I. ALPHABET:
1. Rayures et ronds
2. Pinceau magique
3. Lignes et plans
II. TECHNIQUES:
1. Empreintes et coulures
2. Contre la toile
3. Improvisations sur el mur
III. COULEUR:
1. Eaux de couleurs
2. Mélodies peintes
3. Palette d’émotions
IV. TEXTURE:
1. Chemins en bronze
2. Frottage
3. Incisions
V. FORME:
1. Plein et vide
2. Collage de formes
3. Abstractions
VI. VOLUME:
1. Rencontre d’objets
2. Projet pour un monument
3. L’objet invisible
VII. SYMBOLOGIE:
1. Transformations
2. Bestiaire de signes
3. En affiche
VIII. COMPOSITION:
1. Mosaïque de rythmes
2. Symétries
3. Entre les lignes
IX. SONS:
1. Le tableau sonore
2. Atelier de sons
3. Agenda sonore
X. IMPRESSIONS EN RELIEF
Même s’il est possible d’établir une relation entre les niveaux et les âges des utilisateurs,
il faudrait préalablement considérer certains facteurs d’importance potentielle. À titre
d’orientation, nous indiquons que le niveau le plus élémentaire est spécialement adapté aux
utilisateurs dont l’âge est compris entre 3 et 6 ans ; le niveau intermédiaire aux utilisateurs
entre 7 et 12 ans et le niveau supérieur pour le reste. Néanmoins, il serait erroné d’appliquer
ces considérations de manière trop restrictive. De fait, un utilisateur appartenant à la troisième
catégorie peut trouver attrayantes les propositions du niveau élémentaire, tirer profit de
l’expérience et obtenir des résultats forts élaborés.
En ce qui concerne la mise en œuvre du projet dans le milieu éducatif, nous nous sommes
efforcés d’offrir un support structuré, tout à la fois flexible et rigoureux, qui fournira aux
éducateurs des ressources de travail motivantes mais également des informations spécifiques
et des idées pratiques pour développer les contenus à l’école.
est, avant tout, un ensemble. Tel que le démontre ce Guide didactique, les activités
ne sont pas indépendantes de la trame théorique du projet. Leurs destinataires naturels (mais
pas uniques) sont les éducateurs, qui y trouveront des informations supplémentaires et des
propositions complémentaires.
Le guide comprend 27 fiches. Chaque activité dispose d’une fiche didactique, à l’exception
de la dernière section, qui est un questionnaire évaluant les connaissances acquises avec les
vidéos.
Chaque fiche contient une introduction, une explication du fonctionnement de l’activité (En
quoi cela consiste ?), des objectifs didactiques (Où voulons-nous en venir ?), le contenu
éducatif (Qu’apprenons-nous ?), des suggestions pour approfondir le sujet traité (Pour en
savoir plus...), une proposition plastique et une proposition accessible (Avec les yeux fermés).
Proposition plastique et Avec les yeux fermés se fondent sur l’idée de base de l’activité et
proposent deux options alternatives : travailler dans la salle de classe ou à la maison, non
pas de manière virtuelle mais avec du matériel physique, et travailler avec une perspective
sensorielle plus vaste, abandonnant le sens de la vue pour se concentrer sur la richesse
perceptive du tact, de l’ouïe ou du goût.
Comme complément aux activités, ce Guide didactique vous fournit des schémas pour
imprimer. Il s’agit d’images pdf déchargeables pour rendre accessibles quelques œuvres de
Miró aux personnes aveugles et malvoyantes. Pour obtenir des reliefs tactiles thermogonflés,
il faut du papier multicouche et un four « fuse » spécifique.
RAYURES ET RONDS
INTRODUCTION
Le point et la ligne sont des éléments de base du langage plastique. Ces éléments apparaissent
couramment, sous forme de nombreuses variations, dans la création de Joan Miró.
On trouve notamment des ronds noirs, souvent reliés par des lignes, qui nous rappellent des
planètes ou des constellations. Des taches de couleurs pures estompées nous font penser à
des astres en suspens dans l’espace.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les points et lignes dans l’œuvre de Miró
• Identifier les éléments de base de l’alphabet visuel : le point et la ligne
• Différencier leurs caractéristiques
• Classer les points et les lignes
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Le point et la ligne
• Miró utilise les points et les lignes dans certaines de ses œuvres
• Le point et la ligne peuvent avoir divers attributs (taille, couleur, épaisseur, définition)
Avec certains types de papier fins (papier de soie, papier aluminium, etc.), nous pouvons
modeler des boulettes et des rondins fins et allongés, comme avec de la pâte à modeler.
Nous mélangeons le tout dans un sac.
Avec les yeux fermés, nous tirerons les formes du sac et les classerons par rapport à l’épaisseur
et à la longueur.
Nous pourrons ensuite réaliser une composition libre en combinant les formes.
Il est primordial d’effectuer toute l’activité sans regarder afin de stimuler la reconnaissance
des formes uniquement avec le toucher.
PINCEAU MAGIQUE
INTRODUCTION
La tache est l’empreinte laissée par le pinceau au contact avec une toile ou toute autre
surface. C’est un point ou une ligne faits spontanément, sans peaufiner. Il peut s’agir d’une
simple tâche, d’un coup de pinceau ou s’étendre au-delà de cela.
Suivant le mode d’application, les coups de pinceau peuvent être visibles ou non. En ce qui
concerne Miró, les coups de pinceau sont généralement perceptibles, qu’ils remplissent le
fond ou qu’ils apparaissent au premier plan.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les œuvres de Miró dans le détail
• Identifier les taches dans les œuvres observées
• Utiliser la tache comme ressource plastique pour créer des compositions libres
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Miró se sert de la tache dans ses œuvres
• La tache est un élément de base du langage visuel
• La tache peut avoir divers attributs (taille, forme, couleur, régularité)
Il nous faudra de la peinture légèrement liquide et des brosses à dents, un papier de grand
format et divers objets.
Nous plaçons les objets sur le papier. Puis nous trempons la brosse dans la peinture et
faisons passer le doigt sur les poils de la brosse en direction des objets. De petites taches
de couleur éclaboussent aléatoirement les objets et le papier. Finalement, nous retirons les
objets et il ne restera que la silhouette des objets en négatif.
LIGNES ET PLANS
INTRODUCTION
Vassily Kandinsky établit le point, la ligne et le plan comme les éléments de base rendant
une composition visuelle possible. La ligne est perçue par Kandinsky comme le tracé que
décrit un point en se déplaçant ; le plan, quant à lui, est vu comme une surface résultant du
croisement de diverses lignes.
Les compositions abstraites de Piet Mondrian se basent sur l’organisation sur une surface
blanche de lignes verticales et horizontales qui se coupent perpendiculairement. Cela
engendre la création de plans de couleur blanche, noire, jaune, rouge et bleue.
La ligne et le plan constituent également le fondement des créations de Victor Vasarely. Un
patron géométrique répété et modifié produit un effet optique de volume et de mouvement.
En 1929, Miró réalise plusieurs collages avec des papiers d’usage courant. Les lignes, très
délicates, contrastent avec les plans aux couleurs très austères intentionnellement mal
découpés.
Les intersections de formes générant des plans aux couleurs pures constituent une singularité
du style de Miró. Ces entrecoupements présentent souvent un aspect de mosaïque ou
d’échiquier.
Dans les années soixante, la gestualité domine une grande partie de l’œuvre de Miró. Les
lignes (auparavant fines et bien définies) sont à présent le résultat d’un tracé épais et spontané.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer avec attention les œuvres d’art de différents artistes
• Identifier les lignes et plans dans diverses œuvres d’art
• Créer une œuvre plastique à partir de l’usage de lignes et de plans
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Éléments du langage visuel : Lignes et plans
• Observation de l’usage que font divers artistes des lignes et des plans
• Création d’œuvres plastiques à partir de lignes et de plans
EMPREINTES ET COULURES
INTRODUCTION
Miró a commencé à peindre en utilisant les procédés et les ustensiles conventionnels d’un
peintre : le crayon, le pinceau, la toile, des tubes de peinture....
Par la suite, il utilise des pots de peinture et des brosses, mais il appliquera également la
couleur avec les doigts, avec les mains et avec les pieds, éclabousse la toile ou y verse
directement la peinture avec un récipient.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer avec attention certaines ressources plastiques (coulure, éclaboussure et empreinte)
dans l’œuvre de Miró
• Découvrir différentes façons d’appliquer la peinture
• Utiliser les ressources observées pour réaliser des productions personnelles
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Ressources plastiques que l’on peut apprécier dans l’œuvre de Miró
• Ressources plastiques d’avant-garde (coulure, éclaboussure et empreinte)
L’expérience consistant à peindre avec les mains et les pieds s’avère également intéressante
à réaliser avec les yeux fermés. Le résultat nous surprendra sans le moindre doute.
Il nous faudra de la peinture pour mains, des plateaux pour y verser la peinture et un grand
morceau de papier d’emballage.
Nous trempons les mains ou les pieds dans les plateaux de peinture de différentes couleurs
puis nous déplaçons librement sur le papier en y laissant des empreintes. Sans même nous
en rendre compte, nous réaliserons une composition avec les traces des empreintes de pied
et de main. Une fois terminé, nous ôtons le bandage de nos yeux pour découvrir notre œuvre
sur le papier.
CONTRE LA TOILE
INTRODUCTION
Le contact de Miró avec les artistes de sa génération et avec les avant-gardes artistiques
qu’il rencontre à Paris le font remettre en question l’usage des matériaux traditionnels. Les
cubistes et les futuristes sont les premiers à intégrer la technique du collage à leur travail. À
la fin des années vingt, Miró commence à l’utiliser à son tour.
La remise en question de la valeur de l’œuvre d’art soulevée par les dadaïstes et les surréalistes
est évoquée des années plus tard par Miró avec les Toiles brûlées. Miró les entaille, les piétine,
les brûle.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Découvrir les ressources qui amplifient les possibilités plastiques au-delà des techniques
académiques classiques
• Identifier certains ustensiles avec lesquels les effets plastiques observés peuvent s’obtenir
• Simuler un travail plastique dans lequel les ressources observées sont utilisées
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les ressources plastiques d’avant-garde (coulure, entaille, éclaboussure, empreinte)
• L’expérimentation et la recherche de nouvelles ressources créatives dans l’œuvre de Miró
INTRODUCTION
Les dernières années de sa vie, Miró exécute un grand nombre de peintures de grandes
dimensions. En termes de dimensions comme pour les procédés employés (brosses,
empreintes, mouvements du corps, amples coups de pinceau), ces œuvres nous rappellent
souvent le concept de fresque murale.
De nombreux artistes, contemporains de Miró mais aussi ultérieurs, se sont intéressés aux
grands formats et ont choisi des techniques expressives et l’incorporation de matériaux.
Dans les années soixante du XXe siècle, le recours au mur comme support de l’œuvre d’art
se popularise.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Découvrir les ressources qui amplifient les possibilités plastiques au-delà des techniques
académiques classiques
• Identifier certains ustensiles avec lesquels les effets plastiques observés peuvent s’obtenir
• Simuler un travail plastique de grand format dans lequel les ressources observées sont
utilisées
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Ressources plastiques (collage, coulure, éclaboussure)
• L’expérimentation et la recherche de nouvelles ressources plastiques dans l’œuvre de Miró
• Le grand format
Il s’agit de réaliser une composition éphémère de grand format. En premier lieu, nous
délimitons un espace dans une salle. Cela constitue notre support. Nous déterminons un
nombre d’éléments (chaises, livres, crayons, corbeilles à papier...) pour chaque participant.
Les objets perdent leur usage habituel et se transforment en composantes d’un ensemble
esthétique.
Successivement, chaque participant dispose ses éléments, mais sans regarder. Une fois
l’œuvre terminée, nous nous y déplaçons et l’explorons. Nous pouvons réfléchir à ce que
nous croyons que cette distribution inhabituelle nous transmet. Puis nous la démonterons et
chaque objet reprendra sa fonction ; tout redevient comme avant.
EAUX DE COULEURS
INTRODUCTION
Au début, Miró utilise une gamme de couleurs très ample. Mais au fil du temps, sa palette se
réduit aux couleurs primaires, secondaires, au noir et au blanc. La couleur blanche est souvent
celle de la toile, que Miró ne recouvre pas complètement. Les couleurs sont généralement
uniformes, sans nuances.
Les trois œuvres choisies pour cette activité sont uniquement composées des couleurs
primaires, du noir et du blanc.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer l’usage que fait Miró de la couleur dans certains de ses tableaux
• Identifier les couleurs primaires
• Mélanger les couleurs primaires et découvrir les couleurs secondaires obtenues
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Couleurs primaires et secondaires
• Usage que fait Miró des couleurs dans ses œuvres
Pour un enfant aveugle, il est très difficile d’identifier les couleurs. Un moyen facile de créer
avec des « couleurs » consiste alors à utiliser des marqueurs avec des odeurs. Chaque
couleur est associée à un arôme caractéristique, tel que le citron, la fraise ou le chocolat.
Pour intensifier la perception « olfactive » des couleurs, réalise l’activité avec les yeux bandés.
Tu pourras ensuite comparer les résultats avec tes compagnons.
Si tu n’as pas de marqueurs à odeur, tu peux également réaliser l’activité avec des essences
aromatiques mélangées à de la peinture à doigts. Il est néanmoins important de respecter un
lien analogique entre les couleurs et les essences sélectionnées.
MÉLODIES PEINTES
INTRODUCTION
Au fil du temps, Miró simplifie les figures et limite les couleurs. Dès la fin des années trente,
sa palette se réduit aux couleurs primaires, secondaires, au noir et au blanc. De même, il opte
pour des couleurs uniformes et renonce aux ombres.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les œuvres de Miró et en apprécier la variété chromatique
• Identifier les couleurs primaires et secondaires
• Utiliser les couleurs primaires et secondaires pour réaliser des compositions libres
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les couleurs primaires et secondaires
• Miró utilise les couleurs primaires et secondaires dans ses œuvres
Cherche des bonbons de couleur aux saveurs caractéristiques : le rouge (fraise), le jaune
(citron) et le bleu (anis) pour les couleurs primaires ; l’orange, le vert (menthe), le violet (mûre)
pour les couleurs secondaires ; blanc (vanille) et noire (réglisse). Puis broie-les et combine-
les par paires élémentaires afin de constituer des mélanges de saveurs et de couleurs.
L’équivalent de la gamme de nuances qu’offre une quelconque couleur s’obtient ici aussi en
variant les proportions du mélange. Tu pourras ensuite tenter d’obtenir des combinaisons
plus complexes, avec base de trois ou quatre saveurs. Prépare les combinaisons avec soin,
en tentant d’ajuster les mesures par moitiés ou par quarts.
L’activité consiste à identifier, avec les yeux bandés, les combinaisons élaborées par un
compagnon et à s’aventurer à deviner les pourcentages de couleur de la préparation. Chaque
création est, naturellement, éphémère.
PALETTE D’ÉMOTIONS
INTRODUCTION
Certains artistes ont spécialement accentué la capacité expressive de la couleur afin de
transmettre certains états d’esprit ou pour éveiller des émotions concrètes chez le spectateur.
William Turner a étudié les effets de la lumière sur le paysage à partir des théories de couleurs
de son époque. Il peignait des scènes de brouillard, de fumée, de tempête ou dans lesquelles
les motifs apparaissaient diffus.
Les expressionnistes allemands faisaient un usage arbitraire de la couleur car ils ne peignaient
pas ce qu’ils voyaient mais cherchaient à refléter le sentiment intérieur que leur suscitait le
sujet.
Peu avant la guerre civile espagnole, Miró réalise une série de peintures qu’il appelle
« sauvages ». La couleur y est appliquée de manière subjective, avec des intentions de
dramatisation.
Les peintures les plus caractéristiques de Mark Rothko sont abstraites et symétriques ; elles
invitent à la méditation. Elles sont composées de bandes de couleurs intenses aux limites
diffuses sur le contour de la toile.
Andy Warhol a introduit la sérigraphie dans l’art. Ce système permettant de réaliser des
reproductions multiples d’un même thème était très courant dans le domaine de la publicité.
En toute cohérence, il appliquait des couleurs uniformes, industrielles et criardes.
Les Portraits imaginaires d’Antonio Saura présentent une gamme limitée de couleurs (gris,
ocres, terres, noir et blanc). L’absence de tons vifs, la spontanéité et la rondeur des coups de
pinceau transmettent une sensation d’angoisse.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Utiliser une couleur comme moyen d’expression
QU’APPRENONS-NOUS ?
• La couleur évoque des émotions et constitue un moyen d’expression plastique
• Miró utilise dans certaines de ses œuvres la couleur comme une importante ressource
d’expression
CHEMINS EN BRONZE
INTRODUCTION
Dans plusieurs sculptures de Miró, on reconnaîtra des objets. Pour la plupart, il s’agit de
trouvailles dues au hasard. En les associant, Miró ne tient pas compte de l’utilité ni du lien
existant entre ces objets dans la vie quotidienne. Ce qui l’intéresse, ce sont leur forme, leur
texture ou encore le dialogue qui peut s’établir entre eux.
Pour unifier l’ensemble, Miró fond la pièce en bronze afin de la rendre plus résistante et d’en
rallonger la vie. La technique utilisée (cire perdue) reproduit avec la plus grande fidélité la
texture originale des objets.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les textures des œuvres d’art
• Apprécier la diversité des textures
• Utiliser les textures avec une finalité créative
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les textures peuvent être tactiles ou visuelles
• Les textures constituent un élément présent dans le langage artistique
Tu auras besoin de suffisamment de pâte à modeler pour faire plusieurs couches rectangulaires
fines. Cherche ensuite des objets ou un matériau dont la texture est spéciale ou caractéristique
(papier de verre, toile de jute, de carton ondulé, de la maille de fer, des pommes de pin, des
coquillages, etc.) et enfonce-les dans la pâte à modeler afin d’y fixer leur empreinte.
Tu pourras ensuite comparer les résultats avec tes compagnons. Avec les yeux bandés et en
travaillant uniquement au toucher, essaie d’associer les textures imprimées avec les objets et
les matériaux employés.
FROTTAGE
INTRODUCTION
Joan Miró a toujours eu un vif intérêt pour l’expérimentation. Il a travaillé avec des supports
communs dans l’art tels que la toile ou le papier mais aussi sur du bois, du carton, du papier
de verre, de la toile de jute ou du cuivre.
Le support représentait pour Miró un stimulus qui l’incitait à créer ou qui exigeait d’autres
matériaux, d’autres textures.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Identifier les textures des œuvres d’art
• Apprécier les qualités tactiles des objets et matériaux
QU’APPRENONS-NOUS ?
• La texture en tant que ressource plastique
• Les types de textures : réelles ou calquées
Tu auras besoin de quelques objets qui aient un peu de relief sans être trop gros ni grands (tels
qu’une pièce de monnaie ou une clé). D’une part tu obtiendras des empreintes d’objets en
les pressant sur une surface molle de terre ou de pâte à modeler. D’autre part, tu obtiendras
des impressions par frottage, en dessinant fort au crayon sur un papier posé sur l’objet. Plus
le nombre d’objets sera élevé, plus l’activité sera intéressante. L’étape suivante consiste à
trouver les correspondances entre l’objet de référence, son empreinte et la gravure (frottage),
si possible avec les yeux bandés.
INCISIONS
INTRODUCTION
Le peintre cubiste Louis Marcoussis a initié Miró à la technique de la pointe sèche. En 1938
les deux artistes décident de faire ensemble un portrait de Joan Miró. Marcoussis dessine
le visage, l’apparence de Miró. Miró donne libre cours à son inconscient en révélant tout un
monde intérieur et en envahissant l’espace avec des personnages, signes, astres, flammes et
oiseaux qui se confondent avec les tracés reproduisant les traits de son visage et ses mains.
Pour graver sur une planche de cuivre, un quelconque ustensile avec une pointe affilée
convient : par exemple, un burin, une aiguille en acier, un couteau ou un clou. Suivant l’ustensile
utilisé, le sillon sera plus ou moins profond. Les ombres et les effets de tons s’obtiennent en
gravant des lignes consécutives rapprochées ou en créant une trame de lignes croisées. Un
fois la planche gravée et teintée, l’image est imprimée sur un papier. L’image gravée et l’image
imprimée sont spéculaires.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les incisions sur une matrice de gravure chalcographique
• Observer l’usage de trames visuelles en tant que ressource plastique
• Utiliser les trames en tant que ressource plastique
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les trames en tant que textures visuelles
• Les trames en tant que ressource plastique
• Introduction au processus de travail chalcographique
• Miró a également travaillé la technique de la gravure
PLEIN ET VIDE
INTRODUCTION
Les formes organiques prédominent dans les peintures de Miró. Ces formes sont, parfois,
bien délimitées et constituent des variations libres de figures géométriques, comme par
exemple des ronds, des ovales ou des carrés ; d’autres fois, il s’agit simplement de tracés
plus ou moins compacts évoquant la calligraphie.
Le fond sur lequel ces formes se trouvent peut suggérer un intérieur comme un paysage ou
un espace indéterminé.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Différencier la forme et le fond dans certaines œuvres de Miró
• Réaliser une composition avec des formes sur un fond
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les concepts de forme et de fond
Il te faudra une feuille de bristol, un poinçon et une base moelleuse. Mets la base moelleuse
en place et pose la feuille de bristol dessus. Crée des formes en perforant la feuille de bristol
avec le poinçon, jusqu’à ce que la forme se détache. La feuille de bristol constitue la toile
et les formes poinçonnées sont les éléments de la composition. Lorsque tu as fini, tu peux
proposer à tes compagnons d’essayer d’identifier les formes évidées au toucher.
COLLAGE DE FORMES
INTRODUCTION
Fernand Léger a essayé d’harmoniser l’homme avec la machine, qu’il considérait comme son
modèle. Son œuvre se base sur le contraste : des lignes droites et des courbes, horizontales
et verticales, des couleurs vives et des tons neutres, des formes planes et modelées, des
formes organiques et géométriques.
Avec La famille, Miró convertit une scène quotidienne en univers délirant, où les personnages
ont l’aspect d’automates ou de plantes, et où les figures géométriques côtoient, en toute
normalité, les éléments organiques.
La création de Paul Klee intègre des concepts contraires tels que la linéarité et le colorisme,
l’analyse et la spontanéité, l’organicisme et la géométrie ou la figuration et l’abstraction.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Identifier des formes organiques et géométriques dans les œuvres d’art
• Différencier les formes organiques des formes géométriques
• Utiliser les formes organiques et géométriques pour réaliser une composition personnelle
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les types de textures : organiques et géométriques
Rassemble plusieurs objets, certains aux formes organiques (courbes, ondulations) et d’autres
aux formes inorganiques ou géométriques (droits, angulaires). Sur une feuille de bristol ou un
carton, trace le contour des objets choisis puis découpe les formes. Fixe-les ensuite sur un
support plat et confectionne une composition tactile. Une fois terminée, montre ta composition
à un compagnon et demande-lui d’essayer d’identifier les éléments d’origine.
ABSTRACTIONS
INTRODUCTION
La trajectoire artistique de Joan Miró se compose d’étapes très différentes. Au début, il avait
pour principal intérêt d’observer soigneusement la réalité et d’en faire une représentation
fidèle au modèle, qu’il s’agisse d’un portrait, d’un paysage ou d’une nature morte. Par la suite,
il a soumis ses sujets à une transformation subjective, voire à une déformation expressive.
Finalement, il a converti certains éléments en signes qu’il utilise de manière continue.
Certaines œuvres des dernières années font preuve d’un dépouillement extrême frisant
l’abstraction. Néanmoins, Miró à toujours nié être un artiste abstrait : « Pour moi, disait-il,
une forme n’est jamais quelque chose d’abstrait ; elle est toujours le signe de quelque chose.
C’est toujours un homme, un oiseau ou quelque chose d’autre. »
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer diverses manières de représenter la réalité
• Définir des degrés dans les concepts de figuration et d’abstraction
• Comprendre que les formes abstraites peuvent avoir un rapport avec la réalité
• Entreprendre des processus de transformation de la réalité destinés à créer des formes
abstraites
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les types de textures : figuratives et abstraites
• Les processus d’abstraction de la forme
Chaque participant doit penser à trois concepts et les écrire sur des bouts de papier individuels.
Les concepts doivent tenir compte des catégories suivantes : animaux, plantes ou fruits,
minéraux, objets, univers. Introduis les bouts de papier dans une boîte et mélange le tout.
Chacun son tour, les participants prennent trois bouts de papier : le premier correspondra
à la tête d’un personnage imaginaire, le second à son corps, et le troisième à ses jambes.
Ils devront ensuite dessiner ou décrire verbalement leur personnage avec un maximum de
détails.
RENCONTRE D’OBJETS
INTRODUCTION
L’objet est le point de départ de la plupart des sculptures de Miró. Des objets quotidiens, des
outils, des fruits et des déchets que Miró ramasse sur le chemin ou la plage de Mont-roig, qu’il
trouve chez lui ou qu’il achète parfois. Il les associe, en fait un assemblage. Généralement, le
processus s’achève avec la fonte de l’ensemble en bronze.
Au cours des dernières années de sa vie, Miró réalise des sculptures en bronze qu’il peint
avec des couleurs élémentaires.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer en détail les sculptures de Miró
• Se rapprocher de la tridimensionnalité de la sculpture
• Créer des sculptures en combinant des objets quotidiens
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Miró a également fait des sculptures
• Une sculpture est une œuvre artistique qui a du volume
• La sculpture peut être observée sous divers angles
• La combinaison d’objets est un moyen de réaliser des sculptures
Tout au long de la journée, rassemble des objets qu’en temps normal tu jetterais à la poubelle
ou que tu trouveras : des bouchons de bouteille, des Tétra briks de lait, une serviette en
papier, une enveloppe, une image, des tubes en carton, une pierre... Essaie de composer une
figure avec ce matériel. Le processus de réalisation doit tenir en compte du fait que la figure a
du volume et doit s’avérer intéressant sous divers angles. Il est également important que les
éléments aient un rapport avec ce qu’ils représentent, que ce soit au niveau de la forme ou
de la fonction qu’ils remplissaient avant d’être recyclés. Tu obtiendras finalement une série de
personnages aux diverses caractéristiques physiques. Tu peux essayer d’imaginer comment
ils se comporteraient les uns avec les autres ou les regrouper en fonction de ce que tu crois
qu’ils ont en commun.
INTRODUCTION
La première sculpture de Miró (Personnage, 1931) est le fruit de l’assemblage d’objets réels.
Vingt ans plus tard, il réalise une série de petits projets pour des monuments où il combine
des objets réels sur une base de ciment, de pierre ou de bois.
Néanmoins, le matériau le plus fréquent dans les sculptures de Miró est le bronze, qui donne
leur homogénéité aux œuvres.
Dans les années soixante, Miró réalise plusieurs sculptures destinées à des emplacements
en plein air. L’échelle des œuvres augmente alors et, même s’il continue à travailler avec le
bronze, il réalise également des sculptures en marbre, en béton et en résine de polyester.
De par le passé, les matériaux sculpturaux devaient être « nobles et résistants » (bronze,
marbre). La sculpture actuelle incorpore de nouveaux concepts (elle peut être éphémère, par
exemple), ainsi que de nouveaux matériaux.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Connaître et identifier les matériaux sculpturaux d’œuvres de divers artistes
• Créer une sculpture en pensant à l’environnement dans lequel elle doit être placée et aux
matériaux
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Il existe divers matériaux sculpturaux
• Les sculptures peuvent être installées dans divers endroits
• Les sculptures peuvent être munies d’un socle ou non
• L’altération de l’échelle en tant que ressource sculpturale
L’OBJET INVISIBLE
INTRODUCTION
Le titre d’une œuvre d’art répond à divers critères.
Il arrive qu’il vienne renforcer ce qui semble évident. À titre d’exemple, l’intervention de Robert
Smithson au Great Salt Lake, en Utah. Le titre, Jetée spirale, corrobore tant la fonction que la
forme de son travail.
À d’autres occasions, l’artiste renonce à intituler son œuvre pour en affirmer le caractère
autonome ou pour éviter une quelconque implication émotionnelle.
Le titre peut, d’autre part, avoir une influence décisive dans l’appréciation du sens d’une
œuvre. Le fait d’appeler Fontaine ce qui objectivement n’est autre qu’un urinoir, comme l’a
fait Marcel Duchamp, marque une distance ironique entre l’auteur et son œuvre et force le
spectateur à accepter de nouvelles règles de jeu.
Cela peut également renvoyer au monde symbolique particulier à l’auteur, comme c’est le cas
pour les sculptures Femme, monument, L’oiseau se niche sur les doigts en fleurs et Femme
assise et enfant, dans lesquelles on retrouve la femme et l’oiseau, des motifs récurrents chez
Miró.
Transparent, le paysage nous indique que ce qui attire l’attention de l’artiste (Pep Duran) ne
sont pas seulement les éléments physiques qui composent la pièce, mais également le jardin
qui l’entoure et qui s’y reflète. La pièce apparaît ainsi reliée à l’environnement et ne pourrait
pas exister sans ce dernier.
Le peigne du vent XV, d’Eduardo Chillida, installé à une extrémité de la baie de La Concha, à
Saint-Sébastien, est une autre œuvre indissociable de son contexte. Les pièces en acier sont
incrustées dans les rochers du littoral, mais n’opposent aucune résistance aux assauts de la
mer. Le titre précise la nature poétique de cette relation.
Une chambre où il pleut toujours, de Juan Muñoz, constitue un autre exemple d’installation.
L’œuvre est inachevée, ce qui confère une aura mystérieuse au titre. La cage qui contient la
scène délimite la pièce, camouflée sous des arbres. Les ouvertures entre les grilles incitent
à regarder, de sorte que le rapport avec le spectateur devient plus intime, plus existentielle.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer les sculptures d’artistes différents
• Conclure le titre de certaines sculptures éloignées d’une représentation réaliste
• Créer une installation virtuelle et éphémère
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Les sculptures peuvent être figuratives, abstraites ou conceptuelles
• Les titres des œuvres peuvent fournir des pistes sur le message que l’artiste a voulu
transmettre
• La sculpture intègre également la notion d’espace environnant
• Certaines sculptures ont été conçues pour des endroits concrets et ont pour objectif
d’impliquer le spectateur
Chaque participant doit modeler une forme en argile, avec les yeux bandés. Même si la forme
doit être d’une certaine complexité, il est préférable que la confection ne se prolonge pas
trop longtemps : elle peut évoquer une figure ou objet quelconques, mais il faut éviter que la
représentation soit trop facilement identifiable. Place-là ensuite dans une boîte (que tu identifies
avec ton nom ou une marque) et attends quelque temps. Au cours de ce laps de temps, l’argile
durcira tandis que le souvenir de ta création deviendra de plus en plus vague. Après quelques
jours, tente de produire la même forme, sans la regarder ni la toucher, en t’efforçant de te
remémorer son aspect, ses dimensions, son volume. Dès lors que tu penses y être parvenu
ou lorsque tu es incapable de te rappeler plus de détails, ouvre la boîte où tu gardais la
première version et compare-les. Remets la pièce originale dans la boîte et donne-la à un autre
participant. Il ne doit pas la regarder et peut seulement la toucher. Dès lors qu’il pense qu’il
l’imagine suffisamment, il la remet dans la boîte et dois tenter de la reproduire avec de l’argile.
En dernier lieu, on comparera la pièce originale, la copie faite de mémoire par son auteur ainsi
que la réplique réalisée par l’autre participant. Qui est le plus fidèle à la pièce d’origine ?
TRANSFORMATIONS
INTRODUCTION
Au fil des années, le langage de Miró s’est réduit à quelques motifs. La présence de ces
motifs qui, tout au long de sa production, apparaissent avec diverses morphologies, deviendra
particulièrement importante à partir de 1940. Il s’agit d’éléments liés à la terre ou au ciel,
toujours plus stylisés et que Miró peindra dans les couleurs élémentaires. Les plus habituels
sont l’œil, les cheveux, le sexe, les oiseaux, les étoiles, les constellations, le soleil et la lune.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer certains éléments de la symbologie de Miró
• Observer les transformations des formes réelles qu’un artiste peut réaliser
• Créer des formes symboliques personnelles
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Miró utilise certains éléments de manière récurrente
• Les éléments de la réalité peuvent se représenter de différentes façons
• Les formes peuvent expliquer des choses
L’idée est de travailler les sens et de stimuler l’imagination. Pour commencer, il te faut
quelques objets. Chaque groupe est formé de cinq participants : un sens est assigné à
chaque participant. Un objet quelconque est remis au groupe. Comme chaque participant
représente un sens, il ne pourra définir l’objet qu’avec une qualité lié à son sens (vue : une
image associée ou un personnage ; ouïe : un son ; odorat : une odeur ; goût : une saveur ;
toucher : une texture ou une forme).
Afin que l’activité soit intéressante, il convient de ne pas utiliser des objets trop évidents tels
qu’une orange dont chacun connaît le goût, l’odeur et la forme. En revanche, devoir imaginer
le goût d’une boîte ou d’un livre peut s’avérer plus intéressant.
BESTIAIRE DE SIGNES
INTRODUCTION
Dans l’art, nous comprenons comme signe la représentation, généralement simple et directe,
d’un concept déterminé.
Le style caractéristique de Miró comprend un ensemble de signes liés à la terre et au ciel.
Ses personnages proviennent de la terre (notamment la femme) et certains animaux, comme
le serpent ou le lézard. Les insectes tels que l’araignée, la libellule et le papillon sont aussi
très fréquents. Les yeux, les dents, les cheveux, les antennes et le sexe répondent à des
configurations très concrètes que Miró utilise tout le temps.
En ce qui concerne le ciel, un cercle rouge représente le soleil, la lune est généralement
représentée sous la forme d’un quart croissant ou décroissant, les étoiles ont cinq branches
ou sont radiales et des points estompés de couleur pures ou des ronds noirs au tracé net
évoquent les astres ou les planètes.
Les oiseaux et l’échelle, que Miró nomme « échelle de l’évasion », font office de médiateurs
entre la terre et le ciel.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Observer certains éléments de l’iconographie de Miró et connaître leurs significations
• Observer et mettre des signes dessinés, des photographies, des mots et des icônes en rapport
• Créer des pictogrammes représentant des animaux
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Concepts : image réelle, symbole, icône
• Création de symboles
Formez des groupes de quatre ou cinq personnes. Dans chaque groupe, deux personnes
pensent à un mot : l’une d’entre elles commencera le jeu et l’autre l’achèvera. Établissez
l’ordre d’intervention des participants. Il s’agit de générer une séquence de mots enchaînés.
Suivant l’ordre établi, chaque participant pense et dit un mot. Chaque mot doit avoir un
rapport avec le précédent, mais l’objectif est toujours d’arriver au mot final. Il faudra déceler
un sens et une logique au hasard et chercher des stratégies qui amèneront au mot final.
EN AFFICHE
INTRODUCTION
La fonction d’une affiche peut être diverse : elle peut informer, faire la publicité d’un produit
ou contribuer à une prise de conscience. Au fil des années, l’affiche est devenue un des
instruments de propagande le plus populaire et efficace.
En raison de la Guerre Civile Espagnole, Miró conçoit un timbre-poste destiné à rassembler
des fonds pour les républicains. Celui-ci représentait un paysan avec une barretina (coiffe
traditionnelle catalane) levant le poing. Finalement, il servit d’affiche. Le slogan appelait à la
solidarité avec le peuple espagnol. Au cours de sa trajectoire, Miró a réalisé plus d’une centaine
d’affiches (notamment à partir des années soixante), certaines à tournure revendicative, mais
c’est notamment celle-ci celle qui démontrait explicitement ses convictions politiques.
En 1950, Paul Rand conçoit une affiche de grandes dimensions pour annoncer le film No Way
Out, du réalisateur nord-américain Joseph L. Mankiewicz. La combinaison des photographies
et des couleurs emblématiques du constructivisme russe, la clarté formelle et les fractures
constantes des plans donnent lieu à une composition à fort impact visuel.
La politique de ségrégation raciale en Afrique du Sud est le thème de l’affiche réalisée par
les hollandais Dienstenbonden. La force de communication est fondée sur la simplicité ; une
simplicité extrême : zones blanches et zones noires, et le mot apartheid.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Découvrir l’affiche comme une autre des facettes de l’œuvre de Miró
• Observer avec attention une affiche et en déduire les valeurs expressive et symbolique
• Aborder le monde du graphisme et concevoir une affiche
• Utiliser les ressources expressives et symboliques propres à la conception des affiches
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Miró, affichiste
• La valeur expressive de l’affiche
• L’usage expressif et symbolique des éléments du langage plastique
MOSAÏQUE DE RYTHMES
INTRODUCTION
Dans les arts plastiques, le rythme est une répétition ordonnée de motifs visuels : lignes,
formes, couleurs, dimensions, espace... Ces répétitions offrent des solutions diverses : elles
peuvent être continues, alternées, progressives, symétriques, radiales, etc.
Le rythme est un recours très employé par Miró. Cependant, il ne calcule pas ses rythmes de
manière mathématique. Parfois il oppose des lignes fines et des lignes épaisses ou joue avec
les possibilités combinatoires de points et de lignes (droites, courbes, en zigzag, en spirale) ;
d’autres fois il peint des corrélations de points ou les dissémine sur la surface. Il lui arrive
également de distribuer des figures, des étoiles ou des éclaboussures.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Introduire le concept de rythme visuel
• Identifier les rythmes visuels suivant le parallélisme établi avec les rythmes musicaux.
• Créer des rythmes visuels
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Le rythme comme moyen de répétition et d’alternance d’éléments du langage plastique
• Le rythme comme méthode pour placer les éléments plastiques d’une composition
• Création de rythmes visuels basés sur la répétition d’éléments visuels
Il vous faudra divers types de pâtes pour la soupe : des macaronis, des spaghettis, des
nouilles, des fusillis, des coquillettes... Il vous faudra aussi de la peinture plastique ou acrylique,
un pinceau, de la colle blanche et un carton de dimension DIN A4. Il s’agit de réaliser une
mosaïque en sélectionnant et en peignant divers types de pâtes que vous organiserez et
fixerez ensuite sur le support en carton en accord avec les rythmes déterminés : continu,
répétitif, intermittent, alterné, vertical, horizontal... Ces rythmes peuvent se lire avec les doigts.
Finalement, vous échangerez les collages rythmiques et essayerez de les identifier au moyen
du toucher.
SYMÉTRIES
INTRODUCTION
Une composition peut être symétrique ou asymétrique. Une composition symétrique présente
un équilibre axial : à chaque élément situé d’un côté de l’axe central (qu’il soit vertical ou
horizontal) correspond un élément identique de l’autre côté. Une composition de ce type
s’avère généralement statique et même ennuyeuse. C’est pourquoi les artistes et les designers
préfèrent des variantes plus élaborées et attractives, dans lesquelles ils tentent de compenser
le poids de chaque composant.
Peu d’œuvres de Miró sont réellement symétriques. Certains portraits et autoportraits frontaux
le sont, à cause de la symétrie bilatérale propre au visage humain. Certains des paysages et
natures mortes de sa première époque suivent une symétrie apparente.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Apprécier la symétrie comme trait caractéristique de certaines compositions plastiques
• Créer des compositions plastiques symétriques
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Axe de symétrie
• Compositions symétriques
• Création de compositions symétriques
Il te faut une feuille de papier et des ciseaux. Avec les yeux bandés, plie la feuille en accordéon
en essayant de maintenir une largeur constante pour tous les soufflets. Tu obtiendras une
bande de papier d’une certaine épaisseur. Découpe ensuite de petites formes géométriques
ou organiques dans les marges. Puis déplie la feuille. Suivant que tu aies fait beaucoup ou
peu de perforations, l’ensemble aura l’aspect d’une frise ou d’une création modulaire. Les plis
préliminaires montreront clairement la symétrie des formes obtenues.
INTRODUCTION
En règle générale les éléments formant un tableau s’adaptent à un schéma linéaire invisible.
Ce schéma régit la composition.
Hokusai est l’un des maîtres de l’estampe japonaise. Ce genre, qui a influencé divers artistes
occidentaux à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, se caractérise, entre autre, par le
recours à une perspective en diagonale et par des compositions asymétriques.
Dans Nature morte avec figure, de Cézanne, la statue de craie regroupe et harmonise les
plans principaux (la table, le sol, la toile). Ce qui importe véritablement est l’ensemble ainsi
que les rapports entre les composants du tableau. Cela justifie certaines déformations et
combinaisons de points de vue.
Dans Autoportrait avec portrait d’Émile Bernard, Paul Gauguin se représente comme
l’incarnation du personnage des Misérables de Victor Hugo. Le visage est décentré, légèrement
coupé par la marge, comme dans certains cadres photo. À l’angle opposé se trouve le visage
de Bernard en profil. Entre les deux, un fond décoré de fleurs, d’inspiration japonaise.
Van Gogh utilisait un instrument pour étudier les proportions et la perspective. Celui-
ci consistait en un cadre muni de ficelles mobiles qu’il plaçait devant son sujet. Cela lui
permettait de mieux comprendre les lignes de l’espace, de sorte que chacun de ses tableaux
révèle une expérience personnelle unique et intense au-delà de tout calcul.
Les figures d’Egon Schiele traduisent l’angoisse existentielle de l’auteur. Malgré leur distorsion
et son insistance à les présenter adoptant des postures forcées, le dessin compositionnel est
souvent conventionnel.
Les genres traditionnels (le paysage, la nature morte et le portrait) sont à l’origine des recherches
cubistes. Braque et Picasso offrent une représentation à la fois multiple et simultanée du
motif. Il en résulte des œuvres d’une grande complexité constructive, sur plusieurs plans, aux
tons sobres et de lecture difficile.
Au début, la peinture de Miró s’incorpore tout à fait aux genres traditionnels. De nombreuses
œuvres de sa dernière époque peuvent elles aussi intégrer une notion générale de paysage ;
tout comme sa dernière nature morte, de 1937, intitulée Nature morte au vieux soulier. La
plupart de ses œuvres dérivent d’annotations et d’études préliminaires, et il a toujours tenu
compte des lois de composition.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Identifier la structure de composition d’une œuvre
• Recourir à une structure de composition pour créer un photomontage
QU’APPRENONS-NOUS ?
• La ligne (explicite ou implicite) est un élément de base du langage visuel
• Miró utilise parfois une structure de composition préliminaire
LE TABLEAU SONORE
INTRODUCTION
La ferme tout comme Paysage catalan (Le chasseur) et Intérieur hollandais I sont des œuvres
élaborées aux éléments abondants et à l’exécution minutieuse. Tandis que dans La ferme
Miró enregistre tous les composants avec une grande fidélité et le plus grand souci du détail,
les deux autres tableaux révèlent une transformation subjective de ces composants.
Des carnets de notes et des lettres de Miró font référence à une hypothétique représentation
plastique des sons : les bruits de l’eau, du vent ou d’une roue de charrue, le chant des
oiseaux… Dans certains dessins préparatoires, des onomatopées sont associées aux
personnages, animaux ou même objets (OLEEE !, AH !! OOOH !, RR, BOUB BOUB, TIC TIC).
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Fournir une expérience sensorielle à partir d’une œuvre d’art
• Connaître certains composants et détails de trois œuvres de Miró
• Réaliser une composition artistique sonore
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Éléments présents dans certaines œuvres de Miró
• Procédés de travail artistique sonore
ATELIER DE SONS
INTRODUCTION
En 1915, à Barcelone, Miró partage son atelier avec un ami peintre. Plus tard, à Paris, il vit
et travaille dans un appartement de la rue Blomet. De retour à Barcelone, il travaille dans la
maison même où il est né, dans le Passatge del Crèdit.
À Mont-roig, en revanche, Miró dispose de beaucoup d’espace. Pendant ses séjours estivaux,
outre peindre et dessiner, il réunit le matériel dont il se servira pour ses sculptures.
Dans les années cinquante, Josep Lluís Sert lui dessine un atelier à Palma de Mallorca. Le
nouvel espace est ample et lumineux, et Miró commence à produire des œuvres de grandes
dimensions et à travailler d’une manière plus gestuelle. Plus tard, il achète Son Boter, un mas
situé à côté de l’atelier dont il habilite une partie pour exercer la gravure.
Au cours de toutes ces années, le papier est probablement le matériau que Miró utilise de
manière plus vive et constante. Il s’intéresse beaucoup à ce matériau et à toutes ses qualités :
papier de verre, carton, papier journal, cartes postales…
D’un point de vue expressif, sa création sur toile offre, à partir des années cinquante, des
résultats très vigoureux. La prédilection de Miró pour les grands formats y est pour beaucoup.
Le rapport avec la toile devient plus corporel et abonde en effets témoignant d’une spontanéité
ou d’une exploitation de l’hasard amplifiées (empreintes, éclaboussures, coulures).
Les sculptures en bronze de Miró proviennent de l’assemblage de divers objets. Le processus
de transformation est mené à terme dans une fonderie. Miró a recours à la technique de
la cire perdue, dont l’emploi remonte à l’antiquité. En premier lieu, on réalise un moule en
caoutchouc qui capte la forme de la pièce que l’on souhaite convertir en bronze. Ce moule
est rempli de cire. On le revêt ensuite d’un matériau réfractaire capable de supporter les
températures élevées, on fait fondre la cire (d’où le nom du procédé) et on le rempli à nouveau
avec le bronze fondu. Une fois le métal solidifié, le moule réfractaire est retiré, la pièce polie
et une patine appliquée.
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Connaître certains procédés mis en œuvre par Miró
• Réaliser une composition à partir de l’évocation sonore de certaines techniques artistiques
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Certains procédés artistiques : techniques et matériaux
• Création d’un travail artistique sonore
AGENDA SONORE
INTRODUCTION
Joan Miró était structuré et méthodique, dans ses habitudes tout comme dans son travail. En
1967, le journaliste et essayiste Lluís Permanyer lui formule le « Questionnaire Proust ». Les
allusions au travail y sont constantes. Voici ses réponses :
Le principal trait de mon caractère ?
-En me jugeant moi-même, il me faudrait beaucoup de rigueur pour le savoir.
La qualité que je préfère chez un homme ?
-La noblesse.
La qualité que je préfère chez une femme ?
-La dignité d’un arbre planté sous le ciel de Tarragone.
Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?
-La noblesse et la correction.
Mon principal défaut ?
-Ils sont nombreux ; je ne saurais préciser lequel est le principal.
Mon occupation préférée ?
-Mon travail.
Mon rêve de bonheur ?
-Être suffisamment fort pour passer inaperçu.
Quel serait mon plus grand malheur ?
-Ne plus pouvoir travailler, de manière active ni passive.
Ce que je voudrais être ?
-Ce que je suis.
Le pays où je désirerais vivre ?
-Là d’où je viens, Tarragone et Majorque. À Barcelone, à Paris et des déplacements dans les
endroits où un objectif de travail concret m’appelle, où que ce soit.
La couleur que je préfère ?
-Le blanc immaculé d’un mur de chaux où l’on puisse peindre un bleu rêve ou un rouge
passion.
La fleur que j’aime ?
-Je ne peux le préciser.
L’oiseau que je préfère ?
-Celui qui décrit le plus beau graphisme dans l’espace.
Mes auteurs favoris en prose ?
-Cela dépend de mon état d’esprit. Actuellement je relis Le journal intime de Baudelaire.
Mes poètes préférés ?
-En fonction du moment. Toujours ceux qui m’aident à conserver une tension d’esprit pour
mon travail. J’ai à porté de la main Solitudes de Góngora et d’anciennes poésies chinoises.
(Lluís Permanyer, 43 réponses catalanes au questionnaire Proust, Barcelone, Éditions Proa, Col. La
mirada, 1967.)
OÙ VOULONS-NOUS EN VENIR ?
• Se rapprocher de l’environnement le plus intime de l’artiste
• Établir des parallélismes entre notre quotidien et celui de Miró.
QU’APPRENONS-NOUS ?
• Détails de la vie de Joan Miró
IMPRESSIONS EN RELIEF