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INTRODUCTION

1.1 Problématique
Dans tous les pays du monde, la fiscalité est l'une des sources de revenus de
l'État. De plus, dans les États modernes, elle est la source principale et la plus solide de
financement des dépenses de l'État, ainsi qu'un instrument de politique économique
entre les mains des gouvernants, dans la mesure où elle permet de réguler l'économie en
fonction avec les besoins des citoyens et selon les aspirations des populations.

La République démocratique du Congo ne peut souhaiter échapper à cette réalité


des temps modernes ; elle doit faire face à d'importants défis de reconstruction et de
développement, qui découlent de conflits armés en plusieurs phases aux effets
dévastateurs.

En raison notamment de la crise économique qui a frappé le continent africain


vers les années 1980 en général et la République démocratique du Congo en particulier,
à laquelle il faut ajouter les guerres à répétition, l'économie informelle s'est développée
au point de concurrencer avantageusement l'économie formelle.

La divisibilité des produits, et leur demande évolutive due au faible pouvoir


d'achat de la population, est un facteur qui renforce le couple vendeur/acheteur. Cette
relation, au-delà de sa fonction économique, favorise une cohabitation absente du
secteur formel où les prix ne donnent pas lieu à négociation.

La baisse toujours plus importante du pouvoir d'achat des salariés travaillant


dans le secteur moderne incite les ménages à rechercher des revenus complémentaires
dans le secteur informel pour joindre les deux bouts.

Cependant, l'absence d'une politique de l'emploi, les salaires non rémunérés ou


bas dans la fonction publique et les pertes d'emplois dans le secteur privé ont renforcé
les activités de subsistance, élargissant ainsi l'autosuffisance. La fiscalité devient ainsi le
tampon social dans la mesure où il permet de surmonter la crise sans trop de
bouleversements sociaux.

En effet, de l'homme politique à l'homme de la rue, de l'intellectuel à l'illettré, de


l'Etat à l'individu, du citadin au paysan, chacun est soit opérateur, être bénéficiaire des
biens et services fournis par ce secteur. Ainsi, la fiscalité agit à la fois comme une
soupape de sécurité et comme un tampon contre les chocs sociaux.

L'organisation d'un pays en un État moderne entraîne des changements dans les
structures de la société et génère des coûts pour la communauté nationale. Or, qui dit
dépenses dit ressources nécessaires pour les couvrir. C'est à ce niveau que la taxe
apparaît comme l'expression de la solidarité nationale.

Luis TROTABAS ajoute en disant : « L'impôt apparaît alors comme une nécessité
absolue pour un État moderne, c'est le moyen normal de répartir la charge publique
entre les particuliers et les recettes de l'État. »

Pour que ces ressources soient efficaces, la taxe doit atteindre tout le monde sans
exception.
1.2. CIVISME FISCALE

Le civisme fiscal est l'accomplissement volontaire par les contribuables de leurs


obligations fiscales.

Elle se traduit par l'établissement des déclarations fiscales, leur dépôt dans les
délais ainsi que le paiement spontané de l'impôt dû.

Partant de cette définition, force est de constater que la conformité fiscale est une
question d'état d'esprit, de mentalité et de comportement.

Alors pour une meilleure fiscalité, il est temps de développer la citoyenneté


fiscale. A cette incivilité fiscale nous avons en face, une administration fiscale qui a
l'image de la rigidité. Cette image provient de sa traduction faisant autorité de l'époque.
L'administration fiscale est donc contrainte d'évoluer dans deux directions :

En interne, on assiste à un bouleversement de la méthode ou du travail qui


s'appuie sur le principe de performance, dans le but d'alimenter le budget de l'Etat.

En externe, il y a un effort de communication avec les contribuables pour faciliter


l'accès à l'impôt.

Pour notre part, abondant dans le même sens que Juvet NDELA KUBOKOSO,
nous pensons que pour développer le civisme fiscal, deux éléments essentiels doivent
être ciblés.

 Éduquer les contribuables


 Faciliter la tâche des contribuables et renforcer le contrôle fiscal
supplémentaire.

1. SENSIBILISATION DES CONTRIBUABLES

La sensibilisation des contribuables doit s'effectuer en 2 phases : l'information et


l'éducation fiscale. Les contribuables doivent disposer d'informations correctes sur les
impôts et l'administration fiscale doit faire tout son possible pour éduquer les
contribuables.
a) Informer les contribuables

Les contribuables doivent être suffisamment informés des mérites des impôts. La
communication doit viser à faire comprendre aux contribuables :

 Qu'est-ce que la taxe ;


 Son role ;
 Son objectif.

Car une bonne culture fiscale ne peut passer que par des campagnes constantes
d'information et de sensibilisation.

 Divers moyens peuvent être mis en œuvre pour atteindre cet objectif,
notamment L’organisation de « journées portes ouvertes » régulières pour
les services fiscaux
 L'organisation de séminaires d'information fiscale, matinées fiscales
permettant aux contribuables de parler aux experts.
 L'organisation des rapports sur la fiscalité (le vote de la loi, la déclaration
de revenus, déclaration et paiement, utilisation des fonds etc.)

Dans la réforme structurelle menée à la DGI, un bureau d'Accueil et


d'Information a été créé au sein des services opérationnels en charge de l'information
des contribuables en matière fiscale. Mais ce bureau ne dispose pas à ce jour de moyens
suffisants pour atteindre ses objectifs.

L'État peut également envisager la création d'un "Kit d'informations fiscales" qui
peut comprendre :

 Explications sur le circuit du vote fiscal


 Les différents types d'impôts
 Mode de paiement
 L'utilisation des impôts

Les informations fiscales peuvent être transmises dans différentes langues ou


même dans un dialecte accessible aux contribuables pour une plus grande divulgation.
b) Education fiscale

Après la formation, il faut passer à une autre étape qui consiste à éduquer les
contribuables. L'intérêt ici est de faire comprendre aux contribuables ce qu'est l'impôt, sa
fonction, son objet.

Cette éducation peut se faire par divers moyens, notamment par la formation de
certaines catégories de la population, comme les commerçants et artisans, les
journalistes spécialisés, et par des campagnes dans les universités et les écoles.

 Vis-à-vis des commerçants et artisans.

Ces derniers sont des contribuables privilégiés auxquels l'administration fiscale


doit porter une attention particulière.

Pour cela, il faut organiser des séances pédagogiques du type :

 Comment se conformer volontairement à ces obligations fiscales.


 Quelles sont les obligations fiscales (remplir la déclaration, présentation et
paiement).

 Pour les journalistes.

Ceux-ci peuvent servir de tampon entre la population et les contribuables ; Pour


cela, il faut d'abord les former au bien-fondé des impôts, les motiver à traiter souvent
des questions fiscales dans leurs développements journalistiques, par exemple tous les
trimestres ou tous les semestres.

Le manque de civilité fiscale n'est pas toujours délibéré ou conscient, mais plutôt
sécrété par le manque d'information. Et ce manque d'information ne peut être comblé
que par des journalistes dont le métier est d'informer la population et qui ne peuvent
bien rapporter que s'ils ont la matière, c'est-à-dire s'ils maîtrisent le sujet à traiter.

 Dans les universités et écoles

L'école et l'université sont les berceaux mêmes de la formation des futurs cadres
du pays ;

C'est dans cet esprit que l'administration fiscale doit travailler avec ces
organismes pour sensibiliser les jeunes écoliers et étudiants aux mérites de la fiscalité et
au respect de leurs obligations fiscales.
S'inspirer des expériences d'autres pays africains ; le Ministère de l'Education
Nationale en collaboration avec la Direction Générale des Impôts doit introduire dans
les programmes scolaires des écoles primaires et secondaires, le cours de civisme fiscal.

La cible ici est l'enfant qui est le citoyen de demain, et reste le canal idéal pour
transmettre les vertus cardinales qui doivent forger le comportement souhaité chez
l'adulte.

2. FACILITATION DE LA FISCALITÉ ET RENFORCEMENT DU CONTRÔLE


FISCAL

a) Faciliter la fiscalité.

Faciliter la fiscalité, c'est placer le contribuable au centre même du système fiscal.


L'administration fiscale doit s'efforcer de fournir au contribuable un service de qualité.
Afin de promouvoir l'éthique professionnelle par l'adoption et l'application rigoureuse
du code de déontologie de l'administration fiscale.

Pour faciliter la fiscalité, des réseaux locaux peuvent être créés, dans le but de
faciliter le contact avec les contribuables. C'est dans cette optique que la DGI a créé dans
sa nouvelle structure des centres synthétiques des impôts pour faciliter les contacts avec
les contribuables.

Mais nous pensons que ces CIS devront être étendus à un bureau des impôts
pour rapprocher les contribuables de l'administration fiscale.

b) Renforcer le contrôle fiscal.

Outre les bonnes intentions de la DGI, il est également nécessaire de renforcer le


contrôle fiscal pour faire respecter la conformité fiscale.

Un meilleur contrôle fiscal doit commencer par une meilleure planification et


mise en œuvre du contrôle et une bonne conduite du contrôle.

La programmation du contrôle fiscal nécessite plusieurs étapes et des


organisations préalables pour être efficace et dont le suivi doit être rigoureux pour éviter
l'arbitraire, les contrôles fiscaux inopinés hors de toute norme.

Plaider pour la citoyenneté fiscale est une bonne chose, mais les gouvernants du
pays devraient s'impliquer pleinement car le contribuable est aujourd'hui très préoccupé
par l'utilisation qui est faite de l'argent du Trésor public. C'est à ce titre que
l'administration fiscale doit démontrer que c'est pour le bien commun que la taxe doit
être perçue. En effet, pour bénéficier des différents services proposés par l'Etat, vous
devez vous acquitter de votre impôt.

Par conséquent, nous pensons que toute politique visant à convaincre les citoyens
d'une utilisation utile des impôts doit impérativement inclure la transparence et la
justice sociale. C'est le préalable indispensable à la restauration de la citoyenneté fiscale
en RD Congo.
CONCLUSION

Nous sommes arrivés au terme de nos travaux qui ont porté sur : Le Civisme
fiscal de la République Démocratique du Congo : Sa difficulté à la mise en pratique ;

Il nous appartient de résumer les points saillants auxquels aboutit son analyse.

En abordant cette étude, notre objectif était de faire une analyse minutieuse de
l'applicabilité de la réglementation fiscale sur la base légale d'une part et la base
sociologique pour la réalisation des actions prévues dans le budget de l'Etat d'autre part.

D'abord à bord, nous exprimons le problème comme suit :

 Pourquoi l'inapplicabilité des lois fiscales en RD Congo ?


 Qu'est-ce qui fait que la population congolaise ignore les impôts ?
 Concernant les hypothèses, elles ont été formulées comme suit :
 L'inapplicabilité des lois fiscales en RD Congo est due à la mauvaise
gouvernance par les autorités impliquées en la matière, l'absence de
culture fiscale serait également la base du non-paiement des frais dus aux
impôts
 Désinformation, méconnaissance, manque d'engagement des structures le
soutien à la démocratie serait à la base du manque de culture fiscale parmi
les congolais

Le manque de coordination entre les différents services publics, l'insuffisance du


système d'imposition forfaitaire et le laxisme des agents de l'administration fiscale
empêcheraient l'atteinte des objectifs encadrés par l'État, notamment la maximisation
des recettes par l'administration fiscale.

La mise en place d'un système de paradis fiscaux dans certaines parties de la


République, ce qui bien sûr peut attirer de gros investisseurs.

La formalisation du système fiscal conduira effectivement à la mobilisation


effective ordonnances ; cela aurait en effet un impact positif sur le développement de la
RD Congo.

La non application rigoureuse des lois, l'absence de culture fiscale, la mauvaise


gouvernance

Par ailleurs, il est à noter que l'inspection du système fiscal recommande :

 Prise en compte de la vision politique, juridique, économique et sociale,


permet également
 Bon Gouvernement, La culture du civisme fiscal et la mise en place d'un
système incitatif.

Cependant, comme tout travail humain, ce travail peut contenir des lacunes
susceptibles d'être complétées par des recherches ultérieures compte tenu de la
pertinence du sujet.

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