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ACCES ET EQUITE

Dans la SND-30, il est attendu de l’enseignement supérieur de :


- (i) d’accroître l’offre de formation professionnelle et technologique de 18% à 35%;
- (ii) d’accorder la priorité aux formations scientifiques et technologiques de qualité afin
de disposer d’une masse importante d’ingénieurs et de techniciens supérieurs qualifiés
pour l’exploitation et surtout la transformation des ressources naturelles dans les sous-
secteurs moteurs de l’industrialisation ;
- (iii) mettre en place le plan STEM (Sciences Technology Engineering and
Mathematics).

Densification et Diversification de l’offre de formation


L'évolution des indicateurs relatifs à l'offre de formation publique fait état des
observations/constats suivants(es) :
1. Sur le plan infrastructurel
En 2022, l’Enseignent supérieur compte onze (11) universités d’État, 349 IPES et 7
ISP. Dans la perspective de répondre efficacement aux orientations a lui assigné par les
pouvoirs publics, elle s’est résolument tournée vers une offre de formation technologique et
professionnelle de qualité.
L’offre de formation dans le supérieur s’est densifiée et diversifiée depuis 2019. Elle
s’est dotée de nouveaux établissements technologiques et professionnels dans les différents
Universités d’État, les Instituts Privées d’Enseignement Supérieur (IPES), et les Instituts à
Statut particulier (ISP). Celles-ci sont en étroite relation avec l’environnement
socioéconomique du lieu d’implantation de chaque Université. Le graphique ci-dessous
présente l’évolution ces établissements technologiques et professionnels dans le sous-secteur.
Graphique 3.6.1: Nombre d'établissements technologiques crées entre 2019 et 2022

400
341 341 349
350
300
258
250
200
150
100
41 41 41 51
50
5 7 7 7
0
2019 2020 2021 2022

Universités d'Etat Institutions Privées d'Enseignement Supérieur


Institutions à Statut Particulier

Source : MINESUP (Annuaires Statistique), 2022

1
De ce graphique, On y remarque que le nombre des établissements technologiques est
resté constant entre 2019 et 2021 suivis d’une augmentation de ces établissements à partir de
l’année 2022. Cela est dû à la création de 03 nouvelles Universités d’État en janvier 2022, qui
comportent des nouveaux établissements technologiques. Dans le secteur privé l’on note une
croissance exponentielle des établissements tandis que pour les Instituts à statut particulier,
elle est stable.
2. Sur le plan des domaines (filières) de formation
L’offre de formation en termes de filières et spécialités s’est également densifié non
seulement dans les établissements technologiques mais dans les établissements facultaires et
classiques avec un accent particulier sur la professionnalisation des enseignements. Le
graphique ci-dessous présente l’offre de formation professionnelle dans les établissements
facultaires classiques.
Graphique 1: Pourcentage de filières professionnelles dans les établissements facultaires classiques
tenant compte des secteurs prioritaires de croissance en 2019

25.00% 23.23%
21.21%
20.00%

15.52%
15.00% 13.83%
12.78% 12.50%

10.00% 9.28%
6.93%

5.00%
3.03%

0.00%
UBA UBUEA UDLA UDSCH UMA UNDERE UY1 UY2 GENERAL

Source : MINESUP (2021), « Tableau de Bord de l’Enseignement Supérieur 2019 », DEPS

La répartition des filières professionnelles dans les établissements facultaires


classiques des Universités d’État, tenant compte des secteurs prioritaires de croissance est
relativement inégalitaire. Les Universités de Ngaoundéré et de Buea possèdent la plus grande
offre de formation professionnelle avec respectivement des proportions de 23,23% et 21,21%
de filières professionnelles qui tiennent compte des secteurs prioritaires. En revanche,
l’Université de Yaoundé 2 (3,05%) propose moins de formations professionnelles en liens
avec ces secteurs prioritaires. En tout, l’offre de formation professionnelle et technique
publique de l’Enseignement Supérieur est encore insuffisante (13,83%) par rapport à la cible
fixée (18-35%). Des efforts doivent encore être fournis, tant dans le secteur public que dans le
secteur privé.
Par ailleurs, il faut noter :
- La création de l’Institut des Sciences Halieutiques (ISH) de l’Université de Douala.
L’ISH s’intéresse à la production en milieu aquatique continental, en eau saumâtre ou
en milieu marin ;

2
- La création de la Faculty of Agriculture and Veterinary Medecine (FAVM) de
l’Université de Buea qui a la charge de former des diplômés hautement qualifiés et
compétents capables, non seulement d’exploiter durablement le potentiel agricole
national en vue de produire des aliments sûrs et de qualité, mais aussi de développer
les sources d’énergie renouvelable (biocarburants).
Sur la décade 2020-2030, le pourcentage d’étudiants dans les facultés scientifiques et
technologiques devra suivre une évolution ascendante passant de 22% en 2017 pour s’établir à
60% en 2030.

QUALITE ET PERTINENCE

L’Enseignement Supérieur entend également diversifier l’offre de formation pour


réguler les flux par le moyen de l’augmentation de la part du privé dans les formations
professionnelles et technologiques. Pour cela, il lui est recommandé de faire passer la part du
privé de 14,9% en 2011 à 20% en 2022. Le graphique ci-dessous montre la part du secteur
privé dans les établissements de l’Enseignement Supérieur au niveau national entre 2019 et
2022.
Graphique : part du secteur privé dans les établissements de l’Enseignement Supérieur
100.00%
90.00% 84.87% 87.66% 87.66% 85.75%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00% 13.49% 12.53%
10.54% 10.54%
10.00%
1.64% 1.80% 1.80% 1.72%
0.00%
2019 2020 2021 2022

Universités d'Etat Institutions Privées d'Enseignement Supérieur


Institutions à Statut Particulier

Source : MINESUP (Annuaire Statistique), 2022


Le tableau ci-dessous présente en valeur relative la proportion des étudiants inscrits
dans les facultés scientifiques et technologiques par université et par sexe
Tableau 1: Décomposition par sexe du % des étudiants inscrits dans les facultés scientifiques et
technologiques par Université d’État en 2018 et 2019

Sexe UBA UBUEA UDLA UDSCH UMA UNDERE UY1 GENERAL


F 4,41% 6,28% 8,19% 12,98% 3,75% 3,23% 15,87% 9,45%
M 7,12% 7,83% 14,03% 16,74% 8,06% 8,02% 25,64% 15,19%
2018

T 11,53% 14,11% 22,22% 29,71% 11,81% 11,25% 41,50% 24,64%

3
F 3,82% 6,36% 10,64% 12,85% 2,04% 2,31% 17,99% 9,74%
M 6,17% 7,93% 12,79% 12,17% 12,10% 6,06% 27,31% 14,42%
2019

T 9,98% 14,29% 23,44% 25,02% 14,14% 8,37% 45,30% 24,16%

Source : MINESUP (2021), « Tableau de Bord de l’Enseignement Supérieur 2019 », DEPS

Dans le public et spécifiquement dans les filières scientifiques et technologiques, cette


répartition est diversement appréciée et varie en fonction des universités.
Même si en 2018, la part des étudiants des Universités d’État inscrits dans les facultés
scientifiques et technologiques a augmenté par rapport à 2017, cette évolution s’est ralentie en
2019, passant de 24,64% à 24,16%. Dans une certaine mesure, cela tient des orientations au
secondaire des bacheliers qui sont majoritairement attirés par les filières littéraires,
commerciales et GCE-General (plus de 60%). Les Universités de Yaoundé 1 (45,30%) et de
Dschang (25,02%) affichent les plus forts pourcentages d’étudiants inscrits dans les facultés
scientifiques et technologiques tandis que les Universités de Ngaoundéré (8,37%), Maroua
(14,14%) et de Bamenda (9,98%) affichent les plus faibles pourcentages. A l’université de
Bamenda, l’une des raisons principales de cette part minime est la crise sécuritaire qui a
entrainée beaucoup d’abandon scolaire et des déplacements internes des populations. A
Maroua et Ngaoundéré, ce faible pourcentage peut s’expliquer d’une part par la forte
prédominance de la pauvreté qui règne dans ces deux régions1 et d’autre part par les uses et
coutumes qui y règnent. Entre temps, les filles s’intéressent de plus en plus aux formations
scientifiques et technologiques dans les facultés et réduisent l’écart par rapport aux garçons
dans l’ensemble des Universités d’État.
Pour éventuellement faire le lien avec la SND30, le graphique ci-après montre la
répartition des étudiants dans les universités d’État en fonction des domaines de formation.

Le tableau 2 ci-dessous présente le taux de professionnalisation des étudiants par


université et par domaine.
Tableau 2: taux de professionnalisation dans les Universités d’État par domaine et par cycle (Licence
et Master) en 2018
Domaine Cycle UBA UBUEA UDLA UDSCH UMA UNDERE UY1 UYII TOTAL

Arts, lettres LIPRO 0,00% 2,63% 10,61% 26,79% 12,90% 0,00% 1,61% n.d. 8,01%
et Sciences
humaines MAPRO 0,00% 5,26% 22,73% 16,07% 9,68% 6,67% 7,26% n.d. 10,77%

LIPRO 2,78% 0,00% 11,88% 19,61% 19,05% 0,00% 4,76% n.d. 10,03%
Sciences et
technologie 33,33
MAPRO 41,67% 0,00% 21,78% 17,65% 2,38% 8,11% n.d. 19,45%
%

Science LIPRO 31,25% 58,33% 10,42% 12,50% 42,86% 21,05% n.d. 13,33% 27,72%

1
Selon la quatrième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM 4), les régions du Cameroun qui
affichent les plus faibles taux de pauvreté sont l’Extrême-Nord (74,3%), le Nord (67,9%), le Nord-Ouest (55,3%)
et l’Adamaoua (47,1%)

4
Domaine Cycle UBA UBUEA UDLA UDSCH UMA UNDERE UY1 UYII TOTAL

économique n.d.
MAPRO 31,25% 33,33% 27,08% 31,25% 0,00% 26,32% 36,67% 29,89%
et de gestion

Sciences LIPRO 0,00% n.d. 27,03% 6,25% 0,00% 36,36% n.d. 42,19% 27,27%
juridiques et
politiques MAPRO 11,76% n.d. 35,14% 31,25% 33,33% 0,00% n.d. 45,31% 33,77%

Source : MINESUP (2020), « professionnalisation des formations dans l’Enseignement Supérieur »

Consignes de lecture du tableau  : pour chaque Université d’État, le Tableau 2 donne


les parts de formations déclarées professionnelles que possède chaque cycle dans l’ensemble
des formations des domaines mentionnés. Par exemple, à l’Université de Douala, parmi les
offres de formations du domaine « Arts, lettres et Sciences humaines », 10,61% sont
professionnelles et effectuées en cycle Licence. Dans l’ensemble des offres de formations du
domaine « Arts, lettres et Sciences humaines », 10,77% sont professionnelles et effectuées en
cycle Master.
Les domaines « sciences juridiques et politiques » (61,04% dont 27,27% pour Licence
Pro et 33,77% pour Master Pro) ainsi que « science économique et de gestion » (57,61% dont
27,72% pour Licence Pro et 29,89% pour Master Pro) détiennent les plus grands pourcentages
de filières déclarées professionnelles. Pour ce dernier, elles concernent : l’actuariat,
l’administration des entreprises, l’analyse et l’évaluation des projets, la comptabilité, l’audit et
contrôle, finance et investissement, la gestion financière et bancaire, le marketing, commerce
et vente.
Quant au domaine des « Sciences et technologie », il renferme 29,48% de filières
déclarées professionnelles. Dans les Université d’État, les filières les filières professionnelles
concernées sont celles de Géologie Appliquée, des Mines et du pétrole (11 parcours), de la
Chimie (02 parcours), de la Biochimie (02 parcours). Le cycle master contribue le plus
(19,45%) à la professionnalisation des filières de « science et technologie ». En se penchant
sur les Universités d’État, il apparaît que l’Université de Bamenda (44,45%) et l’Université de
Yaoundé 1 (38,09%) proposent le plus de parcours professionnel dans ce domaine.
Cependant, l’accès à ces parcours professionnels est souvent différent de celui des parcours
académiques et nécessite des coûts supplémentaires relativement élevés pour des étudiants
aspirants. Ce qui les pousse dans la plupart des cas à privilégier les parcours académiques.
Cette l’une des raisons qui justifie la minorité des étudiants dans les parcours professionnels
des Universités d’État.
L’offre de formation dans l’Enseignement Supérieur camerounais s’arrime de plus en
plus aux secteurs prioritaires de l’économie. Le graphique ci-dessous met en évidence la
répartition des filières au regard des secteurs prioritaires.

5
Graphique 3 : Répartition des filières en fonction des secteurs prioritaires

MATHEMATICS
4%

INGENEERING
20% SCIENCE
39%

TECHNOLOGIE
36%

Source : MINESUP, tableau de bord, 2020

Il ressort de ce graphique que la majorité des formations adaptées aux axes prioritaires
de développement concernent les sciences (39%) et les technologies (36%). Celles qui
concernent les mathématiques sont marginales et ne représentent que 5% de l’ensemble des
formations révisées.
Le graphique ci-dessous met en exergue le nombre de formations adaptées aux
secteurs prioritaires disponibles dans les universités d’État.

Graphique 4: Répartition du nombre de programmes de formations adaptés et ou révisés disponibles par


Université d'État et ISP

4 8
1% 2% UNIVERSITE DE BAMENDA
43 59 UNIVERSITE DE BUEA
11% 14% UNIVERSITE DE DOUALA
UNIVERSITE DE DSCHANG
63 58 UNIVERSITE DE MAROUA
15% 14% UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
UNIVERSITE DE YAOUNDE 1
UNIVERSITE DE YAOUNDE 2
ISP
19 64
5% 90
16% 22%

Source : MINESUP, tableau de bord, 2020

Il ressort de ce graphique que 22% des programmes de formation de l’Université de


Douala sont adaptés ou révisés suivant les secteurs prioritaires et la plus faible proportion est
celle de l’Université de Yaoundé II avec juste 1%.

6
7

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