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L’entreprise
sociale
Option : Licence en économie et gestion
Auteurs :Encadrant :
Fahd BenZerhoun Mme Noufissa
ElMoujaddidi
Mohamed Amine Elkhalfi
Année : 2015/2016
1
Remerciement :
A notre enseignante
Mme Noufissa El Moujaddidi
Nous avons eu l’honneur d’être parmi vos élèves et de bénéficier
de votre riche enseignement.
Vos qualités pédagogiques et humaines sont pour nous un modèle.
Votre gentillesse, et votre disponibilité permanente ont toujours
Suscité nos admirations.
Veuillez bien madame recevoir nos remerciement pour le grand
honneur que vous nous avez fait d’accepter l’encadrement de ce
travail.
Dédicace :
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Table des matières
3) Le Social Business..........................................................................................................................21
Il existe un vaste nombre d'expressions pour désigner les entreprises dont le cœur de l'activité est la
vocation sociale. Bien que certaines notions soient proches je tiens à éclaircir le concept du social
business en le différenciant avec celui de l'entrepreneuriat social........................................................21
Un social business n'est pas de l'entrepreneuriat social. Bien que l'objectif entre les deux semble le
même, il n'en est rien. En effet, dans les deux cas les créateurs d'entreprise apportent des solutions
innovantes et concrètes dans le but de concilier l'approche économique avec des objectifs sociaux.
Cependant un social business est un type de structure bien spécifique - pas de perte, ni de dividende
avec un objectif à visée social. Le professeur Yunus insiste bien sur le fait que la structure d'un social
business est unique ce qui le rend bien distinct.....................................................................................21
3.1) Alors Le Social Business, de quoi s'agit-il?................................................................................22
Ce terme qui a des allures de projet philanthropique n’a pourtant rien à voir du tout avec de la charité!
Avant toute chose, un social business, ou si vous préférez une « entreprise sociale », est une
entreprise! Oui, une entreprise comme toutes les autres. C’est à dire que contrairement aux
associations, fondations ou autres organismes à but non lucratif dépendantes de financements
extérieurs, un social business est une entité auto-suffisante financièrement qui n’a besoin de personne
pour exister. Cette nouvelle forme d’activité économique a été mise sur le devant de la scène par le
Prix Nobel de la Paix 2006, Muhammad Yunus, également pionnier du micro crédit, dans le but de
proposer une alternative au système actuel du tout-profit et ainsi en quelque sorte renouveler le
capitalisme, en rendant à l’Homme sa place centrale...........................................................................22
C'est un modèle économique que développe depuis quelques années la Grameen Bank, fondée par
Muhammad Yunus, en association avec d'autres entreprises. Monter un social-business peut aussi bien
être l'affaire d'un individu, que celle d'une petite, moyenne ou grande entreprise. "Il s'agit de créer une
entreprise dans le but non pas de maximiser ses profits mais de résoudre un problème de santé
publique ou d'environnement", a rappelé le Prof. Yunus, à Paris pour la sortie en français de son livre
"Pour une économie plus humaine. Construire le social-business". Le principe est simple : pas de perte
ni de dividende. Autrement dit, il faut que l'entreprise soit suffisamment rentable pour être durable et
ne pas dépendre des aléas de l'aide extérieure des ONG ou des organisations internationales. Mais il
faut aussi qu'elle soit libérée de la pression actionnariale et donc de l'exigence de maximisation des
profits pour pouvoir offrir des prix abordables. Comme le résume son ami Michel Rocard, "le social
business, c'est la logique d'économie marchande et capitaliste mais sans la distribution de dividendes".
Pour l'ancien premier ministre Français, ce modèle est la preuve que "l'on peut vivre dans une
économie de marché de manière non cupide".......................................................................................22
3.2) Un exemple d'un social business réussit....................................................................................22
Cela semble certes idéaliste, mais de grandes entreprises ont d'ores et déjà tenté l'expérience, qui s'est
avérée souvent fructueuse. Yunus a en effet monté des joint ventures au Bangladesh avec des groupes
aussi bien français, comme Veolia et Danone qu'allemands (BASF, Adidas), japonais (Uniqlo) et
américains (Intel). C'est sûr que le concept contredit les principes de la théorie classique de l'économie
qui veut que l'intérêt général résulte de la poursuite par chacun de son propre intérêt individuel, c'est-à-
dire de la maximisation de ses profits. Mais Yunus se présente comme la preuve vivante du contraire.
Le prix Nobel a créé une cinquantaine d'entreprises, allant du textile à la formation, en passant par la
construction ou la high-tech. Et pourtant : "je ne détiens pas la moindre action, a-t-il déclaré.
Pourquoi? Parce que je ne les ai pas créées pour gagner de l'argent mais pour résoudre des problèmes.
Les hommes ne sont pas des machines à gagner de l'argent. L'humain peut aussi être désintéressé. Le
succès ne se mesure pas forcément qu'en termes d'argent mais aussi en termes d'impact. Or cet aspect
est absent de la théorie économique."...................................................................................................22
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3.3) Comment ça marche ?................................................................................................................23
Le projet pilote que mène actuellement Veolia Environnement au Bangladesh illustre bien le
fonctionnement du modèle. Le pays est confronté à un vaste fléau de santé publique : l'eau des puits
est en grande partie contaminée à l'arsenic. Résultat, la moitié de la population consomme une eau
empoisonnée, soit "la plus importante contamination de masse de l'histoire", selon l'OMS. Veolia
décide de créer un social-business pour s'attaquer au problème. "En tant que leader mondial de
services essentiels, Veolia a voulu apporter sa pierre à l'édifice des solutions pour améliorer l'accès à
l'eau potable", explique Antoine Frérot, PDG de Veolia environnement. Ainsi, la multinationale
française et la Grameen Bank créent en 2008 une société pilote pour traiter l'eau de rivière et fournir
de l'eau pure à deux villages. Yunus fixe le prix, très faible, auquel l'eau devra être vendue. Pour
compenser, le groupe développe une activité complémentaire de vente de bonbonnes d'eau dans la
capitale, Dhaka. Ainsi, "la vente à un prix plus élevé de l'eau aux habitants de la capitale permet de
subventionner l'eau dans le village", explique Eric Lesueur, directeur du projet. Le groupe vise un
équilibre économique à l'horizon 2014-2015........................................................................................23
C’est une entreprise qui a pour objectif d’apporter une solution à une problématique sociétale en se
fondant sur un modèle économique différent qui adopte une vision plus globale de la création de
valeur et se veut plus juste et éthique. Elle se contente de couvrir l’ensemble de ses coûts, essaie de
gagner de l’argent mais n’est tendue exclusivement vers la maximisation du profit. Elle consacre ses
bénéfices à la diminution des coûts, et à la production d’avantages sociaux et elle ne rémunère pas ses
actionnaires, elle se contente juste de les rembourser à hauteur de leur investissement........................23
Pour résumer, un social business, c’est une entreprise qui vise à être auto-suffisante financièrement, si
ce n’est rentable, dans le but d’atteindre un objectif de mieux-être social et de maximiser son impact
positif sur son écosystème. En incarnant un modèle alternatif viable, le social business agit comme un
véritable vecteur de changement. Il faut toutefois savoir que les contours du concept restent flous et
sont sujets à controverse, ce qui n’enlève rien à la puissance du modèle dont le cœur fait l’unanimité.
............................................................................................................................................................. 24
3.4) Les Organisations Non- Gouvernementales (ONG)..................................................................24
Le travail social au niveau international bien que locales, a été pour des centaines d’années mis en
avant par des organisations internationales non affilié a des systèmes politiques ou pouvoirs de
gouvernements. Dés la création de l’institut de droit international en 1873, à Gand jusqu'à la fondation
de Rotary International en 1904, les ONG internationales ont été importantes dans le mouvement
antiesclavagiste et le mouvement pour le vote de femmes....................................................................24
Cependant l’expression organisation non gouvernementales n’est entrée dans le langage courant
qu’avec la création de l’Organisation des Nations Unies en 1904 avec les dispositions de l'article 71
du chapitre 10 de la Charte des Nations unies qui donne un rôle consultatif à des organisations qui ne
sont ni les gouvernements ni les États membres...................................................................................24
La définition de "l'ONG internationale" (OING) est d'abord donnée dans la résolution 288 (X) de
l'ECOSOC le 27 février 1950 : elle est définie comme «toute organisation internationale qui n'est pas
fondée par un traité international"........................................................................................................24
Cependant, l'expression organisation non gouvernementale n'est entrée dans le langage courant
qu'avec la création de l'Organisation des Nations unies en 1945 avec les dispositions de l'article 71 du
chapitre 10 de la Charte des Nations unies6 qui donne un rôle consultatif à des organisations qui ne
sont ni les gouvernements ni les États membres...................................................................................24
La définition de "l'ONG internationale" (OING) est d'abord donnée dans la résolution 288 (X) de
l'ECOSOC le 27 février 1950 : elle est définie comme «toute organisation internationale qui n'est pas
fondée par un traité international". Le rôle vital des ONG et d'autres "grands groupes" dans le
développement durable a été reconnu dans le chapitre 27 d'Action 217, conduisant à l'intensification
des relations consultatives entre l'ONU et les ONG.............................................................................24
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Les ONG jouent un rôle très important dans le développement des pays en touchant la minorité des
gens qui sont souvent négligée par la politique général du pays. On ne peut pas aussi sous-estimer la
grandeur de travail qu’ils fournissent en temps de crise ou de guerre. Au Maroc aussi, leur impacte est
ressenti dans plusieurs domaines de développement tout en améliorant la situation sociale. La force
des ONG réside dans la proximité de leur travail, elles sont plus à l’écoute des besoins de la
population et de par leur action appelées à tisser des relations de partenariat formelle ou informelle
avec les bénéficiaires. La conscience des ONG de la limite de leur intervention sur le terrain les incite
à renforcer l’autonomie de la communauté et sa capacité à prendre elle même en charge l’activité de
développement.....................................................................................................................................24
L’action de l’ONG repose sur une légitimité culturelle car avant l’émergence du l’Etat moderne suite à
l’indépendance du pays, la communauté gérait elle même les services sociaux de base. Les
associations locales pour l’équipement des douars en réseaux locaux de distribution d’eau potable ont
bénéficié de l’adhésion de la communauté à leur projet ; le tour d’eau dans les OASIS du sud est
depuis toujours géré par la communauté..............................................................................................25
En 1997 on comptait 17 000 associations, le chiffre est estimé à 40 000 en 2004. Une grande partie des
ces associations sont actives dans un cadre local au niveau d’une localité au un quartier. Les ONG
marocaines sont actives dans tous les domaines allant du sport et de la culture qui ont toujours été
considérés comme des domaines traditionnels de l’activité associatives, jusqu’à l’équipement et
l’infrastructure qui était jusqu’à ces dernières années du domaine protégé de l’Etat et par la suite des
attributions des collectivités locales. Actuellement des programme du gouvernement réalisent des
projets d’infrastructure de base en partenariat avec les communautés via les associations
communautaires qui sensibilisent, mobilisent et assurent la participation financière de la communauté.
............................................................................................................................................................. 25
Les ONG ont joué un rôle très actif dans le processus de démocratisation du pays. Les associations de
droit de l’homme sont arrivées à imposer le discours du droit humain sujet tabou pendant plus de
trente ans et à lever le voile sur les dérapages qui ont eu lieu pendant les années de plomb. Les actions
entreprises par les associations féminines ont abouti finalement au changement du code de la famille et
à l’acceptation de la reforme. Ils se sont aussi investis dans le domaine de la microfinance donnant
ainsi la possibilité aux populations les plus défavorisés l’accès au crédit, ce qui a permis à des milliers
de pauvres de réaliser leur microprojets encourageant ainsi la prise d’initiative chez les plus démunis.
............................................................................................................................................................. 25
Le déficit énorme dans l’éducation et la santé à amener les ONG à s’investir dans ces domaines.......25
L’entrepreneuriat social marocaine dans le sens propre du mot n’as pas encore fait l’objet des
beaucoup de publications pour pouvoir en sortir une théorie, méthodologie ou analyse distincte qui lui
différencie de l’entrepreneuriat classique. Par conséquent, les textes sur lesquels s’appuie notre
recherche sont typiquement de l’entrepreneuriat classique au Maroc et dans certains cas ceux des
associations marocaines et leurs champs d’activité..............................................................................37
1). L'apparition et développement de l'entrepreneuriat social au Maroc...............................................37
2.) L’impact de l'entrepreneuriat social sur la société..........................................................................41
Direct...................................................................................................................................................43
Indirect................................................................................................................................................43
Les résultats économiques..................................................................................................................43
l'augmentation du revenu pour les employés........................................................................................43
création de nouveaux emplois..............................................................................................................43
création de nouvelles entreprises juridique...........................................................................................43
augmentation du chiffre d’affaires.......................................................................................................43
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augmentation des recettes fiscales des collectivités locales..................................................................43
l'amélioration des compétences personnelles et les perspectives d'emploi des salariés.........................43
emplois supplémentaires créés dans d'autres organisations (par exemple les fournisseurs)..................43
accroissement de l'innovation et la créativité dans la communauté locale............................................43
l’augmentation de flux d'argent au sein de la communauté locale........................................................43
l’économisations des dépenses publiques............................................................................................43
Les résultats sociaux...........................................................................................................................43
la fourniture de nouveaux biens et de services à la communauté..........................................................43
amélioration de la qualité de la vie.......................................................................................................43
la contribution au capital social............................................................................................................43
des niveaux accrus de confiance de l'individu, de l'indépendance, la motivation, la satisfaction,
l'habilitation, l'estime de soi, des réseaux, et les compétences à travailler en équipe............................43
l'augmentation des possibilités d'interaction sociale.............................................................................43
amélioration du dynamisme de la communauté et la région................................................................43
communauté plus attirant comme un endroit à vivre, travailler et visiter............................................43
Les résultats environnementaux........................................................................................................43
la rénovation de bâtiments anciens.......................................................................................................43
la régénération de l'infrastructure physique..........................................................................................43
la réduction de déchets non recyclés.....................................................................................................43
lieu plus attrayant pour travailler..........................................................................................................43
contribution au capital de l'environnement local..................................................................................43
région plus attirant comme un lieu à vivre et visiter.............................................................................43
contribution à l’agenda du développement durable..............................................................................43
contribution à la richesse d'environnement régional............................................................................43
3. Les défis et visions de l’avenir de l’entrepreneuriat social...............................................................43
2.3.1 Les défis et obstacles de l'entrepreneur social au Maroc........................................................44
Tableau 3 : Principaux obstacles que rencontrent les entreprises dans les différentes étapes de la
transition...............................................................................................................................................46
5) . Un aperçu de l'entrepreneuriat social à l'échelle mondial...........................................................49
Source :La bonne gouvernance dans les ASBL....................................................................................57
Utilité sociale à forte composante économique....................................................................................57
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Sommaire
Chapitre supplémentaire
Méthodologie :
Chapitre I :
L’approche théorique et l’historique de l’entreprise sociale
Introduction La psychologie de base d'un entrepreneur social est quelqu'un qui ne peut pas
venir au repos, dans un sens très profond, jusqu'à ce qu'il ou elle a changé le modèle dans un
domaine de préoccupation sociale tout ensemble de la société. Les entrepreneurs sociaux sont
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mariés à une vision, par exemple, une meilleure façon d'aider les jeunes grandissent ou de
prestation de soins de santé mondiale. Ils ne pourront tout simplement pas s'arrêter parce qu'ils ne
peuvent pas être heureux jusqu'à ce que leur vision devienne le nouveau modèle. Ils vont persister
pendant des décennies. Et ils sont aussi réalistes qu’ils sont visionnaires. En conséquence, ils sont
des très bons écouteurs. Ils cherchent à savoir que quelque chose ne fonctionne pas bien et une fois
qu'ils le font, ils ne cessent de changer simplement l'idée et / ou l'environnement jusqu'à ce que leur
idée fonctionne. Ils sont intensément préoccupés par la question « comment » ; Comment puis-je
sortir d'ici à là? Comment puis-je résoudre ce problème? Comment ces pièces s'emboîtent ?
. ………….Bill Drayton, Fondateur d’Ashoka.
HARDING, R. (2006), Social Entrepreneurial Monitor, d’après les données de GEM UK 2005, London Business School School
1
Say J.-B., Cours d’économie politique,
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Flammarion, édition de 1996.
Le terme d’entreprise sociale est apparu au début des années 1990, à peu près au même moment en
Europe et aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, au début des années 1990, parallèlement au développement des fondations qui
consacrent l’innovation sociale telle Ashoka, mais dans un autre contexte, commence à se
développer la notion d’entreprise sociale. Parmi d’autres repères possibles, on peut notamment
identifier le lancement de la « Social Enterprise Initiative » en 1993 par la Harvard Business
School. Dès lors, de nombreuses autres grandes universités américaines (Colombia, Yale, etc.) ainsi
que diverses fondations commencent à mettre en place des programmes de formation et de soutien
destinés aux entreprises sociale. L’idée d’entreprise sociale reste néanmoins assez vague dans
l’optique américaine et renvoie notamment à l’intérêt croissant des organisations à but non lucratif
pour la recherche de nouvelles sources de revenus. Le terme désigne donc en général des activités
économiques marchandes destinées à servir un but social, et reflète l’adoption d’une nouvelle
tactique de financement des organisations « non profit », alternative à la collecte de dons privés ou
à la recherche de subventions auprès de l’Etat ou des fondations. En Europe, c’est également au
début des années 1990 que la notion se répand. L’Italie est pionnière, avec une loi votée en 1991
qui offre un statut spécifique aux « coopératives sociales », provoquant alors un important
développement de ces dernières. Créées pour pallier la difficulté des services publics à assurer une
réponse à certains besoins, ces nouvelles initiatives entrepreneuriales ont été observées dès 1990
par la revue intitulée « Empresa sociale ».
17 ELKINGTON, J. ; HARTINGAN P. (2008), The power of unreasonable people, How social entrepreneurs create
markets That change the world, Harvard Business Press, p. 2 Ma traduction : « Ils s’attaquent à des problèmes insolubles,
prennent de grands risques, et nous obligent à regarder au-delà de ce qui semble possible. Ils poursuivent des buts
extraordinaires, comme l’équilibre économique et environnemental, et l’équité sociale, en visant souvent la transformation
des systèmes dont les dysfonctionnements créent ou aggravent les problèmes socioéconomiques, environnementaux ou
politiques majeurs. Ce faisant, ils découvrent de nouvelles façons, de bouleverser l‟ordre établi en créant de nouvelles voies
pour le futur ». 18 GRUMBAR, J. ; YEW, E. (2008), Les entrepreneurs sociaux ne veulent pas aider, ils veulent changer le
monde- Interview de Bill Drayton, The Focus VOL. XII/2 December 1, 2008 19D’après : DEFOURNY, J. (2004),
L’émergence du concept d’entreprise sociale, Reflets et perspectives, XLIII
Le terme d’entrepreneur social est repris au cours des dernières années par un nombre croissant de
jeunes qui ambitionnent de donner un sens nouveau à leur travail en le mettant au service de la
société plutôt qu’au service d’une entreprise classique. Cette recherche de sens passe fréquemment
par la création d’une entreprise, soit individuelle, soit collective. Ces entreprises peuvent être
initiées aussi bien par des jeunes –ou moins jeunes- issus de milieux défavorisés ou ayant fait peu
d’études que de jeunes ayant suivi des études universitaires ou dans une école de commerce. Ces
initiatives témoignent du renouveau de l’économie sociale et solidaire.
Le terme d’entrepreneuriat social a une tout autre histoire. Il a été introduit en France par Ashoka à
partir de 2004. L’ESSEC (école de commerce), l’Association française de fundraising, le Boston
Consulting Group sont les principaux introducteurs de la pensée de l’entrepreneuriat social en
France.
Ces initiatives ont été l’objet de recherches du Centre international de recherche et d’information
sur l’économie collective (CIRIEC, Liège) de 1993 à 1996. Ces travaux ont été prolongés par un
programme soutenu à partir de 1996 par la commission européenne Targeted Socio-Economic
Research intitulé « L’émergence des entreprises sociales, réponse novatrice à l’exclusion sociale en
Europe ». Ce groupe réunit des universitaires et le comité européen des coopératives de production
et de travail associé (CECOP) ( Defourny, 1997).
Il faut immédiatement spécifier que ces neufs indicateurs ne prétendent pas « cerner toute la réalité
des entreprises sociales », mais constituent des faisceaux d’indices. Les quatre indicateurs
économiques sont une activité continue de production de biens et/ou de services, un degré élevé
d’autonomie, un niveau significatif de risque économique, un niveau minimum d’emploi
rémunéré ; les indicateurs sociaux sont une initiative émanant d’un groupe de citoyens, un pouvoir
de décision non basé sur la détention du capital, une dynamique participative, impliquant
différentes parties concernées par l’activité, une limitation de la distribution des bénéfices, un
objectif explicite de service à la communauté (Borzaga, Defourny et Adam, 1999).
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Le réseau EMES considère ces entreprises comme des entreprises de l’économie sociale. De quelle
façon les principes de l’entreprise sociale s’articulent-ils avec les principes de l’économie sociale ?
Si les classifications des entreprises sociales peuvent différer les unes des autres selon que l’on
privilégie la finalité, le public, le fonctionnement, le statut juridique, etc... Ces entreprises partagent
le trait commun de s’appliquer à l’action sociale au sens large (sociale et sociétal) : le logement,
l’insertion professionnelle, l’action en direction des personnes handicapées, la vie de quartier…
(Chopart, Outin, Palier, 1997). Observer les entreprises sociales. Sous l’angle de la confrontation
aux principes de l’économie sociale, c’est donc étudier les modalités de la rencontre actuelle de
deux traditions de pratiques : Celle du travail social et celle de l’économie sociale (Pour une
approche plus large de la question, cf. Bouquet, Draperi, Jaeger, 2009).
Ce faisant, l’entreprise sociale réexamine des questions classiques parfois délaissées par de
nombreuses entreprises d’économie sociale, comme la conception de métiers nouveaux,
l’engagement bénévole, l’exercice des métiers ou l’organisation du travail.
L’entreprise sociale présente une autre spécificité qui questionne le principe d’autonomie de
l’économie sociale : elle est rarement autonome sur le plan financier, ne se situe pas aussi
franchement sur des marchés privés et entretient un lien étroit avec la puissance publique, à l’image
des entreprises sociales d’insertion. Cependant « malgré le fait qu’elles sont souvent liées à de
telles politiques publiques, les entreprises sociales d’insertion professionnelle, au sein de
l’entreprise sociale ou ailleurs , de personnes handicapés ou défavorisées sur le marché du travail
« Davister, defourny et Grégoire, 2004 ,p 45).
Les entreprises sociales ont donc apporté à la fois une nouvelle dimension à l’économie sociale
historique et un questionnement. Les divers profils d’entreprises qui se dégagent « nous montrent
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qu’il n’existe pas de modèle "pur " d’économie sociale et solidaire, contrairement à ce que tend à
montrer la théorie, qui procède par simplification et abstraction, mais une grande diversité de
formes d’entrepreneuriat collectif et de réglages entre action sociopolitique et activité économique,
entre les degrés de mutualisation et de démocratie économique ( Demoustier, Rousselière, Clerc,
Cassier, 2003, P.72). Simultanément on voit bien que nombre d’entreprises de l’économie sociale
ne peuvent se reconnaitre dans l’entreprise sociale : les coopératives agricoles, les coopératives
d’artisans, les grandes mutuelles d’assurances ; les banques coopératives, les coopératives de
production agissant dans le domaine artisanal ou industriel etc. L’entreprise sociale désigne une
réalité proche de celle de l’économie solidaire, à laquelle elle donne une « grille de lecture » qui
permet sans doute, grâce à son « faisceau d’indicateurs » de la cerner de façon plus précise.
La richesse de l’analyse en termes de faisceaux d’indicateurs est évidente. Elle permet à chaque
entreprise de se situer par rapport à un idéal-type qui réunirait l’ensemble des indicateurs. L’intérêt
majeur de l’idéal-type est bien de donner à voir un modèle qui n’existe pas dans sa pureté idéelle
mais qui permet de comprendre la position de l’entreprise, indicateur par indicateur. L’analyse
d’EMES est ainsi un outil rigoureux et efficace pour l’entreprise d’économie sociale. Comme tout
outil, il comporte cependant une limite. A partir de combien d’indicateurs respectés peut-on dire
parler d’une entreprise d’économie sociale et solidaire ? Peut-on mettre sur le même plan tous les
indices ?
« L’activité continue de production de bien et/ou de services » et « un niveau significatif de risque
économique » peuvent-ils équivaloir à « une initiative émanant d’un groupe de citoyens » ou « un
pouvoir de décision non basé sur la détention du capital » ? Pour répondre à ces questions il est
nécessaire de revenir au projet. L’économie sociale et solidaire n’est pas une fin en elle-même, elle
constitue le moyen de l’émancipation et du développement des personnes. Gardant cette finalité à
l’esprit, des générations de coopérateurs de tous les continents ont observé que la seule solution
pour éviter que l’émancipation visée ne se transforme en exploitation est que les bénéficiaires de
l’action entreprise soient aussi les décideurs de cette action, c’est-à-dire membre de l’entreprise, ou
inversement que les adhérents, les sociétaires, les membres sont aussi bénéficiaires, producteurs ou
usagers.
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Il faut se défaire d’une lecture strictement statutaire de la double qualité, ou plus largement de la
double qualité considérée comme un indicateur directement observable. Ayant une portée plus
générale, il faut le considérer comme un principe qui, au même titre que la démocratie, trouve de
nombreuses voies d’expression et, conséquemment, peut être observé de multiples façons. La co-
construction qu’on pratique dans nombre associations d’action sociale constitue une pratique de la
double qualité. La participation des patients à l’élaboration du diagnostic de santé en est ne
autre.L’autoconsturction d’un habitat en est une troisième.
L’entreprise d’économie sociale et solidaire cherche à pratiquer la double qualité définie comme le
renforcement du lien entre le statut de bénéficiaire (producteur, travailleurs, usager, consommateur,
etc.) et de membre (associé, sociétaire, mutualiste, coopérateur).
1.5) Définition de l’entreprise sociale :
Une entreprise sociale est une organisation productive privée qui cherche à atteindre un impact
sociétal et environnemental positif par la mise en œuvre d’un modèle économique viable dans le
cadre d’une lucrativité limitée.
Avec les associations, les coopérations, les mutuelles et les fondations, l’économie sociale se
définit par la cohérence de ces statuts juridiques et des conséquences de ces statuts sur la gestion de
l’organisation :
La gouvernance est démocratique : Les décisions sont prises selon le principe = une personne,
une voix = ou un principe proche.
La lucrativité est limitée : La recherche de profit est soit proscrite soit encadrée ; elle n’est
jamais l’objectif principal de l’organisation.
Ces = sociétés de personnes = sont = sociales = dans la mesure où leurs statuts rendent
nécessaire la prise en compte de considérations autres que la recherche de profit.
L’économie solidaire, née dans les années 1980, s’intéresse davantage à la question de
l’inscription de l’activité économique dans la société et dans la démocratie. Elle tente de créer
une autre forme d’économie qui prendrait en compte des considérations autres que marchandes
et s’appuie conjointement sur le marché et sur les relations sociales de réciprocité (L’échange
non monétaire). L’objectif général des organisations de l’économie solidaire est donc de
renforcer le lien social et de promouvoir un échange équitable.
L’ESS est donc la somme de trois types d’organisation : celles qui d’un côté partagent les
statuts et se situent dans l’héritage historique de l’économie sociale et de l’autre partagent le
projet de l’économie solidaire ; Les organisations de l’économie sociale qui ne partagent pas le
projet de l’économie solidaire ; les organisations de l’économie sociale qui n’utilisent pas les
statuts de l’économie sociale et/ou s’y opposent.
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Attention : « l’économie sociale » ne doit pas être confondue avec « l’entreprise sociale ».
Certaines entreprises de l’Economie sociale et solidaire sont des entreprises sociales, mais ce n’est
pas le cas de toutes (car certaines associations ou coopératives ne partagent pas les critères relatifs
à la limitation des rémunérations et /ou à l’objectif sociétal). Parallèlement, certaines entreprises
sociales font partie de l’économie sociale, mais certains sont en dehors de l’économie sociale,
comme les sociétés. Manuel : La gestion des entreprises sociales ; sous la direction de Sybille Mertens
1.6) Les entrepreneurs sociaux entre économie sociale et entrepreneuriat social
La stratégie actuelle des dirigeants du Mouves consiste essentiellement à regrouper les plus
innovants des acteurs de l’économie sociale autour de l’idée qu’un changement économique et
social d’ampleur est possible.
Cependant la comparaison entre les champs d’action de l’entrepreneuriat social et de l’économie
sociale semble indiquer que si un changement d’ampleur, entendons par là une rupture avec le
capitalisme, peut être envisagé, c’est à partir du champ d’action large de l’économie sociale et non
de celui, limité, de l’entrepreneuriat social. Le discours de l’entrepreneuriat social est cependant
plus écouté que celui de l’économie sociale. Risquons une hypothèse : c’est un discours qui époue
la mode et qui est simple. Ainsi constatant qu’ « aujourd’hui les inégalités sont aussi béantes
qu’au XIXe siècle ». Antoine vaccaro estime que « les quatre cents personnes les plus riches du
monde peuvent changer la face du monde » (Le Monde, 28, oct, 2010,p VIII). Le
changement mondial se résumerait à un changement de mains de l’argent…
Et faisons un pari : les jeunes entrepreneurs sociaux, ou une partie d’entre eux au moins,
constateront par expérience les limites de l’entrepreneuriat social et de la logique gestionnaire et
souhaiteront engager une véritable résolution des problèmes sociaux et environnementaux ils
découvriront également que la volonté, toute nécessaire qu’elle soit, ne peut non plus suffire et
s’attacheront à comprendre l’intérêt de la complexité de l’économie sociale et solidaire.
La réponse au capitalisme est inévitablement complexe dans la mesure où les problèmes du
capitalisme sont complexes. Proposer un changement de modèle économique suppose au
préalable une réflexion économique d’ensemble d’entreprises adoptant un statut particulier
comme on le considère fréquemment de façon simpliste, mais comme un mouvement de pensée.
De leurs expériences et de leurs réflexions sur ces expériences dépend en partie l’enrichissement
de la pensée de l’économie sociale.
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1.7) Quelles sont les différences entre l’entrepreneuriat social et l’économie sociale ?
Pour nous résumer, nous proposons de revenir sur les principales différences entre entrepreneuriat
sociale et économie sociale et solidaire :
L’entrepreneuriat social s’appuie sur l’action d’un entrepreneur, l’économie sociale et solidaire se
fonde sur l’action collective (au sein de laquelle elle n’a jamais nié le rôle déterminant
d’initiateurs individuels et de leaders). L’attention de l’économie sociale à l’action collective vient
de l’idée que l’innovation résulte de la coopération l’une des implications de cette attention est
l’importance de définir des règles collectives ;
L’entrepreneuriat social met en avant les qualités de personnes qu’elle intègre dans des réseaux de
personnes par le biais de concours et de prix ; l’économie sociale et solidaire met en avant l’action
collective et fédère ses membres à partir d’élections selon le principe une personne, une voix ;
L’entrepreneuriat social émane des grandes entreprises capitalistes, des cabinets de consultants, de
philanthropes et des écoles de commerce ; l’économie sociale et solidaire émane des classes
populaires et moyennes, de petits entrepreneurs ou d’agriculteurs qui se réunissent, de militants de
l’éducation populaire, de l’action sociale et culturelle et d’enseignants chercheurs engagés en son
sein ;
L’entrepreneuriat social se centre sur une finalité sociale ou environnementale ; l’économie
sociale et solidaire ambitionne d’intervenir dans toute l’économie ;
L’entrepreneuriat social a généralement une finalité humanitaire, au bénéfice d’une population
pauvre ou démunie, alors que l’économie sociale agit dans une perspective humaniste,
d’émancipation ou d’accomplissement d’acteurs participant ;
L’entrepreneuriat social ambitionne de servir l’intérêt général. L’économie sociale et solidaire
prétend d’abord servir l’intérêt collectif de ses membres, même si elle s’engage également envers
la communauté ;
L’entrepreneuriat social n’accorde pas d’attention particulière aux statuts ; au mieux les statuts
coopératifs sont considère comme des garde-fous. L’économie sociale et solidaire considère les
statuts des groupements de personnes comme des acquis sociaux qui garantissent la possibilité
d’entreprendre sans constituer nécessairement une société de capitaux. Pour autant, elle ne
considère que les statuts constituent à eux seuls une garantie de fonctionnement démocratique : ils
sont nécessaires et insuffisants ;
L’entrepreneuriat social conçoit l’entreprise comme un contrat en accord avec la théorie des
parties prenante. L’économie sociale la conçoit comme une institution sociale ;
L’entrepreneuriat social réunit des entrepreneurs. Il ambitionne de relier celles-ci aux grandes
sociétés de capitaux et à leurs fondations par un soutien financier, en gestion ou en
communication. L’économie sociale et solidaire pense simultanément la petite et la grande
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entreprise et ses partenariats privilégiés sont les petites entreprises, les collectivités publiques et
les syndicats.
LES ENTREPREURS DE L’ECONOMIE SOCIALE
PEUVENT ETRE CERNEES EN DIX TRAITS
1. Les entreprises d’économie sociale sont des groupements de personnes.
Ces personnes peuvent avoir le statut de travailleurs ou d’usagers. Les usagers peuvent être
personnes physiques ou personnes morales.
2. Ces entreprises servent en premier lieu l’intérêt de leurs membres, tout en s’engageant
envers la communauté. Pour cette raison, l’économie sociale entretient deux relations privilégiés :
avec l’économie publique [L’économie publique et l’économie sociale forment ensemble
l’économie démocratique] et avec l’économie de proximité [de nombreuses petites entreprises
s’organisent en entreprises d’économie sociale].
3. Les personnes s’engagent volontairement dans les groupements. Principe de liberté.
4. Elles respectent entre elles des règles démocratiques : principe d’égalité politique (une
personne=une voix) et d’équité économique (ristourne au prorata de l’activité économique du
membre).
5. Elles sont solidaires entre elles ; elles débattent entre elles, la minorité accepte le pouvoir
de la majorité ; des réserves impartageables sont constituées.
6. Elles bénéficient du principe de la double qualité (droit économique, devoir publique dans
un esprit de justice)
7. Les entreprises d’économie sociale visent l’autonomie politique et l’indépendance
économique
8. L’entreprise a deux finalités : le service économique et l’éducation et la formation des
membres.
9. Les entreprises de l’économie sociale développement ente elles des relations privilégiées
en vue de constituer une force économique commune.
L’alliance entre coopératives de production (agricoles ou SCOP) et coopératives d’usagers est
essentielle de même que l’alliance d’associations se situant sur des marchés ouverts à la
concurrence des sociétés de capitaux.
10. Deux critères principaux attestent l’appartenance réelle de groupement à l’économie
sociale : le premier est la revendication de ses membres à y appartenir et l’adhésion au
mouvement sur une base démocratique.
La seconde est le degré de cohérence entre les valeurs, les principes, les statuts et les pratiques. Ni
le discours sur les valeurs, ni les seules pratiques ne peuvent suffirent dans la mesure où elles se
fondent sur une auto-légitimation quiaffaiblit la légitimité du mouvement. La confrontation des
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valeurs-principes-statuts-règles est le principe général qui peut fonder une unité et un mouvement
d’économie sociale et solidaire. Manuel de L’économie sociale et solidaire : une réponse à la crise
Capitalisme, territoires et démocratie ; Jean-François Draperi
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La prise de décision gestion démocratique et dynamique participative :
Dans la logique capitaliste on parle du principe << une part de capital – une voix>> (le pouvoir de
décision et de contrôle des shareholders (apporteurs de capitaux) est distribué au prorata de leur
apport en capital).
Cependant, les entreprises sociales doivent se doter d’un mode de gouvernance qui limite les
conflits d’intérêt et facilite des prises de décision favorisant la poursuite de la finalité sociale.
Elles adhérent à un principe de non-domination du capital. Très concrètement, leurs statuts
attribuent généralement à chaque membre associé à l’entreprise, quel que soit son apport en capital,
le même pouvoir dans le processus de décision, ce qui permet aux membres de privilégier la finalité
sociale.
Défendre les droits et les intérêts des consommateurs, des travailleurs ou des minorités :
Les entreprises sociales constituent un cadre qui permet également d’assurer la défense de
certains droits et intérêts qui ne peuvent pas toujours être correctement garantis par la puissance
publique. Il n’est pas rare que ces entreprises soient des émanations de personnes qui cherchent
à se défendre collectivement par la pratique du self-help. Mais on constate également l’existence
d’entreprises sociales qui sont créées par des citoyens soucieux de défendre les droits d’autres
personnes.
Source : Gestion des entreprises sociales
3) Le Social Business
Il existe un vaste nombre d'expressions pour désigner les entreprises dont le cœur de
l'activité est la vocation sociale. Bien que certaines notions soient proches je tiens à
éclaircir le concept du social business en le différenciant avec celui de l'entrepreneuriat
social.
Un social business n'est pas de l'entrepreneuriat social. Bien que l'objectif entre les deux
semble le même, il n'en est rien. En effet, dans les deux cas les créateurs d'entreprise
apportent des solutions innovantes et concrètes dans le but de concilier l'approche
économique avec des objectifs sociaux. Cependant un social business est un type de
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structure bien spécifique - pas de perte, ni de dividende avec un objectif à visée social.
Le professeur Yunus insiste bien sur le fait que la structure d'un social business est
unique ce qui le rend bien distinct1.
Ce terme qui a des allures de projet philanthropique n’a pourtant rien à voir du tout avec
de la charité! Avant toute chose, un social business, ou si vous préférez une « entreprise
sociale », est une entreprise! Oui, une entreprise comme toutes les autres. C’est à dire
que contrairement aux associations, fondations ou autres organismes à but non lucratif
dépendantes de financements extérieurs, un social business est une entité auto-suffisante
financièrement qui n’a besoin de personne pour exister. Cette nouvelle forme d’activité
économique a été mise sur le devant de la scène par le Prix Nobel de la Paix 2006,
Muhammad Yunus, également pionnier du micro crédit, dans le but de proposer une
alternative au système actuel du tout-profit et ainsi en quelque sorte renouveler le
capitalisme, en rendant à l’Homme sa place centrale.
C'est un modèle économique que développe depuis quelques années la Grameen Bank,
fondée par Muhammad Yunus, en association avec d'autres entreprises. Monter un
social-business peut aussi bien être l'affaire d'un individu, que celle d'une petite,
moyenne ou grande entreprise. "Il s'agit de créer une entreprise dans le but non pas de
maximiser ses profits mais de résoudre un problème de santé publique ou
d'environnement", a rappelé le Prof. Yunus, à Paris pour la sortie en français de son
livre "Pour une économie plus humaine. Construire le social-business". Le principe est
simple : pas de perte ni de dividende. Autrement dit, il faut que l'entreprise soit
suffisamment rentable pour être durable et ne pas dépendre des aléas de l'aide extérieure
des ONG ou des organisations internationales. Mais il faut aussi qu'elle soit libérée de la
pression actionnariale et donc de l'exigence de maximisation des profits pour pouvoir
offrir des prix abordables. Comme le résume son ami Michel Rocard, "le social
business, c'est la logique d'économie marchande et capitaliste mais sans la distribution
de dividendes". Pour l'ancien premier ministre Français, ce modèle est la preuve que
"l'on peut vivre dans une économie de marché de manière non cupide".
Cela semble certes idéaliste, mais de grandes entreprises ont d'ores et déjà tenté
l'expérience, qui s'est avérée souvent fructueuse. Yunus a en effet monté des joint
1
Villepin, Jean L'observateur de social business, octobre,2011: http://socialbusinessobs.blogspot.com/2011/10/le-
social-business-et-lentrepreneuriat_31.html
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ventures au Bangladesh avec des groupes aussi bien français, comme Veolia et Danone
qu'allemands (BASF, Adidas), japonais (Uniqlo) et américains (Intel). C'est sûr que le
concept contredit les principes de la théorie classique de l'économie qui veut que
l'intérêt général résulte de la poursuite par chacun de son propre intérêt individuel, c'est-
à-dire de la maximisation de ses profits. Mais Yunus se présente comme la preuve
vivante du contraire. Le prix Nobel a créé une cinquantaine d'entreprises, allant du
textile à la formation, en passant par la construction ou la high-tech. Et pourtant : "je ne
détiens pas la moindre action, a-t-il déclaré. Pourquoi? Parce que je ne les ai pas créées
pour gagner de l'argent mais pour résoudre des problèmes. Les hommes ne sont pas des
machines à gagner de l'argent. L'humain peut aussi être désintéressé. Le succès ne se
mesure pas forcément qu'en termes d'argent mais aussi en termes d'impact. Or cet aspect
est absent de la théorie économique."
C’est une entreprise qui a pour objectif d’apporter une solution à une problématique
sociétale en se fondant sur un modèle économique différent qui adopte une vision plus
globale de la création de valeur et se veut plus juste et éthique. Elle se contente de
couvrir l’ensemble de ses coûts, essaie de gagner de l’argent mais n’est tendue
exclusivement vers la maximisation du profit. Elle consacre ses bénéfices à la
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diminution des coûts, et à la production d’avantages sociaux et elle ne rémunère pas ses
actionnaires, elle se contente juste de les rembourser à hauteur de leur investissement.
Pour résumer, un social business, c’est une entreprise qui vise à être auto-suffisante
financièrement, si ce n’est rentable, dans le but d’atteindre un objectif de mieux-être
social et de maximiser son impact positif sur son écosystème. En incarnant un modèle
alternatif viable, le social business agit comme un véritable vecteur de changement. Il
faut toutefois savoir que les contours du concept restent flous et sont sujets à
controverse, ce qui n’enlève rien à la puissance du modèle dont le cœur fait l’unanimité.
Le travail social au niveau international bien que locales, a été pour des centaines
d’années mis en avant par des organisations internationales non affilié a des systèmes
politiques ou pouvoirs de gouvernements. Dés la création de l’institut de droit
international en 1873, à Gand jusqu'à la fondation de Rotary International en 1904, les
ONG internationales ont été importantes dans le mouvement antiesclavagiste et le
mouvement pour le vote de femmes.
2
Charter Of The United Nations: Chapter X
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27 d'Action 217, conduisant à l'intensification des relations consultatives entre l'ONU et
les ONG3.
Les ONG jouent un rôle très important dans le développement des pays en touchant la
minorité des gens qui sont souvent négligée par la politique général du pays. On ne peut
pas aussi sous-estimer la grandeur de travail qu’ils fournissent en temps de crise ou de
guerre. Au Maroc aussi, leur impacte est ressenti dans plusieurs domaines de
développement tout en améliorant la situation sociale. La force des ONG réside dans la
proximité de leur travail, elles sont plus à l’écoute des besoins de la population et de par
leur action appelées à tisser des relations de partenariat formelle ou informelle avec les
bénéficiaires. La conscience des ONG de la limite de leur intervention sur le terrain les
incite à renforcer l’autonomie de la communauté et sa capacité à prendre elle même en
charge l’activité de développement.
4
L’action de l’ONG repose sur une légitimité culturelle car avant l’émergence du l’Etat
moderne suite à l’indépendance du pays, la communauté gérait elle même les services
sociaux de base. Les associations locales pour l’équipement des douars en réseaux
locaux de distribution d’eau potable ont bénéficié de l’adhésion de la communauté à
leur projet ; le tour d’eau dans les OASIS du sud est depuis toujours géré par la
communauté.
En 1997 on comptait 17 000 associations, le chiffre est estimé à 40 000 en 2004. Une
grande partie des ces associations sont actives dans un cadre local au niveau d’une
localité au un quartier. Les ONG marocaines sont actives dans tous les domaines allant
du sport et de la culture qui ont toujours été considérés comme des domaines
traditionnels de l’activité associatives, jusqu’à l’équipement et l’infrastructure qui était
jusqu’à ces dernières années du domaine protégé de l’Etat et par la suite des attributions
des collectivités locales. Actuellement des programme du gouvernement réalisent des
projets d’infrastructure de base en partenariat avec les communautés via les associations
communautaires qui sensibilisent, mobilisent et assurent la participation financière de la
communauté.
Les ONG ont joué un rôle très actif dans le processus de démocratisation du pays. Les
associations de droit de l’homme sont arrivées à imposer le discours du droit humain
sujet tabou pendant plus de trente ans et à lever le voile sur les dérapages qui ont eu lieu
pendant les années de plomb. Les actions entreprises par les associations féminines ont
abouti finalement au changement du code de la famille et à l’acceptation de la reforme.
Ils se sont aussi investis dans le domaine de la microfinance donnant ainsi la possibilité
3
1996/31. Consultative relationship between the United Nations and non-governmental organizations
4
Roukia Sairi, mardi 28 décembre 2004, par Collecte CND F.Lhttp://www.cecod.net/ponencia_roukia_sairi.pdf
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aux populations les plus défavorisés l’accès au crédit, ce qui a permis à des milliers de
pauvres de réaliser leur microprojets encourageant ainsi la prise d’initiative chez les
plus démunis.
Le déficit énorme dans l’éducation et la santé à amener les ONG à s’investir dans ces
domaines.
Conclusion :
On conclura que L’histoire sociale d’une entreprise est la résultante, variable dans le temps, d’un
ensemble d’interactions des individus et des groupes qui la composent, entre eux et avec l’extérieur.
La direction de l’entreprise s’efforce d’organiser ces interactions à travers deux systèmes : le
système hiérarchique et le système de relations sociales. L’ensemble structure ce que Jean-Pierre
Daviet appelle la gestion sociale de l’entreprise. L’étude de cette gestion et des réactions qu’elle
suscite rencontre dès l’abord les questionnements de la sociologie du travail et de la sociologie de
l’entreprise concernant aussi bien les déterminismes économique et technique que l’action des
hommes. Elle tourne autour de la question clé : quel est le degré d’autonomie de l’histoire sociale
interne ? Cette notion d’autonomie, au sens à la fois de plus ou moins grande perméabilité aux
influences et de marge de manœuvre, concerne l’entreprise dans son ensemble comme chacun des
acteurs de l’entreprise, pris individuellement et collectivement. Elle permettra de distinguer quatre
grandes périodes dans cette histoire sociale.
L'entrepreneuriat social est un phénomène qui gagne rapidement de réputation au sein du monde
des affaires et dans la société en général. C’est en fait un phénomène ancien mais c'est la
terminologie associée qui peut apparaître comme nouvelle.
Nous avons toujours eu des entrepreneurs sociaux, même si nous les n'avons pas appelé ainsi. Ils
ont construit à l'origine de nombreuses institutions que nous comptons aujourd'hui comme des
acquis. Toutefois, le nouveau nom est important car elle implique un effacement des limites
sectorielles. En plus des entreprises innovatrices à but non lucratif, l'entrepreneuriat social peut
inclure des entreprises commerciales avec des engagements sociaux, comme pour les banques de
développement à but lucratif et les organisations toute inclusive qui mélange un besoin de fait un
profit avec des objectives non lucratif, tels que les hébergements pour les sans domicile fixe
(SDF) qui commencent entreprises pour former et employer leurs résidents. Le nouveau terme
contribue à élargir le champ de lecture. Les entrepreneurs sociaux chercher les méthodes les plus
efficaces de servir leurs missions sociales.
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Chapitre 2:
LES ROLES DES ENTREPRISES SOCIALES
«Nous nous appuyons ici sur les analyses développées à partir de l'économie institutionnelle
dans e que l'on désigne traditionnellement par l'appellation « théories nonprofit ».Dans les
arguments qu'il énonce, nous avons veillé à ne retenir que ceux qui s'appliquent à l'ensemble
des entreprises sociales.
A l'instar de ce que l'on peut trouver dans cette littérature, nous expliquons l'existence des
entreprises sociales comme résultant à la fois de l'incapacité du marché à offrir en toutes
circonstances la solution optimale et de l'incapacité de l'Etat à pallier de façon satisfaisante les
insuffisances du marché. Pour construire cette explication, il est donc nécessaire de partir de ce
que l'on appelle communément les échecs du marché et d'identifier ensuite les limites à l'action
publique, avant dénoncer les atouts dont disposent les entreprises sociales. Précisons d'emblée
qu'il ne faut bien entendu pas inférer de cette structure de raisonnement que les entreprises
sociales constituent des formes d'organisation « par défaut », qui n'interviennent que lorsque
des activités sont délaissées par les entreprises classiques et par l'Etat. Historiquement, elles
sont souvent les premières à identifier de nouveaux besoins et à proposer des solutions.
2. Les échecs du marché
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Dans une économie de marché, la production et la distribution des biens et services sont a priori
organisées par le mécanisme du marché. Ce mécanisme repose sur un système de prix et sur
l'existence d'entreprises dont l'objectif premier est la maximisation du profit au bénéfice des
investisseurs.
La théorie néo-classique explique pourquoi le mécanisme de marché et les entreprises qui
utilisent la logique du marché jouent le rôle principal dans la satisfaction des besoins. Selon
cette théorie, le marché réalise en principe la meilleure allocation possible des ressources. Cela
signifie notamment que les entreprises qui visent avant tout un rendement financier cherchent
théoriquement à satisfaire au mieux les consommateurs en leur offrant des produits de qualité
aux prix les plus bas possible.
Ce résultat n'est toutefois valide que sous certaines conditions : il faut que les biens et services
produits soient de nature privée, l'information doit circuler parfaitement entre les différents
agents économiques, et le niveau de concurrence sur le marché doit être suffisant. Ces
conditions ne sont plus vérifiées lorsqu'il s'agit de produire des biens ou des services collectifs,
lorsque l'information ne circule pas parfaitement ou encore lorsque l'on observe des
phénomènes de concentration sur le marché qui conduisent à l'apparition d'oligopoles ou de
monopoles.
Dans ces différents cas, le marché continue bien évidemment à fonctionner, mais il ne réalise
plus nécessairement le meilleur résultat en termes d'efficacité. Au contraire, laisser le marché
agir seul conduit à des résultats « qui ne sont pas souhaitables du point de vue de la société :
soit les firmes produisent trop peu de biens "bénéfiques" ou trop de biens "nuisibles'', soit elles
limitent trop l'accès de certaines personnes à la consommation de certains biens, soit enfin elles
produisent des biens dont les quantités et les qualités ne sont pas conformes aux attentes des
consommateurs. » On parle alors d'échecs du marché.
3. Les échecs de l'Etat
Pour pallier ces échecs du marché, l'Etat peut organiser lui-même la production et la
distribution de certains biens et services, notamment pour régler le problème que pose la
production de biens collectifs. La production publique n'est toutefois pas la panacée. La
littérature épingle deux grosses limites à cette modalité d'intervention de l'Etat.
Premièrement, la production publique est souvent considérée comme génératrice d'inefficacité.
L'analyse économique de la bureaucratie épingle en effet les gaspillages et les abus qui peuvent
survenir lorsque ceux qui sont chargés de gérer une organisation ne sont pas suffisamment
contrôlés. Le système de financement particulier de la production de l'Etat (via l'imposition)
limite la motivation des contribuables à exercer un contrôle réel sur ceux qui en ont la charge.
Deuxièmement, dans nos systèmes démocratiques, les choix de production publique de
services collectifs (quantité de services à produire, qualité de ces services et part du budget
public à y affecter) s'opèrent en respectant les desiderata de l'électeur médian. L'Etat est
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contraint par une règle d'universalité : il produit des services qui concernent des collectivités
larges et il lui est difficile de construire des réponses différenciées. Par conséquent, plus la
collectivité concernée par un service collectif sera hétérogène (du point de vue social, culturel,
religieux, ethnique, politique, linguistique, etc.), plus les demandes seront diversifiées et
s'écarteront de la demande de l'électeur médian, et plus le nombre de citoyens insatisfaits et leur
degré d'insatisfaction seront élevés.
Les pouvoirs publics peuvent également influencer les résultats de la production des agents
économiques en régulant les prix, les quantités, la qualité des produits ou les conditions d'accès
à la production (par des procédures d'agrément). La régulation permet en principe de dépasser
les conséquences liées aux problèmes d'information et aux phénomènes de concentration sur les
marchés. D'une manière générale, l'Etat édicte des normes qui obligent les acteurs à ne pas
abuser de leur pouvoir au détriment des consommateurs ou de la collectivité dans son ensemble.
Mais la régulation souffre elle aussi de certaines limites. Tout d'abord, les normes
n'apparaissent que sur des marchés dont les produits touchent un large public. De plus, elles ne
portent que sur des éléments tangibles et vérifiables et ne permettent pas de couvrir l'ensemble
des éléments d'une transaction. Ensuite, la régulation publique ne produit pleinement ses effets
que si elle est accompagnée de procédures de contrôle et de sanctions. Or, la mise en œuvre de
ces procédures génère un coût très important pour la collectivité, principalement lié à la
nécessité de disposer d'informations très précises sur les marchés, les entreprises et les
transactions qui y ont lieu. Enfin, les normes conduisent inévitablement à une standardisation
des prestations qui va à l'encontre des avantages que l’on pourrait retirer de la présence d'une
diversité de prestataires, reflétant l'hétérogénéité des préférences.
2)- Les atouts et les limites des entreprises sociales
Les spécificités des entreprises sociales énoncées dans le chapitre précédent (appartenance au
secteur privé, finalité sociale, gestion démocratique et dynamique participative, contrainte dans
la distribution des bénéfices) constituent autant de traits caractéristiques qui leur permettent,
dans une certaine mesure, de dépasser les limites auxquelles sont confrontés le marché (et les
entreprises classiques) et l'Etat.
Ces spécificités semblent particulièrement intéressantes dans les trois cas d'échec du marché
énoncés ci-dessus et nous conduisent à considérer que les entreprises sociales sont des formes
tout indiquées pour jouer un rôle dans la production de services collectifs, dans la production de
biens de confiance et dans la mise sur pied de contre-pouvoirs de marché. Nous passons ces
trois rôles en revue ci-après, en précisant d'emblée que souvent, les entreprises sociales
remplissent simultanément plusieurs de ces rôles.
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1. L'entreprise sociale dans la production de services collectifs
Par services collectifs, nous entendons ici les services pour lesquels on refuse d'exclure
certaines personnes de leur consommation via un système de prix.
Les raisons justifiant la non-exclusion sont multiples et souvent combinées.
Dans certains cas, on refuse d'exclure certaines personnes de la consommation de certains
services via un système de prix parce que c'est techniquement impossible ou très coûteux. Par
exemple, il n'est pas toujours raisonnable de faire payer un droit d'entrée pour les parcs naturels
car il est très coûteux d'installer un moyen d'exclure ceux qui ne paient pas (guichet à l'entrée,
clôtures, gardiens).
Dans d'autres cas, on refuse l'exclusion parce que la consommation de ces services génère, au-
delà des bénéfices individuels, des bénéfices pour la collectivité et que l'on souhaite donc
l'encourage. Par exemple on peut juger souhaitable d'encourager la population à se faire
vacciner contre certaines maladies de manière à réduire les risques d'éclosion de celles-ci pour
la collectivité.
Enfin, dans de nombreux cas, le consensus social ou des considérations d'équité conduisent à
choisir explicitement que ces services soient délivrés à ceux qui en ont besoin, sans que le prix
ne constitue un obstacle. Par exemple, le droit à l'éducation est reconnu dans la Déclaration
Internationale des Droits de l'Homme et dans la Convention Internationale des Droits de
l'Enfant.
Puisque l'on se refuse à utiliser un système de prix de marché, organiser la production de ces
services requiert d'obtenir, de la part des consommateurs, une contribution volontaire. Or,
l'incitant à ne pas contribuer au financement de cette production est grand, puisque chacun a
l'assurance de ne pas être exclu de sa consommation. Les économistes décrivent ce problème
comme étant celui du « passager clandestin ».
En raison des difficultés à organiser le financement sur une base volontaire les entreprises
classiques qui poursuivent un objectif capitaliste n'ont aucun incitant à organiser la production
de ces services. Celle-ci est généralement considérée comme étant du ressort de l'Etat. Les
pouvoirs publics parviennent à contourner ce problème en assurant le financement de la
production à partir de contributions obligatoires, via l'impôt. Ils peuvent toutefois se révéler
défaillants dans ce rôle de production.
La production complémentaire de services collectifs
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Pour rappel, la production étatique de services collectifs est fonction des desiderata de
l'électeur médian. Des entreprises sociales naissent souvent quand la production publique de
services collectifs est jugée insuffisante (en quantité ou en qualité) — ou parfois même
inexistante — par certains citoyens." Ceux-ci cherchent alors à compléter l'action de l'Etat."
Grâce au capital confiance dont elles disposent, les entreprises sociales peuvent mobiliser, sur
une base volontaire, les ressources que les électeurs « sous-satisfaits » étaient prêts à payer sous
forme de taxes supplémentaires pour financer une production étatique qu'ils souhaitaient plus
importante.
Elles utilisent ces contributions volontaires, qui prennent la forme de dons ou de volontariat,
pour compléter la production publique de services collectifs ou répondre à de nouvelles
demandes, qui ne sont pas encore relayées par suffisamment de citoyens.
On reconnaît souvent aux entreprises sociales un rôle d'innovation sociale. Leur ancrage local
leur assure une connaissance fine et rapide des besoins. Elles sont en mesure de jouer un rôle de
pionnier car elles peuvent se permettre, plus que les pouvoirs publics, d'assumer les risques liés
à l'innovation, en testant à petite échelle certaines solutions, notamment en recourant à du
travail bénévole.
La production déléguée de services collectifs
Dans la réalité, l'Etat finance souvent la fourniture de services collectifs tout en en déléguant la
production aux entreprises sociales. On parle alors de production déléguée de services
collectifs.
Pourquoi l'Etat préfère-t-il, dans certains cas, déléguer aux entreprises sociales plutôt que
de produire lui-même ?
Notons tout d'abord que, parmi les acteurs privés, les entreprises sociales sont souvent plus
susceptibles d'être choisies pour accomplir une fonction déléguée par les pouvoirs publics que
ne le sont les entreprises classiques. En effet, les contraintes qui pèsent sur la distribution des
bénéfices et la gestion démocratique sont des éléments qui sont de nature à rassurer l'Etat sur la
qualité de la production." On en veut pour preuve que, dans de nombreuses procédures
d'agrément de prestataires de services à dimension collective, la qualité « non lucrative » est
requise. C'est notamment le cas pour les hôpitaux, les écoles, les institutions d'accueil des
personnes handicapées…
La garantie offerte par la finalité non capitaliste diminue les coûts de contrôle que l'Etat doit
supporter lorsqu'il délègue la production au secteur privé tout en la finançant.
Au-delà de la question de la préférence portant sur la nature des prestataires auxquels l'Etat
souhaite déléguer, quatre arguments peuvent expliquer que les entreprises sociales sont souvent
capables de produire plus efficacement que ne le feraient les pouvoirs publics.
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Premièrement, elles sont en mesure de mobiliser plus facilement des ressources privées. Il
semble que demander aux consommateurs une participation financière soit plus facile pour des
entreprises sociales que pour l'Etat. Cette participation peut être présentée comme un moyen de
préserver l'autonomie de l'organisation et, partant, sa capacité à offrir une réponse adaptée et
différenciée. On peut également noter que les ressources volontaires (dons et volontariat) sont
l'apanage des organisations privées à finalité sociale, et qu'elles ne sont que très rarement
mobilisables par l'Etat.
Deuxièmement, les entreprises sociales sont a priori capables de produire à des coûts de
production inférieurs à ceux de l'Etat. Les coûts du travail y sont généralement plus faibles que
ceux qui prévalent dans le secteur public où ils sont contraints par un système barémique. De
surcroît, lorsqu'elles sont placées en concurrence (soit entre elles, soit avec d'autres types
d'organisations), les entreprises sociales veillent à la satisfaction des consommateurs, ce qui
concourt à éviter le gaspillage que l'on peut observer lorsque l'ensemble de la production est
assuré par une entité publique)
Troisièmement, les entreprises sociales ne sont pas tenues d'offrir des services universels et
peuvent donc contribuer à construire une offre hétérogène, plus adaptée aux besoins variés des
bénéficiaires, et souvent innovante.
Enfin, historiquement, les entreprises sociales ont parfois précédé l'action de l'Etat dans la
réponse à certains besoins. Au fil du temps, elles ont réussi à convaincre les pouvoirs publics de
Ia nécessité de les soutenir financièrement. Leur savoir-faire n'est plus à démontrer et l'Etat
préfère parfois ne pas prendre en charge une nouvelle production qui est déjà bien assumée par
d'autres organisations.
P a g e 36 | 68
Si les entreprises sociales semblent a priori plus dignes de confiance en raison des signaux de
confiance qu’elles émettent, plusieurs nuances doivent toutefois être apportées.
Tout d'abord, la finalité sociale, la gestion démocratique ou la caution morale apportée par un
leader idéaliste ne constituent pas une garantie absolue contre les risques de comportements
opportunistes. En effet, rien n'empêche des phénomènes de redistribution implicite au profit de
ceux qui contrôlent l'entreprise sociale sans en être les bénéficiaires « annoncés ». Le versement
de sursalaires aux dirigeants ou les dépenses de confort ou de prestige (voyages, mise à
disposition de véhicules, GSM, etc.) peuvent parfois, de manière abusive, constituer un
détournement de ressources que la contrainte qui pèse sur la distribution des profits ne permet
pas d'éviter. Le contrôle démocratique n'est parfois pas suffisamment effectif pour empêcher
ces dérives.
Par ailleurs, les signaux de confiance émis par les entreprises sociales ne sont pas les seuls
signaux de confiance qui peuvent être mis en avant lorsque l'information n'est pas parfaite.
D'autres solutions existent, tant du côté du marché que du côté des autorités publiques.
Plusieurs solutions de marché sont déjà fréquemment observées : l'appartenance à un ordre
professionnel qui impose le respect d'une certaine déontologie et règle l'accès à la profession
(ordre des médecins, ordre des avocats, etc.), la construction d'une réputation au fil du temps, la
reconnaissance par un label de qualité ou encore le développement de professions de « contrôle
» (comptables, auditeurs, analystes financiers, avocats). Comme nous l'avons déjà signalé, de
leur côté, les pouvoirs publics peuvent aussi mettre en œuvre d'autres solutions, soit en assurant
eux-mêmes la production, soit en élaborant des normes et en contrôlant l'application de celles-
ci.
Enfin, la contrainte qui porte sur la distribution des profits ne comporte pas que des avantages.
La recherche du profit maximum et la possibilité de se l'approprier constituent un moteur
puissant de recherche de l'efficacité, moteur dont l'élimination entraîne des coûts. La théorie
économique suggère que, lorsque ce moteur est absent, l'organisation manque d'incitants à
produire efficacement et que l'on peut donc s'attendre à y observer des coûts de production plus
élevés
3. L'organisation d'un contre-pouvoir de marché
Une entreprise qui est sur un marché non concurrentiel peut tirer profit de son pouvoir de
marché pour fixer des prix de vente élevés ou offrir des produits de piètre qualité au
détriment des consommateurs, pour imposer des conditions difficiles à ses fournisseurs ou
encore pour limiter les exigences de ses travailleurs.
Ce comportement « opportuniste » peut même être encouragé par les propriétaires de
l'entreprise lorsque l'objectif de ceux-ci est de maximiser le rendement de leur
investissement.
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Les entreprises sociales peuvent constituer des lieux intéressants de création de contre-
pouvoirs sur des marchés trop peu concurrentiels. Le plus souvent, en raison de
l'importance de l'activité commerciale et de leur caractère d'intérêt mutuel, elles prendront
alors la forme de sociétés coopératives dont la finalité consiste à défendre l’intérêt
commun de leurs membres en tant que participants à un marché.
Les coopératives de consommation constituent une réponse au problème posé par le
monopole. Ces entreprises sociales appartiennent aux consommateurs, qui peuvent décider
de ne pas donner la priorité à la réalisation d'un profit maximum mais plutôt à l'accès à des
produits de consommation de qualité et à un prix raisonnable pour les membres.
3)- l'attractivité de la forme entrepreneuriale
Les entreprises sociales apparaissent comme des acteurs économiques souhaités ou
préférés dans certaines circonstances. Il faut compléter l'analyse de la demande par une
analyse des facteurs qui, du côté de l'offre, vont expliquer que des entreprises sociales se
créent, se développent et réussissent à inscrire leur action dans la durée.
La construction de l'offre se structure généralement en trois étapes :
- l'identification des opportunités sociales : en amont de la démarche entrepreneuriale
proprement dite, il y a la prise de conscience de l'existence de besoins sociaux, l'analyse
des moyens disponibles et l'évaluation combinée de ces deux aspects permettant de
vérifier qu'il s'agit bien d'opportunités ;
- l'entrepreneuriat social : cette phase correspond à la mobilisation de motivations et de
ressources pour transformer une opportunité sociale en une entreprise sociale. La
dimension entrepreneuriale varie en fonction du cycle de vie de l'entreprise sociale. Elle
est particulièrement importante en périodes de démarrage, de croissance ou de crise ;-
- le management des entreprises sociales :la dimension entrepreneuriale n’a de sens que si
elle est accompagnée dans le temps d'une dimension managériale. Cette dimension ne sera
pas abordée dans ce chapitre car elle fait l'objet de développements détaillés dans les
autres chapitres de cette recherche.
1. L'identification des opportunités sociales
P a g e 38 | 68
Il faut que l'analyse révèle l'existence de moyens (ressources) mobilisables, condition
nécessaire pour que l'opportunité de créer une entreprise sociale devienne réelle. Ces
moyens peuvent être différents : détenteurs de ressources attirés par les entreprises
sociales, des personnes donnent gratuitement de leur temps dans une activité volontaire ou
affecte une partie de leur budget à des dons…
Des travailleurs salariés (et parfois même des travailleurs indépendants) choisissent de
travailler de préférence en entreprise sociale, attirés par les valeurs véhiculées par ces
entreprises.
Des épargnants préfèrent que leur épargne soit utilisée a financement de projets 'économie
sociale, notamment via l'investissement socialement responsable.
Certaines institutions expriment le souhait de soutenir financièrement des entreprises
sociales par des dons (en nature ou en espèces) ou des prêts. Des fondations soutiennent
les entreprises sociales qui leur permettent de réaliser leur objet social. Des entreprises
classiques développent des activités de mécénat, dans le cadre de leurs pratiques de RSE ;
elles en attendent souvent un retour sur image ou un effet positif sur la motivation de leur
personnel.
Parfois également, dans l'attribution des marchés publics, les pouvoirs publics peuvent
inclure des clauses dites sociales qui, in fine, peuvent favoriser les entreprises sociales.
2. L'entrepreneuriat social
P a g e 40 | 68
l’état soutien davantage des projets d’innovation au sens institutionnel et administratif afin
de promouvoir et de développer la culture entrepreneuriale.
Plusieurs motifs laissent penser que l’économie marocaine ne pourra se développer sans
entreprises et qu’il n’y aura pas d’entreprises sans entrepreneurs capables de les pérenniser
et de les développer. En effet, parler de l’entrepreneuriat au Maroc , c’est d’abord admettre
les éléments suivants :
Le potentiel entrepreneurial et social au Maroc existe
L’entrepreneur est le fruit de son milieu socioculturel.
L’environnement politique, social, culturel et économique est un facteur déterminant pour
diffuser, développer la culture entrepreneuriale et motiver l’entrepreneur.
Aborder ces éléments nécessite de les replacer dans des perspectives multiples, soit :
Economique, a savoir liée a la stratégie de l’Etat en matière de promotion et de la culture
entrepreneuriale.
Managériale, a savoir liée aux nombreux métiers et compétences mis en place dans
l’environnement des porteurs d’idées et de projets (acquisitions et développement des
habilites et compétences nouvelles…)
Socioculturelle, à savoir liée aux éléments culturels de l’individu et de son entourage
immédiat (tout particulièrement la famille, les amis) et au milieu scolaire, lesquels
influencent fortement l’entrepreneuriat
Psychologique, a savoir liée a la conscience, aux aspirations personnelles et à
l’épanouissement de l’entrepreneur (statut d’entrepreneur manager et statut social)
Parler de L’entreprenariat au Maroc s’est d’abord admette la cohabitation de deux
catégorie, formel (entrepreneuriat d’opportunité) et informel (entrepreneuriat forcé ou de
nécessité)
L’entrepreneuriat de la nécessité, qui, très souvent relève d’une forme d’auto emploi
« entrepreneuriat de survie ». C’est-à-dire qu’une personne n’a finalement pas d’autre
choix que de créer son propre emploi généralement à domicile.
L’entrepreneuriat par opportunité relève d’une intention stratégique des personnes qui ont
déjà travaillé dans d’autre entreprises, et parce qu’elles ont cerné une opportunité de
marché, décident de créer leur propre entreprise. Généralement, ce sont des personnes
dotées d’expériences et d’un capital relationnel très développé, ce qui est parfois aussi
important que le capital financier.
Certes entreprenariat au Maroc bénéficie d’une certaine démocratisation. En effet, la
constitution prévoit la liberté d’entreprendre et la réserve à tous les citoyens. Cependant, se
situe dans un contexte chargé de multiples défis, l’accord d’association avec les payés
P a g e 41 | 68
étrangers, la lourdeur des procédures administratives, le manque de financement… exige la
mise à niveau des pratiques du management plus particulièrement dans les petites et
moyennes entreprises souvent dirigées par les « m’allem » (notons bien qu’au Maroc, les
PME comptent plus que 90% sur le tissu économique).
Dans ce cadre, des types d’entrepreneuriat sont apparues et sont devenues très dominantes
au Maroc il s’agit du types: coopératif, associatif- solidaire et activité génératrices de
revenus.
Au voisinage et depuis l’adoption en 1983 de programme d’ajustement structurel, et le
lancement dans le vaste programme de privatisation, on a assisté à l’émergence d’une
nouvelle bourgeoisie commerçante et industrielle, porteuse de dynamiques économiques et
sociales innovantes : « l’émergence d’un nouveau groupe social, les entrepreneurs privés,
signifie-t-elle l’amorce d’un processus irréversible de construction d’une société civile qui
entend s’affirmer et s’organiser de manière indépendante et autonome ? » (Tangeaoui,
1993). Cette catégorie participe d’une mise en intrigue du changement politique dans le
Maroc sous l’étendard de la « mise à niveau » accords libre échange « EU » puis « USA »
récemment avec la chine sous la légitime de la transitologie régulièrement convoquée et qui
s’inscrit le récit réformateur avec ses héros et contre héros, dont il semble que les
entrepreneurs sont des figures de proue.
Entrepreneuriat social : Il a pour but la promotion du changement social il vise
a bouleverser les règles du jeu en créant des solutions innovantes qui satisfait des besoins
sociaux. Les combinaisons de ressources crées par les entrepreneurs sociaux privilégient
l’impact social par rapport au profit. L’émergence de l’ES est étroitement liée à l’idée que
les individus sont multidimensionnels, ils sont plus que des acteurs économiques qui
maximisent le profit. Et si vous chercher une réponse définitive à ce que c’est
l’entrepreneuriat social vous risquez d’être déçu. L’émergence de l’ES est porteuse de
plusieurs promesses.
Au sommet de l’iceberg représente un monde meilleur, affranchi de la pauvreté :
Combinaison efficacité en affaires et pensée entrepreneuriale pour résoudre des problèmes
sociaux. Dans les eaux profondes il y’a la promesse de redonner une dimension humaine
aux acteurs économiques, une nouvelle vision de l’économie qui doit servir les hommes et
non l’inverse et plus important d’agir en conséquence. Mais il revient tout de même de se
poser la question :
Pourquoi l’entrepreneuriat social ? Et pourquoi maintenant ?
Et quel rôle pour ONG leurs subventions leur orientations marché ??
D’où parler le l’entrepreneuriat social au Maroc s’est encore prématuré.
P a g e 42 | 68
Les caractéristiques principales de l’entreprenariat social, décrites dans diverses ressources
théoriques, sont les suivantes:
- Haut degré de risque économique et d’autonomie dans les activités liées à la production de
biens et/ou à la vente de services ;
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et des proches. En effet L’entreprise nécessite des moyens techniques et financiers qu’on ne
peut pas acquérir par hasard.
Aussi, estiment-t-ils, l’intelligence et la bonne gestion, joint à un esprit entrepreneurial et à
la capacité de comprendre l’environnement dans lequel évolue son entreprise, sont,
également, nécessaires pour entreprendre.
Un entreprenariat en mal de rupture avec le réseau familial : Les résultats montrent, en effet
que les nouvelles générations d’entrepreneurs ont du mal à rompre avec le réseau familial
pour créer leurs propres entreprises (59,2% parmi les entrepreneurs enquêtés, 65,8% chez
les femmes et 55% chez les hommes ont affirmé s’être appuyer sur l’aide de l’entourage
familial et des institutions bancaires).
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Tableau 2 : Les indicateurs de résultats de l'entrepreneuriat social
Direct Indirect
Les résultats l'augmentation du revenu pour les employés l'amélioration des compétences personnelles et les
perspectives d'emploi des salariés
économiques création de nouveaux emplois
emplois supplémentaires créés dans d'autres
création de nouvelles entreprises juridique organisations (par exemple les fournisseurs)
Les résultats la rénovation de bâtiments anciens région plus attirant comme un lieu à vivre et visiter.
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3. Les défis et visions de l’avenir de l’entrepreneuriat social
Par les défis de la globalisation de l’économie et les nouvelles attentes des marchés de capitaux à travers le monde,
les entreprises social sont appelées à faire face à de nouveaux enjeux et de nouveaux risques.
Les scandales financiers et les menaces qui ont ébranlé le monde économique ont fait des soucis de bonne
gouvernance une priorité absolue pour les régulateurs mondiaux et locaux.
La PME-PMI de quelle au Maroc l'entreprise sociale fait parti constitue le centre névralgique de l’économie
marocaine, malheureusement, sa contribution reste faible. Alors que plus de 90% des entreprises sont des PME 5,
elles ne participent qu’à hauteur de 20% de la valeur ajoutée créée. Pourtant, l’ensemble de ses caractéristiques est en
fait un type d’entreprise capable de remédier aux difficultés que doit surmonter l’économie nationale pour faire face
aux enjeux de la mondialisation. En effet, la PME constitue un véritable levier de développement mais au Maroc sa
situation reste mal cernée vu que la majorité de son tissu échappe au secteur formel. Ceci la prive de certaines
opportunités que peut lui offrir son environnement.
Au Maroc, malgré l’importance des entrepreneurs et de l’entrepreneuriat social, peu de stratégies de développement
du secteur privé offrent les moyens de découvrir et développer les entrepreneurs potentiels ou de stimuler de
nouvelles sources d’entreprises social. Appelées à jouer un rôle de moteur de la croissance, les entreprises social
marocaines continuent, néanmoins, à se heurter à de nombreuses contraintes, qui freinent leur développement.
- L’absence d’infrastructures pour cette forme d’entreprenariat : Dans la région, rares sont les intermédiaires
d’appui dont les entrepreneurs sociaux ont besoin pour se développer et prendre de l’envergure : incubateurs, réseaux
d’investisseurs providentiels, fonds de réplication, etc.;
- Lescadres législatifs et réglementaires sont trop restrictifs : Les lois régissant les marchés financiers
doivent être modifiées si l’on veut inciter les fonds d’investissement social à intervenir dans la région. De
plus, la législation actuelle freine l’autonomisation —à travers des modèles hybrides — des ONG, qui
restent donc fortement tributaires des bailleurs de fonds;
- Les traditions culturelles et les systèmes éducatifs n’offrent pas un environnement propice au
développement de cette forme d’entreprenariat : Presque tout le monde s’accorde à dire que la pensée
critique et les compétences analytiques sont essentielles pour bâtir une nouvelle génération d’entrepreneurs
sociaux. Or les écoles de la région n’encouragent pas suffisamment cette forme de pensée et ne permettent
pas aux élèves de développer leurs capacités
de raisonnement. Il faudrait aussi mettre davantage l’accent sur les services communautaires afin que les
entrepreneurs en herbe s’attellent aux difficultés de leurs communautés pour y apporter des solutions.6
5
En l’absence de statistiques fiables, ce pourcentage, reconnu par la majorité des rapports officiels demeure
approximatif vu le poids important de l’économie informelle au Maroc.
6
Social Entrepreneurship: Why is it Important Post Arab Spring?
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De plus les défis auxquels fait face l'entrepreneuriat social sont ceux rencontrés par les start-ups traditionnels dans le
pays. Le financement est un pierre d'achoppement, avec des obstacles bureaucratiques, manque de clarté et de la
réglementation.
Ces entrepreneurs se trouvent en plus confronter à des obstacles qui entravent toute promotion de l’entreprenariat
tels :
- Le manque de transparence dans les affaires et la permanence des rentes et des privilèges (des passe-droits, du
clientélisme et parenté) constituent l’un des obstacles majeurs à la promotion de l’entreprenariat ceci se justifie par
l’existence de délit d’initiés et d’accès inégal aux marchés. Ce qui pose toute la problématique de la concurrence
loyale entre les entrepreneurs (équité dans l’accès à l’information, l’égalité de traitement pour bénéficier des crédits).
- L’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs demeure confrontée à la persistance du fléau de la
corruption qui lamine l’effort national de promotion de l’Entreprenariat, affecte le rythme de la croissance,
décourage l’investissement et réduit les opportunités d’affaires.
- Les obstacles relatifs à la création des entreprises au Maroc, le premier est lié au cadre institutionnel et a
trait à la bureaucratie et à l’existence de monopoles et de chasses gardées, le deuxième type est à caractère
économique et porte sur le coût des facteurs et la qualité de la main d’œuvre.7
Tant que les réformes de l’administration et de la justice ne voient pas une mise en œuvre effective et ne connaissent
pas un rythme accéléré de réalisation, ni l’objectif de promotion de l’entreprenariat ni celui de l’attrait des
investissements directs étrangers, ne pourront pas se concrétiser de façon durable et au niveau souhaité par le Maroc
7
Nehra AMARA, Zahra RAMADAN, Sonia BOUSHABA ;L’ENTREPRENEURIAT AU MAROC
P a g e 48 | 68
.
Tableau 3 : Principaux obstacles que rencontrent les entreprises dans les différentes étapes de la transition
financière, psychologique)
Manque de soutien de
l'Etat
INFORMEL :
positive
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• La stabilité• L'infrastructure physique• L'infrastructure• Pénurie de travailleurs
AUTRES
• La croissance des
activités dans de
nouveaux marchés
Source:Entrepreneurship in a Changing Environment: Analyzing the Impact of Transition Stages on SME Development
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En effet, l’arrivée massive des investisseurs étrangers dans un pays en pleine croissance et
où plusieurs grands chantiers sont en cours de réalisation ou en projet et qui a une vision
d’avenir de sa modernisation économique en est une preuve tangible, dans ce contexte, ils
considèrent que le nouvel entrepreneur a surtout besoin d’encadrement, de conseils et
d’information.
B. Promouvoir l’initiative entrepreneuriale auprès des jeunes:
Les principales mesures qui peuvent aider à promouvoir l’entreprenariat au Maroc peuvent
être réparties en trois catégories.
La première catégorie est relative à l’accompagnement des jeunes à la création de leur
entreprise, elle comprend la création de fonds d’aide et de soutien, la révision de la fiscalité
des PME, l’encouragement à l’investissement par allègement des taxes, l’amélioration de
l’accès au crédit, favoriser l’acquisition de terrain et de locaux professionnels, l’instauration
d’un guichet unique et la création de forums et de rencontres pour les jeunes entrepreneurs.
La deuxième catégorie porte sur la mise à niveau de la jeune entreprise.
La troisième catégorie de mesures porte sur la sensibilisation des jeunes à l’entreprenariat,
la promotion de la culture entrepreneuriale à l’école et à l’université et le développement du
partenariat international avec les entreprises et les territoires étrangers.
Ces trois catégories de mesures doivent être soutenues par initiatives visant à accompagner
les jeunes entrepreneurs au cours de toutes les phases de la réalisation de leurs projets.
P a g e 51 | 68
A cet égard, la perception du rôle de l’Etat chez est révélatrice des problèmes que
rencontrent les nouvelles générations d’entrepreneurs et d’entreprises marocains. La
principale demande est la levée des obstacles majeurs à l’entrepreneuriat, l’appui financier,
l’encadrement, l’accompagnement et la formation, ce qui suggère la mise en place d’une
politique publique multidimensionnelle concertée et coordonnée, avec tous les partenaires
de l’entreprise
L'éducation, le
Rubicon développement des
Programs, aux entreprises, le
Etats-Unis développement rural, la
Développement santé, la finance, les
des entreprises,
les conditions de
travail, le
chômage
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Grameen Bank, au
Streetwires, l'Afrique du
Bangladesh
Sud
Microcrédit
Le développement des
entreprises, le commerce
équitable
Shonaquip, l'Afrique du
CDI, le Brésil Sud
Education, la technologie,
Handicap, la santé, les
les enfants et les jeunes
enfants et les jeunes
IDEAAS, le Brésil
Énergie,
environnement,développe
ment rural, la technologie
Éducation, jeunesse
Aidha, Singapour
L'éducation, le
développement des
entreprises, la migration, les
Source ; Ashoka et Avise (2008), Premier baromètre de l’entrepreneuriat social, Opinion Way
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prendre conscience de l’importance pour toute organisation d’apporter une attention
particulière à la gestion et à l’évaluation de sa performance.
Le concept de performance globale : La vision traditionnelle de la performance de
l’entreprise (performance financière) est progressivement remise en cause et une vision
tridimensionnelle de la performance globale de l’entreprise se développe.
Ainsi, la performance de l’entreprise ne se limite plus à l’atteinte de ses objectifs
économiques mais elle comprend également la prise en compte et l’atteinte de préoccupation,
à savoir sociales et environnementales (Reynaud, 2005)
Performance
globale
Performance économique
Performance sociale
Performance
environnementale
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Diminution des couts directs (diminution du Diminution de probabilité d’occurrence
gaspillage) d’événements spectaculaires
(grèves, boycotts)
Diminution des risques d’accidents et juridiques
Augmentation de la motivation des employés
Image/ gain de parts de marché
Opportunité de création de nouveaux produits Facilité de recrutement de cadres
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Or, l’évaluation de la performance n’est qu’une des raisons que les entreprises sociales
peuvent avoir de mesurer leur performance. Ces finalités peuvent être considérées comme
internes ou externes :
1- Finalités internes
a) Evaluer l’atteinte de ses objectifs :
Pouvoir mesurer dans quelle mesure les objectifs prédéterminés ont été atteints et dans quelle
mesure les actions entreprises ont permis de progresser vers la réalisation de la mission sont
des éléments d’information capitaux pour la gestion de l’entreprise sociale. En fonction du
type d’évaluation et des outils utilisés, l’analyse permettra de mettre en lumière l’efficacité
ou l’efficience des projets. Si l’outil d’évaluation est multidimensionnel, l’entreprise social
pourra également déterminer quels sont les aspects dans lesquels elle est performante et quels
sont les aspects à retravailler.
L’évaluation permet donc à la fois de tirer le bilan des actions passées et éventuellement
d’adapter ses objectifs, voire d’affiner sa mission, en vue des exercices à venir.
b) Améliorer sa performance :
L’analyse des raisons pour lesquelles certains objectifs fixés n’ont pas été atteints constitue
le point de départ d’une amélioration de la performance sociale. Elles permettent de tirer des
enseignements qui vont alimenter la réflexion sur les stratégies qui pourraient être adoptées
afin d’atteindre ces objectifs.
Utiliser des outils de mesure de la performance peut aussi mener à une meilleure
communication interne, un suivi plus régulier des résultats et une meilleure application de la
stratégie par les différents départements, ce qui contribue également à l’amélioration de la
performance de l’entreprise sociale.
c) Apporter une aide à la prise de décision :
Toutes les données recueillies perdraient une partie de leur utilité si les entreprises sociales
n’utilisaient pas cette information dans leur prise de décision journalière et pour l’élaboration
de stratégies à long terme.
- Finalités externes :
L’utilisation d’outils de mesure de la performance ne permet pas uniquement une
amélioration du fonctionnement interne, ces outils sont également des outils de
communication externe importants.
a) se financer : Les outils de mesure de la performance peuvent fournir des informations
cruciales pour améliorer la communication avec les financeurs (publics ou privés) de
l’entreprise et mieux répondre à leurs attentes en termes de reporting. L’entreprise sociale
P a g e 56 | 68
peut alors utiliser ces mesures pour démontrer la performance sociale réalisée par l’entité.
Lorsque le financeur demande une justification de l’utilisation et de l’impact de son apport
mais sans proposer d’outil ou de cadre spécifique de mesure, ces mesures deviennent alors
particulièrement utiles. Elles permettent à la fois de prouver de manière concrète l’intérêt de
l’action de l’entreprise sociale et de donner un gage de gestion rigoureuse. Le but étant à la
fois de bénéficier de l’intégralité de la subvention ou du don pour le projet en cours et de se
placer en ordre utile pour un financement ultérieur.
b) Rendre compte aux parties prenantes : Outre les financeurs, les outils de performance
servent aussi à communiquer avec les différentes parties prenantes de l’organisation et à leur
rendre des comptes, il peut toujours être intéressant de leur faire connaitre son impact et son
degré de performance.
c) Renforcer la légitimité : Aussi bien de manière interne qu’externe, mesurer la performance
(et le faire savoir) permet de justifier les efforts et les activités. La confiance des différents
acteurs s’en trouve accrue et leur implication dans le projet pourrait également se voir
renforcée.
e) Communiquer : Savoir exactement quels sont les résultats obtenus et les impacts induits
par les activités de l’entreprise sociale sont des éléments qui peuvent se révéler utiles dans la
stratégie de communication de l’entreprise sociale. Mettre en avant sa performance peut
notamment se révéler adéquat dans la promotion des différents produits de l’entreprise
sociale.
d) Répondre aux pressions isomorphiques : Finalement, une dernière raison de se lancer dans
les mesures de la performance tient aux pressions isomorphiques émanant des entreprises
privées à but lucratif. Portées par une lame de fond de managérialisme, les entreprises
sociales peuvent aussi se trouver forcées à imiter des recettes qui ont fait leur preuve dans le
secteur privé classique et vouloir dégager une impression de professionnalisme.
8) - COMMENT MESURER LA PERFORMANCE D’UNE ENTREPRISE
SOCIALE ?
Parmi les différents outils qui ont été développés, certains sont des adaptations des outils
traditionnels de contrôle de gestion, alors que d’autres ont été développés spécifiquement par
le secteur des entreprises sociales. Ces outils peuvent être classés en trois catégories
principales : les outils d’optimisation économique, les outils de reporting et les outils de
gestion stratégique.
Les premiers cités, les outils d’optimisation économiques, comportent les outils appliquant
le principe de << l’analyse couts-bénéfices>> appliqué à la gestion. Le plus célèbre de ces
outils est le Social Return On Investments (SROI), partant de la même idée que le fameux
<<Return On Investment>>, Le SROI a pour ambition de déterminer le retour monétaire
pour la société pour chaque unité monétaire investi dans un projet, son calcul peut servir
P a g e 57 | 68
aussi bien dans une optique de communication externe que dans un processus de décision
interne, mais sa limite principale est son incapacité à faire ressortir la complexité et le
caractère multidimensionnel de la performance des entreprises sociales. En réduisant toute
l’information en un seul nombre, il empêche une analyse fine des domaines dans lesquels
l’entreprise sociale est performante, à titre d’exemple, le SROI ne permet pas de déterminer
si un ratio élevé indique que l’organisation de la production est optimalisée, que les modes de
gouvernances sont efficaces…
Les outils de reporting sont, quant à eux, destinés à rendre des comptes aux parties
prenantes externes, notamment aux financeurs publics et privés. Dans ce cas le
caractère multidimensionnel de la performance est ici souvent pris en compte. Par
contre la plupart des outils de reporting adoptent une méthodologie reposant sur les
trois piliers classiques du développement durable (économique, social et
environnemental). De ce cas de figure, ils omettent un élément central de la
performance des entreprises sociales : le lien avec la mission. Ces outils ont développé
des indicateurs intéressants pour rendre compte des différents types d’impacts qu’une
entreprise sociale peut opérer sur son environnement et sur la société en général.
Toutefois ils ne rendent pas compte du degré d’accomplissement de sa mission, qui
devrait pourtant constituer le point de départ de ses activités. A l’opposé, quelques
autres outils de reporting permettent bien de rendre compte du degré
d’accomplissement des objectifs et de la mission, comme l’outil développé par le
<<Social Audit Network>> (SAN), mais ceux-ci pèchent fréquemment par leur
lourdeur et sont souvent chronophages.
Enfin, les outils de gestion stratégique regroupent les outils focalisés sur la stratégie de
l’organisation. En font partie les tableaux de bord ainsi que les cadres logiques et
certains outils de gestion de la qualité. Nous nous attarderons ici plus particulièrement
sur un outil qui offre de nombreuses perspectives intéressantes et qui est de surcroit un
des outils de mesure de la performance les plus répandus. La Balance Scorecard
(Kaplan et Norton, 1992).
La balancescorecard (BSC) permet aux entreprises d’envisager leur performance d’une
manière plus large que leur seule performance financière. De ce fait il convient
particulièrement bien aux entreprises privées lucratives engagées dans un processus de
RSE (Responsabilité sociale des Entreprises). Le modèle initial de la BSC place la
vision et la stratégie au centre de quatre perspectives : finances, consommateurs,
processus internes et apprentissage. Il s’agit donc d’un outil multidimensionnel qui
permet de rendre les activités d’une organisation cohérentes avec sa stratégie, sa vision
et sa mission. La stratégie étant déclinée en objectifs clairs et en indicateurs de
performance, la BSC permet donc de vérifier si les objectifs stratégiques ont été
atteints. Elle constitue également un outil de communication utile, aussi bien en
interne qu’en externe. Son nom provient du fait qu’elle vise un équilibre entre
P a g e 58 | 68
différents aspects : court terme _ long terme ; interne – externe ; indicateurs
monétaires – indicateurs non-monétaires ; information stratégique – informations
opérationnelles. Cette version de la BSC ne peut être appliqué telle quelle dans les
entreprises sociales car la perspective financière y reste malgré tout prédominante.
Néanmoins, des adaptations de l’outil aux réalités des entreprises sociales voient le
jour depuis une dizaine d’années. Même si le design des BSC pour entreprises sociales
n’est pas aussi homogène que celui de la BSC initiale, toutes les adaptations prennent
comme point de départ les caractéristiques initiales de la BSC s’accordant aux
spécifités des entreprises sociales. Ces caractéristiques sont notamment le lien étroit
entre la mission et les indicateurs, l’accent mis sur d’autres dimensions que la seule
dimension financière, l’inclusion d’indicateurs qualitatifs et l’équilibre entre les
objectifs de court terme et ceux de long terme.
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systèmes de garde d’enfants ou d’aide à
domicile aux personnes âgées existent
Recensement des initiatives et des
b. Territoire Le territoire ou le quartier comme Risque de survalorisation actions associatives sur un
valeurs ressource collective (utilité sociale) qui « communautariste » de territoires, territoire, complémentarité
économiques et influe sur le dynamisme économique. Sur sociabilité défensive. éventuelles
sociales la qualité de vie et la sociabilité. Quid de l’égalité des territoires Repérage de réseaux actifs et
diverses liées à Animation du territoire, du quartier «utilité devant l’accessibilité a certains exemple d’impacts sur la création
une dynamique socio-spatiale ». La proximité comme services de proximité « socialement d’activités et d’emplois, de
de territoire, à utilité sociale utiles » s’ils dépendent d’initiatives formes de vie sociale et
la défense et à bénévoles ? comment promouvoir les d’échange, de qualité de vie et
la promotion droits des personnes sur une base non d’environnement. Populations
d’une identité purement territoriale ? concernées, participants actifs ou
local, au occasionnels, bénéficiaires
développement passifs.
économique et
social territorial
E - UTULITE SOCIALE
1 – Tableaux indicatifs de l’utilité et de la désutilité sociale
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Valeurs typiques de comme utilité sociale. Actions de participation à la vie
nombreuses associations des Corporatismes divers collective locale et à la vie
Pays nordiques. Utilité sociale et politique de la prise de défendus par des citoyenne.
parole des citoyens via certaines associations sans
associations de «défense» ou de prise en compte d'un Grille du tableau
«contestation». intérêt général plus précèdent, dans certains cas.
large.
La démocratie c'est le
peuple.
Une association n'en
représente qu'une
partie.
Utilité sociale « interne », mais avec des effets possible de « contagion » externe
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de ces personnes (cela leur permet des d’éviter des solutions d’hébergements qui n’auraient
pas leur préférence, avoir le droit à vivre dignement sa vieillesse, la réduction de la
stigmatisation de ces personnes âgées…), mais toute entreprise du secteur marchand lucratif
vend aussi des biens et des services qui, en général, contribuent positivement à cette
dimension individuelle du bien-être. L’utilité sociale de l’aide à domicile aux personnes
âgées relève d’autres dimensions, qui sont jugés « valables » (ayant une valeur) par d’autres
personnes et collectifs que les bénéficiaires directs, c’est-à-dire par la « société » ou par une
communauté. Sans chercher à être exhaustif, on peut citer, dans cet exemple, l’entourage
familial des personnes âgées concernées, qui bénéficie indirectement de l’existence de tels
services.
3- Evaluation en quatre étapes de l’utilité sociale effective et non affichée
Le projet et ses missions d’utilité sociale : Rappeler et préciser préalablement les valeurs et
les objectifs généraux du projet associatif. On peut d’ailleurs à cette occasion commencer à
repérer ce qui, dans le projet, relève ou non de la notion d’utilité collective, ou sociale. C’est
l’ « étape zéro » de l’évaluation. Elle est très importante.
Les publics : La première réalité à décrire et à analyser concerne les publics bénéficiaires
des actions associatives. On peut ici s’inspirer de la notion de « groupes homogènes » ,
utilisée dans le domaine de la santé a d’autre fins, notamment de contrôle budgétaire…. Cette
démarche comporte des risques (il ne s’agit pas de stigmatiser mais de préciser la diversité
des personnes concernées), mais c’est néanmoins un outil de connaissance à ne pas négliger.
CHAPITRE SUPPLEMENTAIRE
Pour bien saisir la notion on propose l’exemple du commerce équitable, qui est un
maillon fort du développement durable)
Servant par nature le développement local, la majorité des entreprises d'économie sociale se
préoccupaient cependant assez peu du développement durable jusqu'à une date très récente.
Les entreprises d'économie sociale sont aujourd'hui de plus en plus nombreuses à se lancer
dans une évaluation élargie de leur activité. Le risque de banalisation des entreprises
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d'économie sociale depuis un demi-siècle rend alors nécessaire une nouvelle réflexion et la
définition et l'évaluation de nouvelles pratiques telles que l'entrepreneuriat responsable.
L'entrepreneuriat responsable
La non-distribution individuelle des profits, la règle un homme égale une voix, la primauté
du travail sur le capital, l'ancrage territorial, sont autant de principes qui font de l'économie
sociale l'économie du développement durable par excellence, les fondements idéologiques et
les formes juridiques des entreprises de l'économie sociale étant proches du concept de
développement durable. Néanmoins, l'entreprise sociale qui agit dans le sens du
développement durable, doit s'assurer que son mode de fonctionnement interne et son impact
sur l'environnement naturel et humain en respectent les principes. Analyser sous cet angle
l'ensemble des politiques de l'entreprise (achats, ressources humaines, financières...) et des
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relations qu'elle entretient avec ses parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients,
collectivités...), c'est donc mesurer sa responsabilité sociale et environnementale.
Description de fonction : l’objectif de cet outil est de permettre à chacun de se situer dans
l’organisation et de clarifier les responsabilités et les taches de chacun
Evaluation de la performance des travailleurs : cet outil vie à objectiver les forces et les
faiblesses de chacun dans la réalisation de sa fonction. Le but n’est pas de
sanctionner/récompenser les travailleurs, mais bien d’améliorer la performance globale de
l’entreprise.
Communication interne et culture d’entreprise : cet outil permet aux travailleurs de
prendre conscience (par le biais du parrainage des nouveaux collaborateurs, d’une lettre
d’information régulière, de rencontres du personnel, etc.) des rôles et des apports des
différents types de personnel dans la réalisation des missions et des projets de l’entreprise.
Proposer des projets sociaux stimulants et innovants, qui répondent mieux aux aspirations
actuelles des volontaires potentiels
Une information claire sur les responsabilités réelles liées à ce type de fonction et une offre
de formation en interne permettant aux volontaires intéressés d’acquérir rapidement les
compétences de base d’un administrateur sont les premières mesures à prendre pour s’assurer
une meilleure base de recrutement.
Proposer des conditions de collaboration motivantes, en fonction de leurs attentes
particulières (entre volontaires et salariés)
Proposer des formations continue
Une gestion des compétences
Des outils pour gérer la relation entre salariés et volontaires :
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Afin de lutter contre les préjugés, et chercher une meilleure complémentarité entre
volontaires et salariés, la cohésion du groupe est plus forte et le risque de voir apparaitre des
reproches bilatéraux est affaibli.
3. La communication interne :
Elle permet de limiter le risque de préjugés réciproques (puisque chacun d’entre eux n’a pas
toujours conscience de la portée du travail effectué par l’autre catégorie de travailleurs), elle
permet de mettre en évidence les atouts, les spécifités et les apports de chacun, de démonter
leur complémentarité dans la réalisation de la mission sociale, de créer et de renforcer
l’adhésion de tous les travailleurs à un projet commun.
Elle peut également favoriser le rapprochement des deux types de personnel grâce à la
transmission d’une culture organisationnelle forte, basée sur le respect mutuel et sur la
volonté de collaborer ensemble à un projet social.
Source : Gestion des entreprises sociales
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