en omnipratique
Troisième
Août 2013
édition
Dr Gilles Côté, M. D.
Collaborateurs :
Dr Jean-François Yale, encocrinologue
Mme Julie Desrosiers, Dt. P., M. Sc.
Août 2013
Collaborateurs :
II
Août 2013
Centre de documentation
Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent
288, rue Pierre-Saindon, bureau 115
Rimouski (Québec) G5L 9A8
Téléphone : 418 727-4525
Télécopieur : 418 723-1597
Ce document a été écrit avec le plus de rigueur scientifique possible. Toutefois, il demeure de
la responsabilité du clinicien de s’assurer du traitement le plus approprié pour son patient. De
plus, il doit s’assurer de respecter les plus récentes lignes directrices ou recommandations
scientifiques dans son approche thérapeutique.
Auteur :
Dr Gilles Côté, omnipraticien au CSSS de Rimouski-Neigette et médecin-conseil à la Direction
de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent.
Imprimé au Canada
III
Table des matières
Dépistage, diagnostic et suivi glycémique
Classification 1
Dépistage 3
Critères diagnostiques 4
Contrôle glycémique 8
Diabète et grossesse 10
Diabète et santé mentale 12
Traitement du diabète
Traitement nutritionnel 15
Prise en charge de l'embonpoint et de l'obésité 18
Activité physique 21
Prise en charge pharmacologique du diabète de type 2 23
Hypoglycémie 33
Protection cardiovasculaire 37
Intervention pharmacologique 38
Prise en charge de la dyslipidémie 39
Diagnostic et traitement de l’hypertension artérielle 42
Investigation 43
Insuffisance cardiaque 43
Néphropathie
Diagnostic 44
Néphropathie diabétique et néphropathie non diabétique 46
Prise en charge de la néphropathie 49
Rétinopathie 54
Neuropathie 56
Pied diabétique 58
Dysfonction érectile 60
IV
À noter que, pour les références au guide de pratique clinique 2013 de l'Association
canadienne du diabète, les numéros de page s'appliquent à la version anglaise, la version
française n'étant pas disponible au moment de la publication de ce document.
V
Dépistage, diagnostic et suivi glycémique
Définition du diabète
Désordre métabolique caractérisé par une hyperglycémie secondaire à un déficit de la
sécrétion ou de l’action de l’insuline (insulinorésistance). Ces deux anomalies peuvent être
présentes chez un même individu.
Classification
Diabète de type 1
Il y a destruction des cellules bêta amenant un déficit absolu en insuline et une tendance
à l’acidocétose. Ce type de diabète peut être secondaire à une atteinte immunitaire ou
d’étiologie inconnue. Il survient en général avant 40 ans, mais il peut arriver à tout âge.Ces
patients ont le plus souvent un poids normal ou inférieur à la normale. Le risque est d’environ
3 à 5 % chez la fratrie.
Diabète de type 2
Il y a toujours présence de résistance à l’insuline, soit un déficit relatif en insuline en présence
d’une insulinorésistance importante, soit un déficit prédominant de la sécrétion de l’insuline.
Il y a un risque de diabète ≥ 25 % chez les enfants et la fratrie. Il survient en général après
40 ans, mais il peut survenir à un plus jeune âge, en particulier chez les personnes faisant
partie de groupes à risque. Il est bien sûr fortement associé à l’obésité, surtout abdominale.
Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel représente
tout type d’hyperglycémie dont
l’apparition ou le diagnostic survient
en cours de grossesse.
1
Facteurs de risque de diabète de type 2 chez l’adulte
Âge ≥ 40 ans
2
Dépistage
• Si glycémie à jeun entre 6,1 et 6,9 mmol/l ou HbA1c de 6,0 à 6,4 %, compléter par une
glycémie 2 h post-glucose (75 g) pour identifier les individus avec une intolérance au
glucose ou un diabète.
• Chez les individus ayant une glycémie à jeun de 5,6 à Calculateur CANRISK :
6 mmol/l ou une HbA1c de 5,5 à 5,9 % et présentant un www.phac-aspc.gc.ca/
ou plusieurs facteurs de risque, une glycémie 2 h post- cd-mc/diabetes-diabete/
glucose (75 g) doit être considérée pour identifier les canrisk/index-eng.php
individus avec une intolérance au glucose ou un diabète.
Il n'y a pas d'évidence que le dépistage du diabète de type 1 amène des bénéfices.
3
Critères diagnostiques
Diabète
Les critères diagnostiques du diabète ont été définis à partir
de leur capacité à prédire le développement de la rétinopathie.
Sujet asymptomatique :
Si les résultats de deux tests différents sont disponibles et qu'ils sont tous les
deux au-delà des valeurs diagnostiques, le diagnostic de diabète est confirmé.
En présence d’un test atteignant les limites définissant le diabète (glycémie à jeun, HbA1c
ou test de tolérance au glucose), un test de contrôle doit être fait un autre jour, sauf en
présence d’une décompensation métabolique. Il est préférable d’utiliser le même test
pour confirmer, sauf la glycémie aléatoire qui doit être confirmée avec un autre test.
État prédiabétique
4
Algorithme de dépistage du diabète de type 2
GJ < 5,6 mmol/l et/ou GJ 5,6 - 6,0 mmol/l et/ou GJ 6,1 - 6,9 mmol/l et/ou GJ ≥ 7,0 mmol/l et/ou
HbA1c < 5,5 % HbA1c 5,5 - 5,9 % HbA1c 6,0 - 6,4 % HbA1c ≥ 6,5 %
Ø facteur Si ≥ 1 facteur
de risque 75 g post-glucose
de risque
GJ < 6,1 mmol/l GJ < 6,1 mmol/l GJ 6,1 - 6,9 mmol/l GJ 6,1 - 6,9 mmol/l GJ ≥ 7,0 mmol/l
et résultat à 2 h et résultat à 2 h et résultat à 2 h et résultat à 2 h ou résultat à 2 h
< 7,8 mmol/l 7,8 - 11,0 mmol/l < 7,8 mmol/l 7,8 - 11,0 mmol/l ≥ 11,1 mmol/l
Intolérance
HbA1c HbA1c
Intolérance au Anomalie de la au glucose et
<6% 6,0 -
glucose glycémie à jeun anomalie de la
ou n.d.* 6,4 %
glycémie à jeun
Normal
À risque Prédiabète ** Diabète
Dépister tel
Dépister plus Dépister plus Test de confirmation :
que recom-
souvent souvent voir page précédente
mandé
* Si la glycémie à jeun et l'HbA1c sont disponibles, mais discordantes, utiliser le test le ** Prédiabète : intolérance au glucose, anomalie
5
plus à droite dans l'algorithme (indiquant le degré le plus sévère de perturbation). de la glycémie à jeun ou HbA1c > 6,0 %. n.d. : non disponible
Limitations à l'utilisation de l'HbA1c
• Prise d'érythropoïétine,
• Déficience en fer de fer ou de B12
Érythropoïèse • Déficience en B12 • Réticulocytose
• ↓ de l'érythropoïèse • Maladie hépatique
chronique
• Hémoglobine foetale
• Hémoglobinopathies
Hémoglobine
modifiée • Méthémoglobine
• Déterminant
génétique
• Prise d'aspirine, de
• Alcoolisme
vitamine C ou E
Glycosylation • Maladie rénale
• Hémoglobinopathies
altérée chronique
• PH érythrocytaire
• ↓ PH érythrocytaire
augmenté
↓ de la durée de vie
des érythrocytes : IRC*,
↑ de la durée de vie hémoglobinopathies,
Destruction
des érythrocytes : splénomégalie,
érythrocytaire
splénectomie arthrite rhumatoïde,
antirétroviraux,
ribavirine, dapsone
• Hyperbilirubinémie
• Hémoglobine
Facteurs carbamylée (IRC)
Hypertriglycéridémie
affectant • Alcoolisme Hémoglobinopathies
très sévère
l'analyse • Dose élevée d'AAS
• Utilisation chronique
d'opioïdes
Adapté de la page S36 du consensus * IRC : insuffisance rénale chronique
6
Critères diagnostiques du syndrome métabolique
Les patients avec un syndrome métabolique sont à risque élevé de diabète et de MCV.
L'obésité abdominale est associée à plusieurs problèmes de santé, tels les ovaires
polykystiques (cause fréquente d’infertilité), l’apnée du sommeil et à une baisse de sécrétion
de la testostérone chez l’homme (andropause).
Il y a syndrome métabolique lorsque trois ou plus des facteurs de risque suivants sont
présents, la présence d’un tour de taille élevé n’étant plus indispensable :
}
Europoïdes (Caucasiens)
Africains subsahariens1 Hommes : ≥ 94 cm
Méditerranéens de l'Est 1 Femmes : ≥ 80 cm
Moyen-Orientaux (Arabes) 1
}
Membres des Premières Nations2
Hommes : ≥ 90 cm
Asiatiques et Sud-Asiatiques3
Femmes : ≥ 80 cm
Sud ou Centraux-Américains2
1
L’utilisation des mêmes critères que pour les Europoïdes est recommandée jusqu’à ce que
des données plus spécifiques soient disponibles.
2
L’utilisation des mêmes critères que pour les Sud-Asiatiques est recommandée jusqu’à ce
que des données plus spécifiques soient disponibles.
3
Sud-Asiatiques : personnes originaires de l’Inde, du Pakistan, du Bangladesh ou du Sri Lanka.
7
Contrôle glycémique
Objectifs
Les cibles glycémiques doivent être individualisées en fonction de l’âge, de la durée
du diabète, du risque d’hypoglycémie sévère, de la présence ou de l’absence de MCV
et de l’espérance de vie.
Les objectifs glycémiques devraient être établis, chez les personnes âgées en
particulier, selon la fragilité des patients. La fragilité est un meilleur prédicteur des
complications et des décès chez les personnes âgées diabétiques que l'âge chronologique
ou la présence de comorbidité. Voir échelle de fragilité, page S185 du consensus
• Avant l'âge de 6 ans : HbA1c < 8 % (glycémies à jeun entre 6 et 10 mmol/l). On doit
être prudent afin de minimiser les risques d’hypoglycémie en raison de l’association
potentielle entre les hypoglycémies sévères et une atteinte cognitive à long terme.
• 6 à 12 ans : HbA1c ≤ 7,5 % (glycémies à jeun entre 4 et 10 mmol/l).
• 13 à 18 ans : HbA1c ≤ 7,0 %. Les mêmes cibles que chez les adultes s’appliquent
(glycémies à jeun entre 4 et 7 mmol/l et post-prandiale entre 5 et 10 mmol/l).
8
Surveillance
Une mesure aux 6 mois peut être envisagée chez les adultes ayant un contrôle adéquat
persistant, de saines habitudes de vie et un traitement stable. On doit tenir compte
des facteurs affectant la fiabilité de l'HbA1c pour interpréter les résultats (anémie,
insuffisance rénale, vieillesse, etc.).
Une fois par an, comparer les résultats de l’automesure avec une mesure de la glycémie
faite simultanément en laboratoire. Pour une glycémie > 4,2 mmol/l, on peut tolérer une
erreur maximale de 20 % sur le glucomètre.
Des tests plus fréquents peuvent être nécessaires dans plusieurs situations pour
amener les ajustements requis, de façon à atteindre les cibles glycémiques visées
et diminuer le risque d’hypoglycémie.
9
Diabète et grossesse
10
Dépistage chez les femmes enceintes
Si le résultat se situe entre 7,8 et 10,2 mmol/l, un test avec 75 g de glucose devrait être
fait en mesurant la glycémie d'abord à jeun, puis 1 et 2 heures respectivement après
l’ingestion du glucose.
}
Un diagnostic de Glycémie à jeun : ≥ 5,3 mmol/l
diabète gestationnel
Glycémie à 1 heure (post 75 g) : ≥ 10,6 mmol/l
est établi si une valeur
ou plus dépasse : Glycémie à 2 heures (post 75 g) : ≥ 9 mmol/l
Les femmes présentant plusieurs facteurs de risque devraient subir un dépistage durant
le 1er trimestre. Même si le résultat est négatif, elles devraient être testées à nouveau au
cours des 2 autres trimestres.
}
Un diagnostic de Glycémie à jeun : ≥ 5,1 mmol/l
diabète gestationnel
est établi si une valeur Glycémie à 1 heure (post 75 g) : ≥ 10 mmol/l
ou plus dépasse : Glycémie à 2 heures (post 75 g) : ≥ 8,5 mmol/l
Traitement
La première modalité de traitement consiste en l'adoption de bonnes habitudes alimentaires et
la pratique d'activité physique régulière, à moins de contre-indication. Puis, si la patiente n’atteint
pas les objectifs fixés dans un délai de 2 semaines, un traitement à l’insuline devrait être prescrit.
Chez les patientes qui refusent l’insuline ou qui n’adhèrent pas au traitement, le glyburide ou la
metformine peut être utilisé en alternative à l’insuline. Ce n’est pas une indication officielle de
ces médicaments (off-label) et cela doit être discuté avec la patiente.
Les femmes diabétiques prévoyant une grossesse peuvent utiliser les insulines
détémir et glargine (à la place de la NPH) et les insulines asparte ou lispro (en
remplacement de l’insuline régulière).
11
Diabète et santé mentale
Les liens entre la santé mentale, le diabète ainsi que les MCV font l’objet de plus en plus
d’études. Malheureusement, les problèmes de santé mentale diminuent l’observance
aux traitements médicamenteux, à la diète et à l’exercice et nuisent à l’arrêt tabagique
et aux liens sociaux.
Problème
Plus fréquents chez les diabétiques que dans la population générale
d'anxiété
(14 % par rapport à 4 %). Particulièrement fréquents dans le type 1.
généralisée
Troubles
Fréquemment rapportés dans le type 1 et le type 2. Les jeunes femmes
alimentaires
avec diabète de type 1 sont plus à risque de troubles alimentaires pouvant
(anorexie,
être associés à des omissions ou un sous-dosage volontaire de l'insuline.
boulimie)
Les patients diabétiques doivent être évalués régulièrement pour des problèmes de
détresse psychologique et de maladies psychiatriques. Des interventions psychosociales
(tenant compte des aspects familiaux), comprenant des interventions motivationnelles et
des stratégies de gestion du stress, doivent faire partie de nos plans d’action.
Les patients déprimés ont 60 % plus de risque de développer un diabète que les
patients non déprimés. La dépression amène des changements : neuro-hormonaux,
de l’appétit, de l’énergie et de l’activité physique. Malheureusement, plusieurs
questions restent sans réponses. Pour ce qui est de l'effet des antidépresseurs sur
la prise de poids et le risque de diabète, il y a beaucoup moins d'études que pour les
antipsychotiques. Les agents tricycliques, les IMAO, la mirtazapine et la paroxitine sont
davantage associés à une prise de poids.
12
Évaluation du risque cardiométabolique de base chez les patients ayant un
diagnostic de maladie psychiatrique grave
Poids (IMC) X X X X X
Tour de taille X X X
TA X X X
Glycémie à jeun ou HbA1c X X X
Bilan lipidique X X X
Histoire personnelle* X X X
Histoire familliale X X
13
Prévention des MCV chez les patients souffrant de maladie mentale
Exercice et alimentation
Les recherches et l’expérience clinique ont démontré que les patients ayant des problèmes
psychiatriques collaboraient très bien à des approches structurées d’intervention nutritionnelle
et d’activité physique. Ces interventions sont efficaces pour réduire le poids et améliorer le
profil cardiométabolique dans une population atteinte de maladie mentale sévère. L’activité
physique, en plus de ses effets métaboliques, a des effets importants sur la santé mentale et
le bien-être. On recommandera aux patients 30 minutes d’activités moyennement intenses
la plupart des jours de la semaine. Le patient devrait être orienté vers des professionnels
pouvant le guider dans son activité physique ainsi que ses changements nutritionnels.
14
Traitement du diabète
Tous les patients diabétiques doivent se voir offrir un programme d'éducation structuré
visant à améliorer les autosoins et l'acquisition d'habitudes de vie souhaitables. Ce
programme doit se faire à long terme (avec rappels) et être ajusté aux besoins ainsi qu'à
l'habileté du patient. L'enseignement doit être interactif : il doit amener la participation
et la collaboration du diabétique. Il est important de s'adapter aux besoins du patients
ainsi qu'à ses capacités en terme d'autogestion de la maladie.
Traitement nutritionnel
• Il est important de prendre 3 repas équilibrés par jour, avec des portions appropriées à
ses besoins nutritionnels, et d’éviter de sauter un repas. La prise de collations devrait
être dictée par le traitement pharmacologique.
• Il faut opter pour des heures régulières de repas et de collations, s’il y a lieu.
Idéalement, espacer les repas de 4 à 6 heures et prendre les collations 2 à 3 heures
après les repas. Cette recommandation est très importante chez les diabétique de
type 2 ou de type 1 n’utilisant pas de ratio insuline/glucides.
• Choisir des aliments riches en fibres alimentaires : pains de grains entiers, céréales
riches en fibres, fruits et légumes en abondance, noix, graines et légumineuses.
L’apport en fibres chez les personnes diabétiques est particulièrement important pour
l’effet hypoglycémiant qu’elles procurent.
• Limiter la consommation d’aliments riches en sucres concentrés et peu nutritifs :
pâtisseries, boissons gazeuses et autres boissons sucrées, sucre, sirop, friandises
et déserts, etc. Ces aliments ne doivent être consommés qu’occasionnellement, de
préférence avec le repas, en très petite quantité.
• Boire 1 à 2 litres d’eau par jour tout en réduisant sa consommation de jus et autres
boissons sucrées.
• Chez les personnes de plus de 50 ans, un supplément de 400 UI de vitamine D est
recommandé. Les femmes en âge de procréer, enceintes ou qui allaitent devraient
prendre, quant à elles, une multivitamine contenant de l’acide folique.
15
Les diabétiques de type 1 et 2 devraient choisir de préférence des glucides à faible indice
glycémique.* Ce type de modification peut être enseigné par un(e) nutritionniste, selon les
aptitudes du patient. Il est aussi possible pour le patient diabétique, selon ses préférences
alimentaires et culinaires, de mettre en pratique les conseils nutritionnels par le biais de
différents types d’alimentation (végétarien, végétalien, méditerranéen, approche DASH (Dietary
Approaches to stop Hypertension), etc.), avec le soutien d’un(e) nutritionniste.
* Il s’agit d’une recommandation de l’Association canadienne du
diabète. Diabète Québec ne fait pas la promotion de cette approche.
Dans un repas mixte, l’ajout de sucre concentré (pure ou en aliments transformés) peut
substituer d’autres sources de glucides jusqu’à concurrence de 10 % de l’énergie totale pour
la journée, pourvu que le contrôle des glycémies et des lipides demeurent adéquat.
L’apport en glucides doit être régulier chez les diabétiques recevant des doses fixes
d’insuline. Un plan de traitement nutritionnel préparé par un(e) nutritionniste permettra
au diabétique de type 1 de maintenir cette régularité.
Les personnes sous insulinothéraphie intensive ou avec une pompe à insuline peuvent
apprendre à adapter leur dose d’insuline selon la quantité de glucides consommée, en
fonction d’un ratio insuline/glucides. Cette méthode, appelée "calcul" ou "décompte des
glucides", peut être enseignée chez les patients en démontrant les capacités. Le patient
doit être référé à un(e) nutritionniste pour une évaluation ainsi que l’enseignement et le
suivi approprié.
16
Précisions supplémentaires pour le diabète gestationnel
Répartir les glucides tout au long de la journée en 3 repas et 2 à 4 collations, dont une
collation en soirée. Il peut être nécessaire de limiter la quantité de glucides consommée au
déjeuner dans les cas d’intolérance matinale au glucose.
Si des substituts de sucre sont utilisés, il est important de considérer que la saccharine et
les cyclamates (ces 2 substituts ne se retrouvent pas dans les aliments, mais uniquement
en sachet) ne sont pas recommandés durant la grossesse. L’acésulfame-K, l’aspartame et
le sucralose sont acceptables durant la grossesse et l’allaitement.
17
Prise en charge de l’embonpoint et de l’obésité
Poids 5’, 1’’ 5’, 3’’ 5’, 5’’ 5’, 7’’ 5’, 9’’ 5’, 11’’ 6’, 1’ 6’, 3’
55 kg 121 lbs 23 21 20 19 18 17 16 15
60 kg 132 lbs 25 23 22 21 20 19 18 17
65 kg 143 lbs 27 25 24 23 21 20 19 18
70 kg 154 lbs 29 27 26 24 23 22 20 19
75 kg 165 lbs 31 29 28 26 24 23 22 21
80 kg 176 lbs 33 31 29 28 26 25 23 22
85 kg 187 lbs 35 33 31 29 28 26 25 24
90 kg 198 lbs 37 35 33 31 29 28 26 25
95 kg 209 lbs 40 37 35 33 31 29 28 26
• L’IMC peut surévaluer l’obésité si la masse musculaire est élevée ou sous-évaluer l’obésité
si la masse musculaire est faible.
• Entre 25 et 35 kg/m2, la mesure du tour de taille est nécessaire pour prédire les risques pour
la santé, comme le diabète et les MCV.
• Si ≥ 35 kg/m2, le tour de taille n’est pas nécessaire pour
la classification de l’obésité, mais peut aider à préciser le L’IMC ne nous
risque de MCV. informe pas sur la
distribution corporelle
• Moins fiable chez la personne âgée, car une perte de poids du tissu adipeux.
se fait souvent au dépend de la masse maigre, musculaire
et osseuse.
18
Évaluation du risque en fonction du tour de taille
Intervention
L'objectif est de prévenir une prise de poids, de promouvoir une perte et d'éviter la
reprise du poids perdu. On doit proposer un programme interdisciplinaire d'amélioration
des habitudes de vie comprenant une alimentation équilibrée selon les besoins, une activité
physique régulière ainsi que des techniques de changement de comportement aux personnes
présentant de l’embonpoint, de l'obésité avec ou à risque de diabète.
Le rythme optimal pour une perte de poids est de l'ordre de 0,5 à 1 kg par semaine. Une
balance énergétique négative de 500 calories par jour est habituellement nécessaire pour
une perte de 0,45 kilo (1 livre) par semaine. On doit décourager les diètes à très bas contenu
calorique (< 900 calories/jour). Un apport adéquat en protéines, un contenu en fibres et une
diète basse en gras sont préférables.
Une baisse modeste de 5 à 10 % du poids corporel initial a un impact important sur
le bilan métabolique, c'est-à-dire sur la pression artérielle, le profil lipidique et la
glycémie. Si une perte de poids s'avère difficile ou impossible, l’objectif devrait alors
être une stabilisation du poids.
* Dans l'étude, les chiffres sont en livres. Hollander, P. Diabetes Spectrum 2007; 20(3): 159-165
19
Traitements pharmacologiques de l'obésité
Si l’intervention nutritionnelle et l’activité physique se révèlent inefficaces chez les
diabétiques de type 2 ou chez ceux dont l’IMC est ≥ 27, le recours à un traitement
pharmacologique peut être considéré.
L’orlistat (XenicalMD) inhibe l’absorption intestinale des gras, c'est la seule option
actuellement acceptable. Si un repas est sauté ou s'il ne contient pas de matières grasses,
omettre la dose. L'orlistat peut donner de la diarrhée (petites selles huileuses). Posologie
recommandée : 1 capsule de 120 mg, 3 fois par jour, lors des repas.
Chirurgie bariatrique
Elle devrait être envisagée en présence d’obésité sévère (IMC ≥ 40 kg/m2 ou ≥ 35 kg/m2
conjugué à une comorbidité telle que le diabète) lorsque l’intervention portant sur les
habitudes de vie ne suffit pas pour atteindre un poids santé.
Elle est réservée à des patients motivés comprenant l’intervention et l’importance du suivi à
long terme. Chez les adolescents, elle est limitée à des cas exceptionnels et réservée à des
équipes chevronnées.
Deux types de chirurgie ont été développées : une limite la taille du réservoir gastrique,
l’autre diminue l’absorption des éléments nutritifs. Actuellement, il n’y a pas consensus sur
la procédure optimale selon la sévérité du problème du patient.
Il semble y avoir une amélioration de la survie, mais cela reste à confirmer par des études
de plus grandes envergures. On note une amélioration du diabète, de l’HTA et de l’apnée du
sommeil. L’impact sur la stéatose hépatique demeure à démontrer.
20
Activité physique
Le patient diabétique doit se fixer des objectifs réalistes, anticiper des barrières à
l'activité physique (température, manque de temps, motivation, etc.) et développer des
stratégies pour les surmonter.
À la suite de cette évaluation, chez la personne à risque, un ECG au repos et, éventuellement,
une épreuve d'effort devraient être prescrits. Un test d'effort maximal peut être utile pour la
prescription d'exercices.
Neuropathie sévère :
En présence de neuropathie, les pieds sont exposés aux blessures, particulièrement lors
de la pratique d'activités physiques. Il est important que le diabétique présentant une
neuropathie reçoive un enseignement sur les soins de pieds afin de minimiser le risque
de lésions. Bien sûr, le port de chaussures appropriées est très important.
Chez les diabétiques de type 2, les programmes d'exercices supervisés ont été
démontrés particulièrement efficaces pour réduire les besoins en agents anti-
hyperglycémiques et produire une perte de poids modeste, mais maintenue.
21
Conseils aux diabétiques de type 1 pour l'activité physique
22
Prise en charge pharmacologique du diabète de type 2
}
Hyperglycémie • Polyurie
symptomatique • Polydipsie
avec
décompensation • Perte de poids
métabolique • Déshydratation
23
Hyperglycémie MARQUÉE (HbA1c ≥ 8,5 %) sans décompensation métabolique
pou
Hyperglycémie LÉGÈRE ou MODÉRÉE (HbA1c < 8,5 %)
Si les modifications aux habitudes de vie n’ont pas été suffisantes à elles seules pour
amener un contrôle de la glycémie en 2 à 3 mois, on doit introduire une médication. La
metformine peut être utilisée au moment du diagnostic en association avec les changements
des habitudes de vie.
Lorsque l’insuline est utilisée en combinaison avec des hypoglycémiants oraux, les
analogues à longue action (détémir ou glargine) peuvent être utilisés à la place de la NPH
pour réduire le risque d’hypoglycémies (nocturne et symptomatique). Si des insulines
rapides sont utilisées, les analogues peuvent être utilisés à la place de l’insuline régulière
pour améliorer le contrôle glycémique et réduire le risque d’hypoglycémies.
24
Prise en charge de l'hyperglycémie dans le diabète de type 2
Hyperglycémie
HbA1c < 8,5 % HbA1c ≥ 8,5 % symptomatique avec
décompensation métabolique
DPP-4 :
Agents incrétiniques neutre -- Meilleur contrôle post-prandial DPP-4
$$$
Inhibiteur de la DPP-4 <1à2% Rares à↓ -- Nouvel agent : sécurité à long
GLP-1
Agoniste récepteur GLP-1 GLP-1 : terme inconnue $$$$
↓↓
-- Pas de posologie maximale
$à
Insuline >2% Oui ↑↑ -- Plusieurs types et régimes $$$$
posologiques
Agents antiobésité
<1% Aucune ↓ -- Effets gastro-intestinaux $$$
Orlistat
* L'effet en % varie
selon l'HbA1c de départ Si cibles non atteintes
∅ ∅
Acarbose Utiliser un autre agent
ajustement ajustement
Inhibiteurs de la DPP4
Utiliser avec
précaution si
Linagliptine ∅ ajustement IRC terminale
ou dialyse (peu
d'expérience)
∅ Réduire la dose : 2,5 mg id Utiliser un Ne pas utiliser
Saxagliptine
ajustement (< 50 ml/min) autre agent en dialyse
∅ Réduire la
Utiliser une dose plus basse Risque
Sitagliptine dose (50 mg id)
ajustement (30-49 ml/min) (25 mg par jour) d'accumulation
∅ Bas dosage
Exenatide Utiliser un autre agent
ajustement (5 mcg bid)
Sécrétagogues de l'insuline
Risque
Risque d'hypoglycémie,
Gliclazide
d'hypoglycémie considérer un
autre agent
Considérer
une dose plus
basse Max. 1 mg id, Risque
Glimepiride considérer un d'hypoglycémie
autre agent augmenté
Risque
Glyburide Utiliser un autre agent d'hypoglycémie
augmenté
Nateglinide
∅ ajustement
et repaglinide
Constitue, bien sûr, l'agent de choix chez les patients obèses. Les
thiazolidinediones améliorent eux aussi la résistance à l'insuline, mais les
Metformine risques d'oedème, d'insuffisance cardiaque et les effets négatifs sur la
masse osseuse (augmentation des fractures chez les femmes) réduisent
leur utilisation.
Les analogues à longue action (utilisés comme insuline basale) ont une
incidence plus faible d'hypoglycémie que les insulines conventionnelles.
Les insulines prémélangées peuvent constituer une alternative
Insuline
intéressante pour éviter les erreurs lors des mélanges d'insuline. Le test
du dessin de l'horloge peut être utilisé pour dépister les personnes âgées
qui auront des difficultés à s'injecter l'insuline.
Inhibiteurs
L'acarbose est modérément efficace et souvent mal toléré
de l'alpha-
(effets gastro-intestinaux).
glucosidase
27
Insulinothérapie dans le diabète de type 2
• Peut réduire l'HbA1c de façon très importante, potentiellement plus que le traitement oral.
• Grande flexibilité du régime thérapeutique et il n'existe pas de dose maximale.
• On doit tenir compte du risque d’hypoglycémie.
• Amène un risque accru de prise de poids par rapport aux sulfonylurées et à la metformine.
• Il n'y a pas de preuves que l'insuline exogène augmente le risque de MCV.
• L’association metformine-insuline amène moins de prise de poids que l’association
sulfonylurée-insuline ou que la prise de deux doses quotidiennes de NPH.
Le test du dessin de l'horloge peut être utilisé pour dépister les personnes
âgées qui auront des difficultés avec l'injection de l'insuline.
Action
Types d’insuline Début Pic Durée
(minutes) (minutes) (heures)
Analogues à action rapide
Insuline lispro (HumalogMD) 10 à 15 60 à 90 3à5
Insuline asparte (NovoRapidMD) 10 à 15 60 à 120 3,5 à 4,75
Insuline glulisine (ApidraMD) 10 à 15 60 à 90 3à5
• Calculer la dose quotidienne d'insuline nécessaire à raison de 0,3 à 0,5 unité/kg de poids.
• 40 % de la dose totale nécessaire sera administrée sous forme d'insuline basale au coucher :
HumulinMD N, NovolinMD ge NPH, LantusMD, ou LevemirMD.
• 20 % de la dose totale nécessaire sera administrée aux repas, 3 fois/jour, sous forme
d'insuline à action rapide ou un analogue : NovolinMD 30/70, HumulinMD 30/70, NovoMixMD 30,
HumalogMD Mix 25MD et Mix 50MD.
* NovolinMD 30/70, HumulinMD 30/70, NovoMixMD 30, HumalogMD Mix 25MD et Mix 50MD.
• 1 à 2 injections d'insuline prémélangée/jour, en plus des antihyperglycémiants oraux.
• Dose initiale suggérée : 5 à 10 unités en 1 ou 2 doses, avant le déjeuner et/ou avant le souper.
• Ajuster la dose à raison de 1 à 2 unités/jour jusqu'à cibles glycémiques de 4 à 7 mmol/l avant
le déjeuner et le souper, soit atteintes.
• Insulines prémélangées 30/70 : donner de 30 à 45 minutes avant les repas.
• Insulines NovoMix 30 et Humalog Mix 25 et Mix 50 : donner immédiatement avant les repas.
• La glycémie capillaire doit être mesurée au moins 2 fois/jour.
• Ne pas augmenter la dose d'insuline si plus de 2 épisodes d'hypoglycémie (< 4 mmol/l) en une
semaine ou en cas d'épisode d'hypoglycémie nocturne.
Pour les options A, B et D : il est possible qu'une diminution de la posologie des agents
antihyperglycémiants soit nécessaire, particulièrement avec les secrétagogues, si des épisodes
d'hypoglycémies se produisent pendant le jour.
29
Antihyperglycémiants autres que l'insuline
Inhibiteurs de l’alpha-glucosidase :
inhibent l’alpha-amylase pancréatique et l’alpha-glucosidase intestinale
INHIBITEURS DE LA DPP-4 :
Sitagliptine (JanuviaMD) 25, 50, 100 mg. Posologie : 100 mg id (DFGe ≥ 50 ml/min.) ↓↓
Saxagliptine (OnglyzaMD) Posologie : 2,5 à 5 mg id. 0,7 %
Linagliptine (TrajentaMD) Posologie : 5 mg id
SULFONYLURÉES :
Gliclazide (DiamicronMD) 80 mg. Posologie : 80 mg die à 160 mg bid
Gliclazide (DiamicronMD MR) 30 mg. Posologie : 30 mg die à 120 mg die ↓↓
Glimepiride (AmarylMD) 1 mg, 2 mg, 4 mg. Posologie : 1 mg die à 8 mg die 0,8 %
Glyburide (DiabetaMD, EugluconMD) 2,5 mg, 5 mg. Posologie : 2,5 mg die à 10 mg bid
MÉGLITINIDES : ↓ nateglinide
Nateglinide (StarlixMD) 60 mg, 120 mg, 180 mg. Posologie : 60 mg tid à 180 mg tid ↓↓ repaglinide
Repaglinide (GlucoNormMD) 0,5 mg, 1 mg, 2 mg. Posologie : 0,5 mg tid à 4 mg qid 0,7 %
Orlistat (Xenical ) 120 mg. Posologie : 120 mg tid, lors des repas
MD
Associations disponibles
Rosiglitazone et metformine (AvandametMD) ↓↓
2 mg/500 mg, 4 mg/500 mg, 2 mg/1000 mg, 4 mg/1000 mg. MAX : 8 mg/2000 mg/jour 0,8 %
Code RAMQ
Saxagliptine (OnglyzaMD)
EN 148 Avec metformine si sulfonylurée contre-indiquée, non tolérée ou inefficace
EN 149 Avec sulfonylurée si metformine contre-indiquée, non tolérée ou inefficace
Gliclazide (DiamicronMD MR)
EN 23 Autre sulfonylurée inefficace ou non tolérée
En 24 Présence d'insuffisance rénale
Glimépiride (AmarylMD)
EN 23 Autre sulfonylurée inefficace ou non tolérée
Repaglinide (GlucoNormMD)
En 24 Présence d'insuffisance rénale
EN 25 Sulfonylurée contre-indiquée, non tolérée ou inefficace
Pioglitazone (ActosMD) et rosiglitazone (AvandiaMD)
EN 117 Présence d'insuffisance rénale
EN 118 Avec metformine si sulfonylurée contre-indiquée, non tolérée ou inefficace
EN 119 Avec sulfonylurée si metformine contre-indiquée, non tolérée ou inefficace
Avec metformine et sulfonylurée si insuline indiquée, mais que le patient ne peut ou ne
EN 120
veut pas recevoir d'insuline
EN 121 Metformine et sulfonylurée contre-indiquées, non tolérées ou inefficaces
Rosiglitazone et metformine (AvandametMD)
EN 81 Metformine + TZD à dose stable depuis 3 mois
Metformine et sitagliptine (JanumetMD)
EN 150 Sulfo. contre-indiquée, non tolérée ou inefficace et dose de metformine stable x 3 mois
32
Hypoglycémie
Définition
1. Développement de symptômes adrénergiques ou neuroglucopéniques.
2. Glycémie plasmatique basse (< 4 mmol/l) chez un patient traité avec l'insuline ou un
sécrétagogue de l'insuline.
3. Symptômes répondant à l’administration de glucides.
Objectifs
1. Reconnaître et confirmer les hypoglycémies. Les hypoglycémies
2. Distinguer hypoglycémie légère à modérée et significatives sont très
hypoglycémie sévère. rares en l'absence d'un
traitement avec l'insuline
3. Traiter l'hypoglycémie, mais éviter de surtraiter. ou un sécrétagogue de
4. Éviter les hypoglycémies dans le futur. l'insuline.
Classification
33
Prévention
Le patient traité avec l’insuline ou à risque d’hypoglycémie doit recevoir un enseignement
approprié afin d'être en mesure de reconnaître les signes de l’hypoglycémie et de savoir
comment réagir. De plus, il doit toujours avoir sur lui des glucides à absorption rapide.
Des niveaux glycémiques < 4 mmol/l à répétition exigent un réajustement à la baisse des
antihyperglycémiants oraux sécrétagogues ou de l’insuline. Les sulfonylurées à longue durée
d'action doivent être évitées chez les personnes plus âgées.
34
Traitement des hypoglycémies
Une hypoglycémie légère ou modérée devrait être traitée par 15 g de glucides par
voie orale ou par 10 g de glucides pour un enfant de moins de 5 ans :
• 15 g de glucides, sous forme de tablettes de glucose
• ¾ tasse de jus de fruits ou de boisson gazeuse
• 15 ml (3 c. à thé) ou 3 sachets de sucre dissous dans l’eau
• 6 bonbons Life SaversMC (2,5 g de glucides par Life Savers)
• 15 ml de miel (1 c. à table)
Attendre 15 minutes après l'ingestion des glucides.
Si la glycémie demeure < 4 mmol/l, consommer un autre 15 g de glucides.
Hypoglycémie sévère
35
Hypoglycémie et conduite automobile
Le risque d’accident automobile lié aux hypoglycémies est variable. Il dépend de
l’âge, du niveau d’HbA1c, de la capacité à ressentir ses hypoglycémies, du kilométrage
annuel, de la présence de complications et de plusieurs autres facteurs. L’évaluation
de l’habileté des patients à conduire malgré les hypoglycémies doit être individuelle.
L’enseignement est primordial et l’évaluation du conducteur doit être globale (vision,
neuropathie, atteinte rénale et cardiovasculaire). Un individu est en général considéré apte
à conduire si sa condition médicale le permet, s’il a suffisament de connaissance sur le
contrôle de sa glycémie et s’il est capable d’éviter des épisodes d’hypoglycémie sévère.
Diabète de type 2
La personne peut conduire l'un de ces véhicules si :
avec insuline
1. Avis favorable d'un professionnel de la santé
Pour la conduite de :
2. Démonstration du respect des conditions reliées à l'état de
Autobus
santé et aptitude à conduire sans danger pour la sécurité
Minibus
du public. Les exigences de la SAAQ sont :
Véhicule d'urgence
• Évaluation annuelle d'un endocrinologue.
Diabète de type 1 • Absence depuis 1 an d'hypoglycémie sévère.*
• Dosage de l'HbA1c aux 3 mois.
Pour la conduite de : • Glycémies au moins 3 fois/jour inscrites dans un carnet.
Autobus • Examen visuel.
Minibus
Véhicule d'urgence Toutefois, cette autorisation ne s'applique pas aux
Véhicule lourd États-Unis et dans les autres provinces du Canada.
* Si épisode d'hypoglycémie sévère, des règles strictes s'appliquent avant de pouvoir continuer à
conduire ces types de véhicules. Voir : Le diabète et la conduite automobile, Drs François Gilbert, Sylvie
Bertrand et Claude Garceau, http://asmiq.org/wp-content/uploads/2012/07/Guide-pour-patients.pdf
36
Prise en charge cardiovasculaire
Protection cardiovasculaire
Pour la vaste majorité des diabétiques de plus de 40 ans, le risque à 10 ans et à vie
de MCV est suffisamment haut (plus grand que 20 %) pour justifier des interventions
sur les habitudes de vie et pharmacologiques.
Pour les patients plus jeunes, une intervention, y compris pharmacologique, peut
être justifiée malgré un risque à 10 ans inférieur à 20 %, en raison des bénéfices
à long terme, car leur âge vasculaire excède de beaucoup leur âge chronologique.
37
Intervention pharmacologique
• 40 à 54 ans
• > 30 ans avec un diabète depuis > 15 ans
statine seule
• Patient non considéré à risque élevé mais statine indiquée selon
le consensus canadien sur les lipides (ex. : C-LDL > 5,0 mmol/l)
Chez les femmes en âge de procréer, les IECA, les ARA et les statines ne
doivent être utilisés qu’en présence d’une méthode contraceptive fiable.
Antiplaquettaires :
• L’AAS n’a pas été démontré utile en prévention primaire.
• Il peut être indiqué en présence de facteurs de risque de MCV additionnels.
• L’AAS (81 à 325 mg) peut être utilisé en prévention secondaire (MCV démontrée).
• Le clopidogrel (75 mg) peut être utilisé chez les patients ne tolérant pas l’AAS.
38
Prise en charge de la dyslipidémie
Dépistage
À la suite d'un diagnostic de diabète, un bilan lipidique à jeun
devrait être effectué et répété annuellement ou si cliniquement
Adulte
indiqué. Si instauration d'un traitement hypolipidémiant, faire les
tests aux 3 à 6 mois initialement.
Chez les patients recevant une insuline basale pour lesquels une prise de sang à jeun est
difficile, l'utilisation de la mesure de l'Apo-B ou du calcul du cholestérol-non-HDL permet des
tests non à jeun fiables.
Cibles de traitement
Traitement
Le traitement se fait en association avec les modifications des habitudes de vie
(cessation tabagique, activité physique et recommandations nutritionnelles).
Une statine en monothérapie est en général suffisante pour atteindre les cibles
prescrites. Chez les adultes dont le taux sérique de triglycérides est > 10 mmol/l, malgré les
meilleurs efforts pour contrôler adéquatement la glycémie et améliorer les habitudes de vie,
il faut prescrire un fibrate pour réduire le risque d'une pancréatite.
Ajouter des fibrates aux statines en prévention cardiovasculaire, ou de la niacine, n’a pas été
démontré comme ayant des avantages au point de vue cardiovasculaire chez les patients
atteignant les cibles de C-LDL. Chez certains patients présentant des triglycérides élevés,
des particules de C-LDL petites et un C-HDL bas, les fibrates pourraient avoir un bénéfice.
Les fibrates pourraient réduire certaines complications microvasculaires (néphropathie et
rétinopathie). Le consensus mentionne qu’en présence de rétinopathie, l’ajout de fibrates
aux statines peut être considéré. L'association statine + ezetimibe est efficace, sécuritaire,
mais n'a pas clairement démontré ces avantages en prévention du risque cardiovasculaire.
39
Niacine (acide nicotinique)
Fibrates
Résines
41
Diagnostic et traitement de l’hypertension artérielle
Les patients diabétiques atteints d’hypertension devraient être traités de façon à atteindre les
cibles recommandées. Le seuil tensionnel pour lequel un traitement est recommandé est le
même que les valeurs cibles.
La tension artérielle élevée doit être confirmée lors d'une deuxième occasion : visite médicale,
à la maison ou mesure ambulatoire.
Des modifications aux habitudes de vie comme l’atteinte et le maintien d’un poids santé, la
restriction de l’apport sodique et la diminution de la consommation d’alcool devraient être
instaurées parallèlement au traitement pharmacologique.
Une combinaison utilisant 2 agents de 1re ligne peut être considérée comme traitement initial
de l’HTA si la pression systolique est 20 mm Hg supérieure à la cible ou si la pression
diastolique est 10 mm Hg supérieure à la cible. On doit être prudent chez les patients chez
qui une chute tensionnelle est plus probable ou peut être mal tolérée (personnes âgées,
patients avec neuropathie autonome).
• ARA
• Bloquant des canaux calciques dihydropyridinique
Chez les patients diabétiques
n’ayant pas ces caractéristiques, • Diurétique thiazidique
les médications suivantes • IECA
sont recommandées pour le
traitement pharmacologique Non recommandés : bloquants alpha-adrénergiques,
de l’hypertension (par ordre comme agents de 1re ligne ainsi que la combinaison
alphabétique) : de 2 agents agissant sur le système rénine-
angiotensine-aldostérone (IECA, ARA, inhibiteurs
directs de la rénine), en absence de protéinurie.
42
Investigation
ECG au repos
Épreuve d'effort
Insuffisance cardiaque
43
Néphropathie
Diagnostic
}
On doit mesurer le niveau de • En présence d'albuminurie : tous les 6 mois,
créatinine et évaluer la clairance sinon plus régulièrement.
rénale régulièrement chez tous
les diabétiques : • En absence d'albuminurie : 1 fois par année.
Formule de Cockcroft-Gault
Hommes :
44
Équation MDRD et CKP-EPI
Pour connaître précisément la fonction rénale d’un individu même s’il est obèse ou cachectique,
le médecin spécialiste peut parfois demander une scintigraphie rénale à l’iothalamate ou au
DTPA, qui sont les examens les plus précis.
En cas d’insuffisance rénale aiguë, ces équations sont peu fiables, car la
créatinine prend du temps à s’accumuler. La valeur mesurée ne représente
donc pas l’équilibre.
Les patients atteints d'une maladie rénale chronique doivent être considérés
comme étant à risque cardiovasculaire élevé et doivent être traités avec une
approche multifactorielle pour diminuer ce risque.
45
Néphropathie diabétique et néphropathie non diabétique
Néphropathie diabétique
Classiquement, elle amène une augmentation progressive de la protéinurie, chez les
patients ayant un diabète de longue date, suivie par une diminution progressive de la
fonction rénale amenant éventuellement une maladie rénale terminale.
46
Facteurs de risque de maladie rénovasculaire
• Hypertension sévère ou réfractaire.
• Faible taux de filtration glomérulaire estimé (DFGe) avec un ratio albumine/créatinine
(RAC) normal ou près de la normale.
• Taux de potassium sérique faible ou tout juste normal (spécialement chez les patients
traités avec un IECA ou un ARA).
• Souffle abdominal ou au flanc.
• Créatinine sérique augmentée de > 30 % après l'introduction d’un IECA ou d'un ARA.
• Maladie artérielle périphérique ou aortique.
• Oedème pulmonaire de type « flash ».
• Taille asymétrique des reins à l’échographie.
• Rétinopathie hypertensive avancée.
Interprétation du dépistage
Rapport albumine/créatinine (RAC) sur une miction aléatoire
Stades de néphropathie
Microalbuminurie Macroalbuminurie
Bâtonnet Normal Négatif Positif
0 Niveau d'albuminurie
47
Dépistage de l'IRC chez les patients diabétiques : microalbuminurie et
estimation du débit de filtration glomérulaire (DFGe)
non oui
À 3 mois :
DFGe ≤ 60 ml/min OU ≥ 2 RAC sur 3 ≥ 2,0 mg/mmol?
non oui
non oui
Arrêt tabagique :
Chez les patients avec une
Depuis une quinzaine d’années, plusieurs néphropathie confirmée,
études ont démontré que le tabagisme était la baisse du débit de
associé à une détérioration de la fonction rénale. filtration glomérulaire est
nettement plus lente chez
Viser un poids santé : les ex-fumeurs, comparée
L’obésité augmente la pression artérielle et la aux fumeurs.
protéinurie. On doit donc viser un IMC normal.
1 c. à thé de sel de table : 2300 mg. Le patient doit non seulement ne pas utiliser
la salière, mais choisir des aliments pauvres en sel et peu transformés.
49
Traitement pharmacologique
Albuminurie
Un IECA ou un ARA devrait être donné aux patients présentant une albuminurie.
Un diurétique doit être considéré pour contrôler la rétention de sodium et d'eau,
l'hypertension ou l'hyperkaliémie. On augmentera la dose du médicament choisi par
étapes, à intervalles de 2 à 8 semaines, jusqu’au dosage maximal.
Les patients traités au moyen d'un IECA ou d'un ARA devraient avoir une mesure de la
créatinine sérique et du potassium dans les 2 semaines suivant l’initiation de la thérapie
ou l’augmentation du dosage. Une augmentation de 30 % de la créatinine peut indiquer
la présence d'une maladie rénovasculaire. En un tel cas, on devrait confier le patient à
un néphrologue ou à un interniste.
On doit considérer l’arrêt de l’IECA ou de l’ARA et/ou des diurétiques lors de tout épisode
de maladie aiguë, par exemple une fièvre ou une diarrhée, si l’on soupçonne une baisse
de volume intravasculaire.
Pression artérielle
La pression artérielle (PA) doit être contrôlée de façon rigoureuse chez les
patients atteints d'une néphropathie. Les cibles sont une PA systolique < 130 mm Hg
et une PA diastolique < 80 mm Hg. L’arrêt tabagique et le contrôle des dyslipidémies
contribuent à ralentir l’évolution de l’atteinte rénale. Si un diurétique doit être utilisé
lorsque la créatinine dépasse 150 µmol/l, choisir un diurétique de l’anse tel que le
furosémide.
Surveillance de l’hyperkaliémie
K+ entre 5 et 6 mmol/l :
-- Éviter les médicaments hyperkaliémiants tels les AINS et les diurétiques épargneurs
de potassium, y compris l’aldactone.
-- Vérifier l’apport de potassium par l’alimentation.
-- Ajuster les diurétiques.
-- Corriger l’acidose métabolique.
-- Diminuer la dose d’IECA ou de l’ARA.
-- Si K+ demeure élevé, le kayexalate est indiqué.
K+ ˃ 6 mmol/l malgré les éléments précédents : IECA, ARA et IDR doivent être cessés.
Réévaluation immédiate ou transfert à l’urgence.
‐‐ K+ ˃ 6,5 mmol/l : le traitement sera ajusté selon l’état clinique et l’ECG.
‐‐ K+ ˃ 7,5 mmol/l : la dialyse doit être priorisée.
50
Contrôle du diabète
Chez la grande majorité des diabétiques de type 1 et 2, on visera une HbA1c ≤ 7,0 %.
Un objectif d'HbA1c ≤ 6,5 % peut être considéré chez certains diabétiques de type 2 pour
diminuer le risque de néphropathie et de rétinopathie, mais on doit mettre en balance le
risque augmenté d’hypoglycémie.
Pour l'ajustement des antihyperglycémiants chez les patients ayant une fonction
rénale perturbée, voir la page 26 de ce livre.
Les patients diabétiques devraient avoir une liste de médication à suspendre pour
les jours de maladie aiguë lorsqu'ils sont incapables d'avoir un apport liquidien
suffisant ou amenant une baisse aiguë de la fonction rénale, par exemple : gastro-
entérite, déshydratation.
• Sulfonylurées
• IECA
• ARA
• Diurétiques et inhibiteurs directs de la rénine
• Metformine
• AINS
Référence à un spécialiste
51
Débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) - Équation MDRD
Créatinine Âge
sérique
µmol/l 20 30 40 50 60 65 70 75 80 85 90
En ml/min/1,73 m2
52
Débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) - Équation MDRD
Créatinine Âge
sérique
µmol/l 20 30 40 50 60 65 70 75 80 85 90
50 136 126 119 113 109 107 106 104 103 102 101
60 111 102 96 92 88 87 86 85 83 82 81
70 93 85 80 77 74 73 72 71 70 69 68
80 79 73 69 66 63 62 62 61 60 59 58
90 69 64 60 57 55 55 54 53 52 52 51
100 61 56 53 51 49 48 48 47 46 46 45
110 55 51 48 46 44 43 43 42 41 41 40
120 50 46 43 41 40 39 39 38 37 37 37
130 45 42 39 38 36 36 35 35 34 34 33
140 42 38 36 35 33 33 32 32 31 31 31
150 38 35 33 32 31 30 30 29 29 29 28
160 36 33 31 30 29 28 28 27 27 27 26
170 33 31 29 28 27 26 26 25 25 25 24
180 31 29 27 26 25 24 24 24 23 23 23
200 28 25 24 23 22 22 21 21 21 21 20
220 25 23 21 20 20 19 19 19 19 18 18
240 22 21 19 19 18 18 17 17 17 17 16
260 20 19 18 17 16 16 16 16 15 15 15
280 19 17 16 16 15 15 14 14 14 14 14
300 17 16 15 14 14 14 13 13 13 13 3
350 14 13 13 12 12 11 11 11 11 11 11
En ml/min/1,73 m2
53
Autres complications du diabète
Rétinopathie
Il y a trois formes :
1. L’oedème maculaire.
2. Les changements vasculaires incluant :
les microanévrismes, les hémorragies
intrarétiniennes et la rétinopathie
diabétique non proliférative.
3. L’atteinte des capillaires rétiniens détectée
à l’angiographie à la fluorescéine.
Prévalence
Particulièrement élevée dans le diabète de type 1 (23 %), élevée chez les diabétiques de
type 2 nécessitant une insulinothérapie (14 %) et plus faible (3 %) chez les patients sous
antihyperglycémiants oraux. Les membres des Premières Nations ont une prévalence
particulièrement élevée.
Dépistage et suivi
L’évaluation doit être faite par un professionnel expérimenté, soit en personne, soit par
l’interprétation de photographies rétiniennes.
Chez les individus âgés de 15 ans et plus, une évaluation annuelle devrait
Diabète être faite à compter de la 5e année suivant le diagnostic du diabète. L’examen
de type 1 peut être espacé aux 2 ans, en présence d'un bon contrôle glycémique et en
l’absence de rétinopathie.
54
Traitement
• Le glaucome et les cataractes sont plus fréquents chez les diabétiques que dans
la population normale.
• Des troubles de la réfraction temporaire peuvent être présents au diagnostic ou lors
d’un mauvais contrôle.
• Les diabétiques peuvent présenter des troubles de la motilité oculaire secondaires
à une atteinte des 3e, 4e ou 6e nerfs crâniens sans atteinte du système
parasympathique (réflexe pupillaire préservé). En général, cette paralysie régresse
spontanément en quelques semaines ou quelques mois.
55
Neuropathie
Facteurs de risque
Prévalence
Elle peut être détectable chez 40 à 50 % des diabètes de type 1 et 2 après 10 ans d’évolution.
Elle peut être présente dès le diagnostic dans le type 2.
Bien que tous les patients avec neuropathie ne soient pas tous symptomatiques, la douleur
associée à la neuropathie périphérique est souvent incommodante et limite l’activité physique,
la qualité de vie et la productivité au travail.
Le dépistage doit être fait annuellement dès le diagnostic d'un diabète de type 2 ou après
5 années d'évolution pour un diabète de type 1 en post-puberté. Le dépistage se fait en
vérifiant la sensibilité à l'aide d'un monofilament de 10 g ou de la vibration d'un diapason
de 128 hz au dos du gros orteil.
Pour une illustration de l'examen de dépistage, voir page S210 du consensus, appendice 8.
Traitement
Un contrôle glycémique intensif est efficace dans la prévention primaire et secondaire
de la neuropathie dans le diabète de type 1. Dans le diabète de type 2, les glycémies
bien contrôlées sont associées à une diminution de la fréquence des neuropathies.
Plusieurs médicaments sont disponibles pour soulager la douleur neuropathique. Les études
ne permettent pas d'établir une hiérarchie des différents traitements et d'en identifier un
en particulier comme premier choix thérapeutique. Les antidépresseurs tricycliques, les
anticonvulsivants, les opioïdes, la gabapentine, la pregabaline ainsi que l’isosorbide dinitrate
topique peuvent être utilisés.
56
Traitement médicamenteux de la neuropathie périphérique douloureuse
Antidépresseurs
Opioïdes
Autres
Mononeuropathie
Elle peut être limitée à la distribution d’un seul ou de plusieurs nerfs et être associée ou non
aux autres formes de neuropathie. Une amélioration spontanée survient en général après 3
à 6 mois. Le syndrome du tunnel carpien est particulièrement fréquent chez les diabétiques.
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Pied diabétique
Dépistage
Dès la puberté, l’examen des pieds devrait être fait annuellement chez tout diabétique.
L'examen devrait être fait plus fréquemment si l'individu présente un risque élevé de
plaies dû à une atteinte vasculaire, une neuropathie ou des antécédents de plaies.
• Neuropathie périphérique
• Ulcérations dans le passé ou amputation
• Déformation structurelle
• Amplitude articulaire limitée
• Maladie artérielle périphérique
• Complications microvasculaires
• Hémoglobine glyquée élevée
• Onychomycose
• Perte de sensation plantaire distale au filament de 10 g
Évaluation artérielle
Les patients diabétiques sont beaucoup plus sujets à l’athérosclérose des membres inférieurs.
Le tabagisme accélère ce phénomène de façon importante.
L’index tibiobracchial :
Il s'agit du rapport entre la pression artérielle du membre inférieur et celle du membre
supérieur. Un rapport < 0,9 oriente vers une atteinte artérielle du membre inférieur. Ce
test peut toutefois s’avérer faussement normal lorsque les artères sont calcifiées, ce qui
est fréquent chez les patients diabétiques.
On ne doit pas négliger le risque d'insuffisance rénale associé à l'utilisation de l'iode pour
une artériographie périphérique. L'angiographie par résonance magnétique utilisant le
gadolinium a été associée à des complications (fibrose systémique néphrogénique) chez les
patients avec une mauvaise fonction rénale.
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Enseignement au patient diabétique
Tous les diabétiques, plus particulièrement ceux à risque d’ulcérations, devraient être référés
à un professionnel expérimenté afin de recevoir un enseignement sur les soins des pieds.
• Inspecter ses pieds tous les jours. Au besoin, demander l’aide d'une personne de
son entourage.
• Signaler immédiatement toute lésion ou coloration suspecte.
• Ne jamais marcher pieds nus, en particulier sur une plage.
• Laver les pieds tous les jours à l’eau tiède et au savon. Tester la température de l’eau
avec le coude, jamais avec le pied. Éviter les bains de pieds prolongés. Bien essuyer
les pieds, surtout les espaces entre les orteils.
• Si la peau est très sèche, appliquer une crème hydratante non parfumée. Comme
enseigné, poncer les zones de callosité où se forme la corne.
• Garder les ongles assez longs et les limer plutôt que de les couper.
• Ne pas traiter soi-même les durillons, les cors ou les ampoules. Lors de tout soin de
pied, il faut informer le thérapeute que l’on est diabétique.
• Changer de bas tous les jours.
• Prendre garde aux risques de brûlures ou d'engelures. N’utiliser ni coricides, ni
produits abrasifs.
• Porter des chaussures suffisamment grandes, souples et à bouts arrondis. Acheter
les chaussures en fin de journée, là où l’oedème des pieds est le plus important.
Plaies du pied
Toute plaie du pied chez un diabétique doit être considérée comme un problème
potentiellement grave. La lésion est souvent beaucoup plus importante qu’elle ne le paraît.
Soupçonnez une ostéomyélite lors de toute lésion pénétrante. Ne jamais hésiter à référer à
un médecin expérimenté en soins des plaies.
Le patient devrait être pris en charge par une équipe multidisciplinaire ayant une expertise
dans les ulcères du pied pour éviter les ulcères récurrents et finalement l'amputation.
Stade Grade
0 1 2 3
A Avant une ulcération Plaie superficielle
Atteinte du Atteinte de
(sans ou après une lésion sans atteinte du
tendon ou de l’os ou de
infection ou complètement tendon, de la capsule
la capsule l’articulation
ischémie) épithélialisée ou de l’os
Infection et Infection et
D Infection et ischémie Infection et ischémie
ischémie ischémie
Antibiothérapie empirique pour le traitement de l’infection du pied diabétique : page S147 du consensus
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Dysfonction érectile
Facteurs de risque
• Âge
• Mauvais contrôle glycémique
• Tabagisme
La présence
• Hypertension de dysfonction érectile
• Dyslipidémie est associée de façon
significative aux événements
• Déficit en androgènes
cardiovasculaires et à
• Maladie cardiovasculaire un risque de mortalité
• Rétinopathie augmenté.
• Neuropathie
Traitement
Un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 comme le tadalafil, le sildenafil ou le
vardenafil constitue le traitement de premier choix pour la dysfonction érectile, en l'absence
de contre-indication à son usage. Une référence à un spécialiste doit être considérée si cette
médication est contre-indiquée ou si elle se révèle inefficace, chez un patient pour lequel un
déficit androgénique a été exclu.
60
Ressources pour les patients
Diabète Québec
www.diabete.qc.ca
mdPASSPORT
www.mdpassport.com
Diabète Québec
8550 boul. Pie-IX, bureau 300
Montréal (Québec)
H1Z 4G2
(514) 259-3422
1-800- 361-3504
(514) 259-9286 (fax)
courriel : info@diabete.qc.ca
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Ressources pour les patients
Tous ces livres peuvent être commandés sur le site internet de Diabète Québec :
www.diabete.qc.ca, section Livres et matériel.
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Références principales
-- Canadian Diabetes Association 2013 Clinical Practice Guidelines for the Prevention and
Management of Diabetes in Canada. Canadian journal of diabetes, April 2013 - Volume
37 - Supplement 1
Texte complet :
http://guidelines.diabetes.ca/App_Themes/CDACPG/resources/cpg_2013_full_en.pdf
Guide référenciel rapide :
http://guidelines.diabetes.ca/CDACPG_resources/CPG_Quick_Reference_Guide_WEB.pdf
-- Todd J. Andersen, MD, Jean Grégoire, MD, Robert A. Hegele, MD et al. « 2012 Update
of the Canadian Cardiovascular Society Guidelines for the Diagnosis and Treatment
of Dyslipidemia for the Prevention of Cardiovascular Disease in the Adult ». Canadian
Journal of Cardiology, Volume 29, Issue 2, Pages 151-167, February 2013.
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Les documents publiés par le Dr Gilles Côté sont disponibles auprès de :
CARDIOLOGIE
PNEUMOLOGIE
ENDOCRINOLOGIE
NÉPHROLOGIE
RHUMATOLOGIE
M.D.F.R.C.P.C.
M.D.
2012-2013
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Guide pratique de l'appareil locomoteur
Guide pratique de
Lʼappareil
locomoteur
Éditions
du corps humain © Les
Extrait du Dictionnaire .
2009. Tous droits réservés
Québec Amérique inc.,
Nouvelle édition
Gilles Côté, Md
en collaboration avec
iothérapeute
Sylvain Trudel, phys
65
Après sa formation en médecine familiale
à l’Université Laval, le Dr Gilles Côté s’est
installé à Rimouski où il pratique la médecine
générale depuis 1987. Il a toujours été très actif
en formation médicale, en particulier, dans
l’enseignement des maladies pulmonaires,
cardiovasculaires, du diabète et de l’ensemble
des maladies chroniques.