EN PÉDIATRIE Publiée le 21/06/2019 par Sophie Cousin
Vous voulez tout savoir sur la formation en pédiatrie ? Nouvelle maquette
d’internat et FST, spécificités de la pédiatrie, rythme de travail, qualités requises, démographie de la spécialité et perspectives de carrière… Le président de l’Association des juniors en pédiatrie (AJP) vous donne tous les bons conseils, après avoir raconté son parcours.
-Pourquoi avez-vous choisi médecine et comment se sont passées vos études ?
- J’ai toujours été intéressé par le soin et c’était une manière d’être utile dans la société. Et je dois avouer que je n’avais pas le courage de m’inscrire en prépa scientifique... Ma première année de médecine s’est plutôt bien passée, malgré toute la pression. C’était encore l’époque où l’on pouvait faire un peu n’importe quoi en amphi, les cours étaient pour moi une soupape.
-Et le choix de la pédiatrie ?
- J’ai fait un stage de pédiatrie en tant qu’externe qui m’a beaucoup plu. Cela étant, quand je voyais les internes sortir de garde avec des cernes jusqu’aux genoux, je ne voulais pas devenir comme eux ! Je voyais bien qu’être pédiatre était un métier très prenant car on est souvent de garde,
-Où en êtes-vous aujourd’hui ?
- Je suis assistant spécialiste à Robert-Debré, dans une surspécialité : maladies métaboliques. Ce sont des maladies rares pour lesquelles il y a très peu de spécialistes.
-Quelle évolution souhaiteriez-vous ensuite ?
- Rien n’est figé. L’idéal pour moi serait de rester à l’hôpital dans ma spécialité, -Quelles sont selon vous les spécificités de la pédiatrie par rapport à d’autres spécialités ? - La pédiatrie, ça va de la prise en charge du nouveau-né prématuré à celle de l’adolescent qui peut présenter des problèmes de santé qui relèvent plus de la médecine adulte. La difficulté est d’avoir des bases solides dans tous les domaines car on voit toutes sortes de pathologies, notamment lors des gardes aux urgences. Heureusement, la pédiatrie est une spécialité où les seniors sont très présents.
-Faudrait-il former davantage de pédiatres ?
- Oui, avec les enseignants de pédiatrie, nous y avons toujours été favorables. Mais il faut aussi que la formation reste adéquate.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui veulent se lancer en pédiatrie ?
- Je pense que la réforme de 2017, avec une année d’internat en plus (passage de 4 à 5 ans, avec 2 semestres de phase socle, 6 semestres de phase d’approfondissement, et un an de phase de consolidation) a été bénéfique. Moi-même, j’aurais bien aimé avoir deux semestres de formation en plus, il y a tellement de choses à apprendre… La pédiatrie est une spécialité passionnante mais il ne faut pas s’attendre à un internat facile. L’exercice est difficile et les contraintes risquent d’augmenter dans les prochaines années, avec davantage de gardes aux urgences et dans les maternités.