Introduction
Le système fiscal marocain est un système déclaratif: le contribuable est soumis à
l’obligation de souscrire sa déclaration dans un délai précis et impératif. En contrepartie,
l’Administration dispose d’un droit de contrôle.
Le contrôle fiscal peut être défini comme l’ensemble des opérations que l’administration est
en droit de pratiquer pour rétablir la déclaration telle qu’elle aurait dû être.
Il faut cependant souligner que le résultat auquel aboutit un contrôle fiscal et les rappels
d’impôt et de taxe qui en découlent ne constituent pas un jugement que le contribuable doit
exécuter.
Bien au contraire, ils n’auraient aucune signification et ne produiraient aucun effet s’ils ne
sont pas portés à la connaissance du contribuable dans le cadre d’une procédure dite « Procédure
de rectification des bases d’imposition ».
Les procédures de rectification des bases d’imposition sont des procédures contradictoires
qui garantissent aux contribuables le droit de défense durant toutes les phases de contrôle fiscal.
Pour mener à bien un contrôle fiscal, l’administration est contrainte à respecter certaines
règles notamment celles qui concernent les démarches de notification, les délais de prescription,
les procédures de rectification et de taxation.
Lieu de la notification :
La notification est effectuée, quelle que soit la forme choisie, à l'adresse indiquée par le
contribuable dans ses déclarations, actes ou correspondances communiqués à l’inspecteur des
impôts de son lieu d’imposition. La responsabilité de la désignation du lieu de notification étant à
la charge du contribuable.
Le contribuable se trouve dans l’obligation de signaler à l’inspecteur des impôts de son lieu
d’imposition tout changement intervenu en ce qui concerne son adresse à défaut de quoi.
Voies de notification :
La procédure de notification peut s’effectuer :
Modalité de remise :
En raison du caractère confidentiel des correspondances, le document à notifier doit être
présenté au contribuable sous pli fermé.
La remise en main propre est constatée par un certificat de remise servi sur un imprimé
modèle fourni par l'administration, en double exemplaire et comportant le nom et la qualité du
notificateur, la date de notification et l’identité de la personne ayant reçu la notification. Un
exemplaire du certificat est remis au contribuable ou à son représentant pour lui permettre
notamment d’être informé de la date de notification et de pouvoir valablement agir pour la
sauvegarde de ses droits. L’autre exemplaire doit parvenir à l’inspecteur des impôts concerné.
*Les contribuables ont l’obligation de conserver tous les documents comptables et pièces
justificatives, pendant dix (10) ans au lieu où ils sont imposés. Les contribuables qui tiennent la
comptabilité par procédé électronique doivent conserver pendant la même durée les documents
comptables précités sur support électronique.
*En cas de perte des documents comptables, les contribuables doivent obligatoirement en
informer l’administration fiscale par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les
quinze (15) jours suivant la date à laquelle ils ont constaté ladite perte. Ce délai est porté à trente
(30) jours en cas de force majeure.
C- Vérification de comptabilité (Art 212)
*plus de trois mois pour les entreprises dont le montant de chiffre d’affaire déclaré au CPC,
au titre des exercices soumis à vérification, est inférieur ou égale à 50.000.000, 00 de dirhams.
*plus de six mois pour les entreprises dont le montant de chiffre d’affaire déclaré au CPC,
au titre des exercices soumis à vérification, est superieur à 50.000.000, 00 de dirhams.
D-Pouvoir d’appréciation de l’administration (Article 213 du CGI)
Lorsque les écritures d'un exercice comptable ou d’une période d’imposition présentent
des irrégularités graves de nature à mettre en cause la valeur probante de la comptabilité, et ayant
pour conséquence une insuffisance de chiffre d’affaires ou de résultat imposable ou de ne pas
permettre à la comptabilité présentée de justifier les résultats déclarés, l’administration peut
déterminer la base d'imposition d'après les éléments dont elle dispose.
Fin de procédure
Fin de procédure
TAXATION
D’OFFICE
IV-Procédure de rectification des impositions (Art 220 et 221)
A l’issue du contrôle fiscal sur place, l'administration doit :
en cas de rectification des bases d’imposition, engager la procédure prévue aux articles
220 et 221 ci-dessous;
dans le cas contraire, en aviser le contribuable dans les formes prévues à l’article 219
ci-dessous».
En raison de la situation particulière de chaque contribuable au moment du contrôle de ses
déclarations, l’administration peut engager à son égard soit une procédure normale de
rectification des impositions soit une procédure accélérée de rectification des impositions.
Fin de la procédure de
rectification des
impositions Commission locale de
taxation ou Commission
nationale
Du recours fiscal, selon le
cas
a-Première lettre de notification
Il sera donc procédé à l’étude en premier lieu du contenu de la lettre de notification et en
second lieu des effets qu’elle produit lorsqu’elle est reçue par son destinataire
Selon les dispositions de l’article 221 du CGI, la procédure contradictoire accélérée doit
être mise en œuvre dans les cas suivants:
de cession, cessation totale, redressement ou de liquidation judiciaire ou transformation de
la forme juridique d’une entreprise entraînant soit son exclusion du domaine de l’impôt sur les
sociétés ou de l’impôt sur le revenu, soit la création d’une personne morale nouvelle ;
les déclarations déposées par les contribuables qui cessent d’avoir au Maroc un domicile
fiscal ou un établissement principal ou par les ayants droit des contribuables décédés; etc. …
les règles de notification et de recours de la procédure accélérée sont presque identiques à
celles prévues pour le cas de la procédure normale, avec la seule différence qu’au niveau de la
procédure accélérée, l’impôt supplémentaire correspondant aux rectifications proposées dans le
cadre de la deuxième lettre de notification doit être mis en recouvrement avant l’intervention
des commissions locale et nationale lorsque le contribuable se pourvoit devant les
commissions dans le délai de 30 jours prévu par la loi.
D-Nullité de la procédure de rectification :
L'article 220- VIII du C.G.I. prévoit deux cas de nullité susceptibles de frapper la procédure
de rectification des impositions, à savoir :
La requête de pourvoi devant la C.N.R.F est adressée par le contribuable à l’inspecteur. Elle
doit définir l’objet du désaccord et contenir un exposé des arguments invoqués.
Un délai maximum de trois (3) mois est fixé pour la communication par l’administration
des requêtes et documents relatifs aux actes de la procédure contradictoire à la C.N.R.F, à
compter de la date de notification à l’administration du pourvoi du contribuable devant ladite
commission.
A défaut de communication de la requête et des documents susvisés, dans le délai prescrit,
les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le
contribuable.
Dans le cas où la C.N.R.F n’aurait pas pris de décision dans ce délai, aucune rectification
ne peut être apportée à la déclaration du contribuable ou à la base d’imposition retenue par
l’administration en cas de taxation d’office.
Toutefois, lorsque le contribuable donne son accord partiel sur les bases notifiées par
l’administration ou ne fait pas d’observations sur les chefs de redressements de l’administration,
la base retenue pour l’établissement de l’impôt est celle résultant de l’accord partiel ou des chefs
de redressements précités.
Les décisions des sous commissions doivent être détaillées et motivées.