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Cours de Modélisation
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 2/64
PLAN
Introduction
I. Classification des EDP et exemples classiques
1. Classification des EDP
2. Exemples classiques
II. Problèmes elliptiques
1. Problèmes elliptiques 1d.
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et
convergence
3. Problèmes elliptiques en dimension 2
III. Problèmes paraboliques
1. Quelques propriétés du problème continu
2. Exemples de schémas
IV. Problèmes hyperboliques
1. Problème continu
2. Exemples de schémas
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 3/64
Introduction
Introduction
L’objectif de ce cours est de présenter une résolution numérique
de certaines équations aux dérivées partielles (EDP) linéaires
d’ordre au plus 2 à travers des exemples classiques intervenant
dans la modélisation de nombreux problèmes de physique,
biologie, économie, géologie, . . . etc. Ces équations sont des
modèles mathématiques traduisant une situation de vie pratique
ou un phénomène naturel ou artificiel.
Considérons une EDP écrite sous la forme générale
Au = f dans Ω (1)
où
• Ω est un ouvert de Rn , n ∈ N,
• f représente les données du problème,
• A est un opérateur (représentant les dérivées)
• u est la solution du problème.
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 4/64
Introduction
AU = b. (2)
a∂x2 u + b∂xy
2
u + c∂y2 u + d∂x u + e∂y u + f u = g (3)
Exercice
Soit u = u(x, t)
▶ ∂t u − ν∂x2 u = 0, ν ∈ R∗+
▶ ∂t2 u − c2 ∂x2 u = 0,
▶ ∂x2 u + ∂t2 u = −f ,
▶ ut − uxx + a2 ux − up = 0, p ∈ R+ .
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 9/64
I. Classification des EDP et exemples classiques
2. Exemples classiques
2. Exemples classiques
Le prototype des EDP elliptique est l’équation de Poisson.
Soit Ω un ouvert de Rn .
Récapitulons :
▶ On choisit un pas de maillage h > 0 petit (détermine la
subdivision (xi )i=0,...,N +1 ).
▶ On détermine une approximation de u′′ (xi ) par les
développements de Taylor,
▶ On en déduit un système matriciel Ah Uh = bh dont la
solution Uh = (U1 , . . . , UN )T approche le vecteur
(u(x1 ), . . . , u(xN ))T .
▶ On résout le système Ah Uh = bh .
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 15/64
II. Problèmes elliptiques
1. Problèmes elliptiques 1d.
Proposition
Le système matriciel (7) admet une unique solution
Preuve
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 19/64
II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Lemme
Si la solution exacte u de (4) vérifie u ∈ C 4 (]0, 1[), alors le
schéma (7) est consistant d’ordre 2.
Précisément, on a
h2
|ri | < sup |u(4) (x)|
12 x∈[0,1]
Preuve
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 22/64
II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Remarque
On peut remarquer que si, de plus, u vérifie u(4) = 0 alors ri = 0
donc ui = u(xi ).
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 23/64
II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Définition (Stabilité)
Un schéma numérique est dit stable pour la norme ∥ · ∥ si sa
solution (quand elle existe) est continue pour le norme ∥ · ∥ par
rapport aux données. En particulier, pour le schéma Ah Uh = bh ,
cela signifie qu’il existe une constante C indépendante de h et bh
telle que
∥Uh ∥ ≤ C∥bh ∥.
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 24/64
II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Proposition
Le schéma numérique (7) est stable pour la norme ∥.∥∞ définie
par ∥Uh ∥∞ = maxi=1,...,N {|Ui |}. En particulier, on a
∥A−1
h ∥∞ ≤ 1/8. Ce qui entraine
1
∥Uh ∥∞ ≤ ∥bh ∥∞
8
.
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II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Remarque
le schéma (7) est dit inconditionnellement stable car il n’est
pas nécessaire de fixer une condition sur le pas h pour avoir la
stabilité.
Définition
Pour un schéma numérique Ah Uh = bh de l’équation (4), on
appelle erreur de discrétisation (ou de convergence) le
vecteur e ∈ N dont les coefficients sont
ei := u(xi ) − Ui , i = 1, . . . N,
Théorème
Soit u la solution exacte de (4) et Uh la solution du schéma
numérique (7). On suppose u ∈ C 4 (]0, 1[) Alors, l’erreur de
discrétisation vérifie
h2 (4)
∥e∥∞ ≤ ∥u ∥∞
96
Donc le schéma numérique (7) converge en norme ∥ · ∥∞ et est
d’ordre 2.
Preuve
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 27/64
II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
Remarque
▶ La stratégie employée est classique : on étudie la
consistance puis la stabilité du schéma et cela permet d’en
déduire la convergence.
▶ L’ordre de convergence du schéma est important pour
comparer différents schémas. Le pas h étant petit (donc
inférieur à 1), la quantité hp est d’autant plus petite que p
est grand. Ainsi l’ordre de convergence d’un schéma
détermine sa vitesse de convergence.
▶ La constante de stabilité permet de déterminer l’erreur
commise en approchant le second membre.
En effet, supposons que l’on ne puisse pas calculer explicitement
f (xi ) mais en obtenir une valeur approchée.
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II. Problèmes elliptiques
2. Justification des calculs : consistance, stabilité et convergence
(ch )i = f (xi ) + εi
B C 0··· 0
C B C . . . 0
Ah = − 2 ... . . . . . . . . . ...
1
h
.. .. ..
. . . C
0 ··· ··· C B
où
−4 1 0 ··· 0
..
. 0
1 −4 1
B = ... .. .. .. .. ∈ RN ×N et C = I ∈ RN ×N
. . . .
N
.. .. ..
. . . 1
0 ··· ··· 1 −4
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II. Problèmes elliptiques
3. Problèmes elliptiques en dimension 2
Remarque
On peut montrer qu’en réalité, on a u ∈ C ∞ ([0, 1] × [0, T ]) alors
que la condition initiale est seulement C 1 . On parle de propriété
de lissage de l’équation de la chaleur ou encore de régularisation.
2. Exemples de schémas
On discrétise l’espace et le temps. On note h et ∆t
respectivement les pas de discétisation d’espace et de temps,
supposés positifs et petits.
On fait les subdivisions suivantes :
0 = x0 < x1 < . . . , < xI < xI+1 = 1 et
0 = t0 < t1 < . . . , < tN = T
On pose
• tn = n∆t, n ∈ {0, . . . , N }, d’où ∆t = T /N ;
• xi = ih, i ∈ {0, . . . , I + 1}, d’où h = 1/(I + 1) ;
• Notons Uin l’approximation de u(xi , tn ).
En utilisant les différences finies, on obtient une approximation
de ∂x2 u(xi , tn ) comme suit :
n − 2U n + U n
Ui+1 i i−1
h2
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III. Problèmes paraboliques
2. Exemples de schémas
Uin − Uin−1
,
∆t
ce qui conduit au schéma numérique associé au problème
continu (10)
U n+1 − Uin U n+1 − 2Uin+1 + Ui−1
n+1
i − i+1 = 0, 1 ≤ i ≤ I, 0 ≤ n ≤ N − 1,
∆t 2 h
n n
U0 = UI+1 = 0, 0 ≤ n ≤ N,
U 0 = φ , 0 ≤ i ≤ I + 1.
i i
(12)
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III. Problèmes paraboliques
2. Exemples de schémas
Remarque
Pour tous les schémas numériques, les conditions initiales et aux
limites sont les mêmes. On ne les rappellera plus pour les
schémas suivants.
∆t
Uin+1 = Uin + λ(Ui+1
n
− 2Uin + Ui−1
n
) où λ = .
h2
On peut donc immédiatement déterminer les valeurs Uin+1 en
fonction des Uin .
Consistance
Le schéma numérique (11) est consistant d’ordre 1 en temps et
d’ordre 2 en espace.
Preuve
Stabilité
Le schéma numérique (11) est stable pour la norme l∞ sous la
∆t 1
condition λ = 2 ≤ .
h 2
Preuve
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III. Problèmes paraboliques
2. Exemples de schémas
Consistance
Le schéma numérique (12) est consistant d’ordre 1 en temps et
d’ordre 2 en espace.
Preuve
Stabilité
Le schéma numérique (12) est inconditionnellement stable pour
la norme ℓ∞ .
Preuve
Remarque
Le schéma implicite est plus compliqué à mettre en place
puisque son utilisation nécessite d’inverser la matrice Ah .
Cependant, il a l’avantage d’être inconditionnement stable pour
la norme ℓ∞ .
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III. Problèmes paraboliques
2. Exemples de schémas
Consistance
Le θ-schéma est consistant :
1. d’ordre 1 en temps et 2 en espace si θ ̸= 12 ,
2. d’ordre 2 en temps et en espace si θ = 21 , dans ce cas le
θ-schéma est appelé schéma de Crank-Nicholson.
Preuve
Stabilité
Soit λ = ∆t
h2
. Le θ-schéma (13) est :
1. inconditionnellement stable en norme ℓ2 si θ ≥ 1
2 ;
2. stable en norme ℓ2 sous la condition λ ≤ 1
2(1−2θ) si θ < 1
2
Preuve
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 49/64
IV. Problèmes hyperboliques
1. Problème continu
1. Problème continu
Dans cette partie, on étudie la résolution numérique par
différences finies de l’équation d’advection
(
∂t u(x, t) + a∂x u(x, t) = 0, x ∈ R, t ∈ R∗+ ,
(14)
u(x, 0) = u0 (x), x ∈ R,
2. Exemples de schémas
Comme dans les cas précédents, on commence par discrétiser
l’espace de définition de l’EDP (14). On note h et ∆t les pas de
discrétisation d’espace et de temps, supposés positifs et petits.
On se place sur un intervalle de temps borné [0, T ], où T = N ∆t
avec N ∈ N. On pose
(
xj = jh, j ∈ Z,
tn = n∆t, n ∈ {0, . . . , N }.
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IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
λ n ∆t
Ujn+1 = Ujn − n
(Uj+1 − Uj−1 ), avec λ = a . (16)
2 h
Il est dit explicite en temps (le terme en n + 1 est donné en
fonction de n) et centré en espace.
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IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
2.1.1. Consistance
Pour un Ujn une approximation de u(xj , tn ), on note
Uhn = (Ujn )j∈Z ∈ RZ . Les schémas que nous allons voir sont des
schémas qui peuvent s’écrire sous la forme
Définition
Pour un schéma numérique Uhn+1 = E∆ Uhn de l’EDP (14), on
définit l’erreur de consistance rn au temps tn avec n ≥ 1 par
1 n
rn = en−1 ),
u − E∆ u
(e
∆t
où u
en = u(xj , tn ) avec u la solution exacte de (14).
j∈Z
Remarque
Par exemple, pour le schéma (15), à partir de l’expression (17)
on a (au point xj )
1 n
rjn = en−1 )j ,
ej − (E∆ u
u
∆t
u(xj , tn+1 ) − u(xj , tn ) u(xj+1 , tn ) − u(xj−1 , tn )
= +a
∆t 2h
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IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
k
X k
X
n+1
cm Uj+m = n
dm Uj+m (18)
m=−k m=−k
donc √
∥Fv n ∥L2 (R) = h∥Uhn ∥ℓ2 (Z)
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IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
v n (x + mh) = Uj+m
n
pour x ∈ [(j − 1/2)h, (j + 1/2)h].
On en déduit
k
dm eimhξ
P
m=−k
g(ξ; h; ∆t) = k
cm eimhξ
P
m=−k
Remarque
Le critère de Von Neumann est une condition nécessaire et
suffisante donc celle-ci permet de montrer la stabilité d’un
schéma numérique mais aussi son instabilité.
Proposition
Le schéma à deux niveaux (16) est inconditionnellement instable
en norme ℓ2 (Z).
Preuve
Remarque
Ce schéma n’étant pas stable, il est inutilisable en pratique.
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 61/64
IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
2.2.
Le schéma explicite décentré à gauche ou décentré amont
Consistance
Stabilité
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 62/64
IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
2.2.
Le schéma explicite décentré à droite ou décentré aval
Consistance
Stabilité
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 63/64
IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
Consistance
Le schéma implicite est donc consistant d’ordre 1 en temps et 2
en espace.
Stabilité
Le schéma implicite centré est inconditionnellement stable en
norme ℓ2 (Z)
Dr. Ganon ESTP Cours de Modélisation 1er Année 64/64
IV. Problèmes hyperboliques
2. Exemples de schémas
Consistance
Le schéma de Lax est consistant d’ordre 1 en temps et 2 en
espace si λ ̸= 1 et d’ordre 2 en temps et en espace si λ = 1.
Stabilité
le schéma de Lax est stable en norme ℓ2 (Z) si et seulement si la
condition C.F.L. λ ≤ 1 est vérifiée.