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i

REPUBLIQUE TUNISIENNE
MINISTERE DE LA SANTE
-°-°-
HONORIS UNITED UNIVERSITIES
UNIVERSITE PRIVEE DES SCIENCES, ARTS ET TECHNIQUES DE SFAX FACULTE
PRIVEE DES SCIENCES PARAMEDICALES

TRAVAIL DE FIN D’ETUDES


Pour l’obtention de la licence appliquée en sciences infirmières

N°13

Elaboré par

MEJDOUB Lobna
Née le 19/09/1999 à Sfax
Soutenu le 26/05/2022

Etude descriptive de la dépendance et de


Titre
la motivation à l’arrêt du tabac chez les
patients consultants au service de
pneumologie du CHU Hedi Chaker Sfax

Mots clés Dépendance – Motivation – Tabagisme – Patient

Jury : Encadrantes du T.F.E.


Président : Dr Noureddine REKIK Dr BAHLOUL Najla
Membre : Mr Arous Samir Mme JRIBI Rania
i

Le Serment
Nightingale
Je m’engage solennellement devant Dieu
et en Nightingale
présence de cette assemblée à mener
une vie intègre et à remplir fidèlement les
devoirs de ma profession.
 
Je m’abstiendrai de toute pratique
délictueuse ou malfaisante, je ne prendrai
ou n’administrerai volontairement aucun
remède dangereux.
 
Je ferai tout en mon pouvoir pour élever le
niveau de ma profession et garderait en
confiance les choses privées qui me seront
confiées et tous les secrets de famille que la
pratique de mon service me ferait
connaitre.
 
J’aiderai de mon mieux et loyalement le
médecin dans son travail et me dévouerai
au bien être de ceux qui seront
confiés à ma garde.
ii

NOTES AUX LECTEURS

« Il s'agit d'un travail personnel effectué dans le cadre


de mon étude à Université Privée des Sciences, Arts Et Techniques
De Sfax et il ne peut faire l'objet d'une publication en tout ou

en partie sans l'accord préalable de ses auteurs et de l’institut


».
iii

Je dédie ce travail
À

Mon Père Mejdoub Tjieni


Aucune dédicace ne saurait exprimer l’amour,
l’estime, le dévouement et le respect que j’ai toujours eu
pour vous. Rien au monde ne vaut les efforts fournis
jour et nuit pour mon éducation et mon bien être. Ce
travail est le fruit de vos sacrifices que vous avez
consentis pour mon éducation et ma formation.
Que Dieu vous protège et vous prête santé,
bonheur et longue vie
À
Ma mère Mefteh Fatma
Affable, honorable, aimable : vous représentez
pour moi le symbole de la bonté par excellence, la
source de tendresse et l’exemple du dévouement qui n’a
pas cessé de m’encourager et de prier pour moi.
Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente
pour exprimer ce que vous méritez pour tous les
sacrifices que vous n’as cessé de me donner depuis ma
naissance, durant mon enfance et même à l’âge adulte.
Que Dieu vous préserve du mal, vous procure
santé, bonheur et longue vie.
À
Mon frère Mejdoub Wadi
En témoignage de l’attachement, de l’amour et de
l’affection que je porte pour vous. Je vous remercie
pour votre hospitalité sans égal et votre affection si
iv

sincère. Je vous dédie ce travail avec tous mes vœux de


bonheur, de santé et de réussite.

À
Ma Chère Jeddi Wassila
Je vous dédie cette mémoire qu’elle soit
l’expression de ma profonde gratitude et de mon amour.
Je vous souhaite une vie heureuse et un avenir radieux
plein de joie, d’amour et de succès.

À
Mes tous enseignants d’école, de lycée et de
faculté
J’ai eu la chance de figurer parmi vos élevés
et de bénéficier de vos remarquables qualités
d’enseignants. Je vous reconnaissances et respect
À

Toute ma famille et toutes les personnes que j’aime


beaucoup
Et Je remercie du fond du cœur.
v

Remerciements
Nous remercions Dieu qui nous a donné la volonté,
la santé et la patience durant ces longues années
d’études, au prophète Mohamed, que la bénédiction et
salut de Dieu sur lui.
Nous souhaitons adresser nos remerciements les
plus sincères :
À
Mon encadrante Dr Bahloul Najla
Merci Madame pour votre gentillesse, disponibilité
et professionnalisme. Ce travail est le fruit de vos
précieux conseils, et votre continu durant cette année.
À mon encadrante Mme Jribi Rania

Pour la confiance qu’elle m’a accordée en acceptant de


diriger ce modeste mémoire, pour sa compréhension, sa
disponibilité et ses conseils fructueux.
Aux jurys de mémoire

Ma vie remerciements vont également aux


membres de jury pour l’intérêt qu’ils ont porté à ma
recherche en acceptant de juger mon travail et l’enrichir
par leurs propositions
vi

Le Directeur de l’institut

J’exprime également mes reconnaissances au


directeur de l’Université supérieur privé des sciences
art et techniques de Sfax UPSAT « Professeur Ali Triki
» pour son appui continu et son aide incessible
i

Sommaire

INTRODUCTION..........................................................................................1

PHASE CONCEPTUELLE...........................................................................2

1. PROBLÉMATIQUE.......................................................................................3
2. REVUE DES ÉCRITS....................................................................................8
2.1. Définitions des concepts...................................................................8
2.1.1. Dépendance tabagique................................................................8
2.1.2. Motivation au sevrage tabagique................................................8
2.1.3. Etudes empiriques......................................................................8
2.1.4. Les interventions auprès des fumeurs.........................................8
3. CADRE DE RÉFÉRENCE............................................................................10

PHASE METHODOLOGIQUE.................................................................13

1. Méthode..............................................................................................14
2. Devis de recherche.............................................................................14
3. Population cible..................................................................................14
3.1 Echantillonnage................................................................................14
3.2 Lieu de l’étude..................................................................................15
4. Instrument de collecte des données....................................................15
5. Déroulement de l’enquête..................................................................17
6. Considération éthique.........................................................................17
7. Analyse des données..........................................................................17

PHASE EMPIRIQUE..................................................................................19

1. Les données sociodémographiques................................................20


1.1. Age.............................................................................................20
1.2. Sexe............................................................................................21
1.3. Origine........................................................................................21
1.4. Etat civil.....................................................................................22
1.5. Niveau intellectuel......................................................................22
1.6. Activité.......................................................................................23
1.7. Niveau socioéconomique...........................................................23
1.8. Problèmes familiaux ou professionnels......................................24
ii

2. Habitudes tabagiques.....................................................................24
2.1 Age d’initiation...........................................................................24
2.2 Consommation moyenne par jour..............................................24
2.3 Années de tabagisme régulier.....................................................25
2.4 Tentatives d’arrêt........................................................................25
2.5 Aide au sevrage..........................................................................25
2.6 Type d’aide au sevrage tabagique..............................................26
2.7 Autres addictions........................................................................26
3. Les antécédents personnels............................................................27
3.1 Antécédents respiratoires...........................................................27
3.2 Antécédents médicaux................................................................27
4. Analyse statistique descriptive de la dépendance au tabagisme.....28
5. Analyse statistique descriptive de la motivation à l’arrêt du
tabagisme………………………………………………………………………31
5.1 Score de motivation selon le test de Richmond.........................31
6. Analyse statistique descriptive des chances de succès de l’arrêt du
tabagisme ……………………………………………………………………36

PHASE ANALYTIQUE...............................................................................38

1. DISCUSSION.........................................................................................39
2. RECOMMANDATIONS...........................................................................41
3. FORCES ET LIMITES.............................................................................42

CONCLUSION.............................................................................................43

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................45

ANNEXES......................................................................................................L
iii

Liste des abréviations

OMS : Organisation Mondiale De La Sante

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

HTA : Hypertension Artérielle

BPCO : Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive

DDB : Dilatation Des Bronches

NSE : Niveau Socio-Economique


iv

Liste des tableaux

TABLEAU 1 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE NOMBRE DE TENTATIVE DE


SEVRAGE.....................................................................................................................25

TABLEAU 2 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION SELON LE DEGRÉ DE

DÉPENDANCE AU TABAC.............................................................................................35

TABLEAU 3 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LES DIMENSIONS DU TEST DE

RICHMOND..................................................................................................................36
TABLEAU 4 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE QUESTIONNAIRE DE

MONDOR.....................................................................................................................37
v

Liste des figures

FIGURE 1 : RÉPARTITION DE LA POPULATION D’ÉTUDE SELON L’ÂGE.......................20


FIGURE 2 : RÉPARTITION DE LA POPULATION D’ÉTUDE SELON LE SEXE....................21
FIGURE 3 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON L’ORIGINE................................21
FIGURE 4 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON L’ÉTAT CIVIL...........................22
FIGURE 5 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE NIVEAU INTELLECTUEL.......22
FIGURE 6 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON L’ACTIVITÉ..............................23
FIGURE 7 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE NIVEAU SOCIOÉCONOMIQUE

....................................................................................................................................23
FIGURE 8 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LA PRÉSENCE DE PROBLÈMES

FAMILIAUX OU PROFESSIONNELS................................................................................24

FIGURE 9 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LA CONSOMMATION MOYENNE

PAR JOUR.....................................................................................................................24

FIGURE 10 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE DÉSIR D’AIDE AU SEVRAGE

....................................................................................................................................25
FIGURE 11 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LES CO ADDICTIONS..............26
FIGURE 12 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LES ANTÉCÉDENTS

RESPIRATOIRES............................................................................................................27

FIGURE 13 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LES ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX

....................................................................................................................................27
FIGURE 14 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE DEGRÉ DE DÉPENDANCE...28
FIGURE 15 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE DÉPENDANCE SELON L’ÂGE.......................28
FIGURE 16 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON L’ORIGINE........................................................................................................29

FIGURE 17 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE DEPENDANCE SELON LE NIVEAU D’ÉTUDE.29


FIGURE 18 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE DÉPENDANCE SELON L’ACTIVITÉ...............30
FIGURE 19 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE DÉPENDANCE SELON LE NIVEAU

SOCIOÉCONOMIQUE.....................................................................................................30

FIGURE 20 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE DÉPENDANCE SELON LA PRÉSENCE DE

PROBLÈMES FAMILIAUX OU PROFESSIONNELS............................................................31


vi

FIGURE 21 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LE DEGRÉ DE MOTIVATION À

L’ARRÊT DU TABAGISME.............................................................................................31

FIGURE 22 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON L’ÂGE...............................................................................................................32

FIGURE 23 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON L’ORIGINE........................................................................................................32

FIGURE 24 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON L’ÉTAT CIVIL....................................................................................................33

FIGURE 25 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON LE NIVEAU D’ÉTUDE........................................................................................33

FIGURE 26 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON L’ACTIVITÉ.......................................................................................................34

FIGURE 27 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON LE NIVEAU SOCIOÉCONOMIQUE.......................................................................34

FIGURE 28 : RÉPARTITION DU DEGRÉ DE MOTIVATION À L’ARRÊT DU TABAGISME

SELON LA NOTION DE PROBLÈMES FAMILIAUX OU PROFESSIONNELS.........................35

FIGURE 29 : RÉPARTITION DE LA POPULATION SELON LA POSSIBILITÉ DE SUCÉES À

L’ARRÊT DU TABAGISME SELON LE TEST DE MONDOR...............................................36


1

Liste des schémas

SCHÉMA 1 : SCHÈME DU CADRE DE RÉFÉRENCE INSPIRÉ DU MODÈLE TRANS


THÉORIQUE DE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT DE PROCHASKA ET DICLEMENTE
....................................................................................................................................12
1

INTRODUCTION
1

Le tabagisme se développe rapidement dans le monde du fait de la production


et de la commercialisation des cigarettes sur une large échelle. L’usage du tabac était
surtout répandu chez les hommes adultes des pays industrialisés. Mais au cours de
ces années, il est devenu de plus en plus commun chez les femmes et les adolescents
dans tous les pays du monde. C’est ainsi que le tabagisme est devenu une cause
majeure de maladie. Même les non-fumeurs exposés à la fumée du tabac peuvent
avoir des problèmes de santé. (OMS, 2021)

Ce travail de fin d’étude a pour but de déterminer le niveau de dépendance


tabagique de la motivation au sevrage tabagique chez les patients qui consultent au
service de pneumologie du CHU Hedi Chaker de Sfax afin d’améliorer leur qualité
de vie.

Cette recherche a été réalisée suivant l’enchainement des étapes de la


recherche scientifique commençant par la phase conceptuelle qui est une synthèse
bibliographique pour mieux cerner les informations sur le sujet d’étude, débutant par
la problématique d’où découle la question de recherche, suivie par des définitions
des concepts et finalement le cadre de recherche théorique. La phase méthodologique
explique le devis de recherche et les instruments de mesure utilisés. Il s’agit d’un
questionnaire pour évaluer le niveau de dépendance et le degré de motivation des
patients à l’arrêt du tabagisme. Enfin, l’interprétation des résultats a permis de
suggérer quelques recommandations.
2

PHASE CONCEPTUELLE
3

1. Problématique 

Le tabagisme est un fléau universel. C’est la première cause de mortalité


chez les adultes. Selon l’OMS, le nombre de décès atteint 8 millions dans le monde
chaque année dont 7 millions d’entre eux sont des fumeurs ou des anciens fumeurs et
1.2 million d’eux sont des fumeurs passifs (OMS, 2021). De plus, selon les
estimations récentes faites par l’OMS en 2020, le nombre de fumeurs est plus élevé
chez les personnes âgées de 55 à 64 ans. Par ailleurs, même les enfants sont devenus
des consommateurs de tabac dont 38 millions âgés de 13 à 15 ans avec 13 millions
des filles et 25 millions des garçons (OMS, 2021).

Au Canada, plus de 1.3 million de la population fume provoquant 13000


décès chaque année (Ghemmour, 2020). Quant à l’Europe, le tabagisme entraine plus
de 650000 décès prématurés chaque année (Peiffer et al., 2018). En ce qui concerne
la France, le tabagisme est la première cause de mortalité (GIESEN, 2018). Ce
chiffre annoncé par l’OMS montre l’insuffisance de la prévention primaire et
secondaire dans la lutte contre le tabagisme. Il est à remarquer que 80% des fumeurs
vivent dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires (OMS, 2021).

En Tunisie, La situation est alarmante puisque la consommation des produits


tabagiques chez les adolescents est importante. Selon l’OMS, il varie entre 10 et
30%. Il était de 12,4 % chez les garçons et 1.6% chez les filles en 2013. Selon
l’enquête nationale du tabagisme, ce chiffre tend à augmenter puisque 19.2% des
garçons et 4.6% des filles sont des fumeurs ou des fumeurs passifs. La prévalence
des fumeurs actuels des cigarettes est de 7.7% soit 14,2% chez les garçons contre
1.4% chez les filles. Certains d’entre eux ont déclaré avoir commencé à fumer moins
d’une cigarette par jour. Dans cette tranche d’âge, certains ont déclaré avoir
commencé à fumer entre 12 et 13 ans tandis que 30% d’entre eux ont commencé à
fumer à l’âge de 10 ans. (Mohamed Hsairi, 2017)

En raison de la gravité de la situation, la lutte contre le tabagisme est devenue


une priorité en matière de santé publique et de prévention individuelle. En 2003,
plusieurs campagnes ont été organisées (OMS, 2021). Depuis 2007, l’OMS a
augmenté la prévention en développant un programme de lutte contre le tabagisme
(OMS, 2021). Cependant, malgré les mesures de l’OMS appuyées par les multiples
4

politiques de ce programme dans le monde, certaines personnes ont trouvé des


difficultés à arrêter de fumer (Organisation mondiale de la Santé, 2021). En effet,
780 millions personnes ont essayé d’arrêter de fumer mais seulement le tiers de ces
derniers ont réussi (OMS, 2020).

Plus d’une personne dans le monde a été touchée de près ou de loin par le
tabac. Personnellement, j’ai choisi ce sujet qui m’a touché de près à la suite du décès
d’un parent à cause d’un cancer du poumon métastatique. Il a eu l’habitude de fumer
plus de 4 paquets par jour durant 40 ans. Pourtant sur chaque paquet de cigarettes, il
a été mentionné que ''fumer tue'' mais le fumeur ne lui accordait aucun intérêt du fait
de sa dépendance. Pour le cas de mon oncle, c’est seulement suite à son
hospitalisation qu’il a pris conscience du danger du tabagisme. Mais malgré son état,
il a eu du mal à se défaire de la cigarette à cause de sa dépendance. Il a continué à
fumer. Comment le tabagisme peut-il changer le comportement des personnes et
influencer leur vie ?

Le tabagisme constitue un problème majeur de santé publique puisqu’il cause


beaucoup de ravages dans la société. Il est un facteur étiologique de nombreuses
affections du système respiratoire comme il sera indiqué par la suite (Ben Ayed et
al., 2019). Pour le cas des patients atteints de broncho-pneumopathie chronique
obstructive (BPCO), il faudrait envisager le sevrage tabagique comme la première
étape d’une prise en charge efficace (Peiffer et al., 2018). Quant au cancer
bronchique, il occupe le premier rang en matière de mortalité chez l’homme. En
effet, le pourcentage de décès par ce cancer attribué au tabagisme est d’environ 89%
chez l’homme et de 65% chez la femme (Sakhri & Bertocchi, 2019). D'autre part, le
tabagisme est associé à une plus grande incidence de survenue de métastases
pulmonaires dans les cancers du sein soit 8.7% chez les non-fumeuses et de 14.3 %
chez les fumeuses (Lebargy, 2008). Si on considère la maladie asthmatique, la
prévalence du tabagisme est estimée entre 17 et 35%. Le tabagisme est un facteur
associé au développement de l’asthme, en particulier chez les sujets non atopiques et
chez les sujets ayant un asthme de début tardif (Lebargy, 2008). Quant aux patients
atteints de tuberculose, la fraction des cas serait proche de 20 % (Perriot, Underner,
& Peiffer, 2018). Il y’a aussi le cas du pneumothorax spontané, le tabac est un
facteur de risque majeur. La prévalence des fumeurs est de 22% pour l’homme et de
9%pour la femme. Vu l’état pulmonaire de tous ces patients, serait-il donc nécessaire
5

d’envisager le sevrage tabagique ? (Lebargy, 2008). Dans le cas de la pandémie


covid 19, il a été démontré le risque de grandes complications chez les fumeurs
(Underner et al., 2020). Par ailleurs, le tabagisme ne constitue pas seulement un
impact sur la santé publique mais aussi sur l’environnement du fait que le tabac
contient plus de 7 000 produits chimiques toxiques et au moins 69 sont cancérogènes
(Sakhri & Bertocchi, 2019).

Quand le tabagisme devient une habitude, il est très difficile de parler à


certaines personnes du sevrage tabagique. Il existe en effet trois dimensions de la
dépendance du tabac. Premièrement, la dépendance physique, en effet, la
composition du tabac contribue à la dépendance du fait de la nicotine qui agit sur les
récepteurs du cerveau pour libérer la dopamine créant de ce fait, une dépendance
physique (Mohamed-Cherif, 2017). La 2ème dimension est psychologique
(psychique), la nicotine influe sur la personnalité de la personne sur ces habitudes de
vie (Mohamed-Cherif, 2017). Le tabac est une source de plaisir qui donne
l’impression à un mieux-être grâce à la nicotine qui donne un effet anxiolytique et
antidépressif. Finalement, à cause de la dimension environnementale
(comportementale ou sociale), il faut reconnaitre qu’il est difficile d’arrêter de fumer
pour certaines personnes parce qu’elles se trouvent dans un environnement de
fumeurs (lieux publics, cafés etc.…) (Mohamed-Cherif, 2017).

Du fait de l’effet de la nicotine, la plupart des fumeurs veulent arrêter de


fumer mais sans y parvenir à cause de plusieurs symptômes. Certains apparaissent
entre les 2h et 48h et peuvent durer les 3 premiers jours, comme un trouble de
sommeil, un état d’anxiété, désir intense de nicotine (Mohamed-Cherif, 2017). La
plupart de ces symptômes chez certains persistent entre 2 à 4 semaines, et chez
d’autres pendant des mois. Il existe aussi d’autres pathologies comme la prise de
poids, les céphalées, la constipation (Mohamed-Cherif, 2017).

Le manque de nicotine fait que la plupart des fumeurs veulent arrêter de


fumer mais n’y parviennent pas en raison de l’apparition de symptômes de manque.
Certains apparaissent entre les 2 et 48heurescomme les troubles du sommeil,
l’anxiété, un désir intense de fumer (Mohamed-Cherif, 2017). Ces symptômes
peuvent persister des mois. Il existe aussi d’autres symptômes comme la prise de
poids, les céphalées, la constipation. (Mohamed-Cherif, 2017).
6

Ainsi, le sevrage ne pourra se faire sans la motivation du sujet. La motivation


est définie comme « la probabilité qu’un individu adhère, s’engage et poursuive une
démarche spécifique de changement ». (Conseil des études philosophiques des États-
Unis). En effet, cette motivation constitue un élément clé de tout processus de
changement d’un état à un autre. Elle varie à la fois en nature et en intensité tout au
long du processus de changement. L’aide au sevrage tabagique fait doubler les
chances de succès auprès d’un fumeur qui essaie d’arrêter le tabac (Organisation
mondiale de la Santé, 2021 ; Mohamed-Cherif, 2017).

Il existe de multiples facteurs pour motiver un fumeur au sevrage tabagique


(Margaux, 2020). Les facteurs intrinsèques sont liés directement à la personne elle-
même tel que la gestion du stress, l’ennui, le plaisir, la confiance en soi. Les facteurs
extrinsèques sont ceux qui concernent tout ce qui entoure une personne à risque de
chute, en particulier son environnement tel que la pratique socialisante, le prix des
cigarettes, les moyens d’aide (Margaux, 2020).

Par ailleurs, certaines personnes ont envisagé aujourd’hui la cigarette


électrique comme nouveau produit pour aider au sevrage tabagique (Perriot,
Underner, Peiffer, et al., 2018).

Une étude rétrospective menée en France montre que la plupart de la


population des fumeurs qui viennent consulter dans le service de tabacologie sont
adressés par leurs médecins traitants et les autres par leur initiative personnelle ou
encouragés par leur entourage. En termes de dépendance tabagique, les auteurs ont
constaté que 46,2 % des patients fumaient leur première cigarette dans les cinq
premières minutes après le réveil et 47 % d’entre eux fumaient 11 à 20 cigarettes par
jour (Simon et al., 2018).

Une étude prospective a été menée en Algérie et portant sur 60 fumeurs


majoritairement masculins qui consultaient au service de pneumologie afin
d’explorer les facteurs prédictifs de succès ou d’échecs du sevrage tabagique. Les
auteurs de cette étude ont constaté que les facteurs prédictifs de succès ou d’échecs
de sevrage tabagique sont essentiellement des facteurs psychiques et physiques ou de
dépendance tabagique. En effet, un niveau de dépendance et d’anxiété-dépression
très élevé et une Co-addictions peuvent être des facteurs d’échecs du sevrage
tabagique (A. Bouchareb et al., 2018).
7

Une étude descriptive analytique en Tunisie a été faite sur 168 médecins du
CHU Taher Sfar de Mahdia afin de déterminer leurs niveaux de dépendance
tabagique. Les auteurs ont constaté qu’un taux de dépendance très élevé est associé
au sexe masculin. Du fait de la présence d’un parent fumeur et de nombre de
cigarettes consommés par jour expliquent le manque de motivation à l’arrêt du tabac
(S. Bouchareb et al., 2021).

Il est vrai que la nicotine est la principale cause de dépendance tabagique,


mais il est important de comprendre au préalable l’histoire naturelle de l’usage du
tabac et du développement de la dépendance tabagique pour en venir à la motivation
à l’arrêt du tabac. De ce fait, cette étude vise à décrire ces comportements en ayant
recours au modèle Trans-théorique de changement de comportement de Prochaska et
DiClemente qui démontre les différents stades de changement par les quelles passent
les fumeurs en état de dépendance avant d’arrêter le tabac. Ainsi, ce modèle propose
des conduites à tenir adaptées à chaque niveau de motivation afin d’encourager les
fumeurs à réussir leur sevrage tabagique.

Jusqu’à présent, plusieurs études ont été menées à l’échelle mondiale pour
étudier le niveau de dépendance tabagique et les étapes de motivation à l’arrêt du
tabac. Cependant et en Tunisie, rares sont les études qui se sont intéressées à ce sujet.
Vu le nombre grandissant de fumeurs et les effets néfastes du tabac sur leur santé en
Tunisie, il semble important de déterminer le niveau de dépendance et la motivation
au sevrage tabagique d’un échantillon de fumeurs afin d’attirer l’attention des
professionnels de la santé, de prendre conscience du comportement des patients face
au tabac dans une première étape puis de les accompagner, dans une deuxième étape,
durant leur processus de sevrage tabagique. Pour cette raison, l’objectif proposé par
cette étude est de décrire le niveau de dépendance et la motivation à l’arrêt du
tabagisme chez les fumeurs consultant au service de pneumologie du CHU Hedi
Chaker de Sfax.

La question de recherche est la suivante : Quel est le niveau de dépendance et


le degré de motivation à l’arrêt du tabac chez les fumeurs consultant au service de
pneumologie ?
8

2. Revue des écrits

Ce chapitre comporte les définitions des concepts de cette étude : la


motivation, le tabagisme, la dépendance et l’entretien motivationnel ainsi que le
cadre de référence sur lequel se base la motivation à l’arrêt du tabagisme chez les
fumeurs consultant au service de pneumologie du CHU Hedi Chaker de Sfax.

2.1. Définitions des concepts

2.1.1. Dépendance tabagique

Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (American


Psychiatric Association, 2003), la dépendance à une substance est définie par « Un
ensemble de symptômes cognitifs, comportementaux et physiologiques, indiquant
que le sujet continue à utiliser la substance malgré des problèmes significatifs liés à
la substance ; il existe un mode d’utilisation répétée qui conduit, en général, à la
tolérance, au sevrage et à un comportement de prise compulsive ». La dépendance au
tabac est la plus commune des dépendances chimiques et elle est engendrée par
l’inhalation de nicotine qui atteint le cerveau en quelques secondes. Reconnaitre le
fait que la plupart des fumeurs ressentent des symptômes de dépendance au tabac
permet de contrer le mythe qui indique que les fumeurs qui n’ont pas réussi à cesser
de fumer manquent de volonté. L’évaluation de la dépendance à la nicotine permet
d’individualiser les interventions. Ainsi, La prescription de pharmacothérapie se fera
selon l’intensité des symptômes de dépendance (Kayser, 2006).

2.1.2. Motivation au sevrage tabagique

Le sevrage du tabac ne peut se faire sans la motivation du patient, son


adhésion et son engagement. La motivation constitue ainsi un élément clé de tout
processus de changement d’une situation à une autre et varie à la fois en nature et en
intensité tout au long du changement (Mohamed-Cherif, 2017).

2.1.3. Etudes empiriques


Une étude rétrospective menée au Maroc montrait que 556 fumeurs
majoritairement masculin viennent consulter au service des maladies respiratoires de
l’hôpital Ibn Rochd pour aide au sevrage tabagique. Les auteurs ont constaté que
9

parmi les facteurs de dépendance comportementale, des niveaux de stress et


d’angoisse très élevés et un niveau anxiodépressif élevé (Gaddar et al., 2017).

Une étude menée en Tunisie ayant inclus tous les tabagiques actifs viennent
pour une séance de sensibilisation d’aide au sevrage tabagique afin d’évaluer une
action d’aide au sevrage tabagique. Les auteurs ont constaté que suite à une
motivation au sevrage tabagique estimé à 28,9% le niveau de dépendance au tabac
par le stress ou par plaisir a baissé (Magroun et al., 2016).

Une étude transversale analytique menée à Madagascar sur des élèves dont
36,82% fumaient constater que 17,90% des élèves ont arrêté à cause du manque
d’argent par contre 35% des fumeurs continuent à fumer en raison du prix abordable
des cigarettes (Randriamihangy et al., 2016).2.1.4. Les interventions auprès des
fumeurs

2.1.4. Les interventions auprès des fumeurs


De nombreuses études ont démontré qu’on peut conseiller au patient fumeur
de cesser de fumer en trois minutes. S’il était facile d’arrêter de fumer par un simple
conseil (USDHHS, 2000), le nombre d’ex fumeurs pourrait atteindre plusieurs
milliers chaque année (Tremblay et Gervais, 2001). Plusieurs études ont démontré
l’efficacité du counseling individuel et du counseling de groupe effectué par contact
téléphonique (USDHHS, 2000). Au cours des interventions de counseling en
abandon du tabac, les experts recommandent, de faciliter la résolution de problèmes
en reconnaissant les situations à risque et en déterminant des stratégies pour y faire
face (Kayser, 2006). Il s’agit d’offrir un soutien pendant la consultation et d’assurer
le soutien que cherche le fumeur en état de dépendance comme l’aurait fait son
entourage (USDHHS, 2000). L’intervention a aussi plus de chances de réussir si la
personne qui intervient est empathique, si elle met en valeur les succès antérieurs du
patient (Hettema et al., 2005 ; USDHHS, 2000). En outre, il existe des interventions
alternatives, comme l’acupuncture, le laser et l’hypnose mais peu d’études ont
montré leur efficacité (USDHHS, 2000). Il a été démontré que chaque patient répond
aux interventions différemment. Ainsi, ces interventions ont été plus au moins
efficaces auprès de toutes personnes, quels que soient leurs problèmes de santé ou
leurs âges (USDHHS, 2000). Ces interventions doivent cependant être adaptées aux
particularités de la personne et à la situation clinique (Kayser, 2006).
10

3. Cadre de référence

Le modèle Trans théorique développé par Prochaska et DiClemente est une


théorie très connue et largement utilisée dans le domaine de la santé. Il est utile aux
professionnels dans leur processus de réflexion sur la stratégie à utiliser afin de
motiver un changement de comportement chez un patient. Ce modèle décrit cinq
étapes de changement :

Pré-intention :la prise en charge des patients en état de dépendance n’est pas
évidente. Certains patients se trouve dans un état de déni : ils trouvent que la
cigarette leur procure beaucoup de bonheur.

Intention : A ce stade commence à se manifester l’ambivalence. Le patient


envisage un changement de comportement dans les 6 mois qui viennent mais il
hésite à renoncer aux bénéfices de la situation actuelle. Il est embarrassé, il ne sait
pas où il en est. Il envisage un changement possible. Le patient passe ensuite à une
période où il est décidé à faire des changements. Cette phase est difficile à prendre :
c’est la phase de décision.

Préparation : Quelques temps après, il finit par se projeter dans un futur


proche (dans les 30 jours).il essaie d’espacer les moments de fumer mais certains
aspects négatifs commencent à apparaître d’où son découragement.

Action : La personne a arrêté sa consommation depuis 6 mois et commence à


changer son mode de vie. Il reconnait les difficultés, d’où l’intérêt du soutien de
l’entourage.

Maintient/ liberté : La relation avec le patient doit être maintenue pour


éviter les rechutes comme cela arrive fréquemment. Le fumeur se remet à fumer
connait des moments difficiles (il observe les faits, s’interroge sur son état). Il
procède à une longue investigation sur lui-même. Il finit par reconnaitre l’effet
désastreux du tabac sur son état de santé et décide d’arrêter définitivement de fumer
(MOHAMMED-CHERIF, 2017).

Application du modèle dans la littérature empirique :

Ce modèle a été testé et approuvé par de nombreuses études empiriques. En


effet, une étude réalisée à Montréal en 2020 dans le service régional des soins à
domicile pour des patients souffrant de maladies pulmonaires a utilisé le modèle
11

Trans théorique de Prochaska et Diclemente. Ce modèle a permis aux professionnels


d’élaborer un processus de réflexion sur la stratégie à utiliser auprès de ces patients
en difficulté d’arrêter de fumer (Ghemmour, 2020).

Une autre étude réalisée en France en 2013 a utilisé le modèle Trans


théorique de Prochaska et DiClemente. Cette étude a permis de mieux comprendre
les différents mécanismes du changement de comportement chez les patients. Il a été
admis que les stratégies d’intervention doivent être adaptée au patient (Tafticht &
Csillik, 2013).

Une revue de littérature réalisée en France en 2018 a recensé les études


d’évaluations de la motivation au sevrage tabagique. Cette revue a montré que le
modèle de Prochaska et DiClemente a été utilisé et réadapté au changement de
comportement utilisé en addictologie et notamment dans le sevrage tabagique
(GIESEN, 2018).

La Haute Autorité de Santé a recommandé d’utiliser ce modèle dans la prise


en charge des patients fumeurs et propose un algorithme décisionnel quant à la
conduite à tenir selon les stades de motivation (GIESEN, 2018). De ce fait, dans la
présente étude, le modèle de Proshaska et DiClemente adapté par la Haute Autorité
de Santé sera pris comme cadre de référence.
12
13

Fumeurs se sentant non concerné par l’arrêt

Pré-intention

Rechute Dépendance Intention

Pense à arrêter de fumer

Fumeur

Motivation
Maintien Préparation

Arrête définitivement Planifie l’arrêt

Action

Arrêter de fumer

Schéma 1 : Schème du cadre de référence inspiré du Modèle Trans théorique


de changement de comportement de Prochaska et DiClemente (Prochaska et al, 1992 ;
Prochaska et al, 1997 ; Haute Autorité de Santé / Service des bonnes pratiques
professionnelles / octobre 2014)
14

PHASE METHODOLOGIQUE
15

Ce chapitre comporte le devis de recherche, la définition de la population


d’étude, la description des méthodes de collecte et d'analyse des données.

1. Méthode

Ce chapitre présente le type de l’étude, la population de l’étude, le lieu et la


période, l’instrument de collecte de données, le déroulement de l’enquête, les
considérations éthiques et le plan d’analyse des données.

2. Devis de recherche

Il s’agit d’une étude descriptive transversale quantitative menée auprès des


patients fumeurs consultant au service de pneumonologie afin de décrire leurs degrés
de dépendance et leurs niveaux de motivation à l’arrêt du tabagisme.

3. Population cible

Notre population cible est formée de l’ensemble des patients consultant au


service de pneumologie au CHU Hedi Chaker de Sfax durant la période allant de 18
mars au 8 avril.

3.1 Echantillonnage

La méthode d’échantillonnage non probabilisé par convenance a été prise


pour cette étude. Notre échantillon comprend 50 patients fumeurs en prenant en
considération leur présence et disponibilité sur le terrain.

 Critères d’inclusion : Sont inclus dans notre étude les patients

‐ Agés ≥ 18 ans

‐ Tabagiques actifs

‐ Acceptant de participer à cette étude

 Critères d’exclusion : Sont exclus de notre étude les patients :

‐ Agés de moins de18 ans

‐ Non tabagiques
16

‐ Ex-fumeurs

‐ Refusant de participer à l’enquête.

3.2 Lieu de l’étude

L’étude s’était déroulée au sein du service de pneumologie du CHU Hedi


Chaker de Sfax.

4. Instrument de collecte des données

L’instrument de collecte des données dans cette étude était un questionnaire


préétabli, anonyme, auto-administrée. Le choix se base sur le fait qu’il permet de
mieux répondre à notre objectif de recherche et d’avoir des renseignements plus
objectifs.

Les variables permettant de procéder à l’analyse des données ont été


recueillies par un instrument de mesure formé de 4 parties :

Une partie qui contient les données sociodémographiques (âge, origine,


niveau intellectuel, état civil, niveau socioéconomique, activité, présence de
problèmes sociaux ou professionnels), les habitudes liées au tabagisme
(consommation moyenne par jour, âge d’initiation, années de tabagisme régulier,
plaisir, souhait d’une aide pour arrêter, les autres addictions : Neffa, éthylisme,
narguilé), les antécédents respiratoires et finalement les antécédents médicaux.

Le test de Fagerström (2012) questionnaire validé qui mesure la dépendance


au tabagisme et composé de 6 items fermés écrits en langue française (ANNEXE B)
(Tafticht & Csillik, 2013). Une échelle d’évaluation des réponses attendues
concernant les six items de la dépendance a été établie selon les critères suivants :

 Item 4 : pour la réponse « dans les 5 premières minutes » on attribue un


score 3, pour la réponse « entre 6 et 30 min » on attribue un score 2,
pour la réponse « entre 31 et 60 min » on attribue un score 1, pour la
réponse « après 60 min » on attribue un score 0.

 Item 2, 5 et 6 : pour la réponse « oui » on attribue un score 1, pour la


réponse « non » on attribue un score 0.
17

 Item 3 : pour la réponse « la première le matin » on attribue un score 1,


pour la réponse « n’importe quelle autre » on attribue un score 0.

 Item 1 : pour la réponse « 10 ou moins » on attribue un score 0, pour la


réponse « 11 à 20 » on attribue un score 1, pour la réponse « 21 à 30 »
on attribue un score 2, pour la réponse « 31 ou plus » on attribue un
score 3.

 Le test de fiabilité du test de Fagerström a été réalisé par la technique


de l’alpha Cronbach et de l’ordre de 0,72.

 Statistiques de fiabilité : Alpha de Cronbach = 0,727.

Le test de Richmond (1993) qui est un questionnaire validé qui mesure la


motivation à l’arrêt du tabagisme et composé de 4 items fermés écrits en langue
française. (ANNEXE C) (Tafticht & Csillik, 2013)

Une échelle d’évaluation des réponses attendues concernant les quatre items
de la motivation a été établie selon les critères suivants :

 Item 1 : pour la réponse « oui » on attribue un score 0, pour la réponse


« non » on attribue un score 1.

 Item 2 : pour la réponse « pas du tout » on attribue un score 0, pour la


réponse « un peu » on attribue un score 1, pour la réponse «
moyennement » on attribue un score 2, pour la réponse « beaucoup »
on attribue un score 3.

 Item 3 et 4 : pour la réponse « non » on attribue un score 0, pour la


réponse « peut-être » on attribue un score 1, pour la réponse «
probablement » on attribue un score 2, pour la réponse « certainement
» on attribue un score 3.

 Le test de fiabilité du test de Richmond a été réalisé par la technique de


l’alpha Cronbach et de l’ordre de 0,8.

Le test de Mondor (1994) qui est un questionnaire développé à l'Hôpital


Henri-Mondor (Paris, France) et validé. Il mesure les chances de succès de l’arrêt du
tabac composé de 15 items écrits en langue française (ANNEXE D) (Torre, 2013).
18

Une échelle d’évaluation des réponses attendues concernant les quatre items a été
établie selon les critères suivants :

 Item 1, 5, 10, 11et 15 : pour la réponse « oui » on attribue un score 2,


pour la réponse « non » on attribue un score 0.

 Item 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 12, 13 et 14 : : pour la réponse « oui » on


attribue un score1, pour la réponse « non » on attribue un score 0.

5. Déroulement de l’enquête

La collecte de données a été réalisée du 18 mars au 8 avril 2022 à la


consultation externe du service de pneumologie. Le questionnaire a été administré
auprès de 50 patients consultant durant cette période. Une durée d’environ 10 min a
été attribuée pour chaque participant pour y répondre.

6. Considération éthique
Avant la collection des données, une autorisation a été prise auprès du chef
service, du surveillant de soins ainsi qu’auprès de directeur de la faculté.

Le formulaire explique le but de l’étude et les modalités de participation. La


liberté concernant la participation ou non à l’étude a été clairement énoncée. La
confidentialité des données obtenues et l’anonymat des participants a été respectée.

7. Analyse des données


Toutes les données ainsi recueillies ont été analysées par les logiciels :
Microsoft Excel 2016 et Statistique Package for the social sciences SPSS 25.0.

L’exploitation de cette enquête et son découpage en unité de sens a permis


une analyse suivant 3 axes :

- Un axe concernant les caractéristiques sociodémographiques, les


habitudes tabagiques, les antécédents personnels
- L’évaluation de la dépendance au tabagisme selon le score du test de
Fagerström suivant les critères ci-dessous :
 Si le score est inférieur ou égale à 4, la dépendance est jugée faible.
 Si le score est entre 5 et 7, la dépendance est jugée moyenne.
 Si le score est supérieur ou égale à 8, la dépendance est jugée forte.
19

- L’évaluation de la motivation à l’arrêt du tabagisme selon le score du test


de Richmond suivant les critères ci-dessous :
 Si le score est inférieur ou égale à 4, la motivation est jugée faible.
 Si le score est entre 5 et 7, la motivation est jugée moyenne.
 Si le score est supérieur ou égale à 8, la motivation est jugée bonne.
- L’évaluation des chances de succès de l’arrêt du tabac selon le score du
test de Mondor suivant les critères ci-dessous :
 Si le score est inférieur à 6 la possibilité de succès est jugée nul.
 Si le score est entre 6 et 12, la possibilité de succès est jugée faible.
 Si le score est entre 12 et 18, la possibilité de succès est jugée bonne.
 Si le score est supérieur à 18, la possibilité de succès est jugée très
bonne.
20

PHASE EMPIRIQUE
21

Ce chapitre comprend l’interprétation statistique des données


sociodémographiques, des habitudes liées au tabagisme, des antécédents personnels,
des connaissances, du degré de dépendance au tabac par le test de fagerstrom ainsi
que les données du Test de Richmond et le test de Mondor pour évaluer le degré de
motivation à l’arrêt du tabagisme afin d’aboutir à l’analyse des résultats et
finalement répondre à la question de la problématique concernant le degré de
dépendance et de motivation à l’arrêt du tabagisme chez les fumeurs consultant au
service de pneumologie au CHU Hedi Chaker de Sfax.

Nous avons interrogé 50 patients fumeurs dans la salle d’attente de la


consultation externe.

1. Les données sociodémographiques

1.1. Age
L’âge moyen a été de 45,94 ans avec des extrêmes allant de 20 à 77 ans. La
répartition selon l’âge montre une prédominance des personnes âgées de 50 à 59 ans
soit 30 % de la population.

26

20 à 39 40 à 59 60 à 79

Figure 1 : Répartition de la population d’étude selon l’âge


22

1.2. Sexe
La répartition selon le sexe montre une forte prédominance masculine (48
hommes soit 96% de la population).

4%

96%

Homme Femme

Figure 2 : Répartition de la population d’étude selon le sexe

1.3. Origine 
Une origine urbaine a été notée dans 66 % des cas.

34%

66%

urbain rural

Figure 3 : Répartition de la population selon l’origine


23

1.4. Etat civil


Trente Cinq fumeurs interrogés soit 70 % de notre population étaient mariés.

35

11

célibataire marié divorcé

Figure 4 : Répartition de la population selon l’état civil

1.5. Niveau intellectuel


Parmi les consultants interrogés, dix-huit fumeurs soit 36% ont un niveau
d’éducation primaire.

4%

26%

analphabète

primaire

36% secondaire

superieur
34%

Figure 5 : Répartition de la population selon le niveau intellectuel


24

1.6. Activité 
Parmi les consultants enquêtés, la répartition selon l’activité montre une
prédominance des fumeurs actifs soit 68 % par rapport à ceux non actifs soit 32% de
la population.

32%

68% non actif actif

Figure 6 : Répartition de la population selon l’activité

1.7. Niveau socioéconomique


Le niveau socioéconomique était moyen chez la plupart des fumeurs soit chez
62% des patients interrogés.

31

13

Bas Moyen Haut

Figure 7 : Répartition de la population selon le niveau socioéconomique


25

1.8. Problèmes familiaux ou professionnels


Pour les données sociales, la majorité de notre population soit 86% avaient
des problèmes familiaux ou professionnels.

14%

non oui

86%

Figure 8 : Répartition de la population selon la présence de problèmes familiaux ou


professionnels

2. Habitudes tabagiques

2.1 Age d’initiation


L’âge moyen d’initier le tabagisme était de 21,08 ans avec des extrêmes
allant de 10 à 40 ans. 35 patients de notre population soit 70% ont commencé à
fumer avant l’âge de 20 ans.

2.2 Consommation moyenne par jour


Parmi les consultants interrogés, plus de la moitié de la population soit 60 %
fumaient entre 11 et 20 cigarettes par jour et seulement 10% fumaient 31 ou plus de
cigarettes par jour.

30

9
6 5

≤ 10 cig 11 - 20 cig 21 - 30 cig > 30 cig

Figure 9 : Répartition de la population selon la consommation moyenne par jour


26

2.3 Années de tabagisme régulier


Presque la moitié de notre population soit 52% ont commencé à fumer depuis
plus de 20 ans. Le nombre moyen des années de tabagisme régulier était de 23,36
ans avec des extrémités allant de 1 ans à 56 ans.

2.4 Tentatives d’arrêt


Parmi les consultants enquêtés, 56% ont essayé d’arrêter de fumer.

Parmi les 28 fumeurs qui ont essayé d’arrêter de fumer, seulement 2% ont
plus de 3 tentatives.

Tableau 1 : Répartition de la population selon le nombre de tentative de sevrage

Nombre de tentative de sevrage N (%)


Une seule fois 16 (32)
Deux fois 7 (14)
Trois fois 4 (8)
Plus de trois fois 1 (2)

La durée moyenne des tentatives d’arrêt est de 6.43 semaines avec des
extrêmes allant de 1 à 24 semaines.

2.5 Aide au sevrage


Parmi les patients interrogés, 80% désiraient avoir une aide au sevrage
tabagique.
27

20%

non oui

80%

Figure 10 : Répartition de la population selon le désir d’aide au sevrage

2.6 Type d’aide au sevrage tabagique


Parmi les 40 consultants qui désirent une aide au sevrage tabagique, 44%
préfèrent à la fois l’aide médicamenteuse et psychologique.

22

18

psychologique medicamenteuse et psychologique

Figure N°11 : Répartition de la population qui souhaite une aide selon le type
d’aide

2.7 Autres addictions


Les Co addictions retrouvées étaient Neffa dans 28 % des cas, l’alcool dans
38 % des cas et narguilé dans 6 % des cas.
28

19

14

neffa alcool narguilé

Figure 11 : Répartition de la population selon les Co addictions

3. Les antécédents personnels

3.1 Antécédents respiratoires


Parmi les antécédents respiratoires,40% étaient asthmatiques et 30% des
bronchopathies chroniques.

20

15

3 3

BPCO Asthme Neoplasie DDB

Figure 12 : Répartition de la population selon les antécédents respiratoires

3.2 Antécédents médicaux


Parmi les antécédents pathologiques, l’HTA et le diabète étaient retrouvés
chez 13 patients. 8 patients étaient obèses.
29

13 13

HTA Coronaropathie Diabete Obesité

Figure 13 : Répartition de la population selon les antécédents médicaux

4. Analyse statistique descriptive de la dépendance au tabagisme


Parmi les patients interrogés, 50% étaient moyennement dépendants et 32%
étaient fortement dépendants au tabac.

8%

Pas de dépendance
10%

Dépendance faible
32%

Dépendance moyenne

Dépendance forte
50%

Figure 14 : Répartition de la population selon le degré de dépendance

Parmi les patients moyennement dépendants, plus que la moitié soit 14 parmi
25 étaient âgés de 40 à 59 ans.
30

14

9
7
5
4 4
2 2
1 1 1
0
Pas de dépendance Dépendance faible Dépendance Forte dépendance
moyenne

20 à 39 ans 40 à 59 ans 60 à 79 ans


Figure 15 : Répartition du degré de dépendance selon l’âge.

Pour les patients d'origine urbaine, la dépendance était faible dans 24% des
cas, moyenne dans 20% des cas et forte dans 22% des cas.

12
11
10
9

Dépendance faible Dépendance moyenne Forte dépendance

urbain rural
Figure 16 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon l’origine.

Parmi les 16 patients fortement dépendants, 7 étaient de niveau d'étude


primaire.
31

10

8
7 7

3 3
2
1 1 1 1 1
0 0 0
Pas de Dépendance Dépendance faible Dépendance Forte dépendance
moyenne

Analphabete Primaire Secondaire Superieur


Figure 17 : Répartition du degré de dependance selon le niveau d’étude.

Parmi les 25 patients moyennement dépendants, 20 patients étaient actifs.

20

9
7
5 5
2 2
0
Pas de Dépendance Dépendance faible Dépendance Forte dépendance
moyenne
Inactif Actif
Figure 18 : Répartition du degré de dépendance selon l’activité.
32

Un niveau socioéconomique moyen était noté chez plus de la moitié des


patients moyennement dépendants soit chez 15 parmi 25 patients.

15

10

4
3 3 3
2
1 1 1
0
Pas de Dépendance Dépendance faible Dépendance Forte dépendance
moyenne

NSE bas NSE moyen NSE haut


Figure 19 : Répartition du degré de dépendance selon le niveau socioéconomique.

Des problèmes familiaux ou professionnels étaient notés chez presque tous


les patients moyennement (22 patients parmi 25) et fortement dépendants (14 parmi
16 patients).

22

14

5
3
2 2 2
0
Pas de Dépendance Dépendance faible Dépendance Forte dépendance
moyenne

Oui Non
Figure 20 : Répartition du degré de dépendance selon la présence de problèmes
familiaux ou professionnels.
33

5. Analyse statistique descriptive de la motivation à l’arrêt du


tabagisme

5.1 Score de motivation selon le test de Richmond


Parmi les patients interrogés, on a constaté que 58% des patients étaient peu
motivés au sevrage tabagique.

28% 42%

Bonne

Moyenne

faible

30%

Figure 21 : Répartition de la population selon le degré de motivation à l’arrêt du


tabagisme

Parmi les patients âgés entre 40 et 59 ans, la motivation était majoritairement


moyenne soit chez 9 parmi 15 patients.

13

9
8

5 5
4 4

0
Motivation faible Motivation moyenne Motivation bonne

20 à 39 ans 40 à 59 ans 60 à 79 ans


Figure 22 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon l’âge.
34

Parmi les patients fortement dépendants, l'origine était essentiellement


urbaine soit chez 11 parmi 14 patients.

12
11
10
9

Motivation faible Motivation moyenne Motivation bonne

Milieu urbain Milieu rural

Figure 23 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon l’origine

Parmi les patients célibataires, la motivation était majoritairement faible soit


chez 6 parmi 11 patients.

13

11 11

3
2 2
1 1

Motivation faible Motivation moyenne Bonne motivation


célibataire marié divorcé

Figure 24 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon l’état civil.


35

Parmi les patients de niveau d'étude supérieur, la motivation était


majoritairement faible soit chez 7 parmi 13 patients.

8
7 7
6
5 5 5
4

1 1 1
0
Motivation faible Motivation moyenne Bonne motivation

Analphabète Primaire Secondaire Supérieur


Figure 25 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon le niveau
d’étude.

Parmi les patients actifs, la motivation était faible soit chez 13 parmi 34
patients.

13
12

9
8

Motivation faible Motivation moyenne Bonne motivation

non actif actif


Figure 26 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon l’activité.
36

Parmi les patients de faible niveau socio-économique, la motivation était


majoritairement faible soit chez 6 parmi 13 patients.

12

10
9

4
3 3
2
1

Motivation faible Motivation moyenne Bonne motivation

NSE bas NSE moyen NSE haut


Figure 27 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon le niveau
socioéconomique.

Parmi les patients n'ayant pas de problèmes familiaux ou professionnels, la


motivation était majoritairement faible soit chez 5 parmi 7 patients.

16
14
13

1 1

Motivation faible Motivation moyenne Bonne motivation

Oui Non
Figure 28 : Répartition du degré de motivation à l’arrêt du tabagisme selon la
notion de problèmes familiaux ou professionnels
37

Tableau 2 : Répartition du degré de motivation selon le degré de dépendance au


tabac

N’est pas Faiblement Moyennement Fortement Total


dépendant dépendant dépendant dépendant

Motivation 2 3 7 9 21
Bonne

Motivation 1 2 8 4 15
moyenne

Motivation 1 0 10 3 14
faible

Total 4 5 25 16 50

Tableau 3 : Répartition de la population selon les dimensions du Test de Richmond

1ère dimension Oui N (%) Non N (%)

1- Aimerez-vous arrêter de fumez


si vous pouviez le faire 4 (8) 46 (92)
facilement

2ème dimension Pas du tout Un peu Moyennement Beaucoup


N (%) N (%) N (%) N (%)

2- Avez-vous réellement
6 (12) 9 (18) 16 (32) 19 (38)
envie de cesser de fumer

3ème et 4ème dimensions Non Peut-être Vraisemblablement Certainement


N (%) N (%) N (%) N (%)

3- Pensez-vous réussir à
cesser de fumer dans les 9 (18) 14 (28) 10 (20) 17 (34)
2 semaines à venir
4- Pensez-vous être un ex-
8 (16) 13 (26) 11 (22) 18 (36)
fumeur dans 6 mois
38

6. Analyse statistique descriptive des chances de succès de l’arrêt


du tabagisme
La possibilité de succès était bonne chez 54% des fumeurs, très bonne chez
4% entre eux et faible chez 42%.

4%

42%

Faible

Bonne

54%
Très bonne

Figure 29 : Répartition de la population selon la possibilité de sucées à l’arrêt


du tabagisme selon le test de Mondor

Le tableau ci-dessus montre la répartition des différentes dimensions du test


de Mondor dans notre population

Tableau 4 : Répartition de la population selon le questionnaire de Mondor

Questionnaire Oui N (%) Non N (%)

1- J'ai décidé d'arrêter spontanément 7 (14) 43 (86)

2- J'ai déjà abandonné depuis plus d'une semaine 5 (10) 45 (90)

3- Je n'ai pas de problèmes au travail au moment 36 (72) 14 (28)

4- Je n'ai pas de problèmes familiaux au moment 37 (74) 13 (26)

5- Je veux me libérer de ma dépendance 44 (88) 6 (12)

6- Je fais du sport ou j'ai l'intention de faire du sport 32 (64) 18 (36)


39

7- Je veux être en meilleure forme physique 34 (68) 6 (12)

8- Je veux m'occuper de mon apparence physique 34 (68) 6 (12)

9- Je suis enceinte / ma partenaire est enceinte 2 (4) 48 (96)

10 - J'ai des petits enfants 23 (46) 27 (54)

11 - Je suis de bonne humeur pour le moment 48 (96) 2 (4)

12 - Je termine habituellement ce que je commence 23 (46) 27 (54)

13 - Habituellement, je suis calme et détendu 51 (102) 9 (18)

14 - Mon poids est stable Habituellement 52 (104) 8 (16)

15 - Je veux améliorer ma qualité de vie 50 (100) 0 (0)


40

PHASE ANALYTIQUE
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1. Discussion

Ce chapitre est dédié à la discussion des résultats de la présente étude qui a


comme but de déterminer le niveau de dépendance et le degré de motivation à l’arrêt
du tabagisme chez les fumeurs consultants au service de pneumologie. Nous
commençons par la discussion des caractéristiques de la population de l’étude.
Ensuite, il y a une discussion des résultats relatives au dépendance tabagique ainsi
que la motivation au sevrage tabagique. Puis, nous proposons des recommandations
pour la recherche et la pratique clinique. Enfin, nous clôturons par une présentation
des forces et des limites de l’étude et par une conclusion.

La population enquêtée est constituée de 50 patients avec une nette


prédominance masculine. La majorité des fumeurs présentaient des antécédents
respiratoires chroniques dominés par l’asthme (40%) et la BPCO (30%). L’âge
moyen du début du tabagisme était de 21,08 ans avec des extrêmes allant de 10 à 40
ans. Il s’agit de 35 malades de notre population ayant commencé à fumer avant l’âge
de 20 ans. Ceci est en accord avec une étude qui a exploré la prévalence du
tabagisme chez les jeunes lycéens fumeurs à Madagascar. Cette étude a montré que
l’âge moyen de la première cigarette est de 13,15 ans et 14,05% des élèves avaient
initiés le tabac avant l’âge de 10 ans (Randriamihangy et al., 2016). Ceci souligne la
nécessité d’intervenir auprès des adultes pour pallier aux effets nocifs du tabac à
l’âge adulte. En effet, une étude menée en Suisse a démontré la présence de deux lois
traitant du tabac. En premier lieu, elle a utilisé la Loi sur la santé de 2020 qui gère la
consommation du tabac par l’interdiction de la publicité des produits à fumer sur le
domaine public et dans les lieux privées (salles de cinéma, manifestations culturelles
et sportives). En deuxième lieu, la Loi sur la police du commerce de 2007 révisée en
2018 dans laquelle elle interdit la vente et la remise de produits du tabac, de produits
nicotinés, de cigarettes électroniques et de cannabis légal aux jeunes de moins de 18
ans (Dubuis, 2020).

Selon le score de Fagerström mesurant la dépendance tabagique chez les


fumeurs, la dépendance était faible chez 10% des fumeurs, moyenne chez 50%
d’entre eux et forte chez 32 % des cas. Comparativement à nos résultats, une enquête
menée à l’hôpital Sahloul de Sousse montre que la dépendance tabagique était faible
42

pour 19,5 % des fumeurs, moyenne chez 27,4 % d’entre eux et forte chez 18,3 % des
cas. Ceci peut être expliqué par la présence de principaux facteurs initiateurs au
tabagisme, selon cette étude, qui sont respectivement le plaisir dans 50,6 % des cas,
la présence d’un fumeur dans l’entourage dans 42,7 % des cas et les situations de
stress pour 30,5 % des répondants (Khefacha Aissa et al., 2018). Une autre étude
menée en Burkina Faso ayant inclus 86 patients fumeurs du CHU Yalgado, montre
que la dépendance tabagique est moyenne. Ceci a été expliqué par la présence de
principaux facteurs qui sont respectivement le syndrome dépressif qui est retrouvé
chez 54,66 % et l’anxiété chez 16 % des cas (Ouedraogo et al., 2018).

Selon le score de Richmond, les résultats de notre étude sur la motivation des
patients à l’arrêt du tabagisme ont montré que la motivation était bonne chez 42%
des fumeurs, moyenne chez 30% d’entre eux et faible chez 28% des cas. Ceci est en
opposition avec une étude menée en Tunisie ayant inclus tout le personnel médical et
paramédical fumeur afin d’évaluer le degré de dépendance et le degré de motivation
pour le sevrage tabagique (Yangui et al., 2018). En fait, les auteurs de cette étude ont
rapporté qu’une bonne motivation de sevrage tabagique a été retrouvée chez 12 %
des patients et 88% ayant une faible motivation. Ceci peut être expliqué par la
présence des facteurs prédictifs d’une bonne motivation à savoir l’initiation au
tabagisme après l’âge de 18 ans, un antécédent de sevrage tabagique, une
dépendance absente ou légère à la nicotine et la vie en couple. Par contre, tous les
patients ayant une anxiété manifeste et tous ceux présentant une dépression
importante avaient une faible motivation de sevrage tabagique (Yangui et al., 2018).

Selon le score de Mondor mesurant la possibilité de succès du sevrage


tabagique, les résultats de notre étude ont montré que la possibilité de succès était
bonne chez 54% des fumeurs, très bonne chez 4% entre eux et faible chez 42%. Ceci
est en opposition avec une étude menée en France ayant inclus des patients fumeurs
afin d’évaluer les caractéristiques de la consommation et de la dépendance
tabagiques et l’effet d’un conseil sur le sevrage dans cette population. Les auteurs
ont noté la présence d’une faible motivation au sevrage pour 74 % des patients selon
le score de Richmond. Dans le même sens, on peut aussi mettre le point sur le
retentissement sur la qualité de vie mesurée par le score DLQI qui montre un résultat
important (DLQI moyen 12), tandis que notre étude montre une envie d’amélioration
de la qualité de vie impressionnante de 100% (Deilhes, 2018).
43

2. Recommandations

Dans notre étude, le niveau de dépendance auprès de notre population était


élevé chez 32% des fumeurs. Quant au niveau de motivation, il était moyen chez
28% de la population. Ceci montre l’importance d’adapter les interventions aux
patients. De cette manière, on peut mettre le point sur le rôle important des
professionnels de santé dans l’accueil et dans l’accompagnement des fumeurs dans le
processus de sevrage, plus particulièrement, on souligne le rôle indispensable des
infirmiers auprès des fumeurs en vue de les sensibiliser sur les risques du tabac s’ils
continuent à fumer et aux bénéfices potentiels s’ils arrêtent le tabac.

Dans ce sens, l’infirmier pourra accompagner le patient et lui donner des


conseils, assure le suivi pendant les six premiers mois de sevrage. Il pourra aussi le
diriger vers la consultation spécialisée d’aide à l’arrêt tabagique. C’est ainsi qu’il en
viendra aux substituts nicotiniques et autres traitements de l’arrêt du tabac : les
timbres, les gommes à macher, les comprimés sublinguaux et les traitements
médicamenteux pouvant aider le fumeur au sevrage tabagique. Ces moyens obéissent
au même principe : ils diffusent de la nicotine d’une manière lente et régulière. Avec
une dose adaptée à son tabagisme, le patient pourra se libérer progressivement de la
dépendance physique. Ils lui évitent l’inhalation de toutes les autres substances
toxiques contenues dans le tabac. Selon notre étude, il semble important d’adapter
les interventions selon les stades de changement de comportement afin de mieux
diriger et de mieux accompagner les patients durant leur sevrage tabagique. Les
fumeurs peuvent trouver le soutien dans leur environnement familial et social.

D’ailleurs, le fumeur pourra aussi être dirigé vers la psychothérapie de


groupes :le patient ne se sentira pas seul, la rencontre du fumeur avec d’autres
fumeurs renforcera sa motivation. Si ces interventions ne suffisent pas, il pourra
recourir aux exercices de relaxation et aux techniques respiratoires. Comme le désir
de fumer est souvent associé au stress, le personnel soignant pourra initier le fumeur
à l’exercice de relations comme des activités de loisirs ou des exercices physiques
permettant de retrouver son équilibre.
44

3. Forces et limites

Bien que cette étude fournisse des informations importantes pour appuyer les
interventions de sevrage tabagique sur le plan national, l’interprétation des résultats
montrent certaines limites.

‐ Notre analyse est monocentrique réalisée dans le service de pneumologie


de CHU Hedi Chaker de Sfax.
‐ La conception de cette étude descriptive limite la conclusion sur les
facteurs qui influent sur la dépendance et sur la motivation au sevrage
tabagique.
‐ L’échantillon de l’étude est non représentatif vu la méthode
d’échantillonnage utilisée et la durée courte de l'étude.
45

CONCLUSION
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Cette étude concerne l’évaluation du niveau de dépendance et le degré de


motivation à l’arrêt du tabagisme chez les patients consultant au service de
pneumologie de CHU Hedi Chaker Sfax Tunisie. Les résultats de cette étude ont
révélé un niveau de dépendance fort chez 32% des fumeurs, une motivation bonne
chez 42% des fumeurs, moyenne chez 30% d’entre eux et faible chez 28% des cas et
80% des patients souhaitaient un aide pour arrêter de fumer.

Malgré les difficultés rencontrées au cours de la réalisation de ce travail, cette


étude est parvenue à répondre à la question de recherche posée concernant le niveau
de dépendance et le degré de motivation à l’arrêt du tabagisme chez les fumeurs
consultants au service de pneumologie et surtout a mis en lumière les différents
déterminants intrinsèques (dépendance, âge, gestion du stress, plaisir, ennui,
confiance en soi et extrinsèques (entourage, moyens d’aides) de la motivation à
l’arrêt du tabagisme en s’appuyant sur le Modèle Trans théorique des changements
de comportements de Prochaska et DiClemente.

Les résultats de cette étude contribueront à l’accroissement des recherches


qui s’intéressent au niveau de dépendance tabagique ainsi que les interventions de
motivation au sevrage tabagique. Cependant, une analyse plus approfondie et
d’autres études sont nécessaires en Tunisie pour mieux comprendre les effets des
facteurs intrinsèques et extrinsèques sur les étapes de motivation à la cessation
tabagique. Ces études doivent aussi identifier les défis qui empêchent le maintien
d’un stade de motivation avancé et par conséquent le changement des
comportements des groupes cibles. Pour cette raison, il est essentiel que les
programmes de prévention développent des stratégies plus efficaces pour le
changement de comportement des fumeurs en prenant en considération les obstacles
nombreux et dynamiques.
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lii

ANNEXES
liii

Questionnaire

Données sociodémographiques :
Age : ........ans Sexe : M F

Origine : rurale  urbaine 

Etat civil : marié  célibataire  divorce veuf 

Niveau d’étude : analphabète  primaire  secondaire  supérieur 

Activité : actif  non actif 

Niveau socioéconomique : bas  moyen  haut 

Notion de problèmes familiaux ou professionnels ? oui  non 

Antécédents personnels :

1- ATCD respiratoires :

BPCO Asthme Néoplasie pulmonaire DDB Autres...........................

2- Autres ATCD :

HTA  Coronaropathie  DiabètePsychoseObésitéAutres .................

Habitudes tabagiques :

Age de début du tabagisme : ......... Nombre de paquets / jour : ........

Années de tabagisme régulier : ..........

Tentatives de sevrage :0 / 1 / 2 / 3 ou + Si oui durée ........................

Souhaiterez-vous une aide pour arrêter de fumer ? oui  non

Si Oui : médicamenteuse  Psychologique  Les deux 

Autres habitudes

Neffa  Alcool  narguilé  Autres ...................................


liv

Evaluation de la dépendance

Questionnaie de fagerstrom (version arabe)

Evaluation de la motivation 

Test de Richmond R et al
lv

Evaluation de la possibilité de succés à l’arret de tabac


Test de Mondor

J'ai décidé d'arrêter spontanément Oui 2


Non 0
J'ai déjà abandonné depuis plus d'une semaine Oui 1
Non 0
Je n'ai pas de problèmes au travail au moment Oui 1
Non 0
Je n'ai pas de problèmes familiaux au moment Oui 1
Non 0
Je veux me libérer de ma dépendance Oui 2
Non 0
Je fais du sport ou j'ai l'intention de faire du sport Oui 1
Non 0
Je veux être en meilleure forme physique Oui 1
Non 0
Je veux m'occuper de mon apparence physique Oui 1
Non 0
Je suis enceinte / ma partenaire est enceinte Oui 1
Non 0
J'ai des petits enfants Oui 2
Non 0
lvi

Je suis de bonne humeur pour le moment Oui 2


Non 0
Je termine habituellement ce que je commence Oui 1
Non 0
Habituellement, je suis calme et détendu Oui 1
Non 0
Mon poids est stable Habituellement Oui 1
Non 0
Je veux améliorer ma qualité de vie Oui 2
Non 0
TOTAL
lvii

Résumé

De nos jours, le tabagisme est devenu un fléau universel. Il est devenu un


problème de santé publique. L’objectif proposé par cette étude est de décrire le
niveau de dépendance et la motivation à l’arrêt du tabagisme chez les fumeurs
consultant au service de pneumologie de CHU Hedi Chaker de Sfax.

Un questionnaire était administré à 50 patients consultant au CHU Hedi


Chaker de Sfax – Tunisie. Il comportait deux parties la première partie était relative
aux donnés sociodémographique des participants et la deuxième partie était
scientifique pour évaluer le niveau de dépendance et le degré de motivation à l’arrêt
du tabagisme chez les patients.

Les résultats de cette étude ont révélé un niveau de dépendance fort chez 32%
des fumeurs, une motivation bonne chez 42% des fumeurs, moyenne chez 30%
d’entre eux et faible chez 28% des cas et 80% des patients souhaitaient un aide pour
arrêter de fumer.

Les résultats de cette étude contribueront à l’accroissement des recherches


qui s’intéressent au niveau de dépendance tabagique ainsi que les interventions de
motivation au sevrage tabagique. Ceci nous amène à penser au rôle des
d’accompagner les patients lors du processus du sevrage tabagique ainsi que le rôle
de l’entourage et de la société dans les actions de prévention primaires et secondaires
auprès des fumeurs.

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