A- Généralités
1- Notion de psychologie :
1.1- Définition :
Pour Hebb « la psychologie est l’étude des formes plus complexes d’intégration
ou d’organisation du comportement. Ce qui inclut l’étude de processus tels que
l’apprentissage, les émotions et la perception qui participent à l’articulation du
comportement.
Pour P. Daco, « la psychologie est l’étude des phénomènes mentaux quels qu’ils
soient, des faits conscients et inconscients. La psychologie observe tous les
comportements humains, intérieurs et extérieurs et recherche les motifs.
Pour les psychologues soviétiques, la psychologie est une science qui étudie le
psychisme, celui-ci étant compris comme la faculté propre au cerveau de
refléter la réalité objective.
La psychologie est une science sociale au même titre que l’histoire, la sociologie
ou l’anthropologie. C’est une science dont le but est la compréhension du
comportement et de la pensée des êtres vivants. Elle étudie l’être vivant en tant
Pr Souleymane COULIBALY, PhD, psychologue clinicien, service de psychiatrie, CHU Point G, Bamako
Maître de conférences à Faculté de Médecine et d’OdontoStomatologie (FMOS), Université des Sciences
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2- La psychologie médicale :
2.1- Définition :
La psychologie médicale est en même temps une science et une pratique, qui a
comme objet l’approche des aspects psychologiques personnels et
interpersonnels, en relation avec la maladie, c'est-à-dire cet objet d’étude est
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2.3- Objectifs
Les principaux objectifs de la psychologie médicale sont :
a. Fondements théoriques :
- les théories basées sur les ensembles et la communication qui ont permis de
resituer le phénomène de maladie dans un système d’interaction et institutionnel.
b. Méthodes :
La psychologie médicale s’appuie sur différentes méthodes devant être le plus
scientifique possible pour l’approche des données psychologiques. Ces
méthodes en dehors de l’observation et de la méthode des tests qui sont des
méthodes classiques utilisées en psychologie générale sont:
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intervention divine (ou diabolique), à des forces surnaturelles et aux ancêtres (on
retrouve ces explications dans de nombreuses communautés vivant en Afrique,
en Amazonie et dans le pacifique).
En Afrique, c’est le plus souvent un manque de respect pour les ancêtres qui est
sanctionné par la maladie, le défunt revenant posséder l’un de ses descendants
pour le punir. Mais la maladie peut aussi être attribuée au pouvoir maléfique
d’une personne bien vivante. Dans ce cas, le guérisseur devra identifier l’origine
de cette influence.
Une autre caractéristique des cultures africaines est leur ancrage dans une
communauté. Ainsi la maladie d’une personne n’est pas qu’une affaire
individuelle. L’influence néfaste de certaines forces surnaturelles est censée être
dirigée également vers la famille et vers la communauté du malade. On connaît
assez bien aujourd’hui certaines pratiques thérapeutiques collectives (comme le
N’Doep au Sénégal) où les sacrifices d’animaux et les danses collectives avec
transes sont censés calmer les esprits mauvais et les expulser du corps. Leur
fonction est aussi de prendre en charge collectivement le malade et sa maladie.
Ainsi, le fait de considérer la santé comme une caractéristique individuelle est-il
propre aux cultures occidentales. Dans d’autres cultures, les croyances relatives
à la santé et à la maladie s’intègrent dans des systèmes de croyances
transcendant l’individu (philosophies, religions) : l’état de santé d’une personne
dépend de l’équilibre entre des forces caractérisant des ensembles complexes
(famille, lignée, communauté, nature, cosmos).
En réalité, les croyances relatives à l’origine des maladies et aux pratiques de
soins varient aussi à l’intérieur d’un même pays, en fonction du niveau socio-
culturel des individus notamment, mais aussi de leur appartenance religieuse.
Un faible niveau d’éducation rend plus probable les explications magiques et
externes (chance, destin). Les adeptes de certaines « religions » rejetteront
partiellement ou complètement les soins médicaux, allant parfois jusqu’à mettre
en danger la vie de leurs enfants.
La santé quant à elle, est intimement liée à la maladie. C’est la maladie par ses
effets perturbateurs qui nous obligent à nous poser a posteriori, la question de la
santé. Sans maladie, la santé irait de soi et ne poserait pas de question.
La santé ne fait pas parler d’elle-même, certes, mais peut-on la confondre pour
autant avec le silence des organes ? Non ! Car un organe peut être malade sans
être bruyant et inversement, les plaintes lors d’une hypochondrie ou des troubles
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fonctionnels font beaucoup de bruits sans que l’organe soit la cause de ces
bruits.
Les progrès de la médecine sont actuellement beaucoup plus liés à des valeurs
de mieux être et de mieux vivre qu’à des considérations biologiques : lutte
contre le vieillissement, contraception, chirurgie esthétique, thérapeutique du
confort, prévention précoce des perturbations de la relation mère enfant.
Les références utilisées sont très importantes pour définir la notion de normalité.
La normalité implique la notion de norme qui renvoie à ce qui se tient dans un
juste milieu, (ce qui sert de référence) à ce qui est dans la moyenne. Une norme
n’a de sens que par rapport à un contexte (ex : le chiffre de la tension artérielle).
- le premier sens est statistique : ce qui est normal est ce qui s’observe le plus
fréquemment (ex : le QI moyen est fixé à 100)
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En clinique, un état est considéré comme normal, s’il est approprié à un individu
donné, avec ses caractéristiques et ses buts (ex : le rythme cardiaque est plus
rapide chez un jeune, en altitude, à l’effort).
Le contexte prend une valeur encore plus grande dès qu’on apprécie des
phénomènes pathologiques. La pathologie naît d’une diminution des capacités
d’adaptation et de création, l’état pathologique devient alors une modification
quantitative de l’état normal. L’évaluation clinique doit tenir compte du
fonctionnement psychique normal avec ses pulsions, ses défenses, la nature de
ses conflits.
Chez l’enfant, la référence à une normalité est encore plus complexe, car on doit
se référer à un développement, en tenant compte des variations individuelles : un
symptôme peut être plus normal à un âge qu’à un autre (ex : l’incontinence
nocturne n’a pas la même signification à un an qu’à 12 ans). Un symptôme qui
sera transitoire, n’a pas forcement une valeur péjorative. Les symptômes
peuvent changer selon le contexte ou la maturation et le problème sous jacent
reste aussi grave.
Spontanément nous savons tous ce qu’est une maladie, nous avons tous été
malades, ou connu quelqu’un ayant eu une longue maladie. Le sens commun
donne une définition claire et simple de la maladie : la maladie est un état
affectant le corps d’un individu et qui impose d’aller voir le médecin pour
guérir.
Le concept de maladie n’a pas le même sens pour le malade, le médecin et pour
le sociologue, il n’est pas non plus identique d’un malade à l’autre, d’un
médecin à l’autre, d’un sociologue à l’autre.
L’évolution du savoir montre que les maladies se définissent de deux manières :
biologiquement et socialement :
- le concept biologique prône une définition simple de la maladie : il s’agit d’un
état, d’un processus biologique qui affecte le corps.
- socialement la maladie est définie comme système d’interaction complexe
entre le biologique, la réaction individuelle et les influences socio culturelles.
Dans la théorie anthropologique de la maladie, deux conceptions de la maladie
opposées se confrontent depuis l’Antiquité : le modèle bio-médical et le modèle
holiste.
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même personne aura plusieurs types d’attentes, portera tour à tour plusieurs
masques, jouera différents rôles :
• celui qui expose des symptômes, et attend un diagnostic,
• celui qui fait confiance, remet sa vie entre « les mains » du médecin et attend la
bonne décision, la bonne proposition,
• celui qui vient chercher un service précis et qui paye pour cela, et entend donc
obtenir ce qu’il est venu chercher,
• celui qui est en souffrance, et a besoin de « son médecin » au moment où il se
sent mal ; et attend dévouement, « sacrifice » et disponibilité.
Malade et Patient renvoient l’image d’un individu passif. L’autorité est dans les
mains du médecin. Client et usager renvoient l’image d’un individu actif. Le
pouvoir est dans les mains de celui qui consulte.
2.2.2- L’état de maladie :
Sous l’angle psychologique, la maladie est perçue comme un état négatif. Alors
que la conscience de la santé s’exprime phénoménologiquement dans un
sentiment d’assurance, celle de la maladie est faite, d’une part de la souffrance,
d’autre part d’un sentiment de faiblesse. Ce qui est essentiel dans cet état, c’est
l’anxiété des suites du moment présent, de la possibilité de complications, c’est
la présence de menaces de nouvelles souffrances et peut-être de destruction. Le
sujet devant cette situation décidera ou non de consulter un médecin duquel il
attendra qu’il le rassure et le soulage, cette double fonction appartenant aussi
bien au diagnostic qu’au traitement. Le diagnostic et le pronostic du médecin
auront deux fonctions contradictoires : ils sont un danger dans la mesure où ils
confirment l’état de maladie, ils sont un espoir, car seul le médecin est capable
d’apporter une aide à travers la possibilité du traitement. Car d’une part, une
souffrance diagnostiquée est bien moins pénible à supporter qu’une souffrance
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dont on ignore la cause et d’autre part le traitement outre son action réelle,
rassure par son existence même.
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En fait, la régression est un mécanisme très utile et nécessaire car elle permet au
patient de s’adapter à la situation nouvelle de maladie. Régresser c’est en effet
quitter ses soucis et les exigences habituelles et recentrer ses forces sur soi-
même. Elles seront utiles pour lutter contre la maladie et protéger le malade
rendu vulnérable. C’est également accepter aide et soutien de la part de
l’entourage. Elle peut aussi être utile au processus thérapeutique (observance du
traitement par exemple), la maladie favorise les processus de régression, la
guérison s’accompagne d’une reprise d’autonomie.
La régression peut être aussi pathologique: si elle est trop importante en intensité
et en durée et empêche la participation active et énergique du patient au
processus thérapeutique. Dans ce cas, la régression peut avoir des effets négatifs
en dépassant son but et enfermer le malade dans une conduite qui s’auto
entretient. C’est le cas chez les personnalités névrotiques (personnalités
passives-dépendantes et histrioniques) pouvant trouver dans cet état une
occasion d’exprimer leurs revendications affectives. Dans ces circonstances, la
tâche du médecin consistera à limiter les tendances régressives.
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- Réactions anxieuses :
Elles sont fréquentes. L’état de maladie représente pour l’individu une menace
vitale et une atteinte de l’intégrité du Moi. La maladie est liée à la peur de la
mort, la souffrance, l’altération des liens affectifs et/ou sociaux. L’anxiété
associe des manifestations psychiques, somatiques et comportementales. Elle
témoigne en général d’un processus normal d’adaptation aux contraintes et aux
conséquences de la maladie. Lorsqu’elle est pathologique, l’anxiété nécessite
d’être traitée.
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- L’isolation :
- La maladie est vécue comme un défi : ceci entraîne des conduites actives,
souvent adaptées et une coopération avec les soignants.
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qu’il fait de ses forces, parfois il accuse les autres d’avoir provoqué ou aggravé
sa maladie.
- La maladie est une punition, une expiation qui peut certes conduire à
l’abandon, mais aussi à une renaissance avec le sentiment d’avoir suffisamment
expié.
- La maladie est une faiblesse : le sujet est sensible surtout à la défaillance. Cela
est souvent le cas quand il s’agit de maladies chroniques à rechute chez l’enfant
qui acquiert le sentiment d’être différent, anormal, et a honte de lui-même.
- La maladie est un moment de répit qui peut dispenser des exigences habituelles
de la vie quotidienne et peut atténuer les conflits internes.
- La maladie est une stratégie, une technique, qui permet d’obtenir l’attention et
le soutien des autres chez l’enfant ou dans des situations d’isolement. Il existe de
bénéfices secondaires évidents.
- La maladie est une valeur soit dans un sens moral ou religieux, soit comme
source de satisfaction narcissique.
La maladie est avant tout négative et source de souffrance, elle peut aussi être
source de bénéfices.
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Devant ce défi on observe trois phases adaptatives : choc initial, mise en place
des défenses, puis réorganisation.
Dès après la première phase des mécanismes de défense sont mis en place au
niveau du groupe familial. Parmi eux on note l’intellectualisation, la
rationalisation, la dénégation etc.
Les attitudes des parents à l’égard de leurs enfants malades dépendent du désir
qu’ils ont eu d’être parent, de la part d’investissement narcissique faite sur
l’enfant, de la crainte qu’ils ont de voir grandir ou perdre l’enfant, enfin du
sentiment qu’ils ont d’être responsables de son état.
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La maladie est alors vécue plus ou moins comme une agression personnelle, une
menace de désorganisation de l’équilibre libidinal ou au contraire comme une
occasion de trouver une médiation permettant de faire appel aux autres.
Bien que l’être humain soit le seul être vivant qui sache qu’il va mourir tôt ou
tard, il n’en demeure pas moins qu’il soit tranquille et serein tant que sa vie n’est
pas menacée par l’idée de l’imminence de sa propre mort ou de celle de ses
proches. C’est la maladie en fonction du degré de gravité et de ses effets
perturbateurs, qui vient mettre un terme à cette sérénité du sujet en lui
confrontant à l’idée de la probabilité de sa propre disparition. Ce qui est
susceptible de provoquer une angoisse importance. En effet, la peur devant la
mort est une manifestation psychologique tout à fait normale, un mécanisme
inhérent à tous les êtres humains dont le psychisme révèle l’action de
mécanismes communs. En effet, l’imminence de sa propre disparition, entraine
le plus souvent chez le sujet, des réactions spectaculaires nécessitant une
attention particulière de la part des chercheurs qui s’interrogent sur les attitudes
à adoptées auprès des mourants et sur leurs vécus respectifs.
Ainsi E Kübler Ross décrit les stades affectifs par lesquels passe un sujet qui va
mourir :
- Une phase de négociation dans laquelle, le sujet fait des promesses de don
de biens, de changement de conduite, ou de renoncement à certaines
faveurs, promesses faites à l’endroit de Dieu, des forces surnaturelles ou
des soignants au cas où il pourra s’en sortir.
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C. La fonction soignante
Dans les diverses sociétés depuis la haute antiquité, une fonction soignante est
attribuée à certains de ses membres (le personnel médical et para médical).
La relation reste aussi importante que dans les rapports avec les charmants et
sorciers mais diffractée sur les divers membres d’une équipe soignante.
a- Statut et rôle :
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Par exemple pour un pédiatre et pour ceux qui veulent de façon générale
soigner des enfants, se surajoute l’identification à l’enfant tout puissant, le désir
d’être un bon parent, revanche d’avoir été un enfant faible et diminué, recherche
de satisfactions libidinales au contact physique de l’enfant. L’identité du
soignant est basée sur les identifications solides au cours de la formation.
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Le sujet soigné se retrouve avec un soignant qui est investi de savoir (sinon
pourquoi le consulter !). Entre le médecin et le malade, il existe toujours une
situation inégalitaire malgré qu’on veuille ou non revendiquer un droit à la santé
et une position égalitaire.
-C’est une relation où le lieu d’échange est avant tout le corps mais où la parole
a sa place.
b- Le rôle du médecin :
- Dispositions générales :
Le médecin réagit devant son malade non seulement comme un technicien averti
des maladies, mais aussi comme personne ayant une histoire propre,+ ⁄- sensible
à la souffrance de l’autre. Le médecin doit avoir une représentation de la
maladie et des malades avec lesquels il doit établir un échange à la fois verbal,
corporel et médiatisé à travers l’accueil qu’il doit réserver à son patient.
Pour Balint, le médecin est un remède en soi, même si son action est médiatisée
par un médicament. Une meilleure maîtrise de la relation inter-individuelle doit
permettre au médecin d’établir avec son patient un échange affectif qui aura des
vertus curatives.
Le médecin est indépendant dans ses décisions. Il doit écouter son patient et son
entourage affectif, ce qui constitue un des aspects fondamentaux de la démarche
de soin. Il a l’obligation de respecter le malade et garder le secret médical : un
médecin respecte l'intimité de ses patients ; il ne les trahit pas. Le médecin prête
le serment d'Hippocrate : « Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne
verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les secrets qui y sont confiés ». Le
secret médical s'impose même après la mort.
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Le médecin n’impose pas par force son point de vue à son patient, il doit
chercher à obtenir son consentement dans tout ce qu’il fait. Par contre, il a
l’obligation d’information du malade : informer le patient c'est respecter les
principes d’humanité et d’autonomie. La relation médecin-Malade doit aboutir à
une information telle qu'elle est définie : « Le médecin doit à la personne qu'il
examine une information claire, simple et loyale sur son état, les investigations
et les soins qu'il lui propose. Il veille à la compréhension des explications
données». En pratique, et pour respecter le patient sans échapper à son rôle, le
médecin se devra d’expliquer au patient sa maladie en adaptant son langage à
celui du malade.
- L’accueil du patient :
Un accueil réussi repose sur des cibles représentées par une foule de petits
détails et d’évidences:
le reconnaisse ou non.
b. Le rôle du patient :
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Les sujets placebo-répondeurs sont plutôt les sujets sociables et extravertis, qui
ont une « attente » par rapport aux effets du produit.
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L’effet placebo montre que l’action d’un médicament est due à la fois aux
propriétés pharmacologiques, à l’attitude du prescripteur et à l’attitude du
malade.
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- La compassion qui est sans doute une des qualités nécessaires pour tout
soignant. Un bon soignant doit sentir la douleur d’autrui comme la sienne. Il doit
pouvoir se situer par rapport aux sentiments des malades. Cela lui permettra de
comprendre l’état du malade et partager ses souffrances, ce qui acquiert une
importance considérable sur le plan psychologique. Il est à noter qu’on est bien
soulagé quand on se sent compris.
- La sincérité est aussi une des qualités essentielles du travail du médecin qui ne
doit jamais mentir ni dissimuler ses lacunes, ses défauts, ses erreurs même si
personne n’en sait. Chaque erreur commise doit être corrigée si non dans le cas
contraire la conscience professionnelle du médecin sera fortement atteinte.
- L’optimisme du médecin qui est une des qualités nécessaires lui permet de
suggérer au malade l’espoir d’une guérison prochaine.
Il n’est suffisant pour le médecin d’être bon, gentil, tendre, il est surtout
souhaitable de posséder en outre une intelligence pratique, d’avoir de
l’imagination afin de comprendre profondément l’état du malade et de lui
accorder le soutien nécessaire.
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1. Caractéristiques générales :
En cas de maladie aiguë, les réactions du malade sont plus modérées quand il
s’agit de maladie dont le caractère est réversible et récupérable. Le malade
garde toujours l’espoir d’un futur rétablissement du fonctionnement normal de
l’organisme. L’attention du malade est surtout focalisée sur l’endroit de la
localisation de la douleur dont l’intensification a un impact sur sa personnalité.
Les changements qui interviennent en cas de maladie aiguë sont en général très
intenses et massifs, mais sont réversibles. Dans les cas de maladies respiratoires
aiguës accompagnées de fortes fièvres et de céphalées intenses, il peut apparaître
le sentiment d’apathie, de fatigue, l’irritabilité, la difficulté de concentration et la
diminution des capacités mnésiques et intellectuelles ainsi que la détérioration
de l’humeur. Chez ces malades, les émotions peuvent subir un changement
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Par contre, quand il s’agit de maladie chronique dont l’issue est susceptible
d’être fatale ou de maladie dont le caractère des lésions est irréversible, les
patients vont développer dans la plupart du temps des réactions agressives ou
dépressives des plus bénignes au plus dramatiques au point que des troubles
émotionnels perturbent le jugement logique, le caractère critique de la pensée.
On observe une régression de la personnalité en général. Des adultes pourront se
comporter comme des petits enfants, se plaindre, pleurer et rechercher de la
compassion de la part de l’entourage. Ces réactions survenant de façon générale
pour toutes les pathologies chroniques seront fonctions de la personnalité du
malade, mais et surtout du caractère particulier de la maladie. Un tel état doit
être nécessairement pris en compte par le personnel soignant dans la prise en
charge des malades. Les changements peuvent être insignifiants mais, ils se
constituent lentement et ont un caractère chronique. La durée même de la
maladie exerce sur une influence négative sur la personne souffrante. Les
perspectives de guérison semblent irréelles pour les malades qui ne s’intéressent
désormais qu’à eux-mêmes et à leur état. L’apaisement périodique des douleurs
et l’amélioration de l’état général provoquent une fluctuation de l’humeur ou
bien suggèrent l’espoir à la guérison. Mais les récidives contribuent au
développement du pessimisme et de la susceptibilité. Les malades deviennent
capricieux, chez eux, se développent une indifférence, une insensibilité. Ils
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deviennent froids à l’égard des proches et des parents. Derrière ces changements
psychiques, se trouve cacher l’envie de guérir.
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Il faut pouvoir faire ressortir ce que signifie une telle opération pour le malade et
ce que la maladie peut représenter pour le pronostic vital du malade. Il est
important de tenir compte des craintes et des désirs des malades qui pour la
plupart des cas arrivent sur la table d’opération sans informations justes sur ce
qui va se passer. L’entretien leur permet de lever toute équivoque par rapport
aux informations reçues çà et là par les patients et leurs proches. Le médecin et
l’infirmier doivent pouvoir communiquer au malade les informations sur les
possibilités réelles dont le patient est en droit d’espérer après l’opération, les
difficultés que celle-ci peut engendrer.
La peau est un organe que l’individu expose devant son entourage au même titre
que sa figure. Elle a une signification psychologique importante à plusieurs
égards : elle apparaît comme :
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A cet effet, toutes les lésions cutanées provoqueront des phénomènes nerveux
importants du point de vue psychologique. Ainsi, il va de soi que les maladies
de la peau susciteront du point de vue esthétique divers sentiments négatifs et
de dégout pour l’entourage et la honte, le sentiment d’infériorité personnel, le
manque de confiance pour le sujet malade. L’image extérieure du malade se
trouve déformée. Les malades surtout à l’âge de la puberté peuvent être
déprimés. Par exemple le sujet malade souffre de sa maladie qui est la lèpre,
mais encore beaucoup plus du fait qu’il soit lépreux, car rejeté, répugnant,
stigmatisé et exclu socialement.
Dans cette situation, l’apport du personnel soignant s’avère capital sur le plan
psychologique. Il s’agira pour lui d’établir un bon contact avec les patients dans
le cadre d’un entretien clinique plus élaboré afin de minimiser leur sentiment
d’infériorité, de honte et leurs inquiétudes pour pouvoir rehausser leur estime de
soi.
Pr Souleymane COULIBALY, PhD, psychologue clinicien, service de psychiatrie, CHU Point G, Bamako
Maître de conférences à Faculté de Médecine et d’OdontoStomatologie (FMOS), Université des Sciences
Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)
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4- L’infection à VIH/SIDA :
Pr Souleymane COULIBALY, PhD, psychologue clinicien, service de psychiatrie, CHU Point G, Bamako
Maître de conférences à Faculté de Médecine et d’OdontoStomatologie (FMOS), Université des Sciences
Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)
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Pr Souleymane COULIBALY, PhD, psychologue clinicien, service de psychiatrie, CHU Point G, Bamako
Maître de conférences à Faculté de Médecine et d’OdontoStomatologie (FMOS), Université des Sciences
Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)
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Pr Souleymane COULIBALY, PhD, psychologue clinicien, service de psychiatrie, CHU Point G, Bamako
Maître de conférences à Faculté de Médecine et d’OdontoStomatologie (FMOS), Université des Sciences
Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)