1 – Généralités ........................................................................................................................................... 1
1-1- Définitions......................................................................................................................... 1
1-2- Historique .......................................................................................................................... 2
1-3- Composition chimique et structure des bitumes ............................................................... 3
1-4- Production du Bitume ....................................................................................................... 5
1-4-1- Distillation atmosphérique ......................................................................................... 6
1-4-2- Distillation sous-vide ................................................................................................. 7
1-4-3- Désasphaltage au solvant ........................................................................................... 7
1-4-4- Soufflage des bitumes ................................................................................................ 7
2- Principales caractéristiques des liants .................................................................................................... 7
2-1- Pénétrabilité ...................................................................................................................... 8
2-1-1- Appareillage................................................................................................................... 8
2-1-2- Préparation et exécution de l’essai ................................................................................ 9
2-2- Point de ramollissement bille et anneau ............................................................................ 9
2-2-1- Principe .................................................................................................................... 10
2-2-2- Appareillage............................................................................................................. 10
2-2-3- Préparation de l’échantillon et exécution de l’essai ................................................ 11
2-3- Point de fragilité Fraass................................................................................................ 11
2-4- Essais RTFOT (Rolling Thin Film Oven Test)............................................................... 12
2-5- Teneur en eau | Dean Stark ............................................................................................. 13
2-6- Essai de ductilité d'un liant bitumineux .......................................................................... 14
2-6-1- Principe .................................................................................................................... 14
2-6-2- Appareillage............................................................................................................. 14
2-6-2- Mode opératoire ....................................................................................................... 14
2-7- Retour élastique d'un bitume modifié ............................................................................. 15
2-8- Pseudoviscosité ............................................................................................................... 16
2-9- Distillation fractionnée.................................................................................................... 17
3- Classification des liants ..................................................................................................................... 17
3-1- Bitumes routiers .............................................................................................................. 19
3-2- Bitumes fluidifiés et fluxés ............................................................................................. 19
3-2-1- Bitumes fluidifiés .................................................................................................... 20
3-2-2- Bitumes fluxés ......................................................................................................... 20
3-2-3- Classification des bitumes fluidifiés et fluxés ......................................................... 20
3-3- Émulsions de bitume ....................................................................................................... 22
3-4- Bitumes modifiés ............................................................................................................ 25
Quelques normes...................................................................................................................................... 26
i
1 – Généralités
1-1- Définitions
Un liant hydrocarboné est d'une manière générale un matériau adhésif (un liant) contenant du
bitume, du goudron, ou les deux. Cet élément agrégé avec des granulats fournit des « matériaux
enrobés ». À défaut d'autre donnée, la masse volumique du bitume est prise égale à 25 °C, à
1,03t.m−3.
Les goudrons de houille, appelé aussi simplement goudron, sont des dérivés houillés de couleur
marron à noire, très visqueux, voire solides. Ce sont des sous-produits de la distillation de la
houille lors de la fabrication du coke, ou de sa gazéfaction en gaz de houille. Dans le langage
courant, on les confond souvent avec le bitume d'origine pétrolière
La houille est une roche carbonée sédimentaire correspondant à une qualité spécifique de
charbon, intermédiaire entre le lignite et l'anthracite (soit 80 à 90 % de carbone). De couleur
noirâtre, elle provient de la carbonisation d'organismes végétaux et peut donc servir de
combustible fossile. Ce combustible est utilisé depuis le 11è siècle et son extraction dans les
mines a rendu possible la révolution industrielle au 19è siècle. L'appellation courante de charbon
désigne généralement la houille.
Depuis une vingtaine d’année, les applicateurs de liants routiers ont progressivement abandonné
l’emploi des liants à base de goudron ou d’huiles carbochimiques. Cet abandon est lié, d’une
part, à la disparition des usines à gaz et à la très forte réduction du nombre des cokeries
métallurgiques et, d’autre part, à la volonté de ne plus utiliser des liants renfermant un très fort
pourcentage d’hydrocarbures aromatiques dont certaines espèces sont classées comme
cancérogène.
Le bitume est un hydrocarbure qui doit son existence au planton accumulé et enfoui au fond des
bassins sédimentaires. Il est composé principalement de 85% de carbone, d’environ 15%
d’hydrogène et 3% d’oxygène, de soufre et d’azote. On trouve le bitume à l’air libre, comme aux
Etats-Unis et en France, ou en gisements souterrains dans des roches poreuses, notamment au
Canada et à Madagascar. Ce mélange de bitume et de roche calcaire est appelé asphalte naturel.
1
1-2- Historique
Le bitume est un matériau routier exploité depuis toujours. Ses qualités ont été reconnues de
l’Arche de Noé en passant par les jardins de Babylone. Les Égyptiens s’en servaient également
pour recouvrir les voies sacrées des temples. De par son adhésivité, son imperméabilité et
son côté malléable, il est depuis longtemps une matière première reconnue. De plus, les médecins
lui ont trouvé des vertus antiseptiques. Les dentistes par exemple, soignaient les caries avec un
mélange de bitume et d’argile. C’est à la fin du 18e siècle que le bitume arriva en France pour
les encres d’imprimerie ou encore pour l’étanchéité des fortifications.
2
1-3- Composition chimique et structure des bitumes
Les bitumes sont des mélanges complexes de composés hydrocarbonés de structures chimiques
et de masses molaires très diverses. Les molécules de ces composés sont constituées de motifs
hydrocarbonés de quatre types :
Trois types de structure apparaissent en fonction de la proportion relative des différentes familles
génériques :
o structure de type I : l'édifice structural est assuré par un squelette d’asphaltènes. Le milieu
dispersant est faiblement structuré par les résines. Les bitumes ont une structure « gel » ;
o structure de type II : c'est une suspension diluée d'asphaltènes dans un milieu fortement
structuré par les résines. Dans ce cas, les asphaltènes ne sont pas en interaction. Les
bitumes ont alors une structure « sol »;
o structure de type III : c'est une structure intermédiaire que possèdent la plupart des
bitumes routiers.
3
Figure 1 : Structure colloïdale du bitume
Suivant le caractère sol ou gel, les propriétés diffèrent. Ainsi, les bitumes sols présentent une
excellente résistance aux sollicitations rapides, en contrepartie ils seront plus sensibles que les
bitumes gels aux sollicitations lentes ainsi qu’aux variations de température. Mais entre ces deux
types de comportements extrêmes, il existe toutes les variantes intermédiaires possibles. Un
bitume se caractérise chimiquement en séparant les familles génériques et en calculant l’indice
d’instabilité.
• si la valeur de cet indice est inférieure à 0.25, alors le bitume présente une caractéristique
d’un bitume sol ;
• si cette valeur est supérieure à 1, alors le bitume présente une caractéristique d’un bitume
gel.
La structure de bitume a une importance primordiale. On considère que l’on peut relier la
composition chimique de bitume à leurs propriétés physiques par l’intermédiaire de leur
structure.
Compte tenu de cette diversité et de cette complexité, on ne peut réaliser une caractérisation fine
et précise de la composition des bitumes. Toutefois, une description globale du bitume peut être
4
faite en classant les composants du bitume selon leur polarité en quatre familles, dont les trois
premières constituent les maltènes :
▪ les huiles saturées : elles contiennent des alcanes et des cycloalcanes d'une masse
moléculaire compris entre 300 et 2 000. Le rapport atomique C/H est sensiblement égal
0,5 ;
▪ les huiles aromatiques : ce sont des hydrocarbures naphténoaromatiques : 30% de leurs
atomes de carbone sont inclus dans des cycles aromatiques. Le pourcentage restant est
réparti entre les naphténiques et les paraffiniques. Le rapport C/H est de l'ordre de 0,7
et la masse moléculaire varie de 300 à 2 000. La teneur en soufre peut atteindre 2 ou 3%
;
▪ la résine : les composés formant les résines ont une structure similaire à ceux formant
les asphaltènes. Les résines comme les asphaltènes contiennent en proportion plus de
composés oxygénés et soufrés que les composés précédents. Elles ont un rapport C/H
variant de 0,6 à 0,7. Les teneurs en azote et en oxygène sont de l'ordre de 0,8 à 1%. La
teneur en soufre varie de 3 à 8%. La distribution des masses moléculaires pour cette
fraction est plus étalée que pour les aromatiques et les saturés et s'étend de 500 à 50 000
;
▪ les asphaltènes : c'est la fraction la plus aromatique mais aussi de plus grande masse
moléculaire. Le rapport C/H est compris entre 0,8 et 1,04. La détermination de sa masse
moléculaire est rendue complexe par cette forte polarité et l'association des molécules
entre elles. On peut estimer leur masse entre 1000 et 300 000 avec une moyenne
comprise entre 1 200 et 2 700.
Le bitume est fabriqué dans les raffineries à partir de pétroles riches en composants lourds, les
“bruts à bitume”. La plus grande partie de la production (80 à 90 %) est issue d’une double
distillation : le brut, chauffé à plus de 300 °C, est envoyé dans une colonne de fractionnement à
la pression normale, c’est la distillation atmosphérique ; le produit récupéré en fond de tour est
réchauffé à 400 °C environ, puis introduit dans une colonne où règne une pression réduite, c’est
la distillation sous-vide. Selon la conduite de ce processus, en ajustant composition de
l’alimentation, vide partiel et température de la tour à pression réduite, on obtient des proportions
variables de bitumes de classes 35/50, 50/70, 70/100, 160/220, directement utilisables comme
bitumes routiers.
5
Figure 2 : Provenance du bitume
Ce mode de raffinage consiste à chauffer en continu par passage dans un four, le brut
préalablement décanté et dessalé. Ce brut, porté à une température voisine de 340 °C, est envoyé
dans une colonne de fractionnement maintenue à la pression atmosphérique. Le produit récupéré
en fond de tour est le brut réduit.
6
1-4-2- Distillation sous-vide
A ce stade, le brut réduit provenant de la distillation atmosphérique est, après réchauffage aux
alentours de 400 °C, envoyé dans une colonne où règne une pression réduite à quelques dizaines
de pression. Il est possible, dans ce type d’unité, de fabriquer directement toutes les classes de
bitumes du 20/30 au 180/220.
1-4-3- Désasphaltage au solvant
La séparation physique des constituants du pétrole brut peut aussi être effectuée sans dégradation
de leur structure chimique en mettant à profit les différences de solubilité des fractions
lubrifiantes et bitumineuses vis-à-vis de certains solvants. Le désasphaltage au solvant est
employé comme un complément dans le raffinage des “bruts à huile”. Il est le plus souvent
pratiqué sur le fond de distillation sous-vide, dont il est difficile de séparer complètement les
fractions lubrifiantes dans les conditions normales d'utilisation des colonnes sous-vide opérant
sur des bruts peu denses. Selon le solvant employé, butane ou propane, on obtient différentes
classes de bitume en faisant varier la nature du fond de distillation sous-vide (degré
d’épuisement) et les conditions de fonctionnement de l’unité de désasphaltage, notamment la
température et la pression. Le bitume ainsi obtenu est appelé bitume PPA (Propan- Precipited-
Asphalt).
1-4-4- Soufflage des bitumes
7
2-1- Pénétrabilité
C’est la profondeur d’enfoncement, exprimée en dixièmes de millimètre, d’une aiguille
normalisée, de 1 mm de diamètre, sous une charge de 100 g, appliquée pendant 5 s à 25 oC
(figure 4). La pénétrabilité à 25 oC est l’une des bases de la classification des bitumes routiers.
Les spécifications correspondantes se traduisent par deux nombres correspondant aux seuils
inférieur et supérieur de pénétrabilité de la classe considérée.
2-1-1- Appareillage
o Godets (cylindres à fond plat en métal ou en verre) ;
o Aiguille en acier de dimensions spécifiques ;
o Bain thermostatique de capacité supérieure à 10litres ;
8
2-1-2- Préparation et exécution de l’essai
o chauffer l’échantillon à la température T=100°C pour qu’il devienne fluide et pour
pouvoir verser dans les godets ;
o homogénéiser l’échantillon ;
o verser dans le godet à une hauteur h=40mm ;
o mettre l’ensemble dans un local où la température est de 25° pendant une heure à une
heure et demi ;
o placer la prise d’essai dans le récipient rempli d’une quantité d’eau pour recouvrir le
godet ;
o placer le récipient sur le plateau du pénétromètre ;
o placer l’aiguille chargée de 100g ;
o ramener à zéro l’aiguille du cadran ;
o libérer l’aiguille pendant 5secondes ;
o la bloquer et mesurer la profondeur d’enfoncement ;
o répéter les opérations 3fois en différents points de la surface de la prise d’essai distant
de 10mm les uns et les autres et prendre la moyenne.
9
L’ensemble est placé dans un bain d’eau chauffé à vitesse constante. Sous l’effet du poids de la
bille et de la température, le bitume flue. Quand la poche ainsi créée touche le plateau inférieur
de l’équipage, on note la température atteinte qui caractérise le point de ramollissement (TBA).
Comme pour la pénétrabilité, on donne pour chaque classe de bitume les limites inférieure et
supérieure entre lesquelles doivent se situer les valeurs de TBA.
2-2-1- Principe
Une bille d’acier, contenue dans un anneau de métal de dimensions normalisées, est placée sur
une prise d’essai du produit. L’ensemble est chauffé à une vitesse constante déterminée. La
température de la prise d’essai devient assez molle pour que la bille soit prise comme le point de
ramollissement de bitume à étudier.
2-2-2- Appareillage
Anneaux à épaulement en laiton ; Bécher en verre qui est susceptible d’être chauffé ; Spatule ;
Réfrigérateur ; Pince ; Thermomètre.
10
Figure 8 : Appareil de mesure du point de ramollissement bille et anneau
11
Figure 9 : Principe de l’essai
Cet essai est discutable et a une fidélité médiocre, mais il est le seul à l’heure actuelle à permettre
de caractériser le maintien de l’élasticité du bitume lorsque la température baisse. Par expérience,
il est admis que la zone critique où se présentent les phénomènes de fissuration correspond à des
liants bitumineux dont :
• La pénétrabilité est inférieure à 20 1/10ème de mm ;
• La température de ramollissement est supérieure à 70 °C ;
• La température de fragilité Fraass est supérieure à 0 °C.
12
le point de ramollissement. Une évolution importante de ces deux grandeurs après RTFOT traduit
une sensibilité excessive au vieillissement.
13
2-6- Essai de ductilité d'un liant bitumineux
L’essai de ductilité, ou essai de traction sur haltère est un essai de laboratoire qui permet de
déterminer l’aptitude d’un liant bitumineux à résister à la traction, donc à évaluer sa cohésivité.
Figure 12 : Moule (en bleu) et éprouvette de liant (en noir) utilisés dans l'essai de ductilité
2-6-1- Principe
Le principe consiste à mesurer l'allongement à la rupture d'une éprouvette de forme déterminée
que l'on étire à une vitesse et à une température imposée.
2-6-2- Appareillage
Les appareils utilisés sont les suivants :
• Un moule en laiton qui permet de couler des éprouvettes de dimensions standardisées 30
mm x 20 mm, avec une largeur réduite à 10 mm en leur centre.
• Un bain d’eau thermostaté de capacité d’au moins 10 l d’eau, utilisé pour la conservation
des éprouvettes sous eau lorsque les essais sont exécutés en série. Les éprouvettes reposent sur
une plaque perforée, et leur température doit pouvoir être maintenue à 5,0 ± 0,5 °C.
• Un bain d’eau thermostaté pour l’appareil de mesure de capacité d’au moins 10 L d’eau.
La température doit y être maintenue à 5 °C. L'uniformité de cette température est obtenue par
une circulation suffisante de l'eau.
• Un thermomètre de contrôle de la température des bains à 0,1 °C près.
• Un appareil de mesure permettant de mesurer l’allongement de l’éprouvette
• Un chronomètre – horloge.
• Un mélange dextrine-glycérine (50/50).
14
Périodes de repos préalables
Le moule est laissé à refroidir, à la température ambiante et à l'abri de la poussière, pendant 30 à
40 minutes, puis l'excédent de bitume est éliminé au moyen d'une lame chauffée. Il est ensuite
placé dans le bain thermostaté et est maintenu à la température d'essai de 5 °C pendant 90
minutes. Puis il est mis en place dans l'appareil de mesure et repose sous eau à la température
d'essai pendant 30 minutes. Les pièces latérales de maintien de l’éprouvette sont alors détachées
et l'essai est réalisé.
Réalisation de l'essai
L'éprouvette étant en place, le zéro de l'appareil de mesure est réglé et l'étirage est commencé à
une vitesse de 50 mm par minute. L'essai est poursuivi jusqu'à rupture. Le résultat est la distance
dont il a fallu écarter les attaches pour provoquer la rupture du fil formé.
Un essai de ductilité est considéré comme normal et son résultat est acceptable lorsque ce dernier
s'étire jusqu'à ne plus former qu'un fil fin dont la rupture se produit lorsque sa section est devenue
pratiquement nulle.
Dans le cas des bitumes modifiés, peu d'entre eux forment un fil fin pendant l'étirement. Un essai
est également considéré comme normal et son résultat acceptable lorsque :
• le liant s'étire pour former un fil dont la section généralement carrée, peut avoir jusqu'à
10 - 15 mm2 ;
• la rupture se produit en un endroit éloigné des attaches, situé dans le 1/3 central de la
longueur étirée.
15
taux de retour élastique de 100 % correspondrait à un liant qui recouvrirait entièrement ses
dimensions originelles, ce qui n'existe formellement pas.
2-8- Pseudoviscosité
Elle caractérise de façon indirecte la viscosité du produit.
Pseudoviscosité STV
Elle est déterminée dans le viscosimètre STV (Standard Tar Viscosimeter) nommé
antérieurement BRTA (British Road Tar Association). L’appareil permet de déterminer la vitesse
d’écoulement du produit à travers deux orifices de 10 mm et 4 mm respectivement tout en le
maintenant à une température constante.
L’orifice de 10 mm est utilisé si la pseudoviscosité est égale ou supérieure à 10 s. Si la
pseudoviscosité à 25°C dépasse 600 s, la température d’essai est portée à 40°C. L’orifice de 4
mm est utilisé à 25°C pour les bitumes fluidifiés dont la pseudoviscosité à l’orifice de 10 mm est
inférieure à 10 s. On utilise les bitumes fluidifiés et les bitumes fluxés 150-250 pour les enrobages
à froid, et les enduits superficiels sur route à trafic faible en début et fin de saison.
Pseudoviscosité Engler
Le principe est de mesurer le temps d’écoulement de 200 cm3 d’émulsion à 20 oC et à le diviser
par le temps d’écoulement de 200 cm3 d’eau. Il est réalisé dans l’appareil représenté sur la figure
13.
16
2-9- Distillation fractionnée
Réalisée dans des conditions normalisées, elle permet de déterminer la fraction distillant au-
dessous des températures de 190, 225, 315 et 360oC.
1. Bitume pur ;
2. Bitume fluidifié, bitume additionné d'un diluant ;
3. Bitume fluxé, bitume additionné d'une huile de fluxage ;
4. Bitume modifié : bitume dont les propriétés rhéologiques ont été modifiées pendant la
fabrication par l'emploi d'un ou plusieurs agents chimiques ;
5. Émulsion de bitume ;
et selon leur usage :
1. Bitume routier : bitume utilisé pour l'enrobage des granulats destinés à la
construction et l'entretien des routes et des structures assimilées ;
2. bitume industriel : par opposition au précédent, bitume servant à d'autres usages
que la construction et l'entretien des routes et des structures assimilées.
17
Figure 14 : Classification des bitumes
18
3-1- Bitumes routiers
Pourcentage de pénétrabilité restant après perte de masse > 70 > 70 > 70 > 70 > 70
au chauffage par rapport à la pénétrabilité initiale
Point d’éclair (appareil Cleveland) .............................( oC) > 230 > 230 > 230 > 250 > 250
Ductilité à 25oC ...................................................(cm) > 100 > 100 > 80 > 60 > 25
Solubilité dans le tétrachloroéthylène (C2Cl4). ............(%) > 99,5
Les bitumes 180-220 sont essentiellement utilisés pour la fabrication des émulsions et la
réalisation d’enrobés fins mis en œuvre en couches minces.
Les bitumes 80-100, 60-70 et 40-50, s’ils sont également utilisés pour la fabrication des
émulsions, sont surtout destinés à la confection des enrobés denses, des bétons bitumineux et
des graves-bitumes.
Les bitumes 20-30 sont principalement utilisés pour la confection des couches d’assise en sable-
bitume. Dans le cas de sables de concassage, on peut également employer le bitume 40-50.
Sous des climats très chauds, on peut utiliser des bitumes de dureté supérieure.
Les bitumes sont très visqueux à température ambiante. On peut les rendre suffisamment fluides
par simple chauffage pour permettre l’enrobage des granulats, des enrobés et des graves-
bitumes.
Par contre, lorsqu’on les utilise en répandage pour les enduits superficiels, plusieurs difficultés
apparaissent, liées au maintien de températures élevées dans les répandeuses, au refroidissement
trop rapide du film de liant répandu avant gravillonnage (mouillage défectueux), aux difficultés
19
de mise en œuvre. Deux types de solution ont été mises au point pour abaisser la viscosité à la
mise en œuvre, tout en la retrouvant avant la mise en service : l’utilisation de diluants et la mise
en émulsion dans de l’eau.
Les diluants sont des intermédiaires de mise en œuvre qui permettent de travailler dans des
gammes de températures raisonnables tout en facilitant le mouillage. Après application, le
diluant doit disparaître pour laisser en place le bitume d’origine. Cette évaporation est plus ou
moins complète et demande des durées très variables. Suivant le type de diluant utilisé, on
distingue les bitumes fluidifiés et les bitumes fluxés.
20
Tableau 3: Classification des bitumes fluidifiés et fluxés (d’après norme T 65-002)
Pseudoviscosité mesurée au
viscosimètre . NF T 66-005
— d’orifice 4 mm, à 25 oC...(s) ................... < 30
— d’orifice 10 mm, à 25 oC...(s) ................... ......................... 10 à 15 150 à 250 400 à 600 ................... 400 à 600
— d’orifice 10 mm, à 40 oC...(s) ................... ......................... ......................... ................... .................. 80 à 200 ................... 90 à 140 140 à 200 200 à 300
Densité relative à 25 oC
(au pycnomètre) NF T 66-007 0,90 à 1,02 0,90 à 1,02 0,92 à 1,04 0,92 à 1,04 0,92 à 1,04 0,95 à 1,15 0,95 à 1,15 0,95 à 1,15 0,95 à 1,15
Distillation fractionnée
(résultats exprimés en % du
volume initial)...... NF T 66-003
Fraction distillant au-dessous
de :
190 oC............................ ................... <9 ......................... ................... ................... ................... <5 <4 <3 <2
225 oC.......................... ................... 10 à 27 < 11 <3 <2 <2 < 10 < 10 < 10 < 10
315 oC............................ ................... 30 à 45 16 à 28 6 à 15 5 à 12 3 à 11 < 25 < 25 < 25 < 25
360 oC.......................... ................... < 47 < 32 < 20 < 15 < 13 < 30 < 30 < 25 < 25
Pénétrabilité à 25 oC, 100 g, 5 s
du résidu à 360 oC de la
distillation.....(1/10 mm) NF T 66-004 80 à 250 80 à 250 80 à 200 80 à 200 80 à 200
Point d’éclair (vase clos) (oC) o o
NF T 66-009 A: 21 < 55 C A : 21 < 55 C 55 55 55 55 55 55 55
B: 55 oC B : 55 oC
21
Les bitumes fluidifiés 0-1 sont utilisés pour l’imprégnation des sols relativement compacts et
les bitumes fluidifiés 10-15 pour celle des sols plus poreux ; ces deux classes comportent deux
sous-classes en fonction de la position du point d’éclair par rapport aux seuils de 21 et 55oC.
Les bitumes fluidifiés et fluxés 400-600 sont réservés de préférence pour les enrobés et les
enduits superficiels. Ces enduits peuvent être également exécutés sur routes moyennement
circulées avec des bitumes 800-1200. Le bitume fluidifié 800-1200 et les bitumes fluxés 1200-
1600 et 1600-2400 sont utilisés pour les enduits superficiels sur routes à forte circulation.
22
Tableau 4: Classification des émulsions anioniques (d’après norme T 65-011)
23
Tableau 5: Classification des émulsions cationiques (norme NF T 65-011)
24
Les émulsions sont utilisées dans de nombreux types de matériaux et de procédés.
Le tableau 6 récapitule, pour chaque catégorie d’utilisation, les teneurs en liant et les fourchettes
de viscosité recommandées.
Du point de vue de la vitesse de rupture, on utilise :
- des émulsions à rupture rapide pour les enduits et les emplois partiels au point-à-temps ;
- des émulsions à rupture lente pour les enrobés denses à froid et semi-denses, les graves-
émulsions, les matériaux destinés aux coulis bitumeux, les granulats préenrobés, les
retraitements, stabilisations et imprégnations.
Teneur
Viscosité
Utilisation en liant
(%) (° Engler)
Imprégnations, couches
d’accrochage..................................... 55 2à6
Couches d’accrochage, enrobés, enrobés coulés à
froid, enduits superficiels... 60 2à6
Enrobés, graves-émulsions, enduits
superficiels.......................... 65 6 à 15
Enduits superficiels.......................... 69 et plus 15 à 30
25
Quelques normes
Norme EN 13589 - Bitumes et liants bitumineux. - Détermination des caractéristiques de
traction des liants bitumineux par la méthode d’essai de traction (indice de classement : T66-
038).
NF EN 13808 - Août 2013 Bitumes et liants bitumineux - cadre de spécifications pour les
émulsions cationiques de liants bitumineux.
T 65-000 Liants hydrocarbonés : Définitions et classification
T 65-002 Liants hydrocarbonés : Bitumes fluidifiés - Spécifications
T 66-003 Produits noirs : Distillation des bitumes fluidifies et des bitumes fluxés
26