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La conception des ponts a connu une grande évolution grâce à l’emploi de matériaux
aux performances rigoureusement contrôlées et au développement de méthodes de
construction à la fois rapides et précises.
Le concepteur de tels ouvrages doit cumuler une vaste culture technique lui permettant
d’identifier les solutions les plus économiques, tirant le meilleur parti des propriétés des
matériaux dont il peut disposer, limitant au maximum les risques prévisibles lors de
l’exécution et intégrant une préoccupation esthétique forte.
N.B.
Rôles des entretoises :
ـ Sous les actions locales, la pièce de pont supporte la dalle et les surcharges verticales
de circulation et reporte les efforts sur les poutres principales. L'entretoise simple, en
revanche, n'est pas concernée directement par les actions locales puisqu'elle ne porte
pas la dalle.
ـ Sous les actions d'ensemble, l'entretoisement, assume plusieurs fonctions :
La répartition des charges entre les poutres principales en imposant le
déplacement « en bloc » de l'ensemble des poutres ;
la stabilisation des poutres contre le déversement par le maintien des semelles
inférieures comprimées aux montants des cadres ;
le contreventement horizontal avec le platelage, pour le report des charges
horizontales de vent sur les appuis ;
la transmission des réactions d'appui verticales et horizontales sur les lignes
d'appuis, par un entretoisement spécial renforcé sur appuis ;
le raidissage transversal des poutres par le biais des montants d'entretoise.
Les ponts-dalles peuvent être classés dans cette catégorie car les réactions d’appui sont
principalement verticales et le modèle de calcul des efforts longitudinaux est celui d’une
poutre. Cependant, dans le sens transversal, plusieurs conceptions sont possibles : la dalle
peut être :
ـ Pleine, en général d’épaisseur constante, avec ou sans encorbellements latéraux ;
ـ Élégie : la présence d’évidements longitudinaux dans la masse de béton permet un
gain de poids propre ;
ـ Nervurée : elle peut être simplement nervurée (une seule nervure avec
encorbellements latéraux), ou multi nervurée avec un hourdis intermédiaire entre les
nervures.
Selon les portées, l’épaisseur de la dalle peut être constante ou variable dans le sens
longitudinal.
Dans le cas des ponts « bow-strings », la poussée de l’arc est équilibrée par la traction
du tirant horizontal et rend ainsi les réactions d’appui verticales. Ce cas particulier d’ouvrage,
bien qu’apparaissant extérieurement comme un pont en arc, possède un tablier dont le
fonctionnement mécanique est celui d’un pont à poutres.
II.2.2. Ponts en arc :
Pour franchir une brèche encaissée, large, profonde et avec des accès de chantier
difficiles sur ses flancs, une conception classique de pont à poutres à travées multiples
impliquant la construction de piles verticales hautes et nombreuses et autant de fondations
peut s'avérer inadaptée pour des raisons économique, technique ou esthétique. La solution
consiste à faire reposer les piles du tablier non pas sur le sol au fond de la brèche, mais sur
une structure en arc franchissant la brèche d'une seule portée.
L’arc reçoit les charges du tablier par l’intermédiaire de multiples pilettes ou suspentes
et les « descend », par compression principalement, jusqu’à ses naissances sur les massifs de
fondations qui sont soumis à une forte poussée.
Le record mondial de portée des ponts en arc est détenu avec 518 m par le pont du New
river Gorge construit en 1977 dans le West Virginia aux États-Unis.
Pour ces ouvrages, dont la structure porteuse fonctionne essentiellement en
compression, les réactions d’appui sont inclinées ; la composante horizontale de la réaction
s’appelle la poussée. De telles structures ne sont envisageables que si elles peuvent prendre
appui sur un rocher résistant. Sous cette condition, le domaine de portée des ponts en arc est
très étendu (jusqu’à 500 m).
Selon la position occupée par le tablier sur l'arc, le pont en arc est « à tablier supérieur »
appuyé sur des pilettes, « à tablier intermédiaire » à la fois appuyé et soutenu par des
suspentes, ou « à tablier inférieur » entièrement suspendu.
Montage des arcs :
Plusieurs méthodes ont été développées au fil du temps :
ـ montage par blondins d'éléments légers :
ـ construction de l'arc en deux moitiés et dans une position « verticale » le long de
chaque pile rehaussée d'un mât, puis basculement de chaque demi-arc par pivotement
autour de sa base et clavage :
Les ponts à béquilles (verticales ou obliques) et les portiques peuvent être rattachés à
la famille des arcs. Il en va de même des portiques ouverts qui sont des ponts à « béquilles
verticales », d’usage courant sous un remblai de faible épaisseur.
Bien adaptés aux vallées encaissées et aux grandes portées, cette variante d’ouvrage en arc,
permet d’éviter les lignes verticales des pylônes de ponts à câbles qui peuvent s’avérer
inesthétique dans certains sites. Tablier et béquilles sont souvent exécutés en béton
précontraint.
c) Ponts dalles :
Pour des ouvrages à plusieurs ouvertures de portées modestes, c’est la solution la plus
courante. La dalle peut être en béton armé pour des portées allant jusqu’à une quinzaine de
mètres et en béton précontraint pour des portées déterminantes allant jusqu’à une trentaine de
mètres.
d) Ponts à poutres :
Dans une gamme de portées comparable à celle des ponts-dalles, les travées formées de
poutres en béton armé ou précontraint peuvent se révéler d’un emploi économique ; les
poutres précontraintes par pré-tension, utilisées couramment dans le bâtiment depuis de
nombreuses années, peuvent constituer une solution intéressante dans le domaine des ponts, et
elles sont l’objet aujourd’hui de catalogues et de fabrication en série. Elles couvrent une
gamme de portées déterminantes assez étendue, allant de 15 à 30 m environ, et se mettent en
œuvre aisément en laissant dégagée la voie franchie, alors que la dalle exige des étaiements
qui peuvent constituer une contrainte importante, par exemple pour la construction d’une
autoroute. Cependant, ces poutres sont moins robustes qu’une dalle massive vis-à-vis d’un
choc accidentel de camion hors gabarit : il convient d’en tenir compte si l’on craint des chocs
de véhicules.
b) Les culées :
Les culées sont des appuis d’extrémité d’un ouvrage ; en outre elles assurent le soutènement
des terres des remblais d’accès. On distingue différent types de culées :
Les culées enterrées (les plus courantes) : Elles sont noyés dans le remblai d’accès à
l’ouvrage et assurent essentiellement une fonction porteuse car elles sont peu sollicitées
par des efforts horizontaux de poussée des terres.
Les culées remblayées : Elles sont constituées par un ensemble de murs ou de voiles
de béton armé et assurent une fonction porteuse et une fonction de soutènement du
remblai.
En général une culée comporte :
Une fondation
Un mur de front, sur lequel s’appui le tablier et qui assure la stabilité du remblai
d’accès.
Un mur de tête, qui assure le soutènement des remblais latéralement.
Une partie supérieure (chevêtre) sur laquelle s’appuie le tablier.
les murets caches sont disposés aux extrémités latérales des têtes de culées leur rôle est
de protéger les appareils d’appuis des terres constituant les remblais et ont également
une fonction d’esthétique
Appareils spéciaux pour grands ponts qui peuvent être fixes, mobiles dans une direction
ou dans toutes les directions.
IV.2. joints de chaussée :
Les matériaux constituant le tablier du pont sont soumis à des variations de
températures qui génèrent des dilatations ou des retraits. Si on empêche le tablier de se dilater
(longitudinalement et transversalement), cela induit dans le matériau des contraintes fortes
susceptibles de provoquer des fissurations et donc la ruine de l’ouvrage. Il faut éviter la
discontinuité en long due à la dilatation thermique du béton. Il est donc nécessaire de laisser
ces dilatations de produire librement.
On emploi pour cela des joints de chaussée généralement en forme de peigne.
On trouve ces joints obligatoirement aux extrémités des tabliers, quel que soit leur type.
Pour les tabliers très longs, des joints intermédiaires sont prévus. La longueur courante d’un
tablier continu sans joint est couramment de l’ordre de 500 à 600 m. Elle peut être portée à
900m en recourant à des dispositifs spéciaux.
N.B.
Aux abords du pont, après quelques années, il se produit un tassement du remblai, ce qui peut
entraîner une discontinuité en hauteur (dénivellation) entre le tablier et la route.
Les dalles de transition permettent par leur inclinaison une transition continue entre la partie
ayant subi le tassement et le début du pont.
Ce sont des dalles en béton armé, reposant par une de leurs extrémités sur l’ouvrage et par
l’autre sur le remblai d’accès.
V. Modes constructifs :
Le choix d’un mode constructif dépend énormément du type de pont à réaliser, mais
aussi des paramètres environnementaux :
Accès libre sous le pont ;
Hauteur de la brèche ;
Nature géologique du sol ;
Milieu aquatique ou terrestre ;
V.1. Ponts construits sur cintre :
Si la brèche à franchir n’est pas trop importante, le tablier du pont peut être coulé dans
un coffrage posé sur étaiement. Le coffrage est appelé cintre car à l’époque les ponts étaient
en arc et le coffrage était cintré…
Le phasage de construction est lié au réemploi du matériel et peut se faire selon 3 modes :
Limite : la hauteur du pont doit être limitée, et le sol doit pouvoir accepter la pose
d’étaiements (pas en cours d’eau, ..)
Avantages Inconvénients
Matériel simples Problématiques
Qualification courante Pour les brèches très profondes (beaucoup de matériel)
des entreprises Pour les ouvrages longs beaucoup de matériel ou peu de matériel et
phasages long
En cas de circulation maintenu en dessous
La préfabrication sur la rive apporte une facilité de coffrage et de bétonnage. il faut mettre en
place les poutres :
Soit à la grue depuis le sol ;
Soit hissées depuis les piles ;
Soit lancées par un portique (ou poutre) de lancement ;
Le hourdi est coulé sur (ou entre) les poutres. Portée économique des travées de 30 à 40 m.
Cinématique de lancement d’une poutre :
1/ la poutre est amenée sur le tablier réalisé jusqu’à la travée N-2 ; elle prise en charge par le
portique ;
2/ la poutre est translaté au sein du portique jusqu’à la travée N-1 ;
3/ le portique avance équilibré par la poutre restée sur la travée N-1 ;
4/ le portique prend appui sur la pile isolée ;
Avantages Inconvénients
Pour limiter le porte-à-faux, les efforts et les déformations associés on utilise un avant bec, un
haubanage ou des appuis provisoires
Les efforts de poussage (proportionnels au poids de l’ouvrage) sont appliqués par des vérins
ou des treuils à la portion construite reposant sur des appuis glissant (en téflon ou sur
rouleaux)
Avantages Inconvénients
N.B.
Dans le cas d’un pont sur cours d’eau actif, la meilleure façon d’assécher la surface de travail
est de construire un batardeau. Ce batardeau doit être construit de façon à permettre
l’aménagement des culées et des fondations du pont. Il est donc possible d’isoler un coté à la
fois du cours d’eau.