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Le château de Pomponne

L’histoire du lieu débute officiellement vers 1107 avec Hugues de Pomponne qui
s’oppose au roi de France Louis le Gros. Ce sont les premiers documents historiques
dont nous avons trace.
Ancien point de passage obligé sur la Marne, d’abord à gué puis franchissement par
pont, l’agglomération de Pomponne se développe autour de ce lieu de passage et donne
naissance à une seigneurie qui se traduit par l’implantation d’une vaste propriété avec en
son centre un château appelé Château de Pomponne en 1176 mais il s’agit d’une
forteresse.
En 1489 L’officier des armées Martin Courtin reçoit, de Louis XII, en récompense de
ses services, la seigneurie de Pomponne alors rattachée à la couronne. 3 générations
de Courtin se succèdent sans interruption et donnent une des plus grande puissance et
expansion à la terre de Pomponne.
Marie Courtin porta la seigneurie à Nicolas de Haqueville par mariage les Haqueville
conservant le titre de seigneur de Pomponne jusqu’en 1619.
Grace à cette famille, le domaine sera de nouveau considérablement agrandi vers 1530.
Ils achètent une foule de petites propriétés avoisinant le château, en particulier celle de
MENYON qui était enclavée dans le parc et s’étendait de l’église jusqu’à l’allée de
Bordeaux. Son annexion amena la destruction de beaucoup d’habitations, diminua
singulièrement la population du village auquel elle supprima le chemin le plus direct 
pour se rendre à Bordeaux, Forest ou Monjay.
Le dernier Hacqueville décède sans enfant et c’est sa demi sœur Catherine de la
Borderie qui en hérite et l’apporte en dote à son époux Robert Arnauld d’Antilly en
1613.
Le château fut alors reconstruit en 1663 par Robert à la place qu’il occupe aujourd’hui,
l’ancien étant plus proche de la mairie, à l’extrémité du parterre actuel. Des fossés sont
creusés et des ponts-levis construits. Robert fait également tracer les allées et les
avenues du petit parc et des jardins d’après les dessins de Le Notre.
Il ordonne ensuite la clôture du grand parc et obtient par traité avec les habitants de
Pomponne le passage sur leur terre des tuyaux de la grand fontaine et du miroir qui
captent toutes les sources des environs et desservent en eau les bassins aménagés par
son ordre.
Il complète toutes ces transformations en faisant construire en 1670 contre l’église une
maison pour le maître d’école.

Son fils Simond Arnauld (1618-1699), diplomate, ministre et secrétaire d'état aux


affaires étrangères, bien en cour au début du règne de Louis XIV, fut disgracié en 1662 à
la chute de Fouquet dont il était l’ami. On dit qu’il avait contre lui Colbert et Louvois.
Revenu en grâce, il obtint d’ériger la seigneurie de Pomponne en marquisat en 1682, à
la grande joie de son amie Mme de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné, dont on
sait qu'elle visita à plusieurs reprise M. de Pomponne en son château.
En 1676, il obtient la modification du chemin de Paris à Lagny qui a pour but d’enclaver
l’ancienne route dans le domaine, de démolir les maisons longeant le parc et de
l’affranchir de toute servitude désagréable.
En 1679 il bâtit une arcade qui partant du parc allait rejoindre la rue Maquereau pour
suivre ensuite l’allée d’ormes plantées par lui le long de la marne. En 1681 construction
d’une chapelle particulière à côté du château et en 1682 le marquis de Pomponne
achète la terre de Bordeaux.
A sa mort, son fils Nicolas Arnauld lui succède et fait bâtir l’école de pomponne en
1729 et dès lors, très en avance sur son temps, l’école est gratuite à Pomponne pour les
filles et les garçons.
En 1756 les jardins sont modifiés.
En 1759 les terres et le marquisat sont vendus au marquis de Brou puis l’ensemble est
cédé à M. Huvelin de Baviller qui commença la restauration du château, mort
subitement,  la propriété fut de nouveau vendue à M. Le Bas de Courmont qui entame
des travaux et rachète à peu près toutes les terres alors concédées lors des successions
difficiles. En 1794 il est guillotiné.
En 1821, sa veuve vend la propriété à M. Louis Dreux qui, à la demande de son
fils Edouard Dreux (1803-1878), qui souhaitait s’installer à Pomponne, la remet en état.
Il élargit la rue vieille (actuelle rue Louis Dreux, la plus ancienne de Pomponne) en 1830;
Restaure l’église et la rend au culte en 1835.
En 1852, il rachète les jardins, les potagers et dépendances de l’ancienne ferme située à
droite de l’avenue du Mail qui étaient devenues propriétés particulières. Il détruit la
maison de maître et les bâtiments de la ferme et fait planter le jardin anglais.
 
En reconstruisant les murs, balustres et parapets du château on a trouvé une grande
quantité de médailles portant millésimes 1663 qui indiquent la date à peu près certaine
du château actuel.
 
Les allemands occupent le château en 1870, le pillent et dégradent le mobilier.
En 1871 Edouard Dreux répare les dégats et fait exhumer 30 soldats prussiens. Un
mausolé leur a été élevé dans le cimetière communal.
A sa mort, son gendre M. Albert Dumez réalise les parterres et le château d’eau qui
sont la reproduction en plus grand des cascades de Saint-Cloud dont l’architecte Hottot
Saint-Ange s’inspira.
Les eaux vives ruissellent par les trop pleins, des jets d’eau jaillissent à chaque niveau
par des faces de monstres allégoriques. A l’époque l’ensemble est ouvert au public lors
de certaines festivités et tous les 2e dimanche de septembre.
L’esplanade circulaire qui fermait le parc vers l’Est, au-delà du miroir et à laquelle on
parvenait par deux rampes douces en forme de fer à cheval est transformée. Les jardins
sont reconstitués à l’aide de documents anciens dans un pastiche de style classique. Le
parc est le seul de son espèce dans toute l’Ile-de-France.

Pendant la guerre de 14-18 Mme Dreux veuve Dumez fonde une ambulance de 35 lits


à ses frais, hébergeant surtout des grands blessés convalescents, qui fonctionnera
jusqu’en 1919.
En 1918 le château servi de lieu de réunion au grand quartier général de la 2 bataille de
la Marne. Clémenceau, Foch, Pétain et Gouraud, des généraux anglais et américains
y ont élaboré les plans qui devaient conduite à la victoire finale. Une plaque
commémorant ces réunions historiques fut enlevée par les allemands pendant
l’occupation du château de 1940 à 1944.
Au décès de Mme Dumez, en 1942, la propriété est vendue. Le nouveau propriétaire M.
Doriol, un industriel, exploite le bois du parc tandis que le château et les jardins, acheté
par l’état en 1945 sont affectés au ministère de l’intérieur qui abrite la caserne de la
compagnie républicaine (CRS4).
 
Le 5 juillet 1943 l’ensemble du château et des jardins est inscrit à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques.
 
Aujourd’hui, l’alimentation en eau des bassins est à reprendre, ainsi que les  conduites et
pompes élévatrices.
Le Bassin des enfants est à recréer, le bassin octogonal est à réhabiliter. Les jardins à
arbres à replanter.
Pour la petite histoire...
Robert Arnauld d’Antilly fut également le second fondateur du monastère de Port-Royal-
des-Champ et il se rendit célèbre par son goût concernant l’arboriculture et mis au point
une pêche appelée « Rouges de Pomponne » notoirement connu selon Racine !
D’après Saint-Simon, Robert Arnauld d’Antilly serait mort d’indigestion "d’avoir mangé,
un soir du veau froid et forces pèches."
 
Le Pomponne
On doit à Simon Arnauld de Pomponne d’installer, dans une boucle de la Seine, à
l'époque de l'écolosion des manufactures, une verrerie-cristallerie d’où « Le pomponne
»  serait né.
C'était le temps où l'on commençait à découvrir les vertus du verre au plomb vite baptisé
"cristal".

Tout au long des coteaux de la Marne, depuis Pomponne jusqu'au delà de Reims, une
production de petits vins clairets commençaient à avoir une certaine renommée
notamment à la cour de Louis XIV.
Et Dom Perignon arriva et avec lui la transformation de ces petits vins clairets en
champagne, roi des breuvages. C'est alors qu'apparut nécessaire de remplacer les
gobelets d'étain et d'argent, que l'ont tenait à pleine main, par quelque chose qui
éviterait au nectar nouveau de se réchauffer et ainsi lui faire perdre beaucoup de ses
suaves qualités.
L'idée serait alors venue au Marquis de faire réaliser par sa cristallerie, un récipient en
forme de cloche renversée étroite du col et terminée à son sommet par une ou plusieurs
boules. Ce verre n'avait pas de pied, il ne pouvait donc pas être posé rempli de son
contenu. Comme le volume était faible il était élégant de boire assez rapidement sans
être avide puis de reposer le verre en le retournant sur une soucoupe. Cette forme bien
particulière permettait au breuvage de conserver toute sa fraicheur.
La flûte à champagne était née !
Et ce verre novateur, dont on retrouve trace dans les coffres de l’intendance du grand roi
lors de ces campagnes aux Pays-bas espagnols et qui ne s'appelait pas encore flûte
aurait été désigné par le nom de son supposé créateur "Le Pomponne".
Cette appellation tombée quelque peu en désuétude réapparue récemment en
Champagne, au point que l'ordre des Coteaux de Champagne, confrérie bachique,
créée depuis 1956 et réunissant près de 600 membres à travers le monde, a donné à
son organe de liaison le nom "Pomponne".
Par ailleurs, par l'invention de son seau à collerette et des supports individuels destinés
à recevoir les verres "Pomponne" Francis Dumelie, maître potier à Reims, a redonné un
nouvel élan à l'utilisation de ce verre en cristallin dit "Le Pomponne".
 
Une famille généreuse
C’est à la famille Dumez que l’on doit la formation de la nouvelle société civile de Saint-
laurent à Lagny-sur-Marne qui racheta l’immeuble au liquidateur sauvant ainsi l’école St-
Laurent de grandes difficultés financières.
Mme Dumez née Dreux recevait tous les ans les petits écoliers de St-Laurent la paix
Notre Dame au château lors d'un goûter après une promenade dans le parc.

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