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2022 2023 collège du Salagou 

/education musicale/ Troisièmes HIDA/ Cl, Cardonnet

Analyse de  Né en 17 à Leidenstadt (version originale)

I) Présentation :
 Genre musical : Chanson française
 L’auteur compositeur est Jean-Jacques Goldman, il est également un des interprètes ainsi que Michael
Jones et Carole Fredericks.
Jean-Jacques Goldman est né en 1951, est un auteur-compositeur-interprète français, il est producteur,
guitariste.
Michael Jones, né en 1952 (Royaume-Uni) est d’origine galloise. Il est chanteur, guitariste mais aussi auteur-
compositeur-interprète ;
Carole Fredericks est née en 1952 aux Etats-Unis, et elle est décédée en 2001. Elle est chanteuse, elle a mené
une carrière de choriste et a ensuite beaucoup collaboré avec J.J. Goldman.
 Date de création : 1990 / Durée 3’51
Titre : Né en 17 à Leidenstadt ; il s’agit d’une ville imaginaire, avec un nom de consonance allemande voulant
dire «  ville de souffrances ».

 Contexte historique : 1990,


La chute du mur de Berlin en novembre 1989, va entraîner des changements profonds en Europe, avec la
réunification de l’Allemagne notamment, et dans le monde.
En Afrique du sud, les premières mesures anti-apartheid apparaissent et Nelson Mandela est libéré après une
trentaine d’années de prison.
En Irlande le processus de paix commence à voir le jour (paix seulement en 1998) après trente années d’un
conflit politique et religieux.
 Le sujet de la chanson, sens général : Cette chanson met plusieurs conflits du XXe siècle en parallèle,
et pose la question du choix, de l’engagement et interroge notre conscience.
Les trois interprètes sont particulièrement concernés, de par leurs origines. Jean-Jacques Goldman,
d’origine juive polonaise par son père et allemande par sa mère, s’interroge sur son attitude lors de la
montée du nazisme s’il avait été allemand ; Michael Jones , britannique, se demande comment il aurait
agi lors du conflit nord-irlandais  et Carole Fredericks, afro-américaine ayant connu la ségrégation, si
elle avait été riche et blanche sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. L’auteur nous interpelle
dans le couplet 5, afin que l’on s’approprie cette question de l’engagement lors d’un conflit, et afin de
rendre la chanson plus universelle.

II Analyse suite

Etude du texte :

1) Forme du texte : Forme strophique . Nous appellerons une strophe « un couplet ».
a) Nombre de couplets  ?__6 couplets Autres ? une conclusion
b) Versification ? (nombre de vers par couplet, de syllabes par vers, organisation des rimes)
4 vers par couplet, 6 vers pour le C5. Alternance entre 12 et 7 ou 8 syllabes. Rimes irrégulières, plates
(suivies) le plus souvent .
c) Temps utilisés:
Dans les couplets 1,2,3,4,6 l'auteur utilise le conditionnel
Quel est le pronom personnel utilisé ? Le « Je »
Dans le couplet 5 le temps utilisé est ___le futur et le conditionnel (serions-nous)
Quel est le pronom personnel utilisé ? Le « _On » et le « Nous »
Dans la conclusion, le temps utilisé est le subjonctif
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2) Étude de la chanson :
a) Effectif vocal et instrumental : 3 voix (alto/ ténor/ ténor)/piano /synthétiseur/ basse/guitare (sur
C5)/ batterie.
b) La forme : Introduction/ C1/C2/C3/C4/Break/C5/C6/ Coda

c) le tempo ; Dans l'introduction, puis dans les couplets 1234 : Dans l’introduction, le tempo n’est pas
marqué puis s’affirme, il est modéré de c1 à c5.
Que se passe-t-il avant le C5 ? Il y a un break de batterie
Que devient le tempo sur C5 Il est plus lent
Que devient le tempo ensuite ? Après C5, petite rupture pour repartir sur le tempo initial

d) La voix : les tessitures (hauteurs), les accents, les rôles distribués :


Trois voix, trois tessitures : deux voix d’hommes légères et plutôt aiguës (ténor) et une voix femme assez grave
(alto.) Trois timbres, trois accents différents, Les rôles sont distribués en fonction du texte, pour correspondre à
l’identité des interprètes.
e) La mélodie : Est ce que la mélodie change au couplet 2 ? Non, elle est identique

Qu'est ce qui change aux couplets 3 et 4 ? la mélodie est identique, mais elle est transposée plus aiguë
au couplet 3, et plus grave au couplet 4
Et au couplet 5 ? Que font les voix ?
Le couplet est à trois voix, formant une polyphonie. Les voix sont en homorythmie (elles chantent le
même rythme en même temps). Le résultat est une suite d’accords puissants et consonants
Quel est le point culminant de la chanson ? Dans le Couplet 5 « Serions-nous de ceux qui résistent….. »

f) l'accompagnement :
Comment évolue le son entre l'introduction et le couplet 5 ? (les instruments, le volume...)
Cette chanson se caractérise par un grand crescendo, dû en partie à l’évolution de l’orchestration.
Chaque couplet est l’objet d’une addition de sons, et d’une augmentation du volume instrumental. Une
nappe de synthétiseur (son de cordes) et d’un piano électrique au départ, et d’une cymbale marquant
le tempo, puis une basse, une guitare, une batterie complète : on aboutit au point culminant sur C5,
dans une nuance fortissimo (ff).
Et après C5 ? le volume chute soudainement, et on revient à l’orchestration initiale.

Interprétation de l'œuvre : 3
A) Rapports texte/ musique : A partir des caractéristiques musicales du couplet 5 :
1) Plusieurs voix= polyphonique
2) Les chanteurs chantent ensemble avec le même rythme = en homorythmie
3) Au niveau des hauteurs (aigu, grave) : il est aigu
4) Au niveau des volumes c'est le plus fort
5) Au niveau du tempo : c'est le plus lent
6) Le texte passe dans ce couplet du « je » au « nous »
● POURQUOI CES CHOIX au regard du texte ?
 Avec la polyphonie et l’homorythmie, le compositeur réunit symboliquement tous
les individus confrontés à la question du choix, ils sont ensemble, ils ont des
mélodies indépendantes mais superposées.
 Ce couplet est assez aigu, il semble être un point culminant de la mélodie ( même si
le C3 est aussi aigu)
 Le changement de tempo devenu plus lent, donne plus de force, de solennité.
 Le passage du « je » au « nous » indique que chacun de nous peut
s’identifier, s’approprier ce couplet qui nous interpelle : « on saura jamais ce
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qu’on a vraiment dans nos ventres… », «… l’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un
bourreau ? »

Tous les éléments musicaux ci-dessus renforcent le sens du texte et concentrent toute
l’énergie sur la question essentielle, celle de l’engagement, thème de la chanson.

Que suggère la coda ? La conclusion est comme une prière, (utilisation du subjonctif)
l’espoir d’un futur en paix. La fin musicale, la coda, formée d’un motif qui tourne en
boucle comme dans l’introduction, peut suggérer un éternel recommencement.

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