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Gallego Louise
La procédure de réponse à un appel d’offres est régie par des règles strictes
dépendant de l’autorité délégante, ainsi lorsque je suis arrivée en avril 2015, l’Avis d’appel à
candidatures avait déjà été émis. Cette étape consiste à informer de la tenue d’un appel
d’offres et à identifier les candidatures. Elle permet de ne garder dans la procédure que les
candidats présentant une garantie financière suffisante pour exploiter le futur réseau. Lors
de mon arrivée, l’équipe projet était en train de finaliser sa candidature et attendait la sortie
du cahier des charges. Ce document permet d’encadrer la consultation et de définir les
attentes de l’Autorité Organisatrice des Transports. Celui-ci a été publié le 28 avril. Nous
avions jusqu’au 19 juin pour y répondre, soit un peu plus d’un mois et demi.
La seconde facette de mon stage était d’avoir à ma charge des morceaux de réponse
tels que les problématiques liées à la qualité et à la mise en place d’un service de location de
vélo.
Cette réponse à l'appel d'offres s'inscrit dans un contexte de budget contraint. Les
institutions telles que le GART et l’UTP alertent depuis plusieurs années sur les limites du
modèle de financement des transports publics locaux. Dans les appels d’offres, ces tensions
budgétaires commencent à transparaître, les Autorités Organisatrices des Transports
demandant à leur exploitant de proposer des offres plus optimisées, l'appel d'offre du
Beauvaisis ne dérogeant pas à la règle.
Afin de comprendre les enjeux de l’appel d’offres, il faut connaître les tendances du
territoire.
La Communauté d’Agglomération du Beauvaisis est l’Autorité Organisatrice des
transports. Collectivité jeune, puisque que créée en 2004, son territoire regroupe 31
communes et représente environ 80 000 habitants.
Située dans le département de l'Oise, elle est en interface avec la région Ile-de-France.
La CAB a un rayonnement très important à l'échelle du département de l'Oise, elle est par
exemple un des ensembles économiques les plus dynamiques de la région Picardie1.
Idéalement située à 1h de Paris et disposant d'un axe autoroutier à proximité, elle a su tirer
profit de cette situation pour attirer des entreprises diversifiées. Ainsi, des entreprises de
l'industrie agro-alimentaire, métallurgique pharmaceutique et logistique sont présentes. De
plus, des entreprises continuent à s'implanter portant avec elles de nouveaux emplois (538
entreprises créées en 2013). Les deux grands projets actuellement en cours sont :
- le centre commercial du Jeu de Paume : ce centre commercial va contribuer à la
création de 600 nouveaux emplois au sein de la Communauté d’Agglomération du
Beauvaisis avec un rayonnement attendu de 245 000 habitants, il a pour objectif de
capter de nombreux clients aux alentours de Beauvais grâce à la présence de
nombreuses enseignes qui ne sont pas présentes dans la zone.
- la zone d'activité autour de l'aéroport AirTech : cette zone d’activité va être
composée d’un « campus d’excellence » dédié à la formation aux métiers du très
haut débit, de l’aéroportuaire et du tourisme. Mais également d’un centre
d’innovation européen ainsi que d’un parc d’exposition. De nombreuses entreprises
sont attendues pour développer cette nouvelle zone où, à terme, 4000 emplois sont
attendus2.
1 EGIS France, Territoire Sites et Cités (2012). SCoT de la CAB, Rapport de présentation, 277-281 (page
consultée le 14/04/15)
http://www.beauvaisis.fr/docs/amenagement/1501-rapport-presentation-approbation-22juin2012-
12dec2014.pdf
2 Mureau, P. (2015). Un campus d’excellence pour commencer autour de l’aéroport. Courrier Picard [en
La CAB ne polarise pas uniquement les emplois, mais aussi les commerces, services
et équipements. Aujourd’hui, la CAB présente un territoire à deux visages :
- une zone urbaine très dense (1658 hab./km²), composée de Beauvais, Allonne,
Goincourt et Tillé, qui avec 58 856 habitants concentre les ¾ des habitants de
l’Agglomération,
- une zone périurbaine peu dense (259 hab./km²), composée de 27 autres communes
de la communauté qui représente ¼ de la population répartie sur 77 % du territoire.
La commune la plus peuplée, Beauvais, concentre 69 % de la population du territoire
et a une densité quinze fois plus importante que celles des autres communes.
Avec 38,6% de logements sociaux3 Beauvais est marquée par des quartiers denses
d'habitat collectif à l'inverse des communes rurales où le logement social représente 6,8%
du parc.
On distingue deux catégories d’habitats collectifs :
3 Ballet. M., Beurel. M., Fontaine. C., Maisonneuve. L., Actualisation du diagnostic du programme local
Saint-Lucien
Argentine
Saint-Jean
La répartition modale des déplacements n'est cependant pas homogène avec moins
de la moitié des déplacements effectués en voiture dans l'hypercentre de Beauvais contre
les trois quarts des déplacements dans les communes de l'Est et du Sud. De cette
répartition découle que dans les ZUS le taux d'utilisation des transports en commun
avoisine les 10%, alors qu'à l'opposé les communes de l'Est ne dépassent pas les 2%.
Ce sont donc les quartiers denses d’habitats collectifs qui sont les principaux
émetteurs de déplacements, c’est-à-dire les points de départ du déplacement.
Les déplacements ayant pour motif le travail sont les premiers, cependant ils ne
représentent que 22% de l'ensemble des motifs, les motifs secondaires (sans extrémités au
domicile) arrivent juste derrière avec 20%, suivent ensuite les motifs achats,
accompagnements et école.
Comme nous l'avons vu grâce à l'analyse du territoire, ces générateurs sont
principalement situés dans Beauvais et plus particulièrement pour les zones d'activités dans
l'Est. Cela entraîne des flux très importants centrés sur Beauvais.
Les problématiques de déplacements en Beauvaisis sont donc réelles, avec d'une part
l'étalement urbain qui rend difficile la desserte de ces espaces par les transports en
commun, la voiture devenant alors beaucoup plus compétitive mais entrainant une
saturation des axes pénétrant dans Beauvais en heure de pointe. D'autre part, certaines
populations sont à l'inverse dépendantes des transports en commun, comme les habitants
des ZUS, qui sont des utilisateurs captifs et où les TC se doivent de répondre à leurs
besoins de mobilité.
1.1.1.1 Politique
Lorsque l’on répond à un appel d’offre, il existe tout un travail qui consiste à
rencontrer les élus locaux et à identifier les attentes des parties prenantes (politiques,
commerçants, associations…). C’est une phase qui, dans le cas de l’appel d’offres du
Beauvaisis, en tant que sortant, a pu avoir lieu très en amont. En effet, les échanges avec les
techniciens de l’Agglomération, les élus, les usagers font partis de la vie du contrat. Durant
ces échanges, des éléments intéressants ont été révélés : par exemple le fait qu’en tant que
Présidente de la Fédération des Villes de France, la Maire de Beauvais voudrait faire de sa
ville une vitrine de ce qui se fait de plus innovant pour les villes moyennes. De la même
façon, c’est en s’intéressant à ces parties prenantes que l’on peut imaginer leurs attentes ; on
apprend ainsi que Caroline Cayeux est une élue connectée :
« Caroline Cayeux figure parmi les pionniers politiques de Twitter. Ce que l'on sait moins, c'est que
le sénateur-maire [LR] de Beauvais fait partie des élus les plus actifs sur le réseau social.
Cela permet de mettre en avant les sensibilités des élus et ce à quoi ils pourraient être
réceptifs dans une offre de transport.
7 (2014), Caroline Cayeux, le troisième maire le plus actif sur Twitter en France. Le Parisien [en
ligne], (page consultée le 05/05/15)
http://www.leparisien.fr/espace-premium/oise-60/caroline-cayeux-le-troisieme-maire-le-plus-
actif-sur-twitter-en-france-18-08-2014-4070039.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr
8 Syndicat Mixte des transports Collectifs de l’Oise. Qui sommes-nous ? [en ligne], (page consultée le
12/05/15)
http://syndicat-mixte-transports-oise.fr/presentation-du-smtco/presentation/article/qui-sommes-
nous
L’idée du SISMO est donc de proposer un avantage pour le client en lui mettant à
disposition un outil gérant l’information de l’ensemble de son bassin de vie, l’usager n’ayant
alors plus à se préoccuper des limites administrative de l’offre de transport mais bien
uniquement de son voyage.
Le principe est donc bien sûr aussi de mutualiser les outils et donc les coûts.
C'est donc dans ce contexte et avec les contraintes imposées par le cadre du SIMSO
que s’inscrit l’exploitation de la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis.
9 Syndicat Mixte des transports Collectifs de l’Oise. Le système intégré de services à la mobilité dans
Cabaro opère sur trois dépôts afin d’assurer ses différentes activités, à Beauvais pour
l’interurbain, à Amblainville pour une partie plus petite de l’interurbain et enfin à Beauvais
dans un dépôt distinct pour l’exploitation du réseau Corolis, nom du réseau de la
Communauté d’Agglomération du Beauvaisis, qui a été construit spécifiquement pour
l’exploitation du réseau urbain en 2013.
C’est notamment grâce à ce statut d’entreprise interurbaine que les conducteurs sont
jusqu’alors soumis à la convention
interurbaine.
http://www.societe.com/societe/cabaro-526120191.html
11 Nangeroni. C. (2015). Spécial journée Agir. Comment maintenir l’offre de transport à son niveau. Ville
réduction des déficits à la situation économique [en ligne], (page consultée le 03/07/15)
http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/budget-2015/budget-2015-adaptation-du-rythme-
reduction-deficits-situation-economique.html
Les différents leviers sur lesquels peuvent ensuite jouer les agglomérations sont :
- l'augmentation de la fiscalité,
- l'augmentation du taux de Versement Transport si le seuil maximum fixé par
l’article L. 2333-67 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) n’est
pas encore atteint,
- la diminution du montant de la Contribution Forfaitaire Financière, soit en
augmentant les recettes, soit en diminuant les dépenses de fonctionnement.
L’avenir des finances des collectivités n’est donc pas encore arrêté. Cependant, si les
élus ont pris conscience de l’enjeu financier des transports, il n’en reste pas moins qu’en
tant que politiques, ils ne peuvent pas aussi facilement qu’ils le voudraient faire disparaître
des lignes ou augmenter les tarifs. De même, augmenter la fiscalité ou le montant du VT
n’est pas forcément envisagé par un politique dépendant de l’avis de ses citoyens pour se
faire élire.
13 AdCF. Le modèle économique du transport collectif urbain en débat au congrès du GART (2013) [en
ligne] (page consultée le 11/08/15)
http://www.adcf.org/transports-et-mobilites/Le-modele-economique-du-transport-collectif-
urbain-en-debat-au-congres-du-GART-1840.html
14 Hausalter. L, Duteil. E., Legrand. S. (2015). TVA réduite pour les transports: “une rumeur”, selon
Grâce à mon arrivée début avril, j’ai pu découvrir le contexte de l’appel d’offre avant
que celui-ci ne sorte et ainsi découvrir le DCE en même temps que l’ensemble de l’équipe
et participer à la production de la première note de lecture du DCE.
Cette première note produite par le Chef de Projet, suite à la réception du DCE, est
la note de cadrage. Explicitant le contenu de celui-ci à l’ensemble de l’équipe elle permet
« La refonte du réseau doit respecter un budget limité et ne pas entraîner d’augmentation future des
coûts. Cette refonte doit s’opérer dans une optique d’optimisation des coûts et des moyens à disposition
(matériel et humains), d’augmentation significative et régulière de la fréquentation, et d’amélioration
constante des ratios V/K et R/C. »
Au sein du DCE, plusieurs points particuliers sont mis en avant et doivent orienter la
réponse :
- création d’une société dédiée à l’exploitation du réseau urbain dans les huit mois
suivant le début de la DSP, ce qui implique un passage à la convention interurbaine
(CCNTR) à la convention urbaine (CCNTU). Ce qui implique un chiffrage du
réseau proposé en 2014 à refaire. Une vigilance particulière devra être portée lors
du chiffrage de la variante. Ce changement devrait induire une hausse des coûts
d’exploitation,
- forte insistance sur la nécessité d’une plus grande transparence (sur les coûts, sur les
performances). Ainsi, au-delà de la création d’une société dédiée, il y a une vraie
demande de suivi via des tableaux de bord mensuels et des rapports annuels très
complets,
- prise en charge des risques industriels et commerciaux, avec notamment des
engagements sur les objectifs de recettes. Une modification sur la rétribution des
voyages gratuits est instaurée, les objectifs de recettes intègreront une valorisation
des voyages gratuits sur la base des validations (ce n’est pas le cas aujourd’hui),
Question 2 : Peut-on jouer de façon individuelle sur certains leviers pour optimiser
l’offre que nous proposons ?
Hypothèse 1 : Des sujets tels que l’offre, l’exploitation ou la qualité, en mettant à profit des
synergies entre elles, permettent d’optimiser les ressources nécessaires au fonctionnement
de l’offre de mobilité.
1.4.4 Méthodologie
1.4.4.1 L’équipe projet
C’est au chef de projet ainsi qu’au directeur de projet que revient la tâche de
composer l’équipe projet. Dans le cadre de l’appel d’offre de l’Agglomération du
Beauvaisis, en tant que candidat sortant, l’équipe projet repose en partie sur les équipes
locales (filiale et pôle) suivant la vie du contrat depuis plusieurs années, ainsi que sur les
services du siège France et Corporate (savoir-faire groupe). Il a aussi été fait appel à des
experts techniques extérieurs intervenant sur des sujets plus pointus et ciblés.
Blandine Dalle
Figure 7: Une équipe projet transdisciplinaire représentant toutes les échelles d'expertise Transdev
Si la majeure partie de l’équipe était déjà identifiée avant la sortie du DCE, sur les
sujets concernant la qualité, le vélo ou la RSE, sujets qui n’avaient pas encore été abordés,
j’ai pu participer à la prise de contact avec ces contributeurs qui m’ont permis de faire
avancer les problématiques sur lesquelles je devais être plus autonome.
Le thème de la marche ayant été identifié très tôt par Julien Augerat, une spécialiste
de la thématique, Sonia Lavadinho, intervenant déjà sur des sujets similaires à Grenoble
pour Transdev, a été amenée à travailler sur le sujet.
Par exemple, concernant les études disponibles, un grand nombre d’entre elles
avaient été commanditées dans l’optique de l’appel d’offres. Ainsi, les études suivantes
étaient déjà disponibles :
Sur ces parties bien avancées en amont je n’ai eu qu’à me familiariser avec les études
déjà effectuées afin de me « raccrocher au wagon » pour la suite de l’appel d’offre. Aucune
décision n’avait encore été tranchée avant la sortie du DCE, les choix dépendant du
contenu du DCE.
Les premières semaines après mon arrivée en stage correspondent à une période
assez calme dans la procédure de réponse à l’appel d’offres. En effet, les équipes locales
avaient déjà commencé à travailler sur l’appel d’offre, des productions voit le jour,
cependant, le DCE ainsi que la deadline pour le rendu n’ayant pas encore été
communiqués, les équipes ne sont pas encore dans une activité sous pression. C’est dans ce
contexte que j’ai pu participer dès la première semaine à une réunion sur l’offre et la
restructuration du réseau. J’ai profité de ma présence sur le territoire pour découvrir les
différentes facettes de Beauvais. Ce sont lors de ces premiers pas sur le territoire, tout en
ayant un regard assez précis sur les problématiques de l’agglomération pour avoir lu les
études amont, que j’ai pu découvrir la ville et m’imprégner des problématiques locales.
Une seconde phase dans la découverte du territoire a eu lieu dans le cadre de mon
travail sur le service de location de vélo. J’ai, en effet, pu effectuer une sortie terrain à vélo
avec un spécialiste de la filiale Veloway de Transdev. Cela m’a permis de m’imprégner cette
fois-ci de la vie en tant que cycliste dans cette agglomération, des services auxquels il avait
accès, de la qualité du réseau cyclable ainsi que d’observer la part de cyclistes circulant
actuellement au cours d’une journée dans différents quartiers.
Les études et benchmarks que j’ai pu mettre en place ne concernent que les
problématiques que j’ai eu la chance d’avoir à charge. En effet les autres problématiques
ayant été traitées bien en amont, ces étapes avaient déjà eu lieu ou étaient en cours.
Consistance
Mise en Dépôt de
forme de
de l'offre
l'offre l'offre
Commerciali Numérique
sation
L’état des lieux de l’offre de transport en commun a été entamé très en amont de
l’appel d’offre. En effet, en tant qu’équipe locale, Cabaro se doit d’être force de proposition
auprès de l’Agglomération pour proposer des évolutions d’offre s’adaptant aux
changements d’usages.
Ainsi, en janvier 2014, un projet de restructuration a été présenté à l’Agglomération
qui n’a cependant pas été retenu en raison de la proximité de l’appel d’offres.
De plus, toujours dans le cadre de l’analyse de l’offre, un atelier de marketing s’est tenu en
décembre 2015. Cet événement permet à des membres de l’entreprise de proposer, à partir
d’un état des lieux de l’offre et du fonctionnement existant, des alternatives.
Si cette partie a été traitées en amont, la méthodologie appliquée a été la même que
dans l’appel d’offre en général, des études ont été coordonnées sur le territoire afin de
sonder les habitudes en termes de mobilité, l’image qu’avaient les clients ou non clients du
réseau ainsi que leurs attentes.
Ce réseau est d’autant plus dynamique qu’il affiche une croissance de 29% sur la
durée du contrat.
4 000 000
3 902 736
3 800 000
3 712 476
3 600 000 3 576 470
3 400 000
3 337 702
3 200 000
2010 2011 2012 2013 2014
Pour compléter ces données de fréquentation, des études effectuées sur le territoire
permettent de mettre en évidence l’utilisation générale du réseau. Ainsi, le service est utilisé
par une population très captive, à dominante féminine, représentant une diversité assez
grande en termes d’âge, de profession et de catégorie socioprofessionnelle (excepté les PCS
+). Les non-clients sont presque autant des hommes que des femmes, les actifs et les 35-
64ans sont majoritairement représentés. Ils ont également un profil très automobiliste (88%
disposant d’une voiture). La particularité est qu’ils sont plus nombreux dans la ville centre
qu’en périphérie, les réservoirs de clients se situant surtout chez les actifs, voire les retraités.
D’après l’Observatoire Transdev de la Mobilité, le potentiel de clientèle est largement
plus important sur la ville centre que sur la périphérie - 28 000 clients potentiels sur
Beauvais contre 18 000 sur les communes périphériques.
Cela se fait alors ressentir sur la qualité de la desserte des générateurs, la fréquence
étant aujourd’hui insuffisante sur les axes structurants et les grands générateurs pour offrir
une réelle alternative à la voiture particulière.
Au niveau de l’offre en périphérie, les communes sont irriguées par les lignes du
Conseil Général, une ligne régionale (la ligne 30 Amiens-Beauvais) ainsi que par les
différents services à la demande Corolis (TAD et Navettes des Communes). Cependant ces
différentes offres ne sont pas coordonnées entre elles et le voyageur ne peut pas passer
d’un mode à l’autre avec la même tarification.
L’état des lieux effectué auprès de la clientèle et non-clientèle du réseau via les
différentes enquêtes permet de mettre en évidence les attentes en termes d’offre sur le
territoire. Ainsi, l’Observatoire Transdev de la Mobilité nous enseigne que, pour les clients
La problématique, identifiée par les équipes locales, les usagers ainsi que
l’Agglomération, est le nombre important de lignes et donc de kilomètres parcourus dans
l’agglomération avec une répartition de la clientèle non homogène.
Il est demandé dans le DCE de respecter les principes généraux suivant :
- renforcer l’attractivité du réseau notamment pour accroître la clientèle non captive
des transports collectifs,
- garantir la performance du réseau,
- refondre le réseau en s’appuyant sur un principe de hiérarchisation des lignes et en
améliorant la lisibilité vis-à-vis des usagers,
- favoriser l’intermodalité des transports collectifs urbains avec les transports
départementaux et régionaux,
- augmenter le taux de couverture par le développement de la fréquentation et par
l’amélioration de la productivité des moyens et la maîtrise des charges
d’exploitation.
2.1.2 Tarification
Jusqu’à janvier 2015, la grille tarifaire tout public était composée d’un ticket unitaire,
un carnet 10 voyages, un abonnement mensuel, et pour les abonnés SNCF d’un
abonnement mensuel combiné. Soit 4 titres sur le réseau strictement urbain auquel vient
s’ajouter un titre « navette aéroport » correspondant à un service particulier. Concernant les
titres réduits, il n’existe que l’abonnement mensuel jeune à demi-tarif.
En janvier 2015, le ticket unitaire a été remplacé par le Billet Unique de Transport
qui offre un usage illimité sur une journée. Le carnet de 10 a été maintenu avec un prix
passé à 6€. Des titres TAD aller simple et aller-retour ont également été créés. La grille
tarifaire est simple (peu de titres) et stable dans le temps ce qui la rend très lisible et bien
comprise.
Cependant, le niveau de tarif appliqué est faible y compris si l’on ne considère que les
titres payants. En effet, le réseau Corolis n’a pas connu de hausse tarifaire depuis 2005, le
tarif en euro constant est donc en baisse et se place aujourd’hui parmi les plus bas des
réseaux de transport de taille comparable.
L’arrivée du BUT a également entraîné une forte baisse du tarif moyen.
L’analyse de la répartition d’après les validations par titre montre que 66% des
déplacements sont réalisés avec un titre gratuit. En effet, les ayant-droit de la gratuité sont
nombreux : plus de la moitié des habitants de l’agglomération, soit au titre de l’âge (moins
de 18 ans ou plus de 60 ans), soit à celui du statut (invalidité de plus de 80% ou demandeur
d’emploi).
Parmi les déplacements gratuits, un tiers est réalisé par des moins de 18 ans, un tiers
par des demandeurs d’emplois, 27 % par les séniors et 6% par des personnes en situation
de handicap.
Répartition des déplacements gratuits par type d'usagers
Invalidité
6%
Plus de 60 ans
27%
Demandeur
d'emploi
33%
Moins de 18 ans
34%
Abonnement
Mensuel
Classique
27%
BU Navette
Aéroport
2% Carnet de 10
voyages
BUT
Mensuel 4%
57%
Etudiant 18-25
ans
8%
Il est à noter que les premières modélisations qui ont été effectuées par l’experte en
tarification et fréquentation montre une très forte élasticité au tarif (et très significative).
L’enquête satisfaction et image du réseau Corolis, met en évidence un réel écart
d’appréciation des tarifs sur le réseau Corolis. Alors que les clients sont satisfaits du tarif
qu’ils jugent raisonnable, les non clients, eux, le trouvent trop élevé. Les clients ayant étés
interrogés lors d’entretien qualitatif semblent confirmer ces données. Ils estiment être
satisfaits de la gratuité, certains étant favorables à une gratuité totale au vu du faible
nombre de payants. Cependant, ils ne veulent pas que cela ait un impact sur le niveau
d’offre et proposent alors « une tarification juste » s’apparentant à une tarification solidaire
s’appuyant sur le quotient familial et non plus sur le statut.
Les attentes de la CAB dans l’appel d’offres sont un peu moins évidentes que sur les
autres problématiques. En effet, bien qu’il soit écrit que « la CAB ne souhaite pas
modifier à court terme la grille tarifaire de janvier 2015 », il est aussi question d’accroître la
clientèle non captive afin de s’engager sur une augmentation significative du R/D.
2.1.3 Vélo
Il existe actuellement deux offres de location sur le territoire du Beauvaisis, une offre
de location de vélo proposée par Beauvélo, une association locale, et une seconde proposée
par l’Agglomération du Beauvaisis, Yellow Vélo, gérée en régie.
Pour comprendre le contexte dans lequel s’inscrivent ces deux services, il faut s’intéresser à
leur histoire et leur fonctionnement.
Yellow Vélo est un service de l’Agglomération du Beauvaisis lancé en juillet 2013 sur
fond de campagne municipale (2014).
Fonds et fonctionnement :
Subventions
10 000€ SMTCO pour le service Vélyce aux lycéens
10 000€ CAB
13/05/15)
http://www.beauvaisis.fr/docs/agglo-infos/1304-aggloinfos-36.pdf
Yellow Vélo est géré en régie communautaire. Deux agents recrutés sous contrat « emploi
d’avenir », contrat d’un an renouvelable deux fois à la date anniversaire, sont chargés du
suivi des locations (inscription administrative, contrat de location, prêt et retour du vélo) et
de la maintenance des vélos.
Financement
8 756.76 € CAB pour les 2 agents
26 234.36 € Etat pour les emplois d’avenir18
35 000€ CAB pour le local de location à la gare
10 000 € Investissements vélo
8 000 € Recettes location
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F24438.xhtml
19 Beauvélo. Rapport d’activité 2013
Yellow Vélo est lui un service de location de vélos au grand public proposant un parc
plus récent (vélo datant de 2013). Les services proposés par Yellow Vélo sont complétés
par la location de vélo à assistance électrique. Yellow Vélo en s’inscrivant dans la politique
de mobilité du Beauvaisis, profite de ce statut pour proposer une offre plus intermodale.
En effet, un tarif spécifique avec le réseau Corolis est proposé (location gratuite avec un
titre BUT à 1€). De plus, Yellow Vélo dispose d’un point d’accueil à la gare où le personnel
renseigne sur l’ensemble des modes de transport disponibles dans le Beauvaisis. A cela
s’ajoute un point de location Yellow Vélo à côté de l’hôtel de ville de Beauvais où sont
gérés les contrats de location pour les particuliers. C’est aussi à cet endroit que les clients
peuvent louer un vélo, le parc étant stocké sur place.
Pour l’ensemble des cyclistes du Beauvaisis, un service de parking à vélo est proposé
à la gare de la SNCF, gratuit et accessible via une carte 24h/24h. Un autre parking situé sur
un parking-relais en extérieur de ville, mis en place en même temps que l’offre de Yellow
Vélo, est présenté sur le site internet et le DCE, cependant ce local n’a jamais été mis en
service après qu’il ait subi des dégradations peu avant son inauguration.
Un benchmark des villes citées en exemple par les acteurs du vélo à Beauvais a été
effectué pour comparer le niveau d’offre proposé sur place et ce qu’on fait ailleurs. Le
choix a été fait ici de comparer Beauvais à Chambéry, réputé pour la qualité offerte en
service de vélo en location humanisé, et Compiègne, cité en exemple spontanément par
l’employé de chez Beauvélo. Dans ces deux villes, il n’existe qu’une seule entité louant des
vélos.
L’existence de ces deux services en parallèles offrant des tarifs différents et des
services différents est à l’origine d’un manque de lisibilité de l’offre offerte aux habitants du
Beauvaisis. En effet, cette confusion a été mise en évidence dans une enquête qualitative
réalisée par Cabaro auprès des clients du réseau Corolis en Février 2015, la notion de vélo
rouge pour Beauvélo (service Vélyce) et jaune pour Yellow vélo semant encore plus le
100,00 €
90,00 €
80,00 €
70,00 €
60,00 €
50,00 €
Beauvélo
40,00 € Yellow Vélo
30,00 €
20,00 €
10,00 €
- €
Dans l’appel d’offre, il est demandé de proposer une option prenant en compte
l’exploitation du service de vélo intégrée à la DSP.
La problématique est donc démontrer que dans le cadre de la DSP, nous pouvons proposer
une gestion plus économe du service ainsi que de se différencier en montrant l’apport du
groupe Transdev dans cette exploitation.
Ces attentes sont très explicites, il est demandé de créer une société dédiée afin de
répondre au besoin de transparence et de lisibilité de l’exploitation pour l’autorité
organisatrice.
A première vue, ce changement de convention ne peut entraîner que des coûts
supplémentaires, en contradiction avec les attentes d’optimisation. Cependant, cette
demande s’inscrit plus particulièrement dans la demande de lisibilité de l’agglomération. Le
contexte de budget contraint demande une transparence totale pour s’assurer que l’effort
est bien effectué par les deux acteurs (autorité organisatrice et son délégataire).
En septembre 2012, l’avenant n°2 au contrat de DSP du Beauvaisis est signé. Il met
en place un système de bonus-malus relatif à des mesures de la qualité, entré en vigueur en
début d’année 2013. Ce système mesure les cinq items suivants :
- la ponctualité,
- l’entretien des véhicules urbains et leurs accessoires,
- la relation actuelle avec la clientèle,
- le confort et la sécurité de conduite,
- l’information voyageur.
Ces mesures activent annuellement des bonus et malus répartis par fourchettes avec
un seuil à atteindre, le bonus augmentant en fonction du pourcentage supplémentaire. A
l’inverse le montant des malus devenant de plus en plus élevé si les mesures s’éloignent de
la valeur cible à atteindre.
Les résultats sont actuellement bons dans les domaines de relation actuelle avec la clientèle,
confort sécurité, information voyageur (niveau supérieur à 90%) et plus en deçà au niveau
de la ponctualité et de l’entretien des véhicules.
Les différentes enquêtes mettent en avant que l’attractivité du réseau est assez bonne
et se situe dans la moyenne haute par rapport à celles obtenues dans des réseaux de même
taille20, cependant, cette note est tirée vers le haut par les non-clients qui ont une image
meilleure que la moyenne, les clients réguliers ayant quant à eux une appréciation très
comparable.
Par rapport aux attentes du DCE, il a été identifié que l’AMO est connue pour
attendre des engagements forts du délégataire sur ces critères (cf. tableau de benchmark,
Annexe B).
Bien que cet aspect ne soit pas en lien direct avec les leviers pour réduire le budget,
ce critère peut tout de même finir par peser.
En effet, le montant des bonus et malus, bien qu’il soit plafonné, représente un gain
ou non pour l’exploitant. La bonne qualité de service se répercute sur la fiabilité du service
et donc permet d’améliorer l’attractivité du réseau. Bien que cela ne joue pas forcément
assez pour attirer de nouveau client (difficilement quantifiable) cela permet toutefois de
limiter la perte de clientèle lorsque celle-ci aura par exemple accès à un autre mode de
transport (permis de conduire, obtention d’un emploi permettant l’achat d’une voiture…).
De plus, certains aspects de la qualité comme la qualité de la conduite peuvent avoir une
incidence sur la consommation : en effet, une conduite indélicate entraîne une
surconsommation sur véhicules hybrides et donc des dépenses supplémentaires.
Enfin, cela s’inscrit aussi dans la nécessité d’entretenir des rapports les plus transparents
possibles avec l’Autorité Organisatrice des Transports en mettant à disposition des données
précises.
Pour arriver à cette conclusion, les différentes formes de location ont été envisagées.
Cependant par rapport à l'expérience acquise par la filiale, il a été déconseillé d’envisager
une location en libre-service qui serait démesurée compte tenu du potentiel d’usage sur le
territoire et du nécessaire équilibre économique à réaliser. A l'inverse, le maintien de la
location de vélo humanisée permet de responsabiliser les utilisateurs du service et de limiter
les dommages matériels, chacun étant garant de son vélo durant la période de location.
Dans une logique de maîtrise des coûts pour la collectivité, nous proposons une
évolution de la durée de location des vélos « Yellow Vélo » en offrant uniquement une
formule longue durée (un mois à un an). Allonger la période de location s'inscrit donc dans
une logique de mutualisation, ainsi les produits qui sont proposés par Yellow Vélo sont
complémentaires à ceux de l’association Beauvélo (positionnée sur les locations courte
durée).
Pour venir compléter l'offre actuelle de Beauvélo tout en respectant les axes de
développement actuel de Yellow Vélo, l'offre de location de vélo à assistance électrique est
à retravailler. En effet, Yellow Vélo est actuellement le seul à proposer ce type de location ;
cependant la durée de location est très faible et ne propose aucune alternative, il n’y a que
la possibilité de les louer une journée. Or, afin de développer l’utilisation des vélos, le vélo à
assistance électrique est une bonne façon de vaincre les freins à son usage. L’idée est alors
de proposer des durée plus longues afin d’encourager les actifs par exemple à utiliser ce
type de service.
Pour cela nous proposons d'investir dans 7 VAE, portant ainsi au nombre de 10 le
parc de vélo à assistance électrique. Cela permet de modifier la gamme tarifaire de Yellow
Vélo, les contrats de location d’un VAE étant seulement limités à 3 mois de location
maximum et renouvelables 1 fois. Ceci, afin d'encourager le plus grand nombre de
personnes à tester ce type de déplacement à vélo.
Dans cette partie l'idée a donc était de répondre aux attentes des habitants de la CAB
tout en segmentant et en différenciant l'offre Yellow Vélo de celle de Beauvélo. En faisant
Ainsi, pendant toute l’amplitude du service, cette équipe sera présente pour assurer
les missions suivantes :
- contrôler et valider les prises de services et les relèves des agents de conduite ;
- gérer en temps réel les incidents, accidents, perturbations et retards ;
- gérer en temps différé les évènements avec le coordinateur d’exploitation ou le
Directeur ;
- réaliser le contrôle des titres, avec une présence constante mais adaptée aux besoins,
tout en visant une couverture totale du territoire et des tranches horaires ;
- réaliser les mesures qualité terrain ;
- être en contact permanent avec le service maintenance en ce qui concerne la
disponibilité des véhicules et les opérations à mener sur le terrain (dépannage).
Par ailleurs, ces contrôleurs qualité seront également chargés, en binôme, du suivi
d’éléments d’exploitation spécifiques :
- 1 binôme pour le suivi des pleins, l’état des véhicules (carrosserie, papiers
réglementaires) et les signalements conducteurs ;
- 1 binôme pour les déclarations d’accidents et le suivi des consommations de
véhicules (afin d’optimiser l’utilisation des véhicules, principalement hybrides).
Le recentrage sur une activité de location longue durée permet de réduire le temps de
présence du personnel d’accueil. Ainsi, la charge de travail qui s'ajoute peut se répartir sur
des postes existants.
Cela permet de faire l'économie du personnel actuellement présent à la gare mais qui
n'effectuait que du conseil et non de la location sur place.
Une autre mutualisation proposée dans la réponse à l'appel d'offre afin de mutualiser
les coûts et d'offrir un niveau de servie plus complet est la création d'une Maison de la
mobilité.
Cette agence commerciale aurait la particularité d'être mutualisée avec Oise Mobilité
proposant une information multimodale :
- informations multimodales en partenariat avec la centrale Oise Mobilité,
- informations sur le réseau Corolis : lignes urbaines et périurbaines, Corolis à la
demande, Lignes scolaires, Lignes TER, offre vélo, Covoiturage, etc.
Afin de se différencier par rapport au concurrent ainsi que par rapport aux autres
villes de même taille et donner de la visibilité à la ville, le choix a été fait de proposer des
solutions innovantes et différenciantes qui permettent à la ville de se donner les moyennes
de diminuer les coûts de ses services.
Cependant, réduire le nombre d'arrêts et de lignes, veut dire plus de distance inter-
arrêts et des zones où les habitants doivent augmenter leur temps de marche pour trouver
un arrêt.
La proposition retenue pour l'appel d'offre est un réseau comportant 8 lignes dont 2
lignes Chrono des lignes essentielles maillant efficacement le territoire avec une fréquence
de 10 à 15 minutes et 6 lignes principales venant compléter l'offre.
Grâce à des aménagements peu coûteux (cela peut être des bancs et des marquages
au sol avec de la peinture) le réseau proposé est supérieur, en termes de kilomètres, à
l’existant mais est par contre en deçà du réseau de base demandé par l’agglomération pour
une offre plus efficace sur les axes structurants du réseau.
Cette première proposition est née du constat que les zones d’activité situées à l’est
de Beauvais sont des pôles économiques importants de l’agglomération mais qu'elles ne
sont ni faciles à desservir en raison de l'étendue des zones ni agréables à parcourir à pied,
d'où la nécessité d'un service porte-à-porte si l'on veut être compétitif par rapport à la
voiture. C’est pourquoi une solution de Transport à la Demande sur-mesure sur ce secteur
élargi a été créée. Le service Chrono Pro permet une desserte fine des Zones d’Activités
avec un fonctionnement en correspondance avec les 2 lignes Chrono C1 et C2 pour un
niveau de service optimisé.
Ce service est en prolongement des lignes Chrono pour les ZI/ZA et se substituent à
la ligne 14 et à la desserte de Villers-sur-Thère par la ligne 8 actuelle. Chrono Pro permet de
mieux répondre aux besoins de mobilité des actifs. En correspondance avec les lignes
Chrono, ces services assurent une fréquence qui limite le temps d’attente. Nous capitalisons
ainsi sur la fréquence des lignes Chrono : pour le voyageur, plus de fréquence équivaut à
moins d’attente. De plus ils offrent une desserte en quasi porte-à-porte très adaptée aux
zones à faible niveau de marchabilité.
Chrono Pro 2 :
Le service s'effectue au départ de l’arrêt Délie
sur la Ligne Chrono 2 pour assurer la desserte des
zones d’activités situées au sud-est. Il se substitue
également à une partie de la desserte de la ligne 8 à
Villers. Il permet de desservir finement les zones
d’Activités de Saint-Lazare, de Thère jusqu’à la rue
de l’Industrie.
La fréquence de la ligne Chrono 2 (15 minutes
en heure de pointe) ainsi que la taille de la zone nous permettent de proposer un départ le
matin et un retour le soir toutes les 30 min, pour être en correspondance une fois sur deux
avec la ligne.
L'avantage de ce service est qu'il est moins coûteux car effectué en véhicule léger et
non en autobus par des conducteurs n'ayant pas de permis bus et donc une rémunération
moindre. De plus, en proposant un service adapté aux actifs, il répond aux besoins des
ZI/ZA de porte à porte tout en étant flexible dans son trajet.
Cette offre part du constat que les collectivités territoriales éprouvent des difficultés
croissantes à assurer une solution de mobilité pour 100% des populations, du fait de
périmètres de transport élargis et d’une contrainte financière accrue. L’Agglomération du
Beauvaisis ne déroge pas à ce constat, renforcé par le caractère rural des communes
périphériques à Beauvais. C'est pourquoi Transdev a créé un produit pour répondre de
manière innovante à ce défi : desservir plus efficacement les zones moins denses de
l’agglomération grâce à des moyens frugaux.
Pour cela, il faut que l’offre de conducteurs soit fiabilisée, pour que Covoibus soit en
mesure de remplacer complètement la ligne régulière pour un coût d’exploitation minime,
les trajets ne s’effectuant qu’en covoiturage.
Le service est garanti par :
1. L’indemnisation systématique des conducteurs déclarant leurs trajets, qu’ils
voyagent avec des covoitureurs ou non. Les conducteurs sont incités à la
validation, avec un système de majoration pour chaque montée.
2. Une assurance « trajet garanti », qui permet de mettre à disposition un service de
taxi si l’offre de trajet n’est pas respectée par le conducteur.
3. Un dispositif d’animation continu de la communauté de covoitureurs.
Le but est que les titres Covoibus soient entièrement interopérables avec la billettique
Corolis et que de nouvelles lignes puissent être lancées sur le périmètre de la CAB, des
secteurs étant déjà identifiés dans le périmètre de la CAB.
L’offre Covoibus est bien sûr intégrée sur les plans de communication du réseau.
Cette proposition part du constat qu'avec le niveau actuel de qualité et les demandes
d'engagement de l'Autorité Organisatrice, les résultats que le réseau obtient sont très bas.
On ne peut donc pas se servir de cette base pour choisir nos engagements car cela ne
satisferait pas l’AMO, ni la CAB. Il y a donc une nécessité de s’engager sur des critères plus
élevés tout en mettant en lien ce qu’on va pouvoir modifier pour l’améliorer.
L'idée est d'impliquer l'ensemble du personnel dans la démarche ainsi que d'utiliser
ces données pour le dispositif de calcul de la qualité. En effet, le problème des mesures
proposées dans l'appel d'offres est qu'elles sont très peu nombreuses. Les données ne sont
donc pas représentatives et surtout pénalisent très vite une seule non-conformité dans un
domaine. Grâce à ce dispositif, les mesures pourront être intégrées, selon des modalités à
convenir avec l'agglomération, au système d’intéressement qualité contractuel.
Les limites de l’exercice sont multiples et les perspectives difficiles à envisager. En effet,
dans la réponse à un appel d’offre, l’exercice est finalement très encadré par le cahier des charges
et est aussi influencé par l’aspect politique des transports. Il ne faut pas oublier que l’on s’adresse
à un élu, à ce titre, les attentes des citoyens et donc électeurs doivent être pris en compte voir mis
au premier plan dans les décisions prises.
Ainsi, lors de la réponse certaines préconisations qui paraissent avoir un réel avantage pour
la diminution des coûts du service peuvent être soit enlever de la réponse durant la phase d si l’on
pense que ce n’est pas « acceptable » pour l’Agglomération en termes de politique soit non-
retenus par l’agglomération lors de la première présentation de l’offre. Celle-ci demandant alors
une nouvelle proposition n’incluant pas cette préconisation.
Dans ce cadre, les perspectives sont limitées, la vie du contrat étant finalement la phase où
l’on peut renégocier et envisager de nouvelle perspective au projet. La phase d’appel d’offres se
limitant à convaincre l’agglomération de l’adéquation de l’offre à leurs attentes.
Si lors de la réponse nous avons réussi à proposer une offre variante moins chère que celle
actuelle. Il n’en reste pas moins que l’acceptation de cette restructuration, bien qu’elle séduise
l’Agglomération leur semble difficilement applicable.
Cela s’est traduit, lors des questions reçues à la suite des oraux par une d’analyse précise des
zones « blanches » et des arrêts supprimés afin de connaitre précisément les populations touchées
par la restructuration et l’offre qu’elles auront à terme.
De plus, pour que le réseau fonctionne, des investissements sur la voirie doivent être
réalisés. En effet, pour que le réseau soit efficace, il est nécessaire que la priorité soit donnée aux
transports en communs et que certaines rues soient adaptées. Or ces investissement étant portés
par la même structure, les élus n’ont pas forcément envie de voir leur budget aménagement
augmenter même si à terme cela est plus profitable à la collectivité.
Une autre limite de l’offre vélo identifiée en amont mais qui est toutefois ressorti lors des
oraux vient des différents entre l’agglomération et l’association Beauvélo. En effet, bien qu’ils
soient ressortis avant de structurer notre réponse, nous avions tout de même compté sur la
mutualisation et la proposition d’un cout plus bas pour justifier notre gestion en sous-traitance
avec Beauvélo.
Ce choix bien que justifié, n’a pas semblé séduire de façon unanime l’auditoire lors de la
première réunion de négociation. Des compléments d’informations ont en effet était demandé
afin d’éclairer l’Agglomération sur le fonctionnement de cette sous-traitance.
On voit ici les limites d’une offre confrontée à la réalité des jeux de pouvoir politique.
C’est pourquoi, sans risquer de voir la forte fréquentation du réseau remise en cause par
une revalorisation importante des titres nous avons néanmoins proposé d’appliquer une hausse
des tarifs en 2018, afin de montrer la capacité du réseau à s’adapter à réaliser les recettes
nécessaires à son développement. Celle-ci ne sera pas très forte (maximum 10% sur le titre
unitaire à 1€).
Une modification de la tarification sur la navette aéroport a aussi été proposée. En effet,
avec un titre à 4€, la navette aéroport représente 11 à 12 % des recettes pour seulement 2% de la
fréquentation. La maîtrise des recettes de cette liaison est donc un enjeu majeur. Or il existe une
autre ligne qui actuellement dessert cette zone, la ligne 12.
Pour lutter contre les pratiques actuelles qui consiste à contourner le tarif en vigueur sur la
navette en empruntant la ligne 12, il est proposé d’appliquer un tarif « navette aéroport » aux
voyageurs en montées/ descentes à l’arrêt Tillé Aéroport de la ligne 12 (zone tarifaire spéciale).
Cependant, le cadre de l’appel d’offres limite la marge de manœuvre. En plus du fait qu’une
augmentation tarifaire importante sera difficilement acceptable par l’AO, les augmentations
tarifaires ne sont en plus pas demandées « à court terme » ce qui impose une modification
tarifaire non corrélée à la montée en puissance du réseau, la restructuration devant avoir lieu en
septembre 2016. Or il a été montré qu’une augmentation tarifaire, pour qu’elle soit mieux
acceptée par les clients, doit s’accompagner d’un changement dans l’offre de transport. Cette
séparation dans le temps, imposée par le cahier des charges n’est donc pas forcément bénéfique
pour l’acceptation client, d’autant plus que ce prix n’a pas augmenté depuis longtemps dans le
Beauvaisis.
Nous voyons donc bien finalement à travers cet appel d’offre, le chemin qu’il reste à
parcourir aux Agglomérations afin d’optimiser leurs systèmes de transports. Cela ne pourra avoir
lieu qu’avec une vraie volonté politique afin d’imposer des mesures qui ne seront pas forcément
populaires, mais qui à force d’être reporté pour des raisons d’agenda politique, se font de plus en
plus ressentir sur le cout porté par les collectivités de ces transports en communs. Un document
du GART et de l’UTP publié en 2014 et appelé « Report modal et équilibre économique : deux
enjeux pour l’avenir du TPU - Les recommandations GART / UTP » résume très bien les leviers
sur lesquels doivent maintenant jouer les AO pour optimiser leur budget. En tant que document
écrit par des élus et des opérateurs et s’adressant à eux, il ne reste plus qu’à ce que le message soit
entendu et mis en œuvre via ces réponses aux appels d’offres.
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http://www.adcf.org/files/2013_11_27__1_gart_utp2013_report_modal___equilibre_eco_recomm
andations.pdf
3 CONCLUSION 55
3.1 Synthèse de la démarche 55
3.2 Perspectives et limites de l’exercice 55
3.2.1 Réduction d’offre un choix politique 55
3.2.2 Mutualiser l’offre vélo : quand la politique liée à la gestion des associations s’immisce dans
la question 56
3.2.3 Tarification : quand la conscience économique est confrontée à la réalité de l’électorat
56
3.2.4 La limite des mutualisations : l’individualité des politiques 57
En raison de la confidentialité de la majorité des documents, un faible nombre d’annexe sont disponibles
dans ce mémoire.
Tarification gratuite :
Le tableau ci-dessous détaille l’utilisation des transports par catégorie de bénéficiaires de titres gratuits :
Moins de Demandeurs Invalidité +80% Sénior + 60
18 ans d’emploi ans
Population ayant- 17961 6605 Donnée 17101
droit* indisponible
Usagers** 5163 2478 496 3875
Taux de 29% 38% - 23%
pénétration**
*Population ayant-droit : source Insee
** Nombre d’usagers : nombre d’inscrits en 2011 ou 2012 dont l’abonnement est en partie consommé.
1 journée : 1 €
1 mois : 10 € - abonné TER :
8€
1 année (sans entretien) : 55 €
- abonné TER : 35 €
1 année (avec entretien) : 85 €
- abonné TER : 65 €
Tarif :
Vélo standard 2 jours : 2€ 1 heure : 1,5€
1 semaine : 5€ 1/2 journée : 4€
1 mois : 15€ 1 journée : 6€
5 jours : 15€
1 mois : 27€
3 mois : 50€
6 mois : 80€
1 an : 150€
Caution :
Vélo standard 150€ 300 € demandée (150€ pour
les étudiants, stagiaires, moins de
Vélo assistance électrique / 26 ans et Solido)