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La littérature

Considérations générales sur la littérature


Evoquer la littérature, c’est d’abord et avant tout essayer de savoir et de comprendre ce qu’elle
est ou ce qu’elle n’est pas. Et pour cela il va falloir se poser une question essentielle : qu’est-ce que la
littérature ? Répondre à une telle interrogation ne peut en aucun cas être aisé car nombreuses sont les
conceptions de la littérature .En effet, dans la mesure où tous les hommes ne voient ni ne comprennent
le monde de la même manière, il va de soi que les écrivains développent des approches différentes sur
l’objet et la finalité de la littérature. Toutefois, par-delà la divergence de point de vue, la diversité des
conceptions, on peut s’accorder sur les critères généraux. Ainsi par littérature on peut entendre
l’ensemble des œuvres orales ou écrites auxquelles on reconnait une finalité esthétique et qui par-delà
peuvent viser un but d’ordre moral, social, politique ou philosophique. On peut la définir comme tout
usage de la langue dans une perspective de création. Quoiqu’il en soit on peut comprendre que l’écrivain
utilise la langue parlée d’une écrite dans le but de produire des œuvres relèvent de la création.
Néanmoins, comprendre la littérature ne suffit pas, il nous faut aussi essayer de connaitre, de
savoir comment elle fonctionne.
I. Principes de la littérature
-La fiction à partir du moment où l’œuvre littéraire est le résultat d’un processus de création
qui passe par l’imagination d’un écrivain, elle est nécessairement fictive c’est – à –dire irréelle. En effet,
mais quand l’écrivain s’inspire de sa vie personnelle ou d’un évènement dont il a été témoin ce qu’il
raconte ne peut être absolument vraie aussi longtemps qu’il fera usage son imagination. L’écrivain n’est
ni un historien ni un scientifique au sens classique du terme, donc il n’est pas tenu à l’exigence de
vérité. De ce point de vue, à travers les œuvres littéraires, l’écrivain peut nous aider avoir une idée de
la vérité mais jamais toute la vérité. En un mot, par les œuvres littéraires on peut savoir à peu près le
déroulement des frais mais on ne saura jamais exactement et réellement tout ce qui s’est passé. Bref
disons que les œuvres littéraires sont imaginaires, elles ne peuvent pas être réelles.
- La liberté généralement définie comme absence de contraintes, la liberté offre à l’homme
la faculté de choisir d’agir ou de ne pas agir. Mais Jean Paul SARTRE écrit « ma liberté s’arrête là où
commence celle des autres » il veut simplement signifier qu’il existe bel et bien des limites, des
frontières à la liberté. En effet, être libre ne peut et ne doit en aucun cas signifier faire toute ce qu’on
veut où et quand on veut.
Mais dans le domaine de la création, la liberté a une toute autre signification. En effet il est
admis et reconnu à tous créateurs à tous artistes un privilège : celui de la liberté d’expression, de pensée
et de création. L’écrivain peut penser et dire ce qu’il pense à travers sa création sans être inquiété ni
arrêté. Ce pendant sous prétexte qu’il est libre, l’écrivain ne peut et doit inciter à la haine, à la
discrimination, à la xénophobie, à la violence à la guerre, aux racismes ou à tout autre acte de nature à
générer des conflits à l’intérieur de la société. L’écrivain doit comprendre que la liberté est un bien
précieux dont il dispose pour contribuer à rendre le monde meilleur. Elle doit être une arme pour
participer à la destruction de l’humanité. Disons simplement que l’écrivain doit faire bon usage de sa
liberté pour être un acteur essentiel de l’émergence d’un monde où les hommes vivraient en harmonie
et bonne intelligente.
II. Pourquoi les écrivains écrivent ?
Une telle question ne peut pas être complexe à partir du moment où l’œuvre littéraire est
tributaire d’un certain nombre de facteurs. D’abord le contexte socio – politique qi la vue naitre. En
effet, l’écrivain le plus souvent ne peut pas ne prendre en compte les réalités de son époque. Ensuite
dans la mesure où la création littéraire est une entreprise individuelle, libre et volontaire, tout dépend
dans ce cas de la conviction personnelle et de la sensibilité de l’écrivain. Voilà autant de raison qui fond
la grande diversité des fonctions de la littérature. Ainsi un écrivain peut vouloir écrire dans le but de :
La fonction didactique
-sensibiliser, éduquer éveiller la conscience, informer, témoigner éclairer, dévoiler, instruire,
enseigner modaliser, corriger révéler etc. Dans ce cas on appellera la fonction didactique de la littérature.
En effet, les hommes ne se comportent pas toujours tels qu’ils devaient le faire et c’est justement un
motif suffisant pour que l’écrivain prenne l’initiative d’informer sur les tares sociales. Jean Paul
SARTRE écrit : « la fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et
que nul ne s’en puisse dire innocent ».Il veut signifier qu’il est du devoir et de la responsabilité de
l’écrivain d’informer sur les péripéties de la société. Quand Mariama Bâ écrit Une si longue lettre, elle
répond à la même intension car à travers son roman, elle nous permet de voir certains vices de l’homo
– sénégalensis tels que le gaspillage lors des cérémonies. Le statut peu enviable de la femme dans le
ménage polygame sans oublier l’épineuse question des castes. Victor HUGO écrit dans les misérables
pour mettre en exergue la précarité de la condition humaine dans cette France du XIXe siècle où le bas
peuple a du mal à vivre décemment ; donc est confronté à un problème de survie.
La fonction sociale
- critiquer, dénoncer, dénigrer, combattre, s’opposer, contester, se révolter, se rebeller, remettre en
question, tel pourrait encore être l’objectif d’un écrivain. C’est ici qu’on peut apprécier la fonction
satirique de la littérature. Notre humanité est malade et tout le monde en convie. En effet, hier comme
aujourd’hui, le monde souffre de la bêtise humaine telle que la guerre, le racisme, la violence,
l’oppression, bref les citoyens du monde subissent chaque jour que Dieu fait des traitements dégradants.
Dans ce cas nous comprenons que l’écrivain s’insurge contre tous ces mots qui portent atteinte à la
dignité de l’homme. Voilà pourquoi Michel TOURNIER écrit : « la fonction de l’écrivain est d’allumer
des foyers de réflexions de contestations et de remises en question de l’ordre établie ».Selon lui le rôle
de l’écrivain est de s’opposer à tous les actes qui contribuent au mal être social. Aimé CESAIRE écrit
cahier d’un retour au pays natal pour contester l’oppression coloniale qui est à l’origine de la souffrance
des peuls noirs. Léopold Sédar SENGHOR écrit hosties noires pour exprimer sa colère contre
l’ingratitude de la France envers les tirailleurs sénégalais qui au péril de leur vie ont bravement défendue
la patrie.
La fonction distractive
- divertir, distraire, amuser, faire oublier les soucis de la vie, égayer, rêver, s’évader, tel pourrait
également être l’objectif d’un écrivain. Dans ce cas on parlera de fonction ludique. Durant son existence
l’homme ne peut pas rêver, il ne peut non plus pas se passer des loisirs. Donc lorsque l’écrivain veut à
travers la littérature offrir aux lecteurs l’opportunité de voyager dans un autre monde loin des
tracasseries de la vie quotidienne, une telle initiative peut aisément se justifier .En effet, l’homme
éprouve parfois le besoin de s’évader de ce monde à la limite cruelle où les vices prennent le dessus sur
les vertus. Ainsi, l’œuvre littéraire peut l’aider à transcender le stress à oublier les durs réalités de la vie
ne serait- ce que le temps de la lecture. Notre monde ne faisant pas rêver à cause des multiples problèmes
qui surviennent au jour le jour, l’écrivain dans ce cas grâce au pouvoir de l’imagination invente un autre
monde où toutes les conditions sont réunies pour une vie paisible, calme et agréable. Dans ce cas le
récit est déroulé sur la base des aventures merveilleuses, fantastiques bref un univers où tout commence
bien et se termine bien à l’instar des contes de fées. Jules GREEN écrit : « le livre est une fenêtre par
laquelle on s’évade ». Il veut dire que l’œuvre littéraire incarne ce pouvoir à installer le lecteur dans un
autre univers différent de celui dans lequel il évolue. C’est aussi ce que pense Montesquieu qui écrit :
« le livre est un souverain remède---n’ayant jamais eu de chagrin qu’une bonne heure de lecture n’ait en
levé ». Selon lui l’œuvre littéraire est un moyen efficace pour estomper la douleur, noyer la souffrance
même si c’est de manière éphémère
-la fonction esthétique.
Dans la mesure où il est créateur, artiste, on peut s’attendre légitiment à ce que l’écrivain s’attache à la
production de belles œuvres. Dans ce cas sa préoccupation essentielle serait d’utiliser les moyens de
langage pour réaliser des œuvres achevées du point de vue de la forme et du style. C’est du moins, la
conviction des théoriciens de l’art pour l’art qui considèrent que le domaine d’investigation de l’artiste
qui peut- être l’écrivain ou le poète est seulement et exclusivement celui de l’esthétique d’un point de
vue, l’écrivain ou le poète doit privilégier la forme au détriment du contenu .Mieux son objectif serait
de fasciner, émerveiller , séduire le lecteur à travers la magie des mots l’alchimie du verbe. En un mot
son but ultime est d’offrir un plaisir esthétique aux lecteurs. Ainsi Théophile GAUTIER écrit dans la
préface de Mademoiselle de Maupin : « il n’y a pas de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien,
tout ce qui est utile est laid ».Il veut dire que l’œuvre de création, qu’elle soit littéraire ou poétique n’a
rien avoir avec les considérations sociales , morales , politiques , religieuses. Bref selon lui le seul soucis
du créateur est seulement de tout mettre en œuvre pour produire des œuvres belles à regarder, agréables
à entendre. Voilà pourquoi les théoriciens de l’art pour l’art prônent le culte du beau et s’interdisent de
soumettre la poésie à la défendre d’une cause humaine ou sociale quelconque. De point de vue le poète
ne peut et ne doit écrire ni pour éveiller la conscience ni pour informer, témoigner encore moins
dénoncer .José Maria de HEREDIA ne dit pas le contraire quand elle écrit : « dès qu’une œuvre est utile
elle cesse d’être belle ».Décrétant l’incompatibilité entre l’utile et le beau de HEREDIA et ses amis
veulent assurer autonomie, l’indépendance de l’art face aux questions sociales.

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