La Lettre

n°68 - Février 2022

Covid‑19 : plantes confisquées,
patients mal soignés 1
Se supplémenter en fer en cas
d’anémie ? Ce n’est pas automatique 5
Alerte maladies auto-immunes :
avez‑vous des trous dans l’intestin ? 9
Votre groupe sanguin est‑il plus
à risque face au Covid‑19 ? 17
N’ayez plus honte de ces varices mal
placées (3 Français sur 4
concernés) 21
Cancer héréditaire : reprenez le
pouvoir… en modifiant vos gènes ! 26
Ne tendez plus l’oreille, la médecine
chinoise vous chuchote ses secrets
d’audition 28

Covid‑19 :
plantes conf squées,
patients mal soignés
Rémy Le Jeune

Comment douter encore de ressources qui ont fait la preuve de On les rencontre à la surface de nos
leur puissance antivirale depuis des milliers d'années ?! Boudées par cellules, particulièrement présents
nos dirigeants, des études démontrent bel et bien les bienfaits des dans les tissus pulmonaires ainsi
plantes dans la lutte contre le Covid-19. Lumière sur ces trésors trop que dans les muqueuses buccales et
souvent occultés… au détriment des patients. nasales, les reins, les testicules et le
tractus gastro-­intestinal. Quelques

L
’usage de plantes du monde
entier peut constituer une vraie
stratégie préventive et théra‑
peutique contre le Covid‑19 qui a
déjà causé des millions d’infections
et près de cinq millions de décès dans
le monde. Aussi, pourquoi ne pas
faire appel à la puissance « guéris‑
seuse » de la Nature ?
Une maladie
à plusieurs visages
On distingue plusieurs stades de
gravité1 : bénin (fatigue, maux de
gorge, refroidissement, fièvre, perte
de goût et d'odorat, etc.), modéré
(pneumonie), sévère (faible taux
d’oxygène dans le sang) ou encore
critique (baisse des lymphocytes,
œdème cérébral, inflammation du
muscle cardiaque, détresse respira‑
toire, etc.).
Les plantes qui
plantes ont été identifiées comme de
puissantes inhibitrices de l’enzyme
de conversion de l’angio­tensine 2,
parfois de façon supérieure à des
médicaments de référence (comme
la chloroquine ou le Captopril). Elles
ont la capacité de diminuer soit la
quantité de cet enzyme présente dans
les différents tissus, soit le nombre de
récepteurs de l’enzyme disponibles
aux coronavirus et empêchent ainsi
le Covid‑19 de pénétrer.
Il s’agit d’une plante
thaïlandaise excep‑

La gravité de l’infection par le

bloquent le virus tionnelle dénom‑
mée clé chinoise
Covid‑19 est assez variable et les Pour entrer dans notre corps, le virus (riche en pandu‑
manifestations cliniques vont d’une du Covid‑19 se fixe sur les récepteurs ratine A), de la
maladie asymptomatique à une d’une enzyme appelée « enzyme de grenade, de la
infection respiratoire aiguë sévère. conversion de l’angio­tensine 2 »2. nigelle de Damas
PHYTOTHÉRAPIE
et des huiles essentielles d’ail, d’am‑
moïdes, de cajeput, de chanvre, de
citron ou de géranium.
Celles qui perturbent
la protéine Spike
Le Covid‑19 possède le pouvoir de
pénétrer dans nos cellules grâce à
une (glyco)protéine de pointe appe‑
lée « Spike ». Cette protéine est l’une
des cibles de notre système immuni‑
taire et des médicaments antiviraux
– dont l’hydroxychloroquine, le rito‑
navir et le remdesivir, et des vaccins
actuellement commercialisés.
Certaines plantes ont été également
identifiées comme de puissantes
perturbatrices de cette protéine et
empêchent ainsi le Covid‑19 de se
fixer sur les récepteurs de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine 2.
Pour faire simple, elles agissent un
peu comme une clé abîmée ou une
mauvaise clé dans la serrure d’une
porte, empêchant ainsi de l’ouvrir.
Il s’agit de la grenade, de la réglisse,
du chèvrefeuille du Japon Flos
Lonicerae, de l’ashwagandha, de
la margose, du gingembre, de l’ar‑
moise annuelle, de la brunelle.
L’Artemisia : boudée et pourtant efficace ?
Depuis le début de la pandé‑
mie, certaines personnes infec‑
tées par le Covid‑19 prennent
de l’armoise annuelle (Arte-
misia annua) pour se soigner.
Celle-ci est utilisée en médecine
traditionnelle chinoise depuis
des siècles pour le traitement
des fièvres, du paludisme et des
infections des voies respiratoires.
Aussi des chercheurs améri‑
cains (février 2021) ont pratiqué
des travaux pour évaluer l’acti‑
vité antivirale de la plante, cela
à partir d’extraits de feuilles
séchées de sept cultivars (varié‑
tés) d’armoise annuelle prove‑
nant de quatre continents. Ils
nous révèlent que l’armoise
2
Celles qui empêchent
la multiplication du virus
Pour se multiplier, le coronavirus
fait appel à un mécanisme biolo‑
gique appelé « réplication », lequel
nécessite la conversion d’un de ses
polypeptides en une protéine fonc‑
tionnelle à partir d’une enzyme clé
appelée « protéase principale ». De
nombreuses plantes sont désormais
bien identifiées comme de puissantes
inhibitrices de cette protéase princi‑
pale, parfois de façon supérieure à
des médicaments de référence tels
que l’ivermectine, le remdesivir ou
encore l’hydroxychloroquine. Elles
empêchent ainsi le Covid‑19 de se
multiplier.
Il s’agit de plantes majeures comme
les thés verts et noirs, la réglisse, la
mélisse, le chardon-Marie, la griffe
de chat ou Cat’s claw, la renouée
du Japon, le gingembre, la nigelle
de Damas, le moringa, l’eucalyp‑
tus, l’échinacée, l’huile végétale de
Buriti et l’oignon. Les huiles essen‑
tielles d’ail, de cajeput, de corym‑
bia, d’eucalyptus sont également
antiprotéases.
a n n u e l l e e t s e s d i ff é r e n t s
composants (dont l’artémi‑
sine) possèdent des propriétés
anti-Covid exceptionnelles.
Hormis l’armoise annuelle,
d’autres plantes ont la capacité
de combattre l’infection propre‑
ment dite du Covid‑19 grâce à
différents mécanismes mis en
lumière par plusieurs études
scientifiques.
Parmi 171 composants d’huiles
essentielles étudiés, le (E)-β-far‑
nésène (une molécule) possède la
plus puissante activité antiprotéase.
Celui-ci entre particulièrement dans
la composition de l’huile essentielle
de camomille allemande ou matri‑
caire.
Quelques plantes chinoises possèdent
aussi cette propriété antiprotéase
principale recherchée. Elles sont
également utilisées chez les patients
atteints du Covid en Chine, comme
l’armoise annuelle, l’andrographis,
la réglisse chinoise, le sophora ou
Ku Shen et le marronnier de Chine.
Dès les premiers
symptômes,
mes conseils phyto
Là encore, des chercheurs du monde
entier nous démontrent depuis deux
ans que les plantes peuvent nous être
d’une aide très « précieuse », voire
vitale pour lutter contre l’épidémie.
Par exemple, le safran (Crocus sati-
vus) est utilisé depuis des siècles
pour traiter la fièvre, la bronchite, le
rhume et d’autres troubles immuni‑
taires et respiratoires. Il posséderait
la capacité d’atténuer l’ampleur des
symptômes du Covid‑19, ainsi que
l’ensemble des désordres observés
après comme l’anxiété, la dépres‑
sion, les troubles du sommeil ou le
stress post-traumatique3.
La puissance de l’herbe
aux verrues
Une étude réalisée par les Drs Nilo
E. Gardin et Anne Jacqueline Braga,
de l’association brésilienne de
médecine anthroposophique (juillet
2021) nous révèle les bienfaits de
la chélidoine (Chelidonium majus)
notre fameuse « herbe aux verrues »
pour soigner le Covid‑19 4. Vingt
personnes, âgées de 14 à 71 ans, ont
été soignées en prenant de la tein‑
ture-mère de chélidoine, à raison de
20 à 30 gouttes, trois fois par jour,

Votre protocole phyto antiviral
Contre l’infection, voici ce que
je vous recommande :
y Des gélules de poudre de gre­-
nade (Punica granatum) dosées
entre 500 et 1 000 mg, très riches
en polyphénols et acide ella‑
gique : prendre 2 à 3 gélules/
jour pendant 7 à 10 jours. Elle
jouera le rôle d’inhibitrice de
l’enzyme de conversion de l’an‑
giotensine 2.
Précautions d’emploi : interaction
potentielle avec des médicaments
tels que les anticonvulsivants,
les anti-inflammatoires (AINS),
les antidépresseurs (IRS), les
antalgiques, les hypocholestéro‑
lémiants (statines), les anti-hy‑
pertenseurs, les anti-œstrogènes
(tamoxifène) et les anticoagu‑
lants.
y Une tisane de réglisse :
prendre 40 à 50 g de racines
coupées menu pour 1 litre d’eau
froide ; faire bouillir ¼ d’heure et
laisser macérer 12 heures ; boire
à volonté dans la journée. Elle
va perturber la (glyco) protéi-
ne Spike et inhiber la protéase
principale.
Précautions d’emploi : hyperten‑
sion artérielle, cancers hormono‑
dépendants (sein, utérus, ovaires)
et interaction potentielle avec
des médicaments tels que les
antihypertenseurs, les diuré‑
tiques, les laxatifs stimulants, les
pendant trois à douze jours (moyenne
cinq jours). Leurs cas étaient consi‑
dérés comme bénins. Leurs symp‑
tômes étaient principalement de la
fièvre, de la fatigue, de la toux, des
maux de gorge, un coryza, une anos‑
mie (perte de l’odorat), une agueusie
(perte du goût) et des maux de tête.
Dix personnes parmi elles présen‑
taient aussi des comorbidités telles
que l’hypertension, le diabète et le
surpoids. Une amélioration clinique
complète ou presque complète s’est
corticostéroïdes, les contraceptifs
oraux et la digitaline.
y Des ampoules de feuilles
de mélisse très concentrées en
plantes, soit 2 000 mg – équivalent
plante sèche : prendre 1 ampoule/
jour pendant 7 à 10 jours. Elle
inhibera la protéase principale.
Préc aut i o n s d ’em p l o i   : l es
troubles de la thyroïde et inte‑
raction potentielle avec les médi‑
caments à base d’hormones
thyroïdiennes (lévothyroxine).
y Complétez par l’utilisation
d’huiles essentielles anti‑Covid
telles que l’essence de citron,
l’Eucalyptus globulus, le géra‑
nium bourbon, le laurier noble
et la matricaire. Elles servent
en traitement contre les stades
bénins de la maladie et ses symp‑
tômes.
y Une teinture-mère de chéli­
doine : prendre 20 à 30 gouttes
dans un verre d’eau, 3 fois par
jour, pendant 5 à 10 jours.
Précautions d’emploi : chez la
femme enceinte et les enfants
(contre-indiqué) et toxique pour
le foie. À utiliser en dilution.
y Une tisane antigrippale compre‑
nant :
- Fleurs de guimauve (Althaea offi-
cinalis) : 30 gouttes ;
- Fleurs de sureau noir (Sambucus
nigra) : 50 gouttes ;
- Racines de réglisse (Glycyrrhiza
glabra) : 20 gouttes.
produite dès le lendemain (J1) et/
ou dans neuf jours suivant le début
du traitement (moyenne trois jours).
De la jusquiame noire
contre la toux
Une autre étude5 de juillet 2021,
menée au sein de deux cliniques
en Iran, nous démontre les bien‑
faits de la jusquiame noire (Hyos-
cyamus niger) associée à la propolis
pour soigner le Covid‑19. Vingt-cinq
PHYTOTHÉRAPIE
Prenez 1 cuillerée à café du
mélange par tasse d’eau bouil‑
lante. Laissez infuser 5 minutes.
Buvez 2 à 3 tasses/j pendant 5 à
10 jours.
Précautions d’emploi : aucune
pour le sureau noir (fleur) et la
guimauve (fleur) – et voir plus
haut pour la réglisse.
y Des capsules d’huile végétale
de graines de nigelle de Damas
dosées à 500 mg, très riches en
acide linoléique : prendre 2 à
3 capsules/jour pendant 5 à
10 jours. Sa force : elle stimule
l’immunité, elle est antioxydante
et anti-­inflammatoire. Précau‑
tions d’emploi : abortive à forte
dose.
y Complétez par l’utilisation
d’huiles essentielles pour faci‑
liter la récupération de l’odorat,
telles que l’essence de citron, de
rose, de clou de girofle ou d’Eu-
calyptus globulus.
y Dans l’alimentation courante :
privilégiez la consommation de
légumes lactofermentés à base
de choux, de carottes, de bette‑
raves, de tomates, de chou-fleur,
d’ail ou d’oignons.
y N’oubliez pas de vous isoler,
de prendre du repos et bien vous
hydrater.
y Consultez un médecin dès les
premiers symptômes de la mala‑
die.
personnes ont pris un sirop à base de
1,6 mg d’extrait (méthanolique) de
jusquiame et 450 mg de propolis pour
10 ml, trois fois par jour, pendant six
jours. Leurs différents symptômes
ont été améliorés, comme la toux
sèche, l’essoufflement, les maux de
gorge, les douleurs thoraciques, la
fièvre, les vertiges, les maux de tête,
les douleurs abdominales et les diar‑
rhées. D’autres plantes sont en cours
d’évaluation clinique, comme le
myrte ou le gingembre.
3
PHYTOTHÉRAPIE
Des plantes contre les
symptômes « grippaux »
Cinq plantes médicinales permettent
de soigner avec grande efficacité
les symptômes grippaux associés
au Covid‑19, chez des adultes, sans
aucune affection sous-jacente, et
de façon supérieure à des médica‑
ments de référence (comme l’ibupro‑
fène, le paracétamol ou la codéine).
Il s’agit de la guimauve officinale, la
myrrhe amère, la réglisse, le lierre
grimpant et le sureau noir.
Récupérez l’odorat !
L’infection par le Covid peut entraî‑
ner une anosmie (perte de l’odorat)
et/ou une agueusie (perte du goût).
Des associations synergiques à base
d’huiles essentielles de citron, de
rose, de clou de girofle et d’euca-
lyptus semblent être les meilleures
combinaisons actuelles pour faciliter
la récupération de l’odorat.
Atténuez votre réponse
immunitaire
Contracter le Covid provoque une
diminution des cellules du système
immunitaire telles que les lympho‑
cytes T régulateurs, cytotoxiques et
auxiliaires, ainsi que les cellules
tueuses naturelles, les monocytes,
les macrophages, et une augmen‑
tation des cytokines pro-inflam‑
matoires jusqu’à la tempête de
cytokines.
Cette « tempête de cytokines »,  
appelée aussi choc cytokinique (en
anglais cytokine storm) peut évoluer
vers une défaillance de nos organes
vitaux, une hypercytokinémie
sévère et fatale avec défaillance
multiviscérale.
Certaines plantes telles que le thym,
le ginseng asiatique, la réglisse,
l’ail cultivé et la nigelle de Damas
possèdent cette capacité de modu‑
ler notre système immunitaire et
faire face aux complications.
Le bulbe d’ail cultivé peut nous
être d’une aide « vitale » pour
4 Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf
Les graines de nigelle stimulent la réponse immunitaire et diminuent l’inflammation
provoquée par l’infection !
renforcer notre immunité, car il capacité d’inhiber ces voies et ainsi
stimule la synthèse de cellules du supprimer l’inflammation grave,
système immunitaire et empêche comme la nigelle de Damas, les
la production de cytokines pro-in‑ thés verts et noirs, le gingembre,
flammatoires. Il inhibe aussi la le thym, le romarin et la cannelle.
synthèse d’une hormone, appelée
« leptine », qui est responsable de Limitez la casse du stress
la production de cytokines pro-in‑ oxydatif élevé
flammatoires et aussi de la dimi‑
nution de l’appétit. Les graines de Un des risques majeurs réside
nigelle de Damas, appelée aussi dans les « dommages oxydatifs »
très importants, provoqués surtout
cumin noir, stimulent les cellules
immunitaires et équilibrent parti‑ par l’infection elle-même, mais
culièrement le taux de certains également par l’augmentation des
lymphocytes nommés Th1 et Th2 ; troubles nerveux liés à la pandé‑
ceux-ci génèrent des réponses mie (l’anxiété, le stress et la dépres‑
immunitaires adaptées contre les sion). Cela peut conduire à deux
virus comme celui du Covid. Les conséquences graves : une résis‑
graines diminuent aussi l’inflam‑ tance à l’insuline et des lésions
mation et le stress oxydatif provo‑ pulmonaires et endothéliales, aussi
qué par l’infection. est-il très important de prévenir le
développement de ce stress oxyda‑
Évitez une inflammation tif élevé, avec des plantes riches en
majeure antioxydants naturels. Les activa­
Lorsque vous êtes positif au Covid, teurs de l’antioxydant le plus puis‑
vous allez stimuler la libération de sant appelé « facteur nuc­léaire »
cytokines pro-inflammatoires et (Nrf2) sont les légumes fermentés
activer différentes voies respon‑ qui contiennent de nom­breux lacto­
sables d’inflammations (NFkB, bacilles. Le chou fermenté contient
MAPK, JAK/STAT). Là encore, de aussi des précurseurs du sulfora‑
nombreuses plantes et leurs compo‑ phane, l’activateur naturel le plus
sants naturels ont potentiellement la actif (du Nrf2).
Rémy Le Jeune Diplômé de l’université Paris XIII,
enseigne la phytothérapie et l’aromathérapie. Son dernier
ouvrage s’intitule Prévenir des maladies neurodégénératives
grâce aux huiles essentielles, paru aux éditions Quintessence.
 MICRONUTRITION
MICRONUTRITION

Se supplémenter en fer en cas

d’anémie ? Ce n’est pas automatique
Charles-Antoine Winter

Souvent silencieuse et dangereuse, la carence en fer (aussi appelée lors que votre viande ou poisson sont
anémie) est fréquente avec l’âge. Or, dans bien des cas, une cuits à 85 °C à cœur ? La côte de bœuf
complémentation en fer est inappropriée, voire contre-productive. barbecue ou le boudin, tous deux trop
Le corps est bien plus complexe qu’une simple gourde qu’il suffit de cuits, sont voués à un apport quali‑
remplir de ses éléments manquants. Découvrez ici comment éviter tatif quasi nul en fer et auront même
cette carence et surtout comment y remédier efficacement. l’effet inverse. En effet, ce fer animal
trop cuit devient alors pro-oxydant,

U
ne carence non traitée peut
mener la vie dure, voire la
rendre impossible.
Ainsi une carence non soignée entraî‑
nera des infections à répétition avec
risque de complication, une perte
d’autonomie physique par fatigue
et vertiges ainsi qu’une diminution
des capacités cognitives avec risque
de dépression.
Précisons cependant que la défi‑
cience précède la carence. Si une défi‑
cience est chose courante, grâce à la
surveillance régulière des marqueurs
biologiques, on peut aisément préve‑
nir une carence, plus difficile à faire
disparaître.
Néanmoins, déficience et carence
en fer connaissent trois causes
majeures : le manque d’apport
alimentaire (ou plutôt, comme nous
allons le voir, une mauvaise opti‑
misation et association des apports)
qui est responsable de 80 % des
anémies ferriprives ; les hémorra‑
gies, hémolyse et les maladies de
malabsorption représentant les 20 %
restants.
Rarement la faute
d’un manque de fer !
Le manque d’apport alimentaire
en fer héminique (ou fer provenant
de l’animal) est très souvent consi‑
déré comme la cause principale de
la carence en fer. Or, dans nos pays
civilisés, le manque d’apport en fer
est très rare, d’autant plus depuis
la mise en place de campagnes de
sensibilisation contre la dénutrition.
Il faut cependant rester vigilant pour
les personnes âgées parfois concer‑
nées par des défauts de mastication,
de dentition, de troubles de la déglu‑
tition, de même que les personnes à
faible revenu ou isolées.
Hormis dans ces cas, la quantité de
fer ingéré n’est pas la plus impor‑
tante. C’est sa qualité médiocre et les
associations alimentaires peu judi‑
cieuses qui expliquent une grande
part du « manque d’apport ».
En effet, saviez-vous que le fer d’ori‑
gine animale, pourtant considéré
comme la forme la plus « assimi‑
lable », devient moins bien assimilé
que le fer provenant des végétaux dès
toxique et a fortiori facteur d’inflam‑
mation, grande consommatrice de fer
sérique (circulant). Cela explique en
partie les « anémies persistantes ».
Cela est pire encore lorsqu’on y ajoute
un fer médicamenteux trop dosé (dès
30 mg) induisant un stress oxydatif
qui dégrade vos cellules et provoque
une réponse p­ ro-inflammatoire !
L’inflammation provoquée «  con­
somme » alors votre fer circu‑
lant. Un cercle vicieux s’installe,
provenant d’un concept occidental
primaire : s’il y a un manque, il suffit
de combler. Mais ça ne fonctionne
pas comme cela. De plus, c’est sans
compter que les doses excessives
et répétées de fer sur une journée
peuvent entraîner des inconforts et
irritations digestives.
Mangez-vous du fromage
après votre viande ?
Il est important de considérer les
interactions digestives et minérales.
Une viande rouge saignante verra
l’absorption de son fer pourtant peu
oxydé diminuée par un fromage et
un yaourt en fin de repas, le calcium
étant en compétition digestive avec

5
MICRONUTRITION
le fer. À noter que le fer végétal et
le fer animal ont besoin d’un pH
gastrique bas pour être idéalement
assimilés. Or le calcium des produits
laitiers « éteint » cette acidité au point
d’être le régime de prédilection pour
combattre les ulcères gastriques…
Et que dire des repas « noyés » par
un verre d’eau, un verre de vin, une
soupe et un yaourt, par exemple. Là
aussi vous diluez vos sucs digestifs
qui ne pourront plus assurer la bonne
assimilation du fer (et des protéines
par ailleurs).
La quantité de fer ingéré est ainsi
rarement insuffisante, même dans
une alimentation à dominante végé‑
tale. C’est notre façon de le prépa‑
rer et de l’associer qui sont des
problèmes majeurs.
Quelles sont vos
capacités d’assimilation ?
Surveillez vos capacités d’assimila‑
tion : l’absence d’hémorragies diges‑
tives, urinaires ou gynécologiques
(les femmes ménopausées sont libé‑
rées des règles, donc d’un facteur
important de carence en fer) ou d’in‑
flammation de bas grade.
Notez que les personnes concernées
par l’hyperuricémie (acide urique)
et la sensibilité à l’histamine auront
tendance à souffrir d’une carence
en fer par inflammation chronique.
Faites mariner vos aliments dans du jus de citron : il combat l’oxydation et favorise
l’assimilation du fer.
6
Précisons aussi qu’une perte d’appé‑
tit, une digestion lente, des reflux, des
nausées, un ventre gonflé pendant et
après le repas sont autant d’indicateurs
que votre feu digestif ou pH gastrique
sont en défaut et qu’il faut les raviver.
Enfin, bon nombre de médicaments
prescrits aux seniors peuvent causer
une carence en fer :
y Par malabsorption : inhibiteurs
de pompes à proton IPP qui inhibent
votre acidité gastrique si précieuse, les
pansements gastriques qui annulent
l’acidité gastrique produite, les
compléments en calcium, en zinc,
l’abus de laxatifs…
y Par risque hémorragique : aspirine,
anticoagulants, anti-­inflammatoires
oraux…
Cinq étapes pour
contrer l’anémie
1. Choisissez les bons
aliments
y Fer d’origine animale : viandes,
poissons, fruits de mer. Privilégiez
les cuissons douces, voire en carpac‑
cio quand c’est possible.
y Fer d’origine végétale : légumi‑
neuses, céréales complètes, oléagi‑
neuses, algues, jaune d’œuf, produits
laitiers et fromages. Soyez vigilant
sur la consommation de fibres. Faites
prégermer les légumineuses avant
la cuisson. Mâchez parfaitement
chaque bouchée et en cas de faiblesse
digestive, consommez essentielle‑
ment les produits cuits « al dente ».
Dans tous les cas, consommez des
aliments vecteurs de vitamine C et
d’autres acides organiques favo‑
rables à l’assimilation du fer. La vita‑
mine C multiplie par deux à trois la
capacité d’absorption du fer végétal
et des protéines animales. Enfin, elle
protège ce fer de l’oxydation.
Les aliments à éviter sont ainsi le thé
(sous toutes ses formes), le café, les
vins riches en tanin, le cacao, trop de
légumineuses et céréales complètes
ou alors les faire (pré)germer.
Évitez aussi de consommer trop
d’additifs à base de phosphates
présents dans les viandes, les saucis‑
ses, la charcuterie ou encore dans le
fromage ou les sodas.
Ne consommez pas d’eau riche en
bicarbonate avant le repas (trente
minutes avant l’heure du repas), car
elle tamponne l’acidité si précieuse
pour assimiler le fer.
2. Attention à la cuisson
Privilégiez la cuisson « à l’eau » ou
en milieu humide comme à l’étouf‑
fée, à la vapeur, en papillote, en mari‑
nade avec du jus de citron qui combat
l’oxydation du fer et optimise son
assimilation. Et si vous aimez la cuis‑
son sautée, un sauté court comme une
viande bleue à rouge tout juste saisie
en surface. Le cru est plutôt décon‑
seillé pour des raisons de dilution des
sucs digestifs et de diminution de la
température gastrique qui agit idéale‑
ment à + de 38 °C !
3. Optimisez votre feu
digestif
Prenez le temps de cuisiner, de vous
retrouver en contact avec les odeurs,
les couleurs, de choisir l’ambiance,
la compagnie, autant d’éléments
importants pour optimiser votre
feu digestif ! Enfin, on pensera à la
muscade, au gingembre frais, aux

protéines ou aux agrumes en début
de repas. Cela stimule la production
d’acide chlorhydrique.
4. Combattez
l’inflammation
En effet, vous « remplir » de fer est
un risque majeur si votre organisme
souffre d’inflammation chronique et
de maladies inflammatoires.
Il est donc essentiel de vous assu‑
rer un bon apport en antioxydants et
substances anti-inflammatoires. Les
bombes se trouvent principalement
dans les herbes aromatiques (toutes
formes confondues), les épices, les
fruits secs et fruits frais qui associent
bien souvent la vitamine C et les autres
acides organiques bénéfiques à l’assi‑
milation du fer. Vous les retrouverez
avec l’indice ORAC (Oxygen Radi‑
cal Absorbance Capacity ou Capa‑
cité d’absorption des radicaux libres).
5. Choisissez les bonnes
associations
Les plus pertinentes seront :
y Les protéines animales en cuisson
maîtrisée seront à consommer avec des
légumes de saison, des fruits dont un
agrume en entrée, par exemple avec
vinaigrette. Si féculent il y a, il sera de
la famille des tubercules (pomme de
terre, patate douce, igname, panais).
y Les légumineuses seront préger‑
mées et bien cuites, consommées
avec des céréales demi-complètes à
blanches en cas de fragilité digestive
et de carence avérée. Les légumes
seront cuits « al dente », pas trop
riches en fibres. Les fruits seront en
dessert, doux et cuits idéalement.
y Produits laitiers et fromages
seront consommés en collation avec
des fruits doux, voire des fruits secs
et doux.
y On pensera à ajouter des herbes
aromatiques partout, à la baie de
goji réhydratée, à l’angélique en
infusion, au ginseng, au sésame noir
en purée, à la vitamine C (150 mg
en début de chaque repas) et si
Êtes-vous en carence ?
Les premiers critères cliniques
qui doivent vous mettre la puce
à l’oreille sont les suivants :
y Pâleur (langue, paupières
inférieures, lèvres, visage et
ongles).
y Peau et cheveux secs, voire
chute importante de cheveux.
y Vertiges et maux de tête par
défaut d’oxygénation.
y Fragilité du système immu‑
nitaire, frilosité.
y Souffle court (inspirer plus
souvent), fatigue accentuée à
l’effort.
y Ongles friables (en lien avec
une acidose et, donc une inflam‑
mation chronique) et concaves.
y Troubles de la mémoire.
y Transpiration nocturne, jam-
­bes sans repos.
Un bilan sanguin permet de
confirmer :
y Fer sérique ou sidérémie (fer
circulant, mobilisé) : son augmen‑
tation à la suite d’un enrichis‑
sement alimentaire en fer sera
signe d’une bonne assimila‑
tion. Un taux bas sera toujours à
confronter aux taux de ferritine et
faiblesse digestive, penser au picoli‑
nate de zinc pour produire de l’acide
chlorhydrique.
y Enfin, si vous souhaitez prendre
un complément de fer, qu’il soit sous
forme de bisglycinate et toujours
associé à la vitamine B12, à la vita‑
mine C et à d’autres antioxydants.
y Vous l’aurez compris, la princi‑
pale cause d’une déficience ou d’une
carence en fer serait une mauvaise
optimisation des apports journaliers.
Charles-Antoine Winter Formateur, conférencier,
auteur. Diététicien nutritionniste, certifié en médecine
traditionnelle chinoise, DU Nutrition du sportif.
MICRONUTRITION
signalera soit une malabsorption,
soit la présence d’une hémorra‑
gie (digestive, urinaire), soit un
manque d’apport alimentaire.
y Ferritine (protéine qui stocke
le fer – situation réelle) : atten‑
tion, cependant, son augmen‑
tation est aussi signe d’un
syndrome inflammatoire ou
d’affections malignes.
y Transferrine (c’est le trans‑
porteur du fer) : ici, l’on peut
comprendre les mécanismes
habituels du corps. En effet,
moins vous aurez de fer, plus
le corps élèvera sa production
de transferrine dans l’espoir de
« capter » plus de fer. À l’inverse,
si vous avez beaucoup de fer ou
qu’il y a syndrome inflamma‑
toire, alors votre taux de trans‑
ferrine diminuera. N’oubliez
pas, le fer soumis à oxydation
est toxique pour l’organisme.
La « capacité totale de fixation »
et le « coefficient de saturation »
de la transferrine (le transpor‑
teur du fer) sont à mon sens,
avec la ferritine, les indicateurs
les plus précis pour cerner les
causes et l’état de votre statut
en fer.
C’est pourquoi, sans un changement
de vos habitudes, une supplémenta‑
tion en fer pourrait s’avérer vaine.
Heureusement, grâce aux cinq étapes
décrites plus haut, vous pouvez gran‑
dement améliorer votre capacité
d’assimilation en fer. Cependant, si
les symptômes persistent n’hésitez
pas à consulter votre médecin ou
votre nutritionniste. Ce type de
carence n’étant pas sans consé‑
quences pour votre santé.
7

ɕ Ces baies
des montagnes font
baisser la tension !
De récentes études ont
montré que la consommation
de myrtilles a une influence
positive sur le syndrome
métabolique. Pour rappel, le
syndrome métabolique est
un ensemble de paramètres
tels qu’une résistance à l’in‑
suline, un fort taux lipidique,
une pression artérielle élevée,
etc., qui favorisent l’appa‑
rition de maladies cardio‑
vasculaires et le diabète.
Mais à quel niveau et sur
lequel de ces paramètres les
myrtilles agissent-elles ?
C’est la question que s’est
posée cette équipe de cher‑
cheurs brésiliens qui a décidé
de mener une méta-analyse1
en compulsant les résultats
de 18 essais randomisés et
douze études internationales.
Après comparaison, les
données ont montré que la
consommation de myrtilles
avait un effet significa‑
tif sur les taux de lipides,
diminuant ainsi les taux de
cholestérol total et de lipo‑
protéines de basse densité
(LDL). De plus, elle aurait
également permis une dimi‑
nution notable de la pres‑
sion artérielle. Cependant,
aucune différence significa‑
tive n’a été observée sur la
glycémie. Conclusion : les
myrtilles sont surtout effi‑
caces pour la santé de votre
cœur ! Et si la saison des
myrtilles est assez courte,
n’oubliez pas que vous
pouvez aussi en consom‑
mer sous forme surgelée ou
en poudre.
1. Carvalho MF, et al., « Blueberry Inter‑
vention Improves Metabolic Syndrome
Risk Factors: Systematic Review and
Meta-Analysis. », Nutr Res. 2021 Jul;.
doi: 10.1016/j.nutres.2021.04.006
8
Actualités
ɕ Cancer colorectal :
vous êtes plutôt tournesol, coco ou olive ?
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus meurtrier, avec
40 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France. Or il
semblerait qu’un des aliments phare de la diète méditerranéenne pour‑
rait lutter contre le risque d’apparition de ce cancer : l’huile d’olive !
Des chercheurs2 espagnols ont investigué comment cette huile végé‑
tale, riche en phytostérols et en polyphénols – de puissants anti-­
inflammatoires et antioxydants – pouvait contribuer à protéger le
microbiote intestinal et ainsi prévenir l’apparition de ce cancer.
Des souris, divisées en plusieurs groupes, ont reçu un régime enrichi
en matières grasses : certaines exclusivement de l’huile de tournesol,
d’autres de l’huile de coco et enfin, le troisième groupe, uniquement
de l’huile d’olive extra vierge. Sans grandes surprises : celles ayant
consommé de l’huile de coco ou de tournesol avaient un microbiote
déséquilibré, responsable de potentielles inflammations. À l’inverse, le
groupe ayant reçu le régime à base d’huile d’olive a présenté un micro‑
biote intestinal plus diversifié et un terrain anti-inflammatoire, deux
éléments clés pour lutter contre le cancer colorectal. Si la réputation
de l’huile d’olive comme matière grasse « bonne » pour la santé était
déjà bien établie, ces résultats entérinent son intérêt capital en termes
de prévention anticancer colorectal.
2. Rodríguez-García, et al., « J.J. The High-Fat Diet Based on Extra-Virgin Olive Oil Causes Dysbiosis Linked
to Colorectal Cancer Prevention. », Nutrients, avril 2020, 12, 1705. https://doi.org/10.3390/nu12061705
ɕ Cette technique élimine les métaux lourds
de votre corps 
Poissons, crustacés, pains et de nickel de près de 15 %. Les
même nouvelle peinture pour éventuelles traces de plomb
votre salon vous exposent à une présentes avant le début de
bande de criminels qui passent l’expérience sont devenues
incognito et attaquent farouche‑ indétectables dans l’urine.
ment votre santé : les métaux Mieux encore : le glyphosate,
lourds ! Ceux-là mêmes qui ce pesticide si décrié, qu’on
sont à l’origine de cancers, de avait retrouvé dans l’urine de
maladies cardiovasculaires et 90 % des participants avant le
neurodégénératives. Récem‑ jeûne, a lui aussi complètement
ment, des scientifiques alle‑ disparu.
mands et français ont testé une
Enfin, les participants ont re-
méthode3 du jeûne pour réduire mar­qué d’autres bénéfices « con-
la présence de certains métaux
crets » comme l’amélioration
lourds dans notre organisme. de leur sommeil, une diminu‑
Pendant dix jours, 109 parti‑ tion de leur fatigue ou même
cipants n’ont consommé que de leurs maux de tête. Bien
250 kcal par jour. En analy‑ plus qu’une simple « détox »,
sant l’urine des participants, le jeûne montre une fois de
les niveaux d’arsenic avaient plus qu’il constitue un véritable
diminué de 72 % et de ceux atout santé.
3. Franziska Grundler et al., « Excretion of Heavy Metals and Glyphosate in Urine and Hair Before
and After Long-Term Fasting in Humans. », Frontiers in Nutriton, Septembre 2021. doi: 10.3389/
fnut.2021.708069
 DOSSIERRUBRIQUE
SANTÉ

Alerte maladies auto-immunes :

avez‑vous des trous dans l’intestin ?
Dr Philippe Veroli

Comment le système immunitaire peut-il dérailler au point de maux de tête, des douleurs muscu‑
s’attaquer lui-même ? Face à l’explosion galopante des maladies laires, de la fatigue chronique, voire
auto-­immunes, il est urgent de s’interroger sur les causes de ces un syndrome dépressif3.
pathologies. Et si la réponse se trouvait dans nos assiettes ? La piste
Un autre problème du leaky gut est
de l’hyperperméabilité intestinale, causant des trous dans l’intestin,
qu’il peut causer une malabsorp‑
interpelle. Voici comment prévenir et rétablir cette perméabilité.
tion de micronutriments essentiels
à la santé comme le zinc, le fer et la

C
aractérisées par un système
immunitaire qui dysfonc‑
tionne et attaque les cellules
saines du corps comme si elles
étaient des agresseurs, les maladies
auto-­immunes sont multifactorielles.
Selon la médecine dite « intégra‑
tive », les MAI sont déclenchées
par quatre causes principales :
l’hyper­p erméabilité intestinale,
une alimentation transformée, le
stress chronique et les toxiques envi‑
ronnementaux. Ces quatre causes
ont en commun de déclencher une
inflammation chronique, souvent
silencieuse (dite de bas grade), qui
demeure la source de toutes les mala‑
dies chroniques.
L’hyperperméabilité
intestinale, c’est
quoi ?
Le « syndrome de l’intestin
perméable », mieux connu en
anglais sous le nom de « leaky gut
syndrome », est une cause majeure,
sinon la cause première des MAI1.
Imaginez votre intestin comme
une membrane dotée de tout petits
trous qui permettent le passage des
éléments nutritifs de petite taille et
empêchent le passage de grosses
molécules qui peuvent endomma‑
ger notre organisme.
On parle d’ « intestin perméable »
quand la perméabilité de l’intes‑
tin est anormalement augmentée et
laisse passer de grosses molécules
comme des protéines (gluten notam‑
ment), des particules alimentaires
non digérées, voire des bactéries.
Des déchets toxiques peuvent aussi
passer dans le sang et provoquer des
réactions immunitaires2.
Un signe évocateur d’un « intestin
perméable » est la présence d’al‑
lergies alimentaires multiples. Des
protéines partiellement digérées
traversent votre muqueuse intesti‑
nale et provoquent une réaction aller‑
gique. Cette réaction allergique ne
se manifestera pas forcément sous
la forme d’une éruption cutanée,
mais pourra provoquer une maladie
inflammatoire de l’intestin, de l’ar‑
thrite, de l’eczéma, du psoriasis, des
vitamine B12. Il a donc des réper‑
cussions sur la santé générale et pas
seulement sur le système digestif.
Quatre causes principales provoquent
le syndrome de l’intestin perméable :
une alimentation de mauvaise qualité,
le stress chronique, une surcharge de
produits toxiques et une dysbiose.
Veillez à
votre alimentation
Les composants alimentaires les plus
susceptibles de provoquer un leaky
gut sont les protéines contenues dans
les céréales non germées, les produits
laitiers, le sucre et les OGM.
Les céréales non germées contiennent
une grande quantité de phytates et
lectines qui perturbent l’absorption
des nutriments, endommagent la
muqueuse intestinale et provoquent
son inflammation. La germination
et la fermentation des céréales dimi‑
nuent leur teneur en lectines et les
rendent plus faciles à digérer. Les
céréales contenant du gluten peuvent
aussi irriter la muqueuse intestinale.
Le lait contient une protéine appelée
caséine, difficile à digérer et qui peut

9
DOSSIER SANTÉ
être inflammatoire et allergisante.
Elle favoriserait l’auto-­immunité.
Par ailleurs, le processus de pasteuri‑
sation détruit les enzymes contenues
dans le lait, ce qui rend le lactose indi‑
geste et pérennise l’inflammation.
Le sucre est une autre substance
qui peut faire des ravages dans
votre système digestif. Il favorise
la croissance des levures (candida)
et des bactéries pathogènes dont
les exotoxines endommagent les
cellules de la muqueuse intestinale.
C’est aussi l’aliment qui favorise le
plus l’inflammation.
Les OGM ont été conçus pour résis‑
ter à de hautes concentrations de
pesticides, herbicides et fongicides.
Ils contiennent plus d’allergènes
que leurs homologues non OGM et
renferment des doses massives de
produits toxiques, notamment de
glyphosate responsable d’atteintes
La réponse allopathique : une guérison
impossible ?
Face aux maladies auto-­immunes
(MAI), la médecine classique
cherche à freiner le système
immunitaire. Pensant que la
guérison est impossible, les
médecins se limitent à traiter
les symptômes par des anti-­
inflammatoires et à freiner
l’évolution de la maladie.
Le traitement immunologique
des maladies auto-­immunes
consiste à réduire l’activité du
système immunitaire pour éviter
la production des auto-­anticorps
pathogènes (corticoïdes et autres
immunosuppresseurs tels que
azathioprine, méthotrexate…)
et, de façon plus subtile, à modi‑
fier la réponse immune pour la
rendre non-pathogène.
Chaque maladie auto-­immune a
son schéma thérapeutique propre
avec ses indications de traite‑
ment purement symptomatique,
10
hépatiques, de dysbiose et de malfor‑
mations congénitales.
Le stress chronique :
un nuisible sous‑estimé
La santé mentale et le stress ont un
impact direct sur la santé physique.
Notre monde moderne est une source
permanente de stress : la télévi‑
sion et autres médias déversent un
flux continu de mauvaises nouvelles
(violence, crimes, terrorisme, pandé‑
mie !), la majorité des gens manquent
de sommeil et ont des emplois du
temps surplanifiés et surbookés sans
aucun temps dédié au calme ou à la
méditation. En réponse au stress, les
glandes surrénales libèrent du corti‑
sol en excès qui affaiblit le système
immunitaire et affecte sa capacité
à lutter contre les agents étrangers
(bactéries pathogènes, virus), provo‑
quant alors inflammation et leaky gut.
anti-inflammatoire, immuno‑
suppresseur ou/et substitutif.
Ces traitements, donnés au long
cours, sont souvent très effi‑
caces, mais ils s’accompagnent
d’effets indésirables nombreux
et parfois graves (augmenta‑
tion de la sensibilité aux infec‑
tions, survenue plus fréquente
de cancers, diabète ou ostéopo‑
rose, insuffisance rénale, atteinte
ophtalmique…). Surtout, ils
n’agissent pas sur les causes
profondes qui provoquent cette
réaction du système immuni‑
taire contre le soi, à savoir les
produits toxiques, les allergies,
l’intestin perméable ou d’autres
sources d’inflammation.
Dans ces maladies chroniques
qui induisent souvent un
syndrome dépressif réactionnel,
la prescription d’un traitement
antidépresseur est habituelle.
Selon la théorie du décodage biolo‑
gique, la maladie peut être une
réponse du corps à un conflit inté‑
rieur ingérable que vit la personne,
qu’elle en soit consciente ou non.
Ainsi, par exemple, la sclérose en
plaques serait l’expression manifes‑
tée dans la matière physique d’un
conflit psychologique associant
dévalorisation et interdits familiaux.
Le danger des produits
toxiques
Nous sommes quotidiennement en
contact avec plusieurs milliers de
produits toxiques qui agressent notre
muqueuse intestinale.
La dysbiose : une bombe
à retardement
C’est une des causes majeures de
leaky gut. Il s’agit d’un déséqui‑
libre entre les bactéries bénéfiques
et les bactéries pathogènes de l’in‑
testin. Ce déséquilibre peut survenir
dès la naissance en cas de césarienne
ou parce que la mère n’avait pas un
intestin en bonne santé pendant sa
grossesse. Plus tard, les toxiques
environnementaux, l’usage répété
d’antibiotiques, la consommation
d’eau du robinet, une mauvaise
alimentation riche en sucre, pauvre
en pré et probiotiques favorisent la
dysbiose.
Les autres situations
favorisant les MAI
y Les infections : les agents infec‑
tieux peuvent posséder un ou
plusieurs antigènes présentant des
similitudes avec un antigène du soi.
Ce mimétisme moléculaire pourrait
expliquer le rôle des infections dans
l’auto-­immunité. C’est ainsi que sont
incriminés des parasites comme les
borrélies, des virus comme le virus
d’Epstein Barr, des bactéries comme
la Klebsiella pneumoniae, ainsi que
des moisissures.
y Les médicaments : plusieurs
molécules sont reconnues comme
causes de « lupus induit » : isoniazide,

Les rayonnements électromagnétiques sont une source de stress pouvant déclencher
une réponse immunitaire.
D penicillamine, bêtabloquants, sulfa‑
salazine, carbamazépine… D’autres
médicaments sont responsables de
l’apparition d’anticorps antinucléaires,
mais sans manifestations cliniques :
ce sont les inhibiteurs de l’enzyme de
conversion et le minoxidil.
y Les vaccins avec adjuvants peu­-
vent être à l’origine d’un « syndro­-
me auto­immunitaire induit par
les adjuvants » qui associe, à des
degrés divers, manifestations muscu‑
laires (myalgies, myosite, impo‑
tence fonctionnelle), arthralgies et/
ou arthrites, troubles du sommeil et
fatigue chronique, troubles cognitifs
ou mnésiques, manifestations cuta‑
nées, troubles gastro-intestinaux et
respiratoires et, sur le plan biolo‑
gique, apparition d’auto-­anticorps
et/ou d’anticorps spécifiques contre
un antigène donné. Plusieurs séries
de cas ont été publiées : une série
de 40 patients, dont deux réactiva‑
tions de MAI antérieures4, et une
série de 114 patients après vaccina‑
tion anti-hépatite B avec l’appari‑
tion d’auto-­anticorps chez 80 % des
malades5. Ainsi, nombre de patholo‑
gies quelque peu contestées ou tout
au moins très mal expliquées pour‑
raient être incluses dans ce syndrome
lié aux adjuvants.
y La pollution électromagnéti­-
que : plusieurs études suggèrent que
les rayonnements électromagné‑
tiques des téléphones portables, du
wifi, du bluetooth sont une source
de stress qui peut déclencher une
réponse immunitaire.
y Les intolérances alimentaires :
il faut les identifier pour les élimi‑
ner temporairement. Des tests biolo‑
giques d’intolérance alimentaire sont
parfois nécessaires pour identifier ces
aliments, parlez-en à votre médecin.
Pansez les trous
de votre intestin
Le leaky gut est présent chez la majo‑
rité des patients atteints de MAI. Son
traitement comporte quatre étapes :
1. Supprimez les aliments et autres
facteurs favorisant le leaky gut :
sucre, céréales, laitages, aliments
transformés et OGM, eau du robinet,
pesticides, viande non biologique
(qui contient des antibiotiques), anti-
inflammatoires et antibiotiques (ne
supprimez pas ces médicaments sans
avis médical).
2. Remplacez-les par des aliments
comme :
- Légumes fermentés : ils contien­
nent des acides organiques qui équi­-
librent le pH intestinal et des probio‑
tiques bénéfiques.
- Graines germées (chia, lin, chan­
vre…) : ce sont de bonnes sources de
fibres qui favorisent la croissance des
bonnes bactéries intestinales. Mais si
DOSSIER SANTÉ
vous avez un leaky gut sévère, il est
préférable de débuter votre apport
en fibres par des légumes cuits à la
vapeur.
- Bouillon d’os : il contient du colla‑
gène et des acides aminés (proline
et glycine) qui aident à réparer la
muqueuse intestinale (un jeûne au
bouillon d’os pendant trois jours aide‑
rait à une réparation rapide de la
muqueuse intestinale).
- Consommez aussi des aliments
riches en acides gras oméga-3 qui
ont un effet anti-inflammatoire
(bœuf nourri à l’herbe et au four‑
rage, agneau, petits poissons gras).
3. Réparez votre muqueuse avec
des nutriments spécifiques :
- La L-glutamine : indispensable
à la croissance et à la réparation
de la muqueuse intestinale. Elle a
une action anti-inflammatoire et
protectrice des cellules intestinales
en repoussant les substances irri‑
tantes. De 2 à 5 g, 2 fois par jour.
- La racine de réglisse. Elle stimule
la production acide de l’estomac
et favorise la bonne qualité des
muqueuses gastrique et duodénale.
500 mg 2 fois par jour (à éviter en cas
d’hypertension du fait de la présence
de glycyrrhizine).
- La quercétine : améliore la fonc‑
tion barrière de l’intestin en favori‑
sant la création de jonctions serrées.
Elle stabilise aussi les mastocytes
et diminue la libération d’histamine
qui est très fréquente en cas d’into‑
lérance alimentaire. 500 mg 3 fois
par jour pendant les repas.
4. Rééquilibrez votre microbiote
avec des probiotiques : ils assurent
un apport de bonnes bactéries et
permettent d’évincer les bactéries
pathogènes. L’apport de probiotiques
doit avant tout se faire par l’alimen‑
tation, mais en cas de leaky gut, un
complément s’avère utile. Choisis‑
sez un probiotique de bonne qualité
comportant au moins quatre souches
bactériennes pour un apport total
journalier de 5 milliards de germes
au minimum.
11
DOSSIER SANTÉ
Adoptez
une alimentation
anti‑inflammatoire
Lutter contre l’inflammation passe
avant tout par une modification de
l’alimentation. Une alimentation
essentiellement végétale permet au
mieux de lutter contre l’inflammation
chronique. Le régime méditerranéen
répond bien à ces exigences. Plusieurs
aliments sont dotés d’une puissante
activité anti-­inflammatoire  : baies
rouges, alliacées, légumes verts,
fruits frais, légumineuses, oléagi‑
neux, curcuma, gingembre…
Diminuer sa consommation d’ali­ments
transformés et pro-­inflammatoires s’ac‑
compagne souvent d’une perte de
poids (graisseuse), ce qui est un béné‑
fice supplémentaire puisque le tissu
graisseux est lui-même générateur
d’inflammation. La limitation des
graisses saturées pro-­inflammatoires
(provenant surtout des produits
animaux : viande, fromage, beurre)
au profit des graisses poly-­insaturées,
semble atténuer les symptômes et
ralentir la progression de la sclérose
en plaques6.
Le jeûne pour
guérir les MAI
Le jeûne est un outil essentiel dans
la gestion des MAI et devrait être
envisagé comme une intervention
thérapeutique afin d’améliorer les
paramètres métaboliques et immu‑
nitaires des patients.
Le jeûne a de nombreux effets béné‑
fiques : il réduit l’inflammation,
favorise la réparation cellulaire,
améliore le microbiome et soutient
l’immunité.
Au cours de l’évolution, les animaux
et les humains ont été confrontés à
un environnement où la nourriture
était rare et ils ont développé des
mécanismes adaptatifs leur permet‑
tant de fonctionner efficacement
12
Le régime hypotoxique de Seignalet : une piste
pour soulager les malades
En 1985, un célèbre immunologue
français met au point un traite‑
ment diététique de l’auto-­immunité
qui porte aujourd’hui son nom : le
« régime Seignalet ». Non reconnu
par la médecine officielle, car il
n’a pas fait l’objet d’études scien‑
tifiques, ce traitement est devenu
dans le milieu des médecines natu‑
relles la référence dans ce domaine.
Il propose un régime hypotoxique et
agit spécifiquement sur la barrière
intestinale, point de départ supposé
des maladies auto-­immunes.
Voici les principaux piliers du régime
Seignalet :
y Fuir tous les aliments industriels.
y Supprimer totalement les céréales
mutées ou indigestes (pâtes, farines
ou biscuits à base de blé, froment,
épeautre, kamut, petit épeautre, orge,
seigle, maïs, millet, ou avoine).
y Proscrire les produits laitiers.
physiquement et cognitivement lors
de périodes de privation et de jeûne7.
Aujourd’hui, les populations sont
victimes de la notion socioculturelle
erronée que trois repas complets par
jour sont nécessaires à une bonne
santé. La surconsommation alimen‑
taire a conduit de façon prévisible
à des perturbations métaboliques,
surtout quand elle est couplée à un
mode de vie sédentaire.
Comment jeûner ?
Le jeûne intermittent alterne des
périodes où l’on mange et des
périodes où l’on ne mange pas.
La durée optimum de jeûne inter‑
mittent serait de seize heures avec
une période d’alimentation de huit
heures, mais vous pouvez commen‑
cer par un jeûne de douze heures, par
exemple de 20 h à 8 h du matin et
augmenter progressivement.
y Réduire les graisses saturées
d’origine animale (viandes grasses).
y Bannir toutes les huiles végétales
riches en oméga-6 (tournesol, maïs,
pépins de raisin, carthame, soja) et
les remplacer par de l’huile d’olive
pour la cuisson et des huiles riches
en oméga-3 (huiles de colza, de noix,
de lin, de chanvre ou de cameline)
pour l’assaisonnement.
y Privilégier le cru et les cuissons
douces (bain-marie, à l’étouffée, à
la vapeur).
y Consommer régulièrement des
légumineuses et des végétaux frais
de culture biologique.
Dans plus de 90 % des cas, ce
régime suffirait à mettre la mala‑
die en sommeil, mais son abandon
est, en règle générale, suivi d’une
rechute après quelques semaines ou
quelques mois. Il en est de même des
diètes des Dr Kousmine et Swank.
Dans un second temps, vous pouvez
essayer un jeûne plus prolongé d’un
ou plusieurs jours où vous ne boirez
que de l’eau.
Le jeûne sec est un jeûne particu‑
lier où l’on ne mange ni ne boit rien.
Il aurait une fonction détoxifiante
beaucoup plus puissante que le jeûne
hydrique. Ses mécanismes d’action
sont différents et il ne convient pas
à tout le monde.
Documentez-vous et n’hésitez pas
à prendre conseil avant de vous
lancer, surtout si vous prenez des
médicaments.
La preuve de l’efficacité
du jeûne
Il a été démontré que le jeûne réduit
l’hyperperméabilité intestinale, qui
est le précurseur de tous les désordres
auto-­immuns8. En permettant le réta‑
blissement d’une barrière intestinale
efficace, le jeûne freine le processus

auto-­immun en évitant l’interaction
entre les déclencheurs environne‑
mentaux et le tissu lymphoïde local
(GALT : gut associated lymphoid
tissue).9
Plusieurs études contrôlées ont
montré que le jeûne, suivi d’une
alimentation végétarienne, apporte
un bénéfice clinique à long terme
dans la polyarthrite rhumatoïde10.
Une alimentation mimant le jeûne
(FMD : fasting mimicking diet) a
permis d’obtenir une amélioration
chez des patients atteints de sclé‑
rose en plaques.
Là encore, les améliorations cliniques
et biologiques disparaissaient trois
mois après la fin du jeûne et la reprise
d’une alimentation méditerranéenne,
suggérant la nécessité de poursuivre
des cycles de jeûne pour maintenir
les bénéfices cliniques11.
Le jeûne constitue la réduction ultime
de la charge antigénique apportée au
tube digestif et donc réduit tempo‑
rairement son exposition aux proté‑
ines allergisantes qui sont source
d’inflammation.
Ainsi, du fait de son innocuité et de son
efficacité démontrée, le jeûne a toute
sa place dans la prise en charge des
problèmes d’auto-­immunité. Pour‑
tant, il est encore totalement ignoré
par la médecine conventionnelle.
Le jeûne est une excellente stratégie contre les MAI ! Commencez par un jeûne intermittent
de douze heures et augmentez progressivement.
Luttez contre
le stress chronique
Le dernier point commun à toutes
les MAI est la nécessité de gérer
le stress : tant le stress aigu, qui
a souvent déclenché les premiers
signes de la maladie, que le stress
chronique, lié à l’aggravation des
symptômes.
Favorisez un sommeil
réparateur
C’est surtout pendant le sommeil
que le corps se répare12. Pour favo‑
riser le sommeil :
y Éliminez totalement la caféine.
y Faites de la marche en extérieur
tous les matins pour favoriser vos
rythmes circadiens.
y Éteignez vos écrans (télévision,
ordinateur, téléphone portable…)
deux heures avant de vous coucher.
La lumière bleue qu’ils produisent
empêche la production de mélato‑
nine qui facilite l’endormissement.
y Ne gardez pas d’appareil électro‑
nique dans la pièce où vous dormez
pour ne pas subir leur rayonnement
électromagnétique.
y Au moment du coucher, utilisez
de l’huile essentielle de lavande qui
est calmante et relaxante (en diffu‑
sion ou en application cutanée).
DOSSIER SANTÉ
Tous les jours,
forcez‑vous à bouger
Les MAI étant souvent source de
fatigue et de douleurs multiples, les
malades renoncent à avoir une acti‑
vité physique régulière. Pourtant
l’activité physique contribue à une
bonne santé générale, lutte contre le
stress et stimule le système immu‑
nitaire. Aussi, il est important de
bouger tous les jours : commencez
doucement par de la marche à votre
rythme, puis peu à peu, augmentez la
distance et la vitesse. Plus vous prati‑
querez, plus vous verrez votre condi‑
tion physique s’améliorer.
Évacuez vos émotions
négatives
Plusieurs techniques existent :
y L’EFT (Emotional freedom tech-
nique), qui consiste à tapoter des
points avec les doigts sur des zones
précises du corps.
y L’EMDR (Eye movement desen-
sitization and reprocessing), une
technique qui aide à se libérer de
traumatismes passés à l’aide de
mouvements oculaires.
y Ou encore l’hypnose, qui
permet d’agir directement sur notre
inconscient pour mieux gérer nos
émotions.
Vous pouvez aussi pratiquer la respi‑
ration profonde, la méditation et
côtoyer au maximum des personnes
« positives ».
Une supplémentation
adaptée et naturelle
Des milliers d’années de connais‑
sances médicales provenant de diffé‑
rentes cultures (chinoise, indienne,
égyptienne, grecque…) nous ont
légué chacune leur pratique basée
essentiellement sur l’usage de
plantes et autres produits naturels.
La recherche moderne a montré
que leur utilisation peut se révéler
aussi efficace, voire plus efficace
13
DOSSIER SANTÉ
que les produits proposés par l’in‑
dustrie pharmaceutique pour un
moindre coût et bien souvent sans
leurs effets secondaires indésirables.
Des produits naturels sûrs et effi‑
caces sont disponibles pour traiter
quasiment toutes les pathologies,
mais ils ne peuvent être brevetés et
ne rapportent donc rien à l’indus‑
trie pharmaceutique. C’est peut-
être pourquoi vous n’en entendez
pas parler.
Nous aborderons ici quelques-uns
des meilleurs produits naturels à
envisager dans le cadre des MAI.
La liste est loin d’être exhaustive :
votre thérapeute vous conseillera
les compléments les plus adaptés à
votre cas.
La vitamine D
La vitamine D n’est pas seule‑
ment indispensable pour avoir des
os solides, elle est aussi capitale
pour avoir un système immuni‑
taire fort et une protection efficace
contre l’inflammation. Des études
montrent qu’un taux sanguin infé‑
rieur à 100 nmol/L est fortement
associé à un état inflammatoire de
l’organisme, lequel fait le lit des
maladies inflammatoires chroniques.
Un manque de vitamine D augmente
votre risque d’hypertension, de
maladies cardiaques, d’asthme, de
dépression, de diabète, d’arthrose,
d’ostéoporose… ainsi que le risque
de cancer et de MAI.
Plusieurs études publiées au cours
des dernières années ont établi un
lien entre un manque de vitamine D
et l’incidence des maladies auto-­
immunes comme la sclérose en
plaques13.
La vitamine D pourrait empêcher
l’apparition d’une MAI ou limi‑
ter sa gravité une fois qu’elle est
déclarée. Un déficit en vitamine D,
surtout dans la période pubertaire,
semble prédisposer à la sclérose en
plaques. On estime qu’environ 50 %
de la population mondiale est défi‑
ciente en vitamine D. Le dosage de
14
la vitamine D est de première impor‑
tance dans la prise en charge d’une
MAI. Un taux sanguin minimal de
100 nmol/L doit être atteint alors
que la plupart de médecins trouvent
acceptable un taux de 75 nmol/L14.
La vitamine K
La lettre K vient du danois « koagu‑
lation ». Elle est en effet indispen‑
sable à la coagulation. Mais son
rôle est bien plus vaste puisqu’elle
intervient notamment dans la santé
cardiaque et vasculaire, la densité
osseuse, la santé cérébrale, la sensi‑
bilité à l’insuline et la fonction hépa‑
tique.
Il est moins connu que la vita‑
mine K possède des propriétés anti-­
inflammatoires15.
La vitamine K protège le cerveau
des radicaux libres qui sont impli‑
qués dans la survenue des maladies
de Parkinson et Alzheimer16.
Le déficit en vitamine K est favorisé
par les perturbations de l’absorption
intestinale, la prise d’antibiotiques,
les traitements visant à abaisser
le cholestérol. Environ 80 % des
Américains sont déficients en vita‑
mine K.
Dans le cadre des MAI, c’est surtout
la vitamine K2 qui est intéressante
et particulièrement la forme appe‑
lée K2-MK7 qui est plus puissante
Il existe un lien entre les carences en vitamine D (qui concerne 50 % de la population) et
les maladies auto-immunes.
et demeure plus longtemps dans l’or‑
ganisme.
Un autre effet essentiel de la vita‑
mine K est de favoriser l’absorption
de la vitamine D qui constitue selon
moi LE complément alimentaire le
plus indispensable en cas de MAI.
Les acides gras : cap sur
les oméga-3
D o t é s d e p r o p r i é t é s a n t i -­
inflammatoires, ils réduisent le
stress oxydatif, le cortisol et la
réponse immunitaire17.
On les trouve dans les huiles de
poisson, les algues et les graines de
chia, lin et chanvre. Les oméga-3
pénètrent facilement dans le cerveau
où ils contribuent à lutter contre
l’inflammation cérébrale et à dimi‑
nuer les plaques amyloïdes associées
à la maladie d’Alzheimer18.
Plusieurs essais cliniques montrent
les bénéfices d’une supplémenta‑
tion en huiles de poisson dans des
maladies inflammatoires et auto-­
immunes comme la maladie de
Crohn, la polyarthrite rhumatoïde,
le psoriasis, le lupus érythémateux
et la sclérose en plaques19.
Une étude norvégienne de 2017 a
montré que les acides gras oméga-3
inhibent spécifiquement la sécré‑
tion de facteurs inflammatoires
impliqués dans plusieurs maladies
inflammatoires et auto-­immunes.

Maladies auto-immunes : les dix actions
indispensables à mettre en place
1. Adoptez une alimentation anti-
inflammatoire, essentiellement
végétale et riche en légumes
et fruits.
2. Mangez bio, le plus souvent
possible.
3. Bannissez les aliments trans‑
formés.
4. Limitez le sel et surtout les
sucres raffinés.
5. Pratiquez régulièrement le
jeûne (au minimum un jeûne
intermittent de seize heures,
deux fois par semaine).
6. Adoptez définitivement un
système de filtration efficace
Les oméga-3 d’huiles de poisson
permettent d’abaisser le taux de
cortisol en réponse au stress20.
Le curcuma
La racine de curcuma contient un
grand nombre de molécules appelées
curcuminoïdes, parmi lesquelles la
curcumine a été la plus étudiée. La
curcumine possède des effets anti-­
inflammatoires aussi puissants que
les médicaments anti-inflammatoires
non stéroïdiens comme l’aspirine,
l’ibuprofène ou le naproxène, mais
sans les effets secondaires dangereux
de ces drogues21.
La curcumine est aussi puissam‑
ment antioxydante et protège donc
l’organisme des radicaux libres qui
participent à l’inflammation et sont
impliqués dans la réponse auto-­
immune. Elle a donc toute sa place
dans un traitement visant à soigner
les maladies inflammatoires et auto-­
immunes.
Le gingembre
Plante cousine du curcuma, le gin­-
gembre possède aussi des proprié‑
tés anti-inflammatoires et anti‑
oxydantes22. Il permet de diminuer
pour l’eau de boisson et de
cuisson.
7. Fuyez les toxiques environne‑
mentaux.
8. Pratiquez une activité physique
régulière (au moins trois fois
par semaine). Cette activité
physique doit provoquer une
sudation.
9. Pratiquez quotidiennement la
respiration abdominale (au
moins cent cycles de respira‑
tion ample, en plusieurs fois).
10. Supplémentez-vous systéma‑
tiquement en vitamine D.
le taux de cortisol. L’association de
curcuma et de gingembre potentia‑
lise l’effet des deux plantes. L’ajout
de poivre noir augmente l’absorp‑
tion et l’efficacité des deux racines.
L’ashwagandha (Whitania
somnifera)
Encore appelé ginseng indien,
l’ashwaganda est l’un des remèdes
les plus populaires et les plus effi‑
caces de la médecine ayurvédique.
Il s’agit d’une plante adaptogène
qui procure de nombreux bénéfices
pour la santé.
Des centaines de publications scienti‑
fiques attestent de sa capacité à régu‑
ler l’équilibre hormonal, améliorer
la fonction thyroïdienne, équilibrer
le système immunitaire, équilibrer
la glycémie, réduire le cholestérol… les virus. Anti-­inflammatoire et
et même inhiber la croissance des
cellules cancéreuses.
En 2014, une étude a montré que
l’ashwaganda est un traitement effi‑
cace de la polyartrite rhumatoide23.
L’ashwaganda possède des proprié‑
tés neuroprotectrices, soutient la
régénération des cellules cérébrales,
lutte contre l’anxiété et la dépression,
DOSSIER SANTÉ
réduit les niveaux de cortisol dans
l’organisme et lutte contre l’inflam‑
mation.
L’ail (Allium sativum)
Très riche en vitamines et minéraux
(vitamines B1, B2, B3, B6, C, folates,
calcium, fer, magnésium, manga‑
nèse, phosphore, potassium, sodium,
zinc), l’ail contient un composé
soufré, l’allicine, qui possède de
puissantes propriétés antioxydantes,
antibactériennes, antifongiques et
antiparasitaires. L’ail possède aussi
des propriétés immunomodulatrices,
anti-­inflammatoires, anticancéreuses
et anti-angiogéniques.
La rhodiola (Rhodiola
rosea)
Issue des régions montagneuses
du nord-est de l’Europe et d’Asie,
la rhodiola est utilisée depuis des
siècles pour lutter contre l’anxiété, la
dépression et le stress. Elle améliore
les performances physiques et intel‑
lectuelles.
Cette plante adaptogène permet de
limiter le pic de cortisol en cas de
stress. En cas de MAI, la rhodiola
aide à limiter la production d’auto­
anticorps.
La griffe du chat (Uncaria
tomentosa)
Plante de la forêt amazonienne utili‑
sée notamment pour soulager l’ar‑
throse et les troubles digestifs, elle
est utile dans le traitement de l’intes‑
tin irritable, de l’intestin perméable et
des ulcères. Elle renforce le système
immunitaire et aide à lutter contre
antioxydante, elle permet de réduire
le gonflement et les douleurs des arti‑
culations de patients atteints d’ar‑
thrite rhumatoïde.
Le chang shan (Dichroa
febrifuga)
Utilisée en Chine depuis 2 000 ans
pour traiter la malaria, cette plante
15
DOSSIER SANTÉ

contient un composé nommé halo‑
fuginone, efficace dans le traite‑
ment des MAI. L’halofuginone
bloquerait le développement des
lymphocytes Th17 impliqués dans
plusieurs MAI, sans toutefois
altérer l’immunité globale.
Le moringa (Moringa
oleifera)
Les feuilles de moringa sont
riches en protéines, minéraux et
vitamines. Elles possèdent des
propriétés anti-­inflammatoires et
antioxydantes24.
L’acide fulvique
Dans la nature, l’acide fulvique
permet aux plantes d’absorber
efficacement minéraux et nutri‑
ments. Il favorise la bonne santé du
microbiote25. Il lutte contre l’hyper-
perméabilité intestinale, ce qui a
pour effet de diminuer l’inflam-
mation et la réponse immunitaire.
Il favorise l’absorption des miné‑
raux et nutriments. C’est un puissant
antioxydant et un capteur de radi‑ d’eau et de bicarbonate de soude
caux libres, qui protège donc du rend l’estomac plus actif pour
stress oxydatif. C’est un chélateur digérer le prochain repas, mais
de métaux toxiques qu’il permet a aussi une action sur les macro‑
d’éliminer. phages (cellules du système immu‑
nitaire), lesquels passent d’une
Le bicarbonate de soude forme M1 qui favorise l’inflam‑
Considéré comme un produit mation à une forme M2 qui, au
miracle par ses adeptes, le bicar‑ contraire, la réduit. Cet effet serait
bonate de soude, peu coûteux dû à une baisse de l’acidité de l’or‑
et écologique, a de multiples ganisme26.
usages pour l’hygiène corporelle
(dentifrice, shampooing, soin de
la peau…), comme produit d’en‑
tretien (anticalcaire, fongicide, ɕ Dossier complet
poudre à récurer, désodorisant…), Pour accéder au dossier complet
pour la santé (maux de gorge et sur les maladies auto-­immunes
d’estomac). du Dr Veroli, veuillez cliquer ici :
Il permet aussi d’apaiser le système https://bit.ly/334J85P
immunitaire : boire une solution
Dr Philippe Veroli Médecin spécialiste en anesthésie-
réanimation, ancien chef de clinique, il est notamment
diplômé en nutrition, hypnose et médecine traditionnelle
chinoise.

Actualités

ɕ Anciens fumeurs : comment repousser les risques de thrombose ?

Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, actuel ou
passé, est toxique pour le système cardiovasculaire.
Une habitude qui laisse des traces. C’est pourquoi
les chercheurs1 se sont demandé si un régime anti-­
inflammatoire pouvait réduire les risques de throm‑
boses veineuses et d’embolie pulmonaire, car on
sait désormais que l’inflammation favorise leur
apparition.
Pendant près de dix-huit ans, les chercheurs ont
observé deux cohortes comprenant 81 507 adultes
fumeurs et non fumeurs, sans antécédents de
thrombose veineuse ou d’embolie. Ils ont observé
leur alimentation attentivement. Douze aliments
à potentiel anti-inflammatoire (dont les fruits,
les légumes, le café, le pain complet, les légu‑
mineuses, l’huile d’olive, etc.) et cinq aliments
à potentiel pro-inflammatoire (tels que la viande
1. Yuan S, Bruzelius M et al., « Anti-Inflammatory Diet and Venous Thromboembolism: Two Prospective Cohort Studies. », Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2021
Sep 22; doi: 10.1016/j.numecd.2021.06.021
rouge, les frites, les sodas, etc.) ont été identifiés
pour estimer le potentiel anti-inflammatoire de leur
alimentation.
Les résultats ont montré qu’une consomma‑
tion régulière d’aliments à fort potentiel anti-­
inflammatoire pourrait jouer un rôle déterminant
dans la prévention des thromboses et de l’embo‑
lie pulmonaire particulièrement chez les fumeurs
et anciens fumeurs. Une consommation élevée de
fruits et légumes était associée à une diminution du
risque d’embolie pulmonaire chez tous les parti‑
cipants, qu’ils soient fumeurs ou non. Si l’arrêt de
la cigarette reste le meilleur moyen de repousser
les risques, cette étude concluante confirme le rôle
positif que peut jouer, une fois de plus, l’alimenta‑
tion sur votre santé.

16 Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf


Votre groupe sanguin est‑il plus
à risque face au Covid‑19 ?
Votre groupe sanguin jouerait un rôle crucial sur votre vulnérabilité
au Covid‑19. Il ne s’agit plus de rumeurs, mais de faits bien établis.
Explications avec la naturopathe Valérie Lamour qui vous propose une
stratégie de renforcement de votre immunité en fonction du vôtre.
Valérie Lamour est naturopathe et
hypnothérapeute. Elle est l’auteure
de nombreux livres sur la santé et
coauteure avec Olivier Madelrieux,
docteur en pharmacie, de Boostez
vos défenses immunitaires selon votre
groupe sanguin, paru aux éditions
Flammarion.
Annie Casamayou (pour Santé
Corps Esprit)  : Vous avez lancé
l’appel à applaudir les soignants
à 20 h lors du premier confinement.
Comment avez-vous eu cette idée ?
Valérie Lamour : J’ai été inspirée
par les Italiens que l’on voyait chanter
à leurs fenêtres et je me suis demandé
ce que l’on pouvait faire pour se
sentir utile quand on n’était pas
directement au front. C’est comme
ça, qu’en mars 2020, j’ai lancé sur
Facebook le groupe Soutien massif
au personnel soignant, tous à nos
fenêtres à 20 h. En quelques heures, il
a pris une ampleur incroyable et j’ai
compris qu’il devenait viral.
Annie Casamayou
A.C. : Comment vous êtes‑vous
intéressée aux groupes sanguins ?
V.L. : En tant que naturopathe, j’ai
envie de comprendre ce qui se passe
dans le corps et de trouver le meil‑
leur moyen de lutter contre une
infection. En mars 2020, j’ai vu
passer une étude chinoise mettant
en lumière la probabilité d’être
touché par le Covid‑19 et de faire
une forme sévère d’infection en
corrélation avec le groupe sanguin1.
En fait, les Chinois avaient un temps
d’avance, car depuis les années 2000,
ils avaient étudié d’autres virus respi‑
ratoires cousins du coronavirus et la
façon dont chaque groupe sanguin
réagissait au niveau immunitaire. Ils
avaient déjà conclu que le groupe O
avait une plus forte résistance face
au Covid et à d’autres infections
virales, et qu’à l’inverse, le groupe A
était plus souvent touché par des
formes moyennes à sévères, le A et
le O étant les deux groupes les plus
répandus au monde. L’information
n’a pas été relayée dans les médias.
Pourtant, cela aurait été utile, car
lorsqu’on connaît son empreinte
génétique, on comprend comment
renforcer son immunité pour faire
GRAND ENTRETIEN
GRAND ENTRETIEN
face à l’infection. Mais la plupart
des personnes ne se rendent pas
compte qu’en fonction de leur groupe
sanguin, elles ne digèrent pas pareil,
elles ne métabolisent pas et elles
ne luttent pas contre les virus de la
même manière.
A.C.  : Comment expliquer que
les groupes sanguins ne soient
pas égaux face aux virus ?
V.L. : D’abord, il faut savoir que la
découverte des groupes sanguins est
récente. On la doit à Karl Landstei‑
ner, ce qui lui a valu un prix Nobel
en 1930. C’est lui qui a compris que
l’on ne pouvait pas donner du sang
du groupe A ou B à n’importe qui,
chaque groupe sanguin étant porteur
d’antigènes qui ne sont pas compa‑
tibles entre eux. Sa découverte a
permis de transplanter des organes et
de faire des transfusions. En dehors
des greffes, le corps est aussi déter‑
miné génétiquement à accepter et à
refuser certains éléments. Des natu‑
ropathes, notamment le Dr James
D’Adamo, un Américain, ont mis
en lumière que certaines maladies
étaient plus fréquentes dans un
groupe donné.
La clé de notre immunité, c’est
notre groupe sanguin, car c’est notre
empreinte génétique. Pour chaque
groupe sanguin, les cellules portent
à leur surface une molécule parti‑
culière, l’antigène, qui est comme
17
GRAND ENTRETIEN
un vigile qui produit des anticorps.
Quand le système immunitaire
détecte un intrus potentiellement
dangereux, qu’il s’agisse d’un virus,
d’une bactérie ou d’un aliment, il
cherche d’abord à identifier des simi‑
litudes avec l’antigène de son groupe
sanguin. S’il est différent, il va géné‑
rer des anticorps pour le détruire. Le
groupe A, qui représente 45 % de
la population, produit des anticorps
anti-B ; le groupe O, majoritaire à
42 %, des anticorps anti-A, anti-B et
anti-AB ; le groupe B des anticorps
anti-A, et le groupe AB ne produit
aucun anticorps. Il court donc beau‑
coup de risques.
Dans les études, on a remarqué que
les A étaient plus sévèrement touchés
par le Covid que les autres groupes.
Pourquoi ? Quand le virus infecte un
organisme, il va se composer d’anti‑
gènes selon le groupe sanguin de la
personne. Un A ne peut se défendre
que contre les virus portés par les
malades du groupe B, car son bouclier
immunitaire ne peut combattre
qu’avec des anti-B. En outre, les A
ont une résistance physique et immu‑
nitaire peu solide et, du point de vue
nerveux, ils sont très sensibles au
stress. Ils sont facilement sujets à l’an‑
xiété et au surmenage, ce qui affecte
beaucoup leur système immunitaire.
Ce sont des personnes qui doivent être
vigilantes à bien équilibrer leur vie,
à respecter leur sommeil et à renfor‑
cer leur immunité.
Le groupe O a cette chance énorme
d’être beaucoup moins à risques
parce que s’il rencontre un malade
de n’importe quel autre groupe, il
est à même de lutter contre le virus.
Malgré tout, les O ont évidemment
été aussi touchés. Pourquoi ? Parce
que si un O rencontre un autre O
malade, c’est le même langage
immunitaire et la transmission est
directe. En revanche, comme les O
ont une constitution immunitaire
puissante, ils résistent mieux et font
entre 10 et 33 % de moins de formes
sévères que les autres2.
18
A.C. : Quel est le rôle du micro‑
biote intestinal dans ces études ?
V.L. : Le microbiote est bien évidem‑
ment un acteur fondamental de l’im‑
munité. Des chercheurs ont mis en
lumière le rôle d’une bactérie des
intestins, Prevotella, qui serait infec‑
tée par le virus du Covid‑19 et qui
produirait de l’inflammation dans
tout le corps. Cependant, tout n’est
pas encore validé entièrement.
La clé de
notre immunité, c’est
notre groupe sanguin,
c’est notre empreinte
génétique.
Prevotella est quasi absente de la
flore intestinale enfantine, ce qui
expliquerait que les enfants sont
épargnés par le virus. Cependant
elle est très présente dans le micro‑
biote des obèses et des personnes
en surpoids. On parle de surpoids
dès que l’on a 8 kg de trop, cela
concerne beaucoup de monde ! Ce
sont donc des populations qui ont une
probabilité plus grande de faire une
forme sévère. Un microbiote intesti‑
nal déséquilibré conduit à l’obésité,
au diabète, etc. De même, Prevotella
est très présente chez les personnes
âgées, sans compter que la quan‑
tité d’anticorps diminue avec l’âge.
Cela montre à quel point il est crucial
d’avoir un microbiote sain pour se
défendre contre les pathogènes.
Dès que l’on a du poids à perdre ou
que l’on a plus de 65 ans, il est crucial
de veiller à un bon équilibre intes‑
tinal. Je recommande en première
intention de nettoyer la flore en recou‑
rant à un extrait de pépins de pample‑
mousse, un complément capable de
traiter nombre de problèmes intesti‑
naux et d’infections virales ou bacté‑
riennes. À raison de 3 ou 4 cures sur
un mois chaque année, c’est efficace
pour traiter l’inflammation et renfor‑
cer le système immunitaire.
A.C. : Adapter son alimentation à
son groupe sanguin p ­ eut-il réel‑
lement améliorer son immunité ?
V.L. : Le concept a été développé
par les D’Adamo père et fils, sur le
principe que, lorsqu’un anticorps
rencontre un antigène étranger, il se
produit une agglutination : l’anti‑
corps s’agrège au pathogène, ce qui
facilite son élimination. Ce processus
d’agglutination a lieu non seulement
sur les virus, mais également sur les
aliments que nous ingérons quand ils
ne correspondent pas immunitaire‑
ment à notre carte génétique.
Pour chaque groupe, certains
aliments sont incompatibles avec
les antigènes sanguins. Ils ne peuvent
pas être correctement métabolisés.
Certains sont porteurs de molé‑
cules qu’on appelle des lectines, et
quand on les consomme en excès, ces
lectines s’agglutinent pour traverser
les intestins et passer dans le sang,
provoquant des réactions chimiques
qui affaiblissent les organes et dimi‑
nuent l’immunité.
Le premier symptôme d’une baisse
de l’immunité, c’est la fatigue. Une
personne fatiguée dès le matin au
réveil a trop de lectines dans son
corps, elle mange probablement trop
d’aliments incompatibles avec son
groupe sanguin et elle devient plus
vulnérable aux infections.
Les A ont un système digestif bien
adapté aux céréales et aux légumi‑
neuses. C’est un groupe qui a fait
son apparition quand les premiers
chasseurs cueilleurs se sont sédenta‑
risés au sein de communautés agri‑
coles. Leur alimentation est devenue
de ce fait à dominante céréalière.
Cependant, ils ne métabolisent pas
correctement les protéines et les
graisses animales par manque d’aci‑
dité gastrique. Ils digèrent beau‑
coup mieux les protéines du poisson,
des légumes et des oléagineux.
Ils peuvent manger de temps à autre
de la volaille, mais pour respecter
leur métabolisme et renforcer leur
 GRAND ENTRETIEN

immunité, la base de leur régime
devrait être végétarienne, similaire
à leurs ancêtres. Ils ont un métabo‑
lisme lent, et de ce fait une tendance à
la prise de poids et un terrain inflam‑
matoire latent.
Le groupe O est l’opposé du A.
C’est le plus ancien des groupes
sanguins ; ses ancêtres étaient des
chasseurs-cueilleurs qui vivaient de
protéines animales, de fruits et de
légumes. La plupart du temps, il est
intolérant au blé, cela ne signifie pas
qu’il ne doit pas en manger du tout,
mais il le métabolise mal. Il peut
développer des problèmes inflam‑
matoires et une fatigue chronique.
Pour avoir de l’énergie et une immu‑
nité au top, son groupe lui demande de
consommer une nourriture simple :
des protéines avec des fruits et des
légumes de saison, et s’il est végé‑
tarien, il peut prendre des protéines
végétales ou des protéines en poudre.
Les laitages ne sont pas recomman‑
dés non plus, ils sont trop acides. Il
est préférable qu’il évite les aliments
transformés, sinon il risque de déve‑
lopper des allergies. Dernier point :
il ne peut pas manger beaucoup à la
fois. Plutôt que de grosses quantités,
il devrait faire plusieurs petits repas.
A.C.  : Et les autres groupes,
comment doivent-ils manger ?
V.L. : Le groupe B porte l’empreinte
génétique de ses ancêtres qui l’ont
amené dans des contrées inexplo‑
rées. Leurs gènes leur ont permis
de s’épanouir dans des climats assez
rudes. Ils peuvent donc bien assi‑
miler l’ensemble des aliments, les
viandes, les laitages, les céréales et
les légumes. Ils ont une bonne assi‑
milation à condition toutefois de ne
pas manger trop d’aliments diffé‑
rents dans un même repas et de ne
pas ingérer de trop grandes quantités.
Ils réagissent néanmoins à certaines
lectines, notamment à base de poulet.
S’il en mange tous les jours, le B
déséquilibre son métabolisme et cela
engendre très souvent une insulino‑
résistance ainsi qu’une colonisation
de son intestin par de mauvaises
bactéries.
Le groupe AB est le plus récent, le
plus rare aussi avec 2 à 5 % de la
population mondiale. Il n’a aucun
anticorps, ce qui crée une résistance
Propos recueillis par Annie Casamayou Enseignante
de yoga et naturopathe depuis 20 ans, Annie Casamayou
est l’auteure de Mon cahier yoga détox et Moins, mais
mieux avec l’argile.
plus faible aux pathogènes. C’est un
groupe souvent réceptif aux virus,
dont le temps de récupération est
long et donc avec de fortes probabi‑
lités d’une forme sévère quand il a
un problème de santé. Leur immu‑
nité est la plus fragile de toutes et
ils doivent la renforcer de manière
drastique. Ils ont aussi un appa‑
reil digestif plus sensible ; ce sont
des gens qui, dès qu’ils mangent
un peu trop, le sentent. Ils résistent
aussi mal au stress et sont sujets à la
déprime. Ce sont des généralités bien
sûr, mais c’est l’empreinte de leur
groupe sanguin. Au niveau alimen‑
taire, il leur faut combiner l’alimen‑
tation végétarienne du groupe A et les
besoins en viandes du groupe B. Ils
ont beaucoup de problèmes émotion‑
nels, la peur est compliquée à gérer.
Quand on a compris cette base, on
renforce son terrain pour qu’il puisse
gérer le virus, en adaptant son
alimentation, en respectant aussi les
fondamentaux immunitaires, notam‑
ment la vitamine D.

Actualités

ɕ Du gras contre les migraines 

Pourrait-on soulager ses migraines simplement
en mangeant du gras ? Oui, mais pas n’importe
lequel ! Selon une équipe de neurologues de l’uni‑
versité de Caroline du Nord. Menée sur près de
182 participants diagnostiqués comme migrai‑
neux, leur étude1 analyse le rôle des oméga-3 pour
réduire les processus inflammatoires en cause dans
les céphalées récurrentes.
Les chercheurs ont constitué trois groupes attri‑
buant à chacun un régime différent. Le premier
groupe a maintenu un régime « témoin » ; le
1. Ramsden CE, et al., « Dietary Alteration of N-3 and N-6 Fatty Acids For Headache Reduction in Adults with Migraine: Randomized Controlled Trial. »,
BMJ. 2021 doi: 10.1136/bmj.n1448
deuxième, un régime riche en oméga‑3 ; et pour
le dernier groupe, un régime riche en oméga‑3 et
allégé en oméga‑6. Après seize semaines, ceux
ayant suivi les régimes 2 et 3 ont déclaré moins de
douleurs que le groupe témoin. Mieux, le groupe
3 présentait les meilleures améliorations avec, en
pratique, moins de maux de tête et la possibilité de
réduire leur consommation d’antalgiques.
Bien qu’ils ne résolvent pas complètement les crises
de migraines, cette nouvelle indication appuie l’inté‑
rêt d’intégrer davantage d’oméga-3 à ses menus !

Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf 19


ɕ Ces remèdes
contre le déclin
cognitif cachés dans
votre assiette
Fruits rouges, pommes, épi­-
nards et même chocolat
noir… Connaissez-vous le
(bon) point commun de tous
ces délicieux aliments ? Ils
sont gorgés de flavonoïdes.
En juillet 2021, une étude1
américaine est venue confir‑
mer l’intérêt de ces nutriments
pour lutter contre le déclin
cognitif. Sur une période de
vingt ans, les scientifiques ont
questionné 77 000 personnes
aux États-Unis. Ils ont observé
leurs habitudes alimentaires
et d’éventuelles prémices de
problèmes de mémoire ou des
troubles cérébraux. Ceux qui
consommaient en moyenne
600 mg par jour de flavo‑
noïdes avaient, en moyenne,
20 % moins de risques de
déclin cérébral.
Actualités
ɕ Santé du cœur : il n’est jamais trop tard
pour se mettre au sport (au contraire !)
Difficile de se dire, passé 50 ans, « Allez, je me mets au sport ! ». Et
pourtant, lors du congrès annuel européen de cardiologie qui s’est tenu
en août 2021, une compilation d’études scientifiques2 a démontré qu’il
n’est jamais trop tard pour se lancer dans une activité physique, même
à un âge avancé, au contraire !
Plus de 33 000 patients concernés par une maladie cardiaque ont été
suivis pendant sept ans. Durant cette période, la directrice de l’étude3,
Nathalia Gonzalez, a observé le rapport d’activité physique et le risque
de décès des personnes, toutes causes confondues. Pour être comp‑
tabilisé comme « actif », chaque participant devait cumuler au mini‑
mum soit 2 h 30 d’activité modérée ou 1 h 15 d’activité soutenue par
semaine. Les chercheurs ont ainsi constaté que le risque de décès était
diminué de 50 % chez les patients qui pratiquaient une activité physique
depuis toujours. Surtout : pour ceux qui devenaient « actifs » sur le tard,
le risque de décès diminuait de près 45 %. Quant à ceux qui avaient
été actifs, mais avaient arrêté, ils voyaient leur risque de décès reculer
de 20 % seulement. Conclusion de la chercheuse : « (…) Les patients
atteints de maladies cardiaques peuvent surmonter les années d’inac-
tivité antérieures et gagner en longévité en faisant de l’exercice plus
tard dans la vie ». Une preuve de plus qu’en termes de santé, rien n’est
jamais déterminé à l’avance et qu’il n’est donc jamais trop tard pour
changer ses habitudes.
2. Physical activity trajectories are associated with the risk of all-cause and cardiovascular disease mortality
in patients with coronary heart disease. A systematic review and meta-analysis. Août 2021
3. Piepoli MF, Hoes AW, Agewall S, et al. 2016 European Guidelines on cardiovascular disease prevention in
clinical practice. Eur Heart J. 2016;37:2315–2381

Les chercheurs ont également

identifié les deux types de
flavonoïdes les plus intéres‑
sants. D’abord les flavones,
qui semblent réduire de 38 %
le risque de déclin cognitif.
On les retrouve notamment
dans les aromates (céleri,
persil, végétaux, aliments
oranges et jaunes). Ensuite
les anthocyanes contenues
dans les raisins, les fruits
rouges ou encore l’auber‑
gine – qui pourraient, de leur
côté, réduire de près de 24 %
ce même risque. Autrement
dit, plus votre assiette sera
colorée, plus votre apport
en flavonoïdes sera riche et
diversifié et le vieillissement
de votre cerveau ralenti !
1. Tian-Shin Yeh, et al., « Long-term
Dietary Flavonoid Intake and Subjec‑
tive Cognitive Decline in US Men and
Women. », Neurology Septembre 2021,
doi: 10.1212/WNL.0000000000012454
ɕ Quel est le point commun entre une mémoire
d’éléphant et un sommeil de plomb ?
La mélatonine pour tomber
dans les bras de Morphée,
vous connaissez certainement.
Mais saviez-vous que cette
hormone boosterait aussi votre
mémoire  ?! Récemment, des
chercheurs4 japonais (de l’uni‑
versité médicale et dentaire de
Tokyo) ont observé son poten‑
tiel thérapeutique contre le
déclin cognitif, les troubles de la
mémoire et de l’apprentissage.
Les scientifiques ont donné
plusieurs doses de mélatonine
à des rongeurs et ont évalué
leurs capacités de mémorisation
4. Hikaru Iwashita, et al., « The Melatonin Metabolite N1-acetyl-5-methoxykynuramine Facilitates
Long-Term Object Memory in Young and Aging Mice. », Journal of Pineal Research, Octobre
2020 https://doi.org/10.1111/jpi.12703
pendant les quatre jours
suivants. Il semblerait que
cette fameuse hormone, lors‑
qu’elle s’oxyde, se convertit
en deux molécules couramment
appelées AFKM et AMK, qui
améliorerait les facultés intel‑
lectuelles des rongeurs.
D’après ces premiers résultats,
les chercheurs sont optimistes
quant au potentiel de cette
hormone naturelle pour boos‑
ter le processus de mémorisa‑
tion et limiter le déclin cognitif,
notamment en cas de maladie
d’Alzheimer.

20

N’ayez plus honte
de ces varices mal placées
(3 Français sur 4 concernés)
Les hémorroïdes, ces petits coussinets essentiels à notre transit,
peuvent parfois devenir très douloureuses. Sujet tabou, nous le
passons sous silence. Il est temps de lever le voile et d’en parler
enfin. Découvrez, étape par étape, comment Michèle a dépassé ce
handicap qui la poursuivait depuis des années.
M
ichèle est une femme de
55 ans, très souriante, dyna‑
mique et coquette. Mais,
au cours de nos premiers échanges,
j’observais que son sourire, plein
de vitalité, se transformait pour
quelques secondes en un léger rictus,
évocateur d’une douleur, qui me
semblait s’intensifier ou apparaître
dès qu’elle changeait de position
sur le fauteuil. C’est alors qu’elle
me dit : « C’est pour ça que je viens
vous voir. Je suis en pleine crise d’hé-
morroïdes et je peux à peine m’as-
seoir, surtout si la surface est un peu
dure ». Elle me dit alors qu’elle avait
toujours eu des hémorroïdes, dès sa
première grossesse et, par la suite,
de façon plus ou moins importante,
selon la régularité de son transit ou
parfois au moment des règles.
Seulement, depuis plusieurs mois
les crises s’enchaînent. Elles sont de
plus en plus douloureuses et occa‑
sionnent parfois des saignements
importants qui l’inquiètent. Son
médecin lui propose une opération,
DANS LE CABINET
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
Florence Müller
l’hémorroïdectomie, puisque rien
ne la soulage. Mais Michèle s’est
renseignée et les suites de cette
opération lui font peur.
Ces petits
coussinets si utiles
Il est fréquent d’entendre dire par
certains qu’ils n’ont pas d’hémor‑
roïdes. C’est qu’ils ignorent, comme
Michèle, ce que sont réellement les
hémorroïdes, car nous en avons tous.
Et heureusement, car, comme tout
ce qui existe dans notre corps, les
hémorroïdes ont une fonction bien
précise.
Ce sont de petits vaisseaux sanguins,
organisés en réseaux vasculaires,
appelés plexus ou encore coussi‑
nets hémorroïdaires. Ils sont situés
dans la partie basse du rectum.
­Au‑dessus du sphincter anal, ce sont
les hémorroïdes internes alors qu’en
dessous, ce sont les hémorroïdes
externes. Leur rôle est de participer,
DU NATUROPATHE
en collaboration avec notre sphinc‑
ter, à l’occlusion du canal et donc à
la continence. C’est donc grâce à vos
hémorroïdes que vous pouvez rete‑
nir vos matières et les gaz.
Quand tout va bien, les hémor‑
roïdes ne nous font pas souffrir,
mais lorsque les vaisseaux sanguins
se dilatent trop et que l’inflammation
s’installe, les choses se compliquent.
Aller aux toilettes peut alors deve‑
nir un vrai supplice, tout comme le
simple fait de s’asseoir, comme c’est
le cas de Michèle aujourd’hui.
Dans la plupart des cas, la crise passe
spontanément en quelques jours.
C’est ce qu’a connu Michèle toute sa
vie, mais aujourd’hui tout a changé.
Voyons pourquoi.
Qu’est-ce qui
déclenche la crise ?
Pour bien comprendre, je rappelle
à Michèle que les hémorroïdes,
cet ensemble de petits vaisseaux
sanguins, ont la capacité de se dilater
ou de se rétracter selon les besoins,
mais aussi en fonction de ce qu’on
leur fait subir. Ainsi, il faut éviter
tout ce qui favorise leur dilatation
anormale et peut générer une crise
hémorroïdaire.
21
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
Halte à la constipation !
La constipation en est l’une des
principales causes. La pression
exercée et l’augmentation de la
pression sanguine au niveau abdo‑
minal provoquent une dilatation
excessive des vaisseaux sanguins.
Lorsque la constipation est passa‑
gère et peu répétée dans le temps, nos
hémorroïdes ne craignent rien. Elles
sont suffisamment élastiques pour
supporter une petite pression tempo‑
raire. Mais, en cas de constipation
chronique, la donne change. J’inter‑
roge donc Michèle sur ce point. Sans
surprise, Michèle est une constipée
chronique. Elle l’a toujours été et
a toujours eu le ventre très gonflé.
Pendant des années, elle n’allait
Mon « ordonnance » anticonstipation
En plus des conseils d’hygiène de
vie, voici ce que j’ai conseillé à
Michèle pour améliorer son transit :
y Prendre du psyllium blond :
le tégument (enveloppe qui
entoure la graine) de cette plante
de la famille des plantaginacées
est riche en mucilages.
Ces substances végétales gonflent
au contact de l’eau et forment
un gel dans l’intestin, augmen‑
tant ainsi le volume des selles, ce
qui stimule le péristaltisme intes‑
tinal1 et favorise leur évacuation.
Pour éviter tout ballonnement,
Michèle commencera par une cuil‑
lerée à café dans un grand verre
d’eau 1 fois par jour pendant 2 à
3 jours, puis augmentera progressi‑
vement la prise à 2 cuillerées à café
par jour pendant 3 jours pour aller,
toujours selon le même mode de
progression, jusqu’à 3 cuillerées
à soupe par jour, en fonction du
ressenti et des résultats obtenus.
L’utilisation du psyllium est très
sécuritaire. Elle est cependant
contre-indiquée en cas de sténose
intestinale ou œsophagienne, de
22
aux toilettes que deux à trois fois
par semaine et aujourd’hui, c’est
pire. Elle ne peut aller aux toilettes
qu’une fois par semaine, en utilisant
des laxatifs. Pas étonnant qu’elle
n’arrive pas à faire taire ses hémor‑
roïdes. Les pauvres n’en peuvent
plus de supporter toute cette pression
qui, au fil du temps, leur a fait perdre
tonicité et élasticité. Sans parler de
l’irritation permanente due aux laxa‑
tifs locaux.1
Buvez beaucoup…
La constipation est bien plus
complexe qu’il n’y paraît. Pour
commencer à démêler un peu les
choses avec Michèle, je l’ai interro‑
gée sur son hygiène de vie. Michèle
mange ce qu’il faut, c’est-à-dire
tout autre obstruction gastro-­
intestinale, de fécalome ou de
difficultés à avaler.
y Boire 2 tasses par jour, entre les
repas, d’une décoction de racines
de guimauve (Althaea officinalis).
Riche en mucilages, cette plante
stimule en douceur les intestins
paresseux. Voici comment faire :
1 c. à café de racine de guimauve
dans une tasse d’eau froide, portez
à ébullition pendant 5 min, coupez
le feu, laissez infuser 5 min et
filtrez avant de boire.
Petites astuces aux toilettes : Ne
vous attardez pas aux toilettes.
Plus l’effort de poussée est
prolongé, plus la dilatation des
hémorroïdes est favorisée. Aux
toilettes, placez un petit rehaus‑
seur sous vos pieds pour avoir
une position plus physiolo‑
gique favorisant l’évacuation
des selles. Ne vous retenez pas
et allez aux toilettes dès que le
besoin s’en fait sentir.
suffisamment de fibres, qu’elle
trouve dans les légumes, les fruits
et les céréales complètes consom‑
mées tous les jours. En revanche, elle
ne boit pas suffisamment d’eau entre
les repas. Or, ces fibres doivent être
hydratées pour gonfler et favoriser le
transit intestinal. Je lui conseille donc
de boire au moins 1,5 litre d’eau de
source peu minéralisée chaque jour.
… bougez encore plus et…
Côté activité physique, c’est le calme
plat. Michèle n’a jamais aimé le
sport. Son plus grand plaisir est de
s’asseoir dans son canapé « avec une
pile de bouquins ». D’ailleurs, elle
est bibliothécaire et passe ses jour‑
nées assise devant son ordinateur
ou la tête dans des livres. Deuxième
erreur pour Michèle, car la sédenta‑
rité et les positions assises prolon‑
gées favorisent la constipation et,
de surcroît, augmentent la pression
sanguine dans la zone anale.
Je conseille donc à Michèle d’inté‑
grer un peu d’activité physique dans
son quotidien. En plus d’améliorer
la circulation du sang et le retour
veineux, elle permet par ailleurs
d’accroître la filtration des déchets
par les différents filtres de notre
corps, comme le foie ou les reins.
Le sang en ressort nettoyé, allégé et
plus fluide. Marcher trente minutes
par jour est déjà un bon début. Faire
un peu de vélo le week-end serait
parfait.
Autre avantage de l’activité phy­
sique : cela augmente le rythme
respiratoire et accentue les mouve‑
ments du diaphragme. Ce muscle en
forme de dôme s’abaisse et remonte
à chaque respiration, massant ainsi
nos organes digestifs et favorisant le
transit intestinal et le retour veineux.
La respiration est donc un autre bon
moyen de lutter contre la constipa‑
tion et de diminuer la stagnation
sanguine dans les hémorroïdes de
Michèle.
… surtout relaxez-vous !
Michèle est une anxieuse. Elle s’in‑
quiète de tout et pour tous, son mari,

ses enfants et ses petits-enfants,
mais aussi de son budget, de la
crise sanitaire ou du réchauffe‑
ment climatique. En discutant avec
elle, je m’aperçois qu’elle n’a pas
un moment de répit dans sa tête.
Michèle ne sait pas lâcher prise, elle
contrôle et anticipe tout. Elle retient
aussi beaucoup ses émotions, n’ex‑
prime rien et se contient. Mon intui‑
tion me dit que Michèle fait partie
de ces personnes dont la constipa‑
tion résiste à tout ou presque, car
c’est leur mental qui retient tout,
dont les matières.
Je conseille donc à Michèle
de pratiquer chaque jour une
séance de méditation guidée
pour l’aider à lâcher prise et de
réfléchir à commencer une psycho-
thérapie pour la libérer de son
anxiété et donc relâcher la pres‑
sion… sur ses hémorroïdes.
Enfin, je lui propose de prendre
un temps pour elle chaque jour
pendant lequel elle massera son
ventre, dans le sens des aiguilles
d’une montre. Pour cela, elle pourra
utiliser une huile végétale de son
choix et y ajouter deux gouttes
d’huile essentielle de basilic
(Ocimum basilicum). Très anti-
spasmodique, cette huile essen‑
tielle permettra de détendre ses
intestins et de diminuer les ballon‑
nements, tout en lui procurant une
relaxation bénéfique. Mais atten‑
tion, l’huile essentielle de basilic
est contre-indiquée en cas de prise
d’anticoagulants et de pathologies
hormonodépendantes.
Redonnez le pouvoir
à votre foie
Qui dit constipation et hémor‑
roïdes dit foie fatigué. Je rappelle
à Michèle que c’est notre foie qui
produit la bile, notre laxatif natu‑
rel. C’est donc un organe qu’il ne
faut pas négliger en cas de consti‑
pation. Mais ce n’est pas tout. Il est
également chargé de filtrer le sang
et d’en éliminer les déchets. Si le
Quoi manger pour calmer le feu ?
La composition et la fluidité de notre
sang dépendent en grande partie de
ce que nous mangeons. Plus nous
consommons d’aliments riches en
gras saturés et hydrogénés, d’ali‑
ments transformés et raffinés, riches
en sucre, de féculents, charcuteries,
viande rouge, fromage ou encore
de sel, plus notre sang sera épais et
chargé en déchets.
Cela ne fait l’affaire ni du foie, ni
des vaisseaux sanguins de nos cous‑
sins hémorroïdaires. Optez pour
une alimentation plus naturelle,
à base de fruits et légumes frais,
de bonnes protéines telles que les
foie est fatigué et fonctionne au
ralenti, le sang stagne autour de la
veine porte, ce qui ralentit le retour
veineux et favorise la stagnation
du sang dans les hémorroïdes. En
outre, si le sang ne peut être tota‑
lement débarrassé de ses déchets,
il aura tendance à s’épaissir et à
circuler plus difficilement, ce qui,
là aussi, favorisera la dilatation des
hémorroïdes. Pour aider Michèle à
se débarrasser de ses hémorroïdes,
je lui propose donc de soutenir son
foie, en deux temps :
y U n e c u re d e j o u v e n c e à
base de desmodium (Desmo-
dium adscendens) et de chardon-­
Marie (Silybum marianum). Le
desmodium a des vertus hépato‑
protectrices2, tout comme le char‑
don-Marie3 qui possède en plus une
légère action drainante, permet‑
tant de soutenir l’action de détoxi‑
fication du foie, mais en douceur.
Michèle prendra l’équivalent de
600 mg de chacune des plantes,
en gélules, réparties en 3 prises, en
dehors des repas, pendant 21 jours.
y Une cure de détox : une fois
régénéré, le foie de Michèle pourra
de nouveau remplir efficacement
sa fonction de détoxication qui
sera stimulée avec la racine de
pissenlit (Taraxacum officinale).
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
viandes blanches, les poissons blancs,
les petits poissons gras et tous les
produits issus de la mer, de céréales
complètes et d’huiles végétales de
qualité, comme l’huile d’olive ou les
huiles de colza, lin ou noix, riches
en oméga-3. Ces derniers fluidifient
le sang et sont anti-inflammatoires.
Évitez tout ce qui peut irriter la
muqueuse anale, comme les épices
et les plats pimentés. L’arrêt du
gluten et des produits laitiers pour‑
rait être envisagée pour certains, car
ils sont source d’inflammation et de
troubles intestinaux, néfastes pour
les hémorroïdes.
Véritable nettoyeuse du sang, cette
plante est dépurative, cholérétique
(favorise la sécrétion de bile) et
cholagogue (favorise l’évacuation
de la bile), mais aussi protectrice
du foie 4. Michèle fera une cure
d’un mois d’un extrait aqueux
sous forme d’ampoule, à raison
de 2 ampoules par jour.
Contre-indications : Ces plantes
hépatiques sont déconseillées en
cas de pathologies biliaires, d’oc‑
clusion intestinale ou d’ulcères
gastro-duodénaux.
Améliorez le retour
veineux
La crise hémorroïdaire peut égale‑
ment s’expliquer par une faiblesse
du tissu veineux. Michèle va devoir
prendre soin de son réseau sanguin
grâce à des plantes astringentes et
veinotoniques, qui vont renforcer
le tonus et l’élasticité de la paroi
des veines et des capillaires. Pour
cela, je lui ai proposé la synergie
suivante :
y L’ h a m a m é l i s ( H a m a m e l i s
virginiana) : ses feuilles et son
écorce sont très astringentes, grâce
aux tanins et aux proanthocyanidines
qui permettent de resserrer les
tissus et les muqueuses. Elle est
23
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
aussi anti-­inflammatoire et hémo-
statique et sera donc utile en cas
de saignements5.
y Le marron d’Inde (Aesculus
hippocastanum) : en plus de ses
propriétés astringentes et veinoto‑
niques, il diminue la perméabilité des
vaisseaux sanguins et les œdèmes qui
y sont associés6.
y Le fragon (Ruscus aculeatus) :
aussi appelé petit houx, le fragon
est veinotonique et anti-œdémateux.
Il a une action astringente et anti-­
inflammatoire7.
Jusqu’au soulagement de la crise,
Michèle prendra 2 fois par jour, à
distance des repas, dans un grand
verre d’eau, le mélange suivant
de teintures-mères : 5 gouttes de
marron d’Inde, 20 gouttes de fragon
et 20 gouttes d’hamamélis. Par la
suite, elle fera des cures d’entretien
de 15 jours par mois.
Contre-indications : L’usage de ces
plantes est contre-­indiqué pour les
femmes enceintes et allaitantes, ainsi
que pour les personnes sous anticoa‑
gulants ou qui suivent un traitement
contre le diabète.
Au feu : soulagez la crise !
En plus des conseils précédents
donnés à Michèle, il y a urgence
à agir localement pour supprimer
la douleur, réduire l’inflammation,
arrêter les saignements et traiter
les démangeaisons et les brûlures.
Voici ce que Michèle fera quoti‑
diennement :
Pensez au bain de siège froid
Son but est de resserrer les tissus
grâce à la vasoconstriction et de
soulager l’inflammation et, du même
coup, la douleur. Il suffit de remplir
une bassine d’eau froide et laisser
tremper la région anale entre 5 à
15 min. À faire au moins deux fois
dans la journée. Pour en améliorer
l’efficacité, je conseille à Michèle
d’y ajouter une infusion de plantes
astringentes et anti-inflammatoires,
comme l’hamamélis ou le marron
d’Inde par exemple, qu’elle aura
24
Pour soulager la crise, rien de mieux que l’hamamélis, une plante anti-inflammatoire,
à appliquer avec des compresses froides.
laissés refroidir avant de l’ajouter
dans la bassine.
Appliquez des compresses
d’hamamélis
Si elle n’a pas le temps de faire
des bains de siège, Michèle pourra
aussi appliquer des compresses
imbibées d’une décoction bien
froide d’hamamélis. Pour préparer
sa décoction, elle utilisera 30 g de
feuilles séchées pour 1 litre d’eau
froide. Après avoir l’avoir portée à
ébullition pendant 2 min, elle lais‑
sera infuser 10 min, puis filtrera
la préparation avant de la laisser
refroidir. Il lui suffira ensuite d’im‑
biber un coton ou une compresse
de décoction bien froide et de la
placer immédiatement sur la région
des hémorroïdes.
Je recommande à Michèle de la
garder quelques minutes et de
renouveler l’application plusieurs
fois par jour. À défaut de décoc‑
tion, Michèle pourra aussi utiliser
de l’hydrolat d’hamamélis.
Utilisez des huiles
essentielles
Certaines huiles essentielles
sont particulièrement efficaces
pour soulager les hémorroïdes et
peuvent être appliquées en toute
sécurité sur la zone anale.
L’huile essentielle de cyprès de
Provence (Cupressus sempervirens)
a des vertus décongestionnantes
veineuses et lymphatiques. Elle
peut être associée à l’huile essen‑
tielle de lentisque pistachier
(Pistacia lentiscus) aux vertus
veinotoniques et à l’huile essentielle
d’hélicryse italienne (Helichrysum
italicum) pour ses propriétés anti-­
hématomes, astringentes et cicatri‑
santes. Quant à l’huile essentielle
de menthe poivrée (Mentha pipe-
rita), elle sera appréciée pour ses
propriétés anesthésiques, analgé‑
siques et anti-inflammatoires.
Voici la formule que Michèle
pourra préparer pour une journée
et qu’elle appliquera 3 fois par
jour, à raison de 6 gouttes, sur la
zone externe de ses hémorroïdes,
jusqu’à amélioration.
Dans un flacon en verre, mélanger :
y 2 gouttes d’HE de menthe poivrée,
y 2 gouttes d’HE de cyprès de
Provence,
y 2 gouttes d’HE d’hélicryse
italienne,
y 4 gouttes d’HE de lentisque
pistachier,
y 10 gouttes d’huile végétale de
calophylle inophylle.
Pratiquez le bain dérivatif
Son principe est de rafraîchir la
zone pelvienne et donc anale. La
façon la plus simple de procéder est
d’utiliser des poches de gel pour
stimuler la circulation sanguine

et diminuer l’inflammation de
la zone anale. Je recommande
donc à Michèle d’investir dans
des poches de gel qu’elle placera
au congélateur pour les refroidir et
sur lesquelles elle pourra s’asseoir
tout en étant habillée dès qu’elle
le pourra et plusieurs fois par jour.
Une fois la crise passée, Michèle
pourra arrêter toutes ces pratiques
locales. En revanche, elle devra
rester vigilante et suivre à la lettre
tous les conseils d’hygiène de vie
que je lui ai donnés si elle veut ne
pas avoir de nouvelle crise.
Lorsque je l’ai revue deux mois
plus tard, Michèle ne souffrait
plus, la crise était passée, même
si tout n’était pas encore parfait.
Mais elle avait bien compris
qu’elle ne devait plus se laisser
envahir par la constipation, qu’elle
devait bouger davantage, mieux
respirer, être moins stressée et
aussi prendre soin de son foie et
de son tissu veineux.
Elle était donc sur la bonne voie pour
vivre en paix avec ses hémorroïdes.
ɕ Cancer et noix : fini les doutes !
Depuis des années, les études contradictoires sur
la consommation de noix et le cancer se suivent
et se ressemblent. Sauf la dernière en date, que
l’on doit à une équipe de chercheurs iraniens. Ils
ont décidé de mener une méta-analyse1 de grande
ampleur afin d’examiner d’un côté la consomma‑
tion de noix et d’arachides (tous confondus), d’un
autre la consommation de noix seules (tous les
types de noix : pistache, noix de Grenoble, pécan,
macadamia, etc.) et enfin, la consommation d’ara‑
chides seules.
En comparant près de 43 études sur le risque de
cancer et 9 sur le risque de mortalité par cancer,
ils ont découvert qu’une augmentation de 5 g/j de
1. Naghshi S et al. Association of Total Nut, Tree Nut, Peanut, and Peanut Butter Consumption with Cancer Incidence and Mortality. Adv Nutr. 2021 Jun 1doi:
10.1093/advances/nmaa152
Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf
DANS LE CABINET DU NATUROPATHE
Faut-il retirer ou non vos hémorroïdes ?
Lorsque les traitements médi‑ les jours suivants l’opération et
camenteux échouent et que les disparaissent en général dans les
crises hémorroïdaires s’enchaî­ semaines qui suivent.
nent et deviennent trop gênantes, Réfléchissez donc à deux fois
une hémorroïdectomie peut être avant de vous séparer de vos
proposée. Il s’agit de l’abla‑ hémorroïdes. Sachez aussi qu’il
tion totale des hémorroïdes, existe d’autres interventions que
internes et externes. Elle peut l’hémorroïdectomie, aux suites
aussi parfois s’accompagner opératoires moins pénibles :
du retrait d’un petit morceau
y L’hémorroïdopexie de Longo
du sphincter anal. Bien qu’effi‑
qui consiste à repositionner les
cace, cette intervention n’est pas
coussins hémorroïdaires dans
sans conséquences. Les douleurs
le canal et à réduire l’afflux
post-opératoires sont impor‑
sanguin au niveau des hémor‑
tantes et la cicatrisation longue
roïdes.
et difficile. Des hémorragies
y La ligature hémorroïdaire, qui
post-opératoires peuvent surve‑
nir et nécessiter une nouvelle se fait sous doppler au niveau du
intervention chirurgicale. Des vaisseau hémorroïdaire en cause.
difficultés à uriner ou aller à y La radiofréquence qui consiste
la selle, ainsi que des inconti‑ à brûler les hémorroïdes via une
nences peuvent apparaître dans sonde émettant des micro-ondes.
Florence Müller est naturopathe en région parisienne.
Diplômée de l’ Isupnat, elle axe particulièrement
sa pratique sur l’alimentation (nutrithérapie), la gestion
du stress et l’utilisation des plantes.
Actualités
noix et d’arachides était associée à une réduction
des risques de 3 % pour les cancers globaux, 6 %
pour les pancréatiques et 25 % pour ceux du côlon.
En termes de mortalité par cancer, la consomma‑
tion de noix sans les arachides aurait les meilleurs
résultats avec une réduction de 18 % des risques
de mortalité contre 8 % pour les arachides. Enfin,
une augmentation de 5 g/j de la consommation de
noix et d’arachides a été associée à une diminu‑
tion de 4 % du risque de mortalité par cancer. En
résumé, qu’il s’agisse de noix ou d’arachides, les
résultats sont sans appel : la consommation a une
influence positive sur les risques de cancer et ceux
de mortalité par cancer. De plus, c’est la saison !
Une raison supplémentaire de ne pas s’en priver !
25
 DÉCRYPTAGE
DÉCRYPTAGE
Cancer héréditaire : reprenez
le pouvoir… en modifiant vos gènes !
Si 10 % des cancers sont d’origine héréditaire, les gènes ne sont
pas une fatalité ! Voici ce que nous enseigne « l’épigénétique »,
cette discipline émergente qui montre que nous avons le pouvoir
d’influencer nos gènes. Oubliez le déterminisme… et influencez le
destin de votre santé.
N
ée il y a une dizaine d’années,
l’épigénétique nous montre
que dans la grande biblio‑
thèque de notre génome (ensemble
des gènes de l’organisme), certains
livres seront lus et d’autres lais‑
sés pour compte. Surtout elle nous
montre que nous avons le pouvoir de
favoriser la lecture des bons livres.
Ainsi, on sait désormais que l’on
peut modifier l’expression d’un
gène grâce à un mode de vie sain :
par l’alimentation, la gestion du
stress, la qualité du sommeil, l’exer‑
cice physique régulier et la dimi‑
nution de l’exposition aux produits
toxiques (tabac, pollution, pesti‑
cides…). Cette perspective réjouis‑
sante nous permet de reprendre le
pouvoir sur nos gènes et de devenir
acteur de notre santé.
L’incidence des cancers a quasi‑
ment doublé entre 1980 et 2005
partout dans le monde. L’Amérique
du Nord, l’Europe et l’Australie
sont les continents les plus touchés.
Cela s’explique notamment par la
pollution environnementale et les
mauvaises habitudes de vie (alimen‑
taires, stress…).
26
Hélène Martin-Lemaître
Si les cancers à composante hérédi‑
taire (inscrits dans les gènes) repré‑
sentent moins de 10 % des cas,
l’étude du gène BRCA1 (Breast
Cancer 1) montre que les femmes
porteuses de mutations sur ce gène
ont, avec l’âge, un risque croissant
de développer un cancer du sein.
Heureusement, selon une récente
méta-analyse1, la bonne nouvelle est
que l’optimisation de l’alimentation
permettrait de réduire ce risque à 8 %
au lieu de 54 % à 70 ans !
Comment mettre
toutes les chances
de votre côté ?
La première étape dans la cancéroge‑
nèse s’appelle l’initiation. Elle est
favorisée par l’activation de gènes
favorisant la tumeur et par l’inhi‑
bition de gènes suppresseurs. Acti‑
ver les « bons » gènes et inhiber les
« mauvais » consiste à éviter les
produits toxiques pro-oncogènes,
à optimiser la gestion du stress
oxydant et la méthylation (proces‑
sus cellulaire crucial de ADN).
Contrez les carences
en B9 !
Le déficit en folates (vitamine B9) est
très souvent à l’origine de trouble de
la méthylation qui pourrait favoriser
l’apparition des cancers. La consom‑
mation régulière de légumes à feuilles
vertes (épinards, brocoli, mâche,
choux de Bruxelles…) permet d’as‑
surer, la plupart du temps, un taux
sanguin satisfaisant de folates. Avoir
un bon taux de vitamines B2, B6,
B12 et de zinc est également indis‑
pensable afin d’optimiser la méthy‑
lation. La vitamine B12 se trouvant
exclusivement dans les denrées
d’origine animale, son taux est à
surveiller chez les végétariens et les
végétaliens. Ces derniers sont caren‑
cés de façon certaine.
Réhabilitez votre cuisine !
La cuisine est le premier lieu à revi‑
siter afin de limiter l’exposition aux
produits toxiques.
Voici les huit premières marches
à gravir afin de progresser dans ce
domaine :
y Privilégiez une alimentation
mettant à l’honneur les produits
issus de l’agriculture biologique afin
d’éviter les pesticides.
y Optez pour une bouteille d’eau en
verre ou une gourde en inox et évitez
les bouteilles en plastique.

y Conservez vos aliments dans des
contenants en verre.
y Munissez-vous de poêles en fonte
émaillée ou en inox.
y Cuisinez des produits bruts
emballés dans du papier kraft.
y Privilégiez les petits poissons
(sardines, maquereaux…) en début
de chaîne alimentaire.
y Cuisez à la vapeur, avec la tempé‑
rature la plus basse possible. Les
cuissons à haute température favo‑
risent la production d’hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP).
Ces composés hautement toxiques et
reconnus comme étant cancérigènes
sont retrouvés dans les viandes cuites
au barbecue.
y Limitez votre consommation de
frites, viennoiseries, aliments grillés,
car ils sont le fruit d’une réaction de
Maillard. Cette dernière leur confère
cette couleur brune séduisante, mais
également leur pouvoir cancérigène.
Stoppez l’oxydation
qui vous agresse
Le stress, les toxiques, les patho‑
logies chroniques, les rayonne‑
ments UV, etc. génèrent des radicaux
libres qui détruisent les membranes
cellulaires et s’attaquent à l’ADN.
L’oxydation, c’est aussi l’histoire de
la clé qui rouille, de l’avocat coupé
en deux qui devient marron… Il en
est de même dans notre organisme :
cela s’appelle le stress oxydant. C’est
pourquoi il faut stopper cette réaction
en chaîne qui génère des dommages
cellulaires.
Les antioxydants (polyphénols, caro‑
ténoïdes, vitamine C, vitamine E,
sélénium…) permettent de piéger
les radicaux libres néfastes pour
l’organisme. Cependant, la prise de
compléments antioxydants à forte
dose, sans dosage sanguin préa‑
lable, expose l’organisme à un effet
pro-oxydant. L’idéal est d’opter
pour une alimentation antioxydante
faisant la part belle aux fruits et
légumes, aux herbes aromatiques
Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf
Les 4 clés de l’assiette anticancer
L’assiette anticancer idéale sera,
vous l’aurez compris, très végétale
et colorée.
y Privilégiez les acides gras polyin‑
saturés oméga-3 en consommant
quotidiennement de l’huile de colza,
des noix de Grenoble et des petits
poissons gras des mers froides
(sardines, maquereaux) issus préfé‑
rentiellement de pêche durable.
y Saupoudrer chaque jour dans
l’assiette une grosse cuillerée de
graines de lin broyées aura une
action préventive chez Monsieur
et aux épices. L’alcool et la viande
rouge seront donc plutôt à éviter. Le
vin rouge, quant à lui, occupe une
place ambigüe, car il contient de l’al‑
cool, mais également du resvératrol
(un puissant antioxydant).
Dans tous les cas, la prudence
s’impose après la ménopause et la
conduite à tenir sera à adapter au cas
par cas, en fonction notamment de
l’imprégnation œstrogénique et de la
consommation de folates, mais aussi
du niveau de « risque » personnel.
Privilégiez ces aliments
vedettes anticancer
y Les crucifères contiennent du
sulforaphane, composé capable
d’allumer ou d’éteindre les gènes
responsables de cancers2. La vedette
est le brocoli. Cependant tous les
crucifères ont ce « pouvoir épigé‑
nétique ». L’idéal est d’en manger
tous les jours si c’est possible… le
minimum restant de trois fois par
semaine !
y Un microbiote intestinal en bonne
santé assure enfin une bonne bio­-
Hélène Martin-Lemaître Docteur en pharmacie,
micronutritionniste, elle propose des consultations
en nutrition santé et micronutrition à Lyon et en
téléconsultation : helene-martinlemaitre.fr
DÉCRYPTAGE
(cancer de la prostate) comme chez
Madame (cancer du sein).
y Mettez du curcuma partout ! Sa
couleur orangée conférera une belle
couleur à vos plats. Préférez-le en
poudre (bio) ou utilisez la racine
fraîche pour les plus courageux.
Associez-le au poivre et à de l’huile
(d’olive, de colza…) afin d’augmen‑
ter sa biodisponibilité.
y Le thé vert bio occupe une place
de choix grâce à ses propriétés anti‑
oxydantes exceptionnelles (trois
tasses par jour).
disponibilité du sulforaphane. Le
butyrate, comme le sulforaphane,
est un modulateur de l’expression
des gènes3. Il est produit à partir
des fibres alimentaires insolubles
qu’on trouve dans les végétaux : les
FOS (fructo-oligosaccharides). Les
oignons, les poireaux, les asperges
sont particulièrement riches en
fructo-oligosaccharides. Une analyse
du microbiote pertinente permet
d’évaluer la production de butyrate
par l’organisme. Il est possible de se
supplémenter.
y Enfin l’ail et l’oignon sont à
consommer quotidiennement. Le
sulfure d’allyle qu’ils contiennent
régule l’expression des gènes.
Ainsi, pour les personnes concer‑
nées par des formes familiales de
cancer, l’observation rigoureuse de
ces recommandations permettrait
d’éteindre les gènes responsables
de la pathologie. Ces modifications
épigénétiques sont transmissibles !
Vous avez ainsi le pouvoir d’agir
sur votre santé et sur celle de votre
descendance.
27
MÉDECINE
MÉDECINE CHINOISE
CHINOISE
Ne tendez plus l’oreille,
la médecine chinoise vous
chuchote ses secrets d’audition
Les troubles auditifs rendent la vie difficile. Là où une baisse
d’audition limite les relations sociales, des acouphènes peuvent vite
rendre fou. Heureusement, la médecine chinoise a une fois de plus
beaucoup à apporter. Entre vide des Reins et feu du Foie, partons à
la rencontre de votre ouïe pour mieux la comprendre et la soigner
selon la médecine traditionnelle chinoise.
C
es derniers mois, les consul‑
tations autour des problèmes
auditifs comme les acou‑
phènes et la perte d’audition ont
sensiblement augmenté à mon cabi‑
net. À l’issue de cette longue période
d’incertitude, de confinement, de
restrictions, de frustration et de peur,
les organes des sens qui nous aident
à nous situer dans notre environne‑
ment sont complètement débous‑
solés.
L’un des sens les plus sensibles
chez l’être humain est l’ouïe. Il est
composé d’un ensemble d’organes
dont la fonction est de détecter et
de transmettre des sons au cerveau,
ainsi que de maintenir le sens de
l’équilibre.
Cependant, il arrive parfois que cette
communication ne se produise pas
dans de bonnes conditions. Certaines
maladies de l’oreille apparaissent,
soit pour des raisons biologiques
internes, des infections, des malfor‑
mations ou des blessures qui peuvent
28
Thomas Richard
être causées par l’exposition à des
sons intenses, à des agents externes,
des modifications dans l’environ‑
nement ou de mauvaises habitu‑
des de vie.
La médecine traditionnelle chinoise
prête une importance particulière à
l’oreille. C’est d’ailleurs un micro‑
système utilisé en auriculothérapie
pour traiter l’ensemble du corps.
Le rein gouverne
votre ouïe !
En médecine chinoise, chacun des
cinq organes essentiels contrôle un
organe des sens. Le rein est respon‑
sable de nourrir les oreilles et de
promouvoir le sens de l’ouïe.
On considère que les oreilles sont
l’ouverture du rein comme les yeux
sont l’ouverture du foie, le nez l’ou‑
verture du poumon, enfin la bouche
et la langue sont les ouvertures de la
rate et du cœur.
Tout comme les reins, les pieds,
les glandes reproductrices (testi‑
cules, ovaires), ou encore le cerveau,
l’oreille a une forme de graine de
haricot. Dans le Huang Di Nei Jing
(Traité de médecine interne de l’Em‑
pereur Jaune), il est dit que « le Qi
des reins communique avec l’oreille,
si les reins sont en harmonie, l’oreille
peut entendre les cinq sons ».
Si l’énergie des reins est abondante,
l’audition sera bonne. Si l’énergie
des reins est affaiblie ou la circu‑
lation dans les canaux entravée, les
troubles de l’audition apparaîtront.
Ainsi le Yi Lin Sheng Mo (Les règles
de la forêt médicale), comme nous
le rappelle Philippe Sionneau, il est
dit « le Qi des reins est plein, alors
l’oreille entend, le Qi des reins est
vide alors l’oreille est sourde, le Qi
des reins est insuffisant alors l’oreille
bourdonne (acouphènes), le Qi des
reins se trouve noué par la chaleur
alors l’oreille suppure ».
Les habitudes de vie dont l’alimen‑
tation, la respiration et l’activité
physique ont un impact important
sur le bon fonctionnement auditif.
L’oreille a besoin, pour sa bonne
nutrition et réparation, de l’éner‑
gie pure extraite du métabolisme
du système digestif (rate, pancréas,
estomac) et du système respiratoire

(poumon). Les pathologies de l’oreille
dépendent donc de l’état interne
des organes (causes endogènes ou
émotionnelles), de la gestion des
facteurs externes (causes exogènes
ou climatiques) et du mode de vie.
L’oreille : le terrain de jeu
des acupuncteurs
L’oreille est liée aux reins, mais se
trouve aussi au carrefour de la circu‑
lation énergétique entre plusieurs
canaux importants tels que :
y Celui de l’intestin grêle (canal
digestif, mais aussi immunitaire) qui
passe devant l’oreille.
y Du triple réchauffeur (canal des
fascias et de l’énergie originelle).
y De la vésicule biliaire (canal de la
libre circulation, de la fermeté dans
l’organisme, mais aussi de la frus‑
tration et de la colère) qui entoure
complètement l’oreille.
y Les canaux de l’estomac et du
gros intestin (canaux digestifs) qui
passent, eux aussi, devant l’oreille.
Du fait de cette circulation dense
autour de l’oreille, on y trouve
de nombreux points d’acupunc‑
ture extrêmement puissants et effi‑
caces qui pourront aider à traiter les
problèmes d’audition.
Les six troubles auditifs les plus fréquents
La médecine allopa thique
diagnostique six principaux
problèmes auditifs :
y Perte auditive ou hypoa‑
cousie : l’incapacité totale ou
partielle d’entendre les sons
dans une ou les deux oreilles.
y Acouphène ou tinnitus :
phénomène perceptuel qui
consiste à remarquer des sons
ou des battements dans l’oreille
qui ne proviennent d’aucune
source externe.
y Presbyacousie : cette patho‑
logie est causée par le vieillis‑
sement des cellules ciliées de
Acouphènes :
une personne sur
trois concernée !
Les acouphènes sont un problème
fréquent. On estime qu’environ
30 % des adultes ont perçu des
acouphènes à un moment donné de
leur vie de manière transitoire, entre
10 et 15 % environ les éprouvent
continuellement et que pour seule‑
ment 0,5-3 % de la population, les
acouphènes représentent un réel
problème, causant une perte majeure
de la qualité de vie.
La surdité, quant à elle, est la perte
ou la diminution du sens de l’ouïe
qui empêche ou entrave la possibilité
d’entendre des sons. Il peut y avoir
une perte partielle (perte auditive) ou
une perte totale. Elle peut se produire
dans une oreille ou les deux.
La surdité est classée en différents
types en fonction de la perte audi‑
tive :
y Conductrice : les trois os de
l’oreille ne peuvent pas transmettre
le son et il est incapable d’atteindre
l’oreille interne.
l’oreille interne – responsables
de la capture des sons – qui
finissent par décliner à mesure
que la personne vieillit.
y Hyperacusie : dysfonction‑
nement de l’audition qui occa‑
sionne une hypersensibilité de
l’ouïe.
y Syndrome de Ménière :
maladie chronique qui affecte
l’oreille interne, non seulement
l’ouïe, mais aussi le sens de
l’équilibre.
y Otite : il s’agit d’une inflam‑
mation de l’oreille causée, le
plus souvent, par une infection.
MÉDECINE CHINOISE
y Nerveuse : causée par des troubles
de l’oreille interne ou du nerf auditif
(ou statoacoustique).
y Mixte : conducteur et nerveux.
La surdité peut également être clas‑
sée en fonction de son intensité,
c’est-à-dire en fonction des déci‑
bels que la personne peut entendre,
de légère à très intense.
Il est particulièrement intéressant
de rappeler qu’une affection du nerf
crânien VIII, également appelé nerf
auditif peut aussi entraîner des acou‑
phènes, une surdité avec un équilibre
altéré et des vertiges.
Trouvez les vraies
causes…
Les principales causes des troubles
auditifs, selon la médecine occi‑
dentale, dépendent de la génétique,
du vieillissement et des habitudes
de vie.
Cependant, pour la médecine
traditionnelle chinoise, les causes
des acouphènes et de la surdité
dépendent aussi bien de facteurs
internes, des organes, que de
facteurs externes, climatiques. Les
habitudes de vie, là aussi, sont
déterminantes.
y L’âge avancé est une cause
fréquente : les reins se vident de
leur essence et ne nourrissent plus
correctement les oreilles et leur
fonction décline.
y Le surmenage, l’excès de travail
physique, porter des charges impor‑
tantes ou travailler de longues
heures debout, tout comme l’acti‑
vité sexuelle excessive, affaiblis‑
sent les reins de telle sorte qu’ils
ne nourrissent pas suffisamment
les oreilles.
y Les émotions sont souvent impli‑
quées dans l’apparition d’acou‑
phènes et de perte d’audition. Les
chocs émotionnels, tels que la colère
qui peut bloquer soudainement le Qi
du foie et provoquer une brusque
29
MÉDECINE CHINOISE
montée d’énergie vers la tête et les
oreilles. La tension émotionnelle
chronique peut aussi bloquer le Qi
du foie et ainsi compromettre le bon
fonctionnement des oreilles. Enfin,
des émotions telles que la tristesse
et l’inquiétude peuvent affaiblir les
poumons et le cœur, et affaiblissant
le Qi thoracique qui ne parvient pas
à atteindre la tête, produisent parfois
donc des acouphènes et de la surdité.
y Un régime et des habitudes
alimentaires déséquilibrés avec une
consommation excessive d’aliments
gras, frits, laitiers, sucres ainsi que
manger à des heures indues, manger
vite en travaillant, sauter des repas…
peuvent produire des mucosités qui
montent à la tête et troublent les
sens. Une alimentation trop froide
(aliments crus, froids…) peut égale‑
ment entraîner une carence du Qi du
poumon et du cœur, fragiliser le Qi
de la rate et du rein, provoquant une
insuffisance vers le haut du corps.
y L’exposition à des bruits intenses,
écouter de la musique forte avec un
casque ou des écouteurs peut causer
des acouphènes et de la surdité par
plénitude, de même que les trau‑
matismes et chocs à la tête peuvent
entraîner une stase d’énergie et de
sang qui compromettent l’audition.
Le praticien en médecine chinoise
posera un diagnostic en fonction des
différents signes cliniques et vous
prescrira des plantes de la pharma‑
copée chinoise en fonction de votre
syndrome.
Prenez-soin
de votre ouïe !
Commençons par quelques recom‑
mandations diététiques :
y Il est recommandé d’éviter les
aliments frits et gras, les produits
laitiers, en particulier le lait et
fromage de vache (le lait devrait
être remplacé par du lait de riz ou
d’avoine et non du lait de soja). Limi‑
tez aussi les aliments crus, même si
30 Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2022/01/sce/68_sources.pdf
Ces dix secrets d’Orient préservent votre ouïe !
La médecine chinoise dispose
d’excellents recours pour s’occu‑
per de ses oreilles et de son ouïe :
y Pratiquez l’automassage daoyin
et massage tuina dans la zone de
l’oreille, à base de friction sur le
bord inférieur de l’os occipital et
derrière l’oreille pour rétablir la
circulation de l’énergie dans les
canaux autour des oreilles1.
y Recourez régulièrement à
l’acu­p uncture pour harmoniser
les organes internes et les canaux
é n e rg é t i q u e s q u i d e s s e r v e n t
l’oreille. Comme nous l’avons
souligné, la zone de l’oreille est
dense de points d’acupuncture très
efficaces.
y Appliquez régulièrement de la
chaleur avec le cigare de moxi‑
bustion (Artemisia sinensis) sur
les points d’acupuncture autour de
en été ils sont mieux tolérés, ainsi
que l’excès de gluten et les sucres.
y En cas d’acouphènes modérés et
constants, tonifiez l’énergie du rein
avec des aliments de saveur douce et
salée comme les légumineuses, les
algues, les azukis, le sésame noir, les
sardines, les huîtres, les calamars, la
morue, les champignons, la carotte,
les grains entiers, le riz, les noix…
y En cas d’acouphènes de grande
intensité et d’apparition soudaine,
il sera nécessaire de drainer le foie
et la vésicule biliaire. Évitez les
aliments très chauds, en particulier
épicés, gras et laitiers et privilé‑
giez pendant un temps les aliments
de nature fraîche tels que le céleri,
le citron, le pamplemousse, les
Thomas Richard Thérapeute et conférencier, il est un des
principaux experts de la médecine chinoise en Espagne où il
exerce depuis quinze ans. Il est spécialiste en pharmacopée
chinoise, acupuncture, massage tui na et qi gong notamment.
l’oreille si vos problèmes d’audi‑
tion sont liés à un des syndromes
de vide.
y Intégrez la phytothérapie tradi‑
tionnelle chinoise sur les conseils
d’un expert en la matière.
y Modulez, si elle est excessive,
l’activité sexuelle.
y Pratiquez des exercices de
Qi Gong spécifiques pour les reins
et la tête pour renforcer la racine
et apporter de l’énergie au sommet
du corps.
y Méditez et pratiquez la relaxa‑
tion profonde, pour libérer l’éner‑
gie accumulée dans le foie.
y Faites un nettoyage du foie aux
changements de saison.
y Alimentez-vous bien et repo‑
sez-vous suffisamment.
y Faites régulièrement de l’exercice.
légumes verts, le pissenlit, la
chicorée, la menthe, le radis, les
épinards…
Vous pouvez aussi avoir recours à
l’aromathérapie. Les huiles essen‑
tielles sont également un excellent
recours pour le traitement de la
perte d’audition et des acouphènes :
y HE de cyprès : 20 gouttes,
y HE de gaulthérie : 10 gouttes,
y HE de lavande : 20 gouttes,
y Huile végétale à base de macada‑
mia : 50 gouttes.
Cette recette peut être appliquée
localement : massez la zone autour
de l’oreille avec 3 gouttes environ
3 fois par jour.
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100 ordonnances Mes secrets Le bonheur

naturelles pour de longévité du jeûne
100 maladies courantes Jacques Staehle Raimund Wilhelmi
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Contre les désagréments du quotidien,
la médecine allopathique piétine parfois.
Que propose-t-elle d’autre qu’un compri‑
mé de paracétamol en cas de migraine ?
La médecine naturelle dispose, elle, d’un
arsenal tout autre, sans effets secon‑
daires. Pour faciliter la tâche de chacun,
le Dr Willem livre ici 100 ordonnances
types combinant le meilleur des deux
approches. Une façon intelligente de les
réconcilier au service des patients et de
découvrir qu’il n’y a jamais qu’une seule
solution à une pathologie. Un indispen‑
sable de votre bibliothèque pour soigner
toute la famille.
Que diriez-vous de vivre, comme Jacques
Staehle, jusqu’à 90 ans… en pleine santé !
Ancien conseiller scientifique de l’Asso‑
ciation mondiale de médecine naturelle,
il est le parfait exemple que la longévité
n’est pas réservée à quelques-uns, dotés
d’un bon « capital ». Son credo ? Donner
des clés à chacun pour retarder les effets
de l’âge. En excellent pédagogue, ses
conseils comprennent autant des points
de digitopuncture que des recettes pour
assainir son microbiote, ainsi que bon
nombre de secrets pour accompagner
l’âge sans perdre en vitalité. Dix livres
en un seul !
Aujourd’hui dans l’air du temps, le
jeûne n’est pourtant pas nouveau.
La preuve : c’est ici le petit-fils du
Dr Otto Buchinger, pionnier du jeûne
en Europe il y a plus d’un siècle, qui
rappelle dans cet ouvrage passion‑
nant la philosophie à l’œuvre dans
la démarche. Bien plus qu’un simple
renoncement, il y voit l’occasion d’une
rencontre avec soi-même, mais sur‑
tout une méthode qui, bien encadrée,
pourrait contribuer à prévenir certaines
pathologies comme le diabète, les
cancers ou Parkinson. Une remise à
zéro parfois fort utile !

Crédits photos : © Production Perig © Scisetti Alfio © yanadjan © bit24 © Africa Studio © Rasi © Valmedia © Татьяна Креминская © Valerii Honcharuk © Milan
© Kittiphan © Shawn Hempel © Tony Baggett © m.mphoto © xb100 / stock.adobe.com

Revue mensuelle
Numéro 68 - Février 2022
Directrice de la publication Formulaire d’abonnement à Santé Corps Esprit
et rédactrice en chef : Clémence Bauden
Rédactrice : Anne-Charlotte Grossi
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ɕ Dépression
«  Depuis le décès de mon
mari, je souffre d’une dépres‑
sion. Mon psychiatre m’a
prescrit un antidépresseur
que je n’ose pas encore
prendre. J’aimerais savoir
s’il existe des solutions plus
naturelles ? Merci d’avance. »
Isabelle
Les déprimés sont carencés en
sérotonine. On va alors favo‑
riser naturellement la fabrica‑
tion de sérotonine par le corps.
La Griffonia simplicifolia
est une plante tropicale qui
pousse surtout en Afrique et
dont les graines contiennent
du 5-hydroxytryptophane
(5­HTTP) qui est le précurseur
direct de la synthèse de séroto‑
nine. Les graines de griffonia
augmentent, donc la synthèse
de sérotonine, le neuromédia‑
teur cérébral responsable de la
bonne humeur. Ces résultats
sur la dépression sont souvent
semblables aux médicaments
antidépresseurs… les effets
secondaires en moins  ! Les
patients qui seraient déjà trai‑
tés par un médicament antidé‑
presseur peuvent décider de le
remplacer à condition de dimi‑
nuer progressivement le médi‑
cament.
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com Le texte doit être concis et signé. Il doit s’agir d’une question liée à
un sujet de santé. La publication se fait à l’entière discrétion de Santé Corps
Esprit. La rédaction se réserve le droit de choisir les titres et de réduire les
questions trop longues.
COURRIER DES LECTEURS
ɕ Graisse viscérale
« Comment se débarrasser des 3 - Faire le plein de probiotiques
kilos accumulés au niveau du avec les aliments fermentés :
ventre depuis la ménopause ? yaourts, miso, boissons fermen‑
Pourtant, mon alimentation est tées (kéfir, kombucha), kimchi,
plutôt équilibrée et je n’ai pas de ou encore avec un complément
diabète. » Nicole alimentaire.
4 - Diminuer les sucres. On retire
À la ménopause, la plupart des
femmes sont concernées par cette les sucres rapides et les aliments
à index glycémique élevé, surtout
modification de morphologie. Je
après 16 h.
conseille ces cinq changements à
5 - Rétablir l’équilibre œstrogènes/
effectuer :
progestérone. Il est possible de le
1 - Faire un jeûne intermittent
faire via de la diosgénine natu‑
de 12 heures entre le dîner et le relle que l’on trouve dans le yam,
petit-déjeuner. souvent sous forme de crème. Cela
2 - Consommer des aliments riches va éviter la rétention d’eau et stop‑
en fibres (pain complet, céréales, per la transformation des glucides
fruits, oléagineux, etc.). en graisses.
Une revue exceptionnelle qui ouvre grand les yeux
sur les vicissitudes de santé et de vie. A.D.
ɕ Verrues planes
« Comment faire disparaître des verrues planes ? Merci d’avance. » Jean
Le traitement de cette lésion cutanée engage, en général, des mesures derma‑
tologiques. À mon sens, la cryothérapie demeure une pratique de référence.
Cette méthode consiste, donc à appliquer de l’azote liquide sur la verrue à
l’aide d’un appareil spécifique.
Je recommande aussi d’essayer la chélidoine ou « herbe aux verrues ». En
application locale, la sève de chélidoine est indiquée pour traiter les verrues,
les cors et les durillons. En décoction à usage externe, l’écorce et les feuilles
de bouleau qui contiennent de l’acide salicylique sont traditionnellement utili‑
sées pour soigner les affections bénignes de la peau, dont les verrues. Le thuya
sous forme homéopathique (Thuya occidentalis 15CH ou le Dulcarama 7CH)
est aussi intéressant. Elle empêche la prolifération cellulaire.
Thierry Schmitz est médecin généraliste en
Belgique. Diplômé de l’université de Louvain en 1986,
il n’a cessé de se perfectionner dans les différentes
approches alternatives de la santé.
Avis aux lecteurs ! En aucun cas les informations et
conseils proposés sur le courrier des lecteurs ne sont suscep-
tibles de se substituer à une consultation ou un diagnos-
tic formulé par un médecin ou un professionnel de santé,
seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.