avoir enlevé le chargeur, vérifié l’absence
de cartouche chambrée, il faut désarmer le mé- L’AVIS DE TIRMAG
canisme de percussion en pressant la détente. ➧ Carl Walther signe avec ses PDP de remarquables pis-
Le pistolet est alors paré pour être démonté. Il tolets qui feront date. Entre les différentes versions pro-
suffit d’abaisser simultanément les deux larges posées, difficile de ne pas trouver un modèle adapté à
poussoirs rainurés situés de chaque côté de la ses besoins, que l’on soit professionnel ou tireur spor-
carcasse au-dessus du pontet, pousser la cu- tif. Ful size ou Compact, le choix est cornélien, d’autant
lasse vers l’avant et l’enlever. L’opération a duré qu’ils sont disponibles avec plusieurs longueurs de canon
une poignée de secondes et se termine avec et s’avèrent tous les deux diablement efficaces en tir de
l’extraction du canon et du ressort récupérateur combat et attrayants au possible dans le cadre sportif.
avec sa tige guide. Le remontage s’effectue en ✪✪✪✪✪
sens inverse et ne prend pas plus de temps.

N°20 • TIRMAG 49
 SPÉCIAL WALTHER

TYPE
PPQ M2

CALIBRE
22 LR
LONGUEUR TOTALE 
206 mm (180 mm)
POIDS DE L’ARME 
570 g (540 g)
PRIX CONSEILLÉ
570 €

Walther PPQ M2
Petit calibre, grand plaisir
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU
Depuis des années, les grands fabricants proposent des versions en 22LR de leurs pistolets
à percussion centrale. Et si l’apparence et les dimensions rappellent au mieux les modèles
de gros calibre, leur mécanisme est différent, adapté à la faible puissance de la petite
cartouche à percussion annulaire. Walther décline ainsi son PPQ M2 en 22LR !
50 TIRMAG • N°20

L
es PPQ (Police Pistol Quick Defense)
à percussion centrale possèdent
une excellente ergonomie et la dé-
clinaison en 22LR de cette série de
pistolets de défense et de sport ne
déçoit pas de ce point de vue. Le PPQ M2 .22LR
existe avec canon de 4 pouces (10,2 cm) ou 5
pouces (12,7 cm). Les ingénieurs Walther savent
utiliser au mieux les possibilités offertes par les
polymères en matière de formes et de gestion
des volumes : les PPQ ne dérogent pas à la règle.
On retrouve avec le PPQ M2 .22LR une excellente
tenue en main, avec une prise naturelle. On peut
regretter l’absence du système de dos interchan-
geable, comme sur les grands frères. C’est un
peu dommage pour cette version destinée aussi
au possesseur du modèle à percussion centrale
qui souhaite s’entraîner à moindres frais avec
une arme offrant une ergonomie la plus fidèle
possible à l’original. Mis à part cette remarque, il
faut garder à l’esprit que la poignée convient en
WALTHER PPQ M2
Le Walther PPQ M2 l’état à la grande majorité des mains. Les zones
fera une excellente texturées procurent à la fois un excellent grip et
arme d’initiation. Il
servira aussi d’arme une sensation de douceur tactile très agréable.
d’entraînement Le confort est bien présent, épaulé par les formes
à faible coût aux a priori simples mais élaborées avec des empla-
propriétaires de cements pour les doigts. La face avant du pontet
versions de gros est munie de profondes rainures qui débordent
calibre, 9x19 ou 45. sur les côtés. Les commandes sont parfaitement
placées, avec un arrêtoir de culasse ambidextre
et un poussoir de déverrouillage du chargeur
réversible, option technique permettant l’utilisa-
tion par un gaucher ou un droitier. Un rail Picatin-
ny MIL-STD 1913 avec trois slots est aussi présent
à l’avant, ce qui autorise la fixation de petits ac-
cessoires, comme un pointeur laser. À noter que
le faible recul généré par la 22LR n’oblige pas à
investir de grosses sommes dans l’accessoirisa-
tion. Des inserts en acier largement dimension-
nés dans la carcasse participent à la rigidité et ac-
cueillent une grande partie de la mécanique. Le
canon est typique de beaucoup de productions ➝
N°20 • TIRMAG 51
 SPÉCIAL WALTHER

➝ germaniques de petit calibre, utilisant le prin-

cipe quelque peu surprenant d’un canon de petit
diamètre inséré dans un bloc en acier et coiffé
par un manchon avec bouchon vissé qui assure
sa fixation et son placement. Original, insolite
aussi, le système a prouvé son efficacité même
si les puristes et traditionalistes lui préféreront
toujours un bon vieux barreau épais à souhait.
Gain de poids et équilibre neutre avec des bâtis
et carcasses légères sont les avantages princi-
paux du concept. Dévisser le bouchon fileté
avec l’aide d’une petite clé plate livrée avec le
pistolet permet de visser à la place un adap-
tateur au pas de 1/2x20 UNF afin d’utiliser un
réducteur de son. L’opération prend quelques
secondes mais nécessite d’avoir l’adaptateur
avec soi et la clé ad hoc.
La culasse anodisée est en aluminium afin de
gagner en poids et réduire son inertie, compte
tenu du faible recul de la 22LR par rapport à un
gros calibre. Néanmoins on y trouve un bloc en
acier contenant le percuteur, l’extracteur et la
cuvette de tir, ce qui garantit la solidité de l’en- Canon fixe de petit diamètre Vue éclatée présentant en détail le
semble et sa longévité. Une petite fente en haut avec manchon mais facilement PPQ M2 .22LR.
démontable pour l’entretien.
de la glissière permet de vérifier visuellement
si une cartouche est chambrée. Système d’une le marteau de percussion soit armé ou pas, les
simplicité… désarmante mais qui nécessite un manœuvres sont très douces et ne nécessitent
œil de lynx et de trouver la bonne inclinaison pas d’effort particulier. L’alimentation s’effectue
afin de laisser passer un peu de lumière avec un chargeur de 12 coups en acier et
pour éclairer l’intérieur du logement. Plu- Ce pistolet talon polymère. Il est muni d’un curseur
sieurs fabricants utilisent ce système peu
coûteux qui a le mérite d’exister, mais ne
moderne utilise sur le côté gauche afin de comprimer le
ressort et faciliter le remplissage.
remplacera jamais un véritable témoin des solutions La queue de détente est munie de l’habi-
mécanique visuellement et tactilement tuelle lame de sécurité, système de réfé-
contrôlable dans n’importe quelles condi- techniques rence initié par Glock. La course est courte,
tions. Ici, pas de système à percuteur lan-
cé, mais un classique marteau. De larges
originales et environ 4 mm, avec une réinitialisation
du même niveau. Sur l’exemplaire en 5
et profondes rainures de préhension sont efficaces. pouces du test, le poids de départ mesuré
présentes en diagonale sur la culasse, 8 à s’affichait à 2,2 kg, ce qui est très bien pour
l’arrière et 7 à l’avant. Elles offrent une excellente ce type de pistolet de sport et de loisir. La qualité
accroche lors de la manœuvre d’armement. Que de la détente est correcte dans l’ensemble, sans
point dur ni grattage. Celle des PPQ à percussion
centrale s’avère néanmoins un petit ton au-des-
sus en matière de netteté. La visée est constituée
d’une hausse réglable en hauteur et dérive, et
d’un guidon fixe, en polymère sur la version 4
pouces et à fibre optique orange sur le 5 pouces.
La grosse vis sur le dessus de la hausse com-
mande le réglage en hauteur alors que la plus
petite située devant permet de libérer la hausse
sur sa queue-d’aronde afin de pouvoir la dépla-
cer pour le réglage latéral. Une fois le réglage ef-
fectué il faut bien resserrer les vis et idéalement
Le Walther PPQ M2 à les freiner avec un produit adapté genre Loctite.
canon de 5’’ en 22 LR est
adapté au tir sportif. Le À faible résistance car il s’agit de freiner, pas de
guidon à fibre optique souder ! Extérieurement il est difficile d’un simple
participe à l’agrément coup d’œil de différencier un PPQ M2 .22LR d’un
d’utilisation. autre modèle de gros calibre. Une fois en main

52 TIRMAG • N°20
 WALTHER PPQ M2

Fonctionnel et attrayant
➧ Les clones en 22LR de pistolets
de gros calibre, même avec un
mécanisme profondément modifié,
ont la fâcheuse habitude d’être
très pointilleux sur la munition.
Ils fonctionnent bien souvent avec
un ou deux types de cartouche et
c’est tout. Parfois avec uniquement
des « haute vélocité », ce qui est
rébarbatif quand la bouche du
canon est prévue pour accueillir
un réducteur de son, accessoire qui
perd beaucoup d’intérêt avec des
vitesses supersoniques. Le Walther
PPQ M2 est de ce côté-là exemplaire
car lors des essais il a ingurgité sans
faiblir différentes marques et types
de cartouches standards et « haute
vélocité », avec et sans silencieux
pour les deux premières. Le RDS
provient de chez Europ-Arm avec un
corps en fibre de carbone, 15 cm de
long pour un diamètre de 25,4 mm,
et un poids de 81 g. Le meilleur,
compromis fiabilité, précision,
signature sonore avec le RDS, a été
le fait des Hornady Varmint Express.
Au stand
Avec ou sans silencieux le PPQ M2 se
montre précis, preuve en est ces 12
coups à 25 m à deux mains avec des
Hornady Varmint Express.
Les supersoniques procuraient un
peu plus de sensations, évidemment
sans RDS, mais l’intérêt se limitait à
cet aspect émotionnel, la précision
étant inférieure et le coût des
munitions supérieures. On pourrait
y ajouter aussi une fatigue de
l’arme théoriquement plus rapide.
L’absence de recul, la souplesse du
mécanisme et la fiabilité sont des
qualités appréciées par les tireurs
pratiquant le tir de vitesse. À ce
petit jeu le pistolet est diabolique
d’efficacité et caracole en tête de
peloton. Vider les 12 coups du
chargeur le plus rapidement possible
sur de petits gongs est une pratique
particulièrement attrayante,
addictive même. Si le Walther
PPQ M2 de l’essai affectionnait
les Hornady Varmint Express il a
aussi bien apprécié les Magtech
SV et les Sellier & Bellot Standard
LRN. Avec toutes les cartouches
d’autres marques, certaines datant
de Mathusalem et dormant dans
un tiroir depuis des décennies, le
dernier bébé Walther a fonctionné
parfaitement, tiré des centaines
de coups sans nettoyage lors de
séances à rallonge et enchanté tous
ceux et celles qui ont eu l’occasion
de l’essayer. Avis unanime : beau
et bon ! Reste le côté « léger » dû
à la construction polymère et
aluminium. Mais c’est la rançon de
l’efficacité, laquelle est bien réelle.

la différence est par contre évidente car l’impres-

sion de tenir un airsoft est forte. Il s’agit pourtant
bien d’un véritable pistolet qu’il faut aborder
Caractéristiques
avec les précautions d’usage. Pour l’entretien Fabricant : Carl Walther GmbH avec inserts et bloc en acier
habituel après une séance de tir le démontage Modèle : PPQ M2 .22LR 5’’ (entre Capacité : chargeur acier
brille par sa simplicité. Après avoir retiré le char- parenthèse version 4’’) de 12 coups
geur et vérifié l’absence de cartouche chambrée, Origine : Allemagne Organe de visée : hausse réglable
armer le pistolet afin d’amener le marteau en Calibre : 22LR en hauteur et dérive et guidon
position arrière. Puis repousser complètement Mécanisme : simple action fixe à fibre optique
vers le bas les deux gros poussoirs carrés striés Poids : 570 g (540 g) Détente : simple action -
situés de chaque côté de la carcasse devant l’axe Longueur : 206 mm (180 mm) poids de départ 2,2 kg
de l’arrêtoir de culasse, tirer la culasse vers l’ar- Larg.: 34 mm Haut. : 135 mm Ambidextre : oui
rière, la soulever légèrement, la ramener sur Canon :5’’ soit 12,7 cm (4“, soit Destination : tir sportif
l’avant et la désolidariser de la carcasse. Le tour 10,2 cm) Catégorie : B
est joué et il est possible de faire un nettoyage Fabrication : carcasse polymère Prix moyen relevé : 570 €
rapide. Comme sur toute arme automatique les et culasse aluminium, les deux Distributeur : Umarex France
balles en plomb des 22LR laissent de petites par-
ticules de métal s’accumuler aux abords de la
chambre et de la rampe d’alimentation.
Passer un écouvillon dans le canon resté soli-
L’AVIS DE TIRMAG
daire de la carcasse favorise la dispersion de ➧ Walther fait fort avec son PPQ M2 en .22LR. L’amateur
cette limaille dans le mécanisme alors qu’il est de versions à percussion annulaire de pistolets de com-
aisé de l’enlever et correctement le décrasser. bat est parfois déçu. Il ne le sera pas avec ce Walther qui
Pour ce faire il faut dévisser l’embout à la bouche, rappelle en tout point ses grands frères, qu’il s’agisse de
enlever le manchon qui coiffe le canon et sortir l’excellente ergonomie, de la précision et du fonctionne-
ce dernier en le tirant du bloc support fixé sur la ment parfait. Une bête à plaisir !
carcasse. L’opération est facile et le remontage
se fait en sens inverse tout aussi rapidement.  ✪✪✪✪✪
N°20 • TIRMAG 53
SPÉCIAL WALTHER

Le Walther PPK/S,
pont temporel
entre le sport et
l’histoire, celle du
20ème siècle mais
aussi du cinéma.

Walther PPK/S 22LR

Indémodable !
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU
Walther propose une version 22LR de son icône PPK (Police Pistole Kriminal),
indémodable malgré 91 ans d’existence. Très proche de l’original, elle permet de
pratiquer le tir de loisir avec une légende tirant la plus économique des cartouches.

S
uite à l’apparition en 1929 du Walther
PP chambré en 7,65 Browning et à son
succès phénoménal, la police alle-
mande, utilisatrice de l’arme,
avait manifesté son inté-
rêt pour un modèle en reprenant
certaines caractéristiques, comme
la détente à double action et le
système de désarmement auto-
matique du chien, mais en plus
LONGUEUR TOTALE  pendant plusieurs décennies comme la
compact afin d’être facile à porter
dissimulé. Le pistolet était princi-
palement destiné aux policiers en
civil, dont ceux de la Kriminalpo-
lizei. Fritz Walther se pencha sur le
sujet et en 1931 sortait le PPK, tou-
jours en 7,65 Browning. Avec ses 15,5 cm
de long, ses 9,9 cm de haut, ses 3 cm d’épais-
seur et son poids à vide de 590 g, le PPK rendait
quelques centimètres et grammes à son « grand
frère » PP et gagnait en compacité. Le canon pas-
sait aussi de 9,9 cm à 8,3 cm et la capacité de
TYPE
8 à 7 coups. Le petit dernier de la firme
PPK/S
de Zella-Mehlis pouvait être transporté
CALIBRE discrètement dans un étui mais aussi
22LR dans une poche de veste, voire de pan-
talon. Le PPK allait très vite s’imposer
154 mm
référence du pistolet de défense dissi-
POIDS DE L’ARME  mulable, fiable et solide.
660 g À la chute du IIIe Reich l’usine Walther,
PRIX CONSEILLÉ alors en zone d’occupation soviétique,
460 € est démantelée et ses ouvriers remer-
ciés. La famille Walther et son personnel
ont préféré déménager dans la nouvelle Répu-
blique Fédérale d’Allemagne, qui apparaît d’ores

54 TIRMAG • N°20

et déjà plus accueillante malgré les pénuries de
toutes sortes. Fritz Walther qui a emporté avec
lui les plans et brevets de ses armes, s’attache à
ressusciter la firme mais la fabrication d’armes
n’a plus vraiment le vent en poupe dans cette
nouvelle Allemagne ruinée et sous tutelle. Elle
est même interdite. La reprise d’activité se fait
grâce aux fournitures et matériel de bureau. Un
accord de fabrication sous licence est passé aus-
si avec la firme française Manurhin. Les deux
manufactures vont alors collaborer étroitement
et la production des PP et PPK va se poursuivre,
l’usine Walther étant à présent à Ulm, dans le
Bade-Wurtemberg, et Manurhin à Mulhouse.
Avec l’entrée de la RFA dans l’OTAN en 1955,
Walther relance la fabrication du P38, sous la
dénomination P1 et avec une carcasse en alu-
minium, afin d’équiper la Bundeswehr, l’armée
WALTHER PPK/S 22LR
ouest-allemande. Les restrictions à la fabrication
et l’exportation d’armes sont assouplies. Au dé-
but des années 60, il devient possible d’exporter
aux États-Unis où il y a une très forte demande
civile pour les PP et PPK, qui a accédé au rang de
star aux mains du célèbre James Bond. Le PPK
apparaît en 1958 dans le roman de Ian Fleming
« Docteur No » puis quatre ans plus tard dans le
film « James Bond 007 contre Dr No ». Le PPK
devient alors indissociable de l’élégant espion.
On ne pourrait rêver mieux en matière de com-
munication ! Pour l’anecdote, a priori moins por-
teuse question promotion du produit, c’est avec
un PPK qu’Adolf Hitler s’est suicidé le 30 avril
1945 dans son bunker.
Conforme au Gun Control Act
L’embellie américaine dure jusqu’au Gun Control
Act de 1968, qui impose de nouvelles règles et
oblige la firme allemande à apporter quelques
modifications quant aux dimensions du PPK. Le
nouveau pistolet baptisé PPK Sport, plus com-
munément nommé PPK/S, correspond, en sim-
plifiant beaucoup, au mariage d’une carcasse
de PP avec un ensemble canon/culasse de PPK.
Le résultat final est tout à fait convaincant et ce
nouveau pistolet compact est conforme au Gun
Control Act, lequel impose néanmoins qu’il soit
fabriqué aux États-Unis. Voilà un bel exemple
de libre-échange à l’américaine bardé de pro-
tectionnisme… La production sous licence est
alors lancée chez Ranger Manufacturing, ce
qui permet de commercialiser le PPK/S en 7,65
Browning et 380 Auto avec le label Walther.
Puis la fabrication passe chez Smith & Wesson,
grand nom s’il en est et gage de qualité. Mais
pour les puristes américains ces PPK/S made in
USA ne sont plus vraiment des Walther. Il faut at-
tendre que la société mère s’installe à Fort Smith
dans l’Arkansas sous le nom de Walther Arms,
Inc. pour que les PPK et PPK/S retrouvent leurs
lettres de noblesse. Les mots Made in Germany
gravés côté gauche sur la culasse ne manquent
pas de faire leur effet et font oublier quelque peu
l’inscription Fort Smith, AR (pour Arkansas) figu-
rant côté droit. Ses proportions en font un mo-
dèle intermédiaire entre le PPK et le PP et il est
très apprécié, notamment pour sa tenue en main
supérieure au premier. En 1993, au Shot Show
de Las Vegas, la Carl Walther GmbH présente
une version en 22LR de son PPK/S qui reçoit un
excellent accueil, lequel presque trois décennies
plus tard ne se dément pas. Il est vrai que le petit
pistolet possède un côté sexy bien sympathique
La silhouette du
PPK/S n’a pas et que les machines à commande numérique
pris une ride. permettent de contenir les coûts de production,
L’élégance est ce qui fait qu’il est proposé à un tarif très compé-
toujours de mise. titif par rapport à d’autres pistolets modernes qui ➝
55
SPÉCIAL WALTHER
➝ ne bénéficient pas de son aura, et bien souvent
de ses qualités.
L’idée de la firme d’Ulm était donc de proposer
le pistolet dans un calibre à percussion annulaire
tout en conservant ses dimensions, son look vin-
tage, son mode de fonctionnement et des sen-
sations au tir approchantes. On retrouve sur le
PPK/S le système de détente à double action et
le dispositif permettant de rabattre le chien en
toute sécurité avec une cartouche chambrée en
actionnant le levier de sûreté. À présent connu
sous le nom de decocker ce concept mécanique
associé à la détente double action était incroya-
blement innovant en 1929 quand fût présenté le
Walther PP, l’aîné de la famille.
Une silhouette élégante
On retrouve donc sur le PPK/S 22LR la même
disposition des commandes avec le levier de sû-
reté/decocker basculant à l’arrière de la culasse
dans le prolongement de la poignée. L’arrêtoir
de culasse interne ne possède pas de levier la-
téral permettant de libérer la culasse bloquée
en position ouverte quand le chargeur est vide.
Il faut enlever le chargeur, le sortir de quelques
millimètres de son puits, ou en engager un plein,
puis tirer légèrement la culasse en arrière et la
lâcher. Autre temps autres mœurs. Le canon fixe
de 8,3 cm est rayé au pas de 10 pouces, soit un
tour pour 25,4 cm.
Son extrémité est filetée mais protégée par un
bouchon avec deux méplats et coiffée par
l’extrémité de la culasse. Il se dévisse avec
une petite clé plate livrée avec l’arme. Il
est alors possible de fixer un réducteur
de son avec un adaptateur à vis vendu sé-
parément. Ce système permet d’éviter de
dénaturer l’élégante silhouette du pistolet
avec la bouche du canon dépassant de la
culasse, comme cela se fait très souvent
sur des productions contemporaines.
La culasse en acier anodisé noir possède
de fines rainures verticales pour en faciliter la
préhension. A priori démodées, elles offrent
en fait une bonne accroche, aidées par la pré-
sence du levier de sécurité placé sur la moitié
arrière gauche des rainures et qui sert de point
d’appui. La souplesse du mécanisme et la faible
résistance du ressort récupérateur participent à
rendre la manœuvre d’armement assez douce.
Il faut savoir aussi que ce genre de pistolet en
acier se bonifie à l’usage et gagne beaucoup
en souplesse. La fenêtre d’éjection est petite,
affichant une forme très rétro. Un discret dé-
crochement à l’arrière correspond à un témoin
visuel de chambre qui permet d’apercevoir le
culot d’une cartouche chambrée. L’extracteur
semble fin en comparaison des productions
56 TIRMAG • N°20
Petite fenêtre d’éjection et fin extracteur signent un dessin ancien. Le
fonctionnement pourrait pourtant en remontrer à bien des armes actuelles.
Tirer le pontet vers le bas permet Le levier de sûreté permet de
d’enlever la culasse. Pratique et désarmer le chien en toute sécurité
rapide. avec une cartouche chambrée.
actuelles. Il officie pourtant parfaitement et se
montre aussi solide que d’autres plus largement
dimensionnés et modernes. Ici, pas de système
de percussion Striker Fired avec pièces interne
en polymère mais un bon vieux chien extérieur
en acier, allégé, et pourvu d’une crête arrondie
munie de stries. Il reprend le dessin de ses il-
lustres ancêtres et démontre à nouveau le côté
innovant lié à ces pistolets. L’alimentation s’ef-
fectue avec un chargeur en acier de 10 coups à
pile verticale. On note l’absence de poussoir
latéral pour faciliter le garnissage. Un ta-
Le PPK/S ne se livre lon en polymère en forme de bec permet
d’y placer l’auriculaire de la main forte et
pas facilement, améliore ainsi la tenue de la poignée. La
mais il se montre queue de détente est visuellement très
proche de ce qui se faisait dans les an-
précis avec un peu nées 30, c’est-à-dire lisse et courbe. Exit
la lame de sécurité genre Glock.
de maîtrise. La course en simple action est assez
courte, gratte légèrement mais possède
un départ très franc à 2,3 kg sur l’exemplaire
testé. La course en double action est par contre
très longue et l’effort à appliquer important, avec
cette fois un poids de départ à 7,8 kg. La visée
est constituée d’une petite hausse fixe montée
à queue-d’aronde et réglable en dérive avec blo-
cage par vis, et d’un guidon fixe goupillé trans-
versalement. Il existe au catalogue Walther des
guidons de différentes tailles afin de régler le tir
en hauteur.
Entre la hausse et le guidon se trouve une
étroite bande avec des stries longitudinales on-
dulantes qui ont un rôle antireflet. Le tireur qui
découvre pour la première fois un Walther PP
ou PPK a de quoi être dubitatif devant l’objet et
la façon de le démonter. Pourtant, rien de plus
 ➧ Le chargeur est assez facile à
remplir à sa capacité maximale mais
l’on peut regretter l’absence d’un
petit poussoir latéral pour aider à
comprimer le ressort. Mais Walther
souhaitait continuer à proposer
un pistolet le plus proche possible
de l’original et non une évolution.
La manœuvre d’armement ne
nécessite pas une force herculéenne
mais l’on sent bien la résistance du
ressort récupérateur et celui du
chien extérieur. Rien à voir avec les
pistolets 22LR à carcasse polymère
générateurs de sensations identiques
à leurs déclinaisons airsofts. La
poignée du PPK/S, un peu plus
longue que celle du PPK, procure
une excellente tenue en main, ce
qui n’est pas le cas du second où
l’auriculaire cherche souvent sa
place. La contrepartie est une arme
moins facilement dissimulable.
Le fonctionnement du PPK/S avec
des Hornady Varmint Express
s’est avéré parfait, sans aucun
enrayage et avec des groupements
excellents au vu du format et de
la destination de l’arme. De même
avec des supersoniques Winchester
cuivrées. Ces dernières procuraient
un peu plus de sensations mais
se sont avérées beaucoup moins
précises. Ce pistolet conçu pour
la défense à courte distance n’est
pas ridicule à 25 m au stand, où il
permet de passer de bons moments.
Comme beaucoup de pistolets
semi-automatiques en 22LR il faut
trouver les munitions adaptées. De
ce côté, le PPK/S n’est pas difficile
et le coût dérisoire des munitions
permet d’en tester beaucoup. Des
tireurs se plaignent parfois de
problèmes de fonctionnement
avec les PPK et PPK/S neufs. Il faut
garder à l’esprit qu’il s’agit d’armes
tout métal qui demandent à être
rôdées et se bonifient avec le temps,
qu’il s’agisse du fonctionnement
ou de la qualité de la détente. Alors
que certains pistolets à carcasse
polymère prix d’appel finissent par
cumuler les dysfonctionnements
avec un usage soutenu, les Walther
PPK et PPK/S gagnent en moelleux et
en fiabilité. Le PPK/S est un véritable
pont temporel car descendant d’une
ancienne et prestigieuse lignée.
Élégant, correctement fini, compact,
économique, efficace avec un peu
de maîtrise, il devient vite attachant
pour un propriétaire capable
d’apprécier son côté vintage.

facile ! Après avoir enlevé le chargeur et effec- Le PPK/S ne se livre pas a presque un siècle. Au remontage il faut sim-
tué les vérifications de sécurité d’usage, il faut facilement. mais grouper plement veiller au sens du ressort récupérateur
tirer le pontet vers le bas, amener la culasse dans le visuel à 25 m qui coiffe le canon car le diamètre est très lé-
vers l’arrière en butée, la soulever à l’arrière et à bras franc est dans ses gèrement différent à ses extrémités. De plus, la
cordes, comme ces 10
la laisser glisser vers l’avant. L’affaire dure une pointe du ressort qui dépasse à l’une des extré-
coups à 25 m avec des
poignée de secondes et démontre la justesse Hornady Varmint Express. mités doit s’insérer dans la rainure prévue à cet
de la conception imaginée par Fritz Walther il y effet dans la carcasse. 

Caractéristiques
Fabricant : Carl Walther GmbH
Modèle : PPK/S
Origine : Allemagne
Calibre : 22LR
Poids : 660 g
Long. : 154 mm Larg.: 31 mm
Hauteur : 124 mm
Fabrication : acier
Canon : 3,3 pouces, soit 8,3 cm
Organe de visée : hausse
réglable en dérive et guidon fixe
Capacité : chargeur acier de 10
coups
Détente : double action - poids
de départ 2,5 kg – 8 kg
Ambidextre : non
Destination : tir sportif
Catégorie : B
Prix moyen relevé : 460 €
Distributeur : Umarex France
L’AVIS DE TIRMAG
➧ Le PPK dans cette version S et en 22LR
n’a pas à rougir de l’âge de sa conception
car son design n’a pas pris une ride. La sil-
houette de l’original est respectée, l’ergo-
nomie et les sensations au tir également.
De là à se prendre pour James Bond au
stand il y a un pas, ou quelques séances
d’entraînement en vue. Dans tous les cas
de figure, pouvoir utiliser ce pistolet lé-
gendaire et s’amuser sans compter est un
privilège à la portée de toutes les bourses.
À consommer sans compter !
✪✪✪✪
N°20 • TIRMAG 57
SPÉCIAL WALTHER

Manurhin Walther PP
Version française
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU
En 1952, la nouvellement dénommée Carl Walther Sportwaffen autorise Manurhin à
fabriquer sous licence son fameux pistolet PP (Polizei Pistole). L’entreprise alsacienne
va produire ce classique pendant plus de 30 ans ! Cette version made in France se trouve
facilement d’occasion et ne manque pas d’intérêt.

A
près-guerre, il a longtemps été
possible d’obtenir relativement fa-
cilement une autorisation d’acqui-
sition et de détention d’une arme
de poing au titre de la défense per-
sonnelle. Nombreuses étaient déjà les personnes
exerçant une profession exposée, bijoutiers,
banquiers et autres commerçants. Pourtant, en
1995, sous la présidence de Chirac, le gouver-
nement dirigé par Alain Juppé décidait par dé-
cret que ces personnes n’étaient plus dignes de
confiance et n’avaient pas à assurer leur propre
L’icône PP est bien défense. Il leur a fallu se dessaisir d’armes ac-
vivante et continue quises en toute légalité et qu’elles détenaient
d’enchanter les depuis longtemps. De nombreux Walther PP en
amateurs d’armes
calibre 7,65 Browning fabriqués par Manurhin se
traditionnelles,
comme ce Manurhin sont donc retrouvés sur le marché de l’occasion
en 7,65 mm et demeurent disponibles à des prix très abor-
Browning. dables. Ces armes ont généralement tiré très
peu, leur vocation ayant été… de rester dans un
tiroir. Elles sont le plus souvent en très bon état,
à peine rodées, reflet d’une époque où l’industrie
armurière française était une réalité plus consis-
tante qu’aujourd’hui, et produisait en quantité

58 TIRMAG • N°20

TYPE
PP
CALIBRE
7,65 Browning (32 ACP)
LONGUEUR TOTALE 
170 mm
POIDS DE L’ARME 
680 g
PRIX CONSEILLÉ
600 €
de belles et bonnes armes. Le Walther PP a été
jusqu’à la fin du siècle dernier une référence en
tant que pistolet de défense compact et le 7,65
Browning, nommé 32 ACP (Automatic Colt
Pistol) ou 32 Auto dans les pays anglo-saxons,
un calibre très apprécié. La nécessité pour les
douaniers, gendarmes et policiers d’utiliser
des armes plus puissantes chambrées en 9x19
mm pour faire face à des malfaiteurs puissam-
ment armés, a rapidement sonné le glas de la
petite cartouche qui possède pourtant de nom-
breuses qualités. Citons la précision, la dou-
ceur du recul et l’utilisation dans des armes
compactes et légères.
Comme sa dénomination française l’indique,
la 7,65 Browning a été conçue par le légendaire
John Moses Browning et dévoilée en 1899. Il ne
s’agit donc pas d’un perdreau de l’année mais
comme toutes les créations de cet ingénieur de
génie, elle est toujours d’actualité, qu’il s’agisse
d’une utilisation dans le cadre du tir sportif ou de
la défense. Ce dernier peut apparaître déplacé à
certains mais il faut garder à l’esprit que les mal-
frats portent rarement des gilets pare-balles avec
des protections balistiques et la balle de 7,65 mm
de 4,75 grammes (73 grains) quittant la bouche
d’un canon de pistolet entre 280 et 300 m/s a dé-
montré à de nombreuses reprises au cours de
son existence qu’elle est capable de bien faire le
job comme disent les voisins outre-Atlantique.
MANURHIN WALTHER PP
Fluidité des lignes, L’amateur d’armes traditionnelles et historiques
beauté des formes, désireux de s’amuser est assuré de con côté
le Walther PP est d’avoir bien du plaisir à tirer avec des pisto-
une œuvre d’art
lets chambrés dans ce calibre. Se procurer un
intemporelle.
Walther PP Manurhin est aisé car de nombreux
armuriers en vendent. La finition est excellente,
égale aux pistolets fabriqués par la maison mère
d’avant-guerre, et le plus souvent supérieure à
la production durant le conflit. Seul bémol : la
qualité des marquages, médiocre et ne reflétant
pas le soin apporté à la fabrication du pistolet par
Manurhin. Les marquages des pistolets produits
chez Walther sont bien plus propres et d’une
classe nettement supérieure.
La faible épaisseur de la poignée avec ses pla-
quettes rapportées en plastique noir peut sur-
Les PP produits par prendre le tireur habitué aux larges poignées
Manurhin étaient d’une actuelles, qui abritent des chargeurs à grande
qualité de fabrication capacité en quinconce en 9x19 mm. Celle du
irréprochable, PP tient pourtant très bien en main avec son
hormis les marquages
nettement inférieurs dos bombé et n’a pas à rougir face aux pistolets
aux Walther d’avant- contemporains. Deux types de chargeurs étaient
guerre. disponibles, l’un avec un talon plat, l’autre avec ➝
59
SPÉCIAL WALTHER MANURHIN WALTHER PP

➝ un talon en matériau synthétique servant d’ap- Au stand

pui au petit doigt et améliorant la prise sur la poi-
gnée. Ce dernier apporte un plus indéniable en
matière d’ergonomie.
La détente est excellente. Elle est assez souple
en double action, malgré un poids élevé et une
longue course, et très nette et bien plus légère
en simple action. Avec une arme ayant un peu
tiré, cette détente est un régal. De plus, il est pos-
sible d’intervenir sur la détente pour l’assouplir
et l’alléger. Travail à donner de préférence à un
armurier compétent.
Le PP possède bien entendu le célèbre système
Walther de désarmement du chien avec le levier
basculant de sûreté, ce qui permet de porter le
pistolet chargé avec une cartouche chambrée en
toute sécurité et prêt à faire feu en double action.
L’arrêtoir de culasse fonctionne quand le char-
geur est vide et nécessite un peu d’habitude
pour qui pratique les armes modernes puisqu’il
n’y a pas de levier extérieur permettant d’action-
ner l’arrêtoir. Il faut enlever le chargeur vide ou
en mettre un plein pour pouvoir refermer la cu-
lasse. Le canon fixe de 9,8 cm possède 6 rayures
à droite au pas de 25 cm. Il tient avec une gou-
pille qu’il suffit de chasser pour l’enlever de son
bloc de fixation, partie intégrante de la carcasse.
Pour un entretien normal il n’y a pas lieu d’ôter
le canon et le possesseur d’un Walther PP a de
fortes probabilités d’être usé avant le canon de
son arme. Le démontage est d’une simplicité
enfantine avec une action sur le pontet afin de
le basculer et pouvoir enlever la culasse. Durée
de l’opération : une poignée de secondes. Idem
pour le remontage. Les fines rainures de préhen-
sion sont fidèles à ce qui se faisait à l’époque et
n’en déplaise aux sceptiques, elles sont efficaces.
Le PP Manurhin du test a servi certainement
plusieurs propriétaires mais se trouve dans un
excellent état de conservation, avec un joli bron-
zage extérieur. On note seulement une curieuse
et inexpliquée saignée sur la crête du chien, la-
Un Walther PP en 7,65 Browning d’origine allemande
ou française, comme ici un Manurhin, permet de
pratiquer le TAR ou le tir de loisir sans se ruiner et sait
se montrer précis, comme le montre ce groupement à
15 m à deux mains avec des Geco blindées.
Élégant mais méchant
➧ Le chargeur est très facile à garnir avec ses huit cartouches en
pile verticale. Manœuvrer la petite culasse en douceur est assorti
d’un petit claquement sec bien agréable qui signe une qualité de
fabrication certaine. Avec des Geco et des Fiocchi à balle blindée
de 4,75 grammes (73 grains) le fonctionnement est sans faille.
L’éjection est puissante, le recul assez doux et la précision bluffante.
Un Walther PP surprend toujours, qu’il soit d’origine allemande
ou française. Sur une cible Pistolet C25 on ne sort pas du 9 à 15
mètres, distance d’utilisation normale pour ce type d’arme. À 25
mètres tenir le visuel noir n’est pas un problème car l’arme groupe
très bien. Les Geco allemandes sont d’ailleurs un peu plus précises
dans l’arme de l’essai que les cartouches italiennes. La petite 7,65
Browning est toujours dans la course, le Walther PP aussi. Le tir
avec cette arme historique est un véritable plaisir et son délicieux
look rétro n’y est pas pour rien.
quelle ne gêne en rien le bon fonctionnement.
Pour qui et pourquoi existe-t-elle ?... Les ajus-
tages sont serrés, les différentes pièces correc-
tement usinées et toutes les actions mécaniques
se signalent par un moelleux bien agréable. Le
PP est vraiment un petit pistolet séduisant. La
fluidité de ses lignes et son design et son méca-
nisme innovant pour l’époque déclenchent chez
beaucoup d’amateurs d’armes traditionnelles le
coup de cœur... 

Caractéristiques L’AVIS DE TIRMAG

Fabricant : Manurhin Capacité : charg. acier de 8 coups ➧ Cette arme est l’exemple typique
Modèle : Walther PP Organe de visée : hausse fixe sur de la politique de Walther en matière
Origine : France queue d’aronde (dérivable) et d’innovation et de qualité de fabri-
Calibre : 7,65 Browning (32 ACP) guidon fixe cation. Le pistolet PP est arrivé sur
Mécanisme : culasse non calée Détente : double action le marché avec des avancées tech-
Poids : 680 g Ambidextre : non niques qui en faisaient à son époque
une arme avant-gardiste. Il est tou-
Longueur : 170 mm Destination : tir sportif et défense
jours là pour faire parler la poudre.
Epaisseur : 30 mm Catégorie : B
Pour la plus grande joie de ses heu-
Hauteur : 109 mm Prix moyen relevé : 600 €
reux possesseurs.
Fabrication : acier Où le trouver : armuriers
Canon : 9,8 cm à 6 rayures à droite et particuliers ✪✪✪✪✪

60 TIRMAG • N°20
 DISPONIBLE EN ARMURERIE
Livré en malette et sans accessoire

FUSIL DE PRÉCISION VCD10 FUSIL D’ASSAUT VCD10

Calibre : 7.62×51 /.308 WIN Calibre : 7.62×51 /.308 WIN
Canon 18’’ ou 20’’ profil lourd Canon 18’’ profil léger
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Armes de catégorie B soumises à autorisation
 ESSAI

TYPE
Carabine S.A.

CALIBRE
9x19 mm
LONGUEUR DE L’ARME
626 mm / 709 mm
CAPACITÉ CHARGEUR 
29 coups
PRIX CONSEILLÉ
3 450 €

B&T SPC9 G
Une Helvète
moderne et racée
TEXTE ET PHOTOS DE STANISLAS GUESDE

Relativement jeune dans le monde de l’armement, la société suisse B&T propose

avec sa SPC9-G une carabine semi-automatique de grande qualité en calibre 9x19,
et donc utilisable dans la majorité des stands.
62 TIRMAG • N°20
 Disponible en La SPC 9, Special Purpose Carbine (carabine à
finition midnight usage spécial), est une arme semi-automatique
bronze, l’esthétique à culasse non calée utilisant la 9x19 mm. Com-
de la carabine est
pacte et légère, elle est destinée au tir rapide, à la
mise en valeur.
précision à courte distance ou au loisir. Certains
pratiquants du tir sportif de vitesse pourraient
l’adopter en division PCC (Pistol Caliber Cara-
bine) sous réserve du règlement en vigueur. Fa-
briquée en Suisse, l’arme pesant moins de 2,7 kg
pour 626 mm crosse repliée (709 mm à exten-

S
sion maximale). Elle est classée en catégorie B2,
i les armes longues soumise à autorisation préalable d’acquisition.
utilisant une car- Elle est livrée dans une solide valise en plas-
touche d’arme de tique, avec de nombreux accessoires (comme
poing ne sont pas les autres modèles de la marque). Outre le char-
une nouveauté, l’offre geur, l’optique et les éléments de visée, sur les-
s’est considérablement étoffée quels nous reviendrons, une bretelle un point de
ces dernières années. Leur vo- qualité est associée ainsi qu’un kit de nettoyage
cation, en dehors d’un usage ré- très complet. Le témoin de chambre fourni per-
glementaire, peut être sportive ou met également de chasser les goupilles d’assem-
ludique. Elles reprennent souvent L’arme en cours de blage. Enfin, une notice détaillée pour l’arme et
les codes des modèles militaires, cyclage, on distingue l’optique renseigne l’utilisateur.
la douille à l’éjection,
clones d’AR15 en 9x19 mm, clones l’ensemble mobile Le lower comporte la majeure partie des com-
d’AKM et bien d’autres, sans évo- en position de recul. mandes présentes sur l’arme, toutes ambi-
quer les pistolets-mitrailleurs ayant L’arme est stable et dextres : verrou de chargeur, arrêtoir de culasse,
en parallèle une production semi-au- ne relève pas. levier de sécurité.
tomatique d’origine et une vocation 100 % civile.
Le tir de munitions d’arme de poing, outre le fait
d’en simplifier le fonctionnement, permet aussi
un usage de ces armes dans des infrastructures
interdites aux gros calibres en raison des nui-
sances sonores ou des capacités d’absorption
des protections balistiques.
Dans le catalogue B&T, la SPC9 est complé-
mentaire à l’APC9 Pro : elle lui emprunte prin-
cipalement le lower, la partie basse de l’en-
semble. La principale distinction est que la
SPC9 se rapproche des commandes, fonction-
nalités et accessoires des plateformes d’AR15.
L’adjonction au sigle de l’appellation de la
lettre « G » annonce sa compatibilité avec
les chargeurs Glock (et clones) du modèle 19
au modèle à 29 cartouches (réglementation
oblige) en 9x19 mm. ➝
N°20 • TIRMAG 63
 ESSAI B&T SPC9 G

➝ À noter qu’à la différence du système AR15

classique, le levier de sécurité peut être enga-
À l’usage, le levier
d’armement à l’avant,
gé platine au repos (comme sur le H&K 416). dans l’esprit du H&K
MP5 est appréciable.
Une attache bretelle QD est disposée à l’arrière
du lower. Le système de détente est inspiré de
l’AR15. Si d’autres platines sont compatibles, il
faut cependant s’en assurer avant installation
(la marque Geissele, également distribuée par
BGM, offre déjà des références compatibles).
Cette détente est très performante,
proche des standards du « Match », Si l’ensemble
après une légère pression, une bossette
précède le point dur. Avec un poids me- évoque le boîtier
suré à plus ou moins 2 kg, cette détente
est propice à la précision mais égale-
d’AR15,
ment à la rapidité des tirs, elle bénéfi- les différences sont
cie d’un reset très court. Le caractère
ambidextre des commandes est un importantes.
réel avantage pour une utilisation dyna-
mique, l’index de la main forte étant à portée
de l’arrêtoir de culasse et de la commande du
chargeur. La poignée pistolet comporte un lo-
gement pour de petits accessoires ou des piles,
le lower reçoit toutes les poignées compatibles
avec le système AR15.
Le boîtier de culasse, usiné en aluminium aéro-
nautique, reçoit une anodisation. Si l’ensemble
évoque le boîtier d’AR15, les différences sont
importantes. Il n’y a aucun mimétisme reven-
diqué par B&T, seule l’ergonomie est recher-
chée. La fenêtre d’éjection ne dispose pas d’un
volet obturateur, il n’y a pas davantage d’aide
à la fermeture de culasse.
L’éjecteur à lame est une pièce rapportée vis-
sée sur le flanc gauche, les marquages du
modèle sont visibles sur chaque flanc, ain-
si qu’une croix helvétique à l’avant gauche.
La partie supérieure du boîtier est compo-
sée d’un rail au standard Picatinny. Le le-
vier d’armement classique et ambidextre
est positionné à l’arrière du boîtier, c’est
un composant BCM permettant l’usage de
la main gauche ou droite puisqu’une seule
action sur l’une des commandes permet
l’action sur la seconde.
Le garde main est également en aluminium, flot-
tant il s’insère sur l’écrou de canon par serrage,
une vis BTR à sa base permettant sa fixation.
Point intéressant, son indexation est assurée par
un tenon anti-rotation venant s’insérer dans la

Un nouvel armurier suisse

➧ La société B&T a été constituée
en 1991 par Karl Brügger et Heinrich
Thomet et installée à Thun, dans la
périphérie de Berne en Suisse. Thomet
lui ayant rapidement vendu ses parts,
Brügger est donc devenu le seul
responsable. La vocation première
de B&T a été de développer des
suppresseurs et des modérateurs de
son à destination des professionnels.
L’écho sur le marché a été relativement
rapide et la société a rapidement
commencé à directement implanter
des productions sur des armes fournies
par de grands fabricants. Sa division
production concerne à la fois ses
suppresseurs de son, qui équipent
de nombreuses administrations et
équipent « de série » des productions
comme H&K, mais également des
armes légères. Ainsi B&T a produit des
MP5 sous l’appellation commerciale
BT96, avec des pièces en provenance
de Turquie, d’Allemagne et de Suisse
(en productions locales propres
ou externalisées). B&T a acquis
également le brevet du Steyr TMP
9 mm et poursuit sa fabrication
sous l’appellation MP9 et TP9. Ce
n’est que relativement récemment
que deux modèles développés en
interne ont vu le jour, une carabine
tactique de précision dénommée APR
et la carabine APC. Depuis d’autres
modèles ont été présentés, le SPC9 G
étant le dernier modèle dévoilé.

64 TIRMAG • N°20
SD : la version spécial silencieux
➧ Une version SD est spécialement
développée pour un usage silencé. Il ne
s’agit pas d’un simple ajout de modérateur
de son, l’arme dans cette configuration est
équipée d’un silencieux intégré, le canon a
été raccourci à 115 mm et comporte une série
de perforations permettant une captation
des gaz et donc une meilleure détente ainsi
qu’une réduction de la vitesse du projectile.
Cette technique employée sur des armes
militaires permet de diriger une partie des gaz
vers une chambre du réducteur de son, mais
surtout d’employer des munitions classiques
qui se comporteront et procureront le résultat
de munitions subsoniques. On obtient un
parfait rendu phonique, avec des munitions Les deux versions,
standards facilement disponibles. Il est classique en bas
absolument proscrit d’utiliser l’arme sans que et SD silencieuse
le silencieux soit positionné correctement !
en haut.

partie supérieure du boîtier de culasse, le tout est

donc parfaitement aligné. La partie supérieure
du garde main est au standard Picatinny, la par-
tie inférieure NAR (donc compatible avec les ac-
cessoires Picatinny). Sur les flancs, à 3 h et 9 h
sont disposées des fixations M-LOK. Cela rend
la prise en main très confortable, loin du « tout
pica » agressant les mains non gantées. Un
second levier d’armement latéral est présent
sur la partie supérieure de cet élément, dans
l’esprit du légendaire H&K MP5. Rabattable, il
n’est pas attelé à la culasse et reste donc fixe
lors des tirs, de surcroît, on peut le positionner
à gauche ou à droite.
Le canon de 23 cm martelé à froid a reçu un trai-
Les commandes sur le lower sont bien situées, à portée du pouce et de
tement QPQ (une double nitruration offrant une l’index. Le pontet est suffisamment large pour permettre le tir main gantée.
très grande résistance à la corrosion et à l’usure).
Le canon présente six rayures droitières et trois
tenons à son extrémité, permettant l’installation
d’un modérateur de son au standard H&K MP5
(B&T en assure la production). Le canon est fixe
lors des tirs, il est maintenu en position par un
écrou en prise sur le boîtier. La platine est excellente, proche
La crosse équipant le SPC9 G permet de respec- d’une arme de « Match ». Si elle
ter la réglementation européenne, en particulier s’inspire de l’AR15, elle n’est pas
la longueur minimale de 600 mm. Le tube de compatible avec tous les composants.
crosse est Milspec et correspond au système Le tube
AR15, le fabricant a choisi une crosse MFT (Mis- de crosse
sion FirstTactical), réglable sur 6 positions via une comporte
commande positionnée sur sa partie inférieure. un piston
hydraulique
Cette crosse dispose de passant pour bretelle
qui amortit
mais également d’emplacement QD pour attache efficacement L’optique Aimpoint est d’une
rapide. Le tube de crosse ne renferme pas une la culasse grande qualité, le montage permet
simple masselotte et son ressort de rappel, mais lors de son une prise de visée à travers avec les
un amortisseur hydraulique. Celui-ci en contact recul. organes de visée traditionnels. ➝
N°20 • TIRMAG 65
 ESSAI B&T SPC9 G

➝ permanent avec la culasse, l’accompagne dans

son recul et en limite considérablement la sensa-
tion. Les organes de visée mécanique (ou de se-
cours) sont de qualité et permettent un usage en
précision. Ils se composent d’un œilleton et d’un
guidon en polymère installés sur le rail Picatinny
(donc déposables), leur déploiement est manuel.
La hausse dispose de deux œilletons, un fort dia-
mètre pour le tir en situation et un diamètre plus
serré propice à la précision, elle est dérivable via
une vis. Le guidon est réglable en élévation avec
l’outil destiné à l’AR15. Ces deux équipements
comportent également sur leur partie supérieure
(en position de repli) des appendices officiant
comme visée de secours. En position haute et
avec une optique ayant une interface de type
AR, comme c’est le cas sur l’Aimpoint équipant
l’arme, la visée reste possible à travers.
Ce point est positif pour s’assurer de la conver-
gence des réglages ou pour rapidement zéroter
l’ensemble. B&T fournit sa carabine avec, excu-
sez du peu, une optique haut de gamme Aim-
point Micro-TL compacte et légère, moins de
90 g, offrant 12 niveaux d’éclairage, une grande
fiabilité sans parallaxe et une très grande auto-
nomie. Son dot de 2 MoA (6 cm à 100 m) est
un avantage pour la précision. Le seul reproche
concernerait le montage, qui n’est pas réali-
sable sans outil. La version « G » utilise les char-
geurs Glock, probablement les plus robustes et
fiables du marché, économiques et disponibles
qui plus est dans un vaste choix de capacités.
Les clones comme Magpul s’adaptent éga-
lement. Le démontage est d’un grand classi-
cisme. S’assurer au préalable que l’arme n’est
ni chargée ni approvisionnée.
Oter la goupille arrière, sortir la crosse (sa base
étant goupillée entre le lower et le upper). En
actionnant le levier d’armement arrière, extraire
la culasse (le levier est également déposé). En
desserrant l’écrou du garde main, on peut le sor-
tir par l’avant puis démonter le levier additionnel
d’armement. Il n’est pas nécessaire d’aller plus
loin dans le démontage. 
Au stand
➧ La SPC9 G est particulièrement
ergonomique et parfaitement
équilibrée. Les amateurs
d’AR15 retrouveront facilement
leurs repères. Les commandes
intégralement ambidextres
offrent un avantage certain.
L’ensemble des manipulations
est confortable, la présence du
second levier d’armement sur le
garde main est un réel avantage :
nous n’avons quasiment utilisé
que lui. La crosse dispose de
suffisamment d’amplitude de
réglage pour s’adapter à toutes
les morphologies, la forme de
son talon permet une montée
à l’épaule confortable et fiable,
limitant par sa forme convexe
les phénomènes d’accrochage
dans la veste. La détente assure
des départs nets, courts et précis.
Nos tirs ont été effectués avec des
munitions manufacturées Fiocchi
123 gr, à 25, 50 et 100 m sur cibles
et gongs métalliques. La précision
a été évaluée sur appui léger : aux
différentes distances le potentiel
de l’arme permet d’assurer un
groupement dans la zone du 9 de
la cible C50 soit à peine plus que
le diamètre du point rouge. Un
travail sur le rechargement, plus de
pratique et des tests en associant
un réducteur de son devrait encore
améliorer ces résultats. Au tir, le
recul est perceptible mais l’arme
Tir sur appui léger à 50 m,
il s’agit de nos premières
cartouches avec cette arme.
ne dépointe pas et reste en ligne.
Certes le 9x19 mm en carabine
ne génère pas de mouvement
important, mais ayant le
même jour testé d’autres
armes du même type, le SPC9
G marque sa différence : merci
l’amortisseur hydraulique.
En tir ludique sur silhouettes
métalliques, le SPC9 G est
dans son élément, acquisition
rapide, rapidité et stabilité des
tirs, et excellents résultats aux
différentes distances.
La B&T SPC9 G s’inscrit ainsi
dans la continuité des modèles
de la marque suisse, innovante,
pertinente et apportant des
caractéristiques bien distinctes
du reste du marché. Elle est
proposée dans une finition
anodisée grise classique, mais
également avec un traitement de
surface « midnight bronze » du
plus bel effet. Proposée à 3 250
€ dans la version testée, il s’agit
d’une arme haut de gamme,
fournie avec un ensemble
très complet incluant
une optique de haute qualité.

Caractéristiques L’AVIS DE TIRMAG

Calibre : 9x19 mm Optique : System Aimpoint Micro
Longueur mini maxi : 626 mm / T-Series ➧ La B&T SPC9 G concentre de
709 mm Chargeur : Glock 29 coups nombreuses qualités, polyvalence,
précision, ergonomie. Elle s’adapte à
Largeur : 50 mm Crosse : téléscopique 6 positions
toutes les pratiques de tir et à tous
Hauteur avec optique : 310 Handling Ambidextrous
les usages, livrée qui plus est avec de
Longueur du canon : 230 mm Catégorie : B
nombreux accessoires.
Masse avec chargeur vide et Prix : 3 450 €
optique : 2 700 g Importateur : Armurerie BGM ✪✪✪✪✪
66 TIRMAG • N°20
Lorem ipsum dolor sit
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 ESSAI OPTIQUE

Imposante mais fine, la K1050 ne

Kahles K1050
manque pas d’élégance.

Maxi grossissement
TEXTE ET PHOTOS J.L. DAUVERGNE ET FLORIAN DEDIEU
Dans le domaine du tir longue distance, Kahles fait partie des marques qui comp-
tent. Nous avons testé la K1050, une lunette de 56 mm capable de grossir jusqu’à
cinquante fois.

L
a légitimité de Kahles dans le do-
maine des lunettes de visée n’est
plus à démontrer, puisque la
maison autrichienne a été
la toute première à en
fabriquer dès… 1898. Autre mé-
rite, ces lunettes sont aujourd’hui
comme naguère toujours fabri-
quées en Europe: la marque s’est
d’ailleurs dotée d’une nouvelle
usine dans la banlieue de Vienne il 2,9 m à 10x et 0,6 m à 50x
y a quelques années. En Autriche,
Kahles cohabite avec Swarovski,
en fait cette dernière a pris la main
sur la seconde à la disparition de
Friedrich Kahles dans les années 70,
faute d’héritier. La marque a une offre
variée mais se distingue avant tout par ses
lunettes pour le tir longue distance à usage
sportif ou tactique. La Kahles K1050 a été spé-
cialement développée pour être utilisée sur
toutes les carabines de tir, de la 22 LR aux
puissantes cartouches magnum. Elle
GROSSISSEMENT est très utilisée dans les disciplines
10x - 50x genre Hunter et le tir de précision
DIAMÈTRE en 22 LR et 4,5 mm, d’où le réglage
DE L’OBJECTIF 56 mm de la parallaxe allant de 8 mètres à
l’infini. Elle est aussi bien adaptée
CHAMP À 100 m au tir à longue distance. Sa plage de
grossissement de 10x à 50x la rend
très polyvalente dans le cadre du tir
POIDS 890 g
sportif et ses tourelles de réglage
PRIX CONSEILLÉ en 1/8 de MoA permettent un ré-
2 800 € glage très fin. Un clic en 1/8 de MoA
équivaut en arrondissant à un dépla-
cement de 1,8 mm à 50 mètres, 3,6 mm à
100 mètres, 7,2 mm à 200 mètres et… 43,6 mm
à 1 200 mètres. De quoi tirer la quintessence

Tourelles en 1/8 de MoA pour un réglage ultra précis et bague de

Réglage de dioptries de -2/+3,5 par bague sur l’oculaire. réglage de parallaxe ambidextre signe cette superbe lunette de tir.

68 TIRMAG • N°20
de son arme ! Cette lunette d’exception est tout
à fait à sa place sur une Howa 1500 Varmint
en 6,5 Creedmoor montée avec une crosse
Boyd en lamellé-collé avec bedding et dé-
tente match. L’arme étant assez imposante la
Kahles K1050 n’apparaît pas surdimensionnée
comme elle pourrait l’être sur une carabine
moins étoffée. Elle forme avec cette Howa
personnalisée un ensemble techniquement et
visuellement cohérent. Les munitions utilisées
lors du test final étaient des Federal Premium
Gold Medal à balle Berger 130 grains (8,42 g)
« Hybrid ». Parce que ce type de cartouche
donne le plus souvent d’excellents résultats en
6,5 Creedmoor, avec par exemple ½ MoA dans
cette carabine préparée.
Lire le réticule
Le réticule MOAK avec ses quatre barres très
fines et son petit point flottant central est parfait
pour le tir de précision, Bench Rest compris.
La Kahles K1050 Le réticule
permet de tirer
la quintessence Le réticule est placé au 2nd plan focal. C’est-à-
d’une arme de dire que l’aspect du réticule est constant à tous
tir en matière de les grossissements, et c’est important sur une
précision. lunette capable de grossir jusqu’à 50x. Il est
conçu pour le tir sur cible, avec quatre barres
très fines encadrant un point flottant dont le
diamètre à 100 mètres est de 1 cm au grossis-
sement 10 et de 2 mm au grossissement 50. Il
est donc possible d’effectuer une visée très pré-
cise. Des repères verticaux et horizontaux sur les
barres principales permettent d’évaluer les dis-
tances avec une bonne habitude en se calant sur
un grossissement constant, par exemple 10x.
D’autres produits du catalogue de la gamme K
pointent vers les usages tactiques. 
Évaluer la distance d’un but quand sa dimension est connue et vice
versa est possible avec le réticule MOAK, de même qu’effectuer une
contre visée. À condition de bien mémoriser les informations de base.
➝
N°20 • TIRMAG 69
 ESSAI KAHLES K1050
➝
3/5
CHROMATISME
Le chromatisme est un défaut
optique qui se traduit par des
liserés colorés autour des sour-
ces contrastées. Optiquement
ce point est perfectible sur cette
lunette mais principalement en
raison du très fort grossisse-
ment, il amplifie un défaut qui
dans l’absolu est présent mais
bien maîtrisé.
5/5
NEUTRALITÉ
DES COULEURS
La neutralité des couleurs
est bien respectée avec
une dominante jaune mais
faible.
4/5
TRANSMISSION
La transmission est de 91 %
dans le vert, même si certaines
optiques font encore mieux,
c’est un bon résultat dans
l’absolu.
Fiche technique
Pays d’origine : Autriche
Diamètre de l’objectif : 56 mm
Grossissement : 10 à 50x
Relief d’œil : 95 mm
Pupille de sortie : 1,1 à 5,5 mm
Champ à 100 m : 2,9 m – 0,6 m
Tube : 30 mm
Poids : 890 g
Longueur : 429 mm
Pas de réglage : 1/8 MOA
Correction de parallaxe : 8 m à l’infini
Prix : 2 800 €
Importateur : Swarovski
70 TIRMAG • N°20
La K1050 est parfaite sur une
arme de tir étoffée comme cet
Howa Varmint à crosse Boyd.
4/5
QUALITÉ D’IMAGE AU CENTRE
Les plus petits détails sont vus sous un angle de 1,5’à 50x, on
peut penser que c’est perfectible mais c’est remarquable vu la
puissance de ce grossissement. Les plus petits détails percep-
tibles pour l’œil sont de 1’ et en fait on est bien en dessous de
cette limite à un grossissement plus usuel de 25x.Il faut voir le
grossissement de 50x plus comme un moyen de mieux perce-
voir les détails dans des conditions particulières. On est dans
tous les cas à la limite théorique d’une lunette de 56 mm.
4/5
QUALITÉ D’IMAGE AU BORD
Les plus fins détails en bord de
champs sont de 2.2’ à 50x et 1.1’ à
25x. À ce grossissement-là on est
proche de la limite de perception de
l’œil. Très bien !
5/5
QUALITÉ
DE FABRICATION :
Qualité de fabrication de
haut niveau, sans aucune
fausse note.
5/5
ERGONOMIE
L’ergonomie est le point fort de cette
lunette avec notamment le réglage de
parallaxe placé sous la tourelle de hauteur,
il est ainsi possible d’accéder à toutes les
commandes avec la même main.
LES PLUS L’AVIS DE TIRMAG
➧ Qualité ➧ La K1050 n’est pas la lunette de monsieur tout
optique le monde, elle est très puissante et encombrante.
➧ Repère tactile Mais qui peut le plus peut le moins elle s’avère
compte tour
aussi efficace à 100 ou 200 m. Son ergonomie
➧ Réglage de
montre qu’elle a été développée en premier lieu
parallaxe en
pour usage sportif. À noter qu’il existe aussi
position haute
une version éclairée équipée d’une molette de
LES MOINS parallaxe surdimensionnée dite Field Target.
Le résultat est homogène et à la hauteur des
➧ Encombrement
attentes, la note finale est bonne d’autant
qu’elle est un peu pénalisée par le grossissement
extrême de 50x, la qualité optique est bien plus
haute encore autour de 25 à 30x, grossissement
que l’on dépasse rarement dans la pratique.
Note : 16,6/20
Cette performante
K1050 évolue dans
les hautes sphères
de la qualité.
Vérifications au pas de tir
La K1050 est la digne héritière de la fameuse Mignon lancée
par Kahles en 1908 et qui est, fait incroyable, encore utilisée
de nos jours. Nul doute que la K1050 suit le même chemin !
➧ Le test de la constance des
réglages et de l’effet des actions
sur les tourelles de réglage s’est
déroulé à 100 mètres sur une cible
C25 Pistolet. À cette distance arme
et lunette sont sous-employées
mais il est alors possible d’éliminer
en grande partie l’erreur humaine
et les interférences dues aux
conditions extérieures. Reste la
dispersion intrinsèque de l’arme,
mais à 100 mètres l’effet est limité,
et connu si des essais préalables
ont été réalisés. La lunette avait
été préalablement réglée à cette
distance avec les Federal Premium
Gold Medal et zérotée avant de
passer aux distances supérieures
et tester aussi avec des cartouches
manufacturées d’autres marques.
Il suffit donc d’une remise à zéro
pour retrouver le réglage de base
et d’effectuer un premier tir au
grossissement 50x qui permet de
confirmer que les nombreuses
actions précédentes sur les tourelles,
principalement la supérieure,
n’ont eu aucune influence sur le
zérotage puisque l’impact est dans
la mouche, presque plein centre. Afin
de déplacer le réglage sur la gauche
de 15 cm, 41 clics sont appliqués
et deux cartouches tirées. Le premier
impact est à 16 cm dans le 4, le
second pile poil à 15 cm dans la ligne
séparant les zones 4 et 5. Remise à
zéro puis déplacement de 12,5 cm sur
la droite en cliquant 34 fois, ce qui doit
théoriquement déplacer les impacts
sur la ligne séparant les zones 6 et 5.
Le résultat est probant et l’écart entre
les trous s’est resserré. Après remise à
zéro, deux coups sont tirés après avoir
appliqué 48 clics vers le bas sur la
tourelle supérieure, ce qui doit amener
le groupement à 17,5 cm du centre,
sur la ligne séparant les zones 4 et 3.
Les deux trous se touchent et sont à
l’endroit prévu. Sont alors appliqués
en sens inverse 89 clics afin de
déplacer le groupement vers le haut
sur la ligne séparant les zones 4 et 5.
Là aussi les deux impacts se touchent
et sont à l’emplacement souhaité.
Une dernière cartouche est tirée après
remise à zéro et un trou vient orner la
mouche, très légèrement à 10 heures
et avec un écart plus important. Mais
on parle là de 3 mm. Si l’on tient
compte de la dispersion intrinsèque
de l’arme, laquelle s’avère par ailleurs
exceptionnelle sur ces petites séries de
deux coups, cette Kahles K1050 s’est
avérée à la hauteur de la réputation
Les clics en 1/8 de MoA associés
au fort grossissement et la qualité
optique permettent d'obtenir un
réglage particulièrement fin qui met
en avant les capacités de l'arme.
d’excellence de la firme autrichienne.
Les clics sont d’une netteté
exemplaire, les réglages de base
sont systématiquement retrouvés
et l’action sur les tourelles très
précise. Lors des séances préalables
à différentes distances et au cours
desquelles les tourelles de réglage
ont été sollicitées, les changements
de grossissement nécessaires à cause
des mirages n’ont jamais affecté les
réglages. La bague du zoom est assez
ferme mais sans point dur. 50x est
un grossissement extrême. Il sert
au repérage et l’observation mais
est utilisable pour le tir avec un bon
support tant que le canon est froid,
autant dire pas longtemps en 6,5
Creedmoor. Quand il commence à
chauffer le dégagement de chaleur
crée l’inévitable effet mirage et oblige
à réduire le grossissement à des
valeurs plus habituelles.
La plage de grossissement très
importante est un avantage car il
est toujours possible de trouver le
bon compromis, et accessoirement
pratiquer plusieurs disciplines.
La bague de réglage centrale intégrée
à la tourelle supérieure demande un
peu d’habitude mais l’ergonomie
s’avère très bonne.
➝
N°20 • TIRMAG 71
 ESSAI KAHLES K318i
➝ Kahles K318i
Miss compacte
L
a Kahles K318i surfe sur le suc-
cès de la K525i, l’une des meil-
leures lunettes de TLD actuelles.
La marque propose une déclinaison
compacte optimisée pour les carabines
semi-automatiques de précision genre
AR10 et AR15 de match ou de sniping :
la K318i. Elle est comme sa grande sœur
une référence en matière d’ergonomie,
de qualité optique et de fiabilité. Cette
lunette offre une belle prestation avec
une plage de grossissement de 3.5 à
18x qui la rend apte à un usage tactique.
L’offre de réticules éclairés va dans ce
sens, ils sont placés au 1er plan focal
pour que les gravures soient à la même
échelle que la cible à tous les grossis-
sements. Nous avons testé le classique
SKMR3 en arbre de Noël, mais Kahles
en propose 3 autres, le MSR/Ki, le TRE-
MOR3 et le MOAK. La parallaxe se règle
de 25 m à l’infini à l’aide d’une bague
placée sous la tourelle de réglage en
élévation, système ambidextre breveté
Ergonomie originale mais au top avec
la bague de réglage de la parallaxe
ambidextre et la possibilité d’avoir la
tourelle de réglage en dérive à droite ou
à gauche.
72 TIRMAG • N°20
La compacité unique du Tavor
X95 ne met pas en évidence
celle de la K318i qui est
pourtant remarquable au vu de
ses caractéristiques techniques.
Kahles. Autre exclusivité de la marque
autrichienne, la possibilité d’avoir la tou-
relle de réglage de dérive placée à droite
ou à gauche. Les tourelles avec zéro stop
sont disponibles en 0,1 Mrad ou en ¼ de
MoA, avec une plage de réglage en hau-
teur de 3 m et en dérive de 2,4 m à 100 m.
On retrouve la fonction Twist Guard qui
empêche la rotation involontaire de la
tourelle de dérive. La tourelle de réglage
en hauteur possède deux échelles gra-
duées avec à la partie supérieure un pe-
Lire le réticule
Le MSR, avec son échelle
Le SKMR3, beaucoup
stadimétrique toujours
d’informations mais
appréciée.
clair et polyvalent.
La K318i allie la compacité et une
ergonomie hors pair à une qualité
de fabrication exemplaire.
tit témoin rouge qui permet de connaître
visuellement ou tactilement l’échelle uti-
lisée. On apprécie l’ergonomie avec en-
core la molette de parallaxe sous la tou-
relle verticale, et l’ergot tactile qui entre
et sort pour indiquer si on a effectué plus
ou moins un tour de molette. Sur le pas
de tir, elle démontre les mêmes qualités
que la K1050.Testée sur un fusil d’assaut
israélien Tavor X95 cette remarquable
K318i a permis de prendre la mesure de
ses nombreuses qualités. 
Le Tremor3, d’une
(trop ?) grande
complexité.
 La K318i est taillée
pour sublimer
les performances
des armes semi-
automatiques en tir
à moyenne et longue
distance mais est
aussi tout à fait à
sa place sur des
carabines à verrou.

Fiche
technique
5/5
QUALITÉ D’IMAGE AU CENTRE Pays d’origine : Autriche
Les plus petits détails sont vus sous Diamètre de l’objectif : 50 mm
un angle de 9’à 18x, on est sous la
limite de résolution de l’œil qui est de Grossissement : 3.5 à 18x
1’, donc c’est très bien. Relief d’œil : 92 mm
3/5 5/5
CHROMATISME QUALITÉ D’IMAGE Pupille de sortie : 2,8 à 6,9 mm
Les défauts de AU BORD Champ à 100 m : 9,3 m – 2 m
chromatisme Les plus fins détails Tube : 34 mm
sont faiblement en bord de champ
perceptibles. font tout juste 1’ : Poids : 940 g
excellent résultat. Longueur : 313 mm
Pas de réglage : 1/4 MoA
Correction de parallaxe :
4/5
25 m à l’infini
NEUTRALITÉ Prix : 3 350 €
DES COULEURS Importateur : Swarovski
Le profil de neu- 5/5
tralité des couleurs QUALITÉ
est identique à la
K1050 avec une
DE FABRICATION :
Côté fabrication
L’AVIS
dominante jaune là aussi on est au DE TIRMAG
mais faible. niveau de la K1050 : ➧ Côté fabrication la
irréprochable.
Kahles K318i est au
niveau de la K1050 :
5/5 5/5
ERGONOMIE irréprochable.
TRANSMISSION
La transmission est de 96 % dans le vert, L’ergonomie est assez proche de la K1050,
donc on est plutôt sur du sans faute.
Note : 18,2/20
c’est un résultat assez exceptionnel.

N°20 • TIRMAG 73
 ESSAI

Remington Army
modèle 1858 - Uberti
Réinventez
la poudre
TEXTE ET PHOTOS DE RÉGIS VALANCE
La pratique de la poudre noire cache bien des charmes derrière les volutes de fumée
odorante qu’elle génère, et notamment celui d’une tranquillité réglementaire bienvenue
dans un monde si étroitement policé. Parcours initiatique avec une des grandes stars des
« poudreux », le Remington New Army.

74 TIRMAG • N°20
 Flash, flamme
et fumée, le trip-
tyque gagnant de la
poudre noire !

TYPE
Revolver
CALIBRE
44 à poudre noire
LONGUEUR DE L’ARME
34,9 cm
CAPACITÉ BARILLET
6 coups
PRIX CONSEILLÉ
450 €

N°20 • TIRMAG 75
 ESSAI

➝ trop de jeu fonctionnel. Contrat parfaitement

Avec son canon rempli, car après plus de 20 ans de pratique
octogonal et sa car- « soft », je ne regrette toujours pas mon achat.
casse fermée, À son lancement en 1858, le Remington apporte
le Remington a de sérieuses améliorations qui lui assureront

T
irer à la poudre
noire, c’est re-
nouer un fil
direct avec les
plus lointaines
origines de notre passion.
Par-delà son côté spectaculaire –son, lumière et
fumée garantis– la poudre à l’ancienne, c’est
aussi un excellent moyen de s’initier aux joies
du rechargement : calibrage des balles, éta-
blissement du bon dosage de la poudre.
Et si les modèles de revolvers à poudre
noire sont relativement nombreux, le
Remington New Army demeure une
valeur sûre, tant en termes de précision
que de plaisir au tir.
Quiconque voudra s’offrir une arme au-
thentique de la légende de l’Ouest devra
être relativement bien informé, comme
dans tous domaines de collection et avoir
un portefeuille bien garni. Il devra aussi tran-
cher entre deux options : laisser sa pièce de col-
lection derrière une vitrine ou l’utiliser au stand,
au risque de la détériorer, si l’entretien n’était pas
correctement effectué ou qu’une pièce vienne à
casser. La meilleure manière de couper court à
ce débat cornélien consiste à acquérir une ré-
plique : il en existe d’excellentes !
Et c’est ainsi que je devins propriétaire d’un Re-
mington New Army, tant en raison de son esthé-
tique que de sa robustesse légendaire, capable
d’assurer des années de service sans prendre
assurément
une supériorité sans faille pendant plusieurs an-
de la gueule.
nées face à la concurrence. Le modèle choisi est
la réplique parfaite du Remington Army modèle
1858 en calibre 44 proposée par Uberti.
Cette société italienne propose à son catalogue
une impressionnante gamme d’armes d’épaule
de qualité, reprenant la quasi-totalité des mo-
dèles produits par Winchester mais également
par une production de qualité des principales
armes de poing Colt.
En son temps, Remington apporte avec sa car-
casse fermée une amélioration majeure
Le Remington ? par rapport aux modèles antérieurs à car-
casse ouverte. Cette disposition crée une
Un excellent arme bien plus rigide. Le démontage ra-
investissement pide s’en trouve également simplifié et le
système de visée amélioré.
pour tous, tireurs Le revolver présente un bronzage de
toutes ses parties métalliques. Malgré les
débutants ou années, ce dernier reste encore bien pré-
confirmés. sent mais arbore un aspect un peu plus
mat, donnant encore plus de patine à ce revol-
ver. Seul le pontet est réalisé en laiton. Le haut de
la carcasse est rainuré afin de créer une hausse.
L’emblématique canon octogonal se termine par
un guidon conique ou à lame, selon les fabrica-
tions. Il peut également être fixe ou monté sur
queue-d’aronde. L’immense canon de 203 mm
est vissé directement sur la carcasse, assurant
une rigidité supérieure à celle du Colt. La confi-
guration du Remington permet de démonter le
barillet plus rapidement que sur les modèles
concurrents. Pour cela il suffit d’abaisser le levier

Un peu d’histoire
Colt, Remington… et encore Colt
➧ À la fin des années 1830, Samuel Colt règne en maître
absolu sur la fabrication des revolvers. S’étant assuré la
protection de son invention par différents brevets, il sera
le premier à pouvoir assurer le chargement rapide, le port
et le tir d’un revolver en toute sécurité. À la fin des années
1850, cette hégémonie s’arrête avec l’expiration de sa
protection légale. Remington, créée en 1816 par Eliphalet
II Remington à Illio (État de New York) n’est pas restée
inactive, mettant à profit cette période pour plancher sur
un modèle capable de ravir le monopole à son concurrent.
L’affaire sera confiée à un ingénieur de talent, Fordyce
Beals. Ces travaux aboutissent, le 14 septembre 1858,
à l’adoption du Remington New Army model 1858 en
calibre 44, dont les innovations lui permettront de prendre
l’ascendant sur Colt pendant les vingt années suivantes,
jusqu’à l’arrivée du fameux Colt Peacemaker.

76 TIRMAG • N°20
 Démontage et entretien
du Remington modèle 1858
Le nombre de pièces est assez réduit. Comme pour
toute manipulation d’arme, s’assurer qu’elle n’est
pas chargée. Mettre le chien au cran de demi-armé,
refouloir de balle et de faire coulisser l’axe du ce qui permettra d’abaisser le verrou du barillet et
barillet. Ce dernier pourra alors être extrait de
d’assurer sa libre rotation.
la carcasse, de préférence par la droite afin de
ne pas endommager le doigt élévateur placé à
L’indexeur de barillet.
gauche. Le barillet est percé de six chambres,
dont l’arrière comporte des trous filetés rece- Le chien.
vant les six cheminées. C’est sur ces dernières
que le chien viendra écraser les amorces au ful-
minate préalablement disposées par le tireur.
Entre chaque cheminée, une encoche est usi-
née, permettant de rabattre le chien en toute sé-
Le verrou de barillet.
curité et sans risque de percussion accidentelle.
Cette pratique n’étant vraiment utile que si vous
avez dans l’intention de vous rendre au stand à Le ressort à lame.
cheval et de préférence au galop.
La détente.
Le bon diamètre de projectile
Maintenant que le tour du propriétaire est ef- Le nombre de pièces constituant
fectué, passons aux travaux pratiques pour la platine de l’arme se limite à cinq.
essayer de tirer le meilleur de votre acquisition. Pas mal en termes de simplicité
et fonctionnalité !
Une étape importante dans la mise au point
d’un bon chargement consiste à déterminer la
bonne combinaison de charge et de diamètre
de balle. Notre revolver est prévu pour tirer des
balles rondes ou ogivales, en plomb mou de
préférence. Le calibre affiché pour le diamètre
des balles pour un .44 varie entre 450 et 457
millièmes de pouces (soit entre 11,43 mm et
11,60 mm en fond de rayure). Il faudra détermi-
ner alors par plusieurs essais au tir le diamètre
qui convient le mieux au canon de l’arme pour
1 Abaisser le refouloir. 2 Dégager l’axe 3 Le barillet peut être
obtenir le maximum de précision. extrait de l’arme.
du barillet.
Une astuce consiste à relever le diamètre in-
terne du canon en y introduisant une balle
Pour un démontage la vis de maintien ne demande
ronde en force après l’avoir légèrement « ex-
complet permettant qu’à s’égarer.
pansée » avec un marteau. Il suffira par la suite un nettoyage approfondi : • Une fois le doigt élévateur
de trouver la balle dont le diamètre se rap- • Retirer la vis du refouloir démonté, vous pouvez dégager
proche le plus de l’empreinte relevée. Concer- et retirer ce dernier. le chien par le haut de la carcasse.
nant le dosage de poudre, s’il est assez fun de • Retirer complètement • Retirer la vis de maintien
tirer la charge dite de « guerre » (aux alentours l’axe du barillet. du pontet.
de 1,5 g), les résultats obtenus sont généra- • Démonter les plaquettes de • Dévisser le ressort à lames
lement décevants. Après plusieurs essais, la crosse. Vous pourrez alors détendre et le retirer. Ce dernier fait
charge idéale pour mon calibre 44 est de 0,80 le ressort de percussion office de ressort de détente et
gramme de poudre PNF2 Vectan, avec une en dévissant la vis de tension. de verrou de barillet.
• À l’aide d’un jet en laiton, le • Dévisser la vis faisant office
balle de marque HN en calibre 454. Valable
chasser par sa base. d’axe de détente ainsi que celle
pour mon arme. À vous de tester la vôtre ! 
• Dévisser et retirer la vis de maintenant le verrou du barillet.
maintien du chien. Glisser ce • Les cheminées du barillet, quant
Toutes les infos sur les rechargements à la dernier vers le bas. à elles, se dévissent avec une clef
poudre noire peuvent être consultées et servir • Vous aurez alors accès au doigt spécifique qui doit faire partie
de base de départ sur le site Vectan : élévateur qui est fixé dessus. impérativement de la mallette
www.vectan.fr/FR/tables-de-rechargement Dévisser ce dernier, attention, du tireur à la poudre noire. ➝
N°20 • TIRMAG 77
 ESSAI UBERTI REMINGTON NEW ARMY

Chargement du Remington modèle 1858

➝ Matériel nécessaire : il faudra vous munir de quelques
impedimenta indispensables au tireur à la poudre noire.
Vous pouvez confectionner, après l’avoir étalonnée, une dosette avec
un étui de 9 para ou de .38 recoupé. Il suffira d’y ajouter un manche
et une petite tige de maintien. Elle vous servira à remplir aisément
de poudre des éprouvettes que vous pourrez vous procurer auprès
de votre laboratoire d’analyse. Au stand de tir, l’utilisation des poires
à poudre comme celle de bidons de poudre noire est interdite : ces
récipients peuvent se transformer en grenade à la moindre étincelle
ou choc malencontreux !
• De la semoule fine contenue dans un petit pot :
elle servira de bourre entre la poudre et la balle.
• Une boîte de balles au bon diamètre.
• Une boîte d’amorces. • Une boîte de graisse • Une clé à cheminée.
• Un jeu de tournevis correspondant aux têtes de vis.

1 Mettre le chien au cran de demi-

armé afin de permettre la libre
rotation du barillet. Positionner le
revolver à la verticale, en appui sur le
talon de crosse et dégager le refouloir
de son crochet de maintien.
2 Verser une dose de poudre dans
chacune des chambres du barillet.
Recommencer l’opération mais avec
3 Coiffer une chambre du barillet
sur la gauche avec une balle.
Amener la chambre sous le refouloir et
une petite dose de semoule qui fera le mettre en contact avec la balle.
office de bourre. Le but du jeu étant de
ne pas avoir de vide entre la charge de
poudre et la balle.

4 Appuyer fermement et
progressivement pour l’enfoncer
dans le barillet. Un fin copeau de
plomb doit se dégager, garantissant
un diamètre de la balle adapté. La
5 Obturer alors chaque sortie chambre du barillet avec une petite dose de
graisse, qui va éviter que la flamme de l’entrefer n’allume les autres alvéoles
du barillet. Mais si vos balles sont au bon diamètre, (le fameux copeau de plomb
balle doit être en appui sur la dose de découpé) l’étincelle aura bien du mal à se frayer un chemin entre la balle, la
bourre préalablement définie pour bourre et enfin la poudre, mais restons prudents. Toujours en étant au cran de
que la balle affleure à la sortie de la demi-armé vous pourrez coiffer chaque cheminée d’une capsule de percussion.
chambre du barillet. Il ne vous restera plus qu’à armer votre chien une fois face à la cible.

78 TIRMAG • N°20
 À l’essai

Lorsque vous aurez franchi toutes les étapes initiatiques d’un rechargement, ad hoc, vous pourrez savourer
les plaisirs de la PN… avec précision !
L’inflammation de la poudre génère une sourde déflagration
➧ La poignée peut paraître petite et la prise en main
devra se faire en « chaussant » l’arme assez haut, pour
minimiser tout dévers de visée. En fonction de la charge
poudre utilisée, il faudra souvent contre viser dans un
premier temps. Le départ est généralement direct. En
fonction des fabrications, il peut gratter un peu, les
pièces internes étant à peine polies. Cependant le poids
de départ est souvent « light ». Dans le cas contraire,
il est aisé de polir les crans d’armé respectifs du chien
et de la détente. Au départ du coup, lorsque le chien
vient s’abattre sur l’amorce, l’inflammation de la poudre
génère une sourde déflagration. Le recul au tir est ample
et souple et le recul relativement faible malgré la charge
employée, le poids de l’arme aidant. Le tir est bien sûr en
simple action, et il faudra réarmer le chien après chaque
tir. Cela peut d’ailleurs devenir vite fastidieux avec la
calamine formée par les déflagrations et il n’est pas rare
qu’après avoir déchargé un barillet, il faille aider de la
main faible la rotation de ce dernier. Le plaisir du tir
rapide d’un barillet complet génère un nuage de fumée
digne du fog londonien. Et la flamme à la bouche du
canon reste toujours impressionnante surtout en basse
visibilité. Spectacle assuré ! 

Législation
➧ Les armes à poudre noire
sont en vente libre à toute
personne majeure. Leur
acquisition et détention
étant libre… pour l’instant.
Elles sont classées à la
catégorie Df, qui concerne les
reproductions d’armes d’un Il ne faudra pas hésiter à chausser l’arme
modèle antérieur au 1er janvier assez haut sur la main afin de garantir une
1900 et ne pouvant tirer prise de visée optimale.
que des munitions sans
étui métallique.

L’AVIS DE TIRMAG
➧ En plus de son aspect esthétique
Caractéristiques et d’un tarif attractif, le Remington
Marque : Uberti Capacité barillet de six coups New Army demeure une valeur sûre
Fonctionnement : Catégorie : Df, vente libre pour celui qui voudra s’essayer
Simple action Prix indicatif : 300 à 450 € aux épreuves officielles de tir aux
Calibre : 44 à poudre noire Kit de chargement armes anciennes, dans la catégorie
Longueur du canon : 203 mm cartouche papier :
« Mariette», dévolue aux répliques
de revolvers à percussion.
Longueur totale : 349 mm H&C collections
Poids : 1,25 kg Importateur : Humbert ✪✪✪✪✪

N°20 • TIRMAG 79
 ESSAI
L
a CBR-9 Black Rhino est conçue d’ori-
gine comme une arme de défense
personnelle, une PDW pour Perso-
nal Defense Weapon dans le sabir
anglo-saxon en vogue. Une arme
compacte destinée à la défense rapprochée et
bénéficiant de solutions techniques originales.
Cataloguée comme pistolet par le fabriquant,
ses dimensions la classeraient dans la catégorie
des petits pistolets-mitrailleurs si elle était auto-
matique, et dans celle des carabines ultra-com-
pactes dans cette version semi-automatique.
Elle est livrée dans une belle valise en maté-
riaux synthétiques avec une chargette, un vrai
kit de nettoyage, une sangle tactique un point,
un témoin de chambre vide et l’habituel manuel
d’utilisation. Le fonctionnement est basé sur le
principe de la « culasse calée » qui offre l’avan-
80 TIRMAG • N°20
Avec sa CBR-9 Black tage par rapport au système à « culasse ou-
Rhino la firme verte » d’un poids inférieur des pièces mobiles
Chiappa propose une et la possibilité d’utiliser pleinement la puissance
arme aussi attrayante
que redoutable. de la munition tirée. Visuellement cette petite
arme compacte n’a pas vraiment d’équivalent.
Certains évoquent un croisement de CZ Scor-
pion Evo 3 et d’UZI mais la réalité est autre et
la dernière-née de Chiappa possède un design
unique. La conception est aussi originale, avec
un boîtier inférieur en polymère et un boîtier
supérieur en acier. Le premier, avec sa poignée
pistolet, accueille le chargeur et la crosse, à l’ori-
gine télescopique à trois positions mais fixe ici
pour respecter la législation française. Le second
héberge toute la partie mécanique qui possède
quelques particularités audacieuses. En simpli-
fiant à l’extrême on peut dire que ce mécanisme
est à l’envers, avec pour exemple le marteau de
 Chiappa CBR-9 Black Rhino

Un sans faute Les carabines compactes en 9x19 mm répondent à des besoins

réels. Ceux des forces de l’ordre opérant en zone densément
peuplée, où une munition trop vulnérante et perforante
est à bannir. Et ceux des tireurs sportifs tributaires
d’infrastructures prévues pour les armes de poing.
La Chiappa CBR-9 est conçue pour eux…
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU

TYPE
Carabine

CALIBRE
9x19 Parabellum
LONGUEUR TOTALE 
610 mm
POIDS DE L’ARME 
2 540 g
PRIX CONSEILLÉ
1 800 €

percussion inversé. Largement dimensionnée,

La Black Rhino est livrée dans une belle valise avec une chargette, un
deuxième chargeur et quelques accessoires bienvenus, comme une
sangle tactique.
sa masse génère une inertie importante qui en-
traîne une percussion puissante et régulière. L’in-
térêt de la formule imaginée par les ingénieurs
de Chiappa est aussi de placer le plus bas pos-
sible le canon de 22,5 cm avec 6 rayures à droite
au pas de 12 pouces. Sa bouche se termine par
un cache-flamme aisément démontable avec
deux longs évents supérieurs.
Les esprits observateurs (ou chagrins) ne man-
queront pas de signaler que le poids haut placé
du mécanisme nuit à l’équilibre. Mais étant don-
né que l’arme tire culasse fermée celle-ci est aus-
si très légère et pèse beaucoup moins que celles
des armes concurrentes tirant culasse ouverte, ce
qui bénéficie également à la stabilité lors de tirs
soutenus. En fait, la CBR-9 Black Rhino possède
un équilibre remarquable et se montre très ma- ➝
N°20 • TIRMAG 81
 ESSAI CHIAPPA CBR-9 BLACK RHINO
➝ niable. Un rail Picatinny MIL–STD–1913 couvre
toute la longueur du boîtier supérieur alors que
le court garde main largement ventilé en reçoit
un comportant quatre encoches de chaque côté.
Le levier d’armement rabattable réversible se
trouve dans le garde main. Le levier basculant de
sécurité est placé côté gauche et, bien que légè-
rement situé derrière la poignée, facile à action-
ner. Il est également réversible, de même que le
poussoir de déverrouillage du chargeur. L’arrêtoir
Hausse fixe intégrée
au rail Picatinny et un
guidon fixe intégré au
manchon avant. Simple
mais efficace !
Le démontage peut
paraître compliqué
de culasse est ambidextre et situé devant le pon-
tet. Sa position rend sa manipulation naturelle et
mais il n’en est rien aisée. Le chargeur propriétaire transparent d’une
et il est possible
capacité de dix coups en quinconce possède la
de dissocier les
principales pièces particularité d’avoir un système de lèvres bre-
sans outil et veté qui peut résister à une utilisation intensive
facilement. et subir des déformations sévères sans affecter
la fiabilité de l’arme. Il en existe en versions 15,
18 et 30 coups et leur disponibilité est fonction
des lois et réglementations locales. Étant donné
qu’il s’agit d’un chargeur spécifiquement conçu
pour cette arme, impossible d’en utiliser prove-
nant d’ailleurs. La visée ouverte est originale car
la hausse fixe à deux fibres optiques vertes est
intégrée au rail Picatinny supérieur. Le guidon,
fixe également, est aussi muni d’une fibre op-
tique verte et fait partie intégrante du manchon
qui porte l’anneau de fixation de bretelle avant
et le poussoir de maintien du garde main. La dé-
tente possède un système de sécurité à l’image
des Glock avec une lame mobile au milieu de la ➝
 Au stand
La CBR-9 Black Rhino, un concentré de plaisir
➧ La visée ouverte d’origine assure Les unités d’intervention utilisent
sans problème le travail jusqu’à couramment ces montages.
100 m… Au-delà, il est bon de Nous avons utilisé le modèle
recourir à un viseur holographique allemand Falke M. Vendu 249 €,
adapté. Un pratiquant du tir statique il brille par sa légèreté, 40 g, et sa
sur cible Pistolet Précision 25/50 compacité avec 47 mm de long,
avec son visuel de 20 cm de diamètre 30 mm de large et 39 mm de haut. Il
n’aura pas les mêmes besoins résiste aux forts reculs des carabines
qu’un amateur de tir dynamique à verrou et des revolvers chambrés
sur gongs. La dimension couverte pour des calibres monstrueux, un
par le point rouge est exprimée en gage de solidité. Le point rouge fait
MoA : en arrondissant, 1 MoA c’est 3 MoA avec une intensité lumineuse
une surface d’environ 29 mm de réglable sur cinq niveaux. Sa pile
diamètre à 100 m et de 7 mm à 25 m. lithium CR2032 offre 270 heures
Pour la recherche de précision c’est d’autonomie.
très bien, mais trop faible pour du tir Le garnissage du chargeur de 10
de vitesse où la rapidité d’acquisition coups ne pose aucun problème,
prime. Il faut alors passer à 2 ou 3 pour ce test avec des Geco
MoA, soit respectivement 58 mm Hexagon de 8 g (124 grains) et
et 87 mm à 100 m. Les chasseurs des rechargées avec étuis Geco et
en utilisent même des 4 et 6 MoA balles canadiennes Cam Pro de
en battue. Un point rouge de 2 8 g en plomb cuivré. L’équilibre et
ou 3 MoA est un bon compromis la tenue de cette microcarabine
dans le cadre du tir sportif. sont excellents. Le tireur peut tenir
Une possibilité intéressante est l’avant classiquement en saisissant
d’associer au viseur holographique le garde main avec la main faible, les
un module grossissant 3x ou rails Picatinny latéraux offrant un
5x sur support basculant. Cet bon grip, ou en utilisant la poignée
accessoire apporte encore plus rabattable qui apporte un confort
de polyvalence, transformant le certain suivant le type de tir. À 25 et
viseur en petite lunette tactique. 50 m debout les résultats sur cible
Précise, fiable,
performante dans
tous les domaines
d’utilisation, la petite
dernière de Chiappa
est une réussite.
Indispensable pour tirer au delà de
100 m. Au moment de l’achat il faut
avoir à l’esprit ces chiffres simplifiés :
1 MoA = 7 mm à 25 m – 14 mm à 50 m –
29 mm à 100 m
2 MoA = 14 mm à 25 m – 29 mm à 50 m –
58 mm à 100 m
3 MoA = 21 mm à 25 m – 58 mm à 50 m –
87 mm à 100 m
et gong sont excellents. À 100 m le
point rouge de 3 MoA s’avère trop
gros pour le tir de précision sur cible
Pistolet 25/50 car il couvre presque
la zone du 9. Alors qu’il ne pose
aucun problème pour un usage à
cette distance sur les gongs et donne
satisfaction sur cible à 50 mètres.
La CBR-9, restant bien en ligne,
permet de tirer à cadence soutenue.
L’éjection est puissante mais sans
excès, le fonctionnement parfait
et la précision au rendez-vous. À
50 mètres sur appui et avec un peu
d’habitude la majorité des impacts
tiennent dans 5 cm de diamètre,
ce qui est excellent pour ce type
d’arme. La destination de l’arme est
le tir rapide à courte distance, en
déplacement ou statique, et quelle
que soit la cible, mobile ou fixe. La
CBR-9 Black Rhino présente des
caractéristiques qui ne peuvent être
comparées à aucune autre arme.
Totalement ambidextre, elle offre
une grande facilité d’utilisation,
avec des réactions saines et douces
qui bénéficient à la précision et
l’efficacité. Même les personnes peu
entraînées obtiennent rapidement
de bons résultats et manifestent
leur enthousiasme.
N°20 • TIRMAG 83
 ESSAI CHIAPPA CBR-9 BLACK RHINO

Dans sa version avec crosse rétractable

la CBR-9 Black Rhino est encore plus attachante.
Hélas réservée aux autres pays.

➝ queue de détente. Une poignée rabattable pla-

cée sous le garde main se déplie et se verrouille
Caractéristiques
en un clin d’œil. Touche finale, l’axe de démon- Modèle : CBR-9 Black Rhino Organe de visée : hausse et
tage réversible situé tout à l’arrière du boîtier su- Fabriquant : Chiappa guidon fixe à fibre optique
périeur possède à son extrémité un anneau de Origine : Italie intégrés dans le rail picatinny
fixation de bretelle. L’arme pèse 2,54 kg à vide Mécanisme : semi-automatique à supérieur
pour 61 cm de long dans sa version française à culasse calée Détente : directe
crosse fixe. La longueur avec crosse rétractée, Calibre : 9 mm Parabellum Crosse : fixe pour la France
dans les pays où cette possibilité est autorisée, (9x19 mm) Grenadières : 2 anneaux pour
est de 43 cm seulement. Poids : 2,54 kg fixation de bretelle
Longueur : 61 cm Destination : tir sportif – force de
Conception originale mais aboutie Boîtier : acier et polymère l’ordre – personnel de protection
Le démontage pour l’entretien de base est très
Canon : 22,5 cm avec 6 rayures à et sécurité
simple. Il faut appuyer sur un poussoir vertical si-
droite au pas de 12 pouces, soit Catégorie : B
tué sur la face arrière du boîtier supérieur, retirer
l’axe d’assemblage et soulever le boîtier, ce qui un tour pour 30,48 cm Prix catalogue de l’arme :
permet d’extraire aisément la culasse avec ses Magasin : livré avec 2 chargeurs 1 800 €
deux ressorts récupérateurs. Le canon est alors transparents en polymère de Prix catalogue du viseur :
accessible pour le nettoyage ainsi que les pièces 10 cartouches pour la France – 249 €
mobiles précitées. Pour séparer les deux boîtiers, Chargeurs de 18 coups ailleurs Distributeur : Armsco
il suffit de retirer l’axe d’assemblage avant. Pour
un démontage plus poussé la facilité est toujours L’AVIS DE TIRMAG
de mise. Après avoir dévissé le cache-flamme,
opération effectuée en quelques secondes en ➧ Bien conçue et finie, la Chiappa CBR-9 Black Rhino est une
appuyant sur le discret poussoir au bas du man- excellente alternative aux habituelles carabines en 9x19
chon portant le guidon, le garde main avec le mm sur plateforme AR et au CZ Scorpion. Dotée d’une er-
levier d’armement peut être retiré et ces pièces gonomie réussie, d’un design novateur et agréable à mani-
désolidarisées. En très peu de temps il est donc puler, d’un fonctionnement parfait, légère, elle se montre
possible de démonter les principaux éléments précise et ludique. Chiappa a réussi là un sans-faute !
constitutifs sans outil, preuve de la conception ✪✪✪✪
réussie de cette CBR-9 Black Rhino. 

84 TIRMAG • N°20
POINT ROUGE
DELTAPOINT MICRO
VITESSE - ROBUSTESSE

VISEE BASSE - SE PLACE DANS LA QUEUE D’ARONDE - ULTRA LEGER

SANS INTERFACE DE MONTAGE

30 ANS
GARANTIE
UNIQUEMENT POUR PISTOLETS NON OPTIC READY
INFO@STE-SIDAM.COM DES MARQUES GLOCK ET SMITH & WESSON M&P
 ESSAI

Aselkon MX6
Le dynamisme
turc en démo
TEXTE ET PHOTOS FLORIAN DEDIEU
Bien des entreprises turques ont débuté modestement dans la fabrication d’armes
légères en qualité de sous-traitantes. Plusieurs se sont lancées ensuite dans la
conception et la production d’armes 100 % nationales. C’est ainsi qu’en quelques
années, la Turquie a rejoint les rangs des grands noms de l’industrie armurière,
produisant aujourd’hui tous types d’armes, civiles et militaires.
86 TIRMAG • N°20
 indifférent, notamment grâce à l’utilisation de
matériaux nobles que sont l’acier et le bois. Elle
reprend quelques caractéristiques de la popu-
TYPE laire MX5 au design saisissant, avec sa crosse en
Carabine PCP noyer deTurquie qui optimise la prise en main et
l’équilibre de l’arme et utilise un réservoir d’air
CALIBRE 60 % plus volumineux de 550 cm3, avec une
4,5 mm (et 5,5 et 6,5) pression de gonflage de 200 bars. Deux mano-
mètres de pression sont présents, un latérale-
LONGUEUR  ment côté droit, l’autre sous le fût et bien pro-
110 cm tégé. Ils permettent de vérifier d’un coup d’œil
POIDS DE L’ARME  la pression dans le réservoir d’air comprimé et
3,75 kg celle contenue dans le régulateur. Ce régulateur
assure des tirs à pression constante, ce qui a
PRIX CONSEILLÉ pour effet d’améliorer grandement la régularité
580 € des tirs, et donc la précision. Cette MX6 est dis-
ponible en 4,5 mm, 5,5 mm et 6,35 mm avec
une autonomie moyenne respective de 110,
100 et 85 coups en version 19 joules, comme
sur le modèle de l’essai, classé en catégorie D.

D
Elle est également disponible dans les mêmes
ans le monde des carabines à Bien équilibrée, la calibres en 35, 54 et 62 joules mais cette fois en
air précomprimé (PCP) Aselkon MX6 fait oublier son catégorie C. Elle est livrée dans une mallette
est rapidement devenu la meil- poids et se révèle rigide en ABS aux couleurs de la marque avec
d’une douceur
leure ambassadrice de l’industrie deux chargeurs rotatifs, une pochette de joints
exemplaire.
turque. Le nom véritable de cette toriques de rechange, un manuel d’utilisation
importante société basée à Konya (à 500 km au en français et un adaptateur DIN 1/8 NTP.
sud-est d’Istanboul) et qui existe depuis 2006
est ASELKON Hydraulic Metal Iron and Steel
➝
Engineering Machinery Industry and Trade Co.
Inc. Elle occupe une place de choix dans l’in-
dustrie militaire nationale et exporte 55 % de
sa production. Il ne s’agit donc pas d’une petite
manufacture familiale mais d’une très grosse
entreprise dont la gamme s’étend des armes de
loisir de faible puissance aux blindés armés de
mitrailleuses lourdes. La carabine Aselkon MX6
est représentative de cette diversité mise au
service des tireurs. Et nous ne pouvons qu’être
enchantés de bénéficier de ce dynamisme créa-
tif. Car cette MX6 est une belle carabine PCP
(pre-charged pneumatic) possédant bien des
qualités, tout d’abord un look qui ne laisse pas Vue éclatée du système d’armement et de chargement linéaire.

N°20 • TIRMAG 87
 ESSAI ASELKON MX6

L’Aselkon MX6 :
un design
futuriste au
service du tir.

➝ Mécanique et ergonomie abouties.

Cette carabine impressionne visuellement mais
gadget qu’une nécessité. Par contre pour les
versions de 35, 54 et 62 joules le silencieux est
possède un gabarit raisonnable avec ses 110 cm le bienvenu car il réduit notablement la signa-
de longueur maximale et ses 3,75 kg. La crosse ture sonore, ce qu’apprécient le voisinage et la
futuriste surprend par ses formes torturées ➤ faune. Bien entendu monter un RDS sur le mo-
dignes d’un film d’anticipation. Elle se termine dèle 19 joules permet de gagner en discrétion,
par une épaisse plaque de couche antidérapante Le Chargeur rotatif ce qui peut être quand même intéressant pour
en caoutchouc. Sur la poignée et sous le devant, contient 14 coups en qui apprécie l’adage « pour vivre heureux vivons
des emplacements texturés offrent un bon grip. 4,5 mm, 12 en 5,5 mm caché ». 
Derrière cet aspect sculptural se cache une er- et 10 en 6,35 mm.
gonomie remarquable. La partie avant, avec
son gros réservoir d’air apparent, pourrait lais-
ser penser que la MX6 a tendance à piquer du
nez. Mais l’équilibre est bon et il suffit d’épauler
la carabine pour s’en rendre compte. Le poids
relativement élevé nécessite néanmoins un
peu d’efforts et réserve le tir debout sans appui
aux sportif·ive·s ou personnes bien constituées.
Cette remarque est valable par ailleurs pour
toutes autres carabines de masse équivalente.
On peut regretter l’absence à l’avant d’un pied
de grenadière ou tout autre système permettant
Le système de répétition manuelle avec chargeur rotatif est facile à
de fixer un bipied, accessoire bien utile, d’autant
utiliser.
que le système PCP offre l’intéressante possibi-
lité de tirer à répétition couché sans avoir à se
contorsionner pour des manœuvres d’arme-
ment, comme avec des armes à canon basculant
ou levier latéral. Un pied vissant de grenadière
vaut moins de trois euros et représente un inves-
tissement dérisoire pour l’heureux possesseur
ou futur acheteur d’une MX6 qui risque fort de
ressentir l’envie à un moment d’utiliser un bipied
Lorsque le levier est ramené vers
léger, d’autant que la forme de la crosse avec son
l’avant un poussoir cylindrique
décrochement inférieur est prévue pour y placer chambre un diabolo et assure La détente est un modèle du
la main faible en tir sur appui ou… avec bipied. l’étanchéité. genre, légère et nette.
La partie mécanique en acier est proprement
réalisée et la finition d’ensemble excellente. Le
mécanisme à répétition utilise un chargeur rota-
tif en polymère de 14 coups en 4,5 mm (12 coups
en 5,5 mm et 10 coups en 6,35 mm). L’armement
s’effectue grâce à un court levier latéral à l’arrière
gauche du boîtier. L’Aselkon MX6 ne possède pas
d’organes de visée ouverte et doit être équipée
d’une lunette qui prend place sur un rail Picatin-
ny de 21 mm de large. Le canon semi-lourd de
55 cm se termine à la bouche par un filetage 1/2
x 20 UNF afin d’y fixer un réducteur de son. Dans La valve de gonflage est placée sous le devant, de même que le second
cette version 19 joules cet accessoire est plus un manomètre de pression du régulateur.

88 TIRMAG • N°20
 Au stand
Un modèle de douceur
et de précision.
➧ L’Aselkon MX6 devant être équipée d’une lunette, le choix
s’est porté sur une Sightmark Citadel 1-10x24 CR1 mise à
notre disposition par Sellmark ODD, l’importateur pour
l’Europe de cette populaire marque américaine.
Les carabines PCP sont sensibles à la qualité des diabolos.
Il faut en essayer plusieurs types et marques pour trouver le
modèle qui procure la meilleure précision, selon usage. Un
projectile peut être excellent pour faire du point sur cible
papier à 10 mètres et manquer d’énergie car trop léger pour
faire basculer de petites silhouettes métalliques à 25 mètres
ou faire voler les canettes vides encore plus loin.
Pour les tests de précision, effectués assis sur table avec
appui avant et arrière, ont été utilisés des diabolos Black
Ops Sharp de 0,49 g (7,56 grains), des Gamo Match Classic
de 0,49 g, Gamo TS-10 Long distance de 0,68 g (10,49 grains)
et des RWS Super-H-Point de 0,45 g (6,9 grains). Le chargeur
rotatif se garnit facilement mais nécessite des doigts de
fée, car les petits diabolos ne sont pas toujours faciles à
manipuler et ont vite fait de s’échapper. La face
arrière transparente du chargeur permet de
visualiser le nombre de projectiles contenus.
Une fois le chargeur engagé l’armement
s’effectue de manière linéaire, sans effort et en
souplesse. La détente est excellente, avec un
départ franc et léger. Le recul est inexistant.
Un régal ! Le bruit au départ du coup est réduit
et cette discrétion participe aussi au plaisir,
surtout en extérieur hors stand. À 10 mètres
sur appui le meilleur résultat en précision est Groupement
à 30 m avec les Gamo
obtenu avec les Gamo Match Classic et un H+L
Match Classic de 0,49 g
= 14 mm + 12 mm, suivi des RWS Super-H- (7,56 grains) :
Point avec un H + L = 10 mm + 16 mm puis les H+L = 25 mm + 27 mm.
Black Ops Sharp et un H + L = 18 mm + 12 mm.
À 30 mètres, les premiers cités sont toujours en tête et
permettent de très bons groupements, et ce avec une
correction en hauteur minime. Un H + L = 25 mm + 27 mm
est représentatif de ce qu’il est possible d’obtenir avec
Avec ses 3,75 kg l’Aselkon MX6 ne fait pas partie des
carabines PCP les plus lourdes.
l’Aselkon MX6 à une trentaine de mètres. Grosse surprise :
les Gamo TS-10 Long distance ont donné de piètres
résultats avec une dispersion presque triple par rapport
aux autres diabolos et ce à 10 mètres. Plus loin, ils étaient
bien évidemment hors course et toucher le carton tenait
presque du miracle. C’est bien la preuve qu’il est important
de faire des essais avec un maximum de types de plombs.
Et ce qui est vrai pour une arme pourra être complètement
différent avec une autre du même modèle. Si
vous êtes en possession d’une boîte de Gamo
TS-10 Long distance ne vous précipitez donc
surtout pas pour fondre son contenu, car
par expérience ils peuvent donner entière
satisfaction dans d’autres carabines et ce
jusqu’à une cinquantaine de mètres pour
les plus puissantes. Les séries s’enchaînent
sans incident et les réglages sont conservés
à condition de maintenir néanmoins la
représentatif pression à un certain niveau. Attention à ne
pas oublier que l’usage de la pompe manuelle
est assez rébarbatif car physique ! Si l’on
souhaite exploiter pleinement les possibilités
du système PCP, il est conseillé d’utiliser une
bouteille d’air comprimé à haute pression avec lyre de
transfert et manomètre. Il faut alors en tenir compte dans le
budget. Une fois équipé d’un système de gonflage adéquat et
facile, l’Aselkon MX6 ne dispense que du bonheur.

Caractéristiques L’AVIS DE TIRMAG

Fabricant : ASELKON
Modèle : Aselkon MX6
Origine : Turquie
Mécanisme : Air pré-comprimé (PCP)
Calibre : 4,5 mm – existe en 5,5 mm
et 6,35 mm
Puissance : 19 joules – existe
aussi en 5,5 mm et 6,35 mm et en
catégorie C en 35 J (4,5 mm) ; 54 J
(5,5 mm) ; 62 J (6,35 mm)
Alimentation : chargeur rotatif 14
coups en 4,5 mm, 12 en 5,5 mm et
10 en 6,35 mm
Poids : 3,75 kg
Longueur : 110 cm ➧ Le design futuriste de cette
Canon : 55 cm attrayante Aselkon MX6 sur-
Organe de visée : sans – lunette prend avec ses formes quelque
obligatoire peu tourmentées. Mais l’ergo-
Crosse : noyer nomie est au top et le ramage
vaut le plumage car cette ca-
Grenadières : non
rabine est précise et agréable.
Destination : tir de loisir
Bien finie et construite, l’Asel-
Catégorie : D kon MX6 est un très bon choix
Prix de l’arme : 609 € pour le tireur désireux de goû-
Prix de la lunette Sightmark Citadel ter aux plaisirs d’une arme PCP.
1-10x24 CR1 : 580 €
Distributeur : Europ-Arm
✪✪✪✪✪
N°20 • TIRMAG 89
 ESSAI

TYPE
Pistolet
semi-automatique
CALIBRE
9x19 Parabellum
LONGUEUR TOTALE 
225 mm
POIDS DE L’ARME 
1 130 g
PRIX CONSEILLÉ
1 749 €

90 TIRMAG • N°20
 ESSAI
EXCLUSIF
Arma Zeka AZ-P1

À l’Est, rien de
nouveau ?
TEXTE ET PHOTOS DE RÉGIS VALANCE
À bon droit, la République tchèque se flatte d’une culture plus que séculaire de la mécanique
fine. Incarnation moderne de cette tradition, Arma Zeka produit d’intéressants pistolets
semi-automatiques de précision, comme ce modèle AZ-P1 dont la carcasse métallique
tranche agréablement dans un univers largement polymérisé !

S
i beaucoup de tireurs de compétition
ou de loisirs se tournent vers la marque
CZ et non sans raison, il y a depuis peu
sur ce marché un autre concurrent des
plus sérieux, Arma Zeka. L’industrie
armurière tchèque a toujours fait preuve de dy-
namisme face aux grandes marques des pays
voisins, allemand, russe ou autrichien. Elle a
notamment su préserver une certaine indépen-
dance, même pendant le demi-siècle au cours
duquel elle a fait le gros dos pour tenir tête aux
oukases de la gestion communiste.
Le nouveau pistolet que nous avons eu le plai-
sir de tester démontre tout le savoir-faire des
Une certaine ingénieurs tchèques. Installée à 75 km à l’est de
filiation dans Brno, en Moravie, Arma Zeka est la toute jeune
l’esthétique des division armurière du groupe industriel Zeka
lignes de l’AZ avec
Plus, dont les activités multiples comprennent
la gamme CZ est
indéniable. Il en notamment un département d’ingénierie et de
va de même pour machines à commande numérique.
le soin apporté à La conception de l’AZ-P1 fait appel à tout ce
la fabrication. savoir-faire et bénéficie des dernières inno-
vations en termes d’usinage. Sans oublier un
contrôle qualité omniprésent tout au long de la
fabrication. L’AZ-P1 fonctionne selon le principe
simple et rodé de la culasse calée, dit système
Browning. Le canon est solidaire de la culasse au
départ du coup. En reculant, l’échancrure dans ➝
N°20 • TIRMAG 91
 ESSAI
ESSAI ARMA ZEKA AZ-P1 EXCLUSIF

➝ laquelle l’arrêtoir de culasse maintient le canon,

l’oblige à s’abaisser. Le canon n’étant plus soli-
daire de la culasse, celle-ci continue son recul et
son cycle d’extraction et d’éjection de l’étui tiré.
L’AZ-P1 possède une sûreté et deux sécurités : le
levier de sûreté placé sur la culasse, qui empêche
tout départ de coup, est mis en œuvre par le ti-
reur. Les deux sécurités opèrent sans l’interven-
tion du tireur mais automatiquement. Il s’agit de
la sécurité de percuteur et enfin le cran de demi
armé positionné sur le marteau et qui empêche
lui aussi tout coup de feu accidentel si le marteau
venait à se décrocher de son cran d’armé.
Livrée dans une simple mallette en plastique,
l’arme aurait mérité un écrin plus soigné, eu
égard aux aspirations haut de gamme que tra-
duit son tarif, même si l’ensemble reste de
bonne facture et fonctionnel.
Imposant, l’AZ-P1 confirme sa vocation sportive,
avec un poids légèrement supérieur à 1,1 kg
sans chargeur, ce qui n’est pas un inconvénient
pour le tir rapide, bien au contraire. Autre point
remarquable, son constructeur a renoncé aux
polymères, leur préférant l’aluminium pour la fa-
brication de la carcasse, au bénéfice de la rigidi-
té. La culasse, tout en acier, reçoit un revêtement
de finition appelé ARCOR, comme le reste des
Le démontage
pièces dans cette matière. Ce traitement diminue sommaire demeure
le coefficient de frottement et accroît la dureté de sans surprise. Le
classique arrêtoir de
culasse est cependant
remplacé par un axe
imperdable.

Un rail permettant le montage de différents accessoires est usiné
directement sur la carcasse.
Le busc rallongé et le dos de poignée
interchangeable sont des atouts non
négligeables dans l’ergonomie et la
préhension de l’arme.
Les commandes sont
ambidextres ainsi que le
verrou de chargeur qui peut
être inversé.
Histoire
➧ Si tout le monde connaît la firme CZ
implanté à Brno, celle-ci n’a rien à voir
avec la société Zeka implantée à Sla-
vivin, proche de la frontière slovaque.
Arma Zeka est la nouvelle division ar-
mement d’un groupe aux activités mul-
tiples, dont l’usinage de pièces à l’aide
de machines CNC. Ce n’est qu’à partir de
2016 qu’Arma Zeka commercialise son
premier modèle l’AZ-P1 fabriqué alors
à seulement 45 exemplaires ! À l’issue
d’une collaboration avec plusieurs
compétiteurs en tir sportif de vitesse
IPSC, une version revue et corrigée
apparaît. Plusieurs modèles composent
aujourd’hui un véritable catalogue à
même de satisfaire la demande des
divers compétiteurs, uniquement dans
le domaine des armes de poing.

92 TIRMAG • N°20
la pièce tout en la protégeant de la corrosion.
Huit larges stries de préhension sont usinées sur
l’avant de la glissière, et onze sur l’arrière, per-
mettant d’armer aisément. Les organes de visée
sont constitués, à l’avant, par un guidon non
réglable en fibre optique. Une hausse réglable
en dérive et en élévation est fixée à l’arrière. Elle
peut être facilement démontée par l’intérieur
de la culasse pour la mise à poste d’éventuels
accessoires. L’extracteur monté sur la droite de
l’arme fait également office d’indicateur de char-
gement lorsqu’une cartouche est chambrée.
Autre point positif, la tige guide usinée en
acier respire la solidité. Elle loge avec son
ressort récupérateur dans un amortisseur à
l’avant de la culasse, garantissant un bon ali-
gnement de l’ensemble.
Le canon, lui aussi revêtu de la finition AR-
COR, est soigneusement calé dans la cu-
lasse, gage d’une bonne précision, comme
du reste l’ajustement avec un jeu presque
nul de la glissière sur la carcasse. Un doux
sérieux concurrent
frottement se fait ressentir lorsque les deux
éléments sont assemblés. L’ensemble offre
L’AZ-P1 est bien
équilibré avec un
reset de détente très
court permettant
d’enchaîner les coups
sans dépointer.
un bon compromis entre rigidité et poids conte-
nu, nécessaire à la pratique du TSV.
Les commandes sont ambidextres et le pous-
La gamme soir de chargeur peut également être in-
versé. Un léger biseau usiné au-dessus
Arma Zeka permet de déverrouiller le chargeur plus
va devenir un rapidement en exerçant simplement une
pression du pouce vers le bas, un petit
détail très appréciable. La finition est
en IPSC face soignée et plusieurs coloris sont dispo-
nibles, noir ou bien gris satiné. Le des-
à son grand sous de la carcasse est usiné sur l’avant
frère CZ. afin de recevoir différents montages op-
tiques ou désignateurs laser. La prise en main
est également facilitée par le busc se terminant
en queue de castor, assurant un bon calage de ➝
Le Tir Sportif de Vitesse
➧ Déclinaison française de l’IPSC (International Practical
Shooting Confederation) le Tir Sportif de Vitesse regroupe
quatre divisions principales pour les armes de poing. Pour faire
simple, il faut dans tous les cas utiliser une arme dont le calibre
sera considéré comme mineur, comme le 9x19, ou bien majeur
comme le .45, l’usage des calibres dits majeurs apportant des
bonifications dans les épreuves.
Les quatre divisions se répartissent de la façon suivante :
Open : comme son nom l’indique, cette catégorie est ouverte
à toutes les armes ayant été customisées afin de garantir
un maximum de performances, les aides à la visée et autres
compensateurs sont autorisés.
Standard : entrent dans cette catégorie les armes en
configuration standard, mais ne pouvant pas bénéficier de
visées optiques ou de compensateurs. L’arme doit tenir dans
une boîte aux dimensions internes de 225mmx150mmx45mm.
Classic : retour aux sources, avec des armes ayant un chargeur à
pile unique.
Production : la catégorie la plus accessible. Il s’agit de concourir
avec des armes « out of box » et ne pouvant être modifiées
que par des éléments proposés par la marque à son catalogue.
La pratique du TSV s’est ouverte depuis quelques années
maintenant aux armes longues rayées et lisses avec les
catégories Rifles et Shotgun.
N°20 • TIRMAG 93
 ESSAI
ESSAI ARMA ZEKA AZ-P1 EXCLUSIF
Au stand

➧ L’arme est assez lourde avec de généreuses dimensions
mais demeure très bien équilibrée. L’AZ-P1 et les
autres pistolets de la gamme sont d’entrée prévus pour
concourir dans les compétitions de TSV en catégorie
standard, leurs dimensions ayant été étudiées en
conséquence. Le départ est extrêmement doux et
souple. Sa course ainsi que le reset de détente sont très
courts et permettent de doubler les coups rapidement.
L’acquisition rapide des cibles des différents stages
d’IPSC se fait aisément grâce à l’échancrure généreuse
de la hausse couplée à la fibre optique du guidon. Le tir
rapide demeure très stable et dépointe peu grâce à un
centre de gravité bien étudié. L’AZ-P1 aurait gagné à
se voir doter d’une base de puits de chargeur évasée,
cependant les rechargements rapides se font sans
difficultés particulières, là où toute perte de temps
peut être préjudiciable. Les chargeurs d’une capacité
de dix-sept cartouches s’éjectent sans difficulté,
facilitant les rechargements rapides. Autre atout,
l’arrêtoir de culasse ainsi que le levier de sûreté
tombent instinctivement sous le pouce du tireur,
facilitant les diverses manipulations.

➝ la main forte. Pour les amateurs de poignées

plus volumineuses, l’opération est facilement Caractéristiques
réalisable par remplacement du dos de poi- Calibre : 9x19 parabellum Nombre de rayures : 6
gnée, interchangeable via une simple goupille. Longueur totale : 225 mm Capacité du chargeur : 17 cart.
Le fabricant propose trois dos de poignée à Hauteur totale : 148 mm Catégorie : B-1 soumise à
l’ergonomie différente. Il en est de même pour Largeur : 45 mm autorisation préfectorale
les plaquettes de crosse, également interchan-
Poids à vide : 1,130 kg Prix conseillé : 1 749 €
geables et au nombre de quatre au catalogue.
Longueur du canon : 127 mm Importateur : Rivolier
Un concurrent du CZ Shadow 2
Elles peuvent afficher un design plat ou bombé
toujours en fonction de la morphologie du ti- L’AVIS DE TIRMAG
reur. Tous ces accessoires sont proposés avec
une finition anodisée noir ou argent. Élément ➧ Ce « petit » nouveau a de beaux jours devant
essentiel pour une arme de poing aux ambi- lui : Arma Zeka reste fidèle à la tradition armurière
tions sportives, un bon système de détente. tchèque en termes de qualité de fabrication. La
Celui de l’AZ-P1 est une petite merveille du marque reste encore peu distribuée. Comptez 1 750 €
genre. Le départ est ici réglé d’usine et malgré pour acquérir cette arme de qualité originale.
deux vis de réglage, il est cependant recom-
mandé de s’adresser à un professionnel pour
tout autre réglage. Le tout constitue un concur- ✪✪✪✪✪
rent sérieux du CZ Shadow 2. 

94 TIRMAG • N°20
 NOUVE AU TÉS 2022

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 PRATIQUE SHOPPING

Ciblé sur le web

Notre sélection d’objets, indispensables ou pas,
pour se faire plaisir et aborder la rentrée bien équipé.
PAR CYRIL MONTROZIER

La gourde
du tireur !
➧ Idéale pendant
les grandes chaleur
pour se désaltérer
Sacs de tir
➧ Idéal pour les petits budgets, fait très bien l’affaire et tous ceux
au stand en épatant
qui commencent avec du 22LR seront satisfaits. A remplir de billes
les copains ! Gourde
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à faux trous avec
vraie paille intégrée
et mousqueton pour
l’attacher. Conte-
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Gourde Impact
pistolet : 22€ chez
Victorinox
spreadshirt.fr
Armée Suisse
➧ Indispensable, voici le
nouveau couteau de l’armée
suisse ! Fournisseur des
troupes helvétiques depuis
plus d’un siècle, cette nouvelle
version Victorinox avec ses
10 fonctions, sa lame de 11cm
et son corp en matière anti-
dérapante le rendent super
pratique !
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et les revendeurs

Tapis de tir
Décathlon
➧ La grande enseigne nordiste
du sport développe de plus en
plus les produits pour tir sportif.
Ce tapis de tir épais d’environ
1cm, confortable est doté de
nombreuses poches utiles et
d’un sac de transport. Petit plus,
ses œillets permettent de le
maintenir au sol avec des sardi-
nes en cas de vent !
65€ Décathlon.

96 TIRMAG • N°20
 Retrouvez les liens des adresses
sur le facebook de Tirmag

Chaussette Tactical pour carabine

➧ Allen est un des fabricants les plus sérieux d’accessoires de tir aux
Etats-Unis, et ce qui semble être un gadget peut devenir indispen-
sable. La chaussette pour carabine (avec lunette ou pas) est un
des meilleurs moyens de protection de vos armes. La gamme de
chaussettes de protection Allen va de l’arme de poing à la carabine
de tir en passant par le fusil de chasse..
Chaussette Tactical 47’’ 25€ chez les armuriers

Montre Timex Boutons Balle

Waterbury ➧ Pour les élégants qui portent des
➧ Encore une montre, vous di- boutons de manchette, voilà le modèle
rez-vous, mais celle-ci n’est pas indispensable ! Vous serez chic comme
n’importe quelle montre. La James Bond avec ces boutons de
Waterbury est entièrement faite en manchette en forme de balle !
plastiques recyclés après avoir été 29€ sur autrepairedemanches.fr.
repêchés dans les océans !
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à la planète ! Existe en plusieurs
couleurs et en 37mm ou en 42mm,
modèles homme et femme.
99€ chez Timex et ses revendeurs.
 PRATIQUE

Entretenir son Glock

Le Glock ne souffre pas de faiblesse dans son fonctionnement, même dans des conditions
d’utilisation difficiles. Un nettoyage et une lubrification réguliers assureront une fiabilité
sans faille et une longévité à votre précieux.
TEXTE ET PHOTOS DE SYLVAIN LECLERC
Quand et comment ? I
Il faut nettoyer et lubrifier votre pisto-
let comme Glock le préconise. Profi-
tez de cet entretien régulier pour ins-
pecter complètement les différentes
parties de votre arme. Il est recom-
mandé de le faire :
1. Lorsqu‘il est neuf, avant de l‘utiliser
pour la première fois.
2. Après chaque passage au stand de tir.
3. Surtout après une séance pluvieuse,
poussiéreuse, boueuse, au contact de
l’eau salée, s‘il est tombé ou, bien sûr,
en cas de défaut de fonctionnement.
4. Au moins une fois par an.
Cet entretien vous permettra de conser- Solvant, dégraissant, lubrifiant de qualité, brosse, chasse-goupille, écouvil-
ver une confiance complète dans votre lon, chiffon. Ce matériel est nécessaire pour procéder à un nettoyage et un
arme et de préserver sa valeur pour entretien efficaces.
une revente éventuelle. de porter des lunettes de protection, puissent adhérer directement au mé-
notamment lors de l’utilisation des tal et montrer leur plein potentiel de
Matériel d’entretien brosses de nettoyage qui projettent lubrification et de protection.
Afin de garantir un nettoyage efficace, des gouttelettes de solvants. Le port de C’est pour cela qu’après avoir décrassé
misez sur des produits efficaces. Les gants peut être avisé : mais il n’aide pas l’arme avec le solvant, un second pas-
produits nécessaires sont un solvant, à manipuler les petites pièces. sage avec le dégraissant permettra la
un dégraissant et un lubrifiant. Le lubrifiant que nous utilisons est complète élimination des huiles, des
Le solvant a pour vocation de casser une huile aqueuse à base de micro- graisses, des cires, et aussi des résidus
les molécules de gras et de faire tom- billes de céramique. Les pièces mé- combustion et d’imbrûlés. La lubrifica-
ber tous les résidus de combustion, talliques doivent être dégraissées tion qui sera faite après ce dégraissage
de poudre et d’imbrûlés. Il convient afin que les particules de céramique en sera optimisée. 

98 TIRMAG • N°20
 Le nettoyage

1
Tout d’abord, mettre l’arme en sécurité en vérifiant qu’il Démontage (1,2,3) : désarmer le mécanisme en pres-
n’y a de munition ni dans la chambre ni dans le chargeur. sant la queue de détente. Pour cela reculez légère-
ment la culasse et abaissez les 2 ergots de démontage.

Pour nettoyer le canon, mettez une

goutte de solvant sur un chiffon sec
qui ne peluche pas. Et briquez le
canon sur toutes ses surfaces externes
2 3 en veillant à bien nettoyer le pied. Pro-
fitez de cette étape pour vérifier l’ab-
Puis, glissez la culasse vers l’avant et retirez les ressorts récupérateurs sence de la moindre trace de faiblesse
captifs de leur système de guide en acier. S’ensuit la dépose du canon. du canon comme une boursouflure
ou un départ de fissure.

Nettoyage de l’âme : prenez un écouvillon laiton spécifique au calibre de l’arme, soit 9 mm. Imbibez-le de produit et faites-le
passer plusieurs fois dans le canon, en allant toujours de la chambre vers la bouche pour ne pas accumuler les éventuelles
saletés dans la chambre. Découpez des bandes de tissu et faites-les passer dans le canon à l’aide d’un pousse chiffon. Répé-
tez l’opération jusqu’à ce que le chiffon ressorte propre. ➝
N°20 • TIRMAG 99
 PRATIQUE ENTRETIEN GLOCK

Brossage culasse : imbibez une brosse à dents de solvant et brossez toute la culasse avec en laissant le produit agir 30
minutes. Profitez de cette étape pour rechercher les éventuels défauts de la culasse, bosse ou départ de fissure. Veillez à
bien brosser les rainures de guidage de la culasse, la cuvette de tir et la zone sous la griffe d’extracteur. Laissez le produit
agir le temps de nettoyer les autres pièces et notamment le ressort récupérateur.

Ressort récupérateur : c’est une pièce maîtresse d’un pistolet
semi-automatique. À nettoyer attentivement pour assurer
un fonctionnement fiable de son arme. Le dégraissage des
ressorts récupérateurs est donc nécessaire. Mais il est impor-
tant de souligner immédiatement qu’un dégraissage de ressort
nécessitera impérativement une lubrification par la suite, avec
une huile de qualité.
Démontage poignée : à l’aide d’un chasse-goupille
de 3 mm, retirez la goupille du bloc de commande
(laquelle maintient également le dosseret), la goupille
de la détente (qui maintient également l’arrêtoir de
culasse sur lequel il peut être nécessaire de jouer pour
extraire la goupille de la détente) et la goupille du bloc
de verrouillage.

Nettoyage des pièces démontées : brossez avec le solvant

Dépose bloc détente : en poussant la queue de détente
vers le haut, vous pouvez facilement retirer le bloc de
verrouillage et le groupe détente. Attention à l’arrêtoir
de culasse, qui va rapidement tomber au sol si vous n’y
prenez garde.
toutes les pièces désassemblées en commençant par le
bloc détente. Veillez à nettoyer complètement la barre
de détente, le ressort de détente et le bloc de commande.
Guettez le moindre défaut qui pourrait provoquer une
panne. Nettoyez ensuite le bloc de verrouillage et l’arrê-
toir de culasse. Prenez garde à l’intérieur de la poignée en
vous attardant sur les zones proches la chambre, qui sont
logiquement les plus sales.

100 TIRMAG • N°20

 Les contrôles
fonctionnels
➧ Il est important de profiter de
l’entretien de son arme pour
vérifier le bon fonctionnement
de différents points. Le premier
d’entre eux est le contrôle
de la sûreté du percuteur.
Elle empêche le percuteur
de bouger tant qu’elle n’est
Après 30 mn d’action du solvant frottez avec un chiffon propre, sec et non pas effacée. Vérifiez le libre
pelucheux les pièces pour retirer toutes les salissures. Durant cette de- fonctionnement de la griffe
mi-heure, le solvant se sera évaporé en attaquant toute la crasse. Le simple d’extracteur en la repoussant
fait de passer un chiffon dessus la fera partir en poussière. Si cela devait légèrement. Vous devez ressentir
ne pas être suffisant, recommencez l’opération plusieurs fois. Dégraissez la force du ressort qui souhaite
toutes les pièces citées précédemment avec le dégraissant en veillant à tou- qu’elle reprenne sa place sans
cher au minimum les pièces nettoyées pour ne pas les regraisser simple- point dur dans son mouvement.
ment au contact de vos doigts. Cette opération est nécessaire afin que les Inspectez l‘éjecteur, pour vous
microbilles céramiques du lubrifiant adhèrent ensuite le mieux possible. assurer qu‘il est maintenu
fermement en position et qu’il
La lubrification est intact (pas de casse, pas de
fissure) Contrôlez l’arrêtoir de
culasse en tirant dessus vers
le haut. Le levier doit rentrer
rapidement dans sa position
initiale. Contrôlez également
le bon fonctionnement de la
sûreté de la queue de détente
en essayant de faire partir un
coup en pressant la détente sans
effacer la sûreté. Bien sûr, le
coup ne doit pas partir. Testez
le reset de l’arme en pressant
la queue de détente, le coup à
sec doit partir. En la maintenant
pressée, réarmez la culasse en
Lubrifiez toutes les pièces de l’arme avec le lubrifiant. Commencez par l’exté- arrière. Relâchez ensuite la queue
rieur du canon afin d’assurer sa bonne résistance à l’utilisation et aux mi- de détente lentement. La détente
lieux humides. Insistez plus particulièrement sur le tenon de verrouillage, le doit se repositionner vers l‘avant
pied de canon et l‘alésage du canon dans la culasse. et vous devez sentir le reset de
l’arme. Re-pressez la queue
de détente sans l’avoir relâchée
complètement : le coup à sec doit
partir. Répétez ce test à plusieurs
reprises. Ah oui, n’oublions
pas un élément simple mais
important : le chargeur. Il
est nécessaire de vérifier son
encrassement ou la présence de
dommages apparents. Vérifiez
en particulier si les lèvres sont
écartées ou endommagées ou
Comme vu plus haut, après avoir Soignez le connecteur. Cette pièce est l’élévateur cassé. Pour cela,
mis du solvant dans le ressort déterminante car elle gère le départ pressez l’élévateur du bout du
récupérateur, il ne coulisse plus de du coup quand on presse la queue de doigt vers le bas puis relâchez-
façon optimale. Sans lubrification, il détente. C’est pourquoi nous vous le. Il doit revenir rapidement à
pourrait non seulement marquer à la conseillons de mettre une goutte de sa place et ne doit pas rester
corrosion mais aussi provoquer des lubrifiant sur la zone de contact entre coincé dans le chargeur.
incidents de cyclage. le connecteur et la barre de détente.

N°20 • TIRMAG 101

 PRATIQUE RECHARGEMENT

Le remontage

Pour le remontage de l’arme, présentez la queue de détente dans son logement et idem pour le bloc de commande et
enfoncez-les en place. Glissez le bloc de verrouillage à sa place. Replacez le dosseret de la poignée qui vous convient
le mieux et maintenez-le en place en repositionnant la goupille du bloc de commande.

Replacez l’arrêtoir de culasse en veillant

à ce que la patte du ressort soit vers le
haut et replacez ensuite la goupille de
détente. Veillez à ce que la queue de dé-
tente, le bloc de verrouillage et l’arrêtoir Replacez la goupille du bloc de verrouillage en veillant à ce que la patte
de culasse soient alignés pour mettre la du ressort de l’arrêtoir de culasse trouve sa place sans forcer en dessous
goupille de détente sans forcer. de la goupille.

Maintenant, remontez le canon et le ressort

récupérateur et vous pouvez glisser la culasse
sur le rail de la glissière de la carcasse. Après cet
entretien dans les règles, votre Glock est prêt.

102 TIRMAG • N°20

 CHASSE PÊCHE NATURE JARDIN PAYS MAISON

Numéro 1
dans les kiosques et chez vous

lechasseurfrancais.com
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 REPORTAGE

Une nouvelle discipline…

vieille comme le monde
Le tir à l’arc à cheval est en plein essor en France : spectaculaire, exigeant,
financièrement abordable, passionnant, il a fait en peu de temps des mil-
liers d’adeptes. Découverte d’un art du tir multimillénaire qui revient au
goût du jour, avec les explications d’un jeune champion de France.
TEXTE ET PHOTOS MARC SCHLICKLIN
104 TIRMAG • N°18

H
ollywood a ancré sous nos
crânes les images de hordes
d’Indiens lancés au grand ga-
lop dans la prairie, criblant de
flèches les « wagons » de la Conquête
de l’Ouest et les Tuniques bleues de
l’US Cavalery : trompeuse puissance de
l’image animée ! La pratique de l’arc à
cheval est infiniment plus ancienne
que cela ! L’Homme tire à l’arc depuis
50 000 ans et il a domestiqué le che-
val voici 9 000 ans. À la chasse comme
à la guerre, les atouts du cavalier-ar-
cher sont apparus aussitôt comme
des évidences. Cet art venu du fond
des âges farouches, comme eût dit
Rahan, séduit en tout cas un nombre
rapidement croissant de Françaises et
de Français, jeunes et moins jeunes.
Plus de 30 clubs français s’affrontent
en compétition dans la discipline. « Il
est tout à fait possible de démarrer
simultanément le cheval et de l’arche-
rie, explique Vincent Boubet, 57 ans,
moniteur d’équitation, expert fédéral
de tir à l’arc à cheval, et promoteur de
Debout dans
les étriers pour amor-
tir les mouvements du
cheval lancé au galop,
l’archer à cheval doit
lancer rapidement
un maximum de
flèches pour marquer
des points.
la discipline qu’il a lancée en France.
On peut débuter sans être un cavalier
chevronné. Mais à tout prendre, s’il
faut choisir entre deux savoirs, mieux
vaut être un cavalier émérite qu’un ex-
cellent archer à pied pour progresser
rapidement ». Vincent Boubet organise
et forme chaque année trois à quatre
classes de 20 nouveaux moniteurs. Le
tir à l’arc à cheval constitue en effet
une animation très recherchée dans la
vie des clubs hippiques, ne nécessitant
qu’un investissement matériel limité, ➝
N°18 • TIRMAG 105
 REPORTAGE L’ARC A CHEVAL

Trois cibles et trois positions de tir,

dont la dernière impose de se re-
tourner pour lancer sa flèche. L’arc
à cheval demeure très populaire en
Asie centrale, sa terre natale

➝ quelques cônes de signalisation, pi-

quets, filins et cibles. Le tir à l’arc sur le
plancher des vaches est d’ailleurs une
discipline bien différente, où l’on prend
le temps d’ajuster la cible, à tel point,
et ce n’est pas un hasard, que c’est la
Fédération française d’équitation qui
abrite le tir à l’arc à cheval et ses com-
pétitions. Toute la difficulté de la chose
consiste en effet à lancer ses flèches ra-
pidement, depuis une plateforme de tir
vivante, mobile et quadrupède.
Il s’agit de tirer vite
Enfonçons ici la porte ouverte de l’écu-
rie : pour tirer à l’arc, il faut disposer de
ses deux mains, ce qui implique d’être
capable de lâcher ses rênes sans (trop
de) crainte, de tenir en selle et de diri-
ger son cheval autrement, en donnant
des impulsions avec ses jambes, ses ta-
lons et sa voix. À noter que comme les
chevaux de polo, la monture de l’archer
se prête au jeu, une fois accoutumée à
cette pratique. Animal naturellement
hyper-craintif, qui ne doit sa survie
dans la nature qu’à son aptitude à fuir

Un art multimillénaire
➧ La généralisation des armes à feu, au XVIe siècle,
sonnera le glas d’un usage militaire de l’arc aussi vieux
que le monde. Dès le Ve siècle avant notre ère, l’historien
grec Hérodote décrivait les prouesses des cavaliers-
archers scythes, qui vivaient en partie en Ukraine actuelle.
Commune à tous les nomades d’Asie centrale, l’archerie
à cheval s’est répandue vers l’Est à travers les steppes, et
notamment vers la Mongolie, où elle reste fort populaire.
L’immense empire de Gengis Kahn, au XIIe siècle, doit
beaucoup à l’adresse des cavaliers archers mongols. Via
l’actuelle Corée, autre grande terre d’archerie, cet art s’est
répandu au Japon, où les premiers samouraïs maniaient
avec maestria des arcs de deux mètres à dos de cheval.
En Europe, les hordes de cavaliers Huns, venus d’Asie
centrale aux VIe et Ve siècles, avec leurs arcs, mirent à
rude épreuve nos soldats médiévaux, engoncés dans
leurs armures. Ils utilisaient des arcs courts, puissants et
maniables à cheval, dont les branches à double courbure
étaient faites d’un savant composite de bois et de corne. Ce
sont vraisemblablement d’autres envahisseurs d’Europe
centrale, les Avars, qui ont apporté à l’Ouest l’étrier, qui
facilite le tir en stabilisant le cavalier.
Au IXe siècle, l’arbalète, puissante et plus facile à apprivoiser
par un fantassin que l’arc en termes de visée, va entamer la
suprématie des cavaliers archers.
Les archers mongols, sur leurs petits chevaux très en-
durants, excellaient à l’art de la guerre de mouvement.
On trouve encore en Hongrie, en Turquie, dans les steppes
d’Asie et jusqu’au Japon et en Corée de nombreux jeux
d’archerie à cheval dont l’origine remonte à ces temps
lointains, l’objectif des joueurs étant, par exemple, de
toucher une cible mobile et bondissante, tractée par un
autre cavalier parti en avance devant eux. En Turquie, la cible
est fixée en haut d’un poteau qui peut atteindre 12 mètres.
Ces jeux de guerre et de chasse mettaient en valeur
l’aptitude à tirer vite, devant soi, latéralement, et enfin
derrière soi, en décochant dans sa fuite la célèbre « flèche
du Parthe ».
La chasse à l’arc à cheval était une passion largement
partagée dans l’aristocratie européenne. Maximilien 1er de
Habsbourg (1459-1519) en fut un illustre adepte, capable,
dit-on, de tuer en vol un gibier à plumes. Les chasseurs
modernes et leurs cartouches à plombs apprécieront !

106 TIRMAG • N°18

 INTERVIEW
Mathieu Bruckert, 34 ans, champion de France par équipes 2022 en catégorie
Club2 au Grand Tournoi de Lamotte-Beuvron
Tirmag : Quand avez-vous débuté ?
Mathieu Bruckert : J’ai pratiqué l équitation pendant trois
ans à partir de 2016 avant de commencer l’arc à cheval, en
2019. À raison, en gros, d’un entraînement hebdomadaire
au Club hippique de Chaville (92).
Tirmag : C’est difficile de lâcher les rênes ?
M. B. : Pas autant que ça en a l’air vu du sol. Du moins, pour
les parcours rectilignes, dans lesquels le cheval est guidé
par les filins qui délimitent le couloir de tir. En ligne droite,
les rênes ne sont pas très utiles. Les
choses se compliquent sur les par-
cours tracés dans la nature ou les par-
cours de chasse, qui comportent des
virages, et où le guidage du cheval par
l’intermédiaire des jambes, de la voix
et du regard ne suffit pas. Les rênes
redeviennent alors indispensables.
Précisons que lors des épreuves, les
cibles sont placées de manière que
l’on puisse les tirer ! Mais c’est claire-
ment plus difficile de ne pas utiliser
les rênes dans la nature. Et dans un vi-
rage serré, impossible de tirer. Quand
le virage est matérialisé par des filins,
le cheval le suit assez facilement. Mais
quand il n’est pas canalisé par ces
cordes, ça se complique.
Tirmag : Vous possédez votre cheval
Un sport où
pour les compétitions ? l’on ne peut
M. B. : Non. Je concours sur l’un des
chevaux du club, que je monte aussi jamais tout
fréquemment à l’entraînement et que
je connais bien. Certains concurrents
maitriser
possèdent leur cheval. D’autres en
louent un pour les compétitions, et
pour eux, c’est nettement plus compliqué. Le fait de n’avoir
que très peu de temps pour le connaître est un handicap
certain, même pour un excellent cavalier. Il y a au club de
Chaville quatre ou cinq chevaux parfaitement familiarisés
avec le tir à l’arc.
Tirmag : Pourquoi se met-on debout dans les étriers ? Vu du
sol, c’est spectaculaire, et ça donne le sentiment d’accroître
la difficulté !
M. B. : Au contraire. C’est la meilleure position de tir. Il y a
deux formes de galop, assis et debout. Assis, les rebonds
se transmettent forcément au cavalier et rendent la visée et
l’encochage des flèches difficiles. Debout, jambes serrées,
le cavalier amortit ces rebonds et s’en trouve stabilisé.
Tirmag : Les chutes sont fréquentes ?
M. B. : Pas autant qu’on pourrait le craindre. En trois ans de
pratique, j’en ai fait deux, sans gravité. C’est un sport dans
lequel on ne peut pas tout maîtriser, pour la bonne raison
qu’il se pratique sur le dos d’un animal, qui, par certains
aspects de comportement, conserve toujours un peu de sa
nature sauvage.
Tirmag : Est-ce un sport onéreux ?
M. B.: Le matériel en lui-même reste abordable. Un arc
d’initiation coûte 45 €, un arc de perfectionnement entre
100 et 150 €, et les arcs de haut niveau, entre 300 et 700 €.
Une flèche en carbone coûte 9 €, il en
faut six pour débuter, et environ 25 en
compétition, soit un investissement
de 250 €. Ce qui coûte ensuite, c’est
l’abonnement à l’année au club (500
à 600 €) et le fait qu’on perd en gros
une flèche tous les trois entraîne-
ments. Quand la flèche rate la cible et
frappe un mur, elle casse.
Tirmag : Quelle est selon vous la plus
grande difficulté de ce sport ?¶
M. B. : A mon sens, l’encochage de la
flèche sur la corde. Cette technique se
travaille d’ailleurs d’abord à pied. Ce
sport récompense le tir rapide. Plus
l’archer tire rapidement, plus il lance-
ra de flèches sur son parcours et plus
il a de chances de marquer des points.
Une technique couramment pratiquée
en France consiste à tenir ses flèches
avec la main de l’arc. Certaines com-
pétitions prescrivent néanmoins que
l’archer porte ses flèches dans un car-
quois, au côté ou sur son dos, comme
il l’entend. Avec l’entraînement, ce
n’est pas fatalement plus difficile.
L’autre grande difficulté est la gestion du stress. Le stress est
inhérent à toute compétition : mais dans notre sport, il faut
gérer à la fois le sien et celui du cheval, qui est un animal
sociable. S’il est habitué à être monté au manège avec ses
congénères, il sera facilement désorienté et inquiet lors-
qu’il se retrouvera seul pour une compétition dans la na-
ture, stressé par le transport, effrayé par un mouvement
ou une présence inhabituels en bordure de parcours. Il
changera potentiellement de comportement. Il faut être
un meilleur cavalier dans la nature qu’au manège. À
l’entraînement, le cheval est canalisé par des filins. Dans
la nature, c’est autre chose. D’où l’importance de bien
connaître son cheval de compétition, sa sensibilité et ses
éventuelles inquiétudes pour y veiller avec soin. Avec le
stress du bonhomme, cela fait beaucoup.
➝
N°18 • TIRMAG 107
 PRATIQUE L’ARC A CHEVAL

Les premières leçons se prennent au pas , mais très vite, les jeunes cava-
liers-archers vont lancer leur montgure au galop, l’allure la plus stable.
➝ àéveil,
la moindre alerte, les sens toujours en
le cheval doit d’abord être habitué
aux mouvements de son cavalier-archer,
à cet arc qu’il perçoit comme un bâton
menaçant dans son dos, au sifflement
de la corde et au bruit, sourd mais puis-
sant, de la flèche qui se fiche en cible.
Une « désensibilisation », disent les
spécialistes, qui selon la personnalité
de l’animal, prendra quelques séances
ou des mois. Et parce que c’est au galop
que la monture est la plus stable, c’est à
cette allure que se pratique l’arc à che-
val, dont l’apprentissage commencera
néanmoins sagement, au pas, et sur un
poney pour les plus jeunes. Ou et com-
ment  ? Essentiellement en manège.
Le principe  ? A l’entrainement, deux
cordes tendues en parallèle y délimitent
un parcours d’une cinquantaine de
mètres, au long duquel les archers
vont parcourir au galop, lançant leurs
traits vers des cibles plus ou moins
éloignées, placées au-delà de l’une
des cordes, qui marque une zone de
sécurité dans laquelle nul ne s’aven-
ture pendant l’exercice. Au bout de ce
couloir de tir, le cavalier ralentit, fait
demi-tour, et revient au pas à contre-
sens dans la voie parallèle au couloir
de tir pour se diriger vers un nouveau
départ. Au signal du moniteur, tout le
Des compétitions
variées
➧ Les compétitions se déroulent
selon un même principe, un passage
dans un couloir de tir appelé « ligne
de run » de longueur variable (de 30
à 180 m) avec une ligne de départ
et une ligne de fin qui déclenchent
le lancement et l’arrêt du chrono
dans les épreuves, lorsqu’elles sont
chronométrées. Une amélioration
du temps de référence confère des
points de bonification au concurrent,
qui perd des points lorsqu’il dépasse
ce temps. Les cibles sont de forme
variées, rondes ou carrées selon le
type d’épreuve, de 80 à 90 cm de
diamètre ou de côté. Le type et le
niveau de l’épreuve déterminent éga-
lement leur nombre, leur distance et
leur angle par rapport à la ligne de
run. Les concurrents s’élancent après
un premier passage de reconnais-
sance sans lancer de flèches. Les
compétitions peuvent se dérouler
dans un manège, ou à ciel ouvert,
en carrière, dans un pré, ou dans la
nature. L’arc doit être dépourvu de re-
pose flèche et les flèches portées à la
main ou dans un carquois, selon les
épreuves. Mais pas dans la bouche.
monde met pied à terre et récupère
ses flèches. C’est peu dire qu’il faut
être à l’aise en selle pour lancer quatre
à cinq flèches en quelques dizaines de
mètres. Les archers tirent au-dessus
du champ visuel de leur monture pour
ne pas l’affoler. Les plus aguerris tirent
debout dans les étriers, ce qui confère
à leur art une dimension immédiate-
ment spectaculaire. 

Une discipline essentiellement équestre

➧ Apparu (ou réapparu) en France en 2014, l’arc à cheval est ra-
pidement devenu l’une des 34 disciplines équestres chapeau-
tées par la Fédération française d’équitation. Les compétitions
se déroulent dans un cadre assez complexe, avec deux grands
rendez-vous nationaux annuels. Un championnat par équipe,
le Grand Tournoi, qui voit s’affronter les équipes de polo, de
horse-ball et d’arc à cheval. Le dernier Grand Tournoi s’est
déroulé à Lamotte-Beuvron, en mai. Et un championnat indi-
viduel, l’Open de France, prévu en juillet, à Lamotte-Beuvron
également. Ces compétitions regroupent quatre niveaux, Elite,
le plus élevé, puis Club 1, 2 et 3, en senior et en junior, et deux
catégories, poney et cheval. Au niveau international, la
France se situe parmi les meilleurs mondiaux. Le tir à
l’arc à cheval est très pratiqué en Hongrie, en Turquie, en
Pologne, en Corée du Sud, au Japon et en Mongolie. Deux
organisations rivalisent à l’échelle mondiale : la WHAF
(World Horseback Archery Federation, Fédération
mondiale d’archerie à cheval), qui regroupe 35 nations et
anime un championnat du monde et la IHAA (Internatio-
nal Horseback Archery Alliance-Alliance internationale
d’archerie à cheval) concurrente, elle aussi organisatrice
de compétitions internationales.

108 TIRMAG • N°18

©MadsMadsen

LA RÉFÉRENCE
 REPORTAGE

Les entraînements
se déroulent dans un
bâtiment dédié, dont
l’aménagement peut
être aisément modifié
pour simuler toutes
sortes de situations
et de configurations,
comme un décor
de cinéma.

110 TIRMAG • N°20

Au cœur du
SWAT
Vigoureusement attaquée par des mouvements
politiques qui rêvaient de réduire ses budgets, la
police américaine a manifestement passé ce cap :
c’est l’impression du correspondant permanent de
Tirmag aux USA, qui a participé en exclusivité à un
entraînement avec revue en détail du matériel de la
brigade d’intervention de Baton Rouge (Louisiane),
l’une des dix villes les plus dangereuses du pays.
TEXTE ET PHOTOS BENJAMIN JENART/FRENCH HDS ➝
N°20 • TIRMAG 111
 REPORTAGE AU CŒUR DU SWAT
A
ux États-Unis, le concept de
➝ gendarmerie et de police
nationale, tels que nous les
connaissons en France, n’existe pas.
Les missions à l’échelon du pays sont
étroitement définies et confiées soit au
célèbre FBI (Federal Bureau of investi-
gation, qui traite les crimes fédéraux)
ou à des unités spécialisées comme la
non moins illustre Drug Enforcement
Administration (DEA) qui lutte contre le
trafic de drogue.
La police de proximité, celle du quoti-
dien, relève de la responsabilité des
États et des villes. Feuilletons et séries
ont popularisé chez nous les acronymes
NYPD, LAPD ou SFPD, qui désignent
respectivement les départements de
police de New York, Los Angeles ou
San Francisco. Tous ces services com-
prennent des unités d’intervention
formées pour s’occuper de tout ce qui,
pour simplifier, sort de la routine.
Ces unités d’intervention portent dans
l’ensemble des États-Unis le nom de
SWAT (Special Weapons and Tactics
– Armes et tactiques spéciales). Très
entraînées, disponibles 24 heures sur
24, elles s’occupent des forcenés, des
fusillades, de l’interpellation de sujets
à risques recherchés, des émeutes et
du terrorisme. L’essentiel de leur ac-
tivité vient en appui à d’autres unités,
112 TIRMAG • N°20
Le Lieutenant Polito (à dr.) commandant des Opérations Spéciales, et le sergent
Walker Commandant du SWAT, 16 ans de service chacun.
pour les négociations en cas de prise siane, à 150 km de l’embouchure. Avec
d’otages, ou encore la protection des ses 225 000 habitants, Baton Rouge a
personnalités. Les SWAT sont des po- une population équivalente à celle de
liciers hautement qualifiés, sélec- Rennes, Lille ou Bordeaux… elle se
tionnés pour leur discipline, classe au 8ème rang des villes
leur adresse au tir et l’ex- les plus dangereuses des
cellence de leur forme États-Unis.
physique et mentale. L’entraînement Comme les autres,
Nous avons la chance
de participer, en exclu-
assidu crée des le SWAT de Baton
Rouge est essentiel-
sivité pour Tirmag, à automatismes lement chargé du
un entraînement avec soutien en cas de
visite guidée du maté- efficaces même crise. Plus surpre-
riel utilisé par le SWAT
de Baton Rouge, une
sous stress. nant, la plupart de
ses membres font le
ville moyenne née il y a même travail que leurs
un peu plus de deux siècles collègues patrouilleurs ou dé-
sur la rive du Mississippi, en Loui- tectives, et n’interviennent en qualité
de SWAT que sur demande. On trouve
ainsi des membres SWAT dans la plu-
part des unités. Les six policiers occu-
pés à plein temps par l’unité d’inter-
vention à Baton Rouge bénéficient de
Chevrolet Tahoe non sérigraphiés, pour
se fondre dans la population.
Hélico sur demande
La plupart du temps, les membres
du SWAT patrouillent ou enquêtent
normalement. Leur chef (Special Ope-
ration Commander) les saisit par télé-
phone pour qu’ils entrent en action !
À ce moment-là, le travail et l’équipe-
ment s’adaptent à la situation !
SWAT complètement équipé à Pour ses missions, le SWAT dispose
l’entrainement, malgré les grandes d’un parc de véhicules qui fera rêver les
chaleurs humides de Louisiane ! porteurs d’uniforme français : Chevro-
let Tahoe, Ford Explorer, Dodge Char-
ger, sans oublier, bien sûr un hélico
disponible 24 h /24, qui peut aussi être
activé pour des missions humanitaires
ou médicales.
En outre, deux blindés Bearcats peuvent
être utilisés avec un MRAP (Mine resis-
tant ambush protected) camion blindé
repeint en noir pour la police, protégé
contre l’incendie et les mines, pour des
missions défensives ou offensives, ca-
pables de pénétrer dans des bâtiments
sans risque avec l’aide de harpons ou
de béliers. Un gros pick-up Ford F350
équipé d’échelles et de rails permet
de pénétrer en urgence dans des bâti-
ments ! En outre, un bus blindé sert de
poste de commandement délocalisé
sur les zones d’opération. Le Glock 34 Gen 5 constitue la dotation de base, avec un viseur point rouge. Avec
l’accord de leur chef, les policiers ont droit à des armes personnelles.
Armement de base
Côté armement de base, les SWAT de
Baton Rouge disposent de Glock 34
gen 5, équipé d’un viseur point rouge
Leupold DeltaPoint Pro. En plus de leur
dotation, certains policiers ont leurs
propres armes, à condition qu’elles
soient validées par leurs chefs. Les mu-
nitions sont des Speer GoldDot en 124
grains. Elles sont utilisées tous les ans
pour le renouvellement des certifica-
tions de tir afin de s’assurer qu’elles ne
sont pas périmées.
Le SWAT dispose aussi de plusieurs
types armes d’épaule :
➔ Un AR15 PWS (Primary Weapon
L’un des modèles d’AR15 en service au SWAT : un PWS (Primary Weapon System)
System) à piston ou un montage avec
à piston, avec optique Trijicon et laser PEQ.
un lower Colt et un upper Bravo Com-
pany. L’AR15 est équipé d’un réduc-
teur de son Surefire et d’une lampe
Surefire Scout. Le reddot fourni est un
Eotech. Les munitions sont des Fede-
ral 223 REM en 62 grains.
➔Trois types de fusils de précision sont
aussi en dotation : quatre SentinelTM
KMW en 308 WIN, armes customs
faites en Louisiane. Deux carabines
de précision semi-automatiques GAP
GA-10 et une carabine en 338 Lapua
Magnum pour l’utilisation antimatériel.
➔ Le SWAT utilise enfin des CZ Scor-
pion fabriqués sur mesure à sa de-
mande, des PCC totalement silencés
avec des canons de 4 pouces (iden-
tiques au G26). Les munitions pour ces
armes sont spécifiquement des Speer
Gold Dot en 147 grains. Pour la petite Le style capillaire peut surprendre : ici, c’est la qualité du travail qui compte !
histoire, CZ USA produit depuis cette AR15 Colt avec upper Bravo Company et silencieux Surefire. ➝
N°20 • TIRMAG 113
 REPORTAGE AU CŒUR DU SWAT
La géométrie variable de ce bâtiment appelé « shoot house » permet aux respon-
sables de l’entraînement de varier les plaisirs et les situations.
demande ces armes pour d’autres
➝ agences et pour le civil ! Les agents du
SWAT sont également équipés d’armes
non létales, à commencer par des pis-
tolets à impulsion électrique (Taser).
Ils disposent aussi de Pepperball, sorte
d’armes de paintball tirant à l’air com-
primé différents projectiles : billes en
céramique pour briser les vitres, billes
à gaz lacrymogène. Très efficaces, ces
armes sont largement utilisées dans
différents services de police ou l’admi-
nistration pénitentiaire. Testé en France
vers 2017, le Pepperball n’est toujours
pas présent sur le terrain… Un fusil à
pompe non létal de couleur orange,
pour bien le différencier, tire des « bean
bags », sacs remplis de haricots, pour
des tirs de neutralisation ou grenades
lacrymogènes propulsées par des car-
touches à blanc. Un lance-grenades,
qui a la même utilisation que le fusil à
pompe, mais lui a un barillet à 6 coups.
Bearcat blindé en démonstration : installation du bélier. À droite, le « Draco
Hard Head », harpon à fixer sur le bélier pour les portes résistantes !
114 TIRMAG • N°20
Un bouclier balistique est présent dans
chaque voiture de membre du SWAT. Et
des Hooligan Tools (outils d’effraction)
dans chacun des véhicules collectifs.
Bien entendu, il existe des spé-
cialités chez les policiers :
les « breachers » sont
en charge des effrac-
Ici, on
tions, notamment à n’économise ni
l’explosif, comme, les
deadcords (rouleau sur les munitions,
d’explosif) ou avec
des fusils à pompe.
ni sur les journées
Les policiers du SWAT d’entraînement.
suivent un entraîne-
ment régulier, à raison
de deux jours par mois, mi-
nimum. Ils sont évalués plusieurs
fois par an pour conserver leurs cer-
tifications. Ces évaluations sont tant
physiques que techniques. Le tir prend
une grande place dans l’entraînement.
Le nombre de munitions tirées est tel-
lement important que nous n’avons
pas pu en connaître le nombre exact.
À titre d’indication, la dernière com-
mande comportait 150 000 cartouches
d’armes de poing et 50 000 pour les
armes d’épaule. Quand les stocks se
vident, une nouvelle commande est
passée. Les SWAT organisent plusieurs
fois par an des concours entre unités
analogues, en Louisiane mais aussi à
l’échelle nationale. Chaque policier sou-
haitant y participer est donc encouragé
à s’entraîner avec son matériel sur son
temps personnel !
Chaque mois, plusieurs modules d’en-
traînement sont pratiqués pour un
perfectionnement « pas à pas » ! Nous
avons suivi l’un d’eux, une session CQB
(« Close-Quarter Battle » – Combat rap-
proché en milieu clos). Au cours de ces
entraînements, et même pour ces po-
liciers d’élite, toutes les bases sont re-
prises. Au départ, les exercices se font
deux par deux. Puis le nombre
d’intervenants s’accroît, sur
des superficies plus
étendues et dans des
bâtiments plus com-
plexes. L’ensemble
de l’entraînement
se faisait dans une
« shoot-house », bâti-
ment comportant un
système de cloisons
mobiles dont la confi-
guration peut être aisément
modifiée au gré du programme
de l’instructeur pour la mise en scène
de scenarii de plus en plus compliqués,
avec des options de tir ou de non-tir.
Les armes visibles sur les photos sont
sécurisées. Les munitions utilisées,
dites « simunition » projettent de la
peinture comme dans un jeu de paint-
ball. L’entraînement repose largement
sur une méthode dite KISS, l’acro-
nyme de « Keep It Simple and Stupid »,
autrement dit, « Gardons les choses
simples et stupides » pour simplifier
les manœuvres et générer des auto-
matismes qui permettront de toujours
pouvoir compter dans l’action sur des
réflexes en situation de stress élevé. 
Remerciements : nous tenons à remer-
cier la Police de Baton Rouge qui nous a
ouvert ses portes pour ces articles ainsi
que tous les policiers présents pour leur
participation.
 Le BRPD*
en chiffres
Effectif : 900 personnes
dont 690 policiers
33 membres SWAT
240 000 interventions
par an.
100 interventions
SWAT par an.
*Baton Rouge Police Department

Tenue d’intervention
complète, avec un CZ
Scorpion silencé à
canon court, spécia-
lement créé par CZ à
la demande du SWAT
de Baton Rouge.

N°20 • TIRMAG 115

 DROIT

LA NOUVELLE
PLATEFORME EDEN
Dans un souci de dématérialisation des supports physiques des licences fédérales, le
ministère des sports a soutenu la mise en place d’une nouvelle plateforme numérique
dédiée aux tireurs sportifs licenciés. C’est la fin des documents papier, avec EDEN [1] la
FFTir a ouvert la porte au tout numérique.

L
’objectif est d’alléger les pro-
cédures, mais aussi de croiser
les fichiers. Ce portail est inter-
connecté avec l’intranet ITAC [2] de la
Fédération Française de Tir et le ser-
veur du SCAE [3]. Il a pour but d’assu-
rer la gestion des certificats médicaux
des licenciés, la demande et la déli-
vrance en ligne des avis préalables,
la portabilité de la licence avec une
photo numérique qui peut être faite
avec un simple smartphone et l’accès
aux données personnelles, gérées
dans ITAC par les associations. Des
données qui rassemblent l’adresse
mail, une photo de l’adhérent et ses
coordonnées. Les tireurs peuvent
faire eux-mêmes les corrections ou
les modifications qu’ils jugent né-
cessaires. Ce portail est en lien avec Les jeunes comme ces tireurs sur cibles mobiles à l’entraînement (Club de
Tir du Perreux) n’auront, eux, aucun prôblème avec l’outil informatique et
le SIA du ministère de l’Intérieur qui
la plateforme Eden.
autorise ou non la détention d’arme à
feu. La licence est désormais déma-
térialisée, visible sur l’écran de son Bugs sez fréquent lors de la mise en place de
téléphone. Lancée au mois de juin, la plateforme nouveaux projets informatiques lors
numérique a déjà montré ses faiblesses des premières étapes du lancement. Le
Eden face à l’afflux des connexions qu’a dé- système est calibré pour une affluence
La plateforme est accessible à tous clenchée la FFTir lors de l’annonce de standard, pas pour être pris d’assaut
les licenciés, l’accès est géré par un son ouverture. par tout le monde à la fois.
mot de passe individuel. Le logiciel Les tireurs ont été invités à se connecter
est sécurisé et nécessite un accès in- et l’opération a été un vaste succès. Un Comment renouveler
ternet pour tous les licenciés. C’est succès trop vaste sans doute puisque le les licences
là que le bât blesse. Beaucoup de serveur s’est retrouvé saturé avec des Le 27 juin dernier, la FFTir a communi-
tireurs seniors sont touchés par l’il- bugs à répétition du côté des utilisa- qué à tous les licenciés le nouveau pro-
lectronisme et les clubs de tir doivent teurs. tocole de renouvellement de la licence
les soutenir dans leurs démarches. Finalement il a été décidé de redimen- de tir pour la saison 2022-2023.
Des démarches qui pour les aidants, sionner les serveurs pour faire face à Il faut d’abord activer son compte
s’ajoutent à celles qu’ils devront l’afflux des demandes de connections EDEN. Le mode d’emploi est disponible
bientôt déployer pour créer le compte et surtout pour soutenir l’accès, au si besoin sur le site de la FFTir [4]. À titre
SIA des tireurs qui ne maîtrisent pas moment des renouvellements au mois de préalable, il est impératif que votre
l’outil informatique. Au pays d’EDEN d’août. club ait enregistré pour votre compte
l’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce type de démarrage laborieux et as- une adresse email valide sur ITAC. Si

116 TIRMAG • N°20

vous butez sur ce premier écueil, il faut
vous rapprocher des dirigeants du club
pour mettre à jour cette adresse. Une
fois votre compte activé, vous pouvez
agir directement sur vos données per-
sonnelles puis ajouter votre photo dans
votre espace EDEN. Cette photo va ser-
vir à l’édition de votre licence de tir dé-
matérialisée.
Il vous faut ensuite enregistrer votre
certificat médical dans votre espace
EDEN. Ce dernier doit dater de moins
d’un an, et doit être conforme au mo-
dèle fourni par la FFTir. À noter que
certains clubs de tir demandent en-
core l’original lorsque vous vous pré-
sentez pour renouveler votre licence.
Renouveler sa licence
L’enregistrement de la photo et du cer-
tificat médical doit être réalisé avant
votre venue dans votre club pour le
renouvellement de la licence. Ne pre-
nez pas de retard, le certificat devant
dater de moins d’un an, il peut être
produit dès maintenant. N’oubliez pas
que faute de renouvellement, vous
ne remplissez plus les conditions né-
cessaires pour la détention d’armes
de catégorie B, ainsi il vaut mieux s’y
prendre à l’avance pour ne pas être
bloqué.
Rapprochez-vous de votre club pour
connaître les dates et modalités né-
cessaires au renouvellement : ho-
raires, cotisation, etc.
La licence 2021-2022 reste valide
jusqu’au 30 septembre 2022. Son re-
nouvellement peut se faire pendant le
mois de septembre. Mais soyez vigi-
lant car en cas de détention d’armes
de catégorie B, si la licence n’est pas
renouvelée au premier octobre, le pré-
fet en est informé et peut faire procéder
à un dessaisissement et à l’annulation
des autorisations de détention. 
[1] Espace Dématérialisé d’Enregistrements
National
[2] Gestion Internet du Tir des Avis Préalables
et des Clubs
[3] Service Central des Armes et Explosifs
[4]https://www.fftir.org/eden-mode-demploi/
Remerciements à Michael Maggi
EDEN : en bref
1 - Avoir son adresse mail dans
EDEN
2 - Avoir sa photo dans EDEN
3 - Avoir son certificat médical
valide dans EDEN
4 - Être à jour de sa cotisation
fédérale
A terme, les informations présentes
dans EDEN seront accessibles aux
préfectures, qui pourront récupérer
licence de tir et avis préalables.
P. Estiba de l’Union Française
des Amateurs d’Armes.
N°20 • TIRMAG 117
 CULTURE ARMES

Balles « fou-
droyantes » à
gauche pour
la chasse aux
grands fauves,
à droite pour
la chasse à la
baleine.

La balle foudr
En 1849, le « tueur de lion » Jules Gérard pousse la

et le
porte de l’arquebusier de luxe parisien Louis-Fran-
çois Devisme : il cherche une munition efficace pour
la chasse aux grands fauves. Leurs efforts conjoints
aboutiront à la naissance d’une redoutable balle
explosive, première du genre.
TEXTE ET PHOTOS PAUL ESTIBA

N
é à Paris, rue de la Roquette,
le 9 juillet 1806, Louis-Fran-
çois Devisme est le fils d’Isi-
dore Devisme, armurier à la
manufacture de Versailles et ami de
l’arquebusier Deboubert, qui forme le
jeune Louis-François au métier avant
que celui-ci ne lui succède et reprenne
son armurerie du 12 rue du Helder,
dans le quartier de l’Opéra à Paris.
La transition se fait sans heurt. De-
visme est déjà connu pour ses armes
de luxe. Cessionnaire des droits d’ex-
ploitation du brevet Lefaucheux, il pro-
duit dans ses ateliers des armes d’une
grande finesse qui font de sa boutique
un lieu de passage obligé pour tous
les chasseurs du gotha.
Homme de l’art, Devisme n’en est pas
moins inventif. Au début de sa car-
rière, en marge des armes tradition-
nelles, il crée des modèles originaux
combinés à des objets du quotidien :
canne fusils, cravache pistolet… Pen- Lion
dant ce temps, dans ce qui va bien- de l’Atlas.
tôt devenir l’Algérie française, Jules
Gérard s’engage en juin 1842 au 3ème
régiment de spahis stationné à Bône
(devenu Annaba). Nommé brigadier
quelques mois plus tard, il se porte
volontaire pour rejoindre l'escadron
de Guelma, à 60 km de Bône, au pied
des montagnes. C’est là qu’il abat son
premier lion le 8 juillet 1844. Le fauve,
descendu de l'Atlas, terrorisait les ha-
bitants de la région. Passionné par la
chasse, il a déjà plusieurs lions à son
actif lorsqu’il rencontre Devisme.
Décoré de la Légion d'honneur en
1847, il poursuit en parallèle sa carrière
militaire et ses activités cynégétiques.
Ses aventures, hautes en couleurs,
passionnent la presse et les personna-
lités de l'époque.
Associé à Devisme, il travaille sur un
projectile fabriqué dans un matériau

118 TIRMAG • N°19

Fusil de grande chasse signé Devisme à Paris.

oyante
Marquage des canons du fusil.

Devisme, d'abord établi rue du Helder à Paris,

fusil Devisme
s'installera ensuite au 36 Bd des Italiens.

➝
N°19 • TIRMAG 119
 CULTURE ARMES
malléable comme le plomb, qui prend
➝ les rayures avec une grande précision,
mais dur comme le fer, pour une bonne
pénétration. De leurs travaux communs
naît une nouvelle balle cylindro-co-
nique à pointe d'acier. Le projectile
expérimenté par le chasseur répond si
parfaitement à ses souhaits qu’il écrit :
« Nous avions dans la pointe d'acier une
confiance telle que toute arme blanche
nous semblait désormais superflue. »
La balle à pointe d’acier est présentée à
plusieurs reprises au tir des Batignolles,
qui appartient alors à Devisme. À trente
pas, là où une balle ordinaire sphérique
en plomb traverse quatre planches de
trois centimètres d’épaisseur, la balle cy-
lindro-conique en traverse six, et celle à
pointe d’acier neuf et entame la dixième.
La balle foudroyante
La balle à pointe acier est déjà une belle
avancée, mais elle montre rapidement
ses limites. À l’été 1853, lors d’une cam-
pagne de chasse de quinze jours, un
lion traversé par plusieurs balles blesse
mortellement un des compagnons de
chasse de Gérard. Les balles à pointe
d’acier sont encore insuffisantes pour
tuer à coup sûr un fauve acculé. Gérard
tente d’abord de se rapprocher du ba-
ron Louis Jacques Thénard, chimiste
réputé, pour trouver un moyen d’em-
poisonner ses projectiles. Mais les
résultats sont décevants, il se tourne
alors à nouveau vers Devisme.
Le défi est de taille, mais De-
visme se pique au jeu et crée
en peu de temps une balle ex-
plosive qui correspond en tout
point aux demandes de Gérard.
La balle « foudroyante » de De-
visme est cylindrique, longue
de huit centimètres. Elle est
formée d’un tube en cuivre re-
couvert à sa base d’une couche
de plomb sur environ deux cen-
timètres. Sur cette couche de
plomb se trouvent, en relief, les
parties saillantes qui prennent
les rayures du canon, à la ma-
nière de la ceinture guidante
des obus. La partie supérieure
du nouveau projectile est consti-
Cartouche foudroyante
premier type et son outil
spécifique pour le charge-
ment.
120 TIRMAG • N°19
Jules Gérard dit En janvier 1871, c’est avec des cartouches de ce
le « tueur de lions ». type que sont abattus Castor et Pollux, les deux
éléphants du Jardin d'acclimatation.
Touché par
plusieurs balles,
le lion blesse
mortellement un
chasseur.
tuée d’un cône de cuivre qui se visse
dans le tube de la balle. Ce cône
est muni d’un piston, à l’extrémité
inférieure duquel se trouve placée
une amorce qui vient s’appuyer sur
une traverse en acier. La balle est
d’abord chargée à six grammes de
poudre noire. À l’impact, le piston
de la pointe conique vient écraser
l’amorce qui met le feu à la poudre
et fait exploser la balle. Des essais
ont lieu le 12 mars et le 1er juin 1857
à Montfaucon, en présence d’une
vaste assemblée de savants, de
chasseurs, de journalistes et d’un
vétérinaire, caution scientifique de
ces essais. Il en résulte que les ani-
maux frappés par le nouveau pro-
jectile sont touchés mortellement et
ne survivent que quelques secondes
aux effets dévastateurs des projec-
tiles explosifs. Quelques secondes
qui suffisent néanmoins à un grand
fauve pour s’en prendre à son chas-
seur. Pour assurer son affaire, De-
visme développe alors une munition
plus longue, capable de recevoir une
charge de quinze grammes de poudre
et des armes de grandes qualités ca-
pables de tirer ces munitions d’un
nouveau genre, qui prennent le nom
explicite de « balle foudroyante ».
Un fusil de grande chasse
L’arme exceptionnelle dont il est
question ici et destinée au tir de cette
balle est signée Devisme à Paris.
Elle provient de la cassette person-
nelle de Napoléon III comme en at-
teste l'incrustation sur le pontet au
"N" couronné. C’est un fusil à per-
cussion, à deux canons montés en
table, platines avant à quatre piliers,
finition vieil argent à décor floral et
cynégétique. Les canons en damas
en calibre 12 à la livre (18,1 mm)
mesurent 600 mm de long. Le canon
gauche est rayé et le canon droit,
lisse, est muni d’un tenon de baïon-
nette. Une hausse à trois feuillets et
un guidon dérivable constituent les
instruments de visée.
Cette arme de grand luxe est montée
à l'anglaise, en loupe de noyer verni.
La plaque de couche porte une
trappe qui, ouverte, découvre deux
logements forés dans le bois. Ces
derniers contiennent une balle explo-
sive Devisme, version en zinc, et un
outil spécifique pour charger la car-
touche explosive. Développée à par-
tir du début de l’année 1857, la balle
foudroyante de Devisme fait l’objet
d’un brevet et de deux dépôts d’addi-
 FA B R I C A N T D ’A R M E S D E P U I S 1 9 3 9

a
t
// Restr F

Détails des
tion. Elle est utilisée par de nombreux
gravures de
chasseurs fortunés qui n’hésitent pas la queue de
à payer fort cher pour assurer leur sé- culasse.
curité dans leurs chasses africaines.
Le concept est même développé par L’arme porte
Devisme avec une version surdimen- la marque de
sionnée pour la chasse à la baleine. En l’empereur
janvier 1871, c’est avec des cartouches Napoléon III
de ce type que pendant le siège de incrustée
Paris, sont abattus par Devisme et sur le pontet.
Milne-Edwards, Castor et Pollux, les
deux éléphants du Jardin d'acclimata-
tion, qui seront vendus comme pièces
de boucherie aux Parisiens affamés.
Jules Gérard, crédité d’un tableau de
chasse estimé à 26 fauves en 1857, Les platines
et qui a inspiré la création de ces fu- avant, finition
sils de grande chasse et la balle fou- vieil argent à
droyante de Devisme ne connaîtra décor floral et
pas ce dernier épisode. Il meurt noyé cynégétique,
dans la rivière Jong entre Woola portent la
et Makeleye en septembre marque de
1864, en Sierra Leone, Devisme.
lors d’une de
ses expéditions. 

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Vous pouvez introduire une réclamation auprès de la CNIL - www.cnil.fr. Pour toute autre information, vous pouvez consulter nos CGV sur kiosquemag.com
 CULTURE ARMES

Radom
VIS 35
Symbole de
l’indépendance
polonaise
Entre les deux guerres mondiales, le jeune État polonais indépendant crée une industrie
nationale de l’armement principalement établie à Radom, à 100 km au sud de Varsovie.
S’inspirant intelligemment des bonnes productions contemporaines, elle lance un
semi-automatique solide et fiable, le Radom VIS 35, aujourd’hui assez recherché.
TEXTE ET PHOTOS STANISLAS GUESDES

R
établie comme État in-
dépendant sur les ruines
des Empires russe et aus-
tro-hongrois après la pre-
mière guerre mondiale conformément
aux vœux du Président américain Woo-
drow Wilson, la Pologne se dote dans
la foulée d’une industrie nationale de
l’armement. Non prioritaire dans sa
doctrine, l’arme de poing ne sera mise
en étude qu’à la fin des années 20. À
l’époque, le pistolet Browning sert
de référence. Ce point n’échappe pas
aux ingénieurs polonais qui projettent
déjà une adaptation du système à la
munition de 9 mm Parabellum, en le
simplifiant de surcroît. Les Belges de
la Fabrique nationale d’Herstal suivent
le même cheminement, avec l’aide de
John Moses Browning, pour aboutir au
pistolet GP 35.
Une option concurrente s’installe alors,
le gouvernement polonais étant appro-
ché par la Tchécoslovaquie, qui entend
lui céder les brevets du CZ 28. C’est
sans compter sur le nationalisme et
le patriotisme de quelques ingénieurs
polonais qui vont, en un temps record,
développer les premiers prototypes du
Radom VIS 35. L’ingénieur à l’origine
du projet est Piotr Wilniewczyc. Dès les
premières présentations, la pertinence
de son projet fait irrémédiablement
abandonner l’hypothèse CZ 28. Son
premier prototype, le WIS 31, destiné
au tir, est produit en 1931 soit à peine
deux ans après le lancement de l'étude.
Ce délai très court prouve l’habileté
technique et industrielle des armuriers
polonais. N’ayant pas une seconde à
perdre, Piotr Wilniewczyc construit son
arme en se reposant sur des systèmes

124 TIRMAG • N°20


Le Radom et son
« modèle », ici un Colt
1911 A1. La parenté
est évidente,
Le Radom prenant l’avan-
tage sur le levier
de désarmement.
éprouvés. Il s’inspire de deux réfé-
rences, le Browning 1903 et le Colt
Model 1911, tous deux œuvres de
John Moses Browning
Des différences majeures
Et si le prototype ressemble au Colt
1911, sa conception est néanmoins
différente. En effet, le WIS 31 est un
condensé des atouts des deux armes
précitées. Si l’esthétique, les dimen-
sions, ainsi que la platine rappellent
le Colt, la cinématique est différente.
Le fonctionnement est classiquement
assuré par verrouillage du canon. La
première différence majeure consiste en
l’absence de biellette, le déverrouillage
de la culasse est actionné par une rampe
usinée sous le canon.
Les travaux sont menés à la même pé-
riode que ceux en Belgique qui condui-
ront au développement du GP 35, aban-
donnant également le système à biellette
sous le canon. Cette rampe permet
d’abaisser le canon et ainsi de libérer la
culasse. Autre différence majeure, l’ab-
sence de bouchon de verrouillage du
canon : cette arme ne présente pas de
CALIBRE
9x19 Parabellum
POIDS DE L’ARME SEULE
1 025 kg
LONGUEUR CANON
115 mm
LONGUEUR TOTALE
205 mm
CAPACITÉ
8 coups + 1
bague de guidage mais une tige guide
comprenant le ressort récupérateur.
Ces deux modifications vont fiabiliser
l’arme, la biellette de verrouillage, ab-
sente, ne pouvant ni se bloquer ni se
rompre. Le recours à une tige guide fa-
cilite grandement le démontage.
Les premiers prototypes s’avèrent im-
médiatement fiables. Dès les premiers
essais, l’arme tire plus de 6 000 coups
sans problème. Dès 1932, des amélio-
rations sont apportées, sous la forme
d’un levier de désarmement et d’un
rail de fixation pour une crosse addi- ➝
N°20 • TIRMAG 125
 CULTURE ARMES RADOM VIS 35

➝ tionnelle. Cet accessoire ne sera jamais

adopté et ce rail vite supprimé sur les
productions de série, qui sont installées
aux arsenaux d’État de Radom, à 100
km au sud de Varsovie.
L’adoption officielle par l’armée polo-
naise intervient en 1936 : l’arme prend la
dénomination officielle de VIS wz 1935.
La production polonaise va s’étaler de
1936 à 1939, jusqu’à l’invasion simul-
tanée de la Pologne par la Wehrmacht
et l’Armée rouge, conséquence directe
et clause secrète de l’infâme pacte ger-
mano-soviétique signé quelques se-
maines auparavant par Hitler et Staline.
On estime à 50 000 le nombre d’armes
produites pendant ces trois ans.
La production sera reprise en 1940 sous
les ordres de l’occupant allemand. Le
manque d’armes de poing force l’Alle-
magne à adopter en partie les armes
des pays envahis. Le Radom VIS 35 va
donc être produit pour le compte de
l’occupant sous l’appellation P35. Pour Démontage aisé. S’assurer d'abord que l’arme n’est ni chargée ni approvisionnée,
éviter le risque qu’une partie de la pro- ôter le chargeur et contrôler visuellement que la chambre est vide. Bloquer la
duction soit détournée par la résistance culasse en position ouverte grâce au levier de verrouillage. Extraire la clavette
polonaise, la production sera écla- de l’arrêtoir de culasse et libérer celle-ci en abaissant le levier de verrouillage, en
tée sur plusieurs sites. Une partie des accompagnant la glissière. Culasse déposée, extraire le ressort récupérateur et le
pièces sera produite en Pologne, l’autre canon. Le remontage s’effectue sans difficulté en sens inverse.
à Brno en Tchécoslovaquie. L’assem-
Dans le détail

En actionnant le levier de désarmement, La poignée de forme triangulaire La culasse est retenue par son crochet,
un ergot vient en appui sur la com- intrigue l’œil mais assure une parfaite une fonction permettant un démontage
mande de gâchette et assure la remise prise en main. Une pédale de sûreté est confortable et une sécurité supplémen-
au repos de la platine. présente à l’arrière, comme sur le Colt. taire sans recourir à l’arrêtoir de culasse.

Le canon dispose de 6 rayures droi- La hausse est d’un autre temps, seul Dans le même esprit que la hausse, le
tières, notre exemplaire est en parfait point « faible » de l’arme. Relativement guidon est à la fois bas sur l’arme et très
état de conservation. fermée et avec un cran en « V ». Elle est fin. Autre époque, autre considération…
inexploitable par mauvaise luminosité.

126 TIRMAG • N°20

blage final sera confié aux usines Steyr,
en Autriche. Ces productions de guerre
sont facilement identifiables à leurs
marquages allemands. La fabrication
a également été simplifiée, successive-
ment les plaquettes en bois remplacent
les plaquettes synthétiques. Le levier de
blocage de culasse disparaît purement
et simplement, de même que le levier
de désarmement du chien de percus-
sion. Environ 350 000 pièces auraient
été produites pour l’Allemagne.
Le Radom avec lequel nous allons tirer
est dans un état très satisfaisant, mal-
gré son long passé. Il s’agit d’une fabri-
cation 100 % polonaise d’avant-guerre,
probablement saisie ou assemblée par
les forces allemandes. Les marquages
germaniques de contrôle et d’affecta-
tion ont été refrappés par-dessus les
marquages initiaux.
Bien conservé
Les surfaces ont gardé un bronzage cor-
rect, à peine éclairci sur les angles. Le
VIS 35 est entièrement usiné en acier,
dans les standards de son époque. La
platine est à simple action et huit car-
touches sont stockées en simple pile
dans le chargeur. Le système de fonc-
tionnement reprend en le simplifiant le
système Browning : au repos, le canon
vient verrouiller la culasse via deux te-
nons s’insérant dans des mortaises. Au
tir, dans un premier temps, canon et
culasse restent solidaires, permettant
à la pression de diminuer, puis via sa
rampe, le canon s’affaisse et libère la
culasse. Le cycle est ensuite tradition-
nel, extraction et éjection, armement
de la platine puis retour en position ini-
tiale. Le marquage principal est présent
sur la face gauche de la culasse « FB
RADOM VIS Mod 35 Pat.Nr155 ». Des
poinçons du Waffenamt (Office de l’ar-
mement allemand) viennent surchar-
ger les marquages initiaux de l’aigle
nazi et du numéro de contrôle WaA77
et P35(P). WaA77 lyo Kromolowski Ra-
dom indique la production intégrale-
ment polonaise.
La carcasse massive comporte l’en-
semble des éléments de la platine
ainsi que le levier venant immobiliser
la culasse en arrière. L’éjecteur, solide,
est usiné en position centrale à l’arrière
de la carcasse. La commande permet-
tant le désarmement de la platine est
La renaissance armurière
de l’État polonais
Mauser, pistolets Luger P08 et Mauser
C96, revolvers Nagant, mitrailleuses
Hotchkiss ou Schwarzlose, dans
différents calibres. La première étape
du plan militaire polonais sera de
recentrer les matériels sur deux
Officier polonais munitions, le 7,92x57 mm Mauser
armé de son pour les armes longues et collectives,
Radom VIS 35. et la 9 mm Parabellum pour les
armes de poing et les pistolets-
L
a Pologne « moderne » acquiert son mitrailleurs. La production va dès 1925
indépendance en 1918 à la fin de la se concentrer sur un Arsenal d’État
Première Guerre mondiale. La guerre reprend situé à Radom, dont le nom restera
aussitôt avec la toute nouvelle Armée rouge, attaché à la quasi-totalité des armes
jusqu’en 1920. Puis le pays va se structurer polonaises, y compris pendant l’ère
autour d'un gouvernement patriotique et soviétique, jusqu’à nos jours. Les
nationaliste. En matière d’armement, les premières réalisations sont :
Polonais vont faire preuve d’un grand savoir- ➡ Le Wz 29, un fusil à verrou dérivé
faire et de beaucoup de pragmatisme. La du Mauser 98.
Pologne sera le premier pays martyr de la ➡ Le Wz 28, un fusil-mitrailleur
Seconde Guerre mondiale, dépecée fin 1939 inspiré du FM Browning belge,
entre l’Allemagne nazie et l’URSS et saignée proche du système BAR.
à blanc par les deux assaillants. La résistance ➡ Le stock existant d’armes
n’y cessera jamais. Libérée des Allemands étrangères sera dans la mesure du
par l’Armée rouge, la Pologne devient possible converti à la 7,92x57 Mauser
aussitôt un satellite de l’URSS qui y installe (comme les mitrailleuses Hotchkiss
un gouvernement communiste. L’armée par exemple).
polonaise de 1918 est équipée de surplus ➡ Des revolvers Nagant, reprenant les
disparates du premier conflit mondial. Fusils caractéristiques du modèle russe 1895.
présente sous sa base. La pédale de rière gauche permet le désarmement
sûreté à l’arrière de la poignée doit être du chien de percussion, à l’instar des
enfoncée pour le tir. Deux plaquettes productions allemandes Walther PP et
en caoutchouc durci sont vissées sur le PPK. Ce dispositif constitue une avan-
bâti. La commande du verrou de char- cée significative par rapport au Colt
geur est classiquement positionnée à 1911 : il sera un accessoire prédomi-
gauche, en arrière du pontet. Un an- nant sur les armes de combat à venir.
neau de dragonne est présent à la base En abaissant le levier, le percuteur est
de la poignée. L’arme dispose d’une isolé du chien et la platine mise au re-
sécurité classique interdisant la percus- pos. La tige guide, particulièrement
sion en l’absence de verrouillage. intéressante, se compose d’un ressort
La culasse est imposante et la fenêtre récupérateur captif. Cette tige est com-
d’éjection positionnée sur la droite. posée de deux éléments sous tension
Deux mortaises sont usinées à l’avant d’un fort ressort interne. Cette disposi-
de la fenêtre d’éjection, permettant le tion entre en œuvre dans la cadre de
verrouillage du canon. Un levier à l’ar- munitions plus puissantes, assurant ➝
Où le trouver ?
➧ La production des Radom VIS 35 a certes été importante, mais les aléas
de l'Histoire ont détruit de nombreux exemplaires. Il faut orienter ses
recherches vers des armureries spécialisées dans le vintage ou l'arme
réglementaire. Le budget dépendra naturellement de l'état mécanique
et esthétique, de la version et de la présence ou non de chargeurs
supplémentaires. Un modèle en état correct sera négocié entre 600 et 700 €,
contre 900 € à 1 100 € pour un très bel exemplaire.
N°20 • TIRMAG 127
 CULTURE ARMES RADOM VIS 35
suffisamment de résistance pour amor-
➝ tir le recul de la culasse. Ce dispositif
est toujours employé de nos jours sur
des pistolets de gros calibres. Le canon
de 115 mm à 6 rayures droitières com-
porte sur la partie avant du tonnerre
les deux tenons venant le solidariser
à la culasse et à sa base la rampe qui
va permettre son affaissement lors du
cycle de fonctionnement. Le chargeur
en acier recèle huit cartouches, des ou-
vertures latérales permettent de vérifier
son remplissage. Il est largement inspi-
ré du chargeur Colt 1911.
Plutôt rare sur le marché
Simples, les organes de visée se com-
posent d’un mince guidon à l’extrémité
de la culasse et d’une hausse montée
en queue-d’aronde. Ces éléments cor-
respondent à la période de production
et s’avèrent assez peu commodes à
l’usage dans des conditions de lumino-
sités dégradées. Le Radom VIS 35 n’est
pas si courant : on le croise de temps à
autre sur des râteliers d’armuriers spé-
cialisés. Cette relative rareté peut s’ex-
pliquer par les nombreuses destruc-
tions pendant les conflits. Ce pistolet
de caractère présente une rationalisa-
tion du modèle 1911 qui lui confère un
statut de pistolet de combat de premier
plan. Georges Lautner lui a trouvé un
emploi plus civil en armant d’un Ra-
dom VIS 35 son inoubliable majordome
Robert Dalban « Yes Sir ! » des Tontons
flingueurs. Le ticket d’entrée pour un
beau VIS 35 s’approche du millier d’eu-
ros, un peu moins qu’un 1911. 
Caractéristiques
Fabricant : Arsenal d’état Fabrika
Broni Radom, Pologne. Période de
production de 1936 à 1939 pour
l’armée polonaise (50 000 pièces).
Reprise de la production de guerre
par l’occupant allemand (estimation
350 000 pièces)
Calibre : 9x19 Parabellum
Capacité : 8 coups + 1
Longueur totale : 205 mm
Hauteur : 135 mm
Épaisseur : 32 mm
Masse à vide : 1 025 gr
Longueur du canon : 115 mm
Ligne de mire : 160 mm
128 TIRMAG • N°20
Au pas de tir
Par bonnes conditions de luminosité, les organes de
visée simples du Radom restent efficaces.
Un parfait outil pour le TAR
➧ Le VIS 35 est un pistolet de combat des manipulations est confortable,
massif : parfaitement équilibré, il les commandes étant parfaitement
tombe parfaitement en main. Sa disposées et dimensionnées. Les essais
poignée à la forme triangulaire ont été réalisés avec des munitions
surprendra le profane, mais elle manufacturées Fiocchi 123 gr. Les
permet une parfaite tenue de l’arme départs ne sont pas « Match » :
et un pointage instinctif. La pédale relativement lourds, ils ne présentent
de sécurité s’efface naturellement à cependant aucun grattage parasite. Le
la prise en main et ne perturbe pas le VIS 35 recule en ligne et permet de
tireur. La prise de visée est d’un autre reprendre rapidement sa visée. Lors
temps, le guidon est bas sur la culasse de nos essais, l’arme n’a occasionné
et particulièrement fin, la hausse aucun incident. Les résultats sont
étroite s’en accommode par bonne totalement cohérents pour une arme
luminosité mais dès que les conditions de combat, les groupements tiennent
de lumière se dégradent, le tir « à facilement le visuel d’une C50, il est
l’instinct » devient une nécessité. C’est certes possible de faire mieux mais
un reproche que l’on peut faire à de la vocation première du VIS 35 est
nombreuses armes contemporaines. un usage « dynamique » conforme à
Complexité supplémentaire, la hausse sa destination première. Ce pistolet
est ouverte en « V » et non en « U », reste un parfait outil pour le TAR ou
rendant un cadrage précis un peu le tir de loisir, pour les amoureux des
plus ardu en régularité. L’ensemble pièces historiques.
L’AVIS
Type de visée : guidon fixe
Hausse : dérivable DE TIRMAG
Poids de départ : 2.5 kg
➧ Le VIS 35 est un pistolet
Sûretés : Pédale de sécurité sur la
crosse. Levier manuel de sécurité relativement méconnu sur
désarmant le chien. Pas de sécurité de nos pas de tir mais qui mérite
chargeur assurément une présence
Matériaux : Acier de premier plan. Bien pensé,
Fonctionnement : Arme semi- parfaitement réalisé, il a
automatique à culasse calée, bénéficié de l’expérience du Colt
déverrouillage par court recul du 1911 et intégré les améliorations
canon connues sur le Browning GP35.
Classement : catégorie B1°,
autorisation préalable d’acquisition et
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 IL ÉTAIT UNE FOIS

Adieu, tremblotantes créatures

Un bon siècle et un
abîme séparent ces
deux pubs !

L
es femmes sont
de plus en plus
nombreuses à
pratiquer le tir. Ce qui
est vrai en France l’est
encore bien davan-
tage aux États-Unis,
où la possession voire
le port d’armes de dé-
fense sont, ainsi que
nul n’ignore, histori-
quement autorisés
dans de nombreux
États. Et où des femmes bien conscientes de leurs droits,
volontaires pour les défendre, se préparent activement
à utiliser l’arme qu’elles possèdent. Finies, les créatures
tremblant à l’idée d’avoir une arme à la main. La publi-
cité a pris pleinement en compte ce changement radical
d’état d’esprit. L’image de la pauvre jeune fille en chemise
de nuit de la publicité Savage des années 1910, transie de
terreur à l’idée de se retrouver face à un cambrioleur et
cramponnant son arme d’une main tremblante, a cédé le
pas à celle d’une jeune femme active, aussi féminine que
volontaire, qui ne s’en laisse pas conter et qui n’en est
pas à son premier chargeur... Ã
 Marc Schlicklin

Les fabricants comme Walther avec son PDP Serie F pour Femalen ou Smith&Wesson développent des armes de
défense destinées aux femmes et proposent des stages de formation spécifiques.

130 TIRMAG • N°20

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